BULLETIN du MUSÉUM NATIONAL d’HISTOIRE NATURELLE N° 288 PUBLICATION BIMESTRIELLE zoologie 198 MARS-AVRIL 1975 BULLETIN du MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 57, rue Cuvier, 75005 Paris Directeur : Pr M. Vachon. Comité directeur : Prs Y. Le Grand, C. Lévi, J. Dorst. Rédacteur général : Dr M.-L. Baüchot. Secrétaire de rédaction : M me P. Dupèrier. Conseiller pour l’illustration : Dr N. Halle. Le Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle, revue bimestrielle, paraît depuis 1895 et publie des travaux originaux relatifs aux diverses branches de la Science. Les tomes 1 à 34 (1895-1928), constituant la l re série, et les tomes 35 à 42 (1929-1970), constituant la 2 e série, étaient formés de fascicules regroupant des articles divers. A partir de 1971, le Bulletin 3 e série est divisé en six sections (Zoologie — Botanique — Sciences de la Terre — Sciences de l’Homme — Sciences physico-chimiques — Ecologie générale) et les articles paraissent, en principe, par fascicules séparés. S’adresser : — pour les échanges, à la Bibliothèque centrale du Muséum national d'Ilis- toire naturelle, 38, rue Geolîroy-Saint-Hilaire, 75005 Paris (C.C.P., Paris 9062-621 ; — pour les abonnements et les achats au numéro, à la Librairie du Muséum 36, rue Geolîroy-Saint-Hilaire, 75005 Paris (C.C.P., Paris 17591-12 — Crédit Lyonnais, agence Y-425) ; — pour tout ce qui concerne la rédaction, au Secrétariat du Bulletin, 57, rue Cuvier, 75005 Paris. Abonnements pour l’année 1975 Abonnement général : France, 440 F ; Étranger, 484 F. Zoologie : France, 340 F ; Étranger, 374 F. Sciences de la Terre : France, 90 F ; Étranger, 99 F. Botanique : France, 70 F ; Étranger, 77 F. Écologie générale : France, 60 F ; Étranger, 66 F. Sciences piiysico-chimiques : France, 20 F ; Étranger, 22 F. International Standard Serial Num ber (ISSN) : 0027-4070. BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 3 e série, n° 288, mars-avril 1975, Zoologie 198 Complément aux Mollusques Pulmonés de Madagascar par Edouard Fisciier-Piette, Françoise Blanc et Francine Salvat Résumé. Ce travail concerne 75 espèces, dont 27 sont décrites comme nouvelles. Les renseignements apportés pour les 4<8 autres sont de divers ordres ; certaines n’avaient pas encore été citées de Madagascar ; pour d’autres nous faisons connaître, ou mieux connaître, leur anato¬ mie, leur distribution géographique à l’intérieur de l’ile, leur bibliographie, etc. Abstract. - Fins work concerns 75 species, 27 of them are described as new. Some otliers are new for Madagascar. Anatomical investigations are presented, as well as complementary informations about the distribution, the bibliograpby, and so on. Introduction Ce travail concernant des Pulmonés de Madagascar fait suite à une publication simi¬ laire relative à des Operculés terrestres et qui a paru dans les Mémoires du Muséum de 1969, IV, série Zoologie, 2, sous le titre « Complément aux Mollusques Operculés terrestres de Madagascar ». La présente étude, comme la précédente, est principalement basée sui¬ des récoltes effectuées récemment par M. et M me Blanc. Ici, comme pour les Operculés, il ne s’agit certainement que d’un premier complément, car il reste beaucoup à faire pour la connaissance de la faune malacologique terrestre de Madagascar. Vertigo (Angustula) milium Gould En donnant dans notre travail sur les Vertiginidae de Madagascar (1965 : 145) une liste de références, nous avons omis de citer W. Adam, 1954, \ol. Jubil. Van Straelen qui, à la page 751, a constaté la présence à Madagascar, Fort-Dauphin, de cette espèce nord-américaine qu’il a supposée avoir été importée par l’homme. * E. Fischer-Piette, Muséum national d'Histoire naturelle, Laboratoire de Biologie des Invertébrés marins et Malacologie, 55, rue de Buffon, 75005 Paris. F. Blanc, Laboratoire de Zoologie et de Biologie générales, Faculté des Sciences et des Techniques, Uni¬ versité de Madagascar, B.P. 906, Tananarive. République Malgache ; et : Laboratoire de Zoo géographie. Université Paul Valéry, B.P. 5043, 34032 Montpellier Cédex. F. Salvat, Laboratoire de Biologie marine et de Malacologie de l’École Pratique des Hautes Études, 55, rue de Buffon, 75005 Paris. 288, 1 210 E. FISCHER-PIETTE, F. BLANC ET F. SALVAT Genre Nesopupa Nous n’avions fait connaître de Madagascar (1965 : 147) que deux espèces, Nesopupa waterloti n. sp. et N. decaryi n. sp., or nous avions omis de signaler que le genre était déjà connu de Madagascar, W. Adam ( loc. cit.), ayant décrit (p. 780) et figuré (p. 777, fig. 14, F) une Nesopupa ( Insulipupa ) sp. de Nossi-Comba, qu'il a constaté ressembler fortement à N. minutalis Morelet. Les deux espèces que nous avons décrites l’année suivante sont distinctes de la forme signalée par W. Adam. Gastrocopta seignaciana Crosse et Fischer Nous avons omis de signaler que W. Adam [loc. cit. : 798) a étudié 20 exemplaires de Nossi-Bé et Nossi-Comba el a fait connaître leur variabilité par 4 ligures (fig. 21, A à D : 80 et fig. 22, A et B : 803) et par des tableaux de mensuration. Gastrocopta madagascariensis Bavay et Germain C’est par une erreur de mise en pages que, dans notre