BULLETIN du MUSÉUM NATIONAL d’HISTOIRE NATURELLE N° 1 1111111111 ! 111111111111111111111111 PUBLICATION BIMESTRIELLE JANVIER-FÉVRIER 1971 zoologie 1 BULLETIN du MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 57, rue Cuvier, 75-Paris, 5 e Directeur : P r M. Vachon. Comité directeur : P rs Y. Le Grand, C. Lévi, J. Dorst. Rédacteur général : M me D. Grmek-Guinot. Secrétaire de rédaction : M me P. Dupérier. Le Bulletin du Muséum national d;Histoire naturelle, revue bimestrielle, paraît depuis 1895 et publie des travaux originaux relatifs aux diverses branches de la Science. Les tomes 1 à 34 (1895-1928), constituant la l re série, et les tomes 35 à 42 (1929-1970), constituant la 2 e série, étaient formés de fascicules regroupant des articles divers. A partir de 1971, le Bulletin 3 e série est divisé en six sections (Zoologie — Botanique — Sciences de la Terre — Sciences de l’Homme — Sciences physico-chimiques — Ecologie générale) et les articles paraissent, en principe, par fascicules séparés. S’adresser : — pour les échanges, à la Bibliothèque centrale du Muséum national d’His- toire naturelle, 38, rue Geofîroy-Saint-Hilaire, 75-Paris, 5 e (C.C.P., Paris 9062-62) ; — pour les abonnements et les achats au numéro, à la Librairie du Muséum 36, rue Geolfroy-Saint-IIilaire, 75-Paris, 5 e (C.C.P., Paris 17591-12 — Crédit Lyonnais, agence Y-425) ; — pour tout ce qui concerne la rédaction, au Secrétariat du Bulletin, 61, rue de Buffon, 75-Paris, 5 e . En 1971, deux sections sont représentées : Zoologie (prix de l’abonnement : France, 96 F ; Etranger, 110 F). Sciences de la Terre (prix de l’abonnement : France, 24 F ; Étranger, 27 F). En 1972, paraîtront également les sections suivantes : Botanique, Sciences de l’Homme, Sciences physico-chimiques. BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE 3 e série, n° 1, janvier-février 1971, Zoologie 1 Psocoptères édaphiques du Chili (3 e note) (Insecta) Par André Badonnel * Résumé. — Cette note présente : 1° les descriptions de neuf espèces inédites de Psocoptères chiliens : Liposcelis similis ($), L. nuptialis (rf, Ç) et L. ambiguus (2) ; Sphaeropsocopsis valdi.- oiensis (Ç) et S. spinosa (rj, Ç) ; Badonnelia granulosa ( Mv ; discales D très développées (73 p,), 4 apicales A ; pas de poils entre apicales et discales, mais un poil entre les discales ; — épiprocte (même figure) : pas de poils en avant des Se. Autres caractères. — Antennes et palpes absents ; clypeus proéminent, mais moins que chez L. globiceps ; 8 ommatidies ; lacinias (fig. 16) à dents externes assez courtes ; pas de sutures du vertex ; sutures médianes pro- et mésothoraciques présentes, discrètes j pas de parapsidales ; segmentation abdominale : tg 1 et 2 non divisés en sclérites secondaires sclérification des tg 3 à 5 difficilement identifiable avec certitude ; d’après la sculpture,, il semble exister une zone membraneuse plus ou moins distincte entre ces tg (il est pro¬ bable qu’un matériel frais permettra de lever l’indétermination) ; tronc commun aux gona- pophyses bifurqué, court, assez étroit à la base puis élargi (fig. 17). Dimensions. — Longueur du corps (sur préparation) : 1,27 mm. Y F (L) F (1) T ti t 2 ^3 S, s„ Sa Se 256 312 152 236 112 42 55 37 28 