BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM MASSON ET C ie , ÉDITEURS LIBRAIRES DE V ACADÉMIE DE MÉDECINE 120, Boulevard Saint-Germain, PARJS-VI® I Numéro spécial consacré à LA MINÉRALOGIE DE LA FRANCE D’OUTRE-MER - ) 0 # LA MINERALOGIE DE LA FRANCE D’OUTRE-MER AU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 2e Série. — Tome III (Supplément 1931) LA MINERALOGIE DE LA FRANGE D’OUTRE-MER (DÉPARTEMENTS ALGÉRIENS, COLONIES, PROTECTORATS) AU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE PAR A. LACROIX MASSON ET C ie , ÉDITEURS LIBRAIRES DE L’ACADÉMIE DE MÉDECINE 120, Boulevard Saint-Germain, PARIS-Vl e LA MINÉRALOGIE DE LA FRANGE D’OUTRE-MER AU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE par M. A. Lacroix. Lorsqu’en 1893, j’ai assumé la direction de la Collection minéra¬ logique du Muséum national d’histoire naturelle, je n’y ai trouvé que quelques centaines d’échanlillons de minéraux de la France d’Outre-mer (Départements algériens, Colonies, Protectorats). La nécessité de me documenter pour la Minéralogie de la France ef. de ses colonies dont je venais de commencer la publication, m’a conduit à faire un grand effort pour constituer des séries de miné¬ raux et de roches des Colonies françaises. Un courant s’est ainsi créé peu à peu vers le Muséum et, aujourd’hui, il fournit plus de la moitié des entrées de notre grande collection nationale. Je ne me suis pas proposé de constituer, puis d’enrichir, une sorte de Campo Santo, où des minéraux et des roches exactement déterminés et catalogués seraient simplement exposés sur les rayons d’élégantes vitrines. J’ai voulu surtout étudier ces docu¬ ments et décrire tous ceux qui en valaient la peine. Ainsi notre collection des minéraux et des roches des Colonies, comme aussi celle des matériaux de la métropole,est devenue une collection de types, souvent uniques; c’est ce qui constitue son originalité et contribue à lui donner son incomparable valeur. La bibliographie accompagnant cet exposé fournit le bilan des résultats d’un dessein poursuivi sans interruption depuis trente- huit ans par mes élèves et par moi-même et que j’ai complétés par de nombreuses explorations personnelles sur le terrain. Pour toutes nos Colonies, les travaux qui figurent sur ces listes constituent ce qui a été publié de plus important sur la question : pour certaines d’entre elles, ils représentent presque la totalité de ce qui a été publié. - 6 — Il eut été intéressant à l’occasion de l'Exposition Coloniale internationale qui vient de s’ouvrir, de réunir tous ces minéraux en un seul ensemble, mais l’organisation de notre Collection ne le per¬ met pas : les minéraux y sont classés, non par ordre géographique, mais suivant une méthode systématique basée sur leur composi¬ tion chimique et leur forme cristalline. Dans certains groupes, les échantillons d’origine coloniale jouent un rôle si éminent que les en extraire, même provisoirement, eut été détruire complètement l’économie générale de notre Exposition permanente. J’ai donc cherché un autre moyen de mettre en évidence les pro¬ ductions minérales des Colonies françaises et c’est dans ce but qu’a été rédigé cet exposé sommaire de tous les documents coloniaux du service de Minéralogie [qui, soit du point de vue théorique, soit du point de vue pratique, présentent quelque intérêt; cette restriction est nécessaire, car il ne saurait être question ici d’énu¬ mérer tous les minéraux communs, dépourvus d’intérêt, général, que nous possédons. 11 est facile de reconnaître, au premier coup d’œil, dans notre Galerie les minéraux de nos possessions lointaines, grâce au cadre bleu de leur étiquette ; cette couleur les distingue des minéraux de la métropole dont les étiquettes ont un cadre noir, alors que celles des minéraux provenant des autres pays sont encadrées de rouge. Les échantillons exposés au public ont été choisis parmi les plus beaux, les tiroirs situés sous les vitrines en renferment une grande quantité d’autres. Les minéraux considérés en eux-mêmes, et constituant la collec¬ tion de Minéralogie proprement dite , puis les minéraux associés pour former les roches, c’est-à-dire la Lithologie, vont être passés en revue successivement. C’est pour moi un agréable devoir de remercier les autorités officielles et tous ceux qui m’ont aidé dans ma tâche; on trou¬ vera, pour chaque Colonie, etc., énumérés les principaux de ces amis de la Science et du Muséum, ayant eu le souci de travailler à la connaissance du sol de notre domaine colonial et par suite à sa grandeur et à sa prospérité. Le sous-directeur de mon laboratoire, M. P. Gaubert, et mon assistant, M. Orcel, ont été pour moi de précieux collaborateurs. 4 DISTRIBUTION DES COLLECTIONS I. - MINÉRALOGIE Les collections minéralogiques sont exposées au rez-de-chaussée de la Galerie. La collection systématique est placée dans les vitrines horizon¬ tales et verticales situées contre les colonnes du monument ; elles sont numérotées de 1 à 192, à partir de la gauche, quand on entre dans la galerie et qu’on la parcourt dans le sens des aiguilles d’une montre. De grandes armoires verticales placées contre les colonnes ren¬ ferment une collection de minéraux, classée d’après leur gisement géologique, puis la Minéralogie technologique : minéraux non métalliques, marbres, pierres dures utilisées dans l’art et l’indus¬ trie, etc. Au centre de la Galerie, une vitrine monumentale renferme, depuis peu, la collection des minerais métalliques, ordonnés d’après le métal utile. Elle est flanquée, à gauche et à droite, de grandes vitrines en fer et glaces, renfermant de gros échantillons hors série de la collection générale, ceux d’origine coloniale sont parti¬ culièrement remarquables. Sur leur prolongement, entre les meubles contenant la collection géologique, se trouvent deux vi¬ trines, symétriquement disposées, contenant la collection de pierres précieuses. Aux deux extrémités de la Galerie, enfin, sont distribués, hors série, de gros échantillons de, taille exceptionnelle. Le catalogue de la collection, en vente à la porte de la Galerie, donne des détails plus étendus qui ne sauraient prendre place ici. II. — LITHOLOGIE La collection systématique de roches occupe, dans la Galerie de Minéralogie, la première travée des vitrines horizontales centrales faisant suite à celles contenant les pierres précieuses. On y trouve quelques échantillons provenant de nos Colonies, mais cette collec¬ tion ne renferme qu’un nombre limité de roches. Météorites. — Au voisinage de la grande vitrine centrale con¬ sacrée aux minerais métalliques, sont disposées onze vitrines, renfermant la collection de météorites. L’une d’elles est consa¬ crée aux pierres et aux fers, et aussi aux tectites de la France — 8 — d’Outre-Mer. Un gros bloc de fer météorique du Touat est placé en avant de la statue de Cuvier. Collection lithologique du laboratoire. Au Muséum, les collections de roches faisant traditionnellement partie du Service de Géologie, la collection lithologique du labo¬ ratoire de Minéralogie a ôté, et. est restée, pendant de très longues années, une collection privée, constituée par mes récoltes person¬ nelles, celles de mes élèves et de mes amis. Ce n’est que depuis peu qu’à la suite d’une entente réalisée avec le Service de Géologie j’ai pris la charge de la collection systématique de roches et que, par suite, ma collection lithologique a acquis un carac¬ tère officiel. Mais comme aucun crédit, ne lui était affecté, son organisation et son fonctionnement n’ont pu être assurés, jus¬ qu’à une date récente, que grâce à la générosité d’un mécène, M. Jacques Bienenfeld. Aujourd’hui, elle est bien classée, cata¬ loguée et pourvue d’un système de fiches minéralogiques et géo¬ graphiques tenues à jour et faciles à consulter. M. le colonel Azéma, M me E. Jérémine et M. Adolphe Richard ont coopéré avec activité et dévoûment à l’exécution de ce grand travail. Le but envisagé a été de réunir une collection de types de toutes les roches éruptives et métamorphiques connues en échantillons aussi irréprochables que possible; ce sont ces matériaux sélection¬ nés qui ont été étudiés par les méthodes optiques, exigeant la confection coûteuse d’un grand nombre de lames minces pour l’examen microscopique, et par les méthodes chimiques. Pour pouvoir faire effectuer les innombrables analyses chi¬ miques complètes nécessaires à la réalisation de mon programme, de grandes ressources financières étaient indispensables : le Mu¬ séum ne pouvant les fournir, elles ont été obtenues surtout grâce à des subventions des Gouverneurs généraux de nos Colonies : Afrique occidentale, Afrique équatoriale, Algérie, Indochine, et plus particulièrement Madagascar. Ainsi a pu être obtenu un double résultat : 1° l’étude très poussée de la composition chimique et minéralogique du sol de toutes nos Colonies, où rien n’avait été fait jusqu’alors à ce point de vue; proportionnellement à sa surface, Madagascar est aujourd’hui, de beaucoup, le pays du monde pour lequel il existe le plus grand nombre d’analyses complètes de roches,et 2° l’obtention de documents d’une valeur inestimable au point de vue général. Aussi la connaissance de la composition chi¬ mique des roches des Colonies françaises constitue-t-elle l’ossature du Traité de Lithologie dont j’achève la rédaction. ' ' I 1 Fig. — 9 — Les analyses ont été effectuées avec une grande habileté par MM. Pisani, Boiteau, Lassicur et surtout par M. Raoult. Dans cette collection systématique, la valeur à attribuer à chaque échantillon est mise en relief par la couleur de la boîte qui le renferme, les morceaux mêmes qui ont été analysés, c’est-à-dire les types, ont une boîte rouge; ceux qui proviennent seulement d’un gisement dont les roches ont été analysées, c’est-à-dire les colypes, ont une boîte d’un bleu pâle, enfin, la boîte des échantillons qu restent à analyser est d’un bleu foncé. Pour chaque roche analysée a été rédigée une fiche donnant le résultat de l’analyse chimique et son interprétation chimicominé- ralogique. La bibliographie, quand il y a lieu, et, au fur et à me¬ sure des possibilités, la description minéralogique des plaques minces correspondantes sont inscrites sur le verso de la fiche. Je ne crois pas m’avancer trop en disant qu’il n’existe nulle part de collec¬ tion comparable à celle-ci. Elle comprend uniquement les roches éruptives et métamorphiques; quant aux roches sédimentaires, elles ne sont représentées que par un nombre limité d’échantillons, réunis seulement pour référence. D’une façon générale, quand une série de roches arrive au laboratoire, dès qu’elle a été étudiée, ne sont conservés et interca¬ lés dans cette collection que les échantillons analysés et ceux pré¬ sentant quelque intérêt spécial. Le gros de la récolte est remis au Service de Géologie qui possède de grandes séries, classées au point de vue géographique. Exception a été faite seulement pour quelques séries coloniales particulièrement intéressantes. Elles constituent des annexes à la collection systématique. BIBLIOGRAPHIE ABRÉVIATIONS B.S.F.M . Bull. Com. êt. hist. sc, Afr.occ. franc. Bull. Mines Mad . Bull. Muséum, Paris . Bull. Serv. géol. Indochine Bull. Soc. Belge Géol . Bull. Soc. géol. France ... C.R . Bulletin de la Société française de Minéralogie. Paris. Bulletin du comité d’études historiques et scien¬ tifiques de l’Afrique occidentale française. Dakar. Bulletin des mines de Madagascar. Tananarive. Bulletin du Muséum d’histoire Naturelle. Paris. Bulletin du service géologique de l’Indochine. Hanoï, Bulletin delà Bociété belge de Géol ogie. Bruxelles. Bulletin delà Société géologique de France.Paris. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des Sciences. Paris. - 10 - C. R. Acad. sc. colon . Comptes rendus des séances de l’Académie des sciences coloniales. Paris. C. R. Ass. frang. avarie, sc .. Comptes rendus de l’Association française pour l’avancement des sciences. Paris. C. R. Cong. Soc sav. Paris . Comptes rendus du congTès des sociétés savantes de Paris et des départements. Paris. C. R. Soc. géol. France . Comptes rendus sommaire des séances de la so¬ ciété géologique de France. Paris. La Géographie. . Bulletin de la Société de Géographie. Mém. Acad. sc. Paris .. Mémoires de l’Académie des sciences. Paris. Nouv. Arch. Mus. Paris . Nouvelles archives du Muséum d’histoire Natu¬ relle. Paris. Rev. gén. Sc . Revue générale des sciences pures et appliquées. Paris. Rev. sc . Revue scientifique. Paris. Dans les bibliographies qui accompagnent chaque division de ce travail n’ont été cités que les travaux effectués au Muséum et à quelques unités près dans mon labora¬ toire. Pour ce qui est antérieur à 1913, on trouvera dans ma « Minéralogie de la France et de ses colonies » un complément d’informations. TRAVAUX SUR LES COLONIES FRANÇAISES EN GÉNÉRAL Lacroix (A.). 1. Discours prononcé au Congrès des Sociétés savantes, le 13 avril 1912. 2. Les gisements de l’or dans les Colonies françaises. Conférence faite au Muséum PHistoire Naturelle en 1917, in Nos Richesses coloniales. Paris (Challamel), 1918, p. 1-60. 3. Minéralogie de la France et de ses colonies. Paris. Description physique et chi¬ mique des minéraux. Étude des conditions géologiques de leurs gisements. T. I (1893-95), 723 p. - T. II (1897), S04 p. - T. III (1901-1909), 816 p. - T. IV(191Q), l u supplément 923 p. — T. V (1913), 2° supplément et Index Géo¬ graphique 501 p. Ave c nombreuses figures géométriques et phote graphies. 4. Les ressources des colonies françaises et leurs débouchés. Discours prononcé à la Société des Anciens Élèves et Élèves de l’École libre des Sciences Politiques. In La Politique coloniale de la France , F. Alcan, Paris, 1924, p. 55-66. I MADAGASCAR J’ai fait porter le maximum de mes efforts sur Madagascar, parce qu’au point de vue minéralogique, la Grande Ile était, à l’origine de mes études, la plus inconnue et qu’elle s’est montrée bientôt la plus intéressante et la plus ricbe de nos Colonies. Elle joue aujourd’hui un rôle de premier plan dans la science minéralogique par le nombre, par la variété, par l’importance des roches et des minéraux, parfois spéciaux, qu’elle renferme et aussi par les parti¬ cularités de leurs gisements. Beaucoup d’entre eux ne sont pas seulement intéressants au point de vue scientifique, ils ont une importance économique et leur exploitation constitue l’une des ressources les plus fructueuses de la Colonie. Les trois quarts de nie sont constitués par des Schistes cristallins et des Roches intrusives; c’est là que sont concent rés le plus grand nombre de ses gisements de minéraux d’intérêt pratique à l’exclu¬ sion des gisements de charbon, de combustibles liquides, de phos- phate de chaux, encore incomplètement élucliés, et qui sont situés dans les Formations sédimenlaires de l’Ouest (Permien à Quater¬ naire, avec grand développement du Secondaire), constituant le dernier quart de la Colonie. U existe aussi quelques lambeaux de sédiments sur la côte orientale de l’îlc et quelques îlots de schistes cristallins au milieu des sédiments de l’ouest. Sauf ces restrictions, schistes cristallins et. roches éruptives anciennes et sédiments non métamorphiques ont des domaines distincts. Quant aux Formations volcaniques ou intrusives postjurassiques qui s’observent dans toute l’étendue de Madagascar, elles sont beaucoup plus intéressantes au point de vue lithologique que minéralogique. Cette partie ancienne de l’île paraît avoir été émergée depuis la fin de Père primaire; elle a, par suite, subi, depuis lors, de pro¬ fondes érosions; ainsi s’explique la nature de sa Minéralogie qui est essentiellement une Minéralogie de silicates et d'oxydes : les titanates, tantalates, niobates y abondent. A l’exception du gra¬ phite et de l’or, et d’un peu d’argent, les corps simples sont ab¬ sents; les sulfures et sulfosels et aussi les haloïdes, les carbonates, sulfates, phosphates, arséniates sont rares. Tel est le caractère très particulier de la minéralogie résumée plus loin. Il ne faut pas oublier que Madagascar, mesurant près de 1600 kms, — 12 — suivant le méridien, se trouve en grande partie dans une zone intertropicale, que son sol, aux altitudes les moins élevées, a subi d’intenses transformations lalériliques, de telle sorte que beau¬ coup de ses minéraux ont fait l’objet de concentrations superfi¬ cielles dans des éluvions, formés par la terre rouge, puis ont été entraînés dans les alluvions. I. - MINÉRAUX D’INTÉRÊT ÉCONOMIQUE a) Gisements métallifères. Or. — Les filons sont rares, spéciaux et localisés dans les terrains triasiques de la bordure septentrionale du Massif central ou à leur voisinage. Ce sont des filons de quartz, composés par des cristaux distincts de ce minéral. L’or, très argentifère (électrum), est tou¬ jours crislallitique ou nettement cristallisé. Dans les mêmes con¬ ditions, l’argent est exceptionnel, avec des produits sulfurés (argyrite).' Dans le Massif central, l’or est disséminé un peu partout; il se trouve comme élément métamorphique dans toutes les catégories de schistes cristallins (gneiss, micaschistes, quartzites à magnélite et même calcaires) et surtout dans des veinules de quartz interstra¬ tifiées dans les gneiss; ces veines sont d’autant plus riches que leur épaisseur est moindre. A l’inverse du cas signalé plus haut, cet or est généralement à haut titre. Il est accompagné d’un peu de sylvanite dans un seul gisement, rarement de sulfure de cuivre, plus souvent de pyrite, de feldspalhs, de micas, de tourmaline. Exceptionnellement, Cet or est palladié. L’or est surtout exploité soit dans les éluvions des roches précé¬ dentes, soit dans les alluvions. On le trouve parfois sous forme d’assez grosses pépites. Platine. — Le platine a été signalé dans les sables aurifères de quelques rivières de l’Est : son gisement en place est inconnu. Cuivre. — Quelques gisements de cuivre se trouvent dans les cal¬ caires paléozoïques, au contact du granité. Les minerais sont : érubescile, chalcopyrite, pyrite cuprifère; les minéraux oxydés secondaires les plus fréquents sont : malachite, brochanîite, chessy- liie. Des filons quartzifères, traversant les micaschistes, renferment de Y érubescile et de la chalcosine. Plomb. — Quelques filons quartzeux, avec galène et blende et quelques minéraux oxydés : wulfénite, pyromorphile, cérusite. — 13 — Fer. — Le minerai de fer principal est la magnétite, constituant un élément essentiel, et parfois prédominant, de quartzites très abondants au milieu des gneiss et des micaschistes. La limonite est très fréquente, comme produit d’altération de ces quartzites à magnétite ; elle forme aussi des concrétions dans les argiles latéri- tiques, en général. Titane. — Les minerais de titane seront peut-être utilisables un jour; ils offrent un grand inLérêt minéralogique. Les fers titanés forment des concentrations dans les gabbros, soit sous forme d’il- ménite, soit sous forme d’associations microperthitiques avec la magnétite ou l’hématite. Bismuth. — Très gros cristaux de bismulhinite, transformés en un carbonate, des pcgmatites potassiques. Nickel. — Quelques gisements de nouméile (garniérite) du même genre que ceux de la Nouvelle-Calédonie, c’est-à-dire produits par altération de serpentines, ont été reconnus. Cérium. — Une grande quantité de gros cristaux de baslnaésile, qui est un fluocarbonate de cérium, ont été recueillis dans les élu- vions d’une pcgmatite de syénite à ægyrine. La monazite, en gros cristaux bruns, se trouve dans les pegma- tites à moscovite et en très petits grains dans les sables de beau¬ coup de rivières. b) Gisements minéraux non métallifères. Pierres précieuses. — Les pierres précieuses constituent l’une des plus remarquables productions minéralogiques de la Grande Ile. Elles y sont fructueusement exploitées ; cette industrie a pris nais¬ sance à la suite de travaux effectués au Muséum. Je crois, en effet, avoir été le premier à l'aire tailler d’une façon systématique des pierres précieuses de Madagascar, à la suite de l’Exposition temporaire de tous les produits de la Grande Ile, faite au Muséum, lors de l’expédition de 1896; c’étaient des cymophanes, des grenats, des topazes, que m’avait remis Suberbie, elles prove¬ naient des alluvions de la Belambo, gisement qui, par parenthèse, n’a pas été exploré depuis lors. En 1902, j’ai fait tailler une belle série de tourmalines d’un jaune d’or et brunes, trouvées parmi des minéraux recueillis par Garnier-Mouton, chef de la province de Betafo, sur des instructions du général Gallieni qui avait bien voulu s’intéresser à mes recherches. A partir de cette époque, ces pierres ont été exposées dans la Galerie de Minéralogie et quand, sur l’initiative du capitaine Mou- neyres, le premier chef du Service des Mines, et l’un des amis de — 14 — notre collection, l’administration de la Colonie fit venir de France un lapidaire, M. Villierme : celui-ci s’est tout d’abord documenté auprès de nous pour la première prospection méthodique qui a mis fin à la période héroïque de cette recherche. Un petit nombre de ces gemmes se trouvent dans des alluvions [corindon rouge (rubis); ou dans des tufs basaltiques [ corindon bleu (saphir)], ferropicotite, en cristaux noirs opaques, remarquables par leur éclat]. Quelques autres, tels que la cordiérile (saphir d’eau) et le grenal almandin sont trouvés dans le gneiss, en, place, ou dans ses éluvions. Mais la plus grande partie des pierres précieuses malgaches sont exploitées dans des filons de pegmalites ou dans les concentrations naturelles existant au milieu de leurs éluvions. 11 existe deux types de pegmalites dont les minéraux sont expo¬ sés dans deux vitrines spéciales (A x — A 2 ). Ils fournissent chacun des gemmes particulières. A. Les pegmatites potassiques sont caractérisées par la pré¬ sence du mica muscovite ou du mica bio f i Le, de la tourmaline noire, du grenat almandin-spessartite, d’un brun rouge, seulement trans¬ lucide. Ces pegmatites renferment fréquemment d’énormes cris¬ taux de béryl; à l’entrée de la Galerie, on en verra un mesurant près d’un mètre de longueur. Ces béryls de diverses couleurs, incolores, jaunes, verts, bleus, plus rarement roses, sont générale¬ ment opaques mais avec des porLions transparentes que l’on isole par égrisage; ce sont elles qui constituent des gemmes; les por¬ tions opaques sont utilisées pour l’industrie chimique (fabrication du glucinium). Exceptionnellement, l’on rencontre la topaze, en grands cristaux limpides ou légèrement bleutés. B. Les pegmatites soDOLiTiiiQUESSont, caractérisées par un mica spécial, violacé, lithique, la lépidolile; la tourmaline y est plus ou moins lithique et souvent transparente, jaune d’or, bleuâtre, verte, rouge de diverses nuances ( rubellite )/ ce sont les vai'iétés fournissant, des gemmes. Le béryl est césifère, d’un beau rose et constitue la gemme appelée morganile; le grenat est la spessartile, d’une belle couleur orangée et d’un magnifique éclat. Ces différents minéraux sont engagés dans les pegmatites comme éléments normaux, mais on trouve aussi certaines espèces tapis¬ sant de grandes druses sous forme d’admirables cristaux, produiLs par une pneumatolyse constructive. Ils sont parfois corrodés par une pneumatolyse destructive qui a formé, à leurs dépens, d’autres minéraux cristallisés (albite, bityite, rubellite en petites aiguilles de couleur pâle, lépidolile en menues paillettes) que l’on peut admi¬ rer dans la collection; sous cette dernière forme, ces matériaux — 15 — sont très intéressants au point de vue scientifique, mais sans importance économique. A ces divers minéraux, il faut ajouter un certain nombre d’es¬ pèces qui, à Madagascar, se trouvent avec une couleur et une transparence telles qu’elles constituent exceptionnellement une gemme. L 'orlhose fcrrifère, jaune d’or, la scapolile et la danburile, jaune ambré, la kornerupine, d’un vert olive, n’ont jusqu’ici été trouvées, sous ceLte forme précieuse, qu’à Madagascar. Toutes les gemmes qui viennent d’être passées en revue sont distribuées, dans leur état brut, à leur place systématique dans la Collection générale, mais on trouvera dans la Collection spéciale de gemmes, une vitrine renfermant une série remarquable de toutes ces pierres malgaches, taillées, en spécimens remarquables par leurs grandes dimensions et par leur beauté. En voyant notamment la série des béryls, on comprendra pourquoi j’ai qualifié la Grande Ile de Pays des Béryls. Au point de vue général, apparaît la démons¬ tration de ce fait que, dans les pierres précieuses, la couleur n’est pas une propriété moléculaire, mais une coloration accidentelle, due à des traces d’oxydes métalliques (béryls incolores, jaunes, bleus de ciel, d’un bleu vert ( aigue-marine ), verts, roses ( morganite ), de diverses nuances. Cette collection magnifique a été faite par la Société de l’Anka- ratra, sous la direction de M., Vielle-Kœchlin : les pierres ont été taillées par M. Joz Roland et l’ensemble a été généreusement offert au Muséum par M. Edward Tück. On a ajouté à cette collection les premières gemmes malgaches taillées, dont il a été question plus haut. Dans une vitrine voisine, ont ôté exposées deux collections des gemmes taillées provenant du même genre de gisement, c’est-à-dire des pegmatites, mais d’autres pays, et qu’il est intéressant de comparer aux pierres précieuses malgaches. L’une est formée par des gemmes de l’Amérique du Nord; elle a été faite par M. George F. Kunz, pour la C le Tiffany et offerte au Muséum par M. Pierpont Morgan, l’autre est constituée par des pierres taillées provenant du Brésil et nous a été donnée par le Gouvernement de ce grand pays. Dans la vitrine placée symétriquement à celle des gemmes mal¬ gaches, à l’autre extrémiLé de la Galerie, est exposée une collection systématique de gemmes taillées. Elles ont été classées de façon à mettre en évidence ce fait que la même couleur peut être possédée par des pierres précieuses de nature complètement différente. Pour chaque couleur, elles sont ordonnées par ordre décroissant de réfringence et par suite d’éclat et de valeur. On y retrouvera des échantillons de toutes les gemmes malgaches. - 16 — Pierres serai-précieuses. — Madagascar est célèbre, depuis plu¬ sieurs siècles, par ses énormes cristaux limpides de quartz utilisés pour la fabrication d’objets d’art, de lunetterie et des instruments de physique, optique, etc. Avant la conquête française, ces blocs limpides de crisial de roche étaient, recueillis dans les rivières. Aujour¬ d’hui l’on exploite aussi des cristallières dans les quartzites de la région métamorphique. Les cristaux imparfaitement limpides ou trop maclés pour pouvoir servir à l’industrie de l’optique sont utilisés pour la fabrication des objets en verre de silice. Le quarlz rose des pegmatites, les agates, les calcédoines, les jaspes de toutes couleurs, des basaltes décomposés de l’Ouest et du Nord-Ouest de l’île sont recherchés pour la fabrication de bibelots artistiques, pour l’ornementation et pour l’outillage des labora¬ toires, etc. 11 en est de même pour la belle amazonite dos pegma¬ tites. Des objets d’art taillés dans ces diverses pierres par MM. Bozac- chi et Fourrier (don de M. Tück) sont exposés dans les vitrines des pierres précieuses; des instruments et objets d’art en agate de la Taillerie de Royat se trouvent dans les vitrines contre-colonnes consacrées aux pierres dures (A 34 ). La vitrine placée à l’entrée de la Galerie renfermant des objets d’art taillés dans des matières précieuses renferme une coupe en plasma du N.-W. de Madagascar. Il est fort probable que le cristal de roche ayant servi à la taille des magnifiques coupes sculptées de la Renaissance, exposées dans cette même vitrine, et qui sont généralement indiquées comme provenant de l’Inde ou de la Chine, viennent, en réalité, de Mada¬ gascar, qui, de très longue date, avait des relations commerciales avec l’Inde, par l’intermédiaire de boutres indiens ayant pour centre d’action le S. de Nosy-bé et. la côte N.-E. de la Grande Ile. Minéraux radioactifs. — L’industrie des minéraux radioactifs à Madagascar est encore un exemple de l’importance des recherches minéralogiques effectuées dans un but purement scientifique et qui ont parfois pour conséquence la découverte de minéraux prati¬ quement utilisables. Lorsqu’on 1908 j’ai signalé le premier exemple à Madagascar de l’euxénite, j’ai exprimé l’idée que, peut-être, pourrait-on un jour trouver des minéraux de ce groupe en quantité exploitable et bientôt ce fut la découverte, dans les pegmatites du Massif central, de minéraux nouveaux pour la science que j’ai appelés bela/ite, samirésite, ampangabêile, puis d’autres, connus dans d’autres pays ( samarskite, euxénile, priorité, fergusonite), qui, après avoir été de simples curiosités minéralogiques, sont devenus des minerais exploités par tonnes. C’est, en effet, une particularité des pegmatites potassiques de la Grande Ile d’être parfois excep- — 17 — tionnellcment riches en niobolantalates, plus ou moins titanifères, de calcium et de terres rares qui sont particulièrement riches en uranium et radium et parfois en thorium (mésothorium). Ces mi¬ néraux sont souvent accompagnés de beaux cristaux cVorangile, de ferrolhorite, columbiie, monaziie , malacon et surtout de béryl. Cette monaziie est inégalement thorifèrc. Quant à celle des sables dont il a été question plus haut, elle est toujours riche en 'thorine. Il est un gisement d'aulunile ou plulôt d'iiranocircite, c’est-à-dire d’aulunite barytiquc, qui a été exploité pendant quelque temps et qui est remarquable en ce qu’il est d’origine très récente. Les paillettes, jaune d’or, de ce minéral se trouvent en effet formés sur place dans les alluvions riches en tourbe d’une région renfermant quelques-uns des gisements des minéraux pri¬ maires signalés dans les lignes qui précèdent. Graphite. — Le graphite est l’une des richesses minérales de Madagascar qui occupe à ce point de vue une des premières places dans le monde. Ce minéral, en petites paillettes, est un élément de beaucoup de schistes cristallins et particulièrement des gneiss et des micas¬ chistes de toute P étendue de l’île. Il y forme des amas lenticulaires, parfois très riches, de grande éLendue et de grande puissance. Une circonstance spécialement favorable à l’exploitation de ce gra¬ phite, consiste dans la transformation en argile latéritique de tous les minéraux silicatés alumineux qui l’accompagent, ce qui permet d’en extraire par simple lavage, le minéral utile inattaqué. Il existe aussi des amandes et des nodules de graphite en grandes lames, rappelant celles de Ceylan, mais ce ne sont là que des acci¬ dents minéralogiques. Micas. — De nombreux gisements de micas appartiennent à deux types distincts. Le premier consiste en pegmatites renfermant de grands cris¬ taux de muscovite, jaunâtre ou ambrée (mica rubis du commerce). Le second, beaucoup plus important, est formé par des filons ou des amas pegmatoïdes de phlogopite, localisés dans des bancs de pyroxénites, intercalés dans les gneiss; ils pénètrent parfois quelque peu dans ceux-ci. La phlogopite de diverses couleurs, variant du brun au noir, y forme d’énormes cristaux, pouvant at¬ teindre plus d’un mètre de diamètre. Au milieu des amas, se trouvent parfois de très grandes cavités tapissées d’énormes et magnifiques cristaux de phlogopite, de pyroxêne, de scapolite, d’apatite, de spinelle, de sphène, eLc. Ce ne sont pas de. véritables géodes, mais des cavités produites par dissolution de calcite en grands cristaux qui englobaient origi- Supplénîent 1931. 2 — 18 — nellement tous ccs minéraux; ceux-ci ont résisté à la dissolution et se sont accumulés au fond des cavités où ils sont mélangés à une argile ferrugineuse. Ce sont eux surtout qui sont exploités activement pour l’industrie électrique. Madagascar est actuellement l’un des principaux, sinon le principal producteur, de ce type de mica. Dans une vitrine spéciale a été réunie une collection de tous les satellites de la ptilogopitc; à ceux qui ont été énumérés plus haut, il y a lieu d’ajouter l’anhydrite, l’allanite, la fluorine, la clinozoï- site, la prehnite, des zéolites (analcime), etc. Corindon. — Madagascar fournit un certain tonnage de corin¬ don exploité pour l’industrie des abrasifs. Il se trouve sous forme de cristaux isolés, généralement isoscéloédriques, pesant souvent plusieurs kilogrammes. Ils sont mis en liberté par la décomposi¬ tion de micaschistes méLamorphisés au contact du granité. Celui-ci envoie au milieu des micaschistes à corindon des apo¬ physes, où il est transformé en syénile à sillimaniie et corindon dont les cristaux-nets sont parfois roses (rubis). Il renferme aussi des amas d’une roche formée uniquement par du corindon grenu incolore ( corindoniie) : -elle constitue d’énormes blocs exploités dans des alluvions. Zircon. — Des cristaux de zircon de plusieurs kilogrammes sont recueillis et exploités dans des éluvions d’un certain granité altéré du Massif central. Dans d’autres régions se trouvent des concentra¬ tions de cristaux de petites dimensions qui, eux aussi, sont recher¬ chés connue matériel réfractaire. Combustibles. — On trouvera à leur place systématique quelques échantillons du charbonûr la Sakoa dans le S.