BULLETIN

DU

MUSEUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE

2e Série. *— Tome XI 1 i

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RÉUNION

MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM 1. Janvier 1941.

MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 57, RUE CUVIER

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RÉGLEMENT

Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national d’Histoire naturelle.

Le nombre des fascicules sera de 6 par an.

Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1/2 feuille (8 pages d’im¬ pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour 1 année. Les auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus¬ crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière à occuper la place minima.

Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit, avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin suivant.

Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie¬ ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.

Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de la retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un numéro ultérieur.

Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé¬ mentaires qu’ils pourraient désirer leurs frais).

Les auteurs désirant faire des communications sont priés d’en adresser directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la séance.

TIRAGES A PART

Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils peuvent en outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nombre, aux conditions suivantes :

25 ex.

4 . . 50 fr.

pages . 8 pages . 16 pages .

56 fr. 64 fr.

50 ex. 60 fr. 70 fr. 82 fr.

100 ex. 80 fr. 94 fr. 115 fr.

Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le numéro, brochés avec agrafes et couverture non imprimée.

Supplément pour couverture spéciale : 25 ex . . . 18 francs.

par 25 ex. en sus . 12 francs.

Les auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part brochés au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.

Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du numéro correspondant.

PRIX DE l’aBO -SEMENT ANNUEL :

France et Étranger : 65 fr.

(Mandat au nom de l’Agent comptable du Muséum)

Compte chèques postaux : 124-03 Paris.

BULLETIN

DU

MUSEUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE

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BULLETIN

DU

MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE

2e Série. Tome XIII

RÉUNION

MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM ANNÉE 1941

MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE

57, RUE CUVIER

BULLETIN

DU

MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE

ANNÉE 1941. 1

322e réunion des naturalistes du muséum

26 JANVIER 1941

PRÉSIDENCE DE M. L. GERMAIN

DIRECTEUR DU MUSÉUM

PRÉSENTATIONS D’OUVRAGES

Léon Beutin. Géologie et Paléontologie (500 p., 500 fig. texte, 36 hors

texte), Larousse, éd. 1939.

Cet ouvrage n’a aucune prétention scientifique. Ecrit pour les candidats aux grandes écoles, il vise essentiellement à une divulgation claire et précise des sciences de la Terre. On s’y est efforcé de rendre attrayantes une séiie de sciences ardues ou réputées telles. L'emploi de nombreuses photographies et un choix de lecture tirées des meilleurs auteurs y contribuent dans une large mesure. Ou’il me soit permis d’exprimer ici toute ma reconnaissance à mon cher et illustre maître, M. le Professeur Alfred Lacroix, Secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences, qui a bien voulu m’aider de ses précieux conseils et m’honorer d’une préface.

L. B.

Etienne Rabaud. Introduction aux Sciences biologiques (214 p., 52 fig.) ,

Armand Colin, éd., 1941.

Dans cet ouvrage l’auteur met en valeur les connaissances préalables à toute étude du monde vivant.

Par des exemples, il montre comment, en analysant les bêtes et les plantes, on en découvre les caractéristiques fondamentales. Il passe ainsi de l’examen des formes à l’examen du fonctionnement des organes et de la manière de vivre.

11 dégage ensuite à grands traits les questions d’ordre général qui se dégagent des notions ainsi acquises.

LISTE DES ASSOCIES ET CORRESPONDANTS

DU

MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE

NOMMÉS EN 1940

ASSOCIÉS DU MUSÉUM

Fleutiaux (E.), présenté par M. le Professeur R. Jeannel.

M. Fleutiaux est un zoologiste réputé, connu dans le monde entier comme spécialiste. D'autre part, il est depuis très longtemps un bienfai¬ teur fidèle du Laboratoire d’Entomologie.

Comme spécialiste, M. Fleutiaux s’est fait connaître par ses travaux sur les Cicindélides, les Elatérides et les Eucnemidides du Globe. Ses publications sont nombreuses ; il a collaboré à un grand nombre d’ouvrages sur les grandes missions.

Comme bienfaiteur du Muséum, M. Fleutiaux nous a donné d’inesti¬ mables collections (Cicindélides, faune de la Nouvelle-Calédonie, faune de la Guadeloupe) et aussi des livres de grand prix et des documents manus¬ crits. Il ne se passe jamais de mois sans cju’il ne vienne m’apporter quelques livres ou documents intéressants.

J’ajoute que M. Fleutiaux a sa place de travail au Laboratoire et ne cesse d'y déterminer et ranger nos matériaux.

(DT R. Jeannel).

CORRESPONDANTS DU MUSÉUM Dollfus (Robert-Philippe), présenté par M. le Professeur E. Bour-

DELLE.

Après avoir appartenu à l’Office des Pêches, près du Professeur Joubin, M. Dollfus a été attaché, dès 1922, au Laboratoire des Pêches et Produc¬ tions Coloniales du Muséum près du Professeur Gruvel, en qualité de Préparateur à l’Ecole Pratique des Hautes-Etudes. A ce titre, il s’est occupé de la façon la plus active de l’étude, du rangement et de l’entretien des collections de ce laboratoire. Il a aussi largement contribué à l’enri¬ chissement de ces collections par les précieux matériaux qu’il a person-

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nellement recueillis au cours d’importantes missions au Maroc, en mer Rouge, et jusque sur la banquise polaire. Outre les nombreux spécimens zoologiques dont M. Dollfus a ainsi doté le Muséum, il a également fait don aux Laboratoires intéressés de cet Etablissement, des nombreux échantillons botaniques et géologiques qu'il a rapportés de ses voyages scientifiques.

(E. Bourdelle).

Vilmorin (Roger de), présenté par M. le Professeur Pierre Allorge.

M. Roger de Vilmorin, héritier d’un nom illustre dans les annales de la génétique et de l’horticulture, a toujours manifesté le plus vif intérêt aux collections vivantes du Muséum National d’IIistoire Naturelle, con¬ tribuant en particulier à l’enrichissement du Jardin alpin par de nombreux et très intéressants apports.

(Pierre Allorge).

Meunuissier (Auguste- Alexandre), présenté par M. le Professeur

Aug. Chevalier.

M. A. Meunuissier est un génétiste et un praticien de haute valeur, un observateur et un esprit critique de premier ordre à qui la science et l’agriculture doivent beaucoup.

Comme chef des services scientifiques de la maison Vilmorin et ancien collaborateur immédiat du regretté Philippe de Vilmorin, une des illus¬ trations agricoles et horticoles françaises, il a rendu de grands services au Muséum. L’Agriculture française doit un tribut de reconnaissance à Philippe de Vilmorin et à M. Meunuissier pour la large part qu’ils ont prise à la création de nouvelles variétés de blés de hauts mérites, aujourd’hui répandus sur tout notre territoire. Us ont enrichi aussi l’hor¬ ticulture de nombreuses variétés nouvelles de plantes cultivées dans nos jardins.

Depuis la mort de Philippe de Vilmorin, M. Meunuissier continue les recherches avec une activité inlassable, en s’appuyant sur les bases de la science nouvelle : la génétique. Il a publié de nombreux travaux ou des analyses dans diverses publications françaises et étrangères.

Pour toutes ces raisons, sa nomination de correspondant du Muséum est tout à fait justifiée.

(Aug. Chevalier).

Lamberton (C.), présenté par M. le Professeur R. Anthony.

M. Lamberton est un savant zoologiste et anatomiste réputé. Il a publié de nombreux travaux dans le Bulletin du Muséum, dans Mammalia, et surtout dans les Annales de l’Académie Malgache. Ses dernières études, tant sur les Ratites que sur les Lémuriens subfossiles de Madagascar, complètent nos connaissances sur ces formes éteintes du plus haut intérêt. Avec ceux de G. Grandidieii, de Standing, de Von Libuneau et de Sera, le nom de M. C. Lamberton restera pour toujours attaché à cette ques¬ tion capitale au point de vue paléontologique et anatomique des Lémuriens disparus de Madagascar.

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En rapport constant et continu avec les services d 'Anatomie Comparée et de Zoologie (Mammifères et Oiseaux), il a enrichi les collections de ces chaires de matériaux dont l’importance est de premier ordre et qui sont sans cesse utilisés dans nos recherches originales.

(DT R. Anthony).

Boiteau (P.), présenté par M. le professeur H. Humbert.

M. P. Boiteau, ingénieur horticole, est depuis plusieurs années directeur du Parc Botanique et Zoologique de Tsimbazaza à Tananarive, créé par M. Edm. François. Sous son active direction, ce parc s’est considérable¬ ment enrichi en espèces spéciales à Madagascar et aussi en espèces exotiques remarquables obtenues par échange. Des secteurs nouveaux ont été amé¬ nagés ; en particulier, la collection vivante de xérophytes malgaches est la plus riche existant actuellement ; elle a permis l’étude et la description d’espèces recueillies par divers explorateurs et qui ont, pour la première fois, fleuri au Parc botanique.

Au Laboratoire du Parc, un herbier de Madagascar a été constitué, sous le contrôle du service de Phanérogamie du Muséum, qui y envoie par priorité les doubles disponibles et reçoit en échange une. part de chaque acquisition nouvelle.

M. Boiteau a lui-même étudié plusieurs groupes, publié des notes à leur sujet et travaillé, lors de ses congés, au Laboratoire de Phanérogamie. Il a d’autre part réuni et convoyé en 1939 une très belle série de Lémuriens et autres animaux vivants actuellement installés au Parc Zoologique du Bois de Vincennes et à la Ménagerie du Muséum.

H. Humbert).

Cours (G.), présenté par M. le Professeur H. Humbert.

M. G. Cours, directeur de la Station agricole de l’Alaotra (Madagascar) a effectué en 1937 plusieurs itinéraires avec le signataire de ce rapport, en particulier dans la réserve naturelle de Zakamena, qui n’avait jamais été l’objet de recherches botaniques, et dans les îlots-témoins de végétation native qui ont subsisté aux alentours du lac Alaotra.

Au cours de ces investigations et depuis lors, M. G. Cours a réuni une importante collection comprenant 1419 numéros très soigneusement constituée et annotée. Il l’a remise au Laboratoire de Phanérogamie, il a travaillé plusieurs semaines lors de son dernier congé en 1939. Il se proposait d’élargir le cercle de ses investigations lorsqu’il a été rappelé par la mobilisation. Il n’est pas douteux que le Muséum aura en lui un collec¬ teur habile et plein d’ardeur dont les efforts déjà féconds méritent d’être encouragés.

(H. Humbert).

TRAVAUX FAITS DANS LES LABORATOIRES

DU MUSÉUM NATIONAL d’hiSTOIRE NATURELLE PENDANT L’ANNÉE 1940

Celte liste, ne figurent que les Notes et Mémoires effectivement publiés en 1940, ne donne qu’une vue incomplète de l’activité scientifique des labo¬ ratoires. De nombreux travaux déjà terminés ont en effet été retardés dans leur publication par les circonstances présentes et seront mentionnés dans le fascicule 1 du Bulletin du Muséum de 1942.

Anatomie comparée.

R. Anthony, Professeur. Dénéraux de fabrication française avec inscription pondérale erronée. Revue numismatique, 1939, 7 pages, 1 planche.

- Diverses notes au cours de 1940 dans la Rev. génér. des Scienc. pures et appl.

et R. Soyer, Assistant au Laboratoire de Géologie au Muséum. Recherches sur une faune mammalienne des alluvions modernes de la Seine (Néolithique), Parc de Saint-Cloud, près Paris. Présence d’un Chameau. - Bull. Soc. Anthropologie Paris, 1939, 56 p., 14 fig. texte.

et H. Courteault, Directeur des Archives nationales. Les testa¬

ments des derniers rois de Navarre. Bibliothèque méridionale, 2e sér., t. XXIX, 1940, 151 p.

M. Friant, Sous-Directeur du Laboratoire. Quelques mammifères moustériens delà Grotte des Cottets (Vienne). Bull. Soc. Anthropol. Paris, t. X, 8e sér., fasc. 4 à 6, 1939 ; 5 p., 1 fig.

- Le télencéphale des Hippopotamidés, Archives Muséum, 6e sér., t. XV, 1940 ; 20 p., 10 fig., 2 pl.

Nouvelle interprétation de la morphologie de Vinsula humaine. C. R. Acad. Sciences, 28 octobre 1940, 2 p., 3 fig.

A. Urbain, Professeur et M. Friant. Recherches sur 1 ’Arctonyx dic- tator Thom. Archives Muséum, sér. t. XVI, 1940, 16 p., 2 fig., 5 pl.

V. Ferrant, Conservateur du Musée de Luxembourg et M. Friant. Quelques caractères du Tigre chez le Felis spelaea Goldf. Bulletin Muséum, 2e sér., t. XI, 6, 1939, 5 p., 5 fig.

La faune pléistocène d’Oetrange X. Les Oiseaux.- XI. Les Reptiles.

XII. Les Batraciens. Appendice. Bull. Soc. Natural. Luxembour¬ geois. Livre jubilaire du Cinquantenaire de la Société, 1890-1940, 35 p., 5 fig., 5 pl.

J. K. Gan. Sur l’incisure du méat auditif externe chez le Nycticebus targigradus L. Rev. anthropol, nos 4-6-, 7-9, avr.-sept. 1940.

10

Ethnologie des hommes actuels et des hommes fossiles (Musée de l’Homme).

Dr P. Rivet, Professeur. L’ethnologie en France. Bulletin Muséum, t. XII, 1940, p. 38-52.

P. Lester, Sous-directeur du laboratoire (Mobilisé). Bibliographie africaniste. Journ. Soc. Afric. Paris, t. IX, 2, 1939, p. 227-294.

et J. Millot. Les races humaines, 2e édit., Paris, Colin, 1939, 225 p.

J. Soustelle, Sous-Directeur du Laboratoire (Mobilisé).

P. Champion, Assistant (Mobilisé).

MUe P. Barret, Assistant. Bibliographie américaniste. Journ. Soc. Américanistes, Paris, n. s., t. XXXI, 1939.

M. Griaule, Directeur-adjoint du Laboratoire des Hautes-Etudes (Mobilisé) .

M. Leiris. Les statuettes magiques. La Revue des voyages. Paris, janv. 1939, p. 22.

Les races de l’Afrique. Races et racisme, Paris, 3e année, nos 16-17-18,

décembre 1939, p. 13-15.

MIle D. Lïfchitz. Quelques noms de maladie en éthiopien. C. R. groupe linguist. études Ch. S., Paris, t. III, p. 83.

Textes éthiopiens magico-religieux. Travaux et Mém. Instit. ethnologie,

t. XXXVIII, Paris, 1940.

Mme D. Schaeffner, Aide-teclniique. Un voyage au Musée de l’Homme. Le Monde colon, illust., Paris, 199, janvier 1940, p. 10.

(Paulme). Organisation sociale des Dogons (Soudan français).

Etudes de Sociologie et d’ Ethnologie juridiques. Editions Domat- Montchrestien, Paris, t. XXIII, 1940, 595 p.

R. Creston. Les Iles Féroé. La Nature, Paris, 15 juin 1940.

B. Vildé. Finlande ethnographique. Edit. Horizons de France.

Zoologie : Mammifères et Oiseaux.

E. Bourdelle, Professeur. Note sur quelques Mammifères dont l’exis¬ tence est menacée en France. Mammalia, t. IV, 1940, p. 1.

La morphologie extérieure du pied chez les équidés domestiques et

sauvages (lre partie). Mammalia, t. IV, 1940, p. 73.

- Opérations et travaux du service central de recherches sur la migra¬ tion des oiseaux de 1930 à 1939. Bull. Mus. Hist. Nat., 2e série, t. XII, 1940, p. 385.

Bulletin des Stations françaises de baguage, 2 ; (Opérations et

travaux de 1937 à 1938. L’oiseau et la Revue française d’Orni- thologie, supplément de 1939.

Nécrologie ; Albert Hugues. Mammalia, t. IV, 1940, p. 63.

J. Berlioz, Sous-directeur du Laboratoire. Note critique sur une espèce éteinte de Psittacidé de File Maurice : Lophopsittacus mauritianus (Owen). Bull. Mus. Hist. Nat., 2e série, t. XII, 1940, p. 143.

Notes critiques sur les Trochilidés du genre Cyanoslesbia S tejn (illustré).

L’Oiseau et la Revue française d’ Ornithologie, 1940, 3, p. 221.

11

Observations ornithologiques dans le Sud de l’Inde. Ibid., 1940,

3.

P. Rode. Assistant. Note sur un exemplaire de Crocidura giffardi de Winton. Bull. Mus. Ilist. Nat., 2e série, t. XII, 1940, p. 379.

et Ach. Urbain. Un chimpanzé pygmée ( Pan satyrus paniscus

Schwarz), au Parc zoologique du bois de Vincennes. Mammalia, t. IY, 1, mars 1940, p. 12, 1 pl.

J. Delacour, associé du Muséum. Liste provisoire des Mammifères de l’Indochine. Mammalia, t. IV, 1940, 1, p. 20 ; 2, p. 46.

Dr G. Boüet, Correspondant du Muséum. Liste des Oiseaux récoltés au Mont Cameroum (Juin 1939) par MM. Lepesme, R. Paulian et A. Villiers. Bull. Mus. Ilist. Nat., t. XII, 1940, p. 104.

Dr Ch. Bennejeant. La chronologie de la dentition chez les Anthro¬ poïdes. Mammalia, t. IV, 1940, 2, p. 41.

V. Danis. Sur les étroites affinités qui unissent les Pycnonotidés mal¬ gaches du genre. Ixocincla aux Microscelis d’Asie Orientale. Bull. Mus. Hist. Nat., t. XII, 1940, p. 99.

Dr E. G. Deiiaut. Ostéologie de la tête et affinités zoologiques des Pécaris. Bull. Mus. Ilist. Nat., t. XII, 1940, p. 77.

L. Delapchier. Petit Atlas des oiseaux (illustré). Fasc. I : Passereaux. Edit. N. Boubée, 1940.

Dr L. Laurent. Le crâne du Rhinolophe de Maclaud ( Rhinolophus Maclaudi Pousargues). Bull. Mus. Hist. Nat., t. XII, 1940, p. 333.

Ethologie des animaux sauvages.

Ach. Urbain, Professeur (Mobilisé). Note complémentaire sur le bœuf sauvage du Cambodge. Bull. Mus. Hist. Nat., t. XI, 1939, p. 519.

Réceptivité de certains carnivores à la Bactéridie charbonneuse. C. R.

soc. Biol., t. CXXXIV, 1940, p. 8.

Le Professeur Alexandre Besredka. Rev. Path. Comp. et Hyg. g én.,

518, 1940, p. 112.

Psychologie des animaux sauvages. Flammarion, Edit., 1940.

et M. Friant. Recherches sur 1 ’Arctonyx dictator Thomas. Arch.

Mus. Nat. Hist. Nat., t. XVI, 1940, p. 91.

et J. Nouvel, Assistant.. Tuberculose du plexus ehoroide chez le

singe. Bull. Mus. Hist. Nat., sous presse.

Ach. Urbain, W. Riese et J. Nouvel. Etude liisto-pathologique du cerveau d'un manchot Papou ( Pygocelis papua Forster) mort pendant les grandes chaleurs de l’été 1938. Bull. Mus. Hist. Nat., t. XII, 1940, p. 140.

et Mlle A. Pasquier. L’infection tuberculeuse chez les animaux exo¬

tiques du Parc Zoologiquc du Bois de Vincennes. Rev. Path. comp. et Hyg. g én., 517, 1940, p. 11.

et P. Rode. Un chimpanzé pygmé ( Pan satyrus paniscus Schwartz)

au Parc Zoologique du Bois de Vincennes. Mammalia, t. 4, 1940,

p. 12.

12

et J. P. Thierry, A. Nevot et R. Courtade. Titrage in vitro et in vivo de la malléine. C. R. soc. Biol., t. CXXXIII, 1940, p. 344.

J. Nouvel, R. Courtade et Mlle A. Pasquier. Constatations post mortem de tuberculose chez un coati ( Nasua narica L.) et chez un babiroussa ( Babirussa babyrussa L.). Rev. Patli. Comp. et Hyg. gén., 518, 1940, p. 119.

Zoologie : Reptiles et Poissons.

Dr Jacques Pellegrin, Professeur. La présence de la Pastenague bouclée dans le golfe de Gascogne. Bull. Mus. Iiist. liât., 2e sér., XII, 1940, p. 236.

Quelques observations biologiques sur les Reptiles, Batraciens et

Poissons de la Ménagerie du Muséum. Ibid., 2e sér., XII, 1940, p. 400.

et P. W. Fang. Poissons du Laos recueillis par MM. Delacour,

Greenwey, Ed. Blanc. Description d’un genre, de cinq espèces et d’une variété. Bull. Soc. Z ool. Fr., LXV 1940, p. 111, 6 fîg.

Dr Louis Roule, Professeur honoraire. Migration et fécondité des Poissons, 1 vol., 254 p., 7 pl. Paris, 1940, Delagrave.

L. Bertin, Sous-Directeur du Laboratoire (Mobilisé). Remaniement dans la classification des Poissons Apodes appartenant à la famille des Serrivoméridés. C. R. Ac. Sc., CCXI, 1940, p. 76.

F. Angel, Assistant. - - Deux nouvelles espèces de Lygosoma du Cameroun. Matériaux de la Mission P. Lepesme, R. Paulian et A. Villiers (1 le note). Bull. Mus., 2e série, t. XII, 1940, p. 82.

Description de 3 Amphibiens nouveaux du Cameroun. Matériaux de la Mission P. Lepesme, R. Paulian et A. Villiers (2e note). Bull. Mus., 2e série, t. XII, 1940, p. 238.

Reptiles et Amphibiens recueillis au Cameroun par la Mission P. Le¬

pesme, R. Paulian et A. Villiers (3e note). Bull. Mus., 2e série, t. XII, 1940, p. 390.

Dr Marie Phisalix, Attaché. Quelques remarques sur la fréquence des effets rapidement mortels des morsures de Colubridés Protéro- glyphes appartenant au genre africain Dendraspis Schlegel. Bull. de la Soc. de Path. exot., t. XXXIII, 1940, 4, p. 258.

Quelques précisions sur le traitement immédiat des morsures de

Vipères. Lecture à l’Acad. de Méd., 5 nov. 1940.

Les Vipères de France, leur biologie, leur appareil venimeux et le

traitement de leurs morsures. Leur emploi en thérapeutique. 230 p. ilhistrations. Ed. Stock des Livres de nature, 1940.

Entomologie.

Dr R. Jeannel, Professeur. Les milieux biologiques des Iles Kerguelen. C. R. Soc. Biogéographie, 141, p. 1-7.

Ruwenzori Expédition 1934-35. Carabidae : Trechinae (British Muséum,

London, p. 223-227).

Les Calosomes. Mém. Muséum, 1940, XIII-I, 240 p., 8 pl., 208 fig.

Le problème du peuplement des îles Crozet. C. R. somm. Soc. Bio géo¬

graphie, 146, p. 35-38.

13

Croisière du « Bougainville » aux îles australes, partie générale et

Coléoptères. Mém. Muséum, 1940, XIV, p. 1-45 et 63-201, 8 pl., 280 fig.

L. Berland, Sous-Directeur du Laboratoire. Notice nécrologique de François Picard (1879-1939). Ann. Soc. ent. de Fr., CVIII, 1939, p. 174-181.

R. Benoist, Fr. Bernard et II. Maneval. La Faune de France en

tableaux synoptiques illustrés. Tome 7, Hyménoptères. 1940, 231 p., 712 dessins.

Exploration entomologique de l’atmosphère en avion. VIe Congr.

int. de Entomol., Madrid, 1935, 1940, p. 29-31.

L. Chopard, Sous-Directeur du Laboratoire. Insectes Orthoptéroïdes (Blattides, Mantides, Gryllides, Phasmides, Dermaptera) récoltés dans les îles atlantiques. Soc. Sc. Fenn., Connu. Biol., VIII, 4, 13 p.

Récoltes de R. Paulian et A. Villiers dans le Haut-Atlas marocain,

1938 (quatrième note). Dictyoptères, Orthoptères et Dermaptères. Bull. Soc. Sc. nat. Maroc, XIX, p. 107-115.

Description d’un Gryllomorphe des îles Canaries (Orth. Gryllidae).

Ann. Soc. ent. Fr., CVIII, p. 172.

La nervation de l’élytre chez les Gryllides mâles. Congr. Int. de Ento¬

mol., Madrid, 1935, I, p. 81-85.

Dictyoptères et Orthoptères récoltés en Mauritanie et dans la région

du Tchad par la Mission d’études de la Biologie des Acridiens. Rev. fr. Ent., VII, p. 8-30.

Croisière du « Bougainville » aux îles australes françaises. V. Dictyo¬

ptères et Dermaptères. Mém. Mus. Ilist. nat., XIV, p. 269-270.

Un remarquable Dcrmaptère cavernicole de l’Afrique occidentale,

Diplatys Milloti, n. sp. Bull. Soc. zool. Fr., LXV, p. 75-79.

Pierre Lesne, Sous-Directeur honoraire. Entomol ogi cal Resull front the Swedish Expédition 1934 to Burna and British India. Arkiv for Zoologi. Bd. 32 B., 6, 4 p., 3 fig., 1940.

Sur le régime de certains Cantharis (Telephorus) (Col. Cantharidae ). Bull. Soc. ent. Fr., 1940, XLV, 1, p. 12,

Remarques sur divers Elatérides (Col.). Bull. Soc. ent. Fr., 1940, XLV,

11° 3, p. 33-37, 7 fig.).

E. Séguy, Assistant. Faune de France, t. 36, Diptères Nématocères, Fungivoridae, Lycoriidae, Ilesperinidae, Bibionidae, Scatopsidae, Phryneidae, Pachyneuridae, Blepharoceridae, p. 1-368, 414 figures. Paris, 1940.

Croisière du « Bougainville » aux Iles australes françaises. IV. Di¬

ptères. Mém. Muséum, (n. s.), XIV, p. 203 à 267, 139 fig. 1940.

Ed. Fleutiaux. Attaché au Muséum. Les Elatérides de l’Indochine française, 7e part. Ann. Soc. ent. Fr., 1939, CVIII, p. 121.

Elatérides nouveaux. Bull, et Ann. Soc. ent. belge, 1940, 80, p. 89.

Un nouvel Elatéride de Bornéo. Bull. Soc. ent. Fr., 1940, XLV, p. 32.

Les Elatérides de l'Indochine française, 86 et dern. part. Ann. Soc.

ent. Fr., 1940, CVIV, p. 19.

A. Théry, Attaché au Muséum. Description d’un Meliboeus de la faune paléarctique et do deux Buprestides exotiques. Ann. Mag. Nat. Ilist., 1938, Sér. II, V, 11, nov. 1938, p. 473.

Notes sur quelques Buprestides du Sud do l’Afrique. Ann. Transv.

Mus., V. XIX, 1938, pp. 271-277.

I

14

Note sur les Anthaxia du groupe de fulgurans. Bull. Soc. eut. Fr.,

1939.

Buprestides de Mandchourie de la collection de M. Georg Frey. Mitteil.

der Münchner Entom. Gesell, V. XXIX, 1939.

Mission de l’Omo, (Buprestidae). Mém. Mus. Nat. H. N., n. s. t IX

273-284.

Buprestides nouveaux du Congo Belge. Rev. Z ool. Bot. Afric., XXXIII

1940.

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Sur la présence au Mozambique de Cheiridium museorum Leach

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Sur une espèce mal connue de Pseudoscorpions des Açores : Micro-

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Remarques sur quelques Pseudoscorpions du Sahara central à propos

des récoltes du Professeur L. G. Seurat au Hoggar (mars-avril 1928). Id., p. 157.

Remarques sur Macroclielifer, nouveau genre de Pseudoscorpions

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Sur la systématique des Scorpions. Mém. Muséum. Nouv. série, fasc. 2, p. 241-260, 64 lïg.

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Sur les conditions de la reproduction de Gryphæa angulata Lmk,

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La charnière delà dissoconque de l’huître, Id.

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B0TXr!?T7,\P9Ïo'pP8°4-l97.la ^ °U 4 1& radne mère’ BulL Soc

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Remarques sur l’introduction et la propagation de quelques plantes par

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Mme S. Jovet-Ast. Anonacées nouvelles d’Indochine. Notulæ Syst., tome IX, fasc. 1 et 2, juin 1940, pp. 73-88.

H. Perrier de La Bathie. Orchidées, tome I (in II. Humbert, Flore de Madagascar, 49e Famille), 477 pages, 41 planches de dessins.

Orchidées de la région malgache (variation, biologie et distribution).

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19

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Un Agaric rhizomorphique parasite des semis de quinquina en Haute-

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Culture artificielle des mycotêtes d'un Agaric tormitophile africain.

C. R. Acad, des Sc., t. 210, p. 410-412, mars 1940.

Apparition de la Rouille des Aloës à Madagascar. Rev. Bot. appliq

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A propos des Russules tropicales à anneau membraneux. C. R. Acad.

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Une enquête sur l’emploi des langues mortes en mycologie descriptive.

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20

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R. Franquet, Sous-Directeur du Laboratoire (Mobilisé).

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A. Fardy. Etude de la mitose et dénombrement chromosomique chez Atropa bætica Willlc. Bull. Mus., 2e sér., t. XII, 1940, p. 132.

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Les points bas de la Craie dans les vallées du Thérain et de la Brèche

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Embranchement sur la porte de Sèvres de la ligno métropolitaine 8

(ligne 8 bis) et raccordement entre les lignes 8 et 10. Profil en long géologique Longueur profilée 4.321 m. Paris, 1940.

R. Laffitte, Préparateur à l’Ecole des Hautes-Études (Mobilisé) .

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A. Lacroix, Professeur honoraire. Les roches dépourvues de feldspath du cortège des sakénites (Madagascar), composition chimique de cet ensemble. C. R. Ac. Sc., Paris, 1940, t. 210, 6, p. 193.

22

Les gisements de phlogopite de l'extrême sud de Madagascar. C. R. Ac. Sc., Paris, 1940, t. 210, 8, p. 273.

Les transformations minéralogiques secondaires observées dans les

gisements de phlogopite de l’extrême sud de Madagascar. C. R. Ac. Sc., Paris, 1940, t. 210, 10, p. 353.

Les modifications minéralogiques secondaires du gisement de phlo-

gopite de Volonandrongo (ouest du massif central de Madagascar). C. R. Ac. Sc., Paris, 1940, t. 210, 12, p. 425.

. Les caractéristiques des laves des îles situées au sud de 1 équateur formant la limite occidentale du domaine circumpaeifique dans la région des Nouvelles-Hébrides et de la fosse Tonga-Kermadec. C. R. Ac. Sc., Paris, 1940, t. 211, 5, p. 37.

Conclusions de l’étude des laves des volcans situes au sud de 1 equateur

dans la bordure de la zone circumpaeifique. C. R. Ac. Sc., Paris, 1940, t. 211, 6, p. 88.

Notice historique sur les membres et correspondants de 1 Académie

des Sciences ayant travaillé dans l’Afrique du Nord française depuis le xvme siècle. Les Botanistes.

Lecture faite en la séance annuelle du 23 décembre 1940.

Mme E. Jérémine. Sur quelques granités des Vosges. C. R. Ac. Sc., Paris, 1940, t. 210, 15, p. 371.

H. Eriiart. Sur l’altération des basaltes miocènes du Cantal et sur la nature des sols qui en dérivent. C. R. Ac. Sc., Paris, 1940, t. 210, 15, p. 337,

Sur l’existence d’un paléo-sol quaternaire dans le Bas-Languedoc et sur les sols volcaniques de cette région, C. R. Ac. Sc., Paris, 1940, t. 211, 18, p. 401.

S. Deb. Sur les minerais de manganèse latéritiques de la région de Belgaum près Goa, sud-ouest de l’Inde. C. R. Congrès Soc. Sav., Paris, 1939, p. 151.

Physique appliquée.

Jean Becquerel, Professeur. Sur le pouvoir rotatoire paramagnétique d’un grenat almandin-pyrope. Séparation des effets dus aux ions ferriques et ferreux. Décomposition, par le champ cristallin, de l’état S de l’ion ferrique. Physica, 1940, t. VII.

Jean Becquerel, W. J. de Haas et J. van den Handel. Loi d’aimantation d’un état S : Pouvoir rotatoire paramagnétique de l’éthyl sulfate do gadolinium hydraté dans la direction de l’axe optique. Physica, 1940, t. VII.

- Pouvoir rotatoire paramagnétique d’un grenat almandin-pyrope de Madagascar. Physica, 1940, t. VIII.

Yves Le Grand, Sous-Directeur du Laboratoire (Mobilisé).

Chimie organique.

R. Fosse, Professeur, et son personnel (Mobilisés).

23

Section de Physique végétale.

J. Rabaté, Sous-Directeur (Mobilisé) et J. Courtois. Action du phloridzoside et de quelques hétérosides voisins sur les phos¬ phatases. Bull. Soc. Chim. Biol., nov. 1940.

Mme C. Sosa-Bourdouil, Assistante. Sur la signification des différences entre macrospores et microsporcs de Sélaginella et d’isoetes. Bull. Soc. Bot. Fr., t. 87, 1940, p. 75.

Sur les substances azotées des ovules et des sacs polliniques de

quelques fleurs. Bull. Mus., mars 1940, 2e s., t. XII, il0 3, p. 137.

Teneur en acide ascorbique de quelques variétés de Piment et de

Tomate et de leurs hybrides. C. R. Ac. Sc., t. 211, 1940, p. 485.

- Hérédité des caractères biochimiques chez les végétaux. La Presse Médicale, 1940, nos 8-9, p. 93.

et A. Sosa. Sur la composition des oosphères et des anthérozoïdes

de « Fucus vesiculosus ». C. R. Ac. Sc., t. 211, 1940, p. 160.

A. Sosa. Recherches sur le « Bctula alba » L. et le béluloside. Carbinols et cétones de la série p-mélhoxy-phényl-butylique. Ann. Chim., (Tl), 1. 14, 1940, p. 5-120.

Et Mme C. Sosa-Bourdouil. Sur la composition des macrospores et des microspores de « Sélaginclle ». C. R. Ac. Sc., t. 210, 1940, p. 59.

PÊCHES ET PRODUCTIONS COLONIALES d’oRIGINE ANIMALE.

IJ. Ciiabanaud, Dr ès-sciences, Directeur-adjoint à l’Ecole pratique des Hautes Eludes. Un nouveau Téléostéen dyssymétrique fossile du bassin de Paris. Archives Mus. Nat. Hist. nat., (6), 16, p. 6-33.

Complément à la morphologie d’Eobuglossus eocenicus. Bull. Soc. Géol.

France, 1940.

Sur les Achiridae totalement démunis d’écailles. Bull. Soc. Z ool. France,

65, 1940, p. 13, 5 fig., 2 pl.

Notules ichthyologiques. I. Diagnose préliminaire d’une espèce et

d une sous-espèce nouvelles do Pleuronectoidea. IL La quatrième fente branchiale des Achiridae. III. L’organe sensoriel pleuro- grammique et la pigmentation zénithale des Achiridae. IV. Le squelette intermusculaire des Pleuronectoidea. Bull. Mus. (2), 12, 1940, p. 149.

La parenté réciproque des Pl euronectif ormes et des Soleiformes (Tele-

ostei Plcuronecloidea), à la lumière de leurs affinités morpholo¬ giques. C. R. Acad. Sciences, 210, 1940 (séance du 8 juillet), p. 34.

Les espèces et les sous-espèces atlantiques du genre Achirus. Bull.

Mus. (2), 12, 1940, p. 86.

Contribution à la morphologie des Cynoglossidae (Teleostei rieuronec-

toidea Soleiformes). Bull. Mus., (2), 12, 1940, p. 182.

R. Pli. Dollfus, Préparateur à l’Ecole pratique des Hautes Etudes. Cestodes du genre Raillietina trouvés chez l’homme en Amérique intertropicale. Ann. Parasitai, hum. et, comp. Paris, t. XVII, 5 (sept. 1939), p. 415-442, fig. 1-20 et 6 (déc. 1939), p. 542-562, fig. 21-35 (paru en janv. et mars 1940). .

24

Les « yeux » chez les Helminthes. In : Traité d’ophtalmologie publié

sous les auspices de la Soc. française. d’Ophtalmologie, t. I. Masson, 1939 ; p. 767-768, fîg. 21 bis-21 ter.

Allocution présidentielle (séance du 9 janv. 1940). Bull. Soc. Z ool.

France, t. LXY, 1, p. 3-12 (paru le 7-5-1940).

Helminthes du Germon. In : René Legendre, le Germon. Ann. Inst.

Océanograpli., Paris, t. XX, 1940, p. 276-283, fîg. 67-69.

Laboratoire Maritime de Dinard.

H. Bertrand. Chef des Travaux à l’Ecole pratique des Hautes Etudes. Les larves et les nymphes des Dryopides paléarctiques. Ann. Sc. nat. Z ool, IIe série, t. II (1939), p. 299-413, fig. 1-216, 1940.

Les Crustacés Malacostracés de la région Dinardaise. Bull. Labor. marit. Dinard, fasc. XXII, p. 8-33, 1940.

G. Bimont et R. Lami. Observations sur la flore terrestre de l’îlot du Grand Chevreuil. Bull. Labor. marit. Dinard, fasc. XXII, p. 33-44, fîg. 1, 2 pl., 1940.

M. Celan. Sur certains caractères histocliimiques des synapses des algues rouges. Bull. Labor. marit. Dinard, fasc. XXII, p. 75-81 , 1940.

A. Davy de Virville. Remarques sur la flore maritime de l’ile de Sercq. Bull. Labor. marit. Dinard, fasc. XXII, p. 68-75, 1 pl., 1940.

A. Dizerbo. Une nouvelle station de Fucus lutarius Ivütz, sur les côtes de France, dans l’estuaire de l’Aulne. Bull. Labor. marit. Dinard, fasc. XXII, p. 44-46, 1940.

R. Lami. Sur les épiphytes hivernaux des stipes de Laminaires et sur deux Rhodochorlon qui s’y observent dans la région de Dinard. Bull. Labor. marit. Dinard, fasc. XXII, p. 47-60, fîg. 1-2, 2 pl., 1940.

Sur les conditions d’éclairement et d’hygrométrie nécessaires à quelques algues cavernicoles dans les grottes de la région malouine. Id., p. 61-68, 1940.

A. E. Mourant. Aperçu sur la géologie du littoral des Iles Anglo-Nor¬ mandes. Bull. Labor. marit. Dinard, fasc. XXII, p. 5-7, 1940.

Agronomie coloniale.

Publication do la Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture tropicale t. XX, 900 p., 32 pl.

Aug. CnEVALiER, Professeur. Nouveau groupement des espèces du genre Coffea et spécialement de celles de la Section Eucoffea, C. R. Acad. Sc., t. CCX, p. 357-361.

Nécessité d’améliorer en France les Pommiers et leur culture pour

l’utilisation plus large des pommes et de leurs produits destinés à l'alimentation humaine. Ibid., t. CCXI, p. 24-28.

Observations sur la flore adventice de Paris. Ibid., p. 453-457.

Plantes adventices et archéophytes observées à Paris ou aux environs

de 1900 à 1940. Ibid., p. 525-529.

Plantes adventices périgrinantes : micraborigèncs, néo-autochtones,

aliénigènes, éphémères et ergasiophytes de la flore française. Ibid., p. 617-621.

25

L'avenir de ia culture des Caféiers et de la production d’un café colo¬

nial dans les colonies françaises. C. R. Acad. Agric. de France, 9, 1940, p. 275-290.

Au sujet de l’apport de Galinsoga parviflora en France. C. R. Soc.

Biogèogr., 146, p. 38-39.

Les Caoutchoucs sylvestres africains et leur avenir. Comptes-rendus du

Congrès international du Caoutchouc, mai 1940 l’impression).

Révision des Eragostris spontanés ou naturalisés en France, Bull.

Soc. Bot. Fr. l’impression).

- Recherches sur des plantes nouvelles ou critiques delà flore de France, Bull. Mus. Hist. nat. l’impression).

Travatix de M. Chevalier parus dans la Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture tropicale en 1940.

Sur des lianes fruitières intéressantes : les Actinidia, t. XX, p. 10-15.

L'Arbre à Pain et scs congénères. Leur culture, leur utilisation, leur

multiplication dans nos colonies tropicales, leur étude, l. XX, p. 25- 38.

Origine du mot Agrume, t. XX, p. 56-58.

Produits médicinaux fournis par des plantes de la famille des Gutti-

fères vivant dans les colonies françaises, t. XX, p. 88-97.

Plantes asiatiques à feuilles employées comme succédané du Thé,

t. XX, p. 164-172.

Sur un bois du Gabon peu connu : Eurqpeialum Balesii Bak. f., t. XX,

p. 176-179.

Le îvydia comme source de pâte à papier, t. XX, p. 201-202.

Les problèmes de la Caféiculture dans les colonies françaises, t. XX,

p. 229-251.

L’origine, la culture et les usages de cinq Hibiscus de la section Abel-

moschus, t. XX, p. 319-328, 402-419.

Un problème d’agriculture indochinoise : la culture des plantes à fibres

pour la fabrication des sacs, t. XX, p. 345-346.

Un des plus anciens outils agricoles connus : « la houe Mar » dès Sou¬

danais et des Abyssins, t. XX, p. 476-482.

Note sur les Caféiers sauvages de l’Afrique austro-orientale, t. XX,

p. 529-540.

Une plante textile tropicale peu connue : le Cephalonema polyandrum

K. Schum. et deux autres plantes à fibres, t. XX, p. 557-564.

A propos du Voï (Eugenia sp.) , t. XX, p. 625-626.

Révision de quelques Oxalis utiles ou nuisibles. Répartition géogra¬

phique et naturalisation do ces espèces, t. XX, p. 657-694.

et Mariani et Yeber. L’orientation de l’agriculture en Cocbinchine.

Réalisation et avenir, t. XX, p. 127-132.

et le R. P. Sacleux. Los techniques de l’agriculture indigène en

Afrique noire, t. XX, p. 263-271.

et Coleman. Classification des Millets cultivés, t. XX, p. 273-275.

et Scaetta. Le Yeheb ou Gecbn, arbuste fruitier de Somalie, inté¬

ressant pour les pays tropicaux arides, t. XX, p. 275-277.

Jean Trociiain, Assistant (Mobilisé). Contribution à l’étude de la végétation du Sénégal, 433 p., 45 tableaux, 30 pl., 30 fig. (Thèse de Doctorat ès-sciences).

A. IIaudricourt, Boursier. Les bases de la sélection de la Pomme de terre (d'après S. M. Bukasov, traduction résumée), Rev. Bot. appl. et d’Agr. trop., t. XX, p. 97-116, 179-189.

26

Les moteurs animés en agriculture (Esquisse de l’histoire de leur emploi

à travers les âges). IbicL, p. 759-772.

Les Colocasiées alimentaires. Ibid.

Boutiiiaux (Mlle). Notes sur la culture des Quinquinas et la consomma¬ tion mondiale en quinine (d’après M. Kerbosch), Ibid., p. 202-210.

La culture du Soja aux Etats-Unis (d’après W. J. Morse et J. L.

Cartter), Ibid., p. 772-786.

H. Scaetta, Boursier. Résultats pédo-agronomiques de la Mission Seaëtta en A. O. F. (1937-1939). Ibid., p. 1-10.

- Les types climatiques de l’A. O. F. : leur rapport avec l’évolution du sol tropical. Ibid., p. 62.

Chesnais, Boursier du Muséum. Etude anatomique des parties vertes et des nodosités des Ulex. Ibid., p. 838-846.

P. Senay. La situation mondiale du Coton. Ibid., p. 305-312.

Ravmond-IIamet. Le problème du vrai et des faux Iboga. Ibid., p. 251- 262.

B., Joly. Le Coton colonial. Méthode générale d’appréciation commer¬ ciale de la fibre. Ibid., p. 457-475.

E. Manguin, Chef des serres. Complément à l’étude de la flore algolo- gique des rochers suintants de Saint-Léonard-des-Bois (Sarthe). Bull, de la Soc. d’Agric., Sc. et Arts de la Sarthe, t. XL VII, p. 1-20, 2 pl., 1939-40.

Florulc algologique des cuvettes tourbeuses de la forêt de Sillé (Sarthe). Rev. Algol., vol. VIII, p. 1-12, 3 pl., 1940.

P. Frémy. Une petite collection d’Algues d'eau douce et thermale de la Martinique. Bull. Soc. Botan. de Fr., t. 86, p. 406-408, 1939 (1940).

R. Potier de La Varde. Bryohumbertia P. de la V. et Thér., genus novum familiae Dicranacearum. Bull. Soc. Botan. de Fr., t. 86, p. 422-424, 1 fig., 1939 (1940).

G. Bimont. Société française d’échanges de plantes (Phanérogames et Cryptogames). Bull. 1, 1939-1940.

Bibliothèque centrale.

Inscription en 1940 de 872 ouvrages et brochures ; de 80 nouveaux périodiques et de 5 nouveaux ouvrages à suite.

940 imprimés, non compris les ouvrages de référence, ont été communiqués au public en dehors des Prêts aux laboratoires qui ont fonctionné normalement.

La mise en place et le récolement de la collection des Vélins du roi, des manuscrits, de la Réserve et du fonds Bonaparte, évacués en 1939, ont cté effectués. La mise en place de la collection des Voyages et de plusieurs centaines de manuscrits non classés sont en cours. Un catalogue général des périodiques de la Bibliothèque centrale et des laboratoires est en voie d’exécution, grâce à l’aide de deux aides-techniques accordés par le Centre national de la Recherche scientifique.

27

PRINCIPAUX PÉRIODIQUES NOUVELLEMENT INSCRITS

EN 1940

United States Department of thc Interior. Bureau cf Biolo- gical Survey. Conservation Bulletin. Washington,

1 (1940) . Pr 2267

Revisla del Jnsliluto de Salubridad y Enfermedades Tropi¬ cales. Mexico, I (1939) . Pr 2266

La Gazelle apicole. - Montfavet, 40e année (1939) . Pr 2265

Miscellanea entomologica. Toulouse, 46e année, vol. 39

(1938) . Pr 2264

Reçue des Eaux et Forêts. Paris, 36e année, Tome 66

(1938) . Pr 2263

The Avicultural Magazine. London, 5e série, vol. III

(1938) . Pr 2262

Bygd och Nalur. Stockholm, Ire année (1939) . Pr 2261

Der Ornithologische Beobachter. L’Ornithologiste. Berne,

35e année (1938) . Pr 2260

L’Agricoltura coloniale. Firenze, 32e année (1938) . Pr 2259

Travaux. C. Levaditi... en collaboration... (Institut Pas¬ teur) . Pr 2257

University of Southern California. Allan Hancock Pacific

Expédition. Los Angeles, Vol. II-IV (1935-1938) . Pr 2257 Bulletin of the Central National Muséum of Manchoukuo.

Hsinking, I (1939) . Pr 2256

Bulletin di Idrobiologia, caccia e pesca dell Africa orientale

italiana. Addis Aheba, I (1940) . Pr 2255

Facullad nacional de Agronomia. Revista. Medellin

(Colombia S. A.), I (1939) . Pr 2253

Revisla de Ciencias. Lima, XXXVIII (1937) . Pr 2252 A

Acta Phylogeographica Svecica. LTppsala, I, II, XII

(1939) . Pr 2251

Meddelanden fr an Lunds Universitets Limnologiska Insti¬ tution. Lund, I (1939) . Pr 2028 B

Publications de l’Institut, national pour l’étude agronomique

du Congo belge. Rapport annuel (1938) . Pr 2203 C

Institut central de Fomento economico de Bahia. Boletim.

Bahia, II (1938) . Pr 2095 A

Informations sur la Coopération intellectuelle. Paris, I-II

(1939) . Pr 2099 B

Fouacl 1er University. Faculty of Science. Publications of the Marine biological station. Ghardaqu. Cairo,

I (1939) . Pr 2153 D

Actas de la Academia nacional de Ciencias exaclas. Lima,

Ano II, fasc. IV (1939) . Pr 2209

Boyce Thompson Institute for plant research. Professionnal

papers. Yonkers N. Y. I (1925) . . . Pr 5038 A

Verhandelingen van het Geologisch-Mijnbouwkunfig Genools- chap voor Nederland en Kolonien. Geologische Sérié.

Delft. XII (1937) . Pr 1763

suivre)

28

COMMUNICATIONS

Les Rhinolophes de la Corse Par le Dr Laurent.

Bien que la faune Corse ait fait 1 objet d’importantes et récentes études 1, les Chauves-souris de l’ile sont particulièrement mal connues et représentées dans les collections par un nombre fort restreint d’individus. C’est ainsi que le Petit Rhinolophe Fer à Cheval, Rh. hi.pposiderus Bechstein ne paraît figurer dans les collections italiennes qu’au Musée de Florence 2, tandis que le British Muséum n’en possède que quatre exemplaires, dont un sans localité indiquée et les trois autres des environs de Patrimonio 3 : or, ces derniers, précisément, étudiés par Andersen quelques années après la parution du Catalogue de Miller, se trouvent à avoir formé le type d une sous-espèce nouvelle, Rh. hipposiderus majori Ander¬ sen 4, caractérisée par une légère variation squelettique, et, semble- t-il d’après le texte original, uniquement par cette variation : l’élar¬ gissement de la bandelette osseuse sous-orbitaire (infraorbital bridge).

Ce détail morphologique, utilisé par l’auteur dans une clef dicho¬ tomique à l’intérieur de laquelle il fait entrer Rh.[midas], forme répandue de l'Inde à Chypre et qu’il rabaisse au rang de sous-espèce, permettrait cependant de rapprocher la forme Corse de cette forme Indo-méditerranéenne et de Rh. h. escaleræ, jusqu’ici étroitement localisé à la région de Mogador et d’en déduire d’intéressantes hypothèses sur la filiation et l’extension géographique de l’espèce hipposiderus.

1. Voir en particulier Joleaud, les Mammifères (Le peuplement de la Corse, 1926) passim (sans pagination) : y sont cités Rh.h. minimum Heugun et Rh. ferrum equinum

typ. OCHREIBER. 1

2. Gulino e DalPiaz, I Chirotteri Italiani, in Bolletino clei Musei eli Zooloeia e tli Anatamia comparata delV Université, cli Torino, XLVII, 1939, série III, 91, pp. 71-72.

3. G. S. Miller, Catalogue of Mammals of Western Europe, 1912, pp. 151-154

4. Andersen Diagnoses of new Bats of the families Rhinolophidæ and Me-ader- matidæ, Ann. Mag. Nat. Hisl., 9, XXII, 1918, p. 377.

Bulletin du Muséum , 2e s., t. XIII, 1 1941.

4

29

Le Muséum d’Histoire Naturelle de Paris ne piossède, malgré sa richesse en Chéirop tères, que deux Petits Rhinolophes Fer à Cheval de provenance Corse recueillis en septembre 1909 par M. G. Dehaut dans le théâtre d’Ajaccio, et sur lesquels nous avons cherché à retrouver la sous-espèce d’ Andersen dont, à vrai dire, son auteur ne donne aucune description extérieure, mais simplement trois brèves mensurations, et nous dirons tout d’abord que rien ne paraît pouvoir différencier extérieurement ce Petit Fer à Cheval de la forme Rh. hïpposiderus minimus IIeuclin, qu’il affecte dans les régions méditerranéennes : taille, coloration, etc., et ainsi tout au plus pourrait-on trouver sur les exemplaires de Corse une légère diffé¬ rence dans la jtartie antérieure du fer à cheval, nous voyons au binoculaire l’échancrure médiane plus largement ouverte en avant, dessinant un angle plus obtus, et limitée par un bourrelet un peu plus latéralement prolongé que chez Rh. h. minimus ; d’autre part le bord épaissi du fer à cheval, qui limite latéralement chaque ouverture nasale, se terminerait plus rapidement en pointe, tandis que chez Rh. h. minimus, la formation analogue se prolonge jusqu’à une grosse verrue qu’on ne voit qu’à peine chez ranimai de Corse. Mais nous ne pouvons tirer aucune conclusion d’un détail si minime, inapparent à l’œil nu, constatée sur deux individus seulement, provenant du même lieu et sans doute de la même famille alors que tout le reste de la morphologie est absolument concordant ; il fau¬ drait une série d’individus un peu plus nombreuse, d’âge, de sexe, de provenance différentes.

Quant aux dimensions squelettiques, elles rentrent parfaitement à l’intérieur de la double série de chiffres publiée par Andersen pour Rh. h. minimus, comme le montre le tableau ci-joint.

La préparation des crânes prouve chez chacun d’eux l’existence d’un pont sous-orbitaire nullement élargi mais filiforme et réduit à un mince trabécule osseux, ayant le même aspect que sur les Rh. h. minimus auxquels nous avons pu le comparer, de même également que le massif maxillaire : alors que d’après le chiffre établi par Andersen, pour la dimension, 5,6, mesurant la longueur de la rangée dentaire supérieure (cm3, molar to front of canine), celle-ci serait chez Rh. h. majori, sans qu’il l’ait expressément remarqué, plus grande en valeur absolue que chez Rli. h. minimus, la même dimen¬ sion serait plutôt plus faible sur les sujets corses que nous avons mesurés. Mais nous sommes en droit de supposer qu’un observateur aussi minutieux que l’était Andersen, attaché à rechercher les plus infimes caractéristiques des petits crânes qu’il étudiait et figurait avec tant de soin, n’eût pas manqué, s’il avait observé eff ectivement sur l’un de ses sujets un allongement réel de. la rangée dentaire supé¬ rieure et partant de la face latérale du maxillaire, d’établir une clef di chotomique dissemblable, et telle que la suivante :

30

Taille comparable : Avant-bras 35 à 38 mm.

a) Longueur de la rangée dentaire supérieure 5,2 à 5,4.

Rh. hipposiclerus minimus IIeuglin.

b) Longueur de la rangée dentaire supérieure 5,6 (égale par conséquent à la même dimension chez Rh. hipposiderus typ.)

Rh. hipposiderus rnajori Andersen.

Tandis que sa clef a pour entrée principale l’élargissement plus ou moins net du pont sous-orbitaire, mais en des termes si restrictifs (... as a rule somewhat though nol often...) et sur un nombre si faible d’individus que nous sommes conduits à être très sceptiques sur 1 existence même de la forme subspécifique, existence qui nous semble en réalité basée sur une pure variation individuelle 1 ; et, comme par ailleurs rien ne distingue cette forme des Rh. h. minimus connus de toute la région méditerranéenne, et représentés dans nos collections de Paris par des centaines d’exemplaires 2, son maintien ne fait que prolonger dans la nomenclature une inutile complication, que nous nous proposons de faire disparaître.

Nous nous trouvons donc d’accord avec les auteurs les plus récents pour reconnaître en Corse la présence de deux Rhinolophes seule¬ ment 1 :

1. Rhinolophus ferrum equinum Sciireber 2.

Commune de Barbaggio (Miller, Cat. Mamm. West. Europe, 1912, p. 146, C and P recueillis par Mr Forsyth Major, British Muséum).

2. Rhinolophus hipposiderus minimus Heuglin, non rnajori

Andersen.

Environs de Patrimonio (Miller, l. c., fîg. 154, 3 exemplaires recueillis par Mr Forsyth Major, mesures du type rnajori Andersen, Ann. Mag. Nat. Hist., 9, XXII, 1918, p. 377).

Grotte de Grariigica, vallée de l’Ostriconi, exemplaire du Musée de Flo¬ rence (rapporté par Gulino e Dal Piaz, Chirotteri Italiani, 1939,

p. ).

Ajaccio, théâtre, deux exemplaires, Cg 1910-23-24, recueillis par

1. Nous pouvons supposer que si l’auteur avait employé le terme « ojlen » au lieu d « altvays », c’est que cette variation, sur 3 individus en comparaison, se serait trouvée non constamment, mais au moins sur plus de la moitié des cas, soit deux fois sur trois ; mais puisque l’auteur a écrit « nol ojlen », nous sommes amenés à craindre que le nombre des cas de variations fut inférieur à la moitié, d’où une fois seulement sur trois : il s’en suit que l’épaississement du pont sous-orbitaire chez le Petit Fer à Cheval de Corse, rencontré « nol often » est une pure variation individuelle, pas même familiale.

Rb. ferrum equinum typ. d’après Joleaud (loc. cil.) ; il est plus probable que le grand Fer à Cheval est représenté en Corse par sa forme obscurus, typique des régions méditerranéennes et bien caractérisée, tout au moins par sa coloration. Aucun exem¬ plaire de Corse n’est parvenu au Muséum dans la collection de Paris, et il n’en existe aucun également dans les Musées d’Italie (Gulino e Dal Piaz, l. c., p. 10), bien que les stations sardes de cette espèce soient nombreuses.

31

M. G. Dehaut, act. 1909, collection du Muséum cTHistoire Naturelle de Paris, description et mesures dans la présente publication.

Provenances.

Rh. hipposide

C. G. 1910 . 9 23 Ç 24

rus minimus

32 exemplaires dont 12 crânes

Ajaccio

diverses 1.

Avant-bras .

36,3

35,8

34,7

38

3e doigt, métacarpien .

23,4

24,0

22,2

25,7

lre phalange .

12,6

12,8

11

12,8

2e phalange .

18,5

17,6

15,7

19

4e doigt, métacarpien .

26,2

26,6

25

29,2

lre phalange .

7,2

7,6

5,8

7,8

2e phalange .

12,0

12,6

10,9

13,2

5e doigt, métacarpien .

25,8

26,0

23,5

27,7

lre phalange .

9,0

9,4

7,9

9,2

2e phalange .

13,0

12,4

11,2

13,8

16,5

17,0

16

17,8

Pied (c. u.) .

7^6

7,6

7,2

7,8

25

25

23,5

27,7

Rh. hipposiderus minimus

Rh. h.

C. G.

1910

32 exemplaires

Provevances.

$ 23

$ 23

dont 12 crânes

majori

Aj accio

diverses 1.

Crâne, longueur totale .

14,2

14,4

14,5

15,5

15,5

Crâne, longueur, condylobasale. . . .

13,0

13,2

13,8

Crâne, largeur bizyomatiquc .

7,6

7,6

7,2

7,9

Crâne, largeur bimastoïde .

7,2

7,4

7,2

7,7

Crâne, largeur bimaxillaire 3 .

5,4

5,3

5,2

5,3

- -

Longueur de la mandibule .

9,5

9,6

9,5

10

Longueur de la rangée des dents supé-

ri cures .

5,1

5,1

5,2

5,4

5,6

Longueur de la rangée des dents infé-

rieurcs .

5,5

5,6

5,6

5,8

Longueur de l’Oreille .

15

14

14

16

Largeur de l’Oreille .

10

10

10

12

Longueur du Fer à cheval .

6,2

6,2

6

6,8

1. Andersen, on sonie Bats of the genus Rhinoloplius, witli remarks on ther mu tuai aflinities, and descriptions of 26 new forms, P. Z. S., II, 1905, p. 143.

2. L. c., 1918, p. 377.

3. Au niveau du bord externe des tubercules postérieurs de la troisième molaire.

Laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux) du Muséum.

32

Acariens bibliophiles Par Marc André.

Parmi les Insectes qui, se nourrissant de papier, constituent un redoutable fléau pour les Bibliothèques, se trouvent notamment les Vrilleltes ( Anobiidæ ) et les Psoques.

H. Siiiner (1870, pp. 322-324) a mentionné, comme étant aussi un ennemi des livres, un Acarien, le Cheyletus eruditus Schrank.

A. Giabd (1901, p. 215) a fait observer qu’il n’en est rien et que, comme les Obisium (Pseudoscorpionides), cet animal est plutôt utile dans les Bibliothèques, il détruit les Psoques.

Les Cheyletus, qui appartiennent au groupe des Thrombidiiformes Prostigmata , sont, en eflet, tous carnassiers, leur alimentation con¬ sistant exclusivement en substances animales.

Dans nos maisons ils nous rendent service, car ces prédateurs anéantissent quantité d’animalcules nuisibles. Us recherchent notamment comme proies les Sarcoptides détriticoles ou Tyrogly- phides ( Tyroglyphus , Glycyphagus, e te.), qui se nourrissent de mois- sissures cryptogamiques L

Par leur mode de locomotion, les Cheylètes se distinguent d’ailleurs nettement de ces Sarcoptides : ils se meuvent par de petits bonds répétés qu’ils peuvent effectuer non seulement en avant, mais aussi en arrière, quand ils jugent prudent de faire une soudaine, retraite. Chez ces animaux prédateurs la rapidité des mouvements en vue d’un dessein prémédité s’oppose à l’allure des Tyroglyphus (T. farinæ L. et casei Oudms.), qui traînassent nonchalamment, et à celle des Glycyphagus ( G. destructor Schrank), qui courent avec une extrême vélocité et une démarche précipitée, mais sans but. En outre, dans leurs déplacements, les Cheylètes tiennent leur rostre, ou capitulum, toujours dirigé en avant, tandis que les Tyroglyphides progressent en 1’abaissant entre les pattes de la lre paire (André, 1934, p. 350).

Dans les Bibliothèques, le Cheyletus eruditus est un ennemi naturel des Psoques qu’il poursuit partout.

I. Malheureusement, même si elle est abondante, la présence des Cheyletus, qui ne forment pas de troupes en masse comme les Tyroglyphides, devient insuffisante pour empêcher la rapide multiplication de ceux-ci, quand les conditions de température et d’humidité sont particulièrement favorables.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 1, 1941,

33

Les Psocidæ, qui sont des Orthoptères appartenant à l’ordre des Corrodentia ou Copeognatha, sont également nuisibles aux collections d’histoire naturelle, car ils peuvent, en attaquant le papier, amener la destruction plus ou moins complète des étiquettes.

On rencontre souvent dans ces conditions deux espèces notamment, qui vivent dans la poussière des habitations et dévorent les vieux papiers ou autres débris.

Le p>ou des livres (Bücherlaus), Atropos (= Clothilla) pulsatoria L. 1, ressemble à un pou par son corps aptère, allongé et aplati, ainsi que par sa couleur d’un brun-jaunâtre, mais il en diffère par ses pièces buccales disposées pour broyer et par ses antennes assez longues : il se tient volontiers dans les endroits obscurs se trouvent des amas de paperasses ou des matières organiques desséchées. Quand une collection d’histoire naturelle est un peu négligée, cet insecte produit des dégâts en rongeant, soit dans les boites ou tiroirs, soit même sur les bocaux, les étiquettes, surtout lorsqu’elles sont légèrement humides (Ivünckel D’IdEBCüLAis, 1882, p. 478).

Une autre forme, encore plus fréquente, le pou des poussières (Staublaus), Troctes ( = Liposcelis) divinatorius Müll., chez laquelle les pattes de la 3e paire, à fémur très renflé, sont propres au saut, est omnivore, mais recherche de préférence les matières amylacées et tout particulièrement la pâte d’amidon employée pour coller le papier : dans les vieux livres, qui ont été longtemps exposés à l’humi¬ dité, les Troctes se nourrissent de cette substance et probablement aussi des moisissures, qui se développent abondamment à sa surface (1903, C. Houlbert, p. 187).

Le Professeur F. Garcia bel Cid, de la Faculté des Sciences de Barcelone, a apporté récemment (1940, p. 400) une intéressante con¬ tribution à 1 étude des Insectes bibliophages, d’après des observations faites à la Bibliothèque de l’Université de cette ville.

Il a constaté que c’est principalement un Anobiide, le Nicobium hirtum 111. (= castaneum Oliv.), qui est responsable des ravages commis dans cet établissement : ses larves dévorent le papier en y pratiquant des galeries avec leurs fortes mandibules.

Un Thysanoure, le vulgaire Lepisma saccharina L., intervient comme second auteur des dégâts : il fait, dans les livres, des perfora¬ tions en entonnoir et il utilise, en les réduisant à l’état de poussière, les résidus du travail des Nicobium.

Le Psocide Troctes divinatorius Müll. a été aussi trouvé, mais ne joue qu’un rôle effacé.

Quant au Dermestide Anthrenus musæorum Fabr., il n’a pas été

i 1- Ce nom spécifique « frappeur » fait allusion à un bruit causé par l’animal, comme c’est le cas pour les Anobium : ce fait controversé a été établi par P. Solowiow (1925, p. 272) : cet observateur a vu et entendu que les Atropos produisent un son rythmique en heurtant le papier, non pas avec la tète, mais avec le ventre.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 1, 1941.

3

34

rencontré dans les livres au stade imago, tandis que, par contre, ses mues sont très fréquentes entre les feuillets criblés de trous 1.

Pour lutter contre le redoutable ennemi qu’est le Nicobium hirtum, Garcia del Cid a reconnu que l’on peut compter sur l’aide efficace apportée par un Acarien, le Pediculoides ventricasus Newport, qui est un agent extrêmement important dans la destruction de cet Insecte bibliophage.

Le P. ventricosus Newp. 2 appartient au groupe des T arsonemoidea : parmi ces Acariens, chez lesquels on observe un dimorphisme sexuel très prononcé, se trouvent des jiarasites extrêmement redoutables pour les Insectes (Cf. André, 1936, p. 240).

Au nombre des plus féroces, se compte précisément le P. ventri- cosus, qui attaque en si grande multitude son hôte qu’il en provoque très rapidement la mort.

Il vit normalement aux dépens des larves des Inse'ctes du blé ( Calandra granaria L. et diverses Teignes), qu’il décime en les suçant avec avidité : il se rencontre, par suite, dans les dépôts de céréales, blé, riz, etc.

Quand ils ont détruit toutes les larves nuisibles, les animaux de cette espèce abandonnent les grains et, poussés par la faim, se jettent sur les personnes qui se trouvent dans le voisinage des lieux infestés et déterminent chez elles une dermatose passagère.

Mais, s’il arrive quelquefois, d’une façon tout à fait accidentelle, que le P. ventricosus attaque ainsi l’Homme, normalement on doit considérer cet Acarien comme étant notre auxiliaire en raison de son activité à détruire, dans les champs et dans les greniers, d’énormes quantités de larves d’insectes nuisibles au blé et autres plantes ali¬ mentaires.

La jeune femelle pubère, qui n’a encore pris aucune nourriture, est très petite (220 à 280 p de long sur 80 à 100 p. de large) et a un corps élancé fusiforme.

Après la fécondation, lorsque les œufs commencent à se développer dans son ventre, la femelle, gorgée de nourriture, devient vésiculeuse (stade physogastre) : son abdomen se gonfle énormément dans sa partie postérieure et prend la forme d’un citron, puis d’une sphère ayant un diamètre dépassant 1 /2 mm. (650 p.).

A l’intérieur de cette sorte de sac les œufs (dont le nombre peut

1. L’adulte de cet Anthrenus musæorum vit sur les fleurs, mais sa larve est bien connue comme ravageant les collections entomologiques. Celles de conchyliologie paraissent avoir l’avantage d’échapper aux attaques de cet Insecte : cependant Gordon M. Ivutchka, du Carnegie Muséum (Pittsburg, Pensylvanie), a signalé, dans ces der¬ niers temps (1934, p. 149) les dommages que peut leur causer ce Coléoptère, quand, par suite d’un nettoyage incomplet, quelques débris des parties molles sont restés dans la coquille, ils se dessèchent et servent de nourriture aux larves d’Anthrènes.

2. Récemment le Dr A.-C. Oudemans (1937, p. iv) a émis l’opinion que Pediculoides Targioni-Tozzetti, 1878, tombe en synonymie de Pyemoles Amcrling, 1862, et que dans ce genre il y a beaucoup d’espèces et lion pas une seule [P. ventricosus Newp.).

35

atteindre 400) éclosent et il renferme bientôt une grande quantité de petits qui, dans le ventre maternel même, acquièrent un stade d’évo¬ lution très avancé : de cette chambre incubatrice de la femelle, qui est donc vivipare, il sort, en effet, directement des mâles et des femelles sexuellement mûrs et aptes à l’accouplement.

Fig. 1. Jeune femelle pubère vue dorsalemont X 265.

Fig. 2. Femelle ovigère (stade pliysogastre) vue ventralement X 92.

On voit les mâles, au nombre de trois ou quatre, se promener sur la grosse sphère abdominale de la femelle : ils sont presque aussi grands que les jeunes femelles, mais plus trapus (165 à 200 p de long, sur 90 à 120 p de large).

Pour que son évolution se poursuive d’une façon optima, le Pecli- culoldes requiert certaines conditions de température et d’humidité, qui ne se rencontrent pas fréquemment dans les salles de lecture des Bibliothèques. Mais il peut abonder dans les caves l’on abandonne

36

des livres de faible valeur ou très attaqués par les Anobiidæ1.

Les femelles de Pediculoid.es poursuivent avec acharnement les larves (et aussi les nymphes) de Nicobium, qui ne sont pas suffisam¬ ment protégées contre ces attaques par leurs téguments peu consis¬ tants.

Dès que les Acariens arrivent à entrer en contact avec leur victime, ils y enfoncent leur rostre et, suçant les liquides somatiques du Coléo¬ ptère, ils le tuent en quelques minutes. Leur abdomen se dilate rapidement et ne tarde pas à se rompre, mettant en liberté une nouvelle génération, tandis que la larve du Nicobium reste totale¬ ment couverte de petites vésicules qui sont les abdomens vides des femelles vivipares de Pediculoides.

Le Dr J.-M. Bofill y Pichot (1916, p. 217) a étudié la manière dont se comporte le même Acarien vis-à-vis des larves d’un autre Anobiide, VOligomerus brunneus Oliv., qui, sur les côtes Méditerra¬ néennes, cause la vermoulure des meubles : selon cet auteur, l’attaque du Pediculoides sur ses victimes requiert plusieurs heures et la dila¬ tation de l’abdomen des femelles demande, pour atteindre son plus grand volume, 8 à 10 jours : entre juin et octobre, il a observé seule¬ ment six générations qui comprenaient chacune en moyenne vingt femelles.

Dans les observations de Garcia del Cid, les choses ont marché beaucoup plus rapidement : vingt minutes après que les Pediculoides eurent été enfermés avec des larves de Nicobium, pas une seule de celles-ci ne restait vivante ; l’après-midi du même jour, l’abdomen des femelles avait atteint sa distension maxima et, dès le lendemain de nouveaux Pediculoides avaient tout envahi.

La disproportion existant entre la prolificité du parasite et celle de son hôte est énorme. Chez le Pediculoides, l’activité reproductrice diminue en octobre pour cesser complètement en hiver ; mais, comme au cours de l’année, la proportion des générations est plus élevée que celle qu’il a constatée en juin, Bofill y Pichot estime qu’une seule femelle ovigère, pendant la période de fécondité, donne plus de trois millions d’autres femelles. Au contraire, VOligomerus ne produit par an qu’une seule génération ne comptant qu’un petit nombre d’individus.

On conçoit donc que, pour détruire les Insectes nuisibles in situ dans leurs galeries, l’action de ce minuscule Acarien se montre beau¬ coup plus efficace que l’emploi des produits toxiques.

1. Dans les Bibliothèques ce sont naturellement les vieux livres qui sont les plus exposés aux ravages des Insectes bibliophages : car le papier employé anciennement était très riche en cellulose constituant un aliment de choix, tandis que le péril de l’in¬ vasion par ces animaux a sensiblement diminué pour le papier actuel pauvre en cellulose et soumis dans sa fabrication à l’action de diflérentes substances chimiques.

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BIBLIOGRAPHIE

1870. Shiner (H.). Bookwormes. American Entomologist and Bolanist, vol. 2, pp. 322-324.

1882. Künckel d’IIebculias (J.). Les Insectes [Brehm, Les Merveilles de la Nature], I, p. 478.

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1903. Houlbert (C.) . Les Insectes ennemis des livres [Paris, 1903], p. 187.

1916. Bofill y Piciiot (J.-M.). Noticias anatomico-biologicas del Oligo- merus brunnens Oliv. y de su parasito el Pediculoides ventricosus Newp. Mem. R. Acad. Cienc. y Art., Barcelona, t. XII, pp. 203- 218.

1925. Solowiow (P.). Biologische BeobaclUungen über Ilolzlâuse (Atropos pulsatoria L.). Z ool. Jahrb., System., Bd. 50, p. 272.

1934. Kutciika (G.-M.). Dermestid Beetlcs 'a nuisance to Conchologic Collections. The Nautilus, XLVII, p. 149.

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1936. Sur le Pediculoides ventricosus Newport. Bull. Mus. nat. Hist. nat., 2e s., VIII, pp. 240-245 et 337-341.

1937. Oudemans (A.-C.). De veellieid der soorten van Pediculoides Targ.-

Tozz. Tijdschr. v. Entom. (Verslag 70ate Wintervergad. Nederl. Entom. Vereen.), LXXX, p. iv.

1940. Garcia del Cid (F.). Inseclos bibliophagos y sus enemigos en las bibliotecas de Cataluna. C. R. VIe Congr. intern. Entom. [Madrid, 1935], pp. 399-404,

Laboratoire de Zoologie du Muséum .

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Mission P. Lepesme, R. Pauli an et A. Villiers au Cameroun

Coléoptères Elateridæ.

Par E. Fleutiaux,

Associé du Muséum National d’Histoire Naturelle.

Genre Lobotarsus 0. Schwarz, Deutsche ent. Zeitsch., 1898, p. 130.

Génotype : L. decoratus 0. Schwarz.

L. minutüs 0. Schwarz, loc, cit., p. 133. Douala, décrit du Cameroun.

L. Pauliani, n. sp.

fi mm. X 2 mm. 5. Ovale, court ; brun noirâtre terne ; pubescence squa- miforme grise, courte peu abondante. Tête largement déprimée au milieu, ponctuation forte et serrée ; yeux presque entièrement cachés. Antennes moniliformes ; 2e et 3e articles petits, globuleux, égaux ‘. suivants subtriangulaires, plus grands et plus épais ; dernier ovale. Pronotum légèrement plus long que large à la base, arrondi sur les côtés et rétréci en avant ; bords latéraux crénelés ; bord antérieur échancré, angles aigus ; bord postérieur à peine sinué, angles droits ; surface peu convexe, déprimée à la base ; ponctuation grosse, assez serrée. Écusson plat, transversal. Élytres courts, arrondis et graduellement rétrécis, en arrière, entiers au sommet, convexes, déprimés à la base ; angles humé¬ raux aigus et subcarénés ; bords latéraux crénelés en avant ; striés larges, fortement ponctués ; interstries rugueux. Dessous de même couleur. Sutures prosternales droites, ouvertes dans la moitié antérieure. Pro- pleures légèrement impressionnés transversalement. Pattes testacécs ; 4e article des tarses longuement lamellé.

Mont Cameroun, 900 à 1.000 mètres, versant sud-est. Type Muséum Paris.

Remarquable par sa forme courte. Plus large et plus épais que L. minutus ; pronotum rétréci dès la hase, ses bords latéraux plus distinctement crénelés, ses angles postérieurs aigus ; stries des élytres plus distinctes.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 1, 1941.

Genre Alaus Eschscholtz, in Thon, Ent. Archiv., II, 1, 1829, p. 33.

Génotype : Elater oculatus Linné.

A. excavatus Fabricius, Syst. El., II, 1801, p. 230 (Elater). Candèze, Révis. Mon Elat., 1874, pp. 118 et 122 = senegalensis Castelnau, in Silbermann, Rev. ent., IV, 1836, p. 9 (Calais) Candèze, Mon. Élat., I, 1857, pp. 214 et 220, t. 4, f. 14. Makak ; Batouri ; Eseka.

Le type de Fabricius est de Guinée.

Espèce très abondante dans toute l’Afrique intertropicale.

Plusieurs variétés locales ont pris les noms suivants : truncatipennis Boheman, Kolbei Schwarz et propinquus Schwarz.

Genre Tetralobus Serville Encycl. méthod. X, 1825, p. 594 = Phyllophorus Ilope, 1842 (non Grube, 1840).

Génotype : Elater flabellicornis Linné.

T. subsuecatus Guérin, Rev. Zool., 1847, p. 52. Idem, Voy. Lefebvre, Abyssinie, 1849, p. 278, t. 2, f. 3. Candèze, Mon. Élat., I, 1857, pp. 36S et 371, t. 7, ff. 10, 10 a. = ? Goryi Hope, Proc. Zool. Soc. London, 1842, p. 73. - Candèze, Mon. Elat., I, 1857, pp. 368 et 376. - Batouri, $ ÿ.

Décrit d’Abyssinie. Se trouve aussi au Congo.

T. Chevrolati Candèze, Mon. Élat., I, 1857, pp. 368 et 374, t. 7, f . 8. Batouri.

Décrit de Guinée. Assez commun dans toute l’Afrique subéqua¬ toriale.

T. punctatus Candèze, Mon. Élat., I, 1857, pp. 368 et 377. Batouri.

Décrit du Soudan égyptien.

T. rotundifrons Guérin, Rev. Zool., 1847, p. 52. Idem, Voy. Lefebvre, Abyssinie, 1849, p. 282, t. 2, f. 5. Candèze, Mon. Élat., I, 1857, pp. 368 et 375, t. 7, f. 6. = héros Boheman, Ins. Caiïr., I, 2, 1851, p. 377. Batouri.

Décrit d’Abyssinie. Se rencontrerait également dans l’Afrique subéquatoriale.

Genre Leptopiiyllus Hope, Proc. Zool. Soc. London, 1842, p. 78. = Elasmocerus Boheman, 1851. = Magalorhipis Lacordaire, 1857 Candèze, 1857.

Génotype : L. Stracliani Hope.

L. latipennis Hope, Proc. Zool. Soc. London, 1842, p. 78 (Oxy- nopterus) Idem, Ann. Mag. Nat. Hist., 1843, p. 399. Stracliani

40

Hope, Proc. Zool. soc. London, 1842, p. 78. Idem, Ann. Mag. Nat. Hist., 1843, p. 400. Candèze, Révis. Mon. Élat., 1874, p. 206 = validicornis Boheman, Ins. CafTr., I, 2, 1851, p. 383, t. 2 J, ff. 1 à 7 (Elasmocerus) - Candèze, Mon. Élat., I, 1857, p. 360, t. 7, ff. 1 et 2 (Megalorhipis) minor Candèze, Mon. Élat., I, 1857, p. 360 ( Megalorhipis) Idem, Révis. Mon. Élat., 1874, p. 206. Batouri 6 ?•

Décrit par Hope de Sierra Leone. Répandu dans toute l’Afrique méridionale.

Genre Propsephus Ilyslop, Proc. Un. St. Nat. Mus. Washington, 1921, p. 666. = Psephus Candèze, 1859 (non Kirby, 1826). Génotype : P. beniniensis Candèze (British Muséum).

P. seniculus Candèze, Notes Leyden Mus., 1879, p. 7 (Psephus).

Douala.

Le type est de Zanzibar. Se trouve également au Congo et au Gabon.

P. Lepesmei, n. sp.

Il mm. 5. Allongé ; brun brillant élytres rougeâtres sur les côtés ; pubes¬ cence jaune peu abondante. Tête convexe en arrière, déprimée en avant, bord antérieur arrondi et finement rebordé ; ponctuation large, ombili¬ quée, dense en avant, dispersée en arrière ; yeux saillants. Antennes brunes, testacées à la base, dépassant la base du pronotum, filiformes ; 2e article petit ; 3e à peu près aussi long que les suivants et de même forme. Pronotum plus long que large à la base, droit sur les côtés, gra¬ duellement rétréci en avant, entièrement limité latéralement, bord infléchi au-dessous des yeux ; surface convexe, brusquement déprimée à la base ; ponctuation légère et écartée en avant, plus distincte et plus serrée sur les flancs et en arrière ; angles postérieurs aigus, prolongés en arrière, carénés. Elytres de même largeur que le pronotum à la base, graduellement rétrécis en arrière, isolément arrondis au sommet, con¬ vexes, légèrement ponctués-striés ; interstries presque lisses. Dessous brun. Pattes brun clair.

N Kongsamba, Mont N’Lonako, 1.800 mètres. Type Muséum Paris. Voisin de P. brunneiventris Schwarz ; bord antérieur de la tête plus arrondi ; pronotum trapézoïdal ; ponctuation plus écartée ; élytres plus atténuées, jjlus légèrement striés-ponctués.

P. doualaensis, n. sp.

Longueur 9,5 mm. Ovale ; noir brillant ; pubescence jaune clairsemée. Tête déprimée en avant ; bord antérieur largement arrondi ; ponctua¬ tion large, ombiliquée, assez serrée ; yeux peu saillants. Antennes brunes, plus claires vers le bout, ne dépassant pas la base du pronotum, fili¬ formes très légèrement comprimées au sommet ; 3e article plus long que

41

le 2e, plus court que le suivant. Pronotum à peu près aussi long que large à la base, rétréci en avant, faiblement, arrondi sur les cotés, entièrement limité latéralement, peu convexe, brusquement déprimé à la base, brièvement si Henné au milieu en arrière ; ponctuation grosse assez serrée ; angles postérieurs aigus, dirigés en arrière, carénés. Élytres atténués, isolément arrondis au sommet, convexes, ponctués-striés, interstries plans, presque indistinctement pointillés. Dessous de même couleur. Pattes brun noirâtre.

Douala. Type Muséum Paris.

Voisin de P. Somerini Fleutiaux. A peu près de même forme, mais moins large. Bord antérieur de la tête plus arrondi. Ponctuation du pronotum plus nette. Stries des élytres plus fortement ponctuées ; interstries distinctement et densément pointillés. Antennes et pattes noires.

Généré Æoloderma Fleutiaux Encycl. ent. Col., 1928, pp. 121 et 135.

Génotype : Elciter crucifer Rossi.

Æ. africana Fleutiaux, Voy. Alluaud et Jeannel, Afr. orient., Col., XIII, 1919, p. 61. Dschang, 1.000 mètres ; Monts Bambouto, 2.300-2.500 mètres, juillet, j Décrit du Kilimandjaro.

Genre Anchastus J. Leconte, Trans. Amer. Philos. Soc., 1853, p. 459.

Génotype : A. digitatus L. Leconte (Musée zoologique Cambridge, Ét.-Un.).

A. Villiersi, n. sp. 1

7 mm. 5. Ovale, brun-noir, pou brillant ; pubescence jaune peu abondante. Tête convexe ; bord antérieur arrondi ; ponctuation assez forte et serrée ; yeux pou saillants. Antennes brunâtres, ne dépassant pas la base du pronotum, très légèrement comprimées vers le bout ; article petit ; 3e aussi long et de même forme que le suivant. Pronotum aussi long que large à la base, faiblement arrondi sur les cotés, très rétréci en avant, peu convexe, déprimé à la base, sauf au milieu, entièrement limité latéralement ; ponctuation assez forte, peu serrée ; angles posté¬ rieurs courts, aigus, non divergents, brièvement carénés près du bord latéral. Elytres de même largeur que le pronotum à la base, convexes, parallèles jusqu’à la moitié, rétrécis ensuite et conjointement arrondis au sommet, légèrement ponctués-striés et finement pointillés sur les interstries en avant, presque lisses en arrière. Dessous de même couleur, sommet du dernier arceau ventral testacé, nettement ponctué. Sutures prosternales sillonnées. Hanches postérieures fortement dilatées en dedans. Pattes testacées.

Dshang, 1.400 mètres. Type Muséum Paris.

T oisin de A. setnistriatus Schwarz ; moins noir, de forme plus étroite. Antennes légèrement comprimées ; pronotum trapézoïdal, moins convexe, ponctuation mieux marquée sur le dos ; élytres plus lisses en arrière.

Genre Arraches Candèze, Mon. Élat., III, 1860, pp. 52 et 98. Génotype : A. cliptychus Candèze (Musée Stettin).

A. camerounensis, n. sp.

4 mm. Oblong ; noir brillant, angles postérieurs du pronotum jaunes et sur chaque élytre, une tache ronde de même couleur au premier tiers et une autre transversale au deuxième tiers ; pubescence brune, blanchâtre sur les taches. Tête déprimée, sillonnée au milieu ; ponctuation large et superficielle ; yeux saillants. Antennes noires, testacées à la base, fili¬ formes, dépassant légèrement la base du pronotum ; 3e article un peu plus long que le 2e, plus court et de même forme que le 4e. Pronotum plus long que large, sinué sur les côtés, peu rétréci en avant, entièrement limité latéralement, convexe, assez brusquement déclive à la base ; ponctuation plus nette que sur la tête et peu serrée ; angles postérieurs aigus, légèrement divergents, carénés. Élytres plus larges que le pro¬ notum, ovales, convexes, brusquement déclives à la base, finement striés ; interstries légèrement pointillés. Dessous noir ; ponctuation assez grosse sur le propectus et le métasternum, plus fine sur l'abdomen. Prosternum large ; mentonnière développée en avant ; sutures courbes, peu apparentes. Hanches postérieures étroites, un peu plus larges en dedans. Pattes testacées ; fémurs un peu brunis.

N’Kongsamba, mont N’Lonako, 1.800 mètres. Type Muséum Paris.

Voisin de A. quadriguttatus Schwarz. Taches des élytres plus pâles, la postérieure transversale ; ponctuation du pronotum moins nette et moins serrée ; stries des élytres plus fines ; interstries plans.

Genre Cabdiophorus Eschscholtz. in Thon, Ent. Archiv II, 1, 1829, p. 34.

Génotype : Elater gramineus Scopoli, 1763 = Elater thoracicus Fabricius, 1775.

C. dschangus, n. sp.

6 mm. 5. Allongé ; noir peu brillant, une tache jaune sur le milieu de la base des élytres ; pubescence fauve, légère. Tête peu convexe ; bord antérieur arrondi ; ponctuation fine et serrée. Antennes grêles, ne dépassant pas la base du pronotum ; noires, deux premiers articles testacés ; 2e article plus court que le 3e ; celui-ci semblable au suivant. Pronotum aussi long que large, arrondi sur les côtés, également rétréci en avant et en arrière, convexe, assez brusquement déclive à la base ; ponctuation fine

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et peu serrée, entremêlée de points un peu plus gros ; limites latérales inférieures courbes, fines, entières ; angles postérieurs longuement et obtusément carénés. Elytres parallèles, arrondis postérieurement, con¬ vexes, assez fortement ponctués-striés ; interstries parcimonieusement et finement pointillés. Dessous noir ; abdomen testaclié rougeâtre, parfois rembruni sur les bords, finement et densément ponctué, plus distinctement sur le propectus. Pattes testacé rougeâtre.

Dschang, 1.400 mètres. Type Muséum Paris.

Voisin de C. quadriplagiatus Erichson, avec seulement une seule tache plus petite sur le milieu de la base de chaque élytre. Antennes noires. Pattes jaunes.

C. quadrinotatus, n. sp.

4 mm. 5. Allongé ; noir brillant avec deux taches jaunes sur chaque élytre : une grande à la base, l’autre, plus petite, près de l’extrémité ; pubescence jaune légère. Tête peu convexe ; bord antérieur proéminent, largement arrondi ; ponctuation assez grosse et peu serrée. Antennes testacé pâle, fines, dépassant légèrement la base du pronotum ; 2e article un peu plus court que le suivant. Pronotum plus long que large, arrondi sur les côtés, rétréci en avant, plus longuement en arrière ; ponctuation double, la plus grosse peu serrée, la plus fine dans les intervalles ; limites latérales inférieures très fines, abrégées en avant ; angles postérieurs brièvement carénés. Elytres atténués au delà de la moitié, déprimés sur le dos, forte¬ ment ponctués-striés , interstries espacément pointillés. Dessous noir ; dernier arceau ventral un peu rougeâtre, très finement et densément ponctué. Pattes testacé pâle.

Dschang, 1.400 mètres. Type Muséum Paris.

Plus petit et plus étroit que C. quadriplagiatus Erichson. Pronotum plus étroit, à ponctuation double. Elytres plus atténués.

C. rubriventris, n. sp.

5 à 6 mm. çjj Ç. Allongé, noir brillant ; pubescence fauve légère. Tête trans¬ versalement. arrondie en avant, peu convexe, finement et densément ponctuée. Antennes noires, brunes à la base, fines, dépassant légèrement les angles postérieurs du pronotum. Pronotum à peu près aussi large que long, arrondi sur les côtés, plus brièvement en avant, convexe, finement et densément ponctué, avec des points plus gros entremêlés; limites latérales inférieures entières, très légères, à peine distinctes ; angles postérieurs carénés. Elytres peu atténués en arrière, arrondis au sommet, convexes, fortement ponctués-striés ; interstries à peine distinctement pointillés. Dessous noir, abdomen testacé rougeâtre, parfois rembruni sur les bords ; ponctuation très fine et serrée. Pattes noirâtres ou testacé pâle.

Dschang, 1.400 mètres. Type Muséum Paris.

Diffère des précédents parla couleur entièrement noire ; abdomen rouge.

C. camerounensis, n. sp.

7 mm. Allongé ; noir brillant ; pubescence brune légère. Tête peu con¬ vexe, largement arrondie en avant ; ponctuation fine et dense. Antennes fines, noires, premiers articles brunâtres dépassant légèrement la base du pronotum ; 2e article plus court que le suivant. Pronotum un peu plus long que large, arrondi sur les côtés, également rétréci en avant et en arrière, convexe ; ponctuation double, serrée ; limites latérales inférieures légères, effacées en avant; angles postérieurs carénés. Élytres faiblement arrondis sur les côtés, convexes, ponctués-striés ; interstries espacément et finement pointillés. Dessous et pattes noirs.

Monts Bambouto, 2.300-2.500 mètres, juillet 1939. Type Muséum Paris.

Voisin de C. rubriventris, plus grand, de forme un peu plus large ; aspect plus brillant ; pronotum pareillement rétréci en avant et en arrière. Elytres ovales ; stries moins fortement ponctuées-striées.

Genre Melanotus Eschscholtz, in Thon. Ent. Archiv., II, 1, 1829, p. 32.

Génoytpe : Elater castanipes Paykull, 1800.

M. umbilicatus Gyllenhal, in Schœnherr, Syn. Ins., I, 3, 1817, app., p. 137 (Elater). Erichson, Zeitschr. ent., III, 1841, p. 107 (Cratonychus) . Candèze, Mon. Élat., III, 1860, pp. 301 et 322, t. 5, f. 5. = africanus Boheman, Ins. Cafi'r., I, 1, 1851, p. 409 (Crato¬ nychus). Mont Koupé, 800 à 1.000 mètres.

Répandu dans toute l’Afrique intertropicale et méridionale. Le type primitif est de Sierra-Leone.

Laboratoire d' Entomologie du Muséum.

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Quelques anomalies de Coquilles du Tonkin Par Ed. Lamy et E. Fischer-Piette.

La coquille des Gastéropodes est constituée par un tube calcaire conique qui s’enroule fondamentalement en hélice dont les tours, en général, s’appliquent et se soudent les uns sur les autres, de sorte que chacun d’eux est recouvert et partiellement caché par le suivant.

Il peut se produire accidentellement que l’hélice s’allonge et que, par suite de cette élongation, les tours deviennent plus hauts qu’à l’ordinaire et soient plus ou moins disjoints, tout en restant cepen¬ dant contigus : on a affaire à une monstruosité dite scalaire.

Si l’élongation de l’hélice devient encore plus grande, les tours cessent d’être contigus et s’écartent les uns des autres ; le test arrive à ressembler à une corne d’abondance et A. Moquin-Tandon (1855, Hist. nat. Moll. terr. et fluv. France, I, p. 315) a proposé le nom de monstruosité cératoïde pour ces cas dans lesquels la coquille est accidentellement contournée en jjas de vis.

Ce déroulement de la coquille est un phénomène normal dans certains genres (Magilus, Vermetus) et se produit de la façon suivante : la coquille qui, dans son jeune âge, est enroulée en hélice plus ou moins serrée et a ses premiers tours superposés normalement, acquiert un ombilic de plus en plus large et les tours en même temps cessent d’être contigus : bientôt le tube s’accroît dans une direction plus ou moins sinueuse, parfois encore hélicoïdale.

Notamment, parmi les Cyclophoridæ, dont la coquille est en général turbinée, on connaît dans les genres Rhiostoma, Cyclosurus, Cyatho- poma, Choanopoma, plusieurs espèces il se produit une disjonction plus ou moins prononcée des derniers tours.

M. Maxime Denis a trouvé dans la collection du Colonel Messager, actuellement en sa possession, plusieurs coquilles du Tonkin qui offrent diverses monstruosités et dont il a bien voulu faire don au Muséum national de Paris.

Il y a d’abord toute une série d’individus anormaux du Pterocyclu cambodjensis A. Morelet.

Chez l’un d’eux la coquille débute par trois à quatre tours contigus formant une spirale plane, puis se déroule pour se continuer en un

Bulletin du Muséum , 2e s., t. XIII, 1, 1941.

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tube hélicoïdal, les tours, cessant d’être en contact, sont entière¬ ment désunis (fig. 5).

Dans d’autres spécimens le dernier tour, seul, se détache des autres (fig. 4).

Tandis que normalement dans ce Pt. ccimbodjensis la coquille est discoïde, planorbiforme, l’enroulement est devenu, chez un individu, hyperstrophe, c’est-à-dire que <a spire, en se surbaissant, non seule¬ ment a cessé d être plane, mais est devenue rentrante et s’est trans¬ formée en un faux-ombilic (fig. 3).

La collection Messager renfermait également des Cyclophorus anormaux.

Il y avait un exemplaire scalaire de Cyclophorus dodrans J. Ma- bille ( = songmaensis L. Morlet), provenant de Bao-Lac, qui offre 1 aspect de trois coquilles superposées quand on le regarde de profil (fig. 1) : il est donc analogue à la monstruosité disjunctum Rolle mss. A’ Hélix (Caracolla) Bainhridgei Pfr. qui a été figurée par Ph. Dautzenberg (1910, Journ. de Conchyl., LVIII, p. 312, fig. 1).

Locard (1881, Etudes sur les variations malacolo giques , II, p. 494) a appelé l’attention sur une anomalie qu’il nommait çanaliculation suturale : quand le dernier tour d’une coquille a tendance, à se déta¬ cher des autres, il peut arriver qu'il ne se sépare pas du tour précé¬ dent assez complètement pour qu’il existe un vide entre eux : le décollement n est alors que partiel, car l’animal sécrète une certaine quantité de calcaire de façon à remplir l’espace entre les deux tours, tout en laissant cependant subsister au dehors, à la face supérieure de la coquille, un canal plus ou moins profond qui accompagne la suture : Locard a figuré (pl. I, fig. 6-7) un cas de ce genre chez un Hélix aspersci L.

h! ne semblable monstruosité canaliculatum, caractérisée par une canaliculation étroite plus ou moins concave qui règne immédiate¬ ment au-dessous de la suture, a été signalée par Dautzenberg (1910, Journ. de Conchyl., LVIII, p. 314) chez un Achatina panthera bÉR. et cette même déformation a été représentée par H. Rolle (1910, Abhandl. Senchenberg. Na, turf. Ges., XXXII, p. 193, pl. 17, fig. 3) chez un Achatina fulica Fér.

Cette déformation existe également dans deux coquilles de la collection Messager : Cyclophorus cambodjensis L. Morlet (= edulis J. Mabille) (fig. 2), de Muong-Ivong, et un Cyclophorus dodrans Mab.

Une anomalie assez rare dans les coquilles de Gastéropodes est la présence de deux ouvertures, de sorte que l’animal fait sortir sa tête et son pied par un trou pratiqué au dos du dernier tour.

Les Clausilia sont les Mollusques qui offrent le plus souvent ce phénomène et deux explications ont été proposées.

D’après Moquin-Tandon (1855, loc. cit., p. 323), il peut arriver

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Coquilles anormales du Tonkin.

1. Cyclophorus dodrans J. Habille monstr. disjunctum.

2. Cyclophorus cambodgensis L. Morlet monstr. canaliculatum.

3. Plerocyclus cambodjensis A. Morelet hypcrstrophe.

4. Plerocyclus cambodjensis A. Morelet à dernier tour détache.

5. Plerocyclus cambodjensis A. Morelet cératoïde.

6. Clausilia Paviei L. Morlet à deux ouvertures.

que la pièce mobile (clausilium) qui obture l’intérieur du dernier tour perde son élasticité par accident ou bien, d’autres fois, que le Mol¬ lusque, en se retirant brusquement dans sa coquille, entraîne une parcelle d’un corps étranger solide (débris végétal ou fragment de pierre) qui dérange l’ajustement de ce faux-opercule et l’empêche de jouer. L’animal, ayant son ouverture obstruée, ne peut plus sortir de sa demeure par la voie ordinaire et il doit, s’il veut vivre, se mettre au plus vite en communication avec l’extérieur : il perce, probable-

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ment à l’aide de sa mâchoire, la paroi du test et forme ainsi plus haut un orifice qu’il complète avec un nouveau péristome presque exactement semblable à l’ancien1.

Pour Locard (1881, loc. cit., p. 498) et Dautzenberg (1892, Feuille jeunes Natur., XXIII, 266, p. 30) 2, l’anomalie doit être attribuée à ce que accidentellement quelque agent étranger a jjro- duit une cassure dans la partie du test située en arrière du péristome : l’animal, afin de se protéger, est forcé de se retirer en deçà de cette fracture et, abandonnant l’ouverture normale sans la restaurer, il se sert de la perforation accidentelle, en sécrétant bien vite sur les bords une quantité de calcaire suffisante pour refaire, avec tous les carac¬ tères aperturaux, un nouveau péristome qui se trouve ainsi situé en arrière de l’ancien.

La collection Messager renfermait un grand nombre d’individus de Clausilia Paviei L. Moreet (= vanbuensis Bav. et Dautz.), de la région montagneuse du Tonkin nord, parmi lesquels plusieurs présentent des déformations (par exemple, scalarité des derniers tours) : l’un d’eux notamment offre deux ouvertures, dont la plus récente est consécutive à une fracture du test (fig. 6).

Laboratoire de Malacologie du Muséum.

1. La même anomalie se présente aussi assez fréquemment chez certains Pupa dont l’ouverture, normalement rétrécie par un grand nombre de plis, est facilement sujette aux obstructions.

2. Dautzenberg a observé notamment cette déformation chez un Rissoa labiosa Mtg.

I

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Les huîtres et le Calcaire

I. Formation et structure des « chambres crayeuses ». Intro¬ duction a LA révision du genre Pycnodonta F. de W. (suite et fin) L

Par Gilbert Ranson.

Sécrétion des couches crayeuses.

Si nous jugeons ce qui a lieu d’après le résultat définitif, on peut dire que tout se passe comme si l’animal avait besoin de remplir rapidement une cavité devenue inutile et qui le gêne. Mais le raison¬ nement est mauvais, car on considère la fin, le conséquent, comme déterminant. C’est chaque instant du décollement du manteau qu’il faut déterminer les facteurs en jeu. Il est bien évident que dans les cas des corps étrangers introduits entre le manteau et la coquille sont recouverts d’une couche de conchyoline avec formation d’une chambre creuse, sans sécrétion crayeuse, l’animal n’en con¬ tinue pas moins à croître normalement. Si l’animal devait obturer rapidement une cavi qui le gêne, on ne voit pas pourquoi il ne se formerait pas tout simplement des « chambres à eau » recouvertes d’une simple couche de conchyoline et vides de substance crayeuse comme cela arrive parfois. C’est d’ailleurs ce qui est réalisé chez O. edulis, sous la masse viscérale il n’y a que des « chambres à eau » sans substance crayeuse. Il y a donc d’autres facteurs en cause et ce n’est pas ainsi qu’il faut envisager le déterminisme du phéno- mène.

L’hypothèse de Leenhart (1926) est beaucoup plus près de la réalité. Le décollement du manteau provoque un arrêt de la sécrétion de lames de conchyoline par l’épithélium palléal, tandis que le stimulus provoqué en ce point de l’ectoderme fait affluer dans les lacunes palléales les cellules chargées de calcaire que les « cellules muqueuses » de l’épithélium excrètent alors abondamment. Il y a, à ce niveau, afflux de mucus calcaire et au contraire diminution de la sécrétion de substance subnacrée. A chaque instant de la stabilisa¬ tion de l’épithélium palléal, il y a sécrétion d’une faible couche sub-

1. Voir Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., sér., t. XI, 1939 et t. XII, 1940.

Bulletin du Muséum, 2= s., t. XIII, 1, 1941.

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nacrée. Les couches sub-nacrées ne sont donc plus empilées les unes sur les autres, mais séparées par un intervalle plus ou moins haut. Cet intervalle est rempli de substance crayeuse à mesure que le manteau se retire de la paroi inférieure, il n’est donc à aucun moment une « chambre ». On le désigne cependant sous ce nom par analogie avec les vraies « chambres », remplies d’eau qui se produisent dans d’autres circonstances, ou sous la masse viscérale de l’O. edulis. Dans ce dernier cas, il y a tout lieu de penser que pour des raisons physio¬ logiques, qui restent à déterminer, le calcaire n’est pas conduit aux cellules « muqueuses » de l’épithélium, en quantité suffisante pour y provoquer une sécrétion de substance crayeuse.

Des coupes dans le manteau de l’O. edulis au niveau de la glande génitale, se trouvait une chambre à eau, et au niveau de la cavité exhalente se présentait une épaisse couche crayeuse m’ont démon¬ tré que les deux ectodermes cylindriques sont absolument semblables en ce qui concerne la présence de grosses cellules granuleuses éosi¬ nophiles ou de cellules « muqueuses ». Je n’en ai trouvé que quelques rares à ces deux niveaux, alors que le bourrelet marginal du manteau en est abondamment pourvu. Il ne me semble donc pas possible de rattacher la sécrétion du mucus calcaire à ces cellules. Ce dernier me semble être plutôt une phase protoplasmique différenciée, sécrétée par toute la surface de l’épithélium palléal.

Moynier de Villepoix (1893) et Leenhardt (1926) ont admis que la sécrétion de la coquille se faisait en deux temps par l’épithé¬ lium palléal. Nous assistons, au niveau des couches crayeuses, à la dissociation exagérée de ces deux temps de la sécrétion. Ceci démontre bien que deux phases protoplasmiques différentes prennent part à la formation de la coquille calcaire.

Orton et Amirthalingan ont pensé, à titre d’hypothèse de tra¬ vail, que la substance des couches crayeuses était le résultat d’une excrétion leucocytaire. Mes observations ne confirment pas cette hypothèse. Certes, j’ai observé souvent des leucocytes dans le mucus sécrété par les branchies et le manteau des huîtres et on a pu parler d’une excrétion leucocytaire au niveau de ces organes. Mais cette dernière me paraît toute relative et propre à certains cas très parti¬ culiers, pathologiques, exceptionnels. J’ai eu l’occasion d’observer des huîtres portugaises (du chenal de Marennes) à leucocytose verte et jaunâtre, exagérée. L’une d’elles présentait à la face inférieure du lobe palléal gauche une véritable « tumeur » correspondant à un amas de leucocytes dans les lacunes palléales ; une partie du contenu de cette « tumeur » avait été excrétée et isolée dans une chambre recouverte d’une membrane cornée, brune. J’ai ouvert cette chambre et en ai observé le contenu. J’y ai reconnu, presque intégralement conservés, les leucocytes formant les amas de l’intérieur du manteau

au niveau correspondant ; mais il s’agit d’un cas tout à fait excep¬ tionnel.

Au cours d’autres observations, j’ai vu se former sous le binoculaire les premiers prismes de la couche prismatique, sous la membrane périostracale. Je n’ai jamais observé aucune excrétion leucocytaire. Moynier de Villepoix, en 1893, a déjà fait la même observation et il pense que le mucus sécrété par le manteau est le seul agent de production du calcaire.

Lorsqu’on irrite légèrement l’épithélium palléal, on lui fait sécréter du mucus. On trouve dans celui-ci de nombreux leucocytes à grosses granulations ressemblant à celles de la substance crayeuse et donnant des grains très fins sous l’action d’une solution acide. Ce sont bien des leucocytes à pseudopodes présentant des mouvements amœboïdes dès qu’on les place dans une goutte d’eau de mer diluée. Il s’agissait donc de provoquer expérimentalement la formation d’une couche crayeuse et de voir si, au moment même de sa sécrétion, la substance crayeuse se présentait sous forme d’amas leucocytaires.

J’ai élevé au Laboratoire des huîtres portugaises auxquelles je coupais la coquille de diverses manières pour en provoquer la régéné¬ ration. J utilisais de l’eau de mer à 1015 que je changeais chaque jour. J’y ajoutais deux fois par jour quelques centimètres cubes d’une solution à 10 pour 1.000 de chlorure de calcium. J’ai pu constater que ce sel n’est pas toxique pour l’huître, alors qu’il l’est nettement pour beaucoup d’autres animaux. Le calcium est absorbé suivant un mécanisme sur lequel je reviendrai dans la seconde partie de ce tra¬ vail. Il est utilisé pour faire une nouvelle coquille ou épaissir l’an¬ cienne. Il est excrété sous forme de carbonate de calcium.

Dans une expérience, j’ai coupé la bordure postérieure des deux valves d’une portugaise du Bassin d’Àrcachon, sur une longueur de deux centimètres. Il faut avoir soin, dans ces expériences, de ne jamais blesser, si peu que ce soit, l’épithélium palléal. Le manteau s’étale progressivement hors des valves coupées et sécrété une mem¬ brane périostracale doublée intérieurement d’une fine couche pris¬ matique puis, elle-même, de fines lames sub-nacrées. Au bout de quinze jours, la nouvelle coquille, très mince, atteignait 4 centimètres de longueur. Mais, de plus, en deux points de la nouvelle coquille, sont apparues le dizième jour, de petites chambres crayeuses. Comme j observais cette huître pour ainsi dire sans arrêt toute la journée,

1 expérience se déroulant près de moi, j’ai pu examiner dès son appa¬ rition, la substance crayeuse ainsi secrétée. J’en ai fait le prélève¬ ment et en ai pris des microphotographies, que je regrette de ne jiouvoir reproduire ici. Après préparation et coloration, j’en ai fait 1 examen. J’ai pu constater qu’il n’v avait aucune trace de leucocytes dans cette sécrétion. Elle a tout de suite son aspect définitif : entre la sécrétion et la cristallisation du calcaire, il doit s’écouler très peu

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de temps. La couche en étant très faible, j’ai pu voir que sa surface n’était pas plane, il y avait des zones plus épaisses. Ccci s’explique assez bien puisqu’il ne s’agit pas d’une membrane. Entre les grains et les bâtonnets il y a tous les intermédiaires. J’ai remarqué égale¬ ment que ces éléments sont sur plusieurs plans dans une matrice organique claire. Nous ne sommes donc pas en présence de leucocytes, mais d’un substratum organiquement amorphe bourré de granula¬ tions et de bâtonnets.

Structure de la couche crayeuse chez G. angulata et O. edulis.

Elle a, à première vue, un aspect fibreux surtout dans les coquilles fossiles. Mais en réalité sa structure est feuilletée. Si on en examine un petit fragment recueilli très délicatement, on voit au binoculaire, en lumière directe, qu’elle est formée de très fines lamelles scintil¬ lantes, très longues, disposées perpendiculairement aux lames sub¬ nacrées limitantes, c’est-à-dire, en principe, verticalement. Ces lamelles très longues, empilées irrégulièrement les unes contre les autres, sont extrêmement tendres et se résolvent à la plus légère pression en petits lambeaux irréguliers. Isolées, on voit qu’elles sont constituées d’une fine membrane calcaire de soutien au sein de laquelle se trouvent de nombreuses fibrilles ou bâtonnets plus ou moins longs disposés longitudinalement et obliquement, les dernières faisant avec les premières un angle aigu. Dans certains lambeaux, on ne remarque que de fins bâtonnets et des granulations. Si on dissocie trop violemment le fragment, il se résout en un amas de bâtonnets et de granulations. Frotté entre les doigts, un fragment donne une poudre ayant au microscope cet aspect. On n’y reconnaît plus aucune membrane de soutien car celle-ci est extrêmement tendre et se pul¬ vérise.

Les anciens auteurs, Carpenter en particulier, pensaient que la substance crayeuse était essentiellement minérale, ne contenant que du carbonate de chaux sans matière organique. Or d’autres auteurs, (Schlossbergeh, Bull), ont démontré, par leurs analyses, qu’elle contenait environ autant de matière organique que la couche sub¬ nacrée. La poudre, dont je viens de parler, est donc une substance organo-calcaire, ce minéral étant lié à un susbstratum organique.

Si nous examinons cette poudre au microscope polarisant, elle est à première vue amorphe. On ne remarque aucun phénomène de polarisation au niveau des bâtonnets et des grains, trop petits. En recueillant avec un rasoir une lame, aussi mince que possible, dans une couche crayeuse humide, de manière à diviser le moins possible la matière, on constate par endroits, le phénomène d’éclairement et d’extinction. Mais ce dernier est très net si l’on examine les lam-

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beaux de lamelles dont j’ai parlé ci-dessus, que l’on arrive à isoler en opérant délicatement. Le calcaire est donc bien cristallisé au sein de ces lamelles.

J’ai fait faire l’analyse de Cette poudre aux rayons X. Le dia¬ gramme de Debye et Sherrer est Irès net ; c’est celui de la calcite. Les couches crayeuses des huîtres étudiées ici sont donc constituées, comme les couches sub-nacrées, par de la calcite.

Plaçons entre lame et lamelle un peu de poudre de substance crayeuse et suivons, au microscope, son attaque ménagée par l’acide chlorydrique dilué. Nous voyons les granulations et les bâtonnets se réduire à l’état de très petits grains, à peine visibles et des bulles se dégager, qui doivent être du CO2. Ces éléments contiennent donc sans aucun doute du calcaire. Dans ce premier examen nous ne voyons rien d’autre. Si à la solution acide nous ajoutons du Bleu Poirier, comme le préconise Mme Tixier-Durivault dans sa thèse (1940), uous voyons les petits grains décalcifiés se colorer en bleu. Mais nous voyons aussi dans la préparation, de petits lambeaux membraneux colorés en bleu. Isolons avec précautions des mor¬ ceaux de lamelles dont est composée la substance crayeuse et sou- mettons-les à la même réaction. En se décalcifiant, ils se colorent en bleu et donnent les lambeaux membraneux bleus signalés ci-dessus, au sein desquels on voit de très petits grains bleus provenant des granulations et bâtonnets calcaires. Ces lambeaux sont très fragiles et les bulles de CO2, en se dégageant, suffisent à les subdiviser.

Ainsi, par décalcification, la substance crayeuse donne deux rési¬ dus différents, une lamelle membraneuse et des grains. Le calcaire était lié à chacun de ces éléments représentant deux phases proto¬ plasmiques sécrétées par l’épithélium palléal sous forme de mucus. La substance crayeuse est donc bien réellement formée de granula¬ tions et bâtonnets organo-calcaires noyés dans une matrice en lamelles, elle-même organo-calcaire. Le mucus, amorphe lorsqu’il est excrété, donne par conséquent des lamelles par microcristallisa¬ tion du calcaire en son sein.

Prenons 15 grammes de cette substance crayeuse et soumettons- les à l’action de l’acide acétique dilué. Dès que la décalcification est eflectuée, recueillons le précipité organique ; il pèse 1 gramme (soit 6,6 pour cent de la substance traitée), donnant 0 gr. 25 de matière sèche (soit 1,6 pour cent de la substance traitée). J’attire l’attention dès maintenant sur ce fait intéressant que 0 gr. 25 de matière orga¬ nique sèche arrive avec l’eau, le calcaire et autres sels minéraux à réaliser une combinaison organo-minérale de 15 grammes et d’un volume assez important.

54

Les couches crayeuses dans le genre Pycnodonta F. de W.

Je dois reconnaître, en toute honnêteté, que M. Lucien Morellet a attiré mon attention sur la structure particulière de certaines coquilles d’huîtres fossiles du tertiaire. J’ai assimilé rapidement les couches crayeuses vacuolaires de ces coquilles aux chambres crayeuses des autres huîtres sur lesquelles je poursuivais mes investigations sur le métabolisme du calcaire. De rapides recherches bibliogra¬ phiques m’apprirent que la question était connue depuis fort long¬ temps et que Douvillé l’avait récemment reprise. Mais je constatai qu’elle méritait d’être approfondie.

Gray J. E., dès 1838, a très correctement signalé la structure dite n cellulaire », chez une huître actuelle et un Rudiste fossile. Les auteurs précédents avaient parlé seulement de coquille « cariée » ou « spongieuse ». II est difficile de dire à quelle esjtèce d’huître actuelle appartient l’échantillon examiné par Gray. Mais il semble, d’après quelques détails, que ce soit O. hyotis L. Il la désigne, sur le dessin qu’il donne d’une section longitudinale, sous le nom d ’Ostrea purpu- rea. On ne peut pas retenir ce nom dans les synonymies, car l’auteur ne donne aucun renseignement permettant de l’assimiler à une espèce connue.

« Les coquilles ayant cette structure, dit Gray, croissent en largeur de la même manière que les autres, la particularité consistant dans un dépôt d’une ou plusieurs séries de réticulations laissant de plus ou moins nombreuses cellules polygonales entre chaque lamelle doht la coquille est formée... Cette coquille (d’huître) montre la structure lamellaire ordinaire de son genre, mais les lames de croissance, qui donnent l’apparence particulière de l’huître commune, au lieu d’être « left free », sont inclinées de telle sorte qu’elles produisent une surface externe presque unie. Quand les lamelles sont brisées, on remarque que les espaces sous-jacents sont remplis d’une masse molle, spongieuse, pourpre, composée de petites cellules, plutôt irrégulières, placées perpendiculairement entre les lamelles. Quand ces lames sont presque réunies ensemble, les cellules s’étendent d’une lame à l’autre, mais quand elles s’écartent, les cellules sont quelque¬ fois interrompues au centre. Elles ont quelque peu l’apparence d’être des empreintes en creux des interstices entre les prismes des coquilles à structure prismatique et sont déposées en couches comme les autres parties de la coquille. Je pense qu’elles sont assimilables à la matière crayeuse blanche opaque souvent trouvée interposée entre les lamelles de l’huître commune. »

L’assimilation des couches « cellulaires » aux couches crayeuses des autres huîtres est exacte. Mais la comparaison avec la couche prismatique, laissant supposer que les cavités pourraient être les

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errrpreintes de prismes, est erronée. D’autre part, comme je le mon¬ trerai plus loin, il ne s’agit nullement d’un aspect « cellulaire » et ce terme, prêtant à confusion, a été utilisé, à tort, par tous les auteurs après Gray. En réalité, les cavités au sein de ces couches crayeuses, ne sont que des vacuoles. On doit donc donner le nom de couches crayeuses vacuolaires à ces dépôts. Ils ont exactement l’aspect d’une mie de pain finement vacuolaire (Voir la planche).

J’ai insisté sur ce travail, parce que les auteurs plus récents ne semblent pas en avoir eu connaissance. Les couches en question appelées « cellulaires » ou « celluleuses » ont fait l’objet d’interpréta¬ tions variées, mais toutes erronées. Elles ont presque toujours été assimilées à la couche prismatique des autres huîtres, ce qui est une grave erreur.

On a signalé cette structure chez des huîtres actuelles et fossiles. Deshayes (1824 et 1864), Carpenter (1844), Rose (1858), Dou¬ villé (1907 et 1936), Cayeux (1916), Bôggild (1930) en ont fait mention. Dall, en 1898, l’a notée, mais n’en a pas compris l’impor¬ tance. Il s’exprime ainsi : « L’habitude d’une rapide croissance causant un caractère vésiculeux de la substance de la coquille est plus prononcée dans quelques espèces que dans d’autres ; il est rarement observé que cette habitude (comme dans O. percrassa Conrad) ait atteint une constance lui donnant une importance systématique ».

Douvillé s’est étendu plus longuement sur cette question dans son travail de 1936, en traitant du « test des Ostréidés du groupe de VOstrea cochlear Poli (genre Pycnodonta F. de W.) et test des Ru- distes ». Il considère cette espèce comme type du genre Pycnodonta. Ce n’est pas exact. Fischer de Waldiieim a créé ce genre avec l’espèce P. radiata, fossile de Crimée ; cette dernière pour¬ rait bien être d’ailleurs P. vesicularis, d’après la description et le dessin.

Sur une coupe, Douvillé reconnaît que la coquille des Pycno- dontes est constituée comme celle de l’O. edulis : couches brunes externes formées d’écailles ; couches transparentes ; couches cellu¬ leuses remplaçant les couches blanches, crayeuses. L’auteur est donc revenu à l’opinion exprimée par Gray en 1838, alors qu’en 1907, comme la plupart des autres auteurs, il assimilait ces dernières couches celluleuses aux couches prismatiques des autres huîtres et des lamellibranches.

Douvillé note ensuite, très justement, l’irrégularité des localisa¬ tions de ces dépôts celluleux, pouvant même faire défaut dans cer¬ taines jeunes coquilles et l’extrême polymorphisme des « cellules » qui peuvent être remplacées parfois par de fines lamelles en forme de houppes ; quelquefois ce sont des « taches claires puis des vides arrondis de petite taille qui augmentent progressivement de grandeur

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et finissent par former un réseau à mailles arrondies, puis poly¬ gonales.

Mais il est deux autres hypothèses auxquelles je ne peux souscrire non plus. Il semble à Douvillé que les cloisons séparant les « cel¬ lules » sont formées par l’accumulation des impuretés de la pseudo¬ solution colloïdale originaire. Ceci est absolument inexact. Par ailleurs, Douvillé pense que P. cochlear vivant clans les eaux rela¬ tivement profondes, la nourriture serait rare, à son avis, l’animal devrait économiser la matière nécessaire à la formation de la coquille. Je ne pense pas que les Pyenodontes du crétacé et du tertiaire, dont certains ont de grandes et épaisses coquilles, aient eu à souffrir du manque de nourriture. A l'époque actuelle, YOstrea hyotis, qui est un Pycnodonte, atteint parfois 25 à 30 cms de largeur et 8 cms d’épais¬ seur. On n’a pas l’impression que ces échantillons manquaient de nourriture. On a supposé aussi que la structure des chambres crayeuses pouvait être due au manque de calcaire dans le milieu vivent ces huîtres.

Il est certain que Pycnodonla cochlear de l’Atlantique et de la Méditerranée, a toujours une coquille légère, très mince. Mais elle vit dans la zone des coraux ( Dendrophyllia , etc.) sur le bord du pla¬ teau continental ; or ceux-ci trouvent bien le calcaire suffisant à la confection de récifs assez volumineux ; on ne peut pas dire que l’huître y manque de calcaire. Quant à O. hyotis, vivant dans les zones à coraux et à huîtres perlières des eaux tropicales, on voit par les grandes dimensions que peuvent atteindre certains échantillons (ne différant en rien des petits) qu’il ne peut être question d’une absence de calcaire dans le milieu. C’est ailleurs qu’il faut chercher le déterminisme de la structure particulière de ces couches vacuo- laires. Il est de toute évidence qu’il ne s’agit pas de l’influence d’un facteur extérieur, mais bien d’un caractère générique projire à la constitution protoplasmique des animaux de ce genre.

Cette structure a été comparée depuis longtemps (Gray, 1838) à celle de certaines couches de la paroi des Rudistes. Cependant, en 1910, Douvillé assimilait le tissu celluleux de ces derniers aux couches prismatiques des Lamellibranches. C’est en 1936 seulement qu’il a reconnu un fait que Gray avait admis en 1838. Mes observa¬ tions sur des coupes de Rudistes me conduisent aux mêmes conclu¬ sions : les « chambres celluleuses » des Rudistes sont bien homo¬ logues de celles des Pyenodontes et assimilables aux couches crayeuses des huîtres. Mais chez les Rudistes, les vacuoles sont en général régulières, et l’ensemble a plus l’aspect de « cellules » ; les parois des « cellules » de deux couches successives séparées par une lamelle horizontale, sont disposées les unes dans le prolongement des autres de telle sorte qu’un morceau de cette couche a un aspect très particulier, différent de celui de la même substance chez Pycno-

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douta. Un fragment de la couche externe de Radnlites, représenté par Zittel dans son Traité de Paléontologie (trad. Ch. Barrois, t. II, p. 11, fig. 9 b et p. 86, fig. 123) est très explicite à cet égard. Les vacuoles sont ici des alvéoles prismatiques (souvent comblées secon¬ dairement au cours de la fossilisation) disposées par couches régu¬ lières d’une seule cellule en épaisseur, les différentes couches de cel¬ lules étant séparées par des planchers transversaux ; les cloisons verticales des cellules de deux couches successives sont dans le pro¬ longement les unes des autres. Malgré, cette disposition « prismatique » assez régulière, cette structure n’a rien de commun avec celle de la couche prismatique des Lamellibranches. Je pense que la question de la structure de ces couches, chez les Rudistes, demande à être examinée de plus près.

Mes observations personnelles ont porté sur de nombreuses espèces d’huîtres actuelles et fossiles, dont je donne la liste plus loin. Un fait attire tout d’abord l’attention. Il existe dans les mers actuelles plus d’espèces de Pycnodontes qu’on ne le pense. Les auteurs ne citent que Pycnodonta cochlear Poli. Or O. hyotis L., (entre autres) est un Pycnodonte. C’est certainement un des plus beaux et plus gros représentants actuels du genre. J’ai examiné plus particulièrement ces deux dernières espèces. Ce qui frappe dès l’abord, c’est la réduction du corps de l’animal par rapport aux dimensions de la coquille ; lorsqu’il est contracté il n’occupe qu’un étroit espace au centre antérieur des valves. Ceci explique la position de l’impression musculaire dans les coquilles de ce genre. Elle est presque toujours beaucoup plus près de la charnière que du bord postérieur des valves.

Le manteau, par contre, a de très grandes dimensions relativement à la masse viscérale ; il la déborde très largement dans toutes les directions, sauf antérieurement au capuchon céphalique. Ce carac¬ tère est particulièrement net sur le bord dorsal de la masse viscérale le manteau étalé est chez P. hyotis 3 ou 4 fois plus large que chez G. angulata. D’autre part, le bourrelet musculaire marginal est très large, plus du double de celui des autres huîtres, lorsqu’il est étalé. Ceci explique la présence fréquente d’un limbe sur toute la bordure de la coquille des Pycnodontes, limbe que le manteau aban¬ donne fréquemment par contraction et fermeture des valves, en le recouvrant intérieurement d’une couche crayeuse vacuolaire uni¬ forme sur tout le pourtour des deux valves. Les Rudistes devaient posséder à cet égard une organisation palléale voisine.

Le manteau, en se contractant, rentre complètement à l’intérieur des valves, sauf au niveau des extrémités palléales dorsale et ven¬ trale de la ligne cardinale. A cet endroit, il se trouve comprimé entre les limbes des deux valves. C’est la raison pour laquelle il se forme, à ce niveau, de chaque côté de la charnière, de longues crénelures sur la

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coquille, dont l’aspect est particulier au genre Pyonodonte. D’une manière générale, les huîtres possédant des crénelures marginales à l’intérieur de la coquille ont une bordure palléale plus large que celle des huîtres sans crénelures.

L’examen de nombreuses coquilles de Pycnodontes m’ont permis de m’assurer que la sécrétion des couches crayeuses vacuolaires avait lieu au niveau d’un décollement du manteau, comme chez les autres huîtres. Chez certains vieux exemplaires de P. hyotis, elles sont surtout localisées au niveau de chaque pousse marginale et d’autres, comme chez O. edulis, au niveau de la chambre exhalente ; le muscle, dans son déplacement antéro-postérieur, les recouvre d’une couche conchylienne qui lui est propre. (PI. fig. 6). De vieux exem¬ plaires, ayant vécu dans des conditions défavorables, à la limite de la zone propre à cette espèce, ont une coquille courte, épaisse, avec peu ou pas de chambres crayeuses vacuolaires.

Si nous examinons à la loupe binoculaire ces couches, nous voyons que les vacuoles sont très irrégulières de forme et de dimensions. En général, elles sont largement ouvertes au sommet, à l’extérieur ; mais, parfois, elles le sont moins ou pas du tout ; il existe tous les termes de passage (PL, fig. 1). Lorsqu’elles sont closes l’ensemble apparaît comme une masse vacuolisée. La masse calcaire est formée de murailles dont l’épaisseur varie suivant la zone de la coquille elles se trouvent. Parfois elles sont très minces et très tendres comme de légères feuilles calcaires.

Quelquefois la masse crayeuse n’est pas vacuolaire, mais feuilletée, formée de légères feuilles à contours plus ou moins godronnés (PL, fig. 5). Ce fait démontre, à lui seul, que la couche crayeuse est formée par la calcification d’une substance, amorphe au moment de l’excrétion, et que sa structure si spéciale n’apparaît que secondaire¬ ment. Elle n’est pas le fait d’une structure particulière de l’épithé¬ lium palléal comme le supposait Gray.

La couche crayeuse est presque toujours entre deux lames trans¬ versales de substance sub-nacrée, sauf au niveau du limbe elle est souvent nue. Les murailles des vacuoles, très irrégulièrement poly¬ gonales, sont verticales, perpendiculaires aux lames sub-nacrées. Une couche crayeuse peut être le résultat d’un seul dépôt ou de plu¬ sieurs superposés, les vacuoles étant plus petites à la jonction des deux dépôts. Si nous examinons une coupe perpendiculaire à la sur¬ face d’une coquille ces couches sont abondantes, chacune d’elle nous apparaît formée de lamelles verticales, assimilables à celles dont est composée la couche crayeuse des autres huîtres et dont j’ai parlé ci-dessus. Mais ici ces lamelles sont un peu plus épaisses, moins tendres et, de plus, au lieu d’être accolées les unes aux autres elles sont séparées par des intervalles vides (les vacuoles) très irréguliers de forme et de dimensions. La couche crayeuse nous apparaît, ici

par rapport à celle des autres huîtres, comme le résultat d’une déshy¬ dratation de la substance organo-calcaire qui lui donne naissance, avec rétraction dont les vacuoles sont la conséquence.

On a bien voulu me faire une analyse, aux rayons X, de la poudre de cette substance crayeuse vacuolaire. Le diagramme de Debye et Sherrer est également celui de la calcite. Il était intéressant de s’en rendre compte, la structure étant différente.

Au microscope polarisant, les parois des cellules montrent admi¬ rablement les phénomènes d’irisation, d’éclairement et d’extinction. La calcite y est à l’état microcristallin.

Sous le microscope ordinaire, les parois dures des vacuoles ont le même aspect que les lamelles des couches crayeuses des autres huîtres. Elles présentent une matrice claire au sein de laquelle sont des bâtonnets et granulations, mais en nombre plus restreint que chez les autres huîtres. Si nous introduisons (entre lame et lamelle) avec ménagement, quelques gouttes du mélange Tixier-Duri- vault (acide acétique dilué-bleu Poirier) nous assistons à la décal¬ cification des parois des vacuoles et des bâtonnets ou granulations qu’elles contiennent. Il y a dégagement de bulles qui doivent être du CO2. Le substratum organique décalcifié se colore en bleu et contient de fins grains bleus ; il se résout en petits flocons membra¬ neux bleus si on opère trop violemment. Avec précautions, les vacuoles à parois molles, décalcifiées, conservent leur forme initiale.

Ainsi ces couches crayeuses vacuolaires, comme celles des couches crayeuses des autres huîtres, sont le résultat de la sécrétion d’un mucus amorphe par la paroi épithéliale du manteau. Mais dans le genre Pycnodonla, le mucus présente des propriétés particulières. Par microcristallisation du calcaire, cette phase protoplasmique donne des membranes calcaires plus épaisses et plus dures, avec vacuolisation simultanée de l’ensemble.

Il est un fait sur lequel j’attire rapidement ici l’attention. La com¬ paraison des couches crayeuses du genre Pycnodonta avec celles des autres huîtres, nous montre que ce n’est pas la cristallisation du calcaire qui impose à elle seule la forme définitive constatée. En effet nous sommes dans les deux cas en présence de calcite et cependant la structure des couches crayeuses est différente. C’est le substratum organique qui, par sa constitution propre, détermine la structure observée. Le calcaire ne fait que s’y adapter. C’est la constitution chimique propre du mucus du genre Pycnodonta qui est le facteur déterminant de la structure des couches crayeuses vacuolaires de ce genre. Les conditions du milieu extérieur n’interviennent évidemment pas fondamentalement, puisque tous les exemplaires de ce genre présentent la même particularité, quelles que soient les conditions dans lesquelles ils se sont développés.

Si nous plaçons 15 grammes de poudre de substance crayeuse

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vaeuolaire de Pycnodonte dans de l’acide acétique dilué, nous obte¬ nons un résidu insignifiant de matière organique : 0 gr. 25 environ, soit 0 gr. 06 de matière sèche (soit 0,4 %). Cette proportion est beaucoup plus faible que celle obtenue chez les autres huîtres. D’ailleurs les couches subnacrées de Pycnodonte donnent la même proportion. Ce résultat est remarquable. Je l’ai obtenu avec plu¬ sieurs espèces actuelles.

Je dois attirer à nouveau l’attention sur le peu de matière orga¬ nique nécessaire pour faire 15 grammes de coquille. Une quantité donnée de mucus de Pycnodonte peut constituer une coquille ayant 250 fois son poids propre.

Introduction a la révision du genre Pycnodonta F. de W.

Il s’agissait de savoir si toutes les espèces actuelles et fossiles de Pycnodontes présentent des couches crayeuses vacuolaires comme les deux précédentes. C’est ce que je me suis proposé de véri¬ fier. En ce qui concerne les espèces actuelles, je me suis rapidement rendu compte que non seulement P. coclilear Poli en possédait, mais que quelques autres, considérées comme Ostrea, présentaient la même structure ; leurs autres caractères de forme et de charnière surtout, ne laissaient plus aucun doute sur leur identification générique exacte. J’ai vérifié, tant à l’Ecole des Mines qu’à la Sorbonne et au Muséum, que les espèces fossiles désignées comme Pycnodontes possédaient des couches crayeuses vacuolaires. Je me suis rendu compte, par l’examen attentif direct ou en coupes, que bien d’autres espèces rapportées aux genres Ostrea, Gryphæa, Lopha, Gryphæos- træa, etc. présentaient le même caractère. Mais il s’agissait égale¬ ment de savoir si cette structure ne se présentait pas chez d’autres genres, par ailleurs bien caractérisés. J’ai donc examiné, soit directe¬ ment, soit en coupes, des espèces typiques des autres genres d’Os- tréidés. Je peux conclure, de ces examens, que la présence de couches crayeuses vacuolaires est bien spéciale aux Pycnodontes. C’est bien un caractère générique. On en comprend tout l’intérêt, car on sait combien les conchyologistes sont peu d’accord sur la distinction des genres dans la famille Ostreidæ.

F. Bernard (1898) a attiré l’attention sur la constitution parti¬ culière de la charnière de la prodissoconque de Pycnodonta cochlear , Il l’a trouvée différente de celle d 'Ostrea. Les observations que je poursuis actuellement et dont je rendrai compte dans un travail prochain, m’ont permis de compléter et de préciser celles de F. Ber¬ nard. Je peux dire, dès maintenant, que le genre Pycnodonta pos¬ sède, lui aussi, une prodissoconque à charnière caractéristique différente de celle des autres genres d’huîtres. Je reproduis ici la charnière de la prodisoconque de P. inæquivalvis Sow. (fig. 1, texte).

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L’ensemble de ces éléments permet, sans doute possible, d’affirmer l’existence du genre Pycnodonta et de le caractériser d’une manière extrêmement précise.

Fig. 1. Valve gauche de la prodissoconque de Pycnodonta inæquivalvis Sow. mon¬ trant la charnière double, caractéristique du genre Pycnodonta (X 340, réd. 1/4).

La charnière adulte des Pycnodontes, par laquelle Fischer de Waldheim a défini le genre, est assez caractéristique : aire ligamen¬ taire en général courte et large, crénelures nombreuses, parallèles, longues et bifurquées, à chaque extrémité de la ligne cardinale, sur les bords de la coquille. Dans les autres genres, nous trouvons des espèces possédant une charnière assez semblable, avec des crénelures marginales. Mais ces dernières y sont courtes, non subdivisées. Cependant les charnières de bien des exemplaires de Pymotonda cochlear ont le même aspect. Le caractère le plus important au point de vue pratique est donc, pour le genre Pycnodonta, la structure vacuolaire des couches crayeuses.

D’après Douvillé (1936), le genre Pycnodonta se localiserait dans les grandes profondeurs parce qu’on trouve Pycnodonta cochlear sur les fonds de 100 mètres et plus au large des côtes atlantique et médi¬ terranéenne. E. de Boury (1919) a donné quelques précisions inté¬ ressantes sur sa présence au large du Bassin d’Arcachon, elle vit fixée sur des branches avec des Avicules ou sur des Coraux (Den-

G2

drophyllia) . Il compare son mode d’existence à celui de P. vesicularis, fossile du sénonien. Quant au mode de fixation il était également le même. On en trouve beaucoup dont la sole de fixation était assez large. Mais on trouve P. vesicularis plus souvent libre à l’état adulte ; il ne fait aucun doute, après observation minutieuse, que le jeune était fixé à une petite coquille ou débris de coquille qui ont disparu.

Milne-Edwards (1861) signale P. meilleur dans la zone du corail rouge (100-150 m.) de la côte tunisienne, mais aussi par des fonds de 2.000 mètres, dans la Méditerranée, elle était fixée à des câbles sous-marins.

Ces auteurs ne connaissaient que le P. cochlear comme espèce actuelle. Or il y en a d’autres. Si nous les prenons en considération, nous voyons que le terme « en profondeur » est relatif à nos côtes ; il est vague et nous cache les conditions du milieu réalisées dans cette zone. Ces conditions ne sont-elles pas réalisées près des côtes, à faible profondeur, dans d’autres régions du globe ? La zone profonde est chez nous celle des coraux, mais cette dernière est beaucoup plus élevée et ne dépasse guère 40 mètres dans les régions tropicales ou sub- tropicales. Or, précisément, les autres espèces actuelles de Pycno- dontes, dont je donne la liste plus loin, accompagnent les récifs coral¬ liens ou vivent dans des eaux peu profondes les conditions sont très voisines. C’est ainsi que Pycnodonta hyotis vit par 20-30 mètres, fixée parfois aux huîtres perlières sur la côte d’Annam ou dans le Golfe de Californie ; dans certaines régions on en trouve des exem¬ plaires dans la zone côtière qui découvre aux grandes marées.

Les Pycnodontes ne sont donc pas seulement, comme on le disait, des huîtres de profondeur. La connaissance des conditions du milieu dans lesquelles se développent les actuels seront extrêmement pré¬ cieuses aux paléontologistes. Nous savons, dès maintenant, que ce

Légende de la Planche.

1. Portion de dépôt crayeux vacuolaire d'une valve inférieure de Pycnodonta gigantica Brander, de l'auversien du Bassin de Paris ( X 10, réd. 1/2) ; 2. Portion du limbe do la valve supérieure d'un Pycnodonta sp. du ludien (auversien) de Bel¬ gique, montrant la couche crayeuse vacuolaire nue qui le recouvre f X 10, réd. 1/2)';

3. Coupe transversale dans un dépôt crayeux vacuolaire de la valve supérieure de Pycnodonta gigantica Brander de l'auversien du Bassin de Paris (X 10, réd. 1/2) ;

4. Portion du limbe d’une valve inférieure de Pycnodonta cocldear Poli, montrant la couche crayeuse vacuolaire nue qui le recouvre ( X 10, réd. 1/2) ; 5. Portion de couche crayeuse d’une valve supérieure de Pycnodonta cochlear Poli, montrant la structure en feuilles godronnées que possède parfois le dépôt crayeux ( X 10, réd. 1/2) ; fi. Coupe à travers une valve inférieure d'un très gros exemplaire do Pycnodonta hyotis L., montrant les couches crayeuses vacuolaires successives (séparées par des lames de conchyoline), de chaque côté de la lame conchylienne formée par le muscle adducteur dans son déplacement antéro-postérieur (X 1/2, réd. 1/2). 7. Portion du limbe d’une valve inférieure de Pycnodonta hyotis L., montrant la couche crayeuse vacuolaire qui le recouvre (X 10, réd. 1/2) ; 8. Vue en coupe (X 10, réd. 1/2) d’une portion des couches crayeuses vacuolaires de Pycnodonta hyotis L. (%• fi), montrant la structure en lamelles verticales.

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sont les conditions favorables aux coraux et aux huîtres perlières. Il se peut que ces conditions ne se réalisent, en certains endroits, qu’en profondeur, comme c’est le cas sur le bord du plateau continental, au large des côtes Atlantiques d’Europe ou en Méditerranée actuelle, mais ce n’est pas général. En disant que les Pycnodontes sont des huîtres vivant sur des fonds de 0 à 150 mètres ou plus, nous embras¬ sons la généralité des espèces de ce genre.

Je donne ci-dessous une liste préliminaire des espèces d’huîtres appartenant au genre Pycnodonta. Elle est loin d’être complète, j’ai pu vérifier qu’elles possèdent des couches crayeuses vacuolaires. Je ne tiendrai pas compte ici des synonymies. Une révision est en pré¬ paration. J’ai consulté, pour ce travail, les collections des Labora¬ toires de Malacologie et de Paléontologie du Muséum, de l’Ecole des Mines et de la Sorbonne. Dans les nombreux travaux comportant l’étude d’huîtres fossiles, dont j’ai consulté la plus grande partie, j’ai pu identifier quelques espèces décrites parce que la description en est assez complète et précise. Mais il est de toute évidence qu’il est impossible, la plupart du temps, sans consulter les collections étudiées, de rapporter une espèce au genre Pycnodonta, d’après la description et les figures, parce que les auteurs n’ont pas eu l’atten¬ tion attirée par les caractères essentiels de ce genre. La liste complète, future, des espèces du genre Pycnodonta sera donc le résultat d’une œuvre collective.

A) Espèces actuelles.

P. alveatula Jouss. P. cochlear Poli P. Fisheri Dali P. ftoribimda Monts. P. hyotis L.

P. imbricata Lmk.

P. inæquivalvis Sow. P . ùiei mis Sow.

P. jacobea Roehbr. P. laticardo Monts, P. lentiginosa Sow. P. nobilis Sow.

P. numisma Lmk. P. panamensis Carp, P. sinensis Gmel. P. violacea Desh.

Elles constituent en réalité trois ou quatre espèces seulement.

B) Espèces fossiles.

a ) Crétacé.

P. Arnaudi Coq.

P. Baylei Coq.

P. Bryani Pilsb.

P. biauriculata Lmk. P. Boucheront Coq.

P. Bruckhardti Bœhm. P. canaliculata Delr.

P. licheniformis Coq.

P. glandiformis Withf. P. hemispherica d’Orb, P. hippopodium Nils. P. lævigata F. de W. P. Lameraciana Coq. P. Lesueuri d’Orb.

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P. Costei Coq.

P. Devillei Coq.

P. Flicki Pervinq.

P. Nikitini Ark.

P. Normanniana d’Orb.

P. nummus Coq.

P. patina Meek et Hayd. P. Pitcheri Morton P. præsùizowi Ark.

P. radiata F. de W.

P. reflexa (d'après Bciggild) P. rocana Ihering

P. mirabilis Rousseau P. mutabilis Morton P. neuquena Ihering P. semiplana So w.

P. talmontiana d’Areh. P. tetragona Bayle P. Tucumarii Marcou P. variabilis Morton P. vesicularis Lmk.

P. vomer Morton P. Wilckensi Ihering

b) Tertiaire. Quaternaire.

P. aquitanica Mayer P. Archiaci Bell.

P. Archiacina d’Orb.

P. Brocchi Mayer P. Brongniarti Bronn P. callifera Bronn.

P. cariosa Desh.

P. carriolensis Iléb. et M. Chalm. P. caudata Mat.

P. cochlear Poli P. crassicostata Sow. (Rcuss).

P. Delbosi Michel.

P. excavata Desh.

P. flabelliformis Nils.

P. gigantica Brand.

P. Hennei Nyst P. podagrina Dali P. poslvesicularis Netsch.

P. preirregularis Doncieux P. profunda Desh.

P. pseudo-edulis Desh.

P. pterophora Doncieux P. Queleletiana Nyst.

P. rarilamella Desh.

P. Réussi Netsch.

P. Sacyi Coss. et Peyr.

P. sallomacensis Coss. et Peyr.

P. Hornesi Reuss P. liyotis L.

P. italica Desh.

P. latifrons Desh.

P. latissima Desh.

P. Martensi Delbos P. Martinsii d’Arch.

P. medianensis Carez P. Mortoni Gabb.

P. navicularis Lmk.

P. oligoradiata Sacco P. Oppenheimi Doncieux P. pedemontana Mayer P. percrassa Conrad P. petrosa Fuchs P. Pillæ Menegh.

P. plicata Douv.

P. Senessei Doncieux P. Sinzowi Netsch.

P. Sowerbyana d'Orb.

P. subescheri Netsch.

P. sulcata Goldf.

P. tlnrsæ Gabb.

P. transversa Nyst P. trigonalis Conrad P. vicksburgensis Conrad

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Le test dès Lamellibranches ; sa formation dans 1 ’Ostrea edulis C. R. A. S., t. 203, 1936, p. 965.

Le test des Ostréidés du groupe de YOstra coehlear (Genre Pycnodonta, F. de W.) et test des Rudistes. C. R. A. S., t. 203, 1936, p. 1113.

Fischer de YValdiieim (G.). Sur quelques genres de coquilles du Muséum Demidoff et en particulier sur quelques fossiles de la Crimée. Moscou 1834 et Bull. Soc. imp. Nat. Moscou, t. 8, 1835.

Gray (J. E.). On a pcculiar structure in shells ; with some observations on the shell of sphærulites. Magaz. of zool. and Bot., vol. 2, 1838.

Kônigsborn (W. von Nathusius). Untersuchungen über nicht cellulare organismen.. ., Berlin, 1877.

Laurent (M.). Observations sur la structure de la coquille de l’huître commune ( Oslrea edulis, Linné). Ann. franç. et étrang. d’anatomie et de physiologie, t. 3, 1839.

Leenhardt (H.). Quelques études sur « Gryphæa angulata » (Huître du Portugal), Ann. Inst. Océan., t. III, 1926.

Milne-Edwards (A.). Observations sur l’existence de divers Mollusques et Zoophytes à de très grandes profondeurs dans la Mer Méditerranée. Ann. Sc. Nat., Zool., t. XV, 1861.

66

Moynier de Villepoix (R.)- Recherches sur la formation et l’accroisse¬ ment de la coquille des Mollusques. Thèse, Paris, 1893.

Orton (J. H.) et Amirtiialingan (C.). Notes on shell-depositions in oys- ters. Journ. Mar. biol. Assoc. of U. K., vol. XIV, 1926-27.

Ranson (G.). Le déterminisme des variations de la forme de la coquille chez Gryphæa angulata, Lmk. Bull. Soc. Z ool. de France , t. 53, 1928.

Rose (G.). Uber die heteromorphcn zustânde der kôhlensauren kalkerde. II. Vorkommen des aragonits und lcalkspath in der organischen natur A. Im Thierreich. Abhand. der Konig. Akad. der IFiss. zu Berlin, 46-1, 1858 (1859).

Sciilossberger (J.). Uber die chemischc zusammensetzung der Muschel- schalen. Jahresb. Ver. Vaterl. Naturk. Württ., 13, 1857.

Southern (R.). Chambrage in Oysters. Dep. agric. techn, instruct. Ireland Journ., vol. XVI, 1916.

Zittel (K. A.). Traité de paléontologie (Trad. Ch. Barrois) ; t. II, part. 1, Paris, 1887.

Laboratoire de Malacologie du Muséum.

Le Gérant, Marc André.

ABBEVILLE - IMPRIMERIE F. PAILLART. - 25-4-41.

SOMMAIRE

Pages

Présentations d'ouvrages . 5

Liste des Associés et Correspondants nommés en 1940 . 6

Travaux faits dans les Laboratoires pendant Vannée 1940 . . . 9

Communications ;

Dr Laurent. Les Rhinolophes de la Corse . 28

M. André. Acariens bibliophiles . 32

E. Fleutiaux. Mission P. Lepesme, R. Paulian et A. Villiers au Cameroun.

Coléoptères Elateridæ . . 38

Ed. Lamy et E. Fischer Piette. Quelques anomalies de Coquilles du Tonkin. 45

G. Ranson. Les Huitres et le calcaire. I. Formation et structure des « chambres crayeuses ». Introduction à la révision du genre Pycnodonla F. de W. (suite et fin) . . . 49

ÉDITIONS

DU

MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE

36, RUE GEOFFROY-SAINT-HILAIRE, PARIS Ve

Archives du Muséum national d’Histoire naturelle (commencées en 1802 comme Annales du Muséum national d’Hisloire naturelle). (Un vol. par an, 260 fr.)

Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895). Un vol. par an, 65 fr.)

Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com¬ mencée en 1936. (Sans périodicité fixe ; un vol. 195 fr.)

Index Seminum in Hortis Musaei parisiensis collectorum. (Laboratoire de culture ; paraît depuis 1822 ; échange.)

Notulæ Systematicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro- gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, 60 fr.)

Revue française d' Entomologie. (Directeur M. le Dr R. Jeannel, Laboratoire d Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France. 50 fr., Etranger, 60 fr.)

Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Hisloire naturelle à Dinard. (Directeur M. A. Gruvel, Laboratoire maritime de Dinard ; suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ; prix variable par fascicule.)

Bulletin du Musée de l’Homme. (Directeur M. le Dr P. Rivet, Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ; prix du numéro : 5 fr.’ ; adressé gratuitement aux Membres de la Société des Amis du Musée de l’Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.)

Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de ^ Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange.) h avaux du Laboratoire d Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; échange.)

Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. (Directeur : M. A. Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921 ; abonnement pour la France, 130 fr. ; Étranger, 145 et 160 fr.)

Revue Algologique. (Directeurs MM. P. Allorge et R. Lami, Laboratoire de Cryptogamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 50 fr.. Étranger 100 fr.) s

Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur M. P. Allorge, Laboratoire de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 150 fr Étranger, 200 fr.)

Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique). (Directeurs MM. R. Heim, J. Duché et G. Malençon, Laboratoire de Cryptogamie ; paraît depuis 1928 ; abonnement France, 60 fr., Étranger 80 et 100 fr.)

La Terre et la Vie, publiée en collaboration par la Société des Amis du Muséum et la Société nationale d’Acclimatation. (Rédacteur en chef : M. Dodinet, 57, rue Cuvier, Paris 5e, abonnement : 30 fr. ; Étranger, 40 et 45 fr.)

Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères. (Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936) ; 50 fr. ; Étranger 55 fr.

BULLETIN

DU

MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE

2e Série. Tome XIII

RÉUNION

MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM 2. Février 1941. -

MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 57, RUE CUVIER

- P A RIS- Ve -

RÉGLEMENT

Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national d’ Histoire naturelle.

Le nombre des fascicules sera de 6 par an.

Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1/2 feuille (8 pages d’im¬ pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus¬ crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière à occuper la place minima.

Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit, avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin suivant.

Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie¬ ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.

Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de la retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un numéro ultérieur.

Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé¬ mentaires qu’ils pourraient désirer leurs frais).

Les auteurs désirant faire des communications sont priés d’en adresser directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la séance.

TIRAGES A PART

Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils peuvent en outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nombre, aux conditions

suivantes :

25 ex. 50 ex. 100 ex.

4 pages . 50 fr. 60 fr. 80 fr.

8 pages . 56 fr. 70 fr. 94 fr.

16 pages . 64 fr. 82 fr. 115 fr.

Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le numéro, brochés avec agrafes et couverture non imprimée.

Supplément pour couverture spéciale : 25 ex . 18 francs.

par 25 ex. en sus . 12 francs.

Les auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part brochés au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.

Les demandes doiyent toujours être faites avant le tirage du numéro correspondant.

PRIX DE l’abonnement ANNUEL :

France et Étranger : 80 fr.

(Mandat au nom de l’Agent comptable du Muséum)

Compte chèques postaux : 124-03 Paris.

BULLETIN

DU

MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE

ANNÉE 1941. No 2.

323e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM

27 FÉVRIER 1941

PRÉSIDENCE DE M. L. GERMAIN

DIRECTEUR DU MUSEUM

ACTES ADMINISTRATIFS

M. Jean Trochain, Assistant, est délégué, à dater du 16 décembre 1940, dans les fonctions d'Assistant de Botanique à la Faculté des Sciences de l’Université de Toulouse (Dépêche ministérielle du 17 décembre 1940, Arrêté du Recteur de l'Académie de Toulouse en date du 28 décembre 1940).

M. X. Doucet, Assistant stagiaire, est titularisé dans son emploi à la date du 1er décembre 1940 (Arrêté ministériel du 28 décembre 1940).

M. Jean IIamel, Assistant stagiaire, est titularisé dans son emploi à dater du lûr février 1940 (Arrêté ministériel du 28 décembre 1940).

M. le Dr Jean Anthony est nommé Assistant stagiaire à la chaire d’Ana- tomie comparée, à dater du 1er décembre 1940 (Arrêté ministériel du 28 décembre 1940),

M. R.-Ph. Dollfus est chargé, provisoirement, à dater du 1er novembre 1940, des fonctions de Directeur-Adjoint du Laboratoire des Pêches et Productions coloniales de l'Ecole des Hautes Etudes, en remplacement de M. A. Gruvel, admis à la retraite (Arrêté ministériel du 28 dé¬ cembre 1 940).

M. Louis Gardelle, Jardinier permanent stagiaire, est titularisé dans son emploi à la date du 1er décembre 1939 (Arrêté ministériel du 28 décem¬ bre 1940).

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 2, 1941.

5

68

M. Jacques Godeau est nommé Jardinier auxiliaire permanent stagiaire à dater du 1er décembre 1940 (Arrêté ministériel du 28 décembre 1940).

M. Elie Cezac, Gardien de galerie stagiaire, est titularisé dans son emploi à dater du 1er octobre 1939 (Arrêté ministériel du 28 décembre 1940).

M. Roger Dumont est nommé Aide-technique du Centre national de la Recherche scientifique auprès du Laboratoire d’Ethr.ologie des Hommes actuels et des Hommes fossiles à la date du 1er janvier 1941.

Mlle S. Prétot est nommée Aide-technique du Centre national de la Recherche scientifique auprès du Laboratoire de Cryptogamie à la date du 1er février 1941.

M. le Directeur du Muséum a le regret de faire part du décès de M. Fran¬ cis Barbot. Aide-technique principal au Parc Zoologique du Bois de Vin- cennes.

69 -

COMMUNICATIONS

L’INDICE CRANIO-ANTI BRACHIAL DANS SES RAPPORT S AVEC L’ADAPTATION AU VOL CHEZ LES CHÉIROPTÈRES (Note fhéliminaibe)

Par le Dr P. Laurent.

La dimension de l’avant-bras d’un Cheiroptère est un élément capital de l’évaluation de son degrc d’adaptation à la vie aérienne. En effet, c’est, l’avant-bras qui constitue la ligne de soutien de la partie la plus vaste et la plus utile du patagium, celle que Kolenati a appelé le plagio patagium i, en même temps qu’il tend de la nuque au carpe le propatagium, d’importance relativement presque négli¬ geable. L’observation des Chauves-Souris au vol montre ainsi que les mouvements de grande amplitude, ceux du vol ramé par exemple, sont l’effet de la partie proximale de la membrane alaire que soutient l’avant-bras et ses muscles puissants, tandis que sa partie distale (dactylopatagium) que tendent les doigts est utilisée dans ces mouve¬ ments de vol papillonnant qui ont valu à ces Mammifères le terme allemand si expressif de Flatterthierc. Plus la partie rigide de la rame est longue et solide, de toute évidence plus le vol est aisé et puissant, et, sans doute, plus l’animal est-il capable d’accomplir de vastes déplacements ; quelque soit l’allongement de l’aile par rapport aux doigts (indice de largeur de Revilliod) 2, l’élément le plus important, et parfois de beaucoup, dans cet allongement est celui de l’avant-bras.

Nous n’avons pas cherché à rapporter cette dimension à celle de l’humérus ( rapport brachi- antibrachial de Bizot) 3 ou des doigts

1. Beitrâgc z. Naturgesch, der Europ. Chir. Dresden, 1857, et Allen, H. A., On the taxonomie values of liîe wing membranes and of the terminal phalanges of the digits in the Cheiropterae Proc. Acad. Nat. Sc. Philadelphia, 1889, pp. 313-340.

2. A propos de l'adaptation au vol chez Jes Microcheiroptères, Verhandl. Naturf. Gesells. Basel, X XVII, 1916, pp. 156-183.

3. Comptes rendus de V Académie des Sciences, Paris, t. 154, p. 133, 15 janv. 1912.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 2, 1941.

70

[win g - indices cTAndersen) 1, mais au contraire à celle d’un seg¬ ment du squelette qui puisse être le moins possible touché par l’adaptation au vol, et nous avons écarté également toute compa¬ raison avec un constituant de la ceinture pelvienne ou du membre inférieur, en raison d’une influence éventuelle de l’adaptation à la suspension : la mesure comparative devait donc être prise sur la tête ou 1c corps en dehors des ceintures pelvienne ou scapulaire.

Nous n’avons pas retenu la distance sterno-pubienne, représentée par une ligne allant du bord antérieur du sternum au bord antérieur du pubis, et utilisée par Anthony et Vali.ois 2, malgré l’intérêt que présente cette mensuration et la simplicité apparente de son exécu¬ tion, d’abord parce que les système ticiens, auteurs de descriptions originales, ne la donnent jamais, et que nous aurions perdu ainsi la possibilité d’innombrables comparaisons bibliographiques, ensuite parce que la mensuration se révèle à l’usage délicate sur les exem¬ plaires de collection, conservés à sec ou en alcool, en raison des rétractions des parties molles, des courbures ou du tassement de la colonne vertébrale, de la projection en avant des pubis sur des ani¬ maux recroquevillés dans des bocaux : nous n’aurions pu utiliser que des exemplaires fraîchement recueillis, et non la très riche collection du Muséum ; enfin nous noterons que la ceinture pelvienne des Chiroptères est sujette à d’importantes variations, que des familles entières montrent soit un dimorp hisme sexuel qui ne rend pas les mensurations comparables ( NoctiUonidæ) soit même un tel écartement des os pubis en l’absence de toute symphyse que la men¬ suration ne peut être faite sur la ligne médiane mais obliquement, sur l’extrémité antérieure de l’un des ilions ( Molossidæ ) 3.

C’est pourquoi nous avons choisi une dimension à la fois invariable, largement utilisée par les auteurs et sur les repères de laquelle aucune contestation n’est possible, c’est-à-dire la longueur maxima du crâne. L’étude des Chauves-Souris nécessite presque constamment la préparation du crâne et une fois le crâne correctement préparé, complet et bien décharné, les mesures prises par les différents auteurs ne sont guère sujettes à discussion, en raison de la facilité de leur exécution et de la constance des méthodes employées : en effet la longueur maxima du crâne se mesure toujours de la partie la plus

1. Voir à ce sujet les nombreuses publications cL’Andebsen sut les Rhinolophes en particulier On the Bals of lhe Rhinolophus macrolis g roup, Ann. Mag. Nul. Hisl., Ser. 7, vol. XVI, 1905. p. 290.

2. Considérations sur le type adaptatif primitif des Microcheiroptères, Sonder. Inlern. Monals. f. Anal. u. Phys.. XXX, 1913, pp. 1 09-224.

3. Chez les Mnlovsidæ il y a un écartement, très large entre les deux côtés du bassin, le bord antérieur et interne de chaque ilion a une direction oblique d’avant en arrière et de haut en bas, il sc termine en haut par une épine pectinéale bien marquée, tandis qu’en bas il est Béparc de. son congénère par un espace à peu près égal à sa hauteur, dans le cas du genre Molossus, type du la famille : il n’existe donc pas de pubis à propre¬ ment parler.

71

saillante de la pointe de l’occiput à la face antérieure de l’extrémité terminale du massif osseux maxillaire, c’est à-dire au niveau du bord alvéolaire des incisives supérieures si elle existent ( Vespertilionidæ , par exemple) et si elles s’insèrent sur un élément osseux appartenant indiscutablement an crâne, au niveau du bord alvéolaire des canines, sur leur face antérieure, quand les incisives n’existent pas ( Mega - dermidæ , p. e.), ou quand elles s’insèrent sur une partie du squelette partiellement libre, ne faisant pas partie intégrante du crâne ( Rhinolophidæ , p. e.). Les crânes d’individus appartenant à diffé¬ rentes familles, mesurés ainsi dans leur dimension osseuse maxima sont directement comparables, et presque toutes les descriptions récentes ainsi que les travaux systématiques d’ensemble donnent cette dimension1, d’où une masse énorme de chiffres utilisables. Enfin le crâne semble à priori ne pas être touché au moins directe¬ ment par l’adaptation au vol 2 et la mesure de sa dimension totale offre plus de facilité et donne des cbilfres plus maniables que celle de l’une de ses dimensions partielles par exemple la longueur de la rengée dentaire maxillaire, qui aurait également une grande valeur comparative ; il est vraisemblable que le poids du crâne reste pro¬ portionnel au poids total du squelette de l’animal, partant avec le poids vivant que le patagium doit enlever et supporter au cours du vol : nous croyons pouvoir par conséquent émettre cette hypothèse que l’indice figuré par le rapport :

largeur totale du crâne X 100 = Indice cranio- antibrachial longueur de V avant-bras est proportionnel au rapport :

poids vivant de l'animal

surface totale de la membrane de vol ,

indice qui mesurerait plus parfaitement l’adaptation de la Chauve- Souris à la vie aérienne, mais que des difficultés techniques, sur lesquelles nous ne nous étendrons pas, ne permettent pas de réaliser.

Nous nous proposons d’appeler ce rapport, cranio-antibrachial ixdice mesopatagia l, parce qu’il mesure Je mouvement do la surface du mésopotagium, cette partie du plagiopatagium limitée en avant par l’avant-bras et latéralement par le cinquième doigt 3, et nous

1. Un certain nombre d’auteurs, dont Miuer, préfèrent cependant la dimension condylo-basale, allant de la face antérieure de la canine ou des incisives à la face posté¬ rieure du condyle occipital, c’eat-i-dire perpendiculaire à un plan tangent à la courbure postérieure extrême des Condyles. Les résultats numériques qu’ils apportent ne peuvent nous être d’aucun usage.

2. Par centre, il semble qu’au moins en de certains genres [Plecotus, p. e.), les dimen¬ sions du crâne scietit en rapport avec le sexe et constituent en quelque sorte un caractère sexuel secondaire, tandis que chez d’&utres elles paraissent en relation avec dos adapta¬ tions extérieures à celles du vol (Glossophagidfr, p. e.).

3. Cf. Allex, l. c., p. 314, texte et note en bas de page.

72

donnons ci-après, à titre de premiers résultats x, et sous toutes réserves, la valeur de cet indice pour les Chauves-Souris de la faune française.

Indice méso patagial

Famille RniNOLorniDÆ :

variant de

388

à

433

espèce Rhinolophus ferrum equinum

395

à

424

hipposideros

388

à

433

parmi lesquels :

hipposideros typicus Beciistein

388

à

410

hipposideros minimus Heuglin

408

à

433

Rhinolophus euryale

voisin i

de 1 2

396

mehelyi

400

Famille Vespertilionidæ;.

variant de

330

à

440

genre Myotis

360

à

415

espèce myotis

380

à

410

capaccinii

voisin

de

386

daubentonii

392

nattereri

400

hechsteini

415

genre Pipistrellus

variant de

380

à

400

espèce pipistrellus

voisin

de

400

nathusii

383

sacrimontis

389

kuhli

400

genre Eptesicus, espèce E. serotinus

400

Nyctalus

variant

de

345

à

350

espèce noctula

345

leisteri

350

genre Plecotus, espèce P. auritus

variant

de

422

à

440

genre Barbastella, espèce B. barbastellus

voisin

de

350

genre Miniopterus, espèce M. schreibersi

333

Famille Molossidæ, genre Nyctinomus, espèce

1

N. tæniotis

400

Laboratoire de Mammalogie du Muséum.

1. Les recherches que nous nous proposons de poursuivre ultérieure me ni nous per¬ mettront sans doute, grâce à un plus grand nombie de mensurations, d’établir plus exactement la valeur de l’indice mcsopatagial pour chaque espèce.

2. Voisin de : nombre insuffisant de mensurations, chiffre donné seulement à titre ndicatif.

73 -

Les Carcinologistes français du xviid siècle Par Marc André et Edouard Lamy.

Au xvme siècle, les gens du monde, convertis au culte des sciences et curieux des choses de la nature, amassaient volontiers dans leurs Cabinets les scarabées aux cuirasses étincelantes et aux formes bizarres, les papillons avec leurs multiples et chatoyantes couleurs, les coquillages revêtus d’un brillant émail, mais fort peu manifes¬ taient de l’engouement pour les Crustacés.

Cependant une exception importante peut être signalée :

Jacq. et Guill, de Fayanne, en 1780 (La Conchyliologie , I, p. 799), puis L.-V. Thiéhy, en 1786 ( Guide des amateurs et des étrangers voyageurs à Paris, I, p. 691), ont mentionné, parmi les collectionneurs Parisiens de cette époque, M. de Badière, ou plutôt de Badier, qui habitait au 72 de la rue des Tournelles (entre la rue du Pas de la Mule et la place de la Bastille).

Son Cabinet était riche en coquilles, madrépores, coraux, plantes marines, minéraux, fossiles. Mais ce qui en constituait surtout l’ori¬ ginalité, c’est, qu’il renfermait une suite considérable, et très intéres¬ sante de Crustacés provenant des Indes tant Orientales qu’Occi- dentales.

Badier était allé faire un voyage en Amérique, aux Antilles et à Cayenne, pour compléter cette collection qui ne devait rien laisser à désirer sur ce groupe d’animaux : car il se proposait d’écrire une « Histoire des Crustacés ».

Il était en relation avec Lacépède qui reçut de lui la description d’un Lézard (la Tête rouge : Lacerta erythrocephala Daud.), vivant dans l’île Saint-Christophe, et qui dit avoir vu dans le Cabinet de ce bon observateur une variété de la Vipère fer-de-lance ( Bothrops lanceolatus L.) recueillie à la Martinique.

Badier séjourna un certain temps à la Guadeloupe et il avait rassemblé de nombreux matériaux sur la faune de cette île.

Il en communiqua à Bruguière une partie comprenant divers objets d’histoire naturelle et notamment plusieurs espèces nouvelles de coquilles ( Buccinum , Bulimus, Butta, Cassis, Cerithium, etc.) qui furent décrites par ce conchyliologiste.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 2, 1941.

74

Bruguière se proposait d’ailleurs, en 1789, d’utiliser plus ample¬ ment ces documents dans Y Encyclopédie Méthodique (Vers, I, p. 296), mais, en 1762 (p. 363), il dut déplorer que la mort fut venue enlever à la fleur de l’âge cet excellent chercheur, qui, par les obser¬ vations qu’il avait déjà faites et celles qu’on avait lieu d’espérer de lui, méritait à juste titre les regrets des naturalistes et ceux des per¬ sonnes s’intéressant au progrès des connaissances.

Badier a d’ailleurs fait paraître dans la publication mensuelle : Observations sur la Physique, dirigée depuis 1771 par l’abbé Fr. Rozier, trois notes, dont l’une, en 1778 (t. 11, p. 33), est intitulée :

« Observation sur la reproduction des pattes des Crabes ».

Il avait constaté les phénomènes d’autotomie qui se produisent quand on retient ces animaux par une patte qu’ils abandonnent à l’agresseur pour se libérer, et, sur un « Crabe de terre » d’une espèce commune en Amérique, auquel il manquait d’un même côté deux petites pattes voisines, il avait observé qu’à la place devait se régénérer un appendice il existait une membrane sous laquelle on voyait l’ébauche du futur membre entièrement formé avec tous ses articles h

Ainsi se trouvaient confirmées pour les Crabes les observations faites antérieurement sur les Ecrevisses par l’illustre physicien et naturaliste Réaumur (1683-1757), dont les recherches en zoologie expérimentale suscitaient l’enthousiasme des gens d’études et des simples curieux : ses découvertes intéressaient le roi Louis XV lui- même et on se pressait pour admirer son Cabinet, d’abord rue Neuve- Saint-Paul, puis vers 1740, rue de la Roquette, quand l’importance prise par ses collections exigea une place plus considérable.

Le 16 novembre 1712, Réaumur avait présenté, pour les Mémoires de l'Académie des Sciences (p. 226), un travail : « Sur les diverses reproductions qui se font dans les Ecrevisses, les Omars, les Crabes, etc., et entre autres sur celles de leurs jambes et de leurs écailles » : il y relatait les observations et les expériences faites par lui sur les Ecrevisses. Il avait constaté que ces Crustacés reproduisaient les pattes qu’il leur avait coupées : sans prétendre expliquer ce curieux phénomène, il y voit une prévoyance de la nature, grâce à laquelle les Ecrevisses et tous les animaux du même genre, chez lesquels les pattes se cassent aisément, sont mis en état de réparer une perte qu’ils sont exposés à faire.

Il observa également dans tous ses détails le phénomène de la mue et il exposa avec précision la manière dont s’effectuent chez

1. Au xvn® siècle un Dominicain, le Père J.-B. Duterthe (1610-1687), missionnaire aux Antilles, avait déjà observé sur les Crabes de la Guadeloupe que, si on les saisit par une patte, ils la laissent entre les mains de celui qui la tient et que, quand cet appendice a été cassé, il en revient un autre à sa place.

75

l’Ecrevisse le changement des téguments et le renouvellement de l’armature stomacale (moulin gastrique).

Cette question du remplacement de la carapace avait été déjà antérieurement abordée par un célèbre chimiste, Pensionnaire de l’Académie des Sciences, Claude- J oseph Geoffroy, dit « le jeune » (1685-1752) qui possédait un riche Cabinet d’histoire naturelle 1 2.

Il avait donné en 1709 aux Mémoires de F Académie des Sciences (p. 309) une étude intitulée j « Observations sur les Ecrevisses de rivières » et particulièrement sur les petites concrétions calcaires que l’on trouve dans leur estomac avant l’époque de la mue et qui étaient utilisées dans l’ancienne pharmacopée sous le nom d ’yeux d' Ecrevisses. Au lieu d’admettre que ces pierres (gastrolithes) fournissent des matériaux à la nouvelle carapace, il croyait qu’elles servaient à nourrir l’animal pendant la maladie que lui cause sa mue.

Cl.- J. Geoffroy avait pour frère aîné le médecin Etienne-François (1672-1731), également de l’Académie des Sciences, qui obtint en 1712 la Chaire de Chimie au Jardin du Roi et fut élu en 1726 Doyen de la Faculté de Médecine.

Ce dernier eut pour fds Etienne-Louis (1725-1810), qui, lui aussi médecin, se partagea entre l’exercice de sa profession et l’étude de diverses parties de la zoologie : il est Fauteur de deux ouvrages bien connus des entomologistes et des conchyliologistes : une Histoire des Insectes des environs de Paris (1762-04) 3 et un petit Traité sur les coquilles fluviatiles et terrestres des mêmes environs (1767).

Dans sa section des Insectes aptères Et.-L. Geoffroy a rangé cinq genres de Crustacés qui se répartissent ainsi :

Le genre Monocle (Monoculus) renferme deux Cladocères, un Copépodc et deux Ostracodes :

« Perroquet d’ec.u » : Geoffroy pensait que cette espèce était le Monoculus pulex Linné ; mais, d’après Gmeun (1791, Syst. Nat., ed. XIII, p. 2999), c’est le Daphnia quadmngula O. -F. Müller, tandis que le M. pulex L. serait le T), pennata Müll. 4.

« Monocle à queue retroussée» : Geoffroy assimile cette espèce

1. Son père était l'apothicaire Parisien Mathieu- François, échevin en 1685, dont l’officine, située rue Bourg-Tibourg, a été décrite par le naturaliste. Anglais Martin Lister (1638-1712), qui devint médecin do la reine Anne et qui avait accompagné à Paris en 1698 l’ambassadeur Comte de Porteand,

2. Le Catalogue de ce Cabinet, dont l’éloge a été l'ait par Gersaint et par d’AHGEN- viei.e, fut dressé pour sa vente publique, qui eut lieu en 1753.

3. Une nouvelle édition de cet ouvrage tut publiée en Pan Vil (1799).

4. Plusieurs formes ont été confondues sous le nom de Daphnia pulex : J. Richard (1896, Ann. Sc. Nat., Xool , 8e s-, 11, p. 235) considère comme typique l’espèce décrite par Leydig (1860, Nalurg. Daphniden, p. 117) et ce n’est qu'avec doute qu’il lui rattache (p. 249) à titre de variété le D. pennata.

76

au Monoculus pediculus Linné : celui-ci, auquel H. Milne-Edwards (1840. Hist. nat. Crust., III, p. 389) a identifié le Polyphemus oculus O.-F. Müller, est le type du genre Polyphemus Müll. Au contraire, pour Bosc (1802, Hist. nat,. Crust., II, p, 290), ce Monocle à queue, retroussée ne serait pas le P. oculus , que Geoffroy n’aurait pas connu, bien que cette espèce existât aux environs de Paris L

« Monocle à queue fourchue » : cette forme est le Monoculus quadricornis Linné, qui appartient au genre Cyclops O.-F. Müixer ; mais le C. quadricornis a été actuellement démembré : l’animal observé par Geoffroy est, selon Desmarest (1825, Consid. gêner. Crust., p. 362), le Cyclops vulgaris Leach, tandis que, d’après Jurine (1820, Hist. Monocles, p. 1) c’est son Monoculus quadricornis ruhens , que G. -O. Sars (1918, Crustacea Norway, VI, p. 32) indique comme pouvant être très probablement identique au Cyclops stre- nuus S. Fischer ;

« Monocle à coquille longue » 1 2 3 * : ce Crustacé a été assimilé par Geoffroy au Monoculus conchaceus Linné, espèce restée indétermi¬ née, et il a été identifié par O.-F. Müller (1785, Entomostraca, p. 56) à son Cypris pulera, qui est l’Ostracode le plus commun aux environs de Paris -,

« Monocle à coquille courte » : Fourcroy (1785, Entom. Paris,. II, p. 538) a donné à cette espèce le nom de Monoculus testaceus ; mais O. F. Müller (1785, loc. cit., p. 52) l’a assimilé à son Cypris lævis , qui se classe dans le genre Cyclocypris Brady et Norman, 1889.

Le genre Binocle ( Binoculus) comprend un Euphyllopode, un Branchiure et une forme larvaire qui appartient non pas à un Crustacé, mais à un Insecte Arehiptère :

« Binocle à queue en filets » : d’après Geoffroy, cette forme aurait été le Monoculus cauda hiseta Linné, 1746 = Monoculus apus Linné, 1767 : mais le véritable M. apus L. est le Lepidurus productus Bosc et cette espèce n’était pas connue de Geoffroy ; le Binocle à queue en filets a été assimilé par Schrank (1803, Fauna, Boica, III, p. 251) à son Triops palus tris 8, qui est Y Apus cancriformis Bosc, et cette espèce doit prendre actuellement le nom de Triops cancriformis Bosc ;

« Binocle à queue en plumet » : Geoffroy croyait que c’était le Monoculus foliaceus Linné (qui appartient au genre Argulus Müll.) ; N. et Em. Joly (1872, Ann. Sc. Nat., Zool., 5e s.), XVI, p. 1), puis

1. La présence du Polyphemus pediculus L. a été observée durant l’été de 1887 dans les i'ossés des fortifications de Paris par L.-B. de Kerhervé (1889, Bull. Soc. Zool. France, XIV, p. 371).

2. Dans J’édition de l’an VII de l’ouvrage de Geoffroy, ce Crustacé a été appelé Monocle à coquille « jaune »,

3. Ce n’est pas le Binoculus palustris O.-F. Müller, qui est, au contraire, le

Lepidurus apus L.

77

A. Vayssière (1890, ibid., 7e s., IX, p. 19) ont établi que cette forme, restée longtemps énigmatique, représente la larve nymphale d’un Archiptère (Orthoptère Pseudo-Névroptère) de la famille des Ephémérides $

« Binocle du gasteroste » : cette espèce était fréquente sur les têtards de Grenouilles dans la rivière de Bièvre et sur les Epinoches alors fort communes dans les ruisseaux du petit Gcntilly : elle a été identifiée par H. Milne-Ed vvabds (1840, Hist, nat. Crust., III, p. 444) au véritable Monoculus foliaceus Linné, qui appartient au genre Argulus O. -F. Müller dans le sous-ordre des Branchiures.