110 76 Origine. — Ca mino Chiu-Chiu — Lasana (Antofagasta), 23-V111-1963, G-27, 1 Ç, holotype, terrain cultivé. Discussion. — L. similis se distingue sans ambiguïté de toutes les espèces chiliennes par sa coloration ; on ne pourrait le confondre qu’avec une espèce brésilienne, à tête brune 1, 3 14 ANDRÉ BADONNEL et reste du corps jaune pâle, L. fusciceps, mais celle-ci, nettement du groupe I A, en diffère par sa sculpture et sa chaetotaxie ; son clypeus est d’autre part normal. Les 8 ommatidies, l’hypertrophie du clypeus, certains traits de la chaetotaxie cluniale et de la sculpture con¬ duisent à le rapprocher de L. globiceps, mais chez cette espèce la pilosité banale est très courte, et les tg abdominaux 1 et 2 sont divisés en sclérites secondaires. Provisoirement, on peut cependant placer L. similis à côté de L. globiceps dans le groupe C. Mais les 8 omma¬ tidies et les soies prothoraciques dorsales sont aussi des caractères du groupe I A ; c’est un nouvel exemple de la difficulté de fixer des limites rigides aux divisions du genre Liposcelis. Femelles à 7 ommatidies ou moins Liposcelis montamargensis Badonnel (1967 : 566, fig. 49-53, Ç) Station. — Route Chiu-Chiu — Lasana (Antofagasta), 23-VIII-1963, G-27, 1 $, terrain cultivé. Localité nouvelle pour l’espèce, décrite de Monte Amargo (Ataeama). Exemplaire en mauvais état ; 6 ommatidies à droite, 7 à gauche (les deux ventrales réduites) ; 3 soies pro- et 5 mésothoraciques sternales. L V P 4 s, s„ Sa Se 1,04 236 81 28 20 85 108 Liposcelis romeralensis Badonnel (1967 : 568, fig. 54-60, $) Stations. — Fundo Chorillos-Curacavi (Santiago), 29-XI-1963, D-26 Iw, 4 Ç, 3 larves, savane ; — Cerro del Pajonal (Antofagasta), 20-VIII-1963, G-18 Ll-av.w, 3 (J, 1 $, steppe d’altitude ; id., G-18 Paj.w, 2 Ç ; id., Sa-24, 1 Seconde localité mentionnée en 1967 (1 $ aberrante par la taille et la sculpture). L’étude des deux échantillons confirme l’existence de deux groupes différant par la taille et par la sculpture des tg abdominaux ; les Ç G-18, plus grandes, possèdent des gra¬ nules dans les aréoles de la moitié postérieure des tg, tandis que les Ç D-26, plus petites, sont identiques aux types de Romeral ; les montrent des différences semblables, plus discrètes pour la sculpture. En outre, les zones d’insertion des muscles dorso-ventraux de l’abdomen ressortent en disques très clairs sur le fond sombre chez les $ G-18 (prépara¬ tions éclaircies) ; ces disques sont moins visibles chez les Ç D-26. Le nombre des ommati¬ dies est égal à 5 chez 5 Ç (dont les 3 G-18) ; il est de 5/6 et 6/6 chez 2 Ç D-26 et de 5 chez tous les (J. 2 soies sternales prothoraciques chez tous les exemplaires, 4 mésosternales chez les Ç D-26, 5 chez 2 Ç G-18 et 6 chez une 3 e ; enfin, les clypeus des $ G-18 sont relativement plus développés que ceux des Ç D-26. Une séparation ultérieure est à envisager. PSOCOPTÈRES ÉDAPHIQUES DU CHILI 15 Dimensions. — Longueur du corps (en alcool). G-18 : $ 0,75-0,77 mm; Ç 0,96-0,98- 1 mm ; — D-26 : 0,82-0,84 mm. Antenne. G-18 : 512 p. (1 tf) ; 696 (2 $) ; — D-26 : 456-480- 500. V P 4 fi f. F(L) F(l) T L t 2 ^3 s, Sa Se ( 236 70 46 48 232 114 184 55 35 46 7 33 28 $ Ç G-18 228 77 48 51 232 110 208 60 33 46 7 30 27 * 224 68 — — 200 106 184 55 33 •— 9 30 27 ( 200 53 33 33 173 93 131 44 24 36 9 27 26 \ Ç $ D-26 \ 200 55 31 29 176 90 143 44 27 36 11 27 26 ) 196 51 48 64 174 88 144 45 27 .