Tome XXVI 2* Série JANVIER 1954 SOMMAIRE Fages Liste des Correspondants nommés en 1953 . 5 Travaux faits dans les Laboratoires pendant Vannée 1953 . 7 Communications : J. Bf.ri.ioz. Étude d’une nouvelle collection d’Oiseaux du Gabon . 64 J. Forest. Crustacés Décapodes Marcheurs des Iles de Tahiti et des Tuamotu. I. Paguridea (suite) . 71 A. Vandel. Description d'une nouvelle espèce de Bathytropa, B. colasi n. sp. (Crustacés ; Isopodes terrestres) . 80 Ed. Dresco. Sur le genre Gy as (Opiliones) . 85 M. André. Présence du Thrombicula deliensis (Walch) en Cochinchine. . . 93 M. André. Sur la découverte, en Indochine, du Thrombicula (T.) wichmanni Oud., adulte (Acarien) . 95 L. Jupeau. Symphyles du Sud-Ouest de la France, avec description d’une espèce nouvelle . 100 A. Remy. Description d’un nouveau type de Pauropode : Hansenauropus gratus, n. g. n. sp., de Nouvelle-Zélande . 104 R. Rjsbec. Observations sur les Eulimidae (Gastéropodes) de Nouvelle- Calédonie . 109 G. Cherbonnier. Complément à l’étude des Holothuries de l’Afrique du Sud (2e et dernière note) . 117 A. Tixier-Durivault. Les Octocoralliaires d’Afrique du Sud (I. Alcyonacea) . 124 A. Guillaumin. Plantes nouvelles, rares ou critiques, des serres du Muséum (Notules sur quelques Orchidées d’Indochine, VII) . 130 A. Guillaumin et H. Rose. Floraisons les plus intéressantes observées dans les serres du Muséum pendant l’année 1953 . 134 J. M. TurxMel. Écologie descriptive et expérimentale du genre Eryngium. . . . 139 R. Sillans. Matériaux pour la flore de l’Oubangui-Chari (Araliacées) . 149 CI. Ch. Mathon. L’écologie du développement des Aegilops (Graminées). — 2e partie : L’analyse stadiale précisée ; 2e note : le groupe « ovata » . 152 R. Soyer. Le forage du sanatorium de Franconville, à Saint-Martin-du-Tertre (S. et O.) . 163 BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 2e Série. — Tome XXVI RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM ANNEE 1954 PARIS MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 57, Rue Cuvier, 5e BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE ANNÉE 1954. — N° 1 400e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM 7 JANVIER 1954 PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J. BERLIOZ LISTE DES CORRESPONDANTS DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE NOMMÉS EN 1953 Loire au (Léon), présenté par M. le Professeur Roger Heim. Depuis une vingtaine d’années, M. Léon Loireau apporte une colla¬ boration constante et efficace au laboratoire de Cryptogamie du Muséum où il a poursuivi des recherches sur la culture des champignons supérieurs et particulièrement du champignon de couche. Il a continué ses travaux dans son propre laboratoire privé, restant continuellement en contact avec le Muséum et prêtant son concours dans de nombreuses occasions, notamment lors des expositions temporaires. Il a également prodigué ses conseils aux Correspondants de notre Eta¬ blissement et aux amateurs désireux de s’initier à la culture du cham¬ pignon de couche. Il a d’ailleurs publié, sous le patronage du Muséum, un remarquable petit traité sur ce sujet et peut être considéré actuellement comme l’un des meilleurs spécialistes de ce problème. (R. Heim.) Grigoraki (Léonidas), présenté par M. le Professeur Roger Heim. M. Léonidas Grigoraki a publié divers travaux sur les champignons dermatophytes, sur les Actinomyces, sur le bacille de Koch, en liaison avec le laboratoire de Cryptogamie du Muséum et le laboratoire de Myco¬ logie et de Phytopathologie tropicales de l’Ecole Pratique des Hautes Études à laquelle il fut attaché durant plusieurs années comme Maître de conférences au titre étranger. Il poursuit à Marseille ses études sur les problèmes soulevés par la sénescence et contribue, au cours des conférences qu’il est amené à faire à Athènes, au rayonnement des travaux scientifiques et de la culture de notre pays. (R. Heim.) Dartevelle (Edmond), présenté par M. le Professeur C. Aram- bourg. M. E. Dartevelle, du Musée du Congo Belge, à Tervueren, bien connu des spécialistes par ses travaux géologiques et paléontologiques au Congo Belge est, depuis de nombreuses années, en relations avec le labo¬ ratoire de Paléontologie du Muséum où il est venu travailler à maintes reprises. Grâce à lui, nos collections se sont enrichies de divers matériaux paléontologiques (vertébrés et invertébrés) provenant d’Afrique. Sa notoriété et son assiduité envers notre Établissement lui confèrent tous les titres nécessaires pour être nommé Correspondant. ( C. Arambourg.) Denis (Jacques), présenté par M. le Professeur Louis Fage. M. J. Denis, Ingénieur des Mines, à Denain (Nord), est, depuis fort longtemps un habitué du laboratoire de Zoologie de notre Musée et ses premiers travaux sur les Araignées des Houillères, datent de 1930 et 1932. M. J. Denis a acquis depuis, en ce qui concerne la détermination des Araignées, une réputation mondiale et sa collaboration est maintenant recherchée par maints Musées et Instituts étrangers. Parmi toutes les collections étudiées, celles de Erigonides, des Linyphiides, et des Zoda- riides reviendront au Muséum National et ces dons ne feront qu’accroître la très grande valeur de notre collection générale d’Arachnides. D’ailleurs, M. J. Denis n’a pas attendu pour céder à notre laboratoire de multiples spécimens de la faune française et étrangère, déterminés par ses soins. Un tel ensemble de travaux, une si féconde activité, souvent mani¬ festée au laboratoire de Zoologie du Muséum, une telle réputation de spécialiste qualifié, désignent très amplement M. J. Denis pour le titre de Correspondant du Muséum. (L. Fage.) Delattre (Robert), présenté par M. professeur Paul Vayssière. M. Robert Delattre, Directeur de la Station Expérimentale de l’Ins¬ titut des Recherches sur le Coton et les Textiles (I.R.C.T.), à Bouaké (Côte d’ivoire) est actuellement un correspondant très actif et très précieux pour la Chaire d’Entomologie agricole coloniale. Ses envois d’insectes pour collection et surtout d’insectes vivants, les observations biologiques qu’il poursuit en Afrique sur les insectes et sur les végétaux et qu’il communique régulièrement constituent pour le Muséum une documenta¬ tion très utile qui complète celle que nous avons déjà sur les mêmes questions. (P. Vayssière.) TRAVAUX FAITS DANS LES LABORATOIRES ET ACCROISSEMENT DES COLLECTIONS DU MUSÉUM NATIONAL d’hISTOIRE NATURELLE PENDANT L’ANNÉE 1953. Anatomie comparée. J. Millot, Professeur. — Le Continent de Gondwana et les méthodes de raisonnement de la biogéographie classique. Ann. Sc. Nat. Zool, XV, p. 185-219, 12 fig., 1953. — Considérations sur le commerce dans l’Océan Indien au moyen-âge et au pré moyen-âge à propos des perles de Zanaga (PI. XIII, pl. XIV en couleurs) p. 159-165, 1952. — Notre Coelacante. Rev. Madagascar, n° 17, p. 18-20, 9 fig. 1953. M. Friant, Sous-Directeur. Recherches sur le développement du cerveau de la Girafe ( Girafja camelopardalis L.). Acta anatomica, 16, fasc. 3, 1952. — Le cerveau du Marsouin ( Phocaena communis Cuv.) et les caractéris¬ tiques fondamentales du cerveau des Cétacés. Id., 17-1-1953. — Le type fondamental des molaires mammaliennes et son évolution. Rev. Stomatol., t. 53, nos 8-9, 1952. — Les caractéristiques fondamentales du cerveau des Giraffidae. C. R. Acad. Sci., 27 oct. 1952. — Sur l’âge des Cavernes en Grande-Bretagne. Ann. Soc. g éol. Nord. 1952, 2« livr. — Développement et interprétation de Vinsula cérébrale des Singes (Cercopithecidae), au cours de l’ontogénie. C. R. Acad. Sri., 24 novembre 1952. — Présence d’un Rongeur du Quaternaire ancien, le Mimomys pliocae- nicus Maj., en France méditerranéenne (Sète, Hérault). Id., 16 févr. 1953. — Anatomie comparée cranio-faciale et dentaire. Prélat, Paris, 114 pages, 81 figures. J. Anthony, Assistant. — Ebauche de dispositif compresseur de la glande venimeuse chez un Serpent opisthoglyphe de l’Amérique du Sud, Tomodon dorsatus D. et B. Bull. Mus. ’nat. Hist. nat., 1953, 2e s., 25, n° 3, 272-5, 1 fig. — Morphologie externe du télencéphale dans le genre Bradypus L. (Edentata). Mammalia, 1953, 17, n° 3, 149-63, 4 fig. — 8 — — Justification des principes de la méthode vestibulaire. Mammalia, 1953, 17, n° 4, 22-26. — A propos de l’utilisation de certains caractères cérébraux des Singes Platyrhiniens en Systématique. Bull. Mém. Soc. Anthrop. Paris, 1953, 10e s., 4, nos> 3-4, 3 p. — et J. Guibé. — Les affinités anatomiques de Bolyeria et de Casarea (Boïdés). Mém. Inst. Scient. Madagascar, 1953, sér. A, 7, n° 2, 189-201, 5 fig. P. Bourgin, Assistant. — L’entomologiste peut se défendre contre les Moustiques. L’Entomologiste, VIII, 2-3, 1951. — De l’utilisation d’un latin correct en nomenclature. L' Entomologiste, VIII, n° 2, 1952. — Une forme nouvelle d ’Autocarabus aurdtus (L.). L’Entomologiste, IX, n° 6, 1953. R. Saban, Stagiaire de Recherches au C. N. R. S. — Présence de l’eth- moïde (os planum, dans la paroi orbitaire des Erinaceidae. Bull. Mus. nat. Hist. nat., 1953, 2e s., t. 25, pp. 127-129, 2 fig. — Les affinités du genre « Tupaïa » Raffies 1821 d’après les caractères morphologiques de la tête osseuse. Ann. paléontol., 1954, 100 p., 41 fig., 5 pl. A l’impression. — Note sur un Cardium tuberculatum Linné (1758) actuel en voie de fossilisation. Bull. mus. hist. nat., 1953, 2e s., t. 25, pp. 181-186. Ethnologie des Hommes actuels et des Hommes fossiles (Musée de l’homme). H. V. Vallois, Professeur. — Monophyletism and Polyphyletism in Man. The South African Journal of Science, t. 49, n° 3-4, 1952, pp. 69-79, 5 fig. — Race, Contribution n° 9 à Anthropology Today, an encyclopédie I nv en- tory. The University of Chicago Press, Chicago, 1953, pp. 145-162. — Die Menschen im Jungpalaeolithikum und Mesolithikum. In : Historia Mundi. Ein Handbuch der Weltgeschichte in zehn Bander, t. I : Frühe Menschheit, pp. 99-110, Francke, Berne, 1953. — Les restes humains du gisement moustérien de Monsempron. In : Le gisement préhistorique de Monsempron. Annales de Paléon¬ tologie, t. 38, 1952, pp. 100-120, 9 fig. — et H. L. Movius. — Catalogue des Hommes fossiles. Publication du XIXe Congrès international de Géologie, 1 vol. de 322 p., Alger, 1953. P. Rivet, Professeur honoraire. — Costumbres funeriaros de los Indios del Ecuador. Bevista Colegio nacional Bolivar, Tulcan, nos 5-6, 1951, pp. 79-95. — La langue masubi. Journ. Soc. des Américanistes, Paris, n. s., t. 42, 1953, pp. 119-127. — Les Races devant la Science. Les Cahiers Rationalistes, Paris, n° 133, juillet-août 1953, pp. 1-4. 9 — — et R. de Wavrin. — Les Indiens Parawgwan. Journ. Soc. des Ameri¬ can., Paris, n. s., t. 41, n° 2, 1953, pp. 235-238. - Les Nonuya et les Okaina. Ibid., Paris, n. s., t. 42, 1953, pp. 333- 390. — et G. de Créqui-Montfort. — Bibliographie des langues aymara et kicua. Vol. III (1916-1940). Travaux et Mémoires de l’Institut d’ Ethnologie, 783 p., Paris, 1953. — G. Stresser-Péan et C. Loukotka. — Langues du Mexique et de l’Amérique Centrale. In : Langues du Monde, Paris, 1952 (1953), pp. 1067-1097. - — et C. Loukotka. — Langues de l’Amérique du Sud et des Antilles. In : Langues du Monde, Paris, 1952 (1953), pp. 1099-1160. L. Pales, Sous-Directeur, A. Serré, Lambin, Poirier et F. Nebié. — La Sicklémie (Sickle-Cell Trait) en Afrique Occidentale Française (Haute-Volta). L’Anthropologie, t. 57, nos 1-2, 1953, pp. 61-67, 1 fig. — Le Quatrième Congrès International des Sciences Anthropologiques et Ethnologiques. Vienne, 1952. Ibid., pp. 68-100, 2 fig. — et MUe Tassin de Saint-Péreuse. — Pathologie comparative des populations de TA. O. F. — III. Le goitre endémique en A. O. F. d’après les enquêtes du Service de Santé en 1948 et en 1950. 1 fasc., 51 p., Ed. Mission Anthropologique de TA. O. F., Dakar, 1953. - Carte de répartition du goitre endémique en Afrique Occidentale Française. Enquêtes 1948 et 1950. D’après les documents recueillis par MM. les Médecins de la Santé Publique de TA. O. F. Carte au 1 : 2.000.000e en 7 couleurs. Ibid., Dakar. — et le Dr C. Chippaux. — Myologie comparative du pied. Cinquante dissections de Colorés. Bull, et Mém. Soc. Anthrop. Paris, lre partie, t. III, Xe sér., fasc. 5-6 (paru en 1953), pp. 284-326, 7 fig. ; 2e par¬ tie, t. IV, Xe sér., fasc. 1-2, pp. 149-182, 7 fig. • — Le crâne perforé de la sépulture gallo-romaine de Camp-Grand (Lot). Ibid, t. III, Xe sér., 1952 (paru en 1953), pp. 110-117, 3 fig. — Mme E. Falck et le Dr J. Lutrot. — Les perforations posthumes naturelles des crânes eskimo du Groënland. Ibid., fasc. 5-6, pp. 229-237, 9 fig., 4 pl. h. t. - — Race et nutrition. Semaine des Hôpit. de Paris, 28e an., 2. III, 52, pp. 706-713. Rés. en anglais et en espagnol. D. Schaeffner (Mme Paulme). Assistante. — Les Civilisations africaines. 1 vol., 126 p., coll. « Que sais-je ? », 4 cartes. Presses Univers, de France, Paris, 1953. — L’Initiation des filles en pays kissi (Haute-Guinée). In : Congrès des Africanistes de l'Ouest, Bissau, 1949, vol. V, 2» Parte, pp. 303-331. Lisbonne, 1952 (paru en 1953). — Musée de l’Homme. Les Guides bleus, pp. 614-618, Paris, 1952 (paru en 1953). — Note sur les formes préjuridiques. La « pierre du menteur » en Afrique 10 Occidentale. L’Année sociologique, 3e sér. (1951), 1953, pp. 344- 351. H. Lehmann, Assistant. — Les civilisations précolombiennes. 1 vol., 126 p., Coll. « Que sais-je? ». Presses Univers, de France, Paris, 1953. — Mexicanische Kunst in Paris. Tribus. Stuttgart, t. II-III, 1951-52 (paru en 1953), pp. 449-452. — L’archéologie du Sud-Ouest colombien. Journ. Soc. Américanisles, t. XLII, 1953, pp. 199-270, 10 pl. R. Hartweg, Assistant. — Les Pygmées. In : Explorations outre-Mer, pp. 96-109, 5 fig. La Documentation Française, public, de la Pré¬ sidence du Conseil, Paris, 1952 (paru en 1953). — Contribution de l’examen maxillo-dentaire aux recherches anthropo¬ logiques. Bull. Soc. Polymath. du Morbihan, 127e ann., n° 1167, pp. 5-6, Vannes, 1953. M. de Lestrange (MUe), Assistante. — Les crêtes papillaires digitales de 1491 Noirs d’Afrique Occidentale. Bull. Inst. Fr. Afr. Noire, XV, 3, pp. 1278-1315, 3 fig., 2 cartes, juil. 1953. — Recherches critiques sur les méthodes de notation des dessins papil¬ laires digitaux. L’Anthropologie, t. 57, fasc. 3-4, pp. 240-271, 4 fig., 1953. — Les travailleurs étrangers en France. Concours Médical, 10 janv. 1953, pp. 171-172. — Ce que révèle la main. Ibid., 6 juin 1953, pp. 2101-2103, 3 fig. — Sociétés secrètes, circoncision et excision en Afrique Noire. Ibid., 7 nov. 1953, pp. 3815-3818.. M. Roussel (Mlle), Assistante. — • Le Calendrier runique de la Riblio- thèque Sainte-Geneviève. Suomen Museo, t. LIX, pp. 29-38, 2 ph., 2 dessins, Helsinki, 1953. M. F. Girard (Mlle), Assistante. — Étranges monnaies des populations noires d’Océanie. Panorama, avril 1953, pp. 13-16, 5 fig. — L’Océanie. In : Malraux. Introduction au Premier Musée Imaginaire de la sculpture mondiale, pp. 748-751, pl. h. t., Paris, 1952 (paru en 1953). — Importance sociale et religieuse des Malanggan en Nouvelle-Irlande. Communication au Congrès du Pacifique. Résumé in Abstracts and Messages Fourth Far-Eastern Prehistory Congress and Anthropo¬ logie Division of the Eigth Pacific Science Congress., Quezon City, Philippines, 1953, n° 91. M. Routeiller (Mlle), Assistante (en position de détachement). — Orai¬ sons populaires et Conjurations. Arts et Traditions populaires, lre année, n° 4, oct.-déc. 1953, pp. 290-306. — L’art de se vêtir au Cambodge et au Laos, Tropiques. (Revue des Troupes coloniales), n° 357, déc. 1953, pp. 82-90. G. Railloud, Délégué dans les fonctions d’ Assistant. — Note préliminaire sur l’industrie des niveaux supérieurs de la grotte du Renne à Arcy-sur-Cure (Yonne). Bull, de la Soc. Préhistor. Franç., t. L, n08 5-6, mai-juin 1953, pp. 338-345, 1 fig. — 11 J. Delange (Mme), Aide de laboratoire. — Enfants et jouets d’Afrique noire. Problèmes (revue de l'Assoc. g énér. des Etudiants en méde¬ cine), janv.-févr. 1953, n° 6, pp. 4447 et 4480. — L’Art des Bamiléké. La Revue Française, n° 44, 1953, pp. 55-59. C. Mothes (Mme). — -A propos de deux poupées d’Afrique noire. Les Musées de Genève, fév. 1953, p. 3. Y. Oddon (Mlle), Conservateur de la Bibliothèque du M. de l’H. — Une cérémonie haïtienne. Mém. Inst. Franç. d’Afrique Noire, n° 27> Les Afro-Américains, Dakar, 1953, pp. 245-248. — Comptes rendus sur les activités des Musées. Icom News, Paris, 1953. A. Schaeffner, Maître de Recherches au C. N. R. S. — Debussy et ses rapports aveç la musique russe. Musique Russe, t. I, pp. 95-138, Paris, 1953. H. Kelley, Maître de Recherches au C. N. R. S. — Outils à gorge afri¬ cains. Journ. Soc. des Africanistes, t. XXI, 1951 (paru en 1953), pp. 197-206, 6 fig., 1 carte. A. Leroi-Gourhan, Maître de Recherches au C. N. R. S. — Les rapports de la dent et du maxillaire chez les primates et chez les hommes fossiles et actuels. Bull. Assoc. Chirurgiens-dentistes indépendants, Paris, 1952, n° X, pp. 3-15, fig. 1-6. — Les découvertes préhistoriques d’Arcy-sur-Cure (Yonne). Revue Archéol. de l’Est et Centre-Est, t. IV, fasc. 2, Dijon, avril-juin 1953, pp. 143-149, fig. 34-35. — Ethnologie et esthétique. Disque Vert, n° 1, Paris, 1953. R. d’Harcourt, Maître de Recherches honoraire au C. N. R. S. — De quelques liens archéologiques intercontinentaux en Amérique. Journ. Soc. American., t. XLII, 1953, pp. 271-299, 12 fig. — Collections archéologiques martiniquaises du Musée de l’Homme. Ibid., t. XLI, 1953, pp. 352-382, 9 fig., 9 pl. M. Leiris, Chargé de Recherches au C. N. R. S. — Les nègres d’Afrique et les arts sculpturaux. In : L’originalité des cultures, Unesco, Paris, 1953, pp. 336-373. — Note sur l’usage de chromolithographies catholiques par les vodouï- sants d’Haïti. Mém. de V Inst. Franç. d’Afrique Noire, n° 27, Les Afro-Américains, Dakar, 1953, pp. 201-207. H. Lhote. Chargé de Recherches au C. N. R. S. — Peintures rupestres de l’oued Takéchérouet (Ahaggar). Bull. IF AN, t. XV, n° 1, janv. 1953, pp. 284-291. — Le cheval et le chameau dans les peintures et gravures du Sahara. Ibid., t. XV, n° 3, juil. 1953, pp. 1138-1228. — - Chars de guerre et routes antiques du Sahara. Bull. Liaison saharienne , n° 12, Alger, avril 1953, pp. 53-58. — Au sujet d’une « urne funéraire » découverte au Hoggar. Ibid., n° 13, juin 1953, pp. 63-68. — La saline d’Amadror et le géographe El Bekri. Ibid., n° 14, oct. 1953, pp. 54-56. — Nouvelles stations de gravures rupestres. I. La station d’I-n-Daladj. — 12 — II. La station d’Essali-Sekin (Ahaggar). Trav. Inst. Recherches sahariennes, t. IX, 1er sem. 1953, pp. 143-157. — Raréfaction de la faune sauvage au Sahara. Encyclopédie mensuelle d’ Outre-Mer, vol. III, fase. 34, juin 1953, pp. 161-165. J. P. Lebeuf, Chargé de Recherches au C. N. R. S. — Ville africaine de Bangui. Encycl. mens. O. M., janv. 1953, pp. 15-17. — Boules de pierres de la région tchadienne. Notes Africaines, I. F. A. N., juil. 1953, n° 59, pp. 67-68, Dakar. — Labrets et greniers des Fali. Bull. I. F. A. N., 15, 3 juil. 1953, pp. 1321-1328, Dakar. — Bangui (Oubagui-Chari, A. E. F.). Ed. d’ Outre-Mer, 1 vol., 64 p., 2 pl. h. t. — Centres urbains d’Afrique Equatoriale Française. Africa, 23, 4oct. 1953, pp. 285-297. J. Rouch, Chargé de Recherches au C. N. R. S. — - Contribution à l’his¬ toire des Songhay. Mém. Inst. Franç. d’Afrique Noire, n° 29, pp. 141-261, 12 cartes, 7 pl. h. t., Dakar, 1953. G. Stresser-Péan, Chargé de Recherches au C. N. R. S. — Les Nahuas du Sud de la Huasteca et l’ancienne extension méridionale des Huastèques. Journ. Soc. Américan.. t. XLII, 1953, pp. 415-417. H. Reichlen, Chargé de Recherches au C. N. R. S. — Fêtes, danses et rites des Indiens de Cajamarca (Pérou). Journ. Soc. American., t. XLII, 1953, pp. 391-413, 5 pl. h. t. J. Leschi (Mme), Chargée de Recherches au C. N. R. S. — De quelques variations de l’âge des premières règles chez les femmes françaises. L’Anthropologie, t. 57, nos 1-2, pp. 46-60, 1 fig. A. Lebeuf (Mme Masson-Detourbet), Attachée de Recherches au C. N. R. S. — Terres cuites de Mopti. Notes africaines, IF AN, n° 60, pp. 100-102, Dakar, oct. 1953. G. Soustelle (Mme), Attachée de Recherches au C. N. R. S. — Le « Centro indigenista » de San Cristobal de Las Casas, Chiapas (Mexique). Journ. Soc. des American., t. XLII, 1953, pp. 421-423. — Nouveaux villages mazatèques. Ibid., p. 423. S. Lussagnet (Mlle), Attachée de Recherches au C. N. R. S. — Le Brésil et les Brésiliens, par André Thevet, Angoumoisin, Cosmographe du Roy. Choix de textes et Notes par. .. — 1 vol., vni-346 p., Presses Universitaires de France, Paris, 1953. E. Lot-Falck (Mme), Attachée de Recherches au C. N. R. S. -r- Les rites de chasse chez les peuples sibériens. 1 vol., 235 p., 2 cartes, 10 fig., 16 pl. h. t., coll. l'Espèce Humaine, n° 9, Gallimard éd., Paris, 1953. L. Bernot, Attaché de Recherches au C. N. R. S. — Among Chittagong Hill Tribes. Pakhistan Quaterly, Karachi, 2e trim., 1953. — et R. Blancard. — Nouville : Un village Français. Trav. et Mém. de V Inst, d! Elhnol., Paris, t. LVII, 1953, vn-447 p., 17 fig., 4 pl. B. Champault, Attaché de Recherches au C. N. R. S. — L’industrie de Tachenrhit. Ass. Franç. Avanc. Sciences, 70e Congrès, t. IIIr pp. 123-130, Tunis, 1951 (paru en 1953). — Sur une petite figurine zoomorphe en pierre recueillie dans le Sahara Occidental. Ibid., pp. 131-133. — et L. R. Nougier. ■ — Le gisement néolithique de tradition danubienne d’Armeau (Yonne). Congrès Intern. des Sc. Préhist. et Proto-histor., pp. 205-207, Zurich, 1950 (paru en 1953). H. Balfet (MUe), Attachée de Recherches au C. N. R. S. — • Note sur le façonnage des poteries préhistoriques. Bull, de la Soc. Préhist r Franç., t. L, n° 4, Paris, avril 1953, pp. 211-217, 2 pl. N. Chavaillon-Dutrievoz (Mme), Attachée de Recherches au C. N. R. S- et J. Chavaillon. - — Essai de granulométrie appliquée aux gise¬ ments préhistoriques d’Arcy-sur-Cure. Bull. Soc. Préhist. Franç., t. XLIX, n° 10, oct. 1952 (paru en 1953), pp. 509-522, 10 fig. J. Michéa, Stagiaire de Recherches au C. N. R. S. — Que savons-nous des Esquimaux ? Revue Française, n° 44, Paris, avril 1953, pp. 9-24. — La Civilisation du Caribou. Geographia, n° 17, Paris, fév. 1953, pp. 31- 38, ill. — La Civilisation de la Baleine. Ibid., n° 18, Paris, mars 1953, pp. 6-11,. ill. S. Dreyfus-Roche (Mme), Technicienne au C. N. R. S. — Musique indienne d’Amérique : Expédition Orénoque-Amazone. 1 fasc. Paris, Musée de l’Homme, 1953, 6 p. G. COndominas, Chargé de Recherches à l’O. R. S. O. M. — Le lithophone^ préhistorique de Ndut Lieng Krak. Bull. Ecole Franç. d’Extrême- Orient, t. XLV, 1951 (paru en 1953), fasc. 2, pp. 359-392, fig. 42-65, cartes, ill., 2 tabl. hibliogr. et pl. XLI-XLY. — Rapport d’une mission ethnologique en Pays Mnong Gar (Pays monta¬ gnards du Sud-Indochinois). Ibid., t. XLVI, 1952 (paru en 1953), fasc. I, pp. 303-313, fig. 38, cartes, pl. XXXIX-XXXY. — L’Indochine. In : « L’Ethnologie de l’Union Française » (Territoires Extérieurs), col!. « Pays d’ Outre-Mer », 6e série : « Peuples et Civilisations d’Outre-Mer », t. II, n° 2, P. U. F. Paris, 1953. — et A. Haudricourt. — Première contribution à l’Ethnobotanique indochinoise. Essai d’Ethnobotanique Mnong Gar (Proto indo- chinois du Vietnam). Rev. Intern. Botan. Appl. et Agric. Tropic.,. 32e an., janv.-fév. 1952 (paru en 1953), n08 351-352, pp. 19-27 ; mars-avr. 1952, nos 353-354, pp. 168-180. J. et Y. J. Beauvieux (Drs). — Essai d’une systématique anthropolo¬ gique du squelette cranio-cervical. Bull, et Mém. Soc. Anthrop. Paris, t. 3, Xe sér., 1952 (paru en 1953), pp. 213-228, 6 fig. Cantrelle (Dr). — Contribution à l’étude du métabolisme de base sous^ les tropiques. Thèse Doct. Méd., Il p., 6 fig. Paris, 1953. C. Chippaux et G. Olivier (Prof, agrégé). — Documents anthropologi¬ ques sur les Mélano-Indous. Bull, et Mém. Soc. Anthrop. Paris, t. IV, Xe sér., 1953, pp. 90-100, 1 fig. G. Derré (Mlle Dr). — Études des syndromes falciformes. Biologie- — 14 — Pathologie-Anthropologie. Thèse Doct. Médec., 126 p., 1 fig. Paris, 1953. R. Gessain (Dr) . — L’Ajagaq, bilboquet eskimo. Journ. Soc. Américanistes, n. s., t. XLI, 9 pl. et 19 fig., 1952 (paru en 1953). G. Olivier (Pr. agrégé). — Anthropologie de la clavicule. IV. La clavicule des Négrito. Bull, et Mém. Soc. Anthrop. Paris, t. III-, Xe sér., 1952 (paru en 1953), pp. 269-279. G. Ravisse (Dr). — ■ Recherches sur la sicklémie chez les Pygmées de l’A. E. F. L’ Anthrop., t. LVI, n08 5-6, 1952 (paru en 1953), pp. 491-493, 1 carte. R. Riquet (Dr). La population des grottes de Baye. Bull, et Mém. Soc. Anthrop. Paris, t. 3, Xe sér., 1952 (paru en 1953), pp. 213-228, 6 fig. M. Fusté. — Les ossements humains du dolmen des Bretons (Marne). Ibid,., t. III, Xe sér., pp. 118-155, 8 fig. G. Granai. — Psychologie et Anthropologie. Année Psychol., 52e an., fasc. 2, pp. 613-619, 1952 (paru en 1953). Collections reçues. — à) Pièces de collection : Département d’ Anthropologie : une momie égyptienne (don de M. Gely) ; quarante-sept crânes péruviens (mission de M. et Mme Reichlen). — Département de Technologie comparée : soixante céramiques de Kabylie (mission de M118 Balfet). — Département d’Océanie : quatre-vingts objets ethnographiques de Bali et Java (mission de Mlle Cuisinier) ; un bambou gravé de Nouvelle-Calédonie (dont de M. P. Cham¬ pion). - — Département d’Afrique Noire : trois masques Dogon du Soudan Français (don de M. Walter) ; deux statues en pierre Bakongo du Congo Belge (don de M. R. Verly). — Département d’Afrique Blanche : trente objets ethnographiques de Tunisie (don de M. Gobert). — Département de Préhistoire : six-cent-quatre- vingt-dix-huit pièces préhistoriques d’El Mekta, Sidi Zin, Tunisie (don de M. Gobert) ; quatre cents pièces du Congo Belge (don de M. l’Abbé Breuil) ; deux cents quarante-six pièces de la région de Tiaret — Algérie (don de M. G. de Beauchêne) ; deux cents soixante-dix pièces des environs de Dakar — A. O. F. (don de M. Richard). Département d'Asie : vingt-deux objets ethnogra¬ phiques de Turquie, Inde, Indochine, Chine et' Péninsule Malaise (don de M. P. Champion) ; cinquante et un objets d’ethnographie du Pakistan (mission Bernot) ; douze objets ethnographiques du Japon (don de la Japan Agricultural Folk Art Association). — Département d’Europe : neuf cent-quarante-six objets (costumes et broderies) du folklore yougoslave, tchécoslovaque et d’Ukraine subcarpathique (don de M. J.-B. de La Faille) ; cinquante et une pièces ethnographiques d’Italie méridionale (mission de Mlle Rous¬ sel) ; quarante et une pièces d’art populaire grec (don de l’Asso¬ ciation pour la diffusion de l’Art populaire grec). — Dépar¬ tement d'Amérique : collection ethnographique du Mexique (mission de M. Stresser-Péan) ; collection ethnographique de Guyane française (don de M. et Mme Charpentier) ; collection archéolo- gique et ethnographique (mission de M. et Mme Reichlen). — Département d’ Ethnologie musicale : une collection d’ethnographie musicale (mission de M. Rouget). b) Photographies et clichés : cent soixante épreuves du Congo Belge (don du Prince Napoléon) ; cent cinquante épreuves diverses de la coll. Frère Marie Victorin (don de M. l’Abbé Breuil) ; cent cinquante épreuves du Canada (don de M. Michéa) ; quatre-vingts épreuves d’A. E. F. (don de la Mission Ogoué-Congo) ; cent clichés d’Afrique du Nord (don de M. P. Champion) ; neuf cent-cinquante épreuves d’A. O. F. (coll. Dr L. Pales) ; trois cents épreuves d’Amérique Centrale (coll. M. Kayser) ; trois cents épreuves des Nagas de l’Inde (coll. M. Kauffmann) ; cent cinquante épreuves du Chili (coll. Mme Mostny). Zoologie : Mammifères et Oiseaux. J. Berlioz, Professeur. — Étude d’une collection d’Oiseaux du Gabon. Bull. Mus., 1953, p. 130. — Note systématique sur le Torcol à Gorge rousse (Jynx ruficollis Wagl.). L’Oiseau et Rev. fr. Orn., 1935, p. 63. — Quelques observations ornithologiques au cours d’un voyage en pays caraïbes. Ibid., 1953, p. 125. — Quelle importance doit-on attribuer à la « Ligne de Wallace » ? C. R. somm. Soc. Biogéogr., 1952, p. 137. — Quelques considérations entomologiques et conclusions sur le rôle biogéographique de la « Ligne de Wallace ». Ibid., 1953, p. 20. - — Les curieuses mœurs du Coucou parasite ne doivent pas nous faire oublier son utilité (illustré). Science et Vie, 1953, p. 270. — Le parasitisme chez les Coucous (illustré). La Nature, oct. 1953, p. 310. — Les Trochilidés ou Colibris (six fig. couleurs), Endeavour, oct. 1953. — et W. H. Phelps Sr, — Description d’une sous-espèce nouvelle de Trochilidé du Venézuéla. L’Ois, et Rev. fr. Orn., 1953, p. 1. E. Bourdelle, Professeur honoraire. — Recherches sur les Migrations par la méthode du Baguage. Plaisir de la Chasse, n° 9, avr. 1953, pp. 15-16. — Les Anatidés de France et leurs migrations. La Chasse des Canards, ed. La Toison d’Or, Paris, 1953. J. Dorst, Sous-Directeur. — Considérations sur le genre Otomops et des¬ cription d’une espèce nouvelle de Madagascar (Chiroptères, Molos- sidés). Mèm. Inst. sc. Madagascar, A VIII, 1953, pp. 235-240, pl. XXXI. • — Note sur la dentition d’un fœtus de Lavia frons (Chiroptères, Méga- dermatidés). Mammalia, XVII, 1953, pp. 83-84. — A propos de la répartition de quelques Mammifères dans l’archipel malayo-papou. Ibid., XVII, 1953, pp. 306-317. * — Étude d’une collection de Chiroptères du Rio Ucayali, Pérou. Bull. Muséum Hist. Nat., 2e sér., XXV, 1953, pp. 269-271. — 16 — — Considérations sur les déplacements des Hérons français. La Terre et la Vie, 1953, pp. 101-108. — Les parades nuptiales chez les Oiseaux. Naturalia, n° 3, déc. 1953, pp. 7-11. — L’Oiseau et son nid. Plaisir de la Chasse, n° 10, mai 1953, pp. 15-17. — Les invasions d’animaux. Ibid., n° 14, sept. 1953, pp. 13-15. — Les habitudes dans le comportement animal. Ibid., déc. 1953, pp. 37-39. — et Fr. Petter. — Une visite au Jardin zoologique d’Anvers. La Terre et la Vie, 1953, n° 1, pp. 52-56. Chr. Jouanin, Assistant. — Note sur la Sterna fuscata en Polynésie fran¬ çaise. L’Ois, et Rev. fr. Orn. ( n. s.), 23 : pp. 149-150. — Note complémentaire sur les Oceanodroma leucorhoa (Vieillot) échoués en France en automne 1952. Ibid. : pp. 240-242. — A propos de la nidification du Pétrel minute. Ibid. (n. s.), 23 : pp. 300- 302. — Les Mouettes sont-elles des Oiseaux de mer ? Naturalia, n° 2 : pp. 36-40. — Le matériel ornithologique de la mission « Passage de Vénus sur le soleil » (1874), Station de l’île Saint-Paul. Bull. Mus. Hist. Nat., (2), 25, n» 6. — et Prévost J. — Captures de Manchots inattendus en Terre Adélie et considérations systématiques sur Eudyptes chrysolophus Schlegeli Finsch. Ois. Rev. fr. Orn. (n. s.), 23, pp. 281-287. Fr. Petter, Assistant. — t Note sur la systématique de quelques rongeurs désertiques. Proc. Int. Symp. on Desert Research, Jérusalem, 1952. — Le Renard famélique. La Terre et la Vie, 1952, n° 4, pp. 190-193. — Une question d’actualité : myxomatose et acclimatation. La Terre et la Vie, 1953, n° 3, pp. 143-147. — Remarques sur la signification des bulles tympaniques chez les Mammi¬ fères. C. R. Séances Acad. Sciences, t. 237, pp. 848-849, 1953. — Note préliminaire sur l’écologie et J’éthologie de Meriones libycus (Rongeurs, Gerbillidés) . Mammalia, n° 4, 1953, pp. 281-294. — Étude d’ une collection de Sciuridés du Cameroun. Bull. Mus. Hist. Nat., 2' série, XXV, n» 3, pp. 433-436, 1953. A. Rrosset. — Remarques sur le comportement des Chiroptères pendant la période de reproduction. Mammalia, XVII, 1953, pp. 85-88. R. Caubère. — Un gisement contemporain d’os longs et de mandibules de Rhinclophus hipposideros (Bechstein) dans la grotte de la Pêne Blanque. Mammalia, XVII, 1953, pp. 170-172. R. Didier (Dr), Associé du Muséum. — Note sur les os péniens de quelques Pinnipèdes de la Terre Adélie. Mammalia, XVII, 1953, pp. 21-26. — Étude systématique de l’os pénien des Mammifères (suite). Famille des Sciuridés, Marmotidés, Castoridés. Ibid., pp. 67-74. — Étude systématique de l’os pénien des Mammifères (suite). Fam. des Muscardinidés, Cricétidés. Ibid., pp. 260-269. P. Engelbach (Dr), Correspondant du Muséum. — Les Oiseaux d’Angkor et leur identification sur le terrain (illustré). La Terre et la Vie, 1953, p. 148. — 17 — Ph. Milon, U-Col., et Chr. Jouanin. — Contribution à l’ornithologie de l’île Kerguelen. Ois. et Rev. fr. Orn. (n. s.), 23 : pp. 4-53, pl. I-III. M.-C. Saint-Girons et Fr. Petter. — Notes sur quelques Mammifères du Maroc atlantique. Mammalia, n° 4, 1953, pp. 318-321. J. Sapin-Jaloustre (Dr). — Les Phoques de Terre Adélie (suite et fin). Mammalia , XVII, 1953, pp. 1-20. — L’identification des Cétacés antarctiques à la mer. Ibid., pp. 221-259. Collections reçues. — Une collection de Mammifères et d’Oiseaux d’Afrique du Nord, rapportée par M. Fr. Petter, Assistant au Laboratoire, de sa mission à Béni-Abbès ; — une collection de Mammifères et d’Oiseaux, rapportée par M. J. Roche, de sa mission au Tassili-n- Ajjer > — une collection d’Oiseaux du Gabon, don de M. P. Rou¬ geot, Correspondant du Muséum ; — une collection d’oiseaux d’Indochine, don de M. A. David-Beaulieu, Correspondant du Muséum ; — deux importantes collections d’Oiseaux et d’Œufs d’Oiseaux de la Terre Adélie, don des Expéditions Polaires Fran¬ çaises Paul-Emile Victor, rapportées par le Dr J. Cendron (expédition 1950-1952), et par M. J. Prévost (expédition 1951- 1953) ; — quatre spécimens du rare Francolin de la Somalie fran¬ çaise, don du Colonel Chédeville ; — une collection d’Oiseaux d’Amérique du Nord acquise par échange de Cornell University, Ithaca (U. S. A.) ; — une collection de Chiroptères d’Amérique, acquise par échange du Muséum de Chicago ; — une collection d’Oiseaux du Chili et du Mexique, acquise par échange de Peaboby, Muséum, Newhaven (U. S. A.) ; — une collection d’Oiseaux de France, don de M. J. Blanchard ; — une importante collection d’Oiseaux du Mexique, acquise par achat de M. Mario del Toro Aviles. Éthologie des Animaux sauvages. Ach. Urbain, Professeur. — - Les bactéries pathogènes des animaux, in Dictionnaires des Bactéries pathogènes. Masson et Cle, édit., 1953. — J. Nouvel, Sous-Directeur ; P. Bullier, Sous-Directeur et J. Rin- jard, Assistant. — Rapport sur la mortalité et la natalité enre¬ gistrées au Parc Zoologique du Bois de Vincennes pendant l’année , 1952. Bull. Muséum, 2e sér., t. XXV, n° 2, 1953, p : 111. — et J. Nouvel. — Alimentation et reproduction des animaux sauvages en captivité. Ann. de la Nutrition et de l' Alimentation, 1953, 7, p : 121. — et P. L. Dekeyser, Assistant. — A propos du Dindon Ocellé, La Terre et la Vie, juin 1953, p. 63. Ed. Dechambre, Sous-Directeur. — « L’Article des Chiens dans l’histoire Naturelle», in Bufîon. collect. « Les grands naturalistes Français ». Muséum National d’Histoire Naturelle, 1952. — Conditions de transmissibilité des caractères acquis. Bev. Génér. Sciences, 1953, t. LX, n08 1-2, p : 15-23. Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 1, 1954. 2 18 — — Causes générales des maladies du gibier. Rev. de Pathologie comparée, avr. 1953, p : 534. — Les callosités individuelles peuvent-elles devenir héréditaires ? Mam- malia, 1953, t. XVII, juin 1953, pp. 89-95. — Problèmes posés par l’équilibre vital du gibier. Conseil International de la Chasse, 6e session, Madrid, 1952, pp. 265-275. J. Nouvel. — Quelques aspects de la parasitologie des animaux de Parcs Zoologiques. Congrès de Zoologie, Copenhague, 1953. P. L. Dekeyser. — Les Pangolins. Notes Africaines, n° 57, janvier 1953, pp. 27-30, 4 fig. — Quelques acpects du problème des mange-mil. Bull. IFAN, Protec¬ tion de la Nature, t. XIII, févr. 1953. — Essai sur les Singes fossiles et les Hommes singes d’Afrique. Bull. IFAN, t. XV, n° 1, janv. 1953, p. 185-219., Peter Bopp. — Zur Abhangigkeit der Inferioritàtsreaktionen vom Sexual- zyklus bei weiblichen Cynocephalen. Rev. Suisse Zoologie, 1953, 60, 441. P. C. J. Roth, Attaché de Recherches au C. N. R. S. et A. Sluczewski. — Action de la cortisone et de l’ACTH sur les axolotls [Ambystoma tigrinum Green) en fonction du pH du milieu ambiant. C. R. Soc. Biol., 1952, pp. 146-1927. — Action des hormones en fonction du pH du milieu ambiant sur la métamorphose et le développement de l’axolotl ( Ambystoma tigri num Green), Bull. Soc. Gynecol, et Obstétr., 1953, p. 427. — Action de la 3 : 5 ; 3’ L — triiodothyronine sur la métamorphose des têtards de Rana temporaria L. C. R. Soc. Biol., 1953, p. 857. — Étude de l’action d’hormones isolées et de combinaisons d’hormones . sur la métamorphose de l’axolotl, en fonction de la variation du milieu ambiant. Bull. Acadé. Méd., 1953, p. 137, 3e sér. 562. Il existe au Laboratoire d’Ethologie des Animaux sauvages un fichier biopathologique des Mammifères et des Oiseaux sauvages. Zoologie : Reptiles et Poissons. L. Bertin, Professeur. — Bufîon homme d’affaires. Extrait du vol. Buffon, Muséum d’Histoire naturelle et les Publications françaises, édit. ; Paris, 1953, pp. 87-104. J. Guibé, Sous-Directeur. — Les Batraciens et les Reptiles aquatiques de France du point de vue de la pisciculture. Terre et Vie, 1952, n° 4, pp. 181-189. — Recherches sur les Batraciens de Madagascar. Mém. Inst. Scient. Madagascar, 1952, A. VII (1), pp. 109-113. — Le dimorphisme sexuel chez les Reptiles. La Nature, n° 3217, 1953, pp. 129-133, 8 figs. — Deux Hyperolius nouveaux pour la faune malgache (Batraciens). Le Naturaliste malgache, 1953, pp. 101-103. — et J. Anthony. — Les affinités anatomiques de Bolyeria et de Casana — 19 — (Boïdés). Mém. Inst. Scient. Madagascar, 1952, A. Vil (2), pp. 129-201. — et M. Lamotte. — Rana (Ptychadaena) submascareniensis, Batracien nouveau de l’A. O. F. Bull. Mus. Nat. Hist. nat., 1953, XXV, n° 4, pp. 361-364. M. L. Bauchot-Boutin, Assistant. — Bévision synoptique du genre Serrivomer (Anguillif ormes) . Bull. Mus. Nat. Hist. nat., 1953, XXV, n° 4, pp. 365-367. Y. Le Danois. Boursier. — Sur l’adaptation morphologique et myolo- gique des Poissons à nage rapide. C. R. Ac. Sciences, CCXXXVI, 1953, pp. 1092-1095. L. A. Lantz, Contrat Travail C. N. R. S. (f). — Adaptation to background in Triturus cristatus, Laur., Journ. Genetics, LI, n° 3, 1953, pp. 502- 514. Collections reçues. — Collection de Poissons vivipares de Californie, donnés par la Stanford University Natural History Muséum : 21 spécimens, appartenant à 13 espèces différentes. Entomologie. L. Chopard, Professeur. — Note sur quelques Orthoptéroïdes cavernicoles du Congo français. Notes biospéol., VII, 1952, pp. 54-60. — La forêt africaine cache-t-elle encore des bêtes sauvages ? Explora¬ tions Outre-mer. La Documentation française, pp. 25-35. — Notes sur les Orthoptéroïdes de Madagascar. IV. Faune de la forêt de mousses du Tsaratanana. Mém. Inst, scient. Madagascar, sér. E, I, pp. 463-516. — Les Abeilles et le miel. Bull. Soc. Apiculture, 97, pp. 26-28. R. Jeannel, Professeur honoraire. — Charles Alluaud, 1861-1949. Ann. Soc. ent. Fr., CXXI, pp. 1-22, un portrait. — Sur quelques Psélaphides de la Guinée française. Rev. fr. d’Ent., XX, pp. 1-28. — A propos de la présence du genre Phalloniscus en Espagne. Rev. fr. d’Ent., XX, pp. 80-81. — Origine et répartition des Psélaphides de l’Afrique intertropicale. IXe Congrès intern. d' Entomologie, Amsterdam, vol. 2, pp. 154- 156. — Un Clavigerite nouveau de la Guinée française. Bull. Soc. ent. Fr., pp. 21-24. • — Un Stonis cavernicole de l’Aveyron. Rev. fr. d’Ent., XX, pp. 151-159. — Psélaphides recueillis par N. Leleup au Congo Belge. V, Faune de l’Hombwe-Sud, du Kahuzi, de la Dorsale de Lubero et du Mont Hoyo. Ann. Mus. Congo Belge, Zool., n° 20, 313 pages. — A propos des origines du peuplement de l’Afrique du Nord. C. R. somm. Séances Soc. Biogéogr., n° 252, pp. 90-95. — Les Carabiques de la Réunion et le peuplement des Mascareignes. Natur. Malg., V, pp. 43-62. 20 — — Un carabique cavernicole de Turquie et remarques sur la systématique des Tapinopterus et genres voisins. Notes Biospéol., VIII, pp. 9-15. — Sur la faune entomologique de l’Ile Marion. Rev. fr. d’Ent., XX, pp. 161-167. — Sur un Psélaphide des îles Crozet. Rev. fr. d’Ent., XX, pp. 168-173. E. Séguy, Sous-Directeur et le Dr R. Didier. — Note sur le Lucanus singularis et sur les espèces voisines. Rev. fr. Ent., XX, fasc. 1, 1953, pp. 28-32, 7 figs. — Description de Lucanides nouveaux. Rev. fr. Ent., XX, fasc. 2, 1953, pp. 104-109, 7 figs (avec M. le Dr R. Didier). — Diptères Calliphorides inféodés au N oditermes curvatus en Côte d’ivoire. Bull. Sect. fr. Union intern. Étude Insectes sociaux, I, n° 3, 1953, pp. 21-28, 15 figs. — Un nouveau Calliphoride du Mozambique. Rev. fr. Ent., XX, fasc. 2, 1953, p. 160. — Les Nigidius africains du Muséum de Paris. Rev. fr. Ent., XX, fasc. 3, 1953, pp. 173-181, 20 figs. — Catalogue illustré des Lucanides du Globe. Texte, pp. 1-223, 136 figs. P. Lechevalier, édit., sept. 1953. 1. Description d’un Cryptochaetum marocain (Drosophilidae). — 2. Deux nouveaux Diptères de la Côte d’ivoire. — 3. Un Thérévide remarquable de Mauritanie. — 4. Précisions sur le Lonchaea clari- pennis Macquart. — 5. Un nouveau Chloropide de Madagascar. — 6. Diptères de Mauritanie. — 7. Un nouveau Phytomyza marocain. — 8. Diptères du Maroc. — 9. Un Lycoriide nouveau du Groenland. Encycl. Ent., série B. II, Diptera, t. XI, 1953, pp. 46, 47-49, 50, 56, 64, 65-71, 72, 77-92, 118. G. Colas, Assistant. — Acquisition de la Collection R. Oberthür par le Muséum. Bull, du Muséum, 2e série, tome XXV, n° 3. — L’Exposition Oberthür. Larousse mensuel, n° 143. J. Bourgogne, Assistant. — Observations relatives à l’année entomolo¬ gique 1951. Rev. fr. Lép., 1953, pp. 11-13. - — Une exposition d’insectes au Muséum. Atomes, 88, 1953, pp. 247-248. — Confirmation de la présence en France d’Acronycta menyanthidis View. (Phalaenidae), Rev. fr. Lép., XIV, 1953, p. 52. — Considérations théoriques et pratiques sur l’emploi de la lumière pour la Chasse aux insectes. Rev. fr. Lép., XIV, 1953, pp. 60-64 ; 85-87. — Un Oreopsyche nouveau de la Péninsule Ibérique (Lep. Psychidae). Bull. Soc. ent. France, LVIII, 1953, pp. 89-95. — Les lampes à vapeur de mercure. Etude théorique et pratique des¬ tinée aux entomologistes. Rev. fr. Lép., XIV, 1953, pp. 87-99. A. Descarpentries, Assistant. — Coléoptères Buprestides de la Mission M. Lamotte en Guinée. Mém. de l' Inst. fr. d’Afrique Noire, n° 19, fasc. I, 1952, p. 45 à 48. — Coléoptères Buprestides de la Mission F. Bernard au Tassili des Azzer. Recherches zoologiques et médicales, publication de l’Institut de Recherches Sahariennes de l’Université d’Alger, 1953, pp. 251 à 259, 3 fig. — 21 — — Contribution à l’étude de la zone d’inondation du Niger, mission G. Remaudière, 1950, Coléoptères Buprestides. Bull, de l’Institut fr. d'Afrique Noire, tome XV, n° 4, 1953, pp. 1566 à 1568. P. Viette, Assistant. — Contribution à l’étude des Hepialidae (27e note). Une nouvelle espèce du Mexique. Mitt. münchn. entom. Ges., 42, 1952, pp. 20-22, 1 fig. — Sur la systématique du genre Oxyptilus Ta. L’ Entomologiste, 8, 1952, pp. 93-94. — Une technique de préparation des armures génitales. Rev. fr. Lépidop., 13, 1952, pp. 249-252. • — Les types de Tordeuses de Meyrick appartenant au Muséum de Paris. Bull. Soc. eut. France, 57 (1952), 1953, pp. 148-152 . — Sur la synonymie de quelques noms de Lépidoptères. Bull. Muséum (2), 24 (1952), 1953, pp. 555-556. — Contribution to the study of Hepialidae (29th note). The Entomologist, 86, 1953, pp. 81-82, 1 fig. — Lepidoptera in Scient. Results Norwegian Antarctic Exped. 1927-1928 et sqq., instituted and financed by Consul Lars Christensen, n° 33, 2 p., 1 fig., 1952. — Lepidoptera in Results Norwegian Scient. Exp. to Tristan da Cunha 1937-1938, n° 23, 19 p., 19 fig., 1952. — Notes sur Madagascar. Rev. fr. Lépidop., 18, 1953, pp. 272-281, 3 pl., 1 carte. — Yponomeuta padella (L.) et malinella Z., bonnes espèces ou races éthologiques. L’ Entomologiste, 8, 1953, pp. 132-134. — Contribution à l’étude des Hepialidae (30e note). Lambillionea, Bru¬ xelles, 53, 1953, pp. 32-33, 2 fig. — Nouvelles Pyrales de Madagascar. Rev. fr. d’Entom., 20, 1953, pp. 130- 137, 6 fig. — Considérations sur le néotype. L’Entomologiste, 9, 1953, pp. 13-30. — Étude de quelques vieux types de Procris Fabricius (Lepid. Zygae- nidae). Lambillionea Bruxelles, 53, 1953, pp. 38-45, 10 fig. — Descriptions de nouvelles espèces de Pyrales de la faune malgache (Ins. Lepid.). Bull. Soc. Linn. Lyon, 22, 1953, pp. 203-209, 5 fig. — Descriptions de deux nouveaux Microlépidoptères de l’Ile Maurice. Bull. Soc. zool. France, 78, 1953, pp. 138-141, 2 fig. — Nouvelles Pyrales de Madagascar (Lep. Pyralidae). Bull. Soc. ent. France, 58, 1953, pp. 130-134, 7 fig. — et H. Marion. — Description de deux nouvelles Pyrales malgaches- Bull. Soc. ent. France, 58, 1953, pp. 39-42, 4 fig. Cl. Herbulot, Attaché. — Description de quatre Larentiinae nouveaux du Kenya (Lep. Geometridae). Bull. Soc. entom. France, 58, 1953, pp. 9-12. — Note synonymique. Bull. Soc. entom. France, 58, 1953, p. 48. — Sur quelques Agdistis marocains récoltés par M. Charles Rungs (Lep. Pterophoridae) . Bull. Soc. Sc. Nat. Maroc, 31 (1951), 1953, pp. 269- 271. — 22 — H. de Toulgoët. — Contribution à l’étude des Eilema paléarctiques (3e note). Note sur Eilema uniola Rbr. (Lep. Lithosiidae) . Bull. Soc. entom. France, 58, 1953, pp. 55-57. — Simplon, 1952. L’ Entomologiste, 9, 1953, pp. 1-6. — P. Guérin et A. Crosson du Cormier. — • Nouvelle note sur Boloria aquilonaris Stichel. Rev. fr. Lepidop., 14, 1953, pp. 21-23, 1 pl. G. Bernardi, Attaché. — Note sur la taxonomie des genres Belenois Hg. et Anapheis Hb. (Lep. Pieridae). Rev. fr. d' Entom., 20, 1953, p. 47-53, 14 fig. — Lépidoptères Pieridae recueillis à Fernando-Poo par MM. P. L. De- keyser, P. Lepesme. Bull, de VI. F. A. N., 15, 1953, pp. 1437- 1440, 2 fig. E. Rivalier, Attaché. — Remarques sur les Pterostichus gallo-rhénans du groupe cristatus Dufour (Col. Pterostichidae). Bull. Soc. Entom. de France, 1953, n° 6). — Les trois grandes sous-espèces de Lophyridia lunulata F. Rev. fr. d’Entom., tome XX, fasc. 3, 1953). — ■ Note sur une sous-espèce méconnue de Lophyridia angulata F. Rev. fr. d’Entom., tome XX, fasc. I, 1953. J. Jarrige, Attaché. — Deux Aleocharides aénophiles nouveaux du Katanga. Rev. Zool. Bot. Afr., XLVII, 1-2 (15-45). — Sur la présence en France de Lithocharis nigriceps Kv. Vie et Milieu, 1951, t. III, fasc. 3. — Gabrius trouvés dans les Pyrénées Orientales. Vie et Milieu, 1952, t. III, fasc. 4. Cl. Legros, Attaché. — Un Gyrinide nouveau de Madagascar. Le Natura¬ liste Malgache, V, fasc. 1, 1953, p. 63 (fig.). — Contribution à l’étude de la zone d’inondation du Niger (Mission G. Remaudière 1950). YII. Coléoptères Haliplidae, Dytiscidae, Hydrophilidae, Spercheidae. Bull, de VI. F. A. N., XV, n° 4, p. 1561. G. Ruter, Correspondant. — Description d’un Cétonide nouveau du Cameroun : Diphrontis Carreti nov. sp., Rev. fr. d’Entom., tome XX, fasc. 1, p. 32. — Description d’un Cétonide nouveau : Mireia gen. nov. sternalis nov. sp., Bull. Soc. Entom. de France, 1953, p. 65. — Description d’un Cétonide nouveau du Congo Belge : Pachnoda Basi- lewskyi nov. sp. Rev. Zool. Botanique africaine, XLVIII, 1-2, p. 124. Dr J. Balazuc, Correspondant et G. Tempère. — Notes de Tératologie (III). Symmélie labiale chez un Carabique, Stomis pumicatus L. Rev. fr. d’Entom., XX, fasc. 1 ; 1953, pp. 54-55, 1 fig. — et H. Donnot. — Nouvelle anomalie sexuelle chez un Longicorne (Col. Cerambycidae) . Bull. Soc. ent. France, LVIII, n° 6, juin 1953, pp. 95-96, 1 fig. H. Stempffer, Correspondant. — Contribution à l’étude de quelques — 23 — Lycènes d’Europe occidentale. Lambillionea, Bruxelles, 53, 1953, pp. 12-18. — et N. Bennett. — A révision of the genus Teriomima Kirby (Lepi- doptera Lycaenidae). Bull. Brit. Mus. (N. H.), III, pp. 77-104, pl. 3-9. A. Villiers, Correspondant. — Note sur divers Reduviidae Tribelocepha- linae du Musée du Congo Belge. Rev. Zool. Bot. Afr., XLVI, 1952, n° 3-4, pp. 237-257, 17 fig. — Les Hétéroptères malgaches du Muséum national de Prague, VI, Reduviidae : Stenopodinae-Acanthaspidinae. Acta Entom. Musei nat. Prage, XXVI, 378, 1950-1952 [1952], 4 p., 2 phot. - — La réserve naturelle intégrale du Mont Nimba. Fascicule I, XIV, Hémiptères Hétéroptères terrestres. Mém. Inst. Fr. Afr. Noire, n° 19, 1952 [1953], p. 289-309. - — Contribution à l’étude du peuplement de la Mauritanie. Notes sur la faune aquatique et ripicole de l’Adrar Mauritanien. Id., XV, n° 2, avril 1953, pp. 630-646, 6 phot. — Insectes de 1 ’Elacis. Notes Africaines, n° 58, avril 1953, pp. 62-63. — La collection de Serpents de l’I. F. A. N. (acquisitions 1952). Id., XV, n° 3, juil. 1953, pp. 1103-1127, 5 fig. — L’Assemblée générale de l’Union Internationale pour la Protection de la Nature (Caracas 1952), Id., XV, 1953, n° 1, Notes et Documents, pp. 461-464. — Un nouveau Systelloderes du Vénézuéla [ Hemiptera Henicocephalidae ]. Bull. Muséum (2), XXV, n° 1, 1952 [1953], pp. 95-96, 3 fig. • — Les Cassides. Notes africaines, n° 59, juillet-1953, pp. 92-94, 10 fig. ■ — Notes éthologiques sur quelques Coléoptères du Sénégal .Bull. Inst. Fr. Afr. Noire, XV, 1953, n» 3, pp. 1329-1333. — Emesinae cavernicoles du Congo belge [Hemiptera Reduviidae]. Rev. Zool. Bot. Afr., XLVII, 1-2, 1953, pp. 31-33, .1 fig. — Types déposés au Muséum national d’Histoire naturelle par l’Institut français d’Afrique noire (4e liste). Bull. Muséum (2), XXV, n° 2, 1953, pp. 163-168. • — Le papillon du kad. Notes Africaines, n° 60, octobre 1953, pp. 121- 123, 6 fig. — Observations sur la faune ornithologique de la région de Linguère (Sénégal). Id., pp. 123-125, 2 phot. — Exploration du Parc National Albert. I. Mission G. F. de Witte, 1933-1935, fascicule 79 (3), Reduviidae (Hemiptera-Heteroptera) , Bruxelles, 1953, pp. 35-36, 5 fig. — Les Béduviides de Madagascar. IX, Emesinae, nouveau genre, nou¬ velles espèces ; X, Acanthaspidinae, un nouveau genre cavernicole. Mém. Inst. Scient. Madag. (E), 1953, pp. 33-39, 10 fig. — Les Endomychidae africains. II, Melindus excavatus, nov. gen., nov. sp. Rev. Fr. Ent., XX, fasc. 3, 1953, pp. 181-183, 3 fig. - — Les Endomychidae africains. I, Le genre Africanasaula Pic [Col.]. Bull. Soc.- Ent. Fr., LVIII, n° 8, 1953, pp. 134-136, 4 fig. — 24 — — Les Endomychidae africains. III, Notes sur diverses espèces du genre Trycherus. Bull. Inst. Fr., A/r. Noire, XV, 1953, n° 4, pp. 1463- 1505, 160 fig. H. de Lesse, Attaché de Recherches au C. N. R. S. — Contribution à l’étude du genre Erebia (8e note). Répartition de E. euryale isarica Heyne et E. euryale adyte (Hb.) dans les Alpes françaises. Rev. fr. de Lép., XIII (1952), pp. 226-228, 1 carte. — Révision des anciens genres Pararge (s. 1.) et Maniola (= Epinephele (auct.)). Ann. Soc. ent. France, CXXI (1952), pp. 61-76, 24 fig. — Quelques formules chromosomiques chez les Lycaenidae (Lépidoptères Rhopalocères). C. R. A. S., 235 (1952), pp. 1692-1694, 3 fig. — Contribution à l’étude du genre Erebia. Répartition de E. tyndarus Esp. et E. cassioides R. et Hohnw. dans la partie occidentale du Valais (Lep. Satyridae). L’Entomologiste, VIII (1952), pp. 65-70, 1 carte. — Sur la validité spécifique de Pararge xiphia F. et xiphioides Stgr. (Lep. Satyridae). Bull. Soc. ent. France, LVII (1952), pp. 151- 156, 3 fig. — Formules chromosomiques nouvelles du genre Erebia (Lep. Rhopal.) et séparation d’une espèce méconnue. C. R. A. S., 236 (1953), pp. 630-632, 7 fig. — Contribution à l’étude du genre Erebia (10e note). Nouvelles indica¬ tions sur la répartition d 'Erebia hispania Btlr. et E. cassioides (R. et Hohnw.) aux Pyrénées. Lambillionea, LUI (1953), pp. 5-11, 1 carte. — Révision des Neohipparchia (Lep. Satyridae ) d’Afrique du Nord. Bull. Soc. Sc. nat. Maroc, XXXII (1952), pp. 91-105, 16 fig. — Formules chromosomiques de Boloria aquilonaris Stichel, B. pales D. et Schifï., B. napaea Hofïm. et quelques autres Lépidoptères Rhopalocères. Rev. fr. de Lép., XIV (1953), pp. 24-26, 7 fig. — Formules chromosomiques nouvelles du genre Erebia (Lep. Rhopal.), C. R. A. S., 237 (1953), pp. 758-759, 3 fig. — • Observations sur la ponte de quelques Erebia. Lambillionea, LIII (1953), pp. 45-47. — G. Bernardi et J. Picard. — Liste des Grypocères et Rhopalocères de la Faune française conforme aux Règles internationales de la nomenclature (Satyridae). Rev. fr. de Lép. ; XIII (1952), pp. 241- 246. Ph. David, Collaborateur technique. — Un Chrysochloa nouveau de France (Col. Chrysomelidae). Bull. Soc. ent. France, janv. 1953. — Note sur trois Chrysomelidae (Coléoptères). Id., mars 1953. — Sur deux espèces de Sagra confondues (Col. Chrysomelidae). Id., mai 1953. — Un nouveau sous-genre de Chrysochloa (Col. Chrysomelidae). Rev. fr. d’Entom., n° 3, 1953. — Quatre nouvelles Sagra africaines. Bull, de l’I. F. A. N. Collections reçues. — Le grand événement de l’année au Laboratoire — 25 — d’Entomologie a été le déménagement et l’installation de la col¬ lection René Obirthük. Grâce à la persévérance de notre Direc¬ teur, la somme nécessaire à l’acquisition de cette énorme collection a pu être obtenue des Pouvoirs publics. De ce fait, le Muséum se trouve posséder la plus importante collection de Coléoptères d’Europe. Et par importance il faut entendre non seulement le nombre des exemplaires, mais surtout la valeur historique et scienti¬ fique des collections représentées. Il faut signaler en outre les acquisitions suivantes : types de Coléoptères et Hémiptères de l’Angola, donnés par A. de Barros Machado ; Cérambycides de Grèce et de Turquie donnés par le Dr Breuning ; Carabiques de Grèce rapportés par M. G. Pécoud„ chargé de Mission ; un lot de Lépidoptères d’Afrique du Sud, donné par M. Fr. Aibrecht. Enfin M. Cartier-Bresson a fait don d’un lot important de Lépidoptères provenant de la partie de la collection Oberthur non acquise par le Muséum ; ce lot comprend de nombreux exemplaires figurés dans les travaux de Charles Oberthur et Roger Verity, en particulier des types et des formes rares de Parnassius. Zoologie : Vers et Crustacés. L. Fage, Professeur, Membre de l’Institut. — Sur quelques Pycno- gonides de Dakar. Bull. Mus. nat. Hist. nat., Paris, 2e sér., t. XXIV, 1952, pp. 530-533. — Étude écologique de la variation des caractères différentiels des espèces et des populations. Ann. Soc. Roy. Zool. Belgique. Fasc. 1, t. LXXXIII, 1952, pp. 5-20. — Notices nécrologiques sur Theodor Mortensen et William Thomas Caïman. Bull. Soc. Zool. France, t. LXXVII, 1952, pp. 319-323. — Commentaires sur la première plaie d’Égypte. L’Eau du fleuve changée en sang. Les Conférences du Palais de la Découverte, n° 184, pp. 1-19. — Deux Pycnogonides nouveaux de la Côte Occidentale d’Afrique. Bull.. Mus. nat. Hist. nat., Paris, 2e série, t. XXV, pp. 376-382. — et J. Brouardel. Variation, en mer, de la teneur en oxygène dissous au proçhe voisinage des sédiments. C. R. Acad. Sci., t. 237, pp. 1605-1607. M. André, Sous-Directeur. — Nouvelles observations sur Thrombicula Le Gaci M. André. Bull. Mus. nat. Hist. nat., Paris, 2e sér., t. XXV, pp. 67-68. — Une espèce nouvelle de Leptus (Acarien) parasite de Scorpions. Bull. Mus. nat. Hist. nat., Paris, 2e sér., t. XXV, pp. 150-154. — Tanaupodus passimpilosus Berlese 1910, Thrombidion peu connu et nouveau pour la faune française. Bull. Mus. nat. Hist. nat., Paris, 2e sér., t. XXV, pp. 283-285. — Nouvelles observations sur Penthaleus major (Dugès). Bull. Mus. nat - Hist. nat., Paris, 2e sér., t. XXV, pp. 279-282. 26 — — Index des Zoologistes, 430 p., 7.000 noms et adresses. Publ. Union Internat. Sc. Biol., sér. C., n° 5, Paris, 1953. — Observations sur la fécondation chez Allothrombium fuliginosum Herm. Bull. Mus. nat. Hist. nat., Paris, 2e sér., t. XXY, pp. 383- 386. — Acariens Phytoptipalpidae parasites des Orchidées, Cactées et plantes grasses cultivées en serres. I. — Tenuipalpus orchidarum Parfitt. Bull. Mus. nat. Hist. nat., Paris, 2e sér., t. XXV, p. 453. — P. Lri Gac, P. Giroud et F. Roger. — Deux modes de contamination professionnelle par la fièvre Q. Bull. Soc. Pathol. Exot., t. XX, p. 659. — Acariens Phytoptipalpidae parasites des Orchidées, Cactées et plantes grasses cultivées en serres. II. Brevipalpus cactorum Oud. et B. confusus Baker. Bull. Mus. nat. Hist. nat., Paris, 2e sér., t. XXV, p. 563. M. Vachon, Assistant. — A propos d’un Pseudoscorpion cavernicole découvert par M. le Dr H. Henrot dans une grotte de la Virginie occidentale en Amérique du Nord. Notes biospéologiques ; t. 7, pp. 1015-12, 13 fig., 1952. — Scorpions in : La réserve naturelle intégrale du Mont Nimba. Mém. Inst. Fr. Afrique Noire, Dakar, t. I, pp. 9-15, 12 fig., 1952. — Pseudoscorpions in : La réserve naturelle intégrale du Mont Nimba. Ibid., pp. 16-43, 41 fig., 1952. — Essai d’une biogéographie des Scorpions tunisiens. C. R. Congrès AFAS, Tunis, fasc. 4, p. 8, 2 fig., 1951-52. — Remarques préliminaires sur l’anatomie et la biologie de deux Pseudo¬ scorpions très rares de la faune française. Pseudoblothrus peyerim- hoffi (E. S.) et Apocheiridium ferum (E. S.). Bull. Mus. nat. Hist. nat., Paris, 2e sér., t. XXIV, pp. 536-9, 1952. — Remarques préliminaires sur les Scorpions collectés au Maroc par M. J. Malhomme, Correspondant du Muséum. Ibid., t. XXV, pp. 144-6. — Commentaires à propos de la distinction des stades et des phases du développement post-embryonnaire chez les Araignées. Ibid., t. XXV, pp. 294-7. — Scorpions in : Tindouf et le Sahara occidental, par le Dr J. Larriraud. Arc. Inst. Pasteur Algérie, t. 30, pp. 310-11, 1952. — Scorpions in : Gourara par le Dr E. Reboul. Ibid., t. 31, pp. 236-7. — Sur la répartition du grand Scorpion noir des îles de la Mer Egée : Iurus dufoureius (Brullé). Rev. Gen. Sciences, t. 60, fasc. 3-4, pp. 96-100, 1 fig. — Scorpions in : Contribution à l’étude du peuplement de la Mauritanie. Bull. IFAN, Dakar, t. 15, n° 3, pp. 1012-28, 14 fig. — Sur un cas de schistomelie ternaire d’une patte ambulatoire chez le Scorpion fouisseur : Scorpio maurus L. Bull. Biol. France et Bel¬ gique, t. 87, fasc. 2, pp. 218-25, 8 fig. — Quelques aspects de la biologie des Scorpions. Endeavour, t. 12, n° 46, pp. 80-9, 16 fig. — 27 — — Nouveaux cas de phorésie chez les Pseudoscorpions. Ibid., t. XXV, pp. 572. — Interventions in : Symposium sur les problèmes actuels de la taxo¬ nomie. Ann. Soc. Roy. Belgique, t. 83, fasc. 1, pp 52, 84-5, 107-9, 1952. — Quelques remarques sur les frontières en biogéographie à propos de la ligne Wallace et des Scorpions indonésiens. C. R. Som. Soc. Bio- géog., Paris, n° 257, pp. 6-12, 2 fig., 1953. J. Forest, Assistant. — Notes préliminaires sur les Paguridae des côtes occidentales d’Afrique. — IV. Clibanarius aequabilis Dana. Bull. Mus. nat. Hist. nat., Paris, 2e sér., t. XXV, p. 437. — Crustacés Décapodes Marcheurs des îles de Tahiti et des Tuamotu. — I. Paguridae. Ibid., pp. 441 et 555. — et P. Drach. — Description et répartition des Xantho des mers d’Eu¬ rope. Arch. Zool. exp. et gén., t. 90, fasc. 1, pp. 1-35. E. Angelier, Attaché de Recherches aù C. N. R. S. — Recherches écologiques et biogéographiques sur la faune des sables sub¬ mergés. Arch. Zool. exp. et gén., t. 90, pp. 37-162. - — L’indice de diversité de C. B. Williams et son intérêt en biogéographie (à propos d’un colloque sur la ligne Wallace). C. R. Soc. Biogéo¬ graphie, pp. 25-26. — et C. Angelier. — Contribution à la connaissance des Hydracariens des Pyrénées : le genre Arrenurus Dugès, 1833. Bull. Mus. nat. Hist. nat., 2e sér., t. XXV, pp. 69-79. F. Granjean, Membre de l’Institut. — Sur les genres Hemileius Berl. et Siculobata n. g. (Acariens, Oribates). Mém. Mus. nat. Hist. nat., Paris, t. VI, fasc. 2, pp. 117-138. — Observations sur les Oribates (25e série). Bull. Mus. nat. Hist. nat., Paris, 2e sér., t. XXV, pp. 155-162. — Id. (26e série). Ibid., pp. 286-293. — La coalescence fémorogénuale chez Fusacarus (Acaridié, Acarien) Ibid., pp. 387-394. — Observations sur les Oribates (27e série). Ibid., pp. 469. Ed. Dresco, Attaché au Muséum. — Note sur Nelirna aurantiaca (Opi- liones). Bull. Soc. Ent. Fr., t. LVIII, n° 2, pp. 28-9. - — Un Opilion nouveau des Monts Cantabriques (Espagne). Bull. Mus. nat. Hist. nat., Paris, 2e sér., t. XXV, pp. 147-149. Collections reçues. • — - Crustacés, Myriapodes, Polychètes d’Océanie (G. Ranson) ; Copépodes (M. Rose) ; Acariens des Indes et de Turquie (Dr K. Lindberg), Hydracariens de l’Adriatique (Dr G. Soika), Halacariens psammiques de Méditerranée (Cl. Dela- mare-Deboutteville) ; Arachnides (A. de Barros Machado) Portugal ; Polychètes des Iles Kerguelen (M. Angot). — 28 — Malacologie. E. Fischer-Piette, Professeur. — Répartition de quelques Mollusques intercotidaux communs le long des côtes septentrionales de l’Es¬ pagne. Journ. de Conchyl., 1953, XCIII, 2, pp. 39-73. G. Ranson, Sous-Directeur. — Observations sur les îles basses de l’Ar¬ chipel des Tuamotu (Océanie française). C. R. A. S., t. 236, 1953, p. 2529. — Observations sur la biologie de Pinctada margaritifera (L.) (Huître perlière) dans les îles Tuamotu. C. R. A. S., t. 236, 1953, p. 2449. — L’Archipel des Tuamotu. Geographia, n° 25, 1953. — Les problèmes de l’Huître perlière et de la nacre en Océanie française. Marchés coloniaux du Monde (Nouvelle-Calédonie 1853-1953), n° 415, 24 oct. 1953. — et G. Cherbonnier. — Appareil génital et radules de trois Planorbes africains : PI. gardei Germain, PL tilhoi Germain, PL dallonii Germain. Rull. Mus. nat. Hist. nat., t. XXV, 1953, p. 176, 3 fig. A. Franc, Sous-Directeur. — Mollusques terrestres de Nouvelle-Calé¬ donie. I. La famille des Endodontidae. Bull. Soc. Zool. Fr., 1953, LXXVIII, 1, pp. 70-75. - — Diplomphalus Fischeri. Mollusque terrestre nouveau de Nouvelle- Calédonie. Journ. de Conchyl., 1953, XCIII, 3, pp. 81-82. — Mollusques terrestres de Nouvelle-Calédonie. Validité du genre Micro- phyura Ancëy et description de deux espèces nouvelles. Journ. de Conchyl., 1953, XCIII, pp. 83-86. G. Cherbonnier, Assistant. — Sur la présence, en France, de Helicella (Helicopsis) arenosa Ziegler. Bull. Mus. Nat. Hist. nat., 1953, t. XXV, n° 5. — Note sur une nouvelle espèce de Synapte de F Ile Maurice : Patinapta vaughani n. sp. Bull. Mus. Nat. Hist. nat., 1953, t. XXV, n° 5. — Recherches sur les Synaptes (Holothuries apodes) de Roscofî. Arch. Zool. expér. g en., t. 90, fasc. 3, 1953, pp. 164-185, fig. 1-4, gra¬ phiques. — Complément à l’étude des Holothuries de l’Afrique du Sud (lre note). Bull. Mus. Nat. Hist. nat., 1953, t. XXV, n° 6. A. Tixier-Dûrivault (Mme), Chargée de recherches au C. N. R. S. — Sur quelques Alcyoniidés de Tahiti et des îles Fidji. Bull. Mus. Nat. Hist. nat., 1953, 2e sér., XXV, n° 3, pp. 311-319. J.-C. Fischer. — Notes sur les Gastéropodes d’un nouveau gîte coquil- lier du bathonien des Ardennes. Journ. de Conchyl., 1953, XCIII, 1, pp. 3-25. P.-H. Fischer. — Visite malacologique au Japon. Journ. de Conchyl ., 1953, CXIII, pp. 35-37. — Examen en lumière de Wood de la coquille de quelques Amphineures et Scaphopodes. Journ. de Conchyl., 1953, CXIII, 2, pp. 77-78. — Visite malacologique aux Philippines. Ibid., pp. 79-80. — 29 — — Croissance relative de la coquille, de l’opercule et des parties molles chez quelques Gastéropodes. Journ. de Conchyl., 1953, CXIII, 3, pp. 102-103. — Mode de fixation des Moules dans la baie du Pouliguen. Ibid., pp. 104- 106. — Visite malacologique en Chine. Ibid., pp. 107-108. - — A. et G. Brunel-Capelle. — Sur la ponte d’Achatina fulica et sa fluorescence. Journ. de Conchyl., 1953, CXIII, 1, pp. 33-34. L. Forcart. — The Veronicellidae of Africa. Ann. Mus. Congo Belge Tervuren, 23, pp. 1-110. G. Fouque et A. Franc. — Observations sur quelques Ascidies de la région de Dinard et sur leurs commensaux. Bull. Labor. maritime de Dinard, 1953, 38, pp. 22-25. B. S. Kisch. — Pseudomelampus exiguus Lowe sur la côte basque. Journ. de Conchyl., 1953, XCIII, 3, pp. 87-94. J. G. J. Kuiper. — Description de trois nouvelles espèces de Pisidium de Madagascar. Journ. de Conchyl., 1953, XCIII, 1, pp. 26-32. G. Lecointre. — La place de l’Homme dans la stratigraphie du quater¬ naire marocain. Congrès préhistorique de France, XIIIe session, 1950, pp. 425-428. Paris, 1953. — Le quaternaire de Babat. Casablanca et ses relations avec la pré¬ histoire. Extr. Libyca, tome I, 1953, pp. 13-15 (Alger). M. Nicklès. — Quelques Lamellibranches du littoral Ouest-Africain. Bull. Inst. Royal Se. Nat. Belgique, 1953, XXIX, n° 13, pp. 1-11. — A. Pruvot-Fol (Mme). — Étude de quelques Opisthobranches des côtes du Maroc et du Sénégal. Éditions internationales. Travaux Institut Chérifien, n° 5, pp. 1-94. Principales acquisitions du Laboratoire de Malacologie en 1953. — 1. — Col¬ lection de Planorbes et Bulins d’Afrique équatoriale (Don du Dr Schwetz de Bruxelles) ; 2. — Une portion de la collection Letellier (suite) (Achat à Mme Letellier) ; 3. • — - Mollusques fluviatiles expédiés par le Service de Santé de Porto-Novo. (Don du Service de Santé de Porto-Novo). Anatomie comparée des Végétaux vivants et fossiles. A. Loubière, Professeur. — Les frondes odontoptéroïdes du Carbonifère et du terrain permien. Bull. Mus. nat. Hist. nat., 2e s., t. XXV, p. 221, 1953. E. Boureau, Sous-Directeur. — Étude paléoxylologique du Sahara (XVII) : Guttiferoxylon saharianum n. sp., bois néogène silicifié de Bekati el Bass (Confins algéro-soudanais). Bull. Mus. nat. Hist. nat., XXIV, 6, pp. 594-600, 1 pl. h. t., 1953. — Ibid. (XVIII) : Sur un Myrtoxylon secretans n. gen., n. sp., des couches post-éocènes d’In Bhar (Sahara soudanais). Ibid., XXV, n° 2, pp. 225-230, 1 pl. h. t., 1953. — Ibid. (XIX) : Leguminoxylon ersanense n. sp., bois fossile des collines d’Ersane (Sahara soudanais). Ibid., 2e s., XXV, n° 3, pp. 353- 359, 1953. — Birbal Sahni (1891-1949), Bull. soc. Bot. Fr., pp. 207-213, 1952. — Sur de récents travaux de Paléobotanique, ibid., pp. 219-246, lpl., 1 tabl., 1952. . — Contribution à l’étude paléoxylologique de l’Afrique du Nord (IV), Sur un échantillon de Brachyoxylon (Telephragmoxylon) du Jurassique moyen de Tunisie. Bull. Soc. Geol. Fr. (6), II, pp. 169- 174, pl. VIII et IXa, 1952. — Contribution à l’étude paléoxylologique de la Péninsule Ibérique (II), Présence du Juniperoxylon pachyderma ^Gôppert) Krâusel dans les lignites de divers gisements pliocènes du Portugal. Com. Serv. Geol. de Portugal, t. XXXIII, pp. 1-13, fig. 1-6, 1952, Lisbonne. — Végétaux fossiles du Sahara français. C. R. Somm. Soc. Geol. Fr., 12, pp. 207, 208, 1953. C. Ginieis, Assistant. — Contribution à l’étude anatomique des Plantules de Palmiers : V. Les apex de la plantule d’ Archontophoenix Cun- ninghamiana W. et Dr. Bull. Mus. Nat. Hist. ruzt., 2e s., t. XXV, n° 3, 1953. — Ibid. — VI. Les méristèmes apicaux de la phyllorhize postembryon¬ naire à’ Archontophoenix Cunninghamiana W. et Dr. Ibid., 2e s., t. XXV, n° 5, 1953. Collections reçues. — Graines de Palmiers : Phoenix reclinata (Natal) ; Ph. rupicola (Inde) ; Trachycarpus excelsa et Tr. Fortunei (Japon) ; Thrinax radiata (Antilles) ; Thrinax argentea (Sénégal) ; Trithrinax brasiliensis (Rio de Janeiro). Fruits de Palmiers : Phoenix reclinata (Natal) ; Thrinax argentea (Sénégal). — Végétaux fossiles : Echan¬ tillons carbonifères (coll. Vetter) ; Bois jurassiques d’Afrique du Nord (Coll. Lucas) ; bois quaternaires de l’Isère (Coll. Moret) ; bois du Congo belge (Coll. Dartevelle) ; bois de Madagascar (Coll. Hoffmann) ; Empreintes Argoviennes et Calloviennes du Jura (Coll. Caire). Phanérogamie. H. Humbert, Professeur, Membre de l’Institut. — Un exemple suggestif de désertification provoquée : les territoires du Sud de Madagascar. Naturaliste Malgache, V-I, 1953, pp. 5-18. — Le Problème du recours aux feux courants. Rev. Bot. Appl., 363- 364, 1953, pp. 19-28. — Flore de Madagascar et des Comores : Oléacées, Linacées, Erythroxy- lacées, Zygophyllacées, Chlénacées, Ebénacées, Myrsinacées, Myrtacées, Polygonacées, Lobéliacées, par H. Perrier de La Bâthie, A. Cavaco et F. Wimmer : 637 p., 100 pl, 1952-1953. M.-L. Tardieu-Buot (Mme), Sous-Directeur. - — - Les Ptéridophytes d’Afrique intertropicale française in Mém. I. F. A. N., n° 28, 1953, 241 p., 44 fig. — 31 — — Étude phytogéographique des Hyménophyllacées africano-malgaches. Mém. Inst. Scient. Madagas., IY-2, 1952, pp. 155-160. — des Abbayes et Alston. — Contribution à la flore des Ptéridophytes d’A. O. F. (Guinée et Côte d’ivoire). Bull. I. F. A. N., XV, 4, 1953, 1384. J. Leandri, Sous-Directeur. — Les Urticacées de Madagascar. Ann. Mus. Col. Marseille, VI-7-8, 1952, pp. 1-93, 11 fig., 4 pl. - — Moracées (excl. Ficus), in H. Humbert, Flore de Madagascar et des Comores, 55, 1952, pp. 1-39 et 71-76, 7 pl. — Les Euphorbes épineuses et coralliformes de Madagascar (suite). Cactus, VII, 1953, pp. 39-44, 95-100, 109-114, 141-146, fig. F. Pellegrin, Sous-Directeur honoraire. — Les Flacourtiacées du Gabon. Bull. Soc. Bot. Fr., Mémoires 1952 (parus en 1953), pp. 105 à 122. — Allophylus (Sapindacées) nouveaux du Gabon. Bull. Soc. Bot. Fr., 100, 1953, pp. 188-191. — et A. Aubréville. — Nouveautés africaines. Ibid., 100, 1953, pp. 24-26. R. Benoist, Sous-Directeur honoraire. — Quelques Acanthacées des colonies portugaises africaines. — Bol. Soc. Broteriana, XXIV (2e série), 1950, pp. 5-39. — Une nouvelle espèce d’Acanthacée de l’Ankara tra. Naturaliste malgache , III, 1952, pp. 97-98. — Deux Acanthacées africaines nouvelles. Bull. Soc. Bot. Fr., 99, 1952, pp. 325-326. P. Jovet, Assistant. — A propos d’Ammi majus L. et Erigeron acer L. récoltés dans l’Ouest de la France. Bull. Soc. scient. Bret., t. XXVI, 1951 (paru 1953), pp. 103-106. • — Some recent modifications in the Flora and the Végétation of the Valois — translated by Mrs A. N. Gibby) ; in Beport of the Confé¬ rence held in 1952 by the Botan. Soc. British Isles (ed. by J. E. Lousley), pp. 46-48, paru 1953. — Quelques aspects de la végétation au Pays Basque Français occidental. (Confér. faite 17 avril 1953 à Rabat, Maroc), Soc. Sc. nat. du Maroc . C. R. séances mensuelles, 1953, n° 4, pp. 55-57. — Organisation du Colloque et mise sur pied du volume relatif au Col¬ loque de l’Un. Inter. Sc. Biol, sur l'Organisation scientifique des Jardins Botaniques, tenu à Paris, 3-7 juin 1953. Travaux publiés dans : Année Biologique, 1953 (juillet-octobre), LVIIe ann., fac. 7- 8-9-10, pp. 253-466. Les travaux -j- introduction -j- discussions résumé commenté = un volume spécial de x + 224 p. (avec pagination spéciale), 1953. — et R. Gombault. — Une énigmatique Ombellifère syrienne. Sot. Syst., XIV, fasc. 4, déc. 1952, pp. 276-278, 1 fig. — C. Guinet et V. Chaudun. — Inconvénients et avantages des Collec¬ tions botaniques privées. Année Biolog., 1953, pp. 299-302 = vol. Colloque Organisation Scientif. des Jard. Bot., 1953, pp. 47-50. — Protection et Sauvetage (Flore et végétation). Jarins Botaniques et Sanctuaires jardinés. Année Biolog., 1953, pp. 371-377 = vol. Colloque Organisation Scientif. des Jard. Bot., 1953, pp. 119-125- — 32 — t — Les Jardins d’Écologie expérimentale. Année Biolog., 1953, pp. 415- 420 = vol. Colloque Organis. Scient, des Jard. Bot., pp. 163-168. — et C. Guinet. - — Compte rendu sommaire (des travaux du Colloque), vol. spécial Colloque Organisation scientif. des Jard. Bot. (U. I. S. B.), 1953, pp. vu à ix. — ■ — • Discussions. Recommandations et Vœux... Vol, spécial Colloque sur l’Organis. scientif. des Jard. Bot. (U. I. S. B.), 1953, pp. 215- 219. - Résumé commenté des Travaux du Colloque. Vol. spécial : Colloque sur l’Organis. scientif. des Jard. Bot. (U. I. S. B.), 1953, pp. 221-223. J. Arènes, Assistant, — Contribution à l’étude des Composées-Carduacèes d’Afrique. Bull. I.F.A.N., XV-1 (1953), pp. 59-71, 2 pl. M. Piciion, Assistant. — Classification des Apocynacées : XXXIII, les sous-tribus des Carissées ; in Not. Syst., XIV (1953), 310-315 (1 %-)• — Additions à la flore de l’A. E. F. : Apocynacées-Plumérioidées ; in Bull. Mus., 2e sér., XXV (1953), 198-203. — Additions à la flore de l’A. E. F. : Apocynacées-Echitoïdées. Ibid., 204-205. — Propositions pour le Congrès de Paris : propositions n08 12 à 18 ; in Taxon, II (1953),, 110-112. — Propositions pour le Congrès de Paris : propositions n08 28 et 29 ; ibid., 138-140. — Classification des Apocynacées : XXXVI, Révision des Pléiocarpinées ; in Bol. Soc. Brot., XXVII (1953), 73-153 (5 pl. et 3 cartes). — Sur la présence du genre Pterotaberna (Apocynacées) en Afrique occidentale. Bull. Soc. Bot. Fr., 100, 1953, pp. 172-173. N. Dumaz-le-Ghand (Mlle), Assistant. — Contribution à l’étude des Légumineuses de Madagascar. IV. Les genres Xanthocercis H. Bn. et Pseudocadia Harms. Bull. Soc. Bot. de Fr., 99, 1952, pp. 313- 315. H. Perrier de La Bâthie, Directeur honoraire de Recherches au C.N.R.S., Correspondant de l’Institut. — Les Myrtacées de Madagascar et des Comores. Révision, diagnoses et biologie. Mèm. Inst. Scient. Madag., IV-2, 1952, pp. 161-202, 2 fig., 6 pl. — Les Myrsinacées de Madagascar et des Comores. Ibid., pp. 203-258, 12 pl. — Linacées, Erythroxylacées, Zygophyllacées in H. Humbert, Flore de Madagascar et des Comores, 17, 52, et 11 pp., 4, 6 et 2 pl., 1952. — Oléacées. Ibid., 1952, 89 p., 17 pl. — Ebénacées. Ibid., 137 p., 18 pl. — Myrtacées. Ibid., 1953, 80 p., 11 pl. — Myrsinacées, Ibid., 1953, 148 p., 25 pl. - — Las Adansonia de Madagascar et leur utilisation (2e note). Rev. Bot. Appl., 367-368, 1953, pp. 241-244. — 33 A. Lemée, Inspecteur honoraire des Colonies. — Flore de la Guyane française. Tome II. Podostémonacées à Sterculiacées. 398 p., 2 pl. 1952. A. Camus, Attachée au Muséum, chargée de Recherches. — Graminées nouvelles de Madagascar et de la Réunion in Bull. Soc. Bot. Fr., 99 (1952), 142. — X Orchiserapias des Alpes-Maritimes et du Var, in Riviera scientif., 40 (1953), 7. — Contribution à l’étude du genre Poecilostachys Hackel (Graminées) in Bull. Soc. Bot. Fr. 100 (1953), 20-24. — Sous-genre et espèces nouvelles de Graminées malgaches in Bull. Mus., 2e sér., 25 (1953), 342. A. Cavaco, Attaché de recherches au C. N. R. S. — Flore de Madagascar, fascicule Polygonacées, Paris, 1953, 22 p., 1 pl. — Notes sur l’Anatomie Systématique, I, In « Naturalia », Rev. de la Soc. Portug. des Sc. Natur., IV, 1, 2e sér. (1953), pp. 50-59. — Le genre Sericorema (Amaranthacées) à Madagascar. Bull. Mus., 24, 1952, pp. 574-575. — Sept Amarantacées malgaches nouvelles. Ibid., pp. 575-577. - — Aerva de Madagascar (Amarantacées). Bull. Soc. Bot. Fr., 99, 1952, pp. 252-254. Cl. Ch. Mathon, Attaché de recherches au C. N. R. S. — L’écologie du développement des céréales. Étude critique des techniques som¬ maires d’analyse stadiale. Première note. Bull. Soc. Bot. Fr., 1952, 99, 7-9, pp. 268-272, 2 fig. — L’écologie du développement des céréales. Étude critique des tech¬ niques sommaires d’analyse stadiale. Seconde note. Bull. Soc. Bot. Fr., 1952, 99, 7-9, pp. 281-284, 1 fig. — A propos de certain emploi des méthodes statistiques en « phytosocio- logie ». Bull. Soc. Linn. Lyon, 1953, 4 , pp. 102-103. — L’écologie du développement des Aegilops. Première partie : l’analyse stadiale simple. Bull. Muséum, t. XXIV, 2e série, 6, 1952, 1 fig., pp. 582-587. - — Tératologie et Morphologie expérimentales sur la base de la modifica¬ tion des conditions écologiques habituelles du développement. Première note. Bull. Soc. Bot. Fr., 1953, 100, 4-6, pp. 165-168, 1 fig. A. Guillaumin, Professeur au Muséum. — Florule des îles Gilbert. lre note, Bull. Soc. Bot. Fr., 99, 1952, pp. 21-22 ; 2e note, ibid., pp. 38-40. — Notes sur quelques Orchidées d’Indochine. Bull. Mus., 25, 1953, p. 189-190. — Contribution à la flore de la Nouvelle-Calédonie. CIII. — Plantes de collecteurs divers. Bull. Mus., 25, 1953, pp. 414-418. A. Guillaumin et R. Virot. — Contributions à la flore de la Nouvelle- Calédonie. CIL — Plantes récoltées par M. R. Virot. Mém. Muséum Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 1, 1954. 3 34 — Nat. Hist. Nat. N. S. Série B, Botanique, t. IV, fasc. I, pp. 1-82, 21 fig. R. Virot, Attaché de recherches au C.N.R. S. — Une nouvelle localité française de Cyperus esculentus L., var. aureus Ten. Cahiers des Naturalistes. Bull. Natural. Parisiens. N. S., VIII, fasc. 3-4 : mars-avril 1953, pp. 42-44. G. Baumann-Bodenheim, du Mus. Bot. Univ. Zurich. — Résultats Scientifiques de la Mission franco-suisse de botanique en Nouvelle- Calédonie. Fagacées. Bull. Mus., 25, 1953, pp. 419-421. J.-F. Leroy, Sous-Directeur de Laboratoire au Muséum. — Notes géo¬ graphiques sur les Noyers tropicaux (Juglans et Carya). Beu. Bot. Appl., 367-368, 1953, pp. 221-225. G. Mimeur. — Sur l’origine phylétique du genre Eragrostis. Bull. Mus., 24, 1952, pp. 404-406. N. Grambast. — Sur les caractères épidermiques de la feuille dans le genre Sparattosyce (Moracées). Bull. Mus., 25, 1953, pp. 191- 197. R. P. Berhaut. — Essai sur les Polycarpoea annuels de F A. O. F., à feuilles linéaires. Bull. Mus., 25, 1953, pp. 206-112. — Sur quelques plantes du Sénégal. Bull. Soc. Bot. Fr., 100, 1953, pp. 34- 36. ■ — Les Boerhaavia (Nyctaginacées) du Sénégal. Ibid., pp. 48-51. — Références d’herbier pour les Sesbania et les Jussiaea du Sénégal. Ibid., p. 52. — Un Jussiaea retrouvé. Ibid., pp. 52-53. — Nouveautés dans les Cypéracées du Sénégal. Bull. Soc. Bot. Fr., 100, 1953, pp. 173-176. F. E. Wimmer. — Lobéliacées, in H. Humbert, Flore de Madagascar et des Comores, 44 p. 12 pl., 1953. R. P. Ch. Tisserant. — Le Piptadenia Mannii Oliver. (Légumineuse- Mimosée) Bull. Soc. Bot. Fr., 99, 1952, pp. 257-258. — et R. Sillans. — A propos de la déhiscence des cupules chez le Tisse- rantodendron R. Sillans. Bull. Soc. Bot. Fr., 99, 1952, pp. 173-174. — Sur quelques Flacourtiacées de l’Oubangui-Chari. Bull. Soc. Bot. Fr., 99, 1952, pp. 285-286. — Plantes nouvelles de l’Oubangui-Chari (g. Scottellia et Richiea). Bull. Soc. Bot. Fr., 100, 1953, pp. 6-9. R. Sillans, Attaché au C. N. R. S. — Matériaux pour la Flore de l’Ou¬ bangui-Chari (Ulmacées). Bull. Soc. Bot. Fr., 1952, mémoire, pp. 100-104. — Annonacées nouvelles ou litigieuses de l’Oubangui-Chari. Ibid., 24, 1952, pp. 578-581. — Sur quelques plantes alimentaires spontanées de l’Afrique Centrale. Bull. Inst. Etudes Centrafricaines, n° 5, pp. 77-99. — Économie des plantes à parfums d’Afrique Centrale. Ibid., n° 6, pp. 181-208 (à suivre). - 35 — Plantes médicinales d’Afrique Centrale. Annales de Pharmacie, 11, pp. 364-456. — Manilkara Aubrevillei, Sapotacée nouvelle de l’Oubangui-Chari. Bull. Soc. Bot. Fr. 99, 1952, pp. 42-45. R. Gombault. — - Notules sur la flore de Syrie et du Liban. Mém. Soc. Bot. Fr., 1952, pp. 3-12 (paru en 1953). R. Capuron, Inspecteur des E. et F. — Compte rendu d’une tournée dans les forêts du Nord de Madagascar avec le Professeur Humbert. Bull. Acad. Malgache, XXX, 1952, pp. 27-36. M. Bodard. — Sur quelques Cypéracées africaines. Bull. Soc. Bot. Fr., 99, 1952, pp. 61-63. H. Jacques-Félix. — Trois nouveaux Polygala d’Afrique tropicale. Bull. Soc. Bot. Fr., 99, 1952, pp. 65-69. F. Evrard. — Anacardiacées-Mangiférées nouvelles indochinoises. II ; Melanorrhaea, Bouea. Bull. Soc. Bot. Fr., 99, 1952, pp. 131-133. P. Senay. — Découverte de l’Asplenium viride Huds. dans la Seine- Inférieure. Bull. Soc. Bot. Fr., 99, 1952, pp. 306-308. H. Bouby. — Contribution à l’inventaire floristique de la région de Males- herbes (Seine-et-Oise, Seine-et-Marne, Loiret). Cahiers des Natura¬ listes, 1953, N. S., VIII, fasc. 3-4, mars-avril, pp. 39-41. E. Avinée. — Les Elaeocarpacées de Madagascar. Etude d’anatomie et d’histologie comparée de la feuille. Ann. Sciences Nat. Botanique, XIII, 1952, pp. 161-198, 14 pl. R. Herlemont. — Les Elaeocarpacées d’Indochine. Étude d’anatomie et d’histologie comparées de la feuille. Ann. Sci. Nat. Bot., XII, 1952, pp. 1-119, 48 pl. A. Duchaigne et A. du Chalard. — Contribution à l’étude du Polyosma aulacocarpa Gagnepain, nouvelle Saxifragacée indochinoise. Bull. Soc. Bot. Fr., 99, 1952, pp. 278-281. A. de Cugnac, Professeur à la Sorbonne. — Nouvelles observations sur l’hybride intergénérique expérimental Agroelymus Piettei A. de Cugnac. Bull. Soc. Bot. Fr., 100, 1953, pp. 138-140. A. Lawalrée. — Une espèce méconnue des flores françaises : Chenopo- dium chenopodioides (L.) Aellen. Bull. Soc. Bot. Fr., 100, 1953, pp. 148-150. J. Adam. — Notes sur la végétation des Niayes de la presqu’île du Cap Vert (Dakar, A. O. F.). Bull. Soc. Bot. Fr., 100, 1953, pp. 153-158. M. Raymond. — Quelques entités nouvelles de la flore du Québec. II. Bull. Soc. Bot. Fr., 99, 1952, pp. 194-197. G. Pottier-Alapetite. — Deux plantes nouvelles pour l’Afrique. Bull. Soc. Bot. Fr., 99, 1952, pp. 250-252. Principales acquisitions nouvelles. — Échantillons reçus en échange ou en don : 25.024 ; Doubles préparés : 51.520 ; Parts d’Herbier en attente d’intercalation 1952, env. 150.000. Entrées : Collection du Professeur Humbert (Vénézuela, Rép. Dominicaine, Colombie) 3.000; Collection de Mr. Smith (Smithso- nian Institut. U. S. A.). Plantes des Iles Fidji 1.840 ; Herbier de J.-J. Rousseau, renfermant les types de Guyane collectés — 36 — par F. Aublet (Acheté à M. Denaiffe) : 494 ; Herbier de France du Dr Lermoyez (beaucoup de plantes sont montées sur dépliant. Don du. Dr Chevassu) : 1.800 ; Collection Aubert de la Ruë, Kerguélen (Nlle-Amsterdam, Kilimandjaro ; Collection du Père Berhaut : Plantes du Sénégal : 1.800 ; Réserves naturelles de Madagascar : 1.000 ; Service forestier de Madagascar : 1.013 ; Collection Léandri (mission à Madagascar) : 3.840 ; Collection du Prof. Guillaumin, MM. Bauma^n et Hurlimann. Mission Franco- Suisse en Océanie : une série ; Herbier Tristan, don de la ville d’Orléans : env. 200 paquets. Cryptogamie. Roger Heim, Professeur, Membre de l’Institut. — Quelques Ascomycètes remarquables. I. Le genre Hypocreopsis en France. Bull. Soc. Mycol. de France, LXVIII, fasc. 3, pp. 359-366, 2 fig., pl. VII, 1952 (1953). — - A propos des Lactaires à lait rouge. Rev. de Mycol., XVIII, fasc. 3, pp. 221-224, 1953. — Notules mycologiques sur la flore française, 1 à 4. Ibid., pp. 228-232, 1953. — Protection de la Nature et Musées d’ Histoire Naturelle. Muséum, VI, n° 4, pp. 153-155, 13 phot., Paris, 1953. — Paradoxes sur la Guyane. Comptes rendus Acad. Sc. Colon., XIII, pp. 421-435, 16 oct. 1953. — - Style et pensée de Bufïon. Bull. Mus. Hist. Nat. Paris, XXV, pp. 429- 432, 1953. — - Introduction aux Sciences de la Nature. Naturalia, I, pp. 2-5, oct. 1953. — Chronique scientifique, Figaro Littéraire, septembre-décembre 1953. — Allocution prononcée lors du Jubilé du Professeur Louis Fage, le 27 octobre. Paris, pp. 22-34, 1953. — Préface [à Cl. Moreau, Les genres Sordaria et Pleurage ], pp. 5-8* Paris, 1953. — Revue de Mycologie et son Supplément Colonial, t. XVIII, 1953. — et Roger Cailleux. — • Remarques sur les fructifications de Basidio- mycètes en culture pure. Catalogue des Coll. Vivantes. La myco- thèque. 2e suppplém. : Macromycètes. pp. 10-23, 5 pl. phot., Paris, Mus. Nat. d’Histoire Naturelle, août 1953. — et Micheline Jacques-Félix (Mme). — Etudes expérimentales sur la spécificité des Hyménomycètes. Nutrition et balancement des caractères morphologiques culturaux chez Armillariella mellea et Clitocybe tabescens. C. R. Acad. Sc., 236, pp. 167-170, 1953. - Études expérimentales sur la spécificité des Hyménomycètes. Les rapports de parenté entre Armillariella mellea et Clitocybe tabescens. C. R. Acad. Sc., 236, pp. 258-260, 1953. Robert Lami, Sous-Directeur. — Pour une utilisation industrielle des Algues marines d’Indochine. Seventh Pacific Sc. Congress, V, 3 p., 1953. — 37 — — Avant-propos et planches, in G. Hamel et Mme Lemoine, Coralli- nacées de France et d’Afrique du Nord. Arch. Mus. Nat. Hist. Nat. sér. 7, 1, pp. 17-20, pl. I-XXIII, 1952. Pierre Bourrelly, Assistant. — Une nouvelle espèce de Lagenoeca : Lagenoeca Ruttneri. Rev. Suisse Hydrol., 14, pp. 462-464, 4 fig., 1952 (1953). — Initiation pratique à la systématique des Algues d’eau douce, III, Volvocales. Bull. Microscopie appl., 3, pp. 12-21, 25 fig., 1953. — L’algothèque, premier supplément. Lab. de Cryptogamie, 30 p., 86 fig., 4 pl. photomicrogr., 1953. — Activités algologiques et limnologiques en France pendant l’année 1951. - Hydrobiologia, 5, pp. 314-322, 1953. — Flagellés incolores rares ou nouveaux. Oster. Bot. Zeitschrift, pp. 555- 561, 14 fig., 1953. - — et Mme P. Gayral. — Eugléniens marocains rares ou nouveaux. Bull. Soc. Sc. Nat. Maroc, 31, pp. 23-25, 11 fig., 1951 (1953). — et G. Georges. — Quelques algues rares ou nouvelles d’un étang de Rambouillet (Ferme nationale). sterr. Bot. Zeitschrift, 100, pp. 523-526, 12 fig., 1953. — et Francis Magne. — Deux nouvelles espèces de Chrysophycées marines. Rev. Gén. de Bot., 60, pp. 684-687, 7 fig., 1953. Suzanne Jovet-Ast (Mme), Assitante. — La valeur des lignes biogéo¬ graphiques indo-malaises d’après les biogéographes britanniques. C. R. Somm. Séances Soc. Biogéogr., 254, pp. 125-126, 1952 (1953). — • La distribution des Colura (Hépatiques) de Ceylan à Tahiti. Ibid., 258, pp. 12-13, 1953. — Conclusions sur l’importance biogéographique de la ligne de Wallace en botanique. Ibid., 258, p. 24-25, 1953. — Le genre Colura (Hépatiques, Lejeuneaceae, Diplasiae). Rev. Bryol. et Lichénol., XXII, 3-4, pp. 203-312, 68 pl. de fig., 1953. Jacqueline Nicot (Mme), Assistant. — Un Helminthosporium saprophyte du sol : Helminthosporium spiciferum (Bain.), nov. comb. Osterr. Bot. Zeitsch., 100, 4, pp. 500-507, 1 fig., 1953. — et Roger Cailleux. — Emploi du Rhodiatox dans la lutte contre les Acariens. Catalogue des collections vivantes du Muséum National d’Histoire Naturelle, Y, La Mycothèque, 2e suppl. : Macromycètes, pp. 24-27, 1953. Yalia Allorge (Mme), Chargée de recherches du C. N. R. S. — Quelques Muscinées nouvelles pour les Basses-Pyrénées. Rev. Bryol. et Lichénol., XXII, 1-2, pp. 83-85, 1953. - — Revue Bryologique et Lichénolo gique, t. XXII, 1-2 et 3-4, 1953. Raymond Gaume, Attaché au Muséum. — Les éléments de la flore bryo¬ logique de Bretagne. I. Hépatiques. Rev. Bryol. et Lichénol., XXI, 3-4, pp. 229-234, 1952. — Les éléments de la flore bryologique de Bretagne. II. Mousses (Spha- gnales). Ibid., XXII, 1-2, pp. 20-21, 1953. - — Excursions botaniques dans la région parisienne. VI, la Vallée du — 38 — Grand-Morin. Feuille Naturalistes, N. S., VII, pp. 78-80, 1952 (1953). — Excursion botanique au bois de Vamprin près de Bourdenay (Aube) . Cahiers Naturalistes. Bull. Natur. Parisiens, N. S., VIII, pp. 37-39, 1953. Marcelle Le Gal, Chargée de recherches du C. N. R. S. — Les Discomy- cètes de Madagascar. Collection « Prodrome à une flore m\ côlo- gique de Madagascar et Dépendances publié sous la direction de Roger Iîeim », vol. IV. Laboratoire de Cryptogamie, Muséum Nat. d’Hist. Nat., 465 pp., 172 pl. et fig., 1953. — Les Discomycètes de l’Herbier Crouan. Revue de Mycol., XVIII, 2, pp. 73-132, 18 pl. de fig., 1953. Charalambos Zambettakis, Attaché de recherches du C. N. R. S. — - Recherches sur les Sphaeropsidales. Phaeodidymae. Thèse. Fac. Sc. Paris, 21 avril 1953. Mireille Moreau (Mme), Assistant à l’École Pratique des Hautes Études. — - Les maladies de dépérissement des Œillets dans la région de Nice. Rev. Hort., C XXV, 2194, pp. 907-909, 5 fig., 1953. — La fusariose de l’Œillet dans la région parisienne et son traitement. Rev. Hort., C XXV, 2195, pp. 930-932, 6 fig., 1953. Claude Moreau, Phytopathologiste de l’O. R. S. O. M. — Les genres Sordaria et Pleurage. Leurs affinités systématiques. Introduction à la classification des Ascomycètes lagynocarpes. Encyclopédie Mycologique, XXV, 330 p., 79 fig., Paris, Lechevalier édit., 1953. — Micromycètes africains. IL Rev. de Mycol., XVII, Suppl, colon., n° 2, pp. 80-83, 1 fig., 1952. — Les maladies parasitaires des principales cultures coloniales. Revue bibliographique, X. Rev. de Mycol., XVII, Suppl, colon., n° 2, pp. 84-96, 1952. — Ibid., XI. Rev. de Mycol., XVIII, Suppl, colon., n° 1, pp. 50-66, 1953- — Les champignons de l’atmosphère des entrepôts de fruits. Fruits, VIII, 6, pp. 255-259, 3 fig., 1953. — Glomerella cingulata (Ston.) Spauld. et Sch. sur caféier à Madagascar. Rev. de Mycol., XVIII, Suppl, colon. n° 1, pp. 38-45, 2 fig., 1953. — et Mireille Moreau. — Les maladies du Châtaignier en forêt de Marly. Rev. forestière, 6, pp. 412-414, 1953. - Phomopsis citri Faw. — Mélanose des agrumes. Fiche phytopathol. trop. n° 8, Rev. de Mycol., XVII, Suppl, colon. n° 2, 6 p., 3 fig., 1952. Marius Chadefaud, Attaché au Muséum. — Sur l’intérêt des colorations vitales en algologie. Proc, first Intern. Seaweed Symposium, p. 7, Edimbourg, 1952. — Sur un Hypocopra, sa position systématique, ses spores, ses asques. C. R. Acad. Sc., 236, pp. 513-514, 1953. — Les hyphes à anses latérales des Eumycètes et les affinités flori- déennes de ces Champignons. Oesterr. Botan. Zeitschrift, 100, pp. 537-554, 1953. — 39 — Anomalies et constitution florales chez les Crucifères. Bull. Soc. Bot. Fr., 100, pp. 55-59, 1953. — L’Amanite phalloïde, Champignon qui tue. Naturalia, n° 1, pp. 29- 35, 1953. — et Mlle M.-A. Gàlinou. — Sur l’asque des Lichens du g. Pertusaria et son importance phylogénétique. C. B. Acad. Sc., 237, pp. 1178- 1180, 1953. Robert Potier de La Varde, Correspondant du Muséum. — Contribu¬ tion à la Bryoflore africaine. Rev. Bryol. et Lichénol., XXII, 1-2, 1953, pp. 6-15. — Fissidens exiguus Sull. en Grande-Bretagne. Ibid., p. 16, 1953. Henri Romagnesi, Attaché au Muséum. — A propos de l’Hydne cure- oreille ( Auriscalpium vulgare). Bull. Soc. Natur. Oyonnax, VII, pp. 111-112, 1953. — et R. Kühner. — Flore analytique des Champignons supérieurs (Agarics, Bolets, Chanterelles), comprenant les espèces de l’Europe occidentale et centrale, ainsi que celles de l’Algérie et du Maroc. Paris, Masson édit., 558 p., 677 fig., 1952. • — et G. Malençon. — Le complexe « Psathyra corrugis sensu Ricken ». Bull. Soc. Myc. Fr., LXIX, 1, pp. 101-127, 4 fig., 1 pl., 1953. Contran Hamel et Mme P. 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Ibid., pp. 66-68, 1 fig., 1953. — Structure et développement de deux Dothidéales : Systremma natans (Tode) Th. et Syd. et Bertia moriformis (Tode) de Not. Bull. Soc. Myc. Fr., LXVIII, 2, pp. 148-164, 5 fig., 1952. Jean Blum. — Quelques espèces collectives de Russules (II). Bull. Soc. Myc. Fr., LXVIII, pp. 224-257, 1952. — Les Russules âcres à spores jaunes. Bull. Soc. Myc. Fr., LXIX, pp. 57-77, 1953. — 40 — Paul Cuynet, Correspondant du Muséum. — Le Massif du Pilât. Notes bryologiques, III. Rev. Bryol. et Lichénol., XXII, 1-2, p. 20-21, 1953. Alphonse Lachmann. — Deux nouvelles localités françaises de la variété anomala Corb. du Frullania dilatata (L.) Dum. Rev. Bryol. et Lichénol., XXII, 1-2, pp. 81-82, 1953. Collections reçues. — Cryptogames des Iles Fidji (leg. A. C. Smith). — Algues d’eau douce : Mission du Tibesti ; récoltes du Dr R. Aretas aux Iles Kerguelen. — Algues marines : Mission G. Ranson (Ile Hikueru) ; Terre Adélie ; Iles Australes. — Rryophytes : Herbier M. Faure, France ; Musci Japonici, séries 3 et 4 ; Hepaticae Japonicae, série 7 ; Bryophyta Danica Exsiccata ; Roger Heim, Amérique tropicale ; Th. Herzog, Hépatiques d’Amérique australe. — - Champignons : Roger Heim, Philippines ; M. Locquin, Boukoko (A. E. F.) ; P. Barbas, Vosges ; R. Dadant, Nouvelle-Calédonie ; P. Heinemann, Gembloux (Belgique) ; George W. Fischer, Graminicolous smuts of North America, Century III ; Myriangiales Selecti Exsiccati, fasc. IX, A. E. Jenkins et A. A. Bitancourt ; S. Lundell et J. A. Nannfeldt, Fungi Exsiccati suecici praesertim upsalienses ; Dr Gabor Bohus, Magyar Nemzeti Muzeum, collection Hollos ; W. N. Suksdorf, Reliquiae suksdorfianae, Washington; Mallamaire, Afrique occidentale. — Collections vivantes : F. Mangenot, Mycoflore des sciures ; R. Dadant et Fr. Bugni¬ court, Océanie ; Roger Heim, Philippines ; C. B. S. Baarn ; Kew. Culture. A. Guillaumin, Professeur. — Résultats scientifiques de la Mission franco-suisse de botanique en Nouvelle-Calédonie : Flacourtiacées, Bull. Mus., 2e sér. XXV, p. 505-508, 1953. — Plantes nouvelles rares ou critiques des serres du Muséum Ibid., pp. 187-188, id. constituant les Notules sur quelques Orchidées d’Indochine, IV, V, VI, ibid. 189-190, 329-331, 509-510, 1953. — Une Araliacée énigmatique : Schafflera Stelzeniana Hort., Ibid., pp. 329-331, 1953. — et Rose, Floraisons les plus intéressantes observées dans les serres du Muséum en 1952, pp. 103, 1953. — et R. Virot, — Contributions à la flore de la Nouvelle-Calédonie CIL Mêm. Muséum, n. sér., Bot. IV, pp. 1-82, 21 fig., 1953, CIII, Bull. Mus., n. sér., XXV, pp. 414-418, 1953. — Les caractères de la végétation néo-calédonienne. C. R. somm. Soc. Biogéog., XXIX, pp. 82-86, figs. — Dénomination des bois exploités en Nouvelle-Calédonie avec leur identification botanique. Rev. agr. Nouvelle-Calédonie, n. sér., II, nos 11-12, pp. 6-8, 1951. — Encore quelques formes de jeunesse des plantes néo-calédoniennes. Not. Syst., XIV, pp. 278-281, figs., 1952. — 41 — — La Nouvelle-Calédonie au point de vue de l’Histoire naturelle. Etudes mélanésiennes, n. sér., n° 6, pp. 56-60, 1952. — Le développement de nos connaissances sur la flore et la géographie botanique de la Nouvelle-Calédonie et des Nouvelles-Hébrides. 7 Pacif. Science Congrès, Y, 1953. — Les caractères floristiques de la Nouvelle-Calédonie. Ibid. — Légendes et réalités. La Terre et la Vie, 1953, pp. 71-77, figs. — Hybrides ou chimères ? C. R. Acad. Agr., XXXIX, pp. 466-467, 1953. — • Les jardins botaniques, leur histoire, leur rôle. Colloque international (U. I. S. B.), Paris, pp. 253-255, 1953. [Année biol., t. 29, fasc. 7- 8-9-10, 1953]. — La Flore in J. Mariotti. — Nouvelle-Calédonie, p. 247. Paris, 1953. J. L. Hamel, Sous-Directeur. — Contribution à l’étude cyto-taxinomique des Saxifragafcées. Rev. Cyt. et Riol. végét., t. XIV, pp. 113-313, 1953. J. M. Turmel, Assistant. — Diffusion de l’eau de percolation dans les sables Sahariens. Bull. Mus., 2e sér., t. XXV, n° 1, pp. 105-109, 1953. — Circulation de l’eau dans les sols sahariens et structure des éléments dunaires. R. I. B. A., 32e année, n08 371-372, pp. 449-457, 1953. C. Guinet, A. Guillaumin et A. Fargeas. — Index seminum Musei Parisiensis, 1953. C. Guinet, Jardinier-Chef, P. Jovet et V. Chaudun. — Les jardins botaniques privés et les collection d’amateurs. Sur l’organisation scientifique des jardins botaniques. Colloque international (U. I. S. B.), Paris, pp. 47-49, 1953. — et P. Jovet. — Compte rendu sommaire des travaux du Colloque. Ibid., pp. 215-219. — et P. Jovet. — Résumé commenté des travaux du Colloque. Ibid., pp. 221-223. — Arbustes et arbrisseaux nains pour Jardins alpins, I, Les Daphné Plantes de montagne. Bull. Soc. A. Jardins alpins, n° 5, pp. 74- 78, 1953. — Quelques plantes bulbeuses à floraison hivernale. Ibid., n08 7-8, pp. 115-117. — Galanthus nivalis et Leucoium vernum. Ibid., nos 7-8, pp. 118-119. — Les plantes alpines dans la nature et dans les jardins : Eranthis hye- malis, Salisb., Leontopodium alpinum, Cass., Saxifraga longifolia, Lap., Saponaria ocymoides, L. Ibid., n08 7-8, pp. 120-123. G. Benoit-Durand, Jardinier-chef. — Une plante intéressante, Pilea Cadierei. Revue Horticole, n° 2195, pp. 347, 1953. V. Chaudun, Secrétaire. — Le jardin botanique dans sa fonction horti¬ cole. Colloque international (U. I. S. B.). Année Biologique, t. 29, Paris, pp. 295-298, 1953. J. Marnier-Lapostolle, Correspondant du Muséum. — Le jardin bota¬ nique « Les Cèdres » à Saint- Jean-Cap Ferrât (Alpes-Maritimes). Colloque international (U. I. S. B.), Paris, pp. 65-69, 1953. H. Stehlé, Correspondant du Muséum. — Monocotylédones nouvelles — 42 — ou voies de la Flore de l’ Ile anglaise de La Dominique (Archipel Caraïbe). 17e Contribution. Bull. Mus., t. XXV, n° 5, pp. 518- 527, 1953. — et Bruet, Correspondant du Muséum. — L’esquisse géologique et l’évolution phytosociologique sur les sables de sédimentation moderne de la plage de la Grande-Anse-Deshayes en Guadeloupe. Bull. Mus., t. XXV, n° 6, 1953. A. Bertrand. — Succulent plants, édition anglaise de « Plantes grasses », Crosvy Lockwood ed., London, 1952. - — Notes diverses. Cactus, nos 35, 36, 37, 38, 1953. M. Campo-Duplan (Mme van). — Recherches sur la phylogénie des Cupressacées d’après leurs grains de pollen. Tau. Lab. forestier de Toulouse, t. II, lre sér., vol. IV, art. III, pp. 1-20, 1953. G. Baumann-Bodenheim. — Fagacées de la Nouvelle-Calédonie, Bull. Mus., 2e sér., t. XXV, n° 4, pp. 419-421, 1953. Cl. Ch. Mathon. — La culture expérimentales des blés « Poulard » bran- chus, Mitchourinisme, n. s., 5, 1952. — La Pomme de terre. La dégénérescence vaincue et l’amélioration des variétés. Essai mitchourinien. Coll. « Elevage et Culture ». La Bibliothèque française, 88 p., 11 fig., 1953. — La transformation des blés d’hiver en blés héréditairement de prin¬ temps. Mitchourinisme, n. s., 2-3 (8-9), 1953. — L’analyse des conditions du développement en tant que technique de morphologie expérimentale. Premières expériences sur le genre « Hordeum ». Genetica agraria, Pavia-Italie, IV, 1-2, pp. 23-41, 2 fig., 1 tabl., 1952. — Obtention d’inflorescences anormales chez les orges. L’évolution des primordia floraux. Bull. Muséum, t. XXV, 2e série, 4, pp. 422- 427, 7 fig., 1953. Graines et plantes vivantes rares ou nouvelles reçues par le service de Culture pendant l’année 1953. Nom des correspondants Graines (nombre d’espèces) Plantes vivantes (espèces) IFAC (Guinée) . 9 Pr. Humbert . 2 30 Marnier-Lapostolle . 5 301 CNRST à Dalat . 5 60 Comte de Béarn (Afrique) . 5 53 Pr. Chouard (origines diverses) . 144 Léandri, sous-directeur (Madagascar) . 1 76 Frère Alain, (La Havane) . 10 28 673 — 43 — Paléontologie. C. Arambourg, Professeur et L. Balout. — Du nouveau à l’Aïn Hanech. Bull. Soc. Hist. Nat. Afrique du Nord. Alger, 43, pp. 152-159, 2 fig., 2 pl., 1952. — Nouvelles observations sur le gisement de l’Aïn Hanech, près de Saint- Arnaud (Constantine). — C. R. A. S., Paris, 236, pp. 2419-2420, 1953. — Découverte d’un nouveau Coelacanthe vivant. Naturalia, Paris, n° 2, pp. 43-47, 2 fig., 1953. J. Roger, Sous-Directeur. — Traité de Paléontologie. Masson, Paris. — Vol. I : La fossilisation, pp. 13-40, 9 fig., 1952 ; — Vol. II : Bra- chiopodes, pp. 6-160, 121 fig., 12 pl. ; Chetognathes, pp. 161-162, 1 fig. ; Annélides, pp. 167-194, 41 fig. ; Géphyriens, pp. 195-197, 2 fig. ; Plathelminthes et Némathelminthes, p. 198 ; Dibranches, pp. 689-755, 102 fig., 1952. — Vol. III : Malacostracés, pp. 309- 378, 11 pl., 1953. R. Lavocat. Préparateur aux Hautes-Etudes. — Sur une portion de crâne appartenant au genre Ritteneria Stehlin et Schaub. C. R. Soc. Pal. Suisse (Ecologiae Geol. Helv.), 45, n° 2, pp. 337-338, 6 fig., 1952. — Points de vue sur le Continental intercalaire dans la Hammada du Guir et les Kem Kem (confins algéro-marocains sud atlasiques). Chronique Mines Colon., 20e année, n° 197, p. 258, 1952. — Observations concernant l’âge des Siwaliks, à propos de la communi¬ cation de M. C. Arambourg sur Bou Hanifia. Idem, p. 266. — Sur la présence de quelques restes de Mammifères dans le bone bed éocène de Tamayuilett (Soudan français. C. R. Soc. Géol. Fr., Paris, n° 7, pp. 109-110, 1953. — Découverte d’un squelette humain préhistorique au Nord de Tassalit (Soudan). Notes Africaines [Bull, de l’IFAN), n° 60, p. 99, 1953. — et S. Radier. — Sur la présence au Soudan français d’importants gisements de Vertébrés fossiles. C. R. A. S., 237, pp. 1100-1102, 1953. R. Hoffstetter. Maître de Conférences. — Les Sauriens anté-crétacés. Bull. Mus. nat. Hist. Nat., Paris (2), XXV, n° 3, p. 345-352, 1 fig. — Caractères dentaires juvéniles chez des Rhynchocéphales jurassiques Theretairus et Leptosaurus. Idem, n° 2, pp. 213-220, 2 fig., 1953. — Sur la présence d’un Tatou géant du genre Holmesina dans le Pléisto- cène de l’Équateur (Amérique du Sud). C. R. S. Soc. Géol. Fr., Paris, n° 6, p. 101-102, 1953. — A propos de N éurodromicus , un prétendu Crotalidé de l’Oligocène nord-américain. Idem. n° 8, pp. 122-124, 1953. — — Sur la position systématique de Santaisaurus , Reptile du Trios infé¬ rieur de Chine. Bull. Soc. Géol. Fr., Paris (6), III, fasc. 1-3, pp. 99- 103, 1953. 44 — J. Sornay, Attaché de Recherches C. N. R. S. — Ammonites nouvelles de l’Albien de l’Angola. Rev. Zool. Botan. Afric., 47, nos 1-2, pp. 52- 59, 1 fig., 3 pl., 1953. E. Ruge. Attaché de Recherches C. N. R. S. — Traité de Paléontologie, Masson, Paris. Vol. I : Rryozoaires, pp. 688-749, 142 fig., 1952. J. Roman, Stagiaire de Recherches C. N. R. S. — Sur les structures internes des Clypéastres. Bull. Soc. Géol. Fr., Paris (6), 2, pp. 403- 416, 1 fig., 1952. J. Malaurie et S. Pimienta-Freneix. — Sur des Lamellibranches et des Foraminifères quaternaires récoltés en terre d’Inglefield (Groënland, côte NW). C. R. Soc. Géol. Fr., Paris, n° 10, pp. 159-162. J. C. Fischer. — Note sur les Gastéropodes d’un nouveau Gîte Coquillier du Rathonien des Ardennes. Journ. Conchyl., Paris, XCIII, pp. 3- 25, 2 pl., 1 fig. texte, 1953. Acquisitions du Laboratoire pour Vannée 1953. — Moulages divers obtenus, par échange, des Musées de Lyon, Londres, New-York et Nairobi ; Echantillons paléontologiques : Reptiles et Poissons du Soudan (dons de MM. Monod, Kikoine, Radier, Abbé Lavocat) ; Pois¬ sons, Reptiles et Mammifères de Tunisie (don de M. et Mme Ar- noud) ; 2 beaux spécimens de Poissons du Lutétien et du Sannoisien du Rassin Parisien (dons de MM. Gandillot et Richut) ; Mammi¬ fères de Saint-Arnaud (Algérie) : 598 spécimens ; Poissons et Ptero- sauriens des Phosphates de Transjordanie (fouilles du Professeur Arambourg, 1953) ; Os de Dinosaurien : sacrum, vertèbres, humérus, de Kem-Kem (Sud-Marocain) — empreintes de pas de Dinosaures Théropodes de Demnate (Maroc) (fouilles de l’abbé Lavocat, 1953) ; Os de Dinosauriens de Madagascar (Mission du Général Collignon). Pêches et Productions Coloniales d’origine animale. Th. Monod, Professeur. — • Riotopes ouest-sahariens. Bull. Inst. Fouad Ie1 du Désert, 1951 (1952), III, n° 2, pp. 95-102, 3 fig. — Préface à : La Réserve naturelle intégrale du mont Nimba. Fascicule I. Mém. IFAN, Dakar, 1952, n° 19, pp. 7-8. — et P. Grimal. • — Sur la véritable nature du « garum ». Rev. Et. An¬ ciennes, janv.-juin 1952, noa 1-2, pp. 27-38. — Exposé liminaire pour la section de Biologie, in : Desert Research, Proc. Intern. Symposium Jérusalem, may 1952. Jérusalem, 1953, pp. 43-88. P. Budker, Sous-Directeur. - — Les campagnes baleinières 1949-1952 au Gabon. Note préliminaire. Mammalia, XVII, n° 3, sept. 1953, pp. 129-148. — Sur le cordon ombilical des Squales vivipares. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat. (2e s.), 1953, XXV. M. Blanc. Assistant. — Résumé et Compte rendu des Travaux de la 45 — Neuvième Section du XIVe Congrès National des Pêches et Indus¬ tries Maritimes. Boulogne-sur-Mer, 18-23 juin 1952, pp. 173-178. — et Y. Plessis. — L’aquarium marin du Laboratoire des Pêches Colo¬ niales. La Terre et la Vie, 1952, 4, pp. 166-180, 13 fig. — La pêche dans les territoires d’outre-mer. — I. L’exploration des ressources aquatiques. Cahiers Français d’ Information, 1953, n° 222, pp. 4-6, 4 fig. — La pêche dans les territoires d’outre-mer. — IL L’organisation des recherches. Cahiers Français d’ Information, 1953, n° 223, pp. 15- 16, 4 fig. — Contribution à l’étude de l’ostégénèse chez les Poissons Téléostéens (Thèse Doct. Sci. Paris). Mémoire Mus. Nat. Hist. Nat., 1953, série A, tome VII, 145 p., 75 fig., 6 pl., 8 tabl. — et Y. Fourmanoir. — • Poissons d’Océanie rapportées par M. Gilbert Ranson en 1952. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat. (2e s.), 1953, XXV. Y. Plessis, Délégué dans les fonctions d’ Assistant. — Application des phénomènes de capillarité à l’élevage de petits animaux marins. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat. (2e s.), 1953, XXV, n° 2, pp. 140-143, 5 fig. — Méthode pratique et peu coûteuse pour constituer une collection de Poissons, Reptiles et Batraciens. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat. (2e s.),. 1953, XXV, n° 2, p. 139. — - Comportement de Pinnotheres pisum en aquarium. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat. (2^ s.), 1953, XXV. Collections reçues. — Poissons marins d’Océanie ; G. Ranson (1952). — Poissons marins des Iles Kerguelen; M. Angot (1951-52). — Poissons d’eau douce du Cameroun ; R. Letouzey (1952). — Poissons marins de la Côte Française des Somalis ; E. Chedeville (1952-53). Laboratoire . In-8°. 1 (1952) . Pr 301 E Agronomia angolana (Serviços de agricultura de Angola). — Luanda, 1948 In-8°. 5 (1951) . . Pr 3293 Annales du Centre d’études et de documentation paléontologiques. — Paris, 1953— x In-4» ronéo. 1 (1953)-> . Pr 1558 B Annali dell’ Università di Ferrara (n. s.). — Ferrara, 1951 — In-8°. (1951) Sez. 1 : Anatomia umana . Pr 2633 Sez. 4 : Botanica, . Pr 2633 A Sez. 9 : Sc. geologiche e paleontologiche . Pr 2633 B Annuaire de l’Université de Sofia, Faculté des Sciences, livre 3 (Sciences naturelles). — Sofia, 1904— >. In-8°. 45 (1948-49) — . Pr 3242 Arhiv za poljoprivredne nauke. — Annales des sciences agronomiques. — Beograd, 1946 In-8°. 4 (1951) -> . Pr 3295 Astarte. Short papers publ. by the Zoological department. (Troms0 muséum). — Tromsp, 1951 In-8°. 1 (1951) . . . Pr 692 E Bibliographie géodésique internationale (Association internationale de géodésie). — Paris, 1928-30 (1935)-»-. In-4°. 1 (1935). Pr 1803 A 5 Biologia generalis. — Wien, Baltimore, 1925 — > In-8°. 1 (1925). — 3 (1927) . Pr 2445 Boletin bibliografico argentino [puis : Boletin bibliografico nacional], — Buenos Aires, 1937 -K In-8». 21-22 (1947)-»- . Pr 3300 Boletin de la Academia de ciencias fisicas, matematicas y naturales. — - Caracas, 1934 In-8°. 33 (1948) -> . Pr 2626 Boletin de pesca (Ministerio de agricultura y crià. Direccion de economia agricola. Division de pesca). — Caracas, 1952 — >. In-8° 1. (1952) — >• Pr 3290 Boletin del Centro de documentacion cientifica y tecnica. — Mexico, 1952 — >. In-4°. 1 (1952) -» . Pr 5460 Bulletin of the British muséum (natural history). Historical sériés. — London, 1953-»-. In-8°. 1 (1953) -K . Pr 5059 E Canadian (The) entomologist. — - Ottawa, 1868 — In-8°. 82 (1950) Pr 2623 Catalogue des principaux périodiques et congrès de la bibliothèque de la Faculté de médecine de Paris. — Paris, 1952— In-8°. 1 (1952). Pr 1220 Cold Spring Harbor symposia on quantitative biology. — Cold Spring Harbor, 1933 In-4°. 9 (1941) . Pr 5295 Congrès international d’eugénique. 3. — New York, 1932. [Scientific papers, 1934] . Pr 5217 Congrès international de philosophie des sciences. Paris, 1949. [Actes, 1951-2] . Pr 5387 Congreso de naturalistas espanoles. 1 . — Zaragoza, 1908. [Actas y Memorias, 1909] . . Pr 5218 Congresso nacional do Sociedade botanica do Brasil. Anais. 4. — Recife, 1953 . . Pr 5392 — 62 — Contribution f rom the Zoôlogisch muséum, Amsterdam. — Amsterdam. In-8°. 353 (1952) -x . Pr 2362 B Entomologische Mitteilungen aus dem zoologischen Staatsinstitut u. zoo- logischen Muséum Hamburg. — Hamburg, In-8°. 1952, N° 1 — X Pr 300 F Études d’agrobiologie (Association des amis de Mitchourine). — Paris, 1952 —x. In-fol. 1 (1952) . Pr 1736 Études nigériennes (Institut français d’Afrique noire. Centre du Niger). — • Dakar, Niamey, 1953 — x. In-8°. 1 (1953) — x . Pr 966 N Fragmenta entomologica (Istituto nazionale di entomologia). — Roma, 1951 - K In-8°. 1 (1951) — x . Pr 2631 Gouvernement général de l’Afrique équatoriale française. Carte géologique de reconnaissance, 1/500.000. — Paris, 1950 — x. 1953 — x. Pr 1633 A Hessisches Lagerstàttenarchiv (Hessisches Landesamt für Bodenforschung). — Wiesbaden, 1952 -K In-8». 2 (1952) . Pr 5224 B Icônes plantarum africanarum (Institut français d’Afrique noire). — Dakar, 1953 -x In-4°. 1 (1953) — > . Pr 966 K Indo-Pacific fisheries council (FAO). Spécial publications. — Madras, 1952 -x. In-8°. 1 (1952) . Pr 5334 A Institut national de la recherche agronomique. Annales. — Paris. In-8°. Série D : Annales de zootechnie. 1 (1952) — X . Pr 2097 B Série E : Annales de technologie agricole. 1 (1952) -X. Pr 2097 C Journées du caoutchouc. Bruxelles, 10-11 mars 1953. [Conférences et comptes rendus, 1953] . Pr 5391 Libyca. Série anthropologie et archéologie préhistoriques. Travaux du laboratoire... du Musée du Bardo. — Alger, 1953 — x In-8°. 1 (1953) -x . Pr 2627 Mémoires du Jardin botanique de Montréal. — Memoirs of the Montreal botanical garden. — Montreal, 1940— x. In-8°. 1 (1940) —x. (éd. française) . ' . Pr 2447 Naturalia. — Paris, 1953— x. In-4°. 1 (1953) — x . Pr 2448 New serial titles. A union list of serial newly received by North American libraries... (Librarv of Congress). — Washington, 1953— x In-4°. 1 (1953) x* . Pr 1348 C Oikos. Acta oecologica scandinavica. — Copenhagen, 1949— X. In-8°. 3 (1951) . Pr 2446 Orion. — Murnau, München, 1946 -x. In-8°. 8 (1953-4) — x. . . Pr 2628 Panorama du monde et des sciences. — Paris, 1953— x In-4°. 1 (1953) — x Pr 11730 Pubblicazioni del Civico museo di storia naturale di Ferrara. — Ferrara, 1952 - x. In-8°. 1 (1952) -x . . Pr 2634 Publications de l’Institut Fouad IeT du désert. — Heliopolis, 1952 — x. In-8°. 1 (1952) -x . , . . Pr 2384 A Recueil des travaux de la station marine d’ Endoume (Bulletin). — Marseille, 1952 -x. In-4°. 1 (1952) -x- . Pr 5458 Report of the Bose institute. — Calcutta. In-8°. 1951-52. ... Pr 1031 A Report of the Committee on the measurement of géologie time (Division of 63 — geology and geography. National research council). — Washington,. In-4°. 1949-50, 1950-51, 1951-52 . Pr 1747 Revista del Museo municipal de ciencias naturales y tradicional de Mar del Plata. — Mar del Plata, 1952 -x. In-4°. 1952 -x . . Pr 1740 Revue d’histoire de la pharmacie (Bulletin de la société d’histoire de la pharmacie). — Paris, 1913 —x In-8°. 1 (1913) . Pr 2625 36opHUK. [Bulletin scientifique, série des sciences naturelles (Institut provincial de recherches agronomiques)]... — - Novi Sad, 1951 -x. In-8°. 1 (1951) x* . Pr 3306 Semaine du laboratoire. — • Paris, 1946— x In-4°. 7e (1952), 8e (1953).. Pr 1746 Spécial publications of the New York Academy of sciences. — New York, 1939 -x. In-8°. 4 (1948) . Pr 502 D S. E. T. Structure et évolution des techniques. — Paris, 1948 -x. In-40.. 1 (1948) -x . Pr 5462 Slovenska akademi ja znanosti in umetnosti. Bibliotheka. — Academia scientiarum et artium slovenica. Bibliotheca. — Ljubljana, 1952 — X In-8°. 1 (1952) . Pr 2208 I Travaux du laboratoire de botanique systématique et de phyto géographie de l’Université libre de Bruxelles. — Bruxelles, 1953 -x. ln-8°. 1 (1953) -x . Pr 664 B Travaux du laboratoire de géologie de la Faculté des sciences de l'Université d’Aix-Marseille. — Marseille, 1950 -x. In-8°. 4 (1953) -x Pr 3294 Travaux du Musée de Voïvodina. — Novi Sad, 1952— x In-4°. 1 (1952). Pr 1738 Tpydoee... — Travaux de la station biologique maritime de Stalin (Bulgarie). — Stalin. In-8°. 14 (1948) -x . Pr 3301 United States department of agriculture. Agriculture handbook. — Was¬ hington. In-8°. 46 (1952) . Pr 519 AA University (The) of Queensland papers. Faculty of agriculture. - — Bris- bane, 1953 -x In-8°. 1 (1953) . Pr 1330 D University (The) of Queensland papers. Department of zoology. — Bris- bane, 1952 -X. In-8°. 1 (1952) -x . Pr 1330 C University of South Carolina publications. Sériés 3 : Biology. — Columbia, 1952 -x. In-8°. 1 (1952) . Pr 2632 University (The) of Texas minerai survey bulletin. — Austin, 1900-1904. In-8°. 1900-1904 (Lacunes) . Pr 809 B Wissenschaftliche Zeitschrift der Friedrich-Schiller-Universitàt Jena. Matlie- matisch-naturwissenschaftliche Reihe. — Jena, 1951 -x. In-4°. 1 (1951-52) x* . . . Pr 1737 Wissenschaftliche Zeitschrift der Humboldt-Universitat Berlin. Mathema- tisch-naturwissenschaftliche Reihe. — Berlin, 1951 -x. In-4°. 1 (1951-52) -x . . Pr 1745 World crops. — London, 1949— x In-4°. 4 (1952) n° 12— X. . . Pr 2814 64 COMMUNICATIONS Étude d'une nouvelle collection D'Oiseaux du Gabon Par M. J. Berlioz. ■ PROFESSEUR AU MUSEUM Cette contribution à l’étude de l’avifaune gabonaise est basée sur la plus récente collection réunie par notre infatigable et dévoué correspondant, M. P. Rougeot, Administrateur de la France d’Outre-Mer, dans la région du Mavumbe et de Tchibanga. Elle complète donc l’étude qui a été publiée ici même il y a quelques mois (J. Berlioz, Bull. Mus., 1953, p. 130) et comporte, entre autres, le signalement d’espèces rares ou peu connues, sur lesquelles il n’est pas inutile d’attirer l’attention. Anseriformes. Pteronetla Hartlaubi (Cass.), ad., Tchibanga, 16 octobre 1952. Spécimen bien adulte présentant très ostensiblement ce caractère de réduction de la couleur blanche sur la face, qui passe pour assez général chez les populations de ce Canard percheur en cette région. Charadriiformes. Arenaria int. interpres (L.), ? imm., Mayumba, 3 novembre 1952. Grand migrateur, ne s’éloignant guère des côtes. Ce spécimen nst en plumage très imparfait. Lariformes. Chlidonias nigra nigra (L.), ad. (plumage d’hiver), Mayumba, novembre 1952. Galliformes. Guttera plum. plumifera (Cass.), ad., Niali (Tchibanga), novem¬ bre 1952. Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 1, 1954. — 65 — Trogoniformes. Apaloderma narina brachyurum Chap., <§ $ ad., Migoma (en forêt dense), 26 octobre 1952. Ce très bel oiseau, qui, naturalisé, ressemble si étroitement à son congénère Ap. aequatoriale (Sharpe), dont l’habitat est identique, paraît néanmoins s’en distinguer toujours par ses proportions légère¬ ment plus fortes, son bec plus épais et la queue proportionnelle¬ ment un peu plus courte. CORACIADIFORMES. Melittophagus bullockoides (Smith), ad., Tchibanga, 25 mai 1952. Passeriformes. Eurylaimidés. Smithornis rujol. rufolateralis Grav, r? ad., Tchibanga (en forêt) 23 novembre 1952. Espèce peu commune, propre au biotope forestier. Selon M. Rou¬ geot, les Smithornis sont beaucoup plus rares dans le Mayumbe que dans le Nord du Gabon. Muscicapidés. Diaphorophyia concreta Ansorgei Hart., Ç ad., N’Denguelila (en forêt dense), Il février 1953. Ces représentants d’une espèce rare, dont le Muséum de Paris ne possédait encore aucun spécimen, sont assimilés ici, pour des raisons essentiellement géographiques, à la forme Ansorgei, dont je n’ai pu examiner comparativement aucun individu topotypique (on n’en connaît d’ailleurs sans doute que fort peu en dehors du type, à New-York). Mais, conformément aux suggestions de J. D. Macdonald et de H. B. Usher (The Ibis, 94, 1952, p. 356), ils sont désignés sous le nom spécifique de D. concreta, longtemps considéré comme espèce distincte d ’ Ansorgei. Les auteurs anglais précités ont déjà justement insisté sur les caractères de coloration fort instables de ces petits Gobe-mouches, — instabilité qui a été la base de distinctions spécifiques et sub¬ spécifiques probablement, à mon sens, exagérées, — d’autant plus que l’espèce reste mal connue et rare partout malgré son très vaste habitat (toutes zones densément forestières de l’Afrique occidentale et centrale depuis le Sierra-Leone jusqu’en Ouganda et au Ben- guella). La série de spécimens du British Muséum, que j’ai pu BulletinTdu Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 1, 1954. 5 66 — étudier grâce à l’amabilité de notre collègue J. D. Macdonald, m’a pleinement confirmé l’imprécision des caractères distinctifs invoqués pour justifier les nombreuses races décrites de cet Oiseau. J’ai dû remarquer tout d’abord que, parmi tous ces spécimens du British Muséum, représentant quatre des races décrites (mais malheureusement pas d’ « Ansorgei » proprement dit), un seul, (51 ad., de la Nigeria du Sud, en janvier, se rapprochait par l’intensité de sa couleur jaune vif de nos deux spécimens, ceux-ci semblant représenter le maximum de pigmentation connu pour l’espèce. Or il ressort de l’étude comparative de tous ces spécimens que ce sont les variations du pigment jaune* associé à la coloration primordiale gris-bleuâtre un peu métallisée du dos (qui, par suite de cette associa¬ tion, prend, bien entendu, l’aspect vert olive métallisé) et, chez les Ç$, au pigment roux-châtain vif tantôt diffus sur le dessous du corps, tantôt plus ou moins localisé sur la gorge et le jabot, qui provoquent non seulement les seules différences bien nettes dans la discrimina¬ tion des différentes races proposées, mais aussi des variations pos¬ sibles selon l’âge ou l’époque de l’année. Il ne faut pas oublier en effet que ce pigment jaune (sans doute un lipochrome) se montre peut-être assez altérable chez les spécimens naturalisés, et même déjà in vivo, comme c’est un fait bien connu chez plusieurs types d’Oiseaux, les Cissa d’Extrême-Orient par exemple. A ce point de vue, il me semble que la localisation plus ou moins précise du pigment châtain sur le dessous du corps des ÇÇ et l’accentuation des marques lorales claires puissent être envisagées comme ayant plus d’importance dans la caractérisation possible des populations locales. Quoi qu’il en soit, la conspécifité de concreta et d’ Ansorgei ne me paraît pas devoir faire de doute, et il faudra l’apport de nouveau matériel ainsi que des observations dans la nature multipliées en différentes saisons pour permettre de statuer plus positivement sur la validité des prétendues sous-espèces de cet Oiseau. Diaphorophyia tonsa Bâtes, 2 ÇÇ ad., N’Denguelila et Tchibanga (en forêt), 17 août et décembre 1952. Comme son congénère précédent, ce petit Gobe-mouche est une espèce strictement forestière et toujours rare en collection. Il ressemble étonnamment, sexe à sexe, à son autre congénère, Dyapli. castanea, beaucoup plus répandu, mais les ÇÇ se distinguent aisé¬ ment par la couleur du vertex, grise chez castanea, noir velouté chez tonsa. Tchitrea tricolor Neumanni (Stres.), £ ad., Moukalaba (Tchibanga), 17 septembre 1952. — 67 — T urdidés. Stiphrornis erythrothorax ? xanthogaster (Sh.), imm., Niali (Tchi¬ banga), 11 mars 1953. Ce spécimen, immature, offre sur les ailes encore quelques taches claires du plumage juvénile : le dessus du corps est d’un brun olivâtre foncé et tout le dessous fortement teinté de jaune avec une zone roussâtre plus intense, mais mal définie, sur le jabot. A ce stade de plumage, il n’est guère possible de reconnaître avec certitude les caractères subspécifiques invoqués par les auteurs pour définir une quelconque des races proposées pour cette espèce. Ces caractères sont-ils d’ailleurs bien constants ? En tout cas, si la teinte jaune du dessous du corps, si notable chez ce spécimen, n’est pas seulement un caractère juvénile, comme il arrive parfois chez bon nombre de Turdidés et de Sylviidés (et l’espèce est encore trop imparfaitement connue pour que l’on en soit assuré), il peut sembler paradoxal de retrouver dans le Sud du Gabon la seule race de l’espèce ayant le dessous du corps jaune, décrite comme provenant du Sud-est du Cameroun, alors que les populations de l’Ouest du Cameroun et du Gabon sont connues comme présentant, chez l’adulte, un autre système de coloration : abdomen blanc, gorge et jabot roux-orangé. Ce Rouge-gorge de forêt est aussi une espèce strictement sylvi- cole, vivant dans le sous-bois, et relativement encore peu fréquente en collection. Sylviidés. Camaroptera brevicaudata tincta (Cass.), ad.. Mayumba, 15 novem¬ bre 1952. Cisticola lateralis modesta (Boc.), ad., Tchibanga, octobre 1952. Cisticola erythr. erythrops (Hartl.), ad., Tchibanga, octobre 1952. Timaliidés. Turdoides Jardinei hypostictus (Cab. et Rchw.), $ juv., Tchibanga, août 1952. Spécimen en plumage encore un peu duveteux, brunâtre, ne présentant encore que de faibles traces de la pattern si caractéris¬ tique de l’adulte. Macrosphenus concolor (Hartl.), <$ ad., rapides de la Moukalaba (en forêt dense), 16 janvier 1953. Ce curieux petit Oiseau, au plumage terne et uniforme, bien plus volontiers percheur que tant d’autres Timaliidés, est un habitant 68 — des sous-bois épais, rare en collection et encore fort imparfaitement connu, malgré sa vaste dispersion en Afrique occidentale et centrale. Pycnonotidés. Calyptocichla serina (J. et E. Verr.), $ ad., route de Niali, 18 no¬ vembre 1952. Phyllastrephus Xavieri (Oust.) (= Ph. Cabanisi auct. plur.), un ad., Tchibanga, mars 1953. Les Oiseaux de ce genre constituent, comme d’ailleurs ceux du genre suivant, un ensemble des plus complexes de formes souvent très voisines les unes des autres, dont les auteurs, travaillant volon¬ tiers sur du matériel insuffisant, ont considérablement embrouillé l’étude systématique. Dans un ouvrage tout récemment paru (« The Birds of the Bel- gian Congo », part 3, 1953), J. P. Chapin a quelque peu modifié les notions admises jusqu’à maintenant et, en ce qui concerne le Ph. Cabanisi des auteurs, admet que cette dénomination a été appliquée à tort à deux espèces distinctes : le type de Cabanisi, décrit par Sharpe, serait en effet différent de la plupart des spéci¬ mens connus sous ce nom, lesquels doivent être rapportés en réalité au Xenocichla Xavieri Oustalet, — type au Muséum de Paris, consi¬ déré par les auteurs comme synonyme de Cabanisi. Par tous ses caractères et entre autres par ses proportions, notre spécimen se rapproche effectivement tout à fait du type de Xavieri et non du Phyllastrephus icterinus, espèce un peu plus petite mais qui lui ressemble si étonnamment. A ce sujet, il est intéressant de noter que, tandis que ces deux espèces coexistent presque par¬ tout, Chapin remarque qu’il n’a pas trouvé Xavieri dans la forêt du Mayumbe : or le spécimen collecté par M. Bougeot et ceux signalés dans la précédente étude (l. c.) sous le nom de Cabanisi confirment la présence de cette espèce également dans cette région du Gabon. Criniger (= Trichophorus ) calurus (Cass.) ? subsp., Ç ad., un ad., Tchibanga, avril 1953. Ces deux spécimens, d’apparence pigmentaire si exactement semblable, représentent peut-être deux formes, sinon même plus vraisemblablement deux espèces, distinctes. En effet, comparés à une série de douze autres spécimens du Gabon et du Cameroun, référables morphologiquement à Criniger calurus, on retrouve parmi tous ces Oiseaux des différences du même ordre qui semblent prouver que partout au Gabon — comme le montrent entre autres les: récoltes de M. Rougeot — ces deux formes coexistent côte à côte : - l’une d’elles présentant un bec plus grêle, plus mince, à 69 — culmen plus rectiligne, et par contre des pattes un peu plus fortes avec les doigts plus longs ; — l’autre avec le bec plus robuste, à culmen plus convexe, et par contre des pattes un peu plus faibles avec les doigts plus courts. Dans l’ensemble de cette petite série, trois des spécimens sont nettement référables au premier de ces deux types, les autres au second, avec un ou deux spécimens plus ambigus. Par ailleurs les formules alaires sont les mêmes et la coloration, identique, ne présente que quelques variations individuelles. Cette série néan¬ moins est beaucoup trop restreinte, avec des indications de sexe trop insuffisantes, pour que l’on en puisse tirer une conclusion bien précise. Toutefois, dans la littérature relative à ces Oiseaux, on remar¬ quera que N. Gyldenstolpe (Kungl. Svenska Vetenskaps. Handl., 3e série, I, n° 3, 1924), travaillant sur des Oiseaux d’une région assez éloignée du Gabon (nord-est du Congo Belge), mais pourtant voisine par la faune, est arrivé à des conclusions identiques, schéma¬ tisées dans ses figures au trait ( l . c., p. 174), qui traduisent très fidèlement les différences du bec dont il vient d’être question : la fig. a, qualifiée par lui de Trich. Swainsoni Bannermani Gyld., se rapportant au premier de nos deux types, les fig. b et c, sous le nom de Trich. calurus, se rapportant au second. Or cette distinction spécifique ne paraît pas avoir été retenue par les auteurs récents, et il est vrai que la description originale, insuffisante et ambiguë, de la prétendue espèce Trich. Swainsoni O. Neumann 1914 ne facilite guère l’étude critique de ces formes. Ni D. Bannehmann, ni J. P. Chapin entre autres, dans leurs excellents ouvrages respectifs sur les Oiseaux de l’Afrique occidentale et du Congo Belge, n’ont voulu voir là autre chose que des variations individuelles ou des différences subspécifiques d’une même e.ntité spécifique, Trich. calurus. Notre matériel étant beaucoup trop insuffisant, je me bornerai ici à attirer l’attention des naturalistes sur l’intérêt qu’il y aurait à réunir d’autres éléments d’étude pour tenter de mettre au point cette question. Il est d’ailleurs possible que la variabilité indivi¬ duelle chez ces Oiseaux n’en facilite guère même la différenciation subspécifique, les différences de teinte invoquées par les auteurs ne me paraissant pas très convaincantes. Campephagidés. Coracina azurea (Cass.), $ ad., N’Denguelila (en forêt), 11 février 1953. Hirundinidés. liirundo lucida angolensis Boc., imm., Tchibanga, novembre 1952. Ce spécimen, nettement immature par ses commissures du bec — 70 — jaunâtres et ses rectrices courtes, ne présente qu’une tache blanche arrondie assez petite sur le vexille interne des rectrices. Hirundo rust. rustica (L.), Ç ad., Bayadi (Tchibanga), 29 novem¬ bre 1952. Spécimen en pleine mue, une partie des pennes et des plumes de contour ayant une apparence très fraîche, contrastant avec l’aspect un peu décoloré du reste du plumage. Il est intéressant de noter la coexistence, à cette époque de l’année du moins, de cette espèce — migratrice d’Europe — et de la précé¬ dente, qui en est morphologiquement si voisine. Psadidoprocne Petiti Sh. et Bouv., ad., Tchibanga, juillet 1952. Nectariniidés. Chalcomitra fuliginosa (Shaw), ad., Tchibanga, août 1952. Chalcomitra olivacea Ragazzii (Salv.), 2 ad., Tchibanga, août 1952 et avril 1953. Anthreptcs Longuemarei (Less.), ^ $ ad., Tchibanga, 18 juillet 1952 ; juv., Tchibanga, janvier 1953. Ce spécimen juvénile, non sexué, diffère grandement de la femelle adulte par ses supra-caudales non métalliques et sa gorge lavée de jaune. Anthreptes collaris hypodilus (Jard.), (J ad., Tchibanga, 8 juin 1952. Anthreptes rectirostris tephrolaema (Jard. et Fras.), <$ ad., Bayadi (Tchibanga), septembre 1952. Plocéidés. Ploceus nigr. nigricollis (Vieill.), (J ad., Tchibanga, 9 octobre 1952. Ploceus ocularius crocatus (Hartl.), $ ad., Tchibanga, août 1952. Spermestes poensis poensis (Fras.), ad., Tchibanga, septembre 1952. Sturnidés. Onychognathus fulgidus intermedius Hart., $ ad., Tchibanga, avril 1953. 