travail de 1965 (p. 149), cette espèce se trouve séparée de la précédente par trois formes d’autres genres. Pour elle aussi nous avons omis de citer le travail de W. Adam [loc. cit. : 803). M. Adam en a étudié 30 spéci¬ mens et a donné des tableaux de mensuration et des figures (fig. 21, 1 et .1 : 801 ; fig. 22, E : 803). La provenance est Fort-Dauphin, dans le sud de l’ile, ce qui montre une réparti¬ tion beaucoup plus large que celle que nous avons mentionnée avec deux localités du nord : cap Diego et Imorona. Pupisoma (Ptychopatula) dioscoricola C. B. Adams (Fig. 1) Conulus dioscoricola Adams, Teste d. 1965 : 153. C’est de Tsimbazaza que Testud a signalé pour la première fois la présence de cette espèce à Madagascar. En fait, l’espèce était déjà introduite en 1921 car nos collections Fig. 1. — Pupisoma dioscoricola C. 15. Adams. X 9. MOLLUSQUES PULMONES DE MADAGASCAR 211 contiennent un lot de six échantillons récoltés à cette date par M. Decaky à Tananarivc (Palais de la Heine) ; nous avons aussi, d’une écriture semblant encore plus ancienne, 12!) individus récoltés à Tananarivc sur divers arbres, principalement des orangers. Rachis tulearensis Fiseher-Piette Rachis tulmrensis Fiseher-Piette, 1964 : 72, pl. \ I. fig. 2. M me Blanc en a récolté trois exemplaires dans la région de Tuléar, qui est celle d'où l’espèce est connue, mais de deux localités nouvelles : vallée du Fieherenna (deux exem¬ plaires) et Andavadoaka (entre Morombe et Morondava) (un exemplaire). Edouardia battistinii Fiscber-Pielle Edauardia battistinii Fiseher-Piette, 1964 : 76, pl. VI, lig. 3 et 4. La description de cette espèce a constitué une erreur monumentale, un Operculé ayant été pris pour un Pulmoné ! Il s’agissait d’échantillons quaternaires du sud de I'ile : depuis lors, M. Battistini nous a envoyé de la même région un certain nombre d’autres échantillons quaternaires beaucoup mieux conservés, qui nous ont permis de nous rendre compte qu’il s’agissait de jeunes d '11 ainesia crocea Sowerbv chez lesquels la forme de l’ou¬ verture diffère profondément de celle de l’adulte. Zonitoides arboreus Say Hélix arboreus Say, 1817 : pl. IV, lig. 4. Zonitoides arboreus Say, Paci.i.v.v, 1955 : 226; Teste d, 1965 : 151. M. Bhunck nous a remis un exemplaire récolté en 1965 à Tampolo (un peu au sud de Sainte-Marie). Cette localité étend vers le nord l’aire de répartition montrée par la carte établie par Testuo. Microcystis nitelloides n. sp. (Pl. 1, 1-3; fig. 2) Espèce basée sur cinq échantillons récoltés sur le mont Tsaratanana (fig. 3), quatre par M. Blanc en 1966 et un jeune, antérieurement, par M. Paulian, à 2 200 m. Description du type Diamètre 7 mm ; hauteur 4,4 mm ; ouverture ayant 4 mm de long et 3 mm de haut. Ombilic perforé mais de la plus grande finesse. Un peu plus de cinq tours. L’apex est lisse sur deux tours et demi. Ensuite apparaît une sculpture croisée, line et régulière, où J orne¬ mentation spirale est légèrement prédominante sur le troisième tour, puis les deux sys- Fig. 2. — Microcystis nitelloides n. sp. X 6. Nossi-Comba cap Diego Nossi-Bé Ankarana_^ Windsor Castle près de^Qiego Suarez OrangeaMontagne des Français Montagne d'Ambre Port Leven Mont Tsaratanana 0 Sambava Andapa Andrapangy Ankarafantsika Besalampy BefandrianaQ £ AnkazoaboO & \vallée du Fiherana Miary^!Î!Sto3^naly Manampetsa Mahofaly (sud du plateau Fig. 3. — Localités citées. MOLLUSQUES PULMONÉS DE MADAGASCAR 213 tèmes de stries sont équivalents, formant sur le reste de la spire et sur la hase un quadril¬ lage parfait. Le test, luisant, opaque, est brun très clair. Paratypes Les trois autres échantillons de M. Blanc ont 6,5 mm ; celui de M. Paulian a 4,5 mm. L’animal est noir en alcool. Rapports et différences La forme générale est très analogue à celle de M. nitella Morelet, de l’île Maurice et de l’île de La Réunion. Mais M. nitella est dépourvue de stries spirales, sauf sur les pre¬ miers tours, et l’animal est jaune. Microcystis madecassina Fischer et Salvat (Fig. 4) Microcystis madecassina Fischer-Piette. et Salvat in Fischer-Piette, Bedoucha et Salvat, 1966 : 6, pl. I, lig. 1 à 3. De cette espèce, qui n’était connue que par un seul spécimen, M. Blanc en a récolté deux autres, vivants, sur le mont Tsaratanana qui est la région d’où provenait déjà le type. Leur détermination nous a amenés à constater que la diagnose avait été amputée d’un passage concernant la sculpture, de sorte que nous décrivons à nouveau cette sculp¬ ture du type. Sur la spire l’ornementation n’apparaît qu’à la fin du deuxième tour. Chaque tour est divisé en deux par une forte costule spirale, sorte de deuxième carène, qui donne aux tours un aspect subanguleux. L’ornementation est sensiblement différente entre la partie Fig. 'î. — Microcystis madecassina Fischer et Salvat. X 6. 