2e Série, Tome 42 Numéro 1 Année 1970 Paru le 20 Novembre 1970. SOMMAIRE Pages Liste des Correspondants du Muséum nommés en 1969 . 5 Travaux faits dans les laboratoires et accroissement des collections du Muséum en 1969 . 8 Communications : J. Anthony. Hommage à Georges Cuvier. Allocutions prononcées à l’occasion des cérémonies du bi-centenaire de la naissance de Georges Cuvier . 97 J. Lessertisseur et D. Robineau. Le mode d’alimentation des premiers Vertébrés et l’ori¬ gine des mâchoires . 102 A. Capron et D. Afchain. Structure antigénique et taxinomie des Vertébrés inférieurs . 122 R. Vilar-Fiol. Discrimination des formations endo-nasales des Mammifères . 126 C. Almaça. Sur les Barbeaux (genre et sous-genre Barbus) de l’Afrique du Nord . 141 C. Almaça. Sur un Cyprinidé nord-africain : Barbus issenensis ou Varicorhinus issenensis ?. . 159 P. Banarbscu. Siniichthys brevirostris nov. gen., nov. sp., nouveau Cyprinidé de Chine (Pisces, Cyprinidae) . 161 P. Banarescu. Données sur la forme nominale de Gobio uranoscopus (Pisces, Cyprinidae). . . . 165 J. Spillmann. A propos d’une population de poissons de la famille des Cyprinidae, Leuciscus ( Telestes ) soufia Risso, provenant de la Dourbie, aflluent de l’Hérault (7e note) . 170 C. Dejoux. Contribution à l’étude des premiers états des Chironomides du Tchad. (Insectes, Diptères) (3e note). Description comparée des nymphes de Chironomus (Nilodorum) bre- vibucca, Ch. (N.) brevipalpis et Ch. (N.) fractilobus . 175 M. Vachon. Remarques sur Withius piger (Simon, 1878) nov. comb. (Pseudoscorpion Chelife- ridae) et sur le genre Diplotemnus J. C. Chamberlin, 1933, à propos de Diplotemnus beieri nov. nom. (Pseudoscorpion Miratemnidae) . 185 J. Heurtault. Pseudoscorpions du Tibesti (Tchad). III. Miratemnidae et Chernetidae . 192 D. Guinot et T. Sakai. Un nouveau Trachycarcinus , T. elegans sp. nov. (Crustacea Decapoda Brachyura) . 201 R. B. Manning. A new genus and species of Stomatopod Crustacean from Madagascar . 206 M. de Saint Laurent. Révision des genres Catapaguroides et Cestopagurus et description de quatre genres nouveaux. V. Trichopagurus de Saint Laurent (Crustacés Décapodes Paguridae). VI. Conclusion . 210 B. Salvat et J. P. Ehrhardt. Mollusques de l’île Clipperton . 223 J.-L. d’Hondt. Campagne d’essais du « Jean Charcot » (3-8 décembre 1968). 5. Bryozoaires. . 232 J.-L. d’Hondt et L. Redier. Polymorphisme et affinités de Fenestrulina mutabilis (Ilastings, 1932) (Bryozoaire Chilostome) . 257 L. Euzet et M. H. Ktari. Heteraxinoides hannibali n. sp. (Monogenea, Polyopisthocotylea), para¬ site branchial de Pomadasys incisus (Bowdich, 1825) (Teleostei) dans le golfe de Tunis.. 269 G. Cherbonnier. Nouvelles espèces d’IIolothuries des côtes d’Afrique du Sud et du Mozam¬ bique . 280 Avertissement . 300 Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 42, n° 1, 1970, pp. 1-300 \ BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE BULLETIN DU MUSÉUM [NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 2e Série. — Tome 42 RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM ANNÉE 1970 PARIS MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 57, Rue Cuvier, 5e BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE ANNÉE 1970. — N° 1 495e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM 11 décembre 1969 PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR TH. MONOD LISTE DES CORRESPONDANTS DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE NOMMÉS EN 1969 CORRESPONDANTS Petrow (Ivan), présenté par M. le Professeur Balachowsky. M. Ivan Petrow est né le 11 juillet 1930 à Smedovo en Bulgarie. Il est de nationa¬ lité bulgare, en instance de naturalisation française. M. Petrow est ingénieur diplômé de l’Institut forestier de Varna (1957), diplôme qui a obtenu l’équivalence avec celui d’une grande école française. Sa carrière a débuté en Bulgarie où il a aménagé, puis dirigé différents centres fores¬ tiers (1957-1960). De 1960 à 1965, il est nommé expert forestier en République de Guinée (F.A.O.) et conseiller technique au Ministère de l’Économie rurale de ce pays. En 1966, la France lui accorde asile politique et il se rend à Paris pour suivre diffé¬ rents stages de perfectionnement au Centre forestier tropical et au Centre technique du bois. Depuis le 11 juin 1966, M. Petrow est nommé Ingénieur chargé de Recherches à l’Office national forestier (I.N.R.A.) et affecté en Guyane française. M. Petrow est actuellement l’homme qui connaît le mieux la forêt et la nature guyanaises qu’il a étu¬ diées et sillonnées en tous sens, souvent au prix d’immenses difficultés et fatigues. Il a adressé au Muséum de nombreux échantillons de plantes et d’insectes contri¬ buant ainsi à la connaissance de la faune et de la flore de la Guyane française. M. Petrow a toujours facilité par ses connaissances et par son dévouement les mis¬ sions du Muséum et autres missions scientifiques en Guyane, notamment la mission Sastrf. (Phanérogamie) ainsi que ma propre mission où il m’a accompagné dans les forêts du Maroni et de Saül. Le Muséum national d’Histoire naturelle, en nommant M. Petrow comme Corres¬ pondant de notre maison, est assuré d’avoir en Guyane un guide sûr et compétent pour faciliter toutes nos missions et recherches. Domergue (Ch. A.), présenté par M. le Professeur Guibé. Herpétologiste passionné, M. Ch. A. Domergue, après un long séjour en Tunisie, est depuis quelques années à Madagascar. C’est un excellent collecteur qui a fait béné¬ ficier le Muséum d’une partie de ses récoltes. Ses principaux travaux ont porté sur les Serpents de la faune française ou tuni¬ sienne ; il poursuit ses recherches sur la faune malgache et s’occupe tout particulière¬ ment, en collaboration avec le Dr Brygoo, des Chaméléonidés dont il a entrepris l’étude des hémipénis, apportant ainsi une intéressante contribution à la systématique de ces lézards. En outre M. Domergue possède une importante collection de Reptiles qu’il destine au Muséum. Pour ces raisons, je propose sa nomination comme Correspon¬ dant de notre Musée. Bizot (Maurice), présenté par M. le Professeur Heim. M. Maurice Bizot, Professeur à la Faculté de Pharmacie de Dijon, dirige le Labo¬ ratoire de Cryptogamie de cette Faculté. Depuis plus de 25 ans, il étudie les Bryophytes, principalement les Mousses afri¬ caines et, actuellement, termine une monographie du genre Fissidens. Il s’est toujours tenu en relations avec P. Potier de la Varde qui était Correspon¬ dant du Muséum, et avec la chaire de Ciyptogamie du Muséum. Il détermine pour notre laboratoire de nombreux échantillons africains, nous envoie fréquemment des doubles et, toujours, des fragments des types qu’il a créés. Il nous a rendu le grand service de faire photocopier, pour nous, plusieurs milliers de dessins tracés par Besche- relle au crayon il y a plus de 80 ans et qui commencent à s'effacer. Ainsi, ces docu¬ ments extrêmement précieux et qui existaient à un seul exemplaire, sont maintenant à la portée de tous. Par l’aide qu’il apporte au laboratoire de Cryptogamie, la richesse des collections qu’il nous fait parvenir et la valeur de son travail scientifique, M. Maurice Bizot mérite indiscutablement d’être nommé Correspondant du Muséum. Verger (Pierre), présenté par M. le Professeur Portères. M. Pierre Verger étudie depuis de longues années les relations entre les Noirs des pays Caraïbes et ceux du Dahomey, du Togo et de la Nigeria, en ce qui concerne Reli¬ gion, Magie, etc. Il alimente le laboratoire d’Ethnobotanique en matériel d’IIerbier pour ses études de Magie thérapeutique. Le Dû (Raymond), présenté par M. le Professeur Balout. M. Raymond Le Dû est Conservateur honoraire des Eaux et Forêts. Le nom de Raymond Le Dû est lié à la recherche préhistorique dans l’Algérie orien¬ tale depuis un demi-siècle. Il fit l’essentiel de sa carrière dans le département de Cons- — 7 tantine et particulièrement à Tébessa. Il fut le meilleur informateur de Raymond Vaufrey dans cette région. La publication qu’il a donnée de ses fouilles dans le gise¬ ment préhistorique de l’Ain Khanga est un modèle du genre et constitue la base de notre connaissance du Capsien supérieur. Appelé à de très hautes fonctions admi¬ nistratives à Oran, puis à Paris, il n’a cessé d’être le collaborateur le plus dévoué de l’équipe que je dirige. Atteint par l’âge de la retraite, il a très libéralement remis à mon laboratoire ses documents et ses collections. J’estime que R. Le Dû a justifié pleinement sa nomination de Correspondant du Muséum national d’ Histoire naturelle. Trecolle (Guy), présenté par M. le Professeur Balout. Le Docteur Guy Trecolle, né le 1er septembre 1917 à Lugon (Gironde), Médecin de la Santé Publique du Maroc de 1948 à 1957, puis Médecin inspecteur principal au Ministère des Affaires Sociales, est détaché depuis le 1er mai 1964, comme ophtal¬ mologiste à la clinique de la Compagnie Française des Pétroles, à Ouargla (Sahara algérien). Titulaire de nombreux diplômes d’ Enseignement Supérieur et en particulier d’un certificat supérieur de Préhistoire obtenu à l’Université de Bordeaux en 1961, le Dr Tre¬ colle a publié une série de notes relatives à ses recherches dans la région d’Ouargla et tout spécialement au très beau gisement d’Hassi Mouillah. Il a effectué des fouilles d’excellente qualité au Sahara algérien. Tous ces travaux ont été effectués en collaboration très étroite avec le laboratoire de Préhistoire du Muséum auquel il a remis l’essentiel de la documentation scienti¬ fique recueillie. J’estime que nous avons, en la personne du Dr Trecolle, un correspondant par¬ ticulièrement efficace et qui est tout disposé à collaborer avec nous dans d’autres domaines sahariens que la recherche préhistorique. Dupuy (André), présenté par M. le Professeur Dorst. M. André Dupuy a résidé pendant plusieurs années en Algérie où il a notamment occupé les fonctions d’Administrateur des laboratoires du C.N.R.S. à Béni Abbés. Il a profité de son séjour pour faire de nombreuses observations sur la biologie des oiseaux et plus particulièrement les migrations à travers le Sahara. Il a par ailleurs fait profiter le Muséum d’abondantes collections du plus grand intérêt biologique. Depuis plusieurs années M. Dupuy occupe les fonctions de Conservateur-Directeur des Parcs Nationaux et Réserves du Sénégal. Avec beaucoup de compétence, il a réor¬ ganisé les parcs et plus particulièrement celui du Niokolo-Koba. Celui-ci est en passe de devenir un des plus intéressant de toute l’Afrique, aussi bien en raison de la richesse de sa faune que des possibilités d’accueil à des visiteurs en nombre croissant. En dépi t de ses charges administratives M. Dupuy a accumulé les observations scientifiques, ce qui lui a permis de publier plusieurs articles originaux consacrés à la biologie des mammifères, notamment des antilopes et de l’élan de Derby. Les Primates ont éga¬ lement retenu son attention et il a entre autres signalé pour la première fois la présence du Colobe bai au Parc de Niokolo-Koba. M. Dupuy fait bénéficier depuis fort longtemps le Muséum de ses observations et des collections qu’il recueille. Il entretient avec le laboratoire de Zoologie des Mammi¬ fères et Oiseaux une collaboration très suivie. En raison de ses qualités de biologiste et de conservateur de réserves, et des ser¬ vices qu’il rend à notre Maison, je propose la nomination de M. André Dupuy comme membre Correspondant du Muséum. TRAVAUX FAITS DANS LES LABORATOIRES ET ACCROISSEMENT DES COLLECTIONS DU MUSÉUM NATIONAL d’hISTOIRE NATURELLE PENDANT LANNÉE 1969 SOMMAIRE Laboratoires : Anatomie comparée . Anthropologie et Ethnologie (Musée de l’Homme) . Préhistoire . Zoologie : Mammifères et Oiseaux . Éthologie des Animaux Sauvages . Zoologie : Reptiles et Poissons . Entomologie générale et appliquée . Zoologie : Arthropodes . Laboratoire d’Étude et de Recherches sur les Arthropodes irradiés (L.E.R.A.I.). Laboratoire de Carcinologie et d’Océanographie biologique (E.P.H.E.) . Malacologie . Zoologie : Vers . Station de Parasitologie expérimentale et comparée de Richelieu . Laboratoire d’Helminthologie et de Parasitologie comparée (E.P.H.E.) . Pêches Outre-Mer . Biologie des Cétacés (E.P.H.E.) . Biologie des Invertébrés marins . Physiologie générale et comparée, Laboratoire associé d’Endocrinologie com¬ parée du C.N.R.S. et Laboratoire de Physiologie zoologique et écologique de l’E.P.H.E . Paléontologie . Laboratoire de Paléontologie (E.P.H.E.) . Laboratoire de Micropaléontologie (E.P.H.E.) . Phanérogamie . Laboratoire de Botanique phanérogamique tropicale (E.P.H.E.) . Centre national de Floristique . Cryptogamie . Biologie végétale appliquée . Laboratoire de Palynologie (E.P.H.E.) . Service des Cultures . Ethnobotanique . Écologie générale, Laboratoire de Brunoy . Laboratoire souterrain de Moulis . Recherche coopérative sur programme, Écologie du Sol . Biophysique . Géologie . Minéralogie . Physique appliquée . Océanographie physique . Chimie appliquée aux corps organisés . Service national de Muséologie . Bibliothèque Centrale. — Périodiques inscrits en 1969 . . . . 9 10 17 19 22 23 25 31 36 37 38 39 42 42 43 44 45 47 51 51 53 56 57 58 62 63 64 65 67 72 75 76 77 78 81 82 83 85 86 — y — Anatomie comparée J. Anthony, Professeur. — Hommage à Georges Cuvier. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 42, n° 1, 1970, pp. 97-101. J. Lessertisseur, Maître de Conférences, Sous-Directeur. — Du bipède animal au bipède humain. Bull. Soc. zool. Fr., 93, 4, 1968 (1969), pp. 505-534, 22 fig. — et D. Robineau. — Le mode d’alimentation des premiers Vertébrés et l’origine des mâchoires. I. Les faits et les théories. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 41, 1969 (1970), 6, pp. 1321-1347, fig. 1-21. R. Saban, Maître de Conférences, Sous-Directeur. — La musculature extrinsèque de l’œil chez l’Echidné ( Tachyglossus aculeatus Shaw). C. B. Acad. Sci., Paris, 1969, 268, sér. D, 19, pp. 2351-2354. — La musculature extrinsèque de l’œil chez l’Ornithorhynque ( Ornithorhynchus ana- tinus Shaw). Ibid., 1969, 268, sér. D, 23, pp. 2779-2782. J. P. Gasc, Maître-Assistant. — Étude paléontologique des petites espèces trouvées dans la grotte de Maccinaggio. In : Livret-guide de l’excursion C 17, Corse, 8e Congrès INQUA, Paris, 1969, pp. 73-80, 4 fig. — Les hémipénis des Serpents. Science et Nature, 93, pp. 32-36, 7 fig. — Les différents types d’innervation du muscle ilio-costal du tronc chez les Serpents. Bull. Ass. Anat., 145, 54e Congrès (Sofia), 10 fig., sous presse. — et R. Hoffstetter. — Vertebrae and Ribs in Modem Reptiles. In : C. Gans, A. d’A. Bellairs, Th. S. Parsons, Biology of the Reptilia, Morphology A, 1, pp. 201-310, 82 fig. — , A. Cattan, M. Samama, et J. Schlumberger. — Coagulation et fibrinolyse chez certains Reptiles. Étude préliminaire. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 40, 5, 1968 (1969), pp. 358-365, 4 fig., 2 tabl. R. Jullien, Assistant. — Sur les rapports intracrâniens des nerfs acoustique, facial et trijumeau chez Bana esculenta L. (Amphibia). Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 41, 1, 1969, pp. 122-124. — Interprétation des surfaces articulaires du coude des Chiroptères. Mammalia, 4. — et B. Pillard. — Les Insectivores et les Chiroptères découverts sur le sol de la cabane acheuléenne du Lazaret. Mém. Soc. préhist. Fr., 7, 1 p. - Les Lagomorphes découverts sur le sol de la cabane acheuléenne du Lazaret. Ibid., 7, pp. 75-83. M. Lemire, Assistant, R. Deloince, et S. Gaillot. — Rapport particulier n° 50 C.R.S.S.A. Voir Laboratoire d’Études sur les Animaux Irradiés. — , P. Gaillot et R. Deloince. — Rapport particulier n° 55, C.R.S.S.A., L.E.R.A.I. J. Repérant, Assistant. — Morphologie comparée de l’encéphale chez les Camélinés actuels et fossiles. Thèse 3e cycle, Paris, 14 février 1969. — Morphologie comparée de l’encéphale et du moulage endocrâniens chez les Tylo- podes actuels. Mém. Mus. Hist. nat., Paris (sous presse). D. Robineau, Assistant. — Morphologie externe du complexe osseux temporal chez les Siréniens. Mém. Mus. Hist. nat., Paris, n. s., sér. A, 60, fasc. 1, 1969. S. Lécuru-Renous, Attachée de Recherche au C.N.R.S. — Remarques sur le scapulo- coracoïde des Lacertiliens. Ann. Sci. nat., Zool., 12e sér., 10, fasc. 4, 1968 (1969), pp. 476-510, 24 fig. — 10 — Étude des variations morphologiques du sternum, des clavicules et de l’inter- clavicule des Lacertiliens. Ibid., 12e sér., 10, fasc. 4, 1968 (1969), pp. 511-544, 17 fig. — L’humérus des Lacertiliens. Ibid. — et R. Platel. — Contribution à l’étude du système veineux de la vipère Vipera aspis (L. ) , Reptilia, Ophidia, Viperidae. Morphologisches Jahrbuch. - La Vipère. Vipera aspis. Atlas photographiques de Morphologie et de dissec¬ tions. Editions Doin, Paris. J. D. Souteyrand-Boulenger, Attachée de Recherche au C.N.R.S. — Le muscle articulaire de la hanche chez les Carnivores. Mammalia , 1969, 33, 2, pp. 276- 284. G. Desse. — Lésions vertébrales des Poissons. La Vie Médicale, mai 1969, pp. 68-72, 14 fig. Anthropologie et Ethnologie (Musée de P Homme) R. Gessain, Professeur, Directeur du Musée de l’Homme. — Ammasalik ou la civi¬ lisation obligatoire, Paris, Flammarion, 1969, 251 p., 42 phot. — Le kayak des ammassalimut. Evolution démographique. Objets et Mondes, Revue du Musée de V Homme, 7, fasc. 4, 1968, pp. 247-264, 15 fig. — Le kayak des Ammassalimut. Évolution technique. Ibid., 9, fasc. 2, 1969, pp. 145- 166, 24 fig. — Le kayak des ammassalimut. Évolution technique (suite). Ibid., 9, fasc. 3, 1969, pp. 225-244, 22 fig. — Sénégal Oriental 1968. Ibid., 9, fasc. 3, pp. 297-306, 9 fig. J. Millot, Professeur honoraire, Membre de l’Institut. — Le Kutch. Objets et Mondes , Revue du Musée de l'Homme, 9, fasc. 4, 1969, pp. 341-382, 38 fig. H. Vallois, Professeur honoraire. — Les hommes du Néolithique et des premiers âges des Métaux : un essai de synthèse. In : La préhistoire, problèmes et ten¬ dances, Éd. du C.N.R.S., Paris, 1968-69, pp. 453-463. — Distribution en France des types raciaux, de l’indice céphalique et des groupes sanguins, 7 cartes thématiques. In : Grand Atlas de la France, Éd. Sélection, Paris, 1969. — Préface à E. Vicek : Die Neandertaler der Tschecoslovakei, Prague, 1969. — La découverte des Hommes de Cro-Magnon, son importance anthropologique. In : C. R. du Colloque « L’Homme de Cro-Magnon et sa civilisation », Arts et Métiers Graphiques, Paris, 1969. — Un nouvel Homme fossile au Japon, In : L’ Anthropologie, Paris, 73, 1969, pp. 138- 140. — Le symposium international canarien à l’occasion du centenaire de la découverte de l’Homme de Cro-Magnon. Ibid., pp. 314-317. H. Lehmann, Professeur sans chaire. — Det mayanska kulturmônstret. Préface du catalogue de l’exposition : Maya, det gatfulla folket. Etnografiska Museet, Stockholm, 1969. — Les civilisations précolombiennes, P. U. F., Paris, 1969, 5e éd., 128 p. — À propos de l’exposition « Chefs d’œuvre des Arts Indiens et Esquimaux, du Canada ». Objets et Mondes, Revue du Musée de l'Homme, 9, fasc. 2, 1969, pp. 193-214. — 11 Y. Coppens, Maître de Conférences, Sous- Directeur, en collaboration avec C. Aham- bourg et J. Chavaillon. — Résultats de la nouvelle mission de l’Omo (2e cam¬ pagne 1968). C. R. Acad. Sri., Paris , 268, 1969, pp. 759-762, 1 tabl., 1 carte. — ,en collaboration avec C. Arambourg et J. Chavaillon. — Sur quelques bois fossiles hétéroxvlés de la série du Lubur (Turkana-Kenya). Ibid., pp. 2867- 2869, 2 fig. — Les gisements paléontologiques plio-quaternaires de l’Omo (Ethiopie). Bull, poste scientif. hors siège pour l’Afrique, UNESCO, Nairobi, 4, 1969, pp. 29-33. — La Paléontologie des Vertébrés au Tchad. Ibid., pp. 34-36. S. Thierry (Mme), Maître de Conférences, Sous-Directeur. — Le Bétel. Inde et Asie du Sud Est. Catalogue du Musée de l’Homme, sér. K.I, Objets et Mondes, Revue du Musée de V Homme, suppl. 9, fasc. 3, 1969, 304 p., 342 fig. — La place des textes de sagesse dans la littérature cambodgienne traditionnelle. Revue E.N.L.O.V., Paris, 5, 1968, pp. 163-184. — Le Népal dans les collections du Musée de l’Homme. Objets et Mondes, Revue du Musée de l’Homme, 9, fasc. 1, 1969, pp. 125-142, 16 phot. — Littérature laotiana, cambogiana, siamese. Storia delle Littérature d’ Oriente, Fran¬ cesco Vallardi, Milan, 3, 1969, pp. 648-735, 2 pl. T. Battesti (Mme), Assistante. — Le Zour Xaneh, gymnase traditionnel persan, Banque Melli, Téhéran, 1969, 129 p., ill. et dess. N. Boulfroy (Mlle), Assistante. — Poteries d’Imerina. Tavy-fanaova-mofo, moules à beignets. Objets et Mondes, Revue du Musée de l’Homme, 9, fasc. 2, 1969, pp. 177- 192, ill. J. Delange (Mme), Assistante, et P. Fry. — Introduction du catalogue de l’Expo¬ sition « Contemporary African Art », Camdem Arts Center, Londres, 1969, 4 p. G. Dournon-Taurelle (Mme), Assistante. — Création du Musée Boganda de Bangui. Muséum, UNESCO, Paris, 22-2, 1969, pp. 69-90. — et S. Arom. — Music of Central African Republic, Anthropology of African Music, 1 disque 30 cm/33 t, collection UNESCO (BM 30 L 2310) et notice 17 p., ill. R. Hartweg, Assistant. — Bibliographie des travaux de Biologie Générale, de Phy¬ siologie des Protozoaires et Invertébrés. Bull, signalétique C.N.R.S., Paris, 30, no 1, 1969, pp. 5-105 ; n° 2, pp. 185-269 ; n° 3, pp. 335-458 ; n° 4, pp. 529- 591 ; no 5, pp. 697-773 ; n<> 6, pp. 875-946 ; n°; 7-8, pp. 1005-1077 ; n° 9, pp. 1203- 1270 ; n° 10, pp. 1379-1467 ; n° 11-12, pp. 1379-1467. — Modifications introduites dans la biologie des Esquimaux, en particulier dans la perspective de la stomatologie. In : IVe Congrès international d’ Etudes des Populations Nordiques, Le Havre-Rouen, 1969, 24 p. J. L. Heim, Assistant. — L’Homme à la recherche de ses origines. Confrontations, Paris, 5, 1969. — De l’Homme fossile à l’Homme actuel. Ibid., 6, 1969. A. Langaney, Assistant. — Panmixie, « pangamie » et systèmes de croisement. Popu¬ lation, Paris, 2, 1969, pp. 301-308. F. N’Diaye (Mme), Assistante. — Poulies africaines de métier à tisser, Courrier de l’UNESCO, Paris, 1969, 3 p., 12 ill. M. Ribeyrol (Mlle), Assistante. — Les jeux des Kukeri. F rance- Bulgarie, Paris, 60, 1969, p. 23. — La Bulgarie et le Musée de l’Homme. Ibid., — Les danses africaines. Sciences et Voyages, Paris, 1969, pp. 41 à 52. — 12 — M. Roussel de Fontanès (Mme), Assistante. — Nouvelles vitrines roumaines. Objets et Mondes , Revue du Musée de l'Homme , 8, fasc. 3, 1969, pp. 233-236. — La Hongrie au Musée de l’Homme. France-Hongrie , Paris, 98, 1969, pp. 12-17. M. Simoni (Mme), Assistante. — Les Aztèques. In : Encyclopedia Universalis, Paris, 1969, pp. 982-987, 1 carte, 9 phot. J. P. Lebeuf, Directeur de Recherche au C.N.R.S. — Colloque international d’archéo¬ logie africaine (Fort-Lamy, Tchad, 11-16 décembre 1966). L’Anthropologie, Paris, 72, 1968, pp. 185-193. — Activités commerciales fali (Cameroun). Bull, assoc. franç. recherches et études came- rounnaises, Paris, 4, 1969. J. Chelhod, Maître de Recherche au C.N.R.S., et R. Z. Uzayzi. — L’amour et le mariage dans le désert. Objets et Mondes, Revue du Musée de l'Homme, 9, fasc. 3, 1969, pp. 269-278. M. Leiris, Maître de Recherche au C.N.R.S. — Cinq études d’ethnologie, le racisme et le Tiers Monde, Médiations, Éd. Gonthicr, Paris, 1969, 151 p. G. Rouget, Maître de Recherche au C.N.R.S., et J. Schwarz. — Sur les xylophones équiheptaphoniques des Malinké. Revue de Musicologie, Paris, 4, 1369, pp. 47- 77. P. Becquelin, Chargé de Recherche au C.N.R.S. — Archéologie de la région de Nebaj (Guatemala). Mémoires de l’Institut d’Ethnologie, Paris, 2, 1969, 324 p., 102 pl. M. Bekombo, Chargé de Recherche au C.N.R.S. — La société familiale dwala. Thèse de troisième cycle, Paris, 1969. — Note sur le temps. Conceptions et attitudes chez les Dwala. L' Ethnographie, Paris, 60-61, 1969, pp. 60-64. — Les classes d’âge chez les Dwala. In : D. Paulme, Les classes d’âge en Afrique Occidentale, Paris, 1969. D. Champault (Mme), Chargée de Recherche au C.N.R.S. — L’izàr de Qaracoche, Nord de l’Irak. Objets et Mondes, Revue du Musée de l'Homme, 9, fasc. 2, 1969, pp. 167-176, 7 phot., 7 dessins. — Une oasis du Sahara Nord Occidental, Tabelbala. Ed. du C.N.R.S., Paris, 1969, 486 p., 114 phot. M. P. Ferry (Mme), Chargée de Recherche au C.N.R.S. — Xylophones sur-jambes chez les Bedik et les Bassari de Kedougou. Objets et Mondes, Revue du Musée de l’Homme, 9, fasc. 3, 1969, pp. 307-312, 5 fig. — Sapir et l’ethno-linguistique. Langages, Didier-Larousse, Paris, 1969. J. Galarza, Chargé de Recherche au C.N.R.S. — Prénoms et noms de lieux exprimés par des glyphes et des attributs chrétiens