71 — Crustacés Décapodes Marcheurs des Iles de Tahiti et des Tuamotu. — I. paguridea (suite). Par Jacques Forest. Eupagurinae Ortmann. Genre Eupagurus Brandt. Eupagurus anceps sp. nov. Fig. 15 à 19. Spécimens récoltés. — Hikueru : 18 rj, L. c. 1,2 à 3 mm ; 5 $, L. c. 1,2 à 2 mm, dont 2 oVigères de 1,8 et 2 mm (Syntypes) ; 17 et 2 $ dont une ovigère, L. c. 1,4 à 3 mm. — Tahiti : 3 S, L. c. 1,3 à 1,8 mm ; 2 9, L. c. 1,2 et 1,8 mm. Coquilles. — Cerithium nesioticum Pilsbry et Vanatta, C. piperitum Sow., Planaxis lineolatus Gould. Description. - — Écusson céphalothoracique un peu plus long que large. Rostre large, acuminé, proéminent ; dents latérales du bord frontal beaucoup moins saillantes et situées bien plus près des angles antéro-latéraux que de la ligne médiane. Pédoncules oculaires cylindriques, à peu près trois fois plus longs que larges, trapus, le rapport de leur longueur à celle de l’écusson céphalothoracique sensiblement égal à 5/7 chez les adultes. Cornées grandes, non échancrées postérieurement. Écailles oculaires larges, arrondies, présentant une petite pointe distale insérée par dessous. Pédoncules antennulaires dépassant les cornées de la moitié de la longueur de leur dernier article. Pédoncules antennaires un peu plus longs que les pédoncules oculaires. Écailles antennaires sub-cylindriques atteignant le quart proximal du dernier article pédonculaire. Chélipède droit présentant un important dimorphisme sexuel : chez le mâle adulte (fig. 16), propode à peu près de même longueur que la carapace ; main assymétrique, avec un bord droit rectiligne ou légèrement concave et un bord gauche fortement convexe ; bord interne du doigt fixe très oblique par rapport à l’axe longitudinal de la main. Région antérieure des doigts recourbée vers le bas. Chez la femelle (fig. 17), main à peine plus longue que la région antérieure du céphalothorax, ses bords latéraux régulièrement convexes, le bord interne du doigt fixe dans l’axe longitudinal de la main. Ché¬ lipède gauche (Ç, fig. 18) à peu près de même type dans les deux sexes, ressemblant au chélipède droit de la femelle mais plus petit, le Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 1, 1954. ~ 72 — propode ayant. une longueur sensiblement égale aux 4/5 de celle de l’écusson céphalothoracique. Chélipèdes très finement granulés chez les mâles adultes. Chez les femelles les granules ont tendance à devenir spinif ormes sur les bords de la main. Chez les jeunes, le carpe du chélipède gauche présente une rangée longitudinale de denticules sur la face supérieure, et il existe des tubercules spini- J / '• 17 Fig. 15-19. — Eupagurus anceps sp. nov. 15, écusson céphalothoracique et appendices céphaliques, <£, X 20 ; 16, chélipède droit, (?, X 12 ; 17, id., $, X 25 ; 18, chélipède gauche, $ X 25 ; 19, p3 gauche, çj, X 12. — Les poils n’ontpas été figurés. formes disposés en plusieurs rangées longitudinales sur la région palmaire. Pattes ambulatoires peu déprimées latéralement, dactyle et propode sub-égaux ; ongle long, crochu, et acéré suivi de cinq ou six spinules cornées insérées sous le dactyle ; sous le bord inférieur du propode, une petite épine cornée distale suivie d’une ou de plusieurs spinules très petites. Coxae de la cinquième paire thoracique dissymétriques chez le mâle : la gauche normale, avec l’orifice génital s’ouvrant vers le bas et bordé postérieurement par une frange de soie, la droite plus grosse, présentant du côté interne un renflement au sommet duquel — 73 est situé le pore génital obliquement orienté vers le plan sagittal et la région abdominale de l’animal ; de très longues soies s’insèrent sur le bord postérieur de l’orifice, barrant transversalement le thorax et venant recouvrir la coxa gauche. Quatre pléopodes biramés (pl2 à pl5) sur le côté gauche de l’ab¬ domen chez la femelle. Trois pléopodes biramés, plus petits (pl3 à pl 5) chez le mâle. Pilosité faible. Des taches colorées rouge-orangé sur la carapace et les pédoncules oculaires et antennaires (fig. 15), sur les chéli- pèdes (fig. 16) et sur les pattes ambulatoires (fig. 19). Remarques. — Cette espèce appartient au sous-genre Pagurixus créé par Melin pour P. boninensis sp. nov. en 1939, par la conforma¬ tion des coxae de la cinquième paire de pattes thoraciques du mâle (Melin, 1939, p. 39, fig. 18) et par la présence de trois pléopodes biramés chez le mâle. Le genre Eupagurus manque d’homogénéité, on y a introduit tout les Eupagurinae dépourvus de pléopodes pairs dans les deux sexes et de tubes sexuels chez le mâle et il sera cer¬ tainement nécessaire, au cours d’une révision générale, de le sub¬ diviser en plusieurs groupes qui auront une valeur générique et non pas seulement sub-générique. Si les orifices mâles sont disposés de la même façon chez Eupagurus anceps sp. nov. et chez E. boninensis, il ne semble pas cependant que l’on ait affaire à une même espèce. La comparaison est rendue difficile par le fait que nous ne connais¬ sions la seconde que par la description d’un seul exemplaire mâle, privé de ses deux chélipèdes. Les caractères figurés par Melin, en particulier la forme du bord frontal, des pédoncules et des écailles oculaires, ainsi que les particularités des antennules, rendent impro¬ bable l’identité des deux espèces. Eupagurus maorus, décrit de Tahiti par Nobili, est connu par une seule femelle en mauvais état, conservée au Muséum. Ce spéci¬ men est bien plus grand que les E. anceps puisqu’il mesure 6 mm de carapace. La forme de la région antérieure de la carapace, les pro¬ portions des appendices céphaliques et des deux derniers articles des pattes ambulatoires, la coloration sont différentes chez les petits Eupagurus récoltés par M. Ranson et chez E. maorus mais ces différences pourraient être liées à la taille plus grande de ce dernier. Par contre les chélipèdes sont très grêles et portent des rangées de tubercules fort saillants chez E. maorus, alors que, chez E. anceps, ils sont assez trapus et ont une face supérieure presque lisse. Il est regrettable que l’espèce de Nobili ne soit encore connue que par une femelle, ce qui rend incomplète toute comparaison avec une forme comme Eupagurus anceps, dont le dimorphisme sexuel est aussi net et aussi frappant : la pince gauche du mâle est ici beaucoup plus volumineuse que celle de la femelle et de forme bien différente, à — 74 — tel point que les deux sexes paraissent à première vue appartenir à des espèces différentes. En ce qui concerne E. maorus, il est possible qu’on soit amené à le mettre en synonymie avec E. laevimanus Ortmann qui a été décrit d’après un seul spécimen £ à carapace de 6,5 mm environ. Les différences indiquées par Nobili portent à peu près uniquement sur l’ornementation du chélipède droit, complètement lisse chez E. laevimanus. N’est-on pas ici encore en présence d’un cas de dimor¬ phisme sexuel ? Il serait nécessaire pour répondre à la question, d’examiner le type d’ORTMANN, et de disposer de plusieurs spécimens mâles et femelles d’une même localité. Eupagurus anceps est l’une des plus petites espèces de pagures décrites. Les plus grands individus mâles ont une carapace de 3 mm ; ceux dont la carapace ne mesure que 2 millimètres ont déjà, le plus souvent, un chélipède droit de forme caractéristique. Chez les plus petits, mais aussi, il faut le noter, chez quelques individus parmi les plus grands, cet appendice diffère peu de celui des femelles. Il est probable que le dimorphisme apparaît à un certain stade du développement sexuel, lequel peut n’être pas étroitement lié à l’accroissement de taille. Les femelles ont une taille maximum de 2 mm (L. c.), la plus petite ovigère mesure 1,6 mm (L. c.). Il y a 10 à 14 œufs, énormes par rapport à la taille de la mère, puisque leur diamètre est compris entre 400 et 500 jx. Ces œufs sont disposés le long de l’abdomen en un double cordon. Genre Catapaguroides A. Milne-Edw. et E. L. Bouvier. Catapaguroides ? trichophthalmus sp. nov. Fig. 20-24. Spécimen récolté. — Tahiti, 1 L. c. 3 mm (Holotype). pl gauche,. p3 droit, les 2 p4 manquent. Description. — Largeur de l’écusson céphalothoracique légèrement supérieure à sa longueur, celle-ci représentant les 3/5 environ de la longueur totale de la carapace. Rostre acuminé, très proéminent,, dépassant légèrement le milieu des écailles oculaires. Pédoncules oculaires extrêmement trapus, élargis au niveau du tiers proximal, le diamètre à ce niveau compris deux fois environ dans la longueur qui est égale aux 3/5 de celle de l’écusson céphalothoracique. Cor¬ nées paraissant légèrement invaginées, leur bord antérieur attei¬ gnant l’extrémité antérieure de l’avant-dernier article des pédon¬ cules antennulaires et dépassant le milieu du dernier article des pédoncules antennaires. Écaille antennaire longue et sub-cylin- drique, arrivant au tiers distal du dernier article lorsqu’on le rabat contre le pédoncule. Flagelles antennaires manquants. — 75 — Chelipède gauche manquant, un peu plus petit que le droit d’après la taille des coxae. Chelipède droit (fig. 21 et 22) très allongé avec le mérus relativement court, carpe aussi long que la carapace ; lon¬ gueur du propode égale à deux fois et demie celle de l’écusson céphalo- Fig. 20-24. — Catapaguroides ? trichophlhalmus sp. nov. 20, écusson céphalothoracique et appendices céphaliques, X 13 ; 21, chelipède droit, vu par dessus, X 10 ; 22, id., face interne, X 10 ; 23, p2 gauche, X 8 ; 24, coxae de la dernière paire de péréiopodes, X 22. thoracique. Doigts à ongles non cornés, légèrement recourbés vers le bas et représentant moins du tiers de la longueur totale de la main. Tous les articles lisses ou très finement granuleux ; sur le mérus deux dents, l’une médiane, l’autre sub-distale, au bord infé¬ rieur de la face interne, et une dent sub-distale au bord inférieur de la face externe. — 76 — Pattes ambulatoires de la première paire ( p2 gauche : fig. 23) nettement plus courtes que le chélipède droit. Dactyle et propode peu déprimés latéralement et sub-égaux, le premier avec 8 ou 9 épines cornées longues et fines sur le bord inférieur en arrière de l’ongle, le second avec 3 ou 4 épines plus espacées sur ce bord. Deuxième patte ambulatoire droite manquant, p-3 gauche un peu plus longue que la précédente mais de même type, avec 11 épines sous le dactyle et 4 sous le propode. Coxa de p5 droite pourvue d’un long tube sexuel rabattu contre le flanc droit et dont la région distale plus mince est légèrement spiralée. Orifice sexuel gauche surmonté d’une petite papille conique (fig. 24). 3 pléopodes impairs non ramifiés (pl 3 à pi 5). Telson allongé, dissymétrique ; sur le bord des deux lobes posté¬ rieurs, de part et d’autre de l’encoche médiane, quelques denticules, et, en avant, de très longues soies. Pilosité forte constituée par de longs poils très fins transparents, raides, particulièrement nombreux et développés sur les pédoncules oculaires en arrière des cornées, sur les écailles antennaires, et sur les régions supérieures des chélipèdes et des autres pattes thoraciques. Onze paires de branchies bi-sériées. Les lamelles situées près de l’insertion de chaque branchie profondément échancrées au sommet, mais l’échancrure diminuant puis disparaissant progressivement quand on se rapproche de l’extrémité. Remarques. — Ce n’est qu’après de longues hésitations que j’ai rattaché cette petite espèce au genre Catapaguroides A. Milne- Edwards et E. L. Bouvier, d’autant plus que la femelle est encore inconnue. Les Eupagurinae comptent plusieurs genre dans lesquels les mâles possèdent un long tube sexuel à droite alors que le gauche est beaucoup plus court ou inexistant. Ce sont, en plus des Catapa¬ guroides auquel on doit probablement rattacher les Cestopagurus Bouvier, les Catapagurus A. Milne-Edwards, les Pagurodes Hen- derson, et les N ematopagurus A. Milne-Edwards et E. L. Bouvier. La présence d’appendices pairs sur le premier segment abdominal de la femelle sépare ces derniers des autres genres, et ceux-ci sont habituellement distingués les uns des autres par la position du tube sexuel droit et par la forme des feuillets branchiaux. Le mâle décrit ici est bien pourvu d’un tube sexuel droit qui remonte le long du flanc droit comme chez Catapagurus et Pagurodes au lieu d’être dirigé vers la gauche comme dans les autres genres. Par contre ses branchies ne sont pas quadrisériées comme chez Pagurodes, ni simplement bisériées comme chez Catapagurus et N ematopagurus. Elles sont de même type que chez Catapaguroides, avec, pour une même branchie, tous les intermédiaires entre les lamelles profon¬ dément bilobées et les lamelles entières. — 77 — Par la forme du bord frontal, des pédoncules oculaires, des chéli- pèdes et des pattes ambulatoires, le spécimen de Tahiti est bien éloigné des Catapagurus et des Nematopagurus. La réduction des- pédoncules oculaires s’observe chez Pagurodes, mais c’est chez Catapaguroides que l’on trouve le plus de variété dans le développe¬ ment de ces appendices, comme en témoignent les noms attribués à plusieurs espèces : microps, megalops, macrophthalmus. C’est dans ce genre que l’on trouve également des formes à rostre très proéminent, à pattes ambulatoires à dactyles relativement courts. L’une d’entre elles, C. iris Bouvier des Açores, possède un chélipède droit qui par la forme et les dimensions, ressemble à celui décrit ci-dessus. Le type des feuillets branchiaux, la présence d’un court tube sexuel à gauche, quelques ressemblances ou plutôt des différences moindres dans certains appendices — pédoncules oculaires, chélipèdes, pattes ambulatoires — m’ont paru au total plus importants que l’orientation du tube sexuel droit, qui est celle des Catapagurus. C’est finalement sous le nom générique de Catapaguroides que l’espèce a été décrite. Il va de soi que ce choix n’est pas définitif. Il sera confirmé ou infirmé lorsqu’on connaîtra la femelle et surtout lorsque les Eupa- gurinae auront été révisés : les difficultés rencontrées ici montrent une fois de plus l’insuffisance des caractères retenus jusqu’à main¬ tenant pour distinguer les différents genres. En l’absence d’une meilleure caractérisation de chacun d’eux, on risque d’être amené à en créer inutilement de nouveau ou à placer côte à côte des espèces phylogénétiquement éloignées. Catapaguroides ? trichophthalmus a été récolté dans la zone inter- cotidale et on peut ainsi le rapprocher de C. ( Cestopagurus ) coutieri Bouvier des récifs madréporiques de Djibouti et de Catapaguroides limidus (Boux) espèce méditerranéenne que l’on trouve depuis la côte jusqu’à une profondeur de 1.200 mètres. La plupart des repré¬ sentants des genres dont il a été question plus haut sont sub-littoraux ou franchement abyssaux. Le genre Catapaguroides était considéré comme exclusivement atlantique. Si l’on y rattache les Cestopagurus, sa répartition s’étend à F Indo-Pacifique, de la Mer Rouge aux Iles Bonin. S’il se confirme que l’espèce décrite ci-dessus est bien un Catapaguroides,. la limite orientale du genre se verra repoussée jusqu’à Tahiti. Coenobitidae Dana. Genre Coenobita Latreille. Coenobita hilgendorfi Terao 1913. « Coenobita clypeata Herbst », Latreille, 1826, p. 277. «. Coenobita clypeatus Lat. », Nobili, 1907, p. 373. — 78 — Coenobita hilgendorfi (nom. nov.), Terao, 1913, p. 388. Spécimens récoltés. — Hikuéru : de nombreux spécimens, L. c. 18 à 44 mm comprenant des Ç ovigères ; Tahiti : 1 $, L. c. 35 mm. Coquilles. — Turbo setosus Gmel. Coenobita perlatus H. Milne-Edwards 1837. Coenobita perlata, H. Milne-Edwards. 1837, p. 242. « Coenobita rugosus Edw. » (pars), « Coenobita rugosus var. granulosa (sic) Bouvier » et « Coenobita perlatus Edw. », Norili. 1907, p. 373. Spécimens récoltés. — Hikuéru et Takumé : très nombreux lyeides Aâi A A Ao 1 1 Échelle du développement du point de croissance des Aegilops du groupe ovata. (Grossissement : env. 15 fois). L’examen des primordia d’épi des tiges principales, sur des plantes issues de semis préhivernaux soumises aux conditions naturelles et au jour continu, montre : - — - qu’un cône déjà nettement différencié (Cd de notre échelle) présente une évolution plus rapide en jour continu qu’en jour naturel de 13 à 15 h.30. A ce moment, pour nos conditions, le processus photostadial est donc : — 161 — — soit encore en cours dans l’un et l’autre cas, les conditions antérieures ayant ramené le développement du semis du ll-XI-52 en lumière continue au même niveau que celui du semis du 19-YIII-52 dans les conditions naturelles ; la différence dans la rapidité ultérieure de l’évolution du cône provenant de l’action ultérieure du régime lumi- neud différent ; — soit encore en cours dans l’un et l’autre cas (ou seulement dans le cas du semis dans les conditions naturelles), la liaison n’étant pas stricte entre la morphologie du cône et l’accomplissement du processus photostadial, la différence antérieure des conditions du régime lumi¬ neux étant à l’origine de la différence dans la rapidité de l’accom¬ plissement antérieur du processus photostadial ; cette différence s’accentuant ou non par la suite si le processus est en cours chez l’un et l’autre semis à la date du prélèvement (3-IV-53). - — que, dans les conditions naturelles, des cônes ayant un déve¬ loppement A2 à Cd de notre échelle, au début avril, épient tous sensiblement à la même date, ultérieurement (comme on l’a vu plus haut, pour l’état Cd en jour continu, début avril, l’épiaison a lieu plus tôt qu’en jour naturel). Il semblerait donc que les plus tardifs rattrapent les plus hâtifs entre la période du prélèvement et l’épiai¬ son. Les plus précoces piétinent-ils en attendant les conditions nécessaires à l’accomplissement de leur photostade (ou de leur épiaison ?) tandis que les plus tardifs achèvent leur thermostade, et commencent ensemble l’accomplissement de leur photostade ? Les semis de fin de printemps ont pu, si le thermostade accomplit son processus dans des conditions de température élevée chez cette sorte, débuter l’accomplissement de leur processus photostadial et peut- être l’achever à la fin de l’été ? L’épiaison du semis du début mai en jour continu montre que pour cette date de semis le thermostade s’était accompli. Aussi peut-on se demander si, lorsque le thermostade s’est achevé, la durée du jour était suffisante pour que le processus photostadial puisse débuter. Or cette sorte d’Aegilops a précisément épié en quelques mois sous 10 heures et même sous huit heures de jour, moins rapidement il est vrai que dans les conditions du jour naturel croissant de 9 à 15 h. 30. Mais cette épiaison en jour court avait lieu pendant la période des chaleurs. La température aura-t-elle été suffisamment élevée pour que le processus photostadial ait pu s’accomplir ou tout au moins débuter avant la fin de l’été ou le début de l’automne, dans le cas du semis de mai dans les conditions naturelles ? Cela est pro¬ bable, au moins pour le début de l’accomplissement de ce stade. Il paraît donc, que les semis de fin de printemps et sans doute de la mi-été ont accompli leur thermostade à chaud, puis débuté leur photostade alors que le semis de novembre a accompli son thermo¬ stade à froid et tout au plus initié son photostade, au début avril. Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 1, 1954. Il — 162 — Les points de croissance des plantes issues du dernier semis rejoin¬ draient donc dans leur développement les points de croissance des plantes issues des premiers semis soit au cours du photostade soit ultérieurement entre le début avril et la fin mai (épiaison). Comme on le voit, l’analyse fine des conditions du développement sur la base de l’étude morphologique de l’évolution du cône de crois¬ sance (entre les repères Ao et D de notre échelle) peut-être tout au moins dans l’état actuel de nos connaissances, n’est pas une panacée. Résumé. Nous avons exposé dans cette note les conditions du développe¬ ment de 3 formes d ’Aegilops ovata L. ainsi que d’une forme poly¬ ploïde qui serait un « mutant » issu de l’une d’entre elles. Les catégories systématiques auxquelles appartiendraient ces formes paraissent mal définies. Toutefois les trois premières appartiennent certainement à l’espèce ovata L. Parmi celles-ci, l’analyse ( analyse stadiale simple et précisée) des conditions du développement fait apparaître des différences très sensibles quant aux exigences écologiques nécessaires à l’accomplis¬ sement des processus thermo et photostadiaux de chacune de ces formes. Ces différences se traduisent, dans les conditions de la région parisienne, par des tendances extrêmement nettes à la bisuannualité ou à Tan- nualité. L’étude de ces caractères se révélera, croyons-nous, significative pour la recherche de la dynamique de la répartition géographique des espèces et variétés. L’orientation de la phytogéographie dans ce sens nous paraît riche de promesses. Laboratoire de Culture du Muséum. — 163 — Le forage du sanatorium de Franconville, a Saint-Martin-du-Tertre ( S.-ET.-O .). Par R. Soyer. Dans le vaste domaine attenant au château de Franconville, en forêt de Carnelle et à 1 km à l’ouest du village de Saint-Martin-du- Tertre, la Ville de Paris a établi un important sanatorium qui a été pourvu en 1932-1933 d’un forage pour alimentation en eau. En raison de l’altitude élevée du sol et de la position profonde des assises aquifères, cet ouvrage effectué sous le contrôle du Service Technique des Dérivations par la Société des Anciens Établissements De Hulster Faibie et Cle, atteint la profondeur de 133 mètres et traverse une série très variée de sédiments allant du Cuisien au Stampien. Une série complète d’échantillons recueillis de mètre en mètre a été constituée au cours des travaux et remise obligeamment au Laboratoire de Géologie par les Services Techniques du Département de la Seine. En raison de sa grande précision, elle a permis d’observer un certain nombre de faits importants pour la stratigraphie du Nord de l’Ile-de-France. Je donne ci-dessous la coupe très détaillée de cet ihiportant ouvrage que j’ai pu dresser en 1933 d’après les échantillons étudiés et les indications du journal de forage. Le puits est établi dans un bâtiment spécial, à 100 m environ de l’angle Nord-Est du château. Son orifice a été nivelé à la cote 167,09. Sol à + 167,09 Remblais et éboulis : 2 m + 167,09 à + 165,09 1. Terre végétale, remblais, marne jaunâtre sable et marne blanche . Epais- Profon- Cote seur deur du fond 2,00 m 2,00 ” 165,09 Marnes Vertes : sur 1,00 m 165,09 à 164,09 2. Argile verte compacte . 1,00 3,00 164,09 Marnes de Pantin : 4,00 m 164,09 à 160,09 3. Marne blanche calcaire à dendrites et taches de limonite . 1,00 4,00 163,09 Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 1, 1954. — 164 — 4. Marne blanchâtre et verdâtre feuilletée.... 2,00 6,00 161,09 5. Marne calcaire verdâtre . 1,00 7,00 160,09 Marnes d’Argenteuil : 12,00 m 160,09 à 148,09 6. Marne gris-bleuâtre avec granules calcaires (vers -f- 158, débris broyés de Gastropodes) . 3,00 10,00 157,09 7. Marne blanchâtre compacte . 1,00 11,00 156,09 8. Marne calcaire blanc-verdâtre . 2,00 13,00 154,09 9. Marne calcaire bleutée . 1,00 14,00 153,09 10. Marne argileuse bleu-gris feuilletée . 2,00 16,00 151,09 11. Marne argileuse bleu-verdâtre feuilletée. . . 1,00 17,00 150,09 12. Marne bleu-grisâtre compacte . 2,00 19,00 148,09 Gypse ludien : 10,50 m 148,09 à 137,59 13. Marne blanchâtre gypseuse compacte . 1,75 20,75 146,34 14. Gypse saccharoïde blanc, pur . 1,75 22,50 144,59 15. Marne gypseuse blanchâtre, sèche, feuilletée. 0,80 23,30 143,79 16. Gypse saccharoïde blanchâtre . 1,70 25,00 142,09 17. Gypse saccharoïde blanc-jaunâtre fin . 2,00 27,00 140,09 18. Gypse saccharoïde blanchâtre . 1,00 28,00 139,09 19. Gypse saccharoïde blanc-jaunâtre . 1,50 29,50 137,59 Marnes infra-gypseuses : 3,50 m 137,59 à 134,09 20. Marne jaunâtre feuilletée à grands cristaux de gypse . 0,50 30,00 137,09 21. Marne blanc-jaunâtre compacte, petits cris¬ taux de gypse . 1,75 22,50 144,59 22. Marne jaunâtre feuilletée, granules de gypse et nodules calcareux . . 1,00 32,00 135,09 23. Marne blanc-jaunâtre feuilletée . (Marnes à Pholadomya ludensis) . 1,00 33,00 134,09 Sables de Cresnes : 2,60 m 134,09 à 131,49 24. Sable jaunâtre très fin légèrement argileux, finement zoné . 2,60 25,60 131,49 Calcaire de Saint-Ouen : 4,80 m 131,49 à 126,69 25. Calcaire gris, dur, cassant . 0,60 36,20 130,89 26. Marne blanchâtre calcaire . 1,80 38,00 129,09 27. Calcaire marneux blanchâtre et pseudo- morphoses de gypse en silice . 1,00 39,00 128,09 28. Calcaire siliceux gris dur, avec silice cris¬ tallisée . 1,00 40,00 127,09 29. Calcaire siliceux gris, dur. . 0,40 40,40 126,69 165 — Sables de Mortefontaine et Calcaire de Ducy : 2,00 m 126,69 à 124,69 30. Grès gris cristallin, sable grisâtre fin (ni- veau de Mortefontaine) . 1,00 41,40 125,69 31. Marne blanche avec silice, calcite et gypse cristallisés . 1,00 42,40 124,69 Sables de Beauchamp : 18,09 m 124,69 à 106,90 32. Sable gris fin, légèrement argileux . 1,60m 44,00 123,09 33. Sable calcaro-argileux jaunâtre et verdâtre. 3,00 47,00 120,09 34. Sable blanc-grisâtre quartzeux très fin fos¬ silifère, Nummulites variolarius . 1,00 48,00 119,09 35. Sable jaune-verdâtre compact, argileux, fos¬ silifère à la base . 2,00 50,00 117,09 36. Sable blanc-grisâtre quartzeux très fin, fossilifère, quelques N. variolarius . 2,00 52,00 115,09 37. Sable jaune fin, argileux, filets calcareux, N. variolarius à la base . 2,00 54,00 113,09 38. Sable jaune fin, argileux, feuillets verdâtres argileux . 1,00 55,00 112,09 39. Sable verdâtre fin, compact, un peu argi¬ leux, quelques fossiles . . : . 1,00 56,00 111,09 40. Sable verdâtre fin, compact, gypse cris¬ tallisé et granules calcareux. Ostrea bri¬ sées . 1,00 57,00 110,09 41. Sable quartzeux jaunâtre, bancs calcareux et siliceux, inclusions de gypse ; fossili¬ fère : Dentalium , Ostrea . 2,00 59,00 108,09 42. Sable gris fin, quartzeux . .' . 1,00 60,00 107,09 43. Sable blanc-grisâtre fin, grès siliceux, rares N. variolarius petites et roulées . 1,00 61,00 106,09 Lutétien (Marnes et Caillasses) 106,09 à 96,09 44. Calcaire jaunâtre dur . : 10 m 1,00 62,00 105,09 45. Calcaire grisâtre et marne blanche . 1,00 63,00 104,09 46. Marne blanche compacte et caillasses sili¬ ceuses grises dures . . 3,00 66,00 101,09 47. Marne blanche et bancs calcaires jaunâtres. 3,00 69,00 98,09 48. Calcaire grisâtre dur, un peu siliceux . 1,00 70,00 97,09 49. Marne blanc-grisâtre et caillasse siliceuse. . 1,00 71,00 96,09 Lutétien (Calcaire grossier) : 96,09 à 76,09 50. Calcaire blanc, dur, compact ( Calcaire gros¬ sier supérieur) . 20 m 4,00 75,00 92,09 51. Calcaire grisâtre dur (Calcaire grossier moyen' . . 1,00 76,00 91,09 — 166 — 52. Calcaire gris, dur, fossilifère . 1,00 77,00 90,09 53. Calcaire blanc-grisâtre dur . 2,00 79,00 88,09 54. Calcaire jaune clair . 2,00 81,00 86,09 55. Calcaire jaune foncé [Calcaire grossier infé¬ rieur) . 3,00 84,00 83,09 56. Calcaire gris-clair, dur, fossilifère, radioles d ' Echinides . 3,50 87,50 79,59 57. Sable jaune-verdâtre calcaro-siliceux . 2,50 90,00 77,09 58. Calcaire glauconieux, sable quartzeux gris- verdâtre ; fossiles brisés : Area, Anomia. 1,00 91,00 76,09 Cuisien : 39 m 76,09 à 37,09 59. Sable quartzeux grossier, brun, ligniteux et ferrugineux . 1,00 92,00 75,09 60. Sable brun argileux et ferrugineux . 1,00 93,00 74,09 61. Grès tendre sablo-argileux grisâtre, débris de lignites . 1,00 94,00 73,09 62. Sable quartzeux blanchâtre assez fin, fossi¬ lifère : Bicorbula gallicula Desh ; Area effossa Desh. ; Ostrea rarilamella Mell. ; O. multicostata Desh. ; Turritella Solan- deri Mayer E. ; T. Vaudini Desh. ; T. funiculosa Desh . 4,00 98,00 69,09 63. Sable verdâtre compact, argileux . 3,00 101,00 66,09 64. Sable grisâtre argileux . 1,00 102,00 65,09 65. Grès quartzeux grisâtre, niveaux argileux. . 1,00 103,00 64,09 66. Sable blanc-grisâtre très lin, quartzeux, quelques fossiles aux tests écrasés . 5,00 108,00 59,09 67. Sable quartzeux blanc et jaunâtre, grains très fins de Limonite . 2,00 110,00 57,09 68. Sables grisâtres quartzeux et glauconieux . . 1,25 111,25 55,84 69. Lignites ; sable grisâtre quartzeux, glauco¬ nieux, fossilifère, nodules et tubulures de grès quartzeux. Nummulites roulées et brisées . 0,75 112,00 55,09 70. Sable quartzeux, gris, très fin, quelques fossiles brisés ; nodules gréseux vers 116 m . 6,00 118,00 49,09 71. Sable quartzeux gris à tubulures de grès glauconieux . 1,00 119,00 48,09 72. Sable quartzeux gris-clair, très fin . 8,00 127,00 40,09 73. Sable gris foncé, très fin . 3,00 130,00 37,09 Fausses Glaises : sur 3,00 m 37,09 à 34,09 74. Sable gris compact, fin, argileux . 1,00 131,00 36,09 75. Argile gris noirâtre compacte, légèrement sableuse, un peu micacée et ligniteuse à la base . 2,00 133,00 34,09 — 167 — Le forage du château de Franconville est implanté à 800 in au Sud-Est du forage communal de Saint-Martin-du-Tertre, dont le détail a été publié 1. La comparaison des deux coupes souligne quelques différences. Forages de Saint-Martin-du-Tertre Château de Franconville Communal Sol à . +167,09 +200 b are à base à Sables de Fontainebleau . _ _ — 35,00m +165 Marnes Vertes . . s/1,00 m 164,09 3,25 161,75 Marnes supra-gvpseuses . .... 16,00 148,09 13,57 148,18 Gypse . .... 10,50 137,59 9,18 139,00 Ludien inférieur . 3,50 134,09 — — Sables de Cresnes . 2,60 131,49 3,00 136,00 Cale, de St-Ouen . 4,80 126,69 5,00 131,00 Sables de Beauchamp . 20,60 106,09 18,00 113,00 Marnes et Caillasses . .... 10,00 96,09 9,04 103,96 Calcaire grossier . 22,00 76,09 23,56 80,40 Cuisien . 39,00 37,09 31,40 49,00 Sparnacien . .... s/3,00 34,09 s/15,60 33,40 Des variations d’épaisseur apparaissent dans les dépôts ludiens ; elles portent sur le sommet et la base de l’assise, la puissance de la masse gypseuse centrale restant comparable, celle-ci paraissant toutefois plus homogène et plus pure sous le château. Par contre, les couches infra-gypseuses, réduites à 1 m 22 et incorporées au gypse dans la coupe du puits communal sont plus épaisses et bien plus nettes dans le forage du château, avec 3 m 50 de sédiments marneux et argileux. Les assises du sommet du Bartonien inférieur (Sables de C-resnes et Calcaire de Saint-Ouen) ont une puissance identique dans les deux coupes, mais dans celle du château, on peut distinguer nette¬ ment les niveaux de Mortefontaine et de Ducy ; la série des sables de Beauchamp présente plusieurs niveaux fossilifères à Nummulites variolarius, à la base et dans la moitié supérieure de l’étage. Pour le Lutétien, si les Marnes et Caillasses sont comparables, une différence fondamentale de faciès apparaît dans le Calcaire grossier. Alors que ce sont des sables dolomitiques du type des vallées du rû de Presles et de FYzieux qui sont signalés sur la Glauconie grossière de la base du Lutétien dans le forage communal, ce sont des calcaires fossilifères du type de la série habituelle de la région parisienne qui constituent l’étage dans la coupe du château, où les passages dolo¬ mitiques sont peu ou non représentés. Mais c’est surtout au Cuisien que les différences s’accentuent, car même si l’on place dans le Cuisien tous les sables verdâtres à débris 1. G. F. Dollfus. Feuille de Châteaudun au 80.000e. Feuille de Bourges au 320.000e. Bull. Serv. Cart. géol. de la France n° 133 t. XXII-(1 911-1912)-! 913, p. 24. 168 — ligniteux attribués au Sparnacien par G. F. Dollfus, et situés au- dessus des argiles à Cyrènes touchées à 151 m de profondeur dans le puits communal, l’épaisseur de l’assise est encore inférieure de 6 m à celle du Cuisien du château. La différence porte surtout sur les sables jaunes fins fossilifères représentant le Cuisien classique (8 m 50 à Saint-Martin, 20 m 25 au château), les sables de la base, représentant les « Sables du Soissonnais » placés autrefois dans le Sparnacien, atteignant 22 m 90 à Saint-Martin et 18 m 75 au château. La présence d’une couche à éléments grossiers, débris ligniteux et gréseux, avec Nummulites remaniées (couche n° 69) incite à placer à ce niveau le sommet des sables de Sinceny, correspondant à l’hori¬ zon de base du Cuisien marin, la base de l’étage laguno-saumâtre correspondant aux Fausses Glaises qui n’ont été reconnues que sur 3 m dans le forage du château, tandis que le forage communal a traversé 14 m d’argiles fossilifères avec Cyrena, Potamides et Melania caractéristiques d’un régime lagunaire ou estuarien. Le faciès continental, c’est-à-dire le Sparnacien proprement dit, ne serait représenté que par 1 m 60 d’argile bleue correspondant au sommet de l’Argile plastique. En dehors du Cuisien, la puissance des assises est légèrement supérieure sous le château de Franconville, et les cotes d’altitude comparées ne font pas ressortir de différences bien considérables. Il semble cependant que dans le forage communal elles soient plus élevées jusqu’au sommet de l’Eocène moyen, puis s’égalisent à l’Eocène supérieur. La proximité de l’axe anticlinal du Bray est d’ailleurs plus accentuée pour cet ouvrage que pour le forage du château. Les deux forages atteignent la nappe sparnacienne, dont le niveau statique se tenait dans le forage communal de Saint-Martin-du- Tertre exécuté vers 1900, à la cote -f- 73, et dans le forage du château de Franconville, à + 70,09. Le faible écart de 3 m constaté pour deux points hydrostatiques voisins, mais dans un intervalle de 30 années environ, souligne que l’abaissement de la courbe pièzo- métrique des nappes sparnaciennes a été faible en forêt de Carnelle, où le régime hydrologique du Cuisien est sans doute régularisé par la proximité des affleurements proches, et par le drainage qui s’opère sur les argiles de base imperméables. Il n’est d’ailleurs pas possible d’étendre davantage les conclusions hydrogéologiques, car les ren¬ seignements relatifs aux débits et aux dépressions en pompage sont inconnus pour ces deux ouvrages maintenant inutilisés. Laboratoire de Géologie du Muséum. Le Gérant : Marc André. ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F. PAILLART. - 15-3-1954 RÈGLEMENT Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national d’Histoire naturelle. Le nombre des fascicules sera de 6 par an. Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1/2 feuille (8 pages d’im¬ pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus¬ crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière à occuper la place minima. Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit, avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin suivant. Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie¬ ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs. Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de la retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un numéro ultérieur. Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils sont priés d’incrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé¬ mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais). Les auteurs désirant faire des communications sont priés d’en adresser directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la séance. TIRAGES A PART Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils peuvent en outre s’en procurer à leur frais 25 supplémentaires, aux conditions suivantes : 25 ex. 50 ex. 4 pages . 57 fr. 50 74 fr. 50 8 pages . 65 fr. 75 89 fr. 75 Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le numéro, brochés avec agrafes et couverture non imprimée. Les commandes dépassant 50 exemplaires ne pourront être acceptées que par autorisation spéciale et à des prix supérieurs à ceux qui sont mentionnés sur le tarif ci-dessus. Les auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part brochés au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves. Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du numéro correspondant. PRIX DE l’abonnement ANNUEL : France : 1.500 fr. : — Étranger : 2.200 fr. (Mandat au nom de l’Agent comptable du Muséum) Compte chèques postaux : 124-03. Paris. ÉDITIONS DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 36, RUE GEOFFROY-SAINT- HILAIRE, PARIS Ve Archives du Muséum national d’Histoire naturelle (commencées en 1802 comme Annales du Muséum national d'Histoire naturelle). Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895). (Un vol. par an, abonnement annuel France, 1500 fr., Etranger, 2200 fr.). Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com¬ mencée en 1936. (Sans périodicité). Publications du Muséum national d'Histoire naturelle. (Sans périodicité fixe ; paraît depuis 1933). Index Seminum Horti parisiensis. (Laboratoire de Culture ; paraît depuis 1822 ; échange). Notulæ Systematicæ. (Directeur, M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro- gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, France, 600 fr. ; Etranger, 900 fr.). Revue française d' Entomologie. (Directeur M. le Dr R. Jeannel, Laboratoire d’ Entomologie ; paraît depuis 1934). Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle à Dinard. (Directeur M. E. Fischer-Piette, Laboratoire maritime de Dinard ; suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ; prix variable par fascicule). Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ; adressé gratuitement aux Membres de la Société des Amis du Musée de l’Homme). Recueil des travaux du Laboratoire de physique végétale. (Laboratoire de Chimie; Section de Physique végétale; paraît depuis 1927 ; échange). Travaux du Laboratoire d’ Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; échange). Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. Directeur : M. A. Chevalier, Laboratoire d’ Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921. Abonnement annuel : 1000 fr. Revue Algologique. (Directeur MM. R. Lami, et P. Bourrelly, Labora¬ toire de Cryptogamie ; paraît depuis 1924 ; Nouvelle série à partir du 1er janvier 1954, abonnement, France, 400 fr., Etranger 600 fr.). Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur Mme Allorge, Laboratoire de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement, France, 600 fr., Etranger, 900 fr.). Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique). (Directeur M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie. Paraît depuis 1928 ; abonnement France et territoires d’Outre-Mer, 1400 fr., Etranger, 2000 fr. Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères, (Direc¬ teur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 1000 fr. ; Étranger, 1400 fr.). ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLART. - 15-3-1954. Tome XXVI 2e Série MARS 1954 SOMMA 1IIR Pages Associés du Muséum nommés en janvier 1954 . . 169 Communications : Ach. Urbain, J. Nouvel, P. Bullier et J. Rinjard. Rapport sur la mortalité et la natalité enregistrées au Parc Zoologique du Bois de Vincennes pendant l’année 1953 . 171 Ach. Urbain et J. Nouvel. Infestations parasitaires mortelles observées sur des Manchots récemment importés des îles Kerguelen . 188 M. Blanc. Poissons recueillis aux îles Kerguelen par P. Paulian (1951) et M. Angot (1952) . 190 M. André. Sur quelques Thrombidions des Nouvelles-Hébrides . 194 M. André. Description d’une nouvelle larve d’Ascoschôngastia (Acarien) parasite de Rats en Indochine . 200 F. Grandjean. Observations sur les Oribates (28e série) . 204 M. Vachon. Remarques morphologiques et anatomiques sur les Pseudoscor¬ pions (Arachnides) appartenant au genre Pseudoblothrus (Beier) (Fam. Syari- nidae J. C. C.) (à propos de la description de P. strinatii, n. sp., des Cavernes de Suisse) . 212 Fize. Cas de malformation d’un chélipède de Paguridae . 220 A. Vandel. Sur une espèce mal connue d’Isopode terrestre, Phalloniscus pygmaeus (B.-L.). ( Philoscia pygmaea B.-L.). (Crustacé) . 226 A. Franc. Révision des Neritidae d’eau douce et d’eau saumâtre de Nouvelle Calédonie . 231 J. M. Gaillard. Révision des espèces des côtes de France du genre Gibbula Risso (Mollusque Prosobranche) . 238 G. Nataf. Sur la croissance de Paracentrotus lividus Lmk et de Psammechinus miliaris Gmelin . • . 244 G. Cherbonnier. Note préliminaire sur les Holothuries de la Mer Rouge . 252 A. Tixier-Durivault. Les Octocoralliaires d’Afrique du Sud (I. Alcyonacea) . . 261 A. Guillaumin. Contribution à la flore de la Nouvelle Calédonie. CV. Plantes fourragères récoltées par M. P. Sarlin . 269 H. Stehlé. Ecologie et géographie botanique de l’archipel des Saintes (Antilles françaises) — (20e contribution) . 276 A. Cavaco. Drypetes Vilhenae (Euphorbiacées), espèce nouvelle de l’Angola. . . . 284 Ed. Boureau. Etude paléoxylologique du Sahara (XX). Sur un Annonoxylon edengense n. sp., des couches post-éocènes du Sud-Ouest de l’Adrar Tiguirirt (Sahara Soudanais) . 286 J. Roger. Le gisement villafranchien de Senèze (Haute- Loire) . 292 R. Abrard. Les alluvions modernes de l’Yonne, d’Auxerre à Appoigny. Géo¬ logie et Hydrogéologie . 296 Actes administratifs . 300 BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE ANNÉE 1954. — N° 2 401e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM 4 mars 1954 PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J. BERLIOZ ASSOCIÉS DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE NOMMÉS EN JANVIER 1954 Vandei. (Albert), présenté par M. le Professeur Louis Fage. M. Albert Vandei est depuis 1927 professeur de Zoologie à la Faculté des Sciences de Toulouse. Son œuvre scientifique très étendue comporte à la fois des recherches d’ordre biologique principalement sur la parthé¬ nogenèse, la sexualité, la génétique et des recherches d’ordre morpho¬ logique et systématique ayant surtout pour objet les Planaires et les Isopodes terrestres. •Je me borne à rapporter ici ses études sur le mode de reproduction des Planaires par scissiparité, sur le mécanisme de la régénération des parties amputées, stir le rôle des gonades dans le développement et la régénération de l’appareil copulateur. C’est à lui que l’on doit la notion de Parthénogenèse géographique spécialement étudiée chez les Isopodes terrestres, précisant l’origine par- thénogénétique des mâles qui peuvent apparaître sporadiquement dans les élevages et leur état triploïde et celle de Monogénie pour désigner les cas où une femelle donne naissance à des individus tous du même sexe. Ses travaux de Systématique ont abouti, chez les Planaires, à la dis¬ tinction de races chez certaines espèces ; mais, particulièrement remar¬ quables, sont ceux relatifs aux Isopodes terrestres. Dans une série de mémoires consacrés à ce groupe, dont il est un des spécialistes les plus Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 2, 1954. 12 — 170 — réputés, il a non seulement renouvelé les principes de la classification, mais, par une révision méthodique des espèces, il a retracé leur histoire évolutive et celle de leur répartition géographique sur le globe. , , Enfin, préoccupé des problèmes majeurs de l'Evolution, il a résumé 'dans' un ouvrage général d’une haute portée philosophique, l 'Homme et l'Evolution, ses conceptions sur cette question. M. Albert Vandel, Correspondant de l’Académie des Sciences, et que nous avons élu Correspondant en 1947, mérite, à tous ces titres, auxquels s’ajoutent les services rendus au Muséum, de devenir notre Associé. (L. F âge). Ch a de f au d (Marius), présenté par M. le Professeur Roger Heim. Depuis 25 ans, M. Marius Ciiadefaud apporte à la Chaire de Crypto¬ gamie du Muséum le concours ininterrompu d’un algologue et d’un cytolo- giste de classe auquel nul problème de botanique ou de biologie générale n’est inconnu. Par l’étroite collaboration qui l’unit à la plupart des bota¬ nistes du Muséum, par les conseils qu’il a si sortvent prodigués à certains d’entre eux, par la constante sympathie qu’il manifeste à l’égard de la Maison qui l’a adopté, par la part qu’il a prise dans le rayonnement de la botanique française, non seulement par ses recherches, mais par ses ouvrages d’ensemble, M. Ciiadefaud a serVi le rendement et la cause du Muséum. Il a eu le grand mérite de poursuivre ses études au laboratoire de Cryptogamie en même temps qu’il donnait au collège Turgot un enseignement réputé. Aujourd’hui Maître de conférences de Botanique à la Sorbonne, il a conservé sa place à la chaire de Cryptogamie et notre Maison peut considérer qu’il reste l’un des siens. Les services qu’il a ainsi rendus à notre Etablissement et son autorité dans le monde botanique me conduisent à demander à l’Assemblée de le désigner comme Associé du Muséum. (R. Heim). — 171 — COMMUNICATIONS Rapport sur la mortalité et la natalité ENREGISTRÉES AU PARC ZOOLOGIQUE DU BOIS DE V INCENNES PENDANT L'ANNÉE 1953. Par Ach. Urbain, J. Nouvel, P. Bullier et J. Rinjard. A. — MORTALITÉ I. — Mammifères. L’effectif qui était de 571 têtes au 1er janvier 1953 n’est plus que de 536 le 31 décembre. 148 mammifères sont morts pendant Tannée : ce sont 76 sujets adultes, 12 sujets récemment incorporés aux collections (sur un total de 44), 23 sujets nés au Parc et âgés de un mois à six mois (dont 4 nés en 1952 et 19 en 1953), et 37 nouveau- nés ou mort-nés. La mortalité des adultes est plus importante que celle des années précédentes, pour des raisons que nous exposerons plus loin. La répartition dans le temps est donnée par le tableau ci-dessous : Janv. Fé»r. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Ort. ■\o». liée. Animaux acclimatés . 8 6 4 5 5 7 8 3 5 5 6 14 Animaux récemment importés . — — __ 2 3 1 — 2 2 2 Jeunes (de 1 à 6 mois). 1 3 i — 2 — 3 1 2 6 — 4 Nouveau-nés et mort- nés . 2 1 4 i 5 7 2 2 4 3 2 4 Totaux . 11 10 9 6 12 16 16 7 11 16 10 24 Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 2, 1954. — 172 Voici la liste des pertes établie selon l’ordre zoologique, avec une brève mention des causes de mort. Ordre des Primates. Famille des Anthropoïdes . 2 Chimpanzés. Pan troglodytes (L.), dont un sujet acclimaté, qui présente à l’autopsie, des lésions d’entéro-hépatite aiguë, et un sujet, importé d’A. O. F. pendant l’été, qui meurt, au début de l’hiver, de broncho¬ pneumonie. Famille des Hylohatidés. 2 Gibbons à favoris blancs. Hylobates concolor leucogenis (Ogilby), nou¬ veau-nés. Famille des Papioïdés. 12 Babouins. Papio papio (Desm.), parmi lesquels on relève trois morts accidentelles (une pleurite traumatique, une plaie gangréneuse de la région ischiale et une syncope survenue en cours de capture) puis un cas d’entérite aiguë, une mort inexpliquée, et enfin la perte de deux jeunes, de quatre nouveau-nés et d’un mort-né. Famille des Cercopithécidés. 5 Magots. Macaca sylvanus (L.), dont deux adultes, qui présentent, l’un des lésions de péricardite, l’autre d’ictère, et trois jeunes parmi lesquels on note un état cachectique, un cas d’entérite aiguë et un de congestion pulmonaire. Cette mortalité exceptionnelle, aux aspects nécropsiques multiples, nous a cependant semblé relever d’une étiologie unique, que nous soupçonnions depuis longtemps déjà sans pouvoir en faire la preuve. Celle-ci a été obtenue au mois de janvier 1954 seulement, grâce à l’isolement d’un spirochète actuellement en cours de détermination. 1 Cercopithèque callitriche. Cercopithecus aetliiops sahaeus (L.), récem¬ ment offert au Parc, meurt quelques jours plus tard d’entérite aiguë. 1 Mangabey enfumé. Cercocehus aethiops (Schreber), atteint depuis plus d’un an d’une paralysie des membres inférieurs. Ordre des Carnivores. Famille des Canidés. 1 Chacal. Canis aureus (L.), atteint d’entérite sub-aiguë. 2 Renards. Vulpes vulpes (L.), dont l’un est victime de traumatismes, et dont l’autre, récemment introduit dans l’effectif, succombe à une entérite aiguë. 173 — Famille des Mustélidés. 1 Loutre du Cameroun. Luira maculicollis (Lielit. ) , importée par avion et offerte au Parc, meurt quelques jours après son arrivée. Un autre sujet de la même portée, demeuré en A. O. F., meurt également et est reconnu porteur de virus rabique. Les services spécialisés de l’Institut Pasteur nous avisent en temps voulu de ce fait et assurent le traitement d’un gardien qui avait été légèrement mordu par cette jeune loutre. Famille des Félidés. 6 Lionceaux. Felis leo L., nouveau-nés, abandonnés par les lionnes après la mise bas. 2 Panthères. Felis pardus L., dont l’une provenant d’A. E. F. meurt de « typhus » huit jours après son importation et l’autre, née au Parc, ne vit que quelques heures. 1 Puma. Puma concolor L., importé du Brésil depuis deux mois, meurt de « typhus » et se révèle, à l’autopsie, infesté de parasites intestinaux. 4 Jaguars. Felis unca L., parmi lesquels un sujet âgé, vivant au Parc depuis 1935, qui meurt de vieillesse (myocardite chronique et anthracose pulmonaire) et trois jeunes sujets, dont l’un est acciden¬ tellement tué par un autre félin, alors que les deux autres, offerts par le Jardin Zoologique de Cleveland, sont atteints de « typhus » et ne peuvent être saüvés. 1 Guépard. Acinonyx jubatus (Schreber), atteint d’hépatite de cause indéterminée, meurt dans un état ictérique accusé. Famille des Hyénidés. 1 Hyène tachetée. Hyaena crocuta Erxleb., nouveau-née. Famille des Ursidés. 2 Ours blancs. Thalarctos maritimus (Desm.), mort-nés. Ordre des Pinnipèdes. Famille des Phocidés. 2 Phoques. Phoca vitulina L., dont l’un présente une gastrite parasitaire (nématodes indéterminés), accompagnée de myocardite et de péri¬ cardite, tandis que l’autre, récemment capturé, ne présente à l’autopsie que des lésions de congestion pulmonaire. Ordre des Ongulés. Sous-ordre des Périssodactyles. Famille des Tapiridés. 1 Tapir américain. Tapirus terrestris (L.), succombe à une broncho¬ pneumonie tuberculeuse. — 174 — Sous-ordre des Artiodactyles. Famille des Suidés. 2 Sangliers d’Europe. Sus scroja L., jeunes : l’un meurt de pneumonie, le second d’une cause non précisée. 15 Sangliers d’Indo-Chine. Porcula salviana Ilodg., dont 10 adultes et 5 jeunes ; parmi les adultes, deux sujets meurent de rouget et les huit autres sont abattus pour tuberculose. Les cinq jeunes sont dévorés par la laie ou meurent en bas-âge. 2 Phacochères. Phacochoerus aethiopicus Pallas, dont l’un présente un volumineux abcès de la région parotidienne, cause d’une infection pleuro-pulmohaire mortelle, et l’autre des lésions d’entérotoxémie. 2 Potamoclières. Potamochaerus porcus (L.), dont l’un succombe à une hépatite et l’autre à une infection tuberculeuse de la plèvre, du poumon et du péricarde. 1 Pécari. Dicotyles tajacu L., âgé, présente^, à l’autopsie, de l’ascite accom¬ pagnée de lésions d’hépatite et de néphrite chroniques. Famille des Bovidés. 4 Chèvres naines du Sénégal (espèce domestique), dont deux adultes respectivement atteintes de cachexie sénile et de myocardite et deux jeunes atteintes l’une d’une congestion méningée et l’autre d’une indigestion sèche du rumen. 4 Mouflons de Corse. Ovis musimon (Pallas), dont un adulte atteint d’une inflammation du myocarde et du péricarde, deux jeunes qui meurent cachectiques, et un nouveau-né. 10 Mouflons à manchettes. Ammotragus lervia (Pallas), parmi lesquels on relève 9 cas de tuberculose (4 tuberculoses généralisées, 4 tuber¬ culoses pulmonaires et une tuberculose pulmonaire et hépatique) ; le dernier sujet, âgé de 7 mois, se tue accidentellement en tombant du rocher où il vivait. 3 Nylgauts. Boselaphus tragocamelus (Pallas) : dont deux adultes et un nouveau-né, qui succombent respectivement à une tuberculose généralisée, à une tuberculose nodulaire du poumon et à une entérite aiguë. 1 Oryx algazelle. Oryx tao H. Smith, mort-né. 1 Addax. Addax nasomaculatus (Blainville), importé, malgré de graves infirmités (fractures multiples, pseudarthroses et arthrites ankylo¬ santes), dans l’espoir d’en faire un géniteur capable de féconder les trois femelles de la collection, meurt cachectique et présente, à l’autopsie, outre ces lésions osseuses, un volumineux cœnure. Cœnurus serialis, de la région périnéale. 1 Cob de Bufîon. Adenota kob (Erxleb.), nouveau-né. 5 Gazelles de l’Inde. Antilope cervicapra Pallas, parmi lesquelles un sujet adulte est victime de congestion généralisée d’origine indéterminée, un jeune, âgé d’un mois, porteur d’un volumineux egagropile (bezoard), un nouveau-né et deux mort-nés. 2 Gazelles à front roux, Gazella rujijrons (Gray), dont l’autopsie révèle, 175 — pour la première, une dégénérescence du foie, accompagnant un état de cachexie extrême, et pour la seconde, récemment importée d’Afrique, la présence d’un hémopéritoine dû à la rupture d’un hématome splénique, probablement à la suite d’un traumatisme. 1 Cervule Muntjac. Muntiacus muntjac Zimm., âgé, dont le cadavre cachectique présente des lésions de myocardite. 1 Céphalophe de Grimm. Sylvicapra grimmia ( L . ) , victime, à la fin de l’hiver, d’une fracture bilatérale du fémur. Famille des Camélidés. 3 Dromadaires. Camelus dromedarius L., jeunes de un à trois mois : le premier meurt d’une congestion intestinale et pulmonaire due au froid, le deuxième succombe à une gastro-entérite aiguë, et le dernier présente, à l’autopsie, une congestion du poumon et de l’intestin, un exsudât pleurétique et péricardique ainsi qu’une hypertrophie du foie. Cette fragilité, encore inexpliquée des jeunes dromadaires, déjà antérieurement signalée, mérite des recherches étiologiques, qui paraissent délicates. 3 Lamas. Lama glama glama L., parmi lesquels on note une femelle qui succombe dès le début d’une mise-bas dystocique, une autre femelle qui meurt soudainement, sans cause apparente, et un nouveau-né atteint d’entérite. 1 Vigogne. Lama glama vieil gna (Molina), âgée, vivant au Parc depuis 1937, succombe à une myocardite chronique accompagnée d’une coronarite. 1 Guanaco. Lama glama huanacus (Molina), atteint d’entérite hémor¬ ragique. Famille des Cervidés. 3 Cerfs de France. Cervas elaphus L., parmi lesquels on compte un sujet adulte, mort d’indigestion du rumen aggravée de congestion intes¬ tinale, un sujet âgé d’un an mort cachectique et un nouveau-né. 1 Chevreuil. Capreolus capreolus (L.), atteint d’entérite chronique et mort en état d’extrême maigreur. 3 Daims. Dama dama L., dont une femelle mortellement blessée par un mâle, un sujet, âgé de 11 mois, cachectique, et un nouveau-né. 5 Cerfs axis. Axis axis (Erxleb.), dont un adulte qui succombe à une indigestion du rumen et 4 nouveau-nés. 5 Cerfs rusa. Rusa unicolor Kerr. : dont trois cas de tuberculose, un de faiblesse organique sans cause définie, et un mort-né. 9 Cerfs d’Kld. Cervus eldi Guthrie, parmi lesquels on note un sujet âgé atteint de myocardite et de péricardite chroniques, trois victimes de « luttes intraspécifiques », trois jeunes sujets qui meurent d’entérite à la fin de l’hiver, deux autres présentant un arrachement du carti¬ lage d’accroissement du calcanéum, enfin, deux nouveau-nés. Cette mortalité, anormalement abondante, est probablement due à l’entretien d’une harde nombreuse dans un enclos de surface relativement trop faible. — 176 — 1 Cerf Wapiti. Cervus eanadensis Erxleben, ne vit que quelques heures. 2 Cerfs des marais, Hydropotes inermis Swinhoe, nouveau-nés. 1 Cerf cochon, Hyelaphus porcinus (Zimm.), âgé est victime d’une frac¬ ture ouverte du jarret. Ordre des Rongeurs. Famille des Hystricidés. 1 Porc-épic. Hystrix cristata L., récemment arrivé d’Afrique, est victime d’une fracture ouverte de l’humérus, compliquée de gangrène. 1 Cabiai. Hydrochaerus capybara Erxleb., meurt à la suite d’une fracture accidentelle des os iliaques. Ordres des édentés Xenarthres. Famille des Myrmécophagidés. 2 Grands fourmiliers. Myrmecophaga jubata L., l’un, vivant au Parc depuis 4 ans, est atteint de sclérose du foie, etf’autre, jeune, meurt, 3 jours après son arrivée, d’une pleurésie probablement contractée pendant son transport de Marseille à Paris. Ordre des Marsupiaux. Famille des Macropididés. 2 Kangourous agiles. Macropus agilis Gould, dont l’un est victime d’une congestion généralisée « a frigore », et l’autre de nécrose péri-dentaire. 2 Wallabies de Bennett. Macropus ruficollis bennetti (Waterhouse), qui présentent l’un, une hémorragie interne du tissu périrénal et l’autre, une gangrène d’un membre postérieur consécutive à l’arra¬ chement accidentel d’un ongle. Observations sur les causes de la mortalité. 1° Maladies à virus : Le typhus des carnassiers de ménagerie a causé, au cours de l’année 1953, la mort d’une panthère — Felis pardus L. — , d’un puma — Puma concolor L. — et de deux jaguars — Felis unca L. — ; nous avons pu isoler du cadavre de ces deux derniers un ultra-virus identifié à celui de la leucopénie infectieuse des chats. Une panthère de Perse — Felis pardus saxicolor Pocock et un ocelot — Felis pcirdalis L. — , qui vivaient dans des cages voisines, ont été vaccinés à nouveau à l’aide de pulpe de rate for- molée dès le début de l’épidémie, et traités préventivement par absorption quotidienne d’auréomycine. Ils n’ont accusé qu’une légère indisposition et ont survécu. — 177 — 2° Maladies microbiennes : Le rouget a causé la mort de deux sangliers d’Indo-Chine — Porcula salviana Ilodg. — adultes. Tout l’effectif, immédiatement soumis à la sérothérapie spécifique, fut préservé. Trois cas de gangrène ont été observés chez un babouin — Papio Lésions anatomoto-pathologiques 1 i Nombre de cas. Maladies à virus . Maladies microbiennes (sauf tuberculose) . Tuberculose . Maladies parasitaires . Maladies de la nutrition et cachexies . . / Estomac . Affections ^ Intestin . de l’appareil i Foie . digestif f Rate . Péritoine . Affections I de 1 appared ^ plèvre . respiratoire Affections ^ Myocarde . de l’appareil ' Péricarde . circulatoire f Artères . Affections J de l’appareil ? Reins . urinaire J Affections ) de l’appareil > Dystocie . génital J Affections ) „ ... , I Paraplégie . du système > „ r ... ‘ 1 Congestion meningee . nerveux J Affections ) des organes . . sensoriels ) Affections ( _ . , . .. , , , . ; Congestion generahsee . généralisées r Affections de l’appareil locomoteur (d’origine non trauma tique) . Traumatismes et accidents divers . Accidents de l’acclimatement . Cause indéterminée (adultes) . Jeunes et nouveau-nés . Mort-nés . 4 8 24 3 12 6 14 8 1 2 11 5 7 6 1 2 1 1 1 0 2 2 16 2 2 36 7 1. Certains animaux, porteurs de lésions multiples, figurent sous plusieurs rubriques. — 178 — papio (Desm.), un porc-épic — Hystrix cristata L., — * et un Wallabie de Bennett — - Macropus ruficollis bennetti Waterhouse. Enfin la maladie de Schmorl a été constatée chez un Kangourou agile — Macropus agilis Gould. 3° La tuberculose a été cette année une cause importante de mortalité : mouflons à manchettes — Ammotragus lervia (Pallas) — et sangliers d’Indo-Chine — Porcida salviana Hodg. — d’une part, un tapir d'Amérique — Tapiras terrestris (L.) et un potamochère — Potamochaerus porcus (L.) — d’autre part, deux nylgauts — Boselaphus tragocamelus (Pallas) — dans un autre emplacement et trois cerfs rusa — Rusa unicolor Kerr. — encore ailleurs, soit en quatre foyers dans lesquels elle a déjà été signalée au cours des cinq der¬ nières années. Cette infection n’a, par contre, été constatée ni à la fauverie, ni à la singerie. 4° Des infestations parasitaires ont été observées à l'autopsie d'un phoque — Phoca vitulina L. — présentant une gastrite parasitaire (ascaris) et d’un addax — Addax nasomaculatus (Blainville) — atteint de coenurose conjonctive. D’autres parasitismes bénins ou curables ne sont pas signalés ici. 5° l^es traumatismes et accidents divers sont encore cette année la cause de la mort de nombreux animaux : trois babouins — Papio papio (Desm.) — ; un mouflons à manchettes — Ammotragus lervia (Pallas) — tombé de son parcours par temps de gel ; un daim — Dama dama L. — un Cerf d’Eld — Cervus eldi Guthrie — évent.ré, deux autres, victimes de fractures, de même qu'un Cerf cochon — Hyelaphus porcinus (Zimm.) — , un porc-épic — Hystrix cristata L. — et un cabiai — Hydrochaerus capybara Erxleb. Le tableau ci-dessus résume l’importance relative des différentes causes de mortalité. IL — Oiseaux. L’effectif qui atteignait 743 têtes le 1er janvier n’est plus que de 713 têtes au 31 décembre. Le nombre total des morts au cours de l’année 1953 est de 89, se répartissant en : 46 sujets adultes acclimatés, 6 sujets récemment incorporés aux collections, sur 23, 2 sujets âgés de 1 à 6 mois nés en 1952, et 35 sujets nouvellement éclos. La répartition mensuelle de la mortalité est indiquée dans le tableau ci-dessous. — 179 — Janv. Févr. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Od. Nov. Déc. Animaux acclimatés. — 4 5 6 2 1 5 8 2 2 6 5 Animaux récemment importés . 3 1 1 — 1 — ’ ' _ — — — Animaux de 1 à 6 mois. 1 — — — 1 — — — — — Sujets nouvellement éclos . — — 6 12 6 2 — 2 — 7 — Totaux . 4 5 6 12 16 7 7 8 4 2 13 5 La liste des oiseaux morts pendant l’année, établie selon l’ordre zoologique et comportant une brève mention des causes de mortalité, est la suivante : Ordre des Struthioniformes. Famille des Struthionidés. 1 Autruche. Struthio camelus L., jeune, arrivée d’Afrique depuis trois jours, est victime d’une fracture ouverte du métatarse. Famille des Casuariidés. 1 Emeu. Dromiceïus Novae-Hollandiae (Lath.), a le tibia fracturé par une autruche. Ordre des Sphénisciformes. Famille des Sphéniscidés. 1 Manchot du Cap. Spheniscus demersus (L.), âgé de 5 mois, présente à l’autopsie des lésions de congestion généralisée, dont l’origine n’a pu être déterminée. 2 Manchots de Humboldt. Spheniscus humboldti Meyen, nouvellement éclos. Ordre des Pélécaniformes. Famille des Phalacrocor acides. 4 Cormorans. Phalacrocor ax carbo (L.), dont un adulte atteint d’entérite aiguë et 3 sujets nouvellement éclos. — 180 — Ordre des Ciconiiformes. Famille des Ardéidés. 4 Hérons garde-boeufs. Bubulcus ibis (L.) , adultes, dont l’autopsie révèle un cas de tuberculose hépatique, une myocardite chronique, un état cachectique inexpliqué et un abcès du thorax, probablement d’origine traumatique. 2 Bihoreaux. Sycticorax nycticorax (L.), meurent de tuberculose hépatique. Famille des Threskiornithidés. 1 Ibis rouge. Guara rubra (L.), âgé, vivant au Parc depuis 1935, meurt d’entérite chronique. 1 Ibis falcinelle. Plegadis jalcinellus (L.), meurt cachectique sans lésions particulières. Famille des Ciconiidés. 4 Cigognes blanches. Ciconia ciconia (L.), nouvellement écloses, parmi lesquelles on relève un cas de syngamose trachéale. Famille des Phénicoptéridés. 2 Flamants roses. Phoenicopterus antiquorum Tem., âgés : l’un d’eux, bagué lors de son entrée au Parc en 1933, succombe à une hémorragie interne, l’autre est victime d’une fracture ouverte du tibia. 6 Flamants du Chili. Phoenicopterus chilensis Molina : l’un d’eux, âgé, succombe à une myocardite, les cinq autres, récemment importés, meurent de causes diverses (plaies, hépatite, polyarthrite et cachexie) pendant la période de quarantaine. Ordre des Ansériformes. Famille des Anatidés. 3 Cygnes sauvages. Cygnus cygnus (L.), dont un adulte, âgé de 10 ans, qui présente, à l’autopsie, une péricardite exsudative et deux sujets nouvellement éclos. 5 Cygnes muets. Cygnus olor (Gmel.), dont un mâle tué par ses semblables, un cas de péricardite, un jeune amaigri sans raison apparente et deux sujets récemment éclos. H Cygnes noirs. Chenopsis atrala (Lath.), dont une femelle, entrée au Parc en 1943, qui succombe à une hépatite chronique et deux sujets récemment éclos. 1 Cygne Coscoroba Coscoroba coscoroba (Molina), entré au Parc en 1938, atteint de myocardite et d’entérite chroniques. 1 Oie à front blanc Anser albi/rons (Scopoli), baguée en 1941, présente, à l’autopsie, des dépôts d’urates sur la séreuse péricardique, qui renferme, de plus, un liquide inflammatoire de nature séro-fibreuse. 2 Oies à tète barrée. Eulabeia indica (Lath.), dont l’une, vivant au Parc depuis 1934, a une patte fracturée par un guanaco, et l’autre, égale¬ ment âgée, meurt de myocardite. 2 Oies d’Egypte. Alopochen aegyptiaca ( L . ) , dont l’une succombe à une sclérose du foie et l’autre à une fracture de la patte droite. 5 Bernaches nonnettes. Branta leucopsis (Bechst.), dont deux sujets âgés, qui sont atteints l’un de myocardite chronique, l’autre de sclérose du foie et trois sujets nouvellement éclos. 14 Canards sauvages. Anas platyrliynchos L., dont une femelle tuée au cours de luttes au moment de l’appariement et 13 canetons qui ne vivent que quelques jours. 1 Canard mandarin. Dendronessa galericidata (L.), meurt le lendemain de son arrivée. Ordre des Galliformes. Famille des Phasianidés. 2 Faisans à collier. Phasianus colchicus L., meurent de tuberculose. 3 Faisans argentés. Gennaeus nycthemerus (L.), mâles, sont victimes de luttes entre individus de même sexe. 1 Faisan doré. Chrysolophus pictiis (L ), mâle, est tué à coups de bec sur la tête par d’autres mâles. 2 Paons bleus. Pavo cristatus L., 1 jeune de 5 mois atteint de typhlite parasitaire et un sujet récemment éclos. 1 Paon blanc. Pavo cristatus L., femelle, est tué par une gazelle à front roux. Ordre des Gruiformes. Famille des Gruidés. 1 Grue antigone. Crus antigone (L.), éclose depuis 20 jours, est trouvée morte à la suite d’un violent orage nocturne. Famille des Ballidés. 1 Poule d’eau. Gallinula chloropus (L.), vivant au Parc depuis 4 ans,, succombe à une entérite chronique. 5 Poules sultanes de Madagascar. Porpliirio madagascariensis (Latham.), meurent de tuberculose. 1 Foulque noire. Fulica atra L., meurt dans un état cachectique accusé,, sans lésions particulières. Ordre des Ciiaradriiformes. Famille des Laridés. 2 Goélands. Larus argentatus Pontop., nouvellement éclos. — 182 Ordre des Colcmbiformes. Famille des Columbidés. 1 Goura couronné. Goura cristata (Pallas), entré au Parc en 1939, est atteint de myocardite et d’arthrite chroniques. 1 Touterelle à collier. Streptopelia decaocto (Friv.), est tuée par des ibis chauves Geronticus eremita (L.) . Ordre des Psittaciformes. Famille des Psittacidés. 1 Ara Macao. Ara macao (L.), âgé, présente, à l'autopsie, de l’ascite et une sclérose du foie. 1 Cacatoès rosalbin. Kakatoe roseicapilla (Vieillot), meurt, un mois après son arrivée, sans lésions apparentes. Observations sru i.f.s causes de la mortalité. 1° Aucune maladie à virus n’a été constatée cette année. 2° Les maladies microbiennes ne sont représentées que par deux cas d’infection de plaies d’éjointage. 3° La tuberculose a été constatée dans la grande volière : 1 héron garde-bœuf — Uubulcus ibis (L.) — , 2 bihoreaux — Nycticorax nycticorax (L.) — et 2 faisans à collier — Phasianus colchicus L. — et dans le groupe des poules sultanes de Madagascar — Porphirio madagascariensis (Latham.) — , chez lesquelles cinq cas ont été observés : 4° Les maladies parasitaires mortelles ne sont représentées que par un cas de syngamose trachéale chez une cigogne blanche — Ciconia ciconia (L.) — âgée de trois semaines. 5° Les traumatismes et accidents divers constituent, par contre, la cause principale de mortalité : on relève d'abord 5 cas de fractures : une autruche — Struthio camelus L. — , un émeu — Dromiceius Novae-Hollandiae (Lath.) — , un flamant rose — Phoenicopterus antiquorum Tem. — une oie à tête barrée — Eulabeia indica (Lath.) — et une oie d’Egypte — Alopochen aegyptica (L.) ; divers trauma¬ tismes, résultant de luttes entre mâles de même espèce, causent la mort d’un flamant rose — Phoenicopterus antiquorum Tem. — d'un cygne muet — Cygnus olor (Gmel.) — , d’une cane sauvage — Anas platyrhynchos L. — de 3 faisans argentés — Gennaeus nycthemerus (L.) — et d’un faisan doré — Chrysolophus pictus (L.) — , D’autre part, une gazelle à front, roux tue un paon blanc — Pavo cristatus L. — femelle, et des ibis chauves blessent mortellement une tourterelle à collier — Streptopelia decaocto (Friv.). — 183 Le tableau ci-dessous résume les différentes causes de mort enregistrées sur les oiseaux pendant l’année 1953. Lésions anatomo-pathologiques 1 Nombre de cas. Maladies à virus . Maladies microbiennes (sauf tuberculose) . Tuberculose . Maladies parasitaires . Maladies de la nutrition et cachexie . Affections [ T , ,, -, I intestin . de 1 appareil { T, . digestif. ( 1,010 . . Affections de l’appareil respiratoire . Affections j . , ,, ., t Myocarde . de 1 appareil , _ ~ . . , . . \ Péricarde . circulatoire ' Affections de l’appareil urinaire . Affections de l’appareil génital . Affections du système nerveux . Affections ( . , , .. , , , , , Congestion généralisée . generales / Affections de l’appareil locomoteur (d’origine non trauma¬ tique . Traumatismes et accidents divers . Non acclimatement . Jeunes et nouvellement éclos . Causes indéterminées (adultes) . 0 2 10 1 7 5 1 6 3 0 0 0 1 15 0 35 I B. — NATALITÉ Le nombre des naissances est de 150 mammifères, dont 7 mort- nés, et de 82 oiseaux ; 49 mammifères et 35 oiseaux sont morts avant l’âge de 6 mois. La répartition de ces naissances est exprimée dans le tableau ci- dessous : Janv. Févr. Mars Avril liai Juin Juif Août Sept. Oct. Nov. Déc. Mammifères . 6 10 9 29 25 19 10 14 15 5 4 7 Oiseaux . — — 25 40 6 — — 3 i 7 — 1. Certains animaux, porteurs de lésions multiples, figurent sous plusieurs rubriques. — 184 La liste de ces naissances, établie selon l’ordre zoologique, est la suivante : I. — Mammifères. Ordre des Primates. Famille des Hylobatidés. 2 Gibbons à favoris blancs. Hylobates concolor leucogenis (Ogilby). Famille des Papioïdés. 14 Babouins. Papio papio (Desin.). Famille des Cercopithécidés. 5 Magots. Macaca sylvanus (L.). Ordre des Carnivores. Famille des Félidés. 6 Lions. Felis leo L. 2 Panthères d’Afrique. Felis pardus I,. Famille des Hyénidés. 1 Hyène tachetée. Hyaena crocuta Erxleb. Famille des Ursidès. 2 Ours baribal. Euarctos americanus Pallas. Ordre des Pinnipèdes. Famille des Otariidés. 1 Otarie. Otaria jubata Forster. Ordre des Ongulés. Sous-ordre des Perissodactyles. Famille des Equidés. 1 Zèbre de Grant. Equus quagga granti de Winton. Sous-ordre des ylrtiodactyles. Famille des Hippopotamidés. 1 Hippopotame amphibie. Ilippopotamus amphibius I,. 185 Famille des Suidés. 11 Sangliers d’Indo-Chine. Porcula salviana Ilodg. 6 Sangliers d’Europe. Sus scrofa T,. Famille des Bovidés. 1 Buffle de l’Inde. Bubalus bubalis (L.) . 1 Bison d’Amérique. Bison bison (L.). 12 Chèvres naines du Sénégal (espèce domestique). 18 Mouflons de Corse. Ovis musimon (Pallas). 5 Mouflons à manchettes. Ammotragus 1er via (Pallas^. 7 Nylgatits. Boselaphus tragocamelus (Pallas). 3 Cobs de Bufîon. Adenota cob (Erxleb). 1 Cob onctueux. Kobus dejassa (Rupp.). 9 Gazelles cervicapres de l’Inde. Antilope cervicapra Pallas. Famille des Camélidés. 3 Dromadaires. Camelus dromedarius L. 3 Lamas. Lama glama glarna L. 1 Guanaco. Lama glama huanacus Molina. Famille des Cervidés. 5 Cerfs de France. Cervus elaphus L. 10 Daims. Dama dama (L.). 7 Cerfs axis. Axis axis (Erxleb.). 2 Cerfs pseudaxis. Cervus nippon hortulorum Swinhoë. 2 Cerfs cochon. Axis (Hyelaphus) porcinus (Zimm). 2 Cerfs des marais. Hydropotes inermis Swinhoë. 2 Cerfs rusa. Cervus unicolor Kerr. 3 Cerfs d’Eld. Cervus eldi Guthrie. 1 Cerf wapiti. Cervus canadensis Erxleb. IL — Oiseaux. Ordre des Spiiénisciformes. Famille des Sphéniscidés. 1 Manchot du Cap. Spheniscus demersus (L.). 2 Manchots de Humboldt. Spheniscus humboldti Meyen. Ordre des Pélécaniformes. Famille des Phalacrocoracidês. 4 Cormorans. Phalacrocorax carbo L. Bulletin du Muséum, , 2e série, t. XXVI, n° 2, 1954. 13 186 — OllDRE DES ClCONIIFORMES. Famille des Ciconiidés. 7 Cigognes blanches. Ciconia ciconia (L.) . Ordre des Ansériformes. Famille des Anatidés. 8 Cygnes sauvages. Cygnus cygnus (L.). G Cygnes nuiets. Cygnus olor (Gmelin). 2 Cygnes noirs. Chenopsis atrata (Lath.). 3 Bernaches du Canada. Branla canadensis (L.) 5 Bernaches nonnettes. Branla leucopsis (Bechst.). 34 Canards sauvages. Anas plalyrhynchos L Ordre des Galliformes. Famille des Phasianidès. 2 Faisans dorés. Chrysolophus pictus (L.). 2 Paons bleus. Pavo cristatus L. Famille des Méléagridés. 2 Dindons sauvages. Meleagris g allopavo L. Ordre des Gruiformes. Famille des Gruidés. 1 Grue antigone. Grus antigone (L.). Ordre des Charadriiformes. Famille des Laridés. 3 Goélands argentés. Larus argentatus Pohtop. En Résumé : L'effectif des mammifères qui s’était accru d’une façon continue depuis la fin des hostilités, a diminué cette année de 35 têtes ; cette baisse reste dans le cadre des lluctuations normales du peuplement. Elle est dûe : 1° à une mortalité aux aspects nécropsiques multiples observés dans l’effectif des magots — Macaca sylvanus (L.) — que des recherches récentes permettent d'attribuer à la leptospirose (Leptospira ictero-hemorragiae). — 187 — 2° à une épidémie de typhus des carnassiers de ménagerie ayant causé la mort de quatre jeunes félidés. 3° enfin, et surtout à la tuberculose qui a sévi avec une virulence particulière dans l’effectif des mouflons à manchettes — Ammo- tragus lervia (Pallas) — (7 cas en 1952 et 9 cas cette année). La même infection a été constatée dans l’enclos des sangliers d’Indo-Chine — Porcula salviana Hodg. — placé sous celui des mouflons et recevant lors des grosses pluies, une partie des eaux de celui-ci. Huit sangliers d’fndo-Chine ont été abattus pour tuberculose. Cette maladie persiste encore dans la harde des Cerfs rusa — Rusa unicolor Kerr. — et le troupeau des nylgauts — Boselaphus trago- camelus Pallas. Aucun cas n’a par contre été relevé ni parmi les fauves, ni parmi les singes. Comme chaque année, les traumatismes consécutifs à des com¬ bats résultant de la forte densité animale ont été observés : ils ont causé 16 décès. La mortalité mensuelle moyenne des adultes s’élève à 6,3 contre 4,5 pour l’ensemble des 10 années précédentes. L’effectif des oiseaux accuse aussi un léger fléchissement qui provient d’une diminution des importations. La mortalité moyenne des adultes par mois (3,8) est en effet inférieure à la moyenne men¬ suelle des 10 années précédentes (4,1). Cependant dans cet effectif, comme chez les mammifères, les traumatismes sont une cause de mort importante (15 cas), ainsi que la tuberculose aviaire (10 cas), qui a sévi dans la grande volière et dans un groupe de poules sultanes de Madagascar — ( Porphirio tnadagascariensis (Latham). La natalité, comparable à celle des années précédentes, accuse une pointe printanière beaucoup plus nette pour les oiseaux que pour les mammifères. Parmi les naissances, nous signalons plus particulièrement : 1° Chez les mammifères : celles d’une hyène tachetée — Hyaena crocuta Erxleb. — , de deux ours baribal — Euarctos americanus Pallas — , d’une otarie — Otaria jubata Forster — , de nombreux mouflons dont certains ont été attribués au Service des Chasses pour assurer le repeuplement de diverses réserves. 2° Chez les oiseaux, celles d’un manchot du Cap — Spheniscus demersus (L.), de deux manchots de Ilumboldt — Spheniscus hum- boldti Meyen — , de cormorans — Phalocrocorax carbo L. — , de cigo¬ gnes — Ciconia ciconia (L.) — et d’une grue antigone — Crus anti- gone (L.). — 188 — INFESTATIONS PARASITAIRES MORTELLES OBSERVÉES SUR DES Manchots récemment importés des îles Kerguelen. Par Ach. Urbain et J. Nouvel. Le 14 janvier, nous recevions au Parc Zoologique, huit manchots royaux — Aptenodytes patagonica J. F. Miller — et six manchots papous — Pygoscelis papua (Forster) — provenant des Iles Ker¬ guelen. La plupart de ces animaux étaient, apparemment, en parfait état. Seuls deux manchots royaux et un papou, quelque peu amaigris, présentaient une légère dyspnée. Tous acceptèrent néanmoins quel¬ ques merlans dès leur arrivée. Les 17, 18, 20, 21, 23, et 24 janvier, les six manchots papous mouraient successivement ; les 24, 25 (deux), 29 et 31 janvier, puis le 1er et le 2 février, sept des huit manchots royaux succombaient également. De cet important convoi, il ne reste donc plus aujourd'hui qu'un manchot royal dont l’état n’est pas encore satisfaisant. L’autopsie révéla, chez tous les manchots papous, la présence de cestodes — Parorchites zederi (W. Baird) 1853 — L parasites de l’intestin et celle d’importantes lésions d'aspergillose principalement situées au niveau des sacs aériens, entre les poumons, le cœur et le foie. La souche isolée, fut identifiée à l'espèce Aspergillus fumigatus. Les manchots royaux, exempts de cestodes, présentaient de très importantes lésions d'aspergillose, des quelles deux souches furent isolées : Tune d’ Aspergillus fumigatus, l'autre d' Aspergillus flavus 2. Les traitements appliqués dès la première autopsie, furent sans effet (nous avons essayé l’administration orale d’iodure de potassium, puis des injections intra-musculaires de faibles doses d’huile iodée et d’un complexe organique de cuivre). La Direction des missions australes au Ministère de la France d’Outre-Mer, a bien voulu nous préciser les détails du voyage de ces animaux : capturés huit à dix-huit jours avant l’embarquement, ils ont été parqués dans un enclos où ils étaient surveillés et nourris. Ils ont ensuite été embarqués le 24 décembre et, après une courte escale, le 1er janvier, à la Nouvelle-Amsterdam, ils sont arrivés le 9 janvier à Tamatave. En raison de la température, ils furent, dans 1. Identification de M. R. Ph. Dollfus que nous tenons «à remercier ici. 2. Nous tenons à remercier très vivement, ici, le Professeur R. Heim et son assis¬ tante Madame Nicot, qui ont bien voulu déterminer ces souches isolées par nos soins. Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 2, 1954. — 189 — ce port, entreposés dans une chambre froide où ils restèrent deux jours. Transportés alors par avion à Tananarive, ils ont séjourné 48 heures au Jardin Zoologique de cette ville, puis sont revenus à l’aérodrome où ils ont attendu pendant quelques heures leur embar¬ quement à bord d’un avion d’Air-France qui les déposait à Paris dans la matinée du 14 janvier. Ils étaient enfin sortis de leurs caisses de transport au l’arc Zoologique, le 14 janvier vers 13 heures, soit 21 jours après leur départ 1. En résumé, malgré des soins incessants, ce transport se solde par un échec presque total dont il nous appartient d'essayer de décou¬ vrir les causes. Des renseignements personnels, communiqués à l'un de nous par des explorations antérieures, indiquent que l’aspergillose existerait à l’état libre sur les manchots. D'autre part, des statistiques publiées par Fox 2 puis par Ach. Lrbain et Guillot 3, révèlent la suscepti¬ bilité particulière des Sphénisciformes à l’infestation aspergillaire. Il semble donc qu’il ne faille pas rechercher les circonstances d’une infestation massive, mais seulement des faits susceptibles d’avoir aggravé le fléchissement de la résistance organique de ces oiseaux, déjà normalement provoqué par le passage de la vie libre à la vie captive. Nous référant à un rapport établi sur ce sujet par le Colonel Milon à la suite d une enquête, qu’il a faite au Jardin Zoologique d’Edinburgh, nous remarquons qu’il conseille de capturer les oiseaux le plus tard possible avant leur départ et de les nourrir, individuelle¬ ment, avec le plus grand soin en précisant qu’ « il suffit que l’on oublie de nourrir un sujet deux ou trois fois, pour qu’il commence à glisser sur la pente du dépérissement ». Le même auteur signale qu’on peut nourrir ces oiseaux avec de la chair de baleine et de la chair d’éléphant de mer, renseignements qu’il tient, pour une part, de Monsieur Howi.es, Directeur de la Société Royale Zoologique de Scotland. Nous ne savons pas encore si les conditions matérielles du voyage ont rendu possible ces prescriptions, ou, si plus simplement, le séjour à Tamatave et à Tananarive pendant l’été austral n’a pas été suffisant pour faire évoluer une infestation aspergillaire, peut être déjà discrètement établie avant l’embarquement. Un examen plus approfondi des conditions du transport doit pouvoir nous fixer sur ce point. 1. Nous devons rendre ici un hommage tout particulier aux organisateurs et aux exécutants de ce transport, qui ont à tout moment, entouré ces manchots des soins les plus vigilants. 2. H. Fox. Disease in captive wild Mammals and Birds. J. B. Lippincott C° Phila¬ delphia 1923. 3. A. Urbain et G. Guillot. Les aspergilloses aviaires, Rev. Patho. Cornp. et Hyg. Gêné. 1938. — 190 — Poissons recueillis aux îles Kerguelen PAR P. PAULIAN (1951) ET M. AnGOT (1952). Par Maurice Blanc. Au cours de leurs séjours successifs aux Iles Kerguelen, MM. Patrice Paulian, naturaliste de la mission 1951, et Michel Angot, natura¬ liste de la mission 1952, ont récolté chacun un certain nombre de Poissons marins. Ces deux petites collections ont été réunies en un seul lot et apportées au Laboratoire des Pêches Coloniales afin d’y compléter la collection des Terres Australes Françaises. Ayant déjà étudié les Poissons recueillis aux Iles Kerguelen par le Dr R. Aretas (M. Blanc, 1951), ainsi que ceux rapportés par le Dr J. Sapin- Jaloustre de l'Expédition Antarctique Française en Terre Adélie (M. Blanc, 1952), j'ai été tout naturellement chargé de déterminer ce nouvel arrivage. Les quarante-deux individus qui le composent appartiennent seulement à huit espèces, représentant cinq genres et cinq familles, ce qui est déjà important pour une collection provenant des Iles Kerguelen. Ce sont : Famille des Rajidae. Raja murrayi, Günther. — Un seul exemplaire, de sexe femelle, et dont la longueur totale est de 410 mm (210 mm pour le corps et 200 mm pour la queue) ; la plus grande largeur du disque est de 260 mm. L’individu a été capturé par 20 m de profondeur, sur fond de sable 1. Famille des Muraenolepidae. Muraenolepis marmoratus, Günther. — - Deux représentants mesurant respectivement 320 mm et 115 mm (nageoire caudale non comprise). Leur filament dorsal semble relativement plus long que celui de l’exemplaire décrit par A. Günther (1880). D’après Mr Pau¬ lian, cette espèce vit surtout dans les bancs de Macrocystis. 1. Une vingtaine de petites Raies appartenant à une autre espèce ont également été capturées par Mr Paulian, mais n’ont malheureusement pu être rapportées jusqu’à Paris. Il s’agit tort probablement de Raja ealonii Günther, déjà connue aux Iles Kerguelen. Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 2, 1954. — 191 — Famille des Harpagiferidae. Harpagijer bispinnis (Schneider). — Neuf exemplaires dont la taille varie de 450 à 690 mm (sans la nageoire caudale). C’est une espèce très commune sous les galets de la zone intercotidale, mais qui présente de grandes variations de coloration. Famille des Chaenichthyidae. Chaenichthys rhinoceratus, Richardson. — Deux exemplaires de taille très diflérente. Le plus grand mesure 340 mm de long (sans la nageoire caudale) dont 135 mm pour la tête, tandis que la longueur standard de l’autre n’est que de 71 mm, dont 28 mm pour la tête 1. Famille des Nototheniidae. Notothenia cyanobrancha, Richardson. — Espèce très commune, représentée par vingt-quatre exemplaires dont les tailles s’échelon¬ nent de 35 mm à 205 mm (nageoire caudale non comprise). Notothenia rossii, Richardson. — Espèce se distinguant très facile¬ ment de la précédente par son espace interorbitaire beaucoup plus large. Deux exemplaires mesurant respectivement 175 et 370 mm. Notothenia acuta, Günther. — Les joues, les opercules, la région occipitale et la région interorbitaire sont couverts d’écailles. Un seul exemplaire a été rapporté. Sa longueur standard est de 162 mm. Nothotenia mizops, Günther. — Espèce représentée également par un seul exemplaire, dont la taille est de 47 mm., ce qui, d’après les exemplaires actuellement connus, semble être une taille courante pour cette espèce qui n'atteint jamais une grande longueur. Cette petite collection comprend également un paquet d’œufs de Poissons, bien embryonnés, récoltés en épave sur la côte de Pointe Yercors le 15 juin 1952, mais l’espèce à laquelle appartiennent ces œufs n’a évidemment pas été déterminée. Tous ces Poissons semblent se nourrir d’Isopodes, d’Amphipodes, de petits Mollusques et de débris d’Algues. Les Chaenichthys con¬ somment de plus des Notothenia de petite taille. Au point de vue répartition géographique, deux des espèces rapportées ont une distribution assez étendue. En effet, llarpagifer bispinnis se rencontre également aux Iles Falkland, à l’Ile Marion, au Crozet, à l’ile Macquarie, sur les côtes de Patagonie, dans le 1. Des Nématodes parasites de Chaenichthys rhinoceratus ont par ailleurs été rap¬ portés par Mr Paulian ; il s’agit d’ Ascaris capsularia Rud. et de Cucullanellus Fraseri Baylis (détermination Alain G. Ciiabaud et Marie Th. Choquet). 192 détroit de Magellan, en Géorgie du Sud, aux Orcades du Sud, aux Shetlands du Sud et dans le secteur américain (Weddell quadrant) du Continent Antarctique, notamment à la Terre de Grahain. De même, Notothenia rossii a déjà été rencontré aussi à l'ile Macquarie, en Géorgie du Sud, aux Shetlands du Sud et aux Orcades du Sud. Par contre les six autres espèces ne sont connues jusqu'ici que des Iles Kerguelen. Parmi les espèces mentionnées dans cette note, quatre d’entre elles figuraient déjà dans la collection du Dr R. Aretas, à savoir : Harpagifer hispinnis, Chaenichthys rhinoceratus, Notothenia rossii et Notothenia cyanobranclia. Les quatre autres, Raja murrayi Muraenolepis marmoratus, Notothenia acuta et Notothenia mizops, n’existaient pas encore dans la collection du Laboratoire et nous remercions vivement MM. P. Pauli an et M. Angot de nous les avoir procurées. Grâce à eux nous possédons maintenant une col¬ lection suffisante pour nous donner une idée précise de la faune ichthyologique marine des Iles Kerguelen, faune peu riche et surtout très peu variée, dans laquelle la famille des Nototheniidae, qui est par excellence la famille des mers du Sud et de P Antarctique, joue le principal rôle. Laboratoire des Pêches et Productions Coloniales d’origine animale du Muséum. BIBLIOGRAPHIE Blanc (M.) . — Poissons recueillis aux Iles Kerguelen par le Docteur Aretas. Bull. Mus. Nat. llist. Nat., 2e s., 1951, XXIII (5), pp. 493- 496, 1 fig. 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Char¬ cot (1903-1905) , Paris, Masson, 1907, pp. 1-51. — 194 — Sur quelques Thrombidions des Nouvelles-Hébrides. Par Marc André. En examinant une collection d' Acariens recueillis, en 1935-36, par M. E. Aubert de la Rüe au cours de son voyage aux Nouvelles- Hébrides, nous avons trouvé 44 Thrombidions adultes provenant des îles Erromango, Tanna, Malekula, Ambrym et Epi. Cette étude présente un intérêt tout particulier puisque, jusqu’ici, aucune espèce de ce groupe n’est connue de cette région. Trois formes sont représentées dans ce lot ; elles appartiennent au même genre Camerothrombidium Sig Thor 1936 et constituent des espèces nouvelles dont nous donnons la description ci-après. Camerothrombidium insulanum n. sp. Chez l’individu le plus grand, l’idiosoma atteint une longueur de 2090 jx et une largeur de 1390 g.. Les pattes mesurent respectivement : I, 1760 jx ; II, 1280 p. ; III, 1450 [X ; IV, 2590 u. (épinières non comprises). Sur la face dorsale de l’idiosoma, on observe des papilles de deux sortes : les-unes (fig. 5 à 9) grandes (35 tx), portées sur un tubercule, sont renflées et couvertes de rangées longitudinales de fines soies. La structure de ces organes est difficilement perceptible car il semble que le liquide conservateur (alcool), en les déshydratant, provoque diverses déformations. Nous supposons que ces papilles, simples à leur base, se divisent ensuite par deux fentes longitudinales dont les bords sont protégés par de fines soies qui recouvrent en outre tout l’or¬ gane. Ces papilles, creuses, doivent laisser pénétrer et retenir ensuite l’humidité extérieure qui les gonflent plus ou moins. Les figures (5 à 9) que nous donnons montrent quelques uns des aspects que peuvent présenter ces grandes papilles sur un même individu. Les autres papilles (fig. .10), plus petites (10 à 14 |x) sont, comme les grandes, portées sur un tubercule et couvertes de fins cils. Aux pattes I, la tarse (fig. 3) a une longueur (420 jx) qui dépasse le double (2,8) de sa largeur (150 ix) ; il est de forme subcylindrique et largement arrondi à son extrémité distale. Le tibia est long de 310 [x. Aux palpes maxillaires, le quatrième article (tibia) porte, sur sa face dorso interne (fig. 2), deux peignes : l’antérieur, interne, est composé de 14 à 18 épines dont la première, beaucoup plus robuste Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXYI, n° 2, 1954. — 196 — que les autres, constitue un ongle accessoire à la base de la griffe terminale ; le postérieur, tout à fait dorsal, est formé d'une dizaine d’épines environ. On remarque, en outre, que cette face interne est absolument démunie de tous autres soies ou poils. A la face ventrale de ce même article, sur le côté externe (fig. 1), près de la base de la griffe terminale, on trouve une forte épine plus développée que l’ongle accessoire. Enfin cet Acarien présente, par le développement et la structure des pattes de la quatrième paire, un aspect tout particulier dû à la grande dimension de ces organes et à la présence sur tous leurs articles, sauf le tarse, de soies pluridigitées assez développées (fig. 11). Cette espèce, très voisine du C. bipectinatum Tràgardh, s’en différencie cependant par la dimension des grandes papilles (légère¬ ment plus petites) qui recouvrent la face dorsale de l’idiosoma ; il est également remarquable que, chez tous les individus de cette espèce hebridisienne, le 4e article (tibia) des palpes est, sauf les peignes, absolument glabre sur sa face interne alors que chez bipecti¬ natum Trag. et aussi distinctum Can. il présente de nombreuses soies lisses, longues et fortes. Cette espèce est représentée par 30 exemplaires tous recueillis, par M. E. Aubert de la Rüe, sur les falaises (cote 20) de l'île Tannat, Leonatit, le 3 avril 1936. Camerothrombidium hebridisianum n. sp. L’idiosoma, mesurant 2780 p de long sur 1680 p de large est orné, sur toute sa face dorsale, d’une pilosité très caractéristique constituée par deux sortes de papilles toutes portées par un court tubercule tronconique. Les unes (fig. 15) en forme de massue (attei¬ gnant 45 u de longueur) sont striées longitudinalement par des rangées de courtes barbules ; leur partie supérieure est subglobuleuse et semble couverte d’une sorte de mucus coagulé. Ces papilles pré¬ sentent, dans leur moitié antérieure, une cloison transversale. Les autres papilles (lig. 16), beaucoup plus nombreuses que les premières et plus petites (25 p), sont coniques et également pourvues, sur toute leur surface, d’une fine villosité. Les pattes mesurent respectivement : 1, 2275 p ; II, 1450 p ; III, 1460 p ; IV, 2130 p. Le tarse I (fig. 14) est légèrement renflé à sa face inférieure et a une longueur (525 p) qui atteint presque le triple de sa largeur (180 p). La longueur du tibia I est de 400 p. Aux palpes (fig. 12 et 13) le quatrième article (tibia) présente, sur sa face dorso interne, deux peignes : l’antérieur se compose de 11 épines dont la première, extrêmement forte, constitue l’ongle — 197 — accessoire ; le postérieur est formé de 12 épines. De plus, on observe un peigne interne comprenant 8 fortes soies lisses. Sur la face externe de ce quatrième article il existe trois épines bien développées qui prennent naissance près de l’articulation du tarse. Cette nouvelle espèce est représentée par 14 exemplaires, dont 1 recueilli à l’île Erromango, sous un galet, au bord de William’s River (2 mars 1936) ; 8 à l'île Malékula, sous des pierres, au bord de la Pangkumu, cote 40 (4 mai 1936), et 5 à l'île Epi, sous les pierres, le long de la rivière Ilibau, Nelson Bav (19 novembre 1935). Camerothrombidium hebridisianum, M. André. Fig. 12, palpe maxillaire (face externe) ; Fig. 13, id. (face interne) ; Fig. 14, tibia et tarse de la patte I ; Fig. 15, papille dorsale ; Fig. 16, petite papille dorsale. Camerothrombidium auberti n. sp. L'idiosoma atteint une longueur de 2030 u sur une largeur de 1470 u. Les pattes mesurent respectivement : I, 1480 u ; II, 1050 a ; III, 1230 jjl ; IV, 1670 (u. Sur la face dorsale de l'idiosoma on observe une pilosité constituée par deux sortes de papilles, toutes portées sur un court tubercule. Les plus grandes (fig. 20), subglobuleuses, atteignent une longueur de 27 u ; elles sont striées longitudinalement par des rangées de fines barbules extrêmement courtes. Leur partie supérieure semble ouverte et remplie d’un mucus qui s’est coagulé sous Faction du 198 — liquide conservateur. Les autres papilles, plus petites (fig. 21), coniques, sont beaucoup plus nombreuses que les premières ; leur longueur ne dépasse pas 18 u. Aux pattes I, le tarse (fig. 19) est subcylindrique et a une lon¬ gueur (365 jjl) qui atteint le triple de sa largeur (120 ir). La taille du tibia est de 272 u. Camerothrombidium auberti, M. André. Fig. 17, palpe maxillaire (face interne) ; Fig. 18, id. (face externe) ; Fig. 19, tibia et tarse de la patte I ; Fig. 20, grande papille dorsale ; Fig. 21, petite papille dorsale. Dans les palpes (fig. 17 et 18), le quatrième article (tibia) présente sur sa face dorso-interne, deux peignes : l’antérieur est formé de 10 épines dont la première, épaisse, constitue l'ongle accessoire ; le postérieur comprend également 10 épines. Il existe aussi un peigne interne comprenant une dizaine de fortes soies lisses. Sur la face externe de ce quatrième article on observe quatre grandes épines qui s’insèrent près de la base du tarse. — 199 L’unique exemplaire constituant cette nouvelle espèce a été récolté par M. E. Aubert de la Rüe dans l’île Ambrym, Lonre (cote 250), le 20 janvier 1936. Laboratoire de Zoologie du Muséum. ERRATUM in M. André. Une nouvelle espèce soudanaise de C amer othro rubidium (C. sudanense n. sp.). Bull. Muséum , 2e sér., XIX, 1947 : p. 74, 6e ligne, au lieu de 200 p, lire 40 p ; p. 75, 9e et 10e ligne, au lieu de 90 à 100 p, lire 20 p et 11e ligne, au lieu de 125 p, lire 25 p ; fig. 4 et 5, au lieu de ( X 100) lire (X 620) ; fig. 6 et 7, au lieu de (X 100), lire (X 400). — 200 Description d’une nouvelle larve d’Ascoschongastia (Acarien) parasite de Rats en Indochine. Par Marc André. Au cours de recherches poursuivies en Indochine dans le but d’étudier la répartition des Thrombiculides vecteurs de fièvres typhiques analogues à la « fièvre fluviale » ou « tsutsugamushi » 1 le Médecin Colonel P. Le Gac nous a fait parvenir un grand nombre de larves de Thrombidions trouvées en parasitisme sur divers Rats capturés aux environs de Saigon. L'examen de ce matériel nous a permis de reconnaître que les échantillons récoltés en janvier et février 1954 appartiennent tous à une même espèce, du genre Ascoschongastia Ewing 1945, que nous considérons nouvelle pour la Science et dont nous donnons la description ci-dessous. Ascoschongastia Monteli n. sp. 2 Toutes les larves examinées, plus ou moins gorgées de nourriture, sont subglobuleuses ; leur longueur varie de 150 à 275 p pour une largeur de 160 p à 270 p. Face dorsale. — (Fig- 1)- La région dorsale antérieure présente un bouclier trapézoïdal dont les côtés sont sinueux. Ce bouclier porte cinq poils barbulés : un antérieur médian long de 20 p, deux antéro-latéraux (19 p) et deux postéro-latéraux, plus longs (30 p). Les organes sensoriels (pseudostigmatiques) sont claviformes, bien développés (longs de 23 p) et recouverts, sur toute leur surface, de fortes barbulés aiguës. Dans la fig. 5 nous indi¬ quons les diverses dimensions du scutum dorsal selon le type établi par Womersley et Ileaslip en 1943, en plus des caractères morpho¬ logiques habituels employés pour l’identification spécifique des larves de Thrombiculides. 1. Dans ce même Bulletin (1954, pp. 93 et 95) nous avons signalé, pour la première fois en Indochine, la présence du Thrombieula deliensis (Walch). Dans les autres territoires Indo-Pacifiques où elle se rencontre, cette espèce est formellement reconnue comme vectrice, au stade larvaire, de la « fièvre fluviale ». D’autre part nous indiquons également la capture du Thrombieula wichmanni Oud. en Annam ; les larves de cette dernière espèce peuvent détermirer des épidémies locales de « scrub-itch ». 2. Nous dédions cette espèce au Dr R. Montel qui, pendant tant d’années, a cherché en Indochine à trouver l’épidémiologie de scrub-typhus et a publié d’importants travaux sur ce sujet. Bulletin du Muséum, 2e série, t. NXVI, n° 2, 1954. — 201 — De chaque côté du bouclier nous n’avons observé qu’un seul œil. Sur le reste de la face dorsale on remarque un certain nombre de poils barbulés dont la longueur est de 25 à 27 y ; ils sont disposés en rangées transversales. Il y a d’abord deux poils huméraux, plus longs (35 p.) que les autres, puis cinq rangées formées respectivement de 8, 6, 6, 6 et 4 poils : soit 32 poils assez régulièrement distribués sur la face dorsale. Ascoschongastia Monteli M. André. Fig. 1, face dorsale. — Fig. 2, face ventrale. — Fig. 3, palpe. — Fig. 4, tarse de la patte I. Face ventrale (Fig. 2). — Les coxae I, en forme de triangle isocèle sont contiguës aux coxae II. ces dernières, étroites, de forme allongée, sont séparées des coxae III par un assez large intervalle : chacune d’elles porte un seul poil barbulé. Dans l’espace compris entre les coxae I s’insère une paire de poils barbulés, ainsi qu’entre les coxae III. Plus en arrière, sur l’opisthosoma, on distingue six rangées de poils également barbulés : 2 au-dessus de l’uropore composées cha- Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 2, 1954. 14 202 — cune de 6 ; 1 à la hauteur de l'orifice, formée de 4 poils et .3 rangées plus postérieures comprenant 4,4 et 2 poils. Pattes. — Les pattes sont recouvertes de poils plus ou moins développés dont le nombre varie suivant les articles. Elles sont relativement courtes, leur longueur atteignant : 1,155 g. ; If, 110 p, III, 145 p. Tous les tarses se terminent par trois griffes qui sont du type ordinaire, c’est-à-dire comprenant une longue griffe médiane grêle et deux latérales plus courtes. Le tarse des pattes I (fig. 4) porte, sur sa face dorsale, un poil olfactif bacilliforme bien déve¬ loppé, strié transversalement. Fig. 5. — - Ascoschongastia Monteli M. André Dimensions du scutum dorsal. Appareil buccal. — Les chélicères se terminent par un ongle terminal très robuste, largement falciforme et ne présentant qu une dent accessoire à sa partie proximale interne. Chacun des lobules externes donne insertion à une soie lisse. Sur la partie postérieure de l’hypostome, de chaque côté, on observe, en arrière de l’insertion des palpes, une soie munie de quelques longues barbules. Les palpes (fig. 3) sont de taille relativement réduite. Le fémur est muni d’une soie dorsale barbulée ; le génual porte une soie égale¬ ment barbulée et le tibia donne insertion à trois soies lisses. Le dernier article (tarse) court, largement arrondi à son sommet, ne présente pas de caractères spéciaux. L’ongle terminal est bifurqué, c’est-à-dire présente, à sa face dorsale, une griffe accessoire. Habitat. — De nombreux représentants de cette espèce ont été recueillis par M. le Médecin Colonel P. Le Gac. : 1° Sur Mus decumanus capturés à l’E. R. G. à Anh Ton Pat, le 26 janvier 1954 ; 2° Sur Mus decumanus à Tan Son Hut (Camp Virgile) à proxi¬ mité de l’aérodrome de Saïgon ; le 28 janvier 1954. 3° Sur Mus Jersoni (hôte habituel des rizières) au Camp Virgile (Saïgon) le 3 février 1954. Laboratoire de Zoologie du Muséum. — 204 — Observations sur les Oribates série). Par F. Graxdjean. I. — Sur les Gymnodamaeidae. Le genre Gymnodamaeus, tel qu’il est compris actuellement par les auteurs, contient toute la famille des Gymnodamaeidae. De cette importante famille j’ai donné très récemment, dans un travail encore à l’impression (5), une diagnose provisoire fondée sur une seule espèce, G. reticulatus Berl.. Or je constate maintenant, d'après une quinzaine d’espèces, la plupart non décrites, récoltées en Europe occidentale et en Afrique du Nord, que le genre Gymno¬ damaeus, au sens large, est loin d’être homogène, qu'il se divise nettement en plusieurs groupes d’espèces et que G. reticulatus ne représente qu’un de ces groupes. Pour définir ceux-ci je crois qu’il faut utiliser d’abord 2 caractères : 1. La présence ou l’absence, aux génuaux, aux tibias et aux tarses de toutes les pattes, à la stase adulte, de crispins. Entre la présence et l’absence de ces crispins il n’y a pas d’intermédiaires car les 12 paires de crispins existent ensemble ou manquent ensemble et je n’ai pas rencontré de crispins partiels, mal formés, douteux. Les crispins sont comme sur la figure 1 A ou bien les articulations sont de type ordinaire comme sur la figure 1 B. 2. La présence ou l'absence, à la stase adulte, d'un pont ano- génital. Lorsqu'on enlève les volets génitaux et anaux d'un Oribate supérieur adulte, ces derniers avec la pièce préanale impaire qui sert à leur fermeture, le tégument ventral qui reste est percé, à de rares exceptions près, de 2 trous distincts plus ou moins éloignés l’un de l’autre. Appelons ces trous le trou génital et le trou anal (ce ne sont pas les ouvertures génitale et anale). Chez les Gymnodamaeidés deux cas sont possibles. Le plus souvent les 2 trous sont en effet distincts, séparés par une barre transversale de chitine, le pont ano-génital, comme sur la ligure 1 C. D’autres fois les 2 trous communiquent et le pont ano-génital est absent, comme sur la figure 1 D. Mes 15 espèces ont le pont ou ne l’ont pas, sans aucune ambiguïté. Aidés de quelques autres, ces caractères conduisent à diviser de la manière suivante, pour des adultes, le genre Gymnodamaeus s. I. : Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 2, 1954. — 205 — A. Génuaux, tibias et tarses à erispins. Présence «l’un pont ano-génital. . Arthrodamaeus n. g. B. Pas de erispins aux génuaux, tibias et tarses. Ba. Absence du pont ano-génital. Ba 1. Animal entièrement couvert d’une poussière blanche et gar¬ dant les scalps exuviaux à la stase adulte. Sensillus flagelliforme, lisse . Aleurodamaeus n. g. Ba 2. Animal n’ayant pas ces caractères. Sensillus claviforme, barbelé . Gymnodamaeus Kulcz. Bb. Présence d’un pont ano-génital . Plesiodamaeus n. g. Arthrodamaeus n. g. — Type : Gymnodamaeus reticulatus Berl. 1910. D’abord appelée Damaeus bicostatus Koch (A. M. S., fasc. 33, n° 5) cette espèce a reçu plus tard un nom correct. Elle est très com¬ mune. Je l'ai trouvée en France méridionale (la Corse comprise), dans le Tessin, en Italie, en Espagne, en Algérie et au Maroc. Elle doit remonter assez loin vers le Nord car je l’ai aussi trouvée dans les montagnes jusqu’à 1.800 m. d’altitude (Alpes, Chartreuse). Autres espèces décrites : Damaeus jemoratus Koch 1840, Gymno¬ damaeus hispanicus Grand.!. 1928. Aleurodamaeus n. g. — Type : Damaeus setosus Berl. 1883. La principale description de setosus est de 1887 [A. M. S., fasc. 43, n° 3). Elle est assez bonne pour définir le genre Aleurodamaeus, le faciès étant caractéristique. Un Aleurodamaeus a l’aspect d’une petite masse arrondie et blanche, pulvérulente, comme si on venait de le rouler dans de la farine. Cette farine est du cérotégument mais le corps est en outre enduit d'une couche de cérotégument de type habituel, généralement épais et alvéolé sur le notogaster. Les Aleurodamaeus se distinguent en outre de tous les autres Gymnodamaeidés parce qu’ils gardent à la stase adulte, sur leur notogaster, les scalps exuviaux des stases immatures. Ces scalps sont portés par dessus les alvéoles du cérotégument et ils sont très mal fixés, de sorte que de nombreux individus les perdent au cours de leur vie. Le notogaster est fortement convexe, sans carène de bordure ni dépression circuinlatérale. 11 ressemble à un notogaster de Belbidé. Il en diffère par sa pauvreté en poils (8 poils en tout sur les espèces que j’ai vues, au lieu de 22) et par son croupion très net, quoi«^ue minuscule, portant 4 poils contigus. J’ai récolté des Aleurodamaeus en France méridionale, en Corse, en Italie, en Espagne, en Algérie et au Maroc. Au Maroc ils sont communs et il y en a plusieurs espèces. Gymnodamaeus Kulcz. 1902. — Type : Damaeus bicostatus Koch 1836. Bicostatus est l’espèce de Gymnodamaeidé la plus nor¬ dique en Europe occidentale et centrale. En France je l’ai trouvée communément à Strasbourg et quelquefois aux environs de Paris, jamais dans le Midi. 206 - Le choix de bicostatus par Kulczynski oblige à faire du genre Gymnodamaeus, au sens restreint que je propose de lui donner, un genre pauvre en espèces. Je ne lui connais qu’une autre espèce, non décrite, de l’Afrique du Nord. Fig. 1. — A (X 775), génual I droit d ’ Arthrodamaeus reticulalus (Berl), vu latérale¬ ment avec l’extrémité proximale du tibia ; le fémur est enlevé. — B ( X 775), id. pour Gymnodamaeus bicostatus (Koch). — G ( X 172), trous anal et génital chez A. reticu- latus. — D (x 172), id. chez G. bicostatus. — • E (X 106), A. reticulalus ; notogaster séparé, vu dorsalemcnt. — F (X 196), id., vu de derrière. — G (X 1.480), Aleuro- damaeus sp. ; fragment du tarse I droit, orienté latéralement, avec le famulus dans son puils. — Le cérotégument a été enlevé ou n’est pas représenté (toutes les figures). — Les exemplaires proviennent de Lugano pour A. reticulalus, de Strasbourg pour G. bicostatus et de l’Anti-Atlas, près de Tiznit (Maroc), pour Aleurodamaeus sp. Plesiodamaeus n. g. — Type : Damaeus craterifer IIaller 1884. Défini par l’absence de crispins aux génuaux, tibias et tarses et par la présence d’un pont ano-génital, c’est-à-dire par 2 caractères qu’il est normal de rencontrer chez un Oribate supérieur quelconque, — 207 ce genre contient tous les Gymnodamaeidés qui ne font pas partie des 3 autres genres. 11 est très évidemment hétérogène et devra être démembré plus tard. Passons maintenant en revue quelques caractères, généraux ou non, des Gymnodamaeidés. Le nombre des poils génitaux, de chaque côté, est toujours 7 à la stase adulte et les espèces dont j’ai observé le développement ont la formule (1 — 4 — 6 — 7). Chez les Belbidae et les Licnoda- maeidae ce nombre ne dépasse pas 6 et la formule habituelle du déve¬ loppement est (1 — 3 — 5 — 6). L’atrichosic à 3 niveaux que j’ai signalée chez A. reticulatus n’est pas générale dans la famille 1. J1 est même certain que les deux autres comportements normaux des poils des paraproctes se ren¬ contrent chez les Gymnodamaeidés, savoir : l’atrichosie à 2 niveaux chez Aleurodamaeus sp. et l’absence d’atrichosie chez G. bicostatus. Plusieurs espèces, au lieu des 3 paires habituelles de poils adanaux, en ont 2 seulement. Les poils épimériques, chez la plupart des espèces d’ Arthrodamcieus, ont une particularité rare : le poil 1 a est implanté sur le deuxième épinière, de sorte que la formule du propodosoma est (2 — 2). Entre cette formule et la formule normale (3 — 1) il y a des passages. Sur une espèce africaine A’ Arthrodamcieus le poil 1 a est dans le sillon épimérique 2. 1 t'après les deux espèces de formule (2 — 2) dont j’ai pu étudier les nymphes [A. reticulatus et A. hispanicus) le recul du poil 1 a est très tardif dans l’ontogenèse. Toutes les nymphes ont la chaetotaxie normale. Dans les 3 autres genres la chaetotaxie des épinières est constam¬ ment normale. Au notogaster des adultes le nombre maximum de poils est 12 (A. reticulatus) et le minimum 6 (A. femoratus). Les figures 1 E et 1 F montrent comment sont disposés les poils quand il y en a 12. Les 4 postérieurs, petits et voisins les uns des autres, sont ceux des paires et ps1. Les latéraux de bordure sont ps2 et ps3. Les dor¬ saux désignés par r2 et r3 sont h2 et /i3, respectivement, ou bien h2 cl lp. La seule paire dont l’homologie, en notation d’unidéficience, me paraisse douteuse, est la paire r3. Encore la probabilité pour que r3 soit h3 est-elle grande. On arrive à ces résultats, pour l’idionymie, par l’étude du déve¬ loppement. Les poils centrodorsaux du, dm et dp n’existent que sur les larves, comme il est de règle chez les Oribates euphérédermes. Les poils antérieurs clt r2 et c3 ont évidemment disparu chez les adultes (ces poils existent aux stases larvaire et nymphales, sauf c2 1 . Il faut par conséquent modifier la diagnoso pour ce caractère. Il faut la modifier aussi, bien entendu, pour les crispins. — 208 — qui manque toujours dans certains cas, chez A. reticulatus par exemple). Quant aux poils la et Im ils montrent leur faiblesse dès la stase larvaire (ils manquent déjà à cette stase chez A. reticulatus ) ou, le plus souvent, à partir de la stase protonymphale (ils manquent sur toutes les nymphes que j’ai vues, sauf dans le genre Aleuro- damaeus ). Les poils les plus forts sont les postérieurs et ils subsistent seuls sur les adultes. Il est exceptionnel qu’un adulte ait 12 poils gastronotiques. Il en a généralement 10 ou 8. S’il en a 10 c’est que r3 manque. S’il en a 8 c’est que r3 et r2 manquent. S’il en a 6 ce sont les poils r3, r2 et ps3 qui manquent d'après A. femoratus. Il ne reste donc, dans ce cas extrême, que hlf ps1 et ps2. Les poils interlamellaires sont toujours vestigiaux chez les adultes et les nymphes. Chez les larves ils sont normalement développés. G. bicostatus fait exception car il a de très petits poils interlamellaires à toutes les stases. L'écartement des poils lamellaires est très variable. Faible chez G. bicostatus, Al. setosus et P. craterifer (relativement), il est grand chez A. reticulatus et la plupart des autres espèces d’Arthrodamaeus, chez toutes peut-être. Les poils rostraux sont très écartés l'un de l'autre chez les adultes et très éloignés de l’extrémité du rostre. Leurs bases, le plus fréquem¬ ment, sont (en projection) derrière celles des poils lamellaires. Le sensillus est en massue barbelée, sauf chez Aleurodamaeus, où il est en fouet. La massue a des tailles très diverses. Elle est très mince chez certaines espèces. Si elle est grande, elle est plate. Les pedotecta I et II existent toujours à la stase adulte, générale¬ ment grands, en oreille, mais parfois petits et plats chez certaines espèces (non décrites) qui se classent provisoirement dans le genre Plesiodamaeus . Les adultes peuvent avoir ou non un discidium. Chez toutes les espèces d’Arthrodamaeus que j'ai vues le discidium est grand. Observé dans l’orientation dorsale ou ventrale il est anguleux, pointu, et il s’approche beaucoup en arrière, où il est le plus saillant, du trochanter IV. Le discidium est absent dans les genres Gymno- et Aleurodamaeus . Il manque aussi chez P. craterifer. Aux pattes, les bulbes des fémurs, très accentués, sont parti¬ culiers aux adultes et je n’ai rencontré aucune espèce qui n’en ait point. Les crispins d’Arthrodamaeus n'existent jamais aux stases nymphales et larvaire. Les tarses, qui sont longuement amincis à leur extrémité distale, portent les très petits poils proraux tout près de la griffe. Celle-ci est toujours tridactyle chez les adultes. Les poils unguinaux sont implantés loin des poils proraux, en arrière. Le famulus est contenu tout entier dans une cavité, une sorte de puits, dont les bords sont très saillants chez certaines espèces. — 209 — Le puits est toujours voisin des 2 solénidions, eux-mêmes toujours rapprochés l’un de l’autre (touffe du 1er tarse). L’ Aleurodamaeus de la figure 1 G a un famulus claviforme et prolongé en arrière, à l’intérieur du tarse, par un filament chitineux. Le cérotégument joue un grand rôle dans cette famille, spéciale¬ ment chez les adultes. Il faut se rappeler que s’il reproduit parfois, en les rendant plus apparentes, les inégalités superficielles de l'ectos- quelette, il est loin de le faire toujours. Un faux discidium en céroté¬ gument peut très bien ne recouvrir aucun discidium véritable (P. erciterijer). J’ai fait remarquer autrefois, à propos d’A. hispanicus , que la belle ornementation côtelée du notogaster est en céroté¬ gument et qu’il n’en reste rien après l’enlèvement de ce dernier (1, p. 435, fig. 4 et 5 B). La même observation s’applique à P. craie - rifer (3, pp. 545 à 552, fig. A à D). On peut la répéter pour beaucoup d’espèces. Il y a cependant des Gymnodarnaeidés qui ont une vraie sculpture chitineuse au notogaster, sous un cérotégument assez mince, par exemple A. reticulatus (fig. 1 E). Cette indépendance ornementale complique la tâche des auteurs qui ont à décrire des Gymnodarnaeidés. Savoir distinguer ce qui est chitineux de ce qui est cérotégumentaire est indispensable. Il faut donc savoir dépouiller l'animal de son cérotégument. On y parvient sans difficulté avec l’acide lactique (4, p. 499 et 500). Lfii autre procédé moins commode, mais qui n’exige aucun chauffage, est de supprimer l’adhérence du cérotégument à la cuticule par le chloro¬ forme (3, p. 549). II. — Suit les crispins des Achipteriidae. L’évolution progressive qui a conduit, aux génuaux, aux tibias et aux tarses des Gymnodamaeidae, à la formation de crispins, est particulière aux adultes. Elle est sélective et de tout ou rien. Elle semble achevée. Les crispins sont complets (ils font le tour entier des articles), ou ils manquent et ne sont pas remplacés par des carènes homologues. Chez les Achipteriidae les mêmes crispins ont des caractères tout à fait différents. Ils sont particuliers aux stases immatures. Aucun n’est complet. S’ils manquent aux tibias et aux tarses ils sont rem¬ placés par des carènes qui en représentent les ébauches. Par ces carènes tous les passages existent entre la présence et l'absence de crispins. Aux génuaux je n’ai vu jusqu’ici aucun crispin. On a l’im¬ pression, dans cette famille, que la formation des crispins est en cours. Or, être témoin d’une évolution progressive dont nous com¬ prenons le résultat (la protection des joints articulaires) et qui n’est pas une adaptation au milieu 2, p. 614) est une chance qui n’échoit pas souvent aux Oribatologues. 11 faudrait en tirer parti. — 210 — Les figures 2 A à 2 D opposent deux espèces qui sont par ailleurs très voisines, Parachipteria willmanni et P. punctata 1 2 3 . On a choisi, pour les faire, des pattes de protonymphes orientées paraxialement car c’est du côté paraxial qu’on voit le mieux les crispins. Ceux-ci sont principalement ventraux. Ils sont nuis du côté dorsal. Fig. 2. — A (X 1.035), tibia I gaucho de la prolonymphe de Parachipteria willmanni v. d. IIammen, vu latéralement, avec les extrémités proximale du tarse et distale du génual. — B (X 1.035), id. pour P. punctata (Nie.). — C (X 1.035), tibia IV droit de la protonymphe de willmanni, vu latéralement avec les extrémités proximale du tarse et distale du génual. — D (X 1.035), id. pour P. punctata. — F (X 255), région coxalc, en projection sur le plan de symétrie, d’une tritonymphe d’Achi- pteria 2 pour montrer remplacement de la glande coxale gm 3 ; les pattes sont enlevées ; dans l’ouverture acétabulaire 2 on voit la paroi colyloïde II, poreuse ; dans l’ouverture 3 on voit une partie de l’apodème séjugal poreux à double paroi ; /. sj., fente séjugale par laquelle s’ouvre l’apodème. — F (x 1.485), partie chitineuse de la glande gm, en coupe transversale de la même nymphe. — Les exemplaires proviennent de Strasbourg pour J). willmanni, de Paris pour P. punctata et des Alpes (Chartreuse) pour les figures E et F. La lre espèce a des crispins à tous ses tarses (fig. 2 A. 2 C). L'ex¬ pansion tectale chitineuse cpii constitue le crispin est pleine. Aux 1. La 4e patte de la protonymphe de willmanni, comme celle de punctata, a la formule (0 — 1 — 0 — 0 — 7) par suite de la présence, au fémur, du poil dorsal. Je me suis demandé si cette formule très rare n’était pas caractéristique du genre Parachip¬ teria, récemment créé par v. d. IIammen, et je l’ai retrouvée, en effet, dans une 3e espèce de ce genre. Bellus, malheureusement, ne confirme pas cette idée. Il a la formule normale (0 — 0 — 0 — 0 — 7) et des aires poreuses au notogaster. 2. C’est une nymphe de nitens (Nie.) ou de magnus (Seli.n.). 3. Il sera question de la glande gm dans une autre série de ces Observations. — 211 — tibias on voit très bien la gorge ventrale où pénètre, quand la patte se replie, l'extrémité du génual. La structure est analogue à celle des tarses. Elle en diiïère un peu parce que la forte saillie qui surplombe la gorge n’est pas une lame de chitine pleine, c’est la partie proxi- moventrale du tibia lui-même. La gorge est plus profonde aux pattes antérieures qu’aux postérieures. La 2e espèce n’a pas de crispins mais à chacun de ses tarses une forte carène occupe exactement la place d’un crispin (lig. 2 B, 2 1)). Cette carène est le plus saillante ventralement et du côté paraxial. Elle esl n ville sur le dos du tarse. Il suffirait qu’elle s’accentuât et elle deviendrait un crispin semblable à celui des figures 2 A et 2 C. Aux tibias la région proximoventrale fait une bosse qui ne diffère de celle de la lre espèce que parce qu’elle est moins forte, non sur¬ plombante. Sur la face postérieure de cette bosse le tégument tibial est légèrement creusé au centre et relevé sur les bords, amorçant ainsi une gorge protectrice de l’extrémité du génual. Les autres espèces d’Achiptériidés que j’ai vues reproduisent, avec de légères variantes, punctata ou willmanni, willmanni plus rarement que punctata, ou bien elles montrent des cas intermé¬ diaires. Les deuto- et tritonymphes se comportent comme les protonymphes. Les larves également, du moins en première approxi¬ mation. Chez willmanni les larves ont des crispins tarsaux qui sont très nets, quoique petits. J’ai constaté à plusieurs reprises, contrairement à ce que je croyais auparavant, que des crispins, à une patte, pouvaient exister au tarse et manquer au tibia. Laboratoire de Zoologie du Muséum. TRAVAUX CITÉS 1. Grandjean (F.). — Deux nouveaux Oribatei d’Espagne (Bull. Soc. Zool. France , t. 53, pp. 424 à 441, 1928). 2. Ici. — Sur la distinction de deux sortes de temps en biologie évolutive et sur l’attribution d’une phylogenèse particulière à chaque état statique de l’ontogenèse (C. II. Ac. Sciences Paris , t. 225, pp. 612 à 615, 1947). 3. Ici. — Observations sur les Oribates, 19e série (Bull. Mus. Hist. nat. Paris, 2° série, t. 21, pp. 545 à 552, 1949). 