Le genre Crabe (Cancer) se compose d’un Décapode et d’un Amphipode :

« Ecrevisse » : c’est V Astacus astacus Linné fluviatilis Fabricius ;

« Crevette des ruisseaux » : Geoffroy pensait que cette espèce était le Cancer pulex Linné, qui appartient au genre Gammarus Fabricius. Gervais (1835, Ann. Sc. nat., Zool., 2e s., IV, p. 127) avait admis que la forme observée par Geoffroy était Y Astacus fluviatilis Rœsee, pour lequel il a proposé le nom de Gammarus Fiœseli. Mais Geoffroy dit que son espèce « se trouve communé¬ ment dans l’eau courante des petits ruisseaux » (en particulier dans la rivière des Gobelins). Par suite, Spence Batf. et Westwood (1863, Hist. British sessile-eyed Crust., I, p. 393) ont supposé qu’il s’agit bien du Gammarus pulex L. et non de l’espèce de Rœsél, laquelle ne se rencontre que dans les eaux calmes et stagnantes. Cependant, Stebbing (1888, Report « Challenger Amphipoda, p. 22) affirme qu’en tout cas la figure donnée par Geoffroy repré¬ sente évidemment le G. Rtsseli , bien que sa description convienne probablement plutôt au G. pulex.

Le genre Cloporte (Oniscus) contient deux Isopodes terrestres :

« Cloporte armadille » : c’est Y Oniscus armadillo Linné (= Arma- dillo vulgaris Latreiele), qui a été rangé par H. Miene-Edwards (1840, Hist. nat. Crust., III, p. 184) dans le genre Armadillidium Brandt ;

« Cloporte ordinaire » : c’est Y Oniscus asellus Linné (= O. mura- rius Cuvier). A cette forme (A), qui vit dans les maisons, Geoffroy rattachait deux variétés (B et C), qui se trouvent dans les cam¬ pagnes : Latreille (1804, Hist. nat. Crust., VII, p. 45) a fait de l’une (B) son Porcellio lævis et de l’autre (C) son Porcellio scaber.

Le genre Aselle (Asellus) est établi pour un Isopode aquatique, 1’ « Aselle d’eau douce » : c’est Y Oniscus aquaticus Linné (= A. vulgaris Bosc) qui constitue le type du genre Asellus Geoffroy 1762 L

1. Le nom d’Asellus, qui est de Et.-L. Geoffroy, a été attribué par certains auteurs à Et. Geoffroy Saint-Hilaire.

78

Quelques autres savants de la même époque se sont également occupés occasionnellement de l’étude des Crustacés ou malacostro- logie.

Au commencement du xvme siècle, un professeur de perspective et de géométrie à l’Académie royale de peinture et de sculpture, Louis Joblot (1645-1723), demeurant sur le quai de l’Horloge du Palais, se fit connaître par un ensemble d’études sur les micros¬ copes, auxquels il apporta certains perfectionnements, et. sur les animalcules que ces instruments permettent de déceler dans les infusions : il exposa le résultat de ses recherches dans un ouvrage paru en 1718 sous ce titre : Descriptions et usages de plusieurs nou¬ veaux microscopes. Après sa mort, une nouvelle édition fut publiée en 1754-55 et complétée par l’addition d’un manuscrit intitulé : Observations d’histoire naturelle faites avec le microscope .

Parmi les animalcules observés par Joblot se trouvent trois espèces de Crustacés Entomostracés :

Un Ostracode, le « grain de millet », pl. 13, fig. O : sur cette figure II. -E. Straus-Dürckiieim (1821, Mêm. Mus. hist. nat., VII, p. 59) a basé son Cypris fusca, qui, d’après G.-W. Müller (1912, Tierreich , Ostracoda, p. 165), pourrait être synonyme de Cyprinotus incongruens Ramdhor (1808, Mag. Ces. Fr. Berlin, II, p. 86) ;

Un Cladoeère, le « second cyclope » 1, pl. 13, fig. P, Q, R : sur ces figures Strauss-Dürckheim (1820, Mêm. Mus., Vf, p. 161) a établi son Daphnia macrocopus et ce nom tombe, d’après II. Milne- Edwakds (1838, in Lamarck, Anim. s. vert., 2e éd., V, p. 182), en synonymie de Mûnoculus brachiatus Jurine (1820, Hist. Mono¬ cles, p. 131) ; L.-B. de Kerhervé (1890, Bull. Soc. Zool. France, XV, p. 188) a admis également que le Crustacé observé par Joblot est très probablement ce Daphnia brachiata Jurine, espèce commune aux environs de Paris et faisant partie du genre Moina Baird, 1850 ;

Un Copépode, le « bélier », pl. 14, fig. C : Linné (1758, Syst. Nat., ed. X, p. 635) a rapporté cet animalcule à son Monoculus qua- dricornis, qui appartient au genre Cyclops O.-F. Müller, 1735 : mais ce C. quadricornis L. a été démembré en plusieurs espèces dis¬ tinguées par Claus : coronatus (qui est une forme très commune partout), tenidcornis, brevicornis, brevicaudatus (1887, Moniez, Bull. Soc. Zool. France , XII, p. 517).

En 1770 parut un Manuel du Naturaliste, « ouvrage utile aux voyageurs et à ceux qui visitent les Cabinets d’histoire naturelle et

1. Joblot avait déjà donné le nom de « cyclope » ou « coquille » à une forme qui est simplement la nymphe du Cousin vulgaire ( Culex ppiens L.), dont la larve était appelée par lui o malézieu » : cette dernière avait été observée à Sceaux par l'intendant de la Duchesse nu Maine, M. de Malézieu (1650-1727), membre de l'Académie des Sciences et de l’Académie Française.

79

de curiosités » : il était précédé d’une lettre dédicatoire adressée à Buffon et signée des initiales D*** et M***, sous lesquelles se mas¬ quaient les auteurs H.-Gabr. Duchesne 1 et J. Macquer.

Ce dernier 1 2 mourut en 1782, et Duchesne publia en l’an V (1799) une deuxième édition 3 considérablement augmentée et dédiée aux mânes de son ami.

Cet ouvrage, en forme de dictionnaire, ne renferme guère que des banalités sur les Crustacés (Bernards-l’Hermite, Cancres ou Crabes, Ecrevisses, Chevrettes ou Crevettes, Cloportes, Monocles, etc.).

Cependant on y trouve (1799, t. III, p. 55) un ai’ticle intéressant sur un animal, le « marteau d’eau douce » 4, que l’on observe fré¬ quemment. vers le printemps dans les mares et les fossés remplis d’eau : cette espèce, remarquable par la vivacité et la brusquerie de ses mouvements, est représentée par deux formes, que Duchesne supposait (avec raison) être la femelle et le mâle. Comme l'a reconnu A. -G. Desmarest (1830, in Bosc, Man. hist. nat. Crust., 2e éd., II, p. 233), c’est vraisemblablement l’Entomostracé Phyllopode qui, sous le nom de Chirocephalus diaphanus, a fait l'objet d'un travail de Bénédict Prévost (1803, Journ. de Physique [Delamétherie], t. 57, p. 37 ; 1820, in J urine, Hist. Monocles, p. 201) 5.

(A suivre J Laboratoire de Zoologie du Muséum.

1. Dans la BibUolheca historico-naturalis (1846), Engelmann a confondu cet auteur avec le botaniste Ant.-Nie. Duchesne (1747-1827), de Versailles, connu par son Histoire naturelle des Fraisiers, dans laquelle il signale l’apparition brusque en 1768 d’une forme nouvelle (Fraisier rnonopbylle).

11 parut en 1776, pour illustrer le petit Traité d'Et.-L. Geoffroy sur lc3 coquilles fluviatiles et terrestres des environs do Paris, un Recueil de trois planches gravées et enluminées par e Duchesne, peintre d'histoire naturelle ». qui habitait place Saint- Landry on la Cité : est-ce l’auteur du Manuel du Naturaliste P

2. Possesseur d’une propriété e j Seine-et-Marne, à Gressy près Claye, il était le cousin de Pierre-Joseph Macquer (1718-1784), de l’Académie des Sciences, nommé en 1777 Professeur de la Chaire de Chimie au Jardin du Roi, et il avait collaboré également au Dictionnaire raisonné universel d' Histoire naturelle de Jacq.-Cbrist. Va t mont de Bomare (1731-1807). Celui-ci, ayant rassemblé d’importantes collections, les vendit en 1788 à Louis- Josepli Prince de Gondé ( 1 736-1 818), dont, le Cabinet fut, à la Révolu¬ tion, confisqué comme « propriété nationale » et remis au Muséum par décret du 11 mai 1793.

3. Depuis 1770, sept contrefaçons de cet ouvrage avaient été imprimées frauduleuse¬ ment tant en France qu’à l’étranger.

4. Dans une des éditions apocryphes du Manuel, qui fut publié en 1794 à Londres et à Bruxelles, oot animal est appelé « marteau ou niveau d’eau douce, Libella fluoiatUis », dénomination empruntée au Dictionnaire de Valmont de Bomare.

5. Cette espèce a été signalée dans les marcs de Fontainebleau par Desmarest, qui l’assimilait à tort au Cancer paludosus O. -F. Muller, et Eug. Simon (1886, Ann. Soc. Enlorn. France, 6e s., t. VI, p. 408) l’indiquait comme le Branchipe le plus fréquent aux environs de Paris, notamment dans l’ancien étang des Fonceaux, au bois de Meudon.

Remarques sur le genre sud-africain Beierus Chamberlin

{ Pseudoscorpions )

Par Max Vachon.

Le genre Beierus Chamberlin ne comprend qu’une seule espèce, commune en Afrique du Sud : B. walliskewi Ellingsen 1912. En créant le genre 1, l’auteur américain fit remarquer combien son classement dans l’une ou l’autre tribu de la sous-famille des Cheliferinœ est difficile. Ce sont, en effet, les organes génitaux et spécialement les épaississements génitaux qui servent à ce travail. Or ceux-ci sont aberrants chez les $ de B. walliskewi. En l’absence de spécimens Ç, qui, peut-être, auraient pu fournir un supplément d’information, J.-C. Chamberun en fut réduit à placer à tout hasard le genre Beie¬ rus dans la tribu des Cheliferini Chamberlin.

En 1938, je décrivis Dactylochelif er Le grandi 2, espèce nouvelle des grottes de Prétoria (Natal). J’avais utilisé, à cette époque, les clés de détermination publiées par M. Beier 3 et la forme des plaques criblées des $ m’avaient conduit, sans aucune difficulté, au genre Dactylochelif er Beier.

De récentes recherches sur la valeur générique de certains carac¬ tères morphologiques dans la sous-famille des Cheliferinæ m’ont amené à modifier les tableaux de détermination. Et je me suis aperçu alors que l'espèce des grottes de Prétoria devait être mise dans le genre Beierus. Ellingsen, lors de sa diagnose de Chelifer walliskewi en 1912. n’a donné aucun dessin mais Hewitt et Gooerey en 1929 4 ont publié quelques figures (p. 313 et t. 21, fig. 1 et 2). Les caractères relevés ou dessinés chez D. Legrandi ne permettent pas, à mon avis, de séparer cette espèce de celle d’ELLiNGSEN ; la synonymie sui¬ vante s’impose :

Beierus walliskewi Ellingsen 1912 = Dactylochelif er Legrandi Vachon 1938.

Certains exemplaires de B. walliskewi ont été récoltés dans des cavernes, les types de D. Legrandi viennent de grottes près de Prétoria. Cette similitude d’habitat confirme la synonymie.

1. The Canadian Entomologisl, vol. LXIV, p. 20, 1932.

2. Bulletin scientifique de Bourgogne, t. VIII, p. 155, 9 fig., 1938.

3. Das Tierreich. Lief. 58, p. 297, 1932.

4. Ann. Nat. Mus,, V. 6, p. 311, 1929.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 2, 1941.

81 -

Cette rectification ne modifie pas les caractères du genre Beierus définis par Beieb ( loc . cil.., p. 229). Il faut simplement les com¬ pléter ainsi : chez la $, plaque criblée médiane impaire. Cette adjonction est cependant fort importante : elle entraîne immédia¬ tement le classement du genre Beierus dans la tribu des Dactylo- cheliferini Bcier et son retrait de l’autre tribu, celle des Cheliferini Chamberlin où, jusqu’à présent, ce genre était inscrit.

C’est au voisinage du genre Dactylochelifer Beier que se place main¬ tenant le genre Beierus : il s’en distinguera facilement à l’aide de la clé suivante.

Céphalothorax régulièrement et finement granulé ; tarse des pattes antérieures modifié chez le ^ mais sans éperon tarsal ; tergites antérieurs, chez le <§, sans ou avec de faibles carènes latérales ; épaississement génital du <$ avec une baguette

chitineuse sagittale (région paléarciique.) . Dactylochelifer Beier

Céphalothorax granulé et parsemé de grosses granulations piligères ; tarse des pattes anté¬ rieures du avec un éperon tarsal ; tergites anté¬ rieurs, chez le avec de longues caiènes laté¬ rales ; épaisissement génital du <$ sans baguette

chitineuse sagittale (Afrique du Sud) . Beierus Chamberlin

Dans une note récente1, j’ai attiré l’attention sur Macrochelifer libetanus Redikorzev (= Hysterochelifer tibetanus Redikorzev) chez qui les organes génitaux du £ sont aberrants et dont, seule, la forme des plaques criblées de la $ permet le classement de l’espèce et du genre dans la tribu des Dactylochef erini. Du même coup, cette espèce s’élimine du genre Hysterochelifer puisque celui-ci fait partie de la tribu des Cheliferini.

Voici deux exemples qui prouvent combien est nécessaire l’étude simultanée des deux sexes dans la détermination des espèces dans la sous-famille des Cheliferinœ. L’emploi des génitalias a permis un réel essor systématique chez les Pseudoscorpions. Nombre de mes travaux ont porté sur ce sujet et je ne dissimule pas la valeur des critères fournis. Malheureusement, il fut impossible aux auteurs des récentes révisions systématiques d’étudier les organes génitaux de toutes les espèces dont il fallait opérer le reclassement. Il n’est donc pas étonnant, que l’examende types ou de topotypes modifie parfois la position générique de certaines espèces, celles dont les descripteurs n’ont pas étudié les formations génitales. Ce travail de mise au point est long et pénible, mais il est nécessaire si l’on veut aérer quelque peu le chemin déjà si malaisé de la détermination.

Laboratoire de Zoologie du Muséum.

1. Bull. Mus. Nat. Hist. nat. Paris, t. XX, fasc. 7, 1940.

82

Les espèces actuelles et fossiles du genre Pycnodonta F. de W. I. Pycnodonta hyotis (L.)

Par Gilbert Ranson.

Caractères génériques.

Dans mon travail sur les huîtres et le calcaire 1, j’ai fixé les carac¬ téristiques essentielles de ce genre, parfaitement défini par la char¬ nière double de la prodissoconquc, la structure vacuolaire des couches crayeuses et. les canelures marginales antérieures des valves de l’adulte. Il ne m’est pas possible de donner ici la synonymie con¬ cernant les espèces ni les localités elles ont été récoltées, ni les photographies exprimant l’extraordinaire polymorphisme de beaucoup d’entre elles. On trouvera tous ces compléments dans le travail d’ensemble publié plus tard.

Le Mytilus hyotis de Linné est un Pycnodonte. On ne l’avait pas encore soupçonné. On avait cependant signalé, depuis longtemps, sur les bords des deux valves, aux extrémités de la ligne cardinale

de l’adulte, la présence de longues canelures plus ou moins recti- iignes et parfois bifurquées. Elle possède en effet la charnière typique du genre Pycnodonta tel que l’a défini Fischer de Waldjieim (Fig. 1 et 2). D’autre part, Rumphius en 1705 2, la décrivant pour la pre¬ mière fois, sous le nom d'Ostreum plicatum ma jus, semble bien avoir eu son attention attirée par la structure spéciale de sa coquille, lors¬ qu’il dit : « Die Haut der Schaale aber siehet aussenwendig der corallensteinen nicht ungleich. » Elle possède, en effet, des chambres crayeuses à structure vacuolaire (Fig. 3). Celles-ci. parfois très épaisses et mises à nu extérieurement, par perte de la couche prisma¬ tique, lui donnent un aspect particulier, propre aux seuls Pycno¬ donte s.

La prodissoconque (Fig. 4) mesure 0 mm. 323 sur 0 mm. 323 ; elle a une charnière double, typique du genre. La Fig. 5 représente la position de la dissoconque naissante (valve droite) par rapport à la prodissoconque. La nouvelle charnière prend naissance approxima¬ tivement entre les deux moitiés primitives, mordant cependant un

1. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 2e sér., t. XIII, 1941.

2. Rumphius, 1711, Thésaurus..., lab. XL VII, fig. C ; et 1765, Amboin. Raritâten- Kammer, p. 153, (trad. de 1705).

Bulletin du Muséum, s., t. XIII, 2, 1941.

83

peu sur la ventrale. Le capuchon céphalique, au lieu de remplir la cavité de la prodissoconque par de la substance crayeuse, comme cela a lieu chez beaucoup d’autres huîtres, l’obture en sécrétant une

Fig. 1. Valve gauche de P. hyotia fL.J , Exemplaire jeune à limbe marginal très large recouvert de substance crayeuse vacuolaire ; impression musculaire ronde, large dorsale et antérieure ; canelures sur la coquille, de chaque côté de la ligne cardinale (grand, nat., réd. 1 /3).

membrane calcaire transversale ; ce fait me semble jusqu’ici être également caractéristique du genre. Dès le début de la sécrétion de la dissoconque, on voit apparaître des couches crayeuses vacuo- laires dans l’épaisseur des deux valves.

Relations entre les particularités anatomiques et les

CARACTÉRISTIQUES DE LA COQUILLE.

Muscle adducteur. Impression musculaire. La masse viscé¬ rale de l’animal est relativement petite et occupe une faible portion de la cavité intervalvaire, sous la ligne cardinale. C’est la raison pour

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 2, 1941.

6

84

Fig. 2. Portion de valve gauche de P. hyolis (L.). Exemplaire âgé à ligne cardinale longue et presque rectiligne avec canelures marginales antérieures ; talon haut à surface presque plane (grand, nat., réd. 1 /3).

laquelle, comme chez la plupart des espèces du genre, la trace du muscle adducteur, sur la face interne des valves est, le plus souvent, beaucoup plus près de la ligne cardinale que du bord postérieur des valves. Nous en possédons un très grand exemplaire de 23 crus sur 20 cms dont la bordure antérieure de l’impression musculaire est à

25 mm. seulement de la ligne cardinale ; l’impression musculaire a GO mm. de haut sur 70 mm. de large. Toutefois, on trouve des échan¬ tillons plus longs que larges ; dans ce cas, 1’impression est relative¬ ment plus éloignée de la ligne cardinale. La masse viscérale n’en est pas plus haute pour cela ; seul le capuchon céphalique a une longueur

85

plus grande. Je donne ci-dessous, les mesures prises sur des échan¬ tillons actuels et fossiles provenant des régions les plus variées. Elles

Fig. 4. Valve gauche de la prodissoconque de P. hyolis (L.) montrant sa charnière

double. ( X 340, réd. 1 /2).

donnent le rapport entre la distance du milieu de la ligne cardinale au centre de l’impression musculaire et celle du milieu de la ligne cardinale au bord postérieur médian de la valve inférieure.

Fig. 5. Valve droite de la jeune dissoconque de P. hyotis (L.) montrant la charnière double de la prodissoconque, la naissance de l’aire ligamentaire de la dissoconque, les premières chambres crayeuses vacuolaires dans la coquille nouvelle, et la mem¬ brane calcaire obturant la cavité umbonale de la prodissoconque ( X 340, réd. 1 /2).

Distance du milieu de la Distance du milieu de la

ligne card. au centre de ligne cardinale au bord

l’impression musculaire postérieur de la coquille

(en mm.)

(en mm.)

Rapport.

I

II

III

Actuelles.

55

200

0,27

40

140

0,28

35

118

0,29

65

210

0,30

40

125

0,32

50

150

0,33

40

115

0,34

50

140

0,35

30

85

0,35

27

68

0,39

70

175

0,40

40

95

0,42

80

180

0,44

28

60

0,46

65

125

0,52

Fossiles.

35

95

0,36

35

90

0,38

28

70

0,40

65

155

0,42

63

140

0,45

Le rapport moyen est de -f- 0,3 0,4 ; on trouve très exception¬ nellement 0,5.

L’impression musculaire est typiquement ronde, de dimensions très variables, mais en général assez grande, rarement très petite. Elle peut être aussi ovale et même semi-lunaire. Dans les exemplaires plus longs que larges, elle est parfois déformée, et beaucoup plus haute que large. Sa position, par rapport aux bords ventral et dorsal, est variable. Elle est centrale ou sub-centrale dans les échantillons aussi larges que hauts ; elle est nettement dorsale dans les échantillons plus longs que larges (forme Virleti), Sa surface est, le plus souvent, dans le plan de la paroi intérieure de la valve, mais quelquefois sa bordure postérieure est plus élevée que l'antérieure car sa portion postérieure recouvre, dans ce cas, une épaisse couche crayeuse. Toutes ces variations sont en relation avec les conditions du milieu immédiat dans lequel a vécu l’échantillon.

Manteau, limbe, canelures. Par contre, le manteau a de grandes dimensions par rapport à la masse viscérale ; il la déborde très

87

largement. Chez les Gryphées, en général, le manteau libre déborde très légèrement la masse viscérale du côté dorsal d’où formation d’une coquille longue et étroite. Ici, au contraire, le bord dorsal libre du manteau est assez large d’où formation d’une coquille parfois très large. La coquille reste étroite lorsque, pour des raisons de milieu immédiat, cette bordure ne peut être fonctionnelle. D’autre part, le manteau possède un très large bourrelet marginal pouvant s’étaler considérablement. Ce dernier secrète les couches périostracales et prismatiques, mais aussi de la substance crayeuse. Ceci explique l’existence du limbe si caractéristique des Pycnodontes, sur les valves desquels on le rencontre très fréquemment (Fig. 1). Il est le plus souvent, recouvert d’une couche crayeuse vacuolairc uniforme, mince, parfois sans solution de continuité, ce qui donne à ces coquilles un aspect si particulier. Mais il est évident que ce limbe est l’expres¬ sion d’un prolongement extrême des valves. Dès que le manteau se contracte, il abandonne la surface du limbe, qu’il recouvre à son retour d’une couche crayeuse vacuolaire. Lorsque l’animal est contracté, les limbes des deux valves s’accolent étroitement. La cavité intervalvaire occupée par l’animal est, par suite, extrêmement réduite par rapport à la surface interne totale des valves.

La bordure palléale est convexe dès son départ de l’extrémité de la ligne cardinale palléale ; son bourrelet marginal s’étale dès le départ, en dehors des deux côtés de l’angle formé par l’aire ligamen¬ taire du plateau antérieur des coquilles. Il en résulte, lorsque cette portion est fonctionnelle, une tendance à former des oreillettes dorsale et ventrale. Les canelures du bord antérieur des valves sont secrétées par ce bourrelet marginal ; elles se trouvent donc en dehors des côtés de l’angle ci-dessus. Cette situation des canelures doit être notée, car elle n’est pas la même chez toutes les espèces du genre.

Variations de la coquille en rapport avec le milieu.

Les coquilles des espèces de ce genre, comme de toutes les huîtres, sont très polymorphes. La forme générale peut être ici sub-orbi- cukire, sub-quadrangulaire ou triangulaire, sub-gryphoïde.

Lorsque l’animal vit en profondeur, ou d’une manière générale dans des eaux relativement calmes et qu’aucun obstacle ne s’oppose au fonctionnement de toute la bordure de son manteau, les valves sont presque aussi larges que longues, pouvant atteindre jusqu’à 25 cms de diamètre si les conditions de température, salinité, nutri¬ tion sont favorables. Elles ont alors la forme de celles de Pecten jacobeus, sans les oreillettes. Dès qu’un obstacle latéral s’oppose au fonctionnement du manteau, la croissance se fait en longueur et les valves sont plus longues que larges (forme « Virlelî »), pouvant atteindre une forme nettement gryphoïde. Cependant le rétrécisse-

88

ment porte le plus souvent sur la portion antérieure seulement ; la portion postérieure, dès qu’elle est libérée de l’obstacle, s’élargit fortement. Chez les échantillons côtiers, courts, la bordure posté¬ rieure de la valve inférieure se redresse, souvent verticalement (forme « patiamensis »). Mais la forme côtière peut avoir aussi un aspect lamellaire, largement étalé sur son support.

Voici quelques dimensions d’échantillons d’origines variées :

Long, totale Long, totale Long, totale

avec le talon Largeur avec le talon Largeur avec le talon Largeur

(en mm.) I (en mm.) II (en mm.) I (en mm.) II (en mm.) I (en mm.) II

Huîtres aussi longues que larges.

270

220

185

180

135

120

250

230

170

170

125

130

250

280

160

140

80

85

220

250

160

145

63

60

200

190

140

150

52

48

Huîtres plus longues que larges.

230

180

200

125

130

80

220

140

130

100

100

70

220

130

130

85

L’épaisseur des valves est également très variable. Elles sont parfois très minces, comme des feuilles, et par conséquent très légères. C’est le cas de la forme « imhricata », avec ou sans couches crayeuses, et des jeunes échantillons. Dans la forme « imhricata », les couches conchyliennes sont très fines ; l’animal n’a pas trouvé les éléments d’une sécrétion abondante. C’est le résultat d’une vie fixée sur un support, bien au-dessus du fond. 11 existe tous les inter¬ médiaires entre celles-ci et les valves extraordinairement épaisses (7 cms) de certains échantillons les couches sub-na crées et crayeuses, sont abondantes. Leur poids peut atteindre plusieurs kilogrammes. Cette espèce acquiert, en eïïet, dans le Pacifique, une forme géante qui en fait une des plus grosses huîtres connues.

La ligne cardinale possède une longueur dont la variabilité est déconcertante (Fig. i et 2). L’aire ligamentaire, triangulaire, peut donc avoir un angle au sommet très variable : presque droit à très aigu. A une ligne cardinale longue correspond une valve large, mais une valve très large peut avoir une ligne cardinale très courte. Voici quelques mesures de la ligne cardinale et de la longueur de la coquille sans l’aire ligamentaire :

89

Long, de la

Long, de la

Long, de la

Long, de la

Long, de la

Long, de la

ligne cardi¬

coquille sans

ligne cardi¬

coquille sans

ligne cardi¬

coquille sans

nale

l’aire liga¬

nale

l’aire liga¬

nale

l’aire liga¬

(en mm.)

mentaire (en

(en mm.)

mentaire (en

(en mm.)

mentaire (en

I

mm.) 11

I

mm.) II

I

mm.) Il

100

180

50

185

25

110

100

190

45

155

25

95

95

200

45

130

25

70

90

125

45

105

25

65

80

145

40

110

25

60

80

170

40

100

23

80

80

150

40

150

20

115

75

160

40

80

20

90

70

190

35

125

20

85

60

120

35

110

20

80

60

100

35

9 5

20

50

55

170

35

65

18

60

55

210

30

125

15

90

55

135

30

110

15

50

55

120

30

100

13

60

50

160

30

60

La longueur de l’aire ligamentaire (talon) est extrêmement variable. Dans nos échantillons elle varie de 10 à 87 mm. Souvent droit, le talon peut être oblique dorsalement et même très incurvé comme chez des Gryphées. L’aire ligamentaire comprend trois parties : la fossette centrale et les deux bourrelets marginaux. Le rapport des dimensions de ces trois parties est très variable. Le plus souvent elles sont presque dans un même plan, la fossette étant très peu prononcée ; par ailleurs celle-ci n’est jamais très profonde et les bourrelets plats, sont peu élevés, La ligne cardinale est le plus sou¬ vent rectiligne ; mais quelquefois la portion centrale, correspondant à la fossette ligamentaire, est convexe vers l’intérieur des valves ; cette convexité reste cependant, toujours assez faible.

Les canclures marginales, de chaque côté de la ligne cardinale, sont plus ou moins longues suivant la façon dont le bourrelet palléal marginal a pu s’étaler. Elles sont en nombre variable, souvent d’une quinzaine, localisées sur une portion assez restreinte. Quelquefois cependant elles sont plus nombreuses et couvrent la moitié de la hauteur de la coquille. Plus rarement on en trouve tout le tour du limbe, chez des échantillons ayant vécu dans de mauvaises conditions. Elles sont simples ou bifurquées, rectilignes ou sinueuses. Quelques gros échantillons présentent un autre genre de eanelures ; elles sont plus grosses, plus longues, rectilignes, plus espacées et distribuées sur le tiers de la hauteur des valves, mais toujours restreintes au limbe.

Les deux valves, chez les exemplaires fixés par la portion anté-

90

rieure seulement, peuvent être pourvues de plis parfois très légers, parfois très saillants. En général le sommet de ces plis est aigu, mais de larges échantillons aplatis, ont leurs plis arrondis au sommet. Souvent les crêtes se prolongent par des écailles incurvées ou tubu¬ laires ou semi-tubulaires, plus ou moins longues. Lorsque les plis sont très aigus, ils- donnent à la bordure des valves un aspect en dents-de-scie, ce qui les a fait rapporter au genre Alectryonia ou Lopha. On trouve des échantillons dont les deux valves possèdent des plis échinulés (Fig. 0). 11 est de toute évidence que la classifica¬ tion des huîtres basée sur les plis des valves est tout à fait artificielle. De nombreux échantillons ne possèdent, en effet, ni crêtes ni sillons ; leurs deux valves sont parfaitement plates. Seules les zones de croissance sont assez bien distinctes les unes des autres ; le plus souvent elles sont très nettement séparées. La forme « imbricata » possède en général moins de plis, échinulés ou non ; mais elle peut également en être dépourvue. On trouve tous les intermédiaires entre cette forme et la forme typique.

Fig. 6. Portion de la bordure postérieure médiane d’un exemplaire de P. hyotis. (L.) possédant des plis en dents de seie avec prolongements semi-tubulaires, (grand nat., réd. 1 /3).

Les plis peuvent être bifurqués, mais quelques-uns seulement. Ils sont au nombre de 5 à 15. Chez les gros échantillons, pesant plu¬ sieurs kilogrammes, les plis sont très élevés, à sommets aigus, sans prolongements épineux. La forme fossile « crassicostala Sow. » de Reuss, correspond à ce dernier cas.

Les plis partent, en général, non loin du sommet antérieur et vont sans autre solution de continuité que les lignes de croissance, jus¬ qu’au bord postérieur. Mais souvent toute la portion antérieure et centrale de la valve supérieure est plate, la valve inférieure étant fixée largement sur une surface correspondante, puis brusquement naissent les plis ornant toute la portion postérieure médiane, ventrale et dorsale de la coquille qui se trouve en dehors de la surface de fixa-

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tion. Les exemplaires largement fixés par toute la surface de la valve inférieure, ne sont pour ainsi dire pas plissés. Les échantillons côtiers, rabougris, dont les zones de croissance sont courtes et serrées les unes contre les autres, ont souvent leur bord postérieur redressé à la limite du support et la bordure des valves est en dents de scie, les plis étant extrêmement courts.

Les chambres crayeuses vacuolaires sont plus ou moins abon¬ dantes et très irrégulièrement distribuées sur les deux valves. Les formes côtières en possèdent peu et la couche sub-nacrée est plus épaisse. L’impression musculaire surplombe souvent une épaisse couche crayeuse. La cavité umbonale, sous l’aire ligamentaire, est presque toujours remplie de substance crayeuse. Quelquefois il en subsiste une, très faible. Chez certains échantillons, la couche prismatique de la valve supérieure est arrachée, les couches crayeuses sont à nu. La surface a alors un aspect spongieux ou de mie de pain Gnement vacuolaire.

La couleur de la coquille de cette espèce est en général pourpre foncé, mais présente aussi de nombreuses variantes du jaune rouille au brun acajou foncé. La pigmentation peut atteindre même le limbe et les couches sub-nacrées et crayeuses, à l’intérieur des valves. L’impression musculaire en général blanche, peut être pigmentée comme le reste des valves. On trouve des individus, gros et petits, complètement dépigrnenlés. L’origine et la nature de ces pigments reste à déterminer.

Répartition géographique.

C’est une espèce tropicale. Elle vit à des profondeurs de 0 à 00 mètres dans la zone des récifs coralliens et sur les fonds à huîtres perlières. Mais elle déborde un peu la région tropicale lorsque les conditions favorables à son développement je poursuivent acciden¬ tellement au-delà, par exemple sur les côtes du Japon. Elle réclame une salinité élevée. Dans la zone de battement des marées, on la trouve fixée sur les rochers elle est à la limite de sa zone favorable. Elle est abondante dans l’Océan Indien depuis la Mer Rouge ; dans le Pacifique également : Nouvelle-Zélande, Côtes N. d’Australie, Indochine, Japon et toute l’Océanie. On la trouve aussi sur la côte américaine depuis le Golfe de Californie, (où elle est très abondante) jusqu’à Panama.

Saville Kent (Great Barrier Reef of Australia, 1892), qui l’appelle par erreur O. crista-gcilli, note : « L’espèce est essentiellement une forme d’eaux salées et est limitée dans sa distribution, aux Tropiques. Elle croît abondamment parmi les récifs de coraux du Détroit de Torrès et le système de la Grande Barrière, soit constamment immergée, soit exposée aux influences atmosphériques lors des grandes marées d’équinoxes. » Dufo H. (Ann. Sc. Nat., Zool., 1840)

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note : « Adhère sur les madrépores dans les fonds de vase à la pro¬ fondeur de 3 à 5 mètres (aux Iles Séchelles) ».

Son absence dans l’Océan Atlantique, soit aux Antilles, soit sur les côtes occidentales d’Afrique, m’a paru surprenante. Mes recherches m’ont permis d’en trouver un exemplaire provenant de la Guade¬ loupe. Il est étiqueté : « O . cristata Born, Guadeloupe, Coll. Rang, 1837. » Je peux affirmer également qu’elle existe, quoique très rare, sur la côte occidentale d’Afrique. En effet, je l’ai trouvée dans du matériel récolté par M. Serand, en 1927, à Tamaras (Ile de Los)»: deux valves inférieures de la forme « panamensis » sont fixées avec des coraux sur une concrétion ferrugineuse draguée de 20 à 60 mètres.

Aucun des nombreux travaux sur les Mollusques de cette côte d’Afrique n’en fait mention. Elle doit donc y être très rare. Cepen¬ dant, Adanson (Hisl. Nat. du, Sénégal, 1757) rapporte son « Bajet » à Ostreum plicatum majus de Rumphius. Or cette dernière est, sans nul doute, P. hyotis, puisque Linné (édit. X, 1758, p. 704) rattache son Mytilus hyotis à « Ostreum plicatum majus » de Rum¬ phius. D’ailleurs la description d’ Adanson est précise. Le « Bajet » 1 d’ Adanson est bien un P. hyotis. Cet auteur l’a trouvé autour des îles de la Magdelaine « elle n’est pas fort commune », dans la zone côtière. De même le « Yétan » 1 d’Adanson, récolté au même endroit, est très certainement un P. hyotis. car les « 10 grosses dents trian¬ gulaires ou pliées en zigzags » du bord des valves, la couleur de la coquille et la position de l’impression musculaire ne permettent pas de le rattacher à une autre espèce. Il est également permis de penser que le « Rojel » du même auteur, n’est qu’un exemplaire déformé de P. hyotis.

P. Hyotis (L.) fossile.

Elle a présenté une extraordinaire extension au tertiaire, au mio¬ cène surtout. On l’a signalée sous différents noms que je donnerai dans mon travail définitif. Elle vivait surtout dans toute la Médi¬ terranée ancienne, mais aussi un peu en dehors : Açores, Cap Vert, Algérie, Portugal, Bassin d’Aquitaine, Sardaigne, Italie, Bassin de Vienne, Grèce, Asie Mineure, Egypte, Côtes de la Mer Rouge, Perse, Indes, Java, Sumatra, Australie, lies Hawaï, Californie, Floride, Antilles.

C’est au miocène, avec les riches récifs coralliens, qu’elle a été abondante en Europe, d’où elle a disparu progressivement, pour se confiner, à l’époque actuelle, dans l’Océan Indien et le Pacifique. Elle est très rare dans l’Atlantique tropical.

Laboratoire de Malacologie du Muséum.

1. M. E. Fischer a bien voulu me communiquer les types de la collection Adanson. J’ai pu vérifier que le « Vélan » et le « Bajet » sont bien effectivement des exemplaires de P. hyotis (L.).

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Etude anatomique et biogêograpuique sur deux cucumaria

ABYSSAUX : C. ABYSSORUM TlIÉEL ET C. Albatrossi N. SP.

Par Gustave Cherbonnier.

Poursuivant mon travail de révision des holothuries du Muséum national d’Histoire naturelle, j’ai eu à examiner trois échantillons étiquetés Cucumaria abyssorum ; deux de ces spécimens proviennent de la campagne effectuée par YAlbatross dans l’Océan Pacifique, et ont été déterminés par II. Ludwig ; l’autre, récolté par Y Hirondelle dans l’Océan Atlantique, au nord des Açores, a été déterminé par E. von Marenzeller. Après une étude minutieuse des caractères morphologiques et anatomiques, et l’examen des différentes sortes de spiculés, j’ai été amené à considérer les échantillons déterminés par Ludwig comme appartenant à une espèce nouvelle : C . alba¬ trossi n. sp.

L’auteur de l’espèce, Ilj. Théel, a donné de C. abyssorum une des¬ cription très détaillée, accompagnée de dessins des spiculés et d’une vue grandeur nature de l’animal. Mais mon échantillon présentant des particularités intéressantes, Théel ayant omis de décrire les spiculés si caractéristiques des tentacules et stylisant la forme de la couronne calcaire péripharyngienne, il m’a semblé utile de donner une description détaillée de l’échantillon du Muséum, ce qui facilitera d’ailleurs la comparaison entre C. abyssorum et C. albatrossi.

Récolté au nord des Açores, à I GO milles environ de Tereeira, par 41° 40’ 41” lat. N. et 29° 4’ 23 long. O, lors de la campagne effec¬ tuée par V Hirondelle en 1888, ce spécimen, trouvé par 2.870 mètres de profondeur, sur un fond de sable argileux blanc, a une longueur de 31 mm., sans les tentacules, et une largeur de 31 mm. vers le milieu du corps ; cette largeur n’est que de 7 mm. à la base des tentacules ; l’anus est très légèrement effilé, ce qui donne au corps la forme d’un citron. Le tégument, mince, translucide, est couvert, aussi bien sur la face ventrale que sur la face dorsale, de petits cônes pointus qui donnent à l’ensemble du corps un aspect très rugueux ; j’expliquerai plus loin la nature et la formation de ces excroissances (fîg. 3, j Grandeur nature) 1.

1. Les figures 1, 2 et 3 sont des réductions au 1 /4. Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 2, 1941.

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A première vue, il est impossible de distinguer le bivium du tri¬ vium ; le nombre des pieds, est, en effet, sensiblement le même dans les cinq radius. Si l’on admet que le trivium comprend le radius ventral V, les deux radius latéro-ventraux I et IV ; le bivium, les deux radius latéro-ventraux II et III, on compte, dans chaque radius : trivium : radius IV = 22 pieds ; radius V = 24 pieds ; radius I

22 pieds ; bivium : radius II = 18 pieds ; radius III = 19 pieds. Les pieds, assez clairsemés, sont distribués soit en quinconce, soit sur une seule ligne, suivant l’état de contraction du corps. Très rétractiles, ils ont la forme de troncs de cônes ayant environ 1 mm. à la base et 1 mm. 5 de hauteur. La plaque terminale des pieds (fig. 3, o

gross. X 105), à bords dentelés, est frêle, délicate, percée de nom¬ breux trous ; son diamètre est d’environ 0,4 mm. Il n’y a pas de pieds dans les interradius.

Les tentacules, au nombre de dix, de couleur rose pâle, sont de taille égale : environ 5 mm. de longueur. Finement ramifiés, ils sont rugueux.

Le péristome est mou et flexible comme le reste du corps.

La couronne péripharyngienne (fig. 3, n gross. X 10) est assez développée, contrairement à ce que déclare Théel, qui l’a d’ailleurs imparfaitement figurée. Les pièces radiales sont creusées d’un pro¬ fond sillon et ont l’extrémité fourchue, tandis que les pièces interra¬ diales se terminent en pointe. Ces deux sortes de pièces sont unies par un ruban calcaire, large, convexe, et ont leurs extrémités coudées à près de 90° en direction du pharynx.

L’unique vésicule de Poli, en forme d’outre, a 7 mm. de long.

L’estomac est gros, long, très musculeux. Le canal hydrophore mesure 6 mm. et se termine par un agglomérat d’une dizaine de petits modules, libres dans le coelome.

Les muscles rétracteurs s’insèrent à 12 mm. environ de la partie antérieure du corps.

Les organes génitaux, situés de chaque côté du mésentère dorsal, se composent de deux touffes comprenant chacune une trentaine de tubes simples de 2 mm. à 5 mm. de longueur.

Les organes arborescents, au nombre de deux, s’ouvrent côte à côte dans le cloaque, directement, sans canal commun. Leur lon¬ gueur atteint les 2 / 3 de celle du corps entier. De couleur noirâtre, ils ont, sur toute leur longueur, des ramifications assez peu nombreuses et courtes ; il n’y a pas de différences de tailles entre le poumon droit et le poumon gauche.

J’ai retrouvé, dans le tégument, les spiculés décrits par Théel comme se rapportant à C. abyssorum et aux variétés hyalina et grandis. Je partage donc l’avis de Marenzeller et de Ludwig, qui considèrent ces deux variétés comme n’existant pas. Le tégument, qui est mince et mou, est soutenu par des corpuscules calcaires à

95

96

quatre bras (fig. 1. a gross. X 155) ; trois de ces bras, dont l’extré¬ mité est percée de un ou plusieurs trous, forment trépied et suppor¬ tent un quatrième bras, plus développé, ayant l’aspect d’une massue d’ Hercule armée de forts piquants. Ce quatrième bras, soulevant fortement l’épiderme (fig. 3, p gross. X 105), forme, sur toute la surface du corps, des sortes de papilles rugueuses. C’est, vraisem¬ blablement ces prétendues papilles que Tuéel a trouvées autour de l’anus chez C, abyssorum var. hyalina. Ces spiculés sont peu nom¬ breux : environ 500 par cm2.

Par contre, dans les pieds, les spiculés sont en très grand nombre. A la base des pieds, des corpuscules calcaires (fig. 1, c et d gross. X 155), à quatre bras percés d’un ou plusieurs trous, sont placés de telle sorte que la ou les apophyses épineuses qu’ils portent au centre sont dressées vers l’extérieur.. Dans les pieds, on trouve, enchevêtrés : des spiculés (fig. 1,6 gross. X 155), à deux bras percés de deux, trois ou quatre trous, portant une apophyse en forme de cône ou de demi-cercle, percé d’un trou, et revêtue de quelques épines ; d’autres spiculés (fig. 1, / et g gross. X 155) à trois ou quatre branches, presque pas épineux ou, au contraire, couverts de tubercules. Ces derniers étant dirigés vers l’extérieur la base des pieds et les pieds sont extrêmement rudes au toucher.

Les spiculés situés à l’anus sont beaucoup plus nombreux que dans le reste du tégument : à quatre bras (lig. 1, e gross. X 155), ils portent au centre une apophyse épineuse ; à trois bras (0g. 1, n gross. X 155) deux des bras sont très fins, le troisième plus déve¬ loppé et portant des épines. Je n'ai pas vu autour de l’anus les quel¬ ques formations dentiformes signalées par Théel chez la variété hyalina.

Théel n’a pas étudié les spiculés des tentacules, non plus que Marenzeller et Ludwig. Ces spiculés sont, pour la plupart, beau¬ coup plus grands que ceux du reste du ebrps. Certains sont à deux bras (fig. 1, /i, /, m gross. X 155), longs, épineux, percés de trous et portent au centre une apophyse plus ou moins chargée de piquants, dressée vers l’extérieur ; d’autres (fig. 1, i, h, l gross. X 155, beau¬ coup plus délicats, enchevêtrés avec les précédents, ont la même forme, mais l’arc est beaucoup plus prononcé. Les tentacules sont peu souples et rudes au toucher.

Au cours de sa croisière au large des côtes du Mexique et de l’Amé¬ rique centrale, V Albalross a remonté de fonds compris entre 1.466 mè¬ tres et 3.615 mètres, 125 exemplaires d’une même espèce d’holothurie, trouvés en dix stations. Sur les 32 exemplaires provenant de la station 3.414 (10° 14’ lat. N. et 96° 28’ long. O prof. 3.615 m.), deux ont été donnes au Muséum, après avoir été déterminés par H. Ludwig comme C. abyssorum.

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L’aspect de ces deux spécimens est assez différent de la forme de l’exemplaire décrit précédemment et de celle du type de C. abysso- rum figuré p>ar Théel. Le plus grand individu, dont les tentacules sont entièrement invaginés (fig. 3, i - grandeur nature), mesure 58 mm. de long sur 25 mm. de large au milieu du corps. L’animal est assez fortement dilaté, l’anus est effilé, ce qui donne au corps la forme d’un citron. Le tégument est mince, lisse, ponctué de petites taches brun clair et n’est soutenu que par de très rares corpuscules calcaires ; la couleur générale est jaune pâle. Les pieds, assez clair¬ semés, courts, en forme de troncs de cônes ayant environ 1,5 mm. à la base et 1 mm, de hauteur, ont l’aspect de petites verrues ; ils sont disposés en quinconce. Leurs hases et leurs parois sont rugueuses par suite de la présence de spiculés armés. Il n’y a pas de pieds ni de pédicelles dans les interradius ; mais chaque radius se termine, au pôle oral, par un très petit pédicelle, sans plaque terminale, conique, très allongé, ayant environ 0,5 mm., et dont le tégument est soutenu par une dizaine de spiculés très fortement armés.

Les pieds se répartissent ainsi : trivium : IV = 25 ; V = 30 ; 1 = 25 pieds ; hivium : XI = 20 ; III = 22 pieds. La plaque terminale est dentelée, ajourée et a environ 0,35 mm. de diamètre (fig. 3, l gross. X 155). Elle est sensiblement plus petite et les échancrures sont moins prononcées que chez C, abyssorurn.

Les tentacules, au nombre de dix, de coiffeur jaune clair, sont courts, épais, sans différence appréciable de grandeur, peu ramifiés et très rugueux. Ils sont en cela nettement différents des tentacules de C. abyssorurn,

L’anus est effilé et n’a pas de dents, mais le tégument y devient rugueux par suite de la présence de nombreux spiculés épineux.

Le second échantillon est fortement contracté et, par conséquent, le tégument est beaucoup plus épais. Le corps devient presque cylindrique. Il mesure 51 mm. de long, sans les tentacules, et 17 mm. de large au milieu du corps. Les tentacules sont identiques à ceux du premier échantillon, sauf qu’ils sont brun rouge. Malgré la pré¬ sence de très nombreux spiculés épineux (plusieurs milliers au cm2) le tégument, qui est de couleur gris sale, est absolument lisse, sauf à la base des pieds et sur les pieds.

Les pieds se répartissent ainsi : trivium : IV = 26 ; V = 30 ; I = 25 pieds ; bivium : II = 25 ; III = 21 pieds, et ont la même disposition et la même forme que chez le premier échantillon.

En comparant les caractères morphologiques de C. abyssorurn, tels que les a décrits Théei, et comme nous les avons relevés sur notre échantillon, et les caractères morphologiques des deux spécimens de l’ Albatross, on aperçoit immédiatement des différences notables : les tentacules de C. abyssorurn sont beaucoup plus ramifiés et moins rugueux que ceux de la nouvelle espèce ; les pieds n’ont pas la même

Fig. 2. Spiculés de C. albatrossi nov. sp

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forme et leur plaque calcaire est légèrement différente. Le tégument de C. abyssorum est très rugueux et hérissé de papilles épineuses, alors que celui des exemplaires de l'Albatross est lisse dans les radius et les interradius. Ludwig tenta d’expliquer cette dernière anomalie en disant que « l’aspect lisse de la peau chez les plus grands individus s’explique en partie parce que les spiculés sont plus éloignés les uns des autres » que chez les petits échantillons, et aussi « par l’épaisseur de la peau, ce qui les fait moins saillir vers l’extérieur ». Or, nous nous trouvons en présence de deux animaux de moyenne grandeur, dont l’un a très peu de spiculés dans le tégument et dont l’autre en a des milliers, et beaucoup plus au cm2 que n’en comporte l’échantillon de C. abyssorum décrit ci-dcssus. D’autre part, l’aspect lisse de la peau n’est pas à l’épaississement de celle-ci, mais bien à ce que les spiculés sont disposés à plat dans le tégument et non pas la pointe dressée vers l’extérieur, comme chez C, abyssorum.

Toutes ces différences vont encore se préciser plus nettement après l’étude anatomique de C. albatrossi.

Si Ton compare les couronnes calcaires péripliaryngiennes des deux espèces, on s’aperçoit qu’elles diffèrent profondément. La couronne calcaire de C. albatrossi, (fig. 3, m gross. X 10) présente des pièces radiales et interradiales ayant sensiblement la même forme, les pièces radiales se terminant par une légère encoche. Ces pièces sont reliées par un très fin cordon calcaire sinueux.

L’estomac est long et musculeux comme chez C. abyssorum. On trouve également une seule vésicule de Poli, de même forme, ayant chez les deux spécimens 8 mm. de long ; le canal-hydrophore est sem¬ blable à celui de C. abyssorum. Mais les muscles rétracteurs s’insèrent beaucoup plus bas, à 24 mm. environ de la partie antérieure du corps, et les organes génitaux, composés de deux touffes situées de chaque côté du mésentère dorsal, sont formés d’une soixantaine de tubes simples, ayant de 15 mm. à 20 mm. de long, et de quelques tubes ramifiés, à deux ou trois branches, ayant de 10 mm. à 12 mm. de long. Les organes arborescents sont très développés (longueur attei¬ gnant les 2 /3 de celle du corps) et beaucoup plus ramifiés que chez C. abyssorum. De couleur jaunâtre, ils s’ouvrent, côte à côte dans le cloaque, sans canal commun.

L’étude des spiculés va prouver définitivement que Ton se trouve bien en présence de deux espèces différentes. Précisons tout d’abord que, quelque soit la région du corps, les spiculés sont considérable¬ ment plus épineux que ceux de C. abyssorum, et cjue leurs bras sont rarement percés de trous à leurs extrémités.

Les spiculés du tégument, qui ont de 0.11 mm. à 0.45 mm. sont ; à quatre bras (fig. 2, a gross. X 155), un bras étant beaucoup plus développé que les autres, revêtu de piquants calcaires sur toute sa longueur et percé d’un large trou à son extrémité ; à quatre bras

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 2, 1941.

7

100

épineux (fîg. 2, b gross. X 155), ayant au centre une apophyse très épineuse dressée vers l’extérieur, ou à quatre bras (fig. 2, c gross. X 155), trois peu épineux percés de petits trous, le quatrième bras, plus développé, percé d’un large trou. Ces deux derniers spiculés sont disposés à plat dans le tégument, l’apophyse seule dirigée vers l’extérieur. On trouve aussi des spiculés plus petits, à trois, quatre et cinq bras non percés et plus ou moins épineux (fig. 2, cl, e, f gross. X gross. X 155).

A l’anus, en plus des spiculés décrits ci-dessus, se trouvent des corpuscules calcaires (fig. 2, g gross. X 155) à quatre bras, deux dépourvus de trous, les deux autres percés d’un trou à chaque extré¬ mité, et dont l’un est très développé et fortement armé do piquants.

A la base des pieds sont disposés des spiculés (fig. 2, l gross. X 105) à quatre bras dont un couvert d’épines, et des spiculés (fig. 2, u gross. X 105) à quatre bras peu épineux, percés de larges trous et portant au centre une apophyse épineuse très développée et dirigée vers l’extérieur. Ce sont les excroissances épineuses de ces deux corpuscules calcaires qui donnent à la base des pieds un contact rugueux. Dans les pieds, s’échelonnent des spiculés (fig. 2, i gross. X 155) à deux bras, une apophyse épineuse percée d’un trou se dirigeant vers l’extérieur, une apophyse beaucoup plus petite se trouvant à l’opposé. Les spiculés en forme de couronne (fig. 2, h , h gross. 105) sont disposés sous la plaque terminale des pieds.

Les corpuscules calcaires des tentacules sont, les uns assez petits, les autres très grands. Les petits sont : en forme d’arc très délicat surmontés, en leur centre, de deux dents (fig. 2, / gross. X 155) ; droits, aux extrémités dentelées (fig. 2, l gross. X 155) ; à deux bras disposés en hélice, aux extrémités percées d’un large trou, avec une apophyse centrale. Les grands corpuscules calcaires sont : à quatre branches très développées (fig. 2, m gross. X 155) ; droits et massifs, hérissés de très forts piquants (fig. 2, p gross. 155), ou incurvés et portant de quatre à six gros tubercules épineux (fig. 2, q gross. X 155) ; à deux branches ajourées avec une apo¬ physe centrale (fig. 2, o gross. X 155). Tous ces spiculés se com¬ pliquent ensuite pour prendre les formes r et s de la fig. 2 (gross. X 105). Les petits spiculés ont de 0,22 mm. à 0,30 mm. et les grands, de 0,70 mm. à 0,90 mm.

Comme on peut s’en rendre compte en comparant les figures 1 et 2, les spiculés de C. albatrossi n. sp. sont, à de rares exceptions près, totalement diiïcrents des spiculés de C. abyssorum. D’ailleurs, Ludwig, dans son travail sur les holothuries récoltées par Y Albatross, signale qu’il a trouvé des spiculés que Théel n’avait pas décrits, et que tous les spiculés ont beaucoup plus d’épines que Théel ne l’a dit. Ce qui prouve bien que les deux auteurs ne travaillaient pas sur des échantillons appartenant à la même espèce.

101

En examinant attentivement, et à un fort grossissement, les spiculés des tentacules de C. albalrossi, on aperçoit ce que Ludavig a appelé « une nette traînée axiale semblable à celle que l’on ren¬ contre dans l’ancre des synaptes ; cette traînée axiale n’a pas tou¬ jours deux lignes de contours très nettes, et, un peu élargie, se pro¬ longe dans les fourches ». J’ai voulu me rendre compte s’il n’y avait pas similitude entre ces « traînées axiales » et les axes protoplasmiques existant chez les spiculés des Eponges calcaires et, comme l’a démontré récemment Mmo Andrée Tixirr-Durivault, chez les spiculés d’Alcyonnaires. Ayant traité ces corpuscules calcaires à l’acide chlorhydrique à 5 % -(- bleu Poirier, j’ai vu la « traînée axiale » se colorer fortement en bleu, le substratum organique du spiculé se colorant beaucoup moins fortement. De plus, les ramifica¬ tions secondaires des épines et des apophyses apparaissent nettement (lig. 3, de a à h). Si l’on se reporte aux travaux sur les Spongiaires et les Alcyonnaires, on peut dire que la « traînée axiale » de Ludwig est, en réalité, un canal axial rempli d’un filament protoplasmique. Il en est probablement ainsi pour tous les spiculés d’holothuries.

* *

L’étude de la répartition géographique de C. abyssorum et de C. albatrossi va apporter, pour finir notre étude comparative de ces deux espèces voisines, des données intéressantes.

C. abyssorum a été trouvé, lors de l’expédition du Challenger :

dans l’Océan Indien, près de Elle Crozet, par 46° 16’ lat. S, 48° 27’ long. E et 2.592 mètres de profondeur (ainsi que la variété hyalina ).

dans l’Océan Antarctique, à 2.500 kms. environ au sud-ouest des Iles Kerguelen, par 62° 26’ lat. S, 95° 44’ long. E et 3.200 mètres de profondeur.

dans l’Océan Pacifique, il n’a été trouvé que les variétés hyalina et grandis : la variété grandis, au sud de Elle Juan Fernandez, par 34° 7’ Lat. S, 73° 56’ long. O et 3.605 mètres de profondeur et par 33° 31’ lat. S, 74° 43’ long. O, 3.400 mètres de profondeur ; à 1.600 kms environ au sud-ouest de cette même île, par 38° 7’ lat. S, 94° 4’ long. O et 2.400 mètres de profondeur ; la variété hyalina, par 33° 42’ lat. S, 78° 18’ long. O et 2.227 mètres de profondeur.

U Hirondelle a récolté plusieurs exemplaires de C. abyssorum dans l’Océan Atlantique, au nord des Açores, à 160 milles environ de Terceira, par 4iu 40’ 41” lat. N, 29° 4’ 23” long. O et 2.870 mètres de profondeur.

C. abyssorum et C. albatrossi

103

C. albatrossi a été trouvé dans une zone allant du nord du golfe de Panama jusqu’au golfe de Californie (1° 5’ et 27° 34’ lat. N, 79° 40’ eL 110° 53’ 40” long. O), sur des fonds compris entre 1 .406 mè¬ tres et 3,015 mètres de profondeur. Ludwig déclare à ce sujet, que « la présence en ces régions de C. abyssorum ( C. albatrossi ) ne semble pas extraordinaire, car l’espèce était déjà connue dans la zone sud- Pacifique ». Soulignons, en passant, qu’il n’a été trouvé, dans le sud- Pacifique, que les variétés hyalina et grandis. Il convient aussi de remarquer que les eaux qui baignent les côtes de l’Amérique centrale et du Mexique, sont délimitées, au sud par les courants antarctiques qui s’infléchissent vers l’ouest au contact des lies Galapagos, et au nord par les courants équatoriaux. Cette zone, assez large â son début, qui s’amincit en s’enfonçant dans le Pacifique, et que les premiers navigateurs ont appelé Mer du Sud, est habitée par une faune très riche et dont nombre d’espèces ne se rencontrent pas ailleurs. Il n’est donc pas étonnant de trouver, dans cette partie du Pacifique, une espèce d’holothurie différente, mais voisine, de celle habitant dans le sud-Pacifique.

BIBLIOGRAPHIE

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Théel (Hjalmar). Report on the seicntific results of the exploring voyage of H. M. S. Challenger, 1873-1876. Z oolagy, vol. 14, part. XXXIX. Report on the Holothurioidea. Edinburg, 1885, pp. 66-69, pi. IV, fig. 6 et 7, pl. V, fig. 1.

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Vallaux (Camille). Géographie générale des mers. Paris, 1933

Laboratoire de Malacologie du Muséum.

104

Note sur l’Alcyonium Krempfi Hickson Par Andrée Tixier-Durivault.

En 1919 A. Ivrempf fit parvenir à S. J, Hickson un certain nombre d’exemplaires d’Octocoralliaires du genre Alcyonium originaires des côtes d’Annam. Les colonies expédiées étaient réparties en deux bocaux distincts portant respectivement les numéros 1824 et 1825, car A. Kkempf avait été amené, par suite de nombreuses observa¬ tions biologiques qu’il avait effectuées en Indochine, à séparer en deux groupes les spécimens de son envoi. Après un examen attentif S. J. Hickson1 fit de tous ces Alcyonaires une espèce nouvelle unique : Alcyonium Krempfi.

Le Muséum National d’Idistoire Naturelle possédant, dans sa collection, un certain nombre d’exemplaires de cette espèce com¬ muniqués par A. K r e.m pf lui-même, j’ai pu étudier ces colonies. Dans cette note je ne m’occuperai que des spécimens appartenant à la série 1824, réservant pour un travail ultérieur l’examen des exem¬ plaires de la série 1825 qui ne me semblent pas appartenir à la même espèce.

Couleur. Les polypes étant rétractés dans l’ensemble des colonies que nous avons examinées, ces dernières sont uniformément blan¬ châtres ou blanc jaunâtre. En effet, les spécimens delà collection ne possèdent pas de polypes suffisamment épanouis pour que nous puissions avoir une idée de la coloration particulière de l’animal à l’état vivant.

Forme générale. Dimensions. Lobulation, Les colonies ont la forme générale d’un plateau surbaissé, aplati, encroûtant, aux contours arrondis, tantôt circulaires, tantôt ovalaires, tantôt en forme de 8, de. dimensions très diverses variant entre 30 mm. et 100 mm. de longueur, 25 mm. et 45 mm. de largeur, 5 mm. et 20 mm. d’épaisseur (Planche 1, Fig. 1). Chaque colonie comprend une por¬ tion basilaire constituée d’un large pied aplati, stérile, de 2 4 mm. d’épaisseur, surmonté d’une portion lobulaire volumineuse, formée

1. Sur quelques spécimens d’un Alcyonium d'Annam Alcyonium Krempfi n. sp. Bull. Soc. Zool. Fr. ; 1919, vol. 44.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 2, 1941.

105

de lobes arrondis, en forme de tête de massue, de taille assez considé¬ rable variant entre 8 mm. et 12 mm. de hauteur et 4 mm. à 10 mm. de diamètre (Planche I, Fig. 2).

Planche I. 1 : portion d’une colonie d’Alcyonuim krempfi Hickson ; 2 : un lobe

3 : coupe tangenlielle superficielle.

Bien que très rapprochés les uns des autres, ces lobes restent cependant distincts et ne montrent exceptionnellement, à leur extrémité distale, qu’un léger sillon ne s’accentuant jamais au point d’entraîner une division longitudinale prononcée du lobe.

La surface lobulaire offre un aspect caractéristique, car elle pré¬ sente de grandes ouvertures circulaires, indiquant l’emplacement des polypes rétractés qui, très rapprochés, semblent aussi régulière¬ ment disposés que les alvéoles d’un à coudre.

Spiculés du cœnenchyme. J’insisterai particulièrement sur la description des spiculés intramésogléens des colonies car, pour une

106

espèce déterminée d’Alcyonnaires, les éléments squelettiques du cœnenchyme présentent une grande fixité dans leur forme générale.

La mésoglée interpolypaire (Planche I, Fig. 3) bien que moyenne¬ ment abondante, possède une grande concentration de spiculés, communiquant à la colonie enLière une certaine rigidité. Ces sclérites affectent la forme d’une haltère dont les masses extrêmes, hérissées de gros tuberbules, serrés les uns contre les autres, courts, en forme de cône à base large et à pointe émoussée, sont reliées entre elles par un col ou rétrécissement lisse, à bords rectilignes et paral¬ lèles, plus large que. haut. Ces spiculés caractéristiques de YAlcyo- nium Krempfi diffèrent par tous ces détails précis des éléments sque¬ lettiques calcaires en forme d’haltère qui existent chez d’autres espèces du genre Alcyoniurn.

Dans les régions superficielles supérieures du cœnenchyme lobu¬ laire immédiatement sous-jacent à l’ectoderme, les spiculés jeunes sont assez fréquents, car c’est précisément qu’ils prennent nais¬ sance à partir de cellules d’origine ectodermique. On retrouve néan¬ moins dans ces régions un grand nombre de spiculés typiques achevés (Planche II, Fig. B) de 0,076 mm. de longueur totale, dont le col, peu allongé, mesure environ 0,030 mm. de largeur et 0,012 mm. de hauteur, et dont les masses terminales, hérissées d’une vingtaine de tubercules coniques et pointus atteignent 0,051 mm. de large. Ces spiculés, circulant en très grand nombre dans la mésoglée, serrés les uns contre les autres se retrouvent dans toute la colonie ainsi que des sclérites d’un type voisin (Planche II, Fig. C) à col plus étroit et à tubercules moins nombreux. Dans les régions basales existent de gros sclérites massifs, en forme de double aster (Planche II, Fig. A) à col très réduit ou presque inexistant, munis sur leurs grosses masses terminales hémisphériques d’une trentaine de tubercules volumineux. Ces sclérites de 0,091 mm. de long, 0,06 mm. de largeur d’aster et 0,054 mm. de diamètre de col sont peu nombreux dans les régions supérieures.

Polypes. S. J. Hickson, se référant aux croquis de A. Krempf, donne la description suivante des polypes : « La colonne de l’antho- codie présente une région inférieure blanc opaque dans laquelle il y a de nombreux spiculés et une région supérieure continue avec la couronne de tentacules dans laquelle il y a quelques spiculés... Dans les tentacules il y a un rang de spiculés disposés sur leur face aborale ».

J’ai constaté, au moyen de dissections minutieuses répétées, effectuées sur différents polypes plus ou moins épanouis de diverses colonies, qu’il existe un certain nombre de variations dans la consti¬ tution particulière des polypes. En effet, les polypes d’une même

.V "•>

Vlakche IL Spiculés du cœnenchyme

108

colonie sont tous identiques tandis qu’ils sont susceptibles de différer d’une colonie à l’autre.

Je ne décrirai pas ici toutes les variations rencontrées, mais je réunirai en deux groupes les types les plus fréquents et les plus caractéristiques :

1. Colonies possédant des polypes à spiculés tentaculaires :

a ) Les polypes ont un nombre restreint de spiculés tentaculaires (20 à 30) répartis sur l’extrémité aboralc de petits tentacules ramas¬ sés, à digitations courtes, coniques, à base large et au nombre de cinq (Planche 111, Fig. A, a).

b) Les polypes ont un plus grand nombre de spiculés tentaculaires (40 à 50) et possèdent des tentacules assez volumineux, allongés, à cinq digitations élancées dont l’extrémité libre est arrondie (Plan¬ che 111, Fig. B, b).

2, Colonies ne possédant pas de polypes à spiculés tentaculaires :

a) Les polypes ont des tentacules volumineux, gonflés, à nombreux lobes arrondis (12 à 15), turgescents, de taille variable, disposés en bouquet au sommet libre du tentacule (Planche III, Fig. C, c).

b) Les polypes sont pourvus d’une couronne de spiculés située à la base de l’anthocodia, couronne qui, bien que formée d’un petit nombre de sclérites, dissimule une partie des tentacules rétractés. Ceux-ci, gros et larges, n’ont généralement que 4 à 6 lobes sphériques terminaux (Planche III, Fig. D, cl).

c) Les polypes possèdent une très forte couronne anthocodiale basilaire constituée de nombreux éléments squelettiques. Les ten¬ tacules, très volumineux, longs et larges, présentent à leur portion terminale une dizaine de lobes allongés, de taille variable (Plan¬ che III, Fig. E, e).

Les spiculés tentaculaires sont lisses, nus, dépourvus de pinnules, généralement elliptiques avec un très léger rétrécissement annulaire central et transversal (Planche IV, Fig. 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7,8), Ils sont de petite taille et mesurent de 0,014 mm. à 0,026 mm. de longueur, 0,007 mm. à 0,029 mm. de largeur dans leurs portions les plus élargies et 0,0057 mm. à 0,0068 mm. au niveau de leur étranglement.

Les spiculés de la couronne pédiculaire anthocodiale se présentent, à un petit grossissement, sous forme d’haltères à long col et à masses terminales de grandeur variable. Au fort grossissement, ces sclérites montrent un col allongé à bords légèrement courbes ou rectilignes et des masses extrêmes à rares pinnules espacées, peu prohéminentes et de forme irrégulière (Planche IV, Fig. a, b, c, d, e, /, g, h, i). Ces spiculés ont de 0,042 mm. à 0,062 mm. de long et 0,023 mm. envi¬ ron dans leur partie la plus large.

110

111

Système de canaux. Le système de canaux constitue un réseau clairsemé de canaux endodermiques faisant communiquer les cavités gastrovasculaires entre elles.

Gonades. Contrairement à S. J. Hickson, nous avons trouvé dans plusieurs colonies des œufs à différents stades de développe¬ ment, fixés aux filaments mésentériques ventraux des cavités poly- paires. Chez certains individus nous avons même noté la présence dans les cavités pharyngiennes et buccales d’œufs mûrs prêts à être évacués.

En conclusion, nous pouvons dire que les échantillons examinés appartenant «à l’espèce Alcyonium Krempfi Hickson série 1824 consti¬ tuent bien, par leur morphologie générale, leur structure anatomique et surtout la forme typique de leurs spiculés du cœnenchyme colo¬ nial, une espèce parfaitement définie et tout aussi distincte des espèces voisines créées par Klunzinger que ces espèces entre elles.

Laboratoire de Malacologie du Muséum.

119.

Teneur en eau des tissus chez quelques Gastéropodes

AQUATIQUES Par P. -H. Fischer.

La teneur en eau des parties molles a été étudiée chez quelques Prosohranches marins, dont j’emprunte la liste à Pelseneer 1 :

Buccinum undatum Littorina littorea Haliotis tu berculata Haliotis sp.

Lottia gigantea

79 à 82 % (Gowanloch 1927) 73,3 % (Ballaud 1899)

76.8 % (Simroth 1904)

70.9 % (Albrecht 1921)

73,8 % (Albrecht 1921)

Malgré leur caractère fragmentaire, ces résultats semblent pou¬ voir faire admettre, pour les Prosohranches, un pourcentage d’eau relativement faible si on le compare à ceux qui ont été constatés chez d’autres Mollusques aquatiques (Lamellibranches, Opisthobranches) ou même chez des Mollusques terrestres.

Ayant étudié la teneur en eau chez plusieurs Prosohranches, je suis arrivé à des conclusions assez différentes de celles qui résultent de l’examen de la liste ci-dessus.

La méthode que j’ai employée est la technique de détermination des poids secs par l’étuve à 110° que j’ai définie en 1931 et dont j’ai vérifié la précision pour les liquides organiques en comparant ses résultats avec ceux que j’obtenais par la mesure des indices de réfraction 2.

Teneur en eau d’animaux étudiés au sortir du milieu

LIQUIDE.

Il importe de faire une distinction entre les animaux pesés au sortir de l’eau et ceux qui ont séjourné à l’air un temps plus ou moins long avant la pesée.

Examinons d’abord le premier cas : au sortir de l’eau la coquille

1. Paul Pelseneer. Essai d’Ethologie Zoologique d’après l’étude des Mollusques, Publ. Fondât. A. De Potier , 1, Bruxelles, 11135, p. 15.

2. P.-H. Fischer. Recherches sur la vie ralentie de l’Escargot (Hélix pomalia L.). Thèse, Paris, 1931, pp. 60-66.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 2, 1941.

113

est séchée rapidement au papier Joseph (en ayant soin d’éviter tout contact avec les parties molles) et l’animal est pesé aussitôt ; puis la coquille est brisée et pesée, et les parties molles, dont on a le poids par différence, sont traitées suivant la méthode définie plus haut pou ri’ obtention du poids sec. Dans certains cas, un même animal vivant a été soumis plusieurs fois à la pesée au sortir de l’eau avant d’être porté à l’étuve, ces expériences ne portant que sur peu de jours ; dans ce cas, le poids sec final est pris en considération pour le calcul des pourcentages d’eau correspondant aux premières pesées ; j’admets en effet que la cause d’erreur résultant d’une variation de poids des substances autres que l’eau est négligeable en si peu de temps ; ma conviction est basée sur des faits, en particulier sur l’ordre de grandeur du poids de CO2 susceptible d’être perdu par suite des échanges respiratoires 1.

Voici les pourcentages d’eau que j’ai constatés chez divers Proso- branches et Pulmonés Basommatophores pour la totalité des parties molles (opercule compris) au sortir de l’eau.

Tableau 1. Teneur en eau de Gastéropodes au sortir de l'eau.

Espèce

Date

Parties

Poids frais en gr.

MOLLES

Poids sec en gr.

Pourcen¬

tage

d’eau.

Prosobranches marins :

Murex brandaris L. 1 .

6 avril

3,245

0,304

90,63

Murex brandaris L. 2 .

14 avril

2,857

0,378

86,77

Murex brandaris L. 2 .

23 avril

2,475

0,378

84,73

Murex trunculus L .

23 avril

5,913

0,683

88,45

Purpura lapillus L. 1 .

9 avril

1,114

0,090

91,92

Aporrhais pes-pelecani L. 1 . .

9 avril

0,977

0,072

92,63

Aporrhais pes-pelecani L. 1 .

14 avril

0,937

0,072

92,31

Prosobranches d’eau douce :

Vivipara vivipara L. 1 ....

6 juin

0,0213

0,0043

79,81

Vivipara vivipara L. 2 .

0,0335

0,0052

84,48

Vivipara vivipara L. 3 .

0,0362

0,0056

84.53

Vivipara vivipara L. 4 .

0,0410

0,0062

84,88

Vivipara vivipara L, 9 .

0,0849

0,0104

87,75

Vivipara vivipara L. 12. . . .

2.164

0,244

88,72

1. P.-H. Fischer, loc. cit., p. 91.

I

114

Espèce

Date

Parties

Poids frais en gr.

MOLLES

Poids sec en gr.

Pourcen¬

tage

d’eau

Pulmonés d'eau douce :

Limnæa slagnalis L. 1 .

6 juin

3,715

0,182

95,10

Limnæa stagnai)' s L. 1 .

7 juin

3,531

0,182

94,84

Limnæa stagnalis L. 2 .

26 nov.

3,489

0,289

91,72

Planorbis corneus L. 1 .

6 juin

1,627

0,061

96,25

Planorbis corneus L. 1 .

7 juin

1,769

0,061

96,55

Planorbis corneus L. 2 .

26 nov.

1,137

0,109

90,41

Planorbis corneus L. 3 .

26 nov.

1,054

0,140

86,72

L’examen de ces chiffres montre chez les Prosobranches marins étudiés au sortir de l’eau des pourcentages d’eau supérieurs à ceux qu’ont donné jusqu’ici les auteurs ; cette forte teneur se retrouve chez les Gastéropodes d’eau douce étudiés.

Des différences d’hydratation semblent se manifester suivant l’âge ( Vivapara ) et la saison (Limnæa, Planorbis ) .

Teneur ex eau d’animaux ayant fait un séjour a l’air.

J’ai étudié trois espèces de Prosobranches non plus au sortir de l’eau, mais après un séjour à l’air. Ce sont, d’une part, Aporrhais pes pelecani L, (dont l’habitat normal est toujours immergé), d’autre part trois individus de Purpura lapillus L. récoltés à marée basse le 3 avril et étudiés le 4, et un lot de Litlorina neritoides L. ayant vécu longuement à l’air avant d’être étudiées. J’ajoute à ces cas celui du Prosobranche terrestre Cydostoma elegans Müll. ( Voir tableau 2 ci-contre.)

Ces chiffres, plus variables et notablement plus bas que ceux du tableau 1, sont souvent du même ordre de grandeur que ceux qui concernent les Prosobranches étudiés par les auteurs et. cités au début de cette note. L’un des chiffres du tableau 2, celui qui concerne les Littorina neritoides L, maintenues longuement à l’air, est plus bas que celui que j’avais donné en 1931 pour des Pulmonés ( Leucochroa candidissima Drap.) maintenus deux ans à sec en vie ralentie ( loc . cit., p. G8), et qu’aucun chiffre donné pour les Mollusques.

C’est évidemment la dessiccation progressive des tissus exposés à l’air qui est en cause chez ces Gastéropodes intercotidaux ; leur cas s’apparente à celui des Pulmonés terrestres, assez bien connus main¬ tenant (voir notamment P. -H. Fischer 1931, loc. cit., pp. 85-95).

En séparant l’étude des animaux sortant de l’eau ou ayant

115

Tableau 2. Teneur en eau de Gastéropodes ayant fait un séjour

à l’air.

Espèce

Date

Parties

Poids fiais en gr.

MOLEES

Poids sec en gr.

Pourcen¬

tage

d’eau

Aporrhais pes-pelecani L .

11 avril

MM

MM

RM

Skum

Purpura lapillus L. 1 .

4 avril

82,47 2

Purpura lapillus L. 2 .

78,98

Purpura lapillus L. 3 .

0,801

88,76

Lillorina neri.toi.des L .

décembre

0,106

12221

(10 individus ensemble).

Cycloslorna elegans Müll .

6 juin

1,548

sa

(4 individus ensemble).

Cyclostorna elegans Müll .

7 juin

1,533

86,88

(même lot).

séjourné à l’air, je n’ai pas voulu dire que l’un des procédés soit préférable à l’autre, mais au contraire que les deux procédés sont nécessaires et complémentaires.

Dans l’étude au sortir de l’eau, on évite la cause d’erreur prove¬ nant de l’évaporation des tissus exposés longtemps à l’air, mais on ne peut être absolument certain d’éviter une rétention d’eau dans la cavité respiratoire ou même à l’intérieur de la coquille. Je ne pense pas que cette cause d’erreur soit très importante, mais elle existe parfois et peut donner des chiffres un peu plus forts que le pourcen¬ tage d’eau réel des tissus. Toutefois on peut admettre, en se reportant au tableau 1, que les chiffres obtenus sont relativement peu diver¬ gents, ce qui signifie une teneur en eau assez constante chez les animaux immergés.

Plus importantes sont les différences de pourcentage dues à la durée de séjour à l’air, et par conséquent d’évaporation (tableau 2). Cette diminution a de l’intérêt si on la relie aux phénomènes de vie ralentie dont elle est un des aspects physiologiques.

Je pense donc que dans l’étude des teneurs en eau chez les Gastéro¬ podes aquatiques, les auteurs doivent indiquer soigneusement les circonstances de leurs dosages.

1. Cet animal, placé ensuite dans l’eau de mer, s’hydrata davantage ; c’est le même ndividu qui figure dans le tableau 1.

2. Même remarque.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 2, 1941.

8

116

J’ai établi en 1931 ( loc . cit., pp. 177 et 179) qu’il existait chez l’Es¬ cargot un point critique d’hydratation des tissus (vers 86 %) au- dessus duquel aucune hydratation n’est durable, et qui correspond en même temps au maximum des oxydations. Si ee point critique existe, comme je le pense, chez les Mollusques intercotidaux et aqua¬ tiques, il doit correspondre à une teneur en eau de même ordre ou un peu supérieure ; les teneurs inférieures à 85 ou 84 % me paraissent, en règle générale, indiquer une tendance à des phénomènes de déshy¬ dratation liés soit à la vie ralentie, soit à un état physiologique anormal (ces phénomènes se produisent notamment à l’approche de la mort). Les très basses teneurs que j’ai mesurées chez Littorina neritoides et Leucochroa candidissima sont caractéristiques de la vie ralentie longuement prolongée 1.

Je termine en donnant, à titre documentaire, une liste provisoire des Mollusques chez lesquels on a dosé l’eau des parties molles 2 :

Espèce

Pour¬

centage

d’eau

Auteur

Mollusques marins

Amphineures :

Cryptachiton stelleri .

Ischnochiton conspicuus .

Prosobranches :

Lottia gigantea .

Haliotis sp .

Haliotis tuberculata .

Littorina littorea. . .

Littorina neritoides après séjour à l’air..

Buccinum undatum . j

Aporrhais pes-pelecani au sortir de l’eau, j

Aporrhais pes-pelecani au sortir de l’air. Purpura lapillus au sortir de l’eau .

Purpura lapillus au sortir de l’air . j

Murex brandaris au sortir de l'eau . |

Murex trunculus au sortir de l’eau . I

75.5

70.5

73.8

70.9

76.8

73.3 66,0 79 82

92.3

92.6

90.9

91.9 79,0 88,8

84.7 90,6

88.4

Albrecht 1921

Simroth 1904 Ballaud 1899 P.-H. Fischer 1941 Gowanlocli 1927 1927

P.-H. Fischer 1941

1. Je fais quelques réserves sur les chiffres faibles donnés par certains auteurs comme Albrecht.

2. Liste empruntée en partie à Pelseneer (foc, cit., pp. 15-16).

117

-118

Espèce

Pulmonés :

Pulmonés terrestres .

Hélix pomatia . . . . .

Hélix pomatia murés (décembre)

Hélix pomatia murés (mars) . . . . Hélix pomatia murés (juillet) . . . Hélix pomatia non murés .

Hélix aspersa non murés .

Hélix fruticum .

Leucochroa candiclissima jeun)

Umax maximus .

Avion hortensis [= empiriconim)

Pour¬

centage

d’eau

Auteur

87

Nüssen 1876

79,3

Ballaud 1899

86,9

P. H. Fischer 19311

86,8

82,8

79,8

79,3

87,2

81,8

90,0

81,1

73

Künkel 1928

72,2

P.-H. Fischer 1931

82,1

Bezold 1857

82

Krukenberg 1880

86,8

Bezold 1857

1 86

Krukenbcrg 1880

I 89

Dahr 1927

86,1

P.-H. Fischer 1931

En conclusion, j’admets que la teneur en eau des Gastéropodes aquatiques au sortir de l’eau est éleA’ée, généralement supérieure à 84 %, tandis qu’ après un séjour prolongé à l’air elle peut descendre beaucoup plus bas, le chiffre le plus bas mesuré étant 66 %. L’opti¬ mum d’hydratation par rapport à l’activité de l’animal se place au- dessus de 84 %, probablement entre 86 et 93 %, proche par consé¬ quent de celui que j’ai défini chez les Mollusques terrestres.

Laboratoire de Malacologie du Muséum.

1. Loc. cit., pp. 67-68 et 160-161.

Note sur les « cellules vésiculeuses a glycogène ». Etude de la distribution

DU GLYCOGÈNE CHEZ LES LOMBRICIENS ET CHEZ LES OSTRÉIDÉS

par Marie Bargeton.

Terni, en 1924, a montré qu’on pouvait définir par ses caractères morphologiques et histoehimiques un « tissu vésiculeux à glycogène », commun à des types très différents de la série animale. Il réunit ainsi le tissu vésiculeux que Ton rencontre chez certains Vertébrés (prin¬ cipalement au niveau de la notocorde des Poissons, des Amphibiens et des embryons de Mammifères) et le tissu « cartilagineux » de l’appa¬ reil tentaculaire de l’Amphioxus au tissu de soutien des Mollusques Gastéropodes et Lamellibranches, des Crustacés Décapodes et des Cœlentérés. Terni ne fait pas mention des cellules vésiculeuses des Annélides b Or, ainsi que l’indique déjà Cgénot, en 1898, dans son travail sur les Oligochètes, il existe d’importantes quantités de glycogène dans les cellules chloragogènes spéciales décrites par Claparède (1869) au niveau des organes segmentaires des Lombriciens ; ces cellules des Lombrieiens présentant d’étroites analogies de forme avec les cellules de Leydig des Mollusques que Terni fait rentrer dans le cadre des tissus vésiculeux à glycogène, la question se pose de savoir si ces cellules chlora¬ gogènes spéciales des Lombriciens, qu’on appelle d’ailleurs égale¬ ment cellules de Leydig, doivent être, comme celles des Mollusques, rattachées au type tissulaire défini par Terni. C’est ce point que je me propose de préciser dans cette note en comparant la distribution du glycogène chez les Lombriciens et chez les Ostréidés, les cellules vésiculeuses à glycogène sont particulièrement nombreuses.

a) Distribution du glycogène chez les Lombriciens.

C’est à l'aide de la réaction à l’iode que le glycogène a été, pour la première fois, décelé chez les Lombriciens (Cuénot 1898) ; plus récemment, LIertling (1923) a étudié sa répartition à l’aide de la coloration par le carmin de Best. Concurremment à l’emploi de ces

1. Ni d’ailleurs de celles du parenchyme des Trématodes.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 2, 1941.

120

deux procédés de mise en évidence du glycogène, j’ai utilisé une méthode histochimique récemment acquise, la réaction de Bauer (réaction de Schiff, après traitement ménagé à l’acide chromique). Employées simultanément sur des coupes sériées, ces trois méthodes se contrôlent l’une l’autre et permettent, après contre-épreuve à la salive, de caractériser le glycogène avec toute la sécurité désirable. J’ai fixé les tissus du Ver par des solutions saturées d’acide picrique (Pasteels et Mlle Léonard), ou aqueuses (mélange de Bouin- Allen), ou alcooliques (Gendre).

Les Lombriciens étudiés ont été Allolobophora terrestris Sav. et Allolobophora foelida Eisen.

La richesse en glycogène des tissus est très variable d’un individu à l’autre et paraît manifestement, liée aux conditions de nutrition du Ver. Ainsi que le signale déjà Cuénot, chez Allolobophora terres- tris le glycogène peut être très abondant ou faire presque complète¬ ment défaut ; en revanche, chez Allolobophora fœtida (Ver de terreau), la richesse en glycogène est plus constante, ce qui semble s’expliquer par les conditions d’alimentation particulièrement favo¬ rables dont bénéficie cette espèce.

C’est surtout dans les cellules de Leydig des néphridies que se trouve massé le glycogène du Ver ; en dehors de cette localisation sur laquelle je reviendrai plus loin, il convient de noter sa présence, en quantités liistochimiquement très appréciables, au niveau des différents organes du Ver.

Les cellules chloragogènes de l’intestin, et plus spécialement celles qui entourent le vaisseau du typhlosolis, sont riches en glycogène ; il s’y présente sous forme de granulations assez fines mêlées aux gra¬ nulations brunes propres à ces cellules.

Le glycogène se montre aussi très abondant dans l’épithélium cœlomique qui revêt la musculature pariétale et les dissépiments.

La couche externe de la musculature pariétale contient une assez grande quantité de glycogène, situé entre les lamelles contractiles ; au niveau de la couche longitudinale interne il semble que la portion périphérique, qui présente d’ailleurs un certain nombre de particula¬ rités anatomiques, soit seule à en contenir une quantité appréciable. Notons enfin qu’on en trouve dans la gaine musculaire de la chaîne nerveuse ventrale.

Mais, c’est dans les cellules de Leydig qu’on observe la plus grande abondance de glycogène. Ces grandes cellules vésiculeuses, à petits noyaux arrondis, peuvent en être bourrées. Formant une grappe, appendue à la cl (fis on qui relie les néphridies à la paroi du corps, elles peuvent acquérir un développement si considérable qu’elles occupent presque complètement la cavité cœlomique t elles réalisent ainsi, au niveau de la néphridie, une accumulation de glycogène qui n’a d’équivalent en aucun autre point du Ver (fig. a, b, c). Les cel-

121

Iules de Leydig, généralement pédiculées, affectent alors une forme de sac allongé et mesurent environ 120 p de long et 20 p de large ; les enclaves de glycogène occupent dans le cytoplasme une place si importante qu’il n’est pas exagéré de dire que ces cellules èn sont complètement remplies et méritent, sous cet aspect, le nom de cellules à glycogène (fig. d). Parfois, au contraire, elles ne présentent qu’un très petit volume, mesurent environ 30 p de longueur, 5 à 10 u de largeur et ne possèdent que peu de glycogène.

b) Distribution du glycogène chez les Ostréidés.

Depuis les travaux de Claude Bernaro (1853), Btzio (1866) et Creyghton (1899), on connaît la présence dans le tissu conjonctif vésiculeux de l’Huître d’importantes quantités de glycogène. Pekel- haring, en 1902, a fait une étude histochimique approfondie de ce tissu en caractérisant le glycogène par le xylol iodé ; en 1923, Russell a retrouvé du glycogène dans ce tissu à l’aide de la Méthode de Best et de la Méthode à l’iode. J’ai appliqué aux Ostréidés, comme aux Lombriciens, ces deux dernières méthodes auxquelles j’ai joint celle de Bauer. Ces trois procédés mise en évidence du glycogène ont été utilisés parallèlement, après fixation par le Bouin alcoolique saturé d’acide picrique ou par le Bouin-Allen, et contrôlés par l’épreuve à la salive.

J’ai étudié plus spécialement Gryphæa angulata Lamk. On con¬ naît depuis longtemps l’importance des variations saisonnières de la teneur en glycogène des tissus de l’Huître. De nombreux auteurs, dont Pekelhaiung (1902), Mitchell (1916), Russell (1923), Bierry, Gouzon et Magnan (1937), ont évalué au moyen de dosages l’impor¬ tance de ces variations ; leurs travaux ont montré que le taux de glycogène, le plus bas correspond à l’époque de la reproduction. L’ac¬ tivité génitale se traduit, en effet, par une prolifération des tissus de la gonade au sein du tissu conjonctif vésiculeux et le développe¬ ment complet de la gonade entraîne une régression du tissu con¬ jonctif vésiculeux, qui explique la diminution de la quantité de glycogène de l’Huître observée par les auteurs précédents.

Je n’étudierai ici la distribution du glycogène que dans des tissus d’Huîtres fixées aux mois de Décembre et de Janvier, c’est-à-dire à l’époque de l’année où, sur nos côtes, l’Huître portugaise et l’Huître plate sont réputées en être le plus riches. Les variations saisonnières de la répartition feront l’objet d’un prochain travail.

Sur une préparation d’Huître traitée par la Méthode à l’iode, la Méthode au carmin de Best ou par le réactif de Schilf, le tissu con¬ jonctif vésiculeux se distingue d’emblée par l’extraordinaire abon¬ dance de glycogène qu’on y trouve. D’autres tissus de l’Huître en contiennent aussi, mais en quantités incomparablement plus faibles.

122

C’est ainsi que j’ai pu mettre en évidence, dans les hautes cellules épithéliales de l’estomac et de l’intestin, de nombreuses granula¬ tions de glycogène. En ce qui concerne le foie, ou plus exactement la glande digestive, les dosages indiquent un taux de glycogène assez élevé ; or, Pekelharing, chez l’Huître, et Daniel, chez la Moule, déclarent n’en avoir pas rencontré à l’examen histochimique ; pour ma part, je n’en ai trouve aucune trace dans les acini de la glande digestive elle-même, mais j’ai pu, en revanche, constater que le tissu conjonctif interstitiel de cet organe en contenait une notable quantité.

Le tissu conjonctif vésieulcux se caractérise au point de vue morphologique par de grandes cellules vésiculeuses mesurant environ 20 à 40 p. de diamètre et possédant un petit noyau arrondi. C’est dans ces cellules qu’on appelle cellules de Leydig et souvent aussi, chez l’Huître, vésicules de Langer, que s’accumule la plus grande partie du glycogène qu’on trouve dans le tissu conjonctif vésiculeux (fig. g et h), A l’époque je les ai étudiées, ces cellules apparaissent comme littéralement bourrées de glycogène (fig. e) et leur aspect justifie pleinement le nom de cellules à glyco¬ gène que leur a donné Creyghton. Les cellules de Leydig ont des dimensions variables : Pekglharinc a noté, pour l’Huître plate des Bouches de l’Escaut, que leur diamètre de 30 à 50 p. pendant l’hiver était seulement de 10 à 30 p. en Mai et Juin, c’est-à-dire à l’époque de la reproduction.

c) Conclusions.

Il reste maintenant à confronter les divers résultats auxquels a conduit l’étude précédente de la distribution du glycogène chez les Lombriciens et chez les Ostréidés.

On a vu que, chez les Lombriciens, la quasi-totalité du glycogène qu’on peut mettre en évidence sur coupes se trouve massée dans les cellules de l’épithélium cœlomique et que, chez l’Huître, il s’accumule dans le tissu conjonctif. Il s’agit, dans les deux cas, d’une localisation élective, au sein d’éléments cellulaires qui présentent une aptitude spéciale à former des enclaves de glycogène, aptitude qu’aucun autre tissu ne semble présenter au même degré. Chez le Ver, en ellet, les cellules qui revêtent la paroi de la cavité cœlomique se distinguent de toutes les autres cellules par l’énorme quantité de glycogène qu’elles peuvent emmagasiner dans leur cytoplasme et celle propriété se retrouve en tous les points de l’épithélium péritonéal : qu’il s’agisse des cellules du péritoine revêtant la musculature pariétale et les dissépiments, ou des cellules chloragogènes de l’intestin, ou de celles du typhlosolis, ou encore des cellules de Leydig, on peut obser¬ ver au niveau de ces diverses sortes de cellules dont l'ensemble forme

123

l'épithélium cœlomique, une telle richesse en glycogène que, sur des préparations histochimiques, elle permettrait à elle seule de distin¬ guer cet épithélium de tous les autres tissus. De même, chez l'Huître, les seules cellules qui contiennent des quantités importantes de glycogène, appartiennent toutes au tissu conjonctif et, si Ton en trouve dans d’autres tissus, comme dans l’épithélium intestinal par exemple, il ne saurait être question de comparer leur teneur en glycogène à celle que le tissu conjonctif de l’Huître peut présenter en n’importe lequel de ces points, aussi bien au niveau du tronc que dans 1 es lobes du manteau ou que dans les palpes labiaux.

Ainsi donc, chez l’Huître comme chez le Ver, la distribution du glycogène apparaît nettement élective. Il est aussi à remarquer que dans ces deux types zoologiques, les tissus s’accumule le glyco¬ gène sont embryologiquement homologues, puisque l’épithclium cœlomique du Ver et le tissu conjonctif de l’Huître dérivent tous les deux de bandelettes mésodermiques, formées chez les Oligoehètes et chez les Lamellibranches selon des modes extrêmement voisins.

Mais, il existe entre les Lombricicns et les Ostréidés, pour ce qui est de la distribution du glycogène, d’autres caractères communs qui établissent entre ces deux groupes une similitude encore beaucoup plus frappante et. ces traits de ressemblance sont justement fournis par les cellules de Leydig qui fonl l'objet do cette note.

Parmi les cellules très riches en glycogène, qui forment l’épithé¬ lium cœlomique du Ver et le tissu conjonctif de l’Huître, il s’en trouve, en effet, qui, par leurs dimensions et l’extraordinaire abondance de leurs enclaves de glycogène, se distinguent de toutes les autres cellules de ces deux tissus. Ce sont ces cellules de Leydig, attachées chez le Ver à la cloison péritonéale, qui relie les néphridies à la paroi du corps, et caractéristiques, chez l’Huître, du tissu conjonctif vési- culeux. Ces cellules peuvent atteindre des dimensions considérables ; turgescentes et claires, elles possèdent un petit noyau arrondi et présentent une forme sphérique ou oblongue, cette dernière forme se rencontrant surtout, chez le Ver et chez l’Huître, autour des vaisseaux sanguins à la paroi desquels elles se trouvent souvent appendues.

Chez le Ver, des coupes pratiquées sur des individus différents m ont permis de voir que la taille des cellules de Leydig est extrême¬ ment variable ; elles n’atteignent leurs dimensions caractéristiques que lorsqu’elles sont bourrées de glycogène et il semble qu’existe un lien étroit entre le développement de ces cellules et l’importance de leurs enclaves. Chez l’Huître, Pekelharing a noté que la taille des cellules de Leydig variait en même temps que la teneur globale en glycogène, et ce résultat permet d’étendre à l’Huître les constatations que j’ai faites chez le Ver.

Il résulte de ce parallèle histochimique entre les Lombriciens et

124

les Ostréidés, que les cellules de Leydig de ces deux groupes, très voisines déjà par leurs caractères morphologiques, s’apparen¬ tent encore plus étroitement par une aptitude spéciale à accu¬ muler dans leurs cytoplasmes d’importantes quantités de glycogène. Les cellules de Leydig des Lombricicns méritent à ce titre d’être classées à côté de celles des Ostréidés dans le cadre des « tissus vésiculeux à glycogène » ; leur origine embryologique permet même d’établir entre elles des liens plus étroits qu’entre certains des tissus du groupement défini par Terne

LÉGENDE DE LA PLANCHE I

a, b, c, d, étude de la répartition du glycogène chez Allolobophora terrestris Sav. (Micro¬ photographies non retouchées).

a et b, Coupes transversales au niveau d’une néphridie. Mise en évidence du glycogène par la Méthode au carmin de Best (a) avec contre-épreuve è la salive [b). Fixation par le mélange de Bonin alcoolique saturé d’acide pierique. Gross. X 30.

La grappe formée par les cellules de Leydig est ici particulièrement volumineuse ; elle occupe, entre la musculature pariétale et l’intestin, toute la portion latérale de la cavité cœlomique, Dans la microphotographie a le glycogène se détache en noir; on voit que les cellules de Leydig en contiennent une grande quantité ; on note aussi sa présence, sous la forme d’un liseré sombre, dans l’épithélium cœlomique qui revêt la musculature pariétale. Bemarquor la teinte foncée des cellules chora- gogènes de l’intestin. A la partie supérieure de la grappe formée par les cellules de Leydig, on aperçoit des croissants noirs qui répondent à des « images de fuite », artefact très fréquent dans la fixation du glycogène.

En b la coupe reproduite, très voisine de la précédente, a été traitée parla salive avant la coloration au carmin de Best : le glycogène des tissus a été entièrement digéré ; les cellules de Leydig paraissent vides ; le liseré qui bordait la paroi musculaire a disparu. La teinte plus claire des cellules chloragogènes de l’intestin traduit la dis¬ parition des enclaves de glycogène, disséminées parmi d’autres enclaves de la cellule que la salive n’a pas attaquées.

c, Coupe transversale au niveau d’un néphridie chez un individu particulièrement riche en glycogène. Méthode au carmin de Beat ; fixation par le mélange de Bouin alcoo¬ lique saturé d’acide pierique. Gross. X 25.

d, Examen à un plus fort grossissement d'une portion de la préparation reproduite en a. Cette microphotographie montre la forme vésiculeuse des cellules de Leydig du Ver et le glycogène qu’elles contiennent. Gross. X 150.

e, /, g, h, Etude de la répartition du glycogène chez Gryphæa angulata Lamk. (Micro¬ photographies non retouchées).

e et /, Coujpes du tissu conjonctif vésiculeux, au niveau de la fente uro-génitale Mise en évidence du glycogène par la Méthode à l’iode avec coloration de fond par le bleu d'aniline (e) avec contre-épreuve à la salive (/). Fixation par le mélange de Bouin alcoolique saturé d’acide pierique. Gross. X 310.

Les cellules de Leydig de l'Huître apparaissent en e bourrées de granulations de glyco¬ gène. En / la coupe a été soumise à l’action de la salive avant d’être traitée par l’iode ; le glycogène a été digéré, et les cellules de Leydig apparaissent vides.

g, h, Coupes transversales du l'Huître au niveau de l’intestin moyen, intéressant la glande digestive et deux vaisseaux saogqins. Alise en évidence du glycogène par la Méthode de Bauer (g) et la Méthode au carmin de Best- mal un [h) ; fixation par le mélange de Bouin alcoolique saturé d'acide pierique, Gross. X 55.

En g le glycogène seul a été mis en évidence par le réactif de Schiff et se détache en noir. En h, après coloration du glycogène par le carmin de Best, les tissus ont été traités par l’hémal un. En confrontant ces deux microphotographies, on coustate une concentration élective du glycogène dans le tissu conjonctif vésiculeux qui entoure les vaisseaux sanguins.

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Laboratoire de Malacologie du Muséum et Laboralaire d' Anatomie et d’Histologte comparées de la Sorbonne.

126

Contributions a la Flore de la Nouvelle-Calédonie.

LXXIII ET LXXIV

Plantes récoltées par Mme ET M. LEENHARDT.

Par A. Guillaumin.

Professeur au Muséum.

A plusieurs reprises M. le Pasteur et Mmo Leenhardt, que des séjours comme missionnaires avaient déjà familiarisés avec la Nou¬ velle-Calédonie, y ont effectué des missions ethnologiques. A ma demande, Mme Leenhardt a bien voulu récolter en 1938-1939 un petit herbier de plantes jouant un rôle dans les us et coutumes des Canaques et Mr Lbnhardt m’a communiqué ses récoltes de 1924- 1925. Evidemment, il ne fallait pas espérer y trouver des espèces rares ou nouvelles, d’autant que, dès 1862, Vieillard avait déjà publié un travail sur « Les plantes utiles de la Nouvelle-Calédonie (In Ann. Sc. nat., Bol., 4e sér., XVI). Il m’a paru cependant qu’il pourrait y avoir une heureuse collaboration de l’ethnologue et du botaniste, le premier fournissant des renseignements utilitaires au second, celui-ci donnant les noms scientifiques des plantes qui, autrement, n’auraient été désignées que par des noms vernaculaires variant d’une tribu à l’autre et bien souvent inconnus des botanistes.

Voici l’énumération des plantes récoltées par Mme Leenhardt :

Microsemma salicifolia Labill. « Ilam ».

Hibiscus Abelmoschus L. Poyes, 402.

Melochia odorata L. f. Témala 79, « Boaré ».

Acronychici lævis Forst. La Foa, 455.

Citrus macroptera Montr. Haute- Hienghène 429, « Midé ».

Desmodium adscendens Sw. Poindimié, 446.

A brus precaiorius L. Poindimié, 451..

Erythrina indien Lam, var, fastigiata Guillaum Ouébias, 436.

Mucuna utilis Walt. Gomen, 55, « Pudo ».

Derris uliginosa Benth. Gomen, 58, « Kigal ».

Albizzia callistemon Guillaum. et Beauvis. var. tenuispica Guillaum. Poindimié, 459.

Serianthes calycina Benth. Ouébias, 427.

Phaseolus oboratus Grah. Poume, 44.

Ruhus moluccanus L. var. neocaledonicus Schltr. Poyes, 411.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 2, 1941.

127

Geissois racemosa Labill. Poyes, 416 ; Ouébias, sans n°.

Codia montana Forât. Ouébias, 440, « Tilap ».

Gijrocarpus ainericanus Jacq. Gomen, 39, « Wabua » ; Temala, 76, « Oka ». Melaleuca Leucadendron L. Ouébias, 426.

Bryophyllum calycinum Salisb. Sans localité ni numéro.

Polyscias pinnata Forât. Sans localité ni numéro, « Rhe ». Tieghemùpanax dioicuS B. Yig. Sans localité ni numéro.

Chomelia tuncatncalyx Guillaum. ?? Maré, 475.

Morinda citrifolia L. Maré, 466.

M. citrifolia L. ? Sans localité, 46.

Lindenia vitiensis Secm. Ouébias, 442,

Oldenlandia Cratægonum Guillaum. - Poyes, 412.

Agératum conyzoides DC. Maré, 469, « Meamoru » (ce nom est appliqué aussi au Plectranthus paroiflorus Willd. à Gomen).

Pterocauhn cylindroslachyum G. B. Clarke. Sans localité ni numéro. Wedelia biflora DC. Voh, 56, « Ujo ».

Erigeron honarimsis L. Ouébias, 435.

Scœvola montana Labill. Ouébias, 438, « Yemuet ».

Mœsa noi’ocaledonica Mez Ouébias, 441, « Sato ».

Jasminum neo- caledonicum Schltr. Maré, 471.

Fagræa Schlechteri Gilg et Bened. Sans localité ni numéro. Geniostoma densiflora Bail!, Maré, 473.

Cordia, Myxa L. Ouébias, 418, 419, « Shié », Faux gommier et sans localité, 80.

Ipomœa Bona-Nox L. ? ou I grandiflora Lam. ? Poume, 52.

Solanum tetrandrum R. Br. Maré, 476. « Cedina ».

Lippiu nodifloru Michx. Maré, 467, 479, « Jtuluo ».

Vitcx Negundo L, Poume, 40, « Dando.

V. trifolia L. Gomen, 53, « Dando » ç Temala, 74. « Domdang ». Clerodendron Thonisonæ Balf. (Plante ornementale del 'Afrique tropi¬ cale dont l’introduction en Nouvelle-Caledonie n’était pas encore signalée).

Premma integrifolia L. Gomen, 57, 63, « Khamio », « Khama ». Plectranthus parviflorus Willd. Poyes, 400 ; Ouébias, 414, 415 ; Pone- rihouen, 486 ; Gomen, 54, « Meamoru a ; Poume, 71, a Ntigice » ; Maré, 474.

Coleus 8cutellarioides Benth. Temala, 75.

Teucrium influtum Sw. Témala, 73, « Daboaghacat » ; La Foa, 475. Pisonia grandis R. Br. Ouébias, 431.

Celosia argentea L. Ouébias, 407, « Bcso ».

Polygonum barbalum L. ? ou P. subsessile R. Br. ? Ouébias, 443. Piper neo caledonicum C. DC. Gomen, 448, 60, « Dou ».

P. neo caledonicum , C. CD. ? Ile Yandé, 51.

Phyllanthus Bourgeoisii Baill. Poyes, 403.

Brcynia disticha Müll.-Arg. var. neocaledonica Müll.-Arg. Maré 461. Bischofpa javanica Bl. Poyes, 81.

Codiæum Inophyllum Müll.-Arg. Ouébias, 439.

Macaranga Vedeliana Müll.-Arg. Maré, 472.

Homalanthus nuta ns Pax Lifou, 479.

Excœcaria Agallocha L. ? Poume, 45.

128

Pipturus incanus Wedd. Poyes, 408, « Hawi » ; Ouébias, 421, « Ju » Témala, 78 « Jii » ; Mare, 460, « Ahuni ».

Broussonetia papyrifera Vent. Sans localité ni numéro.

Z ingiber Ttcrumbet Sm. Sans localité, 409, 410.

Ciucuma longa L. Ouébias, 420,

Cornmelina, eyanea R. Br. Ouébias 413 ; Lifou, 478, « Hcnj ».

Tacca pinnati/ïda Forst. Ouébias, 425, « Oala ».

Freycinetia graminifolia Solms Ouébias, 430.

F. longispica Martelli Ouébias, 432.

F. microdonla Martelli ? ou F. Vieillardi Martelli ? Poindimié, 450, « Mi »,

F. sp. Poindimié, 449, « Mi ».

Colocasia antiquorum Schott Pourrie, 41.

Baphidophora neocaledonica Guillaum. Sans localité, 447.

Epipremnum pinnatum Engl, Poyes, 405, « Kojam »; en Houailou « Koema », en Tipinjé « Ambuiam ».

Coix Lacryma-Jobi L. Poindimié, 453.

Apluda mulica L. Ouébias, 435.

Digitaria hngifoUa Pers. Poindimié, 445.

Dammara rnacrophylla Lindl. Ouébias, 424.

Araucaria Cookii. R. Br. Ouébias, 423.

Dryopteris sp. Poindimié, 452.

D. Lenormandii C. Chr. Poindimié, 454.

Polypopium Phymatodes L. Poindimié, 456 ; Maré, 465, « Shukélê » ;

sans localité, 463.

Pteris longifolia L. Maré, 477.

Blechnurn gibbum Mett. Ouébias, 422, 437.

Lygodium reticulatum Sehk. Cap Colnet, sans numéro, « Gorowea ». Angiopteris evecta Iloffm. ? ou A. uncinata De Wriese. Sans localité.

Les plantes récoltées par M. Leenhardt l’ont toutes été à Houailou. En voici l’énumération :

Drimys sp, 260.

Hypericum gramineum Labill. 206, « Doarni ».

Sida rhombifolia L. 238, « Pe rhausea ».

Hibiscus tiliaceus L. 277, « ».

Melochia odorata L. 248, « Saye mara ».

Oxalis corniculala L. 238, « Peviri povare meu ».

Byssopteris austra-caledonica Ndzu. Sans numéro.

Melicope triiphylla Merr. 213, « Peo ba », 279, « De peo ».

Erythrina indica L, var. fastigial a Guillaum, 239, « Doru ».

Phaseolus luteolus Gagncp. 269, « Nerepu », Peuplier canaque.

Acacia spiro. bis Labill. 211, « Dèmu », Faux Gaiac.

Bœckea ericoides Brong. et Gris. 222, « Awi ».

Myrtus artensis Guillaum. et Beauvis. Sans numéro et 250, « Pe bara i bao ». »

Psidium G uajava L. 209, « De », Goyavier.

Jambosa pseudo-malaccensis Vieill. ex Brong et Gris 224 « Kui », Pommier canaque (ce nom est aussi appliqué à d’autres Myrtacées).

19Q _

Melastoma denticulata Forst. 216, « Karajù boedù ».

CenteUa asiatica Urb. 257, « Pe ma ».

Polyscias pinnata Forst. 272, « Rhe ».

Pterocaulon cylindrostachyu m C. B. Clarke. 256, « Pernama ».

Scœvola montana Labill. 232, « Java de veo ».

Plumhaga zeylanica L. 246, « Joree ».

Rapanea asymmelrica Mer. 253, « Ka oi pi ve ».

Mehdinus scandens Forst. 25S, « Suixaoe ».

Cerbera OdoUam Gaertn. 230, « Rho », Faux manguier.

Ochrosia parai flora lïemsl, 214, « Rho ».

Fagraea Schlechteri Gilg et Benecl. 233, « Bisua ».

Cordia Myxa L. 243, « Sie ».

Ipomœa palmala. Forsk. 205, « Murio ».

Duboisia myoporoides R. Br. 202, « Boaxeo ».

Polygonurn barbatum L. ? ou P. subsessile. R. Br. ? 225, « Meubue ». Piper neo-caledanicum C. DC. ? ou P. paitense Schltr. ? 275, « Koa moa ». Cassytha filiformis L. 219, « Der e i bao », Fil de la Vierge.

Grevillea sp. 265, « Buru rherewire ».

Amyema artensis Danser. 266, « Rhai ».

Homalanthus nuians Pax ? ou H. Schlechteri Pax et Hoffm. 251, « « A cor a ».

Plectranthus purvifErus R. Br. 220, « Meamoru », 251 « Derhi ». Teucrium inflatum Sw. 203, « Meko boayui ».

Excœcaria Agallocha L. 245, « Doro ».

Tréma Vieillardii Sctiltr. 204, « Boarhe ».

Ficus edulis Bur. 268, « Bawe », Figuier sauvage.

Pipiurus uncanus Wedd. Sans numéro.

Geitonoplesium cymosum A Cunn. 241, « Ajo ».

Cordylirie termina, lis Kuntlx 276, « Dira ».

Diandla austro-caledonica Seem. 217, « Mabi ».

Colocasia antiquorum Schott. 227, « Awe ».

Epipremnutn pinnatum Engl. 263, « Koe moa ».

Cocos nucifera L. 255 « De nu », Cocotier.

Scleria hebecarpa Nees. 261, « Sirio ».

Davallia solida Swr 207, 274, « Ururhai ».

Lindsaya deltoidea C. Chr. 234, « Doarni ».

Ftypolepis tenuifolia Bernh. 237, « Uwe ».

Adiantum hispiàulum Sw. 231. « Pe kui ju exeoct », 242, « Aro ». Pteridium aquilinum Ivuhn. var esculentum Roi. Bonap. 218, « Hawe ». Gleichenia linearis Clarke. Sans numéro.

Schizæa dichotorna Sm. 235, « Pèpoe neru i boè ».

Lygodium scandens Sw. 259, « Gorcwea ».

Angiopleris ? 226, « Pororo ».

Equiseturn ramosissimum Desf. 262, « Koa ».

Ces plantes, sauf quelques échantillons trop pauvres, ont été déposées à l’herbier du Muséum de Paris.

130

Dégâts causés aux arbres du Labyrinthe par la tempête

DE NEIGE DU 2-3 FÉVRIER 1941.

Par A. Guillaumin et M. Rouyer.

Dans la nuit du 2 au 3 février 1941 s’est produite une abondante chute de neige. La température étant d’abord légèrement supérieure à et le temps calme, les gros flocons mous et fondants se sont accu¬ mulés sur les branches et surtout sur les feuilles des arbres à feuilles persistantes formant, une couche d’une quinzaine de cm. d’épaisseur. Un abaissement de température s’étant produit, la neige a gelé et a fortement adhéré ; en même temps un vent violent s’est élevé secouant les arbres surchargés et dont les racines ne présentaient qu’une faible adhérence au sol par suite du dégel récent.

De très nombreuses branches se sont alors brisées ; c’est ainsi que le vieux Cèdre du Liban planté par Bernard de Jussieu en 1733 a perdu deux maîtresses branches, qu’un autre pied, plus jeune, dominant la statue de Bernardin de Saint-Pierre, a été amputé de toutes ses branches d’un côté, que des Ifs communs, des Ifs à petites feuilles, un Ginkgo, une Epine à fleurs doubles, etc., etc., ont été plus ou moins mutilés.

Enfin 16 arbres ont été complètement déracinés, notamment deux Cèdres du Liban mesurant 2 m. et 1 m. 40 de tour, un Pin Laricio de 0 m. 90, un Phillirea latifolia de 0 m. 85, deux Thuya de Chine de 0 m. 80, 3 Ifs communs respectivement de 0 m. 80, 0 m. 70 et 0 m. 65 et 4 Buis de 0 m. 65, 0 m. 55, 0 m. 45, et 0 m. 35. De mémoire d’homme, pareil ensemble de circonstances défavorables ne s’était réalisé, même pendant l’hiver 1939-1940 les 27 et 28 janvier- 1940, par suite du verglas, la charge de glace a atteint 862 % du poids chez les Buis et jusqu’à 2.633 % chez les Graminées L

Laboratoire de Culture du Muséum. 1. Voir Obaton (M.) in Bull. Soc. bot. France, 87, p. 101, 1940.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 2, 1941.

131

FLORULE ALGALE D’UN BASSIN DU JARDIN DES PLANTES Par M. Lefèvre et P. Bourelly.

Au cours des aimées 1939 et 1940, nous avons effectué quelques pêches planctoniques dans le bassin aux Nymphæa , voisin de la Galerie de Zoologie du Muséum National d’Histoire Naturelle.

Ce bassin, alimenté par un jet d’eau de Seine, est de contenance très restreinte (quelques dizaines de mètres cubes). Il renferme cependant une micro flore très variée et fort intéressante. Il nous a paru utile de publier la liste des espèces observées.

Chlorophyceæ.

Volvocales.

Pandorina morurn Bory.

Phacotus lenticularis Ehrenbg. (Fig. 57).

Chlorococcales.

Adinaetrum Hantzschii Lagerh. (Fig. 55).

Anhistrodesmus falcatus (Corda) Ralfs. et var. mirabile W. et G. S. West. (Fig. 53).

A. longissimus (Lemm.) Wille.

Chodatella ciliata (Lagerb.) Lemm. (Fig. 49 à 51).

Cœlastrum cambricum Archer. Yar. intermedium (Bohlin) G. S. West. (Fig. 45) et var. Smithii var. nov, (Fig. 46).

G. M. Smith a figuré sous le nom de Cœlastrum microporum deux plantes qui nous semblent être différentes 1. En effet, nous avons cultivé à partir d’une seule cellule Cœlastrum microporum. type, identique à sa figure 13. Après plusieurs années de culture et de nombreux repiquages, la plante est restée inchangée : les cellules sont, toujours ovoïdes, plus ou moins acuminées suivant leur âge, mais très rarement, sphériques (seulement dans les cultures âgées, lorsque les cellules assimilent sans se multiplier). Nous n’en avons jamais vu porter de tractus muciLgineux même très courts. Les cellules semblent adhérer les unes aux autres par simple contact.

Les figures 12 pl. 41 et 1 pl. 42 de Smith représentent au contiaire des cénobes à cellules régulièrement sphériques réunies par des trac- tus plus ou moins longs mais toujours parfaitement nets. Nous avons

1. Phytoplancton ôf the inland Lakes ol Wisconsin, pari X, fig. 12 et 13, pl. 41 et fig. I, pl. 42.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 2, 1941.

9

133

!

Fis. 22 à 32. 22 et 24, Scenedesmus Lejevrii var. Manguinii ; 23, S. crassus ; 25 et 26, S. denticulalus ; 27, S. serralus fa. minor ; 28, S. armaius ; 29, S. spinosus ; 30, S. Gutwinskii ; 31, S. coslulatus ; 32, S. tenuispina.

35

33

33

40

Fig. 34 à 48. 34 à 37, Scenedesmus oahuensis, variation de l’ornementation : 38 et 39, |*S. brasiliensis ; 40 et 41, S. carinatus ; 42 et 43, S. jalcalus ; 44, Cœlaslrum morus ; 45, C. cambricum var. inlermedium ; 46, C. cambricum var. Smilhii ; 47 et 48, C. reticulalum.

134

rencontré de tels cénobes dans nos récoltes (fig. 46) et pensons qu’ils s’apparentent plus à C. cambricum qu’à C. microporum.

Nous proposons donc pour cette plante le nom de Cœlastrum cam¬ bricum var. Smithii var. nov.

C. microporum Naeg.

C. morus W. et G. S. West, (Fig. 44).

C. reticululum (Daog.) Serin. (Fig. 47 et 48).

Nous avons déjà rencontré cette espèce dans une station de Bre¬ tagne, aux Lacs, près de Rennes. Nous avions déjà remarqué que sur le vivant, elle présentait une coloration ocre assez foncée. Ayant retrouvé l’espèce dans ce bassin du Muséum, nous en avons tenté la culture avec succès.

De fait, les cultures présentent une teinte rappelant celle de cer¬ taines Chrysomonadines (Dinobryon) .

Lorsque les cultures sont très âgées et commencent à péricliter, elles reprennent la teinte verte des autres Protococcales.

Ce phénomène s’observe également sur les cultures de Cyano- phytes à pigments multiples. 11 y a donc tout lieu de croire que la teinte ocre de C. reticulatum est donnée par deux pigments super¬ posés. Nous tenterons de nous en assurer.

Crucigenia apiculata. (Lemm.) Schmidle.

C. ieirapedia (Kirchn.) W. et G. S. West.

Dictyosphærium pulchellum Wood. C.oUnkinia radiata Cliodat (Fig. 52). Kirchneriella lunaris (Kirch.) Moeb. Micractinium pusillutn Frésinius. Nephrocytium Agardhianum Naeg. N. lunatum W. West.

Oocystis lacusiris Chodat (Fig. 56). Pediastrutn biradiatum. Meyen (Fig. 12 et 13).

P. Boryanum (Turp.) Manegh.

(Fig. 11).

vat . longicomè Reinsch (Fig. 7 à 10). P. clathratum (Schrôter) Lemm. (Fig. 14 à 21).

P. duplex Meyen. (Fig. 1 à 3). var. corunatum Racib (Fig. 4 à 6). var. reliculatum Lagcrh.

P. tétras (Ehrb.) Ralfs. var. tetra- odori (Corda) Rab.

Polyedriopsis spinulosa Schmidle. Scenedesmus armatus Chodat (Fig. 28).

S. brasiliensisBohYm (Fig. 38 et 39).

Nous ne pouvons guère rapporter qu’à S. brasiliensis les cénobes tels que fig. 38 ; cependant, tous ceux que nous avons examinés possédaient quatre côtes longitudinales aux cellules terminales tandis que le type n’en présenterait que deux.

S. carinatus (Lemm.) Chodat (Fig. 40 et 41).

Dans le bassin du Muséum, cette espèce se présente indifféremment pourvue de deux ou quatre côtes aux cellules terminales.

135

Fig. 49 à 62. 49 à 51, Chodatella ciliaia ; 52, Golenkinia radiata ; 53, Ankistrodesmus falcalus var. mirabile : 54, Tetraedron caudatum ; 55, Aclinastrum Hantzschii ; 56, Oocyslis lacustris ; 57, Phacolus lenticularis ; 58, Gomphosphoeria aponina ; 59, Meris- mopedia glauca\ 60, Chroococus iurgidus; 61, Lepocinclis fusiformis ; 62, Phacus acuminata.

Fig. 63 à 71. 63 et 64, Slauraslrum affiniforme ; 65 et 66, S. avicula ; 67 à 69, S. Oxy- canthum var. polycanthum ; 70 et 71, S. dilatation.

136

S. costulatus Chodat. (Fig. 31).

S. crassus Chodat. (Fig. 23).

S. denticulatus Lagerheim (Fig. 25 et 26).

S. falcatus Chodat (Fig. 42 et 43). 5. Gulrvinskii Chodat (Fig. 30).

S. Lefetrii Dell. var. Manguinii var. nov. (Fig. 22 et 24).

Dans son travail sur l’Etang des Rablais, E. Manguin a attiré l’at¬ tention sur une variation de l’ornementation chez S. Lefevrii Défi. Nous avons rencontré des cénobes identiques à ceux décrits et figurés par Manguin dans des récoltes de Bretagne et dans le bassin aux Nymphæa du Muséum. Cependant, dans cette dernière station, les cellules intermédiaires ne portaient d’aiguillon qu’à un seul pôle. Ce caractère ne nous semble du reste pas différentiel si on en juge par les variations de même ordre observées sur S. oahuensis dans la nature ou en culture. Nous proposons pour les cénobes décrits par Manguin et pour ceux du bassin aux Nymphæa le nom de S. Lefevrii var. Marguinii var. nov.

S. oahuensis (Lemm.) G. M. Smith (Fig. 34 à 37).

Cette espèce est certainement beaucoup plus commune qu’on ne le supposait. C’est, à E. Manguin que revient le mérite d’avoir attiré sur elle l’attention des Algologues en signalant, sa présence dans l’Etang des Rablais (Sarthe). Depuis, nous l’avons retrouvée en maintes localités de Bretagne, des Landes, de la Région parisienne puis, finalement, dans ce bassin du Muséum.

Nous avons obtenu des cultures cloniques de cette curieuse espèce.

Après plusieurs années, elle reste semblable à elle-mêine et ne présente aucune tendance à la clathration.

La variété créée par E. Manguin pour les cénobes clathrés (S. Oahuensis (Lemm.) Smith var. clatlirata Manguin) se révèle donc excellente.

S. platydiscus. (G. M. Smith.) Chodat.

S. serratus (Corda.) Bohlin fa.

minor Chodat (Fig. 27).

S. spinosus Chodat. (Fig. 29).

*S. tenuispina Chodat. (Fig. 32). Selenastrum Westii G. M. Smith. Sorastrum spinulosum Nâeg.

Tetraedron caudalum (Corda) Hans- girg. (Fig. 54).

T. minimum (A. Br.) Hansg. fa. apiculatum Reinsch.

T. trigonum (Naegeli) Hansg. Tetrasrum slaurogeniæforme (Schrô- der) Lemm.

Westella botryoïdes de Wildem.

Cladophoia glomerata.

Œdogonium sp.

Spirogyra sp.

Z ygnema sp.

Cladophorales.

Œdogoniales.

Conjugales.

137

Fig. 72 à 91. 72 à 75, Staurastrum paradoxum ; 74, forme biradiée ; 76 à 78, S, inflexum ; 79 et 80, S. gracile ; 81 et 82, S. cuspidalum var. divergeas ; 83 et 84. S. dejectum var. païens ; 85 à 88, Penium Mar garitaceum var. irregularis ; 89, Gona- tozygon Brebissonii ; 90, Closlerium slrigosum var. elegans ; 91, Cosmarium læve.

C. granatum Breb.

C. impressulum Eli'v.

C. læve Rabenhorst. (Fig. 91).

C. Meneghinii Breb.

C. renifi.rrne (Ralfs) Archer.

C. T urpirtii Breb.

Gonatozygon Brebissonii de Bary. (Fig. 89).

Closlerium, acerosum (Schr.) Ehren¬ berg.

Cl. moniliferum (Boiy.) Ehrenberg. Cl. parvulum Naeg.

Cl. slrigosum Breb. var. elegans (G. S. West) Ivrieger. (Fig. 90). Cosmarium botrytis Meneg. et var. mediolæve West.

138

Peniurn Margaritaceum (Ehrbg.) Brcb. var. irrègularis W. S. West' (Fig. 85 à 88).

Sphærozosma granulation Roy et Bis s.

Staurastrum affmijorme Grônblad.

(Fig. 63 et 64).

S. avicula Breb. (Fig. 65 et 66).

S. cuspidatum Brcb. var. divergcns Nordst (Fig. 81 et 82).

S. dejectum Breb. var. païens Nordst (Fig. 83 et 84).

S. dilalatum Elirbg. (Fig. 70 et 71). S. furcigerum Breb.

5. gracile. Balfs. (Fig. 79 et 80).

S. inflexum Brcb. (Fig. 76 à 78).

S. paradoxum Meyen.

S. teliferum Ralfs.

5. tetracerum Ralfs.

Xanthophyceæ.

Helerochloridales.

Botryococcus Braunii. Kützing.

ClIYSOPH Y CEÆ.

Chrysomonadales.

Dinobryon sertularia Ehrenberg. Synura uvella Ehrenberg.

D. sociale Ehrenberg. Uroglenopsis americana Lemm.

Bacillabiophyceæ.

Asterionella gracillima (Hantzsch) Heiberg.

Melosira italica (Ehr.) Külz.

M. varians C. À. Ag.

Nitzschia Vermicularis (Kütz) Grun.

Dinophyceæ.

Gymnodinioideæ.

Gymnodium ciride Pénard.

Peridinioideæ.

Peridinium cinctum (O. F. M.) Erb. P. inconspicum Lemm. tab. con- junctum Lef.

P. cunningtonii Lemm. P. penardifoi me Lindem. P. Volzii Lemm. /

Ceraiiaceæ.

Ceratium hirundinella Schrank.

Euglenineæ.

Euglenaceæ.

Euglena deses Ehrenberg.

E. gracilis Klebs.

Lepocinclis jusiformis (Carter)

Lemm. emend. Conrad.

Phacus acummata Stockes (Fig. 62). P. orbicularis Ilübner.

P. pleuronecles (O. F. M.) Duj.

P. pyrum (Ehrenb.) Stein.

- 139

Myxophyceæ.

Chroococcales.

Chroococcus turgidus (Kütz) Na g. (Fig. 60).

Cœlosphærium Kützingianum Nâg. Gomphosphæria aponina Külzing. (Fig. 58).

Merismopedia glauca (Ehrenbg.)

Naegeli. (Fig. 59).

Microcystis æruginosa Külz.

L’examen de ces listes révèle, dans le bassin du Muséum, la pré¬ sence de nombreux organismes peu communs ou peu connus. Tels sont, par exemple : Cœlastrurn cambricum var. Smithii, C. morus, C. reticulatum, Micractiniurn pusillum, Pediastrum biradicitum, P. Boryanum var. longicorne, Scenedesmus brasiliensis, S. Lefevrii var. Manguinii, S. oahuensis, Gymnodinium viride, Peridlnium penardiforme.

Il est évident que beaucoup de ces organismes sont introduits par l’eau de Seine, car on note la présence de nombreux éléments du potamoplancton. Cependant ils parviennent à se maintenir l ongtemps dans les conditions assez peu favorables de leur nouvel habitat et certains même s’y multiplient activement.

Laboratoire de Cryptogamie du Muséum.

140 -

PRINCIPAUX PÉRIODIQUES NOUVELLEMENT INSCRITS

EN 1940

A LA RiBLIOTIIÈQUE CENTRALE DU MUSÉUM ( Suite ) 1

Géologie en Mijnhouw. Tijdschrifl... Delft, V (1939) .... Pr 1763 A Bulletin de la Société des amis des arbres, Reims, (1938) . . Pr 1395 A

La Pêche illustrée, PaRs (1938) . Pr 1629

Bulletin géodésique. Paris I (1924) ; 61 (1939) . Pr 1803 A

Der Vogeltug, Rerlin (1937-1938) . Pi 1229

Annales agricoles de l'Afrique occidentale française et étran¬ gère, Paris, I (1937) . . . . . . Pr 1228

Annali del Museo libico di S tarin naturelle. Tripoli, II

(1940) . . Fr 1721

Bulletin of ihe School of Agriculture and Foreslry. Tai-

hokti, I (1940) . . Pr 1889 G

Isoestia Manchuria Research Society Kharbin , Vil (1928).. Pr 1657 A Académie malgache. Collection de documents concernant Madagascar et les pays voisins. Tananari ve, I

(1939) . Pi 792 C

The Malayan agricultural Journal. Kuala Lumpur, 26

(1938) . Pr 906

NOUVEAUX OUVRAGES A SUITE :

Hand List of short titles of current periodicals in the Science Library (Board of Education, Science Muséum).

London . S 5792

Duportet (Maurice). Topobibliographie de la France.

Crcuse-Indre-AHier . . . S 5794

Bondar (Grcgorio). Notas entornologicas da Bahia,

Rio-de-Janciro, I (1937) ; IV (1939) . S 5815

The Zoology of Tceland , at the expense of the Carlsberg Fond.

* Copenhagen . S 5817

1. Cf. Bulletin Muséum. XIII, 1941, p. 27.

Le Gérant : Marc André.

ÀRRfVTT.Tl? - TTVPRTMPTITP P PATTT ART - 1

SOMMAIRE

Pages

Actes administratifs . 67

Communications ;

P. Laurent. L’indice cranio-antibrachial dans ses rapports avec l’adaptation

au vol chez les Chéiroptères (Note préliminaire) . 69

M. André et Ed. Lamy. Les Carcinologistes Français du xvm® siècle . 73

M. Vachon. Remarques sur le genre sud-africain Beierus Chamberlin (Pseudo¬ scorpions) . 80

G. Ranson. Les espèces actuelles et fossiles du genre Pycnodonla F. de W. I. Pyc-

nodonta hyotis (L.) . 82

G. Cherbonnier. Etude anatomique et biogéf graphique sur deux Cucumaria

abyssaux : C. abyssorum Ihéel et C. Albalrossi n. sp . 93

A. Tixier-Durivault. Note sur F Alcyonium krempfi. Hickson . 104

P.-H. Fischer. Teneur en eau des tissus chez quelques Gastéropodes aquatiques. 112 M. Bargeton. Note sur les « cellules vésiculeuses à glycogène ». Etude comparée

de la distribution du glycogène chez les Lombriciens et chez les Ostréidés. 119 A. Guillaumin. Contribution à la Flore de la Nouvelle-Calédonie. LXXIII et

LXXIV. Plantes récoltées par Mme et M. Leenhardt . 126

A. Guillaumin et M. Router. Dégâts causés aux arbres du Labyrinthe par la

tempête de neige du 2-3 février 1941 . 130

M. Lefèvre et P. Bourrelly. Florule algale d’un bassin du Jardin des Plantes. 131

/:

ÉDITIONS

DU

MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE

36, RUE GEOFFROY” SAINT-HILAIRE, PARIS Ve

Archives du Muséum national d’Histoire naturelle (commencées en 1802 comme Annales du Muséum national d’Histoire naturelle). (Un vol. par an, 300 fr.)

Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895). Un vol. par an, 80 fr.)

Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com¬ mencée en 1936. (Sans périodicité fixe ; un vol. 230 fr.)

Publications du Muséum national d’ Histoire naturelle. (Sans périodicité fixe ; paraît depuis 1933).

Index Seminum Horti parisiensis. (Laboratoire de culture ; paraît depuis 1822 ; échange.)

Notulæ Systematicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro- gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, 65 fr.)

Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le Dr R. Jeannel, Laboratoire d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France. 60 fr., Etranger, 70 fr.)

Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle à Dinard. (Directeur M. A. Gruvel, Laboratoire maritime de Dinard ; suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ; prix variable par fascicule.)

Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ; prix du numéro : 5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la Société des Amis du Musée de l’Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.)

Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange.)

Travaux du Laboratoire d’ Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; échange.)

Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. (Directeur : M. A. Chevalier, Laboratoire d’ Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921 ; abonnement pour la France, 130 fr. ; Étranger, 145 et 160 fr.)

Revue Algologique. (Directeurs MM. P. Allorge et R. Lami, Laboratoire de Cryptogamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 150 fr., Étranger, 200 fr.)

Revue Bryologique et Lichènologique. (Directeur M. P. Allorge, Laboratoire de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 60 fr., Étranger, 80 fr.)

Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptoganiie exotique). (Directeurs MM. R. Heim, J. Duché et G. Malençon, Laboratoire de Cryptogamie ; paraît depuis 1928 ; abonnement France, 60 fr., Étranger, 80 et 100 fr.)

Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères. (Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936) ; 50 fr. ; Étranger, 55 fr.

BULLETIN

DU

MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE

2e Série. Tome XI I B

RÉUNION

MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM

No 3. Mars 1941.

MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 57, RUE CUVIER

- PARIS-V' -

RÉGLEMENT

Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national d’Histoire naturelle.

Le nombre des fascicules sera de 6 par an.

Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1/2 feuille (8 pages d’im¬ pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus¬ crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière à occuper la place minima.

Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit, avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin suivant.

Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie¬ ments ou par Tétât des manuscrits seront à la charge des auteurs.

Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de la retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un numéro ultérieur.

Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé¬ mentaires qu’ils pourraient désirer leurs frais).

Les auteurs désirant faire des communications sont priés d’en adresser directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la séance.

TIRAGES A PARI

Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils peuvent en outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nombre, aux conditions suivantes :

(Nouveaux prix pour les tirages à part à partir du Fascicule 4 de 1941)

25 ex. 50 ex. 100 ex.

4 pages . 57 fr. 50 74 fr. 50 109 fr.

8 pages . 65 fr. 75 89 fr. 75 133 fr. 50

16 pages . 79 fr. 112 fr. 175 fr.

Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le numéro, brochés avec agrafes et couverture non imprimée.

Supplément pour couverture spéciale : 25 ex . 18 francs.

par 25 ex. en sus . 12 francs.

Les auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part brochés au fil, ce qui nécessite une remise sous pressé, supporteront les frais de ce travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.

Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du numéro correspondant.

PRIX DE l’abonnement ANNUEL :

France et Étranger : 80 fr.

(Mandat au nom de l’Agent comptable du Muséum)

Compte chèques postaux : 124-03 Paris.

BULLETIN

DU

MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE

ANNÉE 1941. - 3

324e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM

27 mars 1941

PRÉSIDENCE DE M. L. GERMAIN

DIRECTEUR DU MUSÉUM

ACTES ADMINISTRATIFS

Par arrêté du 12 mars 1941, le Domaine de Chèvrelotip, près de Ver¬ sailles, est classé parmi les Palais nationaux.

Mme Lombaerdk (née Guillaumin), Commis de Bibliothèque stagiaire, est titularisée dans son emploi à dater du 16 mars 1940. (Arrêté minis¬ tériel en date du 22 février 1941).

M. Berger, Aide techniqi e stagiaire, est titularisé dans son emploi à dater du Ier avril 1940. (Arreté ministériel en date du 22 février 1941).

M. Devicne, Jardinier permanent stagiaire, est titularisé dans son emploi à dater du 1er février 1940. (Arrêté ministériel du 22 février 1941).

M. Clément, Surveillant militaire stagiaire, est titularisé dans son emploi à dater du 1er avril 1940. (Arrêté ministériel en date du 22 février 1941).

M. Tissot est délégué dans les fonctions d’Assistant au Laboratoire d’Agronomie Coloniale, en remplacement de M. Trociiain, appelé à d’au¬ tres fonctions. (Arrêté du 8 février 1941).

M. le Président a le regret d'annoncer trois décès :

M. Ed. Mérité, ancien Maître de Dessin au Muséum ;

M. Camille Charaux, Correspondant du Muséum ;

M. H. Scaetta, Travailleur libre aux Laboratoires de Phanérogamie et (l’Agronomie Coloniale.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 3, 1941.

10

142

COMMUNICATIONS

Régression du troisième lobe de la dernière molaire

INFÉRIEURE CHEZ L’OlCAPI Par M. Friant.

On sait que, chez les Ruminants en général, la dernière molaire inférieure, M3, présente, sauf une exception, outre les quatre tuber¬ cules (deux externes et deux internes) des autres molaires, deux tubercules postérieurs (un externe et un interne), dont l’externe est toujours, de beaucoup, le plus volumineux et subsiste, quelquefois.

Fig. 1. En haut : 3e molaire inférieure droite, M3, de Y llelladolherium Gaudryi De Mec- quenem (Giraffidés) voie par sa face triturante. Miocène de Maragha (Perse). Coll. Pal.

2

Muséum, Coll. Morgan. G. N. X -Y

«J

En bas : Dernière molaire temporaire inférieure droite, Mtt, d’un jeune Cervus elaphus L. (Cervidés) A. 12.383 Coll. Anat. comp. Mus., vue par sa face tritu¬ rante. G. N.

seul. Ces derniers tubercules constituent ce qu’on appelle, souvent, le talon de. la dernière molaire. On sait aussi que, chez les jeunes Rumi¬ nants, la dernière molaire temporaire inférieure, Mt4, possède égale¬ ment trois lobes, mais, ici, le lobe postérieur est le jjlus volumineux des trois (Fig. I, en bas), alors qu’il est, au contraire, le plus réduit dans M3.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 3, 1941.

143

Parmi les Giraffîdés, ces tubercules postérieurs de \13 sont, relative¬ ment, plus accentués chez 1! H elladotherium (Fig. 1, en haut) et le Samotherium (tous deux du Pliocène inférieur) que chez les formes actuelles. Chez la Girafe ( Gira/ja camelopardalis L.), ils sont tantôt bien développés1, tantôt réduits à un seul, l’externe2. L’Okapi se comporte, à cet égard, comme la Girafe.

Sur un Okapi adulte, quoique jeune encore ( Okcipia Johnstoni Sclater 1939-477, Coll. Anat. comp. Mus.), à la mandibule, du côté droit, il ne subsiste, du lobe postérieur, à la 3e molaire, que le tubercule externe ; du côté gauche, ce lobe tout entier a disparu (fig. 2). Notons que, donné au Parc zoologique de Vincennes, en 1939,

Fig. 2. Dentition jugale inférieure de 1 ’Okapia Johnstoni Sclater (Giraffidés) 1939- 477 Coll. Anat. comp. Mus, Cet Okapi avait été donné au Parc zoologique de Vin¬ cennes par le Roi des Belges, en 1939 ; il arrivait, alors, presque directement du Congo et ne vécut que peu de temps en captivité.

En haut : série dentaire du côté gauche ; en bas, série dentaire du côté droit, vues par leur face externe. A gauche, M3 comporte un 3e lobe (postérieur) réduit à son tubercule externe. A droite, M3 n’a plus que deux lobes, par régression complète 2

du 3e. G. N. X -.

O

par le Roi des Belges, cet animal, qui arrivait alors du Congo, n’avait passé que peu de temps au jardin zoologique d’Anvers et mourait quelques jours après son arrivée en France. Il s’agit donc bien d’un Okapi sauvage et non d’un animal dont la captivité aurait pu modifier la denture.

1. Chez le 1911-83 des Collections d’Anatomie comparée du Muséum, par exemple.

2. Chez le A. 14074 des mêmes Collections.

144

Le Madoqua (Né otraginés) est l’unique genre de Ruminant actuel qui, normalement, ne possède que deux lobes à la 3e molaire infé¬ rieure (Fig. 3). [Voir Tomes G. S. A manual of dental Anatomy human and comparative, London, 1904, p. 449, l’auteur dit que, d’après

Fig. 3. Dentition jugale inférieure gauche du Madoqua sp. (Néotraginés), 1858- 28 Coll. Anat. comp. Muséum, vue par sa face externe. Chez le Madoqua , la 3e molaire

2

ne présente, normalement, que deux lobes. G. N. X - .

O

Sir V. Brooke, une petite Antilope d’Abyssinie, le Neotragus Hempri- chii (Madoqua Saltiana Blainv., d’après Trouessart) n’aurait que deux lobes à la troisième molaire inférieure. En réalité, le genre Madoqua tout entier, dont on connaît six espèces, est caractérisé par sa troisième molaire inférieure à deux lobes, comme l’indiquent bien Lydekker R. et Blaine G. (Catalogue of the Ungulate Mammals. British Muséum national History , London, 1914, vol. II, Artiodactvla, p. 173)].

Il semblerait, en somme, que, chez les Sélénodontes, la 3e mo- aire, M3, tende, de plus en plus, à perdre son 3e lobe et que la régression de ce 3e lobe débute par la disparition de son tubercule interne.

Laboratoire d’ Anatomie comparée du Muséum.

145

Anomalie de développement D’une deuxième molaire

SUPÉRIEURE DROITE (MZD) DE BOS PRIMIGENIUS BOJ. Par J. Anthony.

Au cours de l’année 1930, un lot assez important d’ossements appartenant à la faune chaude mammalienne pleistocène fut recueil¬ lie dans une sablière en exploitation, à Billancourt (Seine). Parmi ces ossements, une molaire abrasée de Bovidé, qui a été identifiée comme

Fig. 1. A gauche: Deuxième molaire supérieure (Ms) droite, normale de Bos taurus L., (en place) Collect. Rech. Anat.. coinp. 189G-88. Face externe. G. N.

A droite): Deuxième molaire supérieure (M2) droite, anormale de Bos primigenius Boj., 1933-290, Face externe. G. N. On voit sur cette dernière dent la bifurcation de la crête médiane.

étant une deuxième molaire supérieure droite de Bos primigenius Boj., présente, au niveau de sa face externe, un aspect tout à fait particulier.

On sait que la face externe d’une molaire supérieure de Bovidé est limitée en avant et en arrière par deux crêtes marginales, étroites et saillantes ; une crête médiane, ayant sensiblement le même aspect que les précédentes, sépare la molaire en deux lobes, antérieur et postérieur. Entre cette crête médiane et les deux crêtes marginales,

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 3, 1941.

146

deux crêtes intermédiaires, larges et plus aplaties, correspondent à la partie moyenne de chacun des deux lobes. La crête médiane est classiquement unique. La terminaison des crêtes marginales et médiane au niveau de la couronne vierge représente ce qu’en langage trituberculistc on appelle parastylc en avant, metastyle en arrière, et mesostyle au milieu. Dans un travail en cours d’impression sur les molaires supérieures des Insectivores, R. Anthony et M. Friant ont bien montré que le parastyle, le metastyle et. le mesostyle ne peuvent être ni des tubercules fondamentaux, ni des éléments d’origine oingulaire. Quant aux crêtes intermédiaires, elles résultent de la saillie, sur la paroi externe, des tubercules fondamentaux externes.

Chez le Bovidé dont il est ici question, la crête médiane se divise nettement en deux parties :

Fig. 2. Deuxième molaire supérieure (M2) droite, vierge de Bubalus pumilus Turton, 1927-273. Face externe. G. N. Les deux lobes constitutifs de la dent, anté¬ rieur et postérieur, ne sont pas encore complètement soudés.

une première crête, antérieure, s’élevant sur toute la hauteur de la dent, et rigoureusement parallèle à la crête marginale antérieure.

une seconde crête, apparaissant seulement à mi-hauteur de la dent et qui accompagne la première jusqu’ àson extrémité inférieure ; sa légère concavité, antérieure, s’oppose à celle, postérieure, de la première crête à ce niveau ; cette deuxième crête est à peu près symétrique à la crête marginale postérieure, par rapport à la crête intermédiaire postérieure.

Il résulte de cette disposition que la section du mesostyle sur la couronne abrasée est double.

Il est permis de supposer que cette double crête médiane, dont une portion semble appartenir encore au lobe antérieur de la dent, et l’autre au lobe postérieur, résulte d’une fusion incomplète de ces deux lobes. Dans son ouvrage sur la dentition du Bos taurus L., M. Kupfer 1

1. M. Kupfer. Beilrâge zur Erforschung der baulicheu Slruktur der Backenzâhne des Hausrindes, Zurich, 1935.

147

a en effet mis en évidence le processus de la calcification des molaires du Bœuf, qui doit être d’une manière générale sensiblement le même chez tous les Ruminants actuels ; au niveau des molaires supérieures, 4 centres de calcification apparaissent séparément, donnant 4 cus- pides indépendantes qui se souderont secondairement les unes aux autres.

Les figures 2 et 3 montrent les premières molaires supérieures d’un jeune mouflon à manchettes, Musimon tragelaphus Desm., 1909

Fig. 3. Face triturante de la première molaire supérieure (M1) droite, vierge, d’un jeune Mouflon [Musimon tragelaphus Desm. 1909-171), G. N. X 2. Les tuber¬ cules externes sont soudés entre eux. Les tubercules internes antérieur et postérieur sont encore séparés l’un de l’autre (bien que cela ne se voie pas aussi nettement qu’il conviendrait sur la figure) mais soudés aux externes, quoiqu’incomplètement, par leurs extrémités respectivement antérieure et postérieure.

171, dans lesquelles le tubercules fondamentaux sont encore incom¬ plètement soudés ; on peut même se rendre facilement, compte de ce que les tubercules externes se soudent les premiers en donnant nais¬ sance au mesostyle ; puis les tubercules externes et internes se soudent en avant, et en arrière ; ce n’est que beaucoup plus tard que les tubercules internes se soudent entre eux,

C’est sans doute en partant d’observations du genre de celle-ci que Gaudry et Gierki., suivis pdus tard par Rose, Bolk et d’ETERNOD, avaient été amenés à penser que les dents jugales des Mammifères pourraient résulter de la fusion de plusieurs dents simples primitives.

Laboratoire d’ Anatomie Comparée du Muséum.

Rectification et Addition a une note signalant

LA PRÉSENCE DE L'OrEILARD dEuROPE AU JAPON Par le Dr P. Laurent.

Nous devons reetilier, sur une note relative à la présence au Japon d’un Oreillard typiquement semblable à celui d’Europe, et parue en 1939 dans le Bulletin du Muséum 1, deux importantes erreurs typographiques qui se sont glissées dans l’impression du tableau des mensurations, p. 358 :

les chiiïres donnés à la 7e ligne du tableau de chiffres j pour le métacarpien du 3e doigt de trois Pleeotus auritus auritus L. provenant tous du Musée Zoologique de l’Àcad. d’U. R. S. S. sont erronés, car ils ne sont que la répétition telle quelle des chiffres mesurant le tragus de ces mêmes Chauve-Souris, et figurant à la 4e ligne du même tableau : ils doivent donc être tenus pour nuis ;

la longueur totale du crâne de l’Oreillard recueilli par Harmand et figurant dans la collection du Muséum sous le 1903-121 est. 16,6 mm. et non 17,6 mm. L’importance de cette rectification, vérifiée sur le crâne original, est capitale, car ce chiffre permet de calculer l’indiqe mésopatagial ; élément numérique sur lequel nous avons récemment attiré l’attention 2 :

t longueur total du crâne X 100 16,6 x 100 ^

longueur de l’avant-bras 38,5

chiffre ainsi très voisin de ceux que fournissent les mensurations de quelques Oreillards du même sexe 3, déjà connus ou étudiés par ailleurs, comme on peut le voir ci-dessous :

1. Laurent. A propos de la présence de l'Oreillard d'Europe : Pleeotus auritus auritus L. au Japon, Bull, Mus., 2e sér. , t, XI, 1930, 4, p. 356-359.

2. Notes déposées à la. réunion des Naturalistes du Muséum, février 1941, et à celle de la Société Zoologique de France, février 1941.

3. Ocnj: v (A Synopsis of thé Russian Rats, Jourii. Muminal., VIII, 1927, p. 156, foot note) a insisté avec raison sur le dimorphisme sexuel crânien dans le genre Pleeotus.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 3, 1941.

P L ECO T US AURITUS ïllâleS

Lieu d’origine

Collection et numéro

Longueur de l’avant-bras

Longueur totale du crâne

Longueur

condylobasale

I*m

I°m 4

Grotte d’Orchamps, Neu¬ châtel, Suisse 6.

Collection Motlaz 6, 4165.

39,8

16,8

15,3

422

384

Suzutke près Urga, Mon¬ golie 7.

Musée zoologicjue Acad. U. R. S. S., 13925.

40,5

17,3

16,0

427

395

Montagnes de Nikko, Ja¬ pon L

Muséum IL N, Paris, 1903-1921.

38,5

16,6

15,2

431

395

Chamonix, Savoie.

Muséum H. N. Paris, 1886-154.

38

16,4

15,3

432

403

Luzy, îlte-Marne 5.

Coll. Laurent, 1070.

40,0

17,5

16,6

437,5

415

Mont Fuji, Japon 8.

Muséum Compar. Zoology, Harward, Cambridge,

Mass., U, S, A.

40,0

17,5

14

437,5

353

Luzy, Iite-Marnc.

Muséum IL N. Paris (coll. Didier, 16-8-1938).

40,5

17,7

16,5

438

408

Malgrais, Basses-Alpes 5

Coll. Motlaz®, 4160.

38,3

16,8

15,7

438

410

Paris.

Muséum II. N, Paris, 1911-1504.

39,3

17,2

16,0

438

410

Europe ? 8.

Muséum Comparative Zoo- logy, Iiaward Cambridge Mass. U. S. A.

39

16,2

13,3

441

341

1. Laurent. A propos de la présence de l’Oreillard d’Europe Plecolus aurilus aurilus L. au Japon, Bull. Mus., 2e sér., t. XI, 1939, 4, p. 35G-359.

4. I'm = indice mésopatagial calculé à l'aide de la longueur totale du crâne ; Iem = indice mésopatagial calculé à l’aide de la longueur condylobasalo seule.

5. Laurent, Présence de l’Oreillard d’Europe (Plecoius auritus aurilus L.) dans le Sud Tunisien, Bull, Mus., 2e sér., t. XI, 1939, 3, p. 281. G. Cette importante collection a été léguée au Muséum d’Histoire naturelle de Paris.

7. Bobinskoy, Bats of Central Asia, Ann. Mus. Zool. Acad. Sc. U. B. S. S., 1929, p. 240-249.

8. G. M. Allen, Notes ou tlie Chiroptera, Bull. Mus. Cornp. Zool. Iiaward College, Cambridge Mass. U. S. A., LU, 3, 1908, p. 50.

H*

CO

150

L’examen de ces chiffres permet une constatation supplémentaire, et que nous n’avions pas été en mesure de faire dans notre précédente note : la différence entre les indices

longueur condylobasale X 100 longueur de l’avant-bras

obtenus à l’aide des chiffres donnés par G. M. Allen et les mêmes indices obtenus avec tous les autres chiffres, absolument concor¬ dants entre eux, est considérable ; elle est même telle qu’on ne peut accorder aucune valeur aux chiffres mesurant pour cet auteur la longueur condylo-basale, inhabituellement courte par rapport à la longueur totale du crâne : il ne peut s’agir d'un allongement carac¬ téristique de la région occipitale du Crâne, constatée à la fois sur un exemplaire d’ « Europe » et un autre du Japon, mais, au contraire, soit d’une erreur de mensuration, soit d’une dimension observée sur un plan passant par la face antérieure des condyles et non par leur face postérieure.

Si l’on excepte donc les chiffres donnés par G. M. Allen, on peut constater que chez l’espèce Plecotus uuritus L. les rapports numé¬ riques ou indices mésopatagiaux :

T. longueur totale du crâne X 100

Ibm = - \ - -r-r, - -r - = 422 < 441.

longueur de 1 avant-bras

_ longueur condvlobasale X 100 „„„

Te - _ _ _ l _ - QQK / 1 c

m longueur de l’avant-bras.

varient dans des proportions faibles de l’ordre de 5 %, sensiblement égales entre elles, et peuvent par conséquent être utilisés dans la systématique, ce qu’il est dans notre intention de faire désormais.

Laboratoire de Mammalogie du Muséum.

151

Sur la présence a Madagascar de tortues

DU GENRE KlNIXYS Par F. Angel.

Parmi les nombreux types génériques de la famille des Testudini- dés, le genre Kinixys en est un des plus remarquables. Ses représen¬ tants appartiennent au groupe des Tortues franchement terrestres et ils se distinguent de tous les autres membres de la famille par la faculté dont ils jouissent, à l’état adulte, de pouvoir abaisser la partie postérieure de leur carapace de façon à l’appliquer contre le bord du plastron pour obtenir, en arrière, la fermeture de la boîte osseuse. Cependant aucune articulation mobile, semblable à celle que l’on voit sur le plastron d’autres Tortues, n’existe. Cette mobilité du bouclier dorsal est due simplement à l’élasticité des vertèbres et des côtes qui constitue un caractère spécial à ces animaux.

Trois espèces seulement sont connues dans ce genre ; elles habitent les régions tropicales du continent africain. L’une d’elles, Kinixys beïliana , se rencontre de part et d’autre de l’Equateur, entre le 20° de latitude N. et le 30° de latitude S. Dans ces dernières régions, c’est dans l’Est qu’elle descend le plus au Sud so trouvant en Rho- désie et en Afrique orientale portugaise, c’est-à-dire face à Madagas¬ car, à l’ouest, du Canal de Mozambique. .Jusqu’à présent, aucune mention, à notre connaissance, n’a été faite de sa présence dans notre grande colonie de l’Océan indien et le remarquable travail de L. Vail¬ lant et de G. Grandidier sur les Crocodiles et les Tortues 1 n’en fait pas mention. Aussi notre intérêt fut grand de recevoir de M. R. Decaby, Administrateur en chef des Colonies, une lettre nous infor¬ mant de l’envoi d’un Chélonien et nous donnant les renseignements suivants :

« Au cours d’une tournée que je viens de faire dans le N. de Mada¬ gascar, on m’a donné à Ambanja deux spécimens vivants d'une Tortue. Je crois cette espèce particulièrement intéressante, non seulement parce qu’elle n’a jamais été trouvée dans cette région de Madagascar, mais surtout à cause des particularités que présente sa carapace... Ainsi qu’on peut le constater sur l’animal vivant, sa

1. Histoire physique, naturelle et politique de Madagascar, vol. XVII, fasc. 58, 1910.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 3, 1941.

152

carapace est mobile dans toute sa partie postérieure : mobilité assez faible mais très nette cependant sur le vivant... J’ajoute que les Malgaches connaissaient mieux que nous la particularité de cette Tortue, car ils l’appellent « Kapila », ce qui veut dire charnière ; ils donnent du reste également ce nom à la Pyxis arachnoïdes qui, elle, a le plastron mobile et que j’ai d’ailleurs rencontrée également beaucoup plus au N. que ne l’indique Gran didier (embouchure de la Mahajamba). »

La description du donateur ne pouvait concerner qu’une Tortue du genre Kinyxis ; c’est en effet à ce genre que nous l’avons rap¬ portée dès qu’elle fut entre nos mains. Son étude ultérieure a montré que, sauf quelques différences mineures portant sur l’écaillure et la coloration, elle représente l’espèce belliana, qui, nous l’avons vu, se trouve de l’autre côté du Canal de Mozambique.

Les caractères diff érentiels constatés entre cet échantillon et ceux du continent pourraient peut-être motiver la création d’une race particulière à Madagascar, mais on ne peut être affirmatif à ce sujet d’après l’étude d’un seul échantillon et surtout sans mieux connaître la distribution de cette espèce dans la grande lie. Sans cette dernière donnée, il est possible de supposer qu'il s’agit d’individus importés du continent et acclimatés sur un point déterminé.

Quoiqu’il en soit, cet intéressant envoi de M. Decary pose un problème nouveau aux herpétologistes et aux naturalistes qui s’in¬ téressent à la faune malgache ou à la répartition des espèces.

Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons ) du Muséum.

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Les Carcinologistes français du xviiu siècle

Par Marc André et Edouard Lamy.

( Suite l).

Le chimiste et naturaliste Auguste-Denis Fougeroux, Seigneur de Bondaboy (1732-1789), Pensionnaire de l’Académie des Sciences, demeurant d’abord quai d’Anjou (1760), puis rue des Lions Saint- Paul (1768), semble s’être intéressé spécialement aux Crustacés parasites 2.

Il était le neveu du savant agronome II. -L. Duhamel de Mon¬ ceau (1700-1782). Après avoir publié en 1769 un Traité des Pêches maritimes et fluvial il.es comprenant l’Histoire des Poissons employés pour l’alimentation ou utilisés par l’industrie et le commerce, Duhamel 3 conçut, le projet d’écrire un livre serait exposé l’état des connaissances possédées à cette époque sur tous les animaux aquatiques et, rassemblant les matériaux nécessaires pour mener à bien ce travail, il fit exécuter de très nombreux dessins destinés à l’illustration de cet ouvrage et il a laissé tout un dossier de papiers actuellement en la possession de M. Marcel Jeanson, qui a eu l’obli- gence de nous en donner communication en 1934 i.

Naturellement Fougeroux devait jouer un rôle prépondérant parmi les collaborateurs et les papiers en question renferment à la fois des dessins et des notes de sa main.

Or toute une série de celles-ci sont relatives aux « poux de mer », Crustacés parasites sur dilVérents animaux. Notamment des dessins représentant dos Copépodes (Lernéens) sont signés Fougeroux.

Il est fait mention d’un Isopode (Gymothoïde) connu au Cabinet

1. Cf. Bull. Mus., s., XIII, p. 73.

2. Le Cabinet de Duhamel renfermait notamment une très belle collection de madré¬ pores qui était l’œuvre de Fougeroux.

3. Dans ce Traité (t. I, seet. III, p, 41), Duhamel a prétendu à tort que « les Ecre¬ visses d'étang ne sont pas à beaucoup près si bonnes que celles que l’on pcche dans les eaux vives et courantes ». L’Astacus astacus L. (= flimaliles Fabr.) préfère au contraire, les eaux presque stagnantes et, en raison de sa valeur culinaire supérieure, il avait été introduit, dés le moyen-âge, dans beaucoup de grands étangs dépendant de châteaux seigneuriaux ou d'abbayes,

4. L’intervention de M. Léon Clerget, Correspondant du Muséum, nous a été fort utile en cette circonstance et nous le remercions vivement de sa complaisance.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 3, 1941.

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du Roi sous le nom de « Cloporte du Requin » et aussi des Ligies appelées « Cloportes ou Crapauds de mer » x.

On trouve également dans ce dossier la première rédaction d’un travail du 11 avril 1772, que Fougeroux publia dans les Mémoires de V Académie des Sciences (p. 29, pl. I), avec ce titre : « Sur un Insecte qui s’attache à la Chevrette », et dans lequel non seulement il démontrait l’absurdité d’une légende populaire qui admettait que les Soles devaient leur naissance aux Crevettes, mais il combattait aussi l’opinion non moins déraisonnable d’un savant contemporain.

André-François Boureau-Deslandes (1690-1757), Commissaire général de la marine à Brest et à Rochefort, Elève géomètre à l’Académie des Sciences, puis Adjoint surnuméraire, avait publié à ce sujet, en 1722, dans V Histoire, de V Académie des Sciences (p. 19) une note intitulée : « Observation sur la génération des Soles et des Chevrettes », dans laquelle il avait cru pouvoir affirmer que les Cre¬ vettes n’engendraient pas les Soles, mais que les œufs de ces Poissons avaient besoin, pour éclore, de s’attacher à un de ces Crustacés!

Fougeroux reconnut qu’il s’agissait d’un parasite, que l’on observe fréquemment sur le Leander serralus Pknn. et qui est un Isopode, appartenant au sous-ordre des Epicaridea , le Monoculus crangorum Fabr. = Bopyrus squillarum Latr., nommé par A. Giard et J. Bonnier (1890, Bull, scient. France et Belgique, XXII, p. 309) Bopi/rus Fougerouxi (Cf. 1940, M. André, Bull. Mus., 2e s., XII, p. 408) 1 2.

En 1776, un missionnaire Irlandais, le P. Nicolson, qui contri¬ bua à enrichir le Cabinet formé au xvne siècle par les soins du P. La bat dans le couvent des Dominicains ou Jacobins, situé à Paris sur l’emplacement du marché Saint-Honoré actuel 3, figura ( Essai sur l’ histoire naturelle de Saint-Domingue, p. 343, pl. 7, lig. 2), sous le nom de « pou de Sarde » 4, une espèce de Haïti qu’il considérait comme le véritable Peclîculus marinus de Rondei.et 5. Harriet

1. Dans un dessin est figuré un Nephrops, sous la dénomination de « Homar ou Ecrevisse de mer ».

2. Le brouillon manuscrit de ce travail de Fougeroux est accompagné d’une épreuve (avant la lettre et avee des corrections de l’auteur) de la planche exécutée pour les Mémoires de V Académie par Fossier et Le Gouaz, qui étaient respectivement Dessina¬ teur et. Graveur de l'Académie des Sciences.

3. A ce même couvent avait appartenu au xVU® siècle Je P. Jacques BAimuLtcR (1006-1675) qui, après avoir parcouru l'Italie, l’Espagne et le Midi de la France, vint en 1672 sc fixer à Paris ; il fil exécuter de nombreuses planches (sur cuivre) d'histoire naturelle, qui lurent publiées en 1714 par Antoine me Jussieu et dans lesquelles sont représentés un certain nombre d’invertébrés marins : notamment, sur la 338e et de.- nière sont figurés quelques Crustacés (deux Macroures et trois Bruchyoures).

4. A Saint-Dominguu on donne le nom de « Sarde » à deux Poissons assez communs, les Maso priori uninotalus et aya Cuv. et Vai..

5. Ce * poul de mer » de Rondelet est un Isopode rapporté par Linné à son Oniscus asilus , qui a été rangé par Fabricils dans le genre Cymothoa et qui, d’après H. Milne- Edwards et Ortmann, est l’Anilocra medilerranea Leach (= physodes Linné). Cette

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Richardson (1901, Proc. U. S. Nat. Mus., XXIII, p. 528) pense qu’il s’agit d’un Anilocra, mais trop insuffisamment décrit pour que l’on puisse décider si cette forme est 1L4. laticauda II. -M. Edw. commun aux Antilles.

Le P. Xi co i.son observa aussi à Saint-Domingue et décrivit (toc. cit., p. 338, pl. 6, fi g. 3 et 4), sous le nom de « faux Bernard-TErmite »,. un petit Crabe (d’un pouce de diamètre), chez lequel, tandis que le dessous du corps est entièrement calcifié, le dessus est membraneux : pour protéger ses parties molles, cet. animal se met à couvert sous l’une des moitiés du test d’un Mollusque Bivalve ( Pecten. ou Venus), qui est proportionné à sa taille et dont ne dépasse aucun point de son corps, de sorte que, quand il se déplace, on voit avancer plus ou moins rapidement la coquille il est logé et à laquelle il se fixe au moyen des pattes thoraciques des deux paires postérieures (4e et 5e) situées sur le dos.

Ce Crabe a été identifié au Cancer sabulosus IIerbst par Guérin- n f. ville (1854, Revue et Mag. de ZooL, 2e s., t. VI, p. 333), qui l’avait reçu de Cuba, et il en a fait le type d’un genre Ilypoconcha dans la famille des Dromiidæ (Cf. 1937, M. André, Journ. de Con- chyl., LXXXI, p. 72).

Vers la fin du xvme siècle, l’abbé Jacques-François Dicçuemare, astronome et zoologiste (1733-1789), et mort au Havre, s’y livra tout particulièrement à des recherches relatives à la biologie des Invertébrés marins, sur lesquels il a laissé un Portefeuille de mémoires et de dessins inédits b

11 fit paraître en 1783, dans les Observations sur la Physique de l’abbé Rozier (t. 22, p. 386), une note extraite de son Portefeuille sur un petit Crustacé (long de 1 à 3 lignes), de couleur grisâtre avec arborescences brunes, chez lequel les antennes très longues excèdent la moitié du corps et qu’il nomma « l’Actif » en raison de la vivacité de ses mouvements.

En 1816 ( Nouv . Dict. d’hist. nat. [Déterville], t. I, p. 160), La- treille a émis l’opinion que cet animal appartenait dans l’ordre des lsopodes, à sa famille des Pterygi branchia (1817, id., t. X, p. 277).

Quelques années avant Dicquemahe, l’observateur Hollandais Martin Slabber avait découvert en 1778 ( Natuurk . Verlust. behelz.

espèce avait été appelé A si lu s ou Oestrum par II k lux : au contraire, ce terme d ’Oestrm swe Asilus Talion marin ») a élé applique par Rondelet à un tout autre parasite des Poissons (Thous) qui, figuré par Cvvieh (1817, Règne animal, t. IV, pl. XV, fig. 5 ; 1830, ibid., édit., t., 111, p. 257), sous le nom de Brachyella ihynni, est un Copépode appartenant à la famille des Lcrntropodidte .

1. Ces documents furent communiqués en 1805 au Muséum de Paris par sa nièce et collaboratrice, Mllc Le Masson Le Golft ; malgré un rapport élogieux de Cuvier et de Lamarck. (Cf. 1006, E.-T. IIaMy, Bull. Mus., XII, p. 183), leur publication fut ajournée comme trop onéreuse, el ils appartiennent aujourd'hui à la Bibliothèque de Rouen.

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microsc. waarnern. water-en land dieren, XVIIe partie, p. 149, pl. XVII, lîg. 1-2) un Crustacé dont le corps était orné dorsalement de taches pigmentaires noires arborescentes analogues aux dessins dentri¬ tiques de certaines agates et qu’il appela pour cette raison « agaat pissebed », en le rapportant au genre (ht i s- eus.

Cet animal n’avait plus été mentionné quand, vers 1860, P. -J. van Benkden (1861, Mérn. Acad. H. Belgique , XXXIII, p. 88, pl. XV) le retrouva assez abondamment à Ostende nageant avec une incroya¬ ble célérité dans les flaques d’eau, et en fit le type d’un genre Slabbe- rina, sous le nom de S. agata, en le plaçant parmi les Idothéidés. Cet Isopode paraît complètement assimilable à la forme de Dicocemahk, notamment par son ornementation, ainsi que par ses antennes très longues.

D’autre part, en 1862 (The Zoologiste vol. XII, p. 8138) Thomas Edward a reconnu que cette espèce de van Benkden est identique à Y Eurydice pulchra Leacii (1815, Trans. J Ann. Soc. London^w ol. XI, p. 370) : celui-ci, commun dans la Manche, est un Isopode apparte¬ nant à la famille des Cymothoidæ, dans le sous-ordre des Flabellijera , et il est caractérisé par les dessins réguliers arborescents de sa face dorsale et par la possession d’antennules très courtes, tandis que les antennes atteignent les trois quarts de la longueur du corps : il pour¬ rait donc bien être « l’actif h de Dicquemare (Cf. 1940, M. André, Bull. Mus., 2e s., XII, p. 403).

Cependant le temps était venu Cuvier en 1788, alors précepteur en Normandie chez le comte d’Héricy, au château de Fiquainville, près Valmont, avait rédigé un ouvrage manuscrit (de 30 pages in-8°, avec 8 planches de dessins au crayon) sur les Crustacés comestibles des côtes de France. 1 ; en 1790 il y ajoutait un commentaire 1 2 sur tout ce qui avait été dit sur ces animaux par les auteurs anciens, Aris¬ tote, Pi. ine, Elien 3 ; il se proposait d’ailleurs d’écrire un second Traité, dont la composition lui était facilitée par l’étude d’une col¬ lection de Crustacés existant alors à Caen dans un Cabinet particu-

1. Le manuscrit de cet opuscule de Cuvier a été retrouvé dans les papiers de la suc cession de C.-V. von Kielmjsyer (-1765-1844), son condisciple en 1784 à l’Académie Caroline de Stuttgart (1858, D* Brun, Introduction aux Lettres de G. Cuvier à Ç .-AI. Pfaff, p- 9) : à ce travail sur les Crustacés appartenaient des figures faites à la plume, qui, constituant des planches intitulées « Icônes Cancrorurn, Cndami, 1790 », avaient été données par CtrvJER à La MA ruât et qui, à la vente des livres de ce dernier en avril 1830, furent achetées par Aüoouin (1833, Ouvehnov, Notice historique sur M. le. Baron Cuvier, p. 121).

2. Cuvier devait d’ailleurs publier ce mémoire en 1803 dans les Annales du Muséum (vol, 11) sous le titre : « Dissertation critique sur les espèces d’Ecrevisses connues des anciens ».

3 La Bibliothèque de la ville de Caen, il pouvait consulter Gessner, Johnston, Matthioi-us, était d’un grand secours à Cuvier, qui possédait personnellement d’ex¬ cellentes éditions in-folio d’AmsTOTE et de Pline.

lier1, et il avait notamment déjà dessiné, à l’encre de Chine, des figures représentant l’anatomie du Homard.

Il avait, du reste, pris la résolution d’aller dans les Cabinets de Paris chercher de quoi donner plus d’extension à ses observations, quand la tourmente révolutionnaire vint mettre obstacle à ce projet.

À ce moment une heureuse coïncidence décida de l’avenir de Cuvier. Dans ï Encyclopédie de Diderot et de d’Alembebt, Fou- geroux de Bondaroy avait rédigé la partie agricole, en collabora¬ tion avec André Tiiouin et l’abbé H. -A. Tessier : or ce dernier (1741-1837), s’étant réfugié pendant la Révolution en Normandie, il exerçait les fonctions de médecin en chef à l’hôpital de Fécamp, vint en 1794 à Valmont assister aux séances d’une Société populaire l’on s’occupait des questions d’agriculture, et, y ayant fait, la connaissance de Cuvier, qui eu était secrétaire, appela sur le jeune savant l’attention de ses amis du Muséum national de Paris : Dau- bentox, Jussieu et surtout Geoffroy Saint-Hilaire.

Signalons qu’à « M. d’Aubenton » fut dédié un opuscule publié en 1780 à Hambourg et intitulé : « Characterisierung einer kleinen Art von Taschenkrebsen, deren Rückenschild ein Mens ch ens e sic h t vorstcllet. Caractères d’une espèce de Crabe singulière dont l’écaille représente au naturel le visage, en face d’un homme (avec une plan¬ che enluminée) ». L’auteur qui avait gardé l’anonymat, est Ernst- Christophe Sciiultz ; il croyait à tort que ce Crustacé était le Cancer hirtellus Linné [qui est un Pilumnus ], tandis que sa figure représente un Corystes à antennes externes très longues, et c’est à bon droit que Herbst (1782, Versuch Naiurg. Krabben, 1. Ht., p. 193) l’a rapportée au Cancer personatus Linné, 1767 2(non 1758) [= Corystes cassivelaunus Penn.] (Cf. 1936; M. André, Bail. Mus., 2e s., VIII, p. 92).

Laboratoire de Zoologie du Muséum.

1. Les Favanne (1780, Conchyl., I, pp. 308 et 808) indiquent qu’à Caen il existait plusieurs collectionneurs s’intéressant surtout aux coquilles : un substitut du procureur du Roi Fouquet, un avocat nu Douet, un docteur en médecine Ghainborge et un épicier Le Conte : mais ils signalent qu’en particulier « M. le Prieur de Courseules » possédait un Cabinet, tout rempli de. Crustacés.

D’après Michel Béziers [1719-1782] ( Mémoires diocèse Bayeus: [publiés en 1894], t. III, p. 273), il s’agit d’un « sieur Pu mon v, qui était alors curé de l’église paroissiale de Courseules. D’autre part, en raison des origines de Cuvier, il est intéressant de noter que c’est un comte ue Montbéliaiid qui était, en 1780 seigneur de Courseules, comme ayant épousé la marquise or. Poisse (1935, Invent. Arc-hiv. départent., Calvados Arc-h. civiles, série C., t. V, p. 00).

2. Dans cette acception l’appellation personatus est caduque et ce nom spécifique doit, au contraire, être conservé au C. personatus Linné, 1758 [= lanatus Linné, 1767], qui est un Dorippe.

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Quelques observations sur les Oniscoides

DE B A NY U LS- S UR-M ER (PYRÉNÉES-ORIENTALES) Par L. Paulian de Félice.

Au cours de plusieurs séjours à Banyuls-sur-Mer en septembre 1934, octobre-novembre 1935 et mars 1940, j’ai pu récolter une série assez complète d’isopodes terrestres de la région. J’ai pu, d’autre part, grâce à l’obligeance de M. le Professeur Chatton, étudier la collection d’Oniseoïdes du laboratoire Arago, collection qui a été déterminée par M. le Professeur Vandel, Il m’a ainsi été possible d’examiner la quasi totalité des Isopodes de. la faune locale et de faire quelques observations sur la répartition des diverses espèces.

La faune Isopodologique de Banyuls compte actuellement, à ma connaissance, vingt espèces et une sous-espèce. Ce sont les suivantes :

Tylos Latreillei Aud.

Ligia italica P.

Spilorüscus fragiles Raco. Trichoniscus modestus Raco.

T richoniscus sp. ? ('2 Ç). Philosciu a/Jttiis Verh. Ilalophiloscia hirsuta Verh. Oniscus asellus L.

Porcellio nides sexfasciatus B. L. Parcel lionides pruinosus B. L. *Lucasius pallidus B. L. Porcellio banyulensis n. sp.

Porcellio lævis Latr.

Porcellio dilatai us Brdt.

*Porcellio spini pennis B. L. Porcellio monta nus R. L.

Porcellio lugubri.s Koch.

Porcellio lugubris subsp , Duboscqui nov.

Plalyarthrus costulatus Verh. ArmadiUidium aulgare M. E.

* Armadillidiiirn granulatum Brdt. Armadillo offtcinalis Pesm.

Ces diverses espèces semblent, pour la plupart, assez étroitement localisées topographiquement. Au cours de mon dernier séjour, en mars, j’ai examiné comparativement la faune isopodologique de sept stations différant plus ou moins entre elles par le degré d’humi¬ dité, la couverture végétale, la nature du sol et l’altitude. Je donne ci-dessous les résultats de cet examen.

Plage du Troc. Sous les pierres et les débris de Posidonies et

* Je n’ai pas récolté ces espèces, maie elles figurent dans la collection du laboratoire avec la mention Banyuls, sauf le Trichoniscus modestus Raco, localisé à la grotte de Pouade.

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au bord de la partie inférieure du petit torrent qui descend jusqu’au haut de la plage il disparaît dans une large mare temporaire. La face inférieure des pierres est humide, mais la végétation, même au voisinage du torrent, est franchement xérophytique et sous-arbus- tive. Il n’v a pas de différences appréciables entre la faune des débris de Posidonies à quelques mètres de la mer et la faune du haut de la plage à trente mètres de la mer :

Tylos LatreLllei.

Halo philoscia hirsuta. Oniscus asellus. Spiloniscus fragilis. Armadillo officinalis.

Armadillidium bulgare. Porcellionides pruinc sus. Porcellionides sexfacsiatus. Porcellio banyulensis. Porcellio lugubris.