214 E. FISCHER-PIETTE, F. BLANC ET F. SALVAT supérieure du tour et la partie inférieure, mais ceci n’est vraiment net qu'à partir du qua¬ trième tour car sur le troisième l’ensemble est beaucoup trop fin. Pour le dernier tour, la partie supérieure est ornée de sept costules spirales coupées par de fines stries de croissance ; la partie inférieure est ornée d’une dizaine de costides spirales de grosseur inégale, mais bien plus fines et plus serrées que sur la partie supérieure, coupées elles aussi par de fines stries de croissance. La coupure des costules spirales par les stries de croissance donne une ornementation en croisillons. Nous donnons des croquis (fig. 4). Ce type a 7 X 4,5 mm pour 5 tours et demi. Les deux nouveaux échantillons sont plus grands, ils ont respectivement 8x6 pour 6 tours et 8 X 5,2 pour 5 tours et demi. Ils ont une ornementation spirale légèrement atténuée par rapport au type, surtout pour I un d’eux (le plus haut) où la forte costule spirale médiane est presque disparue sur le dernier tour ; ceci diminue un peu l’aspect en croisillon de l’ornementation. La base est identique. La spire de l’échantillon de 5 tours et demi est moins élevée. Microcystis bathiei n. sp. (PL I, 4-6; fig. 5) Très jolie petite espèce fondée sur un spécimen unique, récolté par M. Perkieh de la Bathie sur les dunes des bords du lac Tsimanampetsotsa (côte Mahafaly) (fig. 3) en 1910. Elle mesure 6,3 mm de diamètre, 4 mm de hauteur et comprend 5 tours à croissance lente. L’ouverture a 3,3 mm de large pour 2,4 mm de haut. La spire est conique, peu élevée (1,70 mm), séparée de la base par une carène. L’ombilic est très étroitement perforé. Le test est couleur chamois, translucide, mat sur la spire et luisant sur la hase. La spire est ornée de nombreuses costules de croissance, sauf à l’apex sur un tour et demi ; sur toute la spire, des stries spirales extrêmement fines et serrées, visibles seulement à un fort gros¬ sissement. La base est ornée de fines stries de croissance et de très fines stries spirales plus ou moins régulières. Nous donnons des croquis (fig. 5) pour compléter les photographies. Fig. 5. — Microcystis bathiei il. sp. X 6. MOLLUSQUES PULMONES DE MADAGASCAR 215 Rapports et différences Cette espèce est proche, par sa forme générale, de Microcystis proletaria Morel et, espèce dont nous n’avons malheureusement pu examiner aucun spécimen. Elle s’en distingue par sa taille plus petite, n’ayant que 6,3 mm au lieu de 10; cela pourrait d’ailleurs signifier seulement que l’exemplaire est plus jeune car il n’a que 5 tours de spire au lieu de 6, mais en se guidant sur l’enroulement pour estimer le diamètre qui serait atteint avec un tour de plus on ne trouve que 8 mm. D’autre part, alors que chez M. proletaria le profil de la spire accentue un peu sa pente en allant de l’apex au dernier tour, ici c’est l’inverse. Enfin, alors (pie M. proletaria a ses stries de croissance « irrégulières et un peu crispées » (Germain, 1921 : 148), ici elles sont assez régulières et nullement crispées. Il se pourrait qu’il y ait une autre différence puisque nous décrivons des stries spirales qui n’ont pas été mention¬ nées chez l’autre espèce, mais elles n'v ont peut-être pas été recherchées avec une loupe suffisante. M. proletaria est connue de File Maurice et de File de La Réunion. Microcystis (?) tangens n. sp. (PI. 1. 7-9; fig. 6) Espèce fondée sur un spécimen unique, récolté vide par M. Blanc dans le mont Tsa- ratanana (fig. 3). Diamètre 7,9 mm ; hauteur 5 mm ; ouverture ayant 3,5 mm de long et 2,8 mm de haut. Ombilic punctiforme. Un peu plus de 5 tours. La spire est un cône surbaissé aux généra¬ trices presque rectilignes en dépit du fait que la suture soit pour les deux derniers tours très légèrement canaliculée, à une distance minime, par une ligne qui la double. A l’extré¬ mité de cette suture, à l’ouverture donc, on constate que le départ de cette ouverture est Fig. 6. — Microcystis (?) tangens n. sp. X 6. 216 E. FISCHEK-PIETTE, F. BLANC ET F. SALVAT presque tangentiel à la surface du tour précédent au lieu d’être inséré selon l’angle assez fort qui se voit sur la plupart des espèces. Aucune striation spirale n’est visible, même au grossissement 32. Stries de croissance (faisant défaut sur les deux premiers tours) plus ou moins fines (très fines sur la base), quelquefois assez profondes, irrégulièrement espacées. Test luisant, un peu moins sur la base que sur le dessus. Les deux premiers tours sont gris opaque, le reste, translucide sans trop de fragilité, corné, est brun clair sur le dessus et la périphérie, jaune-gris sur la base. Rapports et différences Par sa forme générale et en particulier par la rectitude presque parfaite des côtés du cône surbaissé constituant sa spire, cette espèce est proche de Microcysûs proletaria More- let,, de l’île Maurice et de l’île de La Réunion. Malheureusement, nous n’avons pas d’échan¬ tillons de cette espèce figurée par Morelet (1860, II : pl. IV, fig. 4) et, sous le nom Nanina geoffreyi, par Adams (1868 : pl. 38, fig. 5). Les figures de ces auteurs ne permettent d'ailleurs pas de A oir si le départ de l’ouverture est tangentiel comme il l’est ici. Mais il existe en tous cas une différence très nette dans la sculpture : notre espèce est dépourvue de stries spirales, même à de forts grossissements, alors que Adams ( loc. cit. : 286 et 290) dit de N. geoffreyi : « sub lente minutissime spiraliter striata » et, comparativement à A. virginea : « the spiral fines are more