—. 9 26 25 ( 196 53 29 29 176 93 144 42 26 35 7 29 27 ( 181 64 39 37 167 82 135 48 27 36 9 24 15 6 â g-18 ) 180 ) 188 60 57 42 42 170 177 82 88 141 137 49 51 29 31 38 42 6 7 24 24 18 18 ( 196 — — — 188 88 158 46 27 38 7 29 22 Groupe II D Liposcelis bostrychophilus Badonnel (Cf. 1963 : 319 ; 1967 : 572) Stations. — Santiago, 30-III-1964, 1 $; — Huasco (Atacama), 17-VI-1965, G-49, 1 $, terrain cultivé ; — Chanarcillo (Atacama), 18-VI-1965, G-51, 4 Ç (?). Les premiers exemplaires sont typiques. Par contre, les 4 $ G-51 présentent des aber¬ rations ; seule la chaetotaxie ne montre pas de différences notables : $ 1 : coloration brun marron sombre ; sculpture semblable à celle de L. bostrychophi¬ lus, mais granulations des aréoles du vertex et de l’abdomen plus petites et plus denses que chez les $ typiques ; 7 ommatidies à droite, 5 à gauche (formule 7/5). $ 2 : même coloration, avec tête plus sombre, à pigment hypodermique abondant ; sculpture du vertex et de l’abdomen à aréoles complètement nues ; celles du thorax fine¬ ment granuleuses ; 4/5 ommatidies. Ç 3 : coloration un peu plus claire que celle de la Ç 1 ; sculpture à grosses granulations se rapprochant beaucoup de celles de la sous-espèce L. b. termitophilus Mockford ; 7/7 omma¬ tidies. Ç 4 : coloration brun ocre clair ; sculpture comme celle de la $ 1, granulations abdominales moins nettes ; 5/4 ommatidies. Soies pro- et mésosternales thoraciques : 5/5 (Ç 4) —— 5/6 ($ Ç 2 et 3) — 5/7 (Ç 1). Antenne : 672 p ($ 3) — 616 (Ç 4). 16 ANDRE BADONNEL V P 4 L f. F(L) F(l) T t 2 *3 s, Sa(MvlO) Se ? 1 248 75 51 62 240 208 71 37 51 9 48 29 9 2 236 75 40 44 232 119 196 66 33 51 11 35 — 9 3 240 70 50 55 232 128 200 71 36 46 9 39 — 9 4 216 66 42 51 208 114 171 64 33 46 7 30 28 Les dimensions des trois premières Ç correspondent à celles des plus petites Ç de L. bostrychophilus ; la Ç 4 est beaucoup plus petite, et pourrait correspondre à une mue imaginale prématurée ou à une larve sous-développée. Discussion. — Les variations observées semblent aléatoires et n’indiquent pas une évolution orientée ; on est donc conduit à les interpréter comme des réactions individuelles à certains facteurs écologiques, dont la nature reste inconnue, et qui agiraient seulement sur les cellules hypodermiques et sur le développement des ommatidies. Liposcelis nuptialis n. sp. ( P) ; 9 e sgt : Md et Mo longues, Md un peu plus grande ; 2 latérales (la plus externe tombée chez les 2 exemplaires), et 2 médianes ; 10 e sgt : toutes les soies sont tombées x , mais les pores d’insertion permettent d’affirmer l’existence de 2 fortes discales D, 4 apicales et de longues soies Md et Mo probablement subégales, avec des poils courts entre D et A ; épiprocte : d’après les pores d’insertion, un rang antérieur de 7 soies, dont les 2 Se, un rang médian de 2 poils latéraux encadrant 2 soies, puis quelques poils postérieurs. Autres caractères. — 6/7 ommatidies (1 Ç) et 6/6 (1 $) ; suture du vertex absente ; lacinias (fig. 25) à dents très courtes ; sutures médianes du thorax fines, parapsidales non visibles ; tg abdominaux 