4. Ici. — Sur le tégument des Oribates (Bull. Mus. Hist. nat. Paris, 2° série, t. 23, pp. 497 à 504, 1951). 5. Ici. — Essai de classification des Oribates (Bull. Soc. Zool. France, t. 79, 1954, à l’impression). — 212 — Remarques morphologiques et anatomiques sur les Pseu¬ doscorpions (Arachnides) appartenant au genre Pseu- DOBLOTHRUS (BEIER) (FaM. SYARINIDAE J. C. C.) ( à propos de la description de P. strinatii n. sp., des cavernes de Suisse ) Par Max Vachon. La famille des Syarinidae J. C. C. est fort intéressante en ce sens que parmi les genres connus, tous paléarctiques, ceux de l’ancien monde sont tous cavernicoles, très localisés et très pauvres en espèces. Le genre Troglobisium Beier n’a qu’une espèce racovilzai Eli. des cavernes de Catalogne en Espagne, le genre Hadoblothrus Beier, une seule espèce gigas Cap. des cavernes de l'Italie méridionale, le genre Pseudoblothrus Beier, deux espèces, l'une des cavernes de Crimée : roszkovskii Red., l’autre des grottes françaises des Basses- Alpes et des Alpes maritimes, peijerimho//i E. S. il n’est donc pas sans intérêt de commenter la capture d’une nouvelle espèce de ce der¬ nier genre dans une grotte du Jura neufchâtelois par notre collègue suisse P. Strinati à qui nous sommes heureux de la dédier. Et cela d’autant plus que, morphologiquement, cette nouvelle forme (dont malheureusement la Ç n’est pas encore connue) offre de remar¬ quables caractères que nous commenterons après avoir donné la description du £ et de la tritonymphe. Pseudoblothrus strinatii n. sp. Spécimens étudiés : Jura neufchâtelois, Grotte de Pertuis, P. Stri- n ATI leg., 1 6 nov. 1952 ; 2 tritonymphes, I l déc. 1952 ; 1 1er mai 1953. Description du S adulte. Téguments lisses ; céphalothorax, pattes-mâchoires et chelicères de teinte brune, peu foncée. Céphalothorax 1,3 — 1,5 fois aussi long que large, sans épistome, avec deux sillons transverses peu accusés ; disposition des soies (fig. 2) dont € antérieures et 6 postérieures, le nombre des soies intermédiaires pouvant varier d’un spécimen à l’autre, en tout 36 à 38 soies dont l’ensemble ne se laisse pas différencier en séries transverses distinctes comme celà est chez P. peyerirnhoffi (E. S.), par ex., où il y a 30 soies et 5 séries transverses. Toutes ces soies, comme celles du corps, sont simples et fines. Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 2, 1954. — 213 Tergites non divisés ornés d’une seule série postérieure de soies de nombre variable; chaetotaxie : 6 — 7/9 — 11/12 — 12/13 — 13/16 — 14/15 — 13/14 — 12. Les soies augmentent de taille dans les tergites pos- ' \U-i-U \ \ / V v / __a uLam1 \W 11/ 2 U_U -J-U, X / r / O \'- ^rfir A { \ \ ll: MA // Pseudoblothrus strinatii n. sp. Fig. 1 : céphalothorax de la tritonymphe. — Fig. 2 : céphalothorax du adulte. — Fig. 3 : patte 4 droite du <$ adulte dont la soie subterminale tarsale est dessinée à part. — Fig. 4 : tarse et basitarse de la patte 4 de droite de la tritonymphe et sa soie subterminale. Les figures 1, 2, 3, sont à la même échelle. térieurs et certaines d’entre elles restent plus courtes que les autres. Sternites antérieurs légèrement plus chitinisés que les autres ; plaque génitale antérieure (fig. 5) ornée de 18 à 20 soies dont 8 à 9 le long du bord 214 — postérieur ; plaque génitale postérieure avec une série postérieure d’une douzaine de soies et, en avant, près de l’échancrure médiane avec une dizaine d’autres soies dont 6 ou 7 le long du bord antérieur ; 2 soies, non Pseudoblothrus strinatii n. sp. Fig. 5 : face ventrale de l’abdomen du $ adulte, les « sternites » sont désignés par des chiffres romains, X 100. — Fig. 6 : schéma d’une coupe transversale du sternite VI, passant par la région des fusules, X 400. — Fig. 7 : épaississements et organes annexes génitaux <£, X 100. — Fig. 8 : hanches des pattes de la tritonymphe, X 50. — Abréviations a g l p : atrium des glandes accessoires postérieures dont les mul¬ tiples conduits sont esquissés ; ace : atrium du canal éjaculateur ; coj à co4 : hanches des pattes et cpm : maxilles ; cach : cadre chitineux de la chambre génitale ; / : fusules des glandes abdominales ventrales gl ; oglpl : orifices des glandes s’ouvrant dans le pleurum pl ; sgm : sac génital médian pair ; sgi : sac génital latéral de droite. — 215 — apparemment spécialisées, à l’intérieur de la chambre génitale ; chaeto- taxie des sternites IV, V et VI (fig. 5) : une série postérieure de soies avec, en avant d’elle, quelques soies groupées qui, dans le stérilité VI se dis¬ posent en cercle pour limiter un anneau de chitine tendre et plissée au fond duquel font saillie 3 tubercules porteurs de fusules (voir commentaires ci-dessous) ; 3 soies par plaque stigmatique ; pleurum plissé. Chélicères (fig. 9), sans galéa, ni tubercule fileur ; 1 soie au doigt mobile, 5 soies, toutes simples, au doigt fixe ; les 2 doigts ornés de dents semblables dans le doigt fixe mais différant de taille dans le doigt mobile (fig. 9) ; pas de lame externe ; serrula du doigt mobile, non représentée (fig. 9), avec 23 lames ; au doigt fixe, pas de vélum mais une serrula comme au doigt mobile avec 1G-17 lames ; flagelle avec 6 soies disposées par paires et très légèrement denticulées. Pattes-mâchoires (fig. 12 et 13) élancées, ornées de longues soies simples ; processus maxillaires avec 2 soies distales ; fémur à peine pédiculé, 6 fois, tibia 3,8 — 3, 9 fois, main 2,2 — 2,3 fois aussi longs que larges ; doigts 1,6 — 1,7 fois aussi longs que la main avec pédicule et nettement plus longs que le tibia et le fémur ; dents (fig. 14), petites, très nombreuses et égales, revenant à l’extérieur à l’extrémité distale du doigt mobile ; doigt fixe avec glande venimeuse, canal très court (fig. 13) ; il ne semble pas y avoir de glande venimeuse au doigt mobile ; trichobothries (fig. 13) au nombre de 12 ; si plus près de t que de sb ; ib, eb réfugiées sur la main et restant groupées avec esb, isb (devenue externe) ; it très nettement basal de et, plus près de est que de et. Pattes ambulatoires, hanches peu chitinisées et ne portant relativement que peu de soies, 6 sur les hanches des p. 1, 7 sur celles des p. 2, 3 sur celles des p. 3 et 7 sur celles des p. 4. Fémur (fig. 3) divisé en préfémur et télo- fémur par une articulation perpendiculaire à l’axe de l’article ; fémur 6 fois, tibia 7,5 fois aussi longs que larges ; tarses cylindriques, non dilatés basalement (voir commentaire ci-dessous) ; pas de poil tactile différencié ; soie subterminale dentelée ; griffes minces, très courbées ; arolium très courte ; le préfémur est 1,8 fois plus long (pie le télofémur. Dimensions en millimètres, ad. corps : 3,2 ; cépli. th. : 0,88 ; abd. : 2,40 patte-mâchoire, fémur : 1, 12 — 0, 18 ; tibia : 0, 94-0,24 ; main : 0,75- 0, 33 ; doigts : 1,23. Description de la tritonymphe. Téguments lisses à peine colorés; céphalothorax (fig. 1) 1,3 — 1,4 fois aussi long que large, semblable à celui de l’adulte mais moins fourni en soies, 28 en tout (dont 6 antérieures et 6 postérieures) disposées en 5 séries transverses ; sillons transversaux existants mais peu accusés. Chaetotaxie tergale : 7 — 11 — 11 — 9 — 12 — 13 — 11/12 — 13 — 12 — 9 ; soies simples de tailles diverses ; pleurum plissé. Chélicères (fig. 11) comparables à celles de l’adulte quant aux soies, aux serrulae, aux dents ; pas de galéa (voir commentaires ci-dessous). Pattes-mâchoires (fig. 10), fémur 5,4 fois, tibia 3 fois aussi longs que larges ; main 1,9 fois aussi longue que large ; doigts beaucoup plus longs que la main avec pédicule ; trichobothries (fig. 10) au nombre de 10 seulement, absence de sb au doigt mobile et de isb au doigt fixe. Pattes ambulatoires plus trapues que chez l’adulte et 216 — moins fournies en soies, mais très semblables dans l’ensemble ; la seule différence (voir commentaires ci-dessous) réside dans la forme des tarses — et cela dans toutes les pattes — qui sont bombées dorsalement (fig. 4) Fig. 9 : chélicère droite du S adulte, les serrules ne sont pas représentées. — Fig. 10 r patte-mâchoire gauche de la tritonymphe. — Fig. 11 : doigt mobile de la chélicère de la tritonymphe. — Fig. 12 : fémur et tibia de la patte-mâchoire du $ adulte. — Fig. 13 : pince du 1,5 mm. ; cavernes du sud-est de la France . P. peyerimhoffî — céphalothorax au plus 1,5 fois aussi long que large ; fémur des pattes- mâchoires au plus 6 fois, tibia au plus 4 fois, fémur des pattes 4 au plus 6 fois aussi longs que larges ; c’est-à-dire dans l’ensemble forme peu élancée et de taille moyenne, fémur des pattes-mâchoires <1,2 mm. ; cavernes suisses . P. strinatii Remarques écologiques. Tous les spécimens que nous avons examinés ont été capturés par M. Strinati dans une grande chambre située à 20 m. de l’entrée de la grotte de Pertuis et dont les murs sont des parois stalagmitisées sur lesquelles coulent de minces filets d’eau ; le sol n’est pas uniforme et recouvert de calcite ou d’argile. Les Pseudoscorpions semblent éviter les régions humides ou à guano et ont été capturés sous de petits morceaux d’argile desséchée et durcie. Le grotte de Pertuis est à une altitude de 1.070 m. et se trouve à 3,5 kms. au nord de St. Mar¬ tin (Jura neufchàtelois) ; c’est une grotte à puits très profond, atteignant 156 m. et à température froide (5° en novembre, par exemple et 5°, 5 en mai) ; l’humidité semble y être fort élevée. Nous reviendrons dans un autre travail sur cette nouvelle station de Pseudoblothrus cavernicole et la répartition des Syartntdae en Europe. Bulletin du Muséum, 2° série, t. XXVI, n° 2, 1954. 15 Glandes abdominales et « slernites ». Dans le 6e segment de l’abdomen du <§ de P. strinatii, la plaque impaire, ventrale, dite sternale, est creusée d'une importante cavité médiane, circulaire (fig. 5), largement ouverte et dont le plafond porte 3 tubercules. Chaque tubercule, dont les flancs sont renforcés de chitine (fig. 6), par pression sanguine et par suite de la souplesse de la paroi environnante, peut faire saillie ainsi que les fusules (de 9 à 16) dont chaque tubercule est orné. Un conduit (peut-être deux) traverse chaque fusule et, en compagnie de beaucoup d’autres, provient d’une glande, nettement fonction¬ nelle, tapissant toute la chambre circulaire. L’état du spécimen étudié ne nous permet pas de donner plus de précisions. Ces fusules rappellent beaucoup celles qui ornent l'intérieur de la chambre génitale des $ de Chthonius et dont le rôle est en rapport avec la fabrication du spermatophore. Ce sont de véritables glandes géni¬ tales accessoires, fort différenciées et localisées sur un autre segment que celui ou aboutissent les conduits des testicules. Nous ne saurions ici nous étendre sur l’existence de ces glandes accessoires munies de fusules et comparables à des filières et qui existent chez d’autres Arachnides que les Pseudoscorpions. L. Fagf. et A. de Rarros- Machado en ont découvert de comparables chez les Araignées (Ochyceratides, Pholcus, Scytodes) dans la région génitale (Arc. Zool. exp. gén. 1950, t. 87, n° 3, Notes et Revue). Rappelons simplement que, chez les Pseudoscorpions Withiinae, la plupart des plaques ventrales abdominales des £ portent de très courtes soies spécia¬ lisées en général groupées par massifs pairs ou impairs, mais dont la structure fine n’a pas été étudiée. Dans notre travail de thèse de 1938 (Ann. Sc. nat. Zool., 11e sér.), nous avons admis, après étude de la musculature et des systèmes glandulaires que les plaques génitales ne sont pas de simples ster- nites mais des éléments morphologiques complexes à la formation desquels ont participé et les stérilités proprement dits et les appen¬ dices. Mais si la nature coxo-sternale des plaques génitales (seg¬ ments 2 et 3 de l’abdomen) semble facile à admettre et à prouver, cela semblait moins aisé pour les autres sternites abdominaux. I/existence, dans le 6e métamère abdominal du de P. strinatii, d’un système glandulaire comparable à celui que l’on trouve dans les segments génitaux, semble prouver que les sternites quels qu’ils coient proviennent de la fusion des vrais sternites et de ce qui reste des appendices. En fait, en tant qu élément métamérique distinct, l'existence de vrais sternites nous semble de moins en moins certaine, chez les Pseudoscorpions et les Arachnides en général. — 219 — Glandes tégumentaires métamériques. C’est dans le pleurum (fig. 5) que, ventralement et latéralement, en avant de chaque plaque ventrale se trouvent de petites régions chitinisées circulaires perçées d’un ou deux orifices auxquels doivent aboutir le ou les conduits de glandes ou de cellules glandulaires. L’aspect de ces plaques criblées est si comparable à celui de certaines glandes accessoires génitales ^ et $ que l’homologie de ces éléments paraît certaine. Nous avons retrouvé ces glandes chez de nombreux autres Pseudoscorpions répartis dans diverses familles et genres. Nous ne savons rien du rôle possible de ces glandes que possèdent et les adultes et les nymphes. Néoténie et forme des tarses chez les nymphes et les adultes. L’un des caractères essentiels de l’espèce de Crimée, P. roszkooskii est d'avoir aux pattes un tarse dilaté à la base. 11 est alors curieux de constater que si chez P. strinatii adulte, les tarses sont normaux c’est-à-dire presque cylindriques (fig. 3), chez les tritonymphes, par contre, ils sont (fig. 4) dilatés à leur base et, en ceci, rappellent ce qu’ils sont chez P. roszkovskii. Nous interprétons cette ressemblance entre les nymphes d’une espèce et les adultes d’une autre espèce dans le cadre des processus de néoténie partielle. Chez les Pseudos¬ corpions, les modifications de la chaetotaxie au cours du dévelop¬ pement post-embryonnaire nous ont permis de constater de nom¬ breux exemples de tels processus (notamment pour les tricho- bothries) où un ensemble de soies nymphaires est conservé intact chez l’adulte d’une autre espèce. Le cas, dont nous parlons ici, montre que cette « conservation » peut jouer aussi pour la forme même d’un article. Laboratoire de Zoologie du Muséum. — 220 — C.1S DE MALFORMATION D’UN CUÉLIPÈDE DE PAGURIDAE. Par Mme Fize. ASSISTANTE DE i/lNSTITUT OCÉANOGRAPHIQUE DE NIIATRANG. Au cours d’une des récoltes (Rte. 1 .382) effectuées au lieu dit « Cua-Bé » par l’Institut Océanographique de Nhatrang en vue d’établir une iconographie des Pagures communs du littoral du Viêt-Nam, il a été recueilli un spécimen de Paguridae, présentant une malformation du chelipède gauche. Description de V anomalie . — — Cette anomalie affecte un Clibanarius longitàrsis De IIaan dont la carapace mesure 4 mm de large et 9 mm 5 de longueur (E. N° 28.172) ; il s’agit d’un jeune, l’adulte atteignant 9 mm de large et 23 mm de longueur environ. Chez les Clinabarius les chelipèdes sont semblables, égaux ou subégaux, les doigts s’ouvrent et se ferment dans un plan horizontal Le chelipède droit de 5 mm 7 de long et de 2 mm 5 de largeur est normal. L’anomalie porte sur le doigt mobile du chelipède gauche. Ce doigt est déplacé et n’est plus eu face du doigt fixe, deux autres doigts surajoutés à la hase de la partie externe du dactyle forment comme un chelipède. Ces trois doigts ont une hase commune et sont situés dans un même plan. Les dents des nouveaux doigts peu déve¬ loppées sont apparentes sur le bord de leurs faces internes, leurs extrémités sont noires et cornées et leurs faces externes sont cou¬ vertes de tubercules et de soies comme celles du doigt primitif. Les trois doigts sont incapables de mouvement. Cas de malformations de pinces de Crustacés signalées par les auteurs. Fischer (1888) décrit une pince monstrueuse gauche présentant le même genre d’anomalie que notre Clibanarius et appartenant à un tourteau adulte. « La monstruosité porte sur l’article mobile de la main et consiste dans la présence, au bord supérieur du pouce, d’une pince supplémentaire formée de deux appendices et dont les bords opposés sont dentés comme ceux d’une pince. » Il cite dans sa note les auteurs ayant décrit avant lui des malformations. Lf. Sénéchal (1888) décrit lui aussi des cas de malformations de pince dont une « duplication » simple de la pince d’un Crustacé, mais située sur le propodite. Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 2, 1954. — 221 — Przibram étudie dans une série de mémoires, de 1901 à 1905, de nombreux cas de malformations. Dklphy (1921) donne trois schémas de pinces monstrueuses con¬ sistant en la présence de deux doigts supplémentaires plus ou moins développés sur le propodite. Legendre (1925) donne une photographie d'une malformation se rapprochant de celle de notre Clibanarius. 11 existe deux notes de Perez sur des malformations de pince, l’une en 1928 porte sur une malformation du doigt fixe de la pince chez un Carcinus maenas, l'autre en 1936 sur une malformation du doigt mobile. Abeloos (1932) étudie cinq cas de malformations dans les articles distaux des pinces de Portunus puber L. dont un se rapproche beau¬ coup du cas de notre Clibanarius ; en 1933 des cas sur Carcinus maenas Penn. et en 1936 une malformation consistant en doigts mobiles supplémentaires sur la pince d’un tourteau ( Cancer pagurus L-). André (1946) décrit et figure un exemple de bifurcation du doigt fixe de la pince chez un Portunus puber L. En examinant les divers cas, on constate que ces malformations consistent le plus souvent en la présence de deux doigts supplémen¬ taires soit sur le propodite, soit plus souvent, sur le dactvlopodite du chelipède. Ils semblent former au premier examen comme une duplication de la pince. Le plus souvent cette « pince » est imparfaite et les doigts ne sont pas articulés ; dans d’autres cas, plus rares, les doigts sont mobiles. Ces anomalies ont été décrites chez les Macroures (Homarus americanus et oulgaris, YAstacus fluoiatilis, etc... « La fréquence de ces anomalies doit être hien grande », écrit Fischer (1888), « puisque dans le Musée de Cambridge on a reçu une collection de 200 pinces déformées ayant appartenu presque toutes au Homarus americanus ». Telle n’est pas l'opinion de IIerrick (1896) qui écrit qu’il faut examiner des milliers de Homards pour en rencontrer un seul cas. On en a surtout signalé chez les Brachyoures. Il n’y a pas à ma connaissance de cas signalé chez un Paguridae. Sur les très nom¬ breux Paguridae que j’ai examinés, je n’ai rencontré que le cas décrit ici. Interprétation. Que représentent ces doigts supplémentaires ? Les anciens auteurs n’y voient que de simples excroissances. Pour Fischer (1888), il s’agirait de duplication de la pince, interprétation qui a prévalu jusqu’aux ouvrages de Bateson et Przibram qui ont reconnu la véritable nature de ces formations. Ce ne sont pas des duplications de pince, mais des triplications de l’un des doigts. Ces formations 222 nli rira ient aux lois de symétrie énoncées par Bateson et qui régissent en général les formations triples. « Les trois organes composants sont dans un même plan et deux composants voisins sont symé¬ triques par rapport au plan bissecteur de leurs axes ». Abeloos (1932) examinant des cas sur Portunus puber L. donne une confirmation de cette interprétation. Grâce à la présence de nervures et tubercules caractéristiques des doigts fixes et des doigts mobiles, il a pu déterminer exactement la nature des doigts sura¬ joutés. Dans le cas n° 3 qui se rapproche le plus de notre cas, où il s’agit d’une trifurcation du doigt mobile, « les trois composants sont situés dans un plan vertical très voisin du plan d’applatissement du propodite et présentent chacun une rangée de dents et cinq — 223 - nervures longitudinales ». Le doigt fixe présentant une autre orne¬ mentation, il s’agit donc de trois doigts mobiles. Pour notre Clibanarius, l’interprétation est plus difficile : les deux doigts fixes et mobiles ne présentant pas dans l’espèce, d’ornemen¬ tation caractéristique. Cependant sur les spécimens normaux comme sur celui ici examiné, le doigt fixe est marqué à sa face interne près de l’articulation d’une crête transversale bien développée qu’on ne retrouve pas, même à l’état d’ébauche, sur le doigt mobile. Aucun des doigts surajoutés de notre spécimen anormal ne pré¬ sente ce caractère (crête proximale de la face interne) qui pourrait permettre de l’interpréter comme un doigt fixe ; ce qui paraît confirmer l'interprétation d’ABELOOs. Origine. Fischer (1888) examine les causes possibles de ces anomalies. Cette duplication s’expliquerait par la tendance à la bifidité des appendices des Crustacés et pourrait s’observer « non seulement sur l’un des deux derniers articles mais aussi sur divers autres amenant toujours le doublement de tous les articles suivants ». Przirram pense que : « Ces formations auraient pour origine une fracture de l’extrémité d’un appendice non suivie d’autotomie, un des composants serait le doigt normal conservé mais déplacé, les deux autres auraient pour origine un bourgeon de régénération bifide formé au bord de la blessure », ces trois composants obéissant aux lois de symétrie de Bateson régissant les formations triples. Dans le cas que nous avons cité chez Abeloos, « le composant supé¬ rieur (P) 1 peut être en raison de son volume considéré comme le doigt mobile primitif qui aurait été entaillé à sa base du côté de son bord denté, le composant intermédiaire représenterait le régénérât inverse (I) (1) et le composant inférieur le régénérât normal (N) (1) produit par la base du doigt sectionné ». Dans le cas de notre Clibanarius un des composants (P) est le doigt primitif facilement reconnaissable à son aspect et à sa dispo¬ sition. Les deux autres composants correspondent, l’un au régénérât normal (N), l’autre au régénérât inverse (I). Le régénérât normal (N) a sa face externe orientée dans le même sens que le doigt primitif et le régénérât inverse (I) est situé entre le doigt primitif et le régé¬ nérât normal. Il faut noter que dans le cas d’ Abeloos les deux régé- nérats sont divergents alors qu’ils convergent chez notre Clibanarius. Il est facile de se rendre compte que la blessure affectant la face externe du doigt et non la face interne comme dans le cas d’ABELoos, cette disposition est nécessaire pour que la loi de symétrie soit respectée. 1. Se référant aux lois de symétrie de Bateson. — 224 Différents auteurs, pour trouver l’origine de ces malformations, ont essayé d’en produire expérimentalement. Legendre (1925), note que « Przibram réussit à en reproduire deux fois notamment sur la dernière patte ambulatoire d’un Car¬ cinus maenas dont le bourgeon de régénération avait été soigneuse¬ ment divisé longitudinalement, que Zelenv en 1903 provoqua expérimentalement la régénération d’un double ehela chez un Gela- simus, que Miss Reed obtint en 1904 la biiidité d’une patte de Pagure dont le nerf avait été dissocié en long ». (La référence do Miss Ref.d indique « Crayfîsh » = écrevisse ; il ne semble pas qu’il puisse s’agir d’un Paguridae), « qu’EiiMEL en 1907 produisit artificiellement une triplicature de la pince d’un Homard ». Abei.oos (1936) étudie l’autotomie et la régénération des pinces chez le crabe Carcinus maenas Penn, et fait de nombreuses expé¬ riences. 11 sectionne « sur un grand nombre d’animaux de tailles diverses, sans leser l'articulation prodactylopodia'e, les deux doigts de la pince à des niveaux variés », et constate qu’il ne se produit pas « autotomie de la pince mais régénération des parties manquantes ». Les pattes peuvent donc très bien subir des blessures sans qu'il y ait forcément autotomie. Ses expériences « ne lui ont fourni dans aucun cas de régénération multiple ». Mais écrit-il « la possibilité même d’une régénération dans le propodite et le dactylopodite de la pince montre qu’il est légitime de rechercher le mécanisme de la production des formations multiples rencontrées dans la nature dans les phéno¬ mènes de régénération ». Il semble résulter de ces expériences qu'un ensemble de condi¬ tions très particulières (blessure n’entraînant pas l'autotomie du membre, formation d’un bourgeon de régénération divisé longitu¬ dinalement) est nécessaire pour qu’il y ait malformation ; ce qui expliquerait la très petite proportion d’anomalies par rapport au nombre de blessures occasionnées certainement dans la nature aux pinces de Crustacés. Institut Océanographique de Nhatrang. BIBLIOGRAPHIE Abeloos (M.) . 1932. — Observations sur l’autotomie et la régénération des pinces chez le crabe Carcinus maenas Penn. — Bull. Soc. Linn. y ormandie (8) 4, pp. 56-59. Abeloos (AI.) . 1932. — Hyperrégénérations dans les articles distaux des pinces de Portunus puber L. 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L'une des dernières formes qui m’était restée inconnue et dont la position demandait à être précisée, était « Philoscia pygmaea Buddc-Lund ». On ne connaissait jusqu’ici que trois exemplaires de cette espèce qui sont conservés dans les Collections du Muséum national d’His- toire naturelle de Paris. Ce sont : 1) Les deux exemplaires « types » de l'espèce, décrits par Budde- Lun'd (1885, p. 212) et provenant de la Collection Eugène Simon. Ces deux individus sont mutilés ; l’un des individus, de sexe indé¬ terminé, est représenté par une moitié antérieure ; l'autre correspond aune femelle ovigère dépourvue de tête. L’étiquette ne porte comme indication de localité que le mot : « Corse ». 2) Une femelle ovigère, en assez bon état, récoltée et déterminée par Adrien Dollfls. L’étiquette porte comme indication de loca¬ lité : « F. de l’Ospedale (Corse) », c’est-à-dire la grande forêt qui s’étend au nord de Porto-Vecchio. Il convient de remarquer que Dollfus (1897, p. 11 ; 1899, p. 207) indique, dans ses publications, comme lieu de capture de cet individu : « forêt d’Eucalyptus de la Solenzara ». Ces exemplaires, s'ils permettent de reconnaître l'espèce que Budde-Lund a eue sous les yeux, sont trop défectueux et trop peu nombreux pour faire l'objet d’une étude précise. Heureusement, le très riche matériel rapporté par le Professeur Remy de son second voyage en Corse (1948) renferme une vingtaine d’exemplaires de cette espèce qui m’ont permis d’en prendre une connaissance précise. Encore que cette espèce ne paraisse point très commune, elle est très largement répandue en Corse. Le Professeur Remy l’a récoltée à Bastia, dans la région de Corte (Francardo, Lano), dans la région de la Solenzara (Solaro, Solenzara, Sari-di-Porto-Yecchio, Sainte- Lucie-de-Porto-Vecchio), et aux environs de Sartène (Propriano). Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 2, 1954. - 227 — Synonymies. Les isopodologues ont fréquemment signalé (Dollfus, 1897, a, p. 11 ; 1897 b, p. 2 ; Verhoeff, 1918, p. 154 ; 1930, p. 572 ; 1933, pp. 46 et 51 ; 1936, p. 161 ; Boettcer, 1930, p. 583 ; Buchner, 1951, p. 473), sous le nom de « Philoscia pygmaea » une espèce qui paraît largement répandue dans le centre de l’Italie. Verhoeff (1918, p. 156) a émis cependant quelques doutes sur l'identité des formes corse et italienne. La figure que donne Verhoeff (1918, pl. IL fig. 38) prouve, à elle seule, que l’espèce italienne est différente de la forme corse ; les soies-écailles linguiformes de l’espèce italienne sont très différentes des énormes phanères si caractéristiques de la forme corse. L’espèce italienne appartiendrait, d’après Verhoeff, au sous-genre Tiroloscia. On doit donc la désigner sous le nom de : Philoscia (Tiroloscia) pygmaea Verhoeff 1918 nec Budde-Lund. Par ailleurs, Ahcangeli (1925, p. 20) avait recueilli, aux environs de Sassari, en Sardaigne, un Isopode qu’il assimile d’abord au Luca- sius hirtus d’Aubert et Dollfus 1, et qu’il nomme Agabiformius hirtus. Ultérieurement, Arcangeli (1939, p. 1 ; 1950, p. 138) reconnait que cette espèce appartient à la famille des Oniscidae et non à celle des Porcellionidae. 11 en donne une description détaillée, accompagnée de huit figures, et la nomme Sardoniscus pusillus n. g. n. sp. Or, il apparaît clairement que cette espèce sarde est en tous points semblable à la forme corse que j’ai étudiée. Pour être assuré de l’identité des types sarde et corse, il serait nécessaire de se livrer à un examen comparatif d’exemplaires provenant des deux îles. Mais, en l’absence de cette vérification directe, ce que je puis tout au moins affirmer c’est que la description et les figures d’ARCAN- geli s’appliquent très exactement à la forme corse que j’ai examinée. Jusqu’à preuve du contraire, je tiens donc les formes corse et sarde comme appartenant à la même espèce. Place de cette espèce dans la classification. En raison de la forme do la tête et de celle du pléon, cette espèce ne saurait appartenir au genre Philoscia, ni même à la sous-famille des Philosciinae. Ainsi que l’a clairement reconnu Arcangeli (1939, p. 5), cette espèce doit rentrer dans la sous-famille des Oniscinae. Mais, convient-il d’en faire le type d’un genre particulier ? 11 m’apparaît qu’aucune difficulté ne s’oppose à ce que l’on classe la forme corse dans le genre Phalloniscus, tel qu’il a été défini 1. L’examen des types de Lucasius hirtus Aubert et Dollfus conservés au Muséum national d’Histoire naturelle de Paris, prouve qu’ils appartiennent incontestablement ■à une espèce fort banale dans la région méditerranéenne : Agabiformius lentus (B.-L.). 228 — par les isopodologues (Budde-Lund, 1908, p. 296 ; Wahrberg, 1922, p. 86 ; Boyvley, 1935, p. 49 ; Yandel, 1952, p. 136). Les systéma- ticiens ont souvent le tort d’instituer une nomenclature régionale qui ne tient pas compte de l’existence de genres à répartition très vaste, voire mondiale (telle que celle des genres Tylos, Ligia, Allo- Phalloniscus pygmaeus ( H .-L.) . — A, Cephalon vu de face ; B/ Ceplialon vu de profi] ; G, soie-écail!e du bord postérieur du tergitc I ; D, soie-écaille du tergitc III. l.f ., ligne frontale ; l.m., ligne marginale ; l.s.a., ligne supra-antennaire. niscus, Chaetophiloscia, Protracheoniscus, Armadillo, etc.) et qui a le grave inconvénient de masquer les véritables affinités systématiques et biogéographiques des espèces. Je propose donc de nommer l'espèce corso-sarde : Phalloniscus pygmaeus (Budde-Lund 1885). Cette espèce paraît voisine de Ph. mateui Yandel (Yandel, 1953, p. 69) provenant d’Espagne. Les pièces buccales et les pléopodes sexuels sont presque identiques dans les deux espèces. Mais, elles diffèrent l’une de l’autre par la forme du telson, l’aspect des soies- écailles et la position du nodulus latéral is VIL — 229 — Description. Il est inutile de reprendre une description détaillée de cette espèce qui a été donnée de façon très complète par Arcangeli (1939, p. 1 ; 1950, p. 138). Je me borne à signaler quelques particularités propres à la structure céphalique et aux caractères tégumentaires. Céphalon (Fig. A et B). — Une ligne frontale bien marquée, dessinant en son milieu un lobe saillant, triangulaire, à sommet obtus ; deux lobes latéraux grands, arrondis ; une ligne supra-antennaire et une ligne margi¬ nale bien nettes. Caractères tégumentaires. — a) Téguments recouverts de grandes soies- écailles pédiculées, ovoïdes ou tronquées à leur extrémité (Fig. D). Des soies-écailles, de taille particulièrement grande (Fig. C), sont, disposées, en une rangée régulière, au bord postérieur du vertex et de chacun des tergites péréiaux et pléonaux. Ces grandes soies-écailles, déjà bien appa¬ rentes à un faible grossissement, soht très caractéristique de l’espèce. b) Champs glandulaires semi-circulaires, appliqués contre la marge ; les champs du segment I sont petits et portent 1-2 pores ; ceux des seg¬ ments II-V sont plus grands et portent 2-5 pores ; les segments VI-VII sont dépourvus de champs glandulaires. c) Noduli latérales bien apparents ; les valeurs du rapport - (d étant c la distance qui sépare le nodulus du bord latéral du segment, et c, la lon¬ gueur du tergite) sont égales, pour les sept péréionites à 0,67 — 0,63 — 0,81 — 0,90 — 0,76 — 0,43 — 1,39. L’éloignement du nodulus VII par rapport au bord marginal est remarquable. Je ne connais aucun autre exemple d’une disposition semblable chez les Isopodes terrestres. BIBLIOGRAPHIE Arcangeli (A.). — 1925. Gli Isopodi terrestri délia Sardegna. — Boll. Mus. Zool. Anat. Comp. R. Uni.v. Torino. XXXIX ; pp. 1-75 ; pl. 4-5. Arcangeli (A.). 1939. 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Grâce aux collections du Muséum, grâce surtout à la collection Caillot qui y est déposée, nous avons pu faire une révision de ce groupe si intéressant. Plus de 50 espèces ont été décrites en Nouvelle Calédonie ou dans les îles voisines : île Art, île des Pins, Loyalty etc... ; mais nous avons dû ramener ce nombre à 23. I Genre Puperita Gray 1857. Coquille épaisse, ovoïde, spiralée, à spire basse et tours croissant rapidement, lisse ou indistinctement striée. Aire columellaire large, lisse, calleuse. 1. Puperita reticulata (Sow.). Neritina reticulata Sow. 1832. P. Z. S. London, p. 201. Neritina morosa Gassies 1870. Journ. de Conch., p. 149. 1871. Faune, II, p. 171, pl. 8, lîg. 7. Puperita reticulata Riech 1937. Arch. f. Naturg., N. F. 6 B., p. 91. Ile Art, Lifou, Salomon, Tahiti, Paumotou. Il Genre Clithon Montfort 1810. Coquille arrondie, souvent ornée de rides, verrues ou aiguillons ; ouverture plutôt petite ; bord columellaire à encoche avec une dent plus forte au dessus. 2. Clithon bicolor (Reeluz). Nerita bicolor Reeluz 1843. P. Z. S. London , p. 172. Theodoxis bicolor 1941 Benthem Jutting. Arch. Neerl. Zool., V, p. 267. Ouagap, Archipel malais, Java, Philippines. 3. Clithon brevispina (Lamarck). Neritina brevispina Lamarck 1822. An. s. vert., 6, 2, p. 185. Reeve 1855. Conch. Icon., IX, pl. 6, fig. 28. Neritina rugata Reeluz 1842. Soc. Cuv. Zool., p. 75. Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 2, 1954. — 232 — Neritina ruginosa Recluz 1841. Rev. Zool., p. 310. N eritina obscurata Recluz 1842. Rev. Zool., p. 143. Clitkon brevispina Riech 1937. Arcli. j. Naturg., N. F. 6 B., p. 82. Ile Art, Mare, Lifou, Hienghène, Canala, Balade, lies de la Sonde, Philippines, Moluques, Nouvelle-Guinée, Salomon, etc... 4. Clithon diadema recluziana (Guillou). Neritina recluziana Guillou 1841. Rev. Zool., p. 345. Reeve 1855. Conch. Icon., pl. NI, fig. 53. Neritina Keraudreni Guillou 1841. Rev. Zool., p. 346. Clithon diadema recluziana Riech 1937. Arch. f. Naturg., N. F. 6 B, p. 81, flg. 23, droite. Forme caractérisée par la dilatation de son ouverture. Baie du Sud, Nakéty, Canala, Samoa, Marquises, Tahiti. 5. Clithon nucleolus (Morelet). Neritina nucleolus Morelet 1856-57. Bul. Soc. Ilist. Nat., n° 8. Neritina Pazi Gassies 1858. Journ. de Conch., p. 71. Neritina artensis Gassies 1866. Journ. de Conch., p. 51. Neritina costulata Gassies 1866. Journ. de Conch., p. 52. Neritina flexuosa Gassies 1878. Journ. de Conch., p. 342. 1880. Faune, III, p. 93, pl. 4, fig. 5. Cette forme semble être indigène en Nouvelle-Calédonie. Les espèces de Gassies méritent tout au plus d’être placées au rang de variétés. Ste Marie de Balade, Hienghène, Ponérihouen, Canala, Ile Art, Ile des Pins. 6. Clithon oualaniensis (Lesson). Neritina oualaniensis Lesson 1832. Yoy. Coquille Zool., 2, p. 379. Neritina ualanensis Martens 1879. Conch. Cab., p. 193, pl. I, fig. 1-24. Theodoxis oualaniensis Benthem Jutting 1941. Arch. Neerl. Zool., V p. 268. Neritina Nouletiana Gassies 1863. Faune, I, p. 104, pl. 8, fig. 5. Neritina incerta Gassies 1878. Journ. de Conch., p. 341. 1880. Faune, 111, p. 94, pl. 4, fig. 6. Neritina Nouletiana, dont quelques auteurs ont fait remarquer que la figure ne correspondait pas à la diagnose n’est autre que C. ouala¬ niensis, forme à ornementation extrêmement variable. Nous avons toutefois noté que des exemplaires de Gassies possédaient soit une spire basse non saillante, soit une spire assez élevée et saillante. Ile Art, Inde, Archipel Malais, Iles de la Sonde, Australie, Fidji, etc... III. Genre Neritodryas Martens 1869. Coquille presque sphérique à spire mousse ; aire columellaire lisse. Eau douce, mais peuvent se trouver sur les feuilles d'arbres au voi¬ sinage des pièces d’eau. — 233 7. N eritodryas Chimmoi (Reeve). Neritina Chimmoi Reeve 1856. Conch. Icon., fig. 171. N eritodryas Chimmoi Riech 1937. Arch. f. Naturg., N. F. 6 B, p. 119. Endémique en Nouvelle-Calédonie : Hienghene, Balade, Pouébo, Ouagap. 8. N eritodryas dubia (Chemnitz). Neritina dubia Chemnitz 1781. Conch. Cab., V, p. 344, pl. 124, fig. 2.019- 2.020. Neritina zébra Gassies 1871. Faune, II, p. 173. N eritodryas cornea Riech 1937. Arch. /. Naturg., N. F. 6 B, p. 76. BentheWi Jutting 1941. Arch. Neerl. Zool., Y, p. 268. La forme cornea L. à laquelle Riech et Madame van Benthem Jutting rapportent cette espèce a une forme plus basse. Ile Art, Pouébo, Ouagap, Iles de la Sonde, Philippines, Moluques, Nouvelle Guinée, Salomon, Fidji, etc... 9. N eritodryas subsulcata (Sow.). Neritina subsulcata Sowerby 1839. Conch. Illust., fig. 50. N eritodryas subsulcata Riech 1937. Arch. f. Naturg., N. F. 6 B., p. 75. Arama, Pouébo, Philippines, Sumatra, Célèbes, Moluques, Nouvelle-Guinée, Salomon, Nouvelles Hébrides, Fidji, etc... IV Genre Neripteron Lesson 1830. Coquille aplatie sur la face de l’ouverture, sans spire saillante. Ouverture plus ou moins élargie. 10. Neripteron auriculata alata (Lain.). Neritina auriculata Lamarfek 1798. Encycl. Vers, II, p. 355, fig. 6. Neritina subcauriculata Recluz in Sowerby 1855. Thés. Conch., p. 510 pl. 113, fig. 138. Neritina marmorata Braziér 1878. P. Z. S. London N. S. W ., 2, p. 22. Neritina nigrofusca Thiele 1928. Zool. J. Syst., 55, p. 119. Neripteron auriculata alata Riech 1937. Arch. f. Naturg., N. F. 6 B, p. 69. Neritina lijouana Gassies 1878. Journ. de Conch., p. 343. 1880. Faune, III, p. 91, pl. 3, fig. 10. Bien que N. lijouana connue par un seul exemplaire ait une ouverture subtriangulaire, elle ne semble pas devoir être séparée de l’espèce de Lamarck qui, elle-même est très variable. Lifou, Ouagap, embouchure des fleuves, eaux saumâtres, Ceylan, Sumatra, Célèbes, Moluques, Philippines, Nouvelle Irlande. 11. Neripteron Lecontei (Recluz). Neritina Lecontei Recluz 1853. Journ. de Conch., p. 257, pl. 8, fig. 3. Neritina novocaledonica Reève 1855. Conch. Icon., pl. 24, fig. 107. N eripteron Lecontei Riech 1937. Arch. f. Naturg., N. F. 6 B., p. 119. Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 2, 1954. 16 — 234 — L’ouverture est bien moins dilatée de part et d’autre du sommet que dans l’espèce précédente. Balade, dans le Diahot. V Genre Dostia Gray 1842. Coquille élargie transversalement, à enroulement presque symé¬ trique. Face dorsale très convexe. Bords supérieur et inférieur du péristome presque égaux sans prolongements. Aire columellaire non nettement délimitée, à bord dentelé. 12. Dostia violacea (Gmelin). Nerita violacea Gmelin 1790. Syst. Nat. Ed. XIII, p. 3.685. Neritina crepidularia Lam. 1822. Ann. s. vert., 6, 2, p. 186. Neritina siquijorensis Recluz 1843. P. Z. S. London, p. 198. Neritina montrouzieri Gassies 1875. Journ. de Concli., p. 228. 1880. Faune, III, p. 89, pl. 4, fig. 7. Neritina guttulata Gassies 1875. Journ. de Coneh., p. 330. 1880. Faune, III, p. 90, pl. 4, fig. 4. Neritina exaltata Recluz 1850. Journ. de Coneh., p. 65, pl. 3, fig. 3. Neritina ( Dostia ) violacea Benthem J utting 1941. Arch. Neerl. Zool., V, p. 269. Ouagap ( montrouzieri et guttulata), Ile Art et Nouméa [exaltata), Archipel malais, Océan Indien, Inde, Chine, Philippines. VI Genre Vittina H. B. Baker 1923. Coquille ovoïde, à spire aiguë. Aire columellaire assez étroite, convexe, à bord dentelé. Eau douce ou saumâtre. 13. Vittina Roissyana (Recluz). Neritina Roissyana Recluz 1841. Rev. Zool., p. 338. Neritina cuprina Recluz 1850. Journ. de Concli., p. 151. Neritina rivula Hombron et Jacquinot 1854. Voy. Pôle S. Moll., p. 17, pl. 18, fig. 27-29. Neritina chrysocolla Gould 1855. U. S. Exp. Exp., p. 158, pl. XI, fig. 188. Neritina navigatoria Reeve. 1855. Coneh. Icon., fig. 102. Vittina Roissyana Riech 1837. Arch. /. Naturg., p. 78. Ouagap, Ile Art, Lifou, Mare, Moluques, Nouvelle-Guinée, Fidji, Samoa, Tahiti, Carolines, etc... 14. Vittina turrita (Chemnitz). Neritina turrita Chemnitz 1786. Coneh. Cab., 9, 2, p. 71. Neritina ziczac Sow. Thés. Coneh., II, p. 540. Neritina ivaigiensis Lessoh 1832. Voy. Coq., II, I, p. 379. Neritina commuais Quoy et Gaim. Astrol., III, p. 195. Neritina aquatilis Reeve 1855. Coneh. Icon., fig. 73. Vittina turrita Riech 1937. Arch. /. naturg., p. 80. Ile Art. De l’Archipel Indien à la Polynésie et à la Mélanésie. — 235 — 15. Vittina varie gata (Lesson), 1832. Voy. Coq., p. 378 ( Neritina ). Neritina wallisiarum Recluz 1850. Journ. de Conch., p. 161. Vittina variegata Riech 1937. Arch. f. Naturg., p. 77. Neritina (Vittina) variegata van Benthem Jutting 1941. Arch. Neerl. Zool, V, p. 269. Balade, Oubatche, en eau douce, Iles de la Sonde, Célèbes, Philip¬ pines, Nouvelle-Guinée, Arch. Bismarck, Salomon, Fidji, Samoa, Carolines. VII Genre Neritina s. s. Lam. 1816. Coquille aplatie sur la face de l’ouverture, à face dorsale convexe ; aire columellaire large ; ouverture large. 16. Neritina asperulata Recluz in Sowerby 1855. Thés. Conch., II, p. 512, pl. 114, fig. 160-161. Riech 1937. Arch. f. Naturg., p. 90. Ile des Pins, Iles Art et Pot, Philippines, Moluques, Salomon. 17. Neritina petiti. Recluz 1841. Rev. Zool., p. 273. Neritina Lenormandi Gassies 1870. Journ. de Conch., p. 158. 1871. Faune, II, p. 164, pl. 8, fig. 2. Riech 1937. Arch. f. Naturg., p. 72. Balade (Diahot), Philippines, Célèbes, Moluques, Nouvelle-Guinée, Salomon, Samoa, Carolines, etc... 18. Neritina pulligera (L.). Nerita pulligera Linné. Syst. Nat., éd. 12, pl. 1253. Neritina bruguierei Martens 1879. Conch. Cab., p. 59, pl. 9, fig. 11-13. Neritina canalis Sowerby 1825. Cat. Sh. Tankerville, App., p. 11. Neritina pulligera van Benthem Jutting 1941. Arch. Neerl. Zool., N, p. 270. Coquille de forme très variable. Balade (Diahot), Hienghène, Oubatche, Canala (eau douce), Iles de la Sonde, Philippines, Nouvelle-Guinée, Fidji, Nouvelles-Hébrides, Australie, Carolines, Tahiti. 19. Neritina squamipicta (Recluz) 1843. P. Z. S. London, p. 169 (Nerita). Neritina squamipicta van Benthem Jutting 1941. Arch. Neerl. Zool., V, p. 270. Neritina Beckii Recluz 1841. Rev. Zool., p. 275. Neritina Brandti Philippi 1848. Zeit. f. Malak., V, p. 161. Balade (Diahot), Java, Philippines. VIII Genre Neritona Martens 1869. Coquille assez grande à spire très petite aplatie du côté de l’ou¬ verture, à face dorsale convexe. Aire columellaire grande, lisse ; ouverture large, en demi cercle. 20. Neritona expansa (Gassies). Neritina expansa Gassies 1875. Journ. de Conch., p. 231. 1880. Faune. III, p. 88, pl. 4, fig. 3. En 1875 [Journ. de Conch., p. 231), Gassies a donné la diagnose de N. expansa, forme qu'il a figurée en 1880 [Faune Conchyl., p. 88, pl. IV, fig. 3). Malheureusement les auteurs qui l'ont mentionnée par la suite, r.e semblent pas avoir eu entre les mains cette forme rare. C’est ainsi que Tryon (1888, M annal, X, p. 58) la rattache à la « variété petiti Recluz » de N. pulligera et que Riech (1937, Arch. f. Naturgesch., N. F. 6 B., p. 71) en fait une variété de Neritona macgillivrayi Reeve. Nous avons eu la chance de trouver dans un lot de Neritina petiti Recluz provenant de la collection Caillot (Muséum) une coquille qui différait nettement de cette dernière espèce et qui semble avoir été recueillie, comme elles à Ponérihouen, sur la côte E. de la Nouvelle- Calédonie. Cette coquille est indubitablement celle que Gassies a nommée Neritina expansa. Cette forme diffère nettement de N. petiti par sa spire beaucoup plus petite, ce qui lui vaut d’être placée dans les Neritona Martens 1869, le grand développement de l’aire columellaire qui se réfléchit sur l’avant dernier tour en y formant un bourrelet, le bord colu¬ mellaire dont l’encoche, bien plus courte ne montre aucune trace de denticulations et enfin par la convexité beaucoup plus faible du dernier tour. Bien que la spire soit érodée, on peut dire qu’elle n’est pas saillante comme celle de N. macgillivrayi Reeve, de sorte que nous ne pouvons accepter la mise en synonymie de Riecii avec elle. C’est de N. labiosa Sowerby qu elle se rapprocherait le plus, mais son dernier tour est deux fois moins convexe, sa hauteur est bien plus faible, son aire columellaire est moins inclinée et enfin l’encoche est limitée au moins vers le haut par une dentic.ulation qui existe très vrai¬ semblablement au dessous. Nous n’avons pu vérifier ce dernier point car notre unique exemplaire est malheureusement détérioré à ce niveau. Quoi qu’il en soit N. expansa est une bonne espèce et elle est à placer dans le genre Neritona. — 237 — IX Genre Septaria Ferussae 1807. Coquille symétrique, déprimée, en capuchon, avec crochet pos¬ térieur submarginal proéminent. La région columellaire forme un septum à la partie postérieure de l’ouverture qui est large. Opercule réduit à une plaque calcaire carrée irrégulière. Trois espèces reconnues en Nouvelle-Calédonie. 21. Septaria borbonica depressa (Lesson). Navicella depressa Lesson 1832. Voy. Coquille, II, 1, p. 386. Navicella moreletiana Gassies 1866. Journ. de Conch., p. 52. Navicella Cookii Gassies 1871. Faune, II, p. 177. Navicella Laperousei Recluz 1841. Rev. Zool., p. 378. Navicella livida Reével856. Conch. Icon., fig. 13 (Navicella) . Navicella nana Montrouzier 1879. Journ. de Conch., p. 135. Septaria depressa Dautzenberg 1923. Nov. Caled., p. 155. Septaria borbonica depressa Riech 1937. Arch. /. Naturg., N. F. 6 B, p. 65. Cette forme, dont le sommet, quand il n'est pas érodé est peu proéminent a un septum dont le rapport long/larg est voisin de 3. Diahot, près Balade, Hienghène, Canala, Oubatche, Pouébo, Touho, Baie du Sud, Ile Art, Araina, Nouvelles-Hébrides, Fidji, Samoa, Nouvelle Irlande, Nouvelle-Guinée, Tahiti, Salomon, Caro- lines, Marianes, Arch. Bismarck. 22. Septaria macrocephala (Le Guillou) ms. Navicella macrocephala Le Guillou ms. in Recluz 1841. Rev. Zool., p. 374. Martens 1881. Conch. cab. éd. 2, p. 14, pl. 2, fig. 1-4. Navicella sanguisuga Reeve 1856. Conch. Icon., fig. 17. Septaria macrocephala Crosse 1894. Journ. de Conch., p. 435. Riech 1937. Arch. j. Naturg., N. F. 6 B, p. 68. Espèce caractérisée par son sommet très proéminent. Nouvelle Calédonie : Balade, Canala ; Fidji, Nouvelles-Hébrides, Samoa, Tahiti, Nouvelle Poméranie. 23. Septaria luzonica (Souleyet). Navicella luzonica Souleyet 1841. in Recluz. Rev. Zool., p. 375. Navicella variabilis Recluz 1842. P. Z. S. London, p. 155. Navicella excelsa Gassies 1870. Journ. de Conch., p. 150. 1871. Faune, II, p. 178, pl. 8, fig. 4. Septaria excelsa Crosse 1894. Journ. de Conch., p. 440. Septaria luzonica Riech 1937. Arch. j. Naturg. N. F. 6 B, p. 67. Laboratoire de Alalacologie du Muséum. Révision des espèces des cotes de France du genre Gibbula Risso (Mollusque Prosobranche). Par Jean M. Gaillard. Discussion des espèces (suite) 1 Gibbula pennanti Philippi. Troclius pennanti Philippi ; Syst. Conch. Cab., p. 224, t. 34, fig. 10. 1790 Trochus obliquatus (pro parte) Gmelin, Syst. Nat., ed. XII, p. 3575. 1826 Trochus lineatus Blainville, Faune Française, p. 276, n° 25, pi. II, fig. 7. Peii.e a établi la valeur spécifique de cette espèce souvent mise en synonymie avec Gibbula umbilicalis Da Costa. Leurs radules sont notablement différentes, les coquilles elles-même diffèrent nettement, en particulier par la face inférieure et par les propor¬ tions des gros échantillons. Enfin la bande de la zone intereotidale qu’elles fréquentent n’est pas la même, G. umbilicalis vivant plus haut que G. pennanti. Collection générale du Muséum : Casablanca. Collection Locard : Royan, Concarneau, Ile de Ré, Granville ; Hendaye. Dimensions : (en mm.). Station Diam.max. de la coq. Hauteur totale coq. Dist. vert. Ombilic/sommet | Diamètre Ouverture Profondeur Ombilic Granville . 16 15 10 10 fermé Quimper . 14,5 12,5 8,5 9 presque fermé Royan . 15 14,5 10 9 » Dinard . 6 4 2 3 î Dinard . 7 5 3 3,5 1,5 Hendaye . 13 14,5 10,5 9 fermé Coloration : Blanc et violacé, des bandes colorées plus ou moins obliques et sinueuses souvent assez larges, sur fond blanc parfois jaunâtre ou verdâtre. — Ornementation : Stries peu marquées divisant les tours en 6 à 8 bandes, surtout rendues visibles par le décallage dans la continuité des bandes colorées que leur présence provoque. — Ombilic : Très net chez les jeunes, se ferme ensuite totalement, ou 1. Cf. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 2e sér., t. XXV, n° 6. Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 2, 1954. — 239 — ne subsiste plus ensuite que très réduit sous forme de virgule. — - Forme générale : Hauteur normale, voire même plutôt basse chez les jeunes, devient ensuite assez élevée sans que le sommet devienne aigu ; dernier tour légèrement caréné mais sans être anguleux. — Radule : Région axiale de la centrale épaissie ; col assez étroit, (voir fig. 1). Gibbula philberti Récluz. 1825 Trochus michaudi Blainville, Faune Française, p. 278, pl. Xc (mais probablement non figurée la planche Xc n’ayant sans doute jamais été publiée). 1843 Trochus philberti Récluz, Revue Zoologique, t. Vf, p. 11. 1844 Trochus villicus Philippi, Enum. Moll. Sicil. , t. II, p. 152. Collection générale : Provence, Corse, Sicile, Naples, Oran. Collection Locard : Nice, Cannes, Hyères, Antibes. Dimensions : (en mm.). Station Diam.max. 1 de la coq. j Hauteur 1 totale coq. j Dist. vert. Ombilic/somniet 1 Diamètre , Ouverture ! Profondeur Ombilic Cannes . 11,5 10 11,5 6 4 Hyères . 13,5 11,5 7,5 6,5 6,5 Antibes . 12 11 7,5 6,5 8 Cannes . i 14 12 8 7 7 Coloration : Beige pâle, plus foncé, presque noir même, parfois marbrées mais le plus souvent ponctuées de petites taches claires. — Ornementation : Chaque tour est marqué de côtes de taille très variable, les plus fortes d’entr’ollcs (de une à cinq sur chaque tour) étant ponctuées de très fines taches plus claires ou plus foncées que le fond. — Ombilic : Large, profond, précédé d’une ouverture assez évasée. — Forme générale : Suture précédée d’un méplat, le tour étant lui aussi légèrement aplati, le profil de la coquille a une allure en « escalier ». Carène légère, face inférieure parfois légèrement concave. Gibbula Racketti Payraudeau. 182C Trochus racketti Payraudeau, Mollusques de Corse, p. 128, pl. VI, fig. 9-10. 1865 Gibbula gibbosula Brusina, Conclu Daim, ined., p. 27. 1869 Trochus montagui Petit (non W. Wood.) Catal. test, mar., p. 115. 1884 Gibbula pygmaea Monterosato ; Conch. Litt. Med., p. 9. Cette espèce a des affinités certaines avec G. varia Linné et G. tumida Montagu. N’ayant pu la récolter et examiner la radule je ne peux, ne possédant pas d’élément supplémentaire de discussion, — 240 que conserver les conclusions de Bucquoy, Dautzf.nberg et 1 )ollfus. Collection Générale du Muséum : Méditerranée, Marseille, Tanger, Corse, Mer Adriatique. Collection Locard : Poquerolles, Cannes, Bastia. Dimensions : (en mm.). Station Diam. max. de la coq. Hauteur totale coq. Dist. vert. Onibtlir/som met Diamètre Ouverture Profondeur Ombilic Porquerolles .... 3,5 3 2 2 i Cannes . 4,5 4 2,5 3 i Bastia . 5,5 4,5 2,5 3 i Coloration : Brun-grisâtre, marbrures colorées sur fond jaunâtre. — Ornementation : Stries assez bien incisées partageant le tour en 8 à 10 zones d'égale importance. — Ombilic : Relativement large précédé d'une région en entonnoir non colorée — Forme générale : Propor¬ tions normales ; dernier tour assez important en hauteur, légèrement aplati ; carène nette, souvent soulignée par une ligne de taches colorées. Gibbula rarilineata Michaud. 1829 Trochus rarilineatus Michaud, Bull. Soc. Linn. Bordeaux, t. III, p. 266, fig. 4. Aux arguments des auteurs partisans de faire de G. rarilineata une espèce indépendante de G. dioaricata Linné il semble qu’on puisse ajouter les différences notables de leurs radules et en parti¬ culier de la dent centrale de celles-ci. Collection générale du Muséum : Méditerranée, Antibes, Toulon. Collection Locard : Marseille, Saint Tropez, Porquerolles, Toulon, Sanary, Saiht Raphaël ; Corse, Bastia ; Algérie. Dimensions : (en mm.). Station Diam. max. de la coq. Hauteur totale coq. Dist. vert. Omb'lif/sommet Diamètre Ouverture Profondeur Ombilic Porquerolles .... ii 9 6 7 fermé Marseille . ii 10 ‘ 6,5 8 i Oran . 11,5 10 6 8 1,5 Corse . 9 6 5 6 très réduit Coloration : Blanc et rose, linéoles roses le plus souvent obliques, interrompues par la striation, fond blanc-grisâtre. — Ornementation : — 241 — Tours subdivisés par des stries assez marquées en zones d’égale importance. Les lignes colorées sont interrompues au niveau des stries. — Ombilic : Très réduit, le plus souvent totalement disparu. — Forme générale : Identique à celle des autres espèces carénées (G. cineraria Linné, G. pennanti Philippi). Très ressemblante à G. divaricata Linné par sa coloration elle s’en distingue par sa face inférieure concave. — Radule : Hase très large (voir ligure 2). Fig. 1. Gibbula pennanti, Radula X 450 X 1/3 ; Fig. 2. Gibbula rarilineata, Radu’a X 450 X 1/3; Fig. 3. Gibbula richardi, Radula X 450 X 1/3. Gibbula richardi Payraudeau. 1826 Monodonta richardi Payraudeau, Moll, de Corse, p. 138, pl. VII, fig. 1 et 2. 1826 Phorcus margaritaceus Risso, Europ. Merid., t. IV, p. 133, pl. IV, fig. 47. 1866 Gibbula richardi Payr. Brusina, Contr. pelle Faim. Daim., p. 80. Collection générale du Muséum : Le type de Payraudeau a été retrouvé ; il provient de Corse. D’autres exemplaires de la Méditerranée et entre autres des Dardanelles sont aussi conservés. Collection Locard : Marseille, Toulon, Nice, Sète, Saint Raphaël, Saint Tropez, Porquerolles, Agde, Presqu’île de Gien, Cannes, Menton, La Seyne, Martigues, Cassis, Hyères ; Naples, Oran ; Ajaccio. Dimensions : (en mm.). Station Diam. max. de la coq. Hauteur totale coq. Dist. vert. Ombilir/sommet Diamètre Ouverture Profondeur Ombilic Marseille . 23 21 13 16 14 Saint Tropez. . . . 19 16 10 13 11 Sète . 12 10 5 9 5 Gien . 15 13 8 10 8 Coloration : Fond beige violacé, taches orangé formant parfois des lignes brisées dont la pente générale recoupe perpendiculaire-- ment les lignes de croissance. — Ornementation : Coquille lisse. Seuls les premiers tours ont quelques stries longitudinales très régulières, fuies, mais irrégulièrement espacées. En aucun cas elles n’atteignent les deux derniers tours. — Ombilic : Large, creux, précédé d’un très large entonnoir blanc. Le repli du bord de l’ouverture peut ne pas le masquer du tout mais dans les cas extrêmes il dissimule la moitié de l'ombilic. — Forme générale : Assez élevée, la suture n’est ni creuse, ni effacée. — Radule : Base des dents latérales très large ; coin du bord interne inférieure sub-anguleux. (voir fig. 3). Gibbula tumida Montagu. 1803 Trochus tumidus Montagu, Test. Brit., p. 280, pl. X, fig. 4. 1817 Trochus patholatus Dillwyn (non Gmel.) Catal., p. 77G. II est difficile de se prononcer définitivement sur la présence de cette espèce en Mer Méditerranée. Pour ma part je ne l’y ai pas rencontrée. Elle existe surtout dans le nord de l’Europe et sur les côtes atlantiques d’Angleterre, de France et d’Espagne. Collection générale du Muséum : Islande, Angleterre. Collection Locard : Guétary, Ile de Ré, Dunkerque, Danemark, Suède. Dimensions : (en mm.). Station Diam. max. de la coq. Hauteur i Dist. vert, totale coq. Ombilic/sommet Diamètre Ouverture Profondeur Ombilic Angleterre . 8 7 5 5 4 Ile de Ré . 5 5 3 caché Guétary . 7 7 i 5 4 1 Coloration : violacé ou rosâtre et blanc. — Ornementation : Stries fines et régulières. — Ombilic : Large, se poursuit par un entonnoir, le bord de l’ouverture le dissimule parfois en partie. — Forme générale : Tours à méplat. Gibbula turbinoides Deshayes. 1832 Trochus turbinoides Deshayes, Expédition de Morée, p. 143. 1846 Trochus helicoides Philippi, Conchyl, Cab., p. 197. 1864 Gibbula ivanicsi Brusina, Conch. Daim. Ined., p. 27. 1866 Gibbula ivanicsiana Brusina, Contr. pella Fauna Daim., p. 80. 1884 Gibbula purpurea Monterosato, Conch. Litt. Med., p. 9. Collection générale : Barbarie, Gabès. Collection Locard: (purpurea) Sfax, Ajaccio, Cap Corse, Cannes, Banyuls, La Seyne ; Marseille, Porquerolles, Etang de Thau, Sanary. — 243 Dimensions : (en mm.). Station Diam. max. de la coq. Hauteur totale coq. Dist. vert. Ombilic/sommet Diamètre ouverture Profondeur Ombilic Sfax . 6,5 6 3,5 3,5 très réduit Gabès . 8 8 5 4 i Roussillon . 6 6 4 3 très réduit Cannes . 6 6,5 4 3,5 très réduit Coloration : Rose très vif ou violacé parcouru de flammules blanches. — Ornementation : Stries séparant des côtes arrondies très régulières. — Ombilic : Le plus souvent très étroit il ne disparaît jamais complètement même chez les plus petits échantillons et est plus marqué chez les spécimens de taille plus grande. — Forme générale : Tours bombés, absence totale de carène. (A suivre). Laboratoire de Malacologie du Muséum. — 244 — Sur la croissance de Paracentrotus lividus Lmk ET DE PSAMMECHINUS MILIARIS GmELIN. Par Gilda Nataf. Cette note préliminaire a pour but d’étudier la croissance de Paracentrotus lividus Lmk et de Psammechinus miliaris Gmelin dont les individus vivent dans les mêmes stations. Le matériel a été récolté à Roscoff, à l’île du Beclem, au printemps et à l'automne 1953. Les deux espèces cohabitent sous les pierres accessibles aux grandes marées. Le nombre de P. lividus récolté est d’environ trois fois supérieur à celui des Ps. miliaris. L’habitat étant le même pour les animaux étudiés, il est intéressant de voir si la croissance des deux espèces est similaire, ou au contraire, si l’on constate des différences plus ou moins étendues et, dans le second cas, d’en rechercher les causes. L’étude actuelle ne porte que sur le test entier de l’Oursin : mesure de volume, de la hauteur, du diamètre à l’ambitus et de celui de l’ouverture péristomienne. La croissance relative des plaques radiales et interradiales sera étudiée ultérieurement. Travaux antérieurs. La croissance du test des Oursins a été étudiée par 1. Gordon sur Psammechinus miliaris : calcification chez le pluteus, apparition des plaques à la métamorphose et remaniements ultérieurs, mais en se limitant à des Oursins de petite taille. Les adultes de la même espèce, étudiés par Lindahl et J. Runns- trôm, atteignent des tailles moyennes et maxima différentes suivant les stations. L’aplatissement du test varie avec le volume et ceci, quel que soit le lieu de récoltes. Ces auteurs donnent la répartition des Oursins par volume à différentes époques de l’année, pour une même station. Il existe, d’autre part, deux types de Ps. miliaris, « S » et « Z », qui diffèrent par la couleur des piquants et le diamètre des œufs. Enfin, Vasseur, cherchant à différencier deux espèces voisines, parfois confondues, Strongylocentrotus pallidus et S. droebachiensis, étudie l’augmentation du poids de la lanterne d’Aristote en fonction du volume total de l’Oursin. Le poids de la lanterne augmente d’abord plus rapidement que le volume du test, puis plus lentement. Cette dysharmonie n’a pas les mêmes coefficients pour les deux espèces considérées. Rulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 2, 1954. — 245 — Sur la croissance en général, on n’a que des données assez vagues r Cuenot dit simplement : « Il y a presque autant de plaques chez le» jeunes que chez les adultes ; l’augmentation de taille est obtenue beaucoup plus par accroissement dimensionnel des assules que par addition de nouvelles ». Fig. A. — Histogramme du rapport h/d : — Paracentrotus lividus ; - Ps. miliaris.. Fig. B. — Histogramme des volumes : en abscisse, les chiffres de la première ligne correspondent à Ps. miliaris , ceux de la ligne inférieure à P. lividus. Techniques et précision des mesures. Les longueurs sont mesurées au pied à coulisse, au dixième de millimètre. Les Oursins sont vidés et séchés. On les débarrasse de leurs piquants en les laissant une demi-heure dans l’eau de Javel diluée. Pour mesurer le volume, on a dû remplir le test de paraffine, — 246 arasée à l’ouverture péristomienne, et y ajouter quelques grains de plomb pour avoir une densité supérieure à 1. On a ensuite simplement plongé l’Oursin dans un cristallisoir plein d'eau distillée posé sur le plateau d’une balance, et calculé le volume par application du principe d’Archimède. La sensibilité de la balance est de 0,2 gramme, d'où une erreur de ^ 0,2 cc. sur les volumes. Accroissements rapportés au diamètre. On pose d — 1 = diamètre ; h = hauteur ; / = fréquence ; v = volume. a) Aplatissement. La hauteur et le diamètre sont proportionnels, mais les droites h/d n’ont pas la même pente pour P. lividus et pour Ps. miliaris. La hauteur relative de Ps. miliaris est en général supérieure à celle de P. lividus. Le rapport h/d prend des valeurs comprises entre 0,410 et 0,600 pour P. lividus, entre 0,495 et 0,640 pour Ps. miliaris. L'in¬ tervalle 0,400 — 0,650 a été divisé en classes de 0,005 et de 0,010. Le nombre d'Oursins compris dans chaque classe est porté en ordonnées. Pour Ps. miliaris, à peu près trois fois moins nombreux, on a multiplié par trois la fréquence par classe, de manière à avoir des histogrammes comparables. L’histogramme de h/d de P. lividus est beaucoup plus étalé ; pour Ps. miliaris il y a, suivant l'intervalle des classes, deux ou trois modes. — histogramme à intervalle de 0,005 : le calcul du volume moyen pour chacun des trois modes donne : h/d compris entre 0,495 et 0,520. V = 5,3. / = 12 h/d compris entre 0,535 et 0,560. V = 8,8. / = 45 h/d compris entre 0,585 et 0,610. V = 17,4. / = 19 (fig. A) D’après ces moyennes, l’aplatissement serait fonction du volume de l’Oursin, donc de son âge. (cf. Lindahi. et J. Runnstrom). Cependant, cette relation n’est pas vérifiée lorsqu’on porte h/d et Y sur un même graphique. — histogramme à intervalle 0,010 : les deux modes correspondent à un aplatissement de 0,540 et 0,600. On pourrait penser à un dimor¬ phisme sexuel. Je n’ai pas vérifié le sexe des Oursins et ne puis donc savoir s’il existe une liaison entre celui-ci et un type d'aplatisse¬ ment. Camerano affirme que les P. lividus mâles sont plus pointus que les femelles et Ikeda que les Temnopleurus toreumaticus mâles sont plus volumineux et moins aplatis. b) Ouverture péristomienne. L’ouverture croit d'abord de la même façon que le diamètre, puis moins vite (fig. D) (cg. Vasseur). — 247 — c) Volume. Les courbes hauteur/volume et diamètre/volume sont des arcs de parabole (figs. E. et F.). Le volume semble donc augmenter comme le carré de la hauteur et du diamètre. Dans les formules utilisées pour calculer le volume, seul le diamètre est utilisé à la puissance 2. I Vasseur se sert de la formule V = - d2h et Lindahl et J. Runns- trôm de V = - l2 h. Ces formules ne tiennent pas compte de la 6 Fig. C. — Pourcentages cumulés des volumes : en abscisse, les chiffres de la première ligne correspondent à Ps. miliaris, ceux de la ligne inférieure à P. lividus. coexistence de différents types de forme ni des irrégularités du test, et les volumes ainsi calculés diffèrent parfois assez notablement du volume mesuré par immersion. L’échelle des tailles (0 à 40 ce. pour Ps. miliaris, 0 à 75 cc. pour P. lividus) est divisée en 20 classes : l'intervalle est de 2 cc. pour Ps. miliaris ; on compte 21 classes de 3 cc. pour P. lividus, en grou¬ pant dans la dernière les deux individus de volume supérieur à 60 cc. Le pourcentage d'individus dans chaque classe, cumulé, figure en ordonnées (fig. C.). — 248 — Psammechinus miliaris. Cl . . .1 0-2 0-4 0-6 0-8 S (f) . . . . 9 30 49 i 59 S (f) % . ,| 7,2 24,0 39,2 47,2 Cl . 0-22 0-24 0-26 0-28 S (f).... 115 117 117 121 s (f) %. 92,0 93,6 93,6 96,8 0-10 0-12 | 0-14 0-16 0-18 0-20 67 79 ; 90 101 108 112 53,6 63,2 72,0 80,8 86,4 89,5 0-30 0-32 0-34 0-36 0-38 0-40 123 124 124 124 124 125 98,8 99,2 99,2 99,2 99,2 100 Paracentrotus lividus Cl . I 0-3 0-6 0-9 0-12 0-15 0-18 0-21 0-24 0-27 0-30 S (f).... ! 52 90 109 126 141 163 185 224 250 275 s (f) %. 14,2 24,7 29,9 34,6 38,7 44,7 50,8 61,5 68,7 75,5 Cl . 0-36 0-39 0-42 0-45 0-48 0-51 0-54 0-57 1 0-60 0-63 I S (1.).... 311 326 339 ! 346 353 358 359 360 362 363 S (f) %.. 85,4 89,5 93,1 95,0 97,0 97,8 98,0 98,3 ! 98,9 99,2 1 On a ainsi pour chaque espèce une courbe qui représente l’accrois¬ sement de la population (fig. C). Pour les deux espèces étudiées, le plus grand nombre d'échantillons a un faible volume : P. lividus (/ = 364) : un quart des Oursins a un volume inférieur à 6 ce. Viennent ensuite un assez grand nombre d’individus dont le volume est compris entre 20 et 25 ec. et d’autres, moins nombreux, atteignant jusqu'à 75 ce. Il semble qu’on ail trois générations : les plus petits récoltés en septembre étant nés dans l’année, le lot moyen pouvant être constitué par des Oursins de seconde année, et enfin les très gros étant âgés d’au moins deux ans. 75 ce. représentent peut être une taille voisine de la limite. P. miliaris (/ = 127) : la moitié a un volume inférieur à 6 ce. Le reste comprend une trentaine d’exemplaires moyens, dont le volume va de 9 à 15 ce., et quelques gros, ne dépassant pas cependant 40 ce. La taille maximum de Ps. miliaris est à peine supérieure à la moitié de celle de P. lividus. Les deux maxima qui se présentent dans les histogrammes (fig. B) des volumes pourraient être dus à la présence d'Oursins provenant non pas de deux années successives, mais de deux périodes de repro¬ duction. A RoscofT, on trouve toute l'année des P. lividus mûrs. La période de maturation de Ps. miliaris est limitée à avril-juillet ; - 249 — tout à fait exceptionnellement, on a trouvé des individus mûrs fin août, début septembre. (Faune de Roseoff). Pour cette espèce, on peut penser qu'il y a une génération par an. Quant au P. lividus, si le fait de trouver des gamètes mûrs, des deux sexes, en toute saison, permet de penser que la fécondité a lieu, on doit conclure que les plutei n’évoluent pas de la même façon. Si Fig. D. — Les croix représentent P. Iwidus, les disques noirs Ps. miliaris. La courbe en trait plein est celle de P. Iwidus. les jeunes provenant d’œufs pondus en automne-hiver se métamor¬ phosaient normalement, on aurait dû récolter, en mars, des Oursins de petite taille. Or, tous les individus de volume inférieur à 6 ce. ont été trouvés en septembre. Les récoltes de mars se composaient d’Oursins de taille moyenne ou grande. Il semble donc que les plutei de printemps-été survivent, tandis que ceux d’automne-hiver dis¬ paraissent. Il se pourrait que la survie des larves soit en rapport avec les conditions climatiques ou trophiques. Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 2, 195' 17 — 251 — BIBLIOGRAPHIE Camerano, L. 1890. — Osservazioni intorno al dimorfismo sessuale degli Echinodermi. Boll. Mus. Zool. Anal, comp., Torino, vol. V, n° 91. Chehbonnier, G., 1951. — Echinodermes. Inventaire de la Faune marine de Roscolï. Suppl. 4, p. i-xv. Cuénot, L., 1948. — Traité de Zoologie, Paris, vol. XI, p. 128. Gordon, L, 1926. — The development of the calcareous test of Echinus miliaris. Phil. Trans. R. Soc., London, 214 b 417, pp. 259-312. Ikeda, H., 1931. — A biométrie study of the sexual dimorphism and sex ratio in Temnopleurus toreumaticus (Klein). Annot. Zool. Japon, vol. 13, Tokyo, pp. 233-242, 3 fig., 4 tab. Lindahi., E. & Runnsthôm, J., 1929. — Variation und Okologie von Psammechinus miliaris. Acta Zoologica, vol. 10, Stockholm, pp. 401- 484, 22 fig. Studer, Th., 1880. — Uber Geschlechtsdimorphismus bei Echinodermen. Zool. Anz., vol. III, n° 68, pp. 543-545 Vasseur, K., 1951. — Strongylocentrotus pallidus (G. O. Sars) and S. droebachiensis (O. F. Müller) distinguished by means of sperm- agglutination with egg-water and ordinary morphological characters. Acta borelia A. scientia n° 2, Tromso, pp. 1-16, 3 fig., 4 tabl. — 252 Note préliminaire sur les Holothuries de la Mer Rouge. Par Gustave Cherbonnier. Les Holothuries rapportées de la Mer Rouge, en 1951-1952, par le Navire Océanographique « Calypso », ajoutées à celles que possédait déjà le Laboratoire de Malacologie, forment une col¬ lection presque complète des espèces connues de cette région. Elle renferme, de plus, huit espèces nouvelles pour la Science : Bohads- chia cousteaui , B. drachi , Holothuria massaspicula , 11. jousseauniei , Trachythyone dollfusi , Thyone quadruperjorala, Phyllophorus calypsoi et Patinapta dumasi. Bohadschia cousteaui nov. sp. Mersa Ibrahim, port de Lith, le 13-xii-1951, prof. 6 m., fond de sable, 3 ex. Les exemplaires mesurent respectivement 170, 205 et 212 mm. de long sur 55, 58 et 63 mm. de large. Louche ventrale, entourée d’un cercle de grosses papilles coniques. Anus terminal. Tégument lisse, épais, brun chocolat, un peu plus clair ventralement. Pieds ventraux très nombreux, répartis sans ordre sur les radius et les interradius ; ils sont assez grands, cylindriques, de couleur brune, avec une large ventouse marron très clair soutenue par un disque calcaire de 550 à 600 p. de diamètre. Pieds dorsaux moins nombreux et plus dispersés que les pieds ventraux, paraissant dis¬ posés en quarante à soixante rangées longitudinales réparties sur tout le bivium ; ils sont presque aussi longs que les pieds ventraux mais plus minces, subconiques, brun noir, avec une petite ventouse marron clair soutenue par un disque calcaire de 130 à 270 p. de diamètre. Vingt tenta¬ cules assez longs, jaunâtres ou marron clair. Anus dépourvu de dents et non entouré de papilles ; mais sur une distance d’environ 1 cm., les inter¬ radius sont dépourvus de pieds, les radius devenant alors très nettement discernables. Couronne calcaire bien calcifiée. Très longues vésicules tentaculaires. Un petit canal hydrophore. Une grosse vésicule de Poli. Gonades formées de nombreux tubes très fins, longs, non ramifiés, jaune clair. Muscles longitudinaux larges et plats, à bords libres. Longues vésicules pédieuses. Poumon droit plus développé que le gauche, plus ramifié ; ils portent tout le long d’un gros tronc principal, des rameaux extrêmement feuillus espacés d’environ 1 cm. et débouchent dans un vaste cloaque par un canal commun. Très longs tubes de Cuvier brunâtres. Les spiculés sont extrêmement nombreux. Dans le tégument ventral Bulletin du Muséum, 2e série, I. XXVI, n° 2, 1954. — 253 — on trouve, en grande abondance : des spiculés sphériques, plus ou moins encochés, ou en forme de biscuits, totalement dépourvus de perforations ; des spiculés de même forme, à bord lisse ou festonné, mais qui ont un ou plusieurs trous ; il existe également de nombreuses rosettes assez massives. Les parois pédieuses sont renforcées par des bâtonnets simples, assez courts, et d’autres bien plus longs dont une extrémité est élargie et per¬ forée ; on y trouve également, à proximité du disque calcaire, des pla¬ quettes relativement simples. Les spiculés du tégument dorsal se composent uniquemént de rosettes bien plus délicates que celles du tégument ventral ‘ les bâtonnets de soutien des pieds dorsaux sont des baguettes simples ou dichotomisées. Le tégument anal ne possède pas de plaques périproctales. Les bâtonnets des tentacules sont à bord dentelé, à surface lisse, avec une ou deux perforations aux extrémités, ou à surface épineuse surtout aux extrémités ; on rencontre également de très nombreuses baguettes plus massives, avec souvent une forte ramification médiane très épineuse. Rapports et différences. Par sa coloration, B. cousteaui s’éloigne de toutes les espèces connues du genre Bohadschia. Par la répartition des pieds ventraux et dorsaux, elle ressemble à B. similis Semper. Les spiculés ronds, perforés ou non, ainsi que les biscuits du tégument, ventral, rap¬ pellent les spiculés trouvés dans ce même tégument chez B. mcirmo- rata, B. vittata et B. kôllikeri. Bohadschia drachi nov. sp. Ile Abulat, accore sud-est, prof. 7 m., 1 ex. L’animal vivant mesurait 280 mm. de long sur 40 mm. de plus grand diamètre. Dos marron foncé piqueté de très nombreux petits points noirs. Ventre marron clair sur lequel se détachent les ventouses noirâtres des pédicelles. Tégument très épais, lisse, mou. Vingt-cinq tentacules noirs, très grands. Pieds ventraux longs, cylindriques, à large ventouse sou¬ tenue par un très grand disque calcaire, disposés selon les radius sur cinq à six rangs au milieu du corps, sur deux rangées serrées aux extrémités ; on trouve également de très nombreuses petites papilles interradiales ventrales. Sur le dos, deux sortes de tubes ambulacraires : très grosses protubérances coniques, d’où sort une papille terminée par une très petite ventouse ; petites papilles très contractiles avec une très petite ventouse noirâtre soutenue par un disque calcaire réduit. Pas de dents anales. Couronne calcaire massive, bien calcifiée ; radiales hautes, étroites, à partie antérieure en forme de croissant, à base fortement échancrée ; interradiales à pointe antérieure triangulaire, à bord postérieur droit ou un peu ondulé. Une très petite vésicule de Poli mesurant 2 mm. de long. Cinq canaux hydrophores : l’iin très court, situé à gauche du mésentère dorsal ; quatre à droite de ce même mésentère, dont un simple et trois biramifiés, tous terminés par un gros madréporite sphérique. Muscles longitudinaux larges, bifides, à bords libres. Vésicules pédieuses atteignant 1 cm. de long. Très importantes ampoules tentaculaires. Poumons ayant la longueur du — 254 — corps. Gonades formées de gros tubes plusieurs fois ramifiés. Nombreux tubes de Cuvier, très fins. Les spiculés du tégument ventral et du tégument dorsal, identiques, sont de deux sortes : de très nombreux corpuscules crépus ; des sortes de tourelles sans disque basal, à flèche perforée souvent très épineuse. Dans la région anale, les spiculés sont bien plus divers ; les tourelles possèdent un disque bien développé et la flèche basse, à trois ou quatre piliers, est terminée par une couronne épineuse à centre perforé ; on trouve égale¬ ment des spiculés ressemblant à ceux des Stichopus et de grandes plaques épineuses. Les spiculés des pieds ventraux et des papilles dorsales sont identiques à ceux du tégument ; il n’y a pas de baguettes de soutien. Les tentacules possèdent surtout de gros corpuscules crépus et de rares bâton¬ nets très courts à bord ondulé. Rapports et différences. Une seule espèce : Bohadschia gràffei (Semper) présente d’étroites alfmités avec la nouvelle espèce de la Mer Rouge. Comme cette dernière, elle a vingt-cinq tentacules ; les pieds ventraux et les papilles dorsales sont disposés de façon analogue. Il est impossible de comparer les colorations puisque celle de B. drachi a été notée sur le vivant alors que les exemplaires de Semper étaient depuis longtemps en alcool lorsqu’il les étudia. Mais le nombre et la dispo¬ sition des canaux hydrophores sont différents chez les deux espèces. Bien que les spiculé soient de construction similaire, les tourelles et les corpuscules crépus de B. drachi sont plus compliqués et plus épineux que ceux trouvés dans le tégument de B. gràffei. Quant aux spiculés de la région anale, comme ils n’ont jamais été signalés pour B. gràffei, il m’est impossible de les comparer à ceux de B. drachi. B. gràffei, espèce indo-pacifique, a été récoltée aux Philippines, aux Iles Fidji, en Insulinde, la station la plus proche de la Mer Rouge étant les Iles Maldives. Holothuria massaspicula nov. sp. Suez, M. Letourneux, 1880, 3 ex. Les exemplaires, de forme cylindrique, mesurent respectivement 74, 108 et 160 mm. de long sur 16, 21 et 24 mm. de large. Dos brunâtre, avec pieds peu nombreux, longs, gros, cylindriques, dont la ventouse est soutenue par un très grand disque à esquisse de réseau secondaire mar¬ ginal ; ils semblent disposés selon 8-10 rangées longitudinales très espa¬ cées ; certains pieds sortent de très larges et basses verrucosités molles. Ventre ayant l’aspect d’une mosaïque de fragments jaunâtres à bordure marron ; chaque pièce de cette mosaïque porte un pied dont la base est entourée d’un cercle marron et dont la ventouse est soutenue par un grand disque calcaire ; ces pieds ventraux sont nombreux mais pas en foule et répartis sans ordre sur les radius et les inlerradius. Tégument mince et 255 — très rugueux. Bouche ventrale. Anus terminal, entouré de cinq groupes radiaires de deux petites papilles. Vingt petits tentacules jaunâtres. Couronne calcaire assez petite : très larges radiales, interradiales triangulaires à pointe dirigée vers le bord postérieur. Ampoules tentaculaires bien développées. Une très longue vésicule de Poli ayant à sa base une autre vésicule de 3 mm. de long, cordiforme. Un long canal hydrophore libre, calcifié, blanchâtre, terminé par un long et gros madréporite en forme de massue. Kstomac musculeux. Poumons atteignant la longueur du corps, à gros tronc principal portant, tous les 4 à 6 mm. d’importants rameaux très longs garnis de ramifi¬ cations lancéolées. Muscles longitudinaux larges, peu épais. Gonades (?). Petit cloaque. Pas de tubes de Cuvier. Les spiculés du tégument se composent de tourelles et de corpuscules massifs très caractéristiques de l’espèce ; ces derniers rappellent, en plus compliqués, ceux que l’on trouve dans le tégument de Holothuria tubulosa Gmelin ; ces spiculés massifs sont percés de deux rangées longitudinales de 6-8 trous inégaux à bord dentelé, et leur surface est couverte d’aspé¬ rités ; ceux du tégument ventral deviennent plus massifs, plus épineux, sans perforations, s’allongent pour prendre la forme de très gros et très grands corpuscules sublosangiques à réseaux superposés, chaque réseau étant percé d’ouvertures irrégulières. Les tourelles sont assez nombreuses, à petite base irrégulière plus ou moins dentelés, percée de 4-10 trous périphériques inégaux, de 2-4 trous centraux ; la flèche est basse, terminée par une couronne portant 8-12 dents périphériques inégales, .4 dents verticales et un large trou central ; la flèche de certaines tourelles est très réduite. Les spiculés des tentacules sont des bâtonnets épais extrêmement épineux, pouvant devenir subrectangulaires. Rapports et différences. Par ses grands spiculés massifs, 11. rnassaspicula rappelle les espèces méditerranéennes IL tubulosa et II. mammata ; il est vrai¬ semblable que l’holothurie nommé JL tubulosa par Erwe, en 1919, et récoltée en Mer Rouge, appartient à cette nouvelle espèce. Holothuria jousseaumei nov. sp. Mer Rouge : M. Botta, 1837, 1 ex. ; M. Jousseaume, 1893, 1 ex. ; M. Jousseaume, 1894, 1 ex. ; Djibouti, MM. Jousseaume et Coutière, 1897, 3 ex. Les exemplaires sont tous en forme de concombre plus ou moins forte¬ ment incurvé, plus gros postérieurement ; leur longueur varie de 30 à 40 mm. sur 15-22 mm. de diamètre. Tégument mince, rugueux, unifor¬ mément blanc jaunâtre, portant cependant des traces d’une coloration primitive marron clair. L’animal est aplati, légèrement incurvé, avec une sole ventrale nettement différenciée par un épais bourrelet longitudinal situé à la limite de chaque radius latéral ; ce bourrelet est constitué par de grosses papilles issues de fortes protubérances arrondies, disposées sur un seul rang ; sur chaque radius latéral sont disposés deux rangs serrés de — 256 — longs pieds cylindriques, terminés par une ventouse soutenue par un grand disque calcaire ; les pieds du radius ventral médian sont plus espacés et répartis sur 5-6 rangs assez lâches. Papilles dorsales très clairsemées sur tout le bivium, sans ventouse ni disque terminal. Bouche ventrale. Anus terminal, sans dents ni couronne de papilles. Vingt tentacules jaune d’or. Couronne calcaire petite mais bien calcifiée, à bord postérieur fortement ondulé, à larges radiales, à interradiales trian¬ gulaires, courtes et grosses ampoules tentaculaires. Une longue vésicule de Poli. Un gros et court canal hydrophore libre, terminé par un madré- porite ovoïde à peine calcifié. Muscles longitudinaux larges et plats. Gonades très réduites, formées de fins tubes deux ou trois fois dichoto¬ misés. Poumons à ramifications délicates, atteignant la longueur du corps. Petit cloaque. lies tourelles du tégument ventral se présentent sous divers aspects : de petites tourelles, à disque peu développé percé de quatre larges trous centraux et de 2-4 trous marginaux plus petits, avec une flèche basse à quatre piliers et une seule entretoise, surmontée d’une couronne irrégu¬ lière et épineuse ; d’autre tourelles à base plus grande, subcarrée ou circu¬ laire, à bord lisse, percée de 12-20 trous, avec une flèche très irrégulière, tourmentée ; des tourelles dont le disque porte de grandes perforations, surmonté d’une flèche à quatre piliers délicats terminés par une mince couronne à 4-8 pointes ; on rencontre aussi de très nombreuses tourelles dont le disque circulaire, à nodules périphériques, est surmonté d’un réseau secondaire compliqué plutôt que d’une vraie flèche. Les boutons sont plutôt assez grands, rarement complètement lisses, toujours à plus de six perforations, souvent à 10-20 trous d’inégale grandeur, à 1-4 gros nodules centraux et 10-30 nodules périphériques. Il n’y a pas de tourelles dans le tégument dorsal mais uniquement des boutons construits sur le même modèle que ceux du tégument ventral mais plus délicats, ainsi que de gros nodules massifs perforés. Les parois des pieds ventraux et des papilles dorsales sont soutenues par des bâtonnets perforés sur toute leur lon¬ gueur ou simplement en leur milieu et aux extrémités. Les tentacules possèdent de très rares petits bâtonnets à bord échancré. Rapports et différences. Cette espèce, par sa morphologie, son anatomie et la forme de ses spiculés, est très nettement différente de toutes celles connues de la Mer Rouge. Certaines tourelles du tégument ventral et des parois pédieuses ressemblent, bien que moins hautes, à celles trou¬ vées dans les mêmes régions chez Holothuria renwllescens Lampert ; mais les autres tourelles sont très différentes, ainsi que les boutons et les gros nodules du tégument dorsal. Trachythyone dollfusi nov. sp. Mer Rouge, M. Jousseaume, 1892, 1 ex. (Ilolotype) ; Perim, M. Jousseaume, 1891, 1 ex. L’exemplaire type mesure 28 mm. de long sur 18 mm. de diamètre, — 257 — l’autre 54 mm. sur 21 mm. Tous les deux ont leurs tentacules invaginés et, da'ns cette position, la bbuche semble fermée par cinq larges et longues valves triangulaires. L’holotype est bien moins contracté que l’échantillon de l’île Perim. Forme cylindrique avec anus terminal, chaque radius terminé par deux petits pieds mais dépourvu de dents calcaires. Tégu¬ ment épais, légèrement rugueux, brun chocolat sur le dos, marron foncé sur le ventre. Pieds ventraux longs, à tige blanchâtre, à ventouse marron clair soutenue par un disque calcaire bien développé. Chez le type, ils sont nombreux, serrés, répartis selon les radius suivant deux lignes longi¬ tudinales ; les pieds du radius médian sont plus nombreux et plus serrés que ceux des radius latéraux ; chez l’autre exemplaire, qui est bien plus contracté, les pieds sont disposés sur 4-6 rangs sur le radius médian, sur 3-4 rangs sur les radius latéraux. Pieds dorsaux courts, larges, cylin¬ driques, avec petite ventouse soutenue par un dique calcaire identique à celui des pieds ventraux ; ils sont disposés sur les radius, en deux rangs en quinconce chez le type, sur 3-4 rangs chez l’autre exemplaire. Il n’y a pas de pieds interradiaires sur le trivium et le bivium. Par suite de la différence de taille et de densité des pieds ventraux et dorsaux, le trivium se distingue aisément du bivium. Dix gros tentacules de taille égale, brun chocolat, formés d’un large tronc principal où s’échelonnent trois à cinq rameaux extrêmement feuillus ; sur ces tentacules, j’ai trouvé cinq copépodes parasites non identifiés. Couronne calcaire haute, à interradiales et radiales de forme identique, ces dernières plus larges et plus hautes ; il n’y a pas coalescence des pièces médian-ventrales. Deux à trois vésicules de Poli, longuès, cylindriques. Une cinquantaine de très courts canaux hydrophores, répartis tout autour du canal oral, terminés par un madréporite à plu¬ sieurs lobes. Organes génitaux formés de longs et gros tubes ocre jaune, non dichotomisés. Poumons très ramifiés, atteignant les trois-quarts de la longueur du corps. Muscles rétracteurs épais, s’attachant au tiers antérieur du corps. Petit cloaque. Les spiculés du tégument ventral et du tégument dorsal sont identiques et de plusieurs sortes : de grandes plaques très épaisses, à bord fortement denticulé, à surface très perforée, pouvant devenir très tourmentée ; des plaques plus petites, mais épaisses, à 4-8 trous ; toutes ces plaques, vues de profil, ressemblent à de gros nodules ovoïdes très épais. Il y a également des corpuscules à sommet à cinq pointes latérales et une pointe centrale avec, souvent, des épines accessoires à tige étroite, à base élargie trian¬ gulaire ou portant un prolongement latéral à 2-4 pointes. Les pieds sont renforcés par des bâtonnets très incurvés, à extrémités à peine élargies et très perforées, à forte dilatation centrale percée de trous inégaux. Les bâtonnets des tentacules sont, pour la plupart, seulement perforés aux extrémités ; leur surface est toujours lisse. Rapports et différences. Cette nouvelle espèce se rapproche, par ses spiculés, d ' Afrocucumis africana (Semper) et de Trachythyone crucifera (Semper). — 258 — Thyone (?) quadruperforata nov. sp. Djibouti, M. Coutière, 1897, 2 ex. Les deux exemplaires mesurent respectivement 10 mm et 8 mm. de long sur 5 et 4 mm. de diamètre. Ils sont en forme de concombre, unifor¬ mément blanc jaunâtre. Pieds longs, cylindriques, avec large ventouse soutenue par un disque calcaire très grand pour les pieds ventraux, petit pour les dorsaux ; ils sont très nombreux et répartis sans ordre sur le bivium et le trivium ; toutefois, les pieds sont plus nombreux sur les radius du trivium, qui sont ainsi nettement visibles ; certains pieds dorsaux sont totalement dépourvus de disque calcaire. Anus sans dents. Dix petits tentacules translucides, de taille égale, peu ramifiés. Cou¬ ronne calcaire à peine calcifiée, d’une forme très spéciale : les radiales sont triangulaires à pointe mousse, à bord postérieur trilobé, les interradiales très larges, à pointe triangulaire aiguë, à bord postérieur voûté. Une courte et grosse vésicule de Poli. Deux canaux hydrophores, l’un très court, cylindrique, l’autre plus long, terminé par un petit madréporite sphérique peu calcifié. Muscles rétracteurs très courts, gros, s’attachant à quelques millimètres de la couronne calcaire. Muscles longitudinaux larges, épais. Poumons atteignant la longueur du corps. Gros estomac musculeux. Gonades formées de longs tubes filiformes, une ou deux fois ramifiés. Petit cloaque. Les spiculés caractéristiques du tégument sont des tourelles à base ovoïde, à bord onduleux, percée de quatre trous subégaux, avec une courte flèche à deux piliers, à sommet arrondi ; vues de profil, la flèche se présente comme une arche basse ; on trouve aussi des tourelles dont la flèche couvre presque toute la surface. Le tégument renferme également des corpuscules cruciformes portant deux piliers centraux ayant tendance à se rejoindre. Les parois pédieuses sont renforcées par des baguettes au centre élargi percé de quatre grands trous, portant une flèche en forme de demi-anneau. II n’y a pas de bâtonnets dans les tentacules, mais uniquement des plaques. Rapports et différences. Il est certain que cette espèce n’appartient pas au genre Thyone , tel qu’il est défini en général. Elle ne saurait rentrer dans aucun genre actuellement connu, du fait de la forme si particulière de sa couronne calcaire. Mais, ayant affaire à de très petits exemplaires, et les spiculés ressemblant beaucoup à ceux trouvés chez certaines Thyone , j’ai cru bon devoir la classer provisoirement dans ce genre. Phyllophorus calypsoi nov. sp. Golfe de Suez, R. Ph. Dollfus : st. III, le 24-xi-1928, 2 ex. ; st. IX, le 7-xii-1928, 4 ex. Le plus grand exemplaire mesure 46 mm. de long sur 31 mm. de dia¬ mètre, le plus petit 30 mm. sur 18 mm. Ils sont en forme de concombre, — 259 à trivium nettement raccourci par rapport au bivium. Le plus grand exemplaire a une forme rappelant celle des Sphaerothuria. Tégument plissé, lisse, épais, marron foncé dorsalement, marron clair sur le ventre. Pieds nombreux répartis sans ordre sur tout le corps ; ils sont courts, cylindriques, marron clair avec large ventouse brunâtre soutenue par un disque calcaire de 400 à 500 p, de diamètre. Couronne calcaire assez variable : radiales larges, avec prolongements postérieurs formés de 4-5 articles ; interradiales simples ou formées d’articles. Le nombre des tentacules varie selon les échantillons ; on dénombre vingt tentacules dont quatorze grands très ramifiés, deux moyens et quatre petits ; dix- huit tentacules dont douze grands, un moyen et cinq petits ; seize tenta¬ cules, dont douze grands, un moyen et trois petits. Une seule grosse vési¬ cule de Poli. Un très long canal hydrophore cylindrique. Muscles longitu¬ dinaux très épais. Muscles rétracteurs courts, épais, s’attachant à environ 1/5 de l’extrémité antérieure. Poumons très ramifiés. Gonades formées de gros et courts tubes noirâtres, simples. Vaste cloaque. Le tégument renferme des tourelles à disque irrégulier percé de quatre trous centraux auxquels s’adjoignent quelques trous périphériques ; la flèche est basse, à une entretoise, terminée par une couronne de six-huit dents souvent peu prononcées ; parfois, la flèche est très grêle ou très irrégulière. Les parois des pieds possèdent des bâtonnets à extrémités perforées, à centre élargi percé de quatre grands trous, surmonté d’une haute flèche à quatre piliers réunis par 2-3 entretoises et terminés par une couronne portant 6-8 épines ; les tourelles de la région anale ont une base circulaire percée d’un large trou central, de huit trous périphériques, quatre grands et quatre petits ; la flèche est haute, à quatre piliers réunis par 3-4 entretoises et terminés par une délicate couronne portant huit épines ; parfois, cette couronne est plus épineuse et irrégulière ; d’autres tourelles sont plus basses, à disque plus large, plus perforé ou de forme irrégulière. Les bâtonnets des tentacules ont leurs extrémités lisses ou épineuses ; on y trouve également des corpuscules crépus. Rapports et différences. Cette nouvelle espèce de Phyllophorus diffère nettement des autres espèces de la Mer Rouge : Ph. gracilis Selenka, Ph. torense Helfer, et de celles de l’Océan Indien : Ph. vultur et Ph. simplex Sluiter, Ph. tenuis Haaeke et Ph. bedoti Koehler. Par contre, les tourelles de Ph. calypsoi sont un peu semblables à celles de Ph. tener Ludwig, des Iles Samoa. Patinapta dumasi nov. sp. Mer Rouge, M. Jousseaume, 5 ex. Le plus grand exemplaire mesure 50 mm. de long et 3 mm. de plus grand diamètre ; il s’amincit légèrement jusqu’à l’anus. Tégument lisse, mince, uniformément blanc jaunâtre. Tous les échantillons ont douze tentacules portant chacun quatre paires de digitations inégales, de taille légèrement croissante de la base jusqu’au sommet du tentacule, qui est terminé par — 260 une digitation bien plus longue que les autres ; la face interne des tenta¬ cules porte de 0 à 10 coupes sensorielles. Couronne calcaire très petite, blanche, à radiales perforées, à bord postérieur fortement ondulé ; elle n’est pas enrobée dans une couronne cartilagineuse. Trois à huit longues vésicules de Poli. Un seul canal hydro- phore, très petit. Gonades formées de gros tubes jaunes deux ou trois fois ramifiés. Muscles longitudinaux épais. Intestin formant une très petite boucle vers le milieu du corps. Les urnes ciliées sont situées, non pas sur les mésentères, mais uniquement sur les téguments, à la limite du radius dorsal gauche et de l’interradius dorsal médian ; elles sont disposées sur une seule ligne, réunies par une sorte de « stolon ». Les ancres sont toujours bien plus grandes que les plaques ; elles ont leurs bras qui forment un angle très aigu avec la hampe, la base en est fortement dentelée ; les plaques anchorales ne portent pas de pont, sont ovoïdes, percées de six-huit trous centraux irrégulièrement dentelés, de deux trous latéraux et de plusieurs trous à la base. Les téguments médian et anal possèdent des ancres plus longues et des plaques moins larges et moins perforées. Les bandes radiaires ont des corpuscules ronds ou ovoïdes percés d’un trou, et d’autres ayant la forme d’un C. Les bâtonnets des digitations et du tronc des tentacules, sont identiques ; on trouve aussi, à la base du tronc des tentacues, des corpuscules semblables à ceux des bandes radiaires ; il y a, dans le disque oral, des bâtonnets identiques à ceux des tentacules. Rapports et différences. Patinapta durnasi ressemble un peu, par la taille de ses ancres et de ses plaques, à P. ooplax (Marenzeller), mais, par contre, s’éloigne nettement de P. crosslandi Heding, récoltée à Zanzibar. Laboratoire de Malacologie du Muséum. 261 — Les Octocoralli aihes d’Afrique du Sud (I. Alcyonacea;. Par Andrée Tixier-Durivault. Nous poursuivons, dans cette note, l’étude des Octocoralliaires d’Afrique du Sud de l’Ecological Survey commencée précédemment 1. I. — Ordre des Alcyonacea Famille des Alcyoniidae Verrill genre Lobularia Ehrenberg (nec Lamarck). Lobularia rutila n. sp. Deux exemplaires portant le n° AFR 1.028 E, récoltés le 15-5-1948, par l’Africana, à 28°28’ S, 32°25,8’ E, à une profondeur de 27 m, sur un fond de beau sable et de rochers. Diagnose : Colonie encroûtante, charnue, à pied bas et à capitule formé de lobes étalés. Spiculés de très petite taille (0,028 à 0,04 mm de long). Haltères de la base du coenenchyme à col plus ou moins long et à têtes ornées de protu¬ bérances volumineuses. Nombreux petits sclérites à quatre branches. Double-sphères de la portion lobulaire accompagnées d’abondantes masses verruqueuses. Sclérites corticaux peu épineux. Polypes de petite taille répartis sur les lobes et les lobules. Coloration de la colonie dans l’alcool : rouge carmin foncé ; polypes blancs. Description : Les colonies, conservées dans l'alcool, encroûtantes, mesurent l’une 80 mm de diamètre maximum, l’autre 84 mm. Toutes deux ont un pied étroit (30 mm de large), stérile,- largement débordé par un capitule formé de lobes allongés, étalés. Ces lobes se subdivisent en minces lobules digités parfois ramifiés en branches inégales (fig. 1, a). Les colonies sont fermes et rugueuses au toucher. Les éléments squelettiques, très nombreux dans la zone corticale, sont plus rares à l’intérieur du coenenchyme. A la base de la colonie ce sont des haltères mesurant 0,055 à 0,058 mm de long, à rétré¬ cissement plus ou moins large et à têtes étirées ornées de proémi- 1. Bull. Mus. Nat. Ilist. Nat., 2 s., t. XXVI, 1, 1954, p. 124. Dans les bulletins suivants nous étudierons cinq espèces nouvelles : Alcyohium fungi- formis, Alcyonium luteum, Anthomastus giganteus, Acabaria rosea, Cavernularia Dayi . Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 2, 1954. — 262 nentes verrues anguleuses (fig. 2, b, g). Des double-sphères de taille moindre (0,035 à 0,4 mm) montrent un col mince et deux têtes élargies (fig. 2, d , k). Quelques spiculés irréguliers (fig. 2, a , h) (0,028 à 0,04 mm de diamètre) s’ajoutent à des éléments à quatre branches de 0,03 à 0,032 mm de largeur maximum, hérissés de verrues irrégulières (fig. 2, c, /, i, /). Enfin de petits haltères (0,035 mm de longueur totale) à protubérances moins accentuées (fig. 2, l, n, o) se mêlent à de jeunes sclérites peu verruqueux (fig. 2, e, m, p, q). Dans le capitule les éléments squelettiques, en plus des double- sphères régulières de 0,04 mm de long (fig. 3, c, i, m, n) à verrues plus ou moins aiguës, sont fréquemment des sortes de sphères Fig. 1. — Lobularia rutila n. sp. a : colonie 6 : tentacule épineuses (fig. 3, /, g) ou encore des formes à trois branches (fig. 3, a, d). Quelques jeunes sclérites peu verruqueux occupent la zone corticale et sont en haltères (fig. 3, /) ou à trois branches (fig. 3, b, h). Les polypes portent, à la base de leur anthocodie, quelques double-sphères incolores (fig. 3, e, l) de petite taille (0,032 mm) ornées de petites protubérances arrondies. Les zoïdes, de petite taille, plus nombreux à la surface des lobules que sur celle des lobes, ont 0,5 mm de diamètre d’ouverture et sont distants de 0,5 à 2 mm les uns des autres. Leurs tentacules, courts, présentent 6 à 8 paires de pinnules digitées (fig. 1, b). Les deux exemplaires, conservés dans l'alcool, ont une violente teinte rouge carmin foncé ; les polypes sont blancs. Rapports et différences : Cette espèce se distingue facilement de toutes les espèces de Lobularia précédemment décrites par son — 263 — habitus, sa coloration, la forme et l'ornementation de ses^haltères et l’existence, dans son coenenchyme, de spiculés à trois ou quatre branches. Fig. 2. — Lobularia rutila n. sp. Spiculés du coenenchyme basilaire ( X 1.000 X 1/3). genre Pcirerythropodium Kükenthal. Parerythropodium membranaceum (Kükthl). 1906 Alcyonium membranaceum, W. Kükenthai.. Alcyonacea der Deutschen Tiefsee-Expedition, p. 52, taf. I, fig. 3 ; taf. IX, fig. 42, 43, 44. Un spécimen de 10 mm de diamètre, divisé en trois lobes de 5 mm 264 — de haut, portant le n° RR 1 C, récolté le 4-6-1939, à Robberg à 110 miles à l’ouest de Port Elizabeth. Les spiculés sont parfaitement comparables à ceux de Kuken- thal représentés pour le type de cette espèce originaire de St Francis Bay (Afrique du Sud). Spiculés lobulaires (X 1.000 X 1/3). Parerythropodium reptans (Kükthl). 1906 Alcyonium reptans, W. Kükenthal. Alcyonacea der Deutschen Tiefsee-Expedition, p. 53, taf. II, fîg. 9 ; taf. IX, fig. 45, 46, 47, 58, 49. Deux colonies de 10 mm de long, portant le n° AFR 945 I\, récolté le 19-3-1948, par l’Africana, à 36°25’ S, 21°08’ F, à une pro¬ fondeur de 97 fthms, sur un fond sableux. — 265 — Les éléments squelettiques sont semblables à ceux figurés par l'auteur du type provenant des lies Bouvet. Parerythropodium folialum (J. S. Thomson). 1921 Alcyonium foliatum, .T. S. Thomson. South African Alcyonacea. Trans. Roy. Soc. South Africa, vol. IX, pt 2, p. 158, fig. 2. Huit petits exemplaires durs de 10 à 20 mm de longueur totale, portant le n° X 13 C, récoltés le 20-3-1939, à Kleinmond, entre Port Elizabeth et East London. Cinq petites colonies de 0,5 à 10 mm de long, portant le n° P 5 J, récoltés le 19-2-1939, à Paternoster au N. W. de Saldanha Bav. Une portion de colonie de 10 mm de longueur, portant le n° TR 151, récoltés le 25-10-1946, à Table Bav. Les spiculés étant semblables à ceux de la figure du type nous rapportons nos spécimens à cette espèce déjà décrite à Cape Morgan (Afrique du Sud). Parerythropodium Wilsoni (J. S. Thomson). 1921 Alcyonium Wilsoni, J. S. Thomson. South African Alcyonacea. Tram. Roy. Soc. South. Africa , vol. IX, pt 2, p. 160, fig. 3. Trois petits échantillons de 0,6 à 10 mm de diamètre, portant le n° LB 314 V, récoltés le 5-5-1951, Langebaan Lagoon. Les dessins de Thomson concordant avec ceux que nous avons obtenus pour les spiculés de ces colonies nous assimilons les exem¬ plaires à P. Wilsoni, espèce précédemment signalée à Knysna Iîeads (Afrique du Sud). Parerythropodium roseum n. sp. Trois exemplaires portant le n° FB 201 B, récoltés le 22-2-1947, à False Bay, à 34°07’ S, 18°31 E, à une profondeur de 27-28 m, sur un fond rocheux. Diagnose : Petite colonie encroûtante, dure, à pied et à capitule bas. Spiculés de forme, de taille et de coloration variables. Dans la base du coenenchyme éléments tuberculés rouge carmin (sphères verruqueuses, masses irrégulières et bâtonnets) et spiculés rose pâle presque lisses (bâtons et sclérites à trois branches). Dans le capitule spiculés comparables à ceux du pied. Polypes repartis sur le capitule, à calices élevés très fortement pourvus de sclérites ; anthocodies molles et transparentes ; tentacules courts et triangulaires. Coloration de la colonie dans l’alcool : rouge carmin ; calices rouge carmin ; anthocodies blanches. Description : Les exemplaires, conservés dans l'alcool, sont des formes encroûtantes de très petite taille. La plus petite colonie Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 2, 1954. 18 — 266 — mesure 10 mm de long, 4,5 mm de large et 4 mm de haut. Le second spécimen atteint 15 mm de long, 8 mm de large et 4 mm de haut. Le troisième échantillon a 12 mm de long, 7 mm de large et 8 mm de haut. Son pied (fig. 4, A) bas, étalé sur le support, est surmonté d’un capitule aplati d’où s’élèvent les longs calices des différents zoïdes. Fig. 4. — Parerythro podium roseum n. sp. A : colonie ; B : tentacule ; a, b, c, d, e, f, g, h, i : spiculés capitulaires (X 1.000 X 1/2). Les colonies sont dures et rugueuses au toucher. Les éléments squelettiques ont des formes diverses. Dans la base du coenenchyme ce sont des spiculés plus ou moins volumineux. Quelques-uns, de forme sphérique et de coloration rouge carmin (fig. 5, d, g), ont 0.1 à 0,115 mm de diamètre et sont ornés de grosses verrues composées. La plupart des sclérites forment de grosses masses rouge carmin, — 267 plus ou moins branchues (fig. 5, c), mesurant de 0,25 à 0,4 mm de long et 0,18 à 0,2 mm de large et présentant d'abondantes protu¬ bérances dentelées. De courts bâtonnets rouges, à extrémités tuber- culées (11g. 5, b, e) atteignent 0,11 mm de long et 0,03 mm de large. A ces divers éléments s’ajoutent des spiculés rose pâle, peu ou pas verruqueux, tantôt en forme de bâtons (fig. 5, h) de 0,19 mm de long, Fig. 5. — Parerythropodiurn roseum n. sp. Spiculés basilaires (X 1.000 X 1/2). tantôt en éléments à trois branches (fig. 5, /) de 0,1 à 0,11 mm de long. Les spiculés du capitule ressemblent beaucoup à ceux de la base de la colonie, bien que leur taille soit généralement moindre. Les sclérites colorés en rouge sont : les uns en sphères de 0,09 mm de diamètre hérissées de grosses verrues composées (fig. 4, b), les autres en masses allongées de 0,24 mm de longueur totale ornées de volumineux tubercules denticulés (fig. 4, a) et certains, enfin, en — 268 — bâtonnets de 0,117 mm de long, pourvus de protubérances arrondies (fig. 4, g). Les spiculés rose pâle se présentent sous la forme d'haltères de 0,164 mm de longueur totale, à col haut et à verrues rassemblées en deux masses terminales (fig. 4, d), ou encore sous l'aspect d’élé¬ ments à quatre branches (fig. 4, h) atteignant 0,115 mm de long ou à trois branches (fig. 4, i) mesurant 0,16 mm de long ou encore plus petits (fig. 4, c, e, /). Les zoïdes ont une portion basilaire spiculée rigide de I mm de diamètre et de 1,5 à 2 mm de haut, le calice, dans laquelle se replie l’anthocodie, molle, transparente, surmontée de larges tentacules courts et triangulaires portant six paires de pinnules latérales arron¬ dies (fig. 4, B). Les diverses colonies, conservées dans l’alcool, ont une belle teinte rouge carmin ; les anthocodics sont blanches et dépourvues de spiculés. Rapports et différences : Cette espèce se rapproche de Parerythro- podium coralloides par sa coloration et s’éloigne de toutes les espèces connues de ce genre par la forme particulière de ses spiculés (A suivre). Laboratoire de Malacologie du Muséum. — 269 — Contribution a la flore de la Nouvelle-Calédonie. CV. PLANTES FOURRAGÈRES RÉCOLTÉES PAR M. P. S.iRLIN. Par A. Guillaumin. PROFESSEUR AU MUSÉUM. Au cours d'un précédent séjour M. P. Sarlin Inspecteur des Eaux et Forêts, alors chef de Service forestier en Nouvelle-Calédonie, y avait réuni des collections d’arbres dont les déterminations ont paru ici-même 1. Pendant son séjour actuel, ayant été chargé en sus du Service de l’Agriculture, il a récolté les plantes fourragères énumérées dans la liste suivante. Graminées. I rnperata cylindrica Beauv. var. Koenigii Dur. et Schinz. — (10), serait l’espèce la plus commune à la Grande Terre, à l’ile des Pins et. à Lifou, où elle est appelée Jez, affectionne les terrains argileux. Bon fourrage au moment de la pousse mais les tiges durcissent rapidement et sont susceptibles de blesser le museau des animaux. Miscanthus japonicus Anders. — (81) Roseau canaque, très abondant à la Grande Terre, à l'Ile des Pins, à Maré et à Lifou où il est appelé Iiain. Saccharum sp (67). — - Le genre est représenté par la Canne à sucre (S. ofjicinarum L.) subspontané à la Grande Terre et à Maré et par le S. spontanum L., confondu avec Y Erianthus maximus Brong., qui n'a été signalé qu’à la Grande Terre en 2 endroits seule¬ ment. lschoemum muticum (60). Commune à la Grande Terre, à l’Ile des Pins, à Maré, à Lifou, où il est appelé P en et à Ouvéa où on le nomme Obunion. Apluda varia Hack. var. mutica Hack. — (10,43) — . Signalée à la Grande Terre, à File des Pins, à Lifou et à Ouvéa ; affectionne les terrains humides. Chrtjsopogon aciculatus Trin. — (28) Chiendent de Niaouli, d'introduction ancienne, n’a encore été signalée qu’à la Grande Terre où elle est abondante dans la savane à Niaouli ; parfois appelé à tort Herbe à piquants. 1. Bull. Mus., 2e sér., XXI, p. 458 (1949), XXII, pp. 115, 518, 537 (1950). Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 2, 1954. — 270 — Capillipedium spicigerum S. T. Blake = Chnjsopogon parviflorus Benth. var. spicigerus Benth. — (38). Signalé à la Grande Terre, sur les ilôts voisins, à T Ile des Pins et à Mare ; semble rechercher les terrains riches et profonds. Cymbopogon refractus A. Camus — (34). Espèce répandue de l'Est de l’Australie jusqu’aux Fidji et à Tahiti, n’a encore été trouvée à la Nouvelle-Calédonie, qu’à la Grande Terre et à l’ Ile des Pins. Heteropogon contortus Boom, et Schult. — (2G) — Très commune dans les terrains arides à la Grande Terre, sur les ilôts voisins, à l’ile des Pins et aux Loyalty. C’est la fameuse Herbe à piquants, Herbe tue-moutons, N’dâho et N’dowi à Bourail, Jaredem à Maré, Fithing- war à Lifou, qui rend pratiquement impossible l’élevage des ovins en Nouvelle-Calédonie à cause des soies barbelées des épillets qui pénètrent dans la laine et causent des ulcérations aux jointures ; avant la lloraison elle constitue pourtant un assez bon fourrage. Sorghum bulgare Pers. var. halepensis — (1,48) — Probablement originaire d’Afrique, introduit avant 1874, à la Grande Terre ; existe à l’ile des Pins, à Maré et à Lifou. Dicanthium caricosum A. Camus — (36,71. ? 89). — Silver grass, originaire de l’Asie tropicale et des Mascaraignes, introduit avant 1900 à la Grande I erre ; recherché par les animaux. Bothriochloa decipiens Hubb. — (27-54). Espèce d’Australie signalée pour la lre fois près de Nouméa à la suite de la dernière guerre. Themeda triandra Forsk. var. imberbis Thellung. — (8,23). — N’a encore été signalé qu’à la Grande Terre. Bon fourrage. Rhynchelytrum roseum Stapf et Hubb. — (20). — Tricholène, Red top ou Natal grass, de l’Afrique, introduite avant 1897, s’est répandue rapidement à la Grande Terre et a été signalée à Maré. Le bétail ne l’apprécie que faiblement au moment de la floraison sans doute eu raison de son odeur. Se maintient longtemps verte en temps de sécheresse. Paspalutn conjugatum Berg. — ■ (22). — Sour grass, ou Herbe à Tauère, originaire des Antilles, introduite à la Foa, assez récem¬ ment. Assez bon fourrage. P. dilatatum Poir. — (2,42, 75, 90, 93). — Originaire du Brésil malgré le nom d Herbe d’Australie qu’on lui donne en Nouvelle- Calédonie, introduite avant 1870, excellent fourrage ; se recom¬ manderait pour les terres argileuses. P. paniculatum L. — (5) — Originaire de l’Amérique tropicale ; quoique introduite avant 1870, n’a encore été signalé qu'à la Grande Terre. P. scrobiculatum L. — (91, 92). — Signalée à la Grande Terre et à l’Ile des Pins. Assez bon fourrage. — 271 — P. vaginatum Sav. = P. littorale R. Br. — Pantropicale, signalée à la Grande Terre et à l’ Ile des Pins dans les sables salés. Axonopus compressus Beauv. — (41). Des Antilles, signalée seule¬ ment à la Foa. Le Carpet grass, d’introduction récente, est l’un des meilleurs fourrages. Echinochloa coloria Link. — ("30-58) . Probablement d’origine africaine ou indienne, aurait été introduite par de Greslan à la Dumbea, l'Herbe de Greslan n’a été signalée qu’à la Grande Terre et à l’ Ile des Pins. Excellent fourrage. Panicum decompositum R. Br. — (68). — Signalée dans les endroits dénudés à la Grande Terre et sur les îlots voisins, à l’île des Pins et à Maré où elle est appelée Uregewi. P. gracile R. Br. (24). — Existe à la Grande Terre mais n’y est peut-être pas indigène suivant Balansa. P. infidum Steud. — (79). — Trouvée à la Grande Terre et à l’ Ile des Pins dans les prairies humides. P. maximum Jacq. 6 (17). — Herbe de Guinée, originaire de l’Afrique tropicale, introduite avant 1874, a été trouvée à la Grande Terre, à l’île aux Canards et à T Ile des Pins. L’un des meilleurs four¬ rages tropicaux. P. molle Sw. — (59). — Herbe de Para, originaire de l’Amérique tropicale, n’avait été récoltée qu’une fois à la Dumbéa en 1900. Excellent fourrage vert. P. patens Retz. — (84). — Signalé à la Grande Terre, à File des Pins et à Lifou dans les prairies humides. Brachiaria replans A. Camus = Urochloa reptans Stapf — (95). Trouvée à la Grande Terre et à l’île des Pins. Considérée dans l’Inde comme un excellent fourrage. Sacciolepis indica A. Chase — (40). D’Afrique et d’Asie tropicales, introduite récemment d’Australie, n’avait encore été signalée qu’à Ponerihouen. Digitaria montana Henrard — (69). — Spéciale à la Grande Terre et à l’île Mouac. D. propinqua Gaud. — (31, 46, 30). — Signalée à la Grande Terre, à l’île des Pins et à Lifou. D. pruriens Büse ? — (4). — Existe à la Grande Terre, à l’île des Pins et aux Loyalty où elle est appelée Ianeridsch à Maré et Awa à Ouyéa. Oplismenus hirtellus Beauv. — (63, 66, 86). — N’a encore été récoltée qu’à la Grande 1 erre. Considérée en Afrique orientale comme un bon fourrage pour les chevaux. Setaria lutescens Hubb. — (83). — • Etait encore très rare en 1900 à la Grande Terre. 272 — Stenotaphrum subulatum O. Ktze. — (14). Existe à la Grande Terre, sur certains îlots, à l’ile Non, à l’île Ouen, à l'île des Pins, à Lifou et à Ouvéa où elle forme un gazon épais, notamment sur les sables maritimes. Cenchrus calyculatus Cav. — (37). — Abondant à la Grande Terre, sur les ilôts voisins, à Elle des Pins et aux Loyalty où elle est appelée Petitsemeu à Lifou. C’est le fameux Cram-Cram d'Afrique si gênant par ses fruits épineux. Aristida pilosa Labill. — (99). Existe à la Grande Terre et à Elle des Pins sur les coteaux secs. Sporobolus indicus R. Br. — (12-78). — Trouvée à la Grande Terre, à Elle des Pins, à Lifou et à Ouvéa, sur les collines pierreuses et au bord des routes. Cynodon Dactylon Pers. — (29). — Chiendent Pied-de-Poule, Bermuda grass, ubiquiste, introduite en 1854 dans des emballages d’Australie faits avec du foin d’Europe, répandue maintenant à la Grande Terre, à Elle des Pins et aux Loyalty où elle est appelée Haô pcipali à Lifou ; donne un gazon Fin recherché par les animaux et dont les indigènes font leurs places de danse. *Chloris barbata Sev. — (33, 82). — Espèce pantropicale signalée pour la lre fois en Nouvelle-Calédonie. Ch. cynodoides Bal. — (70). ’1 rouvée à la Grande Terre et à Elle des Pins au bord des chemins ; est-elle bien spéciale à la Nouvelle- Calédonie ? Ch. Gayana Kunth. — (3, 72). Rhodes grass, d’origine afri¬ caine, d’introduction récente, trouvée dans des emballages pro¬ venant de Nouméa, n’a encore été signalée qu’à La Foa. Bon fourrage Eleusine indica Gaertn. — (32). — Espèce cosmopolite, n’est probablement pas indigène, car elle ne se rencontre guère que dans les cultures ou à leur voisinage ; son introduction remontrait avant 1800 ; abondante, à la Grande Ferre, à Elle Kendeck, à Elle des Pins, à Lifou et jusqu’à Elle Surprise dans les Huon. Eragrostis arnnbilis \V. et Arn. var. plumosa E. G. et A. Camus — (97). — De l’Inde et de la Malaisie, n’a été trouvée à la Grande 1 erre que depuis 1900. Donnerait un bon fourrage. E. atroïireris Trin. f. forrn. Brownii llack. — (96). — Trouvée à la Grande Terre et à Elle Mouac, dans les terrains vagues et les landes. E. elongata Jaeq. — (44). — Trouvée à la Grande 'Ferre, à l'ilôt Signal et à Elle des Pins, en terrain découvert. E. pilosa Beauv. — (39, 76, 87). — Existe à la Grande Terre et aux Loyalty où elle est appelée Haô tho tho à Lifou ; forme des tapis épais sur les sables de bord de mer. Bon Fourrage. *E. unioloides T\ees = E. amabilis W. et Arn. — (65). — Trouvée en Nouvelle-Calédonie pour la lre fois. — 273 — Le Melinis minutiflora Beauv. le Molasse grass, de l’Afrique tropi¬ cale, ne figure pas dans cette collection : il a pourtant été essayé en 1944 dans l’espoir illusoire de combattre la tique ( Boophilus micro- phus Neum) ; introduite d’Australie pendant la dernière guerre. J. Rarrau (in lût. 8/vii/1953) me signalait que cette espèce « com¬ mence à coloniser les pâturages surtout sur le versant Est de la Chaine au point d’y constituer entièrement déjà quelques prairies ». Cypér ACKKS. Cyperus gracilis R. Br. — (56). — Signalé seulement à la Grande Terre, dans les cultures et les terrains humides. Gahnia Sieberiana Kunth = G. tetra gonocarpa Boek. — (21). — Signalée seulement à la Grande Terre, dans la région de Balade. F imbristylis diphylla Vahl — (11). — Très abondante à la Grande Terre dans les endroits humides et marécageux ; existe aussi à l’ Ile des Pins. Costularia arundiiiacea Künkent. = Lophoschoenus arundinaceus Stapf — (25). — Abondante à la Grande Terre, dans les terrains arides et ferrugineux ; existe aussi à l’ Ile des Pins et à Lifou où elle est appelée Feny ne halepu. Légumineuses. Crotalaria striata DC. — (9). — Pan tropicale, introduite en 1855, largement répandue au bord des chemins à la Grande Terre, à Mare où elle est appelée Wakada scada et à Lifou. Indigofera endecaphylla Jaeq. — (18). — Pantropicale, introduite récemment ; signalée jusqu’ici uniquement à La Foa. I. suffruticosa Mill. — (53). — Originaire probablement de l'Amé¬ rique tropicale, introduite en 1860 ; existe à la Grande Terre et aux Loyalty où elle est appelée Sisania à Lifou ; n’a pas été signalée à l’ Ile des Pins. Tephrosia Le-Ratiana Tlarms (49). — Confondue avec le T. pur- purea Pers. des régions tropicales de l’Ancien monde, de l’Australie et de l’Océanie ; serait spéciale à la Grande Terre, aux ilôts voisins, à l’ Ile des Pins et aux Loyalty. T. f'illosa Pers. — (57). — Originaire de l’Afrique et l’Asie tropi¬ cale, vraisemblablement d’introduction assez récente car elle n’a encore été récoltée qu’au Sémaphore à Nouméa depuis 1900 et, avec doute, à St Vincent. Desmodium adscendens 1). C. — (16). — Originaire des Antilles, récoltée pour la lre fois en 1903, abondante à la Grande Terre et à l’île des Pins. 274 — I). heterophyllum T)C. — (15, 64). — Originaire de l’Asie tropicale ; n'a été récoltée que dans la région de Nouméa depuis 1909. Abrus precatorius L. — (50). — Fausse-Réglisse, pantropicale, naturalisée dans les cultures pierreuses dès 1868 ; existe à la Grande Terre et semble abonder sur la plupart des ilôts voisins. Phaseolus luteolus Gagnep. — (7). — Malgré son nom de Pois canaque, semble d’origine asiatique et paraît assez peu répandue et seulement à la Grande Terre où elle a été récoltée pour la lre fois en 1881. Pli. semierectus L. — (13). — Pantropicale introduite de la Jamaïque en 1859, signalée abondante dans les terrains vagues et sur le bord des chemins mais seulement à Nouméa. Rhynchosia minima DC. — (88). — Répandue dans les régions tropicales et subtropicales, était déjà subspontané à la Grande Terre en 1860 ; existe aussi à l’ Ile des Pins. Très réputée comme antidysentérique. Desmanthus virgatus Willd. — (45, 77). — Mimosa nain des colons, originaire de l’Amérique du Nord et des Antilles, introduite et employée comme fourrage de disette en 1903, considérée mainte¬ nant comme un bon fourrage. Leucaena glauca Benth. — (94). — Acacia des colons, pantro¬ picale, naturalisée autour de Nouméa dès 1855 ; s’est largement répandue à la Grande Terre ; récoltée aussi à Ouvéa. Considérée comme un bon fourrage mais nuisible aux chevaux. Acacia Farnesiana Willd. — • (98). — Cassie, des Antilles, natu¬ ralisée autour de Nouméa dès 1808 ; s’est largement répandue à la Grande Terre ; signalée aussi à Lifou. Plantes df. familles diverses. Cardiospermum Ilalicacahum L. — (51). — Existe à la Grande Terre, à l’ Ile des Pins, à Maré où elle est appelée Wagun gunitsch et à Lifou où on l'appelle Ekô whadsi. C’est la plante connue dans les jardins de l’Europe sous le nom de Pois de cœur. Mollugo nudicaulis. — (35). — Signalée à la Grande Terre, à l’ Ile des Pins et à Pile Art. 1 itex trifolia L. — (55). — Signalée à la Grande Terre et sur les îlots voisins, à Maré et à Lifou mais pas à P lie des Pins. Ocimum gratissimurn L. (52). — Basilic sauvage, aurait été intro¬ duite de l’Inde vers 1874 par les Malabars ; se montre envahissante sur la cote Ouest dans les régions de la Foa et de Thia. Saloia coccinea L. — (73). — Originaire d’Amérique, introduite à Nouméa comme plante ornementale dès 1869, se rencontre mainte¬ nant à la Grande Terre, à Pile des Pins et aux Loyalty. — 275 — Planlago lanceolata L. — (47). — Introduite probablement de France ; était déjà assez répandue en 1900 ; existait déjà à Maré en 1911. P. tnajor L. — (6,02). — Introduite ainsi probablement de France ; était déjà abondante en 1899 dans la région de Bourad ; a été retrouvée depuis en divers points de la Grande Terre et à Ouvéa en 1925. Celosia cirgentea F. — (85). — Pantropicale, introduite à la Grande Terre en 1907. Typha angustifolia L. — (100). — Espèce des régions tempérées qui n’avait encore été récoltée qu’à Canala en 1911 et à l’Anse Vata en 1914. — 276 Ecologie et géographie botanique de v archipel des Saintes (Antilles françaises ) — (20* contribution). Par Henri Stehlé. CORRESPONDANT DU MUSÉUM. Esquisse topographique et ph ysiographique. Dépendance de la Guadeloupe, l’Archipel des Saintes se situe à 12 kilomètres au Sud de la Pointe de Vieux-Fort, en Guadeloupe stricto sensu ou Basse-Terre. Son nom caraïbe, donné par les tribus Callinago, dans le langage qu’employaient les hommes, et Calh- ponan dans celui des femmes, est rapporté, aux premiers jours de la colonisation, par le R. P. Breton, dans son Dictionnaire de 1665, ainsi que nous l’avons indiqué en 1944 à propos de la « Connaissance des Caraïbes Callmago » : Charoucaéra, qui est le plus voisin dans sa consonnance de celui de la Guadeloupe elle-même : Caloucaéra, transformé par corruption par les Européens en Kasukéra. Localisation. — F. Breta (1), dans son petit recueil de notes sur cet Archipel, indique en 1939 que : « Aucun de ceux qui se sont occupés de la géologie des Antilles ne fait mention de la position des Saintes ». Cette position peut être précisée d’après les cartes anciennes de la marine surtout, ou récentes, notamment grâce à celle au 1 /20.000e publiée par l’Institut Géographique National en sep¬ tembre 1951 (3). L’Archipel, figuré sur notre carte botanique de la Guadeloupe et Dépendances de 1935 dans VEcologie (9), possède neuf îlots : quatre plus grands : Terre-de-Haut et Terre-de-Bas, les seuls habi¬ tés,- le Grand Ilet et l’Ilet à Cabrit, et cinq de faible étendue : les Roches Percées et la Iledonde, adjacents à Terre-de-Haut, la Coche et les Augustms, entre le Grand Ilet et la Pointe du Hâvre de Terre- de-Bas, enfin, le Pâté, situé au Nord de Terre-de-Bas. 11 est distant de 23 km. du Chef-Lieu : Basse-Terre et disposé sur un plateau sous-marin évalué à 250 mètres. Cet ensemble, résidu d’un massif de seuil continental, est localisé entre 15°50 et 15°53 de latitude Nord (le 16e degré passant à Basse- Terre) et par 61°30’ à 61°40’ à l'Ouest de Greenwich pour les longi¬ tudes. La carte figurée en annexe de la Flore de la Guadeloupe de H. & M. Stehi.é et L. Quentin (tome II, fasc. IeT, Catalogue : p. 114), Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 2, 1954. — 277 — établie en 1937 (18), mentionne la situation de l’axe de l’Archipel des Saintes : « 15°51’32” de latitude Nord, 63°56’9” de longitude Ouest ». Superficie. — Brf.ta (1) indique (p. 28) que : « La superficie totale de ces îles est de 1.422 hectares ». Le recensement le plus détaillé possible actuellement en l’absence de cadastre, dont le résultat peut figurer ici, est le suivant : 945 ha pour T erre-de-Bas, 452 ha pour Terre-de-Haut, 35 ha pour le Grand Ilet, 25 ha pour filet à Cabrit, 10 lia pour l’ensemble des cinq autres petits îlots, soit un total de 1.467 hectares. Dénominations et Altitudes. — Les dénominations « de haut » et « de bas », attribuées à ces « terres », ne font pas allusion à des opposi¬ tions altitudinales ; celles-ci ne sont pas accentuées : la T erre-de- Bas, atteignant une altitude maxima de 293 m. au Morne Abymes, et Terre-de-IIaut culminant à 309 m. à la Tour Modèle du Chameau. 