-VV. de l’île, du biiutne imprégnant les grès triasiques de l’Ouest. Ils proviennent de gise¬ ments seulement prospectés, dont certains auront sans doute plus tard un intérêt économique. Pour l’instant, ils ne sont pas spé¬ cialement intéressants au point de vue minéralogique. Phosphates. — Parmi les gisements de phosphates exploités, il faut signaler ceux résultant de l’action du guano d’oiseaux de mer sur des formations calcaires coralliennes des îlots plus ou moins voisins de la côte malgache. Juan de Nova est à signaler spé¬ cialement. Le minéral exploité est la collophanile. II. — UINÉR4UX IVINTÉRÈT SCIENTIFIQUE Voici l’énumération des principaux de ccs minéraux, avec l’indication du numéro des vitrines qui les renferment. — 19 - Corps simples. — (192) Diamanl. — On a fait beaucoup de bruit sur la prétendue découverte, dans une rivière du Sud-Est, d’un beau cristal de diamant. Celui-ci, du poids de 1 carat 95, vient d’être donné au Muséum; il est vraisemblable qu’il n’est pas mal¬ gache, mais provient de l’Afrique australe. (1). Graphite. — Série d’échantillons dans leur gangue, gneis- sique ou micaschiteuse, et de lames de différentes dimensions, dont certaines, fort larges, sont remarquables par leurs macles. (7-8). Or natif. — Collection très intéressante des diverses asso¬ ciations de l’or dans gneiss à biotite, micaschiste, quartzite à magné- tite, calcaire cristallin, pcgmatite, disthénilc, trémolite d’un contact granitique, amphibolites, pyroxénites. Or associé à sylvanite, etc. Pépites et paillettes d’or des alluvions. Or palladié. Collection d’échantillons d 'électrum, or argentifère, mélangé au quartz en cristaux cristallitiques, pointant parfois dans cavités résultant de la disparition de cristaux de blende. (6). Argent natif, associé ou non à de Yargyrite. (5). Cuivre natif des basaltes. Sulfures. — Très gros cristaux de bismuihinite (11) des peg- matites, transformés en bismuthosphéritc. (12) . Molybdénite. — Jolis cristaux dans pegmatite. (13) . Blende transparente, jaune de miel. (18). Cristaux de pyrite de formes et de gisements divers. (28). Chalcocite massive des filons de quartz et des pegmatites. Sulfosels. — Échantillons compacts d'érubescite (32); masses compactes et cristaux nets de chalcopyrite (33) des gisements auri¬ fères. Oxydes. — Belle collection de cristaux de quartz (51), remar¬ quables par leurs formes géométriques, leur transparence et leurs dimensions. Gros bloc de cristal de roche limpide, sans formes géo¬ métriques. Très gros cristal bipyramidé, rapporté de Madagascar, en 1776, par l’abbé Rochon (hors série). (54-55). Améthyste. — Quartz enfumé. — Quartz cilrin et hé- mato'ide. (56). Calcédoine, agates, plasma, jaspes des basaltes crétacés. (58) . Série unique de gros cristaux maclés de ihorianile. (59) . Rutile, cristaux nets des veines de quartz traversant les micaschistes; cheveux de Vénus dans quartz hyalin de pegmatites. Série unique de cristaux simples ou maclés d’ ilménorutile et de striivérite des pegmatites à muscovite; l’un d’eux pèse 7 kgms. (60) . Zircon. — Énormes cristaux bruns, rougeâtres opaques pesant plusieurs kgms. Cristaux rouges dessables basaltiques rappe¬ lant ceux du Yelay. Cristaux transparents peu biréfringents et peu 20 — denses rappelant ceux de Ceylan, des pegmatites à orthose ferrifère. Malacon des pegmatites à betaflte. (61). Belle série de cristaux d 'orangite et de ferrothorile des peg¬ matites à biotitc. (63). Corindon : très gros isoscéloèdres provenant des mi¬ caschistes; série de cristaux nets,isolés ou dans la gangue,le plus souvent rouges, des granités endomorphisés; beau bloc d’aplite syénilique à rubis. Corindonite. (65). Hématite. — Une variété spécula ire (tentes d’une aplile syénitique potassique ) est remarquable par sa richesse en inclusions de rutile : beaux et gros cristaux dans les pegmatites de granité et de syénite. (67). Fers liianés de composition variée : cristaux d 'ilménite; association perthitique macroscopique (washingtonite); de crichlo- nite et à’hématite, de crichtonite et de magnétiie. Hydroxydes. (68). Opale noble, (70) hydrargillite, (72) limo- niie. (Voir au laboratoire la collection des minéraux des latérites). Carbonates. (85). Ctypéite pisolitique (Voir gros échantillon dans une des vitrines hors série) et aragonite fibreuse de sources thermales. (93). Bismuthosphérile épigénisantla bismuthinite des pegmatites. Bastnaésitee n gros cristaux isolés et parisile (cristal unique) des syénites à ægyrine. Ambaioarinile (échantillon unique), minéral ne se trouvant qu’à Madagascar. Sulfates. (97). Anhydrile des filons de phlogopite. (99). Gros cristaux transparents de baryiine d’un filon aurifère. (105). Brochanlile, produit de l’altération de l’érubescite. (115). Uranates. L 'uraninile (pechblende) est une grande rareté dans les pegmatites de la Grande Ile. (114). Tungstates. Nous possédons un cristal monumental de scheeliie provenant d’une pegmatite. (105). J Brochanlile, produit de l’altération de l’érubescite. Aluminates et ferrites. Très belle collection (115) de gros cris¬ taux de spinelles : spinelle magnésien, pléonaste, hercyniie et gahnite des calcaires cristallins; ferropicoiile des tufs basaltiques. (116). Chromohercynite, nouveau minéral connu dans un seul gisement. (117) . Magnétiie, gros octaèdres provenant de pegmatites (sou¬ vent groupements microperthitiques avec crichtonite). (118). Ti- tanomagnêlite des tufs volcaniques. Marlile. (118) . Cymophane, jolis cristaux, jaunes, transparents, simples ou maclés,et énormes cristaux opaques (15 cm de longueur) des pegmatites à muscovite. Borates. (118). Hambergile, gros cristaux transparents de ce minéral qui n’était, connu que dans un seul gisement de Norvège. (119). Rhodizile, beaux et très gros cristaux de ce borate qui n’était connu qu’en minuscules cristaux dans une localité de l’Oural, Phosphates. (121). Xénolime en cristaux roulés des alluvions; monazite, belle série de gros et beaux cristaux des pegmatites po- tassiques et. sables cristallins obtenus par le lavage d’alluvions. Puchérile formée par altération de la bismuthinite. (122). Apaliie : énormes cristaux bleus, verts, jaunes des amas pegmatoïdes de phlogopite. (128). Lazulile, en gros cristaux, des filons de quartz traversant les micaschistes. (132). Vivianile. Géodes dans les tourbières. (135) . Evansite concrétionnée. (136) . Autunite et Uranocirite. Très beaux échantillons, remar¬ quables par leur formation tout à fait récente dans des alluvions tourbeuses quaternaires ou plus jeunes encore. Niobates et tantalates. (138-140). Magnifique collection comprenant les cristaux originaux ayant servi à décrire la belafite, la samirésüe, Vampangabéite; énorme cristal de betafite dans la vitrine des échantillons hors série; blomelrandite. Collection de gros et beaux cristaux, simples ou maclés, d'euxé- nite, de priorité, de samarskile, de fergusonite, de, columbite et man- ganocolambite. Groupements réguliers, cruciformes, de columbite et d ' ampangabéite. Madagascar est une des régions les plus remar¬ quables au point de vue des minéraux de cette famille. Silicates. (140-141). Échantillons originaux, ayant servi à la description de la grundidiérite et de la bityite, minéraux spéciaux aux pegmatites de Madagascar, de la kornerupine et de la saphi- rine transparentes. (141-142). C ollection des silicates d’alumine, dumoriiérile, silli- manile, dislhène, staurotide. (143). Beaux cristaux de topaze limpides, incolores ou bleutés. (145-147). Tourmalines. Très belle série de gros cristaux de tour¬ maline ferromagnésienne, noire. Série unique de magnifiques cristaux de rubellile et d’autres tourmalines lithiques de différentes couleurs, homogènes ou polychromes; sections zonées de ces mêmes tourmalines polychromes. Voir les gros échantillons de la vitrine hors série. Série de cristaux tourmaline magnésienne d’un brun noir, ou noires, aplatis suivant la base et riches en faces. (149). Clinozoisite, belle série de cristaux drusiques et de masses bacillaires d’un vert pâle et rose. - 22 - (150). Très gros cristaux d 'épidoie. (151). Très gros cristal d 'orthite. (155). Beaux cristaux de clanburite transparente des pegmatites lithiques. (157-158). Nombreux types de grenats : Grossulaire incolore ou vert émeraude (chromifèrc); andradile; beaux cristaux d’ almandin-spessartite des pegmatites à muscovite, almandin-pyrope des gneiss; spessarlile, orangée, des pegmatites lithiques. (159). Prehnite, en cristaux nets ou en masses botroïdes, des gisements de phlogopitc. (160-161). Nombreux types de micas. Grands cristaux de phlo- gopile (l m ,50 de diamètre); très larges lames de zinmvaldite, de lépidolile violette et de muscovite. Manandonile, échantillons ayant servi à la description de ce minéral spécial à Madagascar. (162-163), Chlorites remarquables, et en particulier lames trans¬ parentes et flexibles de leuchlenbergile incolore et de prochlorile verte de plusieurs décimètres de diamètre, élastiques comme les micas. (164) . Nouméite en masses concrétionnée. (165) . Nontronite et faralsihite, minéral nouveau, intermédiaire entre la nontronite et la kaolinite. Talc en grandes lames épigéni- sant trémolitc. (166) . 2 1 horlveiiite : variété, befanamite de ce silicate de scan¬ dium qui n’était connu que dans une seule localité de Norvège. (166). Corcliérite, en masses transparentes. (168). Pyroxènes. — Belle série de cristaux de diopside (voir aussi un gros échantillon dans une des vitrines hors série), d 'héden- bergile, leucaugite des gisements de phlogopile, augite basaltique, en cristaux très nets; hédenbergite-ægyrine et ægyrine (gros cristaux) dans pegmatite syénitique (170) Série unique de cristaux transparents de triphane rose (kunzite) ou jaune des pegmatites lithiques. (170). Wollastonite fibreuse ou laminaire. Rhodonile grenue. Amphiboles : (172). Anthophyllile et gédrite, grunérite et cum- minglonite, trémolitc et aciinole, avec leurs variétés asbestiformes, (173-174). Hornblende basaltique, en beaux cristaux des tufs basaltiques. Hornblende barkévicitique des roches néphéliniques. Hudso- nite, lanéile et riebeckile des pegmatites sodiques. Deux nouveaux types d’amphiboles sodiques, la torendrikite et l'imerinite. (175-176). Belle série de cristaux de béryl des pegmatites, remarquables par leur grosseur, la netteté de leurs formes et leur couleur : béryl normal, incolore, jaune, vert, bleu, rosé, allongé — 23 suivant l’axe vertical; béryl césifère, rose, aplati perpendiculaire¬ ment à l’axe vertical. Gros cristaux du premier type dans une des vitrines et à la porte de la galerie. Feldspaihs. (176). Orthose ferrifère, jaune d’or, type spécial à Madagascar. (178) Microcline, et en particulier amazonile, en grands cristaux ayant parfois des formes nettes. (179) Albile; périslérile et labrador chatoyants. (181) . Werndrites : dipyre et scapolile. Variété jaune, transpa¬ rente, gemmiforrne, de scapolite et cristaux neLs, longs de plusieurs décimètres, transformés en albite. (Voir dans vitrine hors série). (182) . Sphène brun, énormes cristaux, simples ou maclés, des gisements de phlogopite. (182-183). Tscheffldnile. Cristaux nets de ce minéral rare et pseudomorphoses en une association de bastnaésite et de rutile. (184-190). Zéolites. — Très beaux cristaux de mésotype, de heu- landile, d 'analcime, de gmélinite (gros cristaux complets et isolés), lévyne, enfin magnifiques géodes de laumontite des dolérites de la côte orientale. III. — LITHOLOGIE La lithologie de Madagascar n’est pas moins intéressante que sa pure minéralogie. Tout ce qui est connu sur elle est sorti de mon laboratoire et son étude a été, depuis plus de trente ans,l’un de ines sujets de recherche de prédilection : j’ai exploré moi-même sur place un grand nombre des gisements des roches décrites. Je vais passer successivement en revue celles du Massif cristallin, puis celles de la région sédimentaire. Roches intrusives antépermiennes. — Les roches intrusives jouent un rôle très important dans la constitution du Massif cristallin. Celles qui prédominent sont calco-alcaiines. La série est complète : granités, granités monzoniiiques et granodiorites, monzoniles, dio- rites, gabbros, noriles, péridoliies (en général serpentinisées). J’ai défini un faciès malgachitique donnant à certains granités monzoniles, diorites, gabbros, norites, renfermant tous do la biotite, un air de famille remarquable, quelle que soit leur compo¬ sition et qui se traduit extérieurement par une coloration d’un jaune de cassonade très spécial. Ce faciès peut être comparé à celui de la série de la charnockite de l’Inde, sans cependant lui être identique. Comme lui, il est probablement dû à une rccristalli- sation gneissique de roches éruptives qui expliquerait l’uniformité de la structure granulitique (ou alors granoblastique) de toutes ces roches, quelle que soit leur composition minéralogique. - 24 — Les granités sont accompagnés par un grand nombre de dykes d 'apliles et de pegmalites, riches en minéraux dont il a été question plus haut et aussi par des filons de dissogénites. Une collection de ces pegmalites, considérées à un point de vue lithologique plutôt que minéralogique, a été constituée et complète celle, plus minéra¬ logique, exposée dans la Galerie. La famille des gabbros, comprenant aussi des noriïes, des troc- tolites, des allivaliles, renferme, à Madagascar, une grande variété de roches résultant de différenciations basiques ( gabbros et noriies mélanocrates, pyroxénolites, feldspalhiquès ou non, souvent très riches en olivine, corllandiles , webslériles). A signaler un type nou¬ veau, Yanabohilsite, puis des concentrations de magnélite et de fers titanés. L’origine d’une roche, à grands éléments, formée de co¬ rindon, spinelle, prochlorite est réservée. Dans certaines parties de 111e, les schistes cristallins et les gra¬ nités sont traversés par d’innombrables dykes de dolérites a ou (3, contenant souvent de la pigeonite, de Yhypersthène, de Yolivine, normale ou réactionnelle, et, dans ce cas, souvent accompagnée de quartz. Ces dolérites appartiennent certainement à deux séries géologiques distinctes : les unes, plus anciennes, déformées struc¬ turalement, et minéralogiquement, passent à des schistes cristal¬ lins; les autres, plus récentes, sont remarquablement fraîches et, peut être, contemporaines des dolérites similaires de la région sédimentaire, dont il sera question plus loin. Beaucoup moins répandues sont les roches hyperalcalincs : gra¬ nités à riebeckile et ægyrine, riches en soude et une curieuse série très potassique comptant quelques-unes des roches les plus riches en potasse qui soient connues, bien que leur pyroxène (ægyrine) soit sodique ; leur feldspath dominant est le microcline : syénites spéciales ( finandraniles) renfermant une amphibole nouvelle, la torendrikite ; syénite néphélinique, d’un type non moins excep¬ tionnel ( itsindrite ). Les syénites, généralement quartzifères, sont accompagnées de pegmalites à très gros éléments; microcline (généralement, opalisé), ægyrine, torendrikite, tscheffkinite, bast- naésite, parisite, hématite, etc. Les roches filoniennes autres que les aplitcs et les pegmatites sont peu abondantes dans le Massif central. Il faut citer cependant quelques rares lamprophyres ( minettes, kersantites, spessartites, un type nouveau doliomorphe, Yantsohite), des aplites syénitiques po¬ tassiques ou sodiques, une aplile granitique extrêmement riche en magnélite, des microgabbros, etc. Plusieurs de ces roches intrusives déterminent dans les schistes cristallins des phénomènes de contact exomorphes ou ont subi des transformations endomorphes remarquables. Tel est le cas de cal¬ caires renfermant une amphibole bleue nouvelle, l’imerinite et des - 25 — minéraux strontianifères ou cérifères ( célestine, monazite), imprévus dans de telles conditions, ainsi qu’un minéral nouveau, Vambaloari- nite (carbonate basique de strontium et de cérium). A signaler, au point de vue de l’endomorphisme, les syéniies à sillimanite et corin¬ don, Vaplite syénitique à rubis, les corindoniles, modifications d’apo¬ physes d’un granité, injecté dans des micaschistes à grenat, silii- manite et corindon. Certaines des roches précédentes (granités et gabbros) ont loca¬ lement subi d’intenses déformations structurales sous l’action de mouvements tectoniques. De beaux exemples ont été réunis qui permettent de suivre leur transformation progressive en schistes cristallins, sans modification de leur composition chimique. Schistes cristallins. — Les schisLes cristallins occupent une sur¬ face plus grande encore que les roches éruptives; on doit y distin¬ guer une série gneissique, prédominante, dont tous les termes ont la structure granoblastique et une série schislo-quarlzo-calcaire, dont la cristallinité est moindre, mais encore très grande; l’on y trouve, çà et là, quelques schistes, plus ou moins cavburés, ayant presque échappé au métamorphisme, mais ils sont azoïques. Dans cet ensemble, il faut distinguer, au milieu des gneiss, une série ortho, résultant de la transformation de granités et de gab¬ bros très anciens ( orlhogneiss micacés, pyroxéniques ou amphibo- liques. orthopyroxénites et ortho-amphibolités, feldspathiques ou non); l’analyse chimique a permis d’y reconnaître la compo¬ sition d’un grand nombre des roches intrusives considérées plus haut. Il existe aussi une série para, comprenant non seulement les roches schisto-quartzo-calcaires dont je viens de parler, mais d’autres, encore plus cristallines, accompagnant les orthogneiss et qui ne peuvent se distinguer de ceux-ci et, dans certains cas seu¬ lement, que par une étude chimique attentive. Parmi ces paragneisset les leplynites, les types hyper-alumineux sont particulièrement intéressants par la fréquence de leur ri¬ chesse engrenât, sillimanite, cordiérite, spinelle; paragneiss encore sont les gneiss contenant le graphite. Les micaschistes, généralement à biotite, renferment aussi beau¬ coup de gisements de graphite. Là encore, on rencontre des types riches en minéraux alumineux, grenat, sillimanite, disthène, avec, comme accident minéralogique digne d’être cité, des disthénites parfois riches en lazurile. C’est dans les micaschistes que se trouvent des veines ou des filonnets de quartz renfermant les gros cristaux de ce dernier minéral. Les quartziles jouent un rôle frappant dans la topographie de certaines montagnes malgaches, aux cimes déchiquetées caracté¬ ristiques; là encore l’on rencontre d’exceptionnelles variétés; — 26 — faciès ilacolumite; quartzitcs à gros grains de quartz vitreux, quel- quefois colorés en bleu de ciel par d’innombrables et minuscules cris¬ taux de lazurite; quartzites à sÜlimanile, à dislhène, à dumortiérite, avec localement dumoriiérilile, uniquement formée par ce minéral rare d’une belle couleur bleue et quelques cristaux de lazurite. Les calcaires cristallins sont très abondants, aussi bien dans la série schisteuse que dans la gneissique et leur intérêt est grand pour l’inlerprétation de certains types lithologiques qui les accom¬ pagnent et dont l’origine prête à discussion. Ces calcaires se groupent en deux catégories, les uns, dédolomi- lisés, ne renferment que des minéraux magnésiens : forstérite, humite, chondrodite, phlogopite et spinelle; c’est dans ces calcaires que se trouvent des gisements de superbes cristaux de ce dernier minéral. Les autres ne renferment que des minéraux calciques ou calco- magnésiens (wollastonite, grossulaire, pyroxènes, amphiboles, pla- gioclases, wernérites, etc,). Ces minéraux, diversement combinés, constituent aussi de nombreux types de roches entièrement silica- tées qui résultent du métamorphisme de marnes. Toutes ces roches, à structure granoblastique ou diablastique, sont des gneiss à pyroxène ou amphibole, des pyroxénites, amphiboliles, grenalites, feldspalhiques, wernéritiques ou non, et encore des grcnaliies, des wernérilites, de wollastonitites et enfin des pyroxénites dépourvues de feldspaths. On a vu plus haut que dans ces dernières roches sont exploités les nions et les amas pegmatoïdes de phlogopite. Parmi les pyroxénites, il y a lieu de citer un type qui, jusqu’ici, est spécial à Madagascar, une pyroxênite riche en spinelle, dont le pyroxène est une leucaugite. Les calcaires à minéraux magnésiens possèdent aussi, mais plus rarement, leurs roches entièrement silicatées, de phlogopite et de spinelle, avec encore un type nouveau, spécial à Madagascar, un gneiss à saphirine. Il ne faut pas oublier quelques schistes très magnésiens, chlori- loschistes, talcschisies qui sont vraisemblablement de la série oi'lho. Deux roches spéciales doivent être signalées, qui ont une origine énigmatique; leur composition chimique ne correspond, en effet, ni à celle d’une roche éruptive ni à celle d’un sédiment :1a manjakite est formée de gros phénoblastes d’almandin-pyrope, dis¬ tribués au milieu de bioLite, d’hypersthène, avec un peu d’anor- thite, l’autre est une sagvandite, identique à celle de l’unique gise¬ ment connu en Norvège, Roches volcaniques crétacées ou plus récentes. —- De nombreux centres volcaniques sont disséminés sur le Massif cristallin dont ils constituent les sommets les plus élevés, aussi bien que dans la ré- — 27 - gion sédimentaire. C’est dans celle-ci seulement que, grâce à des fossiles, l’on peut assurer que les éruptions ont commencé au Crétacé moyen et se sont prolongées jusqu’à la période actuelle; les puys basaltiques du Massif d’Ambre et de Nosy be paraissent éteints d’hier. Les laves de ces volcans sont, suivant les régions, calco-alcalines ( trachyles , dacites , andésites, basaltes), ou alcalines, quelquefois même hypcralcalines [ rhyolites (comenditcs), trachytes, phonolites, tahitiles, ordanchites, basanites, etc.], mais quelquefois aussi, et ceci mérite d’être souligné, dans une même région, il existe un mé¬ lange des deux séries. Parmi ces roches qui, toutes, présentent plus ou moins des par¬ ticularités intéressantes ( dacites à cordiérite, micromonzonites quarlziques à fayalile, par exemple), il faut noter la présence de quatre types lithologiques auxquels j’ai donné des noms nouveaux ( sakalaviles , ankaratriies, néphéliniques ou mélilitiques, anlcaramites, ampasiménile) dont les trois premiers, tout au moins, ont fait fortune, car il se rencontrent dans bien d’autres régions du monde. Roches intrusives crétacées ou plus récentes. — Les intrusions de gabbros, de dolérites et plus rarement d 'allivaliles ne manquent pas d’intérêt, mais je ne m’arrêterai que sur les intrusions bien plus remarquables des roches alcalines. Ce que j’ai appelé la Province lilhologique d’Ampasindava, par sa complexité, par Ja nature de ses roches, est devenue classique, elle est une des plus instructives parmi celles qui ont été décrites depuis trente ans. A côté de curieux gabbros à hornblende,!' on y trouve sur¬ tout des roches alcalines, sodiques, dont aucune n’est indifférente : granités et syénites à riebeckite ou lanéite, nordmarkiles, pulaskites, lavrikile, akêrite, puis, série néphélinique très compliquée, com¬ prenant diverses syénites néphéliques, essexites , théraliles (mafraïtes, luscladit.es), avec, là encore, des types, jusqu’alors inconnus ou pas encore définis ( fasinile , bekinkinile, berondrite et enfin fasi- bilikite, roche quartzique hyperalcaline hétérogène, dans quoi l’ægyrine aciculaire est accompagnée d’une eucolite cérifère). A signaler enfin de nombreux types fiioniens (microgranités à ægyrine et riebeckite, grorudiies, iinguaïtes, sôlvsbergiles, micromonzonites néphéliniques, apliles néphéliques, Iinguaïtes analcimiques , monchi- quites, camplonites, etc.). L’un des traits caractéristiques do cette province lithologiquc réside notamment en ce que toutes scs roches néphéliniques ba¬ siques grenues, caractérisées par la présence d’une même horn¬ blende barkévicitique noire, en longues baguettes, se trouvent à la fois sous forme d’accidents minéralogiques dans les syénites né¬ phéliniques, elles mêmes amphiboliques, et sous forme de dykes - 28 - distincts. C’est la considération de ce fait qui m’a conduit, dès 1902, à préciser ce qu’il y a lieu de désigner sous le nom de faciès de va¬ riation et de série liitiologique. Ces diverses roches intrusives traversent et métamorphisent les sédiments (calcaires, grès, schistes) du Lias et du Jurassique infé¬ rieur. Particulièrement intéressantes à signaler sont les modifica¬ tions endomorphes subies par le granité à riebeckite, au contact des calcaires; tantôt sa riebeckite est seulement épigénisée parla hédenbergite ægyrinique et tantôt la roche est transformée en syénile à andradite, renfermant des associations minéralogiques paradoxales. Tous ceux des échantillons de ces multiples roches qui ont été analysés sont intercalés dans la collection lithologique générale, mais il a été, en outre, constitué des séries géographiques destinées à mettre en évidence leurs relations mutuelles et leurs associations dans les principaux gisements étudiés. Principaux donateurs. — MM. les Gouverneurs géné¬ raux Gallieni, Augagneur, Garbit, Merlin, Schrameck, Olivier, Berthier. Le Service des Mines et ses directeurs successifs : MM. Mou- neyres, Merle, Bonnefond, Dumas, Coursât, Guillanton. MM. Arsandaux, Auclair, Barbe, Ch. Baret, le Rev. Baron, Bat- tini, Benoist, H. Berthier, Bésairie, Besson, Blondlat, Boissier, Bor- nand, Bourdariat, Bouet, Boyer, M 1Ie Brière, MM. Brusque, Buhan, Buhrer, de Buschère, Carie, Cespedôs, Chagnoux, Ghrissement, Chulliat, Colcanap, Contantiel, Costes, Crosnier, Dabren, Decary, Dégoutin, Demalander, Dreyfuss, Dropsy, Dubosc, Evesque, Favre, Fauchère, Fiévet, Florens, M. et. G. Fontoynont, Fürst, Garivier, Garnier, Garnier-Mouton, Gaugé, Giraud, Girod, Gonard, Alfred et Guillaume Grandidier, Gros, Hanning, Heil, Helson, Herscher, Huré, Jamet, Joyaux, Killas, Krafft, A. Lacroix, Lajat, Lamberton, de Lamothe-Saint-Pierre, Lasnier, Lavila, Lefeuvre, P. Lemoine, Longuefosse, Louys, Magnien, Marabail, Marouet, Michaut, Moiret, Mortage, le P. Muthuon, M. et C. Paehoud, Pé- clard, Perrier de la Bâthie, Poupcron, Poisson, Petit, Rasamœl, Reboul, Rimbault, Rollct, Rossi, Ruffat, Rouaix, Sirdey, Seyrig, Stæhling, Suberbie, Tacchi, Tirlet, Trocon, Edward Tück, Ungemach, Véron, Vielle-Kœchlin, Villiaume, Vollard, Watcrlot, d’Yerville. Sociétés. — Ankaratra (Cie Générale de Madagascar), Cie lyon¬ naise de Madagascar, La Madagor, Société Nantaise des Pierres précieuses, Syndicat lyonnais de Madagascar. 29 - BIBLIOGRAPHIE Brière (Yvonne). 1. Dosages do l’uranium et du thorium dans les betafites et les euxénites. Bull. Mines Mad., XVin (1924), p. 85-88. 2. Détermination des pierres précieuses. Bull. Mines Mad., (1924), XVI. 3. Gîtes métallifères de ségrégation basique. Bull. Mines Mad., XXIV (1924), p. 194. 4. Mesure de la radioactivité à l’éleetroscope. Bull. Mines Mad., XXV (1925), p. 13-14. 5. Les minéraux radio-actifs de Madagascar C. R., Gong. Soc.sav. (1926), Poitiers, p. 224-226. 6. Sur l’existence de l’uraniuite (pechblende) dans certaines pegmatites de Mada¬ gascar. C. R., CLXXXII (1926), p. 641-642. 7. Notes sur quelques minéraux malgaches. B. S. F. M., LII (1929), p. 85-88. Gonnard (F.). 8. Étude cristallographique de quelques cristaux de quartz de Madagascar. B. S. F. M., XXXVIII (1915), p. 78-105. Lacroix (A.). GÉNÉRALITÉS. 9. Madagascar au début du xx° siècle. Conférences faites au Muséum (1902). Paris 1902. Minéralogie, p. 65-107. 10. Voyage au pays des Béryls. (Madagascar), Institut de France; lecture faite à la séance annuelle des cinq Académies (1912), 1-19; reproduit avec addition de notes dans La Géographie XXVI, 1912, p. 285-296 et Trip to Madagascar the Counry of béryls, Smithsonian Report for 1912, p. 371-382. Washington, 1913. 11. Les gisements de l’or dans les Colonies françaises, in Nos richesses coloniales. Paris, 1918, p. 8-48. 12. Les industries minérales non métallifères à Madagascar. Conférence faite au Muséum le 2 mai 1920; reproduit dans la Rev. sc., 58 (1920). p. 419-425 et 453-464. 13. Les pierres de Madagascar. Conférence faite au Muséum, 10 avril 1921; reproduit dans la Rev. sc., 59 (1921), p. 321-329 et 353-361. 14. Minéralogie de Madagascar. 3 vol. jn-4° (PariR 1922-23). T. I (1922), Minéralogie. Géologie descriptive, I-XVI, p. 624, 27 pl. 1 carte, 504 fig. dams le texte. — T. II (1922) Minéralogie appliquée, Lithologie, VII, p. 694, 29 pl. et 11 cartes dans le texte. — T. III (1923), Lithologie, Appendice, Index géographique, I-VIII, 437 p., 2S fig., 8 pl., une carte géologique en couleurs. 15. Gemmes malgaches. G. R., Acad. Sc. Colon., 1925-1926, p. 51-58. 16. Les pierres précieuses à Madagascar. LaRevue des Vivants, 5 (1931), p. 445-452. 17. Matériaux pour la minéralogie de Madagascar. Bull. Mus., IV (1898), p. 291. 18. Sur les granités et syénites quartzifères à ægyrine, arfvedsonite et ænigmatite de Madagascar. G. R., CXXX (1900), p. 1208-1211. 19. Sur la composition minéralogique des teschénitcs. G. R., CXXX (1900), p. 1271- 1274. 20. Sur les gneiss aurifères de Madagascar. B. S. F. M., XXIII (1900), p. 243-248. — 30 — Lacroix (A.). 21. Sur les minéraux des gîtes métallifères d’Ambatofangehana. B. S. F. M., XXIII (1900), p. 248-251. 22. Sur l’origine de l’or de Madagascar. G. B., CXXXII (1901), p. 180-182. 23. Sur la province pétrographique du Nord-Ouest de Madagascar. C. R.: CXXXII (1901), p. 439-441. 24. Sur la kaolinite cristallisée de Nosy-bé. B. S. F. M., XXIV (1901), p. 34-35. 25. Les roches alcalines caractérisant la province pétrographique d’Ampasindava. (Matériaux pour la minéralogie de Madagascar). Nouv. Arch. Mus, , 4 e série, I (1902), p. 1-214,10 pl., in-4°, et Nouv. Arch. Mus., 4 e série, V (1903), p. 171- 254, 8 pl,, in-4°. 26. Note préliminaire sur une nouvelle espèce minérale. B. S. F. M., XXV (1902), p. 85-86. 27. Sur la klaprothine de Madagascar. B. S. F. M., XXV (1902), p. 115-116. 28. Les roches alcalines caractérisant la province pétrographique d’Ampasindava. Nouv. Arch. Mus. (1902), V, p. 171-253, 8 pl. 29. Sur les granités à ægyrine et riebockite de Madagascar et sur leurs phénomènes de contact. C. R., CXXXVII (1903), p. 533-535. 30. Sur quelques minéraux radioactifs de Madagascar. B. S. F. M., XXXI (1903), p. 312-314. 31. Sur la grandidiérite. B. S. F. M., XXVII (1904), p. 259-265. 32. Note sur la minéralogie du pays Mahafaly (Madagascar). B. S. F. M., XXX (1907), p. 36-41. 33. Les minéraux des filons de pegmatite à tourmaline lithique de Madagascar. B. S. F. M., XXXI (1908), p. 218-247. 34. Sur la danburite de Madagascar. B. S. F. M., XXXI (1908), p. 315-318. 35. Sur deux roches éruptives de Madagascar. B. S. F. M. (1908), p. 318-323. 36. Sur une nouvelle espèce minérale et sur les minéraux qu’elle accompagne dans les gisements tourmalimféres de Madagascar. C. R., CXLVI (1908), p. 1367-1371. 37. Sur l’existence de la rhodizite dans les pegmatites de Madagascar. G. R., CXL (1909), p. 896-899. 38. Sur l’existence, de sables monazités à Madagascar. B. S. F. M., XXXII (1909), p. 313-317. 39. Sur quelques gisements de corindon à Madagascar. B. S. F. M., XXXII (1909), p. 318-320. 40. Sur la hambergite de Madagascar. B. S. F. M., XXXII (1909), p. 320-324. 41. Nouvelles observations sur les minéraux des pegmatites de Madagascar. B. S. F.M., XXXIII (1910), p. 37-53. 42. Sur deux niobotitanates uranifères de Madagascar. B. S. F. M., XXXIII (1910), p. 321. 43. Sur quelques minéraux de Madagascar. B. S. F. M., XXXIV (1911), p. 63-71. 44. Sur les propriétés optiques des béryls de Madagascar en commun ayec M. Ren- gade. B. S. F. M., XXXIV (1911), p. 123-125. 45. Les roches alcalines de Nosy Komba à Madagascar. C. R., CLIII (1911), p. 152-156. 46. Les minéraux radioactifs de Madagascar. C. R., CLII (1911), p. 559-564. — 31 — Lacroix (A.). 47. Un voyage au pays des Béryls (Madagascar). Séance publique annuelle des Cinq Académies du 25 oct. 1912 (Ac. des Sciences), cl. n° 10. 48. Les volcans du centre de Madagascar. Le massif de l’Itasy. C. R., CLIV (1912), p. 313-317. 49. Les pegmatites gemmifères de Madagascar. C. R., CLV (1912), p. 441-447. 50. L’origine du quartz transparent de Madagascar. C. R., CLV,(1912), p. 491-496. 51. Note préliminaire sur quelques minéraux de Madagascar dont plusieurs peuvent être utilisés comme gemmes O. R., CLV (1912), p. 672-677. 52. Sur les gisements de corindon de Madagascar. C. R., CLIV (1912), p, 797-802. 53. Les niobotantalotitanates uranifères (radioactifs) des pegmatites de Madagascar; leur association fréquente à des minéraux bismuthifères. C. R., CLIV (1912), p. 1040-1046. 54. Sur l'existence de roches à néphéline dans les schistes cristallins de Madagascar. C. R., CLV (1912), p. 1123-1127. 55. Sur quelques minéraux des pegmatites du Vakinankaratra. B. S. F. M.,XXXV (1912), p. 76-84. 56. Sur un groupe de niobotantalates cubiques, radioactifs, des pegmatites du Vaki¬ nankaratra. B. S. F. M., XXXV (1912), p. 84-92. 57. Sur l’existence de minéraux bismuthifères dans les pegmatites de Madagascar. B. S. F. M.. XXXV (1912), p. 92-95. 58. Les gisements de lazuiite du Vakinankaratra.B. S. F. M.,XXXV(1912), p. 95-97. 59. Les gisements de cordiérite et d’amphiboles rhombiques de Madagascar. B. S. F.M., XXXV (1912), p. 97-100. 60. Sur l’existence de la bastnaésite dansles pegmatites de Madagascar. Les propriétés de ce minéral. B. S. F. M., XXXV (1912), p. 108-113. 61. La tourmaline noire des environs de Betroka.B. S. F. M., XXXV (1912), p. 123- 123. 62. Sur les minéraux de la pegmatite d’Ampa,ngabc et de ses environs et en particulier sur un minéral nouveau (ampangabéite).B. S. F. M., XXXV (1912), p. 180-199. 63. Sur la continuité de la variation de,s propriétés physiques des béryls de Madagas¬ car, en relation avec leur composition chimique. B. S. F. M., XXXV (1912), p. 200-208. 64. Sur la silicification des végétaux, par les sources thermales (Mont-Dore, Madagas¬ car). B. B. F, M., XXXV (1912), p. 208-211. 65. Sur une nouvelle espèce minérale (manandonite) des pegmatites de Madagascar. B. S. F. M. y XXXV (1912), p. 223-226. 66. Noto complémentaire sur les minéraux des pegmatites d’Ampangabe. B. S. F. M., XXXV (1912), p. 228-231. 67. Quelques nouvelles observations sur les minéraux uranifères de la province de l’Itasy (Madagascar). B. S. F. M., XXXV (1912), p. 233-235. 68. Note complémentaire sur les minéraux d’Ambatofotsikely. B. S. F. M., XXXV (1912), p. 231-233. 69. Sur les roehes rhyolitiquos et dacitiques de Madagascar et en particulier sur celles de la région Sakalava. C. R., CLVII (1913), p. 14-21. 70. Sur la constitution minéralogique et chimique des laves des volcans du centre de Madagascar. C. R., CLVI (1913), p. 175-180. - 32 Lacroix (A.). 71. Les cipolins de Madagascar et les roches silicatées qui en dérivent. C. R., CLVII (1913), p. 358-362. 72. Les roches basiques non volcaniques de Madagascar. C. R., CLIX (1914), p. 417- 422. 73. Les produits d’altération des roches silicatées alumineuses et en particulier les latérites de Madagascar. C. R., CLIX (1914), p. 617-622. 74. Sur un nouveau type pétrographique (manjakite). B. S. F. M., XXXVII (1914). p. 68-75. 75. Sur quelques d éformations des cristaux de betafite et de béryl. J3. S. F.M., XXXVII (1914), p. 101-107. 76. Les grenats des groupes almandin-spessartite-pyrope à Madagascar. B. S. F. M., XXXVII (1914), p. 108-112. 77. Sur l’existence delà thorianite à Madagascar. B. S. F. M.. XXXVII (1914), p. 176- 180. 78. Sur l’opale et sur une nouvelle espèce minérale (i'aratsihife) de Faratsiho (Mada¬ gascar). B. S. F. M., XXXVII (1914), p. 231-236. 79. Sur un type nouveau de roche granitique alcaline, renfermant une eueolite (fasi- bitikite). C. R., CLXI (1915), p. 253-258. 80. Sur de remarquables phénomènes métamorphiques de contact du granité de Ma¬ dagascar. G. R., CLX (1915), p. 724-729. 81. Sur l’anlho.sidéritc du Brésil et sur les quartzites à magnétite de Madagascar qui renferment des pseudomorphoses de même nature. B. S. F, M., XXXVIII (1915), p. 9-15. 82. Sur le sphèhê malgache et sur ses pseudomorphoses. B. S. F. M., XXXVIII (1915), p. 21-24. 83. La bastnaésite et la tscheffkinite de Madagascar; le mode de gisement des fluocar- bonates; pseudomorphoses d’origine pneumatolytique dans les granités alca¬ lins. B. S. F. M., XXXVIII (1915), p. 106-125. 84. Sur une macle secondaire suivant p dans lamonazite de Madagascar. B. S. F. XXXV1I1 (1915), p. 126-129. 85. Sur de nouveaux gisements de fergusonite à Madagascar. B. S. F.M., XXXVIII (1915), p. 130-132. 86. Les zéolîtes de la Côte sud-est de Madagascar. B. S. F. M., XXXVIII (1915), p. 132-135. 87. Sur l’existence du xénotime à Madagascar. B. S. F. M.. XXXVIII (1915), p. 137- 138. 88. Sur une macle de l’euxénite de Madagascar. B. S. F. M., XXXVIII (1915), p. 147- 149. 89. Sur le malacon des pegmatites de Madagascar. B. S. F. M., XXXVIII (1915), p. 200-204. 90. Sur un nouveau minéral (ambatoarinite) de Madagascar. B. S. F. M., XXXVIII (1915), p. 265-271. 91. Sur une eueolite céiifère de Madagascar provenant d’un type nouveau de roche, granitique à ægyrine [fasibitiketa]. B■ S. F. M., XXXVIII (1915), p. 278-285. 92. La constitution des roches volcaniques de l'extrême Nord de Madagascar- et de Nosy-bé; les ankaratrites de Madagascar en général. C. R., CLXIII (1916), p. 253-258. - 33 Lacroix (A.). 93. Sur l’existence de la randannite à Madagascar. B. S. F. M., XXXIX (1916), p. 85-88. 94. Sur le minéral colorant le plasma de Madagascar et sur la céladonit e. B. S. F. M., XXXIX (1916), p. 90-95. 95. Sur les dacites à enstatite de la région de Figeac et sur une lave à enstatîte non feldspatliique de Madagascar analogue à la boninite. B. S. F. M., XLI (1918). p. 43-52. 96. Le platine à Madagascar. B. S. F. M. XLI (1918), p. 98-99. 97. Sur quelques minéraux de Madagascar. B, S. F. M., XLI (1918), p. 186-196. 98. Sur une scapolite dea pegmatites de Madagascar constituant une gemme. G. B., CLXIX (1919), p. 261-264. 99. La systématique des roohes grenues à plagioclases et fcldspathoïdes. C.R., CLXX (1920), p. 20-25. 100. Sur l'existence il Madagascar d’un silicate de scandium et d’yttrium, la thortvei- tite. C. R., CLXXI (1920), p. 421-423. 101. Sur les groupements réguliers de deux minéraux différents constituant les fers tita- nés. C. R., CLXXI (1920), p. 481-485. 102. Sur une série de roches syénitiques alcalines potassiques à minéraux sodiques de Madagascar. C. R., CLXXI (1920), p. 594-600. 103. Sur un nouveau spinellide. la chromohercynite, provenant de Madagascar. B. S. F. M., XLIII (1920), p. 69-70. 104. La signification des granités alcalins très riches en soude. G. R., CLXXVII (1923), p. 417-422. 105. Remarqués sur les dissogénites à propos de l’evergreenite du Colorado. G. R., CLXXIX (1924), p. 945-950. 106. Le gisement de la thorianite à Madagascar. B. S. F. M., XLVIII (1925), p. 236-237. 107. Les schistes cristallins à dumortiérite et lazulite de Madagascar. C. 7?., CLXXXIII (1926), p. 405-408. 108. Sur une nouvelle région de roches intrusives néphéliniques à Madagascar. C. R., CLXXXVI (1928), p. 1458-1460. 109. Sur un schiste cristallin à saphirine de Madagascar et sur les roches à saphirine en général. B. S. F. M., LII (1929), p. 76-84. Orcel (J.). 110. Sur la composition chimique de la phosphorite del’île Juan de Nova (Madagascar). B. S. F. M. : XLI (1918), p. 104-108. 111. Sur une roche à corindon, ehlorite et spinelle, de Madagascar. C. R. Cong. Soc. sav. Marseille (1922), p. 95-99. 112. Sur une ehlorite blanche de Madagascar. C. R. (1925), p. 1672-1674. 113. Analyses des ehlorites malgaches (groehauite d’Antohidrano, ripidolites de la Masoala et d’Androta, prochlorite d’Ampitsinjovana, in : Recherches sur la composition chimique des ehlorites (Thèse). B.S. F. AL, L (1927), p. 195, 217, 220, 237, 266, 271. Ungemach (H.). 114. Contribution à la minéralogie de Madagascar. B. S . F. M., XXXIX (1916), p. 5-38. Supplément 1931. 3 — 34 — 11 INDOCHINE (<) Dans les pays qui constituent l’Union indochinoise (Tonkin, Annam, Laos, Cambodge, Cochinehine), les Formations sédimen - taires jouent un rôle considérable et elles sont d’importance pour la question traitée ici, car elles renferment la plus grande partie des minéraux d’intérêt économique. Les sédiments primaires appartiennent en faible partie au Cambrien et au Silurien. Le Dévonien, schisteux et calcaire, à aspect métamorphique, couvre d’assez grandes étendues, notam¬ ment dans le N.-E. du Tonkin et le S.-E. de l’Annam. Le Carbonifère et le Permien sont constitués par des calcaires à Fusulines et dos grès feldspaLhiques. Plus importantes, au point de vue pratique et au point de vue de leur développement en surface, sont les formations triasiques et rhétiennes, constituées par des schistes et des calcaires et se termi¬ nant par des grès continentaux. C’est au sommet de cette série que se trouvent les grands gisements de combustibles. On attribue aussi au sommet du Rhétien, et peut-être aux étages suivants, dévastés étendues de grès continentaux qui se rencontrent dans toute la région indo-chinoise du Mékong et se prolongent dans le Siam. Il faut signaler deux affleurements de Lias moyen, l’un près de Tourane, en Annam, et l’autre à Trian, au N.