Cap Rédébis. Au point le plus élevé de la route de Cerbère à Banyuls, sous les pierres au pied des vieilles maisons en ruine. Alti¬ tude environ 60 m. Végétation xérophytique dense sous-arbustive, les pierres reposant sur des débris végétaux assez secs :

Armadillo officinalis. Porcellio banyulensis.

Bois de Céris. Sous les pierres au pied des chênes-lièges. Altitude environ 100 m. Végétation très clairsemée, sous-arbustive, dans une forêt claire de chênes-lièges, dessous des pierres sec :

Armadillo officinalis. Porcellio montanas.

Bois de Cosprons. Sous les pierres et au pied des arbres. Altitude environ 100 m. Végétation clairsemée, herbacée et sous- arbustive, dans une forêt mélangée de châtaigniers et de chênes- lièges. Dessous des pierres assez humide, reposant sur la terre nue :

Armadillo officinalis.

Armadillidium cul gare. Platyarthrus costulatus (avec Cam- ponotus sp.).

Trichomscus sp. Porcellio dilalatus. Porcellio montanus. Porcellio laevis.

Cours inférieur de la Bayorie.- Sous les pierres au bord du torrent, à quelques kilomètres en amont de Banyuls. Les pierres reposaient sur l’herbe humide. Pas de couvert végétal : Armadillo officinalis, Armadillidium. v ulgare, Philoscia affinis.

Bois de chênes-lièges au pied du col de Banyuls. Altitude 300 m. environ. Pierres reposant sur le sol sec . végétation assez dense, sous-arbustive ; arbres espacés :

Armadillo officinalis. dole Pallidula et Paussus Favieri.

Armadillidium bulgare. Porcellio laevis.

Platyarthrus costulatus (avec Phei- Porcellio lugubris.

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Foret de la Massane. Altitude 700 m. environ. Forêt de vieux hêtres, sol humide, pierres enfoncées dans les feuilles mortes et la terre : Armadillidiurn bulgare, Porcellio spinipennis, Porcellio luguhris subsp. Dubosequi »

Au point de vue de leur répartition, nous pouvons distinguer dans ces espèces divers groupements écologiques.

Formes halophii.es : Tylos Latreillei , Halophiloscia hirsuta, Porcellio banyulensis . De ces formes, les deux premières sont strictement littorales, caractéristiques de la région supérieure de la zone intercotidale ; le Tylos se retrouve aussi bien en Atlantique qu’en Méditerranée. Halophiloscia hirsuta se rencontre sur la Riviera et appartient à un genre caractéristique de la rive Nord du bassin occidental de la Méditerranée. L’association halophile est remarqua¬ blement pauvre en espèces ; à Banyuls elle ne présente ni Stenophi- loscia ni Arma dillonis eus comme sur le littoral des Alpes- Maritime s, ni Stenoniscus comme dans les Bouches-du-Rhône. Les Tylos remon¬ tent plus haut qu’ils ne le font généralement sur l’Atlantique, mais d’après mes observations à l’île d’Yeu (Vendée), il semble que Tylos Latreillei (d’ailleurs plus rare au printemps qu’en été) remonte vers les hauts de plage en hiver et au printemps.

Porcellio banyulensis est moins strictement littoral que les deux autres espèces citées, mais est cependant localisé au voisinage de la mer, sur les sols secs, sans végétation arbustive. La répartition de cette espèce rappelle tout à fait celle de Porcellio provincialis Dollf., espèce très voisine, localisée à la plaine de la Grau.

Les deux Porcellionides de Banyuls n’ont, eux aussi, été rencontrés que sur le haut de la plage du Troc. Ces espèces ne sont pas à propre¬ ment parler halophiles, mais j’avais déjà noté à propos des Porcellio¬ nides sexfasciatus, la fréquence plus grande des Porcellionides dans les dunes littorales, à File d’Yeu. Peut-être le facteur important n’est-il pas le voisinage de la mer. mais la présence d’un sol sablon¬ neux, sans végétation arbustive, car une grande partie du G. Porcel¬ lionides est caractéristique de la limite Nord de la zone érémique. Eu tous cas, en divers points de son aire actuelle, Porcellionides prinosm est localisé à la bande sablonneuse littorale Cotonou par exemple).

Formes hydrophiles non halophiles. Les trois seules formes de ce groupe sont Spiloniscus jragilis, Trichoniscus sp. et Philoscia a [finis. Le Spiloniscus jragilis a été signalé par Vandel (Arclt. Zool. Exp. gén., LXXV, 1933, p. 41) dans le cordon de Posi¬ donies, mais je l’ai retrouvé surtout sous les pierres enfoncées dans le sol humide du haut de la plage du Troc. Son existence cavernicole en Afrique du Nord accentue encore son caractère hygrophile.

Formes sylvatiques. Le groupe de Porcellio lugubris

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(lugubris, lugugris Duboscqui, spinipennis et montanus) est carac¬ téristique apparemment des régions boisées. Dans la région pari¬ sienne le P. lugubris ne se rencontre que dans les forêts : Fontaine¬ bleau» Marly, bois de Vincennes. Dans le sud-est, il est également localisé dans les zones boisées ; en Corse, la forme pizzavonensis Verh. est encore une forme sylvatique. A Banvuls, le groupe parait aussi caractéristique des régions boisées et les diverses espèces qui le com¬ posent se répartissent à diverses altitudes.

Forme eurytope, sans doute setnotherme. Armadillo ofpeintdis. Très commun aussi bien dans les milieux secs que dans les milieux humides près ou loin de la mer, dans les prairies ou sous bois, Y Armadillo paraît limité étroitement par l’altitude. Cette limite, et Factuelle répartition de l’espèce avec ses lacunes (Piémont et Lombardie, Atlas marocain, etc.) parait s’expliquer par des exigences thermiques précises.

Forme ubiquiste. ArmadiUidium oulgare. A Banyuls comme au Maroc, Y ArmadiUidium oui gare a colonisé tous les milieux dispo¬ nibles. Sa répartition verticale est moins étendue qu’en Afrique du Nord elle atteint 2.500 m. d’altitude, mais il vit dans des milieux aussi diversifiés. Il est curieux de constater que cette espece ubiquiste est relativement rare sur notre littoral atlantique (île d’Yeu) il est remplacé par ArmadiUidium depressum. Dans ces localités de l’Ouest il ne se rencontre pour ainsi dire jamais sur les dunes ou les falaises littorales. A Banyuls, au contraire, l’espèce descend jusqu’au niveau des débris de Posidonies.

Description des formes nouvelles.

Je donne ci-dessous la description de deux formes que j’ai récoltées abondamment à Banyuls. P. banyulensis avait déjà été récolté par M. le Professeur Vandel et figure, sous le nom in litteris que je lui conserve, dans la collection du Laboratoire Arago.

Porcellio banyulensis n. sp. (Vandel in litt.) (fig. 1-5).

Long. 12 à 13 mm.

Type 1 £ et une série de cotypes ^ et Ç au Muséum de Paris.

Corps étroit, convexe à bords presque parallèles ; brun clair légèrement violacé, largement taché de blanc. Tout le dessus un peu luisant très finement chagriné et ponctué.

Tête plus large que longue, lobes frontaux latéraux grands, arrondis obliquement en dehors, lobe médian assez grand pointu. Antennes à articles du scape sans dents ni sillons, flagelle à articles si bégaux.

Péréionites II à VII avec un léger sillon transverse subbasilaire.

Epimères I à angles antérieurs saillants en avant, atteignant la moitié

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des yeux ; angles postérieurs légèrement étirés en arrière ; marge posté¬ rieure du segment avec une concavité de cliaque côté ; celle-ci s’atténue sur les segments II et III et est nulle sur le IV les angles postérieurs des épimères sont presque droits pour redevenir de plus en plus saillants sur les V, VI et VIL

Fig. 1-5. Porcellio banyulensis n. sp. 1, tête et premiers péréionites. 2, pléotelson. 3, apex de l’antenne. 4, péréiopode VII ^ . - 5, exopodite du pléopode I ,

Epimères pléonales longuement saillantes obliquement en arrière, les V atteignant l’apex du basipodite.

Telson assez large à bords en ligne oblique régulière, le milieu étiré en une pointe triangulaire ; basipodites assez larges plus courts que le telson ; exopodites des uropodes fusiformes Méropoditc du péréiopode VII avec un talon basilaire arrondi et saillant ; les autres arlicles simples.

Exopodite du pléopode I largement arrondi en arrière.

Le Porcellio banyulensis, auquel je conserve le nom in litteris donné par Vandf.l, est très proche du P. provincialis Dollf. mais il s’en distingue par les lobes frontaux latéraux sensiblement plus déve¬ loppés, et surtout par la forme des pléopodes I <$. P. provincial is Dollf. étant très peu connu et insuffisamment décrit, nous avons jugé utile de le figurer en détail (fig. 6-11).

Ces deux espèces forment un petit groupe naturel auquel il faudra rattacher sans doute certaines espèces du Nord de l’Espagne décrites récemment par Arcangeli.

Fig. 6-11. Porcellio prooincialis Dollf. 6, tète et premier péréionite. 7, pléotelson.

8, apex de l’antenne. 9, péréiopode VII - 10, exopodite du pléopode I

11, apex de l’endopodite du pléopode I

Porcellio lugubris subsp. Duboscqui nov. (fig. 12-15).

Fig. 12-15. Porcellio lugubris subsp. Duboscqui nov. * 12, tête. 13, telson et uropodes ^ , en pointillé Fexopodite de l’uropode Ç. - 14, apex de l’antenne. 15, exo- podite du pléopode I q.

Long. 1,8 à 2,5 cm. ; larg. 1 à 1,3 cm.

Type 1 et une série de cotypes $ et 2 au Muséum de Paris.

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Corps large et peu convexe, longuement ovalaire, à bords presque parallèles. Brun noir uniforme ou avec les épinières et les uropodes jaune orange assez vif. Tout le dessus finement et densément chagriné et ponctué à fine pubescence pâle très courte et éparse. Tête à granulations fortes et assez denses. Péréionites à granulations fortes mais aplaties, éparses sur les épimères et très éparses sur le milieu des segments.

Pléon à granules effacés. Nodule latéral des péréionites situé très près de l’angle postérieur des épimères. Péréionites avec un étroit sillon trans¬ verse assez profond le long de la marge postérieure.

Tête deux fois plus large que longue, yeux assez gTos, lobes frontaux latéraux très grands, obliquement tronqués en dehors, arrondis à l'apex ; lobe médian assez grand largement arrondi ; épistome avec un très faible renflement médian.

Antennes longues, articles 2, 3, 4 et 5 du scape sillonnés, 2 et 3 avec une assez forte dent à l’apex, flagelle à article I deux fois plus long que le II.

Angles postérieurs des épimères I entourant la tête et atteignant presque l’apex des lobes front aux latéraux. Marge postérieure du péréionitc I légè¬ rement concave de chaque côté, angles postérieurs des épimères faible¬ ment étirés en arrière CL obtus. Ces angles Sont également, peu marqués sur les segments II et III et deviennent de plus en plus saillants en arrière sur les segments I V à VIT.

Epimères pléonales longuement saillantes obliquement en arrière, les V dépassant l’apcx des basipodites.

Telson assez étroit, côtés en ligne oblique régulière, le milieu étiré et une très longi e pointe étroite à bords presque parallèles et apex aigu.

Basipodites des uropodes larges bien plus courts que le telson Exopo-

4

165

dites des uropodes longs à bord externe droit et bord interne en courbe ; une fois et demie plus longs que le telson Ç, exopodites des uropodes beau¬ coup plus courts et plus renflés, endopodites comme chez les £ étroits pubescents dépassant à peine le telson.

Par Pabsence de renflement saillant sur le carpopodite du péréi- pode VII cette forme doit se séparer de Porcellîo monticola. Par la forme de la tête, des pléopodes et des péréiopodes elle se rattache au complexe du Porcellio lugubris (fig, 16-20). Ce complexe de formes déjà reconnu par Racovitza comme groupant des formes hétéro¬ gènes, parait avoir donné naissance dans le midi méditerranéen à toute une série de formes locales à valeur de sous-espèces. Il s’agit de :

Poreellio lugubris alassiensis Verh.

Duboscqui nov.

or arum Verh.

- pufetanus Verh.

vizzavonensis Verh.

Il y aura probablement lieu de reconnaître d’autres formes encore. Quoiqu’il en soit, le Porcellio lugubris Duboscqui, très belle forme que je dédie à M. le Professeur Duboscq, en souvenir de l’accueil qu’il m’a réservé au cours de plusieurs séjours au laboratoire Arago, se reconnaît aisément à sa taille, à sa coloration et au dimorphisme de ses uropodes. Ces caractères donnent au P. lu g. Duboscqui l’aspect des Porcellio du groupe succinctus, groupe essentiellement ibérornau- ritanien. D’après les indications données par Budde-Lund, P. lug. Duboscqui doit se retrouver dans le Nord de l’Espagne.

Laboratoire de Zoologie du Muséum.

166

Remarques sur quelques Pauropodes américains

Par Paul Remy.

Les deux premiers Pauropodes connus sont découverts dans la région londonienne par Lubbock, qui les décrit en 1868 sous les noms de Pauropus Huxleyi et de P. pedunculatus, celui-ci placé depuis dafts le genre Stylopauropus Cook, 1896.

Le premier représentant américain de ce groupe de Progonéates est rencontré par Packard (1870) à Salem (Massachusetts) ; cet auteur le considère comme un Pauropus nouveau qu’il appelle P. Lubbockii ; d’après lui, cette forme serait étroitement alliée à Stylopauropus pedunculatus et intermédiaire, à certains égards, entre ce dernier et P. Huxleyi, Packard (1871) décrit l’espèce ; mal¬ heureusement, la diagnose qu’il en donne est tellement incomplète qu’elle pourrait fort bien convenir à la plupart des Pauropodidés actuellement connus. L’animal fait partie, semble-t-il, de cette famille, mais à quel genre appartient-il ? Le globule porté par l’ex¬ trémité distale du rameau antennaire sternal étant sessile, l’espèce ne peut être placée parmi les Stylopauropus ; on ne peut préciser davantage.

D’après Packard (1870), le même Pauropode existerait aussi à Chelsea, Mass. La présence de ce Progonéate dans le Massachusetts est rappelée par de Saussure et Humbert (1872) dans leur Cata¬ logue général des Myriapodes américains.

Ryder (1878) trouve dans le Fairmount Park, près de Philadel¬ phie (est de l’état de Pennsylvanie), un Pauropus qu’il dit être P. Huxleyi , sans d’ailleurs donner de raisons suffisantes pour que l’on accepte sans réserve cette détermination. L’auteur suggère (1879 c) que l’espèce a pu être introduite d’Angleterre aux environs de Philadelphie, cette ville étant un ancien établissement anglais ; il prétend (Ryder, 1879 b), sans donner d’arguments convaincants, que l’animal est différent de P. Lubbockii,

Schmidt (1895) et Kenyon (1895) admettent que ce dernier est en réalité P. Huxleyi, forme signalée près du Tufts College (Boston, Mass.) par le second de ces auteurs, qui ne connaît d’ailleurs P. Lubbockii que par la très médiocre description donnée par Packard.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 3, 1941.

167

Latzel (1884) doute de cette synonymie. Par contre, Bollmann (1893) et Cook (1896) séparent les deux formes, sans d’ailleurs donner aucune raison personnelle. Bollman mentionne que P. Lubbockii, qu’il ne décrit pas, habite l’Arkansas (LilLle Rock) et l’indiana (Bloomington). Cook n’ajoute rien à ce qui a été dit sur ces Pauropes, mais cite trois formes nord américaines nouvelles qu’il décrit de façon trop défectueuse pour qu’on puisse jamais les reconnaître si l’on n’-v pas les types sous les yeux ; ces formes sont : Pauropus irnpar (Long Island, entre Huntington et Cold Springs), P. Bollmani (Indiana, à Bloomington ; d’après l’auteur, c’est sans doute l’espèce qui a été signalée de cette localité par Bollman sous le nom de P. Lubbockii) et Stylo pauropus atomus (près d’Huntington).

Han sen (1902) et Silvkstki (1902) estiment, eux aussi, que P. Iluxleyi et P. Lubbockii sont des espèces distinctes.

Un Pauropode inédit, type d’un genre nouveau, est trouvé près de Philadelphie (Fairmount Park) par Ryder (1879 a) qui le décrit (1879 a et. b) sous le nom d'Eury pauropus spinosus et établit la famille des Rurypauropodidcs pour le recevoir. De cette forme remarquable, l’auteur décrit le premier stade larvaire (1879 d) et signale une station nouvelle, située également aux environs de Phila¬ delphie (1879 e).

L’espèce aurait été récoltée par Bollman (1893) dans l’indiana (Bloomington) et par Cook (1896) dans l’état de New York (Kirk- ville). Elle est étudiée longuement par Kenyon (1895) qui en a reçu des spécimens provenant de Fairmount Park.

Latzel (1884) dit avoir rencontré cet Eury pauropus en Carinthie, capture rappelée par Attems (1895), mais en réalité il s’agit d’une espèce inédite à l’époque : Gravieripus Latzeli Cook 1896, qui habite aussi l’Italie (environs de Gênes) et la Roumanie (Transylvanie, Bâile ErcuJane, Sinaia ; cf. Rkmy, 1937).

En résumé, plusieurs espèces de Pauropodes sont rencontrées en Amérique du Nord au cours du dernier siècle ; l’une d’elles est un Eurypauropodidé qui n’a encore été récolté que dans cette partie du Nouveau-Monde ; tous les autres sont des Pauropodidés, mais leurs diagnoses sont tellement sommaires qu’elles ne permettent généralement pas de reconnaître ces animaux avec certitude.

Il n’est donc pas certain que Pauropus Huxlcyi. existe en Amérique, et tant qu’on n’aura pas réétudié les types ce que j’ai tenté vaine¬ ment, de faire , on ignorera toujours ce que sont Stylopauropus ato¬ mus Cook, P. Lubbockii Packard, P. impur Cook, et P. Bollmani Cook ; il n’est même pas certain que ces deux derniers appartiennent vraiment au genre Pauropus : ils pourraient tout aussi bien être des Allopauropus ; il n’est pas sûr non plus que l’espèce décrite par Packard soit un Pauropus authentique : cet auteur dit, en effet (1871), qu’à l’antenne la forme des articles et de leurs poils, ainsi que

168

celle du 3e appendice multiarticulé (= 3e flagelle) du 4e article (= ra¬ meau sternal) est le même que chez Stylo p aura pus pedunculatus ; or, la forme du rameau antennaire sternal est très dilférente chez Stylopauropus et Pauropus : tandis que, chez P., cet article est subcylindrique, la face rostrale étant à peu près aussi longue que la face caudale, chez 5. il est trapézoïde, la face rostrale étant sensible¬ ment plus longue que la caudale ; on pourrait donc se demander si l’espèce décrite par Packard n’est pas un S., mais ü n’en est cer¬ tainement rien, car le globule porté par l’extrémité distale du rameau antennaire sternal de cette forme est sessile, et non pas porté par un long pédoncule comme cela a lieu chez tous les S. L’animal appar¬ tiendrait-il à un genre non établi encore ?

Nous sommes mieux documentés sur le Pauropode récolté par Kenyon (1895) près de Boston et étudié par lui sous le nom de P. Huxleyi (dont, selon cet auteur, P. LubbockU est synonyme). De cet animal, Kenyon représente, entre autres, des organes qui four¬ nissent d’excellents caractères taxinomiques : l’anlenne, la plaque anale et les styles (pl. Il, fig. 23 et 42) L L’antenne, la plaque anale sont sûrement d’un Pauropus, mais celui-ci n’est certainement pas P. Huxleyi, ce que reconnaît déjà Hansen (1902, p. 325) : la plaque anale, comme celle de tous les Pauropus authentiques (P. Huxleyi f. typ. et var. lanceolatus Remy, P. furcifer Silvestri, P. Bagnalli Remy f. typ. et var. Leruthi Remy, tous d’Europe ; P. Dawydoffi Remy, d’Aunam ; P, robuslus , P. intermedius et P. spec¬ tabilis, tous trois chiliens, décrits par I Iansen ; P. amicus et P. aus- tralis d’Australie, décrits par IIarrison), présente une paire de bran¬ ches externes (latérales) grêles, atténuées distalement, et une paire de branches internes (submédianes) relativement longues, portant chacune à leur extrémité distale un appendice dirigé vers l’arrière ; les branches internes sont légèrement, atténuées du coté distal, un peu comme celles de P. Huxleyi. f. typ. de P. H. var. lanceolatus et de P. spectabilis, tandis que chez les autres espèces, elles sont cylindriques tout en présentant parfois (cas de P. furcifer, P. Daivy- doffi, P. Bagnalli f. typ. et var. Leruthi, P. intermedius) une légère dilatation à leur extrémité distale ; l’appendice que porte chacune de ces branches a la forme d’une flamme de bougie, flamme très pointue du côté distal, nettement rétrécie du côté basilaire ; il res¬ semble donc à celui qu’on observe chez la plupart des spécimens adultes de P. furcifer et chez P. Dawydoffi , tandis que ces appendices sont subcylindriques, relativement longs et grêles chez P. Hux- leyi f. typ., P. spectabilis, P, intermedius et P. auslralis, lancéolés, peu atténués du côté distal et du côté basilaire chez P. H. var. lanceolatus,

1. Plaque anale et styles sont vus lace tcrgalc ; on n’en voit que la région distale, le reste étant caché par le tergum pvgidial, dont le boTd postérieur présente un lobe médian arrondi, peu proéminent.

169

globuleux chez P. robustus, spatules chez P. amicus. Ajoutons que les styles de l’espèce de Boston sont inclinés vers le plan sagittal, suhrectilignes, et non pas nettement arqués concavité externe} comme le sont ceux de P. jurcifer, P. Dawydûffi, P. Fiagndlli f. typ. et var. Leruthi ; en cela, ils ressemblent à ceux de P. Iluxleyi f. typ. et var. lanceolatus , C’est de cette dernière forme que le Paurope bos¬ tonien se rapproche le plus ; on l’en distingue facilement par la forme des appendices portés par les branches internes de la plaque anale.

Les caractères relevés par Ken yon permettent, à mon avis, de reconnaître l’espèce ; je propose de nommer celle-ci Pauropus bosto- nensis n. sp.

Une trentaine de nouveaux Pauropodes du Nouveau-Monde sont étudiés au cours des quarante dernières années.

Hansen (1902) décrit de façon extrêmement soignée six formes récoltées en Amérique du Sud par Silvestri en 1899 et 1900; ce sont les trois Pauropus chiliens cités plus haut : P. robustus, P. inter- mediiis et P. spectabilis 1 et trois Allô pauropus : A. argentinensis [que Silvestri (1902) orthographie argent in iensia] et A. pygmaeus d’Argentine, et A. inornatus du Paraguay [ces trois derniers sont placés par Hansen dans le genre Pauropus, mais un peu plus tard Silvestri (1902) les fait entrer dans son genre Allô pauropus],

Hansen note, p. 333 et 373, que A. argentinensis possède une paire de soies supplémentaires, situées immédiatement au-dessus des styles ; bien que les adultes de cette espèce soient de taille relative¬ ment grande (presque le millimètre), ces soies sont extrêmement courtes, aussi ne peut-on les observer que sous un puissant grossisse¬ ment. De telles soies n’avaient pas encore été observées chez les Pauropodes ; Hansen ne peut expliquer leur absence chez les autres espèces ; peut-être, dit-il, ces formations sont-elles parfois présentes, mais elles seraient si rudimentaires qu’il lui a été impossible de les apercevoir. Je les ai cherchées en vain chez de très nombreux spéci¬ mens de grande taille, parfaitement éclaircis, appartenant à diverses familles. Par ses autres caractères, cette espèce argentine est un authentique A llo pauropus.

Des représentants du groupe sont signalés de l’Ohio par Williams et Hefner (1928), du Mexique, de l’est des Etats-Unis, de l’Oregon, de Californie, du nord-ouest du Canada, de l’Alaska par Hilton (1928, 1929, 1930 a, 1931 a, b, c .) Dans d’autres notes, parues depuis 1930, Hilton ne. décrit pas moins de 22 espèces nouvelles, découvertes en Amérique centrale et Amérique du Nord : 7 Stylopciuropus et 15 Pauropus. Ce sont :

de Panama Pauropus paruimensis (1939) ;

1. Les spécimens de ces 3 tonnes sont pris par Silvestri (1899) pour des P. Huxleyi, mais eet auteur reconnaît ensuite son erreur (Silvestri 1902 et 1905). Ces 3 Pau- ropes chiliens sont cités aussi par Porter (1912) qui n’ajoute rien sur leur compte.

170

du Mexique (ville de Mexico) P. mexicanus (1930 c) ; de l’état de New York P. caudaspinosus (1930 c ) ; de l’Iowa P. medianus (1934) ; du New Mexico P. inanus et P. nexus (1933) ; de Californie Stylopauropus digitus, S. locatus, S. simplus, Pauropus california, nus, P. médius, P. santus, P. indigenous, P. globulus, P. pinus (1930 c), P. laminus (1930 b) 1 ; de l’Oregon Stylopauropus oregonensis (1930 c) ; du Canada (Yukon Territ.) Stylopauropus dawnsoni, Pauropus ardus (1931 b) ;

de l’Alaska Stylopauropus afaskensts, S. globulus (1931 b) ; d’une station non indiquée P. quercus (1930 c).

Les diagnoses de ces formes sont extrêmement défectueuses et permettront très rarement de reconnaître les animaux si l’on n’a pas les types sous les yeux 2. Certaines cependant sont suffisamment explicites pour montrer qu’elles se rapportent à des espèces fort intéressantes.

Il n’est pas du tout sûr que les formes placées par l’auteur parmi les Stylopuuropus appartiennent toutes à ce genre ; il semble, en effet, que Hilton ne fait appel, pour prendre sa decision, qu’à un seul caractère : la longueur relativement grande du pédoncule du globule porté par le rameau antennaire sternal, et qu’il paraît négli¬ ger les autres caractères donnes par Hansen (1902) et Silvkstki (1902) pour délimiter ce genre, notamment ceux qui sont présentés par ce rameau antennaire lui-même. Une révision des types s’impose.

Six des « Pauropus » de Hilton sont particulièrement remar¬ quables ; ce sont : P, manus, P. california nus, P . indigenous, P. médius, P, pinus et P. mexicanus, tous paraissant faire partie du groupe des Pauropodoidea (Bagnall 1935).

P. manus. Chez l’adulte, les pattes locomotrices (p. 1.) I, II et IX ont 5 articles, toutes les autres en possédant 0. S’il en est bien ainsi, ce type de segmentation des p. 1. est tout à fait original : il n’a encore été observé chez aucun Pauropode jusqu’à présent. Les seuls types de segmentation rencontrés chez les adultes sont en effet les sui¬ vants :

a) toutes les p. 1. ont 5 articles [Polypauropodidés, Braehypauro- podidés, certains Eurypauropodidés ( Samarangopus = ? Austra- lopus, Gravieripus , ? Eurypauropus okinoshimensis )] ;

b) les p. 1. I, VIII et IX ont 5 articles, les autres en ont 6 (Asphæri- diopodidés) ;

1. Hilton (1928, 1929) croit avoir trouvé Pauropus Huocleyi en Californie ; il s’agit très vraisemblablement d’une autre espèce, peut-être de l’une de celles décrites ulté¬ rieurement de cette région par l’auteur.

2. Les types sont pour la plupart conservés au Pomona College, à Clarcmont, Cali¬ fornie ; je n’ai pu les avoir en communication.

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c) les p. 1. I et IX (ou I et X chez certaines $ de Pauropodidés appartenant au genre Allopauropus ) ont 5 articles, les autres en pos¬ sèdent 6 (Pauropodidés, Scléropauropodidés).

Mais je doute fort i|ue la p. 1. II de P. rnanus soit pentarticulée : la fig. 1, cet appendice est représenté, montre bien 5 segments seulement : tarse II, portant deux poils tergaux dans la région distale, tarse I et. tibia portant, chacun un poil tergal, fémur et préfémur ( = trochanter), celui-ci portant un poil sternal, mais il manque le coxa qui est pourvu, lui aussi, d’un poil sternal (l’auteur le dit expres¬ sément p. 554 : « Short, slightly plumed hairs are found on the First two segments of ail legs »).

La p. 1. II offre néanmoins un caractère tout à fait inédit : la pré¬ sence de 2 poils tergaux, insérés l’un derrière l’autre, dans la région distale du tarse, tandis que chez tous les Pauropodes connus jusqu’à ce jour, il n’y a qu’un seul poil tergal à cet endroit 1. Ce caractère m’incite à retirer l’espèce du genre Panropus ; je propose de la placer dans un genre nouveau, le g. Silvestripus 2, dont elle sera le type. Ce genre de Pauropodoïdes sera caractérisé par la présence de 2 poils tergaux près de l’extrémité distale des pattes locomotrices de la 2e paire. Les autres p. 1. présentent-elles ce caractère ? Hilton ne l’indique pas.

P. californianus. Les p. 1. I et IX ont 5 articles, les autres en ont 6 ; de petits poils claviformes sont, dit Hilton, sur l’article basal de toutes les pattes, mais sur la fig. 1 b, qui représente une p. 1. I, les deux articles basilaires (coxa et préfémur) portent chacun un poil sternal claviforme !

On n’avait pas encore observé d’épines medio-sternaies sur le tronc des Pauropodes. P. californianus en possède une série de 8 à la base des p. 1. I à VIH (une épine correspondant à chaque paire de pattes, l’aspect de ces phanères variant d’une paire à l’autre). .Je crée le nouveau genre Echinopauropus pour placer cette espèce qui en sera le type. La diagnose provisoire de ce genre sera : Pauropodoïde portant une série de 8 épines rnédio-sternales sur le tronc ; les pattes locomotrices I et IX à 5 articles, les autres en possédant b.

P. indigenous. Pour classer cette forme, il me semble nécessaire de créer un genre nouveau, que j’appelle Pauropopsis, caractérisé comme suit : Pauropodoïde portant une épine médiosternale entre les pattes locomotrices II ; pattes locomotrices I et IX à 5 articles, les autres à 6 articles.

P. médius. Le 4e article de la hampe porte, à son extrémité distale, entre le rameau tergal et le rameau sternal, un petit organe

1. La région distalc du tarse de toutes les p. 1. des Eurvpauropodidés porte bien 2 poils également, mais un seul est tergal, l’autre est. sternal.

2, Dédié à M. le Prof. F. Silvestki, du R. Istilulo superiore agrario de Portici, auteur d’importants et très intéressants travaux sur les Pauropodes.

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globuleux, saillant, que Hilton appelle « globular body » ou « globular lobe ». On sait que tous les Pauropodes possèdent un ou deux organes globuleux (sensoriels ?) appelés globules, à l’extrémité distale du rameau antennaire sternal, entre deux longs poils appelés llagelles ; quand il n’y a qu'un globule, il est à l'extrcmité distale d’un pédon¬ cule plus ou moins long ; quand d y en a deux, ils sont sur un même pédoncule, l’un est à l’extrémité distale, l’autre au voisinage du milieu ; en outre, j’ai découvert un autre organe globuleux sur la face tergale du 3e article de la hampe chez les Pauropodidés ( Pcturopns , Allopnuropus), les Seléropauropodidés ( Scleropauropus ), les Brachv- pauropodidés (. Brachypauropus ) elles Eurypauropodidés ( Eurypau - rapus, Gravieripus) (chez les Eurypauropodidés, cet organe est porté par un pédoncule bien net, particulièrement long chez Eurypauropus hastatus Atteins, tandis qu’il est presque sessile, inséré au fond d’une crypte tégumentaîre chez les représentants des autres familles), mais jamais on n’avait observé d’organe globuleux en aucun autre endroit chez les Pauropodes.

L’animal rencontré par ITilton fait donc exception ; il mérite d’être le type dans un genre nouveau, que je nomme Pseudopauropus et qui est caractérisé de la façon suivante : Pauropodoïde portant, sur l’antenne un globule surnuméraire, inséré à l’extrémité distale du 4e article de la hampe, entre les deux rameaux ; les pattes locomo¬ trices I et IX ont 5 segments, la 8e en a 6 (Hilton ne dit pas comment les autres sont segmentées).

P. pinus possède, lui aussi, des globules supplémentaires sur l’antenne : le 4e article de la hampe porte, en deçà de son extré¬ mité distale, deux organes globuleux voisins l’un de l’autre, tandis que, sur l’extrémité distale du rameau sternal, entre les deux fla¬ gelles sont insérés le globule normal et, près de lui, un globule accessoire. En outre, « between thet hird to the eighth pairs of legs there is a pair of small hairs ».

Je considère l’animal comme le type d’un genre nouveau : le genre Polysphaeridiopus 1 qui sera défini par les caractères particuliers relevés plus haut à l’antenne et à la face sternale du tronc.

(!° P. mexicanus . Le rameau antennaire sternal porte à son extré¬ mité distale : les deux flagelles, le globule normal et, à la base de celui-ci, plusieurs poils et un ou deux petits corps globuleux ; il y a 5 articles aux p. 1. I et IX, et 6 aux p. 1. IL Ces caractères définissent le genre Parapauropus dont la présente espèce est le type.

Pauropus caudaspinosus semble être aussi, à première vue, une forme très originale : ses 9e (= dernières) p. 1. possèdent 6 articles, dit

1. De toaliç = nombreux et scpxipîS'.ov = petite boule; allusion à la multiplicité des globules antennaires.

173

Hilton, ce qui, si l’observation est exacte, est unique chez les Pau- ropodes à 9 paires de p. 1. Comme le remarque déjà Hansen (1902, p. 335), l’unique article tarsien de la dernière p. 1. de certains Pau- ropodidés adultes de grande taille présente un indice de division au- delà de son milieu, mais il s’agit d’un amincissement local de la cuticule, et non d’une véritable articulation.

Si le dessin représentant P. panamensis est correct, l’antenne de cet animal n’est pas du tout d’un Pauropus 1 : au rameau sternal, le bord rostral est beaucoup plus court que le bord caudal, comme chez les Allopauropus ; la chétotaxie des tergites troncaux n’est pas du tout celle des représentants de. ces deux genres.

Laboratoire de Zoologie générale de la Faculté des Sciences de Nancy et Laboratoire de Zoologie du Muséum.

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1. A noter qu’un Pauropus, peut-être P. Huxleyi, est signalé dans les sols à Canne à sucre des îles Hawaii, par Zwai.owenbuhg (1931) ; j’ai tenté en vain d’examiner les échantillons.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 3, 1941. 12

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1899. Siuvestri (F.). Distribuzione geografica délia Koenenia mirabilis Grassi ed altri Artropodi. Peripatoides Blainvillei (Blanch.). Zool. Anz., XXII, p. 369-371.

1902. Ordo Pauropoda. Ac.AIyr. et Scorp. hue. in It. rep., 85 p.

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1928. Williams (S. R.) et Hefner (R. A.). The Millipedes and Centipedes of Ohio. Ohio St. Univ. Bull., XXXIII, p. 93-147.

1931. Zwaluwenburg (R. H.) in Swezey (O. II.) et collab. Short notes on Ilawaiian Insects. Proc. llaw. ent. Soc., VII, p. 337-394.

175

Note sur le Chauvetia candidissima Philippi (Moll. Gastrop.)

Par Ed. Lamy.

M. G. Moazzo, voulant déterminer trois coquilles recueillies par lui à Rufisque, a reconnu qu’elles appartenaient à la même espèce que quatre individus du Sénégal étiquetés dans la collection du Dr Jotisseaume Pleurotoma ambigua Desiiayes : ce nom ne paraît pas avoir été jamais publié.

L’examen tant des spécimens de M. Moazzo que de ceux du Dr Jousseaume m’a conduit à les identifier tous à une espèce Médi¬ terranéenne, le Lachesis candidissima Philippi [ Buccinum ] (1836, Enum. Moll. Sicil I, p. 222, pl. XI, fig. 18).

Cette forme a d’ailleurs été signalée du Sénégal d’abord par Monte hosato (1875, Nuooa Rio. Conch. Médit., p. 41), qui dit avoir observé des individus de cette provenance dans la collection de l’Ecole des Mines.

Depuis lors, cet habitat a été confirmé par von Maltzan (1883, Jahrb. Deutsch. Maïak . Ges., X, p. 130) et par Ph. Dautzenberg (1890, Récoltes malac. Culliéret Sénégal, Mém. Soc. Zool. France, III, p. 166 ; 1891. Voy. « Melita » Sénégal, Ibid., IV, p. 41, pl. III, fig. 3 a-c ; 1912, Miss. Gruoel côte occ. Afriq., Ann. Inst. Océanogr., V, p. 38),

Ce dernier auteur admet que les exemplaires de Dakar ont une sculpture un peu plus fine que celle des spécimens Méditerranéens et il considère les premiers comme constituant une varité tenui- sculpta, à laquelle il assimile, mais avec doute, le Buccinum Bip d’ÂDANSoN (1757, Hist. Nat. Sénégal, Coquill., p. 151, pl. 10, fig. 7).

Or cette identification est pleinement justifiée par l’examen des types de ce B. Bip qui se trouvent actuellement au Muséum national de Paris et qui consistent en plusieurs individus recueillis par Adanson.

Cette espèce oiïre les caractères suivants : la coloration est d’un blanc terne uniforme 1 ; le sommet est obtus ; les tours convexes sont

1. Weinkauff (1868, Conch. Millelmeer. Il, p. 442) considérait le Nesæa lineolata Tibebi, comme une variété ; mais cette réunion n'a pas été acceptée par Dautzen¬ berg (1912, loc. cit., p. 38).

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 3, 1941.

176

séparés par une suture assez profonde ; la sculpture se compose de côtes longitudinales et de cordons spiraux, dont les points de ren¬ contre forment de petits mamelons peu saillants ; le labre est exté¬ rieurement épaissi par un bourrelet et intérieurement muni de plis obsolètes.

Le nom générique Lachesis Kxsso, 1826 ( Hist . nat. Europe mérid., t, IY, p. 211) avait été employé antérieurement en 1804 pour un Reptile par Daudin et en 1817 pour un Arachnide par Savigny.

Bucquoy, Dautzenberc, Dollfus (1883, Moll. mar. Roussillon , I, p. 112) ont cru pouvoir donner au Gastéropode l’appellation Dono- vania ; mais elle avait été déjà attribuée à un Crustacé par Lkach en 1814 ( Brewsters Edinburg Encyd., VII, p. 435),

Par suite, Tom Iredale a proposé en 1918 (Proc. Malac. Soc. London, XIII, p, 34) pour le Mollusque le nom nouveau de Syn- tagma.

Mais en 1884 ( Nom encl . gen. espec, Conch. Médit., p. 137) Montero- sato avait pris le L. candidissima pour type d’un genre Chauveiia, dont il faisait synonyme N es ce a Risso, 1826 ( non Lamarck, 1812 [Polypiers], nec Leach, 1818 [Crustacés]).

Or C o s s>i an n (1896, Essais Paléonconch. comp., 2e livr., p. 94) a établi que ce genre Chauveiia doit être réuni à Donovania B. D. D., en même temps que Folinæa Monterosato, 1884 L

En conséquence, comme l a indiqué J. Thiei.e (1931, Handb. System. Weichtierk., I, p. 318) l’appellation Syntagma devient inutile et tombe en synonymie de Chauvetia : l’espèce doit donc pren¬ dre le nom de Chauveiia candidissima et sa synonymie s’établit de la façon suivante :

1757. Buccinum Dip

1836. Buccinum candidissimum

1844. Buccinum candidissimum 1844. Pallia candidissima Ph.,

1852. Nassa candidissima Ph., 1868. Nesæa candidissima Ph., 1868. Lachesis candidissima Ph.,

Adansots, Hist. Nat. Sénégal, Co- quill., p. 151, pl. 10, fig. 7.

Philippi, Enurri. Moll. Sieil., I, p. 222, pl. XI, fig. 18.

Philippi, ibid., II, p. 189.

Forbes, Rep. Moll. Aegean Sea, p. 140.

Petit de la Saussaye, Cat. coq. mar. côtes ilo France, Journ. de Conchyl., Il, p. 200.

Tiberi, Genres Lachesis et Nesæa de Risso, Journ. de Conchyl., XY1, p. 77.

Weinkauff, Conch. Médit., II, pp. 118 et 442.

1. Il ne faut pas confondre avec ce nom celui de Folinia proposé par Crosse (1868, Journ. de Conchyl., XVI, p. 218) pour un Rissoa.

177

1869. Nesæa candidissima Ph., 1875. Lachesis candidissima Ph., 1878. Lachesis candidissima Ph.,

1883. Lachesis candidissima Ph.,

1884. Lachesis candidissima Ph., 1884. Chauvetia candidissima Ph., 1886. Chauvetia candidissima Ph.,

1890. Donovania candidissima Ph.,

1891. Donovania candidissima Ph.,

1892. Donovania candidissima Ph.,

1898. Don. (Chauvetia) candidis¬ sima Ph.,

1912. Donovania candidissima Ph.,

1916. Lachesis candidissima Ph., 1931. Chauvetia candidissima Ph.

Petit de la Saussaye, Cat. Moll, test, mers Europe, p. 170.

Dr Monterosato, Nuova Riv. Coneh. Médit., p. 41.

di Monterosato, Enum. e sinon Conclu Médit., p. 104.

von Maltzan, lieitr. Kcnntn. scnc- gamb. Pleurotômiden, Jahrb. Deutsch. Malak. Ges., X, p. 130.

Tuyon, Man. Coneh., VI, p. 225, pl. 32, fig. 23.

di Monterosato, Nomencl. gen. e spec. Coneh. Médit., p. 137.

Locard, Prodr. malac. franc., Moll, mar., p. 130.

Dautzenberg, Récoltes malac. Culliéret Sénégal, Mém. Soc. Zool. France, III, p. 166.

Dautzenberg, Voy. « Melita » Sé¬ négal, Ibid., IV, p. 41, pl. III, fig. 3 a-c (var. tenuisculpta) .

Locard, Coq. mar. côtes France, p. 71.

Bucquoy, Dautzenberg, Doll- fuss, Moll. mar. Roussillon, II, p. 793.

Dautzenberg, Miss. Gruvel côte occ. Aîriq., Arm. Inst. Océanogr., V, p. 38.

Hidalgo, Fauna malac. Espana, Moll. test, mar., p. 365.

Tiiiele, Flandb. syst. Weichtierk., I, p. 318.

Ce genre Chauvetia (= Lachesis = Donovania) a été pendant longtemps classé parmi les Pleurotomidæ ( Turritidæ) et c’était encore l’opinion de Wm. Dall en 1918 (Proc. U. S. Nat. Mus., LIV, p. 325).

Cependant Cossmann (1896, loc. oit., p. 94) avait déjà objecté que la coquille ressemble plutôt à celle des Buccinidæ et que le canal qui termine la base du dernier tour présente une troncature rétrécie, caractère par lequel ce Mollusque s’écarte de la plupart des Pleuro¬ tomidæ.

D’autre part, en 1899 (Proc. Malac. Soc. London , III, p. 238) M.-F. Woodward a montré que la radula est rachiglosse et que, par leur forme, les dents diffèrent de celles des M uricidæ, mais rappellent plutôt celles des Buccinidæ et surtout du genre Pisania ; de même, l’opercule, déclaré par le Dr P. Fischer (1884, Man. Coneh., p. 644)

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semblable à celui des Ocinebra, paraît à Woodward se rapprocher, par son nucléus apical, davantage de celui des Pisania h

Par suite, on doit adopter l’opinion de Thiele (1931, loc. cit., p. 318) et ranger Chauvetia dans les Buccinidæ.

Laboratoire de Macologie du Muséum.

1. Dès 1844 ( Bep . Moll. Aegean Sea, p. 140) Forbes avait rangé Buccinum candidis- simum Phil. dans les Pollia.

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Les conditions de la distribution de Gryphæa Angulata Lmk. sur les cotes de l'Ile d Oléron

Par Gilbert Ranson.

L’Ostréiculture dans la région de Marennes prenait, il y a une vingtaine d’années, un essor subit par suite d’une consommation de plus en plus grande. Les éleveurs s’approvisionnaient jusque-là, en jeunes huîtres portugaises, dans les centres producteurs de Brouage à La Rochelle, puis à l’embouchure de la Gironde. La récolte des jeunes huîtres s’y faisait presque uniquement sur les bancs naturels, comme aux plus lointaines origines. La production devenait insufiisante pour les besoins de l’ostréiculture. Depuis La Rochelle jusqu’en Gironde, on industrialisa la récolte du naissain, par la pose de collecteurs artificiels. En 1934 et 1935, la fixation des jeunes larves sur les collecteurs de la région de Marennes n’eut pas lieu pour des raisons exposées en 1936 h Les ostréiculteurs se voyaient à nou¬ veau privés de jeunes huîtres à brève échéance. L’organisation moderne de la récolte, en Charente et en Gironde (où la fixation a toujours lieu assez régulièrement) se faisait à un rythme extrême¬ ment lent. Les éleveurs de l’Ile d’Uléron me posèrent alors la ques¬ tion suivante : « Ne pourrait-on pas provoquer, sur les côtes de l’Ile d’Oléron, en des points favorables, le développement de « crassats » d’huîtres portugaises, les larves produites pouvant assurer une récolte annuelle régulière sur les collecteurs de la côte olérormaise ? » J’avais démontré en ciïet, que les larves se fixant sur ces derniers, provenaient uniquement des huîtres mères des crassats de la Cha¬ rente et de la Gironde et nullement des huîtres élevées dans les parcs de la région de Marennes ; les conditions de salinité au moment de la reproduction ne sont pas, ici, favorables à une évolution convenable des larves planctoniques. C’est à cette occasion que j’ai étudié la distribution de Gryphæa angulata Lmk., sur les côtes de l’Ile d’Oléron.

En 1904, J. Guérin 2 a fait une étude assez complète, mais pure-

1. Revue des Trav. de l'Office des Pêches, t. IX, 193G.

2. J. Guérin. Notes préliminaires sur les gisements de mollusques comestibles des côtes de France. Première note : Los côtes de la Charente- Intérieure, ri. F. ri. S. Gre¬ noble, 1904, p. 825.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 3, 1941.

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ment statique, sur ce sujet. Même à cet égard, il y a lieu de compléter ou rectifier quelques données. Ainsi en ce qui concerne la côte occi¬ dentale de l'Ile d’Olcron, cet auteur dit : « Jamais on n’v a observé de gisements naturels importants d’huîtres ou de moules, bien qu’on y ait observé des petites huîtres portugaises et des moules sur les pierres des écluses à poissons... » Cependant il y a, en certains points, un nombre appréciable d’huîtres portugaises ; ces gisements méritent de retenir l’attention par suite des conditions spéciales à cette côte. Par ailleurs, Guérin note « les roches de la cote occidentale de 1’ [le, comprises entre la Tour de Cliassiron et Saint-Denis... sont cou¬ vertes de petites huîtres portugaises... » Ce n’est pas exact. Dans cette région il n’y en a que qutdques rares, à La Morelière, près de Chassiron.

A La Morelière , on trouve, au pied de la falaise jurassique, une petite source d’eau douce, au lieu dit Les Fontanelles. Son débit est très faible, comme on peut s’en rendre compte lorsque la mer s’est retirée. L’eau douce qu’elle fournit n’a pas une grande influence sur la salinité de l’eau de mer, arrivant à cet endroit sans mélange d’eau de rivière ; la côte est largement exposée au flot du large apportant une eau de salinité assez constante et élevée (1.025 environ). Cepen¬ dant, cette influence doit être parfois suffisante, puisque j’ai observé, sur les rochers du voisinage immédiat, quelques huîtres portugaises âgées de 5 ou 0 ans, dont quelques-unes seulement étaient vivantes. Les faits démontrent que la fixation a lieu, très irrégulièrement, certaines années exceptionnelles seulement.

Baie de Saint-Denis. A Saint-Denis, dans une propriété privée, on trouve une source d’eau douce dont le débit est assez important. Elle a creusé un petit ruisseau dont l’embouchure traverse la légère dune de la plage et s’écoule dans la baie de Saint-Denis. Au niveau de la dune, le lit est souvent à sec l’été ; mais l’eau s’infiltre sous le sable et se répand sur les rochers de la baie. La quantité d’eau douce rejetée en mer est ici plus importante qu’à La Morelière. Les huîtres portugaises sur les rochers de la baie, sont assez nombreuses. La fixation a été jugée assez importante pour permettre l’organisation de parcs à collecteur ; des pierres extraites sur place, sont, utilisées à cet effet. Mais les eaux du large ont une influence encore trop grande pour permettre, un développement rapide des jeunes huîtres ; il faut plusieurs années pour obtenir des huîtres susceptibles d'être prélevées pour l’élevage. D’autre part, si la fixation est plus fréquente qu’à La Morelière, elle n’a cependant pas lieu au cours des étés trop secs. Le rendement des collecteurs est donc, en moyenne, très faible.

Entre Saint-Denis et La Brêe (très voisines l’une de l’autre), il existe une zone étroite l’on ne trouve pas d’huîtres fixées sur les rochers.

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A La Brée, des sources d’eau douce, se trouvent sur la plage ou en mer. La fixation a lieu sur les rochers et les murs des écluses à pois¬ sons. Des collecteurs constitués par des pierres, prises sur place, sont posés. Mais la quantité d’eau douce est moins importante qu’à Saint-Denis ; la fixation est moins régulière et moins abondante. La croissance des huîtres est plus lente.

Entre La Brée et Les Boulassiers existe une zone sans huîtres. Aux Boutassiers, un ancien chenal, obstrué par la dune, conduisait à la mer l’eau douce du marais. Cette eau s’infiltre maintenant sous la dune et se répand en mer. Des huîtres sont fixées sur les rochers près de la côte, mais en quantité relativement faible. La fixation est très irrégulière et la croissance très lente.

Au Douhet, un chenal important conduit à la mer les eaux douces du marais de Saint- Georges. Les rochers, aux environs immédiats du port, sont couverts de petites huîtres portugaises. La fixation est très irrégulière et la croissance très lente. La coquille de ces huîtres est caractéristique : la valve supérieure possède des lamelles proé¬ minentes, le bord des valves est souvent denticulc et quelquefois échinulé.

A Boyarchnlle, un chenal également important conduit à la mer les eaux douces du marais de Saint-Pierre. Mais, de plus, une source d’eau douce, à U Egaille, s’infiltre dans la dune et. s’écoule d’une façon permanente dans la haie de Boyardville. Ici il n’y a pas de rochers, mais les huîtres portugaises se fixent en abondance sur tous les collecteurs. La fixation est assez régulière et la croissance rela¬ tivement rapide. De nouvelles conditions interviennent ici ; nous allons les observer jusqu’à Saint-Trojan ; je les examinerai ci-dessous.

De Boyardoille à Saint-Trojan et aux Brys plusieurs chenaux {(Y Arceau, de La Brande, du Moulin de la côte et d’Ors) déversent à la côte l’eau douce des marais. A Ors, existent des sources d’eau douce, en pleine mer. A Saint-Trojan l’eau douce des dunes s’écoule sur toute la côte jusqu’aux Brys. Mais les quantités ainsi entraînées à la mer ne sont pas suffisantes pour expliquer la fixation abondante de la portugaise sur toute cette côte ni surtout sa croissance relative¬ ment rapide. Ces dernières sont essentiellement le résultat de la pré¬ sence d’importantes quantités d’eau douce de la Charente que le flot de la marée entraîne assez régulièrement sur cette portion de la côte oléronnaise, comme le montre bien le plancton que l’on y récolte. C’est uniquement lors des années très sèches, quand le débit de la Charente est trop faible, lorsque les eaux du large prédominent, que la fixation de l’huître portugaise n’a pas lieu sur les collecteurs naturels ou artificiels. Sa croissance dépend également de ces der¬ nières conditions.

182

Cette côte n’est d’ailleurs pas seulement alimentée par les larves de l’embouchure de la Charente, mais également par celles de la Gironde passant par le Pertuis de Maummson.

Je vais examiner maintenant la côte occidentale de l’ile d’Oléron. Depuis la plage de Vert- Bois jusqu’à Chassiron, elle est formée de rochers crétacés et jurassiques. Une masse énorme d’eau douce est déversée dans l’Atlantique par la Gironde. Elle est reprise par les courants de flot qui dispersent les sédiments et le plancton impor¬ tés. Les sédiments les plus légers et les éléments du plancton les plus résistants sont transportés ainsi très loin de leur origine.

Des larves portugaises, au terme de leur vie pélagique, viennent se fixer sur les rochers de la côte occidentale de l’Ile d’Oléron. Elles ne peuvent venir que de la Gironde. Les eaux de haute salinité du large sont ici prédominantes, contrairement à ce que nous avons observé entre BoyardviUe et Les Brys. Par suite, le nombre des huîtres sur les rochers est relativement faible et leur croissance est lente. C’est aussi la raison pour laquelle la fixation n’a pas lieu d’une manière uniforme sur tous les rochers, mais seulement en des points restreints bien déterminés.

C’est un fait intéressant, bien démonstratif des conditions dans lesquelles se fait la fixation des larves de portugaise. Sur cette côte, on observe des huîtres uniquement aux points a lieu un écoule¬ ment d’eau douce provenant du voisinage, comme nous l’avons observé sur l’autre côte entre Chassiron et Bovardville, les condi¬ tions sont semblables.

A La Bernigeasse on trouve une source d’eau douce à la limite inférieure de la plage. Sur les rochers du voisinage immédiat, on note la présence de quelques huîtres portugaises, La fixation a lieu très régulièrement et la croissance est très lente.

A La Perroche, un chenal conduit à la mer l’eau douce du marais. Des huîtres portugaises sont fixées sur les rochers du voisinage, dans l’axe du chenal. Dans la baie de La Perroche, l'eau douce s’infiltre sous la dune. Un nombre relativement important d’huîtres se fixent irrégulièrement sur les rochers de l’ancien port. Leur croissance est lente. Des pierres, bien garnies d’huîtres, sont groupées dans quel¬ ques parcs concédés. C’est le gisement le plus important de la côte.

Des échantillons sont largement étalés sur leur support ; de nom¬ breux autres ont les bords denticulés et échinulés ; les valves supé¬ rieures ont fréquemment des lamelles proéminentes.

C’est ensuite à Chancre seulement qu’on note la présence d’huîtres portugaises sur les rochers. Il existe une source d’eau douce sur la plage, poussent des joncs au pied de la dune, puis plusieurs autres, entre les rochers du bord de la côte. Les huîtres sont réparties autour des affleurements d’eau douce. Elles restent très petites, denticulées,

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184

échinulées, lamelleuses. Leur croissance est extrêmement lente.

Enfin, au lieu dit Les Trois Pierres, le chenal de La Cheneau con¬ duit à la mer l’eau douce du marais. Dans l'axe du chenal on trouve quelques huîtres sur les rochers. De plus, il existe en pleine mer près de la côte, non loin du chenal, une source d’eau douce au centre d’une excavation d'une centaine de mètres de diamètre. Les habitants nomment celle-ci la fosse aux canards. C’est le seul point de la côte oléronnaise croissent les zostères. Sur tout le pourtour immédiat de cette <o fosse )), les rochers sont couverts de nombreuses petites huîtres portugaises présentant les caractères des précédentes. En 1876, le Capitaine Perigrini avait importé des huîtres en vue de les élever dans cette « fosse ». Il n’a pas obtenu de résultat; car la mer y est trop violente.

Il existe bien une autre source d’eau douce sur la côte, entre Les Trois Pierres et Chassiron, mais elle est très faible. Je n’ai pas trouvé d’huîtres aux environs immédiats.

Considérons maintenant les faits dans leur ensemble. La région de Boyardville aux Brys, présente des conditions complexes par suite de Lin fluence importante des eaux douces de la Charente et de la Gironde qui s’y exerce. Le fait initial y est ainsi quelque peu masqué. Mais si nous envisageons le reste de la côte oléronnaise, l’influence des eaux salées du large prédomine, nous voyons que des larves de portugaises se fixent uniquement aux endroits existe un écoule¬ ment local d’eau douce. L’importance du gisement est en relation directe avec celle de cet apport. D’autre part, la fixation y est irré¬ gulière ; elle a lieu seulement les années particulièrement pluvieuses, lorsque le débit des sources et chenaux est assez important.

J’ai montré, en 1938 1 en particulier, que les larves se fixant sur les collecteurs do la côte entre Boyardville et Les Brys, proviennent uniquement des stocks de larves qui se sont développées dans les eaux saumâtres (1015-1020) de l'embouchure de la Charente (il faut y ajouter la Gironde) et y ont atteint le terme du stade larvaire, pélagique. Un apport important d’eau douce de la Charente et de la Gironde intervient, en dehors des sources locales. Sur tout le reste des côtes uléronnaises, ce sont des larves de même origine, au même stade, qui se fixent aux seuls endroits il y a écoulement local d’eau douce, l’influence de ces deux rivières ne se faisant plus sentir ici en ce qui concerne la salinité. Ces faits nous permettent d’apporter une précision à la biologie de la larve portugaise. Si, parvenue dans les eaux saumâtres au terme de sa vie planctonique, elle est entraînée en haute mer, elle doit encore trouver une salinité assez basse pour se fixer. Sa fixation n’a lieu alors (en dehors des côtes recevant largement les eaux de rivières) que sur les points affleure l’eau

1. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 2e s., t. X, 1938, p. 410.

185

douce et seulement les années la quantité déversée en mer est suffisante.

Toutes les huîtres des côtes de File d’Oléron, qu’elles soient fixées sur les rochers largement exposés aux eaux du large ou élevées dans les pares, ont des glandes génitales parfaitement normales. Leur développement, commence au printemps, dès que la température atteint 11° environ. L’émission des produits génitaux a lieu normale¬ ment, sauf lorsque la salinité est trop élevée. Mais les larves qui en dérivent ne trouvent pas dans les eaux oléronnaises des conditions favorables à leur développement et elles meurent rapidement comme je l’ai montré en 1938. Le développement complet des larves ne peut avoir lieu qu’à l’embouchure des rivières à débit assez important. C'est pourquoi l'Ile d’Oléron ne peut pas être un centre de production de larves viables et dépendra par conséquent toujours, à cet égard, des embouchures de la Charente et de la, Gironde.

Cette étude, qui m’a permis de préciser certains points obscurs de la biologie de Gryphsea angulata Lmk., se termine par une con¬ clusion d’ordre technique répondant à la question posée par les ostréiculteurs oltTonnais. La conséquence de cette conclusion doit être exprimée : il faut développer au maximum, le plus rapidement possible, l’organisation de la récolte du naissain d’huître portugaise en Charente et en Gironde.

Pour terminer, je voudrais montrer l’importance du centre giron¬ din dans le peuplement des côtes françaises de l’atlantique par l’huître portugaise. Cette question présente un grand intérêt biogéographicpie, pour la connaissance du mécanisme de la dispersion d’une espèce, mais aussi un intérêt pratique.

En 1868, des bancs naturels ont été constitués accidentellement à l’embouchure de la Gironde. Là, les larves ont trouvé des condi¬ tions éminemment propices et des crassats d’une étendue considé¬ rable se sont formés. Des larves adultes entraînées par les eaux de la Gi ronde, reprises par le flot de marée, ont d’abord peuplé en huîtres portugaises les côtes de la Charente-Inférieure et du Sud de la Vendée. A l’embouchure de la Charente, elles ont trouvé des conditions favorables et un nouveau centre de production de larves adultes s’est constitué, contribuant largement, au peuplement des côtes de la Charente-Inféi'ieure. Mais les eaux de la Gironde sont entraînées par les courants beaucoup plus au nord. En 1936, François Lévêque 1 dit (p. 75) : « Les alluvions girondines sont sensibles jusqu’à leur point de rencontre avec les produits beaucoup moins puissants de la Loire, vers les Sables-d’Olonne et sans doute plus loin, au large sur le plateau continental élargi vers la Petite Sole. )'

Dans une seconde période, on a vu l’huître portugaise se fixer

1. Bordeaux et l’ estuaire de la Gironde. Imp. Delmas, Bordeaux, 1936.

186

sur les côtes de Noirmoutier et près de l’embouchure de la Loire, puis jusque dans la rivière d’Auray. Ces dernières proviennent égale¬ ment des larves de la Gironde, transportées jusque-là par les courants. L’Ile de Noirmoutier, largement exposée aux eaux du large, présente à peu près les mêmes conditions que l’Ile d’Oléron ; ce n’est pas sur ses côtes qu’il faut essayer de constituer des crassats d’huîtres portugaises. C’est dans la Loire, près de son embouchure, qu’il serait peut-être possible de former un autre centre de production de larves. Mais la question reste à étudier.

Laboratoire de Malacologie du Muséum.

187

Les Myosotis du groupe Sylvatica et Arvensis Par Aug. Chevalier,

Professeur au Muséum.

Notre attention fut attirée il y a quelques années sur un Myosotis horticole fréquemment cultivé au printemps dans les jardins de la région parisienne, qui avait pris l’apparence d’une plante sauvage dans un jardin abandonné et qui vivant dans les allées et les plates- bandes non entretenues de ce jardin, en compagnie d’une mauvaise herbe spontanée, le Myosotis arvensis (L.) Iiill avait pris son appa¬ rence ou plutôt avait produit des hybrides considérés comme des Myosotis dégénérés. Nous fûmes amenés ainsi à étudier les parents de cet hydride. L’espèce horticole cultivée dans les jardins en France pour la décoration des parterres au printemps, est rattachée dans la plupart des publications horticoles à l’espèce M. alpestris Schmidt spontanée sur les hautes montagnes d’une partie de l’Europe et qui en France vit au-dessus de 1.000 ou 1.200 ni. dans les pâturages des Alpes, des Pyrénées, des hautes Vosges, du Jura, de l’Auvergne, des Corbières.

Or, en examinant dans les Herbiers les spécimens de ce type sau¬ vage, on s’aperçoit vite qu’il est bien différent de la plante cultivée assez variable.

D’après les Flores, cet M. alpestris est lui-même variable. Hegi et divers Aoristes lui attribuent les synonymes :

AI. pyrenaica Pourr. (1786; = Al. alpestris (1794) - M. odorata Pair. (1816) = M. rupicola Smith et Sowerby = Al. suaveolens Waldst. ap. Willd (1809).

Ses caractères les plus saillants sont : souche longue et épaisse, tiges rigides, inflorescences courtes ; feuilles oblongues lancéolées ; pedicelles fructifères raides, fleurs odorantes, corolle bleue grande (6 à 10 mm. de diamètre).

Or, notre plante cultivée ne présente pas ces caractères réunis : la souche est grêle, les tiges florifères son t longues et élancées, les fleurs sont inodores.

Ses caractères la rapprochent au contraire beaucoup d’uue plante commune dans les bois des montagnes de l’Europe occidentale et

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 3, 1941.

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parfois en plaine, dénommée : M. sylvatica Hofl'm. Deutsch. Fl. I,

185.

I. Variations du Myosotis sylvatica.

Le M. sylvatica (sensu lato) présente lui-même des formes nom¬ breuses, à feuilles de contour, de pilosité et de taille variables, à tiges florales plus ou moins élancées, à corolles plus ou moins grandes.

La forme de ce groupe sur laquelle nous voulons appeler spéciale¬ ment l’attention et qui semble la plus répandue en France, a été distribuée par Revebchon en 1873 (Herb. Cosson) sous le nom de M. nemorensis Jord., venant de Gap dans les Iïautes-Alpes ; le type de Jordan qui ne nous est pas connu, n’a pas eu sa description publiée. 11 ne se confond pas avec M. nemorosa Martrin-Don. Fl. Tarn, à corolle petite, que Rouv rattache, sous le nom de M.Mar- trmi, à M. intermedia.

Ce M. nemorensis Jord. est une plante élancée de 2 ou 3 dm. de haut, en touffes peu denses, à feuilles basales elliptiques-spathulées brusquement dccurrcntes sur un long pétiole; feuilles eaulinaires oblongues, sessiles, arrondies ou faiblement apiculées au sommet ; inflorescence longue et très lâche quand les fruits sont noués ; à p édicelle dépassant un peu la longueur du calice; corolle grande de 5-8 mm. de diamètre, plane ; fleurs ordinairement étalées d’un seul côté ; calice fructifère ouvert.

C’est la même plante qui vit à la lisière des bois, au bord des prés, le long des rivières dans les pays de plaine du centre et de l’ouest de la France : Berry, Dordogne, Vendée, Loire- Inférieure (la plante collectée par Lloyd à Clisson est très caractéristique) et jusque dans la Mayenne près de Laval, qui est sa limite extrême vers le N.-W. Nous avons reçu en 1937 de jeunes plants de cette plante sauvage arrachés par M. Touton aux environs de Laval et nous les avons plantés dans le Carré des Couches du Muséum, dans un endroit frais et ombragé n’existait aucun autre Myosotis. Ils ont fleuri et graine abondamment l’année suivante. La plante s’est réensemencée d’elle-même et en 1940, après deux générations, elle est tout à fait identique â la plante cultivée dans les jardins et qui figure dans la Flore de Ilégi comme M. sylvatica Hofîm. var. culta Voss in Vilmo¬ rin : Blumengartner. I (1896), p. 701. La preuve nous paraît faite de l’origine de cette plante horticole.

La plante cultivée que nous avons ainsi obtenue est plus robuste que celle provenant de graines du commerce ; les rosettes résistent mieux aux gelées ; la floraison est un peu plus tardive et se prolonge jusqu’au 15 juin.

Il existe sans doute d’autres Myosotis du stirpe M. sylvatica , cul¬ tivés, mais ils diffèrent à peine de la plante décrite ci-dessus.

L- 1 -~r A Myosotis sylvatica. 1. Tige avec fleurs ; 2. Touffe de feuilles ; 3. Une fleur non épanouie ; 4. Fleur vue de face ; 5. Flcui ouverte, étalée ; 6. Poils du calice très grossis. B. Myosotis degener, 7. Une graine ; 8. Fragment d’une touffe ; 9. Tige avec fleurs ; 10 Fleur non épanouie ; 11. Fleur vue de face ; 12. Fleur ouverte, étalée ; lé. roils du calice très grossis ; 14. Une graine.

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A. de Candolle mentionne dans le Prodrome X, 146, 1806 M. variabilis Angelis ex Maly, à grandes fleurs jaunes, puis rouges et enfin bleues, à authères exsertes, qui paraît une simple forme du précédent.

Le Jardin de Kew a répandu autrefois une autre forme nommée : M. dissitiflora Baker in Gardn. Chron., 1868, p. 599, plante originaire de Suisse, à fleurs de 10 mm. de diamètre, longuement pedicellées, à pubescence courte et apprirnée, à nucules stipitées. Cette forme qui ne semble pas avoir été conservée en horticulture, ne peut être au plus qu’une variété de M. sylvatica nemorensis Jord.

Nous rattachons aussi au M. sylvatica comme race une très belle plante ornementale de l’Afrique du Nord et des Canaries à grandes fleurs, d’un bleu vif, qui a d’abord été décrite sous le nom de M. lati- folia Poir. Suppl. Encyclopédie IV (1816), p. 45, à feuilles grandes, ovles-lancéolées ou elliptiques, à fleurs de 10 à 12 mm. de diamètre, découverte par Broussonet aux Canaries, vers 1800, et nommée ensuite (de la même provenance) M. oblongata Link in Buch, Besehr. Canar. 1ns. 144. C’est sûrement la même plante que Pitard a récoltée dans les principales îles des Canaries (Ténérife, Pal ma, Grande Canarie, etc.) vivant dans les lieux ombragés des forêts de Canaries, entre 800 et 1.000 m. d’alt, et qu’il a assimilée à un remarquable Myosotis algérien décrit sous le nom de M. macrocalycina Cosson inBattandier et Trabut Fl. Algérie (1888), p. 604, trouvée d’abord au Mont Taba- dor dans l’Atlas, par 1.600 m. d’alt. Cosson l’a cultivée autrefois dans son Jardin de Thurelles près Pithiviers (Loiret), elle a donné des exemplaires florifères très beaux conservés dans son Herbier,

Elle a été depuis signalée en diverses localités de l’Algérie, mais toujours dans les régions montagneuses. D’après Trabut et René Maire, il existe du reste en Afrique du Nord (Algérie et, Maroc) d’autres formes de M. sylvatica Hoiîm. à moins grandes fleurs.

Enfin, Nicholson et. Mot te t mentionnent, sous le nom de M. sylvatica var. grandi flora Gartenflora, 1885, p. 121, une forme cultivée à grandes fleurs qui se rattache probablement à la race précédente.

On a décrit aussi dans M. sylvatica des formes à petites fleurs et notamment la var. micrantha Fiori Fl. Ital. II (1.900-1902) 370.

IL Myosotis arvensis (L.) Hill et ses variations écologiques et saisonnières.

Ce Myosotis, connu plus souvent sous le nom M. intermedia Link, est très répandu dans les champs et les bois d’une grande partie de l’Europe ainsi que dans l’Asie tempérée occidentale. Il est très voisin de M. sylvatica Hoffm. au point que ce dernier a été parfois considéré

comme une variété grandiflore de l’espèce champêtre (M. arvensis var. grandiflora Rchb.).

Les deux espèces n’ont pas le même port, mais les différences sont très difficiles à fixer. Le seul caractère constant différentiel que nous ayons observé est le suivant :

Les feuilles de la rosette et surtout les feuilles radicales des jeunes plants de M. sylvatica ont un limbe ovale-elliptique ou même spatule et brusquement décurrent en pétiole ailé. Dans M. arvensis les mêmes feuilles sont oblongues insensiblement atténuées en pétiole ailé. Habituellement les corolles de M. arvensis sont plus petites (3 à 4 mm, de diamètre) et concaves, mais ce n’est pas toujours exact.

Dans diverses flores on assure aussi que dans M. arvensis les pédi- celles fructifères inférieurs sont deux fois plus longs que le calice. Cela est loin d’être la règle ; souvent ils ne dépassent la longueur des calices que légèrement. Nous n’avons même vu qu’un spécimen figuré ici (PI. 2, A) provenant d’Islande (Voyage de la Recherche, 1836, coll. Robert 344) avant des pédicules fructifères très longs.

M. arvensis est en réalité une bonne espèce, mais tout aussi variable que M. sylvatica. Toutefois les variétés que nous avons examinées sur le terrain, aux environs de Paris et dans le N. W., no sont pas stables et nous ne les considérons que comme des formes écologiques non héréditaires. Ces formes dénommées races par Rouy (Fl. France, X, 331-332), c’est-à-dire unités systématiques supérieures à des variétés (écotypes), seraient pour la France1 au nombre de quatre : M. um- brata Mert. et Kock, M, Martrini Rouy, M. dumetorum Rouy, M.sege- talis Rouy. Ce ne sont en réalité simplement que des morphoses stationelles ou saisonnières qui varient d’une année à l’autre suivant l’état du terrain, l’éclairage, le degré d’humidité, la saison.

La forme habituelle de M. arvensis se rencontre dans les bois clairsemés à sol sablonneux frais, le long des chemins herbeux, sur les sablières gazonnées, à l’entrée des terriers de lapins, etc. Elle vit sous un demi-ombrage. Les rosettes apparaissent dès l’été ; elles passent l’automne et l’hiver dans cet état. Au printemps chaque touffe émet une ou quelques tiges grcles florifères, dressées, simples ou peu rameuses, hautes de quelques centimètres ou d’un ou deux décimètres avec des petites fleurs. Elle graine dès mai-juin et se resème aussitôt ; parmi les rosettes qui apparaissent, il en est qui fleurissent, un ou deux mois après en été et jusqu’en octobre. Cette forme tardive est identique à celle de printemps. Ce M. arvensis est

1. Nous ne nous occupons bien entendu que des formes de notre pays que nous avons observées vivantes. 11 peut exister en d’autres pays des écotypes distincts. C’est ainsi que Babington et Mackay ont signalé en Angleterre et spécialement en Irlande une plante du groupe M. arvensis à grandes corolles et se rapprochant de Al. sylvatica.

l o. A Myosotis aroensis type (Herb.) Muséum 344). 1. lige avec fleurs ;

2. Groupe floral ; 3. Une fleur ; 4. Un calice 5. Poils du calice très grossis ; 6. Une

graine (1 Km, 5). ,

B. Myosotis umbrata. 7. Fragment d’une touffe de feuilles ; 8. Tige avec fleurs ; 9. Groupe floral; 10. Une fleur; 11. Un calice; 12. Poils du calice très grossis; 13. Une graine (1 mm. 5).

C. Myosotis segetalis. 14. Tige en fleurs ; 15. Groupe de fleurs ; 15. Une fleur; 17. Ûn calice ; 18. Poils du calice très grossis ; 19. Une graine (1 mm. 1).

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donc annuel ou bisannuel et on rencontre dans les bois des individus en (leurs d’avril à octobre.

Quand le M. arvensis se trouve ensemencé sur un sol riche en humus et humide, il prend un plus grand développement: il forme des touffes denses, ses tiges florifères, plus ou moins ramifiées, peuvent s’élever de 3 à 5 dm. ; les fleurs ont des corolles plus grandes, larges de 4 à 5 mm. et souvent planes. Dans cet état, c’est, le M. umbrata M. et K., niais que ses graines germent sur un sol pauvre, le M. arvensis reprend les dimensions et la forme du type. Dans les champs cultivés vit très fréquemmen t le M. arvensis, le port de la plante est. encore diffé¬ rent. Dans les jachères elle fleurit aussi dès le printemps, les rameaux florifères sont assez élancés comme dans la forme habituelle des bois.

Mai s si la plante vit dans les moissons, son comportement est tout différent : dans les champs de blé le Myosotis ne germe qu’au début du printemps, pendant que la céréale est en herbe. Il reste à l'état de rosette abritée par les chaumes feuillus pendant toute la croissance du blé. Ce n’est que lorsque celui-ci jaunit et sèche, c’cst-à-dire quand la lumière devient plus intense au ras du sol que le Myosotis allonge une tige unique qui se développe et se ramifie quand le blé a été coupé. De juillet à septembre, notre Myosotis est en fleurs dans les gucrets ; il a alors un port très particulier. Les tiges sont ordinaire¬ ment très rameuses dès la base ; les feuilles radicales sont desséchées ; les grappes florales longues de 5 à 12 cm. ont des fleurs rapprochées d’un bleu-pâle, à corolle petite de 3 à 4 mm. de diamètre au maxi¬ mum, ordinairement concave, mais parfois plane ; les pédicelles fructifères sont étalés, ascendants et rapprochés ; ils dépassent à peine d’un tiers la longueur du calice. Les calices fructifères sont largement ovoïdes, fermés, fortement hérissés de longs poils crochus, ce qui leur permet d’adhérer aux vêtements, aux poils de lapins qui assurent la dissémination de la plante. C’est à cette forme que Rouy a donné le nom de M. segetalis Rouy. Ce n’est certainement qu’une forme st.ationelle et saisonnière, comme l’a montré Zederbauf.r ( Œsterr . hotan. Zeitschr. Bd. LXX11 (1923), p. 228 et tabl. X). Nous avons fait l’expérience d’ensemencer cette forme ; elle retourne au type immédiatement. D’ailleurs, au bord des champs, dans les cul¬ tures de Pommes de terre les plants sont espacés, notre Myosotis fleurit aussi au printemps et il a le même port que le long des che¬ mins et sentiers forestiers,

III. Hybride x M. degener Chev. (M. arvensis X sylvatica).

Nos avons observé en 1935, dans les allées d’un jardin abandonné des environs de Paris, Chaponnal près Pontoise) des Myosotis croissant pêle-mêle, les uns à grandes fleurs appartenant à la plante cultivée M. sylvatica (ils s’étaient ensemencés d’eux-même), les

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autres à l’espèce M. arvensis spontanée (elle vit souvent dans les jardins comme mauvaise herbe). Us fleurissaient successivement : M. sylvatica était le plus précoce, mais à la floraison de M. arvensis quelques fleurs de l’autre espèce étaient encore épanouies. En mélange avec ces deux espèces existaient quelques touffes d’un Myosotis qui semblait bien intermédiaire : le p»ort et les feuilles basales étaient celles de M. sylvatica, mais il était, en touffe basse et dense, avec des inflorescences fournies et des corolles petites, mais à limbe plan comme dans M. sylvatica. Bien qu’il donnât des graines fertiles en abondance, un examen attentif nous a convaincu que c’était un hybride. Nous l'avcns suivi pendant trois ans en constatant que les descendants faisaient généralement retour aux parents.

En voici la diagnose :

M. degener nov, hybr. Humilier; foliis inferioribus longe petio- latis. laminis subspathulato-obtusis ; caulis pluribus, flexuosis, ramasissimis, dense piJosis ; racemis brevioribus ; flores primum albo-Havae, deinde roseae, denique cceruleae, semper minores ; eorolJæ limbo piano, lobis orbicularis, 2 mm. diametro ; pedicellis fructiferis calvcemi æquantibus vel longioribus, ascendentes. In hortis, inter parentes.

Seine-et-Oise : Chaponval près Pontoise, dans un jardin.

Cette plante est connue des horticulteurs ; quand ils l’observent, ils disent que le Myosotis cultivé a dégénéré et qu’il faut renouveler la semence.

Ne fût-ce la petitesse des fleurs, elle rappelle beaucoup le M. syl¬ vatica ; le tube de la corolle a aussi 2 mm. de long, chaque lobe de la corolle est plan et a 2 mm. de diamètre alors que dans la plante cul¬ tivée les lobes ont 3 à 4 mm., de sorte que toute la corolle a 7 à 8 mm. de diamètre. Les fleurs sont aussi plus vivement colorées en rose- lilas au début de la floraison de l’hybride, ainsi que cela a lieu dans le M. arvensis.

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Localités et stations de quelques plantes du Sud-Ouest

Par P. Jovet.

Relative seulement à un petit nombre de plantes de quelques localités de Gironde (G.), des Landes (L.) et des Basses-Pyrénées (B. -P.), cette note laisse de côté un grand nombre des espèces qui attirèrent l’attention des participants à la Session de la Société Botanique de France dans le Sud-Ouest en 1934. Observations per¬ sonnelles, sauf indications.

Paspalum distichum L. (= Digitaria vaginal a Magn.). Cette Gra¬ minée est maintenant très répandue dans le Sud-Ouest et il est pres¬ que superflu d’en mentionner les localités quand on cite l’espèce sensu lato. Son port varie beaucoup suivant les stations très diffé¬ rentes qu’elle habite. Dans les lieux piétinés, sur les bords des che¬ mins, même secs en été, elle forme une sorte de gazon ras, ses touffes serrées et rabougries ne dépassent pas, parfois, quelques centimètres, ses inflorescences étant, minuscules, surtout dans les endroits très fréquentés par les poules : Arès (G.), Léon (L.). Dans les cultures sarclées, de nombreux chaumes stolonifères longs parfois de 2 m. rayonnent autour du point initial : vigoureux, chaque individu peut, avec ses points enracinés, couvrir plusieurs mètres carres : Arès (G,). A l’Etang de Léon (L.) s’observent des îlots flottants denses, dont la partie supérieure en coupole surbaissée émerge seule et d’où s’éten¬ dent des « rameaux » longs de plusieurs mètres. La plante prospère encore, loin de l’eau visible, grâce à l’humidité que recèlent les interstices des pierres du ballast (voie ferrée au col de Saint-Ignace (B. -P.) ou des dalles du parvis de l’église de Ciboure (B.- P.). Elle se voit, non seulement au milieu de la lande basque à faible altitude, aux lieux frais fréquentés par le bétail (au-dessus d’Olhette, B.- P.), mais aussi à la base des arbres des promenades (Saint- Jean-de-Luz, B. -P.). Elle colonise également, à la base de la digue-promenade de Saint-Jean-de-Luz, le sable de la plage, et ne craint nullement l’eau saumâtre : ses chaumes enracinés courent dans les sables de l’em¬ bouchure du Courant d’IIuchet (L.), ses colonies peuplent les berges de l’anse sous le cimetière d’Hendaye (B. -P.). Il serait intéressant

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de connaître la répartition des 2 sous-espèces qui composent l’espèce globale ; la ssp. Digitaria Poir. semble la plus répandue : Léon (L.), Soustons (L.), Arès (G.), etc. La ssp. vaginatum (S\v.) Thell. est encore indiquée RRRR : Bayonne, par P. Fournier (Quatre Flores de la Fr., p. 41) : je l’ai recueillie à Vieux-Boucau (L.), Ilendaye (B. -P.).

Panicum capillare L. Arès (G.). Ornementale qui devient mauvaise herbe dans les jardins potagers, se répand sur le bord herbeux des routes ombragées (dans le village) ou éclairées au maxi¬ mum (route d’Andernos à 2 km. de l’agglomération), 1938 ; vit sur sol sableux un peu noirâtre.

Sporobolus tenacissimus P. B. Aux indications des Quatre Flores de France (p. 50) : « Bord des rivières, Nat. B. Pyr. (1882), Tarn, lier. », il faut ajouter : Gironde, Landes, ses stations pré¬ férées sont les berges des routes, des chemins, des voies ferrées, principalement aux passages à niveau, dans les gares de marchandises. S’observe dans presque toutes les gares de Bordeaux à Ilendaye et sur les voies secondaires des Landes (par exemple de S1- Vincent de Tyrosse à Léon), ou des B. -P. (de Bayonne à ltxassou). Foisonne le long de la route de Bordeaux à la Teste de Bueh, par exemple près de Pierroton (G.). Facture, Mios, Arès, Andernos (G.), Soustons, Léon, Vieux-Boucau, Moliets, S^Vincent-de-Tyrosse (L.), etc. Tout le bas pays basque.

Indiqué aussi à Marseille, au Parc Borély (Blanc, Monde des PL, 1926, 47-162), et à Argelès (H. -P., Galinat, Bull. Soc. Bot. Fr., mai 1938).

Festuca arundinacea Schreb. ssp. U echtrilziana Wieb. N’est pas très rare. S^- Jean de Luz, Ascain (B. -P.), Léon (L.), Arès (G.), etc. Lieux herbeux : jardin abandonné, bord de route, rue avec Poa anima, Hordeum mur inuni (qui semble R dans les Laudes), Gaudinia fragüis, Cynodon Daclylon, Arrhenatherum elatius (qui paraît RR dans le S. W.), etc.

Promus unioloides (Willd.) H. B. K. (= B. Schraderi Ivunth), En plusieurs places à Hendaye (1933-34), notamment sur la route de Béhobie). Mlle A. Camus l’a déjà récolté à Hendaye en 1927 (comm, verb.).

Car ex cf. mixta Miégeville. La Rhune (B.-P.), 16-VI-38. Dans les hautes herbes vers 550 m. d’alt, Utricules et akènes identiques à ceux des échantillons de Miégeville, mais un épi mâle est bien séparé des suivants... Plante critique, à retrouver.

Romulea Bulbocodium (L.). Seb et M. Très bien fleuri aux env. du 13-20 avril 1939. Vers 9 h. du matin, la plante, à feuilles fines, est

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quasi invisible ; vers 10 h., par beau soleil,, les fleurs commencent à s’épanouir et sont ouvertes en grand nombre vers 11 b. (heure légale) ; elles fanent dans l’après-midi. Abonde à Arès (G.) sur les sables un peu frais des atterrissements du Bassin d’Arcachon, au voisinage de la piste allant au Cousteau delà Machine, dans les vides entre les Juncus marilimus et Schœmis nigricans, avec Mtenchia erecta , Tillfea muscosa, Lotus hispidus, Ornithopus ebracteatus, Cochlearia Danica... mais aussi sur sables plus secs à Corynephorus canes cens, Carex arenaria..., sur les talus herbeux découverts, etc. Moins abondant, épars, dans les Pinèdes, Arès (G.), S^-Vincent-de- Tyrosse (L,), avec Arrhenatherum Thorei , Deschampsia flexuosa var., Enca scoparia, Simethis bicolor, Viola lancifolia, Armaria montana, Serratula. Seoanei, Laserpi.ti.urn D ufouri.anum, etc.

Rurnex pseudopulcher Hauskn. (= TL crispas L. X R. pulcher L.). Bord des rues. S^Vincent-de-Tyrosse (L.). Très abondant à Arès (G.) je n’ai pas vu de R. pulcher typique.

Silène læta (Ait.) R. Br. Arès (G.). Le 13 avril 1939, seulement de petites et très rares rosettes. Abondamment fleuri le 30 mai et jours suivants. Prospère dans le Cicendietum sur les sables occupés par des prés maritimes, en quelques endroits submergés temporairement par 10-15 cm. d’eau refoulée du Canal des Etangs par la marée (cette eau ne m’a pas semblé salée), avec Cicendia jiliformis , Lotus hispidus, Armeria maritirna, Radiola lino ides, Juncus capitatus, J. setaceus, Anagallis tenella , quelques Romulea Bulbucodium, etc. Disparaît dans les broussailles à Erica scoparia et Ulex européens bordant les Pinèdes de la route du Cap Ferret. Sur cette route, au- delà de Pitchourlin, le S, læta est maintenant réfugié dans le fossé de la route et à la base des parois verticales du fossé de drainage de la Pinède qui a remplacé les prairies il abondait autrefois : en com¬ pagnie d Anagellis tenella, Genista anglica, Scutellaria min or, Carex stellulata , etc.

Capsella rubella Reuter. Semble répandu dans le Sud-Ouest. Arès, Facture (G.), places herbeuses, bord de rue, ballast, dépôt d’ordures. S^Jean-de-Luz (B. -P.). On trouve aussi C. gracilis G. G. Très abondantes au printemps, les Capsella Rursa pastoris s. lat. disparaissent presque complètement en été, et réapparaissent fin août, septembre.

Alchirnilla microcar pa Boiss. et Reuter. N’a pas toujours les tiges couchées comme l’indiquent certains Aoristes, les var. indiquées ne me semblent que de simples variations individuelles dues au milieu. Paraît fréquent sur le sol sableux légèrement noirâtre, rare¬ ment. sur sol graveleux (comme bord de route de S** Vincent- de- Tyrosse à Sf-Jean-de-Marsac (L.). Léon (L.), Arès (G.) : jardins (avec

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Urtica urens, Polycarpon tetrapkyllum. . , mais le plus souvent, talus de fossé en pente, tas de sable abandonné, berge de route, ehamps de seigle, allées de cimetière... Voici quelques-unes de ses compagnes : Rumex Açetosella, Myosotis versicolor , Montra minor, Omithopus ebraotmtus , Corrigiola liUoralis, Teesdalia nudicaulis, Mibora verna... Existe aussi aux environs de Paris (1938-1939), probablement assez fréquent : env. d’Orry-la- Ville (Oise), 1938, Mlle Ast ; plateau gréseux avec marettes au Sud de Corbeil (Beauvais, S-et-O.), 1939) ; chemin sablonneux dans les bois entre la Fontaine-au-Roi et la forêt de Gamelle (S.-et-O., 1939). A retrouver à Fontainebleau d’où provien¬ drait le type de Boissier et Reuter.

Pirus cordata Desv. N’est pas mentionné dans les flores du Sud- Ouest de T noRE, Noulet, Lloyd, Laterrade, Philippe... La localité la plus méridionale de l’Herbier du Muséum de Paris est : « massif tourbeux, près de Lacanau (G.), ll-VIII-59) ». Je l’ai trouvé aux env. d’Olhette (B. -P.), dans le ravin de Berra, à quelques mètres de la frontière, mais en territoire espagnol, 1938. Existe sûrement en territoire français.

Trifolium cernuum Brot. Léon (L.), 1938-39 : sur un « chemin de sable » allant à l’étang ; avec Aria caryophyllea , Plantago Coronopus, T Hissa muscosa , Trifolium repens, T. scabrurn , T. subterraneum, etc.

Oxalis lasiopetala Zucc. ( = O. floribunda Em. Gadeceau, non Lehrn, non Lindley). 1938, revers d’un fossé, provenant de la propriété voisine, Gujan (G.). Bord herbeux de haie et, très robuste, sur dépôt d’ordures (bourrier), Arès (G.)

O. latifolia H. B. K. 1934, très abondant, cultures sarclées, Legorreta (Esp.). 1938, base de mur sur trottoir terreux, frais, Itxassou (B. P.). 1940, naturalisé jardin de la Fac. des Se., jardin public (pelouses), berges de routes, Toulouse et env. (llte-Gar.). Ces deux Oxalis sont nommés suivant la terminologie de A. Che¬ valier, Révis. de quelques Oxalis..., in Rev. Bot. appl. et Agr. trop., 1940, pp. 657-694.

Bupleurum tenuissimum L. Ne semble pas commun dans le S.-W. Dans la lande maritime entre S^Jean-de-Luz et Hendaye, 1934. Lieu herbeux à Agrostis vulgaris sous les Pins, entre Arès et Andernos (G.).

Erica lusitanica Rudolphi. - Sa spontanéité est souvent mise en doute. Me semble bien spontanée dans un taillis tourbeux, en bor¬ dure de petit étang, env. de la Maison Forestière du Cousteau de la Machine, forêt de Lège (G.). Le 26 décembre 1938, malgré l’hiver très rigoureux (30-40 cm. de neige sur le pourtour du Bassin d’Ar- cachon), les branches, souvent mutilées, courbées sous la neige et les

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paquets de givre, étaient fleuries, ou les boutons floraux tout près de s’épanouir. Sert à faire des bouquets : c’est la « Bruyère blanche ».

Scrofularia alpestris J. Gay. La Rhune (B. -P.), vers 500 m. d’alt., sous un bouquet de Hêtres.

Salvia horminoides Pourret. N’est pas rare dans le S.-W., je n’ai pas vu S. Verbenaca (L.) Briquet dont, souvent, elle n'est considérée que comme sous-espèce. S^-Jean-de-Luz, base de la digue près de l’entrée du port. Facture (G.), berges de route avec Centaurea aspera. Arès (G.), bord de route avec Panicum capillare, mais aussi pelouses discontinues piétinées, pelouse lâche à Thérophytes (parc du château).

Lonicera Japonica Thunbrg. En 1933 (Fournier, Monde des PI., 201), ce Chèvrefeuille très odorant fait déjà partie de la végétation des haies du pays basque. Progresse de plus en plus. Parfois se trouve assez loin des habitations : bord de rivière (S^Pée-sur-Nivelle, B. -P.), Couvre des talus entiers, en compagnie de Ronces (gare de Cambo, B. -P.). A Arès (G.), a envahi localement le sous-bois de la Pinède en plusieurs points, grimpe sur les Chênes-Lièges, Chênes pédonculés, Robiniers, etc. Toujours avec des Ronces, Lonicera Periclymenum , Galium Aparine. Mêmes compagnes, sur bord de chemins en Bretagne (Ile-aux-Moines, Carnac-Plage, Morbihan).

Lonicera Periclymenum L. var. quercifolia Ait. T outes les feuilles sont découpées : très abondant dans une Aulnaie à S^Vincent-de- Tyrosse ; avec Ranunculus Amansii, Cardamine amara, Carex lævigata, Stellaria uliginosa, Blechnum spicant, Osmunda regalis, Cicuta air osa...

Erigeron Naudini (Bonnet) G. Bonnier ( Conyzci Naudini Bonnet). Signalé comme naturalisé, RR, dans le Midi : Var, Aude, Pyr.-Or., etc., gagne le S.-W. depuis quelques années, très probablement par la vallée de la Garonne : a été signalé, sans précision de localité, aux env. de Toulouse (Dader, Monde des PI., 1940, 241) je l’ai observé, en juillet 1940, dans une exploitation (sables et galets) près du pont de Blagnac, sur les côtés herbeux de la route de Cugnaux (env. du 259), et, à l’intérieur même de Toulouse : ados des tran¬ chées, boul. Frédéric Mistral. En oct. 1938, je l’avais .rencontré aux localités suivantes : Bordeaux, avenue de Luze (anciennes allées de Boutaut), et le long de la Garonne, sur une place plus ou moins herbeuse au voisinage du pont (gare St-.Jean) ; Mios (G.), base de palissade avec Alyssum maritimum. Conyza ambigua, Amarantus sp. p4 Eragrostis pilosa , Solanum ochroleucum, Chennpodium urbi- cum, Lepidium virginicum, Oxalis corniculata, etc. ; très abondant sur- la banquette de la route entre Pont-Nau et Facture ; foisonnait localement au S.-E. de la gare de Facture (G.), dans la Pinède dont

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le sous-étage était localement enlevé ; atteignant 1 m. et davantage de hautetîr, avec Erigeron Canadense, Conyza, ambigua, Senecio silmticus. Cnaphaliurn luteo-alburn , Cheno podium opulijolium, Phy- tolacca decandra ..., Arès (G.), août, oct,,. 1938, dans plusieurs jardins avec Conyza ambigua , Erigeron Canadense, Eragros-tis major , Corri- giola littoralis, Chenopodium ambrosioides... Egalement sur les bords plus ou moins herbeux de nombreuses rues ombragées ou éclairées au maximum. Chaque fois que vivent ensemble Erigeron Canadense , E. Naudini , E. crispum Pourret (= Conyza ambigua), des hybrides se produisent entre ces trois espèces : par exemple à Arès (1938-39).

Baccharis halimifolia L. Halophile maintenant très fréquem¬ ment naturalisé dans le S.-W. Pourtour du Bassin d’Arcachon, parfois très abondant. : Gujan ; entre Andernos et Arès ; entre Arès et la Maison Forestière du Cousteau de la Machine ; vers Pitchourlin ; etc. Forme des fourrés parfois impénétrables comme dans la partie inférieure du Courant d’Huchet (env. de Léon, L.) ; etc. En Bretagne, à Carnac-Plage, peuple un marais en voie d’assèchement avec Juncus maritimus. Est utilisé comme ornemental, parfois isolé, ou en groupe, plus souvent pour former des haies (Arès (G.), Carnac-Plage, Mor¬ bihan).

Artemisia Verlotorum Lamotte (= A. selengensis Auct. non Turcz.). Dans le S.-W., semble beaucoup plus abondant que VA. oulgaris, qui parait même manquer dans certains villages. Bordeaux, Arès, Facture (G.), Léon (L,), Ilendaye (B. -P.), etc.

Serratula Seoanei Willk. Composée mentionnée dans le pro¬ gramme de la Session de la Soc. Bot. Fr. dans le Sud-Ouest en 1934 par P. Allorce. Elle ne figure pas dans la Fl. desc. et il L de la Fr. de Coste. Très distincte du Serratula tinctoria L. par le port, plus grêle, les feuilles iines, les inférieures longuement pétiolées, pinnatipartites, à segments tous étroits, le terminal non ou à peine plus large que les latéraux, les capitules médiocres, les corolles et les bractées viola¬ cées. La diagnose du S. Seoanei est de Wit.lkomm {(Est. liât. Zeitschr ., XXXIX, 1889, p. 317) et il existe, dans l’Herb, du Muséum de Paris (herb. de Coincy) un échantillon nommé ainsi et signé par Joh. Lange et récolté « in ericetis ad Bayonne, 30 sept. 1857 » ; cette espèce est exactement figurée in Willkomm, 111. Fl. Hisp. II, 1890, t. 149. Le binôme S. Seoanei n’est pas cité par Rouy (Fl. Fr., IX, 104-105) qui considère certains exemplaires indiqués ci-dessous comme des variétés de S. tinctoria. Chermezon {Bull. Soc. bot. Fr., 1919, p. 128) fait de cette Serratule une « simple race » de S. tinctoria. Il me semble qu’on peut considérer S. Seoanei au moins comme une sous-espèce de S. tinctoria 1 et réunir sous son nom la var. microcephala Ry (Rel.

1. Elle est aussi distincte de S. tinctoria L. type que la ssp. monticola Bor. qui, à l’inverse, est plus vigoureuse et à capitules nettement plus gros.

201

Maill., 1349, Bill. 2494 bis) qui est dite, par Rouy, avoir le segment terminal des feuilles plus ample que les latéraux, la var. virgata R y (Bill. 2494 ter), et la var. ptjgmæa St-Am. (S. pumila Thore) qui, par la description de Rouy, me paraît la forme des landes incendiées.

E. Gadeceau a nommé, en 1916, 5. Seoanei les échantillons sui¬ vants dcFHerb. du Mus. de Paris : Reliq. Maill. 1349, Rignae (Aveyr. ) prairies un peu marécageuses sur le grès, à quelques pas du calcaire jurassique, coll. E. de Vallon, 24 juil. 1858 ; Exs. Billot 2494 bis, mêmes indications ; Exs. Billot, 2494 1er, landes du coteau de Bisanos (B. -P.), coll. A. de Franqukville, 4 oct. 1857 ; Gabarret (L.), landes, Jourdan, sept. 1878 ; Fl. sel. exs. Magnier 3648, Lagrange (H.-Pyr.), nommé S. tinctoria L. var. lenuisecta Magn. mss., coll. J. B. Mailho, 10 sept. 1894. E. Gadeceau est moins alïirmatif pour une plante de l'herb. Loret. provenant de la redoute d’Ascarrat (B. -P.) 11 sept. 1870. J’ajouterai les spécimens suivants (herb. Drake) : Bagnères-de-Bigorre, 20 sept. 1827 ; station du chemin de fer à Dax (L.), 2 sept. 1856, coll. E. Martin-D.

S. Seoanei vit dans la lande, vers Lacanau-Océan (G.), Mme et M. Allorge, 30 août 1926. Assez fréquente dans les Pinèdes, surtout claires et peuplées par la lande : Arès (G.), S**V i ncent-de-T yrosse (L.), avec Molinin cœrvlea, Deschampsia flexuosa var., Scilla vernu, Viola, Uincifolia , Simelhis bicolor, Narcissm Bulbocodium , Laser p B tium JJufourianum , etc. Commune dans les landes découvertes du pays basque français, par ex. sur les pentes de la Rhune, avec Agrostis setacea, Arrhenatherum Thorei, Brunella hastæfolia , Scutel- laria niinor, Ulex Gallii, Europæus, Galiiitn oernum , Erica ciliaris, E. vagans , E, cinerea, E. Tetralix, Daboecia polifolia, etc.

S. Seoanei est donc, en France, localisée dans le Sud-Ouest, elle remplace S. tinctoria type. Elle existe en Galice, les Asturies (Wùll-

KOMM, ChERMEZOn).

Centaurea aspera L. Place piélinée : Arcachon (G.). Arès (G.), passage à niveau : banquette de route. Facture (G.) ; bord de route avec Solidago glahra, Cynoglossum pictum , Torilis nodosa, Salcia hominoides..., et à la gare, sur les voies secondaires avec Inula gra- veolens, Astrocarpus Clasii, Lepidium oirginicum, Hirschfeldia adpressa, etc.

Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.

202

DE L’ANCIENNETÉ DU GENRE ACTINIDIA ET DE SA PARENTÉ

AVEC LES MàGNOLIACEÆ

Par F. Chesnais.

On sait depuis Wieland (12), qui montra la prédominance des perforations scalariformes dans le xylème des Cycadeoideæ méso¬ zoïques, puis Brown (2), que l'existence dans le bois secondaire de traehéides scalariformes, constitue un critère archaïque certain.

Dès 1895, Parmentier (7) dans une monographie très détaillée de la famille des Magnoliaceæ, montre la présence de cloisons scala¬ riformes et de ponctuations aréolées dans cette famille.

En 1933, B. Lemesle (5), dans un mémoire illustré de microphoto¬ graphies très démonstratives, étend aux genres de Magnoliaceæ non encore examinées les observations de Jeffrey et Cole (4), et Thomp¬ son et Bailey (10) qui avaient mis en évidence, parallèlement à la conclusion de Wieland, l’existence de perforations scalariformes dans les Pteridophytæ, Gymnospermes et An giospermæ et chez les Magno¬ liaceæ.

En 1936, ce même auteur, dans une communication à l’Académie des Sciences, signale la présence exclusive de traehéides scalariformes chez Eupomatia Benettii F. Müll., Anonaceæ du W.-E. de l’Australie et considère cette espèce comme antérieure à toutes les Magno¬ liaceæ (6).

Nous inspirant de ces nombreuses recherches, et sur les conseils de M. le Professeur Aug. Chevalier 1, nous avons pu étudier dans une autre espèce, Actinidia sinensis Planeh., Tœrnstrœmiaceæ, des traehéides scalariformes.

S. J. Record (8), a déjà indiqué dans une liste de bois à vaisseaux présentant des perforations scalariformes, la famille des Actinidiaceæ ; peu après, Dadswell et Record (3) décrivent le bois de la famille des Actinidiaceæ et trouvent des perforations scalariformes sur les petits vaisseaux, les gros vaisseaux ayant de simples perforations.

Notre matériel provient d’un Actinidia du groupe A. sinensis du carré de couches du jardin botanique du Muséum cette liane à fruits comestibles croît très bien au long d’un mur exposé au midi. Nous

t. M, le Prof. Aug. Chkvalieh, membre do l’Institut, nous a conseillé çt aidé tout au long de ce travail. Qu’il veuille bien trouver ici l’expression de notre profonde gratitude.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 3, 1941.

203

avons choisi de préférence des sarments bien aoûtés d’environ 0,5 cm. à 1 cm. de diamètre afin d’avoir des ponctuations nettement différenciées.

Pour cette étude, nous avons utilisé deux méthodes : 1 0 la méthode des coupes, transversales, radiales et tangentielles, colorées ou non ; la méthode de macération de Schülze.

Le montage a été effect à la glycérine dans les deux cas.

Chez Actinidia sinensis, pour des rameaux de 1 cm. de diamètre, l’anneau vasculaire ne comporte pas plus de 5 à 6 vaisseaux en largeur. Ceux-ci sont, relativement gros (diam. moy. 80 u), à lumière arrondie ou irrégulièrement polygonale, à parois peu épaisses et sont inclus dans une masse de cellules scléreuses et de fibres, Ce ne sont pas tous des trachéides scalariformes, il existe aussi des vaisseaux annelés, rayés, réticulés et ponctués formant une majorité.

Sur les coupes longitudinales, radiales ou tangentielles, l’ornemen- tation en échelle est particulièrement bien visible: les épaississements sont allongés (env. 60 u.) et de faible largeur (env. 2 jju), parallèles et typiquement scalariformes, ou encore, quelquefois, anastomosés et donnant un type intermédiaire scalariforme-réticulé. Les vaisseaux scalariformes sont imparfaits et fermés par des cloisons plus ou moins obliques d’environ .100 u. de long. Les coupes transversales montrent que ces cloisons sont également ornées de perforations scalariformes.

Si nous admettons, comme les travaux de Wteeand (12) et R. Le- mesle (5) permettent de le faire, que l’abondance en vaisseaux scalariformes d’une tige déterminée est proportionnelle à l’an¬ cienneté de la plante, le genre Actinidia passerait bien après le genre Magnolia dans l’échelle chronologique, car son abondance en tra- ehéides scalariformes est beaucoup moindre.

Toutefois, la présence de perforations en échelle démontre cer¬ tainement son caractère primitif.

D’autre part, en ne tenant compte que des caractères réputés les plus stables (caractères taxinomiques de Vesque) (11 et 1), nous pouvons établir des points de concordance entre les deux genres Magnolia et Actinidia, à savoir :

Dans les deux cas, présence de ponctuations aréolées sur les vaisseaux du bois secondaire et sur les libres. Un sait en effet que les vaisseaux et les libres des Magnoliaceæ sont pourvues de ponctua¬ tions aréolées (7 et 5), particulièrement bien visibles chez Drimys W inter i D. C. 1 ; les mêmes ponctuations sont présentes chez Actinidia.

Dans ce dernier, sur les coupes radiales ou tangentielles, elles apparaissent arrondies ou ovales, parfois coalescentcs, deux ponctua¬ tions se réunissant. L’ouverture de l’aréole est étroite, allongée, en

1. Echantillons provenant du laboratoire de Plianérogamie du Muséum. Nous remercions ici MM. F. Pelle crin et Le and r y qui ont eu l'amabilité de nous les procurer.

Trachéides scalariformes et vaisseaux aréoles chez Aeûnidia s inensis Planch.

1. Traehéide scalariforme vue de face (coupe tari go ntic Ile) X 300.

2. Lumière d’un trachéale montrant une cloison oblique X 300.

3. Vaisseau aTéolé porteur d'une cloison scalariforme oblique (coupe radiale) X 200.

4. Vaisseau aréole X 300.

5. Lumière d’une vaisseau aérolé X 300.

6. Fragment de cloison vasculaire à vaisseaux aérolés simples X 700.

7. Fragment de cloison vasculaire à vaisseaux aérolés à croix de Malte X 700.

8. Fibre aréolée X 300.

9. Lumière de fibres aréolées X 300.

205

forme de tiret ; quelquefois les deux ouvertures opposées de la ponc¬ tuation sont disposées perpendiculairement et ont alors l’aspect de croix de Malte que l’on trouve typifié chez Drimys (diam. mov. 5 p.) ; les coupes transversales confirment qu’elles n’existent pas seulement sur les vaisseaux mais aussi sur les libres.

La présence de diaphragmes scléreux dans la moelle des tiges des deux genres indique aussi un rapprochement.

Les selérites visibles dans les feuilles d' Actinidia se trouvent aussi dans les feuilles de Magnolia en très grande quantité, mais leur répartition est beaucoup plus régulière : ils s’allongent transversale¬ ment et se disposent en pilier de soutien de la feuille,

Enfin, dans les deux familles, les ovules sont anatropes, les graines sont albuminées et à embryon droit.

Par contre, il existe un certain nombre de points de discordance :

Les poils ramifiés chez Actinidia, simples chez Magnolia.

Gamosépalie chez Actinidia et dialvsépabe chez Magnolia.

Inexistence de cellules à résine dans Je bois des Actinidia. Exis¬ tence dans le bois de Magnolia (0).

Cependant, ces caractères discordants ne semblent pas être suffi¬ sants pour détacher franchement les Actinidia des Magnoliaceæ, car, comme nous l’avons dit plus haut, nous avons apparemment affaire avec les Actinidia h des plantes appartenant à une famille proche parente des Magnoliaceæ , la famille des Dilleniaceæ, mais beaucoup plus récente et chez laquelle bon nombre de caractères ancestraux ont subi une forte évolution.

BIBLIOGRAPHIE

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Bulletin du Muséum, 2e s , t XIII, 3, 1941.

14

206

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12. Wieland (G. R.). In American fossil Cycads, I, pp. 75-76, Washing¬

ton, 1906,

Laboratoire d’ Agronomie Coloniale du Muséum.

207

Contribution a la Flore Bryologique de la Guinée Française

Par R. Potier de la Varde.

Correspondant du Muséum

M. Allorge m’a confié l’examen d’une petite collection de mousses récoltées pour le Muséum en Guinée française par M. II. Jacques- Félix en 1937. Peu importante quant au nombre des espèces, cette collection paraît très intéressante quand on observe que sur les 36 espèces qu’elle renferme, il y en a 15 qui n’avaient pas encore été signalées en Guinée. Sur ces 15, deux sont nouvelles pour la science. Toutefois ce chiffre devrait être ramené à 13 si l’on tient compte que Fissidms dicmnelloides Broth. et Par. n’est pas spécifiquement distinct de F. glauùtdus C. M. dont il ne représente probablement qu’une race et que d’autre part Thuidium Knnkouræ Par. et Broth. ne semble pas devoir être bien dilferent de T. lævipes Mitt.

Les espèces signalées pour la première fois en Guinée française ont leur nom précédé d’un astérisque.

Fissidexs subglaücissimus Broth. Sur termitière à Macenta. *Fissidens glauculus C. M. Environs de Macenta, avec le précé¬ dent, 932 ; environs de Beyla, galerie forestière, 971.

* Fis siDEN' s ulna C. M. Environs de Macenta, 1576.

* 1)icr anella falcularia C. M. Talus près de Macenta, 1585. *Campylopus Guineensis P. de la V. et Tbér. (spec. nov. s. G.

Eucampylopus sec/t. T richophylli).

Caulis 1 cm. altus, sirnplex vel ad summum parce isus, Folia sicca ercta, adpressa, madida patentia, auguste lanceolata, sensim acuminata, concava , 3,8 mm. longa, 0,6 mm. lala, mavginibus infer ne ereclis, superne et sæpe e (limidiù late involuiU, integerrimis, Costa, circa i / 2 latitudinis folii tenente , ad insertionem 230 p lata, in curto, rigido et dentato pilo extenuata ; in sec¬ tions transe ersuli ex uno straio mugnnrum cellularum oentralium, duo bus stratis inter nis minai ibus cellularum, uno dorsalium et liic ilie slereideis (interdum parum conspicuis), composita ; dorso in fer ne sublævi, superne aile lamellato. Cellulæ basilares uuriculares colorâtes, excavai se; aurieulain bene distinclam ef formantes, subreetangulæ vel elongate hexagones, 25 X 15 p ; suprabasilares marginales lit miles, 50 X 7 p, hyalin», primum 7-8 seriatœ, demum bi et uniseriatæ, angUstum et breve triangulum spatium tenentes ;

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 3, 1941.

14*

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suprabasilares rnectiæ et juxtacostales b r éviter rectangulæ, 20-25 X 12 ij> ; superiores rhombeæ , 4= regulares , juxtacostales parietibus crasis, ad mar- gines quadrangulæ.

Fig. 1. Campylopus guin&ensis P. de la V. et Thér. 1, 2, feuilles. 3, cellules auriculaires. 4, cellules suprabasilaires juxtacostales. 5, cellules moyennes marginales. C, 7, coupes de la nervure.

Hab. : Environs de Mali, mont Lotira, ait. 1.400 m. X 1937, 2007 p. p. Espèce voisine de C. Joannis Mey C. M. et de C. acro- caulon C. M., si proches eux-mêmes entre eux qu’on pourrait les regarder comme appartenant à un même type spécifique. Elle s’en éloigne par les feuilles proportionnellement plus longues ; en outre C. Joannis Meyeri a les feuilles plus brièvement aeuminées, faible¬ ment involutées aux bords avec des oreillettes plus ou moins dis¬ tinctes ; C, acrocaulon a un acumen plus long avec les bords plus fortement involutés au point de rendre l’extrémité presque turbleuse, Ceci se constate ± chez C. guineensis, mais C. acrocaulon en diffère encore par son absence d’oreillettes distinctes, contrastant avec les oreillettes excavées de C. guineensis , ainsi que par ses lamelles dor¬ sales moins élevées et par le poil terminal plus Long.

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*Syrrhopodon decipiens P. de la Y. ( spec . nov. sect. Cavifolii).

Corticola. Laxe gregarius, læte viridis. Caulis brevissimus, 1 mm. circa altus. Folia sicca crispata, madida patentia. Folia inferiora late obovata, br éviter acurninata, 0.75 mm. longa et 0,30 lata ; media et super iora sensirn longiora e bas i oluvuta primurn super vaginam ungustata deinde sublinealia, 4= late et raptim acurninata , media 1,20 mm. longa, 0,20 lata, superiora fere 3 mm. longa; marginibus in inferiore parte plante, superne involulis, ad apicem denticulatis , e fine vaginæ usque ad apicem tirntidio primum unise- riato deinde biseriato præditis, ciliis raris et remolis. Costa valida, ad inser- tionem 60-65 \x lata, in raucrone acuto excurrens, vel in infer ioribus foliis percurrens, dorso injerne lævi , e dimidio folii ma gis ac ma gis obtuse scahro. Cancellinæ circa usque ad dimidium folii pervenientes , haud hyalinæ sed luteo vi. ides, h-seriatæ rectanguhe, 37-50 min. >; 25 , pariclibus te nui bus ; marginales in in fi ma vagina 4-s eriatee , rectungulæ , lucidse 25 X 10 [X, superne breviores, 3 et ' i-seriatæ , 10 x 5-6 ;j.. parietibus crassioribus. Cellulæ chiot opltyllosæ subreclangulœ, 7x5 jut, valde papillatse et obscutæ, juxlacos- tales majores, 12 x 10 (x, sublucidæ ; apicales fere isodiamet, icæ, circa 5 {X latæ. Seta (juvenis) rubescens, 5 mm. alla.

Fig. 2. Syrrhopodon decipens P. de la V. 1, feuille inférieure. 2, 3, 4, 5, feuilles moyennes. 6, 7, feuilles supérieures. 8, 9, pointes. 10, 11, cellules margi¬ nales de la gaine. 12, cancellines.

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Hab. : Environs de Kindia, sur rhizomes de Catagyna pilosa, VIII, 1937, 1816.

Espèce très voisine de S. planifolius P. de la V. qui croît au Gabon sur l’humus des rochers ; elle s’en distingue non seulement par le genre de station mais aussi par la taille moins élevée, les feuilles involutées dans la partie supérieure, plus aeuminées, denticulées à la pointe, le limbidium tout au plus bisérié, la nervure plus scabre au sommet, les cancellines seulement sur 4 séries, plus serrées, les cils plus distants et moins nombreux.

Hyophila crenulata G. M. Sur rochers aux environs de Nzérékoré, 961, Environs de Kindia, 1605 et 1754 bis.

*Hyopiula a eu minât a Broth. et P. de la V. Côte de l’Ivoire. Envi¬ rons de Man, ait. 1.000 m., mont Coukouï, 1281.

Ochrobryum mact.audiï Gard, et Par. Environs de Beyla, 972

p. p.

*Brachymenium capitulatum (Mitt.). Par. Environs de Macenta, 1161. Environs de Manou, mont Bilima, ait. 1,200 m,, 1837. Brachymenium maclaudit Broth. et Par. Près de Manou, talus humides de Timbo à Socotoro, 1874-75.

Brachymenium anguste-limbatum Broth. et Par. Mont Nimba, ait. 1.000 m. ; environs de Nzérékoré, 1946 ; environs de Mali, mont Eoma, 2007 p. p.

Brachymenium rigidum Broth. et Par. Mont Loma, ait. 1.400 m., 1975.

Bryum coronatum Shwgr. Environs de Macenta, 1047 ; environs de Kindia, 2082.

*Bryum tisserantii P. de la V. var. Sublimbatum P. de la V.

Environs de Macenta, forêt du Ziama, 1569.

Rhodobryum pseudo-homalobolax Par. et Broth. Côte de l’Ivoire. Environs de Man, 1282.

Micromitrium sarcotrichum (G. M.) Par. Près de Macenta, 1048. *Rhacopilum marginatum Dix. Forêt du Ziama, 1202-1568. Rhacopilum brevipes Broth. Environs de Kindia, 1604. *Lepidopilum callochlorum G. M. Forêt du Ziama, 1554, Ne diffère de l’échantillon type du Muséum de Berlin que par le tissu un peu plus lâche.

*Lepidopilum niveum (C. M.) Par. Forêt du Ziama, 1567, p. p. *Thuidium lævipes Mitt. Environs de Macenta, 919, 1572, 1586. Thuidium pycnangieli.um C. M. Forêt du Ziama, 1570-71. Thuidium gratum (Pal) Jaeg. Environs de Guéckédou, 1249 p. p. Erythrodontium subjuj.aceum (C. M.) Par. Macenta, 918. Erythroüontium barteri (Mitt.) Broth. Environs de Nzérékoré, 1148.

211

Trachyphyllum pinnatum Broth. et Par. Sur pierre de torrent. Environs de Kindia, 1806.

Entodon cameruriæ C. M. Environs de Guéckédou, 1250 ; environs de Macenta, 1575.

Stereophyllum nitens Mitt. Environs de Macenta, 890, 1062. *Trichosteleum gabonense Broth. et P. delà V. Forêt du Ziama, 1567 p. p.

*Ectropothecium anisophyllum (C. M.) Forêt du Ziama, 1567,

p. p.

Ectropothecium regtjlare (Brid.). Rocher près Macenta, 905. Isoptery gium aptychopsis (C. M.) Broth. Environs de Beyla, 972 p. p. Kindia, 1754.

*Yesicularia mayumbensis (Besch.) Broth. 1751, sans préci¬ sion de localité.

Vesicularia oreadelpha (C. M.) Broth. Environs de Guéckédou, 1249 p. p.

*Rhacopilopsis trinitensis (C. M.) Britt. et Dix. forme tendant à la var. acuminata Card. Environs de Forécoriah, 1788.

Laboratoire de Cryptogamie du Muséum.

212

Les Lambeaux éocènes des côtes méridionales

de Bretagne

Par René Abrard.

Dans son travail classique sur les terrains tertiaires de l’Ouest de la France, G. Vasseur1 a étudié les récifs éocènes qui se trouvent au large de l’embouchure de la Loire, plateau du Four, banc de Gué- rande, rochers de la Banche. Si aucune précision nouvelle n’a été apportée sur ces lambeaux, très difficiles d'accès, des découvertes récentes ont montré l’existence probable de gisements sous-marins importants ; il ne parait pas inutile d’en donner une vue d’ensemble.

Loire-Inférieure. Plateau du Four, Situé à 6 km. environ à l'W de la pointe du Groisic, ce plateau ne découvre dans ses parties élevées que de deux mètres au plus, au moment des grandes marées. Vasseur ( loc . cit., p. 91-95) en a fait l’historique et rappelé les travaux de Cailliaud 2 et d’Archiac 3 ; il a donné une liste de Mol¬ lusques, Échinoderrnes et Foraminifères en provenant. En ce qui concerne ces derniers, il cite Nummulites Brongniarti d’Arch. et Haime var. armorica Vasseur, N. Meneghinii d’Arch. et Haime et N. discorbina d’Arch.

La var. armorica de N. Brongniarti est caractérisée par des chambres beaucoup plus hautes que dans la forme typique ; elle est en somme intermédiaire entre celle-ci et V. perjoratus Montf. et appartient à un niveau strati graphique moins élevé.

Vasseur n’a admis qu’avec doute le nom de .V. Meneghinii d’Arch. pour la granuleuse très commune dans certains bancs.

J. Boussac 4 fait tomber cette espèce en synonymie avec N. per - foratus Montf., forme des plus variables.

D’après Cailliaud, le plateau du Four serait constitué par des

1. G. Vasseur. Recherches géologiques sur les Terrains tertiaires de la France occi¬ dentale. Paris, 1881.

2. 1‘, Cailliacd. Aperçu sur les terrains tertiaires inférieurs des communes de Campbon. Arton, Chéméré et Machecoul, dans le département de la Loire-Inférieure. B. S. G. F., (2), XIII, p. 116-43, 1855.

3. Il’ Auchiac. Note sur les fossiles recueillis par feu M. de Boissy au plateau du Four (Loire-Inférieure). B. S. G. F., (2), XVIII, p. G6G-6G9, 1861.

4. J. Boussac. Etudes paléoutologiques sur le Nummulitique alpin. Mém. Sera. Carte Géol. France, 1911 (voir p. 73).

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 3, 1941.

213

calcaires relevés presque verticalement, mais Vasseur n’y a constaté que des bancs plongeant vers l’W. Il n’est pas douteux que ces couches appartiennent au Lutétien inférieur.

Banc de Guérande. Ce banc qui ne découvre jamais, est considéré par Vasseur comme le prolongement vers le SW de celui du Four dont il est distant de 1 km. C’est Gailliaud qui en a déterminé la nature d’après des fragments de Calcaire grossier ramené par les dragues.

La Banche. Ce récif, situé à 12 km. environ au S du bourg de Batz et qui ne découvre bien qu’aux plus basses marées, a été étudié par Gailliaud, puis par Vasseur ; il est constitué par un groupe de rochers calcaires, l’allure des assises étant masquée, par des blocs remaniés et des galets. Vasseur y a recueilli les mêmes N um nullités qu’au plateau du Four, et parmi les Échinidos, Lenita patellaris Agas., ce qui confirme son âge Lutétien inférieur.

D'après G. Ferrokmère 1 2 3, les calcaires éocènes semblent revêtir largement le plateau qui prolonge au S le banc de Guérande, par les bancs de l’Astrolabe et du Turc, jusqu’à la Banche. Il est hors de doute que ces différents lambeaux font partie d’une même formation autrefois continue et reliée aux couches inférieures du S de la Loire (Arthon et Machecoul), qui renferment les mêmes Nummulites.

Des blocs de grès éocènes ont été signalés par Ferronière (lac. cit .), au S du bourg de Batz et sur la côte entre Sainte-Marguerite et Chemoulin ; cet auteur les considère comme antérieurs au grès à Sabalitcs de Noirmoutiers.

Le même auteur note l’abondance des silex et jaspes contenant souvent des Milioles et des débris de fossiles éocènes, parmi les galets de la presqu’île guérandaise ; ils s’observent également dans le pays de Retz et la presqu’île de Quiberon.

Morbihan. La présence de blocs de calcaires gréseux à Nummulites Brongniarti d’Arch. et If aime et de calcaires à Alvéolines et Orbi- tolites, sur les plages tles environs de Lorient et notamment à la pointe de Gâvre a été indiquée par L. Collin 2 et Ferronnière (loc. cit.) a signalé que les calcaires des bancs de la Loire- Inférieure se retrouvaient au delà de Quiberon à Etel et dans la région de Gâvre.

L. Dangeard 3 a, par la suite, étudié les conditions de gise-

1. G. Ferkonniére. Essai préliminaire à propos de la feuille au 80.000e du Pilier et des fonds sous-marins de Mor-Braz. Bull. Soc. Gêol. Min. Bretagne, t. II, fasc. 1, p. 230, 1921.

2. L. Colt,in. Note sur la position hypothétique des terrains tertiaires du sud de Lorient, Bull. Soc. Gèol. Min. Bretagne, t. II, fase. J, p. 13-15, 1921.

3. L. Dangeard. Sur la présence du Nummulitique inférieur dans la région de Gâvre (Morbihan). C. R. Ac. Sc., t. 178, p. 1.084, 1.085, 1924.

214

ment de ces blocs et plaquettes, dont certaines atteignent 0 m. 50 de diamètre, et montré que, suivant leurs faunes, elles se rencon¬ trent en des points différents du rivage.

En se référant aux Foraminifères qu’il cite, on peut, semble-t-il, distinguer trois niveaux :

Yprésien. Calcaires glaueonieux à Nummulites globulus Levai erie, N. planulatus Lmk., N. Murchisoni Rüt., Assilina gra- nulosa d’Arch., Operculina canalisera d’Arch., Orthophragmina , Alveolina oblonga d’Orb. (plage de Gâvre).

Fig. 1. Gisements de Nummulites des côtes méridionales de Bretagne: 1. plateau du Four ; 2, banc de Guérande ; 3, rochers do la Banche ; 4, pointe de Gâvre ; 5, tran¬ chée de Locmalo ; 6, station 441, dragage du Président Thêodore-T issier.

Lutétien inférieur. Calcaires blanchâtres à Alveolina et Orbi- tolites, des abords de la grande butte de tir.

Lutétien supérieur. Calcaires jaunâtres à N. Brongniarti d’Arch. et Haï me, du milieu du polygone et des roches de Magoëro.

La taille des blocs, et le fait que les grandes tempêtes en rejettent de nouveaux au rivage, porteurs d’une faune vivante littorale, ont conduit L. Dangeard à penser que les affleurements dont ils pro¬ viennent se trouvent à peu de distance de la côte et à une assez faible profondeur.

Les Foraminifères cités appartiennent presque tous à la faune équatoriale ; la présence d’un Orthophragmina est particulièrement

215

intéressante, ce genre n’ayant pas été rencontré au N d’Arcachon (signalé par P. Viennot au forage des Abatilles).

Un gisement d’Yprésien en place a été signalé par L. Dangeard 1 dans la tranchée de Locmalo ; il est constitué par des argiles feuille¬ tées et des sables, reposant sur des arènes et des argiles kaoliniques provenant de l’altération de la granulite sous-jacente ; la couche fossilifère est un sable glauconieux renfermant des moules internes glaueonieux de Nummulites et des fragments de test d’Alvéolines.

Finistère, Des Nummulites ont été draguées par P. Marie au cours de la croisière de 1935 du Président T héodore- Tissier. à la station 441 (47° 37’ 05” 1 N, 49’ Ig W G), soit à 38 km. 690 au S de Pont-Aven et 61 km. 400 à l’W et sur le parallèle de Quiberon. Le sédiment qui les renferme, rencontré sur un fond de. 70 m., con¬ siste en un sable graveleux, mélangé d’argile bleue ; le gravier, dont les éléments dépassent rarement 7 mm. de longueur dans leur grand axe, se compose en proportions à peu près égales, de grains calcaires souvent glauconieux, fort probablement éocènes, et de fragments de roches paléozoïques. Les Nummulites y sont roulées mais très nom¬ breuses et l’on en compte plusieurs centaines par litre, ce qui permet d’alhrnier que l’on ne se trouve pas très éloigné du gisement en place.

J’ai déterminé les espèces suivantes 2 : Nummulites Brongniarti d’Arch. et Haime, N. perforatus Montf, (forme A), N. globulus Letmerie, évoluant vers N. variolarius Lmk. Le fait que N. Bron¬ gniarti est représenté par une forme à loges basses plus proche du type que de la var. armorica Vasseur et que N. globulus évolue vers une forme de PÉocène supérieur fait penser que l’on se trouve pro¬ bablement en présence du Lutétien supérieur.

Lien qu’encore sporadiques, ces données montrent que sur son bord sud, le Massif Armoricain est ceinturé par des dépôts éocènes aussi développés et beaucoup plus riches en Nummulites que ceux qui le bordent au Nord 3.J

Laboratoire de Géologie du Muséum.

1. L. Dajxgeabd. Sur un affleurement de sables à Nummulites, près de Lorient. C. R. som. S. G. F., p. 151, 1925.

2. R. Abhahd, Nummulites draguées au sud de Pont-Aven (Finistère). C. R. som. S. G. F., p. 20-22, 1941.

3. L. Dangeard. Observations de Géologie sous-marine et d’Océanographie, rela¬ tives à la Manche. Ann. Inst. Océanogr., t. VI, fasc. I, 1928 (voir p. 133-148).

Le Gérant , Marc André.

ABBEVILLE

IMPRIMERIE F. PAILLART. - 18-6*41.

-

SOMMAIRE

Pages

Actes administratifs . . . . 141

Communications :

M. Friant. Régression du troisième lobe de la dernière molaire inférieure chez

l’Okapi . . . . 142

J. Anthony. Anomalie de développement d’une deuxième molaire supérieure

droite (M2 D) de Bos primigenius Boj . . . 145

Dr Laurent. Rectification et addition à une note signalant la présence de l’Oreil¬ lard d’Europe au Japon . 148

F. Angel. Sur la présence à Madagascar de Tortues du genre Kinixys . 151

M. André et Ed. Lamy. Les Carcinologistes français du xvme siècle (suite) . . 153

L. Paulian de Felice. Quelques observations sur les Oniscoïdes de Banyuls-

sur-Mer (Pyr.-Orientales) . 158

P. Remy. Remarques sur quelques Pauropodes américains . 166

Ed. Lamy. Note sur le Chauvetia candidissima Pliilippi (Moll. Gastrop.) ...... 175

G. Ranson. Les conditions de la distribution de Gryphæa angulata Lmk. sur les

côtes de l’île d’Oléron . 179

Aug. Chevalier. Les Myosotis du groupe sylvatica et arvensis . 187

P. Jovet. Localités et stations de quelques plantes du Sud-Ouest. . 195

F. Chesnais. De l’ancienneté du genre Aciinidia et de sa parenté avec les

Magnoliaceæ . 202

R. Potier de la Varde. Contribution à la Flore bryologique de la Guinée

française. . . 207

R. Abrard. Les lambeaux éocènes des côtes méridionales de Bretagne . .212

#

ÉDITIONS

DU

MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE

36, RUE GEOFFROY-SAINT-HILAIRE, PARIS Ve

Archives du Muséum national d'Histoire naturelle (commencées en 1802 comme Annales du Muséum national d’Histoire naturelle). (Un vol. par an, 300 fr.)

Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895). Un vol. par an, 80 fr.)

Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com¬ mencée en 1936. (Sans périodicité fixe ; un vol. 230 fr.)

Publications du Muséum national d'Histoire naturelle. (Sans périodicité fixe ; paraît depuis 1933).

Index Seminum Horti parisiensis. (Laboratoire de culture ; paraît depuis 1822 ; échange.)

Notulæ Systematicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro- gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, 65 fr.)

Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le Dr R. Jeannel, Laboratoire d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France. 60 fr., Etranger, 70 fr.)

Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle à Dinard. (Directeur M. A. Gruvel, Laboratoire maritime de Dinard ; suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ; prix variable par fascicule.)

Bulletin du Musée de l'Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ; prix du numéro : 5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la Société des Amis du Musée de l’Homme: Cotisation annuelle, 30 fr.)

Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange.)

Travaux du Laboratoire d’Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; échange.)

Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. (Directeur : M. A. Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921 ; abonnement pour la France, 130 fr. ; Étranger, 145 et 160 fr.)

Revue Algologique. (Directeurs MM. P. Allorge et R. Lami, Laboratoire de Cryptogamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 150 fr., Étranger, 200 fr.)

Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur M. P. Allorge, Laboratoire de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 60 fr., Étranger, 80 fr.)

Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique )• (Directeurs MM. R, Heim, J. Duché et G. Malençon, Laboratoire de Cryptogamie ; paraît depuis 1928 ; abonnement France, 60 fr., Étranger, 80 et 100 fr.)

Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères» (Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936) ; 50 fr. ; Étranger. 55 fr.

BULLETIN

DU

MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE

2e Série. Tome XIII

RÉUNION

MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM

No 4. Mai 1941.

MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE RUE CUVIER

RÉGLEMENT

Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national d’Histoire naturelle.

Le nombre des fascicules sera de 6 par an.

Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1/2 feuille (8 pages d’im¬ pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus¬ crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière à occuper la place minima.

Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit, avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin Buivant.

Les Irais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie¬ ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.

Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de la retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un numéro ultérieur.

Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé¬ mentaires qu’ils pourraient désirer leurs frais).

Les auteurs désirant faire des communications sont priés d’en adresser directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la séance.

TIRAGES A PART

Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils peuvent en outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nombre, aux conditions suivantes :

(Nouveaux prix pour les tirages à part à partir du Fascicule 4 de 1941)

25 ex. 50 ex. 100 ex.

4 pages . 57 fr. 50 74 fr, 50 109 fr.

8 pages . 65 fr. 75 89 fr. 75 133 fr. 50

16 pages . 79 fr. 112 fr. 175 fr.

Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le numéro, brochés avec agrafes et couverture non imprimée.

Supplément pour couverture spéciale : 25 ex . 18 francs.

par 25 ex. en sus . 12 francs.

Les auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part brochés au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.

Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du numéro correspondant.

PRIX DE l’abonnement ANNUEL :

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(Mandat au nom de l’Agent comptable du Muséum)

Compte chèques postaux : 124-03 Paris.

BULLETIN

DXJ

MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE

ANNÉE 1941. No 4.

325e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM

15 mai 1941

PRÉSIDENCE DE M. L. GERMAIN

DIRECTEUR DU MUSÉUM

ACTES ADMINISTRATIFS

M. Ferdinand Le Cerf, Assistant, est admis à faire valoir ses droits à la retraite à la date du 3 octobre 1941. (Arrêté du 2 avril 1941).

M. Louis Conrard, Assistant, est admis à faire valoir ses droits à la retraite à la date du 13 avril 1941. (Arrêté du 28 avril 1941).

M. Gustave Clément, Surveillant militaire stagiaire, est titularisé dans son emploi à la date du 1er avril 1941.

OUVRAGE OFFERT

R. Antiiony et R. Soyer. Recherches sur une faune mammaliennc des alluvions modernes de la Seine (Néolithique). Parc de Saint-Cloud, près Paris [Présence d'un chameau]. (Extrait des Bull, et Mérn. Société Anthrop. de Paris , t. 10, 8e sér., faso. 4-6, 1939 [1940], pp. 99-154).

Bulletin du Muséum, 2e s., t XIII, 4, 1941.

15

218

COMMUNICATIONS

Point cryoscopique du Sérum, du Sang total et du Plasma

DE QUELQUES MAMMIFÈRES SAUVAGES Par Ach. Urbain, Mlle M.-A. Pasquier et J. Servier.

Le rôle joué par les phénomènes osmotiques en Biologie a incité de nombreux physiologistes à rechercher les diverses valeurs du point cryoscopique dans le règne animal.

C’est West e r (1) qui, le premier, a déterminé la valeur du point cryoscopique chez quelques animaux domestiques, tandis que Dreser (2) avait établi cette valeur chez l’Homme quelques années plus tôt. C’est surtout par l’étude de la pression osmotique chez les invertébrés et les vertébrés inférieurs que de nombreux auteurs ont montré que le milieu intérieur de ces animaux possède un certain nombre de caractéristiques précises en relation avec le milieu exté¬ rieur et en rapport avec le rang plus ou moins élevé qu’ils occupent dans l’échelle animale. Cependant, si la recherche du point de congé¬ lation de ces animaux, à pression osmotique directe ou médiate a tenté de nombreux auteurs, (Botazzi (3), Bert (4), Galloway (5), Dekhuysen (G), Portier et Duval (7), il n’en est pas de même des animaux à indépendance osmotique, tels oiseaux et mammifères. Quelques points cryoscopiques d’animaux domestiques ou de labo¬ ratoire sont connus [Coleip (8)] et les seuls se rapportant aux ani¬ maux sauvages sont ceux donnés par Portier (9) pour le Renne, le Renard bleu et le Phoque.

A la suite de nos travaux antérieurs sur la teneur en composés organiques du sang des mammifères sauvages du Parc zoologique, nous avons trouvé qu’il était intéressant d’entreprendre l’étude physico-chimique du sang et, tout particulièrement, celle d’une constante précise : le point de congélation. Dans ce but, nous avons déterminé le point de congélation du sérum, du sang total et du plasma d’animaux sauvages appartenant à trois ordres zoologiques différents et possédant des régimes variés, les uns étant strictement herbivores, les autres carnivores ou omnivores.

Bulletin du Muséum, 2e s., t XIII, 4, 1941.

219 -

* *

Dans l’ctude de nos résultats expérimentaux, nous envisagerons en premier lieu l’étude du sérum de quelques mammifères domes¬ tiques, puis celle des mammifères sauvages ; nous examinerons ensuite les variations du point cryoscopique avec l’espèce et la famille. Enfin, nous terminerons cet exposé par une comparaison entre le point cryoscopique du sérum, du plasma et du sang total.

I. Etude du point cryoscopique du Sérum de certains Mammifères domestiques.

Avant d’aborder la recherche du point cryoscopique chez les mammifères sauvages, nous avons voulu refaire nous-même cette détermination sur les mammifères domestiques.

Nous donnons, dans le tableau I, les valeurs que nous avons trou¬ vées en les comparant avec celles données par différents auteurs.

Tableau I

Cherbuliez

(10)

Collip

(8)

Dreser

(2)

ffl

Nolf

(12)

Rodier

(13)

Résultats

personnels

Bœuf .

Cheval .

Chien .

Mouton .

0,56-0,58

0,62

0,598

0,647

0,63

0,592

0,585

0,564

0,571

0,578

0,571

0,583

0,58

0,617

0,583

0,61

0,585

0,67

0,61

L’examen de ce tableau montre que nos chiffres sont très voisins de ceux constatés par les différents auteurs cités, et confirment leurs résultats.

II. Etude du point cryoscopique du Sérum des Mammifères

SAUVAGES.

Nous avons ajouté aux points cryoscopiques de mammifères domestiques déjà connus, ceux de 21 espèces sauvages différentes. Cette recherche a été effectuée d’une façon systématique en exami¬ nant autant que possible plusieurs espèces de la même famille. Les chiffres que nous avons consignés dans le tableau II sont la moyenne

220

de déterminations faites sur le sérum d’au moins six animaux de la même espèce 1.

Tableau II

Valeur du point cryoscopique du sérum de quelques mammifères

sauvages.

Ordres et familles

Espèces.

A G du sérum

I. Ongulés :

Bovidés ; Bovinés :

Gayal ( Bos frontalis Lambert) .

0,58

Caprinés .

Chèvre naine du Sénégal (Capra hircus L.).

Mouflon de Corse (Otismusimon Pallas)-

0,68

Mouflon à manchettes (Arnmotragus ter

via Pallas).. .

0,70

Antilopinés .

Gazelle de l’Inde (Antilope cervicapra

Pallas) .

0,60

Camélidés .

Dromadaire ( Camelus dromedanus L.) . .

0,68

Lama (Lama, glama L.) . .

0,68

Guanaco (Lama glama huanacus Molina).

0,65

Cervidés .

Daim (Dama dama L.) . .

0 62

Cerf de France (Cervus elaphus L.) .

0.625

Cerf pseudaxis ( Cervus pseudaxis Gray)..

0,65

Cerf cochon (Cervus porcinus Zimm.) . . .

0,64

Cerf rusa (Rusa unicolor Kerr) .

0,61

Equidés .

Zèbre de llartmai n (Equus zébra Hart-

manuse Matschie) .

0,57

Eléphantidés .

Eléphant d’Asie (Elephas maximus L.) . .

0,54

Suidés .

Sanglier d’Indo-Chine (Sus crislatus Wag.)

0,60

Phacochère (Phacochærus œthiopicus Lat.).

0,59

II. Carnivores :

Loup ( Canis lupus L.) .

0,63

Canidés .

Lion (Felis leo L.) . . .

0,655

Félidés .

TY1 nr.nqiiP ( l\ J n en en, rheft us À i ï d . ) .

0,625

III. Primates :

Lasiopvgidés .

Cynocéphale babouin (Papio papio Desm.)

0,68

1. Les mesures n’oiit été faites que sur 3 animaux pour le zèbre et l’éléphant et sur 2 pour le Gayal.

- 221

La lecture de ce tableau semble indiquer que le point de congéla¬ tion diffère d’une espèce animale à l’autre. Le point cryoscopique le plus élevé est celui de l’éléphant : 0,54, tandis qu’on observe le plus faible chez les Caprinés : 0,70.

La comparaison des tableaux I et 1 1 permet de conclure que, tandis que le point cryoscopique des mammifères domestiques oseille autour de 0,60, celui des mammifères sauvages possède cette valeur pour plusieurs espèces (Gayal, Gazelle de l’Inde, Daim, Cerf, Sanglier, Phacochère), mais descend plus bas dans de nombreux cas, se rapprochant souvent de 0.70 L

III. Variation du point cryoscopique avec l’espèce.

Pour une même espèce, le point de congélation n’est pas constant, il varie avec les individus, les différences dépassant les erreurs expéri¬ mentales, les mesures que nous avons effectuées ayant été faites plusieurs fois sur le même sérum et sur le même animal.

Pour prendre un exemple, nous donnons les moyennes obtenues pour sept, chèvres naines du Sénégal, elles sont les suivantes :

0,63, 0,65, 0,65, 0,69, 0,71, 0,72, 0,73.

Les chiffres extrêmes varient de 0°1, différence suffisamment appréciable pour être notée.

Cette remarque, qui avait été formulée par Bousquet (14), chez l’homme et le chien, est générale et s’applique à toutes les espèces que nous avons envisagées, mais avec un écart souvent moindre.

IV. Variation du point de congélation avec la famille.

Nos déterminations ayant été réalisées sur différentes espèces, d’une même famille, la comparaison des points cryoscopiques de ces espèces nous permet de conclure qu’une certaine valeur moyenne du point cryoscopique semble être assez caractéristique d’une même famille animale.

C’est ainsi que chez les Cervidés, les Canidés, cette constante est voisine de 0,60 tandis que pour les Camélidés et les Caprinés, elle tend vers 0,70.

V. - Point cryoscopique du sang total et du plasma.

Le point cryoscopique du plasma et du sang total fait l’objet du tableau III.

1. Jusqu’ici, pour les mammifères, des points cryoscopiques aussi bas n’avaient été donnés que pour des espèces aquatiques [Phoque 0,72 (Portier), Marsouin 0,74 (RODIER)j.

222

Tableau III

Valeur du point cryoscopique de divers mammifères.

Ordres et familles

Espèces.

Sang total

Plasma

Sérum

Ongulés.

RnvidAs Rovinés.

frayai .

0,58

Caprines. . .

Chèvre naine du Sénégal

0,62

0,61

0,65

Mouflon de Corse .

0,68

Gazelle de l’Inde .

0,66

0,65

0,60

Mouflon à manchettes . .

0,70

Camélidés

Dromadaire .

0,63

—0,645

0,68

Lama . .

0,68

Gùanaco .

0,65

0,635

0,65

Cervidés

Daim .

0,62

Cerf de France .

0,61

0,63

—0,625

Cerf pseudaxis .

0,65

Ceif cochon .

0,64

Cerf rusa .

0,61

Equidés .

Zèbre de Hartmann ....

0,57

Elêphantidés .

Eléphant .

0,57

0,555

0,54

Suidés .

Sanglier .

0,59

0,58

0,60

Phacochère .

0,62

0,59

0,59

Carnivores.

Canidés

Loup .

0,61

0,63

0,63

Félidés

Lion .

0,63

—0,655

Primates.

Lasiopygidés .

Macaque .

—0,625

Cynocéphale babouin . .

0,68

L’examen de ce tableau sur lequel nous avons reporté le point de congélation du sérum montre que ce point est identique, pour les espèces examinées, pour le sang total, le plasma et le sérum. Cette comparaison entre les divers éléments du sang n’a pas été faite jus¬ qu’ici à notre connaissance, et il paraît intéressant de noter cette presque égalité du point cryoscopique.

223

Conclusions. Le point cryoscopique des mammifères sauvages envisagés varie entre 0,54 et 0,70.

Chez les Bovines , les Cervidés , les Équidés , les Suidés, les Canidés, les Félidés, le point de congélation est au voisinage de 0,60, il atteint 0,70 chez les Caprines et les Camélidés, cette valeur étant inférieure à celle indiquée jusqu’ici pour les mammifères terrestres.

Le point de congélation est variable suivant l’espèce, cepen¬ dant, cette constante physico-chimique semble être sensiblement la même à l’intérieur d’une même famille.

Dans la plupart des cas, les valeurs trouvées pour le point cryoscopique paraissent plus basses que celles données pour les espèces domestiques et pour l’homme.

Les points de congélation donnés pour le sang total et le plasma sont les mêmes que ceux trouvés pour le sérum.

Laboratoire d’ Ethologie des Animaux sauvages du Muséum.

BIBLIOGRAPHIE

(1) Winter J. De la concentration moléculaire des liquides de l’organisme.

Arch. de Physiol. norm. et path., Ve sér., t. 8, 1896, p. 114.

- De l’équilibre moléculaire des humeurs. Arch. de Physiol. norm. et path., Ve sér., t. 8, 1896, p. 287.

(2) Dreser. Ueber Diurese und ihre Beeinflussung durch pharmabiolo- gische Mittel. Arch. f. exp. Pathol, u. Pharmacol., t. 29, 1892, p. 303.

(3) Botazzi F. La pression osmotique du sang des animaux marins. Arch.

ital. de Biol., t. 26, 1896, p. 161 ; t. 27, 1897, p. 61 ; Arch. de Fisiologia, t, 3, 1906, p. 416.

(4) Bert P. Sur la coagulation du sang. C. R. Soc. Biol., t. 25, 1873, p. 59.

Animaux d’ead douce dans l’eau de mer. C. R. Soc. Biol., t. 37, 1885, p. 525.

(5) Galloway T. Met. The osmotic pressure and saline content of the blood of Petrornyzon fluviatilis. J. Exp. Biol., t. 10, 1933, pp. 313-316.

(6) Dekhdyzen M. C. Sur la pression osmotique dans le sang et dans l’urine des poissons. Arch. Neerl. des Sc. Exp. et Nat., t. 10, 1905, pp. 121-130.

(7) Portier P. et Duval M. Variations de la pression osmotique du sang des poissons, téléostéens d’eau douce sous l’accroissement de la salinité de l’eau ambiante. C. R. Ac. Sc., t. 174, 1922, p. 1366.

(8) Collip J. B. Osmotic pressure of sérum and érythrocytes in various

vertebrate types as determincd by the cryoscopic method. Journ. of Biol. Chem., t. 42, 1920, p. 207.

(9) Portier P. Détermination delà pression osmotique du sang et des liquides internes des vertébrés des contrées polaires arctiques. C. R Soc. Biol., t. 62, 1907, p. 627.

224

(10) Cherbuliez A. Différence systématique dans le point de congélation des globules sanguins et du liquide ambiant. C. R. Soc. Biol., t. 89, 1923, p. 1154.

(11) Hamburger. Osmotischer Druck und Ionenlehre. Wiesbaden, 1902.

(12) Nolf. Technique de la cryoscopie du sang. Acad. Roy. de Belg. Bull, de la classe des Sc., 1907, p. 709.

(13) Rodier E. C. R. Ac. Sc., t. 5, 1900, p. 1008.

(14) Bousquet F. Recherches cryoscopiques sur le sérum sanguin. Ber¬ nard, édit., Paris, 1899.

Sur le point de congélation du sérum dans certains cas pathologiques. C. R. Soc. Biol., t. 51, 1899, p. 101.

225

/

Septicémie a pasteurella chez un crocodile (Crocodilus

NILOTICUS) VIVANT EN CAPTIVITÉ Par Ach. Urbain et J. Nouvel.

Au cours de l’année 1941, à l’aquarium du Musée des Colonies, une mortalité anormale a été observée sur des crocodiles ( Crocodilus niloticus). Trois de ces animaux moururent en moins de 10 jours.

Nous avons pu autopsier un de ces animaux, cinq heures environ après sa mort.

L’aspect externe du cadavre est normal, exception faite de deux petites plaies dermo-épidermiques, d’aspect, jaunâtre, légèrement suintantes, qui seraient consécutives à des morsures.

Cet animal paraît en excellent état d’entretien, il présente, en effet, d’abondants dépôts graisseux répartis dans la cavité abdomi¬ nale.

Tous les organes ont une teinte générale rosée, et même rougeâtre par places, elle est surtout accusée au niveau du cœur et des pou¬ mons : ces derniers organes sont enveloppés d’un tissu conjonctif lâche, œdémateux, ayant l’aspect d’une gelée. On observe, en outre, dans les parties basses, un léger exsudât, à peine coloré. Le poumon lui-même, très in filtré, présente quelques îlots mal délimités, légère¬ ment plus teintés et plus fermes que le reste du parenchyme.

L’estomac est vide d’aliments, il contient 225 grammes de corps durs divers (cailloux et pièces métalliques). Sa muqueuse altérée est le siège d’une trentaine de petits ulcères circulaires, irrégulière¬ ment répartis et dont les plus gros dépassent à peine un centimètre de diamètre, environ, les plus petits ne mesurant que 3 à 5 milli¬ mètres.

S’il est fréquent de trouver quelques graviers dans l’estomac des crocodiles \ le poids de corps durs que nous avons recueilli doit être considéré comme anormal ; peut-être est-il responsable des lésions gastriques observées ?

Nous avons pratiqué divers ensemencements : foie, parenchyme pulmonaire et sang du cœur, sur un certain nombre de milieux de

1. M. le Professeur R. Anthony a eu l’occasion de le constater à diverses reprises (observation inédite).

Bulletin du Muséum , 2e s., t. XIII, 4, 1941

226

culture. Ils nous ont tous donné une culture d’un fin coccob&cille à coloration bipolaire, ne restant pas coloré par la méthode de Gram.

Ce germe a tous les caractères d ePasteurella avicida, il est immobile, il donne en bouillon un trouble léger, se transformant en amas floconneux, et, sur gélose ordinaire, une culture en gouttes de rosée et restant transparentes. Sans action sur la gélatine, il ne cultive ni sur pomme de terre, ni sur eau de levure, ni en bouillon additionné de 4 % de chlorure de sodium.

Son activité biochimique est réduite : il ne noircit pas la gélose au plomb, ne forme pas d’indol dans les cultures en eau peptonée, il vire cependant les milieux au glucose, au galactose et au lévulose, mais il ne modifie pas ceux additionnés de lactose, de saccharose ou de maltose.

L’inoculation sous-cutanée au cobaye, de 2 cent, cube d’une culture de 24 heures, en bouillon, provoque la mort en quatre jours. L’ense¬ mencement du sang du errur du cobaye donne une culture pure d’un germe en tous points comparable à celui qui a servi à l’inoculation.

L’étiologie de cette affection n’a pu être démontrée, mais l’appa¬ rition simultanée d’infection à Pasteurella sur certains mammifères carnivores nourris avec des viandes de même provenance, permet de penser qu’il s’agit d’une infection d’origine alimentaire.

Laboratoire d’ Ethologie des Animaux sauvages du Muséum.

227

Catalogue des types de Mammifères du Muséum National D’Histoire Naturelle

ORDRE DES CHIROPTÈRES

Par P. Rode.

Assistant au Muséum (Laboratoire de Zoologie des Mammifères)

Introduction.

La présente liste de types fait suite aux deux articles précédem¬ ment publiés, le premier sur les types de Simiens, le second sur les types de Lémuriens.

La collection de Chiroptères du Laboratoire de Zoologie des Mam¬ mifères du Muséum National d’Histoire Naturellle de Paris com¬ prend des animaux montés, des animaux en peau et des spécimens conservés en alcool, soit 140 pièces au total.

Les types contenus dans ces trois séries ont été retirés, classés et font l’objet du présent catalogue dont le plan est le même que celui qui a été adopté dans les deux précédents 1 et 2 :

PRIMATES : A) Simiens. Bull. Mus. Hist. Nat. Paris, 2e série, t. X, 3, 1938, p. 201-251.

B) Lémuriens. Bull. Al us. Hist. Nat. Paris, 2e série, t. XI, 5. 1939, p. 434-449.

Nous tenons à adresser nos bien sincères remerciements à notre

1. Nous avons utilisé les termes adoptés dans les Congrès de Zoologie. Voici le sens de ces termes, pour éviter toute confusion :

Holotype. Exemplaire unique décrit et choisi par l’auteur comme type.

Ar.f.oTYPE. Un paralype de sexe opposé à l'holotype.

Pauatypk. Correspond au terme ancien de cotype. Désigne les individus pris en même temps et dans la même localité que l’holotype.

Pahatopotvfe. -- Exemplaire capturé dans une région voisine de l’holotype.

Néotype. Un exemplaire choisi pour remplacer un liolotype perdu.

Génotype. Type du genre.

2. Quand le type ne correspond qu’à un seul spécimen, un numéro simple, sans adjonction de lettres, lui a été donné. Quand plusieurs spécimens portent le même nom d’espèce et correspondent effectivement à des « types », le premier (qui est l’holo¬ type) est numéroté avec la lettre a, et les suivants (qui sont des paratypes et allo- types) sont désignés b, c, d, etc...

Bulletin du Muséum., s., t. XIII, 4, 1941.

228

collègue le Dr P. Laurent, spécialiste bien connu du groupe des Chiroptères qui nous a apporté son précieux concours dans la recher¬ che sur l’origine et l’authenticité des types, et à M. P. Clavelin, assistant au Laboratoire d’Anatomie comparée, qui nous a aidé à retrouver des têtes osseuses appartenant aux pièces de la collec¬ tion.

Paris, le 1er Mai 1941.

229

ORDRE DES CHIROPTÈRES

SOUS-ORDRE DES MEGACHIROPTÈRES

FAMILLE DES PTEROPIDÉS

Genre : PTEROPUS, Brisson (1756).

154.. Pteropus vulgaris E. Geoffroy $ Holotype. La Roussette vulgaire.

Pteropus niger Kerr.

Provenance : Ile Maurice.

Ancien cabinet. A. 1. C. 18. 745 H.

Spécimen monté, adulte. Etat médiocre. Tête osseuse non retirée (Andersen Cat. Chir. Brit. Mus. 1912 pense qu’il s’agit de l’individu rapporté par le chirurgien Roch en 1803 et non du type primitif. En l’absence d’autres spécimens il est bien difficile de conclure et nous considérons ce spécimen comme l’Holotype de l’espèce).

155. Pteropus griseus E. Geoffroy Ç juv. Paratype. La Rous¬ sette grise.

Pteropus griseus E. Geoff.

Provenance : Timor. Exp. Baudin. Peron et Lesueur.

A. 42. C. 29. 759.

Spécimen monté, adulte en assez bon état. Tête osseuse non retirée (Ce n’est pas l’animal figuré planche 6).

156. Pteropus edulis E, Geoffroy $ Holotype. La Roussette edule.

Pteropus vampyrus edulis E. Geoff.

Provenance : Timor (ancienne collection).

Vovage de Peron et Lesueur.

N°*745 G. C. I.

Spécimen adulte, monté, en assez bon état. Tête osseuse dans la peau.

154. E. Geoffroy, Ann, Mus. Paris, XV, 1810, p. 92.

155. E. Geoffroy, Ann. Mus. Paris, XV, 1810, p. 94, pl. 6.

156. E. Geoffroy, Ann. Mus. Paris, XV, 1810, p. 90.

230

157. - Pteropus seychellensis A. Milne-Edwards (<£ ?) Holotype. La Roussette des Seychelles.

Pteropus seychellensis A. M. Edw.

Provenance : Mahé, îles Seychelles. M. Lantz.

1878-1110. 35 A.

Spécimen adulte, monté, en bon état. Tête osseuse dans la peau.

157. a, b, c, cl. Pteropus seychellensis Paratvpes.

Même provenance.

35 B 1878-1107. Spécimen monté <$. Tête osseuse dans la peau.

35 C. - 1878. 1106, 1108, 1109. Trois exemplaires montés sur le même plateau. Deux avec têtes osseuses dans les peaux. Un avec tête osseuse retirée.

158. Pteropus insularis Homhron et Jacquinot ?). Holotype. La Roussette insulaire.

Pteropus insularis Hombr. et Jacqu.

Provenance : Carolines. MM. Hombron et Jacquinot 1842.

53 A.

Spécimen monté. En assez bon état. Tête osseuse retirée et conservée au Laboratoire d’ Anatomie comparée sous le : A 6770.

158 a. Pt. insularis Paratype. 53 B. C. 44. 749 C.

Même provenance. Spécimen monté. Etat médiocre. Tête osseuse non retirée.

159. Pteropus condorensis Peters <$. Paratype. La Roussette de Poulo Condore.

Pteropus hypomelanus condorensis Pet.

Provenance : Poulo Condore. M. Germain.

N 0 46 ter (<J) 1868-1100.

Spécimen adulte, monté, en très bon état. Tête osseuse dans la peau.

L’Ilolotype est au Musée de Berlin (n° 3945).

157. A. Milne-Edwards. Bull. Soc. Philomatique, 1887, p. 221.

158. IIombron et Jacquinot. Voyage au Pôle Sud. Mamm., 1842 et 1853, p. 24.

159. W. Peters. Monatsb. Akad. lViss. Berlin, 1869, p. 393.

231

159 a, b, c. Pt. condorensis Peters juv. Paratype.

Même provenance.

No 1868-1101 46 bis.

Spécimen jeune, en bon état. Tête osseuse dans la peau. Deux autres spécimens, montés sur le même plateau ont la même provenance : Nos 1882-4 et 5.

160. Pteropus tuberculatus Peters Ç. Plolotype. La Roussette tuberculée.

Provenance : inconnue.

Pteropus tuberculatus Pet.

40 A.

Spécimen adulte, monté, en assez bon état. Tête osseuse dans la peau. (Cette tête osseuse a été enlevée pour être étudiée, puis remise en place).

161. Pteropus mariannus Desmarets $. Holotype. La Rous¬ sette des Mariannes.

Pteropus keraudrenius Quoy et Gaimard $. Holotype. La Roussette keraudren.

Pteropus mariannus Desm.

Provenance : Iles Mariannes. MM. Quoy et Gaimard.

A 49. 751. C. 31.

Spécimen adulte, monté, en assez bon état.

« Le crâne a été retiré en déc. 1907 et mis en tiroir (pour M. Andersen) ».

Ce crâne accompagne actuellement la pièce, mais seule la denture est conservée. La partie crânienne est détruite.

161 a. Pt. keraudrenius (^ ?). Paratype.

Même provenance. 50, 753 I. C. 30.

Spécimen adulte, monté, en assez bon état. Tête osseuse retirée et conservée au Laboratoire d’ Anatomie comparée, sous le A 6765.

160. W. Peters. Monalsb. Akad. Wiss. Berlin, 1869, p. 393.

161. Desmarest. Mamm., II, suppt, p. 547, 1822.

Quoy et Gaimard. Voyage de l’ Uranie, 1824, I, p. 51, pl. 3.

232

162. Pteropus Vanicorensis Quoy et Gaimard Ilolotype. - La

Roussette de Vanikoro.

Pteropus vanikorensis Qu. et Gaim.

Provenance : Vanikoro (au nord des Nouvelles-Hébrides). MM. Quoy et Gaimard. Voyage de l’Astrolabe.

« Leguébé » des indigènes.

A. 57.

Spécimen adulte monté en assez bon état. « Le crâne a été retiré en déc. 1907 et mis en tiroir (pour M. Andersen) ». Ce crâne accompagne maintenant le type.

162 a et b. Pt. vanicorensis. Paratypes.

Même provenance.

A 58. 750 A. - C. 33. q Adulte en assez bon état. Tête osseuse dans la peau. Probablement l’original de la planche IX.

A 59. - 750 B. - - C. 34. Adulte plus jeune en mauvais état. Ailes repliées. Tête osseuse enlevée et conservée au labo¬ ratoire d’ Anatomie comparée sous le A 6746.

163. Pteropus tonganus Quoy et Gaimard. Ç juv. Ilolotype.

La Roussette de Tonga.

Pteropus tonganus Qu. et Gaim.

Provenance : Tongatabou (Polynésie).

Quoy et Gaimard. Voyage de l’Astrolabe.

A 55. 775 A. C. 39.

Appelé « Peka » par les indigènes de Tonga.

Spécimen jeune, monté, en médiocre état. Tête osseuse retirée. Original de la figure planche 8.

Note. - Cet animal, quoique jeune, est bien celui qui a été décrit en même temps qu’un second spécimen (variété blan¬ châtre) dans l’ouvrage de Quoy et Gaimard. Nous n’avons pas le spécimen représenté planche 9.

163 a. Pt. tonganus juv. Paratype.

Même provenance que le précédent ; « variété blanchâtre ».

A 56. C. 40 775 b. Tête osseuse dans la peau. Etat mé¬ diocre.

Figuré planche 8 fig. 4.

162. Quoy et Gaimard. Voyage de l' Astrolabe, 1830, I, p. 76, pl. 9.

163. Quoy et Gaimard. Voyage de l’ Astrolabe, 1830, I, p. 74, pl. 8, fig. 1.

233

163 b. - Pt. tonganus adulte Paratype (de grande taille).

Même provenance. Mêmes indications. Non figuré dans le travail de Quoy et Gaimard.

No A 54. 754. C. 38.

Bon état. Tête osseuse dans la peau.

Genre : EPOMOPS Gray (1866).

164. - Epomophorus Franqueti Tomes $ Holotype. La Rous¬ sette de Franquet.

Epomops franqueti Tomes.

Provenance : Gabon. M. Franquet.

« Son pelage est. le même que celui du Gorille » (Tomes). A 107. 776. C. 52. 1852-257.

Spécimen adulte monté, en assez bon état. Tête osseuse enlevée et conservée au laboratoire d’Anatomie comparée sous le A 6767.

Sujet correspondant à la planche LXXV.

Genre: CYNOPTERUS, F. Cuvier (1824).

165. Cynonycteris Grandidieri Peters £ Holotype. La Rous¬ sette de Grandidier.

Cynopterus braehyotis S. Mull.

Provenance : Zanzibar. M. Grandidier.

1864-436.

Spécimen en alcool. Tête osseuse retirée et disparue.

166. Cynopterus Montanoi Robin $ Holotype. La Roussette de Montano.

Cynopterus braehyotis S. Mull.

Provenance : Malacca (Kessang). M. Montano et Rey. 1879-1818.

Spécimen adulte en alcool. Tèle osseuse non retirée.

166 a. C. Montanoi. Paratype. Très jeune.

Même provenance. Même n°. Tête osseuse non retirée.

164. Tomes. Proc. Zool. Soc, London, 1860, p. 54, pl. 75.

165. Petebs. Monalsb. Akad. tFi.ss. Berlin, 1869, p. 394.

166. Robin. - Bull. Soc. Philomatique, V, 1881, p. 90.

Bulletin du Muséum, s., t. XI ] 1 , 4, 1941.

16

234

Genre : ROUSSETTUS, Gray (1821).

167. Pteropus ægyptiacus E. Geoffroy Ç Holotype. La Rous¬ sette d’Egypte.

Roussettus ægyptiacus (Geoff.).

Provenance : Egypte. M. Geoffroy.

A. 70.

Spécimen en alcool. Tête osseuse séparée et conservée. (Non signalé dans le Catalogue d’Andersen).

167 a. Pt. ægyptiacus <$. Allotype.

Même provenance.

A. 69. 762 A.

Spécimen adulte, monté. Etat médiocre. Tête osseuse dans la peau.

168. Pteropus Leschenaulti Desmarest <$. Ilolotype. La Rous¬ sette de Leschenault.

Roussettus leschenaulti (Desm.).

Provenance : Pondichéry. M. Leschenault.

No 73. C. A. 82. 763.

Spécimen adulte, monté, en assez bon état. Tête osseuse disparue.

168 a. Pt. Leschenaulti Paratype.

Même provenance.

No 72 C. A. 83. 764. 1818-764.

Spécimen adulte, monté. Etat médiocre. Tête osseuse dans ta peau.

169. Pachysoma Diardi Et. Geoffroy. Ç Holotype (?). La Roussette de Diard.

Cynopterus marginatus (Geoff.).

Provenance : Sumatra, par Diard et Duvaucel, ou Inde ?

No A. 102-779.

Spécimen adulte monté, en assez bon état. Tête osseuse retirée et disparue.

167. E. Geoffroy. Description de l’Egypte, 1813, II, p. 135, pl. III, 2.

168. Desmarest. Mainmal., 1820, p. 110.

169. E. Geoffroy. Hist. Nat. Mamm., 13e Jeçon, 1828, p. 27.

235

Genre : DOBSONIA, Palmer (1898).

170. Cephalotes Peronii E. Geoffroy <$. Holotype. - La Cepha- lote de Peron.

Dobsonia peronii (Geoff.).

Provenance : inconnue (ancienne collection).

A. 118. 786.

Spécimen adulte monté, en médiocre état. Tête osseuse retirée et conservée au laboratoire d’ Anatomie comparée sous le no A 6735.

170 a. C. Peronii juv. Paratype.

No A. 119. 786.

Etat médiocre. Tête osseuse dans la peau.

171. - Cephalotes minor Dobson. S Holotype. - La petite Ce- phalote.

Dobsonia minor (Dobson).

Provenance : Amberbaki. Nouvelle-Guinée. M. Laglaize.

Spécimen en alcool. Tête osseuse retirée et conservée avec la pièce.

SOUS-ORDRE DES MICROCHIROPTÈRES

FAMILLE DES NYCTERIDÉS

Genre : NYCTERIS, Cuvier et Geoffroy (1795).

172. Nycteris thebaicus E. Geoffroy. - Holotype ?). Le Nyctere de la Thebaïde.

Nycteris thebaica E. Geoff.

Provenance : Egypte. M. Geoffroy.

889. 142.

Spécimen adulte, en peau. Bon état. Tête osseuse dans la peau.

170. E. Geoffroy. Ann. Mus. Paris, XV, 1810, p. 104, pl. VII.

171. Dobson. Pr. Zool. Soc. London, 1878, p. 875.

172. E. Geoffroy. Description de l’Egypte, 1813, II, p. 119, pi. 1, 2.

236

173. Nycteris javanicus E. Geoffroy ?). - Holotype. Le Nyctere de Java.

Nycteris javanica E. Geoff.

Provenance : Java. M. Leschenault de la Tour.

893. 156.

Spécimen en peau. Etat médiocre. Tête osseuse retirée et disparue.

174. Nycteris Ravoilii Robin. Holotype. Le Nyctere de Revoil.

Nycteris Rovoili (Robin).

Provenance : Pays des Somalis. M. Revoil.

1881-4.

Spécimen en alcool. Tête osseuse non retirée.

174 a et b. N. Revoilii Paratypes.

Deux spécimens de même provenance. 1881-1 et 1881-3. Têtes osseuses non retirées.

FAMILLE DES MEGADERMIDÉS

*

Genre : LAVIA Gray (1838).

175. Magaderma frons Daubenton et E. Geoffroy. Holotype. Le Megaderme feuille.

La via frons Daub. et E. Geoff.

Provenance : Sénégal. M. Adanson.

No 928.

Spécimen en peau. Mauvais état. Tête osseuse retirée et conservée au laboratoire d’Anatomie comparée sous le A 6844.

175 a, b, c. M. frons. Paratypes.

Même provenance.

S : 929. En peau. Mauvais état. Tête osseuse retirée et disparue.

929 C. et 929 D. - Têtes osseuses dans les peaux.

173. E. Geoffiioy. Ann. Mus. Paris, 1813, t. XX, p. 20, pl. I.

174. Robin. Bull. Soc. Philom., 1881, V, p. 90.

175. Daubenton, Mém, Ac. Sc., 1759.

E. Geoffroy. Ann. Mus. Paris, 1810, XV, p. 192 (Fig. tête dans vol. XX, 1813, pl. I).

237

Genre: MEGADERMA, E. Geoff. (1810).

176. Megaderma trifolium E. Geoffroy. Holotype. Mégaderme trèfle.

Megaderma spasma

Le

L.

Provenance : Java. M. Leschenault de la Tour.

927.

Spécimen en peau. Assez bon état. Tête osseuse enlevée et disparue.

FAMILLE DES RHINOLOPHIDÉS

Genre: RHINOLOPHUS, E. Geoffroy (1803).

177. Rhinolophus Maclaudi de Pousargues. $ Holotype. Le Rhinolophe de Maclaud.

Rhinolophus Maclaudi de Pous.

Provenance : Conakry. Dr Maclaud.

1897. 281.

Spécimen en alcool. Tête osseuse séparée et conservée.

178. Rhinolophus larvatus A. Milne-Edwards ($ ?). Holotype. Le Rhinolophe « larvé ».

Rhinolophus larvatus A. M. Ed.

Provenance : Thibet oriental. M. A. David.

1870-585.

Spécimen en alcool. Tête osseuse retirée et disparue.

179. Rhinolophus calypso Knud Andersen ?). Paratypes. Le Rhinolophe calypso.

Rhinolophus calypso Kn. Anders.

Provenance : Engano. Dr. E. Modigliani.

Musée de Gênes.

1906-86. Trois spécimens en alcool. Têtes osseuses non retirées.

17G. K. Geoffroy. Ann. Mus. Paris, 1810, XV, p. 193.

177. De Poüsargues. Bull. Mus. Paris, 1897, p. 358, fig. 1-2.

178. A. Milne-Edwards. Mammifères du Thibet, 1872, p. 248.

179. - Andersen K. Proc. U. S. Nat. Mus., XXIX, 1906, p. 657-659.

238

180. Euryalus atlanticus Andersen et Matschie. - Paratypes. Le Rhinolophe euryale atlantique.

Khinolophus euryale Matschie.

Provenance : St. Paterne, Indre-et-Loire. M. Lataste.

1879-2030.

Deux spécimens en alcool. Têtes osseuses non retirées.

181. Rhinolophus hipposideros vespa Laurent <$. Ilolotype. Le petit fer à cheval guêpe.

Rhinolophus hipposideros vespa Laurent.

Provenance : Khorifla. Environs de Rabat. Dr Laurent.

8 août 1927.

919.

Spécimen en alcool. Tête osseuse non retirée.

181 a. Rh. h. vespa. Paratype

Même provenance. 833. Tête osseuse retirée et disparue.

Genre : HIPPOSIDEROS, Gray (1831).

182. Rhinolophus diadema E. Geoffroy. Le Rhinolophe dia¬ dème.

Hipposideros diadema (E. Geoffroy). Provenance : Timor. MM. Peron et Lesueur.

918.

Spécimen en peau. Etat médiocre. Tête osseuse non retirée.

183. Phyllorïna doriæ Peters. <$. Paratype ?

Hipposideros doriæ (Peters).

Provenance : Sarawak (Bornéo).

1885-191. Exemplaire échangé au Musée de Gênes. Spécimen adulte en alcool. Tête osseuse non retirée.

180. Andersen et Matschie. Silz. Ber. Ges. Naturf. Freunde, Berlin, 1904.

181. - Laurent. Bull. Soc. Hisl. N al. A/r. Nord, Alger, 1937, t. XXVIII, p. 157-165.

182. E. Geoffroy. Ann, Mus. Paris, XX, 1813, j>. 263, 1 pl.

183. Peters. Monatsb. Akad. Wiss. Berlin, 1861.

239

Genre : TRIÆNOPS, Dobson (1871).

184. - Triænops Humbloti A. M. Edwards. Holotype. Le Triænops de Humblot.

Triænops humbloti A. M. Edw.

Provenance : Madagascar. M. Humblot. 1880.

Spécimen adulte en alcool. Tête osseuse retirée et disparue.

184 a. - Tr. Humbloti, Paratypes.

Six spécimens adultes en alcool. Même provenance. Têtes osseuses non retirées.

185. Triænops rufus A. M. Edwards. Holotype. Le Triænops roux.

Triænops rufus A. M. Edw.

Provenance : Madagascar. M. Llumblot. 1880.

Spécimen adulte en alcool. Tête osseuse retirée et conservée.

185 a. Tr. rufus. Paratypes.

Trois spécimens adultes en alcool. Têtes osseuses non retirées.

186. Triænops furcula Trouessart. <3 Holotype.

Triænops furcula Trouessart.

Provenance : Grotte de Sarondrana. Côte ouest de Madagas¬ car. M. G. Grandidier. 19 mai 1898.

1912-40.

Spécimen adulte en alcool. Tête osseuse retirée et disparue.

186 a à /. Tr. furcula. Paratypes. 6 £ et 4 Ç.

Dix spécimens en alcool. Têtes osseuses non retirées.

184. A. M.-Edwards. C. R. Ac. Sc., XCI, 1881, p. 1035.

185. A. M.-Edwards. C. R. Ac. Sc., XCI, 1881, p. 1035.

186. Trouessart. Bull. Mus. Hist. Nat. Paris, 1906, 7, p. 443.

240

Genre : ASELLIA Gray (1838).

187. - Rhinolophus tridens E. Geofï. Holotype. Le Rhino- lophe trident.

Provenance : Egypte.

Asellia tridens (E. Geoff.).

No A. 235.

Spécimen adulte, en alcool. Tête osseuse non retirée. (La tête osseuse figurée dans l’atlas (Pl. IV. fig. 2, 2’, 2”) ne corres¬ pond à aucune peau en collection.

187 a et b. - Rh. tridens Allotype et Paratype.

Deux spécimens.

237. Même provenance. En alcool. Têtes osseuses non retirées.

FAMILLE DES PHYLLOSTOMIDÉS

Genre: GLYPHONY CTERI S , Thos (1896).

188. Schizostoma brachyote Dobson Holotype (?). Le Phyllos- tome à courtes oreilles.

Glyphonycteris brachyotis (Dobson).

Provenance : Cayenne. M. Melinon.

1876-1074.

Spécimen adulte en alcool. Tête osseuse non retirée.

Genre : XENOCTENES, Miller (1907).

189. Schizostoma hirsutum Peters. Holotype. Le Phyllostome hirsute.

Xenoctenes hirsutum (Peters).

Provenance : inconnue.

Spécimen adulte en alcool. Très mauvais état. Tête osseuse séparée et conservée.

187. E. Geoffroy. Description de V Egypte, 1813, II, p. 130.

188. - Dobson. Proc. Zool. Soc. London, 1878, p. 880.

189. Peters. Monaisb, Akad. W iss. Berlin, 1869, p. 396.

241

Genre : PHYLLOSTOMUS, Lacépède (1799).

190. Phyllostoma alongatum E. Geoffroy Ç. llolotype. Le Phyllostorae à tête allongée.

Phyllostomus elongatum E. Geoff.

Provenance : inconnue.

A. 2.

Spécimen adulte en alcool. Tête osseuse non retirée.

. Genre : ANTHORHINA, Lydekker (1891).

191. Phyllostoma eranulatum E. Geoffroy. Idolotype. - Le Phyllostome crénelé.

Anthorhina cranulata (E. Geoff.).

Provenance : « Patrie inconnue. Amérique probablement. » Spécimen adulte en alcool. Tête osseuse non retirée.

Genre : GLOSSOPHAGA, E. Geoffroy (1818).

192. Phyllostoma soricinum E. Geoffroy. Holotype. Le Phyllostome musette.

Glossophaga sorïcina (Pallas).

Provenance : Surinam.

A. 278.

Spécimen adulte en alcool. Tête osseuse non retirée.

193. Glossophaga amplexicaudata E. Geoffroy. Holotype. Le Glossopbage à queue enveloppée.

Glossophaga soricina (Pallas).

Provenance : inconnue.