stronglv impressed ». Pilula madecassina n. sp. (Pl. I, 10-12 ; fig. 7) Espèce fondée sur 14 échantillons récoltés par M. Rlanc sur le mont Tsaratanana (fig. 3). Description du tape Diamètre 9 mm ; hauteur 5,8 mm. Ouverture ayant 5 mm de long et 4,3 mm de haut. Ombilic punctiforme. Cinq tours à enroulement assez serré. Spire très peu proéminente, dernier tour prépondérant. Suture très profonde formant une tranchée dont le bord externe est à pente plus forte que le bord interne, mais sans être abrupte. Les deux premiers tours sont lisses, les autres portent une sculpture de stries croisées. Sur le dessus du tour, les stries spirales sont plus marquées, plus serrées et plus régulières que les stries de croissance. Sur la base, les stries spirales sont beaucoup plus nombreuses que les stries de croissance et légèrement onduleuses. Le test est luisant, de teinte paille. Paratypes Les autres échantillons sont bien semblables, compte.tenu du fait que certains sont plus jeunes ; la taille du plus petit est de 7 mm. Animal En alcool il est beige très pâle sur toute la sole pédieuse et sur la région moyenne avec des teintes gris foncé diffuses aux deux extrémités. 218 E. FISCHER-PIETTE, F. BLANC ET F. SALVAT Rapports et différences Cette espèce est proche de Pilula praetumida Fér., de l’île de La Réunion, mais son canal suturai a sa pente externe moins abrupte ; le dernier tour est moins haut par rapport au diamètre et, de même, l’ouverture est plus longue par rapport à sa hauteur ; la sculp¬ ture de notre espèce est beaucoup plus vigoureuse que celle de P. praetumida. Pilula excavata n. sp. (Fig. 8) Espèce fondée sur un seul exemplaire, récolté par M. Blanc dans le mont Tsaratanana (fig. 3). Cet exemplaire a malheureusement été écrasé après que nous l’ayons décrit et dessiné, mais avant que nous ayons pu le photographier. Diamètre 5,8 mm. Hauteur 3,9 mm. Ouverture ayant 2,1 de long sur 2,1 de haut. Coquille caractérisée principalement par la forme très courte et très élevée de son ouverture, qui nous la fait attribuer au genre Pilula, et par son très large ombilic, qui lui vaut son nom spécifique. Cet ombilic laisse voir l’enroulement jusqu’au premier tour. Cinq tours et demi. Le dernier tour, très élevé, non caréné, est très prédominant par rapport à la spire qui est d’élévation modérée. Ouverture entre subcirculaire et subquadran- gulaire, dont le haut est un peu au-dessus de l’équateur du dernier tour. Le sommet est lisse ; à partir du troisième tour, se voient à la loupe de fines costules de croissance qui se voient aussi sur la hase. Le test est luisant, de teinte blanc jaunâtre. Rapports et différences Comme nous venons de le dire, il s’agit à notre avis d’une Pilula, mais la largeur et la profondeur de l’ombilic lui sont propres. Tachyphasis milloti n. sp. (PI. I, 13-15; fig. 9) Espèce fondée sur un exemplaire unique, récolté vide en 1949 par J. Millot, en forêt, dans le massif de l’Andringitra (dans le sud-est de Madagascar). Diamètre 6 mm ; hauteur 3,8 mm ; ouverture ayant 3 mm de long et 2,5 mm de haut. Ombilic punctiforme. Quatre tours trois quarts, le dernier très légèrement subcaréné ; cette indication de carène est en position haute, l’apex est lisse. A partir du deuxième tour se voient sur la spire une assez vigoureuse costulation de croissance serrée et des stries spirales très fines, nombreuses et serrées. Sur la hase, les stries de croissance sont irrégu¬ lières et très atténuées, et les stries spirales extrêmement fines, serrées et régulières. Le test, tout en étant mince et fragile, est assez opaque et mat, surtout sur le dessus, sans doute du fait de la sculpture. Il est beigeâtre très clair, encore plus clair sur la base (presque blanchâtre). MOLLUSQUES PULMONES DE MADAGASCAR 219 Rapports et différences Celte espèce est proche de Taclujphasis caldwelli Barclay, de Pile Maurice, par renfon¬ cement de la suture et. par la croissance du dessus des tours. Elle s’en distingue au premier coup d’œil par son ombilic beaucoup plus étroit, non seulement des adultes de caldwelli, mais aussi des jeunes (nous le précisons car notre spécimen peut être un jeune), et par la hauteur de son dernier tour et de son ouverture. Cette dernière différence est extrêmement marquée par rapport aux jeunes de ealdwelli qui sont fortement carénés avec une ouver¬ ture particulièrement allongée. Par rapport à Tachyphasis sterilis Ben son, de Pile Maurice et de l’île de La Réunion, notre espèce se distingue au premier coup d’œil par l'absence du large évasement périom- liilical que présente cette forme. Microstylodonta odontina Morelet Hélix odontina Morelet, 1851 : 219. Ilelix sufjulta Benson, 1853 : 31. Xanina Stylodorita ) odontina Morelet, Tryon, 1885 : 27, pl. 6, fig. 5, li. Microstylodonta odontina Morelet, Germain, 1921 : 124, pl. 1, fig. 4 à (’>. Celte espèce n'a été décrite et citée que de l’île Maurice. I n lot de huit échantillons a été vendu au Muséum, en 1878, par M. Vimont, avec la provenance « Madagascar ». Le même achat avait procuré aussi des Microcystis nilella Morelet, espèce connue de File Maurice et de File de La Réunion, avec la même mention « Madagascar ». Pour ces derniers nous avions écrit, dans le travail de 1966 sur les Ariophantidae (p. 5), qu’il fallait attendre confirmation. Il en est de même pour Microstylodonta odontina. 