-E. de Saïgon. On ne connait pas de sédiments entre ce Lias et le Tertiaire supérieur. De petits bassins lacustres, d’âge miopliocène, ont été rencontrés au Tonkin. Enfin, il faut rapporter au Pleistocène les immenses étendues d’alluvions (anciennes ou récentes) de lu Cochinehine, du Cambodge et du delta du Tonkin dont la merveilleuse fertilité est un des principaux éléments de la prospérité de l’Union indochinoise. Des Roches intrusives et des Schistes cristallins ne sont pas sans importance au Tonkin et dans F Annam. Les schistes cristallins, consistant surtout en gneiss et en mica¬ schistes, sont en partie des roches éruptives écrasées et recristallisées. Parmi les roches éruptives, le granité prédomine, accompagné de quelques diorites, gabbros, péridotites, etc. (i) Les possessions françaises de l’Inde sont les seules n’ayant fourni aucun minéral et aucune roche aux collections du Muséum. — 35 - Les roches volcaniques, d’âge varié, sont aussi à signaler. Au Tonkin et surtout dans le Sud Annam, puis dans l’Ouest du Cam¬ bodge, ce sont des rhyoliles et des dacites qui semblent d’âge carbo¬ nifère et permien, puis dans le Trias, ce sont des roches vertes, altérations d’ andésites et de basaltes. Enfin, dans le Sud de l’Indochine, le Laos, le Sud de l’Annam, le Nord de la Gochinchinc et. TW. du Cambodge, il existe; de vastes surfaces couvertes par des coulées démantelées de basaltes. En certains points seulement du Nord de T Annam se trouvent des appareils conservés d’âge très récent. L’activité volcanique s’est encore manifestée, en 1923, par une éruption sous-marine; elle a construit l’îlot des Cendres, qui n’a pas tardé à disparaître sous les flots. Il n’est pas possible de préciser l’âge maximum des grandes éruptions basaltiques, mais il est probable qu’elles appartiennent au Plcistocène ou au Tertiaire récent. Notons que l’Indochine est un pays de terres rouges ou brunes laté- ritiques. I. — MINÉRAUX D’INTÉRÊT ÉCONOMIQUE Une des richesses de l’Indochine consiste dans les produits de son sous-sol : ils sont presque localisés dans le Tonkin. Les trois principaux sont les Combustibles minéraux, l'étain et le zinc. a) Gisements de combustibles. Houille et anthracite. — Les charbons rhétiens constituent les grands gisements houillers de Ilongay, Dong Trieu, Kébao, Phan Mé, Ninh Binh, au Tonkin; Nong Son, en Annam. Les charbons maigres et l'anthracite, dont il a été extrait plus de 2 millions de tonnes dans les dernières années, sont de beaucoup prédominants; les charbons gras et demi-gras sont exploités seu¬ lement. à Lang Cam et à Ninh Binh. Ligniles. — Des lignites, associés à des schistes bitumineux miopliocênes, se rencontrent à Tuyen Quang, Yen Bay, Loc Binh, etc. b) Gisements métallifères. Étain. — Deux groupes de gisements sont à signaler et de na¬ ture différente : dans la montagne de Pia Ouac (Haut Tonkin), des filons quartzeux du type classique, riches en cassitérite,sont en relations avec un granité à museovite; il traversent ce granité ou — 36 — bien des schistes et des cornéennes métamorphisés par lui. Souvent la cassitérite estlocalisée aux épontes, alors que dans l’axe des fdons abonde le wolfram, accompagné parfois de sulfures (pyrite, pyrrho- tine, chalcopyrite, galène, blende); d’autres minéraux (molydé- nite, hübnérite, scheélito, apatite, dialogite, etc.) ont été rencon¬ trés dans ce gisement, d’où ,j’ai rapporté une série de beaux échan¬ tillons. Les filons stannifères ne renferment pas de tourmaline, mais ce minéral abonde dans des fdonnets quartzeux spéciaux. Le second gisement se trouvedansle Laos, dans la vallée du Nam Patène (Pak Hin Boun); au milieu d’un cirque de calcaires carbo¬ nifères, et non loin d’un granité, des filons quartzeux traversent les grès moscovicns sous-jacents. Aux affleurements, se voient des éluvions, et peut-être un gisement en place, constitué par de la limonite englobant de la cassitérite en très petits cristaux (que j’ai décrits dès 1908). Sans doute est-ce là le chapeau de fer oxydé d’un gisement sulfuré. Je n’y ai vu que la cassitérite, mais ré¬ cemment des sondages de recherches ont fait découvrir mispickel, pyrite, cassitérite, etc., dans des filonnets quartzeux. Tungstène. — On vient de voir que le wolfram et la scheélito accompagnent la cassitérite à Pia Ouac. Ce minéral est surtout exploité dans les alluvions de Tinh Tue, voisines des filons. Zinc. — De très grands et très riches gisements zincifères sont exploités dans, le Haut Tonkin, notamment à Cho Dien et à Trang Da, dans les calcaires dévoniens, mais leur minéralisation est post- triasique, et peut-être beaucoup plus récente. Quelques gisements de zinc ont été aussi rencontrés dans le Carbonifère de JLang Son (Tonkin). A Cho Dien, l’on observe dans le calcaire des fractures remplies soit par de la calamine, soit par de la srnilhsonite, géné¬ ralement non associées. Des amas couches se rencontrent à la base du même calcaire et reposent sur des schistes. Ils renferment de la smithsonile très pure. Ce sont là des gîtes de substitution d’origine primaire ; ils renferment aussi des sulfures (blende et ga¬ lène). Mais, le gisement principal consiste en poches superficielles, ayant souvent plusieurs dizaines de mètres de profondeur; elles ont été creusées par corrosion dans le calcaire dévonien, et sont remplies par une argile ferrugineuse de décalcification avec des blocs miarolitiques de calamine cristallisée. Dans la visite que j’ai faite à ce gisement avec M. Blondel qui, depuis lors, l’a étudié plus en détail, nous n’avons observé aucun minéral zincifère concré- tionné contre les parois calcaires. Il s’agit là d’un gisement secon¬ daire remanié. Plomb et argent. — La galène argentifère est un sous-produit des exploitations de zinc, mais on trouve aussi au Tonkin des filons indépendants de galène, à gangue quartzeuse. Fer. — Il existe au Tonkin, et aussi au Cambodge (Phnom Dek), — 37 des gisements d’hématite qui sont des réserves pour l’avenir. Les argiles latéritiques renferment en abondance du minerai de fer (limonite)en grains,libres ou agglomérés en masses conti¬ nues; ce minerai est désigné sous le nom local de Bienhoa, du nom d’une localité située au voisinage de Saigon. Titane. — Des minerais de fer titanifères se rencontrent dans les sables de toutes les régions de roches éruptives ou métamorphiques de rUnion. Le traitement électromagnétique du résidu lourd des alluvions stannifères de Tinh Tue fournit une grande quantité d’ilménite, en sable fin, qui, au moment de ma visite, était stockée. Chrome. — Un gîte chromifère (magnésiochromite) se trouve au milieu d’une serpentine du Nord-Annam. Cuivre. — Quelques gisements de cuivre ( chalcopyriie , chalcosite. érubescite), paraissent exister dans les roches vertes du Trias du bassin de la rivière Noire (Tonkin). Ils ne sont pas exploités. Antimoine. — Quelques filons de stibine. Or. — Des filons quartzeux, en relation avec le Trias et peut- être avec le Dévonien, sont prospectés au Tonkin (Bao Lac, Bac Lan) et dans l’Annam (Bong Mieu); mais ce sont surtout des allu¬ vions qui sont orpaillées. c) Gisements minéraux non métallifères. Phosphates. — De nombreux gisements phosphatés ont été prospectés dans les calcaires et surtout dans ceux du Carbonifère, au Tonkin (Thanh-moi), dans le N. Annam (Thanh-hoa), et le Cambodge (Kampot et Battambang). Ils sont d’origine organique (cf. p. 123) remplissage de grottes ou de fissures en relations avec celles-ci. Ces phosphorites sont surtout formées de collophanite. Pierres précieuses. — Les alluvions basaltiques de Pailing, à l’ouest de Battambang et à quelques kilomètres de la frontière du Siam, renferment de très beaux saphirs, accompagnés de corindon de diverses couleurs, de zircon et de ferropicotite.Ces pierres sont extraites par des Birmans à l’aide de sluices primitifs, et vendues ensuite en grande partie comme provenant du Siam ou de Birma¬ nie : les zircons, la ferropicotite et, à l’occasion, les tectites sont aussi taillés à Phnom Penh. Jayet. — Dans des gisements de lignite de la région de Khône, au Laos, se trouvent de beaux échantillons de jayet (jais), recher¬ chés par la joaillerie locale. Pagodite. — Un gisement important de pagodite, d’une nature spéciale, formée par de la kaolinitc (et non de la pyrophyllite) est exploité à Trasey (Cambodge) et travaillée à Pursat, d’où le nom impropre de « marbre de Pursat » qui lui est attribué dans le — 38 — pays. Une section de l’École des arts cambodgiens, utilise cette matière tendre pour la sculpture d’objets d’ornementation. Graphite. — Gisements dans les schistes cristallins du Haut Tonkin. II. — MINÉRAUX Ü’INTÉRÈT SCIENTIFIQUE La collection du Muséum possède tous les minéraux signalés jusqu’ici en Indochine et notamment ceux décrits par M. Dupouy, je ne citerai que ceux exposés dans les vitrines. Oxydes. — (60). Zircon ; les cristaux de zircon de Pailing accompagnant le saphir, et se trouvant dans beaucoup d’autres alluvions du Cambodge, sont de couleur orangée et ressemblent à ceux d’Espaly. Il est vraisemblable que les petits cristaux parfai¬ tement incolores que j’ai vu tailler par les lapidaires cambodgiens ont été décolorés parle feu. Cassilérite. — (61). Les filons stannifères de Pia Ouac renferment des géodes de cristaux de quartz accompagnés de magnifiques cris¬ taux de cassilérite ; ils sont remarquables par la netteté et l’éclat de leurs faces, la complication de leurs macles; ils peuvent lutter avec ceux de la Villeder. A Pale Hin Boun,la forme des cristaux de cassitérite ne peut être étudiée qu’après dissolution de la limonite par l’acide chlorhy¬ drique; les cristaux apparaissent alors incolores, sous forme de fines aiguilles terminées par un dioctaèdre aigu. Corindon. — (63). Le saphir de Pailing est d’un très beau bleu foncé; j’en ai vu un très grand nombre chez les Birmans du vil¬ lage; tous étaient brisés et très roulés; il me paraît vraisemblable qu’ils proviennent de la désagrégation de roches granitiques, de même que les zircons qui les accompagnent. Diaspore. — Au Cambodge et au Tonkin se trouve une sorte de latérite oolitique ancienne, essentiellement [constituée par de petits grains de ce minéral. Carbonates. — (83). Le gisement de Cho Bien fournit de très beaux échantillons concrétionnés de smithsonite de diverses cou¬ leurs; celui de Trang Da, des cristaux nets, incolores et transpa¬ rents (scalénoèdres avec des combinaisons compliquées). Dialogite. — Ce minéral forme à Pia Ouac, des ffionnets à structure spathique, d’un beau rose, et à grandes lames rhom- boédriques; ils renferment de la pyrite. Cérusite. — (88). La smithsonite et la calamine de Trang Da sont creusées de cavités contenant de très jolis cristaux, simples ou maclés, de cérusite transparente. — 39 Sulfates. — (103). Beaux cristaux d 'anglésiie dans galène. Tungstates. — (113-114). Les filons de Pia Ouac fournissent de très jolis cristaux blancs de scheélite mesurant jusqu’à plusieurs centimètres de plus grande dimension. Ils sont uniformément for¬ més par l’octaèdre b x / 2 . Bans le même gisement, le wolfram constitue d’énormes agrégats de cristaux dont les clivages ont souvent plus d’un décimètre de plus grande dimension; ils sont parfois limités par quelques faces distinctes. La hübnérite constitue soit des cristaux noirs, aplatis suivant h 1 , soil de grandes baguettes engagées dans le quartz et possédant une couleur brun rouge, qui rappelle celle du rutile. Aluminates. — (115). La ferropicotite de Pailing se présente en gros octaèdres roulés, semblables à ceux de Madagascar et du Velay. Le fer chromé de l’Annam est une magnésiochromite finement gre¬ nue. Arséniates et phosphates. — (122) Apatite, gros et beaux cristaux, basés, violacés, transparents d 'apatite, dans géodes des filons de Pia Ouac, avec cristaux de hübnérite, molybdénite, mus- covite; ces cristaux rappellent ceux des gisements stannifères de Schlaggenwald. La scorodite (133) et la slrengite, altérations fré¬ quentes du raispickel, sont peu abondantes, mais constituent des cristaux assez nets. J’ai fait remarquer plus haut que le minéral principal des gise¬ ments phosphatés du Tonkin est la (137) collophanile, mais on y rencontre aussi la dahlliie, la (130) brushile et la (132) variscile. Dans le granité de Beau Site (Pia Ouac), ont été trouvées de magnifiques croûtes cristallines, épaisses, d 'aulunite (136), rappe¬ lant par leur aspect et leur structure celles de l’Autunois. On en a extrait quelques centaines de kilogrammes, comme minerai de radium. Silicates. — Parmi les silicates, beaucoup ( staurotide, dislhène, tourmaline noire, idocrase, épidoie, grossulaire, almandin, aclinole, anlhophijlliîee t gédrite, palygorskite ) ne présentent pas de propriétés bien remarquables; je signalerai seulement la calamine (141), qui, à Cho Bien, tapisse parfois des géodes de ses jolis cristaux ou cons¬ titue des agrégats fibrolamellaires, quelquefois colorés en bleu de ciel. La willémite est plus rare. Anthracite. — Je signalerai, en terminant, l’anthracite de Dong Trieu, à cassure vitreuse, rappelant celle de certains anthracites américains. — 40 — III. - LITHOLOGIE Au cours de mon voyage en Indochine, j’ai parcouru les princi¬ pales régions granitiques et basaltiques des divers pays de l’Union et aussi le Yunnan, j’ai recueilli les éléments d’une étude, accom¬ pagnée de plus de cent analyses chimiques, qui permet de donner une vue d’ensemble sur la composition chimique des principales roches éruptives de cette vaste région, sur quoi j’ai été aussi documenté par MM. Bourre!, Fromaget et Patte. Les granités sont surtout rnonzonitiques, leurs plagioclases sont très zonés; la hornblende accompagné parfois la biot.ite ; mais ils sont quelquefois hyperalumineux (avec coi'diérite, sillimanite, muscovite); ils sont localement riches en faciès de variation mica¬ cés. Exceptionnels sont les granités hyper alcalins (à ægyrine et riebeckite), ou même simplement alcalins. Certains, plus ou moins amphiboliques, sont akéritiques, et il y existe quelques granodio- riles. C’est là, tout au moins, la caractéristique des granités de l’Annam, région où j’ai plus particulièrement observé des roches fraiches. D’après H. Fromaget, ces granités seraient d’âge anthra- colithique inférieur (sommet du moscovien). Ces granités ont métamorphisé certains sédiments schisteux ou calcaires. Ils sont accompagnés de ülons de micro granités, d'aplites et de pe g matités. Des granités plus anciens (peut-être antécambriens), très défor¬ més mécaniquement et plus ou moins gneissifiés, appartiennent aux mêmes types, mais ils sont généralement assez altérés. Quant aux granités post-liasiques, signalés récemment par M.. Saurin, je n’ai eu l’occasion d’étudier que trois échantillons (granités rnonzonitiques et granodiorite à biotite et hornblende). Peut-être le granité stannifère de Pia Ouac appartient-il à une série assez récente. Plus remarquables sont les syénites néphélinifères, plutôt que néphôliniqucs, du Haut Tonkin, très déformées structuralement par actions mécaniques; par recristallisation, elles passent à des gneiss néphélinifères. Des monzoniles et des plauéniles à pyroxène, présentant la même structure que les monzonit.es du Tyrol, se trouvent au Tonkin et en Cochinchine. Il faut citer encore des diorites à amphibole et pyroxène (île Poulo Condor), des gabbros, avec des faciès pegma- tiques (euphotide) et des diallagites dans le Haut Tonkin. Les dolèrites qui accompagnent les basaltes triasiques sont géné¬ ralement ouraliUsées ou saussuritisées. Enfin des péridotites renfermant un gisement de chromite dans le Nord Annam, sont traversées par une bronzitite à olivine. — 41 — La série volcanique du Carbonifère et du Permien est constituée par des roches en général très altérées. Les rhyoliles sont toujours plus potassiques que sodiques, mais il est possible qu’elles aient été décalcifiées. Ce sont elles qui, au Cambodge et au Laos, sont localement transformées en pagodite. il existe en abondance aussi des dacites et daciloïdes, elles, plus sodiques que potassiques et quelquefois doréitiques. Quant aux laves triasiques, de nature andésitique ou basaltique, leurs transformations sont si intenses que je n’ai pu songer à en faire l’étude chimique. Plus intéressante est la série volcanique récente. Elle est unifor¬ mément basaltique. J’y distingue des basaltes a, dont toute l’oli- vine est réactionnelle; l’hypersthène n’y est pas rare. L’intrusion d’un de ces basaltes dans un dépôt de randannile a fourni une sorte de pépériie dont les éléments éruptifs sont constitués par de petits fragments d’une obsidienne basaltique renfermant des ponctuations de fer métallique et par de gros blocs sphériques ( pillow lava) vitreux à la périphérie, doléritiques au centre. Un second type de basalte ne renferme pas de silice libre ( basalte P); il est générale¬ ment andésinique, tandis que le précédent est surtout labrado- nique. La discussion des relations entre la composition minéra¬ logique et la composition chimique fait voir que ces basaltes renferment à la fois de l’olivine normaleetde l’olivineréactionnelle. Enfin, un petit groupe est constitué par des basaltes P', parfois limburgitiques, renfermant de la néphéline potentielle. C’est à ce groupe qu’appartient la lave de 1923, qui a édifié l’éphémère Ile des Cendres. Ils renferment parfois des nodules à divine. Tous les basaltes indochinois présentent de grandes variations structurales, quelle que soit leur composition; on y trouve des types aphyriques, porphyriques et doléritiques, ces derniers sont particulièrement abondants. Cette série basaltique est en moyenne peu titanifère, très feldspath!que; elle ne comprend pas de types mélanocrates. Tous ces basaltes ont été superficiellement altérés en terre rouge ou brune, latérilique si propice à la [culture de l’Hévéa, du café, du quinquina, etc. Principaux donateurs. — MM. Les Gouverneurs généraux Doumer, Merlin, Varenne, Pasquier, Robin; le Gouverneur Lavit. Les directeurs du Service géologique : Lantenois, Lochard, Ja¬ cob, Blondel, Dussault. MM. Bourret, Braly, Dupouy, Chabot, Jean Faye, Fromaget, Gübler, A. Lacroix, Mailles, Patte, Saurin, Vicenti, Yersin. — 42 — BIBLIOGRAPHIE Bourret (R.). 1. Contribution à l’étude des roches éruptives indochinoises. Bull. Serv. Géol. Indo¬ chine, XIII, fasc. I (1924), p. 1-20, 3 pl. Dupouy (G.). 2. Minerais et Métaux du Tonlrin, Paris 1909, 263 p., 1 carte. 3. Études minéralogiques sur l’Indochine française Paris, (1913), 438 p. et 2 cartes. Hubert (H.). 4. Sur une série de roches du Tonkin. Bull. Muséum, Paris 1904, p. 83-92. 5. Le gîte de contact de Trong Loe et les amphibolites de Quang Nam (Annam). Bull. Muséum, Paris 1904, p. 151-156. Lacroix (A.). 6. Minéralogie de la France et de ses colonies. 5 vol., Paris 1893-1913. Liste des gisements étudiés. V. p. 448-453. 7. Sur les gîtes stannifères du Hin Boim (Laos). B. S. F. M., XXIV (1901), p. 423-425. 8. Sur un gisement tonkinois d’autunite, B. S. F. M., XXXI (1908), p. 259. 9. Sur l’existence, dansle sud de l’Annam, d’une pépérite résultant de l’intrusion d’un basalte dans un sédiment à diatomées (en commun avec M. Blondel). C. R., (1927), p. U45-1148. 10. Du congrès Pan-Pacifique à l’Indochine, C. R., Acad. soi. colon., IX (1927), p. 49-60. 11. La composition des laves basaltiques de l’Indochine. C. R., CLXXXVI (1928), p. 985-991. 12. La syénite néphélinifère du Haut Tonkin et le gneiss qui en dérive. Fennia (50), Helsinki, N° 37 (1928), p. 1-9. 13. Le prétendu marbre de Pursat, du Cambodge, variété alumineuse de pagodite. Acad. sci. colon., G. R., X (1927-1928), p. 551-553. 14. Sur un nouveau type alumineux de pagodite. B. S. F. M., LI (1928), p. 342-345. 15. La composition chimique des granités de l’Indochine C. R„ CXLI1I (1931). 16. Les faciès de variation etles filons des granités ;les monzonites de 1’Indocliine. C. R., CXLIII (1931). 17. Observations sur la composition chimique et minéralogique des roches éruptives de l’Indochine. (Important mémoire contenant 105 analyses de roches, qui pa¬ raîtra prochainement dans le Bulletin du service géologique de l’Indochine.) Patte (E.). 18. Description de l’île des Cendres, volcan apparu en mer au large de la côte d’Annam. Bull, volcanologique. Naples (1924), p. 162-172. 19. Étude de l’île des Cendres, volcan apparu au large de la côte d’Annam. Bull. Serv. géol. Indochine, XIII Fasc. Il (1925), p. 1-19, 6 pl. 20. Sur la présence du diaspore dans les roches anciennes latéritiformes du Tonkin. B. S. F. M., XLVIII (1925), p, 116-119. 21. Étude géologique sur l'est du Tonkin. Bull. Serv. géol. Indochine, XVI (1927), p. 1-34, 9 pl. cartes géol. Pétrographie, p. 253-275. Tronquoy (R.). 22. Pyrite de Muong Saï (Indochine). B. S. F. M., XXXVII (1914), p. 127-131* 43 III NOUVELLE-CALÉDONIE La Nouvelle-Calédonie, longue terre allongée dans la direction N.-W., et bordée de récifs coralliens, a une constitution quelque peu complexe. Elle contient, en effet, des Schistes cristallins, loca¬ lisés dans la chaîne centrale et sur son versant pacifique, avec grand développement, surtout dans la partie Nord de l’île, de Formations sédimenlaires comprenant des schistes non fossilifères azoïques, puis du Permo-trias, des couches appartenant au Jurassique supé¬ rieur et au Crétacé et enfin à l’Éocène. Ces diverses formations renferment des coulées et des tufs volcaniques contemporains. Au milieu des schistes et des calcaires de l'Éocène, localisés le long de la côte occidentale que baigne la merde Corail, se trouvent de grands massifs de péridoliles dont il existe aussi quelques mas¬ sifs isolés dans toutes les formations précédentes; ces péridotites enfin constituent toute l’extrémité méridionale de l’île. Du point de vue minéralogique, nous n’avons à retenir que les schistes cristallins, les sédiments crétacés qui renferment les couches de combustibles et enfin les péridotites, où sont localisées les principales richesses minières de l’île. I. — MINÉRAUX D’INTÉRÊT ÉCONOMIQUE La Nouvelle-Calédonie est essentiellement un pays minier et agricole. Ses principales richesses minérales sont le nickel, le chrome, le cobalt et le charbon. Nickel. — Les grands gîtes de nickel ont été découverts, en 1864, par Jules Garnier. Ils consistent en un hydrosilicate de nickel et de. magnésie, appelé garniérile ou nouméite. Le nickel existe normalement à l’état de traces dans les péridotites; au cours de leur serpentinisation, le nickel est entraîné avec le ma¬ gnésium et se conerétionne en un minéral vert pomme, quand il est pur. Il forme des veinules et des imprégnations au milieu de la serpentine. Parfois il constitue le ciment de brèches dont les éléments sont des blocs de serpentine. Certains minerais un peu ferrifères sont d’un brun jaune ( nickel chocolat). J’ai pu montrer que la con¬ crétion de la garniérite est un phénomène qui se poursuit actuelle- ment; nous possédons, en effet, le moulage naturel en garniérite d’un Insecte coléoptère ( Adelium exlernacoslatum) qui vit en¬ core dans l’île. Ce minerai de nickel est toujours d’origine secon¬ daire. Chrome. — Il n’en est plus de même pour le minerai de chrome constitué par une variété de chromite, que l’on peut appeler ma¬ gnés iochromile. Elle constitue des amas, des ségrégations et de véritables filons dans la péridotite. Ce minéral, très résistant aux actions chimiques, ne se modifie pas au cours de la serpentinisa- tion de la péridotite, pas plus que pendant la transformation de celle-ci en terre jaune ou rouge. Mais grâce à cette décomposition de la roche qui l’englobe, il constitue des amas de concentration dans des éluvions, puis, par destruction de celles-ci, dans des allu- vions; ses débris sont souvent alors recouverts d’un enduit des produits d’altération des minéraux ambiants, et particulièrement d’oxyde de fer; c’est ce que les mineurs appellent le chrome rouge. Cobalt et manganèse. — Le cobalt et le manganèse existent aussi à l’état de traces dans les péridotites.- Lors de la transformation de celles-ci, au lieu de se silicater comme le nickel, ces deux corps se concentrent ensemble, avec le fer, pour former des concrétions d 'asbolite noire, en masses terreuses, compactes ou botroydes. On les exploite dans la terre rouge. Mercure. — Une petite quantité de mercure,sous forme de ci¬ nabre, a été trouvée dans des liions quartzeux. Plomb et cuivre. — Des filons concrètionnés plombifères (galène) et des imprégnations cuivreuses (chaicopyrite, mélaconite, chal- cocite, cuivre natif) sont localisés dans les schistes cristallins du Nord de l’île. Ces gisements, exploités avec des succès divers, ont fourni quelques remarquables minéraux cristallisés. Fer. — Le minerai de fer, sous forme d’hématite ou de limo- nitc, abonde dans les terres rouges de décomposition des péri¬ dotites. Or. — Il faut signaler quelques recherches d’or natif, argentifère, dans les filons de quartz de la région cristalline. Combustibles. — Des couches de charbon, de nature très variée, comprenant des houilles grasses ou maigres et enfin Y anthracite, sont distribuées dans plusieurs petits bassins isolés dont l’âge a été beaucoup discuté; d’après les travaux les plus récents dus à M. Pi- routet, ils doivent être rapportés au Mésocrétacé. Phosphorites. — Plusieurs des îlots coralliens qui bordent la Nouvelle-Calédonie, ou se trouvent plus ou moins loin d’elle, ren¬ ferment des gisements de guano lavé [cf. p. 126]. — 45 — II. — MINÉRAUX D’INTÉRÊT SCIENTIFIQUE (6). Argent natif. — Jolis échantillons d’argent filiforme associé aux cristaux de cérusite des filons de la mine jMérétrice. (15). Cuivre natif. — Belles masses de cuivre dendriforme ou masses poreuses formées de petits cristaux, dans les micaschistes cuprifères du nord. (12). Molybdénite dans veines de quartz. (28), Chalcocile, en masses finement cristallines ou terreuses, associées à mélaconite (68) et cuprite dans les mêmes gisements que le cuivre natif. (30). Cinabre en petits cristaux nets, associés à des gouttelettes de mercure natif, dans filons de quartz. (59). Rutile. — Longs cristaux, souvent curieusement tordus, dans quartz des micaschistes. (70). Hydrargillite. — Ce minéral, d’origine latéritique, sert souvent de ciment à des blocs de magnésiochromite et constitue dans les cavités des croûtes fibreuses ou des stalactites, à struc¬ ture fibrolamelleuse, qui rappellent les beaux échantillons du Brésil. (89). Cérusite et anglésite (103). La mine Mérétrice dont le minerai est la galène, a fourni, au-dessus du niveau hydrostatique, d’admirables cristaux de cérusite et d’ anglésite, ces derniers colorés en jaune par un pigment limoniteux. La mine Pilou, voisine de la précédente, a donné de très beaux cristaux de chessylite (92), de linarite (105), de calédonile et aussi de la brochanlite (105), associée à la cérusite, etc. (96). Asbolite. (98). Barytine. — Une variété laminaire de ce minéral, déga¬ geant une odeur très fétide par le choc, n’est pas rare dans l’île. (113). Scheélile. — Tout à fait remarquable est un gisement de scheêliie, en masses grenues, d’un blanc de lait, associées à de la datholite constituant une veine importante au milieu d’une roche verte (andésite), très altérée. (116) . Magnésiochromite. — Je désigne sous ce nom le minerai chromifère de la Nouvelle-Calédonie, à cause de sa richesse en magnésie. Il se présente en octaèdres nets ou en masses compactes à éclat vitreux extrêmement vif. (117) . Magnétite. — La magnétite constitue de beaux octaèdres dans les chloritoschistes du Nord : je l’ai rencontrée aussi sous une forme tout à fait exceptionnelle, celle de cubes, purs ou associés aux faces du rhombododécaèdre ou de l’octaèdre (cristaux isolés dans la terre rouge). 46 — (124). Pyromorphite. — La mine Mérétrice a donné quelques admirables échantillons de ce minéral, en gros cristaux jaunes, remarquablement zonés. (141). Staurotide. — Petits cristaux nets dans les micaschistes. (144). Daiholite. — La datholite du gisement précédemment cité est compacte et ne se distingue, au premier abord, de la scheé- lite qui l’accompagne que par sa densité. (157). Grenats. — Deux types de grenats se rencontrent, et dans des gisements différents; l’almandin, en rhombododécaèdres nets dans les micaschistes et surtout dans les glaucophanites, l’ou- warowite, en très petits cristaux, d’un magnifique vert émeraude, dans l’ouénite et dans les fentes de la magnésiochromite. (165). Nouméite (Garniérite ). — Ce minéral, quand il est con- crétionné, fournit de beaux échantillons, parfois translucides dont il m’a élé possible de déterminer les propriétés optiques. Il existe de nombreuses variétés compactes ou terreuses, plus ou moins riches en nickel, et. variant, par suite, depuis le vert pomme foncé jusqu’au blanc, à peine teinté de vert; j’ai parlé plus haut du nickel chocolat des mineurs. A remarquer, sur le péristyle de la Galerie un magnifique bloc de nouméite vert pomme. Népouile. — Ce minéral, spécial à la Nouvelle-Calédonie, est une antigorite niekélitère. Les serpentines renferment encore du chrysolile fibreux et une variété de deweylite , ayant l’aspect de la gomme et dont il m’a été possible de déterminer les propriétés optiques. La collection en renferme un très beau morceau. (167) . Bronzile. — La bronzite forme de très gros cristaux dans les norites et les bronzitites. (168) , Diopside chromifère. — Ce minéral, d’un vert émeraude, est l’un des éléments de l’ouénitc et se trouve aussi en grands cris¬ taux dans certaines chromitites. (173) . Hornblende. — Les diorites et gabbros des massifs péri- dotiques renferment des cristaux de hornblende d’un brun ver¬ dâtre de plusieurs centimètres. (174) . Glaucophane. —Ce minéral offre des variétés nombreuses, petits cristaux nets dans les micaschistes, gros cristaux à formes indistinctes dans les glaucophanites. Il existe de nombreux termes de passage entre la glaucophane proprement dite et la hornblende. Charbons. — Voir plus haut. Résine. — Il existe en abondance à la Nouvelle-Calédonie une résine subfossile, fournie par un conifère, le kauri. Depuis une époque très éloignée, cette résine s’écoule dans le sol, formant des amas qui sont ensuite arrachés par les eaux sous forme de blocs ou fragments translucides et charriés à des distances plus ou moins lointaines. III. — LITHOLOGIE Parmi les roches de la Nouvelle-Calédonie, je ne retiendrai ici que deux séries, les schistes cristallins du Nord et les péridotites. Quelques granités, puis les roches volcaniques intercalées dans le Trias, le Néocomien, le Nummulitique supérieur et qui sont des andésites, des basaltes (dolériles) et plus rarement des rhyoliles, sont, en effet, très altérées et ne présentent pas d’intérêt scien¬ tifique. Schistes cristallins. — Les schistes cristallins, et particulièrement ceux du Nord (vallée du Diahot), sont très remarquables en ce qu’ils offrent une ressemblance frappante avec ceux des régions alpines, de la Corse et de la Méditerranée orientale. On y trouve des micaschistes, surtout à muscovite, parfois riches en almandin, en staurolide, en glaucophane et surtout en albite non maclée; il existe des cfiloritoschistes albitiques, micacés, glau- cophanifères ou non, renfermant parfois de jolis cristaux macros¬ copiques de magnétite. Les roches à glaucophane prédominante sont très nombreuses et très variées, elles renferment parfois de la muscovite, des épi- do tes. Les unes sont très schisteuses, nématoblastiques, les autres dépourvues de rubanement, mais fréquemment alors riches en lawsonile et en épidotes; ces dernières glaucophanil.es que j’ai comparées plus particulièrement à celles de Corse, comme elles, appartiennent à une série ortho, tandis que d’autres résultent de la transformation de sédiments métamorphiques. Péridotites. — A l’état originel, ces péridotites ont ôté des dunites et des harzburgiles, mais les échantillons intacts sont rares, les Canaques savaient les reconnaître à cause de leur dureté plus grande et en faisaient des pierres de fronde. Le plus souvent, ces roches sont transformées en serpentine, à structure maillée. Superficiellement, péridotites et serpentines sont décomposées en terre jaune ou rouge. Particulièrement intéressantes, au point de vue théorique aussi bien qu’économique, sont les chromitiles, essentiellement formées de inagnésiochromite, mais pouvanL, dans certains cas, contenir en grande abondance des cristaux de bronzite et de. diopside, atteignant plusieurs centimètres de longueur et englobant poecili- tiquement des octaèdres de magnésiochromite. Ces chromitites, comme je l’ai dit plus haut, constituent des amas, des taches, contemporaines dans la péridot.ite ou bien de véritables filons. Certaines parLies des massifs péridotiques sont traversées par des dykes de roches à faciès pegmatique ( dioriies , gabbros, norites, — 48 — bronzitites, hornblendites), ou microgrenues [microgabbros). Le felds¬ path de ces roches est généralement très calcique (bytownite ou anorthite). Dans certains cas, il est prédominant et la roche devient une anorihosile (île Ouen). Particulièrement remarquable est la roche de l’ilc Ouen que j’ai appelée ouénile; c’est un gabbro anorthique, à grain fin, renfermant de l’olivine et ne contenant pas de minerais; son pyroxène est un diopside chromifère, ce qui explique la couleur vert pomme de la roche qui confient, çà et là, de petits cristaux d'ouwarovile. Con¬ trairement aux roches à grands éléments, l’ouénite a localement subi des modifications structurales dues à des actions dynamiques très puissantes; elles l’ont transformée alors en une roche compacte, rubanée de blanc de lait, eL de vert émeraude, d’un très bel effet ornemental. Les haches de pierre que les Canaques utilisaient encore au moment de la conquêLe française étaient formées, soit par l’ouénite, soit par un véritable jade résultant de la transformation de roches gabbro ïques. Je noterai enfin que j’ai eu l’occasion de montrer que la butte de Rawa, couronnant l’îlo de Maré dans l'archipel Loyally, voisin de la Nouvelle-Calédonie, est un basalte doléritique basaniloïde, d’ori¬ gine volcanique. Principaux donateurs. — MM. Jules Garnier, Glasser, Hig- ginson, Pelatan, Piroutet. BIBLIOGRAPHIE Lacroix (A.). 1. Minéralogie de la France et de ses Colonies. T. V. Liste des gisements étudiés, p. 454-459. 2. Note préliminaire sur les minéraux des mines de la vallée du Diahot (Nouvelle- Calédonie). B. S. F. M., XVII, 1894, p. 49-57. 3. Sur quelques minéraux de la Nouvelle-Calédonie. C. R., CXVIII (1894). p. 551-554. 4. Note additionnelle sur la pyromorphite de la Nouvelle-Calédonie. B. S. F. M., XVII, 1894, p. 120-121. 5. Sur la lawsonite de Corse et de la Nouvelle-Calédonie. B. S. F. M., XX (1897), p. 309-312. 6. Sur une pseudomorpliose d’uninsecteennouméite (Nouvelle-Calédonie), B. S. F.M., XXVI (1903), p. 303. 7. Le cortège fllonien des péridotites de la Nouvelle-Calédonie. G. fi.,CLII, 1911, p. 816-822. 8. Sur l’existence de roches volcaniques aux îles Loyally. G. R., Soc. gêol. Fr., N°2, (1918), p. 24-25. • ••<«* * — 49 — Glasser. 9. Note sur une espèce minérale nouvelle, la népouite, silicate hydraté de nickel et de magnésie. G. R., CXLIII (1906), p. 1173-1175. B. S. F. M., XXX (1907), p. 17-2S. Ungemach (H.). 10. Sur la symétrie de la ealédonite et l’existence de cristaux de ce minéral en Nou¬ velle-Calédonie. B. S. F. M., XXXV (1912), p. 553-560. Supplément 1931. 4 — 50 — IV GUYANE De toutes les Colonies françaises, la Guyane est celle dont la constitution du sol est le moins connue : cela est dû à des causes multiples : rareté des explorateurs, épaisseur de la forêt, climat, intensité de la latéritisation. Ce que l’on peut dire, c’est que cette région est exclusivement constituée par des schisles cristallins (gneiss et micaschistes) , tra¬ versés par des intrusions de granile et subsidiairement de dioriles, de gabbros et surtout par de nombreux dykes de dolêrites. 