dans les manuscrits pictographiques mexicains. Journal de la Société des Amèricanisles, Paris, 56, 2, 1967, pp. 533- 584, 11 pl., 5 tabl. M. Helffer (Mme), Chargée de Recherche au C.N.R.S. — Fanfares villageoises au Népal. Objets et Mondes, Revue du Musée de l’Homme, 9, fasc. 1, 1969, pp. 51 à 58, 7 phot. — et A. W. Macdonald. — Remarques sur le vers népali chanté. L’ Homme, 8, cahiers 3 et 4, 1969, pp. 37-95 et 58-91. A. Ichon, Chargé de Recherche au C.N.R.S. — La religion des Totonaques de la Sierra. C.N.R.S., Paris, 1, 1969, 400 p., 30 pl. C. Jest, Chargé de Recherche au C.N.R.S. — Chez les Thâkâli. Cérémonie consacrée aux ancêtres du clan. Objets et Mondes, Revue du Musée de l’Homme, 9, fasc. 1, 1969, pp. 59-68, 12 phot. 13 — A. M. D. Lebeuf (Mme), Chargée de recherche au C.N.R.S. — Les principautés kotoko. Essai sur le caractère sacré de l’autorité. Éd. C.N.R.S., Paris, 1969, 388 p., carte, 57 fig., 28 pl. M. T. de Lestrange (Mlle), Chargée de recherche au C.N.R.S. — The transverse crease in Europe : Index and comparative study of difïerent samples cited in the littérature. American Journal Physical Anthropology , Philadelphie, 30, 2, 1969, pp. 173-182. A. MacDonald, Chargé de Recherche au C.N.R.S. — Notes sur deux fêtes chez les Thâru de Dâng. Objets et Mondes , Revue du Musée de l’Homme , 9, fasc. 1, 1969, pp. 69-88, 13 phot., 1 carte. M. Palau-Marti (Mlle) , Chargée de Recherche au C.N.R.S. — Notes sur les noms et les lignages chez les Sabé (Moyen-Dahomey). Journal de la Société des Afri¬ canistes, Paris, 38, 1969, pp. 59-88. — Le sabre du dieu Gu. Notes africaines, Dakar, 121, 1969, pp. 30-32. M. Gaborieau, Attaché de Recherche au C.N.R.S. — Note préliminaire sur le dieu Mastâ. Objets et Mondes, Revue du Musée de l’Homme, 9, fasc. 1, 1969, pp. I9¬ 60, 16 phot., 1 carte, 2 croquis. J. Garanger, Attaché de Recherche au C.N.R.S. — Pierres et rites sacrés du Tahiti d’autrefois. Société des Océanisles, Paris, 2, 1969, 30 p., fig., ill., carte. D. Lavallée (MUe), Attachée de Recherche au C.N.R.S. — Types céramiques des Andes centrales du Pérou. Journal de la Société des Américanistes , Paris, 56, 2, 1967, pp. 441-448, 8 pl., carte. — Una coleccion de ceramica de Pachacamac. Revista del Museo Nacional, Lima, 1965-66, 22 p. P. Sagant, Attaché de Recherche au C.N.R.S. — Tanpunmâ, divinité limbu de la forêt. Objets et Mondes, Revue du Musée de l’ Homme, 9, fasc. 1, 1969, pp. 107- 124, 9 phot. P. Smith, Attaché de Recherche au C.N.R.S. — La lance d’une jeune fille. Mythe et poésie au Rwanda. In : Mélanges Claude Lévi-Strauss, Ed. Mouton, Paris, 2, 1969. H. Zemp, Attaché de Recherche au C.N.R.S., et C. Kaufmann. — Pour une transcrip- lion automatique des « langages tambourinés » mélanésiens (un exemple kwoma, Nouvelle-Guinée). L' Homme, Paris, 9-2, pp. 38-88. L. Delaby (Mme), Collaboratrice technique au C.N.R.S. — A propos des cannes cheva¬ lines du Musée de l’Homme. Objets et Mondes, Revue du Musée de l’ Homme, 9, fasc. 3, 1969, pp. 279-296, 6 phot., 6 dessins. B. Lortat-Jacob, Collaborateur technique au C.N.R.S. — Ethnomusicologie. Disco¬ graphie signalétique des acquisitions récentes. Objets et Mondes, Revue du Musée de l’Homme, 8, fasc. 4, 1968, pp. 329-330 ; 9, fasc. 2, 1969, pp. 215-218. L. Girault, Contrat de travail au C.N.R.S. — Textiles boliviens (région de Cha- razani). Catalogues du Musée de l’Homme, Paris, Amérique 4, H, 1969, 165 p., 83 fig., 1 carte. E. df. Dampierre, Sous-Directeur à l’École Pratique des Hautes Études, Maître de Conférences à la Faculté des Lettres de Nanterre. — Elders and youngers in the Nzakara Kingdom, Kinship and Culture, L. K. Hsu, Chicago, 1969. — Co-édition des Archives Européennes de Sociologie, 10, 1 et 2, Paris, 1969. — Édition du Kaïdara d’ Amadou Hampâté Bâ et Lylyan Kesteloot, pour l’associa¬ tion des Classiques africains. — 14 — A. Empkraire, Directeur d’Études à l’École Pratique des Hautes Études. — Cadre chronologique provisoire de la préhistoire de Patagonie et de terre de Feu chi¬ lienne. Bol. Mus. Nacion. Hist. nat., Santiago de Chile, 30, pp. 221-236, 1 fig. — L’archéologie américaine. Gilbert Charles Picard, l’Archéologie, Larousse, Paris, 1969, pp. 337-353, 38 phot., 3 cartes, 1 schéma. — Pour une nouvelle approche des sociétés préhistoriques. Annales , Armand Colin, Paris, 1969, pp. 1261-1269, 6 schémas. — Préhistoire, Science humaine et Science de la nature. Bull. Soc. Préhist. franç., Paris, 1969, 66, 6, pp. 166-171. — Dans la poussière des millénaires, la France au temps des mammouths. Hachette (Collection Âges d’Or et Réalités), Paris, 1969, pp. 237-249, ill. D. Bayle, Conservateur, Bibliothèque du Musée de l’Homme. — Collaboration au Dictionnaire des symboles. Mythes, rêves, coutumes, gestes, formes, figures, couleurs, nombres, A. Cheerbrant, Paris, 1969, 847 p. K. B. Bista, Lecteur de Népali à l’École Nationale des Langues Orientales Vivantes. — Tîjou la fête des femmes. Objets et Mondes , Bevue du Musée de l'Homme, Paris, 9, fasc. 1, printemps 1969, pp. 7-18, 7 phot. V. Chiaha, Contrat de travail au C.N.R.S. — Studies among the Waura Indians of Brazil. National Géographie Society Besearch Reports, Washington, 1969, pp. 213-218, 1 carte. Édition de disques : Musique bouddhique de Corée, Musique Boni et Wayana de Guyane, Afghanistan et Iran, 3 disques 30 cm/33 t., enregistrements et notes respectivement de J. Levy, J. Hurault, et J. C. Lubtchansky, réédition MC 20 147, Collection du Musée de l’Homme. Castes de musiciens au Népal, 1 disque 30 cm/33 t., enregistrements et notice de M. Gaboriau, C. Jest, M. Helffer, A. Macdonald, Éditions du Départe¬ ment d’ethnomusicologie du Musée de l’Homme. Principales collections reçues : a) Pièces de collection : Département d’Afrique Blanche et Proche-Orient : marionnettes syriennes du théâtre d’ombres, bijou tunisien, vêtement de Rabat (achat) ; deux amulettes algé¬ riennes (don Pr. Gessain) ; ensemble de vêtements et objets usuels tunisiens (mission D. Champault) ; poteries du Haut Atlas marocain (mission Duthuit) ; vêtements du Koweit (mission Pourcelet) ; selle et palanquin de femme (don Prohuza) ; objets marocains dont deux colliers prophylactiques (don Mlle Jouin) ; 11 objets dont six cuillères en bois sculpté d’Algérie (don Mlle Van Gennep) ; un jouet du Niger (don Descellas) ; cinq objets maro¬ cains (don Boutin). Département d’Afrique Noire : coiffure de jeune garçon Karomojong, Ouganda (achat) ; trois éléments de costume de danse, Bassari, Sénégal oriental (don Gessain) ; remarquable statue Mumuye, Nigeria du Nord (don Mme de Rot- schild) ; importante collection Bassari et Coniagui, Sénégal oriental (don Mme Gessain) ; costume complet pour la danse du Sigui, Dogon, Mali (don Mme Dieterlen) ; masque fang, Gabon (don Mme Simoni-Abbat) ; petite — 15 tête en bois, Makonde, Tauzaine (don Mme Huguenin) ; statue en bois noirci, verre, N. E. Nigeria (don A. Dufour) ; fer rituel Dogon, Mali (don A. Dufour) ; marionnette Khousmaniape, Sénégal. Département d' Amérique : trois objets en céramique, Archéologie du Nicaragua (achat) ; coupe tripode en céramique polychrome Nicaragua (achat) ; tête trophée trouvée dans une tombe Nazca, Pérou (achat) ; chandelier en céramique de Matomoros, Mexique (don Mme Soustelle) ; tableau représen¬ tant un cerf et un dindon en fils de laine collés sur bois, Indiens Huichol, Mexique (don M. Benzi) ; chapeau de « peyotero » en paille, orné de rubans, de plumes et de perles, Indiens Huichol de San Andres ; Mexique (don G. Stresser-Pean) ; collection de 23 outils en pierre et fragments de tissus des époques précéramiques (entre 8000 et 1900 av. J.-C.), côte centrale du Pérou (don H. Reichlen) ; grande coiffe Sioux, Amérique du Nord (don Mme Menier) ; fétiche de chasse en os de cerf, Indiens Zuni, U. S. A. (don D. Dubois) ; cinq têtes momifiées, trouvées dans un dépôt entre Paracas et O-Cucaje, côte Sud du Pérou (don M. Evrard) ; bonnet de laine tricoté et pièce d’étoffe poly¬ chrome, Indiens Aymara, Bolivie (don Mme Morales) ; 31 objets archéolo¬ giques (statuettes, sifflets, petites têtes, fusaïoles, perles) de style « manteno » de Manabi, Equateur (don Barros) ; paquet funéraire d’une momie (dépôt du gouvernement péruvien). Département d'Asie : 15 objets d’usage domestique et artisanal du Japon (achat) ; 39 objets domestiques de Ceylan (achat) ; un album de dessins au trait, Chine (achat) ; cinq feuillets imprimés de textes et images religieuses, Népal (achat) ; sept figures de théâtre d’ombre Karagôz, Turquie (achat) ; quatre petits tableaux sur papier de riz, Chine (achat) ; une hotte et 10 vêtements, Birmanie (achat) ; deux robes et une tunique, Chine (achat) ; 22 objets ethnographiques divers, Mongolie (achat) ; 36 objets ethnographiques divers, Iran (achat) ; un orne¬ ment en bois sculpté, un coffret à bijoux et deux calendriers, Népal (achat) ; lot important d’objets divers, en particulier Chine et Japon, dont une belle collection de gardes de sabre japonaises et de masques de Nô (legs Mme de Leta- mendi) ; un récipient à fard et un motif peint sur papier, Inde (don Pr. J. Mil- lot) ; makemono représentant les scènes d’un festival, Japon (don Pr. J. Mil- lot) ; un costume de danseur de Nandy, Ceylan (don Ambassade de Ceylan) ; échantillons de tissus du Cachemire et coupe et cuvette à ablutions, Inde et Iran (don Général et Mme Jullien par les A.T.P.) ; une coupe de tissu de coton brique brodé, Inde (don Pr. J. Millot) ; 86 objets dont un métier à tisser, Iran (don M. Rouholamini) ; un chapeau, trois vêtements, un pot à chaux et un mortier à bétel, Viêt-Nam (don Tran Quang-Hai) ; une nappe en tissu de coton imprimé, Iran (don Mme Poree-Maspero) ; un tsa-tsa, objet votif B’Houtan (don Mme Riefkel) ; un bâton de méditation pour lama, Népal (don Mme Nawang Samden Smerpa) ; trois images religieuses, Népal (don M. Trier) ; jeu d’échecs et trois objets divers, Cambodge et Thaïlande (don P. Tixier) ; une balance sherpa, Népal (don Mme Rieffel) costume de mariée, ancien, et objets d’argent ottomans, Turquie (don firme Hurrylet) ; petite maquette de maison de bois, Japon (don Mme Biver) ; liasse de papiers votifs chinois et carré de tissu brodé indien, Chine et Inde (don Mlle Van Gennep, par les A.T.P.) ; un costume et un bracelet de femme Man, Nord Viêt-Nam (don Mme Hary) ; 320 objets ethnographiques divers, Iran (mission Mme Bat- testi) ; 16 objets servant à la fabrication des bracelets de verre, Népal (mis¬ sion M. Gaborieau) ; 15 objets d’usage domestique dont un métier à tisser, Népal (mission P. Valeix) ; 50 objets domestiques et religieux, Népal (mis¬ sion C. Jest) ; 205 objets divers, Népal (mission C. Holtermann) ; 10 bijoux turcs, kurdes et arméniens et deux porte-Coran, Turquie (mission Mme T. Bat- testi) ; 91 vêtements et objets domestiques et religieux, Népal (mission — 16 Mme Thierry) ; 12 objets usuels, Népal (mission C. Jest) ; coupe de tissu pour sarong, Malaisie (mission M. C. Pelras). Département d’ Ethnomusicolo gie : instruments divers provenant du Portugal, d’Israël, du Nigeria et du Cameroun (achat), de Grèce, Bulgarie, Arménie, Yougoslavie, Gabon, Nigéria, Java (donateurs divers) ; belle collection de castagnettes, Espagne (don Mme Kieseling-Debussy). Département d'Europe : objets divers de Grèce (achat) ; costume roumain ; tapis de Moldavie (don de Mme Paul-Albert Helmer) ; manteau de berger, Thessalie (don M. Brezillon) ; 4 costumes complets et accessoires de bergerie. Hongrie (don Institut Hongrois) ; objets divers en bois sculpté, Bulgarie, Yougoslavie, Suisse (don Mlle Ketty Van Bennep) ; objets divers de bergerie, Bonneval sur Arc, Isère (don Centre de formation aux Recherches ethnologiques) ; acces¬ soires du Carnaval de Binche, Belgique (mission Mme de Fontanes et MUe Ribey- rol) ; objets divers de céramique, Roumanie (mission Mme de Fontanes) ; objets domestiques, jouets et pains rituels, Bulgarie (mission Mlle Ribeyrol) ; 102 échantillons de broderies, Oltenie du Sud-Est, Roumanie (mission Mlle Ribey- rol). Département de Madagascar : grande poupée des Iles Comores, couvre-plat des Iles Comores en vannerie (don Mlle Rouquette). Département d’Océanie : une très importante collection ethnographique de 470 pièces principalement des Célèbes, comprenant d’intéressantes séries d’armes, de vêtements et ornements divers, d’outillages domestiques et agricoles, de maté¬ riels de bétel, de jeux et d’instruments de musique et des pièces se rappor¬ tant aux techniques du tissage et de la vannerie (métiers à tisser, tissus, ensemble de vanneries rituelles), accompagnées d’une précieuse documentation scien¬ tifique (mission Christian Pelras) ; un grand filet, Nlle Guinée (don Mr Cri- velii) ; 40 objets provenant de différentes régions de Mélanésie dont une série de gourdes à chaux — - Iles de l’Amirauté — , de cuillères en noix de coco et de poignards en os — Nlle Guinée, Sépik — , différentes parures dont un rare pen¬ dentif en coquillage — Iles Salomon — — et une très exceptionnelle statuette en hois, effigie du dieu Requin des Iles Santa Cruz (don Mme de Canay Van Bœk) ; une écorce peinte — Australie — (don Mr Slak) ; deux bambous gravés — NUe Calédonie (achat) ; deux rares pièces archéologiques — Nlle Calédonie (don Mr Ratton) ; 14 pièces ethnographiques — Nlle Guinée occidentale (don Mr Sirouy) ; 7 objets ethnographiques — Java (don Mr Tixier) ; une écharpe — Philippines (don Mme Belmont) ; deux tissus d’écorce et un masque en van¬ nerie — Nlle Guinée (achat) ; trois marionnettes, dont une d’un type rare — Java — et une intéressante collection de tissus indonésiens dont plusieurs batiks anciens — Java — et une belle pièce de Sumaba (don Mr Martinez) ; un ornement corporel, insigne des chasseurs de têtes — Nlle Guinée Asmat (achat) ; 25 pièces ethnographiques, dont une série de tissus d’écorce peints Polynésie, Wallis — une grande statuette en bois et deux crânes surmodelés — Nlles Hébrides — et un très beau plat en bois — Iles Banks (don Mr Ména¬ ger). b) Photographies : En 1969, la Photothèque du Musée de l’Homme s’est enrichie d’environ 4 000 photographies en noir et blanc, 400 diapositives couleur et 150 ektachromes. Collections en noir et blanc : Sagant : Népal — Rouholamini : Iran — Dournes : Sud-Viet-Nam — Comité d’amitié et de relations culturelles avec l’étran¬ ger de Sofia : Bulgarie — Jordan : Birmanie - — Champault : Iraq et Tunisie — 17 - — Chiarra : Brésil — Helffer : Népal — Harka Gurung : Népal — - Battesti : Iran — Roussel de Fontanès : Grèce et Belgique. Enregistrement des photographies des objets de l’Exposition « Chefs d’Œuvre des Arts Indiens et Esquimaux du Canada » (185 objets) et d’environ 600 objets du Musée dont les principales acquisitions des différents départements. Collections en couleurs : Dournes : Sud Vietnam — Battesti : Iran — - Dupaigne : Afghanistan — Objets du Musée et de l’Exposition « Chefs d’oeuvre des Arts Indiens et Esquimaux du Canada ». Expositions : H. Lehmann, Professeur sans chaire, et M. Simoni (Mme), Assistante chargée du Département d’Amérique, avec la collaboration de J. J. Grand, Assistant sta¬ giaire au Service de Muséologie « Chefs d’œuvre des Arts Indiens et Esquimaux du Canada » (24 mars 1969-30 sept. 1969). S. Thierry, Maître de Conférences, Sous-Directeur, et C. Jest, Chargé de Recher¬ ches au C.N.R.S. — Avec la collaboration du Département de Muséologie : « Népal, Hommes et Dieux » (3 déc. 1969-17 mai 1970). Bibliothèque du Musée de l’Homme : En 1968, communication sur place de 66 000 ouvrages. Prêt au dehors de 6 029 ouvrages dont 250 par le prêt inter-bibliothèques. Inscription de 1 100 pério¬ diques (4 554 fascicules) et de 3 501 monographies dont 2 880 annoncés dans la liste multigraphiée de 1968. Préhistoire L. Balout, Professeur. — Nécrologie, Moshé Stékélis. L’ Anthropologie, 73, n08 1-2, 1969, pp. 135-138, 1 phot. — Le Moghreb oriental avant Carthage. In : Carthage, sa naissance, sa grandeur. Les collections puniques des Musées du Bardo, de Carthage et d’Utique. Archéo¬ logie vivante, 1, n° 2, 1969, pp. 13-21. — Nouvelles observations sur la Colline du Signal (Gafsa-Tunisie). In : Hommage Prof. Pericot. Barcelone, 1969 (sous presse). — Les silex taillés du Chatelard. In : Livret-guide excursion A4, Berry, Poitou, Cha- rentes, VIIIe Congrès de l’INQUA, Paris, 1969, pp. 53-57, 1 fig. P. Biberson, Maître de Conférences, Sous-Directeur. — - Contribution à une étude du Pléistocène du Sahara atlantique. In : La Préhistoire, Problèmes et tendances, Éd. C.N.R.S., 1968, pp. 25-36, 3 fig. — État des recherches sur le Pléistocène de l’Adrar mauritanien. Bull. AFEQ, 1969, n° 1, pp. 13-34, 4 fig., 6 phot. — Culture, tradition and environment of Early man. Current anthropology, 10, n° 4, 1969, p. 297. M. Perpère le Grand, Assistante. — « Grattoirs carénés asymétriques » au gisement des Roches, Commune de Pouligny St-Pierre (Indre). Bull. Soc. préhist. franç., C.R.S.M., 65, n° 9, 1968, pp. 237-240, 1 fig. — Rondelles d’enfilage en test d’œuf d’autruche d’Ain Metherchem (Tunisie). L’ Anthro¬ pologie, 73, nos 1-2, 1969, pp. 83-88, 2 fig. 2 — 18 — S. Arnette, Assistante. — Etude complémentaire de la sépulture du Mouton Noir, à Esbly (Seine-et-Marne). Bull, et Mém. Soc. Anthrop. Paris, 4, 12e sér., n° 3, 1969, pp. 271-279, 6 fig. H. Lhote, Directeur de Recherche au C.N.R.S. — Découverte de peintures préhisto¬ riques d’époque bovidienne à Arak (Hoggar). Bull. Soc. préhist. franç., C.R.S.M., n° 3, 1969, pp. 94-96, 2 fig. — , en collaboration avec H. Alimen, F. Beucher et G. Delihrias. — Les gisements néolithiques de Ta-n-Tartaït et d’I-n-Itinen, Tassili-n-Ajjer, Sahara central. Ibid., 115, 1968, pp. 421-458. — , en collaboration avec M. Lihoreau. — Découverte d’une nouvelle station de gra¬ vures rupestres à Thyout (Sud Oranais). J. Soc. Afric., 38, fasc. 1, 1968, pp. 7-13, 21 fig., 1 pl. J. Tixier, Maître de Recherche au C.N.R.S. — Notes sur le Capsien typique. La Pré¬ histoire. Problèmes et tendances. Éd. C.N.R.S., Paris, 1968, pp. 439-451, 4 fig., 2 tabl. — Informations archéologiques. Circonscription de Lorraine. Gallia-Préhistoire, 11, 1968, pp. 343-352, 14 fig. R. de Bayle des Hermens, Chargé de Recherche au C.N.R.S. — Troisième mission de recherches préhistoriques en République Centrafricaine. Février-mars 1968, Cahiers de la Maboké, 6, 1968, pp. 27-38, 8 fig. — Note sur quatre timbres-poste concernant les recherches préhistoriques en Répu¬ blique Centrafricaine. Ibid., 6, 1968, pp. 137-139, 1 fig. — Recherches préhistoriques en République Centrafricaine. Bull. Soc. préhist. franç., C.R.S.M., 66, n° 5, 1969, p. 130. — La Grotte du Rond du Barry à Sinzelles, Commune de Polignac (Haute-Loire). 19e Congr. préhist. de France, Auvergne, 1969. Livret-Guide, pp. 41-42. — L’industrie osseuse du Magdalénien final de la grotte du Rond du Barry, Commune de Polignac, Haute-Loire. Note préliminaire. L’ Anthropologie, 73, 1969, pp. 253- 260, 7 fig. — Les collections préhistoriques de République Centrafricaine au Musée Royal de l’Afrique Centrale à Tervuren, Belgique. Cahiers de la Maboké, 7, 1969, pp. 27- 40, 5 fig., 1 carte. — Note sur les collections préhistoriques de République Centrafricaine du Musée Royal de l’Afrique Centrale, Tervuren, Belgique. Africa-Tervuren, 15, 1969, pp. 58-66, 5 fig. 1 carte. — Résultats d’ensemble des missions de recherches préhistoriques effectuées en 1966, 1967 et 1968 en République Centrafricaine. Bull. Soc. Roy. belge Anthrop. Pré¬ hist., 80, 1969, pp. 5-20, 3 fig. 1 carte. — , en collaboration avec F. Chantret. — Le gisement néolithique de Madaouéla, République du Niger. Une nouvelle datation pour le Néolithique saharien. Bull. Soc. préhist. franç., 65, 1968, pp. 623-628, 2 fig. G. de Beauchêne, Aide technique. — Un « peigne de potier » en pierre dans un gise¬ ment néolithique de l’oued Laouni (Sahara central). Notes africaines, n° 121, 1969, pp. 13-14, 3 fig. — Bibliographie sommaire de la République du Niger. Niamey, centre pédagogique. Etudes et documents, n° 18, 1969, 24 p. — Bibliographie africaniste. J. Soc. Afric., 38, n° 2, 1968 (1969), pp. 249-257. — 19 — Collections reçues : Deux pièces du Sahara central (don H. Lhote) ; deux pièces d’Afrique du Nord (don Boutin) ; une hache polie du Puy-de-Dôme (don J. Pascal) ; récolte de surface, Sahara central (achat à M. et Mme Boisson) ; une pièce de Rho- désie (don F. Balsan) ; une pièce de l’Afrique occidentale (don Th. Monod) ; des armatures de flèches (Néolithique), Sahara occidental, région de Tindouf (don Docteur Geslin) ; des pièces du Capsien supérieur, Algérie, région de Tébessa, Ain Khanga (don R. Le Dû) ; deux objets en quartz poli « pieds d’élé¬ phants », Côte d’ivoire, Lamto (récolte J. L. Tournier, 1968) (don Th. Monod). Zoologie : Mammifères et Oiseaux J. Dorst, Professeur. — L’Amérique du Sud et l’Amérique Centrale. Paris, Hachette, 1969, 296 p., 101 phot. coul., 158 phot. noir et blanc, cartes. — Avant que nature meure. Neuchâtel, Delachaux et Niestlé, 2e éd., 1969, 538 p. 128 phot., 75 fîg. — La bête, cette méconnue. Courrier (Unesco), janv. 1969, pp. 17-23, 8 phot. — Ecologie et aménagement du territoire. C. R. Colloque Univ. Perm. Architecture et Urbanisme. Marseille-Lumigny, 1969, pp. 8-20. — Stelzenrallen. In : Grzimeks Tierleben 8. Münich, Kindler Verlag, 1969, pp. 106- 107, 1 pl. J. Berlioz, Professeur honoraire. — Die Kolibris (Trochilidae). In : Grzimeks Tier¬ leben, 8, pp. 440-462 (traduit en allemand ; illustré). F. Petter, Maître de Conférences, Sous-Directeur. — Une souris nouvelle d’Afrique occidentale, Mus mattheyi sp. nov. Mammalia, 33, 1969, pp. 118-124. — , M. Quilici, Ph. Ranque, et P. 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Ibid., 39, 2, 1969, pp. 121-139, 2 fig. R. D. Etchecopar, Directeur du C.R.M.M.O. — Euring, nouvel organisme interna¬ tional. Le Saint- Hubert, 1, 1969, pp. 14-15. — Mission scientifique et aventure en Iran. Science et Nature, 95, 1969, pp. 17- 24. — L’extension de Psittacula krameri au Moyen Orient. L’Oiseau et R. F. O., 39, 1969, pp. 178-181. Ch. Erard, Assistant détaché au C.R.M.M.O. — Le baguage des oiseaux en 1966. Bull. C.R.M.M.O., 20, 68 p. — Durée d’incubation anormale chez Streptopelia turtur. L’Oiseau et R.F.O., 39, 1969, p. 268-269. — et Pierre Petit. — Elle est protégée : la Grue cendrée. Le Courrier de la Nature, L'Homme et l’Oiseau, 11, 1969, pp. 99-105. P. Nicolau-Guillaumet, Assistant détaché au C.R.M.M.O. — Additions et correc¬ tions au Manuel « Le baguage des Oiseaux », 3 p. — Détermination de l’oiseau en main : Espèce, sexe et âge, 6 p., 30 fiches. — Voir G. Jarhy. G. Jarry, Riologiste C.N.R.S. détaché au C.R.M.M.O. - — Notes sur les oiseaux nicheurs de Tunisie. L’Oiseau et R. F. O., 39, 1969, pp. 112-120. — 21 — — et P. Nicolau-Guillaumet. — Capture d’un Chevalier solitaire Tringa solitaria à l’île d’Ouessant (Finistère). Ibid., pp. 267-268. P. Pfeffer, Chargé de Recherche au C.N.R.S. — Considérations sur l’écologie des forêts claires du Cambodge oriental. Terre et Vie, 1, 1969, pp. 3-24. — Le Mouflon de Corse, animal en voie d’expansion. Courrier de la Nature, 9, 1969, pp. 1-6. — Deux sanctuaires naturels de Java. Bêtes et Nature, 70, 1969, pp. 4-7. — et II. Genest. — Biologie comparée d’une population de Mouflons de Corse (Ovis ammon musimon) du parc naturel du Caroux. Mammalia, 33, 1969, pp. 165- 192. P. Dandelot, Attaché au Muséum. — Preliminary identification manual for african mammals. Primates : Anthropoidea. Smithsonian Institution, 1969. Ch. Jouanin, Attaché au Muséum. — • Voir F. Roux. R. Albignac. — Naissance et élevage en captivité de jeunes Cryptoprocta ferox, Viver- ridés malgaches. Mammalia, 33, 1969, pp. 93-97. — Élevage d’un jeune Propithèque, Lémurien folivore de Madagascar. Ibid., 33, 1969, pp. 341-342. P. Davant et A. Fleury. — Nidification de l’Huitrier Pie, Haematopus ostralegus sur le bassin d’Arcachon. Alauda, 37, 1969, p. 86. A. Dupuy. — Catalogue ornithologique du Sahara algérien. L'Oiseau et R.F.O., 39, 1969, pp. 140-160 et 225-241. — Contribution à l’étude du Potamochère Potamocherus porcus (Linné), au Sénégal. Mammalia, 33, 1969, pp. 347-349. — Première capture d’un Colobe bai (Colobus badius temmincki Kühl) au Sénégal oriental. Ibid., pp. 733-734. — et Dr Gaillard. — Capture d’un Cynocéphale présentant une anomalie de colo¬ ration. Ibid., pp. 732-733. A. Formon. — Contribution à l’étude d’une population de Faucons pèlerins Falco peregrinus dans l’est de la France. Nos Oiseaux, 30, 1969, pp. 109-139. O. Fournier et F. Spitz. — Etude biométrique des Limicoles. L’Oiseau et R.F.O., 39, 1969, pp. 15-20 et 242-251. J. E. 