A. 291.

Spécimen monté, adulte, en mauvais état. Tête osseuse dans la peau.

190. E. Geoffroy. Ann. Mus. Hist. Nat. Paris, 1810, XV, p. 182.

191. E. Geoffroy. Ann. Mus. Hist. Nat. Paris, 1810, XV, p. 183, pl. X.

192. E. Geoffroy. Ann. Mus. Ilisl. Nat. Paris, 1810, XV, p. 179. Tête, pl. 11.

193. E. Geoffroy. Mem. Mus. Hist. Nat. Paris, 1818, IV, p. 418, pl. 17.

»

242

Genre : VAMPYROPS, Peters (1865).

194. Phyllostoma lineatum d’Azzara et E. Geoffroy. Holotype. Le Phyllostomc rayé ou Chauve-souris brune et rayée.

Vampyrops lineatus (Azz. et Geofî.)

Provenance : inconnue .

933.

Spécimen adulte, en peau, en assez bon état. Tête osseuse dans la peau.

Genre : STURNIRA, Gray (1842).

195. Phyllostoma lilium E. Geoffroy <^. Holotype. Le Phyllos- tome fleur de lys.

Sturnira lilium (E. Geoiï.)

Provenance : Amérique.

Spécimen adulte en alcool. Tête osseuse non retirée.

FAMILLE DES RHINOPOMATIDÉS

Genre : RHINOPOMA, E. Geoffroy (1812).

196. Rhinopoma microphyllus E. Geoffroy. $ Holotype. Le Rhinopome microphylle.

Rhinopoma microphyllum E. Geoff.

Provenance : Egypte.

A. 121.

Spécimen adulte en alcool. Tête osseuse non retirée.

196 a. Rh. microphyllus Allotype.

A. 122. Adulte en alcool. Tête osseuse non retirée.

196 b, c et d. Rh. microphyllus Paratypes.

Trois spécimens adultes en alcool : A. 123, 124, 125. Têtes osseuses non retirées.

194. D’Azzara. Ess. Hist. Nat. Quadr. Paraguay, Paris, 1898.

E. Geoffroy. - - Ann. Mus. llist. Nat. Paris, 1810, XV, p. 180.

195. E. Geoffroy. Ann. Mus. Hist. Nat. Paris, XV, 1810, p. 185.

196. E. Geoffroy. Description de l’Egypte, 1813, p. 123. PI. 1, 1

243

FAMILLE DES EMBALLONURIDÉS

Genre : EMBALLONURA, Temminck (1839).

197. Emballonura Raffrayana Dobson 2 $ et 1 Ç. Paratypes. L’Emballonure de Raffray.

Emballonura raffrayana Dobs.

Provenance : Mefoo. Baie Geelwinck. Nouvelle-Guinée.

M. Raffray.

Trois spécimens en alcool. Le plus grand mâle correspond bien comme mensurations à la description de Dobson, mais ii est probable qu’il ne s’agit pas de Fllolotype, car les trois spécimens ont leur crâne non retiré et Dobson avait donné les caractères des dents du type.

Genre : TAPHOZOUS, E. Geoffroy (1812).

198. Taphozous perforatus E. Geoffroy (?). Holotype. - Taphien perforé.

Taphozous perforatus E. Geoff

Provenance : Egypte.

Le

A. 372.

Spécimen adulte en alcool. Tête osseuse non retirée.

199. Taphozous mauritianus E. Geoffroy. Ç Holotype. - Le Taphien de l’Ile de France.

Taphozous mauritianus E. Geoff.

Provenance : Ile Maurice.

A. 381.

Spécimen adulte en alcool. Tête osseuse non retirée.

197. Dobson. Proc. Zool. Soc., 1878, p. 876.

198. E. Geoffroy. Description de l'Egypte, II, 1813, p. 126. PI. 3 et 4.

199. E. Geoffroy. Description de l’Egypte, II, 1813, p. 127.

244

Genre : DICLIDURUS, Wied (1819).

200. Diclidurus scutatus Peters. Holotype.

Diclidurus scutatus Peters.

Provenance : Amérique du Sud. M. Barraquin.

722.

Spécimen adulte monté. En très mauvais état. Tête osseuse retirée et disparue.

Genre : COLEÜRA, Peters (1867).

201. - Coleüra kummeri Monard <$. Paratype.

Coleüra kummeri Monard.

Provenance : Madina Boé. Guinée portugaise.

No 1940-1209.

Spécimen adulte en alcool. Tête osseuse non retirée.

FAMILLE DES VESPERTILIONIDÉS

Genre: MYOTIS, Kaup (1829).

202. Vespertilio emarginatus E. Geoffroy. Holotype. - Le Ves- pertilion échancré.

Myotis emarginatus (E. Geoff.).

Provenance : Abbeville, M. Bâillon.

819.

Spécimen adulte en peau. Tête osseuse non retirée. En outre, il existe une tête osseuse au laboratoire d’Anatomie comparée marquée type et portant le A 6953.

203. Vespertilio levis Is. Geoffroy. Le Vespertilion (léger ?)

Myotis levis (Is. Geoff.).

Provenance : Brésil. M. A. Saint- Hilaire.

864.

Spécimen adulte en peau. Tête osseuse non retirée.

200. Peters. Morialsb. Akad. IVt'ss. Berlin , 1869, p. 400.

201. Monard. Arquiws do Museu Bocage, 1939, p. 49-80.

202. E. Geoffroy-. Ann. Mus. Ilist. Nal. Paris, VIII, 1806, p. 198.

203. Is. Geoffroy. Ann. Sc. Nat., t. 3, 1824, p. 444.

245

204. - Vespertilio davidii Peters. $ Holotype. Le Yespertilion de David.

Myotis davidii (Peters).

Provenance : Pékin. M. A. David.

Spécimen adulte, en alcool. Tête osseuse non retirée.

205. Vespertilio moupinensis A. M. Edwards Ç. Holotype. Le Yespertilion du Moupin.

Myotis moupinensis (A. M. Ed.).

Provenance : Thibet oriental. M. A. David.

No 1870-588.

Spécimen adulte en alcool. Tête osseuse non retirée.

205 a et h. Ves. moupinensis Paratypes. Ç.

Deux spécimens adultes en alcool. L’un, sans tête osseuse, l’autre avec tête osseuse retirée.

206. Vespertilio Isidori d’Orbigny (Holotype ?). Le Vesper- tilion d’Isidore Geoffroy .

Myotis isidori (d’Orbigny).

Provenance : Brésil. M. Davenne.

865.

Spécimen adulte en peau. Etat médiocre. Tête osseuse non retirée.

Genre : PIZONYX, Millers (1906).

207. Myotis vivesi Menegaud Ç Holotype. Le Vespertilion d’Islo.

Pizonyx vivesi (Menegaud.)

Provenance : Ilot du Cordonal ou Islo (Archipel). Saisi puedes. Nord du Golfe de Californie. M. Diguet,déc. 1900. 1901-613.

Spécimen adulte en alcool. Tête osseuse retirée et conservée. Un second exemplaire sorti en 1907 (n° 4) a été donné à M. O. Thomas du British Muséum de Londres) ».

204. Peters. Alonaisb. Akad. TViss. Berlin, 1869, p. 402.

205. A. Milne-Edwards. Mammifères du Thibet, 1872, p. 253, pl. XXXVII.

206. D’Orbigny. Voyage Amérique méridionale, 1847, p. 16.

207. Menegaud. Bull. Mus. Hist. Nat. Paris, 1901, p. 323.

246

208. Myotis californicus jaliscencis Menegaud. Holotype. Le Vespertilion de Jalisco.

Pinonyx velifer J. A. Allen.

Provenance : Environs du lac Zacoalu, province de Jalisco (Mexique). M, Diguet. 1900.

1901-612.

Spécimen adulte en alcool. Tête osseuse retirée et conservée.

208 a, b et c. M. californicus jaliscensis. Allotype et Paratypes.

Trois spécimens en alcool. Tête osseuse de l’allotype retirée et conservée. Les têtes osseuses des paratypes n’ont pas été retirées.

209. Vespertilio pilosus Peters Ç. Holotype. Le Vespertilion poilu.

Pizonyx pilosus Peters.

Provenance : Montevideo. M. Lassaux.

Spécimen adulte en alcool. Tête osseuse non retirée.

Genre : NYCTIELLUS. Gervais (1855).

210. Natalus lepidus Gervais. Holotype.

Nyctiellus lepidus (Gervais).

Provenance : Cuba. M. de la Sagra.

Spécimen en alcool. Tête osseuse retirée et disparue.

Genre : PIPISTRELLUS Kaup (1829).

211. Vesperugo Anchietae Seabra. Paratype. - - La Pipistrelle d’Anchieta.

Pipistrellus anchietæ (Seabra.)

Provenance : Anchieta (Angola).

1900-538.

Spécimen adulte en alcool. Tête osseuse retirée et conservée.

208. Menegaud. Bull. Mus. Hist. Nat. Paris, 1901, p. 321,

209. Peters. MonaLsb, Akad. W iss. Berlin, 1819, p. 403.

210. Gervais. in : Ramon de la Sagra. Hist. Ile de Cuba, 1938, p. 22.

211. Seabra. Jorn. Soc. Lisboa, VI, 1900, p. 23-113.

247

Genre : EPTESICUS Rafinesque (1820).

212. Vesperus Bottæ Peters <$ Holotype. - La Serotine de Botta.

Eptesicus serotinus Schreb.

Provenance : Arabie. M. Botta 1837.

Spécimen adulte en alcool. Tête osseuse non retirée.

213. Vesperugo Dutertræus Gervais. Ilolotype. - La Serotine de Dutertre.

Eptesicus serotinus Schreb.

Provenance : Iles Barbades. M. Rarnon de la Sagra.

No A. 654.

Spécimen adulte en alcool. Tête osseuse retirée et disparue.

214. Vespertilio Hilarii Is. Geoffroy. Holotype. La Serotine de A. Saint- blilaire.

Eptesicus hilarii (Is. GeofL).

Provenance : Brésil. M. Auguste Saint-Hilaire.

834.

Spécimen adulte en peau. Etat médiocre. Tête osseuse non retirée.

214 a, b et c. Vesp. hilarii. Paratypes.

Trois spécimens, 835, 836, 838. Têtes osseuses non reti¬ rées.

215. Vespertilio Grandidieri Dobson $ Holotype.- La Serotine de Grandidier.

Eptesicus grandidieri (Dobson.)

Provenance : Zanzibar. M. Grandidier 1864.

Spécimen en alcool. Tête osseuse non retirée.

Femelle adulte « avec foetus dans l’uterus » selon Dobson

212. Peters. Monaisb. Akad. Wi.ss. Berlin, 1869, p. 406.

213. Gervais in : Ramon de la Sagra. Hisl. Cuba, Mamm., p. 6. Atlas, 1840, pl. II.

214. Is. Geoffroy. Ann. Sc. Nat., III, 1824, p. 441.

248

Genre : HISTIOTUS J. A. Allen (18&1).

216. Plecotus velatus Is. Geoffroy. Holotype. L’oreillard voilé.

Histiotus velatus (Is. GeofL).

Provenance : Brésil ; District de Curityba ; M. Auguste Saint- Hilaire.

886.

Spécimen en peau. Etat médiocre. Tête osseuse non retirée.

216 a, b, c. PL velatus Paratypes.

N°s 887, 888, 888 A. Têtes osseuses retirées et disparues.

Genre : NYCTOPHILUS Leach (1822).

217. Vespertilio timoriensis E. Geoffroy ; Holotype. Le Ves- pertilion de Timor.

Nyctophilus timoriensis (E. GeofL).

Provenance : Timor. MM. Peron et Lesueur.

No 884.

Spécimen adulte en peau. Assez mauvais état. Tête osseuse retirée et disparue.

Genre: SCOTOPHILUS, Leach (1821).

218. Scotophilus robustus A. M. Edwards. Holotype. Le Scoto- phile robuste.

Scotophilus robustus A. M. Edw.

Provenance : Madagascar.

Spécimen adulte en alcool. Tête osseuse non retirée.

218 a. Sc. robustus. Paratype.

Spécimen adulte en alcool. Même provenance. Tête osseuse non retirée.

215. Dobson, G. E. -Ann. Mag. Nat. Ilist., 18, 1876, p. 500.

216. Is. Geoffroy. Ann. Sc. Nat., III, 1824, p. 446.

217. E. Geoffroy. Ann. Mus. Ilist. Nat. Paris, 1806-8, p. 200.

218. A. Milne-Edwahds. C. R. Ac. Sc., XCI, 1881, p. 1035.

249

Genre : MURINA Dobson (1878).

219. Murina leucogaster A. M. Edwards. $ Holotype. - L’IIarpiocephale à ventre blanc.

Murina leucogaster A. M. Edw.

Provenance : Moupin. M. A. David.

1870-584.

Spécimen adulte en alcool. Tête osseuse retirée et disparue.

220. Murina aurata. A. M. Edwards. $ Holotype. L’Harpioee- pbale doré.

Murina aurata A. M. Edw.

Provenance : Moupin. M. A. David.

No 1870-590.

Spécimen adulte en alcool. Tête osseuse retirée et disparue. 220 a. M. aurata. Paratype.

Même provenance. Tête osseuse non retirée.

Genre : LASIURUS, Gray (1843).

221. Vespertilio Blossevillei Lesson et Garnot Holotype.

Provenance : 877.

Lasiurus noveboracensis (Muller).

Spécimen adulte en peau. Etat médiocre. Tête osseuse retirée et conservée au laboratoire d’Anatomie comparée sous le A 6817.

222. - - Vespertilio carolinensis E. Geoffroy. Holotype. Le Ves- pertilion de la Caroline.

Lasiurus noveboracensis Muller.

Provenance : Amérique du Nord. M. Bosc.

No 833.

Spécimen adulte en peau. En mauvais état. Tête osseuse retirée et conservée au laboratoire d’Anatomie comparée sous le A 6875.

219. A. Milne-Edwarus. Mammifères du Thibel, 1872, p. 250.

220. A. Mjlne-Edwards, Mammifères du Thibel , 1872, p. 250, pl. 37.

221. - Lesson et Garnot. Bull. Sc. Nat., VIII, p. 95.

222. - E. Geoffroy. Ann. Mus. Hist. Nat. Paris, VIII, 1806, p. 193.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 4, 1941.

17

250

222 a. Vesp. caroîinensis Paratype.

832. Même provenance. En peau. Assez mauvais état. Tête osseuse non retirée.

FAMILLE DES MYZOPODIDÉS

Genre : MYZOPODA, A. M. Edwards (1878).

223. Myzopoda aurita M. Edwards et Grandidier Holotype. Le Myzopoda oreillard.

Myzopoda aurita A. M. Edw. et Grand.

Provenance : Madagascar.

Spécimen adulte en alcool. Tête osseuse non retirée.

FAMILLE DES MOLOSSIDÉS

Genre : MOLOSSUS, E. Geoffroy (1805).

224. Molossus rufus E. Geoffroy. Holotype. Le Nyctinome roux.

Molossus rufus E. Geoffroy.

Provenance : Amérique (Cayenne ?).

A. 428.

Spécimen adulte en alcool. Tête osseuse retirée.

224 a. Mol. rufus Paratype.

Même provenance. Tête osseuse retirée.

225. Molossus obscurus E. Geoffroy. Holotype. tinome obscur.

Molossus rufus E.

Le Nyc- Geoffr.

Provenance : Antilles. M. Moreau de Jonnes.

A. 419.

Spécimen adulte en alcool. Tête osseuse non retirée.

223. A. Milne-Edwards et Grandidier. Bull. Soc. Philomatique, 1878.

224. E. Geoffroy. Ann. Mus. Hisl. Nat. Paris, 6, 1805, p. 155.

225. E. Geoffroy. Ann. Mus. Hisl. Nat. Paris, 6, 1805, p. 155.

251

225 a. M. obscurus. Paratype.

Même provenance. Tête osseuse non retirée.

226. - Molossus longicaudatus E. Geoffroy. Holotype. Le Nyc- tinome à longue queue.

Molossus rufus E. Geoff.

Provenance inconnue.

792.

Spécimen en peau. Tête osseuse dans la peau.

227. Edostoma cinerea d’Orbigny. Holotype. - Le Nyctinome cendré.

Molossus rufus E. Geoffroy.

Provenance : Santa de Bogota.

958 D. Tête osseuse non retirée. Spécimen en peau.

227 a. - Ed. cinerea. Paratype.

Même provenance : 958 G.

Spécimen en peau. Tête osseuse non retirée.

Genre : NYCTINOMUS, E. Geoffroy (1812).

228. Nyctinomus ægyptiacus E. Geoffroy. Holotype. Le Nyctinome d’Egypte.

Nyctinomus ægyptiacus E. Geoff.

Provenance : Egypte.

A. 467.

Spécimen adulte en alcool. Tête osseuse retirée et conservée.

229. Nyctinomus miarensis Grandidier. Holotype. Le Nycti¬ nome de Miari.

Nyctinomus miarensis Grand.

Provenance : Miari (Madagascar) M. Grandidier. Spécimen adulte en alcool. Tête osseuse non retirée.

226. E. Geoffroy. Ann. Mus. Hist . Nat. Paris, 6, 1805, p. 155.

227. - D’Orbigny. Voy. Am. Merid., p. 11, 1847.

228. E. Geoffroy. Description de l'Egypte, II, 1813, p. 128, pl. 2 et 4.

229. - Grandidier. Rev. et Mag. Zool., 1889, p. 337.

252

230. Nyctinomus brasiliensis Is. Geoffroy. Holotype. Le Nycti- nome du Brésil.

Nyctionomus brasiliensis Is. Geofî.

Provenance : Brésil. M. Auguste Saint-Hilaire. 800.

Spécimen adulte en peau. Assez bon état. Tête osseuse retirée et conservée au laboratoire d’Anatomie comparée sous le A. 6826.

230 a, b, c. Nyc. brasiliensis. Paratypes.

Même provenance.

801. Tête osseuse retirée et conservée au laboratoire d’Anatomie comparée sous le A. 6944.

802 et 803. Têtes osseuses non retirées.

231. Nyctinomus indicus F. Cuvier et Lesson. Holotype. Le Nyctinome de l’Inde.

Nyctinomus mops F. Cuvier. Provenance : Sumatra. M. Duvaucel.

A. 482.

Spécimen adulte en alcool. Tête osseuse non retirée.

321 a. - Nyc. indicus. Paratype <$.

Même provenance. En alcool. Tête osseuse non retirée.

230. Is. Geoffroy. Ann. Sc. Nat., 1824, I, p. 337.

231. Lesson. Tab. Reg. animal. Mammal, p. 18, 1842.

Péters, Monassl Abad. Wiks. Berlin, 1869, p. 402. .

253

Deux nouveaux Nemacheilus (Cobitidés) de Chine

Par P. W. Fang.

Nat. Res. Institute of Biolog.y, Academia Sinica.

Dans les collections du Muséum de Paris, se trouvent quatre spéci¬ mens de Nemacheilus qui portent la mention : « Nemacheilus nudus Blkr. ; Mongolie : Abbé David, 1863 ; Poissons qui vivent dans les hautes vallées ». Ces quatre échantillons représentent deux espèces très distinctes : N. nudus Blkr. 1 ; (2 spécimens, constituant les types qui portent le numéro 1450, Coll. Mus.), et N. Bertini Fang (deux spécimens). Cette dernière espèce est nouvelle pour la science, on en trouvera ci-dessous la description. Elle est. dédiée à M. Léon Bertin. En outre, un autre bocal contient onze spécimens, avec la mention : « Nemacheilus nudus Blkr, ; Sse-chuan Occid. ; R. P. A. David, 1870-58 ». Herzenstkin a, 1888, a reçu un 12e spécimen de la même origine pour le comparer à Nemacheilus stoliczkae Steindach- ner. Rendahl 3, 1933, pense que le spécimen de N. nudus Blkr. recueilli par David dans la province du Sse-chuan occidental et qui fut examiné par Herzenstein en 1888 n’est pas semblable au spécimen typique de Mongolie décrit par Bleeker en 1864. Il représentait plutôt, selon lui, la même forme ou une forme voisine de sa nouvelle espèce, N. hsutschouensis Rendahl 4, recueillie à Hsutschou. (Kan-su, Chine). Cette question est résolue ici par une révision de spécimens conservés au Muséum de Paris, originaires de deux endroits diffé¬ rents (Mongolie et Sse-chuan). Elle confirme que les spécimens de JY. nudus du Sse-chuan occidental représentent une espèce nouvelle qui est très distincte de JV. nudus Blkr. et elle est aussi différente de JV. hsutschouensis Rendahl. Je dédie bien volontiers cette nouvelle espèce à M. F. Angel, qui s’est toujours intéressé à mes travaux.

Nemacheilus Bertini, sp. nov.

Description : Longueur totale du corps 112 à 114 mm. La longueur sans

1. Bleekeh, Nederl. Tijds. Dierk., II, 1864, pp. 12-14.

2. Hekzenstein, Fische in Wiss. Res. von Przcwalski nach central-Asien vorgeno- menen Reisen, Zoo!., III, 2, 1888, pp. 21-22.

3. Rendahl, Arkiv jôr Zool., 25 A, 11, 1933, p. 46.

4. Rendahl, ibid., 1933, p. 4L

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 4, 1941.

254

la caudale = 95 à 98 mm. La hauteur du corps est contenue 8.64 à 8,91 fois dans la longueur sans la caudale, la longueur de la tête 5.28 à 5,44 fois, celle du pédicule caudal 3,7 à 4 fois. Ce dernier est une fois et demie plus long que la tête. La hauteur du pédicule caudal est contenue 3,5 à 4 fois dans la longueur de celui-ci (ou environ 3 fois dans la longueur de la tête). La largeur du pédicvde caudal prise à la basa de l’anale est contenue 4,5 à 1,6 fois dans sa hauteur.

Corps allongé, la tête légèrement déprimée au-dessus, plateau dessous, le pédicule caudal comprimé. La hauteur de la tête est. comprise deux fois dans sa longueur ; sa largeur 1,8 fois. Le museau, en spatule, a une lon¬ gueur contenue 2.25 fois dans celle de la tête, presque égale à la lon¬ gueur de la partie postorbitaire de celle-ci. L'œil est supcrolaléral, son diamètre compris 6 fois dans la longueur de la tète ; l’espace interorbi¬ taire légèrement Convexe, a sa largeur contenue 4,2 fois dans la tête. Deux narines do chaque côt é, rapprochées Lune de l’autre, plus proches de l’œil que du bout du museau. Une postfontanelle étroite et allongée sur le dos du crâne. La bouche est inférieure et. semicirculairc, sa largeur est contenue 2 fois dans celle de la tète (ou 3 fois dans la longueur de celle-ci). L’angle de la bouche atteint le niveau de l’aplomb da la narine postérieure. Les mâchoires sont normales, l’inférieure est tranchante, sa partie antérieure nue. Lèvres molles, sans papilles, contiguës, à l’angle de la bouche, l’inférieure interrompue au milieu elle présente une échan¬ crure. Les barbillons sont au nombre de 6 : 4 rostraux, les deux médians plus courts que les deux autres ; tous sont plus longs que le diamètre de l’œil (respectivement 4,3 et 5,3). Chez le cotype, la paire externe manque. Il y a 2 barbillons maxillaires, faisant un peu moins de 2 fois le diamètre de l’œil, et atteignant son bord postérieur. La fente branchiale arrive à la face ventrale du corps.

D. 3/8, débutant plus près de la base de la caudale que du bout du museau, un peu en avant de l’origine de la ventrale. La hauteur de la dor¬ sale est contenue environ 1,3 fois dans la longueur de la tête; sa base 1,6 à 1,8 fois. A. 3/5, commençant très en arrière de la base de la dor¬ sale, environ 2 fois plus près de l’insertion de la ventrale que de la base de la caudale. La hauteur de l'anale est environ égale à celle de la dor¬ sale, clic est plus longue que la longueur de la base de l'anale qui est com¬ prise 3 fois dans celle de la tête -, l’anale n’atteint pas la base de la cau¬ dale. P. 1 / 1 0-1 1 , sa longueur presque égale à la hauteur de la dorsale, s’étendant, aux 2 /5 de la distance de la ventrale : sa base contenue 4,5 fois dans la longueur de la tête. V. 2 /8, à premier rayon simple, très petit, ayant son origine un peu en arrière de l’aplomb au début de la dorsale. Sa longueur contenue 1,5 fois dans la longueur de la tête, elle dépasse; l’anus ou atteint presque l’origine de l’anale. C. tronquée, sa longueur contenue environ 1,2 fois dans la longueur de la tête.

La Lête et le corps sont entièrement mis ; il n’y a pas d 'écailles rudi¬ mentaires sur le pédicule caudal. La ligne latérale est complète et médiane.

Coloration (en alcool) brunâtre, plus claire sur le ventre, plus sombre sur le dos. Chez le type le ventre est plus ou moins sombre. Les côtés et le dessus de la tête ainsi que les côtés du corps sont marqués de ponc¬ tuations serrées brun foncé. Il y a 5 larges bandes transversales, brun- sombre, entre la base de la dorsale et la base de la caudale ; une autre

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située à l’origine de la dorsale. Toutes les bandes transversales n’atteignent pas les côtés du corps. Celles qui se trouvent en avant de l’origine ae la dorsale sont indistinctes. La dorsale montre 4 ou 5 stries obliques de taches brunâtres, l’anale a 1 ou 2 lignes obliques de la même coloration. La base de la caudale est bordée par une bande sombre et il y a 7 à 8 barres étroites verticales, composées de points brunâtres. Ces bandes sont souvent un peu irrégulières. La pectorale a 8 barres foncées et la ventrale 5.

La vessie natatoire est composée d’une partie antérieure et d’une partie postérieure. Celle-ci est très petite, allongée et son extrémité pointue. La première est formée de deux lobes latéraux assez grands qui comuni- quent par un isthme étroit et toute la partie antérieure est entièrement inclus dans une capsule osseuse. Il n’y a pas de canal pneumatique. Les circonvolutions intestinales sont nombreuses. Ceci et la conformation de la mâchoire inférieure large et .tranchante, indiquent une espèce herbivore.

Type : Coll. Mus. 3800 ; Hautes vallées de Mongolie (Chine) : Abbé David, 1863 ; longueur 95 + 7 = 112 mm.

Co-type : Coll. Mus, 3800 ; ld., Id. ; Lg. : 98 + 6 = 114 mm.

Cette espèce est voisine de N. nudus Blkr. qui fut recueilli par David au même endroit en Mongolie. Mais elle s’en distingue claire¬ ment par : son pédicule caudal plus long (beaucoup plus long que la tête au lieu d’être presque égal chez N. nudus) ; sa ventrale atteint presque l’origine de l’anale au lieu de ne pas arriver à l’anus) ; la caudale est tronquée au lieu d’être fourchue ; le corps est entière¬ ment nu, tandis qu’il y a des écailles rudimentaires sur le pédicule caudal chez N. nudus ; la partie de la vessie natatoire libre chez N. bertini est allongée et sans canal pneumatique, tandis qu’elle est ronde et possède un canal pneumatique chez nudus ; l’intestin est long et forme plusieurs tours ; chez nudus il est court et simple et n’a qu’un seul tour.

N. bertini s’apparente plus à N. bleekeri Sauvage et Dahry 1 de Chensi méridional (Chine) qui a aussi un pédicule caudal dépourvu d’écailles et, la caudale tronquée. Mais les caractères suivants de la dernière espèce sont suffisants pour le séparer de la première : son pédicule caudal est plus court que la tête et sa hauteur contenue 2 fois dans sa propre longueur au lieu d’être comprise de 3,5 à 4 fois chez bertini ; sa ventrale n’atteint pas l’anus ; l’intestin est court et simple ; sa coloration est aussi différente de celle de bertini , surtout sur le corps il n’y a pas de taches ou points brunâtres serrés.

Cette espèce est aussi voisine de N. stoliczkæ Steindachner 2 du Thibet, mais celle-ci a l’intestin court à circonvolutions très simples. En outre, ses lèvres sont pljssées et portent des papilles.

1. Sauvag e et Dabhy de Tbiersant, Aim. Sci, If al. HisL, Zoo!., série, vol. I art. 5, 1874, p. 15. Les auteurs ont décrit que la caudale de N. bleehexi est pointue mais en réalité elle est tronquée.

2. Steindachner, Verh. Zool. bot. Gesell. Wien, XVI, 1866, p. 793.

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N. dorsonotatus 1 Kessler est une forme qui est très proche de cette espèce nouvelle. Berg2, 1916, a placé dans la synonymie de stoliczkæ : N: dorsonotatus, N. chondrostomus Herzenstein 3. N. tenais Day. 4. D’après Herzenstein, 1888, N. dorsonotatus Kessler 5 (s. str.) (Coll. Pétersb. Mus. 4175 ; Fl. Kungés) et N. dorsonotatus retropinnis Herzenstein 6 (Coll. Pétersb. Mus. 4206 ; Chami) ont le pédicule caudal presque aussi long que la tête. Ces espèces sont différentes de N. bertini qui a un pédicule 1,5 fois plus long que la tête. De plus, N. dorsonotatus retropinnis a la hauteur du pédicule caudal dans sa propre longueur plus grande que celle de N. bertini (2,62 fois au lieu de 3,5 à 4 fois). N. dorsonotatus plagiognathus Herzenstein7 (Coll. Pétersb. Mus., 7252) a aussi le pédicule caudal beaucoup plus long que la tête comme cela existe chez bertini, mais il a son pédicule moins haut que celui de cette nouvelle espèce (la hauteur du pédicule contenue 5 fois ou plus dans la longueur pédiculaire au lieu de 3,5 à 4 fois). N. chondrostomus Ilerz. possède des circonvolutions intes¬ tinales plus compliquées que celles de bertini et aussi son pédicule caudal est moins haut (5 5 /9 au lieu de 3,5 à 4 fois dans la longueur du pédicule). Toutes les formes de N. dorsonotatus ont l’intestin long avec circonvolutions assez compliquées comme on le voit chez bertini. Ils ont peut-être la même biologie que celui-ci. Herzfnstetn 8, 1888, a examiné un spécimen du Muséum de Pétersbourg, 7319, qui a l’intestin court et simple comme celui de JY. stoliczkæ. Ce spécimen doit être un N. stoliczkæ proprement dit.

N. tennis Day de Yarkand est différent de notre espèce par son pédicule caudal beaucoup plus bas (sa hauteur contenue environ 7 fois dans la longueur du pédicule), les barbillons plus longs, et la caudale légèrement concave au lieu d’être tronquée. De plus, la coloration de ces deux espèces n’est pas la même (uniquement sombre et immaculée chez tenuis).

Nemacheilus Angeli, sp. nov.

Nemacheilus nudus, Herzenstein (non Bleeker), 1888, Fische in Wiss. Resuit, von Przewalski Nach Central-Asicn, Zool. Theil., Bd. III, 2. Abth., pp. 21-22 ; Sse-Chuan occid. (Chine).

Description. Longueur totale : 63 à 89 mm. Longueur sans la caudale 49 à 73 mm. La hauteur du corps est contenue 6,7 fois dans la longueur sans la caudale ; la longueur de la tête 5 fois. Le pédicule caudal est aussi long

1. Kessleh, Mil, Biol. X, 1878, p, 236 (Bassin (l’Ali, Fl. Kungés, Turkestan).

2. Bep.c. Pois8. eaio douces de la Russie, 1915, pp. 341-342.

3. Hruzenstein, Ibid., 1888, p. 36 (Bajan-gol, Zaidam).

4. Dav, Proc. Zool. Soc. London, 1876, p. 796 (Yarkand).

5. Herzenstein, Ibid., 1888, p. 33 (Chaini, Mongolie).

6. Herzenstein, Ibid., 1888, p. 36 (Zaidatn).

7. Herzenstein, Ibid., 1888, p. 33 (Lac. Kuku-nor).

8. Herzenstein, Ibid., 1888, p. 33 (Gan-su).

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que la tête, sa hauteur comprise environ 3 fois dans sa longueur ; son épaisseur au niveau de la base de l’anale est contenue 1,5 fois dans sa hauteur, (2,0 à 2,5 fois chez les co-types).

Corps allongé, ressemblant en général à celui de N. nudus et bertini. Tête légèrement allongée et peu déprimée, plus étroite en avant ; sa hauteur contenue 2 fois dans sa propre longueur et sa largeur comprise 1,6 lois. Longueur du museau contenue, 2 fois dans la longueur de la tête, un peu plus grande que la partie postorbitaire de la tête. L'œil est supero- latéral, son diamètre est compris 4,54 fois dans la tête, légèrement plus rapproché du bord postérieur de l’opercule ; la largeur de l’espace inter- orbitaire est contenue 5 fois dans la même longueur. Les narines sont semblables à celles de N . bertini. La bouche est inférieure et semicirculairo comme chez N. bertini, mais elle est moins large (sa largeur comprise 2,25 fois au lieu de 3 fois dans la longueur de la tête). Les lèvres et les mâchoires ressemblent à celles de N. bertini. Barbillons G : les deux médians rostraux plus courts que les deux autres. Tous sont plus grands que le diamètre de l’œil (1,1 et 1,3 fois); les 2 barbillons maxillaires sont les plus longs, mesurant environ deux fois ce diamètre. Ils atteignent en arrière le bord postérieur oculaire. La fente branchiale atteint la face ven¬ trale.

D. 3 /8, commençant légèrement en arrière de l’origine de la ventrale, un peu plus près de la base de la caudale que du bout du museau. Sa hauteur contenue 1,3 fois dans la longueur de la tête ; à sa base elle repré¬ sente 1,64 fois la dimension de eelle-ci. A. 3/5, débutant plus près de l’attache de la ventrale que de la base do la caudale. Sa hauteur dépasse légèrement, ccdle de la dorsale ; la longueur de la base de l’anale est, con¬ tenue 3 fois dans celle de la tête. L’extrémité de l’anale n’atteint pas la base de la caudale. P. 1 /10-11, sa longueur, légèrement plus grande que la hauteur de la dorsale, égale aux 3 /5 de la distance comprise jusqu’à la ventrale. V. 2/6-7, a premier rayon simple très petit ; débutant, légère¬ ment. en arrière de l’aplomb de l’origine de la dorsale, au milieu de l’espace compris entre le bout du museau et la base de la caudale. Sa longueur comprise 1,36 fois dans celle de la tête. L’extrcmité de la ventrale atteint l’anus (ou le bord antérieur de celui-ci ou légèrement en arrière chez quelques co-types). L’anus est immédiatement en avant de l’anale. C. fourchue, égale à la longueur de la tête ; ses lobes sont compris environ 2,5 fois dans la longueur céphalique. Le lobe inférieur légèrement plus long.

Tête, corps et pédicule caudal totalement dépourvus d’écailles. Ligne latérale complète, médiane.

La coloration (en alcool) brun-jaunâtre. La face dorsale de la tête souvent pointilléc de tâches sombres ; l’opercule foncé ; dos avec 7 barres brun-foncé (8-9 chez les co-types) : une à chaque extrémité de la dorsale, 3 entre la tête et celle-ci, 2 entre la dorsale et la caudale. 11 y a latéralement environ 11 taches foncées et plus ou moins verticales. La dorsale est mar¬ quée par 2 séries de points brunâtres (2,3 ou 4 chez les co-types) ; la cau¬ dale présente 4 à 5 barres sombres, irrégulières, et, en plus, une tache foncée à sa base. La pectorale présente quelquefois des stries moins distinctes sur la face dorsale chez les co-types. Les autres nageoires sont immaculées et de coloration pâle.

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La vessie natatoire comporte deux parties comme chez N. bertini, mais la postérieure forme un petit sac arrondi. Intestin court, la circonvolu¬ tion très simple, ne faisant qu’un tour.

Type : Coll. Mus. 6287 ; Sse-chuan Occid. (Chine) : R. P. A. David, 1870-58 ; longueur 73 + 16 X 89 mm.

Co-types : Coll. Mus. 6287, 10 spécimens; Id., Id. ; longueur: 49 + 4 à 71 + 11 = 63 à 82 mm.

Cette nouvelle espece se distingue facilement de i\. nudus Blkr., bien qu’elle ait été considérée comme appartenant à cette forme par Herzenstein en 1888. Les caractères différentiels sont les sui¬ vants : chez N. nudus on trouve des écailles rudimentaires sur le pédicule caudal ; il est nu chez la forme présente ; le pédicule caudal est moins haut chez nudus que chez angeli (3 fois dans sa longueur au lieu de 2) ; il y a un canal pneumatique rudimentaire chez nudus, il n’y en a pas chez angeli.

De A', bertini Fang, cette espèce peut être séparée par : sa caudale fourchue (tronquée chez bertini )\ son pédicule caudal plus court (5 fois dans la longueur sous la caudale chez angeli au lieu de 3,7 à 4 fois chez bertini) et plus élevé (2 fois dans sa propre longueur chez angeli. et 3,5 à 4 fois chez bertini)-, l’origine de la dorsale chez angeli est légèrement en arrière de la ventrale au lieu de se trouver en avant chez bertini ; son intestin est court et ses circonvolutions sont simples au lieu d’être longues et nombreuses.

Très voisine de JV. hsutschouensis Rendahl de Kan-su (Chine), N. angeli s’en distingue par : son pédicule caudal plus haut (2 à 2,5 fois au lieu de 2,9 à 3,5 fois) ; sa caudale plus profondément fourchue (la longueur de la partie fourchue dans celle de la caudale est de 3 fois chez angeli , de 4 à 5 fois chez hsutschouensis ) ; la colo¬ ration aussi est différente (fi à 8 barres sur le dos chez angeli et environ 11 chez hsutschouensis ; en plus chez cette dernière il y a une bande sombre sur la ligne latérale ; chez angeli il n’v a pas de canal pneumatique à la vessie natatoire, mais il existe un canal rudimen¬ taire 1 qui a une ouverture communiquant avec la partie libre chez hsutschouensis . En outre, les diverticules latéraux de la vessie nata¬ toire sont plus développés et l’isthme unissant les deux diverticules est plus grêle chez angeli que chez hsutschouensis.

Laboratoire de Zoologie ( Reptiles et Poissons) du Muséum.

1. Rendahl, Ibid., 1933, p. 9, fig. 5.

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Sur le Bryobia prætiosa Koch (Acarien) Par Marc André.

En 1937, M. J. Perret, Inspecteur de la Défense des Cultures à Marrakech, m’a demande la détermination d’ Acariens qui avaient été trouvés au mois de juin à Àsni (Grand Atlas) sur des Poiriers et qui sont accusés de causer de graves dommages aux Amandiers de cette région du Maroc.

L’examen de ces animaux m’a montré que c’étaient des Bryobia prætiosa Koch, forme parasite sur les arbres fruitiers de toute espèce 1.

Cet Acarien est assez grand, pouvant atteindre un peu plus d’un demi-millimètre (550 à 800 p.).

Le corps est subovale, élargi aux épaules et arrondi en arrière : le dos est plan ou légèrement concave sur la ligne médiane.

La surface de tout l’animal, y compris les pattes, est très finement granuleuse. En outre, la peau est rendue rugueuse par des rides gros¬ sières qui correspondent à une structure ondulée de l’ensemble des couches chitineuses (épiostracum et ectostracum), tandis que l’hvpo- derrne (matrice) garde une surface uniformément plane (Vitzthum,

1931, p. 54).

Le céphalothorax est pourvu antérieurement d’une lamelle mem¬ braneuse, transparente, découpée en quatre lobes, qui portent chacun à leur sommet un poil écailleux, plus ou moins large, en forme d’éven¬ tail à demi ouvert. Cet organe 2 est d’ailleurs extrêmement variable : les detix lobes internes peuvent être unis sur une plus ou moins grande longueur (1900, Otjdevians, p. 138, pl. 8, lig. 50-58) ou se recouvrir partiellement, et ses poils (setæ verticales ) montrent, sui¬ vant leur degré d’obliquité, des modifications dans leur largeur.

Un petit nombre de poils écailleux semblables, mais plus petits, se trouvent disséminés çà et sur la face dorsale du corps : ils sont disposés en plusieurs rangées transversales qui, comme l’a indiqué le

1 . Antérieurement M. R. Pussa.hu, delà station Entomologique du Sud- Est, n’avait communiqué des individus de la même espèce qu’il avait recueillis à Saint- Genis-La val (Rhône) au début d’octobre 1928 3ur le tronc et sous les feuilles de Cerisiers et en mai 1929 sur des feuilles de Fraisier».

2. 11 était considéré par Berlese (1882, pp. 10 et 46) comme représentant le tectum des Vropodidæ plutôt qu'un èpistome.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 4, 1941.

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Dr A.-C. Oudemans (1930 a, p. 160) chez les Tétranvques, se com¬ posent typiquement chacune de 4 poils (2 externes et 2 internes).

Sur le propodosoma (capitulum [ou gnathosoma] et région thora¬ cique antérieure [pattes I et II]), il en existe 2 rangées : les setæ verticales ou frontales (ce sont les poils portés par la lamelle quadri- lobée céphalothoracique) et les setæ scapulares.

Fig. 1. Bryobia prætiosa Koch. D, face dorsale, X 100 ; V, face ventrale.

Sur l’hystérosoma, on observe d’abord une rt ngée qui parait com¬ posée de 6 poils, mais les plus externes, placés sur le bord du corps, sont homologues des poils extra-coxaux des pattes III, qui sont mar¬ ginaux ou ventraux. Puis, au niveau des coxæ des pattes IV, on voit une rangée transversale de 4 poils et, au niveau de leurs trochanters, une rangée de 4 poils convexe en arrière. Ensuite viennent 2 paires de poils marginaux et une 3e se trouve un peu en avant du bord pos¬ térieur du corps. Enfin il y a 4 poils exactement sur ce bord, qu’ils dépassent de la moitié de leur longueur.

Si l’on considère, comme l’a fait Caxestrtni (1889, p. 505), la disposition de ces poils dans le sens non plus transversal, mais longi¬ tudinal, on constate que le propodosoma en montre 2 sur chaque côté et que l’hystérosoma en porte quatre séries longitudinales : deux sur la région médiane (composées chacune de 3 poils) et deux sur les bords (formées chacune de 6); en outre, on compte 6 poils sur le bord postérieur.

II y a, de chaque côté, un couple d’yeux entre les setæ scapulares

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internæ et externæ, qui constituent la 2e rangée transversale de poils.

A la face ventrale on trouve l’orifice génital (vulve) et le soi- disant anus (uropore) très rapprochés l’un de l’autre.

Sur cette face on observe quelques soies minces et simples : trois

Fig. 2. Bryobia præliosa Koch.

Pi, patte droite de la lte paire ; ambulacre des pattes I, vu ventralement ; Aii-iv ambulacre des pattes II-IV : v, vue ventrale ; l, vue latérale.

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paires placées respectivement entre les coxæ I, III et IV ; une paire en avant de la vulve ; 4 soies de part et d’autre de celle-ci et 4 de chaque côté de l’anus.

Toutes les pattes, composées de 6 articles (coxa, trochanter, fémur, génual, tibia, tarse) sont grêles et ne présentent qu’un petit nombre de soies 1, qui, simples sur le tarse et le tibia, sont muriquées, c’est-à-dire hérissées de petites pointes sur le génual, le fémur et le trochanter 2 3.

Quant aux coxæ, il existe deux soies simples sur chacune des coxæ I, tandis qu’il n’y en a qu’une sur chacune des coxæ II, III et IV.

Les tarses, presque aussi longs que les tibias, finissent par un pro¬ longement, V onychium, sur lequel s’adapte l’ambulacre.

Les pattes de la lre paire sont nettement plus longues que les autres et que le tronc.

Comme chez tous les Tkrombidü formes, l’appareil ambulacral est composé de deux griffes (griffes ambulacrales) entre lesquelles s’in¬ sère la formation constituant Y empodium.

Il a été spécialement étudié par Oudemans (1929, p. 20 : 1930,

p. 102).

Aux pattes I, chacune des deux griffes montre sur ses deux côtés un poil (paraissant unique) qui, long et mince, est terminé par une petite dilatation triangulaire et présente, par conséquent, une forme d’épingle ; F empodium se réduit à un très court tubercule portant deux paires de semblables poils capités adhésifs, qui le plus fréquem¬ ment s’accollent de façon qu’il paraît y en avoir seulement une paire 2.

Aux pattes II à IV, chacune des deux griffes possède sur ses deux côtés quatre poils capités qui s’accollent souvent deux à deux sur toute leur longueur, de sorte qu’au total il semble (comme l’indique la figure) en exister seulement deux paires ; l’empodium, aussi long et épais que les griffes, porte ventralexnent une série de ces poils capités disposés par paires en un nombre qui peut atteindre 18.

Le rostre est infère.

A sa face dorsale se trouvent les deux mandibules ou chélieères. Elles sont constituées par deux articles : un basilaire et un apical.

Les articles basilaires sont concrescents entre eux et forment une

1. Dans cette pilosité des pattes de Bryobia, F. Grand, teAn (1935, pp. 124 et 126, lig. 2 A et B) a établi qu’il fallait distinguer des poils proprement dits (biréfringents) et des organes spécialisés [solénidions] (isotropes) et il a reconnu qu’il peut exister, sur les tarses, des groupes binaires formés d’un solénidion et d’un poil implantés dans un trou commun de l'cctosquelette (ce poil compagnon étant d’ailleurs beaucoup moins développé aux pattes antérieures (1 et II) qu’aux postérieures (III et IV)].

2. D'après Oudemans (1900, p. 138), cher, certains individus le fémur serait arme, du côté interne, de cinq épines droites, longues et robustes, qui manqueraient dans d’autres spécimens.

3. Selon Traoaahdh (1931, p. 56), il y aurait, on outre, à la base des griffes, une rangée de poils excessivement courts.

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masse unique subovale offrant un contour parabolique, la plaque mandibulaire : elle est arrondie en avant et présente en arrière une entaille entre deux lobes arrondis. Ces articles basilaires se terminent chacun par un aiguillon qui constitue le doigt immobile.

Le 2e article, ou article apical, des mandibules constitue un long doigt mobile styliforme : ces doigts mobiles placés ventralement sont des organes aciculaires dont la partie postérieure, recourbée sur elle- même, forme une anse contenue à l’intérieur de la plaque mandibu- lairc.

Au sommet de l’entaille séparant les deux lobes postérieurs de la plaque mandibulaire on trouve rapprochés l’un de l’autre les deux stigmates trachéens ; mais ceux-ci ne sont pas ouverts : ils se conti¬ nuent par deux organes tubulaires, les péritrèmes. Ces derniers se détournent des stigmates vers le dehors en s’appliquant sur la face dorsale de la plaque formée par les articles basilaires des mandibules.

Fig. 3. Bryobia præliosa Koch.

D, gnathosoma, vu dorsalement ; L, id., vu latéralement.

Chez les Bryobia cette partie externe de chaque péritrème se déta¬ che pour s’élever librement dans l’air en une petite corne hyaline qui fait saillie du gnathosoma à côté de la mandibule. Cet appendice, dont la forme varie beaucoup, présente plusieurs chambres séparées par des cloisons et sa paroi externe offre un petit orifice qui permet l’accès de l’air (Oudemans, 1915, p. 192).

A la face ventrale du rostre se trouvent les deux mâchoires ou maxilles : leurs articles basilaires, ou eoxæ, sont fusionnés pour forme Vhyposlome , portant sur ses côtés le reste des articles qui constitue les palpes maxillaires .

Cet hypostorne offre une partie postérieure très large et une partie antérieure triangulaire, subaiguë au sommet, formée de deux pièces

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symétriques, les lobes maxillaires, coalescentes sur la ligne médiane, L’hypostome se termine par six lobules (2 antérieurs, 2 latéraux et 2 postérieurs) : il porte, en outre, 4 bâtonnets courts et raides.

Les palpes maxillaires son! composés de 4 ou 5 articles. L’inférieur (fer _j_ oe trochantéro-fémm) est grand et porte un poil en forme de bâtonnet pourvu de courtes épines ; le suivant ou antépénultième (3e = génual ou patella) est très petit ; l’avant-dernier ou pénultième (4e = tibia), assez court, finit dorsalemenl en un ongle robuste, qui est dirigé du côté interne et dont la pointe émoussée présente une incision. Sur la base du tibia est fixé le dernier article (5e tarse), constituant un tentacule , renflé et cylindrique, qui porte, à son sommet, trois poils bacilliformes et deux soies.

La conservation de l’espèce est assurée par des œufs d’hiver très petits (180 jj.), arrondis et colorés en rouge écarlate, qui ont été dépo¬ sés par la femelle 1 sur les troncs et les branches des arbres en plu¬ sieurs couches d’épaisseur et en si grand nombre qu’ils donnent au substratum une teinte nettement rouge.

De ces œufs on voit sortir, vers la fin de mars, les larves hexapodes, longues de 180 à 220 u. : à l’époque de l’apparition du feuillage sur la plante nourricière elles gagnent l’extrémité des branches et com¬ mencent à attaquer les jeunes feuilles dont elles entravent la crois¬ sance 3.

Puis, en continuant son évolution, l’Acarien traverse trois stades de repos immobiles et. deux stades de nymphes octopodes mobiles.

Après s’être nourrie abondamment pendant plusieurs jours et avoir atteint 300 (u, la larve hexapode passe d’abord par un premier stade de repos (pupe larvaire ou nymphochrysallis) .

Ensuite, par une déchirure transversale du tégument de cette pupe, entre la 2G et la 3e paire de pattes, sort une nouvelle forme larvaire, la protonymphe.

Puis un 2e stade de repos ( deutochrysallis ) donne naissance à la deutonymphe.

Enfin celle-ci passe par un 3e stade de repos (teleiochrysallis) , duquel sort l’animal sexuellement mûr ou imago.

1. Les mâles Font rarissimes (spanandrie) : le Dr Oudemans (1930 b, p. 171) déclare n’en avoir jamais vu un seul.

Cependant Dugès (1334, p. 15) dit avoir observe à la fois le mâle et la femelle de son Telranyclius cristalus, auquel Oudemans a cru pouvoir identifier le Bryobia præliosa : mais cette assimilation reste douteuse.

3. A leur sortie do l'œuf les larves affamées se dirigent, immédiatement et sans faire de détours, vers l’extrémité des jeunes pousses qui, au début, sont, seules à leur offrir une nourriture possible : Fr. Thomas (1897, p. 39) a établi, par une série d'expériences, que ce mouvement de progression est exclusivement à uu héliotactisme positif ; mais cette sensibilité des larves à la lumière est en mémo temps fonction de la tempé¬ rature et l'optimum de chaleur pour elles concorde à peu près avec celui qui convient pour le développement dos bourgeons.

265

Ces différents stades se succèdent à des intervalles de 3 à 6 jours et c’est au commencement de juin qu’apparaissent les adultes ayant environ 700 [J. de long.

Vers la mi-juin on ne rencontre plus aucun Acarien vivant ; mais sur l’écorce des arbres, les lichens qui la recouvrent et sur les restes des vieux bourgeons on trouve seulement des œufs.

Au cours de l’été ceux-ci ne donnent aucune autre génération 1, mais ils hivernent et ce n’est qu’au printemps suivant que com¬ mencera un nouveau développement.

D’après Geijskes (1939, p. 17), cette hivernation à l’état d’œufs d’hiver s’observe seulement chez la forme qui attaque le Groseillier à maquereau ( Ribes grossularia L.), tandis que celle qui vit sur le Lierre ( Hedera hélix L.) hiverne au stade de femelle adulte.

La larve, de très petite taille et d’une couleur rouge uniforme, ressemble aux parents, excepté qu’elle a seulement trois paires de pattes ; sa face dorsale, concave et divisée par un sillon transversal en deux parties inégales, porte 4 séries longitudinales d’appendices claviformes : 2 internes (composées chacune de 3 poils) et 2 externes (formées chacune de 6) ; sur le bord postérieur de l’abdomen une autre série s’étend de l’une à l’autre des pattes de la paire.

Les nymphes diffèrent surtout de l’imago en ce que les organes génitaux sont encore rudimentaires ; cependant, chez elles les poils écailleux sont relativement courts, ce qui leur donne un aspect nette¬ ment dissemblable de celui des adultes.

Le genre Bryobia C.-L. Koch, 1836, appartient, dans le groupe des Thrombidiif ormes, Prostigmata , à la famille des Tetranychidæ : il est caractérisé par son bord frontal céphalothoracique quadrilobé et par ses péritrèmes stigmatiques faisant saillie du gnathosoma à côté des mandibules.

suivre)

1. Contrairement aux Tétranyques, les Bryobia ne produisent en Allemagne, d’après Thomas et Hanstein (1902, p. 132) qu’une seule génération pendant l’été, tandis qu’aux Etats-Unis, selon Banks (1915, p. 35), il peut y avoir trois générations par an.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 4, 1941.

18

266

Coléoptères Cerambycidæ du Cameroun Par André Villiers.

Au cours d’une mission effectuée, avec mes amis B. Gèze, P. Le- pesme et H. Paulian, dans les massifs volcaniques du Cameroun occidental, nous avons eu l’occasion de récolter quelques Ceramby- cides. Le nombre des espèces est peu élevé, car nous avons opéré au début de la saison des pluies, alors que la meilleure période pour la récolte des Longieornes est la fin de cette saison. La liste ci-dessous ne mentionne que les espèces représentant un intérêt en raison de leur localisation ou de leur répartition géographique.

Batomena multispinis Bâtes. Mont Cameroun, versant Sud- Est, liinile supérieure de la forêt, 1.800-2.000 ni. Cette remarquable espèce semble propre au Mont Cameroun d’où elle a été décrite en 1884 sur des exemplaires capturés à 2.300 m. d’altitude. Tous nos spécimens ont été pris à la lumière.

Phrynetopsis fuscicornis Cherr. Mont Cameroun, versant Sud- Est, limite supérieure de la forêt, 2.000 m. Un exemplaire apparte¬ nant à la forme typique, éclôt en élevage, d’une nymphe récoltée sous l’écorce d’un arbre abattu. Cette espèce avait déjà été signalée du Cameroun par Aurivilt-ius (1903).

Bangalaïa Lislei n. sp. Type : un exemplaire mâle récolté à Lolodorf par M. M. de Lisle, ingénieur en chef des Travaux publics à Douala.

Long. 14 mm. - - Assez court et large. Aspect général de B. albo- gutlata Breun. 1, mais s’en distinguant par la pubescence blanche marbrant les élytres et ne formant pas de petites taches rondes et régulières et par les articles III et IV des antennes non annelés de blanc à la base.

Tête très (inement et densément ponctuée, noire. Front assez densément pubescent de blanc. Vertex et tempes portant une bande de pubescence blanche. Lobe inférieur des yeux beaucoup plus court que les joues. Antennes du <$ plus de deux fois plus longues que le corps, entièrement noires.

1. Nov. Ent. 1936, p. 223.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 4, 1941.

267

Pronotum faiblement transverse, à bords latéraux portant, en arrière du milieu une faible protubérance et une très courte épine, mousse. Disque avec une large bande de pubescence blanche continuant la bande du vertex, et deux très étroites bandes peu distinctes au-dessus des épines latérales. Côtés du prosternum avec une large bande blanche.

Elytres densément marbrés de pubescence blanche, fortement et irrégulièrement ponctués.

Mésosternum, métasternum et abdomen portant une large bande blanche latérale de chaque côté.

Fémurs et tibias pubescents de blanc jaunâtre. Articles I et II des tarses pubescents de blanc en dessus. Article III noir.

Breuxing (loc. cit.) a donné un tableau de détermination des espèces de cc genre. D’autres Bangalaïa ayant été décrits depuis, je crois utile de donner ci-dessous un tableau pour les 13 espèces main¬ tenant connues :

1. Pronotum portant des bandes transversales de pubescence

claire . . . B. Fischeri Breun.

Pronotum sans bandes transversales claires . 2

2. Pronotum orné de bandes longitudinales . 3

Pronotum sans bandes longitudinales . . . 11

3. Bandes longitudinales du pronotum claires . . J- 4

Bandes longitudinales du pronotum sombres . . ... 10

4. Elytres ornes de bandes transversales de pubescence claire, n at¬

teignant pas le bord marginal..... . B. callosa Auriv.

- Elytres sans bandes transversales claires . . . 5

5. Élyt res ornés de taches nettes . . 6

Élytres sans taches nettes . . . 7

6. Élytres avec des taches blanches, écartées l’une de l’autre .

B. fasciata Jord.

- Élytres avec des taches bleuâtres, séparées par des lignes trans-

verscs étroites . . B. Sçhouledeni Breun.

7. Chaque élytre orné d’une bande longitudinale peu nette. B. i iltala Jord.

- Élytres parsemés de nombreuses petites tâches. . . 8

8. Taches élytrales irrégulières, souvent confluentes . . . 9

- Taches élytrales rondes, régulièrement réparties sur tout l’élytre.

B. albogultata Breun.

9. Pronotum avec deux petites protubérances latérales. Antennes

entièrement noires . . . B. Lislei, n. sp.

- Pronotum sans protubérances latérales. Antennes à articles III

à XI annelés de blanc à la base . B. stùiaca Duviv.

10, Pronotum avec une épine latérale nette. Pubescence élytrale

claire dense à la suture . B. nelulosa Qued.

Pronotum avec une très petite épine latérale. Pubescence élytrale

claire en taches nettes mais éloignées de la suture . . B. soror Jord.

11. Pronotum avec une épine latérale . . . . . 12

Pronotum sans épine latérale . . B. rriolitor Jord.

268

12. Côtés du pronotum variés de blanchâtre. Épines latérales

longues . . . B . angolensis Breun.

Pronotum concolore à épines latérales très petites. B. olivacea Breun.

Theticus caudatus Auriv. Mont Cameroun, versant Sud-Est, limite supérieure de la forêt, 1.800-2.000 m. Décrite sur un exem¬ plaire récolté par Sjôstedt au Mont Cameroun, cette espèce n’avait pas été retrouvée. Nous l’avons prise en assez grand nombre en battant les branches et les arbres morts sur pied. Une espèce très proche, T. montium Ilintz, est propre aux régions élevées de Fernando Po (O’Wassa, 2.400 m.).

Soplironica rufoscapa Auriv. Mont Cameroun, versant Sud- Est, zone des forêts moyennes, 1.300-1.500 m. Cette rare espèce a été décrite en 1907 des chasses de Conradt au Cameroun (Koumba ?)

Diadelioïdes lateriplu giatus Breun. Makak, 500 m., en battant les buissons ; Yaoundé (Vados). Espèce dont Bkeuxixg a donné récemment une courte diagnose 2 sur des exemplaires de Lam- baréné (Gabon). Je crois nécessaire de donner ici une description utilisable de cette espèce, type du genre :

Long. 8-11 mm. Brun, entièrement couvert de pubescence jaunâtre, les rlytres avec, de chaque côté, une taehe triangulaire médiane s’étendant du bord latéral jusque près de la suture.

Tête grossièrement fovéolée, fortement déprimée entre les tuber¬ cules antcnnaires. Clypéus étroit, portant quatre longues soies. Veux latéraux, fortement granulés, convexes, à lobe inférieur subtriangu- laire, deux fois plus haut que les joues. Mandibules robustes, régu¬ lièrement arquées, pubescentes à la base. Tubercules antennaires élevés, divergents. Antennes assez grêles, frangées en dessous de longues soies érigées ; articles I à III uniformément couverts de pubescence couchée jaunâtre ; IV à XI bruns, annelés de blanc à la base. Scape robuste, fusiforme, dépassant en arrière le bord antérieur du pronotum.

Pronotum un peu plus long que large, à bords subparallèles por¬ tant, en arrière du milieu, deux fortes épines coniques, aiguës à l’apex. Disque grossièrement fossulé et portant quelques protubé¬ rances arrondies peu distinctes. Base rectiligne, faiblement déprimée.

Seutellum transverse, trapépoïdal, couvert de pubescence blanche couchée.

Élytres subparallèles, obliquement tronqués à l’apex, les deux angles apicaux obtus, arrondis. Épaules arrondies, fortement sail¬ lantes latéralement. Ponctuation élytrale très forte, alignée, peu dense, tous les points portant une longue soie sombre inclinée en arrière.

1. Fol. Zool, Iiydrob. 30, III, 1940, p. 173.

269

Pattes assez courtes, densément pubescentes. Fémurs robustes, claviformes, fortement réticulés. Tibias élargis à l’apex, portant une brosse de soies dorées sur la moitié apicale de leur marge interne. Tarses pubescents ; article I des protarses à peine plus long que large ; article I des métatarses près de trois fois plus longs que larges.

Le genre Diadelioïdes, décrit par Breuning, comporte sept espèces, toutes de cet auteur. On peut les séparer à l’aide du tableau suivant :

1. Pronotum carré ou faiblement transvorsc . . . 2

Pronotum un peu plus long que large . . . 4

2. Disque du pronotum portant trois bosses arrondies . 3

Pronotum sans bosses discales. Chaque élytre portant deux bandes

transverses ondulées de pubescence jaunâtre.. D. similis Breun.

3. 5 mm. Apex des élytres couverts de pubescence brune, celle-ci re¬

joignant de chaque côté une grande tache latérale triangulaire de mémo couleur . . . . . . D , minor Breun.

9 mm. Eivtres couverts de pubescence jaunâtre et portant quel¬

ques courtes lignes longitudinales de pubescence brune .

D. unicolor Breun.

4. Article III des antennes nettement plus long que le V . 5

Article III des antennes aussi long que le V. Chaque élytre avec

une grande tache latérale subtriangulaire de pubescence brune.

D. lateriplagialus Breun.

5. Pronotum fortement déprimé à la base . 6

Pronotum sans dépression basilaire. Elytres régulièrement mais

éparsément pubescents de clair . . D. Strandi Breun.

6. Elytres avec une tache latérale subtriangulaire sombre. Pronotum

uniformément pubescent de jaunâtre. . . D. crasse punctatus Breun.

Elytres sans taches latérales. Pronotum avec deux taches discales

rondes de pubescence claire . D, bipurictatus Breun.

Synupserha Gezei, n. sp. Type : Mont Cameroun, versant Sud- Est, zone des forêts moyennes, 1.300-1.500 m. Fig. 1.

Long. 9 mm. Tête couverte de pubescence flave, portant une tache ovalaire noire au milieu du front et deux taches triangulaires de même coideur derrière les lobes supérieurs des yeux. Tubercules antennaires couverts de pubescence noire. Antennes à articles 1 à III et VIII à XI entièrement noirs ; IV à VII flaves à la base et en des¬ sous, noirs en dessus à l’apex.

Pronotum fortement transverse, couvert de pubescence flave et portant, sur le disque, deux bandes noires étroitement interrompues au niveau du tiers antérieur.

Élytres Hâves, éparsément pubescents de doré, les poils beaucoup plus longs sur les côtés. Apex obliquement tronqués. Dent apicale externe courte, mais aiguë (fig. 2).

- 270

Face sternale noire, à l’exception de la région antérieure du pro¬ sternum qui est flave et de deux petites taches triangulaires jau¬ nâtres de part et d’autre du prosternum.

Fémurs presque entièrement jaunâtres, genoux, tibias et tarses noir de poix.

Fig. 1-2. Synupserha Gezei, n. sp. Fig 3-4. Synupserha Gaskini, n. sp. Fig. 5, Obereopsis fakoensis, n. sp.

Synupserha Gaskini, n. sp, Type : Mont Cameroun, versant Sud-Est, zone des cultures, 900-1.000 m. Cotype, zone des forêts moyennes, 1.300-1.500 m. - Fig. 3.

Long. 9 mm. Tête couverte de pubescence jaune rougeâtre, portant une petite tache noire et ronde au milieu du front et quatre bandes noires, deux derrière les lobes supérieurs des yeux et deux derrière les lobes inférieurs. Tubercules antennaires couverts de pubescence noire. Antennes noires ; article IV et V flaves à la base.

Pronotum un peu plus large que long, sa plus grande largeur à la base, et portant une faible protubérance arrondie au milieu des bords latéraux. Surface couverte de pubescence jaune rougeâtre à l’exception de deux taches noires subtriangulaires le long du bord antérieur, de deux petites taches arrondies, noirâtres, peu visibles le long de la base et de deux larges bandes longitudinales noires, latéro-sternales.

Élytres portant une pubescence dorée éparse et de plus longues soies érigées de même couleur. Apex obliquement tronqué, .Angle apical externe longuement saillant en une forte épine conique (fig. 4).

271

Face sternale noire, à l’exception de la région médiane du pro¬ sternum.

Pattes noires. Fémurs antérieurs et intermédiaires légèrement rufeseents.

A de rares exceptions près, ce genre groupe des espèces propres aux régions montagneuses d’Afrique (Kilimandjaro, Méru, Abyssinie, Ruwenzori, etc...) Plusieurs espèces ont déjà été signalées du Mont Cameroun par Aurivillius 1 et par Hintz 2.

Obereopsis fakoensis, n. sp. Type : Mont Cameroun, versant Sud-Est, zone des forêts moyennes, 1.300-1.500 ni. Fig. 5,

Long. 7 mm. - Tête flavc, fortement et densément ponctuée, portant une petite tache noire le long du pronotum, en arrière du lobe inférieur des yeux. Tubercules antennaircs à peine marqués. Yeux très gros et saillants. Antennes grêles, densément frangés, en dessous, de longues soies noires. Scape légèrement aplati, dépassant en arrière le bord antérieur du pronotum. Articles I à III et VIII à XI noirs ; IV flave, annelé de noir à l’apex ; V et VI entièrement flaves ; VI jaunâtre, rembruni à la base et à l’apex.

Pronotum flave, un peu plus long que large, cylindrique, fortement et densément ponctué, à l’exception d’une ligne longitudinale lisse au milieu du disque. Côtés portant en dessous deux larges bandes noires.

Elytres très étroits, subparallèles, fortement ponctués en lignes longitudinales, assez densément pubescentes de soies dorées. Apex noirâtres, fortement échancrès. Angle apical externe dentiforme.

Face sternale noire, à l’exception de la région médiane du pro¬ sternum, du mésosternum et du raétasternum qui est flave.

Pattes allongées ; antérieures flaves avec les tarses et la face interne des tibias noirs ; intermédiaires et postérieures noires avec la base des fémurs Hâves.

Laboratoire d’ Entomologie du Muséum.

1. Ent. Tidskr. 1903, p. 281.

2. Ergeb. Deutsche Zentral-Afi. Exped. 1919, p. 632-634.

272

Annélides polychètes de la Mission du Cap Horn

(1882-1883)

Par Pierre Fauvel,

Professeur de Zoologie à l’Université Catholique d’Angers).

C’est à bord de l’aviso de l’Etat La Romanche que la Mission du Cap Ilorn explora, en 1882-1883, la Patagonie, la Terre de Feu, le Détroit de Magellan, le Canal du Beagle, l’Archipel du Cap Horn, la Terre des Etats et les Malouines (Iles Falkland).

Les Annélides Polvchètes recueillies au cours de cette Mission font, partie des collections du Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris. Mais, depuis cette époque lointaine près d’un demi-siccle elles n’avaient, pas encore fait l’objet d’un travail d’ensemble. Gaulle h y et Mesnil, cependant, dans leur Monographie des Spi- rorbes (1898), ce groupe si particulier des Serpuliens, en avaient décrit six espèces nouvelles de Spirorbis.

Dernièrement, M. le Professeur Face eut l’amabilité de me confier l’étude de cette collection, encore en très bon état, malgré sa longue conservation. Je le prie d’en accepter mes remerciements.

Outre le matériel recueilli par M. Lebrun à Punta Arenas, la col¬ lection du Muséum comprend encore un certain nombre de Poly¬ chètes des Iles Kerguélen recueillies par MM. Rallier du Baty et Loranchet, Aubert de la Rüe et Etienne Peau, aux Iles Sand¬ wich du Sud par M. Lahille, au Détroit de Magellan par l’Amiral Serres et à la Terre de Feu par MM. Willem et Mousson.

Depuis l’expédition de La Romanche, la Patagonie, la Terre de Feu, la région du Cap Horn, l’Antarctique et les Iles subantarctiques ont été de nouveau explorées et ont fait l’objet de nombreux travaux parmi lesquels les plus importants sont ceux de Mc’Intosh (1885) (Expédition du Challenger), Ehlers (1897-1901), Benham (1927) (Terra Nova) ; Gravier (1906-1911, Expéditions Charcot), et plus récemment, les « Discovery Reports » de Monro (1930-1936). Il n’est donc pas surprenant qu’aucune des 43 espèces étudiées dans notre travail ne soit, encore nouvelle actuellement alors que plusieurs étaient encore inconnues à l’époque de la Mission du Cap Horn, mais elles ont été décrites depuis dans les résultats des expdorations postérieures que nous venons de citer. Telles sont par exemple :

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 4, 1941.

273

Goniada eximia Ehlers, Eulalia subulifera Ehlers, Scoloplos tri- bulosus (Ehlers), Thoracophelia furcijera Ehlers, décrites par Ehlers en 1897-1901. Il faut encore y ajouter deux espèces de l’Ex¬ pédition de la « Discovery », décrites tout récemment par Monro, (1930-1936) : Euphionella patagonica, type d’un genre nouveau, Ninoë falklandica et aussi la Perinereis falklandica Ramsay (1914), des Iles Falkland.

Parmi les espèces rares et peu connues, nous pouvons signaler Y Aphrodite echidna Quatrefages et la Thoracophelia fur ci fera Eht.ers, car cette dernière n’avait pas été revue depuis Ehlers.

Comme les auteurs précédents, nous avons retrouvé plusieurs des nombreuses espèces décrites jadis par Kinberg.

Une fois de plus, nous avons pu constater le cosmopolitisme de nombreuses espèces de Polychètes ; on retrouve en effet dans la région du Cap Horn et de Magellan des espèces de l’iiémisphère Nord, voire même de la Méditerranée et parfois de l’Océan Indien, telles sont par exemple : Trypanosyllis gigantea Mc’ Int., Nereis Kerguelensis Mc’Int., Nereis falsa Qfg., Eulalia magalhænsis Kbg., Drilonereis filum Clp., Audouinia filigera D. Ch., Cirratulus cirratus O. F. M., Polydora polybranchia IIaswell., Maldane Sarsi. Mgr,, Phyllochæ- topterus socialis Clp., Pallasia pennata Peters, Pista mirabilis Mc’Ïnt., Thelepus setosus Qfg.

D’autre part, certaines espèces de ces régions de l’hémisphère Sud diffèrent si peu de celles de nos côtes qu’on les considère comme des espèces représentatives. En réalité, elles n’en sont probablement, tout au plus, que de simples variétés. Ainsi, par exemple, YAmphi- trite Kerguelensis Mc’Int. est à peine distincte de VA. cirrata O. F. M., la Leanira Quatrefagesi Kbg. de la L. Hystricis Ehlers, quant à la Platynereis Magalhænsis Kbg. il semble bien probable qu’elle doive finir par tomber en synonymie avec la PI. Dumerilii Aud.-Edw.

Le cas de Y Arlacama proboscidea Mgr., des régions Arctiques, est plus particulier car ce singulier Térébellien a été retrouvé à Punta Arenas, aux Iles Kerguélen et dans P Antarctique, bien qu’il semble manquer complètement dans les zones tempérées et chaudes des deux hémisphères. Ce cas n’est d’ailleurs pas unique et nous avons déjà montré que des formes des mers froides peuvent franchir les zones tropicales et équatoriale à la faveur des profondeurs abyssales elles retrouvent les conditions de basse température qui leur con¬ viennent. Elles manquent alors sur les côtes de ces régions chaudes, mais on a parfois la chance de les recueillir dans les dragages pro¬ fonds.

APHRODITIDÆ

Genre APHRODITE Linné.

Aphrodite echidna Quatrefages.

Aphrodite echidna Quatrefages, 1865, p. 197.

Aphrodite echidna Mc’Intosh, 1885, p. 36, pi. VII, fîg. 1-2, pl. VI a,

fig. 2-3.

Aphrodite echidna Esters, 1901, p. 41.

Mission du Cap Iforn, 1883, Romanche, 31.

L’unique spécimen de cette Aphrodite mesure 40 mm. de long sur 25 mm. de large.

Le corps est ovale, un peu plus atténué à l’extrémité postérieure, mais ne formant pas du tout une sorte de queue longue et mince comme Monro (1936, p. 83, fig. 3) en a figuré une à une Aphrodite de Nouvelle-Zélande qu’il attribue, à tort, à A. talpa Qfg. car cette dernière espèce que j’ai redécrite en 1925 (p. 140, fig. 4), d’après le type même de Quatrefages, ne possède pas ce singulier appendice que je n’aurais pas manqué de signaler s’il eut existé. Le spécimen de la Romanche possède un feutrage dorsal serré mais peu épais, traversé par do grosses soies dorsales très noires, courtes, épaisses, dressées sur deux rangées longitudinales de chaque côté. Les longues soies des flancs, encroûtées de vase, forment une sorte de vermicelle rougeâtre. Les soies ventrales sont dépourvues de croc latéral. Celles de la rangée supérieure, beaucoup plus longues que les moyennes el les inférieures, présentent une pilosité plus ou moins marquée à leur extrémité. Les inférieures sont légèrement hastées. La pilosité des soies me paraît due en grande partie à de fines algues parasites qui retiennent la vase. On la retrouve sur les soies d’espèces très diverses vivant sur certains fonds de vase molle.

Comme d’ailleurs les autres Aphrodites, cette espèce possède, aux premiers et surtout aux derniers pieds, des soies hastées plus ou moins armées d’épines ou de crochets et des fines soies hipennées.

Le spécimen de la Romanche correspond bien à la description de Mc’Intosh dont l’exemplaire provenait également de la région de Magellan.

Cette espèce est en somme très voisine de VA. aculeata de nos côtes.

275

Genre HARMOTHOË Kinberg.

Harmothoë magellanica (Mc’Intosh).

Harmothoë magellanica Bergstrôm, 1916, p. 180, pl. IY, lig. 1-3. Harmothoë magellanica Fauvel, 1936, p. 7 (Synonymie).

Romanche, Baie Saint- Nicol, Murray Narrows, dragage 1G8. Punta Arenas, M. Lebrun.

Les spécimens sont assez nombreux.

Habitat. - Région de Magellan, Iles Falkland, Antarctique.

Harmothoë spinosa Kinberg.

Harmothoë spinosa Fauvel, 1936, p. 6 (Synonymie).

Romanche , Baie Saint-Nicol, Dragage 143, 33 m.

Les deux spécimens sont assez gros, avec des élytres marbrées de brun, légèrement frangées, portant des tubercules et quelques grosses papilles au bord postérieur.

Habitat. Région de Magellan, Iles Falkland, Kerguélen. Wandell, Antarctique.

Genre HERMADION Kinberg.

Hermadion magalhænsi Kinberg.

Hermadion magalhænsi Bergstrôm, 1916, p. 276.

Hermadion magalhænsi Fauvel, 1916, p. 433 ; 1936, p. 8.

Romanche , Baie Orange, Anse Saint-Martin, Dragage 166. Dé¬ troit de Magellan, Amiral Serres, 1877. Kerguélen, Port Jeanne d’Arc, Etienne Peau, 1914 et Aubert de La Rüe, 1931.

Cette espèce est susceptible d’acquérir une très grande taille. Un des spécimens de la Romanche atteint 80 mm. Un autre, de la Baie Orange, long de 60 mm. et large de 16 mm., en bon état, porte de grandes soies dorsales jaunes dressées, en cercles divergents rappe¬ lant ainsi VH, ferox Baird, mais ces soies sont loin d’être aussi lon¬ gues et les élytres ne présentent pas les épines géantes de ce dernier.

Habitat. Région de Magellan, Terre de Feu, Iles Falkland et Kerguélen, Antarctique.

276

Genre EUPHIONELLA Monro.

Euphionella patagonica Monro.

Euphionella patagonica Monro, 1936, p. 97, fig. 10 a- 1.

Romanche, Dragage 178.

L’unique spécimen, en bon état, est long de 65 mm. et large cle 27 mm., pieds et soies compris.

Le prostomium est du type Lepidonotus . Les antennes et les palpes sont longs et grêles, les yeux sont peu visibles. Le segment tentacu¬ laire porte des soies et ses eirres dorsaux et ventraux, ainsi que le cirre ventral du segment suivant, sont un peu renflés à l’extrémité. Les soies ventrales sont très fortes, brun foncé, unidentées, à rostre très légèrement arqué. Les soies dorsales, réunies en paquet, sont très nombreuses, capillaires, longues, et très minces.

Les élytres, au nombre de douze paires, sont épaisses, coriaces, avec une courte frange postérieure et un arc antérieur de grosses papilles capitées qui sont plus nombreuses et plus saillantes sur les élytres de la région antérieure. D’autres papilles sont en forme de disques aplatis.

Les segments élytrigères portent deux crêtes branchiales à papilles simples ou bilobées. Sur les segments cirrigères sont insérées à la suite de la crête des pseudélytres aplaties, rectangulaires, portant d’assez longues papilles.

Les papilles néphridiennes sont longues et cylindriques.

En résumé, ce spécimen correspond bien à celui décrit par Monro dont il ne diffère que par sa taille beaucoup plus grande : 65 mm., au lieu de 19 mm.

Habitat. Parages des Iles Falkland et de Magellan.

Genre HALOSYDNA Kinberg.

Halosydna patagonica Kinberg.

Halosydna patagonica Seidler 1924, p. 116 (Synonymie),

Halosydna patagonica Monro, 1936, p. 96.

Romanche, Mission à terre, 1883.

Cette espèce a l’aspect d’un Lepidonotus, mais elle possède 18 paires d’élytres. Les soies dorsales sont peu nombreuses, presque filiformes et hispides. Les soies ventrales sont fortes et bidentées. Les eirres sont renflés à l’extrémité et ornés d’un anneau foncé.

277

Ce spécimen correspond bien à la description et aux figures de Kinberg, sauf en ce qui concerne les élytres qui sont frangées, ainsi du reste que l’a observé Monro. Il semble n’avoir que 17 paires d’élytres, mais plusieurs sont tombées et d’autres sont à peine régénérées.

Habitat, Côtes du Chili, Patagonie, Parages de Magellan et des Falkland.

Genre POLYNOË Savigny.

Polynoë antarctica Kinberg.

Polynoë antarctica Fauvel, 1916, p. 426 ; 1936, p. 13.

Punta Arenas, M. Lebrun.

Ce petit individu est entier, mais il ne possède plus que quelques élytres qui sont lisses et dépourvues de frange.

Habitat. Parages de Magellan, Côtes du Chili, Iles Falkland et Booth Wandell.

Genre LEANIRA Kinberg.

Leanira Quatrefagesi Kinberg.

Leanira Quatrefagesi Ehlers, 1901, p. 59, pl. Y, fig. 8.

Leanira Quatrefagesi Monro, 1936, p. 105, fig. 13.

Romanche, Baie Maxwell et dragage 128.

Le grand spécimen de la Baie Maxwell, en assez bon état, mesure environ 100 mm. sur 7 mm., pieds compris. La tête ressemble mieux à la figure de Ktnberg qu’à celle de Monro. Les antennes, très petites, sont soudées à la base du cirre tentaculaire qui porte quel¬ ques stylodes filiformes. Je ne distingue pas de cténidies à la base de l’antenne médiane.

Les parapodes portent des stylodes cylindriques ou en massue, mais je n’ai pas vu de cténidies cupulif ormes. Monro cependant en a vu deux au bord supérieur des pieds d’un gros fragment alors qu’elles manquaient sur les spécimens plus petits.

Les soies dorsales capillaires sont de deux sortes : les unes très fines, à peine barbelées, les autres plus grosses, à rangées spiralées d’épines ou plutôt d’écailles. Les pieds élytrigères portent un pro¬ cessus branchial cirriforme.

Suivant les régions du corps et la contraction plus ou moins mar¬ quée, les élytres se touchent ou laissent à nu le milieu du dos. Elles sont lisses et sans frange.

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Cette espèce est ti'ès voisine de la L. hystricis Ehlers, sinon iden¬ tique.

Habitat. Côtes du Chili, Parages de Magellan et des Iles Falk¬ land, Embouchure de la Plata.

SYLLIDÆ

Genre TRYPANOSYLLIS Claparède.

Trypanosyllis gigantea Mc’Intosh.

Trypanosyllis gigantea Fauvel, 1917, p. 200, fig. XIII (Synonymie).

Romanche , dragage 103.

Un seul spécimen brisé en plusieurs fragments.

Habitat. Atlantique, Antarctique, Australie, Mer Rouge, Golfe Persique.

PHYLLODOCIDÆ

Genre EULALIA Œrsted.

Eulalia (Pterocirrus) magalhænsis Kinberg.

Eulalia magalhænsis Fauvel, 1932, p. 7 (Synonymie).

Romanche , dragages 91 et 157, Punta Arenas.

Deux beaux spécimens.

Habitat. Océan Indien, Pacifique Sud, Parages de Magellan.

Eulalia subulifera Ehlers.

Eulalia suhulijera Ehlers, 1897, p. 29, pl. II, fig. 34-39.

Eulalia subulifera Monro, 1930, p. 78.

Hypoeulalia subulifera Bergstrom, 1914, p. 167, fig. 58.

Romanche , Baié Orange, sous les cailloux de la plage, à mer basse. Sur ce spécimen en bon état, les cirres tentaculaires semblent portés par deux segments, ainsi qu’EiiLERS l’a constaté chez les adultes, tandis que, chez les jeunes, les trois segments tentaculaires sont distincts.

Les cirres dorsaux sont ovales, renflés, épais, blanc de lait. Les cirres ventraux aussi sont épais mais plus courts. Le troisième cirre tentaculaire ventral est relativement lancéolé, conforme à la des-

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cription cTEblers. La face dorsale de la région antérieure est striée d’étroites bandes transversales brunes.

Habitat. Patagonie.

NEREIDÆ

Genre NEREIS Cuvier.

Nereis kerguelensis Mc’Intosh.

Nereis kerguelensis Mc'Intosii, 1885, p. 225, pi. XXXV, fig. 10-12. Nereis kerguelensis Fauvel, 1916, p. 433 ; 1923, p. 342, fig. 133.

Romanche , dragages 32, 61, 187. Ile Sandwich, Visikoi, Lydis- havet, 30-40 brasses (M. Lahille, 1909).

Tous ces spécimens sont atoques.

Les groupes VII-VIH de la trompe sont réduits à un seul rang de 6-8 gros paragnathes. Les groupes VI sont représentés chacun par un seul gros paragnatlie. Lin grand spécimen de Visikoi en porte cependant deux d’un côté et un seul de l’autre. Il n’est d’ailleurs pas exceptionnel d’en trouver deux de chaque côté.

Les pieds postérieurs de cette espece ne portent pas de serpes dorsales homogomphes.

Habitat. Magellan, Falkland, Kerguelen, Antarctique, Austra¬ lie, Nouvelle-Zélande, Atlantique, Méditerranée.

Nereis falsa Quatrefages.

Nereis falsa Fauvel, 1923, p. 337, fig. 129 ; e-m ; 1919, p. 398 (Syno¬ nymie.

M. Lebrun, Punta Arenas.

Ces deux petits spécimens, atoques, décolorés, mesurent 28 et 30 mm. et ont la trompe à demi dévagïnée. Le groupe V = O ; VI =, de chaque côté, 4 paragnathes disposés en croix ; VII-VIII = plusieurs rangs irréguliers. Les cirres tentaculaires atteignent, en arrière, le 5e-0e sétigère. Les pieds postérieurs portent, à la rame dorsale, une grosse serpe homogomphe dont l’article assez allongé, arqué, dentelé, se termine en bec recourbé relié au tranchant par un ligament.

Cette espèce dont la trompe ressemble beaucoup à celle de la

N. pelagica se distingue de celle-ci par ses cirres plus longs et surtout par ses serpes dorsales très différentes. C’est peut-être cette espèce

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qu’EHLERS a décrite du Chili sous le nom de N. pelagica L. var. lunulata ?

Nereis Eugeniæ (Kinberg).

Nereis Eugeniæ Ehlers, 1897, p. 67 ; pl. IV, fig. 94-105 ; 1901, p. 105,

pl. XII, fig. 18-22.

Nereis Eugeniæ Monro, 1930, p. 104 ; 1936, p. 136.

Romanche, Baie Orange Ile Gebel, Dragage 103. Punta Arenas, M. Lebrun. Ile Kerguelen, M. Rallier du Baty.

Cette espèce atteint une grande taille ; un spécimen de la Baie Orange est long de 165 mm. et se termine en longue queue effilée.

Les paragnathes semblent facilement caducs car ils manquent complètement sur une des grandes de Punta Arenas. Sur une autre, ils existent encore sur l’anneau maxillaire et manquent, sur Panneau oral l’on distingue cependant encore les traces de leur implanta¬ tion aux groupes VI. Sur une petite, de Pile Gebels, les paragnathes de Panneau maxillaire sont petits et peu visibles et V 1 = un petit groupe à droite et O à gauche. Lorsque les paragnathes sont au complet, on observe : I = O ; II = petits groupes arques ; III = O ; IV = groupes arqués ; V = O ; VI = un petit groupe de chaque côté ; VII-VIIl = quelques petits denticules espacés ou O. Ehlers et Monro ont aussi noté l’inconstance des paragnathes. Sous ce rap¬ port, cette espèce ressemble un peu à la N. glandicincta Southern de l’Inde dont les denticules manquent souvent plus ou moins com¬ plètement. La rame dorsale des pieds postérieurs de la N. Eugeniæ porte de 2-3 serpes homogomphes à article émoussé qui manquent à l’espèce de l’Inde.

Tous les spécimens ci-dessus sont atoques.

Habitat. Parages de Magellan, Iles Falkland.

Genre PERINEREIS Kinberg.

Perinereis falklandica Ramsay.

Nereis ( Perinereis ) falklandica Ramsay, 1914, p. 44, pl. III, fig. 3-10.

Romanche, Baie Orange.

Le corps de cette espèce est court, épais, de largeur presque uni¬ forme, à l’exception d’une courte région postérieure brusquement atténuée en pointe obtuse. Plusieurs grosses femelles subépitoques mesurent 50 à 70 mm. sur 6-7 mm. de large. Les autres individus, plus petits, sont atoques.

Les antennes sont coniques, les palpes gros, ovoïdes, les yeux gros et noirs, à cristallin clair, sont parfois plus ou moins cachés sous le

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bord du premier segment, les eirres tentaculaires atteignent, en arrière, du 3e au 5e sétigère. La tête est plus ou moins violacée. Les segments de la région antérieure portent, au milieu de la face dorsale, une grande tache rectangulaire violacée flanquée de chaque côté de deux courtes raies transversales. En arrière, celte coloration s’atté¬ nue. Les mâchoires très noires, à petites dents peu marquées, se terminent en croc recourbé, échancré à la base.

Les paragnathes sont ainsi disposés : 1 = un amas triangulaire de nombreux petits mélangés de quelques gros ; Il = amas triangu¬ laires assez fournis ; III un large, groupe transversal à trois rangs, dont les deux antérieurs sont plus gros ; IV = amas en arc ; V = un seul gros ; VI == de chaque côté, un gros paragnathe conique aplati ;

VII = un large groupe de 7-8 rangs de denticulcs fins et très fins ;

VIII =2 rangs de gros denlicules.

Les parapodes antérieurs ont des lobes courts, arrondis et un cirre dorsal assez long. Ainsi que l’a fort bien fait remarquer Ramsav, le faisceau inférieur de la rame ventrale, dépourvu de soies en r«rête, ne porte que des serpes. Les pieds de la région postérieure ne portent pas de serpes hornogomphes à la rame dorsale, mais ils sont très modi¬ fiés, la languette supérieure étant élargie et très allongée et portant le cirre dorsal presque à 1 extrémité.

Sur les femelles subépitoques, les lamelles pédieuses sont déjà assez développées, mais il n’y a pas encore de soies natatoires en palette.

Par ses grandes languettes dorsales des pieds postérieurs, cette espèce se rapproche des P. macropus et P. Marionii, mais elle en diffère par l’armature de la trompe. La P. mendax Stimpson, Wïlley a aussi des pieds postérieurs analogues, ainsi que les groupes V et VI de la trompe mais les groupes I, III, et VI1-VIII sont très différents.

D’autre part, la Pseudonereis gallapagensis a bien les groupes V et VI semblables et des pieds postérieurs à grande languette dorsale, mais les paragnathes de l’anneau maxillaire sont pectines et ceux des groupes VII- VIII sont alternativement coniques et aplatis. C’est cependant de celte espèce que la P. falklandica se rapproche le plus.

Habitat. - Iles Falkland, Magellan.

Genre PLATYNEREIS Kinberg.

Platynereis magalhænsis Kinberg.

Platynereis magalhænsis Fauvel, 1916, p. 434, pl. VIII, fîg. 21-22 (Syno¬ nymie).

Platynereis magalhænsis Monro, 1930, p. 106 ; 1936, p. 137, fîg. 24.

Romanche , Baie Orange, Ile Gebel, Dragage 59. Punta Arenas, M. Lebrun. - Terre de Feu, MM. Willems et Mousson, 1891.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 4, 1941.

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Tous ces spécimens sont atoques, même les grandes femelles bourrées d’œufs. Cette espèce ne semble différer de la PL Dumerilii que par l’absence do serpes bomogomph.es à la rame dorsale et par sa taille en général plus grande. Cependant, sur un jeune individu des Iles Flakland, long de 8 mm., j’ai observé (1910, p. 435) aux 4-5 derniers sétigères une serpe homogomphe dorsale tout à fait analogue à celles de la PL Dumerilii et en examinant soigneusement un spéci¬ men de Punta Arenas long de 30 mm., j’ai retrouvé cette même soie, mais sur un seul des pieds de la région postérieure. Ces soies semblent donc disparaître avec l’âge.

Sur nos côtes, la PL Dumerilii, bien qu’ ordinairement plus petite, peut cependant acquérir parfois une taille de 50 à 70 mm. J’en pos¬ sède de telles qui ont. été recueillies aux Glénans dans des paquets d’ Algues Conges par M. Dollfus. Ce sont des mâles atoques renfermés dans des tubes muqueux collés sur les Algues. Or, sur certains, je ne trouve pas de serpes dorsales, même aux derniers pieds, alors que d’autres en portent plus ou moins irrégulièrement.

Sur les côtes de la Manche, outre la forme à Heteronercis mâles et femelles, il existe une forme hermaphrodite, ou plus exactement protandrique, qui se reproduit à l’état atoque. En 1898, j’avais trouvé dans la Ilague des tubes de PL Dumerilii contenant des embryons et je les avais signalés à M. Mesnil. J’en avais ensuite retrouvé d’autres à Bretteville, à l’Est de Cherbourg (Caullery et Mesnil, 1898, p. 180).

Hermn (1926), qui en a étudié la reproduction, a montré que la femelle pond dans un tube muqueux les œufs et les larves sont ensuite incubés par le mâle tandis que la femelle ne tarde pas à périr. Or, dans le matériel de la Mission du Cap Horn, j’ai trouvé un flacon renfermant de nombreux fragments d’une Algue Rouge sur lesquels sont collés des tubes muqueux renfermant des Platynereis atoques. L’un de ces tubes, long de 70 mm. sur 2 à 3 mm., contient une quantité d’œufs et une femelle encore bourrée d’œufs. Les autres tubes ne renferment que des mâles et des œufs ou des embryons pourvus de 6 à 7 segments sétigères, 1 à 2 segments postérieurs achètes, deux urites, deux gros cires tentaculaires et deux petites antennes. On y distingue encore de grosses masses vitellines à volumineuses inclu¬ sions. En un mot, ces petits embryons ressemblent tout à fait à ceux figurés par Herpin (1926, pl. III, fig. 70).

L’état de conservation de ce matériel ne m’a pas permis de vérifier si ces mâles incubants renferment de jeunes ovules ainsi qu’il en est chez les mâles de la forme hermaphrodite de nos côtes.

En résumé la Pl. magalhænsis a le même mode de reproduction que la forme hermaphrodite de la PL Dumerilii, dont elle est bien probablement synonyme. Mais, en ce qui concerne cette dernière,

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il reste encore à trancher la question de savoir si elle ne serait pas une espèce distincte de la forme à reproduction épitoque.

Habitat. Détroit de Magellan, Terre de Feu, Iles Falkland, Marion, Saint-Paul, Fernando Noronha, Puerto Madryn, Géorgie du Sud.

Genre LYCASTIS Savigny.

( Lycastella Feuerborn).

Lycastis quadraticeps Gay.

Lycastis quadraticeps Ehlers, 1901, p. 121.

Lycastella quadraticeps Feuerborn, 1931, p. 638.

Romanche , Mission à terre. 1N° 58.

Ces petites Lycastis, courtes, trapues, bombées, mesurent 20 à 25 mm. de longueur sur 1,5 à 2 mm. de large. Les cirres tentaculaires sont très courts. Les mâchoires sont dentelées, la trompe est dépour¬ vue de paragnathes. Les parapodes uniramcs sont courts, même ceux de la région postérieure qui ne s’allongent pas comme chez les aiitres Lycastis. Les soies en serpe sont fortes et. nettement denti- culées ; les soies dorsales en arête sont peu nombreuses, 1 à 3, et très fines.

Cette espèce euryhaline qui vit aussi bien dans la mer que dans l’eau douce est hermaphrodite, elle renferme de gros œufs ovales et des spermatozoïdes.

Feuerborn a subdivisé le genre Lycastis en plusieurs autres qui me semblent avoir plutôt la valeur de sous-genres. Plusieurs espèces, très voisines les unes des autres, tomberont sans doute en syno¬ nymie.

Habitai. - Détroit de Magellan, Terre de Feu, Punta Arenas, Ushaia, Canal du Beagle, Chiloë.

NEPHTHYDIDÆ

Genre NEPHTHYS Cuvier.

Nephthys macrura Schmarda.

Nephthys macrura Fauvel, 1916, p. 436, pl. VIII, fig. 1-3 (Synonvmie) ; 1936, p. 28.

Nephthys macrura Monro, 1936, p. 140.

Romanche , Détroit de Magellan, Port Famine, Ile Gebel, Murray Narrows, Canal du Beagle, Dragage 111. Ile Kerguelen, MM. Ral¬ lier du Baty et Lorancbet.

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Les individus sont nombreux, dont plusieurs de grande taille : 80 à 90 mm. sur 15 mm., pieds compris.

Les papilles de la trompe sont disposées sur de longues rangées bifurquées ou trifurquées en arrière en rangées divergentes de très petites papilles, de sorte que, suivant la région considérée, le nombre de ces rangées varie de 14 à 20,22 et davantage, ce qui explique les divergences des auteurs à ce sujet. Suivant que la trompe est plus ou moins complètement dévaginée, l’aspect est différent. Il paraît en outre varier aussi avec la taille et les individus, comme je l’ai souvent constaté chez d’autres espèces. Ce caractère est donc loin d’avoir la valeur que souvent on lui attribue.

Chez cette espèce, les lamelles parapodiales sont aussi sujettes à de grandes variations de grandeur et même de forme ainsi que plusieurs auteurs l’ont déjà constaté. Certains grands individus ont des lamelles pédieuses très développées, semblables à celles que j’ai figurées d’après des spécimens des lies Falkland (1910, pi. VII, fig. 2-3) et qui correspondent à Nephthys prœtiosa Kbg., synonyme de N. macrura Schmarda. Sur d’autres, les parapodes ressemblent davantage à celui figuré par Ehlers (1897, pl. 1, fig. 12) sous le nom de N. virgini Kim., également synonyme de A', macrura Schm. qui a la priorité. Cette espèce ne possède pas de soies en lyre.

Habitat. Détroit de Magellan, Terre de Feu, Iles Falkland, Kerguélen, Nouvelle-Zélande, Antarctique, Côtes du Chili, Embou¬ chure de la Plata.

GLYCERIDÆ

Genre HEMIPODUS Quatrefages.

Hemipodus simplex (Grube).

Hemipodus simplex Ehlers, 1901, p. 155, pl. XVIII, fig. 11-15 (Syno¬ nymie).

Hemipodus patagonicus KBG. Arwidsson, 1898, p. 29.

Baie Orange, sous les cailloux de la plage, à marée basse. - Punta Arenas, M. Lebrun.

Ces Hemipodus sont conformes à l’excellente description d’EHLERS d’après des spécimens de même provenance.

Habitat. Punta Arenas, Canal du Beagle, Lapataia, Valparaiso, Callao, Juan Fernandez.

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Genre GONIADA Aud. Edw.

Goniada eximia Ehlers.

Goniada eximia Ehlers, 1901, p. 157, pi. XX, fig. 1-7.

Goniada eximia Monro, 1936, p. 141, fig. 25, a-/.

Punta Arenas, M. Lebrun.

Un spécimen, bien que tronqué postérieurement, mesure encore 200 mm., dont 30 mm. pour la trompe en partie dévaginée. La trompe des adultes est dépourvue de chevrons latéraux mais, d’après Ehi.ers, ils existent chez les jeunes au nombre de 4 de chaque côté. Habitat. Terre de Feu, Punta Arenas.

EUNICIDÆ

Genre LUMBRICONEREIS Blainville.

Lumbriconereïs, spec. ind.

Un petit spécimen de Punta Arenas est durci et indéterminable.

Genre DRILONEREIS Claparède.

Drilonereis filum Claparède.

Drilonereis filum Fauvel, 1923, p. 436, fig. 174, a-h.

Drilonereis filum Monro, 1936, p. 338.

Romanche, Baie Orange.

Un grand spécimen, tronqué en arrière, est long de 115 mm. et large de 6 mm. pieds compris. Le corps est très foncé. Le prostomium est arrondi, aplati.

Habitat. Atlantique, Méditerranée, Mer Rouge, Golfe Persique, Indochine, Iles Gambicr, Parages des Falkland, Magellan.

Genre NINOË Kinberg.

Ninoë falklandica Monro.

Ninoë falklandica Monro, 1936, p. 156, fig. 28, a-l.

Romanche, dragage 128, 10 avril 1883.

Cette espèce se distingue de la N. leptognatha Ehlers, de Magellan, par la présence de longs crochets simples dès les premiers pieds,

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tandis que cette dernière n’a que des soies capillaires aux 35 premiers sétigères. En outre, les mâchoires M. III et M. IV sont unidentées et le second segment apode forme la lèvre inférieure de la bouche. La région branchiale s’étend du 6e au 32e sétigère. Les branchies n’ont guère plus de 5-6 filaments.

Habitai. Parages des Falkland et de Magellan.

ARICIIDÆ

Genre SCOLOPLOS Blainville.

Scoloplos tribulosus Ehlers.

Scoloplos tribulosus Eisig, 1914, p. 408.

Aricia tribulosa Ehlers, 1897, pi. 91, pl. VI, fig. 141-147.

Punta Àrenas, M. Lebrun.

Plusieurs petits Ariciens, malheureusement macérés, me parais¬ sent cependant appartenir à cette espèce. Quoique tronques, ils mesurent encore 30 à 40 mm. Dans la région antérieure, on distingue 25 à 28 segments portant de grosses brosses de soies rougeâtres à rostre recourbé, obtus, muni de valves ; ces soies sont mélangées de soies capillaires crénelées. On ne distingue ni franges ni papilles. Les branchies semblent débuter au 7e sétigère. Dans la région abdomi¬ nale, il existe des soies en fourche, mais il n’y a pas de cirre intermé¬ diaire entre les deux rames.

Eisig range cette espèce dans le genre Scoloplos.

Habitat. Détroit de Magellan, Terre de Feu.

CIRRATULIDÆ

Genre AUDOUINIA Quatrefages.

Audouinia filigera Delle Chia je.

Audouima filigera Fauvel, 1927, p. 82, fig. 32, h-m ; 1916, p. 446.

Romanche, Baie Orange.

Ces Audouinia ne diffèrent en rien de celles de la Méditerranée. J’en avais déjà étudié des Iles Falkland (1916).

Habitat. - Méditerranée, Atlantique, Océan Indien, Golfe Per- sique, Terre de Feu, Magellan, Iles Falkland.

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Genre CIRRATULUS Lamarck.

Cirratulus cirraius 0. F. Müller.

Cirratulus cirratus Fauvel, 1916, p. 447, pl. VIII, fig. 12; 1927, p. 94, fig- 33 a-g.

Cirratulus cirratus Monro, 1936, p. 161.

Promenia jucunda Kinberg, 1857-1910, p. 64, pl. XXV, fig. 2. Promenia fulgida Ehlers, 1897, p. 114, pl. VII, fig. 174-176.

Ile Kerguélen, MM. Rallier du Baty et Loranchet.

Un spécimen bien caractérisé. En 1916, d’après des spécimens des Iles Falkland, j’avais déjà pu constater l’identité des Promenia jucunda Kbg. et P. fulgida Ehlers avec le Cirratulus cirratus de nos côtes.

Habitat. Mer du Nord, Manche, Atlantique, Annam, Pétchili, Japon, Terre de Feu, Iles Falkland et Kerguélen, Géorgie du Sud,

SPIONIDÆ

Genre POLYDORA B ose.

Polydora polybranchia Haswell.

Polydora polybranchia Fauvel, 1927, p. 58, fig. 20, a-i.

Polydora polybranchia Sôderstrom, 1920, p. 256.

Romanche , Mission à terre.

Quatre petites Polydores, tronquées postérieurement, ont les soies du 5e sétigère semblables à celles que j’ai figurées d’après des spécimens des Iles Falkland (1916, p. 441, pl. VIII, fig. 13-20), Mais, au 1er sétigère, il n’existe, de chaque côté, qu’un seul faisceau de soies (dorsales ou ventrales ??) qui manquent parfois (cassées ??)■

Ces Polydora correspondraient donc bien à la P. polybranchia sensu Sôderstrom, qui attribue à la P. natrix mes Polydora des Iles Falkland et celles de Pratt, de même provenance, qui ont des soies dorsales capillaires et une rangée de soies ventrales plus courtes au 1er sétigère. Cependant., d’après Mesnil (1896, p. 221) la forme jeune de P. polybranchia aurait, au 1er sétigère, deux soies dorsales qui disparaîtraient chez l'adulte. D’autre part, Monro (1936, p. 162) mentionne, de la Géorgie du Sud, P. natrix avec des soies dorsales et ventrales au 1er sétigère.

Les spécimens de la Romanche semblent bien appartenir à la

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P. polydora polyhranchia typique, mais y a-t-il vraiment lieu de dis¬ tinguer deux espèces différentes d’après un caractère aussi peu important et qui parait en outre être aussi fugace et inconstant ?

Habitat. Manche, Atlantique, Méditerranée, Australie, Magel¬ lan, Brésil, Japon.

CHLORÆMIDÆ

Genre FLABELLIGERA Sars.

Flabelligera pennigera Elders.

Flabelligera pennigera Ehlers, 1908, p. 123, pl. XVI, figs. 9-10. Flabelligera pennigera Monho, 1930, p. 161.

Romanche , Mission à terre. 1883.

C’est à cette espèce que je crois pouvoir rapporter plusieurs petits spécimens dont le revêtement muqueux est assez mince et dont les rames ventrales ne portent qu’un seul gros croc recourbé. Les faisceaux de longues soies dorsales sont enveloppés de paquets de longues papilles qui, cependant, ne forment pas d’aussi grosses masses chargées de fine vase que sur les spécimens types d’EiiLERS. Habitat. - Kerguelen, Magellan, Géorgie du Sud.

Genre BRADA Stimpson.

Brada mamillata Grube.

Brada mamillata Mc’Intosh, 1885, p. 370, pl. XLIII, fig. 11.

Brada mamillata Fauvel, 1932, p. 185.

Ile Kerguelen, MM. Rallier du Baty et Loranchet,.

Cette grosse espèce est représentée par des individus de 45 mm. sur 12 mm. et 68 mm., sur 16 mm. Le corps brunâtre est recouvert de grosses papilles hémisphériques ou mucronées qui lui donnent un faux air de Pontnhdella. Les papilles néphridiennes ne sont pas dis¬ tinctes, sauf sur le second spécimen, qui porte, de chaque côté du 4e sétigère après la cage thoracique, à la base du pied, un petit tubercule noirâtre, brillant, différent des autres, et qui est sans doute la papille néphridienne.

Ni Gnu b k ni Mc’Intosh n’ont mentionné les papilles néphri- diennes. Je les ai cependant trouvées aussi sur un spécimen du Golfe Persique, bien que très petites.

La cage céphalique est peu développée. En résumé les spécimens

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de Kerguelen sont bien conformes à la figure d’ensemble de Mc’In- tosh.

Habitat. Kerguelen, Patagonie, Golfe Persique.

SCALIBREGMIDÆ

Genre SCALIBREGMA Rathke.

Scalibregma inflatum Rathke.

Scalibregma inflatum Fauvel, 1927, p. 123, fig. 44, a-f.

Scalibregma inflatum Monro, 1930, p. 163.

Détroit de Magellan, Baie Gregory.

Sur ce spccimen, long de 25 mm. et large de 5 mm., il n’y a pas d’yeux visibles. Des yeux ont cependant été parfois observés, entre autres sur de petits individus de Cherbourg, de Plymouth, de Concarneau et, depuis, Monho en a vu sur un spécimen imma¬ ture de !a Géorgie du Sud, alors que les cinq autres en étaient dépourvus.

Habitat. Manche, Atlantique, Mers Arctiques et Antarctiques.

CIIÆTOPTERIDÆ

Genre PHYLLOCHÆTOPTERUS Grube.

(?) Phyllochætopterus socialis Claparède.

Phyllochætopterus socialis Fauvel, 1927, p. 84, fig. 30, a-l ; 1916, p. 451, pi. IX, fig. 44-47.

Phyllochætopterus pictus Crossland, 1903, p. 174, pl, XVI, fig. 5-9. Romanche, dragage 103.

Des bouts de tubes et divers fragments, dont un antérieur, appar¬ tiennent sans doute à cette espèce qui existe aussi aux Iles Falkland.

Habitat. Méditerranée, Atlantique, Cap de Bonne-Espérance, Iles Falkland, Australie, Océan Indien.

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OPHELIIDÆ

Genre THORACOPHELIA Ehlers.

Thoracophelia furcifera Ehlers.

Thoraccphelia furcifera Ehlers, 1897, p. 101, pL VII, fig. 164-167.

Punta Arenas, M. Lebrun.

Ces petits Ophéliens, longs de 20 à 25 mm., sont bien conformes à la description d’Em.ERS dont le type provenait de la même localité.

Les segments sétigères sont généralement au nombre de 36-38, Les soies du premier, très petites et très fines, manquent parfois d’un coté ou même des deux. Au 13e sétigère, la première branchie est simple, les 19 suivantes sont bifurquées et, sur un individu, les deux dernières sont même trifurquées. Les 6 derniers segments sont abranehes et portent de fines soies capillaires, cependant les deux segments qui suivent les branchies ont. souvent perdu leurs soies, il semble alors n’y avoir que 4 segments postérieurs.

L’anus est à l’extrémité d’un cylindre saillant entre la plaque ventrale triangulaire et la frange dorsale à 13-15 papilles.

C’est par ses branchies bifurquées que ce genre se distingue des Ophelia, car les constrictions au 1er et au 10e sétigère ne semblent avoir ni la constance ni l’importance que leur attribuait Ehlers. Si le nombre des sétigères antérieurs est ici de 13, il faut remarquer que chez les Ophelia il peut varier entre 8 et 10.

' U O. Ashworthi Fauvel, d’Australie, à branchies bifurquées, se distingue par le nombre des segments abranehes et branehifères et surt out par un tube anal très différent.

Okuda (1934, 1936) a décrit du Japon deux espèces nouvelles de Thoracophelia à branchies à nombreuses ramifications : Th. yasudai et Th. ezoensis.

Habitat. Punta Arenas.

Genre TRAVISIA Johnston.

Travisia kerguelensis Mc Intosh.

Travisia kerguelensis Mc Intosh, 1885, p. 357, pl. XLIII, fig. 10. Travisia kerguelensis Monro, 1930, p. 165, figs. 67, 68.

Romanche, dragage 168.

Le plus gros de ces deux individus, contracté en une grosse

291

masse ovoïde, est long de 40 mm. et large de 5 mm. Il compte 26 segments dont les 7 derniers, fortement rétractés les uns dans les autres, comme des tubes de lorgnette, sont frangés tout autour d’une couronne de papilles. Ce dernier caractère distingue cette espèce de la T r. olens.

Habitat. Kerguelen, Terre de Feu, Antarctique.

MALDAN IDÆ

Genre MALDANE Grube.

Maldane Sarsi Malmgren.

Maldane Sarsi Fauvel, 1927, p. 197, fig. 68 a-i.

Maldane Sarsi Monro, 1930, p. 169 ; 1936, p. 168.

Romanche, Dragage 91.

Plusieurs spécimens entiers sont encore renfermés dans leur tube, épais manchon cylindrique de vase grise. La tête, un peu aplatie, mais à carène très renflée, a un gousset postérieur bien marqué. La plaque anale est à bord lisse. Le croissant dorsal du 5e sétigère est bien visible, mais la longue conservation de ces spécimens ne permet pas de vérifier si l’appareil glandulaire est conforme ou non à la variété antarctica Arwidsson.

Habitat. Mers Arctiques et Antarctiques, Atlantique, Golfe Persique, Océan Indien, Pacifique, Japon, Australie.

Maldanidæ Spec. ind.

Punta Arenas, M. Lebrun.

Des débris de minces tubes membraneux couverts de sable ren¬ ferment deux fragments postérieurs à pygidium à bourrelet terminé en entonnoir à courts cirres égaux et sans segments antéanaux achètes.

SABELLARIIDÆ

Genre PALLASIA Quatrefages.

Pallasia pennata Peters.

Pallasia pennata Fauvel, 1917, p. 262 (Synonymie).

Pallasia sexungula Ehlers, 1897, p. 125, pl. VIII, fig. 194-202. Idanthyrsus armatus Kinberg.

292

Punta Arenas, M. Lebrun.

Cette petite P allas ia , sans tube, a perdu sa région postérieure. Elle porte 6 crochets dorsaux.

Habitat. Atlantique, Pacifique, Océan Indien, Punta Arenas.

AMPHICTENIDÆ

Genre PECTINARIA Lamarck.

Pectinaria Ehlersi Hessle.

Pectinaria Ehlersi Hessi.e, 1917, p. 77, fig. 3, pl. I, fig. 1.

Pectinaria Ehlersi Monho, 1936, p. 172.

Murray Narrows, dragage 179.

Cette petite Pectinaire n’est pas accompagnée de son tube. Les palées, dont la pointe est cassée, sont fortes, au nombre de 9 d’un côté et 10 de l’autre. 11 y a 17 segments sétigères et 13 unci- m gères. Les uncini portent 4 grandes dents recourbées au dessus de ia base très finement dentelée, ce qui distingue cette espèce de la P. belgica dont les uncini ont 7-8 grandes dents. En outre, d’après Hessle, le tube de la P. Ehlersi est un peu recourbé. Habitat. Terre de Feu, Murray Narrows, Falklands.

TEREBELLIDÆ

Genre AMPHITRITE O. F. Müller.

Amphitrite Kerguelensis Mc’Intosh.

Amphitrite Kerguelensis McTntosii, 1885, p. 443, pl. XLYIII, fig. 7.

Romanche, Baie Orange. Ile Kerguélen, MM. Rallier du Baty et Loranchet.

Cette espèce à trois paires de branchies à filaments simples, portés sur une large base, est très voisine de 1L4. cirrata dont elle ne dillèrc guère que par le repli dorsal, plus ou moins marqué, du 4e segment (3e branchifère).

Habitat. - Iles Kerguélen, Bouvet, Shetlands du Sud, Géorgie du Sud, Terre de Feu, Terre Adélie.

293

Genre NICOLEA Malmgren.

Nicolea chilensis Schmarda.

Nic üea chilensis Fauvel, 1916, p. 464, fig. 2 ; 1936, p. 35.

Nicolea chilensis Monro, 1930, p. 191 ; 1936, p. 79.

Romanche , Ile Grévy.

Les trois spécimens sont encore en partie renfermés dans leur tube membraneux garni de sable coquiller.

Habitat - Chili, Terre de Feu, Iles Falkland, Juan Fernandez Auckland, Nouvelle-Zélande, Terre de l’Empereur Guillaume 11, Philippines, Japon.

Genre LANICE Malmgren.

Lanice flabellum (Baird).

Lanice flabellum Mc’Intosh, 1885, p, 446, pl. XLIX, fig. 3.

Thelepus flabellum Ehlers, 1908, p. 146, pl. XX, fig. 15.

Romanche , Dragages 167 et 168, Ile Grévy.

Un fragment et plusieurs tubes vides couverts de sable coquiller et terminés par des filaments de grains de sable disposés en éventail fixé sur un coté de la bouche du tube correspondent bien aux figures de Mc’Ïntosu et d’EuLERS.

Habitat. Terre de Feu, Iles Bonin, Argentine.

Genre PISTA Malmgren.

Pista mirabilis Mc’Intosh.

Pista mirabilis Fauvel, 1914, p. 303, pl. XXVIII, fig. 17-23 ; 1927, p. 264, fig. 92, a-l.

Pista mirabilis Monro, 1936, p. 181.

Scione spinifera Ehlers, 1908, p. 152, pl. XX, fig. 10-14.

Romanche, Dragages 112, 142, 167, 188, Ile Grévy.

Le tube caractéristique est formé de couches concentriques de spiculés d’Eponges siliceuses agglomérés par de la vase grise et il est hérissé de grandes épines composées de faisceaux de longs spiculés.

L’animal est malheureusement en assez mauvais état. Cependant j’ai pu constater que les crochets du 1er uncinigère ont un prolonge-

294

ment basal, tandis que ceux du 2e uncinigère ont un prolongement beaucoup plus grêle, bien visible sur les uncini bien à plat.

D’après Monro (1939, p. 181), qui a revu le type de Mc’Intosh, cette espèce serait différente de celle que j’ai décrite sous le même nom (1927, p. 264), les crochets du 2e uncinigère n’étant pas munis d’un long prolongement, dans l’espèce de Mc’Ïntosh, alors que j’en ai figuré de tels.

Sur la figure 92 /, de la Faune de France, le prolongement basal est en effet exagéré, mais si l’on se reporte aux figures originales que j’ai données d’api’ès un spécimen de Terre Neuve (1914, pl. NNVIII, fi g. 17), on verra que les crochets du 2e uncinigère ont un prolonge¬ ment différent de ceux du 1er, beaucoup plus grêle, et qui disparaît rapidement aux segments suivants. En outre, les crochets du 1er uncinigère, suivant leur rang, portent au vertex les uns une dent, les autres des stries latérales de très fines dents peu distinctes (fig. 22-23).

J’ai refait une préparation des premiers segments d’un spécimen de Terro-Neuve en bande continue, pour éviter toute erreur de numé¬ ration, et je les ai comparés à ceux d’un spécimen de la Romanche et ils ne m’ont pas paru différents, sauf que les prolongements des crochets du 2e uncinigère sont un peu plus minces et plus transpa¬ rents sur ce dernier. La figure 34, pl. XXVII de Mc’Intosh (1885) représentant un crochet antérieur de Pista mirabilis muni d’un long prolongement basal, correspond à mes figures 17 et 18 de 1914. Les spécimens de Terre-Neuve, ceux de Mc’Intosh, provenant du Rio de La Plata, ceux de Monro, Parages des Falkland, et ceux de la Romanche appartiennent donc à la même espèce à laquelle il faut aussi réunir la Scione spinijera d’EriLERS, ainsi d’ailleurs que l’admet aussi Monro.

Habitat. Atlantique Nord et Sud, Terre de Feu, Falklands, Antarctique.

Genre THELEPUS Leuckart.

Thelepus setosus Quatrefages.

Thelepus setosus Fauvel, 1927, p. 273, fig. 95, a-h ; 1916, p. 466 (Syno¬ nymie).

Romanche , Dragages 61, 112, 188. Punta Arenas, M. Lebrun. Ile Kerguelen, MM. Rallier du Baty et Loranchet.

Dès 1916, en comparant de nombreux Thelepus spectablis des Iles Fakland aux Th. setosus de la Manche, j’ai pu établir l’identité des deux espèces .

Habitat. Atlantique, Pacifique, Océan Indien, Antarctique.

295

Genre ARTACAMA Malmgren.

Artacama proboscidea Malmgren.

Artacama proboscidea Malmgren, 1865, p. 394, pl. XXIII, fig. 60. Artacama proboscidea Monro, 1930, p. 191.

Romanche, Baie Orange.

Ce singulier Térébcllien est représenté par deux gros spécimens en excellent état, qui ne diffèrent en rien de ceux des mers Arctiques. Il est déjà connu de l’ Antarctique.

Habitat. Régions Arctiques et Antarctiques, Géorgie du Sud, Iles Kerguélen, Punta Arenas, Baie Orange.

SABELLIDÆ

Genre POTAMILLA Malmgren.

Potamilla antarctica (Kinberg).

Potamilla antarctica Gravier, 1906, p. 59, fig. 38-43.

Potamilla antarctica Fauvel, 1916, p. 414, pl. VIII, fig. 4-7,; 1936, p, 37. Potamilla antarctica Monro, 1930, p. 199 ; 1936, p. 188.

Romanche , Dragage 91. Terre de Feu, M. Willems, 1891.

Un spécimen de la Romanche est long de 92 mm., dont 22 mm. pour le panache branchial qui est décoloré, sans yeux et sans appen¬ dices dorsaux. La collerette est assez inclinée. Les tubes cornés des spécimens de la Terre de Feu sont enrobées dans une épaisse couche d’une Eponge blanchâtre, lisse, et groupes en paquet. Les soies sont caractéristiques.

Habitat. Antarctique et régions Subantarctiques, région de Magellan.

SERPULIDÆ

Genre SERPULA Linné.

Serpula vermicularis L. var. narconensis Baird.

Serpula vermicularis var. narconensis Emlers, 1897, p. 140.

Serpula vermicularis var. narconensis Gravier, 1906, p. 62 ; 1911, p. 147, pl. XII, fig. 170, 174.

Serpula vermicularis var. narconensis Fauvel, 1936, p. 38.

296

Romanche, Dragages 32, 161, 168, 177,

Tous ces tubes, dont quelques-uns renferment encore l’animal, appartiennent à la variété nar commis, à tubes blancs, cylindriques, sans carènes, à péristomes successifs et à bouche évasée et qui ressemblent un peu, en beaucoup plus grand, aux tubes de Mercie- rella enigmatica Fauvel,

Habitat. Tout le pourtour de la région Antarctique.

Genre SPIRORBIS Daudin.

Spirorbis Claparedei Caullery et Mesnil.

Spirorbis Claparedei. Caullery et Mesnil, 1897, p. 204, pl. YIII, fig. 10.

Ile Kerguelen, MM. Rallier du Baty et Loranchet, 1914 et Aubert de la Rue, Port Jeanne d’Arc, 1931.

Les spécimens de Port Jeanne d’Arc sont très nombreux et fixés sur des Algues, les autres sont fixés sur des coquilles. Le tube, sénestre, blanc mat, rond, presque lisse, à peine marqué de rides transversales, à bouche ronde, est appliqué sur le support. Les sétigères thoraciques sont au nombre de 4 à gauche, 3 à droite. L’opercule est une plaque calcaire ovale, un peu creusée en soucoupe, avec un court talon. Les soies du 1er sétigère sont échancrées.

Habitat. Kerguélen, Patagonie.

(?) Spirorbis Lebruni Caullery et Mesnil.

Spirobis Lebruni Caullery et Mesnil, 1897, p. 206, fig. 13, pl. VIII.

Rom, anche, Mission à Terre.

D’assez gros tubes vides, entassés les uns sur les autres, en paquet, sont blancs, épais, durs, faiblement ridés transversalement, avec 1-3 carènes peu saillantes sur le côté concave de l’enroulement qui est sénestre, hélicoïdal et subscalariforme. Ces tubes correspondent bien à ceux du Sp. Lebruni décrit par Caullery et Mesnil de la même provenance.

Outre ces deux espèces, Caullery et Mesnil, dans leur monogra¬ phie des Spirorbes, ont décrit quatre autres espèces nouvelles de la Mission du Cap Horn, des Côtes de Patagonie : Spirorbis aggregatus, Sp. patagonicus, Sp. Levinseni et Sp. Perrieri.

(Laboratoire de Zoologie du Muséum).

297

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299

Les Lucinidæ de la collection d’Adanson : Codok, Jagon, F élan

Par E. Fischer-Piette.

Dans une note 1 intitulée « Le Chama Codok Adanson et le genre Codokia Scopoli », notre collègue malacologisle A. Magne vient de rouvrir la question de l’identification de cette coquille, type du genre Codokia Scopoli, et qui était généralement considérée par les auteurs récents (Dat e, 1903 ; Ed. Lamy, 1921) comme une Luci- nidée appartenant à l’espèce Codokia orbicularis L.

M. Magne en a fait une Veneridée, du groupe des Venus reticulatah. (genre Periglypta Jukes-Br.), ce qui entraînait de sa part d'importants changements de dénomination : le terme Codokia quittait les Luci¬ nidæ pour passer aux Veneridæ et s’y substituer à Periglypta ; quant au genre de Lucinidæ appelé jusqu’ici Codokia, il recevait la dénomi¬ nation Lucina Brug., précédemment appliquée, soit (Ed. Lamy) au groupe de Lucina edenlula L. pour lequel M. Magne propose le terme Anodonlia Link, soit (A. Chavan) au groupe de Lucina jamaicensis Spglr., qui serait appelé Dmtilncina P. Fischer.

On voit que la question de l’identification du « Codok » a d’impor¬ tantes répercussions ; aussi, ayant en mains la collection d’ Adanson 2, dont nous préparons une étude d’ensemble, nous croyons devoir publier dès maintenant ce qui a trait au « Codok », et profiter de cette occasion pour examiner les autres Lucinidæ : le « Jagon » et le « Félan ».

Notre collègue M. Magne a bien voulu se charger de rédiger une mise au point concernant la question du Codok dans ses rapports avec les changements de nomenclature ; on trouvera ses conclu¬ sions placées à la suite delà présente note. Cela nous permet de limiter notre exposé au travail d’identification proprement dit, et aux questions de distribution géographique.

1. Proc, oerb. Soc. Linn. Bordeaux, 17 janvier 1940.

2. Rappelons que, grâce aux indications de M. le professeur Chevalier, et à l’ex¬ trême obligeance de M. H. de Rocouigny-Aoansox, nous avons récemment pu sortir de l’oubli cette collection et la ramener au Muséum.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 4, 1941.

300

Le Codok.

1757. Chama Codok Adanson, Ilist. Nat. Sénégal, p. 225, pl. 16, fig. 3.

La collection d’ Adanson contient deux exemplaires de Chama Codok , qui ne sont pas des Veneridæ, mais bien des Lucinidæ de l’es¬ pèce Codokia orhicularis L 1. Justifions rafTirmation que les exem¬ plaires en question appartenaient bien, aux yeux d’ Adanson, à son espèce Chama Codok.

1er exemplaire. Une valve gauche. Diamètre antéro-postérieur 57 mm. 5 ; diamètre umbono-ventral 51 mm. ; épaisseur 11 mm. 5. Cette valve porte à l’intérieur l’inscription suivante, de l’écriture d’ADANSON :

2,707

Klonissa 66. NN.

Kodok, Seneg pl. 16 100 cotes transv. 90 long...

1/7 plus larje que longue rare .

Cette coquille est probablement celle d’après laquelle Adanson, dans son texte de la p. 223, a indiqué les dimensions du Codok : « large de plus de deux pouces » [Deux pouces font 54 mm., cet exemplaire les dépasse donc de 3 mm. 5], « un peu moins longue, et une fois et demie moins profonde. »

L’indication concernant, la profondeur (épaisseur) est malaisée à traduire ; mais nous verrons plus loin, en étudiant le « Jagon » et le « Félan », que « une fois moins profonde » signifie que l’épaisseur est égale à la moitié du diamètre. Donc « une fois et demie moins pro¬ fonde » s’applique, en tous cas, à une épaisseur inférieure à la moitié du diamètre ; M. Magne, pour obtenir l’épaisseur, avait fait le quo¬ tient du diamètre par 1,5, et le chiffre obtenu (36 mm., pour un dia¬ mètre supposé de 55 mm.) amenait évidemment à penser qu’il ne pouvait s’agir d’une Lucine.

2e exemplaire. Il est bivalve, et mesure 49,5 X 44,5 X 21 mm. La valve droite porte extérieurement le numéro 2707, écrit de la main d’ Adanson 2.

Cette coquille nous paraît être celle qui a été figurée (pl. 16, fig. 3).

1. Nous ne donnons pas de figures ici, devant le faire dans notre ouvrage d’ensemble.

2. Le « Catalogue du cabinet de M. Adanson », manuscrit de l’auteur, que M. Che¬ valier nous a autorisé à consulter, porte sous ce numéro 2.707, commun aux deux coquilles retrouvées :

2,707. NN. Klonisse lcnticulere de 90 cotes longitud. et 100 trans vers. 1 /7 plus large que longue, larjeur 2 pouces, blanc sale dehors, jonàtre à bords roujàtres. Kodok hist. du Seng. pl. 16. Très rare entre le cap manuel et le cap verd 1.

301

Les dimensions correspondent ; diamètre antéro-postérieur, 50 mm. ; umbono-ventral (vu légèrement en raccourci), 42 mm. De plus, certaines côtes rayonnantes et stries concentriques sont plus mar¬ quées que d’autres sur le dessin, et se retrouvent sans difficultés sur la coquille.

Répartition géographique de Codokia orbicularis L. C’est de façon précise qu’AüANsoN cite cette espèce du Sénégal, puisqu’il dit, p. 223 : « Le Codok se voit assez rarement entre le cap Manuel et le cap Yerd ». Mais, à notre connaissance, aucune autre citation n’est venue confirmer cet habitat africain, tandis que de nombreuses références sont, relatives à la Mer des Antilles. On sait qu’un certain nombre de Mollusques sont communs à ces deux régions, et ce pour¬ rait être le cas du Codok. Toutefois nous devons rappeler que le « Sunet » et le « Cérite », cités du Sénégal avec non moins de précision, ont été identifiés par nous comme des espèces indo-pacifiques 1, ce qui nous a conduit à supposer qu’il s’était produit des mélanges dans les collections d’AoANSoiv, entre le moment de son retour du Sénégal et celui il a écrit son ouvrage. Cette supposition pourrait bien s’appliquer aussi au Codok, dont l’habitat américain est donc jus¬ qu’ici le seul qui soit certain.

Le Jagon.

1757. Pectunculus Jagon Ad anson, Hist. Nat. Sénégal, p. 245, pl. 18, fig. 3 des Pectunculus.

Cette espèce est le type du genre Jagonia Récluz 1869 (Actes Soc. Linn. Bordeaux, t. 27, 1). Les auteurs l’ont, assimilée à Lucina pecten Lk, - Venus orhiculata Mtg. Venus eburnea Gmel. ( non Desh. me Reeve), espèce qui se trouve effectivement sur les côtes du Sénégal.

La collection ù’Adanson renferme deux exemplaires, bien caracté¬ ristiques avec leurs côtes rayonnantes qui divergent vers les régions ntérieure et postéxâeure du bord ventral, et séparés de Jagonia divergeas Pbil. par la forme du ligament. Nous ne faisons donc que confirmer l’assimilation généralement admise.

Les inscriptions de la main d’ADANsoN, pour le Jagon, sont parti¬ culièrement nombreuses : il y en a sur les coquilles ; sur le fond de la cuvette de papier contenant ces coquilles (2668 Pétoncle 3 Jagon hist. nat. du Seneg. pl. 18 Pectunculus 65 D et de la Martinique 64...), sur une étiquette placée dans cette boîte (2668 Pectunculus 65. D jagon Sgi. 3), sur le catalogue (2,668 O. Pétoncle Lenticulère, épais, de 40 cotes longitudinales rondes. Longueur et largeur 9 lignes.

1. Journ. de Conchyl , vol. 83, p. 184 ; Bull, du Muséum, 2e s., t. 12, p. 117.

302

Blanc, jagon hist du Seneg., pl. 18. Assez commun autour du cap Manuel. 1).

La plus grande des deux coquilles est une valve gauche, de 19,6 X 18 X 5,5 mm. Elle porte :

2.668

Pectunculus 65 D Sgi. ...

45 ..

Ses dimensions sont bien proches, à la fois, de celles indiquées dans le texte (9 lignes font 20 mm. 5) et de celles de la figure, qui mesure 18 mm. 5 X 17 mm., 3.

Pour l’épaisseur, le texte dit, p. 245 : « Elle est médiocrement épaisse, du diamètre de neuf lignes, une fois moins profonde ». Nous devons comprendre par que l’épaisseur est égale à la moitié du diamètre, puisque dans ces conditions elle serait de 10 mm. 25 pour les deux valves, soit un peu plus de 5 mm. par valve, et que notre valve unique mesure justement 5 mm. 5.

L’autre coquille est bivalve, et porte simplement un numéro de 4 chiffres, commençant par 26. Elle a pour dimensions 15 X 14,2 X 7,8 mm.

Le Félan.

1757. Chama Félan Adanson, Hist. Nat. Sénégal, p. 227, pl. 16, fig. 8.

Après avoir reçu de Gmelin (Syst. Nat. ed. XIII, p. 3292) le nom Venus diaphana , le Félan fut placé par Deshayes, d’abord dans les Lucines (1835-36, Magas. de Zool., cl. V, 70, Note sur la Cyré- noide), puis dans les Cyclina (1849, Traité élém. Conchyl., p. 624), et par Mittre, dans les Ungulina (1850, Journ. de Conchyl ., I, p. 241) ; il fit ensuite l’objet d’un travail de Récluz (Qu’est-ce que le Félan d’Adanson ? Journ. de Conchyl., 1851, p. 60) qui en fit le type d’un genre Felania, souvent considéré (depuis H. et A. Adams, Gcn. Rec. Moll., 1854, pi. 473) comme un sous-genre de Mysia Diplo- donta. Romer (1862 : Ueber den Félan Adanson’s, Malakozool. Blatter, VIII, pp. 28-34) niait que le Félan put. appartenir au genre Felania, et laissait en suspens la question de son identification. Mais les auteurs récents (E)autzexberg : Dollfus ; Lamy, Journal de Conchyl., t. 65, 1921 [1920], p. 371) s’accordent bien sur cette espièce, et notre identification ne fera que confirmer cet accord.

La collection renferme une valve (droite) mesurant 37,8 X 36,2 X 10 mm., et qui porte, de la main d’ADANSON, l’inscription suivante :

303

2,676

Klonisse 66 G felan. Séneg. pl. 16 cap manuel ...

1/16 plus L....

L'étiquette (trouvée clans un autre tiroir que la coquille, mais

bien de la main d’AnAMSox), porte : 2676 Klonisse 66. G felan 1 .

Dans le catalogue, nous trouvons à ce numéro : 2,676 G. Klonisse lenticulaire, des plus minces, assez renflée. 1 /16 plus larje que longue. Larjeur 6 lignes. Blanc fauve, felan hist. du Seneg. pl. 16. Assez rare au cap Manuel dans le sable. 1.

Le texte de l’ouvrage (p. 227) indique que la coquille est « du dia¬ mètre d’un pouce et demi », soit 40 mm. 5, « et une fois moins pro¬ fonde ». La ligure mesure 37,8 X 34,6 mm. (cette dernière dimension vue légèrement en raccourci). Notre exemplaire correspond tout à fait à cela, et il rie fait guère de doute qu’il s’agisse du type; d’autant plus que de telles dimensions sont exceptionnellement fortes pour cette espèce (Réclvz en avait déjà fait la remarque) ; le nombre et la disposition des principales stries d’accroissement se reconnaissent d’ailleurs sur la figure.

Quant à l’épaisseur, l’expression « une fois moins profonde » signi¬ fie ici encore qu’elle est égale à la moitié du diamètre, puisque notre valve mesure 10 mm. (ce qui ferait 20 mm. pour l’ensemble des deux valves) et que le diamètre est voisin de 40 mm.

Cette espèce, Diplodonta (Felania) diaphana Gmel., habite effec¬ tivement les côtes du Sénégal.

Laboratoire de Malacologie du Muséum.

304

Les genres Codakia Scopoli et Ltjcina Bruguière (Moll.)

Par André Magne.

Dans une récente note 1 j’ai cru devoir rapporter le Codoh d’Adan- son au genre Periglypta Juk. Brow., me basant pour cela sur un cer¬ tain nombre de points de sa description qui paraissaient s’appliquer plutôt à un Veneridæ qu’à un Lucinidæ. Ayant pu obtenir, grâce à l’obligeance de M. E. Fisciieb-Piette, de plus amples renseignements sur cette espèce, je m’empresse de publier aujourd’hui cette courte mise au point.

La partie de la collection Adanson qui se trouve au Muséum d’ His¬ toire Naturelle de Paris contient deux coquilles étiquetées Codoh par Adanson lui-même. Ces coquilles, qui sont indiquées comme provenant du Sénégal, ne sont autre chose, ainsi que le fait connaître M. E. Fiscuer-Piette dans sa note sur les Lucinidæ de la collec¬ tion Adanson 2, que des Venus orbicularis L., Lucinidæ bien connu de la mer des Antilles. Peut-on admettre néanmoins que ce soient les types authentiques du Codoh ? Malgré que certains de leurs carac¬ tères ne répondent qu’imparfaitement à la description du Codoh, entre autres ceux de la charnière et de l’ornementation, et que les références publiées par Adanson s’appliquent en grande partie à des formes apparentées au Venus reticulata L., espèce à laquelle, ne l’oublions pas, Linné a assimilé celle d’ADANsoN, on peut cependant admettre que les V. orbicularis du Muséum sont bien les types du Codoh et que les erreurs du texte sont uniquement dues à des lapsus calami. Toutefois cela n’implique pas que l’on doive conserver le genre Codakia Scopoli parmi des Lucinidæ, car il reste encore à prouver que Scopom avait bien en vue, lorsqu’il publia son genre, le véritable Codoh , c’est-à-dire le V. orbicularis, or rien n’est moins certain, la description de cette espèce présentant bon nombre d’er¬ reurs et d’équivoques, qui rendaient malaisée son identification. Il semblerait même qu’au contraire Scopoli ait rapporté, comme l’a fait Linné, l’espèce d’ADANSON au V. reticulata ; en effet la diagnose qu’il donne du genre Codahia : « Testa bivalvis subumbonata. Cardo

1. Le Cfiama Codoh Adanson et le genre Codokia Scopoli. P. V. Soc. Linnéenne Bor¬ deaux, t. XCI, 1941, séance du 17 janvier 1940, pp. 19-21.

2. Voir la note précédente.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 4, 1941.

305

valves unius tridentatus , aUerius bidentatus », s’applique assez bien au genre Periglypta, alors qu’il est difficile d’y voir la description du genre Codokia auctorum. Pour toutes ces raisons il me paraît préfé¬ rable de rejeter purement et simplement cette appellation et de reprendre pour le V. puerpera L., espèce génériquement semblable au V. reticulata, le terme Periglypta Juk.-Brow,, tandis qu’on appli¬ quera au groupe du V. punctata L., auquel appartient le V. orbicu- laris, celui de Lentillaria Schumacher, car, contrairement à ce que j’ai précédemment admis, le genre Lucina Bruguière n’est pas synonyme de Codokia aucl ., la première espèce considérée comme une lucine par Bruguière étant le V. pensylvanica L. et non le V. punctata. C’est donc cette espèce qui doit devenir le type du genre Lucina, le V. edentula L. ne correspondant pas à la description de ce genre, telle que l’a publiée Lamarck en 1799 1. J’estime en effet préférable de choisir comme type une espèce figurée et parfaitement reconnais¬ sable, même si elle n’est accompagnée d’aucune référence, plutôt qu’une autre qui ne se rapporte nullement au genre qu’elle est sensée représenter. Cette façon de procéder a d’ailleurs l’avantage de laisser à Bruguière l’entière paternité du genre Lucina.

Laboratoire de Malacologie du Muséum et Laboratoire de Géologie de la Faculté des Sciences de V Université de Bordeaux.

1. Cette description peut par contre s’appliquer au V. Pensylvanica.

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Note sur la distribution géographique du Columbella cribraria (Moll. Gastrop.)

Par Ed. Lamy.

Lamarck (1822, Anim. s. vert., VII, p. 274) a indiqué comme pro¬ venance pour son Columbella cribraria [ Buccinum ] les mers de Java, cette forme aurait été recueillie par Lf.schenault l.

Cet habitat ne parait avoir été confirmé ultérieurement par personne, tandis que tous les auteurs ont identifié cette coquille à une espèce Sénégalaise, le Buccinum Barnet ü’Adànson (1757, Hist. nat. Sénégal, Coquill., p. 146, pl. 10, fig. 1), dont les types sont actuellement conservés au Muséum national de Paris 2.

Cette Colombelle a été trouvée sur toute la côte Occidentale d’Afrique, depuis les Canaries (1931, Odhner, Arkiv ZooL, Bd. 23 A, 14, p. 50) et les îles du Cap Vert, (1853, Menke, Zeitschr. Malak., X, p. 75 ; 1865, Pieibisch, Malak. Blatt., XÏI, p. 130) jusqu’à Loanda (1853, Dunker, Ind. Moll. Gain. coll. Tams, p. 24) et Sainte- Hélène (1&32, Quoy et Gaimard, Voy. « Astrolabe », ZooL, II, p. 421).

D’ailleurs, comme l’a signalé von Ihering (1907, Moll. foss. Argentine, Anal. Mus. nac. Buenos Aires, XIV, p. 531), elle est aussi du nombre de ces espèces Ouest-Africaines qui vivent en même temps aux Antilles : Cuba (1840, d’Orbigny, in Sagra, Ilist. Cuba, vol. V, p. 232), Porto-Rico (1902, Dall et Simson, Bull. U. S. Fish Comrn., XX [1900], p. 406), etc. 3.

Effectivement Adanson, qui dit son espèce très abondante à l’île de Gorée, mentionne comme références deux figures de Lister (1685, Hist , Conch.) : si l’une (pl. 585, fig. d’en bas), montrant, des tubercules saillants, ne paraît pas pouvoir être admise 3, l’autre (pl. 929, fig. 24) semble bien convenir au Barnet et elle représente précisément

1. Le voyageur naturaliste J. -B. Théodore Leschenavlt de i.a Tour (1773-1826, qui séjourna de 1799 à 1807 aux Indes Orientales, a laissé un manuscrit intitulé «Journal Zoologique d’animaux observés dan» Elle de Java (1804) ».

2. Us consistent en une trentaine d'exemplaires provenant de l’île de Gorée, dont plusieurs jeunes à coquille acuminée, tandis qu’elle a son sommet tronqué chez les adultes.

3. Cette identité de la ïorme de Loanda avec celle des Antilles avait été reconnue par Dunkeh (1853, loc. cil., p. 24).

3. Adanson pensait que cette figure représente une coquille de Barnet incrustée et recouverte d'un « millepore à mammelons ».

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 4, 1941.

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une coquille de la Barbade (Antilles) [d’où le nom de Buccinum bar- baderne Lister cité par Adanson].

Cette 2e figure de Lister a reçu de Klein (1753, Tent. Meth. Ostrac., p. 53, spec. VII) l’appellation d ’Epidromus oculatus et ceci explique probablement comment l’on trouve dans Bruguière (1789, Encycl. Mèthod., Vers, I, p. 173) d’abord cette indication : « Barnet (voyez Buccin) occulê » : malheureusement, plus loin, à l’ar¬ ticle Buccin, aucun de ces deux noms n’est mentionné, ainsi que l'a fait remarquer Dkshayes (1830, Enc. Méth. Vers, II, p. 110).

D’autre part, il existe un Buccinum ocellatum Gmklin (1791, Sijst. Nat., ed. XI1Ï, p. 3488), fondé sur deux ligures de Martini (1780, Conch. Cab., IV, p. 124, fig. 1160-1161) : cette coquille, rangée par Lamarck (1822, Anim.s. vert., VII, p. 110) dans les Turbindla, est un Latirus (Leucozonia) des Indes Occidentales (1902, Dall et Simpson, Bull. U. S. Fish Comm., XX [1900], p. 298) et n’a donc rien à voir avec le Barnet.

Mais Gmelin (1791, loc. cit., p. 3455) a décrit également un Voluta ocellata, établi sur une figure de Martini (1780, loc. cil., pl. 150, lig. 1409), et. à cette espèce les auteurs ont identifié le C. cribraria Lk. des Antilles, et, par conséquent, aussi le Barnet du Sénégal.

Enfin on admet que ce C. ocellata, Gm. = cribraria Lk. habite également la côte Pacifique Américaine, depuis le cap San Lucas jusqu’aux îles Galapagos et à Guayaquil (1902, Dall, Proc. U. S. Nat. Mus., XXXVII, p. 217 ; 1916, Nautilus, XXX, p. 26).

Cependant ceux qui, comme C. B. Adams, se refusent à accepter que la même espèce puisse vivre des deux côtés de l’Amérique Cen traie, emploient le nom de C. guttata Sowerby (1832, non -1844) pour les coquilles Pacifiques qui semblent être un peu plus grêles que celles de la mer Caraïbe (1928, W.-P. Woodring, Mioc. Moll, jr. Bomlen, Jamaica, II, p. 274).

Cette appellation C. guttata avait été donnée par Sowerby en 1832 (P. Z. S. L., p. 118), à une Colombclle de Panama : mais, l’ayant identifiée en 1844 {Thés. Conch., I, p. 129, pl. XXXVIII, fig. 112- 113) au B. cribrariurn Lk., il a cru pouvoir reprendre alors (1844, P. Z. S. L., p. 50 ; Thés. Conch., I, p. 131 , pl. XXXIX, fig. 124) le nom de C. guttata pour une tout autre espèce (d’habitat inconnu), qu’il appelle par lapsus C. punctata dans 1’ « Index » du Thésaurus (p. 146) L

C.-B, Adams (1852, Cat. Shells Panama, Ann. Lyc. Nat. Hisl. New-York, V, p. 89) admettait deux espèces Américaines et il regar¬ dait comme possible que la coquille Lamarckienne des mers des Indes (Java) constituât une 3e espèce. Il appelait C. guttata Sowerby (1832) la forme du Pacifique (Panama). Quant à celle de la mer

1. Sowerby avait antérieurement (1822, Généra Shells, II, pl. 248, fig. 5) donné ce nom de C. punctata à une forme appartenant au groupe du C. flava Brug.

308

Caraïbe (Jamaïque), qu’il avait trouvée étiquetée C. cribraria Lk. dans toutes les collections des Etats-Unis, il pensait que c’était le Buccinum parvulum Ouvrer (1847, Zeitschr. f. Maïak., IV, p. 64 ; 1849, Philippi, Abbild. Conclu, III, Buccinum, p. 65, pl. 2, fig. 7).

Mais Ph. Dautzenbkrg (1910, Ccmtr. faune malac. Afriq. occ., Actes Soc. Linn. Bordeaux, LXIV, p. 60) a établi que ce Columbella parvula Dkr., qui se rencontre également à la fois aux Indes Occiden¬ tales et sur la côte Ouest- Africaine, est une espèce fort différente du C. cribraria Lk. ( Barnet ) 1.

En résumé, on admet généralement aujourd’hui que. le C. (Niti- della) cribraria possède une très vaste distribution géographique : il se trouve non seulement dans l’Atlantique à la fois en Afrique et aux Antilles, mais aussi dans le Pacifique Américain.

Quant à la forme des Indes Orientales qui correspondrait au type de Lamarck, C.-B. Adams faisait remarquer que rien n’était venu confirmer l’existence de cette 3e espèce.

Or, dans la collection du Dr Jousseaume se trouve une tren¬ taine d’individus qu’il avait recueillis lui-même à Aden et qu’il a étiquetes Columbella parvula Dkr. : leur examen montre qu’ils sont identiques au C. cribraria du Sénégal.

D’ailleurs, à cette dernière espèce Shoplavd (1896, Journ. Bombay A al. Hist.. Soc., X, p. 6 ; 1902, Proc. Malac. Soc. London, V. p. 173) avait déjà rapporté une coquille qui vit sur les rochers de toutes les baies d’Aden.

Un spécimen roulé de cette même forme, appelé à tort C. parvula Dkr. (1938, Ed. Lamy, Mém. Inst. Egypte, XXXVII, p. 51), a été trouvé dans le golfe d’Akaba par R.-Ph. Dollfus.

Par conséquent, on est amené à regarder le C. cribraria comme pouvant vivre également dans l’Océan Indien et à étendre encore plus son aire de distribution, de sorte qu’il paraît être cosmopolite.

Les collections du Muséum national de Paris en possèdent des spécimens de ditïérentes provenances :

Madère (A. Faltvel, 1896) ; Canaries (G. Buchet, 1898) ; Gap Vert (Dr Jousseaume, 1921) ; Sénégal (Adansov, 1757 ; A. Deharme, 1925) ; baie de Hann (A. Gruvel, 1908) ; Sainte-Hélène (Capit. Turton, 1892) ; Antilles (A. Deharme, 1925) ; Martinique (Dr Jousseaume, 1921) ; Golfe de Californie (achat Fobrer, 1880 ; L. Diguet, 1894 ; Dr Jousseaume, 1921) ; Panama (Ch. Àrvoul, 1927) ; Aden (Dr Jousseaume, 1921) : golfe d Akaba (R.-Ph. Dollfus, 1928).

Laboratoire de Malacologie du Muséum.

1. Acceptant cette opinion de Dautzenberg, J.-R. Le B. Tomlin et L.-J. Shackle- ford (1914, Journ. oj Conchol., XIV, p. 246) ont rapporté au C. parvula Dxcr. une forme de San Thomé.

309

A PROPOS DES FORAMINIFÈRES D’UN SABLE DE PLAGE PROVENANT DE L’iLE MAURICE

Par Pierre Marie.

L’examen d’un sable de plage récolté au Sud de l’ Ile Maurice par M. R. Viades et qui me fut communiqué par M. E. Desjardins, du Laboratoire de Malacologie du Muséum, m’a permis d’y observer une faune de Foraminifères abondante représentant à peu près la moitié de l’échantillon et composée des espèces suivantes :

Textularia sp. (0,56 %) 4.

T. rugosa Reuss.

Haddonia torresiensis Chapman.

Ddeloidina aggregata Carter (0,07 %).

Pyrgo denticulata Brady.

TrilacuHna Iricarinata d’Orbigny.

Quinqueloculina aff. crenata Karrer.

Q. kerimbatica Heron-Allen et Earland.

Elphidium sp. (0,18 %).

Ileterostegina depressa d’Orbigny (0,68 %).

Peneroplis perlusus Fichtel et Moll.

Sorties cf. marginalis Lamarck.

Amphisorus sp. (12,9 %).

A. duplex C arpente r.

Borelia melo Fichtel-Moll (0,14).

Rotalia aff. calcar d’Orbigny (0,58 %).

Discorbis sp.

Amphistegina gibba d’Orbigny (67,2 %).

A. radiata Fjtchei.-Moll (0,9 %).

Planorbulina méditerranéens is d’Orbigny (0,4 %).

P. rubra d'Orrigny (1,65 %).

Planorbulinella larvata Parker-Jones.

Carpenteria monlicularis Carter (8,7 %).

C. proteiformis Goes.

C. utricularis Carter.

Miniacina miniacea Pallas (6 %),

M, albn Carter. lfotnoirema rubra Lamarck.

1. De la totalité des Foraminifères rencontrés.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 4, 1941.

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S poradolrema cylindrica Carter.

Gypsina glûbulus Reuss.

Cette Faune, pauvre en Foraininifères arénaeés et en Miliolidæ , est remarquable par l’abondance toute particulière des Amphiste- gina gibbu d’Urb, et des Amphisorus sp.

Parmi les espèces précédentes, Sorties cf. marginalis Lam., à une seule couche de loge est, de même qu Amphisorus duplex Carp., extrêmement rare ici, alors qu'ils abondent en Mer Rouge. Par contre Amphisorus sp., que je n’ai observée ni en Mer Rouge ni à Tahiti, pullule littéralement à l’Ile Maurice. Celle-ci se compose d’un test discoïdal, dont l’épaisseur croît nettement et régulièrement du centre à la périphérie. Elle est constituée par la superposition de 3 couches de loges, dont l’une, la couche médiane, présente une struc¬ ture différente des deux autres couches latérales, qui sont compa¬ rables à celles des Amphisorus duplex. Les parois du test sont sem¬ blables à celles des autres Amphisorus et les ouvertures, localisées à la périphérie du disque sont formées par une multitude de petites perforations circulaires s’ouvrant à l’extérieur de la couche médiane et à la base des logettes des deux couches externes.

Cette espèce semble avoir été figurée par H. B. Brady comme Orbiiolites complanata l. Elle rappelle par ses lianes les Amphisorus duplex. Carp., et les Marginopora vertebralis Blainv., avec laquelle elle fut confondue depuis Carpenter, par sa couche moyenne et sa périphérie ; mais elle s’écarte de cette dernière, dont les caractères ont été définis précédemment 2, par l’absence de réseau sous-épider¬ mique réticulé à la surface de ses flancs.

Llorelis tnelo Fichtel et Moll, est représenté par deux formes voi¬ sines, l’une, sensiblement sphéroïdale comme le type, présente un axe d’enroulement aussi long que l’épaisseur du test. Chez l’autre forme qui est légèrement fuselée, et correspond peut-être à un stade de croissance différent, l’axe d’enroulement est proportion¬ nellement plus allongé.

Hotalia aff. ccilcar d’Orbigny. Les individus rapportés à cette espèce sont assez voisins de ceux figurés par .J. -A. Cusham 3. Ils présentent 14 à 16 loges trapues dans le dernier tour et une péri¬ phérie arrondie, d’où partent 14-16 épines. Leurs sutures sont cons¬ tituées, du côté spiral par de faibles bourrelets arrondis, pouvant être remplacés par des pustules et du côté ombilical par de profondes

1. Report on tlie Scientifîc Results of the Exploring Voyage of H. M. S. Challenger (1873-76). Zoologv, vol. IX, 1884, pl. XVI, fig. 5 a-b- 6.

2. A propos des Foraminifères d’un sable de plage provenant de Tahiti. Bull, du Muséum, sèr. 2, t. XII, 6, 1940, p. 348-350,

3. Foraminifère of tlie Philippine and adjacent Seas ; U. S. N. M. Bull. 100, vol. 4, 1921, pl. 71, fig. 3. A Monography of the Foraminifera of the North Pacific Océan. U. S. N. M., Bull. 71, pt. 5, 1915, pl. 28, fig. 2.

311

dépressions rayonnantes qui divergent, d’une pustule centrale cir¬ culaire.

Cette forme se distingue des Rotalia ( Calcarina) calcar d’Orbigny, par ses loges trapues, terminées par des pointes plus écourtées que celles de l’espèce type et par sa périphérie arrondie et non tran¬ chante.

Amphistegina gibba d’Orbigny est représentée par de très nom¬ breuses coquilles dissymétriques, dont le diamètre est un peu plus fort que l’épaisseur et dont l’ornementation interne du côté spiral, rappelle une rétine humaine, tandis que du côté ombilical elle est constituée par des lignes finement ondulées, s’enchevêtrant les unes dans les autres.

Cette espèce, très commune à l’île Maurice, se rencontre également en Mer Rouge et à Tahiti et semble spéciale à la microfaune indo¬ pacifique.

Planorbulinidæ. Dans sa classification des Foraminifères, Cush- man rapporte la majorité des représentants actuels de cette famille aux genres ; Planorbulina, Planorbulinella, Acervulina et Gypsina, dont les diagnoses demandent à être précisées. Les deux premiers genres comprennent des test circulaires dont les logettes se disposent sur une seule couche. Leurs ouvertures, dans les loges adultes, sont disposées à la périphérie, dans le plan médian et aux deux extrémités opposées des loges. Dans le type générique des Planorbulina toutes les loges sont apparentes sur les deux faces de la coquille ; chez celui des Planorbulinella , elles sont au contraire masquées des deux côtés du test, par un développement exubérant de matière testacée et. seules les logettes du dernier tour sont apparentes à la périphérie. De plus les Planorbulina sont toujours fixées à des corps étrangers, tandis que les Planorbulinella paraissent être libres. Les deux autres genres admis par Cushman, Acervulina et Gypsina, sont à l’inverse des précédents composés de plusieurs couches de loges et ne pos¬ sèdent par d’ouvertures définies à l’exclusion de leurs pores super¬ ficiels. Chez les Acervulina, qui sont fixées, les couches grossièrement circulaires se superposent les unes les autres. Celles des Gypsina sont au contraire sensiblement sphériques et se recouvrent concentrique¬ ment. Dans ce dernier genre les test sont libres.

Chez les Planorbulina rubra d’Orb., qui sont des Foraminifères fixés aux formes éminemment variables suivant le support utilisé, on peut constater que les loges, disposées sur une seule couche grossièrement circulaire, communiquent entre elles par deux orifices diamétralement opposés dans le plan médian. En général, les loges sont toutes apparentes sur la face de fixation, tandis qu’elles sont plus ou moins complètement masquées sur le côté opposé, par un développement de matière testacée formant de nombreux piliers

312

ou excroissances pustuleuses rappelant assez celles qui occupent les deux faces des Planorbulinella.

Héron Allen et Earland ayant observés dans le matériel de l’Ar¬ chipel de Kerirnba x, que tous les représentants de cette espèce étaient fixés et présentaient souvent une forme vaguement globuleuse, l’avaient rapporté à leur genre Gypsina, qui comprenait pour eux les deux genres de Cushman et l’avaient rapproché des G. inærens et décrite à sa suite avant leur G. glo Indus (espèce sphérique, mais libre). Far la suite Cushman, ayant repris le Genre Acervulina , avec A. inærens connue type, pour les espèces fixées, à plusieurs couches de loges et pour les distinguer des espèces libres et sphériques se rapportant aux Gypsina, n’hésitait pas à admettre l’attribution d’Heron Allen et d’Earland et plaçait sans vérifier cette espèce dans ses Gypsina (S. strict.) 1 2.

Or, par son unique couche de loges et par ses ouvertures définies, cette espece s’écarte nettement des Acenndina. et des Gypsina. Elle s’éloigne également des Planorbulinella, qui sont libres, par son irrégularité et par sa face de fixation dénuée de matériel testacé supplémentaire. Par ces deux caractères, elle se rapproche, au con¬ traire, des Planorbulina et semble pouvoir être considérée comme une forme extrême, intermédiaire entre ces deux genres, par les excrois¬ sances testaeées qui se développent sur sa surface externe.

Homotremidæ. Les trois genres, qui constituent cette famille, possèdent des représentants dans la microfaune de l’ Ile Maurice. Malheureusement, ils sont toujours à l’état fragmentaire dans le sable examiné. Seuls les Miniacina sont les moins abîmés. Ces der¬ niers se distinguent aisément des autres formes de cette famille par leur surface rugueuse, totalement dénuée de zones polies et par leurs parois minces et perforées. Ce genre comprend des M. miniacea Pallas. de couleur rose clair, qui se distinguent des espèces médi¬ terranéennes par leur surface de fixation, au centre de laquelle le stade embryonnaire n’est jamais apparent.

Les M. alba Carter, de couleur blanche ne sont pas des M. minia¬ cea décolorés post rnortem, mais bien une espèce particulière, qui possède une structure plus fine, des parois plus minces et des logettes, à section rhombiques à la base, qui tendent peu à peu à se développer verticalement pour donner naissance à des rameaux grêles et fragiles, qui sont ici toujours détruits.

Les Homolrema rubra Lamarck présentent une surface partielle¬ ment unie et lisse, des parois plus épaisses que celles des Miniacina, surtout à l’extérieur du test. Leur structure interne est différente et

1. The Forarainifera of the Kerimba Archîpelago. Trans. of the Zool. Soc. London, 1915, p. 725.

2. The Foraminifera of the Atlantic Océan. U. S. N. M., Bull. 104, pt. 8, 1931, p. 135.

313

rappelle un réseau à mailles cubiques. Leur couleur rouge violacée est assez foncée.

Les Sporadotrema cylindrica Carter offrent une surface exté¬ rieure lisse, presque dénuée de perforations, sauf aux extrémités du test. Les parois sont très épaisses, les loges globuleuses sont propor¬ tionnellement très grosses. Leur couleur, le plus souvent jaune miel, parfois rose vif, peut même être quelquefois presque blanche.

Carpenteria. * Comme pour les genres précédents, celui-ci n’est représenté dans l’échantillon étudié que par de très nombreux débris qui semblent pour la plupart devoir être rapportés à C. monticularis Carter. Ceux-ci sont constitués en majeure partie par des parois épaisses, très finement perforées, sans aucune ornementation ni coloration. Les stades jeunes, présentant des loges fixées et déve¬ loppées suivant un cône perpendiculaire au plan de fixation sont assez rares. Par contre les débris de loges adultes, aux formes les plus variées sont très courants. Il semble que dans l’adulte, cette espèce abandonne sa forme simple originelle, pour constituer un amas confus et irrégulier, encroûtant tout, ce qu’il trouve à sa portée. Cependant certains fragments tubulaires terminés par une ouverture circulaire principale située à leur extrémité et par quelques petits goulots latéraux larges, constituant peut-être des amorces d’autres tubes semblables et dans lesquels sont parfois encastrés des frag¬ ments de spiculés, représentent vraisemblablement des portions terminales de cette espèce ; à moins qu’il ne s’agisse des extrémités supérieures d’une espèce voisine comme C. Hassleri Cushman 1.

Les framents rapportés à C. utricularis Carter sont beaucoup plus rares que ceux de l’espèce précédente. Leurs parois sont sem¬ blables mais ornées à leur surface externe par un réseau de crêtes en relief. Cette réticulation est très semblable à celle des spécimens figurés par H. B. Brady 2, mais moins prononcée et n’affecte pas la paroi interne des loges, mais seulement la partie de leur surface exposée vers l’extérieur.

(Laboratoire de Géologie du Muséum).

1. Ibid., p. 141, pi. 26, fig. 2-5.

2. Report of... H. M. S. Challenger ; Zoology, 1884, vol. IX, pi. C., fig. 1-4.

Bulletin du Muséum, 2e s,, t. XIII, 4, 1941.

25

314

Variation saisonnière de la Densité de Population

ET DU NOMBRE DE DIVISIONS

de l’Urceolaria patellæ (Cuénot) (Infusoires)

(Note préliminaire)

Par Jean Brouardel.

Ayant fait, il y a quelques années, un certain nombre de frottis d’ Urceolaria patellæ commensales de Patella vulgata. récoltées à proximité du laboratoire de Wimereux, nous avons remarqué que, pour des Patelles sensiblement de même taille, récoltées à la même époque et au même endroit, le nombre d’ Urceolaria vivant sur une même longueur de branebie est relativement constant. La présente note a pour but de montrer que ce nombre est, en revanche, variable suivant la saison.

Pour avoir des résultats comparables et pour que le nombre d’ Ur¬ ceolaria par frottis traduise bien la densité de population sur la branebie, nous avons opéré dans les conditions suivantes :

Ayant vérifié que la répartition des Urceolaria sur la branebie de la Patelle était homogène et que, par conséquent, pour les bran¬ chies de même taille, le nombre d’individus sur une unité de longueur était proportionnel au nombre total d’individus portés par la bran- chie, nous avons, pour tous nos frottis, utilisé une longueur constante de branchie (4 cm. 5), soit environ la moitié de la branebie d’une Patella vulgala de taille moyenne. Cette portion de branebie était dépouillée presque totalement de ses Urceolaria, sur la lamelle, par raclage avec un fin scalpel •, les frottis étaient ensuite fixés, colorés et montés. Nous avons alors vérifié que, sur la portion de branchie grattée, il ne restait qu’un nombre très faible d Urceolaria et, qu’en ayant soin d’opérer aussi rigoureusement que possible de la même façon, cette perte était sensiblement proportionnelle à la densité de population ; elle n’affectait donc que très peu les nombres aux¬ quels, d’ailleurs, n’est attribuée qu’une valeur comparative.

Nos prélèvements de branchie ont porté sur des Patelles de taille sensiblement égale, d’une part pour que le nombre d Urceolaria par lame, corresponde à une même longueur de branchie et par con¬ séquent traduise la densité de population, dans tous les cas, avec le

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 4, 1941.

- 315

même rapport de réduction ; d'autre part, parce que la densité de population varie avec la taille de la Patelle.

Nous avons eu soin, pour tous les lots de frottis, de ne prélever les branchies que sur des Patelles provenant de la même surface rocheuse et celle-ci aussi restreinte que possible ; la densité de population à la même époque varie en effet considérablement suivant la région de la zone intercotidale dans laquelle on récolte les Patelles. Nous étudierons dans une autre note cette variation de la densité de population en fonction do la zone occupée par l’hôte et quelle peut en être la signification.

Le résultat de nos observations au cours de l’année 1938 et au début de 1939 est consigné dans le tableau I.

Tableau I.

Date de fixation

Nombre de frottis

Nombre d’indi¬ vidus observés

Nombre moyen par lame

15-20 /I 1938

37

27.700

750

25-27 /III

17

6.000

350

24-26 /V

20

12.500

HH

1 9 /VI

8

7.400

930

3 /VIII

9

19.000

11-29 /X

20

44.000

■HHk

8-12 /XII

18

9.590

530

8-13 /II 1939

18

2.700

150

En portant en abeisses les temps, en ordonnées le nombre moyen d’individus par lame, on obtient une courbe qui donne l’allure de la variation saisonnière de la densité de population (Figure 1).

Bien qu'il eut été désirable d’avoir un plus grand nombre de points significatifs, on voit nettement que la courbe présente un minimum vers le mois d’avril, croît jusqu’en été, passe par un maximum qui se situe en septembre ou octobre, enfin décroît rapidement.

Si, faisant état des stades de division rencontrés, on étudie la variation saisonnière du rapport existant entre le nombre de divi- s ons et le nombre d’individus, on constate d’abord que sur les 128.900 individus observés il en existe 323 en voie de division : leur répartition est indiquée dans le tableau II.

316

Fig. 2. Variation saisonnière du nombre de divisions pour 1.000 individus.

317

Tableau IL

Date de fixation.

Nombre

d’individus

Nombre de divisions

Nombre de divi¬ sions pour 1.000.

15-20/1 1938

27.700

13

0,47

25-27 /III

43

7,2

24-26 /V

12.500

89

7,1

19 /VI

7.400

37

5

-3 /VIII

77

4

11-29 /X

63

1,4

8-12 /XII

9.590

0

0 (?)

8-13 /II 1939

2.700

1

0,37 (?)

La courbe construite en portant en abcisses les temps, en ordon¬ nées le nombre de divisions pour 1.000 individus, montre que les divisions, très rares en janvier, augmentent rapidement en nombre pendant les mois suivants, leur abondance paraît être maximum vers le mois de mai ; puis la courbe décroît progressivement jusqu’à une valeur très faible, peut-être nulle en décembre, janvier (fig. 2).

Le décalage observé entre les deux courbes tient aux différences de température influant d’une part sur la mortalité, d’autre part sur la durée de la division. Dans une prochaine note nous étudierons l’influence de ces deux facteurs.

Laboratoire de Zoologie du Muséum.

318

Plantes nouvelles, rares ou critiques des Serres

du Muséum

Par A. Guillaumin et H. Humbert.

Professeurs au Muséum.

102. Aloe Decaryi Guillaum. sp. nov. (A. n. sp. Deeary in sched.).

Caudis gracilis (6-9 mm. diam.J, haud subscandens, foliis 10-13, 2-2,5 cm. distantibus , erectis, cipicem versus leviter recurvis, vaginis valide striato-nervosis, linibo 15-19 cm longo, 8-9 mm bcisi lato, semi cylindrico, viridi griseo, aculeis parvis , albis, Scapo foliis æquilongo , simplici, basi ancipiti, dimidio superiore bracteis sterilibus 4, scariosis, vestito, racemo 1-floro, brevi et sat denso, bracteis scariosis, albis, brunneo-nervalis, latis, pedicellis longioribus, pedicello circa 1 cm longo , roseo , perianthio pallide roseo, apice pallidiore et viridi brunneo notato, 2 cm. longo, cylindrico , segmentis liberis, staminibus basi dilatatis, ovario vertice truncato.

Madagascar î Ambovombe.

Rare, dans les sables un peu calcaires, au soleil.

Espèce très ornementale se rapprochant d’A. Antandroy Perr. de la Bât. ; en diffère par une taille plus grande, un port touffu non lia- noïde, une tige dressée... Floraison d’août à mai, graines mûres en juillet-août (en Androy). (Deeary f. 346, 1931).

Les feuilles sont plus longues que chez l’A. Antandroy, sans mar¬ brures blanches en dehors des aiguillons qui tranchent par leur cou¬ leur blanc pur sur la teinte vert gris de la feuille ; les hampes florales sont plus courtes, les bractées plus larges, au moins égales au pédi- celle, le périanthe rouge pâle à divisions libres. Présente aussi des affinités avec A. paralldifolia Perr. de la Bât. mais les feuilles sont plus longues, nettement atténuées vers le sommet, les aiguillons ne sont pas jaunes, la hampe florale est plus courte, les bractées stériles ne sont pas foliacées ni les florifères charnues et les pédi- celles sont plus courts 1.

1. Cf. H. Perrier de la Bathie, in H. Humbert, Flore de Madagascar, 40, Liliacées, p. 92.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 4, 1941.

319 -

103. Kalanchoe (Kitehingia) Rosci Ilamet et Perrier de la Bâthie subsp. variifolia Guillaum. et Humb. subsp. nov.

Folia inter no diis 1,5-2 cm. loti gis, limbo lineari (usque ad 12 cm. X 2 cm.) , in petiolum indistinctum attenuato, in utroque latere breve 6 - dentato, vd lanceolato - lineari ( 4 cm X 1,8 cm ), sessili, in utroque latere 6-7 - dentato, vel ooalo- lanceolato (1 cm X 4 cm), usque ad 2 cm. peliolalo , dent i bus basilaribus discretis, apice ambitu generali obtuso. Cyma bracteis foliaceis linearibus (3 cm X 0,5 cm), haud ser- ratis, basi apiceque transeuntibus, bracteis florijer is simili bus sed minoribus (2-1 cm. longis).

Les fleurs ont un calice vert pâle à tube cylindrique et lobes un peu réfléchis, la corolle est verte dans la partie renflée basilaire, dans la partie en entonnoir rouge orangé en dehors, orangée en dedans avec lobes finement rayés de rose ce qui leur donne une teinte rouge orangée comme l’extérieur de la corolle, les filets stami- naux sont rose vif passant au jaune orangé à l’extrémité, les anthères sont noires, les carpelles verts à très longs styles jaune verdâtre.

Madagascar Sud : Behara ( Boiteaù f. 227, 1939).

La description ci-dessus, faite sur le vif, doit être complétée par les observations suivantes effectuées sur l’échantillon d’herbier du Jardin botanique de Tananarive 2027 provenant également de Behara : les feuilles de ce spécimen sont toutes sensiblement con¬ formes, largement linéaires (6-7 cm X 1-1,3 cm), atténuées en pétiole indistinct ; les feuilles bractéales (4 paires environ) sont caduques le long de la hampe ainsi dénudée sur environ 25 cm. ; les bractées de l’inflorescence sont également caduques ; d’après le collecteur, les fleurs sont roses.

Intermédiaire entre la sous-espèce Rosei Humbert, de la vallée de l’Onilahy, à feuilles trilobées-hastées, légèrement peltées, et la sous- espèce serralifolia Humbert1 de Fort-Dauphin, à feuilles toutes linéraires-lancéolées, brusquement atténuées en pétiole plus étroit et bien plus distinct (long de 1,5-2 cm) et à contour terminal très aigu. Le type de la sous-espèce scrratijolia [Humbert n°5979), cultivé à Tananarive, à fourni l’échantillon 2029 de l’Herbier du Jardin botanique, dont les feuilles sont un peu raccourcies (environ 4,5 cm., sur les rameaux florifères).

1. CI. But. A lus. Paris, 8e série, V, p. 166.

320

Contributions a la flore de la Nouvelle-Calédonie lxxv. Plantes de collecteurs divers

Par A. Guillaumin.

Professeur au Muséum.

La présente liste comprend des plantes récoltées en majeure partie par Vieillard et par Baudoin, provenant de l'herbier Drake del Castillo, et qui manquaient dans l’Herbier du Muséum de Paris. Il est à noter qu’il n’existe nulle part, pas même à Caen se trouve l’berbier personnel de Vieillard, une série complète de ses plantes ren¬ fermant tous les numéros et toutes les localités. J’ai d’ailleurs signalé déjà que ce collecteur avait la déplorable habitude de mettre le même numéro à des plantes provenant de localités différentes et souvent récoltées au cours de séjours différents (1855-1860), (1861-1867). Cette manière de faire lui aurait été conseillée par Lenormand.

Hibbertia ebracteata Bur. ex. Guillaum. - Nouvelle-Calédonie (Baudouin 290).

II , lucens Brong. et Gris. Tiaré ( Vieillard 62, 63, 64, 65, 66).

II. Pancheri Briq. Nouvelle-Calédonie ( Faucher 191), Canala, Wagap ( Vieillard 59 bis).

II. pulcketta Schltr. Nouvelle-Calédonie ( Baudouin 502).

Hibbertia rubescens Veill. mss. sp. nov.

Folia lineari-lanceolata (9-11 cm X 1,8-2 cm), apice leviter emar- ginata, basi attenuata, sessilia, ad medium leviter asymmetrica , rigida, glabra, punctata , costa subtus prominente, nervis inconspicuis. Spicæ unilatérales , multiflorx , ad apicem axillares, 12-14 cm. longts , rachi glabre vel sparse puberido, flores sessiles , 7-8 mm. longi, bracte.is lineari-la.nceolalis, 5-7 mm. Ion gis, intus glabris, extra sericeis, sepalisS, laie ovatis , apice apiculatis , exteriaribus 9 mm. X 5 mm., extra dense oppresse sericeis , intus glabris, pelalis..., staminibus mimer osis, æquilongis, antheris obtusis, rimis dehiscentibus, ftlarnentis a ni lier is valde longioribus, ovario ghi bro, 1 carpellato, stylo terminali.

Montagnes de Gatope, Pauloitch (Vieillard 2277).

IjH. rubescens s’intercale dans la clef que j’ai donnée (Bull. Soc.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 4, 1941.

321

bot. Fronce, LXVII, p. 48-49, 1920) entre II. ngoyensis et. H. podo- carpifoUa dont il se distingue par son carpille unique.

Les H. dissitiflora et H. insulana ne peuvent rentrer dans la § Trimorphandra , ainsi que je Lavais cru [Bull. Mus. sér., XI, p. 413, 1939), car les étamines sont semblables; VH, dissitiflora, par l'absence de bractées ou leur caducité rapide se place à côté d’ II. ebracteata dont il diiïère par les feuilles glabres, VH. insulana doit sans doute se ranger à côté de H. ngoyensis et H. rubescens, mais Baker fils ne dit rien de la forme des sépales et ne précise pas si les feuilles sont glabres ou soyeuses en dessous. Cette espèce se dis¬ tingue cependant nettement de H. rubescens par son ovaire à 2 car¬ pelles et de H. ngoyensis par les feuilles oblongues-lancéolées et pétiolées.

L H. Comptonii paraît voisin de H. Baudouinii à cause de ses grandes fleurs, mais il n’a que 2 carpelles au lieu de 3-4.

Drymis amplexicaulis Vieill. ex Paraient. - Pouébo [Vieillard 17, Deplanche 293).

Polyalthia nitidissima Benth. Wagap, Canala, Nouméa [Vieil¬ lard 93).

Nasturtiurn sarmentosum Schinz et Guillaum. Nouvelle-Calé¬ donie [Baudoin 685).

Capparis artensis Montr. Nouméa [Vieillard 67).

C. neocaledonica Vieill. Voh, Témala [Vieillard 107).

llybanthus ilicifolim Schinz et Guillaum. form. linearifolia Guil¬ laum. Gomonen [Vieillard 849).

form. serratifolia Guillaum. - Nouvelle-Calédonie [Baudouin 661).

Xylosma Pancheri Guillaum. Nouvelle-Calédonie [Baudouin 687), Cap Tonnerre [Deplanche 254).

Montrouziera, cauliflora Planeh. - Wagap [Vieillard 179).

M . vertic illata, PI. et Tr. - Nouvelle-Calédonie [Baudouin 667).

Garcinia neglecta Vieill. Nouvelle-Calédonie [Deplanche 3).

Calophyllum calédonien Vieill. ex PL et Tr. Nouvelle-Calédonie [Baudouin 172).