1. — MINÉRAUX D’INTÉRÊT ÉCONOMIQUE Or. — L’or est le seul produit du sol qui soit exploité, il constitue la ressource principale de la Colonie. Il semble résulter des observations publiées que l’or est absent des régions granitiques et localisé dans celles formées par les schistes cristallins. Dans ceux-ci se trouvent des veines interstratifiées de quartz bleuâtre ou laiteux, renfermant, par places, au-dessus du niveau hydrostatique : pyrite, mispickel, stibine, etc., intacts; ces veines sont souvent stériles au point de vue de l’or. D’après Levât, seules seraient aurifères les veines se trouvant au voisinage de diorit.es qui, elles-mêmes, renfermeraient de l’or, natif ou associé à la pyrite. Il n’est pas démontré que ces roches amph'boliques soient toujours éruptives et l’on peut se demander si, comme à Madagascar, ce ne sont pas des amphibolites : tel est certainement le cas pour celles des exploitations Saint-Élie que j’ai examinées; des analyses en cours permettront de discuter leur origine. Deux exploitations seulement se trouvent actuellement sur des gîtes en place : ce sont surtout des éluvions et des alluvions qui sont exploitées; elles semblent généralement être peu épaisses (un mètre au plus) et recouvertes par des terres stériles. Elles reposent sur des argiles résultant de l’altération du substratum. L’or de. la Guyane, souvent en pépites, est souvent à haut titre. Il a, parait-il, été trouvé aussi un peu de platiné. — 51 — La découverte de l’or à la Guyane date de 1853; le premier placer a été exploité dans l’Arataïo, affluent de l’Approuague. II. — MINÉRAUX D’INTÉRÊT SCIENTIFIQUE Notre collection ne renferme guère que des échantillons d’or nalif (8) ; or dans cavités laissées par disparition de pyrite : or dans quartz; petites pépites ou paillettes roulées, et aussi quelques-uns des minéraux qui les accompagnent dans les fonds de bâtée ( stau- rolide, grenat, zircon, etc.). Nous possédons aussi quelques échantillons de pyrite aurifère, de cubes de pyrite limonitisée, de tourmaline noire, de muscovile, en grandes lames, des pegmatites, de prehnite dans dolérite. Des cristaux de heulandite, de siilbite ont été recueillis dans les fentes de gneiss (Cayenne). Voir page 124 pour la variscile et la barrandite formées par l’ac¬ tion du guano sur les gneiss et les dolèrites de l’île du Connétable. III. — LITHOLOGIE J’ai examiné, et fait analyser, quelques roches de la Guyane, mais le résultat de leur étude n’a pas été publié. Roches éruptives, — Le type le plus fréquent de granité est monzo- nitique : il est accompagné d'aplites et de pegmatites à muscovite et tourmaline. Des dioriies à gros grain sont très leucocrates. De même que dans les Guyanes hollandaise et britannique, les dolèrites sont très abondantes, en filons dans les schistes cristallins et dans le granité; elles rappellent celles de la Guinée par leur composition et leurs particularités de structure. Ce sont des dolé¬ rite s a ou P, peu ou pas ouraliUsées, dont le pyroxène est souvent la pigeonite. Les types à olivine sont assez fréquents et, dans certains d’entre eux, le péridot est associé à du quartz. La forme microlitique de ces dolèrites a quelquefois la composition d’une sakalavite labrado- rique. Schistes cristallins. — Les orthogneiss paraissent prédominer; beaucoup d’entre eux ont un caractère monzonitique. Les types amphiboliques sont fréquents et contiennent assez souvent de l’épidote. J’ai rencontré dans certains d’entre eux une variété d’amphibole à rapprocher do la hudsonile. Les amphiboliles, feldspathiques ou non, de la série ortho sont assez abondantes. A signaler, associée à ces roches inésocrates. — 52 - un type très leucocrate, à structure granoblastique essentielle¬ ment constitué par de l’anorthite et de l’épidote et rappelant les roches similaires de Ceylan et de Madagascar que l’ai antérieu¬ rement décrites. Principaux donateurs. — MM. Devez, Geay, A. Joly, C. de la Marlière. BIBLIOGRAPHIE Lacroix (A.). 1. Minéralogie de la France et de ses colonies. Liste des gisements étudiés. V. p. 446-447. 2. Guyane. — in Les gisements de l’or dans les Colonies françaises (1918), p. 53-58. - 53 Y ILES SAINT-PIERRE ET MIQUELON Les quelque 240 km. carrés de cette colonie, située sur la côte méridionale de Terre-Neuve, comprennent les deux Miquelon, réunies par l’isthme de Langlade, l’île de Saint-Pierre et quelques îlots rocheux. Les Miquelon sont formées par des sédiments gréseux précam¬ briens ou cambriens. A Saint-Pierre, existe une rhyoliteà plagioclase et à Miquelon un granile. Ces roches sont trop altérées pour avoir pu être analysées. Il faut signaler, en outre, des blocs de roches variées apportés par les glaces. 54 — VI AFRIQUE DU NORD Les possessions françaises de l’Afrique du Nord comprennent les trois départements de l’Algérie (Constantine, Alger, Oran), flanqués, à l’Est, du protectorat de la Tunisie et à l’Ouest, de celui du Maroc. Dans l'exposé qui suit, je réserve la fraction saharienne de cet ensemble dont il sera question à l’article Sahara. Cette vaste région est essentiellement constituée par des forma¬ tions sédimentaires ; ce sont, elles qui renferment, à peu près toutes les richesses minières reconnues, soit à l’état de dépôts contemporains (phosphates, certains minerais de fer), soit à l’état de masses d’origine primitive profonde, comme c’est le cas pour la plus grande partie des gîtes métallifères. Ceux-ci sont pour la plupart localisés, cri Algérie, sur le bord septentrional de l’Atlas tellien, chaîne plissée et disloquée de direction E.-W-, et par suite parallèle à la côte méditerranéenne. Cette côte borde une zone d’effondrement, le long de quoi se sont produits des intrusions de roches grenues et des épanchements volcaniques plus importants, d’âge tertiaire Les venues métal¬ lifères sont vraisemblablement en relation avec ces phénomènes éruptifs. En Tunisie et en Algérie, le plus grand nombre de ces gisements métallifères, fdons, incrustations, etc., se trouvent donc dans des roches, calcaires ou marneuses, alternant avec des schistes, quelquefois dans des grès (Algérie) ou dans quelques massifs cris- tallophylliens émergeant au milieu des sédiments. Le peu de pro¬ fondeur de ces gîtes explique l’importance des transformations minéralogiques et par suite chimiques (oxydation, carbonata¬ tion, etc.) qu’ont subies leurs minerais et qui les rendent parti¬ culièrement intéressants aux points de vue scientifique et pratique. De tout ceci, il résulte que la minéralogie de l’Afrique du Nord a des caractéristiques très spéciales; elles peuvent être mises en opposition avec celles de Madagascar; ici les silicates ne jouent qu’un rôle minime, limité aux roches volcaniques; au contraire, les sulfures, les sulfosels et les minéraux oxydés (oxydes, carbo¬ nates, sulfates, phosphates, arséniates, vanadates), qui en dérivent, jouent un rôle prépondérant. Pour ce qui concerne les confins désertiques de l’Afrique du Nord, voir à l’article Sahara. — 55 I. — TUNISIE La Tunisie présente le maximum de développement des forma¬ tions sédimentaires; elles appartiennent au Trias et surtout au Jurassique, au Crétacé et au Tertiaire. Quelques ophites dans le Trias, quelques lambeaux andêsitiques ou basaltiques sur le con¬ tinent, constituent, avec les roches granitiques des îles de la Galite, les seules formations éruptives. I. - MINÉRAUX D’INTÉRÊT ÉCONOMIQUE Phosphates. — Les couches phosphatées, qui ne manquent pas dans le nord de la Tunisie, sont surtout développées dans l’Extrême Sud, à Gafsa; de petits grains de collophanite, des débris organisés existent en quantité prodigieuse dans des roches calcaires friables, de TÉocène inférieur, fructueusement exploitées. Plomb et zinc. — Le plus grand nombre de ces gisements se trouvent dans des calcaires : amas calaminaires, gîtes de fracture ou de contact de sédiments de nature différente, gîtes secondaires. Ils renferment galène, blende et des minéraux oxydés, qui existent quelquefois seuls : smithsonile, calamine, cérusile. Le Djebel Res- sas et Sidi Amor ben Salem sont à citer spécialement pour la beauté des cristaux qu’ils renferment. Fer. — Gîtes sédimentaires d’hématite manganésifère siliceuse reposant sur grès éonummulitique. Sel. — Gisements de sel triasique semblables à ceux d’Algérie : à l’W.-N.-W. de Gabès, dans la région saharienne. II. — MINÉRAUX D’INTÉRÊT SCIENTIFIQUE Sulfures. — Réalgar sur grès. Sulfosels. — (35). Berthonite, sulfo-antimoniure de plomb dé¬ couvert par M. Buttgenbach. Chlorures. — Cotunnite, avec phosgénite et covellite, formées sur les métaux d’une galère romaine immergée par 40 mètres de fond au large de Mahdia. Carbonates. — (82). Smithsonile. Formes variées, concré- tionnées. — 56 — (82). Gioberlite. Grandes lames aplaties suivant la base ayant jus qu’à 6 centimètres de diamètre et provenant des argiles tria- siques. (88). Cérusite, Très gros et très beaux cristaux des gisements plombifères et zincifères : ma clés remarquables. (87). Stronlianile. Cristaux et masses fibreuses dans fentes des calcaires éocènes. (90) . Hydrozincite. Masses concrétionnées. (91) . Chessylite. Longs cristaux dans argiles. (94). Phosgénite. Très gros et très beaux cristaux d’ungisement plombifère. (99) . Sulfates. — Baryline en stalactites, à structure zonaire et fibreuse. (100) . Célesline. Très beaux cristaux des sédiments éocènes phosphatés et des gisements calaminaires. (103), Anglésite. Cristaux remarquables par leur limpidité, l’énormité de leurs dimensions et la richesse de leurs faces. (105). Leadhillite. Cristaux isolés de 2 centimètres de diamètre. Mirabilite des sebkhas. Gypse en cristaux du Trias et des gisements calaminaires. Phosphates, arséniates, vanadates. — Mimétite, vanadinile et descloiziie des gisements plombifères. Collophanile des gisements phosphatés sédimentaires. Silicates. — (141). Calamine et willémite (154). III. — LITHOLOGIE Les roches des quelques gisements volcaniques continentaux décrits par M. Solignac sont des basaltes ou des andésites (3 et des daciloïdes, dacites, micro-akériles. Les îles de la Galite, étudiées par le même savant et par Vélain, renferment des micrograniles alcalins et monzonitiques, des grano- diorites, micrograniles, rhyoliles. Ces roches contiennent souvent de l’hypcrsthène eL du grenat almandin. A signaler encore diorile micacée quartzifère et akérite. Toutes ces roches sont remarquables par leurs plagioclascs extraordinairement zonés. Tout cet ensemble lithologique est postnummulitique. Les ophites de Tunisie ne diffèrent pas de celles d’Algérie. Principaux donateurs. — • MM. Berthon, Buttgenbach, Char¬ cot, Dangeard, Pervinquière, Solignac, Pierre Termier. BIBLIOGRAPHIE Lacroix (A.). 1. Minéralogie de la France et> de ses colonies. 1893-1913. (De nombreux minéraux tunisiens sont décrits dans cet ouvrage, sans avoir fait l’objet de notes spé¬ ciales : laliste des gisements étudiés constitue les pages 401 à 404 du tome V.) 2. Sur quelques minéraux formés par l’action de Peau de mer sur des objets métal¬ liques romains trouvés en mer au large de Mahdia (Tunisie). G. R., CLI (1910), p. 276-279. Gaubert (P.). 3. Les minéraux des grès de Ségalas (Tunisie, D. S. F. M., XLI (1918), p. 33-38). Solignac (Marcel). 4. Étude géologique de la Tunisie septentrionale. Tunis, 1927 [Roches éruptives, p. 409-470]. II. — ALGÉRIE Le sol de l’Algérie est essentiellement sédimentaire, mais il y existe aussi des lambeaux de Schistes cristallins ou de Schistes pa¬ léozoïques métamorphisés, lardés de filons de pegmaliles à muscovite et tourmaline (massif de l’Edoughet Nord du Djurjura; de petits pointements analogues se trouvent, en outre, entre celui-ci et le massif d’Alger, etc. On y rencontre des gneiss, des micaschistes, des cipolins, des amphibolites. Comme Roches éruptives anciennes, il faut citer le massif grani¬ tique de Nedroma près Nemours. Parmi les Formations sédimenlaires, les terrains antéjuras- siques, ne jouent qu’un rôle effacé, sauf dans l’Extrême Sud qui est traité à l’article « Sahara ». Les Formations jurassiques, créta¬ cées et tertiaires, prédominent; il faut cependant noter comme particulièrement intéressant au point de vue minéralogique le Trias qui, à tous égards, rappelle celui des Pyrénées. II se trouve soit dans l’axe des dômes et des anticlinaux, soit sous forme d’in¬ trusions dans tous les sédiments du Lias au Miocène, il est cons¬ titué souvent par un chaos d’argiles bariolées, de gypse, de dolo¬ mies, de cargneules, d’ophite et même de débris de roches cristal¬ lines anciennes. Il renferme des sources salées et, dans l’Atlas saharien des rochers de sel qui ont échappé à la dissolution. Le Jurassique est surtout développé dans l’Oranie, où son impor¬ tance est comparable à celle du Crétacé. Dans le département d’Alger, le Crétacé domine sur le Jurassique et, dans celui de Cons- — 58 — tantine, VÉocène rivalise comme importance avec les deux forma¬ tions précédentes. Tous ces terrains sont fortement plissés et dis¬ loqués. Tout le long de la côte méditerranéenne et jusqu’à une certaine distance de celle-ci, se rencontrent des intrusions et des épanche¬ ments plus nombreux et plus importants de roches éruptives : les granités, les microgranites et les rhgolites datent de l’Éocènc. A partir du Miocène (Burdigalien = Cartennien) jusqu’au Pléisto- cène, ce sont uniquement les roches franchement volcaniques, dont il va être question plus loin. I. — MINÉRAUX D’INTÉRÊT ÉCONOMIQUE Les trois principales productions minérales de l’Algérie sont le fer, le zinc et les phosphates, mais il en est beaucoup d’autres. Fer. — Les minerais sont la magnétite, l’hématite, la sidérite et la limonite. Les gisements les plus importants sont les gîtes de substitution dans des calcaires (Lias moyen dans l’Atlas tellien et Aptien dans l’Ouenza), avec sidérite en profondeur, limonite et hématite en surface. Il existe (Alger) dans le Sénonien des filons de sidérite oxydée aux affleurements, renfermant souvent, en outre, des lentilles de minerais de cuivre; des gîtes de magnétite dans les calcaires cristallins, avec hématite et limonite aux affleu¬ rements, pyrite en profondeur; des imprégnations d’hématite dans les schistes, avec pyrite en profondeur. Enfin, il faut citer des limonites oolitiques sédimentaires. Zinc et plomb. — Les principaux minerais sont : smithsonite, blende, galène, cérusite. Les gîtes sont de nature diverse : tout d’abord amas de substitution dans les calcaires; filons avec sulfures variés, et smithsonite, calamine, hydrozincite aux affleurements. Il faut citer encore des injections dans calcaires, avec sulfures, galène et blende; il existe aussi des gisements de substitution sur¬ tout. plombeux (galène, cérusite, mimétite), mais renfermant de l’antimoine (nadorite). Mercure. — Le cinabre accompagne la galène et la blende dans certains filons. Elle se trouve aussi avec stibine et ses produits d’altération. Elle constitue enfin des imprégnations dans des grès éocènes (Ras el Ma). Cuivre. — Principaux minerais : panabase, chalcopyrite, covel- lite, malachite, chessylite. — Filons de sidérite avec chalcopyrite et panabase; injections dans calcaires et encore imprégnations diffuses dans grès et schistes crétacés. Antimoine. — Gisements nombreux dans le département de Constantine. Filons et incrustations dans calcaires d’âge varié; — 59 — senarmontite et valentinite dans le Gault. Gisements de substitu¬ tion dans calcaires, avec nadorite, flajolotite et smithsonite. Amas, dans calcaires, de stibine généralement transformée en stibiconite, avec quelquefois cinabre. Arsenic. — Lentilles d’orpiment et de réalgar dans marnes de l’Éoeène inférieur. Filons de mispickel. Curieuses imprégnations de scorodite dans calcaires (Djebel Debar), Amas de mimétite et de cérusite dans calcaires basiques (Aïn-Achour). Soufre. — Gisements produits parla réduction de gypse sahélien du type de ceux de Sicile. Amas de pyrite (Filfila). Phosphates. — PuissanLs gisements de calcaires phosphatés de l’Éocène inférieur de la province de Constantine (région de Tébessa) offrant une grande analogie minéralogique avec ceux de Gafsa en Tunisie et du Maroc. Des gisements de grottes calcaires ont fourni des phosphorites concrétionnées (collophanite et quereyite) et la minervite. Set et gypse. — Dans les anticlinaux de l’Atlas saharien, il existe des affleurements de Trias renfermant des dépôts de gypse et de sel gemme qui, grâce à la nature du climat, ont pu subsister et constituent des rochers de sel, tels ceux de Djelfa et d’El Outaia Randannile. — Des couches importantes de randannite ( Kie- selgühr) du département d’Oran sont d’âge sahélien et riches en empreintes de Poissons. Combustibles. — Petit bassin wcstphalien de Kenadza, à l’W.-S. de Colomb Béchar fournissant de la houille grasse. Quelques gisements de lignite ont été exploités dans le Miocène. Pétrole. — Enfin des gisements de pétrole ont été prospectés dans l’Oranie, notamment dans l’Helvétien. II. — MINÉRAUX D’INTÉRÊT SCIENTIFIQUE Corps simples. — (192) Diamant. — La collection renferme un des trois diamants qui, en 1833, ont été vendus à Paris comme provenant de l’Oued Roumel; depuis lors, il n’a plus été question de ce gisement. (1). Soufre. — Le soufre se trouve dans le Trias associé à du gypse et surtout dans le Sahélien à Héliopolis, gisement, qui a fourni de beaux cristaux du type de ceux de Sicile. Sulfures. — (10). Orpiment. — Masses laminaires provenant des marnes éocènes. (10). Stibine. — Ce sulfure, en cristaux ou en masses fibrola- mellaires, est généralement transformé en stibiconite, en cumengite, parfois recouvertes de cinabre. - 60 — (13). Blende. — La mine d’Aïn Barbar a fourni de très beaux tétraèdres de blende noire, ayant l’aspect de cuivre gris. (18). Pyrite. — Cristaux isolés, fréquents dans les marnes tria- siques (macle de Lurdé), crétacées, tertiaires; dans les gypses mé¬ tamorphiques, dans les gisements d’hématite. (20). Cobaltine. — La collection renferme de jolis cristaux isolés rappelant ceux de Tunaberg, indiqués comme provenant d’Oran sans plus de précision. (30). Cinabre. — En poudre vermillon dans les fentes des grès éocènes; en masses d’un rouge foncé dans les gîtes de stibine, de blende et de galène. (33). Chalcopyrite. — Groupements à axes parallèles de nom¬ breux cristaux de l’Oued Allelah. Boulangérite, compacte. (37). Panabase. — Nombreux et beaux cristaux de panabase arsénicale. (41). Chlorures. — Halite (Sel gemme) transparente des Rochers de Sel. Fluorures. — Fluorine. — Gros cristaux cubiques dans gise¬ ments plombifères. Oxydes. — (49). Senarmonlite; géodes de gros cristaux et cris¬ taux isolés dans argile. Série unique. (49) . Valenlinile. — Beaux échantillons formés par la réunion de gros sphéroïdes fibrolamellaires. (50) . Quarlz. — Cristaux bipyramidés des argiles triasiques. Cristaux riches en faces, des fentes des schistes cristallins de Bône. (65). Hématite. — Jolis rhomboèdres isolés, souvent maclés par rotation autour de l’axe ternaire, des gisements gypseux. Cris¬ taux tabulaires des gisements d’hématite. (68). Cuprile octaédrique. Hydroxydes. — (70). Manganite et ranciéite. Limonile fibreuse des gisements ferrifères. Randannite. Carbonates. — (76). Calcite : belle série de cristaux et stalac¬ tites cristallines des fentes des cipolins d’Alger; cristaux des mines de fer et de zinc. Onyx d’Oran. (80) . Dolomite. Beaux cristaux isolés des Rochers de sel. (81) . Ankériie. Cristaux selliformes des gisements cuivreux. (82) . Giobertite. Cristaux noircis par des inclusions charbon¬ neuses dans calcaires et dans argiles triasiques. (82). Smithsonite stalactiforme de couleur et d’aspect variés. - 61 — (84) . Sidérile. Cristaux riches en faces, épigénisés en limonite des gisements ferrifères. (85) . Ctypéiie. En pisolites polyédriques des travertins d’Ham- mam Meskoutine. (86) . Aragonite stalactiforme et concrétions bleues ( mossolile ) des gisements cuprifères. (88). Cérusite. Série de beaux cristaux, avec notamment macles en cœur, des gisements plombifères et zincifères. (90). Hydrozincite stalactiforme. Chessylite. (93). Dawsonite. Des fentes des grès crétacés. Ces sphérolites de ce minéral rare rappellent ceux de Toscane. (97). Sulfates. — Anhydrile laminaire du Trias. (99. 100). Barytine, célestite (cristaux bleus), anylésite. (104). Jarosile et (105) brochanlite. (107). Gypse. Grosses lentilles maclées suivant ay 2 du Miocène supérieur en très gros cristaux (Voir Sahara). (109). Connellile. Échantillon unique de ce rare minéral. (113). Molybdates. —- Wulfénite de Sidi Bouman, en cristaux petits, mais très nets. Aluminates et ferrites. (116). — Chromite, en masses gre¬ nues dans serpentines. Maynélile. (117). En jolis octaèdres, dans roches à dipyre du Trias. Minerai compact de Mokta el Hadid. Antimonites (120). — Nadorite; belle collection de géodes de ce minéral spécial à un gisement algérien. Cristaux intacts ou bien transformés en bleiniérite, avec cristaux de cérusite, de roméite. Phosphates, arséniates, vanadates. — Jolie série de cris¬ taux de (124) pyromorphite, (125) mimétite, endlichite , vanadinite dans calcaires jurassiques corrodés. (126). Adamile. (126). Descloizile. (131). Mineruile des grottes phosphatées. (133). Scorodite, en beaux cristaux, et dussertite, minéral nou¬ veau, spécial à l’Algérie, décrit par M. Barthoux. (133). Stibiconite et bleiniérite. (133). Flajolotite, antimoniate de fer, spécial à un gisement algérien. Pharmacosidérite. (137). Collophanile et quercyite des grottes phosphatées; collo- phanite des gisements sédimentaires. Pitlicite. 62 — Silicates. (141). — Calamine , cristaux de divers gisements calaminaires ; ceux de l’Ouarsenis sont remarquables par leurs grandes dimensions. (142). Andalousite, sillimanite, dislhène des schistes cristallins d’Alger. (144). Datholiie en cristaux nets dans andésite. (147) . Tourmaline magnésienne verte (prétendue émeraude d’Algérie), jaune, dans calcaire triasique métamorphique. (148) . Ilvaïle, en cristaux nets, associés à andradite, bustamile, dans filon d’hématite. (154). Willémite. — Jolis cristaux associés à la calamine. (157). Andradite, variété topazolite, associée à l’ilvaïte. (157). Spessartite en trapézoèdres, dans lithophyses de rhyolite. (159). Prehnite concrétionnée dans ophite. Leuchlenbergite dans calcaires Lriasiques. Kaolinite, en paillettes, d’un gisement de blende. (169). Àugite et hornblende basaltique, en cristaux isolés dans tufs volcaniques. Asbesle dans ophite. Rhodonüe dans filon de quartz. Dipyre des gisements triasiques. (185-189). Zéoliles variées ( mésolype, mésolite, stilbite, anal- cime) des basaltes. (186). Apophyllite, en gros et beaux cristaux dans cavités d’andésite. Copalite, en nodules dans les calcaires phosphatés de la région de Tébessa. III. — LITHOLOGIE Je ne signalerai ici que les roches triasiques ou tertiaires. Les dolérites, décrites par Louis Gentil sous le nom d 'ophite, sont généra¬ lement ouralitisées et présentent des phénomènes de dipyrisation, rappelant ceux des Pyrénées. La roche que j’ai décrite, dès 1889, sous le nom de diorile d dipyre est une de ces ophites entièrement recristallisée. Dans les argiles triasiques, se trouvent parfois des blocs de ces roches à dipyre et amphibole remarquablement écrasés. J’ai achevé une étude des roches éruptives tertiaires d’Algérie accompagnée de plus de cent analyses chimiques complètes : elle n’a été que partiellement publiée. Ces roches comprennent : 1° une série plus potassique que so- dique, comprenant des granités, à la limite des granités alcalins, des granités monzoniliques et leurs formes micro granitiques, con- — 63 — tenant quelquefois de la cordiérite, divers types de rhyolites ; à signaler encore, près de Cherchell, des monzoniies quarlzifères et une kenlallénite, au contqct desquelles M. L. Glangeaud a observé de curieux phénomènes de métamorphisme dans les assises ter¬ tiaires. 2° Une série plus sodiquc que potassique comprenant des gra- nodiorites et des microgranodioriles, renfermant parfois aussi de la cordiérite, et surtout une très riche série de dacites et surtout de dacitoïdes oligoclasiques, andésiniques, labradoriqu.es : ce sont là les andésites des auteurs antérieurs. 11 n’existe qu’un petit nombre de véritables andésites et de basaltes, généralement très altérés et riches en zéolites. Dans la vallée de la Tal'na, sur la frontière du Maroc, se trouve un centre volcanique, où l’on avait cru voir autrefois des laves à leucite. J’ai montré que ce sont, en réalité, des téphrites et des basaniles analcimiques ; parmi elles se rencontrent des ghizites, forme hétéromorphe dépourvue de plagioclase. Ces roches, que l’on croyait très potassiques, sont en réalité les plus sodiques des laves algériennes. A l’île Rachgoun, les tufs de ces basanites sont riches en enclaves homoeogènes de composition variée. Principaux donateurs. — M. le Gouverneur général Steeg, MM. Barthoux, Brive, Charcot, Jacques Curie, Dalloni, Dangeard, Delage, Flamand, E. Gautier, L. Gentil, Giraud, L. Glangeaud, Renou, Savornin, Pierre Termier, Vélain, Welsch. BIBLIOGRAPHIE Azêma (L.). 1. Contribution à l’étude des minéraux algériens. B. S. F. M., XXXVII (1914), p. 124-129. Barthoux (J.). 2. Minéraux du Djebel Debar, et leur genèse. B. S. F. M., XLVIII (1925), p. 99-115. 3. Quelques minéraux de Constantine. B. S. F. M., XLVIII (1925), p. 246-251. 4. Quelques minéraux de la province de Constantine. G. R. Congrès des Sociétés sa¬ vantes. 5. Description d’un minéral nouveau : la dussertite. G. R ., CLXXX (1925), p. 299-301. Des Cloizeaux (A.). 6. Note sur les formes cristallines de la nadorite. C. R., LXXIII (1871), p. 81-83 et Ann. Mines (6) XX (1871), p. 32-34. - 64 — Gentil (Louis). 7. Sur un gisement d’apophyllite des environs de Qollo. B. S. F. M., XVII (1894), p. 11-28. 8. Sur un gisement de datholite en Algérie. B. S. F. M., XVII (1894). p. 85-87. 9. Sur un gisement de grenat inélanite en Algérie. B. S. F. M., XVII (1894), p. 269-272. 10. Sur un gisement de sillimanite dans le massif d’Alger. B. S. F. M., XVIII (1895), p. 169-170. 11. Sur quelques zéolites d’Algérie. B. S. F. M., XVIII (1895), p. 374-376. 12. Matériaux pour la minéralogie de l’Algérie. B. S. F. M., XVIII (1895), p. 399-409; XIX, (1896), p. 22-28; XX (1897), p. 210-219. 13. Sur les gypses métamorphiques de l’Algérie. C. B., CXXII (1896), p. 958-959. 14. Sur l’âge des éruptions ophitiques de l’Algérie. C. R,, CXXII (1896), p. 1014-1017. 15. Le volcan andésitique de Tifarouine (Algérie). C. R., CXXX (1900), p. 796-798. 16. Esquisse stratigraphique et pétrograpliique du bassin de la Tafna (Algérie). Thèse de doctorat. — Alger, (1902), p. 1-536, 2 pl. et 3 cartes géol., Lithologie p. 378-456 et p. 467-494. Lacroix (A.). 17. Minéralogie de la France et de ses Colonies (1893-1913. (De nombreux minéraux algériens sont décrits dans cet ouvrage sans avoir fait l’objet de notes spéciales la seule liste des gisements étudiés constitue les pages 380 à 401 du tome V.) 18. Contribution à. l’étude des gneiss à pyroxène et des roches à wernérite (thèse du doctorat ès sciences). B. S. F. M., XII (1889), p. 83-360 avec 62 fig. et 2 pl. (Algérie, p. 167-170). 19. Sur la willémlte d’Algérie et du Congo. B. S. F. M., XXIII (1900), p. 255-257. 20. Sur quelques vanadates des environs de Saïda (Oran). B. S. F. M., XXXI (1908), p. 44-46. 21. Sur l’existence de la connellite en Algérie, B. S . F. AI., XXXIII (1910), p. 33-34. 22. Les laves analcimiques de l’Afrique du Nord et, d’une façon générale, la classifica¬ tion des laves renfermant de Panalcime; C. R., CLXXVIII (1924), p. 259-535. — Bull, volcanolo gigue (1927). 23. Les caractères chimico-minéralogiques des roches intrusives et volcaniques ter¬ tiaires de l’Afrique du Nord. C. R., CLXXXV (1927), p. 573-576. — Bull, volea - nolo gigue, ir* 13-14 (1927), p. 3-8. 24. Les basanites et basaltes analcimiques d’Algérie et du Maroc. Bull, volcanolo - gigue, n° 2 (1924), p. 199-206. Voir : Météorites. Ungemach (M.). 25. Notes cristallographiques sur la pyrite de différents gisements français. B. S. F. M. XXXIX (1916), p. 213. (Azouar près Bougie p. 225-226). - 65 — III. — MAROC Bien qu’il ait déjà fait l’objet de nombreux travaux géologiques, le Maroc est encore très imparfaitement connu au point de vue minéralogique, ce qui s’explique par la date récente de la péné¬ tration française. Les Formations sédimenlaires y prédominent, mais moins qu’en Algérie, on y retrouve les mêmes termes stratigraphiques que dans celle-ci, mais, en outre, les formations paléozoïques y jouent un rôle important; dans l’Afrique du Nord, c’est au Maroc que les systèmes cambrien, ordovicien, goïhlandien sont représentés par des fossiles caractéristiques. Le Trias y possède les mêmes particularités lithologiques qu’en Algérie. Les roches intrusives sont assez localisées, les roches volcaniques plus disséminées. Dans la Meseta sont connus des granités et micro- granites avec intéressantes auréoles métamorphiques dans schistes et calcaires, avec des dykes de micro granités, de dolentes, puis des épanchements de rhgoliles, d'andésites et de dacites, de pho- noliies. Dans le Moyen et le Haut Atlas, granitéso t gabbros, andésites et rhgoliles et nombreuses éruptions pliocènes et ipleistocènes, de laves basaltiques, avec parfois appareils volcaniques bien con¬ servés (L. Gentil). A signaler dans l’Anti-Atlas, le grand volcan du Siroua, étudié par Louis Gentil, géologue qui a joué un rôle importante dans la découverte de tout ce qui concerne le volca¬ nisme au Maroc; ce volcanisme est partout complètement éteint. I. — MINÉRVUX D’INTÉRÊT ÉCONOMIQUE La principale richesse du sol du Maroc, et elle est grande, con¬ siste dans ses gisements phosphatés. Tous les autres produits qui vont être passés en revue ne constituent guère que des espérances pour l’avenir. a) Gisements métallifères. Fer. — Minerais oolitiques (limonite) dans les formations pri¬ maires. Manganèse. — Dans les sédiments d’âge varié, et notamment dans les calcaires jurassiques (Bou Arfa) se trouvent des gise¬ ments manganésifères et ferrifères ( pyrolusite ). Supplément 1931. R — 66 — Plomb et zinc. — Filons dans le granité; filons, interstratifiés ou non, dans les terrains anciens, dans le Lias et le Jurassique (galène, blende, etc. et minéraux résultant de leur oxydation). Cuivre. — Indices dans les terrains paléozoïques, le granité, etc. Étain. — Veines de quartz stannifère dans granités et schistes métamorphisés par eux (Ouïmes). Vanadium. — Dans le gisement plombifère du Djebel Mahser, la vanadinite existe en telle quantité qu’elle constitue un véritable minerai de vanadium. Molybdène. — Petit gisement exploité dans une grenatite de contact du granité et décrit par Gourtin. b) Gisements minéraux non métallifères. Phosphates. — D’immenses gisements sédimentaires sont exploi¬ tés dans le Crétacé supérieur ou la base de l’Éocène (un million et demi de tonnes en 1929). Le minerai est la collophanite : elle se rencontre à plusieurs niveaux sous forme de fragments d’os, de dents, de nodules, de grains, de coprolites englobés dans un ciment calcaire; le phosphate riche est constitué par un sable incohérent, résultant, sans doute, du lavage par les eaux souterraines de cal¬ caires phosphatés pauvres. Sel. — Gisement de sel triasique au N.-E. du Figuig. Graphite. — Le graphite abonde dans les calcaires et les schistes métamorphisés par le granité. Charbons. — De petits bassins houillers ont été prospectés, fournissant l'anthracite (Djerada) ou la houille demi-grasse (le Guir). Pétrole. — De nombreux suintements ou imprégnations de pé¬ trole dans des sédiments sont prospectés qui ont fait l’objet d’ar¬ dentes discussions au sujet de l’âge des couches pétrolifères; ils ont été attribués, suivant les auteurs, à divers niveaux du Trias au Miocène. II. — MINÉRAUX D’INTÉRÊT SCIENTIFIQUE Graphite. — Dans les calcaires et schistes métamorphisés par le granité, le graphite est très finement cristallin; il colore en noir les minéraux métamorphiques. (12). Molybdénile. — C’est encore un contact granitique qui a fourni de très beaux échantillons de molybdénite laminaire, englobés dans une grenatite à grossulaire. (17). Pyrite. — Les cristaux de ce minéral sont très abondants dans les schistes anciens, dans les argiles du Trias, etc. Peut-être - 67 — est-ce de ce dernier type de gisement que provient un gros octaèdre présentant la macle du spinelle, très rare dans la pyrite. (34). Chalcosîibite (wolsbergitc). — M. Ungcmach a décrit d’énormes cristaux de ce minéral rare formant de petits amas dans des grès ordoviciens. (61). Cassitérile. — Le gisement stannifère d’Oulmes a fourni de fort beaux cristaux de ce minéral. (71). Gœlhite. — Cristaux dans géodes quartzeuses. Pgrolusite .— De jolies aiguilles de pyrolusite tapissent les cavités du minerai mnnganésifère de Bou Arfa, du Djebel Mahser. (113). Wuljénile. — De magnifiques cristaux orangés de ce minéral ont été trouvés par M. Barthoux au Djebel Mahser; ils tapissent les fentes d’un calcaire dolomitique. (125). Vanadinile. — C’est dans ce gisement que le même miné¬ ralogiste a trouvé d’admirables géodes de cristaux de vanadinite atteignant individuellement 3 cm. x 1 cm. 5. Ces cristaux bruns, à surface brillante, sont certainement les plus beaux qui aient ja¬ mais été décrits. Notre collection en possède une superbe série. (137). Collophanite. — Les phosphates du Maroc paraissent être toujours colloïdes, avec les aspects extérieurs indiqués plus haut. Les contacts granitiques fournissent de beaux échantillons de grossulaire, d’ idocrase,- à'épidote, de wollastonite. (164). Magnésite brune (Savon du Maroc, ’ghassoul), utilisée dans les bains indigènes et exportée pour divers usages. M. Bar¬ thoux a trouvé son gisement dans des marnes gypscuses à silex. III. - LITHOLOGIE Mon ancien élève, le regretté Louis Gentil, s’étant spécialisé dans l’élude du Maroc, je me suis abstenu de faire entreprendre autour de moi et d’effectuer moi-même des recherches lithologiques sur ce pays et je lui ai communiqué les documents reçus par mon laboratoire. Par réciprocité, il nous a donné quelques-unes dos roches intéressantes recueillies par lui. Depuis sa mort prématurée, j’ai fait faire des analyses d’un certain nombre de roches marocaines dont la plus grande partie est restée inédite. D’énormes épanchements de roches basaltiques (basaltes, dolé- rites) se sont produits au cours du Permo-Trias dans tout le Maroc et noLammcnt (Henri Termier) dans le Maroc central, le Causse pré-atlasique, le Moyen Atlas); leur décomposition a donné les terres noires (tirs) renfermant des nodules de quartz, calcé¬ doine, etc. — 68 — Les ophites triasiques ont les mêmes caractères qu’en Algérie, le pyroxène en est souvent la pigeonite. Dans les argiles du R’arb (Maroc occidental), elles sont accompagnées de blocs d’une roche à structure miarolitique, formée d’albite, aetinote, épidote, clinochlore, sphènc, rutile qui a été étudiée par M. Abrard; c’est ce que j’appelle une épisyénite, résultant probablement de la transformation d’une opliile. Je me suis attaché surtout à l’analyse des roches volcaniques récentes. J’ai montré que les laves basaltiques de la région d’Oudjda sont très analogues à celles de la vallée de Tafna, en Algérie; elles comprennent, en particulier, des basanites et des scanoïles; j’ai nommé ainsi des basanites analcimiques crypto- morphes dépourvues de feldspath. Des ankaralrites se trouvent aussi très au Sud dans le Maroc oriental, à Tigri (N.-W. de Figuig) et à Ben Ardjam. Dans la Meséta (vallée de la Moulaya), le volcan de Taourir-Ta- berichent construit sur un socle clc granité, le plateau de Ment,a fourni des phonolites à haüyne, des basaniloïdes et des ankaralrites. M. Delhaye m’a remis des échantillons de pegrnatitoïdes formant des veines dans ces dernières : elles sont comparables à celles de Barneire (Puy-de-Dôme) et comprennent un type mésocrate qui est une fasinile doléritique, à néphéline conservée, et un type leu- cocratc dont les éléments blancs sont entièrement transformés en christianite. Cette observation est intéressante, en ce qu’elle per¬ met d’interpréter deux roches de la région de Mestigmer que M. L. Duparc a appelée ainouite et mesligmérite. Elles correspon¬ dent minéralogiquement aux deux roches précédentes, mais elles renferment, en outre, de la biotile et tous leurs minéraux blancs originels sont décomposés. Dans la Meséta marocaine, comme aussi dans le Moyen Atlas et te Causse pré-aBasique, au Sud de Meknès, il existe des volcans basaltiques (basaltes et basanitoïdes, avec ou sans haüyne) étudiés notamment par M. Bourcart, mais, en outre, M. Henri Termier a signalé des coulées, d’âge pléisLocène, constituées par de nombreux types d 'ankaralrites (néphéliniques, mélilitiques, limburgitiques), souvent riches en haüyne. Certains de ces types sont à comparer à ceux du Cap Manuel à Dakar. 11 faut signaler des phonolites, souvent à haüyne, très localisées. La lave du volcan du Tioursit est noire, riche en haüyne; sa composition chimique peut être comparée à celle de la phonolite mésocrate de Rarotonga (archipel de Cook), à laquelle j’ai donné le nom de murile. Dans la région d’Oultncs, L. Gentil a trouvé jadis une pho¬ nolite néphélinique d leucilique, à feldspaths peu apparents, qui rappelle certains types de l’Eifel, mais la profonde zéolitisation de la leucite en a modifié la composition chimique. — 69 On voit par ce rapide aperçu que la richesse en alcalis, mani¬ festée dans les laves quaternaires de l’Est, du Maroc s’accentue dans le Maroc central et occidental et il y a là certainement ma¬ tière à recherches intéressantes, d’autant plus que, comme dans l’Oranie, il existe aussi dans ces mêmes régions, près de Khénifra, par exemple, des dacitoïdes à hypersthène très analogues à celles que M. Henri Termier a trouvées, en filons dans le Carbonifère (Ad. de Ziar). Dans la région de Rxh (Haut Allas) ont été recueillies par M. So- lignac des syêniles néphéliniques à amphibole et une shonhinile mon- zoniiiqtie. Ces roches intrusives se trouvent dans le Bajocien. Rappelons en terminant dans l’Anti-Atlas le volcan de Si roua où L. Gentil a trouvé des phonolites, des trachytes à plagioclases et biotite, etc., dont M. Bourcart nous a communiqué des échantillons. Principaux donateurs. — MM. Barthoux, Bourcart, Courtin, Delhaye, Dollfus, L. Duparc, Louis Gentil, Pierre Marie, Soli- gnac, Henri Termier, Ungemach. BIBLIOGRAPHIE Abrard (R.). 1. Sur une épisyénite à clinoehlore de Souk el Arbâa du R’arb (Maroc occidental). B. S. F. M., XLIII (1920), p. 244. 2. Sur quelques roches éruptives de R’arb (Maroc occidental). B. S. F. M., LXIV (1921), p. 57-59. Barthoux (J.). 3. Minéraux de la région d’Oudjda (Maroc). C. R., CLXXV (1922), p. 812-314. 