11 en est de même des dénominations apparemment paradoxales de Basse- Terre, appliquée à la Guadeloupe stricto sensu, qui est, en fait, beaucoup plus élevée que la Grande-Terre, laquelle a, par ailleurs, une superlieie totale moindre. Ces appellations sont les témoins du langage marin des premiers navigateurs normands et bretons appliqué à la désignation des îles par rapport à la latitude et non à l’altitude. Micro-climat. — Le micro-climat est réputé sec, mais toute donnée pluviométrique sur ces îlots est absente, aucun pluviomètre parais- sanl n’v avoir jamais été placé. Pour la température et l’évapora¬ tion, nous avons consigné en 1935 dans V Ecologie (9) les notations que nous avons faites sur les pentes du Chameau, à 280 mètres d'alti¬ tude (p. 146') : le 8 mai 1935 à 14 h. 30’, le thermomètre sec indiquait 29° C et le thermomètre mouillé enveloppé dans le coton : 22° C, faisant apparaître un écart notable dû au refroidissement par évapo¬ ration. Les variations saisonnières et quotidiennes sont peu marquées : On note en saison fraîche : 24° minima la nuit et 27° maxima le jour et en saison chaude : 25° et 31° respectivement pour ces extrêmes. Les vents dominants alizés du N-NE au S-SE sont les plus fré¬ quents et ceux venant du Sud sont rares, souillant surtout aux périodes de dépression cyclonique. Hydrographie. — Le contraste le plus frappant avec la Guade¬ loupe : Caloucaéra (Ile aux belles eaux), réside dans le système hydro¬ graphique, si riche dans la grande île, avec ses 70 rivières et si pauvre dans l’Archipel dépendant puisqu’il n’y existe aucun fleuve côtier ou cours d’eau quelconque même à caractère torrentiel. L’eau, ainsi que l’a noté Brf.ta (1), est un « problème angoissant » (p. 57). On vend l’eau ; il n’existe pas de source à Terre-de-Haut et il y en 278 — a seulement deux au Grand llet. On suppose, d’après Hapel ex Breta (p. 62) qu’il tombe 18 pouces de hauteur d'eau aux Saintes par année moyenne et sur la Guadeloupe 2 m 17. De telles indica¬ tions n’ont aucune valeur scientifique. Le chiffre de 18 pouces ferait à 2 cm 4 le pouce 432 mm. or, aucune des nombreuses îles de l’Archipel Caraïbe, même les plus sèches, comme St-Martin, ne sont inférieures à 1.000 mm. en moyenne d’après les relevés des stations météorologiques. Tintamarre plus xérophytique d’après sa végétation et de moindre altitude, a été évaluée de 900 à 1.000 mm. Stehi.k (16). D’après les communautés végétales sous l’influence du micro¬ climat, les zones altitudinales et les aflinités géographiques diverses avec certaines autres îles connues de l’Archipel Caraïbe, l’on peut évaluer, suivant les divers secteurs, de 700 à 1.500 mm., la pluvio¬ métrie de l’Archipel des Saintes. Si le « carême est la saison de séche¬ resse absolue, où il ne pleut jamais », (p. 57) « il pleut à verse et l’eau tombe en telle abondance que tous les canaux sont transformés en torrents impétueux et le Saintois constate la disparition des éléments de sa fortune qui ont été emportés par les eaux ». (Breta, p. 116). Ce fait, n’est, pas commun, et sans doute quelque peu exa¬ géré, mais il arrive, effectivement, que des grains denses s’abattent sur les Saintes en période d’hivernage, surtout en juillet, août et novembre, décapant les mornes (collines arrondies de 50 à 250 mètres d’altitude), entraînant dans l’Océan le peu de terre végétale cons¬ titué et accentuant l’érosion déclenchée par le vent et la mer. Aperçu géologique et édaphique. Le géologue E. Bruet, écrit en 1952 (2) dans ses études volca- nologiques des Saintes (p. 485), que : « Cet archipel est peu connu au point de vue géologique ». Il est facile, en effet, d’indiquer ici les principaux travaux effectués et les résultats obtenus dans ce domaine. En ce qui concerne le sol, sa formation et sa composition, on a encore moins de données que sur les roches-mères et la pédologie v a été encore moins étudiée que la géologie. Esquisse géologique. — C’est à moreau de Jonnes que Ton doit la première Histoire physique des Antilles françaises, contenant la géologie et la minéralogie, publiée à Paris en 1822 (5) : les Saintes ne sont pas mentionnées dans la division en trois zones qui y est établie judicieusement, pas plus que dans la Face de la Terre de Suess et dans la classification de Mot.engraf. 11 faut attendre la mission Lacroix en 1902, faite à la suite de l’éruption de la Mon¬ tagne Pelée, pour avoir les précisions géologiques connues sur les Saintes (p. 589) et leur place dans le classement de l’Archipel (4), en 1904. Il le situe dans la zone moyenne qui groupe St Barthé- — 279 — iemy, Antigue, Grande-Terre, Désirade et, Marie-Galante, îles à sou¬ bassement volcanique supportant des formations madréporiques, dont les plus anciennes datent du nummulitique. Breta (1), 1939, fait remarquer à juste raison (p. 28) que : « Aux Saintes, cependant, on ne trouve aucune trace de ces éléments coralligènes anciens. Tout le groupe d’îles ne comporte que des produits d’activité volcanique ». C’est ce que nous avions constaté en 1935 dans Y Essai d’ Ecologie (9), où, pour la végétation, les Saintes étaient classées dans le secteur des mornes et coulées basaltiques (pp. 144-154), précisant « les affinités de ses culots volcaniques avec le Houélmont et la partie éruptive de Vieux-Fort » (p. 151). E. Bruet, dans sa brève mais remarquable note volcanologique (2), 1952, vient de confirmer plei¬ nement ce fait (p. 486) par l'examen minutieux des épanchements : « Leur état actuel pourrait donner à ces édifices un âge qui se rap¬ procherait de celui du Houélmont... Il s’agit, d'un culot ou « plug ». Ce géologue conclut définitivement, quant à la position des édifices volcaniques du Chameau et du Pain de Sucre, qu’ils appartiennent au système de la Guadeloupe volcanique et qu'ils sont alignés dans une direction moyenne N-S, comme lui. « C’est évidemment la conti¬ nuation de l’Arc des « Petites Antilles ». Conditions édaphiques. — Au cours des cinq tournées d’investiga¬ tion faites aux Saintes de 1934 à 1953, nous avons analysé les con¬ ditions édaphiques et noté leur influence sur la végétation. La déter¬ mination des roches-mères est déjà indiquée en 1935, à propos des conditions du milieu du secteur des mornes et coulées volcaniques, dans T Écologie (p. 145) de la manière suivante : « Le sol est cons¬ titué par des blocs basaltiques énormes, avec des roches labradori- tiques d’aspects divers : labradorites claires au Massif du Houél¬ mont, aux Monts Caraïbes, au Morne Chameau, à Terrc-de- Haut et au Gros Morne de Deshayes, labradorites sombres sur les pentes de Terre-de-Bas ; elles sont, le plus souvent, prismatiques et zonées ; les laves des coulées sont riches en magné Lite titanifère et autres sels de fer, colorant le sol de façons différentes, suivant leur plus ou moins grande oxydation ; elles contiennent ausssi de l’hornblende brune. Par altération, elles fournissent des latérites et l’érosion les débite en plaquettes qui entrent pour une grande part dans la com¬ position du sol ». Breta (1) confirmait, en 1939, l’action de désa¬ grégation (p. 34) et d’érosion (pp. 46 et 51), l’oxyde de fer (p. 47) et les roches zonées (p. 52). 11 notait à juste raison (p. 51) que : « C’est donc la désagrégation superficielle due à la sécheresse et au soleil qui a donné ces fragments : ceux-ci, au sein de la terre végétale composée presque entièrement d’humus, ont fourni leurs éléments potassique, sodique et calcique dissous, également aux plantes ; l’eau a dissous et entraîné les éléments ferrugineux : le silicate d’aluminium hydraté subsiste seul finalement ». C’est un — 280 — processus édaphique observable, mais les facteurs primordiaux d’effluxion et de désagrégation sont, surtout aux Saintes, le vent et le sel des embruns ainsi que l’acide de l’eau de pluie et des grains, relativement chaude et de pH égal à 6,5. Le silicate d’alumine hydraté ne subsiste pas seul ; la composition du sol, lorsqu’il existe, est plus complexe et l’analyse physico-chimique révèle des silicates doubles de K et de Al avec oxydations de Fe et l'humus, sur les parois rocheuses, dans les dépressions et les fissures, n’est autre que de la matière organique issue presque totalement de la décom¬ position végétale et de quelques poussières minérales dues à l’ef- fluxion éolienne. Le manque de structure du sol et d’horizons pédologiques est apparent. La texture des roches-mères, pour le Pain de Sucre et le Chameau, mornes les plus typiques des Saintes, est indiquée en détails à la fois pour la roche englobante et les enclavés par E. Bruf.t (2) qui a donné les caractéristiques des feldspaths, pyroxènes, hyperstène et augite, hornblende brune : minéral touché par le méta¬ morphisme, microlithes de labrador et a étudié les rapports si ins¬ tructifs de l’hyperstène à l'augite. « La roche, conclut-il, (p. 189) a subi des efforts de compression, d’écrasement intenses. Le dynamométamorphisme peut prendre le pas sur le métamorphisme tout court ». Ce caractère dynamique de la labradorite et de ses enclaves, avec des marques si nettes de pression et de fracture concourt à expliquer sa facilité de désagré¬ gation et l’importance de l’érosion que nous avions mentionnées. Ecologie et physionomie de la végétation. L'esquisse écologique et physionomique de la végétation compor¬ tera ici la détermination des facteurs primordiaux qui conditionnent les divers aspects du paysage et la reconnaissance des séries végétales dont les colonisations successives, associations et faciès, sont caracté¬ risés spécifiquement par ailleurs. l.e trinôme dynamique. — Les facteurs naturels qui agissent sur la végétation de manière primordiale dans l’Archipel des Saintes pour marquer les paysages de leur cachet particulier sont : le vent, le sable et l’obstacle. 1. Le vent. — Comme pour l’ I-lot de Tintamarre ou celui de la Petite Terre (16), le vent est le facteur climatique le plus agissant : il agit non seulement par la modification incessante qu’il imprime à la surface des sables et des débris coquilhers ou coralliens déposés par la mer, par la pression exercée et la charge transportée que par son influence sur la répartition des semences, dont beaucoup sont anémophiles, et sur la nutrition, la salinité et l’évaporation des végétaux. De magnifiques formes éoliennes et des paysages littoraux — 281 — éoliens existent aux Saintes, plus que dans toute autre île de l’Archi¬ pel Caraïbe. Le vent est si puissant qu’il donne au point culminant des neuf îlots des Saintes, au morne volcanique du Chameau, à 309 mètres d’altitude, l’aspect et la composition d’une colonisation psammophile littorale typique à Pectis-Bouteloua-Sporoliolus, en pelouse rase, encadrée inférieurement de hallier épineux Lantana- Randia-Croton, à formes éoliennes rabougries des types en plan incliné, en dôme surbaissé et mutilé (17). Les groupements éoliens joints et disjoints y sont observables (17). Nous avons déjà signalé en 1935 pour l' Ile de la Ilésirade, dans l 'Ecologie (9), un cas semblable à 278 m. d’altitude (p. 140) : « Les embruns, les vents de la mer et l’atmosphère saline ont porté la végé¬ tation psammopbde loin au delà des sables du bord de mer jusqu’au sommet des mornes ». Enfin, le vent, alizé, toujours dominant, par sa teneur en chlorure de sodium et les embruns qu’il pousse toujours dans le même sens au dessus des terres, imprègne les obstacles et la végétation d’une telle salinité que les formes et les colonisations halophy tiques sont nom¬ breuses. La carnosité, l’isolatéralité et le développement du tissu aquifère dans la structure foliaire, sont des caractères d’halophilie stricte fréquents aux Saintes, notamment sur Sesuvium, Philoxerus. Ccikile, Portulaca, tant sur les plages que sur les falaises. 2. Le sable. — Ce sable est abondant et varié : gris ou jaunâtre, fin, trituré et coquillier, sur certaines plages au Nord de Grande Anse, plus grossier, moins clair et plus imprégné de sel à la Plage île Pont Pierre, face aux Roches Percées, formant un cordon lit¬ toral où des dépôts boueux de fines particules d’argile et de sel s’agglomèrent à la Saline Marigot, en son versant Ouest, élaborant des dunes basses de 3 à 4 m. de haut, avec leur flore spéciale à Scaevola, rideau à Coccoloba et enterrement du Stenotaphrurn ; il est parfois noir, volcanique, pyroxénique, à fer magnétique abondant et totalement dépourvu de végétation, même des pionniers les plus progressifs : plage située au Nord du Mouillage, à l’extrémité septen¬ trionale de l’Anse du Bourg. Les formations arénacées sont nom¬ breuses sur le littoral saintois. La double différence édaphique entre cet Archipel et toutes les autres îles dépendantes de la Guadeloupe nous paraît résider d’abord dans l’absence de récifs coralliens et falaises à polypiers et au contraire la présence de dunes et de man¬ groves rares dans les ilôts de la Caraïbe, ensuite dans le manque de, mornes et plateaux calcaires, en dépit des dénominations de Morne à Craie à Terre-de-Haut et d’Anse à Chaux à Terre-de-Bas, dont la constitution est essentiellement volcanique. 3. L'obstacle. — Les falaises labradoritiques presque verticales constituent un obstacle inorganique, mais la végétation — pion¬ nier — qui y prend pied ainsi que sur les plages, en constitue un Bulletin du Muséum, -e série, t. XXVI, n° -, 195'». 19 — 282 — second derrière lequel s’organisent des séries et des successions végétales. L’accumulation de sable fin transporté par le vent et arrêté par cet obstacle vivant amène la formation de dunes basses, à Grande Anse, où le Stenotaphrum joue ce rôle d'obstacle au profit de l’association stabilisée à Scaevolct, à forte densité de recouvrement et où YEuphorbia buxijolia colonise les vides ou les nouveaux bom¬ bements psammophiles. Il est rare aux Petites Antilles de trouver un appareil dunal aussi typique et il y a lieu de le comparer à celui de Puerto Rico, au Nord, ou des Barbades, au Sud. Le rideau à Coccoluba arbustif, en plan incliné, s’organise en écran protecteur des brousses et halliers, des cultures et des pâtures et même des bosquets littoraux xérophiles, ainsi que nous l’avons observé (9) pour la Guadeloupe et Marie-Galante (p. 76), de même que pour Tintamarre et la Petite Terre (16). C’est à ce trinôme dynamique, à la fois climatique (vent), éda¬ phique (sable) et biologique (obstacle végétal), que l’Archipel des Saintes doit les caractères de son peuplement végétal et son évolu¬ tion. Les formes, groupements et paysages. — Ils sont essentiellement éoliens, halophvtiques et xéro-héliophiles. 1. Les formes et types biologiques. — Par rapport aux formes biologiques définies en 1953 par H. et M. Stehlé (17) pour les divers types littoraux de l’Archipel Caraïbe, les Saintes, à côté de rares anémophiles strictes ( Cyperus , Scaevola ), sur lesquelles le vent n’apporte aucune modification morphologique ou physiologique, possèdent une gamme variée de formes éoliennes : types en plan incliné avec Coccoloba, en dôme surbaissé avec Hippomane, en ber¬ ceaux renversés avec Eugenia, ceux-ci très particuliers, avec muti¬ lations éoliennes, tous à grande résistance physique et susceptibles de supporter des actions mécaniques considérables. L’action saline, outre celle manifestée sur les halophiles obli¬ gatoires que sont les algues et les phanérogames sous-marines immergées : Thalassia et Ruppia, s’exerce sur des végétaux émergés, devenant crassulescents, unilatéraux et à tissu aquifère ample : Sesuvium, Philoxerus, Cakile et Scaevola. L’étude des formes xéro¬ philes du secteur sous-le-vent de la Guadeloupe dans Y Ecologie (9) s’applique aux Saintes qui sont situées à douze à quinze kilomètres de ce Secteur. La constitution anatomique et les espèces décrites là 1pp. 107-112) avec l’accumulation d’eau dans les cellules, la réduction au minimum des pertes par évaporation, la constitution d’organes de réserve, la production de sucs, latex et secrétions visqueuses et denses, cryptes à essence, cires, revêtements pilifères, formations foliaires en bractées ou involucres, sont fréquentes aux Saintes. La xérophilie est même accentuée dans certains types épineux et leptophylles ou microphylles à la fois, tels que : Malpighia, Rcindia, — 2S3 Lantana, Pithecolobium ou, à l'opposé, dans les types crassulescents mais toujours épineux : Cactus, Cephalocereus, Selenicereus et Opuntia, pour les Cactacées particulièrement abondantes, ainsi que : Aloe, Bryophyllum Agace et Furcraea. Par contre, des types hydro- phytiques ne s’observent que dans les mares et sont très limités. 2. Les groupements et paysages végétaux. — Ils entrent en presque totalité dans les « catégories des groupements et paysages éoliens » et « paysages xérophytiques » décrits par H. et M. Stehlé pour l’Archipel Caraïbe en 1953 (17). Aussi bien le type joint, des grou¬ pements à Coccoloba, Lantana- Randia, Croton avec un faciès à Brun- jelsia ici, Ilippomane et Tabebuia, cités précisément comme exemples, que le type disjoint à Agave et Cactus-Consolea, avec, en outre, un faciès à Opuntia-Cephalocereus, au Morne Chameau, au Fort Napoléon, au Plateau Morel, notamment, sont présents aux Saintes, et même très fréquents. Le paysage éolien typique du som¬ met du Morne Chameau, à 309 m. d’altitude cependant, offre des analogies avec celui du Plateau de la Pésirade à 278 m., de la Pointe des Châteaux à la Grande-Terre, alors que leur structure géologique et édaphique est différente. Le vent agit comme élément uniformisateur de la végétation. Les cierges perçant les niasses vertes, brillantes et à petites feuilles, le long des pentes rocailleuses, à faible densité de recouvrement, forment le jiaysage le plus classique des Saintes. L’absence de paysage bryophytique et la rareté des groupements à pteridophytes, qui abondent, par contre, en Guadeloupe, constituent encore deux éléments négatifs mais importants du double point de vue écolo¬ gique et physionomique. Les types les plus forestiers sont toujours xéro-héliophiles, mais à des degrés divers : Les bois savonnettes et poiriers : Lonchocarpus-Tabebuia, constituant la tendance clima- xique à Terre-de-Haut, les bois savonnettes et courbarils : Loncho- earpus-JIymenaea, plus nettement xéro-mésophiles, celle que nous avons reconnue à Terre-de-Bas. Cette recherche du climax de l’Archipel des Saintes, si importante, fait l’objet d’une étude séparée. (à suivre). Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 2, 1954. 19. — 284 DrYPETES V ILHENAE (EUPHORBIACÉES), ESPÈCE NOUVELLE de l'Angola. Par A. Cavaco. Drypetes Vilhenae Cavaco, sp. nov. (sect. Oligandrae Pax et K. Hoffm. in Engl., Pflanzenr., Euphorb. — Phyllanthoid. — Phyllanth. (1922) 251). — Arbor cire. 9 m. alla ; ramuli fulvo-pubescentes tarde glabrescentes, angulosi, sulcati. Petiolus 5 mm. longus dense pubescens ; limbus 10-14 cm. longus, 4 1/2-7 cm. latus, ovato-acuminatus, basi subobtusus et vix obli¬ quas. , irregulariter dentatus vel spinosodentatus, subcoriaceus, glaber, nitidus, reticulatus ; costae secundariae utrinque 0-8; stipulae caducae. Flores $ in ramis junioribus defoliatis et in axillis foliorum glomerati dense fulvo-pubescentes ; sepala 4, obovata, obtusa, apice cucullata , extus pubescentia, intus glabra, ciliata ; stamina 4 ; disais cupularis, undulatus, glaber; ovarii rudimentum nullum. Flores Ç in axillis foliorum fasciculati dense fuloo-pubescentes ; sepala 4, obovata, obtusa, extus pubescentia, intus glabra; disais cupularis, undulatus vel subcrenulatus, glaber; ovarium 2-loculare dense albido-pubescens vel luteo-pubescens, sitbglobosum ; sïyli 2, brèves, glabri ; stigmata 2, dilatata, subpeltata, reniformi-discoidea. Angola, Lunda, Dundo bords du fleuve Luachimo, Galerie- forestière, Gossweiler 13.660, 13.676 b Cette espèce rentre dans la sect. Oligandrae Pax et K. Hoffm. op. cit., p. 254, devant être placée à côté du D. kamerunica Pax et K. Hoffm. op. cit., p. 254, dont elle se distingue par ses jeunes rameaux tomenteux, par ses feuilles dentées et non entières, à pétiole tomer.- teux, à limbe plus long et plus large, à base non oblique ou à peine, acuminées et non cuspidées au sommet, à nervures secondaires plus nombreuses. Les fleurs $ sont densément pubescentes et ont un disque nettement cupuliforme. Ceci ne s’observe pas chez D. kame¬ runica dont les fleurs sont pubérulentes et le disque en forme de soucoupe. Les fleurs 2 n’étant pas connues chez D. kamerunica et les fleurs (J étant encore jeunes chez D. Vilhenae , nous ne pouvons pas fournir de plus amples détails floraux pour la distinction de ces deux espèces. D. Vilhenae diffère du D. subdentata Mildb. et du D. battiscombei Hutch. de l’Afrique Orientale, par ses feuilles à limbe plus long et 1. La description en français accompagnée d’une planche, paraîtra dans les « Publi- caçôes Culturais », Revue de la « Companhia de Diamantes de Angola ». Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 2, 1954. — 285 — plus large non oblique à la base ou à peine, par ses fleurs Ç agglo¬ mérées à l'aisselle des feuilles et non solitaires, par ses sépales glabres en dedans, par son disque cupuliforme. D. Vilhenae se distingue du D. Paxii Hutch. (sect. Stenogynium Muell. Arg.), arbre de 30 m. de haut, du Mayumbe, par ses feuilles glauques, plus densément réticulées, à nervures secondaires formant un angle aigu avec la nervure médiane, bien distinctes mais non saillantes, à dents bien distinctes, espacées les unes des autres, raucro- nulées ; par ses sépales glabres en dedans, par son disque glabre, par ses fleurs Ç plus nombreuses à l’aisselle des feuilles, par ses styles très courts et épais. En Angola on ne connaissait jusqu’en 1952 qu'un seul Drvpetes, le D. euryodes (lliern) Hutch.. Gossweiler (1953) signale la présence du D. Paxii au Cabinda portugais. Nous avons donné le nom de Vilhenae à cette espèce, en l’honneur de M. le Commandant Ernesto Vilhena, Administrateur-délégué de la « Companhia de Diamantes de Angola », dont l’intérêt pour les recherches d’Histoire Naturelle a permis les récoltes effectuées par Gossweiler au Dundo et permet aujourd’hui leur étude à l’auteur de la note présente. Laboratoire de Phanérogamie du Muséum. — 286 — Etude paléoxylologique du Sahara (XX). Sur un Annonoxy- LON EDENGEXSE N. SP., DES COUCHES POST-ÉOCÈNES DU SüD- Ouest de l’Adrar Tiguirirt (Sahara Soudanais). Par Edouard Boureau. SOUS-DIRECTEUR AU MUSÉUM Le bois qui est décrit dans cette nouvelle note, a été récolté par M. l’Abbé Lavocat, sur la pente sud de Edeng, presque au niveau de l’Oued, à 70 km environ, au Sud-Ouest de l’Adrar Tigüirirt (Sahara Soudanais). Il se présente comme un bloc silici fié très dur de 1 1 cm X 5 cm X 5 cm, de couleur mastic, veiné de noir, altéré par l’érosion éolienne. Nous remercions vivement son collecteur. ANNONACEAE Genre Annonoxylon Boureau. Annonoxylon edengense n. sp. A. Étude anatomique. Bois hétéroxylé d’Angiosperme dicotylédone. Zones d’accroisse¬ ment peu marquées. Rayons presque parallèles attestant un tronc de gros calibre. !. Vaisseaux. J. Arrangement des pores. Le bois est dépourvu de zones poreuses ou semi-poreuses. Les pores sont diffus, au milieu des ravons, avec lesquels ils sont toujours en contact latéralement. Ils sont solitaires (80 %) ou plus rarement, par files radiales de 2 (18 %) ou de 3 (1 %). On n’observe pas de distribution radiale ou oblique des pores qui soit très nette. 2. Dimension des pores (lames transversales). Les pores sont arrondis, légèrement allongés dans le sens radial. a. Pores isolés. Le diamètre tangentiel varie de 110 g. à 250 p, avec surtout 200 p. Le diamètre radial varie de 150 p à 350 p. Les principales dimensions observées sont les suivantes : (d. tangentiel X d. radial) ; 110 p X 150 p ; 150 p X 170 p ; 150 p X 200 p ; 180 p X 210 p ; 200 p X 280 p ; 200 p X 300 p ; 230 p X 350 p. b. Pores groupés par deux. Ils conservent la forme arrondie des Bulletin du Muséum, 2° série, t. XXVI, n° 2, 1954. — 287 — précédents. Les principales dimensions observées sont les suivantes : (180 p X 200 p) + (150 p X 120 p) ; (220 p x 200 p) + (220 p X 280 p) ; (250 p X 280 p) + (250 p x 250 p) ; (220 p x 300 p) + (220 p X 250 p). Les pores sont donc de taille moyenne, avec une tendance à avoir, dans de nombreux cas, une grande taille, la limite entre les vais¬ seaux moyens et les gros vaisseaux s’établissant à 200 p. 3. Longueur verticale des éléments de vaisseaux (lames longitu¬ dinales). Les longueurs vont de 450 p à 550 p. Ils sont donc de longueur moyenne, puisqu’on a établi que la longueur des vaisseaux moyens était comprise entre 350 et 800 p. 4. Abondance des pores. Dans un champ microscopique de 3 mm2, on compte une moyenne de 6 pores ou groupes de pores, ce qui indique, dans l’ensemble, une densité moyenne de 2 pores au mm2. Ils sont donc très rares. 5. Contenu des vaisseaux. Les vaisseaux apparaissent quelquefois sans contenu dans les lames minces, mais fréquemment, encore, avec un contenu brun-rouge sombre, au même titre que tous les éléments parenchymateux de l’échantillon. 6. Ponctuations. La paroi latérale des vaisseaux, en contact avec les chaînettes de parenchyme, est couverte de ponctuations alternées, de forme rectangulaire ou polygonale (5 p X 4 p), allongées, comme leur ouverture, oblongues, dans le sens horizontal. Elles sont espa¬ cées par un intervalle d’environ 1 p. On en compte 4 pour 100 p2. Les ponctuations latérales sont donc fines (ponctuations de diamètre compris entre 4 et 7 p) ; la paroi des vaisseaux a une épaisseur de 7 p. 7. Perforation. Elle est simple, placée sur une cloison légèrement oblique, presque horizontale. II. Parenchyme. 11 est relativement peu développé, mais unifor¬ mément réparti sous forme d’un parenchyme concentrique circum- médullaire, disposé en fdes unicellulaires étroites, sensiblement parallèles et équidistantes (distance moyenne : 110 p, avec 2 à fi fibres). On compte 6 bandes par millimètre horizontal radial. Elles sont toujours placées perpendiculairement aux rayons. Elles sont quelquefois 2-celluIaircs. Elles sont formées de cellules entièrement pleines d’une substance très colorée, sombre. Elles ont une forme polygonale variable, aux angles vifs, à parois minces, inscriptibles dans un rectangle transversal de dimensions 25 à 40 p. La hauteur verticale des cellules parenchymateuses est d’environ 80 p. Ces bandes contournent les pores à leur contact. Elles sont plus rapprochées en certaines zones concentriques, figurant la seule indication de couches annuelles d’accroissement. — 288 — III. Rayons. Ils sont hétérogènes, de hauteur généralement petite, ou moyenne. Les cellules qui les constituent, contiennent souvent une substance sombre! Ils n’ont pas une forme fusiforme régulière, mais ressemblent plutôt à des rayons articulés avec plu¬ sieurs parties renflées. Dans de nombreux cas, les rayons, séparés par une seule fibre, sont visiblement issus de la fragmentation d’un rayon plus grand h Les cellules apparaissent arrondies, séparées par des méats, en coupe tangentielle. Soit : /, la largeur horizontale maximum du rayon, n, le nombre maximum de cellules placées latéralement, h, la hauteur des rayons, d, le diamètre des cellules des rayons, observé en lame tangentielle. on a : 1) n = 2 ; l = 50 p ; h = 550 p ; d = environ 20 p. 2) n = 2 — 3 ; l = 60 p ; h = 550 p ; d = 15 à 20 p. 3) n = 3 ; l = 60 p ; h = 700 p ; d — 15 à 30 p. 4) n — 3 ; ! = 100 p ; h — 450 p ; d = 15 à 25 p. 5) „ = 4 ; l = 100 p ; h = 450 p ; d = 20 à 30 p. 6) n = 3 — 4 ; l = 70 p ; h . = 1.000 p ; d = 15 à 20 p. 7) n = 5 ; l = 115 p ; h 1.640 p ; d = 15 à 30 p (rayon de forme tangen¬ tielle, légèrement ondulée, semblant présenter 3 renflements peu nets, partiellement divisés par une fibre transversale, en 3 rayons différents. Les rayons sont moyennement larges ou larges. On en compte de 8 à 9 par millimètre horizontal tangentiel. Leur nombre, étant compris entre 4 et 12, est donc moyen. IV. Trachéides. Dans les lames minces transversales, elles apparaissent avec un diamètre inégal, allant jusqu’à 30 p. Elles sont donc de largeur moyenne, étant comprises entre 24 et 40 p. Elles sont polygonales, avec des angles arrondis, qui ménagent, de petits méats triangulaires. L’épaisseur de la paroi semble sensiblement constante (8 à 10 p), quel que soit le calibre de la fibre. Il en résulte que les fibres montrent dans la coupe transversale, une ouverture inégale. Elles sont septées, très effilées. Leurs ponctuations sont fort peu visibles. Les rayons sont séparés par une seule fibre ou par des groupes de fibres allant jusqu’à 7. B. Affinités. I. La structure fossile que nous venons de décrire, s’apparente étroitement à un plan ligneux antérieurement décrit sous le nom 1. Cette division n’est pas sans rappeler ce qu’on a décrit chez les Annonaceae et plus spécialement chez Grifjithianthus fuscus Merrill si on se base sur la figuration donnée par Metcalfe et Chai.k 1950 (p. 48, fig. 13, C) où le rayon est complètement divisé, à la suite d’une élongation apicale d’une initiale fusiforme. — 289 — (Y Annonoxylon striatum Boureau 1 du Tamaguilel, également dans le Sahara soudanais. Les points communs entre les deux spécimens sont particulière¬ ment nombreux. Ils présentent néanmoins des différences essen¬ tielles : Annonoxylon striatum Boureau Annonoxylon edengense Boureau Vaisseaux petits à très petits (40 à 70 p) V aisseaux moyens à assez grands (110 p à 250 p) 4 pores au mm1 2 2 pores au mm2. Rayons, au plus 6-sériés, Hauteur maximum : 1.250 p Rayons, au plus 5-sériés, Hauteur maximum : 1.640 p. largeur maxium : 90 p largeur maximum : 115 p 3 à 6 rayons au mm horizontal 8 à 9 rayons au mm horizontal tange'ntiel tangentiel. 11 s'agit de deux bois fossiles extrêmement voisins par leur struc¬ turé, comme ils le sont vraisemblablement pour l'âge géologique, étant post-éocènes dans les deux cas. Précisons que les différences anatomiques qui les séparent ne sont nullement des caractères adap¬ tatifs imputables aux conditions écologiques du milieu, il s’agit bien de deux espèces différentes. En se reportant au travail de D. Normand 2 sur les bois de la Côte d'ivoire, notamment à la clef de détermination des Anno- nacées (pp. 78-84) et aux figurations qu’il en a données (Normand, pi. Xll-XVII), on peut établir certaines comparaisons intéressantes. Les Annononacées à gros vaisseaux qui en ont généralement moins que 5 par mm2, possèdent d’étroits manchons de parenchyme, autour des vaisseaux, indépendant du parenchyme circummédullaire. Leurs rayons sont au plus 5 et 6 sériés. Ce sont les Cleistopholis, les Xylopia du type Fondé ( X . Staudtii) et Xylopia aethiopica. Parmi ces espèces, seul le X. aethiopica possède sur les vaisseaux des ponctua¬ tions latérales de diamètre inférieur à 7 p. Cependant les figurations qu’en donne D. Normand, pour l’ensemble du plan ligneux (Nor¬ mand, pl. XVI) diffèrent considérablement de celles de notre échan¬ tillon, par la disposition de son parenchyme et la forme des rayons. Notre échantillon se rapprocherait plutôt du Xylopia Staudtii (Normand, pl. XVII) qui possède également plus de 5 lignes de parenchyme circummédullaire par mm. Les rayons de ce dernier 1. Boureau (Ed.), 1950, Etude paléoxylologique du Sahara (XII) : Sur un Anno¬ noxylon striatum n. gen., n. sp., des couches de Tamaguilel (Sahara soudanais). — Bull. Soc. geol. Fr., 5e s., t. XX, pp. 393-397, 1950. 2. Normand (ï).), 1950, Atlas des bois de la Côte d’ivoire, Tome I, Centre Tech¬ nique forestier tropical de Nogent-sur-Marne. 290 — sont cependant plus éloignés, alors que dans notre spécimen, ils sont très rapprochés (8 à 9 au mm. horizontal tangentiel) et fortement déviés par les vaisseaux (pl. I, fig. 1), dans une coupe transversale. De plus les ponctuations latérales des vaisseaux ont une grandeur supérieure à 7 p. Malgré certaine différence non négligeable, c’est des Annono- nacées du genre Xylopia qu’il convient surtout de rapprocher notre échantillon. II. Autres plans ligneux convergents. Le plan ligneux transversal de notre échantillon est commun à d’autres groupes, mais la con¬ vergence des caractères disparaît assez rapidement au cours d’un examen plus attentif des détails anatomiques, d’observation de plus en plus difficile. 1. Sapotaceae. Le plan ligneux des Sapotaceae rappelle, à beau¬ coup de titres notre échantillon fossile, surtout par la répartition en files tangentielles unicellaires du parenchyme. Mais les bois de Sapotaceae contiennent habituellement des multiples de 2 à 3 pores et même davantage, dans toutes les espèces. De plus ces multiples pores forment avec les pores isolés un dispositif radial ou oblique qui manque dans notre échantillon fossile. Des différences marquées existent également dans la structure des rayons. Malgré des analogies indiscutables, il ne semble pas que notre spécimen puisse être rap¬ porté aux Sapotaceae. [cf . , in Lecomte 1, Palaquium obovatum (Griff.) Engl., Payena elliptica Pierre (pl. LXIII), Bassia Pasquieri H. Lee. (pl. LXIV) et in Lec omit 2, Gambeya madugascariensis H. Lec. et Faucherea laciniata H. Lee., (pl. 49)]. Le Sapotoxylon Gümbelii Félix, 1883 3, semble être une Annonacée que l'on peut désigner sous le nom d'Annonoxylon Gümbelii (Félix) Boureau, n. comb. Les rayons sont au plus 4-sériés. H s’agit donc d une espèce différente de nos deux Annonoxylon africains. Elle provient de Wagenhofen, près de Neuburg, sur le Danube. Un vaisseau de Y Annonoxylon Gümbelii atteint 170 g. X 250 p (Tg X Rd) d apres le texte de Fchx , mais sa figuration semble assez imprécise, tant par le nombre de fibres placées entre les lignes tan¬ gentielles de parenchyme très écartées que par la grandeur des deux vaisseaux accolés. 1. Lecomte (H.), 1925, Les bois de l’Indochine, Agence économique de l’Indochine, 1925. 2. Lecomte (H.), 1922, Les bois de la forêt d’Analamazaotra, Madagascar, 1922. 3. Félix (J.), 1883, Untersuchungen über fossile Holzer, Zeitschrift der Deutschen geologischen Gesellschaft , XXXV, Bd., pp. 59-91 ; cf. p. 67 et pl. II, fig. 5 et 8. Planche I (publiée avec le concours du C. N. R. S.). Annonoxylon edengense Boureau. Fig. 1. — Portion de lame transversale. Fig. 2 et 3. — Portions de lames longitudinales tangentielles. BULL. MUS. NAT. HIST. NAT Clichés Ed. Boureau 291 — L'autre Sapotoxylon décrit par Félix ( Sapotoxylon taeniatum),. également douteux, semble très différent. Les rayons sont 2- et 3- sériés. 2. Ebenaceae. Un autre plan ligneux convergent, est celui des Ebenaceae. Mais cette famille ne doit pas être retenue, en raison de la structure typiquement 1- à 2- sériée des rayons [Diospyros Alun (A. Chev.) IL Lee. D. ehretioides Wall. (Lecomte 1, pl. LXI)] qui n’atteignent 3 à 4 cellules de large que dans quelques Diospyros seulement (D. glcmdulosa et Ü. oirginiana), ainsi que dans Euclea lanceolata. Ebenoxylon aegyptiacum Krausel (Kiîàusei. 2, pl. 23, fig. 1, 2, 3) de l’oligocène égyptien (ou, peut-être, Miocène inférieur) montre un plan ligneux transversal comparable mais sa coupe tangentiellc, avec ses rayons 1-sériés, en fait une Ebénacée typique. 3. D’autres caractères convergents se retrouvent dans certaines familles, comme les Euphorbiaeées (Hevea), les Lécythidacées ( Foetidia clusioides Baker), mais d’autres caractères importants d’observation facile sont tels qu’on doit rejeter ces deux familles. 4. Malgré certaines structures comparables à celles connues dans d’autres familles, c’est dans celle des Annonacées qu’il convient de situer notre échantillon. Nous lui donnons le nom de genre d’ Annonoxylon et d’espèce d’ Annonoxylon edengense n. sp., Boureau, pour rappeler son origine. C. Diagxose. Annonoxylon edengense n. sp. Boureau. Bois hétéroxylé d’Angiosperme dicotylédone. Zones annuelles d’accroissement peu marquées. Pores diffus, surtout solitaires, ou plus rarement par files radiales de 2 ou 3 vais¬ seaux, de taille moyenne et de grande taille, très rares. Les éléments de vaisseaux sont de longueur moyenne, parfois à contenu résineux dense, à ponfctuations latérales alternées inférieures à 7 g, à perforation simple légèrement inclinée à l’horizontale. Parenchyme ligneux concentrique peu développé, en files unisériées tangentielles de cellules à coupe trans¬ versale isodiamétrique, au contenu sombre (6 bandes par mm. horizontal radial). Rayons, hétérogènes, 2-à 5-sériés, avec de nombreuses cellules à contenu sombre. Files trachéides très effilées, septées, à ponctuations peu nettes, à paroi d’épaisseur constante 8 à 10 p. D. Age géologique. Continental, post-éocènc. Laboratoire d’ Anatomie comparée des végétaux vivants et fossiles du Muséum. 1. Lecomte (IL), 1925, loc. cit. 2. Krausel (R.), 1939, Ergebnisse der Forscliungsreisen Prof. E. Stromers in den> Wüsten Aegyptens IV. Die fossilen Floren Aegyptens. 3. Die fossilen Pflanzen Aegypt- ens, Abh. Bayer Akad. Wissensch., Math.-naturw. Abt., N. F. Keft 47, pp. 1-140,. pl. 1-23. — 292 — Le gisement villa franchie* de Senèze (Haute Loire). Par J. Roger. Connu du monde savant dès 1892 (M. Boule), ce célèbre gisement se situe dans la région de Brioude (entre les communes de Domeyrat et de la Chomette). Grâce surtout aux fouilles effectuées par l'un des habitants du hameau (Phi lis) il en fut extrait une importante série de squelettes de Mammifères, parfois très complets (Stehlin II. G., 1923 ; Schaub S., 1944). Si les études paléontologiques descriptives paraissent passable¬ ment complètes, il n’en est pas de même pour les conditions du gise¬ ment 1. Les paléontologistes l’ayant visité n’y ont séjourné en général que quelques heures. Un séjour de plusieurs jours (en avril 1953) 2, en compagnie de plusieurs de mes collaborateurs, nous a permis de procéder à une prospection méthodique du site de Senèze, dont nous avons dressé une carte détaillée reproduite ici. La dépression en forme de cirque, dans laquelle est installé le hameau, se situe au pied de la pente S. E. d’un petit volcan déman¬ telé, dont le remplissage de la cheminée (V de la carte), traversant le socle granitogneissique (IX de la carte), est encore visible. De l’activité de ce volcan on remarque encore quelques coulées basal¬ tiques plus ou moins en place et surtout des produits de projection grossiers (bombes, pouzzolanes, etc...) formant les parties élevées des flancs ( p sur la carte). En descendant les pentes on trouve des produits plus fins et des cinéntes (pa sur la carte). C’est dans cette zone que furent placées les fouilles principales (I, III, VI, sur la carte). Enfin le fond du cirque est occupé par des alluvions (a sur la carte) de la petite rivière qui, en direction X. X. E. rejoint la Senouire, (affluent de droite de l'Ailier). Les parties les plus basses sont couvertes de tourbes. L’étude détaillée de plusieurs coupes naturelles, ou rafraîchies par nous (II, IV, V, VIII sur la carte) et des berges, par endroits escarpées du petit ruisseau, nous permettent de compléter les indi¬ cations précédentes. L’existence dans toutes les coupes de couches 1. Suivant la terminologie utilisée à l’étranger on peut dire que la biostratonornie ou la taphonomie de ce gisement n’ont pas été étudiées. 2. Ce séjour fut possible grâce à l’hospitalité de M. Philis et de M. Gilbert, que nous remercions bien vivement. Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 2, 1954. 293 — successives, plongeant dans le sens de la pente topographique, conduit à penser que plusieurs phases explosives se sont succédées. En outre la présence des coulées de boue arasant la tranche de strates de produits de projection, la présence de produits d’érosion du socle, rare dans les points V, VIII, beaucoup plus abondants en II et arrivant à une arène pure plus au Sud et vers l'Est, montre qu'en même temps il se produisait une érosion de ce socle. L’histoire du ■gisement apparaît donc comme complexe b De plus dans le fond de la dépression il existait une étendue d'eau (lac, abreuvoir ou marais), car on a signalé des mollusques d’eau douce dans le gisement. De plus on peut affirmer qu’une partie des cendres rejetées par le volcan tombaient dans ce milieu lacustre. En effet sur les parties escarpées des berges du petit ruisseau nous avons pu observer au-dessous des alluvions, des niveaux à cinérites. A ces indications très résumées que fournit le terrain nous ajoute¬ rons, en résumant encore plus largement, celles fournies par la faune. Les Mammifères représentent l’élément, dominant. Sans que des observations précises aient été faites, on sait cependant que dans des fouilles comme VI les squelettes étaient pour une bonne partie complets, avec les os en connexion. Par contre dans les points 111 et surtout I les os sont séparés, de même, semble-t-il, que dans les parties plus élevées sur les flancs du volcan (p). En sommes ces premières indications, aussi sommaires soient-elles, concordent avec les données lithologiques rapportées ci-dessus. Un trait curieux de la faune (aussi bien pour les Mammifères que pour les Oiseaux) est un mélange d’animaux qui actuellement occu¬ pent des habitats distincts (citons la présence de Cervidés, de Singes, d’Alces latifrons, d’Ours, etc...). Ce fait avait déjà frappé Roman et Dareste de la Chavanne (1931). L'étude très détaillée des conditions de formation du gisement en même temps que l’ana¬ lyse des conditions écologiques supposées dans lesquelles vivaient les espèces seraient indispensables 1 2. Si l’image habituellement admise d’un lac (ou simple abreuvoir) au pied d’un volcan actif, de troupeaux refoulés sur les rivages de ce miroir d’eau, y trouvant la mort en masse (Tobler 1906), apparaît dans l'ensemble exacte, il n’en demeure pas moins beaucoup de points obscurs. L’intérêt du gisement est augmenté du fait de la position strati- graphique admise pour sa faune principale (Villafranchien), qui se 1. En des points, comme le VII de la carte, on remarque de gros blocs en amont desquels se trouvent des ossements accumulés. 2. On peut chercher si les conditions de gisement procurent des raisons mécaniques ou accidentelles pour expliquer ce mélange, ou bien on peut admettre qu’il est originel. Ce sont de tels exemples que A. C. Blanc (1951) cite comme confirmation de sa théorie de la cosmolyse. Signalons que Gronrov trouve de semblables « mélanges » dans les formations quaternaires de Russie (1948). En trait continu fin : courbes de niveau. Les traits épais correspondent aux chemins. Les tirets courts correspondent aux limites de formations et les tirets longs aux ravins et ruisseaux. I, III, VI, fouilles anciennes (la principale est VI). II, IV, V, VII, VIII, coupes examinées. IX zone de contact du culot volcanique avec les gneiss. Dans la légende : 1 — alluvions, 2 — produits de projection plus ou moins fins contenant de plus en plus d’éléments détritiques cristallins à mesure qu’on va vers le Sud et l’Est, 3 — cinérite, 4 — projections grossières, 5 — basalte en coulée, 6 — basalte en blocs éboulés, 7 — culot volcanique, 8 — zone de contact, 9 — filonnets de quartz, 10 — gneiss. — 295 - rattache à la discussion de la limite entre Pliocène et Quaternaire. Une étude méthodique et complexe (compte-tenu de la faune d’Inverterbrés et de la flore-empreintes et pollens) serait possible après cette prospection préliminaire. Elle nécessiterait des fouilles importantes et permettrait de comprendre les conditions de la for¬ mation de cet ossuaire (peut-être unique en Europe) et de recons¬ tituer l’histoire du site de Senèze depuis le Villafranchien jusqu'à l'époque actuelle BIBLIOGRAPHIE Absolon K. — - 1939. Senèze, klassické nalezistë z Horniho Pliocénu ve Francii. Pfiroda , t. 32, n° 3, pp. 12G-150, fig. Blanc A. C. — 1951. Cosmolvse et épistémologie non-cartésienne. Con¬ grès intern. Pliil. Sci. VII, Sci. de la Terre. Actualités sci., Paris, Hermann & Cie, n» 1156, pp. 105-122. Boule M. — 1892. Découverte d’un squelette d’Eleplias meridionalis dans les cendres basaltiques du volcan de Senèze (Haute-Loire). C. R. Acad. Sci. Paris, t. 115, pp. 624-626. Deperet C., Mayet L. — 1911. Le gisement de Senèze et sa faune paléo- mammalogique. Ass. fr. Avanc. Sci., Dijon, t. I, pp. 261-263. Gromov V. I. — 1948. Bases paléontologiques et archéologiques de la stratigraphie du Quaternaire continental d’URSS. Trav. Inst. Sci. Geol. t. 64, (série Géol. n° 7), 521 p., 217 fig. Roman F., Dareste de la Chavanne .T. — 1931. Sur la présence d’un Elan (Alces latrifons Johnson) dans le Pliocène supérieur de Senèze (Haute-Loire). C. R. Acad. Sci. Paris, t. 192, pp. 1256-1257. Sciiaub S. — 1944. Die oberplio.caene Sâugetierfauna von Senèze (Haute- Loire) und ihre verbreitungsgeschichte Stellung. Eelogea Helv., t. 36, n° 2, pp. 270-289, 8 fig., 1 tabl. Stehlin H. G. — 1923. Die oberpliocaene Fauna von Senèze (Haute-Loire) Eclogae Helv., t. 18, n° 2, pp. 268-281. Tobler A. — 1906. Topographic.he und geologische Beschreibung der Petroleum-gebiet bei Moeara Enim (Südsumatra). Tijdschr. k. nederl. Aardrijks. Genootschap, p. 273. 1. Le sous-sol, dans sa partie la plus intéressante, c’est-à-dire entre les points VI et VIII de la carte, est propriété du Muséum. — 296 — Les alluvions modernes de l’Yonne, d'Auxerre a Appoigny. Géologie et Hydrogéologie. Par René Abrard. PROFESSEUR AU MUSÉUM La ville d’Auxerre est alimentée en eau potable par des captages dans les alluvions modernes de l’Yonne, à l’amont de l’agglomération effectués soit sous la direction, soit sous le contrôle de F. Diknert. Le plus important, situé sur la rive droite dans la plaine de Sainte Nit.asse et des Boutis à la cote 100 environ, comprend 1.000 m. de galeries dont le radier est à la base des alluvions, au contact avec le Jurassique supérieur, à une profondeur de 3 m. 50 à 3 m. 80 ; le débit à l'étiage était en 1949 de 4.500 m3 par jour. Le captage du Batardeau sur la rive gauche comporte 135 m. de galeries et débite 2.500 m3 par jour en basses eaux. Un puits de recherche a été exécuté à 2 km. 500 environ au N d’Auxerre dans la Plaine des lies, à 1.200 m. à peu près à LE de l’Yonne, là où la plaine alluviale présente, pour le secteur, son maximum d’extension. 11 a traversé les assises suivantes de haut en bas : Épaisseur — Terre végétale, cote 95 environ ; — Alluvions modernes argileuses . I — Alluvions modernes graveleuses et caillouteuses, avec > 5 m. éléments jurassiques et galets parfois assez volumineux de \ roches cristallines du Morvan ; ' — Calcaire portlandien . sur 1 m. 50 A 5 m. de profondeur le débit de la nappe alluviale était, pen¬ dant l’été de 1949, de 345 m3 par jour. L!n débit beaucoup plus important a été rencontré dans le calcaire portlandien (calcaire du Barrois) ; en janvier 1950, le niveau statique étant à 3 m. 70 du sol, le. niveau dynamique s’abaissait, à 6 m. 25 et s’y stabilisait pour un débit de 3.000 m3 par jour, Peau provenant du fond portlandien fissuré. L’analyse effectuée par le laboratoire Sarrazin à Auxerre indique une eau d’un degré hvdrotimétrique total de 38, dépourvue de nitrites et de nitrates et renfermant moins de 10 B. coli par litre, ceci malgré le déversement d’eaux usées non épurées dans l’Yonne à la sortie d’Auxerre. Il n’y a donc pas pénétration de l'eau de la Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 2, 1954. — 297 rivière dans le réseau fissuré du Portlandien, ni en période normale, dans les alluvions. Des recherches ont été effectuées dans la plaine alluviale à Appoi- gny vers la cote 90 pour l'alimentation en eau potable de la com¬ mune. I. Puits sur la rive droite à 100 m. au N de la route de la gare et à 60 m. de la rivière. Sous la terre végétale ont été traversés plu¬ sieurs mètres d'alluvions cailloutesses ayant pour substratum à 6 m., une marne bleue du Crétacé moyen. En 1951, un débit de 43 m3 h. a été obtenu, l’eau remontant lentement et le niveau statique s’abais¬ sant après chaque pompage. Le débit s’est, très rapidement abaissé à 3 m3 h. Une tranchée captante de 11 m. de longueur, qui a ren¬ contré la marne bleue à 3 m. 50 de profondeur, n’a pas augmenté le débit du puits. I I. Puits sur la rive gauche, au lieudit « le Château » à 80 m. au S du chemin de Regennes, soit à 320 m. à l’E de la route nationale n° 6 : Épaisseur — Terre végétale et alluvions limoneuses . ; . 0 m. 50 — Alluvions graveleuses et caillouuteuses avec forte propor¬ tion de sable. Éléments empruntés au Jurassique, au Crétacé inférieur et aux roches cristallines du Morvan . 3 m. 50 — Marne bleue, fond du puits . à 4 m. 00 Les alluvions aquifères à leur base sur 1 m. 30, n’ont fourni qu’un débit très insuffisant et le puits a été abandonné. III. Puits sur la rive gauche, à 60 ni. environ à l’E de la route nationale n° 6 : — Terre végétale . 0 m. 50 — Sables et graviers argileux . 0 m. 90 — Sables et graviers non argileux . 2 m. 10 — Marne bleue, fond du puits . 3 m. 50 Nappe aquifère sur 1 m. 20, à la base des alluvions. Débit supé¬ rieur à 50 m3 h. pendant l’été 1952. Vestiges de nitrites, 20 B. coli par litre. A peu de distance, un garage près de la route nationale n° 6, possède un puits analogue. Pendant l’été 1952, un abaissement de 0 m. 60 du niveau dynamique était constaté pour un débit de 52 rn3 h. ; à 78 ni3 h., l’abaissement était de 0 m. 82, avec stabili¬ sation du plan d’eau. Les données précédentes indiquent une épaisseur assez cons¬ tante des alluvions modernes : 3 m. 50 à 3 m. 80 à l’amont d’Auxerre — 298 — sur substratum imperméable du Kimeridgien supérieur ; 5 ni. à l'aval d’Auxerre dans la Plaine des Iles, sur calcaire portlandien fissuré ; 3 m. 50 à Appoigny sur marnes bleues du Crétacé moyen, avec une anomalie à 6 m. dans l’un des puits. A Bassou, la marne bleue a été observée sous 3 m. 80 d’alluvions. De grandes inégalités se montrent dans le débit de la nappe aquifère alluviale, non seulement en descendant le cours de l’Yonne, mais aussi dans un même secteur de ce cours. Les captages d’Auxerre qui prennent 7.000 m3 par jour dans cette nappe sont peut-être la cause de l'affaiblissement considé¬ rable de son débit dans la Plaine des lies trop rapprochée pour que les apports d’eau des coteaux qui en sont le constituant normal, aient pu la régénérer. 11 est vrai que le puits de cette plaine est éloigné de l’Yonne de plus de 1 Km. et qu’il est possible qu’un débit plus important soit rencontré en se rapprochant de la rivière. Mais, il faut tenir compte de ce que, dans les captages d’Auxerre, les alluvions ont un substratum pratiquement imperméable, tandis que dans la Plaine des lies elles surmontent un calcaire fissuré perméable en grand, dans lequel l’eau des alluvions peut pénétrer très facilement. Il n’en reste pas moins que, dans son ensemble, le réseau aquifère de fissures du Portlandien est tout à fait indépen¬ dant de la nappe alluviale qui le surmonte ; il est constitué par des eaux percolées sur les plateaux et drainées vers la vallée. A Appoigny, les alluvions ont de nouveau un substratum imper¬ méable, constitué par les marnes bleues crétacées qui constituent le radier de la nappe alluviale. Les indications données plus haut montrent que des puits rapprochés, dans une assise d’alluvions homogène, ont des débits très variables : la nappe alluviale est donc inégale avec courants et directions d’écoulement préférentielles, ce qui a déjà été observé en de nombreux points. Les marnes bleues qui constituent le substratum des alluvions avec des faciès sensiblement identiques, d’Epineau-les-Voves à Appoigny, méritent de retenir l’attention au point de vue strati- graphique. A Epineau le puits communal les rencontre sous 1 m. 50 de terre végétale et d’alluvions et les traverse sur 5 m. 50 à 6 m. 50. A Bassou, elles sont atteintes sous 3 m. 80 d’alluvions, épaisses de 6 m. environ et, comme à Epineau, recouvrent un sable qui renferme une nappe aquifère sous pression. La partie inférieure des coteaux est, à Epineau, formée par la craie cénomanienne, tandis qu’à Bassou commence l’affleurement des marnes de Brienne. Il semble que l’on peut admettre que les marnes bleues de ces deux communes appartiennent à cette dernière assise. Dans la région, on observe en effet le passage insensible de la marne bleue à la craie à Acanthoceras Mantelli. Mais il peut aussi s’agir du prolongement de l’argile bleuâtre de Saint-Florentin appartenant à la sous-zone à Hoplites splendens. Le sable aqui¬ fère sous-jacent à la marne bleue représenterait la partie tout à fait supérieure des sables de la Puisaye. La région est, en ce qui concerne le Cénomanien inférieur (zone à Mortoniceras inflatum ) et l’Albien supérieur et moyen, caracté¬ risée par le passage des faciès argilo-marneux du département de l’Aube aux faciès sableux de la Puisaye 1, d’où il résulte de nom¬ breuses intrications et des alternances irrégulières de couches sableuses et argileuses. Les marnes bleues d’Appoigny occupent un horizon très inférieur à celui des marnes mentionnées plus haut et se situent peut-être dans le prolongement des argiles noires supé¬ rieures des Drillons à Hoplites interruptus. Les intercalations argi¬ leuses sont très irrégulières, ce qui explique les différences d’épais¬ seur des alluvions constatées dans les puits de la rive droite, le déblaiement des sables ayant été beaucoup plus facile que celui des marnes et argiles. 1. Cf. R. Abraiîd. Géologie régionale du Bassin de Paris, 1050, p. 141, fig. IG. ACTES ADMINISTRATIFS M. le Professeur !.. Page est nommé Assesseur au Directeur du Muséum pour l’année 1954. (Arrêté ministériel du 17 février 1954). M. le Professeur Ch. Sannié est nommé second Assesseur au Directeur du Muséum pour l’année 1954. (Arrêté ministériel du 17 février 1954). M. le Professeur R. Portères obtient un congé de 3 mois, à compter du 5-x u-1 953, pour raison de santé. (A. m. du 9-H-1954). Le poste de sous-Directeur de Laboratoire, à la Chaire d’Entomologie, est déclaré vacant. (A. m. du 16-xn-1953). M1,e M. Bouteiliær, Assistante, est détachée auprès du C. A'. IL S. (A. m. du 30-xi-1953). Mmc G. Capoulade, Assistante, est mise en congé d’un an pour raison d’études. (A. m. du 7-xn-1953). M. A. Lkrtssel est nommé Assistant stagiaire. (A. m. du 31 -x 1 1 -1 953 ) . M. R. Pujol est chargé des fonctions d’Assistant au laboratoire d’Ento¬ mologie agricole coloniale. (A. m. du 10-xn-1953). Mllc C. Dufourcq et M. R. Mutais sont chargés des fonctions d’Assis¬ tant. (A. m. du 9-11-1954). MM. Billion et Baillold sont chargés de la suppléance, dans les fonctions d’Assistant s, de Mllc Boutkiller et M. Lehmann, détachés. (A. m. du 31-xii-1953). La démission de M. J. Vincent, Assistant, est acceptée. (A. m. du 9-u- 1954). Mlle M. Robin est chargée des fonctions d’ Aide-technique (Musée de l’Homme). (A. m. du 24-H-1954). M. M. Moulins, gardien (h* galei*ie, est chargé des fonctions de Techni¬ cien. (Musée de l’Homme). (A. ni. du 24-H-1954). Mlle G. Boca et M. .1. Gouhert, sont intégrés dans le cadre des Aides de laboratoire spécialisés. (A. m. du l-xn-1953). .M. .J. Duverneuil est nommé Chef soigneur d’animaux, à compter du 1-1-1951. (A. m. du l-xn-1953). M. A. Cabus, Adjudant des gardes au Parc Zoologique, est admis à faire valoir ses droits à la retraite. (A. m. du 2(>-n-1954). Mmc F. Laboureau, Commis d’ Administrât ion, obtient une prolon¬ gation de congé de G mois, à compter du 1-1-1954. (A. m. du 9-ii-1954i. Mllc S. Arnette (‘I G. Valentin sont nommés Aides de laboratoire. (A. m. du 1-x n-1953). M!Ie G. de Belfort est chargée des fonctions de Garçon de laboratoire au Musée de l’Homme. (A. m. du 9-H-1954). La démission de M. M. Cuuzeyille, Garçon de laboratoire, est acceptée (A. m. du 14-1-1954). — 301 — M. Cour est chargé des fonctions de Jardinier auxiliaire. (A. m. du 21-xii-1953). MM. A. Le Clerc et P. Bertin sont nommés Gardiens de galerie sta¬ giaires. (A. m. du 31-xn-1953). Mlle Y. Paulze d’Ivoy et M. Auffret sont chargés des fonctions de Gardiens de Galerie au Musée de l’Homme. (A. m. du 22 et 24-11-1954). MM. Brousse, Bourdiec et Coupeau sont titularisés dans le cadre complémentaire. (A. m. du 24-H-1954). La démission de M. André, Auxiliaire de Service, est acceptée. (A. m. du 9-n-l 954) . M. le Président a le regret de faire part du décès de M. J. Boulet, Agent comptable du Muséum (décédé le 9-n-l 954) et de M. A. Duval, Jardinier permanent (décédé le l-m-1954). DISTINCTIONS HONORIFIQUES M. le Professeur M. Fontaine est nommé Chevalier de la Légion d’ Hon¬ neur, par Décret du 26 janvier 1954. Le Gérant : Marc André. ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLART. 25 5-1954. RÈGLEMENT Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national d’Histoire naturelle. Le nombre des fascicules sera de G par an. Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1/2 feuille (8 pages d’im¬ pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus¬ crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière à occuper la place minima. Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit, avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin suivant. Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie¬ ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs. II ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de la retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un numéro ultérieur. Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils sont priés d’incrirè sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé¬ mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais). Les auteurs désirant faire des communications sont priés d’en adresser directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la séance. TIRACES A PART Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils peuvent en outre s’en procurer à leur frais 25 supplémentaires, aux conditions suivantes : 25 ex. 50 ex. 4 pages . 57 fr. 50 74 fr. 50 8 pages . 65 fr. 75 89 fr. 75 Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le numéro, brochés avec agrafes et couverture non imprimée. Les commandes dépassant 50 exemplaires ne pourront être acceptées que par autorisation spéciale et à des prix supérieurs à ceux qui sont mentionnés sur le tarif ci-dessus. Les auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part brochés au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves. Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du numéro correspondant. PRIX DE l’abonnement ANNUEL : France : 1.500 fr. — Étranger : 2.200 fr. (Mandat au nom de l’Agent comptable du Muséum) Compte chèques postaux : 124-03. Paris. ÉDITIONS DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE 36, RUE GEOFi ROY-SAINT HILAIRE, PARIS Ve Archives du Muséum national d'Hisloire naturelle (commencées en 1802 comme Annales du Muséum national d'Hisloire naturelle). Bulletin du Muséum national d'Hisloire naturelle (commencé en 1895). (Un vol. par an, abonnement annuel France, 1500 fr., Etranger, 2200 fr. ) . Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com¬ mencée en 1936. (Sans périodicité). Publications du Muséum national d'Histoire naturelle. (Sans périodicité fixe ; paraît depuis 1933). Index Seminum Horti parisiensis. (Laboratoire de Culture ; paraît depuis 1822 ; échange). Notulœ Syslematicæ. (Directeur, M. H. Humbert, Laboratoire de Phancro- gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, France, 600 îr. ; Etranger, 900 fr.). Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le Dr R. Jeannel, Laboratoire d’Entomologie ; paraît depuis 1934). Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle à Dinard. (Directeur M. E. Fischer-Piette, Laboratoire maritime de Dinard ; suite du même Bulletin à Saint-Servan ■ paraît depuis 1928 ; prix variable par fascicule). Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ; adressé gratuitement aux Membres de la Société des Amis du Musée de l’Homme). Recueil des travaux du Laboratoire de physique végétale. (Laboratoire de Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange). Travaux du Laboratoire d’ Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; échange). Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. Directeur : M. A. Chevalier, Laboratoire d’ Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921. Abonnement annuel : 1000 fr. Revue Algologique. (Directeur MM. R. Lami, et P. Bourrelly, Labora¬ toire de Cryptogamie ; paraît depuis 1924 ; Nouvelle série à partir du lc^ janvier 1954, abonnement, France, 400 fr., Etranger 600 fr.). Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur Mme Allorge, Laboratoire de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement, France, 600 fr., Etranger, 900 fr.). Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique). (Directeur M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie. Paraît depuis 1928 ; abonnement France et territoires d’Outre-Mer, 1400 fr., Etranger, 2000 fr. Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères, (Direc¬ teur M. Ed. Bourdelle; paraît depuis 1936 ; 1000 fr. ; Étranger, 1400 fr.). ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLART. — - 25-5-1954, SOMMAIRE Pages Communications : M.-L. Bauchot-Boutin. Identification de Serrivomer Beani Gill et Ryder (TéJéostéen Anguilliforme) . . 303 •M. Jacquot. Corrélations entre proportions céphaliques et cérébrales chez les Urodèles (vue d’ensemble et théorie générale) . 307 J. Guibk et M. Lamotte. Étude comparée de Rana (Ptjjchadaena) longirostris Peters et R. (Pt.) aequiplicata Werner . 318 P. BuDKF.it et P. Fourmanoir. Poissons de la Mer Rouge et du Golfe de Tad- joura (Missions Budker : 1938-39 et Chédeville : 1953) . 322 M. André. Brevipalpus geisenheyneri (Rübsaamen), Acarien parasite des arbres fruitiers . . . 326 F. Grandjean. Observations sur les Oribates (29e série) . 334 M. And*ré. Présence de YEriocheir sinensis H. M.-Edw. sur la côte atlantique sud française . 342 J. Forest. Crustacés Décapodes Marcheurs des îles de Tahiti et des Tuamotu. — Scyllaridea ... . . 345 J. Forest. Sur un Pagure littoral nouveau de la Martinique, Paguristes cade- nati sp. nov . . . 353 R. Vaissière. Description de Acartia (Acanthacartia) Ransoni Rose 1953. Copépode pélagique des lagons des îles Tuamotu . 358 A. Franc. Révision des Ellobiîdae (Pulmonés Basommatophores) de l’Archipel néo-calédonien . 363 J. M. Gaillard. Révision des espèces des côtes de France du genre Gibbula Risso (Mollusque Prosobranche) . 370 E. Wesenberg-Lund. Sipunculids and Echiurids collected by Mr. G. Ranson in Oceania in 1952 . 376 A. Tixier-Durivault. Les Octocoralliaires d’Afrique du Sud (I. Alcyonacea). 385 A. Guillaumin. Contribution à la flore de la Nouvelle-Calédonie . 391 H. Stehlé. Écologie et géographie botanique de l’Archipel des Saintes (Antilles françaises) (20e contribution) suite et fin . . . 396 A. Cavaco. Un Cassipourea africain nouveau (Rhizophoracés) . 404 Cl. Ch. Mathon. L’écologie du développement des Aegilops (Graminées). A pro¬ pos de la systématique des Aegilops . 407 G. Deiiaut. Considérations sur l’histoire évolutive des Vertébrés insulaires dans la région méditerranéenne occidentale . 413 R. Saban. Phylogénie des Insectivores . 419 R. Hoffstetter. Phylogénie des Edentés Xénarthres . 433 Ed. Bourkau. Étude paléoxylologique de l’Eocène français (I) : Sur la présence du Leguminoxylon Menchikoffii Boureau, dans Je Barton ien de Courcelles- de-Touraine (Indre-et-Loire) . 439 T. S. Mahabalé. Two French Savants : Charles-Eugène Bertrand, the Bota- nist and Paul Bertrand, the Paleo-bolanist . 444 Dons d'ouvrages . 454 BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE ANNÉE 1954. — N° 3 402e réunion des naturalistes du muséum 4 mai 1954 PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J. BERLIOZ COMMUNICATIONS Identification de Serrivomer Béant Gill et Ryder ( Téléostéen An g ui lli forme ) . Par M.-L. Bauchot-Boutin. Gill et Ryder, auxquels l’on doit l’espèce Serrivomer beani, créée en 1883, et les différents auteurs qui suivirent jusqu’en 1930, n’ont observé que quelques rares spécimens de Serrivomer. Leurs descriptions, très sommaires, ne portent que sur l’allure générale, les proportions du corps, le nombre de rayons et les dents vomé- riennes. Ces auteurs n’essaient pas de séparer S. beani de l’espèce S. sector créée par Garman en 1889 ; ils notent certaines différences dans les proportions du corps, mais pensent qu'il s’agit néanmoins d’une seule espèce. Roule et Bertin écrivent en 1929 : « nous ignorons ce qu’est exactement S. beani », et ils rapportent tous les spécimens examinés (collection du « Dana ») à l’espèce 5. sector. En 1932, Trewavas, dans sa Contribution à la classification des Apodes basée sur V ostéolôgie, est la première à montrer l’importance des caractères ostéologiques dans la détermination des Serrivo- méridés. Beebe et Crâne, en 1936, examinent 162 spécimens venant des Bermudes, parmi lesquels ils distinguent 2 espèces atlantiques — S. beani et S. brevidentatus — et une espèce pacifique — S. sector. Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 3, 1954. 20 — 304 Dans la description de S. beani donnée par ces auteurs, retenons ce qui a trait à la disposition des rayons branchiostèges et à l’opercule : « The opercle is large and triangular, with its posterior point drawn out ; the preopercle equals the former in size... There are seven branehiotégals... The first four are widened where they artieulate with their support and ail six extcnd far forward beyond even the second hypohyal as free rods, apparcntly a regular character of this species ». En 1944, Bertin crée une nouvelle espèce S. parabeani qui diffère de S. beani par la disposition des rayons branchiostèges (premier rayon ne dépassant pas l’arc hyoïde) et par l’opercule demi-circulaire, et non pas triangulaire, et plus grand que le préopercule. .l'ai repris en 1953 l’étude complète des Serrivomer du « Dana » et, parmi les spécimens atlantiques, j’ai retrouvé une espèce comparable, par tous ses caractères, excepté par la forme et la taille de son opercule, à l’espèce 5. beani Beebe. Il s’agit de l’espèce nouvelle S. tâningi que j'ai décrite en 1953, espèce caractérisée par la dispo¬ sition des rayons branchiostèges (premier rayon dépassant l’arc hyoïde sur lequel il s’insère) et l’opercule demi-circulaire et plus grand que le préopercule (cf Bull. Mus. Paris, 1953, XXV, (4) pp. 365- 367). Le fait que n’a été retrouvée nulle part l’espèce S. beani à oper¬ cule triangulaire m’a incitée à demander au Docteur \Y. Beebe quelques-uns des spécimens en provenance des Bermudes, afin d’établir une meilleure comparaison entre eux et les spécimens des collections du « Dana ». J’avais noté, en effet, combien l’observation des opercules était délicate. Chez les individus colorés à l’alizarine et éclaircis dans la glycérine, seules les parties bien ossifiées prennent le colorant. Or il arrive que la partie postérieure de l’opercule, incomplètement ossifiée, prenne très mal, ou ne prenne pas du tout cette coloration. Les interprétations erronées sont dès. lors facile¬ ment explicables. A la suite de ma demande, j’ai reçu du Docteur W. Beebe 4 spéci¬ mens des Bermudes, parmi lesquels le n° 17.518, celui-là même qui avait servi à Beebe et Crâne pour la description de leur S. beani. Je ne me suis attachée qu'à l’observation de l’insertion des rayons branchiostèges et de la forme de l’opercule. Les 4 spécimens pré¬ sentent un opercule demi-circulaire et plus grand que le préopercule. Deux d’entre eux, par la disposition de leurs rayons branchiotèo-es (premier rayon ne dépassant pas l’arc hyoïde), sont incontestablement des S. parabeani. Le spécimen 17.518, coloré et éclairci, présente une ossification incomplète de l’opercule, ce qui explique l’erreur de Beebe et Crâne concernant la forme et la taille de cette pièce osseuse. De cette rapide observation, il semble logique de conclure que certains exemplaires de S. beani décrits par Beebe et Crâne et les 305 ■exemplaires du « Dana » décrits par moi sous le nom de S. tàningi, appartiennent à une seule et même espèce x. Pour conserver le terme beani, il me fallait savoir si le type S. beani (n° 33.383 de la collection de P « Albatross ») présente bien un opercule demi-circulaire plus grand que le préopercule, et des rayons branchiostèges dont les 5 premiers au moins dépassent l'arc hyoïde. Je n’ai pu examiner moi-même cet exemplaire actuellement au Muséum de Washington, mais, grâce à la bienveillance du Docteur Schultz, j’ai pu obtenir des radiographies et des obser¬ vations complémentaires précises concernant opercules et rayons branchiostèges. Pc génotype 5. beani possède bien 7 rayons bran¬ chiostèges, dont 6 dépassent l are hyoïde, et des opercules demi- circulaires, plus grands que les préopercules. Comme nous le voyons, tous les Serrivomer possèdent donc l’opercule demi-circulaire plus grand que le préopercule. Seul le mode d’insertion des rayons branchiostèges peut servir de critère pour distinguer les espèces. A la suite de cette mise au point, il convient de modifier comme suit le synopsis des espèces de Serrivomer que j’ai publié dans le Bulletin du Muséum en 1953. Fig. 1. — Opercule demi-circulaire, les pointillés représentent la limite d’ossification chez de nombreux individus. Fig. 2. — Opereulo « triangulaire » tel que le représentaient Beebe et Crâne. A, Premier rayon branchoistège (rayon inférieur) ne dépassant pas, en avant, l’arc hyoïde sur lequel il s’insère. B. Seul le 5° rayon, à l’angle du cératohyal, dépassant cet os en avant. C. Denture de type longidentatus (Oc. Indien, Pacifique) S. sector Garman, 1899. CC. Denture de type brevidentatus (Oc. Atlantique, Pacifique) S. brevidentatus , Roule et Bertin, 1929. BB. 4 rayons branchiostèges dépassant la partie de l’arc hyoïde sur lequel ils s’insèrent (Oc. Indien, Pacifique, Atlantique) S. parabean Bertin, 1940. 1. Ce simple examen de 4 exemplaires en provenance des Bermudes, montre com¬ bien il serait intéressant de reprendre une étude complète de la collection pour y séparer les espèces S. beani et S. parabeani. — 306 AA. Premier rayon branchiostège dépassant en avant l’arc hyoïde sur lequel il s’insère. Denture de type longidentatus. D. 5 rayons au moins dépassant en avant l’arc hyoïde sur lequel ils s’insèrent. E. Longueur de la tête contenue plus de 6 fois dans la longueur totale. Nombre de rayons dorsaux inférieur à 160. F. Caudale à 5-6 rayons (Oc. Atlantique Nord) S. beani Gill et Ryder, 1883. FF. Caudale à 7 rayons (Oc. Atlantique Sud) S. schmidti nov. sp. EE. Longueur de la tête contenue moins de 6 fois dans la lon¬ gueur totale , nombre de rayons dorsaux supérieur à 160. (Oc. Indien). S. garmani Bertin, 1944. DD. Rayons 2 et 3 plus ou moins réduits mais dépassant légèrement l’arc hyoïde sur lequel ils s’insèrent ; 4e rayon ne dépassant pas ; 5e à l’angle du cératohyal, dépassant (Golfe du Panama, Océan Pacifique et Indien). S. jesperseni nov. sp. Laboratoire de Zoologie ( Reptiles et Poissons) du Muséum. — 307 Corrélations entre proportions céphaligues ET CÉRÉBRALES CHEZ LES U RODÈLES (vue d’ensemble et théorie générale) Par Marcel Jacquot. Dès 1946, nous avions constaté, du moins qualitativement, des rapports assez constants entre ces proportions, et conçu la possi¬ bilité d’une typologie du groupe en rapport avec le développement cérébral. Nous avons pu étudier de cc point de vue : I) Depuis l’éclosion : Triturus helveticus et Amblystoma tigrinum (cf. Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXII, 1950, n° 3, pp. 327- 332 et n° 4, pp. 445-449), puis T. vulgaris, T. crislatus et, d’après les figures de Kerr, jugeant le rapprochement utile, le Dipneuste Lepidosiren paradoxa. I I) Depuis seulement l’achèvement du membre postérieur : Salarnandra maculosa, Spelerpes ruber, Balrachyperus sinensis et Pleurodeles waltli. III) A. l’âge adulte seulement : Siren lacertina, Necturus tetradac- tylus, Cryptobranclius alleghaniensis, Hynobius naevius, Ranodon sibiricus, Salarnandra atra, Euproctus asper, llydromantes genei et le Dipneuste Protopterus anneetens. Nous avons mesuré systématiquement : la longueur totale de la tête (soit LT), les longueurs et largeurs maxima des régions nasale, frontale (ou inter-oculaire) et post-oculaire (soit Ln, L /, L po, In, If, et Ipo ), la longueur totale de l’encéphale (soit LE) et les longueurs et largeurs maxima du télencéphale, du diencéphale, du mésencéphale et du bulbe rachidien (soient L t, L d, Cm, L b, lt, Id, Im, Ib), puis calculé LE LT et le quotient par LT ou LE de chaque longueur et largeur céphalique ou cérébrale. Les chiffres ici adoptés, pour chaque stade et chaque espèce, expriment, comme nous l’avons dit dès notre premier aperçu, des moyennes obtenues par l’étude statistique, « arrondies dans la mesure autorisée par la marge d’erreur ». Regrettons que l’inégalité des ressources n’ait pas permis pour toutes les formes l’examen du même nombre d’individus. En revanche l’estimation de la marge d’erreur a exigé le renouvellement des mesures et calculs pour un Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 3, 1954. — 308 même individu. Ce qui a révélé une approximation de 0,05 au plus pour chaque quotient, qu’amsi nous avons pu fixer à 0,025 de plus que son minimum et de moins que son maximum (comparer avec les moyennes brutes données loc. cit.). Souvent, d’autre part, la limite externe entre lobes olfactifs et hémisphères est à peine discernable. A l’issue de notre première étude d’ Amblystoma, nous nous abste¬ nions encore de la tracer (voir loc. cit., figure). I) Peu après l’éclosion on a : Proportions céphaliques déjà variées, et parfois à l’intérieur même de l’espèce. Ln -|- L / (somme naso-oculaire) varie de 0,42 LT ( Lépidosiren) au moins jusqu’à 0,58 LT (Triturus) , soit l’inversion L n -(- L / de L p o voire jusqu’à 0,70 LT (certains sujets chez T. vulgaris), en passant par 0,47 LT (Amblystoma) et 0,64 LT (certains sujets chez T. cristatus ) — L f (diamètre oculaire)varie de 0.20 LT ( Lepi - dosiren) à 0,60 LT (T. vulgaris, cas cité) en passant par 0,25 LT (Amblystoma) , 0,40 LT ( Triturus typique) et 0,48 LT (T. cristatus, cas cité). Longueurs totales céphalique et cérébrale pratiquement égales LE LT notre première analyse de T. helveticus, nous avions exclu de LE, comme encore spinale, la région occupant le dixième postérieur de LT, et admis — - = 0,90. En définitive, nous n’avons pas cru devoir 1 ] , le nerf olfactif étant entièrement latéral, et court. Dans maintenir cette exclusion. Proportions cérébrales remarquablement communes à toutes les formes en question et que nous rappelons : ht = 0,20 LT — L d — 0,30 LT — I .rn -- 0,20 LT — L b = 0,40 LT — U = Id = Im = 0,30 LT. Seul, Ib semble pouvoir varier comme l’espace inter-oculaire (0,40 LT chez Triturus, 0,58 LT chez Amblystoma). Jusqu’au début du membre postérieur (3-4 orteils), ou, pour Lepidosi.ren, un stade correspondant, il y a évolution également commune à tous, savoir : Elongation céphalique uniquement post¬ oculaire jusqu’à l’achèvement du membre antérieur (même remar¬ que) où elle réduit les proportions nasale, oculaire et transversales aux 5/6es de leur valeur initiale (L n + L / égale alors de 0,35 LT chez Lepidosiren à 0,58 LT chez T. vulgaris, et L / de 0,16 LT à 0,50 LT). Partagée ensuite également en élongations post-oculaire et nasale et, au début du membre postérieur, réduisant les propor¬ tions oculaire et transversales aux 5/7es de leur valeur initiale (L/ égale alors de 0,15 LT à 0,42 LT), reconstituant celle-ci pour la longueur nasale et. conservant celle du stade à deux membres pour — 309 — hu -j- L /. Élongation du téleneéphale vers l’avant, limitée aux hémi¬ sphères jusqu’à l'achèvement, du membre antérieur où elle réduit aux 5/6es de leur valeur initiale toutes les proportions cérébrales, sauf L t LE’ qu’elle porte à 0,33. Partagée ensuite également entre hémisphères et lobes olfactifs, et, au début du membre postérieur, réduisant ces proportions aux 5/7es de leur valeur initiale et portant L t LE à 0,42, dont 0,07 pour les lobes olfactifs, 0,35 pour les hémis¬ phères. Souvent toutefois, chez T. vulgaris, l’élongation céphalique reste encore uniquement post-oculaire, réduisant donc aussi à ses 5/7es la longueur relative nasale. Parallèlement, l’élongation du télen- céphale reste limitée aux hémisphères, moitié moindre, réduisant les proportions cérébrales à seulement relativement à leur valeur ht 6’5 LE initiale, portant à 0,38 seulement et =-=; à 0,02 au lieu de 1, par JLii» .L i extension du nerf olfactif vers l’avant. Variante non particulière à cette espèce, mais que, vu sa fréquence et sa netteté chez elle, nous désignons : « variante TV ». Ainsi, en fonction des proportions relatives, abstraction faite de toute croissance harmonique respectant celles-ci, c’est-à-dire, à chaque stade, considérant comme fixe l’élément le plus diminué par rapport à LT ou LE, on peut parler d’élongation céphalo- , , . . , , . .LT initiale cerebrale en progression arithmétique de raison - - - et de termes constitués par des stades définis du développement général. Après le début du membre postérieur, il y a diversification : chez Triturus, l’élongation céphalique marque un arrêt jusqu’à l’achèvement de ce membre (conservation des proportions longitu¬ dinales précédentes), puis se partage encore en post-oculaire et nasale, mais inégalement, et différemment selon l’espèce. Chez les autres, pas d’arrêt, puis elle redevient uniquement post-oculaire. Chez Triturus et Amblystorna, s’y ajoutent : un élargissement céphalique allant, chez le premier, jusqu’à l’achèvement du membre, chez le second jusqu’à l’état adulte, et reconstituant pratiquement à ces stades les proportions transversales du stade à deux membres ( Ipo = 0,85 LT et 0,95 LT). Et, après l'achèvement du membre, un accroissement oculaire reconstituant aussi, sensiblement, chez l'adulte, les proportions nasale et oculaire de ce stade. Toutefois, chez T. vulgaris, pour les sujets initialement macro- phtalmes, et souvent chez T. cristatus en général, ce dernier processus — 311 — fait defaut, la proportion oculaire tombant chez l'adulte aux 5/8es de sa valeur initiale (0,37 LT et 0,30 LT ou 0,25 LT). Plus d’extension du télencéphale vers l’avant, mais seulement du nerf olfactif : chez Amblystoma, et Lepidosiren, dès avant l’achève¬ ment du membre postérieur, ou le stade correspondant, où elle 7 puis, chez l’adulte, à - = 0,77 pour le premier, LK 7 réduit ; à — = 0,87, — L 1 o — pour le second. Chez Triturus, après cet achèvement seulement, lu I F 7 G 5 et réduisant, chez l’adulte, à -, ~ = 0,81 pour la variante TV. L 1 8 8 Ce qui révèle l’élongation céphalique réelle malgré les reconstitu¬ tions susdites. Chez Triturus et Amblystoma s’y ajoutent : un accrois¬ sement du mésencéphale, jusqu’à l’achèvement du membre, où il reconstitue la proportion initiale de L m. Un élargissement et une nouvelle élongation du télencéphale, mais celle-ci vers barrière, tendant à encadrer ou recouvrir le diencéphale, et qui portent It ht respectivement — — et — — : au stade susdit, à 0,28 et 0,50 (Triturus) J jLj LjTj ou 0,46 ( Amblystoma ), puis chez l’adulte, à 0,35 et 0,57 ou 0,50. Chez T. vulgaris encore, du moins pour la variante TV, l’élonga¬ tion du télencéphale peut n’être pas plus forte que chez Amblystoma et porter successivement — de 0,38 à 0,42 puis 0,46, au lieu de 0,46 et 0,53 pour une élongation typique. On peut parler A.' antagonisme entre Y altération du type céphalique initial par l’élongation post-oculaire, et une tendance à sa reconstitu¬ tion par les autres accroissements ; parallèlement, entre la réduction de — ; et y—! par celle de (élongation du nerf olfactif) et leur accroissement par celui de — — et — — (chevauchements avec le dien- L lu J-jlii céphale). Mais, vu l’assez grande indépendance entre eux des divers Légende de la figure Diagrammes de l’évolution céphalo-cérébrale chez : Triturus (T), Amblystoma (A) et Lepidosiren (L) - — n, f, po, t, d, m, b = régions céphaliques et cérébrales considérées (V. texte) — h, c, v = variations initiales de l’œil chez T. helveticus , T. cristatus et T. vulgaris — I, II, III, IV et V == Stades de l’éclosion, à deux membres, à quatre membres (début), idem (fin) — ou stades correspondants pour Lepidosiren —, et Adulte — Surfaces ponctuées = Accroissements céphaliques tendant à conserver ou reconstituer les proportions initiales, et accroissements cérébraux spécifiques — Var. TV = Retard de l’élongation nasale chez T. vulgaris — SM, SA, P et C = contours de S. maculosa, S. atra, Protopterus et Cryptobranchus superposés à Triturus (T) et Lepidosiren (L) — A droite, 3 types adultes intermédiaires : S. ruber (SR), B. sinensis (BS) et O. Bellii (OB) — Traits pointillés = division de la tête en cinquièmes de sa longueur initiale. — 312 — accroissements céphaliques, on ne saurait préciser de « récapitula¬ tion à rebours » de la première phase que séparément pour chaque cas et chaque proportion. L'adulte reproduit depuis la seule pro¬ portion naso-oculairo de la variante TV du stade à trois orteils, ou correspondant (cas de Lepidosiren), jusqu’au type céphalique com¬ plet du stade à deux membres (cas d’ Amblystoma). Bref : L n + L / y varie de 0,30 LT (Lepidosiren) au moins jusqu’à 0,50 LT (Triturus) , soit son égalisation avec L po, en passant par 0,40 LT (Amblystoma). L/, de 0,10 LT (Lepidosiren) à 0,37 LT (T. vulgaris macrophtalme), en passant par 0,20 LT (Amblystoma), 0,25 LT (T. cristatus) et 0,30 LT ( Triturus typique, T. cristatus macrophtalme). Et Ipo de 0,66 LT (Lepidosiren) à 0,95 LT (Amblys- LE toma), en passant par 0,75 LT (Triturus). — - varie de 0,70 Lj 1 (Lepidosiren) à 0,87 ( Triturus typique). En passant par 0,77 (Amblystoma) et 0,81 ( Triturus , variante TV). Lt varie de 0,42 LE (Lepidosiren) jusqu’à 0,57 LE ( Triturus typique), soit pratiquement l’inversion de son quotient par LE — Lt, et son égalisation à la somme des autres centres moins leurs chevau¬ chements entre eux, en passant par 0,46 LE (T. vulgaris , variante TV) et 0,50 LE (Amblystoma) . Et L m et lt, respectivement, de 0,14 LE et 0,21 LE (Lepidosiren) à 0,20 LE et 0,35 LE ( Amblystoma et Triturus). II) Là où ils nous sont seuls connus, les stades terminaux parti¬ cipent très diversement de ceux des espèces précédentes. Exemples : S. maculosa à l’achèvement du membre postérieur = même stade de : T. hélveticus par les proportions de Ln et I,/ Amblystoma par celles de In (0,80 LT) et Ipo T. vulgaris (var. TV) par LE LT et les proportions cérébrales. Adulte = celui de T. helveticus par les proportions de L n et L/. Triturus sp. à l’achèvement du membre postérieur par celles de In (0,70 LT) et Ipo, LE T. vulgaris (var. TV) adulte par et les proportions cérébrales, sauf un mésencéphale nettement plus gros (Lm = 0,27 LE). S. ruber à l’achèvement du membre postérieur = adulte de : Lepidosiren par les proportions de L n, L/, Ipo LE T. vulgaris (var. TV) par et celui-ci à l’achèvement du membre postérieur par les proportions cérébrales. Adulte = celui de : T. vulgaris macrophtalme par la proportion de L n (0,16 LT) Amblystoma par celle de L / — 313 — LE Lepidosiren par celles de ln (0,57 LT) et Ipo et par : — - , L 1 T. vulgaris (var. TV) par les proportions cérébrales longitudinales, et Triturus sp. à l’achèvement du membre postérieur par celle de U. B. sinensis à l’achèvement du membre postérieur = Adulte de : T. vulgaris macrophtalme par la proportions de L n, Amblystoma par celle de L/, et T. vulgaris (var. TV) à l’achèvement du membre postérieur par LE celles de ln et Ipo , par — - et les proportions cérébrales Adulte = T. cristatus macrophtalme (var. TV) à l’achèvement du membre postérieur par la proportion de Ln (0,115 LT), et Adulte de : Amblystoma par celle de Lf. T. vulgaris (var. TV) par celles de ln et Ipo, par LE LT et les proportions cérébrales longitudinales, et Triturus sp. à l’achèvement du membre postérieur par celle de It. Chez C. alleghaniensis , adulte = celui de Lepidosiren par les proportions LE de L n et L/, par Ju 1 et les proportions cérébrales longitudinales, et Triturus sp. à l’achèvement du membre postérieur par celles de ln, Ipo et lt. Chez S. atra, adulte = celui de T. cristatus par les proportions de L n et L/. Amblystoma au début du membre postérieur par celles de ln et Ipo (0,60 LT et 0,80 LT). T. vulgaris (var. TV) adulte par LE LT et les proportions cérébrales. Chez E. asper, adulte = celui de T. cristatus par les proportions de L n et Lj. Triturus sp. au début du membre postérieur par celles de ln et Ipo (0,60 LT et 0,70 LT). LE T. vulgaris (var. TV) adulte par , et celui-ci à l’achèvement du membre postérieur par les proportions cérébrales. Chez P. annectens, adulte = celui de Lepidosiren par les proportions de Ln et Lj, par LE LT et les proportions cérébrales longitudinales. Amblystoma au début du membre postérieur par celles de ln et Ipo et à son achèvement par celle de U. Etc... Ce qui fait présumer l’existence de types céphaliques initiaux également composites, et la généralité, dans son principe, de l'évolution précédemment décrite ; souligne, ce que montraient déjà T. Helveticus et T. Cristatus, que plusieurs types adultes peuvent - 314 — dériver d’un même type initial et inversement un même type adulte de plusieurs types initiaux ; enfin révèle une certaine indépendance entre eux des divers accroissements cérébraux comme céphaliques. On ne peut préciser de récapitulation (à rebours ou directe, partielle ou totale) du groupe par l’ontogenèse comme de la première phase de celle-ci par la seconde, que séparément pour chaque cas et chaque proportion. Mais, chez l’adulte, on a, avec une constance que l’on ne peut que remarquer : 1) Longueur du nerf olfactif -\- ht de l’ordre de : ( 0,50 LT à 0,57 LT là où L n < 0,14 LT ( 0,57 LT à 0,64 LT là où L n > 0,14 LT ( 0,43 LT à 0,50 LT ( 0,36 LT à 0,43 LT, selon le cas. 2) Variante TV cérébrale de règle dans le premier cas. ht 3) jr-g de l’ordre de Donc LE — Lt de l’ordre de Lu + L/ ^ 6/5 à 7/5 là où L n -f- L / < 0,35 LT X Donc de l’ordre de Lu + L / . LT initial X Lu C’est-à-dire de - — D’où LE — ht LT ” ) 5/5 à 6/5 là où la» -f L /> 0,35 LT 5/6 à 5/5 là où, initialement, Lu -f- hf < 0,60 LT (ce que montraient déjà, loc. cit., T. lielveticus et A. tigrinum ). 5/7 à 5/6 là où, initialement, Lu + L/ > 0,60 LT (cas de T. vulgaris et T. cristatus macrophtalmes). de l’achèvement du membre antérieur au stade initial, de l’achèvement du membre postérieur (var. TV) à celui de l’antérieur, selon le cas. 1/5 à 2/5 là où Lu + wi Lu LE . U v ) L / < 0,35 LT de 1 ordre de --- - , p/p x 0 à 1/5 là où Lu + L/ ( Sï 0,35 LT Lpo LT Donc de l’ordre Lpo de LT ‘nitial + ' I Lu -)- L / . LT initial X 0 à 1/6 là où, initialement, ^ + hf <, 0,60 LT, L n C’est-à-dire de j 1/6 à 2/7 là où, initialement, L n ' + L / > 0,60 LT. du stade initial à l’achèvement du membre Lpo \ antérieur, LT j de cet achèvement à celui du membre postérieur (var. TV), selon le cas. 4) D’où on peut déduire, pour chaque cas, une « expression céphalique » LE . LE — Lt LE — Lt 0,14 — 315 — 6) — de l’ordre de L t Ipo LT X ht 5/7 à 5/6 pour — — maximum LL ht 5/6 à 5/5 pour minimum (cas typique J_j Jb et variante TV). Bref, et en termes qualitatifs : dans une certaine mesure, la longueur relative totale du cerveau varie d'une part à l’inverse de celle du museau, d’autre part comme celle du télencéphale, et celle-ci comme celle de la somme museau + œil. Donc la première comme le diamètre relatif de l’œil. Celle du mésencéphale varie d’une part comme ce diamètre, d’autre part comme la largeur relative maxima de la tête en arrière des yeux. Et la largeur du télencéphale relativement à sa longueur varie comme cette dernière proportion céphalique. III) Remarques et conclusions. La présente étude vise surtout à consigner des chiffres à peu près significatifs et utilisables. 1) Rudebeck (1945) a souligné qualitativement 1’uniformité de l'évolution cérébrale pour l’ensemble Dipneustes-Urodèles. Elle se précise ici quantitativement et se montre, sous ce rapport, étendue à l’évolution céphalique. Le cinquième de la longueur céphalo-cérébrale initiale, ou le septième de la longueur cérébrale terminale, s’y révèle, peut-on dire, « unité de développement relatif ». Ce qu’il ne semble pas inutile de confronter avec les théories de la segmentation céphalique formulées depuis Owen jusqu’à Goodrich et Wyetii. 2) L’intérêt d’un examen parallèle du Cœlacanthe ne saurait échapper. 3) L’élongation céphalo-cérébrale, jusqu’au début du membre postérieur inclus, est, au moins en partie, constituée par le redresse¬ ment du profil initial ; passage de 45° à l’horizontale pour la distance œil-narine et la bouche, déploiement de l’axe cérébral. L’extension des lobes olfactifs vers l’avant, l’élargissement et l’extension vers l’arrière du télencéphale représentent, en partie aussi, des degrés d’une certaine rotation de chaque hémisphère selon son grand axe et vers l’intérieur. (L’ « inversion » de Holmgren et G. Soderberg). Tel accroissement total peut relever de plusieurs mécanismes, et inversement plusieurs accroissements d’un seul. Ce qui limite, par interdépendances, le nombre des types céphaliques et cérébraux par rapport à celui des combinaisons de dimensions théoriquement con¬ cevables. L’analyse de l’évolution sur les faces latérale, antérieure et ventrale, et l’histologie cérébrale, peuvent seules établir les parts respectives de la simple translation, de l’accroissement et de la néo¬ formation. — 316 4) Le moulage endocrânien, selon Romer et Edixcer (1942), indique certaines proportions cérébrales chez C. alleghaniensis et surtout Rana catesbyana, mais non chez Necturus, faute d’empreintes suffisantes, et, selon Rudebeck, ne précise en aucun cas la longueur du télencéphale. Les proportions céphaliques externes semblent par contre ici (comme déjà loc. cit., pp. 332, 445, 449) pouvoir révéler chez toute forme, et très précocement, l’importance relative finale¬ ment possible pour l’ensemble cérébral, le télencéphale et le mésen- eéphale. A titre d’épreuve, nous en avons déduit celle-ci avant toute dissection pour Amphiuma rneans, Megalobatrachus japonicus, Anaïdes luguhris, Batrachoseps attenuatus, Batrachoseps pacifions, Geomolge fischeri, Paramesotrüon deloustali et Œdipus hellii. Inverse¬ ment, nous avions déduit des proportions cérébrales de l’adulte les proportions céphaliques larvaires de L. paradoxa avant la con¬ sultation des figures de Iverr. Toutes déductions pleinement con¬ firmées ensuite, sauf toutefois, chez .1. rneans et M. japonicus, 0,70 LT, donc LE — ht = 0,30 LT. Ce qui paraît lié à Ln > 0,35 LT. 5) « C’est, en dernière analyse, le diamètre de l’œil qui condi¬ tionne la constitution du type cérébral » disions-nous, loc. cit., p. 449. Selon Lapicçl e et Laugier (1908) le poids total du cerveau, chez les vertébrés inférieurs, varie comme ce diamètre, et selon Roth (1944), une hypertrophie cérébrale accompagne, chez les larves d’ Anoures, l’accroissement oculaire provoqué par la thyroxine. Autant d’expressions partielles, semble-t-il, d’une relation fonda¬ mentale directe entre œil et cerveau. C’est, encore l’étude du profil qui l’approfondira, les dimensions verticales permettant d’obtenir, sinon les volumes nets, du moins des valeurs proportionnelles à eux. D’autre part, il est admissible et à vérifier qu’une inégalité dans la fonction thyroïdienne contribue, sinon préside, à la diversification des types céphalo-cérébraux. Roth précise que les sujets thyroxinés présentent finalement le diamètre oculaire maximum des témoins tout en demeurant beaucoup plus petits. Or les types naturels sont constitués par de telles combinaisons : même L f pour LT différente, et inversement. fi) La classification du groupe par ordre de développement cérébral croissant présente l’augmentation des proportions céphaliques dont l’ontogenèse comporte la réduction (celles de l’œil, des largeurs, LE LT et inversement. La supériorité cérébrale ici définie correspond à la moindre altération du type céphalique le plus « juvénile », soit à une certaine stabilisai ion céphalique précoce. Ainsi avons-nous pu ■dire de T. heloeticus (lue. cit., pp. 331-332) que « l’élongation cépha- — 317 lique nécessaire et suffisante à la constitution du type cérébral adulte » est « très exactement, réalisée au stade à deux membres, lors de la formation du coude » et « l’élongation céphalique effective... à l’apparition du membre postérieur », mais qu’ « à chaque stade, le développement du télencéphale ne correspond qu’au minimum impliqué par les mensurations céphaliques » et que « l’évolution de celles-ci présente sur celle des éléments cérébraux corrélatifs une avance... » qui les rend « révélatrices... des possibilités d’évolution ultérieure » du télencéphale. Alors que l’Amblystome a révélé [id., p. 449) « une élongation (céphalique) beaucoup plus forte en valeur absolue que ne le ferait estimer la, simple confrontation des deux stades extrêmes ». Mais, pour le premier, on peut, autant que d’avance, parler d’ attardement céphalique. 11 y a essentiellement réduction de l’élon¬ gation céphalique totale modificatrice du type initial, par son ralen¬ tissement relativement à la succession des stades. D’où ce caractère précocement « prophétique » des proportions de la tête. ■ On pourrait dire, grosso modo, que nos types inférieur et. supé¬ rieur sont, respectivement géant, et. nain par rapport, à leur œil et à leur cerveau, en particulier leur télencéphale et leur mésencéphale. Avance et retard, hyper- et hypoévolution ne semblent, ici que deux « optiques » des faits. Il paraît, acquis que la supériorité cérébrale ici définie va de pair avec un certain « infantilisme » céphalique. Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons ) du Muséum. — 318 — Étude comparée de Rana (Ptychadaena) longirostris Peters et R. (Pt.) aequiplicata Werner. Par J. Guibé et M. Lamotte. La systématique des Ptychadaena d’Afrique est à l'heure actuelle dans un état de confusion extrême. Les espèces les plus anciennement décrites l’ont été presque toujours de façon trop succincte, le plus souvent sans figure ; leurs caractères ont été ensuite précisés d’après des individus appartenant parfois à des formes différentes. En même temps de nombreux noms nouveaux étaient créés, sans que soient toujours examinés les types des espèces préexistantes. Des tentatives partielles de révision, elles aussi faites le plus souvent sans un matériel suffisant, ont contribué à embrouiller la question, de telle sorte que des synonymies nombreuses existent, qui varient par surcroît de façon importante selon les auteurs. Nous nous pro¬ posons de reprendre dans cette note le cas de deux espèces dont le statut a été particulièrement controversé : Rana (Ptychadaena longirostris Peters et R. (Pt.) aequiplicata Werner. R. longirostris est une espèce créée par Peters en 1870 pour un exemplaire mâle provenant de Keta (Guinée) b C’est une forme à palmure entière dont l’aspect général, d’après l’auteur, rappelle celui de R. oxyrhynchus A. Smith (1849) ; elle en diffère cependant par la finesse de ses plis dorsaux, la présence de deux tubercules au métatarse et surtout par une coloration tout à fait particulière, qui est bien définie dans la diagnose de l’auteur et apparaît avec netteté sur la figure qui y est jointe : côtés de la tête, région temporale et partie supérieure des flancs de teinte noirâtre tandis que la colora¬ tion dorsale, tranchant franchement sur elle, est grisâtre clair avec parfois de petites taches sombres isolées et peu nombreuses. R. aequiplicata est une forme décrite par Werner (1898) comme une simple variété de R. mascareniensis D. et B. (1842), pour des exemplaires en provenance du Cameroun. Elle est caractérisée par la disposition des plis dorsaux, nombreux, fragmentés, les latéraux offrant souvent, un aspect verruqueux (« oft warzenartig »). La colo¬ ration générale est brûnâtre clair avec de nombreuses taches sombres. En 1900, Boulenger, à la suite de l’étude d'un matériel provenant du Gabon, élève R. aequiplicata au rang d’espèce distincte de masca- 1. Il est difficile de préciser la région d’où provient ce spécimen, le terme « Guinée » pouvant s’appliquer à l’ensemble de l’Ouest africain, du Dahomey à la Guinée française. Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 3, 1954. — 319 — reniensis : il remarque en effet que sa palmure est. nettement, plus étendue et que ses plis dorsaux, plus nombreux et irréguliers, sont bien différents. Quelques années plus tard (1907) Werner adopte l’opinion de Boulenger et, caractérise l’espèce, dans sa clé des Rana d’Afrique, par des plis dorsaux nombreux, serrés, verruqueux. A ces traits, il convient d’ajouter la disposition de la fente du sac vocal des mâles qui se termine chez aequiplicata au niveau du bord inférieur du bras (sac de type infère) tandis que chez mascareniensis il est parallèle à la mandibule et se termine au-dessus de la racine du bras (sac de type supère), ainsi que le fait remarquer Peters dès 1881. En 1908, Nieden, à la suite de l’étude d’une collection provenant du Cameroun, considère R. aequiplicata Werner comme synonyme de R. longirostris Peters. La comparaison de ses exemplaires avec les types de Werner et de Peters lui a montré, dit-il, que le second tubercule métatarsien (tubercule externe) signalé par Peters chez longirostris, n’est en fait qu’une légère saillie à la base du méta¬ tarsien 1\ (« nur als ein klein Tuberkel an der Basis der vierten Zelie. ») et ne peut donc être tenu comme un caractère distinctif valable. Cette manière de voir est adoptée par Sternfeld (1917) qui note que certains exemplaires qu’il attribue à longirostris possèdent un tubercule externe petit, mais distinct et de taille claire (« doch recht. deutlich und belle gefârbt »). En même temps, il décrit sur un exemplaire mâle une nouvelle espèce, R. schubotzi, qui pré¬ sente d’étroits rapports avec longirostris, dont, elle ne se distingue que par la présence d'un tubercule tarsien et l’orteil IYr plus long. Par la suite certains auteurs adoptent la conclusion de Nieden tandis que les autres persistent à considérer aequiplicata et longirostris comme deux espèces distinctes. 11 est. à remarquer, toutefois, que cette dernière n’est plus guère citée dans les listes d’espèces relatées par les auteurs. Grâce à l’amabilité du Dr. Eiselt, du Musée de Vienne et du Dr. Wermuth, du Musée de Berlin, nous avons pu avoir en communi¬ cation non seulement les types de R. aequiplicata Werner et R. longi¬ rostris Peters, mais encore les exemplaires étudiés par Nieden et qui avaient, conduit cet auteur à considérer les deux espèces comme synonymes. Nous avons en même temps examiné les échantillons des Collections du Muséum de Paris et ceux récoltés par l’un de nous en Guinée, dans la région du Mont Nimba. De cette confron¬ tation, qui a porté sur plusieurs dizaines d’individus, il ressort que les spécimens peuvent être, sans ambiguïté aucune, répartis en deux groupes, dont les représentants sont reconnaissables à première vue et qui montrent une série de caractères distinctifs sans aucun chevauchement. Ces deux séries sont semblables l’une au type de longirostris, l’autre au type à’ aequiplicata. Conformément à Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 3, 1954. 21 — 320 — l’opinion de Nieden il nous est apparu que le caractère tiré de l’exis¬ tence d’un tubercule métatarsien externe ne pouvait être retenu. Il existe en effet chez certains échantillons de l’une comme de l’autre forme et il s’agit le plus souvent d’une formation liée à l’état de fixation du spécimen, plus ou moins déshydraté, légère saillie, par¬ fois simple tache de couleur plus pâle, qui en aucun cas ne peut être assimilée à un véritable tubercule métatarsien externe. Les deux espèces ont par ailleurs une allure et des proportions assez semblables, avec une forme générale élancée et des pattes postérieures longues, à palmure très étendue. Mais elles n’en diffèrent pas moins par un nombre de caractères très nets résumés dans le tableau ci-joint et qui rendent impossible toute confusion : R. longirostris Peters. — Tête à museau pointu dépas¬ sant largement la fente buccale. — Canthus rostralis net, région loréale verticale. — Plis dorsaux très fins, sou¬ vent indistincts, d’ailleurs peu nombreux. — Palmure laissant une plia- | lange libre à l’orteil IV. — Coloration dorsale gris-brun uniforme, parfois avec quelques pe¬ tites taches sombres éparses ; nette¬ ment limitée vers le bas par une j ligne longeant le canthus, le bord de la paupière supérieure, la région tympanique pour se prolonger jus¬ qu’à l’aine. Sous cette limite les cotés du museau, la région tympa- i nique et les flancs sont de teinte i noirâtre uniforme un peu estompée vers l’arrière. — Pas de bande vertébrale claire. R. aequiplicata Werner. — Museau plus ogival, dépas¬ sant peu la fente buccale. — Canthus plus arrondi, région loréale concave. — Plis dorsaux saillants, nom¬ breux, plus ou moins fragmentés. — Palmure laissant deux pha¬ langes libres à l’orteil TV. — Coloration dorsale fauve clair mais non uniforme, jamais nette¬ ment tranchée par rapport à celle des cotés du corps ; des taches noi¬ râtres plus grosses et plus nombreu¬ ses formant une barre entre les yeux et un V ouvert en arrière dans la région scapulaire. Région loréale et lèvre supérieure claire ; canthus rostralis, bord antérieur de l’œil et région tympanique soulignés de foncé ; cette teinte se prolonge irrégulièrement sur les flancs. — Souvent une bande verté¬ brale claire. Ainsi l’étude comparée des types de R. aequiplicata et de R. longi¬ rostris ?, jointe à celle de séries relativement importantes d individus des deux espèces, ne laisse aucun doute quand à leur non-identité et vient infirmer la conclusion de Nieden ; il s’agit bien de deux espèces parfaitement distinctes. Nous avons examiné, pour confirmer la validité de chacune de ces deux espèces, les diverses formes décrites avant elles d’Afrique. Pour la plupart d’entre elles, il nous a été possible d’étudier le type — 321 — ou des cotypes. Il ressort de cette étude qu’aucune des formes décrites avant elle ne rappelle, même de loin, R. longirostris, dont l’absence de plis dorsaux saillants, donnant à sa partie dorsale un aspect lisse, ainsi que la coloration, sont caractéristiques. Il en va de même pour aequiplicatci , que distingue bien ses plis dorsaux nombreux et le plus souvent interrompus, sa coloration générale brunâtre clair, sans composante verte. La conception d’AxDERSON (1937) selon laquelle R. aequiplicata serait synonyme de R. oxy- rhynchus ne saurait être retenue ; malgré certaines affinités dans la palmure, les deux formes sont nettement distinctes (chez oxyrhyn- chus, la palmure est plus étendue, en particulier à l’orteil V, les plis dorsaux sont continus et moins nombreux, le museau bien plus pointu et la coloration à dominante verdâtre). En revanche d’autre Ptychadaena décrits d’Afrique occidentale postérieurement à longirostris, avec lequel leurs auteurs reconnais¬ saient d’ailleurs des affinités, nous semblent devoir entrer dans la synonymie de cette espèce. Tel est le cas de R. schubotzi Sternfeld (1917) de Fort Crampel (Congo français), de R. leonensis Boulenger (1917), de Bibianaha (Gold Coast) et de R. guerzea Chabanaud (1920) de N’Zébéla et de N’Zérékoré (Guinée française) L Mertens (1938) a donné les raisons pour lesquelles il considérait R. leonensis et R. guerzea comme synonyme de schubotzi, synonymie généralement admise par tous aujourd’hui ; il envisage aussi l’hypothèse selon laquelle R. longirostris appartient au même groupe de forme. De fait l’examen des types de Peters et de Chabanaud, ainsi que d'une quinzaine d’échantillons provenant de la Guinée et de la Côte d'ivoire, leur confrontation avec la figure de schubotzi que donne Sternfeld et les caractéristiques de la diagnose, apportent la confirmation que tous ces individus appartiennent à la même espèce : R. guerzea — R. leonensis = R. schubotzi. Ils présentent égale¬ ment une similitude complète de tous leurs caractères avec, le type de R. longirostris : même disposition des plis dorsaux, même type de coloration, même palmure. Boulenger avait cru devoir séparer leonensis et longiceps (lapsus pour longirostris) parce que la palmure n’atteint pas l’extrémité de l’orteil IV chez son espèce, mais il jugeait d’après la figure de Peters, qui semble effectivement indi¬ quer une palmure totale à tous les orteils, alors qu’en réalité, nous avons pu le constater sur le type, l'orteil IV possède une phalange libre. Dans ces conditions R. schubotzi, R. leonensis et R. guerzea entrent indiscutablement dans la synonymie de R. longirostris Peters. Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons) du Muséum et Institut de Zoologie , Faculté des Sciences de Lille. 1. Chabanaud a d’ailleurs reconnu dans son travail l'identité de son espèce avec leonensis. — 322 — Poissons de la Mer Rouge et du Golfe de Tadjoura (Missions Budker : 1938-30 et Crédeville : 1953). Par Paul Budker et Pierre Fourmanoir. D’une mission effectuée en Mer Rouge et à Djibouti peu avant la guerre, l’un de nous (Budker, 1939) a rapporté une collection de Poissons qui avait pris place dans les Galeries du Laboratoire des Pêches Coloniales. Son étude, commencée puis interrompue, en a été reprise et achevée lors de l’arrivée à Paris d’une certaine quantité de spécimens recueillis par le Colonel Chédeville au cours de son récent voyage à la Côte Française des Somalis. Les Poissons de la mission Chédf.ville proviennent tous de la région de Tadjoura ; ils donnent un bon aspect général des espèces normalement capturées par les pêcheurs locaux. Tous les autres spécimens (mission Budker) sont en provenance de la baie de Suez (en très petite quantité), de Ghardaqa et de Djibouti. A Ghardaqa, les pêches ont été effectuées au moyen des engins du Laboratoire, qui sont, exactement ceux qu’utilisent les quelques pêcheurs de Hurghada, petit village voisin : chalut à perche, lignes, filets, épervier. Le chalut, de taille réduite, était traîné par la felouque de la Station ; il a été surtout utilisé entre les bancs de coraux (Shah Abu-Sadaf, Gohar Bank , Shah Abu-Deraak), par fonds de sable et 15 à 40 mètres d’eau, c’est-à-dire dans la région comprise entre la côte, d’une part, et le Shab-el-F anadeir et le Shah Abu- Deraak d’autre part 1. Les pêches à la ligne et aux filets ont été pratiquées dans la même région, avec les embarcations du Labo¬ ratoire. Quelques coups d’épervier ont aussi été donnés près de l’appontement de la Station. A Djibouti, les récoltes ont été effectuées : 1° à la ligne, à l’Ouest du récif d’Ambouli et à l’accore du récif lui-même 2, autour du Banc de l’Etoile, et dans le port du Héron ; 2° à l’épervier, sur la plateau du Héron, et près de la jetée du Marabout (côté Nord), et de la jetée du Gouvernement ; au Sud du village de Boulaos, dans la « vasière des Salines », près de l’uéine de pompage de Waramous ; 3° aux environs de Boulaos, village de pêcheurs situé dans le S.-E. de Djibouti. Ces pêcheurs utilisent les engins suivants : 1° des filets 1. Carte 3464 du Service Hydrographique de la Marine. 2. Cartes 5701 et 5702. Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 3, 1954. 323 — verticaux pour la pêche au large ; 2° l’épervier pour la pêche sur les plages ; 3° des lignes à main. A Suez, c’est, au cours de sorties occasionnelles à bord des vedettes de la Compagnie du Canal que quelques spécimens ont été recueillis. Dans la liste ci-dessous, les lieux de capture sont indiqués ainsi : Suez : S ; Ghardaqa : G ; Djibouti : D ; Tadjoura : T. Chondrichthyes. Selachii. Carchariiinidae. — Scoliodon pnlasorrah (Cuv). T D. Carcharhinus mélanopterus Q. et G. G. OsTEICHTHYES. Actinopterygii. Clupeidae. — Stolephorus delicatulus (Bennett) S. Thrissocles setirostris (Broussonet) D. Engraulis baélama (Forsk.) T G. Sardinella melanura (Cuv.) T. Cii a nid a e. — Clianos chanos (Forslc.) D. Belonidae. — Tylosaurus crocodilus (Lesueur) T. Hemiramphidae. — Hemiramphus far (Forsk.) D. Tiieraponidae. — Therapon jarbua (Forsk.) D. Serramdae. — Cephalopholis hemistictus (Riipp.) T D. Cephalopholis argus Bl. Schn. T. Epinephelus coeruleopunctatus (Bl.) D. Epinephehis areolatus (Forsk.) T. Epinephelus tauvina (Forsk.) T. Holocentridae. — llolocentrus sammara (Forsk.) G. Sillaginidae. — Sillago sihama (Forsk.) T D. Apogonidae. — Apogoni.chthyoides uninotatus (Smith & Radclifïe) T. Apogon taeniatus C. V. G. Apogon zuluensis (Fowl.) G. Apogon poecilopterus C. V. S. Carangidae. — Seriola nigrofasciata (Rüpp.) T. Chorinemus tala (C. V.) Day D. Caranx armatus (Forsk.) T. Caranx sexfasciatus Q. & G. T. Mullidae. — Mulloidichthys samoensis (Gunther) D. Pseudupeneus barberinus (Lac.) D. Drepanidae. — Drepane punctata (L.) D. Leiognatiiidae. — Leiognathus equula (Forsk.) D G. Gerres acinaces Bleeker T D. Ambassidae. — Ambassis gymnocephalus (Lac.) D. Lutjanidae. — Lutjanus russellii (Blkr.) D. T. Lutjanus johni (Blkr.) T. Lutjanus kasmira (Forsk.) T. Lethrinidae. — Lethrinus rhodopterus Blkr. D. Lethrinus nebulosus (Forsk.) D T. — 324 — Lethrinus mahsena (Forsk.) T. Letlirinus leutjanus (Lac.) Blkr. T. Lethrinus microdon G. Y. G. Caesiodidae. — Caesio pisang (Blkr.) T. Pomadasyidae. — Pomcidasys multimaculatum (Playfair) D. Rhonciscus anas (Valenciennes) T. Scolopsidae. — Scolopsis ghanam (Forsk.) T. P le ct o r h ynchidae. — Dicigramma gaterinus (Forsk.) D. Sparidae. — Diplodus sargus (Lin.) D. Crenidens crenidens (Forsk.) G. Argyrops spinijer (Forsk.) S. Labridae. — Thalassoma lunare (Linn.) T. Pteragogus opercularis Peters G. Scombridae. — Euthynnus alleteratus (Raf.) T. Gobiidae. — Gobius delagoae Barnard G. 1 2 Gobius albomaculatus Rüpp. G. Mug ilidae. — Mugil strongylocephalus Richardson D. Liza macrolepis (Smith) D. Ellochelon vaigiensis (Q. & G.) D. Atiierinidae — Ilepsetia piriguis (Lac.) D G. Siganoidae. — Siganus rostratus (C. Y.) D. Scorpaenidae. — Pteroïs volitans (Linn.) T. Pteroïs russellii Bennett T. Balistidae. — Paramonacanthus barnardi Fraser-Brunner G.. Tetrodontidae. — Amblyrhynchotes spinosissimus (Reg.) G. Heterosomata. — Parabothus budkeri (Chabanaud 1942) Ghabanaud 1949, N. Sp. 2 G. Engyprosopon maldivensis (Regan) G. Laboratoire des Pêches et Productions Coloniales d’origine animale du Muséum. BIBLIOGRAPHIE Budker, Paul. — Compte rendu sommaire d’une mission en Mer Rouge et à la Côte Française des Somalis. Bull. Mus., 2e s., t. XI, n° 4, 1939, pp. 352-55. Chabanaud, Paul. — Notules Ichthyologiques, 4e sér., XVIII. — Addi¬ tions à la Faune de la Mer Rouge. Bull. Mus. Hist. Nat., 14 (2), 1942 (1943), p. 396. Chabanaud, Paul. — Révision de deux Bothidés de la Mer Rouge. Bull. Soc. Zool. Fr., 74, 1949, p. 148. 1. La présence en mer Rouge de ce petit Gobie est remarquable. Smith précise que cette espèce n’a été jusqu’ici trouvée qu’à Inliaca Island (que Barnard orthographie « Inyack »), sur la côte Est de l’Afrique du Sud, dans la baie Delagoa. Un peut faire observer en passant que notre exemplaire a été capturé à Gardaqa, soit par 27° 15’ Lat. X., et que la baie Delagoa se trouve sensiblement par 27° de Latitude Sud. 2. llolotype et 2 paratypes : Muséum National d’ Histoire Naturelle, n03 1942-31, 32 et 33. Day, Francis. — The Fishes of India. London, 1878-1888. Klunzinger, C. B. — Die Fische des Roten Meeres. — Teil I, 1884, 133 p., fig., pl. Smith, J. L. B. — The Sea Fishes ol Southern Africa. — Central News Agency, 1950, 550 p., fig., pl. Weber (M.) and Beatfort (L. F. de). — The fishes of the indo-australian Archipelago. Leiden. Vol. I à IX, 1911 à 1951. — 326 — BrEVIPALPUS GEISENHEYNERI (RÜBSAAMEN ), ACAHIEN PARASITE DES ARBRES FRUITIERS. Par Marc André. Tout récemment, M. P. Frézal, Inspecteur Chef du Service de la Protection des Végétaux à Alger, nous a fait parvenir un lot d’ Aca¬ riens rencontrés (février 1954) sur des feuilles de Néflier du Japon (Eriobotrya jciponica) dans les environs d’Alger. La présence du parasite provoquait, sur les feuilles contaminées, des déformations importantes. L’étude de ce matériel nous a permis de reconnaître qu’il s’agissait de Phytoptipalpidae que nous identifions au Brevi- palpus geisenheyneri (Bübsaamen). D. C. Geijskes (1939, p. 25, fig. 7) a fait connaître, sous le nom de Tenuipalpus Ondemansi, une nouvelle forme d’Acarien phyto¬ phage parasite, en Hollande, sur le Pommier et le Hêtre ; l’auteur, n’ayant pas trouvé de mâles, a établi sa diagnose d’après des femelles et des nymphes. Plus tard Taher Sayed (1942, p. 94, pl. I - 1 II) assimile à cette espèce des individus recueillis en Egypte sur des Pommiers, Poiriers, Pruniers, Abricotiers et autres végétaux. En outre, il décrit et figure le mâle qui était jusqu’alors inconnu. Postérieurement (1946, p. 100 et 102) Sayed admettait que son B. oudemansi devait constituer une nouvelle espèce, différente de la forme hollandaise, et il lui attribua le nom de B. pyri n. sp. Dans une étude sur les Brevipalpus Ed. W. Baker et A. E. Prit- chard (1952, p. 609) considèrent que les espèces appartenant à ce genre peuvent être classées en deux groupes principaux : 1° le groupe geisenheyneri, dont les représentants possèdent une paire de soies supplémentaires sur l'hystérosoma ; chacune de celles-ci étant placée entre les premières soies dorso-médianes et les premières soies latérales ; 2° le groupe inornatus dont les espèces sont démunies de ces deux soies accessoires. Autrement dit, immédiatement en arrière du sillon séparant l’hystérosoma du propodosoma, on remar¬ que une rangée transversale de six soies chez les formes du groupe geisenheyneri et quatre soies seulement dans le groupe inornatus. Ed. Baker et A. E. Pritchard (1952, p. 610) estiment que les échantillons hollandais décrits par Geijskes sont assimilables aux exemplaires égyptiens étudiés par Sayed et les uns comme les Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 3, 1954. — 327 autres doivent être rattachés au Tenuipalpus geisenheyncri (Rüb- saamen, 1910), originaire d’Allemagne et trouvé en parasitisme sur Cornus sanguinea. Les caractères spécifiques présentés par ces trois types ( Oudemansi , pyri et geisenheyncri) sont, en effet, identiques et les seules diver¬ gences pouvant être relevées résident dans les dimensions des soies dorsales du corps lesquelles sont, dans le dessin de Geijskes, un peu plus courtes ; il figure les 4 soies ventrales du métapodosoma de longueur égale alors que celles de la première paire devraient être beaucoup plus réduites. La taille de ces soies n’ayant pas été notée par l'auteur, il est vraisemblable qu’il s’agit là d’une erreur dans l'illustration. Presque tout le matériel européen étudié jusqu’ici s’accorde avec — 328 la description et les dessins publiés par Sayed (1946, pl. I-I1I). Cependant chez des spécimens provenant d’Afghanistan et d'Israël la forme du corps est plus largement elliptique et les réticulations qui ornent la face dorsale ne sont plus aussi régulières et dégénèrent en lignes sinueuses sur les bords latéraux du corps ; elles sont, en cela, semblables à celles que représente Rübsaamen pour ses échantil¬ lons d’Allemagne. Malgré cette différence dans la structure des réticulations, Baker et Pritchard affirment qu’d s’agit d’une seule et même espèce et supposent que ce réseau doit être variable car ils ont observé, chez des spécimens provenant d’Israël, appartenant sans aucun doute — 329 — à cette espèce, que ces mêmes réticulations pouvaient être soit irrégulières, soit également distribuées. 11 est intéressant de noter qu’elles se sont toujours montrées géo¬ métriques chez la plupart des femelles trouvées en Europe (Angle¬ terre, Danemark, Hollande, Italie, Sicile) en Algérie et en Egypte. L’examen d’échantillons capturés en Algérie nous a permis de constater que toutes les femelles de cette même provenance pré¬ sentent très exactement une ornementation dorsale identique ; nous n’avons pas observé de modification notable dans la disposition des réticulations et celles-ci semblent constituer un caractère stable. Aucun de ces individus ne présentait d’aspect intermédiaire entre les figures données par Rübsaamen (1910), Baker et Pritchard (1952) et celles de Geijskes (1939), Sayf.d (1942). Tout au plus pouvons-nous remarquer que les polygones qui ornent les surfaces — 330 — dorso-latérales forment, par leur juxtaposition, des bandes continues rappelant assez peu l’aspect donné par Rüesaamen. Si nous considé¬ rons que le dessin de cet auteur est précis il faudrait admettre que son espèce présente une variété qui se distinguerait de la forme typique par la régularité de sa réticulation dorsale. Pour affirmer le fait nous attendrons l’occasion d’étudier des échantillons en pro¬ venance d'Israël où Haker et Pritchard disent avoir rencon+ré des individus présentant une ornementation dorsale variable. Nous donnerons donc ci-dessous, sous le nom de geisenheyneri , la description du matériel qui nous est parvenu d’Algérie. Brevipalpus geisenheyneri (Riibsaamen). Femelle (Fig. 1 et 2) : Corps ovale, aplati dorso-ventralement, de couleur rouge, long de 280 g, large de 150 g. Sur la face dorsale une paire d’yeux de chaque côté de la partie antéro-latérale du propodosoma ; la cornée anterieure est plus petite que la postérieure. L’hystérosoma est différencié du propodosoma par une ligne transversale de constriction située vers le tiers antérieur de l’idiosoma. On observe, sur toute la longueur dorsale une crête médiane. Le propodosoma se prolonge antérieurement en un pro¬ cessus triangulaire orné de stries réticulées et fendu dans sa partie antéro-médiane. La face dorsale de l’idiosoma est assez régulièrement réticulée et donne insertion à 28 soies barbulées qui se répartissent ainsi : une paire sur la partie antérieure triangulaire du propodosoma qui porte, en outre, deux autres paires situées latéralement, immédiate¬ ment en avant et eh arrière des cornées oculaires. Sur l’hystérosoma, deux paires près du sillon séjugal, deux paires submédianes 1 et sept paires marginales sur les bords latéraux et postérieur. A la face ventrale la cuticule n’est pas uniformément réticulée comme celle du dos. Chacune des coxae I porte une soie lisse, les coxae II en portent deux et se fusionnent en une large plaque rec¬ tangulaire. Au-dessous des coxae I s’insère une paire de longues soies fines. Sur l’hystérosoma on distingue, entre les coxae III, deux soies réduites et entre les coxae IV deux très longues soies. Sur chacune des coxae III et IV s’insère une soie courte. Immédiate¬ ment au-dessous de chacune des coxae IV se trouve une zone de tégument réticulé. On distingue, en outre, une série de sillons régu¬ liers qui encadrent deux plaques réticulées dont l’antérieure est munie do deux courtes soies et la postérieure de quatre. La vulve, placée antérieurement à l’anus, est munie d’une paire de soies de chaque côté. 1. Ces deux paires de soies submédianes et les deux soies latérales situées sur une même ligne transversale constituent la rangée de 6 différenciant le groupe geisen¬ heyneri des formes inornatus qui n’en possèdent que 4. 331 — Les pattes sont relativement courtes et trapues ; celles de la quatrième paire ne s’étendent pas au delà de l'abdomen, toutes sont munies de poils courts et barbulés semblables à ceux qui recouvrent la face dorsale du corps. Les griffes sont bien développées et, en plus des quatre longues soies adliésives, il y a de nombreux poils courts adhésifs sur l’empodium bifide. Chacun des tarses porte une longue soie tactile dorsale ; ceux des pattes 1 sont munis de deux longs poils dorsaux, deux soies latérales fusiformes et deux courts poils ventraux. Mâle (Fig. 3 et 4). — Corps ovale, plus petit que chez la femelle, de couleur rouge également, mais plus clair. Long de 260 [r, large de 120 [J.. Une paire d’yeux comme chez la femelle. Idiosoma réticulé dor- salement avec un sillon séparant nettement le protérosoma de l’hys- térosoma. De plus, une autre ligne transversale divise F opisthosoma du métapodosoma ; cette dernière n’existe pas chez la femelle. La face dorsale est munie du même nombre de poils que dans l’autre sexe. — 332 Yentralement on observe, sur la partie antérieure de l’opisthosoma, dix lignes courbes transverses (la plus postérieure est très réduite) donnant à cette partie du corps un aspect segmenté. L’abdomen se termine par deux petits lobes postéro-latéraux arrondis munis de courtes soies barbulées ; deux autres lobes, plus petits, terminaux, portent chacun une longue soie. 11a bitat. — Les végétaux de la famille des Rosacées semblent être les hôtes favoris de ce phytophage. L’espèce a été rencontrée sur des Pommiers, Abricotiers, Cerisiers, Poiriers, Pruniers, Rosiers, Cotoneaster et Ronces ; elle a été signalée également sur le Noyer, le Saule et le Cornouiller. Les échantillons qui font l’objet de cette étude parasitaient des Néfliers du Japon ( Eriobutrya japonica ) dans les environs d’Alger. Leur attaque se montrait surtout sensible sur les feuilles, les Acariens étant localisés à la face inférieure du limbe. Les déformations provoquées par leur présence résultent de l'arrêt de l’allongement de la nervure principale déterminant tout d’abord un gaufrage puis des plissements très accusés des zone du limbe situées le long do cette nervure. A un stade plus avancé et surtout lorsque les organes sont attaqués très jeunes, ces altérations s’accen¬ tuent, par suite de l’accroissement normal du reste de la feuille, et se généralisent aux nervures secondaires ; le plan foliaire s’enroule eu hélice et, à un stade ultime, se replie en gouttière sur la face supérieure. Laboratoire de Zoologie du Muséum. — 333 BIBLIOGRAPHIE Baker (Ed. W.) et Pritchard (A. E .) , 1952. The Geisenheyneri species group of t lie genus Brevipalpus. Ann. Mag. Nat. Hist ., s. 12, V, p. 609, fig. 1-4. Geijskes (D. C.), 1939, Beitnige zur kenntnis der Europaïschen Spinn- milben... Mededeelingen van de Landbouwhoogeschool, XLII, 4, p. 25, fig. 7. Bübsaamen (E. IL), 1910. Ueber deutsche Gallmücken und Galien. Zeit- schr. /. wissensch. Insektenbiol., VI, p. 127, fig. 2 a-b. Sayed (M. T.), 1942. Contribution to the knowledge of the Acarina of Egypt : II. The genus Tenuipalpus Donnadieu. Bull. Soc. Fouad 1° Eut., XXYI, p. 94, pl. I-III. Sayed (M. T.), 1946. Description of Tenuipalpus granati nov. spec. and Brevi palpus pyri nov. spec. Bull. Soc. Fouad 1° Frit ., XXX, p. 100, fig. 1-2. Observations sur les Oriüates (29* série). Par F. Graxdjeax. I. — Metabelba platynotus n. sp. Les exemplaires décrits ci-dessous ont été récoltés en Corse, prés de Zicavo, à une altitude d’environ 1.000 mètres, dans le bois pourri et l’humus remplissant le tronc creux d’un très vieux chêne, en juin 1937. Avec les adultes, dans cette récolte, il y avait des nymphes que je laisse de côté pour le moment. Il y avait aussi des Porobelba spinosus. Taille, faciès, cérotégument, scalps exuviaux. — D’après une dizaine d’individus la longueur moyenne, sans les scalps, est 390 g. Elle va de 368 p. (un çj) à 415 g (une Ç). Les femelles con¬ tiennent 1 œuf, quelquefois 2. En lumière réfléchie, à faible grossissement, on croit avoir affaire, si l'on ne regarde pas très attentivement, à Porobelba spinosus. La taille est la même Le cérotégument est aussi développé et de même aspect, sur les pattes en particulier. Celles-ci sont également moni- liformes. Les scalps exuviaux, constamment portés par les adultes, ont le même style peu convexe, allongeant l’animal en arrière. Ils sont même plus allongés chez M. platynotus, plus étroits, plus aplatis dorsalement. L’aplatissement dorsal n’est pas particulier aux scalps. On le retrouve au notogaster de sorte que l’animal, observé latéralement et par transparence (fig. 2 A), se distingue très bien, même à faible grossissement, de P. spinosus et des autres espèces connues de Mela- belba. Le cérotégument ne laisse à nu que les ambulacres, l’extrémité des tarses, la partie du gnathosoma qui entre dans le camérostome (mandibules, palpes, organes buccaux) et le notogaster sous les scalps. Ailleurs, il est épais et il enrobe les phanères en totalité ou en partie. 