C. Inophyllum L. Nouvelle-Calédonie [Baudouin 417), Wagap [Vieillard 173).

Sida nummularia Bak. f. Nouvelle-Calédonie [Baudouin 248)-

Abulilon indicum G. Don. - Nouvelle-Calédonie [Baudouin 254).

Hibiscus tiliaceus L. Nouvelle-Calédonie [Baudouin 342).

H. Trionurn L. var. vesicarius Hochr. - Nouvelle-Calédonie [Baudouin 377).

Gossypium taitense Pari. Gatope [Vieillard 130, 130 bis).

G. çitifolium Lam. Nouvelle-Calédonie. [Baudouin 295).

Heritiera littoralis Ait. Canala [Deplanche 24).

322

Waltlieria americana L. Nouvelle-Calédonie ( Baudouin 902), Gatope ( Vieillard 152),

Commersionia Bartramia Merr. Nouvelle-Calédonie ( Labillar - dière), Canala (. De-planche 22), Ounia, Pourue (Vieillard 311).

Elæocarpus cuspidatus Guillaum. sp. nov,

Rarnis gracilibus, sparsissime puberulis, deinde glabris, sparse foliatis, foliis glabris, obovatis (4,5-7 cm X 2,5 -5 cm), apice subito acuminato cuspidatis, margine dimidio superiore unduluto-serratis, basi acute cuneatis, coriaceis , nervis a vends dense reliculatis haud distinctis, petiolo gracili, 1,5-2, 5 cm. longo , glabro. Racemi erecti, 3-4 cm, longi , sparsissime oppresse puberuli , alabastris pendulis , oppresse puberulis, pedicellis 1-3 mm. longis, oppresse puberulis, calycis phyllis 5, lanceolatis, 2-2,5 mm. longis, extra oppresse puberulis, intus nedio carinatis, margine dense br éviter que puberulis , ad carinæ basin sparse puberulis, petulis e basi cuneatis, 4a suprema parte 5-7 fis, sis, extra glaberrimis, intus basi in lamina pilusis, sepatis æquilongis, staminibus numerosis, erectis, 1 mm. longis, fila mentis antheris vix æquilongis, glabris, antheris linearibus, apice apiculatis, papillosis, ovario globoso , glaberrimo, stylo subulato, glabro, petalis vix æquilongo, disco puberulo.

Mgnes jy Pauloitch, près Gatope ( Vieillard 2359).

Voisin de E. Seringei mais pédicelles plus courts et feuilles bien différentes, rappelle aussi E. nodosus mais fleurs 2-3 fois plus petites et feuilles différentes.

Elæocarpus rotundijolius Brong. et Gris. Lifou (Deplanche 19).

Acrulocarpus austro- calédoniens Baill. Nouvelle-Calédonie ( Baudouin 450), Gatope ( Vieillard 253).

Ryssopleris discolor Gdr. - Canala ( Vieillard 250).

Tribulus cistoides L. Nouvelle-Calédonie ( Baudouin 247).

Zieridium p s eudloblusi folium Guillaum. - Nouvelle-Calédonie (. Baudouin 699), Wagap ( Vieillard 2456, 2457, 2458) ; Gatope ( Vieil¬ lard 2462 pro parte) ?

Eriostemon pallidum Schltr. - - Nouvelle-Calédonie (Baudouin 618).

Myrtopsis macrocar pa Schltr. - Wagap ( Vieillard 2245).

M. Novœ-Caledoniæ Engl. Sans localité (Vieillard 2248). Mt de Moureri près Nouméa (Vieillard 2445), Canala (Vieillard 237, 276), Wagap ( Vieillard 2446), Gomen (Vieillard 2446), Paaba, Tan (Deplanche 298, Vieillard 2247, Pancher 22).

Fcigara pinnala Engl. Nouvelle-Calédonie (Baudouin 698), Gornonen (Vieillard 310).

Evodia ? Baudouinii Brong. et Gris. Canala (Vieillard 292).

323

Melicope Iriphyllu Merr. - Nouvelle-Calédonie ( Baudouin 915).

Compioriella albiflora Bak. f. Canala ( Vieillard 300, 2272), Gomonen ( Vieillard 2482).

Acronychia læois Forst. Canala ( De planche 108), Gatope ( Vieillard 285 bis).

Bauereüa australiana Borzi. Nouvelle-Calédonie [Baudouin 783), Houaïlou [Vieillard 2704).

Micromelum pubescens Bl. Nouméa [Vieillard 290), Dombéa [Baudouin 447), Galope [Vieillard 2377).

Soulamea fraxinifolia Brong. et Gris. Nouvelle-Calédonie (. Baudouin 756).

5. Muelleri Brong. et Gris. Nouvelle-Calédonie [Pancher 29), Gomonen [Vieillard 2416).

5. Pancheri Bi'ong. et Gris. Wagap [Vieillard 243).

Canariellum oleiferum Engl. Balade ( Viaillard 4).

Carapa moluccensis Bl. Nouvelle-Calédonie [Baudouin 768), Canala, Gatope [Vieillard 2437).

PleurostyUa Wightii W. et Àrn. var. neo-caledonica Loes. - Nou¬ velle-Calédonie [Baudouin 737).

Gymnosporia Fournieri Loes. Nouvelle-Calédonie [Baudouin 692), Wagap ( Vieillard 2476).

G. Sehertiana Loes. - Poume [Deplanche 15, 41, 51).

Klæodendron curtipendulum Endl. Lifou [Vieillard 2478).

Ventilago buxoides Baill. Nouvelle-Calédonie [Baudouin 363), Poume ( Vieillard 2487).

Berchemia Fournieri Panch. et Seb. Touho, Wagap [Vieillard 2481).

Colubrina asiatica Brong. Nouvelle-Calédonie [Baudouin 314), Wagap [Vieillard).

Gouania Le Ratii Scbltr. Gatope [Vieillard 2484).

Guioa glauca Radllc. - Poume [Deplanche 93), île Tanlé [De- planche 278).

G. microsepala Radlk. Wagap [Deplanche 283 in Vieillard 2396).

G. pectinata Radlk. - Témala près Gatope [Vieillard 2410), Gomonen ( Vieillard 2408).

G. oillosa Radlk. Wagap [Vieillard 211).

Cupaniopsis fruticosa Radlk. - Wagap [Vieillard 2409).

C. glomeriflora Radlk. Wagap ( Vieillard 227-228, 2402).

Elattostachys apetala Radlk. Wagap [Vieillard 207-208), Lifou [Deplanche 281 in Vieillard 207-208).

Artyera chartacea Radlk. Pouangué près Gatope [Deplanche 284 in Vieillard 2381).

A lepidota Radlk. Wagap [Vieillard 206, 2384).

Gondrodiscus sufferrugineus Radlk. - Wagap [Vieillard 2390).

324 -

Euroschinus verrucosus Engl. Nouvelle-Calédonie ( Baudouin 448), Mont Koghi, Lifou ( Sebert et Fournier 21), Balade (Vieillard 636), Galope ( Vieillard ‘2674).

Semecarpus atra Yieill. - - Nouvelle-Calédonie ( Baudouin 232). Tephrosia Le Ratiana Harms, Nouvelle-Calédonie ( Baudouin 603).

Arthroclianthus caudatus Schindl. - Balade ( Vieillard 404). Indigofera Teysmannii Miq. Nouvelle-Calédonie (Baudouin). Derris uligmosa Benth. Nouvelle-Calédonie ( Deplanche 334, Vieillard 404, Baudouin 598).

Mesoneuron Montrouzieri Guillaum. - Tanlé ( Vieillard 2521). Cæsalpinia Crista L. - Nouvelle-Calédonie ( Baudouin 439), Gatope ( Vieillard 397),

C. rubiginosa Guillaum. Poindimié près Wagap ( Vieillard 2520). C. sæpiaria Boni). Nouvelle-Calédonie (Baudouin 597), Poinciuna regia Boj. Nouvelle-Calédonie ( Baudouin 320, 641). Parkinsonia aculeata L. Nouvelle-Calédonie (Baudouin 645). Storekiella Pancheri Baill. Nouvelle-Calédonie (Deplanche 339), Balade ( Vieillard 402).

Cassia Sophera L. Nouvelle-Calédonie (Baudouin 366), Gatope (Vieillard 293).

Adenanthera pavonina L. Nouvelle-Calédonie ( Baudouin 336). Mimosa pudica L. Nouvelle-Calédonie ( Baudouin 58, 321). Acacia Farnesiana Willd. Nouvelle-Calédonie (Baudouin 659). A, simplicifolia Schinz et Guillaum. Nouvelle-Calédonie (Bau¬ douin 224), Canala (Vieillard 413), Tardé (Deplanche 44).

A. spirorbis Labill. Nouvelle-Calédonie (Baudouin 719), Tchèta près Gatope ( Vieillard 2513).

Albizzia granulosa Benth. Nouvelle-Calédonie (Baudouin 660).

A. Guillainii. Guillaum. Nouvelle-Calédonie (Baudouin 741). Drosera neo- caledonic a Hamet. Nouvelle-Calédonie (Baudouin

626).

Crossostylis biflora Forst. Sans localité (Le Rat 413), Prony (Balansa 368, Franc 1913 a).

C. grandi flora Brong. et Gris. Au-dessus de Koé ( Balansa 569). Bæchea ericoides Brong. et Gris. Nouvelle-Calédonie (Deplanche 33), Mont Dore (Vieillard 440-441).

B. virgata Andr. Canala (Vieillard 445 bis, 2589).

Melaleuca Leucadendron L. Nou, Nouméa (Mac Gillivray 8). Acicalyptus nitida Brong. et Gris. Wagap (Vieillard 534 bis,

538).

Tristania glauca Panch. ex Brong. et Gris. Nouvelle-Calédonie (Baudouin 394).

Purpureostemon ciliatum Gugerli. Nouvelle-Calédonie (Vieillard

325

et Pancher ), Canala ( Vieillard 452), Touho ( Vieillard 452), N. -W. de la Nouvelle-Calédonie ( Krieger ).

Pemphis acidula Forst. Nouvelle-Calédonie ( Baudouin 754). Passiflora aurantia Forst. Nouvelle-Calédonie ( Baudouin 210). Apium Ammi Urb. Nouméa (Le Rat 2100).

Amml majus L. Vallée des Colons (Le Rat 220).

Actinotus minor DC. Nouméa (Baudouin 962).

Les Ombellifères de Nouvelle-Calédonie peuvent se reconnaître ainsi :

A) Stipules distinctes, feuilles entières, cordées ou

reniformes, herbe vivace traînante . ! Centella asiatica

B) Pas de stipules distinctes, feuilles généralement pinnatiséquées, herbes dressées ou stolonifères ....

a) Feuilles pinnatiséquées souvent plusieurs fois, bractées de l'involucre présentes ou non, non laineuses.

a) Ombelle composée.

I, Invalucrc 0.

1) Fruit hérissé d’aiguillons . Torilis nodcsa

2) Fruit sans aiguillons

* Segments foliaires filiformes . Apium Ammi

** Segments foliaires triangulaires, inci¬ sés . Apium australe

II) Involucre de bractées divisées en segments

fdif ormes . . Ammi majus

fi) Ombelle simple, involucre de bractées entières,

linéaires . . . . . . Didiscus Cussom

b) Feuilles trilobées ou entières, un involucre de bractées entières, lancéolées, laineuses en dessus, plante dressée, vivace, presque ligneuse . . Actinotus minor

Myodocarpus fraxinifolius Brong. et Gris. - Dombéa (Baudouin 348), Wagap (Vieillard 2664).

M. simplici.folius Brong. et Gris. Wagap (Vieillard 2666). Apiopetalum velutinum Baill. - Dombéa (Baudouin 389). Tieghemopanax austro-caledonicus R. Vig. Dombéa (Baudouin

683).

T. dioicus R. Vig. Pouébo (Vieillard 630 in Deplanche), Gatope (Vieillard 2680).

Remarques sur le Cerastium trigynum Vile. ET SES VARIÉTÉS

Par P. Jovet.

En m’envoyant des Cerastium trigynum Vill. récoltés le 11 août 1936 dans les Pyrénées, sur les pelouses des pentes Sud-ouest du Pie du Midi de Bigorre, vers 2.600 m. d’altitude, M. Debr.vy m’écrivait le 23 avril 1939 :

h ... cette plante ne correspondrait à aucune des variétés signalées par Ruer. Par ses pétales relativement petits, elle se rapprocherait de la var. j}, mais clic comporte des fouilles avec quelques courts cils glanduleux, et chaque mérithalle esL garni d’une étroite ligne oe poils, la plupart glan¬ duleux, non prolongée sur le méiithalle suivant. L’ouvrage de Ledebouk (Flora Rossica) ne donnerait-il une variété correspondant à ces caractères, et par conséquent nouvelle pour la France. »

S’il n’est pas possible de revoir tous les ouvrages qui mentionnent ce Cerastium, il n’v a pas lieu de le regretter outre mesure : les Aoristes se copient souvent sans vérifier les assertions des prédé¬ cesseurs. Voici quelques avis relatifs au seul caractère pilosité- glabréité :

Grenier et Godron, Flore de Fr., I, p. 266. Feuilles très glabres. Tiges couchées-radicantes glabres ou pubescentes glanduleuses.

Coste. Fl. descr. et ill. de la Fr. I, p. 214, dans la clé des Cerastium : feuilles et bractées glabres ; p. 216, dans la diagnose de l’espèce : plante vivace, glabre... feuilles très glabres.

Bonnier. Fl. compl. ill. en couleurs de Fr..., Il, p. 59. Feuilles sans poils... bractées supérieures vertes et sans poils ou rarement avec quelques cils vers la base.

Fournier. Les Quatre Flores de France, p. 302. Feuilles toutes sessiles, bractées glabres.

Hegï. Illuslr. Flora von Mittel-Europa, III, p. 362, est plus expli¬ cite : Tige presque glabre (le plus souvent seulement à l’entrenœud supérieur avec une rangée de poils, rarement poilue tout autour). Limbe... glabre... Bractées... glabres. Pédicelles couverts de poils glanduleux tombant après la fenaison. La fig. 600 (a, c ) montre les

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poils glanduleux sur le pédicelle et quelques-uns sur l’extrême base du calice.

Les cinq auteurs précédents ne mentionnent pas de variété, seul Bonnier relate : « Un a décrit une variété de cette espèce. »

Rouv, Flore de France, III, p. 223, dans le diagnose de l’espèce, écrit : Tiges couchées radicantes glabres ou, plus rarement pubes- centes- glanduleuses. Feuilles... glabres ainsi que les bractées herba¬ cées. Il relient deux variétés pour la France : a. grandiflorum Ledeb., feuilles non ciliolées ; j3. parviflorum Ledeb., feuilles glabres ou cilio- lées à la base. Une note infrapaginale précise : « Nous n’avons pas vu de France la var. glandulosurn Ledeb... à feuilles et tiges pubes- centes- glanduleuses. »

Voyons la Flora Rossica de Ledebour, 1842, I, p. 396-397. Remarquons d’abord que les var. devraient être signées Fenzl (in Ledeb.). La diagnose indique : plante perenne... glabre ou pubescenle- glanduleuse. Elle est suivie de 3 var. qui comprennent elles-mêmes plusieurs « lusus » (qui sont des sous-var. ou des formes ?), ce sont : a. grandiflorum feuilles très glabres sur les deux faces et sur les marges, pédicellcs pubérulents (les spécimens cultives avec calice très glabre) ; [ÎJ. glandulosurn , entièrement pubescentc-glariduleusc, avec 3 « lusus » établis sur la taille des tiges, la taille et la pilosité des feuilles, celles-ci pubescentes pour les deux premiers, glanduleuses- pubescentes pour le troisième : y. parviflorurn, feuilles glabres sur les deux faces, à base subciliéc...

Bibliographie, synonymie, variétés autres que celles décrites dans la flore de Ledebour sont, ici, laissées de côté. L’objection qu’on pourrait émettre concernant les modifications de la pilosité par la conservation en herbier (dessication, empoisonnement, vieillisse¬ ment), tombe si l’on considère le nombre des échantillons examinés. Voici ce que suggère l’examen au microscope binoculaire de l’Herbier du Muséum de Paris.

La centaine de plantes de l’herbier de France (souvent plusieurs sur la même feuille d’herbier) peuvent être classées dans les 2 variétés de Rouv qui retient, comme caractère distinctif, la proportion des pétales par rapport aux sépales indiquées par la Flora Rossica : var. grandiflorum, pét. 2 à 2 fois J / 2 plus grands que le cal. (même pro¬ portion pour la var. glandulosurn) ; var. parviflorum , pét. d’1 /2 ou d’1 / 3 plus longs que le cal. [Hehî, l. c., donne, sans distinguer de var., fl. ouvertes 12 à 18 mm. de diam. ; sép. 5 à 6 mm. de long.]

Les plantes à grandes fleurs des Pyrénées, de Bordère (Port de la Ganau), de l’herb. de Candollc (ss, loc.), de Duchartre (Pyr. centr., Campsaur de la Picade), ont des f. à limbe glabre, mais ciliolées à la base des marges. Celles du Port de Bénasque (herb. Grenier) ont des f. glabres, les bractées supérieures un peu ciliolées, les sép. glabres sauf à leur contact avec le pédicelle qui est toujours glanduleux.

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Ces plantes ont. un ou deux entrenœuds supérieurs avec une ligne de poils, parfois peu marquée. Les corolles ne sont pas toujours assez bien étalées pour être sûr qu’on a affaire à une plante à grandes fleurs ; l’examen au binoculaire doit se faire soigneusement, les poils et cils étant parfois peu visibles. Nous employons le mot « tige » pour tout organe qui porte des feuilles, et le mot pédoncule pour les extré¬ mités situées au-dessus des bractées et qui portent des fleurs.

Les nombreux autres échantillons de France (Alpes et Pyrénées), à pétales dépassant peu les sépales se rattache à la var. paruiflorum ; ceux de l’exsicc. Billot, continué par V. Bavoux, A. et P. Guichard et J. Paillot, 3538, entre Ilauteluce et N.-D. de Belleeombe (Iit0- Savoie), 2.000 m. d’alt., 18-\ 11-1865 sont identiques à ceux récoltés par Debray au Pic du Midi de Bigorre. De l’ensemble de tous les échantillons français qu’on peut rattacher à cette variété, on peut dire : les sépales sont couverts de nombreux poils glanduleux, ces poils sont parfois moins nombreux et plus petits sur certains calices, en particulier quand ils sont âgés (capsule mûre et ouverte). Les bractées sont souvent ciliées-glandulcuses sur les bords et quelque¬ fois sur la moitié inférieure de la nervure ; si elles paraissent souvent glabres, quelques poils sont cependant presque toujours décelables. Les pédoncules sont toujours abondamment pubescents-glanduleux, et sur toute leur surface. En-dessous des bractées, la tige porte une ligne de poils qui change de place pour chaque mérithalle : cette ligne prolonge en-dessous chaque nœud la suture des deux feuilles opposées qui se soudent par leur base autour de la tige, elle s’atté¬ nue à mesure qu’on descend : les poils deviennent épars et petits ; plus bas, la tige est toujours complètement glabre. Les feuilles supérieures sont ciliées ou ciliolées sur le 1 /4 inférieur de leurs marges, plus bas sur la tige elles sont glabres ; sur les échantillons à tiges courtes, elles peuvent être glabres sur toute la longueur de la tige ou porter 1 ou 2 cils seulement pour les supérieures, cils à peine décelables au binoculaire.

Ce Cerastium vit, à des altitudes élevées, dans les pâturages, entre les pierrailles, les rochers, sur le bord des névés humecté de neige fondante, dans les combes à neige ; toutes les parties inférieures, tiges et feuilles, conservent, en herbier, une couleur différente des parties supérieures et sont glabres : peut-on attribuer ces caractères à ce qu’elles sont abritées ou enneigées ? Il est alors risqué d'établir des variétés sur le. seul caractère pilosité-glabréité, et il faut aussi tenir compte des proportions de la corolle et du calice comme l’ont fait les auteurs.

Les plantes étiquetées var. grandiflorum par les auteurs russes sont plus vigoureuses que les grandiflorum pyrénéens. Le caractère pilosité-glabréité varie. Les poils sont très petits sur les échantillons de Fischer (Ad Bystram, 1836, 1855). Les plantes de Ivotschy

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(Taurus, août 1836) sont absolument glabres, sauf quelques très rares poils au sommet de certains pédicelles. Celles de Turczaninoff (Ad Bystram. Ex. Herb. h. Pctr. 1836) et de Kultiassov (In regione alpina montium Talas-alatan ad cursuin superiorcm fl. Dshebogly- su (ICschikojandy), 24-VIII-1922 ; Ilerb. Floræ Asiæ Mediæ 456) ont des sépales glanduleux, des pédicelles glanduleux tout autour, les bractées et feuilles supérieures ciliolées à leur base mais glabres sur le limbe, toutes les autres feuilles glabres.

Etiqueté var. parvij tarant, le Cerastium de l’Altaï (Gebler) Ex Ilerb. h. Petrop, reçu 19 mai 1886) est plus vigoureux que les parvi- florum pyrénéens ; il porte des sépales glanduleux, des tiges pubes- centcs-glanduleuses tout autour ou presque, puis sur une ligne, les feuilles ciliolées aux marges avec quelques poils sur le limbe ; mêmes caractères pour les noS224 et 227 (qui ne portent pas de nom de var.) du Turkestan (Capus, 1881), mais si le 226 porte, sur presque toute la longueur de sa tige des feuilles à poils courts sur les deux faces du limbe, les échantillons 225 sont glabi'escents ; est-ce une sous- variété ou une forme de la var. parviflorum ?

Que faut-il entendre par var. glandulosum P La part ainsi étique¬ tée (Semerzow, Ilerb. h. Petr., in montib. prope Wernoje) a des sépales glanduleux, des tiges glanduleuses topt autour, mais, plus bas, ne subsiste qu’une ligne de poils ; les feuilles couvertes de très petits poils épars deviennent, en descendant, glabres comme les tiges. Bien que non désignés comme glandulosum, d’autres envois me semblent bien appartenir à ccttc var. : grandes fleurs, feuilles supé¬ rieures et bractées poilues sur les deux faces ; en haut, pilosité géné¬ rale qui va en s’atténuant vers le bas de la plante ; tels sont ceux de l’Altaï (Ledebour, 1836 ; Chaffanjon, ait.. 2.780 m., 11 sept. 1895 ; Mission Pelliot- Vaillant, 17 août 1906, ait. 2.300 m.) et du Turkestan (Ex Herb. h. Petr. coll. Prusekakewicz).

Les plantes récoltées par Balansa dans les prairies humides de la région alpine du Lazistan (près de Djimil, vers 2.500 m. ait., 16 août 1866) et du Taurus (au-dessus de Boulgarmaden, 1855) frappent par leur vigueur, leurs tiges serrées et enchevêtrées atteignent 30 cm. de haut (et encore, sont-elles coupées inférieurement) •, les tiges sont entièrement poilues-glanduleuses tout autour, les feuilles ciliées sur tout leur pourtour et sur la nervure, et poilues sur toute la surface des deux faces du limbe. Les plantes du Kashmir (J. F. Duthie, 11687 de Flora of Kashmir, 30-6-92, 11-12000 P) et de l’Himal. bor. occ. (Herb. Ind. Or. Hook. fil. et Thomson, rcg. alp. ait. 11- 17000 fl) ont les mêmes caractères, mais un port différent, les tiges (27 cm. de haut) sont séparées les unes des autres et dressées ; serait- ce un des « lusus » de la Flora Bossica ?

Il y a bien d’autres plantes qui ne cadrent pas exactement avec les caractères de la Flora Rossica. Si, pour plusieurs parts d’herbier,

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certains caractères sont les mêmes (bractées et feuilles glanduleuses sur les deux faces) la pilosité varie: la tige, d’abord poilue tout autour, ne l’est plus inférieurement que sur une ligne (Arménie, Szovit, 1868) ou est glabre (Perse septentr., Aucher-Eloy, 4249), etc. Les C. trigynum de Bornmullkr sont glabres, sauf de rares poils glan¬ duleux sur le pédicelle (var. Lalesarense, B ornm., Iter Persico-turci- cum, 2304, 1892-93, 3.800 m. ait.) ou glabres, sauf quelques pédi- celles à poils très courts peu visibles (Iter Persicum alterum, 6433, 1902, 3.700 m. ait.). Les C. trigynum var. paruiflorurn Ledeb. du Dr G. Baenitz. Ilerb. Eur. Flora Norveg, Walders 61° n. Br. 16- VII, 91... ont des pédicelles glanduleux sur une ligne (et non tout autour), les f. glabres eiliolées sur une faible longueur, les entrenœuds garnis d’une ligne de poils ; ces caractères sont les mêmes pour les échan¬ tillons de H. Molholm Hansen : Iter Island. 1930, Skagafjord. Sohensen. 9 /8, mais les calices sont moins poilus dans les premiers que dans les seconds ; est-ce une forme de la var. parviflorum ?

Le Cerastium trigynum présente donc des variétés capables de se modifier dans les différentes parties de l’aire de l’espèce ; il faudrait en étudier les modifications stationnelles et dégager les races géo¬ graphiques. Quoi qu’il en soit, les montagnes d’Asie centrale sem¬ blent bien le centre d'oéi s’est éloigné le Cerastium trigynum : il paraît y exister à l’état de trois variétés nettes qui se sont modifiées eu s’éloignant, en même temps que d’autres variétés ou formes se sont individualisées ou tendent à le faire, certaines restant peu dis¬ tinctes ; il est aussi très probable que ces différentes « formes » se croisent entre elles, ce qui complique encore la question.

En tout cas, comme le remarque Rouy, la var. glandulosum ne semble pas exister cri France ; ses diagnoses de variétés, exactes dans l’ensemble, ne le sont pas absolument, la var. grandi florurn peut avoir des feuilles eiliolées ; sa diagnose générale de l’espèce appellerait quelques corrections puisque la var. parviflorum , beau¬ coup plus fréquente, a souvent des bractées eiliées-glanduleuses et les feuilles supérieures eiliolées sur la partie inférieure de leurs marges. Los observations de M. Debray sont donc parfaitement exactes.

Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.

ERRATA

P. Jovet. Note sur trois Amarantes de Paris et de sa banlieue. Bull. Muséum, 2e s., XII, p. 361.

P. 36l : 14° ligne, au lieu de « se distinguent souvent des bractées », lire : se distinguent souvent mal des bractées.

P. 364 : 28 note infrapaginale : lire Sennen et non Sennes.

P. 369 : 24e ligne, lire : les extérieurs, parfois très difficiles è distinguer des bractées, sont bossués à la base .

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Sur une nouvelle espèce de Kalanchoe : le Kalanchoe Stearni (Grassulacées)

Par M. Raymond-Hamet.

Sous le nom de Kalanchoe humilis Welwitsch ?, M. Stearn m’a fait parvenir en 1933 deux échantillons vivants1 d’un Kalanchoe qui venait de fleurir dans les serres du Jardin botanique de Cambridge. Ayant pu, lors d’un voyage à Lisbonne et à Londres, étudier dans les herbiers de l’Escola Polytechnica et du British Muséum of Natural Ilistory, les échantillons authentiques de cette remarquable espèce, je pus facilement constater que, bien qu’appartenant au même groupe botanique que le Kalanchoe humilis , la plante de Stearn s’en éloignait par de nombreux caractères. En réalité, elle se rapproche beaucoup d’un des Kalanchoe les plus anciennement cultivés en Europe : lo K. rotundifolia IIaworth, mais elle s’en distingue facilement par ses feuilles non point très entières mais nettement crénelées dans son tiers supérieur, par ses fleurs plus petites, par sa corolle jaune et non rouge, enfin par le fait que ses trois faisceaux foliaires traversent l’écorce presque horizontalement, alors que, dans le K. rotundifolia, le faisceau médian est seul sub¬ horizontal, les deux faisceaux latéraux ayant un parcours très oblique ce qui, sur une coupe pratiquée un peu au-dessous du nœud, leur donne l’apparence de faisceaux corticaux surnuméraires.

Voici la description et la diagnose latine de cette espèce à laquelle je donne le nom du botaniste qui me l’a envoyée.

Le Kalanchoe Stearni est une petite plante glabre et vivace. Assez grêle puisque son diamètre est de 1.60 à 2.20 mm. à la base et de 1.20 à 1.30 mm. au milieu, érigée mais un peu couchée dans sa partie basilaire, sa tige ne se ramifie point mais émet à la base des rejets stériles.

Les rejets stériles et les tiges florifères portent des feuilles opposées, décussées, assez espacées. A l’exception des deux ou trois supérieurs, qui sont plus longs que les autres et peuvent atteindre 6 à 9 cm.

1. Un de ces échantillons a été desséché et remis à l’Herbier du Muséum d’Histoire Naturelle.

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mais qui n’ont parfois pas plus de 2 à 4 cm., les entrenœuds des tiges florifères ont des longueurs peu différentes puisqu’elles ne varient que de 5 à 20 mm.

A l’exception de celles qui se trouvent aux deux nœuds situés immédiatement au-dessous de la base de l’inflorescence, les feuilles des tiges stériles et des tiges florifères sont semblables. Leur pétiole subcylindrique, non dilaté à la base, haut de 2 à 3.5 mm. et large de 1.25 à 1.60 mm., s’élargit peu à peu en un limbe beaucoup (exac¬ tement de 5.3 à 9.5 fois) plus long que lui, plan mais assez charnu, largement obové et ayant sa plus grande largeur au-dessus du milieu, moins de deux fois (exactement de 1.40 à 1.65 fois) plus long que large, haut de 14 à 19 mm. et large de 10 à 12 mm., très obtus au sommet et portant dans son tiers supérieur cinq crénelurcs bien marquées et séparées par des sinus anguleux. Les insertions foliaires, qui ont la forme d’un croissant, ne se rejoignent point par leurs extrémités latérales. Les feuilles du second nœud supérieur des tiges florifères ne diffèrent, des autres que parce qu’elles ne portent, au sommet que trois crénelures et sont un peu plus petites, leur pétiole ayant une longueur de 1 mm. et une largeur de 0.80 à 1 mm., leur limbe étant long de 6.75 à 9.50 mm. et large de 4.50 à 6.30 mm. Quant à celles du 1er nœud supérieur, elles sont entières et beaucoup plus petites, leur longueur n’étant que de 3.80 mm., et leur largeur de 1.60 mm. ; obovées, très obtuses au sommet, elles s’atténuent peu à peu en un large pétiole à peine distinct du limbe.

Corymbiforme et très pauci flore, T inflorescence qui termine la tige est haute de 25 mm. et large de 25 mm. Les pédicelles grêles, qui portent des fleurs érigées, sont longs de 3 à 7 mm.

Le calice se compose d’un tube plus bref que les segments, haut de 0.40 à 0.50 mm. et de quatre segments appliqués contre le tube de la corolle ; subdeltoïdes-subsemilancéolés, aussi hauts ou un peu plus hauts que larges, longs de 1 à 1.50 mm., larges de 1 à 1.20 mm., ces segments, qui ont des bords entiers et ont leur plus grande largeur à la base, se rétrécissent d’abord assez rapidement plus plus lente¬ ment, enfin de nouveau assez rapidement jusqu’au sommet aigu et cuspidé.

Colorée en jaune, 4 à 5 fois plus longue que le calice, la corolle a son plus grand diamètre au-dessous du milieu ; au-dessous de ce niveau, elle s’atténue peu à peu jusqu’à la base ; au-dessus, elle se rétrécit progressivement jusqu’à la base des segments. Un peu moins ou un peu plus de deux fois plus long que les segments, son tube est haut de 4 à 5.50 mm. Deux fois à 2 fois 1 /2 plus hauts que larges, longs de 2.5 à 2.6 mm. et larges de 1 à 1.3 mm., subovés-sublancéolés, sublancéolés ou subobovés-sublancéolés, ces segments, dont les bords sont entiers, ont leur plus grande largeur soit vers le milieu soit un peu au-dessous ou au-dessus de celui-ci ; au-dessous de ce niveau,

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ils se rétrécissent jusqu’à la base qui n’est elle-même ni élargie ni rétrécie ; au-dessus, ils s’atténuent peu à peu jusqu’au sommet aigu ils se terminent par une cuspide peu marquée. Ces segments de la corolle sont étalés au moment de l’anthèse, mais, après celle-ci, ils se dressent et se tordent les uns sur les autres.

L’androcée se compose de huit étamines libres entre elles. Le sommet des filets alternip étales, insérés un peu au-dessus du milieu du tube de la corolle, dépasse faiblement le niveau de leur insertion ; ces filets, dont la partie soudée ne fait pas saillie à l’intérieur du tube corollin, sont, très brefs, sublinéaires, et ont à peu près la même lar¬ geur à la base et. au milieu ; leur partie soudée est haute de 2.20 à 3,50 intn. ; leur partie libre est longue de 0.25 à 0.35 mm. et large de 0,08 à 0.10 mm. Le sommet des filets oppositipétales insérés plus haut que les filets alternipétalcs est encore suffisamment distant de la base des segments de la corolle pour que l’extrémité supérieure des anthères qu’ils supportent n’atteigne pas cette base ; ces filets, dont la partie soudée ne fait pas saillie à l’intérieur du tube de la corolle, sont extrêmement brefs, sublinéaires et ont à peu près la même largeur à la base et au sommet ; leur partie soudée est haute de 3 à 4.40 mm. ; leur partie libre est longue de 0.18 à 0.25 mm. et large de 0.08 à 0.10 mm.

Suborbiculaires-subréniformes, un peu plus hautes que larges, longues de 0.25 mm. et larges de 0.30 mm., les anthères sont très obtuses au sommet et émarginées à la base.

Soudés entre eux sur un 5e environ de leur longueur totale, les carpelles sont, appliqués les uns contre les autres ; ovés, ils ont leur plus grande largeur au-dessous du milieu ; au-dessous de ce niveau, ils se rétrécissent progressivement jusqu’à la base ; au-dessus, ils s'atténuent peu à peu jusqu’au sommet ils portent des styles assez charnus, beaucoup plus brefs qu’eux et terminés à leur extré¬ mité supérieure par des stigmates dilatés ; la partie soudée des car¬ pelles est haute de 0.70 à 1 mm. ; leur partie libre, est haute de 2.60 à 4.50 mm. et large de 1.50 à 1.70 mm, ; les styles sont hauts de 0.50 à 0.80 mm. Dans chaque carpelle, les placentes, qui portent des ovules sur toute leur longueur, sont réduits à deux grêles cordons verticaux presque parallèles, quoique un peu incurvés en dedans, à chacun des deux bords internes des carpelles.

Longuement linéaires, 8 à 10 fois plus hautes que larges, légère¬ ment dilatées à la base, obtuses ou légèrement émarginées au sommet, les écailles sont longues de 1.50 à 1.80 mm. et larges de 0.18 à0,20 mm.

Obovées, longues de 0.50 mm. et larges de 0.20 mm., les graines non mûres, au nombre de 26 à 34 par follicule, sont très obtuses au sommet et arrondies à la base. Leur test, qui s’applique exactement sur l’amande, est couvert de rides longitudinales saillantes.

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Kalanchoe Steami Raymond-Hamet sp. nova.

Caulis erectus sed in parte inferiore subrepens, gracilis, glaber. Folia opposita, decussata, petiolata, glabra ; petiolus quant lamina multo brevior, crassiusculus ; lamina late obovata, in parte super iore crenata, obtusissima. Inflorescentia a caule non distincta, corymbiformis, pauci- flora. Pedicelli quam corollæ tubus breviores vel longiores. Calyx glaber, segmentis quam tubus longioribus, subdeltoideo-subsemilanceolatis, acutis, et cuspidatis, tam longis quam lads vel paulo longioribus quam latioribus. Corolla suburceolata, glabra, segmentis quam tubus brevio- ribus, subovato-sublanceolatis, sublanceolatis vel suobovato-sublan- ceolatis, acutis et cuspidatis, longioribus quam latioribus. Stamina supra corollæ tubi medium inserta ; antheræ superiores corollæ seg- mentorum basim non attingentes. Carpella conniventia, ovata, in stylos quam carpella multo breviores, conniventes, crassiusculos, attenuata. Squamæ lineares, obtusæ vel emarginatæ, multo longiores quam ladores.

Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.

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Une petite collection d’ Algues des environs de Grenoble

Par l’Abbé P. Frémy

Cette collection comprenant 17 numéros, a été faite par M. P. Blaive, du laboratoire de Zoologie de la Faculté des Sciences de Grenoble qui m’en a confié l’étude.

I. Etude des différents échantillons.

1. Ruisseau Bruant, 17 avril 1933 :

Draparnaldia glomerata (Vauch.) Ag. Plante peu développée, mais parfaitement caractérisée. Peu abondant.

Calothrix fusca B. et F, Dans le mucus de Draparnaldia. Peu abondant.

2. Ruisseau Jonnier, 26 juillet 1933 :

Phormidium uncinatum Gom. - Trichomes épais de 5-6 p, apex à peine unciné, coiffe conique, assez peu développée ; gaines assez souvent persistantes. Abondant.

Phormidium luridum Gom. fa. nigrescens Frémy. Trichomes épais de 2 (j. en moyenne ; gaines ordinairement persistantes. Mélangé à Ph. uncinatum ; peu abondant.

3. La Gresse, en avant de la fruiterie, 26 juillet 1933 :

Phormidium uncinatum Gom. Petite forme assez mal caracté¬ risée : trichomes épais de 4 pt, en moyenne, apex à peine unciné, coiffe conique à peine visible. Abondant.

.4. Ruisseau du Ratier, 6 août 1933 :

Phormidium inundatum Kütz. Masses muqueuses, blanchâtres, érugineuses sur leur face supérieure seulement ; trichomes épais de 4-5 jl, articles subcarrés, cloisons ordinairement invisibles, cellule apicale conique, dépourvue de coiffe ; gaines dissoutes. Peu abon¬ dant.

Phormidium uncinatum Gom. Trichomes épais de 5-6 p. Quelques trichomes seulement, mélangés à ceux de Ph. inundatum.

Bulletin du Muséum, 3e s., t. XIII, 4, 1941.

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5. Ruisseau de la Chapelle, 8 août 1933 :

Phormidium inundatum Ivûtz, Trichornes épais de 5 p en moyenne. Abondant..

Phormidium Retzii Gom. Triebomes dépourvus de gaines, épais de 7 pi en moyenne, articles jusqu’à 2 fois plus longs que larges. - - Mélangé à Pli. inundatum ; peu abondant.

6. Ruisseau de la Chapelle, G août 1933 :

Schizothrix pulvinata Gom. - - Thalle crustacé et pulviné, incrusté de calcaire ; triebomes peu nombreux dans chaque gaine, épais de 1,5 (jl en moyenne, nettement rétrécis aux articulations, articles subcarrés. Assez abondant.

7. Ruisseau de la Chapelle, 8 août 1933 :

Cladophora glomerata Kütz. - Petite forme voisine de la var. clavata Wolle. - Peu abondant.

8. Ruisseau du Ratier, 8 août 1933 :

Sacheria (Lemanea) fucina (Bory) Sirodt. Abondant et bien caractérisé.

Schizothrix tinctoria Gom. Trichornes épais de 1,5 p en moyenne, peu nombreux dans chaque gaine, nettement rétrécis aux articula¬ tions, cellules subcarrées. - Sur les frondes de Sacheria. Assez abondant.

Lyngyha Kützingii Kütz. Trichornes épais de 2 p en moyenne, gaines minces mais bien visibles ; filaments assez allongés. Sur les filaments de. Sacheria et surtout sur les papilles anthéridifères cette Cyanophycée forme des houppes de filaments assez nombreux.

9. Sources de la Gresse, 29 août 1933 :

Phormidium javosum Gom. Trichornes épais de 6-7 p, apex droit et atténué ; coiffes portant des parasites comme ceux que Gomont signale sur Ph. autumnale. Abondant.

Phormidium uncinatum Gom. Très peu abondant : quelques trichornes seulement, mélangés à ceux de Ph. uncinatum.

10. La Gresse, au pont Meudran, 26 juillet 1933 :

Cladophora fracta Kütz. Assez abondant.

Vaucheria hamata, Walz. Echantillé fructifié ; mélangé à Cladi- phora fracta. ; peu abondant.

Chamæsiphon incrustons Grun., type et var. elongalus Stameranges assez longs, souvent légèrement courbés, épais de 5 p en moyenne ; 1-4 exospores. Sur les filaments de Cladophora ; assez abondant.

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11. La Gresse, clans la traversée des Baumettes, 26 juillet 1933 :

Phormidium Retzii Gom. Tri chômes dépourvus de gaines, épais de 6 (j, en moyenne. Assez abondant.

12. Amont de la ville, 26 juillet 1933 :

Mougeotia sp. (stérile) avec quelques Diatomées. Abondant.

13 Les Baumettes, 26 juillet 1933 :

Phormidium uncinatum Gom. Tricbomes épais de 5-6 (x, apex à peine unciné, coiiïe conique. Assez abondant.

14. Ruisseau Bruant, 17 avril 1933 :

Phormidium Retzii Gom. Trichomes épais de 6-7 [x, articles un peu plus longs que larges. Assez abondant.

15. La Gresse, 13 août 1933 :

Schizoihrix tinctoria Gom. - Trichomes épais de 2 ;x en moyenne, nettement rétrécis aux articulations, assez nombreux dans chaque gaine, au moins vers la base des filaments. L’algue avait perdu la teinte rougeâtre qu’elle présente ordinairement, mais par ailleurs elle est parfaitement conforme à la diagnose et aux figures de Gomont. Assez abondant.

Phormidium inundatum Kütz. Tricbomes épais de 5 [x, encore entourés de leurs gaines. Peu abondant.

Rioularia sp. (junior). Très peu abondant.

Hydrurus fœtidus Kirchner. Assez abondant.

16. Ruisseau du Champa, avril 1930 :

Phormidium subf uscurn Kütz. Forme simulant Ph. arnhiguum : gaines persistantes et aussi nettes que chez beaucoup de Lyngbyu, articles courts (moitié moins longs que larges), trichomes épais de 5-6 (x ; mais l’extrémité des trichomes porte une coiffe conique très nette et il n’y a pas le moindre rétrécissement au niveau des articula¬ tions. Abondant.

17. Ruisseau Bruant, près de l’usine Bois, 17 avril 1933 :

Batrachospermum ectocarpum Sirodt. Plante très muqueuse ; cystocarpes peu nombreux, situés dans la partie externe des glomé- rules. Assez abondant.

Phormidium Retzii Gom. - Trichomes épais de. 7 [x. Peu abon¬ dant.

- 338

II. Liste systématique des espèces.

A. Cyanophycées.

Chamaesiphon incrustans Grun. et var. curvatus Starm. - Ech. 10. Schizothrix pulo inata Gom. Ech. 6.

Schizothrix hntcoria Gom. - Ech. 8, 15.

Lyngbya Kutzingii Sclimidle. Ech. 8.

Phormidium luridurn Gom. Ech. 2.

Phormdium inundatum Kütz. Ech. 4, 5, 15.

Phormidium Retzii Gom. Ech. 5, 11, 14, 15.

Phormidium favosurn Gom. Ech. 9.

Phormidium subfuscum Kütz. Ech. 16.

Phormidium uncinatum Gom. Ech. 2, 3, 4, 9, 13.

Calothrix fusca B. et F. Ech. I.

Rivularia sp. Ech. 15.

B. Flagellés.

Hydrurus fœtidus Kirchner. Ech. 15.

G. Chlorophycées.

Cladcphora glomerata Kütz. Ech. 7.

Clad phora fracta Kütz. Ech. 10.

Vaucheria hamata Walz. Ech. 10.

Mougeotia sp. Ech. 12.

D. Floridées.

Batrachosperum ectocarpum Siroot. Ech. 17.

S acheria (Lemanea) fucina (Bory) Siroot. Ech. 8.

Résumé.

Cette petite collection renferme 17 espèces, dont 12 Cyanophycées, 1 Flagellé, 4 Chlorophycées et 2 Floridées.

Plusieurs espèces avaient été rarement observées aux environs de Grenoble, telles, en particulier, Schizothrix tinctoria et Batracho- spermurn ectocarpum.

La forme engainée de Phormidium subfuscum, décrite plus haut, semble assez rare.

Laboratoire de Cryptogamie du Muséum.

339

Antilopes nouvelles du Pléistocène ancien de l’Omo

( Abyssinie )

Par C. Arambourg.

Professeur au Muséum.

Parmi les matériaux recueillis au cours de la Mission Arambourg Jeannel en Abyssinie méridionale se trouvent un très grand nombre de débris de Ruminants. Les Antilopes y sont représentées par diverses formes actuelles ou sub-actuelles et par quelques types spéciaux qui constituent des nouveautés pour la Science. Nous décrivons sommairement ci-dessous les plus intéressants d’entre eux.

Sous-Famille : Hippotraginæ.

Menelikia, nov. gen.

Diagnose. Ilippotraginé de grande taille à face étroite et allon¬ gée faisant un angle de 60° environ avec la surface de l’arrière-crâne. Front élargi, plat. Orbites saillantes. Trous sourciliers petits s’ou¬ vrant au fond d’une fosse peu profonde. Os nasaux larges et longs, élargis distalement et en contact avec les prémaxillaires, s’étendant en arrière jusqu’au niveau des orbites et se terminant en pointe au contact des frontaux. Fontanelle ethmoïdale indistincte, proba¬ blement absente. Fosses lacrymales présentes, peu profondes. Maxillaires gonflés au-dessus de la série dentaire. Arrière crâne élargi au niveau des apophyses mastoïdes, plat ou légèrement concave entre l’insertion des cornes et l’occiput. Crêtes temporales bien marquées. Face occipitale très peu oblique au plan supérieur du crâne, marquée de fosses profondes et de robustes crêtes d’insertions ligamentaires. Basioccipital long, de contour rectangulaire, à surface concave excavée par un sillon longitudinal, faisant un angle très prononcé avec le sphénoïde postérieur ; tubérosités antérieures à peine plus marquées que les postérieures. Bulles tympaniques petites, obliques ne dépassant pas la surface du basioccipital et n’atteignant que le milieu de sa longueur ; leur forme est ovoïde et leur contour externe

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 4, 1941.

à peine échancré par la gaine de l’apophyse hyoïdienne ( vagina pro¬ cessus hyoidei). Chevilles des cornes robustes, insérées à peu de dis¬ tance en arrière des orbites ; courbées en arrière et en dehors, puis, vers la pointe, en dedans et très légèrement en avant avec une faible torsion de dehors en dedans (cornes dites « homonymes » à

Fig. 1. Menelikia lyrocera. Type A (Coll. Paléont. Mus. 1939-9-11). a) crâne vu latéralement, X 1/3. b) série dentaire supérieure, grandeur naturelle. c) série dentaire inférieure, grandeur naturelle.

l’inverse de celles des Antilopes actuelles généralement « hétéro- nyrnes ») ; section sensiblement circulaire ; stries et parfois canne¬ lures longitudinales profondes ; traces d’anneaux dans toute la longueur. Dentition de type redunciné mais peu hypsodonte ; petites colonettes interlobaires à M1, M2 et. M3. Pli antéro-externe (pli caprin) très fortement saillant aux molaires inférieures. Prémo¬ laires réduites. P4 de type primitif avec métaconide et paraconide séparés.

341

Génotype : Menelikia lyrocera nov. sp.

Menelikia lyrocera nov. sp.

Type A. Crâne avec mandibule (Coll. Paléont. Mus. 1933- 9-11).

Type B. Massacre (Coll. Paléont. Mus. 1933-9-9). Localité. - Gisement de Bourillé, rive gauche de POmo.

Age. - Pléistocène ancien (niveaux à Dinothérium Bozasi et Elephas ).

Diagnose. - Les caractères sont ceux du genre dont elle est, pour le moment, la seule espèce connue.

Fig. 2. Menelikia lyrocera. Type A, face supérieure, X 1 /3.

Mensurations.

Type A

Longueur totale du crâne . 320 mm.

Longueur au crâne en arrière des cornes . 80 mm .

Largeur intermastoïdienne . 110 mm.

Largeur interorbitaire . 154 mm.

342 -

Distance de la face occipitale à la base des chevilles des cornes. 61 mm. Longueur de la face, rte la base des cornes à l'extrémité distale

des nasaux. . . . . . . . . 230 mm

Diamètre antéro-postérieur de la cheville droite à la base. ... 50 mm

Diamètre transversal de la cheville droite à la base . 43 mm.

Longueur de la série dertaire P2-M3 gauche . 87 mm.

Longueur de la série P2-P4 . 27 mm.

Longueur de la série P2-¥3 gauche . . . 93 mm.

Longueur de la série P2-Pâ . 30 mnv

Type B

Ecartement des chevilles à la base . 36 mm.

Ecartement des trous sourciliers . 47 mm.

Diamètre antéro-postérieur à la base cie la cheville gauche. ... 50 mm.

Diamètre transverse à la base de la cheville gauche . 44 mm.

Longueur (approximative) de la cheville gauche . 280 mm.

Fig. 3. Menelikia lyrocera. Type B (Coll. Paléont. Mus. 1939-9-9). Massacre X 1/4 environ ; section de la corne X 1 /2.

Observations. Cette forme est remarquable par une association de caractères qui ne se retrouvent chez aucun type vivant connu. Son crâne présente la structure générale des Hippotraginæ, mais se dis-

343

tingue de celui de tous les genres vivants par un certain nombre de particularités telles que la présence d’une fosse lacrymale, l’absence de fontanelle cthmoïdalc, la structure de sa région basilaire qui rappelle celle des Reduncinse mais avec des bulles plus réduites. Il rappelle également celui des Alcelaphinæ par l’extrême allongement de la face, son étroitesse, le développement des os nasaux et leur forme, l’absence de fontanelle ethmoïdale, la petitesse et la forme des bulles osseuses, la position des cornes et leur rapprochement à la base. Enfin sa dentition possède les caractères morphologiques généraux de celles des Hippotraginæ et des Reduncinss (colonnettes interlobaires, pli caprin, structure de P4) mais se rapproche surtout de celle de ce dernier groupe par la réduction de la série des pré¬ molaires. Toutefois les dents sont beaucoup moins hypsodentes que chez aucun des représentants de l’un ou l’autre de ces deux groupes. Les cornes rappellent, par leur position et leur forme lyrée, celles de certains Alcelaphinæ : Damaliscus lunalus notamment. Mais elles présentent dans leur mode de torsion « homonyme » un caractère qui ne se retrouve chez aucune Antilope vivante, mais est au con¬ traire constante chez les Ovines et les Bovines. Cependant certaines formes fossiles telles qu’ O ioceros, du Pontien d’Eurasie, Prosino- tragus, Sinotragus du Pontien de Chine, ont aussi des chevilles à torsion homonyme, et il faut remarquer que les deux dernières se rattachent également par l’ensemble de leurs caractères aux Hippo- traginæ. C’est donc auprès des formes archaïques de ce groupe que doit se ranger notre fossile africain.

Les débris de Menelikia hjrocera sont extraordinairement abon¬ dants dans les gisements de l’Omo ; ce sont eux qui forment la majeure partie des restes de Piuminants que nous y avons recueil¬ lis ; outre les pièces de ce type ci-dessus décrites, nous en possédons plusieurs crânes, massacres, chevilles de cornes, des séries dentaires et divers os de membres, le tout appartenant à une centaine d’indi¬ vidus au moins.

Sous-Famille : Tragelaphinæ.

Tragelaphus (Boocercus ?) Nakuæ nov. spec.

Type A. Arrière-crâne avec cornes (coll. Paléont. Mus. 1933- 9-89).

Type B. Mandibule avec série dentaire P4-M3 (coll. Paléont- Mus. 1933-9-106).

Localité. Gisement de Bourillé, rive gauche de l’Omo.

Age. - Pléistocène ancien (niveaux à Dinothérium Bozasi et à Elephas ).

344

Diagnose. Forme de grande taille, comparable à celle de B. eurxj- cerus. Crâne épais, massif, raccourci en arrière, élargi dans la région mastoïdienne ainsi qu’immédiatement en arrière des chevilles des cornes et rétréci au niveau de l’occiput. Fosses temporales profondes. Pariétaux transversalement plats entre les sutures coronale et lamb- doïde et formant au contraire, longitudinalement, un ensellement très prononcé par suite de la saillie en forme de chignon de l’occi¬ pital. Face latérale des pariétaux plane ou à peine bombée formant presque un angle dièdre droit avec la surface supérieure dont elle est séparée par la saillie extrêmement développée de la crête parié¬ tale. Suture temporale presque rectiligne. Front plat. Basi- occipital court, très rétréci en avant ; tubérosités peu marquées. Bulles attei¬ gnant ou dépassant en avant les tubérosités antérieures. Chevilles des cornes naissant en arrière des orbites, divergentes d’abord, dans le plan des frontaux, puis se recourbant vers l’intérieur suivant un large rayon, comme chez B. eurycerus , et enfin en avant ; le tout accompagné d’une torsion « hétéronyme r> d’environ 1 /2 tour ; section ovale, avec une forte carène naissant au bord postéro- externe et s’étendant jusqu’à l’extrémité de la cheville ; indication d’une seconde carène obtuse naissant au bord antéro-externe.

Dents braehyodontes, P4 relativement courte et de type pro¬ gressif : rnétaconide complètement soudé au paraconide lequel est simple. Colonnettes interlobaires présentes et bien développées à Mj, M„ plus réduites à M3.

Mensurations,

Type A

Longueur de l'arrière crâne de la face occipitale à la base des

cornes . 70 mm.

Largeur du crâne immédiatement en arrière des cornes . 108 mm.

Largeur du crâne au niveau de la suture Iambdoïde . 83 mm.

Largeur intermastoïdicnne . . 147 mm.

Longueur des chevilles osseuses des cornes . 340 mm.

Circonférence à la base de la cheville gauche . 223 mm.

Type B

Longueur de la série P4-M3 . 103 mm.

Hauteur de la mandibule sous M3 . 45 mm.

Observations. Cette forme est abondamment représentée dans le materiel de l’Omo par divers massacres, 2 arrière-crânes, des chevilles de cornes séparées, de nombreuses mandibules, des dents isolées, et des os des membres ; le tout appartenant à une soixan¬ taine d’individus.

Fig. 4. Tragelaphus JVakuæ. a) type A (Coll. Paléont, Mus. 1 y 39-9-89) arrière- crâne x % environ ; section des cornes X &) type B (Coll. Paléont. Mus. 1939-9-106), série dentaire P4-M3, grandeur naturelle.

Elle est, par la structure de son crâne et de sa dentition, très voi¬ sine de B. eurycerus dont elle possède également la taille. Ses cornes sont aussi du même type, massif et peu spiralé ; mais elles se distin¬ guent de celles de la forme vivante par leur courbure en avant nette¬ ment prononcée à partir de leur tiers inférieur et qui, chez certains individus, est beaucoup plus forte que chez le type ci-dessus décrit. Son crâne se distingue aussi par sa forme générale, par le développe¬ ment exceptionnel des crêtes temporales et la saillie du chignon

Bulletin du Muséum, s., t. XII 1, 4, 1941.

23

occipital. Enfin les dents de la mandibule diffèrent de celles du B. eurycerus par la présence de colonnettes interlobaires, la forme de P 4 privée de parastylide et par la réduction de la série des prémo¬ laires dont la longueur n’est que de 35 % de la longueur totale de P 2 Mj alors qu’elle atteint 40 % chez B, eurycerus.

Sous-Famille : Reduncinæ.

Kobus sigmoidalis nov. sp.

Type. Arrière-crâne muni de ses chevilles osseuses (Coll. Paléont. Mus. 1933-9-145).

Localité. Gisement de Bourillé, rive gauche de l’Omo.

Age. - Pléistocène ancien (niveaux à Dinothérium Bozcisi et Elephas ) .

Diagnose. Forme de grande taille. Cornes très écartées à la base et très divergentes, longues et grêles, à profil sigmoïdal ; d’abord légèrement courbées en arrière puis ensuite en avant, suivant une courbe à large rayon, et en dedans. Chevilles à section ovale, com¬ primée, aplatie au côté externe, convexe au côté interne, avec indi¬ cation d’une arête mousse au bord postérieur ; surface profondément marquée de sillons longitudinaux et de cannelures. Front large, orbites peu saillantes ; trous sourciliers débouchant au fond d’une fosse relativement peu marquée. Arrière-crâne court, faisant un angle de 60° avec la face, élargi au niveau des mastoïdes. Basioceipital long formant un angle très prononcé avec le sphénoïde postérieur : tubérosités antérieures fortes.

Mensurations.

Longueur de l'arrière-crâne, de la face occipitale au bord

postérieur des chevilles des cornes . 72 mm.

Largeur du crâne, en arrière des cornes . 88 mm.

Largeur intermastoïdienne . 101 mm.

Diamètre longitudinal d’une cheville, à la base . . 58 mm.

Diamètre transverse d’une cheville, à la base . 43 mm.

Longueur de la cheville droite . 430 mm.

Ecartement des chevilles à la base . . . 79 mm.

Ecartement des chevilles à la pointe. . . ■. . 450 mm.

Observations. Cette espèce rappelle par ses dimensions et la disposition de ses cornes les formes vivantes du groupe K. ellipsyprim- nus-defassa. Par la section comprimée ses chevilles osseuses elle se rapprocherait de K. unctuosus, mais s’en distingue par leur

Fig. 5. Kobus sigmoidalis. Type (Coll. Paléont. Mus. 1939-9-145). Arrière crâne X 1/6 environ ; section des cornes X 1 / 2.

profil sigmoïdal, leur courbure plus accentuée, leur compression plus grande encore. Elle diffère d’ailleurs quelque peu de l’ensemble des Reduncinæ par le faible développement des fosses sur-orbitaires et par l’inclinaison prononcée de barrière- crâne sur la face.

(Laboratoire de Paléontologie du Muséum).

348

Sur quelques sédiments argileux du bassin d’Antsirabé

(Madagascar)

Par Mlie S. Caillère.

Dans le bassin lacustre d'Antsirabe, M. Lenoble a trouvé au nord-ouest d’Antanifotsy une coupe intéressante dans différentes alluvions modernes. A la base les sédiments sont constitués par des bancs de schiste à lignite qui alternent avec des lits de cendres vol¬ caniques. Ces schistes ont d’ailleurs donné lieu à une tentative d’exploitation d’un gîte ligniteux (1).

Au-dessus de ces formations on observe des dépôts argileux d’en¬ viron 2 mètres d’épaisseur il est macrocospiquement possible de distinguer différents niveaux.

Ces argiles, d’aspect gréseux, assez cohérentes dans les couches inférieures, très friables dans les horizons supérieurs, constituent le sommet des dépôts lacustres et sont recouvertes par des coulées de basaltes.

Je n’ai eu à ma disposition aucun échantillon des dépôts schisteux de la base, mais les échantillons d’argiles ont été recueillis avec beau¬ coup de soin pour chacun des niveaux et j’en ai fait l’étude minéra¬ logique aussi complète que possible.

Le problème géologique concernant l’Age de ces dépôts par rapport aux différentes éruptions de l’Ankaratra qui se sont succédées depuis l’époque tertiaire jusqu’à la période actuelle, n’a pu malheureusement être qu’effleuré dans cette note préliminaire. Je me propose de com¬ pléter ce travail dès qu’il me sera possible d’obtenir des échantillons des schistes sous-jacents et des cendres.

La partie inférieure du dépôt argileux, d’une épaisseur de 12 cm., est formée de deux parties, l’une cohérente assez dure, blanc jau¬ nâtre, l’autre grisâtre, très friable, composée de grains spongieux arrondis et sensiblement tous de même taille.

Au microscope on voit que cet échantillon, est formé par des débris d’origine volcanique dont certains fragments sont très riches en microlites de feldspaths assez basiques (leurs indices sont tous supérieurs à celui du baume du Canada), les autres sont surtout cons¬ titués par un verre contenant de nombreuses bulles assez régulières

Bulletin ilu Muséum, 2e s., t. XIII, 4, 1941.

349

et bien sphériques qui prouvent le caractère basique du milieu dans lequel elles se sont formées. Ces débris de roches volcaniques sont soudes par des produits secondaires. Ceux-ci sont constitués par l’association de très belles lamelles de kaolinite brunâtre, correspon¬ dant parfaitement, à la description de la variété appelée leverrié- rite (3), à une masse microcristalline également brunâtre.

lia courbe thermique met en évidence un crochet eridothermique de 140° à 480°, deux in flexions endothermiques, l’une à peine marquée entre 500° et 530°, l’autre très nette de 530° à 700°, ainsi qu’un faible phénomène exothermique vers 950°. Ces deux derniers crochets carac¬ térisent la kaolinite et confirment les résultats de l’examen micros¬ copique. Quant au crochet endothermique à 500°, il correspond pro¬ bablement à la déshydratation de la masse microcristal line brunâtre révélée par l’ctude de la plaque mince et permet vraisemblablement d’assimiler cette masse à la nontronite. Une courbe typique de montronite présente, en effet, deux crochets endothermiques, l’un à 110°, l’autre vers 500°.

La couche suivante ( niveau 2) a une épaisseur de 14 cm., elle est formée par une roche cohérente d’aspeet gréseux assez dure, blanc jaunâtre, ressemblant à la partie compacte de l’échantillon 1. Examinée attentivement à la loupe, elle montre, comme l’échantillon précédent, des éléments gris et blancs enrobés dans un produit d’al¬ tération jaune verdâtre.

La plaque mince met en évidence les mêmes constituants que dans l’échantillon N°l, mais avec un degré d’altération plus grand pour les éléments volcaniques beaucoup plus difficilement reconnaissables. La kaolinite se présente uniquement sous une forme cryptocristal¬ line. Quant à la courbe thermique obtenue avec cet échantillon, elle est absolument identique à celle de l’échantillon précédent et montre que l’argile étudiée est surtout formée par de la kaolinite associée à un minéral argileux ferrifère se déshydratant un peu avant la kao¬ linite, probablement la nontronite.

Le niveau suivant (N° 3), constitué par un filonnet de 3 cm. de large, est formé par un minéral compact, onctueux au toucher et rappelle, par son aspect extérieur, les argiles nontronitiques.

L’étude microscopique montre que l’on est en présence d’un miné¬ ral cryptocristallin jaune' brunâtre biréfrigent associé à un peu de quartz et à quelques aiguilles très fines, noires et opaques. La courbe thermique construite avec le produit séché à 110° montre un impor¬ tant crochet endothermique vers 500° avec inflexion à 550° et un phénomène exothermique à peine esquissé ver-s 950°. Cette courbe présente une grande analogie avec celles des deux échantillons étudiés ci-dessus, mais elle s’en distingue, car les inflexions caractéristiques de la kaolinite y sont moins accusés et celle corres-

350 -

pondant à la déshydratation de la nontronite y est, au contraire, mieux développée.

La composition chimique de cet échantillon est la suivante :

SiO2 .

. 39,82

A1203 .

. 6,57

Fe2Os .

. 23,71

TiO2 .

. 1,67

CaO .

. 2,39

MgO .

. 1,53

H2 O .

. 17,08

H20 + .

. 6,83

99,60

Elle peut être calculée ainsi : nontronite 59,57 %, kaolinite 16,61 %, eau hygroscopique 14,75 %, oxyde de fer titanifère 5,04 % et quartz 4,08 %.

Grâce aux méthodes utilisées, la présence de tous ces minéraux a effectivement, été contrôlée. Il faut remarquer toutefois que la chaux et la magnésie mises en évidence par l’analyse ont été considérées comme faisant partie du réseau de la nontronite suivant le mode de substitution connue 3 Mg remplaçant 2 Al ou 2 Fe. Cette hypothèse est d’autant plus vraisemblable que la nontronite de Nontron ren¬ ferme 2,41 % de magnésie (4).

La couche ,N° 4 est d’un gris foncé à peine verdâtre, elle a 17 cm. d’épaisseur. Elle est formée par une argile d’aspect homogène, onctueuse au toucher, différente des trois premières qui pré¬ sentent entre elles de grandes analogies d’aspect.

La courbe thermique met en évidence un très grand dégagement d’eau hygroscopique entre 130° et 140°, une inflexion endo thermique vers 520°, ainsi qu’une autre vers 840°, suivie immédiatement d’un petit crochet exothermique (900°).

La composition chimique de ce dépôt est caractérisée par une pro¬ portion d’alumine plus grande que dans l’échantillon 3 et une plus forte teneur en magnésie et en alcalis.

Les résultats de l’analyse sont les suivants :

SiO2 . 46,62

A1203 . 13,82

Fc203 . 8,64

CaO . 0,98

MgO . 4,90

K2 O . 0,28

NaaO . 1,63

H20 . 16,78

H20 + . 5,92

99,57

351

La couche 5 de 23 cm, d’épaiseur, est formée par une argile friable, gris jaunâtre, dont la courbe thermique montre les mêmes inflexions, avec les mêmes intensités, que celle de l’échantillon 4.

Le niveau 6 est l'horizon nettement le plus développé (56 cm.) ; il est formé par une argile gris jaunâtre un peu moins friable que la couche 5, mais d’aspect très voisin.

La courbe thermique est identique à celle obtenue avec les échantillons 4 et 5.

L’étude de la plaque mince montre que le minéral principal est formé par des petites lamelles brunâtres d’une biréfringence assez élevée et dont les indices sont inférieurs à celui du baume de Canada. Ce minéral est associé à des grains très fins noirs opaques constitués par de l’oxyde de fer.

Quant à V horizon 7 (2Q cm .), il est identique, à peu près, à l’horizon précédent et fournit exactement la même cour'be ther¬ mique, avec les mêmes inflexions.

Il est donc possible de noter l’analogie très grande qui existe entre les niveaux 4, 5, 6 et 7. Ils ont la même composition minéralogique. L’étude chimique de l’un d’eux montre qu’ils sont essentiellement formés d’un silicate de fer et d’alumine pouvant contenir, en outre, quelques bases. Cette composition est à rapprocher de celle de la beidellite qui est la suivante :

SiO2 .

. 45,02

Al2Os .

. 21,00

Fe203 .

. 8,36

CaO .

. 2,64

MgO .

. 2,93

H20 .

. 12,85

H20 + .

. 7^57

100,37

Le minéral de Beidell est, en outre, une phyllite brunâtre biré¬ fringente et dont les indices de réfraction sont inférieurs à celui du baume.

De plus, on est frappé par l’analogie qui existe entre les courbes thermiques de ces minéraux. En effet,, celle de la beidellite, refaite avec un dispositif thermique plus sensible que celui utilisé antérieure¬ ment (5) montre, en dehors du crochet correspondant au départ de l’eau hygroscopique, un phénomène endothermique vers 520°, un autre extrêmement faible vers 870°, suivi d’un phénomène exother¬ mique à 970° assez comparable aux courbes obtenues avec les argiles 4, 5, 6 et 7.

D’autre part, deux diagrammes de Debye que je dois à l’obligeance de M. Wyart, exécutés d’une part avec la beidellite et, d’autre part,

352

avec l’argile 4, permettent de constater que les deux spectres sont absolument identiques.

Toutes les raies de diffraction sont exactement superposables dans les deux diagrammes. Il est à noter seulement que celui de la beidellitc présente, en général, des diffractions plus accentuées.

En résumé, cette étude montre que la composition minéralogique de ces argiles, les plus récentes du bassin d’Antsirabé est assez analogue. Tous les niveaux étudiés renferment des silicates appar¬ tenant essentiellement au groupe de la nontronite-beidellite auquel s’ajoute de la kaolinite dans les couches les plus profondes.

En ce qui concerne l’âge de ces dépôts, l’étude microscopique du niveau de cendres immédiatement sous-jacent montre qu’ils se sont formés postérieurement à des projections volcaniques déjà basiques, soit andésitiques ou basaltiques.

D’après ces premiers résultats, il n’est pas possible d’affirmer que les dépôts argileux du bassin d’Antsirabé sont antérieurs aux éruptions basaltiques de l’Ankaratra.

BIBLIOGRAPHIE

(1) A. Lacroix. Minéralogie de Madagascar, t. II, p. 194.

(2) A. Lacroix. Minéralogie de Madagascar, t. I, p. 121.

(3) A. Lacroix, Minéralogie delà France et des Colonies, t. I, p. 462.

(4) A. Lacroix. Minéralogie de la France et des Colonies, t. 1, p. 488.

(5) J. Orcel et MUe S. Caillère, C. R. Ac. Sc., t. 197, 1933, p. 774.

Laboratoire de Minéralogie du Muséum.

353

Ligne 5 bis nu Chemin de Fer Métropolitain inter¬ urbain, de la Gare du Nord a v Église de Pantin (Notice Géologique)

Par R. Soyer.

La Ligne 5 bis du Chemin de fer Métropolitain, construite en 1935-1941, a son origine rue de Saint-Quentin (Gare du Nord). Elle suit la rue Lafavette ; la rue du faubourg Saint-Denis ; la rue Per- donnet : le boulevard de la Chapelle ; le boulevard de la Villette ; l’avenue Jean-Jaurès ; l’avenue de la Porte de Pantin. Elle pénètre en banlieue par la rue de Paris à Pantin, et sc prolonge en ligne droite au delà de l’Eglise de Pantin, jusqu’à la rue du Petit-Pantin. Sa. longueur totale atteint 5.345 m.

Dans la partie du tracé comprise entre l’origine et l’avenue Jean- Jaurès la ligne 5 bis se tient à une bonne profondeur en raison de la pente rapide de la rue du faubourg Saint-Denis et du passage obligatoire sous plusieurs ouvrages d’art : Ligne 4 du Métropo¬ litain ; voies du Chemin de Fer de l’Est ; Ligne 7 bis ; Canal Saint-Martin. Sur le reste du parcours, le souterrain est à une profon¬ deur moindre. La pente générale de la ligne, qui est construite sans rampe importante, est de 0,6 %0 ; le rail est à J- 38.25 à l’origine et à -f- 41.34 au terminus actuel dans Pantin.

Les travaux ont intéressé toutes les formations comprises entre le Calcaire de Saint-Ouen et la 2e Masse du Gypse ; des Eboulis de Coteaux et des Remblais importants ont été rencontrés. Par contre les Allumions Anciennes et Modernes n’apparaissent pas sur le profil géologique de l’ouvrage.

Les différents niveaux rencontrés appellent les remarques sui¬ vantes :

Calcaire de Saint-Ouen. Le Calcaire de Saint-Ouen a été suivi d’abord entre l’origine de la ligne et la station « Jean-Jaurès », puis dans Pantin, entre la rue du Pré-Saint-Gervais et le terminus.

Dans Paris, le Calcaire de Saint-Ouen renferme des bancs gypseux et se termine toujours par un banc de gypse au contact des Sables verts infra-gypseux (Sables de Monceau) lorsqu’il est recouvert

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 4, 1941.

354

par une série gypseuse normale. Quand il est placé sous des Eboulis de pentes ou sous des faciès de transformation du Gypse, le banc supérieur gypseux fait place à une couche de marne, de travertin ou do calcaire à grain lin (dit sublithographique).

Sous la rue du faubourg Saint-Denis, plusieurs couches de gypse saecharoïde apparaissent dans la partie moyenne du Calcaire de Saint-Ouen. On sait qu’elles ont donné lieu à des exploitations à ciel ouvert sous le boulevard de la Chapelle, entré la rue de Tombouc¬ tou et le carrefour faubourg Saint-Denis-rue Louis-Blanc L

Les gypses disparaisssent à partir de la rue Perdonnet. On les retrouve à Pantin, une série de 11 sondages à carottage continu, échelonnés sur 800 m., a montré, dans 9 d’entre eux, l’existence de bancs gypseux dans la masse du Calcaire de Sciint-Ouen.

Gypses dans le Calcaire de Saint-Ouen à Pantin 1 2 sous la rue de Paris, entre la rue Delizv et la rue du Petit Pantin

Ordre des sondages :

5

3

1

2

11

8

4

10

6

9

7

Banc supérieur :

-

+

+

T

+

+

+

+

+

+

+

1 /3 supérieur :

-

-

1 /3 moyen :

+

+

+

1 /3 inférieur :

+

+

-h

+

T

•)

_L

_u

+

Epaisseur :

12,95

14,90,

s

/10,25 13,50

14,60

i 11,30

s/13,25 16,60 11,85 s/10,65 14,00.

L’épaisseur du Calcaire de Saint-Ouen s’accroît lorsqu’il est gypsifere. Dans Paris et les environs immédiats, notamment à Pantin, Àubervilliers, Saint-Denis, Saint-Ouen, cette formation dépasse rarement 10 m. d'épaisseur dans les zones elle ne ren¬ ferme pas de couches gypseuses, et qui constituent d’ailleurs son faciès habituel.

Au contact des sables de Beauchamp, et notamment dans le son¬ dage 5, on a reconnu un niveau saumâtre fossilifère à Potamides rnixtus. Dans le sondage 4, la zone de Mortefontaine, représentée par un banc calcaire de 0 m. 15 avec nombreuses Avicula Defrancei , recouvre une série marno-gypseuse de 2 m. 35 de hauteur renfermant. 3 bancs de gypse, dont un de 1 m. 50 reposant au contact des Sables de Beauchamp. Le Calcaire de Ducy est donc presque exclusivement gypseux à cet endroit. Dans le sondage 6, le niveau à Aaicules n’a pas été rencontré, c’est un banc de calcaire grisâtre siliceux à

1. A. Doi.i-O'r, Ligue circulaire sous tes anciens boulevards extérieurs, partie com¬ prise entre la Place de l’Etoile et la Place de la Nation (Rive droite). Profil en long géologique.

2. L’emplacement exact de ces sondages est indiqué sur le profil en long géologique.

355 -

Cérithes qui repose directement sur les Sables de Beauchamp et supporte 3 bancs de gypse de 2 m. d’épaisseur.

Les calcaires lacustres bien fossilifères ont montré dans tous ces sondages de nombreux lits à Lyrnnæa longiscatu, ; Dissostoma mumia ; Bythinelles. Les deux premières espèces se rencontrent dans le tiers supérieur de la formation ; les Bythinelles descendent jusqu’au contact du niveau de Mortefontaine.

Sables Verts Infra- gypseux. Ils ont été reconnus sur tout le par¬ cours de la ligne. Leur base est toujours sableuse au contact du Calcaire de Saint-Ouen. Ils renferment, dans les mêmes conditions que celui-ci, des bancs de gypse saocharoïde gris, zones et striés de fines rayures d’oxyde de fer, mais plus généralement il n’existe qu’un seul banc de 1 m. d’épaisseur environ, recouvert par des marnes tendres parfois gypseuses ; ils sont couronnés par des sables verdâtres argileux.

Le gypse disparaît sous les zones d’altération du Ludien, et sous les Eboulis ; les Sables verts ne renferment plus alors que des cail¬ lasses calcaro-siliceuses.

Les Sables verts n’ont pas montré de fossiles sur le parcours de la Ligne 5 bis.

A Pantin, entre la rue des Pavillons et la rue Courtois, la partie supérieure des Sables verts renferme un banc de marne blanchâtre tendre, un peu argileuse, feuilletée, contenant une faune saumâtre :

Sphenia, sp.

Mytilus Biochei Desh.

Cardita cf. aequicostata Cossm.

Ampullma parisiensis d’Orb.

Potamides scalaroides Desh.

P. perditus Bayan.

Batillaria pleuruturnoides Lmk.

Les fossiles sont très mal conservés et déformés pour la plupart.

4e Masse du Gypse. - La 4e Masse a été traversée par les puits de service ou reconnue dans le souterrain, entre la station « Gare du Nord » et la rue Faillie, puis sous le boulevard de la Villette, entre la rue de Flandre et la rue Bourret, A Pantin, elle est discontinue, et n’apparaît que de place en place sur les Sables verts. Epaisseur moyenne : 1 m. 20.

Marnes à Pholadomya ludensis. Elles existent sur l’ensemble du parcours de la Ligne 5 bis, et ont fourni Pholadomya ludensis Desh. dans la rue Perdonnet et la rue du Faubourg Saint-Denis. Dans leur partie moyenne s’intercale un fdet gypseux rougeâtre et une couche de nodules sphériques à cristaux de gypse lancéolés,

356

bien constante dans la région parisienne. Dans les zones le Ludien est altéré, ces nodules ne présentent plus que des squelettes de cris* taux, et le filet gypseux est remplacé par une couche mince d’oxyde de fer. Toutefois, les Marnes à Pholadomyes peuvent être encore fossi¬ lifères dans ces conditions : à Pantin, un puits de consolidation des¬ cendu sous les ouvrages de la ligne, à l’angle de la rue Auger, a trouvé les Marnes à Pholadomyes altérées et renfermant encore : Cardita, Turrilella, Natica, etc.

3e Masse, Marnes à Lucines, 2e Masse. Les couches alternantes de gypse saecharoïdc, de gypse pied d’alouette et de marnes qui composent ces divers niveaux ont été rencontrées entre la rue du faubourg Saint-Denis et l’avenue Jean-Jaurès, et à Pantin entre la rue Hoche et le terminus. Elles ne donnent lieu à aucune remarque particulière.

Faciès de dissolution du gypse. - Ils régnent sous les Eboidis de coteaux, d’une part sous le boulevard de la Chapelle, entre les voies du Chemin de fer de l’Est et la rue de Tanger, et sous l'avenue Jean- Jaurès et la rue de Paris à Pantin, de la station « Jean-Jaurès » à la rue Delizy. On ne voit plus de couches gypseuses dans cette partie de la ligne, mais des alternances de marnes disjointes, de bancs de calcaire cristallin et noduleux discontinu, parfois de sables siliceux verts ou grisâtres, de caillasses siliceuses, sans stratification régulière, et correspondant aux différents bancs de gypse des niveaux inférieurs du Ludien décomposés et transformés sur place.

Eboulis de Coteaux. Ils occupent la même situation que les faciès de dissolution.

Sous le boulevard de la Chapelle, ils sont constitués par une masse importante de Sables de Fontainebleau éboulés de la Butte Mont¬ martre. Sous l’avenue Jean-Jaurès, les éboulis sont encore plus importants, les Sables de Fontainebleau argileux et noirâtres sont disposés en lentilles dans une masse de marne verdâtre argileuse avec nodules cariés. Ces sables argileux, recouverts de sable lin micacé dépassent 10 m. d’épaisseur entre les stations « Jean-Jaurès » et « Avenue de Laumière » ; ils ravinent ensuite une série marneuse et argileuse renfermant parfois des Pulmonés et paraissent disposés en traînées d'écoulement correspondant à des circulations torren¬ tielles. Des couches de terre végétale sableuse s’y intercalent, vers la station « Porte de Pantin ».

Remblais. Les remblais ordinaires n’ont qu’une importance accessoire sur le parcours. Toutefois, les remblais de surélévation de la porte de Pantin permettant le franchissement des voies du Marché de la Villette, édifiés vers 1925, atteignent 6 m. de hauteur. Sous le boulevard de la Villette, entre le Chemin de fer de l’Est et la

357

rue Bordet, les remblais recouvrent une terre végétale enterrée et dépassent 5 m.

D’importants remblais de carrières existent sous la rue Perdonnet, le gypse a été exploité autrefois à ciel ouvert. Leur hauteur dépasse 15 m. ; ils s’étendent sur 250 m. de longueur. Cette carrière atteignait le Calcaire de Saint-Ouen; elle extrayait les gypses compris entre les Sables verts infra-gypseux et. la base de la 2e Masse.

Sables de Beauchamp. Les Sables de Beauchamp n’apparaissent pas dans le profil du souterrain, mais à l’origine de la ligne, le radier n’est pas à plus de 3 m. au-dessus d’eux. Leur contact avec le Cal¬ caire de Saint-Ouen est à -b 34.60 sous la rue de Saint-Quentin ; il se tient à -f- 35.00 et -f- 30. S0 sous la rue du faubourg Saint-Denis. Une descente rapide des couches vers la rue Cad les fait ensuite disparaître.

Ils sont figurés de place en place sur le profil géologique, «à la faveur de relèvements accusés des couches sous le boulevard de la Villette, et à Pantin, entre la rue Auger et le terminus.

Les Sables de Beauchamp ont été atteints par les sondages de la rue de Paris. Ils montrent, sous le Calcaire de Ducy, un banc de grès verdâtre celluleux fossilifère de 0 m. 20 à 1 m. d’épaisseur.

Au-dessous viennent des sables verts quartzeux avec bancs de grès épais de 1 m. 50, recouvrant des argiles plus ou moins sableuses, verdâtres, compactes.

La base des Sables de Beauchamp n’a pas été atteinte par les son¬ dages, qui n’ont pénétré dans la couche précédente que sur 2 m. 50.

Eaux souterraines. Les eaux souterraines sont peu importantes dans la première moitié du parcours de la ligne. Quelques venues de faible débit ont été rencontrées à la base du Ludien à une cote variant entre + 45.80 et -f- 51.60, entre la rue Lafayetle et la rue Perdonnet.

On rencontre des eaux plus abondantes dans les sables argileux, vers la cote -f- 43.00, de part et d’autre de la station « Avenue de Laumière ». La nappe phréatique suit la surface des faciès de disso¬ lution du gypse entre cette station et la porte de Pantin. A Pantin, l’eau est à -j- 43.70 à l’origine de l’avenue de la Porte de Pantin. Dans la partie terminale de la ligne, on a trouvé des eaux ascendantes dans le Calcaire de Saint-Ouen lissuré dans les zones non gvpsifères -, le niveau statique de la nappe se tient, suivant les pertes de charge locales, entre -j- 39.45 et -f- 40.90.

Les eaux sont très séléniteuses, ainsi qu’en témoignent les analyses effectuées :

Puits 9 (rue Perdonnet, à Paris)

S04Ca 2H20 : 2 gr. 22 p. litre Chlorures : traces

35B

Ammoniaque : traces PH : 7,4

Puits 5 à Pantin (angle rue de Paris-rue Hoche)

S04Ca 2II20 : 0 gr. 708 par litre.

Puits 6 (rue de Paris)

S04Ca 2H20 : saturation, présence de chlorures.

Des vestiges de réseaux aquifères fossiles ont été rencontrés à plusieurs endroits :

sous la rue Lafavette, poche de dissolution dans le gypse inter¬ calé à la base du Calcaire de Saint-Ouen, traversant le souterrain dans toute sa largeur.

zones de fissures à la base des calcaires de Saint-Ouen dans la station « Gare du Nord ».

réseau important de fissures verticales orientées SE-NO, sous la rue Perdonnet, entre les cotes -f- 39.00 et 41.00.

traces de courants souterrains dans la 3e Masse du Gypse aux environs du Canal Saint-Martin à la cote 40.00.

réseaux multiples de fissures et de vides dans les Calcaires de Saint-Ouen aux environs de l’Eglise de Pantin, vers la cote -f- 41.00.

En raison de leurs cotes d’altitude, ces témoins d’anciens réseaux souterrains paraissent en rapport avec la terrasse de 10-15 m., qui n’a juas laissé de sédiments sur le parcours de la ligne, mais qui manifeste son action par des désordres dans les couches ayant servi de berges à ses alluvions.

Tectonique. Les niveaux géologiques intéressant le profil de la Ligne 5 bis sont affectés par des mouvements tectoniques divers : pendages, failles, torsions, qui sont mis en relief par l’allure d’une bonne couche repère : les Marnes à Pholadomyes , bien constantes sur l’ensemble du tracé.

Le contact, tantôt des Sables verts, tantôt de la 4e Masse, avec les Marnes à Pholadomyes présente un certain nombre de cotes remar¬ quables :

Origine de la ligne, rue de Saint-Quentin . -f- 47,40

Station « Gare du Nord » . 48,70

Angle rue Demarquay . 50,30

Rue Perdonnet-angle rue Cail . 49,70

Angle rue Pordonnet-ruc Louis-Blanc . 38,80

Sous les voies du C. de F. de l'Est . 40,50

Station « rue d’Aubervilliers »... . 42,05

Canal Saint-Martin . 41,60

Station « Avenue Jean-Jaurès » . . 53,80 env.

50 m. à l’E. de la rue Lally-Tollendal . 42,70

Station « Avenue de Laumière » . 34,40

Station « Rue de l’Ourcq » . 38,00 env.

Station « Porte de Pantin » . 37,75

Boulevard Sérurier . 42,70

Station « Rue Iloche » . 45,50

Station « Eglise de Pantin » . 47,10

Angle rue Courtois-rue de Paris . 48,00

Angle rue Benjamin Delessert (rue de Paris) . . 49,00

Cette série de cotes montre un relèvement sensible des couches entre la rue Lafayette et la rue Perdonnet, correspondant à un petit axe parallèle aux boulevards extérieurs. Sous l’avenue Jean-Jaurès, on voit une dépression qui ne constitue pas un synclinal, mais une fosse étendue au N. de la Colline de Belleville. Dans Pantin les couches remontent régulièrement vers l’E. ; la fosse des 18e et 19° arrondissements s’arrête aux limites actuelles de Paris.

Dans l’ensemble, les couches du Bartonien inférieur et du Ludien (Bartonien supérieur) plongent vers le N.-E. Quelques pendages contradictoires ont été remarqués sous la rue Perdonnet, l’on trouve des failles de tassement ; il faut attribuer ces accidents à des phénomènes locaux en rapport direct avec la dissolution des gypses par les eaux souterraines, et avec l’exploitation des couches en carrières à ciel ouvert.

En résumé, la Ligne 5 bis traverse une série essentiellement gypseuse, les inclusions de gypse se rapportent, h tous les niveaux compris entre le Calcaire de Saint-Ouen et la 2e Masse. La dispari¬ tion locale des bancs gypseux paraît être en rapport, d’une, part avec des circulations souterraines, soit actuelles, soit fossiles, et d’autre part avec la disposition tectonique des formations encais¬ santes. La présence d’une zone étendue de faciès de dissolution et de substitution du Ludien, à Paris et à Pantin, et ses relations directes avec la série Indienne gypseuse, pose le problème de la formation de ces dépôts aberrants si mal connus, et de leurs rapports avec l’évolu¬ tion morphologique de la région parisienne.

(Laboratoire de Géologie du Muséum.)

360

Composition glucidique des fruits d’Actinidia chinensis

Planchon

Par Robert Franquet.

L’attention a été attirée ces derniers temps sur l’intérêt que pou¬ vait présenter l’acclimatation en France d’un arbuste sarmenteux, dioïque, Y Actinidia chinensis Planchon, plante originaire de Chine et de Corée, appartenant à la famille des Dilléniacées 1. MM. Guillau¬ min et Guinet ont donné récemment l’historique de l’introduction de cette liane, sa description et sa culture au Muséum 2. Cette espèce a été décrite par M. le professeur Àug. Chevalier sous le nom d’Acti- nidia lati folia Merrill, variété deliciosa A. Chevalier3.

L’unique exemplaire femelle d’ Actinidia chinensis cultivé au Muséum a donné en octobre 1940 une récolte de 85 kilogs de fruits. Ces derniers sont des baies ovoïdes, charnues, de 3 à 5 cm. de long, pesant de 25 à 30 gr. et renfermant un grand nombre de graines minuscules.

Ces haies sont comestibles et de goût agréable, mais leur intérêt capital réside sans conteste dans le fait que ce sont les fruits les plus riches en vitamine C que l’on connaisse actuellement. Cette parti¬ cularité a été mise en évidence par Mme Lucie Randoin et Mlle Jeanne Boisselot qui ont attiré à juste titre l’attention sur l’intérêt que peut, présenter de ce fait la culture de Y Actinidia chinensis i.

Les chiffres que nous présentons ci-dessous montrent que la teneur en glucides solubles et assimilables des fruits d’ Actinidia, chinensis en font, en outre, un aliment sucré pouvant rivaliser avec nos fruits indigènes

Les analyses suivantes se rapportent à trois lots de fruits (YAcli- nidia chinensis récoltés au Muséum en octobre et conservés au frui¬ tier jusqu’en fin janvier, date de l’examen. Les baies, coupées en menus fragments, furent, fixées, puis épuisées, après broyage, par

1. On en lait maintenant, une famille spéciale : les Actinidiacées.

2. A. Guillaumin et C. Guinet, Revue horticole, 1941, 27, p. 315 ; A. Guillaumin, Bulletin de la Société nationale d' Horticulture de France, 6e sér., 7, p. 64, 1940.

3. Aug. Chevalier, Revue de Botanique appliquée, 221, p. 13, 1940.

4. L. Randoin et J. Boisselot, C. R. de la Soc. de Biol., 1941, 34, p. 209 ; et Revue horticole, 1941, 27, p. 315.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 4, 1941.

361

l’alcool à 95° bouillant. Les glucides solubles ont été dosés après

concentration sous

pression réduite des

extraits

alcooliques et

défécation par l’acétate basique de plomb

suivant

les te ch

niques

classiques.

Lots

l

1

1

[al] .

- 27°

26°

- 25°

L J .

Glucides solubles

( Saccharose .

2,38

2,30

1,91

dans 100 gr. de fruits

' Réducteur .

6,50

7,83

7,65

frais

j Sucre total (exprimé

( en réducteur) .

9,03

10,24

9,65

Indice enzymolitiquc .

600

587

614

Glucose

Rapport ,,

fructose

0,714

0,821

0,807

Le contingent glucidique des fruits d ’Actinidia chinensis est donc constitué, en majeure partie, de réducteur représentant, si l’on prend la moyenne de ces cbilîres, 75,9 pour 100 du sucre total. Le réducteur renferme un léger excédent de fructose : 42,29 de lévulose contre 33,60 de glucose. Le reliquat du sucre total est constitué par un glu¬ cide hydrolysable par l’invertine : la valeur de l’indice enzymoli- tique indique qu’il s’agit de saccharose.

(Laboratoire de Culture du Muséum.)

Le Gerant : Marc André.

ABBEVILLE.

INPRIMERIE F. PAILLART. - 15“10“41.

SOMMAIRE

Pages

Actes administratifs . 217

Communications :

Ach. Urbain, M.-A. Pasquier et J, Servier. Point cryoscopique du sérum, du

sang total et du plasma de quelques Mammifères sauvages . 218

Ach. Urbain et J. Nouvel. Septicémie à Pasteurella chez un Crocodile (Crocodi-

lus nibticus) vivant en captivité . 225

P. Rode. Catalogue des types de Mammifères du Muséum National d’Histoire

Naturelle. Ordre des Chiroptères . 227

P. W. Fang. Deux nouveaux Nemacheilus (Cobitidés) de Chine . 253

M. André. Sur le Bryobia prætiosa Koch (Acarien) . 259

A. Villiers. Coléoptères Cerambycidæ du Cameroun.... . 266

P. Fauvel. Annélides Polychètes de la Mission du Cap Horn (1882-1883) . 272

E. Fischer-Piette. Les Lucinidæ de la collection d’Adanson, Codok, Jagon,

Félan . 299

A. Magne. Les genres Codakia Scopoli et Lucina Bruguière (Moll.) . 304

Ed. Lamy. Note sur la distribution géographique du Columbella cribraria Lk.

(Moll. Gastrop) . 306

P. Marie. A propos des Foraminifères d’un sable de plage provenant de l’île

Maurice . 309

J. Brouardel. Variation saisonnière de la densité de population et du nombre de divisions de YUrceolaria palellæ (Cuénot) (Infusoire). Note prélimi¬ naire . 314

A. Guillaumin et H. Humbert. Plantes nouvelles, rares ou critiques, des serres

du Muséum . 318

A. Guillaumin. Contribution à la flore de la Nouvelle-Calédonie. LXXV. Plantes

de collecteurs divers . 320

P. Jovet, Remarques sur le Cerastium trigynum Vill. et ses variétés . . 326

Raymond-Hamet. Sur une nouvelle espèce de Kalanchoe : le Kalanchoe

stearni . 331

P. Frémy. Une petite collection d’ Algues des environs de Grenoble . 335

C. Arambourg. Antilopes nouvelles du Pléistocène ancien de l’Omo (Abyssinie). 339

S. Caillère. Sur quelques sédiments argileux du bassin d’Antsirabé (Mada¬ gascar) . 348

R. Soyer. Ligne 5 bis du Chemin de Fer métropolitain interurbain de la gare

du Nord à l’Eglise de Pantin. Notice géologique . 353

R. Franquet. Composition glucidique des fruits d ’Actinidia chinensis Planchon. 360

ÉDITIONS

DU

MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE

36, RUE GEOFFROY-S AI NT'HIL AIRE, PARIS Ve

Archives du Muséum national d’Iiistoire naturelle (commencées en 1802 comme Annales du Muséum national d’ Histoire naturelle). (Un vol. par an, 300 fr.)

Bulletin du Muséum national d’ Histoire naturelle (commencé en 1895). Un vol. par an, 80 fr.)

Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com¬ mencée en 1936. (Sans périodicité fixe ; un vol. 230 fr.)

Publications du Muséum national d’Hisloire naturelle. (Sans périodicité fixe ; paraît depuis 1933).

Index Seminum Horti parisiensis. (Laboratoire de culture ; paraît depuis 1822 ; échange.)

Notulæ Systematicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro- gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, 65 fr.)

Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le Dr R. Jeannel, Laboratoire d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France. 60 fr., Etranger, 70 fr.)

Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle à Dinard. (Directeur M. A. Gruvel, Laboratoire maritime do Dinard ; suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ; prix variable par fascicule.)

Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ; prix du numéro : 5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la Société des Amis du Musée de l’Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.)

Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange.)

Travaux du Laboratoire d’Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; échange.)

Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. (Directeur : M. A . Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921 ; abonnement pour la France, 130 fr. ; Étranger, 145 et 160 fr.)

Revue Algologique. (Directeurs MM. P. Allorge et R. Lami, Laboratoire de Cryptogamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 150 fr., Étranger, 200 fr.)

Revue Bryologique et Lichènologique. (Directeur M. P. Allorge, Laboratoire de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 60 fr.. Étranger, 80 fr.)

Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique) (Directeurs MM. R. Heim, J. Duché et G. Malençon, Laboratoire de Cryptogamie ; paraît depuis 1928 ; abonnement France, 60 fr., Étranger, 80* et 100 fr.)

Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères, Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936) ; 50 fr. ; Étranger. (55 fr.

BULLETIN

DU

MUSEUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE

2e Série. Tome XIII

PARIS -Ve

RÉGLEMENT

Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national d’Histoire naturelle.

Le nombre des fascicules sera de 6 par an.

Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1/2 feuille (8 pages d’im¬ pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus¬ crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière à occuper la place minima.

Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit, avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin suivant.

Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie¬ ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.

Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de la retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un numéro ultérieur.

Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé¬ mentaires qu’ils pourraient désirer leurs frais).

Les auteurs désirant faire des communications sont priés d’en adresser directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la séance.

TIRAGES A PART

Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils peuvent en outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nombre, aux conditions suivantes :

(Nouveaux prix pour les tirages à part à partir du Fascicule 4 de 1941)

25 ex. 50 ex. 100 ex.

4 pages . 57 fr. 50 74 fr. 50 109 fr.

8 pages . 65 fr. 75 89 fr. 75 133 fr. 50

16 pages . 79 fr. 112 fr. 175 fr.

Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le numéro, brochés avec agrafes et couverture non imprimée.

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par 25 ex. en sus . 12 francs.

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BULLETIN

DU

MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE

ANNÉE 1941. NTo 5.

326e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM

27 NOVEMBRE 1911

PRÉSIDENCE DE M. L. GERMAIN

DIRECTEUR DU MUSÉUM

ACTES ADMINISTRATIFS

M. Marcel Griaule est délégué dans les fonctions de Sous-Directeu* à la Chaire d’Ethnologie des Hommes actuels et des Hommes fossiles, à dater du 1er juillet 1941 (Arrêté ministériel du 15 juillet 1941).

Le titre de Sous-Directeur honoraire de Laboratoire est conféré à M. F. Le Cerf, Assistant, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite. (Arrêté ministériel du 26 juillet 1941).

L’arrêté du 2 avril 1941 admettant M. F. Angel, Assistant, à faire valoir ses droits à une pension de retraite, est et demeure abroge. (Arrêté ministériel du 4 juillet 1941),

M. Léon Bourgeois, Commis d'administration au Muséum, est admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite à dater du l*r sep¬ tembre 1941 (Arrêté ministériel du 4 août 1941).

MM. Il iss ar d et Reboussin sont chargés de 75 leçons de dessin au Muséum (Arrêté ministériel du 15 mai 1941).

Mme Yvonne Dindault, déléguée dans les fonctions de préparateur technique au Muséum, est titularisée dans les fonctions d 'Assistant à dater du 1er janvier 1941 (Arrêté ministériel du 27 juin 1941).

M. Leroy est délégué dans les fonctions d’Assistant au Laboratoire Bulletin du Muséum, 2e s., t. Xlll, 5, 1941.

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d’Agronomic coloniale à dater d.u 1er avril 1941 (Arrêté ministériel du 15 mai 1941). *

M. Roger Pichon est nommé, à dater du 1er juillet 1941, Assistant stagiaire en remplacement de M. Conrakd, admis à faire valoir ses droits à iule pension de retraite (Arrêté ministériel du 26 juillet 1941.)

M. Jean Bourgogne est nommé Assistant stagiaire au Muséum à dater du 16 juillet 1941, en remplacement do M. Le Cere, admis à faire, valoir ses droits à une pension de retraite (Arrêté ministériel du 4 août 1941).

Un congé d’un an sans traitement, du 1CT mai 1941 au 60 avril 1942, est accordé sur sa demande et pour convenances personnelles à M116 Thérèse Rivière, Assistant au Musée de l’IIomme.

M. Faubuée est délégué, à titre provisoire, dans les fonctions d 'Assistant, au Musée de l ’Homme, pour la période du 1er mai 1941 au 30 avril 1942, en remplacement de MUo Rivière, en congé sans traitement (Arrêté ministériel du 11 août 1941).

Mme Basse de Menorvae est nommée Attachée au Muséum (Labora¬ toire de Paléontologie) (Arrêté du Directeur du Muséum en date du 29 juil¬ let 1941).

M. Dklavault est affecté comme Aide-technique, au litre du Ccnt.e National de la Recherche Scientifique, au service de M. le Professeur Or c.F.r., à dater du 16 mai 1941 (Lettre du G. N. R. S. on date du 23 mai 1911).

MUe Charpentier est désignée à dater du 11 juillet 1941 au titre du Centre National de la Recherche Scientifique, comme Aide-technique de M. R. IIeim, en remplacement de Mme IIaccard. (Lettre du C. N. R. S. en date du 23 juillet 1941).

MUe Andrée Robine est nommée aide-technique au Laboratoire de Malacologie, au titre du Centre National de la Recherche Scientifique, en remplacement de M. Jean Axdeé, à dater du 1er janvier 1941 (Lettre du C. N. R. S. en dale du 29 août 1941).

M. Paul Roth est, affecté, au titra du Centre National ce la Recherche Scientifique, comme Aide-technique au service de M. le Professeur A. Urbain, à dater du 1er août 1941 (Lettre du C. N. R. S. en date du 1 7 septembre 1 941 ) .

M. le Président a le regret d’annoncer deux décès :

M. le Professeur A. Gruvel, décédé le 18 août 1941 ;

M. le Professeur R. Anthony, décédé le 1er septembre 1941.

OUVRAGE OFFERT

Ed. Lamy et M. André. Notes sur les espèces Lamarckiennes de Bra- chiopodes vivants (Extrait du Journ . de Conchyliologie, LXXXIV, 1941, pp. 183-196 et 279-299).

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Allocution prononcée aux obsèques de M. le Professeur A. Gruvel, Professeur honoraire au Muséum, Paris, 25 Août 1941.

Par M. le Professeur Louis Germain,

Directeur du Muséum.

Madame,

Mesdames, Messieurs,

C’est un bien triste privilège, pour le Directeur du Muséum, de conduire ici un collègue, un aini. Et c’est, avec une émotion que je ne chercherai pas à dissimuler, que j’ai appris la lin si brusque du Professeur Gruvel.

Il y a plus d’un an déjà, Madame et Monsieur Gruvel avaient été frappés d’un de ces coups du sort dont on ne se remet jamais com¬ plètement. Leur fils unique leur était enlevé, mort pour la France, et la santé du Professeur Gruvel devait constamment s’en res¬ sentir. Il s’était retiré à Dinard au moment de sa retraite, assurant pourtant, le service du Laboratoire maritime. A chacun de mes voyages, que les nécessités de service rendaient trop brefs, je retrou¬ vais le Gruvel énergique et courageux que nous avons tous connu. Mais sa santé restait, chancelante. Nous espérions tous que, grâce aux soins délicats qui l’entouraient, grâce à sa robuste constitution, à son énergie, il se serait remis complètement. Hélas ! nos espoirs ne se sont pas réalisés, et il nous faut nous résigner à l’inévitable.

Je ne puis songer à vous retracer ici la carrière si remplie, si féconde du Professeur Gruvel. Je voudrais du moins vous en esquis¬ ser les lignes essentielles.

Il débuta tout près de son pays d’origine, à la Faculté des Sciences de Bordeaux, il entreprit d'abord de longues et laborieuses recherches sur les Invertébrés marins, notamment sur les Cirrhi- pèdes dont il publia une magnifique monographie. Mais la vie de laboratoire, si intense qu’elle soit, ne pouvait suffire à son activité. Il sentait le besoin d’horizons plus larges, et il s’orienta résolument vers les sciences coloniales. Gruvei. venait, de trouver sa voie véri¬ table. Dès lors, il multiplia les voyages et explorations en Afrique du Nord, en Afrique occidentale française, en Syrie, en Egypte..., rapportant chaque fois une ample moisson de documents de premier

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 5, 1941.

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ordre. Il acquit ainsi, rapidement, une grande notoriété, devint Conseiller technique du Ministère des Colonies qui, dès 1920, créa pour lui a Chaire des Pêches et Productions coloniales d’origine animale près le Muséum National d’Histoire Naturelle.

L’organisation de cet important service, qui prit rapidement un grand développement, n’arrêta pas, bien au contraire, les voyages de recherches du Professeur Gruvel. Nous le voyons de nouveau au Maroc, en Afrique occidentale, en Norvège, en Egypte, accumulant une documentation précieuse, à la fois scientifique et économique dans de nombreux ouvrages qui restent des modèles : « Les pêcheries des Côtes occidentales d’Afrique », « Les pêches maritimes en Algé¬ rie », au « Maroc », « Les industries de la pêche en Norvège », « Les richesses maritimes et fluviales de l’Indo-Chine », «Les Etats de Syrie », « Recherches sur les faunes du Canal de Suez », et beaucoup d’autres livres que je pourrais citer.

Cependant, à son laboratoire du Muséum, les collections se multi¬ pliaient, et son cours était suivi par un auditoire aussi nombreux qu’attentif.

Il est une de ses œuvres qui lui tenait particulièrement à cœur et sur laquelle je voudrais insister : la création du Laboratoire ma itime d j Muséum à Dinard. A la suite de vicissitudes nombreuses, le Labo¬ ratoire maritime du Muséum, d’abord installé à Tatihou par Edmond Periies, puis transféré à Saint-Servan par le botaniste Mangin, dut quitter ce dernier refuge. Le. Professeur Gruvel trouva, à Dinard, en face de l’embouchure de la Rance, dans une situation idéale, une villa abandonnée qui fut acqui e par le Muséum. Les travaux d’aménagement et de construction commencèrent immé¬ diatement, et en moins d’un an, grâce à l’activité et aux qualités d’organisateu du Professeur Gruvel, le laboratoire put être inauguré. Laboratoire modèle, qui fait honneur à ceux qui l’ont conçu et exécuté, laboratoire aujourd’hui fréquenté par une pléiade de chercheurs et de jeunes naturalistes. Hélas ! les promoteurs, les animateurs, bien des amis de cette belle œuvre nous ont quittés : hier Per ni k r, Mangin, Lemoine, le grand Charcot, aujourd’hui Gruvel.

Telle est l’œuvre accomplie par le collègue, par l’ami que nous pleurons. Œuvre considérable, œuvre féconde, qui restera, qui sera continuée pour le plus grand bien de la science et de la Patrie.

Laissez-moi, Madame, vous dire ia part si grande que nous pre¬ nons tous à votre mmense douleur, combien nous sentons la perte cjue vient de faire le Muséum.

Mon cher Gruvel, mon cher ami, au nom de Professeurs du Muséum, au nom de tout le personnel de notre établissement natio¬ nal, en mon nom, je vous adresse le suprême adieu.

Paris, 25 aoûl 1941.

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Allocution prononcée aux obsèques du Dr R. Anthony, Professeur au Muséum, a Chateaulin, 4 Septembre 1941

Par M. le Professeur Louis Germain,

Directeur du Muséum.

Madame,

Mesdames, Messieurs,

Un nouveau deuil cruel frappe le Muséum National d’Histoire Naturelle. Après Gruvel, c’est le Dr R. Anthony, Professeur d’ Anatomie, comparée au Muséum, qui disparaît brusquement, en pleine activité intellectuelle, enlevé à l’affection des siens, de ses collègues, de ses amis. Je ne saurais dire l’émotion que j’éprouve devant ce coup fatal et inattendu, la part si profonde que nous prenons tous à une mort que rien ne laissait prévoir.

Ce n’est pas ici que je puis retracer la carrière scientifique si remplie, si féconde, de notre, regretté collègue ; je voudrais pourtant en esquisser les traits essentiels.

R. Anthony eut tout d’abord une formation médicale. Elève de l’Ecole de Médecine militaire de Lyon, il abandonna bientôt la carrière médicale militaire pour se consacrer uniquement à la recherche pure. Et c’est au Laboratoire d’Anatomie Comparée du Muséum qu’il débuta, laboratoire qu’il ne devait d’ailleurs plus quitter.

Dès 1922, il succédait à son Maître, le Professeur Edmond Perrier, Directeur du Muséum, comme titulaire de la Chaire d’Anatomie comparée.

Cette chaire, une des plus importantes de notre établissement, illustrée par les immortels travaux de Cuvier, le Professeur R. Anthony sut lui donner une activité et un lustre nouveaux. Je ne puis insister sur les belles recherches entreprises pendant les années si fécondes du Professorat de notre collègue. Je citerai seule¬ ment ses études sur les Mollusques, sur l’embryogénie des Poissons, travaux exécutés quand il dirigeait le laboratoire maritime du Muséum, alors installé dans Pile de Tatihou, cette île française à la consonnance si étonnamment polynésienne. Mais les recherches les plus importantes d’ANTHONY ont trait aux Mammifères. Dans ce

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIIT, 5, 1941.

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vaste domaine, il publia de nombreux mémoires, rapidement devenus classiques, sur le cerveau, dont il fit son étude de prédilection. Il était d’ailleurs également Professeur à l’Ecole d’ Anthropologie, dont il fut même un moment Directeur, et, aussi, son œuvre fut celle d’un brillant précurseur. Je voudrais aussi citer ses mémoires, si importants, sur les Mammifères marins, sur la dentition comparée des Mammifères, sur les Eléphants vivants et fossiles.

Je tiens aussi à insister sur la grande culture d’ Anthony, cette culture générale sans laquelle il n’y a réellement pas de véritables savants. Et cela lui permit d’orienter son érudite curiosité vers les sujets les plus divers, littéraires, artistiques, philosophiques.

Je n’insiste pas. L’œuvre d’ÀNTMONY est de celles qui resteront, de celles qui font honneur à la Science française, de celles qui font honneur au Muséum. Et les élèves qu’il a su former continueront, j’en suis persuadé, à suivre la voie si noblement tracée par le Maître que nous pleurons.

Madame, laissez-moi vous dire la part si grande que nous prenons tous à votre immense douleur.

Mon cher Anthony, mon très cher et vieil ami, au nom des Pro¬ fesseurs du Muséum, au nom du Muséum tout entier, en mon nom personnel, je vous adresse le suprême adieu.

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COMMUNICATIONS

Leçon inaugurale faite au Muséum National D’Histoire Naturelle, le 12 juin 1941.

Par Paul Bertrand,

Professeur.

La création de la Chaire d’Anatomie comparée des Végétaux vivants et fossiles fait grand honneur à ceux qui Font décidée et réalisée, malgré les difficultés et les restrictions imposées par les circonstances. En remerciant le Directeur et l’Assemblée des Pro¬ fesseurs du Muséum de leur heureuse initiative, j’ai le sentiment très net de leur exprimer la reconnaissance de tous ceux qui s’intéressent de cœur aux progrès de la Recherche scientifique en France. Je nommerai au premier rang : M. le Professeur A. Lacroix, puis MM. les Membres de la Section de Botanique : M. le Professeur ILyngeard, M, le Professeur Blaringhem, dont chacun connaît l’activité en cette matière, M. le Prof1' Aug. Chevalier, autre ouvrier de nos progrès, enfin MM. les Membres de la Section de Géologie, M. le Profr Cayeux et M. le Profr Jacob.

Au début de cette leçon inaugurale, il est de mon devoir d’ex¬ primer ma gratitude à MM. les Membres de l’Académie des Sciences, qui, en me désignant pour occuper la Chaire d’Anatomie comparée des Végétaux vivants et fossiles, ont marqué l’estime qu’ils avaient de ma carrière scientifique et de mes travaux. Aux noms que j’ai cités tout à l’heure, permettez-moi de joindre : M. le Prof1- M. Mol- liard, M. le Profr Guilli ermond, M. le Prof1- Collin, qui m’ont témoigné leur intérêt en des termes qui m’ont vivement touché A Monsieur le Directeur du Muséum, à mes Collègues je liens à dire toutes les obligations que je leur dois pour leur accueil si courtois et si bienveillant. Dans mes nouvelles fonctions, leurs conseils m’ont été précieux. J’espère en jouir encore à l’avenir.

Pour me conformer à l’usage, je dois dans cette leçon d’ouverture vous faire connaître quelques traits essentiels de ma carrière scienti¬ fique. Je ne me déroberai pas à cette règle.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 5, 1941.

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Mon père, après d’excellentes études, fut initié à la botanique » par J. Decaisne et P. P. Dehkrain, qui avaient été ses professeurs

au Collège Chaptal. Renonçant à entrer à Polytechnique il avait été reçu second, il vint au début de 1871 se mettre sous la direction de Decaisne. Il lui présenta Julien Vesqüe dont il avait fait la connaissance au laboratoire de Milne-Edwards. Une étroite amitié s’établit entre Vesque et mon père. Autour de brillants travaux de Physiologie et d’Anatomie végétales, Vesque doué d’une magnifique intelligence, d’une sensibilité artistique et scientifique merveilleuse, devait mourir prématurément en 1895. J’aurais voulu vous lire quelques-unes des pages consacrées par Ch.-Eug. Bertrand à Decaisne et à Vesque afin d’évoquer devant vous cette activité, cette ardeur jeune et enthousiaste, cjui animait les deux amis lors¬ qu’ils travaillaient ensemble dans les laboratoires du Muséum 1. C’est en 1874 que mon père se lia avec Renault et commença à s’intéresser aux plantes fossiles. La mort de Vesque en 1895, celle de Maurice Hovelacque, son élève bien-aimé en 1898, celle de Renault en 1903, furent pour mon père des coups terribles.

Ma mère avait suivi elle-même les cours des Professeurs du Muséum, notamment ceux de Bhongniart, et elle assurait l’ensei¬ gnement des Sciences Naturelles au Lycée de jeunes filles qu’elle dirigeait. Elevé dans une telle ambiance, je devais tôt ou tard incliner vers les Sciences Naturelles.

Cependant, mon père jugea indispensable de commencer mon éducation en m’inculquant les principes de la Géométrie suivant la méthode logique et rigoureuse d’AiviioT. Cette formation devait exercer une répercussion profonde sur l’orientation de mes recherches.

A la Faculté des Sciences de Lille, j’entrai en 1900, l’enseigne¬ ment de la Botanique était assuré par Ch.-Eug. Bertrand, assisté de son élève dévoué, Ch. Queva, auteur de travaux sur les Lhoseorées et d’une remarquable étude sur l'ontogénie des Equîsetum , Profes¬ seur à Dijon (mort, en 1929). Mon père développait des conceptions originales sur l’organisation anatomique des végétaux, quintessence de sa théorie du faisceau, parue en 1881 . Il professait l’opinion, d’ailleurs justifiée par ses mémoires sur les Tmésiptéridées et sur Phylloglossum , que l’étude des types aberrants est destinée à être très fructueuse et il attachait une importance particulière aux mono¬ graphies méthodiques, abondamment illustrées.

Je ne tardai pas à me lancer à mon tour dans l’étude des types fossiles de la période carbonifère, dont on peut dire que tous sem¬ blaient énigmatiques et aberrants. Je consacrai plusieurs années à l’anatomie comparée des Fougères fossiles. Dès mes premiers tra¬ vaux, je subis l’influence des anatomistes anglais : Boodle, A. -G.

1. Sur le conseil de Decaisne, mon père suivit les cours de Duchartre, qui lui fit passer sa thèse relative à l’anatomie comparée des Gnétacées et des Conifères.

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Tansley, F.-O. Bower, Gwyne-Vaughan, W.-H. Lang. Ce qui me frappait dans leurs nombreuses publications relatives aux Fougères, c’est qu’ils s’efforçaient de s’en tenir strictement à la constatation objective des faits, avec le minimum d’interprétation pour les relier entre eux.

Ma formation scientifique s’est trouvée utilement complétée par l’application des végétaux fossiles à la stratigraphie. Dans cette branche, je suis le disciple du Professeur Ch. Barrois et j’accomplis un pieux devoir en exprimant ici ma profonde reconnaissance envers ce maître regretté.

C’est en débitant des schistes houillers sous sa direction que j’ai appris le mieux à connaître les empreintes de plantes fossiles, à les déterminer, à fixer les détails de leur répartition stratigraphique et géographique. Et c’est encore cette méthode qui m’a révélé les diffi¬ cultés et les surprises que nous réserve la variabilité des espèces houillères, tout en nous fournissant de précieux renseignements sur leur évolution.

Ch. Barrois m’apprit, en outre les heureux effets au point de vue scientifique d’une collaboration loyale et d’un contrôle sévère, contrôle qui ne peut s’exercer efficacement qu’en changeant les méthodes et les points de vue. Les recherches poursuivies pendant 30 ans en pleine entente avec Ch. Barrois et mon excellent ami Pierre Pruvost forment les plus beaux souvenirs de ma carrière à Lille.

Au nom de Ch. Barrois, je dois joindre celui de Jules Gosselet : je ne puis oublier l’enthousiasme magnifique, qui animait ses cours et ses excursions. Je dois rappeler également les noms de Pierre Ter- mier et de Georges Friedee, qui ont guidé mes recherches dans le bassin houiller du Gard. À la mémoire de ces grands géologues j’apporte mon hommage reconnaissant.

Je tiens à exprimer ma vive gratitude à M, le Professeur Fosse, qui m’a jadis initié aux méthodes de l’analyse chimique et à M. le Professeur Chevalier, qui a bien voulu reporter sur moi une partie de l’affection qu’il nourrissait pour Lignier et pour mon père.

J’ai eu à mon tour la joie de trouver des collaborateurs dévoués : Georges Livet pour le Bassin houiller du Gard, Georges Dubois, Paul Corsin et Gilbert Mathieu pour le Nord de la France. Je les remercie cordialement du précieux concours qu’ils m’ont apporté.

Le programme et les buts de la Chaire d’Ànatomie comparée des Végétaux vivants et fossiles sont aisés à définir ; ils comprennent trois parties essentielles :

Etude des Végétaux fossiles. Descriptions morphologiques et anatomiques.

Anatomie comparée des végétaux.

Mise en valeur, entretien et accroissement des collections, avec

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tous les travaux de laboratoire et toutes les recherches que cela com¬ porte tant sur les types fossiles que sur les types actuels.

C’est là, vous le sentez, un programme très vaste, dont l’exécution exige des efforts prolongés. Mais pour apprendre ce qu’il faut faire, n’est-il pas sage d’examiner d’abord ce qui a été fait ? Penchons-nous sur l’œuvre de nos prédécesseurs : elle est pleine d’enseignements. Mon exposé comprendra naturellement deux parties : la première sera consacrée à la Paléobotanique, c’est-à-dire aux plantes fossiles ; la deuxième à l’Anatomie comparée des végétaux. Ce ne seront bien entendu que de brefs raccourcis, je m’efforcerai de mettre en évidence la part considérable que le Muséum a prise à la fondation et au développement de ces deux disciplines.

Adolphe Brongniart est à Paris, en 1801. Tl était fils d’Alexan¬ dre Brongniart, Directeur de la Manufacture de Sèvres, dont M. le Prof1’ Orcel vous a parlé dans sa leçon inaugurale. Doué également pour toutes les Sciences, tour à tour chimiste, minéralogiste, céra¬ miste, Alexandre est connu surtout comme géologue. Adolphe de son côté manifesta très tôt une prédilection pour la botanique.

Grâce aux relations de son père, il se trouva lui-même en contact avec les plus grands savants de l’époque et c’est ainsi que dès l’âge de 19 ans, il décidait d’entreprendre l’étude des plantes fossiles « poussé, dit-il, par les encouragements de Cuvier, d’A.-P. de Candolle et de. son père ».

Il y a dans les Annales des Mines une gravure célèbre, repré¬ sentant la carrière du Treuil, près de Saint-Etienne, telle qu’elle apparaissait aux visiteurs en 1821. On y voyait alors des arbres debout, que l’on pouvait suivre sur 2 ou 3 mètres de hauteur perpendiculairement aux strates. En décrivant ces arbres Alexandre Brongniart exprime l’opinion qu’ils sont à la place même ils ent vécu, puis il nous avertit qu’il laisse à son fils le soin de décrire les espèces fossiles que l’on recueille en cet endroit. Adolphe Brongniart accompagnait en effet son père et c’est lui qui est l’auteur du croquis, représentant la forêt fossile du -Treuil. C’est dans cette meme carrière que Gr and’eüry exposait en 1900 devant Albert Gaudry et do nombreux pal cobotanistes venus du monde entier : Lester Wari», l.-C. White, II. Potonié. etc., ses concep¬ tions sur le mode de formation de la bouille. Nous voilà donc révélée d’une manière saisissante l’origine de l’œuvre d’Adolphe Brongniart et de tous ses successeurs.

La carrière du Treuil était un véritable monument historique et scientifique et il est regrettable que l’éboulemcnt et T émiettement des parois aient effacé ces précieux témoignages.

Les voyages ont tenu une grande place dans l’activité scientifique de Brongniart. A l’âge de 24 ans, il avait déjà visité : le Jura et la

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Suisse (1817), l’Italie (1820), le Centre de la France (1821), l’Ouest de la France (1822), la Scandinavie (1824), les Iles Britanniques (1825) et presque tous ces voyages, avaient pour objet principal l'étude et la récolte des plantes fossiles. Dans ces voyages, BrojS'gtoart était accompagné de son père ou d’autres naturalistes comme Bertrand Geslin.

Il allait voir ses confrères, il étudiait leurs collections et l’on orga¬ nisait des excursions en commun pour explorer les gisements. C’est ainsi que Brongniart a recueilli lui-même sur place les matériaux qui devaient faire l’objet de ses travaux.

C’est, également au cours de ces voyages qu’il entra en relations avec un grand nombre de savants étrangers : Berzelius et Wôhler, Omaliüs d’ Ha leo y et Morren, II. Agardii et Nilssonn, Link, Treviranus, Nôggeratit, Robert Brown.

L’œuvre de Brongniart relative aux plantes vivantes est fort importante. File comprend des travaux de botanique systématique (Flore de la Nouvelle-Calédonie) et aussi des travaux d’Anatomie et de Physiologie. Mais c’est surtout son œuvre relative aux plantes fossiles qu’il importe de situer dans le progrès général de la Science.

Jusqu’à la fin du xvne siècle, les plantes fossiles n’avaient guère retenu l’attention des collectionneurs et des curieux. Quand on trou¬ vait des empreintes de feuilles dans les roches, on les considérait comme de simples apparences, des jeux de la nature. Antoine de Jussieu est avec Woodward l’un des premiers qui aient proclamé que les fragments de frondes renfermées dans les schistes houülers étaient vraiment des Fougères pétrifiées. Son mémoire de 1708 à P Académie des Sciences a pour objet les empreintes qu’il avait vues aux mines de Saint-Chamond lors d’un de ses voyages. Il était diffi¬ cile à Antoine de Jussieu et à ses contemporains d’expliquer com¬ ment ces Fougères, que l’on croyait originaires des pays chauds, avaient pu venir échouer au centre de la France, si ce n’est à la suite d’une catastrophe comme le déluge.

A ce sujet, il est instructif de rapprocher deux titres à cent ans de distance : Y Herharium diluvianum de Sciieuchzer (1723), et F Antediluvian phylology d’Aims (1825).

Pour Schetjchzer et ses contemporains, tous les fossiles animaux et végétaux sont des débris abandonnés par le déluge. Pour Artis et pour Brongniart, les fossiles sont la révélation d'un passé beaucoup plus lointain, antérieur au déluge. La différence est énorme, mais il a fallu cent ans pour la franchir.

Avec le début du xix.e siècle, tout change en quelques années. Nous sommes ici dans la période contemporaine des Lamarck, des Cuvier, des Geoffroy* Saint- Hilaire, marquée par des progrès rapides dans toutes les branches des Sciences Naturelles.

C’est d’abord Sciilotheim, qui, dans son essai de 1804, déplore que

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les esprits curieux, séduits par les brillantes découvertes des physi¬ ciens et des chimistes, aient négligé de s’intéresser aux fossiles et particulièrement aux plantes fossiles. Il tente de combler cette lacune. A la suite de Scui.otheim, il faut citer : Parkinson, Stein- hauer, Artis, Sternberg. Ce dernier fit paraître à Prague en 1820 et 1821 les deux premiers fascicules d’un splendide ouvrage : Essai d'une description géognoslico- holan itjue de la Flore du inonde primitif. Le format est d’une taille exceptionnelle, les planches sont de toute beauté. Malgré la magnificence de sa présentation, l'ouvrage du Comte Sternberg trahit encore beaucoup d’incertitude et d’ignorance. Il en est tout autrement avec Brongniart. Grâce à la formation qu’il a reçue, grâce à ses connaissances générales de géologie et de bota¬ nique, il est en pleine possession de son sujet. C’est pourquoi son œuvre est tout de suite classique et c’est cette qualité suprême qui distingue également l’œuvre de René Zeiller et l’a placé si fort au dessus de ses concurrents.

De l’œuvre de Brongniart relative aux plantes fossiles nous retiendrons comme hors de pair précisément les quatre travaux classiques par excellence : le Mémoire de 1822. Le Prodrome (1828). L'Histoire des Végétaux fossiles (1828-1837). Le Tableau des Genres de Végétaux fossiles , inséré en 1849 dans le Dictionnaire universel d’LIistoire naturelle de Ch. d’Orbigny.

Le mémoire de 1822 parut dans le tome VIII des Mémoires du Muséum. Il est intitulé : Sur la Classification et la Distribution des Végétaux fossiles en général et sur ceux de Sédiment supérieur en particulier.

Dès ce premier essai, Brongniart fait marcher de pair l’étude des plantes fossiles et la géologie. Les notions qu’il a reçues de son père sur les grandes époques de l’histoire du globe lui permettent de dis¬ tinguer des flores d’âges différents. Plus tard c’est la succession des flores qui lui permettra de dater les terrains ; dès 1828 il peut affirmer par exemple, que la formation anlhracifère des Alpes est de même âge que les autres gisements houillers, parce qu’elle renferme les mêmes plantes fossiles. Par il se trouvait en contradiction avec des géologues éminents comme Elie de Beaumont.

Le Prodrome et les premiers fascicules de Y Histoire des Végétaux fossiles parurent en 1828. En 1831, Brongniart qui faisait un cours de matière médicale à la Faculté de Médecine permute avec Ach. Richard et devient Aide-Naturaliste de Desfont aines. Celui-ci meurt en 1833 et Brongniart lui succède. En 1834, il entre à l’Aca¬ démie. L’année 1837 enfin marque l’achèvement du premier volume de Y Histoire des Végétaux fossiles. Du second volume il ne devait paraître que les trois ou quatre premières livraisons.

L’état de la Science à cette époque ne permettait pas qu’une œuvre de cette envergure fut achevée par le même homme. Cependant

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l’Histoire des Végétaux fossiles jouit aussitôt d’une renommée uni¬ verselle, qui n’a pas cessé de grandir. De nos jours encore cet ouvrage demeure o. la Bible des Paléobotanistes ». Tout le monde connaît la beauté des planches, l’exactitude des figures, maintes fois consultées, la clarté des descriptions.

Nous devons aussi à Brongniart les premiers travaux relatifs à l'organisation anatomique des végétaux de F ère primaire (mémoires sur le Lepidodcndron Harcourti, sur la Sigillaria elegans, sur le Lepi- dostrubus Browni (1868), travaux qui ouvraient la voie à ceux de Renault. Les dernières années de sa vie (1871-1876) furent mar¬ quées par les premières découvertes sur les graines silicifices (graines de Ptéridospermes et graines de Cordaïtées) dont les matériaux lui étaient présentés par Renault et Grand’eury.

L’appréciation du Marquis de Saporta est digne d’être rappelée et nous tiendra lieu d’hommage :

« Le nom d’Adolphe Brongniart est associé à la plupart des découvertes brillantes, des conceptions neuves et fécondes qui ont agrandi de son temps le cercle de nos connaissances dans les différents domaines de la Botanique descriptive, de l’Anatomie comparée, de la Physiologie végétale, de la Paléobotanique.

« Génie souple et lumineux, plein de ressources et de finesse, observateur habile et sûr, Adolphe Brongniart nous a donné le droit de le réclamer tout entier, puisque sa méthode et ses idées, l’instru¬ ment de sa pensée aussi bien que sa pensée elle-même étaient français, dans toute l’acception du mot. »

Sur l’œuvre de Brongniart vont s’édifier : d’une part, l’Anatomie comparée des Végétaux fossiles, et ce sera l’œuvre de Renault et de ses émules : Ch. Eug. Bertrand, Maurice IIovelacque, O. Lignier.

Et, d’autre part : la description des différentes flores houillères : étage par étage, bassin par bassin, et ce sera l’œuvre de Grand’eury, de Zeiller, de Bureau et de leurs successeurs.

Mais je dois vous parler d’abord de l’œuvre du Marquis de Saporta, parce qu’elle constitue véritablement la suite naturelle de l’Ilistoire des Végétaux fossiles, à laquelle elle ajoute plusieurs volumes. Saporta a eu effet traité à fond les flores secondaires et. tertiaires, dont Brongniart n'avait traité qu’une faible partie puisqu’il s’était attaché essentiellement a la description des espèces paléozoïques,

Gaston de Saporta est à Saint-Zaeharie (Var) en 1823. Il s’éteignit en 1895 en pleine activité scientifique.

D’une intelligence vive et fine, nature généreuse et sympathique, G. de Saporta était comme Brongniart particulièrement doué pour la recherche et pour le travail intensif. Un deuil cruel : la perte

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de sa jeune femme en 1850, lui fit chercher une diversion vers la botanique.

Il s’intéressa d’abord aux plantes vivantes de la Provence, son pays natal, puis aux plantes fossiles, que l’on trouvait en abondance dans les plâtrières d’Aix. Il en réunit d’amples collections, qu’il présenta à Bhongniart, offrant de lui recueillir autant de matériaux qu’il le jugerait utile.

Mais Brongniaht, déjà très occupé, réussit à persuader Saporta d’entreprendre lui-même cette étude. Telle fut l’origine de leurs rela¬ tions qui devaient se poursuivre pendant de longues années au cours desquelles Brongniart ne cessa d’être pour Saporta le plus dévoué des guides. Et voilà comment Saporta, qui jusque-là ne s’était occupé que de travaux historiques et littéraires, se lança dans l’étude des flores tertiaires, qui avait arrêté Brongniart.

Dès lors, il fit de fréquents séjours a Paris. C’est au Muséum, dans les richesses accumulées dans l’Herbier, qu’il trouvait les éléments dont il avait besoin pour ses comparaisons.

Ses travaux commencés avec les végétaux fossiles d’Aix-en-Pro¬ vence, ont pris une ampleur imprévue et se sont, étendus à tous les gisements français importants. C’est toute l'histoire des Flores ter¬ tiaires et de leurs transformations depuis l’Eoeèlïc inférieur jusqu’à l’aurore des temps quaternaires qui nous est révélée par Saporta.

Tout en poursuivant ces études, il consacra vingt années à la description de tous les végétaux fossiles recueillis aux divers étages de notre formation jurassique. Ce travail occupe une place d’honneur dans le Recueil de la Paléontologie française.

J’arrive à la troisième partie de l’œuvre de Saporta : la Flore mésozoïque de Portugal, commencée en 1885 et achevée en 1894, un an avant sa mort. Ce beau volume a illustré à jamais son nom, car ce fut la première contribution précise apportée à ce problème si mystérieux et encore si discuté à notre époque de l’origine de nos plantes à fleurs.

Saporta avait trop d’imagination et d’enthousiasme pour s’en tenir à la description sèche et aride des documents fossiles. En colla¬ boration avec A. -F. Marion, il fit paraître un ouvrage en 3 volumes : V Evolution du Règne végétal, qui figure dans toutes les bibliothèques à côté des Enchaînements du Règne animal, de Gaudry. Ces ouvrages ont intéressé de nombreuses générations à l’étude des êtres disparus et contribué puissamment à la diffusion des idées transformistes. Dans un autre livre : le Monde des plantes avant V ap parition de l’Homme, paru en 1879, Saporta, guidé par son intuition, nous trace un vivant tableau des transformations du Règne végétal et spéciale¬ ment. des flores tertiaires : végétation peuplant les bords du Lac d’Aix, Lac aquitanien de Manosque, flore heersienne de la région de Gelinden en Belgique, etc. Tous les aspects des anciennes végétations

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de nos contrées reparaissent devant nos yeux avec les caractéris¬ tiques du climat et les particularités de la faune.

Dans le même livre, voici comment Saporta s’efforce d’intéresser ses lecteurs à l’origine des fleurs :

« À l’époque carbonifère, il n’v avait pas encore de fleurs : les organes sexuels étaient réduits aux seules parties indispensables : privés d’éclat ils ne se cachaient sous aucune enveloppe et s’entou¬ raient seulement d’éeailles insignifiantes... La nature, devenue peu à peu opulente, a rougi plus tard de sa nudité ; elle s’est tissé des vête¬ ments de noce ; pour cela elle a su assouplir les feuilles les plus voi¬ sines des organes reproducteurs, elle les a transformées en sépales, en pétales, etc., dont elle a varié la forme, l’aspect et le coloris, lin compliquant ainsi des appareils réduits d’abord aux seules parties les plus essentielles, elle a créé la Fleur, comme la civilisation a créé le luxe, en le faisant sortir peu à peu des nécessités de l’existence améliorée et embellie. »

Saporta a légué à notre établissement ses splendides collections comprenant des centaines d’échantillons.

Bernard Renault est à Autun en 1836, mort à Paris en 1904. Son père était huissier. Solide comme un paysan du Morvan, Renault avait une constitution robuste, mais qui, à la longue, fut ruinée par la maladie et les excès de travail.

La vocation de naturaliste de Renault est liée étroitement aux gisements de végétaux silieifiés d’ Autun, qui devaient, grâce à ses travaux, acquérir une célébrité mondiale.

Dès sa jeunesse, Renault, alors élève au Collège d’ Autun, se passionna pour la récolte des végétaux silieifiés, qui n’intéressaient à cette époque que quelques amateurs locaux. Avec l’un d’eux, Faivre, ancien chef de bureau, il apprit à scier, à polir les échantil¬ lons, à faire des lames minces.

Vers J 860, Renault entre en relations avec Brongniart, à qui il envoie ses documents, soumet ses trouvailles.

L’ardeur de Renault s’était communiquée à plusieurs Autunois. Très fiers de ses découvertes, ils s’efforcaient de lui procurer de nouveaux matériaux pour ses études, ou bien recherchaient des spécimens pour leur collection personnelle. Chaque année, au prin¬ temps, dès que la charrue avait mis à jour de nouveaux silex, ou bien en septembre après l’enlèvement des récoltes, la troupe des chercheurs arpentait les champs productifs. Les échantillons jugés favorables, étaient examinés sur le champ, sommairement époussetés. Faute d’eau pour les laver, ils étaient nettoyés d’un coup de langue, d’où le nom de lécheurs de pierre, « les lichus d’piarres », sous lequel les paysans désignaient les collectionneurs. Entre tous l’abbé Lacatte était célèbre pour les dimensions de sa langue, qui s’allon-

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geait démesurément hors de sa bouche. C’était le cas de lui appliquer l’axiome : la fonction crée l’organe.

Attaché au Muséum à partir de 1872, Renault a exécuté lui-même la plus grande partie de ses préparations. Deux cabines vitrées, situées sous le péristyle de la galerie de Botanique, lui servaient l’une d’atelier, l’autre de cabinet de travail.

L'œuvre scientifique de Renault est immense, car à partir de 1868 (année parut dans les Annales des Sciences naturelles son premier travail) jusqu’en 1903, il ne cessa pas de produire. Les tra¬ vaux de Renault sur les végétaux silicifiés du Carbonifère et du Permien ont fait connaître un nombre considérable de types nou¬ veaux : ce sont des familles, des classes entières dont il nous a révélé les caractères anatomiques, complètement ignorés avant lui (Botryoptéridées, Sphénophyllées, Cycadoxylées, etc.). Il faut y joindre les Calamariées et les Cordaïtées.

Nous rappellerons seulement deux faits importants :

C’est de l’étude des ovules et des grains de pollen des Cordaïtes, que Renault déduisit que la fécondation avait s’eiïectuer par anthérozoïdes mobiles, supposition qui fut justifiée peu d’années après par les découvertes de Ikeno et d’IÏiraze chez les Ginkga et chez les Cvcadées.

C’est l’étude des graines silicifices de Grand-Croix, qui conduisit Broncniart et Renault à chercher et à découvrir la chambre pollinique dans les graines des Cvcadces actuelles.

Au total, dans la période qui s’étend de 1869 à 1904, Renault a été le grand spécialiste des végétaux carbonifères et permiens à structure conservée, rôle qui à peu près dans le même temps fut tenu en Angleterre par W.-C. Williamson, continuateur de Binney et de Carruthers.

Mais l’œuvre de Renault sur les végétaux fossiles ne se limite pas aux recherches anatomiques. Il faut encore signaler les travaux suivants : deux belles publications accompagnées de nombreuses planches : la Flore fossile de Commentry et celle F Autan et d’Epinac. Son grand mémoire sur les Microorganismes des Combustibles fossiles et sur les Charbons. Enfin, son Cours de Botanique fossile, imprimé entièrement à ses frais et seul cours de ce genre qui ait paru en France.

Le Muséum doit à Renault : ses échantillons silicifiés et sa collec¬ tion de lames minces, documents de tout premier ordre pour l’ana¬ tomie comparée, auxquels devait se joindre bientôt la collection de son fidèle ami : Auguste Roche. Mais notre hommage a Renault ne serait pas complet, si nous passions sous silence son dévouement à toute épreuve et son désintéressement absolu. Son dévouement au Muséum s’est manifesté notamment lors de deux missions dont il fut chargé : la première en 1877, exploration des tufs de Sézanne ; la

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deuxième en 1898 à Aix-en-Provence avait pour objet de recueillir la collection de Saporta,

Quant à son désintéressement, Renault l’a manifesté maintes fois en mettant généreusement ses matériaux à la disposition d’autres savants et en travaillant avec eux pour leur mise en valeur. Nous rap¬ pellerons avant tout l’aide eilicace qu’il apporta à Bhongnxart en exécutant les préparations destinées à l’étude des graines sili- cifiées. Il collabora de même avec Ch.-Eug. Bertrand pour l’étude des Poroxylées et des Charhons d’ Algues, avec Grand’eury pour les graines fossiles, avec Zeiller pour les empreintes houillères de Com- mentry et d’Autun et d’Epinac.

C. Grand’eury était Correspondant du Muséum depuis 1879. Dans le développement de nos connaissances sur les flores fossiles, son œuvre se distingue par son originalité. Disciple de Brongniart il communiait avec Renault dans une même admiration pour le Maître. C’est avec les matériaux récoltés par GRANn'ELrRY et Renault que s’édifiait le mémoire de Brongniart sur les graines silicifiées ; et c’est, par leurs soins que ce mémoire put être achevé. Grand’eury a maintes fois exploré le gisement de Grand Croix (près de Saint-Etienne), malheureusement épuisé aujourd’hui et noyé dans les terres labourées.

Son tempérament de botaniste se révèle dans la connaissance approfondie des espèces houillères, dans ses recherches minutieuses sur leur mode de vie, sur leurs organes de propagation et de repro¬ duction. Nul n’a fouillé à fond comme lui les carrières de la région de Saint-Etienne. Ses tentatives de reconstitution des espèces disparues sont célèbres à juste titre et reproduites dans tous les ouvrages.

Nous lui devons la découverte des graines et des organes mâ'es d’un grand nombre de Ptéridospermes. Nous lui devons aussi la description et la reconstitution des Cordaïtées. Ses travaux complé¬ taient ceux de Renault sur les échantillons silicifiés des mêmes plantes.

Les travaux de paléontologie stratigraphique de Grand’Eury sont l’épanouissement brillant et considérablement amplifié des idées mises en avant par Brongniart en 1821 et 1828. En bref : Brongniart avait fondé la paléobotanique stratigraphique, Grand’eury en fit une application magistrale aux bassins houillers.

Il est encore l’auteur de découvertes fondamentales sur le mode de formation des couches de houille.

Observateur génial et sagace, pénétré du haut intérêt de ses recherches, Grand’Eury est un de nos savants les plus éminents. Sa modestie confinait à la timidité. Je ne puis sans émotion évoquer le souvenir de cet homme si bon et si sympathique. Une affection étroite l’unissait à sa femme et à son fils Maurice tué à l’ennemi

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIIT, 5, 1941. 25

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en 1914. Très frappé par cette perte, il mourut avant d’avoir pu achever un dernier travail ( Recherches géobotaniques sur le terrain houiUer), il rassemblait ses plus belles observations sur les sols de végétation et sur les forêts fossiles.

Edouard Bureau (1836-1918) devint. Aide-naturaliste de Bron¬ gniart en 1872, puis fut nommé Professeur de Botanique : Classi- fication et familles naturelles 1.

Bureaut est donc aussi un disciple de Brongniart et il est connu par ses travaux d’Aùatomie comparée sur les Lianes, par ses travaux sur les flores tertiaires, et surtout par son mémoire en trois volumes sur les flories dévoniennes et carbonifères du Bassin de la Basse- Loire, traval commencé en 1894, achevé en 1916. Cet ouvrage étend à l’Ouest de la France la série des monographies zeillériennes.

Je dis zeillériennes, car René Zeillek a donné à la description des flores houillères une forme si parfaite que tous ceux qui sont venus après lui et Bureau lui-même ont senti la nécessité de se conformer au modèle qu'il avait tracé.

Ainsi l’œuvre de Brongniart, méthodique et réfléchie, avait préparé à notre pays pour de longues années une supériorité marquée dans le domaine de la paléobotanique. Nous allons Voir comment le même résultat fut atteint dans le domaine de l’Anatomie comparée.

*

* *

Au début du xixe siècle lés études anatomiques qui avaient été délaissées depuis Malpighi et Grew, furent remises en honneur par Brisseau de Mirbeu, élève de Desfontaines, qui occupa la chaire de Culture au Muséum de 1828 à 1850. Négligeant la Botanique systématique, Mirbeï. donna la première place à l’étude de la struc¬ ture interne, et fut d’ailleurs vivement critiqué à ce sujet par ses contemporains. Il découvrit le fonctionnement, de l’assise généra¬ trice du bois et du liber, contribuant, ainsi à résoudre le problème de la croissance en épaisseur des arbres. Bans un mémoire consacré au Marchantia polymorpha (1831-1835), il décrivit lés divisions cellulaires qui aboutissent à la formation des spores. Malgré sa valeur et son influence incontestable sur les progrès de la science, Mirbél doit êLre considéré Seulement comme un précurseur.

On sait l’importance que Brongniart attachait à l’Anatomie comparée, pour la classification botanique, mais encore et surtout pour l’étude des végétaux fossiles. « Seule la connaissance des carac¬ tères anatomiques, disait-il, doit nous permettre avec le temps de

1. Après la mort de Brongniart (1876), Bureau fut chargé par intérim de l'admi¬ nistration de la Chaire d’Organo graphie, jusqu’à la nomination de Van Tieghem en 1879.

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classer correctement ces derniers et d’indiquer leurs rapports avec les végétaux actuels. » Pourtant les travaux anatomiques de Bron- g ni a rt sont pour la plupart antérieurs à 1840 1. Or il y a dans l’his¬ toire de l’Anatomie végétale une période critique particulièrement intéressante. C’est celle qui se situe entre 1841 et 1851. Avant cette période on ne sait rien de la cellule, ni des phénomènes de la division cellulaire. On décrit le squelette cellulosique constituant le corps des végétaux, mais sans rien savoir de la matière vivante.

En l’espace de dix ans, grâce aux travaux de Mohl, d’UNGER et de Næceli sur les points de végétation, des progrès décisifs furent réalisés. On découvrit simultanément la vraie nature de la cellule [le noyau (B. Brown, 1831) et le protoplasme (Schleiden, 1838; Mohl, 1844)] et son mode de multiplication à partir des initiales. Enfin, Hofmeister établit du premier coup l’Embryologie comparée de tous les végétaux vasculaires et des Mousses sur des bases iné¬ branlables (1849-1851).

Aux travaux de Mohl et de ses successeurs, on doit des progrès importants dans la connaissance des principaux éléments anato¬ miques : fibres, vaisseaux, stomates, etc., composition et parcours des faisceaux. Il faut citer également Iïanstein dont les travaux parus en 1868 et 1870 sont contemporains des premiers travaux de Van Tieghem.

Van Tieghem est à Bailleul en 1839. Il n’est, pas indifférent de rappeler ses origines. Son père était Hollandais et sa mère Flamande et c’est certainement à son ascendance qu’il faut attribuer les qua¬ lités de minutie et d’exactitude qu’il apporta dans la description des caractères morphologiques et anatomiques.

Devenu orphelin de père et de mère peu après sa naissance, Van Tieghem fut élevé par son oncle et sa tante. De bonne heure il apprit à ne compter que sur lui-même. Il fut un brillant élève de l’Ecole Normale Supérieure et par un coup heureux du sort, c’est sous la direction vigoureuse et clairvoyante de Pasteur qu’il commença sa carrière scientifique. Soumis aux disciplines pasto¬ riennes auxquelles son tempérament s’adapta sans effort, Van Tieghem devint un maître dans l’étude des fermentations et des moisissures : fermentation de l’urée, fermentation gaflique, étude du ferment butyrique (le Bacillus amylobacter, dont il retrouve les traces et le mode d’action dans les végétaux qui ont formé la houille).

Mais je m’écarterais de mon sujet, si je voulais, vous donner une faible idée de l’importance des travaux exécutés par Van Tieghem dans cette voie.

1. La théorie des phytons, due à Gau ni chaud et qui offre une si curieuse analogie avec la théorie des colonies animales d’Edmond Perrier (1881), date elle-même de 1841.

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Je puis seulement énoncer quelques titres : Recherches sur les Mucorinées, sur les Ascomycètes, sur le Leuconostoc mesenteroides. Invention des cellules de culture. Discrimination des espèces par la méthode des cultures pures, etc.

C’est dans la même période de 1808 à 1880 que parurent ses tra¬ vaux de Physiologie et de Biologie relatifs aux Phanérogames et exécutés au laboratoire de l’Ecole Normale (assimilation chloro- phylienne des plantes aquatiques ; étude sur la végétation du pollen ; expériences sur les embryons mutilés ; vie ralentie des graines et des tubercules).

Mais la véritable vocation de Van Tieghem, celle il allait affirmer toute sa personnalité, c’est l’Anatomie végétale. on le sent tout à fait à l’aise, libre d’indiquer aux autres avec assurance et autorité les voies qu’il faut suivre.

Y an Tieghem se révèle anatomiste dès ses premiers travaux sur les végétaux vasculaires. Sous l’inspiration de Decaisne, il entreprend comme thèse de doctorat des Recherches sur les Aroldées. Il faut avoir lu ce mémoire et les deux monographies classiques, consacrées, l’une à l’Utriculaire, l’autre à la Moschatelline, pour comprendre tout ce que l’Anatomie comparée peut rendre aux mains d’un obser¬ vateur exercé.

Tandis que l’appareil floral, échappant dans une large mesure à l’influence du milieu extérieur, conserve des caractères fondamen¬ taux et fournit des bases sûres à la classification, la structure de l’appareil végétatif éprouve des modifications profondes. Van Tieghem sut reconnaître que, en dépit de ces variations, il y a dans l’organisation des tiges, des feuilles ou des racines des caractères d’une fixité absolue, qui permettent de classer les différentes formes les unes par rapport aux autres avec une sécurité presqu’aussi grande que l’appareil floral. De deux sortes de caractères structuraux : les caractères héréditaires qui nous révèlent les véritables affinités de fa plante et les caractères adaptatifs grâce auxquels la plante vit en harmonie avec le milieu ( caractères épharmoniques de J. Vesque).

Dans ses beaux mémoires consacrés à la symétrie de structure des plantes vasculaires, Van Tieghem fait à la fois œuvre de géo¬ mètre et d’observateur perspicace. C’est en dehors de toute théorie idéaliste ou morphologique, par la seule observation de la position géométrique des faisceaux et du sens de la différenciation ligneuse, qu’il définit la tige, la feuille et la racine, et qu’il les oppose l’une à l’autre.

La racine, en raison de sa symétrie radiaire très accusée, de l’unité de composition qu’elle présente, a longuement retenu l’at¬ tention de Van Tieghem.

« Le type général de structure de la racine est si constant, écrit-il, que pour obtenir les caractères différentiels des grandes classes, il a

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fallu les tirer, non de l’organisation fondamentale, mais de phéno¬ mènes ultérieurs, à savoir : la formation des radicelles. »

Il devait reprendre ce sujet et l’exposer dans toute son ampleur dans le grand mémoire de 1889, rédigé en collaboration avec Doc- liot : Recherches comparatives sur V origine des membres endogènes dans les plantes vasculaires. Cet ouvrage et celui de 1871 sur la racine suffiraient à immortaliser leur auteur.

Ayant déterminé la position relative des différents tissus, Van Tiegiig.u juge indispensable d’étudier et d’expliquer leur rôle phy¬ siologique. Position géométrique, rôle physiogique ; pour bien com¬ prendre une organisation, il faut savoir comment toutes les parties fonctionnent. Telle est la méthode de Van Tieghem, strictement objective et réaliste.

C’est dans le même esprit qu’il s’efforce de préciser la distinction des régions anatomiques : épiderme, écorce, cylindre central, et leur origine à partir des initiales situées au sommet de la tige ou de la racine, reprenant et élargissant les découvertes de Nægeli et d’PlANSTEiN. Il faisait dès lors jouer au développement, c’est-à- dire à Y ontogénie, le premier rôle dans la définition et la compré¬ hension des tissus.

Grâce à ses qualités d’ordre et de précision, Van Tieghem réussit à éliminer beaucoup de confusions et d’incertitudes touchant la nature des organes, leur valeur morphologique. Nous retrouvons la même logique, la même clarté dans ses travaux sur l’appareil secré¬ teur, sur la lleur, sur les organes reproducteurs des Conifères et des Angiospermes.

En 1877, \ an Tieghem entre à l’Académie. En 1879, il succède à Brongniart dans la chaire d’Urganographie et de Physiologie végétale, qu’il devait occuper jusqu’en 1914. Son séjour au Muséum fut marqué par une suite ininterrompue de travaux : Recherches sur les canaux sécréteurs des Composées (1883-84), multiples publications sur les végétaux parasites (Loranthacées, Balanophorées, Santala- cées, etc.), mémoires rédigés en collaboration avec Do u mot sur la polystélie (1886) et sur l’origine des membres endogènes (1888), puis à partir de 1890, jusqu’à la fin de sa carrière, multiples applica¬ tions de l’Anatomie végétale à la Systématique.

Deux ouvrages fondamentaux couronnent son œuvre : la Classi¬ fication des Phanérogames fondée sur l'ovule et sur la graine (1897). - L'œuf des plantes considéré comme base de la classification (1901). Van Tiegiiem y met en lumière le rôle qui est dévolu à l’appareil reproducteur dans l’organisation de la plante. Il montre comment il convient d’employer les caractères de cet appareil à la classification et à la détermination des affinités.

Pour mener à bien ces vastes enquêtes, véritables explorations anatomiques, dont j’ai pu seulement vous indiquer le sujet, il avait

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fait exécuter des milliers de préparations dont la majeure partie ont été conservées et classées grâce aux soins de notre collègue, M. le Professeur A. Guillaumin.

Je terminerai ce bref exposé par quelques mots sur la théorie de la stèle. La notion de stèle ou cylindre central fut inspirée à Van Tie- giiem par la structure si bien ordonnée et si constante de la racine. On peut dire que dans le cas de la racine, la notion de stèle s’impose d’elle-même et l’on comprend que Van Tieguem se soit efforcé de 1 étendre à la tige. Mais la tige ou plutôt : les tiges, se sont dévelop¬ pées dans des conditions tellement variées qu’il était difficile d’établir du premier coup une classification correcte, conforme à l'onto¬ génie et à la phylogénie.

Le mot stèle eut un succès considérable. Les idées lancées par Van Tieghem éveillèrent l’attention universelle et suscitèrent par tous pays de multiples recherches. On vit bientôt éclore des variantes de la théorie, surtout dans les pays anglo-saxons.

Van Tif.giiem, on le sait, était strictement observateur et ne s’em¬ barrassait guère d’évolution. Il préférait laisser aux faits accumulés le soin de parler d’eux-mêmes avec le temps. Les compatriotes de Darwin ne pouvaient pas, bien entendu, observer une pareille réserve et s’ils adoptèrent la notion de stèle, c’était avec l’idée bien arrêtée d’en retracer l’histoire évolutive dans les différents groupes de végétaux vasculaires.

De leurs efforts est née la notion de protostèle, faisceau conducteur de petit calibre avec masse ligneuse pleine et. liber concentrique au bois. De cette organisation primitive sont dérivées toutes les autres : solénostèle, dictyostèle, structure polystélique, etc.

Assurément cela nous éloigne beaucoup des définitions originales de Van Tieghem. Mais il ne faut méconnaître ni l’immensité de la tâche qu’il avait accomplie, ni l’immensité de celle qui restait à accomplir. A cette dernière une légion d’anatomistes anglais et français allaient s’attaquer avec des chances diverses de 1895 à 1935, car c’est 40 ans d’efforts supplémentaires qu’exigeait la solution des problèmes en suspens. C.ette solution, c’est l’Anatomie et l’Ontogénie comparées des plantes fossiles qui l’ont fournie.

Van Tieghem est le véritable fondateur de l’Anatomie végétale en France : de l’Anatomie pure et comparée. Avec lui ccttc science acquiert un caractère de précision qu’elle n’avait pas, même en Alle¬ magne. Dans ce pays cependant, des résultats remarquables avaient été obtenus, grâce au grand nombre de travailleurs, grâce à l’abon¬ dance et à l’cxccllcnce de la figuration. De plus des découvertes sen¬ sationnelles avaient été faites : celles de Nægei.i, qui avait, pour la première fois, établi sur des données certaines l’origine des cellules et le mode de formation des tissus, et celles de LIofmeister sur

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l’Embryogénie des Végétaux vasculaires et sur l’alternance des générations.

Il importait de nous mettre rapidement au niveau de nos concur¬ rents et si possible de les dépasser. Vax Tiegiiem y parvint en faisant paraître une édition française annotée du Traité de Botanique de J. Sachs, puis en publiant lui-même un traité de Botanique, qui eut de nombreuses éditions. Il rendit ainsi le plus grand service à notre pays.

Sous l’impulsion de Van Tieghf.m et, peut-on dire, sous le rayon¬ nement de ses découvertes, les travaux d’Anatomio végétale se multi¬ plièrent et enrichirent la série botanique des Annales des Sciences Naturelles. De nombreux chercheurs s’intéressèrent à cette science, quelques-uns en disciples et d’autres en concurrents. Certainement, en ce qui concerne la France, c’est à cette compétition que l’on doit les progrès réalisés après Van Tikghem. Je me bornerai à évoquer les noms de Ch.-Eug. Bertrand, Oct. Lignier, Henri Lecomte et Gustave Chauveaed.

Parmi les travaux parus de 1884 à 1890, qui conservent toute leur importance pour la compréhension du système vasculaire, il faut citer ceux de M. le Profr P. -A. Dangeard sut l’organisation phytonienne des Conifères et. ceux de M. le Prof1' Leclerc du Sablon sur les plantules des Fougères.

J’ajouterai que cos divers savants ont fait école et ont eu de nom¬ breux élèves.

De la tradition que nous a léguée Van Tieghem, nous devons être fiers et veiller avec un soin jaloux à ce qu’elle soit conservée.

Lignier pourrait passer à juste titre'pour mon prédécesseur le plus immédiat, puisqu’il fut candidat éventuel à la Chaire de Van Tieghem, que l’on était sur le point de transformer en Chaire d’ Ana¬ tomie comparée quand la guerre éclata.

Les travaux d’Anatomie de Lignier sont remarquables de rigueur et de finesse. Par ses conceptions vraiment prophétiques sur l’origine et l’évolution des premiers végétaux vasculaires, il s’est acquis une renommée mondiale.

La découverte des Rhyniales du Dévonien moyen d’Ecosse, végétaux vasculaires les plus primitifs que nous connaissions, a mis le sceau du succès aux travaux entrepris par l’Ecole du professeur Boweb de Glasgow, mais elle a apporté en même temps la confirma¬ tion des conceptions de Lignier au double point de vue descriptif et. évolutif. Le schéma de la Filicale primitive proposé par Lignier dès 1903, permet d’expliquer toutes les particularités de structure des Fougères et des Phanérogames les plus simples en organisation, et de celles-ci il est facile de passer aux types les plus compliqués.

Parmi les élèves de Van Tieghem, dont l’œuvre anatomique doit

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être rappelée ici, je nommerai Henri Lecomte, Gustave Chau- VEAUD, J. COSTANTIN et MoftOT.

Henri Lecomte, titulaire de la Chaire de Phanérogamie de 1906 à 1931 s’est distingué : par sa thèse sur le liber des Angiospermes et sur le fonctionnement des tubes criblés, par ses travaux sur la distribu¬ tion des latieifcres chez les plantes à caoutchouc. Il a appliqué les caractères anatomiques à la détermination des bois coloniaux et s’est oll'orcé de donner à cette méthode la plus grande extension possible.

Gustave Ciiauveaud (1859-1933), boursier du Muséum en 1889, puis Sous-Directeur du laboratoire de Vax Tieghem à l’Ecole pra¬ tique des Hautes-Etudes (Directeur en titre à partir de 1914), consacra toute son énergie à l’exploration des phénomènes du déve¬ loppement. Deux de scs mémoires méritent de retenir notre attention, parce qu’ils traitent des mêmes sujets que ceux d’Henri Lecomte, signalés plus haut. Le premier concerne l’embryogénie des laticifères, mais principalement chez les Euphorbiacées. Le second a pour objet le liber et l’origine des tubes criblés dans chacun des grands groupes de végétaux vasculaires. Les mémoires d’Henri Lecomte, de G. Chauveaud, de L.-J. Léger (élève de Lignjer) et d’E. Perrot sur le liber constituent un ensemble imposant.

A partir de 1903, Chauveaud entreprit une étude systématique des plantules de Phanérogames. Grâce à lui et. à ses disciples, notre pays tient aujourd’hui le premier rang pour tout ce qui touche à l’ontogénie, comparée des plantules des Angiospermes et des Conifères (Boureau, 1938). Ces travaux sont très heureusement complétés par ceux de Henri Matte (élève de Lignier), de Dorety et de Thiessen (élèves de Coulter et Chamberlain) sur les plan- tules des Cyeadées (1906-1909).

Julien Costantin (1857-1936), titulaire de la Chaire de Culture de 1901 à 1919, succéda à son beau-père dans la Chaire d’Orga- nographie et de Physiologie végétale, qu’il occupa de 1919 à 1932.

Dans la notice qu’il a consacrée à son maître, M. le Professeur Blaringhem nous retrace son œuvre de Biologiste et de Mycologiste.

Mais il est une autre catégorie de travaux auxquels Costantin s’est adonné avec le même sérieux et qui sont de la plus haute impor¬ tance pour les anatomistes. Ce sont ses recherches de Morphologie expérimentale, ou, comme il disait lui-même, d’ Anatomie comparative, qui ont contribué à montrer l’extrême plasticité des végétaux. Costantin étudia méthodiquement les répercussions profondes que les divers milieux cosmiques : souterrain, aérien, aquatique, climat chaud, climat froid, exercent sur la structure des végétaux. A ses

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travaux se relient directement ceux de Gaston Bonnier sur l’in¬ fluence du climat alpin et ceux de M. le Professeur Molliard sur l’influence de l’alimentation.

L’Anatomie comparée est appelée à retirer le plus grand profit des beaux travaux de Morphologie expérimentale, exécutés depuis 1884 par les physiologistes français. On y reconnaîtra quelque jour l’une des preuves les plus pertinentes, que l’on puisse invoquer en faveur des mutations et de l’évolution.

Costantin a publié en outre des recherches anatomiques : sur la tige des Cycadées (en collaboration avec Morot) ; sur les Myr- tacées et les Lécithydées (en collaboration avec Dufour).

Louis Morot, Aide-naturaliste de la Chaire d’Organographie de 1889 à 1915, fut le fondateur du Journal, de Botanique , auquel il consacra pendant 22 ans toute son activité scientifique. Il faut rappeler ses mémoires sur les tubercules des Ophrydées, sur les faisceaux des racines et sur le péricyele (1885).

*

* #■

De précieuses collections sont attachées à la Chaire.

Je rappellerai que les plus importantes sont en premier lieu :

Les échantillons de Brongniart : types et cotypes. Fréquem¬ ment consultés, ces documents ont servi à la publication de nombreux mémoires (travaux de Saporta, de Grano’eury, de Zeiller, etc.). Au cours de ses voyages, Brongniart a recueilli lui-même un grand nombre d’échantillons des terrains houiller, jurassique et tertiaire, qui constituèrent un premier noyau dont il ht don au Muséum (dans la séance du 28 mai 1833). Ce noyau fut ensuite accru considérable¬ ment par de nouveaux voyages et par les envois de ses nombreux correspondants ; confrères étrangers, amateurs, directeurs et ingé¬ nieurs de mines.

Non moins importante est : La Collection de Saporta, trésor inestimable, qui renferme les échantillons-types de sa flore juras¬ sique (publiée dans la Paléontologie française de d’Orbigny), et de ses publications sur les flores tertiaires.

Viennent ensuite : Les échantillons de Grand’eury : ce sont les types de sa Flore carbonifère du Département de la Loire et scs plaques de Graines carbonisées et d’Organes mâles, objets de ses notes à l’Académie de 1900 à 1910. On lui doit aussi bon nombre de graines siliciliées de Grand Croix, dont il fut le principal collecteur avec Renault (Ce dernier avait fait une exploration spéciale du même gisement en 1874, grâce à une subvention de l’Académie).

Mais les collections les plus précieuses aux yeux de l’anatomiste sont :

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La collection de coupes minces des végétaux silicifiés d’Autun et de Saint-Etienne de Roche et de Renault, augmentée de coupes minces dans les graines données par Grand’eury.

La collection de Van Tieghem, comprenant quelque 20.000 coupes dans les végétaux actuels, classées par notre collègue M. À. Guillaumin.

Ces deux dernières collections représentent un fond inépuisable de documents pour l’Anatomie comparée. Il faut y joindre : les échantillons envoyés à Brongniart par l’abbé Landriot, Directeur du Petit Séminaire d’Autun ; ceux de la collection Pautet, d’Autun également, et ceux du Val d’Ajol donnés par Mougeot et Baret.

Les plantes sîlicifiées, dont je viens de parler, permettent d’étudier les détails de leur structure interne, ce qui leur confère une grande valeur. Malheureusement les gisements de végétaux à structure conservée comme ceux d’Autun et de Saint-Etienne sont très rares. D’un autre coté, les plantes à l’état d’empreintes nous renseignent sur les formes extérieures et constituent le complément, indis¬ pensable des études anatomiques. Enfin, il ne faut pas oublier que des flores extrêmement intéressantes pour l’histoire du règne végétal, comme les flores crétacées et tertiaires, nous ont été révélées à peu près exclusivement par les empreintes. Je me bornerai à signaler les plus importantes de ces collections. Tout d’abord parmi les corres¬ pondants de Brongniart, je voudrais rappeler au moins les noms de Virlet (1828), d’AunouiN (1831) et de Rivière (1848), à qui nous devons les empreintes du Gulm de la Basse-Loire, complétées plus tard par les dons d’Edouard Bureau.

Grâce aux Directeurs et Ingénieurs des Mines, la flore houillère est richement représentée dans nos vitrines :

Nous devons à Fayol, auteur de la théorie des charriages, de beaux exemplaires de la llore houillère de Commentrv et de Decaze- ville. -Je rappellerai également les séries données par Schneider, Directeur de Blanzy, Boisse de Carmaux, Marsaut de Bessèges, P archeminey de Ronchamp.

Pour la période secondaire, il faut citer en première ligne les noms de Voltz, de Mougeot et de Schimper, car c’est à eux que nous devons les importantes collections de plantes : du Grès bigarré des Vosges, du Keuper de Stuttgart, du Grès Cénomanien de Saxe.

Pour les dores tertiaires, nous possédons des séries d’échantillons beaux et nombreux. Nous devons à Watelet les plantes du Grès de Rellcu (Moissonnais) ; à Renault eL à Bureau, celles des Travertins de Sézanne, augmentées des échantillons donnés par Saporta ; à Pomel la Collection du Miocène de Gergovie et au Professeur Ger- vais celle du Miocène d’Arraissan.

Enfin, pour la période récente, nous devons à G. Planchon les plantes récoltées dans les tufs de Montpellier, à Jules Poisson celles

389

des tufs de Belgique et d’Algérie, à M. Danguy celles des tufs des Bouches-du-Rhône, de Corse, de Saône-et-Loire, et du Jura.

Auguste Roche (1827-1905), industriel, Directeur de l’usine et de la Société lyonnaise des Schistes bitumineux à Autun, fut pour Renault un ami dévoué et. un précieux collaborateur. 11 lui procura une quantité de matériaux. Retiré des alTaires, il exécuta pour lui de nombreuses préparations, dans les végétaux siliciftés, et dans les charbons. Les échantillons qu’il nous a légués et sa collection de lames minces apportent un complément important et indispensable à la collection de Renault.

Parmi nos donateurs étrangers, je rappellerai les noms de :

Crépin (plantes d’Evieux du Dévonien supérieur) et Dewalque (flore de Gelinden, Eoeène), de Belgique ; Bukcland, Hutton, Muf.chison et Clément Reid (plantes du Pliocène de Cromer), ef Angleterre ; Braun (échantillons du Kcuper de Beyreuth), Boll et Goeppert, d' Allemagne -, Professeur Vïsiani de Padoue (don d’un bel exemplaire de Phoenicit.es italien de Chiavone), Sismonda et Zigno, d’ Italie 5 Hildreth, Silliman et Cist ; Newbury et Les- quereux, des Etats-Unis ; Glaziou (plantes d’Ouriçanga), de Rio de Janeiro.

J’ai maintenant le devoir de rendre hommage à tous les Membres du Muséum, qui se sont occupés plus spécialement des collections de plantes fossiles, de leur accroissement et de leur conservation. En 18S4, les collections de plantes fossiles furent transférées à la Chaire de Botanique (Classification et Eamilles naturelles) dont Bureau était titulaire. Bernard Renault, en sa qualité d’Aide- naturaliste, demeura attaché aux collections ; il fut assisté dans ce travail par M. Danguy. Bureau apporta tous ses soins à l’explora¬ tion des gisements de plantes fossiles et à l’accroissement des col¬ lections. 11 publia un Catalogue des Collections, en indiquant pour chacune d’elles son origine et les noms des donateurs. Mais c’est le don de sa Bibliothèque de Paléontologie végétale qui doit lui mériter toute notre reconnaissance. Il achetait à scs frais toutes les publi¬ cations nouvelles et les légua au Muséum avec ses tirés à part.

M. Danguy, préparateur à la Chaire de Bureau, s’est occupé plus particulièrement des Collections de végétaux secondaires et ter¬ tiaires. A plusieurs reprises il a exploré les gisements et en a rapporté des échantillons pour le Muséum.

« La végétation de la période quaternaire est certainement repré¬ sentée au Muséum, comme elle ne l’est dans aucun musée, grâce aux collections rassemblées par M. Danguy», disait Ed. Bureau en 1893. Je suis heureux de saluer ce dévoué collaborateur du Muséum, toujours prêt à coopérer à la mise en valeur des herbiers.

390

Henri Lecomte, en succédant à Bureau en 1906, avait pris à son tour en charge les collections de plantes fossiles. A sa demande, Ch. Eug. Bertrand fit le récolement de toutes les préparations de la collection Renault et en dressa le catalogue détaillé (1906-1914).

Le Docteur Edmond Bonnet, qui succéda à Renault en qualité d5 Aide-naturaliste de 1900 à 1913, a laissé le souvenir d’un natura¬ liste érudit et d’un homme serviable. Il avait, recueilli pour le Muséum une collection de plantes fossiles à la Rhune (Basses-Pyrénées). Nous lui devons diverses notes sur les plantes tertiaires, une des¬ cription sommaire de la collection d’Auguste Roche et une notice biographique sur ce donateur.

Sous la direction du Professeur Louis Mangin et de René Zeiller, s’était formé un anatomiste d’avenir : Fernand Pélourde, qui s’était signalé à l’attention des paléobotanistes par la description de curieuses Fougères permiennes du Brésil, appartenant au genre Tietea. Pélourde avait entrepris la révision des types de Bron- gniart, travail qui fut malheureusement interrompu par sa mort.

P.-H. Fritel (1867-1927), d’abord Préparateur de Minéralogie de 1897 à 1920, puis Assistant de la Chaire d’Organographie de 1920 à 1927, spécialiste des flores tertiaires, s’est, distingué par une contri¬ bution importante aux flores éocènes du Bassin de Paris,

C’est à P.-H. Fritel et à Auguste. Loubière que le Muséum doit la préservation et la remise eri ordre des collections de Paléontologie végétale dans leur état actuel, ainsi que la sauvegarde des échantillons de la collection Renault, demeurés à l’abandon, lors de la dernière guerre. .

En M. A, Loubière, nous saluons le continuateur de l’œuvre de Brongniart, Renault et Grand’eury sur les graines fossiles, les fameuses graines silici fiées de Grand Croix. Il est l’auteur d’une découverte du plus haut intérêt, celle de la zoïdogamie, c’est-à-dire de la fécondation par anthérozoïdes mobiles des graines de Coleos- permum (Pléridosperme carbonifère).

Je conclurai en quelques mots : Si l’Anatomie comparée des Végétaux vivants et fossiles est devenue une partie importante, j’allais dire : indispensable, de la Botanique, elle le doit aux nombreux savants dont je vous ai entretenu. Notre pensée reconnaissante s’élève vers eux et vers les deux fondateurs : Brongniart, père de la Paléobotanique, grand maître des plantes fossiles, Van Tieghem, grand maître de l’Anatomie végétale, chef incontesté de l’Ecole botanique française de 1870 à 1914. Leur œuvre admirable s’est épanouie dans les travaux de leurs successeurs à la manière d’une gerbe. Elle a préparé les moissons et les fruits que ceux-ci : paléo-

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botanistes et anatomistes, ont récoltés au cours des soixante der¬ nières années, de 1880 à 1940.

Je vous ai dit brièvement l’importance et la valeur des Collec¬ tions recueillies pour le Muséum par des donateurs aussi généreux qu’éclairés.

Tel est l’héritage scientifique et moral qu’il convient de faire fruc¬ tifier afin qu’il devienne le point de départ de nouveaux progrès et de nouvelles conquêtes.

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Étude des têtes osseuses de Macacus arctoides 1s. Geoffroy-Saint-H ilaire (type) et de Macaca

SPECIOSA MELANOTUS (OGILBY).

Par Pierre L. Dekeyser.

La plus récente classification systématicpie des Macaques du groupe speciosa 1 est celle donnée par Pocock dans son ouvrage Fauna of Brilish India , daté de mars 1939. Elle comporte les deux sous-espèces : Macaca speciosa speciosa (F. Cuvier), de l’Assam, de la Haute Birmanie, de la Chine Méridionale, du Tonkin et do l’An nam, et Macaca speciosa mêla notas (Ogilby), du Tennasserim, de la Péninsule malaise et du Siam.

Au cours de travaux de détermination d’un crâne de Macaque, nous avons eu l’occasion de comparer une tête osseuse marquée Macacus arctoides Is. Geoffroy, 1895-508, provenant du Siam, avec celle du type d’Is. Geoffroy-Saint-Hilaire, figurant dans les collections du Muséum National d’ Histoire Naturelle (Anatomie comparée) sous le A. 1.378 (P. Rode : Catalogue des types de Mammifères , 63). Nous avions l’impression que l’exemplaire 1895-508 n’était pas absolument comparable à ce type, et nous avons cherché s’il ne correspondait pas à une forme très voisine. Il est résulté de nos recherches que, par ses mensurations iden¬ tiques à celles données par Elliot pour Pithecus speciosus (F. Cu¬ vier), par le rapprochement de ces mensurations avec celles données par Pocock, et par l’origine siamoise du spécimen, il peut, sans doute possible, être considéré comme appartenant à la sous-espèce Macaca speciosa melanotus (Ogilby). Nous ne le mentionnerons plus que sous cette désignation.

Restait à considérer le type de Macacus arctoides, terme tombé selon Elliot, en synonymie de Macaca speciosa, dont le type n’est représenté que par un dessin de Duvaucel.

Is. Geoffroy-Saint-Hilaire n’a donné aucun renseignement

1. Certains auteurs, Miller en particulier, désignent ce groupe sous le nom d’arc- io'ides.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 5, 1941.

393

sur le crâne son M. arctoïdes, et c’èst de Blainviele qui, seul, l’a figuré, sans confusion possible, dans son Oslêographie. Depuis, aucun âütéiiï, à notre connaissance, ne s’est inspiré des particula¬ rités ou des mensurations de ce type (mensurations qui n’ont d’ail¬ leurs jamais été données, quoique les ligures de Y Ostia graphie soient exécutées rigoureusement grandeur naturelle) ; celles données par Blanford correspondraient plutôt à celles de M. speciosa mêla notas. Nous ne dirons rien des dimensions données par Anderson pour Macacus brunneus , considéré par Mûrie, puis, plus tard, par Anderson lui-même, comme synonyme de M. arctoïdes ; elles con¬ cernent un animal jeune, et nous ne sommes guère renseignés sur les variations des rapports de mensurations au cours de croissance.

Nous nous proposons donc d’étudier, dans la présente note, le crâne du type décrit par Is. Geoffroy-SAInt-Hilaire, et de le comparer avec le crâne de Macaca speciosa melanotûs que nous avons précédemment déterminé.

Le crâne de Macacus arctoïdes appartient à un animal adulte : l’état d’usure des dents ne laisse aucun doute à cet égard 1.

La boîte crânienne comporte deux crêtes pariétales faiblement marquées,, si ce n’est à leur partie antérieure elles divergent pour s’étendre le long des bords postérieurs des arcades orbitaires, qui sont ainsi d'aspect tranchant. Les crêtes occipitales sont modérément développées et 11’olTrent pas de solution de continuité, au-dessus de l’orilîee auditif externe, avec le bord marginal de l’apophyse zygo¬ matique du temporal. Inférieurement, on constate une très forte saillie de la portion mastoïdienne de cet os. Le trou occipital a la forme d’un ovale, à sommet dirigé vers la région occipitale, ot à courbes latérales assez irrégulières.

Le bord supérieur de l’orbite présente une apophyse en denticule qui limite, avec l’angle supéro-interne, une échancrure supra-orbi¬ taire assez ouverte. L’ouverture orbitaire est de forme générale arrondie, légèrement aplatie à la courbe supérieure et à la courbe inférieure.

Les os nasaux ont la forme d’un triangle étroit, très allongé ; la courbure de leur racine contribue à donner, au profil de la face, la concavité régulière de la ligne qui s’étend du. centre de la région supra-orbitaire jusqu’au contour supérieur de l’oriliee des fosses nasales. Ce dernier est allongé relativement étroit, et son contour inférieur, très aigu, est très proche du bord alvéolaire des incisives.