4. Rotes de métallogénie marocaine [Manganèse, magnésite). Ann. Mines. Paris (12), (1923), p. 261-275. 5. Les massifs du Djcbilet et du Rehamna (Maroc). G. R., CLXXIX (1924), p. 504- 506. 6. Métamorphisme de contact dans le Djebilet et le Rehamna (Maroc). C. R., CLXXIX (1924), p. 832-835. 7. Description de quelques minéraux marocains. B. S. F. M., XLYII (1924), p. 36-45. 8. Quelques minéraux du Maroc. B. S. F. M., XLVIII (1925), p. 226-235. Gaubert (P.). 9. Sur un cristal de pyrite maclé suivant la loi des spinelles. B. S. F. M., LI (1928), p. 211-212. Lacroix (A.). 10. Minéralogie de la France et de ses Colonies. (Toutes mes observations sur les miné¬ raux du Maroc sont consignées dans cet ouvrage). 11. Cf. la note 24 de la Bibliographie de l’Algérie. Termier (Henri). 12. Sur les ankaratrites du Maroc central. C. R., CLXXXVII (1928), p. 351-358. Ungemach (M.). 13. Sur un remarquable gisement de chalcostibite au Maroc. O. R., CLXIX (1919), p. 918-919. — 71 — VII AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE ET TOGO Nos vastes possessions de l’Afrique occidentale comprennent les gouvernements suivants : Mauritanie, Sénégal, Guinée, Côte d’ivoire, Dahomey et enfin, dans l’intérieur des terres, le Soudan, la Haute Volta et le Niger. Géographiquement et géologiquement il faut y rattacher le Togo, territoire sous mandat français. Dans cet exposé, je détacherai de cet ensemble la région saha¬ rienne désertique soudanaise et nigérienne qui sera traitée dans un paragraphe spécial (p. 92). Mon ancien élève, M. Henry Hubert, à l’aide de ses observa¬ tions personnelles et de celles des géologues qui l’ont précédé, a dressé la première Carte géologique de l’Afrique occidentale. Les grandes divisions qui suivent sont celles qu’il a adoptées. Schistes cristallins. — Ce sont surtout des orthogneiss, accom¬ pagnés de paragneiss, de micaschistes, les plus largement repré¬ sentés entre Tabou, Timbo, Zagnanado et Niamey. Les accidents calcaires y sont très rares. Formations sédimentaires métamorphiques. — Les schistes cristal¬ lins sont associés à une série schisteuse azoïque redressée dans laquelle trois termes doivent être distingués : 1° des schistes (schistes micacés et phyllades dominantes), formant souvent des bandes très étroites par rapport à leur longueur; ils constituent le Birri- mien des géologues de la Gold Coast : 2° des brèches métamor¬ phiques , très développées en Gold Coast et localisées chez nous au Sud de Bondoukou (Côte d’ivoire) (Tarkwaien de la Gold Coast, assimilé par les Anglais à la série du Witwatersrand de l’Afrique du Sud), et enfin 3° des quariziles (assimilés par les Anglais à la série de Prétoria). Les schistes cristallins et la série schisteuse azoïque présentent des mouvements concordants dont l’allure générale est donnée par la chaîne de l’Atakora (Dahomey). Sur cette série schisteuse redressée reposent de puissants dépôts horizontaux ou subhorizontaux formant une série continue du Silu¬ rien au Carbonifère. Ils consistent essentiellement en grès, associés à des péliles, et — 72 - exceptionnellement à des calcaires marmoréens. Du Carbonifère marin est connu seulement dans la région saharienne et dans la Gold Coast. Enfin il faut signaler une Série sédimenlaire plus récente, gréseuse et calcaire, allant du Crétacé au Pléistocèno. Elle est surtout déve¬ loppée dans les parties centrales et périphériques de l’Afrique occi¬ dentale. Roches éruptives. — De nombreux petits massifs et filons de granité sont surtout développés dans la région des schistes cristal¬ lins. Les plus récents sont postérieurs aux grès horizontaux. Une série de gabbros-péridotites paraît plus récente; elle com¬ prend des gabbros, des péridoliies et des dolériles, prédominantes surtout en Guinée, ces dolêrites s’observent particulièrement au milieu des grès; mais on les trouve aussi associées à des roches rnicrolitiques variées ( irachytes , daciies, andésites, basaltes ) au milieu des schistes micacés de la Boucle du Niger; ils y ont subi des déformations mécaniques puissantes. C’est par erreur qu’un trachyte à sodalite a été signalé dans le Soudan français. Il s’agit d’une roche apportée des Canaries pour d’anciennes constructions Dans la région tropicale humide de l’Afrique occidentale, Ja latéritisation est intense. I. — MINÉRAUX D’INTÉRÊT ÉCONOMIQUE L’or et aussi le sel dont il est question p. 9*2 dans le paragraphe consacré au Sahara, sont les seuls produits du sous-sol actuelle¬ ment exploités. Ce n’est pas qu’il manque d’autres ressources mi¬ nérales, mais jusqu’ici les conditions économiques n’ont pas per¬ mis leur exploitation. Or. — M. Henry Hubert a coordonné les conditions dans quoi se rencontrent les nombreux gisements d’or connus dans l’A. O. F. Là où dominent les gneiss et le granité, comme au Dahomey (type dahoméen de M. Hubert), il n’existe pas de gisements aurifères. Par contre, on en connaît de nombreux dans les régions de schistes redressés, qu’ils soient accompagnés par des dolêrites intactes (type guinéen) ou par des dolêrites transformées en schistes amphibo- liqucs et accompagnées de diverses roches volcaniques, elles- mêmes transformées (type soudanien). Dans les deux cas, le métal précieux ne se trouve en place que dans la série métamorphique et jamais dans les grès horizontaux qui la surmontent. Parfois le métal jaune s’observe dans les schistes eux-mêmes ou dans des microgranites (Bambouk), mais, d’ordinaire, il ne se - 73 — rencontre, avec pyrite, que dans de très nombreuses et très minces veinules de quartz interstratifiées; c’est là une analogie avec Mada¬ gascar. Parfois cependant on les voit couper les schistes (Côte d’ivoire). Tous ces gisements sont profondément latéritisés et dans le Bambouk (région de la Falemé), M. Arsandaux a signalé une concentration de l’or natif très fin à la base de la zone d’alté¬ ration des schistes. En général, l’or est surtout exploité par les indigènes, dans les roches précédentes latéritisées et surtoul dans les alluvions. Fer. — De grands gisements de magnétite se trouvent dans les quartzites redressés (Guinée, Côte d’ivoire); il en existe aussi (tilanifères) à la périphérie de massifs de gabbros (Dahomey et Haute-Vol fa) et au (contact de calcaires et de roches éruptives (Soudan). Des gisements d’hématite se rencontrent dans la série des sédi¬ ments métamorphiques du Togo et dans les grès de Kaycs-Dia- mou (Soudan). Le minerai superficiel, exclusivement exploité par les indigènes, {est la limonite latéritique. Celle de la [région de Conakry a fait J'objet de concessions européennes. Manganèse. — Des gisements de pyrolusite et de psilomélane sont connus dans les quartzites de la Côte d’ivoire; ils résultent de la décomposition d’un grenat riche en manganèse. De grands gise¬ ments ont été signalés aussi au Soudan français et notamment au / Nord de la boucle du Niger, Titane. — Des sables volcaniques, riches en ilménile, sont exploi¬ tés sporadiquement sur la Petite Côte (Sénégal). Chrome. — Il existe des gisements de ehromite dans les serpen¬ tines de divers points du Togo. Bauxite. — Des demandes de recherches ont été faites sur des latérites pauvres en fer, notamment aux îles de Los. Phosphates. — Des phosphorites existent au Sénégal, au Daho¬ mey, dans des calcaires éocènes. Sel. —Sur la côte de la Mauritanie sont exploitées des sebkhas, étangs litLoraux, séparés de la mer par des dunes. (Voir plus loin à Sahara.) Bitume. — Des suintements de bitume ont été observés dans les sables au Nord d’Assinie (Côte d’ivoire). Jaspe. — Les jaspes rouges sont recherchés par les indigènes à Kirtachi (Dahomey) et exploités par -eux pour l’ornementa¬ tion. Alunogène. — Comme curiosité minéralogique, il y a lieu de si¬ gnaler, avec M. Hubert, l’emploi fait par les indigènes de ce miné¬ ral comme condiment 1 74 - II. — MINÉRAUX D’INTÉRÊT SCIENTIFIQUE Ce n’est guère que dans un intérêt de statistique que je signale¬ rai quelques-uns des minéraux trouvés dans la Colonie, car ils ne présentent qu’un médiocre intérêt scientifique. Diamant. — Ce minéral a été signalé dans les alluvions de la Côte d’ivoire. Or .— L’or natif, dont il a été question plus haut, titre en moyenne 935 0/0 du métal précieux. Dans la région d’Akrisi (Côte d’ivoire), il est accompagné de petites mouches d’un tellurure, la sylvanite (31). Le rutile existe en gros cristaux dans la région gneissique du Dahomey. Opale de feu dans fentes de granités, gros cristaux de zircon enclavés dans le basalte (Les Mamelles près Dakar). La barytine forme de gros filons dans les quartzites et les cal¬ caires cristallins (Sénégal et Soudan). Le gypse, en cristaux, est assez fréquent dans les sédiments cré¬ tacés et éocèncs. Gros cristaux dans les sebkhas cle la côte de la Mauritanie, avec soufre de réduction. Chrornite. — La chromite assez alumineuse de la Côte d’ivoire est finement grenue ; elle est fréquemment associée à un clinochlore chromifère violacé. La monazite n’est pas rare dans les alluvions aurifères en très petits grains jaunes roulés. h'autunite a été rencontrée en paillettes dans des pegmatites de la Côte d’ivoire. Grandes lames de muscovite dans pegmatites (Côte d’ivoire et Dahomey). Le disthène, la staurotide, Valmandin, en cristaux nets, abondent dans certains micaschistes du Dahomey et de la Côte d’ivoire. Le grenat manganésifèrc des gisements dont il a été question plus haut est un almandin-spessartiie. La prehnile en croûtes concrétionnées se trouve dans des dolé- rites avec albite, sphène, épidote, chabasie (Guinée). L 'hypersthène, la pigeonite, le diallage, la cumminglonile et l’am- phibole bleue des quartzites à magnétite ne se trouvent qu’en grandes plages dépourvues de formes géométriques. III. — LITHOLOGIE De nombreuses collections de roches provenant de toutes les régions de la Colonie ont été étudiées dans le laboratoire; j’en ai recueilli moi-même une partie à travers la Guinée et dans quelques points du Sénégal et du Soudan. Il ne sera question ici, pour cha¬ cune des Colonies, que du petit nombre de types présentant un réel intérêt. Toute l’Afrique occidentale française, à l’exception de la région saharienne, présente une grande homogénéité lithologique. C’est une province calco-alcaline, parfaitement définie, qui tranche d’une façon radicale avec celle formée parles petites îles de Los; celles-ci, en effet, ne renferment que des roches alcalines, et môme hyperalcalincs, sodiques, présentant presque toutes un déficit de silice; ce sont donc des roches à feldspathoïdes.-Je les traiterai à part. On verra plus loin que des roches alcalines existent aussi dans le Sahara soudanais et nigérien, mais elles sont isolées ou associées à des roches calco-alcalincs, elles renferment générale¬ ment un excès de silice . a) AFRIQUE OCCIDENTALE CONTINENTALE Sénégal. — Le massif volcanique des Mamelles est constitué par des basaltes p compactes ou doléritiques : ces derniers existent à Gorée, à Rufisque. Le massif du Cap Vert fournit des types néphéliniques, basanites et ankaralrites mélililiques (Cap Manuel). Guinée. — Les granités sont généralement monzonitiques, à l’exception d’un curieux granité akéritique que j’ai recueilli sur les bords du Niandan, près du pont du chemin de fer. Dans le Fouta Djalon, ces granités ont subi localement d’intenses phénomènes d’écrasement. La série lithologique la plus intéressante de la Guinée est gab- broïque. Comme extrêmes,elle renferme des péridotites (dunites un peu pyroxèmques) au Kakoulima, des gabbros et des norites, sou¬ vent riches en olivine. Il existe surtout d’innombrables filons et sills et peut-être coulées de dolériles a et p. Ces roches sont carac¬ térisées par la présence de la pigeonite et de remarquables associa¬ tions microperthitiques de ce pyroxène et d’hypersthène. Elles renferment souvent de la micropegmatite ou de l’olivine. De grandes variations structurales les font passer, soit au gabbro, soit à des formes mierolitiques. Quelques phénomènes de métamorphisme endomorphe et exomorphe ont été signalés (Hubert) au contact de grès calcaires. Toutes ces roches se retrouvent dans la Sierra Leone où elles ont été étudiées par M. Dixey. Parmi les schistes cristallins, une mention est due à des quartziles à magnétiie, localement riches en grands cristaux de cummingto- nitc et d’almandin et plus rarement d’une amphibole sodique bleue du groupe de la rhodusite. Dans un seul gisement, ont été rencontrés de petits nodules renfermant des cristaux bleus de lazulite. Côte d'ivoire. — Il existe une série granitique et gabbroïque sem¬ blable à celle de la Guinée, mais il s’en trouve aussi une autre remar¬ quable, rappelant celle de la charnockite de l’Inde; elle est carac¬ térisée par l’hypersthène et la pigeonite. Elle comprend un granité très leurocrate , puis des noriles, quartzifères ou non, riches en py- roxène et passant à des hypersthénites. Col le série, pauvre en chaux, riche en magnésie et en ferryse développe prèseL au delà de la fron¬ tière de la Guinée et du Libéria. Deux roches hyperalcalines résultent des phénomènes de diffé¬ renciation extrême, l’une du granité monzonitique : c’est le granité à ægyrine et torendrikile du Haut Baoulé, l’autre d’un granité monzo¬ nitique et d’une monzonite à diopside, c’est la syénite à ægyrine et arfvedsonite de Kinta. Parmi les schistes cristallins, il y a lieu de noter, d’une part, des quartziles à magnétile se trouvanL sur le prolongement de ceux de la Guinée et, d’un autre, des quartziles à almandin-spessarlite, souvent assez pauvres en quartz pour constituer de véritables grenailles; ils sont très analogues à ceux connus dans la Gold Goast. Leur altération produit les gisements manganésifètes signalés plus haut. Dahomey. — Les collections recueillies par M. Hubert montrent que cette Colonie est privilégiée pour l’élude des déformations des granités sous l’influence des actions mécaniques; toute la gamme des pseudogneiss œillés, rubannés, etc., aboutissant à des mylonites compactes, s’y observe. Le granité monzonitique de Lamma renferme des enclaves mica¬ cées présentant une structure curieuse (structure oeillée) que j’ai décrite autrefois au lac Caillaouas dans les Hautes-Pyrénées et qui a ôté retrouvée depuis dans le granité de Stockholm. Elle est caractérisée parla présence, dans une roche très micacée, de petites taches circulaires, blanches, au milieu de quoi se voit une asso¬ ciation ophitique de feldspath et de sphène jaune. A Fitu, se trouve un petit, massif de granité à riebeckite, tra¬ versé par des filons de mierogranite de même composition et qui est l’homologue des roches hyperalcalines citées plus haut à la Côte d’ivoire. La même roche est associée au granité à étain de la Nigéria. Comme accidents intéressants des schistes cristallins, M. Hubert a trouvé un cipolinà diopside et for stérile ci une amphibolite feldspa- thique à seapolile, un schiste à fuchsiteau voisinage du granité. — 11 — Togo Le territoire sous mandat du Togo a fourni à M. Arsandaux et à M. Kouriatchy quelques types pétrographiqucs intéressants. Tout d’abord, des péridolites et des gabbros, originellement comparables à ceux de la Guinée, mais en différant en ce que les péridotites sont plus ou moins complètement serpentinisées et les gabbros généralement très transformés, alors qu’en Guinée les roches similaires sont minéralogiquement et structuralement intactes. Les serpentines ont une structure maillée, mais, sous l’influence d’actions mécaniques elles deviennent peu à peu schisteuses (développement, d’antigorite lamellaire); les minéraux du groupe de l’antigorite et du chrysotile en beaux échantillons Fibreux ou lamelleux sont fréquents et variés. C’est dans ces ser¬ pentines que se trouve la chromite aux dépens de quoi se forme la chlorite chromifêre. La transformation progressive des gabbros en schistes cristallins a fourni une riche série d 'éclogiies, û'orlho-amphibolites et cVoriho- pyroxénites, i'eldspalhiques ou non, grenatifères ou non, de grena¬ illes , etc... Parmi les autres schistes cristallins, on peut citer un gneiss amphibolique feldspalhique à scapolite. b) ILES DE LOS Ce petit archipel, situé au large de Conakry, près de la côte de la Guinée, est formé par trois îles : Tamara (ou Fotabar), Kassa, Rouma et quelques îlots ou roches. Cet ensemble est exclusivement constitué par des syénites né- phéliniqaes , sodiques, sans rapport de composition avec les roches qui a Meurent sur le continent voisin. Ce pendant le sable des petites plages des îles étant essentiellement quartzeux, il est à supposer qu’originellement ces syénites étaient associées à des roches grani¬ tiques ou gneissiques. Depuis trenLe ans, je n’ai cessé d’étudier ces îles, que j’ai explorées moi-même; elles m’ont fourni une riche moisson minéralogique que je dois en grande partie à M. M.-J. Serand, qui a bien voulu con¬ tinuer mes recherches sur le terrain. Ces syénites néphéliniques se divisent en deux grands groupes : Le premier, qui est le plus soclique, est formé par des syénites à ægyrine. Ses feldspaths sont des rnicroperthites de niicrocline et d’albite et l’albite en cristaux indépendants. A l’île de Rouma, la proportion de sodalite fluorescente est supérieure ,à celle de la - 78 — néphéline et devient parfois telle que la roche peut être comparée à la tawite du Groenland. Dans cette même île, la làvénite est près que aussi abondante que l’ægyrine; il existe en outre de Vastrophyllile, de Varfvedsonite, de la fluorine, du pyrochlore, un peu de biotile, de blende et une câïi- crinite peu biréfringente que j’ai appelée losile; enfin un minéral d’une grande importance théorique, le fluorure de sodium pour la première fois trouvé dans la nature et que j’ai appelé villiau- mite. A Kassa, des filons de syênite renferment des aiguilles d’ægy- rine de 7 à 8 cm, implantés perpendiculairement à leurs épontes. Dans le Nord de Tamara, se trouvenL des filons à structure zonaire, très remarquables, d’une syénite fort riche en làvénite (gros bloc poli au laboratoire). Le second type est formé par une syénite néphélinique à plus gros éléments, un peu plus calcique, et qui n’est plus hyperalcaline ; son feldspath est l’orthosc sodique. Elle est caractérisée par la présence d’une hornblende barkêvicitique noire, associée souvent à la biotite. Il existe aussi de l’augite. Parfois la néphéline est accompagnée ou remplacée par de la haüyne-noséane. Cette syénite renferme un peu de plagioclases dont la proportion peut devenir assez grande pour que la roche doive être appelée monzonite né¬ phélinique : une variété microgrenue à noséane et mélanite est par¬ ticulièrement remarquable. Le feldspath dominant de ces syénites est l’orthose sodique. Des minéraux accessoires, parfois assez abon¬ dants, sont le sphène, le zircon, la wôhlérile, la hiorldahlile, la rinkile. Ces diverses syénites sont traversées par de nombreux filons : apliles néphéliniques et sodalitiques, monchiquites, camptoniles, lin- guaïtes, dont certaines renferment de la rosenbuschile ou de l’euco- lile; les cristaux de cette dernière peuvent atteindre 2 cm. de dia¬ mètre. Enfin, il me faut signaler deux types lithologiques nouveaux que j’ai appelés la lamaraïte et la lopsaïlite. Dans ce cortège se trouvent seulement deux roches dépour¬ vues de feldspalhoïdes, une pulaskite et une micromonzonile. La caractéristique minéralogique la plus remarquable de cette série lithologique réside dans l’existence dans les deux types de syénites néphéliniques de pegmaliles constituant non pas de véri¬ tables filons, mais des exagérations locales et irrégulières du grain de la roche, avec développement de magnifiques minéraux qui font des îles de Los un des plus remarquables gisements minéralogiques connus. Les minéraux des pegmatites de la syénite à hornblende ne sont guère que les éléments normaux de la roche [néphéline (éléolite) (155), sodalitc (156), hornblende (173), etc.], auxquelles il faut — 79 ajouter la hiorldahlite (152) qui peut rivaliser avec celle du gise¬ ment norvégien, où a été découvert ce minéral. Dans les pegmaliles à ægyrine de Rouma, il faut signaler d’énormes cristaux d 'arfuedsonite (174), d ' astrophyllile (166). de villiaumile (41) de couleur carmin, d ’cucolile rouge (183), parfois transformée en géodes de cristaux de catapléite; comme minéraux plus rares, le leucophane (167) qui n’étail connu (182) que dans la région de Brevig, un minéral nouveau que je viens d’appeler la sérandite (171), etc. Enfin, dans une carrière ouverte récemment à l’extrémité Nord de Kassa ont été trouvés quelques admirables cristaux de vil- liaumite d’un rouge vineux, d’énormes crislaux d 'analcime (185) mesurant jusqu’à 7 cm. de diamètre, de / vésolype (184), de sércm- dite (171), de dialogite, et des lames de pyrophanile (167), minéral qui n’était connu jusqu’alors qu’à Pajsberg, en Suède. De très nombreux échantillons de tous ces minéraux sont expo¬ sés dans la galerie à leur place systématique : une vitrine spéciale a permis, en outre, de metti'e en évidence leurs associations. Cette collection, qui est unique, constitue l’une des richesses les plus remarquables de notre collection. Dans cet exposé, il ne m’a pas semblé utile de considérer à part le point de vue minéralogique et le point de vue lithologique, car ici ils se confondent complètement. Principaux donateurs. — M. le Gouverneur général Carde : MM. les Gouverneurs Ballay et Poiret. MM. Arsandaux, Chevalier, Dropsy, Lucien Fourneau, Gaston Joseph, H. Hubert, Julian, N. Kouriatchy, A. Lacroix, Henri Len- fant, Page, Pobéguin, Salesses, M.-J. Sérand, Theveniaut, Vil- liaume. BIBLIOGRAPHIE Arsandaux (H.). 1. Sur les gîtes aurifères du massif de Khakhadian (Soudan occidental). B. S. F. M. XXVII (1904), p. 81-86. 2. Sur un trachyte à noséane du Soudan Français. C. R., CXXXVIII (1904), p. 163- 165. 3. Sur la constitution géologique du massif de Khakhadian (Soudan français). C. R., CXXXVIII (1904), p. 860-862. 4. Sur la ckromite du Mont-Djéti, cercle d’Atakpamé (Togo). B. S. F. M., XLVIII (1925). 5. Les roches anciennes du Togo. C. R., Congrès Soe. Sav., Paris (1925), p. 371-378. 6. Sur l’origine des gneiss basiques du massif de Djabataouré (Togo). C. R., Cong. Soc. Sav. (1926) Poitiers. 7. Sur l’origine éruptive des gneiss basiques de Djabataouré (Togo). C. R., CLXXXII, (1926), p. 708-710. — 80 - Aubert de la Rüe. 8. Sur quelques minéraux de la Côte d’ivoire. G. R., CLXXXIV (1927), p. 104-106. 9. Observations sur les gisements de manganèse de la Côte d’ivoire. B. S. F. M., LI (1928), p. 275-284. Azéma (L.). 10. Roches de ta Guinée française. G. R. Congrès Sociétés savantes, Paris 1912. [Fig. 13], p. 155-165. 11. Note sur la prehnile de la Guinée Française. B. S. F. M., XXXVI (1913), p. 127-132. 12. Contributions à l’étude des roches de la Côte d’ivoire et de la Haute-teuinée. B. S. G. F. (4), XIV (1914), p. 206. Gaubert (P-). 12. Sur des objets taillés provenant de Tombouctou. B. S. F. M., XLI (1918), p. 38-40. Hubert (Henri). 13. Sur une série de roches provenant des rapides du Niger. Bull. Muséum, Paris (1903) 14. Sur quelques roches du centre africain. Bull. Muséum (1904), p. 412-416. 15. Sur les roches éruptives rapportées par la Mission Niger-Bénoué-Tchad. G. R., CXXXIX (1904), p. 378-379. 16. Esquisse préliminaire delà Géologie du Dahomey. G. R., CXLV (1907), p. 692-695. 17. Sur un massif de granité alcalin au Dahomey. C. R., CXLV (1907), p. 764-765. 18. Sur la présence de gneiss à geapolite et de eipolins au Dahomey, G. R., CXVII (1908), p. 242-243. 19. La carte géologique du Dahomey. La Géographie (1908), p. 349-368. 20. La géologie du Dahomey et des régions voisines de la boucle du Niger. G. R., Congrès Soc. Savantes, (1908), p. 328-340. 21. Mission scientifique au Dahomey. Thèse de doctorat, Paris, (1908), 56Sp.,l carte géol. au 1/250.000. 22. Observations sur 1a. géologie du Soudan. G.R., Soc. Géol. de France (1911), p. 11-12. 23. Sur la constitution géologique de la plaine à l’est de la falaise do Bandiagara. G. R. somm. Soc. Géol. France, (1911), p. 55-57. 24. Sur un point de la géologie du Soudan. G. R., Soc. géol. France (1911), p. 57. 25. Les roches mierolitiques de la boucle du Niger. C. R., CLII (1911), p. 1606-1608. 26. Essai d’une carte géologique de l’Afrique occidentale. G. R., CLIII (1911), p. 737- 740. 27. Sur 1a. forme parabolique des accidents du relief constitué par des roches cristal¬ lines acides en Afrique Occidentale. C. R., CLIII (1911), p. 805-808. 28. Les mangeurs d’argile. — Æsculape (1911). 29. Sur les grès siliceux du Haut-Sénégal et Niger. C. R. somm.Soc. Géol. France (1912), p. 46-48. 30. Sur les gîtes aurifères filoniens de l’Afrique occidentale. G. R., CLIV (1912), p. 1178* 1180. 31. Description pétrographique d’échantillons de l’Afrique occidentale française. J. Offre, de VA. O. F. (1912). 81 Hubert (Henri). 32. Sur les récentes observations concernant la géologie de l’Afrique occidentale française. C. R. Soc . géol. France (1913), p. 187-189. 33. Les coulées diabasiques de l’Afrique occidentale française. G. R., CLIX (1914), p. 1007-1009. 34. Esquisse préliminaire de la Géologie de la Côte d’ivoire. G. R., CLX (1915), p. 245- 247. 35. Espèces minérales de l’Afrique occidentale française. Bull. Corn, Et. Hisl. et sc. Afr, occ. Franç., p. 49-62. 36. Esquisse préliminaire de la géologie du Sénégal. C. R., CLXIV (1917), p. 184-186. 37. Limites des formations géologiques dans l’Ouest africain. C. R. Soc. géol. France (1917), p. 31-32. 38. Sur la géologie du Sénégal et des régions voisines. C. R. somm. Soc. géol. France , 1917. 39. Précisions concernant la géologie de l’Afrique occidentale. G. R. somm. Soc. géol. France (1917), p. 48-50. 40. Carte géologique au 1.000.000 e de l’Afrique occidentale française. Feuille 10, Bin- gerville (1917). 41. Les diabases du Fouta-Djallon et leurs phénomènes de contact. G. R., CLX (1917), p. 434-437. 42. Sur la Géologie du Sénégal et des régions voisines. Bull. Soc. géol. France (1917), p. 103-108. 43. Itinéraires géologiques au nord du fleuve Sénégal. C. R., CLXVII (1918), p. 167-170. 44. Limite des grès horizontaux en Afrique occidentale. C. R., CLXVII (1918), p. 646- 649. 45. La syénite du massif de Kinnta. Bull. Com. Et. Hist. et sc. Afr. Occ. Franç. ( 1918), p. 541-542. 46. Matériaux pour l’établissement de la carte géologique de l’Afrique occidentale. C. R. Soc. géol. France (1918), p. 160-161. 47. Le beurre de montagne, produit considéré comme comestible en Afrique occidentale Bull. Com. Et. Ilist. et sc. Afr. Occ. Franç. (1920), p. 172-176. 48. Carte géologique au 1.000.002 de l’Afrique occidentale française. Feuille 5 (Dakar) (1919). 49. État actuel de nos connaissances sur la géologie de l’Afrique occidentale française 2 e édition 1919. 50. Les roehes à, faciès granitique associées aux diabases du massif de Doualé. C.R., CLXX (1920), p. 666-668. 51 Nouveaux phénomènes de contact des diabases en A. O. F. C. R,, CLXXI (1920), p. 187-189. 52. Substances minérales utiles en Afrique occidentale. Paris, Larose (1922), et 1 carte en couleurs. Kouriatchy (Nicolas). 53. Les gisements de serpentines et de chromite du Togo. C. R., CXLII (1931), p. 1669- 1672. 54. Contribution à la connaissance de la géologie du Congo. Bull. Soc. géol. France. I, (1931). ( Sous presse). Supplément 1931. 6 — 82 — Lacroix (A.). 55. Minéralogie de la France et de ses Colonies. Cf. p. 10, n° 3. La liste de gisements étudiés de l’A. O. F. compiend les pages 405 à 413 du tome Y. 56. Sur les roclies éruptives basiques de la Guinée française. C. R., CXL (1905), p. 410- 413. 57. Résultats minéralogiques et géologiques des récentes explorations dans l’Afrique occidentale française. Conl. faite au Muséum le 11 mars 1905. Revue Coloniale, (1905), 31 p. 58. Les syénites népliéliniques des îles de Los (Guinée française). C.R., CXLI (1905), p. 984-988. 59. Sur les faciès de variation de certaines syénites néphéliniques des îles de Los. C. R., CXLII (1906), p. 681-686. 60. Suri’existence- du fluorure de sodium [villiaumite] cristallisé comme élément des syénites néphéliniques des îles de Los. C. R., CXLVI (1908), p. 213-216. 61. Sur l’existence à la Côte d’ivoire d’une série pétrographique comparable à celle de la eharnokite. C. R., CL (1910), p. 18-22. 62. Les syénites néphéliniques de l’archipel de Los et leurs minéraux. Nouv. Arch. du Mus. (5), III, (1911), p. 1-132, 10 pl. 63. Les syénites népliéliniques de l’archipel de Los (Guinée). B. S. F. M., XXXV (1912), p. 5-44. 64. La constitution minéralogique de l’archipel de Los. C. R., CLVI (1913), p. 653-658. 65. Les latérites de Guinée. C. R., CLVIII, (1914), p. 835-838. 66. Notes sur quelques roches grenues de l’Afrique occidentale française. Bull. Corn. d'études Hist. et Scient, de VAfrique Occid. Française, n° de janvier-mars (1926), p. 38-51. 67. Les pegmatites de la syénite sodalitique de l’île Rouma (archipel de Los, Guinée française). Description d’un nouveau minéral (sérandite) qu’elles renferment. C. R., CXCII, p. 189-194. 68. Les minéraux de syénites néphéliniques. à ægyrine du Nord de l’île Kassa. Les diverses phases pneumatolytiques des syénites néphéliniques. (Archipel de Los). C. R., (1931), p. 1322-1826. Orcel (J.). 69. Sur deux clinochlores chromifères du Togo. C. R., CLXXX (1925), p. 836-838. Romeu (Albert de). 70. Sur les roches éruptives rapportées par Theveniaut de l’Adrar. Bull. Muséum, Paris (1907), p. 179-182. 71. Échantillons géologiques rapportés de la Guinée et du Soudan français par M. Vuil- let, inspecteur de l’agriculture coloniale. Bull. Muséum, Paris (1908), p. 139-140. — 83 VIII AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE ET CAMEROUN Ce gouvernement général comprend les Colonies du Gabon, du Moyen Congo, de l’Oubangui-Chari et du Tchad, englobant la partie Nord du bassin du Congo, celui de l’Ogooué et une partie de la cuvette du Tchad. Il est coupé par l’équateur. Je m’occu¬ perai page 9*2 de la partie désertique saharienne de cet ensemble, comprenant notamment les alentours du lac Tchad, le Kanem, le Tibesti, le Borkou et l’Ennedi. Au point de vue géologique, il faut distinguer une partie an¬ cienne pour la première fois étudiée scientifiquemment par Barrat dans le Gabon. Elle comprend dos Schistes cristallins (gneiss, mi¬ caschistes quartzites, schistes à séricite) et des massifs granitiques ; ils forment la plus grande partie de l’Ouadaï et de l’Oubangui, puis de puissants massifs dans le bassin de l’Ogooué (Gabon) et enfin la chaîne du Mayombé (Moyen Congo), parallèle à la côte atlantique. Au-dessus des schistes cristallins, se trouve une vieille série sédimenlaire, plissée. On y distingue, d’après M. Babet : a) une série métamorphique quarlzoschisleuse, avec grès calcaires au sommet; h) une série schis- tocalcaire, discordante sur la première et débutant par un conglo¬ mérat; les calcaires, dolomitiques, oolitiques, argileux, les cal¬ caires à cherts y dominent; c) une série schisto gréseuse, généralement rouge, légèrement plissée. Ces deux dernières séries correspondent au Koundeloungou du Congo belge. Enfin, cet ensemble est couronné par des grès horizontaux (grès desBatékés), se prolongeant dansl’Ogoouéet l’Oubangui, où ils sont transgressifs sur les schistes cristallins et les granités. Les géo¬ logues congolais assimilent cette dernière série au Karoo de l’Afrique australe. On a vu plus haut que dans le Nord du Tchad, la base des grès horizontaux est plus ancienne, d’âge silurien. Enfin, le long du littoral de l’Atlantique se trouvent des sédi¬ ments éocènes et crétacés, séparés du substratum ancien par des grès grossiers, peut-être jurassiques. L’Afrique équatoriale est un pays très latéritisé. I. — MINÉRAUX D’INTÉRÊT ÉCONOMIQUE Cuivre, — La principale ressource minière de l’Afrique équato¬ riale française esl le cuivre, localisé dans la vallée du Niari et au N.-E., dans la région de Djoué-Renéville. La zone cuprifère se trouve entre la série schistocalcaire qui est minéralisée et les grès rouges qui ne le sont pas. La partie supérieure des calcaires dolo- mitiques plus ou moins silicifiés, est creusée de cavités irrégulières de dissolution, à parois caverneuses, corrodées, souvent tapissées de magnifiques cristaux de dioptase, de malachite, etc. Les cavités de corrosion sont remplies par une terre noire, très siliceuse, peu alumineuse, riche en cuivre, fer, manganèse, argent. Elle renferme des blocs de chalcosite, le minerai sulfuré des gîtes, et de calcaires incomplètement dissous, puis des nodules, souvent creusés de géodes, de minéraux oxydés : dioptase, malachite, avec cuprile, argent natif, etc. 11 s’agit là de gisements métallifères d'origine pro¬ fonde dont les racines n’ont pas encore été trouvées : gisements très remaniés par des circulations aqueuses superficielles. L’ori¬ gine du manganèse de la terre noire doit être cherchée dans la décalcification du calcaire. Il existe aussi des minerais générale¬ ment oxydés de plomb (cérusite), de zinc (willémite), etc. Cette région minéralisée se prolonge vers l’Ouest entre la Lou- visie et Boko-Songo, mais, là les grès ont été érodés et la terre noire a en partie disparue. Les minerais sont complètement oxydés; c’est une région de malachite. Diamant. — Le diamant est actuellement prospecté dans les alluvions de Mouka (Oubangui), où il est accompagné de tourma¬ line, disthène, grenat, zircon, monazite, avec un peu d'iridosmine. Or. — L’or est exploité dans les alluvions de la région de Roandji (Oubangui). Améthyste. — Dans l’Oubangui. Graphite. — Le graphite est assez abondant dans les schistes cristallins de diverses régions. Bitume. — Des calcaires bitumineux activement prospectés se trouvent sur la côte atlantique à Pointe-Noire, Fernand Vaz, N’Kogho, etc. Monazite. — La monazite en petits cristaux coulés est assez abondante dans certaines alluvions ; les analyses faites parM.Ar- sandaux montrent qu’elle est riche en thorine (6 0/0). Muscovile. — Ce mica en grandes lames est prospecté dans la région d’Ippy (Oubangui). — 85 — II. - MINÉRAUX D’INTÉRÊT SCIENTIFIQUE La plus grande partie de ces minéraux proviennent des gîtes de cuivre de la vallée du Niari, et notamment des mines de Min- douli et de Renéville (Djoué), Ce sont les suivants : Corps simples. — (5). Cuivre natif, souvent accompagné de cuprite. (6). Argent natif ; cristaux nets, masses dendriformes, associés à malachite, dioptase, etc. Sulfures. — (28). Chalcosile compacte. Smaltiie, trouvée dans une'collection venant de Mindouli, mais dont le gisement exact n’a pas été déterminé. (68). Cuprite, rarement cristallisée, formant d’ordinaire de belles masses translucides rouges, associées à cuivre natif, dioptase, malachite, etc. Carbonates. (90). — Malachite : cristaux distincts et masses compactes ou concrétionnécs fibreuses; celles de Boko-Songo peuvent rivaliser par leurs dimensions et leur beauté, avec la mala¬ chite de Sibérie. Aurichalcite et chessylite. (88). Cérusite, très beaux cristaux transparents, simples ou maclés, atteignant 6 centimètres, associés à dioptase et wulfénite. Molybdates. — (113). Wulfénite. Beaux cristaux de plusieurs centimètres, gris, jaunes ou orangés, associés à dioptase. Phosphates. — (124). Pyromorphite, en cristaux jaune d’or. (125). Vanidinite, en cristaux brun rouge. Descloizite en masses concrétionnécs. Libelhéniie, leucocalcite, scorodile (Boko-Songo). (130). Fornacite. J’ai donné ce nom à un chromo-arséniate de plomb et de cuivre formant de petits cristaux sur dioptase (échan¬ tillon unique). (154). Silicates. — Willémite, petits cristaux prismatiques, souvent groupés en rosettes, constituant aussi des roches, avec quartz et parfois oxyde de fer. (158). Dioptase. Admirable collection de géodes de cristaux de dioptase, remarquables par leur beauté, leurs grandes dimensions, la netteté de leurs formes. Cette collection est unique. Pseudomorphoses de cristaux de calcite en dioptase. 