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Types cytotaxonomiques de Rongeurs, don Prof. Matthey ; rongeurs du Séné¬ gal et de Mauritanie, don I)r Taufflieb ; rongeurs du Pérou, don Dr Bahma- nyar ; rongeurs du Cambodge, don Dr Klein ; rongeurs du Sénégal, mission Descarpentries et Villiers ; rongeurs de Côte d’ivoire, don M. Rellier ; mammifères acquis par échange avec le Natural Muséum of Rhodesia, de Salis- bury ; primates, ongulés et carnivores d’Ethiopie, mission Dorst et Prévost ; rongeurs des Alpes françaises, Coll. Prévost et Mougin et les dons de Mme Saint Girons, MM. Houin et Razin, Hoffstf.tter, Germain et Gar- cin, Pechev, Ansell, Voisin et Vieillard. Éthologie des Animaux Sauvages J. Nouvel, Professeur, G. Chauvier, Maître de Conférences, Sous-Directeur, L. Stra- zielle, Assistant. — Rapport sur la mortalité enregistrée à la Ménagerie du Jardin des Plantes pendant l’année 1968. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 41, 5, 1969 (1970), pp. 1056-1068. — - Effectif et natalité enregistrés à la Ménagerie du Jardin des Plantes pendant l’année 1968. Ibid., pp. 1042-1055. — 23 - Effets de quelques tranquillisants et anesthésiques sur les animaux sauvages. II. Fluoro-méthoxyl-phényl-pipérazine-butyrophénone (« Sédalande » Dela- lande = 2028 M. D. = Haloanisone). Der Zool. Garten , 37, 1-3, 1969, pp. 114- 116. — et G. Chauvier. — Les Zoonoses parasitaires envisagées du point de vue des collections animales sauvages. 11e Symp. Vétér. Intern. sur les maladies des animaux vivants. Mai 1969, Zagreb. — , J. Rinjard, Maître de Conférences, Sous-Directeur, et M.-A. Pasquier, Assis¬ tant. — Rapport sur la mortalité et la natalité enregistrées au Parc Zoologique de Paris pendant l’année 1968. Bull. Mus. Ilist. nat ., Paris , 2e sér., 41, 3, 1969, pp. 609-621. l)r H. Saez, Chargé de Recherche au C.N.R.S. — Etude de quatre champignons arthros- porés, formant des endospores. Microbiologia Espanola, 21, 3-4, 1968, pp. 193- 204. — Réexamen de Geotrichum vanriji après deux nouveaux isolements. Mykoseri, 12, 5, 1969, pp. 329-334. — Formation d’endospores chez Geotrichum candidum. Ann. Parasit. Hum. et Comp., 44, 2, 1969, pp. 197-204. — Levures isolées du tube digestif des Mammifères examinés de 1959 à 1963. Résul¬ tats en fonction de l’âge. Ann. Inst. Pasteur , 116, 2, 1969, pp. 218-236. — Candidose aviaire de l’œsophage associée à une helminthose. Economie et Médecine Animales , 10, 2, 1969, pp. 141-147. — Stomatite myco-infectieuse du babouin — Papio papio (Desm.). Ann. Méd. Vétér. (Rruxelles), 5, 1969, pp. 309-314. — L’incidence saisonnière sur les levures isolées chez les animaux sauvages captifs. Bull. trim. Soc. Mycol. de France, 85, 2, 1969, pp. 255-271. — et J. Rinjard. — Levures isolées du tube digestif de Mammifères sauvages, en captivité, à régime alimentaire piscivore. Revista Iberica de Parasitologia, 29, 1, 1969, pp. 45-56. — — Levures isolées du tube digestif de Mammifères sauvages, en captivité, à régime alimentaire omnivore. Rev. Biol., Lisbonne, 7, 1-2, 1969, pp. 13-33. — — Levures isolées du tube digestif de Mammifères sauvages, en captivité, à régime alimentaire herbivore. Bull. Soc. Linn. Lyon, 38, 8, 1969, pp. 271-279. — et R. Lesel. — Contribution à l’étude écologique des milieux sub-antarctiques. I — Champignons isolés chez des Sphénisciformes aux Iles Kerguelen. Vie et Milieu, sér. C, Biologie terrestre, 19, I-C, 1968, pp. 1-10. Zoologie : Reptiles et Poissons M.-L. Bauchot, Maître de Conférences, Sous- Directeur. — Description de Lappanella guineensis sp. nov. (Téléostéens, Perciformes, Labridés). Bull. Mus. Ilist. nat., Paris, 40, n° 6, 1968 (1969), pp. 1145-1149. — Les Poissons de la Collection de Broussonet au Muséum National d’Histoire Natu¬ relle de Paris. Ibid., 41, n° 1, 1969, pp. 125-143. — Poissons et Territoires. 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Hist. nat., Paris, 2e sér., 40, n° 4, 1968 (1969), pp. 677-682. - Description du mâle de Chamaeleo willsii petteri Brygoo et Domergue, Camé¬ léon du nord de Madagascar. Ibid., n° 5, 1968 (1969), pp. 891-896. - Un Brookesia des forêts orientales de Madagascar : B. thieli n. sp. (Chamae¬ léonidés). Ibid., n» 6, 1968 (1969), pp. 1102-1109, fig. 1-4. J. Vellard. — Les Telmatobius du groupe marmoratus (Amphibia). Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 40, n° 6, 1968 (1969), pp. 1110-1113. J. P. Quignard. — Nouvelles données sur le problème racial chez Symphodus ( Cre - nilabrus) cinereus (Bonnaterre, 1788). Fécondation artificielle et élevage expé¬ rimental de ce Labridé. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 40, n° 2, 1968, pp. 265-274. C. Almaça. — Révision critique de quelques types de Cyprinidés d’Europe et d’Afrique du Nord des collections du Muséum national d’Histoire naturelle de Paris. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 40, n° 6, 1968 (1969), pp. 1116-1144, 25 — Collections reçues : Poissons, Reptiles et Batraciens du Japon (J. Deuwe) ; Poissons de la Répu¬ blique du Niger (H. Matthes) ; Poissons du Golfe de Guinée (Guinean Trawling Survey) ; Reptiles de Madagascar (E. R. Brygoo) ; Reptiles du Gabon (L. P. Knoepffler) ; Reptiles et Batraciens de R.C.A. et Haute Volta (Alba- ret) ; Reptiles de l’île Maurice (J. M. Vinson). Entomologie générale et appliquée A. S. Balachowsky, Professeur. — Les Scolytes du Cèdre dans le Nord de l’Afrique. Ann. Soc. ent. Fr., n. s., 5, 3, pp. 647-655. — Le genre Amonostherium Morr. & Morr. (Hom. Coccoidea, Pseudococcinae) dans le Bassin occidental de la Méditerranée. Bull. Soc. ent. Fr., 74, 5-6, pp. 145- 152. — Les Cochenilles (Coccoidea) du Parc national de Port-Cros (Var). Brochure de l’Administration des Eaux et Forêts, 1969. L. Chopard, Professeur honoraire. — L’évolution des Phaeophilacris cavernicoles (Orth. Grylloidea). Ann. Soc. ent. Fr., n. s., 5, 1, pp. 95-108. — Beitrâge zur Kenntnis der Fauna Afghanistans. Gryllidae et Tridactylidae. Casopis, 53, suppl. 1968, pp. 273-286. — The Fauna of India and the adjacent Countries. Orthoptera 2. Grylloidea. Zoolo- gical Survey of India, Calcutta, 1969, 421 p., 284 fig. — La résistance des Insectes au froid. Science Progrès — La Nature, septembre 1969, p. 335. J. Carayon, Professeur sans chaire. — Emploi du noir chlorazol en anatomie micros¬ copique des Insectes. Ann. Soc. ent. Fr., n. s., 5, 1, pp. 179-193. — Comparaison du spermalège des Cimex (Hém. Cimicidae) avec les réactions inflam¬ matoires du type « granulome ». Ann. Zool. Ecol. animale, 1, 1969, n° hors-série, I.N.R.A., Paris, pp. 73-82. — en collaboration avec Jean Pehicart. — A propos de « Scoloposcelidae phrygano- phila », observations sur le genre Scoloposcelis (Hém. Anthocoridae). Notul. entom., 1969, 49, 4, 8 p., 1 pl. A. Villiers, Maître de Conférences, Sous-Directeur. — Contribution à la connaissance de la faune de la Côte d’ivoire (J. Decelle, 1961-1964). XVI. Coleoptera Lan- guriidae. Ann. Mus. roy. Afr. centr., Zool., in-8°, 165, 1968, pp. 223-230, 3 fig. — Contribution à la connaissance de la faune de la Côte d’ivoire (J. Decelle, 1961- 1964). XXVII. Hemiptera Reduviidae. Ibid., pp. 405-434, 16 fig. — Contribution à la connaissance de la faune de la Côte d’ivoire (J. Decelle, 1961- 1964). XXVIII. Hemiptera Henicocephalidae. Ibid., pp. 435-438. — Contribution à la faune du Congo (Brazzaville). Mission A. Villiers et A. Descar- pentries. LXXX. Coléoptères Cerambycidae Disteniinae et Cerambycinae. Bull. I.F.A.N., 30, A, n° 4, 1968, pp. 1672-1686, 7 fig. — Le temps des Vipères. Atlas, Paris, 29, 1968, pp. 36-43, 17 fig. — Hémiptères Henicocephalidae du Sudan. Ann. Ent. fenn., 34, 3, 1968, pp. 156- 159. — Hémiptères Reduviidae et Pachynomidae du Sudan et d’Ethiopie. Ibid., pp. 159- 170, 15 fig. — 26 — — Contribution à la faune du Congo (Brazzaville). Mission A. Villiers et A. Descar- pentries. LXXXV. Coléoptères Lymexylonidae. Bull. I.F.A.N., 31, A, 1, 1969, pp. 73-82, 31 fig. — Chatoyants et éphémères : Les Papillons. Atlas , 35, 1969, pp. 42-51, 21 phot. col. — Trois nouveaux Systelloderes d’Amérique tropicale [Hémiptères Henicocephali- dae], Ann. Mus. civ. Storia nat. Genova , 77, 1968 (1969), pp. 338-341, 6 fig. — The scientific results of the Hungarian soil zoological expédition to the Brazza¬ ville-Congo. 38. Coleoptera Languriidae. Acta Zool. Acad. Sc. Hungaricae , 15, 1-2, 1969, pp. 225-230. — Révision du genre Saphanodes [Col. Cerambycidae Disteniinae]. Ann. Soc. ent. Fr., n. s., 5, 2, 1969, pp. 529-533, 19 fig. — Le festin de la Mante religieuse. In : Merveilles et mystères de la Nature. Paris, Sélection du Reader’s Digest, 1969, pp. 150-153, 4 fig. — Le Parc National du Niokolo-Koba (Sénégal) (fasc. III). XXIX. Hemiptera Redu- viidae. Mém. I.F.A.N., 84, 1969, pp. 407-420, 9 fig. — ■ Société entomologique de France. Discours présidentiel. Bull. Soc. ent. Fr., 74, 1-2, 1969, pp. 2-4. — Contribution à la faune du Congo (Brazzaville). Mission. A Villiers et A. Descar- pentries. XCI, Hémiptères Rhopalidae et Alydidae. Bull. I.F.A.N. — Trois nouveaux Plocaederus de Madagascar [Col. Cerambycidae Cerambycini]. Ann. Soc. ent. Fr., n. s., 5, 3, 1969, pp. 887-890, 8 fig. - — en coll. avec M. Chûjô. — Coleoptera from Southeast Asia (VIII). 9. Famille Cerambycidae. Mem. Facult. Educ., Jagawa University, 2, 171, 1968, pp. 40- 44, 1 fig. — en coll. avec A. Descarpentries. — Compte-rendu sommaire d’une mission au Sénégal. Bull. I.F.A.N., 31, A, 2, 1969, pp. 702-710, 9 fig. — en coll. avec R. M. Quentin. — Révision des Plectogasterini, nov. trib. [Col. Cerambycidae Cerambycinae], Ann. Soc. ent. Fr., n. s., 5, 3, 1969, pp. 613- 646, 18 fig. M. Descamps, Sous-Directeur. — Contribution à la faune du Maroc. II. Le genre Eunapiodes (Orth. Pamphagidae). Ann. Soc. ent. Fr., n. s., 4, pp. 601-613, 15 fig. — Eumastacides de Madagascar : Miraculinae (Acridomorpha-Eumastacoidea). Bull. Soc. ent. Fr., 74, 1969, pp. 176-185, 34 fig. J. Bourgogne, Sous-Directeur. — Sur la construction des fourreaux de certains Psy- chidae [Lép.]. Ann. Soc. ent. Fr., n. s., 4, 4, 1968 (1969), pp. 853-866. — Une chasse de nuit dans le Var. Alexanor, 6, 1, 1969, pp. 2-4. — Un Lépidoptère américain capturé dans les Pyrénées [Nymphalidae]. Ibid., 6, 1, 1969, pp. 15-16. — Captures intéressantes [Tortricidae, Pyralidae, Noctuidae, Ctenuchidae, Nympha¬ lidae Satyrinae], Ibid., 6, 1, 1969, pp. 42-45. — Captures d’espèces rares ou peu connues de la faune française [Geometridae]. Ibid., 6, 2, 1969, pp. 94-96. — Danaus plexippus en Europe [Nymphalidae Danainae]. Ibid., 6, 3, 1969, p. 134. P. C. Rougeot, Sous-Directeur. — Une Noctuelle nouvelle pour la France, Eugraphe subrosea (Lép. Noct.). Alexanor, 5, 1968, pp. 377-378. — Contribution à l’étude des Lép. Attacides d’Afghanistan. Description d’une ssp. nouvelle. Entomops, 13, 1969, pp. 165-168. — en coll. avec P. Capdeville. — Une nouvelle ssp. ibérique de Parnassius apollo (Lép. Papilion.) Bull. Soc. ent. Fr., 74, 1969, p. 200. — 27 — — Nouvelles remarques sur les Apollous d’Espagne (Papilionidae). Alexanor , 6, 1969, pp. 24-32. G. Bernardi, Maître de Recherche au C.N.R.S. — La variation géographique du poly¬ morphisme des femelles de Nepheronia argia Fabr. sur le continent africain (Insectes Lépidoptères). C. R. Séances Soc. Biogéographie, 45, 395, pp. 6-13. — Les règles de la nomenclature des aréotypes. Ibid., 46, 403, pp. 71-73. — La distribution des Colotis dans l’Ouest africain. Atlas intern. de l’Ouest Africain, liv. 1, pp. 10-11, 3 cartes dans le texte, pl. 19. H. de Lesse, Maître de Recherche au C.N.R.S. — Les nombres de chromosomes dans le groupe de Lysandre coridon (Lép. Lycaenidae). Ann. Soc. ent. Fr., n. s., 5, 2, pp. 469-518. • — Formules chromosomiques de quelques Lépidoptères Rhopalocères d’Amérique du Nord. Bull. Soc. ent. Fr., 74, pp. 57-58. — Les Hybrides naturels entre Lysandra coridon Poda et L. bellargus Rot.t., 2° note. Alexanor, 6, 1969, pp. 73-82. S. Kelner-Pillault, Maître-Assistant. — Sur l’écologie et l’élevage de quelques Coléoptères Alléculides. L’Entomologiste, 25, 1-2, 1969, pp. 9-12. — Abeilles fossiles ancêtres des Apides sociaux. Proc. VI Congr. I.U.S.S.I., Bern 1969, pp. 85-93, 4 pl. — Contribution à la faune du Congo (Brazzaville). Mission A. Villiers et A. Descar- pentries. LXXXVI. Hyménoptères Apidae Xylocopinae. Bull. I.F.A.N., 31, A, 2, 1969, pp. 680-685. P. Viette, Maître-Assistant. — Nouvelles espèces de Geometridae madécasses (Lep.). Bull, de Madagascar, 268, pp. 785-795, 10 lîg. — Les variations saisonnières du Charaxes zoolina (Westwood) à Madagascar (Lep. Nymphalidae). Bull. Acad, malg., 45, 2, 11 p., 2 pl., 16 fig. — Contribution à l’étude des Hepialidae (36e note) : Lepidoptera Hepialidae du Népal. Khumbu Himal., Bd 3, Lief. 1, pp. 128-133, 5 fig. — Description d’une nouvelle espèce de Paracaroides Kenrick de Madagascar (Noc- tuidae Amphipyrinae). Entomops, 13, pp. 171-173, 2 fig. — Contribution à l’étude des Earias de Madagascar (Lep. Noctuidae Westermannii- nae). Bull, de Madagascar, 273, pp. 200-208, 8 fig. — Compte rendu de ma sixième mission entomologique à Madagascar. Lambillionea, 68, pp. 21-34, 2 cartes. — Nouveaux taxa de Noctuelles Trifides de Madagascar (Lep.). Bull. Soc. ent. Fr., 74, pp. 127-132, 6 fig. — et D. S. Fletcher. — The types of Lepidoptera Heterocera described by P. Mabille. Bull. Brit. Mus. (nat. Ilist.) Ent., 21, 8, pp. 389-425. — et Y. de Lajonquière. — Le statut de Borocera bi.bindandy Camboué et de B. madinika Camboué, Lépidoptères Lasiosampidae séricigènes. Bull, de Madagascar, n°s 277-278, pp. 540-544. — et S. G. Kiriakoff. — Nouveaux Notodontidae de Madagascar. Lambillionea, 68, pp. 3-8. L. Tsacas, Chargé de Recherche au C.N.R.S., en coll. avec Ch. Bocquet, Professeur. — Tests of interspecific crosses between different stocks of Drosophila simulons and D. melanogaster. Drosophila Information Service, 44, 1969, p. 192. — Une nouvelle espèce d ’ Hoplopheromerus Engel de la Malaisie. Bull. Soc. ent. Fr., 74, 5-6, 1969, pp. 337-342. — Étude sur Drosophila picta (Zett.), (Dipt. Drosophilidae). Ann. soc. ent. Fr., n. s., 5, 3, 1969, pp. 719-753. — 28 — J. Charpentier, Assistante, en coll. avec A. M. Saccas. — L’anthracnose des Caféiers Robusta et Excelsa due à Colletatrichum coffeanum Noack en Répub. Centra¬ fricaine. Bull. Inst, franç. du Café, du Cacao et autres plantes stimulantes, n° 9, 1969, 84 p., 31 pl. D. Matile-Ferrero, Assistante. — Homoptera : Coccoidea. In : South African Ani¬ mal Life, 14, Almqvist & Wiksell Publishing House, Stockholm. — Aleurodes du Parc National de Port-Cros (Var). Brochure de l’Administration des Eaux et Forêts. L. Matile, Assistant. - — Contribution à la Faune de l’Iran. 14. Diptères Mycetophi- lidae des Provinces caspiennes. Ann. Soc. ent. Fr., n. s., 5, 1, pp. 239-250, 10 fig. — Un Macrocera nouveau de Grèce (Dipt. Mycetophilidae). Bull. Soc. ent. Fr., 74, 1, pp. 36-37, 1 fig. — - Addition à la Faune de France des Mycetophilidae. L’Entomologiste, 25, 4, pp. 61- 66, 2 fig. — Deux Diptères Mycetophilidae nouveaux de Madagascar. Bull. Soc. ent. Fr., 74, 5-6, pp. 136-139, 4 fig. — et A. Burghele-Balacesco. — Remarques sur les genres Keroplatus et Cerote- lion et description de C. racovitzai n. sp. Ibid., 74, 3-4, pp. 82-86, 2 fig. — et P. Lastovka. — Contribution à la Faune de l’Iran. 16. Diptères Mycetophi¬ lidae des Provinces caspiennes. 2 genres Mycetophila. Ann. Soc. ent. Fr., n. s., 5, 3, pp. 681-686, 2 fig. A. Descarpentries, Assistant. — Deux Buprestides inédits de Madagascar apparte¬ nant à la tribu des Coraebini [Col.]. Bull. Madagascar, n08 277-278, pp. 599- 602, 2 fig. — Diagnoses de Buprestidae [Col.] nouveaux de Madagascar. Ann. Soc. ent. Fr., n. s., 5, 4, pp. 909-926, 16 fig. — Note sur un Buprestide inédit de Madagascar appartenant à une nouvelle tribu [Col.]. Bull. Soc. ent. Fr., 74, 7-8, pp. 188-192, 5 fig. — en coll. avec A. Vili.iers. — Compte rendu sommaire d’une mission au Sénégal. Bull. I.F.A.N., 31, A, 2, 1969, pp. 702-710. D. Wintrebert, Travailleur libre. — Accouplement et forme des genitalia chez Locusta et Gastrimargus (Orth. Acrididae). Bull. Soc. ent. Fr., 74, pp. 98-101, 9 fig. H. Stempffer, Correspondant du Muséum. — Contribution à l’étude des Lycaenidae d’Afrique tropicale et équatoriale. Bull. I.F.A.N., 31, A, 1, 1969, pp. 87-101, 24 fig. C. Herbulot, Attaché au Muséum. — - Nouveau genre et nouvelles espèces de Geome- tridae malgaches. Lambillionea, 67, 1969, pp. 25-28. — Lépidoptères (Geometridae) recueillis par E. W. Classey à Madère en août 1966. Bol. Mus. mun. Funchal, 22, 100, 1969, pp. 32-33. Ch. Boursin, Attaché de Recherche au C.N.R.S. — Sympistis nigrita Bsd., espèce nouvelle pour la France. Entomops, 14, 1969, p. 208. — Description de 40 espèces nouvelles de Noctuidae trifinae paléarctiques et de 2 genres nouveaux. Ibid., 15, 1969, pp. 215-240, 120 fig. H. Bertrand, Directeur honoraire à l’École Pratique des Hautes Études. Attaché au Muséum. — Récoltes de larves de Coléoptères aquatiques dans la région éthiopienne (Madagascar, 1960). Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 40, 4, 1968 (1969), pp. 718-733. — Captures et élevages de larves de Coléoptères aquatiques (20e note). Bull. Soc. ent. Fr., 73, 9-10, 1968 (1969), pp. 200-203, 1 fig. — 29 — — Larves (1e Coléoptères aquatiques de Nouvelle Guinée, Australie, Nouvelle Zélande (Mission J. Illies, 1966). Bull. Mus. Hist. nat., Paris , 2e sér., 40, 5, 1968 (1969), pp. 938-954, fig. 1-8. • — Aperçu sur la distribution géographique des Coléoptères aquatiques dans l’Afrique tropicale. Compte rendu des Séances Soc. Biogéographie , 45, 389-394, 1968 (1969), pp. 53-64. — Contribution à l’étude des premiers états des Coléoptères aquatiques de la région éthiopienne (8e note). Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 41, 2, 1969, pp. 458- 475, 11 fig. G. Ruter, Correspondant du Muséum. — Contribution à l’étude des Cétonides afri¬ cains (Col. Scarabaeidae). Bull. I.F.A.N., 31, A, 3, 1969, pp. 899-919, 40 fig. — Note relative au genre Ischnovalgus Kolbe (Col. Scarabaeidae Valginae). Bull. Soc. eut. Fr., 74, 1-2, 1969, pp. 34-36, 5 fig. J. Thérond, Correspondant du Muséum. — Contribution à la connaissance de la faune entomologique de la Côte d’ivoire (J. Decelle, 1961-1964). VII. Coleoptera Histeridae. Ann. Mus. roy. Afr. centr., in-8°, 165, 1968, pp. 141-160. — Description de deux Histerides nouveaux du Congo. Bev. Zool. Bot. afr., 79, 1969, pp. 323-326. R. M. Quentin, Travailleur libre, en coll. avec A. Villiers. — Révision des Plecto- gasterini, nov. trib. (Col. Cerambycidae Cerambycinae). Ann. Soc. ent. Fr., n. s., 5, 3, 1969, pp. 613-646, 28 fig. P. Ardoin, Correspondant du Muséum. — Essai de révision des Amarygmini africains (13e partie et fin). Bull. I .F. A. N ., 31, A, 1969, pp. 524-580. — Le Parc national du Niokolo-Koba (Sénégal), fasc. 3. XII, Coleoptera Tenebrio- nidae (note récapitulative). Mém. I.F.A.N., 84, 1969, pp. 247-261, 2 fig. — Tenebrionidae récoltés par M. L. Rigot dans le Sud Ouest de Madagascar. Ann. Soc. ent. Fr., n. s., 5, 2, 1969, pp. 461-468, 3 fig. — Une nouvelle espèce de Tenebrionide malgache [Col.]. Bull. Soc. ent. Fr., 74, 1-2, pp. 32-34, 1 fig. — Note synonymique [Col. Tenebrionidae]. Ibid., 74, 5-6, pp. 124-127. — Deux nouvelles espèces africaines du genre Hypophloeus Fabr. [Col. Tenebrioni¬ dae]. Ibid., 74, 7-8, pp. 185-188, 2 fig. S. Rreuning, Travailleur libre. — Nouveaux Pteropliini des Collections du Muséum de Paris. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 39, 1967, pp. 851-860. — Missione 1965 del Prof. Gius. Scortecci nello Yemen (Arabia méridionale) Col. Longic. Atti Soc. it. Sci. nat. Mus. Civ. Stor. Nat. di Milano, 107, pp. 89-92. — Contribution à la connaissance des Lamiens du Laos, 13. partie. Bull. Soc. roy. Sci. Nat. Laos, 14, 1965 (1969), pp. 31-62. — Contribution à la connaissance des Lamiens du Laos, 14. partie. Ibid., 15, 1965 (1969), pp. 21-46. — Description de deux nouvelles races du genre Carabus L. du Proche Orient. Bull. Soc. ent. Mulhouse, 1968, p. 51. — Description d’une nouvelle espèce de Lamiinae. Ibid., 1968, p. 51. — Descriptions de deux nouvelles espèces de Lamiinae de la coll. Chassot. Ibid., 1968, p. 52. — Neue Cerambyciden aus den Sammlungen des zoologischen Muséum des Humboldt Universitaet zu Berlin, 7. Teil. Mitt. Zool. Mus. Berlin, 44, 1969, pp. 143-147. — Nouveaux Lamiaires de la Coll. Fuchs. Bull. Soc. ent. Mulhouse, 1968, pp. 53- 57. — 30 — — Quelques rectifications systématiques sur les Lamiaires. Ibid., 1968, pp. 57-58. — Contribution à la connaissance des Lamiens du Laos, 15. partie. Bull. Soc. roy. Sci. Nat. Laos, 16, 1965 (1969), pp. 4-41. — Contribution à la connaissance de la faune entomologique de la Côte d’ivoire. XXI, Col. Lamiinae. Ann. Mus. roy. Afr. centrale, Tervuren, in-8°, Sci. Zool., n° 165, 1968, pp. 297-355. — Supplément à la révision des Crossotini Thoms. (Col. Ceramb.). Bull. I.F.A.N., 30, A, 4, 1968, pp. 1421-1436. — Nouveaux coléoptères Cerambycidae Lamiinae des collections du Muséum de Paris. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 40, pp. 692-709. — Nouveaux Cerambycides Lamiinae des collections du Muséum de Paris. Bull. Soc. ent. Fr., 73, pp. 225-232. — Descriptions de Lamiinae nouveaux du Musée Royal de l’Afrique centrale. Rev. Zool. Bot. afr., 79, pp. 78-81. — Descriptions de trois nouvelles espèces de Lamiinae de la coll. Chassot. Bull. Soc. ent. Mulhouse, 1969, pp. 35-36. — Contribution à la connaissance du genre Cychrus. Ibid., 1969, p. 36. — Neue Lamiiden aus den Bestaenden der Zoologischen Staatsammlung in Muenchen. Opusc. Zool., n° 103, 1969, pp. 1-2. — Nouveaux Longicornes du Musée d’ Histoire naturelle de Genève, II. Mitteil. schweiz. ent. Ges., 42, pp. 34-37. — Descriptions de Lamiaires nouveaux du Musée Royal de l’Afrique centrale. Rev. Zool. Bot. afr., 79, pp. 386-388. — Catalogue des Lamiaires du Monde. IL Lief., pp. 865-1069. — Description d’une nouvelle race du genre Carabus d’Espagne et d’une nouvelle espèce de Chine. Bull. Soc. ent. Mulhouse, 1969, p. 60. — Nouveaux Coléoptères Cerambycides récoltés au Cameroun par M. Bruneau de Miré. Bull. I.F.A.N., 31, A, 2, 1969, pp. 585-613. — , en coll. avec A. Villiers. — Les Cerambycides de Madagascar. Révision des Cerambycinae Glaucytini. Ann. Soc. ent. Fr., n. s., 4, 1, 1968, pp. 45-67. — , en coll. avec M. Chûjô. — Coleoptera from Southeast Asia VI, Cerambycidae. Mem. Fac. Kagawa Univ., 2, 161, pp. 17-26. E. Rivalier, Correspondant du Muséum. — Démembrement du genre Odontochila [Col. Cicindelidae] et révision des principales espèces. Ann. Soc. ent. Fr., n. s., 5, 1, 1969, pp. 195-237, 27 fig. J. P. Lacroix, Travailleur libre. — Notes sur les Chiasognathinae et description d’espèces nouvelles [Col. Lucanidae]. Ann. Soc. ent. Fr., n. s., 5, 3, 1969, pp. 585- 593, 10 fig. Ch. Lecordier, Travailleur libre. — Les Coléoptères Carabiques de la région de Bou- koko-La Maboké (Rép. Centrafricaine) (lre note). Les Cahiers de La Maboké, 6, 2, 1968, pp. 111-116. — Observations sur les Cicindèles dans la baie du Mont-Saint-Michel (Manche). L’Ento¬ mologiste, 25, 1-2, 1969, pp. 15-18. — Les Siagoninae [Col. Carabiques] recueillis dans la région du Lac Tchad par MM. J. Gruvel et J. Péricart. Bull. J.F.A.N., 30, A, 4, 1968, pp. 1412-1420, 7 fig. — Deux espèces nouvelles de Carabiques de la Côte d’ivoire [Col. Carabidae]. Bull. Soc. ent. Fr., 73, 1968, pp. 218-221, 4 fig. — , en coll. avec J. Daget. — Influence du feu sur les peuplements de Carabiques dans la savane de Lamto (Côte d’ivoire). Ann. Soc. ent. Fr., n. s., 5, 2, 1969, pp. 315-327, 3 fig. — 31 — C. Girard, Centre de Recherche sur les zones arides (C.N.R.S.). — Coléoptères Elaté- rides nouveaux de l’Afrique tropicale. Bull. I.F.A.N., 30, A, 4, 1968, pp. 1154- 1168. — Note sur deux Coléoptères Elatérides de l’Afrique noire. Bull. Soc. eut. Fr., 73, 1968, pp. 222-225. — Contribution à la Faune de l’Iran. Coléoptères Tenebrionidae, Genre Tentyria. Ann. Soc. ent. Fr., n. s., 4, 1968, pp. 867-874. — Deux Coléoptères Elatérides nouveaux des Monts Loma (Sierra Leone). Bull. I.F.A.N., 30, A, 4, 1968, pp. 1375-1380. Principales collections reçues : Don de l’Institut fondamental d’Afrique noire (Dakar) : 1 500 Carabidae du Séné¬ gal, déterminés. Don de J. Bonfils : 20 Holotypes et Allotypes et nombreux paratypes de Blat- tidae des Antilles françaises. Don du Laboratoire de Phanérogamie du Muséum (don n° 104) : Cecidotheca Dacica (un herbier), Rucarest ; Zoocécidies (deux herbiers Sam Euchet). Don de J. Denier : la collection de P. Denier, Rrenthidae, surtout américains. Autres acquisitions : Par voie d’échange : un exemplaire de la rarissime femelle de Papilio antimachus Dr., capturé en Côte d’ivoire par M. du Chatenet. Importantes récoltes entomologiques des missions effectuées dans le cadre du Laboratoire : Guyane par MM. A. S. Balachowsky et L. Gruner, et Mlle J. Charpentier ; Colombie par M. M. Descamps ; Brésil par M. H. de Lesse ; République Centrafricaine (La Maboké-Boukoko) par MM. P. Teocchi et M. Boulard ; Gabon par M. A. Villiers ; Cameroun par M. Ph. Bruneau de Miré et MUe N. Berti ; Côte d’ivoire et Guinée par M. C. Girard ; Grèce par M. et Mme J. Carayon, Mlle D. Pluot et M. L. Tsacas ; Liban par M. D. Wintrebert ; Ceylan par M. R. E. Blackith. Zoologie : Arthropodes M. Vachon, Professeur. — Contribution à l’étude des Scorpions africains apparte¬ nant au genre Buthotus Vachon, 1948, et étude de la variabilité. Monitore Zool. Ital., 2 (suppl.), 1968, pp. 81-149, 8 fig. — Remarques sur la famille des Syarinidae J. C. Chamberlin (Arachnides, Pseudo¬ scorpions) à propos de la description d’une nouvelle espèce : Pseudoblothrus thiebaudi, habitant les cavernes de Suisse. Rev. Suisse Zool., 76, 2, 1969, pp. 387- 396, 10 fig. — Emile Racovitza, Président d’ Honneur de la Société Zoologique de France en 1925. Bull. Soc. zool. Fr., 94, 1, 1969, pp. 23-27. — La distribution des Scorpions dans l’Ouest africain. Arachnida, Scorpiones. Atlas international de l’Ouest africain, 1968, p. 8, pl. 19, 1 carte. (Texte en français et en anglais). — Arachnides. In : Encyclopedia universalis, Paris, 2, 1968, pp. 237-243, 7 fig., 2 pl. couleurs. — 32 — — Arthropodes. Ibid., 2, pp. 518-520, 2 fig., 2 pl. couleurs. — Chélicérates. Ibid., 3, 1969, pp. 197-198, 4 fig. — Les Chélicérates, les Myriapodes. In : La vie des animaux. Paris, Larousse, 1969, pp. 285-293, 19 fig., pp. 300-312, 8 fig. — et le Secrétariat du C.I.D.A. — Annuaire des Arachnologistes mondiaux. Publ. diverses M.N.H.N., Paris, n° 22, 1968, 163 p. J. Forest, Sous-Directeur. — Voir Laboratoire de Carcinologie et d’Océanographie biologique de l’École Pratique des Hautes Études. J.