11 est plus épais sur le dos que sur le ventre. A fort grossissement et par transparence on constate que le céro¬ tégument. a partout la même structure. 11 est formé d’excroissances relativement larges, creuses, contiguës, a extrémité arrondie, per¬ pendiculaires à la surface dont elles partent. Ces excroissances, plus ou moins hautes selon les endroits, ne sont complètement séparées de leurs voisines qu'à leur extrémité distale. Latéralement, clics se Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 3, 1954. 335 — touchent et semblent avoir des parois communes. Sur la cuticule observée à plat (fig. 1 D, en bas) elles ont un aspect, réticulé, la réticulation étant fort irrégulière, assez arrondie aux angles. Exa¬ minées sur un contour apparent (fig. 1 D, en haut) on voit qu’elles partent à leur base d’une couche très mince et continue de céro- Fig. 1. — Melabelba plalynolus n. sp. — A (X 225), dorsal. — B (x 225), ventral, le gnatliosoma enlevé ; les pattes sont réduites à leur trochanter, ou (pour IV) à la partie proximale du trochanter. — C (x 660), tibia IV gauche, vu latéralement. — D (X 630), cérotégument ; en haut vu sur le contour apparent d’un article de patte ; en bas vu en coupe optique, parallèlement à la surface de la cuticule ; figures approxi¬ matives, schématiques. tégument couvrant la surface. Les plus individualisées sont celles qui poussent sur des poils. Les scalps sont réticulés fortement partout où la peau dorsale des nymphes, au cours de la vie, n’est pas sclérit.isée. Le scalp tritonym- phal, toutefois, fait exception, parce qu’il n’est pas réticulé dans la Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 3 1954. 22 — 336 — plus grande partie de sa région centrale, devant la corne acronotique. Il l’est, au contraire derrière cette corne jusqu’au sclénte du croupion. L’adhérence des scalps, aux stases nymphales, se fait, comme toujours par la corne acronotique, qui est longue et tordue. A la stase adulte elle se fait par le cérotégument. Lorsqu’on enlève les scalps on voit bien que le notogaster, lisse et. brillant presque par¬ tout, est cependant recouvert, à sa bordure antérieure et peut-être aussi derrière les poils c1: dans une petite région, d’une couche épaisse de cérotégument. Je suppose que cette couche adhère au scalp tritonymphal, en dessous, mais je n'ai pas réussi à voir, sur ce scalp, comment et dans quelle zone précise a heu l’adhérence. Poils. — Les poils du type dorsal ont un axe actinochitineux court, tronqué ou spiniforme, plein, très réfringent et biréfringent, incolore. A cet axe proximal succède sans transition, sur mes exem¬ plaires, une partie distale creuse, à paroi mince et peu réfringente, isotrope, si pâle qu’on ne la voit pas toujours bien lorsque le poil est petit. La partie isotrope est plus longue que l'autre. Elle prolonge la tige actinochitineuse en ligne droite aux grands poils du noto¬ gaster (fig. 2 1)) mais à la plupart des autres poils elle part oblique¬ ment, ou même à angle droit, de sorte que le poil est coudé. Sur mes exemplaires, qui sont restés 17 ans dans l'alcool à 75° avant la présente étude, les poils de ce type ont certainement perdu leur aspect initial. Je crois que la partie distale isotrope était brune autrefois et à contours accentués. Cette partie actuellement creuse devait être remplie par une substance qui a été lentement dissoute 1. Tous les poils dorsaux sont du type dorsal, le sensillus excepté. Les poils pseudanaux du notogaster et les poils adanaux de la plaque ventrale sont aussi du type dorsal. On retrouve des poils du même type, conformément à la règle, sur le dessus des pattes, jusqu'aux poils fastigiaux. Les autres poils sont du type ordinaire, c’est-à-dire ont un axe actinochitineux allongé comme le poil lui-même. Région dorsale nu propodosoma. — Les figures 1 A et 2 A donnent ses caractères. Je propose d’appeler énantiophyses 2 dorso- séjugales les tubercules ou apophyses edj (fig. 2 A). 1. J’ai constaté la meme action de l’alcocl chez Metcibelba papillipes et Porobelba spinosus. Le comportement de ces Belbidés est donc identique à celui des Palaeaca- roïdes. Il faut vraisemblablement généraliser et admettre que l’alcool est un mauvais milieu conservateur pour les Oribates ayant des poils bruns à courte actinochitine. Le mélange d’ÂM ann et l’acide lactique sont au contraire excellents. 2. ÊV-avT'Oi;, vis-à-vis de. Des apophyses de cette sorte, opposées l’une à l’autre aux deux bords d’un sillon primitif, sont communes dans certaines familles d’Ori- bates. Chez les Belbidés une paire d’énanliophyses est constante, la par asti gmatique. Les autres sont les dorsoséjugales (edj), les ventroséju gales (evj) et les propodoventrales — 337 Le sensillus, d’abord lisse et assez épais au sortir de la bothridie, s’amincit brusquement vers le milieu de sa longueur (fig. 2 C). Dans sa partie grêle il est couvert d’aspérités très fines et aiguës. Cette Fig. 2. — Metabelba platynotus n. sp. — A ( X 245), latéral, les pattes et le gnathosoma enlevés ; au-dessous des apophyses parastigmaliques une petite figure représente, dans la même orientation, mais plus grossie, la région du stigmate séjugal ; sur cette figure le vestibule trachéen et la petite protubérance contre laquelle il s’ouvre sont couverts d’un pointillé. — B (X 255), la trichobothrie et le poil in d’un autre individu, dans la même orientation, avant la suppression du cérotégument. — C (X 520), sensillus projeté en plus grande longueur, avec la bothridie (côté gauche de l’animal). — D (X 780), un poil du notogaster, plus grossi, orienté horizontale¬ ment (c’est le poil c2). — E (X 1480), dernier article du palpe droit, latéral. — F (X 660), tibia, tarse et ambulacrc de la patte I droite, latéraux. partie grêle est celle qui porte le cérotégument. Sur la figure 2 B, où j'ai représenté le sensillus avant sa dénudation par l'acide lac- ( ev 2). Ces dernières sont aux bords du sillon épimérique 2. S’il y a deux paires d’énan- tiophyses dorsoséjugales je propose d’appeler la plus haute culminodorsale (ecd) et la plus basse latérodorsale (eld). — 338 — tique, on voit en effet que le cérotégument forme une massue épaisse accrochée au sensillus loin de sa base. De la massue émerge habi¬ tuellement l’extrémité distale du sensillus. Sous la massue la moitié proximale du sensillus est toujours nue. Ce caractère est spécial au sensillus. Aux autres poils, si la base est nue, tout le poil est nu. ÏNotogaster. — Le notogaster n’a pas d’aire poreuse ni de spinae adnatae. Il est très remarquable par sa forme. Son dos plat est prolongé en arrière en pain de sucre, de sorte que sa région posté¬ rieure est très déclive, à pente renversée. Il ressemble à celui de Belba corynopus (3, p. 61, fig. 5). 11 a, aux mêmes endroits que chez le C.orynopède, des sillons irréguliers et très peu profonds, mais précis, étroits. Sa chaetotaxie est normale. Les 6 poils ps, au bord postérieur, cachés dans l’orientation dorsale, sont très petits, tandis que les 16 autres poils sont gros, insérés sur de forts tubercules, disposés en couronne régulière et orientés selon les rayons de cette couronne (fig. 1 A et 2 A). Dessous du corps et région latérale du propodosoma. — Sur la figure 1 B je n’ai pas représenté toute la région anale. Les poils adanaux, au nombre de 3 paires, ont les emplacements habituels. Les poils anaux, au nombre de 2 paires, également. Un individu avait un poil coxisternal 111 de plus, à droite (1 : KL. Les poils coxisternaux IV, do chaque côté, sont au nombre de 3 ou de 2. Le nombre 2 est presque aussi fréquent (4 : 10) que le nombre 3. Cinq exemplaires seulement ont été examinés pour ces caractères. Entre les pattes I et II la surface est arrondie, sans aucune protu¬ bérance. .l’ai marqué par un point, sur la figure 2 A, derrière et au-dessus de l’acetabulum II, l'orifice d’une glande coxale. Entre les apophyses parastigmatiques une petite bosse b (fig. 1 B) est exacte¬ ment dans le sillon séjugal. Elle porte, du côté qui est caché dans l’orientation ventrale de l’Acarien, le stigmate séjugal. Dans l’orien¬ tation latérale on voit directement le stigmate et je l’ai représenté, ainsi que la bosse, sur une petite figure accessoire, au-dessous de la figure 2 A. La trachée séjugale, comme toujours, ne part pas du stigmate, mais de l’extrémité interne du vestibule trachéen. Il y a un discidium en pointe. Gnathosoma et palpe. — Le dessous du gnathosoma est comme chez les autres Belbidés. La mandibule a des mors incolores à dents aiguës et très saillantes. Le palpe ressemble à celui que j’ai repré¬ senté autrefois, à titre d’exemple, chez Damaeus onustus (2, p. 21, fig. 5 A, Belba geaiculosa). Il a les 4 eupathidies habituelles et la formule (0-2-1-3-9). Le solénidion est très allongé, couché sur la surface, mais complètement séparé de celle-ci (fig. 2 EL Pattes. — Leurs formules, pour les poils, sont les suivantes : I (1-9-4-4-20); II (1-9-4-5-17); III (4-7-4-5-17); IV (3-7-4-4-14). — 339 — Les solénidions sont en nombre normal et à des emplacements normaux. Sauf 1 poil de plus au fémur III, d’un côté, sur un individu, je n’ai pas observé de variation numérique. Aux génuaux, aux tibias et aux tarses la ehaetotaxie ne pose aucun problème. Le solénidion c, à I-II-III, est. toujours accouplé à un grand poil d. Le poil dG IV n’est pas différencié. Les tibias ont 5 ou 4 poils selon que leur poil d existe ou manque. Si ce poil existe encore (II-III) il est grand et accouplé au solénidion cpx, ou œ. S’il manque (I- IV) le solénidion est. devenu libre (fig. 2 F et 1 C). Le solénidion ip IV (fig. 1 C) n’est pas aussi long que chez les autres Metabelba. A la base d’un solénidion libre, quand on l’arrache, on voit quelque chose de très petit qui reste habituellement, dans l’alvéole et qui ne peut être qu'un vestige du poil d. Aux tarses la ehaetotaxie est du type 15 normal avec, en outre, derrière les poils pv, sur le bulbe, deux poils ventraux. Aux 17 poils s’ajoute à 1 le famulus et. la paire pi. Il faut retrancher des 17 poils, à IV, la paire it et l’un des deux poils ft. Au premier tarse le solénidion Wj est horizontal (parallèle au tarse) et implanté sur une forte saillie (fig. 2 F). Le poil s n’est pas eupat.liidique ou du moins ne l’est pas en général (vertition). Remarques. 1. Je mets platynotus dans le genre Metabelba parce qu’il aies caractères qui servent actuellement de définition à ce genre. Plus tard il faudra mettre platynotus dans un genre ou sous-genre nouveau. 11 dilfère des autres Metabelba non seulement par son faciès et par la forme de son notogaster mais par son cérotégument non cotonneux. 2. Metabelba lanceolata v. d. IIammen 1952, une espèce décrite incom¬ plètement sur un exemplaire mutilé, est peut-être à rapprocher de platy¬ notus à cause de son notogaster acuminé (rétréci) en arrière et à gros poils épineux (6, p. 44 et fig. 5 /). Il est beaucoup plus grand que platynotus et en diffère au moins par un autre caractère, celui des poils gastronotiques, lesquels sont chez lui plus rapprochés du plan de symétrie. 3. Platynotus existe aussi en Italie car j’en ai trouvé 1 adulte et 2 nym¬ phes dans une récolte à Vallombrosa (Toscane) en mai 1934, dans la litière d'un bois de sapins ; altitude : 950 m. IL — Damaeolus Paoli et Fosseremus n. g. Dans son genre Damaeolus, lorsqu’il l’a fondé, Paoli a mis 2 espèces et a choisi l’une d’elles, désignée par D. asperatus (Berl.) Paoli, comme type. L’autre est désignée par D. laciniatus (Berl.) Paoli. Toutes deux sont décrites et figurées (7, p. 79 à 83, fig. 34, 35, 51 et. 52). Elles ne se ressemblent guère. La première a le faciès d’un Ere- mulus mais elle se distingue des espèces de ce genre par une forte 340 — carène périanalc (indiquée par Paoli sur sa figure 52) dont, la moitié antérieure, très développée et laminiforme, couchée horizontalement en arrière, est un véritable tectum. Il y a donc, chez Damaeolus, un tectum transversal devant les volets anaux. C’est un caratère très exceptionnel. Je ne l’ai même remarqué, jusqu’ici, dans aucun autre genre d’Oribates. La deuxième espèce n’a aucune trace, sous le ventre, d’un tectum ou d’une carène périanale. Elle n’a pas de pedotectum I ni d’apo¬ physes parastigmatiques. Sa sculpture, au notogaster (un II en relief couché horizontalement), est d’un type spécial. On ne peut l’attribuer au genre Damaeolus ni à d’autres genres connus. Je pro¬ pose de créer pour elle un genre nouveau, le genre Fosseremus. Précisons que le type du genre Fosseremus est le laciniatus de Berlese selon Paoli 1908 (7, p. 82, fig. 35 et 51). Ce n’est pas le laciniatus de Bf.rlese 1905 (1, p. 236, Dameosoma laciniatum ), espèce non figurée et trop mal décrite pour qu’on puisse la recon¬ naître. Damaeolus et Fosseremus appartiennent aux Euphérédermes (les nymphes sont couvertes). Ce sont des genres méditerranéens. F. laciniatus toutefois, ou du moins un Oribate qui ressemble beaucoup au laciniatus de Paoli, remonte en France jusque dans le Mord. Je l'ai trouvé à Noyelles (Somme) et à Strasbourg. Il est signalé aussi d’Allemagne. III. — Au sujet de Micremus brevipes (Midi.) Micreremus brevipes , un des Onbates arboricoles les plus com¬ muns en Europe occidentale, a toujours été classé, avec Cymbaere- maeus cymba, dans la famille des Cymbaeremaeidae. Je l’ai mis récemment à part (5.) et j’ai donné de la famille des Micre- remidae, qui ne contient, pour le moment, que le genre Micreremus, une diagnose provisoire. Voici des caractères qui différencient brevipes de cymba : Les nymphes de brevipes ont sur le dos, en arrière, une grande zone pygidiale colorée en brun clair et, devant cette zone, des plis transversaux. Celles de cymba n’ont aucune seléritisation pygidiale particulière. Chez brevipes la formule génitale est (1-2-3-4) au lieu de (1-3-5-6), la formule anale (23333-0333-022) au lieu de (13333- 1 v] 333-033), la formule gastronot.ique (12-15-14) au lieu de (12-15-13), la for¬ mule aggénitalc (0-0-0) au lieu de (1-1-1) et la formule de la 4e patte de la protonymphe (0-0-0-0-6) au lieu de (0-0-0-0-7). Chez brevipes les poils in sont toujours présents, au lieu de manquer à la stase adulte, et les poils anaux ont des implantations ordinaires tandis que, chez cymba, ils sont disposés à la façon de Liodes, c’est- 341 — à-dire rapprochés les uns des autres, de chaque côté, au bord lisse des volets anaux et séparés du reste de ces volets par une ride accen¬ tuée qui est tout près d’eux. Chez brevipes le 2e poil du fémur du palpe est larvaire (au lieu d’être protonymphal) et il y a une corne double imparfaite (il n’y en a pas chez cymba). Chez brevipes l’hypostome n’a pas de tectum à son bord antérieur tandis qu’il a chez cymba un grand tectum qui cache en partie les pièces maxillaires. Aux pattes, chez brevipes, il n’y a pas d’organes trachéens (il y en a chez cymba), les poils dorsaux compagnons de a et de es sont sup¬ primés à toutes les stases (ils existent encore aux stases immatures chez cymba), le solénidion tactile du tibia 1 n’est pas porté par une grande apophyse (il l'est dès la stase larvaire chez cymba), les ambu- lacres des nymphes et des larves n’ont rien de spécial (ils portent chez cymba une excroissance bilobée), les poils sous-tarsaux sont réduits en nombre (ils sont en nombre normal chez cymba). A ces différences, qui sont d’inégales valeurs au point de vue de la taxonomie, mais qui sont toutes intéressantes et qui frappent à cause de leur diversité et de leur grand nombre, on ne peut guère opposer que des analogies de faciès à la stase adulte et l’absence, commune aux deux espèces, du solénidion w2 II. Brevipes a des solénidions tactiles microcéphales, à tête d’épingle. Ce sont les solénidions s 11 et es IV. Leur microcéphalie, dans l’onto¬ genèse, apparaît sur la deutonymphe. Siculobata sicula est le seul autre Oribate connu ayant des solénidions de ce type (4, fig. 6 F, G G et p. 136). Ce sont, chez sicula, œ 111 et es IV. Remarquons que sicula est arboricole comme brevipes. Laboratoire de Zoologie du Muséum. TRAVAUX CITÉS 1. Berlese (A.). — Acari nuovi. Materiali pel « Manipulus V » (Redia, t. 2, p. 231 à 238, 1904 [1905]). 2. Grand jean (F.) . — Les poils et les organes sensitifs portés par les pattes et le palpe chez les Oribates. lre partie (Bull. Soc. Zool. France , t. 60, p. 6 à 39, 1935). 3. Id. — Les Oribates de Jean Frédéric Hermann et de son père (Ann. Soc. entom. France , t. 105, p. 27 à 110, 1936). 4 Id. — Sur les genres Ilernileius Berl. et Siculobata n. g. (Mém. Mus. nat. Hist. nat. Paris, série A, Zoologie, t. 6, pp. 117 à 137, 1953). 5. Id. — Essai de classification des Oribates (Bull. Soc. Zool. France, t. 79, 1954). 6. Hammen (L. van der). — The Oribatei of the Netherlands (Zool. V erhandelingen, n° 17, 1952). 7. Paoli (G.). — Monografia del genere Dameosoma Berl. e generi afîini (Redia, t. 5, p. 31 à 91, 1908). — 342 Présence de /Æriocheir sinensis H. M-Edw. SUR LA CÔTE ATLANTIQUE SUD FRANÇAISE. Par Marc André. Nous avons, à plusieurs reprises, attiré l’attention sur l’invasion progressive de nos cours d’eau par YEriocheir sinensis H.-M.-Edw. Dès 1933, dans une note sur les migrations erratiques de ce Crustacé, nous faisions connaître sa présence dans l’Allemagne du Nord ; à cette époque il n’avait pas encore été découvert plus au Sud et ne s’était pas étendu non plus dans le reste de l’Europe. Plus tard (1939) nous signalions l’extension de son habitat en Allemagne et sa présence dans le Danemark, la Hollande, la Bel¬ gique, l’Angleterre. En France il était capturé sur le littoral du Pas- de-Calais, dans la région de Boulogne-sur-Mer par Gallien (1936) et Vivien (1938). D’autre part Hoestland (1937) apprenait que plusieurs exemplaires avaient été péchés, en différentes localités, dans les eaux intérieures de la Flandre française. Plus récemment nous établissions sa répartition dans les régions Nord et Nord-Ouest de la France sur tout le littoral depuis la mer du Nord (Dunkerque) jusqu’à l’estuaire de la Seine et, dans notre réseau fluvial jusqu’en amont de Péronne (à Saint-Christ), soit à 150 km. environ de la mer. Il a été pris également près de Valenciennes. En 1947 Laurain signale sa présence à Reims (290 km. de la mer) et Hoestland et Gouin font connaître la capture, en 1949, d’un Eriocheir à Plobsheim (Alsace), à 700 km. de la mer par la voie la plus directe. L’extension sur les côtes semblait jusqu’ici plus particulièrement rapide vers le Nord-Est que vers le Sud-Ouest puisque, dès 1933, on en capturait à Viborg dans le Golfe de Finlande, marquant ainsi une progression de 2000 km. environ depuis son point de départ supposé (estuaire de l’Elbe ou du Weser). Tout récemment la présence d ’ Eriocheir a été signalée sur la côte atlantique française et un certain nombre d’exemplaires ont été pêchés, la nuit du 30 avril au 1er mai, dans les eaux de l’estuaire de la Gironde, en rade de Meschers (à 10 km. environ de lloyan), donc en eau saumâtre. Grâce à l’obligeance de notre collègue .1. P. Boisseau, du Labora¬ toire d’Anatomie Comparée de la Faculté des Sciences de Bor¬ deaux, et. à l’amabilité de M. Y. Tiffox (de Bordeaux également) nous avons pu examiner plusieurs de ces captures. Chez l’un des Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 3, 1954. 343 — mâles la carapace atteint 68 mm de long et 66 mm de large ; une femelle ovigère mesure 60 X 53 mm. Le fait que ces échantillons sont parfaitement adultes démontre que leur présence dans l’estuaire de la Gironde doit remonter déjà à plusieurs années puisque Y Eriocheir ne devient adulte que vers l’âge de 3 à 5 ans ; il atteint alors une taille de 40 à 60 mm et est apte à la reproduction L Si ces représentants atlantiques descendent de la première souche importée en Allemange, la progression vers le Sud-Ouest aurait atteint un parcours de plus de 1800 km. Sinon il faudrait envisager la possibilité d’un nouveau foyer introduit accidentellement par des paquebots venant d’Orient et ayant fait escale à Bordeaux, La Rochelle ou Rochefort. Nous n’avons encore aucune documentation à ce sujet sur les estuaires situés entre la Seine et la Gironde, mais il est intéressant et utile de signaler dès maintenant la présence, sur notre côte Sud- Ouest, de ce Crustacé dont la population semble déjà importante dans l'estuaire de la Gironde. Il se rencontre en compagnie des Car- cinus et actuellement les dragues remontent environ 40 Eriocheir par tonne de Carcinus. Laboratoire de Zoologie du Muséum. BIBLIOGRAPHIE (sur la présence de Y Eriocheir en territoire français) Andri': (M.). 1933. — Sur les migrations d’un Crustacé erratique. C. R. LVIIe Congrès Assoc. Franç. Avanc. Sciences, p. 301. André (M.). 1934. — Un Crabe chinois en Europe. La Nature, n° 2942, 1er déc., p. 498. André (M.). 1939. — Sur le Crabe chinois en France. C. R. Acad. Agric. 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Hoestland (H.). 1937. — Pénétration de YEriocheir sinensis dans le réseau hydrographique de la Flandre française. Bull. Soc. Zool. France, LXII, p. 398. Hoestland (II.). 1939. — Le Crabe chinois en Hollande, en Belgique et dans le Nord de la France. Bull. Soc. Nat. Acclimat., p. 201. Hoestland (IL). 1940. — L ' Eriocheir sinensis H. M.-Edw. dans le Nord de la France (1937-1939). Bull. Franç. Piscicult., p. 1. Hoestland (IL). 1943. — Le Crabe chinois dans l’estuaire de la Seine. Bull. Franç. Piscicult. Hoestland (H.). 1948. — Recherches sur la biologie de Y Eriocheir sinensis IL M. Edw. Ann. Inst. Océanogr., XXIV, p. 1. Hoestland (IL) et Gouin. 1950. — L Eriocheir sinensis H. M. Edw. en Alsace. Tr. Labor. Ilydrobiol. Piscicult. Grenoble, p. 59. Laurain (J.). 1947. — Présence du Crabe chinois à Reims. Bull. Soc. Et. Sci. nat. Reims, III, p. 34. Poiil (L.). 1938. — Le Crabe chinois. Rev. Scient., p. 377. Vivien (J. H.). 1938. — Invasion du littoral français par un Crabe chinois. La Nature, n° 3029, p. 44. Vivier (P.). 1938. — Un nouvel hôte indésirable de nos eaux douces : le Crabe chinois. Bull. Franç. Piscicult., p. 65. — 345 Crustacés Décapodes Marcheurs des îles de Tahiti ET DES T UAMOTU. — II. SCYLLARIDEA. Par Jacques Forest. Les récoltes de M. Hanson comprennent dix-neuf spécimens de Parribacus ( Scyllaridae) provenant des îles de Tahiti et d’Hikueru. Trois d’entre eux appartiennent à une espèce connue depuis fort longtemps, largement répandue dans T Indo-Pacifique et dans l’Atlantique occidental, P. antarcticus (Lund), mais les autres pré¬ sentent tout un ensemble de caractères qui ne permettent pas de les identifier à la même espèce : iis sont décrits ici sous le nom de P. holthuisi sp. nov. Parribacus antarcticus (Lund). Fig. 26 A. Scyllarus antarcticus , Lund, 1793, p. 22. Cancer (Astacus) ursus major , Herbst, 1793, p. 82, pl. 30, fig. 2. Ibacus antarticus, H. Milne-Edwards, 1837, p. 287. ? Ibacus Parrae, H. Milne-Edwards, 1837, p. 288. Parribacus antarcticus , Dana, 1852-1855, p. 517, pl. 32, fig. 6 (Dans le texte : Ibacus). Parribacus papyraceus, Rathbun, 190G, p. 897, pl. 18, fig. 5. Parribacus antarcticus, Hoi.tiiuis, 1946, p. 102 (ubi syn.). Et non Parribacus antarcticus, Nobii.i, 1907, p. 366. Spécimens récoltés. — Tahiti : 1 £ de 131 mm et 2 Ç de 115 et 117 mm (Longueur mesurée depuis le milieu du bord frontal jus¬ qu’au bord postérieur du toison). Remarques. — Cette espèce, connue depuis fort longtemps, a été signalée sous divers noms. L. B. Holthuis (1946, p. 102) a public une longue liste de synonymes, et exposé, de façon convaincante, les raisons qui doivent faire préférer le nom spécifique A' antarcticus utilisé par Lund en 1793, à celui d 'ursus major choisi par Herbst au cours de la même année. L’identité de P. parrae décrit des Antilles par IL Milne-Edwards (1837) et de P. antarcticus, que Holthuis considère comme pro¬ bable, aurait pu sans doute être confirmée par la comparaison du type à des spécimens de P. antarcticus de T Indo-Pacifique : ce type semble malheureusement perdu, mais plusieurs Parribacus de la Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 3, 1954. — 346 — Mer des Antilles et du Brésil qui figurent dans les collections du Muséum sous le nom de P. parrae ne peuvent être distingués de l'espèce de Lund. Ils possèdent tous en particulier une épine à la base des derniers péréiopodes, alors que P. parrae aurait été précisé¬ ment caractérisé par l’absence de cette épine. 11 est tout à fait vrai¬ semblable que le spécimen dont disposa II. Mu. nf.-Edwards fut un P. antarcticus aberrant. La comparaison entre P. antarcticus, dont trois spécimens ont été recueillis par M. Ranson à Tahiti, et P. holthuisi sp. nov. figure à la suite de la description de cette espèce, à laquelle il faut rattacher les Parribacus signalés à Rikitéa et Ilao par Nobili. Parribacus holthuisi sp. nov. Fig. 25 et 26 B. Parribacus antarcticus, Nobili, 1907, p. 366. Spécimens récoltés. — Hikueru : 6 $ de 106 à 130 mm, 9 Ç de 95 à 128 mm ; 3 $ de 106, 117 et 130 mm, et 3 Ç de 95, 1 17 et 124 mm ont été choisis comme syntypes. — Tahiti : 1 Ç de 102 mm. Carapace présentant son maximum de largeur entre les pointes des troisièmes dents latérales. Rapport de la longueur à cette largeur légèrement supérieur à 2/3. Huit dents à pointe cornée sur chacun des bords latéraux, la seconde, petite, présentant un caractère accessoire par rapport à la première et séparée de la troisième par une profonde échancrure correspondant à la dépression cervicale. Distance séparant les pointes antérieures de la carapace, supérieure au double de l’espace inter-orbitaire. Sur toute la carapace, sauf sur la marge postérieure et près de la pointe des dents latérales, des verrues arrondies, peu saillantes, plus irrégulières et parfois coales- centes, mais dans l’ensemble plus larges, sur la région médiane. Devant chaque verrue, une frange de poils, courts sur la région médiane, plus longs sur les aires latérales. Sillon postérieur de la carapace étroit, oblitéré par les poils. Premier segment abdominal complètement lisse et glabre dans la région médiane, sauf près du bord postérieur où existent quelques ponctuations avec des poils microscopiques ; sur les côtés, un court sillon transversal pilifère ; des tubercules arrondis sur les pleurites. Chacun des tergites des cinq segments suivant (3e segment : fig. 26 B) divisé en deux régions séparées par un sillon : l’une, antérieure, découverte seulement lorsque l’abdomen est replié, l’autre, posté¬ rieure, toujours visible. Pour les cinq segments, la région antérieure lisse et glabre, sauf le long du bord postérieur marqué par les vestiges d’une ligne de verrues analogues à celles qui existent sur la carapace ; ce bord — 347 paraissant ainsi festonné et frangé de poils. Les traces d’une ornemen¬ tation de verrues existent bien sur toute la région antérieure mais, constituées par des dépressions extrêmement peu profondes et par Fig. 25. — Parribacus holthuisi sp. nov., X 0,7. des poils microscopiques, elles ne sont visibles qu’à un assez fort grossissement. Région postérieure des segments abdominaux recouverte de verrues peu saillantes ; celles qui sont disposées sur la ligne médiane sont coalcscentes, mais à peine plus proéminentes que les autres. — 348 — Les verrues disparaissent près du bord postérieur qui est rectiligne et frangé de poils courts. Sillon transversal séparant les régions antérieure et postérieure assez étroit, le fond à peu près complètement caché par les poils. Sur la région postérieure du tergite, de part et d’autre de la ligne médiane, un sillon transversal, moins profond et plus étroit encore que le précédent, allant jusqu’à la région articulaire en se rappro¬ chant du bord postérieur et se prolongeant sur les pleurites. A l’œil nu ce sillon se présente surtout sous l’aspect d'une ligne de poils un peu plus fournie. Partie proximale du telson lisse dans la région médiane près de l’articulation avec le sixième segment, verruqueuse sur les aires latérales. Bord latéral du deuxième article des antennes armé de six dents profondément découpées. Région antérieure de l’article distal avec sept dents ; une huitième dent, plus petite, parfois marquée par une simple implantation de poils, parfois absente, sur le bord interne. Sur le bord externe une denticulation beaucoup plus faible et moins nette que dans la région antérieure. Face dorsale d’un blanc jaunâtre avec des taches brun-rouge ou rouge, plus vives et plus nettes sur les régions les plus lisses. Les dents latérales de la carapace et des antennes sont rouges dans la région proximale, d’un blanc jaunâtre dans la région distale. Remarques. — En admettant l’identité probable sinon absolument certaine de Parribacus parrae (H. Milne-Edwards) et de P. antarc- ticus (Lund) on pouvait considérer jusqu’à maintenant que ce genre était représenté par une espèce unique. Or, parmi les Parri¬ bacus recueillis à Tahiti et à Hikueru par M. Ranson, on distin¬ guait, d’après la coloration et au premier coup d’œil, deux groupes de spécimens. On avait, d’un côté, trois individus provenant de Tahiti, identiques à la grande majorité des Parribacus figurant dans les collections sous le nom de P. antarcticus ou de P. ursus major, et, de l’autre, un spécimen de Tahiti et seize d’ Hikueru. L’étude de ce second groupe allait montrer qu'il différait du premier non seulement par la pigmentation, mais aussi par tout un ensemble de caractères morphologiques. Ces différences peuvent paraître relativement peu importantes, mais leur constance, le fait que j'aie disposé d’individus de taille variée et d’un matériel de comparaison assez abondant, et surtout la présence simultanée des deux formes dans la même localité m’ont amené à considérer la seconde comme une espèce nouvelle que je dédie au Dr. Holthuis, l’éminent carcinologiste du Musée de Leiden, qui s’est plus particulièrement attaché à l’étude des Crustacés Déca¬ podes Macroures. C’est à Parribacus holthuisi sp. nov. qu’il faut — 349 — rattacher les trois spécimens récoltés à Tahiti et à Hao par Siïurat, signalé en 1907 par Nobili sous le nom de P. antarclicus , et conservés au Muséum. Les principales différences morphologiques entre les deux espèces sont indiquées ci-dessous ; elles ne peuvent en aucune façon être attribuées à des différences d’âge, puisque nous avons pu comparer non seulement des adultes mais des jeunes : les deux plus petits spécimens de P. holthuisi, ceux de Ilao mentionnés plus haut, ont une longueur de 60 mm, c’cst-à-dire exactement la même taille qu’un P. antarcticus de Tahiti qui figurait parmi les indéterminés du Muséum. P. holthuisi diffère donc de P. antarcticus sur les points suivants : 1. Les dents latérales de la carapace sont plus étroites et paraissent ainsi plus longues. L’échancrure correspondant à la dépression cervicale est plus large et le lobe antéro-latéral paraît plus étroit lui aussi. La première dent de ce lobe est beaucoup plus grande que la seconde qui semble avoir un caractère accessoire, alors que chez P. antarclicus l’inégalité est moins marquée. La différence est parti¬ culièrement apparente lorsque l’on mesure la largeur de la carapace à ce niveau à l’aide d'un pied à coulisse : l’écart est plus grand entre les premières dents latérales qu’entre les secondes chez P. holthuisi, tandis que chez P. antarcticus les secondes sont aussi écartées ou même plus écartées que les premières. Lorsque l’on compare la distance inter-orbitaire à celle qui sépare les pointes antérieures de la carapace, on constate que le rapport des deux dimensions est compris entre 2,03 et 2,14 chez les exemplaires de P. holthuisi recueillis par M. Ranson. Chez des P. antarcticus d’une taille corres¬ pondante on trouve comme valeurs extrêmes 1,89 et 2,00. 2. Sur les tergites abdominaux, les verrues sont moins saillantes et les sillons moins marqués. Ainsi, la portion centrale du premier segment ne présente que de faibles ponctuations, localisées le long du bord postérieur, alors que, chez P. antarcticus, il existe sur une grande partie du tergite des verrues, atténuées certes près de la ligne médiane, mais bien apparentes et bordées postérieurement de poils courts. Sur les cinq segments suivants, la partie antérieure du tergite, invisible lorsque l’abdomen est en extension, est lisse dans la nou¬ velle espèce, couverte de verrues bordées de poils dans l’autre. Sur les deuxième et troisième segments abdominaux, le sillon qui sépare les régions antérieure et postérieure est entièrement recouvert de petites verrues entourées de poils et. paraît assez étroit. Chez P. antarcticus, au contraire, le sillon paraît plus large en raison de l’ab¬ sence de tubercules et de poils. Sur la région postérieure de ces deux tergites les tubercules — 350 — eoalescents de la ligne médiane sont, dans les deux espèces, plus développés chez les jeunes — où le premierest dentiforme — que chez les adultes ; à taille égale, ils sont toujours beaucoup moins saillants chez P. holthuisi dont le relief est dans l’ensemble plus atténué : les verrues sont peu élevées et les sillons transverses sont étroits et masqués par les poils insérés sur leurs bords. Chez P. antarcticus les verrues sont hautes, bien détachées les unes des autres et les sillons tranverses sont plus larges, si bien que le fond n’en est pas caché par la pilosité des bords. Ces dilîérences sont particulière¬ ment apparentes sur le troisième segment (fïg. 26 A et B). Fig. 26. — Troisième segment abdominal : A, Parribacus antarcticus (Lund) ; B, P. holthuisi sp. nov. 3. Le nombre de dents sur le bord externe du deuxième article des antennes est de six chez tous les P. holthuisi examinés ; il est habituellement de sept chez P. antarcticus , mais certains spécimens de la collection — et notamment la plupart de ceux de Nouvelle- Calédonie — en possèdent huit sur ce bord h L’article distal des antennes de P. holthuisi est armé de sept dents principales dans la région antérieure ; chez les petits individus, la dent la plus interne est très petite : chez les plus grands, il y a parfois une très faible indentation marquée par une touffe de poils, sur le bord interne ; il existe aussi une denticulation moins forte et moins distincte sur le bord externe. Chez P. antarcticus, c’est huit 1. Le Dr. Holthuis a bien voulu me signaler que deux Parribacus récoltés au Japon par D. W. Burger possédaient six dents externes sur le deuxième article des antennes, mais que, pour tous les autres caractères, c’étaient des P. antarcticus vrais. — 351 dents principales que l'on observe sur le bord antérieur de cet article avec également une petite dent facultative sur le bord interne et la même denticulation peu distincte du bord externe. 4. Les exemplaires des deux espèces appartenant à la collection Ranson diffèrent considérablement par la coloration. Les P. hol- thuisi sont d’un blanc jaunâtre avec de larges taches rouges ou rose violacé sur la carapace et des taches rouges sur la face supérieure de l’abdomen, très nettes sur les régions glabres. Les P. antarcticus au contraire ont une teinte beaucoup plus sombre : de larges taches d’un noir violacé couvrent une grande partie de la face supérieure du corps. Les spécimens de cette espèce, depuis longtemps dans l’alcool, prennent une teinte brun-roussâtre uniforme ; quant à ceux qui sont conservés secs, ils gardent parfois des marques colo¬ rées qui ont passé du noir violacé au rouge. Il semble que la disposition des marques colorées, même quand celles-ci sont devenues beaucoup moins intenses, permette encore de distinguer les deux espèces : chez P. holthuisi, la région distalc des dents situées sur le bord externe du deuxième article antennaire est jaunâtre, la région proximale rouge. Chez P. antarcticus il y a, immédiatement en dessous de la pointe cornée une très courte zone claire, puis un anneau sombre situé au-dessus d’une tache arrondie claire qui reste visible chez des spécimens fortement décolorés. Les P. holthuisi de lalnti et d’Hikueru comprennent six mâles de 106 à 130 mm de longueur et dix femelles de 95 à 128 mm, dont les deux plus petites présentent encore un caractère juvénile : le propode des pattes thoraciques de la cinquième paire n’est encore pourvu que d’une courte épine dans la région inférieure du bord antérieur. Les appendices ne sont vraiment sub-chéliformes, avec l’épine du propode atteignant la base de l’ongle, que chez les femelles qui mesurent plus de 104 mm. La disposition sub-chéliforme des derniers appendices thoraciques se présente chez les Scyllaridae comme un caractère sexuel secondaire, aussi peut-on considérer que les femelles de P. holthuisi sont adultes à la taille de 10 centimètres environ. Outre les Parribacus signalés à Ilao et Rikitea par Nobili, il faut rattacher à la nouvelle espèce un spécimen sec, trouvé dans les collections d’indéterminés du Muséum. Cet échantillon est accom¬ pagné d’une étiquette ainsi libellée : « Vina del Mar (Chili), A. Dollfus, 1905 ». Le genre Parribacus n’ayant, pas été signalé sur les côtes occidentales d’Amérique du Sud, on pouvait se demander s’il ne s’agissait pas d’une erreur d’étiquetage. Or, j’ai pu retrouver une fiche d’entrée rédigée en 1905, se rapportant sans aucun doute possible à cet échantillon et confirmant les indications qui l’accom¬ pagnaient. Dans ces conditions il est permis d’émettre une hypothèse sur la Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 3, 1954. 23 distribution des Parribacus dans l’ Indo-Pacifique : P. antarcticus (Lund) serait répandu dans le centre et l’ouest de cette région, de Tahiti aux côtes orientales d’Afrique, et P. holthuisi vivrait, dans l’est, du Pacifique, jusqu'aux côtes américaines. Ceci n’est, qu’une hypothèse car il est. fort possible que l’espèce décrite ici ait. été, à plusieurs reprises, signalée à l’ouest de Tahiti sous le nom de P. antarcticus. Laboratoire de Zoologie du Muséum. 353 — Sur un Pagure littoral nouveau de la Martinique, Paguristes cadenati sr. NOV. Par Jacques Fouest. Au cours d’une mission aux Antilles, M. Jean Cadenat, Directeur de la Station de Biologie Marine de Gorée (Institut Français d’Afrique Noire) a eu l’occasion de récolter quelques Crustacés Décapodes. Parmi les Paguridea figuraient un Calcinus tibicen (Herhst) des Saintes (dépendances de la Guadeloupe), deux Coenobita clypeatus (Herbst) et un Paguristes de la Martinique qui n’appartient à aucune des espèces connues de l’Atlantique occidental tropical et ne semble guère présenter de grandes allinités avec aucun représentant du genre provenant d’une autre région du monde. Je suis heureux de dédier cette espèce à M. Jean Cadenat qui a bien voulu me confier l’étude des Pagures qu’il a récoltés. Paguristes cadenati sp. nov. Fig. i à 3. Type. — 1 mâle (holotype) à carapace de 13 millimètres, capturé à marée basse dans la région de Fort-de-France (Martinique), le 28 février 1951. Dans une coquille de Cynodonta capitella Lmk., partiellement recouverte par Stephanocoenia intersepta Lmk. (Coquille et Coralliaire déterminés par M. G. Ranson). Description. — Ecusson céphalothoracique un peu plus long que la région postérieure de la carapace, ses bords latéraux presque parallèles sur une grande partie de leur longueur. De profondes dépressions en arrière du bord frontal et sur les côtés, amorçant une lobulation de l’écusson. Les régions hépatiques surmontées d’une dent principale et de petites dents secondaires. Rostre très allongé, peu aigu au sommet, paraissant creusé en gouttière par suite de la présence sur ses bords d’un bourrelet qui se poursuit jusqu’aux deux pointes latérales de la région frontale. Pédoncules oculaires sub¬ cylindriques, légèrement renflés aux extrémités, leur longueur représentant un peu moins du double de l’écart entre les deux pointes frontales, le droit légèrement plus court que le gauche. Ecailles oculaires simples, acuminées, à bord antéro-externe entier. Pédoncules antennulaires atteignant la base de la cornée du pédon¬ cule oculaire droit. Pédoncules antennaires plus courts. Le deuxième article fortement déprimé par-dessus, présentant une forte expan- Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 3, 1954. — 354 — sion du bord latéral externe ; l’angle antéro-externe très saillant, bidenté à droite, tridenté à gauche ; l’angle antéro-interne marqué par une forte dent. Ecailles antennaires longues, arrivant presque à Fjg. 1 à 3. — Paguristes cadenati sp. nov. — 1, écusson céphalothoracique et appen¬ dices céphaliques antérieurs, X 4 ; 2, chélipède gauche, X 8 ; 3, 3e patte thoracique gauche, X 4. — 355 — la base du flagelle ; celle de droite avec trois dents irrégulières sur la région interne et deux dents plus fortes sur le bord externe, en arrière de la pointe distale ; celle de gauche avec quatre dents irré¬ gulières sur la région interne et quatre dents sur le bord externe : c’est la première dent externe de l’écaille droite qui paraît ici rem¬ placée par trois dents plus petites. Flagelles antennaires un peu plus courts que la carapace. Chélipèdes (fig. 2). sub-égaux. Mérus dépassant les yeux du tiers de sa longueur ; le bord inférieur de sa face interne faiblement denticulé. Bord interne de la face supérieure du carpe avec une forte dent émoussée sub-distule ; cet article profondément excavé par¬ dessus. Propode plus de deux fois plus long que large, présentant une très forte dépression sur la région palmaire. Dactyle deux fois plus court que la main, à bord interne pourvu d’une forte dent en avant de l’articulation ; un hiatus subsistant entre les doigts lors¬ que les ongles, élargis en cuillers, sont en contact. Les trois derniers articles des chélipèdes recouverts de minuscules tubercules cornés, invisibles à l’œil nu, un peu plus fort sur les carènes qui limitent les dépressions du carpe et de la région palmaire. Pattes ambidatoires p 2 et p 3 (fig. 3) beaucoup plus longues que les chélipèdes, inermes à l’exception du carpe, dont le bord supérieur est armé d’une dent distale, et du dactyle qui est pourvu, en arrière de l’ongle, de quelques spinules cornées microscopiques sur la face interne, et, par-dessous, d’une ligne de ces mêmes spinules, qui se perd parmi les ponctuations du tégument vers le milieu de l’article. Propode peu déprimé latéralement ; dactyle se rétrécissant rapide¬ ment à partir de la base, sub-cylindrique et grêle ensuite ; ongle petit. Rapport des longueurs dactyle-propode, égal à 5/3 pour p 2, à 3/2 pour p 3. Un sillon longitudinal arqué sur la face externe du carpe de ces deux paires d’appendices. Pléopodes sexuels bien développés, de même type que chez Pagu- ristes oculatus (Fabricius). Un petit pléopode impair, à rame externe bien développée, à rame interne rudimentaire, sur le côté gauche de chacun des trois segments suivants. 11 paires de branchies dont chaque feuillet est profondément échancré. Coloration encore très vive après un séjour de trois ans dans l’alcool. Régions calcifiées de la carapace d’un rouge vif irrégulière¬ ment maculé de blanc. Pédoncules oculaires blanc-rosé, écailles oculaires roses à la base, blanches dans la partie distale. Pédoncules antermulaires rouges avec la région distale de chaque article blanche. Pédoncules antennaires rouges avec la dent interne et la saillie externe du deuxième article, la région distale du troisième et une — 356 — partie du quatrième, les régions distale et proximale de l'écaille antennaire et du dernier article, blanches. Les trois premières paires de péréiopodes paraissant uniformément rouge à l’œil nu. A la loupe on constate cependant qu’il existe de nombreuses petites ponctuations blanchâtres, surtout sur les pattes ambulatoires. D’autre part la dent distale du carpe des p 3 est blanche. p4 rouges avec quelques taches blanches, pb d’un rouge plus clair, largement mêlé de blanc. Pilosité faible : les trois premières paires de pattes thoraciques en particulier sont à peu près complètement glabres. Remarques. — Les Paguristes de f Atlantique occidental tro¬ pical ont été l’objet de plusieurs études dont les plus importantes sont celles de A. Milne-Edwards et Bouvier (1893), de Benedict (1901) et de Schmitt (1935). Nous donnons ci-dessous la liste des espèces signalées entre la région de Bcaufort (U. S. A.) et la côte brésilienne. Les espèces précédées d’une astérisque figurent dans la clef de détermination donnée par Benedict 1 et celles précédées d’une croix dans la clef de Schmitt. La région et les profondeurs extrêmes de capture ont été indiquées pour chacune, lorsque cela a été possible. armatus Ilay 1917 : région de Beaufort, littoral. anomalus Bouvier 1918 : Cuba, à marée basse. * f depressus Stimpson 1858 : Antilles, 4-13 in. * t grayi Benedict 1901 : Floride, Antilles, littoral. * lymani A. M.-Edw. et Bouvier 1893 : Floride, Antilles, 27-1600 m. * | moorei Benedict 1901 : Porto-Bico, région de Beaufort, littoral. * planatus A. M.-Edw. et Bouvier 1893 : Antilles, 183 m. *puncticeps Benedict 1901 : Jamaïque, littoral. * f rectifrons Benedict 1901 : Porto-Bico, 26-137 m. * sayi A. M.-Edw. et Bouvier 1893 ; Antilles, 150-620 m. * f sericeus A. M.-Edw. 1880 : Golfe du Mexique, Antilles, 22-66 m. * spinipes A. M.-Edw. 1880 : Antilles, Brésil : 133-640 m. *t tenuirostris Benedict 1901 : Golfe du Mexique, Porto-Bico, 0-125 m. ■j" tortugae Schmitt 1933 : Floride, Porto-Rico, à marée basse. * triangulatus A. M.-Edw. et Bouvier 1893 : Antilles, 57-150 m. Le spécimen recueilli par M. Cadenat à la Martinique ne présente guère d’alïinités avec l’une ou l'autre des quinze espèces men¬ tionnées ci-dessus. Si certains caractères essentiels en font indis¬ cutablement un Paguristes, il est cependant nécessaire de lui faire une place à part à l’intérieur du genre. La différence la plus frappante a trait à l’ornementation des chélipèdes et des deux premières paires de pattes ambulatoires. Alors que chez l’immense majorité des 1. Dans la clef de Benedict, taeniatus ne correspond à aucune espèce décrite, il faut lire à la place moorei. — 357 — Paguristes ces appendices sont épineux et recouverts de poils plus ou moins serrés, on a ici un tégument qui, à l’œil nu, paraît lisse et glabre comme chez certains Calcinus. La forme de l'écusson céphalo¬ thoracique est aussi inhabituelle : les bords latéraux sont parallèles sur une partie de leur longueur et l’ensemble se rapproche ainsi quel¬ que peu d’un rectangle alors que, dans les autres espèces, les bords latéraux sont convergents à partir des angles frontaux et l'écusson a un aspect sub-triangulaire. A ce point de vue, P. cadenati serait plus proche des Mixtopagurus qu’aucun autre représentant du genre. Quant au deuxième segment du pédoncule antennaire, la forte expansion latérale du bord externe lui confère une forme tout à fait particulière. Enfin les profondes excavations du carpe et du propode des chélipèdes contribuent à séparer très nettement cette espèce de tous les autres Paguristes connus. Laboratoire de Zoologie du Muséum. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE Benedict, J. E. 1901. The Anomouran Collections made by the Fish Hawk Expédition to Porto-Rico. Bull. U. S. Fish Comm., 20, pt. 2, pp. 129-48, pl. 3-6. Bouvier, E. L., 1918. Sur une petite collection de Crustacés de Cuba offerte au Muséum par M. de Boury. Bull Mus. nat. Hist. nat., 24, n° 1, pp. 6-15, fig. Hay, W. P. et Su o re, C. A., 1918. The Decapod Crustaceans of Beaufort, N. C. and the surrounding région. Bull. U. S. Bur. Fish., 35, pp. 369- 475, fig. 1-20, p. 25-29. Milne-Edwards, A. et Bouvier, E. L., 1893. Description des Crustacés de la famille des Paguriens recueillis pendant l’Expédition. Pt. 33. Reports on the results of dredging... by the U. S. Coast Survey Steamer « Blake ». Mem. Mus. comp. Zool., Cambridge, 14, n° 3, pp. 1-72, pl. 1-12. Schmitt, W. L., 1935. Crustacea Macrura and Anomura of Porto Rico and the Virgin Islands. Soi. Surv. Porto Bico (N. Y. Acad. Sri.), 15, pt. 2, pp. 125-227, 80 fig. 358 Description de Acartia (Acaatilacartia) Ransoni Rose I9û3r CoPÉPODE PÉLAGIQUE DES LAGONS DES ILES TUAMOTU. par Raymond Vaissière. ASSISTANT A LA FACULTÉ DES SCIENCES d’aLGER Dans le Bulletin du Muséum, 2e sér., XXV, n° 5, 1953, M. le Prof. Maurice Rose a donné « quelques renseignements sur le plankton des îles Tuamotu » rapporté par M. G. Ranson. il signale la présence d’une epsèce nouvelle de Copépode pélagique : Acartia Ransoni dont il ne donne pas la description. Il a bien voulu me confier celle-ci ; et, pour ce faire, j’ai disposé d’un grand nombre d’individus mâles et femelles dont voici les caractères. Femelle. — Elle mesure en moyenne 1,58 .mm de long, soies furcales comprises (fig. 1). Vue de dos elle a la forme générale des Acartia. La tête est triangulaire et porte deux grandes antennes qui sont aussi longues que le corps de l’animal, et garnies de soies carac¬ téristiques. Les quatre premiers segments thoraciques sont nettement limités par leur ligne d’articidation ; le cinquième est invisible, et n’est signalé que par les grandes soies de P5. Le rostre est formé de deux filaments assez épais et flexueux (fig. 6). L’extrémité des filaments arrive au niveau de l’articulation des Al. Le premier segment est le plus long, le deuxième et le troisième sont égaux et environ deux fois moins longs que le premier. Le qua¬ trième à ses bords latéro-postérieurs arrondis, garnis chacun de trois petites épines. L’abdomen, étroit, mesure environ 0,58 mm de long et débute par le segment génital qui, vu de dos, a la forme d’un tonnelet un peu moins de deux fois plus haut que large (fig. 2 et 3). Sur chaque bord, approximativement au milieu et un peu sur la face dorsale, on remarque quatre soies : deux grandes, et deux petites insérées à leur base (fig. 2). Un peu plus en arrière, sur la face ventrale et symé¬ triques, se trouvent les orifices génitaux (fig. 3 et 7). Vu de côté, l’abdomen fait une forte saillie ventrale (fig. 8) et présente une petite pointe médiane en avant. Les orifices génitaux apparaissent sur une formation chitineuse très contournée (fig. 3, 7 et 8). Le sperinatopliore (fig. 3 et 7) est souvent fixé au segment génital. 11 est très long et son extrémité postérieure arrive au niveau du Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 3, 1954. — 359 — milieu de la grande soie apicale (fig. 3). Son col est bifurqué et cha¬ cune des branches pénètre par un orifice, dans un réceptacle séminal contourné (fig. 7 et 8). Le deuxième segment abdominal et le segment anal sont à peu près égaux ; mais ce dernier a sa région postérieure fortement échan- crée, et il est couvert sur ses bords de très fines soies. Il porte les branches furcales un peu aplaties, rectangulaires. Chaque palette 1. Femelle vue dorsalement ; 2. Urosome de la femelle (vue dorsale) ; 3. Urosome de la femelle avec un spermatophore (vue latérale), $ ; 4. P5 de la femelle. a son bord interne légèrement concave recouvert de très fines soies courtes (fig. 2) et présente une soie externe, quatre soies apicales dont l'une très longue mesure environ le double de la longueur des autres, et une soie interne, toutes finement plumeuses. L’antenne antérieure (fig. 5) est très longue, garnie de grandes soies llexueuses et nues. Elle est formée de 19 articles. L’article terminal porte cinq grandes soies et deux plus courtes. Les cinquième et sixième articles présentent des formations chitineuses qui, de profil, peuvent ressembler à des épines, mais ne sont, en réalité, que les bords des cavités où se fixent les soies (fig. 11). On retrouve ces mêmes formations sur les articles 9 et 10. — 360 — Les antennes 2 et les pièces buccales oilt été vues et correspondent à celles des autres espèces du genre. Les pattes natatoires (fig. 4, 12, 13, 14, 15) sont formées par deux articles du basipodite, trois articles à l’exopodite, deux articles à l’endopodite. Les articles de l’exopodite des 2e, 3e, 4e paires de pattes 5. Al de la femelle ; 6. Rostre de la femelle ; 7. Vue ventrale de l’urosome de la femelle, avec un spermatophore fixé ; 8. Détail du segment génital $et des orifices génitaux; 9. Le mâle (vue dorsale) ; 10. Al du mâle. ont une forte dent externe latérale. De même tous les troisièmes segments de la rame externe sont terminés par une soie en sabre dentée en dehors. La P5 (fig. 4) comprend deux articles au basi¬ podite. Le deuxième est en forme de cloche à bord très aigu. La rame externe est réduite à une très longue soie plumeuse dont l’extrémité dépasse le bord postérieur de la furca (fig. 2 et 4). La rame interne est réduite à une griffe courbe qui présente deux constrictions : l’une au tiers antérieur, l’autre à la moitié. — 361 — Mâle. — Il est un peu plus petit que la femelle et mesure en moyenne 1,34 mm de long en comprenant les soies furcales (fig. 9), mais il est un peu plus massif. Sa tête est triangulaire et porte des antennes I dont l’extrémité postérieure arrive au niveau de la moitié des palettes furcales. Le rostre ne diffère pas de celui de la femelle. Le thorax est formé de cinq segments dont les quatre premiers sont seuls visibles de dos. Le premier segment thoracique est le plus 11. Détail des articles 5 et 6 de l’antenne I de la femelle ; 12. PI de la femelle (l’exo- podite est à droite) ; 13. P2 de la femelle ; 14. P3 de la femelle ; 15. P4 de la femelle (pour P2, P3, P4, l’exopodite est à gauche) ; 16. Urosome du mâle ; 17. P5 du mâle. important ; les deuxième et troisième sont égaux, le quatrième légère¬ ment trapézoïdal a ses bords postérieurs arrondis, inermes. Le cin¬ quième se soupçonne entre le quatrième segment et l’abdomen. 11 est signalé par deux soies de la cinquième patte qui émergent latéralement de part et d’autre de l’animal (fig. 9). L’abdomen est court et trapu, formé de trois articles. Le premier est le segment génital (fig. 16) ; il est évasé dans sa région posté¬ rieure, garni sur sa face dorsale et sur les bords de 8 épines triangu¬ laires, très petites, disposées en deux groupes symétriques de quatre, à droite et à gauche du segment ; et d’une rangée d’épines, parallèle — 362 — à la suture postérieure. Le deuxième segment est évasé dans sa région antérieure. Il a la même taille que le segment génital, et il possède une rangée d’épines parallèle à son articulation avec le segment anal. Ce dernier est très court. J1 présente deux rangées d’épines disposées en arc de cercle, sur la face dorsale, de part et d’autre de l’échancrure nasale. En outre les bords latéraux sont garnis de très fines soies courtes (fig. 16). La furca est formée de deux lames courtes et ovoïdes. Chaque branche possède six soies épaisses plumeuses et sub-égales. On remarque une soie externe, quatre soies apicales, une soie interne légèrement dorsale. Les antennes antérieures (fig. 10) sont plus courtes que celles de la femelle. Elles comprennent 19 articles garnis de longues soies flexueuses et d’organes sensoriels. L’article terminal comprend quatre soies dont une plumeuse. Les pattes sont semblables à celles de la femelle, sauf la P5 (fig. 17) qui est fortement modifiée en pince. La patte gauche est formée de trois articles dont le basal est porteur d’une soie assez longue, plumeuse, semi-rigide ; le deuxième est légèrement coudé vers l’intérieur, et armé sur sa face interne d'une épine. Le troisième est arrondi à son extrémité et armé d’une longue pointe terminale. La patte droite comprend quatre articles dont le basal porte une soie plumeuse semi-rigide, identique à celle de la patte gauche ; au point d’insertion de la soie on peut remarquer une petite épine chitineuse. Le deuxième article est coudé vers la région interne, renflé au point d’articulation avec le troisième article, qui est beau¬ coup plus long que le précédent et présente sur son bord interne une lame quadrangulaire armée d’une petite épine au coin supérieur gauche. Le quatrième article est aussi long que le précédent mais coudé en forme de botte ramenée vers l’intérieur de la patte. Sur son bord externe, avant et sur le coude on peut voir quatre épines aiguës et courtes. Une cinquième émerge du bord interne, après le coude. L’article se termine par une soie épineuse assez longue. Les troisième et quatrième articles forment une pince. Les caractères originaux de l’espèce sont chez la femelle la longueur de la soie externe de la P5, la longueur de la soie apicale interne de la furca, l’écartement des orifices sexuels ; les soies latérale et l’ornementation du segment génital. Chez le mâle il faut signaler la longueur du spermato- phore et son double col ; la spinulation dorsale des segments abdominaux ; la P5 qui présente quelques petits caractères bien nets. Cette forme paraît strictement localisée dans les lagons où elle pullule. De nombreux exemplaires adultes des deux sexes ont été déposés au Muséum national d’IIistoire naturelle (Vers et Crustacés). — 363 — Révision des Ellobiidae (Pulmonês Basommatophores) de vArciiipel néo-calédonien. Par A. Franc. Plus de 70 espèces à' Ellobiidae ayant été décrites ou citées de la Nouvelle-Calédonie, nous avons entrepris la révision de ce groupe important, d'après les collections de coquilles du Muséum, et nous pensons que seules les 36 espèces ci-dessous existent dans ce pays.. A) Pedipedinae. Coquille petite, lisse ou à sculpture spiralée. Spire conique basse ou peu élevée. 3 plis sur l’avant-dernier tour. Animaux de rivages. I Genre Pedipes (Adanson) Bruguière 1792. Coquille arrondie ou ovoïde à sculpture spiralée, à spire basse et tours renflés. Callosité eolumellaire à 3 plis nets. Péristome générale¬ ment muni d'un épaississement dentiforme interne. 1. Pedipes Jouani Montrouzier 1862. Journ. de Conch., p. 244, pl. 9, fig. 11. Crosse 1894. Journ. de Conch., p. 332. Baie boisée (S. Nouvelle-Calédonie). II. Genre Laemodonta Philippi 1846. Coquille ovale conique à sculpture spiralée, spire conique assez grande. Dernier tour ovalaire. Callosité eolumellaire à 3 plis. Ouver¬ ture assez petite, étroite. Péristome parfois muni d’une varice ; intérieur à 2 ou 3 dents. 2. Laemodonta hélium (H. et À. Adams). Plecotrema hélium H. et A. Adams 1854. Proc. Zool. Soc., p. 37. P. Souverbiei Montrouzier 1862. Journ. de Conch., p. 246, pl. 9, fig. 12. P. exiguum H. Adams. 1867. Proc. Zool. Soc., p. 307. P. turritum Garrett 1873. Proc. .4c. Sc. Philad., p. 237. Baie Boisée (S. Nouvelle-Calédonie), Ile Art, Lifou, Fidji, Paumo- tou, Gambier, Andaman, Maurice, Mayotte, etc. Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 3, 1954. — 364 — 3. Laemodonta tijpica (H. et A. Adams). Plecotrema typicum II. et A. Adams 1854. Proc. Zool. Soc., p. 120. Baie Boisée, Ile Art, Philippines, Port Jackson, Bornéo, Mada¬ gascar. B) Ellobiinae. Coquille de taille variable, à spire conique basse ou haute. Un pli columellaire et généralement un ou plusieurs plis sur l’avant- dernier tour. III. Genre Allochroa Ancey 1887. Coquille ovalaire conique allongée à spire aiguë assez haute et fortes stries spirales. Dernier tour presque cylindrique, un peu renflé à sa partie inférieure. Callosité columellaire à 3 plis ; péristome aigu avec un pli palatal. 4. Allochroa Forestieri (Montrouzier). Pedipes Forestieri Montr. 1864. Journ. de Conch., p. 41. Marinula (an Pedipes ?) Forestieri. Ibid., p. 261, pl. 8, fig. 1. Marinula Forestieri Gassies 1871. Faune, II, p. 103, pl. 7, fig. 6. Cette espèce a été établie sur un individu non adulte. Nous avons cependant trouvé dans la collection Jousseaume (Muséum), un spécimen adulte indiqué à tort comme étant Pedipes Jouani. Voici la diagnose revue d’après cet exemplaire que, par suite de la présence d’un pli palatal — Montrouzier ne pouvait le voir — nous devons placer dans le genre Allochroa : Coquille fusiforme, ovoïde, un peu solide, imprimée de stries spirales très serrées, très fines, recoupées par des stries d’accroissement peu visibles. Couleur fauve pâle peu luisante. Spire d’environ 6 tours arrondis ; les deux premiers sont lisses, les autres inarginés au-dessous de la suture par une dépression plane du tour, le dernier dépassant un peu la moitié de la hauteur totale et pourvu, au-dessous de la suture, de quelques stries spiralées plus accentuées que les autres. Ouverture oblique, semi-ovale, piriforme, munie de 3 plis internes inégalement distants, insérés parallèlement sur l’avant-dernier tour, blancs et très pénétrants. Pli pariétal grand, lamelliforme ; plis columel- laires plus rapprochés entre eux que du pariétal ; le supérieur médiocre, l’inférieur petit, dentiforme. Péristome simple, tranchant. Lèvre colu¬ mellaire épaisse, subcanaliculée. Paroi externe munie intérieurement d’un pli spiral qui n’atteint pas tout à fait le péristome et s’atténue dans l’in¬ térieur. Ile Art. 365 — 5. Allochroa Bronni (Philippi). Auricula Bronni Philippi 1846. Zeitschr. j. Malak., II, p. 98. Melampus Bronni Gassies 1871. Faune, II, p. 114. Tralia Bronni Crosse 1894. Journ. de Concli., p. 321. Allochroa Bronni Ancey 1887. Bull. Soc. Malac., p. 288. Auricula Sandwichiensis Souleyet 1852. Voy. Bonite, Zool., II, p. 524, pl. 29, fig. 29-32. Laimodonta Bronni Dautzenberg 1932. Journ. de Conch., p. 8. Iles Loyalty : Lifou, Iles Hawaï, Madagascar. 6. Allochroa Layardi (H. et A. Adams). Ophicardelus Layardi (Laimodonta) II. et A. Adams. Proc. Zool. Soc., 1854, p. 35.. Melampus Layardi Gassies 1863. Faune, I, p. 61, pl. 7, fig. 7. Tralia Layardi Crosse 1894. Journ. de Conch., p. 321. Laimodonta conica Pease 1862. Proc. Zool. Soc., p. 242. Allochroa conica Mme vas Bestiiem Jutting 1941. Arch. Neerl. Zool., p. 283. Paraît être complètement marine. Trouvée sous les pierres, près des rivages, en compagnie de Columbelles, Ranelles, Tritons. Ile Art, Raie Boisée, Philippines, Polynésie, lies de la Sonde. IV. Genre Ophicardelus Beck 1837. Coquille ovalaire conique allongée, lisse ou striée spiralement : spire conique ; dernier tour ovale. Columelle à un pli. Un autre pli se trouve sur l’avant-dernier tour. Ouverture assez étroite, très anguleuse en haut. Péristome mince. 7. Ophicardelus australis (Quoy et Gaimard). Auricula australis Q. et G. 1832. Voy. Astr. Zool.., If, p. 169, pl. 13, fig. 34-38. Melampus australis Gassies 1863. Faune, I, p. 58. Tralia australis Crosse 1894. Journ. de Conch., p. 320. Ophicardelus australis Thiele 1931. Handbuch., p. 465. Melampus Stutchbury Pfeiffer 1856. Proc. Zool. Soc., p. 393. Coloration assez variable. Un sillon spiral est visible au-dessous do la suture des premiers tours et jusqu’à l’avant-dernier. Nournéa, Balade, Baie Boisée, Australie : Port Curtis. V. Genre Blauneria Shuttleworth 1854. Coquille sénestre, mince, fusiforme ; spire conique élevée ; ouver¬ ture assez petite, très aiguë en haut. Columelle un peu tordue, munie d’un pli. — 366 — 8. Blauneria Leonardi Crosse 1872. Journ. de Conch., p. 72 et 357, pl. 16, fig. 4. Gassies 1880. Faune , 3, p. 47, pl. 2, fig. 16. Environs de Nouméa. Existe aussi aux Antilles. VI. Genre Auriculastra Martens 1880. Coquille plus ou moins allongée, lisse, à spire conique. Dernier tour peu dilaté. Columelle plus ou moins tordue et réfléchie, munie de deux plis. Péristome parfois épaissi. 9. Auriculastra subula (Quoy et Gaimard). Auricula subula O. et G. 1832. V ou. Astral. Zool., II, p. 171, pl. 13, fig. 39-40. — Gassies 1863, Faune , I, p. 69, pl. 6, fig. 4. Auriculastra subula Kobelt 1901. Conch. Cab., p. 95, pl. 15, fig. 19 et 20 (Ces figures sont peu exactes). Auriculastra subula Mme van Benthem Jutting 1941. Arch. Neerl. Zool., p. 284. Auricula Binneyana Gassies 1871. Faune, II, p. 117, pl. 4, fig. 15. Nouméa, Touho, Ile Art. Forme répandue du Bengale à la Nou¬ velle-Calédonie et aux Iles Hawaï. 10. Auriculastra Ilanleyana (Gassies). Auricula Ilanleyana Gassies 1869. .Journ. de Conch., p. 75 ; 1871. Faune, 2, p. 118, pl. 4, fig. 16. Auricula ( Auriculastra ?) Ilanleyana. Kobelt, 1901. Conch. Cab., p. 295, pl. 32, fig. 18. Ile Art. L’A. Gundlachi, de Gassies, ne serait qu’une forme jeune d’A. Ilanleyana. Son existence serait donc très douteuse en Nouvelle- Calédonie. VII. Genre Melampus Montfort 1810. Coquille ovoïde ou piriforme à spire basse ou relativement haute ; dernier tour ovale ou conique, rétréci vers le bas. Ouverture longue et étroite. Columelle portant de un à cinq plis vers l’extérieur et sur l’avant-dernier tour. Intérieur du péristome à denticules ou plis. 11. Melampus semiplicatus Pease. Melampus (Tralia) semiplicatus Pease 1869. Proc. Zool. Soc., p. 146. Melampus semiplicatus Schmeltz 1874 in Mus. Godefroy Cat., p. 88. Nouméa, Iles Hawaï. — 367 — 12. Melampus fasciatus (Deshayes). Auricula jasciata Deshayes 1830. Eric. Meth., 2, p. 90, n° 8. Melampus fasciatus Mme van Benthem Jutting 1941. Arch. Neerl. Zool., p. 284. Melampus cinereus Gassies 1867. Journ. de Concli., p. 62, 1871. Faune, 2, p. 107, pl. 4, fig. 7. Melampus morosus Gassies (Juven) 1867. Journ. de Conch., p. 61, 1871. Faune, 2, p. 108, pl. 4, fig. 9. Ile Art, Mare. Espèce répandue de l’Archipel Malais aux Philip¬ pines et du Bengale aux Fidji ; Madagascar. 13. Melampus adamsianus Pfeiffer 1854. Proc. Zool. Soc., p. 121. Gassies, 1863. Faune, I, p. 57, pl. 7, fig. 2. Melampus triticeus Gassies (non Phil.) 1863. Faune, I, p. 62, pl. 7, fig. 5. Ile Art, Balade, Nouvelle-Zélande, Tonkin, ? Chine. 14. Melampus sciuri (Lesson). Conovulus sciuri Lesson 1832. Voy. Coq., p. 340. Melampus sciuri Gassies 1863. Faune, I, p. 59, pl. 7, fig. 6. ? Melampus Leai Gassies 1871. Faune, 2, p. 116, pl. 4, fig. 13. Balade. Sous les pierres baignées par de l’eau saumâtre. Ouagap. Nouvelle- Irlande, Madagascar. Les exemplaires de M. ca/fer Kiister provenant de Gassies et que nous avons examinés au Muséum sont des M. sciuri. L’exis¬ tence de la forme cafjer dans l’Archipel néo-calédonien est donc plus que douteuse. 15. Melampus crassidens Gassies 1869. Journ. de Conch., p. 74. 1871. Faune, 2, p. 106, pl. 4, fig. 8. Melampus obtusus Gassies 1869. Journ. de Conch., p. 73. 1871. Faune, 2, p. 105, pl. 4, fig. 6. Ile Art, Marquises, Tahiti, Touamotou. 16. Melampus luteus (Quoy et Gaimard). Auricula lutea Q. et G. 1832. Voy. Astrol. Zool., 2, p. 163, pl. 13, fig. 25-27. Melampus luteus Fischer 1860. Journ. de Conch., p. 197. — Mme van Benthem Jutting 1941. Arch. Neerl. Zool., p. 284. Nouméa, Téremba, Pronv, Balade, lie Art, I.ifou, Maré. Sous les feuilles ou les Fucus rejetés par la mer sur le rivage et un peu enfoncés danS le sable. Nouvelle-Guinée, Nouvelle- Irlande, Nouvelles-Hébrides, Samoa, Gilbert et Ellice, lies de la Société, Carolines, Ile Woodlark, Vani- koro, Guam, Salomon. Bulletin du Muséum, '2e série, t. XXVI, n° 3, 1954. 24 — 368 — 17. Melampus flavus (Gmelin). Voluta flava Gmelin 1790. in Syst. Nat. Ed., XIII, p. 3436, n° 5. Bulimus monile Bruguière. Dict., n° 70. Melampus flavus Melvill et Standen 1895. Journ. oj Conchol., p. 88. Lifou. 18. Melampus cristatus Pfeiffer, 1854. Proc. Zool. Soc., p. 122. Gassies 1863. Faune, I, p. 59, pl. 7, fig. 8. Dautzenberg 1932. Journ. de Conch., p. 9. Baie Boisée, Philippines, Madagascar. 19. Melampus Montrouzieri Souyerbie 1866. Journ. de Conch., p. 148, pl. 6, fig. 1. Iÿobelt 1901. Conch. Cah., p. 207, pl. 23, fig. 19-20. Melampus caledonicus Gassies 1880. Faune, 3, p. 55. 1880, Journ. de Conch., p. 328, pl. 10, fig. 4, 4 a. Ile Art. Assez commun. Nouméa, dans un bois proche de la mer. 20. Melampus exesus Gassies 1874. Journ. de Conch., p. 212. 1880. Faune, 3, p. 52, pl. 2, fig. 4. Baie du Sud. Cette espèce a la même forme et le même aspect général que M. Montrouzieri , mais sa sculpture est plus irrégulière, moins marquée ; sa spire est généralement tronquée, son test excorié en maints endroits et sa coloration n’est pas uniforme. 21. Melampus ovuloi.des Baird. 1873 in « Cruize of the Curaçao », p. 442, pl. 39, fig. 9, 10. Melampus Frayssei Montrouzier 1879. Journ. de Conch., p. 127. Gassies 1880. Faune, 3, p. 54, pl. 2, fig. 26. Lifou. 22. Melampus variabilis Gassies 1863. Faune, I, p. 65, pl. 6, fig. 8. Mme van Benthem Jutting 1941. Arch. Neerl. Zool., p. 285. Baie sans fond (Nouvelle-Calédonie) ; commun. Iles de la Sonde. Cette forme serait peut-être identique à M. avenaceus Mousson (v. Crosse, 1894, Journ. de Conch., p. 326). 23. Melampus parvulus Nuttall, ms in Mus. Cumingiano. Pfeiffer 1854, Malak. Blàtt., p. 145. Melampus granurn Gassies 1869. Journ. de Conch., p. 74. 1871. Faune, 2, p. 109, pl. 4, fig. 10. Melampus parvulus Kobei.t 1901. Conch. Cah., p. 220, pl. 26, fig. 5. - 369 - Ile Art, Philippines, Mayotte, Madagascar, etc. Melampus trifasciatus Gassies ne nous semble pas avoir été reconnu avec certitude en Nouvelle-Calédonie. Les exemplaires provenant de Gassies et tous ceux de Nouvelle-Calédonie que nous avons pu trouver au Muséum appartiennent à la forme fasciatus. M. triticeus Gassies n'a rien à voir avec la forme de Philippi et nous considérons qu’il s'agit de M. Adamsianus. (A suivre.) Laboratoire de Malacologie du Muséum. — 270 - Révision des espèces des côtes de France du genre Gibbula Risso (Mollusque Prosobranche). Par .Jean M. Gaillard. Discussion des espèces (suite)1. Gibbula umbilicalis Da Costa. 1757 Le Lonnier (pro parte) Adanson, Hist. Nat. Sénégal. 1778 Trochus umbilicalis Da Costa, Brit. Conch., p. 46, pl. III, fig. 4. 1790 Trochus obliquatus Gmelin, Syst. Nat., éd. XIII, p. 3575. 1801 Trochus cinerari us (pro parte) Donovan, Brit. Shells, pl. 74. 1803 Trochus umbilicatus Montagu, Test. Brit., p. 286. 1826 Trochus cinerarius Blainville, Faune Française, p. 277, n° 27. Sous le nom de Lonnier M. E. Fischer-Piette a retrouvé dans la Collection d’ Adanson des individus de G. umbilicalis et de G. ardens von Salis. Il semble que le 'I'rochus cinerarius de Blainville soit en réalité Gibbula umbilicalis, la figure, la diagnose et surtout les remarques qui suivent celle-ci correspondent ; seule la référence méditerra¬ néenne s’opposerait à cette synonymie, mais elle est de seconde main et l’auteur lui-même n’a pas rencontré cette espèce dans cette région. De même les trois figures centrales de la planche de Donovan consacrée à Gibbula cineraria Linné doivent plutôt représenter l'espèce qui nous intéresse ici. Dimensions : (en mm.). ç . Diam. max. Hauteur Dist. vert. | Diamètre Profondeur station dc ia COq_ totale coq. Ombilic/soni me 1 1 Ouverture Ombilic Arcachon . 15 13,5 j 8 | 10 7 Quimper . j 11,5 8,5 5 j 6,5 J 4,5 Lorient . I 15 13,5 8 9 i 8 Berck-sur-Mer . i 14 9 6,5 | 7,5 6,5 Saint-Malo . J 8,5 5 3 . 4,5 3 Dinard . I 7 4 2,5 3,5 3 1. Cf. Bull. Mus. Nat. Ilist. Nat., 2e sér., t. XXV, n° 6, p. 584 ; t. XXVI, n° 2, p. 238. Bulletin du Muséum, 2® série, t. XXVI, n® 3, 1954. — 371 — Coloration : Blanc et violacé, des bandes obliques colorées plus ou moins larges et sinueuses recoupent transversalement les tours : fond blanchâtre voire légèrement vert. — Ornementation : Striation assez régulière divisant les tours en 6 à 8 bandes. — Ombilic : Très net et large, persiste même chez les gros individus. — Forme générale : Assez basse chez les petits exem¬ plaires, peut devenir plus élevée sans atteindre toutefois les mêmes pro¬ portions que chez Gibbula cineraria et G. pennanti. — Radule : La centrale a un col étroit et une base subtriangulaire ; les deux bords latéraux étant subrectilignes et assez inclinés l’un par rapport à l’autre (voir fig. 1). Gibbula umbilicaris Linné. 1766 Trochus umbilicaris 1826 Gibbula mediterranea 1826 Gibbula desserea 1830 Trochus Roissy i 1856 Trochus zonalus 1866 Gibbula umbilicaris Linné, Syst. Nat., éd. XII, p. 1229. Risso, Europ. Merid., t. IV, p. 136. Risso, Europ. Merid., t. IV, p. 136. Blainville, Faune Française, p. 284, pl. Xi, fig. 1. •Jeffreys, Piedm. Coast, p. 28. Linné, Contr. pella Fauna Daim., p. 80. Aux notes de Bucquoy, Dautzenberg et Dollfus on peut seule¬ ment ajouter que, à la suite de Gmei.in, qui distinguait T. fuscatus (p. 3576) et T. umbilicaris (p. 3568) Deshayes dans son expédition de Morée précise avoir récolté T. fuscatus (Hab. inconnu selon Gmelin) dans cette région mais pas T. umbilicaris espèce citée par Gmf.lin, après Linné, comme méditerranéenne. Collection générale du Muséum : Marseille, Nice, Palerme, Algérie, Mer Adriatique. Collection Locard : Presqu’île de Gien, Hyères, Porquerolles, Marseille, Saint-Raphaël, Sanary ; Saint-Tropez, Martigues, Nice, La Seyne, Antibes, Cannes ; Corse ; Tanger ; Casablanca. Dimensions (en mm.) : Station ! jDiam. max. de la coq. Hauteur totale coq. Dist. vert. Ombilic/sommet 1 Diamètre Ouverture Profondeur Ombilic Saint-Raphaël . 21 19 12 ii 10 Saint-Raphaël . 20 16 10 9 9 Marseille . 18 13 8 8 8 Saint-Raphaël . i 20 15 9 9 8 Coloration : Brun-violet à ponctuations blanches sur les côtes. — Ornementation : Côtes de relief peu marqué, de largeur variable recoupant les stries de croissance. — Ombilic : Profond, largement ouvert mais non 372 — infondibuliforme. — Forme générale : Sommet saillant, tours toujours bien marqués ; suture légèrement creuse. Gibbula varia Linné. 1766 Trochus varias 1790 Trochus laevigatus 1826 Trochus roissyi 1843 Trochus pallidus 1865 Gibbula elata 1866 Gibbula varia Linné, Syst. Nat., éd. XII, p. 1229. Gmelin, Syst. Nat., éd. XIII, p. 3573. Payraudeau, Moll, de Corse, p. 130, pl. VI, fig. 13-14. Forbes, Rep. Aeg. Inv., pp. 138- 139. Brusina, Concli. Daim. Ined., p. 26. Brusina, Contr. pella Fauna Daim. p. 80. Fig. 1. — Gibbula umbilicalis, Radula X 450 X 1/3 ; Fig. 2. — Gibbula varia, Radula X 330 X 1/3. Le type de G. roissyi Payraudeau devrait se trouver dans les collections du Muséum ; en effet, dans sa diagnose, l’auteur dit décrire cette espèce d’après des échantillons de cet établissement. La figure de Payraudeau représente bien un exemplaire de G. varia Linné, c’est un exemplaire assez éloigné de la forme typique, présentant, ainsi qu’il l’exprime d'ailleurs dans sa diagnose, une forme assez déprimée, un dernier tour plus arrondi, et une carène relativement peu accentuée. De tels échantillons ne sont pas exceptionnels. Dans sa diagnose de Gibbula elata Brusina n’ébauche aucune comparaison avec G. varia ; l’absence de figure ne permet que de conclure provisoirement à la synonymie de ces deux espèces. Collection générale du Muséum : Manche ; Méditerranée ; Marseille ; Sicile. Collection Locard : Sète, Toulon, Cannes, Saint-Tropez, Beaulieu, Naples ; Corse ; Algérie. 373 — Dimensions (en mm.) : Station Diam. max. de la coq. Hauteur totale coq. Dist. vert. Ombilic/sommel Diamètre Ouverture Profondeur Ombilic Beaulieu . 16 13 9 9 7 Naples . 14 11 7 7 5 Porquerolles . 12 10 7 7 5 Oran . 16 12 8 10 6 Coloration : Brun d’intensité variable à taches blanches ou blanc à taches brunes. — Ornementation : Stries fines. — Ombilic : Creux, large, infondibuliforme ; parfois légèrement dissimulé par le repli du bord de l’ouverture. — Forme générale : Suture précédée d’un méplat. — Radule : Dents de taille nettement supérieure à celle de la majorité des espèces (voir fig. 2). Essai de caractérisation de quelques espèces d’après les premiers tours de spire. Nous avons enfin tenté de caractériser les différentes formes de Gibbula en utilisant les techniques de mensuration des premiers tours de spires employées en ces dernières années par divers auteurs et particulièrement par B. Hübendick (1951). La coquille étant vue par l’apex, on mesure avec le plus grand soin la largeur des tours pour des enroulements de 180°, 360°, 540°, 720°, 900°, etc. Si l’on admet que les chiffres obtenus sont sensible¬ ment constants pour une meme espèce, on peut aboutir, au moins théoriquement, à une discrimination des espèces. Dans le cas des Gibbula nous devons cependant signaler que le sommet de la spire est rarement intact. Toutefois nous avons pu trouver, principalement dans la collection Locard, des spécimens intacts, peu érodés, grâce auxquels nous avons obtenu un certain nombre de résultats qui sont intéressants en ce qu’ils montrent que les formes dont nous admettons la validité présentent des différences sensibles dans le mode d’enroulement des premiers tours de spire. Bien que d’importantes réserves soient à faire, surtout en ce qui concerne le degré de précision de telles méthodes, nous croyons utile d’indiquer ici, sous forme de graphique, la valeur de la distance comprise entre l’origine de la spire et la suture pour un enroulement de 990°, soit au niveau du 3e tour pour 13 espèces de Gibbula (voir fig. 3). — 374 — Fig. 3. — Graphique des distances entre l’origine de la spire et la suture au niveau du 3e tour pour 13 especes de Gibbula des Côtes de France. — 1. Gibbula ardens ; 2. G. guttadauri ; 3. G. turbinoides ; 4. G. drepanensis ; 5. G. tumida ; 6. G. umbili- calis ; 7. G. adansoni ; 8. G. cineraria ; 9. G. richardi ; 10. G. divaricata ; 11. G. umbi- licaris ; 12. G. varia ; 13. G. philberti. Essai de clef de détermination des espèces des côtes de France. 1 — La coquille présente des gibbosités, principalement à la partie supérieure des tours . voir 2 — La coquille n’a pas de gibbosités, elle est lisse ou striée (voire costulée) . voir 3 2 — Coquille plus haute que large, tours subdivisés par un profond sillon . Gibbula fanulum — Coquille plus large que haute, ombilic parcouru par un canal spiral . Gibbula maga 3 — Le dernier tour est lisse, les premiers tours ne portent que de Fines stries . voir 4 — Coquille nettement striée . voir 5 4 — Sommet très arrondi . Gibbula richardi — Sommet assez aigu, coquille ne dépassant pas 1 cm. en hauteur ou diamètre . Gibbula drepanensis 5 — Fines stries longitudinales très serrées . voir 6 — Les stries ne sont pas à la fois Fines et serrées . voir 7 6 — Le dernier tour n’est pas caréné du tout. . . Gibbula turbinoides — Dernier tour légèrement caréné . voir 8 7 — Suture marquée par un méplat ou une cannelure.... voir 9 — Suture sans méplat ni cannelure . voir 11 — 375 — 8 — Coquille plus haute que large (au maximum les deux dimensions sont égales) . Gibbula tumida — Coquille ayant toujours un diamètre plus grand que sa longueur Gibbula varia 9 — Dernier tour nettement tri-caréné . Gibbula guttadauri — Dernier tour non tri-caréné . voir 10 10 — Coloration brun-rouge à motifs blancs sommet aigu. Gibbula ardens — Coloration café au lait à motifs plus colorés ou plus foncés mais dans le même ton . Gibbula philberti 11 — Spire aiguë, sommet saillant . Gibbula umbilicaris — Sommet assez arrondi . voir 12 12 — Stries limitant des côtes régulières, parfois arrasées mais toujours visibles à la face inférieure ; une côte plus importante peut exister au niveau de la carène . voir 13 — Stries et côtes d’importance inégale, tous intermédiaires existant entre les extrêmes , . voir 15 13 — Larges bandes colorées irrégulières parfois bifurquées ... . voir 14 — Linéoles roses interrompues par des stries, d’où aspect ponctué. voir 16 14 — Coquilles largement ombiliquées quelle que soit la taille de l'indi¬ vidu . Gibbula umbilicalis — Ombilic ayant tendance à se fermer ou même totalement fermé Gibbula pennanti 15 — Linéoles colorées étroites et régulières . Gibbula cineraria — Marbrures ou bandes colorées irrégulières.. Gibbula adansoni 16 — Face inférieure concave . Gibbula rarilineata — - Face inférieure convexe ou plane . Gibbula divaricata Laboratoire de Malacologie du Muséum. 376 — SlPUNCULIDS AND EcilIUIlIüS COLLECTED BY Mr. G. RaNSON in Océan ia in 1952. By Elise Wesenberg-Lund. The Zoological Muséum of Copenhagen. This small collection, containing 1 Eehiurid and 2 species of Sipunculids, one of which is new to science, was collected by Mr. G. Ranson at the Tuamotu or Low Islands and Tahiti in 1952. I beg Mr. Ranson to accept my best thanks for having handed over this collection to me. Cl. ASS SlPUNCULOIDE A. Siphonosoma fsubgen. Dasmosiphon Fisher 1950) cumanense (Kef.) 1866. Locality : Tahiti. Remarks : Only a single specimen, which measures about 7 cm with partly withdrawn proboscis. The colour is darkbrown, the skin thick and tough, opaque with numcrous dark, low, circular papillae, which on the introvert are arranged in rings, on the trunk in longitudinal rows. There are no hooks on the introvert ; nume- rous filiform, short tentacles surrounding the inouth. The 18 lon¬ gitudinal muscle-bands are clearly seen through the skin. The four retractors arise from the saine level, nearly in the middle of the bodv, the dorsal ones from the 7th and 8th band, the left ven¬ tral from the lst to 3rd, the right from the 3rd and 4th. (This assv- metri must be considered abnormal). The intestinal convolutions are anteriorly anchored by means of four fixing muscles, viz. : 1° dorsally and at the level of the openings of the segmentai organs and between the lOth and llth band a long, slender fibre arises and fastenes to the rectum just behind the rectal diverticle ; 2° at the level of the retractors and from the 9th left muscle band another long fibre arises, fastening to one of the last convolutions ; 3° close to the nerve-cord, from the first right band two muscles arise and fasten to the last convolution ; 4° finally from the right ventral retractor a shorter and stouter muscle branches off and fastens to the ventral side of the posterior end of the oeso- phagus. A stout spindle-muscle fastens posteriorly near to the hindmost tip of the trunk. The rectum is attached to the body- Bullelin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 3, 1954. 377 — wall by a broad wing-muselc and the anus is situated fairly far behind the base of the introvort. The rectal diverticle is vcry small. The Polian vessel has numerous tiny tubules or vesicles arranged in twrn rows. This agréés with the observation of Smr- ley, who States : « The numerous diverticula of the heart are very defmitely arranged in two latéral rows « (1899, p. 157). Fig. 1. — Anat o my of Siphonosoma cumanense (Kep.). The two segmentai organs are brownish-red, ratlier short, slender tubes, fastened to the body-wall only in their anterior third. The characteristic transverse, poueh-like dissepiments stretching across the body on the inside of the skin and opening backwards, are more prominent and numerous in the posterior third of the trunk. On account of the thick, opaque and red-brown skin the specimen must be regarded as belonging to the variety semirugosa Sel. & Bülovv (1883, p. 106). Distribution : The species is rather common in the East Indies ; it is also reported from the Red Sea, the Bay of Bengal, Zanzibar, Madagascar and from Japan. It is previously known in Oceania, e. g. from the Loyalty Islands. — 37S — Phascolosoma 1 multianulata n. sp. Locality : Ilikueru, Tuamotu-or Low Archipelago (Océanie). About 500 specimens. Remarks : The specimens are ail of small size ; the largest ones measure about 25 mm, the smallest only 4-5 mm. Because of the various degrees of contractions it is impossible to give an exact pro¬ portion between the length of the trunk and the proboscis, which is protruded only in a few specimens. It is hovvever, narrower and most probably slightly shorter than the trunk. The skin of the body-wall is thin, light reddish and of a silky lustre, the longitudinal muscle bands are shimmering through. At the hases of the introvert. is a hroad girdle of dark brown tuber- cles, broadest and most deeply coloured on the dorsal side, where they are larger and more crowded than on the ventral side. Also round the posterior end of the trunk there is a girdle of papillae, but these are smaller and lighter couloured and much more scattered than those at the base of the introvert.. The midventral papillae are very small and few, yet gradually increasing in size and density towards the middorsal région ; in some specimens the dorsal papillae form a continuous dark streak from the posterior end to the hase of the introvert ; specimens were even found in which this streak continued far out on the dorsal side of the introvert. Finallv, specimens were also found in which the anterior part of the trunk was devoid of or only sparcely covered with minute papillae. There are threc kinds of papillae on the trunk ; some are dark brown, elliptical in outline more or less coniform and covered with numerous small, polygonal platelets arranged radiallv from the clear central pore to the periphcri, which is formed by a highlv refractive contour (fig. 2, 3). Others are lower, without the refrac- tive contour, nearly colourless and with platelets reduced to tiny granules, irregularly arranged (fig. 2, 4). The third kind are the much smaller, quite circular and only slightly vaulted ventral papillae (fig. 2, 5). The tubercles from the hase of the introvert are a specialized form of the first described papillae ; they are higher, more haevily pigmented and circular or polygonal in outline (fig. 2, 1 and 2). The hooks of the introvert form rings highlv varying in numbers in the different animais. Those just behind the tentacular crown are closed, farther backwards they may be incomplète, most often only 1. Fisher has given an account of the generic names Phascolosoma, Physeosoma and Phymosoma. The former has the pricrity for the two others, which fer many years erroneously hâve been used for species in which the tentacular crown is situated dorsal to the mouth (Fisher 1952, pp. 388-389). — 379 — présent dorsallv, and often interrupted by areas completely devoid of rings. The number of rings may amount to about 150. The hooks are very characteristic (fig. 3). 'l'he terminal tooth is sharply Fig. 2. — Papillae from the skin of Phascolosoma multianulata n. sp. ; 1 and 2 from the introvert ; 3, 4 and 5 from the trunk. bent forming a right angle wit'n the broad, basal part ; below the tooth is a big, rounded « hump ». The elear médian streak is very narrow, and the elear triangular spaee which is more or less separated from this latter is only low and narrow. The chitinous, archformed band at the base of each hook has 8-12 « fringes ». In the interval — 380 between eaeh row of hooks are a few minute eorpuscles ; they are fiat, circular in outline and arrangée! in a rather peculiar way. They form rings close in front of the rings of hooks and are situated fairly long from each other, i. e. one papilla in front of each lOth to 12th hook. If we say that in a certain ring they are found in front of the lst and the 12th and the 24th hook, they will in the following and the preceding ring lie in front of the 6th, the 18th and the 30th hook and so on (fig. 4). In a few specimens the tentacular crown is expanded. There are 12 tentacles forming a circle open dorsally to the mouth and Fig. 3. — Phascolosoma multianulata n. sp., Ilooks. enclosing the relatively large, pear-shaped nuchal organ and the brain. The oral disk including the tentacular crown is surrounded by a slightly coloured ring, the cephalic collar, and just behind this is a délicate fold, the cervical collar, closelv followed by the rings of hooks (fig. 5). In the post-proboscideal région the longitudinal muscles are divided into separate bandswhich do not anastomose. Thenumbers of the bands vary rather much in different specimens. In a spéci¬ men about 2,5 cm long there are 20-24 fascicles, the lesser number being at the level of the nephridopores ; shortly in front of them the muscles fuse to a continuons sheet. The introvert was frequently invaginated far beyond this point, and the retractors were therefore highly contracted. There are four retractor muscles ; the ventral pair arises with double roots from four muscle bands (the 2nd to the 6th), the dorsal pair which is much more slender, only from two bands (the 3rd and the 4th) and slightly in front of the ventral pair. 381 0,05 mm Fig. 4. — Phascolosoma multianulata n. sp., Diagram of the arrangement of hooks and papillar on the introvert. 1mm Fig. 5. — Phascolosoma multianulata n. sp., Anterior part of the proboscis. Fig. 6. — Phascolosoma multianülata n. sp., Internai anatomy. There is a single intestinal anohoring muscle which arises in the ventral midline at the same level as the origin of tire ventral — 383 retractors ; il is attached by means of two slender branches, one to the postoesophageal gut and one tothe rectum. The anus opens far behind the introvert and at a short distance behind the nephrido- pores. The rectum is fastened by a broad, raeemoceous wing-muscle. The segmentai organs are long and slender, often of unequal length ; they are for two thirds of their length attached to the body- wall by a délicate mesenterium. The nephrostomes are slightly expanded, and their external openings are between the 3rd and the 4th muscle-fascicles. The gonads at the roots of the ventral retractors were in ail specimens very slightly developed, and sexual produets were not found in the coelomic fluid. It. is seen that the internai anatomy is in close accordance to that of the genus Phascolosoma Leuck. ; but as far as I ean see the présent specimens difl'cr from other hitherto described species in the com¬ bination of the following features : the shape of the hooks, the large number of hooks carrying rings and the shape and the distribution of the different papillae of the skin. Ail the specimens were found on the sea-shore of a little coral- island in a quarternary uplift formed by fossil, more or less compact coral-blocks, which were completcly perforated by the tunnels of the little sipunculid. Furthermore only those blocks were inhabited which daily for a couple of hours lay beyond the reach of the surf ; evidently the species require to be dry for a certain time each day. Specimens were never found either in sponges or under stones. Class Echiuroidf.a. Ochetostoma erythrogrammon (Leuck & Rüpp.) 1828 Locality : Tahiti. Remarks : Two specimens, the larger one measuring about 4 cm inclusive the introvert, which has been lost in the smaller one, the trunk of which measures 20 mm. The skin is thick and tough, opaque ; the hooks small and only visible under the microscope. The largest specimen was dissected ; it showed 18 longitudinal muscle-bundles, three pairs of long, brownish nephridia with slightly curled spiral appendages at their coelomic apertures. The first pair opens in front of the ventral set.ae, the two others behind. Numerous délicate muscle- fibres fasten the alimentary canal to the body-wall. Two long anal vesicles with rather few minute unstalked funnels. Distribution : The species is mainly restricted to tropical waters and most commonly found in low water or on the beach below Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 3, 1954. 25 384 — coral-blocks or in coral sand. It is especially common in the East Indies ; it is reported from different Islands in the Pacific, but as far as I ean see not previously from Tahiti. Other localities are the Red Sea, the Islands in the Bay of Bengal, Zanzibar, Formosa, Korea. From the western hemisphere it is reported from the Baha¬ mas. LITERATURE 1883 Seeenka, E., de Man, I. G., Bülow, C. : Die Sipunculiden, eine systematische Monographie. Semper, Reisen im Archipel der Philippinen. II, vol. 4, pp. 1-131, 14 pis. 1899 Shipley, A. E. : A report on the Sipunculoidea, collected by Dr. Willey at the Loyalty Islands and New Britain. — A. Willey’s Zoolo- gical Results. pt. II, pp. 153-160 ; 1 pl. 1952 Fisher, W. K. : The Sipunculid worms of California and Baja, California. Proc. U. S. Nat. Mus., vol. 102 ; pp. 371-450. Laboratoires de Zoologie du Aluséum de Paris et du Muséum de Copenhague. — 385 — Les Octocoralliaires d'Afrique du Sud (/. Alcyonacêaj. Par Andrée Tixier-Duüivault. Nous poursuivons l’étude des Octocoralliaires d’Afrique du Sud débutée antérieurement 1. I. — Ordre des Alcyonacea. Famille des Alcyoniidæ Verrill. Genre Alcy onium L. Alcyonium fungiforme n. sp. Un exemplaire portant le n° AFR 1589 N, récolté le 26-9-1949, par V Af ricana, à 34° 33' S, 18° 20' E, sur un fond de sable gris. Diagnose : Colonie en forme de champignon à large pied supportant un gros capitule subglobuleux. Spiculés du cortex pédonculaire en haltères à verrues aiguës (0,0G à 0,09 mm de long). A l’intérieur du coenenehyme basilaire bâtonnets à extrémités eflilées et à protubérances pointues centrales (0,08 à 0,21 mm de long). Double-sphères du capitule (0,06 mm de long) accompagnées de bâtonnets émoussés (0,09 mm. de long). Polypes de grosse taille, uniformément répartis sur le capitule. Coloration de la colonie dans l’alcool : pied blanc brunâtre, capitule, blanc tacheté de rose, polypes blancs. Description : La colonie a la forme d’un champignon. Son pied, stérile, est large de 25 mm à la base et de 10 mm au sommet a 22 m de haut ; il supporte un capitule subglobuleux de 24 mm de dia¬ mètre (fig. 1, n). Le pied, finement strié longitudinalement et hori¬ zontalement, est de texture dure et rugueuse. Le capitule, de consis¬ tance ferme et douce au toucher, est régulièrement pourvu de gros polypes à demi-épanouis. Les éléments squelettiques du pied sont assez différents les uns des autres suivant leur localisation. Au niveau du cortex ce sont des double-sphères de 0,062 à 0,091 mm de long, à col plus ou moins élevé et à verrues aiguës (fig. 2, /, g, h, i, /, o). A l’intérieur du cœ- nenchyme ce sont des bâtonnets très particuliers, pourvus d’extré¬ mités effilées et de prolongements pointus rassemblés au milieu des 1. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 2<> s., t. XXVI, 1, 1954, p. 124, 2 s. ; t. XXVI, 2, 1954, p. 261. Bulletin du Muséum, 2° série, t. XXVI, n° 3, 1954. — 386 spiculés. Les plus petits, ne dépassant pas 0,085 mm de long (fîg. 2, n), sont minces et montrent de courtes extrémités alors que d’autres, mesurant 0,13 mm de long, ont déjà des protubérances terminales allongées fig. 2, q). Ce type s’accentue et les sclérites vont de 0,13 à 0,21 mm de long, tout en présentant un amoncellement de tuber¬ cules centraux plus ou moins proéminents (fig. 2, a, b, c, k, l, m ). Les spiculés du capitule sont très différents de ceux du pied. Ce sont soit des haltères de 0,06 mm de long, à verrues arrondies et col peu marqué (fig. 3, A-, l, n), soit des bâtonnets émoussés de 0,09 mm de long (fig. 3, c, i, m, o). Fig 1. — Alcyonium fungiforme n. sp. a : colonie entière ; b : extrémité proximale d’anthocodie ; c : tentacule. Les polypes, de grosse taille, sont uniformément disposés sur tout le capitule. Eloignés de 2 à 6 mm les uns des autres, ils présentent, à l’état semi-rétracté, de petites proéminences rigides de 2,5 à 3 mm de diamètre desquelles sortent des anthocodies molles de 4 mm de long à l’état semi-épanoui (fig. 1, b) abondamment couvertes de spiculés. Des aiguilles presque lisses de 0,024 à 0,034 mm de long (fi1'. 3, a. b. g, j) sont disposées en huit rangées longitudinales à l’extrémité anthocodiale distale, alors que des bâtonnets peu verru- queux de 0.08 à 0,16 mm de long (fig. 3, d, e, f, g, h) forment une couronne horizontale. Les tentacules, courts, portent cinq paires de pinnules latérales arrondies (fig. 1, c). La colonie, conservée dans l’alcool, présente un pied blanc bru¬ nâtre et un capitule blanc tacheté de rose au niveau des proéminences basales des polypes. Les zoïdes sont blancs. — 387 — Rapports et différences : Nous avons donné à l’exemplaire que nous venons de décrire le nom d’Alcyonium fungiforme car il se distingue nettement, par la forme très caractéristique de ses spiculés pédicu¬ laires, des espèces A. variabile Thomson et A. antarticum Dickson auxquelles il ressemble par son habitus. En effet il faudrait examiner les échantillons décrits par les auteurs et en étudier les sclérites pour savoir exactement à quoi correspondent les descriptions incomplètes. Thomson, sous le nom général de Metalcyonium varia¬ bile , a créé en 1921 deux variétés : molle et durum, la première étant synonyme de VA. antarticum W. et St. décrit par Hickson en 1902 et la seconde synonyme de Metalcyonium patagonicum May. Or Thomson n’a pas figuré de spiculés, aussi ne pouvons-nous tenir compte de la valeur de ces synonymies. D’après les photos des — 388 — planches \ et Y I A . variabile durum est semblable à .1. antarcticum Iliekson alors que A. variabile molle en est différent. D'autre part Molaxder en 1926 a considéré .4. variabile comme un synonyme de -4. paessleri May 1899. Or les spiculés de A. paessleri de Molander sont tout à fait différents de ceux de notre exemplaire. Sans plus de précisions nous sommes donc dans l’obligation de donner à notre spécimen une dénomination nouvelle qu’il ne sera possible de rap- Fig. 3. — Spiculés capitulaires et polypaires d’Alcyoniurn fungiforme ( X 450 X 1/2). procher d’.4. antarcticum, A. variabile ou A. paessleri des divers auteurs que par la comparaison des échantillons et de leurs éléments squelettiques. Alcyonium luteum n. sp. Deux exemplaires portant le n° AFR 882 J, récoltés le 10-2-1948, par l’ Africa na, à 34° 39' S, 14° 42' E, à une profondeur de 168 m, sur un fond d’argile verte. Diagnose : Colonie claviforme à pied allongé surmonté d’un capitule court peu renflé. Spiculés du cœnencliyme pédiculaire en haltères (0,04 à 0,09 mm de long) à rares verrues proéminentes et à col élevé. Sclérites du coenenchyme capitulaire en bâtonnets peu verruqueux (0,04 à 0,13 mm de long). — 389 — Polypes allongés, minces, à tentacules triangulaires. Coloration de la colonie dans l’alcool : pied blanc jaunâtre, capitule jaune, polypes blancs à sommets jaunes. Fig. 4. — Alcyoriium luteum n. sp. A : Colonie ; B : antliocodie ; m, n, o, p, q, r, s, t, u, v : spiculés basilaires (X 450 X 3/5) ; a, b, c, d, e, /, g, h , i, /, k, l: spiculés capi¬ tulaires et polypaires (X 450 X 3/5). Description : Claviformes les deux colonies présentent un pied stérile, allongé, qui recouvre entièrement à sa base un tube de Phyllo- chætopterus. Ce pied, faiblement ridé longitudinalement, amène insensiblement à un capitule court, peu renflé, couvert de polypes. — 390 — Dans l’un des échantillons (fig. 4, A) le pied, mesurant 20 mm de longueur et 9 mm de largeur, supporte un capitule de 5 mm de haut et de 12 mm de diamètre. Dans l’autre spécimen le pied a 17 mm de long et 12 mm de large alors que le capitule atteint 7 mm de hauteur et 14 mm de diamètre. La consistance de la colonie entière est ferme et rugueuse. Semblables pour le cœnenchyme pédiculaire interne ou cortical les éléments squelettiques sont des haltères dont la taille oscille entre 0,04 et 0,09 de long. Leurs têtes sont hérissées de quelques verrues proéminentes à contour peu dentelé et leurs cols sont géné¬ ralement hauts et étroits (fig. 4, m, n, o, p, q, r, s, t, u, v). Les spiculés du cœnenchyme capitulaire sont des bâtonnets de 0,04 à 0,13 mm de long ornés de rares grandes verrues irrégulières (fig. 4, d, e, /, g, h, k, 1). Les polypes, longs et minces, sont épanouis ou semi-épanouis. Éloignés au plus de 1 mm les uns des autres ils recouvrent la surface entière du capitule. Leur anthocodie mesurant 8 mm de long et 1 mm de large, présente une portion proximale blanche et lisse surmontée d’une portion distale jaune couverte de sclérites orientés en chevrons (fig. 4, B). Les tentacules, triangulaires, portent laté¬ ralement cinq paires de courtes pinnules spiculées. Les deux colonies conservées dans l’alcool ont un pied blanc jau¬ nâtre et un capitule jaune. Rapports et différences : Cette espèce d’Alcyonium se distingue nettement par sa forme extérieure et la configuration de ses spiculés de toutes les autres espèces d’Alcyonium connues. Genre Malacacanthus Thomson. M alacacanthus rufus Thomson. 1921. Malacacanthus rufus , .J. S. Thomson. Trans. Roy. Soc. South Africa, vol. IX, part 2, p. 171, pl. V, fig. 5. Un exemplaire portant le n° AFR 865 Q, récolté le 8-1-1948, par Y Af ricana, à 34° 36' S, 19° 18' E, à une profondeur de 20 fthms, sur un fond d’argile vert foncé. Le spécimen, de teinte brun foncé, dépourvu de spiculés, corres¬ pond au type de l’espèce décrit par Thomson en Afrique du Sud. (A suivre.) Laboratoire de Malacologie du Muséum. — 391 - Contributions a la flore de la a^-Calédonie. Par A. Guillaumin, PROFESSEUR AU MUSÉUM CVI. — Plantes recueillies par I. Franc de 1905 à 1930. (14e supplément) J'ai donné, depuis 1913, ici même, des listes de plantes récoltées par Franc conservées à Paris et à Berkeley. M. Taylor, conserva¬ teur du Département botanique du British Muséum, m’ayant demandé de déterminer les plantes néo-calédoniennes innommées de l’Herbier britannique, j’y ai trouvé bon nombre de numéros inédits. Il y a lieu, d’ailleurs, de faire remarquer que Franc ayant constitué, en dehors d’une série générale, des séries A, B, C, D, sans parler d'une série spéciale, il n’y a pas toujours concordance de numérotation. Par suite, à ma connaissance, il n’existe nulle part de collection complète. Clematis glycinoides DC. - — (236 série A, 1287). Pedicellaria pentaphylla Schrank (584). Garcinia amplexicaulis Vieill. ex Pierre — (147 anc. 211). Sida rhombifolia L. — (1272). Hibiscus diversijolius Jacq. — (1248). Lagunaria Patersonii Don. — (1314). Gossypium vitifolium Lam. — (1084). Sterculia sp. nov. ? — (1208). Grewia crenata Schinz et Guillaum. — (1054). Dubouzetia campanulata Brong. et Gris. — Yahoué (101 pro parte). Microsemma salicifolia Labill. var. • — ■ (122 pro parte). Acridocarpus austro-caledonicus Baill. — Nouméa (sans n°). Zieridium pseud’obtusi folium Guillaum. — (1257). Boronella verticillata Baill. ex Guillaum. — Nouméa (sans n°). Fagara pinnata Engl. — (572). Eloeodendron curtipendulum Endl. — Nouméa (1390). V entilago pseudocalyculata Guillaum. — (1639). Podonephelium Homei Radlk. — (1265). Cupaniopsis Sebertii Guillaum. — Mt-Dore (1341). Harpullia austro-caledonica Baill. — (1271). Semecarpus atra Vieill. — (150, série A). Lotus australis Andr. — (1067). Tephrosia purpurea Pers. — (1264). Desmodium umbellatum DC. — (1011). Bulletin du Muséum, 2° série, t. XXVI, n° 3, 1954. 392 — Nephrodesmus albus Schindl. — Nouméa (sans n°). Arthroclianthiis Balansae Schindl. — (205, série A). Indigofera sujjruticosa Mill. — (804). Sophora tomentosa L. — (1066). Bauhinia monandra Kurz = B. Kappleri Sagot — • Nouméa, planté, (1347). Mimosa pudica L. — - Yahoué (1388 pro parte). Acacia simplicifolia Druce — (1164). Serianthes calycina Benth. — Nouméa (sans n°). Pancheria alaternoides Brong. et Gris — Monts Koghis (sans n°). P. Sebertii Guillaum. — Monts Koghis (312). Cunonia Balansae Brong. et Gris — (113 série A). Drosera neo-caledonica Hamet — (286 série A 200). Bruguiera eriopetala W. et Arn. — (1068). Callistemon gnidioides Guillaum. — Nouméa (sans n°). Melaleuca Leucadendron L. — Nouméa (sans n°). Tristania calobuxus Scliltr. — (sans n°). T. capitulata Panch. ex Brong. et Gris — (sans n°). Spermolepis gummifera Brong. et Gris — (536 série A). Pleurocalyptus Deplanchei Brong. et Gris — (222 pro parte). Eugenia Gacognei Montr. — (497 série A 301). Syzygium austro-caledonicum Guillaum. — (238 série A). 5. tetragonum Vieill. ex Guillaum. — (239 série A). Caryophyllns multipelatus Guillaum. — (239 série A). Homalium neo-caledonicum Seem. — (174 série A). Centella asiatica Urb. — (sans n°). Myodocarpus involucratus Dub. et R. Vig. — (165 série A). Delarbrea collina Vieill. — (1281). Strobilopanax macrocarpa R. Vig. — (1257). Bikkia fritillarioides Scliltr. — (501 série A 305). B. Panclieri Guillaum. — (1056). B. tubiflora Schltr. — (220 pro parte). Morierina montana Vieill. — Nouméa (sans n°). lledyotis joetida J. E. Smith = Oldenlandia imberbis Guillaum. — (1157). Plectronia odorata F. Muell. — (1230 pro parte). Pavetta opulina DC. — (1127). Cofjea arabica L. — (1311). Psychotria microglossa Guillaum. — (2). Normandia neo-caledonica Hook. f. — (sans n°). Scaevola Beckii Zahlbr. — Nouméa (sans n°). Leucopogon albicans Brong. et Gris — (262 série C4). Dracophyllum ramosum Panch. ex Brong. et Gris — ■ Monts Koghis (sans n°). Statice australis Spreng. — (1020). Tapeinosperma oblongijolium Mez — (729). Planchonella viridis Pierre — (1170, 1241). Manilkara Pancheri Pierre — (1175). Maba fasciculosa F. Muell. — (114). — • Un autre échantillon portant le même n° avait été déterminé M. glauca Montr. Alyxia podocarpa v. Heurck et Muell. -Arg. ? — (587). Ochrosia Tliiollierei Montr. — Nouméa (sans n°). O. lijuensis Guillaum. — (sans n°). - 393 — Alstonia lanceolijera S. Moore — (15 pro parte). A. plumosa Labill. — (29 anc. 21 série A) ; Nouméa (sans n°). Parsonsia scabra Guillaum. — (1065). Gymnema sylvestre R. Br. — (724). Tylophora tapeinogyne Scliltr. - — (698). Sarcolobus lifuensis Guillaum. — (3107 pro parte). Geniostoma Pancheri Baill. — Nouméa (sans localité). Couthovia neo-caledonica Gilg et Ben. — (1035 pro parte). Messerschmidia argentea Johnst. — (1117). * Ileliotropium indicum L. — Nouméa (sans n°). cette plante introduite n’a pas été récoltée depuis 1908. Calystegia Soldanella R. Br. — (1119). Datura Tatula Wild. — gare de Nouméa (1363). Franc notait que cette espèce introduite était encore assez rare en 1909. Lindernia neo-caledonica S. Moore — Anse Vata (sans n°). Myoporum ceassifolium Forst. — (1005). Lantana Camara L. — Nouméa (sans n°). Prernna integri folia L. — (1069). Oxera glandulosa Vieill. — (513 anc. 317). Ocimum Basilicum L. var. purpurascens Benth. — (1 16) . *Lconotis nepetaejolia R. Br. — Nouméa (1338). Bien que cette plante, d'origine américaine, ait été signalée par Franc comme assez commune, sur les déblais en 1909, elle n’a pas été récoltéa depuis. Mirabilis Jalapa L. — ■ (1285). Salicornia australis Soland. — Nouméa (1532). Beauprea spathulaefolia Brong. et Gris — Nouméa (sans n°). Stenocarpus trinervis Guillaum. — ■ (151 série A). Hachettea austro-caledonica Baill. — (303). Euphorbia Pancheri Baill. (1007). E. Vieillardii Baill. — (1197). Phyllanthus kanalensis Baill. — (1283 pro parte) ; Nouméa (sans n°). Croton insulare Baill. — (1233). Ilomalanthus répandus Schltr. — (1091, 1140). Ficus inaequibractea Warb. — (1121). F. Strorckii Seem. var. pubescens Bur. — (1057). Casuarina Cunninghamiana Miq. — (203 anc. 146 série A). C. equiseti/olia Forst. var. incana J. Poiss. ■ — (1160). Dendrobium gracilicaule F. Muell. — (44°). Smilax orbiculata Labill. var. Balansae A. DC. — (1087). Potamogeton pectinatus L. — (1295). Cyperus rotundus L. — (1171). Abilgaardia monostachya Vahl. — Nouméa (sans n°). Cladium articulatum R. Br. — Nouméa (sans n°). Imperata arundinacea Cyrilli — (1049). Saccharum officinarum L. — Mont Koghis (1376). Cymbopogon réfractas A. Camus — (394). Cenchrus calyculatus Cav. — (1073). — 394 — Stenotaphrum secundatum O. Ktze. — - (1110). Austrotascus spicata Compton. — (676). En plus des plantes de Franc, se trouvaient les échantillons sui¬ vants inédits : Hybanthus austro-caledonicus Schinz et Guillaum. — Lifou (Whitmee 20). Dysoxylum macranthum C. DC. — Sans localité ( Compton 1165). Phelline lucida Vieill. ex Baill. — Sans localité ( Compton 2184). Emmenospermum Pancherianum Baill. — Nouméa : Port N’géa (Comp¬ ton 65). Ellatostachys apetala Radlk. — Lifou (Whitmee) . Melothria Baueriana F. Muell. — Mont Canala (Compton 1226). Morinda Forsteri Seem. — Lifou (Whitmee). Phyllanthus lijuensis Guillaum. — Lifou (Whitmee 2). Codiaeum Inophyllum Müll.-Arg. — Lifou (Whitmee) . Fontainea Pancheri Heck. — Sans localité (Compton 22). Bocquillonia spicata Baill. — Sans localité ( Compton 1131). Acalypha neo-caledonica Müll.-Arg. — Lifou ( Withmee 31). A. Pancheriana Baill. — Lifou ( Whitmee 32). Cleidion Vieillardii Baill. var. acutijolium Müll.-Arg. — Lifou (Whit¬ mee 33). CVII. — Plantes utiles récoltées par M. J. Barreau. M. J. Barreau, qui avait antérieurement herborisé sur les rivages et les îlots de la région de Nouméa 1 et à Maré 2 a récolté, depuis, les quelques plantes suivantes jouant surtout un rôle dans l’ali¬ mentation : Hibiscus Manihot L. — Kokinghone, cultivée (10). H. tiliaceus L. — Ateu (district de Koné), Bourao pinda (6), Bouao poati (9), Bourao comestible. Canariellum oleiferum Engl. — Ateu, forêts humides, Lanli (7), on consomme l’amande. Eugenia bullata Panch. ex Guillaum. — Ateu, forêt humide, Potee (5), fruit mûr consommé. Lumnitzera racemosa Willd. — Wunjo, près de Voh, Meang (12), feuilles consommées crues. Wedelia biflora DC. — Oundjo, dans un jardin au niveau de la mer, Kaket (15) ; se rencontre un peu partout, Segue à Maré ; feuilles utilisées dans l’alimentation. * Le Crescentia Cujete L., le Calebassier, est cultivé dans quelques tribus de la Côte Est, notamment dans celle de Pombaï, près de Tiwaka, où les fruits sont utilisés comme récipients ou gourdes (Photo). 1. Voir Bull. Mus., 2e sér., XX, pp. 352-353 (1948). 2. Voir le. XXIII, p. 541 (1951). - 395 — Kermadecia leptophylla Guillaum. — Ateu, forêt humide, Te (8), on consomme l’amande. K. sinuata Brong. et Gris — Ateu, forêt humide, Paoai (2) ; on consomme l’amande. Peperomia blanda Kunth. — Ateu, Sungundi goroaton (4) ; condiment cuit avec les feuilles de Taro. Ficus Barraui Guillaum. sp. nov. Ramis adultis glabrescentibus junioribus sordide puberulis, petiolo 3 cm. lojigo, puberulo, foliis concoloribiis , rigidis, ovatis ( usque ad 21 cm X 10 cm), supra glabris, subtus Costa nervisque fulvo-hirsutis, apice obtusis, basi atienuato-rotundatis, nervis lateralibus I circa 15 jugis, rectis, II fracti- flexis, stipulis lanceolatis, 1,5 cm. longis, lanuginosis ; receptaculis geminatis, sessilibus, globosis (1-1,5 cm. diam.) extra glabrescentibus, intus dense albo pilosis, bracteis fere orbicularibus, circa 5 mm longis, extra dense appresse pilosis, intus glabris, perianthii Ç segmentis 3 anguste lanceolatis, acutis, 1 mm. longis, stigmatibus 2. Ateu, forêt humide, Weniwo (3) ; on consomme le fruit cuit, ou cru à maturité. Yoisin de F. heteroselis Bur. mais pétiole moins robuste, feuilles en dessous hirsutes et non veloutées sur la côte et les nervures et nervures latérales I droites et non arquées. Dioscorea alata L. — Oundjo, jardin au niveau de la mer, Wael, mais c’est un nom de Maré (13). *Lc Taro des Nouvelles-Hébrides ou Taro de Tiwaka qui a été confondu avec le Taro sauvage ( Alocasici macrorrhiza Schott) dont la tige n’est consommée qu’à Ouvéa, est vraisemblablement le Cystosperma Chamissonis Merrill, à tubercules à l’extrémité de stolons courts. (Photos et croquis). Dianella neinorosa Lam. Nécaot (District de Koné), Mambi, Pindah (1), purgatif ? * Cryptostegia grandiflora R. Br. — Koné (11), Voh. Plante enva¬ hissant la région de Koné, Témala, Ouaco, dans la direction du vent dominant. Aurait été introduite comme plante à caoutchouc, avant la première guerre mondiale, par Cosnier, receveur des postes à Koné. Existe dans les jardins à Nouméa. Les Asclépiadacées n’étaient, jusqu’ici représentée en Nouvelle- Calédonie que par des Asclépiadées, Tylophorées et Sécamonées, c’est-à-dire des Cynanchoïdées caractérisées par des pollinies cireuses réunies par 2 eaudicules au rétinacle, le Cryptostegia appartient aux Périplocoïdées caractérisées par le pollen granuleux formant 4 masses à eaudicules spatulées non reliées à un rétinacle. Euphorbia hanalensis Bolss. — Nétea, poison de pêche en rivière (16). — 396 — Ecologie et géographie botanique de v archipel des Saintes (Antilles françaises) — f20e contribution). ( suite et fin). Par Henri Stehlé. CORRESPONDANT DU MUSÉUM. P II Y T O S O C I O L O G I E ET SERIES VEGETALES. Tenant compte des conditions écologiques et biologiques décrites ainsi que des travaux phytogéographiques réalisés sur l’Archipel des Antilles françaises, notamment V Écologie (9), V Esquisse des asso¬ ciations (10 et 11), les Types forestiers (13) et notre Thèse sur la Végétation sylvatique (15), où figurent les définitions et classifi¬ cations établies pour l’entité caraïbe, on peut conclure à quatre séries végétales aux Saintes. Ces séries appartiennent toutes à la région inférieure (étage de 0 à 500 m. d’altitude) décrite dans V Écologie (9) au domaine maritime pour tous ses secteurs (pp. 52- 96), au domaine littoral pour le secteur Sous-le-Vent (pp. 105-125) et au domaine intérieur, pour le secteur des mornes et coulées volca¬ niques (p. 144-154) et celui des cultures (pp. 162-191). Adoptant un plan analogue à celui mentionné ci-dessus, les séries et faciès suivants peuvent être retenus. Ils sont basés sur nos récoltes de 1935, 1937 et 1945 d’une part et sur plus de cinquante relevés floristico-sociologiques effectués en décembre 1953, dans les communautés végétales des secteurs édapho-climatiques les plus variés des différents îlots, de la ligne de rivage aux points culmi¬ nants : Terre-de-TIaut et Terre-de-Bas possèdent une grande simili¬ tude dans leur domaine maritime, mais de sensibles différences sur les séries des mornes et coulées volcaniques du domaine intérieur. 1 . Série maritime. — La mer y est le facteur essentiel. De même que pour la Guadeloupe et Marie-Galante, un secteur immergé et un type de mangrove existent aux Saintes, alors que la Désirade, de plus large étendue, ne possède pas de mangrove et qu'il n’exist.e aucun cours d’eau permanent dans cet Archipel. Végétation des algues et des phanérogames sous-marines. — F.lle peut être classée selon les termes des biologistes océanographes en étages littoral, infralittoral et supralittoral, qui sont super¬ posés suivant le niveau de l’eau de mer et ses variations. Un faciès rocheux et un faciès meuble sont observables aux Saintes. L’étage supralittoral y est marqué par des lichens gris crustacés et des Floridées du genre Bostrychia, sur les roches, mais est dépourvu de végétaux marins dans le faciès meuble (plages). Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 3, 1954. 397 — L’étage littoral, dans les stations battues, nombreuses aux Saintes, est marqué supérieurement par une ceinture brunâtre de Phéo- phycée : Ectocarpus et des Mélobésiées encroûtantes, alors qu’il est stérile dans les stations calmes, ou seulement indiqué par des Cvano- ph ycées du genre Dichothrix. L’étage infralittoral porte une abondante végétation de Fueaeées : Sargassum et Turbinaria et de Chlorophycées dans les fissures et grottes : Anadyomede, Valo/iia et Codiurn (Roches Percées, Batterie de la Tête Rouge) alors que sur le sable du faciès meuble (Anses de Pont Pierre et du Marigot, Raie du Mûrier), des Chloro¬ phycées du groupe des Siphonales tropicales dominent : Halimeda, Udotea , Dictyosphaeria , avec des Phéophycées : Zonaria et Diclyota, et des Floridées : Crouania et Agardhiella. C’est aussi le secteur des phanérogames sous-marines de l’association à Thalassia-Cymodocea que nous avons décrite en 1935 dans Y Écologie (9) pour la Guade¬ loupe (p. 54 et p. 257), mais sans la présence du Najas qui vit plus sur les vases que sur le sable, or ces dernières ne se forment guère sur la plateforme maritime des Saintes. Végétation de la mangrove à Avicennia-Laguncularia-Conocarpus. — C’est celle décrite en détail pour la Guadeloupe en 1935 (pp. 55- 65) et dans notre Thèse (15), avec cependant l’absence de l’élément le plus halophile et marin : Rhizophora et du stade à Acrostichum, de la Fougère dorée. Les conditions écologiques et de genèse sont dif¬ férentes aux Saintes : milieu plus sec, moins vaseux et installation sur une ancienne saline, peu à peu isolée de la mer ou reliée avec elle seulement de façon périodique, par un cordon littoral discon¬ tinu. C’est, la Saline Marigot, et la seule mangrove, incomplète d’ailleurs, que nous ayons observée dans l’Archipel Saintois. Sur la boue salée les racines aériennes ou pneumatophores d’ Avicennia sont nombreuses portant un feutrage de Floridées violacées : Calo- glossa Leprieuri, Bostrychia et de Cyanophycées. Le rôle respiratoire et la fonction diastasigène de ces pneumato¬ phores érigés en béquilles denses, de 15 à 20 cm. au dessus de la ligne de balancement hydrostatique, ont été étudiés dans. Y Ecologie (p. 57). La zonation halophile est la même et la première ceinture émergée qui le horde est une pelouse rase à Sporobolus virginicus, sur sables humides. 2. Série littorale. — Les facteurs édapho-climatiques commandent cette série. Ce sont la mer, le sable et le vent pour les plages et les dunes, le sable imprégné d’éléments argileux et humiques dans les bosquets de mancenilliers, des roches labradoritiques, cinérites et brèches plus ou moins décomposées et érodées par les embruns, les orages et le vent sur les falaises littorales. Les plages. Elles offrent des zonations diverses. L’association classique du milieu arénacé, à Ipomoea-Canavcdia, si abondante — 398 — en Grande-Terre et dans presque toutes les Iles Caraïbes, dans sa forme typique ( Écologie , pp. 74-76) n’existe pas aux Saintes. Par contre, les autres éléments électifs des sables, sauf ces deux caracté¬ ristiques des plages de la Guadeloupe, s’y retrouvent et dominent suivant le cas. A Grande-Anse de Terre-de-IIaut, le pionnier est Stenotaphrum stolonifère, derrière lequel deux zonations d’halo- philes crassuleseentes : Sesuvium et Mallotonia gnaphalodes, espèce des formations coralligènes absentes ici, mais sur des sables alloch- tones où la proportion de coraux et calcaires coquilliers broyés par la mer (et de sel) explique la présence de ses touffes. La Plage de Marigot, en bordure de la mangrove et latéralement à celle-ci présente des ceintures successives, de la mer vers l'intérieur, à Sporobolus, Philoxerus, Pectis et Hippomane, alors que celle de Pont Pierre : Sesuvium, Sporobolus, Euphorbia buxifoha et Steno¬ taphrum, puis Hippomane, et celle de l’Anse Figuier : Sporobolus- Stenotaphrum et large bande d’Opuntia Dillenii puis de mancenilliers. En opposition avec la colonisation de ces plages de Terre-de-IIaut, celles de Terre-de-Bas, à éléments détritiques plus grossiers et sables coquilliers grisâtres moins pulvérisés et fins, comportent plus de Cactées et de suffrutescentes dans leur fixation : ceinture à Sesu viurn halophile, plan incliné à Hippomane rabougris, mutilés, denses, fortement éoliens en progression, de 0 m 30 à 3 m. marquant la direction et l'intensité du vent, rideau épineux imbriqué et fourni d 'Opuntia Dillenii puis rideau arbustif inerme à Thespesia-Coccoloba Terminalia, avec le rare Ardisia guadelupensis, comme à Deshayes, telle est la zonation de la Plage à Grande-Anse de Terre-de-bas. Les dunes : Des dunes de 3 à 4 m. de haut, à sables gris ou jaune kaki, mobiles, très fins, coquilliers, à débris et tests très triturés, existent à Grande-Anse de Terre-de-Haut, en arrière de la plage décrite. Le Stenotaphrum pionnier et stabilisateur, avec Mallotonia et Euphorbia, compagnes et fixateurs, sont enterrés progressivement et, à l’optimum biologique, la dune est complètement recouverte sur le front par Scaevola Plumieri puis par Scaevola-Coccoloba, au milieu et par Hippomane en zones marginales et latérales, où des débris argilo-humiques s’accumulent, et enfin, limités postérieure¬ ment par le rideau éolien à Coccoloba protecteur. Cette colonisation, avec ces divers stades est très semblable floristiquement à celle de la Pointe des Châteaux et de certaines plages de la Désirade ; elle est l’homologue étroite de celle des dunes de la Barbade. Le milieu arénacé implique une spécialisation biologique : les conditions édaphiques étant semblables et le vent salin étant le facteur clima¬ tique prépondérant, il est normal de retrouver sur les plages et les dunes des Iles les mêmes espèces, leur groupement en communautés similaires, des zonations identiques, avec des stades et des succes¬ sions ou parfois même de véritables associations littorales, avec une — 399 stabilité relative due à ces conditions écologiques particulières. Les falaises. Ce ne sont pas des récifs madréporiques ni des falaises coralliennes ou calcaires telles que celles décrites pour la Guade¬ loupe et la Désirade ( Écologie , pp. 88-89) à Strumpfia-Lithophila, absents des Saintes, ou par Tintamarre et Petite-Terre (16) à Lantana Guilandina, mais on y retrouve le taillis xérophile à Croton : C. bal- samiferum et C. astroites ainsi que la brousse épineuse à Lantana- Randia, indiqués dans les Types littoraux caraïbes (17). Tel est le cas de l’Anse Mire, de la Batterie de la Tête Rouge, de la Baie de Marigot et des falaises du Morne Morel, des pentes abruptes de la Pointe Zoziaux et du Fort Napoléon. Les colonisations par les Cactacées le long de falaises abruptes à labradors corrodés, sont nombreuses : Elles sont à dominance de Cephalocereus Urbanianus, endémique caraïbe, homologues de celles du littoral Sous-le-Vent, à la tête Bouge, au Fort Napoléon, à Morel et au Sud de Terre-de- Bas, où elles surplombent la mer de 30 à 60 mètres de haut. Le Selenicereus grandiflorus, en colonisations denses le long des falaises du Débarcadère de Terre-de-Haut, marque une affinité avec la Pointe de Vieux-Fort et l’abondance des frangipaniers : Plumieria alba accuse l’homologie avec St Martin et St Barthélemy. Les bosquets à mancenïlliers. Le bois de Hippomane mancenilla présente sur le littoral des Saintes deux formes biologiques bien distinctes : l’une éolienne et rabougrie, naine et protectrice, à type joint et en plan incliné, en peuplement pur ou en association Hippo- mane-Coccoloba, sur faciès édaphique sableux ou sablonno-argileux, l’autre normale, à bois élevé, avec de grands arbres, atteignant jusqu’à 16 mètres, lorsqu’ils sont à l’abri du vent et sur dépressions humides, tapissées d’argile et d’humus. Aux Saintes, la forme éolienne, frappée de nanisme, est la plus répandue et le bosquet normal est l’exception. Il existe cependant entre la Péninsule de la Tête Bouge et le Pré Cassin, à Terre-de-Haut, sur un sol noirâtre riche en matières organiques et avec un micro-climat spécial et sans sous-bois herbacé ou arbustif. 