1 et 2 non divisés en sclérites secondaires ; tg 3 et 4 sans zone membraneuse postérieure nettement différenciée, mais l’état de conservation des exemplaires ne permet pas d’être affirmatif ; tronc commun aux gonapophyses (fig. 26) bifurqué, étroit, assez long. Dimensions. — Longueur du corps (sur préparation) : 1,25 et 1,30 mm. Antenne : 800 et 832 q.. V Pt L L F (L) I’(l) T L *2 t 3 s, Su Sa (.Md9) 256 90 62 68 304 148 232 99 40 55 34 26 90 264 92 66 75 304 148 236 103 37 53 35 29 90 Ohigine. —- Fundo Chorillos-Curacavi (Santiago), 29-X1-1963, D-26 llw, 2 $, syn- types, savane. Discussion. — Par la coloration, la sculpture et quelques éléments de la chaetotaxie, L. ambiguus peut être confondu avec de grands exemplaires pâles de L. terricolis ; mais la sculpture est beaucoup plus discrète, parfois même indistincte ; chaque lobe latéral du tg prothoracique porte une forte soie antéro-dorsale, absente chez L. terricolis ; les omma¬ tidies montrent une tendance très nette à une régression, enfin les Se sont alignées sur le rang antérieur des poils épiproctaux alors qu’elles sont toujours sur un rang postérieur chez L. terricolis. Il n’est pas absolument certain que l’abdomen de L. ambigus appartienne au type compact ; si ce caractère est confirmé ultérieurement, l’espèce devra être attribuée au groupe I A ; provisoirement, son classement est réservé. 1. Une représentation hypothétique des soies et poils absents est donnée en pointillé sur la figure 24 ; les longueurs supposées sont basées sur le diamètre des pores sétigères ou sur les éléments symétriques lorsque ceux-ci sont présents. 20 ANDRÉ BADONNEL Famille Sphaeropsocidae Menou On peut ajouter les caractères suivants à ceux qui ont été utilisés jusqu’à présent pour en définir les espèces : 1° Anneaux des articles antennaires : chez Sphaeropsocopsis, f t et f 2 ont des anneaux discrets, non séparés par des intervalles hyalins, mais indiqués par des granulations ou des épines ; f 3 pré¬ sente des intervalles hyalins, soit distalement, soit sur presque toute sa longueur ; les articles sui¬ vants sont, ou bien dépourvus de toute trace d’anneaux (S. chilensis, S. valeriae, S. microps ) ou nettement annelés avec intervalles hyalins (S. vcddiviensis n. sp., S. spinosa n. sp.) ; les antennes de S. recens et S. argentinus ne sont pas connues. 2° Sensilles claviformes et sétiformes des articles antennaires : leur répartition et leur longueur paraissent fixes chez les espèces connues par de nombreux exemplaires (S. chilensis, Badonnelia cas- trii) ; si l’on peut extrapoler aux autres espèces, les formes de S. microps à 3 ommatidies devront être séparées de celles à 4 ommatidies, car les sensilles y sont nettement différents (mais il faudrait disposer d’échantillons nombreux pour conclure avec certitude). 