-M. Démangé, Sous-Directeur. — La réduction métamérique chez les Chilopodes et les Diplopodes Chilognathes (Myriapodes). Bull. Mus. Ilist. nat., Paris, 2esér., 40, 3, 1968, pp. 532-538, 2 fig. - — Myriapodes Chilopodes du Gabon. Biol. Gabon., 4, 3, 1969, pp. 281-294, 14 fig — Myriapodes récoltés à Madagascar par M. L. Bigot. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2 e sér., 41, 2, 1969, pp. 484-489, 10 fig. — et J. Richard. — Morphologie de l’appareil génital mâle des Scolopendromorphes et son importance en systématique (Myriapodes, Chilopodes). Ibid., 2e sér., 40, 5, 1968 (1969), pp. 968-983, 40 fig. A. Badonnel, Sous-Directeur honoraire. — Trois espèces américaines inédites de Liposcelis (Psocoptera, Liposcelidae). Bull. Soc. zool. Fr., 93, 4, 1968, pp. 535- 544, 17 fig., 2 pl. — Psocoptères de l’Angola et de pays voisins, avec révision de types africains d’Ender- lein (1902) et de Ribaga (1911). Subs. Est. Biol. Lunda, n° 79, 1969, pp. 13- 152, 259 fig. D. Guinot (Mme), Maître-Assistant. — Recherches préliminaires sur les groupements naturels chez les Crustacés Décapodes Brachyoures. VIL Les Goneplacidae. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 41, 1, 1969, pp. 241-265, fig. 1-32, pl. I ; 2, 1969, pp. 507-528, fig. 33-82, pl. II ; 3, 1969, pp. 688-724, fig. 83-146, pl. III- V. — Sur divers Xanthidae, notamment sur Actaea de Haan et Paractaea gen. nov. (Crustacea Decapoda Brachyura). Cahiers du Pacifique, n° 13, mai 1969, pp. 222- 267, fig. 1-36. — Voir A. Crosnier. M. de Saint Laurent (Mme), Assistante. — Révision des genres Catapaguroides et Cestopagurus et description de quatre genres nouveaux. III. Acanthopagurus de Saint Laurent (Crustacés Décapodes Paguridae). Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 41, 3, pp. 731-742, fig. 1-18. Id., IV. Solenopagurus de Saint Laurent (Crustacés Décapodes Paguridae). Ibid., 2e sér., 41, 6, pp. 1448-1458, fig. 1-18. J. Heurtault (Mme), Assistante. — Une nouvelle espèce de l’Ardèche : Neobisium (N.) balazuci (Arachnides Pseudoscorpions Neobisiidae). Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 40, 5, 1968 (1969), pp. 955-961, 15 fig. — Neurosécrétion et glandes endocrines chez Neobisium caporiaccoi (Arachnides, Pseudoscorpions). C. R. Acad. Sci., Paris, 268, 1969, pp. 1105-1108, 1 pl. — Recherches préliminaires sur la neurosécrétion et les glandes endocrines, chez un Pseudoscorpion, Neobisium caporiaccoi Heurtault. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 41, suppl. n° 1, 1969 (1970), p. 59. — • et J.-F. Jézéquel. — Les organes propriorécepteurs des Pseudoscorpions. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 41, suppl. n° 1, 1969 (1970), pp. 54-58. M. Hubert, Assistant. — Étude du genre Porrhomma (Araneae, Linyphiidae). I. — -P. proserpina (E. S.), P. pygmaeum (Bl.) . Ann. Spéléol., 24, 1, 1969, pp. 225- 238, 11 fig. — Voir E. Dresco. — 33 — J. -P. Mauriès, Assistant. — Myriapodes de l’île aux Singes (Makokou, Gabon) récol¬ tés par J. A. Barra. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 40, 4, 1968, pp. 768- 771, flg. 1-2. — Notes sur les Diplopodes pyrénéens : IV. Le genre endémique pyrénéen Hypnosoma Ribaut, 1952. Bull. Soc. Hist. nat., Toulouse, 104, 3-4, 1968, pp. 399-404, fig. 1- 12. — Spirostreptoidea (Myriapoda, Diplopoda) récoltés dans une parcelle expérimen¬ tale de l’Institut de Recherches Agronomiques Tropicales en Haute-Volta Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 40, 5, 1968 (1969), pp. 984-991, fig. 1-12 — Diplopodos de la Cueva del Guacharo, Caripe, Venezuela (Recoltado por O. Linares et P. Strinati). Bol. Soc. Vemzolana Espel., Caracas, 2, 1, 1969, pp. 35-43, fig. 1- 8. — Observations sur la Biologie (Sexualité, Périodomorphose) de Typhloblaniulus lorifer consoranensis Brôl. (Diplopoda, Blaniulidae). Ann. Spéléol., 24, 3, 1969, pp. 495-504, fig. 1-6. — Contribution à la faune épigée et cavernicole de Corse : Diplopodes récoltés par P. Beron. Ibid., 24, 3, 1969, pp. 505-527, fig. 1-34. M. H. Naudo, Assistant. — Contribution à la description de l’espèce Ewingia ceno- bitae Pearse, 1929 (Acariens, Sarcoptiformes). (Suite). Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2« sér., 41, 3, 1969, pp. 671-674, fig. 1-7. M. Nguyen Duy (Mme), Attachée de Recherche au C.N.R.S. — L’acquisition méta- mérique chez les Diplopodes Pénicillates au cours du développement postem¬ bryonnaire d’après l’étude de la musculature dorso-ventrale. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 41, n° 1, 1969, pp. 226-240, fig. 1-6. — et B. Condé. — Nouveaux représentants malgaches du genre Mauritixenus. Cahiers O.R.S.T.O.M., sér. Biol., 7, 1969, pp. 59-68. — Voir B. Condé. B. Bozic, Chargé de Recherche au C.N.R.S. — Copépodes Harpacticoïdes de la Réu¬ nion. VI. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 41, 4, pp. 867-882. F. Grandjean, Associé. — Considérations sur le classement des Oribates. Leur divi¬ sion en 6 groupes majeurs. Acarologia, 11, 1, 1969, pp. 127-153. — Observations sur les muscles de fermeture des volets anaux et génitaux et sur la structure progénitale chez les Oribates supérieurs adultes. Acarologia, 11, 2, 1969, pp. 317-347. — Stases. Actinopiline. Rappel de ma classification des Acariens en 3 groupes majeurs. Terminologie en soma. Acarologia, 11, 4, 1969 (sous presse). A. Vandel, Associé. — Le milieu aquatique souterrain. Bull. Soc. zool. Fr., 93, 1968, pp. 209-225. — Results of the Speleogical survey in South Korea 1966. XIII. Isopodes terrestres récoltés dans les grottes de Corée. Bull. nat. Sci. Mus., Tokyo, 12, 1, 1969, pp. 157-159, 5 fig. — Le mâle de Chaetophiloscia attica (Verhoefî). Biologia Gallo-Hellenica, 2, 1, 1969, pp. 13-17, 2 fig. — La Faune souterraine de l’Afiique tropicale. Trans. Cave Research Group of Great Britain, 11, 2, 1969, pp. 111-114. A. Crosnier, Correspondant. — Crustacés Décapodes Brachyoures et Macroures recueillis par F « Undaunted » au sud de l’Angola. Description de Scyllarus subarctus sp. nov. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 41, 5, pp. 1214-1227, 9 fig. 2 pl. h. t. 3 — 34 — — et D. Guinot. — Un nouveau erabe ouest-africain, Plalychelonion planissimum gen. nov., sp. nov. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 41, 3, pp. 725-730, %. 1-10. — Voir Laboratoire de Carcinologie et d’Océanographie biologique de l’E.P.H.E. J. Denis, Correspondant. — A further note on Ilillhousia misera. Bull. Brit. Arachn. Soc., 1, 1, 1969, p. 9. — Une morsure de Ségestrie. L’ Entomologiste, 25, 1969, p. 27. — Araignées vendéennes (6e note). Bull. Soc. sci. Bretagne, 43, 1968 (1969), pp. 237- 240. — Notes sur les Erigonides. XXXVIII. A propos de Maso spinipes Wiehle (Arachnida Araneae Erigonidae). Senck. biol., 50, 1969, pp. 103-105. R. Legendre, Correspondant. — Le Révérend Père Paul Camboué (1848-1929), Arachnologue. Bull. Acad. Malgache (séance du 15 juin 1967), 1969, pp. 11- 12. — Les Araignées marines de Madagascar. Rev. Zool. Bot. africaine, 80, 1-2 1969, pp. 42-50. — Les variations de l’importance relative de l’endosternite mésodermique en rapport avec l’éthologie chez les Araignées. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 41, suppl. n° 1, 1969 (1970), pp. 14-17. — Un organe stridulant nouveau chez les Archaeidae (Araneida). Bull. Soc. zool. Fr. (sous presse). — Archaeidae. In : Faune de Madagascar (sous presse). — The Arachnids of Madagascar. In : Biology of Madagascar (sous presse). B. Condé. — Le statut de Lophoproctus litoralis Verhoefï (Diplopode Pénicillate). Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 40, 3, 1968, pp. 497-499. — Essai sur l’évolution des Diplopodes Pénicillates. C. R. 1er Congr. int. Myriapo- dologie, Paris 1968. Ibid., 41, suppl. n° 2, 2, 1969 (1970). — et M. Nguyen Du y. — Pénicillates. In : La Faune terrestre de l’île de Sainte- Hélène. Ann. Mus. roy. Afr. centr. (sous presse). — Voir M. Nguyen Duy. L. Dresco-Derouet (Mme), Travailleur libre. — Étude d’Araignées et d’Opilions cavernicoles dans leur milieu. I. Intensité respiratoire, premiers résultats. Ann. Spéléol., 24, 3, 1969, pp. 529-532, 1 fig. E. Dresco, Attaché. — Recherches sur les Opilions du genre Ischyropsalis (Fam. Ischyropsalidae). IX. Ischyropsalis espagnoli sp. nov. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, ïe sér., 40, 5, 1968 (1969), pp. 962-967. — Recherches sur les Opilions du genre Ischyropsalis (Fam. Ischyropsalidae). X. Ischy¬ ropsalis magdalenae Sim. Ibid., 41, 4, 1969 (1970), pp. 854-866, fig. 1-36. — Recherches sur la variabilité et la phylogénie chez les Opilions du genre Ischy¬ ropsalis C. L. Koch (Fam. Ischyropsalidae), avec création de la famille nouvelle des Sabaconidae. Ibid., 41, 5, 1969 (1970), pp. 1200-1213, 13 fig., graph., 1 carte. — • et M. Hubert. — Araneae Speluncarum Italiae. I. Fragm. Entom., 6, 2, 1969, pp. 167-181, 10 fig. C. Juberthie, Travailleur libre. — Sur les Opilions Cyphophthalmes Stylocellinae du Gabon. Biologia Gabonica, 5, 2, 1969, pp. 79-92. — Opilions des Galapagos : Galanomma microphthalma, gen. nov., sp. nov. Bull. Mus. roy. Congo Belge (à paraître). — Les genres d’Opilions Sironinae (Cyphophthalmes). Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 41, 6, 1969 (1970), pp. 1371-1390. 35 — et A. Munoz. — Révision de Chileogovea ædipus Roewer. (Opilion, Cyphophthalme, Sirominae). Senck. Biol, (à paraître). L. Juberthie-Jupeau (Mme), Travailleur libre. — Acquisition de la maturité sexuelle chez un Gloméridé cavernicole : S pelaeo glomeris doderoi Silvestri (Myriapode, - Diplopode). Ann. Spéléol., 24, 2, 1969, pp. 439-453. — Un cas de tératologie chez un Symphyle Scolopendrellidae Symphylella vulgaris (Hansen). Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 41, 6, 1969 (1970), pp. 1421-1422. L. Boissin, Attachée, et J. F. Manier. — Ovogenèse et fécondation chez Ilysteroche- lifer meridianus (L. Koch). Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 41, suppl. n° 1, 1969 (1970J, pp. 49-53. A. Michel. — Les larves phyllosomes du genre Palinurellus von Martens (Crustacés Décapodes : Palinuridae) . Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 41, 5, 1969 (1970), pp. 1228-1237, fig. 1-3. A. Munoz. — Recherches sur les Opilions (Arachnida, Gonyleptidae) du Chili. I. Des¬ cription d’une nouvelle espèce : Pachylus quinamavidensis , et remarques sur la morphologie génitale du genre Pachylus C. L. Koeli. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 41, 2, 1969, pp. 490-497. — Recherches sur les Opilions (Arachnida, Fam. Gonyleptidae) du Chili. II. Des¬ cription d’une nouvelle espèce : Pachylus vachoni et distribution géographique du genre Pachylus. Ibid., 6, 1969 (1970), pp. 1391-1397. — Contribution à la connaissance de la biologie des Gonyleptidae (Arachnides, Opi¬ lions). Thèse. Fac. Sciences, Paris, 1969. — Voir C. Juberthie. F. Silva, A. Veloso, J. Solervicens, et J. C. Ortiz. — Investigaciones zoologicas en el parque nacional Vicenle Pcrez Rosales y zona de Pargua. Notic. mens. Mus. Nat. Hist. nat., Santiago, 148, 1968, pp. 3-12. R. Stockmann. — Recherches préliminaires sur l’appareil génital femelle des Scor¬ pions Buthidae. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 41, suppl. n° 1, 1969 (1970), pp. 43-48. — et J. L. Mougin. — Remarques sur un Scorpion, Hormurus australasiae, dans le régime alimentaire d’un courlis d’Alaska, Numenius tahibensis en Polynésie. Cahiers du Pacifique, 13, 1969, pp. 187-189. Collections reçues : Arachnides Acariens : Israël (Swirski) ; Hollande (Lukoschus, Fain) ; France (Lukoschus) ; Grèce (Hatzinikolis) ; Cambodge (Boutin) ; Guyane (Chatenay, Tissot, Barruel) ; Angleterre (Fain) ; Belgique (Fain). Araignées : Cambodge (Boutin) ; Madagascar (Mili.ot, Viette, Monsarrat) ; Afrique (Garzoni) ; Éthiopie (Houin) ; Roumanie (Dumitresco, Orghidan) ; Comores (Fischer) ; Turquie (Brignoli) ; Maroc (Dollfus, Vial) ; France (Dollfus). Pseudoscorpions : Cambodge (Boutin) ; France (Arambourg) ; Roumanie (Dumi- tresco, Orghidan) ; Gabon (Coiffait) ; Maroc (Coiffait). Scorpions : Cambodge (Boutin) ; Cameroun (Amiet) ; Afrique (Garzoni) ; Inde (Filliozat) ; Éthiopie (Houin) ; Madagascar (Rarampi, Miakajato) ; Maroc (Miranda, Dollfus, Viai., Coiffait, Sochurek, Cagdz, Df.lacour, Celo) ; France (Le Guével, Dollfus, Brades, Willaume, Guyot, Chevallier, — 36 — Balazuc) ; Yougoslavie (Dubinina) ; Gabon (Coiffait) ; Tchad (Gillet) ; Sénégal (I.F.A.N.). Solifuges : Éthiopie (Houin) ; Maroc (Dollfus, Vial) ; France (Dollfus). Myriapodes : Cambodge (Boutin) ; Maroc (Vial) ; Côte d’ivoire (Lamotte) ; Afrique (Albaret) ; Espagne (Mauriès). Crustacés : Provenances diverses (Th. Monod). Décapodes : Congo (A. Crosnier) ; Méditerranée (« Thalassa » : M. de Saint Laurent) ; Archipel Malais (R. Serène) ; provenances diverses (U. S. Nat. Mus. — Pagurides : Hawaï (B. Hazlett) ; îles Marshall (A. G. Humes) ; Austra¬ lie (Bruce). Stomatopodes : Madagascar (B. Dérijard). Isopodes : Amérique du Sud (R. Bastide et M. Torti). Laboratoire d’Études et de Recherches sur les Animaux irradiés (L.E.R.A.I.) P. Ni au ss at, Maître de Recherche du Service de Santé des Armées, et C. Grenot, Ingénieur de Recherche au C.N.R.S. — Strahlenresistenz von Skorpionen. Umschau in Wissenschaft und Teknik, 13, 1969, p. 421. — , L. Mallet et J. Ottenwaelder. — Apparition de benzo-3-4-pyrène dans diverses souches de phyto-plancton marin cultivées in vitro. Rôle éventuel des bacté¬ ries associées. C. R. Acad. Sri., Paris, D, 268, 7, 1969, pp. 1109-1112. — , J. C. Gak et J. P. Ehrhardt. — État actuel de l’ichthyosarcotoxisme en Polynésie française. Soc. Méd. Chir. Hôp. Form. Sanit. Armées, 1, 6, 1969, pp. 582-605. — , J. Ottenwaelder. — Apparition de benzo-3-4-pyrène dans des cultures in vitro de phyto-plancton marin. Importance des souillures bactériennes associées. Rev. Hyg. Méd. Soc., 17, 6, 1969, pp. 487-496. — , J. Brisou, J. M. Lafaix et J. P. Ehrhardt. — Inventaire microbiologique du lagon de Clipperton. Commentaires Microb. Lab. Le Dantec, 9, 1969, pp. 1-48. — , H. Frossard, J. L. Duval et M. Fatome. — Recherches sur les propriétés radio-protectrices de certains venins d’Arachnides. Communication au II0 Symp. Internat, sur les médicaments radio-sensibilisants et radio-protecteurs, Rome, 1969. Voir M. Goyffon, R. Schantz et C. Weidner. M. Goyffon, Assistant de Recherche du Service de Santé des Armées, R. Schantz et P. Niaussat. — Évolution de la glycémie du scorpion Androctonus australis L. soumis à une irradiation par les rayons gamma du 60Co. C. R. Soc. biol., 163, 3, 1969, pp. 601-605. — Voir R. Schantz. C. Grenot, Ingénieur de Recherche au C.N.R.S. — Étude comparative de la résis¬ tance à la chaleur A'Uromastix acanthinurus et de Varanus griseus. La Terre et la Vie, 4, 1968 (1969), pp. 390-409. — Adaptation des animaux à la vie dans les déserts chauds. Science et Nature, 92 1969, pp. 34-40. — 37 — — Sur la constitution chimique de la graisse de dépôt chez certains reptiles saha¬ riens. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 40, 5, 1968 (1969), pp. 906-911. — Voir P. Niaussat. - 1 •*' * . R. Schantz, M. Goyffon et P. Niaussat. — La glycémie du scorpion Androctonus australis L. Bull. Soc. zool. Fr., 94, 1, 1969, pp. 159-166. — Voir M. Goyffon. C. Weidner et P. Niaussat. — Étude électrophysiologique de l’œil médian du scorpion Androctonus amoreuxi Aud et Sav. C. R. Soc. biol., 162, 11, 1968 (1969), pp. 1911-1915. P. Aguesse et P. Gaillot. — Note sur deux espèces d’Odonates de l’atoll de Clipper- ton. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 40, 6, 1968 (1969), pp. 1162-1163. Les travaux suivants sont rédigés sous la forme de « Rapports particuliers » ronéotypés, et peuvent être demandés au Laboratoire ou au Bureau « Documentation » du Centre de Recherches du Service de Santé des Armées, 8 bis, rue des Récollets, Paris, 10e. J. P. Ehrhardt et P. Niaussat. — Les premiers stades du développement larvaire du brachyoure gécarcinidé Gecarcinus planatus Stimpson. 19 p. J. P. Ehrhardt. — Note sur la faune malacologique de Clipperton. 18 p. P. Niaussat et M. Goyffon. — État actuel des travaux entrepris sur le scorpion radio-résistant Androctonus australis L. 16 p. J. M. Lafaix et P. Niaussat. — Étude toxicologique des poissons et des animaux marins du récif et du Lagon de l’atoll de Clipperton. 9 p. J. M. Lafaix. — Écologie des oiseaux de Clipperton. Été 1968. 12 p. M. Lemire, R. Deloince et P. Gaillot. — Étude histo-cytologique du système nerveux central du scorpion Androctonus australis L. 28 p. C. Auger. — Technique d’extraction et de dosage des hydrocarbures cancérigènes de type benzo-3-4-pyrène. 16 p. P. Niaussat, H. Frossard, J. L. Duval et M. Fatome. — Étude des propriétés radio- protectrices de certains venins d’Arachnides. 30 p. J. M. Lafaix. — Contribution à l’étude de l’écologie et de la reproduction de Gecar¬ cinus planatus Stimpson. 24 p. M. Lemire, P. Gaillot et R. Deloince. — Quelques techniques histologiques appli¬ quées à l’étude de l’hépato-pancréas du scorpion Androctonus australis I+ 10 p. P. Niaussat, P. Servant, J. P. Ehrhardt et M. Richard. — A piopos de réactions cutanées de type allergique observées sur des plongeurs en Polynésie (1968). Étiologie zoologique probable. 14 p. J. P. Gentilhomme et P. Niaussat. — Note technique. Essai d’extraction de la cigua- toxine. 8 p. J. P. Ehrhardt, P. Niaussat et H. Trabut-Cussac. — Bathymétrie et hydrologie du lagon de Clipperton. 30 p. Laboratoire de Carcinologie et d’Océanoghaphie biologique de l’École Pratique des Hautes Études. J. Forest, Directeur. — Campagne d’essais du « Jean Charcot », 2-8 décembre 1968. 1. Compte rendu, commentaires et liste des stations. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 41, 4, 1969 (1970), pp. 1004-1020, fig. 1 et 2. — 38 — T. A. Chace et J. Forest. — - Henri Coutière : son oeuvre carcinologique avec un index pour son mémoire de 1899 sur les Alpheidae. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 41, 6, 1969 (1970), pp. 1458-1486. A. Crosnier et J. Forest. — Note préliminaire sur les Pénéides recueillis par F « Ombango » au large du plateau continental, du Gabon à l’Angola (Crustacea Decapoda Natantia). Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 41, 2, pp. 544-554, fig. 1-4. A. Crosnier ; M. df. Saint Laurent. — Voir Laboratoire de Zoologie : Arthropodes. Malacologie Édouard I'ischer-Piette, Professeur. — Contribution à la connaissance des Veneri- dae du Mozambique. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 40, 4, 1968 (1969), pp. 784-796. — La composition et l’organisation idéales des collections malacologiques scienti¬ fiques. J. Conchyl., 107, 2, 1968, pp. 61-68. ■ — Mollusques récoltés par M. Holïstetter sur les côtes de l’Équateur et des îles Gala¬ pagos. Veneridae. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 40, 5, 1968 (1969), pp. 998- 1018. — et J.-M. Gaillard, Maître de Conférences, Sous-Directeur. — Sur les vaiiations de Littorina saxatilis. Exemple de distribution d’une variété donnée. Malaco- logical Review, 1, 1968 (1969), pp. 103-118. — , F. Blanc et F. Salvat. — Complément aux Mollusques Operculés terrestres de Madagascar. Mém. Mus. Hist. nat., Paris, n. s., sér. A, Zool., 55, 2, pp. 109- 144, 2 pi. Gilbert Ranson, Maître de Conférences, Sous-Directeur honoraire. — Les Huîtres, Biologie, Culture (Bibliographie). Bull. Inst, océanogr. Monaco, 67, n° 1388, 1968. — Le substratum protéique des formations calcaires des Mollusques Lamellibranches. C. B. Acad. Sri., Paris, 268, pp. 1539-1540. Andrée Tixieh-Durivault, Maître de Conférences, Sous-Directeur, et Françoise Lafar- gue. — Quelques Octocoralliaires des côtes françaises. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 40, 3, 1968 (1969), pp. 621-629. Jean M. Gaillard, Maître de Conférences, Sous-Directeur. — Voir E. Fischer-Piette. Bernard Salvat, Directeur-adjoint du Laboratoire de Biologie marine et de Mala¬ cologie de l’École Pratique des Hautes Études. — Distribution des Mollusques sur les récifs extérieurs de l’atoll de Fangataufa (Polynésie). Radiales quan¬ titatives. Biomasses. Symposium on Corals and Coral Reef Mandapam Camp, Inde, 12-16 janvier 1969. — , J. P. Chevalier, M. Denizot et Y. Plessis. — Étude géomorphologique et bio- nomique de l’atoll de Mururoa (Tuamotu). Cahiers du Pacifique, 12, 1968, pp. 1-144, 24 pl. Francine Salvat, Préparatrice, Laboratoire de Biologie marine et de Malacologie de l’École Pratique des Hautes Études. — Voir E. Fischer-Piette. Michèle Cauquoin, Collaborateur technique. — Mollusques récoltés par M. Holfstetter sur les côtes de l’Équateur et aux îles Galapagos. Mactridae. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 40, 5, 1968 (1969), pp. 1019-1030. — Sur une nouvelle espèce de Mactridae du Brésil. Ibid., 6, 1968 (1969), pp. 1175- 1178. — 39 - Bernard Metivier, Collaborateur technique. — Mollusques marins récoltés par M. Hofï- stetter sur les côtes de l’Equateur et aux îles Galapagos. Chitonidae et Fissu- rellidae. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 40, 3, 1968, pp. 585-596. Georges Lecointre, Attaché au Muséum. — Néogène récent et quaternaire du bassin côtier de Tarfaya. Notes et Mém. Sera. Géol. Maroc., 175, 1966, pp. 255-298. André Franc, et Lucie Arvy. — Sur Thanatostrea polymorplia n. g. n. sp., agent de destruction des branchies et des palpes de l’Huître portugaise. C. R. Acad. Sci., Paris, 268, pp. 3189-3190. F. Blanc. — Voir E. Fischer-Piette. Principales collections reçues : Très importante collection de J. L. Staadt, 53.000 espèces terrestres et marines, toutes déterminées. C’est le plus grand apport qui soit jamais entré d’un seul coup au Laboratoire de Malacologie. Collection Soyer, comprenant, entre autres, de nombreuses et précieuses espèces cavernicoles. Paratypes de quatre espèces de Clausiliidae ou Hydrobiidae (don de M. S/.ekekes) (Hongrie) . Mollusques marins d’Islande, Feroe et Jean Mayen (récoltes du « Pourquoi-Pas » 1929) identifiés par Ph. Dautzenberg (don de M. R. Ph. Dollfus). Mol¬ lusques marins du Spitzberg et de Norvège (mission Lehman, 1969), don de M. J. C. Fisciier. Mollusques marins du Maroc (Mme Beli.on), de Pointe-Noire (M. Crosnier). Mollusques terrestres des Sultanats de Mascate et d’Oman (Major Fuller), de Djibouti, Mozambique et Afrique du Sud (M. Lavranos), de Madagascar (M. Soula, Mme Blanc), du Sahara (MM. Lévi et Monod), du Tchad (M. Gil¬ let), d’Asie du Sud-Est (M. Brandt), de France (M. Chevallier). Zoologie : Vers Alain G. Chabaud, Professeur. — Voir J. Richard. Claude Dupuis, Sous-Directeur. — Post-face à Bertaux : Petite flore pour l’étude des Cortianires de la Région Parisienne. Cahiers des Naturalistes, Bull. N. P., n. sér., 25, fasc. 1, 1969, pp. 23-21. — Pierre Gauroy (1908-1967). Ibid., n. sér., 25, fasc. 2, 1969, p. 37. — Heteroptera. In : Tuxen, Glossary of Genitalia in Insects, 2nd édition, Copenhague, 1969, pp. 189-209, fig. 233-243. Irène Landau, Sous-Directeur, J. P. Adam et Y. Boulard. — A malaria parasite of the brush-tailed porcupine in Calomys and white mice. Trans. roy. Soc. trop. Med. Ilyg., 63, fasc. 1, 1969, pp. 8-9. — , Y. Boulard et R. IIouin. — Schizogony in a piroplasm of the spiny mouse. Ibid., 63, fasc. 1, 1969, p. 12. — — - — Anthemosoma garnhami n. g. n. sp., premier Dactylosomidae connu chez un Mammifère. C. R. Acad. Sci., Paris, sér. D, 268, 1969, pp. 873-875, 1 fig. — J. C. Michel et J. P. Adam. — Cycle biologique au laboratoire de Plasmodium berghei killicki n. subsp. Ann. Parasitol. hum. et cortip., 43, 5, 1968 (1969), pp. 545- 550, 7 phot. — 40 — Josette Richard, Maître-Assistant, A. G. Chabaud et E. R. Rrygoo. — Notes sur la morphologie et la biologie des Trématodes Digènes parasites des Grenouilles du Jardin de l’Institut Pasteur à Tananarive. Arch. Inst. Pasteur Madagascar , 37, 1, 1968 (1969), pp. 31-52, fig. 1-9. — Voir J. Prod’hon. Jean-Claude Quentin, Maître-Assistant. — Essai de classification des Nématodes Rictulaires. Mém. Mus. Hist. nat., Paris, A, 54, l'asc. 2, 1969, pp. 55-115, fig. 1- 27, phot. h. t. 1-3. — Physaloptera longispicula nouvelle espèce de Spiruride parasite de Cercomys cuni- cularius Cuvier. Bull. Mus. Ilist. nat., Paris, 2e sér., 40, 5, 1968 (1969), pp. 1043- 1046, fig. A-E. — Description de Syphacia (Syphacia) alala n. sp., oxyure parasite du rongeur Cri- cetidae Zygodontomys lasiurus (Lund, 1839). Ibid., 40, 4, 1968 (1969), pp. 807- 813, fig. 1-2. — Description du mâle de Pterygodermatites dollfusi (Chabaud & Rousselot, 1956) (Nematoda Rictulariidae). Ibid., 41, 1, 1969, pp. 338-342, fig. 1-2. — Helminthoxys freitasi n. sp., oxyure parasite d’un rongeur Echimyidae du Brésil. Ibid., 41, 2, 1969, pp. 579-583, fig. 1-2. — Cycle biologique de Pterygodermatites desporlesi (Chabaud et Rousselot, 1956) Nematoda, Rictulariidae. Ann. Parasitol. hum. et comp., 44, 1, 1969, pp. 47- 58, fig. 1-6. — Cycle biologique de Gongylonema dupuisi Quentin, 1965, Nematoda, Spiruridae. Ibid., 44, 1, 1969, pp. 59-68, fig. 1-5. — Parastrongyloïdes chrysochloris n. sp. Anguillule parasite d’un Insectivore et d’un Rongeur d’Afrique Équatoriale. Ibid., 44, 2, 1969, pp. 157-164, fig. 1-3. — , Y. Karimi et C. Rodriguez de Almeida. — Protospirura numidica criceticola n. subsp. parasite de rongeurs Cricetidae du Brésil. Cycle évolutif. Ann. Parasitol. hum. et comp., 43, 5, 1968 (1969), pp. 583-596, fig. 1-5. — et R. Tchéphakoff. — Cycle biologique de Subulura otolicni (Van Beneden, 1890). Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 41, 2, 1969, pp. 571-578, fig. 1-4. Jean-Louis Albaret, Assistant. — Description de deux nouveaux Nyctothères para¬ sites de Bufo regularis (Reuss) de Brazzaville. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 40, 4, 1968 (1969), pp. 814-822, fig. 1-3. — Observations sur la région buccale du Cilié Ophryoglena mucifera M., et sur sa régénération. Prostitologica, 4, 2, 1968 (1969), pp. 169-178, fig. 1-4, pl. I-II. — — Parasicuophora mantellae n. gen. n. sp., Cilié parasite de Mantella aurantiaca, Batracien Anoure de Madagascar. Ibid., 4, 4, 1968 (1969), pp. 449-451, fig. 1-3. — Voir J. A. Rioux. Yves Boulard, Assistant. — - Voir I. Landau. Jean-Claude Michel, Assistant. — Voir I. Landau. Annie J. Petter, Chargée de Recherche au C.N.R.S. — Observations sur la systéma¬ tique et le cycle de l’Ascaride Hexametra quadricornis (Wedl, 1862). Ann. Para¬ sitol. hum. et comp., 43, 6, 1968 (1969), pp. 655-691, fig. 1-9. — Cycle évolutif de deux espèces d’Heterakidae parasites de Caméléons malgaches. Ibid., 43, 6, 1968 (1969), pp. 693-704, fig. 1-2. — Enquête sur les Nématodes des sardines pêchées dans la région nantaise. Rapport possible avec les granulomes éosinophiles observés chez l’homme dans la région. Ibid., 44, 1, 1969, pp. 25-36, fig. 1-5. Jeanne Renaud-Mornant, Chargée de Recherche au C.N.R.S. et B. Salvat. — Étude écologique du macrobenthos et du meïobenthos d’un fond sableux du lagon — 41 — de Mururoa (Tuamotu, Polynésie). Cahiers du Pacifique , 13, 1969, pp. 303- 323, fig. 1-4. Marie-Claude Durette-Desset, Attachée de Recherche au C.N.R.S. — Helminthes de Marsupiaux américains. Trichostrongyloidea. Bull. Soc. zool. Fr., 93, 4, 1968 (1969), pp. 581-594, fig. 1-5. — Nouvelles données morphologiques sur quelques Nématodes Héligmosomes, para¬ sites de Rongeurs. Ann. Parasitai, hum. et comp., 44, 1, 1969, pp. 37-46, fig. 1- 5. — Sept nouvelles espèces de Nématodes héligmosomes, parasites d’un Atherurus africanus Gray, et remarques sur leur répartition dans l’intestin. Cahiers de La Mahoké, 7, 2, 1969, pp. 109-130, fig. 1-8. - — Description de Quentinstrongylus graphiuri n. gen., n. sp., Héligmosome, parasite d’un Gliridé en Afrique tropicale. Ibid., 7, 2, 1969, pp. 131-134, fig. 1. — Nématodes Héligmosomes d’Amérique du Sud. II. Nouvelles données morpholo¬ giques sur quatre espèces du genre Heligmodendrium. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 40, 3, 1968 (1969), pp. 612-620, fig. 1-4. — Id. III. Nouvelles données morphologiques sur cinq espèces parasites de Rongeurs ou de Primates. Ibid., 2<= sér., 40, 6, 1968 (1969), pp. 1215-1221, fig. 1-5. — Id. IV. Description de Longistriata hoineffae n. sp., parasite de Cricétidés, et étude du système des arêtes cuticulaires de L. epsilon Travassos, 1937, et L. dollfusi Diaz-Ungria, 1963. Ibid., 2e. sér., 41, n° 1, 1969, pp. 328-337, fig. 1-4. — et R. Tchéprakoff. — Id. V. Description de trois nouvelles espèces parasites du Cercomys cunicularius Cuvier, 1829. Ibid., 2e sér., 41, 2, 1969, pp. 584-597, fig. 1-5. Odile Bain, Attachée de Recherche au C.N.R.S. — Remarques au sujet d’une nou¬ velle Pilaire de Caméléon malgache, proche de Foleyella brevicauda. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2<= sér., 40, 4, 1968 (1969), pp. 802-806, fig. 1-2. — Morphologie des stades larvaires d’Onchocerca volvulus chez Simulium damnosum et redescription de la micro filaire. Ann. Parasitol. hum. et comp., 44, 1, 1969, pp. 69-82, fig. 1-4. — - Étude morphologique du développement larvaire de Foleyella furcata chez Ano¬ phèles stephensi. Ibid., 44, 2, 1969, pp. 165-172, fig. 1-3. — Cycle d’une Filaire d’Agame Saurositus agamae hamoni n. s. sp. (Eufilariinae) chez Anopheles stephensi. C. B. Acad. Sci., Paris, D, 268, 1969, pp. 2439-2441, 1 fig. — et B. Philippon. — Mécanisme du passage des microfilaires à travers la paroi stomacale du vecteur ; son importance dans la transmission de l’onchocercose. Ibid., D, 269, 1969, pp. 1081-1083, fig. 1-4. — — Recherche sur les larves de Nématodes Ascaridida trouvées chez Simulium damnosum. Ann. Parasitol. hum. et comp., 44, 2, 1969, pp. 147-156, fig. 1-3. — et J. Brunhes. — Un nouveau genre de Filaire parasite de Grenouilles malgaches. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2^ sér., 40, 4, 1968 (1969), pp. 797-801, fig. 1-2. Roselyne Tchéprakoff, Technicienne. — Voir J.-C. Quentin. — Voir M.-C. Durette-Desset. Jacques Prod’hon, Stagiaire O.R.S.T.O.M. — Rhopalias dobbini n. sp. Trématode parasite de Monodelphis domestica domestica. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 40, 2, 1968 (1969), pp. 393-395, fig. A-C. — Physaloptera ( Physaloptera ) rauschi n. sp. parasite de Taxidea taxus. Ibid., 2e sér., 40. 5, 1968 (1969), pp. 1047-1050, fig. A-I. — 42 — — Description de Raillietnema petterae n. sp. et de Raillietnema parapetterae n. sp. Nématodes parasites d’un Amphibien malgache, Discophus antongili Grandi- dier, 1877. Ibid., 2^ sér., 40, 6, 1968 (1969), pp. 1209-1214, fig. 1-2. - — Redescription de Trichochenia conincki Chabaud, Bain et Puylaert, 1967. Cahiers de La Maboké, 7, 2, 1969, pp. 135-137, pl. I (fig. A). — J. Richaud, E. R. Brygoo et P. Daynes. — Présence de Paramphistomum micro- bothrium Fischoeder, 1901, à Madagascar. Arch. Inst. Pasteur Madagascar, 37, 1, 1968 (1969), pp. 27-30, 1 fig. J. A. Rioux, J. L. Albaret, R. Houin et J. P. Dedet. — Écologie des Leishmanioses dans le sud de la France. 2. Les réservoirs sylvatiques. Infestation spontanée du Renard ( Vulpes vulpes L.). Ann. Parasitol. hum. et comp. 43, 4, 1968 (1969), pp. 421-428. Station de Parasitologie expérimentale et comparée de Richelieu (Indre-et-Loire) ( Établissement de la Faculté de Médecine de Paris) Claude Dupuis, Sous-Directeur. — Voir ci-dessus. Robert Corillon et M. Guerlesquin. — Révision systématique des Charophycées des collections Marcel Piron. Bull. Soc. scient. Bretagne, 44, fasc. 1-2, 1969, pp. 105-110. Bernard Ehanno. — Hémiptères Miridae intéressants récoltés en Touraine. Cahiers des Naturalistes, Bull. N. P., n. sér., 24, fasc. 2, 1968 (1969), pp. 45-51. Denise Huguet. — Stevenia deceptoria (Loew) (Diptera Rhinophorinae), parasite nouveau d’ Armadillidium vulgare L. (Isopoda Oniscoidea). Ibid., n. sér., 25, fasc. 2, 1969, pp. 39-40. Jean-Claude Léonide. — - Note sur les Acemyia de la Faune de France. Présence d'Ace- myia rufitibia dans le massif de la Sainte-Baume (Dipt. Tachinidae, Acemyiina). Bull. Soc. ent. Fr., 74, 3-4, 1969, pp. 63-66. — - Recherches sur la biologie de divers Diptères endoparasites d’Orthoptères. Mém. Mus. Hist, nat., Paris, n. sér., A, Zool., 53, fasc. unique, 1969, pp. 1-246, fig. 1-47. Loïc Matile. - — Additions à la Faune de France des Diptères Mycetophilidae. L’Ento¬ mologiste, 25, 4, 1969, pp. 61-66, fig. 1-2. Laboratoire d'Helminthoiogie et Parasitologie comparée de l’École Pratique des Hautes Études Robert Ph. Dollfus. Directeur honoraire. — Notice nécrologique : Le Professeur Jean Timon-David. Ann. Parasit. hum. et comp., 43, 6, 1968 (1969), pp. 711- 716. — Id. Bull. Soc. ent. Fr., 74, 1-2, 1969, p. 9. — Quelques espèces de Cestodes Tétrarhynques de la côte atlantique des États-Unis dont l’une n’était pas connue à l’état adulte. J. Fish. Res. Board Canad., 26, 4, 1969, pp. 1037-1061, fig. 1-10. 43 — — Les Nématodes des Harengs, leur intérêt zoologique et biologique, leur impor¬ tance en pathologie humaine. 94e Congrès nat. Soc. Sav., Pau, 8-12 avril 1969. Résumé des communie., p. 44. Alain G. Chabaud, Directeur. — Voir ci-dessus. Claude Dupuis, Chef de Travaux. — Voir ci-dessus. Pierre-Maurice Troncy, élève titulaire. — Description de deux nouvelles espèces de Nématodes parasites de Poissons. Bull. Mus. Hist. nat., Paris , 2e sér., 41, 2, 1969, pp. 598-605, flg. 1-3. Pêches Outre-Mer Th. Monod, Professeur. — Contribution à l’étude des eaux douces de l’Ennedi. IV. Crustacés Phyllopodes. Bull. I.F.A.N., 31, sér. A, n° 2, 1969, pp. 500-523, 41 flg., bibl. — IV. Crustacés Décapodes in : Le Parc National du Niokolo-Koba. Mém. I.F.A.N., Dakar , n° 84, 1969, pp. 77-79, 7 flg. — Sur trois Phyllopodes du Parc national de Zakouma (Tchad). Bull. I.F.A.N., 31, sér. A, n° 1, janvier 1969, pp. 47-56, 16 flg., 1 pl. phot. p. 57. — A propos du Lac des Vers ou Bahr ed-Dûd (Libye). Ibid., 31, sér. A, n° 1, janvier 1969, pp. 25-41, 5 flg., V pl. phot. pp. 42-46. — Note annexe à J. Daget. Contribution à l’étude des eaux douces de l’Ennedi. IV. Poissons. Ibid., 30, sér. A, n° 4, oct. 1968 [janv. 1969], pp. 1586-1589, flg. 1. — Sur quatre crevettes de Nouméa (Nouvelle Calédonie). Cahiers du Pacifique, n° 13, mai 1969, pp. 191-222, flg. 1-73. Y. Plessis, Sous-Directeur. — Les atolls des Tuamotu en tant qu’écosystème marin. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 40, 6, pp. 1232-1236. — , J. P. Chevalier, M. Denizot, J.-L. Mougin et B. 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(fac.-sim. de mss.), portr. World directory of national science policy-making bodies. Répertoire mondial d’orga¬ nismes directeurs de la politique scientifique mondiale. — Paris. Vol. 2. Asia and Oceania. 1968 — x-157 p. Vol. 3. Latin America. — 1968 — xiii-187 p. Statistiques des prêts de Livres Laboratoires du Muséum : 1967 1968 1969 Anatomie comparée . . 695 361 504 Arthropodes . . 518 222 249 Biophysique . . 714 499 449 Biologie végétale . . 256 265 217 Cerpard . . 50 51 44 Chimie . . 150 145 160 Cœlentérés . . 197 70 115 Cryptogamie . . 204 107 179 Ecologie . . 196 243 143 Entomologie . . 480 401 504 Ethnobotanique . . 161 357 101 Éthologie . . 15 12 3 Géologie . . 138 149 178 Géologie quaternaire . . 42 71 134 Helminthologie . . 140 254 234 Malacologie . . 673 492 333 Mammalogie . . 97 63 130 Minéralogie . . 84 118 95 Muséologie . . . . 69 83 71 Océanographie physique . . 62 24 15 Paléobotanique M. Boureau . . 264 131 114 Paléobotanique M. Ginies . . 43 11 45 Paléontologie . . 2108 1580 1497 Phanérogamie . . 153 75 121 Physiologie . . 328 153 284 Physique . . 95 113 10 Pêches outre-mer . . 480 214 104 Reptiles et Poissons . . 102 66 55 9685 7371 6088 96 Extérieur : Prêt universitaire . 1160 1017 853 Sociétés . 1892 1665 1761 B. R.G.M . 3540 2735 2582 Expositions . 145 86 111 C. N.R.S . 7179 5555 5842 Universités . 3159 3401 3393 17075 14459 14542 1969 Prêts Muséum : 6088 Prêts Extérieur : 14542 Total : 20630 BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE 2e Série — Tome 42 — N° 1, 1970, pp. 97-101. COMMUNICATIONS HOMMAGE À GEORGES CUVIER Allocutions prononcées à V occasion des cérémonies du bi-centenaire de la naissance de Georges CUVIER Par J. ANTHONY Professeur au Muséum national d’Histoire naturelle I. Allocution prononcée le 24 octobre 1969, lors de la présentation du film réalisé par M. Jean Masson : « Un explorateur de la vie, Georges Cuvier », à V Hôtel de Ville de Paris. Monsieur le Président *, Mesdames, Messieurs, L’hommage que nous rendons aujourd’hui à Georges Cuvier à l’occasion du bi-centenaire de sa naissance s’adresse particulièrement au glorieux fondateur de l’Anatomie Comparée et de la Paléontologie. Tel est le sujet du film que nous allons voir. Au Gymnasium de Montbéliard, sa ville natale, Cuvier, enfant, se distinguait déjà parmi ses camarades par son exceptionnelle intelligence et sa prodigieuse mémoire. Son inclination pour l’Histoire naturelle s’annonçait peu commune : les œuvres de Buffon lui fournissaient ses meilleures lectures ; il en apprenait par cœur de longs passages ; il en recopiait avec soin les illustra¬ tions. Averti des rares dispositions de son jeune sujet, le Grand Duc Charles Eugène de Wurtemberg lui octroie une bourse pour entrer à l’Académie Caro¬ line de Stuttgart, qu’il vient d’organiser. Pendant quatre ans, de 1774 à 1788, Cuvier y reçoit une formation d’une haute tenue, se rapportant aux différentes branches de la Science, mais encore au Droit, aux Finances, à l’Administra¬ tion. Sa vocation de naturaliste s’affirme. Il recueille des échantillons qu’il classe avec méthode, les dessine, en rédige les descriptions. Il songe bientôt à consigner ses observations jour après jour sur un cahier. Ce sera son premier Diarium zoologicum. En même temps, avec plusieurs condisciples, Heindrich Pfaff, Parrot, Marschall, Autenrieth, Hartmann, Kielmeyer, il constitue un groupe de travail, où chacun apporte le fruit de ses réflexions personnelles, mais où Cuvier s’impose par son esprit de synthèse et son autorité. A 19 ans, au sortir de l’Académie Caroline, il accepte au château de Fiquainville, en Nor¬ mandie, un poste de précepteur qui lui laisse d’amples loisirs. En toute quié- 1. Monsieur Etienne de Véricourt, Président du Conseil de Paris. 7 98 — tude, il enrichit alors ses collections, observe sans relâche les plantes et les ani¬ maux qu’il rencontre en abondance, les dépeint, en notes journalières, dans quatre nouveaux Diaria. Par-dessus tout, la Normandie lui révèle les inépui¬ sables trésors de l’Océan. Inlassablement, il dissèque tous les Poissons qu’il peut se procurer dans le port de Fécamp, tous les Invertébrés qu’il glane sur les grèves. La Société d’ Agriculture de Valmont l’accueille parmi ses membres. Il y présente fréquemment des communications, surprenant chaque fois son auditoire par son talent d’exposition, l’étendue de ses connaissances et l’origi¬ nalité de ses travaux. Un académicien réfugié à Fécamp sous la Terreur — - l’abbé Teissier - — , frappé de la valeur de ce jeune homme inconnu des milieux scientifiques de Paris, fait part de sa découverte à ses collègues Jussieu, Lacé- pède, Geoffroy Saint-Hilaire. Ce dernier s’enthousiasme à la lecture des Diaria. « Dans ces précieux manuscrits, dira-t-il plus tard, je trouvais, presque à chaque page, des faits nouveaux, des vues ingénieuses et déjà ces méthodes scienti¬ fiques qui ont renouvelé les bases de la Zoologie y étaient indiquées. Ces pre¬ miers essais étaient supérieurs à tous les travaux de l’époque ». Geoffroy le presse de venir à Paris : « Venez, lui écrit-il, venez jouer avec nous le rôle d’un autre Linné, d’un autre législateur de l’Histoire naturelle ». Séduit par la pro¬ position du jeune Maître parisien, Cuvier met fin à son préceptorat au prin¬ temps 1795, accourt à l’appel de Geoffroy et se voit nommé, l’hiver suivant, suppléant du Professeur Mertrud au Muséum national d’ Histoire naturelle, dans la chaire d’ Anatomie des Animaux. D’emblée, la richesse de ses observa¬ tions, rehaussée par son éloquence, par l’élégance de ses dessins, et par l’éclat de ce visage inspiré qu’on lui voit sur ses portraits de jeunesse, attire à ses cours un public nombreux et cultivé. Son enseignement porte sur la description des organes, dont il note, d’une espèce à une autre, les ressemblances et les écarts. Mais à la différence d’Aristote, de Claude Perrault, de Duverney, de Vicq d’Azyr, il ne s’en tient pas aux simples confrontations. Il met en relief les rapports profonds qui relient les faits particuliers et s’élève ainsi aux lois même de l’orga¬ nisation animale. L’Anatomie des Animaux, sous l’effet de son génie, devient une véritable Science, la Science de l’Anatomie Comparée, et, pour mieux dire, la Science anatomique. Dans chaque type animal, une indispensable harmonie fonctionnelle solidarise les organes. L’Anatomie enregistre leur interdépendance. Schématiquement, un Carnivore possède des dents tranchantes, un tube digestif relativement court, avec un estomac simple, un appareil locomoteur doué d’une extrême souplesse, de puissantes griffes aux extrémités des membres, et ces différents traits concourent à la capture des proies, à la section et à la digestion des chairs. A l’opposé, le régime alimentaire herbivore ira de pair avec la pré¬ sence de dents broyeuses, d’un estomac à plusieurs poches, d’un intestin très long ; quant à l’appareil locomoteur correspondant, il sera relativement rigide, terminé aux extrémités des membres par des sabots, mais en compensation il assurera à son possesseur une course rapide. C’est la célèbre loi des corréla¬ tions organiques, à peine entrevue par les prédécesseurs du grand naturaliste. Cuvier examinait dans le même esprit les pièces fossiles qu’on lui soumet¬ tait pour identification. A partir de quelques pièces, même incomplètes, une vertèbre, l’épiphyse d’un os long, une portion de mâchoire, il s’appliquait, par le jeu raisonné des corrélations, à reconstruire un sujet tout entier. « Donnez- moi une dent, affirmait-il, je vous dirai à quelle sorte d’animal elle a appartenu, quels étaient ses habitudes et son genre de vie ». Ses contemporains demeuraient sceptiques, ironiques parfois, devant l’apparente audace de ses méthodes. On — 99 — devait pourtant découvrir bientôt des squelettes complets d’animaux disparus répondant à ceux que Cuvier avait ainsi recomposés à l’aide de simples frag¬ ments et l’on put vérifier, par la similitude des traits morphologiques, la sûreté de ses déductions. Ainsi naquit au Muséum la Science des formes éteintes, la Paléontologie, fondée sur les méthodes mêmes de l’Anatomie Comparée, dont elle représente le prolongement direct dans le passé. On s’étonne souvent que Cuvier n’ait pas pressenti l’évolution des espèces et se soit ardemment opposé, dans une controverse demeurée célèbre, aux conceptions de Geoffroy Saint-Hilaire. Cuvier avait le respect absolu des faits d’observation. Toute interprétation insuffisamment étayée par l’examen direct des pièces lui paraissait suspecte, dangereuse pour le renom de la recherche anatomique. Aussi son esprit positif s’accommodait-il mal des intuitions, pour¬ tant géniales, de Lamarck et de Geoffroy Saint-Hilaire. Elles lui semblaient d’ailleurs peu compatibles avec la loi des corrélations, ce guide qu’il estimait infaillible, parce que les documents paléontologiques à sa disposition ne lui montraient aucun de ces types intermédiaires, si convaincants, dont les fouilles ultérieures allaient livrer le secret. La loi des corrélations comportait pour le classement des espèces un pro¬ longement logique ; l’esprit généralisateur de Cuvier en dévoila les lumières et les applications. Dans un organisme, un caractère anatomique donné, à plus forte raison un appareil, revêt une valeur propre ; il n’est pas forcément l’équi¬ valent fonctionnel d’un autre caractère ou d’un autre appareil. Il faut donc admettre et respecter une certaine hiérarchie des critères dans la détermination des catégories animales. Les traits du Système nerveux central dominent et coor¬ donnent l’ensemble de l’Economie par leur qualité synthétique. Avec l’appareil de la génération et celui de la circulation, qui assurent l’existence même de l’animal, ils fournissent les caractères primaires, indicateurs des Classes. Viennent ensuite ceux de l’appareil digestif, auxquels on doit l’entretien de la vie ; puis ceux des organes des sens et de l’appareil locomoteur, par lesquels l’animal entre en relation avec le milieu. Par cette seconde loi, Cuvier renversait d’un coup les anciennes classifications de Linné, basées sur des signes distinctifs plus ou moins arbitrairement choisis. Il ouvrait une voie féconde à la Systématique moderne. Tout au long de sa carrière, Cuvier devait par ses investigations illustrer les grands principes énoncés dans ses premiers cours. Secondé par des collabora¬ teurs éminents et admiratifs, Laurillard, Valenciennes, Rousseau, Duméril, Duvernoy, Frédéric Cuvier, il édifia avec leur assistance une œuvre impéris¬ sable à l’honneur de sa discipline. C’est avec le plus grand profit que les anato¬ mistes de nos jours consultent encore le « Règne animal distribué d’après son organisation », les admirables « Planches de Myologie des Mammifères », et par-dessus tout les « Leçons d’ Anatomie Comparée », chef-d’œuvre de méthode, de précision et de style. Pour Cuvier, ces « Leçons » n’étaient que l’abrégé d’un Grand Traité d’ Anatomie Comparée pour lequel il ne cessait d’accumuler des notes personnelles et des planches de dissections. Mais la mort le surprit préma¬ turément, dans toute la puissance de son génie. En une semaine, dans sa soixante troisième année, la maladie terrassait le grand savant, à la consternation du monde scientifique. Le Muséum et la Science perdaient en lui un de ces hommes « dont le nom seul, suivant le mot de Flourens, suffirait à la gloire d’une nation, à la gloire d’un siècle ». — 100 — II. Allocution prononcée le 27 novembre 1969 au Musée d'flistoire naturelle de Stuttgart. Mesdames, Messieurs, Quand on considère, avec le recul du temps, l’admirable carrière de Georges Cuvier, on ne peut manquer d’être frappé par les qualités intellectuelles de l’homme et par l’étendue de son savoir. Dès son enfance, à Montbéliard, son aisance à assimiler toutes choses, son extrême avidité de connaissances, son goût prononcé pour l’Histoire naturelle et notamment les œuvres de Buffon, lui avaient valu d’attirer l’attention bienveillante du Grand Duc Charles Eugène de Wurtemberg. Celui-ci se fit présenter le jeune garçon ; il constata par lui- même ses dispositions exceptionnelles et lui attribua une bourse pour aller continuer ses études à l’Académie Caroline de Stuttgart, qu’il venait de réorga¬ niser. Georges Cuvier arrive à Stuttgart le 18 mai 1784, à l’âge de 14 ans. Il devait y passer quatre années laborieuses, quatre années capitales pour son avenir. Il faut dire que l’Académie Caroline dispensait à ses élèves, quelle que fut leur section, une culture générale des plus solides. Le Grand Duc Charles Eugène