3. Série paralienne. — La végétation de cette série, libérée des actions directes de la mer, est influencée par un autre facteur plus puissant encore : l’homme. Ce sont des formations anthropo¬ zoogènes : cultures, lisières et brise-vents, rudérales et postcultu¬ rales : friches, pâtures et savanes, mares creusées par l’homme pour extraire l’argile servant à fabriquer des briques ou à faire boire le bétail. Cette végétation substituée est étudiée par ailleurs. 4. Série des « mornes » et coulées volcaniques. — Ces « mornes » ont été dégradés sous l’action humaine par le feu pour faire du char¬ bon, des cultures et des pâtures, sous celle des cabris, moutons et bovins, broûtant les bourgeons et les jeunes pousses, enfin sous l’in¬ fluence de l’érosion ainsi déclenchée, accentuée par les vents et les Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 3, 1954. 26 — 400 — divers facteurs édapho-climatiques définis. Dans ces conditions, la végétation naturelle, qui se retrouve plus primitive dans les coulées où elle était plus abritée, a subi une forte évolution régressive, com¬ parable à celle décrite pour le secteur Sous-le-Vent de la Guadeloupe. Certaines collines, près du Bourg de Terre-de-IIaut, au centre de cette Ile, sont totalement dépourvues de végétation et le vent balaie ces surfaces nues où aucun obstacle ne l'arrête, désagrégeant, les maté¬ riaux, les entraînant, les pulvérisant mécaniquement. Même le Cephalocereus et le Croton n'arrivent pas à s’installer. Quelques rares pionniers disséminés dans les ravinements et les écorchures prennent place : Chrysobalanus, Hymenaea, Tabebuia et Eugenia, disjoints et éoliens, manifestant des déficiences foliaires accentuées et adop¬ tant des ports rampants et radicants pour coloniser. La végétation est hétérogène et aucune association stable, éda¬ phique vraiement sylvatique ne peut être reconnue à Terre-de-IIaut et dans les sept autres petits ilôts. Seule, Terre-de-Bas, abrite encore un lambeau de belle forêt primaire, toujours xérophile mais à ten dance mégophytique décelable par de beaux arbres : savonnettes : Loncliocarpus, courbarils : Hymenaea, poiriers : Tabebuia et figuiers maudits : Ficus. Végétation sylvatique de Terre-de-IIaut. — Le caractère diffé¬ rentiel de cette Ile d'avec la Guadeloupe réside dans l'abondance du bois savonnette, endémique caraïbe, sur les mornes les moins dégradés et les coulées abritées : C’est le Lonchocarpus Benthamianus Pittier et non le Sapindus saponaria L. (Breta p. 69), l'espèce dite Sous-le-Vent : savonnette petites feuilles. Les halliers comportent une proportion plus élevée de Brunfelsia fall.ax Duchassaing, au Chameau notamment, d’ Eugenia divers et de Croton ovalifolius et C. astroites. Les bois de poiriers : Tabebuia pallida Miers subspec. dominicensis (Lfrban) Stehlé, sont assez fréquents et un bel exem¬ plaire de ce bois de 25 m. de haut, subsiste au Pré Cassin. Le climax de cette végétation paraît être à Lonchocarpus-T abebuia. Végétation sylvatique de Terre-de-Bas. — La différence avec l’ Ile précédente réside dans un caractère primitif mieux conservé en dépit des cyclones dont les deux derniers les plus violents furent ceux de 1825 et 1865. Cela s’explique par la . massivité de l’île, son caractère plus agricole et moins zootechnique, la plus grande abondance des sommets de mornes de 200 à 300 m. d’altitude, ainsi que des coulées abritées, la conservation de l’humus dans les cuvettes. Ces facteurs se traduisent nettement sur la végétation plus sylvatique et plus mésophvtique avec des enclaves évoluant progressivement vers le climax forestier, une ambiance plus humide avec des fougères et des espèces de forêt mésophytique : Dryopteris Pithyrogramma et Adian- thum pour les Ptéridophytes, un parasite : Phoradendrum et deux Broméliacées épiphytes : Wittmackia et Tillandsia, des espèces de — 401 sous-bois senti sciaphiles et plus umbrophile : Odontonema nilidum, Desmodium umbrosum var., Piper medium, Schmidtelia, des arbres de 35 m. de haut et de 30 à 60 cm. de diamètre : Lonchocarpus Benthamianus et L. latifolius (savonnette grandes feuilles). Ficus Urbaniana mesurant 3 m 85 de diamètre et 30 m. de haut, à empâte¬ ments angulés et surtout : llymenaea Courbaril, dont des arbres de 18 à 25 m., à la densité de 100 arbres sur 3 hectares, entre la cote 209 et l’altitude 225 m. au Plateau Paquette. Le clirnax de cette végétation paraît être à Lonchocarpus- llymenaea. Évolution et recherche du climax primitif. — L’étude floristico- sociologique détaillée et celle de l’évolution, avec la recherche du climax primitif de chacune des deux îles les plus grandes de cet Archipel, font l’objet d’une publication séparée. Il sera résumé ici seulement le tableau de l’évolution mise en évidence dans les conclusions. Schéma de l’évolution de la végétation dans l’Archipel des Saintes. T erre-de-Bas Forêt xéro-mésophile à Lonchocarpus-Hymenaea (Cliihax) t Bosquet précurseur à Lonchocarpus Benthamianus et L. lati[olius-Amomis-Eugenia Exostemma (sur labradorites). t T erre-de- Haut Forêt xéro-héliophile à Lonchocarpus-T abebuia (Climax) t Bosquet précurseur à Lonchocarpus Benthamianus Pisonia-Eugenia-Rochefortia- Brunfelsia. (sur labradorites). t Taillis à Croton balsami forum — Cr. astroites (Embuissonnement) . t Brousse à Lantana-Randia , forêt-parc ouverte, à Cactacées : Opuntia-Cephalocereus (Fourrés épineux). t Bosquet à Hippomane mancenilla (Bois littoral). t Bideau protecteur à Coccoloba uvijera (Point de départ). — 402 — RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES (1) Breta (F.). — Les Saintes (Dépendances de la Guadeloupe). Recueil de Notes et observations générales, pp. 1-156, Larose, Ed., Paris, 1939. (2) Bhuet (Ed.). — Etudes volcanologiques dans l’Archipel des Saintes (Antilles françaises), Bull. Soc. Géol. France, 6e sér., t. II, pp. 485- 490, Paris, 1952. (3) Institut géographique national. — Ministère Trav. Publ. et Transports. Carte au 20.000e : Les Saintes. Paris, sept. 1951. (4) Lacroix (A.). — La Montagne Pelée et ses éruptions. Paris, 1904. (5) Moreau de Jonnes (A.). — Histoire physique des Antilles françaises, savoir la Martinique et les Iles de la Guadeloupe, contenant la géologie de l’Archipel des Antilles, le tableau du climat de ces îles, la minéralogie des Antilles françaises, pp. 1-560. Paris, 1822. (6) Raukiaer (C.) . — Types biologiques pour la géographie botanique in Bull. Acad. Roy. Danmark, 1905. — Ont bladstorelsens anven- delse i den biologiske plantegeografi, in Bot. Tidskr. n° 33, pp. 225, 1916. (7) Schimper (A. F. W.). — Plant geography upon a physiological basis, Oxford, England, 1903 ; trad. angl. de « Planfzengeographie auf physiologisher Grundlage, Iéna, 1898. Die indomalayische Strand- flora, in Bull. Mitth. ans d. Tropen, t. III, 1891. (8) Senn (A.). — Paleogene of Barbados and its bearing on history and structure of Antillean-Caribbean Région, in Bull. Amer. Assoc. Petrol. Geolog., vol. 24, n. 9, pp. 1548-1610, sept. 1940. (9) Stehlé (H.). — Essai d’Ecologie et de Géographie botanique, 1935. Flore de la Guadeloupe <$• Dépendances, t. I, p. i-xiv et p. 1-284, Basse-Terre, Guadeloupe. Avril 1936. (10) Stehlé (H.). — Esquisse des Associations végétales de la Martinique in Bull. Agric. Mart. vol. VI, n° 3-4, pp. 194-264. Fort-de-France, Martinique. Déc. 1937. (11) Stehlé (H.). — Les associations végétales de la Guadeloupe et leur intérêt dans la valorisation rationnelle, Rev. Bot. Appl. N08 1 86-187, 17e année, pp. 98-195, Paris, 1937. (12) Stehlé (H.). — Les conditions écologiques, la végétation et les res¬ sources agricoles de l’Archipel des Petites Antilles, in F. Verdoorn, Plants & Science in Latin America. Chron. Bot. vol. 16, pp. 85-100. Waltham, Mass., U. S. A., juin 1945. (13) Stehlé (H.). — Les types forestiers des Iles Caraïbes in The Carib- bean Forester, U. S. Départ, of Agric., For. Serv. Trop. For. Exp. Stat., vol. 6, Suppl, pp. 273-336, oct. 1945 et vol. 7, pp. 337-709, déc. 1946, Rio Piedras, Puerto-Rico. Déc. 1946. (14) Stehlé (H.). — Les poiriers des Antilles, un « puzzle » taxonomique (8e Contribution), un Bull. Soc. Bot. Fr. 93, n° 1-4, pp. 29-36, Paris, février 1946. (15) Stehlé (H.). — La végétation sylvatique de l’Archipel Caraïbe. Étude — 403 — d’éco-phytosociologie, 548 pages, 4 cartes, 120 illustr. & diagr., 4 cartes, Thèse, Montpellier, février 1947. (16) Stehlé (H.). — La végétation, l’évolution phyto-sociologique et le climat de l’Ilot de Tintamarre ou Fiat Island et de la Petite Terre ou Ilots aux Ours Marins, Dépendances de la Guadeloupe, Ann. École Agr. Montpellier, juil. 1953. (17) Stehlé (H. & M.). — Esquisse d’une étude écologique et biologique des types littoraux de l’Archipel Caraïbe, Ann. École Agr. Mont¬ pellier, juil. 1953. (18) Stehlé (H. & M.) et Quentin- (L.). — Flore de la Guadeloupe et Dépendances, t. II, Catalogue des Phanérogames et Fougères, fasc. 1-2-3, 1938-1949. Institut des Recherches agronomiques des Antilles et de la Guyane et Laboratoire de Culture du Muséum. Un Cassipourea africain nouveau (Rhizopiioracées). Par A. Cavaco. En 1775, Aublet (Histoire des plantes de la Guiane françoise, 1, p. 528) a créé le genre Cassipourea comprenant le C. guianensis, espèce-type. En 1925, Alston ( Kew . Bull., p. 241) faisant une révision des Cassipourea, rattache à ce genre les Weihea Sprengel et les Dactylo- petalurn Bentham qu’il considère comme sous-genres. Aux espèces africaines citées dans cette monographie se sont ajoutés plus tard d’autres Cassipourea nouveaux. En 1928, Exell ( Journ . Bot., LXVI, Suppl., p. 162) ajoute aux espèces citées par Alston (op. cit.) le C. Gossweileri, espèce nou¬ velle récoltée par Gossweiler, en Angola. En 1931, Hutchinson et Dalziel (in Bull. Yale University : The Evergreen Forests of Liberia, p. 37) mentionnent une espèce nouvelle de la Liberia, qu’ils ne font pas accompagner de diagnose latine, le C. firestoneana. Cette espèce est citée par les mêmes auteurs en 1937, dans les ‘ Useful plants of West Tropical Africa ”, p. 85, en restant nomen nudum jusqu’en 1952. En 1936, Aubréville et Pellegrin (Bull. Soc. Bot. Fr., p. 706) décrivent une nouvelle espèce africaine, le C. Nialatou, de la Côte d’ivoire. Dans la « Flore des Spermatophvtes du Parc National Albert », vol. II, publiée en 1948, Robyns, son auteur, ne signale aucune espèce nouvelle de Cassipourea. De même, Brenan & Greenway (in « Check-Lists », Tanganvika territory, 1949, p. 471) ne citent que des espèces déjà mentionnées par Alston (op. cit.). En 1952, enfin, Jacques-Félix (Rev. Internat. Botan. Appl., ncs 355-356, p. 264) fait une révison très complète des Cassipourea d’Afrique occidentale, en suivant la monographie d’ALSTON. Toute- ois, Jacques-Félix ne retient pas le subgen. Lasiosepalum Alston, qu’il rattache, comme section, au subgen. Cassipourea. Dans cette révision, il décrit une espèce nouvelle de la Guinée fran¬ çaise, le C. Adami, et donne la description en latin de deux espèces inédites, le C. paludosa Huteh. & Dalz. Mss., et le C. firestoneana mentionné ci-dessus. A la fin de la même année, Pellegrin (Notulae Systematicae, XIV, p. 296) décrit une nouvelle espèce, le C. Le Testui, du Gabon. Dans la même note, Jacques-Félix décrit un nouveau Cassipourea, récolté au Cameroun, le C. adamauensis. Bulletin du Muséum. , 2e série, t. XXVI, n° 3, 1954. 405 Nous allons décrire ici un Cassipourea nouveau de l’Angola, le Cassipourea Vilhenae . Cassipourea Vilhenae Cavaco, sp. nov. — Frutex 1 m. altus ; ramuli teretes, atrobrunnei, glabri, lenticellis conspicuis induti. Folia opposita, petiolata, integra, obovato-oblonga vel elliptica, basi subrotundata vel sub- cuneata, apice obtuse acuminata vel emarginata, coriacea, glabra, glauca, 6-9 cm. longa, 4-5 cm. lata ; nervi latérales e margine circiter 4 mm. conjuncti, nervis tertiariis numerosis, reticulatis, supra non satis conspicuis ; petioli 5 mm. longi, juventute pilosi demum glabri ; stipulae tarde caducae, lan- ceolatae, apice obtusae, extra dense pilosae, intra glabrae, 4-5 mm. longue, 3-4 mm. latae. Flores numerosi, ad nodos dense jasciculati ; pedicelli 2 mm. longi, apice articulati, pilosi ; bracteae parvae. Calyx projunde b-lobatus, extra dense pilosus, intra glaber ; lobi circiter 3 mm. longi, lanceolati. Petala spatulata calyce paulo longiora, fimbriata, glabra. Stamina circiter 15, glabra, calyce vix longiora in annulo carnoso inserta. Ovarium subglobosum, subcostatum , triloculare, dense pilosum tarde apice solum pilosum demum ovarium omnino glabrum ; Stylus glaber vel ad medium parse pilosus, apice obscuro trilobo coronatus. Capsula globosa, glabra. Angola, Lu.nda, Dundo : en bordure du fleuve Luachimo, 750 m. ait., Gossweiler 13571, 13655 . Affinités. — L’espèce décrite ci-dessus appartient au sous-genre Weihea caractérisé, comme chacun sait, par les lobes du calice étalés à l’anthèse et toujours beaucoup plus longs que le tube calicinal, celui-ci étant étroitement appliqué à l’ovaire. Elle fait transition entre le groupe d’espèces d’Afrique Orientale à calice à 5-lobes (rarement 4), à ovaire pubescent au sommet, établi par Alston : C. Elliottii , C. mossambicensis , C. obovata, et le groupe que le même auteur a formé avec les espèces d’Afrique Equatoriale, définies par leur calice à 4 lobes (rarement 5), à ovaire densément poilu : C. glomerata, C. Mildbraedii. C. mawambensis et C. ruwensorensis. En nous basant sur les caractères établis par Alston, on pourrait ranger cette espèce tant dans le premier groupe que dans le second. Le groupe d’espèces d’Afrique Equatoriale indiqué ci-dessus pré¬ sentant toujours des feuilles longuement acuminées à bord non entier, nous inclinerions à placer notre plante plutôt dans le groupe d’espèces d’Afrique Orientale indiqué ci-dessus, notamment à côté du C. mossambicensis et C. obovata du Mozambique. Le Cassipourea Vilhenae se distingue du C. mossambicensis par ses feuilles toujours nettement entières, plus longues et plus larges, complètement glabres sur les deux faces, à stipules non cordées ; par ses fleurs nombreuses par nœud et par aisselle, et non solitaires ou 1. En attribuant le nom de Vilhenae à une plante spéciale à l’Angola, j’ai voulu honorer M. le Commandant Ernesto de Vilhena, Administrateur-délégué de la « Companhia de Diamantes de Angola », auquel on doit la création du « Muséum d’His- toire Naturelle du Dundo », le seul existant en Afrique Occidentale Portugaise. 406 — par 3, toujours 4-mères, et non 5-mères, à lobes densément poilus, à ovaire densément poilu. Il diffère du C. obooata, arbre de G m. de haut, par son port, par la taille de ses feuilles, par ses stipules non arrondies, non glabres, par ses fleurs non 5-6 mères, par ses pétales qui ne font, pas 2 fois la longueur du calice, et enfin, par son ovaire non 4-loculaire. Biogéographie. — Le genre Cassipourea comprend des arbres et des arbustes répandus au bord des rivières, dans les galeries fores¬ tières et dans les dunes littorales des régions tropicales. On connaît actuellement 82 espèces dont 21 habitent l’Amérique Centrale et Sud-Tropicale, 49 l’Afrique (4 en Angola), 11 la Région Malgache, les Mascareignes et les Seychelles, et enfin, 1 espèce se trouve à la partie méridionale de l’Inde et à Ceylan. Plus de la moitié des Cassi¬ pourea sont donc Africaines. Les espèces américaines montrent une étroite parenté avec celles de la côte Occidentale africaine, et les espèces asiatiques sont affines de celles de la côte Orientale africaine. La considération de la répartition géographique des espèces d’une part, et de leurs affinités d'autre part, aboutit à renforcer l’hypo¬ thèse de l’existence ancienne de connexions intercontinentales et nous incline encore à croire, avec Alston, que le centre de dispersion du genre se situe en Afrique. Laboratoire de Phanérogamie du Muséum. 407 L’écologie du développement des Aegilops (Graminées) 1. A propos de la systématique des Aegilops. Par Cl. -Ch. Mathon. I. Exigences stadiales. Nous avons étudié au cours de précédentes notes les exigences écologiques du développement de quelques espèces et variétés d’ Aegilops. Nous avons observé au cours de cette première étude, des com¬ portements différents à cet égard selon les espèces et aussi selon les variétés appartenant à la même espèce. Ces derniers phénomènes, notamment, en ce qui concerne les exigences thermostadiales, étaient sans doute connus sinon publiés dans leur détail 2. Un récent travail de Vigorov 3 confirme l’existence de ces différences. Cet auteur a cultivé une douzaine d’espèces d’ Aegilops dans l’Oural. Cette région est caractérisée par la longueur du jour de l’été, la brièveté de la période de végétation possible (période où la température est sufisam- ment élevée), l’hiver très rigoureux. Les Aegilops n’y croissent pas plus à l’état adventice qu’à l’état spontané. Dans les ensemencements d’hiver, la plupart des espèces d’ Aegilops gèlent, à l’exception d’^4e. cylindrica. Dans les ensemencements de printemps, la plupart des espèces tallent sans épier, ou bien épient tardivement à la fin de l’été ou au début de l’automne (Ae. ovata) et ne mûrissent pas leurs graines. Lors de l’ensemencement de printemps, le comportement des variétés d’ Aegilops appartenant à la même espèce n’est pas identique. Par exemple, Ae. triuncialis provenant des Jardins botaniques de Tbilissi ou de Tach¬ kent tallent sans épier, alors que des semences de la même espèce prove¬ nant d’au-delà de la zone à tchernoziom donnent des plantes qui épient quoique tardivement. 1. V. p. 3. 2. « There are known to be both winter and spring varieties in Linneons of this genus » (Aegilops). Selected Writings ot' N. I. Vavilov, Chronica Botanica, vol. 13, 1949/50, p. 66. 3. Vigorov L. I., Obtention du Blé tendre et d’Epeaulre à partir d’ Aegilops triun¬ cialis (à la suite d'hybridation spontanée) ; Botanitcheski Journal , t. 38, 1953, n° 5, pp. 708-713. Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 3, 1954. — 408 — La détermination expérimentale des exigences écologiques propres à chaque stade, chez chaque variété de chaque espèce permet sans doute de préciser des possibilités de répartition géographique latitu- dinale et altitudinale dont l 'écologie observationnelle ne peut rendre suffisamment compte. On constatera ainsi que les possibilités d’extension des différentes espèces d ’Aegilops sont loin d’être réalisées dans la nature. Plus exactement, l’aire théorique écologiquement possible, déborde, et de loin, l'aire réelle. C’est, sans doute aux phénomènes cénotiques au cours du processus historique du peuplement qu'il convient d’attribuer ce fait. A l’égard de la distribution géographique actuelle, l’analyse écolo¬ gique du développement permet de préciser l’adaptation aux condi¬ tions de cette distribution. L’analyse stadiale du développement permet de dessiner une aire écologique théoriquement possible, pour chaque espèce et ses variétés, dans les conditions de la conservation de l’hérédité actuelle de la plante. L’hérédité étant comprise comme « la propriété qu’a le corps vivant d’exiger des conditions déterminées pour vivre et se développer, et de réagir de manière définie à telles ou telles condi¬ tions » (T. D. L., Agrobiologie, Moscou, 1953 — en français — p. 55). Nous pensons que les caractères écologiques notés dans les dia¬ gnoses et dans les Flores, et qui résultent de déductions à partir de l’observation sur le terrain — ou même d’interpolations basées sur la répartition géographique actuelle — gagneraient à être précisés par l’analyse stadiale des conditions du développement. Cette dernière élargirait l’écologie observée à l’écologie réelle de la plante. Ce qui, entre autres, faciliterait la tâche des introducteurs comme celle des phytogéographes. IL Croissance et développement. Dans sa récente publication, L. I. Vigoiîov après avoir tenté de reproduire les expériences bien connues de Fabre, conclut qu’en sol riche, bien amendé et fumé, convenablement ameubli et irrigué, Aegilops triuncialis ne se transforme pas. Et il précise qu’il en est de même lorsque son hérédité a été ébranlée à la suite de semis très hâtifs de printemps en Oural. Mais, plus loin, il ajoute qu’on peut espérer fixer, dans les généra¬ tions suivantes, l’augmentation des dimensions de l’épi obtenue par la modification des régimes lumineux, hydrique et alimentaire pen¬ dant la période de formation de l’épi. Malheureusement, Vigorov ne précise pas les lois qui régissent l’augmentation des dimensions de l’épi. 409 — C’est pourquoi, nous voulons apporter ici quelques indications de valeur générale, résultant de nos expériences sur les Aegilops (et confirmées par nos expériences sur les Hlés, Orges, Avoines, Seigles, etc.) 1 et concernant les manifestations résultant de la modi¬ fication des rapports entre la croissance et le développement lorsque l'on fait varier les conditions du développement 2. Examinons le cas d 'Aegilops cylindrica (espèce de développement rapide, de jour long, de thermostade relativement, chaud) — voir tableau et photo — , lequel illustrera les règles qui se dégagent de nos expériences : — lorsque le développement est lent (et les conditions pour la croissance assurées), la taille de la plante est élevée, les épis sont constitués par de nombreux épillets (semis de novembre) ; — lorsque le développement est relativement plus rapide (et la croissance assurée), la taille de la plante diminue ainsi que le nombre d’épillets dans l’épi (semis de mai dans les conditions naturelles) ; — lorsque l’accomplissement du photostade est accéléré, les autres conditions restant égales aux précédentes, le nombre d’épillets dans l’épi et la taille de la plante diminuent encore (semis de mai dans les conditions naturelles -j- éclairage d’appoint durant la nuit). Dans le tableau, en comparant la longueur de l’épi à la hauteur de la tige, pour une même date de semis (mai) , en jour naturel et en jour continu, on constate que l’expression numérique du rapport : longueur de l’épi (en mm) hauteur de la tige (en cm) augmente lorsque la taille de la plante diminue et passe de 1,1 à plus de 1,5 (jusqu’à 3,2). Ce fait vérifie que : « Si tels ou tels éléments de nourriture sont en quantité insuffisante pour le développement normal de toute la plante, ce sont en premier lieu les organes, les parties du corps les moins importants qui seront sous- alimentés, qui recevront une quantité de nourriture inférieure à la norme. Les processus plus importants pour l’organisme auront moins à souffrir de l’insuffisance de tels ou tels éléments de nourriture, et moins encore ceux dont dépend le plus la perpétuation de la descendance de la plante » (T. D. L., op. eit., p. 422). « ... Dans un organisme végétal mal nourri, les organes et les cellules de chaque organe ne souffrent pas la faim au même 1 . Voir Bull. Muséum, 1952, pp. 582-587 ; 1953, pp. 621-628 ; 1954, pp. 152-162. 2. Par développement, on entend les phénomènes qui se succèdent, par lesquels la plante passe d’un stade à l’autre, et qui mènent finalement à la graine prête à germer. Par croissance, on entend l’augmentation de niasse, de volume, de taille, de la plante. « Développement et croissance ne sont pas des notions identiques. La croissance est l’une des propriétés du développement des plantes » (T. D. Lyssenko, Agrobiologie, Génétique, Sélection et Production des semences ; Ed. en langues étrangères, Moscou, 1953 — en français). Aegilops cylindrica , Muséum. Degré de matu¬ rité des semences (coloration des glu mes) tout venant Date du semis Conditions de culture Date d’épiaison 1 1 1 auteur moyenne en cm. de la tige principale Longueur moyenne en mm. de l’épi de la tige principale Nombre moyen d’épi Ilet.s de l’épi de la tige principale Référence du semis. ll-XI-52 naturelles 14-V-53 45 54 8 (7 à 9) Æ1 G a b vertes 9-V-53 naturelles 28-VI-53 30 33 5 (4 à 6) A66T1N 9-V-53 naturelles + éclairage d’appoint (jour continu) 24-VI-53 4 13 2 à 3 Æ66T1L brunes 9-V-53 naturelles 28-VI-53 35 40 6 à 7 ÆfioTIN 9-V-53 naturelles + éclairage (l’appoint (jour continu) 24-VI-53 11 17 3 (2 à 5) Æ6aTlL . Egilop.s ci/lindrica . En ù gauche : ('pis prnvmanl des piaules semées en novembre : En bas à gauche : piaules issues «les semis de mai en jour coulinu (graines séries) ; .1 droite : piaules issues des semis de mai dans les conditions naturelles (graines vertes). — 411 — degré. Aussi affamées que soient les plantes, la nourriture servira en premier lieu à édifier les cellules d’où sortiront finalement les cellules sexuelles » (T. D. L., op. cit., p. 367). Si l’on sème dans les mêmes conditions, ensemble, les semences issues de plantes naines, et les semences issues des plantes normales, on obtient des plantes qui se distinguent fort peu les unes des autres. En effet, « ... ce qui différait fortement, c’était les pieds et non les semences issues de ces pieds... Et les embryons des semences sont moins dissemblables encore. C’est pourquoi, d’ordinaire, les plantes provenant de ces embryons diffèrent peu entre elles. » (T. D. L., op. cit., p. 367). On retrouve les mêmes règles chez les autres espèces d Aegilops, parfois sous des aspects légèrement différents. Ainsi, dans les semis échelonnés de Aegilops (ouata?) mutant de Forlani. — plus le développement est rapide, moins le nombre d’épillets fonctionnels est important (il passe de 3 à 2), de même, le nombre d’épillets supérieurs stériles diminue (il passe de 2 à 1) ; — inversement, plus le développement est lent, compatible avec une croissance normale de la plante (semis de novembre), plus l’épi est gros et fertile (le nombre d’épillets fonctionnels passe de 3 à 4). D’autre part, un développement freiné (au cours du photostade, semble-t-il) paraît provoquer des phénomènes de descente de l’épillet avorté inférieur, analogues à ceux que nous avons observé chez les Orges et d’autres graminées 1. — En jour court — 8-10 h. — (donc avec un développement consi¬ dérablement freiné), dans des conditions de croissance ralenties (notamment du fait d’une nutrition photosynthétique faible), la transformation de l’épi se fait dans le sens de son élongation avec éloignement de F fou des) épillet inférieur (s’accompagnant de tor¬ sions du rachis et de foliations à l’insertion) par rapport à la masse de l’épi, de la stérilisation des épillcts se réduisant à des glumelles longuement étirées recouvrant des fleurs rudimentaires avortées. Les modifications que nous notons chez Ae. (ouata?) mutant, sous l’influence de la modification des rapports croissance-déve¬ loppement, se retrouvent chez les autres Aegilops du groupe ouata. Or, dans la systématique des Aegilops du groupe ouata (= section Polyeides Joukovski 1928) le nombre des épillets fertiles, stériles ou rudimentaires, leur disposition relative, etc. jouent un grand rôle. Joukovski 2 a d’ailleurs groupé dans sa section Polyeides tous les Aegilops possédant un (ou plusieurs) épillet supérieur stérile et considéré ce caractère comme caractère de section. 1. Voir : Arm. Biol., 1952, pp. 269-270 ; Genetica agraria, 1952, IV, 1-2, pp. 23-41 ; Bull. Soc. Bot. Fr., 1953 et 1954 ; Bull. Muséum, 1953, pp. 422-427. 2. Zhukovsky P. M., A critical-systematical survey of the species of the genus Aegilops L., Bull, of Applied Botany , of Genetics and Plant Breeding, vol. XVIII, n° 1, 1927-1928, Leningrad, 1928. — 412 — 11 considère, également comme caractère spécifique le caractère « nombre d’épillets stériles à la partie supérieure de l’épi » (« carac¬ tère très stable », écrit-il, « le nombre de ces épillets varie de I — Ae. ovata, Ae. triaristata, Ae. biuncialis — à 2-3 — Ae. umbellulata, Ae. columnaris »). 11 considère également comme caractère spécifique le nombre d’épillets dans l’épi, etc. Joukovski distingue des sous-espèces de Ae. ovata (sensu stricto), essentiellement d’après le nombre d’épillets (ssp. gibberosa, 4-5 ; ssp. umbonala, 3-4 ; ssp. globulosa, 3 ; ssp. planiuscula , 2-3). Il en est de même chez Ae. triaristata, etc. On attribue à peu près la même valeur systématique à ces « carac¬ tères » dans les Flores (Costes, Fournier, Fiori, etc.) et dans plu¬ sieurs notes de détail, de différents auteurs, concernant les Aegilops. Dans la monographie de Eig 1, parue un ou deux ans après celle de Joukovski (Cette relative simultanéité de parution a sans doute entraîné l’absence de mention concernant le premier ouvrage dans le second, et qui est. une gêne considérable pour la détermination des Aegilops), cet auteur considère également le nombre des épillets comme « un caractère constant dans le cadre d'une certaine ampli¬ tude, et qui peut être d’une certaine utilité dans la division du genre en sections, en espèces, ou en unités systématiques inférieures ». Plus loin, Eig ajoute que le nombre d’épillets est un « caractère de valeur, particulièrement pratique dans la section Pleionathera, sous- section Libéra. » 2. Toutefois Eig utilise ce « caractère » avec plus de modération que Joukovski. Ainsi, la modification des rapports entre la croissance et le déve¬ loppement, provoquée par simple anticipation ou retardement du semis, entraîne des modifications de structure et fonctionnelles de l’épi, lesquelles montrent combien certains « caractères systéma¬ tiques » — « héréditaires en soi » (!) Joukovski — sont sujets à caution. Et combien la systématique aurait à gagner à utiliser l’analyse stadiale des conditions du développement, tant pour la caractérisation morphologique qu’écologique. Laboratoire de Culture du Muséum. 1. Eig A., Monographisch Kritische Uebersicht der Gattung Aegilops, Repertorium specierum novarum regni vegetabilis, Beihefte Band LV, Berlin, 1929. 2. Chez Eig, celte sous-section Libéra comprend, outre les espèces de la section Polt/eides Joukovski, l’espèce Ae. triuncialis. 413 Considérations sur ltiistoire évolutive des Vertébrés insulaires DANS LA RÉGION MÉDITERRANÉENNE OCCIDENTALE. Par Georges Dehaut. DOCTEUR EN MÉDECINE LICENCIÉ ÈS SCIENCES Cet exposé théorique pourrait servir de conclusion aux recherches sur la faune corso-sarde qui m’ont préoccupé pendant plusieurs années 1. 11 se divise en trois parties : genèse d'un faciès géogra¬ phique ; distinction de l’espèce et de la variété héréditaire ou race 2 ; états évolutifs (spécifique et racial) et taille des animaux. I. — Sur le faciès méditerranéen des Antilopes rupicaprines pléistocènes des îles Baléares et de la Sardaigne. Parmi les Antilopes rupicaprines, deux genres, dont Charles William Andrews a bien mis en lumière les affinités naturelles, Myotragus et Nemorhaedus, sont caractérisés par les noyaux osseux de leurs cornes « qui se projettent en arrière presque dans le même plan que le front » 3. La seule espèce connue du premier de ces genres, Myotragus balearicus, dont Miss Bâte a découvert les restes, admirablement conservés, à Majorque puis à Minorque, différait curieusement des autres Antilopes rupicaprines, et de tous les autres Ruminants, par la réduction numérique et la forme de ses dents : « la mandibule, dit Miss Rate, porte une paire d’incisives médianes semblables à celles des Rongeurs, grandes et à croissance continue, les autres incisives 1. Histoire zoologique et paléontologique des îles de Corse et de Sardaigne (Paris, 1911-1914). Vie vertébrée insulaire dans la région méditerranéenne occidentale (Paris, 1920). Présentation de ces deux ouvrages par le doyen Henri Roger, parce que les descrip¬ tions qui les composent « sont complétées par des déductions physiologiques » [Bull. Acad. Médecine, 3e sér., t. LXXXIII, 1920). Faciès géographiques des Antilopes du groupe némorliédien, et affinités de l’espèce pléistocène de Sardaigne. ( C . R. Acad, sciences, t. CCXVII, 1943). 2. Gaudry (Albert), Fischer (Paul), Tournouër (Raoul). Animaux fossiles du mont Lôhcron (Vaucluse) (Paris,. 1873, pp. 92-98 : Sur la distinction des races et des espèces de Mammifères à la fin des temps miocènes). 3. Andrews. A description of the skull and skelelon of a peculiarly modificd Rupicaprine Antelope (Myotragus balearicus, Bâte) with a notice of a new variety, Myotragus balearicus, var. major. ( Philos . Trans. Roy. Soc. London, ser. B, vol. CCVI, 1915). Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 3, 1954. 414 — -et la canine faisant entièrement défaut 1 ». Au lieu que la mandibule des différentes espèces de Nemorhaedus porte trois paires de prémo¬ laires (homologiquement les deuxièmes, troisièmes et quatrièmes), chez Myotragus , comme dans certains Rongeurs, les quatrièmes pré¬ molaires persistent seules. Déjà, dans son Anatomie comparée, Cuvier s’exprimait en ces termes : « La nature inépuisable dans sa fécondité, et toute puissante dans ses œuvres, si ce n’est pour ce qui implique contradiction, n’a été arrêtée dans les innombrables com¬ binaisons de formes d’organes et de fonctions qui composent le règne animal, que par les incompatibilités physiologiques ; elle a réalisé toutes celles de ces combinaisons qui ne répugnent pas 2. » A l’époque pléistocène, où Myotragus caractérisait la faune des îles Baléares, vivait en Sardaigne une autre Antilope rupicaprine, beaucoup moins modifiée. J’ai décrit ses restes fossiles, découverts au cap Figari dans une brèche osseuse, sous le nom de Nemorhaedus Melonii. Par plusieurs de ses traits, cette espèce disparue était inter¬ médiaire entre les Nemorhaedus actuels de l’Extrême-Orient et de l’Inde, et le Myotragus. Par exemple, la distance de l’orbite à la base de la corne, plus grande chez Nemorhaedus Melo/iii que dans les Nemorhaedus actuels, devient plus grande encore chez Myotragus. Les prémolaires, larges et massives dans les Nemorhaedus actuels, deviennent beaucoup plus faibles chez Nemorhaedus Melonii, et leur réduction est portée à l'extrême, comme il a déjà été dit, chez Myotragus. Prémolaires et arrière-molaires, plus hypsomorphes chez Nemorhaedus Melonii que dans les espèces vivantes, le deviennent plus encore chez Myotragus : déjà en 1928, Miss Bâte 3 distin¬ guait génériquement, au moyen de ce caractère, l’Antilope du cap Figari et celle des Baléares. Ainsi, un même faciès méditerranéen a conféré cerrtaines simili¬ tudes à deux Antilopes rupicaprines ayant vécu, respectivement, dans l’archipel Baléare et en Sardaigne. Ce faciès géographique a été aussi un faciès pléistocène : Nemorhaedus Philisi Schaub du Pliocène d’Auvergne 4 n’en présentait aucun trait, mais ressemblait beaucoup aux espèces qui animent de nos jours les montagnes de l’Asie. IL — Un enseignement bio géographique du professeur Giglio-Tos. En 1910, Ermanno Giglio-Tos, titulaire de la chaire de zoologie à rUniversité de Cagîiari, se proposait de distinguer, parmi les formes 1. Bâte (Dorothea). Preliminary note on a new Artiodaetyle from Majorca, Myo¬ tragus balearicus (Ceological Magazine , new sériés, decade V, vol. VI, 1909). 2. Cuvier (Georges). Leçons d’anatomie comparée, recueillies et publiées par Constant Duméril (t. I, Paris, 1835). 3. In litteris. 4. Schaub (Samuel). Nemorhaedus Philisi, ein fossiler Goral aus dem Oberpliocàn der Auvergne ( Eclogae geologicae Ilélvetiae , t. XVI, 1922). — 415 — animales caractéristiques des îles Tyrrhéniennes, celles qui, sous le double point de vue anatomique et physiologique, constituent des espèces autonomes ( specie primitive ou oere specie), et celles qui ne représentent que des races , des manières cVêtre locales d'espèces occupant une aire de dispersion quelquefois très étendue h 11 écrit : « Supposons que dans l’antique et hypothétique région de la Tyrrhé- nide trois formes différentes soient nées d'une espèce primitive, et que la disparition de cette terre ait produit leur isolement géogra¬ phique de manière que l’une d’elles soit restée en Italie, une en Sardaigne et l’autre en Corse. Ces trois formes pourront être bien distinctes entre elles et se conserveront ainsi tant que leur isolement durera. » Ici quelques remarques sont nécessaires, sur deux autres modes de formation des races. L’isolement topographique est, un isolement géographique en miniature, et en voici un exemple observé à Cagliari : dans les ruines de l’amphithéâtre romain, dans les jardins et sur les terrains cou¬ verts d’herbes sauvages, Lacerta muralis est uniquement représenté par la race réticulée géante tiliguerta, tandis qu’à la pointe Sant’Elia ne vivent que des Lézards maculés ou rubanés beaucoup plus petits, appartenant à la race corse et sarde quadrilineata. A la lumière de ces faits, il devient facile de comprendre pourquoi le professeur Giglio- Tos enseigne que l'isolement topographique, comme l'isolement géo¬ graphique lui-même, n’a qu’une valeur égale à celle de la sélection artificielle : sous son action, des races, quelquefois bien différentes entre elles, prennent naissance ; ce ne sont pas des espèces nouvelles. L'isolement psychique n’est pas plus puissant 2. George Albert Boulenger nous apprend que dans les parties Nord de la péninsule Italique, les Lézards des murailles appartenant aux races nigri- ventris et campestris, dont la coloration diffère excessivement, ne se croisent jamais ; que déjà, au Sud de Rome, une « distinction marquée » entre ces deux formes cesse d’exister ; et qu’en Italie méridionale et en Sicile, la race mixte serpa les remplace 3. A la forma¬ tion de cette rase serpa, la race tiliguerta, qui en Sardaigne n’existe qu’à l’état pur, a, elle aussi, pris part 4. Comme la fusion des races constituantes de Lacerta muralis serpa n’a pas été réalisée, au même 1. Giglto-Tos. I] vero nodo délia questione nel problema dell’origine delle specie. L’autosoteria. (Archiv f. Entevick. Organismen, Bd XXX, 1910). 2. 11 peut exister, entre deux races de Lézards des murailles, un isolement physiolo¬ gique proprement dit. Déjà en 1911, j’écrivais : « Les Lézards appelés quadrilineata et Bedriagae , qui sont fort répandus dans les montagnes de Corse, appartiennent certaine¬ ment à une même espèce (Lacerta muralis), et pourtant l’inégalité de leur taille rend tout croisement impossible entre ces deux formes. » 3. Boulenger. A contribution to our knowledge of the varieties of tlie Wall-Lizard in Western Europe and North Africa ( Trans . Zool. Soc. London, vol, XVII, 1905). 4. Boulenger. Second contribution to our knowledge of the varieties of the Wall- Lizard (Trans. Zool. Soc. London, vol. XX, 1912). Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 3, 1954. 27 — 416 — degré, dans toutes les localités, la race métisse qui nous occupe est remarquablement polymorphe. Dans le domaine de la mammalogie, MM. Nicholson et Warner ont constaté la formation, à la Nouvelle-Calédonie, d'une race métisse de Mus rattus, issue de la fusion des races frugivorus, alexan- drinus et rattus : frugivorus à dos brun et ventre blanc, alexandrinus à dos brunâtre et ventre gris, rattus à dos noir et ventre gris foncé. Dans l île, ou aucune barrière ne les sépare plus, ces races sont rede¬ venues de simples variétés individuelles, et voici un fait bien signifi¬ catif à cet égard : parmi les quatre petits d’une même portée, il y en avait deux dont la coloration était celle de M. r. frugivorus, un dont la coloration était celle de M. r. alexandrinus, un dont la colora¬ tion était celle de M. r. rattus 1. Ainsi se trouve démontré le cas hypothétique introduit par Ermanno Giglio-Tos dans son exposé doctrinal : si les races de Sardaigne, de Corse et d’Italie péninsulaire, nées d’une même espèce, pouvaient se rencontrer dans une même localité, en peu de temps le métissage donnerait naissance à « toutes les formes intermédiaires possibles, qui réuniraient en une espèce unique ces trois races qui, somatiquement, nous paraissaient si bien distinctes ». Plusieurs faits, qui ont été rappelés dans ce paragraphe, sont opposés à l’interprétation de M. le docteur Sommani qui regarde comme primitif le polymorphisme de Lacerta muralis serpa, dont les races nigriventris et campestris seraient dérivées par élimination de caractères. Le travail de mon savant confrère montre combien il est difficile de distinguer, dans certains cas. les variétés indivi¬ duelles figurant des races futures ou géographiquement distantes, et celles qui résultent de Y incomplète fusion des races constituantes d’une population mixte 2. Albert Gaudry enseignait que de nombreuses espèces, en passant d’une époque géologique à une autre, s’étaient transformées en des espèces nouvelles 3. et Sir Arthur Smith Woodward regardait les grands changements climatiques de l’histoire du globe comme ayant joué un rôle prépondérant dans les transmutations des êtres organisés, par suite d’interaction entre les conditions d’existence nouvelles, ainsi réalisées, et les tendances évolutives internes 4. Selon toute vraisemblance, c’est à de telles causes de transformation que doit être attribuée la naissance, au Pléistocène, en deux points de la 1. Nicholson (Arnold), Warner (Dwain). The Rodents of New Caledonia ( Journ . mammalof'y, vol. XXXIV, 1953). 2. Sommani (F.rnesto). Considerazioni sul valore sistematico delle specie e delle forme italiane del sottogenere Podarcis Wagler. ( Naiura , t. XXXIX, 1948). 3. Gaudry. Essai de paléontologie philosophique (Paris, 1896, p. 201). 4. Smith Woodward. Prcsidential address. Trans. North Staffordshire Field Club, 1925-1926). 417 — région méditerranéenne occidentale, des Antilopes rupicaprines Myotragus balearicus et Nemorhaedus Melonii. III. — Sur les rapports qui existent entre la taille des animaux insu¬ laires, le stade évolutif de leur espèce, éventuellement le stade évolutif de leur race, et leurs conditions d'existence. Léonce Joleaud regardait les faunes pléistocènes et actuelles des Antilles et des îles de la Méditerranée comme ayant été affectées, respectivement, par le gigantisme et le nanisme 1. Aux Antilles, des Mammifères de fortes dimensions, quelques-uns même gigantesques (l’Edenté Megalocnus cubensis Pomel par exemple), semblent être venus, à la lin du Tertiaire, les uns de la Néogée, d’autres de l'Amé¬ rique du Nord. Par un curieux contraste, les faunes mammaliennes des îles de la Méditerranée se composent surtout de formes de petite taille 2 : « le milieu insulaire, écrit Joleaud, serait ainsi également favorable à la conservation des formes naines primitives et, par suite, insuffisamment évoluées, comme des types géants très évolués et, en conséquence, spécialisés à l’excès. » Parmi les Antilopes rupicaprines, Myotragus balearicus et Nemorhaedus Melonii ont été deux espèces de dimensions assez faibles ; cependant leur système dentaire était très évolué, et le moulage intra-cranien de Nemorhaedus Melonii, que j’ai déposé dans la collection d’anatomie comparée de la Sorbonne, a des lobes olfactifs bien moins développés, par rapport aux hémisphères cérébraux, que dans l’espèce pontienne Gazella deperdita : les lobes olfactifs très volumineux de l’Antilope du Léberon, constituant, selon 1’enseignement de Gaudhy, un trait archaïque 3. Mais qu’une espèce vienne à se diviser en races : la loi de Joleaud règle ses variations de taille de la manière la plus nette. Axdrews a montré que des différences raciales avaient existé entre les popula¬ tions de Myotragus balearicus de Majorque et de Minorque. L’illustre paléontologiste s’exprime ainsi : « Les spécimens de Minorque sont, dans la plupart des cas, manifestement plus grands, et leurs cornes sont plus développées à proportion 4. » Dans les montagnes de Corse, vivent, sur les mêmes rochers, deux races de Lézards des murailles : Lacerta muralis Bedricigcie, 1. Joleaud. Sur le rôle des chenaux maritimes nord-floridien et sud-caraïbien dans les migrations des Mammifères tertiaires et quaternaires (C. r. Acad, sciences, t. CLXVIII, 1919). 2. Ainsi, Macacus Lamarmorae du Pléistocène de Sardaigne (dont aucun caractère, assez marquant, ne justifie l’attribution, que j’avais tout d’abord proposée, à un genre à part), était d’une taille sensiblement plus faible que Macacus inuus actuel de l’Afrique du Nord. 3. Gaudry, Fischer, Tournouër. Ouvrage cité (pp. 57-59, pi. XI, fig. 2). 4. Andrews, Mémoire cité. — 418 — réticule et de dimensions assez fortes, et L. m. quadrilineata, maculé ou rubané, et dont la taille est sensiblement plus faible. Or, Eimer nous apprend que le stade réticulé du dessin tégumentaire est plus évolué que le stade maculé, et que le stade rubané est initial 1. Des circonstances extérieures, particulièrement favorables au développement des êtres organisés, ont quelquefois déterminé l’épanouissement d’une race majeure. Au xvme siècle, Lagomys cor- sicanus vivait encore à 'l'avolara, île de la côte î\ord-Est de la Sar¬ daigne. Les animaux de cette espèce, dont Charles Depéret a dit, qu’elle remontait au Pliocène 2, formaient dans l'ile qui nous occupe une population dense, et leur taille était bien supérieure à celle des Lagomys pléistocènes identiques spécifiquement, dont les os fossiles constituent, par leur accumulation, la brèche du mont. San Giovanni près d’Iglesias. Cetti, qui connaissait les Lagomys de Tavolara, les regardait comme « des restes de populations antiques, prospérant surtout grâce à la paix et la solitude » de ce refuge 3. Laboratoire de Paléontologie du Muséum. 1. Eimer (Theodor). Untersuchungen über das Variiren der Mauereidechse (Archio Fiaturg. Jahrg., 47, Bd I» 1880). 2. Depéret. Animaux pliocènes du Roussillon ( Mém . Soc. géolog. France, 1890). 3. Cetti (Francesco). Appendice alla storia naturale dei quadrupedi di Sardegna (Sassari, 1777). Phylogénie des Insectivores. Par Roger Saban. On s’accorde aujourd’hui à reconnaître l'origine commune des Métathériens et des Euthériens dans les Pantothériens, au Juras¬ sique. Ces petits Mammifères pré-placentaires, proto-insectivores, sont connus par leur mandibule et leur crâne, d’un type primitif. La denture comporte généralement 7 à 8 molaires trituberculaires (4 à 5 chez les Paurodontidés) par hémi-machoire. Les supérieures ont deux cuspides principales bien développées, l’une interne, l’autre externe représentant le paracone et le métacone fusionnés en un amphicone ; une ou plusieurs autres cuspides sont plus ou moins importantes. Les inférieures ont un trigonide formé de trois cuspides inégales, et, un talonide sans bassin généralement pourvu d’une seule cuspide. Cependant la famille aberrante des Docodontidés présente trois cuspides au talonide et une cuspide cingulaire supplé¬ mentaire sur le trigonide, en avant de la crête qui joint le paraconidc au métaconide (Simpson, 1929). Dans une récente révision des Insectivores fossiles et actuels nous avons constaté trois grands groupes qui paraissent rattachés indé¬ pendamment aux Pantothériens. Le premier groupe réunit en deux phylums des types dont la morphologie crânienne est très semblable. En général le crâne, tubulaire, présente un museau très allongé et une portion cérébrale réduite, avec des crêtes développées. La voûte palatine est trian¬ gulaire. Les fosses ptérygoides et les arcades zygomatiques sont absentes. La bulle auditive reste largement ouverte. Cependant deux familles très spécialisées d’animaux fouisseurs se détachent respec¬ tivement des deux phylums constituant ce groupe, d’une part les Chrysochloridés, d’autre part les Talpidés. Leurs représentants possèdent une arcade zygomatique faible mais continue 1, une bulle auditive entièrement close et un crâne cérébral plus globuleux avec des crêtes atténuées. Les Talpidés sont adaptés au maximum à la vie fouisseuse (membres spécialisés à outrance). La morphologie dentaire, très caractéristique, est typique du groupe. Les incisives sont développées et souvent très spécialisées, tandis que les prémo¬ laires sont réduites. Les molaires ont des cuspides très pointues. 1. Chez les Talpidés l’os molaire est très réduit, chez les Chrysochloridés il ne semble pas exister (Muller, 1935). Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 3, 1954. 420 — Sur les molaires supérieures, l’hypocone reste faible ou absent. Des crêtes aiguës rejoignent les cuspides externes (paraeone et métaeone) aux cuspides cingulaires accessoires (styles). Deux types sont alors représentés, suivant que le paraeone et le métaeone sont très voisins l’un de l’autre, voire même fusionnés, ou largement séparés. Dans le premier cas il n’y a pas de mésostyle et les crêtes ont la forme d’un V, ce qui avait permis à Gill (1885) de définir le sous-Ordrc des Zalamb- dodont.es. Dans le deuxième cas, il existe un mésostyle, et, chacune des deux cuspides (paraeone, métaeone) possède une crête antérieure et une crête postérieure qui se réunissent pour donner à l’ensemble l'aspect d’un W. Pour les formes possédant ce dernier caractère Gill (1885) avait créé le sous-Ordre des Dilambdodont.es. Toutefois ces deux types de molaires ne s’opposent pas totalement, car la famille des Nyctitheriidés, ancêtres des Soricidés et des Talpidés — représentants par excellence des Dilambdodontes — est restée au stade zalambdodonte. Le type dilambdodonte serait donc un caractère secondairement acquis. Les molaires inférieures sont tuberculo- sectoriales avec un trigonide très élevé et un talonide réduit. Ce groupe constitue un nouveau sous-ordre, celui des Soricomor- phes. Le deuxième groupe, exclusivement fossile, se caractérise par des formes ayant acquis des particularités ne se retrouvant dans aucune autre famille d’insectivores. Il comprend les Mixodectidés et les Apatemyidés. Dans l’ensemble ces fossiles ont une morphologie primitive, à part l’allure générale du crâne de certains Apatemyidés très spécialisés, qui prend une forme globuleuse avec une face réduite. La mandibule est courte et. robuste. La morphologie dentaire est très spéciale. Deux des incisives supérieures et inférieures se développent énormément, elles possèdent chacune une forte racine s’implantant très obliquement et atteignant vers l’arrière le niveau des molaires. Les canines sont très réduites ou absentes. Les pré¬ molaires subissent une réduction de leur nombre qui devient remar¬ quable chez les Apatemyidés. La P j est submolariforme. Les mo¬ laires supérieures, trituberculées avec un faible cingulum et un faible hypocone, ont une tendance très nette à la formation de conules. Les molaires inférieures possèdent un talonide bas et un trigonide peu élevé. Sur ce dernier les cuspides internes sont réduites. Chez les Apatemyidés l’extrémité antérieure du trigonide devient carrée, cette tendance s’observe chez les Mixodectidés. Ce groupe représente un nouveau sous-ordre, celui des Mixodecto- MORPHES. Le troisième groupe, dans lequel entrent les Pantolestoidés et les Erinaceoidés, possède de nombreux caractères qui le différencient des deux groupes précédents. Dans l’ensemble, le crâne est large avec de — 421 — fortes crêtes d’insertions musculaires. Le crâne cérébral reste peu volumineux mais n’est pas tubulaire, tandis que la face est encore importante ; le museau devient beaucoup plus large et. moins long que chez les représentants du premier groupe. L’arcade zygo¬ matique est complète et robuste. La morphologie dentaire leur est très spéciale. Les incisives sont encore développées mais n’atteignent pas les dimensions de celles des types du premier et surtout du deuxième groupe. Les prémolaires sont de dimensions réduites sauf les P - molariformes. Les molaires supérieures, avec leurs fortes cuspides coniques deviennent presque carrées par l’adjonction d’un fort hypocone. Les styles sont bien développés de même que les conules, mais il n’y a pas de mésostyle. Les molaires inférieures possèdent un trigonide peu élevé au-dessus du talonide large. L’hypoconulide est toujours présent sur toutes les molaires chez les Pantolestidés 1, tandis qu’il ne subsiste que sur la M3 chez les Eri- naceoidés. De toute façon il est beaucoup plus fort que chez les représentants des deux premiers groupes, lorsqu’il existe chez eux. Pour ce groupe nous créerons le nouveau sous-ordre des Erina- CEOMORPHES. Lin quatrième groupe, comprenant les Macroscelidoidés (séparés en deux sous-familles : Macroscelidinés, Rhynchocyoninés) est d’affinité douteuse. Il s’éloigne des Insectivores, par la présence de molaires à tendances toeehodonte (Frechkop, 1931. — Friant, 1935) et par une ostéologie spéciale, qui les rapproche des Ongulés. Par la composition de la bulle auditive et le trajet du système carotidien il rappelle cependant le type insectivore (Saban, 1954). Limité au Pléistocène et à l’actuel, ce groupe ne peut se raccorder qu’à un rameau latéral, d’où seraient issus les Ongulés. Depuis Huxley (1880) les Insectivores sont considérés comme l’origine des divers Ordres de Placentaires. Mais les restes fossiles sont si sporadiques qu’il est souvent difficile de suivre les phylums. SoRICOMORPHES : Le premier groupe des Insectivores est constitué par : les Deltatheridioidés, les Chrysochloroidés, les Tenrecoidés 2, les Neso- phontidés 3, et les Soricoidés. La famille des Deltat.heriidés, la plus ancienne connue de ce 1. Un hypoconulide constant, moins bien individualisé, existe également sur toutes les molaires des Didelpliodontinés (Paléocène inf. — Eocène moyen) mais leur M8 est réduite, leur canine fort développée et leur morphologie dentaire différente dans l’ensemble. 2. Ces trois super-familles sont groupées sous le nom de Zalambodontes. 3. Les Nesophontidés doivent être élevés au rang de super-famille : les Nesophon* toidés. — 422 — groupe synthétique (Crétacé supérieur de Mongolie), forme un type primitif par la présence sur les molaires d’un paracone et d’un métacone non encore complètement séparés (Grégoky Simpson, 1926). Ce phylum se poursuit jusqu’à l’Eocène où il disparaît après avoir pu donner les Créodontes et par là même les Carnivores (Matthew, 1927). 11 se rattacherait par des formes hypothétiques aux Pantothériens tels qu’ Amphitherium (Grégory, 1951). Un stade plus évolué et dérivant directement des Deltatheriidés se retrouve chez Palaeoryctes du Paléocène moyen (Simpson, 1928). Sur les molaires supérieures tritubcrculaires, la séparation entre le paracone et le métacone s’accentue. La morphologie de la région auditive devient typiquement insectivore (Matthew, 1913). Ce stade serait à la base des Tenrecoidés et des Chrvsochloroidés. Les Chrysochloroidés, connus à partir du Pléistocène représente¬ raient une lignée latérale aberrante, de laquelle se rapprochent les formes fossiles incertaines de l’Oligocène et du Miocène inférieur : Necrolestes, Cryptoryctes , Arctoryctes, qui semblent, se situer sur le phylum des Edentés les plus primitifs, les Palaeonodontes. En effet ces formes sont difficiles à classer et paraissent avoir de nombreuses affinités avec les Edentés et les Insectivores, principalement les Chrysochloroidés (Scott, 1905. — Reed, 1954). Parmi les Palaeono¬ dontes, Epoicotherium de l’Oligocène inférieur a été longtemps considéré comme un Chrysochloridé typique (Matthew, 1906. — Grégory, 1910). A part la forme des alvéoles dentaires son crâne est très semblable à celui de Chrysochloris (Simpson, 1927). Les Tenrecoidés actuels comprennent plusieurs familles : Tenre- cidés, Potamogalidés, Solénodontidés. Ces familles, sauf les Solé- nodontidés dont on connaît des types intermédiaires (Apternodon- tidés), n’existent pas à l’état fossile, tout au moins antérieurement au Pléistocène. Elles se rattachent toutes directement au genre Palaeoryctes (Matthew, 1913). Les Potamogalidés sont restés par leur morphologie dentaire les plus proches du type ancestral ; les Solénodontidés ont au contraire évolués différemment par l’inter¬ médiaire de formes éocènes hypothétiques très voisines de Microp- ternodus (Oligocène inférieur), desquelles se serait détaché un rameau très spécialisé : les Apternodontidés (Schlaikjer, 1933). Les Nésophontidés du Pléistocène possèdent dans leur morphologie très primitive de nombreux caractères communs avec les Tenrecoidés (dents) et les Soricoidés (morphologie crânienne) tout en restant cependant plus archaïques. Ils proviendraient d’un groupe plus primitif que celui des Zalambdodontes (Anthony, 1918). Il se peut que ce type ayant peu évolué au cours des temps ait été représenté par des formes ancestrales, antérieures au Paléocène, communes aux Tenrecoidés et aux Soricoidés, comme le suggérait Leche (1907). Parmi les Soricoidés la famille des Nyctitheriidés, du Paléocène — 423 — moyen à l’Eocène moyen, n’a pas encore acquis les caractères de spécialisations que l’on retrouve chez les Soricidés et les Talpidés. Très primitifs, non différenciés, ils constituent un groupe synthé¬ tique duquel s’élèvent les Soricidés, les Talpidés et peut-être les Chéiroptères (Simpson, 1937). Ils ont conservé certains caractères des Zalambdodontes, aussi pourrait-on les rattacher basalement aux ancêtres des Tenrecoidés et des Nésophont.idés que nous venons d’envisager. Mattiiew (1909) leur trouve également, des similitudes avec les Marsupiaux, ce qui paraît plausible car le groupe hypothé¬ tique dont nous venons de parler serait plus proche des Pantothé- riens que les plus primitifs Zalambdodontes, auxquels nous connais¬ sons aussi certaines tendances marsupiales. Or nous savons que les Marsupiaux sont issus des Pantothériens. Se détachant des Nyctitheriidés, les Talpidés sont déjà très spécia¬ lisés lorsque les premières formes apparaissent à l’Eocène supérieur ( Amphidozotherium) . Ils continuent leur faible évolution échelonnée par les genres Mygatalpa (Oligocène supérieur) et Proscapanus (Miocène moyen) jusqu’aux Talpinés actuels. De ces deux genres se détachent respectivement les Desmaninés (Schreuder, 1940) et vraisemblablement les Condylurinés 1. D’autre part, il semble bien que la sous-famille des Scalopinés dérive du tronc des Talpinés au début de l’Oligocène, voire à l’Eocène, mais de toute façon antérieure¬ ment à l’apparition de Geotrypus 2. En effet le premier genre connu, Proscalops de l’Oligocène supérieur a conservé sur le crâne et la mandi¬ bule un certain nombre de caractères des Soricidés (Mattiiew, 1901). Ce rameau serait donc assez voisin du point de bifurcation des Talpidés et des Soricidés. La deuxième branche issue des Nyctitheriidés constitue les Soricidés. Ces derniers sont représentés depuis l’Eocène supérieur par Saturninia, type très primitif situé sur la lignée qui mène vers le type Sorex déjà pleinement réalisé à l’Oligocène supérieur, mais plus archaïque que les formes modernes (Stehlin, 1940). Dans ce phylum le genre Crocidosorex de l’Oligocène supérieur présente un mélange de caractères de Sorex et de Crocidura (Lavocat, 1951) ; aussi pourrait-il être à la base des Croçidurinés qui par la suite, se sont différenciés des Soricinés par l’absence de pigment dentaire et la réduction du nombre des prémolaires. Ileterosorex du Miocène moyen offre des analogies avec certains Talpidés d’Extrême-Orient. Présentant déjà les spécialisations des Soricinés (Gaillard, 1915) avec un mélange de caractères primitifs et évolués il se 1. Gaillard (1899) fait de Proscapanus l’ancêtre de Scapanus, mais sa morphologie dentaire rappelle davantage celle de Crocidura. 2. Geotrypus de l’Oligocène moyen présente cependant un humérus moins spécialisé que celui de Talpa (Lavocat, 1951), il aurait certains rapports avec celui des Scalopinés, par exemple Scaptonyx (Miocène supérieur). 424 — rapprocherait de Blarina (Stirton, 1 930), et plus précisément de Domnina (Patterson-Mac Grew, 1937) d’où il aurait pu dériver. Cependant en raison de son exodaenodontie 1 déve¬ loppée et ses caractères morphologiques exceptionnels, Viret (1951) crée pour lui la sous-famille des Heterosoricinés dans laquelle entrerait Amblycoptus du Pliocène inférieur (Kormos. 1926). Ce dernier, plus évolué par la réduction du nombre de dents, présente une exodaenodontie plus importante, et devient ainsi spécialisé à outrance. La réduction du nombre des molaires à deux est un carac¬ tère que l’on retrouve dans divers phylums (Erinaceidés, Dimylidés, Macroscelididés). Mixodectomorphes : Le deuxième groupe des Insectivores comprend : les Mixodectoidés et les Apatemyidés 2. La famille des Mixodectidés, d’affinité variable suivant les Auteurs, mise dans les Primates par Cope (1883) et Wortmann (1903), dans les Rongeurs par Matthew (1897) et Osborn (1902) qui définit un sous-Ordre des Proglires, est finalement considérée comme faisant partie des Insectivores par Matthew (1909). D'une morphologie très primitive, typiquement insectivore, ils s’écartent cependant des autres groupes. Ils ne se rapprochent de certains genres de Primates que par des caractères variables et aberrants chez ces derniers. Leurs affinités avec les Rongeurs se manifestent par l’accroissement des incisives, mais ce phénomène se retrouve dans tous les Ordres (Simpson, 1937). Il est probable que cette famille, connue du Paléo¬ cène moyen à l’Eocène supérieur soit comprise dans un phylum qui diverge du stock des Placentaires primitifs de type insectivore (Simpson, 1937). Par cela même on pourrait voir leur souche proche des Pantothériens. Les Apatemyidés dont les restes sont connus du Paléocène moyen à l’Oligocène inférieur, possèdent comme les Mixodectidés certaines convergences avec les Primates, eri particulier avec les Plésiadapidés ; ils conservent les principaux caractères typiques des Insecti¬ vores : trou mentonnier postérieur sous M1 ou M2, morphologie de la mandibule et des molaires, spécialisation des dents antérieures (Matthew-Granger, 1915). Ils sont très semblables aux Mixo¬ dectidés par leurs incisives très développées partiellement recou¬ vertes d’émail. Toutefois comme le dit Matthew (1909) la dentition seule ne permet pas de différencier avec certitude les Insectivores et les Primates de l’Eocène. Ainsi certaines affinités dans la structure 1. L 'exodaenodontie caractérise l’hypertrophie des molaires qui surplombent le corps de la mandibule du côté labial (Hurzeler, 1944). 2. Les Apatemyidés doivent être élevés au rang super-famille : les Apatemyioidés. — 425 des molaires, entre les Apatemyidés et les Plésiadapidés, suggèrent à Simpson (1935) une base commune à ces deux groupes. Toutefois Jepsen (1934) les définit comme un groupe nettement séparé des Plésiadapidés, constituant des séries structurales diversement spécia¬ lisées. D’après leurs caractères communs avec les Mixodectidés il est fort probable que les Apatemyidés dérivent de ces derniers après leur différenciation du stock des proto-placentaires (Pantothériens) comme l’entrevoient Matthew et. Changer (1915) ; peut-être des Paurodontidés, famille des Pantothériens ayant une mandibule courte et robuste, de larges molaires non comprimées en nombre réduit (4 ou 5). Erinaceomorphes : Le troisième groupe d’insectivores comprend les Pantolestoidés et les Erinaceoidés. Dans une étude récente Shikama (1947) décrit une portion de mandibule avec ses trois molaires, du Jurassique supérieur de Mandchourie, sous le nom d’ Endotherium et pour lequel il crée la famille des Endotheriidae. Ce genre, rattaché par lui aux Zalamb- dalestidés, possède de larges molaires subégales (M ^ n’est, pas réduite), presque carrées avec un trigonide plus haut que la talonide. Le trigonide possède en plus du paraconide, du protoconide et du métaconide un tubercule cingulaire supplémentaire que l’Auteur appelle parastyle. Le talonide est faiblement bassiné avec des cuspides bien distinctes les unes des autres ; en plus de l’hypoconide et de l’entoconide toutes les molaires conservent un hypoconulide aussi important que les deux autres cuspides. Si l’on compare ce genre avec les Pantolestidés, nous observons que tous ces caractères se retrouvent chez eux et principalement chez Desseocetor du Paléo¬ cène supérieur L D’autre part nous avons signalé, au début de cet exposé, dans la famille des Docodontidés (Pantothériens) la présence : d’un trigonide avec une cuspide cingulaire supplémentaire qui pourrait correspondre au parastyle A' Endotherium ; d’un talonide non bassiné, trieuspidé avec un hypoconulide constant sur toutes les molaires. Cependant les quelques caractères de similitude entre Endotherium et Zalarnhdalestes invoqués par Shikama, indiquent des affinités entre ces deux genres. Nous aurions donc avec ce fossile, d’une part un terme de passage des Docodontidés aux Pantolestidés dont le phylum s’est poursuivi du Paléocène à PEocène moyen en se spécialisant ; d’autre part la possibilité d’une ramification vers les Zalambdalestidés. Simpson (1937) crée pour les Pantolestidés 1. Endotherium se rattache donc à cette famille et représente le Pantoîcstidé le plus ancien connu. La famille des Endotheriidae (Shikama, 1947) prend alors rang do sous- famille : les Endotheriinae. 426 — deux sous-familles : les Pantolestinés et les Pentacodontinés (Paléo¬ cène moyen). Ces derniers, légèrement différents, montrent des analogies partielles avec les Apheliscidés de l’Eocène inférieur. Aussi n’est-il pas impossible que ceux-ci représentent un embranchement éloigné du même groupe. Les Leptictidés offrent de nombreuses ressemblances avec les Pantolestidés, tendances confirmées par les affinités entre Zalamb- dalestes et Endotherium. En effet, les caractères ostéologiques de Zalambdalestes (Crétacé supérieur) ont de nombreuses similitudes avec ceux des Lepticidés (formes du Crétacé supérieur à l’Oligocène moyen). Le plus ancien représentant de cette famille, constitué par la forme synthétique Gypsonictops-Euangelistes (Simpson, 1951), possède des molaires très semblables à celles de Zalambdalestes quoique un peu plus évoluées. Ce fossile montre également des tendances plus ou moins érinaceomorphes, tout en conservant des caractères communs avec les Pantolestidés. Il forme avec les Zalambdalestidés un complexe basal d’où seraient issus les Erina- ceoidés sans en être leurs ancêtres directs. Le phylum des Leptictidés, dont la dentition est caractérisée par : la perte d’une incisive supé¬ rieure et inférieure, la molarisation de P des molaires inférieures tuberculo-sectoriales avec un paraconide réduit et un grand hypo- conide, conserve de nombreux caractères fondamentaux primitifs des Erinaceoidés (cerveau, crâne et membres) (Grégory, 1910). Les formes du Paléocène et de l’Eocène inférieur (Diacodon) ne sont pas éloignées de la lignée des Erinaceidés, par la morphologie de la mandibule avec un condyle élevé, et celle des dents : P ^ molari- forme, molaires supérieures avec hypocone et conules. La racine des Erinaceoidés se trouverait donc entre les types paléocènes et crétacés que nous venons de citer. Les Erinaceidés sont à un stade plus évolué par la grande sépara¬ tion entre le paracone et le métacone, et, par le grand développement de l’hypocone qui donne aux molaires supérieures une forme sub¬ carrée. Ils se diversifient à partir de l’Eocène inférieur par de nom¬ breuses spécialisations. Entomolestes (Eocène inférieur), mis dans les Echinosoricinés (Simpson, 1945) est encore très voisin des Leptic¬ tidés ( Leptacodon) du Paléocène moyen. Il a d’autre part une P4 semblable à Métacodon et des molaires inférieures proches de Tupa'io- don (Patterson et Mc Grew, 1937). Ainsi trois phylums se dis¬ tinguent à partir de cette forme : 1° les genres encore peu spécialisés Métacodon, Ankylodon, groupés avec Plesiosorex et Meterix par Butler (1948) dans la famille des Metacodontidés 1 ; 2° les Echino- 1. Nous la considérerons par ses grandes affinités avec les Erinaceidés comme une sous famille : les Metacodontinés. — 427 — isoricinés ; 3° les Erinaceinés. Les Metacodontinés constituent un rameau aberrant des Erinaceidés par la conservation d’un certain nombre de caractères des Leptietidés (hypocone réduit, paraconide développé). Les Echinosoricinés ont déjà acquis à l’Eocène supérieur ( Proterixoïdes ) les caractères dentaires de la famille, tout en restant primitifs. Ce dernier genre, proche de l’embranchement des Erinacei¬ nés conserve des caractères communs aux deux sous familles (Stock, 1935. — Butler, 1948). Les Erinaceinés sont déjà représentés par le type même de la famille au Miocène, tandis que les plus anciennes formes connues de l’Oligocène (' Telracus et Tupaïodon ) possèdent des affinités avec les représentants d’une lignée intermédiaire entre les Echinosoricinés et les Erinaceinés. Ce dernier phylum, encore très primitif apparaît à l’Eocène supérieur avec Neurogymnurus qui semble apparenté aux Echinosoricinés par la morphologie dentaire. Il se continue par les genres Galerix et Pseudogalerix du Miocène supérieur (Viret, 1938. — Boulin, 1942) et constituerait une transition entre les Echinosoricinés et les Erinaceinés. Des Erinaceinés se détache un rameau latéral avant l’Oligocène moyen. Le genre Palérinaceus (premier représentant, connu) reste beaucoup plus primitif que les Erinaceinés par sa morphologie crânienne (Viret, 1938) ; il repré¬ senterait un premier stade vers Metechinus (Pliocène inférieur) — per sa morphologie dentaire (Boulin, 1942) — - et Brachyerix (Miocène supérieur) 1, pour aboutir au genre Dimylechinus de l’Oligocène supérieur. Celui-ci ressemble à Palerinaceus dans tous ses détails, mais ne possède que deux molaires au lieu de trois (Hurzeler, 1944 a). Ces trois genres (Dimylechinus, Metechinus, Brachyerix) 3 caractérisés par l’absence de M ^ montrent de grandes convergences avec les Dimylidés. Ce dernier phylum, connu simplement par des dents et des mandibules est difficile à situer. La morphologie dentaire rappelle celle des Erinaceidés primitifs (Schlossf.r, 1887. — Gail¬ lard, 1897. — Osborn, 1910. — Viret, 1 931). Par la similitude de la M2 chez Plesiodymilus et Metechinus on pourrait situer la souche des Dimylidés près du point de bifurcation du phylum de Palerinaceus. Les formes à deux molaires existent dans diverses lignées, comme nous l’avons déjà vu, en particulier chez Amblycoptus, mais celui-ci ne présente pas de parenté directe avec les Dimylidés. Elles dérive¬ raient de types ancestraux à dentition complète. Ainsi, parmi les Dimylidés, le genre Exoedaenodus de l’Oligocène moyen a conservé des M g très réduites ; il représenterait l’ancêtre de ce phylum très spécialisé qui s’étend jusqu’au Miocène moyen où il s’éteint. Hur¬ zeler (1944 b) divise les Dimylidés en deux sous-familles : les Plésiodimylinés représentés par Plésiodirnylus du Miocène moyen ; 1. Ces deux genres ne sont pas sur la lignée directe Palerinaceus , Dimylechinus. — 428 — les Dimylinés comprenant tous les autres genres. La première sous- famille est de type fouisseur d’après la morphologie de l’humérus. De toute façon la spécialisation de la famille est remarquable par l'exodaenodontie des molaires accompagnant la réduction de leur nombre, et, le renforcement des cuspides de toutes les dents, en rapport avec une nourriture malacophage. En résumé, cet exposé nous amène à modifier légèrement la classi¬ fication proposée par Simpson (1945) et à considérer dans les Insecti¬ vores trois grands phylums qui dériveraient des trois grandes familles constituant les Pantothériens du Jurassique : 1° Les Amphitheriidés qui ont probablement donné les trois groupes d'insectivores actuels : Chrysochloroidés, Tenrecoidés, Soricoidés. 2° Les Paurodontidés qui ont pu donner le groupe fossile des Mixo- dectomorphes. 3° Les Docodontidés qui ont donné le grand groupe actuel des Erinaceoidés. Les grandes lignes de notre classification seraient les suivantes : Sous-ordre Soricomorpha nov. nom. Super famille Deltatheridioidea Simpson, 1931. Famille Deltatheridiidae Gregory-Sympson, 1926. Sous-famille Deltatheridiinae Simpson, 1945. » Didelphodontinae Matthew, 1918. Super famille Ciihysociiloroidea Grégorv, 1910. Famille Chrysochloridae Mivart, 1868. Super famille Tenrecoidea Simpson, 1931. Famille Palaeoryctidae Simpson, 1931. » Tenrecidae Gray, 1821. Sous-famille Tenrecinae Cabrera, 1925. » Oryzorictinae Dobson, 1882. Famille Potamogalidae Allman, 1865. Famille Solenodontidae Dobson, 1882. Sous-famille Apternodontinae Matthew, 1910. » Solenodontinae Gill, 1872. Super famille Nesopiiontoidea nov. nom. Famille Nesopiiontidae Anthony, 1916. Super famille Soricoidea Gill, 1872. Famille Nyctitheriidae Simpson, 1928. Famille Soricidae Gray, 1821. Sous-famille Soricinae Murray, 1866. » Crocidurinae Milne-Edwards, 1868-1874. » Heterosoricinae Viret, 1951 - Amblycoptinae Kormos, 1926. Talpidae Gray, 1825. Famille — 429 - Sous-famille » » » Talpinae Murray, 1866. Desmaninae Thomas, 1912. ConcLylurinae Thomas, 1912 Scalopinae, Thomas, 1912. Uropsilinae Thomas, 1912. Sous-ordre Mixodectomorpha nov. nom. Super famille Mixodectoidea Simpson, 1945. Famille Mixodectidae Cope, 1883. Super famille Apatemyioidea nov. nom. Famille Apatemyidae Matthew, 1909. Sous-ordre Erinaceomorpha nov. nom. Super famille Pantolestoidea Cope, 1887. Famille Pantolestidae Cope, 1884. Sous-famille Endotheridiinae nov. nom. = Endotheriidae Shikama, 1947. » P antolestinae Simpson, 1937. » Pentacodontinae Simpson, 1937. Famille Apheliscidae Matthew, 1918. Super famille Famille Famille Famille Sous-famille » » Famille Sous-famille » Erinaceoidea Gill, 1872. Zalambdalestidae Grégory, 1926. Leptictidae Gill, 1872. Erinaceidae Bonaparte, 1838. Metacodontinae nov. nom. = Metacodontidae Butler, 1948. Echinosoricinae Cabrera, 1925. Erinaceinae Gill, 1872. Dimylidae Schlosser, 1887. Plcsiodimylinae Ilurzeler, 1944. Dimylinae Gaillard, 1899. Super famille Macroscelidoidea Gill, 1872, incertae sedis. Famille Macroscelididae Mivart, 1868. 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Mais leur structure dentaire rappelle plutôt celle des Tatous ; elle les éloigne des Gravigrades et des Paresseux, chez lesquels la dent contient toujours un gros noyau de vasodentine tendre. En outre, il semble bien, comme l’avaient suggéré Tournouer et Gaudry, suivis par L. Kraglie- vich, que les plaques dermiques décrites sous le nom de Palaeo- peltis appartiennent aux mêmes animaux. Il s’agirait donc de Gravigrades cuirassés, ou « Paragravigrades », qui constituent une super-famille propre, les Orophodontoidea. Des différences impor¬ tantes, qui portent sur la morphologie des dents et de l’astragale, séparent les deux genres. On peut, cependant, les conserver dans la famille des Oropliodontidae , en les considérant comme les types respectifs de deux sous-familles, dont, l’une est apparue au Muster- sien, tandis que l’autre a peut-être atteint le Colhuéhuapien. 2° Le fossile de la Laguna Carri-Laufquén Chica, attribué par J. L. Kraglievich et S. Rivas (1951) au genre Oropliodon, représente en réalité un tout autre animal, pour lequel j’ai proposé (Hoffstetter, a) le nom de Pseudorophodon Kraglievichi. L’interprétation des auteurs était parfaitement légitime, au moment, où elle a été exprimée, le genre Oropliodon n’étant, alors connu que par une dent, isolée. Elle est. à présent contredite par la connaissance plus complète du véri¬ table Oropliodon. En fait, Pseudorophodon est. un Cingulata, que sa dentition en série continue et. son museau court, rapprochent, des Peltéphilidés. Mais la forme de l’ouverture nasale, la section des dents et. le style de la carapace en font au moins une famille parti¬ culière, les Pseudorophodontidae. Peut-être même, comme le sug- Bullelin du Muséum , 2e série, l. XXVI, n° 3, 1954. 434 gèrent Kraglievich et Rivas, s’agit-il d’une super-famille inter¬ médiaire entre Tatous et, Glvptodontes. Cet intéressant rameau ne figure pas dans le tableau ci-joint, car l’âge de Pseudorophodon est indéterminé, puisqu'il s’agit d’un type unique, et que le gisement n’a fourni aucune faune associée. CINGULATA TARDIGRADA FOURMI GlYPTODONTES TATOUS ÎÎgqaÏeS ' GRAVlGRADES Fig. 1. — Arbre généalogique des Édentés Xénarthr es. Remarques : 1° D’après une indication de Stirton (1953), un Clilamythère figurerait dans la faune de l’Oiigocènc supérieur de Colombie. 2° La présence de vrais Mégalonychinés dans le Pléistocène argentin, admise par Kraglievich, demande encore une confirmation. 3° Le genre Machlydotherium, de l’Éocène de Patagonie, est conn u par des plaques dermiques (Simpson, 1948, fig. 10 A. B et pl. 8, fig. 1) et peut-être par une dent isolée non figurée dont le Dr. Simp¬ son m’a aimablement communiqué un schéma. Cette forme énigma¬ tique a généralement été considérée comme un Tatou, et placée avec 435 réserves dans les Chlamythérinés. Cependant, ses plaques semi- mobiles, à surface de plissement, mal différenciée (alors qu’elle l’est nettement chez les Tatous les plus primitifs), interdisent, de la placer dans l’ascendance des Chlamythères mio-pléistocènes. Peut-être représente-t-elle un autre rameau latéral des Dasypodoïdes, éteint sans descendance à la fui de l’Eocène. Mais il n’est pas impossible qu’il s’agisse d’un Paragravigrade : la dent bilobée qu'on lui attribue, et qui a été rapprochée de celles des Chlamythères, pourrait s’ac¬ corder aussi avec les dents postérieures des Orophodontinés ; la cuirasse n’est, pas sans rappeler celle de Pcilaeopeltis, bien qu'elle montre des traits plus dasypodoïdes, notamment la différenciation d'écailles cornées accessoires sur les plaques des boucliers, et la présence de quelques gros follicules pileux centraux. 4° Une étude du matériel de Lagoa Santa conservé à Paris et à Copenhague (Hoffstetter, c) me conduit à reconnaître, dans la faune pléistocène du Brésil, une diversification des Mégalonychidés plus accusée que celle qu'on y a reconnue jusqu’ici. Le squelette postcranien décrit par Wingi (1915) sous le nom de Catonyx gigan- teus appartient à un grand Mégalonychidé, qui doit recevoir le nom de Ocnopus gracilis (Lund). Au contraire, les dents et les quelques éléments céphaliques rapportés à la même espèce par Winge se rattachent à Scelidotherium (Catonyx) Cuvieri (Lund). J’ai pu observer dans la collection Lund deux dents de type Megalonyx qui sont sans doute celles d "Ocnopus. Ce dernier genre rappelle beaucoup Megalonyx par son membre antérieur et par son fémur. Mais son tarse très particulier, et surtout son articulation astragalo- cuboïde, conduisent, à le placer dans une sous-famille propre, les Ocnopodinae nov. Le genre Valgipes, également de Lagoa Santa, est fondé sur un calcanéum que Winge attribue à Scelidotherium « magnum » (c’est- à-dire Se. Cuvieri). En fait il s’agit, encore d’un Mégalonychidé, représentant sans doute une sous-famille particulière, mais trop incomplètement connue pour qu'on puisse en donner une bonne diagnose. 5° A la suite de Flower, la plupart des auteurs ont admis que Tes Fourmiliers dérivent des Gravigrades. Deux objections majeures s’y opposent. Tout d’abord, le pied des Fourmiliers, au moins chez Myrmecophaga et Tamandua, est primitif, isodactyle, normalement plantigrade, et. son astragale conserve un style dasypodoïde, malgré le léger évidement de l'articulation naviculaire ; il ne peut dériver de celui des Gravigrades ou des Paragravigrades. D’autre part le régime myrmécophage paraît être une spécialisation du régime pri¬ mitif des Édentés et ne permet pas de supposer aux Fourmiliers des ancêtres phytophages. — 436 Compte tenu de ces observations, on peut s’imaginer la filiation des Xénarthres sous la forme représentée dans la fig. 1. D’après les travaux classiques, et surtout ceux de G. G. Simpson (1931, 1948), on peut, admettre que les Xénarthres s’enracinent dans une souche commune, encore inconnue, qui dériverait, probablement au Paléocène inférieur, de Paléanodontes archaïques (pré-Méta- cheiromyidés). La différenciation de la branche australe porte essentiellement sur l’acquisition de la xénarthrie, l’union de l’ischion avec les vertèbres caudales antérieures, et probablement aussi la présence d’ossifications dermiques. Ces formes ancestrales, qui semblent avoir acquis très tôt la faculté fouisseuse, se nourrissaient probablement — comme beaucoup de Tatous actuels — d’insectes et d’autres petits animaux, voire même de viande putréfiée. A partir de cette souche, 3 branches majeures présentent une séparation précoce, et peuvent être admises comme infra-ordres. I. — Cingulata. — Le groupe axial est constitué par les Tatous (Dasypodoidea) qui conservent au maximum les caractères pri¬ mitifs du groupe (voir Simpson, 1948, p. 81-89), description d’Utaetus. La carapace acquiert un style caractéristique, avec des ceintures dorsales imbriquées, tandis que la tète, la région pelvienne et, plus tard, la région scapulaire sont protégées par des boucliers fixes. L'alimentation primitive est. conservée jusqu’à nos jours par cer¬ taines formes ; des rameaux s’orientent vers un régime plus stricte¬ ment insectivore ( Stegotheriinae et. Priodontini ) ; d’autres acquièrent un régime phytophage (Chlamytheriinae) ; une branche particulière, enfin, généralement considérée comme carnivore (Peltephilidae), pourrait correspondre à un régime nécrophage. 11 n’est, pas possible actuellement de préciser la position de deux branches énigmatiques, illustrées par Pseudorophodon et. Machlydo- therium ; il se pourrait même que la seconde n’appartînt pas aux Cingulata. Les Glyptodontes ( Glyptodontoidea), connus depuis l’Eocène supérieur, représentent un rameau très divergent, mais peu varié, fortement adapté au régime phytophage, qui retentit sur la morpho¬ logie des dents et de la tête osseuse et qui s’accompagne de caractères particuliers de la carapace, du rachis et des membres. IL — Tardigrada. — Les Tardigrades (je reprends pour ce terme le sens large que lui attribuait Cuvier) constituent une branche orientée d’emblée vers le régime phytophage. Ils se caractérisent par leur formule dentaire (fondamentalement 5/4) et aussi par la torsion de leur pied vers l’intérieur, entraînant une morphologie aberrante de l'astragale. Un premier rameau, les Paragravigrades (Orophodontoulea) , conserve la structure dentaire primitive, et présente une carapace — 437 — d’un style particulier (« Palaeopeltis »). Rares à l’Eocène (ProplaUy- arthrus), ils atteignent un apogée — d’ailleurs modeste — à l’Oli¬ gocène inférieur. On y observe alors, aussi bien dans la morphologie dentaire que dans le tarse (astragale d ’Octodontotherium), des spécia¬ lisations qui n’apparaîtront que beaucoup plus tard chez les vrais Gravigrades. En ce qui concerne la bilobation des dents, Octodonto- therium dépasse même le stade jamais atteint par ces derniers. Parallèlement, les Gravigrades ( Megalonychoidea) se différencient par l’acquisition d’un gros noyau de vasodentine tendre dans leurs dents, et par la perte de la carapace dermique (encore la peau con¬ serve-t-elle une évidente faculté ostéogène jusque dans certaines formes terminales). Après une histoire très discrète, le groupe (peut- être arboricole à ses débuts) se multiplie brusquement à l’Oligocène supérieur, c’est-à-dire au moment où disparaissent les Paragravi- grades. C’est au Miocène inférieur qu’il présente sa phase explosive ; mais la forte diversification qui en résulte ne s’écarte jamais du régime phytophage. A une date non précisée, les Paresseux ( Bradypodoidea) se séparent du groupe précédent, dont ils conservent la structure dentaire et l'architecture crânienne ; mais ils s’adaptent à un mode de vie très particulier, celui de Grimpeurs suspendus, à régime phyllophage. 111. — V ermilingua. — Les Fourmiliers (Myrmecophagoidea) représentent sans doute un rameau très ancien, où l’on retrouve certains caractères archaïques, directement hérités d’une souche dasy- podoïde ou pré-dasypodoïde, associés à une forte spécialisation vers le régime myrmécophage ; l'habitat est terrestre ou arboricole. L’absence de fossiles anté-miocènes s’explique sans doute par le fait que ces animaux sont typiquement les hôtes de la forêt tropicale. On remarquera que le sous-ordre des Xénarthres a réalisé des types écologiques éminemment originaux. Cette singularité a sans doute joué un rôle protecteur et leur a permis de résister à la concurrence des immigrants plio-pléistocènes d’origine nord-américaine. Beau coup ont même réussi à s’étendre sur le continent nord-américain, où leur expansion semble avoir été limitée surtout par leurs exigences climatiques respectives. La disparition des formes géantes, survenue à la fin du Pléistocène, est assurément duc aux mêmes causes, encore mal connues, qui ont provoqué l’extinction de nombreuses formes holarctiques, africaines et australiennes. D'autre part, il est intéressant de souligner l’ampleur inattendue des potentialités adaptatives d’un groupe affecté dès l’origine par une forte dégénérescence dentaire. L’absence d’émail n’a pas empêché certains de ses membres de réaliser, par des solutions originales, — 438 - une molaire capable de broyer des végétaux, dans laquelle les replis d’émail sont fonctionnellement remplacés par un relief complexe d’ostéodentine (Glyptodontes) ou par des crêtes transversales de dentine compacte (Gravigrades). D’autre part, la tentative des Pelté- philidés vers le régime carnivore apparaît très significative. Si l’on rappelle que des spécialisations aussi variées ont été réalisées malgré la concurrence d’autres Placentaires et de Marsupiaux, on est en droit de supposer que, si les Xénarthres avaient eu la chance d’être isolés dès leur début, dans un continent, ils auraient sans doute été capables d’y effectuer une radiation adaptative complète. Laboratoire de Paléontologie du Muséum. TRAVAUX CITÉS IIoffstetter (R.), «7. — Sur les Gravigrades cuirassés du Déséadien de Patagonie (Note préliminaire). Mammalia (sous presse). — b. — Contribution à l’étude des Orophodontoidea (Gravigrades cui¬ rassés). Ann. Paléont. (à paraître en 1955). — c. — Les Gravigrades des cavernes de Lagoa Santa (Minas Gérais, Brésil). Ann. Sc. Nat. Zool. (à publier). Kraglievich (J. L.) et Rivas (S.), 1951. — Orophodon Amegh., repré¬ sentante de una nueva superfamilia Orophodontoidea... Com. Inst. Nac. Invest. Cienc. Nat., Zool., t. Il, n° 2, p. 9-28. Simpson (G. G.), 1931. — Metachei romps and the Edentata. Bull. Am. 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Ces couches ont, à ce jour, donné seulement, en Indre-et-Loire, deux échantillons de Palmoxylon ligerinum Chié, provenant, l’un, des couches bartoniennes de Savigné-sur-Lat.han, l’autre, de Cléré-les- Pins. Dans ce dernier cas, il s’agit, d’un fossile remanié dans les faluns vindoboniens à faciès savignéen b L’échantillon bartonien de Courcelles-de-Touraine, en question maintenant, se présente sous l’aspect, d’un petit bloc silieilié de 10 cm X 4 cm X 2 cm, de couleur mastic et assez dur. 11 appartient à un tronc volumineux, si on en juge par la courbure des zones d’accroisse¬ ment. LEGUMINOSAE Leguminoxylon Menchikoffii Boureau. (pl. I, fig. 1,2 et 3). Collection : Boureau 421. I. Description anatomique. Bois hétéroxylé d’Angiosperme. Zones d’accroissement très peu marquées et difficiles à mettre en évidence. Il semble qu’il y ait, 1. Boureau (Ed.), 1949, Etude anatomique et paléogéographique de deux tiges de Palmiers fossiles (Palmoxylon ligerinum Crié), récoltés aux environs de Savigné-sur- Lathan (Indre-et-Loire). Bull. Soc. Géol. France, XIX, pp. 601-609, 1949. Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 3, 1954. — 440 à l'observation macroscopique, un certain zonage dû à la condensa¬ tion des pores suivant des bandes tangentielles du parenchyme. Au microscope, le zonage semble différent et seulement, dû à une dimi¬ nution du calibre des éléments du parenchyme et des fibres suivant une ligne tangentielle, indépendante des pores. Les zones d’accroisse¬ ment, délimitées de cette façon, atteindraient une épaisseur de 2 mm 5. 1. Vaisseaux. Les vaisseaux sont disséminés. En coupe transver¬ sale, ils apparaissent de forme ovale, très légèrement plus allongés radialement que tangentiellement. Ils sont solitaires (69%), groupés par 2 (30 %) ou par 3 (1 %). Leur taille est variable (Tg X Rd) : a. vaisseaux solitaires : 86 |x X 129 [x ; 114 [x X 114 q ; 114 [x X 143 (x ; 129 [X X 186 (x ; 143 (x X 186 |X ; 143 (x X 215 (x ; 157 |x X 257 jx ; 200 [x x 229 |x, b. vaisseaux groupés par 2 : (129 ;x X 143 p.) ; (129 ix X 143 jx) ; (157 (x x 143 jx) -j- (157 g. x 143 g) ; (114 jx x 114 jx) -f- 114jx x 129 (x)... c. vaisseaux groupés en files de 3 : (150 [x X 150 p) -|- (150 [x X 40 (x) + (150 [x X 150 [x).„ Le diamètre tangentiel étant toujours compris entre 100 p et 200 jx, ces vaisseaux sont de taille moyenne. Densité des vaisseaux. — - On en compte en moyenne de 4 à 4,5 au mm2. Ils sont donc rares, ce qualificatif désignant les vaisseaux dont le nombre va de 2 à 5 au mm2. Ils peuvent avoir un contenu rougeâtre sombre, mais le plus souvent, ils en sont dépourvus. En coupe longitudinale, les vaisseaux ont un trajet irrégulier, ondulé. La longueur verticale des éléments qui les constituent, varie de 120 jx à 450 p. La cloison terminale, très souvent fortement ondulée, est géné¬ ralement horizontale ou très peu oblique. Les ponctuations latérales qui mettent en communication les vaisseaux et le parenchyme, sont aréolées, alternées, de diamètre 5 [x et distantes de 2 p. On en compte 4 dans 100 p2. 2. Parenchyme ligneux. — Il est étroitement associé aux pores. Il tranche souvent fortement par sa teinte claire sur le fond sombre des fibres (pl. 1, fig. 2). 11 s’agit d’un parenchyme juxtavasculaire qui entoure les vaisseaux avec des prolongements aliformes quelque¬ fois confluents, soit tangentiellement, soit obliquement. Les con¬ fluences peuvent affecter des pores assez nombreux et elles peuvent aboutir à des bandes tangentielles circummédullaires (pl. I, fig. 1). En coupe transversale, les cellules du parenchyme sont polyé¬ driques, sans méats. En coupe longitudinale, elles sont, sinueuses. — 441 Les extrémités sont, issues d’initiales effilées, qui ont été ensuite septées. Mensurations : Diamètres transversaux : 30 à 40 p ; Longueur verticale : 350 p ; Distance minimum des scptas : 70 p. 3. Fibres ligneuses. — Elles sont polyédriques, en coupe transver¬ sale, à paroi peu épaisse, légèrement plus épaisses que celles des cellules du parenchyme. Diamètre maximum transversal des fibres : 15 p ; épaisseur de la paroi : 3 p ; il s’agit de fibres à parois minces, car — — < -. 15 p 4 En coupe longitudinale, leur trajet est sinueux, du fait de la présence des rayons. Les rayons sont séparés par 3 fibres au moins. Au milieu des fibres, on observe parfois une seule grande cellule parenchymateuse isolée et sept.ée. 4. Rayons ligneux. Les rayons ligneux sont constitués par des cellules à teinte claire caractéristique, mais certaines d’entre elles peuvent avoir un contenu sombre. Ils sont fusiformes, disposés en chicane, principalement 2-sériés (60 %) ou 3-sériés (40 %). Ils sont homogènes. En coupe transversale, les cellules sont isodiamé- triques et d’un diamètre allant de 12 p à 20 p. On en compte environ 10 au mm horizontal tangentiel. II. Affinités. Les caractères communs de l'échantillon tourangeau décrit plus haut, et du spécimen-type saharien du Leguminoxylon M ench ihoffii lîoureau sont tels et les différences si minimes, qu'il semble bien qu'il s’agit d’une même espèce. L’échantillon saharien a été découvert par J. Ph. Lefranc dans le Sahara algérien, au N. W. de Fort-Flatters, à Mennekeb er Rtem, sur la piste qui joint le puits de M’seguern à celui d’El Biod1. On a d’abord pensé que ce gisement était, d’âge éoccne. Le collec¬ teur a précisé, par la suite, qu’il s’agissait d’un bois fossile d’âge plus récent 2. Les bois de Légumineuses sont oligocènes ou miocènes en Egypte 3. 1. Boureau (Ed.), 1951, Etude paléoxylologique du Sahara (XIV) : Leguminoxylon Menchikoffii n. sp., bois éocène découvert au NW de Fort-Flatters. Bull. Mus. nat. Hist. nat., 2e s., t. XXIII, 3, pp. 331-338, 1951. 2. Lefranc (J. Ph.). 1952, Des couches à bois fossiles tertiaires du Tinrhet occidental et de Bel Guebbour (Sahara cental). C. R. s. Soc. Géol. Fr., 11, pp. 253-254, 1952. 3. Krausel (R.), 1939, Ergebnisse d. Forschungsteisen Prof. E. Stromers in d. Wüsten Agyptens. Abandl. Bayer. Akad. d. Wissenschaft., Abt., N. F., Heft 47, pp. 1- 140, 1939. — 442 En Somalie1, Cæsalpinioxylon migiurtinum Chiarugi a été récolté sur le Miocène, Cæsalpinioxylon Ducis aprutii Chiarugi et C. Zaccari- ni.i Chiarugi ont été récoltés, en sur/ace, sur le Crétacé. Leur âge véritable est encore vraisemblablement tertiaire. Dans le Sahara constantinois, Leguminoxylon mogadaense Bou- reau, est miocène 2 et Pterocarpoxylon Arambourgii Boureau 3 de Khouribga (Maroc) est yprésien. Dans l’étude anatomique (lel’échan- tillon-type, nous avons été amené à mettre en parallèle certaines espèces actuelles à structure plus ou moins voisine de celle du Leguminoxylon Menchikofjii. On peut encore ajouter à la liste des espèces comparables, V Acacia indica, bien que l’assimilation ne soit pas totale. Les coupes à' Acacia indica observées montraient un parenchyme juxtavasculaire moins développé dans la coupe trans¬ versale et, dans la coupe tangentielle, les rayons présentaient un nombre de séries plus grand, pouvant aller jusqu’à 6. Le nombre des séries le plus fréquemment représenté, est également plus grand. On a, d’autre part, décrit d’autres débris de Légumineuses pro¬ venant des couches bartoniennes des grès à Sabales du Centre- Ouest. de la France qui ont livré l’échantillon de Leguminoxylon Menchikofjii Boureau. On connaît notamment le Leguminosites andegavensis Crié 4 qui est un fruit découvert pour la première fois à Chefîes (M.-et-L.) et qui est abondant dans les grès éocènes du Mans et d’Angers. Ses affinités réelles n’ont, pas encore été déterminées. On y a décrit également Acacia Brongniarti Watelet 5> 6, 1866 et Acacia Saportæ Watelet 5> 7, 1866, que l’on trouve également clans la Flore de Belleu. 1. Chiarugi (R.), 1933, Lcgni fossile délia Somalia Italiana, in Paleonlologia délia Scmalia. Palaeontographica italica, vol. XXXIII, suppl. I, pp. 97-167, pl. IV-XVII. 2. Boureau (Ed.), 1950, Etude parléoxylologique du Sahara (X). Sur le Caesalpi- nioxylon mogadaense n. sp., bois miocène du Sud-Constantinois (Algérie). Bull. Mus. nat. Hist. nat., t. XXII, n° 5, pp. 651-656, 1950. 3. Boureau (Ed.), 1951, Contribution à l’étude paléoxylologique de l’Afrique du Nord (111) : Pterocarpoxylon Arambourgii n. sp., bois silicifié de Léguminesae-Papilio- neae découvert dans les phosphates yprésiens de Khouribga (Maroc). Bull. Mus. nat. Hist. nat., 2e série, XXIII, n° 5, pp. 552-557, 1951. 4. Crié (L.), 1884, Essai descriptif sur les plantes fossiles de Cheffcs (M.-et-L.). Bull. Soc. Et. Sc. d'Angers, pp. 402-412, 1884. 5. Couffon (O.), 1909, Les Grès à Sabalites andegavensis en Anjou. Ibid., pp. 9- 28, 1909. 6. Watelet (Ad.), 1866, Plantes fossiles du Bassin de Paris, p. 246, pl. LX, fig. 1-3. 7. Watelet (Ad.), 1866, ibid., p. 246, pl. LIX, fig. 6-12. Planche I. (Publié avec le concours du C. N. R. S.). Leguminoxylon Menchikoffii Boureau. Fig. 1 et 2 : portion de lame mince transversale. Fig. 3 : portion de lame mince longitudinale tangentielle. 500 p. 1 mm Clichés F.d. Boureau 443 — Il était intéressant de montrer l’extension, au Tertiaire, de ce plan ligneux fossile. La présence, dans les couches du Bartonien d’Anjou d’autres fragments de Légumineuses, acheminent peu à peu vers une reconstitution plus complète de l’espèce. D’autre part, en raison de l'identité remarquable des deux bois fossiles, on peut tenter d’établir une première comparaison climatique entre les deux gisements, cependant assez éloignés l’un de l’autre. Couffon pensait d’ailleurs en étudiant la composition de la Flore des Grès à Sabales, assez bien connue en 1909, à un climat subtropical et il établissait une première comparaison avec les Flores actuelles de Caroline, Géorgie, Floride, du Texas, du Mexique et de l’Alabama. Ajoutons que les familles représentées dans la flore des grès à Sabales, sont généralement les mêmes que celles des couches continentales post-éocènes du Sahara. Laboratoire d’ Anatomie comparée des végétaux vivants et fossiles du Muséum. — 444 — Two French Savants Charles-Eugène Bertrand, THE BoTANIST AND PAUL BERTRAND, THE PALEO-BOTANIST . Par T. S. Mahabalé, Poona. The progress of Botany in the last century is largely a history of tall personalit.ies in plant sciences, who greatly enriched our knowledge of plants, not only in their own countries, but added mat.erially to the progresse and revival of Botany elsewhere. The botanical studies in post-Linnaean period till nearly 1850 consisted mainly of studies on plant taxonomy and morphology. The Indus¬ trial Révolution towards the end of the eighteenth century and in the early part of the nineteenth century in England and elsewhere ushered in a new area of scientific discoveries in Europe, and colonial rule in other parts of the world. This made it almost impérative for the then major powers like England, France, Germany, Spain, Portugal, Holland and Belgium to study intensively the plants of their colonies with which their economy was linked up due to the advent of the âge of machines. This gave a great. fdlip to the publication of floras of different countries, many of which were published in the first half of the last century. The interest in Botany was naturally confined to systematic botany, économie uses of plants and their utilisation for the purposes of industries. By the middle of the 19th century, however, two epoch-making Works appeared which completely changed the outlook on Botany : 1. « The Higher Cryptugamia » by Hofmeister (1849-51) and 2. « The Ori.gin of Species » by Charles Darwin (1859). These two works, coupled with the work that was being doue by Pasteur and Koch on microôrganisms reoriented the interests of scientists in the direction of phylogeny, life-histories, cell-structure, anatomy, physiology, pathology, and the past history of plants. A sériés of workers dealing with these aspects dotted the laboratories ail over Europe. In England, the outstanding personalities of this period even after the publication of The Ori.gin of Species were Lord Balfour, Thistleton-Dwyer, Babington, Bentham and Hooker. In Germany, the revival was more subdued and was directed towards the other aspects of Botany such as cytology, physiology, reproduc¬ tion in fungi and lover organisms, mainly due to the influence of Hofmeister and his school. An ardent follower of this school vas Julius Sachs M'ho M'as to Hofmeister M'hat T. II. Huxley Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 3, 1954. 445 — was to Darwin. He and other great. Hofmeisterians like De Bary and Gœbel were the chief source of inspiration to young workers in experimental botany in Europe. The young botanists in Cambridge and other places also looked t.o Germany for the studv of new developments and technique in practieal botany. The french workers at the sanie time were making a mark by applying themselves to the study of similar problems. For example, the work of Thuret, Bornet and Riocreux on marine algae and fertili¬ sation therein was as illuminating in understanding the life cycle of these plants as was Hofmeister’s work on higher cryptogams. The tradition of de Candolle and Brongniart had by now passed into the hands of Païen, Boussingault and de Saussure. In the midst of this hectic activity in the other branches of Botany, Paleobotany was rather a young brandi and was attracting only a few but devoted workers. Dabwin’s frequent référencés to it. in the Origin of Species and senes of excellent monographs on the then little-known plants of the coal measures published by Williamson in England and Renault in Paris developed a small but influential school dealing with the study of ancient plants which included among others classical naines such as Goeppert, Grand’Eury, Scott, Seward, etc. Both Renault and Williamson exereised a profound influence on the development of the science of Paleo¬ botany. They were associated with manv promising young workers amongst whom the naine of C. Eug. Bertrand, in North France, was very prominent. Charles-Eugène Bertrand, and his son Paul Bertrand, form a unique pair in the history of Botany in France. They praotically ruled the subjeet of plant Anatomy, Morphology and Paleobotany in France for quite a long time by t.heir ceaseless work and vast influence over a wide eircle of disciples and admirers. Charles-Eugène Bertrand was born in Paris on 2nd January, 1851, the year in which Hofmeister’s classical work on higher cryptogams appeared. He was educated at the University of Paris at the hands of the celebrated systematists of his time like Vulpian, Normand, Decaisne. Under the influence of these great masters he did excellent work. He was good in mathema- tics and had a gift of mechanical skill like Sachs ; yet he had a passion for the study of natural sciences. A turning point came in his life when in early February, 1871, he had an audience with Decaisne who asked him to work on some fossil spécimens that had corne to his hands from diluvial deposits of Seine in 1868. They were collected by Deiiérain and given over to Decaisne who gave t.hem for studying to young Bertrand. Bertrand cont.inued his work on them at the Paris Muséum, and also his further studies at the University of Sorbonne as an Assistant in the Laboratory of Duchartre. Here he made intensive studies on the — 446 — comparative anatomy of he Gnetales, Coniferales and Lycopodiales. These were published as monographs and even to-day evoke admi¬ ration for thoroughness and accuracy. On 1878, Ch.-Eug. Ber¬ trand completed his higher studies at Sorbonne to take llie chair in Botany created in the University at Lille to which he was appoin- ted. Here he remained number of years, till his last. He has expressed his general ideas in his « Théorie du faisceau » and his « Définitions des membres des plantes vasculaires ». He built, a devoted school of workers in the science of Botany. Some of his students were F. Morvillez at Lille M. Hovelacque, E. Lignier who became professor at the University of Caen, Debray at Alger, A. Gravis in Belgium, Que va at Dijon... and his son Paul who carried on his scientific work. As his work progressed large collections accumulated and a sériés of publications ealled « Archives Botaniques du Nord de la France » were brought out. emboyding the work donc by him and his collea- gues, till 1914, when the war broke out. On 1876, Ch.-Eug. Bertrand was married to Mlle. Marie Hugo- nin, who was at the end of her studies at the University of Sorbonne. Had discovered in her an exceptionnal accomplishment of mind and heart. Mrs. Bertrand was very keen on the scientific Works to wliich her husband was so devoted. They had four ehil- dren, three daughters and a son who later on became the distin- guished scholar, Professor Paul Bertrand. With the starting of the hostilities in 1914, between Germany and the Allies, the town of Lille was invaded by the Germans. Professor Ch.-Eug. Ber¬ trand refused to leave Lille. He was allowed to do his professorial dut.ies. He rather decided to sutïere courageously physical troubles and mental tortures. Inspite of numerous difïîculties he had to face due to hostilities, he never thought. of deserting his laboratory or discontinuing his teaching or research work. Despite numerous sufîerings, he kept up cool and dignified face, which on first impression always made others think him to be a rigid man. His broad forehead and large beautiful eyes belied the warm human heart he possessed. Generally he would exchange only a few words ; but in point of courtsies he would never fail. For example, as F. Morvillez (1918) points out, he always used to Write without fail to the parents or relatives of his demised pupils or colleagues on the day of their death anniver- sary. In 1916, there was bombing near the building of the Uni¬ versity, he took then his pupils in his home and pursued their Works, even during his last illness. A few days before death he went on with the correction of the examination of the Certificat d’Etudes physiques, chimiques et naturelles. Ile died on the 13-8-1917. None of his relatives were allowed to see him ; and even the town — 447 — of Lille knew about his death only when the funeral notice appeared in a local paper. The eity of Lille, the University and the botanists in France, Belgium and Kngland felt a deep agony at such tragic death of this great savant who fell a victim to t.he cause of Botany and truth, dying at his post. Professor Ch.-Eug. Bertrand has made numerous gifts to the science and the University of Lille. The well-known coal Muséum at that town is an outstanding monument to his industry and research. But his greatest gift to Botany has been his son Paul Bertrand, who was destined to make such a profound impression on the botanical world in France and abroad for nearly half a cen- tury. It is dilfîcult to find such a strong sense of duty, loyalty to truth, honesty of purpose and dignified behaviour as Professor Charles-Eugène Bertrand had. Professor Bi-.rtrand’s principal contributions to science, num- bering about 115, date as far back as 1868. They continued to appear till 1914 when the war made it impossible for him to publish any more. His excellent manual skill in technical matters, clear thinking of a mathematician and wide vision like'that of Darwin, Brongniart and Renault made him an exceptionally tall figure in French Botany. He was an extraordinary student of plant anatomy and a keen research worker on vascular cryptogams. His anatomical researches deal with the comparative anatomy of the Gnetales, Coniferales , Cordaitales, Ferns and t.heir allies. Plis early papers deal with the structure of Tmesipteris and Psilotum and others deal with the anatomy of Lycopodium, Selaginella and Isoetes. Pie has made an interesting comparison of the last genus with the Lepidodendrales, the knowledge of which was then quite new. By far his most monumental work is on the anatomy of ferns in which he has made an exhaustive survey of the anatomical structures présent in different, parts of ferns. In collaboration with Cornaille he surveyed ail the possible types of stelar structure met. with in the rachis of ferns, and recognised five different types of foliar traces in them. From this he concluded as to t.he diagnostic value of the different anatomical characters which could be used for recognising the rhizome, petiole and sporophylls in ferns. Though pre-eminently an anatomist dealing with living plants, he threw a good deal of light. on t.he structure of the axis in Zygopteris, Botryopteris, Anacho- ropteris and Tubicaulis and showed t.hat the structure of these axes in early ferns is not comparable with those in living ferns. It was he who firmly established t.he importance of anatomical met.hod in interpreting the morphology of the spore-producing parts of ferns, conifers and cycads. Sometimes this would easily upset some well known notions based on otherwise good grounds. For example, the great controversy between Bower and Chrysler regarding t.he Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 3, 1954. 29 — 448 — foliar or cauline nature of the spike of the Ophioglossales was finally decided in favour of the foliar theory hy the anatomical evidence furnished by Chrysler on the lincs of Bertrand and Cornaille. In this paper, Chrysler (1910) lias compared the anatomy of the spike of the Ophioglossaceae, among other things, with the anatomy of the sorophores of the Schizeaceue, e. g. Anaernia which has leaf traces similar to those in the spike of Ophioglossum. Professor Boweii’s work on the Phylogeny of Filicales and Pro¬ fesser Ogura’s work on the anatomy of the végétative parts of the Pteridophytes is replete with référencés to the works of Ch- Eug. Bertrand and his associâtes, which is no small testimony to his great. work and its utility in interpreting problems of fern morphology and anatomy. Ch.-Eug. Bertrand in his early works was also associated with well known paleobotanists of his time like B. Renault on account of which he got, interested in the study of coal and peat. Ile started his studies on bogheads and showed that they contain fossilised micro-organisms like Reinschia and other algae forming water blooms. They secrete a sort of jelly which becomes carbo- nised. I his line of work yieldcd wonderful results regarding the nature and structure of coal and coal balls at the hands of his son Paul Bertrand and Zalessky later. It is a pity that such a devoted scientist should hâve died under such trying conditions of life in a inanner so tragic as to move the conscience of botanists ail the world over. The French nation has, however, always honoured Ch.-Eug. Bertrand. Ile was made Chevalier de la Légion d’honneur, in 1903 and also Chevalier de l’Ordre de Léopold of Belgium in the saine year (1903), Membre Correspondant de l’Institut de France in 1904. The University of Geneva confirmed the Honorary degree of D. Sc. on him in 1909. The war deprived him of further glories towards which he was hea- ding. I Iis death was lamented by a large circle of eminent botanists in France, Belgium, England, America, etc. Ch.-Eug. Bertrand died in full scientific activity, leaving many important works and ever lasting model of a Master, a scrupulous and courageous savant and a of high moral personality. Paul Bertrand. Paul Bertrand was born on lOth July 1879 at Loos-les-Lille. After his early éducation, he studied for his Licenciate’s degree in Sciences under renowed masters in Geology, and Botany like Jules Gossei.et of stelar’s theory’s famé and Charles Barrois, his 449 — father, the great. anatomist; and in Chemistry under Richard Fosse, his colleaguc lat.er at the Muséum. Thus, by his éducation, personal aptitude and family tradition, he was higlily suitable for studies in Science. Farly in 1906, liis name was entered on the list. of L niversity as Laboratory Assistant in the Goal Muséum of Lille. This Muséum, in the vicinity of rich rnining areas of Alsace and Lorraine, Saar, Belgium is a standing monument to the life and work of two Bertrand. It was here that Paul Bertrand worked on his earlv papers dealing with the structure of Adelopliyton Jutieri, Ankyropteris and Stauropteris (1907). lie got a degree of Doctor of Science, in 1909, with a remarkable thesis on « The Anatomy of Ancient Feras », « les Zy goptéridées » and was appointed to lectu- reship the year after, and was entrusted with the course in Paleon- tology. I Iis Thesis, Etudes sur la fronde des Zygopléridées roused much interest ainong French and foreign specialists. It was soon followed by other monographs upon other forms of primitive plants, such as the Cladoxylées and by a remarkable restatement of the question concerning the Anatomy of ancient ferns, published in Germany in the Progressas Rei Botanicae (1912). At the âge of thirty Paul Bertrand was ranked as one of the authorities on the anatomy of the ancient cryptogams. Later on, in 1929, he resumed the studies on the algae of the bogheads that had been previously described by his Father and B. Renault. Acknowlcdging his efforts and repute, the Faculty of Sciences of Lille founded for him an Academical chair in Paleobotany-in 1927, a chair he made famous, and round father gathered brilliant students : G. Livet, G. Dubois, G. Mathieu, P. Deleau, W. C. Darrah, P. Corsin etc... Paul Bertrand was also the first collaborator of his master Charles Bariiois in geology. For more than twenty vears him alone, or with other geologists, such as Pierre Fermier, Georges Friedel, Pierre Pruvost, an he explored the working of the French collieries. Paul Bertrand studied not only the coal-measures of the North and Pas-de-Calais, but also those of Saint-Etienne and Power Dau¬ phiné, the Gard Basin, ail of the large coal-seam of the Massif Central, those of the Saar and Lorraine, of the Alps, of Algeria, of Marocco, of Pensylvania (U. S. A.), etc... This analytical research resulted in the drawing up of a strati¬ graphie seule of ail coal-fields of Western-Europe, making them more explicit than that of his predecessor R. Zeiller, and he wrote magnificent volumes on the flora of the Saar and Lorraine Basins. The French Government decorated him with the Order of the Légion of Ilonour in 1933. — 450 — Paul Bertrand was a dignitary of many societies of scientists, and his famé was well established in the scientific world by the honour foreign colleagues gave him very often. In 1938, the vote of his peers called him to the National Natural History Muséum, in Paris to hold the Chair of Comparative Anatomy of Living and fossilized plants. This he occupied with great dignity and earned a name as a scientist, ail over the world, falling thereby at once in line with the great French masters like A. Brongniart, de Saporta, C. Grand’Eury, R. Zeiller. Due to his good manners, winsome personalitv, and friendly qualities, most of the foreign botanists such as Bower, Scott, Seward, Nathorst, Halle, Potonié, Saiim, etc., used to look upon him as their personal friend. A number of research papers appeared dealing with the structure and contents of coal and bogheads. By far the most rèmarkable work hc brought out was his spécial studies on Cladoxylales, a very highly specialized, simple yet controversial group, similar to Zygopteridinae. As a matter of fact, much of our knowledge of it we owe to him and also our understanding the organization of the Zygopteridineae. The idea of Phyllophore is a striking addition to Morphology. The language of his papers and discussions is simple and direct. It gives précisé details on which he used to build the structure of his théories. His essays on Morphogenesis, History of théories on plant morphology, the three aspects of the theory of récapitu¬ lation, Phylogeny of vascular plants, a new classification of the Zygopteridineae are classical in tone and présentation and direct in appeal. Many of these papers hâve been brought toget.her, by his distinguished consort, Mme. Paul Bertrand, in the form of a posthumous publication originally planned by him : « Les Végétaux Vasculaires », Introduction à l’élude de l’ Anatomie Comparée , which he had decided to write (1947). This publication was-awardcd the Prize Guido-Triossi by l’Académie des Sciences de Paris (1947), in order to honour the memory of Paul Bertrand. It is rather interesting that it has been possible to issue this volume cven if incomplète. By his death a grand figure like that. of Bower in British bota¬ nists, or like that of Brongniart, Renault and Ch.-Eug. Ber¬ trand in the French school, or Sahni, in the Indian school of botanists disappeared. It clearly marked the end of a classical era in Paleobotany, the height of which marks also the zénith of the careers of its votaries, like A. C. Seward, P. Bertrand and B. Saiini. In these days when every now and then an amphasis is laid on applied aspects of botany due to current influences, the importance of continuing researches on the structure and anatomy — 451 — of living and fossil plants dcaling with the fundamental aspects of botany needs t.o be restated. The researches in fundamental botany are like a well which feeds water to individual problems running on diverse lines. Fundamental researches like those in paleobotany are important not only in themselves but also as a matter of very important disci¬ pline. The science of Paleobotany, already impoverished by the death of its stalwarts like Scott, Seward, Bertrand and Sahni, emphasises a method of synthesis, coinprehensive thought, vision, accuracy of observation, that. few other disciplines in Botany can afford. The writings like those of Scott, Bertrand, Seward and Sahni are even to-day a source of inspiration to research wor- kers, as much as those in any other branches of Botany ; and hence the universities would do well by re-enforcing the studies on Paleo¬ botany and comparative anatomy of living and fossil plants by making these subjects obligatory for ail post-graduate dcgrees. The works of P. Bertrand are much varied and numerous, the total number of principal publications being 150. lt will not be possible to assess the whole of his work within this short note, but it. may be briefly summarised as follows : — 1. Analysis of fundamental ideas regarding the origin of vascuîar plants and their phylogeny. 2. Studies on the Cladoxylales, Zvgopteridineae, Pteridosperms and other mernbers of the Carboniferous period. 3. Studies on the comparative anatomy of living and fossil plants and their bearing on the interprétation of structures met with in the fossil plants. Having inherited from his father, the tradi¬ tion of studies on Fern anatomy Paul Bertrand was always at ease and at his best. when dealing with the comparative anatomy and morphology of the living plants in comparison to fossil ferns. 4. Végétation and plants of the coal measures and bogheads. Here he identified a number of micro-fossils met. with in the coal halls, oil-shales, peat, and coal, and thus laid the foundation of a new branch of Paleobotany, the study of micro-fossils, so zcalouslv followed by workers ail the world over such as Schôpf, Erdtmann, Cookson, Sitholey, Pant and others. He identified a large number of généra in the peat. and in the bogheads, many of which are similar to the living genus Botryococcus. A detailed review of the work done either by him or in collabora¬ tion with other students such as Corsin, Bouread, Emberger and others has been given by Emberger (1944). ITis classification of the Zygopteridineae into two groups such as Phyllophorales and the non-phyllophorales has received almost. universal acceptance. Equally brilliant are his researches on the coal measure plants, — 452 — algae of the bogheads and their stratigraphy. Paul Bertrand’s success as a peleobotanist lies in the faet that he had a great mastery over the anatomy of living plants which enabled hiin to give examples to illuminate the anatomy of the lat.ter or to interpret some knotty points in their structure. For example, he has compared the structure in the pétiole of Clepsydropsis with the foliar traces of the Hymenophyllaceae and Gleicheniaceae and Os- muniaceae, or the petiolar bundle of Anachoropteris and Botryop- teris with that of Osmunda regalis, Ceratozamia mexicana and Pterls aquilina. T Iis interprétation of the mode of formation of coal is well accepted. It. is a pity that when Professor P. Bertrand was at the height. of his mental processes and was in a position to pronounce on many doubtful points regarding the origin and évolu¬ tion of vaseular plants, he should hâve been snatchcd away by the cruel hands of death. There is indeed sonaething very tragic about the death of both the father and the son. P. Bertrand had a rare gift of friendship which was valued by ail his botanists and non-botanists friends. When he died, a large number of tributes were paid to him by men no less than Blaringhem, Pruvost, Bower, Walton, Saiini, Florin, Harris, Edwards, Halle, Hochiîeutiner, Nemejc, Darrah., etc... which testifies to the great authority and popularity which he enjoyed throughout his life ; and by these who belong to different ficlds of science. They hâve expressed their regrets in these words : « Paul Bertrand seems to be irreplacable, his discoveries are not only for Botany, but they struck ail naturalists » (Ch. Ferez, d. Becquerel, L. Face, .1. Magrou, etc.). It is difficult to corne across a man who could at once be accepted as an authority and yet a highly popular figure as Bertrand was. For a number of years to corne Paul Bertrand’s naine will be remembered as the chief architect. expounding the structure of vascu- lar plants by the method of comparative anatomy. To Ch.-Eug. Bertrand comparative anatomy- of fossil plants illustrat.ed nume- rous experiments and failures of nature in the évolution of morpho- logical or anatomical patterns. Paul Bertrand thought that these patterns represent. the landmarks in the formation of organs and morphogenesis of vaseular plants which ultimately dominated the land. Without proper understanding of fossil plants much of our knowledge of vaseular plants would hâve been mere theorising, and concepts such as metamorphosis, morphogenesis and law of récapitu¬ lation would hâve become meaningless. By painstaking researches and careful interprétations Paul Ber¬ trand has added much to our understanding of the structure and phylogeny of the vaseular plants of which he could hâve been legitimately proud ; and yet it was characteristic of him to be — 453 — simple. A brilliant summary of t.he anatomical methods and how he progressed to develop them are given by him in lus Inaugural lecture at the National Natural Iïistory Muséum of Paris on 12th June, 1941. Here lie has traced practically the whole history of paleobotany and its development in France. For nearly hundred years lie and his father played no small part in its development ; and yet in the end he concludes this address by referring t.o the importance of the collections in the muséum by saying « they are a scientific and moral héritage fortunately left. to us. » He further says, that eventually their study will lead us to a point of departure in another direction of progress and will land us in entirely new lines of enquiry. It is quite obvions that he was fully alive to the new possibilities of morphogenesis and muta¬ tions in plants which would largely décidé the progress of morpho- logical studies in years to corne. This is really a grand préludé to the modem t.rends in Botany. More so as, it cornes froni a worker who devoted ail his life to the study of fossil plants, which reveal both the magnitude of Nature's experiments and her failures in experimental morphology. In these davs of atomic researches, study of cytology, nuclear behaviour, chemical changes assoeiated with it, hormones and morphogenesis will no doubt play more and more important part in botanical sciences and yet the study of ancient plants is really of fundamental importance as its votaries hâve always claimed. There could be no two opinions about this. If anything, it needs a réitération for the progress of the human mind and research. It. is my good fortune to he assoeiated with this line of work for which I drew no small inspiration from these two illustratious savants of France and from my teacher, the lato Professor Saiini, who also was a great admirer of both ; and I close this note expressing my gratitude to Mme. Paul Bertrand, and to the authorities of the National Natural Iïistory Muséum of Paris for giving me this opportunity to pay my homage to the memory of these two departed botanist.s of France, Ch.