Les prémaxillaires ne sont représentés, au contact immédiat des contours latéraux de l’orifice nasal, que par une mince lisière osseuse, qui ne dépasse guère, par endroits, plus de 2 mm., et se

1. I] s’agit, d’après Is. G. Saint-Hilaire, d’un mâle adulte.

394

termine en une pointe nasale allongée, au niveau du bord orbitaire inférieur.

Les maxillaires présentent, à peu de distance de la suture du jugal, deux orifices infra-orbitaires bien définis.

La branche montante du jugal, assez large, forme avec l’apophyse zygomatique de cet os un angle voisin de 85°. Cette apophyse présente un bord supérieur très bref, et, au contraire, un bord infé¬ rieur très allongé, du fait de la grande étendue de la suture temporo- malaire, oblique d’avant en arrière et de haut en bas1.

La voûte palatine est relativement longue et étroite ; la suture qui réunit transversalement les apophyses palatines du maxillaire aux palatins proprement dits, se situe au niveau de la portion antérieure des dernières molaires, et les trous palatins ont une situation très postérieure par rapport à celles-ci.

L’écartement des séries dentaires est sensiblement le même, au niveau des premières prémolaires, qu’à celui des dernières molaires.

La branche montante de la mandibule est large, assez redressée. Une ligne oblique, partant de l’apophyse condyloïde, délimite, avec la région située sous l’apophyse coronoïde, une fosse très accusée, et, à l’endroit cette ligne croise le bord antérieur de la branche verticale, existe une petite tubérosité bien distincte. L’apophyse coronoïde est unciforme. La ligne du bord inférieur du corps de la mandibule est régulièrement convexe et se poursuit, presque sans heurt au niveau de la symphyse, jusqu’au bord alvéolaire des inci¬ sives.

Le crâne de Macac.a speciosa melanotus appartient à un animal de plus grande taille. Il présente des crêtes pariétales identiques à celles qui s’observent chez M. arctoïdes , mais elles se fondent beaucoup plus étroitement avec la masse des arcades orbitaires, qui paraissent de ce fait plus épaisses et à bords postérieurs plus lisses. Les crêtes occipitales se continuent, sans interruption, au-dessus du méat auditif, avec le bord marginal de l’apophyse zygomatique du temporal. Les apophyses mastoïdes ne font guère saillie, par rapport à la surface de l’occipital basilaire, et le trou occipital est un peu moins allongé.

Les cavités orbitaires, les os nasaux et jugaux sont assez compa¬ rables à ceux de Macacus arctoïdes, mais l’orifice nasal est un peu moins allongé. Les prémaxillaires présentent une forme presque identique, mais leur pointe extrême s’arrête à près d’un centimètre du niveau du bord orbitaire inférieur. Il existe ici trois orifices infra- orbitaires très nets.

Sur la voûte palatine, dont le bord postérieur coïncide avec la

1. Une importante partie des arcs zygomatiques du type ayant été brisée, à une époque indéterminée, nous nous inspirons, pour cette description, des figures données par de Blainville.

395

limite postérieure de la série dentaire, la suture des apophyses du maxillaire et des os palatins est située au niveau des avant-dernières molaires ; les trous palatins s’ouvrent en regard des dernières molaires.

L'écartcment postérieur des séries dentaires jugalcs est plus faible que leur écartement antérieur. Alors que chez M. arctoïdes ces séries sont presque parallèles, on observe ici une sorte de convergence posté¬ rieure (sur un second spécimen des collections du Muséum, que nous laisserons de côté à cause de son caractère particulier qui laisse trop à présumer des variations individuelles, cette convergence est poussée à un point extrême qui nous permet d’apprécier plus ample ment la réalité de cette tendance, que l’on retrouve d’ailleurs chez d’autres animaux, Macncn sinica, par exemple).

La branche montante de la mandibule diffère peu de celle de M. arc - toldes, mais la fossette située au voisinage de l’apophyse coronoïde est moins prononcée. La ligne de profil qui s’étend du bord alvéolaire des incisives à la région symphysaire inférieure, fait un angle plus brusque avec celle du hord inférieur du corps mandihulaire. La hauteur de ce corps est aussi plus grande dans la régiondc la symphyse que dans celle il se confond avec la branche montante.

Enfin, les mensurations indiquent, en particul er, que la dimension basion-gnathion et la longueur de la mandibule sont un peu plus importantes chez M. arctoïdes que chez AI. speciosa melanotus.

Doit-on considérer que le type de Macacus arctoïdes, d’origine cochinchinoise, représente la forme AI. speciosa speciosa citée par Pocock ? Cet auteur, se basant sur les caractères généraux du pelage et de la coloration, a maintenu provisoirement la forme arctoïdes, à côté des sous-espèces speciosa et melanotus, en précisant qu’elle se rapproche plus de la première que de la seconde. En ce qui concerne le crâne de speciosa, Pocock ne donne pas de précision ; les mensu¬ rations données pour cinq animaux (2 môles et 3 femelles) n’offrent que pour un setd d’entre eux une femelle originaire de « Naga Iiill, Mérankong » quelque concordance avec celles du type d’is. Geoffroy-Saint-Hilaire ; mais, de toute façon, les tailles ne sont pas comparables. En outre, le dessin de crâne de Al. speciosa speciosa donné par Pocock, nous semble, par quelques détails (en particulier : allure des crêtes occipitales, de la région mastoïdienne, de l’arc zygo¬ matique et de la mandibule) s’écarter de Al. arctoïdes pour se rap¬ procher davantage, au contraire, de Al. speciosa melanotus.

De notre côté, nous appuyant sur les caractères crâniens du type,, nous estimons qu’il convient de maintenir la forme arctoïdes sous la dénomination, déjà proposée à titre provisoire par Pocock, de Alacaca speciosa arctoïdes (Is. Geoffroy).

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 5, 1941.

26

Mensurations.

M. sp.

M. sp.

arctoïdes.

menalolus.

Longueur totale .

. 137

151

Longueur occipi to-nasale .

. 116

126

Longueur médiane du nasal .

. 32

26

Longueur basion-gnathion .

. 97

104

Longueur de la voûte palatine .

. 58

62

Largeur des arcades orbitaires . . . .

. 71

76

Rétrécissement post-orbitaire .

. 44

46

Largeur zygomatique1 .

. 92

98

Largeur de la boîte crânienne .

. 68

71

Série dentaire supérieure .

. 51

59

Longueur de la mandibule .

. 99

102

Série dentaire inférieure .

. 52

63

Laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux ) du Muséum National d’Histoire Naturelle.

BIBLIOGRAPHIE

1833. Geoffroy-Saint-IIilaire (Is.). Magasin de Zoologie, p. 6, pl. II.

1834. Voyage aux Indes Orientales, par M. Charles Bélanger, III,

pp. 61 et 77.

1839. de Blainville. Ostéographie des Mammifères, Atlas, II, pl. VII.

1871. Anderson. Proc. Zool. Soc. London, p. 628.

1872. Mûrie. Proc. Zool. Soc., p. 770.

1891. Blanford. Fauna of British India, p. 17.

1912. Elliot. A. Review of thc Primates, p. 191.

1933. Miller (G. S.) in Hartman et Strauss : The Anatomy of the Rhésus Monkey, Chap. I, p. 5.

1938. Rode (P.). Catalogue des types de Mammifères du Muséum.

Primates. Bull. Mus. Nat. Iiist. Nat., série, t. X, 3, p. 224.

1939. Pocock. Fauna of British India, I, pp. 69 à 77.

1. Pour la raison déjà exposée, cette mensuration a été prise, en ce qui concerne M. Sp. ar cto '- des, sur les ligures de 1’ « Ostéographie » de de Blainville (grandeur naturelle). 1 »

397

Une fa une précolombienne de Vertébrés,

DÉCOUVERTE A LA MARTINIQUE Par P. Chabanaud, M. Friant, R. Hoffstetter.

A la Martinique, on n’avait pas encore, jusqu’ici, rencontré de faune pléistocène ni subfossile. Les fouilles dirigées par M. Revert, Proviseur du Lvcée de Fort-de-France et Directeur de l’Enseigne- ment à la Martinique, ont mis à jour, en 1939, un gisement d’âge précolombien, situé à l’anse Belleville, sur la côte nord-ouest de l’île, et bien daté, grâce aux récentes recherches stratigraphiques de M. Grn-vun.

La faune de ce gisement comporte, outre quelques Invertébrés : a. Des vertébrés marins : des Poissons (déterminés par M. le Pr. J. Pellegkin, M. le Pr. G. Ahamboubg et M. P. Chadanaud), qui sont des Elasmobranches, un Pristis notamment, et des Téléostéens du groupe des Scombroïdes ; parmi les Reptiles, une Tortue, V Eretmochelys imbricata (L.). Il s’agit de Vertébrés encore actuels dans les régions intertropicales de l’Atlantique.

[j . Des Vertébrés terrestres : parmi les Reptiles, un Iguanidé ; parmi les Mammifères, des Rongeurs, dont l’un, le Megcilomys, le plus volumineux des Muridés sigmodontes, est, actuellement, cantonné à la Martinique et à Sainte-Lucie, il peut être considéré comme éteint, et un Dasyprocta de petite taille, dont la présence n’est pas moins intéressante à signaler ; car, très répandu sur le continent Américain, aussi bien au Pléistocène qu’à l’époque actuelle, on pen¬ sait, jusqu’ici, que ce genre était d’importation récente aux Antilles.

Les Reptiles ont été déterminés par M. R. Hoffstetter, les Mammifères, par Mlle M. Friant.

Il s’agit là, très probablement, de restes de cuisine. L’étude ana¬ tomique de ces ossements fera l’objet d’un mémoire détaillé.

Laboratoire d’ Anatomie comparée du Muséum.

Bulletin du Muséum, 2 -e s., t. XIII, 5, 1941.

398

Étude d’une Collection d’Oiseaux du Congo français

Par J. Berlioz.

En fin d’année 1938, le Muséum de Paris avait reçu une collection d’Oiseaux naturalisés, réunie à Brazzaville et dans les environs (Congo français) par le Docteur-Vétérinaire R. Malbrant, dévoué correspondant du Muséum, auquel on doit déjà tant de fructueuses recherches ornithologiques en Afrique équatoriale française. Les circonstances, jointes au travail de repréparation nécessité par l’état de ces spécimens, n’avaient pas permis jusqu’à maintenant d’en publier la liste.

Ce travail ayant pu être achevé, il nous semble opportun actuelle¬ ment de faire cette publication : si paradoxal que cela paraisse, la région de Brazzaville est, de l’avis des spécialistes de l’Quest-Afri- cain, l’une des moins précisément connues de nos possessions afri¬ caines, au point de vue ornithologique. Située au sud de la lisière méridionale de la grande aire forestière Gabon-Congo, cette région possède une avifaunc qui participe à la fois du caractère forestier et du caractère de savane, ce dernier d’ailleurs ayant sans doute considérablement empiété sur le premier au cours des récentes décades de défrichement intensif. Bien que ne renfermant aucune espèce inédite, la liste de cette collection donne donc néanmoins pour les études d’ornithologie africaine une bonne idée représenta¬ tive de la faune propre à la région de Brazzaville.

Ardeiformes.

Ardea goliath Cretzsehmar ; ad. : septembre 1937.

Butorides striatus alricapillus (Afz.) ; Ç ad. : 13 janvier 1938. Hagedashia hagedash brevirostris (Rchw.) ; ad. : 12 novembre 1937.

Charadriiformes.

Œdicnemus verra, vermiculatus Cab. ; ad. : 4 décembre 1937. Galachrysia nuchalis nuchalis (Gray) ; 2 C<3 ad. : 23 mars 1938. Xiphidiopterus albiceps (Gould) ; Ç ad. : 18 mai 1938.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 5, 1941.

- 399

Stephanibyx lugubris (Lesson) ; $ ad. : 31 décembre 1937.

Squalarola squatarola (L.) ; $ ad. : 25 février 1938.

Actitis kypoleucos (L.) ; $ ad. : 23 novembre 1937.

Ces deux derniers oiseaux représentent des types paléarctiques migrateurs, hôtes d’hiver seulement en Afrique équatoriale, par opposition aux quatre précédents qui y sont résidents.

Ralliformes.

Crex crex (L.) ; ^ ad. : 26 janvier 1938.

Le Râle de genêt, migrateur venant d’Europe, est considéré comme un rare visiteur d’hiver dans le bassin du Congo.

Lissotis melanogasler (Rüpp.) ; Ç ad. : 20 septembre 1937.

Galliformes.

Francolinus squamatus Cass., Ç ad. : 14 juin 1937.

Francolinus coqui angolensis Rothsch. ; 2 2 ÇÇ ad. : juillet 1937 ;

$ juv. : 16 novembre 1937.

L’existence de ce Francolin dans la région de Brazzaville mérite d’être retenue, car il n’y avait pas encore été signalé et il paraît y représenter une fois de plus l’extension d’une espèce savanicole du sud et de l’est africains. C’est seulement à titre provisoire et pour des raisons d’ordre géographique que lui est attribuée ici la dénomina¬ tion subspécifique « angolensis », car en réalité les races de cette espèce ont été très insuffisamment définies par les auteurs et le Muséum de Paris ne possède pas de matériel de comparaison en ce cas. Les spécimens ^ ont le dessous du corps entièrement, mais assez fine¬ ment barré de noir, tandis que la pattern blanche et noire autour du cou, du manteau et de la poitrine est très accentuée ; les ont les marques noires plutôt moins nombreuses sur le dos et le dessous du corps, et presque complètement effacées sur le cou et la poitrine, avec une pigmentation générale néanmoins assez intense.

Pternistes afer Cranchi (Leach) ; 2 ad. : 10 et 26 octobre 1937. Numida meleagris Marchei Oust. ; $ ad. : août 1937 ; $ ad. : 8 octo¬ bre 1937.

Cette race congolaise de la Pintade commune de l’A. O. F. N. m. galeata Pall. reste extrêmement semblable à celle-ci, mais de proportions un peu plus fortes.

CoLUMBIFORMES.

Vinago calva ccilvci (Temm. et Knip.) ; Ç ad. : 8 janvier 1938. Turturæna irid. iriditorques (Cass.) ; ad. : 20 septembre 1937 ; <$ ad. : 18 janvier 1938.

Très belle espèce de Colombe propre à la région forestière équa-

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toriale. L’individu noté ici comme Ç diffère sensiblement des deux autres par sa taille plus faible, ainsi que par l’occiput et le dessou s du corps fortement teintés de roussâtre.

Fat.coniformes.

Kaupifalco monogrammicus (Temm.) ; Ç ad. : 13 janvier 1938. Machærhamphus alcinus Anderssoni (Gurn.). ; Ç ad. : 15 décem¬ bre 1937.

La capture de ce Rapace crépusculaire, considéré longtemps comme très rare, est toujours intéressante. Ses mœurs dans la région congolaise et son régime alimentaire, dont les Chauves-souris cons¬ tituent l’élément de prédilection, ont été particulièrement bien mis eu lumière par Chapin (Birds of the Belgian Congo I, Bull. Am. Mus. Nat. Hist., vol. LXV, 1932, p. 547). Ce spécimen est semblable à un autre de la Collection du Muséum provenant de Winnebah, Côte- d’Or (Afrique occidentale), mais de proportions plus faibles pour les ailes et les pattes.

Milvus ægyptius paras itus (Daud). ; $ ad. : Djambala, 11 octobre 1937.

Strigiformes.

Strix Woodfordi nuchalis (Sharpe) ; ? $ ad. : 5 novembre 1937.

PsiTTACIFORMES.

Psittacus erithacus erithacus L. ; ad. : 12 mai 1938.

CuCULIFORMES,

Turacus persa persa (L.) ; $ ad. : 15 septembre 1937.

Corythœola cristata (Vieill.) ; $ ad. : juillet 1937,

Chrysococcyx caprius (Bodd.) ; ad, : 21 avril 1938 ; Ç ad. : 5 jan¬ vier 1938 ; $ juv. : 25 janvier 1938.

Le spécimen jeune, de janvier, a le plumage en grande partie roussâtre.

Chrysococcyx flavigularis Shelley ; Ç ad. : 20 octobre 1937.

Ce spécimen, de préparation malheureusement défectueuse, n’est mentionné ici qu’en raison de la grande rareté de l’espèce à laquelle il appartient, espèce caractéristique de la grande forêt primitive africaine, et aisément reconnaissable, sous ses différents plumages, à toutes ses rectrices latérales en grande partie blanches. La collection du Muséum n’en possède qu’un seul autre spécimen, également $ ad., provenant de Bangui, Congo (Mission Dybowsky).

Ceuthmochares œreus œreus (Vieill.) ; <$ ad. : 18 janvier 1938.

PlCIFORMES.

Campethera Abingoni annectens Neum. ; £ ad. : 29 décembre 1937. Campethera perm. permista Rchw. ; Ç ad. : 15 mai 1938. Dendropicos Lafr, Lafresnayei Malk. ; $ ad. : 27 janvier 1938. lynx rufi.cnllis ruficollis Wagl, ; Ç ad. : 17 mars 1938.

Ce spécimen ne se différencie pas de façon sensible d’un autre de la collection du Muséum provenant de Lekéti, sur l’Ali ma (Mission De Brazza-Pécile). Tous deux s’apparentent par la couleur de la gorge, rousse jusqu’au menton, à la forme sud-africaine typique de l’espèce et non aux formes du Cameroun et de l’Oubangui (/. ruf. Thorbeckei et pulchricollis).

CoRACIADIFORMES 1.

Eurystomus gularis neglectus Neum. ; $ ad. ; 6 octobre 1937.

H alcyon mal. malimbicus (Shaw.) ; g ad. : 20 octobre 1937.

Halcyon albivenlris orientalis Pet., ; Ç ad. : 6 novembre 1937.

Cette espèce est caractéristique de la région des savanes du sud et de l’est africains : sa dispersion à l’ouest est limitée par le bord méri¬ dional de la grande zone forestière.

Melitto plia gus pusillus meridionalis Sharpe ; ad. : 24 septembre 1937.

Melittophagus var. variegatus (Vieill.) ; ad. : 13 décembre 1937. Melittophagus gularis australis (Rchw.) ; 2 ÇÇ ad. : 2 et 3 novem¬ bre 1937.

Bombylonax Breweri (Cass.) ; q 2 ad. : 15 avril 1938 ; $ juv. : 20 novembre 1937.

Cette espèce de Guêpier, si fortement caractérisée par la pigmenta¬ tion noire de toute la région céphalique, a toujours été considérée comme rare. Elle est strictement caractéristique de la zone des forêts congolaises, depuis le Gabon jusqu’à l’Ouellé.

Lophoceros fasciatus (Shaw) ; ^ ad. : 22 novembre 1937.

Bycanistes Sharpei Sharpei (EU.) ; 4 ad. : 22 septembre, 2 octobre, décembre (en mue) 1937, 11 janvier 1938 (en mue) : A ad. : 1er janvier 1938.

Chez tous ces spécimens, la pattern des rémiges est conforme à celle décrite par Chapin (l. c.) pour cet Oiseau : six premières externes noires, la septième en partie blanche, les suivantes blanches. Les rcctrices latérales sont entièrement blanches, jusqu’aux sub-

1. Cette dénomination, usitée déjà au siècle dernier par l’Ornithologiste français D’Hamonviixe, me paraît plus conforme aux règles de la nomenclature, et aussi moins sujette à équivoque, que celle de Coraciiformes, généralement employée pour ce meme ordre d’Oiseaux.

402

médianes. Elliot, dans sa description originale de l’espèce, avait décrit les rcctrices submédianes comme noires à la base et les rémiges primaires noires. Il est visible que ces Oiseaux présentent quelque inconstance pigmentaire en ce qui concerne les pennes, ainsi qu’Elliot lui-même le mentionne déjà. Mais seuls les Oiseaux de la région forestière Moyen-Congo-Oubangui paraissent plus constamment différenciés par la présence régulière de plages blanches à l’ extrémité de toutes les rémiges primaires, sauf la plus externe, et par leur casque nettement plus caréné et proéminent. Ils justi lient la séparation de la race nominale Byc. Sh. Duboisi Sclater : trois spécimens de la collection du Muséum provenant des chasses de Dvtbowsky (? Ou- bangui) et de la mission De Bràzza-Pécile (région de Lékéti, sur l’Alima) sont référables à ce Duboisi et nettement différents des spécimens de Brazzaville.

Upupci aj ricana Bechst. ; ad. : 30 septembre 1937 ; $ ad. : 21 mai 1938.

Colius strialus nigricollis Vieill. ; Ç ad. : 10 novembre 1937. Cypsiurus parvus brachypterus (Rchw.) ; Ç ad. : 22 septembre 1937.

Passeriformes. Hirundinidés.

Hirundo abyssinica Unitatis Sel. et M.-Pr. ; $ ad. : 29 décembre 1937. Riparia cincta ci net a (Bodd.) ; $ imm. : 10 décembre 1937.

Cette Hirondelle offre encore l’exemple d’une espèce typiquement sud-africaine. L’état d’immaturité de ce spécimen, que marquent les bordures fauve pâle des plumes des ailes et du dessus du corps, semble indiquer que l’espèce niche jusque dans la région de Brazza¬ ville.

Muscicapidés.

Bios nuisions musicus (Vieill.) ad. : 5 mai 1938.

Platysteira cyanea cyanea (Müll.) ; ad. : 30 octobre 1937.

Hyliota flav. flavigasler Siv. ; ? $ ad. : Djambala, 20 décembre 1937.

Ce spécimen a été étiqueté, originellement, Ç ; c’est sans doute par mégarde, car les descriptions des auteurs concordent sur le dimorphisme sexuel de cette espèce, et ce spécimen en possède tous les caractères typiquement masculins.

Fraseria cin. cinerascens Hartl. ; $ ad. : 23 mars 1938.

Bradornis pallidus murinus Finsch et Hartl. ; A ad. : Pangala, 13 oc¬ tobre 1937.

Turdidés.

Myrmecocichla nigra (Vieill.) ; ad. : 9 avril 1938.

Pycxonotioés.

Pycnonotus barbatus gabonensis Sharpe ; Ç ad. : 8 octobre 1937. Bœopogon ind. indicator (J. et E. Verr.) ; $ ad. : 6 novembre 1937.

Lanudés.

Lanius collaris Smithi (Fras.) ; $ ad. : 15 mai 1938 ; juv. : 5 août 1938.

Tchagra senegala rufofusca (Neum.) ; £ ad. : 16 mars 1938. Üryoscopus senegalensis (Ilartl.) ; $ ad. : 16 mars 1938.

Nicator chloris chloris (Val.) ; $ ad. : 27 octobre 1937.

Cette Pie-grièche est typiquement un Oiseau de la zone forestière : son habitat s’étend sur les régions de la Haute-Guinée, depuis la Guinée portugaise, et sur toute la région congolaise, jusqu’en Ou¬ ganda vers l’est.

Nectariniidés.

Cyanomitra olwacea guineensis Bann. ; Ç ad. : 5 avril 1938. Anthrepies Longuemarei angolensis Neum. ; ^ ad. : 4 avril 1938 ; (?) Ç ad. : 4 avril 1938.

Le spécimen cité ici comme Ç, selon l’étiquette d’origine, porte aux épaules, sur le front et sur le baut de la gorge quelques plumes métalliques, qui sembleraient indiquer qu’il s’agit plutôt d’un en plumage de transition ; les rémiges sont aussi en période de mue. Anthrepies aurantium J. et E. Verr. ; ? Ç ad. : 20 octobre 1937.

Motacillidés.

Macronyx croceus croceus V ieill . ; £ ad. : 14 décembre 1937.

Fringillidés.

Serinus capistrcitus (Finsch) ; ad. : 16 janvier 1938.

Plocéidés.

Passer griseus ? U gandæ Rchw. ; ad. : 8 avril 1938.

Les races géographiques de cette espèce sont si mal définies que je n’attribue ce spécimen à cette race qu’en raison de l’intensité de sa pigmentation sur le dessus du corps et les ailes ; il est vrai qu’il est en plumage très frais.

Petronia superciliaris (Blyth) ; 2 <£<$ ad. : 21 et 28 avril 1938.

Espèce caractéristique des savanes de l’Afrique australe, ne dépas¬ sant pas vers le nord les abords de la forêt congolaise.

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Ploceus collaris Vieill. ; ^ ad. : 24 septembre 1937.

Ploceus luteolus monachus (Sharpe) ad. : 2 avril 1938.

Malimbus rubr. rubricollis (Sw.) ; Ç ad. : 2 octobre 1937.

Eupled.es hordeacea sylvatica (Neum.) ; 2 $<£ ad. : 12 janvier 1938 (avec des traces du plumage d’éclipse) ; 16 mars 1938 (en plu¬ mage de noces parlait).

Euplectes macroura (Gm.) ; 3 <$<$ ad. : octobre-décembre 1937 (tous en plumage de transition) ; Ç ad. : 29 mars 1938.

Chez les signalés ici, c’est la région dorsale qui paraît le plus tardivement passer du plumage d’éclipse au plumage de noces, et les régions noires du plumage ont déjà acquis leur bel aspect velouté et uniforme que le dos offre encore un mélange de plumes nouvelles jaune d’or et de plumes anciennes grisâtres.

Sturmidés.

Lamprocolius spl. splendidus (Vieill.) ; 2 ad. : 12 juin, 8 novem¬ bre 1937 ; Ç ad. : 22 juin 1937.

Cinnyricinclus leucogaster (Gm.) ? subsp. ; Ç ad. : 31 mars 1938.

Dicruridés.

Dicrurus modestus coracinus J. et E. Verr. ; ad. : 3 décembre 1937.

Corvidés.

Corvus albus Müll. ; Ç ad. : Mindouli, 20 décembre 1937.

Laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux) du Muséum.

La trituration des aliments par uestomac chez les Crocodiles

Par M. Friant.

Deux Crocodiles du Nil ( Croeodilus niloticus Laur.), récemment morts à la Ménagerie du Muséum (Erpétologie), possédaient dans leur estomac, le plus grand, 1941-359, Coll. Anal., comp. Mus. (1 m. 50 de longueur, environ), 70 grammes de silex et un fragment de bouton de manchette en cuivre (voir lig. 1) ; et le plus petit, 1941- 360, Coll. Anat. comp. Mus. (1 m. 40 de longueur, environ), 35 gram¬ mes de silex. Ces Crocodiles, d’après les renseignements qu’a bien

Fig. 1. Silex et fragment de bouton de manchette en cuivre trouvés dans l’estomac du grand Crocodile (Croeodilus niloticus Laur., 1941-359, Coll. Anat. comp. Muséum. » G. N. X 1 /2.

voulu nous donner M. le Professeur J. Pellegrin, étaient entrés à la Ménagerie au début de 1937, peut-être même avant. Un certain nombre des cailloux en question, les moins tranchants, avaient, sans doute, été avalés par les animaux lorsqu’ils étaient encore en liberté sur le Continent africain, mais la présence du bouton de manchette peut laisser supposer que, bien que dans un endroit complètement clos depuis 5 années environ, et sans aucun caillou autour d’eux, ceux-ci leur avaient peut-être été lancés par des visiteurs peu scrupu-

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 5, 1941.

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leux. Notons que la présence de silex dans l’estomac des Crocodiles n’est pas exceptionnelle. C’est ainsi que M. le Professeur Aeh. Urbain et M. J. Nouvel 1 ont signalé la présence de 225 grammes de corps durs divers, cailloux et pièces métalliques, dans l’estomac d’un Cro¬ codile du Nil, également, sans doute plus âgé que les nôtres, et que j’ai trouvé un volumineux silex dans l’estomac d’un autre Crocodile africain, Y Osteolæmus tetraspis Cope (n° 1937-646, Coll. Anat. comp. Mus.), provenant de l’aquarium du Musée des Colonies.

Fig. 2. En haut : dentition de Reptile : Crocodile ( Crocodilus marginatus Geofï. n 0 A. 5269 Coll. Anat. comp. Muséum) composée de dents simples, uniquement pré¬ hensiles.

En bas : dentition de Mammifère marin : Glohieéphale ( Globicephalus mêlas Lesson 1927-71 Coll. Anat. comp. Muséum, Cétacés odontocètcs) qui présente, par régression de ses éléments, ce même caractère adaptatif.

Chez ces deux Vertébrés à dentition préhensile, le Crocodile et le Globicéphale, il est fréquent de rencontrer, dans l’estomac, des cailloux siliceux qui remplacent, physiologiquement, les dents masticatrices. G. N. X 1 /4.

Il est certain que les cailloux siliceux ont, ici, un rôle physiolo¬ gique. Les dents des Crocodiles qui forment, sur les deux mâchoires,

1. Urbain Ach. et Nouvel J. Septicémie à Pasteurella chez un Crocodille (Croco¬ dilus nïloticus) vivant en captivité. Bull, du Mus., 2e s., t. XIII, 4, 1941.

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une rangée régulière tout purement préhensiles (voir fig. 2). Cette dentition est, en quelque sorte, suppléée par un estomac qui, peu volumineux, est cependant puissant, au point de dissoudre rapide¬ ment tous les os. Gadow 1 le compare à un gésier relativement glo¬ buleux, b en musclé, avec deux centres tendineux ressemblant à ceux que l’on trouve chez les Oiseaux. Les cailloux siliceux augmentent le pouvoir triturant de l’estomac et remplacent, en quelque sorte, au point de vue physiologique, les dents masticatrices, soit qu’ils aient été choisis comme tels par l’animal, soit que les acides de l’estomac aient détruit les cailloux calcaires.

R. Anthoxy 2 a insisté, autrefois, sur le rôle de ces pierres sili¬ ceuses 1 2 3 que l’on rencontre dans l’estomac des Gallinacés (Poule, Dinde, Paon...), parmi les Oiseaux, et de certains Mammifères marins à dentition uniquement préhensile : de même que chez les Croco¬ diles, ces pierres servent à la mastication des aliments.

En somme, lorsque les dents sont régressées ou, tout au moins, incapables de mastiquer et qu’en même temps l’animal se nourrit de proies volumineuses et résistantes, on observe qu’il existe un esto¬ mac broyeur, aussi bien chez les Crocodiles, parmi les Reptiles, que chez les Oiseaux et, parmi les Mammifères, chez les Cétacés od-onto- dètcs et les Pinnipèdes. Les dents masticatrices sont, physiologique¬ ment, remplacées par des cailloux, toujours quelques exceptions près) siliceux.

Laboratoire d' Anatomie comparée du Muséum.

1. Gadow H. Amphibia and Reptiles. Macmillan and C°. London, 1901.

2. Anthony R. Le Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle (Saint-Vaast-Ia-Uougue). Ann. Sc„ nat. Zool, t. VII, 1908. Anthony R. et Coupin F. La trituration des aliments par l’estomac chez les Mammifères à dentition régressée. La Science moderne, nov. 1924.

3. Il peut s’agir , non seulement de silex pur, comme dans le cas de nos Crocodiles, mais aussi de fragments de- roches dures, formées d'éléinent.8 silicates, comme la diabase (déterminée par M. le Professeur Qrcel), dont nous avons trouvé un galet de 215 gram¬ mes dans l'estomac d’une Otarie, Otaria (Phocarclos) Hookeri Gray, 1937-317 Coll. Anat. corap. Mus., des mers australes ou, encore, de fragments métalliques, comme le bouton de manchette en cuivre, plus haut cité.

4f8

La trituration des aliments par uestomac chez les Crocodiles

Par Georges Tenaille.

L’impossibilité physique dans laquelle se trouve le crocodile de sectionner sa proie l’oblige à l’avaler sans mastication préalable. C’est la raison pour laquelle il choisit de préférence une nourriture qu’il peut ingurgiter en une seule bouchée, c’est le cas pour le poisson. Lorsque la proie est trop grosse il l’entraîne d’abord sous l’eau pour la noyer puis, quand la décomposition a déjà fait son œuvre, il en arrache des lambeaux qu’il avale sans chercher à écarter au préalable les os ou les- corps étrangers.

11 est donc nécessaire, pour que la digestion puisse se faire dans des conditions normales, de remplacer la mastication par un moyen quel¬ conque. A cet effet le. crocodile avale, selon ses besoins, des petits cailloux qui par trituration et frot ement dans l’estomac provoquent la désagrégation des aliments.

Ce fait était déjà connu de; anciens et les indigènes d’Afrique l’ont également remarqué. Les « Soussous », qui habitent la basse Guinée, prétendent même que les crocodiles avalent un caillou par an et que l’on peut ainsi déterminer leur âge. Ceci n’est bien entendu qu'une légende, car pour des animaux de même taille il m’est arrivé de trouver un nombre de cailloux sensiblement diffé¬ rent.

Ces cailloux, qui sont généralement anguleux quoique leurs saillies soient émoussées et arrondies par le frottement, varient en nombre et en grosseur suivant la taille de la bête, mais également suivant son habitat. Dans les Rios de la côte, très poissonneux, les cro¬ codiles trouvent leur principale nourriture dans la pêche, la quantité de cailloux qu’ils avalent est généralement moins grande que celle de leurs congénères de l’intérieur qui eux sont plus souvent obligés pour se nourrir d’attraper des singes ou autres mammifères.

Les grosses arêtes de poisson et surtout les os, mettent assez longtemps à se désagréger mais finissent néanmoins à être entière¬ ment évacués sous forme d’excréments liquides et blanchâtres.

J’ai capturé une nuit dans le Rio Pongo un crocodile de 2 m. 50 qui sentait si mauvais que les pagaïeurs eurent beaucoup de peine à

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 5, 1941.

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lui ficeler gueule tant l’odeur putride qui s’en dégageait nous écœurait. Je ne pus d’ailleurs me résoudre à le garder dans mon bateau de chasse et le laissais sur place jusqu’au lendemain. Il avait dans l’estomac une quantité importante d’arêtes et de poissons en pleine décomposition et un capitaine de 40 cm. environ qui était intact et qu’il venait probablement d’avaler quelques instants avant d’être pris.

Les corps étrangers subsistent plus ou moins longtemps selon leur décomposition. Il est fréquent de trouver dans l’estomac des man¬ geurs d’hommes des bijoux ou des objets ayant appartenu à des indigènes enlevés depuis longtemps, quelquefois même depuis 15 ou 20 ans.

Ces bêtes, qui sont presque toujours de grosse taille, et mesurent entre 3 et 4 mètres, ne sont nullement incommodées par ces objets hétéroclites qui, mélangés aux cailloux, jouent exactement le même rôle dans la trituration des aliments.

Marcus Daly, un des plus célèbres chasseurs professionnels de l’Afrique du Sud, raconte avoir ainsi trouvé dans l’estomac d’un crocodile, en Oubanghi-Chari, jusqu’à 300 perles de taille moyenne provenant de ceintures d’enfants indigènes et il estime à une tren¬ taine environ le nombre d’enfants victimes de ce seul monstre.

Moi-même, dans la Kolcnté, j’ai capturé une bête de 4 mètres qui était, paraît-il, la cause de la disparition de 3 indigènes. J’ai retrouvé dans son estomac une partie de la mâchoire inférieure et des pha¬ langes. Il y avait également un épervier, sorte de filet de pêche de 2 mètres de diamètre lesté de plomb, le béret d’un indigène et son sac à poissons de la taille d’une petite serviette. Ces objets étaient en parfait état de conservation. Je n’ai pas compté les cailloux, mais ils ne pouvaient tenir dans mes deux mains réunies et l’un, qui était de beaucoup le plus gros que j’ai jamais rencontré dans l’estomac d’un crocodile, atteignait la taille d’un œuf de cane.

Des témoins qui se trouvaient au moment de la dissection purent prendre des photos impressionnantes, et M. Louis Pezon, planteur à la Kolcnté, reconnut les vêtements comme ayant appar¬ tenu à l’un de scs pêcheurs mystérieusement disparu,

Certains prétendent que les cailloux contenus dans l’estomac des crocodiles sont avalés incidemment au moment de la pêche. Cette théorie ne vaut même pas la peine d’être examinée, car dans les Rios qui serpentent à travers des milliers d’hectares de marécage les rives et les abords sont exclusivement constitués par de la vase pro¬ fonde et l’on ne trouve le gravier que dans le lit même de la rivière à des profondeurs allant parfois jusqu’à dix mètres.

Comme j’aurai l’occasion de l’expliquer une autre fois, les croco¬ diles pêchent, et ceci pour diverses raisons, presque uniquement en

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surface. Il est donc évident qu’ils avalent intentionnellement ces cailloux et on en comprend aisément la raison.

En France, dans les fermes l’on fait l’élevage des poulets en batterie sans jamais les laisser sortir, on mélange aux aliments de minuscules gravillons pour leur former le gésier. On pourrait essayer cette méthode avec des crocodiles en captivité et l’expérience serait particulièrement intéressante aArec des sujets refusant obstinément toute nourriture.

Un point reste à éclaircir : c’est le laps de temps nécessaire à la désagrégation des aliments et des os, et je me propose d’étudier ce problème pendant mes prochaines chasses.

Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons ) du Muséum.

Sur quelques Reptiles de Java Par F. Angel.

Dans une collection de Lézards et de Serpents provenant de Bata¬ via, adressée au Muséum en 1930 par M. le Consul Baudabt, nous avons relevé un certain nombre de spécimens nous paraissant dignes d’être décrits comme types nouveaux de sous-espèce et variété ou d’être signalés en raison de leurs caractères particuliers d’écaillure ou de coloration.

Amblycephalus malaccamus ventrilineatus subsp. nov.

4 ex. types (3<J, 1 $). Nos Coll. Mus. 39-201-204.

' Les nombres d’écailles sont les suivants :

$ V. 156. An. ent. S/C. 32 sur 2 rangs.

$ Y. 157. Ant. ont. S/C. 31 sur 2 rangs.

<$ V. 155. Ant. ent. S/C. 32 sur 2 rangs.

Ç V. 168. An. ent. S/C. 22 sur 2 rangs.

Coloration (en alcool . Noir bleuté au-dessus, avec des taches claires chevauchant sur la ligne vertébrale et bordées par le noir des côtés qui forme des créneaux irréguliers ne se rencontrant pas sur la rangée d’écailles médianes ; celle-ci reste blanchâtre et le dessin des écailles est marqué par un fin « zig-zag » noir. Tête et côtés du cou, noir uniforme. Face inférieure brun foncé, sans taches, la ligne ventrale médiane parcourue par une bande longitudinale d’un brun jaunâtre plus clair. Chez les mâles, la queue est très fortement gonflée sur la moitié, au moins, de toute sa longueur ; la femelle possède une queue beaucoup plus courte.

La forme typique est mentionnée par Male. Smith 1 comme étant très rare dans la Péninsule malaise. Nous l’avons trouvée, signalée antérieurement, de la Presqu’île de Malacca, Sumatra, Bornéo, Iles Mentawei, mais à notre connaissance elle n’a pas été mentionnée de Java la forme présente est peut-être particulière et moins rare puisque 4 échantillons sont entre nos mains.

Calamaria gracilis Boulgr. 1 ex. jeune. Coll. Mus. : 39-187,

1 . Bull. Raffles Mus., 3, avril 1930, p. 88.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 5, 1941. 27

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mesurant 150 mm. de longueur totale. Les caractères d’écaillure concordent avec ceux de la description de l’espèce ; seule, la colora¬ tion nous semble un peu différente : la tête est complètement blanche jusqu’en arrière des pariétales commence la teinte brun foncé uniforme qui couvre le dos et la queue. La face inférieure qui est blanc-jaunâtre, montre des bandes transversales brunes (chacune occupant 2 ou 3 ventrales) séparées entre elles par un intervalle qui égale à peu près leur propre largeur. Chacune de ces bandes n’occupe pas toute la largeur des gastrostèges.

Les types du British Muséum proviennent du S. Celèbes (Bon- thain Peak, 6000 feet !, Bua Praeng.).

Calamaria leucogaster Bleek. 2 ex. £ ; Nos Col. Mus. : 39-188- 189.

Cette espèce est connue de Sumatra et de Bornéo ; on la rencontre donc aussi à Java.

Boiga dendrophila melanota (Boulgr.). 1 ex. ; Coll. Mus. 39-190.

Les caractères montrés par cet exemplaire, nous le font rapporter à la sous-espèce melanota telle qu’elle a été définie dans le conscien¬ cieux travail de L. D. Brongersma 1 sur Boiga dendrophila . Il présente 25 barres verticales jaunes, plutôt réduites, sur les côtés, entre le cou et la naissance de la queue. Aucune, sauf les quatre anté¬ rieures, ne se réunit au-dessous ni au-dessus, à celle du côté opposé ; latéralement, elles sont séparées, vers le milieu du corps, par 6 à 9 largeurs de gastrostège. La partie ventrale médiane ne montre pas de taches jaunes transversales. Or, cette sous-espèce qui, normale¬ ment se rencontre à l’E. de Sumatra, dans la Péninsule malaise et dans les Iles voisines ne se trouverait pas à Java elle serait remplacée par la sous-espèce dendrophila, et M. Brongersma qui, de son côté, signale un échantillon de B. dendrophila melanota du Musée d’Amsterdam il est mentionné avec la provenance : Java, pense à une erreur de provenance ; l’échantillon proviendrait en réalité de l’E. de Sumatra et non de Java. Le cas est donc semblable pour 1 exemplaire présent dont le flacon d’envoi porte Batavia i omme origine ; il est difficile sinon impossible de trancher la question de savoir si B. dendrophila melanota peut se rencontrer à l’Ouest de Java ou s’il a été recueilli véritablement à l’E. de Sumatra pour passer à Java ensuite d’où il nous est parvenu. L’essentiel est d’at¬ tirer l’attention sur ce point.

Xenopellis unicolor Reinh. 2 ex. Nos Coll. Mus. : 39-173-174.

Un des deux ne montre qu’une seule plaque post-oculaire de chaque côté. Tous les autres caractères sont identiques à ceux des individus normaux à deux post-oculaires.

1. Contrib. to Indo-Austral. Herpetol. Leiden, Î934.

Sibynophis geminatus maculatus var. nov.

1 ex. Coll. Mus. : 39-183. Par sa coloration, ne répond à aucune des variétés signalées par les auteurs. L’exemplaire ne pré¬ sente, en elïct, aucune ligne longitudinale claire sur le dos. La teinte générale est brun rougeâtre et toute la lace supérieure du dos et de la queue est parsemée de petites taches noires plus ou moins régulière- ment serties de blanc. La tête est brun uniforme.

Parmi les autres espèces, de même provenance il convient de signaler : Gonyocephalus interruptus Boulgr., Coluber tæniurus (Cope), et Calamaria leucogaster Bleeker (2 ex.).

Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons) du Muséum.

414

Notules Ichthyologiques

Troisième série *

Par Paul Chabanaud.

XII. À PROPOS de l’organe pleurogrammique DES AcHIRIDÆ.

Dans une précédente série de Notules ichthyologiques, après avoir émis l’hypothèse de l’existence, chez les Achiridae squameux, de ramifications transversales de la ligne latérale cœliocercique (abclomino-caudale), ramifications identiques à celles qui ont été découvertes par M. G. Gunter, chez Gymnachirvs midus Kaup2, espèce totalement privée d’ écailles, j’ai dit en substance3, qu’un minutieux examen macroscopique m’avait en elTet révélé la pré¬ sence, sur le trajet des lignes achiriennes (pigmentaires) de la face zénithale, de petites boursouflures de l’épiderme engainant les écailles, et que ces boursouflures minuscules devaient être en rela¬ tion avec des ramifications du nerf latéral x2.

Sans attendre l’issue des recherches histologiques que j’ai entre¬ prises à ce sujet, je crois bon de publier dès aujourd’hui la décou¬ verte qu’il m’a été récemment permis de réaliser, de la présence, chez diverses espèces squameuses Trinectes lineatus [Linnaeus], Achirus mttculipinnis Agassz , de cils épidermiques, situés sur la face nadirale du cceliocerque, aussi bien que sur la face zénithale de cette région du corps. Ces cils épidermiques sont tous groupés par paires ; les uns se trouvent placés, de distance en distance, sur la ligne latérale elle-même ; les autres forment des séries transversales. Sur la face zénithale, ces séries transversales con¬ cordent rigoureusement avec les lignes pigmentaires achiriennes ; le nombre et la situation des séries transversales nadirales correspon¬ dent exactement au nombre et à la situation des séries zénithales, c’est-à-dire des lignes achiriennes.

1. La première série de ces Notules Ichthyologiques a paru dans le Bulletin du Muséum, (2), 10, 1938, p. 581-586 ; elle contient les articles 1 à 7. La 2e série, publiée dans ce même Bulletin, (2), 12, 1940, p. 149-156, se compose des articles 8 à 11, qui, par erreur, sont numérotés 1 a 4.

2. Copeia, 1939, p. 188-193, fïg. 2 et 3.

3. Bulletin du Muséum, (2), 12, 1940, p. 151.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 5, 1941.

415

Cette morphologie, dont je n’ai pu apercevoir le moindre indice sur la face nadirale de grands exemplaires d’Achirus achirus [Lin- nàeus], reproduit point, par point celle que l’absence d’écailles rend aisément observable chez Gymnachirus nudus. Nul doute que chaque paire des cils épidermiques en question ne constitue les éléments accessoires ou, si l’on préfère, l’armature externe d’orga¬ nites dont les coupes histologiques en préparation révéleront la structure.

XIII. Sur LES DIFFÉRENTES ESPECES DONT SE COMPOSE LE GENRE PeGUSA (TeLEOSTEI SoLEIDæ).

On ne compte pas moins de 12 espèces nominales de la famille des Soleidae , qui, aux termes de leur description, se classent dans le genre Pegusa Günther 1862, tel que ce genre a été défini à nouveau par moi-même, au cours de l’année 1930 1. Parmi ces 12 espèces nominales et pour autant que l’état actuel de ma documentation me permette de l’allirmer 2, seules doivent être conservées dans la nomenclature les deux suivantes : Pegu a lascaris [ltisso 1810], génotype, et Pegusa triophthalmus [Bleeker 1863].

Les descriptions ne mentionnant aucune différence, autre que celles qui résident dans la pigmentation, il était permis de suspecter la prétendue disspécificité de ces deux unités taxonomiques. Je crois donc nécessaire de préciser les caractères morphologiques de ces deux espèces parfaitement, individualisées, moyennant quoi, la détermination des spécimens adultes devient chose fort aisée.

Pegusa triophthalmus [Bleekèr].

Solea triophthalmus. Bleeker, 1863, Nat. Verh. Holl. Maatsch. We- tensch., 18, 2, p. 27, tab. 4, ic. 1. Pellegrin (J.), 1907, Act. Soc. Linn. Bordeaux, 72, p. 85. Fowler (II. W.), 1936, Bull. Amer. Mus. Nat. J-Iis t. , 70, p. 518.

Solea triophthalma. Pellegrin (J.), 1914, Ann. Inst. Océan., 6, p. 76.

Pegusa triophthalmus. Chabanaud (P.), 1927, Bull. Inst. Océan., 488, p. 48.

Pegusa lascaris (pro parte). Chabanaud (P.), 1930, Ann. Inst. Océan., n. s., 7, p. 231, tab. 2, ic. 2 (radiographie).

1. Chabanaud (P.). Les genres de Poissons hétérosoraates. Bull. Inst. Océan., 555, 1930.

-• Le malheur a voulu qu’aient été fortuitement détruites en totalité les notes que j’avais prises, avant l’année 1930, sur 121 spécimens du genre Pegusa. Tous ces spéci¬ mens se. trouvant répartis entre un grand nombre de musées d’Europe, force m’est de ne faire état, dans le présent travail, que de celles de ces notes qui ont été publiées, nonobstant les données que peut encore me procurer le matériel réduit qui reste à ma disposition.

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3 spécimens examinés :

a) Holotype. « Abraoum (Guinée) » 1. S’Rijks Muséum van Natuurlijke Historié, Leiden. Longueur totale 89 mm. Longueur du corps 77 mm. S 95 (Bleeker). D 76 (Beeeker), 77 (ipse nume- rante). A 60.

Côte du Sénégal, entre Rufîsque et Dakar (Gruvel). Muséum National d’ Histoire Naturelle, Paris, 07-255. Longueur totale 206 mm. Longueur du corps 181 mm. Longueur de la tête 36 mm. En centièmes de la longueur du corps : hauteur 38 ; tête 19 ; urop- térygie 13 notoptérygie (hauteur) 8. En centièmes de la longueur de la tête : œil 16 ; thoracoptérygie zénithale 55 ; thoracoptérygie nadirale 47. S 105. D 80. A 64. C 19. P z 9. P n 9. V z 5. V n 5. For~ mule rhachiméristique a 9 -f- c 35 = t 44. Angle clidien du clidoste ca 60°.

y) Côte de la Gambie, devant Bathurst Mercator », croisière 1935-1936). Musée Royal d’ Histoire Naturelle de Belgique, Bru¬ xelles. Longueur totale 206 mm. Longueur du corps 177 mm. Lon¬ gueur de la tête 35 mm. En centièmes de la longueur du corps : hauteur 36 ; tête 19 ; uroptérygie 16 ; notoptérygie (hauteur) 8. En centièmes de la longueur de la tête : œil 17 ; thoracoptérygie zéni¬ thale 60 ; thoracoptérygie nadirale 51. S 98. D 76. A 58. C 20. P z 9. P n 7. V z 5. Y n 5. Formule rhachiméristique : a 9 -f- c 34 = t 43. Angle clidien ca 60°.

Le museau est modérément proéminent et assez étroitement arrondi. L’œil migrateur est placé tout entier au-dessous du niveau de la ligne latérale (abdomino-caudale). Mise à part la valvule, l'orifice du tube narial inhalant de la face zénithale n’est garni intérieure¬ ment d’aucun processus épidermique. La lèvre mandibulaire zéni¬ thale est brièvement repliée sur elle-même, de la commissure à la symphyse ; son bord libre est simple. Sur la face nadirale, le sillon circumbuccal n’est recouvert par aucun repli de la lèvre maxillaire, non plus que de la lèvre mandibulaire ; cette dernière ne se replie sur elle-même que sur une courte longueur et seulement à proximité de la symphyse. Le rayon initial delà notoptérygie s’insère sur le bord antérieur du museau, au niveau de l’espace interoculaire. La mem¬ brane postérieure du dernier rayon de la notoptérygie et celle du dernier rayon de la proctoptérvgie s’attachent au pédoncule caudal, jusqu’à proximité plus ou moins immédiate, de la base de l’uropté- rygie, laissant cette dernière nageoire entièrement libre. La portion ascendante de la branche péricranienne de l’organe pleurogram- mique est verticale et forme, avec la ligne latérale abdomino-caudale, un angle de 90° d’ouverture.

1, J’ignore en quel point de la côte africaine se trouve la localité ainsi désignée.

417

Les écailles zénithales 1, sont subrectangulaires ou légèrement trapézoïdales, modérément allongées ; leurs bords latéraux sont plus ou moins convexes ; les 4 angles du pholidoplaxe sont obtus, mais bien marqués. Les canalicules intéressent exclusivement le bord proximal. Le bouquet de spinules occupe toute la largeur du pholi¬ doplaxe, entre les 2 angles distaux de celui-ci. La zone d’adhérence épidermique longe la base du bouquet de spinules. Les spinules sont très nombreuses et, par conséquent, très serrées ; les marginales sont modérément longues ; l’ensemble de leurs pointes dessine une courbe large et régulière. On compte jusqu’à 30 ou 3i spinules marginales pour 16 ou 17 canalicules. Quel que soit le développement de V écaille, le nombre des spinules marginales est constamment supé¬ rieur à celui des canalicules.

Les écailles nadirales sont plus petites que les écailles zénithales correspondantes. Leur pholidoplaxe serait elliptique, si deux angles proximaux, très obtus mais cependant distincts, ne délimitaient, par rapport aux deux bords latéraux, largement convexes, un bord proximal qui est subrectiligne. Le pholidoplaxe intracorial se pro¬ longe, au-delà de la zone d’adhérence épidermique, en un pholido¬ plaxe extracorial, dont le contour brièvement arrondi n’est inter¬ rompu que par un bouquet de spinules d’une largeur plus faible que sa propre longueur. Toutes les spinules sont plus ou moins atrophiées ; elles f ont serrées, mais peu nombreuses, en raison de la médiocre largeur du bouquet ; c’est à peine si les marginales font saillie à l’ex¬ térieur du pholidoplaxe. Demeurant incluses dons l’épiderme engai¬ nant, ces spinules marginales passent facilement inaperçues, l’écaille étant en place ; ainsi la pholîdose de la face nadirale semble-t-elle inerme, à première vue. On ne compte pas plus de 10 à 11 spinules pour 15 canalicules ou davantage.

En alcool, la face zénithale, nageoires impaires comprises, est d’un brun rougeâtre assez foncé ; elle est parsemée de macules noires, punctiformes, et ornée de 3 taches discoïdales d’un noir profond, cerclées de blanc pur et pointillées ou non du même blanc pur (guanine). Ces 3 taches sont disposées sur la ligne latérale, de la façon suivante : l’antérieure, un peu en arrière de l’aplomb de l’apex de la thoraeoptérygie ; la postérieure, approximativement au dernier quart de la longueur du corps ; la médiane, un peu plus près de l’anté¬ rieure que de la postérieure. Seule de toutes les nageoires, la thora- coptérygie devient b’anchâtre à l’extrémité de ses rayons ; cette nageoire est ornée, en outre, d’une tache noire qui ne s’étend ni sur ses 2 rayons supérieurs, ni sut ses rayons inférieurs. La face nadirale

1. Saut précision, contraire, toutes les écailles étudiées sont prélevées sur la .égion abdomino-eaudaitv vers 1e milieu de la longueur ■lu corps et aux dépens de la de la 3e ou de la 4e série longitudinale, à compter de la ligne latérale.

des spécimens et v est du même brun rougeâtre que la face zéni¬ thale ; mais cette pigmentation est uniforme.

Pegusa lascaris [Risso].

Pleuronectes lascaris. Risso, 1810, Ichthyologie de Nice, p. 311, tab. 7, ic. 32. Nice.

Solea ( Pegusa ) lascaris. Günther, 1862, Catalogue, 4, p. 467.

Solea lascaris. Fowler (H. W.), 1936. Bull. Amer. Mus. Nat. Hist., 70, p. 517, ic. 246 \

En ce qui concerne la synonymie de cette espèce, je me bornerai aux citations suivantes1 2 :

Pleuronectes ncisutus Pallas 1811 ; Solea pegusa Yarrell 1829 ; Solea impur Bennett 1831 (holotype examiné) ; Solea scriba Valen¬ ciennes 1835 (holotype examiné) ; Pleuronectes uniporus Chieri- ghin apud Nardo 1847 ; Solea brasiliensis Kaup 1858 (holotype examiné) ; Solea ( Pegusa ) aurantiaca Günther 1862 (holotype examiné) ; Solea (Pegusa) impar Günther 1862 (holotype examiné); Solea (Pegusa) margaritifera Günther 1862 (holotype examiné) ; Solea kaupi Berg 1895 (nornen novum) ; Solea vermeuleni Metze- laar 1919 (holotype examiné).

Pleuronectes nasutus Pallas a été redécrit par Nordmann, sous le nom de Solea nasuta. A défaut du holotype de Pleuronectes nasutus Pallas 1811, c’est l’un des paratypes de Solea nasuta Nordmann 1840 que j’ai eu sous les yeux.

Holotype perdu. Néotype : à choisir le spécimen décrit par Günther (loc. cit.) sous le nom de Solea (Pegusa) lascaris 3.

Habitat. Atlantique oriental et mers adjacentes : de la partie sud de la mer du Nord au cap des Aiguilles (Afrique Australe) ; Madère ; Canaries ; îles du Cap- Vert ; Méditerranée ; Adriatique ; mer Noire (probablement tout entière) ; mer d’Azov. Océan Indien austral : du cap des Aiguilles à la côte du Natal.

120 spécimens étudiés. Maximum de longueur totale observé : 336 millimètres.

D (60) 65-90. A (52) 53-75. C (19) 20. P z 7-10. P n 7-10. V z 5. V n 5. S 105-140. Vertèbres : 42 à 47, dont 9 ou 10 abdominales.

D’après les 32 spécimens dont je dispose actuellement et compte tenu de ma documentation antérieure, Pegusa lascaris diffère de Pegusa triophthalmus par les caractères suivants :

1. Cette figure n'est malheureusement, que la copie du lamentable dessin qui illustre la description originale de Solea scriba Valenciennes (Histoire naturelle des îles Cana¬ ries, 183G-1844, 2 (2), p. 24, tab. 18, ic. 3).

2. On trouvera une liste synonymique, que je crois complète jusqu'à l’année de sa publication, dans : Chabanavd (P.), Ann. Inst. Océan., 7, 1930, p. 231-232.

3. La perte de mes documents me met dans l’impossibilité de préciser quel est ce spécimen.

419

Le museau est plus proéminent et plus acuminé. Le bord interne de l’orifice du tube narial inhalant de la face zénithale est garni de processus épidermiques sétiformcs. La lèvre mandibulaire. zénithale est. largement repliée sur elle-même extérieurement ; son bord libre est froncé, ce qui lui donne l’apparence d’être garni de petits renfle¬ ments. Sur la face nadirale, le sillon circumbuccal est recouvert par un assez large repli, formé par la lèvre maxillaire et par la lèvre mandibulaire. La membrane postérieure du dernier rayon de la notoptérygie et celle du dernier rayon de la proetoptérygie s’atta¬ chent plus ou moins largement à l’uroptérygie elle-même. Les tho- racoptérygies sont généralement plus courtes : en centièmes de la longueur de la tête, la zénithale mesure de 34 à 48 (51), au lieu de 55 à GO ; la nadirale, de 35 à 48, au lieu de 47 à 51. La thoracoptérvgie nadirale n’est qu’à peine plus courte, très souvent même aussi longue que la zénithale, tandis que, chez Pegusa Iriophthalmus , la thoracoptérvgie nadirale est notablement, plus courte que la zéni¬ thale, la différence paraissant constante. La portion ascendante de la branche péricranienne de l’organe pleurogi'ammique s’incline vers l’avant et. forme, avec la ligne latérale abdomino-caudale, un angle d’au moins 100° d’ouverture.

Les écailles zénithales sont plus ou moins longuement rectangu¬ laires ; de même que leur bord proximal, leurs bords latéraux sont rectilignes ou légèrement convexes ; les 4 angles sont à peu près droits et toujours bien marqués. La zone d’adhérence épidermique longe la base du bouquet, de spinules. Celui-ci occupe la totalité de l’espace compris entre les deux angles distaux. Les spinules sont puissantes, notamment les marginales, dont l’ensemble des pointes dessine une courbe régulière. On compte environ 15 spinules margi¬ nales pour 2 G canalicules. A l’encontre de ce qui existe chez Pegusa iriophthalmus, les spinules sont constamment moins nombreuses que les canalicules.

A part leur dimension, proportionnellement réduite, selon la règle, les écailles nadirales sont semblables aux zénithales corres¬ pondantes, si ce n’est que, leurs bords latéraux étant plus convexes, les 4 angles du pholidoplaxe sont plus ouverts et le bouquet de spinules un peu moins large. Toute proportion gardée, la langueur des spinules marginales est équivalente à celle des spinules homo¬ logues des écailles zénithales. On compte environ 8 spinules margi¬ nales pour 12 canalicules.

La radiographie montre un neurocrâne dont, par rapport au cavum cerebri, la partie rhinophthalmique atteint évidemment une lon¬ gueur plus grande que chez Pegusa triophthalnius.

En alcool ou en eau formolée, la face zénithale, y compris les nageoires, apparaît, d’un jaune ou d’un gris brunâtre, plus ou moins clair et parsemé d’une infinité de points noirâtres, uniformément

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répartis ou s’accumulant par places, de façon à former de larges taches sombres, mal délimitées. Ces taches s’organisent toujours en 3 ou 5 séries longitudinales, chacune de 5 ou 6 taches. L’une de ces séries se trouve sur la ligne latérale ; les autres, au-dessus et au- dessous. La thoracoptérygie zénithale est ornée d’une tache préapi¬ cale, noire ou brune, généralement plus longue et mieux marquée que chez Pegusa triophthalmus. La face nadirale est blanche ou incolore.

Remakques. - - Contrastant singulièrement avec l’étroitesse de la localisation de Pegusa triophthalmus, la vaste étendue de la géo¬ némie de Pegusa lascaris ne va pas sans imposer au linnéon de sen¬ sibles modifications morphologiques, notamment en ce qui concerne l’amplitude de variabilité numérique des rayons notoptérygiens (60 à 90), des ravons proctoptérygiques (52 à 75) x, et des écailles (105 à 140).

A part ces différences, je n’ai rien pu relever, au cours de l’examen de quelque 120 individus, qui permette la subdivision du linnéon Pegusa lascaris en sous-espèces locales, tous les intermédiaires m’ayant paru exister entre les spécimens océaniques (Manche, Atlantique oriental, Afrique Australe), chez lesquels les rayons et les écailles atteignent les nombres les plus élevés, et les formes méditerranéennes (Méditerranée, Adriatique) ou même pontiques (mer Noire, mer d’Azov), ces dernières étant celles ces nombres s’avèrent les plus faibles. Dans l’ensemble du bassin Méditerranéen, j’ai constaté, de l’ouest à l’est, une décroissance progressive du nombre de ces éléments morphologiques. Cependant, certains individus originaires de Madère, des Canaries ou des îles du Cap-Vert présentent un faciès assez particulier, qu’ils doivent surtotit à leur pigmentation ; cette remarque s’applique aussi à quelques individus méditerranéens. Dans la collection du Muséum, le spécimen 1886- 17, capturé par le Talisman, dans la baie de Prava (îles du Cap-Vert), se signale par l’extrême acuité de son museau, par l’ampleur excep¬ tionnelle de la liaison membraneuse qui existe entre l’uroptérygie et les deux autres périssoptérygies, et aussi par la multiplicité de petites taches blanches, qui parsèment uniformément toute sa face zénithale. Long de 162 mm. (139 mm. sans la nageoire caudale), ce spécimen a, pour formule : S 110. D 78. A 62. G 19. P z 9. P n 9. V z 5. V n 5. Sa thoracoptérygie zénithale, est exceptionnellement longue (51 % de la longueur de la tête) ; sa thoracoptégyrie nadirale, plus courte (48 % de cette même longueur).

Il semble prévisible que l’étude approfondie d’un matériel sufïx-

1. Cfr Chabanauo (P.), Observations sur la taxonomie, la morphologie et la bio¬ nomie des Soléidés du genre Pegusa, p. 239-254 [Ann. Inst. Océan, 7, 1930, p. 215-251). Dans ce travail, doivent être comptés pour nuis, les spécimens 55 et 56 (p. 243), qui sont des Pegusa triophthalmus.

421

samment riche permettra de distinguer plusieurs sous-espèces plus ou moins localisées, peut-être même des espèces d’une individualité incontestable.

XIY. Addition a la synonymie d’un Téléostéen

DE LA FAMILLE DES SoLEIDÆ.

Le Naturhistorisches Muséum de Vienne (Autriche) possède un spécimen de Solea senegalensis Kaup 1858, étiqueté, de la main de Steindachner : « Solea zechmeisteri. Dakar 1904 (Schifïzento) ». Longueur totale 247 mm. ; longueur étalon 214 mm. ; longueur de la tête 41 mm. En centièmes de la longueur étalon : hauteur 35 ; tête 19 ; uroptérygie 15 ; hauteur maximale de la notoptérygie 7. En cen¬ tièmes de la longueur de la tête : œil 15 ; espace oculo-dorsal 10 ; thoracoptérygie zénithale 48 ; thoracoptérygie nadirale 41. S 132. D 89. A 72. P z 10. P n. 10. V z 5. V n. 5.

XV. Présence possible de Solea ovata

DANS LES EAUX AUSTRALIENNES.

Le Naturhistorisches Muséum de Vienne possède, sous le nom de Solea humilis Cantor, un spécimen de Solea ovata Richardson 1846, dont les caractéristiques individuelles sont les suivantes : lon¬ gueur totale 61 mm. ; longueur étalon 50 mm. ; longueur de la tête 13 mm. En centièmes de la longueur étalon : hauteur 56 ; tête 26 ; uroptégyrie 22 ; hauteur maximale de la notoptégyrie 14. En cen¬ tièmes de la longueur de la tête : œil 23 : espace oculo-dorsal 15 ; thoracoptérygie zénithale 69 ; thoracoptérygie nadirale 38. S 110. D 57. A 42. C 20. P z 7. P n. 5. V z 5. V n 5. L’étiquette précise que ce spécimen est originaire de Sydney (Australie).

Largement répandu sur les côtes de l’Asie continentale, de la côte orientale de l’Inde (Madras), jusqu’à la Chine méridionale (Hong- Kong, Amoy), cité des Philippines et connu dans la mer de Java, Solea ovata semble ne pas exister dans la partie sud de l’archipel Indo-Australien. La présence de cette espèce dans les eaux qui baignent la côte du Queensland méridional indique donc une extension considérable et fort intéressante de sa géonémie ; mais on est en droit de se demander si la mention d’origine du spécimen en question n’est pas simplement erronée.

Laboratoire des Pêches et Productions coloniales d’origine animale.

422 -

U Ambu l acre des Acariens dre série) Par F. Grandjean.

I. Caractères généraux de la structure

CHEZ LES OrIBATES.

On voit directement et sans peine que la griffe est actionnée par des tendons de grandes longueurs qui sont logés, avec leurs muscles, dans le tarse et le tibia. Un autre point très évident est que la griffe s’élève ou s’abaisse tout d’une pièce, quel que soit le nombre de ses ongles, sans mouvement latéral sensible. Mais les autres caractères de la structure exigent, pour être bien compris, que l’on sépare l’ambulacre et l’extrémité du tarse et que. l’on examine ces pièces isolément dans des orientations diverses. La lumière polarisée et les colorants sont nécessaires, car il faut distinguer plusieurs espèces de , chitines.

.J’ai examiné de cette manière un assez grand nombre d’espèces, aux états adulte et immatures. Deux d’entre elles sont choisies comme exemples, une tridactyle Camisia segnis (Herm.), et une monodactyle, Damaeus, sp, L

La structure générale est toujours la même. Les ongles, au nombre de 3, 2 ou 1 sont implantés sur une petite pièce mobile, la pièce basilaire, qui les entraîne dans son mouvement. De chaque côté, pseudosymétriquement, la surface latéropostérieure de cette pièce est largement creusée. Dans le creux, ou fossette, ou cavité coty- loïde (cot) pénètre le sommet arrondi ou condyle (k) d’une apophyse que je désignerai par condylophore. Celle-ci représente l’extrémité du tarse. 11 y a naturellement deux condyles et deux apophyses condylophores pseudosymétriques.

Appelons griffe l’ensemble des ongles et de la pièce basilaire. Son mouvement est obtenu par 2 muscles antagonistes dont les tendons sont fixés à la pièce basilaire et s'en éloignent tangentiellcment. Le tendon supérieur (l. s.) relève la griffe. Le tendon inférieur ( t . i.) l’abaisse. Tous les deux sont dans le plan de pseudosymétrie. Quand l’un des muscles se contracte, il fait tourner la griffe de telle manière

1. Il s’agit de la plus grande espèce de Damaeus de nos pays, appelée d’ordinaire geniculalus ou geniculosus.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 5, 1941.

423

que les fossettes restent appliquées sur les condyles. L’axe de rota¬ tion est ’a ligne joignant les deux condyles. Il est normal au plan de pseudosymétrie.

Cette structure est exactement comparable à celle d’une poulie dont le câble serait attaché à la gorge sur une petite longueur. En tirant sur les deux bouts du câble on pourrait faire tourner la poulie dans un sens ou dans l’autre, mais d’un angle limité. Les tendons sont les deux parties du câble. La pièce basilaire est la poulie (une poulie solidaire de son axe';. Les apophyses condylophores sont les joues.

Pour que le mouvement soit possible, il faut que l’ectosquelette, entre la griffe et l’extrémité du tarse, soit déformable. L’ambulacre se distingue donc du tarse parce qu’il ne le prolonge pas d’une manière rigide.

D’après cette définition, tous les ambulacres ne sont pas homolo¬ gues les uns des autres. Le cas très dominant, chez les Oribates, est celui d’une articulation unique qui se fait entre la pièce basilaire et les apophyses condylophores, comme je l’ai dit plus haut. S’il existe en outre une articulation moins distale, l'ambulacre agrandi devient un prétarse Ce deuxième cas est rare chez les Oribates et je ne le connais, pour le moment, que chez Ceratoppia bipilis.

Les différences principales, d'un ainbulacre à l’autre, consistent dans l’importance et la distribution des zones l’ccLosquelette est devenu déformable, dans les caractères spéciaux qu’a pris la chitine dans ces zones ou à leur voisinage, dans la manière dont les condyles sont portés par l’extrémité du tarse, dans la forme des apophyses condylophores, dans le guidage des tendons et dans le nombre des ongles.

En cc qui concerne les muscles, j’ai seulement constaté que les impressions du muscle releveur sont dans la région dorsoproximale du tarse. Ce muscle et son tendon sont toujours entièrement con¬ tenus dans le tarse. Le muscle abaisseur, au contraire, est logé dans le tibia, en totalité ou en partie. Son tendon traverse tout le tarse et pénètre dans le tibia.

La cuticule de l’ambulacre. Si l’on parcourt le dos du tarse en se dirigeant vers la grille, on voit l’ectostraeum rigide s’arrêter brusquement avec une forte épaisseur. C’est la « falaise » ectostra- cale à partir de laquelle commence l’ambulacre. L’epiostracum continue comme il le fait sur toute la surface du corps et il va rejoindre les ongles. Entre ceux-ci et la falaise, la cuticule de l’am- bulacre est particulièrement mince et molle. Il semble qu’elle soit formée du seul épiostracum, mais je n’ose l’affirmer. L’epiostracum pourrait recouvrir une petite couche de chitine très souple du type articulaire car cette espèce de chitine est fréquemment limpide.

1, mmrntfr.

[G. 1. Camisia segnis (Herm.). Extrémité de la patte I gauche. A (X 1360), vue latéralement; les poils et le solinédion sont ôtés. B (X 1360), extrémité proximale d’un ongle latéial arraché ; même orientation. G ( X 1360), extrémité proximale de l’onglo central avec la pièce basilaire et. le départ des tendons ; môme orientation ; l’ambulacre a été séparé du tarse par arrachement ; ses deux ongles latéraux ont été arrachés aussi. D ( X 1360), extrémité, antérieure du tarse vue do devant, après arrachement de l'ambulaere. E ( X 600), ambulacre complet, latéral . F ( X 1360), ambulacre vu de dessus, région centrale. G ( X 1360), extrémité du tarse et ambulacre de la tritonymphe ; orientation dorsale ; les tendons sont omis

425

incolore et dépourvue d’affinité pour les teintures, de sorte qu’elle échappe aisément à l’observation.

Chez la plupart des espèces, la griffe est capable de se relever beaucoup et même de se renverser. C’est pour cela que la cuticule dorsale est si déformable. Corrélativement la falaise dorsale est éehancrée.

La cuticule ventrale est beaxieoup moins déformable que la dor¬ sale. D’ordinaire sa partie rigide va loin en avant mais elle ne garde pas les caractères normaux de l’ectostracum du tarse. Elle se diffé¬ rencie de diverses façons, par exemple en devenant incolore, ou plus pâle, ou moins épaisse, ou poreuse, etc. Cette région différenciée appartient encore au tarse. Devant clic commence l’ambulacre et l’on retrouve un epiostracum peut-être un peu plus épais et moins déformable que celui de la région dorsale, mais paraissant consti¬ tuer toute la cuticule. Je laisse de côté, dans cette première série du présent travail, les caractères chitineux difficiles à voir, vraisem¬ blablement très variables d’un groupe d’Oribates à l’autre. Sur les figures, pour simplifier, je représente uniformément la cuticule de l’ambulacre par son epiostracum, qu’elle comprenne ou non d’au¬ tres formations chitineuses,

L’ epiostracum s’attache aux ongles suivant une ligne circulaire précise qui est généralement marquée par une petite arête et que j’appelle le collet. Les poils ont un collet semblable. Aux ongles latéraux le collet est très franc (fig. 1 B, en cc). À l’ongle du milieu il est net aussi dans la région dorsale, il touche le tendon supé¬ rieur (fig. 1 G, en c), mais on peut avoir des doutes sur son emplace¬ ment dans la région ventrale s’attache le tendon inférieur.

Les apophyses condylophores. Dans le cas le plus simple, l’apo¬ physe fait corps avec le tarse. Le condyle est seulement l’extrémité latérale, distale et interne, plus ou moins saillante, de l’ectostracum et l’apophyse est recouverte entièrement du côté externe, comme le reste du tarse, par l’epiostracum (fig. 2 D, 2 G),

A partir de ce stade beaucoup de perfectionnements sont possibles. L’un des plus importants consiste dans la transformation de l’apo¬ physe et une pièce condyhphore entièrement différenciée par sa forme. On en voit un exemple sur les figures 1 A, 1 D et 1 G. La pièce eondylophore (ponctuée) est arrondie et paraît indépendante. Elle reste néanmoins fixée à la falaise ectostracale, mais par une zone plus étroite la chitine est un peu déformable. Les condvles n’ont plus des positions tout à ait invariables et l’ambulacre, vraisem¬ blablement, acquiert une plus grande souplesse.

La griffe. - La pièce basilaire est en chitine ectostracale. En arrière on peut l’assimiler à un disque vertical épais, ordinairement

^UkU.UU, V\

FiG. 2. Damaeus sp. Extrémités antérieure et postérieure du tarse III droit ( X 950). Aj ainbulacrc séparé du tarse par arrachement ; orientation latérale. B, le même, vu de dessous? région centrale ! le figuré du tendon n'a été mis que partielle¬ ment pour laisser voir le contour apparent de la pièce basilaire. C, extrémité antérieure du tarse, vue latéralement ; l'ambolaerc est omis, sauf ses tendons et sa cuticule 5 pour avoir une figure complète analogue à la figure IA précédente, il faudrait rapprocher par translation les figures C et A de manière que le condyle K’ occupe la cavité cotyloïde c’est-à-dire se projette à peu près au milieu de la racine apparente de l’ongle. D, extrémité antérieure du tarse, vue de «levant, après arrachement de l’ambulacre. E, extrémité postérieure du tarse, latérale ; le tarse a été sépaié du tibia par arrachement ; t. a, t. est le tendon abaissour du tarse. F, coupe transversale du tarse selon la ligne Z de la figure précédente.

427

creusé d’une rainure sur sa tranche, comme celui d’une poulie. Ce disque remplit l’intervalle entre les deux apophyses (ou les deux pièces, condylophores en laissant entre elles et lui, de chaque côté, un assez faible jeu.

Au milieu la pièce basilaire est saillante latéralement et elle porte les cavités cotyloïdes. Celles-ci se voient bien dans l’orientation dor¬ sale (fig. I G, 1 F) ou ventrale (fig. 2 B) et très mal ou pas du tout dans l’orientation latérale. Dans cette dernière orientation, j’ai représenté seulement la saillie af dont la face postérieure est la cavité cotyloïde (fig. 1 C, I B, 1 E).

En avant la pièce basilaire porte les ongles. Il faut distinguer les ongles latéraux et l’ongle central.

Les racines des ongles latéraux sont arrondies et libres (fig. 1 B, en r), comme les racines des poils ordinaires. I n ongle latéral se détache sans brisure, sauf le déchirement de la cuticule autour de son collet. Entre les racines des deux ongles latéraux la pièce hasilaire est très mince. La partie mince, chez Carnisia segnis et d’autres Oribates, a un contour franc et arrondi que j’ai représenté en ce sur la figure 1 C. Je ne crois pas que l’évidement ee soit un trou perçant la pièce basilaire, mais d’autres observations seraient utiles à ce sujet.

I Jongle central, au contraire des latéraux, chez tous les Oribates que j’ai étudiés jusqu’ici, a une racine soudée, au moins partielle¬ ment, à la pièce basilaire. On ne peut l'en séparer sans cassure. Quel¬ quefois la surface de contact rappelle assez bien la forme habituelle d’une racine libre, mais elle est généralement plus anguleuse et même pourvue de fortes indentations, si l’on en juge par le tracé de l’acti- noehitine (fig. 1 C, 2 A). Elle change notablement d’un individu à l’autre. Pour bien la voir il faut employer la lumière polarisée ou les colorants. Dans le? cas les plus favorables on peut cependant la dis¬ cerner sans niçois ni artifices grâce à de petites différences d’indices ou de teintes entre l’actinoehitine de la racine du poil et la chitine ectostracale de l’ancien alvéole.

Les ongles latéraux sont des organes accessoires. Quand ils man¬ quent la structure de la griffe n’est pas changée. L’ongle unique se comporte exactement comme le central d’une griffe tridactyle. On le voit bien quand on compare un Oribate monodactyle à un tridac¬ tyle ou encore quand on compare une nymphe à son adulte tri- dactyle ( fig. 1 G, 1 F). La seule différence est que la pièce basilaire est moins large et moins grande. Elle ne contient pas autant de chitine ectostracale. Chez beaucoup d’espèces monodactyles elle en a même très peu, de telle sorte que l’ensemble de la pièce basilaire et de la racine de l’ongle arrive à la dimension relative d’ilne racine ordinaire de poil et semble même en avoir la forme quand on se borne à l’examiner latéralement (fig. 2 A).

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 5, 1941.

28

428

Les tendons. - Les tendons ont des caractères quasi constants. Ils sont épais, plus ou moins cylindriques dans leur région moyenne, en chitine incolore. En arrière ils se lacinient et se laminent en péné¬ trant dans leurs muscles. En avant ils sont lixés à la pièce basilaire. Leur surface d’adhérence à cette pièce est très difficile à préciser quant à sa forme et je ne sais pas si je l’ai bien représentée sur les figures, mais celle du tendon supérieur touche sûrement et toujours le collet de l’ongle central (fig. 1 A, 1 G, 1 E, 2 À). Nous pouvons affirmer, au moins pour ce tendon, qu’il part constamment de l’epios- tracum. Le tendon inférieur se comporte le plus souvent comme le supérieur (fig. 2 A), mais il y a des cas douteux.

Les tendons n’ont aucun rapport avec les ongles latéraux.

Le guidage des tendons. Le guidage des tendons est un per¬ fectionnement secondaire qui est poussé très loin chez les Oribates.

Le guidage antérieur s’applique aux 2 tendons. Il consiste dans le développement, autour de l’extrémité antérieure du tarse, der¬ rière les apophyses ou les pièces condylophores, d’excroissances latérales internes qui réduisent fortement, dans un plan perpendi¬ culaire au tarse, l’espace disponible au passage des 2 tendons. Ces excroissances, naturellement, sont en chitine eotostraeale.

La figure 1 D, par exemple, montre une façade de chitine percée de 7 trous. Sur la façade font saillie les deux pièces condylophores. Six des trous sont les alvéoles à peu près coniques son! logées les racines des poils itéraux (it), proraux ( p) et unguinaux ( u). A droite j’ai marqué la surface des alvéoles par des hachures rayonnantes qui ne sont, bien entendu, qu’un ligure. Le 7e trou, en forme de clé, est le central et c’est par lui que passent les 2 tendons. Le tendon supé¬ rieur dispose d’un espace arrondi. Le tendon inférieur ne dispose que d’une fente verticale qui suffit à peine, bien que ce tendon soit d é p ri 1 a t ér al em eut.

Dans un très grand nombre de cas, les excroissances latérales pseudosymétriques se sont jointes et soudées à leur extrémité paraxiale de telle sorte qu’une voûte horizontale continue s’est formée. L’espace disponible est divisé en 2 compartiments qui se sur¬ montent. Dans chacun d’eux passe un tendon et les 2 tendons ne peuvent plus frotter l’un contre l’autre.

C’est alors toujours le guidage inférieur qui se perfectionne le plus. Son compartiment prend la forme d’un trou circulaire qui est rempli, sans jeu visible, par le tendon inférieur (fig. 2 D). Le trou est l’orifice distal d’un tube cylindrique que j’appelle un tube de guidage.

Un tube de guidage est plus ou moins long. Quand on le suit vers l’arrière on constate que son toit se perce de place en place, puis manque. Le tube se réduit à une rainure de guidage qui entame la

429

paroi ventrale de l’ectosquelette, dans le plan de pseudosymétrie. Plus loin la rainure s'efface et le tendon devient libre.

Les tubes de guidage antérieur sont difficiles à voir dans l'orienta¬ tion latérale. Les poils et les formes assez compliquées, en général, de la chitine ectrostacale gênent beaucoup leur observation. Je crois que tous les Oribates supérieurs en ont un. Celui de la figure 1 C est bien net, en tb, mais il passerait, inaperçu si l’on n’avait regardé d’abord le tarse dans l’orientation de la figure 1 D, après avoir enlevé Pambulaere.

Le guidage postérieur consiste dans une rainure semblable à la précédente mais creusée à Carrière du tarse. Les figures 2 E et 2 F en donnent un exemple. La rainure, dans sa partie moyenne, est presque tubulaire. Il est possible que ce soit un vrai tube chez d’au¬ tres Oribates. (/est le tendon inférieur, naturellement, qui est guidé par cette rainure. On le voit s’épanouir dès qu’il en sort, dans le tibia.

Remarques. Dans un travail précédent [Bull. Mus., 2e série, t. XI, p. 539 à 54G, 1939), j’ai signalé que l’ongle central diffère profondément, par ses caractères évolutifs, des ongles latéraux. Nous venons de voir qu’il diffère aussi par sa fixation à la pièce basilaire. Il n’en faudrait pas déduire qu’il est d’une nature particulière, car c’est un poil, comme les ongles latéraux. L’cmpodium non crochu d’un acarien prostigmatique, homologue de l’ongle central cl’un Oribate, est aussi un poil et il en possède la structure aetinochiti- ncuse.

La pièce basilaire est formée de la même chitine ectostracale que le tarse. D’autre part elle est articulée avec le tarse d’une manière analogue à celle dont le fémur est articulé avec le trochanter. L’ain- bulacre a donc les caractères essentiels d’un article de la patte. Je rappelle que Nicolet comptait l’ambulaere, sous le nom de tarse, parmi les articles.

Observations sur les figures. - Dans tous les dessins on suppose que la cuticule a été enlevée au-dessus de la région centrale de l’ambu- lacre pour laisser voir directement la pièce basilaire, les pièces ou apophyses condylophores et les tendons. Sur les contours apparents et les coupes optiques les hachures perpendiculaires à la surface signifient l’epiostracum ou la cuticule de l’ambulaere ; les hachures obliques signifient l’ectostracum ou la cuticule du tarse. Les tendons sont couverts d’un figuré de traits interrompus longitudinaux. J’ai ponctué les pièces condylophores pour les distinguer du reste (fig. 1 A, 1 D, 1 G) ; sur la figure 1 D elles ont une orientation un peu trop relevée. L’actinochitine n’est représentée- que sur les figures 1 C et 2 A. Ses limites sont indiquées par des hachures alter¬ nantes de longueurs différentes.

Laboratoire de Zoologie du Muséum.

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Sur le Bryobia brætiosa Koch (A car] en) 1

(Suite)

Par Marc André.

i

En ce qui concerne les espèces Européennes de Bryobia.

A. -C. O u de mans avait réuni en 1900 (p. 138) au B. prætiosa Koch comme synonymes gloriosa Koch, speciosa Koch, nobilis Koch et ri bis Thomas.

En 1905 (p. 242) il admettait deux espèces distinctes : le B. pne- tiosa K. ( = gloriosa, K. = ribis Th.), qu'il identifie au T etranychus cristatus Décès et le B. speciosa lv. (= nobilis K.), qu’il assimile à \ Attiras sramitium Schrank.

O

En 1906 (p. 60) il pensait que les animaux différaient suivant la plante et que tous les Bryobia Européens correspondaient seulement à des races physiologiques.

Mais en 1927 (p. 259) il a déclaré que cette assertion était inexacte et qu'il existait réellement différentes espèces : il tient notamment

B. speciosa pour bien distinct (1912 b, p. 273).

Au contraire, Tragaardh (1914, p. 3) a continué à rattacher au B. prætiosa K. comme synonymes non seulement gloriosa K. et ribis Th., mais aussi speciosa K. et nobilis K. : il croit que ces divers noms s’appliquent soit à de simples variétés observées chez les adultes, soit à dillïrents états suivant l’âge. Il a confirmé son opinion en 1928

(P- ')2-

Le Dr Gkijskes (1939, p. 17) est d’avis que la délimitation spéci¬ fique du B. prætiosa n’est pas nettement établie ; il regarde comme possible qu’il existe sur différents végétaux une série de sous-espèces ou races biologiques (hivernant, par exemple, à des stades différents : œufs d’hiver sur le Groseillier, femelles adultes sur le Lierre), sans qu’elles soient à séparer morphologiquement.

Il a cependant admis comme espèce bien distincte, sous le nom de Bryobia sarolhamni, une forme trouvée en Hollande sur le Genêt-à-

1. (h. M. Anmié, litiïl. Muséum, s., XIII, 1941, p. 259.

2. Sig Tuait (1930, p. J 01) identifie également au B. prætiosa le Torinophora serrala Cajiiib. découvert à Kerguelen cl retrouvé au Spitzberg ; c’est effectivement à cette espèce que je rapporlc plusieurs Acariens recueillis par le Prof. R. Jeannei. pen¬ dant son voyage à Kerguelen en 1939.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 5, 1941.

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balais ( Sarothamnus vulgaris Wimm.), chez laquelle les poils du corps sont spatuliformea (au lieu d’être flabelli formes; et la lamelle cépha¬ lothoracique n’est qu’indistinetemcnt quadrilobée.

Les Bryobia se rencontrent sur les ronces, les arbres à fruits de toute espèce pépins ou à noyaux), sur les Chênes, les Tilleuls, le Lierre, les Fraisiers, les Violettes, les Tussilages, etc.

Ils se montrent nuisibles aux Groseilliers épineux en Allemagne jusqu’au commencement de mai et en Scandinavie jusque pendant le mois de j v. i 1 ; en Angleterre ils le sont également aux Groseilliers à grappes (Vitzthum, 1029 a, p. 48).

Vox ITanstein (1902, p. 132) suppose que les Bryobia vivaient originairement dans les mousses el peut-être, aussi sur d’autres plantes basses: ce serait seulement à une date relativement récente que, par adaptation locale çà et sur les Groseilliers épineux et autres espèces de Ribes , ces Acariens sont devenus nuisibles à ces arbrisseaux : à peu près jusqu’en 1890 cm ne trouve aucune mention de ces parasites dans la littérature horticole pas plus en Allemagne et en Angleterre qu’en Amérique. Leur présence paraît d’ailleurs être sporadique et ce n’est que dans des circonstances propices (nourriture abondante, temps clair et sec) que ces animaux peuvent se multiplier en masses et devenir un lléau pour les jardiniers.

Cette fréquence d’un parasite donné sur des plantes cultivées peut relever d’une explication proposée par Et. Rabavd (1917 a, p. 290 ; 1917 b, p, 316 : 1938, p. 210).

Placé en face de deux plantes d’espèces dilïérentcs, un animal polyphage va vers l'une d’elles parce qu'il a pour celle-ci une affinité spéciale, en vertu d’une attraction à laquelle il rie peut se soustraire.

Cette force attractive augmente en raison du nombre des individus qui l’exercent : par suite, les végétaux réunis en groupes nombreux seront plus fréquemment attaqués que les unités isolées.

Dès lors, même clans le cas l’attraction d’une plante donnée sur un animal est plus forte que celle exercée par une autre, il arrivera que, si ce second végétal se trouve former des agglomérations importantes, l’animal se verra attiré vers celui-ci pour lequel il a cependant une affinité moindre.

C’est le phénomène qui se produit pour une plante cultivée : l’animal subit l’attraction de ce végétal qui vit en formations denses et il l’attaque de préférence aux plantes sauvages qui constituent son habitat ordinaire, mais qui, dans le voisinage immédiat, ne poussent qu’en plus petite quantité.

Le Bryobia prsrtiom Ivoek est désigné en Thuringe sous le nom de « Mite des Groseilliers épineux » : c’est d’ailleurs à tort que, dans ce pays, on le rend responsable de la maladie appelée « erythème automnal » ou « thrombidiose ». Il n’appartient pas à la famille des

Thrombidiidse, mais à celle des Tetranychidæ , dont la position systé¬ matique est très éloignée et qui constitue un groupe de parasites végétariens, dont les représentants, même au stade de larve, mènent une vie phytophage (Vitztiium, 1929 b, p. 223).

Cependant, s’il est certain que les Bryobia, depuis le stade de pro¬ tonymphe, se nourrissent de la chlorophylle et des sucs des plantes supérieures, il se pourrait qu’il n’en lut pas de même pour leurs larves. Ce n’est pas seulement par accident qu’on rencontre celles-ci sur des Mouches domestiques et la présomption qu’il s’agisse de parasitisme trouve un point d’appui dans le fait qu’aussitôt après être sorties de l’œuf, ces larves s’empressent d’atteindre, sur les rami¬ fications, l’extrémité des feuilles, manifestement comme si elles « savaient » qu'elles viendront plus facilement au contact des Insectes qui passent en survolant (Yitzthum, 1923, p. 92).

Les Bryobia adultes se tiennent de préférence à la face inférieure des feuilles et se hâtent d’v revenir si on les place à la face supé¬ rieure : la lumière solaire directe leur est donc désagréable, mais ils se plaisent à celle tamisée par le limbe foliaire (Vitztiium, 1923, P- 74) L

Aux Etats-Unis une espèce avait été décrite sous le nom de B. pra- lensis Garmas 1 2: elle a été reconnue par Üvdemans (1911, p. 118) et Tiügaard (1914, p. 3) identique au B. prætïosa K. : c’est la seule forme que l’on rencontre à l’Est du Mississipi el elle est désignée sous les appellations de « Mite commune brune » ou « Mite du trèfle ».

Dans l’Est elle attaque, en elïet, surtout le trèfle et les plantes annuelles des prairies, tandis que dans l’Ouest elle se montre nuisible aux arbres à fruits.

On a signalé en Amérique l’invasion de maisons par des Bryobia et, d’après G. W. Derrick (1926. p. 354), ce serait aux approches de la saison froide que ces Acariens pénètrent dans les habitations pour y chercher un ahri et prendre leurs quartiers d’hiver.

Mais le Dr Fr. Zacher (1932, p. 185) ne tient pas cette assertion pour valable, parce qu’il a constaté qu’en Allemagne les femelles de Bryobia prætiosa Koch émigrent en masse, aussi bien au prin¬ temps qu’à l’automne 3, dans les maisons situées au voisinage de parcs ou de jardins 4.

1. Cependant Geuskes (1939, p. 11) affirme que sur le Lierre les B. præliosa pré¬ fèrent la face supérieure des feuilles.

2. Le B. pallida Gauman a été établi sur des individus immatures de pratensis.

3. Oouemans (1930 b, p. 171) a signalé une invasion en bandes énormes, qui, en Angleterre, s’était produite dès la fin d'avril et le commencement de mai dans une maison près du Liverpool : les Bryobia adhéraient notamment par milliers sur le verre des vitres.

4. Leur pénétration dans les maisons peut se trouver facilitée par l’existence de Lierre sur les murs. Ces Acariens ne causent aucun dommage à la santé des habitants ou aux denrées domestiques et se bornent à se rendre incommodes par leur présence dans les aliments solides eu liquides.

433

En Europe cette espèce passe l’hiver, à l’état d’œufs sphériques rouges sur les Groseilliers épineux ( Ribes grossulnria L.) à l’extré¬ mité des pousses, sous les écailles des bourgeons ou les éclats de l’écorce.

Mais, selon le Dr Geijskks (1939, p. 17), cette hiverna lion à l’état d’œufs d’hiver se produit seulement chez la forme qui attaque le Groseillier et qui vit sur cet arbrisseau jusqu’à la fin de mai, pour disparaître ensuite.

Au contraire la forme que l’on observe sur le Lierre (Hedera) hiverne au stade de femelle adulte et on la trouve pendant toute l’année sur la plante nourricière.

Le Bryobiu sarothamni Gei.jskes (1939, p. 15), qui attaque le Genêt-à-balais, dépose des œufs d’hiver, en amas d’une dizaine, sur les cannelures des tiges, de préférence à la base des feuilles.

Aux Etats-Unis, dans le nord, les Bryobici, hivernent également à l’état d’œufs, tandis que dans les régions méridionales on rencontre durant l’hiver tous les stades qui se rassemblent en épais amas rouges sous les bourgeons, ou derrière l’écorce, mais particulièrement sous les brindilles détachées des branches (Zacher, 1925, p. 96).

Ces Acariens, ainsi que leurs œufs, peuvent être détruits en répan¬ dant une émulsion de kérosène ; en Californie, on se sert de fleur de soufre.

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Laboratoire de Zoologie du Muséum.

435

SUR L’ ALIMENTAT 10 X DES ÂRM USÉES ET DES OPILIONS, NOTAMMENT AUX DÉPESS DES MOLLUSQUES 1

Par Marc André et Edouard Lamy.

Comme l'a fait remarquer Yves Dklage (1895, p. 830), tandis que les Mouches n’ont qu’à voler, se reposer, se brosser les ailes ou les antennes et trouvent partout les résidus elles pompent aisément le peu qu’il leur faut pour vivre, les Araignées ont une existence hérissée de difficultés et elles sont toujours aux prises avec un terrible dilemme : pas d’aliments sans toile et pas de toile sans aliments ; aussi doivent-elles s'arranger pour arriver à subsister tant bien que mal.

En outre, beaucoup d’Araignées se tiennent à l’écart de tous les autres animaux, y compris ceux qui leur servent de proie : par exemple, tandis que les Mouches se portent vers les surfaces les plus éclairées, les Tégénaires et les Scgestries lilent leur toile dans les recoins les plus sombres des caves et des celliers, de sorte que leurs chances de se nourrir sont faibles et que leur survie n’est due qu’à la facilité avec laquelle elles sont capables d’endurer un long jeûne (1933, Français Picard, p, 3).

Ces Aranéides sont, parmi les Arthropodes, ceux qui possèdent au plus haut degré la faculté de résister pendant longtemps à l’inani¬ tion : par exemple, J. Blackwai.l (1845. p. 237) a mentionné qu'une femelle de Theridiou quculri puiuialum IIahn (— Sleatoda hipunctata L.), enfermée dans un flacon hermétiquement bouché, avait conservé l'existence dix-huit mois sans prendre de nourriture, et Kug. Simon (1864, p. 103) a constaté qu’un Segestria florentina Rossi avait pu vivre plus de trois mois sans consommer aucun aliment. Mais, ainsi que l’a fait observer F. Plateau (1877, p. 1381, il faut, établir une distinction suivant la saison, été ou hiver : ce qui est une aptitude exceptionnelle chez ces animaux, c’est de pouvoir supporter un jeûne prolongé durant les mois à température douce, tandis que

1. S.-V. Wild et A.-H. Lawson ont donne en 1937 (pp. 351-361) une liste de divers ennemis des Mollusques terresties et dulcaquicoles de Grande-Bi elagne : il y énumèrent de nombreux Vertébrés (Poissons, Batraciens, Reptiles, Mammifères et surtout Oiseaux) et seulement quelques Invertébrés (Crustacés, Insectes, Mollusques), mais ils ne font aucune mention d’Arachnides.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 5, 1941.

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l’engourdissement hivernal avec abstinence est un fait physiolo¬ gique normal.

On sait par un certain nombre d’observations authentiques que les Araignées, les Mygales notamment, peuvent dévorer de petits Vertébrés : Mammifères (Souriceaux) Oiseaux, Reptiles (jeunes Serpents et Lézards) Batraciens (petites Grenouilles et Tritons), Poissons 1.

Mais, en réalité, la base fondamentale de leur nourriture est fournie par la substance d’autres Arthropodes, surtout d’insectes.

Pourtant on a cité des cas la proie consiste en Mollusques.

Les Argyronètes (Argyroneta aquatica Cl.), si singulières par leurs moeurs aquatiques, paraissent se jeter indifféremment, sur tout ce qui vit dans les eaux : G. -A. Pou jade (1888. p. 72) en a vu saisir de petits Mollusques (jeune Piauorbe et jeune Limitée), mais les relâcher, n’ayant pu probablement entamer leur coquille 2.

H. du Buysson (1904, p. 135) a observé une grosse Araignée qui avait dédaigné un jeune Limaçon placé sur sa toile, sans doute par dégoût du mucus gluant de celui-ci.

Par contre P. Bonnet (1924, p. 1195) a constaté que des Dolo- medes mangeaient de petits Hélix dont la coquille avait été enlevée.

On a d’ailleurs signalé que certains Araneides se repaissent exclu¬ sivement de Gastéropodes Pulmonés.

Ehrenberg (1828, fol. é) trouva à l’Oasis de Jupiter Ammon, au milieu du désert Lybique, seulement trois organismes vivants : un minuscule Lichen (ressemblant au genre Parmelia), adhérent aux pierres, de nombreux représentants de l’ Hélix- (Eremina) desertorum Forskâl, qui se nourrissaient de ce végétal, et une très grande Araignée qui dévorait ces Mollusques et dont il ht le type d’un nou¬ veau genre sous le nom de Phonophilus portentosus.

Dans le Tyrol méridional n'est pas rare une Araignée Mygaloïde, VAtypus Sulzeri Latr., qui se construit un tube revêtu de soie, long d’environ 25 cm., dont les deux tiers inférieurs s’enfoncent en terre, tandis que le tiers supérieur s’accroche solidement par des fils aux rochers et aux murailles. A Stkxtz (1870, p. 148) avait parfois trouvé dans ce sac un certain nombre de coquilles complètement vides de petites Hélices, notamment Oxychilus céllarius Müll.,

I. Tli. Monod (1932, p. 685) a signalé une série d’observations laites aux Etats- Unis, en Argentine et au Natal sur la capture de Poissons et de Batraciens par des Araignées appartenant à trois familles : Pieauridæ (Dolomedes, I hukissius) , Lycosidæ (Diaporiüa), Helr.ropndidæ (Pahjstee).

Bans les établissements de pisciculture, les Araignées pourraient détruire un certain nombre d’alevins (1934, L. Berland et J. Pellegrin, p. 210).

2. E.-L. TAsciiENnr.au (1869, p. 689) a signalé que, pour hiverner, l’Argyronète s’installe très Volontiers dans une coquille de Gastéropode (Plancrbe ou Uittinêe) abandonnée, dont elle leime l’on voiture à. l’aide d'un tampon de soie, et ce fait a été relaté de nouveau par Maeterlinck L'Araignée de verre », [1932], p. 49).

437

Retinella nitens Gmel., R. nitidula Drap., ainsi que des jeunes de Chilostoma cingulatum Stud. et autres formes, et il avait été conduit à penser que l’Araignée vit de ces Escargots : en 1860 il réussit à constater directement le fait, en observant des Atypus aux aguets à la sortie de leurs tubes : dès qu’un des O. cel'arius, qui rampaient aux alentours, arriva au voisinage d’une Araignée, celle-ci saisit d’un bond le Mollusque et l’attira dans son tube ; puis, quelques minutes après, elle rejeta au dehors la coquille vide. Cet auteur revit dans la suite plusieurs fois le même processus et se convainquit que l’A Sulzeri se nourrit principalement d’Eseargots,

On admet généralement que les Aranéides sont exclusivement carnivores et ne peuvent se nourrir que de proies capturées vivantes.

Cependant, au cours d’une série d’expériences, Pierre Bonnet (1924, p. 1194) a fait accepter à des Dcdomedes fimbriatas Cl. des fragments de viande d’animaux divers, ainsi que des substances nutritives très variées dont il imprégnait une petite boulette de coton 1.

Tout récemment Et. Rabat; n (1941, p. 11) s’est posé cette ques¬ tion : « Les Thomîsides seraient-elles nccrophages ? » Ayant observé, à quelques jours d'intervalle, deux de ees Araignées (probablement des Xysticus cristatus Cl.), l'une, sur un cadavre de Taupe, l’autre, sur celui d’une Souris, il a soulevé ce dilemme : faut-il admettre qu’ayant été attirées par les émanations odorantes, elles vivaient aux dépens des Insectes qui avaient subi la même action attractive, ou bien qu’elles suçaient le corps du petit Mammifère ?

Ou peut même se demander si les Araignées sont uniquement créophagcs,

L. Berland en 1926 (p. 40) a attiré l’attention sur le fait que les jardiniers accusent certaines Araignées d’attaquer les jeunes pousses de plantes potagères, surtout des Carottes : ils incriminent notam¬ ment des Erigones et le Par dosa hortensis lu or. Mais, dans des expé¬ riences faites avec des individus de cette dernière espèce, B. Pil- lault (1926, p. 142) a constaté qu’ils ne touchèrent jamais à de jeunes semis et se laissèrent périr, faute d’autre nourriture 2.

R. IIardouin (1930, p. 67) a observé que dans ees semis de carottes, les sommités des jeunes pousses ne sont pas dévorées, mais qu’elles sont détachées de la radicelle par une coupure très nette et,

1. Et. Rabacd a constaté qu’un Argiope fasciala üt.iv. = Brucnnichi. Scor. mange les proies « mortes » qu’on lui oflre au bout d’une pince (1921, p. 172) et même un morceau de papier trempé dans une bouillie produite par l'écrasement de Mouches

(1982, pp. 17b et 2U0).

2. Quant ii 1’ « Araignée rouge », qui a été mentionnée dans une note de J. Costantin, J. (iûïunis et O. Lauroy (1903, p. 418) comme causant d’importants dégâts à diverses plantes des serres du Muséum, c’est un Aearien du groupe des Tétranyqües tisserands, ÏEotetranychus inexspectatus M. André (1933, p. 131).

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à la suite de recherches expérimentales effectuées également avec des P. hortensis, il admet , étant donné l’avidité des Araignées pour les liquides que, dans les périodes de sécheresse, ces animaux, s’ils ne mangent par les végétaux, tranchent les fines ligelles pour humer le sue aqueux qui s’échappe de la blessure béante de la petite plante : cependant il avoue n’avoir jamais pu voir les Pardoses dans leur œuvre de destruction.

Mais G. Hoi-'lbert (1931, p. 10) fait remarquer que, pour produire les dégâts importants constatés dans les jardins, il faudrait des milliers d’ Araignées, ce qui se verrait, et il pense que les véritables destructeurs des plantules de Carottes sont les larves minuscules* d’un Coléoptère Elatéride qu’il assimile à IV! griotes sputator L. 1.

L. Rkkland en 1933 (p. 23) a rappelé une observation de L. IIé- mon, qui avait vu une Epeire sucer certaines parties des herbes et il a constaté un fait du même ordre : il a observé un Araneus cidiantus Wa lck. qui avait saisi entre ses lames maxillaires une étamine tombée d’une Graminée sur sa toile et qui la suçait avec attention.

Les Araignées pourraient donc exceptionnellement s’alimenter de substances végétales.

Les Opilioriides passent également pour carnivores, mais sans exiger que leurs proies soient vivantes : le plus souvent ils se repais¬ sent de débris d’Arthropodes morts : cependant ils mangent égale¬ ment des Vers de terre et des Mollusques écrasés, ainsi que des fruits meurtris 2

En particulier, C.-W. Yeriioeff (1900, p. 106) a reconnu que Y Ischyropsalis Ilelwigi Paxzer, qui est un des plus rares Opilionides d’Allemagne, se nourrit surtout de Gastéropodes Pulmonés vivants. Si ses attaques restent vaines contre un H dix nemoralis L. adulte, solidement collé à un substratum, il dévore les jeunes Vitrina ( E. pellucida Drap.) et Hyalinia, dont le bord de la coquille n’est pas encore achevé : il saisit ce bord avec ses ohélioèrcs extrêmement longues et maintient sous son ventre le Mollusque qu’il emporte en tâtonnant ça et avec la paire de pat tes jusqu’à ee qu’il ait trouvé un endroit convenable il peut poursuivre ses opérations : il place alors la coquille debout sur le sol comme une corne à boire et, tenant le bord avec une de ses ehélieères, il fait pénétrer l’autre dans l’ou¬ verture. pour extraire par petits morceaux l’animal ; quand celui-ci est trop profondément rétracté, l'Arachnide réduit en miettes le test jusqu’à ee qu’il puisse atteindre sa victime.

1. Les larves d'une autre espèces YAgriotes lineatus L., connues sous le nom de * Vers fil de 1er » dévastent les semis d’Avoines et d’Otges.

2. F. Plateau a constaté (1877, p. 94) que les Aranéides n’absorbent que des matières liquides, et qu’au contraire (1876, p. 6) les Plialangides ne se bornent pas à sucer les Insectes dont ils se nourrissent, mais les dévorent après les avoir divisés en particules ténues.

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Les Pulmonés nus, tels que Limax agresiis L. et Arion hortensis Fer., ne sont pas davantage épargnés par V Ischyropsalis.

Ischyropsalis Panzer capturant un Gastéropode (Hyalinia)

[d’après Kastneh],

Les Aranéides et les Opilionides ont besoin d’absorber fréquemment de l’eau ils la recherchent avec avidité.

La nécessité d’étancher leur soif se constate notamment quand dans un Laboratoire on reçoit des Araignées vivantes expédiées de contrées éloignées : elles parviennent souvent dans un tel état d’épuisement qu’à l’arrivée elles refusent généralement, toute nour¬ riture et ne tardent pas à périr ; si cependant on prend soin, dès leur réception, de mettre à leur portée une boulette de coton imbibée d’eau, elles s’en saisissent immédiatement, se hâtant de pomper le liquide, et recouvrent bientôt toute leur vitalité.

Un observateur américain, F. -F. Heath (1914, p. 120) a meme vu, au cours d’une nuit, un Phalangide boire du lait renversé dans une soucoupe : s’arc-boutant au bord de celle-ci sur les pattes de la 4e paire, cet üpilion abaissait le corps très lentement jusqu’à amener la bouche au contact du liquide ; puis, au bout d’environ une minute, il se relevait, et nettoyait son orifice buccal en ouvrant et fermant ses mandibules d’une taille formidable ; il but ainsi trois coups successifs pour satisfaire sa soif.

De ce fait peut être rapprochée la merveilleuse aventure contée par Mme G. Colette (dans « La Maison de Claudine », [1923], chap. X, p. 71) sur « une belle Araignée des jardins, le ventre en gousse d’ail, barré d’une croix historiée » : la nuit cet animal quittait sa toile tendue au plafond d’une chambre à coucher et descendait, au bout d’un fil, droit au-dessus d’une veilleuse à huile tiédissait un bol de chocolat ; puis, empoignant de ses huit pattes le bord de la tasse, il buvait jusqu’à satiété le liquide crémeux.

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Laboratoire de Zoolosie du Muséum.

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CHTHONIUS TETRACHELATUS P. (PSEUDOSCORPIONS) ET SES FORMES IMMATURES (1™ note)

Par Max Vachon.

Il est actuellement dillicile de déterminer les espèces du genre Chthonius et cela pour deux raisons : la plupart des diagnoses sont très courtes (une 10e de lignes) donc incomplètes ; les carac¬ tères mentionnés, pour la plupart, n’ont pas la valeur taxonomique qu’on leur attribue. Il importe donc, d’une part, de préciser et de compléter les diagnoses des espèces connues el en premier lieu celles des. espèces courantes et d’autre part de mettre en relief les carac¬ tères morphologiques dont la valeur taxonomique est certaine. Il y a un travail de longue haleine, indispensable si l’on ne veut pas que la systématique de ce genre devienne bientôt impraticable.

Chthonius têtrachelatus P. est une espèce très courante, lapidicole surtout, parfois arboricole. Elle a été décrite de manière assez satis¬ faisante par .1. I Iaozi b J'ai examiné dans le détail près de 100 exem¬ plaires provenant de diverses stations dont voici la liste :

France : Côte-d’Or, Franche ville ; Haute-Saône : Con flans ; Aveyron : Saint-Martin-de-Lenne (L. Fage leg.) ; Pyrénées-Orientales : Batnyuls-sur- Mer (L. Fage leg.). Irlande : C. Korry (H. AV. Kew leg. et dét.). Italie : Gènes (Coll. Muséum). Grèce : Macédoine (P. Rémy leg., M. Bcier dét.). Portugal : Leça do Railae, Joanê, San Pedro da Cova (A. de R. Machado leg.). Grandes Canaries : Tafira (P. Le s ne leg.). - Madère (Ch. Alluaud leg.). Algérie : Alger, Maison Carrée, Djebel Mahadid (Coll. Muséum). -"Egypte : Ramlé (E. Simon dét.). Amérique : New-Haven (J. C. Chamberlin leg. et dét. sous le nom de Chthonius longipalptus Banks).

A la suite de ces observations et surtout de celles des spécimens immatures, j'ai jugé nécessaire de compléter encore la diagnose fournie par mon collègue yougoslave et d’y adjoindre celles des larves. Pour terminer enfin ec travail, j’envisagerai suivant puels processus la morphologie de cette espèce se modifie au cours du

I. Bulletin International de V Académie yougoslave des Sciences, Livre 27 1933. Résumé en allemand 12 : Beitrag zur Kenntnis der Pseudoseçrpionen lauria des Ktislcnlandes Une mise en page défectueuse a interposé dans le cours de la diagnose de Cthhonius letrachelalus (p. 180 et les 12 premières lignes de la page 182), la diagnose do M icrochthonius Karamani n. sp.

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développement post-embryonnaire et les ressources que peuvent en tirer le morphologiste et le systématicien.

Description de l’adulte.

Le céphalothorax, rarement carre, est presque toujours plus long que large. Il porte quatre yeux dont les antérieurs surtout ont une lentille bien distincte. L’œil antérieur est éloigné du bord antérieur du céphalo¬ thorax d’environ son diamètre. L’œil postérieur est moins distinct que l’antérieur et souvent a l’aspect d’une tache blanchâtre. Le bord antérieur du céphalothorax est très souvent droit (lig. 2, 3) mais parfois, entre les soies médiales, il est assez (lig. 4) ou légèrement proéminent (fig. I) sans qu’il y ait cependant d'épis tome distinctement formé. Le céphalothorax porte toujours 18 grosses soies dont la répartition est indiquée dans les figures 1 et 2 et dont la formule est : 4-2-18. Une seule fois, chez un exem¬ plaire américain, j’ai constaté la présence, au bord postérieur du céphalo¬ thorax, d’une mcsocliètc latérale, ce qui porterait à trois le nombre des soies postérieures. Cette variation a été signalée par J. IÏadzi, chez un exemplaire de Petrovarodin, lig. 8 a. Les macrochètes ont sensiblement la même longueur, 90 p., chez les spécimens côte-d’oriens ; les soies ocu¬ laires sont un peu plus courtes, 70 p. Les spécimens récoltés à Tlemccn (Algérie) offrent une particularité intéressante : les soies céphalothora- ciques aussi bien que les soies tergales et sternales sont particulièrement longues, près de 160 p (fig. 1). Devant les yeux antérieurs, il y a très sou¬ vent de chaque côté deux microchètes d’environ 20 p. Ce n’est, que très rarement que nous avons trouvé une seule microchèlc (spécimens anglais, de Tlemcen, de Madère, du Djebel Mahadid) ou pas du tout (Banyuls- sur-Mer). En général il y a le même nombre de microchètes à gauche et à droite du céphalothorax. Cependant, il est possible, bien que cela soit plu. rare, de trouver, par exemple, 1 mierochète d’un côté et deux de l’autres

La formule tergale est toujours : 4-4-4-4-6-6-6-G-6. La chaetotaxie des premiers sternites est un peu variable. On trouve, en effet, de 10 à 12 soies sur l’opercule ^ ou Ç. Au sternite suivant, post-génital, il y a toujours chez le $ comme chez la Ç, 10 soies entre les deux stigmates dont une petite devant l’ouverture de ces derniers, (fig. 5) ; de plus, on remar¬ que la présence de 3 microchètes le long de chaque stigmate. Chez le la plaque génitale postérieure est, échancréc en forme de V et les lèvres de cette échancrure portent 7, 8 ou 9 soies. Le sternite 4 porte en tout 10 ou 11 soies dont 1 ou 2, très courtes, le long de chacun des stigmates (IIadzi, p. 180, parle cependant de 14 soies). Le sternite 5 a toujours 8 soies dont, doux, très courtes, latérales. A partir du sternite 6 on compte 6 soies en tout par sternite : les latérales augmentent rapidement de taille. Au sternite 9, on remarque toujours rallongement des soies médiales de cha que démi-sterni te.

Les chélieères offrent peu de variation tant dans leur chaetotaxie que dans leur dentition. Le £ et la Ç ont un tubercule fileur bien développé au doigt mobile (fig. 7) et dans la moitié distale de ce doigt il n’y a aucune dent isolée. La main de la chélicère possède toujours G macrochètes, la Subbasalc et la distale nettement plus longues que les autres. Il y a média-

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Chlhonius lelrachelalus Pryessler.

Fig. 1. Céphalothorax d’une Ç de Tlemcen (Algérie), à longues soies. Fie. 2: céphalothorax d’un ^ de Côte-d’Or (France) à soies normales. Fig. 3 : bord antérieur du céphalothorax, entre les deux soies médiales, chez un £ de Côte-d’Or 1 Fig. 4 : même région chez un q' d’Algérie (Maison Carrée), Fig. 5: région anté¬ rieure de l'abdomen d’un A de, Côte-d’Or; seule, la moitié gauche de la ligure est complète : les épaisissements génitaux n’ont pas cté représentés et l’axe du corps est indiqué par une ligne en pointillé long. Fig. 6 : même région de l’abdomen d’une tritonymphe de Côte-d’Or ; les chiffres en romain désignent les sternites.

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lcmcnt et ventralement 2 mlcTochètes, rarement 1 (spécimens anglais, de Madère et du Djebel Mahadid).

Le fémur des palles-mâclioircs est légèrement dilaté distalement, le rapport de ses dimensions varie avec les exemplaires, les stations et parfois mémo sur un même exemplaire : cela d’ailleurs est possible, ce rapport dépassant 5 (de 5,5 à 7). La formule chaetotaxiquc est constante :

3 -6-2- 5-1. Les soies médiales sont minces et souvent courbes ; les soies antéro-dorsales sont plus fines que les autres, épaisses et rigides. IIadzi, p. 182, signale une exception à cette formule pour le fémur d'une seule patte chez un exemplaire de la collection Schmidt il y a 7 soies antéro- dorsales au lieu de six.

Le tibia de la patte-mâchoire, fig. 11, est 1,8 à 2 fois plus long que large et porte toujours 10 soies.

La pince est l'article qui, dans ses contours, offre le plus de variations (üg. 14 à 17). Chez certains exemplaires, les portugais par exemple, la main est nettement déprimée à la base des doigts, la bosso caractéristique des Ephi ppiochthonim est bien visible. Mais d'autres spécimens indiquent bien des intermédiaires entre cette forme à main nettement bosselée et une forme à main à peine déprimée, presque résulière en ses contours (fig. 16 se rapportant à un exemplaire de Madère). Le rapport des dimensions de la main varie de 1,8 à 2,3. C’est chez les £ qu’il est le plus élevé : la main étant en général plus mince que chez la Ç. (fig. 14 et 15) Le nombre des soies de la main (fig. 14) est constant, il y en a toujours 12 reparties en 3 zones : 3 dans la zone basale, 5 dans la zone intermédiaire et les 4 autres dans la région distale de la main. Si ce nombre est constant, la position des soies par contre offre quelques variations (fig. 14 à 17)). 11 importe cependant de remarquer que, chez tous les exemplaires d’un même lot ou d’uue même station, la position des soies est identique. 11 y a des caractères évolutifs en voie de stabilisation : il est encore imprudent, à mon avis, de leur donner une importance pratique et de les considérer comme le point de départ de races locales.

Les doigts sont de 1,25 à 1,45 fois aussi longs que la main. Ils sont presque droits et les trichobothrics qu’ils portent : 4 au doigt mobile et 6 au doigt fixe, ont une position presque constante, (fig, 14) ist cependant est ou peu ou assez distal de esb. Le doigt fixe est orné de 18 à 23 dents, nettement séparées, triangulaires, à petites égales et qui, à la base du doigt, deviennent tronquées. La dent terminale est déjetée latéralement et peut être considérée comme une petite dont accessoire, elle est bien visible et pointue, souvent teintée de noir chez les exemplaires en bon état de conservation (fig. 18). 11 y a souvent sur la face interne de ce doigt, et dis¬ talement à la base de la grosse soie distale, un épaississement de chitine qui, lorsqu’on regarde le doigt, do profil prend l’aspect d'une petite dent. Il est fort difficile cependant de déceler ce monticule sur les doigts dont l’orientation est défectueuse : c’est pourquoi nous ne pouvons affirmer sa présence constante chez tous les spécimens étudiés bien que nous ayions, réussi à l’observer souvent (voir fig, 8 c de J. Hadzi). Le doigt mobile est orné de 5 à 9 dents triangulaires, espacées et distinctes. La moitié basale de ce. doigt est, en général, privée de dents distinctes ; tout au plus y remarque-t-on quelques légers tubercules chitineux. Il n’y a cependant, en aucun cas, apparence de lamelle dentaire ondulée. L’ensemble articu*

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Chihonius tcirachelalus Pryessler.

Fig, 7 : cbélicère droite d’un ^ d’Algérie (Maison Carrée), vue latérale externe. Fig. 8 : au même- grossissement, la chéltcêre droite d'une tritonymphe de la même station. Fig. 1) : chélicèrc d’une deulonymnhe de la moine station. Fie. 10 : cliélicèro d'une protonymphe de la même station, Fig. 11 : fémur et tibia de la patte-mâchoire gauche d’une de France (Côte-d’Or), vue dorsale. Fig. 12 (même grossissement.) : fémur d’une tritonymphe de la même station. Fto. 13 : fémur d'uuc deutonympbe do la même station. Les soies des chélicères et du l’émur ont été numérotés dans l’ordre de leur apparition et, pour le fémur, les soies ont été numérotées séries par séries.

447

laire à la base des doigts est toujours bien défini : cavité d’articulation renforcée à la base du doigt fixe, apodème et languette apodématique bien nets au doigt mobile (fig. 19, 20).

La répartition des soies coxales n’offre rien de particulièrement intéressant. Il y a toujours 3 macrochètes sur le corps de chacjuc maxille, plus 2 longues soies à l’extrémité des processus. Le eoxa 1 porte 3 macro¬ chètes et, distaleinent et mcdialcmcnt, toujours 3 microchctes (fig. 27). Le coxa 2 est orné de 4 grosses soies et porle médialement de 8 à 14 épines (Hadzt dit même 5 à 14). Le coxa 3 possède toujours 5 macrochètes et de 2 à 6 épines. Le dernier coxa porte 6 grosses soies.

Le tubercule intcrcoxal est toujours orné de deux soies,

Les pattes marcheuses sont relativement trapues. Le fémur IV (fig. 24) est de 2 à 2,3 fois aussi long que large et sa largeur est toujours plus grande que la longueur du basitarse. Le préfémur porte 3 soies, le télofémur 7 dont 3 dorsales, 2 grandes et une petite, à environ à égale distance les unes des autres. Le tibia est toujours plus court que le tclotarsc : il porte 10 soies : nous n’avons relevé qu'une seule exception à ce nombre à l’une seulement de la patte IV d’un exemplaire portugais (station : Joane) nous avons trouve 11 soies. La position des soies est peu variable. Le basitarse, plus court que la largeur du fémur montre 9 soies, les 3 distales étant sensiblement au même niveau (fig. 24). Le lélotarse est relativement court puisqu’il est. toujours moins de deux fois la largeur du fémur. Les griffes sont minces et. aussi larges que le télotarso pris A sa base.

Dimensions : £ de France, Côte-d’Or : corps : 1,7 ; patte-mâchoire : fémur : 0, 6-0,1 mm. ; tibia : 0,23-0,11 mm.; main: 0,36-0,18 mm; doigts : 0,18 mm. Patte IV : fémur : 0,53-0,26 mm. ; tibia : 0,34 mm. ; basitarse : 0,20 mm. ; télotarso : 0,38 mm. Nous avons, scion les stations, trouvé de sensibles variations dans la taille des spécimens et la longueur des appen¬ dices. Le corps du g va de 1,1 à 1,7 mm. ; le fémur des pattes-mâchoires de 0,5 à 0,7 mm. ; la main de 0,3 à 0,4 mm. ; les doigts de 0,4 à 0,5 mm.

Dimensions : Ç, de France, Côte-d’Or : corps : 2 mm. ; patte-mâchoire : fémur : 0,66-0,12 mm. ; tibia : 0,24-0,14 mm. ; main : 0,38-0,20 mm. ; doigts : 0,48 mm. Patte IV : fémur : 0,57-0,24 mm. ; tibia : 0,35 mm. ; basitarse : 0,20 mm. ; télotarso : 0,38 mm. Ces dimensions peuvent varier suivant les stations et même en une même station. Le corps de la Ç peut aller, par exemple, de 1,6 mm. à 2,4 mm. et des variations de 0,1 à 0,2 mm. sont possibles dans la longueur d’un même article.

Description de la tritonympiie.

Les exemplaires étudiés viennent tous du département de la Côte-d'Or.

Le céphalothorax rappelle celui de l’adulte : la seule différence réside en la présence d’une seule microehètc devant les yeux antérieurs alors qu'il en existe toujours deux chez les adultes de la même station. Le nombre des macrochètes ainsi que leur position sont ceux relevés chez l’adulte : la formule est donc encore : 4-2-18.

Je n’ai constaté aucune différence entre la cbaetotaxic tergale de la tritonympiie et celle de l’adulte. Les premiers sternites, par contre, sont, moins fournis en soie chez la tritonymphe que chez l’adulte. Il y a, en effet, seulement 5 soies sur le sternite 2 (opercule génital) au lieu de 10 ou 12

Chlhonius leirachelalua Pryssler.

Fig. 14 : pince d’une Ç de France, Côte-d'Or, vue latérale. Fie. 15 : pince d’un £ de la même station. Fig. 16 : main d’un £ de Madère. Fig. 17 : main d’une Ç de Leça do Bailao, Portugal. Toutes ces ligures sont au même grossissement. Fig. 18 : extrémité du doigt fixe de la pince d’un de France, Côte-d’Or, vu latéralement. : les soies ont été mr isc*. Fig. 19 : base du doigt, fixe d’un exemplaire de Joane, Portugal : les épuiaissemenls cliilmoux sont en pointillé. Fig. 20 (au même grossissement) : base du doigt mobile sorti de sa cavité d’articulation ; l : languette apodématique. Fio. 21, 22 et 23 : pince d’une tritonymphe, d’une deutonymphe et d’une protonymphe de Côte-d’Or, France ; dans les figures (saui la figure 23) seules les soies de la main ont été représentées. Les abréviations, usuelles, désignent les trichobothries.

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chez l’adulte. Le sternite 3, post-génital, n’a que 10 soies au total dont 2 petites le long de chacun des deux stigmates. Au sternite 4, on compte 6 soies plus 2 à 3 petites: une ou deux le long de chaque stigmate, soit au total 8-9 soies contre 10 ou 11 chez l’adulte. Au sternite 5, on retrouve 8 soies c’est-à-dire autant que chez l’adulte (fig. 6), puis aux sternites suivants.

Les chéliccros n'offrent avec celles de l’adulte que des différences d’ordre chaeto taxi que (tig. 8), c'est-à-dire 5 grandes soies sur la main (au lieu de 6 chez l’adulte) et 1 microchcte ventrale au lieu de 2 chez l’adulte.

Les pattes-mâchoires sont plus trapues que chez l’adulte : les rapports des dimensions le montrent. Le fémur n’est que 4 à 4,5 fois aussi long que large et sa chaetotaxie répond à la formule : 3-5-2-4-1 (fig. 12). Les soies médiales sont donc restées identiques à celles de l’adulte ainsi que les soies postéro-dorsales et interne. Les soies antéro-dorsales et latérales sont moins nombreuses. Le tibia, la main porte le meme nombre de soies que chez l’adulte (fig. 21) : la main 1,5 fois aussi longue que large a des con¬ tours presque réguliers et est nettement moins déprimée que chez l’adulte. La position des soies est exactement celle que nous avons relevée chez les adultes. La seule différence, mais importante, réside dans le fait qu’il n’y a sur le dos do la main qu’une seule trichobolhrie (2 chez l’adulte). Les doigts sont encore 1,3 fois aussi longs que la main. Le nombre des dents est moins important que chez l’adulte : 15 dents au doigt fixe (aei lieu de 18-24) et 5 au doigt mobile. Le doigt fixe porte le même nembre de trieho- bolhries que chez l’adulte, soit 6 ; il n’en est pas de même au doit mobile l’on en compte toujours 3 (absence de sb). La dent accessoire distale au doigt fixe est bien visible et le système d’articulation des doigts est bien défini.

Le nombre des soies coxales, comparé à celui de l’adulte, offre des variations intéressantes. Ce nombre ne varie pas aux maxilles (3 -f- 2). Au coxa 1, les 3 grosses soies sont déjà existantes, mais il n’y a médiale- ment et antérieurement que 2 microchètes (ffg. 28). Au coxa 2, les 4 grosses soies de l’adulte sont déjà visibles, mais on compte moins d’épines, (i à 8 seulement. Le coxa 3 a déjà scs 5 grosses soies, mais seulement 3-4 épines Le coxa 4 est le seul coxa les grosses soies sont en régression : on n’y voit, en effet, que 5 grosses soies au lieu de G chez l’adulte. Le tubercule intercoxal existe et porte scs 2 soies.

Les pattes marcheuses rappellent, par leurs proportions, celles des adultes : le fémur n’est que 2,2 fois aussi long que large ot sa largeur est nettement supérieure à la longueur du hasitarse. On constate d'intéres¬ santes particularités dans la chaetotaxie. Le prefémur, comme chez l’adulte, a 3 soies, mais le télofémur n’en porte plus que G au lieu de 7 (absence de la petite Soie dorsale 7). Le tibia et la hasitarse ont tous les deux 2 soies de moins que chez les adultes (Cg. 26).

Dimensions : corps : 0,9-1 ,1 mm. Patte-mâchoire; fémur: 0,43-0,10 mm tibia : 0,14-0,11 mm. ; main : 0,25-0,14 mm. ; doigts : 0,33 mm. Patte IV fémur : 0,38-0,17 mm. ; tibia : 0,23 mm. ; hasitarse : 0,12 mm. ; tclct£.rse 0,23 mm.

suivre )

Laboratoire de Zoologie du Muséum.

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Contribution a l'étude des Sympiiyles de Grèce

Par Paul Remy.

Trois Symphyles seulement sont connus de Grèce ; tous trois ont été récoltés en Crète par Attems ( SB. Ak. Wiss., math.-naturwiss . Cl., Wien, CXI, 1, 1902, p. 527-614) : Scutigerella immaculata New- port à Nerokuri et Murnies, H anse niella (llanseniella) nivea Scopoli à Relhymno et Scolopendrella notacantha Gervais à Homalos,

Au cours des voyages que j’ai faits ert Grèce continentale (Macé¬ doine, Thessalic et Attique) en 1930 et 1933 1, j’ai recueilli quelques uns de ces petits Progonéates ; j’étudie ici ces captures. Celles-ci sont, peu abondantes, d’une part parce que je n’ai pas cherché tout spécialement ces animaux, et, d’autre part, parce que presque toutes mes chasses ont été faites dans des régions substeppiques, en août- septembre, époque chaude et sèche durant laquelle ces endogéstrès hygrophiles s’enfoncent profondément dans la terre, et deviennent par conséquent fort rares dans la zone superficielle du sol, la seule que j’aie explorée.

Fam. SCUT1GERELLIDÆ

1. Scutigerella immaculata Newport.

Nision (= Nisi ou Nissia), nomos de Pclla, Macédoine, sous une grosse pierre dans un fourré à environ 1 km. au N. du village, altitude 660 m., 1 larve à 11 paires de pattes avec le Turbellarié Rhynchode- mus terrestris Müll., les Isopodes Orthometopon dalmatinum Verh,, Tracheoriiscus arcuatus B. L., Hyloniscus macédoniens Verh .,Ligidium gerntanicum herzegowineme Verh., les Pauropodes Allopauropus danicus Hansen, A. sequanus Remy, A. furcula Silvestri, le Collem- bole Pseudachorut.es llemtji Denis, le Chernète Roncus lubricus L. Koch ; 21 septembre 1930.

Mont Karalas, à 25 km au SSO. d’Edessa (= Vodena), Macédoine, sous une pierre d’une hêtraie, altitude 1.900 m. env., 1 adulte avec Phalangium opilio L. ; 18 août 1933.

1. En 1933, j’étais accompagné par M. Roger Husson, actuellement mon assistant.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 5, 1941.

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Kalabaka (Thessalie), sous une pierre dans une haie à 300 m. de la gare, altitude 200 m. cnv,, 1 adulte avec les Pauropodcs Allopau- ropus (lanicus, A. cornutus Remy, A. productus Silvestri, A. aristMus Remy, A. doryphorus Remy et A. gracilis Hansen, le Phalangide Opilio parietinus de Gcer, l'Araignée Pterotricha aussereri L. Koch (déterminée par le Prof. IJt Fage) ; 2 septembre 1933.

Banlieue d'Athènes, sous une pierre d’un jardin de Nea Philadel¬ phia, 1 adulte avec AUopauropus productus ; 6 septembre 1933.

L’espèce semble être cosmopolite : on l’a rencontrée en Europe (de la Scandinavie à la Méditerranée, de l’Atlantique à la Russie), en Afrique du Nord, aux Açores, à Madère, dans les deux Amé¬ riques, aux Hawaii (voir Michelbacher, Hilgardia, XI, 1938, p. 55-148) ; c’est, le Symphyle qui se rapproche le plus du pôle N. (63° 25’ lat. N. en Norvège), et aussi celui qui gagne les plus hautes altitudes (3.000 m. dans les Alpes).

2. Hanseniella (H.) nivea Scopoli.

Kalabaka (Thessalie), 2 adultes, 1 larve à 11 pp. avec Scutigerella immaculata ; 2 septembre 1933.

Météores de Thessalie, près du monastère de Verlam, environs do Kalabaka, sous une pierre, altitude 400 m. env., 1 adulte ; 1er sep¬ tembre 1933.

Cette forme est largement répandue en Europe : France, Belgique, Saxe, Silésie, Tchécoslovaquie, Autriche, Hongrie, Po’ogne, Russie, Italie, Yougoslavie, Albanie et Crète.

3. Hanseniella (H.) graeca n. sp.

Banlieue d'Athènes, sous une pierre à Nea Philadelphia, 1 adulte long de 3,5 mm., avec Scutigerella immaculata ; 6 septembre 1933.

Tête plus large que longue (env. 4 /3), à bords latéraux arrondis ; la plus longue soie latérale, insérée un peu en arrière du niveau du bord postérieur de l’organe temporal, est légèrement plus courte (5 /6) que la largeur de l'article basilaire de l’antenne, à peu près égale à la largeur des articles antennaircs II-IV ; l’apodème médio-tergal, dépourvu de rameaux latéraux, est en rapport vers l’arrière avec une zone triangulaire bien nette, portant une paire de soies.

Antennes (fig. 2 C et D ). La droite a 20 articles ; sa longueur est 4 fois celle de la tête ; la gauche a 17 articles, sa longueur n’étant que 3 fois 1 /2 celle de la tête. Sur la région moyenne de chaque article (1er excepté) sont insérées des soies raides, inclinées vers la région distale ; sur les articles proximaux, ccs soies forment, face tergale, une rangée transversale à peu près régulière, mais au delà, elles deviennent plus nombreuses et leur disposition est moins régu¬ lière ; entre les soies et l’extrémité distale de l’article sont des sen-

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silles, les unes styliformes, les autres claviformes, à 4 côtes longitu¬ dinales ; d’une façon générale, ces organes sensoriels sont plus nombreux sur les segments de la région distale que sur les autres ; sur les articles les plus proches du dernier, les scnsilles sont sur une rangée transversale ; sur l’article terminal, les soies banales sont sur les 2 /3 distaux, les sensillcs sur la région tout à fait distale seule¬ ment.

Tergites (fig. 1). Le 1er tergite est court, arque (bord rostral convexe), et porte une rangée transversale de 11 soies dont 2 grandes submédianes entre lesquelles sont 3 soies beaucoup plus courtes. Chacun des tergites II à XIV est prolongé vers l’arrière par une

Fig. 1. Hanseniella (H.) graeca n. sp., face tergale. A gauche, les 3 premiers tergites ; à droite, les 2 derniers et les filières.

paire de lobes sublriangulaires, à bords latéraux concaves, à sommet étire vers l’arrière en une pointe robuste, courbée vers la face ster¬ nale1 ; l’écartement des pointes d’une même paire est beaucoup plus grand que la longueur d’un lobe ; sur chacun de ces tergites sont insérées des soies dont certaines sont submarginales parmi celles-ci, il en est qui sont plus longues et plus fortes : sur chaque bord ’atéral des tergites II à IX, il y a une paire de soies rostro-latérales a qui, aux tergites II et III, sont penchées vers l’avant ; aux tergites X à XIV, de telles soies existent également, mais elles ont émigré fortement vers l’arrière : sur chaque bord latéral des tergites II à X, il y a une paire de soies eaudo-latérales b bien évidentes,

1. Au tergite XI, le lobe droit est terminé par 2 épines jointives (fig. 2, A), le gauche étant normal.

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dirigées vers l’arrière ; la région basilaire de chacun des lobes des tergites II-XIV porte une soie apicale c inclinée vers barrière (rabattue artificiellement vers le plan sagittal sur la fig. 2/1). Sur le, tergite XV, dont le bord caudal est très légèrement convexe, les soies a, b , e ne se distinguent pas des autres ; 2 assez fortes soies submédianes sont peut-être les homologues des soies apicales c des tergites II-XIV.

Fig. 2. Hanseniella (IL) graeca n. sp. A : en haut, lobe droit du 2e tergite ; en bas, région caudale du lobe droit du 11e tergite. B, région distale de la 12e patte droite, face caudale. C, 17° article de l’antenne gauche, face tergale. D, article distal de l’antenne droite, face tergale (les soies banales ne sont représentées que par leur embase) ,

Pattes. Les exopodes sont bien développés. A la 12e patte (fig. 2, JB), le cotibia (= métatarse) est un peu plus long que large, et le tarse est 2 fois plus long que large. Près du bord du calice des triehobothries sont des soies ramifiées et des soies simples dont 2 grandes, insérées face sternale.

Filières (fig. 1) en forme de bouteille champenoise, légèrement plus longues que le 15e tergite, leur longueur à peu près égale au triple de leur largeur maximum ; la région distale du col est lisse ; sur le corps de la bouteille sont insérées des soies relativement fortes et peu denses ; une soie apicale à peu près égale à la largeur maximum de l’appendice.

Affinités. L’espèce est voisine de Hanseniella angulosa Hansen, H. a. brevicornis Hansen, toutes deux d’Amérique du Sud, de

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H. producta Ribaut H. dolosa Ribaut et H. teneUa Ribaut, toutes trois d’Afrique orientale ; elle en diffère notamment par la présence d’une épine à l’extrémité de chaque lobe des tergites et par la ché- totaxie des pattes de la dernière paire.

Laboratoire de Zoologie générale, Faculté des Sciences de Nancy et Laboratoire de Zoologie du Muséum.

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Sur Marginella ambigua Bavay (Moll. Gastérop.)

Par E. Fischer-Piette.

M. J. de Lepiney dune part, M. G. Lecointre d’autre part, nous ayant soumis des Marginelles récoltées par eux dans le Sud Marocain, nous avons eu l’attention attirée par des échantillons appartenant au sous-genre Volvarina JIinds, et atteignant des dimensions élevées pour ce sous-genre. 11 en est ainsi de nombreux spécimens actuels, et de quelques fossiles.

Echantillons actuels. Nous les rapportons à une espèce qui n’était connue jusqu’ici que par deux exemplaires, mais qui paraît en réalité être assez commune dans cette région : Marginella ambigua Bavay. Nous sommes donc en mesure de compléter nos renseigne¬ ments sur cette espèce, qui se montre assez variable.

Elle a été décrite du Rio de Oro (1912, Bavay in Dautzenberg, Miss. Gruvel Côte occid. d’Afr., Ann, Inst . Océanogr., t. Y, fasc. 3, p. 22, pl. 1, lig. 21, 22) ; nous lui rapportons un exemplaire de la plage du Sous (G. Lecointre, 1939), 159 autres récoltés à 10 km. au S.-O. de Safi (J. de Lepiney, 1935-1940) et 12 de Mazagan (J. de Lepiney 1936)

Le type, que nous avons en mains l, doit être considéré comme un individu qui n’est pas bien adulte en dépit de sa taille (fig. 2). Chez les spécimens achevés (fig. 3 et 4), la coquille est plus renflée vers le haut, et la partie du labre qui se réfléchit dans l’ouverture est plus large.

Sur la plupart des échantillons (même de petite taille), la callosité partant de la columelle recouvre en notable partie la surface exté¬ rieure du dernier tour, de façon très variable d’ailleurs, ce qui donne à la coquille un aspect « rapiécé » tout à fait particulier (fig. 3 et 4).

La bordure du labre est très variable. Chez le type elle s’amenuise vers le bas et se termine avant la base ; chez d’autres échantillons le labre ne montre pas d’épaisissement individualisé ; ou bien, au con¬ traire, la bordure épaissie peut intéresser non seulement le bord droit de l’ouverture, mais aussi se prolonger le long du bord basal. A ce

1. Collection du Muséum. Le second échantillon (type de la var. concolor ) n’est pas au Muséum.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 5, 1941.

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point de vue on trouve d’un individu à un autre de cette espèce, des différences aussi fortes que celles qui souvent séparent deux espèces.

La coloration externe est, le plus souvent, conforme à celle du type : trois larges bandes de couleur fauve-orangé (ou parfois lilas) sur fond blanchâtre. Parfois la bande médiane se réduit à une simple

Fig. t.; Marginella exilits Gurclin. L’un des échantillons do la collection d’Adanson, probablement celui figuré dans l'Hisloirc naturelle du Sénégal, pl. 5, fig. 3 Peribulus, fig. do droite. X 2. ( Vcribolus sim cri).

Fig. 2. Marginelia ambigua Bavay, type (Collection du Muséum). X 2.

Fig. 3 et 4. Mur g india umhigua Bavay, récoltes J. de Lepmey, Un échantillon bien adulte (Collection du Muséum). X 2.

Fig. 5 à 8. Marginella sp. cf. ambigu a Bavay, du pliocène de Sidi Sahnoun (collec¬ tion G. Lecointre). X 2.

ligne, ou même disparaît ; la bande suturale se réduit souvent à ses deux lignes de bordure, et la bande inférieure, à sa ligne de bordure supérieure. L’absence totale de bandes colorées n’est pas rare, et dans ce cas la couleur peut être d’un gris lilacé uniforme (var. concolor Bavay), olivâtre, jaunâtre, blanchâtre, ou encore uniformément fauve avec la labre fauve également (autrement il est blanc).

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La coquille, fragile, est souvent assez mince dans son tiers infé¬ rieur pour laisser transparaître l’axe columellaire.

La taille des échantillons achevés va de 11 X 5 à 16,4 X 8 mm, ; le plus souvent 12 à 13 mm.

Rapports et différences. Bavay a comparé son espèce à M. deli- ciosa Bavay, M, effulgens Reeve et M. Philippinarum Redf. Elle est aussi très voisine de M, simeri (Adans.) = exilis Gm ;L, et il se peut qu’elle soit un jour incluse dans la synonymie de cette espèce. Toutefois, M. exilis (fig. 1) est nettement plus petite (le plus grand échantillon du Muséum n’a que 11 mm. 2), plus solide, sa forme est moins cylindrique, plus renflée vers le haut ; au-dessus du qua¬ trième pli columellaire il existe souvent l’ébauche d’un cinquième pli (fig. 1), et même d’un sixième (collection Jousseaume), tandis que chez M. ambigua on ne voit que rarement une indication, à pe ne perceptible, d’un cinquième pli ; enfin nous n’avons jamais vu chez M. exilis l’aspect rapiécé au revêtement calleux, si fréquent chez M. ambigua.

Echantillons fossiles. M. G. Lecointre a récolté dans le gisement pliocène de Sidi Sahnoun (Agadir) quatre échantillons recristallisés (fig. 5 à 8) qui, s’i s appartiennent à une même espèce comme je le crois, montrent que cette espèce était fort variable quant à la taille (13 à 23 mm.). Ce sont des Volvarina.. Comme leur gisement se trouve dans l’aire d’habitat de Marginella (Volvarina) ambigua, et que leur forme les rapproche beaucoup mieux de cette espèce que des autres Volvarina des cotes africaines ou des archipels voisins, je les range sous le même vocable, mais avec doute en raison de la différence de taille et aussi de la plus grande largeur du bord réfléchi du labre

Espérons que des trouvailles d’échantillons non-recristallisés permettront de mieux préciser la position de ces fossiles.

En résumé, Marg nella ambigua Bavay, dont notre note complète la description et fait connaître la variation, est répartie au moins de Mazagan au Rio de Oro, et est abondante sur certains points au moins ; il semble qu’elle existait déjà dans cette région au Pliocène et y atteignait une taille plus grande.

Laboratoire de Malacologie du Muséum.

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Notes sur les espèces Lamarckiennes de Cardium

(Moll. Lamellidr.)

Par Ed. Lamy.

Dans le genre Cardium Linné (1758, Syst. Nat., ed. X, p. 678) Lamarck (1819, Ilist. nat. Ariim. s. vert., t. VI, lre p., pp. 3-17) a admis 48 espèces vivantes L

Cahuium costatum Linné.

Hanley (1855, Jpsa Linn. Conch., p. 45) nous apprend que le type du Cardium costatum Linné (1758, Syst. Nat., ed. X, p. 678) existe toujours dans le Cabinet Linnéen et qu’il est conforme à la figure donnée pour cette espèce par Wood (1815, Gener. Conchol., p. 231, pl. 56, fig. 1).

Cette coquille, qui est le Pectunculus karnan d’ADANSON (1757, Hist, nat. Sénégal, Coquill., p. 243, pl.'18, fig. 2), des côtes de Guinée et du Sénégal, est mince, ventrue, blanche, ornée de côtes carénées séparées par des intervalles d’un fauve orangé.

D’après Lamarck, elle était représentée dans la collection du Muséum national de Paris par un individu d’une taille extraordi¬ naire : malheureusement ce spécimen n’a pu être retrouvé.

C. inoicum Lamarck.

Dkshayes (1835, in Lamarck, Anim. s. vert., 2e éd., VI, p. 390) a assimilé le C. indicum Lk. au C. hians Brocchi (1814, Conch. foss. subapenn., II, p. 508, pl. XIII fig. 5), forme fossile dont le nom a la priorité 2.

Cette espèce, que Lamarck croyait provenir de l’Océan des grandes Indes, habite la Méditerranée sur les côtes d’Afrique : elle possède une coquille blanche, à région umbonale roussâtre et à côté antérieur teinté de rose.

1. Miss A. Myra Kr.r.N a publié en 1937 ( Bulletin Musée R. Hisl. Nat. Belgique , t. XIII, 7, pp. 1-22) la liste critique tic toutes les subdivisions qui ont etc proposées dans le grand genre Cardium.

2. L’appellation de C. hians avait été donnée dès 1796 par Spengler ( SkrUt Naturhist. Selsh., Y, p. 39) au C. aperlum Chemnitz.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 5, 1941.

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Le type, conservé au Muséum de Paris, avec P étiquette manus¬ crite de Lamarck, consiste en une seule valve (ayant (12 mm. de diamètre umbono-ventral et 68 mm. de diamètre antéro-postérieur), ornée do 19 à 23 côtes, dont les antérieures sont surmontées d’écailles arrondies concaves en forme de cuiller, les médianes montrent entre elles une petite eostule convexe et les postérieurs dressées oblique¬ ment sont armées d’épines blanches.

C’est à tort que Bory de Saint-Vincent (1824, Encyel. Mêthod., Vers, 10e livr., p. 155) a attribué au C. indicum les ligures 1 a-c de la planche 293 de V Encyclopédie Méthodique, rapportées, au con¬ traire, avec raison par Lamarck au C. costalum L.

Cette assimilation erronée faite entre le C. indicum Lk. (= hians Brocc.) et le C. costatum L. a été également admise par Môrch (1870, Malak. Bl'ilt., XVII, p. 119).

C. ringens Ciemnitz.

Le C. ringens Chemnitz (1782, Conch, Cab., VI, p. 176, pl. 16’ fig. 170), qui est le Pect-unculus mofa-t d’ÂDAxsoN (1757, Hist. nat Sénégal, Coquill., p. 241, pl. 18, fig. 1), habite la côte Occidentale d’Afrique, depuis le Cap Blanc jusqu’à Loanda et Mossamedes,

C est une coquille arrondie, teintée de rose sur le côté postérieur et ornée de 26 à 28 côtes : les intervalles qui les séparent restent ouverts entre les côtes postérieures, qui sont ainsi découpées à leur extrémité.

Dans la collection du Muséum de Paris deux valves de cette espèce, l’une droite (28 X 28 mm.), l’autre gauche (31 X 30 mm.), sont indi¬ quées comme ayant été déterminées par Lamarck.

Von Ihering (1937, Moll. foss. Argentine, Anal. Mus. nac. Buenos Aires, XIV. pp. 523 et 525) a signalé la présence du C. ringens au Chili, cette espèce tropicale serait venue du Nord, à l’époque Néogène, par une migration le long des côtes de l’Archhelenis (ou continent Africo-Brésilien), grâce à une ancienne communication Centro-Amcricaine entre l’Atlantique et le Pacifique.

C. asiaticum Bruguière.

Bruguière (1789, Encycl. Mêthod., Vers, I, p. 224) a donné le nom de C. asia'icum au Cardium costatum Indiæ orientalis de Chem¬ nitz (1782, Conch. Cab., VI, p. 160, p1. 15, fig. 153-154) appelé C. lima par Gmelin (1791 , Syst. Nat., ed. XIII, p. 3253) et C. lamellosum par Spengi.er (1790, Skriot. Naturhist. Selsk., V, p 8) ; 1870, Môrch, Maïak. Blin., XVII, p. 119)

Cette espèce de Chine possède une coquille globuleuse, orbiculaire, présentant 37 côtes, dont les antérieures et les médianes sont ornées

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 5, 1941.

30

460

de nombreuses rugosités punctiformes, tandis que les postérieures sont lamelleuses.

Au Muséum de Paris, un spécimen (53 X 51 mm.) de ce Cardium est indiqué comme ayant été déterminé par Lamarck,

C. tenuicostatum Lamarck.

Cette espèce a été figurée par Delessert (1841, Rec. Coq. Lamarck, pl. 11, fig. 6 a-b-c).

Dans la collection du Muséum de Paris trois cartons sont étiquetés de la main de Lamarck C. tenuicostatum.

Sur le 1er se trouvent deux individus (50 X 53 mm. et 45 X 50 mm) rapportés de Timor par Péron et Lesueur (1803).

Le 2e porte deux spécimens (40 X 45 mm. et 35 X 37 mm.), également de Timor, avec la mention « var. ».

Sur le 3e est fixée une valve droite (34 X 33 mm.) avec cette indication : « individu très jeune ».

À cette espèce Sowerby (1841, Conchol. Illustr., fig. 62) avait lui- même réuni son C. tenue (fig. 36) et son C. mrium (fig. 19).

E.-A. Smith (1885, Rep. « Challenger » Lamellibr., p. 159) a joint à cette synonymie le C. radiatum Reeve (1845, Conch. Icon., Il, Cardium, pl. XVIII, fig. 89) et le C. pallidum Reeve ( ibid ., fig. 92).

J. -G. Hidalgo (1903, Estud. prelim. fauna malac. Filipinas, II, p. 341), au contraire, a admis qu’à côté de l’espèce de Lamarck il fallait considérer le C. tenuicostatum Sowerby (fig. 62) comme une espèce distincte, identique, du reste, au C. radiatum Rve,

Lamarck dit que les individus de Nouvelle-Hollande ont la coquille un peu moins inéquilatérale et Rômkr (1869, Conch. Cab., 2e éd., Cordiacea, p. 70) pense qu’ils correspondent à la forme nommée par Reeve C. radiatum et inséparable d’ailleurs spécifiquement L D’après Ch. Hedley (1916, Journ. R. Soc. West. Australia, I, p. 14 ; 1918, Journ. a. Proc. R. Soc. N. S. Wales, LI, p. 22), le C. tenuicostatum est une espèce Ouest-Australienne et c’est par erreur que E.-A. Smith l’a signalée de Sydney.

C. FIMBRIATUM Wood.

Le type du C. fimbriatum Lamarck, qui est conservé au Muséum

1. Comme il existait déjà un C. radiatum Dujardin (1836), fossile de Touraine, Deshayf.s (1857, Traité êlém. Conch., II, p. 46) a proposé pour l’espèce de Reeve l'appellation de C. fteeveanum.

Ce même nom Tieeveanum avait été attribué par Dunker (1852, Zeilschr. /. Maïak. , IX, p. 54 ; 1858, Nooit. Conch., p. 22, pl. VI, %. 6-S) à une autre espèce Australienne [Queensland (1909, Hedley, Austral. Assoc. Ado. Sc., p. 348)] voisine du C. rugosum Lk.

461

de Paris avec l’étiquette originale, provient du Cabinet du Stathou- der (1795) ; il mesure 30 X 32 mm.

Deshayes (1835, in Lamarck, Anim, s. vert., 2e éd., YI, p. 393) a reconnu que c’est certainement un jeune ndividu du C. asiaticum Brug.

Reeve (1845, Conch. Icnn., pl. XVIII, fig. 91) a fait remarquer que le nom spécifique fimbriatum avait été publié par Wood dès 1815 ( Gener . Couchai. , p. 234, pl. 56, fig. 4-5).

Il regarde d’ailleurs ce C. fimbriatum comme une espèce distincte du C. asiaticum par sa forme transverse prolongée en arrière.

Romeb (1869, Conch. Cab., 2e éd., p. 68) pense que le C. fimbriatum est un stade jeune du C. eoronatum Spengler (1786, 5chrôter, Einleit. Conch., III, p. 53,. pl. 7, fig. 13 a-b ; 1796, Spkncler, Skrivt. Naturhist. Selsk., V, p. 9, pl. I, fig. 1 a-b).

C. brasilianum Lamarck.

Les types du C. brasilianum Lamarck ont été rapportés du Brésil par Delalande (1817) : ils consistent en deux individus accompagnés de leur étiquette originale et mesurant respectivement 25 X 24 mm. et 17 X 16 mm.

En raison de l’existence antérieure du C. brasiliense Gmelin (1791, Sijst. Nat., ed. Xïll, p. 3255) *, d’Orbigny (1847, Voy. Amer, mérid. Moll., p. 591) a changé en C. Lamarcki1 2 le nom de cette espèce Lamarckicnne, qu’il pensait d’ailleurs être une simple variété du C. serratum L., ce qui a été confirmé par Wm. Dall (1901, Proc.

U. S. Nat. Mus., XXIII, p. 387).

C. apertum Chemnitz.

Deshayes (1835, in Lamarck, Anim. s. vert., 2e éd., YI, p. 393) fait tomber C. apertum Chemnitz (1782, Conch. Ccib., VI, p. 189, pl. 18, fig. 181-183) = C. hians Spengler [non Brocchi] (1796 Skrivt. Naturhist. Selsk., V, p. 39) en synonymie de C. rugatum Gronovius (1781, Zoophyl., fasc. III, p. v et p. 266, pl. XVIII, fig. 5), dont le nom a la priorité, et il assimile également à celui-ci la variété [3 du C. virgineum Gmelin (1791, Syst. Nat., ed. XIII, p. 3253) 3.

Cette espèce des Philippines et de l’Australie Occidentale (1916,

1. Ce C. hrasiliense Gmelin, établi sur une figure de Bonanni (1684, liecr. mentis e t oculi , Test. Biv., fig. 395 ; 1782, Mus. Kircher., Test. Biv., fig. 117) est un Area (1901, Dali., Proc. U. S. Nat. 'Mus., XXIII, -p, 387).

2. Le nom de C. Lamarcki avait été déjà donné par Reeve (1845, Conch. Icon., pl. XV111, (fig. 93) au C. rusiieurn Lk. [non L.), qui est une variété du C. edide L.

3. Le G, virgineum Linné (1758, Syst, Nat., ed, X, p. 682) est. une espèce de position générique incertaine : IIanley (1855, Ipsa Linn. Conch., p. 53) nous apprend que Linné lui-méinc, dans un exemplaire, corrigé de sa main, do l’édition X du Systema Natura, La placée dans les Mac fia ot Philippi (1841, Archiv. f. Naturg., Jahrg.,7., Bd. I, p. 262) en a fait un Cyrena, qui pourrait être identique au C. flammea Muller.

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Hedley, Journ. R. Soc. West. Austral., I, p. 14), possède une coquille orbiculaire, très mince, fragile, largement bâillante en arrière, ornée de 45 à 46 côtes superficielles qui deviennent presque obsolètes dans la région umbonale.

Lamarck, qui considérait cette espèce comme très rare, la possé¬ dait dans son Cabinet personnel.

C. papyraceum Chemnitz.

Hanley (1855, Ipsa L'inn. Conch ., p. 51) nous informe que c’est un exemplaire (qu’il figure pl. 1, fig. 8) de C. papyraceum Chemnitz (1782, Conch. Cah., VI, p. 190, pl. 18, fig. 184) qui, dans le Cabinet Linnéen, est déterminé C. lævigatum Linné (1758, Syst. Nat., ed. X, p. 680) ; mais la description tout à fait insuffisante (1764, Mus. Ladop. Ulr., p. 490) ne s’applique pas au C. papyraceum et Rosier (1869, Conch. Cah., 2e éd., p. 78) pense que l’étiquetage n’est pas primitif, mais qu’il résulte des nombreux avatars supportés par la collection.

Cette espèce de f ile Maurice, des Philippines et du Japon 1 possède une coquille cordiforrne, mince, fragile, offrant une très fine granu¬ lation sur le côté antérieur.

Elle existait dans le Cabinet personnel de Lamarck.

C. bullatum C îemnitz ( non Linné).

Cette espèce se trouvait également dans le Cabinet personnel de Lamarck.

Linné (1758, Syst. Nat., ed. X, p. 673) a donné le nom de Solen hullatus à une coquille d’Amboine figurée par Rumphius (1711, Thés. Cochl., pl. 44, fig. N) sous l’appellation do Pecten hullatus.

Hanley (1855, Ipsa Linn. Conch., p. 31) pense que cette coquille paraît être un Area 2 et il nous apprend que Linné ne possédait pas cette espèce dans sa collection.

C’est donc arbitrairement que les auteurs ont accepté l’interpré¬ tation de Chemnitz (1782, Conch. Cah., VI, p. 65, pl. 6, fig. 49-50), qui a figuré sous ce nom un Cardium, que Bruguière (1789, Eric. Méth . Vers, I, p. 235) a appelé C. solenifonns.

Dans la collection du Muséum de Paris on trouve un spécimen (30 X 40 mm.) de cette espèce étiqueté d’une ancienne écriture, qui n’est pas celle de Lamarck : « Buearde soléniforme, C. bullatum ».

Le C. rugatum Gronovius (1781, Zoophyl., fasc. III, p. v, et p. 266, pl. XVIII, fig. 3) a été assimilé à tort par certains auteurs à ce

1. Hedley (1909, Austral. Assoc. Adv. Sc., p. 348) signale du Queensland le C. lævigalum L.

2. Bruguière (1789, Eric. Méth., Vers, I, p. 105) a identifié cette coquille de Rum¬ phius à l’Area rhomhea Born.

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C. bullatum Chemn. ( non L.) et avec raison par d’autres (1835, Des- hayes, in Lamarck, Anim. s. vert., 2e éd., VI, p. 393 ; 1869, Rômer, Conch. Cab., éd., p. 77) au C. apertum L.

Boris (1780, Test. Mus. Cæs. Vindob., p. 48) a donné le nom de C. latum à une coquille d’habitat inconnu, mais, tandis que sa figure (pl. III, fig. 9 [ron 8]) ressemble étroitement à un spécimen usé de C. latum Reeve (1844, Conch. fcoti., pl. IV, fi g. 21), espèce de Chine, sa description concorde plutôt avec un C. bullatum Chemn., ainsi que l’a fait observer E.-A. Smith (1885, Rep. « Challenger » Lamellibr ., pp. 158 et 161).

Par suite, Wm. Dall (1900, Tert. Fauna Florida, p. 1106) est d’avis d’adopter pour ce C. bullatum Chemn. ( non L.) le nom de C . spinosum Meuschen (1787, Mus. Gevers,. p. 442).

Ce C. spinosum Meusch. - C. bullatum Chemn. [non E.) = sole- niforme Brug. est une espèce des Indes Occidentales depuis la Caro¬ line du Nord jusqu’au Brésil.

Dall (1901, Proc. U. S. Nat. Mus., XXIII, pp. 387 et 391) lui réunit comme synonyme le C. hiatus Meuschen (1787, Mus. Gevers., p. 442) 1, comme monstruosité le C. hiulcum Reeve (1845, Conch. Icon., pl. XXI, fig. 123) 2 et comme variétés : le C. aspersum Sowerby (1833, P. Z. S. L., p. 85 ; 1841, Conclu Illustr., sp. 15, fig. 15), de la côte Pacifique depuis le golfe de Californie jusqu’à Santa-Elena (Colombie occidentale) ; le C. bullatum E.-A. Smith (1890, P. Z. S. L., p. 302), des îles du Cap Vert et de l’île Sainte- Hélène, pour lequel il propose le nom de var. Turtoni.

Von Ihering (1907, Moll. foss. Argentine , Anal. Mus. nac. Buenos Aires, XIV, p. 532) indique ce C. spinosum Meusch. des Antilles comme se trouvant également en Afrique occidentale : cette espèce a été, en effet, signalée aux îles du Cap Vert par Reibisch (1865, Maïak. Blatt., XII, p. 126).

Laboratoire de Malacologie du Muséum.

(A suivre ).

1. Meuschen a établi son C. hiatus sor la fig. H de la pl. 85 de Gualtiehi (1742 Index Test. Conch.), qui représente un C. bullatum auet. et il lui a rattaché une variété basée sur la fig. N de la pl. 44 de Rumphius (1711, Thés. Cochl.) qui, d’après Hanley (1855, Ipsa Linn. Conch., p. 31), paraît correspondre à un Area.

2. E.-A, Smith (1885, Rep. « Challenger Lamellibr., p, 162) avait déjà fait remarquer que ce C. hiulcum a été indubitablement établi sur un exemplaire demi-adulte tordu de C. bullatum.

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Note sur Cucumaria antarctiga Vaney et Cucumaria Steineni Ludwig (holothuries)

Par Gustave Cherbonnier.

La collection d’Holothuries rapportée du Cap Hornpar le Français, et dont l’étude fut confiée, en 1906, à Clément Vaney par le Pro¬ fesseur Joubin, comprenait un certain nombre d’espèces nouvelles fort intéressantes. L’une d’elles : Cucumaria antarctida, a fait récem¬ ment l’objet d’une étude par Sven Ekman. qui conclut à la synonymie de C. antarctica et de l'espèce décrite, en 1898, par Ludwig, sous le nom de C. Steineni. Nous nous proposons, dans cette note, de démon¬ trer que C. antarctica Vaney et C. Steineni Ludwig sont deux espèces distinctes.

Les échantillons étudiés par Vaney sont au nombre de sept ; ils proviennent de l’ile Booth-Wandel, de la Baie Biscoë et de Port Charcot. Deux autres, donnés par M. Lahille, ont été rapportés des Orcades du Sud. Ces divers individus vivaient sur des fonds situés entre 6 mètres et 110 mètres de profondeur.

Les échantillons de C. Steineni, de Ludwig, viennent de Port Stanley et ont été dragués sur des fonds situés à 150 mètres de pro¬ fondeur. Ceux de Sven Ekman, au nombre de quarante-trois, ont été ramenés de la pointe Graharn, des Orcades du Sud et de la Géorgie du Sud, profondeur : 5 297 mètres.

On voit que C. antarctica et C. Steineni ont sensiblement les mêmes répartitions géographique et bathymétrique.

En ce qui concerne les caractères morphologiques, il nous faut reprendre ici la description faite par Vaney, en prenant pour type de C. antarctica l’échantillon dessiné pl. I, fig. 3, dans l’ouvrage consacré à l’étude des holothuries de l’Expédition antarctique fran¬ çaise.

Cet échantillon, contracté, mesure 110 mm. de long sur 42 mm. dans dans la plus grande largeur. Le corps, subcylindrique sur les 2 /3 de sa longueur, s'effile ensuite jusqu’à la couronne tentaculaire, qui est fortement invaginée. Le tégument, fortement plissé, est épais, lisse, flexible, de couleur brun marron ; la région ventrale est légèrement plus claire que la faee dorsale. Les pieds, gros et courts, sont marron clair à la base et blanchâtres au sommet. Leur ventouse terminale est

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 5, 1941.

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Légende des figures.

D, plaque terminale des pieds (gross. X 105) a, b, cl, e, spiculés du tf X 195) n, m, l, spncules de la région anale (gross. X 195) c. /. g des pieds (gross. X 195) i, j, spiculés des tentacules (gross. X 280) Toutes les fig. sont X 3/4.

46G

soutenue par un disque très développé et remarquablement ajouré (fig. D), Les pédieelles sont au nombre d’une centaine par chaque radius du trivium, alors qu’on en compte seulement environ 80 dans chaque radius du bivium. La région antérieure invaginée atteint le tiers de la longueur du reste du corps ; on y retrouve la continua¬ tion des rangées de pédieelles, qui y sont répartis au nombre d’une vingtaine par radius. Il n’y a pas de pieds dans les interradius.

Les tentacules, tous égaux, au nombre de dix, sont courts, massifs, brunâtres à la base et se terminent par de courtes ramifications mamelonnées de teinte brun clair.

L’anneau calcaire péripharyngien est peu visible ; les pièces radiales et interradiales, fines, délicates, semblent simples, trian¬ gulaires, les radiales étant un peu plus longues.

Les tubes madréporiques sont, courts, et disposés en deux groupes comportant une vingtaine de canaux.

Les vésicules de Poli, au nombre de trois, ont respectivement 10, 15 et 22 mm. de longueur.

Les organes génitaux sont formés de deux faisceaux de tubes simples, blanchâtres, atteignant 80 mm. de longueur.

Les organes arborescents, également blanchâtres, s’étendent jus¬ qu’à la moitié du corps.

Les muscles rétraeteurs s’insèrent, à environ la moitié du corps. Les muscles longitudinaux sont épais (1,8 mm.) et très larges (3 mm.).

Les autres échantillons présentent une assez grande variation dans la taille, la forme du corps et la coloration. A part un petit individu de 21 mm. de long sur 15 mm. de large, les autres mesurent de 60 à 101 mm. de long sur 21 à 42 mm. de large. Le corps est soit sphérique, avec aplatissement aux deux pôles, soit subcylindrique. Le tégument, de lisse peut devenir très rugueux. Les pieds s’amin¬ cissent jusqu’à prendre la forme conique, mais la ventouse terminale a toujours son disque calcaire si caractéristique. Certains individus ont les tentacules jaunâtres, d’autres les ont panachés de blanc et de violet. La couleur de la peau va du brun foncé, avec plages plus claires sur le trivium, au gris sale uniforme. Chez deux échantillons, j’ai compté plusieurs centaines de petits canaux hydrophores dis¬ posés tout autour du canal oral.

Clément Vaney n’a figuré que deux sortes de spiculés de C. antarc- tica, en omettant de signaler combien ces corpuscules calcaires étaient hérissés de proéminences coniques. (Il ne devait rappeler cette particularité qu’en décrivant les C, antarclica de l'Expédition Antarctique nationale Ecossaise). Cette omission tient, à ce qu’il déclare n’avoir trouvé de spiculés que dans la partie invaginée. Une recherche plus rationnelle des sclérites m’a permis d’en découvrir en

- 467

relative abondance dans les pieds du trivium, dans les tentacules et dans la région anale. Ils sont peu nombreux dans le reste du tégu¬ ment. Ces corpuscules sont en tous points semblables à ceux exis¬ tant dans les autres animaux, et notamment dans le petit individu de la baie Biscoë.

Dans la peau, on trouve des plaques triangulaires, aux bords dentelés, hérissées d’épines (fig. a) ; des plaques plus ramassées (fig. b), tendant vers une forme circulaire (fig. d) ou en voie de déve¬ loppement (fig. e).

A la région anale, en plus des sclérites précédents, on distingue de grandes plaques, dont les nombreux trous sont disposés soit dans des vallées parallèles (fig. ri), soit dans de profonds entonnoirs. Ces spiculés se prolongent par un processus épineux de moyenne lon¬ gueur. Les spiculés des fig. m et l se trouvent en petit nombre dans cette même région.

Les sclérites des pieds sont : en forme de rosace (fig. /) ; à deux branches (fig. c ) ; terminés par un manche très court (fig. h ). Ils portent toujours plus ou moins d’épines (fig. g. et k).

Ceux des tentacules sont également en forme de rosace portant de nombreuses perforations régulièrement disposées (fig. i), ou sub¬ circulaires, avec des perforations beaucoup plus grandes et de très légères proéminences coniques dans les intervalles (fig. /).

En comparant les figures de Ludwig ( C. Steineni) et les nôtres (C. antarctica), on s’aperçoit que les spiculés de ces deux espèces sont, pour la plupart, nettement différents. Les corpuscules calcaires de C. Steineni sont moins épineux que ceux de C. antarctica. L’espèce de Ludwig porte dans la peau des sclérites ayant la taille de celui de la figure n, mais beaucoup plus larges et arrondis, l'une des extrémi¬ tés s’amincissant en un processus peu épineux, l’autre finissant souvent en triangle. On y trouve également des spiculés très allongés, aux bords dentelés, que Ludwig considère, probablement, à tort, comme une forme jeune des spiculés précédents, en voie de déve¬ loppement. Mais aucun de ces corpuscules n’a la forme triangulaire ni le nombre impressionnant d’épines des spiculés de C. antarctica.

Les figures du travail de Sven Ekman laissent supposer les raisons qui ont amené cet auteur à mettre C. antarctica en synonymie de C. Steineni. D’une part, nous avons les spiculés très larges de C. Steineni, avec les sclérites des pédicelles qui sont loin d’avoir la forme en rosace de ceux de C. antarctica ; d’autre part, ce que ce,t auteur appelle les spiculés de t\pes moyens et petits, et. qui sont vraisemblablement des sclérites de C. antarctica. Deux vues in situ de ces deux formes de sclérites sont caractéristiques de ce que je viens de dire. Et bien que Sven Ekman déclare avoir trouvé les grands, moyens et petits spiculés chez un individu de 36 mm. de long, nous croyons que, parmi les 43 échantillons examinés par cet

468

auteur, une partie se compose de C. Steineni et l’autre de C. antarctica. D’autant plus que chez plusieurs spécimens, le nombre de tubes madréporiques est très élevé, comme chez C. antarctica.

Ajoutons, pour finir, que les spiculés des tentacules, en forme de rosace, ne semblent différer, dans les deux espèces, que par la taille : 0,25 mm. de diamètre chez C. Steineni, 0,11-0,15 mm. de diamètre chez C. antarctica.

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Laboratoire de Malacologie du Muséum.

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A propos de Technitella Thompsoni Heron-Allen et Earland (Foraminifère ?)

Par Pierre Marie.

E. Heron-Allen et A. Earland découvrirent, il y a quelques années, dans le matériel récolté en mer du Nord par le S / S Gold- seeker, un petit organisme en forme de sac allongé, recouvert exté¬ rieurement d’une multitude de petites plaques d’Echinoderme, qu’ils nommèrent Technitella Thompsoni et pour lequel ils donnèrent la diagnose suivante 1 ;

« Test free, subeylindrieal, rounded and slightly tapering at one extre- mity and bluntly truncatc at the otber, consisting of a hollow chamber with composite walls built up entirely of echinoderm plates in a more or less perfect condition. The plates which overlap each other are i'astened together without visible cernent. No spécial aperture at eilher end of the test, the extremities being closed by mcans of similar plaies set at an angle so tbat, they rcsemble the iucurving petals of a floxer. Surface of the test neat and regular, and entirely devoid of extraneous matter, but the pro- jecting adges of the fiat (or slightly curvcd) plates used in the construction of the test give a somewhat irregular or serrate oppearance to the outline: Hyaline- white in appearanec, with slight iridescence when dry, due apparcntly to diffraction efîccts causod by tbe film of chitin with which the separate plates arc probably fastened together.

Lenglit, 1,8 mm. ; breadth at truncate extremity, 0,350 mm., widening to 0,4 mm., and again diminishing somewhat rapidly to 0,250 mm. at the tapering extremity. »

Les dimensions réduites de cet organisme, sa forme générale, analogue à celle des Technitella legumen Norman, ainsi que son pou¬ voir sélectif très développé, qui le conduisait à n’utiliser pour l’élaboration de son test que des plaques d’échinide toutes sem¬ blables, ne représentant qu’une très infime partie du sédiment dragué, avaient amené Heron-Allf.n et Earland à le considérer comme un Foraminifère et à en faire une espèce nouvelle. €elle-ci fut tout d’abord rencontrée dans l’estuaire du Moray à 61 m. de profondeur (Station 8, 57°55’ N. ; 20’ W.), puis retrouvée

1. Journ. Quekett Micr. Club, ser. 2, vol. 10, 1909,'p. 403, pl. 31, 32, 34, fig. 8.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 5, 1941.

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ensuite en Mer du Nord par 73 m. de profondeur (St. 41, 56° 35’ N. ; 10’ W.).

Tout dernièrement, examinant moi-même des prélèvements pro¬ venant de la région de Monaco, je découvrais de nombreux débris de plaquettes semblables à celles utilisées par T, Thompsoni dans diverses stations, puis, j’eus la bonne fortune de rencontrer un orga¬ nisme entier, que je rapportais tout d’abord à l’espèce anglaise. Mais un examen plus approfondi me permit de constater, qu’au premier abord toutes les plaquettes étaient semblables quant à leur forme générale, leur structure, leur dimension et leur disposition assez régulièrement imbriquée à la surface du test. Cependant, de place en place, quelques plaquettes paraissaient dérangées, comme si elles avaient été déplacées par le frottement contre uri corps dur au cours de la récolte du prélèvement, irrégularités rappelant ces éraflures présentées par une étoffe qui se serait trouvée accrochée par des ronces. J’attribuais tout d’abord celles-ci à une cause acci¬ dentelle, mais leur disposition sur deux lignes parallèles et rigoureu¬ sement longitudinales, leur écartement constant et régulier, ainsi que la position de ces lignes sur un seul côté du test, me lirent douter qu’il s’agissait bien d’un Foraminifcre comme les Technitella, dont la section est en général circulaire.

Plus tard, dans le matériel d’une autre station, je retrouvais un nouvel individu, cette fois nettement plus grand, mais cependant très semblable au précédent par la forme et la disposition des pla¬ quettes, ainsi que par ses lignes d’éraflures ; mais chez qui cependant celles-ci étaient plus développées et surtout groupées, non sur 2, mais sur 5 ou 6 rangées longitudinales également écartées entre elles et placées tout autour de la coquille et à égale distance les unes des autres. Ce caractère que je considérais au début comme anormal ou accidentel, était au contraire une propriété particulière à ces test , et d’autant plus nette et prononcée que ceux-ci étaient plus déve¬ loppés.

Le nombre de ces rangées longitudinales, voisin de 5, leur disposi¬ tion, ainsi que la présence sur chacun de ces organismes de pla¬ quettes d’Echinodcrmc, toutes semblables, paraissant avoir appar¬ tenu à un même spécimen, m’amenèrent à penser qu’il ne s’agissait peut-être pas d’un Foraminifèi’e, mais au contraire d’une larve d’Eehinoderme, voisine des Holothuries. Je soumis aussitôt mon idée et mes spécimens à notre confrère G. Cherboxxier, du Labora¬ toire de Malacologie du Muséum. Celui-ci, après avoir prélevé quel¬ ques plaquettes et en avoir détruit la matière organique par l’action d’un réactif approprié, put se rendre compte de leur structure exacte et conclure d’une façon formelle, qu’il s’agissait, non pas d’un Foraminifère, mais au contraire d’Echinodermes spéciaux du groupe des Holothuries, se rapportant à de très jeunes Pseudocucumis

Marioni (Y. Marenzeller) et Cucumaria tergestina Sars. Il m’a fait savoir, en outre, que la première de ces espèces était déjà con¬ nue. en Méditerranée, des abords de Villefranche, par des fonds de 50-100 nu, elle est abondante (Récoltes du Talisman). Je les ai d’ailleurs moi-même rencontrées dans quelques stations de la région monégasque, depuis la Raie d'Eze jusqu’au large de Menton entre 60 et 70 m., profondeur comparable à celle des récoltes du Gold- seeker en Mer du Nord.