220 E. FISCHER-PIETTE, F. BLANC ET F. SALVAT Caldwellia cernica Adams Nanina ( Rotula ) cernica Adams, 1868 : 12, pl. IV, fig. 3. Caldwellia cernica Adams, Germain, 1921 : 130, fig. 11, 12. Les collections du Muséum renferment un lot de quatre individus étiquetés : « Hélix cernica Adams, Madagascar, achat, Vimont 1878 ». Cette espèce étant connue de l’île Mau¬ rice et n’ayant jusqu’ici jamais été signalée à Madagascar, cette dernière provenance demande confirmation. Kalidos bathiei Fischer et Salvat Propebloyetia bathiei Fischer-Piette et Salvat, 1965 : 164, pl. X, fig. 1 à 6. Kalidos bathiei Fischer-Piette et Salvat in Fischer-Piette, Bedoucha et Sai.vat, 1966 : 18. Cette espèce n’était connue que par onze échantillons. Maintenant il y en a dix-sept : M me Blanc en a récolté un échantillon à Betioky et deux autres à Andranohinaly ; ce sonl là deux localités nouvelles de la région de Tuléar, qui est celle d’où l’espèce a été décrite ; le Père Otto Appert nous en a remis deux autres pris à Ankazoaba et à Befandriana (au niveau du cap Saint-Vincent), toujours dans le sud-ouest de File, mais plus loin de la côte que les autres localités connues (cf. fig. 3, carte générale des localités nouvelles). Nous avons vu entre les mains de M. Van Mol (de Bruxelles) un échantillon de Befandriana qui est moins élevé que les autres : il a 10 mm de haut pour 17 mm de grand diamètre. Kalidos capuroni n. sp. (Pl. I, 16-18; fig. 10) Espèce fondée sur trois spécimens, récoltés en 1967 par M. Capuron au cap Fst (fig. 3). Description du type Diamètre 19,8 mm; hauteur 10,9 mm; ouverture ayant 8,7 mm de long sur 6 mm de haut. Ombilic de moins de 1 mm de diamètre. Un peu plus de cinq tours. Sutures très peu enfoncées, profil presque rectiligne. La coquille est mince, assez translucide. Elle est nettement carénée. Ses stries de croissance sont serrées, régulières, visibles à l’œil nu. Pas de striation spirale à première vue, mais en regardant de près, et surtout avec la loupe, on voit que la hase seule est lisse et que, sur le dessus du tour, seule la région de la suture est lisse et que le reste présente 9 à 10 stries spirales. Au niveau de chacune d’elles les stries de croissance cessent brusquement. La teinte générale du test est un brun relativement clair dans les quatre premiers tours, plus foncé sur le dessus du dernier, plus clair, au con¬ traire, sur la première moitié de la base, plus foncé dans la moitié la dernière formée. A cette teinte de fond se superpose un pointillé de légères mouchetures brunes, sur le dessus dans les deux derniers tours (auparavant il n’y a que quelques points isolés), au-dessous sur la plus grande partie de la surface avec raréfaction aux approches de l’ouverture et absence MOLLUSQUES PULMONES DE MADAGASCAR 221 dans l'ombilic et autour de lui. De plus, un filet blanchâtre spiral marque exactement la carène (il n’est donc visible que pour le dernier tour) et, immédiatement au-dessous, la teinte brune est renforcée. Paratypes Un exemplaire de 18 X 10,5 est plus élevé, un peu moins caréné, sa suture est plus profonde, sa couleur est plus claire (presque jaunâtre pour les quatre premiers tours), sans moucheture sauf quelques points sur le dessus de la fin du dernier tour ; les deux iilets colorés accompagnant la carène sont peu apparents, et les côtes spirales, au nombre de neuf, sont beaucoup moins marquées. L’autre, de 17,4 sur 11, a les quatre premiers tours plus clairs que le type et le dernier plus foncé au contraire, les mouchetures sont moins nom- Fig. 10. — Appareil génital de Kalidos c&puroni n. sp. c.h., canal hermaphrodite ; g. ci., glande de l’albumine ; sp., spermiducte ; ou., oviduete ; v., vagin ; o. s., vési¬ cule séminale ; c.s., canal séminal ; p., pénis ; ax., appendix ; rn.r., muscle rétracteur ; /., flagelle ; c.d., canal déférent ; v.g., vestibul génital commun ; g.p., gaine du pénis ; g. h., glande hermaphrodite. 222 E. FJSCHER-PIETTE, F. BLANC ET F. SALVAT breuses que chez le type et plus nombreuses que chez l’exemplaire précédent, les côtes de croissance sont moins marquées que chez les deux autres spécimens et il n’y a que huit côtes spirales, dont les intervalles sont d étendues irrégulières. Appareil génital (fig. 10) l il individu de 18 X 11 mm a été disséqué. Le canal hermaphrodite est court et con¬ tourné, la glande de l’albumine est grande, en forme de sabot ; le spermiducte est long ; l'oA’iducte, long, a un aspect spongieux légèrement grisâtre ; la vésicule séminale est grosse, son canal est court, étroit, et, s'insère au milieu du vagin qui est long; le pénis est très long et possède un appendix ; son muscle rétracteur est assez long; le flagelle est en forme de marteau. Rapports et différences Celle forme est très proche de À. bathiei F. et S. et il se pourrait, qu elle soit appelée à lui être réunie. Les seules différences qui soient (dans l’état, actuel de nos connaissances) suffisamment tranchées sont la teinte de