-Eug. Bertrand, t.he father and Paul Bertrand, the son. May lst, 1954, Department of Botany, Unwersity of Poona, Inclia. 454 — DONS D’OUVRAGES Ph. L’Héritier. Traité de Génétique , 2 vol., 518 p., 74 fig. Presses Universitaires de France, édit., Paris, 1954. Le Traité de Génétique publié par M. L’Héritier est un ouvrage à caractère didactique, qui correspond sensiblement à l’enseignement donné en Sorbonne pour la préparation du Certificat de Génétique. Deux tomes ont paru, l’un consacré à la Génétique Formelle, l’autre à la Génétique des populations. Dans le premier tome, à la suite d’un bref exposé de l’évolution histo¬ rique des idées sur la notion de patrimoine héréditaire, un second chapitre est consacré à la notion de gène, aux relations entre les gènes et les carac¬ tères observables et aux lois qui président à la transmission héréditaire des gènes. Les relations entre les faits génétiques et les observations cyto¬ logiques font l’objet du 3e chapitre, dans lequel est exposée la théorie chromosomique de l’hérédité. Dans un 4e chapitre, sont passés en revue les faits héréditaires dans lesquels ce n’est plus le gène, mais Je chromosome qui joue le rôle d’unité. Dans ce chapitre, sont traités en particulier la question des remaniements chromosomiques et de l’effet de position et celle de la polyploïdie. L’hybridation entre espèces fait l’objet d’un 5e cha- pitre, le développement important donné à cette question étant justifié, dans l’esprit de l’auteur, par l’importance qu’elle présente pour l’étude de l’Evolution. Enfin, un 6e et dernier chapitre est consacré à l étude des mutations et des agent mutagènes. Les répercussions sur la notion de gène des faits observés dans ce domaine sont assez longuement discutées. Dans le 2e tome, sont développées les conséquences du mécanisme mendélien au niveau des populations. 11 représente une mise au point plus complète qu’aucune de celles qui avaient paru jusque là sur cette question. Il comprend 3 chapitres : le premier étant consacré à l’étude de la structure des populations dans lesquelles aucun facteur ne vient faire varier la fréquence des gènes et le second à l’étude des facteurs capables de faire varier cette fréquence. Dans un 3e chapitre, l’auteur tente d’ap¬ pliquer aux populations naturelles les déductions que la Génétique des populations tire de l’étude des modèles théoriques ; ceci le conduit à exposer brièvement la conception néo-darwiniste de l’ Evolution. E. Boirf.au. Anatomie végétale. U appareil végétatif des Phanéro¬ games. Tome I. Préface de R. Heim. Coll. Euclide, Presses Uni¬ versitaires. Paris, 1954, 330 p., 176 fig., 6 pl. h. t. Avec ce livre paraît le premier des trois tomes du Précis d’ Anatomie végétale qui doit être publié dans la section de Biologie végétale et d’Agro- nomie dirigée par le Professeur R. Heim, Membre de l’Institut. De plus en plus, la nécessité se faisait sentir de mettre à la disposition des étudiants et des botanistes un livre en langue française présentant l’ensemble de nos connaissances anatomiques sur les plantes. L’Anatomie végétale après avoir connu la grande époque des Van Tiegiiem et des Lignier 455 s’est vue, durant de longues années, rejetée dans un oubli immérité. Mais .de nouveau, on s’aperçoit qu’on a peut-être brûlé les étapes et un retour en force s’opère. On revient à l’Anatomie. Voici la teneur du tome I, ici en cause : I. La cellule végétale (description, plasmodesmes, forme des cellules, dimensions, réajustements cellulaires au cours du développement, parois cellulaires, ponctuations, trabécules, crassules). II. Les tissus (classification des méristèmes, théories, structures des apex de tige et de racine ; tissus parenchymateux, tissus de soutien, phloème, xylème, tissu de transfusion, tissus secréteurs). III. Développement de l’appareil conducteur des plan- tules chez les Phanérogames (vascularisation des embryons, passage de la tige à la racine, différents types anatomiques de plantules de Phanéro¬ games, conclusions). IV. Edification de la plante adulte (constitution des plantes vasculaires, vascularisation de la tige épicotylée et explications de sa structure complexe, moelle, péricycle, rayons médullaires). V. La feuille (feuilles des Conifères, feuilles d’ Angiospermes ; développement hétéroblastique chez les Angiospermes, phyllotaxie, disposition et struc¬ ture des divers tissus, développement, cas des feuilles de Monocotylédones herbacées, stomates, trichome, feuilles persistantes et feuilles caduques. Chacun des cinq chapitres est suivi de la bibliographie correspondante. Une bibliographie générale est donnée au début du livre. Insistons sur le fait que l’Anatomie, dont il s’agit ici, ne traite, comme cela est dit dans le sous-titre, que des Phanérogames. Les mérites du livre sont innombrables. L’A., dont on sait qu’il a pris parti sur la plupart des grands problèmes anatomiques, qu’il a, de plus, été formé à l’Ecole de Gustave Chauveaud, ne pouvait, on s’en doute, élaguer les idées directrices qui n’ont cessé de l’animer dans ses recherches personnelles. On les retrouve ici, notamment dans les chapitres 1 1 1 et IV qui couvrent un tiers du livre. La conception de l’A. y est assurée, continue, riche d’une complexité parfaitement architecturée et orientée. Il est bien qu’il en soit ainsi. Et c’est bien la première fois que la conception de cette Ecole anatomique française en pleine santé (Becquerel, Bouvrain, Boureau, Duchaigne, Fourc.roy, Pellissier, Tronciiet...) se trouve intégrée dans ses diverses connexions et incidences sur un plan d’ensemble, dans un manuel. On a beau chercher : on ne trouve pas dans les livres d’enseignement étrangers un exposé valable des thèses en question. Dans ces chapitres, l’A. domine là, et de haut, son sujet. Les pages qu’il écrit à cet endroit doivent éveiller un grand intérêt : c’est une matière à discussion et surtout à recherches, un foyer qu’il rallume et qui ne s’étein¬ dra pas de sitôt, soyons en sûrs. 11 faudra longuement méditer, et ensuite mettre à l’épreuve, ce qui est écrit dans la conclusion du chapitre III. Il faudra de même se pencher avec toute sa concentration d’esprit sur telle ou telle page du chapitre IV : l’édification de la plante adulte. Certains passages du livre pourront donner lieu à discussion ; il y aura quelques erratums à corriger pour une prochaine édition, mais le précis de Boureau n’en mérite pas moins les plus vifs éloges. J. -F. Leroy. Le Gérant : Marc André. ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F. PAILLART. - 12-8-1954 RÈGLEMENT Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national d’Histoire naturelle. Le nombre des fascicules sera de 6 par an. Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1/2 feuille (8 pages d’im¬ pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus¬ crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière à occuper la place minima. Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit, avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin suivant. Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie¬ ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs. Il ne sera envoyé qu'une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de la retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un numéro ultérieur. Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils sont priés d’incrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé¬ mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais). Les auteurs désirant faire des communications sont priés d’en adresser directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la séance. TIRAGES A PART Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils peuvent en outre s’en procurer à leur frais 25 supplémentaires, aux conditions suivantes : 25 ex. 50 ex. 4 pages . 57 fr. 50 74 fr. 50 8 pages . 65 fr. 75 89 fr. 75 Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le numéro, brochés avec agrafes et couverture non imprimée. Les commandes dépassant 50 exemplaires ne pourront être acceptées que par autorisation spéciale et à des prix supérieurs à ceux qui sont mentionnés sur le tarif ci-dessus. Les auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part brochés au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves. Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du numéro correspondant. PRIX DE l’abonnement ANNUEL : France : 1.500 fr. — • Étranger : 2.200 fr. (Mandat au nom de l’Agent comptable du Muséum) Compte chèques postaux : 124-03. Paris. EDITIONS DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 36, RUE GEOFFROY-SAINT-HILAIRE, PARIS Ve Archives du Muséum national d’Histoire naturelle (commencées en 1802 comme Annales du Muséum national d’Histoire naturelle). Bulletin du Muséum national d’ Histoire naturelle (commencé en 1895). (Un vol. par an, abonnement annuel France, 1500 fr., Etranger, 2200 fr.) . Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com¬ mencée en 1936. (Sans périodicité). Publications du Muséum national d'Histoire naturelle. (Sans périodicité fixe ; paraît depuis 1933). Index Seminum Horti parisiensis. (Laboratoire de Culture ; paraît depuis 1822 ; échange). Notulæ Systematicæ. (Directeur, M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro- gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, France, 600 fr. ; Etranger, 900 fr.). Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le Dr R. Jeannel, Laboratoire d’Entomologie ; paraît depuis 1934). Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d'Histoire naturelle à Dinard. (Directeur M. E. Fischer-Piette, Laboratoire maritime de Dinard ; suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ; prix variable par fascicule). Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ; adressé gratuitement aux Membres de la Société des Amis du Musée de l’Homme). Recueil des travaux du Laboratoire de physique végétale. (Laboratoire de Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange). Travaux du Laboratoire d’ Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; échange). Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. Directeur : M. A. Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921. Abonnement annuel : 1000 fr. Revue Algologique. (Directeur MM. R. Lami, et P. Rourrelly, Labora¬ toire de Cryptogamie ; paraît depuis 1924 ; Nouvelle série à partir du 1er janvier 1954, abonnement, France, 400 fr., Etranger 600 fr.). Revue Bryologique et Lichênologique. (Directeur Mme Allorge, Laboratoire de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement, France, 600 fr., Etranger, 900 fr.). Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique). (Directeur M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie. Paraît depuis 1928 ; abonnement France et territoires d’Outre-Mer, 1400 fr., Etranger, 2000 fr. Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères, (Direc¬ teur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 1000 fr. ; Étranger, 1400 fr.). ABBEVILLE. IMPBIMERIE F. PAILLART. — • 12-8-1954. Tome XXVI 2° Série SEPTEMBRE 1954 BULLETIN BU MllSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE PARIS MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 57, Rue Cuvier, 5e SOMMA IKK Pages Communications : A. Villiers. Types déposés au Muséum national d’ Histoire naturelle par l’Institut Français d’Afrique Noire (5e liste) . 457 J. Lenohle et Y. Le Grand. Le tapis de l’œil du Coelacanthe ( Latimeria anjouanae [Smith]) . . 460 P. Chabanaud. Notules Ichthyologiques (suite) . . . 464 Ch. Roux. Description de deux espèces nouvelles de Poissons des côtes d’Afrique Equatoriale Française. Dentex polli et Scorpaena gaillardae . 468 Ch. Roux et J. Collignon. Description d’une nouvelle espèce de Poisson, de la famille des Serranidae, observée sur les côtes de l’Afrique Equatoriale Fran¬ çaise : Promicrops ditobo . 473 M. André. Un nouveau Thrombidion recueilli au Maroc : Dinothrombium (Doliehothrombium) Grandjeani r». sp . 476 M. André. Sur la présence en France du Brevipalpus ecisenheuneri (Rüb.) [Acarien] . . . ' . 480 F. Grandjean. Observations sur les Oribates (30e série) . 482 A. Vandel. Le statut systématique de trois Porcellions de l’Espagne orientale (Crustacés ; Isopodes terrestres) . 401 R. Condé. Diplopodes Pénicillates d’Afrique septentrionale . 496 II. Bertrand. Un Eubriide inconnu en Guinée française : description de sa nymphe. (Col. Eubriidae ) . 501 P. Viette. Étude d’une petite collection de Lépidoptères de la Réunion . 506 B. Condé. Protoures du Cameroun . 511 A. Franc. Révision des Ellobiidae (Pulmonés Basommatophores) de l’Archipel néo-calédonien (suite) . 515 J. M. Gaillard. Gastéropodes recueillis aux Iles Kerguelen et Heard par MM. Angot, Arétas, Aubert de la Rue, Brown et Paulian . 519 A. Tixier-Durivault. Les Oclocoralliaires d’Afrique du Sud (I. Alnjonacea) . 526 P. Becquerel. L’ontogénie des Phanérogames établie par l’anatomie dyna¬ mique nous montre-t-elle qu’elles sont constituées par un agencement de télomcs modifiés au cours de la phylogénèse ? . 534 A. Guillaumin. Plantes nouvelles, rares ou critiques des Serres du Muséum (Notules sur quelques Orchidées d’Indochine, VIII) . 537 A. Rusciii. Bromeliaceae et Orchidaceae novae espirito sauteuses . 544 H. Stehlé et R. Boisramé. Essai de détermination du micro-climat de l’ar¬ chipel des Saintes d’après Je relief, les affinités flcristico-sociologiques de sa végétation et les cultures . . . 552 N. Pinar et .1. Roman. Echinides de Romandag (Turquie). (Sismondia aff. saemanni de Loricl) . 561 R. Arrard. La limite de l’Eocène et de l’Oligocène dans le Bassin de Paris (Réponse à M. G. Denizot) . 564 BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE ANNÉE 1954. — N° 4. 403e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM 2 SEPTEMBRE 1954 PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J. BERLIOZ COMMUNICATIONS Types déposés au Muséum National D'Histoire Naturelle par l'Institut Français d'Afrique Noire (5e liste) Par A. Villiers. Dans quatre listes précédentes 1 nous avons énuméré 488 types de Plantes ou d’ Animaux remis au Muséum. La présente liste désigne 44 types déposés en 1953 et 1954 ce qui porte donc le total du dépôt à 532 types. VÉGÉTAUX Eriocaulon Monodii Moldenke. — Soudan français : Bamako. Eriocaulon inundatum Moldenke. — Sénégal : Palmarin. Eriocaulon Meiklei Moldenke. — Soudan français : Bamako. ANIMAUX Opilions. Fam. Phalangiidae : Opilio villiersi Roever. — Côte-d’Ivoire : Mont Tonkoui. 1. Bull. Muséum (2), XX, n° 3, 1948, pp. 260-262. — Idem, XXI, n° 6, 1949, p. 700- 706. — Idem, XXIII, n° 4, 1951, pp. 342-346. — Idem, XXV, n° 2, 1953, pp. 163-168. Bulletin du Aluséum, 2e série, t. XXVI, n° 4, 1954. 30 - 458 — Fam. Phalangodidae : Tonkouinatus magnituber Roewer. — Côte-d’Ivoire : Mont Tonkoui. Nimbadus femoralis Roewer. — - Guinée française : Mont Nimba. Micronimba bicurvata Roewer. — Guinée française : Mont Nimba. Micronimba concolor Roewer. — Côte-d’Ivoire : Mont Tonkoui. Prolacurbs villiersi Roewer. — Côte-d’Ivoire : Mont Tonkoui. Fam. Assamiidae : Sangalkamia villiersi Roewer. — Sénégal : Sangalkam. Acanthocoryphus laevituber Roewer. — Guinée française : Mont Nimba. V illiersiella coxalis Roewer. — Côte-d’Ivoire : Mont Tonkoui. Abuntius yapo Roewer. — Côte-d’Ivoire : Yapo. Umbonimba acanthops Roewer. — ■ Guinée française : Mont Nimba. Pygoselenca albisignata Roewer. — Guinée franaise : Mont Nimba. Acariens. Eutetranychus monodi M. André. — Sénégal : Dakar. Pseudoscorpions. Minniza occidentalis Vachon. — - Mauritanie : Atar. Plesiowithius dekeyseri Vachon. — - Mauritanie : Atar. Coléoptères. Fam. Tenebrionidae : Oxycara laevissimum Gridelli : Archipel du Cap Vert : île de Sal. Fam. Buprestidae : Sphenoptera villiersi Obenberger. — Côte-d’Ivoire : Mont Tonkoui. Fam. Curculionidae : Omotraclielus togoanus Marshall. — Togo : Klouto. Omotrachelus dahomensis Marshall. — Dahomey : Zagnanado. Tanymecus merus Marshall. — ■ Dahomey : Boukombé. Dicasticus integer Marshall. — Fernando-Poo : Mioko. Ptochus grandiceps Marshall. — Dahomey : Atakora. Fernandius villiersi Marshall. — Fernando-Poo : Moka. Thamnobius setulosus Marshall. — Casamance : Bignona. Loboirachelus stramineus Marshall. — Sénégal : Sangalkam. 9 Fam. Pselaphidae : Ogmocerodes villiersi Jeannel. — - Guinée française : Mont Nimba. Syrbatus villiersi Jeannel. — - Guinée française : Mont Nimba. Conogastridius villiersi Jeannel. — Guinée française : Mont Nimba. Fam. Carabidae : Chlaeminus sexmaculatus var. quadrimaculatus Stranéo. — Sénégal : Sébikotane. — 459 — Hyménoptères. Fam. Argidae : Arge mixta Pasteels. — • Guinée française : Dalaba. Fam. Tenthredinidae : Neocidiophora luteiventris Pasteels. — Guinée Française : Dalaba. Distega paradoxalis Pasteels. — Guinée française: Damahanya. Fam. Encyrtidae : Metaphycus senegalensis Risbec. — Sénégal : M’Bambey. Fam. Eulophidae : Tetrastichus tonkoui Risbec. — Côte-d’Ivoire : Mont Tonkoui. Fam. Eurytomidae : Prodecatoma villiersi Risbec. — Sénégal : Dakar. Fam. Perilampidae : Elatus nimbae Risbec. — - Guinée française : Mont Nimba. Fam. Agaonidae : Blastophaga dakarensis Risbec. — Sénégal : Dakar. Blastophaga villiersi Risbec. — Sénégal : Dakar. Fam. Proctotrupidae : Galesus toboi Risbec. — Togo : Klouto. Galesus bignonae Risbec. — Casamance : Bignona. Bothriopria villiersi Risbec. — Côte-d’Ivoire : Mont Tonkoui. Institut Français d \ jrique Noire , à Dakar. Le Tapis de l’œil du Cœlacanthe (LaTIMERIA ' ANJOUANAE [SMITH]) Par Jacqueline Lenoble et Yves Le Gband. Comme de nombreux Mammifères, Reptiles et Poissons, le Coelacanthe possède un tapis, c’est-à-dire une région réfléchissante de la choroïde, au contact de la rétine. Ce tapis présente un aspect nacré et miroitant, et une légère teinte bleu-verte, et le présent travail avait pour but de préciser le spectre de réflexion de ce tapis, donnée intéressante si on voulait envisager le rôle de cet organe dans la vision de l’animal. Fig. 1. — Facteurs de réflexion, en valeurs relatives, du tapis en fonction de la longueur d’onde (trait plein : Coelacanthe ; pointillé : Chat). Les mesures ont été exécutées sur un œil d’un des Coelacanthes rapportés au Muséum par M. le Professeur Millot, auquel nous adressons tous nos remerciements pour avoir bien voulu mettre à notre disposition ce précieux spécimen. Méthode. — Nous avons opéré par spectrophotométrie photo¬ graphique, le facteur de réflexion du tapis étant comparé à celui d’un diffuseur blanc en magnésie, dont la réflexion est sensiblement neutre dans le spectre visible. L’échantillon à étudier et la surface de magnésie étaient placés successivement devant la fente d’un spectrographe à réseau, perpendiculairement à l’axe ; un éclairage symétrique était fourni par deux lampes de 100 watts, à incandes¬ cence, dont les rayons atteignaient la surface sous un angle voisin de 45°. Les photographies, prises sur plaques panchromatiques. Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 4, 1954. 461 étaient étalonnées au moyen d’une série de diaphragmes, puis dépouillées au microphotomètre enregistreur. Résultats. — Comme la réflexion du tapis varie très vite avec l’angle d’éclairement, des valeurs absolues du facteur de réflexion auraient peu de sens et nous ne donnerons que la répartition spectrale en valeurs relatives de ce facteur, le maximum étant pris égal à l’unité. Le tableau 1 et la figure 1 représentent, pour chaque lon- Fig. 2. — Fragment de tapis de Coelacanthe, au microscope électronique (grossisse¬ ment 37.500). Les grains noirs que l’on voit à côté du cristal proviennent vraisem¬ blablement du pigment choroïdien. (Cliché J. Noutary). gueur d’onde, la moyenne de 2 ou 3 mesures et la précision du résultat est de 3 % environ ; il faut remarquer d’ailleurs que ces résultats, relatifs à une assez grande surface du centre du tapis et aux conditions d’éclairement et d’observation définies ci-dessus, pour¬ raient varier légèrement avec la région étudiée du tapis et les condi¬ tions expérimentales. A titre de comparaison, nous avons porté sur la figure 1 une courbe obtenue par Gunter, Harding et Stiles 1 sur le tapis du chat ; 1. R. Gunter, H. G. W. Harding & W. S. Stiles, Spectral Reflexion Factor of the Cat’s Tapétum. Nature, t. 168, 1951, p. 293. — 462 ces auteurs signalent d’ailleurs une forte variabilité d’un spécimen à l’autre, mais toujours avec un maximum aplati entre 4 650 et 5 000 A. Fig. 3. — Diagramme de diffraction électronique d’un cristal de tapis de Coelacanthe (cliché J. Noutary). Tableau I Facteur de réflexion R du tapis de coelacanthe en d'onde X (en Angstrôms). jonction de la longuet X (A) R * (A) R 4000 0,62 5200 0,96 4100 0,67 5300 0,94 4200 0,73 5400 0,92 4300 0,79 5500 0,88 4400 0,83 5600 0,85 4500 0,89 5700 0,83 4600 0,96 5800 0,81 4700 1 5900 0,79 4800 1 6000 0,77 4900 0,98 6100 0,75 5000 0,98 6200 0,73 5100 0,98 6300 0,71 Nature du tapis. — L’aspect nacré du tapis fait penser à une structure en cristaux stratifiés. Effectivement, en examinant au microscope électronique des fragments de tapis, on aperçoit des cristaux mêlés à des pigments amorphes (fig. 2). Un diagramme de diffraction électronique a permis de vérifier cette nature cristalline et pourrait servir à déterminer la symétrie de ces cristaux (fig. 3). Laboratoire de Physique appliquée du Muséum. — 464 — Notules Ichthyologiques (suite). Par Paul Chauanaud. Quelques erreurs se sont introduites dans le numérotage de mes Notules Ichthyologiques, qui, toutes, sont publiées dans le présent Bulletin du Muséum, 2e série. En voici la rectification : Bulletin n° 12, 1940, pp. 149-154 ; 4 Notules numérotées 1, 2, 3, 4. Cor¬ rection : 8, 9, 10, 11. N° 16, 1944, pp. 433 et 455 ; 2 Notules numérotées 25 et 26. Correction : 23 et 24. N° 17, 1945, pp. 103 et 107 : 2 Notules numérotées 23 et 24. Correction : 25 et 26. Notule 46. — Description d’un nouveau Symphurus de la côte sud de l’Arabie. Symphurus arabicus, n. sp. Symphurus woodmasoni Norman 1939, Murray Exped., 7, n° 1, p. 107. Type Ç. Longueur totale 136 mm. Longueur étalon 122 mm. Longueur de la tête 27 mm. D 97. A 83. C 14. V n 4, S ? En centièmes de la longueur étalon : tête 22 ; hauteur 27. En centièmes de la longueur de la tête : œil 11, espace interoculaire 0 ; uroptérygie 66. L’extrémité caudale du maxillaire se trouve à la verticale du centre de l’œil fixe. Le 1er rayon notoptérygien s’insère au canthus dorsal, immédiatement en avant de la verticale du bord antérieur de l’œil migrateur. La pholidose zénithale est entièrement détruit et, de ce fait, la pigmentation zénithale est indiscernable. Cette face apparaît blanchâtre, à l’exception des nageoires, qui sont d’un brun uniforme, assez foncé. La face nadirale est de teinte claire. Formule rhachiméris- tique : a 10 [3 -f- 7] + c 45 = t 55 (radiographie, cliché du British Muséum). Bristish Muséum 1939. 6. 24. 1839. John Murray Expédition, st. 54, côte sud de l’Arabie, 1.046 m. A part le nombre des écailles zénithales et la pigmentation de cette même face du corps qui restent problématiques, tous les caractères externes de Symphurus arabicus s’accordent avec ceux de S. woodmasoni Alcock ; ce qui suffirait à justifier la détermina- Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 4, 1954. — 465 — tion de Norman 1, si la formule rhachiméris tique ne s’inscrivait en faux contre cette homologation. A n’en juger que d’après le nombre total des vertèbres, S. arabicus se rapprocherait davantage de S. septemstriatus Alcock que de S. woodmasoni, mais la formule du rhachis abdominal (3 -j- 7) est différente de celle de ces 2 espèces. Observée chez 7 spécimens, dont 1 du golfe du Bengal et 6 de l’archipel des Philippines, la formule rhachiméristique de S. wood¬ masoni s’est montrée la suivante : a 9 [3 -f- 6] -j- c 41 = i 50 (3 indi¬ vidus dont 1 du golfe du Bengal) ; a 9 [3 -f- 6] -j- c 42 = t 51 (1 indi¬ vidu) ; a 9 [3 + 6] -j- c 43 = t 52 (3 individus). Symphurus septemstriatus, 4 observations : a 9 [3 -f- 6[ -j- c 44 = t 53 (3 individus) ; a 9 [3 + 6] + c 45 = t 54 (1 individu). Rares sont les espèces du genre Symphurus dont le rhachis abdo¬ minal se compose normalement de plus de 9 vertèbres. Parmi les espèces indo-pacifiques, 3 radiographies de S. regani Weber et Beaufort ont révélé : a 10 [3 -(- 7] -|- c 46 = t 56 (1 individu) et a 10 [3 -j- 7] -(- c 47 = t 57 (2 individus) ; la dissection d’un seul S. gilesi (Alcock) a révélé a 10 [3 -j- 7] c 42 = t 52. Notule 47. — Présence inédite d’un Cynoglossus dans la Méditer¬ ranée orientale. Il s’agit de Cynoglossus sinusarabici (Chabanaud), dont 1 spéci¬ men, pêché à proximité de Haïfa, a été déterminé par M. Adam Ben-Tuvia, qui a eu l’amabilité de me l’envoyer en communication. En voici les caractéristiques individuelles : $ Longueur totale 75 mm. Longueur étalon 69 mm. Longueur de la tête 16 mm. D 102. A 78. C 8. V n 4. Formule pleurogram- mique 1-0. S 8 -f- 58 = 66. En centièmes de la longueur étalon : tête 23 ; hauteur 28. En centièmes de la longueur de la tête : œil 12 ; espace interoculaire 0 ; uroptérygie 41. L’extrémité caudale du maxillaire zénithal est placée à la verticale du centre de l’œil fixe et la distance qui la sépare du canthus rostral est égale à la distance qui la sépare de la fente operculaire. Toutes les écailles zénithales et nadirales sont cténoïdes, y compris les pleurogrammiques. En eau formolée, la face zénithale est blanchâtre, avec d’abondantes marbrures d’un noir brunâtre ; noires à leur base, les nageoires 1. Le fait de n’avoir pas remarqué la destruction des écailles zénithales ne doit pas faire injure à l’excellent observateur qu’était le regretté J. R. Norman. Il n’en faut accuser que l’imperfection de l’équipement optique qui était mis à sa disposition, insuffisance peut-être pas universelle, mais qui s’avère très générale, si j’en juge d’après les nombreux laboratoires d’Ichthyologie où j’ai eu le privilège de travailler. Mes propres travaux en ont pâti jusqu’à une date très récente, date à laquelle le Centre National de la Recherche Scientifique a consenti, sur mes instances, à me pourvoir d’une loupe binoculaire du modèle le plus perfectionné, grâce à quoi me sont devenues aisées quantité de recherches minutieuses qu’il m’était impossible de mener à bien dans le passé. — 466 — deviennent distalement blanchâtres. La face nadirale est blanche, avec d’amples nébulosités noires, principalement sur la moitié postérieure du corps (ambicoloration partielle). Primitivement décrit comme type d’un nouveau genre Dollfus- ichthys, Cynoglossus sinusarabici a été découvert dans le golfe de Suez par M. R. Ph. Dollfus, qui en a capturé 19 spécimens. Visitant ultérieurement le canal de Suez, A. Gruvel en a rapporté 2 indi¬ vidus capturés dans le grand lac Amer et 1, dans le lac Timsah. La présence inédite de ce représentant du genre tropical Cynoglossus dans la Méditerranée orientale ne saurait donc surprendre, mais il reste à savoir si le climat tempéré de cette mer intérieure permettra à l’espèce de s’y maintenir. Avec C. sinusarabici, 5 autres Cynoglossus sont connus de la mer Rouge : C. bilineatus (Lacépède), C. lingua Hamilton-Buchanan, C. sealarki Recan j, C. macrolepidotus (Bleeker) et C. cleopa- tridis Chabanaud ; mais seules jusqu’ici les 4 dernières espèces ont été rencontrées dans le golfe de Suez. Bibliographie. — Bull. Soc. Zool. France, 56, 1931, pp. 303 et 304. — Bull. Mus. Nat. Hist. nat., (2) 4, 1932, p. 825. — Ibid., (2) 6, 1934, p. 158- — Mém. Inst. Égypte, 35, 1937, pp. 6-10, fig. 5-13. — Bull. Inst. Océan., 763, 1939, pp. 8 et 30. — Bull. Soc. Zool. France, 74, 1949, p. 146. Notule 48. — Description d’un Paralichthys « cornu ». Paralichthys orbignyanus (Valenciennes), Naturhistorisches Mu¬ séum (Wien), n° 56.464. Longueur totale ? (uroptérygie détériorée). Longueur étalon 205 mm. Longueur de la tête 51 mm. D 76. A 57. C 17. P z 10. P n 10. V z 6. V n 6. S 104. Branchicténies du 1er arc nadiral 16 1 2. En centièmes de la longueur étalon : tête 24 ; hauteur 41. En cen¬ tièmes de la longueur de la tête : museau 21 ; œil 15 ; espace inter- oculaire 12 ; complexe prémaxillo-maxillaire 50 ; mandibule 60. La face zénithale est d’un brun jaunâtre foncé, passant ça et la au noir brunâtre, avec 2 taches blanchâtres, arrondies, placées sur la partie épaxonale de la moitié postérieure du corps. La notopté- rygie et la proctoptérygie sont de la même couleur que le corps ; l’uroptérygie est entièrement noir brunâtre. L’omoptérygie zéni¬ thale est blanchâtre, avec des bandes transversales noires, irrégu¬ lières et mal définies. La face nadirale est de la même couleur que la face zénithale, mais les parties claires sont pointillées de brun noir. 1. Synonymie : Paraplagusia dollfusi Chabanaud 1931 = Cynoglossus dollfusi Chabanaud 1937. 2. Norman (Syst. Monogr. Flatfishes, 1, 1934, pp. 71-72, eff. 38) : D 70-74 (77) ^ A 52-57. P z 11. S. 90-100. Branchicténies 16-17. — 467 — Ce spécimen est affecté d’une anomalie relativement fréquente chez les Pleuronectif ormes Pleuronectoidei, plus rare, chez les Soleoidei, et qui a fait qualifier de « cornus » les individus qui en offrent l’exemple. Cette anomalie est manifestement consécutive à un retard de la migration oculaire, l’œil migrateur s’opposant à la liaison membra¬ neuse du crâne rhinophthalmique avec la partie distale de l’axo- noste du premier rayon notoptérygien. Il se pourrait que ce retard de la migration oculaire soit la cause de l’ambicoloration totale ou partielle, qui, d’ordinaire, accompagne cet accident morphologique 1. Muséum : Laboratoire des Pêches et Productions coloniales d'origine animale. 1. Norman, op. cit., pp. 24-27, efî. 17 et 18. — Gudger, Amer. Mus. Nov., n° 717,. 1934 : ibid.} n° 886, 1936. — 468 — Description de deux espèces nouvelles de Poissons des cotes d’Afrique Équatoriale Française. Dentex polli et Scorpaena gaillardae Par Ch. Roux. En étudiant la collection des poissons marins de la station océano¬ graphique de Pointe-Noire (A. E. F.), nous avons isolé quelques spécimens dont les caractères diffèrent des espèces actuellement connues de la côte occidentale d’Afrique. Nous donnons ici la description de deux espèces que nous jugeons nouvelles. Dentex poli n. sp. Le corps est oblong, relativement élevé et comprimé latéralement. Le profil supérieur de la tête est bien convexe ; le profil inférieur est bien moins incurvé. La hauteur du corps est comprise de 2,3 à 2,4 fois dans sa longueur sans la caudale. Dans cette même longueur du corps, la tête est com¬ prise de 2,5 à 2,6 fois. L’œil est inclus de 3,3 à 3,5 fois dans la tête. Le profil du museau est droit et sa longueur sans la lèvre est pratiquement égale à celle de l’œil. La hauteur préorbitaire est plus grande que le demi dia¬ mètre de l’œil ; elle est égale à cette dimension chez le plus jeune individu. La narine postérieure est oblique, ovale, l’extrémité la plus large en avant. Elle est plus grande que la première narine, qui est plus arrondie et possède sur son bord postero inférieur une frange assez longue pour la recouvrir entièrement. La bouche est fendue presque horizontalement. La mandibule est légèrement en retrait et quand la bouche est fermée, les canines antérieures de la mâchoire supérieure sont visibles. Le maxillaire atteint le niveau du bord antérieur de l’œil. Il y a deux paires de fortes canines en avant de la mâchoire supérieure, les latérales étant les plus longues. Elles sont suivies en arrière et sur les côtés par une rangée de petites dents coniques. En arrière des canines et à l’intérieur de la bouche, le long de la rangée des petites dents coniques, il y a une bande de très petites ■dents pointues, un peu plus large vers l’avant. La mandibule comporte aussi deux paires de canines, les externes Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 4, 1954. — 469 — étant les plus fortes, et tout en avant, une de chaque côté de la symphyse, deux petites dents coniques caniniformes. Il n’existe pas de dents vomériennes ni palatines. L’opercule comporte une épine plate et mousse. Le préopercule forme un angle obtus, son bord postérieur étant dirigé obliquement vers l’avant. Les branchiospines sont au nombre de 10 (9 -f- 1) sur le bord inférieur du premier arc. Elles sont assez longues, dressées et bien séparées. Les plus longues, situées le plus près de l’angle, sont à peu près égales aux trois quarts des plus longs filaments branchiaux. Il y a 6 branchiospines courtes sur la branche ascendante du premier arc. Fig. 1. — Denier, Polli. Dorsale : XII-10,1. Les épines sont relativement peu élevées et croissantes jusqu’à la cinquième ou la sixième qui est pratiquement égale à la longueur de la base de l’anale molle. Les épines posté¬ rieures décroissent ensuite légèrement. Anale : 111-8,1. Les pectorales sont longues et falciformes et atteignent les premiers rayons de l’anale. Les écailles sont cténoïdes et au nombre de 47 à 48 le long de la ligne latérale. En ligne transversale, on en compte 4 à 5/11 à 12. Une tangente menée à la courbe antérieure de la ligne latérale passe sous le bord inférieur de l’œil. La caudale est fourchue. La coloration générale est rosée. Affinités : Cette espèce est proche de Dentex angolensis Poil. mais elle en diffère par la hauteur préorbitaire qui est proportion¬ nellement moins élevée chez nos exemplaires : 15 % de la tête chez, le plus petit et 17,5 à 17,6 chez les plus grands. 470 Les branchiospines sont plus minces et plus longues que chez Dentex angolensis et sont bien dressées et séparées. D’autre part le maxillaire atteint tout juste le bord antérieur de l’œil et les prolongements des bords postérieur et inférieur de l’opercule forment un angle obtus au lieu d’un angle droit. La ligne latérale est plus arquée en avant que chez D. angolensis. Mensurations des trois spécimens observés : 1) Longueur Totale (L. T) = 262. Longueur du corps (L. C) = 208. Hauteur du Corps (H. C) = 89. H. C % L. C = 42,7. Tête (T.) = 80. T. % L. C = 38,4. Œil (0.) = 23. O % T. = 26,2. Interoculaire (I. O) = 19. Pré Oculaire (Pré O.) = 23. Hauteur Préoroitaire (H. Pré O.) = 14. Pré Dorsale (P. D) = 79. Pré Ventrale (P. V) = 81. Pré Anale (P. A) = 134. Dorsale — • Caudale (D-C) = 30. Ventrale — Anale (V-A) = 49. Lon¬ gueur de la Pectorale (L. P) = 73. L. Ventrale (L. V) = 45. Longueur de la base de l’anale (L. A) = 39. Longueur de la base de la dorsale (L. D) = 105. Hauteur du Pédoncule caudal (Ped. C) = 23. Rayons dorsale (R. D) = XII — 10,1. Rayons de l’Anale (R. A) = 111-8. Ecailles ligne latérale (L. lat.) = 47. Branchiospines sur la base du premier arc (Br.) = 9 + 1. 2) L. T = 233. L. C = 182. H. C = 75. H. C % L. C = 41,2. T. = 68. T. % L. C = 37,3. O. = 19. O. % T. = 27,9. 1.0 = 16. Pré O. = 21. H. Pré O. = 12. P. D = 66. P. V = 68. P. A = 116. D-C = 27. V-A = 46. L. P = 63. L. V = 40 L. A = 32. L. D = 90. Ped. C. = 19. R. D = XII- 10.1. R. A = 111 — 8,1. L. lat. = 47. Br. = 9 + 1. 3) L. T = 165. L. C = 128. H. C = 52. H. C % L. C = 40,6. T. = 50. T. % L. C = 39,1. O. = 15. O. % T. = 30. I. O = 12. Pré O. = 16. H. Pré O. = 7,5. P. D = 51. P. V = 51. P. A. = 86. D-C = 22. V-A = 30. L. P = 43. L. V. = 30. L. A = 22. L. D = 60. Ped. C. = 13. R. D = XIII — 10,1. R. A = III — 8,1. L. lat. = 48. Br. =9 + 1. Les longueurs ont été prises en projection et les chiffres sont exprimés en millimètres. C’est avec plaisir que nous dédions cette espèce au Docteur M. Poll, Conservateur de la Section des Vertébrés, au Musée Royal du Congo- Belge de Tervuren. Scorpaena gaillardae n. sp. Le corps est oblong, assez épais en avant, et comprimé latérale¬ ment dans sa moitié postérieure. La hauteur est comprise environ trois fois et demi dans la longueur du corps et la tête deux fois et demi dans cette même longueur. Le diamètre de l’œil est inclus environ quatre fois et demi dans la tête. Voici les valeurs de quelques dimensions en % de la longueur totale : Hauteur du corps = 22, 4 Tête = 31,4. En % de la tête, le diamètre de l’œil = 21,8. En % de la hauteur du corps, la hauteur du pédoncule caudal = 37.1. — 471 — Il existe une dépression occipitale, peu profonde, mais bien nette, et qui est plus large que longue. (Largeur : 16 mm Longueur : 11 mm.). La nageoire dorsale comprend XII épines et 9 rayons mous et la nageoire anale III épines et 5 rayons mous. La plus longue épine de la dorsale est la quatrième qui mesure 46 mm, soit presque 59 % (58,9) de la hauteur du corps. La onzième épine fait 34 % de la plus longue et 53,3 % de la douzième. Les plus longs rayons mous de la dorsale atteignent et même dépassent légèrement l’origine de la caudale. La deuxième épine de l’anale est de longueur semblable à la troisième, mais elle est un peu plus forte ; elle fait 46 % de la hauteur du corps. Les ventrales ont une épine et 5 rayons branchus et atteignent l'anus. Les pectorales sont assez grandes et atteignent le niveau de la deuxième épine de l’anale. Sur notre poisson le nombre de rayons n’est pas le même à chaque pectorale. La pectorale droite montre 10 rayons supérieurs branchus et 8 rayons inférieurs simples et la gauche a 10 rayons supérieurs branchus et 7 simples inférieurs. La ligne latérale comporte 23 tubes. Il y a 46 rangées d’écailles en ligne longitudinale au dessus de la ligne latérale, et 5 rangées d’écailles prédorsales. La tête est nue. On note la présence de lam¬ beaux cutanés au long de la ligne latérale, et d’autres épars sur le corps, surtout dans sa moitié inférieure. Sous la plus basse épine préorbitale antérieure, il y a un long lambeau cutané à peu près égal à l’espace interoculaire. Il y a deux longs lambeaux à la partie inférieure du préorbitaire. Il n’y en a pas à la mandibule. La crête sous orbitaire a 5 épines. On voit une forte épine en avant et au dessus de T orbite avec un lambeau cutané, et deux épines supéro orbitaires postérieures avec un lambeau cutané entre elles. La dépresion occipitale a quatre épines sur son bord antérieur, groupées par paires. Les crêtes laté¬ rales de la dépression sont prolongées en arrière par quatre épines également groupées par paire. Entre celles-ci et les épines opercu- laires il y a quatre épines post orbitaires, la première trillde et la troisième bifide. Chaque narine antérieure possède une frange cutanée développée et s’ouvre à la base d’une épine. La narine posté¬ rieure dépourvue de frange élevée s’ouvre à la base de l’épine orbi¬ taire antérieure. Le sous orbitaire antérieur a trois épines dirigées en avant et divergentes, la supérieure possède postérieurement, dans son prolongement une petite épine dressée verticalement. La deu¬ xième possède une petite épine à sa base. Il existe aussi une petite épine proche de l’épine supérieure du sous orbitaire antérieur — 472 — entre cette épine et celle de la narine antérieure. L’espace interocu¬ laire est concave et porte de chaque côté vers le bas, une crête qui part de l’épine nasale pour rejoindre les épines du bord antérieur de la dépression occipitale. L’opercule a deux fortes épines supérieures et une crête qui se termine en épine dans le prolongement du bord inférieur du préo¬ percule. Une ligne prolongeant en avant la plus basse des épines supé¬ rieures de l’opercule passe sous le bord inférieur de l’œil. Il y a une forte épine humérale inférieure, et une supérieure plate et mousse. La mandibule présente une paire de pores à la symphyse et trois paires de pores postérieures. Les écailles des flancs sont cténoïdes et les écailles entre l’anus et les ventrales sont petites, cycloïdes, au nombre de 26 rangées environ comptées entre l’ânus et la base du dernier rayon de chaque ventrale. Une tache noire s’étend sur les sixième, septième et huitième espaces interépineux de la dorsale et sur les deux tiefs supérieurs des membranes. Le cinquième espace a une ligne noire sur son bord postérieur et le neuvième espace est aussi coloré de noir sur une petite partie. Mensurations : L. T. = 350 L. C = 270 H. C = 78 T. = 110 O. = 24 I. O = 17 Pre O. = 30 P. D = 88 P. V = 117 P. A = 193 D-C = 22 V-A =72 L. P = 87 L. V = 59 L. A = 56 L. D = 145 Ped. C. = 29. Br. = 8 + 3 sur la branche inférieure du premier arc. Les bran- chiospines sont petites et spinuleuses. Nous avons nommé cette espèce, du nom du premier bateau de la station océanographique de Pointe Noire, « La Gaillarde ». Centre d* Océanographie de Pointe-Noire et Laboratoire des Pêches et Productions Coloniales d’origine animale du Muséum. — 473 Description d'une nouvelle espèce de Poisson, de la FAMILLE DES SERRANIDAE, OBSERVÉE SUR LES CÔTES DE l'Afrique Équatoriale Française ■. Promicrops ditobo Par Ch. Roux et J. Collignon. Depuis quelques années, notre attention était attirée sur l’exis¬ tence d’un poisson saisonnier de grande taille, parfois capturé dans les zones d’eau saumâtre. L’année dernière et cette année il nous a été possible d’observer deux spécimens de ce poisson nommé « Ditobo », par les pêcheurs africains de Pointe-Noire et de Mayumba. Nous donnons à la fin de cette note les mensurations de ces deux poissons, qui nous paraissent appartenir au genre américain Promi¬ crops. Le corps est massif, et relativement élevé. La tête est grande et l’ouverture buccale large. La partie épineuse de la nageoire dorsale est basse. Les pectorales sont courtes et la caudale est arrondie. La hauteur du corps est comprise environ trois fois et demi dans la longueur totale. La longueur de la tête est contenue entre trois fois et trois fois et demi dans cette même longueur totale. L’œil est compris environ treize fois dans la longueur de la tête, et trois fois à trois fois et demi dans l’espace interoculaire. La bouche s’ouvre largement et la distance d’une commissure à l’autre, une fois la bouche ouverte, est comprise 2,6 et 2,7 fois dans la longueur de la tête. Les dents de la mâchoire supérieure et de la mandibule sont sem¬ blables, en carde et disposées en deux plaques avec une rangée externe de dents plus fortes et coniques. Les dents vomériennes également en carde sont disposées en chevron et suivies de chaque côté des dents palatines disposées en bandes allongées. Il y a deux narines de chaque côté de la tête, arrondies et proches l’une de l’autre. La narine antérieure possède une frange sur son bord postérieur elle est environ deux fois plus petite que la narine postérieure. Les yeux sont petits et situés dans le quart antérieur de la tête. Le préopercule est denticulé. L’opercule comporte deux épines plates supérieures bien visibles et une épine plate inférieure plus ou moins incluse dans la peau. La nageoire dorsale comprend XI épines et 16,1 rayons. L’anale Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 4, 1954. 31 — 474 a III épines et 8 rayons. La dorsale épineuse est très basse ; la plus longue épine qui est la quatrième est comprise environ 6 fois dans la longueur de la tête et environ deux fois dans la hauteur du pédoncule caudal. La dorsale rayonnée est plus élevée ; le plus long rayon est compris un peu plus de trois fois dans la longueur de la tête et est à peu près égal à la hauteur du pédoncule caudal. La base de la nageoire anale est relativement courte et comprise environ deux fois et demi dans la longueur de la tête. Le plus long rayon de l’anale est compris un peu plus de deux fois dans cette même dimension. Les pectorales sont arrondies, courtes et larges et sont à peu près égales au cinquième de la longueur du corps, sans la caudale. Les ventrales débutent un peu en arrière de l’aplomb de la nais¬ sance de la dorsale. Les écailles sont dures et pectinées, nombreuses et étroitement imbriquées. On en compte de 160 à 165 rangées en ligne longitudinale. La ligne latérale suit le profil dorsal, mais elle est peu distincte. La partie inférieure du premier arc branchial porte 9 branchios- pines courtes, larges, bien séparées, denticulées au sommet, et suivies de trois tubercules. La coloration du dos et des flancs est brune et le ventre est oli¬ vâtre. La tête et le dos sont parsemés de petits points brun foncé ; presque noirs, de la taille de la première narine. Cette espèce fréquente les estuaires et les régions d’eau saumâtre pendant la période des eaux fraîches (juin à octobre). Elle est cap¬ turée le plus souvent à la ligne. Un spécimen de 130 kilogrammes a été pris à Port-Gentil il y a quelques années. Mensurations de deux exemplaires capturés à la ligne à l’estuaire du Kouilou. Les dimensions sont données en millimètres, et les mesures ont été faites en projection. 1) Longueur totale : 2.000. Longueur du corps (caudale exclue) : 1.670. Hauteur du Corps : 570. Longueur de la Tête : 600. Œil : 50. Inter Ocu¬ laire : 155. Distance Pré Oculaire : 130. Largeur de la bouche ouverte, d’une commissure à l’autre : 220. Longueur Pré Dorsale : 610. Longueur Pré Ventrale : 630. Longueur Pré Anale : 1.210. Dorsale-Caudale : 165. Ventrale- Anale = 510. Longueur de la Pectorale 330. Longueur de la Ventrale : 250. Longueur de la base de l’ Anale : 230. Longueur de la base de la dorsale : 850. Hauteur du Pédoncule Caudal : 190. Rayons Dorsale : XI-16,1. Rayons Anale : III, 8. Écailles en rangées longitudinales : env. 165 rangées. 2) Longueur Totale : 1.860. Longueur du Corps : 1.640. Hauteur du Corps : 540. Longueur de la tête : 600. Œil : 45. Inter Oculaire : 150. L. Pré Oculaire : 140. Largeur de la bouche ouverte, d’une commissure à l’autre : 250. Pré Dorsale : 550. Pré Ventrale : 590. Pré Anale : 1.090. Dorsale- Caudale : 210. Longueur de la Pectorale : 330. Longueur de la Ventrale : 250. Longueur de l’Anale : 240. Longueur de la Dorsale : 810. Hauteur du — 475 — Pédoncule Caudal : 205. Rayons Dorsale : XI-16,1- Rayons Anale : III, 8. Ligne longitudinale : Env. 160 rangées d’écailles. Nous remercions ici Monsieur l’Administrateur Chef du District de Madingo Kayes qui nous a aimablement prévenus de la capture de ces deux poissons que nous avons pu ainsi étudier. Centre d’ Océanographie de Pointe-Noire et Laboratoire des Pêches et Productions Coloniales d'origine animale du Muséum . Un nouveau Thrombidion recueilli au maroc Dinothrombium (Dolichothrombium) Grandjeani N. SP. Par Marc André. Z. Feider [Acad. Roum., Bull. Sect. Sci., XXVII, p. 1) a décrit une nouvelle espèce de Dinothrombium (D. Borceai) pour laquelle il crée le sous-genre Dolichothrombium dont les espèces se distingue¬ raient par l’élongation du corps, la brièveté des pattes et la forme particulière des péritrèmes. A ce nouveau sous-genre appartiendrait le T. insidiosum M. André, 1926, de Tunisie. Ultérieurement, C. Wilimann (1950, Neue Ergebn. Prob. Zool. Leipzig, p. 1100) fait connaître une nouvelle espèce ( D . longulum), découverte en Autriche. En mai 1931, M. F. Grandjean a recueilli parmi les débris végé¬ taux recouvrant le sol d’une palmeraie aux environs de Marrakech, 9 Thrombidions adultes appartenant à une nouvelle espèce qui peut être classée, sans aucun doute, parmi les Dolichothrombium. Cette espèce présente un dimorphisme sexuel, assez étrange, qui n’a pas encore été observé chez les Thrombidions. Les mâles ont, ici, la griffe terminale du palpe bifurquée alors que chez les femelles sa structure est classique, c’est-à-dire, se présente sous la forme d’uhe griffe simple. Nous dédions cette espèce à M. le Prof. F. Grandjean, qui l’a découverte. Dinothrombium (Dolichothrombium) Grandjeani n. sp. Nous prendrons comme type l’échantillon le plus développé, une femelle ovigère, dont la longueur atteint 3 620 p. et la plus grande largeur 1 020 p. Nous trouverons, dans le tableau ci-après les dimen¬ sions proportionnelles de chacun des 9 individus de cette même espèce. L’idiosoma (fig. 1) est long, subcylindrique, à saillies humérales largement arrondies et présente, vers la moitié de sa longueur environ (entre les 3e et 4e paires de pattes) un étranglement bien marqué. La face dorsale est uniformément recouverte d’un revête¬ ment dense de poils, tous de même type sur chacun des individus, mais dont la longueur augmente le plus souvent vers la partie postérieure du corps. Cependant nous avons observé, chez trois spécimens, des poils plus longs sur la partie antérieure que vers la Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 4, 1954. — 477 — ? $ ? 9 S ! serait à droite sur la figure. Il n’est pas représenté parce que sa base était brisée dans la seule bonne préparation que j’aie obtenue. Du fond du trou part à l’intérieur du corps un appendice chitineux relativement épais, assez court, sculpté grossièrement en torsade. Pour la figure 1 A j’ai utilisé une deutonymphe. On aurait la même figure aux deux autres stases nymphales. A la stase larvaire on aurait la même aussi, en ce qui concerne le famulus, mais il fau¬ drait supprimer co2. Le cas de Damaeus onustus n’est pas isolé. On le retrouve chez d’autres grands Damaeus, notamment chez D. clavipes (Herm.) D. riparius (Nie.) et D. verùcillipes (Nie.). La place du trou est tou¬ jours la même et le famulus est toujours minuscule, vestigial, aux 4 stases immatures. Brusquement, à la stase adulte, il sort de son trou et apparaît avec toute sa taille. Il y a des différences morpho- Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 4, 1954. — 483 — logiques, naturellement, entre les espèces. Le trou n’a pas toujours une margelle saillante. Fig. 1. — A (X 1.480) Damaeus onustus Koch, deutonymphe ; coupe transversale du tarse I gauche passant par la touffe ; on voit le famulus vestigial, dans son trou. — B (X 1.480) Damaeus clavipes (Hf.rm.), tritonymphe ; touffe du tarse I droit; le tarse est orienté dorsalement, l'avant en haut de la figure ; le solénidion Wj et le poil jt” ont été arrachés. — C (X 1.480) id., larve ; touffe du tarse I gauche ; le tarse est orienté latéralement ; le poil ft” a été arraché. — D (X 780) Porobelba spinosus (Selln.), tibia II droit latéral, exemplaire de Paris. — E (X 440) id., notogaster vu de derrière entre les poils hx et psx pour montrer l’aire poreuse, ex. de Paris. — F (X 440) id., comme en E, ex. de Camaret (Finistère). — G (X 440) id., comme en E, ex. de la forêt de Crânou (Finistère). — H (X 440) id., comme en E, ex. d’Aïn Leuh (Maroc). — J (X 1.030) id., coupe sagittale de l’aire poreuse ; m, cuticule de liaison entre le notogaster et la plaque ventrale ; ex. de Paris. — K (X 660), id., aspect du cérotégument sur le contour apparent d’une patte ; la cuticule n’est pas repré¬ sentée. — L ( X 660) id., fils de cérotégument entre le notogaster et le scalp trito- nymphal. Le cas de D. crispatus (Kulcz.) se distingue des précédents parce que le famulus n’est à la fois vestigial et enfoncé dans un trou qu’à la stase larvaire. Lorsqu’il sort, à la stase protonymphale, il est 484 — encore très petit. Il ne prend sa taille normale qu’ensuite, graduelle¬ ment. J’ai observé quelques autres Belbidés. Belba corynopus (Herm.) a un famulus normal à toutes les stases. Chez Metabelba papillipes (Nie.) et Porobelba spinosus (Selln.) le famulus est certainement plus petit chez les larves et les nymphes que chez les adultes, rela¬ tivement, mais il n’est pas vestigial ni enfoncé dans un trou. Ainsi nous aurions chez certains Belbidés, non chez d’autres, une régression ascendante du famulus. La larve est touchée la pre¬ mière. D’après le peu qu’on en sait la régression du famulus n’est franche, parmi les Belbidés, que dans le genre Damaeus. Pourrait-elle servir de caractère générique ? Elle n’est pas difficile à constater puisqu’il suffit de compter les phanères de la touffe, mais il faut avoir des nymphes et même des larves. Si l’on désire voir le trou et le vestige, ce qui est fortement à conseiller dans tous les cas, il vaut mieux regarder des larves parce qu’elles n’ont pas le solénidion &>2. Laté¬ ralement, du côté antiaxial, rien ne gêne alors l’observation du famulus (fig. 1 C). Il suffit d’enlever le cérotégument et de bien éclaircir. Avec les nymphes il faut regarder le tarse de dos (fig. 1 B), ou couper le tarse en travers, à l’endroit de la touffe, et regarder la coupure dans l’axe du tarse (fig. 1 A). II. — A propos de Porobelba spinosus (Selln). Variations. — En Allemagne du Nord et au Danemark, d’après les observations récentes de Strenzke (3, p. 101), Porobelba spinosus n’a pas de poil d à ses tibias II et III, de sorte que les solénidions

S J _ I _ I _ l — 551 — Kœllensteinia espiritosantensis Ruschi n. sp. Terrestris vel epiphytica, erecta, circiter 15-30 cm. alta. Radices satis numerosae, brèves, crassiusculae, leviter flexuosae, albidae. Pseudobulbi erecti, ovoidei, recti, viridi-flavescentes 2-4 cm. longi, 10-16 mm. crassi, apice monophylli vel diphylli, vaginibus pluribus submembranaceis brevius- culis imbricatis late vel anguste triangularibus acustisque vestitis. Folia erecta, membranacea, basi conduplicata, caeterum subplana, supra nitidula et saturate viridia, subtus paulo palliodora, 15-35 cm. X 3 -8 cm., coriacea, lanceolata, acuta vel breviter acuminata, basi in petiolum longum attenuata, nervis 5, crassis, supra paulo impressis, subtus valde prominentibus, ner- vulis secundariis numerosissimis, gracillimis ; pedunculo robustiusculo, inferne vaginis paucis brevibus remotissimis veslito, erecto, simplici, vel multiramosa, stricto vel paulo flexuosa, superne viride flavescente, inferne saepius purpurascente, 20-45 cm. longo, 3-4 mm. crasso ; bracteis coriaceis, anguste triangulari-ovatis vel triangulari-lanceolatis , acutis vel acuminatis, satis concavis, tenuiter plurinervulosis, pallide viridibus, 5-11 mm. X 3-5 mm. Pedicelli erecto-patuli, satis graciles, arcuati, virides, cum ovario 10 mm. longi, floribus usque 50, albo flavescentibus, mediocribus, carnosulis. Sepalis ovato-lanceolatis superne leviter incurvatis, breviter acuminatis vel acutius- culis, erectis, tenuiter 5-nervatis ; dorsale symmelricis, satis concavis, 10 mm. X 4 mm., lateralibus oblongis, asymmetricis, subplanis, 10 mm. X 5 mm. Petalis lanceolatis, expansis, levissime acuminatis, 8 mm. X 3 mm., erectis et paulo divaricatis, tenuiter 3-nervatis ; sepalis et petalis transverse purpureo 3-striatis. Labello erecto-patulo, crassiuscule carnoso, rigido, indistincte 3-lobato, 7,5 X 4,5 mm., ambitu obovato, subsessili, apice acuto et recurvato, in medio concavi ; lobis lateralibus erectis, digitif ormibus, purpureo-litacino striatis, multo transverse dentatis ; callo prope basin crenulato, purpureo- lilacino ; lobis lateralibus lobo mediano aequilongis ; hypochilio sphaeri- forme gibboso, albo ; lobo mediano ovato, margine integerrimo, leviter recur¬ vato, apice recurvato vix apiculato, 4 mm. X 3 mm. Columna erecta, longe pedicellata, satis incurva, antice paulo excavata, alba, 7 mm. longa ; anthera uniloculata, membrana biloba, appendiculata, polliniis 4, lamelliformibus, ovalibus, caudiculo brevissimo et retinaculo rectangulari ; vesicula glutinosa rectangulari. Habitat in Brasiliae orientalis-Espirito Santo-Santa Teresa. Altit. 900 m. leg. A. Ruschi, loco « Valle do Canaan », 22/iv/1951. Typo in herb. Museu de Biologia Prof. Mello-Leitâo, nr. 1. 431. Cette espèce se distingue de K. tricolor principalement par les notables différences du labelle. Elle fleurit en avril. C’est une espèce très rare. Aluséum de Biologia « Prof. Mello Leitao » de Santa Teresa et Laboratoire de Culture du Muséum. — 552 — * Essai de détermination du micro-climat de v archipel des Saintes d'après le relief , les affinités floristico- SOCIOLOGIQUES DE SA VÉGÉTATION ET LES CULTURES. Par Henri Stehlé, Correspondant du Muséum et Roger Boisramé, Professeur d’Histoire et Géographie au Lycée de Pointe-à-Pitre. L’inconnue climatologique de l’Archipel des Saintes. L’Archipel des Saintes, Dépendance de la Guadeloupe, situé par 15°5 de latitude Nord et 61° 3 de longitude Ouest de Greenwich, à 23 km. de Basse-Terre, Chef-lieu de la Guadeloupe et à 12 km. au Sud de la Pointe de Vieux-Fort, est constitué de 9 îlots, dont le plus diversifié, Terre-de-Haut, se développe nettement et fait l’objet, depuis quelques années, de terre d’élection pour changement d’air, en raison surtout de la réputation dont jouit son climat favorable. Or, les données sur les éléments constitutifs de ce climat par rap¬ port à ceux de l’ Ile principale, la Guadeloupe, de laquelle dépend ce petit archipel, sont pratiquement inexistantes. Elles sont res¬ treintes en ce qui concerne la température et le régime éolien et nulles pour ce qui est de la pluviométrie, de l’hygrométrie et de l’insolation. Non seulement il n’a jamais existé de station météo¬ rologique aux Saintes, mais encore aucun pluviomètre n’y est placé : aucun relevé de la chute et de la répartition des pluies n’est actuelle¬ ment disponible. Les seules connaissances microclimatiques de cet Archipel sont celles mentionnées dans F « Ecologie » de Stehlé en 1935 et dans les « Saintes » de Breta en 1939. Les investigations du premier auteur cité ont porté sur la température et l’évaporation comme facteurs climatiques influençant la végétation naturelle, surtout au Morne Chameau, point culminant de l’Archipel (309 m. d’altitude). Il y est indiqué une température de 29 degrés C, prise le 8 mai 1935 à 14 h. 30, alors que le thermomètre fronde mouillé, enveloppé de coton, ne marquait que 22°C, sur ces pentes, à 280 m. d’altitude ce qui faisait apparaître un écart notable dû au refroidissement par évaporation (p. 146). Le vent agit intensément dans ce domaine alizé dominant, soufflant du N-NE vers le S-SE, à une vitesse de 4 à 7 mètres par seconde, augmentant l’évaporation. D’où les nombreuses formes éoliennes reconnues. Breta mentionne aussi des températures (p. 56) fie la manière suivante : Saison chaude : jour maxima 27°, nuit Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 4, 1954. — 553 — minima 24°. Ils concordent donc avec ceux trouvés par Stehle, 29°, qui constitue précisément la moyenne des maxima de la jour¬ née indiqués par Breta (31° et 27°) pour les deux saisons distinguées. Mais en ce qui concerne la pluviométrie, Breta écrit (p. 62) que : « Les conditions locales veulent que les Saintes reçoivent fort peu d’eau dans l’année et que Terre-de-Haut en reçoive moins que Terre- de-Bas. On suppose qu’il tombe aux Saintes 18 pouces de hauteur de pluie par année moyenne et sur la Guadeloupe 2 m 17 (d’après Hapel) ». La citation d’HAPEL, sans référence bibliographique, n’a pu être retrouvée. Les Saintes reçoivent, à notre avis, plus d’eau dans l’année qu’on ne le présume, la chute supposée de 18 pouces, soit (à 2 cm. 4 le pouce), 432 mm., plaçant les Saintes, beaucoup au dessous des îles les plus sèches de tout l’Archipel Antillais, nous paraît nettement au-dessous de la réalité, du double au minimum, même en ce qui concerne Terre-de-Haut, et du triple certainement pour ce qui est de Terre-de-Bas, qui, en effet, en reçoit plus. L’on sait aujourd’hui, grâce au réseau pluvio métrique établi en Guadeloupe et suivi régulièrement depuis 1945, que la moyenne de 2 m 17 d’HAPEL n’a aucune valeur scientifique puisque les extrêmes vont de 1 m 562 (moyenne du point le moins arrosé relevé en Guade¬ loupe (Clugny), à 8 m 50 à la Soufrière. Il y a donc une inconnue climatologique dans les conditions actuelles, en ce qui concerne l’Archipel des Saintes. Essai de détermination du micro-climat dans les conditions ACTUELLES. Peut-on donner une réponse, même provisoire, mais suffisamment approximative pour être valable et utile, au problème délicat posé par le micro-climat dans l’Archipel des Saintes ? Dans les conditions actuelles, en l’absence de relevés pluvio- métriques, l’analyse des causes et celle des conséquences est le seul moyen possible. Son indication, confrontée dans l’avenir, avec les relevés lorsqu’ils seront disponibles permettront d’évaluer le degré d’approximation de la méthode. Partant des conséquences observées sur place, que ce facteur climatique provoque, en agissant comme agent causal essentiel sur la végétation et les cultures, nous avons tenté de la caractériser dans les divers secteurs écologiques. Il y est tenu compte de conditions simi¬ laires créées par une pluviométrie connue, dans des paysages phyto- géographiques et géologiques d’îles voisines préalablement étudiées dans l’Archipel Caraïbe, de l’influence altitudinale, des associations floristiques et de l’agriculture locale. Les précisions ainsi obtenues Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 4, 1954. 36 ont été confrontées utilement avec les connaissances acquises sur la circulation atmosphérique dans la Caraïbe Orientale et les obser¬ vations de la population locale, surtout des marins et pêcheurs expérimentés des Saintes. Ainsi, le facteur pluviométrique a pû être déterminé dans ce cadre, à une place assignée provisoirement, dans le complexe des actions qui agissent sur la végétation autochtone ou cultivée de eet Archipel. La position des Saintes dans la circulation atmosphérique de la Caraïbe Orientale. Le facteur essentiel de la circulation atmosphérique dans le domaine de la Caraïbe Orientale auquel appartient l’Archipel des Saintes réside dans les variations en latitude entre le 0° et le 15e degré de l’équateur thermique dont les déplacements entraînent ceux de la « zone intertropicale de convergence » : C’est une zone de conflit entre les alizés E-NE de l’hémisphère Nord-Sud, évoluent d’Est en Ouest d’autant plus intensément que le courant d’Est dans lequel elles circulent est plus puissant. Ces « ondes » constituent dans nos îles, le caractère fondamental de la saison humide ou « hivernage ». Une ondulation sur l’un de ces courants entraîne parfois durant la période critique, de juillet à octobre, la formation d’un cyclone tropical. D’où les trois dépressions cycloniques de 1825, de 1865 et de 1928, qui affectèrent les Saintes d’une façon si désastreuse. Dans ces conditions, les précipitations trouvent leur origine, ainsi que l’a démontré l’un de nous (Boisrame : Diplôme d’études supé¬ rieures), dans les courants d’ondes de l’Est dont l’activité est accen¬ tuée pendant l’hivernage, surtout en août et se font encore sentir jusqu’en décembre. Lorsque la « zone intertropicale de convergence » est proche de l’Equateur géographique, notre secteur est hors de la zone perturbée : c’est la saison sèche ou « carême ». Des nuages d’instabilité thermique couvrent normalement la moitié du ciel, pendant la journée, donnant de faibles averses sur la mer et les points de relief suffisamment marqués dans les ilôts. Par contre, lorsque la « zone de convergence » approche de 15°N, un accroisse¬ ment progressif de nébulosité se produit et la zone de conflit devient plus active. Cela se manifeste de juillet à décembre, avec de fortes précipitations surtout d’août à octobre. Mais, à cette convexion thermique se superpose la convexion dynamique, dûe à l’exposition et au relief. Exposition et relief. Les influences locales ne sont pas négligeables. L’altitude, moins élevée aux Saintes qu’à la Guadeloupe, str. sens, ou à la Martinique, — 555 — mais plus qu’à la Grande-Terre ou à la Désirade, de même que l’ex¬ position aux versants « au vent » ou « sous le vent », jouent un rôle notable dans l’amplitude pluviométrique. Ainsi, en Guadeloupe, pendant la saison humide, le nombre des jours de pluie croît de. 30 % entre le niveau de la mer et à 500 mètres d’altitude alors que l’ac¬ croissement noté est seulement de 10 % au dessous de ce niveau. Or on possède aujourd’hui la carte altimétrique des Saintes. Cet accrois¬ sement est en outre, plus accentué sous le vent qu’au vent et ce'a, d’autant plus que la station est moins élevée. On s’explique alors que les seules précipitations reçues par les Saintes soient celles de nuages formés au large et à l’Orient, le long d'une onde d’Est. La condensation au dessus des « mornes saintois » se fait brusque¬ ment sous forme de « grains » orageux ou « avalasses » décrits par Breta et par Stehle. Nous avons observé en outre qu’ils se pro¬ duisent souvent en « chapelet », le succédant dans un lent déplace¬ ment durant une période plus ou moins longue. C’est dans ces phéno¬ mènes que réside l’explication de la plus grande pluviométrie reçue par Terre-de-Bas située sous le vent des collines de Terre-de-Haut, toutes inférieures à 500 mètres (Morne Chameau, point culminant, ait. 309 m.). Les conséquences sur la végétation spontanée et les cultures adoptées nous permettront seules, en l’absence de mesure directe, de chiffrer provisoirement ces chutes et leur différence. L’étude logique consiste dans l’analyse minutieuse des facteurs du climat et de leur influence sur les associations, les paysages et les cultures. C’est ce qui a été fait par l’un de nous (H. Stehle) pour la Guadeloupe, puis pour les Antilles, entre 1934 et 1954. Par contre, pour l’Archipel des Saintes, en l’absence de toute précision météorologique, c’est l’essai inverse qui est tenté : évalua¬ tion de la pluviométrie et de sa répartition d’après la xérophilie ou la xéro-mésophilie de la végétation examinée et ses affinités phytosociologiques avec des îles homologues de l’Archipel Caraïbe à la lueur de l’expérience acquise. Interprétations microclimatiques d’après les groupements VÉGÉTAUX. Certaines associations valables sont essentiellement édaphiques telles que les mangroves, sur les boues des estuaires ou les vases plus ou moins saumâtres rares aux Saintes, d’autres sont d’origine édapho- climatique telles que les rideaux à Coccoloba, sur sables, ou les bor¬ dures littorales à Ipomoea, Sesuvium ou Stenotaphrum. L’indication climatologique qu’elles fournissent est d’interprétation délicate en raison de l’importance du subtratum. Par contre les groupements climatiques, tels que les forêts-parcs à Cactacées, les taillis à Croton, — 556 les bosquets xéro-héliophiles à Lonchocarpus, les relictes forestiers plus mésophytiques à Hymenaea, la présence de fougères ou de mousses, dont les caractères de sciaphilie (ombre plus intense) et mésophilie (pluies moins rares) sont connus, l’observation de noyaux sylvatiques comportant de gros arbres, mesurant 30 m. de haut et 3 m 85 de diamètre (Ficus) ou en densité, de 100 arbres par ha, s’élevant de 28 à 32 mètres de haut (Courbarils et Bois savonnettes à larges feuilles), sont autant d’indices très précieux pour l’éva¬ luation de la pluviométrie. C’est à Terre-de-Haut, sur le littoral oriental que l’association la plus xéro-héliophile a pu être constatée, à côté de Pont Pierre, à la Pointe du Grand Souffleur et à Vieille-Anse, sur la paroi de la falaise de 0 à 100 m. d’altitude. L’influence édaphique était nulle ou défa¬ vorable rocailles dispersées ou parois rocheuses sans humus ; les caractéristiques de ce milieu le plus sec sont des Cactées : Cactus intortus, Opuntia Dillenii, Cephalocereus Urbanianus. Cette asso¬ ciation n’a été décrite pour les Antilles françaises avec ses trois éléments et dans son optimum biologique, sur une aire plus large, qu’à la Désirade, de la Léproserie au Phare Montana (Stehle) ( Ecologie : pp. 83-88, 1953). L’absence aux Saintes des Consolea et Nopalea de la Désirade, dans cette association cactiforme, semble indiquer qu’elle est moins xérophile que celle de la Désirade. Or, pour cette dernière île, la pluviométrie sur ce secteur est bien connue depuis 1947 et nous avons pour une période quinquénale grâce à la Station du Service météo¬ rologique les éléments de ce micro-climat : Température : moyenne des maxima : 29°2 et des minima : 24°3. Humidité : moyenne : 80 %. Maximum : 81. Minimum : 77. Précipitations : 960 mm. répartis sur 187 jours. Nous avons calculé sur ces données de la station que les 5 mois de carême, de janvier à mai inclus, ne reçoivent au total que 213 mm. répartis sür 56 jours, alors que les 2 mois de transition, juin et juillet, 172 mm. sur 33 jours et les 5 mois d’hivernage, d’août à décembre inclus, totalisent 575 mm. sur 98 jours. Notons que les affinités floristiques des Saintes et de la Désirade, pour leurs secteurs les plus xérophiles, sont très étroites : halliers à Croton qui sont constitués des deux mêmes espèces : C. balsamiferum et C. astroides zonation psammophile littorale à Scaevola, dunes à Mallotonia-Euphorbia, brousse épineuse à Lantana-Randia, bosquets marginaux à Hippomane. Ces homologies accentuées nous permettent de considérer le chiffre de 960 mm., indiqué par la moyenne quin- quenale de la Désirade sur cette association xérophile comme la moyenne minima du littoral de Terre-de-Haut. En supposant que l’erreur relative dûe à l’incidence d’autres facteurs, édaphiques ou éoliens, se traduise par un quart de ce total et en diminution, cas le — 557 — plus défavorable, le chiffre de 700 mm., serait, à notre sens, le plus bas que l’on puisse adopter. On est donc loin des 18 pouces (432 mm.). Les cultures de caractère xérophile : cotonnier et maïs ont caractérisé cet ilôt dans le passé. L’association la moins xérophile observée, est localisée dans le centre de l’autre île, à Terre-de-Bas, aux Mornes Paquette et Abymes, entre 150 et 290 mètres d’altitude, dans les vallées ou sur les pentes. C’est un reliquat de forêt primitive à Lonchocarpus-Hymenaea : L. Benthiamanus endémique caraïbe, L. latifolius et H. courbaril, gros arbres à raison de 100 par ha et sur 3 hectares de 25 à 32 m. de haut et 0 m 30 à 0 m 60 de diamètre âgés probablement de 120 à 130 ans (depuis le cyclone de 1825). Il s’agit sans doute du climat. La présence de deux mousses terrestres en coussinet : Fissidens et Sematophylloum, de plusieurs fougères humides, dont un Dryopteris, du Peperomia dolosa, endémique des Saintes, et de nombreux arbustes dans le sous-bois dont certains à tendance mésophytique marquée : Exostemma, Miconia, Casearia, des lianes Schmidtelia, Cissus, Hyper- baena, un parasite : Phoradendron et deux broméliacées épiphytes : Tillandsia et Wittmackia, confirment cette tendance. Bien qu’il n’y ait pas de stratification, comme dans la belle forêt hygrophytique de la Guadeloupe, il y en a une ébauche et l’on peut classer ce reliquat sylvatique dans un type intermédiaire xéro-mésophile, tel qu’il a été défini par H. Stehle dans les « Types forestiers » et dans sa Thèse. La forêt mésophile a été indiquée d’après les relevés de nombreuses stations dans l’Archipel Caraïbe ( Types forestiers, vol. 1, p. 395-401) pour une tranche d’eau de 1.900 à 2.700 mm. Le faciès volcanique d’un reliquat xéro-mésophile du Sud de la Martinique, le plus homo¬ logue de celui-ci, à la Montagne du Vauclin à Lonchocarpus et à Eugenia-Rochefortia, comme au Morne Chameau de Terre de Haut et ces zones sylvatiques de Terre-de-Bas, possède une pluviométrie moyenne de 1.669 mm 78 distribuée sur 117 jours par an (Stehle, p. 367). L’abondance des Courbarils indique un caractère moins xérophile et plus sciaphile, donc à moindre évaporation. En ramenant même ce total à 1.500 mm., nous estimons être au minimum de l’évaluation moyenne de la pluviométrie pour ce secteur le plus arrosé des Saintes. La confirmation nous en est donnée par la culture de végétaux à exigences climatiques plus accentuées : arbori¬ culture mixte à cacaoyers-caféiers-bananiers, autrefois bien plus étendue, mais subsistant encore sur la Propriété Létang, peuplements purs de Bois d’Inde ( Pimenta ) qui sont méso-sciaphiles. Entre ces deux types de végétation, les plus extrêmes observés aux Saintes, où les influences microclimatiques sont bien distincte¬ ment caractérisées, l’une par 700 mm, l’autre par 1.500 mm. d’eau, à notre sens, de nombreuses communautés végétales d’exigences pluviométriques intermédiaires, notamment celles homologues au — 558 — Secteur Sous-le-Vent de la Guadeloupe str. sens., peuvent être recon¬ nues. Elles sont, par comparaison avec celles étudiées dans les autres îles voisines sensiblement réparties en zonation altitudinale de façon progressive entre ces extrêmes. Exigences pluviométriques des plantes cultivées aux Saintes. Les exigences bien déterminées des végétaux introduits et des micromorphes culturales des Saintes confirment à la fois les valeurs indiquées pour les limites de précipitations présumées d’après la végétation autochtone et l’opposition décelée entre Terre-de-Haut et Terre-de-Bas. Le sol dérive dans les deux îles de roches-mères andési-labrado- ritiques d’origine volcanique similaire, sous l’action de facteurs éolien et thermique identiques, mais avec des variations topographiques et pluviométriques sensibles. Ainsi, la vocation de Terre-de-Haut est-elle plus pastorale et zootechnique, avec quelques cultures nette¬ ment xéro-héliophiles : cotonnier et maïs ; enserrées entre des pelouses rares où paissent cabris et moutons alors que la vocation de Terre-de-Bas est-elle plus agricole et même arboricole, avec des végétaux méso-sciaphiles : caféiers, cacaoyers, bananiers, exploi¬ tation du Bois d’Inde épice et de bois de charpente et de menuiserie : Poirier. : Tabebuia, Mahoganys : Swietenia épineux et Noyers : Fagara, Savonnettes : Lonchocarpus, Courbarils : Hymenaea, Méri- siers : Myrcia et Eugenia, etc... Les exigences du maïs créole et des cotonniers cultivés à Terre-de- Haut, qui sont les variétés de Barbade et de Marie-Galante : Gossy- pium barbadense L. et G. Marie-Galante Watt, sont celles du climat soudanien, soit de 800 à 1.200 mm d’eau, avec une répartition sur 4 mois au moins. Le total de température nécessaire pour le maïs a été déterminé de 2.700 à 2.800 degrés centigrades. Pour les espèces cultivées à Terre-de-Bas, ce sont : le caféier dans la variété dite Moka ou Arabie à petits grains, mais qui est le Coffea arabica var. bullata, d’après le Professeur Aug. Chevalier {in litt.). Ses exigences sont, d’après les spécialistes brésiliens, d’un minimum de 1315 mm à 1.656 mm., « climat dans lequel l’Européen aime vivre ». Le cacaoyer des Saintes, variété créole « Criollo », répond aux exigences suivantes déterminées au NE d’Amérique du Sud : « température constante, humidité régulière supérieure à 80 %, pluviométrie minima : 1 m 60 par an avec répartition plus ou moins sur tous les mois ». Le banannier y est à la limite de sa culture, sur¬ tout pour la variété Poyo de la Guadeloupe, l’une des plus exigentes en eau comme le Gros Michel voisin, alors que la variété de Chine (de Cavendish) produit convenablement à Trinidad, selon Sydney — 559 — Dash, à 60 à 65 pouces de précipitations annuelles, soit à 1.440 à 1.560 mm. Enfin, les tubercules de manioc qui y sont produits et faisaient l’objet d’exportation jusqu’au début de ce siècle con¬ tiennent 60 % d’eau. Par deux fois au cours de ces dernières années, la Propriété Létang fut ravagée par un excès de pluies torrentielles. La culture associée de ces végétaux dans le « jardin créole » mixte, hérité de « l’ichali caraïbe », à l’intérieur de Terre-de-Bas, confirme une moyenne pluviométrique de 1.500 m/m par an. Conclusion. S’il se pose un problème relatif au micro-climat de l’Archipel des Saintes en l’absence de mesures périodiques des stations, la connais¬ sance de la position de ces Iles par rapport à la circulation atmos¬ phérique de la Caraïbe orientale, de leurs affinités floristico-socio- logiques avec d’autres îles météorologiquement bien connues et l’interprétation des exigences des micromorphes culturales, cons¬ tituent un faisceau précieux de causes et de conséquences, tradui¬ sibles par des conclusions. Certaines sur la pluviométrie ont pû même être chiffrées avec une précision suffisante pour être comparées ultérieurement avec les moyennes que les mesures des stations météorologiques seront à même de fournir. C’est surtout en vue de la constatation future de la valeur relative d’une telle méthode et de son degré de validité que cette étude a été effectuée. Les résultats essentiels sont consignés ci-après : 1. Le micro-climat des Saintes est sain, un peu plus chaud que celui de la Guadeloupe, mais nettement moins humide, justifiant la dénomination pour l’Archipel de « Sanatorium des Antilles ». Température : Amplitude très faible : 24° nuit minima en saison fraîche et 31° jour maxima en saison chaude, moyenne : 29°C ; écart de 29°C à 22°C au thermomètre sec puis mouillé. Vents : Alizés pendant 300 jours environ avec prédominance de NE à E, NE. de décembre à mai et d’E. à E. SE. de juin à décembre, vitesse moyenne de 4 à 7 m./sec. Ils sont à l’origine du charme et de la salubrité du climat. Les formes éoliennes et les types biologiques sous l’action du vent sont aussi nombreuses que variées et entrent pour une large part dans le caractère particulier du paysage. Humidité : Elle est de 80 à 85 %, l'atmosphère n’est jamais saturée et moite comme en Guadeloupe str. sens., mais elle est légère¬ ment supérieure à celle de la Désirade. 2. La pluviométrie présumée de 430 mm. (Hapel ex Breta) est certainement au dessus de la réalité. Nous l’évaluons ici en moyenne au double pour Terre-de-Haut et au triple pour Terre-de-Bas. Elle est progressive en zonation altitudinale, compte tenu du relief, du versant au Vent et Sous-le-Vent, de la végétation et des cultures. Précipitations : 700 à 500 m/m. comme extrêmes. Nombre de jours : 120 à 190 jours suivant les secteurs. L’impression de sécheresse accentuée est dûe à la brièveté des orages, à la répartition irrégulière des pluies et à l’écoulement rapide sur des pentes abruptes. En un lieu intermédiaire entre ces limites, sur une association littorale à Cactacées : Cactus-Opuntia-Cephalo- cereus, sur 950 mm., 550 à 600 m/m environ seront recueillis pendant les 5 mois d’hivernage, d’août à décembre inclus, les 5 mois de carême, situés entre janvier et mai recevront seulement 200 mm. Le caractère des « grains en chapelet » est typique. 3. Le micro-climat des petits îlots et de Terre-de-Haut se diffé¬ rencie nettement de celui de Terre-de-Bas, se traduisant par une vocation différente, outre celle de la pêche commune, plus pastorale et zootechnique pour le premier groupe avec des associations et des cultures xéro-héliophiles, plus agricole et forestière pour Terre-de- Bas, île plus massive, à mornes dont les sommets dépassant 200 à 250 mètres sont plus nombreux, avec une végétation spontanée ou cultivée plus méso-sciaphile. Sur cet ilôt, des moyennes annuelles nous paraissent atteindre 1.500 mm. en certains points de l’inté¬ rieur (Mornes Abymes, Paquette, Surmorne, Propriété Létang). Lorsqu’une station météorologique sera établie aux Saintes et pourra fournir des moyennes valables sur divers points en ce qui concerne la pluviométrie, le rapprochement avec ces résultats per¬ mettra de déterminer la valeur de cette méthode, remontant des conséquences observées jusqu’aux causes qui les déterminent. Institut de Recherches agronomiques des Antilles et de la Guyane et Laboratoire de Culture du Muséum. — 561 — EcHINIDES DE R AM AND AG ( TURQUIE ) (SlSMONDIA AFF. SAE MA NM DE LORIOL) Par Nuriye Pinar et Jean Roman. L’un de nous a eu l’occasion d’avoir une vingtaine d’échantillons, en plus ou moins bon état de conservation, de petits Echinides qui forment un niveau repère dans la région pétrolifère de Ramandag (Anatolie orientale), et la possibilité de les étudier au Centre d’Études et de Documentation Paléontologiques, au Muséum national d’His- toire naturelle à Paris. STRATIGRAPHIE On peut résumer la série stratigraphique de la région comme suit : 1. Les terrains les plus anciens qu’on a pu fixer par les sondages sont des marnes à Lokhartia, Assilina, Fasciolites et Nummulites, appartenant au Lutétien inférieur. Au dessus des marnes se trouve une série lagunaire avec des argiles rouges interstratifiées avec des grès et des lentilles de gypse : c’est la « formation de Gercus » qui ne contient aucun fossile. 2. Sur la « formation de Gercus » repose la « formation de Midyat », en légère discordance à cause de la différence de plasticité. Elle représente le Lutétien. supérieur et se divise en deux parties. a) La partie inférieure est constituée par des calcaires clairs, compacts, dont l’épaisseur varie entre 200 et 250 m. A l’intérieur on trouve des nodules de silex et des microfossiles ( Nummulites et Miliolidae). Près de la limite supérieure de ces calcaires compacts, on voit une zone très riche en petits Echinides, qui sont des Sismondia. L’épaisseur de cette zone fossilifère n’est que de 0 m. 50 à 1 m, mais comme elle s’étend dans toute la région, elle forme un niveau repère remarquable pour la tectonique de Ramandag. Ces calcaires ont été considérés comme du Lutétien supérieur, mais en tenant compte de l’extension stratigraphique des Sismondia et de l’allure inter¬ stratifiée de ces couches avec des calcaires crayeux supérieurs, on pourrait supposer aussi un âge éocène supérieur. La partie supérieure de la « formation de Midyat » est constituée par des calcaires crayeux sans fossiles, d’une épaisseur de 150 à Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 4, 1954. 562 — 200 m, reposant sans discordance sur le niveau à Echinides ; elle doit représenter le Lutétien supérieur ou l’Eocène supérieur. Ces deux formations montrent une structure anticlinale. 3. Dans l’anticlinal même de Ramaridag on ne trouve pas de terrains plus jeunes que l’Eocène ; mais aux environs, à Besiri, on voit des calcaires burdigaliens marins recouvrir les calcaires de la « formation de Midyat ». PALÉONTOLOGIE Echinides irréguliers. Ord. — Clypeastroida (L. Agassiz et Desor) Duncan 1889. Subord. — Laganina Desor 1857. Fam. — Fibulariidae Duncan 1889. Gen. — Sismondia Desor 1857. Le genre Sismondia s’étend de l’Eocène au Miocène. Dans la famille des Fibulariidae il est remarquable par la taille relativement grande atteinte par ses représentants (jusqu’à 35 mm de longueur, alors que les autres genres en général ne dépassent pas 20 mm). Ce sont des formes à structures internes radiées, structures sur lesquelles on a voulu baser une phylogénie des Laganina L Des formes identiques à Sismondia seraient les ancêtres des deux familles : Fibulariidae et Laganidae, qui ont poursuivi une évolution parallèle. Sismondia ajf. saemanni P. de Loriol 1880. Sismondia saemanni P. de Loriol 1880, Monographie des Echinides contenus dans les couches nummulitiques de l’Egypte. Mém. Soc. Phys. Hist. Nat. Genève, t. 27, part. 1, p. 17, pl. 2, fig. 6-7. Sismondia saemanni de Lor. R. Fourtau 1987, Note sur les Sismondia du Nummulitique d’Egypte. Bull. Soc. Géol. France, t. 25, p. 206. Sismondia saemanni de Lor. B. Fourtau 1899, Révision des Echinides fossiles de l’Égypte. Mém. Inst. Egypte, t. 3, p. 605. Sismondia saemanni de Lor. R. Fourtau 1901, Note pour servir à l’étude des Echinides fossiles d’Egypte. Bull. Soc. Géol. France, (4), t. I, p. 623. Sismondia saemanni de Lor. R. Fourtau 1913, Catalogue des Inver¬ tébrés fossiles de l’Egypte. Gouvernement égyptien, Administration des Arpentages, p. 20. 1. Th. Mortensen 1948, Clypeastroida 1V-2, pp. 162, 235). 563 — Nous rapportons nos échantillons à cette espèce. Ils s’en rappro¬ chent beaucoup par l’ensemble de leurs caractères, dont il faut cependant noter la variabilité. Aussi nous bornons-nous à signaler quelques différences qui existent dans les cas extrêmes par rapport à l’espèce d’Egypte. Parmi nos exemplaires la moitié sont de taille supérieure à celle qu’indique de Loriol ; ils atteignent jusqu’à 18 mm pour la longueur (au lieu de 13 mm). La forme est assez variable, parfois un peu ros- trée en arrière, d’autres fois plus rétrécie en avant. Le bord paraît Tmg. 1. — Sismondia aff. saemanni : exemplaire rétréci postérieurement, face supé¬ rieure, X 2 ; Fig. 2. — S. aff. saemanni : exemplaire jeune, assez typique ; face supé¬ rieure, X 2 ; Fig. 3. — S. aff. saemanni : autre exemplaire, face inférieure, X 2. plus épais. Les ambulacres légèrement plus longs et toujours bien ouverts, mais non costulés, sont souvent presque rectilignes ; leurs branches externes sont arquées à l’extrémité, ce que de Loriol signale, mais ne ressort pas sur la figure 6 c. Les zones interporifères sont à peine renflées. Sur certains échantillons le périprocte est plus ou moins nettement allongé dans le sens longitudinal. Ces quelques différences ne nous paraissent pas sortir sensiblement des limites de variabilité d’une espèce, d’autant plus qu’il faut tenir compte de l’éloignement géographique. Sismondia saemanni est une espèce d’Égypte, où on l’a rencontré en plusieurs points (Mokattam, Gebel Kibli el Ahram, Ouady el Tih, Gebel Abiad) dans l’Eocène moyen et l’Eocène supérieur 1. Laboratoire de Paléontologie du Muséum. 1. J. Cuvillier 1930, Révision du Nummulitique égvptien. Mém. Inst. Egypte, t. 16. — 564 — La limite de l’Éocène et de l’Oligocène dans le Bassin de Paris, Réponse a M. G. Denizot. Par René Abrard. PROFESSEUR AU MUSÉUM Dans un opuscule récent où il dispense avec assurance, tantôt la louange et tantôt le blâme aux auteurs de traités classiques, M. G. Denizot 1 revient à l’hypothèse de l’âge oligocène des deux masses supérieures du gypse du Bassin de Paris, abandonnée depuis plus de quarante ans par la quasi-unanimité des géologues. Il ne s’appuie sur aucune observation nouvelle et se borne, pour employer ses propres termes, à « recopier servilement des schémas périmés » en prétendant que l’on peut faire table rase de tout ce qui a été écrit sur la question depuis la 5e édition du Traité de A. de Lap- parent. Son factum ne présente donc qu’un intérêt pratiquement nul et il ne mérite guère qu’on utilise à le discuter, un temps qui peut être mieux employé. Cependant, il serait regrettable qu’aucune voix ne s’élevât pour protester contre une discourtoisie et des écarts de langage qui vont jusqu’à la vulgarité et contre les atteintes sans élégance à la mémoire de maîtres disparus et respectés, Boussac, Haug et Lemoine, qui auraient commis de « funestes erreurs » et entravé les progrès de la science. La meilleure réponse qui puisse être faite à cette régression est constituée par l’important travail de R. Soyer 2 qui vient de paraître, et dans lequel ce spécialiste du gypse parisien, confirme d’une manière qu’il faut espérer définitive, l’âge éocène de la totalité de la formation. Mon propos est seulement de rétablir les faits qu’une interprétation erronée ou tendancieuse a systématiquement déformés- Certes, en ce qui concerne une question aussi difficile que le passago d’une limite importante dans une série continentale ou lagunaire, sur lequel aucune certitude ne peut être acquise, bien des opinions sont permises ; ce qui ne l’est pas, c’est de les exprimer sur un ton qui ne peut que nuire à celui qui l’emploie et qui n’est pas digne de la sérénité, qui, dans une discussion scientifique, ne devrait jamais être abandonnée. Pour nous ramener d’un demi-siècle en arrière, M. G. Denizot 1. G. Denizot. Le classement des terrains tertiaires en Europe occidentale. Recueil Trav. Lab. Bot. Géol. et Zool. Fac. Sc. Montpellier , 1952, voir pp. 9 et 38-45. 2. R. Soyer. Géologie de Paris. Mèm. Serv. Carte Géol. France , 1953. Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVÏ, n° 4, 1954. — 565 se place sous la tutelle de A. de Lapparent et se présente en restau¬ rateur de ses idées. Il faut donc répondre à la question préjudicielle qui est de savoir si son exégèse de la 5e édition du Traité parue en 1906, est exacte. Dans le Bassin de Paris, de Lapparent fait débuter l’Oligocène par l’ensemble des marnes à Lucines et des deux masses supérieures du gypse. Mais, M. G. Denizot se garde bien de dire qu’en ce qui concerne la Belgique ce savant fait des sables de Wemmel et des argiles d’Assche la base de l’Oligocène et que dans son tableau de la page 1.579 il met en équivalence le gypse supérieur et ses marnes avec les sables de Wemmel. Contrairement à ce que prétend M. G. Denizot, les sables de Wliermael et de Grimmertingen sont paral- lélisés avec les marnes supragypseuses (marnes bleues et marnes blanches), et non avec les marnes à Lucines. Or, l’attribution des sables de Wemmel à l’Oligocène, erreur majeure due à une mauvaise interprétation des Nummulites par H. Douvillé n’a pu être maintenue et ils ont dû être réintégrés dans l’Éocène. Ceci entraîne ipso facto l’obligation de faire de même pour leur équivalent latéral, l’ensemble des marnes à Lucines et des deux masses supérieures du gypse, les sables de Wliermael et de Grimmertingen, très généralement considérés comme base du « Tongrien » incontestable, restant l’équivalent latéral des marnes supragypseuses. Nous en revenons à la manière de voir de Boussac, Haug et Lemoine et à considérer le Ludien, création de Munier- Chalmas et de Lapparent (Nomenclature 1893), comme zone supérieure à Nummulites wemmelensis du Bartonien sensu lato ainsi que je l’ai proposé dans ma note de 1933 1 2 que M. G. Denizot ne semble pas connaître. Ayant renoncé au mythe de la présence d’espèces oligocènes dans les marnes à Lucines, qu’il invoquait en 1940, M. G. Denizot n’en persiste pas moins, contre toute vraisemblance à considérer cette assise comme correspondant à la première transgression oligocène d’Allemagne et de Belgique. Il s’agit d’une affirmation ex cathedra que ne vient étayer aucun commencement de preuve. La notion d’espèces attardées est classique en stratigraphie paléontologique, mais il est sans exemple que la faune d’une forma¬ tion soit uniquement composée de ces espèces et ne renferme pas une seule des formes caractéristiques de l’étage auquel on la rap¬ porte. Or, Stehlin 2 est catégorique sur la faune de Montmartre et insiste sur « l’absence de toute trace d’immigrés oligocènes. » Il en est de même pour la faune de Mollusques et la découverte dans la 1. R. Abrard. Nomenclature et Synchronisme des Assises de l’Éocène moyen et supérieur des bassins nummulitiques de l'Europe occidentale. B. S. G. F., (5), III, pp. 227-237, 1933. Voir p. 230 et tableau p. 233. 2. G. Stehlin. B. S. G, F., (4), IX, p. 506, 1909. — 566 — haute-masse de Dissostoma mumia, essentiellement éoeène et sur l’identification duquel on ne peut se tromper, est à cet égard tout à fait décisive. Il ne faut d’ailleurs pas abuser de cet argument par trop facile des espèces attardées et on pourrait souvent le retourner en lui opposant celui des formes précocement apparues. Il ne faut pas oublier par exemple que, dans le Nummulitique alpin, Meretrix incrassata absolument typique, est abondante dans les couches à Cerithium Diaboli où avec d’autres Mollusques oligocènes elle est associée à une faune de l’Eocène supérieur non terminal, à Nummulites striatus- contortus. On pourrait parfaitement soutenir que, comme dans la Mésogée, M. incrassata apparaît en Angleterre dès l’Eocène supé¬ rieur et que les couches de Headon moyennes, avec l’intercalation marine de Brockenhurst, caractérisées par une faune mixte éoeène et oligocène, sont ludiennes et non sannoisiennes, d’autant plus que des Céritbidés tels que Batillaria concava montent jusqu’au sommet de la série. En ce qui concerne le Limbourg, il faut rappeler qu’en 1893, Munier-Chalmas et de Lapparent considéraient les sables de Wliermael comme éocènes. Pour en revenir au Bassin de Paris, le retard des faunes terrestres sur les faunes marines paraît très suffisamment marqué par la persis¬ tance de la faune du gypse dans les marnes supragypseuses que la plupart des auteurs considèrent comme oligocènes ; il est donc normal de retrouver les mêmes Mammifères attardés dans le Bem- bridge limestone, équivalent latéral vraisemblable de ces marnes. Pour certains, PIébert 1862, Stehlin 1909, Soyer 1953, ce retard doit être diminué et la limite de l’Éocène et de l’Oligocène placée plus haut, à la base des marnes vertes dont les fossiles sannoisiens (= lattorfiens) montrent que quoi qu’on puisse dire, un changement de la faune de Mollusques, peut très bien se produire dans une série lagunaire, ou même à la base du calcaire de Brie où l’on rencontre les premiers Mammifères oligocènes. On lit dans M. G. Denizot que « l’appel interjeté aux Mammifères a été débouté par Stehlin » et que, par lui, Boussac fut remis « verte¬ ment à sa place » ; qu’ « Il fallait ne rien connaître aux Mammifères » pour parvenir à ses conclusions qui furent « hospitalisées » par Haug dans son Traité. Sans relever l’inconvenance de . cette littérature envers un confrère estimé qui a donné sa vie pour son pays, il faut signaler qu’elle dénature complètement les faits en conduisant le lecteur à penser que le savant paléontologiste suisse n’a pas admis l’âge éoeène de la faune du gypse. Or, sa divergence d’opinion avec Boussac ne porte que sur un point de détail, la non équivalence de la faune de Hordwell avec celle de la masse supérieure du gypse, alors qu’il est de la manière la plus catégorique, d’accord sur l’essentiel, à savoir l’individualité d’une zone ludienne constituant la partie — 567 — supérieure de l’Éocène 1. Il écrit notamment que les faunes de Saint- Hippolyte et de Montmartre-Frohnstetten sont caractérisées « par l’absence de toutes traces d’immigrés oligocènes » et « par le cachet évolutif terminal atteint par les Palaeotherium et par une pléiade d’autres phylums éocènes ». Il n’est pas possible d’être plus net, mais il va encore plus loin que Boussac en plaçant la grande coupure entre l’Éocène et l’Oligocène, la plus importante de l’histoire des Mammifères en Europe, à la base du calcaire de Brie et il ajoute « je suis très porté à croire qu’une classification stratigraphique qui ne tient pas compte de ce grand fait a peu de chance d’être définitive » (p. 508). Un curieux argument deM. G. DENizoTpour couper en deux parties la formation gypseuse est qu’elle est trop épaisse pour former un seul étage dans le Bassin de Paris ; et, pour éviter un Ludien de 30 m., il constitue, des marnes à Lucines au calcaire de Brie, un Sannoisien hétérogène de plus de 60 mètres ! Il est vrai que pour le diminuer vers le haut, il en retirerait volontiers le calcaire de Sannois, type de la formation et dont l’équivalent latéral beaucoup plus étendu est le calcaire de Brie. De sorte que le Stampien, dans la plus grande partie du Bassin de Paris, ne débuterait plus par la grande trans¬ gression des marnes à Huîtres et des sables de Fontainebleau, mais par une formation lacustre. D’après M. G. Denizot, tous les auteurs anglais qualifiés partagent son opinion. Il faut donc en conclure qu’il ignore le travail de A. Wrigley et A. G. Davis paru en 1937 2, le plus récent sur la question, renfermant un tableau, chef-d’œuvre de minutie et de précision, qui est certainement ce qui a été fait de mieux dans le genre. Nos confrères d’outre-Manche maintiennent dans le Bartonien les marnes à Lucines, la deuxième masse du gypse, les marnes d’entre deux masses et la moitié inférieure de la première masse du gypse. Ils n’admettent donc dans l’Oligocène, et ce à titre d’hypothèse, que la moitié supérieure de la haute masse. Pour eux, la presque totalité de la formation gypseuse correspond aux sables de Wemmel et à l’argile d’Assche, la partie supérieure de la haute masse seule étant parallélisée avec les sables de Grimmer- tingen qui correspondent dans leur ensemble aux marnes supra- gypseuses et au calcaire de Brie, soit au Sannoisien. En Angleterre, l’équivalence de la formation gypseuse est établie avec les couches de Barton, les couches de Headon inférieures étant placées à la partie supérieure de l’Eocène ainsi que le proposaient Hébert en 1. Loc. cit., (4), IX, pp. 496-508. 2. Arthur Wrigley et Arthur G. Davis. A Corrélation of the eocene and oligocène Strata of the anglo-franco-belgian basins. Proc. Geol. Assoc., XLVIII, part. 2, PI. 18* 1937. — 568 — 1852, Gardner en 1888 et Boussac en 1907 1 ; la partie supérieure de la première masse est seule considérée comme lattorfienne, les marnes supragypseuses étant parallélisées avec le calcaire de Bem- bridge et des assises associées. Ces données, au détail près de l’admission de la partie supérieure de la première masse du gypse dans l’Oligocène, correspondent presque point pour point à la manière de voir de Boussac, Haug et Lemoine et diffèrent radicalement de celle de M. G. Denizot. Elles s’accordent exactement avec ce que j’ai écrit : « Il semble bien que l’on fasse la part assez large à l’Oligocène inférieur en le faisant débuter dès la base des marnes qui surmontent le gypse, tout en admettant que peut-être, tout ou partie de la haute masse s’est déposé pendant le Lattorfien inférieur 2 ». Et cette phrase sans équi voque me permet de dire que M. G. Denizot s’est livré à une auda cieuse altération de la vérité lorsqu’il n’a pas craint d’écrire que j’avais recopié les schémas périmés de « l’an 1911 ». Il convient d’ailleurs d’apprécier tout le sel d’un semblable reproche, formulé par quelqu’un qui, à travers de multiples opinions contradictoires, est revenu à celles de 1906. L’âge oligocène possible de tout ou partie de la haute masse du gypse n’est jusqu’à présent qu’une hypothèse. Dans l’état actuel de nos connaissances, la solution de beaucoup la plus raisonnable, consiste à placer la totalité de la formation gypseuse dans l’Éocène, et à considérer comme des récurrences d’un passé révolu, les parallé¬ lismes théoriques désuets que n’admettront jamais, sauf décou¬ vertes encore à faire, ceux qui ont étudié la question sur place. « La science n’est pas faite que de progrès » dit M. G. Denizot dans son introduction. La régression à laquelle il a été conduit par allergie au gypse éocène en est la meilleure preuve. 1. J. Boussac. La limite de l’Éocène et de l’Oligocène. B. S. G. F., (4), VII, pp. 400- 411, 1907. 2. Géologie régionale du Bassin de Paris, p. 356. Le Gérant : Marc André. ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F.PAILL ART. - 25-11-1954. RÈGLEMENT Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national d’Histoire naturelle. Le nombre des fascicules sera de 6 par an. Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1/2 feuille (8 pages d’im¬ pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus¬ crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière à occuper la place minima. Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit, avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin suivant. Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie¬ ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs. Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de la retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un numéro ultérieur. Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils sont priés d’in'crire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé¬ mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais). Les auteurs désirant faire des communications sont priés d’en adresser directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la séance. TIRAGES A PART Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils peuvent en outre s’en procurer à leur frais 25 supplémentaires, aux conditions suivantes : 25 ex. 50 ex. 4 pages . 57 fr. 50 74 fr. 50 8 pages . 65 fr. 75 89 fr. 75 Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le numéro, brochés avec agrafes et couverture non imprimée. Les commandes dépassant 50 exemplaires ne pourront être acceptées que par autorisation spéciale et à des prix supérieurs à ceux qui sont mentionnés sur le tarif ci-dessus. Les auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part brochés au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves. Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du numéro correspondant. PRIX DE l’abonnement ANNUEL : France : 1.500 fr. - — Étranger : 2.200 fr. (Mandat au nom de l’Agent comptable du Muséum) Compte chèques postaux : 124-03. Paris. EDITIONS DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 36, RUE GEOFFROY-S AINT- HILAIRE, PARIS Ve Archives du Muséum national d' Histoire naturelle (commencées en 1802 comme Annales du Muséum national d’ Histoire naturelle ). Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895). (Un vol. par an, abonnement annuel France, 1500 fr., Etranger, 2200 fr.). Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com¬ mencée en 1936. (Sans périodicité). Publications du Muséum national d’Histoire naturelle. (Sans périodicité fixe ; paraît depuis 1933). Index Seminum Horli parisiensis. (Laboratoire de Culture ; paraît depuis 1822 ; échange). Noiulæ Systematicæ. (Directeur, M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro- gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, France, 600 fr. ; Etranger, 900 fr.). Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le Dr R. Jeanne], Laboratoire d’Entomologie ; paraît depuis 1934). Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle à Dinard. (Directeur M. E. Fischer-Piette, Laboratoire maritime de Dinard ; suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ; prix variable par fascicule). Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ; adressé gratuitement aux Membres de la Société des Amis du Musée de l’Homme). Recueil des travaux du Laboratoire de physique végétale. (Laboratoire de Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange). Travaux du Laboratoire d’Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; échange). Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. Directeur : M. A. Chevalier, Laboratoire d’ Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921. Abonnement annuel : 1000 fr. Revue Algologique. (Directeur MM. R. Lami, et P. Bourrelly, Labora¬ toire de Cryptogamie ; paraît depuis 1924 ; Nouvelle série à partir du 1er janvier 1954, abonnement, France, 400 fr., Etranger 600 fr.). Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur Mme Allorge, Laboratoire de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement, France, 600 fr., Etranger, 900 fr.). Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique). (Directeur M. Roger Ileim, Laboratoire de Cryptogamie. Paraît depuis 1928 ; abonnement F' rance et territoires d’Outre-Mer, 1400 fr., Etranger, 2000 fr. Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères, (Direc¬ teur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936; 1000 fr. ; Étranger, 1400 fr.). ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F. PAILLAUT. - 25"1 1-1054. Tome XXVI 2e Série OCTOBRE 1954 BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE PARIS MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 57, Rue Cuvier, 5e SOMMAIRE Pages H. Humbert et J. Léandri. Marcel Pichon (1921-1954) . 569 Communications : M. Blanc et F. cI’Aubenton. Compte-rendu sommaire d’une mission hydro¬ biologique au Soudan (avril-septembre 1954) . 572 P. Laurent. Histologie topographique de l’innervation cardiaque de divers Téléostéens marins et d’eau douce . . 579 Marc André. Présence du Crabe chinois ( Eriocheir sinensis H. M.-Edw.) dans la Loire . 581 F. Grandjean. Observations sur les Oribates (31e série) . 582 M. Vachon. Nouvelles captures de Pseudoscorpicns (Arachnides) transportés par des Insectes . 590 L. Jupeau. Contribution à l’étude des Symphyles du Cameroun . 593 J. Carayon. Deux genres nouveaux d’Hémiptères Anthocoridae du Brésil, représentant une tribu nouvelle . 596 J. Carayon. Un type nouveau d’appareil glandulaire propre aux mâles de cer¬ tains Hémiptères Anthocoridae . 602 L. Gerin. Accouplement d’une femelle avec deux mâles simultanément chez des Ilelopeltis (Hemip. Miridae) du Cameroun . 607 G. Ranson. Note sur Cypraea cicercula Linné 1758 . 612 J. M. Gaillard. Lamellibranches recueillis aux lies Kerguelen et lleard par MM. Angot, Arétas, Aubert de la Rue, Brown et Paulian . 620 A. Tixjer-Durivault. Les Octocoralliaires d’Afrique du Sud (II, Gorgonacea ; III, Pennatulacea) . 624 G. Nataf. Les Ophiothrix fragilis (Échinodcrmes) de Roscofî . 632 A. Cavaco. Notes sur la flore du Dundo (Angola) . 638 J. Signeux. Notes paléoichthyologiques (suite) . 642 R. Soyer. Hydrogéologie du Lutétien : Orxois, Tardenois et Soissonnais (10e note) . 646 Actes administratifs . 653 BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE ANNÉE 1954. — N° 5. 404e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM 7 OCTOBRE 1954 PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR J. BERLIOZ Marcel Pichon (1921-1954). Par H. Humbert et J. Leandri. Le 23 juillet dernier, notre collègue Marcel Pichon, à peine âgé de trente-trois ans, était emporté en quelques heures par une hémor¬ ragie cérébrale. Le Laboratoire de Phanérogamie, dont il était un des Assistants, perd en lui un savant remarquablement doué pour la Systématique, à laquelle il avait, en quelques années, fait faire des progrès considérables dans plusieurs groupes. Né à Prague d’un père français appartenant à l’Enseignement et d’une mère tchèque, Pichon était venu jeune à Paris, où il fit de brillantes études au lycée Louis-le-Grand, puis à la Sorbonne. Encore élève de licence, il venait travailler à l’Herbier du Muséum, où il entreprenait une révision complète de toute la classification. Il découvrait ainsi dans différents groupes les points faibles de la systématique habituelle, et était amené à faire l’étude critique de certaines familles. Nommé Assistant en 1941, il était un des plus assidus aux réunions des Naturalistes du Muséum, auxquelles il donnait quelques-uns de ses travaux les plus remarqués. Sa refonte de la classification des Alismatacées, Butomacées et Commélinacées a été confirmée par les travaux récents des palynolo- gistes russes sur la structure fine du pollen. Ses nouvelles classifi¬ cations des Lécythidacées et des Bignoniacées, qui l’amenaient à assigner à cette dernière famille des voies de migration inverses de celles admises auparavant, ont également provoqué un vif intérêt parmi les systématiciens. Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 5, 1954. 37 570 Par des études très poussées il a pu élever au rang de famille le genre Humbertia, dont la position était discutée, et montrer le caractère hétérogène des Monimiaeées qu’il a proposé de démembrer en trois familles distinctes. Mais c’est surtout aux Apocynacées que Pichon a consacré le meilleur de ses efforts. Il serait impossible de citer tous les progrès de détail qu’il a fait faire à la systématique de cette famille. Rap¬ pelons seulement l’emploi constant qu’il faisait des caractères du pollen, sa refonte de la classification des Carissées par la nature de la cavité du fruit et la forme du hile de la graine, des Echitoïdées d’après les caractères du rétinacle de l’étamine, l’élévation des Cer- béroïdées au rang de sous-famille, contre-balancée par l’abaissement des Tabernémontanoïdes, et sa magistrale Monographie des Lan- dolphiées, qui devait lui valoir l’attribution du Prix de Candolle de la Société de Physique et d’Histoire naturelle de Genève, la récompense la plus haute que puisse obtenir un botaniste systé- maticien. C’est ce travail qui a été présenté par notre regretté confrère il y a seulement quelques mois comme thèse de doctorat. Il sou¬ tenait brillamment cette thèse en Sorbonne et obtenait le grade de docteur avec les félicitations du jury. Nos lecteurs trouveront un exposé plus détaillé des travaux de M. Pichon sur les Apocynacées dans la Notice qui lui est consacrée dans le tome XV des Notulae Systematicae publiées par le Labora¬ toire de Phanérogamie. Il ne bornait pas son activité aux études de systématique. Il avait publié à la Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture tropi¬ cale du Professeur A. Chevalier un intéressant exposé sur les Apocy¬ nacées à caoutchouc de Madagascar, et nous nous souvenons tous des notes sur la détermination pratique des échantillons fleuris et des graines de Plumérioidées et de Cerbéroidées qu’il a présentées à nos réunions. Il avait pris aussi une part importante à la préparation du 8e Con¬ grès international de Botanique tenu à Paris en juillet dernier, et avait eu l’honneur d’obtenir la charge d’organisateur de la section de Nomenclature. 11 donnait aux travaux de cette section une impor¬ tante contribution personnelle, ne comprenant pas moins d’une dizaine de propositions, qui complétaient les idées qu’il avait expo¬ sées autrefois sur les nomina alternativa, la formation de noms de subdivisions par l’adjonction de préfixes, les nomina specifica conser- vanda et la notion de type botanique. Il convient de rappeler aussi la part importante que prenait notre regretté confrère à l’élaboration de la Flore de Madagascar et des Comores, dont il a préparé pour l’impression un grand nombre de familles, et les autres occupations absorbantes et ingrates qui — 571 lui incombaient comme Régisseur du service, fonctions dont il avait su s’acquitter de façon à mériter les félicitations de la Cour des Comptes. M. Pichon n’a pas publié moins de 71 mémoires ou notes dans sa trop courte carrière scientifique ; plusieurs autres travaux de lui sont encore à l’impression. On ne peut que s’incliner devant une telle constance, un tel labeur, de si belles qualités de systématicien, qui laissaient espérer qu’il pourrait succéder un jour aux illustres botanistes qui ont fait l’honneur de la chaire de Phanérogamie du Muséum. Les regrets sont unanimes devant cette fin prématurée. Nous garderons le souvenir d’un jeune savant plein de qualités morales et intellectuelles, à qui un sort injuste n’a pas permis de donner toute sa mesure, qui eût été grande s’il eût pu poursuivre assez longtemps la tâche qu’il avait entreprise. COMMUNICATIONS Compte-rendu sommaire d'une mission hydrobiologique au Soudan ( avril-septembre 1954). Par Maurice Blanc et François cI’Aubenton. Chargés par le Gouvernement Général de l’A. O. F. d’effectuer une mission hydrobiologique dans la vallée du Moyen-Niger, de Bamako à Tombouctou, et plus particulièrement dans la région de Diafarabé (Soudan), nous avons quitté Paris le 1er avril 1954, par avion, à destination de Dakar. Après un séjour d’environ une semaine (du 2 au 9 avril) au Laboratoire de Biologie Marine de Corée, nous avons repris l’avion pour Bamako où nous sommes arrivés le 10 avril et où nous avons retrouvé Mr Jacques Daget, Chef du Laboratoire d’Hydrobiologie de l’Institut Français d’Afrique Noire, qui nous a ensuite accompagné dans tous nos déplacements et a participé à tous les travaux de la mission. Installés du 10 au 27 avril au Centrifan du Soudan à Koulouba, nous avons prospecté les principaux points d’eau de la région de Bamako (vallée du Balassoko, Grotte du Diable, Sotuba, Oueyanko, Lido, etc...), puis nous avons rejoint la Base Ifan n° 2, située à Diafarabé, où nous sommes arrivés par la route le 28 avril 1954. A partir de ce moment, nous avons effectué des observations suivies dans la région même de Diafarabé, et nous avons également utilisé cette base avancée comme point de départ pour effectuer les tournées suivantes : — du 10 mai au G juin : participation à la grande pêche de saison sèche, dite « Yaya » entre Mopti et Kona. — du 6 au 9 juin : prospection des ruisseaux du plateau dogon (Bandia- gara, Sangha). — du 19 au 23 juin : étude des régions irriguées par les soins de l’Office du Niger (Niono, Markala, Ségou, Kokry) et visite du barrage de Markala avec son échelle à Poissons. — du 16 juillet au 2 août : descente du Niger par le lac Débo, Niafounké, Diré et Tombouctou. Notre travail terminé, nous avons quitté Diafarabé le 5 sep¬ tembre pour rejoindre Bamako par le fleuve, puis nous avons Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 5, 1954. — 573 — repris l’avion pour Paris où nous sommes arrivés le 14 septembre. Le débit et le niveau de l’eau du Niger sont extrêmement variables au cours de l’année, et l’existence d’une crue annuelle avec des zones d’inondation latérales considérables est un des principaux caractères de ce fleuve. Le choix de l’époque à laquelle nous avons effectué notre mission nous a permis de voir la région sous ses deux principaux aspects, la période des basses eaux au début de la mis¬ sion, la période des hautes eaux à la fin, ce qui était indispensable pour l’étude que nous nous proposions de faire. Étude physico-chimique des eaux. Dans la partie moyenne de son cours, le Niger est un fleuve de savane ; dépourvu d’ombrage sur les rives, il est soumis à une inso¬ lation violente à certaines heures de la journée, ce qui peut provo¬ quer d’assez importantes variations de températures. Des mesures de température de l’eau en surface ont été effectuées en plusieurs points du fleuve (à Batamani, à Gomina daga, etc...), les variations constatées étant toujours comparées à celles de la température de l’air comme il se doit. La plus forte température constatée dans l’eau courante du fleuve au cours de notre mission est de 31°, au mois de mai. Les plus basses températures peuvent être enregistrées en janvier et sont de l’ordre de 18 à 19°. Des renseignements intéressants sur les conditions météoro¬ logiques de la région (humidité, pluviométrie, température de l’air) et sur les hauteurs d’eau dans le fleuve, nous ont été fournis par la Station de Tilembeya, près de Diafarabé. Les mesures de pH ont été effectuées par la méthode colori- métrique. Les eaux de cette région sont généralement assez acides (le pH peut descendre jusqu’à 5,8 près de Bamako). Dans les pièces d’eau pourvues d’une abondante végétation aquatique, le pH varie avec la photosynthèse, suivant les heures de la journée. Dans le Niger il semble à peu près stable, mais subit cependant une augmen¬ tation passagère brutale (jusqu’à 7,6) au moment des premières pluies, probablement par suite du lessivage des terrains par les eaux de ruissellement. Dans les mares, la recherche du pH par la méthode colorimétrique est généralement impossible en raison de la turbidité des eaux (dans la mare Diallo, près de Diafarabé, le disque de Secchi disparaît, à trois centimètres !). Le degré hydrotimétrique est toujours faible, souvent égal à 1, parfois plus faible encore. Il s’agit d’eaux très pauvres en sels calcaires et magnésiens, à part quelques exceptions (le Lido près de Bamako, certains puits en bordure du Sahara, etc...). Le S. B. V. (mesure de la réserve alcaline) eât également très bas. De l’ordre de 0,7 aux basses eaux, il diminue encore au moment — 574 de la montée des eaux, soit par suite de l’augmentation de la dilu¬ tion par les pluies, soit aussi en raison de la reprise de la croissance chez les Poissons. Les puits présentent souvent des caractères intéressants ; cer¬ tains ont une eau de composition voisine de celle du Niger, mais plus stable (ex : puits de la Base IFAN n° 2 à Diafarabé) ; d’autres ont au contraire une eau très différente, à degré hydrotimétrique et à S. B. V. relativement élevé pour la région (ex : à Niafounké, à Tombouctou...). Des échantillons d’eau ont été rapportés à Paris en vue d’analyses plus détaillées. Principaux biotopes rencontrés. Les principaux biotopes que nous avons eu l’occasion de voir avec J. Daget au cours de notre mission, sont les suivants : 1) Le fleuve, les bras du fleuve (ex : le Diaka), et les affluents du fleuve (ex : le Bani, les ruisseaux de la région de Bamako, etc...). 2) Les plaines inondées. 3) Les mares, dont il existe deux types principaux, suivant la présence ou l’absence de végétation. 4) Les pseudo-lacs (ex : le Débo). 5) Les marigots, où le sens du courant est inversé suivant la saison. 6) Les canaux d’irrigation de l’Office du Niger (y compris le fala de Molodo) qui sont des cours d’eau aménagés. La faune aquatique. 1° Poissons. Les eaux du Soudan semblent présenter une richesse extra¬ ordinaire en Poissons, richesse absolument inimaginable (surtout aux basses eaux) pour celui qui est habitué à ne considérer que les eaux douces européennes. En réalité, cette richesse est proba¬ blement plus apparente que réelle, si l’on veut bien tenir compte de l’énorme surface occupée par les eaux à une certaine période de l’année, période qui est justement celle pendant laquelle a lieu la croissance et qui est par conséquent la seule à considérer. Quoiqu’il en soit, la faune ichthyologique du Moyen-Niger com¬ prend environ 130 espèces. Les principales familles représentées sont celles des Characinidae ( Alestes , Hydrocyon, Distichodns, etc...), des Siluridae ( Clarias , Heterobranchus, Synodontis, Bagrus, Clarotes, Chrysichthys, etc...), des Mormyridae ( Mormyrus, Mormyrops, Gnatonemus, Marcusenius, Petrocephalus) , des Cyprinidae ( Labeo , Barbus, etc...) et des Cichlidae (plusieurs espèces de Tilapia). On y rencontre également plusieurs espèces de Polyptères et un Dip- neuste, le Protopterus annectens (Owen). Signalons aussi, à titre i — 575 — de curiosité, la présence d’un poisson-électrique, le Malapterurus electricus (Gmelin). C’est une faune très voisine de celle du bassin du Nil, comme l’indiquent d’ailleurs les noms de certaines espèces bien connues telles que Gymnarchus niloticus Cuvier, Heterotis niloticus (Cuvier), Lates niloticus (Linné), etc... Au cours de cette mission, nous avons délibérément laissé de côté toute la partie systématique, celle-ci constituant depuis plu¬ sieurs années une des principales activités de J. Daget et venant d’ailleurs de faire l’objet d’un important ouvrage 1, et nous nous sommes surtout intéressés à la biologie des Poissons (croissance, reproduction, migration, etc...). Toutes les espèces que nous avons rencontrées étaient d’ailleurs déjà connues. Signalons simplement la capture au troubleau, dans le fleuve, de trois espèces assez peu fréquentes dans la région : — 2 exemplaires de Mochocus niloticus, Joannis (Mochocidae), capturés à Kobaka le 17 mai 1954. — 9 exemplaires de Cromeria nilotica occidentalis, Daget ( Crome- riidae), capturés à Diafarabé, l’un le 1er juillet 1954, les huit autres le 21 août 1954. — 1 exemplaire de Pelmatochromis guntheri (Sauvage), ( Cichlidae) , capturé à Komio le 17 juillet 1954. Nous avons simplement rapporté pour le Laboratoire des Pêches Coloniales du Muséum, outre les trois espèces citées ci-dessus, une petite collection des Poissons d’eau douce de la région de Bamako, qui ne figuraient pas dans les collections de ce Laboratoire. Enfin, un essai de transport de Poissons vivants (Protoptères, Polyptères, Malaptérure, etc...) à l’intention de l’Aquarium du Musée Permanent de la France d’Outre-Mer a été tenté lors du voyage de retour par avion et a parfaitement réussi. 2° Animaux divers. Nous avons récolté au cours de la mission, un assez grand nombre d’animaux appartenant aux groupes les plus variés : Batraciens, Mollusques (en particulier ceux jouant un rôle dans la propagation de la bilharziose), Crustacés, Insectes aquatiques, Sangsues, échan¬ tillons de plancton, etc... ainsi qu’une importante collection de parasites des principales espèces de Poissons du Niger. Ce matériel va être distribué à différents spécialistes pour détermination. Fixation de matériel ichthyologique pour études diverses. Des écailles ont été prélevées et des glandes endocrines fixées en vue d’un travail destiné à compléter les recherches de J. Daget 1. Daget (J.). Les Poissons du Niger Supérieur. Mémoires de VIFAN, n° 36, Dakar, 1953 (sous presse ). 