la destinait à l’instruction des sujets d’élite et plus spécialement peut-être aux futurs administrateurs de son Duché. Cuvier entre dans la 15e section, ou sec¬ tion de Philosophie, qui comportait aussi l’étude des Sciences. Il choisit au sur¬ plus, à titre d’étude spéciale, un enseignement de Droit, de Finances, d’ Admi¬ nistration. Avec la plus grande facilité, il se familiarise avec la langue allemande, et ne tarde pas à former un groupe de travail avec plusieurs condisciples qui devinrent bientôt de fidèles amis : Parrot, qui venait lui aussi de Montbéliard, Marschall, Hartmann, Autenrieth, Kielmeyer. Chaque semestre, au cours d’une séance solennelle qui se déroulait en présence du Grand Duc, l’Académie Caro¬ line entretenait l’esprit d’émulation des élèves en décernant des prix de valeur aux plus méritants. En outre, ceux qui avaient été couronnés dans les quatre branches principales d’études recevaient une croix en or et le titre honorifique de « Chevalier ». Cuvier obtint ce titre en avril 1787. Il fit à cette occasion la connaissance de Christoph Heinrich Pfafî, nommé chevalier en même temps que lui, et avec lequel il entretint longtemps une correspondance très suivie. Malgré ses succès dans les différentes branches, Cuvier continuait à mani¬ fester une prédilection particulière pour l’Histoire naturelle. Il tenait un Jour¬ nal, un Diarium, de ses observations sur les plantes et sur tous les animaux qu’il pouvait collecter. Et par ailleurs, ses longues conversations avec Kiel¬ meyer, qui allait devenir professeur de Zoologie à l’Académie Caroline quel¬ ques années plus tard, le renforçaient encore dans sa vocation de naturaliste. En quittant Stuttgart le 21 avril 1788 pour occuper un poste de précepteur en Normandie, Cuvier pouvait se prévaloir d’une formation polyvalente, à la fois scientifique, philosophique et juridique. Cette circonstance n’est pas étran¬ gère, semble-t-il, au penchant qu’il a toujours montré au cours de sa carrière pour la découverte et l’illustration des principes généraux. Il mène la recherche 101 — des lois de l’Anatomie pour ainsi dire en solitaire, dans le ealine de la campagne normande, en multipliant les dissections d’animaux de toute sorte. Et lorsque Geoffroy Saint-Hilaire l’invite, en 1795, à prendre place au Muséum national d’Histoire naturelle de Paris, il est à même, dès ses premières leçons, d’énoncer les deux lois fondamentales de l’Anatomie Comparée, la loi de la corrélation des organes et celle de la subordination des caractères. Peu de temps après, en appliquant la notion de corrélation à l’étude des formes animales fossiles, il lui donnait un essor décisif ; il apportait la meil¬ leure méthode à suivre dans cette nouvelle branche, la Paléontologie. Le génie de Cuvier rayonna rapidement par-delà les frontières. Des savants de tous pays l’entretenaient respectueusement de leurs travaux. Beaucoup venaient le visiter et sollicitaient ses conseils dans sa maison du Jardin des Plantes, où il travaillait sans relâche, entouré de collaborateurs éminents. La plupart de ses œuvres : « Le Règne animal distribué d’après son organisation », les « Recherches sur les ossements fossiles », P « Histoire naturelle, des Poissons » (avec A. Valenciennes) et surtout peut-être ses « Leçons d’Anatomie Comparée » recueillies par Duméril, restent des monuments intacts à l’épreuve du temps. Avant lui, les ouvrages sur l’Anatomie des animaux ne faisaient guère ressor¬ tir les liens anatomo-physiologiques qui associent les organes au sein d’un groupe donné, ni les différences qui séparent les groupes les uns des autres. Par les lois dont il a su faire la démonstration, il faut reconnaître que Georges Cuvier a véritablement fondé la Science anatomique. Parallèlement à son activité scientifique, Cuvier s’est révélé grand admi¬ nistrateur. Inspecteur de l’Instruction publique, Membre du Conseil de l’ Uni¬ versité, il a réorganisé les Académies et les Grandes Écoles, non seulement en France mais aussi dans plusieurs pays étrangers. La carrière de Cuvier est jalonnée d’une incroyable moisson de titres et d’hon¬ neurs. En moins de dix ans après son arrivée à Paris, il devient Membre de l’Académie des Sciences (1795), Professeur au Collège de France (1799), Pro¬ fesseur au Muséum et Inspecteur de l’Instruction Publique (1802). L’Académie française (1818) puis l’Académie de Médecine (1820) l’accueillent parmi leurs membres. Le roi Louis XVIII le nomme Conseiller d’État (1814), Chancelier de l’Instruction Publique (1819), et l’anoblit (1820). Le grade de Grand Officier de la Légion d’Honneur et celui de Commandeur de l’Ordre de la Couronne de Wurtemberg lui sont conférés. Enfin, un an avant sa mort, il devient Pair de France. Aujourd’hui, après les récentes cérémonies de Montbéliard et celles de Paris, le Muséum national d’Histoire naturelle est heureux de s’associer une nouvelle fois au Musée de Stuttgart et à la Municipalité de cette ville pour célébrer, à l’occasion du bi-centenaire de sa naissance, non seulement l’illustre Baron Cuvier, pionnier de la Science anatomique, mais encore le jeune étudiant Cuvier, tout aussi digne de notre admiration, l’un des plus brillants élèves de la fameuse Académie Caroline. Laboratoire d’Anatomie Comparée du Muséum, Paris BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 2e Série — Tome 42 — N° 1, 1970, pp. 102-121. LE MODE D'ALIMENTATION DES PREMIERS VERTÉBRÉS ET L'ORIGINE DES MÂCHOIRES Par J. LESSERTISSEUR et D. ROBINEAU II. — LES CORRÉLATIONS ET LES CONSÉQUENCES1 La destinée des arcs prémandibulaires Il nous faut maintenant revenir sur la question des arcs prémandibulaires. Quoique les auteurs, on l’a vu, ne soient, pas d’accord sur leur nombre théorique, l’existence, chez les ancêtres des Vertébrés, d’au moins un arc antérieur à la mandibule est très généralement adoptée, et certains auteurs (Jaekel ; Sewert- zoff) en reconnaissent plusieurs. Nous avons nous-mêmes admis ci-dessus, à titre d’hypothèse plausible, deux tels arcs. Le premier d’entre eux est donc incertain. Les preuves de son existence sont en effet de valeur médiocre. Si on fait appel à l’anatomie des formes actuelles, elle a été parfois inférée d’une interprétation du plus antérieur des nerfs cr⬠niens vrais 2, le nerf terminal ou nerf zéro. Ce nerf, qu’on admet purement sensitif, naît caudalement par rapport aux filets olfactifs (à la face interne du bulbe olfactif) et porte, près de son point d’émergence, un petit renflement ganglion¬ naire, ce qui a permis de l’assimiler à une racine dorsale, et amène par consé¬ quent à le comparer aux nerfs viscéraux, avec lesquels il ne présente d’ailleurs aucune autre analogie. Sa position préoptique rend cette interprétation fra¬ gile 3. Un autre argument, que nous examinerons un peu plus longuement, permet de retrouver deux arcs prémandibulaires, ou davantage, dans les cartilages labiaux des Elasmobranches et de quelques Poissons osseux. Ce sont de petites baguettes cartilagineuses superficielles (fig. 22), articulées entre elles, ainsi qu’avec la mâchoire supérieure et avec la mandibule. On en reconnaît habituelle¬ ment un inférieur ou ventral et deux supérieurs ou dorsaux. Chez les Holocé- phales, s’y ajoutent des cartilages nasaux (autour des narines). Les cartilages labiaux ont été, sans preuve bien évidente, considérés déjà par Gegenbaur (1872), mais surtout par Jaekel (1926) et par Sewertzoff (1916, 1931) comme les restes d’arcs prémandibulaires (Prbr3 et Prbr4 dans la nomenclature de ce dernier auteur). Cette idée a été fréquemment reprise ensuite, et est encore admise par Stensiô (1963, 1969). L’objection principale à son encontre est la position très superficielle et très latérale de ces « arcs » par rapport à l’arc mandibulaire. Aussi, d’autres 1. Voir Ie partie in : Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 41, 6, 1969 (1970) pp. 1321-1347. 2. Le nerf olfactif et le nerf optique ne sont que des tractus du système central. Ils ne correspon¬ dent à aucun segment, mais à la partie antérieure non segmentée de la tête (acron). 3. Chez les Vertébrés terrestres, c’est le nerf de l’organe de Jacobson. — 103 — auteurs préfèrent-ils y voir, soit une structure analogue ou homologue aux cartilages des cirres oraux (anneau péribuccal) des Acraniens et des Myxines 1 (P ollard, 1895), soit une néoformation sans signification phylogénétique (Kerr, 1919 ; Goodrich, 1931 ; Holmgren, 1942). L’hypothèse plausible qu’il puisse s’agir de pièces exobranchiales (extramandibulaires) sériellement homo¬ logues des cartilages extra-hyaux et extra-branchiaux des arcs suivants (cf. supra) ne semble pas avoir été développée explicitement. Les deux types de formations sont cependant groupés par Devillers (1958) sous le terme commun de « cartilages extra-viscéraux » (p. 578). Fig. 22. — Squalus acanthias, squelette viscéral, vue latérale, (contours du neurocrâne en pointillé) (d’après Devillers, 1958). c.b.!, cératobranchial du premier arc branchial ; c.l.i., cartilage labial inférieur ; c.l.s., cartilages labiaux supérieurs ; c.M., cartilage de Meckel ; e.b.x, épibranchial du premier arc branchial ; ex.b.j, cartilages extrabranchiaux du premier arc ; h., hyoïde ; h.m., hvomandibulaire ; p.b.j, pharyn- gobranchial du premier arc branchial ; p.c., palato-carré ; p.o., processus orbitaire. En revanche, la paléontologie nous apporte une meilleure preuve de l’exis¬ tence du deuxième (?) arc prémandibulaire théorique. Chez les Ostracodermes, en effet, et tout spécialement chez les Ostéostracés, l’observation de la face interne du bouclier céphalique et la méthode des coupes sériées ont permis une interprétation précise de la région oralo-branchiale (Stensiô, 1927). Le plafond de la chambre oralo-branchiale est, chez les Céphalaspides, découpé par des côtes interbranchiales (fig. 23). La portion dorsale des arcs viscéraux forme en effet un ensemble osseux, rappelant l’endosquelette cartilagineux de la Lamproie. Sur ces crêtes devaient s’attacher des diaphragmes interbran¬ chiaux et entre elles s’observent des fosses ou compartiments branchiaux, bien individualisés, au nombre de onze, le dernier souvent vestigial. Ces fosses ne s’ouvrent pas directement à l’extérieur, mais par l’intermédiaire d’atria extra¬ branchiaux auxquels faisaient suite des conduits branchiaux (dispositif connu aussi chez la Lamproie). Sur certains spécimens, on peut distinguer des traces de lamelles branchiales. A l’avant, une crête prébranchiale aurait porté une hémi- branchie postérieure. L’interprétation de ce dispositif résulte de la correspondance établie entre arcs viscéraux et nerfs, que nous avons indiquée ci-dessus. Dans le bouclier 1. Des formations comparables auraient existé aussi chez l’énigmatique Palaeospotuliflus (Bul- man, 1931), considéré par beaucoup comme un Agnathe. — 104 — céphalique, le passage des nerfs peut en effet être suivi, et l’observation confirme qu’à chaque crête correspond un nerf 1. Le nerf le plus antérieur, parallèle à l’axe de symétrie de la tête et longeant le plancher de l’orbite, ne peut être que le profond (Vj), indépendant aussi chez la Lamproie : il aboutit à la crête pré¬ branchiale. Si on admet que la première crête interbranchiale correspond à l’arc mandibulaire, la deuxième à l’arc hyoïdien, etc., la crête prébranchiale serait donc un arc prémandibulaire, et il existerait une chambre branchiale préspiraculaire. Fig. 23. — Cephalaspis, bouclier, vue ventrale. A gauche, reconstitution du plancher de la chambre oralo-branchiale (d’après Westoll, in Yousc, 1950, modifié). ao, sillon aortique ; b., bouche ; c., corne du bouclier ; c.s.o., champ supra-oral ; i.b.j, première crête interbranchiale ; o.b.e., orifices branchiaux externes ; o.e., orifice œsophagien de la cloison post¬ branchiale ; p.b., crête prébranchiale ; pl.. plancher de la chambre oralo-branchiale ; t.r., orifice du tronc artériel dans la cloison post-branchiale ; canaux : Vx, du nerf profond ; V2, de la branche supérieure du trijumeau ; VII, du facial ; IX, du glossopharyngien antérieur ; Xx-2..., des divers rameaux du vague. Cette interprétation a pourtant été contestée. Watson, décalant d’un rang la série, admettait chez ces animaux deux fosses préspiraculaires, ce qui cor¬ respond à l’existence de deux arcs et de deux nerfs prémandibulaires, et cer¬ tains auteurs continuent de préférer ce point de vue. A l’inverse, Damas (1954) pense que la prétendue chambre préspiraculaire ne serait qu’un diverticule du stomodéum, et qu’il n’existerait alors aucun arc en avant de l’arc mandibulaire. Mais, depuis cette critique, Stensiô a pu observer sur cette chambre un orifice et l’empreinte d’une hémibranchie. Il nous paraît donc établi qu’il a existé, 1. Chez les Agnathes, les nerfs branchiaux ne comportent qu’une branche prétrématique. — 105 - à l’origine des Vertébrés, au moins un arc branchial prémandibulaire fonction¬ nel. Des traces en ont d’ailleurs été retrouvées, mais sous des formes modi¬ fiées, chez d’autres Ostracodermes, et même une invagination du pharynx de l’Ammocète, qui disparaît chez l’adulte, a été interprétée comme chambre préspiraculaire. Qu’est donc devenu cet arc ? Pour tenter de le comprendre, il nous faut reve¬ nir un instant à la théorie vertébrale du crâne, dont nous avons dit un mot ci- dessus. Avec le progrès des recherches embryologiques, cette théorie simple s’est peu à peu transformée et compliquée (Saban, 1964). Les segments qui contribuent à l’édification de la tête des Vertébrés (fig. 24) et où la majorité C C Fig. 24. — Schéma de l’organisation de la tête du Vertébré (Scyllium) (d’après Goodrich, 1930). a. h., arc hyoïdien ; a.m., arc mandibulaire ; br.j.g, Ie, à 5e arcs branchiaux ; c.a., capsule auditive, c.n., capsule nasale ; c.o., cartilage orbitaire ; coe, coelome ; g., ganglions segmentaires ; m.h.br., muscles hypobranchiaux ; m.p., muscles de la nageoire pectorale ; 1 à 11, myomères ; III, nerf moteur oculaire commun ; IV, nerf pathétique (trochléaire) ; Vx, nerf profond ; V2-3, nerf trijumeau ; VI, nerf moteur oculaire externe ( abducens ) ; VII, nerf facial ; IX, nerf glossopharyngien ; X, nerf vague (pneumogastrique). des embryologistes continuent à reconnaître, sinon des vertèbres, du moins des « protovertèbres », des « somites » imparfaits, ne sont nullement les seuls consti¬ tuants de la tête. D’une part, en avant d’eux, dans la région préchordale, existe une partie insegmentée, un acron, qui forme le prosencéphale et ses prolonge¬ ments sensoriels (vésicules olfactives et optiques, « nerfs » crâniens I et If). D’autre part, la segmentation branchiale (branchiomérie) apparaît indépen¬ dante de la métamérie générale. Tandis que celle-ci contribue dorsalement à la constitution des éléments axiaux de la tête : cartilages du neurocrâne et certains muscles (muscles oculo-moteurs) innervés par des racines nerveuses de type ventral (nerfs crâniens III, IV et VI) 1, celle-là résulte d’un processus différent et édifie latéralement les diverses structures viscérales : poches et arcs 1. Des somites sont aussi annexés secondairement à la partie postérieure de la tête (occipitalisa- tion). D’autre part, on l’a vu, certains muscles, en particulier hypobranchiaux, appartiennent aussi originellement à la musculature troncale. - 106 branchiaux, avec leurs muscles, leurs placodes et leurs éléments nerveux par¬ ticuliers, correspondant à des racines dorsales (nerfs crâniens V, VII-VIII, IX et X, voyez ci-dessus). La correspondance entre les deux segmentations, somato- mérique et branchiomérique, peut être plus ou moins clairement établie (ce qui permet d’appliquer les mêmes noms aux segments en vis-à-vis : « prémandi- bulaire », « mandibulaire », « hyoïdien », etc.), mais elle est en fait secondaire (cf. Gasc et Lessertisseur, 1964). Pour ce qui concerne les éléments squelettiques, on ne considère comme « neurocrânien », au sens strict, que le cartilage qui s’organise autour du cerveau à partir de l’ébauche de la paroi crânienne primordiale, constituée par la dure- mère et son périchondre. Ce cartilage provient du mésoderme (entomésoderme) des sclérotomes céphaliques. Au contraire, les cartilages branchiaux ont une origine indépendante de la paroi crânienne ; ils semblent provenir, par migra¬ tion cellulaire (Kastschenko, 1888) du « mésectoderme » de la crête neurale (dite aussi « crête ganglionnaire », parce qu’elle donne naissance aux racines sensorielles des nerfs et aux placodes). Or, la partie antérieure du plancher neurocrânien se constitue, chez tous les Vertébrés, dans la région préchordale, à partir de deux baguettes cartilagineuses ou trabécules, qui délimitent de part et d’autre un espace dit sous-hypophysaire (ou sub-pituitaire), où passent la tige pituitaire et l’artère carotide interne. À strictement parler, cet espace, situé ventralement à la dure-mère, est donc extra-crânien, et les trabécules ne semblent pas, en ce sens, appartenir au neuro¬ crâne. D’autre part, ces trabécules apparaissent, par condensation du mésen¬ chyme, en étroite association avec l’ébauche de la partie dorsale de l’arc mandi¬ bulaire (palato-carré), à laquelle elles font suite vers l’avant (cf. fig. 15 C). Pour ces deux raisons, il était donc logique d’admettre qu’elles appartiennent originellement au squelette viscéral, et non au squelette neurocrânien. Cette hypothèse a été formulée pour la première fois par Huxley (1874), et appuyée depuis par de nombreux embryologistes, dont Allis (1923) et de Beer (1931). Il revenait à l’embryologie expérimentale de transformer ces présomptions en preuves. Dans ce but, un grand nombre d’expérimentateurs depuis Stone (1929) et Raven (1931) tentèrent, en opérant généralement sur des Amphibiens, le matériel le plus maniable, l’expérience suivante : on procède, dans un stade précoce du développement (neurula), à l’extirpation de la crête neurale ou de son ébauche, dans la région céphalique. Dans ces conditions, non seulement les arcs viscéraux n’apparaissent pas, mais non plus les trabécules, alors que les autres cartilages crâniens, provenant du mésenchyme entomésodermique des sclérotomes, se forment normalement. Ultérieurement, des expériences de greffe interspécifique (Holtfreter, 1935, et al.) montrèrent que cette absence n’était pas due à la simple inhibition d’un éventuel phénomène d’induction embryonnaire, mais que le matériel cellulaire de la crête neurale embryonnaire entrait effectivement dans la constitution des arcs viscéraux et des trabécules (ceux qui se développent dans ces conditions sont du type de l’espèce à laquelle appartient le greffon). Dans ces conditions, il paraît donc bien légitime — même si cela souffre quelques atténuations 1 — de considérer les trabécules comme représentant un matériel originellement viscéral. En revanche, il serait inexact d’admettre, comme l’avait fait Allis, que les cartilages polaires, qui leur font 1. Il semble exister deux types de trabécules : ils seraient formés soit uniquement par l’ectomé- senchvme (Téléostomes, Dipneustes, Amphibiens), soit partiellement par l’ectomésenchyme et par l’entomésenehyme (Cyclostomes, Elasmobranehes) (Bertmar, 1959). — 107 — suite vers l’arrière, et par l’intermédiaire desquels les trabécules se rattachent ultérieurement à la partie postérieure du plancher neurocrânien (parachordaux) appartiennent aussi au squelette viscéral. Malheureusement, la suite du raisonnement, par lequel nous rejoignons le problème de la destinée de l’arc prémandibulaire, est moins solide. A quel arc, en effet, faut-il rapporter les trabécules ? Allis (1923) et de Beer (1931 ; 1937), travaillant essentiellement sur les Elasmobranches, les rapportent, en considérant surtout leur position, à l’arc prémandibulaire. Mais Jarvik (1954), Bertmar (1959), Stensiô (1969), travaillant sur d’autres groupes de Poissons, y voient plus volontiers des éléments d’origine mandibulaire (infrapharyngo- mandibulaire). Ce problème est d’ailleurs étroitement lié à celui de la destinée des pièces supérieures de l’arc mandibulaire (cf. infra) et à celui de la suspen¬ sion de la mandibule, à propos duquel nous le retrouverons sommairement tout à l’heure. et leurs rapports approximatifs avec les nerfs branchiaux (d’après Jarvik, 1954). e.b.,-2, épibranchiaux des deux premiers arcs branchiaux ; e.h., épihyoïdien ; e.m., épimandibulaire ; e.p.m., épiprémandibulaire ; ib.x, infrapharyngobranchial du premier arc branchial; i.h., infra- pharyngohyoïdien ; i.m., infrapharyngomandibulaire ; i.p.m., infrapharyngoprémandibulaire ; s. 1 1 . suprapharyngobranchial du premier arc branchial ; s.h., suprapharyngohyoïdien ; s.m., supra- pharyngomandibulaire ; sp.m., suprapharyngoprémandibulaire ; Vlt nerf profond ; V2-8, nerf tri¬ jumeau ; VII, nerf facial ; IX, nerf glossopharyngien ; X, nerf vague. Cependant, ces derniers auteurs n’en admettent pas moins que l’arc préman¬ dibulaire a laissé des traces importantes dans l’anatomie des Gnathostomes. Ainsi, pour Jarvik et pour Stensiô, on retrouverait des restes de cet arc à la fois dans l’endocrâne et dans le palato-carré (fig. 25). Quant à l’endocrâne, les éléments prémandibulaires seraient représentés dans la région du museau : la lamelle orbito-nasale représenterait l’élément suprapharyngoprémandibulaire, tandis que la portion ventrale de la région ethmoïdienne, supportant le vomer ( pars palatina des Sélaciens, la moitié antérieure de la commissure palatocarrée des Actinoptérygiens), représenterait l’élément infrapharyngoprémandibulaire. Quant au palato-carré, on l’a dit, sa région antéro-latérale ( pars palatina, pro¬ cessus ptérygoïdien) correspondrait à l’élément « épal » de l’arc (épiprémandi¬ bulaire). — 108 — Cette théorie, sans doute quelque peu abstraite, a le mérite d’expliquer sim¬ plement les connexions entre palato-carré et endocrâne : les deux éléments articulaires présents dans cette région chez les Gnathostomes les plus archaïques (processus orbitaire et processus basal, cf. infra ) correspondent naturellement aux articulations primitives entre éléments pharyngo-branchiaux et épibran- chiaux des deux premiers arcs. CX3.cC. CO.e-. co.h. co/ir. Fig. 26. — Interprétation du squelette céphalique de la Lamproie [Petromyzon) , par Sewertzoff. En noir, arcs et commissures longitudinales, ventrale et dorsale ; en hachuré, corde et commissure épi- et hypotrématiques ; en hachuré-tiretê, cariilages endocrâniens ; en blanc, d’avant en arrière, cartilages annulaire, latéral antérieur, styliforme, médio-ventral, lingual, ce dernier en parlie mas¬ qué par, en pointillé, plaque mésenchymateuse (d’après Sewertzoff, in Corsy, 1933). br.4, 4e arc branchial ; c, corde ; c.a., cartilage auditif, e.an , cartilage annulaire ; c.d.a., cartilage dorsal antérieur ; c.d.p., cartilage dorsal postérieur ; c.n., cartilage nasal ; co, cartilage orbitaire; co.d., commissure dorsale; co.e., commissure épitrématique ; co.h., commissure hypotrématique ; co.v., commissure ventrale ; ob3, troisième orifice branchial ; p.br.,, premier arc prébranchial (hyoï¬ dien) ; p.br4., quatrième arc prébranchial. La disparition du ou des arcs prémandibulaires est certainement très ancienne ; seuls, on l’a vu, les Céphalaspides possédaient encore sans doute un tel arc fonctionnel. Les auteurs se sont donc efforcés de déceler chez les autres Cyclosto- mes, actuels ou fossiles, des vestiges de ces arcs perdus. Nous ne pouvons trai¬ ter ici ce problème difficile, qui dépasse quelque peu notre sujet. Indiquons seulement, à titre d’exemple, que Sewf.rtzoff croit retrouver, dans le sque¬ lette viscéral de la Lamproie, des éléments appartenant à deux arcs prémandi¬ bulaires (fig. 26). La suspension de la mandibule La fonction prédatrice ou rétentrice de l’arc mandibulaire, transformé en pince préhensile par l’évolution esquissée ci-dessus, lui impose une certaine fixité, un point d’appui solide sur le crâne. Les arcs viscéraux, ou plus précisé¬ ment leur segment proximal (le pharyngobranchial, qu’il soit simple ou double), ne sont en effet typiquement attachés au crâne que par des connexions ligamen¬ taires lâches. On peut donc, par cohérence, imaginer qu’avant l’apparition des Gnathosto¬ mes, la suspension de l’arc mandibulaire était semblable à celle des autres arcs viscéraux (paléostylie). On doit reconnaître cependant que ce type primitif — 109 — d’articulation est totalement inconnu, tant chez les formes Agnathes que chez les Gnathostomes, tant chez les actuels que chez les fossiles. Chez les Agnathes en effet, les régions proximales des premiers arcs bran¬ chiaux, comprenant l’arc mandibulaire et l’arc hyoïdien, voire même de tous les arcs, sont soudées à la face inférieure de l’endocrâne (mode autostylique, ou plus précisément « autosystylique »). Ainsi, chez les Ostéostracés, les arcs Fig. 27. — Divers types de suspension des mâchoires chez les Chondrichthyens. Types : A, amphistylique (Sélaciens primitifs) ; B, hyostylique (la plupart des Sélaciens) ; C, auto¬ stylique (Holocéphales). A gauche, vue latérale ; à droite, vue postérieure (d’après Arambourg et Bertin, 1958). e., endocrâne ; h., hyoïde ; h.m., hyomandibulaire ; m., mandibule (cartilage de Meckel) ; n., branche hyomandibulaire du nerf facial ; p. c., palato-carré. apparaissent seulement sous forme de crêtes à la face interne du bouclier cépha¬ lique. Ce n’est là sans doute qu’une raison de plus pour penser que les Gnathos¬ tomes ne dérivent d’aucune forme connue d’Agnathes, mais on doit alors ten¬ ter de comprendre comment les ancêtres préichthyens des Gnathostomes ont pu passer de la paléostylie primitive aux divers types connus de suspension de la mandibule. Les Poissons, même les plus archaïques, sont en effet très loin de présenter quelque unité à cet égard. Tantôt le palato-carré n’est relié à l’endocrâne que par des processus dorsaux articulaires, au nombre de deux ou trois (orbitaire, — 110 — basal, otique), ce qui semble avoir été le cas des Acanthodiens (au moins dans l’hypothèse de l’aphétohyoïdie) : c’est le type autostylique (autodiastylique). Plus souvent, se produit une articulation supplémentaire avec l’élément proxi¬ mal de l’arc hyoïdien, l’hyomandibulaire : c’est le type amphistylique, repré¬ senté par la majorité des Arthrodires et les Sélaciens les plus primitifs. Tantôt cet hyomandibulaire se développe et devient le principal suspenseur de la mâchoire (type hyostylique) : c’est le mode le plus répandu, avec des modalités différentes, chez les Sélaciens et les Actinoptérygiens. Tantôt enfin le palato- carré se soude à l’endocràne, comme chez les Agnathes, réalisant le type auto- systylique : c’est le cas des Holocéphales et des Dipneustes, mais ici l’arc hyoïdien n’intervient pas (fig. 27). Sans vouloir entrer dans le détail des diverses hypothèses émises au sujet de la phylogénèse de ces dispositifs et de la constitution des éléments en jeu, il nous paraît utile de signaler le sens vraisemblable de la transformation. Deux des hypothèses précédemment admises vont nous y aider : d’une part, il nous faut partir du type généralisé ou paléostylique (au sens de de Beer, 1930), l’arc mandibulaire ne se distinguant pas encore des autres arcs viscéraux par un type de suspension particulier ; d’autre part, il nous faut passer, avant d’atteindre les divers états connus dans la nature actuelle, par une phase, dite aphétohyoïdienne, où, les mâchoires étant déjà constituées, l’arc hyoïdien demeurait libre, et le spiracle entièrement ouvert. Que cette phase puisse être ou non représentée par les Acanthodiens, elle semble correspondre nécessaire¬ ment à un type « autodiastylique », qui serait donc celui des premiers Verté¬ brés à mâchoires. L’évolution pourrait alors se poursuivre dans deux directions divergentes : • — • soit par l’adjonction, au système de suspension précédent, d’un élément extrinsèque, appartenant à l’arc suivant, l’hyomandibulaire ; dans un premier pas, cette contribution demeurerait modeste, et une partie du spiracle pourrait demeurer ouverte (amphistylie) ; puis, la nouvelle connexion prendrait de plus en plus d’importance, jusqu’à ce que l’hyomandibulaire assure pratiquement à lui seul la suspension (hyostylie) ; — soit (comme chez les Agnathes) par soudure pure et simple du palato-carré à la tige trabéculaire de l’endocrâne, ce qui aurait permis à l’arc hyoïdien de demeurer indépendant (autosystylie). Cette vue, qui n’est pas sans soulever certaines difficultés, nous paraît avoir pour elle la logique et la simplicité. Aussi, avec des variantes, est-elle le plus souvent admise et enseignée. Il faut pourtant signaler que le point de vue d’un des paléontologistes les plus compétents en la matière, Stensiô, diffère quelque peu de cette conception. Pour lui (1969), on l’a dit, le palato-carré des Gna- thostomes primitifs, comprenait toujours l’épiprémandibulaire et l’épimandi- bulaire, formant respectivement les processus orbitaire et basal, qui s’articu¬ laient avec les éléments pharyngiaux des arcs correspondants, intégrés à l’endo¬ crâne. Mais, par suite de la grande extension vers l’arrière de l’appareil mandi¬ bulaire, l’arc hyoïdien participait déjà également à la suspension : celle-ci, ainsi réalisée entre l’endocrâne et les trois arcs viscéraux les plus antérieurs, peut être nommée triastylique. De ce type primitif dériveraient tous les autres modes de suspension. Les Arthrodires, les Acanthodiens, tout comme certains Elasmobranches, acquirent en plus une connexion otique. Mais, en général, — 111 — la suspension allait se simplifiant par perte de l’une ou l’autre des connexions primitives. À la réflexion, cette théorie diffère somme toute assez peu de la précédente. Elle consiste simplement à nier la réalité du concept d’autodiastylie, ce qui est logique, puisque ce type de suspension serait celui de formes aphétohyoïdien- nes (ou, du moins, seul compatible avec elles), formes dont Stensiô n’admet pas l’existence, ni chez les Arthrodires (en quoi il est suivi par la majorité), ni chez les Acanthodiens (où l’opinion de Watson est encore en discussion). La controverse se ramène donc en fin de compte pour l’essentiel à savoir si les connexions mandibulaire et hyoïdienne avec l’endocrâne ont été acquises successi¬ vement ou simultanément, ce qui ne peut être tranché en l’absence de toute observation conclusive. Ici, encore, c’est donc l’étude plus poussée des Acan¬ thodiens ou de Gnathostomes éventuellement plus archaïques qui permettra seule un progrès de cette question : mais on peut affirmer que l’image que nous nous faisons de l’évolution du mode de suspension de la mandibule des Poissons ne saurait en être gravement ébranlée. Conclusions On aura sans doute été frappé, dans l’exposé précédent, de la part de l’ima¬ gination théorique par rapport à celle de la connaissance concrète, et on pourra être tenté de discréditer par là cette forme de recherche qui semble consister à accumuler des hypothèses incertaines en regard des faits établis. La nature du problème choisi et la forme de notre science en sont également responsables. D’une part, comme dans tous les problèmes d’origine, nous ne connaissons qu’une infime partie de l’histoire de la vie, l’essentiel ne nous est pas donné, mais doit être induit sous forme d’une interpolation logique, d’un pont fra¬ gile jeté entre deux rives écartées. C’est le phénomène classique de 1’ « efface¬ ment des pédoncules phylétiques » : tout changement de structure important, toute révolution d’un système, occasionne pour l’organisme en évolution une période confuse, instable, et ses traces n’ont qu’une infime probabilité de s’ins¬ crire dans les annales de la Terre, qui n’enregistrent que les succès acquis. D’où l’impression de discontinuité naturelle, d’autant plus sensible qu’on a affaire à des phénomènes plus lointains dans le temps. D’autre part, la marche de l’esprit exige la continuité : là où la nature nous présente de grandes étapes déjà accomplies, nous ne pouvons comprendre le processus d’évolution que s’accomplissant pas à pas ; nous sommes donc tenus d’en reconstruire patiemment, avec l’aide de l’imagination, les termes inconnus, en espérant que la chance nous apportera un jour confirmation de nos hypo¬ thèses. On ne doit donc pas s’inquiéter outre mesure du caractère conjectural de notre science. Là où l’expérience n’est pas possible, la méthode expérimentale n’en reste pas moins valable : l’analyse des faits engendre l’hypothèse, dont la vérification dépend ici essentiellement des hasards de l’investigation paléon- tologique. Suivant l’heureuse formule du P. de Saint-Seine, les fossiles doivent être « au rendez-vous du calcul ». Procédé aléatoire, certes, mais le seul. L’audace est ici obligée, car s’en tenir aux faits serait consentir à ne rien comprendre. — 112 — Comme souvent en pareil cas, le progrès organique semble avoir dépendu, au cours de l’évolution de l’appareil pharyngien des premiers Vertébrés, de la substi¬ tution à un système passif et généralisé de certains mécanismes actifs plus effi¬ caces et plus différenciés : à partir d’ancêtres prochordés, relativement peu mobiles et étroitement inféodés, par leur régime microphage, à certaines condi¬ tions particulières de milieu, les Prévertébrés perfectionnèrent d’abord le sys¬ tème musculaire oralo-branchial : le courant d’eau respiratoire et nutritif qui traversait le pharynx ne fut plus assuré uniquement par le faible moyen de cils vibratiles tapissant la cavité, mais grâce à l’activité d’une pompe musculaire plus puissante, d’abord (et sans doute très tôt) expiratrice, plus tard aussi inspiratrice. En même temps, les fonctions pharyngiennes se précisaient et se différenciaient en deux régions distinctes : alors que les particules ingérées avaient été d’abord retenues par le mucus au niveau des fentes branchiales, ce système de « fdtration muqueuse » tendit ensuite à se localiser à l’entrée du pharynx, permettant aux arcs viscéraux postérieurs de se spécialiser dans la seule fonction respiratoire, grâce à l’accroissement et à la complication des surfaces branchiales. Les arcs antérieurs, progressivement libérés de cette fonc¬ tion, pouvaient dès lors évoluer pour leur propre compte en un système de nutrition plus efficace : la succion étant devenue plus puissante, des proies plus volumineuses purent être ingérées, et à la filtration muqueuse put alors se substi¬ tuer complètement une filtration mécanique (en particulier par l’acquisition de branchicténies). Mais la grande innovation fut la spécialisation d’un des arcs antérieurs en une pince préhensile. La subdivision de chaque arc viscéral en une série de pièces articulées, qui avait accompagné sa muscularisation, constituait en quelque sorte une préadaptation (au sens de Cuénot) à cette formule nouvelle : retenir, puis capturer ou prélever, des proies ou des masses alimentaires d’un certain volume. En effet, les deux pièces principales de l’arc, l’épibranchial et le céra- tobranchial, sont déjà disposées à la manière d’une telle pince. Il est possible que la différenciation se soit opérée, successivement ou simultanément, sur plu¬ sieurs des arcs antérieurs, agrandissant ipso facto l’orifice buccal. Mais, pour des raisons sans doute extrinsèques, un seul d’entre eux, l’arc mandibulaire, devait conserver et perfectionner la fonction prédatrice, tandis que l’arc ou les arcs prémandibulaires disparaissaient ou s’intégraient partiellement à telle ou telle partie de l’architecture crânienne, alors en pleine évolution, ou même à l’arc mandibulaire. Enfin, la consolidation de l’appareil mandibulaire ainsi constitué entraînait des connexions plus étroites avec l’endocrâne, d’abord par la formation de deux ou trois processus articulaires du palato-carré, puis éventuellement par l’adjonc¬ tion des éléments proximaux de l’arc suivant (hyomandibulaire), ou encore par une soudure complète du palato-carré à l’endocrâne. Un revêtement der¬ mique et l’apparition des dents venaient compléter cet appareil. On assiste ainsi en somme à un exemple particulier du schéma classique de toute invention organique : une phase de préadaptation, au cours de laquelle un organe ancien évolue lentement, au gré d’un perfectionnement hasardeux, en un sens nouveau encore mal défini ; puis l’établissement, à la faveur de l’orientation ainsi peu à peu précisée, d’une fonction nouvelle, qui assure à — 113 — l’organisme de meilleures possibilités d’existence ; enfin, une phase de post¬ adaptation, où la nouvelle architecture se perfectionne à son tour, en se diversi¬ fiant au fil des lignées par de multiples ajustements de détail. Mais une telle évolution ne peut être considérée isolément ; elle n’a de sens que par l’ensemble des modifications organiques qui l’accompagnent. On peut même assurer qu’elle dépend plus généralement encore des facteurs du milieu, auquel elle s’intégre et qu’elle contribue, en retour, à modeler. Le rapport proie-prédateur a été souvent compris comme un mobile de per¬ fectionnement organique. Le mode d’activité nouvelle qu’il implique contribue à l’accroissement du métabolisme, au perfectionnement des appareils nerveux récepteurs et effecteurs, à celui des organes de la locomotion etc. Cette concep¬ tion de l’évolution comme adaptation progressive, par rétroaction (feed-back), entre l’organisme et le milieu, physique et biologique, duquel il dépend et dont il tend à se servir ou à se protéger, pour son bénéfice ou pour celui de sa lignée, est certainement juste et intéressante. Mais elle doit surtout nous faire compren¬ dre que le véritable moteur de l’évolution n’est pas finalement la pression hasar¬ deuse du milieu, mais la capacité de réponse de l’organisme lui-même qui le domine ou s’efforce de s’en libérer. Il serait inexact de présenter l’acquisition des mâchoires et le passage corré¬ latif du régime microphage à la vie prédatrice comme cause première des per¬ fectionnements nerveux et locomoteurs qui l’accompagnèrent ou s’ensuivirent. Tout au plus en furent-ils l’occasion, plutôt encore un élément. L’activité pré¬ datrice n’a de sens que pour un organisme déjà parvenu à un haut degré d’inté¬ gration. « La tête est d’abord une mâchoire portée » : la formule de Delattre est belle ; nous ne croyons pas qu’elle soit rigoureuse. L’évolution de l’appareil mandibulaire n’est donc qu’un aspect d’une évolu¬ tion plus générale, qui englobe à la fois la céphalisation, le perfectionnement de l’appareil locomoteur et particulièrement des appendices, etc. On a d’ailleurs dit au passage comment ces facteurs corrélatifs ont pu même directement inter¬ venir dans le processus de transformation de l’arc mandibulaire : c’est la flexure de l’encéphale, due à la cérébralisation incipiente, qui est sans doute à l’origine de la destinée singulière de cet arc ; ce sont des muscles de la ceinture scapu¬ laire qui vinrent contribuer à mobiliser les arcs viscéraux au cours de leur évo¬ lution vers le type articulé, lequel devait rendre possible la formation de la pince mandibulaire. On pourrait sans doute allonger la liste : cela reviendrait à commenter une fois de plus la fable de La Fontaine : « les membres et l’esto¬ mac » ! * * Les conséquences de la formation des mâchoires, quoiqu’indistinctes de celles de l’évolution entière de l’économie des Prévertébrés, doivent être ici exprimées. Elles sont énormes : aucun des perfectionnements subséquents du groupe n’en est indépendant. La première et une des plus évidentes est sans doute une certaine libération de l’organisme vis-à-vis de la contrainte nutritive. Par suite de la petitesse et de la valeur nourricière aléatoire des particules dont il doit se contenter, l’animal microphage, en dépit de la petite taille que lui 8 — 114 — impartit généralement son mode de vie, emploie la majeure partie de son acti¬ vité à entretenir le courant d’eau dont il retire à la fois la substance de sa diges¬ tion et l’oxygène de sa respiration. Le prédateur macrophage, au contraire, peut absorber d’un seul coup une grande quantité de nourriture, ce qui peut lui permettre, au moins à long terme, d’employer une plus grande part de son temps et de son énergie à des occupations différentes. N’étant plus contraint unique¬ ment, suivant la fameuse formule de Maître Jacques, à « vivre pour manger », on peut admettre qu’il puisse ainsi s’approcher de l’idéal « manger pour vivre » h Ainsi, les mâchoires elles-mêmes seront-elles utilisées pour des activités nou¬ velles : la défense immédiate de l’individu ou de la couvée, la prise et le transport d’éléments empruntés au milieu, l’édification d’un système de protection contre les dangers extérieurs, la fabrication d’instruments et d’outils accroissant le pouvoir et le domaine d’action de l’organisme. Toutes ces ressources, qui s’accroî¬ tront plus tard par l’adjonction de moyens organiques encore mieux adaptés, ne sont certes encore chez les Poissons ni très répandues, ni très efficaces, mais avec le perfectionnement corrélatif du système nerveux et celui des appendices pairs, auxquels elles contribueront en retour, elles deviennent au moins pos¬ sibles, et l’évolution saura plus tard en tirer largement profit 1 2. Un des premiers effets dans ce sens a pu être la disparition de la lourde cui¬ rasse des Ostracodermes. Young (1930, p. 138) pense ainsi que l’apparition des mâchoires a rendu « unnecessary the heavy armature so characteristic of many early Yertebrates ». Mais il est aussi plausible de penser avec Speldnaes (1967) que les lourds squelettes phosphatés des Vertébrés primitifs sont apparus indé¬ pendamment dans différentes lignées parce que les mécanismes osmo-régula- teurs, encore peu efficaces, rendaient nécessaire un squelette étendu. Lorsque ceux-ci se perfectionnèrent, le squelette se réduisit. On peut donc à juste titre soutenir, à condition de n’en pas faire un privilège trop exclusif, que l’acquisition des mâchoires constitue pour les Vertébrés non seulement un important progrès dans le mécanisme alimentaire, mais aussi la condition première de bien d’autres perfectionnements majeurs, qui devaient assurer, avec le temps, la réussite du phylum et son emprise progressive sur le milieu et sur les phylums concurrents. Addendum A l’occasion de la discussion de ce texte, nous avons pris connaissance de deux faits récemment découverts, ayant quelque rapport avec notre sujet : 1) Certaines Ascidies de grandes profondeurs (Aspiraculates) se nourrissent en captu¬ rant activement de petites proies grâce à leur siphon buccal transformé en trompe évaginable (Monniot et Monniot, 1968). Il existe donc, en dehors des Vertébiés, et même dans des conditions de vie sessile, des Chordés susceptibles d’avoir évolué (suivant un tout autre processus, il est vrai) du régime microphage au régime macro¬ phage (communication de M. C. Monniot). 2) On connaît depuis peu des Lamproies fossiles, en bon état de conservation, pro¬ venant de nodules du Pensylvanien de l’Illinois (U. S. A.) (Bardack et Zangerl, 1968). 1. Les Cyclostomes, cependant dépourvus de mâchoires, ont pu de leur côté tenter de s’adapter par d’autres moyens à des régimes variés. Mais leurs seules formes actuellement subsistantes sont pratiquement réduites à une sorte de parasitisme. 2. On observe le même processus dans d’autres embranchements : Annélides, Arthropodes, Mol¬ lusques. 115 — Le genre Mayomyzon était très semblable aux Lamproies actuelles, et ne montre de res¬ semblance particulière ni avec les Ostracodermes, ni avec les Myxines. Ceci confirme la stabilité de la famille et l’indépendance évolutive ancienne des deux groupes actuels de Cyclostomes (communication de Mlle D. Sigogneau). Nous n’avons pu tenir compte de l’important article de Jollie (1968), parvenu trop tard à notre connaissance. Laboratoire ' t endo-nasales des Mammiteres e) Discrimination 1 ^ GROUPE Formations de Type I — exclusivement endo-nasales, donc respectant la paroi nasale externe — en rapport avec la lame criblée ipsilatérale Formations de Type II — partiellement endo-nasales, donc traversant la paroi nasale externe — sans rapports avec la lame criblée III. Caractères spécifiques des formations endo-nasales du premier type (Typel) Les formations endo-nasales du premier type se départagent en deux ensem¬ bles : a ) un ensemble postéro-supérieur , réalisant un faisceau de cornets à base antérieure, plus ou moins entremêlés, ou soudés, mais jamais confondus et dont certains, parmi les plus internes, conservent une individualité bien visible (fig. 1, schéma I, 7 ; fig. 2 A et B, p ; fig. 4 A, 1 et 2 ; fig. 6 A et B, 1) ; b) un ensemble antéro-inférieur, ou formations olfactives antérieures, nommé à tort maxillo-turbinal (fig. 1, schéma I, 8 ; fig. 2 A et B, 3 ; fig. 4 A, 3 ; fig. 6 A et B, 4). Outre les caractères indiqués dans leur définition, elles groupent les traits suivants : — elles emplissent les fosses nasales, repoussant vers le dehors la partie posté¬ rieure de la paroi nasale externe. Leur tassement limite considérablement le passage de l’air et oblige l’animal à recourir, dans la respiration, à la voie sup¬ plétive buccale. Ce tassement ne présente aucune similitude morphologique avec un labyrinthe ethmoïdal (voir le deuxième Type), ainsi que le montrent les travaux de R. Anthony, sur l’Okapi (1923) ; — - elles entrent en rapport avec la lame criblée et paraissent s’être formées autour des filets olfactifs allant aux orifices de la lame criblée (ensemble postéro¬ supérieur) ou d’un point inféro-externe au rebord de la fosse olfactive nasale (ensemble antéro-inférieur). — elles se développent toujours en surface, condition favorisant l’étalement des éléments olfactifs (justification biologique des enroulements en général). IV. Caractères spécifiques des formations endo-nasales du deuxième type (Type II) Franchissant la paroi nasale externe, comme nous l’avons dit, pour se conti¬ nuer au dehors avec des formations para-nasales ou s’y articulant, les formations y 130 — endo-nasales du deuxième type laissent bien dégagé l’intérieur des fosses nasa¬ les (voir et comparer les figures 4 A et 4 B) et, par conséquent, le passage de l’air dans la respiration. Elles forment dans les fosses nasales trois cornets : — - les cornets supérieurs et le cornet moyen se rattachent en dehors à la masse latérale (formation para-nasale) dont ils ne sont que des dépendances (fig. 1, schéma II, 10', 10", 10'") ; — le cornet inférieur (seul vrai maxillo-turbinal), après avoir traversé la paroi nasale externe, s’articule par trois apophyses à des formations para- nasales : son apophyse ethmoïdale, à l’apophyse unciforme de la masse laté¬ rale ; son apophyse maxillaire, au maxillaire supérieur ; sa troisième apophyse, à l’os lacrymal, contribue ainsi à former le canal lacrymo-nasal (fig. 1, schéma II, 10). Les trois cornets demeurent absolument indépendants des autres formations intra-nasales. Contrairement aux formations endo-nasales du premier type, celles du deuxième type se développent, non en surface, mais avant tout en volume, disposition en rapport avec la pneumatisation. De même, elles ne forment pas de véritables enroulements, mais une simple courbure, peu prononcée, partant de la paroi nasale externe (ligne d’insertion) et se portant en dedans et en bas, puis légère¬ ment en dehors (fig. 3). Elles ne forment jamais, à leur intérieur, de cavités plus ou moins closes, comme dans le premier type. Rappelons enfin qu’elles n’offrent aucun rapport direct avec la lame criblée qui, par ailleurs, présente une réduction marquée. LÉGENDE DE LA PLANCHE I Fig. 4 A. — Coupe sagittale médiane d'un crâne du Croupe I. Les fosses nasales complètement bou¬ chées par les formations endo-nasales. La fosse olfactive est bien visible. 1 et 2, f.o.p. ; 3, f.o.a. Elles bouchent les fosses nasales et empêchent le passage de l’air. Fig. 8 A, 8 B. — Coupe sagittale médiane droite d'un crâne de Cheval (1928-116). 8 A : vue d’ensemble ; 8 B : détails. 1, restes de la partie la plus antérieure de la capsule olfactive ossifiée ; 2, os nasal ; 3, os frontal ; 4, suture des os nasal et frontal ; 5, capsule olfactive ossifiée. Partie postérieure proche de la lame criblée ; 6 et 6', rapports de la capsule olfactive ossifiée avec les os nasal et frontal. Fig. 5 B. — Fosse nasale, fosse nasale olfactive et capsule osseuse olfactive nasale de Cervus equinus. Sur la figure 5 A, vue d’ensemble ; ici, sur la figure 5 B, détails. La fosse olfactive nasale — bien délimitée en bas par la lame transverse — est comblée par les formations endo-nasales de l’ensemble postérieur, les f.o.p. prises à tort pour le labyrinthe ethmoïdal (1). On peut apprécier leur dépen¬ dance de la lame criblée. De la f.o.a., faux maxillo-turbinal (3), bord interne détruit. Restent bien visibles : la partie postérieure de la formation avec le point d’implantation de la tige (2) et son bord externe, tout au long appuyé sur la capsule. 