3° Sensilles du palpe maxillaire : on trouve 6 sétiformes et 2 claviformes chez les deux genres ; le sétiforme n° 3 est toujours court et arqué chez Badonnelia et le distal externe (n° 6), inséré dans une petite fossette, s’y distingue souvent mal des poils normaux voisins. Les claviformes présentent aussi des variations caractéristiques : chez S. spinosa et S. vcddiviensis, par exemple, ils sont allon¬ gés et assez étroits, tandis que chez S. valeriae et toutes les espèces de Badonnelia (y compris B. titei), ils ont la forme de courtes massues renflées. Le nombre d’ommatidies est variable chez plusieurs espèces de Sphaeropsocopsis (cf. S. vale¬ riae et S. spinosa, le cas de S. microps étant réservé) ; il paraît au contraire constant chez Badon¬ nelia : 7, avec une seule exception observée chez B. castrii, cf. infra ; il y a toujours une seule omma- tidie ventrale postérieure, qu’on retrouve aussi chez S. valeriae. Sphaeropsocopsis valeriae Badonnel (1967 : 573) Station. — Quebrada Turripite (Antofagasta), 20-VIII-1963, G-15, 1 $, steppe d’alti¬ tude. Il s’agit de la Ç mentionnée comme holotype, mais dont certains caractères n’ont pu être précisés en 1967, l’introduction dans le manuscrit ayant été faite en cours d’impres¬ sion. Compléments à la diagnose Morphologie. — Sculpture du vertex : pl. T, fig. 1. Yeux à 9 ommatidies 1 : 5 visibles dorsalement (2 internes et 3 externes), 3 latéralement, et une seule nettement ventrale, 1. Chez la $ paratype, 8 seulement ; celle qui manque est la dorsale interne antérieure (fig. 27, x). PLANCHE I Fig. 1. — Sculpture partielle du vertex et du front de Sphaeropsocopsis valeriae Badonnel, $. Fig. 2. — ld., Sphaeropsocopsis valdiviensis n. sp., 2 . Fig. 3. — Id., Sphaeropsocopsis spinosa n. sp., y . Fig. 4. — ld., Badonnelia granulosa n. sp., Ç. Fig. 5. •— Badonnelia testacea n. sp., sculpture du vertex, lobe gauche, Ç. Fig. 6. — ld., lobe droit, Badonnelia titei Pearman, Ç. Photographies en contraste interférentiel, sans coloration préalable ; toutes les figures X 650 environ. 22 ANDRÉ BADONNEL postérieure ; en avant de celle-ci un espace vide ; la sculpture entre les ommatidies discrète. Antenne (incomplète) : [\ à f 3 avec de nombreux anneaux discrets, non séparés par des intervalles hyalins, sauf sur f 3 ; aucune trace d’anneaux sur les articles suivants ; sensilles en baguettes hyalines, souvent claviformes (fig. 28) : 1 court tronqué, préapical, sur f 3 ( a ), 2 longs préapicaux sur f e (c) et 1 sur fio (médian, comme le latéral de f 6 ) ; sensilles en corne : 1 sur f 5 (b) et f s , 2 sur U, U, fl 1 ; sensilles sétiformes : 1 sur f 8 et Aïo- Palpe maxillaire, sensilles du 4 e article (fig. 29) : 6 sétiformes et 2 en massue, dont un fort masquant plus ou moins l’autre, plus petit. Aile droite (fig. 30) : nervures r 1; rs et m confluentes apicalement mais extrémité dis¬ tale de eu libre ; aile gauche : seules rs et m sont réunies apicalement, s’interrompant un peu avant rs ; réseau d’aréoles : fig. 31. Dimensions. — Longueur du corps (sur préparation, bonne extension) : 1,25 mm. V p 4 L h fs F + tr T L 332 84 90 96 82 320 344 103 40 53 Sphaeropsocopsis valdiviensis n. sp. (?) Coloration. — Tête, zones sclérifiées du thorax et de l’abdomen brun marron sombre, le clypeus comme le reste de la tête ; palpes et bases des antennes semblables, l’apex du 4 e article du palpe plus pâle, ainsi que le llagelle antennaire ; pattes (les postérieures man¬ quent) comme le thorax, les tarses éclaircis. Morphologie. — Sculpture : vertex (pl. I, fig. 2) à granulations denses, réparties régulièrement, non confluentes, quelques-unes plus grosses postérieurement ; sur le front