Si l’examen des figurations originales, par trop schématisées, tout comme celui des reproductions données par J. A. Cushman 1 ne permettent pas d’acquérir la certitude qu’il y ait identité absolue entre les spécimens de la Mer du Nord et les nôtres ; par contre, leur forme générale, la disposition imbriquée des plaquettes d’Echi- noderme, leur structure spéciale et uniforme sur chacune des formes figurées, très comparables en cela à celle de nos organismes médi¬ terranéens, constituent un faisceau de présomptions qui laissent supposer que les spécimens originaux de T. Thompson i ne sont pas de véritables Foraminifères, et militent au contraire en faveur de leur assimilation à de jeunes Holothuries.

Seul, un nouvel examen du matériel original semble être la seule solution possible pour éliminer d’une façon définitive les doutes soulevés par les observations précédentes.

Laboratoire de Géologie du Muséum.

1. The Foraminifera of the Atlantic Océan. U. S. N. M. Bull. 104, pt. 1, 1918, p. 61, pl. 24, fig. 1-2.

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Plantes nouvelles , rares ou critiques

DES SERRES DU MUSÉUM

Par A. Guillaumin.

Professeur au Muséum.

104. Aloe deltoideodonta Bak. var. continua Perr. de la Bât. form. latifolia Perr. de la Bât. s /form. variegata Boiteau mss-, Madagascar (Boiteau, f. 227, 1939).

Cette plante se rapporte a Y Aloe deltoideodonta Bak. var. contigua Perr. de la Bât. par ses feuilles à très courtes denticulations conti¬ guës sur une marge cornée rougeâtre et à la forme latifolia par ses feuilles courtes et larges (5-6 cm. X 3-3,5 cm.). Elle est remarquable par ses feuilles ponctuées de blanc sur les 2 faces, les points étant sans ordre sur la face supérieure et souvent alignés en bandes trans¬ versales sur la face inférieure.

* 105. Gastrorchis Humblotii Scliltr.

La planche de la Revue Horticole 1891, p. 204 (sub Phajus Hum- blolii), non signalée par Perrier de la Bathie dans sa Flore de Madagascar, Orchid. I, p. 302) montre les bractées franchement vertes et un labelle pourpre vineux.

Perrier de la Bathie ( l . c., p. 303) dit que les bractées sont étroites et vertes, le labelle à lobe médian foncé, les latéraux étant rouge clair. Ici, les bractées sont larges de 9 mm., comme Perrier de la Bathie ( l . c., lig. XXVI, 6) le figure pour G. Francoisii, d’un vert très pâle, presque blanc, la fleur ne dépasse pas 4 cm. de dia¬ mètre, le labelle a le lobe médian de même teinte que les sépales et les pétales mais finement marqué de rouge vineux, les latéraux étant rouge vineux marbrés de brun rouge vers la base ; le callus se pro¬ longe en avant par une carénule lisse prenant naissance dans le sillon et la plage velue de la base du labelle est très réduite.

François ( Mèm . Acad. Mal g., XXIV, p. 23, 1937) a signalé des variations de taille et de coloris de la fleur que Perrier de l.v Bathie ( l . c., p. 204) suppose être dues à des hybridations naturelles avec G. Françoisii,

106. Raphidorkynchus Ellisii Finet mss. var. occidentale (Krânzl.), probablement originaire d’Afrique (donné par Rosenthal, f. 38, 1936).

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 5, 1941.

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Identique à la plante qui a fleuri en 1921 et a été signalée ( Bull. Mus., XVII, p. 555, 1921) sous le nom A Angræcum Ellisii Reichb. f. var. occidentale et à celle qui a fleuri en 1924 et a été signalée (Bull. Mus., XXX, p. 518, 1924) sous le nom de Raphidorhynchus Ellisii Finet mss. = Angræcum Ellisii Reichb. f.

Présente la tige allongée (30 cm.) qui d’après Rolfe (Fl. tr. Afr., Vil, p. 142, 1897) distingue l 'A. Ellisii var. occidentale Krânzl. (Bot. Jahrb., XVII, p. 59, 1893) du Cameroun (Preuss 891) de VA. Kostchyanum Reichb. f. = A. Kotschyii Reichb. f. Raphidoryn- chus Kotschyyi Finet, répandue de la Guinée française jusqu’au Zanguébar et près de Monbasa.

En outre, les feuilles ligulées et non spatulées, Finflorescence pres¬ que horizontale et non pendante, la fleur blanc pur et non blanc crème, à éperon non tordu en spirale, teinté légèrement cannelle et non rougeâtre, aigu à la pointe et nullement renflé, sont bien de VA. Ellisii

» D’ailleurs la figure A? A. Ellisii du Gardeners Chronicle (III, p. 277 , 1875) et celle d’M. Kotschyii du Catalogue de Veitch and sons repro¬ duites par Williams (Orch. Grow. Man., 7e édit, entre les pp. 98 Ét 99) montrent bien les différences. Cependant Perrier de la Bathie (mss. un lier h. Mus. Paris.) soutient que la plante qui a fleuri en 1924 n’appartient pas à Ærangis Ellisii Schltr. = Angræ¬ cum Ellisii qui serait localisée à Madagascar mais n’y aurait jamais été retrouvée depuis Ellis.

Il est étrange que ni Finet (Bull. Soc. bot. Fr., Mémoire 9, 1907) ni Schlechter (Beikef. Bol. Centralbl , XXVXI 2, p. 115- 1918, n’aient cité 1L4. Ellisii var. occidentale décrite pourtant en 1893.

107. Cereus validus Haw. var. Labourelianus (Mart.).

Schumann (Gesarntb. Kak. p. 112, 1903), identifie C. Labourelianus « Mart. » ex Hort. = Piptanthocereus Labourelianus Ricc. (Bull, r. Ort. bot. Palermo, VIII, p. 231, 1909) avec C. Forbesii Otto (1849) et Britton et Rose (Cad. II, p. 7, 1920) font rentrer ce dernier dans C. validus Haw. (1831). Berger (Kak., p. 149, 1920) admet les identités C. Forbesii Otto <= C. tetra gonus Mill. (1708) et C. validus ITaw. = C. Jamacaru DC. (1828). Schelle par contre (Kak., p, 93, 102, 103, 1926) considère C. Forbesii , C. Jamacaru et C. tetragonus comme 3 espèces distinctes mais ne parle pas de C. validus. Roland-Gosse¬ lin, qui avait cultivé un exemplaire de C. Labouretianus reçu du Jardin botanique de Païenne en 1895, estime, dans ses documents manuscrits conservés au Laboratoire de Culture du Muséum, que C. Labouretianus est identique à C. Jamacaru.

Il semble qu’il n’y ait pas de description de C. Labouretianus qui n’aurait figuré que comme nomen nudurn dans les catalogues ; la plante qui a fleuri au Muséum a des fleurs rouges en dehors, ce qui

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ne permet pas de l’identifier avec C. Jamacaru elles sont vertes en dehors (voir Botanical Magazine, t. 5775) tandis que Britton et Rose (/. c., pl. III, fig. 2) et les Blühende Kakteen, t. 114) repré¬ sentent une [leur de C. mlidus rouge au dehors ; toutefois, chez la plante du Muséum, les pétales extérieurs très rouges et les internes rosés correspondent à la description de Riccobono.

108. Opuntia Gossdiniana Web. (donné par Marnier-Lcipostolle, f. 45, 1941, 17).

A ne pas confondre avec VO. Grosseiana Web. ex Rol.-Goss. Ni Weber, ni Britton et Rose, ni Scuelle, ne parlent de la fleur, seul Berger dit qu’elle est « jaune » ; en réalité elle est d’abord rose pâle, puis presque chamois, large de G cm., à ovaire un peu plus vert que les articles, de 2,5 cm. de diamètre, à aréoles saillantes, disposées en spirales garnies de sétules brun clair, les supérieures portant une petite feuille subulée, brun rouge, étalée, sépales spatules, acumi- nés, jaune verdâtre à pointe rubescente, pétales obovales-spatulés (3 cm. x 3 cm.), ondulés sur les bords vers l’extrémité, courtement acuminés, jaune très légèrement teinté de rose avec une ligne médiane verdâtre, étamines nombreuses, 2-3 fois plus courtes que les pétales, à anthères jaune pâle, style blanc, long de 2 cm., renflé en bas iL est épais de 3-4 mm., stigmate vert clair dépassant peu les anthères.

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Contribution a la Flore de la Nouvelle-Calédonie lxxvi . Plantes de collecteurs divers

Par A. Guillaumin1.

Professeur au Muséum.

Vc-rnonia cinerea Less. Nouméa [Baudouin 202), Gatope ( Vieillard 815).

Agératum conyzoides L, Gatope ( Vieillard 789).

Lagenophora Billardieri Cass. Dombé.a ( Baudouin 448).

Erigeron bonariense L. Nouméa ( Baudouin 203).

E, linifolius Willd. Nouméa ( Baudouin 183).

Vittadinia australis A. Rich. Sans localité ( Deplanche 220).

Helichrysum neocaledonicum Schltr. Nouméa [Vieillard 806, Bau¬ douin 628), Dornbéa [Baudouin 649).

Eclipta erecta L. Sans localité ( Vieillard 801), Nouméea (Baudouin 656).

Weddelia bij lara De. Canala ( Mac Gdlwray 27).

W. uniflora S. Moore. Nouméa [Baudouin 263).

Bidens pilosa L. Nouméa [Baudouin 299).

Xanthium spinosum L. Nouméa [Baudouin 375).

Scæoola Beckii Zahlbr. var. robusta Krause. Dornbéa [Baudouin 537).

S. frutescens Krause. Nouméa [Baudouin 313), île des Pins ( Ger¬ main ).

S. monlana Labill. Nouméa [Baudouin 651).

Leucopogon concavum, Schltr. Gatope [Vieillard 2820)

L. Cymbulæ Labill. var. angustifolium Brong. et Gris. Sans localité [Baudouin 780), Wagap [Vieillard 845, 847), Gatope [Vieillard 845, 847, 2829).

L. dammarifolius Brong. et Gris. Sans localité [Deplanche 60), Nouméa [Vieillard, 838).

L. salicifolius Brong. et Gris. Sans localité [Baudouin 765).

Cyathopsis floribunda Brong. et Gris. Sans localité [Baudouin 23, 236).

1. La présente liste constitue la fin de l’énumération des plantes provenant en

majeure partie de l’Herbier Drake del Castillo (Cfr. plus haut, p. 320).

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 5, 1941.

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Dracophyllum ramosum Panch. ex Brong. et Gris. = D. amabile Brong. et Gris. Sans localité ( Baudouin 266).

Plumbago zeylanica L. Nou, Nouméa [MacGillivray 6). Chrusophullum lissophyllum Pierre. Ouatendé près Gatope ( Vieillard 2894).

PlanchonelUi Baillonii Zahlbr. - Baie du Sud ( Vieillard 2898).

P. Baueri Dub. - Wagap. ( Vieillard 79).

P. conter mi lia Pierre, Gomonen ( Vieillard 2911).

P. crebrifolia Pierre. Canala ( Vieillard 2906).

P. mitTophylla Pierre. - Canala ( Vieillard 2897).

J \ Sebertii Dub. Baie du Sud ( Vieillard 2899).

Mimusops paroi flora R. Br. Voh ( Vieillard 888).

Maba glaueti Montr. Canala ( Vieillard 2897), Poume ( Vieillard 2071).

M. rufa Labill, Wagap ( Vieillard 891).

Symplocos baptica Brong et Gris. Balada ( Vieillard 547, 548).. S. montana Brong. et Gris. Pouébo ( Vieillard 551, 551 bis, 552).. S. nitida Brong. et Gris. Wagap ( Vieillard 559).

S. pseudo-nitida Guillaum. Wagap ( Vieillard 292.1).

Jüsminutn Lc-Batii Sehltr. Gatope ( Vieillard 2935:.

Noiotea Badula, Vicill. Sans localité ( Baudouin 634), Nouméa (Vieillard 328), Mont Dore ( Vieillard 328).

Olea Thozetii Panch- et Seb. Gutupe ( Vieillard 339), Mgnes de Témala près Gatope ( Vieillard 2480), I.ifou (' Vieillard 2502). Gcniostoma Deplanehei Vieill. - Arama ( Vieillard 3014).

G. fœtens Baill. Wagap ( Vieillard 3007).

G. uleifuliuni S. Moore. Wagap ( Vieillard 3017).

G. Pancheri Baill. Sans localité (Vieillard 3009), Poume ( Vieil¬ lard 3012).

Cardia Myxa L. Sans localité ( Baudouin 215), Nouméa ( Vieillard 1022), Gatope ( Vieillard 3022).

Lindernia. neo-caledonica S. Moore. < Nouméa (Baudouin 776). Pseuderanthemurn Comptonii S. Moore. Lifou (Deplanche 16),

« Fétu ho ».

Dicliplera ræru'lea Schinz el Guillaum. Nouméa ( Baudouin 776). Premna integrijolia L. Gomonen (Vieillard 3068), Lifou (De- planche 77 j, « Ale ».

Clerodendron inerme L. Gatope (Vieillard 1049).

Aaicennia o/ficinalis L. - Nouméa ( Vieillard 1050 in Deplanche ). Coleus sculellarioides Benth. Sans localité ( Baudouin 714). Teucrium inflation Sw. Gatope (Vieillard 1057).

Boerhaavia repens L. Sans localité ( Baudouin 182), Lifou (De- planche).

Calpidia gigantocapa Ileimerl. - Sans localité (Baudouin 371). Deeringia amarantoides Domin. - Ile Isié (Deplanche 206).

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JVepenth.es Vieillardii Hook. Sans localité ( Vieillard 56, Baudouin 623), Pourne Vieillard 121), Poinlotche près Gatope {Vieillard 1121).

Ascarina ruhricaulis Solms. Sans localité {Baudouin 646). Cassytha filiformis L. Nouméa {Baudouin 437).

Hernandia cordigera Vieill. Nouméa {Baudouin 706), Wagap ( Vieillard 1089).

Beauprea dioer si folia Brong. et Gris. Poinlotche ( Vieillard 3097). Greeillea Comptonii S. Moore. - Canala {Vieillard 1113).

G. Giüuvrayi Ilook. Canala ( Vieillard 1112).

Knightia Deplanchei Vieil!, ex Brong. et Gris. Mt. Mou {Vieillard. 3099).

Cleistanthus stipitatus Müll.-Arg., form. ’aurina Müll.-Arg. - Wagap {Vieillard 1077 ; 1077-1163 ?)

Ilemicyclia Deplanchei Baill. ex Guil'aum. Wagap {Vieillard 2496), Canala {Vieillard 2500).

Longet in buxoides Baill Canala : Mgne du lac {Deplanche 493 , 494, Vieillard 330-331 ; 130, 131).

Codiæum Inophyllum Müll.-Arg. Wagap {Vieillard 1133), Pourne {Vieillard 1132 in Deplanche)

Baloghia alternifolia Baill. Canala {Vieillard 1168 = 868). Bocquillonia hrachypoda Baill. M* Dore ( Vieillard 1153), Houaïlou ( Vieillard ?), Wagap, Gatope ( Vieillard 1153), Gatope Vieil¬ lard 236).

B. hrevipes Müll.-Arg. Wagap {Vieillard 1124, 1150, 1151). Homalantkus nutans Pax. Wagap {Vieillard 1134)

Parasponia A ndersonii Planch. Sans localité {Baudouin 339). Bœhmeria acuminata Wedd. Wagap {Vieillard 1224).

Casuarina Cunninghamiana Miq. Sans localité {Baudouin 284),

Houaïlou {Vieillard. 3261).

C. Deplancheana Miq., var. crassidens J. Poiss. Sans localité {Baudouin 612).

C. Poissoniana Schltr. Sans localité {Baudouin 286).)

Zingiber Zerumhet Sm. Sans localité {Baudouin 445).

Curcuma longa L. - Sans localité {Baudouin 446).

Geitonoples i. um cymosum A. Cunn. Sans localité {Vieillard 1372). form. angusii folia, Sans localité {Baudouin 235), partout {Vieillard 1372).

Cordyline neo-caledonica Linden. Canala {Vieillard 1388).

C. terminais K unth, - Sans localité {Baudouin 781).

Lenina minor L Wagap {Vieillard 1369)

Abi gaardia monostachya Wahl. Sans localité ( Baudouin 587). Scirpus mucronatus L. Gatope {Vieil1 ard 1451).

Lophoschœnus arundinaceus Stapf. Sans localité {Baudouin 609), Tiaré {Deplanche 240).

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L. neo- calédoniens Pfeiff. - Sans localité [Deplanche 229).

Schœnus Tend o Hook. f. Sans localité ( Baudouin 720).

Cladium Deplanchei C. B. Clarke. Sans localité ( Baudouin 745).

Scleria neo-caledonica Rendle. Canala ( Vieillard 3338).

Carex indica L., var. fissilis Ktikent. Gatope ( Vieillard 3336).

Agathis lanceolata Paneh. Sans localité ( Baudouin 642).

Podocarpus Novæ-Caledoniæ Vieill. ex Brong. et Gris. Sans localité ( Baudouin 635).

P. ustus Brong. et Gris. Sans localité ( Baudouin 766).

P. Vieillardii. Brong et Gris, forme jeune. Sans localité [Bau¬ douin 335).

Dacrxjdium araucarioides Brong. et Gris. Sans ocalité ( Baudouin 620).

D. hjcopodioides Brong. et Gris, forme jeune. Sans localité ( Bau¬ douin 553).

D. taxoides Brong. et Gris. Sans localité ( Baudouin 387).

Araucaria Cookii R. Br. forme jeune. Sans localité ( Baudouin 582) ; forme un peu moins jeune. Sans localité ( Baudouin 616)

A. Muelleri Brong. et Gris. Sans loca ité [Baudouin 554).

A. Rulei F. Muell. - Sans localité [Baudouin 710).

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Castanopsis nouveau du Cambodge Par Aimée Camus.

Castanopsis Bejaudii A. Camus, n. sp.

Arbor. Ramuli juniores glabri. Gemmæ parvæ, ovatæ, glabræ. Folia subelliptica , apice brève acuminata, basi rotundata, 5-6 cm. longa, 1, 5-2,3 cm, lata, supra glabra, nitida, lævis, subtus pallida, integra, superne dentata, nervis lateralibus 9-10 vix conspicuis petiolus 6-8 mm. longue, glaber , Spica / ructijcra 5-7 cm. longa, densa, fructibus solitariis. Cupula sessilis depressa, turbinata, subsphieroidea, 15 mm. alla, 18 mm. diam., aculeis 1,5-1, 8 mm. longis ornata. Glatis sohtaria, turbinata, basi truncata, apice subsphæroidea attenuata, rufo-sericea, 3 mm. alta, 12 mm. diam . ; cicatrix rugosa.

Cambodge : forêt de Pnom-pcnh (Béjaud, Service forestier du Cambodge, 274).

Cette espèce se classe dans le sous-genre Eucastanopsis A. Camus. Elle est caractérisée par : ses rameaux très grêles, brun foncé, gla¬ bres, munis de petites lentieelles peu nombreuses, ses cupules iso¬ lées, peu épaisses, mais peu fragiles, ne semblant pas s’ouvrir à maturité, tomenteuses-blanchâtres, portant des aiguillons simples, non soudés, courts, tomenteux, mais glabres et vulnérants à l’ex¬ trémité, disposés en 8 zones ne couvrant pas complètement la paroi, enfin par ses 3 styles rudimentaires ne dépassant pas le périanthe et ses fruits isolés, déprimés, à cicatrice basilaire.

Les nervures secondaires de la feuille sont à peine saillantes sur la face inférieure, les moyennes formant à la base un angle de 40° env. avec la médiane.

Le C. Bejaudii a des affinités avec le C. echidnocarpa DC. in Journ . Bot. I, p. 181 (1863) ; A. Camus, Monogr. genres Castanea et Casta¬ nopsis, p. 437 ; Atl., pl. 54, fig. 17-23, et en diffère par : ses rameaux très grêles, à petites lentieelles, peu nombreuses, ses feuilles plus petites, à nervures latérales peu saillantes en dessous, ses fruits déprimés, soyeux, non brièvement ovoïdes, ni glabres, enfin par la cupule à aiguillons libres à la base.

Du C. acuminatissima Rehdcr in Journ. Arn. Arb. (1919), p. 121 ; A. Camus, /. c., p. 433, pl. 60, lig. 7-17, avec lequel il a des affinités, il se distingue par : ses petites feuilles, moins longuement acuminées, à nervures latérales peu saillantes sur la face inférieure, son épi

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 5, 1941.

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fructifère plus dense, ses cupules sessiles, plus grosses, rapprochées, à paroi non fragile, paraissant indéhiscente, ses fruits déprimés, enfin par ses styles extrêmement courts, non elaviformes.

A quelque analogie avec le C. orthacantha Franehet, A. Camus l. c., p. 409 et pl. 53, lig, 1-4, mais axe de l’épi fructifère moins gros, cupules sessiles, à paroi portant des pointes aculéiformes ni dressées, ni fasciculées, mais isolées, fruit déprimé, styles non linéaires, très courts.

Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.

Catalogue des Laboulbéniales de la Collection François Picard

Par P. Lepesme.

La collection de Laboulbeniales réunie par F ançois Picard a été léguée récemment au Muséum par l’entremise de M. P. P. Grasse, Professeur à la Sorbonne. Il nous a paru utile d’en dresser et publier ici le catalogue.

I. Peyritschiellaceæ. :

1. Dimeromyces Lavaunei Picard 1917, Bull. Fr. Belg. l, L, 440 (type in coll. Picard). Maire 1920, 3e Gontr. 2, 8. Thaxter 1924, Mern.3, XIV, 337.

Hôte : Microlestes minutulus Goeze [Col. Lebiidæ], de Lattes, Hérault (Lavagne),

2. Dichomyces inaequalis Thaxter 1893, Proc. 4, XXIX, 103 ; 1902. Mern., XII, 283.

Hôte : Philonihus sp. [Col. Staph.], de Lattes, Hérault (Lavagne).

3. Dichomyces vulgatus Thaxter 1900, Proc., XXXV, 424 ; 1908, Mern., XIII, 251.

Hôte : Philonihus sanguinolentus Grav. [Col. Staph.], de Lattes, Hérault (Lavagne).

4. Peyritsciiiella protea Thaxter 1900, Proc., XXXV, 427 ; 1908, Mern., XIII, 260 ( = Rheophila o.vyteli Cépède et Picard, 1907, C. R. Av. Sc. 5, 778, (type in coll. Picard) ; 1909, Bull. Fr. Belg., XLII, 251).

Hôtes : Oxytelus rugosus F. [Col. Staph.] de Castres, Tarn (Lava¬ gne) et Ambleteuse, Pas-de-Calais. Bledius spectabilis Kr, [Col. Staph.] de LatLes, Hérault (Lichtenstein).

5. Ciiitonomyces bidessarius Thaxter 1893, Proc., XXVIII, 185 ; 1902, Mern., XII, 292.

1. Bulletin scientifique de France et de Belgique.

2. Troisième Contribution à l’étude des Laboulbeniales de l’Afrique du Nord : Publication de l'Université d’Alger; Travaux du Laboratoire de Botanique, 1920.

3. Memoirs Amer. Acad. Arts and Sciences.

4. Proceedings Amer. Acad. Arts and Sciences.

5. C. R. Assoc. française pour l’ Avancement des Sciences.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 5, 1941.

482

Hôte : Hygrotus inæqualis F. (Col. Dytisc.] de Trappes, Seine- et-Oise

6. Chitonomyces melanurus Peyritsch 1873, Sitz. Kais. Akad. Wissen, XLVII, 251. Thaxter 1902, Mem., XII, 289.

Hôtes : Laccophilus hyalinus Dej. [Col. Dytisc.], de Cherbourg, Manche et L. minutus L., de Bondy, Seine (Surcouf) et Dax (Landes).

7. Hydraeomyces haliplx Thaxter 1892, Proc., XXVII, 32 ; 1902, Mem., XII, 294.

Hôtes : llaliplus fulvus F. [Col., Halipl.], de Cuiscry, Saône-et- Loire et H. obliquas F., de Réville, Manche. Peltodytes rotundatus Aube [Col. Halipl.], de Banyuls, Pyrénées-Orientales et Dijon (Côte-d’Or).

8. Monoicomyces brittanicus Thaxter 1900, Proc., XXXV, 413 > 1908, Mem., XIII, 269.

Hôte : Atheta sp. [Col. Staph.], de Lattes, Hérault (Lavagne) et Saint-Guilhem-le-Désert, Hérault (Lavagne).

9. Cantharomyces Bordei Picard 1912, Bull. Ent. Fr., 178 (type in coll. Picard) ; 1913, Bull. Myc. Fr., XXIX, 516. Thaxter 1931, Mem., XVI, 30.

Hôte : Limniclius sericeus Duft. [Col. Byrrhidæ], de Biskra, Algérie (de Borde).

10. Cantharomyces Thaxteri Maire 1916, Bull. A/. Nord 1> VII, 100. Thaxter 1931, Mem. XV I, 25,

Hôte : Trogophlaeus bilinealus Steph. [Col. Staph.], de Castelnau, Hérault (Lavagne).

11. Cantharomyces ancyrophori Picard, 1916 Bull. Fr. Belg.i L, 444 (type in coll. Picard), Thaxter 1931, Mem., XVI, 21.

Hôte : Ancyrophorus flexuosus Fairm. [Col. Staph.] de Pennes, Drôme (Lavagne).

12. Trenomyces histophtorus Chatton et Picard 1909, C. B. Ac. Sc., 201 ; 1909, Bull. Myc. Fr., XXV, 149 (type in coll. Picard).

Hôte : Menopon pallidum Nitsch. [Mallopiiaga Menoponidæ], de Banyuls, Pyrénées-Orientales.

II. Laboulbeniaceae.

13. Herpomyces periplanetae Thaxter 1902, Proc., XXXVIII? 13 ; 1908, Mem., XIII, 285.

Hôte : Blatlu orientalis L. [Orth. Blattidæ].

14. Herpomyces ectobiae Thaxter 1902, Proc., XXXVIII, 20 ; 1908, Mem,, XIII, 289.

Hôte : Blattella germanica L. [Orth. Blattidæ],

15. Ilyomyces Lavagnei Picard 1913, Bull. Ent, Fr., 462 ; 1916, Bull. Fr. Belg., L, 445. Thaxter 1931, Mem., XVI, 99.

1. Bull. Soc. Hist. nal. Afrique du Nord.

483

Hôtes : Stenus aceris Steph. [Col. Staph.] de Barret, Bouches-du~ Rhône et S. elegans Roscnh. de la Bonde, Vaucluse.

16. Ilyomyces Mairei Picard 1916, Bull. Fr. Belg., L, 446 (type in coll. Picard). Tkaxter 1931, Mem,, XVI, 99.

Hôte : Stenus elegans Rosenh. [Col. Staph.], de la Bonde, Vau¬ cluse.

17. Arthrorhynchus nycteribiae Pevritsch 1873, Sitz. Kais. Akad. Wissen ., LXVII, 251. Thaxter 1901, Proc., XXXV 1,408 ; 1908, Mem., XIII, 313.

Hôte : Penicididia conspicua Speiser [Dpt., Nycteribiidæ], de Banyuls, Pyrénées-Orientales.

18. Teratomyces philonthi Thaxter 1900, Proc., XXXV, 432 ; 1908, Mem., XIII, 316.

Hôte : Philonthus sp. [Col. Stapii.], de Castelnau, Hérault (La¬ va gne).

19. Corethromyces speluncalis Maire 1916, Bull. Af. Nord, VII, 17 ; 1920, 3e Contr., 22. Thaxter 1931, Mem., XVI, 218.

Hôte : Heterothops nigra Kr. [Col. Staph.], de la grotte d’Ain- Fezza, près Tlemcer, Algérie.

20. Laboulbenia proliperans Thaxter 1893, Proc., XXVIII, 168 ; 1902, Mem., XII, 348 ; 1908 Mem., XIII, 331. Picard 1913, Bull. Myc. Fr., XXIX, 530.

Hôtes : Chlaenius aeratus Quens. [Col. Callist.], de Cherche!!,. Algérie (Surcouf) et Ch. velutinus Duft,, de Littré, Algérie (Sur- couf).

21. Laboulbenia fasciculata Pevritsch 1873, Sitz. Kais. Akad . Wis«en, LXVII, 248. Thaxter 1908, Mem., XIII, 330.

Hôtes : Agostenus ( Chlæniellus ) oestitus Payk. [Cor.. Callist], de Tournus, Saône-ct-Loiro et A. Olivieri Crotch., de Montpellier, Hérault. Omophron Umbatum F. [Col. Omophh.] de Pontscille, Saône-et-Loire. Patrobus austriacus Rtt. [Col. Patrob,], de Nied. Oest Weschcl (Puel),

22. Laboulbenia vulgaris Peyritsch 1873, Sitz. Kais. Akad. Wissen., LXII, 248. Thaxter 1902, Mem., XII, 318.

Hôtes : Peryphus ustulatus L. [Col. Trech.]. de Lagny, Orne et Castres, Tarn (Lavagne), P. concinnus Steph., de Moidrey, Manche (Pasquet) et P. femoratus Slurm, de Pontseillc, Saône-et-Loire. Philochthus biguUatus F, [Col. Trech.], d’Ambleteuse, Pas-de-Calais. Princidium ( Tesiediuni ) bipunelatum L. [Col. Trech.], de Castres, Tarn (Lavagne). Notaphus ( Eupetedromus ) dentellum Thunb. [Col. Trech.], de Trappes, Seinc-et-Oisc. Synachosticus elongatus Dej. [Col. Trech.], de Pontseille, Saône-et-Loire.

23. Laboulbenia subterranea Thaxter 1893 Proc., XXVIII, 163 ; 1902, Mem., XÏI, 320.

Hôtes : Duoalius Simoni Ab. [Col. Trech.], de la grotte de la Can- nette, Hérault. Trechus Putzeysi Pand. [Col. Trech.], de Peira-

Ca va, Alpes-Maritimes [Fagniez] et T. Escalerai Ab., de Cueva de la Loja, El Mazo, Panes, Espagne (Fagniez).

24. Laboulbenia stilicicola Spegazzini 1914, Redia,'X, 21.

Picard 1916, Bull, Fr. Belg,, Lj 454.

Hôte : Stilicus orbiculatus Paylc. [Col. Staph.], de Lattes, Hérault (Lavagne).

25. Laboulbenia endogeaea Picard 1916, Bull Fr. Belg .*

L, 455 (type in coll. Picard),

Ilote : Reicheia Usslaubi Saulcy v. sardoa Band. [Col. Scarit.], de Sardaigne (Fagniez).

26. Laboulbenia ati.antica Thaxter 1908, Mem., XIII, 336.

Hôte : Lathrohium multi punctum Grav. [Col. Stapii.], de Ducey,

Manche (Pasquet) et Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône (Lava¬ gne).

27. Laboulbenia notiophili Cépède et Picard 1909, Bull. Fr-

Belg., XLII, 259 (type in coll. Picard).

Hôtes : Notiophilus aquaticus L, [Col. Nebriidæ), de Mortain et Cherbourg, Manche et A. rufipes Curtis, de Cherbourg, Manche.

28. Laboulbenia argutoris Cépède et Picard 1909, Bull. Fr.

Belg., XLII 260 (type in coll. Picard).

Hôtes : ArgiUor ovoideus Sturm. [Col. Pterost.], d’Ambleteuse. Pas-de-Calais. Pedius siculus Levrat [Col. Pterost.], de Ficuzza, Sicile (Fagniez).

29. Laboulbenia melanaria Thaxter 1899, Proc., XXXV, 186 ; 1908,, Mem ^ XIII, 338.

Hôte : Anisodaclylus binotatus P’. [Col. Harpal,], de Ducey, Manche.

30. Laboulbenia ophoni Thaxter 1899, Proc., XXXV, 190 ; 1908, Mem., XIII, 339.

Hôte : Harpalus dislinguendus Duft. [Col. IIarpal.] (Coll. Labo Evol.)

31. Laboulbenia casnoniae Thaxter 1890, Proc., XXIV, 266 ;

1902, Mem. XII, 319.

Hôte : Demetrias ( Ætophorus ) imperialis Germ. [Col. Lèbiidæ], de Fouencamp, Somme (Antoine).

-32. Laboulbenia polyphaga Thaxter 1893, Proc., XXVIII,

165 ; 1902, Mem., XI I, 315.

Hôtes : Badinter bipustulatus F. [Col. Licinidæ], de Montpellier, Hérault. Acupalpus meridianus L. [Col. IIarpal,], de Ducey, Manche (Pasquet). Bradycellus harpalinus Serv. [Col. IIarpal.], de la Loire- Inférieure (Puel).

33. Laboulbenia pterostichi Thaxter 1893, Proc., XXVIII,

166 ; 1902, Mem., XII, 315.

Hôtes : Ophonus ( Pseudophonus ) rufipes De Geer [Col. Harpal.], de Tournus, Saône-et-Loire et Ducey, Manche (Pasquet). Har-

485

: palus afftnïs Schrank [Col. IIarpal.], de Pucey, Manche (Pasquet) et H. sp. de Menton, Alpes-Mari limes. ' :

34. Laboulbenia rigida Thaxter 1894, Proc., XXX, 475 ; 1902, Mem., XII, 314.

Hôte ; Stomis ( Lagarus ) vernalis Panz. [Col. Pterost.] , de Lattes, Hérault (Lichtenstein).

35. Laboulbenia pseudomasei Thaxter 1899, Proc., XXXV, 196 ; 1908, Mem ., XIII, 343.

Ilote ; Platysma ( Ornaseidius ) anthracinus Illig. [Col. Pterost.], de l’ile Sainte- Aragonne, près Amiens; Somme (Antoine).

36. Laboulbenia pedicillata Thaxter 1892, Proc., XXVII, 44 ; 1902, Mem., XII, 319.

Hôte : jDyachirius [Dyschir, iodes) apicalis Pulz. [Col. Scarit.] , de Palavas, Hérault.

37. Laboulbenia gracilipes Cépède et Picard 1907, C. R. Av Sc., 778 ; 1909, Bull. Fr. Belg., XLII, 261.

Hôte : Trépanés arliculatus Panz. [Col. Trech.], de Cuisery,

Saône-et-Loire. ,

< -

38. Laboulbenia flagellata Peyritsch 1873, Sitz. Kais. Akad. Wissen., LXVII, 247.. - Thaxter 1908, Mem., XIII, 344. Picard. 1913, Bull. Myc. Fr., XXIX, 538.

Hôtes: Agonum Mullëri lfbst. [Col. Pterost.], de Mortain, Manche (Pasquet). Anchornenus dorsale Ponlopp. [Coi.. Pterost.], de Pucey, Manche (Pasquet). Pristonychus nigérians Gory [Col. Pterost.], de Mizrama, près Tizzirt, Kabylie (de Peterimhoff) et P. boeticus Ramh., de Calatrava, Espagne (Kaijmez). Cevtos- phodrus navaricus Vuil. [Col. Pterost.], de l’Aischkiuneco lccia, Basses-Pyrénées. Antisphodrus cavicola Schaum [Col. Pterost.], de Croatie et A. Schreibersi Küst., de Carniole et de P al ma Lie (Perris). ! .

39. Laboulbenia uncinata Thaxter 1899, Proc., XXXV, 208 ; 1908, Mem., XIII, 346.

Hôte : Harpalus distinguendus Puf t. [Col. Harpal.], de l’étang de Vendres, près Béziers, Hérault.

40. Laboulbenia Rougètt Robin 1853, Ilist. nat. Vcg. Par., 622. Thaxter 1902, Mem., XII, 310 ; 1908, Mem., XIII, 351.— Picard, 1913, Bull. Myc. Fr., XXIX, 539.

Hôtes : Brachynus crépitons L. [Col. Braciiyn.], de Cailly, Eure (Bedel), B. psnphia. Serv,, de Cuisery, Saône-et-Loire, B. (Brachyni- dius) explodens Puft., de. Tournus, Saône-et-Loire, 2#. ( Brachynidius ) sclopeta F., de Lagny, Orne et Tournus, Saône-et-Loire, et Ü. ( Bra - chynidius) hellicosus L. Pufour, de Tepictt, Algérie (Surcouf)..- - ChlæniuS (Trichochlænius) chrysocephalus Rossi [Coll. Callist.], de Vendres, Hérault. Anchornenus dorsalis Ponlopp. [Col. Pte¬ rost.], de Castres, Tarn (Lavagne).

486

41. Laboulbenia dubia Thaxter 1902, Proc., XXXYIII, 35 ; 1908, Mem., XIII, 353.

Hôte : Philonthus fuscipennis Mannh. [Col. Staph], de Castres, Tarn et Le Yernet, Pyrénées-Orientales.

42. Laboulbenia philonthicola Spegazzini 1914, Redia, X, 21*

Hôte : Philonthus fuscipennis Mannh. [Col. Staph.], de Saint-

Guilhem-le-Désert, Hérault.

43. Laboulbenia cristata Thaxter 1893, Proc. XXVIII, 174 ; 1902, Mem., XII, 330.

Hôtes: Pæderus littoralis Grav. [Col. Staph.], de Prades, Pyrénées- Orientales, P. riparius L., de Montpellier, Hérault, P. tamulus Er., du Bengale (Lavagne), P. sp., du Renia (Jeannel) et P. sp. de Kioto, Japon.

44. Laboulbenia polysticiii Picard 1913, Bull. Myc. Fr., XXIX, 541 (type in coll. Picard).

Hôte : Polystichus connexus Fourcr. [Col. Lebiidæ], de Tournus, Saône-et-Loire, Yendres, Hérault et Aigues-Mortes (Fagniez).

45. Laboulbenia clivinalis Thaxter 1899, Proc., XXXV, 199 i 1908, Mem., XIII, 407. Cépède et Picard 1909, Bull. Fr. Belg ., XLII, 257.

Hôte : Clioina fossor L. [Col. Scahit.], de Bonneuil, Seine-et-Oise ; Ambleteuse, Pas-de-Calais ; Lattes, Hérault ; et d’Ille-et-Vilaine (Surcouf).

46. Laboulbenia slackensis Cépède et Picard 1907, C. R. Ao. Sc., 778. (type in coll. Picard) ; 1909, Bull. Fr. Belg., XLII, 257.

Hôtes : Pogonus chalceus Marsh. [Coll, Tbech.], de Moidrey, Manche (Parquet) et P. littoralis Duft., de Palavas, Hérault.

47. Laboulbenia Giardi Cépède et Picard 1909, Bull. Fr. Belg., XLII, 258 (type in coll. Picard).

Hôtes : Dichirotrichus Gustavii Crotch. [Col. IIarpal.], de Carollcs Manche (Pasquet) et Ambleteuse, Pas-de-Calais et D. obsoletus Dej. de Palavas, Hérault.

48. Laboulbenia Thaxteri Cépède et Picard 1909, Bull. Fr. Belg. XLII, 260.

Hôte : Asaphidion flavipes L. [Col. Tbech.], d’Andrésy, Seine-et- Marne ; de Ducey, Manche (Pasquet) ; de Castres, Tarn (Lavagne) et de la forêt, de Compiègne (Bedel).

49. Laboulbenia marina Picard 1908, C. R. Soc. Biol., LXV, 584 (type in coll. Picard) ; 1913, Bull. Myc. Fr., XXIX, 546.

Hôte : Æpopsis Robmi Laboulbènc [Col. Trech.], de l’ile de Tati- hou, Saint-Vaast-la-IIougue, Manche.

50. Laboulbenia paludosa Picard 1913, Bull. Myc. Fr., XXIX, 548 (type in coll. Picard).

Hôte : Oodes gracilis Villa [Col. Callist.], de l’étang de Ven- dres, près Béziers, Hérault.

487

51. Laboulbenia diopsis Thaxter 1902, Mem ., XII, 331.

Hôte : Diopsis sp. [Dipl. Diopsidæ], de Bambouk, Gambcy (Sur- couf).

52. Rhachomyces aphaenopsis Thaxter 1905, Proc., XLI, 314 ; 1908, Mem., XIII, 422.

Hôtes : Aphænops Cerberus Dicck [Col. Trech.], de la grotte d’Au¬ bert, Ariège ; -4, Cerberus , subsp. Bruneti Jeann,, des grottes de Les- telas, Ariège et de Pêne Blanque, Haute-Garonne ; A. lucephaius Dieck, de la grotte de Lcstelas, Ariège ; A. Tiresias. La Brûlerie, subsp. proserpina Jcann. et A. [Il ydr aphænops) Ehlersi Ab., subsp. longiceps, Jeann., du goucil di Her, près d’Arbas, Haute-Garonne.

53. Rhachomyces aphaenopsis Thaxter, v. Jeanneli Cépède et Picard, 1909, Bull. Fr. Belg., XLII, 253 (tvpe in coll. Picard) ; 1913, Bull. Myc. Fr., XXIX, 554.

Hôte : Aphænops Jeanneli Ab. [Col. Trech.], de la grotte d’Oxibar, Basses-Pyrénées.

54. Rhachomyces hypogaeus Thaxter 1893, Proc., XXVÏII, 177 ; 1894, Proc. XXX, 467 ; 1902, Mem., XII, 361.

Hôte : Speotrechus Mayeti Ab. [Col. Trech.], de la grotte de la Foussoubie, Ardèche (Jeannel) et de la grotte du Saut du Bœuf, Ardèche. Ty phlotrechus Bilimeki St., subsp. likanensis Schauf. [Col. TnEcn.], des Grottes de la Lika, Croatie (Lavagne).

55. Rhachomyces stipitatus Thaxter 1900, Proc., XXXY, 438 ; 1908, Mem., XIII, 438.

Hôtes : Duvalius Raymondi Delar. subsp. Façniezi Chob. [Col. Trech.), de la baume Roland, Bouches-du-Rhône. Aphænops Hustachei Jeann. [Col. Trech.], de la grotte de Ilaut-Nistos, Hautes- Pyrénées.

56. Rhachomyces stipitatus Thaxter v. Pallidus Maire 1912, Bull. Af. Nord, III, 196.

Hôte : Duvalius ( Trechopsis ) Iblis Peyer. [Col. Trech.] de la grotte Ifri Maareb, Djurdjura.

57. Rhachomyces canariensis Thaxter 1900, Proc., XXXV, 436; 1908, Mem., XIII, 421.

Hôtes : Duvalius baldensis Putz. [Col. Trech.], du Monte Baldo, Italie (Jeannel) et D. baldensis subsp. tombeanus Ganglb., de la Cima Tombca, Italie (Pinker).

58. Rhachomyces Peyerimiioffi Maire 1912, Bull. Af. Nord. III, 197. Thaxter 1931, Mem,, XVI, 281.

Hôte : Duvalius ( Trechopsis ) Lapiei Peyer. [Col. Tr^ch.], des Tessereft du Heizer, Algérie.

59. Rhachomyces Fagniezi Picard 1916, Bull. Fr. Belg., L, 457 (type in coll. Picard). Maire 1920, 3e Contr., 31. Thaxter 1931, 'Mem., XVI, 277.

Hôte : Zuphium Schelkownikowi Carret [Col. Zuphiidæ].

288

60. Compsomyces leste vae' Thaxter 1900, Proc., XXXV, 439 : 1908, Mem,, XIII, 428.

Hôte : Lestera fontinalis Kiesw. [Col. Staph.], de Castelnau, Hérault (Lavagne). ' . , . > . r

61. Misgomyces dyschirii Thaxter 1900, Proc., XXXV, 443 ; 1908, Mem., XIII, 430. - Picard 1913, Bull. Mijc, Fr., XXIX, 518. Maire 1916, Bull. Afr. Nord, Vil, 33.

Ilotes : Dyschirius ( Dyschiridius ) arenosus Steph. et P. [Dyschi- riodes) sali nus Schaum [Col. Scarit.], de Moiurey, Manche (Pas¬ quet).

62. Misgomyces digitatus Picard 1909, Bull. Myc. Fr., XXV, 245 (type in coll. Picard) ; 1913 ; ib. XXIX, 556. Thaxter 1931, Mem. XVI, 297.

Hôte : Ochthebius marinus Payk. [Col. Hydrænidæ], de Trappes, Seine-et-Oise.

III. Ceratomycetacere.

63. Helodiomyces elegans Picard 1913, Bull. Myc. Fr., XXIX, 558 (type in coll. Picard). Thaxter 1931, Mem., XVI, 363.

Hôte : Dryopft auriculatus Geolï, [Col. Hryopidæ], de Castres,, Tarn (Lavagne).

64. Ceratomyc.es aquatilis Picard 1913, Bull. Myc. Fr., XXIX, 560 (type in coll. Picard). Thaxter 1931, Mem., XV I, 345.

Ilote : Hydrochus carinatus Germ. [Col. IIydropii.], de Trappes, Scine-et-Oise.

65. Coreomyces corizae Thaxter 1902, Proc., XXXVIII, 56 ; 1908, Mem., XIII, 443. Picard 1913, Bull. Myc. Fr., XXIX, 562.

Hôte : Corizu sp. [Hem. Corizidæ], de Trappes, Seine-et-Oise.

66. Etjzodiomyces lathrobii Thaxter 1900, Proc., XXXV, 449 ; 1908, Mem., XIII, 444.

Hôte : Lathrobiurn augusticolle Lac. [Col. Staph.], de Saint-Guil- hem-le-Déscrt, Hérault (Lavagne).

67. Zodtomyces vorticellarius Thaxter 1890, Proc., XXIY , 263 ; 1902, Mem. XII, 371.

Hôte : F no ch rus sp. [Col. Hydropii.], de Trappes, Seine-et-Oise et de la Forêt de Fontainebleau.

Laboratoire d’ Entomologie du Muséum.

489

De la valeur diagnostique des caractères structuraux

DANS L’ÉTUDE COMPARATIVE DES BOIS VIVANTS ET FOSSILES DES DICOTYLÉDONES

Par A. Loubière.

i Dans les bois des Dycotylédones les combinaisons des éléments histologiques sont moins simples et moins uniformes que dans ceux mieux connus des Conifères. Le trait commun à ces deux groupes est la production de zones annuelles d’accroissement. Chez les Dico¬ tylédones la disposition la plus répandue et par ^conséquent la plus typique des compartiments du bois est la présence simultanée (sauf pour les Wintéracées) de vaisseaux, dr traehéides, de libres ligueuses, de parenchyme ligneux, de cellules fibreuses et de parenchyme des rayons médullaires. On a alïaire. ici à une série de formes différentes de tissus que l’on distingue aisément dans les bois vivants, mais cette séparation sera difficile chez les fossiles dont la conservation des tissus fait paraître les membranes plus minces lorsqu’elles ont été desséchées. Dans la détermination des bois, il sera indispensable de comparer attentivement les fossiles aux types actuels. Outre la nature des éléments dont se compose le bois des Dicotylédones, il y a lieu également de tenir compte de la distribution et de l’arrange¬ ment des tissus. Les caractères tirés de l’examen de la structure des plantes ligneuses Dicotylédones sont donc variés, mais d’importance, inégale. Reprenons cela de plus près. ' - '

L’épaisseur des couches annuelles d’accroissement change dans le même individu suivant les conditions de végétation, suivant l’âge, les membres végétatifs correspondants, le climat. Elle est plus grande, en effet., si l’année est humide que si elle est sèche, si la nutrition est abondante que si l’année est pauvre. Pour une même année, elle est toujours plus faible sur les rameaux que sur le tronc. Suivant les conditions de végétation, on peut observer dans un même individu un développement excentrique, alors que d’autres espèces croissent également de tous côtés ; il est de règle pour les branches. Chez les Dicotylédones, c’est ordinairement sur la face supérieure des rameaux latéraux que les couches excentriques présentent leur

Bulletin du Muséum , 2e s., t. XIII, 5, 1941.

490

plus grande épaisseur, tandis que chez les Conifères, c’est au con¬ traire sur la face inférieure. Il sera cependant assez difficile de se rendre un compte exact des faits chez les bois fossiles qui sont en grande partie altérés par le frottement.

On a maintes fois essayé de se fonder sur le degré de l’intensité qu’offre la caractérisation des zones annuelles dans les bois fossiles pour arriver à reconnaître l’époque d’apparition des saisons à la surface de la terre, et souvent on a été conduit à des contradictions flagrantes. C’est qu’en effet la production des couches d’accroisse¬ ment n’est pas seulement fonction du climat, de l’espèce, etc., mais aussi de l’altitude, ainsi que de la topographie. Dans les pays chauds, les zones annuelles manquent souvent ou sont peu différenciées dans les régions basses et encaissées, tandis qu’elles sont au contraire nettement marquées chez les troncs des régions hautes qui subissent <le fortes variations saisonnières.

Dans certains genres on peut voir des différences très grandes en •ce qui concerne la largeur de ces zones d’accroissement, par exemple entre les larges couches ligneuses des Ailantus, des Catalpa d’une part, elles étroites zones concentriques des Citrus, des Buxus d’autre part. Par contre chez divers bois, les zones annuelles manquent ou sont peu nettes. Comme chez les Conifères leur netteté dépend d’une variation dans la structure, à savoir la différence des éléments du bois d’automne par rapport aux éléments du bois de printemps de la couche d’accroissement contiguë. On trouve la cause de délimitation des couches annuelles successives dans une diminution progressive du diamètre radial et par conséquent dans un aplatissement tangen- tiel des divers cléments printaniers, à mesure qu’on se rapproche vers la limite externe du bois automnal. Il s’y ajoute, en outre, une aug¬ mentation dans l’épaisseur de la membrane. Dans certaines plantes ligneuses, l’aplatissement n’est pas accompagné d’un épaississement de la paroi ( Betula , Populus, Salix, etc.). D’ordinaire, il y a en même temps aplatissement et épaississement ( Laurus , Carpinus, etc.). C’est quand, à une différence dans la nature des tissus, vient s’ajou¬ ter une brusque différence dans le diamètre des éléments et dans l’épaisseur de leur membrane que la distinction des zones d’accrois¬ sement est le plus facile à saisir même à l’œil nu ( Quercus , Fagus, etc.). Mais, quand ces changements s’introduisent lentement, la limite est de moins en moins facile à observer, et c’est avec peine que le microscope la met en évidence. Ainsi, les particularités de structure des anneaux annuels, exposées jusqu’ici, présentent, des variations considérables, et répondent à plusieurs facteurs qui sont d’ordre plutôt biologique que d'ordre anatomique. Elles ne peuvent pas être utilisées comme caractères absolus dans les diagnoses.

Le plus souvent, chez les fossiles, l’écorce manque et c’est habi¬ tuellement le bois secondaire le plus âgé capable de résistance qui

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est conservé. La structure secondaire ligneuse des Dicotylédones diffère surtout de la structure primaire ligneuse par l’absence de vaisseaux annelés et spiralés. Les vaisseaux présentent des parti¬ cularités indifférentes à côté des caractères d’une réelle valeur.

La section transversale arrondie ou elliptique des tubes vascu¬ laires peut dépendre du tissu environnant et peut résulter de la pression que celui-ci a exercée, et alors la forme de la section perd toute signification.

La grandeur des vaisseaux est variable ; cependant les vaisseaux du bois de printemps sont, presque toujours plus larges que ceux du bois d’automne. Chez les bois des pays tropicaux, elle est uniforme lorsque la croissance est continue. Elle, varie alors de 200 à 400p. chez les Dialypctales et de 100 à 200 p. chez les Gamopétales. Les vaisseaux sont tous de même largeur, mais ordinairement leur diamètre va décroissant de dedans en dehors de la couche d’accroissement, quand elle existe.

Le nombre des vaisseaux, sur une surface donnée de section trans¬ versale, ne fournit pas un caractère essentiel pour la diagnose. Cepen¬ dant il convient de noter que généralement les bois des Gamopétales présentent 50 à 100 vaisseaux au millimètre carré ; d’autres bois en comptent très souvent plus de 100.

Les parois longitudinales des vaisseaux sont ordinairement ponctuées chez les Angiospermes, et d’autant plus serrées sur la paroi de contact. Les ponctuations des parois latérales sont, petites, aréolées ; la ponctuation interne étant elliptique. Plus rarement, on trouve dans les vaisseaux des épaississements en spirale qui existent concurremment avec les ponctuations.

Lorsqu’elles existent, les cloisons transversales ont une direction horizontale ou oblique. Dans le premier cas, il se produit une seule et large ponctuation centrale ; il ne reste plus alors qu’un bourrelet annulaire de cette cloison. Dans le second cas, il se forme dans la cloison plusieurs perforations. Ces ouvertures sont rarement circu¬ laires, arrondies ou elliptiques ( Ulmoxylon ) ; habituellement, elles sont étirées perpendiculairement au grand axe de la cloison qui présente des perforations scalariformes ( Corylus , Acer, Platanus, etc.) ; ailleurs, elles sont petites en forme de fente polygonale (per¬ foration en réseau).

La cavité des vaisseaux est souvent obstruée par des cellules comblantes, les thyles. Ces productions particulières qui se trouvent dans les bois actuels se rencontrent, également dans les bois fossiles, sans avoir pourtant une valeur quelconque pour les diagnoses.

Au point de vue de leur répartition générale, sur une surface donnée de section transversale, les vaisseaux sont tantôt isolés, tantôt accolés en assises, tantôt groupés en faisceaux. Qu’ils soient ouverts ou fermés, ils ne diffèrent que par la permanence des cloisons

Bulletin du Muséum, s., t. XIII, 5, 1941.

32

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transverses dans les premiers, et leur destruction dans les seconds» Les vaisseaux fermés constituent la plus grande partie du bois secondaire chez les Dicotylédones. Les vaisseaux existent quelque¬ fois en égale quantité (Acacia.) , le plus souvent en plus grand nombre dans la région interne, rarement plus nombreux au bord externe de la zone d’accroissement» Ils sont quelquefois uniformé¬ ment disséminés ( Laurus , Acer, Populus, etc.). Ils peuvent être tous de la même largeur ; mais d’ordinaire leur diamètre va décroissant de dedans en dehors. Les plus étroits ont parfois une bande spiralée qui manque aux plus larges ( Ulmus , Robinia, etc.). Chez d’autres bois, ils portent la même sculpture ( Quercus , Fraxinus, etc.). Les traehéides, effilées en pointe à leurs extrémités, se distinguent des segments successifs des vaisseaux par leur longueur et leur largeur.

Les fibres ligneuses sont des cellules d’un diamètre inférieur à celui des autres éléments ligneux *, leurs extrémités sont bifurquées ou pointues. Elles portent des ponctuations peu nombreuses étirées obliquement vers la gauche, le plus souvent simples, quelquefois aréolées comme dans les genres Quercus , Fraxinus. A côté des libres non cloisonnées, on en trouve d’autres qui sont divisées par des cloisons transversales. Leurs parois sont fortement épaissies et lignifiées. Cependant il peut arriver qu’une de ces couches échappe à la lignification en prenant une consistance cartilagineuse ; ordi¬ nairement., c’est la couche interne (Ulmus, Betula), plus rarement, la- couche moyenne, comprise entre les deux couches lignifiées. Ce caractère, d’observation délicate, est parfois d’une importance incontestable.

Les cellules fibreuses sont semblables aux fibres ligneuses sous le double rapport de la structure et de la forme chez les bois vivants, elles diffèrent cependant par le contenu qui est en général de l’ami don.

Les cellules du parenchyme ligneux sont allongées, prismatiques avec terminaisons coupées soit à angle droit, soit en biseau : les membranes sont plus minces que celles des libres ligneuses et pré¬ sentent sur toute leur étendue des ponctuations arrondies ou ellip¬ tiques. Les éléments de ce parenchyme sont diversement distribuées dans la masse des compartiments. Ils peuvent quelquefois être isolés ; le plus souvent ils accompagnent les tubes vasculaires soit qu’ils entourent chaque vaisseau ou chaque groupe de vaisseaux d’une sorte de gaine, soit qu'ils s’étendent latéralement en forme de bandes, reliant les tubes vasculaires au parenchyme des rayons du bois. On désigne sous le nom do paratrachéale ou de eircumvascu- laire la position du parenchyme ligneux lorsqu’il entoure les vais¬ seaux (Lauraeées), et sous le nom de métatrachéale ou de eireum- médullaire, la position du parenchyme qui forme des prolongements latéraux à l’intérieur ou à côté desquels se trouvent les vaisseaux et

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qui alternent avec les bandes de traehéidcs ( Fraxinus , Ficus, etc.).

Les caractères tirés des rayons médullaires sont du plus haut intérêt pour la diagnose, des plantes ligneuses Dicotylédones. Sur les sections transversales du bois, remarquons d’abord que ces rayons ne communiquent pas toujours avec la moelle ; ils vont se multi¬ pliant dans les couches successives. Dans une couche de même ordre, ils sont plus ou moins rapprochés suivant les plantes. On exi compte par millimètre : 13 dans le genre Quercus, 16 dans le genre Alnus, etc. Ils sont d’autant plus étroits qu’ils sont plus nombreux, les plus étroits n’ont qu’un seul rang de cellules ( Casianea , Buxus, etc.). Il y en a parfois de deux sortes : de larges à plusieurs rangs, séparés par de plus étroits à un rang (F a gus, Quercus, etc.). Mais c’est princi¬ palement des coupes longitudinales tangent telles et radiale de la racine ou de la tige qu’il sera possible de tirer des caractères différen¬ tiels de la structure ligneuse. Ces sections permettent de voir, en effet, beaucoup plus nettement que sur les coupes transversales, si les rayons du bois sont tous semblables ou dissemblables; s’ils sont formés d’une ou plusieurs files de cellules. Sur les sections radiales, on notera la hauteur de ces rayons et celle de leurs étages, la hauteur des cellules terminales étant toujours notablement plus grande. On examinera l’arrangement des ornements ou des ponctuations pariétales. Sur les sections tangenticlles, on observera si les rayons sont disposés sans ordre apparent ou par étages.

Si nous résumons les caractères essentiels du bois les Dicotylé¬ dones, nous les trouvons dans les particularités suivantes : la distri¬ bution, l’agencement des vaisseaux, les perforations de leurs cloi¬ sons transversales ; la répartition des libres ligneuses et du paren¬ chyme ligneux, l’abondance relative des traehéides et la forme des cellules fibreuses. Kn ce qui concerne les rayons médullaires, il importe de faire entrer en ligne de compte la hauteur des étages, et de savoir s’ils sont homogènes ou hétérogènes en tant que structure ; la disposition tangentielle qui peut être régulière (structure étagée) ou irrégulière (structure en chicane). Il y a lieu enfin d’attacher une certaine importance à la présence des cellules, poches et canaux secréteurs, lorsque cette constatation est possible.

Les autres particularités sont indifférentes ou n’ont qu’une faible valeur diagnostique. Tels sont les caractères empruntés à la présence des cellules comblantes, à la forme de la section transverse des vaisseaux, etc. Chez les fossiles, l’épaisseur des parois des éléments ligneux dépend d’une manière générale, des actions extérieures ; la minceur des membranes peut être produite par dessiccation et leur épaississement par hydratation.

En comparant les bois fossiles des Dicotylédones à ceux des végé¬ taux vivants, il est possible d’arriver dans certains cas à des déter¬ minations exactes. Par exemple, un bois fossile de Myrtacée

494

1 ’Eugeniaites princeps 1, montre une structure tellement semblable à celle du bois d’une espèce actuelle, Y Eugenia condensata , qu’on peut avec une certitude suffisante l’identifier avec celle-ci ; de même un type crétaeique d’Acérinée, Y Aceroxylon madagasca- reiense 2 offre les ressemblances les plus accusées avec Y Acer cam- pestre. La structure du bois a une valeur systématique.

Laboratoire d’ Anatomie comparée des Végétaux vivants et fossiles du Muséum.

1. A. Loxjbière. Sur l'anatomie comparée et l’âge relatif d’un bois fossile de Dico- tylédone, trouvé dans une formation éruptive de Nosy-Mitsio (Madagascar). (Bull. Soc. Géologique France (5), t. III, p. 125, 1933).

2. Anatomie comparée d’un bois de Dicotylédone crétaeique de Madagascar. (Bull. Muséum, 2e s., t. XT, 5, p. 484, 1939).

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Remarques sur quelques bois silicifiés

F DE LA COLLECTION UNGER

L 4

Par A. Loubière

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f"T" "

La collection micrographique formée par Unger, et acquise par le Muséum en 1863, comprend notamment une série de lames minces faites dans des bois silicifiés de Dicotylédones. Bois qu’UNGER dans son Généra et species plantarum fossilium 1 a décrits dans des familles déterminées.

Les fossiles de cette catégorie appartiennent à des genres très différents ; mais le classement d’un certain nombre d’espèces dans les familles en question semble douteux. Ils se répartissent ainsi qu’il suit.

Ulmacées. Ulminium diluviale Ung. (= Perseoxylon diluviale Félix). Miocène de Joachmisthal en Bohême. Cette espèce fait partie de ces bois de Lauracées dont les rayons médullaires sont munis de cellules sécrétrices. C’est dans le genre Ulminium Unger (= Ulmoxylon Kaiser) que vient se placer le Cottailes lapidariorum du Pliocène de Gleichenberg en Styrie, considéré par Unger comme un bois de Légumineuse.

Platanées. Plataninium acerinum Ung. Gisement inconnu.

Aquilarinées. Haurea stiriaca Ung. Formation miocène de Kalsdorf en Styrie. H. americana Ung. Pliocène d’ Antigua. On peut hésiter à rapporter le genre Hauera à la famille des Aquila¬ rinées, car les îlots du liber mou que l’on rencontre dans le bois de ces végétaux manquent chez le fossile. Celui-ci est vraisemblable¬ ment un bois de Césalpiniée.

Salicinées. Salicinium populinum Ung. Ce bois offre les carac¬ tères du genre Populus que l’on trouve avec l)espèce précédente dans le Tertiaire,

Rosthornia carinthiaca Ung. Unger incorpore dans le groupe des Salicinées ce bois du Crétacé de la Carinthie (formation de Gossau), mais il diffère du genre Salicinium par les perforations scalariformes de ses vaisseaux, ainsi que par les rayons médullaires comprenant une à trois séries.

1. Unger mentionne ici pour chaque bois : les indications géographiques et géolo¬ giques.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 5, 1941.

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Betueacées. Betulinium tenerum Ung. Formation tertiaire de Freystadt en Autriche septentrionale. Ce bois se rencontre sou¬ vent encore accompagné de son écorce dont les lamelles papyracées sont caractéristiques.

B. parisien.se Ung. - Lutétien du Bassin de Paris.

Quebcinées. Quercinium sabulosum Ung. Dépôt miocène de Hajan en Moravie. Q. austriacum Ung. Miocène de Bachmanning en Autriche, Q. transylvaticum Ung. Terrain miocène de Tehero près de Aimas en Transylvanie. C’est avec le Quercinium Unger que l’on doit ranger en synonymie le Klodenia Gœppert.

Fegonium msculosum Ung. Miocène de Schaerding en Autriche. La structure de ce bois correspond à celle du groupe Eufagus.

Juglandinées. J uglandinium mediterraneum Ung. Formation probablement miocène de File Lesbos.

Mirbellites lesbius Ung. Ce bois ne peut être attribué qu’avec doute aux Juglandinées. Tertiaire de Lesbos.

Lattbacées. Laurinium xyloides Ung. - Pliocène de la vallée de Laverda (Vicentin). L. guatemalense Ung. Guatemala : Rio Payres.

Zygophylt.ées. Lillin veticulosa Ung. - Miocène des environs de Ranca en Hongrie. Le genre Lillia Unger rentre dans la famille des Ménispermacées.

Auranti âgées. Klippsteinia medullaris Ung. Formation mio¬ cène de Styr.e. Unger rattache aux Aurantiacées le Klippsteinia chez lequel il signale de larges rayons médullaires pouvant présenter quatre séries de cellules, du parenchyme ligneux clairsemé et des libres ligneuses à parois épaisses. Ce fossile est probablement un bois de Célastrée.

Anacardiacées. Rhoidium juglandinium Ung. Dépôts ter¬ tiaires d’Antàl en Hongrie.

Sapindagé-es. Fraasia sapindoides Ung. Tertiaire de la Hongrie.

Acérinées. Acerinium danubiale Ung. Miocène de l’Autriche septentrionale.

A côté de ces bois fossiles, qui ont été classés par Unger dans des groupes déterminés, s’en ajoutent encore d’autres qui sont désignés « incertæ sedis ». Ces derniers, qui ont été aussi décrits par cet auteur, proviennent de localités diverses, en majeure partie du Néozoïque austro-hongrois.

Laboratoire d’ Anatomie comparée des Végétaux vivants et fossiles du Muséum.

Sur une intéressante Faune Lutétienne provenant D’un forage au N.-W. de Dammartin-en-Serve ( S-et-Or )

Par A. Chavan.

Cette note a pour objet l’étude des matériaux recueillis par M. J. Gandtllot, Assistant à la Sorbonne 1 2, sur les déblais d’un forage pour puits communal, entrepris en 1934 à la sortie N.-W. du village de Dammartin, auprès de la route de Longnes, au début et à droite d’un chemin qui, de la ferme, remonte à gauche de la route, vers l’agglomération de Dammartin.

Ce foi’age, distant d’environ 200 mètres du village, est à la cote d’altitude 133. Le travail fut conduit par l’entreprise Lefèvké frères, de Quiévrechain (Nord) et la coupe dressée par l’ Ingénieur M. Silier. Après 3 mètres de limons des plateaux, le sondage tra¬ versa les marnes blanches de Brie (5 m.), les glaises vertes (10 ha.), puis le calcaire de Cbampigny (30 m.), enfin le calcaire grossier sur 27 mètres. Il fut arrêté à 75 mètres à la suite d’une venue d’eau importante, le niveau hydrostatique ayant été atteint dès la pro¬ fondeur de 58 mètres s.

Les couches supérieures du Lutétien ont fourni de nombreuses coquilles bien conservées, de patine grisâtre, enrobées dans un sahle calcaire très glauconieux. Cette faune, à cachet nettement marin, correspond à la liste suivante, qui comprend 55 espèces dont 40 Mol¬ lusques.

F ou a mi n if f. re s. - Orbitolites complanatus Lmk.

Corailliaires. Balanophyllia tenuistriata M. Edw. et H. Eup- sammia trochiformis Pâli, a s. Sphenotrochm crispus M. Edw. et H,! Turbiriolia sulcata Lmk.

Echinidks. Scutellina nummularia Ag. Scutellina obovata A g.

Bryozoaires. Lichenopora grignonensis M. Edw. et H. - Lunulitçs radiata Lmk. ; Lunuliies urccolata Cuv. et Brgt. Meniscopora cf. milleporacea M, Edw. et II. Stichoporina Réussi Stol.

Lamellibranches. « Corbula » rugosa Lmk. Caryocorbula Lamarch ,

1. Ces matériaux m’ont aimablement été transmis pour étude par M. lo Professeur 3. Bourcart, qu'il m'est particulièrement agréable de remercier ici.

2. Renseignements obligeamment communiqués par la Mairie de Dammartin à mon ami et collaborateur R. Dupuis.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 5, 1941.

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Desh. Trachycardium porulosum Lmk. Charria lamellosa Lmk. Bathytormus grignonensis Desh, Bathytormus 1 tenuistriatus Desh. Cyclocardia 2 3 ( Arclurella ) asperula Desh. Cyclocardia (Arcturella) serrulala Desh. Glycymeris dispar Defr, Barbai ia barbatula Lmk.

Scapmopodes, Dentalium ( Antalis ) absconditurn Desh. Dentalium [Anlah.s) striatum Sow.

Gastropodes. Liotia ( Liotina ) Warni Defr. Margarita [Periaxr lax) s pirata Lmk. Seminerita rnammaria Lmk. Atnpullospira, acumi- nala Lmk. Calyptræa lamellosa Desh. Homalaxis bifrons I)esii. Ar, Chitecionica [N ipteraxis) plicata Lmk. Granosolari u m canal iculatum Lmk.

Buyanin lactea Lmk. Mescdia ( Sigraesalia ) brachyteles Bayais. Ptychocemthium lamellosum Lmk. Plychocerithium sernicristaiu m Bae- don *. Rhinoclavis ( Semivertagus ) unisulcatus Lmk. Sassia cclu- brina Lmk. « Murex » (Puirieria) fraterculus Desii. Suessionia æquilineala Ch a va N. s. sp. 4. Janiopsis funicülosa Desh. « Melongena » muricoides Desii. Athlcta ( Volutocorbis ) crenulifera Baya N. Athleta { V olutocorbis) Gandilloti Gravais, h, sp. 6. Pcrsicula angystoma Desh.

Pcrsicula ( Bull-ata ) oc a lata Lmk. Ancilla buccinoides Lmk. Bonel- litia dubia Desh. Ancislrosyrinx terebralis Lmk. Drillia obliquata Desii., et car. Borsonia brecicula Desh. Acteon Grnelini Bayas.

Poissons. Odontaspis cuspidata Ag. prémut. Jlopei Ag. Odontaspis macrota Ag. Otolithes de Percidarum concavurn Priem.

(Certains de ces fossiles représentés seulement par des jeunes, presque toutes les espèces étant d’assez petite taille).

Cette liste met en évidence le cachet arénicole de la faune, par opposition aux tendances calcicoles des autres gisements de Dam- martin, gisements qui afïleurent au S.-W, du village, en l’espèce de calcaires blancs friables riches en Potamides 5 et qui représentent un stade de dessalure dans le Lutétien supérieur, ou zone IV de R. Abrard

Ici, au contraire, il s’agit d’un épisode transgressif ; la présence d ’Orhitolites complanatus, espèce caractéristique de la zone IV, le date immédiatement. La faune confirme cette attribution. Il est à noter que les Bryozoaires composent une association intéressante : seule, parmi eux, le Stichoporina Réussi est habituellement localisée

1. Dans une étude précédente, j’ai montré que ces espèces appartiennent au genre Bathytormus Stewart, voisin, mais distinct de Çrassateüa.

2. J’ai introduit récemment ce s.-g. Arclurella , type k V enericardia » asperula Desh., pour ces coquilles à charnière diflérente de celle des Venericardia, proches des Cyclo¬ cardia oéogèûes.

3. Cette espèce n’est, pas un Tenuiccrilhium, mais bien un Plychocerithium ; elle est nettement séparable de P. lamellosum Lmk.

4. Espèce nouvelle, dont on trouvera la description dans ma note au Journal de Conchyliologie : Elude critique et descriptive de Mollusques du Bassin de Paris, vol. 84, faso. *2, pp. 152-192, 1941.

5. Voir : A. Cbavan et B. Dupuis, Le Lutétien supérieur à l’Ouest de Septeuil

(S >et.-0 ) C.R. S. S. G. F., 9, pp 146-7, 1938 ; et : Le Lutétien supérieur à Mont- chauvet et Dammartin (S.-et-O.). Bull. Muséum, 2e série, tome X, 5, pp 531-5, 1938.

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dans le Lutétien inférieur, selon Canu ; mais comme elle existe aussi dans le Priabonien de Vicentin, et même le Sannoisien, sa présence n’a rien d’anormal ici, dans un niveau intermédiaire. Parmi les autres traits notables de cette liste faunique, il convient de remarquer l’abondance des formes franchement marines, voire des Pleuro- tomes (3 espèces sur 28 Gastropodes trouvés). Le faciès glauconieux lui-même, surtout aussi bien caractérisé, est plutôt rare dans la zone IV lutétienne.

Ainsi donc, tant par leurs affinités paléontologiques que litholo¬ giques, les couches du forage de Dammartin représentent la zone marine basale du Lutctien supérieur. Il est intéressant, de fait, de la retrouver dans cette région, ceci correspondant à la notion, déga¬ gée par M. R. Abrard, d’une diilerenciation accentuée vers le Nord, entre les couches de base, marines, et le sommet, fluviomarin, à Potamides, de ce Lutétien supérieur.

Laboratoire de Géologie du Muséum.

Action antagoniste du Propionate de pestosterone dans la Métamorphose expérimentale des Batraciens

PROVOQUÉE PAR LA THYROXINE Par Paul Roth.

En 1927, G. Asimoff1 constatait que les testicules des coqs hyperthyroïdisés n’avaient aucune action sur la métamorphose de l’axolotl et il rapprochait ce fait de la plus grande sensibilité des femmes à la maladie de Basedow (88 % des cas environ). Or, au cours d’une soixantaine d’expériences encore inédites faites sur des têtards et des axolotls, avec des thyroïdes malades, dont la moitié étaient Basedowiennes, j’avais été frappé de ce fait, que les quatre glandes (dont trois Basedowiennes) qui n’avaient donné aucun résultat, provenaient d’opérés du sexe masculin. D’autre part, W. Elmer et ses collaborateurs 2 citaient, en 1938, deux auteurs qui avaient obtenu des résultats favorables dans plusieurs cas de thyréo-toxicose en employant la testostérone (A. Loeseh, 1938) et l’oestrone (L. Simp¬ son, 1937).

J’ai été ainsi amené à penser que la sensibilité différentielle des sexes aux b Yperthy réoses pourrait être fonction d’un antagonisme hormonal, et j’ai repris la question en répétant tout d’abord l’expé¬ rience d’ Asimoff mais sur des rats mâle et femelle, qui ont reçu en 6 jours 10 mm. de thyroxine en injections sous-cutanées. Il s’est trouvé que si les reins et les thyroïdes des deux sexes ont eu une action à peu près semblable sur les têtards de grenouilles, l’action du foie, et surtout des testicules du mâle, a été très inférieure à celle du foie et des ovaires de la femelle. Cette confirmation obtenue, j’ai commencé plusieurs séries d’expériences, avec, comme matériel, des têtards de Rana lemporaria provenant d’une même ponte et pris à des stades de croissance différents, en le soumettanl, concurremment avec le traitement thyroxinien (thyroxine Hoffman-Laroche au 10.000.000e en bain continu), à des injections de Propionate de tes¬ tostérone (Stérandryl) titré à 0,025 mmg. par c. c. et de Folliculine

1. Asimoff (vos G.) Arch. /. Alikroskop. Anal, und Entmckl., 1927, t. 110, p. 183.

2. Elmer (W.), Giedosz (B.) et Scheps (M.). C. R. Soc. Biol., 1938, t. 129, p. 1224.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 5, 1941

501

. (Gynoestryl) titrée à 0,001 mmg. par c. c. ou 10.000 U. I. 1 2 (ces deux titrages s’équivalent), en employant, pour ces injections, la tech¬ nique de* Gaelien 2 légèrement modifiée. Les résultats obtenus ont été positifs pour la testostérone et négatifs pour la folliculine, ainsi que le montre le tableau ci-dessous :

Stades

de croissance

au début de l’expérience

Témoins

Thyroxine seule au 10.000.000e

Thyroxine au 10.000.000e 4-

Slérarid yl 2/10" c. c.

Gyn oeslryl 2/1 0°c.c.

Temps en jours

Coeffi¬

cient

Temps en jours

Coeffi¬

cient

Temps

Coefï,

C

50/62

0,85

6

1.70

11

1,17

«

(C

D

28/40

0,88

tr

0

1,50

10]11

1,24

»

«

D/E

9/12

0,92

4/6

1,33

5/6

0,95 3

5

1,20

E

8/10

0,90

5

1,23

6

1,12

»

»

On remarquera que, chez les animaux pris aux stades C et D (de Kollmann 4 5, la métamorphose a eu lieu 5 à 6 jours plus tard que chez ceux ayant été soumis au traitement par la thyroxine seule. Aux stades suivants, ce temps a été à peu près égal dans les deux cas, ce qui s’explique par le développement plus avancé des animaux qui les rapproche de la métamorphose naturelle ainsi que je l’ai montré6.

Quant aux coefficients d’allométrie, qui sont le résultat du rapport •tronc

- - - . - , méthode de mesure que j’emploie depuis 1937 e,

membres inferieurs

ils ont été sensiblement abaissés par la testostérone, et, dans une série, presque jusqu’à l’isométrie (0,95) alors que, dans cette même série, la folliculine ne diminuait le coefficient allométrique que de 0,13.

La question s’est alors posée de savoir si l’action du Stérandryl était spécifique et n’était pas due à l’excipient huileux, car Woitke- witsch7, s’inspirant des expériences de Hykesova et Krxzenecky qui avaient montré que des solutions de thyroxine mises au contact de corps gras d’origine animale ou végétale perdaient la propriété

1. Je remercie vivement les Laboratoires Roussel qui, malgré les circonstances, ont bien voulu me délivrer gracieusement ces deux produits.

2. Gallien (L.). C. R. Soc. de Biol., 1939, 1. 131, p. 1201.

3. Coefficient para-isométrique.

4. Kollmann (M.). C. R. Soc. de Biol., 1919, t. 82, p. 1009.

5. Rom (P.). C. R. Soc. de Biol., 1934, 1. 115, p. 101. Bull, du Muséum, 1939, 2e s., t. XI, p. 66.

6. Roth. (P.) Soc. Linn. Lyon, 1937, p. 53.

7. W oitiv ewitsch (A. A.). Zt. Jiir Vergl. Physiol., 1935, t. 22, p. 263.

502

de provoquer la métamorphose des têtards, avait implanté simulta¬ nément dans la cavité abdominale de jeunes têtards du tissu thyroï¬ dien et de la glande uropygiale de pigeon et avait également constaté l’absence des phénomènes habituellement causés par le corps thy¬ roïde. Dans le cadre de mes expériences, la spécificité de la testos¬ térone ne fait aucun doute, car, dans le cas contraire, la folliculine, également en solution huileuse, aurait produire les mêmes effets que la testostérone, or, il n’en a rien été.

Conclusions.

L’hormone mâle paraît donc être un antagoniste de la thyroxine. Elle agirait en retardant légèrement la métamorphose expérimentale quand le développement des animaux n’est pas trop avancé et en s’opposant à l’arrêt de la croissance et à l’action localisée qui sont les effets spécifiques de la thyroxine, ainsi qu’il résulte de la notable diminution du coefficient d’allométrie, alors que la folliculine paraît ne pas pouvoir empêcher ces effets.

Laboratoire d’Ethologie des Animaux sauvages (Ménagerie du Muséum).

503

> : j

Remarques sur la teneur en Vitamine C

DE QUELQUES PLANTES Par C. Sosa-Bourdouil.

La présence d’acide 1- ascorbique (vitamine C) apparaît assez générale chez les végétaux chlorophylliens, mais la teneur des plantes en cette substance est très variable. D’après les données actuelles el'e peut aller de quelques y à des valeurs de l’ordre du gramme pour 100 gr. de substance fraîche soit environ pour 15 à 20 gr. de substance sèche. Ce corps peut donc être considéré non seulement comme un biocatalyseur, mais aussi comme un constituant de masse assez importante. A l’image de beaucoup de constituants cellulaires, !a teneur en acide ascorbique vai'ie suivant un certain nombre de facteurs que nous réunirons sous les rubriques suivantes :

le milieu (sol, climat, saison, etc.) ;

l’organe (feuille, tige, racine, organes floraux, fruits, graines) ;

l’état de développement et l’état fonctionnel ;

l’hérédité.

On possède déjà une documentation assez large sur l’action du milieu, la répartition dans les divers organes et quelques données sur la variation pendant le développement et les différences suivant certains groupes botaniques, ces deux derniers facteurs faisant l’objet de recherches systématiques de notre part. Je donnerai seulement quelques exemples tirés de nos expériences sur l’action de ces divers agents.

Les méthodes employées pour les dosages sont d’une part, celle de Martini et Bonsicnore modifiée par Mentzef, et basée sur la réduction photochimique du bleu de méthylèneparracide ascorbique, la décoloration provoquée étant mesurée à l’aide d’un électrophoto¬ mètre ; d’autre part, la méthode de Tillmans, modifiée par A. Sosa1, basée sur la décoloration du 2-6-dichlorophénolindophénol par la même susbstance.

Un exemple de l’action du milieu peut être donné pour Ylberis sempervirens L., dont les feuilles récoltées en mai et en novembre sur la même souche présentent les teneurs suivantes en vitamine C :

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 5, 1941. ]

504

Iberis sempervirens mai : 960 mg. ; novembre : 377 mg. (méthode au bleu de méthylène et p. 100 gr. de matériel frais).

Pour le Matthiola jenestralis L. dont quelques fleurs attardées ont donné lieu à une analyse en novembre, on trouve :

Matthiola jenestralis (fleurs) mai : 130 mg, ; novembre : 28 mg. (méthode à l’indophénol. Teneur moyenne pour 100 gr. de matériel frais).

Un autre exemple peut être donné pour le piment ( Capsicum annuum L.) dont les fruits ont une teneur de 340 mg. p. 100 frais ou 230 mg. suivant qu’ils sont cultivés en plein air sous le climat d’An¬ gers ou en serre. L’amplitude des variations avec le milieu peut donc être très grande et il en existe de nombreux exemples.

De la répartition de l’acide ascorbique, suivant les organes, certains auteurs en ont déduit qu’en général les organes chlorophylliens, spécialement les feuilles, sont les plus riches. Néanmoins, cette subs¬ tance peut s’accumuler dans les organes très divers et la richesse des fruits de Piment 320 mg. contre 170 mg. pour les feuilles de la même plante en est un exemple Nous avons trouvé également une accumulation d’acide ascorbique dans lés ovules de Nymphéa alba L. (235 mg. pour les ovaires, parois de l’ovaire 70 mg. : pétales 121 mg. ; sépales 87 mg, ; Feuilles 170 mg.) Le pollen frais de Typha recueilli au moment de l’ouverture des étamines donne 180 mg. p. 100, les feuilles contiennent 60 mg., ceci étant un cas excep¬ tionnel, les pollens sont en général assez pauvres en acide ascorbique. Pour le Caltha palustris nous avons trouvé la répartition suivante: (p. 100 frais) méthode au bleu de méthylène :

Caltha Androcée Gynécée Pièces pétaloïdes Feuilles

Bouton floral .... 125 mg. 35 mg. 51 mg. 62 mg.

Fleur épanouie... 124 20 104 32

Les étamines sont donc, dans ce cas, notablement plus riches que les autres organes récoltés simultanément sur la même plante et notamment que les feuilles. Cette répartition est, par ailleurs, totale¬ ment différente de celle trouvée pour l’Iris, la Giroflée, la Tulipe, dont les fleurs ont. une biologie entièrement distincte. Chez Mat¬ thiola s3, par exemple, on a trouvé :

Matthiola Etamines Ovaire Pétales Sépales

Bouton floral .... 64 mg. 192 mg. 128 mg. 121 mg.

Fleur épanouie... 38 170 137 118

Les jeunes graines de Soja4 présentent à certains moments de leur développement des quantités d’acide ascorbique au moins égales à celles de la feuille (32 mg. p. 100 frais ; 130 mg. pour 100 sec. Feuilles 29 mg. p. 100 frais). Donc, s’il est probable que les feuilles font la synthèse de ce corps, il peut y avoir accumulation dans d’au-

505

très parties de la plante. Cela peut d’ailleurs constituer une parti¬ cularité de l’espèce envisagée comme il apparaît dans certains des exemples cités. Cette accumulation dans des organes déter¬ minés est comparable à celle trouvée pour bien d’autres substances, en particulier pour les sucres dont la constitution est voisine.

Par certains côtés, le taux d’acide ascorbique suit la môme loi de variation que les substances dites morphogènes. EnelTet pendant le développement de la fleur nous avons trouvé, pour les ovaires de Giroflée et d’iris les courbes suivantes : (en ordonnées les quantités d’acide ascorbique en y dans 1 organe, en abscisses les poids de cet organe au cours du développement (fig. 1 et 2).)

1. Variations des glucides, lipides, protides au cours du développement de la graine de Soja.

IV et VI. Variations de l’ac. ascorbique au cours du développement de l’ovaire.

Si l’on fait abstraction de quelques accidents sur lesquels nous reviendrons, on observe une allure semblable à celle de la courbe de variation des protides, lipides et glucides solubles obtenue au cours du développement des graines de Soja4, p. ex (fig. 3). La quantité d’acide ascorbique d’un organe déterminé est donc fonction de son accroissement en poids, c’est-à-dire en rapport avec la masse de tissus formé au cours du développement.

Lorsque l’organe cesse de croître, la quantité de vitamine G peut se maintenir semblable à elle-même tant que les autres facteurs ne changent pas, si l’organe conserve son activité vitale. Le vieillisse¬ ment est en rapport avec une baisse de vitamine C, comme je l’ai constaté pour les étamines après maturation du pollen, pour les pétales après la fécondation. On peut le voir aussi pour les feuilles d ' lberis sempervirens de différents âges, récoltées à divers niveaux

506

de la tige, c’est ainsi que nous avons trouvé les chiffres suivants : (méthode au bleu de méthylène) :

en mai en novembre.

Feuilles de la base de la tige. 380

Feuilles médianes . 580

Feuilles du sommet . 960

(feuilles tombées)

338 (base des rosettes) 456 (rosettes)

Quelle que soit la saison, les différences se maintiennent en faveur des organes en pleine vitalité.

A côté des considérations relatives à l’accroissement, des tissus, on peut rendre compte des accidents rencontrés dans les courbes au cours du développement par le déclenchement de la fonction ; Au cours du développement de la fleur, on observe une forte baisse de la teneur et de la quantité d’aeide ascorbique au moment de la maturation du pollen et de l’ouverture des étamines. Ces variations parallèles aux phénomènes précédant la fécondation et corrélatifs d’une dépense d’énergie, que L.Blaringhem a pu mettre en évidence dans un certain nombre de fleurs par une élévation de température, fait penser à un rôle très actif de l’acide ascorbique dans les oxvdo- réductions au moment de la maturation des éléments sexuels.

Ces exemples montrent qu’il est nécessaire, si l’on veut connaître la signification des variations de l’acide ascorbique, d’examiner succes¬ sivement tous les facteurs influant sur la vitalité de la plante.

Nous en venons aux différences susceptibles, d’intéresser le natura¬ liste systématicien, celles en rapport avec le genre, l'espèce, la lignée.

La notion de différences suivant les groupes a été pressentie par Wieters, qui, étudiant diverses Liliacées, fut surpris de constater des écarts très importants suivant les genres.

Précisant cette notion, nous avons montré dans le cas des fruits de Solanées des écarts en rapport avec le groupe. 6 Nous considérons que la teneur en acide ascorbique n’est pas un caractère de famille, mais il contribue à différencier, aussi bien qu’un caractère morpho¬ logique, les genres, les espèces et les variétés ; par ex. le Capsicum annuitrn possède des teneurs de l’ordre de 300 mg. p. 100 alors qu’ Atropa belladona a des teneurs voisines de 0. Pour divers Solanum on trouve 5. capsicastrum : 48 mg. S. dulcamara 204 mg. S. nigrum 145 mg. S. lycopersicum 44 mg. Pour ces dernières plantes la variété jaune grosse d’Italie contient 16 mg., la variété cerise 44 mg cul¬ tivées dans un même tei*rain, récoltées en même temps dans des états de maturité semblables. Les croisements que nous avons effectués entre ces deux variétés 2 donnent dans la descendance une disjonc¬ tion du caractère « taux d’acide ascorbique » indépendant de la colo¬ ration rouge ou jaune du fruit.

Un autre exemple peut être donné pour Iberis sempervirens L. Analysant divers échantillons de cette espèce, provenant de souches

507

différentes, nous avons trouvé les écarts suivants : (p. 100 frais, méthode au bleu de méthylène).

Mai Novembre.

lberis sein peiv ire lis L. (jardin alpin origine Fleurs. Feuilles. Feuilles.

Pyrénées) . 400 590 220

var. (Ecole de Botanique) . 600 900 377

var. (Vilmorin). . 520 710

var. sempp'jlorens . . . 270 420 190

Les analyses indiquent des différences importantes entre les souches qui se maintiennent quelle que soit la saison et sont dues vraisemblablement à des facteurs héréditaires que nous nous proposons d’étudier. Pour cela des éclats des souches de diverses origines sont cultivées côte à côte au Muséum et il est possible que la teneur en ac. ascorbique soit, susceptible, de nous révéler des lignées les différences morphologiques n’apparaissent pas très claire¬ ment. On connaît, par ailleurs, des exemples les caractères chi¬ miques ont permis de faire une telle distinction, tel est le cas des caractères des essences dans Eucalyptus divers et Ocinüm canurn qui ont permis de définir des lignées, le naturaliste ne distinguait aucune différence de forme.

Eu résumé, la teneur en acide ascorbique est très sensible à tous les facteurs qui modifient les processus vitaux de la plante. Cette remarque nous fait espérer qu’une étude approfondie des variations et des transformations de ce corps pourra nous éclairer sur certains problèmes de biologie végétale. En dehors de ses fluctuations, cette teneur constitue un caractère chimique héréditaire susceptible d’être soumis à une étude génétique.

BIBLIOGRAPHIE

1. A. Sosa. Sur la cinétique de l'oxydation de la vitamine C dans des

solutions d’acide metaphosphorique. Application au dosage. (C. B. Ac. Se., 1941, 213, 706).

2. C. SosA-BouRDOtni.. Teneur en acioe ascorbique de quelques variétés

de Piments et de Tomates et de leurs hybrides (C. R. Ac. Sc., 1940, 212, 485).

3. C. SosA-BouRDomr.. Répartition de l’acide ascorbique dans les organes

floraux au cours du développement. (G. R. Ac. Sc., 1941, p. 1001).

4. C. SosA-Bot’RDomi., A. Brunel et A. Sosa : Sur la composition des

gousses et. des graines de Soja au cours du développement. ( C . R. Ac. Sc., 1941, 212, 1049).

5. C. Sosa-Bourdouil. Sur quelques baies de Solanécs et leur tondu en

acide ascorbique (vitamine C). f Bull. Soc. Rot. Fr., 1941].

Laboratoire de Chimie appliquée aux Corps organiques (Section de Physique végétale).

Le Gérant : Marc André.

ABBEVILLE.

IMPRIMERIE F. PAILLART. - 18-2-42.

SOMMAIRE

Pages

Actes administratifs . 363

Allocutions prononcées aux obsèques de MM. les Professeurs A. Gruvel et

R. Anthony, par M. le Professeur Louis Germain, Directeur du Muséum. 365

Communications :

P. Bertrand. Leçon inaugurale faite au Muséum National d’Histoire Natu¬ relle, le 12 juin 1941 . 369

P.-L. Dekeyser. Etude des tètes osseuses de Macacus arcioides Is. Geofïroy-

Saint-Hilaire (Type) et de Macaca speciosa melanolus (Ogilby) . 392

P. Chabanaud, M. Friant, R. Hofsstetter. Une faune précolombienne de

Vertébrés découverte à la Martinique . 397

J. Berlioz. Etude d’une collection d’Oiseaux du Congo français . 398

M. Friant. La trituration des aliments par l’estomac chez les Crocodiles .... 405

G. Tenaille. La trituration des aliments par l’estomac chez les Crocodiles. . 408

F. Angel. Sur quelques Reptiles de Java . 411

P. Chabanaud. Notules Ichthyologiques. Troisième série . 414

F. Grandjean. L’Ambulacre des Acariens (lre série) . 422

M. André. Sur le Bryobia prœliosa Koch (Acarien) . 430

M. André et Ed. Lamy. Sur l’alimentation des Araignées et des Opilions,

notamment aux dépens des Mollusques . . . 435

M. Vachon. Chlhonius letrachelalus P. (Pseudoscorpions) et ses formes imma¬ tures (lre note) . . . 442

P. Remy. Contribution à l’étude des Symphyles de Grèce . 450

E. Fischer-Piette. Sur Marginella ambigua Bavay (Moll. Gastérop.) . 455

Ed. Lamy. Notes sur les espèces Lamarckiennes de Cardium (Moll. Lamellibr.). 458

G. Cherbonnier. Note sur Cucumaria antarctica Vaney et Cucumaria Steineni

Ludwig (Holothuries) . . . . . 464

P. Marie. A propos de Technitella Thompsoni Heron-Allen et Earland (Fora-

minifère ?) . . 469

A. Guillaumin. Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres du Muséum. . 472

A. Guillaumin. Contribution à la Flore de la Nouvelle-Calédonie. LXXVI,

Plantes de collecteurs divers . 475

A. Camus. Castanopsis nouveau du Cambodge . 479

P. Lepesme. Catalogue des Laboulbéniales de la Collection François Picard.. 481

A. Loubière. De la valeur diagnostique des caractères structuraux dans

l’étude comparative des bois vivants et fossiles des Dicotylédones.... 489

Remarques sur quelques bois silicifiés de la collection Unger . 495

A. Chavan. Sur une intéressante faune lutétienrie provenant d’un forage au

N.-W. de Dammartin-en-Serve (S.-et-O.) . 497

P. Roth. Action antagoniste du propionate de testosterone dans la méta¬ morphose expérimentale des Batraciens provoquée par la thyroxine . . 500

C. Sosa-Bourdouil. Remarques sur la teneur en vitamine C de quelques

plantes . 503

ÉDITIONS

DU

MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE

36, RUE GEOFFROY-S AI .NT- HILAIRE, PARTS Ve

Archives du Muséum national d\ Histoire naturelle (commencées en 1802 comme Annales du Muséum national d’ Histoire naturelle). (Un vol. par an, 300 fr.)

Bulletin du Muséum national d' Histoire naturelle (commencé en 1895). (Un vol. par an, 80 fr.)

Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com¬ mencée en 1936. (Sans périodicité fixe ; un vol. 230 fr.)

Publications du Muséum national d’Histoire naturelle. (Sans périodicité fixe ; paraît depuis 1933).

Index Serninum Ilorti parisiensis. (Laboratoire de culture ; paraît depuis 1822 ; échange.)

Notulæ Systematicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro- gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, 65 fr.)

Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le Dr R. Jeannel, Laboratoire d’Entoinoingie ; paraît depuis 1934 : abonnement annuel France. 60 fr., Etranger, 70 fr.)

Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle à Dinard . (Directeur M. L. Germain, Laboratoire maritime de Dinard ; suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ; prix variable par fascicule.)

Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ; prix du numéro : 5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la Société des Amis du Musée de l’Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.)

Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange.)

Travaux du Laboratoire d’ Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; échange.)

Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. (Directeur : M. A. Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921 ; abonnement pour la France, 130 fr. ; Étranger, 145 et 160 fr.)

Revue Algologique. (Directeurs MM. P. Allorge et R. Lami, Laboratoire de Cryptogamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 150 fr., Étranger, 200 fr.)

Revue Bryologique et Lichènologique. (Directeur M. P. Allorge, Laboratoire de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 60 fr., Étranger, 80 fr.)

Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique). (Directeurs MM. R. Heim, J. Duché et G. Malençon, Laboratoire de Cryptogamie ; paraît depuis 1928 ; abonnement France, 60 fr., Étranger, 80" et 100 fr.)

Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères, (Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936) ; 50 fr. ; Étranger, 55 fr.)

BULLETIN

*

DU

MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE

RÉUNION

MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM 6. Décembre 1941.

MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 57, RUE CUVIER

- PARIS-V' -

I1

RÉGLEMENT

Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national d’Histoire naturelle.

Le nombre des fascicules sera de 6 par an.

Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1/2 feuille (8 pages d’im¬ pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus¬ crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière à occuper la place minima.

Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit, avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin suivant.

Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie¬ ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.

Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de la retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un numéro ultérieur.

Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé¬ mentaires qu’ils pourraient désirer leurs frais).

Les auteurs désirant faire des communications sont priés d’en adresser directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la séauce.

TIRAGES A PARI

Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils peuvent en outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nombre, aux conditions suivantes :

(Nouveaux prix pour les tirages à part à partir du Fascicule 4 de 1941)

25 ex. 50 ex. 100 ex.

4 pages . 57 fr. 50 74 fr. 50 109 fr.

8 pages . 65 fr. 75 89 fr. 75 133 fr. 50

16 pages . 79 fr. 112 fr. 175 fr.

Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le numéro, brochés avec agrafes et couverture non imprimée.

Supplément pour couverture spéciale : 25 ex . 18 francs.

par 25 ex. en sus . 12 francs.

Les auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part brochés au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.

Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du numéro correspondant.

PRIX DE l’abonnement ANNUEL :

France et Étranger : 80 fr. y 1 - .

(Mandat au nom de l’Agent comptable du Muséum)

Compte chèques postaux : 124-03 Paris.

BULLETIN

DU

MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE

ANNÉE 1941. 6

327e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM

18 DÉCEMBRE 1941

PRÉSIDENCE DE M. Ed. BOURDELLE

PROFESSEUR AU MUSÉUM

ACTES ADMINISTRATIFS

M. H. Valeois est nommé Professeur au Muséum (Chaire d’Ethnolo- gie des Hommes actuels et des Hommes fossiles) à la date du 21 novembre 1941 (Arrêté ministériel du 20 nov. 1941).

M. A. Tournade est nommé Professeur au Muséum (Chaire de Phy¬ siologie générale) à la date du 1er décembre 1941 (Arrêté ministériel du 3 déc. 1941).

M. Ch. San nié est nommé Professeur au Muséum (Chaire de Chimie appliquée aux corps organiques) à la date du 1er décembre 1941 (Airêté ministériel du 3 déc. 1941).

Le poste de sou s- Di recteur du Laboratoire de Paléontologie du Muséum est déclaré vacart (Journal Officiel du 6 décembre 1941). Date limite du dépôt des candidatures : 26 décembie 1941.

M. Trouillet, Jardinier auxiliaire permanent, démissionne de ses fonctions à la date du 1er octobre 1941 (Démission acceptée par arrêté ministériel du 5 décembre 1944).

OUVRAGE OFFERT

R. Anthony et M. Friant. Introduction à la connaissance de la den¬ tition des Pioboscidiens, 104 pp., 55 fîg. (Extrait des Mém. Soc. Géolog. et Minéralog. Bretagne, VI, 1941).

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 6, 1941.

33

COMMUNICATIONS

Sur la présence du gyrus felinus chez un Canidé,

LE NYCTEREUTES Par M. Friant.

Si l’on considère un cerveau de Canidé par sa face externe, on voit la rhinale avec ses deux parties, rhinale antérieure et rhinale postérieure, qui font un angle ouvert inférieurement et séparent le rhinencéphale du néopallium dont la caractéristique est, ici, d’être entièrement superficiel.

Le néopallium, silué au-dessus de la scissure rhinale, possède un système de 3 sillons en fer à cheval emboîtés les uns dans les autres et qui s’étendent d’avant en arrière (voir fig. 1, en bas). Le 2e de ces sillons arqués (en partant de la base, c’est-à-dire de la rhinale), qui coïncide avec la limite supérieure du corps strié ou se trouve situé plus ou moins au-dessus d’elle, est la suprasyloia, sillon le plus important du néopallium et qui apparaît le premier sur la face externe, au cours de l’ontogénie. Avec la presyloia (sillon dirigé de bas en haut et d’arrière en avant), la suprasyloia sépare le territoire central (qui correspond, vers l’intérieur, aux noyaux gris centraux) du territoire périphérique (qui comprend tout le reste de l’hémisphère sur la face externe, et, sur la face interne, jusqu’à la fissura hippocampi , limite rhinencéphalique).

Le territoire central, qui nous intéressera seul, ici, possède deux sillons, V ectosyloia, concentrique, intérieurement, à la suprasyhia et la pseudosylaia qui part de l’angle des rhinales et semble en rapport avec, la flexion tél encéphalique.

Ces sillons, délimitent dans le territoire central, 3 circonvolutions : le gyrus arcualus 1, autour de la pseudosyloia, limité, supé¬ rieurement, par Y ectosyloia ;

le gyrus arcualus 2, compris entre Y ectosyloia et la suprasyloia ; le gyrus reuniens , qui fait communiquer, non seulement les deux gyri précédents entre eux, mais aussi le territoire central avec le territoire périphérique, d’où son nom.

h’ ectosyloia, est, en principe, continue chez les Canidés, alors que ce sillon est toujours séparé en deux parties : ectosyloia anté¬ rieure et ectosyloia postérieure, chez les Félidés (voir fig. 2). Entre les deux parties de Y ectosyloia existe, alors, un pli de passage, le gyrus felinus, faisant communiquer le gyrus arcucitus 1 avec le

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 6, 1941.

511

gyrus arcuatus 2. Le gyrus felinus n’avait jamais, jusqu’ici, été observé chez les Canidés. Sur un cerveau de Nyctereutes procyo-

Fjg. 1. Encéphale rlo Nyctereutes pracyono'des Gray (Canidés) 1941-35 Coll. Anat. comp. Mus. En haut, face externe droite ; en bas, face externe gauche. - r. a., rhinale antérieure. r. p.} rhinale postérieure. Ps,, p&eudosylviti. E., ectosylvia. E. a., ectosylciu anterieure. 'E. p., ectosyUin postérieure. S., suprasylvia. C., coronal. F,. latéral. pl., et, ectolatéral. cr., crucial. 1, gyrus arcuatus 1. 2, gyrus arcuatus 2. 3, gyrus arcuatus 3, /., gyrus comparable au gyrus felinus qui n’existe, ici, que du côté droit. En grisé, territoire central du néopallium G. N.

noïdes Gray (n° 1941-35 Coll. Anat. comp. Muséum), que j’ai étu¬ dié, il existe très nettement du côté droit alors qu’il n’y en a pas de trace du côté gauche (voir lig. 1). A ce point de vue, cet exem¬ plaire de J\ yctereutes fait, en quelque sorte, la transition entre les

Fig. 2. Télencéphale do Félidé (Felis pardus L., Panthère) 1929-420 Col. Anat. comp. Mus. Face externe droite : le g/p-us f dirais (/.) est constant chez les Félidés Pour les annotations, voir fig. 1. En grisé : territoire central du néopallium. G. N. X 2 /3.

512

Canidés et les Félidés dont le cerveau se rapproche, d’autre part, du fait que le néopallium, dans l’une et l’autre familles, est entière¬ ment superficiel.

Il s’agit d’une disposition particulière que je n’ai pas retrouvée sur un autre cerveau de Nyctereutes des Collections d’Anatoinie comparée du Muséum, et qui est à rapprocher de ce qu’on observe chez les Viverridés ce gyrus existe aussi, de temps à autre, à titre de variation, et, le plus souvent, d’un seul côté : il est situé, tantôt vers l’avant (dans un cerveau de Viverra civetta Schr. 1928-6 Coll. Anat. comp. Mus.), comme il est de règle chez les

5-

Fig. 3. Territoire central du néopallium (en grisé) de deux Viverridés. Face externe gauche. En liaut : Herpèstes ichneumon L. (d’après G. Elliot Smith). En bas : Viverra civetta Schreb. 1928-6 Coll. Anat. comp. j\lus. Le gyrus felinus (/.) ne s’observe, chez les Viverridés, qu’à titre do variation. Pour les annotations, voir figure 1. G. N., environ.

Félidés ; tantôt vers l’arrière (dans un cerveau d ’Herpestes ichneu¬ mon L. représenté par G. E. Smith 1), comme chez notre Nycte¬ reutes (voir fig. 3).

Le Nyctereutes, ce Canidé d’aspect très spécial localisé à la Sibérie orientale, au Japon, à la Chine septentrionale et centrale, se rap¬ proche, par suite, davantage, au point de vue cérébral, des Viver¬ ridés que des Procyonidés (dont le néopallium est operculisé) et mérite bien plutôt le nom de Nyctereutes viverrinus donné par Temminck (1847) que celui de Nyctereutes procyonoides qui, donné antérieurement par Gray (1834), a prévalu.

Laboratoire d' Anatomie comparée du Muséum.

1. Elliot Smith G. Descriptive and illustrated Catalogue of the physiological sériés of comparative anatomy contained in the Muséum of the Royal College of surgeons o f En gland. London, 1902, p. 255, fîg. 126.

513

Rapport d’une Mission D'Étude sur la Biologie des Chéiroptères dans le Midi de la France

Par le Dr P. Laurent.

Chargé par le Centre National de la Recherche Scientifique d’une mission de recherches sur la biologie des Chauves-Souris de l’Afrique du Nord pendant l’été 1941 et n’ayant pu obtenir les autorisations de police nécessaires à ce voyage en temps utile, nous avons employé les trois mois impartis pour ccttc mission, en accord avec notre Maître M. le Professeur Bourdei.le, Directeur du Laboratoire des Mammifères et Oiseaux du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris, à des recherches biologiques sur les Chéiroptères du Midi de la France.

Après avoir pris connaissance des pièces de l’importante Collec¬ tion locale réunie par feu le Dr Siepi au Musée de Marseille, ainsi que d’une petite collection conservée au Musée de l’Emperi, à Salon, nous avons visité de nombreux gîtes situés dans les dépar¬ tements des Bouches-du-Rhône et du Gard ; tandis que les grottes Loubière, Roland et Colonne des environs de Marseille, la grotte des Fées à Nîmes et la plupart des grottes des falaises du Gardon se sont montrées vides de Chéiroptères, malgré la présence de guano frais (ce qui indique qu’elles n’étaient pas utilisées à l’époque comme stations d’estivage), nous avons découvert d’importantes colonies à Istres (grottes Saint-Pierre), à Arles (tour Sarrazine des Arènes), à Montmajour (cloître Sainte-Trophime), à Sainte-Anas- tasie dans la vallée du Gardon (grotte En Quissé), et surtout aux Baux-de-Provence, la grotte des Fées, chantée par Mistral dans Mireille comme le repaire de la sorcière Taven, contenait une colonie de près de 4.000 Chéiroptères, chiffre évalué d’après les sorties constatées.

Les recherches que nous avons poursuivies sur ces colonies ont porté sur les points suivants :

baguage systématique de 1.096 Chéiroptères appartenant à cinq espèces :

Myolis myotis . . . 966 individus bagués

Miniopterus schreibersi . ........ 66 » »

Rhinolophus euryale . 58 » »

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 6, 1941.

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Myotis capaccinii . 5 individus bagués

Rhinolophus ferrum equinum .... 1 » »

Aucun Rhinolophus hipposideros (Montmajour) n’a pu être bagué ;

étude du développement des jeunes Myotis myotis par la pesée, la mensuration des segments alaires, l’observation de la marche de l’ossification et de la dentition, des variations du pelage, chez des individus bagués et repris à des dates successives ;

étude de la composition quantitative de la colonie d’élevage (wochcnstubc), qui a permis la constatation de la présence de quelques mâles bien adultes, fait qui n’avait jamais été constaté jusqu’ici et qui est peut-être accidentel, et l’existence d’un certain décalage entre les sexes chez les jeunes, comme le montre la sta¬ tistique suivante des individus bagués de l’espèce Myotis myotis ,

femelles adultes... . 586

» jeunes . 156

mâles jeunes . 241 (soit 58% des jeunes)

soit en tout..., . 861 Chauves-Souris, si l’on y

comprend 4 mâles adultes

dont les dimensions ont été soigneusement relevées, et un sujet d’aspect hermaphrodite dont le sexe n’a pu être précisé ;

observation de la variation progressive de cette composition au cours de l’estivage, caractérisée par la diminution insensible du nombre des femelles adultes par rapport au nombre total d’in¬ dividus, la colonie de Myotis tnyotis n’étant plus composée en lin d’estivage (15 août) que d’un petit nombre de femelles adultes allaitant encore des jeunes nés tardivement, les jeunes abandonnés par leurs mères étant déjà capables de vols d’assez longues dis¬ tances (comme on l’a vu par les dépaysements) et d’une alimen¬ tation autonome : d’où la conclusion que le départ d’une colonie d’estivation ne s’effectue pas d’un seul coup ;

observation de l’affectivité maternelle des femelles de Myotis myotis, qui se montrent porter et allaiter n’importe quels jeunes, mais qui négligent ceux-ci quand elles en ont été séparées depuis longtemps et les laissent alors sans nourriture ;

essais de la détermination des dates des parturitions, sur les¬ quels nous aurons à revenir, mais qui s’échelonnent, en diminuant très vite vers la fin juin jusqu’au début d’août inclus ;

mensuration systématique de tous les sujets adultes, ce qui a permis de mettre en doute l’existence de la sous-espèce M. m. oxygnathus Monticelli caractérisée par une taille un peu plus faible que M. myotis; un grand nombre de mensurations montrant en effet qu’il y a passage insensible entre toutes les tailles, l’avant bras allant de 53 à 63 mm. pour les adultes, ces chiffres englobant

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ceux de M. m. oxygnathus, et les sujets les plus grands étant tous régulièrement les plus âgés, portant souvent même des dentitions séniles ;

sur toutes les espèces, détermination du poids moyen de l’adulte et de la variation journalière du poids entre deux repas, par :

a) la pesée à des heures successives de la journée de sujets bagués et maintenus en captivité ;

b) la pesée à des heures successives de la journée de sujets bagués et repris dans la grotte à des heures successives, après avoir été laissés entre temps dans leur milieu naturel ;

d’où par cette méthode, détermination de la composition quan¬ titative du repas (aucune recherche n’a été poursuivie sur sa com¬ position qualitative) ;

observation des heures de sortie vespérales des différentes espèces, et vérification de la composition des colonies, ce qui nous a amenés à cette conclusion inattendue que ce sont les Rhino- lopbes ( RI), euryale) qui sortent les premiers, suivis des Miniop- Lères, la colonie n’ étant plus composée, à une heure avancée de la nuit, que des seuls Myolis myotis ; d’ailleurs à Montmajour, des Rhinolophcs petits fers à cheval hantent, très actifs en plein jour, une salle basse que de larges fenêtres laissent à peine obscure ;

10° dépaysement des animaux bagués :

a) des Baux-de- Provence à Salon, 30 kilomètres, GO Myotis myotis dépaysés le 21 juillet ; 4 semaines plus tard, 24 sujets étaient revenus, soit 36 %, les premiers étant rentrés au bout de 6 jours, et au nombre de ces 24 rentrées on trouve :

un adulte (3.300), ce qui prouve une fois de plus F existence de $ dans les wochcnstuben, ils ne devraient pas se trouver malgré les auteurs et ils reviennent aussi aisément que les Ç ; une jeune 9 (3511) ;

les 22 autres étant des Ç adultes pour la plupart en lactation

b) d’Istres-aux-Baux : 30 kilomètres,

12 Myotis myotis

3 capaccinii

3 RhinolOphus euryale 1 Miniopterus schreibersi

furent libérés dans la grotte des Fées le 23 juillet, mais comme il nous fut impossible de retourner ensuite à Istres, nous ne pûmes savoir si les Chauves-Souris y étaient revenues ; quoiqu’il en soit, aucune ne fut ultérieurement reprise dans la grotte des Fées ;

e) des Baux à Lyon, 270 kilomètres, 48 Myotis myotis et 4 Miniop¬ terus schreibersi furent amenés par la voie ferrée le 2 août, dans

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d’excellentes conditions (aucune perte pendant ce long transport) ; l’une d’elles Myotis myotis Ç 3526 avait déjà accompli un retour de Salon.

Le 15 août Myotis myotis Ç 3691 est reprise aux Baux ayant fait le retour en 13 jours, soit 20 kilomètres en moyenne par nuit de vol pour 5 heures probables de vol par nuit.

d) des Baux à Nîmes, 50 kilomètres ; le 7 août, 56 Myotis myotis parmi lesquels le 3353 qui avait déjà effectué le retour de Salon ; le 16 août, le 3953 est capturé aux Baux de Provence.

Nous tenons à remercier ici le Muséum National d’ Histoire Naturelle de Paris qui a bien voulu nous accorder une subvention pour nous permettre les déplacements nécessaires aux dépayse¬ ments, MM. Petit, professeur à la Faculté des Sciences de Mar¬ seille et Blanchard, Conservateur du Musée de l’Empéri à Salon, qui nous ont permis d’étudier les collections dont ils ont la charge, Marcellin, IÏugues et Dujardin-Weber cpii nous ont guidés dans quelques grottes de leurs régions, et Mme Gabrielle Laurent, notre utile assistante dans les opérations de baguages et de pesées.

Laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux) du Muséum.

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Les divers types de paupières des Sauriens et des Ophidiens

Par F. Angel et A. Rochon-Duvigneaud.

La plupart des Sauriens ont une paupière supérieure et une paupière inférieure qui délimitent une fente palpébrale allongée horizontalement, La supérieure est courte, peu ou pas mobile, l’infé¬ rieure est plus large et obéit à un muscle rétracteur ou abaisseur qui s’insère à sa base et va d’autre part s’attacher au fond de l’orbite. Les Sauriens à paupières mobiles possèdent une nictitante.

Mais cette paupière inférieure est susceptible de modifications dans les différentes familles. Tout en restant mobile, elle peut être écailleuse et plus ou moins opaque ou bien présenter, au niveau de la cornée transparente, un disque aminci et translucide (A).

Certaines familles de Sauriens peuvent avoir une paupière trans¬ parente et fixe, à peu près identique à celle des Ophidiens (B).

La note suivante montre quelques formes de passage entre l’œil à paupières mobiles des Lézards typiques et l’œil à « lunette » des Serpents.

(A) Sauriens a paupière inférieure mobile, transparente ou NON,

Nous en décrirons quatre types principaux :

Zonoscmrus laticaudatus (Grandid.) (Gerrhosauridé) (fig. 1). Paupières mobiles, l’inférieure étant la plus mobile et la plus éten¬ due, écailleuse, les écailles du centre étant plus grandes que celles de la périphérie.

Eremias vermiculata Blanford (Lacertidé) (fig. 2). Les écailles centrales de la paupière inférieure sont amincies et translucides.

Eremias guttulata (Lichtenst.) (Lacertidé) (fig. 3). Au devant de la cornée la paupière inférieure est très mince et transparente, par l’effet d’une modification des plis écailleux qui se réduisent en ce point à quatre grandes écailles.

Eremias guttulata (Lichtenst.) (fig. 4). Autre exemplaire de la même espèce chez lequel la plicature est en voie de simplification par rapport au cas précédent.

Les paupières (fig. 4 bis) de ces Lézards sont constituées par un pli cutané formant bourrelet au niveau de son bord libre. Dans la

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 6, 1941.

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paupière inférieure la lame oculaire du pli est souvent renforcée par un cartilage tarse. Les bourrelets périoculaires et les pau¬ pières sont dédoublés sur de grandes étendues par des cavités qui paraissent contenir un liquide ténu, ne donnant pas de caillot.

Mabuya grave nhorsti. (Dum et Bib.) (Scincidé) (lig. 5 et 5 bis). Paupière inférieure mobile avec un disque transparent, précor- néen, constitué par un amincissement des deux lames de la pau¬ pière, et par l'absence de plis ou écailles. Ainsi que le montre le dessin, cette « transparence » n’équivaut pas à celle d’une corné? .

(B) Sauriens a taupière transparente et fixe, circulaire,

SANS COMMISSURES, APPLIQUEE, COMME UN VERRE DE CONTACT, SUR LA CORNÉE DONT LA SEPARE UN SAC CONJONCTIVAL. (Lunette ;

sekundâre Brille des Allemands ; « Spectacle » des Anglais.

L’aspect extérieur de cette « lunette » diffère selon qu’elle est entourée d’un cercle plus ou moins complexe de petites écailles (fig. 6 et 7) ou que ces écailles font défaut : Dans ce dernier cas, la « lunette » est encastrée directement parmi les grandes écailles ou plaques de la tête, comme on le voit chez le Lézard Typhla- contias (fig. 8) et chez les Serpents (fig. 10).

Chez les Gekkos (fig. 9) la « lunette » est entourée d’un bourrelet supérieur et latéral saillant, à petites écailles.

Hemidactylus mabouia (Mor. de Jonnès) (Geckonidé) (fig. 9). Un bourrelet circulaire surtout évident aux parties supérieure et laté¬ rale et sans commissure ; de petites écailles entourent le disque transparent pré-cornéen.

Ophisops elegans (Ménétr.) (Lacertidé) (fig. 6). La zone de petites écailles est large et conserve la forme en amande qu’elle a chez les Sauriens «à paupières mobiles.

Sur la coupe verticale de cet œil (fig. G bis) on voit qu’il existe un bourrelet périoculaire analogue à celui de la plupart des Sau-

Légende de la figure ci-contre.

Coupe \crtioaIo de l’œil chez :

4 bis. Eremias gutiulnia. 5 bis. Mabuijn gravenhorsti. 6 bis. Ophisops elegans. 7 bis. Ahlepbnrus boutonii. 11. Œil et bourrelet palpébral de l'embryon de Natrix natrix (d’après Karslen) correspondant à 12 bis. 12. Œil et bourrelet palpébral au début du développement (d'après Karsten). 12 bis. Œil et bourrelet palpébral vers la lin du développement (représente en coupe fig. 11).

A., Région d’insertion du muscle réfracteur de la paupière supérieure ; B. P. /; Bourrelet écailleux périoculaire intérieur ; B. P. S., id. supérieur; C’., Cornée : Cr., Cristallin ; C. S. C., Cul de sac conjonctival ; C. S, C., id. ; E., Cercle d’éeailles périoculaires ; E, P, S., Partie supérieure de l 'ébauche palpébrale ; E. P. Partie inférieure de l'ébauche palpébrale ; /,, Iris ; P., Pertuis (correspondant à la fig. 12 bis) ; P. J,, Paupière inférieure ; P. S., Paupière supérieure ; P. T., Paupière transparente ; X. Pli conjonctival (ébauche de nictitante (?).

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riens, une paupière transparente ou lunette, mince, de courbure parallèle à celle de la cornée, dont la sépare le sac conjonctival.

Ablepharus Boutnni (Dcsjard) (Scincidé) (fig. 7). La zone écail¬ leuse devient plus étroite, tend à la forme circulaire et se rapproche ainsi des dispositions observées chez les Ophidiens. La coupe ver¬ ticale (fig. 7 bis) montre une « lunette » à peu près identique à celle des Serpents.

Typhlacontias 1 rohanl Angel. (Scincidé) (fig. 8). L’étroite zone écailleuse, encore présente chez Ablepharus boutonii a complètement disparu. La disposition de la « lunette » est identique à celle des Serpents (fig. 10).

Eremias guttulata. Il existe un long muscle abaisseur de la pau¬ pière inférieure, allant du fond de l’orbite à la base du cartilage tarse. Son point d’insertion palpébrale est indiqué sur la fig. 4 bis A.

Mabuya gravenhorsti. Même muscle moins développé.

Ablepharus (fig. 7 fois). Le bord périphérique de la paupière trans¬ parente se continue par ses couches profondes avec une membrane qui a la même situation dans l’orbite que le rétracteur des espèces précédentes, mais ne paraît pas contenir des fibres musculaires.

Ophisops elegans (fig. 6 bis). Un muscle épais venu du fond de l’orbite s’attache à la base de la paupière transparente. Il s’in¬ sère donc à deux points fixes. Une pareille disposition se trouve également chez les Rapaces nocturnes dont l’œil immobile et adhérent aux parois orbitaires possède cependant des muscles « moteurs » à striation et innervation normales. L’absence de fonc¬ tion ne suffit donc p>as à faire disparaître immédiatement un organe.

S. Karsten a constaté la présence de ce muscle chez Ophisops.

Les Ophidiens.

Tous les Ophidiens ont la paupière transparente et fixe, en verre de contact, mais non bordée d’une zone de petites écailles qui existe chez Ophisops , Ablepharus et les Gekkonidés. La lunette des Serpents et des Typhlacontias (Lézards) est immédiatement encas¬ trée dans un bourrelet à grandes écailles, rigide et d’une forme plus simple que le bourrelet des Sauriens.

Chez les Serpents, les dispositions essentielles sont les mêmes que chez les Ablepharus. L’examen histologique montre, au niveau de la paupière transparente, un épiderme dont la couche cornée très épaisse se détache au moment de la mue, dont la couche pro-

1. Le terme générique de Typhlacontias créé par Bocagk surprend chez un animal dont l’œil est parfaitement évident, mais chez l'espèce punclalissimus de cet auteur, l’œil est dit « fort petit ». Les espèces du gemc Aconiias ont un œil petit, mais avec une paupière inférieure transparente.

1. Zomsaurus laticaudatus (Grand.). 2. Eremias vermiculata Blanf. 3 et 4, Erernias guttulala (Licht.). 5. Mabuya gravenhorsli (D et B). 6. Ophisops elegans Menetr. 7. Ablepharus bouioni (Desjard). 8. Typhlacontias rohani. Angel. 9. Hemidac- lylus mabouia (M. de Jou). O. Coronella aUstriaca Laur.

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fonde, mince, adhère au derme palpébral. Celui-ci, mince et par¬ faitement transparent, contient cependant un réseau de capillaires à larges mailles, dans lesquels le sang circule. (Couleuvre à collier, Vipère). L’épiderme et le derme de cette paupière transparente se continuent autour de l’œil, sous le bourrelet périoculaire, avec les couches correspondantes de la peau. La paupière est séparée de l’œil par la cavité virtuelle du sac conjonctival, dont le profond cul-de-sac atteint à peu près l’équateur de l’œil. Au niveau de ce cul-de-sac le feuillet palpébral de la conjonctive se continue avec le feuillet oculaire. L’épiderme cornéen, protégé, en permanence par la paupière fixe, reste extrêmement mince. La glande lacry- male, d’après Leydig, fait presque toujours défaut chez les Ser¬ pents. Cependant S. Karsten signale une glande lacrymale chez Ablepharus Kitaibelii Bjbr. et B, de Saint-Vincent, Saurien à « lunette » de Serpent. La glande de Ilarder est par contre très développée, elle possède un eanalicule excréteur qui, chez Ablc- pharus, Ophisops et. Tcirentola, s’abouche dans le sac conjonctival.

La nictitante semble toujours manquer chez les Reptiles à lunettes. Elle existe au contraire chez les Sauriens à paupières mobiles.

On a souvent considéré la paupière fixe des Serpents comme dérivant de la paupière mobile « à fenêtre » de certains Sauriens tels que Mahuya. Il suffirait en effet d’une soudure de la fente palpébrale pour que la paupière des Ophidiens fut à peu près réa¬ lisée. Mais on ne voit pas trace d’une pareille soudure chez les adultes. Nous ne savons d’autre part si elle existe chez les embryons, faute de renseignements sur le développement, de la paupière fixe chez les Gekhos, Ablepharus, Ophisops, etc...

En revanche nous avons sur l’embryologie de la paupière de la Couleuvre à collier l’excellent mémoire de Schwarz Karsten ( Gegenbaur s Morph. Jahrbuch ni. 70,1933, p. 499). Cet auteur a vu et figuré « que la lunette se développe chez cet Ophidien par un pli cutané circulaire, ressemblant à s’y tromper au repli qui chez les autres Reptiles donne naissance aux paupières. Evidem¬ ment il s’agit de formations analogues. La lunette se développe à partir de l’ébauche des paupières des Reptiles sans lunette et non à partir d’un pli qui puisse être comparé à l’origine d’une nictitante ».

Les dessins de S. Karsten, plus clairement que son texte, mon¬ trent que la lunette des Ophidiens résulte du rétrécissement pro¬ gressif de l’ouverture d’un pli circulaire. D’abord centrale, (fig. 12) cette ouverture à mesure qu’elle se rétrécit, se déplace vers le haut (fig. 11, (coupe) et fig. 12 bis). Il en résulte que la plus grande partie de la lunette est au-dessous de l’orifice et peut passer pour repré¬ senter une paupière inférieure. Mais en réalité il n’y a qu’un pli

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circulaire, sans eommissures, et qui se ferme de la périphérie au centre. Cet état embryonnaire de la lunette d’un Ophidien ne res¬ semble pas à l’état adulte de la paupière à fenêtre d’un Saurien, tel que Erernias ou Mabuya.

Suivant toute probabilité, la lunette des Ophidiens, bien qu’elle soit vraiment une paupière et non une nictitante, ne dérive pas directement de la paupière à fenêtre des Sauriens. Cette dernière apparaît çà et là, à des degrés divers de développement dans des familles différentes (Laceitidés, Scincidés, etc.) et ne constitue pas une série continue, une orthogénèse.

Les Reptiles, non seulement rampent, mais pénètrent dans une série de milieux offensants pour l’œil, le sable, les branchages, les broussailles, les fentes des arbres et des rochers. Tl semblerait que l’on assiste, chez tels et tels d’entre eux à des tentatives (des inventions biologiques dirait le Pr. Cuénot) pour se créer une protection oculaire, pour voir malgré l’occlusion protectrice des paupières. C’est du reste le fait de certaines espèces seulement h D’autres résolvent le problème sans aucun artifice particulier. C’est ainsi que Scincus scincus parmi tant d’autres Scincidcs s’en¬ terre dans le sable avec des paupières mobiles, donc une cornée exposée tant qu’elles ne sont pas hermétiquement fermées. Au surplus, pour juger de futilité ou de l’inutilité de la protection oculaire, il faudrait connaître tout le détail du comportement de chaque espèce, savoir exactement ce qu’elle peut faire et ne peut pas faire. Quoiqu’il en soit, une protection de la cornée par une paupière inférieure, remontée, plus ou moins transparente au centre, s’ébauche chez certains Sauriens (type Ercmias ), s’améliore chez d’autres (type Mabuya), se perfectionne dans une troisième caté¬ gorie (types Ophisops, Ablepharus , etc.) et s’établit définitivement chez Typhlacontuis et chez les Ophidiens. Chez ces derniers le déve¬ loppement de l’appareil palpébral parait simplifié, en ce sens qu’il se fait à partir d’un bourrelet circulaire et non de deux bourrelets réunis au niveau des commissures et qui se souderaient par la suite.

Ou tend à mettre la transparence de la paupière au compte d’une induction exercée par la rétine, ou le cristallin, ou la Cornée, hypothèse suggestive, mais encore bien vague.

Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons) du Muséum.

1. La même transformation palpébrale se rencontre aussi chez les Xanthusidés et les Pygopodidés, familles très distinctes des Gekkonidés, Scincidés et Lacertidés, men¬ tionnées précédemment.

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Description anatomique du genre Stemonidium,

TYPE PEU CONNU DE SeRRIVOMÉRIDÉS,

ET DÉFINITION DE CETTE FAMILLE DE POISSONS APODES

Par Léon Bertin.

Depuis sa découverte par Gilbert, en 1903, le genre Stemoni¬ dium n’était connu que par un seul exemplaire de petite taille pro¬ venant des eaux hawaïennes. L’ignorance totale l’on était de son anatomie et principalement de son ostéologie rendait impos¬ sible toute affirmation sur sa position systématique. Gilbert le considérait comme plus rapproché des Serrivomer que des Nernich- thys en raison de sa forme générale, de la forme de son bec, de la petitesse de ses yeux, de la position de ses narines, de la disposi¬ tion de ses fentes branchiales, etc... Mais il ne s’agissait que de caractères externes. Par sa denture en lime et la privation de toute crête vomérienne « en dents de scie », le genre Stemonidium pou¬ vait avec autant de raison être mis à proximité des Nemichthys et des Avocettina.

On en était à ce point d’incertitude lorsque me fut confiée, en 1937, l’étude des Serrivornéridés du « Dana ». Or, parmi les cen¬ taines de spécimens classés provisoirement dans cette famille, une quarantaine m’apparurent tout de suite comme répondant à la diagnose du genre Stemonidium. Je pus en éclaircir et colorer un certain nombre par la double méthode de la potasse glycérinée et de l’alizarine 1. Le présent mémoire expose les résultats de leur étude anatomique et les conclusions qui en découlent : sur les affinités zoologiques des Nemichthyidés et des Serrivornéridés ; sur la classification des genres et des espèces de cette dernière famille à laquelle appartient, en définitive, le genre Stemonidium.

I

Description de Stemonidium.

Caractères externes. Coloration. Généralement brun foncée sur les parties ventrales et plus claire sur les parties dorsales (d’où le nom hypomelas donné à l’espèce de Gilbert). Parfois des

1. Voir L. Bkhtin, Méthodes de coloration à l’alizarine et d’éclaircissement de petits animaux pour l'étude anatomique (Bull. Soc. Zool. France, 1941, LXVI, p. 132- 133).

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 6, 1941.

ponctuations ou des mouchetures. Reflets métalliques chez les plus grands spécimens.

Proportions. - (D’après 9 spécimens de 159, 170, 220, 220, 250, 253, 305, 320 et 322 mm., et d’après l’holotype de 171 mm.). En % do la longueur totale : hauteur maxima 2.2 à 3.4 ; longueur céphalique 16.2 à 19.2 ; distance prédorsale 24.1 à 28 ; distance préanale 23.5 à 28 ; distance préorhitaire (museau) 6.2 à 10.

Forme du corps et disposition des parties. - Corps allongé et comprimé latéralement. Museau en forme de bec, faisant moins de la moitié de la longueur céphalique et progressivement rétréci en avant des yeux. Mâchoires fortes et sensiblement égales, non divergentes, garnies l’une et l’autre, ainsi que le vomer, de. dents en lime. Deux narines de chaque côté ; l’antérieure plus petite que la postérieure et très rapprochée de cette dernière * toutes deux au voisinage de l’œil. Membranes branchiales confluentes sous la gorge. Tronc raccordé à la tête par une région collaire rétré¬ cie, puis augmentant progressivement de hauteur jusqu’au niveau de l’anus, conservant ensuite une hauteur constante dans la moitié de sa longueur, s’atténuant enfin en pointe dans sa partie termi¬ nale. Ligne latérale sans pores cutanés. Pectorales rudimentaires et insérées exactement au bord postérieur des orifices branchiaux. Anale et dorsale débutant à peu près au même niveau, vers le quart de la longueur totale à partir de l’extrémité céphalique, et se con¬ tinuant jusqu’au bout de la queue elles encadrent une petite nageoire caudale. Anale un peu plus haute que la dorsale.

Ostéologie. La description suivante est faite d’après deux spécimens de 305 et 320 mm. éclaircis et colorés.

Crâne (lig. 1). Pas de supraoccipital. Exoccipitaux (exo) très développés et unis par une suture sur la ligne médiane dorsale. Epiotiques (epo) triangulaires et ne se rejoignant pas sur le des¬ sus du crâne. Pariétaux (p) fusionnes. Ptérotiques ( plo ) très allon¬ gés et formant ailes en arrière du crâne ils sont accompagnés par la branche postérieure de l’hvomandibulaire (hm). Sphéno- tiques (spo) étendus latéralement comme deux grandes ailes trian¬ gulaires à face supérieure concave. Frontaux (f) fusionnés en arrière et emboîtés en avant dans Tethmoïde. L’union intime de cet os et du vomer constitue un ethmo-vomer (eth) faisant trois fois et demi à quatre fois la longueur du reste du crâne. Cet ethmo- vomer est assez régulièrement fusiforme et atteint sa largeur maxima vers le milieu de sa longueur.

En vue latérale (fig. 2) se distinguent les deux parties inférieure et supérieure du frontal (f) que sépare une crête longitudinale. Celle-ci est dans le prolongement d’une des indentations de l’ethmo-

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 6, 1941.

34

, exo

uh lop pop 6op op bst

Fig. 1. Crâne et premières vertèbres vus de dessus.

Fig, 2. Squelette céphalique, premières vertèbres et ceinture scapulaire vus latéralement.

Signification des lettres : bst, rayons branehiostèges ; cl, clavicule ; co, coracoïde ; eop, épiotiquc ; elh, ethmo-vomer ; exo, exoccipital ; /, fron¬ taux soudés ; gh, glossoliyal ; km, liyomandibulaire ; iop, interopercule ; nul, mandibule ; w, maxillaire ; op, opercule ; p, pariétaux soudés ; pal, palatin ; pas, para sphénoïde ; pop, préoporculc ; pt, ptcrygoïdc ; pto, ptérotique ; qu, quadrate ; sop, sous-opercule ; spo. sphénotiquc ; uh, urohyal. Les parties pointillécs sont membraneuses.

vomcr. Le parasphénoïde (pas) est une baguette grêle, étendue depuis la partie antérieure du crâne jusqu'à l’ethmo-vomer.

Squelette maxillaire (fig. 2). Le palato-ptérygoïde se compose d’un palatin (pal) et d’un ptérygoïde ( pt) situés dans le prolon¬ gement l’un de l’autre et réunis par une suture transversale au niveau des narines. Le palatin s’étend le long de l’ethmo-vomer. Le ptérygoïde se compose d’une partie osseuse ouverte en compas et encadrant une mince lame membraneuse (en pointillé). La branche inférieure, et la plus longue du « compas » va rejoindre la base du suspenseur près de son articulation avec la mandibule.

Le suspenseur est dirigé obliquement vers l’avant. Il se compose de l’hyomandibulaire (hm) et du quadrate (qu). L’hyomandibu - laire a une forme étrange : une longue baguette s’étend en droite ligne du crâne à l'articulation mandibulaire ; une deuxième partie s’étire horizontalement en pointe vers l’arrière du crâne elle longe le ptérotique ; une troisième partie, lame membraneuse plus ou moins triangulaire, se projette vers la partie correspondante du ptérygoïde. Dans la moitié inférieure de l’hyomandibulaire s’encastre postérieurement le quadrate.

La mandibule (nul) est haute et forte. Ses deux parties consti¬ tuantes sont un dentaire et un articulaire séparés par une suture courbe. Le maxillaire (mx) est une baguette grêle, allant de l’arti¬ culaire à l’ethmo-vomer qu’il rejoint vers son quart antérieur.

Denture. - Toute la denture est « en lime », c’est-à-dire consti¬ tuée par des dents très petites et très nombreuses, distribuées d’une façon irrégulière, mais toujours serrées les unes contre les autres, sur l’ethmo-vomer, les maxillaires et la mandibule. Dans leur forme, ces dents sont coniques, légèrement comprimées et tournent leur pointe vers l’arrière et vers l’intérieur de la bouche. La bande de dents ethmo-vomeriennes occupe environ les deux tiers de la longueur de l’os à partir de son extrémité. Elle cesse un peu avant le niveau des yeux. Le nombre des rangées dentaires est environ 8 à l’extrémité distale, 10 vers le milieu et 2-3 à l’ex- trémitc proximale. Les dents maxillaires sont sur 2-3 rangs. Les dents mandihulaires occupent environ les trois quarts de la lon¬ gueur de chaque branche, depuis son extrémité distale elles sont sur 3-4 rangs, jusqu’à un peu avant le niveau des yeux elles sont sur 7-8 rangs. Les dents croissent en dimensions du bord externe au bord interne de la mandibule.

Squelette hyoïdien (fig. 2 et. 3). Le glossohyal ( gh) est bien développé et subcylindrique. L’urohyal (uh) a la forme d’un soc de charrue à pointe tournée vers l’arrière. L’hypohyal (hh) et le cératohyal (ch) sont unis l’un à l’autre par une suture longitudi¬ nale. Il n’y a pas de second hypohyal. Les rayons branchiostèges

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(bst) sont au nombre de sept et insérés sur le cératohyal. Les quatre premiers à partir du bas sont à peu près équidistants et ne dépassent pas le cératohyal vers l’avant. Ils sont assez courts et sensible¬ ment rectilignes. Le cinquième est élargi à son point d’attache et dépasse un peu le cératohyal. Les deux derniers sont grêles, rap¬ prochés l’un de l’autre et incurvés derrière l’opercule.

Squelette branchial (fig. 3). Les arcs branchiaux sont grêles mais bien ossifiés. Le premier se compose d’un basibranchial ( bb x) étendu horizontalement, d’un hypobranchial (hb^, d’un cérato- branchial ( cb x) et d’un épibranchial (ebt). Il ne lui manque, pour être complet, qu’un pharyngobranchial. Le deuxième arc est plus complet supérieurement mais moins complet inférieurement puis¬ qu’il possède un pharyngobranchial ( pb2) mais n’a pas de basi¬ branchial. Le troisième arc manque de basibranchial et d’hypo- branchial. Le quatrième, encore plus incomplet, est réduit au cératobranchial (cbj et à l’ épibranchial ( eb Dans ces deux arcs, les pièces osseuses sont unies par de longs ligaments. On peut enfin attribuer à un cinquième arc branchial deux pièces dentées qui sont, probablement, un cératobranchial (cb5) ou pharyngien inférieur et un pharyngobranchial (pb5) ou pharyngien supérieur _

Squelette operculaire (fig. 3). L’opercule ( op ) est environ trois fois plus long que large et en forme de demi-cercle. Le sous- opercule (sop) est triangulaire. Le préopercule, (pop) est une sorte de quadrilatère à bords antérieur et postérieur très échanerés. L’interopercule ( iop) est une baguette grêle, un peu renflée dans sa partie postérieure. Toutes ces pièces sont dissociées. Seul, l’opercule est articulé avec l’hyomandibulaire.

Nageoires. La ceinture scapulaire (fig. 3) est sans lien avec les autres parties du squelette. La clavicule (cl) est en forme de lame de sabre et dirigée obliquement d’arrière en avant. Son extré¬ mité supérieure est sous la jonction des 7e et 8e vertèbres. Le cora¬ coïde ( co ) est une petite pièce osseuse échancrée. Il n’y a ni supra- clavicule, ni radiaux. Les rayons sont au nombre de 7 paires à chaque pectorale.

La dorsale et banale commencent à peu près au même niveau et généralement à l’aplomb de la 18e vertèbre. Leurs nombres de rayons sont respectivement 170 et 150. Tous ces rayons sont simples et présentent à leur base un renflement articulaire. Entre deux rayons consécutifs s’étend une pièce radiale que prolonge oblique¬ ment, vers l’intérieur du corps, une pièce basale terminée en pointe. La limite de ces deux pièces est peu visible. On a bien l’impression qu’il s’agit des deux parties d’un même élément interépineux.

La caudale se compose de 6 rayons insérés de la façon suivante : les 3 supérieurs sur huitième hvpural (hypural dorsal) ; les 2 moyens

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sur le pénultième hypural ; l’inférieur sur l’antépénultième hypu- ral. Tous ces rayons caudaux sont doubles. Autrement dit, chacun d’eux se compose d’un rayon droit et d’un rayon gauche. Ce carac¬ tère les distingue nettement des rayons dorsaux et anaux et les rapproche, par contre, des rayons pectoraux.

Colonne vertébrale. Les vertèbres sont au nombre de 140 envi¬ ron, y compris l’urostyle. A part ce dernier qui est conique et l’atlas qui est en partie soudé au crâne, toutes les autres ver¬ tèbres sont en sablier et trois à quatre fois plus longues que larges. Elles ne diffèrent que par leurs apophyses qui sont plus ou moins longues et différemment, inclinées. Dans un spécimen, les apophyses neurales sont inclinées vers l’arrière chez les 2e, 3e, 9e à 19e, 90e à 140e vertèbres ; elles sont verticales chez les 4e, 8e, 20e à 89e veitèbrcs ; elles sont inclinées vers Lavant chez les 5e à 7e ver¬ tèbres. Les arcs neuraux ne sont complets qu’à partir de la 83e vertèbre. C’est aussi à partir de cette dernière qu’existent des apophyses hémales symétriques des précédentes.

La colonne vertébrale se termine par un urostyle conique, légère¬ ment redressé, et par une large plaque fenestrée constituée par trois hypuraux : ultième hypural (dorsal, supérieur) portant 3 rayons ; pénultième portant 2 rayons, antépénultième (ventral, inférieur) portant un rayon. L’antépénultième est le plus grand et se dirige d’abord vers le bas avant de rejoindre le pénultième.

Viscères. Ils seront étudiés dans mon mémoire définitif. Signalons toutefois que les deux plus grands spécimens au moins sont des femelles à ovaires très développés.

II

Définition des Serrivoméridés.

Stemoriidium fait partie d’un groupe de Poissons Apodes carac¬ térisés par l’allongement en bec de leur squelette maxillaire. Les deux types extrêmes de ce groupe sont N emichthys et Serrivomer . Chez N emichthys : bec grêle, mâchoires divergentes à leur extré¬ mité, dents en lime, filament caudal. Chez Serrivomer : bec robuste, mâchoires appliquées, dents robustes sur les mâchoires, crête vomé- rienne en dents de scie, pas de filament, caudal. Entre ccs extrêmes, toute une série de genres : S pinivomer , Platuronides , Gavialiceps plus rapprochés de Serrivomer ; Avocettina, Labichthys, Nemato- prora, CcrcotnUus plus voisins de N emichthys.

Gilbert (1903) considère encore toutes ces formes comme appar¬ tenant à la même famille, dite des ÏNémichthyidés, dans laquelle il range par conséquent le genre Stemonidium. Il le met plus près

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de Serrivomer que de Nemichthys à cause de la disposition de ses parties externes (dents mises à part). Plus tard, on distingue les Ser-rivoméridés des Némichthyidés. La position de Stemonidium devient incertaine. Trewavas (1932) s’exprime ainsi: «jusqu’à ce qu’on sache quelque chose sur son organisation interne, il est possible de l’inclure parmi les Serrivomcridcs, bien qu’il fasse exception dans le groupe par sa dentition ».

L’étude ostcologique qu’il m’a été possible de faire du genre Stemonidium confirme sa situation parmi les Serrivoméridés. Cette famille se distingue des Némichthyidés par les caractères suivants :

Serrivoméridés.

Bec n’atteignant pas la moitié de la longueur céphalique.

Mâchoires robustes.

Membranes branchiales unies l’une à l’autre sous la gorge.

Pectorales rudimentaires ou nulles.

Dorsale commençant très en arrière de la tête.

S phénoliques étendus latérale¬ ment en ailes triangulaires.

Pédalo ptérygoïdes bien dévelop¬ pés.

Toutes les pièces operculaires bien développées.

Némichthyidés.

Bec faisant plus de la moitié de la longueur céphalique.

Mâchoires grêles.

Membranes branchiales soudées à l'isthme de la gorge.

Pectorales bien développées.

Dorsale commençant en avant, au dessus ou peu en arrière des pectorales.

Sphénotiques rudimentaires et non aliformes.

Pedato ptérygoïdes rudimentaires ou nuis.

Préopercules toujours absents ; les autres pièces operculaires plus ou moins réduites ou nulles.

Tous les autres caractères sont génériques ou spécifiques.

Les genres peuvent être classés ostéologiquement dans un ordre de dégénérescence progressive qui est approximativement : Pla- turonides , Serrwomer , Stemonidium, Pahichthys, Avocettina, Nemato- prora, Nemichthys, sans parler des autres genres dont le squelette est insuffisamment connu.

Stemonidium fait à tous points de vue le passage des Serrivo¬ méridés aux Némichthyidés. Tout en étant un vrai Serrivoméridé par la possession des caractères indiques précédemment, il annonce les Némichthyidés : par ses dents en lime que présentent déjà, en partie, certaines espèces de Platuronides ; 2e par ses frontaux soudés, caractère déjà existant chez une espèce de Platuronides ; par ses pariétaux soudés comme chez N emaloprora qui appar¬ tient cependant à la famille des Némichthyidés.

Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons) du Muséum.

Observations sur les Acariens

(6e série)

Par F. Grandjean.

I. Le Famulus.

J’ai défini le famulus en 1935 et montré d’abord sa constance au tarse I des Oribates (1, p. 7, 27, 28). A de très rares exceptions près, il ne manque jamais non plus chez les Acaridiæ libres (2, p. 58) et chez les Encleostigmata (3, p. 58, 70, 81, 102, 117). Je l’ai observé, toujours au tarse I, chez beaucoup de Prostigrnata. C’est donc un organe commun et normal des Acariens.

Auparavant des famuli avaient été vus par d’autres auteurs qui les ont figurés ou décrits chez certaines espèces ou dans cer¬ tains genres à cause de leurs formes exceptionnelles, sans soup¬ çonner qu’il s’agissait d’organes généraux. Je mentionne à ce sujet les observations de Win .mann sur Ilhagidî-a (7, p. 1G0, 1932 ; p. 49 et 50, 1934 ; 8, p. 307 à 310). Le famulus de Rhagidia , que Wiu.mann désigne par « Tentakelorgan », a la forme d’un fruit globuleux entouré de bractées et porté par une tige épaisse et courte.

Quelle que soit sa forme, un famulus ne peut être reconnu pour tel, hormis des cas particuliers, qu’après une étude ehaetotaxique de tout le tarse. Cette étude, naturellement, doit comprendre l’on¬ togénie et la comparaison à d’autres Acariens. Je l’ai faite pour un grand nombre d’espèces. Elle montre que le famulus est tou¬ jours unique sur un tarse, qu’il n’est jamais postlarvaire, qu’il a une forme dominante et très simple, celle d’un petit poil en épine, et qu’il peut avoir d’autres formes, assez variées. Parmi ces der¬ nières la forme à tête globuleuse et à bractées est. la plus complexe et l’une des plus rares, de sorte que Ton est. tenté de croire, au pre¬ mier abord, qu’elle représente un perfectionnement insolite, d’ori¬ gine secondaire.

11 n’est, cependant pas trop hardi d’affirmer, à l’inverse, que cette forme est fondamentale et primitive. Elle est peut-être même la seule forme fondamentale. Toutes les autres en dériveraient, le plus souvent par une évolution régressive et simplificatrice.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 6, 1941.

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Remarquons d’abord que la forme globuleuse à bractées n’est pas spéciale à Rhagidia. Je l’ai signalée chez Sphærolichus (3, p. 102 et p. 99, fig. 20 CF., en e) et chez Parhy pochthonius (1, p. 39, 1940 ; 5, p. 35, fig. IA, en e). J’en donne ici, pour Parhy pochthonius, une nouvelle figure (fig. IA).

Fig. 1. Formes diverses de famufi, A (X 2450), Parhy pochthonius aphidinus Berl. B(x 2850), Eniochthonius pallidulus (Michael). C(x 4000), Haploch- thonius simplex Wix.lm.vivn. D, E, F, G, H, formes communes. J- ( X 1620), Labidosloma luteum Kkamer. K ( X 1400) Hy pochthonius rufulus Koch. L (X 1100), La h. cornuta (Cajv. et Fanz.). M (x 1420), Acaronychus Tragûrdhi Grandj. X ( X 3500), Helerochtbonius gibbus Berl. P (X 2000), organe glo¬ bulaire à bractées d’un Pauropodc, L’orientation du tarse est dorsale pour les figures ABCKN et latérale pour les figures JLM.

A partir de cette forme une lre direction évolutive consiste dans la suppression des bractées pendant que la tête globuleuse se conserve en s’amoindrissant. Déjà chez Parhy pochthonius les bractées ne sont pas nombreuses, ni réparties également autour du fruit. Leur verticille est interrompu et leur nombre est ordi-

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nairement 3 alors que leur espacement justifierait la présence normale de 4 ou 5 bractées. Si l’on examine un grand nombre d’exemplaires, on a des chances de voir de temps en temps 4 brac¬ tées, ou 2 bractées. Une bractée est parfois plus petite que les autres. Dans les genres Coccor chastes et Gehypochthomus le fainulus est semblable à celui de Parhypockthonius, sauf le nombre encore plus réduit des bractées. J’en ai compté 2 chez Coccorchestes et une seulement chez Gehypockthonius, mais ces chiffres ne sont pas sûrs, car je n’ai pu examiner qu’un exemplaire de chaque genre. Chez Eniochihonius il n’y a jamais qu’une bractée et la tête est devenue très petite (fig. IB). On ne la voit pas toujours dans l’orien¬ tation latérale du tarse parce qu’elle est cachée derrière la bractée. On la voit très bien, au contraire, dans l’orientation dorsale 1.

Quand les bractées n’existent plus, le famulus est en baguette de tambour. 11 consiste en une tige habituellement droite, quel¬ quefois courbée ou coudée (Cosmo et Sphærockthonius ) terminée par un renflement. Celui-ci, qui est le fruit, peut être encore assez gros et creux (Haplochthonius, figure IC), ou petit et plein (fig. 1D, 1F) et même à peine discernable. Les types des figures 1D et 1F sont très communs dans les groupes d’Acariens les plus divers. Je les avais remarqués dès mon premier travail (1, p. 30, fig. 8G). 11 est intéressant de pouvoir maintenant s’expliquer l’origine de leur petite boule terminale. Le résultat le plus avancé de cette évolution, quand la tête a diminué jusqu’à zéro, est un poil spini- forme à pointe obsolète ou fine (fig. IG, 1H, 1E). Ce poil est sans barbules, car les barbules d’un famulus sont les bractées et celles-ci ont disparu les premières.

Une 2e direction évolutive consisterait dans la suppression de la tête globuleuse, puis des bractées, à l’exception d’une seule.

Lorsque la bractée restante est dans le prolongement de la tige, le famulus a pris la forme d’un poil simple et lisse, à extrémité fine et même effilée.

11 est difficile de prouver l’existence de cette évolution parce qu’elle diffère, surtout de la précédente par un caractère négatif, qui est l’absence du stade en baguette de tambour. En outre il est certain que la tête globuleuse, avec sa tigelle, c’est-à-dire son prolongement jusqu’à la base des bractées, peut s’allonger, devenir pointue et s’amincir jusqu’à ne pas différer sensiblement d’une bractée ou de l’extrémité d’un poil. On rencontre cette forme, comme je l’indique un peu plus loin, chez les Labidostommidæ. C’est donc seulement, à titre d’hypothèse que j’attribue à cette

1. Je signale à ce sujet que l’observation des famuli est difficile, non seulement parce qu’ils sont petits mais aussi parce qu’il y a très souvent, à leur voisinage, des soléni- dions et des poils qui se projettent sur eux. Il tant les observer dans plusieurs orienta¬ tions.

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2e direction évolutive le cas d ’Heterochthonius le famulus est fourchu, sans trace du fruit (fig. IN), les 2 branches de la fourche étant pleines. La petite branche ne diffère en rien d’une bractée, mais elle pourrait provenir du fruit et de sa tigelle. A fortiori le cas d Hypochthonius rufulus, le farnulus est simple, conique, finement, pointu, peut appartenir à l’une ou à l’autre des deux directions évolutives (fig. 1K).

Line 3e direction évolutive, encore hypothétique, est celle qui conduirait au grand organe spatule et cilié A' Acarony chus Trâgàr- dhi. Cet organe, qui se dresse à l’extrémité dorsoproximale du tarse I (1, p. 10, fig. IA), ne ressemble guère aux autres famuli. J’ai donné cependant une raison numérique pour l’assimiler à un famulus (1, p. 40). Il faut maintenant ajouter à cette raison le cas des Labi- dostommidæ.

Chez les Labidostommidæ que j’ai vus, le famulus est très remar¬ quable. Il peut être petit et spiniforme ( Labidostomma integrum), mais d’ordinaire il est grand et possède les caractères fondamen¬ taux des famuli très primitifs, c’est-à-dire une tête creuse et des bractées. La tête n’est cependant pas ronde et les bractées ne sont pas en verticille. Un des cas les plus suggestifs est celui d’une tête en fuseau comme sur la figure IJ. D’une espèce à l’autre, et même quelquefois dans une espèce, selon les individus, la tête varie notablement de forme et les bractées ne s’insèrent pas tou¬ jours aux mêmes points de la tige. Elles prennent l’apparence des cils ou des barbules d’un poil ordinaire. En allongeant le fuseau on a la figure IL qui est relative à L. cor nuta, La tcte piliforme se distingue encore des bractées parce qu’elle est centrale et sur¬ tout parce qu’elle est creuse. Une partie de l’intervalle entre l'or¬ gane d’ Acaronychus et celui de Par hypochthonius est comblé par les famuli des Labidostommidæ.

Cette direction évolutive est peut-être une progression quant à la taille, mais nous ne pouvons pas l’affirmer, car rien ne prouve que les famuli très primitifs aient été de petits organes. Même chez les Oribates proprement dits, c’est-à-dire en excluant de ce groupe les Palæacariformes, il y a des exemples de grands famuli. Je cite, à cet égard, Haplo et Cosmochthonius.

Dans la très grande majorité des cas, le famulus est particulier au tarse I, mais certains genres, comme Pachygnathus, Terpna- carus, Alycosmesis, Sebaia, Rhagidia , des Trombidiidæ et des Erythræidæ ont un autre famulus au tarse TL Le famulus du tarse II est alors semblable à celui du tarse I, ou plus simple. 11 n’esl pas toujours placé comme lui. Je n’ai jamais vu de famulus aux tarses III ou IV.

La ehætotaxie comparée des pattes nous apprend que la régres¬ sion va plus vite aux pattes postérieures qu’aux antérieures. En

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application de cette règle, on supposera donc que des famuli exis¬ taient autrefois à tous les tarses et qu’ils n’ont subsisté qu’en avant.

Peut-on généraliser et parler de famuli pour les autres articles ? Les tibias et les génuaux de certains Prostigmata, dans leur région antérodorsale, portent des poils creux spiniformes et de petite taille qui font penser à des famuli ; mais ces poils, bien qu’ils puis¬ sent être fourchus comme celui du tibia I de Labidostomma luteum, n’ont jamais des formes qui rappellent d’assez près les famuli primitifs pour donner de la consistance «à une telle hypothèse.

Il ne faut pas la rejeter cependant, car beaucoup d’observations et de rapprochements restent à faire. Je signale à ce sujet une res¬ semblance curieuse entre le famulus primitif et un organe bien connu des Pa uropodes, implanté sur une des branches de l’an¬ tenne. La figure 1 P, pour laquelle j’ai pris, à titre d’exemple, un Pauropode quelconque, permet d’en juger. Est-ce le résultat d’un hasard, d’une convergence ou d’une homologie ?

Dans mon travail de 1935 (1, p. 28), j’ai considéré le famulus des Oribates comme un oi'gane d’emplacement peu variable. Peut-être l’est-il moins, en effet, dans ce groupe d’Acariens que dans certains autres, mais entre le cas d H eterochl h o n i us, le famulus est très postérieur et celui à' Heminothrus , il n’est pas très éloigné de 1 extrémité antérieure du tarse, la différence est considérable. Il n’y a pas lieu de retenir non plus une relation nécessaire de voisi¬ nage entre le famulus et un solénidion, bien que ce voisinage soit très fréquent, en particulier lorsqu’une touffe existe.

Dans l’ensemble des Acariens tous les emplacements sont pos¬ sibles pour un famulus, sur un tarse, sauf les ventraux et les para- latéraux. En général un famulus est antilatérodorsal, ou antidorsal, ou dorsal, rarement antilatéral et plus rarement encore antilatéro- ventral. Suivant la longueur du tarse, le déplacement phylogéné¬ tique est aussi grand que possible, depuis la proximité des poils proraux jusqu’à celle de la fissure lyriforme.

Le famulus est un organe creux comme on le voit sur les figures. Sa tête ne devient pleine qu’à la fin de son évolution régressive. La tige reste creuse. Même s’il est réduit à une minuscule épine le famulus garde un canal suivant son axe, à la manière d’un acan- thoïde. Dans certains cas on voit partir de sa base un prolongement interne en chitine très mince (fig. 1 G). Ce prolongement, comme le canal, est en rapport avec une cellule sensorielle. Les bractées ne jouent qu’un rôle protecteur et sont pleines. La structure est acti- noehitincuse. Pour ce motif j’ai toujours compté le famulus parmi les poils.

II. Au SUJET DES L.4BIDOSTOMMIDÆ.

La question de savoir si l’on peut distinguer utilement les genres Labidoslomma K ramer et Nicoletiella R. Canestrini, comme le veut Sig Thor (6, p. 70), n’est pas discutée ici. Je crois qu’il vaut mieux étudier d’abord sérieusement les Labidostommidæ. Pour le moment je place toutes les espèces de cette famille très homogène dans le genre Labidoslomma.

En France j’ai trouvé communément 3 espèces de ce genre qui sont luteum Kr., integrum, Berl. et cornuta (Can, et Fanz.). Les 2 dernières sont méridionales. J’ai étudié surtout la lre, qui est la plus répandue.

Lab. luteum est une espèce à parthénogenèse géographique. Dans le nord de la France, par exemple dans la forêt de Crccy (Somme) et aux environs de Paris (Satory, Meudon, etc...), elle n’est représentée que par des femelles. Aux environs de Périgueux, au contraire, l’espèce abonde dans les bois, on trouve les deux sexes en égale quantité.

Il y a donc deux races, une parthénogén étique et une bisexuée. Elles sont à peu près de la même taille et sans différence extérieure sensible. La race parthénogénétique est septentrionale. Les auteurs qui ont observé L. luteum en Allemagne, en Angleterre et en Suède, ne parlent en effet que de femelles et Sig Thor ; dans le Tierreieh (6, p. 73), remarque que nous ne savons rien des mâles de cette espèce. En France j’ai trouvé des mâles jusqu’à Fontainebleau. Il est vrai que cette localité est connue pour le caractère méridional de sa faune. A Malesherbes, près de Fontainebleau, une récolte ne m’a donné que des femelles. Les deux races coexistent proba¬ blement, sans se mélanger, dans une large zone, comme dans les autres cas connus de parthénogenèse géographique.

Le développement des Labidostommidæ est. remarquable par l’absence de larve active. Je récolte depuis plusieurs années, en toutes saisons, les états immatures de L. luteum et je n’ai jamais trouvé autre chose que des nymphes. Celles-ci sont, d’ailleurs au complet et elles se distinguent facilement les unes des autres, par de nombreux caractères, en particulier par ceux de la région géni¬ tale (fig. 2 DEF). La néotrichie des volets génitaux, qui est forte chez l’adulle, commence à la tritonymphe. A la deuto et à la proto- nymphe il y a toujours 2 paires et une paire, respectivement, de poils génitaux. La 2e paire de verrues n’acquiert toute sa taille qu’à la tritonymphe et. la 3e paire ne se forme pas.

La première stase active est donc une protonymphe à 8 pattes. La larve à 6 pattes est-elle supprimée ? Il est possible qu’elle soit

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remplacée par une calyptostase ou un apoderme. Des observations sur l’œuf et son développement sont en cours.

Fia. 2. Lahidaslomnm luteurn Kramf.r. A ( X 920), extrémité du tarse II T gauche ; Forientatiou est. latérale mais un peu latéroventralo ; les poils ordinaires ne sont figurés que par des cercles entourant leur hase. B (x 920), la même, vue de devant. ; les poils ordinaires très barbelés et les 3 acanthoïdes lisses sont représentés assez schématiquement. C (X 920), extrémité du tarse I droit; l’orientation est. latérale niais un peu latéiodorsaic, D ( X 300), région génito- anale de la trîtonymphe. E (X 320), id., deutonymphe. F (X 420), id., protonymphe.

Un antre caractère important des Labidostommidæ est la struc¬ ture de leurs ongles. On sait que la griffe I est bidactyle avec des ongles très robustes (fig. 2 C) et que les autres grilles sont tridac- tvles, mais aucun auteur n’a remarqué que le gros ongle de la griffe tridaetyle est un ongle latéral. Les ligures 2 A et 2 B montrent cela pour la 3e patte. La 4e patte est comme la 3e et la 2e s’en déduit par homologie parallèle. Si l’on compare maintenant les ongles de Sphærolichus (3, p. 101, fig. 21 F et 21 A) à ceux de Labidostomma

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(fig. 2 A, 2 C), on ne peut manquer d’être frappé par leur ressem¬ blance. Les deux genres possèdent à la fois, à toutes les pattes, la même hétérodactylie et la même hétéronychie très exceptionnelles. Ce sont les seuls Acariens, à ma connaissance, qui aient ces carac¬ tères.

Comme celle de Sphærolichus la protonymphe de Labidostomma est doublement hétéronyche. Aux pattes I, Il et III elle a les grilles de l’adulte. A la 4e patte elle a une 3e sorte de griffe qui est tri- dactyle symétrique, avec un ongle central un peu plus épais et plus long que les latéraux. Donc la larve, que nous ne connaissons pas et qui a peut-être disparu chez tous les Labidostommidæ, avait aux pattes II et III cette grille symétrique (4, p. 544, 545).

Les figures 2 A et 2 B font voir un second caractère exceptionnel qui rapproche Labidostomma et Sphærolichus : la présence d’acan- thoïdes au tarse III (3, p. 102).

Dans un prochain travail je montrerai que l’on peut allonger la liste de ces rencontres de sorte que l’hypothèse d’une parenté, bien qu’elle soit inattendue, car les deux genres diffèrent profon¬ dément par leur faciès et par la plupart des caractères qui retien¬ nent d’abord l’attention, n’est pas absurde et demande à être exa¬ minée de plus près.

Laboratoire de Zoologie du Muséum.

TRAVAUX CITÉS

1. Grandjean (F.). Les poils et les organes sensitifs portés par les pattes et le palpe chez les Oribates (Bull. Soc. Zool. France , lre partie, p. 6 à 39, t. LX, 1935, et 2e partie, p. 32 à 44, t. LXV, 1940).

2. Id. La chætotaxie des pattes chez les Acaridiæ (Bull. Soc. Zool. France, t. LXIV, p. 50 à 60, 1939).

3. Id. Quelques genres d’Aoariens appartenant au groupe des Endeos- tigmata (Ann. Sc. natur., Zool., 11e série, t. II, p. 1 à 122, 1939).

4. Id. L’évolution des ongles chez les Oribates (Bull. Mus. Hist Nat. Paris, 2e série, t, XI, p. 539 à 546, 1939).

5. Id. La chætotaxie comparée des pattes chez les Oribates (lre série, (Bull. Soc. Zool. France, t. LXVI, p. 33 à 50, 1941).

6. Thor (Sig.). - - Bdellidæ, Nicoletiellidæ, Cryptognathidæ ( Tierreich ) 56, 1931).

7. Willmann (C.). Acari aus südostalpirien Llôhlen (Mitteil. über Ilôhlen-und Karstforschung , 1932, p. 158 à 161 et 1934, p. 45 à 53).

8. Id. Nochmals das « Rhagidia-Organ » (Zool. Anz., t. 107, p. 306 à 310, 1934).

540

CHTHONIUS TETRACHELATUS P. ( P SE UDOSC ORP1 ON S ) ET SES FORMES IMMATURES (2° note) 2

Par Max Vachon.

Description de la deutonymphe.

Le céphalothorax est identique à celui de l’adulte : formule cliaeto- laxique : 4-2-18. Il n'y a aucune microchète devant les yeux antérieurs. La formule tergale est celle de l’adulte. La chaetotaxie des stérilités antérieurs est particulière : sten>ite 2 (génital) : 2 soies seulement, éternités 3 et 4 : 4 grosses soies (pas de microchète le long des stigmates). Au sternite 5, il y a G soies. A partir du stérilité 6, il y a encoie 6 soies, c'est- à-dire autant que chez l’adulte.

Les chélicères ont même forme et même dentition que chez les adultes. La chaetotaxie, seule, diffère ; elle est en régression sur celle de la trito- nymphe. On ne trouve en effet que 4 grosses soies sur la main, (fig. 9). Il n’y a aucune microchète.

Les articles des pattes-mâchoires sont, comme chez la tritonymphe, plus trapus que chez les adultes et leur chaetotaxie est en régression (fig. 13). La formule du lemur est : 3-4-1 -2-1. Seules, les soies médiales et interne sont restées intactes. Sur le tibia, nous avons compté 9 soies, c’est-à-dire 1 de moins que chez l’adulte et la tritonymphe. Sur la main, on constate la présence de 2 soies seulement à la série de hase (au lieu de 3, fig. 22). 11 y a toujours, sur le dos de la main, 1 trichobothrie, mais le doigt fixe n’en a plus que 5 au lieu de 6 chez la tritonymphe et J’adulte. Le doigt mobile n’a plus que 2 trichobolbries. La tiicliobothrie double ds existe déjà. Les doigts, comparés à la main, sont toujours dans le mime rapport : 1,3-1, 4. Ils sont presque droits : le doigt fixe a 12-15 dents isolées dont la distale est latérale ; le doigt mobile montre 5 à 6 dents assez distinctes. La main est régulière dans ses contours et on ne peut parler de dépression à la base des doigts.

La répartition des soies coxales est la suivante : maxilles : cemme chez l’adulte et la tritonymphe ; coxa 1 : 2 grosses soies seulement et 1 seule microchète médiale, antérieure (fig. 29) ; coxa 2 : 3 grosses soies seulement et 4-5 épines ; coxa 3 : 3 grosses soies seulement et 2-3 épines ; coxa 4 : 3 grosses soies seulement. Le tubercule intercoxal existe et porte 2 soies.

Les pattes marcheuses sont trapues. Le fémur des pattes IV (fig. 26) est 2, 2-2,4 fois aussi long que large et sa largeur est nettement supérieure à la longueur du basitarse. Le préfémur n’a plus que 2 soies et le télofémur 4. Le tibia n’a que 7 soies et le basilarse 6 (lig. 26).

1. lre note : Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., Paris, 2e s., T. XIII, 5, 1941.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 6, 1941.

Chlhonius tetrachelatus Prycssler.

Fig. 24, 25 et 26 : patte IV H'un d'une trilonymphe et d’une deutonymphe de France, Côte-d’Or : les soies des télotarses iront pas été représentées. Fig. 27, 28 et. 29 : eoxa delà patte-marcheuse I gauche d’un^j, d’une t.ritonympheet d’une deutonymphe de France, Côte-d’Or. Les soies ont été numérotées au préfémur et au télolémur suivant leur ordre d’apparition à la suite des diverses mues ; un tel numérotage aurait pu se faire au tibia et au prétarse.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 6, 1942.

35

542

Dimensions, corps : 0,7-0, 8 mm. Patte-mâchoire. : fémur : 0,28-0,06 mm. ; tibia : 0,11-0,07 mm, ; main : 0,17-0,09 mm. ; doigts : 0,24 mm. Patte IV : fémur : 0,24-0,10 mm. ; tibia : 0,15 mm. ; basitarse : 0,08 mm. ; télotarse : 0,19 mm.

Description de ta pkotonymphe.

Je n’ai eu à ma disposition que quelques exemplaires mal conservés et cela explique l'insuffisance de ma description. La difficulté de se procurer des protonymphes de C. tetrachdatus vient de ce que ces petits animaux muent toujours dans le nid de ponte, et cela quelques heures ou quelques jours seulement après leur naissance. On ne saurait donc trouver de proto- nymphes en liberté ; il faut aller les récolter dans les nids, ce qui n’est déjà pas très commode et, de plus, il faut avoir la chance de tomber sur un nid contenant encore une femelle venant de pondre. Toutes ces particularités expliquent pourquoi jusqu’alors ou ne savait rien de ces protonymphes. Comme on le verra par la suite, les chélicères de la protonymphe ne portent aucun tubercule filcur et il est à présumer que leurs glandes libères ne sont pas encore développées. Jusqu’alors nous avons toujours observé chez les autres espèces et notamment chez les protonymphes de Chernetidae et de Cheliferùlae , d'importantes glandes filières à conduits évacuatenrs bien développés et à galéa. C’est donc la première fois que nous notons chez les Pseudoscorpions, à ce stade, l’absence de conduits évacuatenrs et vrai¬ semblablement de glandes filières, lesquels ne seront visibles que chez la deutonymphe. Cette absence de glandes filières et le fait que les proto¬ nymphes de C. telrachelalns muent toujours ensemble dans le nid de ponte, c’est-à-dire sans avoir eu besoin de fder un niu, sont deux faits qui s’ex¬ pliquent l’un par l’autre sans qu’il soit cependant possible de dire lequel est la cause de l’autre.

Le céphalothorax de la protonymphe semble, devoir se rapprocher de celui de l’adulte au point de vue chaetotaxie. L’observation de la chitine est difficile : ces animaux viennent de naître, ils sont blanchâtres, presque transparents et leurs soies se distinguent difficilement. Nous avons pu, cependant, sur un céphalothorax incomplet, compter dans la région antérieure 12 soies disposées de la même manière que les 12 soies anté¬ rieures d’une aeutonymphe ou d’un adulte. 11 n’y a certainement aucune microchète antérieure. Le bord antérieur du céphalothorax est droit, sans épis tome. If ne nous a pas élé possible do constater l’absence ou la pré¬ sence d’yeux. Je n’ai pas vu, non plus, d’organe a 'éclosion, c’est-à-dire de petit denticulo de chitine, ainsi que cela a été signalé chez les protonym¬ phes de ChcUfer cancroides.

Je ne sais rien de précis sur la chaetotaxie tergale et sternale, car je n’ai regardé que des fragments d’abdomen. Il est fort possible qu’il n’existe aux tergites antérieurs que 2 soies au lieu de 4 et 4 soies aux tergites pos¬ térieurs au lieu de 6.

Les chélicères de la protonymphe diffèrent beaucoup de. celles de la deutonymphe. Elles sont trapues (fig. 10) : les dents sont moins nom¬ breuses, très pointues et disposées d’une autre manière (comparer fig. 7 et 10). Le doigt mobile, très large à sa hase, ne possède dislalement aucun tubercule fileur et ne porte aucune soie. Il est à présumer qu’à ce stade,

543

les glandes filières et leurs conduits évacuatcurs n'existent pas encore. La main porte les 4 soies relevées chez la deutonymphe. 11 n’y a pas de mierochètcs. La serrula interne existe et n’a que 5 à 6 lamelles. Le flagelle est difïicU© 4 distinguer et je ne puis en préciser la constitution.

Je ne sais rien du fémur et du tibia des palLes-mâclioircs. Quelques exemplaires avaient cependant des pinces peu détériorées. Voici les ren¬ seignements que leur examen partiel m’a procurés. La main porte des soies dont le dénombrement est difficile (fig. 23). 11 existe certainement moins de soies que chez le deutonymphe : la série de base en possède 2, la série intermédiaire peut-être une seule et en tous Jes cas je n’ai retrouvé sur le dos de la main aucune trace de trichobothrie. Les doigts sont coniques et n’ont pas de dents distalement et peut-être aussi latéralement. Il y a de nombreuses soies ordinaires et seulement 4 tricho- bothries à soie relativement courte et dont, seules, les aréoles d’insertion, nettement plus grosses que celles des soies ordinaires, permettent l’identi¬ fication. Il y a une seule trichobothrie au doigt mobile et 3 au doigt fixe : 2 externes et une dorsale.

Modifications de la chætotaxie au cours du développement

post-embryonnaire.

Les soies des Chthonius peuvent être classées en 3 catégories : les triekobothries, les soies ordinaires longues, épaisses et rigides ou macrochètes, les soies ordinaires petites et rigides, ne dépassant guère 30 u, : les microchètes.

Sur un article d’appendice ou sur une partie quelconque du corps, les soies sont, réparties en séries homéo types qu’il est facile de dis¬ tinguer entre elles tant chez les adultes que chez les immatures. La statistique révèle que les séries de soies sont de deux sortes. Les unes, à un stade déterminé de la vie du Chthonius, sont toujours composées du même nombre de soies : ce sont des séries constantes ou stabilisées que j’oppose aux séries fluctuantes qui, suivant les individus, les sexes, les stations, montrent à un même stade, des variations numériques.

L’étude de l’évolution des séries homéotypes durant le développe¬ ment post-embry onnaire est fort intéressant. Considérons, par exemple, les séries céphalothoraciques (fig. 1, 2) : elles groupent au total 18 macrochètes (formule 4-2-18). Ces 18 macrochètes existent aussi bien chez la deutonymphe, que chez la l.ritonymphe ou l’adulte. Les mues n’apportent donc à ces séries aucune modification numé¬ rique ou topographique. Si maintenant, nous examinons la série postéro-dorsale du fémur des pattes-mâchoires, nous constatons qu’elle est toujours formée d’une soie chez la deutonymphe fig. 13, de deux soies chez la tritonymphe (fig. 12) et de deux soies encore chez l’adulte (fig. 11). Si donc, les séries céphalothoraciques sont stabilisées dès le stade deutonvmphal, la série postéro-dorsale du

544

fémur des pattes-mâchoires ne l’est, par contre, qu’au stade trito- nymphal. L’étude de la série antéro-dorsale du même fémur qui se compose de 4 soies chez la deutonymphe, fig. 13, de 5 soies chez la tritonymphe, fig. 12, et de 6 soies chez l’adulte, lig. 11, indique qu’il existe aussi des séries ne se stabilisant qu’au stade adulte. Quant aux séries fluctuantes, celles des épines coxales par exemple, par définition elles ne sont pas encore stabilisées même chez les adultes.

Le tableau suivant résume les modifications qu’apportent, les mues à la chætotaxie de Chthonius tetrachelatus P. : spécimens pris en une même station : France, Côte-d’Or, Francheville.

Séries stabilisées dès le stade deutonymphal.

Séries céphalo thoraciques groupant en tout. . . .

Séries des tergites, 1 à 5 .

Séries des tergites, 6, 7, 8, 9 .

Séries des sternites 6, 7, 8, 9 . . . . .

Soie du doigt mobile des chélicères.. .

Série médiale du fémur des pattes-mâchoires. . Soie ventrale du fémur des pattes-mâchoires,.

Soies tics maxilles . . . . .

Soies du tubercule intercoxal . .

Série distale de la main . . .

Séries stabilisées au stade tritonymphal.