86 — (166). Planchéite. J’ai donné ce nom à un silicate de cuivre hydraté bleu, fibreux, sphérolitique ou compact, qui, depuis lors, a été retrouvé au Congo belge. Chrysocole, diverses variétés. La vasLe étendue de l’Afrique équatoriale n’a fourni jusqu’ici qu’un petit nombre d’autres minéraux; ce sont les suivants : Corps simples. (192). — Diamant. Notre collection possède le premier cristal de diamant trouvé (en 1914) près d’Ippy dans le bassin du Kouango, affluent de l’Oubangui et décrit par M. L. Brustier; depuis lors on en a découvert dans le gisement indiqué plus haut. Graphite. Des gisements de graphite existent au milieu des schistes cristallins. Oxydes. — Quartz. (53) . Beaux groupements à axes parallèles de cristaux squelettiformes de quartz des pegmatites de Melfl (Chari). Dans le Haut Oubangui, des groupements du même genre sont en partie constitués par de Vaméthyste : le cristal terminal seul est transparent et peut être taillé comme gemme. Dans le Haut Oubangui, les N’ Brous taillent des cristaux de quartz transparents de 5 à 6 centimètres de longueur pour en faire des ornements implantés dans la lèvre inférieure de leurs femmes. L’allongement des pointes aiguës travaillées à l’aide de polissoirs en grès, est rigoureusement parallèle à l’axe verLical des cristaux. Les géodes de cristaux de quartz de Melfl sont parfois recouvertes de belles concrétions mamelonnées de calcédoine. Ilménite compacte de la Como. Phosphates. — Monazile. — En petits grains recueillis dans les fonds de bâtée de l’Oubangui. Silicates. — Distliène dans quartzites; ce minéral est quelque¬ fois accompagné de lazulite et de dumorliérile microscopiques; almandin, tourmaline, muscovite, etc. III. — LITHOLOGIE Une grande quantité de roches ont été rapportées au Muséum par de nombreux voyageurs; ce sont elles qui ont permis à M. De- naeyer de dresser la carte géologique provisoire au 1.300.000 6 de l’Afrique équatoriale qu’il a récemment publiée. Mais tous ces documents ont été seulement déterminés au point de vue minéra- — 87 — logique; un nombre infime a été analysé chimiquement; c’est là une étude en cours d’exécution dans mon laboratoire. Jusqu’ici les types d’intérêt minéralogique spécial sont assez rares. Les granités comprennent des types alcalins et d’autres monzo- nitiques; ils sont accompagnés d'apliteseX de pegmatiles, où les seuls minéraux accessoires rencontrés jusqu’ici sont la muscovite, la tourmaline noire et les cristaux drusiques de quartz dont il a été question plus haut. Aucun type hyperalcalin du genre de ceux de la région saharienne n’a été observé. Une syénite néphélinique à ægyrine et torendrikite de Tiné (Ouadaï) a été décrite par M. Denaeyer. Je noterai que M. Arsandaux a signalé dans la vallée de la Como (Gabon) un granité et un gabbro, tous deux à hypersthène, accom¬ pagnés par une andésinile quartzique. Louis Gentil et Freydenberg avaient signalé autrefois à Melfl (Tchad) une roche qu’ils considéraient comme une syénite alcaline; une importante collection de roches de cette région que m’a fait par¬ venir le Gouverneur Lucien Fourneau m’a permis de montrer qu’en réalité, à Melfl se trouve une série lithologique tout autre qui, par la couleur jaunâtre de tous ses termes rappelle le faciès malgachitique de Madagascar et la série de la charnockite de l’Inde. Cette série lithologique calco-alcaline comprend : granité akéritique, syénite, plauéniie à péridoi et diorilek pyroxène etolivine, et enfin hornblende feldspalhique à pyroxènes : ces roches ont été analysées et présentent un air de famille caractéristique. Courtet a rencontré des gabbros o t des norites dans l’Oubangui. Les filons de dolérites ne sont pas absents de l’Afrique équato¬ riale française, mais ils ne paraissent pas y être abondants. Quant aux schistes cristallins, ils ne semblent présenter, comme accident minéralogique intéressant dans l’Oubangui, que des quarlzites à disihëne, avec exceptionnellement dumoriiérite et laziilile microscopiques; il faut citer enfin parmi les amphibolites feidspathiques, assez fréquentes, quelques types é scapolite. M. Babet qui a récemment publié un intéressant livre sur le Mayombé, y a décrit des gneiss à albite, des micaschistes, des chlo- ritoschisles épidotifères et calctfères, des épidoliles, constituant un faciès de recristallisation peu profonde rappelant celui de certains schistes cristallisés des Alpes. Principaux donateurs. — M. le Gouverneur Général Anto- netti, M. le Gouverneur Lucien Fourneau. MM. Arsandaux, Babet, de Burthe d’Annelet, Battini, Brustier, Carrier, Chevalier, Courtet, Delhaye, Grossard, Jamot, Lucas, Péri que t, Planche, A. de Romeu, Sluys, Thollon. 88 BIBLIOGRAPHIE Arsandaux (H.). 1. Contribution à l’étude des roches alcalines du Centre africain. G. R., CXVI (1908), p. 352-355. 2. Sur la géologie de la boucle de l’Ogôoué. C. R., CXLVIII (1909), p, 378-381. 3. Sur la répartition des granités au Congo français, G. R., CXLIX (1909), p. 613-616. 4. Sur la géologie du bassin de l’Ogôoué. G. R., CXLVIII (1909), p. 800-802. 5. Sur la présence au Gabon de roches appartenant à la série de la ehamockite. G. R., CLIV (1912), p. 896-898. Azéma (L.). 6. Notes géologiques sur le Gabon. Esquisse géologique de l’Afrique française. C. R. du Congrès des Sociétés Savantes tenu à Paris en 1912 (1913), p. 133-139. Azéma (L.) et Jamot. 7. Sur l’Ouadaï. G. R., CLVIII (1914), p. 437-439. 8. Étude pétrographique du Ouadaï. C. R. du Congrès des Sociétés savantes Paris, 1914 (1915), p. 137-143. Babet (V.). 9. Sur les roches cristallophylliennes du Mayombé (Afrique équatoriale française). C. R., CLXXXVII (1928), p. 348-350. 10. Sur la dolérite labradorique de GrandaBinda (circonscription du ch.de fer Afrique équatoriale française). O. R., Somm. Soc. géol. France , p. 17. 11. Étude géologique de la zone du chemin de fer Congo-Océan et de la région minière du Niari et du Djoué. Préfaoe de A. Lacroix, Paris, Larose (1929), p. 1-176, 2 cartes géol. Gourtet. 12. Observations géologiques recueillies par la mission Chari-Tchad. C. R., CXL (1905), p. 160-162. 13. Géologie et Minéralogie, in A. Chevalier. L 'Afrique centrale française. — Mission Chari-Tchad. Paris (1907), p. 621-690, carte et fig. * Denaeyer (M.-L.). 14. Los principaux résultats géologiques et lithologiques de la mission de délimitation. Ouadaï-Darfour. C. R., CLXXVIII (1924), p. 1197-1199. En collab. avec le Cdt. Carrier. 15. Nouvelles observations sur la géologie du Tibesti-Djado-Kaouar. C. R., CLXXIX (1924), p. 472-475. 16. L’Ouadaï oriental et les régions voisines. Géographie physique, géologie, d’après les documents de la mission de délimitation Ouadaï-Darfour (Mission du Lt.-Cl. Grossard, 1922-23), 1 fig. B. S. G. F. (4), (XXIV) (1924), p. 538-576. pi. XVI, 1 croquis, 1 coupe. 17. La géologie de l’Ouadaï. G. R. Congrès des Soc. Sav., Dijon (1924) (Sciences), p. 221 -32. 89 — Denaeyer (M.-L.). 18. Géologie in. Lieutenant colonel Grossard.' Mission de délimitation de l’Afrique Équatoriale française et du Soudan Anglo-Égyptien. Exposé des travaux. Larose, Paris (1925), 25 fig. 2 cartes, p. 107-130. * 19. Esquisse générale de l’Afrique Équatoriale Française du Cameroun et des régions voisines. Tracé géographique par Emmanuel Barralier, Cartographe au Minis¬ tère des Colonies. Échelle 1 /30Q.000. 20. Afrique Équatoriale Française. Région du Chemin de fer Océan-Brazzaville (Région minière du Niari). Esquisse géologique. Tracé de géographie par Em¬ manuel Barralier; tracé géologique de la partie orientale, d’après la carte de MM. Delhaye et Sluys. Échelle 1/500.000. 21. Esquisse géologique de l’Afrique Équatoriale Française, du Cameroun et des ré¬ gions voisines. C. R., CLXXXVII (1928). p. 658-660. 22. La nouvelle carte géologique de l’Afrique Équatoriale Française du Cameroun et des régions voisines. B. Com. de l’Afr. Fr., Renseignements coloniaux, n° 12, p. 766. Rev. de VUniv. de Bruxelles, XXXIV, n° 2 (Chronique scientifique). 23. Sur un nouveau gisement de torendrilriie et sur le polychroïsme de ce minéral. B. S. F. M., XLVII (1924) p. 32-34. 24. Nuevo Mapa Géologico del Africa Ecuatorial Francesca y del Cameroun. Confe- renciaa y resefias oientifieas de la Real Sociedad Espanola de Historia Natural. Madrid, IV, p. 21-24. 25. Les grandes lignes de la géologie de l’Afrique Équatoriale Française et du Came¬ roun, d’après une carte récente. Bull, techn. ass. Ing. École Polyt. Bruxelles, XXV, p. 123. Jamot (E.). 26. Contributions à la géologie du Ouadaï. C. R. Congr. sav., Paris, 1914 (1915), p. 115-137 + 1 carte. Jannettaz (Ed. ). 27. Note sur une dioptase du Congo français. B. S. F. M., XIII (1890), p. 159. 28. Note sur l’argent natif du Congo français. B. S. F. M., XIV (1891), p. 68-69. 29. Sur l’argent natif et la dioptase du Congo français. C. R., CXII (1891), p. 446-447. Jérémine (E.). 30. Sur quelques roches de l’Oubangui-Chari, Congrès Soc. sav. Clermont (1931). (sous presse). Lacroix (A.). 31. Minéralogie de la France et de ses Colonies. Cf. p. 10, n° 3. Listes des gisements étudiés, t, V. p. 414-417. 32. Sur la dioptase du Congo français. C. R., CXIV (1892), p. 1384-1386. 33. Sur la willémite d’Algérie et du Congo. B. S. F. M., XXIII (1900), p. 255-257. 34. Les minéraux accompagnant la dioptase de Mindouli (Congo français) B. S. F. M., XXXI (1908), p. 247-259. 35. Sur une nouvelle espèce minérale [planchéite], provenant du Congo français. O. R., CXLVI (1908), p. 722-725. 36. Sur le travail de la pierre polie dans le Haut-Oubanghi. C. R., L. R. CXLVIII (1909), p. 1725-1727. Lacroix. (A. ). 87. Sur le travail de la pierre polie dans le Haut-Oubanghi. La Géographie XX (1909). 38. Note préliminaire sur une nouvelle espèce minérale (fornacite) provenant du Moyen Congo. B. S. F. M., XXXVIII (1915), 198-200 et XXXIX (1916),p. 84. 39. La série lithologique de Melfi (Chari). B. S. G. F., (4). XXV (1925), p. 495-500). Romeu (Albert de). 40. Voyage au Congo (1909), entre Brazzaville et le Moyen Niari. Bull, géographie, historique et descript. (1910), n° 12 p. 55-56 + 1 carte. Tronquoy (René). 41. Sur quelques renseignements nouveaux relatifs à la géologie et à la pétrogra¬ phie du Congo. G. R., CLVIII (1914), p. 2022. CAMEROUN Le Cameroun, territoire sous mandat français, présente une grande analogie géologique avec l’Afrique équatoriale française contiguë, en raison du développement des Schistes cristallins et des Roches intrusives granitiques, mais les Formations sédimentaires, particulièrement crétacées et nummulitiques, y occupent une plus vaste surface et il y existe des centres volcaniques récents, dont le principal, celui du Mont Cameroun, se trouve sur le bord du golfe de Guinée, vis-à-vis l’Uc volcanique portugaise de Fernando Po, dans la partie du Cameroun sous mandat britannique, mais sur la frontière de la zone française. Les seules laves que j’ai étudiées sont des basaltes et des basani- loïdes (Bar Bilao), mais il faut signaler que dans le massif du Mont Cameroun se trouve le volcan Etinde qui a bien été étudié par E. Esch; il y a décrit de remarquables laves à leucite, néphélinc, baüyne. Nous devons à ce savant des échantillons de ces roches que, dans ma classification lithologique, je désigne sous le nom d 'etindite, les considérant comme la forme d’épanchement des mel- leigites. J’ai décrit un sel de plante utilisé par les indigènes de l’intérieur et qui est essentiellement constitué par du chlorure de potassium (sylvine), associé de petits cristaux de sgngénite et de glasérite. Donateur. — Gouverneur Lucien Fourneau. M. E. Esch. BIBLIOGRAPHIE (Lacroix A.). 1. Sur la constitution d’un sel de plante provenant du Cameroun. C. R., CLVI (1918), p. 1013-1016. 2. Etindite, in Minéralogie de Madagascar, III (1923), p. 65. IX SAHARA Au point de vue particulier qui m’occupe ici, il est utile de dé¬ couper dans les confins des gouvernements généraux de l’Algérie, de l’Afrique occidentale et de l’Afrique équatoriale une vaste région, le Sahara, en partie désertique et couverte de dunes, cachant des Formations sédimenlaires paléozoïques, fossilifères, crétacées ou tertiaires et d’où émergent des massifs montagneux formés essentiellement par des Roches éruptives, intrusives ou volcaniques. Le Sahara algérien se développe au Sud du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie; ce senties Territoires du Sud algérien; ils se pro¬ longent jusqu’au Sud du Ahaggar. Le Sahara soudanais, qui fait partie du gouvernement de l'Afrique occidentale, se trouve à l’Est du Rio de Oro, de la Mauritanie et du Sénégal et se prolonge au- delà de la boucle du Niger. Le Sahara nigérien, situé plus à l’Est et comprenant notamment l’Aïr, le Damergou, Bilma, dépend encore de l'Afrique occidentale, alors qu’au delà, vers l’Est encore, se trouvent des régions désertiques, Kanem, Borkou, Tibesti, Egueï, Ennedi, Erdi et Ouadaï faisant partie de l 'Afrique équatoriale. I. — MINÉRAUX D’INTÉRÊT ÉCONOMIQUE Dans les régions sahariennes les seuls produits minéraux utili¬ sables rencontrés jusqu’à présent, sont constitués par le sel et ses congénères. Ils sont caractéristiques de pays désertiques brûlés par le soleil. Sel. — Dans deux régions seulement , à Idjil, au Nord de l’Adrar, près du Rio de Oro et à Taodeni, au Sud de la frontière du Sahara soudanais et du Tanezrouft, il existe des couches de sel gemme alternant avec des argiles, d’âge probablement triasique comme ceux de l’Atlas saharien. Ces gisements, exploités depuis long¬ temps en carrières, fournissent les grandes dalles de sel que les indigènes emportent jusqu’au Niger. Partout ailleurs un sel plus ou moins souillé de sulfate et de car¬ bonate de sodium, plus rarement de sulfate de magnésium, est obtenu par l’évaporation naturelle ou artificielle de l’eau se con¬ centrant dans des bassins sans écoulement. Sa composition est — 93 — d’ailleurs variable. A Bilma, ce sel est exploité méthodiquement dans des sortes de marais salants. Ailleurs, le chlorure de sodium n’est, qu’accessoire ; c’est alors le carbonate ou plus rarement le sulfate de sodium qui prédo¬ mine; il existe à l’Est et à l’Ouest du Tchad des gisements où sont exploités des croûtes épaisses de trôna, incorrectement appelées natron. Elles renferment généralement de la thermonatrite blanche formée par l’efflorescence de véritable nalron. Dans la note n° 20 de la bibliographie ci-contre, j’ai donné d’abondants détails sur les gisements et le mode d’exploitation de ces divers sels, d’après les renseignements qui m’avaient été fournis par le colonel Moll et par Courtet de la mission Chari-Tchad. Il faut citer encore dans ce même ordre de faits que dans des régions de l’Afrique centrale, où ne se trouvent pas de gisements semblables à ceux qui viennent d’être décrits, les indigènes se servent pour leur alimentation, d’un sel, surtout constitué par du chlorure de potassium ; ils l’extraient, du lessivage des cendres de plantes diverses et notamment du doum (Hyphæna thebaica) et du Siouak (Salvadora persica). Salpêtre. — On a beaucoup parlé du salpêtre du Sahara; les échantillons que je dois à Flamand sont dus au raffinage du pro¬ duit de lavage de terres nitratées. Il ne s’agit donc pas d’un gise¬ ment exceptionnel de nitre. II. — MINÉRAUX D’INTÉRÊT SCIENTIFIQUE Sel (41). — L’examen des cristaux de sel de la saline de Bilma m’a montré qu’ils ne sont pas constitués par les trémies cubiques habituelles, mais par des cubes à faces planes avec faces de l’oc¬ taèdre; cette modification de forme est due à la présence du sulfate de sodium qui accompagne le chlorure. Thénardite (97). — J ’ai souvent trouvé de beaux cristaux de thénardite parmi les échantillons de sels rapportés du Sahara; notre collection renferme, en particulier, de magnifiques cristaux transparents parfaits de ce minéral, provenant de Bilma et n’ayant pas moins de 8 cm. de diamètre. Trôna (94). — Les échantillons de trôna du Tchad sont formés par l’enchevêtrement de cristaux très allongés dans les cavités desquels se trouvent parfois des formes distinctes :ce trôna est tout à fait identique à celui des gisements classiques des lacs Natron (Égypte) ; j’ai signalé plus haut qu’il est parfois mélangé de ther- monairile pulvérulente. — 94 — Gypse. — Dans plusieurs régions de l’Extrême-Sud algérien, notamment, dans la région du Souf, E.-N.-E. de Touggourt et à El Goléa, puis dans le Sud tunisien, sur le bord de l’Erg, dans la région de Kebili et Douz, le sable du désert recouvrant des couches de gypse, d’âge varié (Trias, Crétacé, Éocène), renferme des croûtes horizontales de plusieurs décimètres d’épaisseur de gypse formé par dissolution et recristallisa l ion du gypse sous-jacent. Quelquefois des cristaux isolés de gypse de grande dimension se rencontrent dans les mêmes conditions. Ils sont généralement len¬ ticulaires et enchevêtrés (roses du désert ) à la façon de ceux de l’Éo¬ cène parisien. Us englobent une quantité considérable de grains de sable et ont ainsi la même structure que les célèbres cristaux de calciLe de Fontainebleau. Egueïte (135). — J’ai donné ce nom à un minéral recueilli par M. Garde dans des argiles à faune récente de l’Egueï; c’esL un phos¬ phate ferrique hydraté, résultant de l’oxydation de petits nodules fibrolamcllaires de vivianite. Fulgurites. — Dans les dépressions des dunes fixées de certaines parties du Sahara, et notamment de la région de Bilma, l’on trouve une quantité considérable de tubes creux, à parois minces, vernis¬ sés à l’intérieur, qui sont formés de silice fondue à laquelle j’ai donné le nom de lechaleliérite (57). Us sont produits par la fusion du sable quartzeux sous l’influence de la foudre. Ces tubes, à con¬ tours crêtés et parfois bifurquès, sont implantés verticalement dans le sol, mais peu à peu ils sont dégagés et brisés par l’action du vent; ils gisent alors à terre,où ils sont rapidement usés parle frottement du sable. La localisation de ces fulgurites dans le creux des dunes est sans doute due au voisinage de l’humidité retenue par une couche argileuse sous-jacente et qui rend le sol conducteur de l’électricité. Elles sont souvent associées à des tubes creux, mais épais et non vitrifiés, formés par des grains de sable agglomé¬ rés autour d’anciennes racines dévorées par des Termites ou autres insectes. III. - LITHOLOGIE L’étude de nombreuses collections permet déjà quelques con¬ clusions approchées de la constitution des roches éruptives et des schistes cristallins de cette vaste région. Dans plusieurs notes in¬ diquées dans la bibliographie, l’un de mes élèves, M. Denaeyer, a coordonné les résultats de cette étude. Presque partout il existe des roches calco-alcalines: granités monzonitiques, granodioriles, diorites et gabbros, quartzifères ou non, avec quelques roches holoméla- 95 nocrates, accessoires, mais intéressantes; une ariégite dans l’Adrar des Iforass, une pyroxénolite, au Tassili N. Adrar, une pyroxénolile à olivine et une hornblendite dans le Ahaggar. Mais il existe en outre dans le Ahaggar des granités alcalins àmétasilicates sodiques. Dans l’Aïr, puis dans le Damergou (région de Zinder) et dans le Mounio, ces granités hyperalcalins à arfvedsonile ou lanéite, parfois accompagnés de micro granités, ne sont pas associés à des granités calco-alcalins; ces dernières roches constituent aussi dans le Mounio des dûmes indépendants. Des filons minces de grorudile ont été rencontrés à Zinder et encore une roche voisine passant à un microgranile à lanéite dans la région de Tombouctou (Gaundam). Cette association de roches calco-alcalines et de roches alcalines se retrouve dans les épanchements volcaniques de quelques-unes des mêmes régions (Ahaggar, Adrar des Iforass et Air). Depuis plus longtemps, l’on connaissait sur les bords du Tchad, à l’Hadjer el Kliemis, une comendite. Parmi ces régions deux ont été spécialement étudiées au point de vue lifhologique, le Ahaggar par M. Bourcart qui l’a exploré et par M. Denaeyer; le Tibesti, par le colonel Tilho qui y a fait le premier de l’explorai ion géologique et par moi-même. Dans le Ahaggar, ont été observées des rhyoliles alcalines, des trachytes alca¬ lins, des laliles, des dociles, quelques andésites et basaltes, puis des roches hyperalealines, phonolites, enfin des têphriies, des basani¬ toïdes et des anlcaratriles. Les volcans du Tibesti sont particulièrement intéressants; c’est surtout le massif de l’Erni Koussi dont le sommet se dresse à 3.415 m. d’altitude, qui a été exploré en détail par le colonel Tilho. On y distingue des roches schisteuses redressées qui ne sont autres que des mylonites granitiques; elles supportent des grès horizon¬ taux gotlandiens à Harlania Halli, déjà connus au Nord de Bilma et se prolongeant à la base des plateaux gréseux du Borkou, de l’Erdi et de l’Enncdi. Sur ces grès se sont épanchées de puis¬ santes coulées de basanitoïdes, puis des alternances de coulées et de projections trachyiiques et phonoliiiques dans quoi est creusée la grande caldeira du Koussi qui mesure 14 km. de plus grand dia¬ mètre; sur son fond plat, situé à 2.670 m. d’altitude, se trouve un véritable champ de trôna, d’un blanc éblouissant. Les tufs renferment des blocs d’obsidienne rhyolitique et de syénitc qui vient d’être retrouvée en place par le colonel de Burthe d’Annelet. Toute cette série est plus sodique que potassique. Les derniers phénomènes éruptifs ont consisté en projections de scories de basanitoïdes analogues à celles de la base. Dans le N.-W. du massif ont été observées des ponces et des obsi¬ diennes rhyolitiques, des trachytes à plagioclases, des daciloïdes et enfin des andésites. — 96 — Au moment du tirage de cette feuille, M. Dalloni rentre d’une mission dans le Tibesti. De la partie nord et ouest jusqu’alors non explorée, il rapporte au Muséum une très importante collection lithologique dont l'étude est commencée. Elle renferme des types particulièrement intéressants : rhombenporphyre à très grands phénocristaux d’anorthose, basaltes, rhyolites hyper aie ali nés (co- mendites et pantelléritôs) lithoïdes, ponceuses, obsidienniques et des roches filonienn.es à néphéline, tinguaïtes porphyriques, beron- drites, luscladites etc. Parmi les schistes cristallins du Sahara, je citerai un cipolin à chondFodüe de l’Àdrar des Iforass. Principaux donateurs. —MM. Bourcart, de Burthe d’Annelet, Chevalier, Courtet, Dalloni, Flamand, Foureau, Garde, Lacombe, Moll, Pérébaskine, Ruetï, Tilho. BIBLIOGRAPHIE Courtet. 1. Les sels delà région du Tchad. G. R., CXL (1905), p. 316-318. Cf. p. 88, n° 13. Denaeyer (M. E.). 2. Surles roches recueillies par MM. Chudeau et Villatte dans le Sahara Central. C. R., CLXXVI (1923), p. 1073-1075. 3. Sur les roches de l’Adrar des Iforass et de l’Ahaggar. C. R ., CLXXVI (1923), p. 1161-1164. 4. Sur les roches de l’Aïr (Sahara Central). G. R ., CLXXVII (1923), p. 1229-1231. 5. Les roches alcalines du Sahara Contrai. G. R. Gongr. Soc. Sav. Paris, p. 219-229. 6. Observations sur la géologie du Sahara Central. G. R. Soc. Géol. France , n° 14, séance du 3 nov., p. 136-138. 7. Sur l’andésite à pigeonite à faciès diabasique de Taodéni (Sahara Soudanais) et sur l’origine de la bowlingite qu’on y rencontre. B. S. F. M., XXXXVII (1924), p. 355-357. 8. Essai de coordination des données lithologiques de quelques régions sahariennes et soudanaises. Extrait du livre jubilaire publié à l’occasion du cinquantenaire de la fondation de la Société Géologique de Belgique (1874-1924). Liège II, p. 90-99 et Asb. Fr. Av. Sc. O. R ., 48° session. Liège (1924), p. 386-387. 9. Sur les caractères lithologiques des laves de l’Ahaggar (Sahara central). Mission Jacques Bourcart 1922-1923. G. R., CLXXXI (1925), p. 1073-1075. (En collab. avec M. J. Bourcart). 10. Les caractères lithologiques des roches éruptives du Sahara soudanais et de l’Afrique équatoriale. G. R. Gongr. Soc. Sav. 1925, Paris, p. 394,401. 11. La Géologie et le volcanisme dans le Sahara (Analyses bibliographiques). Bulletin volcanologique, Naples, 2 B année, p. 165-172. 97 — Denayer (M. E. ). 12. Sur la composition chimique des laves de l’Ahaggar, Sahara Central (Mission Jacques Bourcart 1922-1923). G. R., CLXXXV (1927), p. 1492-1494. En colla¬ boration avec J. Bourcart. 13. Les caractères chimiques des roches éruptives de l’Aliaggar,Sahara Central (Notes préliminaires). Bull. Soc. belge géol., XXXVII, p. 1117 (1927). 14. Sur les caractères lithoiogiques des roches intrusives du Massif Central Saharien. (Mission J. Bourcart 1922-23). G. R., CLXXXVI, p. 155-157 (1928). 15. Sur une variété de dissogénite alcaline de la colonie de rOubanghi. Chari. B. S. F. M ., LII1 (1930), p. 85-90 + 1 pl. Garde (G.). 16. Résultats de l’exploration géologique et minéralogique de l’Egueï.C. R.,CXLYIII, (1909), p. 1616-1619. Étude des principaux gisements de roches alcalines du Soudan français. G. R., CXL1X (1909), p. 43-45. 17. Description géologique des régions situées entre le Niger et le Tchad et à l’Est et au Nord-Est du Tchad (Mission Tilho). (Thèse de doctorat).Clermont-Ferrand. (1910), 284 p., 55 fig., 1 pl., 2 cartes. Gentil (Louis). 18. Sur l’existence de roches alcalines dans le centre africain. G. R., CXXXIX (1904), p. 413-415. Lacroix (A.). 19. Minéralogie de la France et de ses Colonies. Cf. p. 10, n° 3. 20. Résultats minéralogiques et géologiques des récentes explorations dans l’Afrique occidentale française. Rev. Colon., (1905), n° 4, p. 130-139 ; n° 5, p. 205-223. 21. Sur les f ulguriteg exclusivement siliceuses du Sahara oriental et sur quelques fulgu- rites silicatées des Pyrénées. B. S. F. M., XXXVIII (1915), p. 188-198. 22. Sur les microgranites alcalins du territoire de Zinder. C. R., CXL (1905), p. 22-26. 23. Sur le chlorure de sodium de l’oasis de Bilma. B. S. F. M., XXXI (1908), p. 40-43. 24. Sur la thénardite de Bilma (Sahara oriental). B. S. F . M., XXXIII (1910), p. 68-70. 25. Surl’eguéite. Min. France et Colonies, IV, (1910), p. 536-538. 26. Esquisse géologique du Tibesti du Borkou, de l’Erdi et de l’Ennedi (en commun aveo le colonel Tilho). C. R., CLXVIII (1919), p. 1169-1174. 27. Les volcans du Tibesti. C. R., CLXVIII (1919), p. 1237-1240 (en commun avec le colonel Tilho). 28. La constitution minéralogique et chimique des laves des volcans du Tibesti. C. R., CLXXIX (1919), p. 402-407. 29. Nouvelles observations sur les i'ulgurites essentiellement siliceuses du Sahara. B. S. F. M., LIV (1931), p. 75-79. 30. Les i'ulgurites du Sahara. G. R. Acad. sc. colon. (1931). 4 pl. (sous presse). Supplément 1931. 7 — 98 — X LES ILES VOLCANIQUES Les Colonies française dont j’ai à m’occuper ici doivent être divisées en deux groupes. Le premier comprend des îles exclusi¬ vement formées par des laves ou des matériaux pyroclastiques, le secondilpar des îles qui renferment, en outre, des sédiments tertiaires apparents. Du point de vue des productions minérales utilisables, ces îles volcaniques n’offrent pas d’intérêt. Du point de vue minéralo gique pur, elles ne contiennent qu’un petit nombre de minéraux, faisant partie des laves : notre collection possède surtout des zéolites et des produits siliceux formés aux dépens des basaltes. Tout leur intérêt minéralogique, et il est considérable, se con¬ centre sur leur lithologie. Il y a lieu d’insister aussi sur l’impor¬ tance des données fournies à la physique du globe par celles de ces îles, où il existe des volcans actifs. A. — LES ILES OCÉANIQUES Les travaux minéralogiques et chimiques consacrés, depuis quelques années, aux îles exclusivement volcaniques qui ont surgi des divers Océans : Atlantique, Indien, Pacifique, Austral, ont mis en évidence un trait commun de leur composition lithologique. Leurs laves sont essentiellement constituées par des roches à faciès basaltique, présentant, d’ailleurs, suivanL les régions, une gamme étendue de variations, depuis des types a, à silice libre, jusqu’à des types à silice déficitaire, caractérisés uniquement par la présence d’olivine (types P), associée ou non à des feldspathoïdes exprimés ou virtuels (types (P).Souvent, la proportion des miné¬ raux colorés devient très grande et les roches basaltiques de tous genres passent à des types mélanocratcs que j’ai proposé de nom¬ mer océanites ou ankaratnites, suivant que l’olivine domine sur le pyroxène ou que l’inverse a lieu. Ces laves, à faciès basaltique, existent parfois seules, mais sou¬ vent aussi elles sont accompagnées de laves de couleur claire et de nature variée allant, suivant les cas, des rhyoliles aux phonolites. Elles dérivent du même magma que les roches à faciès basaltique, 99 — mais elles existent en minime proportion relativement à celles-ci. L’intérêt des recherches qui vont être exposées plus loin con¬ siste à montrer, en outre de cette notion d’ordre général, quelles sont les variations et les combinaisons de types caractérisant chacune des îles ou les divers groupes d’îles considérées. En ce qui concerne les Colonies françaises, il faut étudier les îles suivantes : Océan Indien : Comores, Réunion, Amsterdam, Saint-Paul, Ker¬ guelen, Crozet. Océan Pacifique : Au S. de l’Équateur, Archipel delà Société, Marquises, Iles Gambier, Tubuai; au N. de l’Équateur, Clipperton. Les seuls volcans actifs à signaler sont le Karlhala, à la Grande Comore; le pilon de la Fournaise, à l’île de la Réunion; et encore le volcan éphémère de YIlol des Cendres qui, en 1923, est apparu sur les côtes de l’Annam et n’a pas tardé à disparaître : pour ce dernier, cf. p. 41. a) OCÉAN INDIEN a) Comores Les Comores sont constituées exclusivement par des laves, mais de nombreux blocs roulés recueillis à Anjouan me font penser que les hauts fonds qui supportent l’Archipel constituent sans doute un substratum ancien, formé d'orthogneiss, granités à lanéile, monzo- nites, granodiorites, gabbros, péridolites. S’il en était ainsi, il faudrait rattacher les Comores à Madagascar et non aux îles Océaniques. Parmi les blocs de ces roches grenues, j’ai rencontré encore des andésites saussuritisées, montrant l’existence d’une série volca¬ nique plus ancienne que celle dont les roches affleurent. Mayotte, Anjouan, Moheli, Pamanzi et sans doute la base du Karthala, à la Grande Comore, sont formées par l’accumulation de matériaux volcaniques dont l’âge est inconnu; mais par ce que l’on sait de Madagascar et du pourtour de l’Océan Indien, l’on peut supposer que le début des éruptions date du Crétacé moyen. Quoi qu’il en soit, ce sont des volcans en ruines dont tous les appa¬ reils ont disparu, sauf à Pamanzi, où le cratère de Ziani est encore distinct. Ce furent des volcans à cratère; ils ont fourni une grande quantité de matériaux de projection, ce qui explique l’intensité de la décomposition superficielle et par suite l’extraordinaire fer¬ tilité du sol. L’activité éruptive ne subsiste plus que dans l’Ouest de l’ar¬ chipel, au Karthala, grand volcan à cratère central, mais où. — 100 comme à l’Etna, les éruptions se font actuellement par des fentes radiales, dont l’altitude oscille entre 1.800 m. et 600 m. Générale¬ ment des phénomènes explosifs seulement se manifestent dans la majestueuse caldeira de laves qui couronne la montagne et ne mesure pas moins de 4 kilomètres de diamètre. Les laves basaltiques du Karthala sont très fluides, les coulées cordées, fréquentes; elles renferment des tunnels avec stalactites de lave rappelant ceux de la Réunion. L’île possède un petit nombre de puys basal¬ tiques, intacts ou démantelés. LITHOLOGIE Au point de vue lithologique, les laves de l’archipel forment un ensemble remarquablement homogène, dans quoi la teneur en soude est plus grande que celle de la potasse. Les laves prédominantes sont de nature basaltique, fournissant un exemple remarquable de continuité, depuis des basaltes (3, simplement saturés, sans néphéline, jusqu’à des termes (3', de plus en plus déficitaires en silice, et qui comprennent : basaniloïdes, limburgites, téphrites dolériliques et enfin luscladites (intrusives). Toutes ces roches sont plus ou moins rnésocrates, mais elles com¬ portent aussi des termes extrêmes, très mélanocrates ; les uns sont feldspal-hiques ( ankaramites-ocêanites ), les autres dépourvus de feldspaths ( ankaratrites ). Des enclaves homoeogènes ( nodules à olivine ; nodules à augite , hornblende et olivine) sont fréquentes. Viennent ensuite, par ordre d’importance, d’autres roches à feldspathoïdes, leucocrates celles-là, des ordanchiles et des phono¬ lit es. Enfin se rencontrent quelques trachytes a, les seules roches de la série renfermant de la silice libre qui, d’ailleurs, reste à l’état virtuel. La discussion de la composition chimique de tout cet ensemble m’a permis de montrer que la région volcanique des Comores fait partie de la même province lithologique que le Nord de Mada¬ gascar. Principaux donateurs. — MM* les Gouverneurs Foureau et Garnier-Mouton; MM. A. Lacroix, Legros, Pobéguin, Plaideau, Waterlot. BIBLIOGRAPHIE Lacroix (A.). 1. La constitution des roches volcaniques de l’Archipel des Comores. G. R., CLXIII (1916), p. 213-219. — 101 — 2. Sur quelques roches volcaniques mélanocrates des Possessions françaises de l’Océan Indien et du Pacifique. C. R., CLXIII (1916), p. 177-183. 3. Une éruption du volcan Karthala, à la Grande Comore,en août 1918. C. R., CLXXI (1920), p. 5-10. 4. La constitution lithologique de l’Archipel des Comores. C. R. du 13 e congrès géo¬ logique international. Bruxelles (1922), p. 949-979. 5. Comores, in Minéralogie de Madagascar, t. I, (1922), p. 141-148; t. III (1923), p. 191-192. P) Ile de la Réunion. La Colonie est constituée par deux volcans accolés, l’un en acti¬ vité discontinue, mais avec éruptions fréquentes (39 paroxysmes au cours du siècle dernier), c’est le Piton de la Fournaise; l’autre éteint, le Piton des Neiges. Le volcan actif, s’élevanL à 2.528 m. d’altitude est couronné par une grande caldeira [Enclos), au milieu de quoi se dresse un cône de lave très surbaissé, creusé de deux cratères; le plus élevé, et le plus ancien, est celui de Bory, il était encore cil activité à la fin du xvm e siècle, mais il est muet depuis que l’activité éruptive s’est déplacée vers l’Est. Une large brèche de 7 km. de largeur est ouverte dans cette caldeira, vers l’Est encore, et permet l’écoule¬ ment des laves jusqu’à la mer, le long des « Grandes Pentês » et du « Brûlé », c’est un domaine dévasté, abandonné au volcan. Les laves sont très fluides, à surface cordée ou en gratons; leurs coulées sont creusées de tunnels, d’où pendent de nombreuses et élégantes stalactites de lave accompagnées do stalagmites encore plus curieuses. Le dynamisme du volcan est hawaïen sur les fentes transversales et au cratère central ; il est plus souvent strombolien, le long de fentes diamétrales, mais, en tous cas, les projections de matériaux pvroclastiques ne sont qu’accessoires, le Piton de la Fournaise est un volcan silencieux. Dans certaines éruptions, les projections se réduisent à l’émission de petites gouttelettes de verre et de fils d’obsidienne basaltique (cheveux de Pelé). On connait cependant dans l’histoire ancienne du volcan, au moins une éruption (1860) à caractère vulcanien; elle a couvert l’ile de fine poussière. Le Piton des Neiges est un grand volcan (3.200 m.), profondé¬ ment entamé par l’érosion qui y a taillé trois vastes cirques (Salazie, Cilaos, Mafaft.e), au fond de quoi se trouvent des sources thermales. Ils permettent d’étudier, en détail, l’anatomie de ce majestueux édifice. Les laves à faciès basaltique dominent, mais elles sont associées à des roches claires et sont pénétrées par des intrusions de roches grenues variées. L’âge des dernières éruptions est probablement très récent. Aucun renseignement n’a pu être recueilli sur l’âge du début de — 102 — l’activité qui date probablement du Tertiaire et ce Tertiaire n’est peut être pas très ancien. I. — MINÉRAUX D’INTÉRÊT ÉCONOMIQUE Il y a peu de chose à citer à cet égard. Des sables titanifères (magnétiie titanifère, ilmênite), résultant de la désagrégation des basaltes de la côte Sud de l’île, ont été jadis prospectés. Du guano d’oiseaux a été extrait de certains tunnels des coulées basaltiques (Cf. p. 123). II. — MINÉRAUX D’INTÉRÊT SCIENTIFIQUE Les sables basaltiques de l’Enclos extérieur à l’enclos Fouqué (volcan récent) sont très riches en cristaux nets, isolés, d’oliuine (153) et d'angile (170). J’ai rencontré des cristaux de pseudobrookite (155) produits par pneumatolyse dans les cavités bulleuses de stalactites de basalte. De nombreux et beaux cristaux de zéolites abondent dans les basaltes du Massif du Piton des Neiges (185-189) ( analcime, chabasie et sa variété phacolife, christianite, apophyllite, mésole, gyrolile), elles sont associées à des cristaux de calcile, d'aragonile bacillaire. Prehnite dans gabbro. Minervite ammoniacale, newbéryiie et variété de lecontite, dans cavernes de lave. III. - LITHOLOGIE Les laves basaltiques appartiennent toutes à des types (L La Réunion est à citer comme exemple de la fréquence de toutes les modalités possibles de production d’obsidienne basaltique : croûte su¬ perficielle des laves cordées ; projections havaïennes (petites bombes, gouttelettes, fils obsidienniques); bord et extrémités de filons, etc. Il est bon de noter que c’est le botaniste Commerson qui a recueilli pour la première fois les fils obsidiénniques à la suite de l’éruption de 1774; ils ont été décrits par Sage, Faujas de Saint-Fond, Bory de Saint-Vincent, qui avaient bien interprété leur véritable nature longtemps avant-la découverte des Cheveux du Péléà Hawaii. Le type moyen est un basalte pauvre en olivine, mais il existe aussi des types leucoerat.es : andésites andêsiniques et surtout labradoriques, aphanitiquesou porphyriques'à très grands phénocristaux de labra¬ dor basique. Les basaltes porphyriques à olivine et augite n’y sont pas rares et ils sont accompagnés d 'océaniies, très riches en péridot. — 103 — Les laves actuelles sont constituées, suivant les éruptions, par le basalte pauvre en olivine ou par l’océanite; je pense même qu’une même coulée peut renfermer les deux types, sans qu’il m’ait été possible d’en faire la démonstration certaine. J’ai exposé les raisons qui me font penser que l’océanite s’est formée aux dépens du magma du type pauvre en olivine, grâce à une différenciation par cristallisation, indépendante de l’altitude du point de sortie des coulées, contrairement à l’opinion qui avait été formulée jadis à cet égard. Une telle différenciation peut aller jusqu’à la production de dunile, dont des enclaves sont recueillies dans la lave (*). Les basaltes et les océanites du Piton des Neiges ne diffèrent pas de ceux du volcan actif, mais ils sont accompagnés par des andésites et par des trachyles; ceux-ci appartiennent à des types a, ou bien P et, dans ce dernier cas, ils ont une texture phonolitique. D’épaisses coulées de mugéarite, semblables à celles d’Écosse, se rencontrent dans le même massif. Particulièrement intéressantes à divers points de vue sont les intrusions (sills ou dykes) de roches grenues que l’érosion permet de voir en place au milieu des coulées et des agglomérats basal¬ tiques. J’y ai recueilli les roches suivantes : syénite quartzifère, passant à granité à diopside, ægyrine, lanéite (minérauxse trouvant aussi en cristaux nets dans cavités miarolitiques), microsyénite quartzifère à ægyrine, akérite, gabbro et microgabbro à olivine, souvent mésocrates, harrisite, dunile de couleur noire (type spécial d’altération). Il est intéressant de voir, réunies là, des associations minéralo¬ giques caractéristiques de l’Ouest de Madagascar; dans ces deux régions, des syénites et des granités hyperalcalins et des gabbros , très calciques, ont été formés aux dépens d’un même magma, les premiers postérieurement aux seconds. Il est important aussi de pouvoir démontrer que des roches grenues, à faciès granitique ou gabbroïque, ont pu se produire, dans un massif basaltique d’âge récent, sous une faible couverture de laves. Ces conclusions sont celles que j’avais tirées antérieure¬ ment de la découverte des roches analogues intrusives dans le massif andésitique pliocène du Cantal. Ces observations permettent aussi d’apporter de la lumière sur l’origine des enclaves homoeogènes des roches volcaniques; la plu¬ part des roches intrusives que je viens d’énumérer sont, en effet, connues sous forme d’enclaves dans les laves les plus récentes. ( l ) Je tiens à cet égard à relever une faute d’impression dans ma Minéralogie de Madagascar, t. III, 1926, p. 231, ligne 7, et qui a fait mettre entre parenthèses « coulée » au lieu d’« enclave » dans un tableau d’analyses : ce lapsus a conduit un de mes collègues à une interprétation inexacte de ma pensée cependant, clairement formulée dans le contexte. — 104 — Principaux donateurs : M. le Gouverneur Repiquet. MM. Déroché, Desbassyns, D r Jacob de Cordemoy, A. Lacroix, Ch. Vélain. BIBLIOGRAPHIE Lacroix (A.). 