et le clypeus, granulations un peu plus petites et plus denses, absentes dans les lacunes du front et dans la dépression séparant celui-ci du clypeus ; thorax : granulations irrégulières sur le prothorax et les lobes dorsaux méso (plus grosses sur ceux-ci), fines et denses sur l’ante-dorsum méso, le métathorax, les fémurs et tibias (absentes dans les lacunes) ; abdo¬ men : sclérites antérieurs, paraproctes et épiprocte de même ; 9 e tg : granules limitant des aréoles irrégulières très étirées transversalement, puis devenant plus denses vers l’apex. Pilosité : pas de grandes soies F al ; clypeus avec une bordure antérieure de soies espa¬ cées, dont les 2 Cl lv, d’environ 35 p. ; les autres poils courts, nettement courbes ; poils du vertex transparents, rigides, très aigus, de 11 à 13 p ; ceux du thorax semblables et plus courts. Yeux : 9 ommatidies (fig. 32) : 3 dorso-latérales, 4 latérales, 2 ventrales ; l’emplace¬ ment des 2 dorsales internes de valeriae est occupé par une crête triangulaire sculptée de grosses granulations. Antennes annelées à partir de f 3 inclus (2 ou 3 anneaux clairs discrets sur f 3 , 4 ou 5 sur les autres articles) ; un sensille hyalin claviforme à l’apex de f 3 (fig. 33), puis subapical sur f 5 à f 1 et f 9 à f 12 ( f 13 tombé) ; — palpe maxillaire : 4 e article fusiforme, avec 6 sensilles sétiformes nets dont 3 très longs ; les deux claviformes en cornes allongées, de longueur égale. Lacinias à 4 dents plus courtes et moins divergentes que celles de chi- lensis. Ailes tombées. Sclérite en T de la plaque subgénitale caché. PSOCOPTÈRES ÉDAPHIQUES DU CHILI 23 Fig. 27-31. — Sphaeropsocopsis valeriae Badonnel, Ç. 27, œil droit ; x : ommatidie absente chez la $ para- type (X 480) ; 28, apex des articles antennaires f 3 (a), f 5 (b), f 6 (c) ; 29, apex du 4 e article du palpe maxillaire (X 720) ; 30, aile antérieure droite (X 70) ; 31, sculpture de cette aile, zone du carré de la figure 30 ( X 720). Fig. 32-33. —- Sphaeropsocopsis valdiviensis n. sp., Ç. 32, œil droit (x 480) ; 33, apex de f 3 (x 720). Fig. 34-36. — Sphaeropsocopsis spinosa n. sp., $. 34, œil gauche ( X 480) ; 35, moitié distale de f 3 (a) et f 5 (b) complet (X 720) ; 36, apex du 4 e article du palpe maxillaire (X 720). Pour chaque œil, vue dorsale à droite et vue ventrale à gauche. 24 ANDRÉ BADONNEL Dimensions. — Longueur du corps (sur préparation, abdomen rétracté) : 1,2 mm. 320 77 64 77 Origine. — Lago Rinihue (Valdivia), 25-IX-1964, V-V 11, 1 Ç, holotype, forêt tem¬ pérée hygrophile. Discussion. — Se distingue des deux autres espèces chiliennes brun sombre par sa sculpture, les anneaux des articles antennaires, la disposition des ommatidies ; par suite de l’absence des ailes, il est impossible de fixer sa position exacte et de l’introduire dans la table des espèces donnée en 1967. Sphaeropsocopsis spinosa n. sp. et Ç) Coloration. — $ : tète, thorax et parties sclérifiées de l’abdomen jaune ocre clair; palpes et antennes (sauf sc et p) pâles ; pattes comme le thorax jusqu’au milieu des tibias puis éclaircies, les tarses étant presque incolores. $ : un peu plus foncés, les tg abdominaux fusionnés étant brun marron pâle, ainsi que les tg 6, 7 et 8, la teinte s’éclaircissant progressivement