fond, brune au lieu d’être blanchâtre, et la sculp¬ ture spirale qui comprend huit à dix côtes au lieu de deux à six et qui interrompt brusque¬ ment les stries de croissance, tandis que chez A. bathiei elles meurent progressivement. Remarquons que les deux régions d’habitat dans 1 île sont diamétralement opposées. Fit;. II. Appareil génital de K ali dos ntangokyanns Fischer et Sulvnt. ( Abréviations, voir fig. 10.) MOLLUSQUES PULMONÉS DE MADAGASCAR 223 Kalidos mangokyanus Fischer et Salvat (Fig. 11) Propehloyetiu rnangokyanu Fischer-l’iette et Salvat, 1965 : 166, pl. X, lig. 7 à 9. Kalidos mangokyanus Fischer-Piette et Salvat in Fischer-Piette, Hiî doucha et Sai.vat, 1966 : 18. Le Père Appert a récolté à Andavadoaka (fig. 3) quatre échantillons, dont deux nous ont été remis et les deux autres envoyés à M. Van Mol de Bruxelles. Tous ces échantillons diffèrent de ceux <|ue nous connaissions par un ombilic plus large résultant du fait qu’ils sont très peu élevés. Exemples 15,3 X 9mm avec un ombilic de 1,5mm de diamètre; 13,8 X 7,8 et ombilic de 1,1 mm. Appareil génital ( fig. 11) L’échantillon disséqué avait 5 tours 3/4 et mesurait 16 X 9,5 mm. Le canal herma¬ phrodite est assez gros et contourné ; la glande de l’albumine est petite ; l ovispermiducte est court : le vagin est gros et long ; la vésicule séminale est allongée et possède un long canal ; le pénis est très long, son muscle rétracteur est court : le flagelle est long et le canal déférent est court et étroit. Kalidos androkae Fischer et Salvat Propebloyetia androkae Fischer-Piette et Salvat, 1965 : 167, pl. X, lig. 10 à 13. Kalidos androkae Fischer-Piette et Salvat in Fischer-Piette, Beuoccha et Sai.vat, 1966 : 19. Les nouveaux échantillons que nous avons reçus de A. mangokyanus se rapprochent de K. androkae, ce qui nous porte à croire que cette dernière espèce devra un jour tomber en synonymie de la première, mais nous n’avons pas encore tous les intermédiaires. Kalidos lamyi Fischer et Bedoucha (Fig. 12) Kalidos lamyi Fischer-Piette et Bedoucha, 1966 : 19, pl. I, fig. 10 à 12. M me Blanc nous a rapporté de la montagne des Français (fig. 3) deux échantillons de cette espèce, dont un en alcool, ce qui va nous permettre de donner des renseignements sur l’animal. Le corps, en alcool, est blanc. Appareil génital (fig. 12) L’animal disséqué avait un diamètre de 17 mm. Le canal hermaphrodite est long et contourné ; la glande de l’albumine est longue et volumineuse ; l’ovispermiducte est long. La vésicule et le canal séminal sont extérieurement peu distincts l’un de l’autre. Le pénis se trouvait à l’extérieur de sa gaine quand l’animal a été fixé. Le muscle rétracteur est très long ainsi que le flagelle. 224 E. FISCHER-PIETTE, F. BLANC ET F. SALVAT Kalidos humbloti Ancey Macrochlamys humbloti Ancey, 1902 : 66. Kalidos humbloti Ancey, Fischer-Piette, Bedovcha et Salvat, 1966 : 20, pi. If, fig. 1 à 10. M me Blanc a récolté un exemplaire dans la montagne d’Ambre (fig. 3), localité nou¬ velle. 11 a sur la base une très fine sculpture croisée, ce qui correspond bien à la diagnose d’A ncey. M. Blanc a rapporté du Tsaratanana trois individus récoltés vivants. A l’oeil nu, ils apparaissent comme étant des K. humbloti , de la catégorie dépourvue de bande claire suturale. Mais sous la loupe on constate qu’ils présentent une très fine sculpture croisée sur toute la surface et non pas seulement sur leur base. Nous croyons néanmoins pouvoir les rattacher à K. humbloti car nous avons trouvé certains intermédiaires parmi les échan¬ tillons que nous avions réunis sous ce nom dans le travail de 1966. L’espèce serait donc variable à ce point de vue. Voici des renseignements sur l’animal de ces échantillons entièrement sculptés. En alcool, la sole pédieuse est beige grisâtre très clair sauf au pourtour de son extré¬ mité antérieure, qui est gris-noir. Le dessus est gris-noir, sauf une large plage beige grisâtre MOLLUSQUES PULMONÉS DE MADAGASCAR 225 1res clair située au début de la moitié postérieure. Protubérance caudale étroite et assez longue. Appareil génital (fîg. 13) L’animal disséqué mesurait 16,2 X 10,5 mm. Le canal hermaphrodite est blanc à l'intérieur avec une pellicule brun clair sur le dessus ; la glande de l’albumine, en forme de marteau, est beige fumé ; le spermiduete est long, d’aspect granuleux, beige plus clair ; l’oviducte est blanc grisâtre, long et contourné ; le vagin est long et tordu sur lui-même ; la vésicule séminale, ampullaire, est grosse et a un canal étroit et très court qui s’insère sur la partie médiane du vagin ; le pénis est long, sur sa partie terminale s’insère un court muscle rélracteur ; le flagelle est long; le canal déférent court et étroit. Cet appareil génital, ayant les caractères de ceux des autres Kalidos et s’éloignant de celui de Macrochlamys ulumpfii (figuré par nous) ou de ceux des Macrochlamys étudiés par Godwin-Austen, l’attribution aux Kalidos, opérée en 1966, de cette espèce qui avait été décrite comme Macrochlamys, se trouve justifiée. g.a. Fig. 13. — Appareil génital de Kalidos humbloti Ancey. ( Abréviations, voir fig. 10.) Kalidos amicus n. sp. (PL 1, 19-21 ; fig. 14) Espèce fondée sur trois individus récoltés vivants par M. Blanc sur le mont Tsarata- nana (fig. 3). 