1. Note sur les cristaux d’olivine des sables de projection de la plaine des Sables (Ile Bourbon). B. S. F. M., VII (1884), p. 172-174. 2. Le volcan de la Réunion. G. R., CLIV (1912), p. 169-174. 8. Les laves du volcan actif de la Réunion. G. R., CLIV (1912), p. 251-257. 4. Sur la constitution minéralogique des volcans do 1a. Réunion. C. R., CLV (1912), p. 538-544. 5. Les roebes grenues intrusives dans les brèches basaltiques de la Réunion; leur importance pour l’interprétation de l’origine des enclaves homoeogènes dans les roches volcaniques. C. R., CLIV (1912), p. 630-635. 6. Sur les zéolitcs des basaltes delà Réunion. B. S. F. M., XXXIV (1912), p. 119-123. 7. Sur l’existence de la pseudobrooldte dans les cavités des stalactites basaltiques de la Réunion. B. S. F. M., XLI (1918), p. 183-186. 8. L’activité éruptive du volcan de la Réunion de 1802 à 1817 d’après les observa¬ tions d’un témoin oculaire. Notice envoyée à Faujas de Saint-Fond le 1 er avril 1817, par M. Hubert résidant à Saint-Benoit dans l’île Bourbon. B. S. G. F.,( 4) XIX (1919), p. 3-10. 9. La Réunion (Érude lithologique), m Minéralogie de Madagascar , III, 1923, p. 227- 237. 10. Succession des éruptions et bibliographie du volcan actif de la Réunion. Bull. Volcanologigue. , N° 3 et 4 (1925), p. 20-56, 1 carte. 11. Une nouvelle éruption du volcan de la Réunion (30-31 décembre 1925). C. R., CLXXXII (1926), p. 505-506. 12. Le volcan de la Réunion. Terre et Vie , t. I (1931), p. 6-14. Cf. aussi au paragraphe. Iles phosphatées, p. 123. b) OCÉAN AUSTRAL ( A ) a) Iles Amsterdam et Saint-Paul. Ces îles ont élé autrefois (1878) visitées et décrites par Ch. Vé¬ lain; les échantillons que j’ai étudiés m’ont élé donnés par ce savant qui, par ailleurs, en avait offert une collecLion au Service de géologie du Muséum. J’ai pu ainsi compléter par une étude chimique les données antérieures dues à Vélain et à Reinisch (do¬ cuments recueillis par Drygalski). 1. Ces îles sont actuellement rattachées au Gouvernement général de Madagascar. — 105 — L’île d’Amsterdam est constituée uniquement par des basaltes doléritiques ou porphyriques à grands cristaux de plagioclases basiques. Des basaltes encore, généralement, et des salcalavites constituent l’île Saint-Paul; ils sont doléritiques, compacts, ou porphyriques. Des cristaux isolés d’anorthite ont été recueillis dans leurs tufs. Ces basaltes sont accompagnés de rhyolitoïdes alcalines, généra¬ lement rubéfiées : certaines d’entre elles paraissent même être hyperalcalines, car il y reste quelques traces d’amphibole bleue ayant résisté à la décomposition. BIBLIOGRAPHIE Lacroix (A.). 1. Iles Amsterdam et Saint-Paul, in Minéralogie de Madagascar, t. III (1923), p. 240-243 P) Archipel de Kerguelen. Cet Archipel comprend une grande île, extraordinairement dé¬ coupée, creusée de fjords profonds; elle est entourée de 130 îles plus petites et d’environ 160 roches; l’ensemble est en partie cou¬ vert par des glaciers inexplorés. Kerguelen est inhabitée, mais fréquentée par des baleiniers et des chasseurs de phoques. Plusieurs expéditions anglaises et allemandes en ont rapporté de nombreux matériaux lithologiques qui ont été décrits par J. Roth, Renard et plus récemment Reinisch. Malgré les travaux de ces savants, j’ai trouvé des faits nouveaux intéressants, et d’importance, dans l’étude des documents rapportés au Muséum par MM. Bossière et surtout par MM. Rallier du Baty et Loranchet, puis Étienne Peau. Une observation analogue à celle formulée plus haut au sujet des Comores doit être faite ici. L’on n’a signalé jusqu’ici, en place, que des roches volcaniques, mais dans les collections précitées, j’ai trouvé la preuve de l’existence de nombreuses roches grenues : il me semble assez vraisemblable qu’elles ne constituent pas un substratum ancien, elles sont probablement intrusives dans les laves, à la façon de quelques-unes de celles de la Réunion et de Madagascar : le fait est démontré pour certaines d’entre elles; pour d’autres la vérification est à faire; il faut espérer que M. Aubert de la Rile, actuellement surplace, apportera des éclair¬ cissements sur cette question. — 106 — Aucune observation précise n’a été faite jusqu’à présent sur l’âge des éruptions de Kerguelen; il semble qu’il n’existe plus guère d’appareils conservés, sauf dans quelques cas, peut-être ces îles ont-elles subi une érosion considérable ; mais il ne faut pas oublier que l’on ne connaît encore que très peu de chose sur leur constitu¬ tion, une partie seulement de leurs côtes ont été explorées. En tous cas, la fraîcheur de beaucoup de leurs laves fait penser que la fin de l’activité éruptive n’est sans doute pas très lointaine. J’ai trouvé dans les collections de M. Peau la preuve de l’exis¬ tence d’une série volcanique ancienne, constituée par des spiliies, porphyriques, vacuolaires ou bréchiformes, riches en albite, épi- do te, delessite, calcite : ces roches diffèrent complètement des laves en place dont je vais m’occuper exclusivement plus loin. I. — MINÉRAUX D’INTÉRÊT ÉCONOMIQUE Il n’existe aucun minéral important d’intérêt économique. Le prétendu charbon qui a été signalé n’est qu'un lignite souvent pyriteux formant des lits dans des tufs intercalés entre des coulées basaltiques. Les concrétions siliceuses rappellent, en moins bien, celles exploitées à Madagascar. II. — MINÉRAUX D’INTÉRÊT SCIENTIFIQUE Les seuls minéraux d’intérêt scientifique qu’ait fourni jusqu’à présent Kerguelen sont des zéolites : (185-189) analcime, chabasie, heulandite, slilbile, dont les cristaux, souvent fort beaux, abondent avec calcite et mésolype fibreuse, dans les basaltes altérés. Il faut signaler encore des produits siliceux de même origine et en particulier de très belles géodes de calcédoine , mamelonnée, blonde, associée à des onyx, des cristaux de quartz (56). La hyalite n’est pas rare. Les jaspes rouges, d’un vert poireau, etc., sont très abon¬ dants. III. — LITHOLOGIE Les laves à faciès basaltique prédominent; ce sont des basaltes P, passant à des andésites augitiques, elles-mêmes apparentées à des téphriloïdes. Les formes doléritiques sont très fréquentes. Les laves foncées sont accompagnées de trachytes phonolitiques, parfois poneeux et de phonolites aegyriniques qui paraissent être antérieures à certains basaltes tout au moins. J’ai étudié encore un pechstein rhyolilique noir, constituant un dyke dans une coulée de basalte. — 107 — Mais plus intéressants que ces roches volcaniques sont des roches grenues, syénites néphéliniques, micromonzonites néphéliniques, essexiles, intrusives dans la série basaltique, à la façon des roches similaires de Tahiti et de la Réunion. Parmi les roches recueillies, à l’état de blocs, par M. Peau, je dois signaler des syénites quarlzifères à lanéite et ægyrine et des granités de composition voisine, des eacrites, auxquelles il faut joindre une série de roches à faciès gabbroïque rapportée récem¬ ment par M. Aubert de la Rüe. Principaux donateurs. — MM. Aubert de la Rüe, Boissière, Loranchet, Étienne Peau, Rallier du Baty. BIBLIOGRAPHIE Aubert de La Rüe. 1. Sur quelques minéraux des îles Kerguelen. B. S. F. M., III (1929), p. 144-147. 2. Sur l’existence de l’agate et du spath d’Islande dans l’archipel de Kerguelen. G. R., CLXXXVIII (1929), p. 1421-1422. Lacroix (A.). 3. Sur l’existence de roches néphéliniques grenues dans l’archipel volcanique de Ker¬ guelen. C. R., CLX (1915), p. 187-190. 4. Les zéolites et les produits siliceux des basaltes de l’archipel de Kerguelen. B. S F. M„ XXXVIII (1915), p. 134-137. 5. Archipel de Kerguelen, in Minéralogie de Madagascar , III, 1923, p. 243-247. 6. Les roches éruptives grenues de l’archipel des Kerguelen. G. E.,CLXXIX (1924), p. 113-119. y) Iles Crozet. Les îles (anglaises) Marion situées par 46° de latitude Sud, au S.-S.-W. de Madagascar et les îles (françaises) Crozet (Posses¬ sion, etc.), situées à peu près sur le même parallèle, à 510 milles plus à l’Est, sont désertes et essentiellement volcaniques. Leurs laves très analogues, ont été décrites, les premières par Renard, les secondes, par Reinisch. Les quelques échantillons que nous possédons et qui ont été étudiés sont des basaltes (Marion), des basaltes (3, des basanitoïdes et des [ankaramiies (Crozet). Ces roches offrent beaucoup d’analogie avec celles de Nosy-bé. — 108 — c) OCÉAN PACIFIQUE A l’exception de l’atoll de Clipperton ( 1 ), situé dans le Pacifique du Nord, à environ 1.100 kilomètres au S.-W. de la côte du Mexique, les îles françaises du Pacifique sont concentrées dans la partie centrale de l’Océan, au sud de l’Équateur. Celles du Pacifique austral sont les suivantes : Archipel de la Société. Il comprend deux groupes, les Iles du Venl ; Tahiti, Moorea, Mehetia, Tubuai-Manu et la petite île co¬ rallienne Tetiaroa et les Iles Sous le Vent : Maupiti, Bora-Bora, Tahaaa, Raiatea, Huahine, et les îlots coralliens Motaiti, Hopclia, Scilly, Bellinghausen. L’ Archipel Tubuai ou austral, situé au Sud du précédent, com¬ prend sept îles alignées W.-N.-W. sur 950 milles : Maria, Rimatara, Rurutu, Tubuai, Raivavae, Rapa, Marotiri (îlot de Bass). L 'archipel des Marquises comprend trois séries d’îles. Au N., Hatutu et Eiao (Masse), Motu hiti; au centre, Nuku hiva, Ua Huka, Ua Pou : au Sud, Hiva hoa, Tahuata, Motane, Fatu hiva. Iles Gambier. — A l’extrémité S.-E. de la poussière d’iles cora- liennes des Tuamotu, et parmi lesquelles se trouve Makatea, existe un petit archipel volcanique, celui des Gambier, dont l’île prin¬ cipale est Mangareva. Après de très longs efforts, j’ai pu obtenir et étudier des séries de laves de toutes ces îles, à l’exception do quatre d’entre elles, d’abord particulièrement difficile et de peu d’importance : Maria et Rimatara, dans les Tubuai; Hatutu et Motu-hiti, dans les Mar¬ quises. I. — MINÉRAUX D’INTÉRÊT ÉCONOMIQUE Le seul produit minéral d’intérêt économique dans les Pos¬ sessions françaises de VOcéanie est le phosphate de chaux, de l’île calcaire Makatea (Tuamotou) dont il est question p. 125: ce minéral n’a pas été rencontré dans les îles volcaniques de l’Archipel. Le prétendu charbon de Rapa est un lignite, intercalé dans les tufs basaltiques. Des laves altérées et pyritiséesexistent à Rurutu, mais elles sont sans intérêt économique. Les terres rouges des Tubuai sont employées localement comme ocre. (*) Sur le bord de l’atoll de Clipperton se trouve une petite butte (dôme?) de trachyte : il a été signalée par sir Jethro Teall qui a bien voulu nous en envoyer un fragment; il n’est intéressant qu’à cause de sa phosphatisation. (Voir p. 125). — 109 — II. - MINÉRAUX D’INTÉRÊT SCIENTIFIQUE L 'olivine, en gros grains jaunes transparents, et Vaugile en cris¬ taux de plus d’un centimètre, à formes nettes, sont parmi les élé¬ ments des ankaramites et des océanites. (158). Haüyne. Ce minéral, d’un très beau bleu foncé ou d’un vert bleuâtre, sc trouve dans les Lahitites de Vairao en cristaux atteignant 3 centimètres; ce sont les plus gros cristaux de ce minéral que je connaisse. (265). Thalite (silicate hydraté de magnésie) dans les cavités des basaltes de Tahiti. Certains basaltes de la vallée de Papenoo, à Tahiti, et ceux de Mangareva (Gambier) renferment de très belles géodes de cris¬ taux de diverses zéolites (285-289), chabasie, analcime, christia- nile, gismondine, ainsi que des fibres de mésole et de mésolile. III. — LITHOLOGIE C’est l’étude de nos collections de Tahiti qui m’a permis de montrer, dès 1904, que les roches de cette île, contrairement à l’opinion courante d’alors n’avaient pas la composition des laves circum-pacitiques, mais celle des roches, dites atlantiques. Depuis lors, j’ai précisé ces conclusions que des recherches de divers savants, en même temps que les miennes, ont permis d’étendre à toutes les roches intra pacifique s. Ces laves sont essentiellement de faciès basaltique; les basaltes a sont rares; ce sont le plus souvent des basaltes P ou des basanitoïdes, c’est-à-dire des roches basaltiques à silice déficitaire se traduisant dans le calcul par l’apparition d’une proportion importante de néphéline virtuelle existant à l’état potentiel dans le verre ou de carnégiéite dans le plagioelase; ces roches sont accompagnées de types mélanocrates, ankaramites et océanites, mais ces laves noires sont associées aussi à des types de couleur plus ou moins claire ( andésites augitiques, trachyles et enfin phonolites), beaucoup moins abondantes. Dans plusieurs îles, j’ai découvert, en outre, des séries intrusives de roches grenues dont les types les plus variés et les plus com¬ pliqués se trouvent à Tahiti, où ils constituent une série néphéli- nique, alors que dans d’autres îles (Tahaa, Bora-Bora), ce sont des gabbros. Si l’étude minéralogique et chimique permet d’établir une grande parenté entre toutes les roches des îles du Pacifique cen¬ tral austral — il faut, en effet, ajouter aux îles françaises les îles 110 — Samoa et l’Archipel de Cook—il est possible d’établir parmi elles certaines catégories que j’ai groupées en trois séries. Série néphélinique. — Cette série lithologique est caractérisée par la présence d’une importante quantité de néphéline, virtuelle ou exprimée. Les roches de ce genre sont, à la vérité, parfois ac¬ compagnées d’autres, dépourvues de néphéline, mais celles-ci ne jouent qu’un rôle minuscule. Tahiti et Taiarapu constituent, dans le Pacifique, l’exemple le plus caractéristique de districts de roches sodiques et riches en silice déficitaire, qui entraîne la production de feldspathoïdes. La grande masse des montagnes de ces îles jumelles est constituée par des basanitoïdes, souvent riches en gros cristaux d’olivine et d’augite, passant à des ankaramiles. Quelques coulées de ba¬ saltes (3 et d'andésites labradoriques P leur sont associées. A ces roches épanchées, il faut en ajouter d’autres, Irachtjtes pho- nolitiques et phonoliles, dont la mise en place est postérieure à une partie au moins des roches noires. Peut-être en est-il de même pour un type lithologique nouveau, que j’ai nommé lahiiite, remar¬ quable par ses beaux, cristaux d’haüyne bleue et dont une variété néphélinique, plus potassique, a été appelée taulirite par Iddings. Dans le centre de l’île,au milieu de ces laves à faciès basaltique, ont fait intrusion des roches grenues, ou doléritiques, riches en grands cristaux de hornblende : théraliles et roches néphéli- niques connexes ( luscladites, berondriles, mafraïles, yamaskite, diopsidite à olivine, etc..). Ces roches,de couleur sombre, sont tra¬ versées par de gros dykos leucocratcs de monzoniles et de syéniles néphéliniques qui, à leur tour, renferment des dykes étroits de tinguaïtes, fourchites, monchiquites, camptonites. La discussion d’un grand nombre d’analyses chimiques des laves dépourvues de néphéline exprimée et des roches grenues néphéliniques m’a conduit à démontrer l’homologie magmatique des unes et des autres. A cette série, il faut rattacher l’île Mehetia. Les énormes distances séparant les diverses îles de l’Archipel Tubuaï expliquent que ces îles ne constituent pas un groupement lithologique homogène. L’île Tubuaï doit être rattachée à Tahiti, avec ses phonoliles, ses basanitoïdes et ses ankaramiles, tandis que Raivavae ne renferme que des basanitoïdes, des basaltes P et des ankaramiles. Il est curieux de constater que la petite île Ua Pou, malgré sa proximité de Nuku hiva, diffère complètement de celle-ci au point de vue de sa composition lithologique. La base de l’île est formée — 111 — par des basaniloïdes et des basaltes P, mais tous les pitons aigus, aux formes si caractéristiques, qui constituent ses crêtes, sont constitués par des phonolites très néphéliniques, dont quelques-unes renferment de la leucite : c’est le seul exemple d’une telle compo¬ sition dans le Pacifique. Parmi ces phonolites se trouvent les roches les plus riches en soude des îles océaniques; seules peuvent en être rapprochées les phonolites de l’archipel de Cook. » Série intermédiaire. — Comme la précédente, cette série renferme des roches à néphéline, exprimée ou virtuelle, et d’autres, sans feldspathoïdes, mais l’importance relative de ces deux groupes de roches est renversée; ce sont les dernières qui prédominent. Cette série est moins homogène que la précédente. Il faut réunir Moorea, malgré sa proximité de Tahiti, à Raiatea et à Huahine. Les basaltes de Moorea sont du type pet sont accom¬ pagnés d 'ankaramites et d 'océanites; il existe aussi des trachyles phonolitiques, un peu néphéliniques et une laiite, la seule roche du Pacifique un peu plus potassique que sodique. A Raiatea, une série basaltique semblable à la précédente est associée à une andésite oligoclasique et à des trachyles phonolitiques, passant à des phonolites. La constitution de Huahine est analogue, mais sans andésite. Peut-être faut-il ajouter à cette série Bora-Bora,entièrement basaltique, mais ses basaltes (3' renferment un peu de néphéline vir¬ tuelle et sont traversés par des intrusions de gabbros et de pegma- titoïdes p. Enfin, parmi les îles Tubuaï, Rurutu est constituée par des ba¬ saltes p, des basanitoïdes et des ankaramites, alors que Rapa, plus complexe, renferme, en outre, des andésites labradoriques, des tra- chyles néphélinifèrcs et des intrusions de luscladite ; c’esL une ana¬ logie avec Tahiti. Série sans néphéline. — Plus variables que les séries précédentes sont les combinaisons lithologiques de cette série. Dans les Marquises, Nuku Hiva et Ua Huka ont sensiblement la même composition; les basaltes a ou P, passant à des ankara¬ mites, sont associés à des andésites andésiniques a ou p, à des latites et surtout à des trachyLes a ou p. Eiao (Masse) ne renferme que des roches noires ( basaltes , océa- nile et andésite augitique. Iliva Oa ne contient que des basaltes P et des andésites et un gros dylce de gabbro. Il en est de même pour Fatu hiva et Tahuata, où a été trouvé, en outre, un dyke de basanitoïde. — 112 — Les îles Gambier sont uniquement basaltiques, avec des ankara- mites et surtout des océaniles. C’est de Putua, à Mangareva, que provient l’océanite la plus riche en olivine connue. A Tahaa et Maupiti, les basaltes P dominent, accompagnés de basalte analcimique, de gabbros et d’une latite a. A Maupiti, des basaltes a et p et une intrusion d’un gabbro k olivine sont associés à une andésite andésinique et à une doréite. Enfin Tubuaï Manu (Maiao), en dépit de sa proximité de Tahiti, ne renferme que des basaltes P et des andésites andésiniques. Après être restées pendant longtemps parmi les moins connues, dans le monde, au point de vue pétrograpliique, les îles du Paci¬ fique cenLral ont beaucoup attiré l’attention depuis quelques années. Ce sont, avec les Comores, les seules, parmi les Colonies françaises, où des études lithologiques, autres que les miennes, aient été faites méthodiquement. Je Liens à citer à ce sujet les travaux de mes collègues anglais ou américains MM. Marshall, Campbell Smith et Chubb, Iddings, H. Washington et Miss Kayes. Principaux donateurs. — M. le gouverneur Bouge, M. Brisson, M me Brouard, MM. L.-J. Chubb, Colin, Deflesselles, l’amiral Dumont-d’Urville, Jardin, Keraoult, P. Marshall, Martin, D r Rollin, Saget, W. Campbell Smith, Tillinac, Touze. BIBLIOGRAPHIE Abrard (R.). 1. Contribution à l’étude géologique des îles Marquises et Gambier. Cong. Soc. sav. Dijon, 1923, p. 127-129. Jardin (E.). 2. Essais sur l’histoire naturelle de l’archipel de Mendana ou des Marquises. l re Par¬ tie : Géologie et Minéralogie (roches déterminées par L. Cordier). Mém. Soc. Sci. nat. de Cherbourg , IV (1856), p. 49-64. Lacroix (A.). 3. Les roches à néphéline de Tahiti. C. R., CXXXIX (1904), p. 953-956. 4. Note sur la minéralogie de Tahiti. B. S. F. M., XXVII (1904), p. 272-279. 5. Conséquences générales à tirer do l’étude de la constitution pétrographique de Tahiti. C. R ., CLI (1910), p. 121-126. 6. Les roches alcalines de Tahiti. B. S. G. F., (4) X (1910), p. 91-124, 2 pl. 7. Le soi-disant granité de Bora-Bora. C. R. Soc. géol. France , (1916), p. 178-179. — 113 — Lacroix (A.). 8. Sur quelques roches volcaniques mélanocrates des Possessions françaises de l’Océan Indien et du Pacifique. C. R., CLXIII (1916), p. 177-183. 9. Les laves à haiiyne de l’Auvergne et leurs enclaves homœogènes : importance théorique de ces dernières [Définition des tahitites]. C. R., CLXIV (1917) p. 581-588. 10. Archipel de la Société (Tahiti, ete.), in Minéralogie de Madagascar, III (1923), p. 279-289. 11. La constitution lithologique des îles volcaniques de la Polynésie australe. Proceed, Third Pan-Pacific Congress. Tokyo, (1926), p. 734-757. 12. La constitution lithologique des volcans du Pacifique central austral. C. R., CLXXXV (1927), p. 425-428. 13. Ibid. Bull, volcandlogique. , N”‘ 13-14 (1927), p, 218-231. 14. La. constitution lithologique des îles volcaniques de la Polynésie australe. Mém. Ac. des Sci. LIX (1927), p. 1-82, 1 carte. 15. Les pegmatitoïdes des roches volcaniques à faciès basaltique. G. R„ CLXXXVII (1928), p. 321-326. 16. Nouvelles observations sur les laves des îles Marquises et de l’île Tubuai (Poly¬ nésie australe). C. R., CLXXXVII (1928), p. 365-369. 17. Nouvelles observations sur les laves des îles Sous-le-Vent de l’Archipel de la Société. C. R.,, CLXXXVII (1928), p. 397-401. 18. Sur la constitution des laves de l’île Mehetia (Archipel de la Société). G. R. CLXXXVII (1928), p. 857-860. 19. La constitution minéralogique et chimique des laves intrapacifiques (Pacifique cen¬ tral austral). Proceed. Fourth Pacific Science Congress. Java, (1929), p. 941-950. 20. La composition des laves de l’île Eiao (Masse) (Archipel des îles Marquises). B. S. G. F. (5), I (1931). (Sous presse). 21 Les phonolites néphéliniques et leucitiqucs de l’île Ua Pou (Archipel des Marquises) G. R., CXLIII, 1931, p. 1161-1166. Michel-Lévy (Albert). 22. Examen pétrographique de quelques roches volcaniques des îles Tuamotou et de l’île Pitcairn. G. R., t. CXLI (1905), p. 895-897. d) COTE DES SOMALIS Magmatiquement la Côte des Somalis est à rapprocher des îles océaniques, aussi m’en occuperai-je à la suite de celles-ci, malgré leur situation continentale. Cotte Colonie située sur le bord de la mer Rouge fait partie delà zone del’Afar (comprise dans le sens d’Edw. Suess), effondrée au pied du massif ancien abyssin, au N.-W. du haut plateau Somali, au Sud; la Mer Rouge est àl’Est. Sonsolest uniquement volcanique, constitué par une succession de coulées rhyolitiques, intercalées entre des coulées basaltiques. Dès 1899, j’ai montré le caractère hyperalcalin de ces rhyolites. Supplément 1931. 8 — 114 — Depuis lors, cette région a été explorée et décrite par plusieurs de mes élèves, MM. Arsandaux, Teilhard de Chardin et Lamare et j’y ai fait moi-même une rapide excursion. I. - MINÉRAUX D’INTÉRÊT ÉCONOMIQUE Il n’y a à signaler à cet égard que les salines exploitées sur le bord de la mer à Djibouti et le gisement de sel du lac Assal qui contient une quantité appréciable de chlorure de potassium. 11. — LITHOLOGIE Les basaltes appartiennent à des lypes P, assez variés au point de vue de la composition et de la structure; ils sont aphanitiques, doléritiques ou porphyriques, et alors, soit à plagioclases, soit à olivine et augite; dans ce dernier cas, ils passent à de véritables ankaramites. Ces basaltes renferment parfois des concrétions siliceuses, des cristaux de calcite dus à des altérations secondaires. Plus intéressante est la série rhyolitique hyperalcaline, compre¬ nant des types presque hololeucocrates ( comendiies ) et d’autres ( pantellériies), riches en minéraux ferro- ou ferrisodiques, exprimés ou virtuels. Des récoltes récentes de MM. Teilhard de Chardin et Lamare faites au Mont Fantalé, sur le trajet abyssin du chemin de fer de Djibouti à Adis Abbada, m’ont fourni l’occasion de préciserla cons¬ titution de ces roches, du point de vue minéralogique et chimique, de montrer leur continuité et de mettre en évidence deux faciès, l’un, pyrogène souvent obsidiennique, renfermant parfois des phénocristaux de cossyrite et des mierolites d’ægyrine aciculaire; l’autre, pneumatogène, riche en ægyrine, riebeckitc, cossyrite pœci- litiques, en orthose sodique sphérolitiquc, en quartz, parfois même en associations micropegmatiques de ces deux derniers minéraux. Cette forme pneumatogène renferme des lithophysos d’un grand intérêt pour la discussion des phénomènes d’autopneumatolyse des magmas volcaniques. Cette série rhyolitique, retrouvée par M. Lamare dans l’Yémen, est remarquablement analogue, pour la forme pyrogène, aux pan- tellérites de Pantellaria, pour la pneumatogène, aux comendites et aux pantellérites du Hakutosan en Corée et de l’Est africain. L’ensemble de cette province pétrographique Somali peut être comparé aussi à celles de i’W. et du N.-W. de Madagascar. Principaux donateurs. — MM. M. Arsandaux, M. Dreyfuss Girod, A. Lacroix, Tristan Lacroix, Lamare, Teilhard de Chardin. BIBLIOGRAPHIE Arsandaux (H.). 1. Contribution à l’étude des roches sodiques de l’Est africain. C. R., CXXXVII (1903), p. 876-879. 2. Contribution à l’étude des roches basaltiques de l’Est africain. G. R., CXXXVII (1903), p. 1308-1811. 3. Résultats pétrographiques d’un voyage dans le pays Somali-Dankali et en Abyssi¬ nie. G. R. Gong. Soc. Sav. (1904). 4. Résultats pétrographiques du voyage de MM. de Rothschild dans le pays Somali- Dankali et en Abyssinie (en eollab. avec M. H. Neuville). Bul. Muséum , n° 3 (1905), p. 204-213. 5. SurPextension des roches alcalines dans le bassin de l’Aouache. C. R., CXL (1905), p. 449-451. 6. Contribution à l’étude des roches alcalines de l’Est africain. Mission Duchêne Fournet (Thèse de doctorat). Paris, 1906, 100 p., 20 fig. etlOpl. Lacroix (A.). 7. Sur les rhyolites à ægyrine et riebeckite du pays des Somalis. C. R., CXXVIII (1899), p. 1353-1356. 8. Les rhyolites ; etlestrachyteshyperalcalins quartzifères, à propos de ceux delà Corée. G. R., CLXXXV (1927), p. 1410-1415. 9. Plateau abyssin et somali. Afar, in Minéralogie de Madagascar. T. III (1923), p. 272-274. 10. Les roches hyperalcalines du Massif de Fantalé et du col de Balla (Abyssinie). Mém. Soc. géol. France (N. S.), VI (1931), Mém. n° 4, p. 59-102,. Lamare (P.). 11. Les manifestations volcaniques post-crétacées de la Mer Rouge et des pays limi¬ trophes. Mém. Soc. géol. France (N.S.), VI (1931), Mém., n° 14, p. 21-48. Teilhard de Chardin (P.). 12. Observations géologiques en Somalie française et au Harrar. Mém. Soc. géol. France, NS, VI (1931), p. 5-20, Mém. n° 14. B. — LES PETITES ANTILLES Martinique et Guadeloupe La composition des laves de* volcans de la Martinique, de la Guadeloupe et de ses dépendances, les Saintes, aussi bien que celle des Colonies anglaises voisines (la Dominique, Sainte-Lucie, Saint- — 116 — Vincent) offrent un contraste frappant avec la composition des laves des îles Océaniques. Lithologiquement, les Petites Antilles doivent être rattachées à la ceinture des volcans eircumpaciliques et particulièrement à ceux qui, en Amérique, longent la bordure de l’Océan, depuis les îles Aléoutiennes jusqu’à la Patagonie. Les basaltes n’y jouent plus qu’un rôle restreint et constituent des types étroitement délimités; les trachytes et les phonolites, et d’une façon plus générale toutes les roches à feldspathoïdes, sont absentes. Les roches prédominantes constituent une série dacito- andésitique. Dans ces îles, l’activité éruptive semble avoir débuté au cours du Tertiaire et certainement au moins à partir de l’Oligocène. Il n’existe plus de volcans en activité qu’à la Montagne Pelée (Marti¬ nique) et à la Soufrière de Saint-Vincent. Quant à la Soufrière de la Guadeloupe; elle est réduite à une phase soll'atarierme, avec fume¬ rolles dégageant surtout de l’hydrogène sulfuré et déposant d’abon¬ dants cristaux de soufre sur des laves aujourd’hui entièrement transformées en opale. L’éruption catastrophique de la Montagne Pelée, en 1902, a eu une douloureuse importance au point de vue humain, puisqu’elle a coûté la vie à la ville de Saint-Pierre et à ses trente mille habi¬ tants, mais elle a permis d’étudier ce type de volcan plus à fond que ne l’avait été aucune autre éruption. Toutes les manifesta¬ tions de celui-ci ont été notées, enregistrées, photographiées, pendant plus d’une année par mes soins et ceux de mes collabo¬ rateurs de la mission scientifique que j’ai dirigée alors à la Marti¬ nique. Il s’est trouvé que cette éruption a présenté des phénomènes qui n’avaient pas été constatés jusqu’alors, aussi l’année 1902 a-t-elle fait époque dans l’histoire du volcanisme. Les caractéristiques essentielles de cette éruption ont consisté dans la formation d’un dôme par l’extrusion d’un magma daci- tique très visqueux, dans un vieux craLère. A la partie supérieure de ce dôme s’est produite l’extrusion, à l’état solide, d’une aiguille rocheuse dont l’ascension et la destruction ont été suivies pendant plus d’une année, nuit et jour. La démonstration de tous les détails de ce phénomène nouveau est d’une importance capitale pour le volcanisme. En même temps, de ce dôme en voie de construction, partaient des nuées ardentes , le phénomène des¬ tructeur do Saint-Pierre dont j’ai fait une minutieuse étude. Ce phénomène, qui n’avait encore été décrit dans aucun volcan, accumulait sur les flancs de la montagne, dans un secteur toujours le même, une masse énorme de matériaux, à haute température, qui a persisté pendant plus d’uite année. L’abondance des pluies tropicales déterminant l’arrivée d’une grande quantité d’eau dans les vallées remblayées par ces matériaux à température élevée, — 117 — entraînait la production de phénomènes pseudovolcaniques, de fumerolles secondaires sans racine, et aussi de torrents boueux chauds dont l’étude a été minutieusement faite. Une fois réa¬ lisé le refroidissement de ce qui restait de ces matériaux rejetés par l’éruption, les phénomènes torrentiels ont continué à se pro¬ duire, avec leur caractère destructeur, mais ils n’avaient plus de volcanique que les roches et les boues transportées. Une nouvelle éruption se poursuit depuis la fin de 1929. Le dôme de 1902-1903 a été en partie détruit; sur sa place, s’édifie, par le même mécanisme (nuées ardentes d’avalanche), un nou¬ veau dôme de mémo composition. La constitution minéralogique de la Martinique et de la Gua¬ deloupe étant la même, dans ce qui va suivre, je n’établirai pas de distinction entre les deux îles. I. — MINÉRAUX D’INTÉRÊT ÉCONOMIQUE Le sol ne fournit aucun minéral intéressant au point de vue économique; des recherches de pétrole dans les formations oligo¬ cènes du S.-W. de la Martinique n’ont donné que des résultats né¬ gatifs. Le gisement phosphaté de l’îlot do la Perle, sur la côte Nord de la même île, dont il est question page 125, n’a qu’un intérêt théo¬ rique. Le soufre des fumerolles a été recueilli parfois (Guadeloupe), mais il n’existe pas en quantité vraiment industrielle. II. - MINÉRAUX D’INTÉRÊT SCIENTIFIQUE A la Soufrière de la Guadeloupe, il faut citer de beaux échan¬ tillons de soufre cristallisé, formés dans des fumerolles sulfhy- driques; on les trouve envahissant même des terrains encore cou¬ verts de végétation, lorsque les fumerolles se déplacent sur les pentes de la Soufrière. De jolis cristaux de réalgar y ont été aussi observés. Des fumerolles de même nature se rencontrent dans le dôme de la Montagne Pelée. J’y ai suivi pendant tout mon sé¬ jour l’action progressive de l’acide sulfurique sur les daciloïdes, peu à peu transformées en opale, avec, comme minéral transitoire, la natro-alunite et le gypse. Au cours de l’éruption, des fumerolles à haute température, dans quoi se sublimait du sulfate de sodium m’ont permis de recueillir et d’observer la forme uniaxe et optiquement négative ( métal hé - nardite) de ce minéral se formant au-dessus de 500° C.; elle n’avait pas encore été observée dans la nature; au bout de quelques — 118 — jours, elle se transformait en thénardite (97), la seule forme stable à basse température. Nous possédons de beaux cristaux d'hématite spéculaire prove¬ nant des fentes d’une andésite de la rivière Duplessis (Guade¬ loupe). Dans la partie ancienne de la Martinique, au Morne des Pétri¬ fications, situé à l’extrémité S.-E de l’lle et constitué par des tufs basaltiques oligocènes; il existe en abondance des bois silicifiés et de belles géodes de calcédoine (156) et diverses variétés de jaspe. Le basalte du même gisement est riche en zéolites (185-189) ( mésotype , analcime, heulandilc, stilbile). III. — LITHOLOGIE Dans toutes les Antilles, et particulièrement à la Martinique et à la Guadeloupe, la série dacito-andésitique a pour termes ex¬ trêmes des dacites, oligoclasiques, andésiniques ou labradoriques, et des andésites renfermant les mêmes feldspaths et une quantité variable des mêmes minéraux ferromagnésiens, mais les roches saturées sont relativement peu abondantes et les andésites a sont de beaucoup les plus fréquentes. Toutes ces roches présentent les mêmes plagioclases, très zonés, avec association de types pauvres et de types très riches en anorthite, quelle que soit la teneur en silice de la roche. L’hypersthène est fréquent, généralement asso¬ cié à l’augite, quelquefois à la hornblende, plus rarement à la bio- tite qui se rencontre surtout dans les types les plus riches en silice libre. L’olivine réactionnelle n’est jamais abondante, mais elle est très fréquente dans ces roches à silice libre. Quelques roches ren¬ ferment du grenat almandin, ou de la cordiérite en gros grains bleus; ce dernier minéral était instable dans le magma, aussi a-t-il été en partie épigénisé par des plagioclases très basiques, de l’hypers- thène et du spinelle. Les dacites d’un gisement déterminé, tel que les pitons du Car- bet, à la Martinique, renferment, en outre des minéraux précédents, de gros cristaux bipyramidés de quartz dans une pâte qui peut être vitreuse, microlitique, feldspathique, sans quartz, ou enfin micro¬ grenue, riche en quartz, sans que la composition chimique change. Ces variations sont donc dues uniquement à des conditions variées de cristallisation. Les mêmes particularités ont été réalisées dans la lave de 1902, avec cette seule différence qu’il n’y existe pas de phénocristaux de quartz; la composition chimique est, d’ailleurs, la même que celle de la dacite du Carbet. Ce sont, ces faits qui m’ont conduit à proposer le mot de dacitoïde pour désigner toutes les roches de la famille dacitique, dans quoi la silice libre reste à l’état 119 — potentiel; dans les laves de la Montagne Pelée, elle atteint 20 0/0. Au cours de cette éruption de 1902, pour la première fois, il a été donné de voirie quartz apparaître dans une lave en voie de conso¬ lidation; je me suis attaché à en expliquer la production qui a suivi celle de la tridymite. Les daciles et les dacitoïdes des Antilles sont riches en enclaves homoeogènes, hyalodolèritiques, riches en hornblende; leur étude m’a conduit à montrer la généralité de l’existence de telles enclaves dans les dacites de nombreux autres centres volcaniques et de mettre en évidence leurs relations chimiques avec la roche englo¬ bante (quantité plus grande d’éléments colorés et d’anorthite, proportion moindre de silice libre). Notons enfm que parmi les matériaux de projection de l’érup¬ tion de 1902 se rencontrent toute une catégorie de laves à cordié- rite, dans quoi une partie au moins de ce minéral s’est formée par voie pneumatolytique. J’ai recueilli des roches semblables parmi les produits de projection de la Soufrière de l’île Saint-Vincent, lors de son éruption de 1902. De véritables basaltes existent à la Guadeloupe et aussi, mais à l’état subordonné, à la Martinique; à l’îlot dos Ramiers (baie de Fort-de-France), les pores d’un basalte doléritique sont riches en petits cristaux d’hypersthène d’origine pneumatolytique, minéral qui n’existe pas comme élément normal de la roche. Le laboratoire possède une abondante collection de toutes ces roches et aussi des diverses modalités de bombes en croûte de pain, caractéristiques des explosions vulcaniennes du début de l’éruption de 1902, et enfin des brèches ignées produites dans le dôme. On peut y voir aussi une intéressante collection, qui ne se rap¬ porte plus qu’indirectement au volcanisme, mais qui est impor¬ tante pour la discussion de la genèse de certaines roches. Une fois la ville de Saint-Pierre renversée par la nuée ardente du 8 mai 1902, un violent incendie, allumé parles feux domestiques, a brûlé tous les matériaux combustibles de certaines maisons; quelques-unes d’entre elles ont été transformées pendant des se¬ maines en véritables brasiers qui ont fondu les murs construits en galets de dacitoïdes, cimentés par du mortier de chaux de polypiers et par du sable volcanique. Il s’est produit ainsi de véritables petites coulées englobant des fragments de charbon de bois : celui-ci a déterminé des phénomènes de réduction dans ce magma artificiel dont l’évolution de la recristallisation a pu être suivie. Ailleurs, la fusion des murs, de la cendre récente qui les couvrait, des objets métalliques contenus dans les maisons et oxydés au contact de l’air, des vitres, etc., a constitué des magmas locaux de compo¬ sition hétérogène qui, grâce à un refroidissement très lent, ont — 120 — pu cristalliser en donnant une foule de minéraux de synthèse dont j’ai longuement étudié et discutéles propriétés elles associations. Donateurs. — MM. Arsandaux, Boutin, Etchagaray, Guinoi- seau, Lacombe, A. Lacroix, Perney, Frank-Perret, Sévère, Tardon. BIBLIOGRAPHIE a) MARTINIQUE. Arsandaux (H.). 