576 - sur la croissance et la biologie d’Alestes nurse (Rüppell) et de Tilapia zilli (Gervais). Nous avons fixé également des œufs et des alevins appartenant à différentes espèces (notamment Tilapia monodi Daget, à incubation buccale), en vue de l’étude du développement embryonnaire. D’autre part, des organes électriques de Mormyridae et de Malap- terurus, ainsi que des têtes de Protoptères et de Polyptères, ont été rapportés à l’intention de collègues parisiens qui en avaient mani¬ festé le désir. Enfin, l’un de nous a entrepris l’étude de l’appareil digestif d’ Heterotis niloticus (Cuvier), Osteoglossidae. Pêche et industrie du poisson. Au cours de notre mission, nous avons assisté à un certain nombre de pêches, soit dans le fleuve, soit dans les mares. Nous avons en particulier participé à la grande pêche de saison sèche dite « yaya » qui se déroule chaque année, fin mai, début juin, entre Mopti et Kona. Nous avons suivi le yaya de bout en bout, en nous déplaçant avec un groupe de pêcheurs bozo de Diafarabé, et en campant avec eux chaque soir sur les rives du fleuve pendant près d’un mois. Les principaux engins de pêche que nous avons vus utiliser sont : a) les grands filets (dio ba, fono dio, koutali) des Somono, qui permettent la capture des Alestes, des Hydrocyon, des Citharinus, des Distichodus et des Lates de petite taille. b) les filets à deux mains (tôun koa) des Bozo, qui permettent la capture en plongée des Silures et des Lates de grande taille. Cette année, le yaya n’a pas été très productif, surtout pour les bozo, le niveau de l’eau ayant monté brusquement et les poissons ayant de ce fait changé d’emplacement. Seule la pêche du 30 mai au soir, dans la section dite « Suarô », près de Gomina daga, a été vraiment fructueuse ; environ 7 tonnes de poissons ont été capturées ce soir là, à l’aide d’une centaine de pirogues, et fait curieux le produit de cette importante pêche était constitué uniquement de Distichodus. Enfin, la prise la plus spectaculaire que nous ayons pu voir au cours du yaya est celle d’un gros Capitaine, Lates nilo¬ ticus (Linné), pesant 60 Kg et mesurant 1 m 47 de longueur totale, 1 m 30 de longueur standard et 1 m 12 de périmètre, le 13 mai 1954, en aval de Kolenze. Au point de vue utilisation, une faible partie du poisson pêché est consommée sur place, à l’état frais, pour la nourriture quoti¬ dienne des pêcheurs. La plus grande partie est conservée pour être vendue ensuite sur les marchés de Mopti, Djenné et Dioro et ache¬ minée vers les territoires du sud (Côte d’ivoire, Guinée, Haute 577 — Yolta) et surtout vers les possessions étrangères (Nigeria, Gold Coast). Les deux principaux modes de conservation utilisés sont : a) le séchage au soleil, après vidage et tranchage. b) le fumage à chaud, sur des feux de bouse de vache, le bois faisant généralement défaut dans la région. Ces procédés de conservation sont très précaires et une grande partie du poisson est perdue avant d’être consommée. Un gros effort doit être entrepris pour remédier à ce gaspillage. Différents moyens tels que désinsectisation (pour cela une étude préalable de la biologie des Dermestes par un entomologiste semble indispen¬ sable), amélioration des procédés de fumage, utilisation du froid à Mopti, etc... sont à envisager dans un prochain avenir. La fabri¬ cation de viviers flottants pour la conservation et même le transport de poissons vivants, comme au Cambodge, serait certainement une excellente solution, si le pays pouvait fournir les matériaux pour la construction de tels viviers, ce qui reste problématique. Enfin, dès maintenant il serait intéressant de reprendre les essais de salage- séchage préconisés par P. Budker en 1934 et en 1940 et qui sem¬ blaient devoir donner des résultats appréciables. Il a été question, ces derniers temps, de pisciculture au Soudan. Nous ne pensons pas que des essais de ce genre soient à entreprendre dans cette région pour plusieurs raisons : — l’existence de deux régimes des eaux successifs, très marqués, entraînant des variations très grandes du niveau des eaux (surtout dans la région située en aval du barrage de Markala). — l’existence d’une période d’arrêt de croissance des Poissons, causée probablement par les variations de température et durant six mois par an. — la pauvreté des eaux en substances chimiques nécessaires au développement des Poissons. - — Enfin la quantité naturelle de Poissons pêchés qui suffit large¬ ment pour le ravitaillement de la région considérée puisqu’une grande partie est même exportée par Mopti, Djenné et Dioro. Il serait préférable, à notre avis, si l’on veut développer la pisci¬ culture en A. O. F., d’effectuer les premiers essais en Côte-d’Ivoire, en Guinée, et en Haute Yolta, où le poisson est insuffisant pour la consommation puisque ces Territoires sont obligés d’en acheter au Soudan. De plus, dans ces Territoires, le régime des eaux est beau¬ coup plus régulier et la température subit des écarts moins marqués ce qui doit permettre une croissance des Poissons beaucoup plus constante et par conséquent plus rentable. Au Soudan, seule la région de Bamako, ainsi que les canaux d’irri¬ gation de l’Office du Niger, pourraient peut-être, à la rigueur, être choisis, mais les essais devraient y être tentés avec beaucoup de — 578 prudence, d’autant plus que l’espèce la plus favorable reste encore à trouver. Les Tilapia ne conviennent certainement pas pour une telle entreprise ; leur développement dans les eaux soudanaises étant beaucoup trop lent, par rapport à ceux du Congo Belge, pour être rentable. Conclusions. L’analyse chimique des eaux et l’étude de la biologie des Poissons du Soudan montrent que les eaux du Moyen Niger sont en réalité des eaux très pauvres au point de vue composition. Ces eaux sont actuellement chargées au maximum en Poissons et une plus grande quantité ne pourrait s’y développer normalement. Par conséquent, si l’on désire avoir une exploitation rationnelle des eaux, la seule mesure à prendre consiste à encourager la pêche le plus possible,' de façon à diminuer le nombre des poissons et faciliter la croissance de ceux qui restent. En terminant ce bref exposé, nous sommes heureux de pouvoir remercier M. le Professeur Th. Monod, Directeur de l’Institut Français d’Afrique Noire, qui a bien voulu nous désigner pour effectuer cette mission. Nous remercions également Mr l’Adminis¬ trateur Michel, Commandant le Cercle de Tombouctou — Mr l’Ad¬ ministrateur Robaglia, Commandant la Subdivision de Ké-Mâcina • — Mr Brasseur, Directeur du Centrifan du Soudan — Mr Cadenat, Chef du Laboratoire de Biologie Marine de Gorée - — Mr Sigonney, Chef de la Station Antiacridienne de Tilembeya, le personnel du Service des Eaux et Forêts d’Outre-Mer, celui du Service de l’Élevage et tous les colons qui, à un titre quelconque, ont bien voulu nous aider dans l’accomplissement de notre travail. Laboratoire des Pêches et Productions coloniales d'origine animale du Muséum et Laboratoire d’Helminthologie coloniale et de Para¬ sitologie comparée de l'Ecole Pratique des Hautes Études. — 579 — Histologie topographique de linnervation cardiaque DE DIVERS TËLÉOSTÊENS MARINS ET D'EAU DOUCE Par Pierre Laurent. Dans une précédente note 1, nous avions étudié l’innervation cardiaque chez Tinca. Notre intention était de voir si le schéma que nous avions établi était valable pour d’autres espèces. Dans ce but, nous avons refait cette étude chez : Gobius niger L. ; Rhom- bus maximus ; Mullus barbatus L. ; Pleuronectes platessa L. ; Mugil auratus Risso ; Blennius gatlorugine Brün ; Cottus scorpius L. ; Trigla lucerna L. ; Conger conger L. ; Ameiurus nebulosus Lesieur ; Anguilla anguilla L. ; Leuciscus cephalus L. Nous avons utilisé, comme pour Tinca, la technique de Bodian au protéinate d’argent à 1 % avec incubation de 36 heures à l’étuve à 37° sur coupes sériées de 10 p. Du point de vue topographie générale, l’innervation cardiaque de ces animaux est calquée sur le schéma décrit par nous chez la Tanche, à savoir que cette innervation est constituée par : — deux branches vagales myéliniques de diamètre généralement différent. — une zone à neurone au sein d’un plexus nerveux plus ou moins dense ; — un nerf coronaire unique formé de fibres vagales innervant la partie antérieure du ventricule et le bulbe ; — Enfin, un petit faisceau nerveux innervant la partie postérieure du ventricule. Si le diamètre des fibres nerveuses ne varie pas en passant d’une espèce à l’autre, par contre leur densité est très différente. La posi¬ tion du ganglion cardiaque est un peu différente suivant les cas, mais ces modifications sont liées à la morphologie générale du cœur. Si le cœur présente, évidemment partout, les quatre étages clas¬ siques : sinus, oreillette, ventricule et bulbe, chacun de ces étages prend un développement et une forme caractéristique pour l’espèce. L’ensemble est très ramassé chez Gobius niger, beaucoup plus allongé chez Ameiurus nebulosus, l’oreillette est parfois située beau¬ coup plus antérieurement chez certaines espèces ( Trigla lucerna) que chez d’autres ( Conger conger ). Il s’ensuit que ces modifications 1. L’innervation cardiaque de la Tanche par P. Laurent, Arch. Zool. Expér. et Génér., 1952, T. 82, Notes et revues n° 2, 63-69. Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 5, 1954. entraînent des décalages de la zone ganglionnaire. La taille des cellules nerveuses est aussi sujette à variation, elle va de 15 p, ( Tinca ) à 90 jj. ( Leuciscus cephalus). Leur densité est loin d’être identique et parfois on observe un véritable ganglion très ramassé sur lui même. En conclusion, cette étude topographique nous a permis de cons¬ tater une homologie certaine dans la disposition du système nerveux intracardiaque chez les Téléostéens cités. 581 — Présence du crabe chinois (Eriocheir sinensis H. M.-Edw.) dans la Loire. Par Marc André. Jusqu’à ces dernières années la répartition de Y Eriocheir sur notre littoral semblait se limiter aux côtes de la Manche, depuis Dun¬ kerque, au Nord, jusqu’à l’estuaire de la Seine, au Sud. Tout récemment j’ai eu l’occasion de signaler la présence de ce Crustacé dans l’Atlantique sud français. De nombreux exemplaires étaient capturés (en avril-juin de cette année) depuis l’estuaire de la Gironde jusqu’à Bordeaux. N’ayant pu réunir aucune documentation sur la présence possible du Crabe entre la Seine et la Gironde, j’envisageais la possibilité d’un nouveau foyer introduit accidentellement par des paquebots venant d’Orient et ayant fait escale à Bordeaux, La Rochelle ou Rochefort. Bien que cette hypothèse ne puisse, a priori, être repous¬ sée, un nouveau fait permet maintenant d’admettre une migration venant du Nord. En effet, M. G. Collet vient de me signaler qu’un Eriocheir sinensis a été pêché (en octobre) dans la Loire, à Nantes, soit à 56 km de la mer. Il est encore impossible de savoir si certains de ces Crustacés ont contourné la Bretagne ou s’ils ont gagné la Loire en descendant, depuis Saint-Malo, le canal d’Ille et Rance en communication avec la Vilaine qui se jette dans l’Océan à Trehignier. Ils ont pu égale¬ ment arriver à Nantes par le canal de Nantes à Brest qui réunit aussi la Vilaine à la Loire. Des prospections dans ces cours d’eau et sur le littoral, depuis la Seine jusqu’à Saint-Malo nous permettraient de repérer le chemin suivi par les Crabes. Il est intéressant de suivre attentivement les migrations de ce Crustacé qui, progressivement, s’étend sur nos côtes et menace d’envahir, d’ici peu, tout notre réseau hydrographique. Laboratoire de Zoologie du Muséum. Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 5, 1954. Observations sur les Oribates (31e série). Par F. Grandjean. I. — La prélarve de Damaeus onustus Koch. Au niveau prélarvaire, dans le temps phylogénétique, les Aca¬ riens actinochitineux étaient actifs autrefois et ils se nourrissaient. Maintenant ils sont tous inertes et ils n’ont plus que des vestiges d’organes. Les Prostigmata possèdent encore à ce niveau des pattes simplifiées, ou des moignons de pattes, ou des poils (Anystidés, Bdelles, Hydracariens, Trombidions, Erythroïdes), mais chez les Oribates les prélarves ont régressé davantage. Leurs appendices ne sont indiqués que par de faibles bosses, ou bien sont nuis, et leurs poils ont entièrement disparu. On ne connaît d’ailleurs que peu d’exemples de ces prélarves et seulement dans les genres Phthi- racarus, Steganacarus, Orlbolritia, Camisia, Platynothrus et Trhy- pochthonius, c’est-à-dire dans 2 super familles, les Phthiracaroïdes et les Nothroïdes. La prélarve que j’ajoute ici à cette liste a été vue par Michael, mais non comprise ni décrite. C’est celle d’un Oribate supérieur, de notre plus grand Damaeus, D. onustus Koch ( geniculatus ou geni- culosa auct.). Elle se recommande par sa taille (530 p.) et par sa formation précoce, avant la ponte. Il n’est pas nécessaire d’élever l’espèce pour s’en procurer des individus. Dans un lot d’adultes récoltés autrefois aux environs de Paris, à plusieurs saisons, dans les bois de Nicoi.et, j’ai choisi les individus les plus gros et les plus sales (ce sont en général de vieilles femelles) et j’ai extrait leurs œufs. Dans chaque femelle il y en avait 6 à 9, les uns presque incolores et les autres colorés en brun clair ou en brun foncé. Les plus sombres, naturellement, sont les plus mûrs. On ne garde que les œufs mûrs et on les fait gonfler dans l’acide lactique en chauffant un peu. Dans la plupart des cas ils se fendent en long dans un plan passant par leurs pôles, et leur coque brune se divise en deux valves, une dorsale et une ventrale. La rupture a lieu selon une ligne de déhiscence invisible sur l’œuf, mais préparée, car la fente est nette, simple, sans bavure ou déchirure. Dans la fente qui s’élargit on voit un objet dont la surface est claire, jaunâtre, brillante. Cet objet ressemble à un 2e œuf qui serait contenu dans le premier. On est au « deutovium stage » de Michael (2, p. 74). Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 5, 1954. — 583 — Pour Michael, l’objet jaune clair que l’on voit sous la coque brune, dans la fente, est l’œuf. Michael qualifie sa peau de mem¬ brane vitelline, ou de membrane intérieure. Lorsqu’il décrit l’éclo¬ sion de la larve il dit que l’œuf se fend suivant cette membrane et que celle-ci est mince. Si l’auteur anglais avait enlevé les deux valves brunes, ce qui est très facile, il aurait vu que l’objet jaune clair a une peau dure, épaisse et non pas mince, et qu’à sa surface il a locale¬ ment une structure bizarre. Il a même une petite bouche, ce qui serait étonnant de la part d’un œuf. Cet objet est la prélarve. La coque brune est la paroi de l’œuf. L’œuf a sans doute une paroi poreuse lorsqu’il n’est pas mûr, mais plus tard, lorsqu’il se fend, sa paroi est compacte. Elle est mince (2 p. et demi), très cassante et élastique. Du côté externe elle est irrégulièrement ponctuée. Les points sont petits, nets, en saillie. La cuticule de la prélarve, élastique et même un peu cassante aussi, est épaisse et poreuse. Son épaisseur varie de 7 à 10 p sous le ventre et sur le dos. Elle atteint 20 p dans la bande méridienne colorée, latérale, dont je parle plus loin. Sa porosité se révèle dans les coupes par des stries en travers qui sont très fines et même, par endroits, individuellement indiscernables. Chaque strie s’évase lorsqu’elle atteint la surface interne, de sorte que cette surface est criblée de minuscules entonnoirs serrés les uns contre les autres. Par les figures 1 A à 1 G je crois donner tous les caractères mor¬ phologiques de cette prélarve. Elle n’a aucune trace de pattes ni d’appendices quelconques. En avant, on remarque tout de suite son grand sillon latéral et frontal. Les deux pointes k, quoique petites, sont également très apparentes. Un examen attentif permet de voir ensuite, si l’on éclaircit suffisamment, la bouche et l’organe de Claparède. Le sillon latéro-frontal If (fig. 1 C, 1 D) est profond, à bords arrondis, mais francs. Il s’efface en arrière avant d’atteindre le milieu du corps. Dans une région qu’indiquent les figures il est fortement ondulé. Plus loin, en avant, 2 cas sont possibles. Ou bien, comme sur la figure 1 C, la cuticule dorsale fait un grand pli et le sillon se prolonge par le fond du pli. Ou bien, comme sur la figure 1 D, la cuticule dorsale ne fait aucun pli et le sillon s’atténue sans disparaître. Naturellement, il n’y a pas 2 sortes de prélarves. Celle de la figure 1 C, deviendrait semblable à celle de la figure 1 D si elle était gonflée davantage. L’organe k est une petite masse pleine et pointue de chitine dure, colorée en brun, surmontant une zone incolore et poreuse à cani¬ cules (fig. 1 G). Observée de l’intérieur, la zone poreuse est au fond d’un trou. Je pense qu’elle représente la couche inférieure de l’ecto- stracum et que le reste de l’organe s’est formé aux dépens des autres couches. — 584 — La bouche donne à la silhouette de la prélarve, dans l’orientation latérale, un aspect assez comique, la pointe k simulant un œil (fig. 1 C, 1 D). Le pharynx n’est plus qu’un filament très mince’ et très court. Fig. 1. — Damaeus onustus Koch, prélarve. — A (X 104), entière, ventrale. — B (X 182), ventrale, plus grossie, partie antérieure du corps, autre exemplaire. — C ( X 182), id., latérale, même exemplaire qu’en B. — D ( X 182), id., latérale, autre exemplaire, plus gonflé. — E (X 1730), l’organe de Claparède Cl, projeté sur un plan perpendiculaire à la surface ventrale de la prélarve ; on suppose qu’il n’est pas coupé ; la coupe du tégument de la prélarve est couverte de hachures espacées ; l’intérieur du corps est en haut. — F (X 1730), le même organe, vu de l’extérieur perpendiculairement à la surface, avec deux mises au point différentes. — G ( X 685), l’organe k coupé en travers ; le pointillé représente la chitine dure, compacte, un peu colorée, apparemment homogène. L’organe de Claparède est extrêmement petit. Dirigé vers le bas (fig. 1 E) il a la forme d’un vase à parois chitineuses irrégulièrement côtelées. Il est entièrement logé dans l’épaisseur de la cuticule. Vu de l’extérieur et perpendiculairement à la surface de la prélarve, il a, selon que l’on met au point plus haut ou plus bas, l’apparence des- — 585 sinée à droite ou à gauche sur la figure 1 F. A droite on voit une ponctuation positive sur la cuticule (les points sont en saillie). La surface de l’organe est invisible, car elle est lisse et l’on pourrait croire que la cuticule est simplement trouée à cet endroit. A gauche on voit le contour apparent interne, fortement accusé, du vase. C’est une ligne cabossée, à cause des côtes et des sillons mal faits qui les séparent. A plus faible grossissement, comme sur les figures 1 B et 1 A, la prélarve étant vue du côté ventral, on constate que la ponctuation entoure l’organe de Claparède, de chaque côté, d’une sorte d’auréole. Dans cette auréole ponctuée, il y a sur certains individus des arran¬ gements concentriques, ou rayonnants, et même un peu réticulés. Entre les 2 lignes bs et bi de la figure 1 C la cuticule de la prélarve est colorée en brun clair. Au-dessus et au-dessous de ces lignes elle est sensiblement incolore. La bande latérale brune fait tout le tour du corps, sans interruption, en passant par les pôles, c’est-à-dire par les extrémités antérieure et postérieure. C’est donc une bande méridienne. Ses bords sont flous mais le passage est rapide entre elle et la cuticule incolore. Remarques. — Il faut souligner d’abord, et de nouveau, à propos de cette prélarve, la résistance opposée par l’organe de Claparède et par la bouche à la régression. Aucune des prélarves d’Oribate? jusqu’ici observées n’a perdu complètement son organe de Clapa¬ rède. La pointe k existe aussi chez les prélarves des Nothroïdes. Elle est placée à la base des mamelons mandibulaires, du côté antiaxial. On admet généralement, pour des organes pointus analogues, que ce sont des dents d’éclosion, leur rôle étant de percer une paroi enveloppante ou de provoquer sa déhiscence. C’est peut-être vrai mais j’ai constaté ici, en suivant sous le microscope le gonflement d’une prélarve, que la coque de l’œuf se divise en deux sans que les pointes k la touchent. La bande méridienne colorée en brun clair est la partie de la prélarve qui est découverte entre les deux valves de l’œuf au cours du « deutovium stage ». Le dos et le ventre de la prélarve, qui ne sont pas découverts, restent blancs. C’est parce qu’on voit seulement sa bande colorée, quand l’œuf se fend, que la prélarve paraît jau¬ nâtre. Nous ne savons pas comment est placée, sur la prélarve, la ligne de déhiscence, bien que Michael ait observé l’éclosion de la larve. 11 est cependant presque sûr que cette ligne se confond avec le sillon latéro-frontal. Michael signale en effet que 1’ « œuf » s’ouvre en. face de la fente originelle (original split) c’est-à-dire en face de la fente entre les deux moitiés de la coque brune. Or dans cette fente, en Bulletin du A. luséum, 2e série, t. XXVI, n° 5, 1954. 38 — 586 — avant et sur les côtés, on voit le sillon latéro-frontal. Il dit, d’autre part, que la rupture commence au petit bout de 1’ « œuf », celui qui contient le rostre de la larve, et que c’est la région frontale du céphalothorax de la larve qui émerge la première (2, p. 74). J’ai constaté d’autre part, en déformant de diverses façons mes prélarves, que celles-ci, quoique très loin de l’état pupal, et ne laissant voir à leur intérieur aucun embryon de larve, sont parfois capables de se fendre le long de la partie frontale du sillon (sur un faible parcours) tandis qu’ ailleurs elles ne peuvent que se déchirer. La rupture n’est pas due à une moindre épaisseur du tégument. C’est au contraire le long du sillon latéro-frontal que le tégument est le plus épais. Remarquons que le sillon latéro-frontal est placé comme la ligne de déhiscence larvaire et postlarvaire chez Pachygnathus, Terp- nacarus, Petralycus, Bimichaelia, etc., c’est-à-dire comme chez des Acariens endéostigmatiques. Si ce sillon est bien la ligne de déhis¬ cence prélarvaire, un Damaeus n’a pas, aux divers niveaux de son ontogenèse, une déhiscence uniforme. Il est prodéhiscent d’abord, puis circumdéhiscent. Sa larve se déplace en avant pour sortir de l’exuvie. Ses nymphes et son adulte reculent. Peut-être en est-il ainsi pour tous les Oribates supérieurs qui ont encore une prélarve mais il ne faudrait pas généraliser davantage, même à titre d’hypothèse. Taberly a vu l’éclosion d’une larve de Trhypochthonius tectorum : cette larve sortait à reculons de l’exuvie prélarvaire, et de l’œuf en même temps (3, p. 336). II. — Comparaison d’une exuvie avec le squelette chitineux DONT ELLE PROVIENT. Lorsque le squelette chitineux d’une nymphe ou d’une larve est abandonné, après une mue, est-il identique, morphologiquement, à ce qu’il était avant la mue ? Au premier examen il n’a pas changé du tout. Mais si on l’observe attentivement, on constate au contraire, dans la plupart des cas, qu’il a acquis ou perdu quelque chose. Le seul changement qui ait attiré l’attention jusqu’ici est celui qui est subi par la cuticule dorsale de l’hysterosoma chez des Euphé- rédermes. Cette cuticule est fortement réticulée sur l’exuvie, partout ou seulement à certains endroits, bien qu’elle ne porte, sur le dos d’une nymphe ou d’une larve, aucune trace apparente de réticula¬ tion. On peut supposer (il serait facile de voir si c’est vrai ou non) que les nervures du réseau dessinent les limites des cellules épithé¬ liales de l’hypoderme. La réticulation exuviale ne se forme jamais sur les sclérites. Un deuxième changement est la suppression ou la réduction des tendons. Chez beaucoup d’Oribates supérieurs les exuvies sont totale- — 587 — ment dépourvues de tendons. Par exemple, sur l’exuvie mandibu- laire de Liacarus qui est représentée figure 2 B, tous les tendons manquent. Ceux-ci, qui étaient très grands avant la mue (fig. 2 A), comme toujours aux mandibules, et qui seront de nouveau très grands après la mue, ont donc été lysés. J’ai vérifié, article par article, qu’il en est de même aux pattes et au palpe. Les apodèmes ont également perdu leurs tendons, et aussi ±es papilles génitales et l’organe de Claparède. La lyse des tendons n’est pas totale chez d’autres Oribates et peut-être est-elle nulle dans certaines familles. Chez Platynothrus peltifer elle a épargné les extrémités proximales, de sorte que les tendons des exuvies existent encore mais sont réduits à des moi¬ gnons. C’est au tendon supérieur du mors mobile de la mandibule que l’on voit cela le plus aisément. On le voit également bien aux autres tendons des appendices, à condition de séparer les articles et d’examiner chacun d’eux dans une orientation convenable. La figure 2 montre une troisième sorte de changement, la dispa¬ rition d’une partie de la mandibule, en arrière. Sur la figure 2 B j’ai dessiné ce que l’on obtient lorsqu’on extrait, d’une exuvie tritonymphale de Liacarus, une mandibule. La figure 2 A représente la mandibule (réduite à son squelette chitineux) d’une tritonymphe de la même espèce avant la mue. Rien n’a changé en avant 1, sauf pour les tendons, mais tout ce qui est derrière la ligne abc a disparu. Cette partie de la mandibule a-t-elle été dissoute, lysée ? Pas entièrement, car j’ai retrouvé, séparé de tout le reste, dans la dépouille du gnathosoma, l’arceau g h de chitine épaisse qui borde l’échancrure postérieure. Il s’agit donc, soit d’une lyse qui a tout supprimé sauf l’arceau, celui-ci n’ayant résisté que parce qu’il est plus épais, soit d’une lyse qui s’est contentée d’amincir fortement la cuticule. Dans la deuxième hypothèse une mandibule exuviale ne serait pas raccourcie lorsqu’elle est en place, mais au moindre attou¬ chement, et, en particulier, pendant qu’on l’extrait du gnathosoma, toute son extrémité postérieure amincie tomberait par défaut de solidité. Dans les 2 hypothèses il est singulier que la ligne abc soit simple, sans indentations ou brisures, comme si elle avait été préparée. Cette ligne, en effet, n’est indiquée par rien sur la mandibule vivante. Elle n’est définie qu’en 3 points, les points a et c étant les extrémités postérieures des deux nervures, l’une paraxiale, l’autre antiaxiale, qui bordent les flancs de la mandibule et le point b étant celui où la ligne d’attache e n coupe le plan de pseudosymétrie 2. 1. Il y a des différences dans les détails, mais ce sont des différences individuelles qui n’ont rien à voir avec l’exuviation. 2. La ligne d’attache est celle qui sépare, à la surface de la mandibule, ce qui est externe de ce qui est interne. De cette ligne part la- peau souple qui relie la mandibule au reste du corps. — 588 Remarquons aussi que la ligne abc est extrêmement pâle. La cuti cule est mince entre a b c et e n. C’est peut-être toute la cuticule qui est derrière la ligne d’attache qui a subi l’amincissement. Je n’ai vu jusqu’ici qu’un petit nombre de mandibules exuviales. Plusieurs ne sont pas tronquées, celle de Platynothrus peltifer par Fig. 2. — Liacarus sp. — A (X 560), mandibule gauche d’une tritonymphe, orientée latéralement. — B (x 560), mandibule gauche exuviale d’une tritonymphe, dans la même orientation. — L’organe de Trâgârdh existe, mais n’est pas représenté. exemple. D’autres sont tronquées mais paraissent avoir des carac¬ tères un peu différents de ceux décrits ci-dessus chez Liacarus. L’aire poreuse n’est représentée, sur les figures 2 A et 2 B que par la striation du tégument dorsal, en coupe optique, sur le contour apparent. Elle occupe en presque totalité la surface du corps man- dibulaire, des deux côtés, jusqu’à la ligne d’attache e n, où elle s’arrête exactement. En avant elle n’a pas de limite précise. Elle — 589 — s’efface graduellement à la naissance des mors, au niveau du poil paradorsal et un peu derrière le poil antiaxial. III. — Apodèmes. Les sillons épimériques et leurs apodèmes sont précieux par ce qu’ils nous enseignent sur la segmentation primitive. J’ai parlé, dans un travail récent (1, pp. 17 à 23, fig. 1 et 2), de ceux du podo- soma. Le segment du palpe est compris, lui aussi, ventralement, entre deux sillons épimériques prolongés le plus souvent par des apo¬ dèmes, un sillon postérieur, celui que j’ai appelé le 1er du podosoma (sillon épimérique 1, apodème 1), et un sillon antérieur qui est sous la mandibule. Le sillon antérieur est le plus profond des sillons épimériques. Je l’ai désigné diversement, au hasard des descrip¬ tions, par exemple, en 1938, à propos du canal podocéphalique, par « fond du pli sous-coxal de la mandibule ». Il faudra lui trouver un nom plus court. De ce sillon, du fond de ce pli, part un apodème que je propose d’appeler V apodème capitulaire. On n’en a guère parlé jusqu’ici. J’en donnerai prochainement des dessins. L’apodème capitulaire est très important parce qu’il est évidem¬ ment homologue des apodèmes du podosoma. Or il prolonge à l’in¬ térieur du corps la surface dorsale du subcapitulum. Le segment primitif du palpe est donc exactement et complètement représenté, du côté ventral, par le subcapitulum, et la bouche, puisqu’elle est contenue en totalité dans le subcapitulum, n’appartient, chez les Acariens actinochitineux, qu’à ce segment. Un autre intérêt de l’apodème capitulaire est de nous faire com¬ prendre ce que signifie la coupole pharyngienne. Cette coupole si curieuse, particulière à des Enarthronota, est un apodème capitu¬ laire énorme et spécialisé. Laboratoire de Zoologie du Muséum. TRAVAUX CITÉS 1. Grandjean (F.). — Au sujet de l’ectosquelette du podosoma chez les Oribates supérieurs et de sa terminologie (Bull. Soc. Zool. France, t. 77, pp. 13 à 36, 1952). 2. Michael (A. D.). — British Oribatidae, t. I (Ray Society, London, 1884). 3. Taberly (G.). — Sur l’éthologie et le développement postembryonnaire de Trhypochthonius tectorum (Bull. Soc. Zool. France, t. 77, pp. 330 à 341, 1952). — 590 Nouvelles captures de Pseudoscorpions (Arachnides) TRANPORTÉS PAR DES INSECTES. Par Max Vachox. Le transport de Pseudoscorpions par des Insectes est un fait courant dont il est souvent parlé dans la littérature sous le terme de phorésie. En 1940, j’ai tenté une mise au point de cette question et l’important mémoire de M. Beier (1948) a groupé tous les cas connus de transport en une liste fort complète. Depuis, j’ai publié quelques notes dont la dernière date de l’an passé et, cela, dans le but de tenir à jour le dossier de la phorésie. Dans la présente note, je signale la capture de 2 espèces : Lampro- chernes nodosus (Sch.) et Dendrochernes cyrneus (L. K.) et de nou¬ velles références se rapportant à Lamprochernes savignyi (E. S.), Lamprochernes chyzeri (Tôm.), Apocheiridium rossicum Red., Microcreagris strandi (Eli.), et Ellingsenius hendrickxi Vachon. Lamprochernes nodosus (Sch.). C’est l’espèce la plus communément citée et qui est, surtout, transportée par les Mouches, quelquefois par les Opilions et les Microlépidoptères. Les captures suivantes : 1 $ accrochée aux pattes d’une Mouche non déterminée à Lussac-les-Eglises (Haute-Vienne), (Prof. L. Fage), de 4 Ç portées par 3 Musca domestica L. (M. M. Gail¬ lard et moi-même) au Laboratoire de Zoologie du Muséum à Paris, en fin août et début septembre 1954 ainsi que celle men¬ tionnée par M. Leclercq d’un spécimen accroché aux pattes de la Mouche charbonneuse Stomoxys calcitrans L, n’ajoutent rien quant à la nature des transporteurs, ces 2 Diptères ayant été souvent mentionnés. Je souligne cependant que les 5 spécimens que j'ai déterminés sont tous $ et que ceci confirme mes précédentes observa¬ tions. Avant la ponte ou après le délaissement de la couvée, les mères Pseudoscorpions sont très actives dans la recherche de leur nourri¬ ture et peuvent alors, s’attaquer à de grosses proies telles que les Mouches. Lamprochernes savignyi (E. S.). Cette espèce égyptienne a déjà été signalée comme phorétique ; M. Beier (1953) la cite, dans les mêmes conditions, des environs de Khartoum et à l’île Maurice (accrochée à Cryzomyza aenea F., Diptère). Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 5, 1954. 591 — Lamprochernes chyzeri (Tôm.). Pour la première fois, cette espèce est signalée par J. Kaisila (1949) ; le transporteur est Rhyacia augur (Lépidoptère). Dendrochernes cyrneus (L. K.). C’est un gros Chernétide répandu en Europe mais rarement signalé en France ; il vit sous les écorces et, notamment, celles des chênes. Je ne l’avais point porté sur la liste des phorétiques en 1940 mais M. Beier, en 1948, le cite, transporté par les Coléoptères Ceram- bycides : Asemum striatum (en Albanie), Callidium variabile (en Angleterre) et des Coléoptères non déterminés de Suède. Mon collègue P. Jovet, m’a récemment envoyé un Coléoptère Mélan- dryide : Melandrya caraboides (G. Colas det.) qui avait, accrochée à l’une de ses pattes, une Ç de D. cyrneus 1. Il s’agit là de phorésie active c’est-à-dire d’un transport où le Pseudoscorpion tient active¬ ment sa proie et non de phorésie passive où l’animal — comme dans le cas des Pseudoscorpions logés sous les élytres des Coléoptères — est passivement transporté. Microcreagris strandi (Eli.). Aucun représentant de la famille des Neobisiidae, à laquelle appartient le genre Microcreagris, n’était signalé en état de phorésie. J. Kaisila (1949) note la capture de cette espèce, accrochée aux pattes de Dolichopus acutirostris (Diptère) tout en soulignant que le couple Pseudoscorpion-Diptère a été découvert dans le filet même de chasse et que, peut-être, l’accrochage n’a eu lieu qu’au moment de la capture. Ellingsenius hendrickxi Vachon. Cette espèce vit dans les ruches d’ Abeilles au Congo belge et j’ai donné sur elle et son comportement quelques détails dans une note récente (1954). Dans la journée et à n’importe quel moment, il est possible dans la ruche, de trouver des spécimens accrochés aux pattes des Abeilles et celles de la Reine-mère. Au moment de l’essai¬ mage, les Pseudoscorpions s’accrochent avec facilité et sont, alors, transportés. Dans le cadre étroit d’élevage en laboratoire, j’ai pu réaliser l’accrochage entre Abeille et Pseudoscorpion et vérifié que celle-ci est une proie et est consommée. C’est une preuve que le sti¬ mulus de la phorésie, même chez les espèces vivant dans les ruches, est d’ordre trophique ou, tout au moins, peut conduire à ce résultat. Pour terminer, je citerai la récente note de Ed. Dartevelle (1953) dont le but est de réparer une erreur, un Entomologiste 1. Le Coléoptère, en plein vol, et son voyageur, s’étaient égarés — biotope inattendu — dans la chevelure de P. Jovet et ne furent capturés que grâce à cette coïncidence. — 592 belge ayant signalé en Ardèche, des Noctuelles parasitées par de « minuscules Scorpions ». Notre Collègue précise qu’il doit s’agir, de Pseudoscorpions et fait une rapide mise au point de la question du transport des Pseudoscorpions. Malheureusement, les spécimens n’ont pas été conservés et n’ont pu être déterminés. Le fait de signaler des Pseudorscorpions phorétiques n’a de réelle valeur que si les espèces sont nommées et je tiens à souligner que le sexe des trans¬ portés doit être mentionné. L’explication que j’ai donné de la pho- résie est basée sur le fait que la presque totalité des Pseudos¬ corpions en phorésie activesont des Ç. J’attire l’attention de mes Collègues sur l’intérêt qu’il y aurait de signaler le sexe des trans¬ porteurs et des transportés ainsi que la date de la capture. Ces documents permettront de situer le phénomène de la phorésie en fonction du milieu de vie des animaux et des dates importantes de leur cycle vital. Laboratoire de Zoologie du Muséum. RÉFÉRENCES CITÉES Reier (M.), 1948. Phorésie und Phagophilie bei Pseudoscorpionen. Oster. Zool. Zeits., Bd. 1, n° 5, pp. 441-97. Beier (M.) , 1953. Ueber einige phoretische und phagophile afrikanische Pseudoscorpione. Rev. Zool. Bot. Afr., t. 48, pp. 73-8. Dartevelle (Ed.), 1953. À propos de la phorésie des Chernètes. Lambilli onea, t. 53, n08 11-12, pp. 82-6. Kaisila (J,), 1949. A révision of the Pseudoscorpion Fauna of eastern Fennoscandia. Ann. Ent. Fennici, t. 15, pp. 72-92. Leclercq (M.), 1945. La phorésie chez les Pseudoscorpions. Le Naturaliste amateur, Yierviers, Belgique, t. 2, n° 7. Vachon (M.), 1953. Nouveaux cas de phorésie chez les Pseudoscorpions. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., t. 24, n° 6, pp. 572-5. Vachon (M.), 1954. Remarques sur un Pseudoscorpion vivant dans les ruches d’Abeilles au Congo belge : Ellingsenius hendrickxi n. sp. Ann. Mus. Congo, Tervuren, t. I, pp. 284-7, 1 fig. — 593 — Contribution a l'étude des Sympiiyles du Cameroun. Par Lisianne Jupeau. Cette note est consacrée à l’étude des Symphyles récoltés en février et mars 1954 à Foulassi-Sangmelina par M. J.-L. Perret et confiés à M. le Professeur Remy qui m’a chargée de les déterminer. Ce matériel comprend 17 individus dont 6 ad. 1 (1 3 $, 2 s ?), <3 1. à 11 pp., 3 1. à 10 pp., 2 1. à 8 pp., appartenant tous à une espèce nouvelle : Millotellina 2 media de la famille des Scutigerellidae. Millotellina media n. sp. Adultes. — Dimensions. Longueur sans filières ni antennes : 3,60 mm ; largeur maximum 0,51 mm ; longueur des fdières 0,03 mm. Tête. — - Aussi large que longue. L’apodème médio-tergal, flexueux, est bien marqué dans sa partie médiane qui se termine vers l’arrière par un bouton ovoïde. Les organes temporaux sont subcirculaires. Antennes. — • Toutes sont brisées, il ne subsiste au plus que 10 articles. Tous les articles à partir du 3e portent, face tergale, dans la partie latéro-externe, un petit organe en candélabre. La 2e couronne de soies apparaît, sous la couronne centrale, avec une soie face tergale au 5e article et une soie face sternale au 9e article. Tergites. — Le tergite I est rudimentaire et porte 2 soies submé¬ dianes. Les tergites II, III, IV, VI, VII et IX présentent une paire de macrochètes au niveau de leur plus grande largeur ; la région latéro-externe des tergites V, VIII, X, XI, XIII et XIV présente une soie submarginale plus forte que les autres. Pattes. — A la P. I, qui n’a que 4 articles, le tarse est environ 3 fois aussi long que large ; les 2 griffes terminales sont inégales, l’antérieure étant 2 fois aussi longue que la postérieure et moins arquée que celle-ci ; la soie frontale est très épaisse, à peu près aussi longue que la griffe postérieure. A la P. XII, le tarse, dont la lon¬ gueur est supérieure à 4 fois la largeur, porte 6 soies sur le bord tergal et 4 sur le bord sternal ; les griffes sont fortes et inégales ; la 1. Abréviations : ad. = adulte, 1. à... pp. = larve à ... paires de pattes, P. I = pattes de la lre paire, s ? = sexe non déterminé. 2. Ce genre a été créé pour 2 espèces que je viens de décrire de la Réunion : M. splen- dens et M. par va. Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 5, 1954. postérieure est plus longue que la soie frontale. Les styles sont pubes- cents, terminés par 2 fortes soies inégales, et présents de la P. III à la P. XII. Millotellina media n. sp. (fig. 11, 1. à 11 pp ; ailleurs, adulte). — 1. Tète, face tergale. — 2. Tergites I et II, moitié droite. — 3. Tergite III, moitié droite. — 4. P. I droite, face postérieure. — 5. Extrémité distale de la P. I droite, face postérieure. — 6. P. XII gauche, face antérieure. — 7. Extrémité distale de la P. XII droite, face posté¬ rieure. — 8. Processus médio-ventral, sacs coxaux et styles situés entre les P. V. 5e paire. — 9. Processus médio-ventral des P. VIII. — 10. Filière droite, face tergale. — 11. Processus médio-ventral de la P. XI d’une 1. à 11 pp. Échelles des figures : 1, 2, 3 et 10 = Ex ; 4, 6 et 8 = E2 ; 5, 7, 9 et 11 = E8. 595 Processus médio-ventraux. — Sur la ligne médio-ventrale, de la P. V à la P. XI, il existe, entre les sacs coxaux d’une même paire, un processus de longueur sensiblement égale à celle des styles ; cet organe a la forme d’un cône dont la hauteur est égale à 2 fois le diamètre de la base, et dont le sommet est émoussé ; il porte des élevures cuticulaires, toutes de la même longueur. Les processus médio-ventraux peuvent osciller d’avant en arrière. Ils feront l’objet d’une étude histologique ultérieure. Filières. — Bien effilées, 3 fois aussi longues que larges, elles sont revêtues de soies nombreuses, absentes sur la région distale, plus courtes que la moitié de la largeur de l’appendice. L’aire terminale, égale au 1/5 de la longueur de la filière, est prolongée par 2 soies dont la plus longue manque sur tous les exemplaires. Larves. — Les larves à 8, 10 et 11 pp. possèdent, de la P. V à l’avant-dernière paire de pattes, des processus médio-ventraux dont la situation, la forme et les dimensions relatives sont semblables à celles observées chez les adultes. Entre les pattes de la dernière paire de 8 larves examinées attentivement (3 n’ont pu être observées que sommairement, car elles feront l’objet d’une étude histologique) existe une protubérance hémisphérique légèrement granuleuse dont la hauteur est environ 1/10 de celle des styles correspondants. Il semble que la protubérance située entre les p. XI des 1. à 11 pp. soit l’ébauche du processus médio-ventral situé entre les p. XI des adultes et, identiquement, que celle située entre les p. X des 1. à 10 pp. soit l’ébauche du processus médio-ventral situé entre les p. X des 1. à 11 pp., et ainsi de suite. Puisqu’il n’existe pas, d’après les observations de Michelbacher (1938) sur Scutigerella imma- culata Newp., de mues intercalaires entre celles qui permettent à l’animal d’acquérir une nouvelle paire de pattes, il semble que la mue séparant 2 stades larvaires s’accompagne de la transformation de l’ébauche de processus en un organe parfait et de la formation d’une nouvelle ébauche entre les pattes apparues au cours de cette mue. Affinités. — Cette espèce est proche de Millotellina splendens et de M. parva par la répartition des macrochètes tergaux, les propor¬ tions et la pilosité des filières ; elle s’en distingue nettement par la forme des processus médio-ventraux. Laboratoires de Zoologie du Muséum et de la Faculté des Sciences de Nancy. BIBLIOGRAPHIE Jupeau (L. ) . Contribution à l’étude des Symphyles de Nosy Be et de la Réunion. Mém. Inst, scient. Madagascar, à l’impression. 1938 Michelbacher (A. E.). The biology of the Garden Centipede, Scutigerella immaculata. Hilgardia, 11, pp. 55-148. 596 Deux genres nouveaux dDIémiptères Anthocoridae du Brésil, représentant une tribu nouvelle. Par Jacques Carayon. Je dois à l’obligeance de mon excellent Collègue, le Dr. Petr Wygodzinsky, quelques spécimens d’Anthocoridés fort intéres¬ sants, qui ont été récoltés par lui au Brésil. Ces Anthocoridés appartiennent à deux espèces nouvelles, types de deux genres nouveaux. Bien que l’une de ces espèces ne soit représentée que par un unique spécimen monté sur lame dans le baume, et l’autre seulement par 5 exemplaires (dont 2 larves) en alcool, je n’hésite pas à les décrire, étant donnés les nombreux carac¬ tères morphologiques qui les séparent l’une de l’autre, ainsi que des Anthocoridés connus du même groupe. Scolopa 1 gen. nov. Corps allongé, fortement aplati, glabre, ses bords latéraux presque parallèles. Tête plate dorsalement et ventralement, allongée et sub-trian- gulaire en avant des yeux, beaucoup plus courte et nettement rétrécie derrière les yeux. Ceux-ci légèrement saillants ; ocelles situés derrière le bord interne de chaque œil. Premier article des antennes large et court, n’atteignant pas l’apex de la tête ; deuxième article moitié plus étroit et près de trois fois plus long que le premier ; les deux derniers articles allongés, filiformes et hérissés de longs poils. Rostre court dépassant à peine le bord postérieur de la tête. Pronotum transverse, plat et lisse à l’exception d’un fin sillon médian ; son bord antérieur presque droit, ses bords latéraux con¬ vexes et régulièrement arrondis surtout vers l’avant, son bord postérieur concave. Scutellum en triangle isocèle à base large, sa surface plate et lisse hormis un sillon médian prolongeant celui du pronotum. Prosternum subtriangulaire, terminé postérieurement en angle aigu entre les hanches antérieures qui sont très rapprochées. Mesosternum beaucoup plus grand que les autres sternites thora¬ ciques, plat et lisse sauf un mince sillon médian, son bord postérieur 1. Les noms de ce genre et du suivant ont été composés arbitrairement, mais de façon qu’ils commencent par les memes lettres que Scoloposcelis, nom du genre connu dont ils sont le plus proches. Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 5, 1954. — 597 — large et droit. Metasternum cordiforme, légèrement renflé. Gout¬ tières des glandes odorantes métathoraciques longues, et largement recourbées vers l’avant, saillant légèrement hors du bord externe des métapleures. Pattes à fémurs élargis et comprimés, les fémurs III très nettement plus larges que les fémurs I, eux-mêmes plus larges que les fémurs II ; tous les fémurs dépourvus d’épines ; un coussinet tibial ( fossa spongiosa ) oval à l’apex des tibias antérieurs. Ilémelytre à embolium étroit, et grand cuneus ; membrane presque aussi longue et plus large que la corie, parcourue par trois nervures parallèles ; pas de hamus aux ailes postérieures. Abdomen allongé, à bords presque parallèles, présentant chez les seulement un appareil glandulaire ventral ; celui-ci comporte deux sacs oblongs, dont les deux conduits efférents, coudés à angle droit, vont s’ouvrir à la partie postérieure du 3e sternite abdominal visible par deux orifices proches mais nettement séparés ; sur le sternite, en arrière de ces deux orifices, une plage couverte de micro¬ triches et une touffe de longs poils dressés 1. Marges des derniers segments abdominaux avec quelques macrochètes courts. Pygo- phore à peu près symétrique ; le paramère gauche seul bien déve¬ loppé, en forme de lame sillonnée par une gouttière et terminée par une pointe assez obtuse. Ce genre est proche de Scoloposcelis Fieber. Il s’en distingue sans difficulté notamment par la brièveté du rostre, la forme du prono- tum, l’absence d’épines à tous les fémurs, la présence d’un coussinet tibial aux pattes antérieures, enfin et surtout par la conformation de l’appareil glandulaire ventro-abdominal, dont les canaux efférents et les orifices sont entièrement séparés. Type du genre : Scolopa wygodzinskyi n. sp. Scolopa wygodzinskyi n. sp. (Fig. 1, 2 et 3). Corps lisse, brillant et glabre. Tête un peu plus longue que large, portant dorsalement une paire de macrochètes dressés sur les bords latéraux en avant des yeux, et une autre paire entre les yeux et les ocelles. Longueurs des articles des antennes (mensurations faites, ainsi que les suivants, sur le holotype, et expri¬ mées en 1 /100e de mm.) : (I) 17 — (II) 47 — (III) 38 — (IV) 31. Longueurs des articles du rostre : (I) 15 — (II) 22 — (III) 22. Pronotum au milieu nettement moins long que la tête, plus de deux fois plus large au bord postérieur qu’au bord antérieur ; sur ses bords latéraux une paire de macrochètes dressés un peu avant les 1. Voir pour plus de détails, J. Carayon. — Un type nouveau d’appareil glandulaire propre aux mâles de certains Hémiptères Anthocoridae. Bull. Muséum Hist. Nat., Paris, 2e série, t. XXVI, p° 5, p. 602. — 598 — angles postérieures. Scutellum au milieu plus long que la tête. Fémurs très faiblement pileux ; un macrochète dressé suivi de quelques poils 1-2 et 3, Scolopa wygodzinskyi. I, <$ Holotype, avant-corps. 2, Holotype, patte postérieure. 3, $ Paratype (éclairci à la potasse), derniers segments abdominaux et pygophore. 4 et 5, Scolopella brasiliensis, <$ Type. 4, aspect général en vue dorsale (spécimen éclairci et monté). 5, derniers segments abdominaux et pygophore. 1, 2 et 4 à la meme échelle (en haut et à droite), 3 et 5 à la même échelle (en bas et à droite). plus courts sur les fémurs III près de l’articulation fémoro-tibiale (Fig. 2) ; tibias pourvus dans leur moitié distale de quelques épines et de rangées de poils courts, peu serrés. 599 — Caractères morphologiques des derniers segments abdominaux et du pygophore indiqués par la Fig. 3 h Coloration générale (d’après des spécimens en alcool depuis plusieurs années) brun roux assez uniforme. Tête brune, un peu plus claire à l’apex ; yeux noirâtres ; premier article des antennes et extrémité basale du deuxième brun, le reste ocre jaune à pilosité claire. Pronotum et scutellum brun roux, le sillon médian plus foncé. Fémurs brun roux ; tibias et tarses ocre jaune à pilosité claire et épines brunes. Hémelytres avec l’embolium, le cuneus et une bande étroite le long du bord postérieur de la corie brun foncé ; le reste de la corie et le clavus plus clair ; membrane légèrement enfumée, hyaline dans le 1/3 basal environ, ses nervures brunes. Ailes posté¬ rieures incolores à nervures brunes. Les exemplaires de cette espèce, 3 et deux larves au stade V m’ont été envoyés dans un même tube avec les indications suivantes : « Nova Friburgo, Estado do Rio, 900 m. 1-1946. Wygodzinsky col. — - Itatiaya. Est. do Rio, 700 m. W. Zikam 6/iv/1947 ». $ Holotype et 2 <$$ Paratypes au Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris. Scolopella gen. nov. Corps allongé, étroit, assez plat. Tête brusquement élargie derrière les yeux, ses bords latéraux formant à cet endroit un angle obtus ; yeux non saillants ; ocelles situés derrière le bord externe de chaque œil, et donc plus écartés l’un de l’autre que ne le sont les yeux. Antennes à premier article court et renflé dépassant un peu l’apex de la tête ; deuxième article un peu plus de deux fois plus long que le premier et relié à lui par un court article intermédiaire conique. Rostre court dépassant le bord postérieur de la tête mais n’attei¬ gnant pas les hanches antérieures. Pronotum étroit, trapézoïdal, son bord antérieur droit, ses bords latéraux légèrement sinueux, son bord postérieur faiblement con¬ cave. Scutellum en triangle équilatéral. Pointe du prosternum entre les hanches antérieures assez largement arrondie. Bord postérieur du mesosternum à peu près semi-circulaire. Gouttières des glandes odorantes métathoraciques longues, largement courbées vers l’avant, et légèrement saillantes hors du bord externe des métapleures. Pattes à fémurs comprimés et élargis ; les fémurs I beaucoup plus courts, mais presque aussi larges que les fémurs III, et beaucoup plus larges que les fémurs II ; tous les fémurs dépourvus d’épines. Un coussinet 1. Le c? Paratype dont l’apex de l’abdomen est représenté par la Fig. 3 a été traité à la potasse, puis coloré et monté ; son pygophore présente du côté opposé au paramère gauche une petite pièce vaguement triangulaire, qui est selon toute vraisemblance un paramère droit rudimentaire. Cette pièce n’est pas visible chez le holotype conservé en alcool. » — 600 — tibial à l’extrémité distale des tibias antérieurs. Hémélytres étroits à membrane nettement plus longue et plus large que la corie. Abdomen à contour oval rétréci antérieurement, et présentant chez les $$ un appareil glandulaire fait de deux sacs renflés, dont les conduits efférents se réunissent en un canal impair et médian ; celui-ci débouche à l’extérieur au niveau du 3e sternite abdominal visible par un orifice unique pourvu d’une touffe de longs poils. Les bords de l’abdomen après le milieu, et le pygophore pourvu de nombreux macrochètes longs et dressés. Pygophore dissymétrique ; paramère gauche, seul développé, terminé à l’apex par plusieurs dents aiguës. Ce genre est proche de Scoloposcelis Fieber et de Scolopa mihi. Il se distingue des deux par plusieurs caractères, notamment la con¬ formation particulière de sa tête, et celle de l’appareil ventro- abdominal des (J d’eux est entièrement jaunâtre et en tous points conforme à la figure de Semper. Chez les autres, le dos est soit uni- — 687 — formément marron clair avec papilles marron foncé, soit violet plus ou moins foncé avec des bandes transversales irrégulières lie de vin ou violet très foncé ; le ventre est blanc jaunâtre à jaune sale, les pieds étant un peu plus foncés. Bouche ventrale. Vingt petits tentacules marron très clair. Anus terminal nettement étoilé, entouré de cinq groupes radiaires de cinq petites papilles. Pieds ventraux longs, cylindriques, à ventouse jaune clair à jaune foncé ; ils sont nombreux mais pas très serrés, et sont répartis indistinctement sur tout le trivium. Papilles dorsales nombreuses, à tige marron clair, à petite ventouse brunâtre ; elles sont petites, coniques, assez nombreuses et réparties sans ordre. Tégument lisse, épais. Une vésicule de Poli de 18 à 25 mm. de long, digitiforme, à extrémité violacée. Un canal hydrophore de 3 mm., presque sphérique, entièrement calcifié. Ampoules tentaculaires bien développées. Couronne calcaire large, massive (/). Courtes vésicules pédieuses. Gonades formées de gros tubes très longs, non ramifiés, violacés par endroits ; elles débouchent par un canal très fin et une petite papille située à la base des tentacules dorsaux médians. Poumons très ramifiés, atteignant la longueur du corps. Muscles longitudinaux très larges, épais, à bords libres. Nombreux tubes de Cuvier, gros et très longs. Vaste cloaque noir, comme chez le type de Semper. Spiculés. — Les rosettes du tégument ventral vont de l’ovule circulaire, percé de 3-4 petits trous, à la forme encore massive mais très dichotomisée [a). Les pieds, qui possèdent un très grand disque calcaire à très larges mailles, ont leurs parois renforcées par de grêles bâtonnets ( d ) et quelques autres bâtonnets plus trapus et perforés aux extrémités (e). Les rosettes du tégument dorsal sont plus grandes, moins massives, bien plus ajourées (b). Les papilles dorsales, qui ne semblent pas avoir de disque calcaire, même rudi¬ mentaire, ont leurs parois soutenues par des bâtonnets droits ou en forme de X, toujours légèrement épineux (g). Les bâtonnets des tentacules ont leurs bords dentelés et les extrémités très épineuses, souvent à perforations à peine visibles (c). Rapports et différences. — Depuis Théel, on avait coutume de considérer B. similis (Semper), B. tenuissima (Semper), B. kôllikeri (Semper) et B. clemens (Ludwig) comme synonymes de B. vitiensis (Semper). Panning a cru pouvoir les regarder comme de simples variétés de B. marmorata (Jaeger), ce qu’on ne saurait accepter, de trop grandes différences de forme, de couleur, de spiculés et de détails anatomiques existant entre B. marmorata et les espèces ci- dessus citées. Je crois, autant qu’il soit possible d’avoir une certitude dans ce groupe difficile des Bohadschia tant qu’on n’a pu examiner les types, que B. tenuissima, B. vitiensis et B. kôllikeri (= (?) B. Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 6, 1954. 44 — 688 clemens Ludwig) sont de bonnes espèces, dont B. similis est voisine mais nettement différente par sa coloration et la forme des spiculés, notamment les baguettes des pieds et des papilles. Si l’on se reporte au texte et aux ligures de Semper, on s’aperçoit que trois au moins de mes échantillons sont absolument conformes au type de Semper, notamment à la répartition des pieds, à la coloration jaune et au cloaque noir. Les spiculés du tégument dorsal paraissent identiques. C’est pourquoi j’ai rapporté, sans hésitation, ces trois exemplaires à l’espèce de Semper, ainsi que les autres échantillons qui, bien qu’ayant une robe différente, possèdent les mêmes caractéristiques anatomiques et spiculaires. Répartition géographique. — Bohol et Tahiti. Genre Actinopyga Bronn, 1860. Actinopyga mauritiana (Quoy et Gaimard). Holothuria mauritiana Quoy et Gaimard, 1833, p. 138. Holothuria (Actinopyga) mauritiana Panning, 1931, p. 128, fig. 11 (synonymie complète). Actinopyga mauritiana Panning, 1944, p. 55. fig. 24 ; Cherbonnier, 1951, p. 11 ; Cherbonnier, 1952, p. 41, fig. 16, a-o. Tahiti, 19 exemplaires ; Iïikueru, 5 exemplaires ; Takume, 1 ex. Les 25 exemplaires sont de tailles diverses, le plus petit ayant 40 mm. de long, le plus grand 130 mm. de long sur 75 mm. de dia¬ mètre. Le ventre est blanc, jaune sale ou marron clair, souvent parsemé de taches violacées ; le dos est marron foncé à brun cho¬ colat, ou gris sombre avec plages marron. Un cercle blanchâtre très étroit entoure souvent la base des papilles. Répartition géographique. — Espèce commune en Mer Rouge et dans tout l’Océan Indien et le Pacifique. Genre Microthele Brandt, 1835. Microthele difficilis (Semper). (Fig. 1, h-j ; fig. 2). Holothuria difficilis Semper, 1868, p. 92, pl. XXX, fig. 21. Holothuria ( microthele ) difficilis Panning, 1931, p. 136, fig. 20 (syno¬ nymie complète). Microthele difficilis Panning, 1944, p. 58, fig. 27-28 ; Cherbonnier, 1951, p. 12, pl. II, fig. 1, 2, 4. Iïikueru, 100 exemplaires. Tous les exemplaires sont très petits et de taille à peu près égale, mesurant entre 8 et 20 mm. de long sur 4 à 8 mm. de diamètre ; ils sont loin d’atteindre les 70 mm. de long du type de Semper. — 689 — Le dos est noirâtre alors que le ventre est uniformément marron très foncé. Les pieds ventraux sont répartis le long des radius, Fig. 2. — Microthele diffîcilis (Semper). e, h, h, l, m : échelle 1 ; autres figures : échelle 2. sur trois à quatre rangs assez serrés ; ils sont longs, cylindriques, terminés par une large ventouse soutenue par un très grand disque — 690 — calcaire ; leur tige est brune, le disque marron clair. On trouve aussi de très petits pieds dispersés sur les interradius. Sur le dos, de rares petites papilles noirâtres sont réparties sans ordre. Le tégument est mince, granuleux par suite de la présence de très nombreuses tourelles que l’on aperçoit par transparence. Bouche ventrale, entourée de vingt tentacules jaune clair. Anus terminal armé de cinq grandes dents calcaires triangulaires. Cou¬ ronne calcaire à radiales subrectangulaires, à très petites interra¬ diales triangulaires (1, h). Longues ampoules tentaculaires. Une vésicule de Poli ayant de 6 à 10 mm. de long. Dix à douze canaux hydrophores, groupés comme les doigts d’une main (1, i) et terminés par un petit madréporique sphérique. Gonades composées de longs et gros tubes simples. Muscles longitudinaux larges et plats. Pou¬ mons très ramifiés. Nombreux tubes de Cuvier. Spiculés. — - Les tourelles du tégument ventral ont un disque à bord ondulé, percé de 12-15 trous périphériques principaux, de 2-8 petits trous accessoires et de 4 grands trous centraux (2, a-b) ; la flèche est de hauteur moyenne, à quatre piliers, surmontée d’une couronne très épineuse percée d’un trou central (2, d, g) ; les tourelles du tégument dorsal sont plus grandes, à disque moins perforé, à flèche plus haute dont la couronne est moins épineuse (2, c, /). Les boutons du tégument son grands, ovoïdes (2, i-j). Les parois des pieds ventraux ont des baguettes à bord festonné, plus ou moins perforées (2, l-m ) ; les baguettes des papilles dorsales sont plus larges (2, k) et on trouve également dans leurs parois des plaques de formes diverses (2, e. h). Les bâtonnets des tentacules sont très épineux (1, /). Répartition géographique. — - Océan Indien, Iles de la Sonde, Océanie, Australie, Japon, Iles Ilawaï (?). (à suivre) . Laboratoire de Malacologie du Muséum. — 691 — Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres du Muséum ( Notules sur quelque Orchidées d'Indochine, IX) Par A. Guillaumin. PROFESSEUR AU MUSÉUM 184. — Eria chrysobracteata Schltr. Annam : Dalat (C. R. S. T. n° 282/Lên, f. 210, 1953) ; Hauts Plateaux (C. R. S. T. n° 75, f. 222, 1953) ; (C. R. S. T n° 297/Lên, f. 3, 1954). Bractées jaune or, fleurs blanches mais axe, pédicelle et ovaire glabres, sépale supérieur aigu, labelle à 2 côtes mais n’at¬ teignant pas l’extrémité du lobe médian où elles sont remplacées par une 3e se bifurquant sur les bords des 2 lobules du lobe médian, papilleuse, brun fauve. N’avait été trouvé qu’une fois au Siam et une fois au Laos. 185. — E. convallarioides Lindl. var. Annam : Dalat : Arbre broyé (C. R. S. T. n° 20, f. 182, 1953). Les pseudobulbes florifères sont couverts de gaines sèches et non de feuilles vertes comme le montre la planche 161 de King et Pantling. Les inflorescences sont dressées et non pendantes, les bractées ovales (4 mm X 3 mm) arrondies au sommet, légèrement creusées en cuiller, sont réfléchies, blanches, les sépales et les pétales sont blancs légèrement rosés, à 3 nervures, les lobes latéraux du labelle sont nervés de rouge vineux, le médian étant teinté de jaune en avant où il est un peu épaissi au milieu, l’opercule de l’anthère est un peu brunâtre et non rouge violacé. 186. — E. pannea Lindl. var. Pierrei Gagnep. Annam : Dalat (C. R. S. T. n° 281/Lên, f. 000, 1953). Revêtement laineux extérieur des sépales blanc, face intérieure jaune orangé verdâtre comme les pétales sur les 2 faces, labelle pourpre noir. Déjà trouvé au Cambodge et en Annam. 187. — E. pulverulenta Guillaum. sp. nov. Pseudobulbi sphaerici (3 cm. diam.), primum squamis 2, spathiformibus, papyraceis, usque ad 5 cm.,,longis, extra albide pulverulentis, intus glabris, involuti, rhizomate squamoso, circa 5 mm crasso. Folium 1, ovatum (9-18 cm. X 2,5-4 cm.), apice acutum, obtusissime et levissime asymmatri- cum, basin versus in petiolum 1-2,5 cm longum attenuatum, supra primum Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 6, 1954. — 692 — dense albido lanuginose pulverulentum, deinde glabrum, infra albido lanu- ginose pulverulentum. Inflorescentia 15-25 cm. longa, sat gracilis (1 mm diam.), dense rufo lanuginosa , e folii basi oriens, bracteis triangularibus, 1,2 cm longis, extra rubiginose lanuginosis, intus glabris, luteo brunneo marmoratis, floribus 2-3, 2,5-3 cm remotis, pedicello ovarioque 1,-1, 5 cm longis, dense rubiginose lanuginosis, sepalis lanceolatis, extra rubiginose lanuginosis, intus glabris, medio 2 cm. longo, lateralibus similibus sed bre- vioribus (1,5 cm) et in mentum, 3 mm longum decurrentibus , petalis similibus omnino glabris, luteo aurantiacis, nervis 7, brunneis, labello luteo, late brunneo marmorato, 1,5 cm longo, unguiculato, 3- lobo, lobis lateralibus haud ultra 1/3 longitudinis , ovato obtusis, medio linguijormi, apice obtuse rotundato, cristis 3, lateralibus lobis lateralibus haud longioribus, media 1/2 lobi medii attingente, columna 5 mm longa. Annam : Dalat : arbre broyé (C. R. S. T. n° 30, f. 182 ; 1952, Lambert leg.). Se rapproche d ’E. tomentosa Hook f. mais pseudo¬ bulbes très différents, ne portant que 1 feuille ; de plus, le labelle est orné différemment. 188. — E. stricta Lindl. Annam : Dalat (C. R. S. T. n° 294/Lên, f. 3, 1954). Déjà trouvé à Dalat ; la couleur des fleurs correspond bien à la planche 173 de Iving et Pantling, les sépales étant laineux blanc en dehors, les pétales blancs rayés de rose et le labelle, qui est pratique¬ ment entier à lobes indistincts, légèrement rosé sur les bords. 189. — Oberonia dalatensis Gagnep. Annal : Dalat (C. R. S. T. n° 10, f. 182, 1952, Lambert leg.). Le labelle carré, à angles arrondis correspond bien à la descrip¬ tion mais l’inflorescence est florifère sur presque toute sa longueur (10 cm) et les pétales sont aussi longs que les sépales. Les feuilles au nombre de 6-8, sont ensiformes, charnues, comprimées latérale¬ ment et non presque cylindriques. 190. — • O. integerrima Guillaum. sp. nov. Foliis 5, lateraliter valde compressis, ovato-lanceolatis ( usque ad 5 cm. X 1,5 cm), apice acutis obtusisve, lateraliter parum arcuatis, pallide viridibus. Inflorescentia crassa, 7 cm. lo/iga, inflexa, rachi compresso, 2,5 cm longo, floribus viridibus deinde lutescentibus, bracteis auguste ovatis, ad apicern denticulatis , sepalis 1 mm longis, primum patulis, deinde reflexis ovato- triangularibus, integris, petalis leviter brevioribus, auguste lanceolatis, integris, labello integro, cordiformi, leviter concavo, 1,5 mm longo. Annam : Dalat ( C . R. S. T. n° 159/Sig., f. 158, 1954). Remarquable par son labelle sans lobes, ni franges, ni denticula- tiors ; bien que l’aspect général de la plante rappelle 1 ’O. iridifolia Lindl., la fleur se rapproche plutôt d O. pachyrachis Reichb. f. quoique les bractées ne soient pas semi-circulaires et le rachis de l’inflorescence pas cylindrique. — 693 — 191. ■ — ■ Sarcopodium annamense Guillaum. sp. nov. Rhizoma elongatum, 4 mm diam., squamis fulvis obtectum, pseudo- bulbi ovoideo comprssi (3 cm. X 2 cm X 1,5 cm), primum vaginis mem- branaceis, fulvis, oblecti deinde nudi et i costati, superpositi et parte cylin- drica ( 3-4 mm diam.), 3 cm longa remoti. Folia 2-3, erecta, lanceolata (4-10 cm. X 1,5-3 cm), sessilia, apice acuta et levitera symmetrice 2-loba, supra atro viridia, subtus viride rubro punctulata, primum navicularia, deinde ± complanata sed ad costam carinata. Flos 1, inter folia inclinatus, ovario pedicelloque luteis, 3,5 cm longis, sepalis petalisque longe lanceolatis (4 cm. X 0,4 cm), valde acutis, 9-nerviis, dilute brunneis, abunde maculis rubris minimis marmoratis ( adspectu roseo brunneis), sepalis lateralibus in mentum 7 mm longum connatis, labello atro rubro violaceo, 3 cm longo, a medio 0,6 cm lato angustato, cristis 3, integris, lateralibus 1/4 longitudinis aequantibus, media 2-plo longiore, gynostemo roseo violaceo, stelidiis late rotundatis producto, anthera late T, pollinis 4, ovoideis, per paria connatis. Annam : Dalat : Station Mauline (C. 11. S. T. n° 12, f. 182, 1952, Lên leg. ; n° 18/SM, f. 91, 1953, Lên leg.). Semble se rapprocher surtout de S. prasinum Krânzl., des Fidji. 192. — Saccolabium calceolare Lindl. Annam : Dalat (C. R. S. T. n° 1/SM, f. 156, 1953 ; n° 355/Lên, f. 108, 1954). 193. — Uncifera Maxilla-Leonis Guillaum. Annam : Dalat (C. R. S. T. n° 288/L en, f. 210, 1953). Sépales rouge sombre bordés de jaune, pétales jaunes, labelle jaune pâle légèrement bordé de rose. Pas encore signalé en Annam. 194. — Podochilus microphyllus Lindl. Annam : Dalat (C. R. S. T. n° 2/Atha, f. 45, 1954). 195. — Spathoglottis pubescens Lindl. Annam : Dalat : bas fonds de Gongah, à 900 m, dans des rizières abandonnées, argile mouillé avec couche d’humus recouverte de 20 cm. d’eau. (C. R. S. T. n° 104/TS, f. 191, 1953, de Sigaldi leg.). Les bulbes, assez aplatis, irréguliers, atteignent la taille d’une noix. 196. — • Dendrobium anceps Sw. Annam : Dalat (C. R. S. T., Dendrobium n° 1, f. 158, 1954). Fleur blanc très légèrement rosé avec 3 courtes lignes roses sur le milieu du labelle et 3 autres correspondant à la nervure médiane du menton et des sépales latéraux. N’avait pas encore été signalé en Annam. 197. — D. bellatulum Rolfe. Annam : Dalat : arbre broyé (C. R. S. T. n° 13, f. 183, 1954). — 694 — Correspond à la forme trouvée déjà à Dalat par Evrard (n° 937) qui a la fleur blanche avec, sur le labelle, une large tache orangée parcourue par des crêtes pourprées. Avait été trouvée pour la pre¬ mière fois en Annam, au Lang bian, par Micholitz, collecteur qui n’est pas mentionné dans la Flore de V Indochine, VI, p. 226. 198. — Cymbidium insigne Rolfe. Annam : environ de Dalat, pentes du Lang bian, dans la zone de transition entre la pinède de Pinus khasyana et la forêt de Chênes, au milieu de V Imper ata cylindrica avec lequel ses feuilles se con¬ fondent ( C . R. S. T., n° 142 de Sigaldi et f. 45, 1954 P. Lefebvre leg-) Dans la Flore d’ Indochine, VI, p. 147, faute d’échantillon, je n’ai fait que rerpoduire la description de Roi.fe n’indiquant pas de crêtes sur le labelle ; la planche de Cogniaux et Goossens ( Üict . icon. Orch. Cymbidium, pl. 10) laisse supposer qu’il y en a 2. En réalité, elles sont hautes de 3 mm et garnies sur les bords de longues papilles jaunes. Il existe des fleurs plus claires, d’autres plus foncées ; elles n’ont pas d’odeur et, en fleurs coupées, durent au moins 20 jours. Depuis sa découverte en Annam et son introduction vers 1901, a donné naissance à un très grand nombre d’hybrides artificiels. — 695 — Recherches méthodologiques sur le développement de diverses variétés de Triticum turgidum compositum (Blé Foulard rranchu). Par Claude-Charles Mathon. Les Blés du groupe Poulard branchu (Triticum turgidum compo¬ situm) sont caractérisés par un grain renflé, bossu (caractéristique de l’espèce Poulard -turgidum-) 1 et par un épi ramifié (caractère compositum), c’est-à-dire dont l’axe des épillets porte un nombre élevé de fleurs. Ces Blés ont de tout temps frappé l’imagination en raison de leur haute productivité (parfois plus apparente que réelle dans les conditions ordinaires de culture). Leur culture en France, quoique épisodique et sporadique, est sans doute fort ancienne. Nous en avons retrouvé la trace dans notre pays depuis la fin du xvne siècle en feuilletant l’LTerbier du Muséum. C’est en raison de la fortune irrégulière et inégale de la culture de ces Blés dans notre pays que nous avons entrepris depuis plusieurs années l’étude des lois qui régissent leur développement. On trouvera dans la présente communication le résumé du résultat de nos premières recherches concernant le thermostade et le pho¬ tostade. Le thermostade des Blés Poulard branchus. Les Blés Poulard branchus nécessitent-ils des températures basses pour accomplir leur thermostade ou bien s’accomodent-ils de températures élevées ? Les auteurs semblent l’ignorer, ou bien être très partagés à cet égard. Dans nos régions, ces Blés P 1, P 10 sont considérés comme des Blés d’automne, encore que quelques cultivateurs les sèment au printemps. En Roumanie, la variété P 11 est semée à l’automne. 1. On connaît des Blés à épis ramifiés appartenant à d’autres espèces que l’espèce Poulard, par exemple les Froments ramifiés « Tr. vulgare oasicolum » — des oasis saha¬ riennes — et « Tr. bulgare compositum » — de l’Arménie turque — ou les 9 variétés de Triticum dicoccum compositum décrites par Kôrnicke. Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXVI, n° 6, 1954. Sortes et populations citées DANS LA PRÉSENTE COMMUNICATION. Symbole Nom Provenance Localisation connue des cultures p i p Saint Nicolas (Tarn-et-Garonne) Moyenne Vallée de la Garonne P 7 Miracle 0. R. S. 0. M. ? P 8 p Gorki-Léninskoïé 1 Région de Moscou P 10 p Orange (Vaucluse) et Basse-Ardèche Moyenne Basse-Vallée du Rhône P 11 Ramifié rou¬ main I. C. A. R. (Bucarest) Roumanie P 12 p | Sverdlovsk (U. R. S. S.) Oural P 13 Compositum Jard. Bot. Bucarest ? P 14 Ramificat Jard. Bot. Bucarest ? P 15 Ramosum « Lyssenko » ! Jard. Bot. Bucarest U. R. S. S. (?) P 16 Mirabile « Ihrweter » 1 Jard. Bot. Bucarest P En U. R. S. S., les Blés Poulard branchus sont semés au printemps. Leur origine géographique présumée ferait penser à un thermo¬ stade chaud. Abolena (1951), étudiant en U. R. S. S. le thermostade de deux Blés Poulard branchus, les considère comme accomplissant plus rapidement leur vernalisation à des températures de l’ordre de 6 à 12° pendant 7 à 15 jours. Notre confrère et ami Felice Lanza (1953), étudiant en Italie une population française que nous lui avions remise l’a déterminée comme nécessitant de basses températures pour accomplir son ther¬ mostade. — 697 Classification stadiale sommaire par sf.mis estival. Une technique rudimentaire que nous utilisons dans la région parisienne permet de distinguer rapidement, parmi dilférentes sortes, nombre d’entre elles qui n’exigent pas nécessairement des tempé¬ ratures basses pour accomplir leur thermostade. Dates dJ ép/aison Cette technique consiste à semer fin mai-début juin, lorsque la température est suffisamment élevée, les graines des sortes à essayer. Les plantes issues de ces semences et qui épient avant l’automne peuvent donc accomplir tout leur développement à température relativement élevée et par conséquent n’exigent pas nécessairement des températures basses pour accomplir leur thermostade. Cette technique rudimentaire ne peut cependant pas permettre d’affirmer que les plantes n’ayant pas épié dans un semis estival sont nécessairement des plantes à thermostade froid. En effet, elles peuvent être à thermostade chaud, tiède ou « indif¬ férent » 1, mais, par exemple, nécessiter un laps de temps de longue 1. « indifférent », nous utilisons ce terme sous toute réserve. Nous considérons les plantes à thermostade dit « indifférent » comme présentant des exigences thermosta- — 698 durée pour l’accomplissement de ce stade et ne plus rencontrer ensuite les conditions de longueur du jour qui leur sont nécessaires pour accomplir leur photostade. On trouvera dans le tableau joint quelques indications sur des semis estivaux de Blés Foulard branchus. Il ressort de ce tableau, 1° que certaines sortes de Blés Foulard branchus n’exigent pas néces¬ sairement des températures basses pour accomplir leur développement, donc leur thermostade ; diales comprises entre des limites de température larges (voir Cl. Ch. M., in Bull. Soc. bot. Fr., pp. 270-271, 1952). 699 — 2° qu’elles peuvent accomplir leur développement (par conséquent y compris leur photostade) en jour long (de 16 h. à 14 h. 30). Semis début juin dans les conditions naturelles au Muséum. Symbole État des plantes ! au 1er octobre ! Caractère de l’épiaisori Caractères de l’épi p i N’a pas épié P 7 N’a pas épié P 8 A épié en août Plutôt irrégulière et sporadique Non ramifié P 10 N’a pas épié P 11 A épié en août Plutôt irrégulière et sporadique Petit et non ramifié P 12 A épié en août Plutôt irrégulière et sporadique Non ramifié P 13 N’a pas épié P 14 A épié en août Plutôt irrégulière et sporadique Légèrement ramifié P 15 A épié en août (le 15). Plutôt abondante et régulière Légèrement ramifié P 16 N’a pas épié Analyse stadiale simple (semis échelonnés dans les conditions naturelles). Les indications fournies par le semis estival peuvent être précisées par celles tirées des semis échelonnés durant une année entière. (Voir graphique 1). Les résultats obtenus permettent de classer les Blés Poulard branchus en deux types principaux : — Premier type, caractérisé 1 par l’épiaison dans l’année des semis de mai-juin ; 1. Dans la région parisienne. — 700 — — Deuxième type, caractérisé par l’absence d’épiaison dans l’année (sauf parfois de rarissimes épiochons) des semis de fin avril et ultérieurs. On peut présumer que les plantes du Premier type sont à ther¬ mostade chaud, tiède ou « indifférent ». On peut également supposer que les plantes du Second type sont à thermostade froid. Traitement au froid préalable. Le semis échelonnés de graines préalablement traitées au froid après trempage de différentes sortes de Blés Poulard branchus confirme la distinction entre les deux types que nous avons établi par l’analyse stadiale simple. Les semis que nous avons effectués comportaient diverses variantes concernant la durée du traitement au froid (de deux à dix semaines de séjour au frigo) après trempage, et la durée d’éclaire¬ ment journalier des semis (conditions naturelles et jour continu = conditions naturelles -j- éclairement d’appoint nocturne). Ces essais permettent d’établir que les Blés Poulard branchus appartenant au Premier type n’apparaissent pas comme étant totale¬ ment indifférents à un traitement au froid des semences préalable¬ ment trempées (Voir graphique II). Il semble en effet que ces Blés sont susceptibles d’accomplir tout ou partie de leur thermostade entre 0-3/6°. Mais il n’en reste pas moins vrai qu ’i.ls accomplissent également leur thermostade à chaud au moins aussi rapidement. Les Blés Poulard branchus du Deuxième type apparaissent par contre comme nécessitant, dans les conditions de nos expériences 1, une période de froid au début de leur développement. Ce sont donc des plantes à therjnostade froid. Le photostade des blés Poulard branchus. L’Analyse stadiale simple permettait d’estimer que les Blés Poulard branchus sont des plantes à phostostade de jour long. Le semis échelonné en jour continu (conditions naturelles -f- éclairage d’appoint nocturne) des sortes P 1, P 7, P 10, P 11, con¬ firme cette estimation (Voir graphique III). Nous avons tenté de cultiver des Blés Poulard branchus en jour court de 8 heures, mais, dans nos conditions d’expérience, ces plantes dépérissent rapidement. 1. Nous disons « dans les conditions de nos expériences », car rien ne permet d’affir¬ mer que ces Blés ne peuvent accomplir, à la longue, leur thermostade, à des tempéra¬ tures plus élevées. — 701 Selon Kornilov (1951), « les Blés Poulard, potentiellement les plus productifs de la région méditerranéenne, qui ont des épis particulièrement gros et même branchus, se caractérisent par un photostade très long » (Souligné par nous Cl. Ch. M.). Dans nos expériences, de fortes présomptions pèsent en faveur de l’assertion de Kornilov, mais nous n’avons encore pu préciser cette question de la durée du photostade des diverses sortes de Blés Poulard branchus que nous étudions, du fait de la pauvreté des moyens matériels dont nous disposons. Cette question nous paraît pourtant être de première importance : elle est liée, selon nous, à celle de la ramification de l’épi, par suite à celle du rendement (Mathon, 1952-53-54). Ramification de l’épi. Chez les diverses sortes de Triticum turgidum compositum, les épis sont gros, abondamment ramifiés dans les semis précoces. Ils sont maigres, chétifs, non ramifiés dans les semis tardifs. Les semis tardifs donnent des épis chétifs parce que la plante trouve immédiatement les conditions de température d’abord, de durée du jour ensuite, nécessaires au développement, c’est-à-dire à la formation rapide de ses organes reproducteurs, sans avoir le temps d’assimiler suffisamment de matériaux pour que ces épis soient importants. Par contre les semis précoces (en automne), s’ils ne sont pas acci¬ dentellement détruits (gelée, insectes, limaces, maladies) donnent des épis énormes, bien fournis et considérablement ramifiés. C’est que la plante ne trouve pas de suite les conditions nécessaires à son développement, à la formation rapide de ses organes reproducteurs. Dans les conditions de ce développement ralenti, elle accumule les matériaux qui, entre autres, nourriront ses épis. C’est la rapidité de l’accomplissement du photostade qui paraît déterminer la structure de l’épi-ramifié ou non ramifié. En effet, si l’on sème des Blés Poulard branchus du Premier type (à thermostade chaud) et du Second type (à thermostade froid) — après avoir vernalisé au frigo ces derniers — , dans les conditions du jour continu (conditions naturelles -j- éclairage d’appoint nocturne), en juin (c’est-à-dire en assurant aux plantes des conditions d’accom¬ plissement rapide du photostade), tous les épis obtenus sont minus¬ cules, absolument simples, sans ramifications apparentes. — 702 — Résumé. Il existe des Blés Poulard branchus (Triticum turgidum compositum) à thermostade plutôt froid et des Blés Poulard branchus à thermostade plutôt chaud. Les Blés Poulard branchus apparaissent comme étant des plantes à photostade de jour long. La plus ou moins grande rapidité d’accomplissement du photostade, par rapport à la rapidité de l’assimilation des matières plastiques, déter¬ mine la structure — ramifiée ou non — de l’épi. Laboratoire de Culture du Muséum. BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE Abolena G. J. (1951). Le stade de la vernalisation chez les Blés branchus. Sélection et séminiculture , 1951, II (en russe). Albo G. (1953). II grano ramoso ibleo e le sue forme. Nuovo giornale botanico italiano, LX, 3, 1953, pp. 604-614. Forlani R. (1946). Sulle spighe ramificate o « del miracolo ». Genetica agraria, I, 1946, pp. 78-94. — (1954). Il frumento. Aspetti genetici e agronomici del miglioramento délia cultura granaria. Pavia. I. C. A. R. (1952). Descrierea soiurilor de plante cultivate in R. P. R. Cereale. Institutul de cercetari agronornice. Indrumari tehnice nr. 21, Bucuresti. Kôrnicke F. (1885). Die Arten und Varietaten des Getreides. Kornilov (1951). Photostade et Photopériodisme. Usp. Sou. Biol., 32, 1951, 2, pp. 153-165 (en russe). Lanza F. (1953). Contributo allô studio délia jarovizzazione di alcuni Triticum. Annali délia Sperimentazione Agraria. Roma. Mathon C. C. (1952-53-54). In Bull. Muséum ; In Bull. Soc. Bot. Fr. ; In Genetica agraria (1952 seulement) ; In Année biologique (1952 seule¬ ment). — et Stroun M. (1954). Croissance et Développement, Cahiers des Natu¬ ralistes, 1954, N. S., 9, 3, pp. 59-66. — Les Blés Branchus. Essai Mitchourinien. Paris. (Brochure de 36 pages). Percival J. (1921). The Wheat plant, a monograph. London (pp. 247-248). — 703 — Notes sur la flore du Dundo (Angola) Par A. Cavaco. II Cette Note est destinée à donner la description de deux espèces nouvelles de Buchnera récoltées par M. Gossweiler au Dundo. Le genre Buchnera, appartenant aux Scrophula.riacées, était repré¬ senté en Angola par 25 espèces jusqu’à ce jour. Buchnera lundensis Cavaco, sp. nov. Herha 70 cm. alta ; caule simplici erecto leviter scabriusculo. Folia sub- opposita vel opposita, sessilia ; caulina anguste elliptica vel oblongo-lanceo- lata, apice basique obtusa, 3-5 cm. longa, 6-11 mm. lata, ferrugineo-scabrida , basi 3-nervia ; folia superiora minora, in bracteas sensim transeuntia. Inflorescentiae terminales ; spicis basi 2-3-ramosis densifloris breviter sub- globosis vel ovoideis ; bracteae lanceolatae, apice acuminatae, 6 mm. longue, 2 mm. latae, margine scabridae. Flores sessiles vel subsessiles, bibracteolati ; bracteolis lineari-lanceolatis acuminatis leviter recurvatis bracteis aequilongis. Calyx tubulatus, 10-nervosus, 5-lobatus, tubo circiter 6 mm. longo piloso lobis triangulari-acuminatis-mucronatis 1 mm. longis scabridis. Corolla alba ; corollae tubo quant calyx 1 1/2-2-plo longiore extus glabro intus piloso paullulum curvato lobis obovatis obtusissimis apice rotundatis tubo brevio- ribus. Stamina circiter basi tubo afftxa ; filamentis omnibus glabris antheris acuminatis. Ovarium ovoideum, 1-1,5 mm. longum; ovario quam Stylus apice davatus integerque breviore. Angola, Dundo, Gossweiler 13874. « Herbe vivace, dressée ; fleurs à corolle blanche. Dans les savanes arbustives. » L’espèce décrite ci-dessus est voisine du B. quadrangularis S. Moore, de l’Angola, dont elle se distingue par ses inflorescences non axillaires, ses épis non quadrangulaires, par son indûment rouil- leux, etc. Le B. dundensis Cavaco ressemble au B. capitata Benth. par ses épis ovoïdes ou subglobuleux et par la forme de ses feuilles. Il en diffère par ses bractéoles non linéaires-filiformes, par ses lobes du calice non filiformes et enfin, par Findument qui recouvre ses organes végétatifs. Buchnera dundensis Cavaco sp. nov. Herba 15 cm. alta; caule simplici, erecto breviter piloso. Folia suboppo- sita, sessilia, elliptica, basi 3-nervia, apice obtusa basi attenuata, scabriuscula, Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 6, 1954. 45 704 — pim minus 5,5 cm. longa, plus minus 1,5 cm. lata. Inflorescentiae axillares ; spicis simplicis, densifloris, ovoideis ; bracteae latae ovatae-cuspidatae, 6 mm longue, 5 mm. latae, margine scabridae, ciliatae. Flores sessibles, bi-bracteolati ; bracteolis lanceolatis, acuminatis, recurvatis, 5 mm longis, scabridis. Calyx tubulatm, %-lobatm, 6-nervosus, tubo circiter 7 mm. longo, lobis lanceolatis-acuminatis , scabridis, 1 mm. longis. Corolla caerulea ; corollae tubo circiter 6 mm. longo, extus glabro, intus paullulum piloso haud curvato lobis obovatis apice rotundatis tubo brevioribus. Stamina c. medio tubo affixa ; filamentis brevis omnibus glabris antheris acuminatis . Ovarium globosum, 1 mm. longum ; ovario quam stylm longiore ; stylo supra in 4-5 ramulos disjuncto, lj4 mm. longo. Angola, Dundo, île du Dundo, Gossweiler 14.086. « Annuelle. Corolle bleu. Dans l’Hyparrhenietum ». Cette espèce a le port du Buchnera angolensis Engl, et du B. ensi- folia Engl., de l’Angola, ces deux espèces étant toutefois ramifiées dès la base, ce qui ne s’observe pas chez le Buchnera dundensis Cavaco. Elle ressemble par ailleurs au Buchnera gossweileri S. Moore mais celui-ci se termine par un épi terminal solitaire. Plus de 1/4 des Buchnera sont représentées en Angola. Laboratoire de Phanérogamie du Muséum. — 705 — Quelques observations de « géologie marine » actuelle 1 sur les rivages de la Mer Noire Par J. Roger. Dans une courte note 2 j’ai déjà donné quelques observations recueillies sur le littoral de la Manche dans la région de Dinard. Le principe même qui justifie ces observations réside dans une applica¬ tion aux dépôts consolidés des séries géologiques, de phénomènes que nous pouvons remarquer, qualifier et mesurer dans la nature actuelle ; sur lesquels nous pouvons même expérimenter. Ce transfert, du présent, où l'ordre de grandeur du temps est la dizaine d’années ou le siècle tout au plus, dans le passé géologique pour lequel l’échelle des temps passe aux centaines de milliers ou millions d’années, est connu sous le nom d’actualisme. Le problème de la méthode d’application de ces observations à la géologie et la question de la validité des conclusions qui en sont tirées n’est en général pas débattu, au moins dans notre pays 3. Cependant cela paraît fondamental. Dans un cas nous avons, en principe, le contrôle de toutes les conditions des phénomènes, nous pouvons les faire varier à loisir. Dans l’autre cas, un énorme hiatus dans le temps est aggravé par l’état fragmentaire des observations et l’impossibilité d’expérimenter 4. Les quelques observations que nous avons effectuées présentent un triple intérêt : 1. 11 est toujours dangereux de baser une comparaison sur des obser¬ vations isolées ou peu nombreuses. Cela est particulièrement vrai lorsque nous raisonnons par analogie pour appliquer aux roches en place, les caractéristiques de sédiments actuels. La multiplication des données est un élément fondamental de justification des conclusions. 2. La Mer Noire fournit des conditions particulières, notamment en raison de l’absence complète de maéres, mais avec une agitation des vagues cependant violente. 1. C’est ce que Richter et les auteurs allemands appellent « Actuo-géologie » et « Actuo-paléontologie ». De nombreuses observations sont publiées dans le périodique Senckenbergiana de Francfort/Main. 2. Roger, J. — 1949. Programme d’observations et d’études marines s’appliquant à la géologie et à la paléontologie. Bull. Lab. maritime Dinard, t. 32, pp. 15-22, 2 pl. 3. Cayeux, L. — 1941, a posé ce problème sous une forme un peu brutale dans une petite brochure : « Causes anciennes et causes actuelles en géologie. » Paris, Masson. 4. Ces remarques s’appliquent aussi bien à la paléontologie qu’à la fossilisation et à l’évolution. Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXVI, n° 6, 1954. 45 706 — 3. Dans la région que nous étudions il existe un important Plio-Qua- ternaire, dont la cartographie est en cours1. Il semble donc possible d’effec¬ tuer une liaison presque continue dans le temps, en un même lieu, entre les observations faites sur le rivage actuel et les caractéristiques des dépôts plus anciens 2. Les observations que nous allons rapporter ont été effectuées, en certains points du littoral, entre Sinop et Unie. Sur toute l’étendue nous avons la même succession de vastes baies, à côte sableuse, avec dunes, s’enfonçant en général loin à l’intérieur des terres, et de falaises taillées dans le Flysch (Crétacé supérieur à Eocène), ou les émissions volcaniques andésitiques, ou le Plio-Quaternaire. Souvent au pied de ces falaises s’étale une plage de sable lin, parfois de galets 3. Les observations rapportées ici ne forment pas une unité par leur ensemble, mais nous avons tenté de les grouper de façon logique. 1. — Sur les plages de sable lin les vagues, à la limite supérieure qu’elles atteignent, dessinent des arcs, de dimensions variables, mais ayant en moyenne une corde de l’ordre de grandeur du déci¬ mètre. En se raccordant de façon plus ou moins capricieuse ces arcs forment des figures typiques (fig. 1). Chacun de ces tracés présente un très minime relief. Il est formé par du sable un peu plus grossier. Cet aspect s’observe sur les portions de plage en pente faible vers la mer et dessinant une légère convexité vers le haut. Parfois le dessin prend une apparence presque régulièrement réticulée ou polygonale (fig. 1 à). Lorsque la plage est en pente faible vers la terre les guirlandes prennent une apparence un pou différente. Les lignes tracées par les vagues présentent des angles plus aigus sur un contour général plus découpé. En outre chaque ligne forme un petit ressaut (fig. 2). On doit se demander dans quelle mesure ces aspects sont suscep¬ tibles de se conserver. D’une façon générale, qu’il s’agisse de l’ob¬ servation présente, de celles qui vont suivre, ou des traces diverses que montre une plage, il est bien facile de noter qu’une minime variation du milieu suffit à durcir ces marques habituellement fugaces. Telle portion de plage totalement meuble, devient quel¬ ques mètres plus loin ferme, ou même très dure. 1. Le travail de terrain a été effectué en compagnie de Mme et M. Erentôz que je remercie vivement de m’avoir guidé dans cette région. 2. Les quelques heures passées sur ces plages ne peuvent suffire à traiter cette question de façon tant soit peu complète. Je veux simplement indiquer ici une méthode, avec quelques données de faits. J’espère que de jeunes géologues turcs pourront repren¬ dre en détail l’étude de ce Plio-Quaternaire de Sinop et trouver quelque utilité à mes remarques. Des indications générales se trouvent dans un travail de E. Lahn (1948). Mouvements tectoniques jeunes en Anatolie. Bull. Soc. Géol. Fr., t. 18, pp. 525-6. 3. Nous n’avons pas observé les larges portions de côte qui correspondent aux deltas du Kizil Irmak et du Yesil Irmak. — 707 — Les arcs et guirlandes que nous venons de décrire souffrent la comparaison avec certaines apparences de grès consolidés. Surtout quand après une lithification intense ils sont soumis à l’érosion plus ou moins énergiquement, on observe à leur surface des dessins que parfois on serait tenté d’interpréter comme des pistes. Les faibles hétérogénéités, comme celles que nous venons d’indiquer, peuvent suffire à expliquer ces caractères. Transposés dans la série géologique, des cas comme celui repré¬ senté par la figure la pourraient faire croire à des fentes de retrait par dessication, à l’observation superficielle. Enfin, les guirlandes indiquées, se reproduisant feuillet par feuillet, peuvent expliquer une fissilité de certains grès suivant un plan ne coïncidant pas avec celui de la stratification. 2. Une portion de la plage de sable fin, présentant un abrupt vertical de 5 à 10 cm. d’épaisseur au maximum, montre des canne¬ lures verticales. On a là une apparence rappelant tout à fait certaines structures de grès de séries géologiques de tous âges, ou certaines formes plus ou moins voisines des stylolithes. On peut penser encore à certains grès à tubulures attribués à des peuplements d’or¬ ganismes. Ici cette structure a une origine purement mécanique. Le sable très fin et très sec s’éboule constamment, mais sous le choc répété des vagues au pied de cette petite falaise où elles arrivent en mourant, 1< s cannelures se reconstituent continuellement (fig. 3). 3. Les galets, coquilles, graviers, morceaux de bois, donnent par¬ fois sur les mêmes plages des dispositions curieuses. Par exemple des galets plats se trouvent posés sur de petits monticules de sable, en position inclinée vers la terre. Cette position inclinée des galets pourrait, dans une série géologique, faire penser à une sédimentation torrentielle ou fluviatile. Ici on constate qu’il s’agit simplement d’une action combinée des vagues et du vent, dans des conditions favorables des sables (fig. 4). 4. On observe, sur presque toutes les plages parcourues, des ripple-marks peu accentuées, de petites dimensions, disposées per¬ pendiculairement à la ligne de rivage. Le jeu des vagues serait évidemment incapable de donner lieu à une telle disposition. Ici on constate facilement que le vent qui souffle parallèlement au littoral engendre ces ripple-marks immédiatement au-dessus de la zone atteinte par les (lots. Il est inutile d’insister sur l’erreur à laquelle pourrait conduire l’interprétation de la position du littoral, à partir d’une telle disposition, dans une série géologique: 5. Sur des parois sablonneuses, ou fortement inclinées, le ruis¬ sellement lent des eaux donne des coulées consolidées présentant l’aspect fallacieux de Palaeochorda et autres Problematica habi- 708 tuellement attrribués à des pistes de Vers, ou à des Algues. Dans le cas présent on remarque des bandelettes, à trajet légèrement onduleux, à bords un peu surélevés par rapport à la surface (en section transversale on a donc une surface concave). Il suffit d’imaginer le moulage de ces bandelettes pour obtenir des aspects fréquents dans les grès fins et que, précisément on peut observer dans le Plio-Quaternaire de Sinop. 6. Sur des portions de plage, où le sable très ténu est soumis aux vagues seulement tout à fait à la fin de leur course, on remarque de petites cannelures, étroites, de quelques cm. de longueur, ter¬ minées en pointe vers la mer. Elles sont dues à la présence de frag¬ ments un peu plus volumineux dans le sable quasi poudreux et ayant provoqué une déviation des filets d’eau. Ces aspects (fig. 5) pourraient être pris pour des pistes lorsqu’on les relève dans des roches consolidées ; notamment ils feraient penser à des pistes d’oiseaux. 7. Sur les rives du Yesil Irmak, non loin de son embouchure, dans un sable très fin, sans doute un peu argileux et mouillé, on voit de nombreuses traces allongées, à trajet flexueux. L'une d’elles pré¬ sente même un angle assez marqué au niveau d’une petite motte ; visiblement l’animal qui a dessiné cette piste s’est brusquement détourné au contact de l’obstacle. Ces traces ont l’aspect de bande¬ lettes de largeur uniforme de 1 cm. Elles montrent une légère dépres¬ sion médiane et de chaque côté de celle-ci on observe des bourrelets arqués, à peine apparents et réguliers. Il s’agit de toute évidence d’une trace de fouissage ; une section montre d’ailleurs qu’elle est creuse (fig. 8). La dépression médiane correspond à un effondrement du toit après le passage de l’auteur, ou bien marque l’emplacement de l’appareil de fouissage. On peut penser qu’il s’agit d’un Nassidé (voir par exemple les Palaeobullia d’O. Abel ; des Nereites du Silurien ou du Dévonien prennent aussi un aspect voisin), mais nous n’avons pu identifier directement l’agent de cette piste. Au même endroit on en remarque d’autres ayant exactement le même aspect, mais leur largeur est moitié de la précédente. Elles ont été engendrées par des animaux du même genre mais plus petits, ou mieux par des jeunes de la même espèce. 8. Les nombreux oiseaux qui fréquentent le rivage marquent, sur la plage, l’impression de leurs pattes, quand les conditions d’humi¬ dité et de finesse du sable sont favorables. Au voisinage des impres¬ sions tridactyles on en observe d’autres, triangulaires, dues aux coups de bec dans le sable. Il ne semble pas que cet aspect ait été noté. Son observation dans une roche consolidée poserait sans doute une énigme. — 709 — 9. Retenons pour terminer deux observations de sédimentation qui ont leur application immédiate dans le domaine stratigraphique. a) Dans la partie Est de la ville de Samsun, une coupe dans le Sur toutes les figures les flèches indiquent la direction des vagues. Fig. 1, la et 2.Voir l’explication dans le texte. — Fig. 3. En a ; vue de face ; en b : vue en coupe. — Fig. 4. g : galet ; m : monticule de sable. — Fig. 5. a : limite supé¬ rieure des vagues ; b : limite inférieure. — Fig. 6. La lentille de sable coquillier (b) se trouve encadrée par de la terre noire et des matériaux détritiques (a). — Fig. 7. Intercalation régulière ; détritique et à coquilles (a) dans le sable fin pur (b). — Fig. 8. m : motte de boue. littoral, immmédiatement au-dessus de la plage de galets et de sable, montre, sur une épaisseur de 60 à 70 cm. une intercalation d’une lentille de sable coquillier, s’allongeant sur 10 à 15 m. dans la — 710 terre végétale noire (fig. 6). Les coquilles contenues dans ce sable sont évidemment exactement les mêmes que celles que nous trou¬ vons actuellement sur la plage. Pour une cause quelconque, facile¬ ment imaginable, les vagues ont, dans un temps peu éloigné, atteint ici un niveau localement plus élevé; Si la coupe observée n’avait pas eu une étendue aussi grande dans le sens horizontal on aurait été tenté de croire à une faible oscillation du rivage. b) Une observation du même ordre a été effectuée dans la ville même de Samsun, directement sur la plage actuelle. Le sable fin forme un abrupt de 30 cm. environ ; sensiblement à mi-hauteur on remarque une intercalation, parfaitement constante et mince, de petits galets et cailloutis, avec quelques coquilles. Il y a donc eu là, de date très récente, un épisode localisé de sédimentation plus grossière. L’observation du phénomène actuel permet de ne pas en tirer de conclusions disproportionnées, comme on serait tenté de le faire à l’occasion d’une coupe géologique d’étendue très 'restreinte (%• ?). Conclusion : Il s’agit là de quelques petites observations de détail, mais on sait que le propre de nos sciences est précisément l’accumulation de tels faits pour en extraire ce qui est général. En outre la caractéristique des données géologiques et paléontologiques est leur état fragmentaire et incomplet. Le risque y est donc constant d’une conclusion fondée sur le cas individuel s’écartant de la loi générale. La multiplication des observa¬ tions évite d’autant mieux ce risque qu’elle est plus large. Laboratoire de Paléontologie et Institut M. A. T. d'Ankara (Turquie). 711 - Hydrologie de la craie de l'Oise et de v Aisne D'APRÈS LES FORAGES. Par Armelle Rouvillois. Sommaire : Un tableau réunit les indications hydrologiques de forages à captage dans la craie sénonienne montrant les variations de la charge ascensionnelle et du débit en relation avec la distance aux affleurements. Au cours d’une étude sur la nappe thanétienne j’ai recueilli une documentation hydrologique sur une quarantaine de forages qui ont leurs captages dans la Craie après avoir traversé les sables de Bracheux. La recherche de l’eau étant éminemment utile, il m’a semblé intéressant de réunir en un tableau ci-après les résultats obtenus et de compléter ainsi un peu les indications publiées principalement par Dollfus G. F. (6, 7, 8), Abrard R. (1, 2, 3, 4) et Lemoine P. (9, 10, 11). On sait que la circulation de l’eau dans la craie, roche perméable seulement en grand, se fait uniquement par des fissures créant des réseaux aquifères qu’un forage n’est jamais bien certain de ren¬ contrer. De ce fait il n’y a pas de niveau hydrostatique général (1). D’après les renseignements publiés antérieurement et ceux consi¬ gnés dans le tableau ci-dessous il est toutefois possible de faire quelques remarques d’ensemble : Les captages se font à des niveaux très variables dans la craie sénonienne ; l’épaisseur traversée variant de quelques dizaines de mètres jusqu’à une centaine de mètres, et atteignant même 229 m à Morienval. Un seul forage a traversé la totalité du Sénonien et atteint les marnes à Terebratulina gracilis (Frières-Faillouël). Charge ascensionnelle et débit. — L’eau remonte à des niveaux variables selon les régions et aussi vraisemblablement selon les niveaux captés. Quelque soit le niveau du captage les eaux sont ascendantes, et à de rares exceptions près, dépassent le toit de la Craie. A ce propos on peut signaler comme exceptionnels : Remigny : où l’eau se stabilise à 11,50 m au-dessous de la tête de la Craie ; Lagny (2) : où l’eau se stabilise à 3,00 m au-dessous de la tête de la Craie ; Ribécourt : (3) où l’eau se stabilise à 40,00 m au-dessous de la tête de la Craie. Bulletin du Muséum , 2® série, t. XXVI, n° 6, 1954. — 712 — La charge ascensionnelle est généralement faible sur le pourtour immédiat de la couverture tertiaire et est de l’ordre de 0,5 à 1,5 kg. L’eau y est abondante et on a de bons débits de 40 à 80 mch, pou¬ vant aller jusqu’à 150 et même 350 mch dans des cas favorables (Beautcr ; Clairoix). Les charges hydrostatiques deviennent fortes et très fortes : de 4,5 à 7,4 kg lorsque les forages sont implantés loin des affleure¬ ments. L’eau remonte en général non loin du sol mais les débits sont le plus souvent faibles. Cette anomalie apparente de la liaison entre les pressions et les débits doit être attribuée d’abord à l’étroi¬ tesse des fissures qui compliquent la circulation interne des eaux, et aussi à la rugosité de ces fissures qui créent une perte de charge importante lors de la dénivellation causée par les pompages. C’est le cas en particulier des basses vallées de l’Aisne et de l’Automne. Dans cette dernière les débits habituels sont de l’ordre de 4 à 10 mch. Le forage récent de Béthancourt (1952) a finalement capté les eaux du Thanétien, n’ayant donné que 4 mch lors des essais de débit dans la craie avec un diamètre utile de 177 mm. Néanmoins àBéthisy- Saint-Pierre 40 mch. ont été obtenus avec seulement 10 m. de dépression. La situation sur la carte des forages à charge faible affecte à peu près la forme d’une large bande en bordure N du Tertiaire de l’Ile de France. Les parties plus profondes du bassin au N de l’anticlinal du Bray se révèlent peu favorables pour obtenir de bons débits. Le fait que la Craie contient une eau abondante à la périphérie du massif tertiaire mais fournit de faibles débits vers l’intérieur a déjà été signalé par L. Dollé pour la partie du synclinal de la Somme intéressant la feuille de Laon (5). Les résultats exposés ici généra¬ lisent cet état de chose aussi bien pour le synclinal du Thérain que pour celui de la Somme. Toutefois la densité de forages est beaucoup plus forte au N de l’axe de Margny-lès-Compiègne avec 28 forages qu’au S avec seulement 13. Cette différence tient principalement au fait que dans le synclinal du Thérain la nappe du Thanétien est sus¬ ceptible d’alimenter 35 forages alors que plus au N il n’y en a pas plus de 5. Il n’est guère possible de préciser davantage, les indications de forages n’étant pas absoluement comparables tant du point de vue des niveaux stratigraphiques des captages que de celui des débits influencés par le diamètre utile et l’importance du réseau d’alimen¬ tation atteint. La documentation réunie permet seulement de constater une mise en charge croissante de la périphérie vers le centre du bassin au N du Bray avec une variation généralement inverse du débit en attendant une connaissance plus approfondie du comportement de l’eau dans la craie. — 713 — Caractéristiques iiydrologiques des forages Localité Date Diamètre utile Cote au sol Cote du toit Épaisseur traversée Niveau statique Hauteur ascens. Charge en kg. Débit en mch Niveau pompage Pays a u N-V V de l’Oise. 1 I 1 l Remigny X = 669,10 Y = 225,70 1923 350 100,0 81,5 90,5 70,0 o, 0, 13 60,0 Yendeuil X = 672,50 Y = 225,75 Frières 1923 76,0 58,5 52,5 64,0 5,5 0,5 18 43,5 X =- 663, 10 Y = 221,80 Ugny-Ie-Gay 1935 113,2 71,7 247,8 83,2 11,5 1,1 9 27,0 X = 659,30 Y = 217,95 ; Beautor 1887 100,0 43,0 47,1 69,0 26,0 2,6 X = 672,45 Y = 218,65 ' Beautor 1934 400 55,0 45,0 125,0 46,0 1,0 0,1 42 33,5 X = 672,62 Y = 217,90 Beautor 1948 600, 50,0 39,0 69,0 46,6 7,6 0,8 150 42,6 X = 672,35 Y = 217,71 Ville 1950 720 50,0 33,0 53,0 45,0 8,0 0,8 80 37,5 X = 643,90 Y = 206,65 Dreslincourt 1952 400 40, 0! 24,0 15,8 39,2 15,2 1,5 40 38,6 X = 642,35 Y = 204,05 Thourotte 1937 125,0 12,0 137,0 26,0 14,0 1,4 0,7 — 62,0 X = 640,56 Y = 198,76 Cailloucl a) 1946 500 38,8 21,2 42,4 32,6 11,3 1,1 40 13,5 X = 657, Y = 214, Clairoix 1933 350 100,4 25,4 80,1 33,6 8,2 0,8 8 — 2,5 X = 638,06 Y = 193,44 Longueil 1927 910 33,0 17,9 43,9 29,0 11,1 1,1 350 15,0 X = 627,80 Y = 184,50 Les Ageux 1952 2 m 40,0 34,0 10,5 37,4 3,4 0,3 120 36,0 X = 619,30 Y = 181,20 Labruyère 1941 35,0 5,0 8,0 20 X = 613,04 Y = 183,38 Breui]-le-Vert a) 1950 450 35,0 28,0 27,0 31.2 3,2 0,3 80 24,5 X = 607, Y = 184, Breuil-le-Vert 1925 60,0 31,5 10,0 41,0 9,5 0,9 X = 607,62 Y = 184,76 Chevrières 1950 50,0 34,0 33,7 49,5 15,5 1,5 X = 624,80 Y = 183,50 1949 500 41,0 37,7 22,2 37,0 0,7 0 86 36,0 Rochy-Condé X = 588,10 Y = 188,78 Ully-St-Georges 1907 0,8 56,0 45,3 19,5 53,6 8,3 X = 595,90 Y = 175,65 1936 125 70,0 1 6,8 47,2 68,7 61,9 6,2 Valois et Multien. St-Sauveur X = 631,80 Y = 180,65 Orrouy 1877 38,0 — 4,3 73,7 34,8 39,1 3,9 8,4 33,6 X = 637,67 Y = 176,74 Morienval 1936 55,0 — 24,1 46,9 36,3 60,4 6,0 5 — 55,0 X = 645,05 Y = 179,80 1930 140,0 — 18,9 ,229,1 36,0 54,9 5,5 2,5 à) Forages dont les coordonnées Lambert ne sont qu’approchées. 714 1 — I 3 O '© .CT c U üè JZ U £ eu » £ Localité Date J «U 1 et; S 3 «J 0> O U 3 T3 O) O U if t S 2 3 «J o Z 3 Z 1 ! Laonnr iis et 1 1 Soissonnais Charmes X = 675,05 Y = 217,00 Barisis a) 1934 380 80,0 38,8 38,3 57, 0* 1 2 18,2 1,8 28 32,0 X = 671,5 Y = 209,7 Barisis 1876 82,9 21,3 37,7 76,1 54,8 5,5 7,2 64,4 X = 671,15 Y = 208,45 Coucy 1932 260 87,0 11,5 94,5 67,0 55,5 0,Oj 14 26,0 X = 670,30 Y = 202,70 Coucy 1922 155 63,0 0,5 22,31 50,6 50,1 5-°i 11 45,6 X = 668,75 Y = 202,40 1938 50,0 — 3,5 64,0 41,7 45,2 4,5. Prémontré X = 677,35 Y =-- 205,75 Pinon 1930 130,0 30,0 75,2 73,2 43,2 4,3 4,6 49,7 X = 681,05 Y = 200,10 Pinon 1928 400| 62,0 34,0 76,0 61,0 27,0 2,7 25 54,0 X = 680,65 Y = 200,20 1906 60,0 31,0 30,2 58,6 27,6 2,7 17 57,3 Pinon X = 680,50 Y = 199,85 Pinon 1924 61,0 22,70 20,4 55,2 32,5' 3,2 8,6 54,2 X = 680,40 Y = 199,15 Leuilly a) 1951 400 78,0 18,0 50,0 58,0 40,0 4,0 27, 28,6 X = 692, Y = 205, Chailvet-Urcel 1909 65,0 59,3 10,5 63,0 3,7 0,3 3 60,0 X = 687,20 Y = 201,35 Nampcel a) 120 68,0 49,0 21,0 58,5 9,5 0,9 X = 655, Y = 198, Tracy-le-Yal 1875 120 104,0 8,8 7,9 68,0 60,8 6,1 2,4 60,0 X = 648,64 Y = 198,84 Soissons 1861 160 60,0 — 8,0 77,5 59,8 67,8 6,8 X = 181,75 Y = 295,35 Attichy 1885 55,0 3,0 36,1 42,8 39,8 4,0 X = 651,82 Y = 189,68 Vieux-Moulin 1924 650 37,5 — 10,0 67,5 36,2 46,2 4,7 10 — 22,5 X = 643,42 Y = 188,60 ■ Mézy-Moulins 1950 180 50,0 — 8,0 13,7 43,9 51,9 5,2 5 19,8 X = 686,80 Y = 152,65 1911 70,0 16,3 97,1 66,0 49,7 5,0 a) Forages dont les coordonnées Lambert ne sont qu’approchées. Laboratoire de Géologie du Muséum. BIBLIOGRAPHIE 1. Abrard, R. a (1937) : Étude hydrogéologique du département de l’Oise. 2. Abrard, R. b (1937) : Contribution à l’étude hydrologique du bassin de Paris. Ann. Mines, t. XI, pp. 437-480. 71 5 — 3. Abrard, R. (1938) : Contribution à l’étude hydrologique du bassin de Paris. Supplément. Ann. Mines, t. XIII, pp. 5-37. 4. Abrard, R. (1939) : Contribution à l’étude hydrologique du bassin de Paris. 2e supplément. Ann. Mines, t. XV, pp. 135-167. 5. Dolle, L. (1939) : Légende de la carte géologique de la feuille de Laon. 3e édit. 6. Dollfus, G. F. (1890-91) : Recherches sur les ondulations des couches tertiaires dans le bassin de Paris. B. S. C. G. F., n° 14, t. II, pp. 116- 156, 1 carte. 7. Dollfuss, G. F. (1908) : Notes hydrologiques. B. S. C. G. F., n° 122, t. XIX, C. R. Collab., pp. 9-24. 8. Dollfus, G. F. (1925-26) : Notes hydrologiques et géologiques sur les environs de Paris. B. S. C. G. F., n° 162, t. XXX. C. R. Collab pp. 21-34. 9. Lemoine, Paul (1937) : L’Ile de France, ch. 2e, Pays au Nord-Ouest de l’Oise. Mém. Mus. Hist. Nat., N. sér., t. 5, fasc. 2, p. 367. 10. Lemoine, P. ; Humehy, R. ; Soyer, R. (1937). Listes des sondages effectués dans File de France, in P. Lemoine. — L’Ile de France ch. 2e, Pays au Nord-Ouest de l’Oise. Mém. Mus. Ilist. Nat., N. sér., t. 5, fasc. 2, p. 397. 11. Lemoine, P. ; Humery, R. ; Soyer, R. (1939) : Listes des sondages effectués dans l’Ile de France, in P. Lemoine. — L’Ile de France, ch. 2e, Valois et Multien. Mém. Mus. Hist. Nat., N. sér., t. 7, fasc. 1, p. 76. DON D’OUVRAGE Pinchemei (Philippe). Les plaines de Craie du nord-ouest du bassin parisien et du sud-est du bassin de Londres et leurs bordures. Etude de Géomorphologie. 1 vol. in-8°, 502 pages, 48 fig. , 16 pl., 6 cartes. Paris, 1954 (A. Colin, éditeur). L’ouvrage de M. Pinehemel est une Thèse de Géographie concernant la morphologie des plaines de Craie du Nord-Ouest de la France et du Sud- Est du bassin de Londres. Les géographes modernes utilisent de leur mieux les données de la Géologie, dont le langage est parfois un peu différent La méthode d’analyse appliquée ici a été étendue du bassin de Paris au bassin de Londres et nous renseigne ainsi sur la Structure de la Manche. La première partie est consacrée aux moorphologies fossiles et à la paléogéographie, ce qui conduit à l'interprétation de tous les dépôts, rési¬ duels ou non. La surface infractétacée prend toute sa valeur dans la mor¬ phologie actuelle du Boulonnais et du Weald. Dans la seconde partie, l’auteur traite de la morphologie structurale en fonction de la stratigraphie, de la tectonique et de l’érosion, expliquant ainsi tout le relief actuel. Dans la troisième partie, on étudie l’organisation des réseaux hydro¬ graphiques en fonction des données précédentes. Le travail se termine par une étude du modelé quaternaire. Après avoir lu ce livre, on se rend compte de ce que la plaine picarde, bien connue et d’apparence toute simple, masque une évolution com¬ plexe, plus complexe qu’on ne le croyait. Il y a bien des plis (anticlinaux et synclinaux), mais il y a beaucoup de dômes et de cuvettes, des fractures et des diaclases, qui sont produits du Crétacé au Pliocène. Les déforma¬ tions pliocènes à grand rayon de courbure jouent un rôle encore insoup¬ çonné. Les plis crétacés ont été érodés plusieurs fois et le réseau hydro graphique est en réorganisation permanente sur un fond topographique en perpétuelle évolution. (R. Furon.) — 717 — TABLE DES MATIÈRES du Tome XXVI. — - 2° Série. Pages Actes administratifs . 300, 653 Liste des associés nommés en 1954 . 169 Liste des Correspondants nommés en 1953 . 5 Travaux faits dans les Laboratoires pendant l’année 1953 . 7 Communications : Abrard (R.)- Les alluvions modernes de l’Yonne, d’Auxerre à Appoigny. Géologie et Hydrologie . 296 — La limite de l’Eocène et de l’Oligocène dans le Bassin de Paris. Réponse à M. G. Denizot . 564 André (M.). Présence du Thrombicula deliensis (Walch) en Cochinchine . . . . 93 — Sur la découverte, en Indochine, du Thrombicula (T.) wichmanni Oud., adulte . 95 — Sur quelques Thrombidions des Nouvelles-Hébrides . 194 — Description d’une nouvelle larve d ’ Ascoschôngastia (Acarien) parasite de Rats en Indochine . 200 — Brevipalpus geisenheyneri (Rübsaamen), Acarien parasite des arbres fruitiers . 326 — Présence de Y Eriocheir sinensis II. M.-Edw. sur la côte atlantique sud française . : . 342 — Un nouveau Thrombidion recueilli au Maroc : Dinothrombium (Dolicho- thrombium) Grand jeani n. sp . 476 — Sur la présence en France du Brevipalpus geisenheyneri (Rüb.) . 480 — Présence du Crabe chinois ( Eriochèir sinensis FI. M. Edw.) dans la Loire. 581 Bauchot-Boutin (M.-L.). Identification de Serrivomer Beani Gill et Ryder (Téléostéen Anguilliforme) . 303 Becquerel (P.). L’ontogénie des Phanérogames établie par l’anatomie dyna¬ mique nous montre-t-elle qu’elles sont constituées par un agencement de télomes modifiés au cours de la phylogénèse ? . 534 Berlioz (J.). Etude d’une nouvelle collection d’Oiseaux du Gabon . 64 — Étude d’une petite collection d’Oiseaux de Côte d’ivoire . 675 Bertrand (H.). Un Eubriide inconnu en Guinée française : description de sa nymphe (Col. Eubriidae ) . 501 Blanc (M.). Poissons recueillis aux îles Kerguelen par P. Paulian (1951) et M. Angot (1952) . 190 Blanc (M.) et d’Aubenton (F.). Compte rendu sommaire d’une mission hydro¬ biologique au Soudan (avril-septembre 1954) . 572 Boureau (Ed.). Étude paléoxylologique du Sahara (XX). Sur un Annonoxylon edengense n. sp., des couches post-éocènes du Sud-Ouest de l’Adrar Tiguirirt (Sahara Soudanais) . 286 — Étude paléoxylologique de l’Eocène français (I) : Sur la présence du Leguminoxylon Menchikoffii Boureau, dans le Bartonien de Courcelles- de-Touraine (Indre-et-Loire) . 439 718 — Budker (P.) et Fourmanoir (P.). Poissons de la Mer Rouge et du Golfe de Tadjoura (Missions Budker : 1938-39 et Chédeville : 1953) . 322 Carayon (J.). Deux genres nouveaux d’Hémiptères Anthocoridae du Brésil, représentant une tribu nouvelle . 596 — Un type nouveau d’appareil glandulaire propre aux mâles de certains Hémiptères Anthocoridae . 602 Cavaco (A.). Drypetes Vilhenae (Euphorbiacées), espèce nouvelle de l’Angola. 284 — - Un Cassipourea africain nouveau (Rhizophoracées) . 404 — Notes sur la flore de Dundo (Angola) . 638 — Id., II . 703 Ciiabanaud (P.). Notules Ichtbyologiques (suite) . 464 Cherbonnier (G.) Complément à l’étude des Holothuries de l’Afrique du Sud (2e et dernière note) . 117 — Note préliminaire sur les Holothuries de la Mer Rouge . 252 — Holothuries récoltées en Océanie française par G. Ranson en 1952. . 685 Gondé (B.). Diplopodes pénicillates d’Afrique septentrionale . 496 — Protoures du Cameroun . 511 — Sur la faune endogée de Majorque (Pénicillates, Protoures, Diploures Campodéidés, Palpigrades) . 674 Dehaut (G.). Considérations sur l’histoire évolutive des Vertébrés insulaires dans la région méditerranéenne occidentale . 413 Dresco (Ed.). Sur le genre Gyas (Opiliones) . 85 Fize. Cas de malformation d’un chélipède de Paguridae . 220 Franc (A.). Révision des Neritidae d’eau douce et d’eau saumâtre de Nouvelle- Calédonie . 231 — Révision des Ellobiidae (Pulmonés Basommatophores) de l’Archipel néo-calédonien . 363, 515 Forest (J.). Crustacés Décapodes Marcheurs des Iles de Tahiti et des Tuamotu. 1 Paguridea (suite) . 710 — Id., Scyllaridea . 345 — Sur un Pagure littoral nouveau de la Martinique, Paguristes cadenati sp. nov . 353 Gaillard (J.-M.). Révision des espèces des côtes de France du genre Gibbula Risso (Mollusque Prosohranche) . 238, 370 — Gastéropodes recueillis aux Iles Kerguelen et Heard par MM. Angot, Arétas, Aubert de la Rue, Brown et Paulian . 519 — Lamellibranches recueillis aux îles Kerguelen et Heard par MM. Angot, Arétas, Aubert de la Rüc, Brown et Paulian . 620 — Missions du bâtiment polaire « Commandant-Charcot », Récoltes faites en Terre Adélie (1950) par M. P. Tchernia : III, Mollusques . 678 Gerin (L.). Accouplement d’une femelle avec deux mâles simultanément chez des Helopeltis (Ilemip. Miridae) du Cameroun . 607 Granjean (F.). Observations sur les Oribates (28e série) . 204 — Id. (29e série) . 334 — Id. (30e série) . 482 — Id. (31e série) . 582 Guibé (J.) et Lamotte (M.). Étude comparée de Rana ( Ptychadaena) longirostris Peters et R. (Pt.) aequiplicaXa Werner . 318 Guillaumin (A.). Plantes nouvelles, rares ou critiques, des serres du Muséum (Notules sur quelques Orchidées d’Indochine, VII) . 130 — Id. (VIII) . 537 — Id. (IX) . 691 — Contribution à la flore de la Nouvelle-Calédonie. CV. Plantes fourra¬ gères récoltées par M. P. Sarlin . 269 — Contribution à la flore de la Nouvelle-Calédonie . 391 Guillaumin (A.) et Rose (H.). Floraisons les plus intéressantes observées dans les serres du Muséum pendant l’année 1953 . 134 719 — Hoffstetter (R.). Phylogénie des Edentés Xénarthres . 433 Humbert (H.) et Léandry (J.). Marcel Pichon (1921-1954) . 569 Jacquot (M.). Corrélations entre proportions céphaliques et cérébrales chez les Urodèles (vue d’ensemble et théorie générale) . 307 Jupeau (L.). Symphyles du Sud Ouest de la France, avec description d’une espèce nouvelle . 100 — Contribution à l’étude des Symphyles du Cameroun . 593 Laurent (P.). Histologie topographique de l’innervation cardiaque de divers Téléostéens marins et d’eau douce . 579 Lenoble (J.) et Le Grand (Y.). Le tapis de l’œil du Coelacanthe ( Latimeria anjouanae [Smith] . 460 Mahabalé (T. S.). Two French Savants : Charles-Eugène Bertrand, the Bota- nist and Paul Bertrand, the Paleo-botanist . 444 Mathon (Cl. Ch.). L’écologie du développement des Aegilops (Graminées). — 2e partie : L’analyse stadiale précisée ; 2e note : le groupe « ouata ». . . . 152 — L’écologie du développement des Aegilops (Graminées). A propos de la systématique des Aegilops . 407 — Recherches méthodologiques sur le développement de diverses variétés de Triticum turgidum compositum (Blé Poulard branchu) . 695 Nataf (G.). Les Ophiothrix fragilis (Echinodermes) de Roscoff . 632 Nouvel (J.) et Rinjard (J.). Septicémie à Welchia perfringens observée sur des Eléphants de Mer — Mirunga leonina (L.) . 655 Pinar (N.) et Roman (J.). Echinides de Romandag (Turquie). ( Sismondia aff. saemanni de Loriol) . 561 Ranson (G.). Note sur Cypraea cicercula L. 1758 . 612 Remy (A.). Description d’un nouveau type de Pauropode : Ilansenauropus gratus n. g. n. sp. de Nouvelle-Zélande . 104 — Pauropodes d’Espagne . 663 Risbec (R.). Observations sur les Eulimidae (Gastéropodes) de Nouvelle- Calédonie . 109 Roger (J.). Le gisement villafranchien de Senèze (Haute-Loire) . 292 — Quelques observations de « géologie marine » actuelle sur les rivages de la Mer Noire . 705 Rouvillois (A.). Hydrologie de la craie de l’Oise et de l’Aisne d’après les forages . 711 Roux (Ch.). Description de deux espèces nouvelles de Poissons des côtes d’Afri¬ que Equatoriale Française. Dentex polli et Scorpaena gaillardae . 468 — et Collignon (J.). Description d’une nouvelle espèce de Poisson, de la famille des Serranidae, observée sur les côtes de l’Afrique Équatoriale Française : Promicrops ditobo . 473 Ruschi (A.). Bromeliaceae et Orchidaceae novae espirito santenses . 544 Saban (R.). Phylogénie des Insectivores . 419 Signeux (J.). Notes paléoichthyoîogiques (suite) . 642 Sillans (R.). Matériaux pour la flore de l’Oubangui-Chari (Araliacées) . 149 Soyer (R.). Le forage du sanatorium de Franconville, à Saint-Martin-du- Tertre (S.-et-O.) . 163 — Hydrogéologie du Lutétien : Orxois, Tardenois et Soissonnais (10e note). 646 Steffan (J. R.). Note sur le genre Uscana Girlt (Hym. Trichogrammidae) et description d’espèces nouvelles parasites de Bruches . 667 Stehlé (H.). Ecologie et géographie botanique de l’archipel des Saintes (An¬ tilles françaises} (20e contribution) . 276, 396 Stehlé (H.) et Boisramé (R.). Essai de détermination du micro-climat de l’archipel des Saintes d’après le relief, les affinités floristico-sociolo- giques de sa végétation et les cultures . 552 Tixier-Durivault (A.). Les Octocoralliaires d’Afrique du Sud (I. Alcijona- cea ) . . . 124, 261, 385, 526 720 — — ld. (II, Gorgonacea ; III. Pennatulacea ) . 624 Turmf.l (J. M.). Ecologie descriptive et expérimentale du genre Eryngium . . . . 139 Urbain (Ach.) et Nouvel (J.). Infestations parasitaires mortelles observées sur des Manchots récemment importés des îles Kerguelen . 188 Urbain (Ach.), Nouvel (J.), Bullier (P.) et Rinjard (J.). Rapport sur la mortalité et la natalité enregistrées au Parc Zoologique du Bois de Vin- cenues pendant l’année 1953 . 171 Vachon (M.). Remarques morphologiques et anatomiques sur les Pseudo¬ scorpions appartenant au genre Pseudoblothrus (Beier) . 212 — Nouvelles captures de Pseudoscorpions (Arachnides) transportés par des Insectes . 590 Vaissière (R.). Description de Acartia (Acanthacartia) Rartsoni Rose 1953. Copépode pélagique des lagons des îles Tuamotu . 358 Vandel (A.). Description d’une nouvelle espèce de Bathytropa, B. colasi n. sp. (Crustacés : Isopodes terrestres) . 80 — Sur une espèce mal connue d’Isopode terrestre, Phalloniscus pygmaeus (B.-L.) ( Philoscia pygmaea B.-L.) . 226 — Le statut systématique de trois Porcellions de l’Espagne orientale (Crus¬ tacés ; Isopodes terrestres) . 491 Viette (P.). Étude d’une petite collection de Lépidoptères de la Réunion.. 506 Villïers (A.). Types déposés au Muséum national d’Histoire naturelle par l’Institut Français d’Afrique Noire (5e liste) . 457 Wesenberg-Lund (E.). Sipunculids and Echiurids collected by M. G. Ranson in Oceania in 1952 . 376 Le Gérant : Marc André. ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F. PAILLART. - 1-2-1955 REGLEMENT Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux laits dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national d’Histoire naturelle. Le nombre des fascicules sera de 6 par an. Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1/2 feuille (8 pages d’im¬ pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus¬ crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière à occuper la place minima. Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit, avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin suivant. Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie¬ ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs. Il ne sera envoyé qu 'une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de la retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un numéro ultérieur. Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils sont priés d’incrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé¬ mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais). Les auteurs désirant faire des communications sont priés d’en adresser directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la séance. TIRAGES A PART Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils peuvent en outre s’en procurer à leur frais 25 supplémentaires, aux conditions suivantes : 25 ex. 50 ex. 4 pages . . 57 fr. 50 74 fr. 50 8 pages . 65 fr. 75 89 fr. 75 Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le numéro, brochés avec agrafes et couverture non imprimée. Les commandes dépassant 50 exemplaires ne pourront être acceptées que par autorisation spéciale et à des prix supérieurs à ceux qui sont mentionnés sur le tarif ci-dessus. Les auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part brochés au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves. Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du numéro correspondant. PRIX DE l'ABONNEMENT ANNUEL : France : 1.500 fr. — Étranger : 2.200 fr. (Mandat au nom de l’Agent comptable du Muséum) Compte chèques postaux : 124-03. Paris. EDITIONS DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 36, RUE GEOFFROY-S AINT-HILAIRE, PARIS Ve Archives du Muséum national d’Histoire naturelle (commencées en 1802 comme Annales du Muséum national d’Histoire naturelle). Bulletin du Muséum national d' Histoire naturelle (commencé en 1895). (Un vol. par an, abonnement annuel France, 1500 fr., Etranger, 2200 fr.). Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com¬ mencée en 1936. (Sans périodicité). Publications du Muséum national d’Histoire naturelle. (Sans périodicité fixe; paraît depuis 1933). Index Seminum Horti parisiensis. (Laboratoire de Culture ; paraît depuis 1822 ; échange). Notulæ Systematicæ. (Directeur, M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro- gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, France, 600 fr. ; Etranger, 900 fr.). Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le Dr R. Jeannel, Laboratoire d’ Entomologie ; paraît depuis 1934). Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle à Dinard. (Laboratoire maritime de Dinard ; suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ; prix variable par fascicule). Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ; adressé gratuitement aux Membres de la Société des Amis du Musée de l’Homme). Recueil des travaux du Laboratoire de physique végétale. (Laboratoire de Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange). Travaux du Laboratoire d’ Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; échange). Journal d’ Agriculture tropicale et de Botanique appliquée (remplace la Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale depuis le 1-1-1954). Laboratoire d’Entomologie agricole coloniale. Abonnement, France, 1.500 fr., Etranger, 2.000 fr. Revue Algologique. (Directeurs MM. R. Lami et P. Bourrelly, Labora¬ toire de Cryptogamie ; paraît depuis 1924 ; Nouvelle série à partir du 1er janvier 1954, abonnement, France, 1.000 fr., Etranger 1.200 fr.). Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur Mme Y. Allorge, Laboratoire de Cryptogamie; paraît depuis 1874; abonnement, France, 1.500 fr., Etranger, 2.000 fr.). Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique). (Directeur M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie. Paraît depuis 1928 ; abonnement France et territoires d’Outre-Mer, 1400 fr., Etranger, 2000 fr. Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères, (Direc¬ teur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 1000 fr. ; Étranger, 1400 fr.). ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLART. • — - 1-2-1955.