vers l’arrière. Morphologie Femelle Sculpture du vertex (pl. I, fig. 3) à grosses granulations denses, régulières, devenant un peu plus fines sur le front et plus encore sur le clypeus ; thorax à granulations espacées, inégales, les lacunes limitées par des granules très fins ; face ventrale des fémurs à aréoles en écailles imbriquées, limitées par des lignes convexes continues et contenant des granu¬ lations assez denses ; zones sclérifiées de l’abdomen, telson compris, avec seulement de petites saillies aiguës. Pilosité : soies remarquables de la tête bien développées : F al 73 p., Cl F 63 p, le reste de la pilosité assez longue, espacée (poils du vertex 15 à 18 p) ; poils du thorax et de l’abdo¬ men plus courts ; pattes : tibias postérieurs portant le long de leur face externe un rang d’une dizaine de fortes soies épineuses raides, aiguës (d’où le nom spécifique) ; les deux éperons apicaux très forts. Autres caractères. — Yeux (fig. 34) à 9 ommatidies à gauche (3 dorsales, 4 latérales, la postérieure très aplatie et diflicilement visible, 2 ventrales) ; 10 ommatidies à droite, la supplémentaire très petite, occupant la place d’une crête réduite de l’œil gauche (x, fig. 34) ; antennes (incomplètes) : annelées à partir de f 3 inclus ; 7 à 15 anneaux clairs sur chaque article (nombre le plus fréquent : 10) ; sensilles en baguettes transparentes (fig. 35) : 3 sur f 3 (a),2 sur f b (b), 1 sur f 1 (plus 1 sétiforme), 2 sur f 9 ; 4 e article du palpe maxillaire fusiforme, avec 6 sensilles sétiformes et 2 claviformes dont un plus long à base renflée (fig. 36) ; suture médiane du vertex très nette, les 2 antérieures plus discrètes, limitées par deux rangs de petites granulations serrées ; lacinias à dent externe assez longue ; sensille du palpe labial en corne fortement courbée. Sclérite en T caché. PSOCOPTÈRES ÉDAPHIQUES DU CHILI 25 26 ANDRÉ BADONNEL Mâle Caractères morphologiques fondamentaux : microptère, les ailes réduites à de petites écailles tombant facilement (cf. fig. 37, habitus) ; leur surface sculptée de granulations dont quelques-unes tendent à former des aréoles peu distinctes ; quelques poils courts, raides, aigus ; 5 à 6 poils semblables, espacés, le long du bord externe ; tg abdominaux antérieurs fusionnés jusqu’au 5 e inclus, comme dans le genre Badonnelia 1 ; phallosome (fig. 42) plus large que celui des (J de Badonnelia, sans arc d’édéage différencié, mais avec une liaison transversale sclérifiée entre les bases articulées des paramères. Sculpture de la tète et du thorax semblable à celle de la Ç, mais sur le vertex et le front, les granulations sont groupées en aréoles peu distinctes ; tg abdominaux : aréoles étirées transversalement, densément granuleuses et limitées par des granulations un peu plus grosses ; sur les tg fusionnés, les aréoles sont plus étroites et plus finement granuleuses dans les parties correspondant aux zones membraneuses des autres tg. Chaetotaxie semblable à celle de la Ç ; chez l’allotype, F al 55 p, Cl Iv 48 p. (soie courbe) ; à chaque angle postérieur du vertex, quelques poils incolores, en forme de lame de poi¬ gnard, semblables aux poils huméraux pro- et mésothoraciques et à ceux des ailes ; sur chaque tg abdominal, un rang