1. Sur l’éruption actuelle de la Montagne Pelée. G. R., CXCI (1930), p. 623-625. C. R., CXC (1930), p. 761-763. j 2. L’éruption actuelle de la Montagne Pelée. G. R. Cong. soc. sav. (1930). Lacroix (A.). 3. Sur la composition minéralogique des roches volcaniques de la Martinique et de Plie Saba. C. R., CXI (1890), p. 71-73. 4. Extrait d’une lettre relative à la mission de la Martinique. C. R., CXXXY(1902), p. 147-150. 5. Sur l’éruption de la Martinique (en commun avec MM. Rollet de l’Isle et Giraud), rapport delà mission envoyée par l’Académie. C. R., CXXXV(1902),p. 377-450. 6. Sur les roches rejetées par l’éruption actuelle de la Montagne Pelée. G. R., CXXXV (1902), p. 451-454. 7. Les enclaves des andésites de l’éruption actuelle de la Montagne Pelée. C. R CXXXY (1902), p. 470-472. 8. Nouvelles observations sur les éruptions volcaniques de la Martinique. G. R., CXXXV (1902), p. 672-674. 9. Sur l’état actuel du volcan de la Montagne Pelée à la Martinique. G. R., CXXXV (1902), p. 771-773. 10. État actuel du volcan de la Martinique. C. R., CXXXV (1902), p. 992-997. 11. Quelques observations minéralogiques laites sur les produits de l’incendie de Saint-Pierre. C. R., CXXXV (1902), p. 1068-1071. 12. Les roches volcaniques de la Martinique. C. R ., CXXXIV (1902), p. 1246-1248. 13. Sur les cendres des éruptions de la Montagne Pelée, de 1851 et de 1902. C. R., CXXXIV (1902), p. 1327-1329. 14. Les roches volcaniques de la Martinique. C. R ., CXXXIV (1902), p. 1369-1371. 15. Sur quelques productions boueuses consécutives à l’éruption de la Montagne Pelée. Revue- générale Sciences, XIV (1903), p. 115-116. 16. Sur quelques faits d’endomorphisme observés dans les ruines do Saint-Pierre (Martinique). C. R ., CXXXVI (1903), p. 28-30. 17. La cordiérite dans les produits éruptifs de la Montagne Pelée et de la Soufrière de Saint-Vincent. C. R., CXXXVII (1903), p. 145-147. 18. Les enclaves basiques des volcans de la Martinique et de Saint-Vincent. C. R., CXXXVII (1903), p. 211-213. 19. Les éruptions de nuages denses de la Montagne Pelée. C. R., CXXXVI (1903), p. 216-218. — 121 — Lacroix (A.). 20. L’éruption de la Montagne Pelée en janvier 1903. C. R., CXXXVI (1903), p. 442-443. 21. Sur les principaux résultats de la mission delà Martinique. (7.7?., CXXXVI (1903). p. 871-876. 22. Sur le gisement de ja calcédoine et des bois silicifiés de la Martinique. B.S. F. M., XXVI (1903), p. 150-152. 23. Observations au sujet de la cristallisation du zinc par recuit, faites dans les ruines incendiées de Saint-Pierre. B. S. F. M„ XXVI (1903), p. 184-188. 24. Diverses notes dans le Journal Officiel de la Martinique sur l’éruption en cours et ses produits (1902-1903). 25. L’éruption de la Martinique. Conférence faite à la Sorbonne à la séance annuelle de la Société des Amis des Sciences. Revue Scientifique XX, (4) (1903), p. 674-686. 26. La Montagne Pelée et ses éruptions. Paris (1904), 662 p. 30 pl. héliogr. et 238 photographies dans le texte. 27. Sur Ja, production de roches quartzifères au cours de l’éruption actuelle de la Montagne Pelée. C. R., CXXXVIII (1904), p. 792-797. 28. Observations faites à la Montagne Pelée sur les conditions présidant à la produc¬ tion de la tridymite dans les roches volcaniques. B. S. F. M.,XXVIII (1905), p. 56-60. 29. Le sulfate de sodium des fumerolles secondaires à haute température de la Mon¬ tagne Pelée, B. S. F. M., XXVIII (1905), p. 60-68. 30. Sur un cas curieux de cristallisation du chlorure de sodium au cours de l’éruption de la Montagne Pelée. B. S. F. M., XXVIII (1905), p. 68-70. 31. Le mode de formation d’un dôme volcanique et la cristallisation des roches érup¬ tives quartzifères, d’après les observations au cours de l’éruption de la Mon¬ tagne Pelée. Revue générale Sciences (avril 1905). 32. Les derniers jours d’Hereulanum et dePompéi. Paris. Institut. Séance annuelle des 5 Académies (oot. 1908). F. Didot, 23 p. In-4°. 33. Contribution à l’étude des brèches et des conglomérats volcaniques. Antilles, 1902-1903; Vésuve, 1906. B. S. G. F. (4), V. 1905, p. 635-685, 4 pl. 34. Les avalanches sèches et les torrents boueux de l’éruption récente du Vésuve, C. R., CXLII (1906). p. 1244-1249. 35. Pompéi, Saint-Pierre, Otlajano. Conférence. Revue Sci. 20, 27 oct. 3 nov. 1906. La Géographie, XVIII. N° 5 (1908), p. 281-296. 36. Sur la constitution minéralogique du dôme récent de la Montagne Pelée, C. R., CXLIV (1907), p. 169-173. 37. La Montagne Pelée après ses éruptions, avec observations sur les éruptions du Vésuve en 79 et en 1906. Paris (Masson), 1908, 136 p. et 82 phot. dans le texte. 38. Dacites et dacitoïdes, à propos des laves de la Martinique. C. I?.,CLXVII1 (1919), p. 297-302. 39. Les caractéristiques lithologiquos des Petites Antilles. Livre jubilaire du Cinquan¬ tenaire de la Société gêol. de Belgique (1926), p. 386-405. 40. Remarques sur les matériaux de projection des volcans et sur la genèse des roches pyroclastiques qu’ils constituent. Livre jubilaire du Centenaire de la Société géologique de France (1930), p. 431-472, 4 pl. — 122 — b ) GUADELOUPE. Lacroix (A.). 1. Sur les andésites et les labradorites à hypersthène de la Guadeloupe. C. R., CX (1890), p. 1347-1350. 2. Sur l’état actuel de la soufrière delà Guadeloupe. C. R., CXXXV1 (1903), p. 656-659. 3. Martinique, Bibl. n° 39. p. 61. C. — NOUVELLES HÉBRIDES Le Condominium de 1906 a établi la eosouveraineté franco-bri¬ tannique sur l’archipel des Nouvelles-Hébrides, situé au Nord de la Nouvelle-Calédonie, dont le gouverneur y est le représentant de la France. Les nombreuses îles de l’archipel, égrénées le long du méridien, sont de nature volcanique, et corallienne; dans certaines d’entre elles, y existent en outre des sédiments miocènes, il s’y rencontre deux volcans actifs, celui d’Ambrym, au centre de l’archipel, et l’Yasowa, dans l’île Tamia, au Sud. Je n’ai étudié que les basaltes de l’éruption d’Ambrym, de dé¬ cembre 1913, qui sont des basaltes andésiniques P et la lave de l’Yasowa qui est une andésite labradorique à pyroxène 3, riche en gros phénocristaux do labrador. Magmatiquement, les laves des Nouvelles Hébrides sont à rap¬ procher de celles de la ceinture circum-pacilîque. Le seul produit minéral fourni jusqu’ici par cette région est le soufre à l’Yasowa et surtout dans les solfatares de Vanoua Lava (îles Banks), dans l’extrême Nord de l’archipel. Principaux donateurs. — MM. J. Kowalski, Robert Lugeon. BIBLIOGRAPHIE Lacroix (A.). La récente éruption d’Àmbrym (décembre 1913) et la constitution des laves de ce volcan. C. R., CLIX (1914), p. 489-495. — 123 — XI LES ILOTS A GISEMENTS PHOSPHATÉS Dans la zone tropicale humide, comprise entre le 18 e degré de latitude N. et le 23 e de latitude S., c’est-à-dire dans la zone où se trouvenL plusieurs de nos Colonies, certains îlots dénudés, servant depuis des siècles de refuge aux oiseaux de mer, sont recouverts par une carapace phosphatée, dans certains cas suffisamment épaisse pour pouvoir être exploitée fructueusement. Cette cara¬ pace est le résultat de l’attaque de la roche sous-jacente par les produits solubles des déjections des oiseaux, entraînés par la pluie, réaction aidée par des actions microbiennes. Mais c’est là un phé¬ nomène déjà ancien, ne se continuant pas de nos jours, du moins sur une grande échelle. L’action de l’atmosphère a fait disparaître complètement tous les sels solubles, a brûlé toute la matière orga¬ nique de ce guano, aussi un intérêt tout spécial s’attache-t-il à l’observation suivante qui montre le phénomène en action. Phosphates de formation actuelle dans les tunnels de lave de la Réunion. — La collection du Muséum renferme un échantillon d’un phosphate hydraté d’alumine et d’ammoniac (131), décrit en 1822 par Vauquelin. Une analyse plus précise m’a montré que c’est là une forme ammoniacale du phosphate d’alumine et de potasse ( minervite) de la grotte de Minerve (Hérault), décrit par Armand Gautier. Lors de mon voyage à la Réunion, j’ai pu ren¬ contrer M. de Villèle, petit fils de Desbassyns, le donateur de 1822. Il savait que son aïeul avait exploité, pour engrais, du guano dans un tunnel de lave s’ouvrant à mi-hauteur de la falaise de la ravine Saint-Gilles. Non sans peine, nous avons pu descendre dans ce tunnel, repaire de chauve-souris, et constater que ses parois et son plancher, fort humides, sont couverts par une sorte de crème, d’un blanc jaunâtre, molle et gluante, qui, par dessiccation a fourni le minéral cherché. Il résulte de l’attaque du basalte par le phosphate bi-ammoniacal soluble des déjections des chauve-souris; il est accompagné d’un autre phosphate rare, la newbéryite (131), connu seulement dans le guano d’Australie et du Chili, et d’un sulfate alcalin nouveau, voisin de la lecontite. Il n’est pas douteux que, dans le cas le plus général, cette minervite ammoniacale, peu stable, est un produit transitoire, elle — 124 — doit se dissocier sous l’influence de l’eau et fournir les phosphates stables, dont il va être question plus loin. On a vu, p. 59, que des gisements morts de minervite d’origine comparable, sont connus dans des grottes en Algérie. La nature des phosphates produits dans de telles conditions est naturellement liée à la nature de la roche, aux dépens de la¬ quelle ils se forment, c’est pourquoi il y a lieu de considérer les deux cas suivants. a) ILES A SUBSTRATUM SILICATE Quelle que soient la nature et la composition de la roche initiale, la marche du phénomène est identique. La silice, les alcalis, la chaux, la magnésie sont éliminées et le produit définitif est, après dissociation du stade transitoire, minervite, un phosphaLe d’alu¬ mine hydraté que j’ai pu assimiler à la variscile, c’est pourquoi j’ai proposé de désigner ce type de transformation sous le nom de (133) variscitisation. Ce minéral, bien cristallisé, existe parfois seul, mais il est souvent accompagné d’un produit colloïde hydraté alumineux qui permet de comprendre pourquoi, dans ce cas, la roche transformée renferme toujours plus d’alumine qu’il n’en faut pour saturer l’anhydride phosphorique. On voit que, d’une façon générale, il y a une certaine analogie entre le mécanisme du phénomène qui nous occupe et celui de la latéritisation. a. Substratum formé par des roches grenues ou métamorphiques anciennes. — Guyane. — L’îlot du Grand Connétable, situé sur la côte de la Guyane, au large de l’embouchure de l’Approuague, renferme un gisement d’un grand intérêt, car c’est là que j’ai ren¬ contré le maximum de pureté du produit phosphaté. Les roches transformées sont des gneiss, plus ou moins amphiboliques, tra¬ versés par des filons de quartz et de dolérite. Le produit de trans¬ formation de toutes ces roches (quartz excepté) est caverneux, blanchâtre, d’ordinaire rougeâtre aux affleurements : il cimente des blocs de roche resiée intacte ou constitue dans celles-ci des veines ayant jusqu’à 2 m. d’épaisseur. Les cavités de la roche phosphatée sont tapissées de concrétions mamelonnées de varis- cite, à structure fibrobacillaire. La variscite est holocristalline et quelquefois mélangée à un phosphate ferrique, la (133) barrandiie, connue jusqu’alors dans un seul gisement, en Bohême. Les impré¬ gnations phosphatées dans le gneiss et dans la dolérite sont, par contre, souvent riches en produits colloïdes. — 125 — Iles de Los. — Le même phénomène a été réalisé à l’île de Corail, aux dépens des syénites néphéliniques, mais là, le produit phos¬ phaté ressemble à de l’opale zonée. [3. Substratum formé par des roches volcaniques. — Le produit phosphaté formé aux dépens de roches volcaniques est beaucoup moins pur que dans le cas précédent, mais son produit cristallisé est encore la variscite. On peut continuer à distinguer ce phos¬ phate impur sous le nom de redondite, donné à un produit ana¬ logue de l’île de Redonda, Antilles, d’où il a été décrit, autrefois comme minéral indépendant, mais il est bien entendu qu’il s’agit là d’un mélange et non d’une espèce minérale distincte. Martinique. — La brèche dacitique constituant l’îlot de la Perle situé sur la côte N.-W. de l’île, est recouverte par une carapace phosphatée concrétionnée, brunâtre, ayant l’aspect d’une opale impure. J’ai trouvé encore le même produit sous forme des sta¬ lactites, à structure concentrique, renfermant des fragments végé¬ taux à structure conservée, dans une grotLe de la dacite de l’îlot du Diamant, sur la côte S. de la Martinique. Clipperton. — Une transformation du môme ordre s’observe à la surface du trachyle de l’atoll Clipperton, dans le Pacifique Nord, au large de la côte du Mexique [Cf. p. 107 (note)]. Notre collection possède un échantillon de cette redondite étudiée par H. Teall. b) ILES A SUBSTRATUM CALCAIRE Plus nombreux et plus intéressants au point de vue économique que les précédents sont les îlots coralliens, dont la surface a été transformée, par le même mécanisme, en un phosphocarbonate de calcium, la (137) collophanite : elle constitue la seule production minérale de ces îles. A la surface, ces dépôts sont parfois incohé¬ rents ou pulvérulents, mais ils deviennent rapidement durs en profondeur, là où le calcaire corallien a été plus ou moins complè¬ tement épigéuisé, louL en conservant souvent sa structure, com¬ pacte, oolithique, bréehiforme, ou coquillère. Des dépôts gypseux se forment quelquefois au milieu d’eux, par suite du dessèchement d’un lagon central. Archipel Tuamotu. — Le gisement le plus important des Colonies françaises, et qui est actuellement activement exploité, se trouve dans file de Makatea, celle des îles Tuamotu, qui est la plus rapprochée de Tahiti. Les calcaires transformés d’âge tertiaire (éocène?), ont été soûle- — 126 — vés jusqu’à 70 m. de hauteur. Ils n’ont souvent pas beaucoup changé d’apparence; leur phosphate est surtout la collophanite; au contact du substratum, elle forme dans celui-ci des veinules. Quand la roche transformée était poreuse ou renfermait des cavi¬ tés à l’état originel, tous ces vides peuvent être remplis par la collophanite parfaitement pure, homogène, à cassure vitreuse. Ces calcaires sont creusés de puits verticaux de corrosion, anté¬ rieurs au soulèvement ; ils ont été sondés jusqu’à une profondeur de 53 m., ils sont remplis par des sables coralliens incohérents phos- phatisés. Clipperton. — Les calcaires coralliens de cet atoll sont aussi phosphâtisés. On trouve donc dans cet îlot les deux types de phosphates. Nouvelle-Calédonie. — Certains îlots coralliens, qui entourent ou avoisinent la Nouvelle-Calédonie, présentent le même phéno¬ mène. Notre collection en renferme notamment des échantillons (petits fragments de coraux blancs intacts, cimentés par la collo¬ phanite jaunâtre (provenant des îles Chesterfield (590 km. à l’W. de la pointe N. de la Nouvelle-Calédonie), et de l’îlot Huon, sur prolongement de l’extrémité N. de l’île. Juan de Nova. — Des phosphates sont également exploités dans l’île Juan de Nova, située sur le parallèle de Beravina, à 80 milles de la côte occidentale de Madagascar. J’en ai fait jadis l’étude et une analyse de M. Orcel a montré que la collophanite de ce gise¬ ment présente la particularité assez fréquente d’être pauvre en carbonate de calcium, la plus grande partie de celui-ci, étant remplacée par une quantité équivalente de chaux, comme cela a lieu dans certaines apatites. BIBLIOGRAPHIE Lacroix (A.). 1. Sur un gisement de redondite à la Martinique, B. S. JF 1 . M., XXVIII (1905), p. 13-16. 2. Sur la transformation des roches volcaniques en phosphate d'alumine sous l’in¬ fluence des produite d’origine physiologique. C, R.,CXLVII (1906), p. 661-664. 3. Formation (de variseite) aux dépens des roches silicatées alumineuses, sous des actions physiologiques (varisoitisation). Minéralogie de la France et de ses colonies , IV (1910), p. 481-484 et 488. 4. Sur l'existence d’une variété de minervite à la Réunion. B. S. F. M.,XXXIII (1910), p. 34-37. 5. Altération d’ordre biologique (phosphatisation) [des syénites des îles de Los]. Nouvelles Archives du Muséum (5) III (1911), p. 90-93. — 127 — Lacroix (A.). 6. Sur les minéraux du guano de la Réunion. B. S. F. M., XXXV (1912), p. 114-119. 7. Les gisements de phosphates de l'ile Juan de Nova. B. S. F. M., XLI (1918), p. 100-103. 8. Les îles à phosphates des Colonies françaises. C. R. Séance Académie Sciences colon., 1931 (sous presse). Orcel (J.). 9. Note sur la composition chimique de la phosphorite de l’île Juan de Nova (Mada¬ gascar). B. S. F. M., XLI (1918), p. 104-108. Vauquelin. 10. Analyse d’un phosphate d’alumine naturel. Ann. Chimie et Physique, XXI (1822), p. 188-196. 128 — XII LES ALTÉRATIONS DES ROCHES DANS LES PAYS INTERTROPICAUX (LATÉRITISATION) A l’exception de l’Afrique du Nord, des îles Saint-Pierre et Miquelon, de l’extrémité méridionale de Madagascar et des îles de l’Océan austral, la plus grande partie de la France d’Outre-mer est comprise dans la zone inter tropicale. Sauf le Sahara central et méridional et la côte des Somalis, nos possessions sont donc des pays de Terres rouges dont la production implique un climat chaud et humide, avec enoutre existence d’une saison sèche. Leur genèse est vraisemblablement en relation avec des micro-organismes, bien que cette hypothèse ait besoin encore d’une démonstration directe. Suivant leur latitude et leur altitude, ces pays présentent tous les degrés possibles du phénomène de la latéritisation; il n’existe plus au voisinage de 2.000 mètres. Il y avait donc lieu de l’étudier d’une façon précise; j’ai été le faire, sur place, en Guinée, au Sou¬ dan, à Madagascar, après en avoir vu les résultats aux Antilles, et plus tai’d, en Indochine, en Malaisie, dans les Indes néerlan¬ daises, etc. D’autre pari, mon ancien élève, M. Arsandaux, l’a étudié en Afrique occidentale et au Gabon. Il a été ainsi possible de recueillir dans ces divers pays une collec¬ tion de produits de la latéritisation des roches les plus diverses (granités, gneiss, gabbros, amphibolites, basaltes, etc.), à partir de la roche inLacLe. Ces échantillons, soumis à des études microsco¬ piques et chimiques qui ont été publiées, sont conservés au labora¬ toire, comme annexe de la collection lithologique. Dans les pays intertropicaux, toutes les roches silicatées alumi¬ neuses peuvent présenter les transformations habituelles aux roches des pays à climat tempéré, c’est-à-dire l’élimination des alcalis, de la chaux, de la magnésie qui conduit à la production de silicates alumineux, mais, sous les tropiques, ces kaolins, ces argiles, renferment généralement plus ou moins d’hydrates d’alu¬ mine et de fer libres; ce sont des argiles lalériliques. Quand la trans¬ formation est poussée plus loin, la silice est peu à peu éliminée, — 129 — pour donner les véritables latérites, ne renfermant plus que des hydrates d’alumine de fer et de titane. Le produit final est quali¬ tativement le même, quelle que soit la roche initiale, à condition bien entendu de ne pas tenir compte du quartz ou autres miné¬ raux restés non altérés, et à condition quq la roche initiale con¬ tienne du fer: celui-ci sc concentre toujours cnsurface, oùils’oxyde. Il existe à Madagascar de véritables latérites, dans le sens que je donne à ce terme, qui sont blanches, parce que les roches ini¬ tiales, granités et pegmatites, étaient hololeucocrates.^La couleur rouge, si die est très fréquente dans les latérites, ne doit donc pas entrer nécessairement dans leur définition. Du point de vue minéralogique, j’ai distingué, suivant l’état moléculaire de l’hydrate d’alumine, les latérites gibbsitiques, oùcet hydrate est cristallisé, sous l'orme d’hydrargillite (gibbsite) et les latérites bauxitiques, dans quoi cet hydrate se trouve, en totalité ou en grande partie,constitué par des alumogels à 1 orr 3 molécules d’eau. Ces latérites présentent parfois une belle structure pisoli- tique; l’hydrargillite peut aussi y exister, mais à l’état secondaire. Des séries d’échantillons ont élé réunis pour monln ries diverses étapes du phénomène dans ce que j’ai appelé la zone de départ, en contact avec la roche intacte dont a été conservée la structure par persistance du squelette des minéraux détruits, bien que la quantité de silice puisse être encore considérable, puis dans la zone de concrétion, où toute structure initiale a disparu et où l’éli¬ mination de la silice s’achève plus ou moins complètement. Suivant les pays, ou bien cette zone de concrétion forme une cuirasse laléritique continue (sur les bowals de la Guinée), on l’ap¬ pelle roche à raveis en Guyane et aux Antilles, ou bien cette cuirasse est discontinue ou absente et remplacée alors, près de la surface, par des rognons, des gâteaux, ou simplement des pisolites ferrugi¬ neux ( Bienhoa de la Cocbinchine). La latéritisation ne se produit pas seulement aux dépens des roches jc n masses continues, il existe aussi des argiles laléritiques et des latérites d'alluvions et (Véluvions et encore des latérites allu¬ vionnaires, formées par des débris de latérites plus anciennes, cimentées par des hydrates. Cette question delà latéritisationn’est pas seulement intéressante du point de vue scientifique; elle a une grande importance agricole. A cetégard, nonseukmentla ccm position chinuque,maisla texture, a une grande importance. Les argiles latéritiqUGS (terres rouges, terres brunes et terres noires) du basalte de la Cochinchinc et de l’Annam doivent certainement leur fertilité à leur état d’agréga¬ tion, à leur porosité vis-à-vis de l’humidité, qui les rend particu¬ lièrement propres à la culture du Calé, de l’Hévea, du Quinquina, surtout quand elles sont imprégnées par l’humus de la forêt Supplément 1931. 9 / — 130 — récemment détruite. Par contre, beaucoup de terres rouges de Madagascar, dépourvues de l’humus de la forêt, détruite depuis très longtemps, sont gluantes une fois mouillées, dures et cas¬ santes quand elles sont sèches; elles constituent alors un milieu défavorable aux cultures. Enfin la cuirasse laléritique de la Gui¬ née, compacte et dure, est à peu près impropre à la végétation. Principaux donateurs. — MM. Arsandaux, A. Lacroix. BIBLIOGRAPHIE > , , t* . : , ! i Arsandaux (H.). 1. Contribution à l’étude des latérites! G. R., CXLIX (1909), p. 682-685. 2. Contribution à l’étude des formations Iatéritiques. G. R., CXLIX (1909), p. 1082- 1084, 8. Nouvelle contribution à l’étude des latérites. G. R., CL (1910), p. 1698-1701. 4. Contribution à l’étude de l’altération des roches silicatées alumineuses dans les régions intertropicales. B. S. F. M., XXXVI (1918), p. 70-110. Jaunettaz (Ed.). 5. Gibbsite, beauxite de la Guyane française. B. S. F. M. I, (1878), p. 70-71. Lacroix (A.). 6. Altération latéri ique, in Les Syénites néphéliniques des îles de Los. Nouv. Arch. Mus. Paris. (5). III. (1911), p. 87-90. 7. Les produits d’altération des roches silicatées alumineuses et en particulier les latérites de Madagascar. C. R., CLIX (1914), p. 617-622. 8. Les latérites de Guinée. 178. G. R., CLXXV1II (1914), p. 1109-1114. 9. Les latérites de la Gainée et I es produits d'altération qui leur sont associés. Nouv. Arch. Mus. Paris. (5) V (1914), p. 255 à 356 +- 7 planches. 10. Les altérations des roehe3 ûlicitées alumineuses (latérites et terres rouges), in. Minéralogie de Madagascar, III (1923), p. 71 à 137 + 1 planche. 11. Du Congrès pan-pacifique à l’Indochine. G. R. des Sc. Colon. IX (1927), p. 56-58. — 131 XIII MÉTÉORITES ET TECTITES I. — MÉTÉORITES La collection du Muséum possède des échantillons de toutes les météorites tombées sur le sol de France d’Oulre-mer et sou¬ vent la totalité de ce qui en a été recueilli. Elles sont exposées dans une vitrine spéciale de la Galerie de Minéralogie, au pied de la statue de Cuvier. J’ai donné (n° 1 de la Bibliographie ci-dessous) le catalogue détaillé et explicatif de ces météorites, avec leur bibliographie. Je me contenterai donc de reproduire ici la liste des chutes, ordon¬ nées suivant la nature lithologique de leurs météorites, avec leur bibliographie purement minéralogique, présentée par ordre géo¬ graphique. Asidérites et Sporasidérites (Aérolites). — I. Groupe cal- comagnésien (Eucrites). Bereba, Haute-Volta, 27 juin 1924. II. Groupe magnésien. a. Grenu ( Diogéniles ). Tataouine, Tunisie, 27 juin 1924. b. Chondrites. Senhadja, Algérie, 25 août 1865. Tadjéra, Algérie, 9 juin 1867. Phnom Penh, Cambodge, 30 juin 1868. Feid Chair, Algérie, 16 août 1875. Phu-Hong, Cochinchine, 22 septembre 1887. Tuan-Tuc et Vinh Luoc, Annam, 30 juin 1921. Beyrouth, Syrie, 31 décembre 1921. Syssidérites. — Chinguetti, Mauritanie. Trouvée en 1920. Holosidérites (Fers météoriques). — Tamentit, Touat, xiv c siècle, trouvée en 1864, rapportée en 1927 (510 kgm.). Fouta sénégalais, Haut Sénégal, trouvées aux xvn c , xviii® siècles. Dellys, Algérie, août 1865. Haniet cl Beguel, Sahara algérien, antérieure à 1888. Hassi Iekna, Sahara algérien, tombée avant 1890. N’Goureyma, Soudan français, 15 juin 1900. 9 — 132 Principaux donateurs. — MM. les Gouverneurs généraux de l’Algérie : le Maréchal de Mac-Malion, Violette; M. le Gouver¬ neur Hessling (Haule-VolLa). Directeurs de Service des Mines : MM. Ville (Algérie), Jacob et Blondel (Indochine). MM. Delauney, Filio, Henry Hubert, Lewden, Moevus, Panisse, Peyremol, Pouyanne, Tissot. II. — TEGTITES Les tectitessont des fragments de verre, homogène, très siliceux, noir ou vert, avant la composition d’un granité calco-alcalin, très spécial, plus potassique que sodique, riche en fer. Elles sont curieu¬ sement sculptées par corrosion; elles gisent, éparses dans desallu- vions, probablement pléistocènes, de régions privilégiées (Moldavie, en Europe ; Australie et Tasmanie ; îles Billiton et Bornéo ; Malaisie ; Philippines); elles ont été décrites sous des noms variés moldavite, bouteillenslein, ausïrulite, billilonite, verre de Darwin, etc. Leur parenté chimique dans l’ensemble des régions, la cons¬ tance de leur composition chimique et de leurs propriétés physiques, dans une région déterminée, si vaste soit-elle, les conditions uni¬ formes de leur gisement, ont conduit à éliminer pour l’interpréta tion de leur origine toute explication autre que celle d’une origine météo- ritique, bien que celle-ci ne puisse être démontrée pour.l’instant. J’ai montré l’existence, puis la grande abondance des tectites dans toute l’Indochine et surtout au Cambodge, en Annam, au Kouang-tchéoa wan et les ai décrites en détail. Elles ont. la forme de larmes, de poires, de sphères, d’ellipsoïdes, de disques, etc. Notre collection en renferme de magnifiques séries s’élevant à plusieurs milliers d’individus, dont le plus gros pèse 630 grammes; c’est probablement la plus volumineuse tectite connue. Principaux donateurs. —M.le Gouverneur général Pasquier. M. le Résident supérieur Lavit. MM. Bourret, E. de Chatelat, Courtois, Fendler, Fromage!, Krempf, De Launay, Le Breton, Lochard, colonel Mailles, Poilane, D r Yersin. BIBLIOGRAPHIE A. — Météorites. I. — Généralités. Lacroix (A.). 1. Les météorites tombées en France et dans ses Colonies,et conservées au Muséum d’Histoire naturelle, avec remarques sur la classification des météorites. Bull. Mus., XXXIII (1927), p. 411-455. — 133 — II. — Algérie. Daubrée (A.). 2. Météorites tombées le 25 août 1865 dans la tribu des Senhadja, cercle d’Aumale province d’Alger, fer météorique signalé à Dellys. C. R., LXII (1866), p. 72-78. 3. Météorite tombée le 9 juin 1867, en Algérie à Tadjéra, près Sétif province de Cons- tantine. G. R.,hXVl (1868), p. 513-519. 4. Note sur la chute d’une météorite qui a eu lieu le 16 août 1875 à Feid Chair, dans le cercle de La Calle, province de Constantine. C. R., LXXXIV (1877), p. 70-72. Meunier (Stanislas ). 5. Étude chimique de la matière colorante noire de la tadjérite. G. R., LXXII (1871), p. 339-343 (Tadjera). 6. Contribution au métamorphisme météorique. C. R., LXXIII (1871), p. 1284-1285 (Tadjera). 7. Application du métamorphisme météorique à l’étude de la croûte noire des météo¬ rites grises (Tadjéra). C. R ., LXXV (1872), p. 449-503. III. — Tunisie. Lacroix (A. ). 8. Sur une chute de météorite dans l’Extrême-Sud tunisien, le 27 juin 1(31. G. R., CXCIII (1931) (stano 1 du 10 août). 9. L’aérolithe (diogénite) do Tataouine(Tunisii )B-S- F.M., LIV (1931) (souspresse). IY. — Afrique occidentale. Meunier (Stanislas). 10. Sur une masse de fer métallique qu’on dit être tombée du ciel, au Soudan, le 15 juin 1900. (N’Goureyma, Haut Niger). C. R., CXXXII (1901), p. 441-444. Lacroix (A.). 11. La météorite (eucrite) tombée dans la Haute Volta,le 27 juin 1924. C. R., CLXXXI (1925), p. 745-749. 12. Sur une chute de météorite survenue dans la Haute Volta, en 1924. Bull. Gom. des études historiques et Se. de VAfrique occidentale française (1925), p. 529-533. 13. Météorite de la Haute Volta. G. R. Séances , Ac. des Sc. Coloniales , VI (1925-26), p. 169-170. 14. L’eucrite de Bereba(Haute Volta, et les météorites feldspathiques en général,N om». Arch. Mus., 6° s., 1 (1926), p. 15-58, 7 pl. 15. Les veinules fondues des météorites ; leur analogie avec les pseudotachylites des régions terrestres écrasées. C. R., CLXXXII (1926), p. 1581-1584. V. — Sahara. Daubrée (A). 16. Météorite holosidère découverte à l’intérieur du sol en Algérie à Haniet el Beguel. G. R., CVIII (1889), p. 920-931. — 134 — Meunier (Stanislas). 17. Fer météorique récemment tombé à Hassï Iekna, en Algérie. C. R., CXV (1892). p. 531-533. Lacroix (A.). 18. Sur un nouveau type de fer météorique trouvé dans le désert de l’Adrar en Mauri¬ tanie. C. R., OLXXIX (1924), p. 309-313. 19. Les fers météoriques du Sénégal et du Sahara, C. R., CLXXIX (1924), p. 357-360. 20. Le 1er météorique de Chinguctti. Ac. des Sc. Coloniales (1925), p. 352-355. 21. Le fer météorique de Poasis de Tament.it dans le Touat. C. R., CLXXXIV (1927). p. 1217-1220. 22. La composition et la structure du fer météorique de Tamentit. L’oxydation des fers météoriques à haute température. C. R., CLXXXV (1927), p. 313-317. VI. — Syrie. Lacroix (A.). 23. Sur un aérolithe tombé à Beyrouth (Syrie),le 31 décembre 1921. C. E.,CLXXXVIII (1929), p. 949-950. VII. — Indochine. Daubrée (A.). 24. Météorite tombée le 22 septembre 1887 à Phu-Long, Binh Chanh (Coehinchine). C. R., CVI (1888), p. 38. Lacroix (A.). 25. Les météorites de Tuan Tue (30 juin 1921) et de Phu Hong, 22 septembre 1887) en Coehinchine. C. R., CLXXX (1925), p. 1977-1980. B. — TectUes. Lacroix (A.). 26. Sur l’existence des tectites au Cambodge. Leur morphologie. C. H., CLXXXVIII (1929), p. 117-121. 27. Sur la composition chimique des tectites et particulièrement de celles du Cam¬ bodge. O. R., CLXXXVm (1929), p. 284-288. 23. Nouve-lles observations sur les tectites de l’Indochine. C. R-, CXCI (1930), p. 893- 899. 29. Les tectites de l’Annam : conséquences à tirer de leur étude. C. R., CXCII (1931). 30. Les tectites des Philippines. C. H., CXCIII. (1931). — 135 XIV TYPES NOUVEAUX DE MINÉRAUX ET DE ROCHES DÉCOUVERTS DANS LA FRANCE D’OUTRE-MER Les noms précédés d'une * sont ceux des minéraux et des roches qui ne sont connus que dans leur gisement originel. I. — Minéraux. * Ambatoarinite (A. Lacroix, 1915). * Ampangabéite (A. Lacroix, 1912). * Berihonite (Buttgenbach, 192,î). * Betaflte (A. Lacroix, 1912). * Bityitc (A. Lacroix, 1908). * Befanamile. Yar. de Thortvoitite (A. Lacroix, 1923). * Chromokercynite (A. Lacroix, 1920). * Dussertite (J. Barthoux, 1925). * Egueiile (A. Lacroix, 1910). * Faratgilütc (A. Lacroix, 1914). * Flajolotite (A. Lacroix, 1910). * Pornacite (A. Lacroix, 1915). Garniérilc (W. B. Clarke, 1874). Geoévitc (L. Duparc et, M. Gysin, 1927) = idocrise. * Grand Idiêrite (A. Lacroix, 1902). * Ilyporslhène fl (A. Lacroix, 1904-1910). * Imerimte (A. Lacroix, 1910). Lechateliérite (A. Lacroix, 1915). * Manandonite (A. Lacroix, 1912). * Molathénardilc (A. Lacroix, 1905-1910). * Minervitc ammoniacale (A. Lacroix, 1913). * Morgauite(F. Kuuz, 1911) = (var. de béryl). Nadoritc (Flajolot, 1870). * Népouito (Classer. 1907). Nouméite (Liver.sidge, 1874) = garniérite. * Orthose ferrifère {A. Lacroix, 1912). PlanchéiLe (A. Laeroix, 1908). * Samirésite (A. Lacroix, 1912). Senarmontite (Dana, 1858), * Sérandite (A. Laeroix, 1931). Torendrikite (A. Lacroix, 1920). * Villiaumite (A. Lacroix, 1908). Madagascar. Madagascar. Tunisie. Madagascar. Madagascar. Madagascar. Madagascar. Algérie. Egueï. Madagascar. Algérie. Afrique éqoat. N. Calédonie. Maroc. Madagascar. M SM Pelée. Madagascar. Sahara. Madagascar. M 8 " 0 Pelée. La Réunion. Madagascar. Algérie. N 110 Calédonie. N llc Calédonie. Madagascar. Afrique équat. Madagascar. Algérie. Iles de Los. Madagascar. Iles de Los. II. — Roches. Aiounite (Duparc, 1925). * Antsohite (A. Lacroix, 1923). * Ampasiménite (A. Lacroix, 1923). Maroc. Madagascar. Madagascar. — 136 * Anabohitsite (A. Lacroix, 1914). Ankaramite (A. Lacroix, 1916). Ankaratrite (A. Lacroix, 1916). Berondrite (A. Lacroix, 1920). Bekinkinite (Roeenbusoh, 1907) = fasinite p. p. Bekinkinite (A. Lacroix, 1920). * Fasibitikite (A. Lacroix, 1915). Fasinite (A. Lacroix, 1916). * Finandranite (A. Lacroix, 1923). * Itsindritc (A. Lacroix, 1920). * Kassaite (A. Lacroix, 1918). * Manjakite (A. Lacroix, 1914). Mestigmérite {Dupare, 1925). * Ouénite (A. Lacroix, 1911). Océanite (A. Lacroix, 1922). Sakalavitc (A. Lacroix, 1923). Tahitito (A. Lacroix, 1917). * Tamaraïte (A. Lacroix, 1918). * Tautiritc (Iddings, 1918). * Topsailite (A. Lacroix, 1911). Le Madagascar. Madagascar. Madagascar. Madagascar. Madagascar. Madagascar. Madagascar. Madagascar. Madagascar. Madagascar. Iles de Los. Madagascar. Maroc. N lle Calédonie Iles Gambier. Madagascar. Tahiti. Iles de Los. Tahiti. Iles de Los. Gérant, J. Garoujat. TABLE DES MATIÈRES Pages. Avant-propos. 5 Distribution des collections. 7 I. — Madagascar. 11 II. — Indochine..... 34 III. — Nouvelle-Calédonie..... 43 IV. — Guyane. 50 V. — Iles Saint-Pierre et Miquelon. 53 VI. — Afrique du Nord. 54 I. — Tunisie. 55 II. — Algérie . 57 III. - Maroc. 65 VII. — Afrique occidentale française, et Togo. 71 a) Afrique occidentale continentale. 71 Togo . 71 b) Iles de Los.. • 77 VIII. — Afrique équatoriale française et Cameroun. 83 Afrique équatoriale. 83 Cameroun.. • .. 90 IX. - Sahara. 92 X. — Les Iles volcaniques ... 98 A. — Les Iles océaniques... 98 a) Océan Indien. 99 oc) Comores. 99 P) Ile de la Réunion. 101 b) Océan Austral. 104 a) lies Amsterdam et Saint-Paul. 104 (à) Archipel de Kerguelen... 105 y) Iles Crozet. 107 e) Océan Pacifique. 108 d.) Côte do Somalis... 113 B. — Les Petites Antilles. 115 Martinique, et. Guadeloupe. 115 XI. — Les Ilots à gisements phosphatés. 123 a) Iles à substratum silicaté. 125 b) Iles à, substratum calcaire. 125 XII. — Les altérations des roches dans les pays intertropicaux (Latéritisation). 128 XIII. — Météorites et.Teotites. 131 I. — Météorites .*. 131 II. - Tectites. 132 XIV. — Types nouveaux de minéraux et de roches découverts dans la France d’Outre-Mer...*. 135 TOURS. — IMPRIMKRIE RENÉ ET PAUL DESLIS, 6, RUE GAMBETTA. — 22-8-1931. Vr t