Série du stérilité 5 .

Série postéro-dorsale du fémur des pattes-m⬠choires . . .

Soies du tibia des pattes-mâchoires . . . . .

Macrochètes des coxat 2 . . .

Macrochètes des coxæ 3 .

Série basale de la main .

Série intermédiaire de la main .

Soies du préfémur des pattes IV .

Séries stabilisées au stade adulte.

Macrochètes de la main des chélicères .

Série antéro-dorsale du fémur des pattes-m⬠choires . » . . . .

Série latérale du fémur des pattes-mâchoires. . . .

Trichobothries du doigt mobile des pinces .

Trichobothries du doigt, fixe et de la main .

Soies du télofémur des pattes IV .

Soies du tibia des pattes IV .

Soies du prétarse des pattes IV .

Microchètcs du coxa 1 . .

Macrochètes du coxa 4 . . . .

Nombre de soies

deuto

trito

nymphe

nymphe

adulte

18

18

18

4

4

4

6

6

6

6

6

6

1

1

1

3

3

3

1

1

1

5

5

5

2

2

2

4

4

4

6

8

8

1

2

2

9

10

10

3

4

4

3

5

5

2

3

3

3

5

5

2

3

3

4

5

6

4

5

6

2

4

5

2

3

4

6

7

8

4

6

7

7

S

10

6

7

9

1

2

3

3

5

ô

545

Nombre de soies

Séries fluctuantes.

Microchètes céphalothoraciques antérieures . . .

Soies du sternite 2 . . .

Soies du sternite. 3 . . . . . .

Soies du sternite 4 .

Microchètes chélicériennes .

Epines du coxa 2 . .

Epines du coxa 3 .

* *

Les renseignements fournis par le tableau ci-dessus sont impor¬ tants.

Il apparaît tout d’abord que, quelle que soit la série considérée, stabilisée ou fluctuante, la chætotaxie de C. tetrachelatus n’est jamais régressive. Une larve n’a jamais moins de soies que celle la précédant.

En second lieu, l’importance de la chætotaxie en tant que moyen de détermination de l’âge, saute aux yeux. Les séries qui ne se stabilisent qu’au stade adulte sont bien définies à chacun des stades du déve¬ loppement post-embryonnaire et sont différentes pour chacun de ces stades ; elles permettent, sans erreur, la fixation de l’âge d’un spéci¬ men. Jusqu’alors, je n’employais à cette recherche que les trieho- bothries et les observations de nombreux auteurs ont toujours vérifié mes conclusions sur ce sujet. Il paraît utile maintenant, en ce qui concerne cette espèce, d’y joindre tout un ensemble de séries chæ- totaxiques : les soies des chélicères, les microchètes des coxæ 1, sont à retenir particulièrement.

En troisième lieu, la lecture du tableau ci-dessous fait ressortir V importance systématique des séries homêotypes. Les séries stabilisées dès la deutonymphe sont identiques à tous les stades du développe¬ ment. Elles ne peuvent, certes, nous renseigner sur l’âge du spécimen. Mais le fait qu’elles se transmettent sans modification, durant toute la vie et malgré les mues, prouve suffisamment qu’elles constituent des caractéristiques propres à l’espèce étudiée ; on ne saurait donc les passer sous silence dans les diagnoses. Pour la même raison, les séries stabilisées ultérieurement, soit au stade tritonymphal, soit au stade adulte sont systématiquement intéressantes.

Les séries fluctuantes, par suite de leurs variations, ne doivent jouer qu’un faible rôle en systématique. Il ne faut, par exemple, accorder que peu d’importance au nombre des épines coxales et ne point distinguer spécifiquement deux individus uniquement parce que le nombre de ces épines diffère de quelques unités, L’étude des séries fluctuantes est non d’ordre systématique mais plutôt d’ordre

deuto

nymphe

tnto

nymphe

adulte

0

1

1-2

2

5

10-12

6

10

14-16

6

8-9

10-11

0

1

1-2

6

6-8

10-12

2

3-4

5-6

546

théorique, car ses séries nous renseignent sur le processus même de révolution chætotaxique laquelle fait partie de l’évolution générale de l’espèce. Les conclusions tirées de cette étude feront l’objet d’au¬ tres notes.

Ce que nous venons de préciser pour la chsetotaxie l’est aussi pour d’autres caractères de la morphologie externe dont se servent les systématiciens : dentition, contour d’appendice, indices morpho- métriques, etc. Certains d’entre eux sont stabilisés dès le début du développement alors que d’autres se stabilisent au fur et à mesure des mues ou même restent encore fluctuants chez les adultes. Consi¬ dérons, par exemple, la forme de la main des pinces. Chez la deuto- nymphe, fig. 22, la Iritonympbc, fig, 23, cette main a des contours réguliers, chez l’adulte, par contre, une dépression est visible à la base des doigts, iig. 17. Voici donc un caractère : irrégularité dans les contours de la main qui n’apparaît qu’au stade adulte. L’examen d’un nombre suffisant d’exemplaires montre qu’au stade adulte, ces contours varient suivant, les sexes et même suivant les spécimens. Déplus, en regardant des individus de stations différentes, on arrive à trouver bien des intermédiaires entre une main nettement dépri¬ mée fig. 17 et une main presque régulière, fig. 16. L’étude des formes immatures montre donc que durant le développement post- embryonnaire la forme de la main n’est pas stabilisée et la statis¬ tique d’exemplaires adultes laisse penser que ce caractère est fluctuant et qu’en définitive, c’est un caractère taxonomique de second ordre. Il n’en est pas de même, par contre, de l’indice morpho¬ métrique : longueur des doigts des pinces par rapport à la longueur de la main. A tous les stades larvaires, ce rapport est voisin de 1,2-1, 3 et, suivant les stations, il accuse de si légères variations que ses limites chez les adultes sont 1,2-1,45. Nous avons donc affaire à un caractère précocement stabilise et dont la valeur systématique est indéniable. Il n'en est pas de même de tous les indices rnorphomé- triques ; celui du fémur des pattes-mâchoires (longueur sur largeur) varie d’rm stade à l’autre et chez les adultes peut al er de 5,5 à 7. Un autre caractère important, jusqu’alors non signalé, vient de la dentition des chélicères. Il n’existe, dans la moitié distale du doigt mobile, bg. 7, aucune dent isolée ; cette absence est vériliable dès le stade deutonymphal. U est donc possible de parler de caractère stabilisé, important systématiquement d’autant plus qu’une telle dent isolée sc retrouve toujours à la même place à tous les stades du développement chez d’autres espèces du même genre.

Il n’est pas facile, en ce qui concerne tous ces caractères : forme du corps, des appendices, dentitions, indices morphom étriqués même, de dresser un tableau comparable à celui établi par la chætotaxie. Un poil se voit, se compte, une série de soies est facile à dénombrer, une forme, par contre, est parfois difficile à préciser, son apparence varie

547

souvent suivant l’angle sous lequel on la regarde ; un indice mor¬ phométrique, dès qu’il dépasse 2 ou 3 unités est entaché d’erreurs possibles dans les mesures, variables suivant les grossissements avec lesquels on opère. I)e plus, l’étude précise et comparée de la chæto- taxie à tous les stades du développement post-embryonnaire est une source de renseignements précis. La disparition, la naissance ou la non apparition d’un poil n’est pas une aiïaire d’importance et, comme le dit F. Graindjean 1 p, 1853, « ne met pas en jeu les grands con¬ cepts habituels du transformisme comme la concurrence vitale, l’adaptation au milieu, la fonction créatrice d’organes, la prédesti¬ nation à un genre de vie. Et cependant, ce poil ne disparaît pas par hasard Peut-être arriverions-nous, en ne négligeant pas ce petit phénomène, à préciser certains effets de l’évolution,., et à faire davantage intervenir, dans chaque milieu, des lois directes et fatales, indépendantes du milieu »

L’exposé que je viens de faire des modifications chætotaxiques et morphologiques durant le développement post-embryonnaire de Chthonius tetrachelatus P. ne saurait certes nous conduire à des lois. Il permet cependant d’en tirer quelques faits utiles à la connais¬ sance même des processus évolutifs et qui, lorsqu’ils seront vérifiés et constatés chez d’autres espèces, permettront sans nul doute des conclusions d’une portée plus générale. Ces faits utiles sont à résumer ainsi :

il existe des caractères morphologiques constants n’évoluant pas durant le cours du développement post-embryonnaire et qui, de ce fait, sont identiques à tous les stades de la vie.

il existe aussi des caractères morphologiques évoluant au cours du développement post-embryonnaire, mais cependant bien définis à chaque stade et nettement différents d’un stade à l’autre. Alors que les précédents caractères étaient stabilisés dès le début du développement, ces derniers caractères ne se stabilisent suivant les cas qu’à l’une ou l’autre étape de la vie.

il existe enfin des caractères morphologiques qui, par suite des variations qu’ils présentent, ne sont certainement pas encore ou ne sont plus stabilisés. Ce sont des caractères fluctuants, qui, peut-être, serviront à distinguer des formes nouvelles.

Les caractères morphologiques stabilisés ont une réelle valeur systématique et permettent de déterminer l’âge des spécimens, les caractères morphologiques fluctuants ne doivent rendre que peu de service au systématieien ; parmi eux il en est cependant qui peuvent renseigner sur la manière dont évolue actuellement la morphologie et permettent d’envisager comment se sont différenciées les espèces dans le genre Chthonius .

Laboratoire de Zoologie du Muséum.

1. La suppression d’organes dans l’évolution d’une série homéotype. C. Ii. Ac. Sc., t. 206.

548

Coléoptères Curculionides du Cameroun. /. Trigonocolini

Par Renaud Paulian.

Au cours de la mission P. Lepesme, R. Paulian et A. Milliers, dans les massifs montagneux du Cameroun Occidental (1939), nous avons récolté un certain nombre de Coléoptères Curculionides, L’ensemble des récoltes comportait une centaine d’espèces dont une vingtaine de formes étaient nouvelles. L’étude de ce matériel m’a obligé à revoir les genres ou tribus représentées dans les col¬ lections rapportées et m’a permis de reconnaître, dans les collec¬ tions du Muséum de Paris, un certain nombre de formes nouvelles ou intéressantes qui seront signalées avec les espèces nouvelles pro¬ venant du Cameroun.

La tribu des Trigonocolini, avec le seul genre Trigonocolus, réunit quelques espèces d’Asie tropicale et de la région éthiopienne, très caractérisées par leur faciès : prothorax et élytres sont trian¬ gulaires et s’affrontent par leurs bases. L’organe copulatcur (fig. 4) est d’un type fréquent chez les Omophorini et diverses autres petites tribus ; l’armature génitale Ç, très simple (fig. 5), n’est pas trans¬ formée en organe de ponte ; la nervation alaire, avec la réduction des cubitales et des anales (fig. 1) se rapproche de celle des Apio- nidæ , mais s’en distingue par l’existence d’un fin rameau récurrent. La structure des pattes antérieures (fig. 7 à 11) fournit de bons critères taxonomiques, comme aussi le revêtement de poils de la face tergale.

Tableau des espèces africaines

1. Élytres avec des pinceaux de poils dressés, longs et grêles . 2

Élytres à pubescence simple, sans pinceaux de poils . 3

2. Écusson creusé au sommet . . . fasciculosus Hust.

Écusson entièrement convexe. . Sicardi, nov. sp.

3. Fémurs antérieurs avec un faible denticule au bord externe de

la dent principale (fig. 11). . . . 4

Fémurs antérieurs unidentés (fig. 7 à 10) . . . . 5

4. Dessus du corps au moins partiellement rougeâtre. Taille plus

forte : 3 à 3,5 mm. (= Vanderjisti ?) . . distinctus Hart.

Dessus du corps entièrement, sombre. Taille plus faible : 2,8 mm.

senegalensis, nov. sp.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 6, 1941.

549

Thorax avec des bandes longitudinales de pubescence assez

serrée, ou très longue ; le reste du corps presque glabre . 6

Thorax sans bandes longitudinales distinctes de pubescence. . . 12

Thorax avec trois bandes distinctes de pubescence . 7

Thorax avec une ou deux bandes de pubescence . 8

Rostre court. Bandes thoraciques grises . vitticollis Marsh.

Rostre long. Bandes thoraciques blanches . longirostris Iiartm.

Thorax avec une bande discale assez grêle. . . . 9

Thorax avec deux bandes discales . . . 10

Une tache triangulaire de pubescence de chaque côté de la

bande discale . \ . crassipes Hnst.

Pas de taches de pubescence . caslamus llust.

Élytres à pubescence homogène, sans tache ou ligne de poils

plus longs ou d’écaillcs denses . ftrmus Boh.

Élytres avec une bande ou une tache de pubescence particulière. 11 Élytres avec chacun une bande longitudinale large d 'écailles

pâles, près de la suture. . . zébra, nov. sp.

Élytres avec une faible ligne de longues soies, à la base de l’in-

terstrie IV . . longepilosus, nov. sp.

Tout le corps au moins à fine pubescence éparse . . 13

Tout le corps glabre en dessus . . . puncticollis Hust.

Thorax très fortement rétréci à la base ; plus large, en avant de

la base, que les élytres . . amplicollis llust.

Thorax non, ou à peine rétréci à la base, au plus aussi large que

les élytres . . . . . . . 14

Thorax plus long que large . longicollis Faust.

Thorax plus large que long . . 45

Thorax granulé . * 46

Thorax à ponctuation simple ou râpeuse . . . . 48

Tibias antérieurs avec une dent près de la base, ou au milieu de

l’arête interne . major Hust.

Tibias antérieurs simplement sinués sur le bord interne . 47

Rostre à ponctuation éparse et simple . . gabonicus Fairm.

Rostre à ponctua lion dense et rugueuse . . niger Hust.

Tibias antérieurs avec, au-dessus et au-dessous de la dent médiane de la marge interne de fins denticulcs aigus (fig. 40).

Thorax bien plus étroit que les élytres . lycopodii, nov. sp.

Tibias antérieurs à marge interne sans fins denticulcs serrés. ... 49

Tibias antérieurs à marge interne en courbe régulière (fig. 7) . . 20

Tibias antérieurs à marge interne dentée ou angulée (fig. 44) . . 21

Corps roux. . . rufus Hust.

Corps noir . brevipes Hust.

Tibias avec une dent apicale ou un tubercule apical, externes. . 22

Tibias à angle apical externe simple . . . 24

Angle de la marge interne des tibias antérieurs situé au niveau

du milieu , . . . . . . , . . . . 23

Angle de la marge interne des tibias antérieurs situé proximale- raen I au milieu . . . . fraler Iiartm.

23. Stries él y traies fortement sériées-ponctuécs ..... cunealus Fairm. - Stries élytrales à points presque effacés . inter stitialis Hartm.

550

24. Rostre avec cinq carènes dénudées. Long. 3,5 mm.. . rubripes Hust. - Rostre vaguement caréné. Long. 6 mm . tanganus Hartm.

Trigonocolus Sicardi, nov. sp.

Type, un exemplaire : Madagascar, Mt. d’Ambre (colî. Sicard > Muséum de Paris).

Long. 5 mm. - Très voisin de Jasciculosus Hust., mais à sculp¬ ture nettement distincte.

Corps très convexe, assez court et large, brun noir à élytres, pattes et antennes rouges. Tout le dessus à fine pubescence grise couchée :; cette pubescence un peu plus dense sur les côtes du tho¬ rax, très éparse et un peu plus rude sur les élytres ; en outre ceux-ci avec quelques pinceaux de longs poils pâles dressés ; dessous cou¬ vert de squamules denses, plumeuses, gris- jaunâtre ; pubescence des pattes très dense.

Rostre prolongeant régulièrement la courbure du corps, un peu plus court que le thorax, un peu comprimé à la base, régulièrement mais faiblement élargi vers l’apex ; avec une impression antéocu- laire allongée, triangulaire, peu marquée, n’atteignant pas l’inser¬ tion des antennes ; tout le rostre à ponctuation très dense, un peu rugueuse et faiblement confluente en lignes longitudinales. Milieu de la face dorsale avec une faible carène lisse atteignant presque l’apex ; en outre, à la base, avec deux très faibles carènes un peu obliques, divergentes vers l’avant. Yeux allongés, très peu con¬ vexes, non saillants en dehors de la courbure générale de la tête. Front avec une faible dépression médiane ; ponctuation moyenne, régulière et dense. Antennes insérées en avant du milieu, Scape atteignant le bord antérieur de l’œil ; article I du funicule plus gros, mais à peine plus long que le IIe : les autres articles trans¬ verses et progressivement plus larges ; massue un peu plus courte que le funicule.

Thorax plus large que long ; angles postérieurs droits ; côtés presque parallèles sur le premier tiers, puis fortement rétrécis en ligne presque droite, jusqu’à une faible distance de la marge anté¬ rieure, en cou à côtés parallèles sur le dernier sixième. Lobe basal largement écbancré en arc ; dessus régulièrement convexe. Toute la surface à dense et assez forte ponctuation, presque simple en avant, râpeuse et plus line en arrière.

Ecusson arrondi, très convexe, à ponctuation éparse et faible.

Elytres à ealus huméral tranchant, saillant en dehors et dépas¬ sant les côtés du thorax ; rétrécis en ligne droite derrière ce ealus ; apex assez largement arrondi ; ensemble les élytres ne sont pas sensiblement moins larges que longs ; stries nettes et ponctuées de points faibles ; interstrie suturai tectiforme, les autres inters-

551

tries relevés en carène sur leur bord externe ; sculpture des inters¬ tries faible et rugueuse ; interstric IV faiblement élargi au tiers basilaire et poi'tant en ce point une fossette rugueuse avec un pin¬ ceau de poils ; un autre pinceau à la base des interstries VII-TX ; un pinceau au milieu de l’interstrie Vil, un autre aux deux tiers postérieurs de l’interstiie VII et un pinceau aux trois quarts pos¬ térieurs de l’interstrie V. De plus quelques soies dressées sur les interstries VIII et. IX, correspondant au pinceau médian de l’in- terstric VII et quelques soies sur l’interstrie VI correspondant au pinceau apical de l’interslrie V. Pygidium en demi-ellipse, rebordé en courbe à la base, avec une trace de carène longitudinale médiane lisse ; le reste de la surface distinctement ponctué.

Fémurs grêles à la base, clavif ormes, avec une forte dent aiguë et simple sur l'arête interne. Tibias antérieurs étroits ; leur marge externe presque droite, à peine un peu anguleuse à l’angle apical externe de la corbeille larsale ; marge interne bisinuée ; l’angle saillant situé au tiers basilaire et très obtus ; angle apical interne avec deux crochets bien séparés et assez longs.

Trigonocolus zébra, nov. sp.

Type, un exemplaire, Afrique Orientale Anglaise : rivière Ramis (Alluaud et Jeannei, > Muséum de Paris).

Long. 4,5 mm. Corps assez allongé, très convexe, brun noir. Tête et rostre : base, marges et deux bandes discales sur le thorax ; écusson ; base et une bande longitudinale juxtasuturale sur les élytres ; dessous, densément couverts de squamules plumeuses jaunâtres.

Rostre de peu plus court que le thorax, un peu comprimé à la base ; presque parallèle sur les deux premiers tiers, puis un peu élargi en courbe faible ; carène longitudinale médiane entière, assez fine ; carènes marginales latérales bien marquées ; impression antéoculaire moyenne, n’a I teignant pas tout à fait l’insertion des antennes ; toute la tête et le rostre à ponctuation dense et assez faible ; yeux très peu saillants en dehors de la courbure générale de la tête. Front à peine un peu déprimé. Antennes à scape attei¬ gnant, l’apex de l’œil ; premier article du funicule bien plus large et plus long que le second ; les autres courts et de plus en plus larges ; l'ensemble du funicule court, égal à la massue.

Thorax plus large que long , ses cotés très légèrement conver¬ gents vers barrière, en ligne droite, sur les deux cinquièmes posté- rieu s ; puis brusquement rétrécis en courbe vers bavant l'étran¬ glement antérieur à côtés concaves prolongeant, régulièrement la courbure des côtés ; dessus à convexité régulière ; lobe, basal lar¬ gement échancré en arc devant l’écusson. Tout le thorax à ponc-

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tuation forte et assez dense. Écusson arrondi, un peu déprimé au milieu, entièrement à dense et assez fine ponctuation squamifèrc.

Élytres à calus huméral saillant., arrondi, débordant le thorax ; plus longs qiie larges pris ensemble, en triangle curviligne ; stries de points à peine visibles ; interstries carénés, les impairs plus for¬ tement que les autres, rugueux. Pygidium convexe, en demi-ellipse allongée, rebordé en courbe à la base.

Fig. 1-6. Trigonocolus gabonicue Fairrn, 1. aile ; 2. pièces pleurales du méso et

du métasternum ; 3. rostre de profil; 4. pénis et tegmen ; 5. valve génitale femelle ;

6. spermathèque.

Fémurs cia vif ormes avec une forte dent simple et aiguë, plus forte sur les fémurs antérieurs, sur la marge interne. Tibias anté¬ rieurs grêles, simples et presque rectilignes sur leur marge externe ; leur marge interne fortement bisinuée, l’angle saillant aigu, presque dènti forme, situé distalement au milieu ; angle apical interne avec deux crochets rapprochés dont le distal est le plus fort.

Trigonocolus lycopodii, nov. sp.

Type et deux cotypes. Cameroun, région de N’Kongsamba : crête du Mt. Nlonako, 1.800 m., dans la prairie à Ly copodium du sommet, vit 39 (P. Lepesme, R. Pavliax et A. Villiers > Muséum de Paris).

4

553

Long. 4 mm. Corps entièrement convexe, noir ; dessus à pubes¬ cence pâle, couchée, plus dense sur l’avant-corps, formant de petites taches irrégulières et peu denses sur les élytres ; dessous et pattes à assez denses squamules gris plumeuses.

Rostre court et robuste, plus court que le thorax, un peu com¬ primé à la base, parallèle sur les trois quarts de sa longueur, puis un peu élargi vers l’apex ; dessus avec cinq fines carènes longitu¬ dinales visibles à la base ;, impression antéoculaire nette, n’attei¬ gnant pas l’insertion des antennes ; tout le rostre à ponctuation assez forte et dense. Tête à yeux peu saillants, à très dense ponc¬ tuation assez forte et dense. Antennes à insertion très antérieure ; scape atteignant le milieu des yeux ; premier article du funieule assez gros, second plus petit, les autres assez grêles ; massue plus longue que le funieule.

Thorax plus large que long, convexe mais déprimé sur le cou et, plus faiblement, vers la base ; côtés parallèles sur les deux tiers basilaires puis brusquement et fortement rétréci ; angles posté¬ rieurs droits ; dessus avec une faible dépression longitudinale médiane ; ponctuation très dense, assez forte, un peu râpeuse ; base largement échancrée en arc devant l’écusson. Écusson arrondi, con¬ vexe, entièrement et peu densément à fine ponctuation râpeuse.

É1 vtres trapézoïdaux, à calus huméral un peu saillant et arrondi. Suture tectiforme. Interstries carénés sur leur bord externe, rugueux ; stries presque effacées. Pygidiurn très bombé, assez long, à peine rebordé à la base et entièrement ponctué.

Fémurs gros, peu cia vif ormes, avec une dent aiguë et assez gi'êle. Tibias antérieurs droits sur la marge externe, avec une petite dent située un peu en retrait de la troncature et précédée de quelques soies dressées ; marge interne avec une forte épine au tiers basilaire et une série d’épines de tailles variables distalement à elle ; crochet apical interne très fort, mais simple (fig. 10).

Trigsnocolus senegalensis, nov. sp.

Type, un exemplaire. Sénégal : Dakar (L. Berland > Muséum de Paris).

Long. 3 mm. Corps noir mat ; dessus et pattes à fine pubes¬ cence pâle couchée, éparse ; dessous à denses squamules blanc- jaunâtre.

Rostre plus court que le thorax, arqué, comprimé à la base, parallèle sur la première moitié, puis élargi vers l’apcx ; dessus rugueusement ponctué, avec trois carènes longitudinales distinctes ; impression antéoculaire forte, bien limitée, atteignant l’insertion antennairc. Yeux un peu saillants au dehors de la convexité géné¬ rale de la tête ; front faiblement déprimé. Tête à forte ponctuation

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un peu dense. Antennes insérées juste en avant du milieu ; scape n’atteignant pas tout à fait les yeux ; premier article du funicule très gros, les autres fins, grêles ; massue plus courte que le funicule.

Thorax de peu plus large que long ; côtés en courbe régulière, à peine rétrécis sur les cinq sixièmes de leur longueur ; en cou sur le sixième antérieur ; plan au dessus, fortement déclivé et échancré en are devant l’écusson, avec une impression transverse de chaque côté du milieu; ponctuation dense et forte. Ecusson arrondi, déclive et densément ponetué-granulé dans la région antérieure.

Élytres en triangle curviligne, de peu plus longs que le thorax, un peu plus larges que lui à la base ; calus huméral arrondi, un peu

Fig. 7-11. Fémurs et tibias antérieurs de Trigonocolus. 7. T. brevipes Hust. ; 8. T. caslaneus llust. ; 9. T. gabonicus Fairm ; 10. T. lycopodii, nov. sp. ; 11. T. senegalensis, nov. sp.

saillant ; interstries densément et fortement râpeux, relevés à leur bord interne, séparés par des stries simples, peu perceptiblement ponctués. Pygidium très court et transverse, rebordé en arc.

Fémurs antérieurs épais, la forte dent de la marge antérieure suivie d’une seconde dent plus faible. Tibias antérieurs longs et grêles, arqués sur la marge externe, avec l’angle apical externe un peu saillant ; marge interne bisinuée, avec un angle saillant au premier tiers et un crochet apical interne unique (lig. 11).

Trigonocolus longepilosus, nov. sp.

Type, un exemplaire. Madagascar : Mt. d’Ambre (coll. Sicard >> Muséum de Paris).

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Long. 3,75 mm. Très convexe, subsphérique, noir ; dessus à line et courte pubescence très éparse ; en outre les certes au rostre, deux lignes longitudinales discales sur le thorax et l’arriéré des côtés du tkorax, une ligne longitudinale à la base du IVe interstrie élÿlral, à pubescence blanche, longue et couchée : face sternale à écailles blanches écartées.

Rostre assez long, peu arqué, presque aussi long que le thorax, bisinué sur sa marge dorsale ; un peu comprimé à la base, puis élargi régulièrement jusqu’à l’apex ; impression antéoeulaire pro¬ fonde et étroite, atteignant presque l’insertion antenriaire ; dessus grossièrement rugueux, avec une trace de carène marginale laté¬ rale au-dessus des scrobes antennaires ; yeux à peine saillants hors de la convexité de la tête ; front un peu déprime, à ponctuation assez dense et moyenne. Antennes insérées en avant du milieu, à seape n’atteignant pas le bord antérieur de l’œil ; premier article du funicule bien plus grand que les suivants ; le funieule assez grêle, plus long que la massue.

Thorax large et convexe, un peu déprimé en avant ; disque avec une faible trace de relief longitudinal médian ; côtés parallèles sur la première moitié, puis brusquement rétrécis en courbe vers l avant ; cou relativement long ; ponctuation simple, forte et assez dense ; lobe scutellaire faiblement échancré. Écusson arrondi, déprimé vers l’avant, à fine ponctuation peu dense.

Élytres en ellipse allongée, à peine plus larges, au niveau du calus huméral que le thorax à la base ; stries fines, faiblement, ponc¬ tuées ; interstries relevés le long de leur marge externe, finement et éparsement râpeux ; suture teetiforme. Pygidium étroit, assez long, déprimé, anguleusement rebordé à la base.

Fémurs antérieurs un peu plus épais que les autres, avec une forLe dent triangulaire. Tibias antérieurs arqués sur leur arête externe, avec un denticule subapieal portant un pinceau de soies et situe en retrait de l’apex ; marge interne bisinuée, l’angle interne bien saillant, situé au milieu de la marge ; angle apical interne avec un fort crochet bifide.

Laboratoire d’Enlomobgie du Muséum.

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Description de nouvelles espèces de Donax et Heterodonax (Moll. Lamellibr.)

Par E. Fischer-Piette.

Heterodonax Messageri, n. sp. (fîg. 1).

Testa o va, ta ; pars aniica subelongata y poslica subtruncata, paulo brevior. Pagina externa striis concenlricis tenuibus , confertis, ornata. Umbones a cuti, parum promine-ntes, opisthogyri, postmediani. Car do in valva dextra dentibus cardinalibus binis erassis , divergenlibus ; dens lateralis anticus parvos, postions magnas. Valva sinistra dente anteriore mediano crasso et denticulo vici.no postico, obliquo ; dens lateralis anticus nuUus, posticus obsoletm, Pallii sinus horizontales , ovalo-oblorigus , 2 /3 testai longitudinis attingens. Color exius albo- lutescens , i rit, us aibus. Long. 19,5, ait. 16, crass. 8 mm.

Coquille ovale, assez aplatie ; côté antérieur sub-allongé, côté postérieur sub-tronqué, légèrement plus court. Bord ventral assez régulièrement arrondi, tranchant, non crénelé. Surface externe, blanche sous un épiderme jaunâtre, présentant de nombreuses et fines stries concentriques. Pas de stries rayonnantes. Sommets petits, opisthogyres. Charnière présentant, à la valve droite, deux dents cardinales épaisses, divergentes, une dent latérale extérieure petite mais bien individualisée, une dent latérale postérieure plus importante. A la valve gauche, une dent cardinale médiane, très forte, et une autre placée postérieurement, étroite, oblique, bor¬ dant l’extrémité du plateau nymphal ; une dent latérale postérieure obsolète, pas de dent latérale antérieure. Intérieur des valves blanc ; sinus palléal arrondi dans l’ensemble, s’étendant dans une direction franchement horizontale jusqu’aux 2/3 de la longueur de la coquille.

Un exemplaire, récolté par le Colonel Messager, et qui nous a été soumis par M. Maxime Denis (Collection du Muséum, don de M. Denis). Habitat : Tahiti.

Espèce caractérisée principalement par le développement des dents latérales de valve droite.

Rapports et différences. - Diffère de Heterodonax Seychel- larurn Bertin par sa coloration blanche et non violette, son sinus palléal plus horizontal et plus allongé, ses dents latérales (H. Sey- chellarum n’en a aucune).

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 6, 1941.

557

L’aspect extérieur est le même que chez H, himaculatus L. des Antilles et de Californie, espèce que Bertin classait à tort parmi les Tellina du sous-genre Arcopctgia. Mais cette espèce a le sinus palléal plus court et quelque peu ascendant (comparer iig. 1 A et F.), et sa charnière est dépourvue de dents latérales (lig. 1 G). Ces

Fig. 1. A à E, Helerodonax Messageri il. sp. (E, charnière de la valve droite vue sous •l’incidence qui montre le mieux les dents latérales).

F, G, Helerodonax himaculatus L., pour comparaison (en G l’incidence est la même qu’en E.),

caractères sont ceux des adultes. Il convient de remarquer que les jeunes H. himaculatus diffèrent beaucoup des adultes, et possèdent les caractères que nous observons chez H. Messageri : sinus palléal horizontal, allongé ; deux dents latérales à la valve droite ; une dent latérale postérieure obsolète à la valve gauche. Il en est ainsi chez les individus de 13 mm. ; dès la taille de 16 mm. (Rômer, Conch. Cab., Donacidæ, 1869, pl. 18, fig. 14-16) les dents latérales sont difficiles à distinguer (Rômer, p. 107. Il en est de même sur

, t. XIII, 6, 1942.

Bulletin du Muséum, 2e s.

36

558

un échantillon du Muséum, de 17 mm.) ; pour les tailles plus grandes il ne reste pas trace de dents latérales.

Heterodonax Messageri. montre donc d’étroites affinités avec II. bimaculatus , mais la différence des localités s’ajoute à celle des caractères des adultes, c’cst pourquoi nous lui donnons rang d’espèce.

Répartition géographique du genre Heterodonax. Long¬ temps inclus dans le Donax (Romer ; Rertin ; P. Fischer), les Heterodonax sont maintenant (Dall. ; Thiele) réunis aux Psam- rnobiidæ cri dépit de très grandes différences. C’est un très petit groupe. Sur 8 espèces vivantes décrites, deux (H. obscurus Rve ; H. crassus Bert.) sont d’habitat inconnu. Les 6 autres se répar¬ tissent, géographiquement, dans l’ordre suivant en allant vers l’Ouest : H. bimaculatus L. (H. oie inus Ad. incl.) ; Brésil, Antilles et Californie ; H. ovalinus Desh. : Côte pacifique de l’Amérique centrale; H. nu cul aides Rve. : Californie; H. Messageri nob. : Tahiti ; H. Seychellarum Bert. : Seychelles ; II. parons Dunk. : Loanda.

Du fait de la découverte de VH. Messageri , placé dans l’immense lacune qui séparait la Californie des Seychelles, la répartition de ce genre encore très mal connu se dessine dès maintenant comme intéressant toutes les mers chaudes.

Donax (Latona) Denisi n. sp. (fig. 2).

Testa trigona, inæquilateralis ; pars antica elongala, compressa ; pars postica breoior, tumida, oblique truncata. Umbones paroi opis- thogyri, radiis tribus oiolaceis picti. Color extus albida, in area pos¬ tica obscure oiolacescens ; color intus oiolcicea. Mar go oentralis non crenulata, in postica extremitate iransoerse bicuroata. Pagina externa striis canceritricis in parle antica conspicuis, slriis radiantibus paucis, lineisque flexuosis, ornata ; area postica '< granulata. Valoa dextra dente cardinali media, no fisso, denticulo oicino antico, obliqua , den- tibus lateralibus duo b us, Valoa, sinislra dentibus cardinalibus duo- bus, diverge ntibus, dente luterali postico rnagno, antico obsoleto. Pallii sinus rolundatus. Long. 24,5, ait. 20, crass. 10,5 mm.

Coquille triangulaire, inéquilatérale, à région antérieure allongée, comprimée, à région postérieure plus courte, large, tronquée oblique¬ ment. Sommets petits, opisthogyres, ornés de 3 courts rayons violets divergents. Le reste de la surface extérieure est blanchâtre, avec une plage obscure sur l’arca postérieure. Coloration interne violette interrompue par deux fascies blanches mal délimitées. Bords finement striés, non crénelés. En avant de l’angle postérieur de la coquille existe une double sinuosité du bord ventral (fig. 2 B) correspondant à un plissement de la région marginale des valves _

559

La surface des valves porte un triple système de sculpture : rayon¬ nante, concentrique, et flexucuse. La sculpture rayonnante consiste en quelques lignes nettes dans la région antérieure, d'autres lignes, irrégulières, clairsemées, obsolètes, dans la région moyenne, puis un faisceau de ILnes lignes serrées, situé en avant de l’area posté¬ rieure. La sculpture concentrique consiste en lignes de croissance, visibles surtout à l’extrémité antérieure. À ces deux systèmes en est superposé un troisième, très léger, formé de lignes flexueuses bien caractéristiques : se détachant des stries concentriques situées

Fig. 2. A à F, Donav Denisi n. sp. ; B montre la double sinuosité des bords posté- ro-ventraux ; en F, détail de la sculpture do la valve droite, partie encadrée en E.

à l’avant, elles montent obliquement jusque- vers les 2 /3 de leur trajet, puis redescendent rapidement ; au moment d’aborder l’area postérieure, elles font place à des ornements granuleux (évoquant des dents de Sélaciens), qui sont disposés irrégulièrement dans la région de la courbure menant à l’area postérieure (lig. 2 F), puis forment des rangées régulières sur l’area elle-même. La charnière porte, à la valve droite, deux dents cardinales, l’une médiane et bifide, triangulaire, l’autre, antérieure, très oblique, lamelleuse, et deux dents latérales ; à la valve gauche, deux dents cardinales, petites, divergentes, une dent latérale postérieure, et une dent

560

latérale anterieure à peine indiquée. Sinus palléal régulier s’éten¬ dant sur la moitié de la longueur de la coquille.

Nous nous faisons un plaisir de dédier cette belle espèce à M. Maxime Dknis qui nous l’a soumise.

Un exemplaire, collection du Muséum (Don de M. Denis. Pro¬ venance : collection Messager). Habitat inconnu.

Espèce caractérisée par sa sculpture flexueuse, et par la double plicature marginale postérieure.

Rapports et différences. Forme générale proche de celle de Donax (Latona) ticaonicus Hanl., des Philippines, et surtout de D. (L.) purpurascens Gmel., de l’archipel malais. Mais ces espèces ne présentent pas la double sinuosité marginale ; et chez D. ticaonicus l’area postérieure est ridée mais non granuleuse, et le reste de la surface est lisse ; chez D. purpumseens la sculpture de l’area postérieure se rapproche davantage de celle de notre espèce ; sur le reste de la surface une sculpture onduleuse se dessine, mais elle suit le trajet des stries de croissance sans s’en détacher fran¬ chement.

Donax (Latona) Victoris nom. nov.

1869. Donax ( Latona ) granosus Rômek (non Lamarck), Conch. eab., 2e éd., Donacidae, p. 84, pl. 14, fig. 11-12-13.

1881. Donax ( Latona ) granosus Rom. Bertin (non Lamarck), Revis. Doriac. Muséum, p. 11 6.

1929. Donax Berlini Dautzenberc (non Pilsbry), Moll. test, mar, Madag., in Faune colon, fr., III, p. 607.

Le nom Donax Bertini a été employé deux fois, d’abord par Pilsbry (1901) pour une espèce (trouvée dans du ballast en Afrique du Sud) très allongée, à bords crénelés, que l’auteur rapproche de D. Oweni Gray qui appartient au sous-genre Capsella ; puis, pour une espèce bien différente, par Dautzenberg (1929), comme chan¬ gement de dénomination pour Donax (Latona) granosus Rômer (non Lamarck), de Madagascar. Cette dernière espèce doit donc à nouveau changer de nom. En l’appelant Donax (Latona) Victoris nom. nov., elle restera dédiée à la mémoire de Victor Bertin, auteur de la Révision des Donacidées du Muséum.

Laboratoire de Malacologie du Muséum.

561

Notes sur les espèces Lamarckiennes de Cardium

(Moll. Lamellibr.j

Par Ed. Lamy.

(suite) 1

C. CILIARE Poli.

Deshayes (1835, in Lamark, An. s. vert., 2e éd., VI, p. 394) considérait le C. ciliare Linné (1758, Syst. Nat., ed. X, p. 679) comme ne formant avec le C. aculealüm L. qu’une seule espèce. Mais, d’après IIanley (1855, Ipsci Linn. Conch., p. 48), la coquille qui, dans la collection Linnéenne, porte le nom de C. ciliare L. est un jeune C. echinatu.ni L.

Quant au C. ciliare de Lamarck, correspondant à la fig. 4 de la pl. 298 de Y Encyclopédie, c’est celui de Poli [non L.] (1791, Test, utr. Sicil., I, p. 60, pl. XVI, fig. 20) et il doit être identifié au C. paucicostatum Sowerby (1840, P. Z. S. L., p. 106 ; 1841, Conch. Illustr., p. 29, fig. 20), de la Méditerranée, qui possède une coquille ornée de 16 ou 17 côtes, portant chacune un cordon médian sail¬ lant, sur lequel prennent naissance des tubercules papilleux.

C. echinatum Linné.

Hanley (1855, Ipsa Linn. Conch., p. 47) nous informe que le type du C. echinatum Linné (1758, Syst. Nat., ed. X. p. 679) existe toujours dans le Cabinet Linnéen et qu’il est bien conforme aux figures données pour cette espèce par les auteurs anglais (1815, Wood, Gener. Conch., p. 208, pl. 49, fig. 1-2).

Cette coquille, dont la forme typique n’existe que dans l’Atlan¬ tique 2, est ornée de 19 à 20 côtes convexes divisées chacune par un sillon médian dans lequel vient s’insérer un cordon étroit armé de nombreux tubercules papilleux peu saillants.

D’après Hanley, le véritable C. ciliare Linné est le C. echinatum jeune.

1. Cf. Ed. Lamy. BuU. Muséum, 2e s., XIII [1941], p. 458.

2. Dans la Méditerranée on trouve, la var. mucronala Poli.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 6, 1941.

562

Au C. echinatum doit être identifié également le C. cüiare Chem- nitz (1795, Conch. Cab., XI, p. 213, pl. 200, fig. 1951-1953).

Lamarck, qui possédait cette espèce dans son Cabinet person¬ nel, lui rattachait comme var. [b] la fig. 3 de la pl. 298 de V Ency¬ clopédie.

La fig. 2 de la même planche, qui paraît être une reproduction de la fig. 158 donnée pour le C. echinatum L. par Chemnitz (1782, Conch. Cab., VI, p. 165, pl, 15) a reçu de Bory de Saint-Vincent (1824, Enc, Mélh., Vers, 10e livr., p. 155) le nom de C. inerme "Valen¬ ciennes.

Au Muséum de Paris deux individus (49 X 50 mm. et 48 X 48 mm.) de C. echinatum , munis d’une vieille inscription, qui n’est pas de la main de Lamarck, sont cependant indiqués comme ayant été déterminés par lui, et la même mention se retrouve pour un 3e spécimen (63 X 67 mm.) sans étiquette ancienne. Par contre, un échantillon (48 X 51 mm.) fossile de Plaisance a été étiqueté par Lamarck « Cardium echinatum [6] ».

C. pseudolima Lamarck.

Le type du C. pseudolima Lk. se trouvait dans le Cabinet de l’aide-naturaliste Dufresne.

Les exemplaires offrant la couleur blanche indiquée par La¬ marck constituent une variété qui est rare : en général, l’espèce est d’un rose carnéolé avec bandes transversales, plus foncées ; elle est ornée de 38 à 40 côtes armées de tubercules blancs.

Le Dr Jousseaume (1927, in Lamy, Bull. Mus. hist. nat., XXXIII, p, 517) pensait que la forme figurée par Reeve (1844, Conch. Icon., pl. II, fig. 10) sous le nom de C. multispinosum Sowerby (1841, Conch. lllustr ., p. 3, fig. 38) est un stade jeune de cette espèce de la Mer Rouge et de Zanzibar (1886, Jousseaume, Le Naturaliste, 8e ann., p. 221).

C. aculeatum Linné.

Hanley (1855, Ipsa Linn. Conch., p. 47) cite comme références du C. aculeatum Linné (1758, Syst. Nat.., ed. X, p. 824) 1 les figures données pour cette espèce de. l’Atlantique et de la Méditerranée 2 par Turton (1822, Conch. Insul. Britann., p. 180, pl. 13, fig. 6-7).

C’est une coquille toujours un peu bâillante du côté postérieur

1. Dans l’édition X du Systema Naluræ Linnf avait d’abord (p. 679, 62) attribué à cette espèce le nom de C. muricalum, mais il l’a changé (p. 824) en aculeatum , en réser¬ vant l’appellation muricatum à une coquille de la baie de Campêche.

2. Une valve usée de C. aculeatum a été trouvée dans l’Amérique du Sud à Acapuleo, par suite d’un transport accidentel (1901, Dali-, Proc. U. S. Nat. Mus., XXIII, p. 392).

563

qui est tronqué ; elle est nettement caractérisée par sa surface luisante, presque lisse, et par son ornementation consistant en gros tubercules papilleux sur les côtes antérieures, en crochets recourbés vers l’arrière sur celles du milieu et en longues épines redressées sur les postérieures.

C. erinaceum Lamarck.

Le C. erinaceum LamarcIî. est le C. echinatum de Poli (1791, Test utr. Sicil. , I, p. 61, pl. XVII, fig. 4-5) et de Bruguière [non L.] (1789, Encycl. Métk., Vers, I, p. 217) : c’est également le C. spi- nosum (Solander mss.) Dillwyn [ non Sow.] 1 (1817, Descr. Cat. Rec. Shells, I, p. 115).

Cette espèce de la Méditerranée possède une coquille entièrement close, qui se distingue du C. aculeatum L. par ses côtes plus nom¬ breuses (33 à 35), planes en dessus et coupées à angles droits de chaque côté, ainsi que par ses tubercules également beaucoup plus nombreux, très rapprochés, aplatis dans la région antérieure, pointus dans la postérieure.

Au Muséum de Paris un individu mesurant 77 X 73 mm. est indiqué comme le type du C. erinaceum, bien que l’étiquette très ancienne dont il est accompagné ne soit pas de la main de Lamarck.

C. tuberculatum Linné.

D’après Hanley (1855, Ipsa Linn. Conch., p. 48), Linné ne possédait pas cette coquille, mais la description (1764, Mus. Ludov. Ulric., p. 486) s’applique parfaitement au C. tuberculatum des auteurs anglais (1801, Donovan, Nat. llist. Brit. Shells, III, pl. CVII, fig. 2).

Ce C. tuberculatum Linné (1758, Syst. Nat,., ed. X, p. 679), de l’Atlantique et de la Méditerranée, est orné de 20 à 24 côtes : sur la région antérieure elles sont arrondies, séparées par des inter¬ valles presque égaux à elles, et munies de quelques tubercules peu saillants, souvent obsolètes ; sur la région postérieure elles deviennent de plus en plus étroites, anguleuses et dépourvues de tubercules.

Selon Bucquoy, Dautzenberg, Dollfus (1892, Moll. mar. Roussillon , II, p. 260), cette espèce est sans aucun doute le C. rus- ticurn Linné [non Chemnitz, nec Lamarck] (1758, Syst. Nat., ed. X, p. 681) ; mais c’est à tort que Deshayes (1835, in Lamarck, An. s. vert., 2e édit., VI, p. 397) a regardé le C. tuberculatum comme n’étant qu’une variété du C. echinatum (et non pas du

1. Le C. spinosum J. Sowerby (1804, British Miscell., I, p. 65, pl. XXXII) est le jeune du C. aculeatum L.

564

C. erinaceum, ainsi que le disent Bucquoy, Dautzenberg, Doli.-

l'US).

Au Muséum de Paris un individu (65 X 65 mm.) de C. tuber- culatum a été étiqueté de la main de Lamarck et deux autres spé¬ cimens (61 X 60 et 60 X 61 mm.) sont indiqués comme ayant été aussi déterminés par lui.

C. isocardia Linné.

Dans la collection du Muséum de Paris un spécimen (90 X 70 mm.) de cette espèce a été étiqueté par Lamarck : « Cardium isocardia, individu très vieux ».

Hanley (1855, Ipsa Linn. Conch., p. 49) mentionne que le type Linnéen du C. isocardia Linné (1758, Syst. Nul., ed. X, p. 679) correspond bien à l’espèce des Indes Occidentales ainsi nommée par les auteurs (1815, Wood, Gener. Conchol., p. 217, pl. 52, fig. 1-

2).

Wm. Dall (1901, Proc, U. S. Nat. Mus., XXIII, p. 385) lui rattache comme synonyme le C. eburniferum. Guppy (1875, Ann. Mag. Nat. Hist., 4e s., XV, p. 51, pl. VII, fig. 3).

La forme typique, qui se trouve aux Antilles, possède 30 à 35 côtes. En Floride on rencontre plus communément une variété qui a été. appelée C. egmontianum par Shuttleworth (1856, Journ. de Conchyl., V, p. 172) et qui n’a que 27 à 30 côtes, avec une sculpture épineuse moins développée (1902, Dall et Simpson, Moll. Porto- Rico, Bull. U. S. Fish Comm., XX [1900], p. 488) b

Von Ihering (1907, Moll. joss. Argentine, Anal. Mus. nac. Buenos Air(s, XIV, p. 531) signale que ce C. isocardia vit égale¬ ment en Afrique occidentale.

. C. muricatum Linné.

Dans l’édition X du Systema Natura (1758) Linné a décrit deux C. muricatum :

L’un, p. 679, 62, est une forme Européenne, dont il a changé (p. 824) l’appellation en aculeatwn.

L’autre, p. 689, 69, qui doit conserver le nom de muricatum, est une espèce de la côte Atlantique Américaine depuis la Caroline du Nord jusqu’au Brésil : Hanley (1855, Ipsa Linn. Conch., p. 49) nous apprend que le type existe toujours dans le Cabinet de Linné

1. Le C. consors Sowerby (1834, Conclu Illuslr., p. 3, fig. 8), du Pacifique (Colombie occidentale), que Hanley (1843, Cat. Rec. Biv. Shells, p. 132) regardait comme étant probablement une variété, se montre diflérent par ses écailles beaucoup plus nom¬ breuses et serrées.

565

et qu’il est bien conforme à la figure donnée pour cette espèce par Wood (1815, Gener. Conchol., p. 216, pl. 51, fig. 2-3).

Wm. Dali. (1900, Tert. Fauna Florida , p. 1089) en fait syno¬ nymes le C. campechiense Bolten (1798, Rqdinc, Mus. Bollen., p. 191) et le C. Gossei Deshayes (1854, P. Z. S. L., p. 3301 1.

Dans la collection du Muséum de Paris, les coquilles de deux cartons sont indiquées comme ayant été déterminées C. muricatum par Lamarck.

I/un, avec étiquette originale de sa main, porte cinq individus (mesurant respectivement 57 X 53, 48 X 45, 47 x 45, 47 X 43, 37 X 33 mm.) qui représentent la forme typique.

Sur l’autre sont lixés également cinq spécimens (52 X 46, 51 X 47, 50 X 45, 46 X 42, 44 X 43 mm.), accompagnés d’une inscription ((pii n’est pas de l’écriture de Lamarck) indiquant qu’ils ont été rapportés du Brésil par Delalande (1817) et qu’ils correspondent à la var. [2], qui d’ailleurs ne paraît pas à main¬ tenir.

C. angulatum Lamarck.

Ainsi que le dit Lamarck, le type de cette espèce faisait partie de son Cabinet personnel : mais le Muséum de Paris possède, avec une étiquette de sa main, un spécimen (74 X 66 mm.) qui consti¬ tue une variété blanche nuée de fauve et que Deshayes (1835, in Lamarck, An. s. vert., 2e édit., VI, p. 399) a reconnu être un grand et bel individu du C , rugosum Lk., espèce identifiée par Rômer (1869, Conch. Cab., 2e éd., p. 56) au C. flavum L.

Chez cet échantillon la région postérieure est excavée comme dans la figure 191 de Chemnitz (1782, Conch. Cab., VI, p. 196, pl. 19), sur laquelle Lamarck a établi son C. rugosum,

D’après Wm. Dali. (1901, Proc. U. S. Nat. Mus., XXIII, p. 386), quelques auteurs ont rapporté à tort au C. angulatum, Lk. le C. subelongatum Sowerby (1840, P. Z. S. L., p. 108 ; 1841, Conch. Illustr., sp. 55, fig. 61), des Antilles.

C. marmoreum Lamarck.

Au Muséum de Paris, un individu (58 X 48 mm.), accompagné d’une étiquette ancienne qui n’est pas de la main de Lamarck, est indiqué comme étant le type de cette espèce.

Lamarck a attribué l’appellation de C. marmoreum au C. leu- costoma B or N (1780, Test. Mus. Cæs. Vindob., p. 46, pl. III, lig. 6 et 7).

1. D’après Dall (1901, Proc. U. S. Nal. Mus., XXIII, p. 389), le C. muricatum L. a pour analogue sur la côte Pacifique (du golfe de Californie à Payta) le C. senlicosum Sowerby (1833, P. Z. S. L., p. 84 ; 1841, Conch. Illustr., sp. 43, fig. 10) = C. murica- lum Menke ( non L.) (1847, Zeitschr. /. Malak., IV, p. 188).

566

Born cite pour référence la fig. 168 (pl. 231) de Lister (1685, Hist. Conch.), qui représente une coquille de la Jamaïque.

Par suite, Wm. Dali, (1901, Proc . U. S. Nat. Mus., XXIII, p. 386) considère que ce C. leucostoma (= marmoreum Lk) est une espèce des Indes Occidentales et il lui identifie le C. elongatum Wood [non Brug.] 1 (1815, Gener. Conchol., p. 214 ; 1841, Sowerry, Conch. Illustr., sp. 54, fig. 49).

Lamarcic admettait une variété [2] provenant de Ceylan : ceci peut, expliquer pourquoi Reeve (1845, Conch. Icon., pl. XIII ; fig. 47) a identifié au C. leucostoma une forme de Singapour (coll. Cuming) 2 et comment divers auteurs (1863, Deshayes, Cat. Moll. Réunion, p. 12 ; 1877, Liénard, Cat. faune malac. Maurice, p. 64) lui ont rapporté des coquilles de la Réunion et de l’île Maurice.

Mais von Mabtf.îvs (1880, in Môbius, Beilr. Mecresf. Mauri¬ tius, p. 323) a constaté qu’au Musée de Berlin le C. leucostoma est représenté seulement par des spécimens des Indes Occidentales et il s’est demandé s’il n’y avait pas eu confusion entre deux espèces : effectivement la forme des Indes Orientales (Nicobar), correspon¬ dant à cette variété [2] de Lamarcic, a été identifiée par Morch (1870, Maïak. Blâtt., XVII, p. 120) au C. oxygonum Sowerby (1841, Conch. Illustr., sp. 50, fig. 9).

Le Dr Jousseaume, de son côté (1927, in Lama', Bull. Mus. hist. nat., XXXIII, p. 519), ayant reconnu que cette variété [2] de l’Océan Indien est bien différente du type figuré par Born, aurait proposé pour elle le nom de « C. ignotum », s’il n’avait pas pensé que le C. subrugosum Sowerby (1840, P. Z. S. L., p. 106 ; 1841 , Conch. HL, sp. 59, fig. 34 et 71) pourrait bien en être la forme jeune et que, par conséquent, cette dénomination serait celle à adopter.

D’après Prashad (1932, Pelecyp. « Sibogci » Exp., p. 268), ce C. subrugosum Sow., dont l’habitat se limiterait au Pacifique méri¬ dional (îles Aroe, au sud de la Nouvelle-Guinée) est très proche allié du C. flavum L. (= rugosum Lk.), dont il ne serait peut-êtie qu’une simple forme moins haute, plus quadrangulaire et plus oblique, avec côtes plus anguleuses garnies d’écailles moins déve¬ loppées.

suivre).

1. Le C. elongatum Brug. est une espèce des Philippines.

2. On trouve dans la Conchologia Iconica deux figures 47 : l’une, à la pl. XIII, représente cette coquille de Singapour déterminée comme C. leucostoma Born ; l’autre, à la pl. IX, correspond à un C. elongatum Brug. des Philippines.

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Note sur la Prodissoconque jd’Anomia (Moll. Lamellibr.)

Par Gilbert Ranson et Max Desjardin.

Au cours de ses recherches sur la biologie de la larve de Gry- phæa angulata, Lmk. l’un de nous a récolté, chaque année, du planc¬ ton à Pile d’Oléron. Dans ce plancton on trouve d’abondantes prodissoeonques de Lamellibranches se reproduisant à la même époque. Nous nous sommes proposés de les étudier. Peu nom¬ breux sont les travaux sur ces coquilles larvaires qu’on a rarement pu rapporter aux adultes correspondants. La prodissoconque est si différente de la coquille adulte que le rapprochement est très difficile. La jeune dissoconque, assez développée pour permettre une détermination spécifique, conserve, le plus souvent, la prodis- soconque à son extrémité umbonale. Il s’agit donc de l’assimiler à l’une de celles du plancton.

Nous commencerons par la prodissoconque d f Anomia. L’orga¬ nisation de l’Anomie est connue depuis longtemps, grâce aux importants travaux de Lacaze-Duthiers 1, Morse 2 et de Jack¬ son 3. Toutefois, en ce qui concerne le développement de ce Lamel- libranehe, les auteurs ne se sont jamais beaucoup préoccupés de la coquille larvaire ou prodissoconque. F. Bernard 4 est le premier à l’avoir étudiée attentivement, mais seulement à l’extrémité de jeunes dissoconques ; il ne l’a pas obtenue isolée.

Il existe sur les côtes européennes de l’Atlantique trois espèces d 'Anomia ; A. ephippi.um (L.) ( = A. leris, = A . cepa, = A. squamula) , A. patelliformis (L.), A. aculeaia (Müller). La première vit de la zone des Laminaires à celle de Pycnodorita cochlear. Nous avons trouvé sur des coquilles de P. cochlear, récoltées au large des côtes d’Arcaehon, de jeunes dissoconques de A. ephippium et de A. aculeata. Cette dernière est caractéristique par ses processus épineux subtubu¬ laires, le long de chaque ligne de croissance, à partir d’un certain stade. Les prodissoeonques, conservées à leur extrémité, ne parais-

1. Ann. Sc. Nat., (IV], t. II, 1854.

2. Proceed. Boston Soc. Nat. Hist., 1870-71.

3. Mem. Boston Soc. Nat. Hist., IV, 1886-93.

4. Bull. Soc. Géol. de France, t. 24, 1896 et Ann. Sc. Nat. (Zoologie), t. VIII, 1898.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 6, 1941.

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sent présenter aucune différence spécifique ; elles sont également toutes deux, semblables à celle d’ Anomia patelliformis, décrite et figurée par F. Bernard. La prodissoconque ne semble donc pré-

Fig. 1. Valve gauche d’une prodissoconque isolée à’ Anomia (X 340 ; X 2/3).

senter cjue des caractères génériques. Mais nous avons constaté d’importantes différences entre la coquille larvaire libre et ce qu’il en reste à l’extrémité de la jeune dissoconque. En ce qui concerne le second état nos observations confirment celles de F. Bernard. Nous décrirons donc seulement la prodissoconque recueillie dans le plancton. Elle mesure 0 mm. 24 0 mm. 27 de large et 0 mm. 27 de haut. Elle est inéquivalve et inéquilatérale. La valve gauche

Fig. 2. Portion de la valve gauche d’une prodissoconque isolée à' Anomia,' montrant la charnière. Pr. protostracum ; L., ligament (X 750 ; X 2/3).

569

(fig. 1) est très profonde et se termine par un umbo très saillant non recourbé, au sommet duquel on reconnaît la valve correspon¬ dante de la prodissoconque primitive ou protostraeum (lig. 2 et 3, Pr.). La valve droite est presque plate, P umbo est très légère¬ ment proéminent. La ligne cardinale n’est pas droite ; elle est for¬ mée de deux bandes latérales faisant entre elles un angle d’environ 1G0° et séparées par un espace libre assez étendu dont le ligament (fig. 2 et 3) occupe une portion importante. Ces deux bandes sont crénelées ; elles portent chacune 5 dents, la plus grosse étant à l’extrémité inférieure, les autres de plus en plus petites en se diri¬ geant vers le sommet la dernière est si ténue qu’elle passe sou-

Fig. 3. Portion de la valve droite d’une prodisoconque isolée d’Anomia, montrant la charnière ; Pr, protostraeum ; F. L., fossette ligamentaire (X 750 ; X 2/3).

vent inaperçue. Cette ligne cardinale déborde assez largement, de chaque côté, celle du protostraeum. Le ligament n’est pas médian : il est légèrement antérieur. Lorsqu’on sépare les valves délicate¬ ment, il reste tout entier à la valve gauche (fig. 1 et 2). 11 est formé d’une petite masse à face externe quadrangulaire avec deux petites encoches à la base ; il prend son point d'appui sous la ligne cardi¬ nale du protostraeum, sur la face interne de ce dernier. 11 est rela¬ tivement important et au premier examen on croirait être en pré¬ sence d’un cuilleron. Mais traité par l’eau de Javel, il disparaît très rapidement ; il n’est pas du tout calcifié tandis que les créne- lures cardinales le sont fortement. C’est bien un ligament. Après traitement à l’eau de Javel, il reste seulement la trace de son point d’appui, c’est-à-dire la fossette ligamentaire. Sur la prodissoconque, à l’extrémité de la jeune dissoconque, on ne voit plus que la fos¬ sette parce que le ligament a disparu. Dès que la larve se fixe, ce ligament cesse d’être fonctionnel et est détruit. C'est bien ce qu’avait pressenti F. Bernard lorsqu'il di L (189(5, p. 443) : « à la valve gauche, la fossette primitive est creusée à la face interne du rebord cardinal et non pas en regard de l’autre valve, comme si un cuil¬ leron de fca valve droite devait s’y engager ». Sur la partie centrale

570

du plateau cardinal de la valve droite, antérieurement, la fossette ligamentaire se présente comme un trou peu profond allongé trans¬ versalement, le ligament était introduit et fixé au fond (fig. 3). Ceci ne correspond pas du tout à la description de F. Bernard qui dit (1896, p. 443) : « En réalité la valve droite n’a pas de cuil- leron, ni de fossette, et le ligament s’insère simplement sur la sur¬ face un peu élargie du bord cardinal ». Le ligament dont parle ici l’auteur est en réalité le ligament naissant de la dissoeonque.

Les deux valves de la prodissoconque sont dissymétriques, le bord antérieur étant plus étalé que le postérieur. Elles ont une structure homogène et montrent de fines stries d’accroissement. Le caractère le plus remarquable de la bordure de la valve droite est la présence d’une profonde échancrure byssale sur le côté anté rieur, aux deux tiers environ de la hauteur. Par cette échancrure passent les premiers filaments du byssus, au moment de la fixation de la prodissoconque sur un support, comme nous avons pu le constater.

Pour la valve gauche, les observations ne concordent pas. En effet Jackson dit que cette échancrure n’est visible que sur la valve droite chez Anomia glabra Vcrrill ; F. Bernard dit l’avoir observée aux deux valves chez A. epkippium L. et quelques espèces très voisines ainsi que chez A. patelliformis (L.). Or pour A. ephip- pium et A. acuieata nos observations sont conformes à celles de Jackson. La bordure de la valve gauche, au niveau de l’encoche (fig. 1 ), présente une légère concavité, mais il n’y a pas d’échancrure. A sa place est un bourrelet saillant faisant corps avec la bordure et venant épouser le sinus de la valve, juxtaposé. F. Bernard, examinant la jeune dissoeonque, a interpréter ce bourrelet comme une échancrure comblée après la fixation.

Une autre particularité de la bordure n’a jamais été signalée. Sur une très faible largeur elle fait un angle vers l’intérieur avec le reste de la surface extérieure de la coquille ; les deux valves se joignent sur la ligne interne.

La prodissoconque d’ Anomia est aberrante du fait de la pré¬ sence de l’échancrure byssale marginale. De nombreux auteurs placent les Anomiidés près des Ostréidés. Jackson et F. Bernard les considèrent, au contraire, comme beaucoup plus voisins des Pectinidés qui, seuls, présentent un précoce sinus byssal. Serni- peclen serait le stade intermédiaire. La présence d’un provinculum symétrique appuie cette manière de voir, d’après F. Bernard. C’est aussi notre avis, quoique cet auteur n’ait pas correctement interprété le provinculum des Ostréidés.

Laboratoire de Malacologie du Muséum.

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Note sur Cucumaria spatha n. nom. (= C. grandis Yaney), et Cucumaria Turqueti Vaney (Holothuries)

Par Gustave Ciierbonnier.

Ainsi que je l’ai expose dans une note récente, les caractères morphologiques des Holothuries de collections sont si souvent altérés par les liquides conservateurs, que leur importance me parait très secondaire, pour la détermination spécifique de ces ani¬ maux. Aussi, lorqu’on se trouve en présence d’échantillons n’ayant ni spiculés, ni couronne calcaire péripharyngienne, il est bon de signaler simplement le genre auquel ils appartiennent, en évitant de leur donner un nom spécifique nouveau, si l’on ne peut les rap¬ porter avec certitude à des espèces déjà connues.

Lorsqu’en 1906, Clément Vaney créa les espèces antarctiques Cucumaria grandis et Cucumaria Turqueti, il le fit en prenant pour types des animaux entièrement décalcifiés. De plus, seul C. Tur¬ queti a été figuré, d’une façon inexacte d’ailleurs.

Par la suite, en 1912 et 1914, Vaney retrouva des spécimens de C. grandis, dont il figura les spiculés des téguments. Mais de C. Tur¬ queti, il ne fut plus question jusqu’à ce qu’on auteur Suédois, Sven Ekman, étudiant les holothuries récoltées par l’Expédition Sué¬ doise Antarctique de 1901-1903, rapporta à C. Turqueti des échan¬ tillons récoltés près de lu terre de Graham.

Les selérites figurés par cet auteur sont les mêmes que ceux décrits par V aney pour C. grandis. C’est. qu’EKMAN, jugeant insuffisantes les différences morphologiques des deux espèces, mit C. grandis en synonymie de C. Turqueti. Les règles de la nomenclature vou¬ draient que seul subsistât le nom de grandis, l’animal décrit sous ce nom ayant été cité une page avant C. Turqueti, dans le travail préliminaire consacré par Vaney aux holothuries recueillies en 1903-1905 par l’Expédition Antarctique Française. Mais Thèel, en 1885, a donné le nom de grandis à une variété de C. abyssorum. Ce nom doit donc être rejeté et celui de Turqueti pourrait être appli¬ qué à l’espèce si C. grandis Vaney et C. Turqueti Vaney étaient vraiment synonymes.

Mais il n’en est rien, comme je vais le montrer ci-dessous. En conséquence, j’ai cru bon de choisir le nom de spatha, qui rappelle

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 6, 1941.

572

,o o O,

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la forme en spatule des grands spiculés des téguments. La syno¬ nymie de C. spaiha s’établit donc comme suit : C. grandis Vaney, 1906, 1907, 1912, 1914 = C. grandis Ekman 1925 = C. Turqueti Ekatan 1925 = C. spatha Che r bonnier 1941. Non C. Turqueti Vaney 1906, 1907.

Je ne vais pas reprendre ici les diagnoses si complètes de Vaney. Il suffira de signaler les différences qui séparent C. spatha de C. Tur¬ queti. Le corps de C. spatha, dont la taille peut atteindre plus de 300 mm., est subcylindrique, alors que celui de C. Turqueti est ovoïde et ne dépasse pas 85 mm. Le tégument de celui-ci est lisse, mince, translucide, de couleur marron clair, légèrement, plus foncé sur la face dorsale, alors que la peau de celui-là est épaisse par endroit, gluante, nettement plus brune sur la face dorsale, qui est ponctuée de petites taches brun rouge. Les pédicelles de C. spatha , répartis en nombre sensiblement égal dans les radius du bivium et du trivium, disposés sur deux rangs, en quinconce, sont très espa¬ cés, larges, coniques, tous de même taille ; ceux de C. Turquiti sont cylindriques, blanchâtres, deux fois plus nombreux sur la face ventrale que sur la face dorsale. Mais surtout, ils ne sont pas de même taille. Dans chaque rangée, un long pédicelle pouvant attein¬ dre 2,5 mm., alterne régulièrement avec un très petit pied. Cette disposition existe aussi bien dans les radius du bivium que dans ceux du trivium. Ce caractère seul suffirait à séparer C. spatha, de C-. Turqueti, si l’on accorde quelque importance aux particularités extérieures. Et comme, en ce qui concerne ces deux échantillons, force nous est de nous baser uniquement sur les caractères mor¬ phologiques, nous concluons à la non identité de C. spatha (= C. grandis Vaney) et de C. Turqiuti Vaney. Il n’en demeure pas moins que C . Turqueti est mal défini.

Les figures ci-jointes représentent les spiculés de C. spatha (= C. grandis Vaney) figurés par Vaney (a, b, c, d, e) et par Ekman ( /, g, h, i, j, k, l). On remarquera la forme si curieuse, l'appelant celle d’une spatule, des grands- sclérites des téguments.

Les corpuscules des tentacules sont des plaques richement ajourées, au lieu des habituels bâtonnets. La plaque terminale des pieds est bien développée.

BIBLIOGRAPHIE

1925. Ekman (Sven), Further Zoological results of the Swedish antarc- tic expédition 1901-1903. Hololhurien, Stockholm, 1925, pp. 45- 49, fig. 8.

1885. Théel (Hjalmar) Report on the scientiûc results of the exploring voyage of H. M. S. « Challenger » during the years 1873-1876. Zoology. Holothurioidea, part. XXXIX, pp. 66-69.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 6, 1942. 37

574

1906. Vaney (Clément), Note préliminaire sur les Holothuries

recueillies par l'Expédition antarct. française du Dr Charcot. Bull. Mus. Hist. Nat., t. XII, 1906, p. 405.

1907. Expédition antarctique française 1903-1905. Holothuries,

Paris, 1907, pp. 12-19, fig. 1.

1912. Les Holothuries de l’Expédition antarctique nationale Ecos¬ saise. In : Report on the scient, res. of the voy. of S. Y. « Sco- tia » dur. years 1902-1904. Vol. VI, Zoology, Edinburg, 1912, pp. 24-25, pl. IV, fig. 45-46.

1914. Deuxième expédition antarctique française 1908-1910. Sciences naturelles : documents scientifiques. Holothuries, Paris, 1914, pp. 9-11, pl. II, fig. 10.

Laboratoire de Malacologie du Muséum.

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Note sur une nouvelle espèce itAlcyoniidæ Lobularia

ECHINATA N. S P.

Par Andrée Tixier-Durivault.

Diagnose : Colonie encroûtante à capitule deux à trois l'ois plus impor¬ tant que le pied. Surface lobulaire assez régulière, à lobes arrondis, rare¬ ment subdivisés.

Spiculés de taille moyenne (0,08 mm. à 0,11 mm. de long) à nom¬ breuses verrues aiguës ; sclérites en double-sphère à l’aspect d’oursins. Spiculés en couche très dense dans la zone corticale du cœncnchyme colonial. Sclérites jeunes beaucoup moins verruqueux.

Polypes assez espacés, petits, à nombreux spiculcs an thocodiaux ; tentacules phmdigités à sclérites abondants dais la portion médiane, rares sur le sommet des pinnules. Quelques spiculcs tentaculaires à zone centrale claire.

Couleur des colonies dans l’alcool : blanc grisâtre.

Description : Deux exemplaires bien conserves dans l’alcool.

a) colonie : Les deux spécimens sont des formes encroûtantes, dépourvues de support, à pied et capitule bien définis.

La portion basilaire du plus petit exemplaire mesure à la base 20 mm. de long, 10 mm. de large et 5 mm. de haut ; sa portion lobulaire atteint 30 mm. de long, 20 mm. de large et 10 mm. de haut.

L’autre colonie est plus importante, mais incomplète (fig. 1, AV Son pied a 43 mm. de long, 25 mm. de large et 6 mm. de haut 1 son capitule a 45 mm. de long, 40 mm. de large et 22 mm. de haut- La portion basilaire de cette colonie, peu développée par rapport à sa région lobulaire, est entièrement dépourvue de lobes sur un tiers de sa surface environ. Les lobes sont groupés en quatre massifs nettement délimités par deux profonds sillons perpendiculaires, La plupart de ces lobes sont globuleux, arrondis à leur sommet (fig. 1, B), rarement subdivisés. Les polypes sont uniquement répartis sur cette portion lobulaire. La consistance de la colonie est charnue, mais non rugueuse.

b) spiculés du cœnenchyme : Ces spiculés sont très particuliers : ils possèdent un grand nombre de verrues excessivement épineuses, acérées. Les sclérites intramésogléens de la base de la colonie ont, en général, la forme d’haltères à sphères accolées et à col à peu près inexistant (fig. 2, a). De tels spiculcs atteignent 0,115 mm. de longueur totale, 0,093 mm. de largeur de masse terminale et

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 6, 1941,

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Figure 1. A : Colonie de Lobularia echinata n. sp. vue de dessus. B i Colonie de Lobularia echinata n. sp. vue de profil. C : Portion lobulaire (détail). D r Polype rétracté. E ; Tentacule.

0,05 mm. de largeur de col. Ces sclérites, à aspect de double-oursin, sont hérissés, sur toute la surface de leurs deux sphères, d’un très grand nombre de piquants coniques à pointe acérée parfois bifide. Chez quelques autres éléments squelettiques le col est bas et large, les pinnules pointues et un peu moins nombreuses (fig. 2, b). Enfin quelques-uns de ces spiculés ont un col plus élancé (fig. 3, a, b), tandis que d’autres ont un rétrécissement allongé et des têtes épi¬ neuses bien délimitées (fig. 3, c). Quelques formes jeunes, rares

577

S- -

lieu les de la base du cœnenchyme (X 1.000 ; X 2/3)

Fig. 3. Spiculés de la base du eœnenchyme (X 1.000 ; X 2/3)

M0im

x 1.000

582

dans la base du cœnenchyme, sont plus massives (fig. 3, d) et moins pinnulées (fig. 1, c ; fig. 2, d).

La zone mésogléenne sous-eetodermique présente un assez grand nombre de spiculés serrés, ressemblant parfaitement aux grands sclérites décrits précédemment (fig. 4, a, b, c), à col plus ou moins large et plus ou moins long. Cette portion de la colonie est surtout riche en spiculés jeunes, irréguliers, massifs (fig. 4, d, e), de 0,085 mm. de long, à col bien net de 0,029 mm. de large et à nombreuses ver¬ rues (fig. 5, a, b, d). Enfin on trouve encore ici un grand nombre de plus petits sclérites, jeunes, à rares verrues arrondies (fig. 4 f ; fig. 5 c, i).

c) polypes : Les polypes, relativement petits et assez éloignés les uns des autres, décrivent, sur la surface de chaque lobe, de de petits cratères de forme arrondie ou allongée (fig. 1, c). Ces polypes, généralement rétractés (fig. 1, d), rarement semi-rétractés, sont étroitement entourés par une couche très dense de spiculés sous-ectodermiques. De plus, un très grand nombre de sclérites, ressemblant par leur allure générale aux éléments squelettiques jeunes (fig. 5, e, f, g, h) chevauchent sur les polypes eux-mêmes. Ces spiculés se poursuivent d’une façon continue et avec la même abondance sur toute la surface anthocodiale jusqu’au niveau de départ des tentacules. Ces derniers, jaunâtres et réguliers (fig. 1, E), ont toujours une portion médiane longitudinale qui porte, de chaque côté, cinq pinnules digitées dont l’extrémité libre arrondie est garnie d’un petit bouquet de 5 à 12 sclérites. La portion tenta- cidaire médiane est elle-même entièrement recouverte de petits spiculés, très rapprochés les uns des autres, le plus souvent dis¬ posés longitudinalement. Ces éléments scquelettiques sont ténus et plus ou moins transparents ; les plus grands cl’entre eux ont 0,08 mm. de long, 0,045 mm. de large et possèdent des verrues ramifiées dentieulées (fig. 6, a, b, c, d). Quelques-uns de ces sclé- rites présentent nettement deux têtes renflées, supportées par un col aminci (fig, 6, e, f, g, b, i, j), tandis. que certains, plus simples, ont des contours irréguliers (fig. 6, h, o) et que d’autres enfin, offrent une zone centrale claire (fig. G, k, 1, m, n).

Couleur : Les exemplaires ont, dans l’alcool, une couleur blanc grisâtre.

Localité : Collection du Muséum : 2 colonies provenant de Perim, rapportées par M. Jousseaume en 1891 (n° 13).

Laboratoire de Malacologie du Muséum.

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Note sue les remaniements du tissu conjonctif vési- culeux de l’Huître , atj cours de la formation des

PRODUITS GÉNITAUX

Par Marie Bargeton,

Au cours d’un travail précédent l, j’ai eu l’occasion d’insister sur la distribution élective du glycogène dans les cellules de Leydig de l’ Huître ; ces cellules, dites aussi cellules vésiculeuses ou vési¬ cules de Langer, enserrées dans les mailles d’une trame conjonc¬ tive, forment le tissu conjonctif vésiculeux et lui confèrent cette extraordinaire richesse en glycogène qui 1e. distingue d’emblée de tous les autres tissus. Très développé dans la masse viscérale de l’Huître, le tissu conjonctif vésiculeux enveloppe, le tube digestif d’un épais manchon et forme la majeure partie des palpes labiaux et du manteau ; en hiver, il comble les principales lacunes que laissent entre eux les follicules génitaux alors très réduits. L’abon¬ dance du tissu conjonctif vésiculeux dans ces différents territoires explique la haute teneur en glycogène qu’ont mis en évidence des microdosages sur certains organes isolés (Bierry, Gouzon, M ag n an, 1937 “) ainsi que les procédés habituels de détection histo- chimique.

Des dosages, portant sur plusieurs mois successifs, ont montré à de nombreux auteurs l’existence, chez l’Huître, d'amples varia¬ tions saisonnières de la teneur en glycogène, fis ont notamment révélé une baisse marquée au printemps ou en été, coïncidant avec la période de ponte des différentes espèces étudiées. Pekelha- r ing (1902) a constaté que chez l’Huître plate, parvenue à matu¬ rité sexuelle, les produits génitaux remplacent dans la gonade le tissu conjonctif vésiculeux et qu’à ce moment, après une baisse progressive, la teneur globale en glycogène atteint son minimum. 11 a été ainsi amené à interpréter cette baisse comme l’indice d’une utilisation des réserves pour F élaboration des produits génitaux.

En caractérisant le glycogène sur deux coupes, pratiquées au même niveau, l’une en Juillet, l’autre en Décembre, on voit en effet que tout le glycogène massé en hiver dans la gonade, est supplanté à l’époque de la ponte par des produits génitaux ; il

1. Bulletin Muséum, s., t. XIII, 2, 1941.

2. Bierry (H.), Gouzon (B.), Magnan (C.J. Les Variations de la teneur en glyco¬ gène des Huîtres de consommation, C. R. Ac, Sc., t. 204, p. 1895, Paris, 1937.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 6, 1941.

m’a paru intéressant de préciser comment s’effectuait cette subs¬ titution et si le développement des follicules génitaux retentissait sur d’autres territoires de tissu conjonctif vésiculeux de l’Huître, comme sur celui de la gonade.

Je me. suis adressée, pour cette étude à Gryphæa angulata Lamk. la très grande majorité des individus sont monoïques. Du mois de Février à Fcpoque de la ponte (mi-Juillct), j’ai fixé tous les 12 jours environ un lot de plusieurs Huîtres, provenant de l’île d’Oléron. Les individus étudiés étaient de taille comparable et venaient du même parc, chaque exemplaire sorLi de sa coquille et essuyé pesait entre 4 et 7 grammes. Lors de chaque prélèvement, la température de l’eau et sa salinité avaient été précisées. J’ai appliqué à cette étude les méthodes de fixation et de caractérisation du glycogène déjà utilisées lors d’un pré¬ cédent travail. Je me contenterai d’indiquer ici les résultats essentiels de cette recherche, le détail des observations et les illustrations qui s’y rap¬ portent seront publiés ultérieurement.

Du début de Février à la fin du mois de Mars, la plupart des individus examinés ne présentaient encore ni différenciation de l’épithélium génital, ni augmentation du volume des follicules. A cette époque, l’aspect du tissu conjonctif vésiculeux de la gonade est cependant, très différent, de ce qu’il est en hiver : les cellules de Leydig, petites, peu nombreuses et pauvres en glycogène, isolées ou groupées par deux ou trois, sont reliées les unes aux autres piar des trabécules conjonctives disposées en réseau ; çà et là, s’ouvrent entre les follicules génitaux d’énormes lacunes qui contribuent à donner à la gonade une structure encore plus lâche. Notons, tou¬ tefois, qu’on peut aussi apercevoir en d’autres points du réseau interstitiel des petits îlots denses de cellules de Leydig, de cellules conjonctives et de phagocytes.

Vers la fin de Mars, les follicules génitaux entrent dans une phase de croissance : en même temps que l’épithélium génital pousse des digitations dans la zone des gonades, les premières cellules sexuelles s’y différencient. A ce stade, le tissu conjonctif vésiculeux très réduit présente encore l’aspect réticulé et lacunaire que j’ai décrit précédemment. Pendant le mois d’Avril les follicules génitaux ne cessent de se développer, se ramifient dans la gonade et commencent à fusionner ; les produits génitaux se multiplient et envahissent la lumière des follicules.

Vers la mi- Avril, les follicules occupent déjà dans la gonade une place importante ; entre eux, est apparu du tissu conjonctif vési¬ culeux dense dont, les cellules de Leydig, riches en glycogène et serrées les unes contre les autres, forment la majeure partie. Ces caractères du tissu conjonctif vésiculeux ne font que s’accentuer au fur et à mesure que les produits génitaux s’accroissent ; à la fin d’Avril, il se montre encore plus dense et ses cellules de Leydig

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particulièrement riches en glycogène. D’Avril à Juillet, les follb cules génitaux continuent «le se développer ; les spermatozoïdes s’y amassent en gerbes, les ovules grossissent de plus en plus et le tissu vésiculeux à glycogène disparaît alors presque totalement de la gonade. Chez une Huître, prête à pondre, ce tissu se confine à quelques îlots enserrés par les éléments génitaux et, le plus sou¬ vent d’ailleurs, creusés d’un vaisseau sanguin,

En résumé, de Février à la mi-Avril, j’ai constaté une réduction marquée du tissu conjonctif vésiculeux de la gonade chez les Huîtres dont l’épithélium génital est encore au repos, comme chez celles cet épithélium présente les premiers signes d’une différenciation sexuelle. Vers la mi-Avril, le tissu conjonctif vésiculeux, dense et riche en glycogène, se développe concurremment aux follicules génitaux, ceux-ci s’accroissent toutefois très rapidement, enva¬ hissent la gonade, ne subsistent à maturité sexuelle que de rares îlots de tissu conjonctif vésiculeux.

Après avoir passé en revue les remaniements du tissu conjonctif vésiculeux de la gonade, au cours de l’évolution des follicules géni¬ taux, il nie reste maintenant à considérer les variations subies pendant la même période, par les autres territoires de l’Huître contenant du tissu conjonctif à glycogène.

De Février à Juillet, la zone du tissu conjonctif vésiculeux qui entoure les organes digestifs, et plus spécialement l’estomac, ne présente pas de modifications importantes de sa structure. Tout au plus, ai-je noté, en certains points, l’existence de formations en réseau comparables à celles que j’ai décrites au niveau de la gonade. F,es derniers aspects m’ont paru plus fréquents en Février et Mars ; en revanche, au mois d’ Avril, le tissu conjonctif vésiculeux péri- gastrique revêt en général un aspect dense, lié à une très grande richesse en glycogène.

Au cours de la formation des produits génitaux, les lobes libres du manteau ne varient ni par la structure de leur tissu conjonctif vésiculeux, ni par leur richesse en glycogène ; au contraire, la partie adhérente du manteau, surtout dans sa portion dorsale et latérale, subit le contre-coup du développement des follicules géni¬ taux. Au moment de la ponte, cette portion du manteau ne con¬ tient plus de tissu conjonctif vésiculeux et se trouve presque réduite à son épithélium. Dans la branchie, enfin, le tissu conjonctif vésiculeux peut se présenter sous des aspects très différents : en Février et Mars, il n’est formé le plus souvent que de quelques cellules vésieuleuses disposées en un réseau lâche ; à partir d’ Avril, il contient des cellules de Leydig beaucoup plus nombreuses, plus grandes et plus riches en glycogène.

Si l’on se réfère maintenant pour la période précédant la for¬ mation des produits génitaux, aux taux de glycogène relevés, de

586 -

Novembre à Avril, sur la gonade isolée (Bierut, Gouzon, Magnan 1937) on voit que l’extrême réduction du tissu conjonctif vési- culeux cfue j’ai notée en Février, semble traduire un appauvrisse* ment, des réserves de glycogène plus précoce et plus accentué qu’il ne l’est d’ordinaire au niveau de cet organe, Les microdosages ont, en effet, montré que la teneur en glycogène diminuait graduelle¬ ment de Décembre à Avril, mais les chiffres indiqués en Février et Mars sont encore élevés et impliquent l’existence, entre les folli¬ cules génitaux, d’un tissu conjonctif vésiculeux assez dense. Peut- être l’extrême rigueur de l’hiver dernier suffit-elle à expliquer la réduction du tissu conjonctif vésiculeux que j’ai observée et la rareté du glycogène qui paraît y être liée : la température de l’eau n’a pas, en effet, dépassé en Février 1941 et l’on sait qu’au des¬ sous de cette température, l’Huître ne s’alimente plus (Galstoef, 1928) et doit donc épuiser ses réserves. En Avril, le changement des conditions extérieures, pourrait de même rendre compte de la formation de tissu vésiculeux à glycogène : à ce moment, l'eau oscillant entre 12° et. 14° se rapproche de la température. (15°-20°) tenue pour la. plus favorable à l’alimentation de l’Huître et à la formation de glycogène dans ses tissus (Mitchell, 1916-1917, Hopkins, 1935).

On voit par cette brève revue des variations de structure de la gonade, entre Février et Juillet, le rôle joué par la formation des produits génitaux dans la chute de la teneur globale observée au printemps. La gonade, en automne et en hiver, peut contenir un tissu conjonctif vésiculeux très riche en glycogène ; elle est le siège, au printemps, d’une prolifération des produits génitaux, qui l’oc¬ cupent tout entière et ne laissent aucune place aux cellules vésicu- leuses è glycogène. Il se trouve, par ailleurs, que dans les produits génitaux de l’Huître, comme dans ceux de la Moule (Daniel, 1922), les méthodes histoehimiques ne permettent pas de mettre en évidence des quantités élevées de glycogène ; à la maturité sexuelle, la gonade paraît, donc être de tous les organes, un de ceux qui en contient le moins. Des dosages faits sur les différentes parties de l’Huître aideront à vérifier ce point et à apprécier la part exacte qui revient à la présence des produits génitaux dans la baisse de la teneur en glycogène.

Les observations effectuées chez l’Huître montrent de plus, que le tissu vésiculeux à glycogène peut disparaître de la gonade avant toute différenciation de l’épithélium génital et qu’il peut, en revan¬ che, se former dans la gonade et dans d’autres organes, au cours même de la maturation des produits génitaux.

Laboratoire de Malacologie du Muséum et Laboratoire d’ Anatomie et d' Histo¬ logie comparées de la Sorbonne.

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Floraisons observées dans les Serres du Muséum

PENDANT L’ANNÉE 1941

(autres que celles déjà signalées dans les listes précédentes) 1. Par A. Guillaumin et E. Manguin.

Monocotylédones.

Æchmea purpureo-rosea Wawra.

Aloe Bakeri Scott-Ell. - Madagascar (Boiteau: f. 227, 1939).

Decaryi Guillaum. sp. nov. Madagascar : Ambovoïnbé (Decary, f. 346, 1931 2).

deUoideudonta Bak. var. contigua Perr. de la Bât., form. lati- folia Perr. de la Bât., s /form. variegata ( Boileau mss.) Mada¬ gascar ( Boiteau , f. 227, 1939) 3.

Aloe deltoideodo nta Bak, var. intamedia Perr. de la Bât. Mada¬ gascar ( Boiteau , f. 227, 1939).

Aloe deltuidéodonta Bak. var. typica Perr. de la Bât. Mada¬ gascar ( François , f. 326, 1925).

Aloe mitriformis Mill. var. Commelinii Bak.

Aloe variegata L.

Areca sapida Soland.

Cattleya labiata, Lindl. var. Mossiæ Lindl. subvar. Wageneri San- der = Cattleya Wageneri Reichb. f.

Cypripediurn X Leeanum Veitch var. Albertianum ( insigne var. Wallacei X Spicerianum).

Dendrobium Nathanidis Reichb. f. - Annam : Darlac ( Petit *).

Dichorisandra thrysiflora Mikan. [Guillaum. det.].

Die/fenbacliia seguina Schott var. robusta Engl. ( Jarry-Des - loges, 1904, f. 245). [Guillaum. det.].

Gasteria obtusifolia Haw. Afrique australe : Région de Port- Elisabeth [ilumbert, f. 353, 1933, Gasteria 68) [Guillaum. det.J.

Gastrorchis Humblotii Schltr. - Madagascar [François, f. 172, 1939, 5) [Guillaum. det.]. 5.

Haworthia atrovirens Haw. Le Cap : Bonnevial [van Son, f. 240, 1939) [Guillaum. det]..

1. Pour les années précédentes, voir le Bulletin du Muséum à partir de 1920.

2. Voir plus haut, p. 3'1S.

3. Voir plus haut, p. 472.

4. Sépales jaune un peu lavé de rouge surtout sur les nervures, ce qui donne une teinte générale orangée, pétales et labelle jaune pâle pur un peu plus intense sur le labelle près du sinus apical; signalé au Moulmein, au Siara, au Cambodge et au Laos ruais pas encore en Annam.

5. Voir plus haut, p. 472.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 6, 1941.

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Hedysceps canterburyana H. Wendl. et Drude.

Howea Forsteriana. Becc.

Lælia, X Eugène Boullet. Maron (harpophylla X glauca) ( Pas - ijui.tr, f. 142, 1937) [Guillaum. det.],

Lurnatophyllurn roseum Perr. de la Bât, Madagascar ( Boiteau , f. 227, 1939).

Odonloglossum Edwardii Reichb. f. *

Phoenix Rœbelinii O’Brien.

Pleomele angustifolia N. E. Br.

Polystachya purpurea Wight var. lutescens Gagnep. Annam : Darlae (Petit) [Gagnepain et Guillaumin det.].

Ra phidopliora decursiva Schott.

Raphidorhynchus Ellisii Finet mss. var. occidentale Krânzl., probablement originaire d’Afrique (donné par Rosenthal, f. 33, 1936) [Guillaum. det.] b Rhapis flagelliformis L’Hérit.

humilis Bl.

Schizostylis coccinea Backh. et Haw.

Stromanthe sanguinea Sond.

Tillandsia X Chevalieri Hort. Leod. (foliosa X fasciculata) ? Vanda X Rolhschildianam Cbassaing (cœrulea X Sanderiana) .

Dicotylédones.

Aristolochia tricaudata Lam.

Astrophytum Asterias Lem.

myriostigma Lem. var. quadricostata Mœller (= var. quadratus Schelle).

Banksia integrijolia L. f.

Bégonia Engleri Gilg.

phyllomaniaca Mart.

X pseudophyllomaniaca Lange (heracleifolia X incarnata) . Bertolonia primulæflora llort. ex Triana.

Cereus validas Haw.

var. Labouretianus (Mart.) 2 3.

Cheiridopsis Caroli- Schmidtii N. E. Br.

Clerodendron paniculatum L.

Crassula obvallala L,

Echeveria Pittieri Rose. Envoyé de Puebla (Mexique) ( Frère Hébert, f. 141, 1912), [Guillaum. det.] 1.

Echinocactus ebenacanthus Monv.

Ilaselbergii Fôrst.

1. Voir plus haut, p. 472,

2. Voir plus haut, p. 473.

3. Voir Revue Horticole, 1941, p. 346, fig. 168.

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Echinopsis ancistrophora Spegazz.

Kralochviliana Bakbg.

Euphorbia pteroneura A. Berger.

Gesneria rutila Lindl.

Greenowia aurea Webb et Berth.

Hymenore bulo bwia punctata-nigra Kreuzing.

Juttadinteria deserticola, Schwant.

Kalanchoc Rosei Hamet et Perr. de la Bât. subsp. variifolia Guil- laum. et Humb. subsp. nov. Madagascar : Behara ( Boiteau , f. 227, 1939) \

Lobelia laxiflora H. B. et K.

Lobiaia Kratochviliana.

Malacocarpus Ottonis Britt. et Rose.

Mamillaria elongata DC. (Roland- Gosselin, f. 100, 1920).

Galeollii Scheidw.

Gülzowiana Word.

kewensis Salm-Dyck, (en mélange avec M. Galeottii Scheidw. dans un semis, Croizat, f. 242 bis, 1933) [Guillaum. det.].

Mamillaria mamillaris Karsten.

Seitziana Mart.

Opuntia argenlina Griseb.

Bergeriana Web.

decumbens Salm-Dyck.

- Dillenii Ilaw.

Engelmannii Salm-Dyck.

glaucescens Salm-Dyck.

Gosselîniana Web., (donné par Mar nier- Lapostole, f. 45, 1941, 17) 2.

imbricata DC.

- - Lindheimeri Engelm.

phseacantha Engelm.

- var. albispina.

var. rubra.

pseudo-Tuna Salm-Dyck.

- - stricta Ilaw.

vulgaris Mill.

Parodia microsperma Spegazz.

Pleiospilos magripunctatus Schwant.

Rebutia pseudominuta Backbg. var. Schumanniana Backbg. Sedurn ebracteatum Moç. et Sessé.

Thevetia nereifolia Juss.

Tristania laurifolia R. Br.

Vitis Voinieriana Balt.

1. Voir plus haut, p. 319.

2. Voir plus haut, p. 474.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 6, 1942.

38

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A PROPOS DE QUELQUES COLLOMIA ( P OLÉM ONIACÉE S )

SUBSPONTANÉS

Par P. Jovet.

Comme d’autres Polémoniacées : Polemonium, Phlox, Gilia, les Collomia se cultivent comme plantes ornementales.

Les Collomia 1 sont gamosépales (calice à 5 lobes), gamopétale : corolle à 5 lobes s’étalant plus ou moins en roue au sommet d’un tube étroit un peu plus large supérieurement ; 5 étamines insérées dans le tube à des niveaux différents ; style bifide ; fruit : capsule normalement triloculaire, chaque loge monosperme. Fleurs très nombreuses groupées en « têtes » hémisphériques, la plus impor¬ tante terminant la tige (qui atteint S0 cm. et même 1 m.), et d’autres, moins fournies, le sommet des rameaux. Feuilles des Collomia subspontanés en Europe alternes 2, lancéolées ou linéaires- lancéolées, très ordinairement entières, cependant quelquefois pré¬ sentant 1-2-3 dents. Elles se serrent au voisinage de l’inflorescence où, plus courtes, elles constituent une sorte d’involucrc.

Tout essai de détermination d’un Collomia subspontané en France à l’aide de la Flore de Coste conduit à C. coccinca Lehm. ; or, les flores françaises plus récentes (Lassimonxf ; Goffart, ne signalent que C. grandi flora Douglas, que Fournier fait suivre de la mention de deux autres sub spontanées possibles : C. linearis Nutt. et C. biflora (Ruiz et Pav.) Rrand. C. coccinea Lehm.) Les feuilles de ces 3 espèces sont conformes, les moyennes ciliées, les supérieures glanduleuses, les calices poilus-glanduleux. Il ne reste guère que la couleur des corolles qui puisse servir pour la détermination. Ces plantes étant cultivées, il semble tout indi¬ qué de consulter les ouvrages d’horticulture : or, toutes leurs descriptions doivent être révisées !

Collomia grandiflora Dougl. Le 7 juillet dernier, M. Oldano m’envoyait de Château-Chinon (Nièvre) plusieurs grands Collo¬ mia fleuris et fructifies qui appartiennent à cette espèce.

Hauteur 80 crn.-l m. Annuelle. Racine pivotante (diam. au collet : 10-15 mm.), portant latéralement des racines s’enfonçant un peu obliquement dans le sol. Très vigoureux, ces Collomia ont un port pyramidal. Tige principale, creuse inférieurement, attei¬ gnant à la base 10 mm. de diam., verticale, émettant dès la base

1. Etymologie : « gr. kolla, colle, gomme : graines gélatineuses à l’immidifé » (Fout- nier).

2. Différence avec les Phlox, elles sont opposées.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 6, 1941.

[G. 1. 1-10 : Colhmia grandiflora Dougl. 1, une des feuilles inf., bord de la Truyère (Jordan. '1885). 2-9, Château-Chinon (Oldano, 1941) : 2, une des f. sup. ; 3, in fl. terminant un rameau latéral et formée de fl. cléistogames ; 4-6, fl. cléistogame ; 4, cal. ouvert ; 5, cor . entière. ; 6, cor. ouverte et étalée ; 7, capsule normale ; 8, caps, à 1 loge avortée ; 9, caps, à 2 loges avortées ; 10-12, fl. cliasinogames ; 10, C. grandi¬ flora (Howcll, 1880) ; IJ, C. coccinea (prov. Chillan, Chili, 1869) ; 12, C. linearis (Peek, Klawath, 8, VIII, 1920).

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de très nombreux rameaux, les inférieurs longs de 70 cm., arqués- ascendants, et devenant, de plus en plus droits, dressés, ne faisant plus qu’un angle très aigu avec la tige dans la partie supérieure ils sont très courts. Tige et rameaux inférieurs et moyens sont glabres inférieurement, puis très finement pubéruJents (petits poils courbes) devenant de plus en plus pubescents à mesure qu’ils approchent des inflorescences, les rameaux supérieurs entière¬ ment pubérulents-pubescents. Quelques-uns restent de couleur claire, mais tige et rameaux sont tous plus ou moins teintés de rou¬ geâtre un peu violacé.

Feuilles alternes, ou laneéolées-linéaires, (les plus grandes : 80 mm. X 10 mm.) atténuées aux deux extrémités. Celles de la tige portent, toutes, à leur aisselle, des rameaux. Les supérieures sont plus brusquement contractées à leur base et nettement sessiles, entières, cependant quelques-unes, parmi les moyennes et supé¬ rieures, présentent une dent peu marquée. Un peu plus claires à la page inférieure, un peu luisantes à la page supérieure, très légè¬ rement réticulées, les inférieures et moyennes glabres sur les faces, les supérieures un peu pubérulentes, toutes ciliées sur les bords un peu rudes. Leur pubérulence s’accentue au voisinage des inflo¬ rescences, en particulier sur la face supérieure de la nervure prin¬ cipale. Diminuant de taille au voisinage de l’inflorescence, elles sont proportionnellement plus larges, certaines deviennent large¬ ment ovales et ne mesurent plus que 7 mm. de long : ce sont alors de véritables feuilles florales, des bractées foliacées, constituant une sorte d’involucre autour des inflorescences. Ces feuilles portent deux catégories de poils pluricellulés, tous d’aspect cristallin, incolores : les uns simples, crochus, les autres très nombreux por¬ tant une glande jaune un peu bronzée, brillante, au sommet. Elles sont surtout glanduleuses dans leurs 2 /3 supérieurs.

Plantes üoribondes ; toutes les extrémités sc terminent par une inflorescence, celle terminant la lige principale étant plus impor¬ tante que les raméales. Inflorescence constituée par une sorte de grappe, les pédoncules inférieurs, portant 3-4 fleurs, sont insérés à l’aisselle d’une bractée linéaire dont la forme l’appelle celle des feuilles caulinaires et raméales, puis le nombre des fleurs diminue, les pédoncules supérieurs étant uni flores et dépourvus de bractée axillaire. Tous ces pédoncules sont courts et serrés, d’où aspect d’une « tête hémisphérique », d’un faux capitule.

Calice campanulé, longueur : env. 9 mm., blanchâtre a la base, puis d’un beau vert, à 5 lobes trinervés à longueur égalant celle du tube. Base garnie de petits poils, les uns simples, les autres glanduleux, les lobes portant des poils glanduleux plus grands, plus abondants, surtout extérieurement, mais aussi un peu inté-

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rieurement à la partie supérieure. Les lobes sont réunis par un pli bien marqué.

Corolle. Deux sortes de Heurs. Voyons d’abord les fleurs chas- mogames qui semblent normales. Corolle de longueur variable (12 à 20-22 mm.)1, jaune pâle saumoné sur le Irais ; infundibuliforme, à tube très étroit inférieurement s’évasant un peu dans le 1 /4 supérieur s’étalent plus ou moins les lobes, ovales, obtus, à bords subparallèles sur environ la moitié de leur longueur ; en général ils s’étalent peu. Corolle très finement nervée.

Fig. 2. 1-8, Poils de Collomia grandiflora. 1, de la tige, superficiellement ponctué ; 2, 3, 4, des bords de bractée florale ; 5, 6, de l’extrémité d’un sépale ; 7, poil glandu¬ leux d'un sépale ; 8, de l’extrémité d’un sépale, poil glanduleux vu en dessous 9- 10, poils des sépales de C. linearis (Dessins de Mme Jovet-Ast).

Cinq étamines insérées dans le tube à des hauteurs différentes : les 5 anthères nettement exsertes ainsi que le style dont les trois stigmates atteignent le niveau des plus hautes anthères. Très petit ovaire visible à travers corolle et calice un peu translucides.

Le « pseudo-capitule » terminal montre les fleurs chasmogaines à sa périphérie entourant des capsules mûres, et même déjà ouvertes et ayant perdu leurs graines. Les inflorescences raméales portent aussi des fleurs chasmogames, mais encore, beaucoup plus nom¬ breux, des calices contenant une sorte de bouton floral long de 2 mm. 5 env., déjà coloré comme les fleurs adultes : ce sont des fleurs cléistogames. Les lobes de la corolle restent, contigus, les étamines insérées au même niveau, ont des filets très courts, le pollen (sur le sec, rosé ou lilacé) est abondant et bien formé, les lobes stigmatiques étroitement enserrés par les anthères. L’ovaire

1. Extrémité des lobes redressés compris.

594

apparaît nettement fonctionnel. La corolle, presque cylindrique d’abord, se contracte un peu au-dessus de son tiers inférieur et se détache, brisant sa base et entraînant la majeure partie du style. Les jeunes boutons floraux qui donnent des fleurs chasmogames ont. même couleur et même texture que les fleurs chasmogames adultes, alors que les corolles des boutons floraux extrêmement fragiles, sont transparentes et. très minces ; les anthères des fleurs cléistogames sont mûres, l’ovaire bien constitué, alors que les anthères des futures fleurs chasmogames sont transparentes et encore vides, leur ovaire semble inexistant.

La présence de ces fleurs cléistogames n’est pas une nouveauté : Hegi cite des travaux déjà anciens1. Ces fleurs cléistogames sont fertiles, à l’inverse des chasmogames dont toutes celles que j'ai examinées étaient stériles, l’ovaire parfois presque indécelable.

Entourée par le calice persistant, la capsule est normalement triloeulairc, chaque loge contenant une graine brun rougeâtre ; très souvent, 2 loges ou une seule se développent normalement ; les fleurs centrales étant très serrées, le manque de place semble la cause de cet avortement.

Les exemplaires américains sont identiques aux plantes « fran¬ çaises », cependant la longueur totale de la fleur peut atteindre 25 mm. 2, et le calice, 11 mm. (jusqu’au sommet des lobes)3. Je n’ai pas observé de feuilles aussi fortes et à dents aussi profondes et nombreuses que celles reproduites sur la planche 28114 du Botanical Magazine4. Les plantes de Jordan (la Truyère, 1885) portent quelques feuilles à 3 dents peu marquées. Ajoutons que certains échantillons 5 ne dépassent pas 15 à 20 cm. de haut ; tiges simples avec tête terminale comportant un nombre réduit de fleurs toutes fertiles. Dans tous les cas, la floraison est centrifuge : le décalage entre les fleurs cléistogames et les chasmogames pouvant atteindre une vingtaine de jours (Ludwig, 1877). Hegi écrit que c’est la différence d'intensité lumineuse et, par suite, de la nutri¬ tion, qui règle la disposition des fleurs chasmogames et cléisto¬ games, les chasmogames se tenant aux places les mieux nourries.

Hegi et, à sa suite, Fournier, indiquent que Collomia linearis Nutt. a une tige glabre et des fleurs variant du blanc au lilas ; tandis que C. biflora (Ruiz et Pavo) Brand = C. coccinea Lehm.

1. Ludwig (1877), un des premiers, a signalé leur présence : ses petites figures man¬ quent de précision.

2. Echantillons étiquetés : Howell’s Pacific Coast Plants, Prairies, Thomas, J. Howell, August. 1880.

3. Echantillons : Coll. Und St. Dept. of Agric. loe. Julien, San Diego, Co. Coll. G. R. Vasev, 377, .tune 1880.

4. Reproduite, mais réduite, par Garcke, 1805, clans sa Flore, p. 415-416.

5. Certains exemplaires de Jordan, provenant des fiords de la Truyère (25-VII- 1885).

595

a la tige poilue et des fleurs écarlates ou rouge orangé. Ges indi¬ cations de pubescence doivent être inversées.

Saint John (1937) est formel et indique pour L. linearis ; « corolle rosée », (pink), tige pnbescente à la base ». Les C. linearis, (Herb. Mus. Paris) sont conformes aux indications de Saint-John : tige pubérulente inférieurement ou subglabreseente, rarement glabre près du collet, feuilles moins étroites que celles des précédentes espèces (50 mm. x 9 mm.), à pubescence beaucoup plus line, à cils très petits, ne rendant pas rude le bord des feuilles, dont les faces sont mates, à réticulation à peine perceptible ; tiges pales, cependant avec trace rougeâtre.

L’examen des plantes de l’herbier du Muséum de Paris montre que C. coccinea est, quant à la pilosité, semblable au C. grandi- flora, tige glabre inférieurement, plus haut pubérulente, puis pubes- cente glanduleuse, les feuilles supérieures atteignant 60 mm. X 9 mm., les tiges (échantillons de Gay, 1835, Chili; de Dombey, Pérou) sont légèrement teintées de rougeâtre violacé peu accentué, ce qui est en opposition avec les indications de Bailey.

La forme des poils varie peu pour ces trois espèces. Les feuilles sont presque toujours entières1. Si C. linearis semble, presque toujours, pubérulcnt à la base, les deux autres espèces ont des tiges glabres inférieurement. Ce ne sont donc pas des caractères spécifiques.

Il reste, pour distinguer ces 3 espèces, le coloris des fleurs chas- mogames. C. grandi flora : corolle d’abord jaune, plus tard effleuré de rouge (IIegi). C. coccinea, écarlate-rouge orangé (Hegi), Encore les auteurs diffèrent-ils pour C. linearis : brun-jaunâtre (Nichol- son et Mottet), du blanc au lilas (Hegi, Fournier), « pink » (Saint- John). C’est la corolle des fleurs chasmogames qui fournit les meilleurs caractères distinctifs :

C. grandiflora. Dougl.

Long, de la cor. 12-24 mm., tube s’évasant légèrement vers le haut. Filets staminaux dépassant la gorge, d'où les 5 anthères exserLes. Style plus long 2 que le tube, stigmates au niveau des anthères les plus élevées. Calice à lobes égaux au tube, à nerv. s’écartant nettement de la nerv. médiane. Pli des sinus accentué.

C. coccinea Lehm.

Long, de la cor., cnv. 12-18 mm. ; tube étroit à diamètre insensible¬ ment croissant. Les 5 ét. incluses, les 2 plus élevées atteignant la gorge, ainsi que 'e? stigmates (mais le style peut être plus court). Lobes du

, 1. Il n’existe pas dans l’ herbier d’échantillon du C. coccinea à feuilles dentées : toutes

sont entières, alors que la planche 194 de Bois les représente à dents profondes (cela se produirait-il sur des plantes cultivées en milieu riche ?) .

2. Hegi le dit aussi long que le tube.

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calice plus aigus que ceux de C. grandiflora, dépassant un peu le 1 /3 de la long, totale du cal., à ncrv. presque parallèles. Pli des sinus moins accentué.

C. linearis Nutt.

Long, de la cor. 12-13 mm. à lobes plus arrondis, plus courts que les précédents (2, 5-3, 5 mm. long.), tube un peu moins étroit que celui de C. coccinea. 4 ét. incluses, la 5e exserte. Style inclus.

Répartition. Résumé très succinct des indications d’IdEGi concernant la répartition en Europe. Localités peu nombreuses pour L. linearis (Eur. centr. ; Ludwishafen ; Suisse : Solothurn) et C. biflora ( = coccinea ; près de Dresde; Suisse : Solothurn, 1903 ; non en Alsace). C. linearis est originaire d’Am. du N., C . hiflora, d’Am. du S. (Chili, Pérou) 1.

C. grandiflora, de P Am. Nord-Pacifique-S. de la Colombie, est beaucoup plus répandu : très grand nombre de localités en Alle¬ magne (Bavière, Bade, prov. du Rhin, env. de Berlin, etc.), quel¬ ques localités en Bohême, une seule localité suisse. Dispersion faci¬ litée par la projection des graines lors de l’éclatement de la cap¬ sule mûre et par la gélification des graines par l’humidité qui aug¬ mente les chances de transport. Introduction presque toujours due à la culture (ergasiophygophyte). Pionnier des places vides souvent la plante ne persiste pas (champs de céréales, cimetières...). Forme des colonies locales sur les berges des rivières, voies ferrées, chemins, les talus, décombres...

Voici les localités françaises dont les échantillons ont été revus :

Près de Pulversheim, « à l'oison depuis quinze ans, très bien naturalisé », sables et berges de la Thur, 14, VII. 1866, leg. Ph. Becker (Soc. vogéso- rhénanc, 2e publ.), Sul. C. coccinea Lehm 2.

Iles et bords Sablonneux de la Truyère, au pont de Philipp, comm. de Lacroix, canton de Mur-dc-Barrez (Aveyr.) ; coll. E. Jordan de Puyfol, 18-VII-1885 (Soc. Roch., 1887), sub C. coccinea. Benlh. ; 18-VII- 1887 (Soc, dauph., 1888, 5455), sub C. coccinea Lehm.

Clavières (Lot), graviers au bord du lit du Lot, leg. Lamothe, 3-VII-l 904 (S E. P, F.-II., 1911, 2014). sub C. coccinea Lebm.

Saint-Chély (Aveyr.), entre les rails, gare ; coll. Despaty, 28-VII-1906. Etiquette manuscrite ; C. grandiflora (vid. II. Coste). Herb. d’Àlleizette.

Digoin (S.-el-L.), sables des bords delà Loire, coll. Chassigneul, ss. d.

Château -Chin on (Nièvre), juillet 1941 (et 1940) coll. Oldano.

Cette liste n’a pas la prétention d’être complète. Coste relate aussi : bords du Lânder (Cantal) sous le nom de C. coccinea.

1. Un autre Collomia a été trouvé dans le port de Mannheim, 1901 : C. heterophylla Hook. (Heci).

2. Aurait été semé à Pulversheim par Batjmann, en 1846, d’après Hegi qui indique aussi, sur la Thur : Sennheim, et sur l’Ill : Mulhouse et Thann jusqu’à Schlettstadt.

597

Fournier indique : « souvent nat. Ail., Loire, Av., Cant., Rh. Nièvre, etc. »

Il n’est pas impossible que le véritable C. coccinea existe dans le Massif Central. Même dans ce cas, le C. grandi fl, orci serait, comme en Allemagne, beaucoup plus fréquent. Il faut inverser les caractères de pilosité publiés pour C. linearis et C. coccinea, se défier de la teinte des tiges. Outre la couleur, la dimension et la conformation des fleurs chasmogames permettent de déterminer les trois espèces dont il importerait de rechercher les localités et de préciser les dates d’introduction, stations et dates de floraison.

INDEX BIBLIOGRAPHIQUE

Bailey (L.-H.) et Miller (W.). Cyclopedia American Horticulture. ^ London, 1900; I, pp. 352-353 (art. Gilia).

Bois (D.). Atlas des Plantes de jardins et d’appartements exotiques et européennes. Paris, 1896 ; pl. 194 ; texte, pp. 244-245.

Coste (Abbé IL). Flore descriptive et illustrée de la France... Paris, II, paru 17-VIIÏ-1903), p. 567, fig. .

Curtis (Sam.) et Hooker (W.-J.). Curtis's Botanical Magazine, Lon¬ don, 1828, II, t. 2894.

Fourkier (P.). Les quatre flores de la France, Poinson-les-Grancey (Hte-M.), 1940, p. 730, avec fig. très réduite.

Garcke (Dr. A.). Illustriertc flora von Deutschland, Berlin, 1895, pp. 415- 416.

Goffart (J.), FIotc du nord de la France, de la Belgique et du Gd duché de Luxembourg, Paris, ss. d. intr : nov. 1934) p. 342.

Hegi (Dr G.). Illuslrierte flora von Mittel-Europa. München, 1927, V. 3, 2117-2119, fig.

Lassimonne (S.-E.). Flore des plantes vasculaires du Bourbonnais, Moulins, 1932, p. 170.

Ludwig (Dr F.). Ueber die Kleistogamie von Collomia grandiflora Dougl. Bot. Zeit., 7 déc. 1877, 49, pp. 778-779, fig.

Nicholson et Mottet. Dictionnaire pratique d’horticulture et de jar¬ dinage. Paris, 1892-1893, I, p. 748.

Saint-John (IL). Flora of Southeastern Washington. Pullman, Wash. 1937, pp. 323-324.

Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.

598

Deux nouveaux Rhachomyces de Roumanie (Labo ulbeniaceæ )

Par P. Lepesme.

Rhachomyces Urbaini n. sp. Réceptacle jaunâtre, faiblement incurvé ; axe primaire composé de quinze à vingt cellules un peu plus longues que larges, à septa obliques, la basale tronc-conique, droite, étroite à la base, au moins deux fois aussi haute que sa largeur maxima ; axe secondaire ne dépassant pas le niveau d’inser¬ tion du périthèce, composé de cellules globuleuses, petites, donnant naissance à des appendices forts et à quelques anthéridies allongées, à col hyalin incurvé vers l'extérieur ; chaque cellule de la partie distale de l’axe primaire, au-dessus de l’insertion du périthèce, avec également une anthéridie hyaline, la dernière avec, en outre, un ou deux appendices ; au niveau de l’insertion du périthèce, un faisceau serré à la base de. cinq à six appendices grêles, très longs, clairs dans leur partie distale.

Périthèce assez longuement pédoncule, fusiforme, allongé, brus¬ quement tronqué et dentelé à l’apex, brun sombre, un peu plus clair dans sa partie apicale.

Longueur totale du réceptacle : 350-410 p.. Longueur du péri¬ thèce et de son pédoncule : 240-280 u. Périthèce seul : 130-150 p..

Anthéridie : 20-28 u.

Sur Dumlius (DuvalLotes) Hegedüsi Frivaldszky ; Roumanie, » Banat : Mont Doinogled, Baile Herculane (R. Jeannel).

Type dans ma collection.

Cette espèce que je suis heureux de dédier au Professeur A. Ur- r .vin est remarquablement caractérisée par la forme de l’apex de son périthèce et par son faisceau de cinq ou six longs appendices partant de l’insertion du périthèce.

Rhachomyces proliférans n. sp. Réceptacle allongé, grêle, jaune clair, dessinant une large courbe sigmoïde tendant parfois à se refermer sur elle-même ; axe primaire composé de quarante à soi¬ xante cellules séparées par des septa obliques, sauf à la base ; basale fortement incurvée, au moins trois fois aussi longue que large, à peine plus étroite dans sa partie proximale ; subbasale un peu plus

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 5, 1941.

Légende des figures,

1. Bhachomyces Urbaini n. sp. 2. Détail de i’apex du périlhèce. 3. lïhachomyces proliferans n. sp, 4. Jeune individu. 5. Schéma d’un individu à prolifération extrême.

600

large, de moitié moins longue, rectangulaire ou trapézoïdale ; pied subtriangulaire noir. Axe secondaire composé de cellules petites, trapézoïdales, donnant naissance à un petit nombre d’appendices sombres alternant presque régulièrement avec des anthéridies grêles, hyalines, faiblement incurvées dans leur partie distale.

Un ou le plus souvent deux pcrithèces, insérés par un long pédon¬ cule sur l’axe primaire, dans sa moitié distale, jamais à son extré¬ mité ; périthèce jaune foncé à brun clair, allongé, fusiforme, présen¬ tant sa plus grande largeur au tiers proximal, régulièrement arrondi à l’apex ; pédoncule jaune pâle, toujours plus long que le périthèce, régulièrement cylindrique.

Longueur totale du réceptacle : 520-660 p.. Longueur du périthèce et de son pédoncule : 350-430 p.. Périthèce seul : 130- 150 p.. Anthéridie : 19-22 p..

Sur Duvalius (Duvaliotes) Mallaszi Csiki, subsp. Gabriellae Mallasz ; Roumanie, Monts Bihar : Grotte d’Ormindea (R. Jeannel).

Type dans ma collection.

Espèce bien distincte aussi de toutes celles connues du genre, caractérisée par la longueur de son réceptacle, la forme et la position de son ou de ses pcrithèces longuement pédoncules et l’alternance presque régulière de ses anthéridies et de ses appendices, ces derniers peu nombreux.

Plusieurs individus présentent une ou deux ramifications latérales du réceptacle, stériles ou même pourvus d’un périthèce. On sait qu’il n’est pas rare d’observer des formes tératologiques chez les Laboulbeniales. Le plus souvent toutefois, il ne s’agit que de simples processus de régénération consécutifs à la dégénérescence de la partie distale du réceptacle ou, pour ce qui concerne l’apparition d un second périthèce, à l’avortement du périthèce normal. Il n’en est rien dans le cas présent, car les pcrithèces d’un même sujet aussi bien que l’axe primaire et ses ramifications sont également bien déve¬ loppés et n’ofîrent aucun indice de dégénérescence. C’est même s’avancer beaucoup que de parler ici de formes tératologiques pour désigner les aspects morphologiques extrêmes d’une espèce paraissant simplement offrir une tendance naturelle marquée à proliférer.

Je rapporte aussi sans hésitation à cette espèce quelques jeunes exemplaires à périthèce embryonnaire ou nul d’un Rhachomyces trouvé par le Dr R. Jeannel sur un Duvalius voisin de D. Mallaszi Csiki : D. (Duvaliotes) lafivi gains Bok. (= Petrii. Ivnirsch) ; Rou¬ manie, Monts Bihar : pesterea din valea Ghibartului.

Laboratoire d’ Entomologie du Muséum.

601

Étude géologique des nouveaux Prolongements des LIGNES 8 ET 10 DU CHEMIN DE F ER MÉTROPOLITAIN

Par R. Soyer.

Prolongement de la Ligne 8 de la Porte de Charenton au Pont de Charenton.

Le report du terminus de la Ligne 8, de la Porte de Charen- ton au Pont de Charenton, a été terminé en 1940. La ligne suit la route nationale 5 sur 1.350 m, de longueur ; elle évite la des¬ cente rapide de la rue de Paris, près du pont de Charenton, en pas¬ sant sous des immeubles, sur environ 60 m.

Le souterrain est établi dans les Marnes et Caillasses lutétiennes, dont l’épaisseur dépasse 15 m. La partie supérieure comprend 8 à 9 m. de couches épaisses de marnes blanches avec quelques bancs de calcaire siliceux et lits de calcite cristallisée rouge ou blanche. Les Caillasses de la base renferment une grande variété de bancs silico-calcaires, de composition très variable, allant de la silice subcristalline au calcaire fossilifère (Banc de Rochette).

La zone IV du Lutétien (Calcaire grossier supérieur) est. égale¬ ment puissante et peut atteindre 7 m. Elle s’étend du banc de Roche à S. serratum et S. denticulatum , au Banc Royal à Orbito- lites complanatus. Un tronçon de l’Emissaire Nord-Est, exécuté en même temps que le souterrain de la ligne, traverse le Calcaire gros¬ sier supérieur.

Sur l’ensemble du parcours, de nombreuses galeries de carrières souterraines, en très mauvais état, ont été rencontrées. De nom¬ breux fontis sont venus près du sol, et comme la plupart des gale¬ ries n’avaient pas été remblayées, l’effondrement du toit de ces carrières a dérangé l’allure des Marnes et Caillasses, particulière¬ ment tourmentée dans la partie de la ligne comprise entre la Porte de Charenton et la rue Nocard.

Les Sables de Eeaucharnp ont été rencontrés à trois endroits : entre P origine du prolongement et la ru j du Vélodrome, ils débutent par un banc de grès siliceux, et se composent de sables verts argi¬ leux avec intercalations de sables rouges et jaunes argileux ; leur épaisseur atteint 5 m. Entre la rue Camille Mouquet et la rue Vic¬ tor Hugo, les Sables de Beauchamp forment une lentille peu épaisse

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 6, 1941.

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de sable jaune argileux, sous les Alluvions anciennes. De la rue de l’Embarcadère au terminus, ils sont un peu plus développés et com¬ prennent des sables argileux verdâtres à nodules gréseux, avec bancs calcaireux et marneux. Ces sables affleurent sur le flanc du plateau, sous une faible couverture de remblais.

Les Alluvions anciennes recouvrent tantôt , les Marnes et Cail¬ lasses, tantôt les Sables de Beauchamp ; elles forment une nappe continue de sables rougeâtres argileux avec graviers, dont la base se tient vers 45 m. d’altitude. Leur épaisseur ne dépasse jamais 3 m.

Les remblais sont peu importants sur l’ensemble du tracé. Quel¬ ques remblais de carrières ont été rencontrés sous la place Aristide Briand.

Le niveau de la nappe souterraine se tient entre 27 m. 70 et 29 m. d’altitude, en équilibre avec le plan d’eau de la Marne.

Prolongement de la Ligne 10 jusqu'à la gare d’ Orléans- Austerlitz.

Le prolongement de la Ligne 10 jusqu’à la Gare d’Orléans a été mis en service en 1938. Ce tronçon, de 1.035 m. de longueur, passe sous la Halle aux Vins, le Jardin des Plantes (en bordure du Quai Saint-Bernard) ; la Place Valhubert ; le Boulevard de l’ Hô¬ pital ; la cour d’arrivée et les voies de la gare d’Orléans-Austerlitz.

La plus grande partie de la ligne longe la Seine à une faible dis¬ tance, de sorte que le souterrain est construit dans les Alluvions du fleuve et dans celles de la Bièvre sur la totalité de son par¬ cours.

Trois sondages préalables avaient été effectuées en vue de pré¬ ciser les conditions d’établissement de la Ligne 10.:

Sondage 1. Sur le Quai Saint-Bernard, à 24 m. de la rue Cuvier :

Cote du sol : 33.41

Terre végétale . 1.00

Remblais . 4.00

Limon argilo-sabieux . 5.20

Limon argileux, vase . 1.00

Limons et graviers, avec fragments de bois . 0.56

Marne, cal aire et plaquettes . 0.49

Calcaire grossier dur . sur 1.19

Sondage 2. - Sur le Quai Saint-Bernard, 3 m. 60 au N. de la place Valhubert :

Cote du sol : 34.97

Terre végétale . 0.70

Remblais et maçonneries . 4.85

603

Limon argileux . . .

Sables et graviers .

Sable lin . . .

Marne, calcaire et plaquettes .

Calcaire grossier dur . sur

Sondage 3. Sur le Quai d’Austerlitz, à 21 m. Val Imbert :

Cote du sol : 37,42

1.95 0.25

2.95 1.04 0.18

de la place

Remblais . 4.70

Maçonneries . 2.90

Limon argilo-sableux . 5.74

Sable fin . 0.11

Marne calcaire tendre . 0.93

Marne calcaire tendre et débris de silex . 1.32

Plaquettes calcaires tendres et marnes alternantes. . 2.00

Calcaire grossier dur . . . sur 0.28

Les formations rencontrées sont de bas en haut : le Lutétien inférieur ; les Alluvions anciennes ; les Alluvions modernes ; les remblais.

Lutétien inférieur. La ligne 10 pénètre dans le Calcaire grossier inférieur à l’angle de la place Yalhubert et s’y maintient jusqu’au terminus. La base du Calcaire grossier moyen apparaît dans le souterrain de manœuvre faisant suite à la station « Gare d’Orléans ».

Le Lutétien fortement décapé est réduit à 7 m. d’épaisseur entre l’origine du prolongement et cette station ; il augmente ensuite de puissance par suite d’un plongcmerit rapide des couches vers le S.-E., ce qui provoque l’apparition des bancs du Calcaire gros¬ sier moyen.

Le Lutétien inférieur comprend des calcaires glauconieux alter¬ nativement. durs et tendres, fossilifères, dont la couche à Echi- nides, bien apparente, forme la base ; elle est surmontée par les calcaires disjoints du banc à Campanile giganteum, puis par des calcaires tendres, délités, fossilifères.

Le Calcaire grossier moyen est sous forme de calcaires jaunâtres parfois marneux, fossilifères, à Milioles. Tous ces niveaux, érodés sous les alluvions, sont, fissurés et disloqués.

Alluvions anciennes. Les Alluvions anciennes sont peu épaisses, car ravinées elles-mêmes par les Alluvions modernes, billes se com¬ posent de sables et graviers avec bancs de sable fin et petits lits de cailloutis. Elles ne dépassent pas 3 m. d’épaisseur et nivellent le Lutétien entre les cotes 20.17 et 21.55.

Alluvions modernes. - Les Alluvions modernes sont très déve¬ loppées et dépassent 7 m. d’épaisseur sous le Quai Saint-Bernard,

604

elles appartiennent aux dépôts de la Seine, et dans la cour de la Gare d’Orléans, à ceux de rembouchure de la Bièvre.

Leur coupe générale est la suivante sous le Quai Saint-Ber¬ nard :

Remblais

6 Limon jaune argileux

5 Limon gris argileux à mollusques fluviatiles 4 Limon gris clair et tourbe noire, nombreux mollusques 3 Limon rouge et gris 2 Limon verdâtre et noirâtre argileux 1 Limon jaune, fin

Alluvions anciennes

Dans la cour d’arrivée, les Alluvions de la Bièvre montrent une succession un peu différente :

Remblais

5 Limon jaune argileux

4 Argiles panachées vertes et rouges à silex 3 Tourbe noire compacte

2 Argile noire et bleue à mollusques fluviatiles 1 Limon jaunâtre à filets tourbeux et ossements Alluvions anciennes

Les tourbes rencontrées sous le Quai Saint-Bernard, épaisses de 2 m., ont été étudiées par M. et Mmo Dubois, qui en ont dressé le diagramme pollinique L Suivant ces auteurs, le dernier lit tour¬ beux se serait déposé au plus tard vers -f- 1.000. Les tourbes de la cour de la gare sont disposées en une cuvette allongée, au-dessus d’un lit à ossements brisés dominent : Equus, Bos, Ovis , Capra, Canis, etc...

Ces formations délimitent parfaitement l’extension du con¬ fluent de la Bièvre.

Une couche de terre végétale, dépassant 2 m. de hauteur recouvre ces dépôts récents.

Remblais. D’épais remblais recouvrent les Alluvions modernes. De l’origine du prolongement au Boulevard de l’Hôpital, ils ont environ 4 m. de hauteur. Cette puissance augmente dans la cour de la gare et atteint 6 m. sous le viaduc de la Ligne 2.

Eaux souterraines. Les eaux ont été extrêmement abondantes, comme il était prévu, à une si faible distance du fleuve. Le plan de la nappe aquifère incluse dans les limons se tient en équilibre avec celui de la Seine, entre -f- 25.76 et -f- 26.60. Des pompages très importants ont été nécessaires pour obtenir le rabattement de

1. G. Dubois et Mme C. Dubois. Analyse pollinique d’une tourbe rencontrée à Paris, quai Saint-Bernard, lors des travaux du chemin de fer métropolitain. Bull. Mus. Hisl. Nat. (2), t. IX, 1937, p. 106-111.

605

la nappe et leur influence s’est fait sentir à une grande distance ; c’est ainsi qu’un puits situé dans les carrières souterraines du Jar¬ din des Plantes, près de l’Hôtel de Magny, a été asséché pendant toute la durée des pompages dont il était éloigné de 600 m. au moins.

L’analyse des eaux rencontrées indique une forte teneur en Sulfate de Chaux : 2 g. 528 par litre sous la place Valhubert ; 1 g. 164 à l’angle de la rue de BufTon. Elles renferment en outre des chlorures et de la Magnésie.

Une série d’anciens pilotis a été trouvée sous le Quai Saint- Bernard, entre la rue Cuvier et la Halle aux Vins. Leur tête était située à la cote + 28.90, donc un peu au-dessus des tourbes. Les pieux, d’une longueur de 3 m., descendaient dans les limons ver¬ dâtres 2 de la coupe 1. Cette batterie de pilotis correspond à un ancien quai établi à l’extrémité de l’ancienne rue de Seine (rue Cuvier). On connaît d’autres exemples de constructions simi¬ laires à Paris et dans la région parisienne, notamment à Saint- Cloud 1 et sous le Quai des Moulineaux.

Laboratoire de Géologie du Muséum

1. R. Anthony et R. Soyer. Recherches sur une faune mammalienne des Alluvions modernes de la Seine (Néolithique). Parc de Saint-Cloud, près Paris. Bull. Soc. Anthrop. Paris, VIIIe S., t. 10, 1939, p. 99-154.

Bulletin duTMuséum, 2e s., t. XIII, 6, 1941.

39

606

Sur la conservation des Pyriteux daxs les collections

Par Pierre Marie.

A la question : « est-il possible de conserver indéfiniment des échantillons pyriteux dans des collections scientifiques », beaucoup de Conservateurs, sinon tous, vous répondront par la négative ou en élevant des doutes.

En effet., il est aisé de constater que dans la plupart des Musées, presque tous les Fossiles pyriteux sont, ou détruits, ou en voie d’altération, ce qui, dans bien des cas, occasionne des pertes irré¬ parables, puisque beaucoup des gisements classiques anciens ont actuellement disparus.

La conservation des pyriteux dans les collections scientifiques, est un problème qui a donné lieu à de nombreuses recherches, dont les résultats n’ont pas toujours été publiés, car bien souvent, ils n’ont pas toujours donné entière satisfaction.

La cause principale de l’altération de ces fossiles tient au fait, que la Pyrite ou la Mareassite, qui constitue la majeure partie de leur remplissage peut, sous l’influence de l’air humide, se trans¬ former partiellement ou en totalité, en sulfate de fer, lequel réagit à son tour sur le carbonate de chaux de leurs coquilles ou de la gangue, en donnant naissance à du sulfate de chaux ou Gypse, qui provoque leur éclatement, par suite de son augmentation de volume.

Une fois commencée, cette transformation se poursuit de proche en proche, jusqu’à la destruction complète de la pièce correspon¬ dante.

En outre, les émanations acides produites par des produits pyri¬ teux en voie de décomposition, même situées à une certaine dis¬ tance ou dans un meuble voisin, peuvent faciliter et même provo¬ quer la décomposition d’échantillons sulfurés paraissant intacts.

Pour remédier à ces inconvénients, il faudrait donc empêcher l’air et l’humiditc de pénétrer dans les pièces à conserver. C’est pourquoi on a essayé de les préserver par un enduit protecteur, tel que vernis, collodion, etc...

Malheureusement, ce procédé ne s’est pas révélé suffisant et les échantillons ainsi recouverts ont pu, parfois, se conserver quel-

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 6, 1941.

607

ques années, mais un beau jour ils se sont décomposés, comme si aucune précaution n’avait été prise.

A mon avis, je crois que les principales causes de ces insuccès tiennent à : une dessication préalable incomplète des pièces à conserver, et à une élimination insuffisante des produits résultant d’un début de décomposition de la pyrite, avant l’application du vernis protecteur ; à un enduit insuffisant pour mettre radicale¬ ment la pyrite à l’abri de l’atmosphère, ou défectueux, qui a pu par la suite se fendiller par séchage ou être décomposé par la colle servant à fixer le pvriteux sur un support quelconque ; colle qui, sous des influences diverses, peut se putréfier ou moisir et donner ainsi naissance à des acides organiques, qui constitueront un foyer d’altération sous la pièce correspondante.

Si ces diverses causes venaient à être supprimées, il n’y aurait pas impossibilité à conserver indéfiniment les fossiles pyriteux.

Personnellement, à la suite des recherches commencées, voici déjà plus d’une dizaine d’années, sur des ammonites pyriteuses en voie de désagrégation, j’ai pu, tout en leur faisant subir un traitement préalable qui ne les altère en rien, mais au contraire, fait bien souvent ressortir certains de leurs détails, arrêter radi¬ calement leur dccompositicn et les conserver ensuite à Pair libie sans aneune autre précaution, dans les tiroirs du Laboratoire de Géologie du Muséum.

Ce traitement, qu’il est aisé de faire subir aux pyriteux, peu après leur récolte et de préférence avant leur classement définitif, consiste à les faire bouillir quelque temps dans une solution car- bonatée alcaline, puis à les laver abondamment ensuite sous un jet d’eau et, enfin, à les faire sécher à assez haute température,- sur une plaque chauffée. Ce procédé, qui paraît presque un enfan¬ tillage par sa simplicité, a pour but :

d’éliminer toute trace d’humidité et aussi complètement que possible, tous les produits de décomposition déjà formés ou de les transformer de façon à les rendre inactifs et de recouvrir ensuite d’un film protecteur imperméable tous les cristaux ou groupes d'éléments cristallins, qui se seraient déjà partiellement séparés de la masse, par suite d’un commencement d’altération.

L’ébidlition en solution earbonatée, agissant sur les sulfates et traces d’acide préalablement formées par un début de décompo¬ sition, les transforme suivant les formules :

S04Fe + CG3Naa = S04Na2 + C03Fe

S04H2 + C03Naa = S04Na2 + CO2 + H20.

S04Ca + C03Na2 = S04Naa + C03Ca

Les carbonates de fer et de chaux ainsi formés sont insolubles ou peu solubles et restent dans les fissures du Pyriteux et à sa sur-

608

face ; le gaz carbonique s’échappe dans l’atmosphère et les sulfates alcalins, très solubles, passent dans la solution.

Le lavage à grande eau permet d’éliminer plus complètement les dernières traces de sulfate qui auraient pu rester dans l’échan¬ tillon. Enfin le séchage, qui peut être poussé jusqu’au rouge sombre et doit être d’autant plus prolongé et modéré, que le volume des pyriteux est plus fort, élimine totalement l’humidité et transforme progressivement 1e. carbonate de fer hydraté, en hydrate ferreux colloïdal, puis en oxyde ferrique, qui imprègne les moindres fissures des pièces traitées, en formant à leur surface un enduit imperméable et inaltérable.

Au sujet des adhésifs qui pourraient être utilisés, les colles à l’amidon, à la farine ou à la gomme arabique et en un mot tous les mucilages, sont à déconseiller, car elles sont putrescibles et peuvent, par leur humidité résiduelle, maintenir un foyer d’altération en contact des échantillons. De même les colles à base de Silicate, également hygroscopiques et toujours plus ou moins alcalines, doivent être pour les mêmes raisons écartées. Seule une colle neutre, comme par exemple, le Baume de Canada, préalablement cuit et solubilisé dans la Benzine ou un solvant quelconque paraît plutôt à conseiller.

Cette méthode, qui aurait pu être indiquée depuis longtemps, m’a donné d’excellents résultats, qui ont l’avantage d’avoir été contrôlés par une expérience qui dure déjà depuis plus d’une dizaine d’années.

Laboratoire de Géologie du Muséum.

609

Teneur en chlore du san g tôt al, du Plasma et des Globules de quelques Mammifères sauvages

Par Mlle M.-A. Pasquier.

Nous avons, dans une note anterieure \ étüdié la teneur en chlore du sérum des mammifères du Parc zoologique de Vincennes ; la présente note a pour objet l’étude de cet anion dans le sang total, le plasma et les globules de ces mêmes animaux.

Il nous a paru très important de déterminer la valeur du chlore globulaire et plasmatique en raison du rôle joué par la variation du rapport érythroplasmatique, en pathologie.

Le sang a été prélevé par ponction veineuse sur anéthol disul- fonatc de sodium, en tenant compte des prescriptions données par Chabanier, Guillaumin, Laudat, Lévy, Paget et Vaille 2 et le dosage a été effectué par la technique de Laudat b

Les résultats, dont chaque chiffre est la moyenne d’au moins quatre dosages sur le même animal, sont consignés dans le tableau suivant.

De la lecture de ce tableau, on peut déduire les conclusions sui¬ vantes :

Le sang total a une teneur en chlore variant entre 1 gr. 59 et 3 gr. 33, chez les animaux envisagés.

La valeur du chlore dans un litre de plasma est assez cons¬ tante et généralement supérieure à 3 gr. Ce chiffre se rapproche de celui trouvé pour le sérum.

Le chlore globulaire est nettement moindre, les chiffres extrêmes allant de 0 gr. 87 à 2 gr. 06.

Le rapport érythroplasmatique paraît assez voisin de celui trouvé chez l’homme normal excepté chez le lion et le cynocéphale babouin.

La teneur en chlore dans le sang total, les globules et le plasma paraît être sensiblement la même chez les diverses especes d’une même famille.

Laboratoire d’ Ethologie des Animaux sauvages du Muséum.

1. Ach. Urbain, R. Cahen, M. A. Pasquier et J. Servier, C. R. Soc. Biol., 1938, t. 127, p. 144.

2. M. Chabanier, Ch. O. Guillaumin, M. Laudat, M. Levy, M. Paget et C. Vaille. Bull. Soc. Chim, Biol., 1937, t. 19, p. 800.

3. M. Laudat, Journ. pharm, Chim., 1917 ; t. 16, p. 38 ; C. R. Soc. Biol., 1928, t. 99, p. 1820.

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, C, 1941.

TENEUR EN CHLORE DU SANG TOTAL, DES GLOBULES ET DU PLASMA

(exprimé en grammes par litre).

Nb.

Sang total

Globules

Plasma

Il apport Cl. gl. Cl. pl.

filolmles

pour

Pljnini

pour

d'anx.

Min.

Max.

Moy.

Min,

Max.

Moy.

Min.

Max.

Moy.

1000 S. T.

1000

S. T.

Bovidés :

I.

Ongulés.

Caprines :

Chèvre naine du Sénégal ( Capra liircus L.) ....

11

2,74

3,31

3,33

1,77

2,21

1,96

3,62

3,78

3,71

0,53

0,72

2,35

Mouflon de Corse (Ovis musimon Pal.) .

3

2,90

3,50

3,19

1,83

1,93

1,89

3,72

4,05

3,87

0,48

0,84

2,11

Ântilopinés :

Gazelle de l’Inde (Antilope cervicapra Pal J . . .

4

2,69

2,80

2,76

1,68

1,79

1,73

3,04

3,68

3,39

0,51

0^58

2,77

Cervidés :

Cerf de France {Cervus elaphus L.). .

6

1,86

2 57

2,20

1,12

1,67

1,42

2,59

3,45

3,08

0,46

0,47

1,68

Cerf pseudaxis (Cervus pseudaxis Gray.) .

3

1,41

1,67

1 . 5 9

1,26

1,63

1,37

2,85

2,95

2,87

0,47

0,64

1,39

Cerf cochon (Cervus porcinus Zim.) .

4

2,01

2,07

2,04

1,49

1,65

1,56

3,40

3,47

3,44

0,45

0,71

1,73

Daim (Dama dama L.) .

5

1,90

2,73

2,31

1,53

1,61

1,57

3,53

3,56

3,55

0,44

0,75

1,79

Camélidés :

Lama (Lama glama L.) .

6

2,85

3,30

3,03

1,85

1,99

1.92

3,87

4,03

3,96

0,48

0,63

2,48

Guanaco (Lama glama huanacus Mol.) .

5

3,01

3,20

3,12

1,86

1,93

1,90

3,99

4,05

4,01

0,47

0,79

2,34

Alpaca (Lama alpaca L.) .

3

3,01

3,07

3,05

1 .82

1,94

1,84

3,75

4,01

3.81

0,48

0,87

2,20

Dromadaire ( Camélus dromedarius L.) .

3

3,07

3,11

3,08

1,77

1,83

1,80

3,76

4,05

3,90

0,46

0,64

2,48

Suidés :

Sanglier d’Indochine (Sus cristatus Wag.) .

4

2,33

2,52

2.41

1,60

1,68

1,63

3,44

3,49

3,46

0,47

0,80

1,74

Canidés :

Loup ( Canis lupus L.) .

I

5

I.

2,89

Carni

2,97

VOUES

2,93

1,89

1,99

1,96

3,58

3,81

3,74

0,52

0,89

1,94

Renard (Vulpes vulpes L.) .

4

3,35

3,43

3,39

2,28

2,22

2,20

4,01

4,04

4,02

0,54

0,62

2,87

Félidés :

Lion ( F élis leo L.) .

5

2,46

3,23

2,84

1,44

2,62

2,06

3.08

3,70

3,39

0,60

0,91

2,90

Lasiopygidés :

Cynocéphale babouin (Papio papio Desm.).. . .

6

[IL -

2,76

- Primates.

2,79 2,77

1,79

1,93

1,87

3,00

3,07

3,02

| 0.61

0,63

2,15

610

611 -

Contribution a u étude de u action antagoniste de la

DiIODOTYROSINE VIS-A-VIS DE LA THYROXINE Par Paul Roth.

Définition. - La 3,5 d-1 diiodotyrosine est un des deux pro¬ duits de la dissociation hydrolytique de la substance thyroïdienne. D'après Harington et Randall, elle constituerait la fraction iodée soluble dans les acides, alors que la thyroxine en représen¬ terait la fraction soluble dans les alcalis. Ces deux auteurs, en par¬ tant de 250 grammes de thyroïde sèche, ont retiré 300 mmgr. de thyroxine et 225 mmgr. de diiodotyrosine, avec une perte de 73 % d’iode au cours des manipulations, perte duc à la labilité de la diio- dotyrosinc et de la thyroxine.

Ces deux substances seraient contenues dans la thyroglobuline qui, pour Oswalij, serait la véritable, hormone, car seule cette substance a une action sur le système neuro-végétatif du chien, pouvoir que ne possèdent ni la diiodotyrosine, ni la thyroxine.

Pour Oswald, Bargeb, Hauington, la diiodotyrosine, très labile, se transformerait en thyroxine.

Historique. C’est Abelïn, en 1920 et 1921 qui a constaté, le premier, que la diiodotyrosine avait, comme la thyroxine, une action sur la métamorphose des Batraciens et, en 1922, Abuer- halden et Schiffmann précisaient que c’était, la 3,5 d-1 diio¬ dotyrosine qui agissait sur la métamorphose des têtards de gre¬ nouille à peu près comme la substance thyroïdienne elle-même et les produits de sa dissociation hydrolytique, et non la 2,5 d-1 diiodotyrosine dont l’effet était beaucoup plus tardif. Cinq ans plus tard, Abderjiaeden et Hartmann constataient que l’action de la diiodotyrosine était plus faible que celle de la thyroxine avec le même matériel. Cette opinion a été confirmée depuis par Cani- zanelli et Rapport, puis par Simonnet qui affirme que, dans le cas de la métamorphose des têtards, les doses de diiodotyrosine devaient être 100 fois plus élevées que les doses de thyroxine pour produire les mêmes effets, (comme on le verra plus loin, j’ai moi- même obtenu des résultats à peu près semblables). Enfin, d’après

Bulletin du Muséum, 2e s., t. XIII, 6, 1941.

612

Jensen, la diiodotyrosine n’aurait aucune influence sur la méta¬ morphose de l’Axolotl.

Les travaux d’ABELiN, d’ABDERiiALDEN et de son école, susci¬ tèrent de nombreuses recherches, surtout quand on songea à uti¬ liser la diiodotyrosine comme agent thérapeutique dans le traite¬ ment des hyperthyréoses, recherches dont voici les principales :

Tout d’abord celles d’AbEi.m lui-même, qu’il reprit en 1931 et desquelles il conclut à l’utilité de la diiodotyrosine dans la théra¬ peutique des bypcrthyrcoses, En 1936 il obtint, en ne poussant pas à fond l’hydrolyse des tissus du corps thyroïde, en même temps que de la thyroxine, une autre substance iodée sous une forme peptonée, capable d'amener le rétablissement d’un animal hyper- thyroïdisé. Dans plusieurs séries d’expériences faites sur des Rats, il obtint des rémissions nettes dans la plupart des cas, en leur admi¬ nistrant, après hyper thyroïdisation préalable, de cette substance qu’il prénomme : diiodotyrosine thyréopeptonée. De plus, il cons¬ tata, fait important ainsi cju’on le verra plus loin, que l’iode inor¬ ganique, sous la forme d’une solution de Lugol, non seulement n’amena aucune amélioration dans l’état des animaux, mais l’ag¬ grava et causa même la mort de l’un d’eux. Cet auteur donne peu de précisions sur la nature exacte de cette nouvelle substance, elle contiendrait (par suite de l’hydrolyse imparfaite) plus de diiodo¬ tyrosine que de thyroxine, ou encore de la diiodotyrosine con¬ tenue dans une thyroglobuline imparfaitement dissociée.

Elmer, lui, ne trouve aucune différence entre l’action de la diiodotyrosine et celle de l’Iodure de Potassium sur les corps thy¬ roïdes de Cobayes ayant reçu des injections de thyréoslimuline, Foster confirme et Kommereli, nie toute action antagoniste de la diiodotyrosine vis-à-vis de la thyroxine, mais comme cet auteur avait administré la diiodotyrosine « per os » et la thyroxine en injec¬ tions (méthode qui, d’ap>rès Terroine et Bonnet fait rendre à cette substance son maximum d’effet) cette erreur me dispense de tenir compte de ses conclusions.

Delcourt-Bernard cherche à montrer que l’Iodure de Potas¬ sium est un agent hérapeutique supérieur à la diiodotyrosine dans le traitement des hyperthyréoses. Il critique l’école Alle¬ mande qui attribue à la diiodotyrosine une action supérieure à l’Iode inorganique et qui considère cette substance comme un agent actif et précieux entre tous et il se rapproche, bien qu’il s’en défende, de l’école Américaine qui, tout, en en reconnaissant l’ac¬ tion sédative de la diiodotyrosine sur les hyperthyréoses, ne lui accorde qu’une valeur thérapeutique uniquement liée à l’Iode qu’elle contient. Pour lui l’Iode, sous forme de composé inorga¬ nique (Lugol) a une action supérieure à celle de la diiodotyrosine, composé organique iodé.

613

Cependant Uhlenhuth avait montré (1922) que, si une dose d’iodothyririe correspondant à 0 mmgr. 03 d’iode par litre déter¬ minait la mise en train de la métamorphose de l’Axololt 13 jours après le début de l’expérience, des doses 33 à 86 fois plus fortes d’iode inorganique restaient sans effet, et cet auteur concluait « que ce n’était pas l’Iode inoi-ganique tel quel qui constituait le principe actif de l’hormone thyroïdienne ».

Gaddum, en 1927, montrait que l’Iodure de Potassium n’a qu’une action temporaire sur les têtards ; plongés dans une solu¬ tion d’IK, ces animaux absorbaient une grande quantité d’iode, mais cet Iode était rapidement excrété et Demole, en 1931, cons¬ tatait que l’action de la diiodotyrosine sur la métamorphose des têtards était égale à celle de la thyroxine, mais à condition que ces deux substances aient une teneur égale en Iode, l’Iodure de Potas¬ sium étant inopérant , ainsi que la molécule de thyroxine dépourvue d’iode (désiodo-tyrosine ou tyronine).

Enfin Weil et Bernheim ont montré que des doses minimes de thyroxine produisaient des effets supérieurs à ceux produits par des doses d’ïodui'e de Potassium représentant plusieurs centi¬ grammes d’iode et que la diiodotyrosine paraît agir de façon inter¬ médiaire. De plus, à l’examen histologique, ils constatèrent que l’Iode inorganique produit, dans le corps thyroïde des Cobayes, des lésions dégénératives de l’épithélium vasculaire, que la thyro¬ xine et la diiodotyrosine entraînent à un bien moindre degré (de pareilles lésions ont été vues par Uhlenhuth dans le tissu thyroï¬ dien des Salamomdres) et ces Auteurs concluent : que l’action de l’Iode est « d’autant plus sensible qu’il entre dans une molécule plus voisine de l’hormone élaborée par la glande ».

Comme on le voit, on se trouve en présence de deux tendances nettement opposées et il est à remarquer que les Auteurs qui estiment égaux les effets de l’Iodure de Potassium et de la diiodotyrosine n’ont pas opéré sur des larves de Batraciens, « test exquisément spécifique » a écrit Pende.

C’est en fonction de ce test que j’ai repris cette question, en prenant comme matériel d’expérience des têtards de : Rana agilis, Rana temporaria et Alytes obstétrieans.

Technique. Sauf pour les Alytes que j’ai me procurer dans le commerce, les animaux provenaient d’une même ponte, étaient choisis d’une longueur égale et aussi semblables que pos¬ sible, ainsi qu’il est de règle dans ces sortes d’expériences.

Les solutions de thyroxine et de diiodotyrosine (provenant des Etablts Hoffmann-Laroche) furent établies de manière à ce que leur teneur en Iode fut égale dans leurs dilutions de même titre.

Pour les têtards de Rana temporaria et de Rana agilis, ces subs-

614

tances furent mélangées au milieu, ainsi que pour les Alytes dans trois séries d'expériences et injectées dans une 4e série.

Les animaux furent nourris avec de la poudre de viande.

Les résultats furent évalués avec la méthode de mesure que j’emploie depuis 1937, et qui consiste à diviser la longueur du tronc des animaux métamorphosés par la longueur de leurs membres postérieurs. On obtient ainsi un coefficient qui s’élève d’autant plus au-dessus de l’unité, que l’effet du traitement a été plus marqué (coefficient allom étriqué). Le coefficient des témoinsé tant toujours au-dessous de l’unité (coefficient isométrique).

Ainsi que je l’ai montré, ce coefficient s’abaisse, pour une même dose, en fonction du développement des larves qui, à mesure qu’il s’avance, les rapproche de la métamorphose naturelle.

Résultats. Une première constatation s’impose à la lecture des tableaux : c’est que les effets maxima de la diiodotyrosine ont été obtenus, sauf dans une seule série (Tableau II, 2e ligne), avec des solutions de titre égal et de teneur en Iode égale aux solu¬ tions de thyroxine. Il y a même eu retour au coefficient isomé¬ trique pour deux animaux de la dernière série. (Tableau II dernière ligne).

Donc, à part la discordance que je viens de signaler et qui peut tenir à ime altération de la solution, de diiodotyrosine, les résultats de toutes les autres séries concordent en ceci : que si les closes de diiodotyrosine dix et surtout cent et mille fois plus fortes que les doses de thyroxine ne précipitent pas la vitesse des processus déterminés par cette dernière substance , elles ne les empêchent plus, ou elles les aggravent.

Quant à l’action de la diiodotyrosine seule, elle est effectivement beaucoup moins puissante que celle de la thyroxine, même à teneur égale en Iode, contrairement aux conclusions que Demole a tiré de scs expériences. Elle n’a, en tous cas, que très peu d’influence sur la durée de la métamorphose, sauf aux doses élevées, et encore cette action n’est pas comparable aux doses correspondantes de thyroxine. Si, dans les conditions expérimentales relatées plus haut, elle inhibe, dans une certaine mesure, les effets de la thyro¬ xine, cette inhibition ne porte pas sur la durée des processus. Il faut, pour obtenir des effets analogues à ceux produits par une solution de thyroxine au 10.000.000e, par exemple, une dose mille fois plus élevée de diiodotyrosine.

Conclusions. Les résultats que j’ai obtenus me permettent de me ranger à l’opinion de ceux cjui, comme Uhlenhuth, Gad- dum, Abelin, Abderhalden, Demole, Weil et Bernheim, Van Zwehl, accordent à la diiodotyrosine, d’abord un pouvoir anta-

Tableau I

<D

O

fl

Témoin

Diiodotyrosine

Thyroxine

Thyroxine 10

-8 + Diiodo :

Noms

a o

r/3 O

.2 +2 fl

^ i>

£ æ *2

©

fl

JT

10

-7

io-4

10

-8

10

-8

10

10

-6

DES

Espèces

tB ~ P. •3 3 H m rS ^

« -33

m

G

O

H

Temps en jours

Coefficient

tfl

C,

£

O

H

Coefficient

t/3

P*

£

a>

Et

Coefficient

xn

Ch

£

-U

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«P

a

H

O

(D

O

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<n

Ch

£

(U

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Coefficient

’Jl

c.

£

H

Coefficient

w

Ch

JH

S

H

Coefficient

TRnnn. agi.lis .

C/D

Bain

8/15

0.89

25/34

1.13

Rana temporaria .

C

Bain

34/42

0.92

38/60

1.04

23

2

24/31

1.17

24/30

i.06

25/30

1.21

25/30

1.15

id.

D

Bain

12

0.93

20

0,99

Alytes obstetricans . . .

E

#

Inject.

20

0,83

11

0.86

2

(1) Stades de Kollmann.

(2) Coefficient d’isométrie. A. ce stade de croissance avancé, la Diiodotyrosinc n’a plus d’action.

05

1-^*

Cnt

«

Tableau II

Noms .

Espèces

C5 Û3

c n o

.s;b

O 3

0-3 CU T3 3 X

x/l es - . eu

*5 D

iS 'O

Rana agilis

Rana temporaria

Alytes obstetricans.

Thyroxine

10-7

Thyroxine 10"7 + Diiodotyrosine

5 X 10-

Bain 6/8 1.39

Bain 14/16 1.83

6/9 1.21 6/8 1.35 6/8 1.33

14/17 7.752 14/17 7.77 2 15/17 7. 772 14/16 1.54 17 2.22

Bain 6/7 7.25 7/12 1.19 6/7 7.03

Bain 5 7.23 5 1.26 5 7.05

Bain 30 Bain 35 Bain 23 Inject. 10

1.17 31 7.50 28 1.60 35 7.57 31

11 0.56'3i 11 0.303 11

Nota : Les témoins ne s’étaient pas encore métamorphosés au terme des expériences.

1 . Stades de Kollmann.

2. Seul cas l'antagonisme n’ait pas diminué avec les doses croissantes de diiodotyrosine.

3. Coefficient d’ Isométrie.

05

05

617

goniste spécifique vis-à-vis de la thyroxine, et ensuite une action très supérieure à celle de l’Iode inorganique, soit dans la méta¬ morphose des Batraciens, soit dans le traitement des hyperthy¬ réoses. L'Iodure de Potassium et le Lugol n’ont aucune influence sur la métamorphose des Amphibiens (Uhlenhutii, Gaddum, Demouï). Quant à leur action sur les hyperthyréoses, elle a été prouvée (Dautrebande), mais les résultats obtenus peuvent être fonction de destructions opérées au sein de la glande, (Weil et Bernheim, Uhlenhuth), ce qui a généralement peu d’impoi'tance, le traitement n’étant, dans la plupart des cas, que préparatoire à l’intervention chirurgicale. L’ellicience de la diiodotyrosine n’est pas, comme le veulent Eumer et Delcourt-Biîrnard, unique¬ ment liée à la quantité d’iode qu’elle contient, mais encore à sa qualité (l hlenhuth) et je reproduis la citation de Weil et Bern¬ heim que j'ai déjà insérée dans l’histotique : « l’action de l’Iode est d’autant plus sensible qu’il entre dans une molécule plus voi¬ sine de l’hormone élaborée par la glande ».

Il me semble que cette question de l’efficience de la diiodotyro¬ sine dans le traitement des hyperthyréoses a été mal posée et serait toute entière à reprendre. Quant à l’action antagoniste de cette substance dans la métamorphose des Batraciens provoquée par la thyroxine, je ne puis que constater actuellement que, si la diiodo- iyrosine à dose et à teneur égalés en Iode à la thyroxine, a un pou¬ voir métamorphotique au moins 100 fois plus faible que celui de cette dernière substance, elle s’oppose, dans les mêmes conditions à ses effets, sans pouvoir fournir une explication plausible de ce phénomène.

BIBLIOGRAPHIE

Abderhalden (E.) und Schiffmann (O.). Pfluger’s Archio , 1922, t. 195,, p. 167.

Id., ici., t. 198, p. 128.

Ardeiuialden (Emil). Id., 1923, t. 201, p. 432.

Abderhalden (E.) und Hartmann (J.). Id., 1927, t. 217, p. 531. Abderhalden (E.) und Wertheimer (E.). Id., 1928, t. 219, p. 588. Abeltn (J.). Biochem. Zeitschr., 1920, t. 102, p. 58.

Id., 1921, t. 116, p. 138.

Id., 1923, t. 131, p. 161.

Abelin (J.) und Scheinfinkel (N.). Id., 1923, t. 198, p. 151.

Id., 1931, t. 233, p. 483.

Id., 1936, t. 285, p. 160.

Barger (J.). Bull. Soc. Chim. France, 1930, t. 47, p. 1197.

Canizanelli (A.) and Rapport (D.). Amer. Journ. Physiol., 1933, t. 103, p. 279.

Dautrebande (L.). Physiopathol. de la Thyroïde, Masson, 1931.

618

Delcourt-Bernard (E.). C. R. Soc. de Biol., 1932, t. 111, p. 155.

Id., 1933, t. 114, p. 1397.

Demole in Physiopathol. de la Thyroïde. (Dautrebande). Masson, 1931.

Elmer (A.-W.). C. R. Soc. de Biol., 1933, t. 114, p. 348.

Quart. Journ. of. exp. Physiol., 1934, t. 24, p. 95.

Foster (G.-L.). Journ. of. Biol, chem., 1934, t. 104, p. 497.

Gaddum (J. -K.). Journ. of. Physiol., 1927, t. 64, p. 246.

FIarington (C.-R.) and Randall (S.-S.). Biochern, Journ., 1929, t. 23, p. 373.

Kollmann (M.) . C. R. Soc. de Biol., 1919, t. 82, p. 1009.

Kommerell (B.). Arch. f. exp. Path. und. Pharm., 1932, t. 165, p. 169. Oswald (A.). Rev. Française d’ Endocrinologie, 1927, t. 5, p. 254.

Pende (N.). Les Régulations hormonales, 1937, p. 226.

Roth (P.). C, B. Soc. Linnéenne Lyon, 1937, 4, p. 53.

Bull. Muséum, 1939, 2e série, t. 11, 1, p. 99.

Simonnet (H.). Bull. Soc. cliim. Biol., 1930, t. 12, p. 579.

Terroine (E.-F.) et Bonnet (R.). Archiv. Int. de Physiol., 1937, t. 44, p. 265.

Uhleniiuth (E.). Biological Bulletin, 1922, t, 42, p. 143.

Transact. of the Americ. Assoc. for the Study of Goiter, 1936.

Weil (R.) et Bernheim (C.). C. B. Soc. de Biol., 1936, t. 121, p. 449. Zwehe (Th. Van). Archiv. fur Enlwicklungs rnech, 1926, t. 107, p. 456.

Laboratoire d’ Ethologie des Animaux sauvages du Muséum.

TABLE DES MATIÈRES

du Tome XIII. 2e Série.

ACTES ADMINISTRATIFS . 67, 141, 217, 363, 509

Liste des Associés et Correspondants nommés en 1940 . 6

Travaux faits dans les Laboratoires pendant l’année 1941 . . 9

COMMUNICATIONS :

Abrard (R.). Les lambeaux éocènes des côtes méridionales de Bretagne. . 212

André (M.). Acariens bibliophiles . . . 32

Sur le Bryobia prirtiasa Koch (Aearien) . 259, 430

et Lamy (Ed,)r Les Careinologistes Français du xvme siècle . 73, 153

- Sur l’alimentation des Araignées et des Opilions, notamment aux

dépens des Mollusques . . . . . . . 435

Angel (F.). Sur la présence à Madagascar de Tortues du genre Kinixys . 151

Sur quelques Reptiles de Java. . . . . . 411

et Rochon-Duvigneaud (A.). Les divers types de paupières des Sauriens

et des Ophidiens . . . . . 517

Anthony (J.% Anomalie de développement d'une deuxième molaire supérieure

droite (Mr X)) de Bos primigenius Boj, . 145

Arambouhg (C,). Antilopes nouvelles du Pléistocène ancien del’Omo (Abyssinie) 339 Bargeton (M,), Note sur les « cellules vésiculeuses à glycogène ». Elude compa¬ rée de la distribution du glycogène chez les Lombrieicns et chez les Ostréidés . . . . . . 119

Note sur les remaniements du lissu conjonctif vcsiculcux de l’Huître,

au cours de ht formation des produits génitaux . 583

Berlioz (J.). Etude d’une collection d’üiseaux du Congo français . 398

Bektin (L.). Description anatomique du genre Stetnonidiurn, type peu connu

de Serrivomcridés, et définition de cette famille de Poissons Apodes. . 524

Bertrand (P,). Leçon inaugurale faite, au Muséum National d’Histoire Naturelle,

le 12 juin 1941 . . . . 369

Brouardel (J.). Variation saisonnière de la densité de population et du nombre de divisions de X Urceolaria patelles (Cuénot) [Infusoire | ... Note préli¬ minaire . 314

Caillère (S.). Sur quelques sédiments argileux du bassin d’Antsirabé (Mada¬ gascar) . . . . . . . . . . . 348

Camus (A.). Castanopsis nouveau du Cambodge . 479

Chabanaud (P.). Notules ichthyologiques (Troisième série) . . . 414

Friant (M.) et Hofcstetter (M.). Une faune de Vertébrés précolombiens

des Antilles (La Martinique) . 397

Chavan (A.). Sur une intéressante faune luté tienne provenant d’un forage au

N.-W, de Dammurtin-sur-Serve (S.-cl-O.).. . 497

Cherbonnier (G.). Étude anatomique et biogéographique sur deux Cucumaria

abyssaux : C, abyssorutn Théel et C. Albatrossi n. sp.. . . 93

Note sur Cucumaria anturctica Vaney et Cucumaria Steineni Ludwig

(Holothuries) . 464

Note sur Cucumaria spatha n. nom. ( = C. grandis Vaney) et Cucumaria

Turqueti Vaney (Holothuries) . 571

620

Chesnais (F.). De l’ancienneté du genre Aciinidia et de sa parenté avec les

Magnoliaceæ . . . . . 202

Chevalier (Aug.). Les Myosotis du groupe syloatica et aroensis . 187

Dekeyser (P.-L.). Etude des têtes osseuses de Macacus arctoïdes Is. Geoffroy

(Type) et de Ma.ca.ca speciosa melanotits (Ogilby) . 392

Fang (P.-W.). Deux nouveaux Neinacheilus (Cobilidés) de Chine. . 253

Fauvel (P.). Annélides Polycliétcs de la Mission du Cap Horn (1882-1883).. 272

Fischer (P. H.). Teneur en eau des tissus chez quelques Gastéropodes aqua¬ tiques . . . . . 112

Fischer-Piktte (E.). Les Lncini.dæ de la collection d’Adanson, Codok, Jagon,

Félan . . 299

Sur Marginçlla ambigua Bavây (Moll. Gastérop.) . 455

Description de nouvelles espèces de Donax. et Heierodonax (Moll. Lamelli-

br.) . 556

Fleutiaux (E,). Mission P. Lepesme, R. Paulian et A. Vi! liera au Cameroun.

Coléoptères Elatcridæ . 38

Franquet (R.). Composition glucidique des fruits d’ Aciinidia chinensis Plan-

chon . 360

Frémy (P.). Une petite collection d’Algues des environs do Grenoble . 335

Friant (M.). Régression du troisième lobe de la dernière molaire inférieure chez

l’Okapi . 142

La trituration des aliments par l'estomac chez les Crocodiles . 405

Sur la présence du gyrtis felinus chez un Canidé, le Nyclereules . . 510

Germain L. Allocutions prononcées aux obsèques de MM. les Professeurs

A. Gruvel et P. Anthony . . . 365

Grandjean (F.). L'ambulacre des Acariens (lre série)... . 422

- Observations sur les Acariens (6“ série) . . . 532

Guillaumin (A.). Contribution à la Flore de la Nouvelle-Calédonie. LXXIII et

LXXIV. Plantes récoltées par Mllle et M. Leenhardt. . . . 126

Id., LXXV. Plantes de collecteurs divers . 320

Id., LXXVI. Ibid . . . 472

Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres du Muséum . 475

et IIumbert (H.). Plantes nouvelles, rares ou critiques, des serres du

Muséum. . 318

et MANGUtN (E.). Floraisons observées dans les serres du Muséum pen¬

dant l’année 1941 . 587

et RouYer (M.). Ltégâts causés aux arbres du Labyrinthe par la tempête

de neige du 2-3 février 1941 . . . . . 130

Jovet (P.). Localités et stations de quelques plantes du Sud-Ouest. . 195

Remarques sur le Ccraslium trigyriurn Vill. et ses variétés . 326

A propos de quelques Collornia subspontanés.. . . . 590

Lamy (Ed.). Note sur le ChaUvctia candidissima Philippi (Moll. Gastrop.) . 175

Note sur la distribution géographique de Coluinbella cribraria Lk (Moll.

Gastrop.) . . 306

Notes sur les espèces Lamarckiennes de Cardium (Moll. Lamel-

iihr.).. . . . 458

et Fisciier-Piette (E.). Quelques anomalies de Coquilles du Tonkin. ... 45

Laurent (P.). Les Rhinolophes de la Corse . . 28

L’indice cranio-antilirachial dans ses rapports sur l’adaptation au vol

chez les Chéiroptères (Note préliminaire) . . . . 69

Rectification et addition à une note signalant la présence de l’Oreillard

d’Europe au Japon . . . < . . . 148

Rapport d’une mission d’étude sur la biologie des Chéiroptères dans le

Midi de la France . . . 513

Lefèvre (M.) et Bourrelly (P.). Florule algide d’un bassin du Jardin des

Plantes . 131

Lepesme (P.). Catalogue des Laboulbéniales de la collection François Picard. 481

Deux nouveaux Rhachomyces de Roumanie ( Laboulbeniaceæ ) . 598

621

Lotjbière (A.). De la valeur diagnostique des caractères structuraux dans

l’étude comparative des bois vivants et fossiles de Dicotylédones. . . . 489

Remarques sur quelques bois sÜiciOés de la collection Ungeh . . 495

Magne (A.). Les genres Codnkia Scopoli et Liicina Bruguière (Moll.) . 304

Marie (P.). A propos des Forain in ifères d'un sable de plage provenant de l’île

Maurice . 309

A propos do TîchtlilcMü Thimpt-ori Hcron-AUen et F.arland (Ferami-

nilère) . 469

Sur la conservation des Pyriteux dans les collections . 606

Pasqiuer (M.-ll.), Teneur en chlore du sang total, du plasma, et des globules

de quelques Mammifères sauvages . 609

Paulian (R.). Coléoptères Curculionides du Cameroun. T. Trigonacolini . 548

Paulian de Felice (L .) . Quelques observations sur Jes Oniseoïdes de Banyuls-

sur-Mer (Pyrénées-Orientales) . . 158

Potier de La Varde (R.). Contribution à la Flore hryo logique de la Guinée

française . . . . . 207

Ranson (G.). Los Huîtres et le calcaire, I. Formation et structure des « cham¬ bres crayeuses ». Introduction à la révision du genre Pycnodonta F. de W, (suite et fin). . 49

- Les espèces actuelles et fossiles du genre Pycnodonta F. de W. I, Pyc¬ nodonta Injolis (L.) . 1 . . . . . 82

Les conditions de la distribution de Gryphira angulata Lmlc. sur les côtes

de l'île d’Oléron . 179

et Desjardixs (M.). Note sur la prodissoconque d ’Anomia (Moll.

Lainellibr,) , . . . . . . . . 567

Raymond-Hamet, Sur une nouvelle espèce de Kalanchoe : le Kalanchoe stearni. 331 Resiy (P.). Rcmarqi es sur quelques Pau topo des américains . 166

Contribution à l'étude des Symphiles do Grèce . 450

Rode (P.). Catalogue des types de Mammifères du Muséum National d 'Histoire

Naturelle. Ordre des Chiroptères . . . . 227

Roth (P.). Action antagoniste du Propionate de Testosterone dans la métamor¬ phose expérimentale des Batraciens provoquée par la thyroxine . 500

P, Roth. Contribution è J élude de Faction antagoniste de la Diiodotyrosine

vis-à-vis de la Thyroxine. . . 611

Sosa-Bourdoujl (A.), Remarques sur la teneur en vitamines C de quelques

fleurs .... . . . . . . 503

Soyer (R.) - Ligne n" 5 bis du Chemin de Fer métropolitain interurbain de la

gare du Nord à l’Eglise de Pantin. Notice géologique . 353

Etude géologique des nouveaux prolongements des lignes 8 et 10 du

Chemin de fer métropolitain . 601

Tenaille (G.). La trituration des aliments par l’estomac chez les Crocodiles. . 408

Tixier-Duri vault (A,). Note sur une nouvelle espèce d’Alcyoniidie : Lobularia

echinata n . sp. . . . . . . . . . 575

Noie sur YAlcyoniutn krom p (i ITiekson . . . 104

Urbaix (Acli.) et Nouvel (J.). Septicémie à Pasteurella chez un Crocodile (Cro-

codilus ni loti eus) vivant en captivité . . 225

Pasquikr (M.-A.) et Servi er (J.). Point eryosoopique du sérum, du sang

total et du plasma de quelques Mammifères sauvages . . 218

Va ch on (M.). Remarques sur le genre sud-africain licier us Cbambcrlin (Pseudo-

scorpions) . . . . . 80

Chihonius letrachelatus Pryessler (Pseudoscorpions) et ses formes îmma-

Villiers (A.). Coléoptères Cerambycidæ du Cameroun . 226

Le Gérant, Marc André.

ABBEVILLE IMPRIMERIE F. PAILLART. - 30-4-42.

SOMMAIRE

Page

Actes administratifs . 509

Communications :

M. Friant. Sur ]a présence du gyrus felinus chez un Canidé, le Nycterrules . 510

P. Laurent. Rapport d’une mission d’étude sur la biologie des Chéiroptères

dans le Midi de la France . 513

F. Angel et A. Rochon-Duvigneaud. Les divers types de paupières des

Sauriens et des Ophidiens . 517

L. Bertin. Description anatomique du genre Slemonidium, type peu connu

de Serrivoméridés, et définition de cette famille de Poissons apodes . 524

F. Grandjean. Observations sur les Acariens (6e série) . 532

M. Vachon. Chthonius tetrachelatus P. (Pseudoscorpions) et ses formes immatures

(2e note) . 540

R. Paulian. Coléoptères Curculionides du Cameroun. I, Trigonocolini . 548

E. Fischer-Piette. Description de nouvelles espèces de Donax et Helerodonax

(Moll. Lamellibr.) . -... 556

Ed. Lamy. Note sur les espèces Lamarckiennes de Cardium (suite) . 561

G. Ranson et M. Desjardins. Note sur la prodissoconque d ’Anomia . 567

G. Cherbonnier. Note sur Cucumaria spalha n. nom. (= C. grandis Vaney)

et Cucumaria Turqueti Vaney (Holothuries) . 571

A. Tixier-Durivault. Note sur une nouvelle espèce d’Alcyoniidæ : Lobularia

echinata n. sp . 575

M. Bargeton. Note sur les remaniements du tissu conjonctif vésiculeux de

l’Huître, au cours de la formation des produits génitaux . 583

A. Guillaumin et E. Manguin. Floraisons observées dans les serres du Muséum pendant l’année 1941 (autres que celles déjà signalées dans les listes

précédentes) . 587

P. Jovet. A propos de quelques Collomia (Palémoniacées) subspontanés . 590

P. Lepesme. Deux nouveaux Rhachomyces de Roumanie ( Laboulbeniacese ) . . 598

R. Soyer. Etude géologique des nouveaux prolongements des lignes 8 et 10

du Chemin de fer Métropolitain . 601

P. Marie. Sur la conservation des Pyriteux dans les collections . 606

M.-A. Pasquier. Teneur en chlore du sang total, du plasma, et des globules de

quelques Mammifères sauvages . 609

P. Roth. Contribution à l’étude de l’action antagoniste de la J >iiodotyrosine

vis-à-vis de la Thyroxine . 611

Table des matières . 619

ÉDITIONS

DU

MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE

36, RUE GEO FFRO Y-SAI NT" HILAIRE, PARIS Ve

Archives du Muséum national d’ Histoire naturelle (commencées en 1802 comme Annales du Muséum national d’Hisloire naturelle). (Un vol. par an, 300 fr.)

Bulletin du Muséum national d'Hisloire naturelle (commencé en 1895). (Un vol. par an, 80 fr.)

Mémoires du Muséum national d'Hisloire naturelle , nouvelle série com¬ mencée en 1936. (Sans périodicité fixe ; un vol. 230 fr.)

Publications du Muséum national d'Hisloire naturelle. (Sans périodicité fixe ; paraît depuis 1933).

Index Seminum Horti parisiensis. (Laboratoire de culture ; paraît depuis 1822 : échange.)

Notulæ Systematicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro- gamie ; paraît depuis 1909; abonnement au volume, 65 fr.)

Revue française d' Entomologie. (Directeur M. le Dr R. Jeannel, Laboratoire d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France. 60 fr.. Etranger, 70 fr.)

Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d' Histoire naturelle à Dinard. (Directeur M. L. Germain, Laboratoire maritime de Dinard ; suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ; prix variable par fascicule.)

Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ; prix du numéro : 5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la Société des Amis du Musée de l’Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.)

Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange.)

Travaux du Laboratoire d’ Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; échange.)

Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. (Directeur : M. A. Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921 ; abonnement pour la France, 130 fr. ; Étranger, 145 et 160 fr.)

Revue Algologique. (Directeurs MM. P. Allorge et R. Lami, Laboratoire de Cryptogamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 150 fr.. Étranger, 200 fr.)

Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur M. P. Allorge, Laboratoire de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 60 fr., Étranger, 80 fr.)

Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique) . (Directeurs MM. R. Heim, J. Duché et G. Malençon, Laboratoire de Cryptogamie ; paraît depuis 1928 ; abonnement France, 60 fr., Étranger, 80' et 100 fr.)

Marnmalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères, (Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936) ; 50 fr. ; Étranger, 55 fr.)