288, 2 226 E. FISCHER-PIETTE, F. BLANC ET F. SALVAT Description du type Diamètre 10 mm ; hauteur 6,5 mm ; ouverture ayant 4,5 mm de long et 3,7 mm de haut. Ombilic à perforation punctiforme. Profil légèrement caréné, à hase beaucoup plus renflée que le dessus qui est un cône fort obtus dont la surface n’est que faiblement entaillée par la suture. Quatre tours. A l’œil nu le dessous est lisse et le dessus montre des costules de croissance irrégulières, les plus fortes étant très visibles. Sous la loupe, on voit que toute la surface est granuleuse, les granules étant aux intersections de stries spirales fines, nom¬ breuses et régulières, et de stries de croissance fines, un peu moins nombreuses, moins régu¬ lières. Le test est légèrement luisant, subtranslucide, de teinte brun clair. Paratypes Ils ont 10 et 9,2 mm. Ils diffèrent du type par l’absence de carène, et l’un d’eux a l’ombi¬ lic un peu moins étroit. Animal Appareil génital (fig. 14) L’échantillon disséqué est un paratype de 10,6 X 7,5 mm. La glande hermaphrodite est en forme de grappe ; le canal hermaphrodite est assez court ; la glande de l’albumine, MOLLUSQUES PULMONÉS DE MADAGASCAR 227 en forme d’écope, est assez grosse ; le spermiducte est court et finement granuleux ; l’ovi- ducte est court mais volumineux, gonflé, à l’aspect « cotonneux », le vagin est long, étranglé près de I’oviducte ; la vésicule séminale est grosse et allongée, avec un canal gros et court qui s’insère sur le milieu du vagin : le pénis est long avec un muscle rétracteur étroit et court ; le canal déférent est étroit. Rapports et différences Cette espèce est très proche de K. humbloti Ancey. La différence essentielle, pour le test, est le caractère granuleux de la sculpture, tandis que chez À. humbloti les stries de crois¬ sance et les stries spirales ne déterminent pas de granules à leurs intersections. Pour ce qui est de l’anatomie, le canal hermaphrodite, la longueur du vagin, du pénis et du muscle rétrac¬ teur sont très comparables, mais l’ovispermiducte est beaucoup plus court que sur K. humbloti ainsi que le flagelle, le canal déférent est plus long et la vésicule séminale est plus allongée avec un canal plus long et plus large. Kalidos decaryi n. sp. (PI. I, 22-24; fîg. 15) Espèce fondée sur sept échantillons, récoltés vivants par M. Blanc dans le mont Tsa- ratanana (fig. 3). Description du type Diamètre 16,6 mm ; hauteur 10,2 mm, donc coquille très peu élevée. Ouverture ayant 7,9 mm de long sur 6 mm de haut. Le test n'est pas luisant. Cinq tours, le premier est blanc jaunâtre, puis apparaît le long de la suture inférieure une ligne brun-rouge, le reste étant toujours jaunâtre, puis cette zone foncée s’élargit au détriment de la bande jaunâtre, et en fin de compte la coloration peut être dite brun-rouge foncé sauf une étroite ligne jaunâtre longeant la suture supérieure. L’ombilic est pratiquement imperloré. Les stries de crois¬ sance ne sont pas la seule sculpture. Sur le dessus des tours on distingue à l’œil nu des lignes spirales peu serrées et on devine un chagrinage ; sur la base, à l’œil nu, on devine un chagrinage plus fin, allant de pair avec l’aspect non luisant que la base présente comme le dessus. La loupe montre, sur le dessus, des granules très fins alignés dans le sens des lignes de croissance ; cet alignement est flexueux dans le détail et interrompu, de distance en distance, par des lignes spirales, une quinzaine en tout, dont chacune se présente comme une très étroite bande à peu près lisse. Ce genre de sculpture existe jusqu’à la ligne péri¬ phérique, laquelle constitue, au début du dernier tour, une carène assez nette, qui s’atténue aux approches de l’ouverture mais sans disparaître. La sculpture de la hase ne comporte pas de lignes spirales, mais uniquement des granules très fins, beaucoup plus fins que ceux du dessus, formant des lignes flexueuses extrêmement serrées et parallèles aux stries de croissance. Paratypes Ils sont d’âges échelonnés, ce qui permet de constater que la coquille jeune (12 mm) 228 E. FISCHER-PIETTE, F. BLANC ET F. SALVAT est plus plate (6,5 X 7,5), plus carénée et à ombilic ouvert quoique d’une très grande finesse. Chez un échantillon de 15 mm l’ombilic est entouré de jaune sur 2 mm. La coloration du reste de la coquille est sensiblement la même chez tous les individus. Appareil génital (fig. 15) L’animal disséqué est un paratype de 11,6 X 7,3 mm, avec une spire de cinq tours. Le canal hermaphrodite est beige clair marbré de blanc, large et contourné ; la glande de l’albumine est petite, en forme de spatule à facettes, brune et granuleuse ; le spermiducte est légèrement granuleux ; l’oviducte est plissé dans ses deux derniers tours : le vagin est petit ; la vésicule séminale est grosse avec un court canal séminal qui s'insère vers le milieu du vagin ; le pénis est assez court et prolongé par un épiphallus sur lequel s’insère un court muscle rétracteur ; le flagelle est très long. Rapports et différences Cette espèce est analogue à K. humbloli Ancey par sa forme