transversal de poils courts et raides (ces rangs permettent de distinguer les tg fusionnés). Autres caractères. — Yeux très variables ; chez le allotype, 8 ommatidies à gauche, 9 à droite (une très petite ommatidie supplémentaire latérale antérieure) ; paratype E 13b : 7 à gauche (absence de la ventrale antérieure), 8 à droite ; paratypes E 13w : 8/8 — 8/6 — 6/7 ; sur 10 yeux, 2 avec 6, 2 avec 7, 5 avec 8, 1 avec 9 ; le nombre typique paraît donc être 8 ; il correspond à l’absence d’une des ommatidies latérales de la $. Antenne (il manque fis à la plus complète) : sensilles en baguettes transparentes : 3 sur f 3 , 1 sur f- à f,, puis sur f 9 à f 12 ; environ 12 anneaux hyalins sur f 3 , ensuite le nombre passe de 8 à 6 de f i à f 12 . Tibias postérieurs avec épines comme chez la Ç. Dimensions. — Longueur du corps (sur préparations) : Ç 1,21 mm (abdomen rétracté) ; J 1 0,90 à 0,94 mm (3 exemplaires mesurables). V P 4 L h F -)-tr T ti ^2 l 3 Ç holotype 400 110 92 123 308 352 137 51 57 $ allotype 264 74 66 82 240 268 110 44 50 272 77 68 84 256 280 110 42 50 $ paratypes 276 82 66 88 256 288 114 46 53 280 75 66 88 248 288 108 40 48 264 78 60 84 256 280 108 42 51 1. Contrairement à la figure cI’Enderlein (1911), le (J de Sphaeropsocus kuenowi Hagen, dont j’ai vu le type, présente le même caractère ; les ailes paraissent par contre manquer réellement, comme chez Badon¬ nelia. PSOCOPTÈRES ÉDAPHIQUES DU CHILI 27 Origine. —- Palmas de Cocalân (O’Higgins) ; 29-1-1964, E-13 b, 1 $, holotype, 2 <$, allotype et paratype ; id., E-13 w, 3 <$, forêt décidue. Discussion. — Espèce très intéressante, puisqu’elle fournit le premier $ connu du genre chez les formes actuelles ; se distingue des autres espèces par sa coloration très pâle ; seule S. microps pourrait lui être comparée, mais est beaucoup plus petite, ne possède que 3 ou 4 ommatidies, et la sculpture du vertex est très différente ; cette sculpture la rapproche de S. chilensis, S. valdiviensis et S. argentinus, mais la pilosité et la coloration sont très différentes : en outre, les caractères du flagelle antennaire et des tibias postérieurs cons¬ tituent aussi des critères distinctifs. Genre Badonnelia Pearman Badonnelia castrii Badonnel (1963 : 327, fig. 72-74, Ç; 1967 : 576) Stations. — Fundo Chorillos-Curacavi (Santiago), 5-XII-1963, D-31, Aoo, 1 Ç, forêt tempérée hygrophile ; Quebrada las Palmas (Coquimbo), 28-V-1964, E-40, 1 <§, steppe arbus- tive ; Quebrada la Plata-Maipu (Santiago), 4-X1-1964, E-73, 11 Ç, forêt sclérophile. Seule la première station est nouvelle pour l’espèce. Toutes les $ appartiennent biomé- triquement à l’échantillon type ; 25 $ ont été trouvées antérieurement dans la région de las Palmas (1963) ; elles constituent un échantillon caractérisé par des dimensions nettement inférieures ; celles du actuel sont également plus petites que celles des types. V Pi f. F+tr T G t 2 *3 220 64 50 61 224 268 108 40 42 Afin de permettre des comparaisons ultérieures, les figures 48 (a, b, c) et 49 représen¬ tent respectivement quelques sensilles et l’apex du 4 e article du palpe maxillaire des exem¬ plaires $ actuels, vérifiés sur 7 Ç, dont une seule présente 7 ommatidies à droite et 8 à gauche. Badonnelia granulosa n. sp. (