générale et par sa colo¬ ration brune (plus foncée toutefois) avec une bande claire et subsuturale. Elle en diffère par le fait que l’espèce d’ANCEY, nitidissima, n’est nullement granuleuse. De plus, notre espèce est carénée, alors que celle d’ANCEY ne l’est pas ou est seulement subcarénée chez certains échantillons. MOLLUSQUES PULMONÉS DE MADAGASCAR 229 Kalidos tenebricus n. sp. (PI. I, 25-27 ; fig. 16) Espèce fondée sur trois échantillons récoltés vivants par M me Blanc en 1967 dans la montagne d’Ambre (fig. 3). Description du type Diamètre 16,7 mm ; hauteur 11,8 mm ; l’ouverture a 9 mm de large et 8 mm de haut. Coquille d’une grande fragdité, le test étant très mince. Cinq tours à enroulement très régulier. Le dernier tour est caréné, la carène est franche au début, moins marquée aux abords de l’ouverture. Les deux premiers tours sont brun clair, les autres apparaissent, vus de l’extérieur, comme uniformément brun-rouge très foncé, mais en regardant l’intérieur de l’ouverture on voit par transparence que la ligne carénale forme frontière entre, au-des¬ sus d’elle, une étroite bande nettement plus foncée que le reste, et en dessous d’elle, une étroite bande nettement plus claire que le reste. Ombilic punctiforme. Le dessus des tours est finement granuleux du fait que les fines stries de croissance sont croisées par de fines stries spirales onduleuses qui sont exactement aussi serrées qu’elles. Cette granulation n’est pas loin d’être perceptible à l’œil nu et au toucher. Sur la base existent les mêmes stries de croissance : elles sont croisées aussi par des lignes spirales flexueuses, mais beaucoup plus ténues que celles du dessus ne se voyant qu’avec une forte loupe, de sorte que cette surface de base ne peut pas être dite granuleuse. Les deux paratvpes, qui nous ont servi pour l’anatomie, étaient très semblables mais un peu plus grands, 18 mm. Le corps de l’animal, en alcool, est gris sur le dessus ; la sole pédieuse est grise sur les bords et blanchâtre dans la région médiane. Appareil génital (fig. 16) La glande hermaphrodite est une grosse grappe ; le canal hermaphrodite, étroit près de la glande, devient gros et contourné dans ses trois derniers quarts ; la glande de l’albu¬ mine est très petite ; le spermiducte est long ; i’oviducte long et plissé ; le vagin est très long ; la vésicule séminale est grosse et allongée avec un canal étroit et très court qui s’insère sur la partie médiane du vagin ; le pénis est long, avec un épiphallus long, sur la partie terminale duquel s’insère un petit muscle rétracteur ; le flagelle est assez long. Rapports et différences Cette espèce ressemble aux Kalidos humbloti, decaryi, feneriffensis, oxyacme, thalia, hastia. Par rapport à K. humbloti , la forme est plus élevée, plus carénée, et la sculpture du dessus des tours est une différence radicale. Par rapport à K. decaryi, la forme est bien plus élevée, la teinte est plus foncée et il n’y a pas de bande claire, la sculpture spirale est très différente. Par rapport à Kalidos feneriffensis, la forme générale est bien plus comparable, mais la teinte est très foncée au lieu d’être très claire et K. feneriffensis a une striation plus fran¬ chement oblique que notre espèce. 230 E. FISCHER-PIETTE, F. BLANC ET F. S AL V AT Fig. 16. -— Appareil génital de Kalidos tenebricus n. sp. ( A brèviaI io ns , vo ir fis- 10.) Kalidos oxijacme ira jamais été figuré. Ancey Ta dite proche de feneriffensis. Il nous dit quelle apparaît décaissée sous une bonne loupe, ce qui concorde avec notre espèce. Mais elle est « corneo-lutescens » ; sa spire est « perfecte cotiica, rectilinearis acuta », tandis que notre espèce n’est pas pointue et que le profil de sa spire est assez loin d’être rectiligne ; il l’est beaucoup moins que celui de feneriffensis dont Ancey rapproche son espèce ; enfin, alors que notre espèce n’est pas très carénée, pour celle d’ Ancey le dernier tour est « acute et compresse in medio carinatus ». Nous ne pensons donc pas pouvoir identifier les deux formes. Par rapport à K. thalia, existe la même différence pour la carène. La teinte est un peu comparable (fulvo-cornea). Le dessus des tours est « supra striis decussatibus obliquis et spiralibus tenuissimus sub lente granulate-decussata », ce qui est très comparable. Du fait de la très forte différence de la carène, il nous semblerait trop hasardeux d’identifier les deux formes. Par rapport à K. hestia, la forme est bien moins élexée, la couleur très foncée au lieu d’être « viridis-cornea », la carène est beaucoup moins individualisée, et la sculpture est beaucoup plus forte. Kalidos cleamesi Smith Hélix (Nanina ?) cleamesi, Smith, 1882 : .'179, pl. 21, lig. 8, 9. Kalidos cleamesi. Smith, Fischer-Piette, Reboucha et Salvat, 1966 : 31. MOLLUSQUES PULMONES DE MADAGASCAR 231 Le Muséum ne possédait pas encore cette espèce, connue du Betsileo et d’une localité de l’ouest (Sahana) non située par nous. M. Blanc a récolté dans le mont Tsaratanana, situé dans le nord de l’ile (lig. 3), trois individus que nous croyons pouvoir rapporter à cette espèce. En dehors du fait que leur provenance donne une extension plus grande que ce