4, partie libre de la lamelle osseuse de la capsule, sur laquelle s’appuie (3) la formation, et les lignes de brisure (5) entre cette partie libre et celles qui, tout autour, reposent sur les os de la paroi nasale externe (6). Parties les plus minces de la capsule. Fig. 4 B. — Coupe sagittale médiane d'un crâne humain (Groupe II). Les modestes dimensions des formations endo-nasales (cornets) sont visibles, comme aussi leurs méats, riches d’histoire. La fosse nasale est dégagée. La fosse olfactive a disparu. 1, les cornets et leurs méats ; 2, apophyse crista- galli ; 3, lame criblée ; 4, lame perpendiculaire ; 5, sinus sphénoïdal ; 6, ouverture du sinus maxil¬ laire fermée en partie par l’apophyse unciforme de la masse latérale qui descend et par les apo¬ physes extra-nasales du cornet inférieur, ethmoïdale et lacrymale, qui montent, et maxillaire, qui descend. Fig. 2 B. — Les formations endo-nasales des Mammifères du Croupe I (Type I). Les deux ensembles : leurs rapports avec la lame criblée. P., formations olfactives de l’ensemble postérieur soudées à la lame criblée ; 1, 2, formations olfactives de la lignée la plus interne de cet ensemble (f.o.p. 1-1,2), qui débordent la fosse nasale olfactive et envahissent le territoire de l’ensemble antérieur ; 3, la seule formation de l’ensemble antérieur (f.o.a.) avec sa tige a depuis son point de départ postérieur et tout au long de la formation ; a, tige de la f.o.a. R. VILAR F 101. PLANCHE I — 131 — V. Récapitulation des caractères différentiels (Tableau II) Tableau II. — Récapitulation des caractères différentiels DES FORMATIONS ENDO-NASALES DES DEUX GROUPES DE MAMMIFÈRES (Les deux caractères qui servent de point de repère à la discrimination sont en italique) Groupe I. Olfactifs, avec formations endo-nasales du Type I et d’origine olfactive : tous les Mammifères sauf ceux du Groupe II. Groupe II. Respiratoires, avec formations endo-nasales du Type II d’origine res¬ piratoire : l’Homme et certains Primates. Données ou caractères DIFFÉRENTS Formations endo-nasales A. Rapports Olfactives Type I Respiratoires Type II 1) Paroi nasale externe Respectent cette paroi et sont exclusivement endo- nasales Traversent la paroi nasale externe et s’extériori¬ sent 2) Lame criblée Rapports directs Sans rapports 3) Relations entre elles Très serrées mais pas con¬ fondues Simples rapports de voi¬ sinage mais restent indé¬ pendantes 4) Extra-nasaux B. Volume des forma¬ tions ET DÉBIT RES¬ PIRATOIRE Pas de rapports Rapports importants 5) Leurs rapports C. Développement Importants, bouchant les fosses nasales Respiration nasale très réduite Respiration buccale impor¬ tante Réduit, nez dégagé, respi¬ ration exclusivement na¬ sale 6) Mode En surface En volume 7) Élément fondamen- Lame osseuse compacte, La cellule pneumatique tal D. Structure plus ou moins épaisse, même très fine et très enroulée (type masses latérales) 8) Enroulement Serré dans le sens sagittal. Enroulement simple ou à plusieurs volutes Peu prononcé, en dedans et en bas. Lame simple¬ ment recourbée 132 Données ou caractères DIFFÉRENTS Formations ENDO-NASALES Olfactives Type I Respiratoires Type 11 E. Départ et soutien DES FORMATIONS 9) Point de départ et fixation Lames criblées, ou rebord de la fosse nasale olfac¬ tive. La tige implantée sur le point de départ La paroi nasale externe. Lame F. Topographie 10) Division topographi¬ que Deux ensembles : postéro¬ supérieur (fosse nasale olfactive), et antéro-infé¬ rieur Un seul système : réparti dans toute la fosse na¬ sale G. Divers 11) Présence de la fosse olfactive nasale 12) Présence d’une lame osseuse Existe à degrés variables On la trouve souvent Disparue ou non identi¬ fiable Pas de traces H. Formation 13) Processus De nature olfactive Pneumatique I. Procédf.nce 14) Lieu de formation Elles doivent se former sur place Extra-nasale J. Fonction 15) Fonction qu’elles remplissent Olfactive Respiratoire K. Origine 16) Fonction qui les a formées Fonction olfactive Fonction respiratoire Fig. 2 A. — Les formations endo-nasales des Mammifères du Groupe I (Type I). Les deux ensembles : leurs rapports avec la lame criblée. La ligne E-F marque dans A les limites théoriques de la fosse nasale olfactive, et donc la séparation entre les deux ensembles postéro-supérieur et antéro-inférieur des formations endo-nasales. Voir figure 2 B sur la planche 1. Fig. 3. — Différences d’enroulement entre les formations endo-nasales des Types I et II qui correspon¬ dent respectivement aux Groupes I et II des Mammifères (voir III). Modes de soutien, points et lignes d' implantation. A, enroulement des formations endo-nasales du type IL Mammifères du Groupe IL B, enroulement des formations endo-nasales du type I. Mammifères du Groupe I. 1, paroi nasale ; 2, cloison ; 3, cavité de la fosse nasale ; 4, point de la ligne d’implantation, sur la paroi nasale externe de la formation qui la traverse (Type II). L’enroulement part de cette ligne d’implan¬ tation, c’est-à-dire, de la paroi nasale ; 4', formations endo-nasales du Type I (Mammifères du Groupe I). Point de la ligne d’appui, sur la paroi nasale externe, en réalité sur la capsule olfactive (voir VII, et les figures 5 A et B et 8 A et B). Cette ligne d’appui est le bord externe de la lame b. Les enroulements, dans ce Type I de formations, partent non de la paroi nasale externe, mais du bord interne a de la lame b ; 5, dans les formations endo-nasales du Type II (Mammifères du Groupe II), l’enroulement est une simple courbure peu marquée, toujours dans la même direction à partir de la paroi externe, en dedans et vers le bas ; 5', formations endo-nasales du Type I. L’enrou¬ lement est toujours double, c’est-à-dire en deux directions : vers le haut et vers le bas et, dans les deux cas, en dehors. Il dépasse toujours une volute à partir non de la paroi nasale externe, mais du rebord interne a de la lamelle b dont le bord externe 4' a été décrit ; a, tige de la formation implan¬ tée dans le rebord de la fosse olfactive nasale. I)e cette tige partent les enroulements décrits dans 5, et aussi la lamelle b. Celle-ci presque horizontale arrive à la paroi nasale externe ; b, lamelle osseuse qui part de la tige a presque horizontalement et s’appuie, 4', sur la paroi nasale externe. Son bord interne a a été décrit ; 6, méat des formations endo-nasales du Type II ; 7, plancher des fosses nasa¬ les. [Sur la figure 3 B, au lieu de lire 4, lire 4'J. — 134 — VI. Rapports entre l’olfaction et la respiration La presque totalité des Mammifères du premier type sont des animaux à système olfactif très développé, contrairement à ceux du deuxième type. On peut ainsi admettre un rapport entre la configuration des formations endo- nasales et l’état macrosmatique ou microsmatique. Dans l’état microsmatique, c’est la fonction respiratoire des fosses nasales qui devient prédominante. 11 est permis de se demander dans quelles conditions s’est faite, des Mammi¬ fères inférieurs aux Primates les plus élevés, la transformation du nez essen¬ tiellement olfactif en nez principalement respiratoire. On observe en tout cas qu’au cours du processus la lame criblée pivote de 90° vers l’avant et vers le bas, autour de l’axe vestibulaire de Pérez. Le lecteur trouvera le développement de cette question dans notre précédente publication : « Le facteur détermi¬ nant de la verticalisation » (Bull. Mém. Soc. Anthrop., Paris, 1965, 11e sér., 7, pp. 381-406). Les progrès de la fonction respiratoire paraissent toujours dûs à son initia¬ tive, et s’effectuer constamment aux dépens de l’olfaction et au bénéfice des fonctions cérébrales supérieures, dont l’olfaction est, de toute évidence, le grand supporter chez les Mammifères jusqu’à l’apparition de la verticalisation irréversible. VIL Le problème de la capsule olfactive ossifiée Un certain nombre d’observations sur les crânes des Mammifères apparte¬ nant exclusivement au type I nous donne à penser que la fosse nasale olfactive est très intérieurement tapissée sur toute son étendue par une lame osseuse continue, qui représenterait la paroi ossifiée de la capsule olfactive (fig. 5, 6 et 7). Cette lame part de la lame criblée (qui constituerait le fond de la capsule) et va en s’amincissant vers l’avant (fig. 6, 7 et 9). Elle donne appui aux forma- Fig. 5 A. — Capsule olfactive, vue d’ensemble. Pour l’explication, voir la figure 5 B sur la planche I. Fig. 6 A et B — La lamelle et la lame criblée. Coupe sagittale médiane du crâne d’un Ongulé Cervidé, Cervus equinus, A-7.991 du registre du Laboratoire. 1, la lamelle s’épaissit à mesure qu’elle approche de la lame criblée pour se confondre avec elle (a) ; 1', V, 1'", îlots qui restent de la lamelle dans la partie la plus antérieure de la voûte nasale, et qui a sauté ; 2, frontal ; 3, nasal ; 4, suture naso-frontale qui repose sur la capsule osseuse olfactive, le frontal et le nasal ; 6, dans la partie postérieure, on voit bien la ligne de séparation entre le frontal et e rebord de la lame criblée, confondue avec la lamelle (a). K* CO Oi — 136 — tions endo-nasales olfactives ; le cas le plus démonstratif est celui de la forma¬ tion olfactive antérieure nommée à tort maxillo-turbinal (fig. 7 et 9). Elle s’appuie extérieurement à la paroi nasale externe, dont elle comble, au passage, les dis¬ continuités. Le nasal, le frontal et le maxillaire supérieur qui l’entourent en demeurent complètement indépendants (fig. 7 et 8). Fig. 7 A et B — La fosse olfactive nasale et la lamelle osseuse qui la recouvre et la déborde. A, moitié droite, et B, moitié gauche de la coupe sagittale médiane du crâne d’un mouton (1884-2157). 1, fosse olfactive nasale ; 2, lamelle osseuse en question ; 3, endroit du prélèvement de la lamelle pour analyse ; 4, contour fin et tranchant du trou laissé dans la lamelle osseuse par l’enlèvement de la f.o.a. soudée h la lamelle (voir fig. 8) ; 5, point de départ et tige de soutien de la f.o.a, (nommée à tort cornet maxillo-turbinal). 137 Cette paroi ossifiée s’étend chez bien des Mammifères macrosmatiques (Rumi¬ nants, etc.) à toute la fosse nasale. Elle régresse à mesure que la fonction respi¬ ratoire devient prépondérante. VIII. Remarques concernant l’ethmoïde Les considérations qui précèdent montrent que l’unité anatomique de l’os ethmoïde — conception classique des Traités d’ Anatomie Humaine — doit être en réalité mise en doute. L’origine pneumatique des masses latérales (laby¬ rinthes) paraît en effet indiscutable, en raison de leur position para-nasale, et il apparaît évident que la lame criblée et la lame perpendiculaire sont d’une nature bien différente. D’autre part, nos recherches montrent que les formations para-nasales n’existent pas chez les Mammifères du Type I, l’ethmoïde s’y trouve réduit à la lame criblée et à la lame perpendiculaire. Conclusions 1. Dans le présent travail nous avons admis que : а) tout ce qui est exclusivement intra-nasal est d’origine olfactive et de formation olfactive ; б) tout ce qui est partiellement intra-nasal et partiellement para-nasal (extra-nasal) est d’origine respiratoire et de formation pneumatique (ex. : les masses latérales). 2. A la lumière de ces principes, les formations endo-nasales partagent les Mammifères en deux types, suivant qu’elles appartiennent à la variété a (l’immense majorité des Mammifères) ou à la variété b (l’Homme et certains Primates). 3. Les formations endo-nasales du premier type se soudent à la lame criblée et lui sont perpendiculaires. Elles se divisent en deux ensembles : — un ensemble postéro-supérieur, incorporé à tort, par les auteurs classiques, à l’ethmoïde ; — un ensemble antéro-inférieur, comprenant une seule formation propre, appelée à tort maxillo-turbinal, et le prolongement de deux formations supérieures de l’ensem¬ ble postéro-supérieur, appelées à tort turbino-ethmoïdaux 1 et 2. 4. Chez les Mammifères du deuxième type, et spécialement chez l’Homme, les formations endo-nasales tendent à prendre une orientation horizontale, parallèlement à la lame criblée mais sans rapport avec elle. 5. Incidences sur le problème de l’origine de l’Homme. 6. A la suite de nos observations, il conviendrait peut-être de proposer quel¬ ques modifications à la nomenclature : a) réserver le terme d’ethmoïde à l’ensemble formé par la lame perpendi¬ culaire et la lame criblée, ensemble constant dans la Classe des Mammifères ; 93 139 — h) appeler « masses latérales » tout court les « masses latérales ethmoïdales ou labyrinthe ethmoïdal » qui n’ont qu’un rapport de voisinage avec l’ethmoïde ; c ) réserver la dénomination de « cornet » ou de « turbinai » aux formations endo-nasales du deuxième type (celles qui traversent la paroi nasale externe et continuent par des structures para-nasales) parce que c’est seulement dans ce deuxième type que ces pièces sont associées à des méats ; d) appeler formations olfactives les structures endo-nasales du premier type, c’est-à-dire, d’une part, la formation olfactive antérieure et, d’autre part, les formations olfactives postérieures, doublement numérotées transversalement et verticalement, comme le font certains auteurs, notamment R. Anthony. Ainsi pour désigner : le nommé à tort, cornet inférieur ou maxillo-turbinal des Mammifères du Groupe I, qui est la seule formation olfactive antérieure, il suffira de dire f.o.a, ; l’appelé à tort, naso-turbinal ou ethmo-turbinal I, on dira f.o.p. 1-1, puisqu’il s’agit de la formation la plus haut placée 1 de la série la plus interne (I). Enfin, si l’on désirait nommer la quatrième formation de la troisième série, l’on dirait f.o.p. III-4. Laboratoire d,’ Anatomie Comparée du Muséum, Paris BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE Anthony, R., 1925. — Nouvelles recherches sur les cavités nasales de l’Éléphant d’Afrique. Arch. Anat. Histol. Embryol. , 4, pp. 107-147. — 1929. — Observations sur les fosses nasales des Équidés. Ibid., 10, pp. 235-270. — et F. Coupin. — Recherches anatomiques chez l’Okapi, Okapia johnstoni Bol. Notes II : « Les sinus et les cornets nasaux ». Rev. Zool. Afr., 13, fasc. 1. Bannikov, A. C., L. V. Girnov, L. B. Lebedef et A. A. 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(regardent la paroi externe des fosses nasales) desquelles les sépare la lamelle osseuse (3). Cette face est en partie cachée par 5 ; 2, point d’insertion et tige des formations ; 3, portion de la lamelle osseuse sur laquelle s’appuie la formation ; 4, contour de la portion de la lamelle osseuse arrachée avec la formation ; ce contour correspond exactement, des deux côtés, au contour du trou laissé (voir fîg. 6 A et B, n° 4) ; 5, feuille de papier interposée entre la formation et la lamelle osseuse pour rendre plus visible celle-ci. — 140 — Coupin, F. 1926. — Les fosses nasales de l’Oryctérope. C. R. Congrès Soc. Savantes, Sciences, Paris. Grasse, P. -P. (éd.) , 1965. — Précis de Zoologie, T. II, Vertébrés. Masson, Paris. — 1955. — Traité de Zoologie, T. XVII, Mammifères : Anatomie. Masson, Paris. Illiesco, G. M., 1926. — Les cavités nasales chez le Chat. Thèse Doct. Véter. Stras¬ bourg. Jayne, H., 1898. — Mammalian Anatomy. London and Philadelphia, J. B. Lipincott Co. Montané et Bourdelle, 1913-1920. — Anatomie des animaux domestiques. T. I, Cheval (1913), T. II, Ruminants (1917) ; T. III, Porc (1920) ; J. B. Baillière et Fils, Paris. Paulli, S., 1900. — Ueber Pneumaticitât des Schadels bei Saugethieren. Morphol. Jahre, pp. 147-561. Testut et Latarjet, 1949. — Anatomie humaine. Vol. 1, Ostéologie et T. III, Orga¬ nes des sens. Paris, Doin et Cie. Terracol, Arduoin, Truffert et Vilar-Fiol, 1965. — — Anatomie des fosses nasales et des cavités annexes. Maloine, Paris. Vii.ar-Fioi., R., 1928. — Recherches anatomiques sur le sinus maxillaire en rapport avec l’ethmoïde et le sinus frontal. Rev. Laryngol. du Pr Portmann, Bordeaux. — 1965. — Le facteur déterminant de la verticalisation. Bull. Soc. Anthrop., Paris. — 1967. — Ethmoïde et discrimination des formations endo-nasales des Mammi¬ fères. Soc. Anal., Paris. Wegner, R. N., 1956. — Studien iiber Nebenhôlen des Schadels. Greiswald. BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 2e Série — Tome 42 — N° 1, 1970, pp. 141-158. SUR LES BARBEAUX ( GENRE ET SOUS-GENRE BARBUS) DE V AFRIQUE DU NORD Par Carlos ALMAÇA * D’après Pellegrin (1939), le genre Barbus est représenté en Afrique du Nord par cinq sous-genres ( Barbus , Labeobarbus, Enteromius, Capoeta et Puntius), dont la distinction est basée sur la structure des écailles et du dernier rayon non ramifié de la dorsale, la présence ou l’absence de denticulations sur ce rayon et le nombre de barbillons. Le sous-genre Barbus se caractérise (d’après Pelle¬ grin, 1939) par la présence de deux paires de barbillons, par les écailles à stries nombreuses et divergentes et par le dernier rayon non ramifié de la dorsale osseux et denticulé en arrière. Pellegrin (1939) fait le point des connaissances sur la systématique des barbeaux nord-africains et reconnaît, dans le sous- genre Barbus, 13 espèces et 4 variétés. Un peu plus tard, le même auteur (Pelle¬ grin, 1939 a) décrit une nouvelle variété de B. moulouyensis (var. bouramen- sis). Estève (1947), en étudiant du point de vue biométrique les barbeaux du Maroc, ne considère que deux grandes espèces, B. callensis C. V. et B. nasus Günther. Elle ramène à B. callensis toutes les espèces et variétés reconnues par Pellegrin, à l’exception de B. magniatlantis et B. nasus (ceux-ci constituant la deuxième grande espèce, B. nasus). Le même auteur (Estève, 1947) ne tient pas compte de B. moulouyensis var. bouramensis Pellegrin. Plus tard, Estève (1949) estime qu’il y a lieu de distinguer dans la grande espèce B. callensis une sous-espèce méridionale, B. callensis biscarensis Bou- lenger. Almaça (1966), dans une note sur les barbeaux marocains, met en évidence quelques différences quantitatives entre les formes callensis, d’une part, et setiaimensis et ksibi, d’autre part. Chapuis (1967, in litt.), indique trois espèces de barbeaux (sous-genre Barbus ) au Maroc : B. callensis, B. magniatlantis et B. nasus. Almaça (1968), dans une étude critique des types de Cyprinidés du Muséum de Paris, maintient, pour les barbeaux du Maroc, la classification de Pelle¬ grin (1939), sauf pour quelques variétés sympatriques avec les formes typiques. Dans le travail présent nous distinguons, dans le sous-genre Barbus, sept taxa, à savoir : B. moulouyensis Pellegrin, B. callensis Valenciennes, B. bisca¬ rensis Boulenger, B. massaensis Pellegrin, B. antinorii Boulenger, B. magni¬ atlantis Pellegrin et B. nasus Günther. Il reste encore des problèmes non réso¬ lus (tels, par exemple, ceux qui concernent la variabilité infra-spécifique de B. callensis) dont la solution ne pourra être envisagée qu’après la récolte de nombreux échantillons. * Faculté des Sciences, Lisbonne, Portugal. Boursier de 1 ’Instituto de Alta Cultura. — 142 Une autre espèce décrite par Pellegrin, B. issenensis, n’est pas considérée dans ce travail : nous admettons en effet la possibilité qu’il s’agisse non pas d’un Barbus, mais d’un Varicorhinus ; une note ultérieure lui sera consacrée. Sur la façon de prendre les mensurations et pour les critères taxinomiques utilisés, voir Almaça (1967). Le mot forme est employé ici dans le sens de Mayr, Linsley et Usinger (1953). Ce travail est basé sur l’étude des collections de barbeaux du Muséum natio¬ nal d’Histoire naturelle de Paris (M. P.), de l’Institut Scientifique Chérifien de Rabat (I. Ch.) et du Muséum national d’Histoire naturelle de Genève (M. G.). Nous remercions les Directeurs de ces établissements, en particulier M. le Pro¬ fesseur J. Guibé et Mme M.-L. Bauchot, respectivement directeur et sous- directeur du Laboratoire de Reptiles et Poissons (Paris) ; dans leur laboratoire nous avons trouvé, au cours de deux séjours effectués à Paris, un accueil excel¬ lent et toutes les facilités pour mener à bien notre tâche. Nous exprimons notre gratitude à M. J. Daget qui a revu notre manuscrit et discuté avec nous plusieurs problèmes concernant la systématique des bar¬ beaux africains. Barbus moulouyensis Pellegrin B. moulouyensis Pellegrin, 1924, Bull. Soc. zool. Fr., t. XLIX, pp. 459-460, fig. 2. B. moulouyensis Pellegrin var. grandisquamata Pellegrin, 1930, Bull. Mus. Hist. nat., (2), t. II, pp. 623-624. B. moulouyensis Pellegrin var. bouramensis Pellegrin, 1939, Bull. Mus. Hist. nat., t. XI, p. 532. B. callensis : Estève, 1947 (pro parte), Bull. Mus. Hist. nat., t. XIX (3), pp. 265-270. Description Premier rayon de la dorsale en avant ou au même niveau que le premier rayon des pelviennes. Dorsale avec quatre rayons épineux et sept à neuf rayons ramifiés. Le dernier rayon épineux de la dorsale est ossifié sur la moitié de sa hauteur et porte, sur son bord postérieur, des denticulations très faibles dont la densité est de 2,5 dent. /mm. Le profil supérieur de la dorsale est rectiligne. Dents pharyngiennes sur trois (4 + 3 -f- 2) ou quatre (5 + 3 + 2 + 1) rangées. Écailles : 6/33-36/3-4. Matériel étudié 24-167 : Guéfaït (Oued el Haï), C. Alluaud. 1 spécimen. Holotype de Barbus mou¬ louyensis (M. P.). 39-121 : Aîn Bouram (source à 300 m de la piste de Ksiba à Taghzirt), Maroc, J. M. Pérès. 1 spécimen. Holotype de B. moulouyensis var. bouramensis (M. P.). Variabilité Bien que nous ne connaissions cette espèce que par deux spécimens (les holo- types de B. moulouyensis et de B. moulouyensis var. bouramensis) et par la — 143 description de l’holotype de B. moulouyensis var. grandisquamata, il y a deux caractères dont la variabilité doit être signalée. 11 s’agit du nombre de rayons ramifiés de la dorsale et des dents pharyngiennes. La dorsale présente sept rayons ramifiés chez bouramensis, huit chez gran¬ disquamata et neuf chez moulouyensis typique. L’holotype de moulouyensis typique présente les dents pharyngiennes en quatre rangées du côté gauche (5 + 3 + 2 + 1) et en trois rangées du côté droit (4 -f- 3 -f- 2). Malgré les différences concernant les rayons ramifiés de la dorsale et le nombre d’écailles de la ligne latérale (36 chez moulouyensis typique, 34 chez grandisqua¬ mata et 33 chez bouramensis), nous ne croyons pas qu’une distinction subspé¬ cifique soit à retenir. Il s’agit, en effet, d’aspects de la variabilité qui peuvent se trouver même dans une seule population. Barbus callensis Valenciennes B. callensis Valenciennes, in Cuvier et Valenciennes, 1842, Ilist. Nat. Poiss., t. XVI, pp. 147-149. B. setivimensis Valenciennes, in Cuvier et Valenciennes, 1842, Hist. Nat. Poiss. t. XVI, pp. 149-150. B. ksibi Boulenger, 1905, Nov. Zool., vol. XII, p. 505, 1 fig. B. setivimensis C. V. var. labiosa Pellegrin, 1920, Bull. Mus. Hist. nat., t. XXVI, pp. 612-613. B. callensis : Pellegrin, 1921, Mém. Soc. Sci. Nat. Maroc, t. I, n° 2, pp. 124-126, fig. 46. B. setivimensis : Pellegrin, 1921, Mém. Soc. Sci. Nat. Maroc, t. I, n° 2, pp. 127-128, fig. 48. B. setivimensis C. V. var. labiosa : Pellegrin, 1921, Mém. Soc. Sci. Nat. Maroc, t. I, n° 2, pp. 128-129, fig. 49. B. ksibi : Pellegrin, 1921, Mém. Soc. Sci. Nat. Maroc, t. I, n° 2, pp. 129-131, fig. 50. B. callensis : Estève, 1947 (pro parte), Bull. Mus. Hist. Nat., t. XIX (3), pp. 265- 270. Description Premier rayon de la dorsale en avant ou au niveau du premier rayon des pel¬ viennes. Dorsale avec quatre rayons épineux et huit ramifiés. Dernier rayon épineux de la dorsale ossifié sur 2/5 à 3/4 de sa hauteur et portant, sur son bord postérieur, des denticulations dont la densité varie entre 1,3 et 2,5 dent./mm. Profil supérieur de la dorsale rectiligne ou légèrement concave. Dents pharyngiennes sur trois rangées : 4 (5) + 3 + 2. Écailles : (6) 7-8 (9) / (41) 43-45 (47) / (3) 4 (6). Matériel étudié Sous la désignation de Barbus callensis : 1 : La Calle, Bové. 1 spécimen. Lectotype (M. P.). B. 2584 : La Calle, Bové, 6 spécimens. Paralectotypes (M. P.). 1883-1054 à 1059 : Nord de l’Afrique, Lf.tourneux. 6 spécimens (M. P.). 1899-246 à 248 : Chélif (Orléansville), Moreau. 3 spécimens (M. P.). 144 — 09-286 et 287 : Maroc, Buchet. 2 spécimens (M. P.). 20-210 : Kenitra (oued Fouarat), Maroc, Alluaud. 1 spécimen (M. P.). 20-211 : Fez (oued Sebou), Maroc, Alluaud. 1 spécimen (M. P.). 20-226 : Gorge de Moulay Yakoub (oued Beth, affluent du Sébou), Alluaud. 1 spé¬ cimen (M. P.). 22-60 : Sources sulfureuses chaudes de Moulay-Yakoub (Sébou), Maroc, Alluaud. 1 spécimen (M. P.). 25-352 à 358 : Oued Tiflet (Maroc), Pellegrin. 6 spécimens (M. P.). 35-314 : Oued Sebou (Maroc), Gondard. 1 spécimen (M. P.). 47-13 : Guelta de Tafagount, Maroc, Heim de Balsac. 1 spécimen (M. P.). Sans il0 : Oued Sebou, près Fez, Alluaud, St. 70. 1 spécimen (I. Ch.). Sans n° : Kénitra, Oued Fouarat, Alluaud, 1920, n° 24. 1 spécimen (I. Ch.). Sans n° : Sources sulfureuses-chaudes, gorges de Moulaif-Yakoub, Alluaud, St. 103. 2 spécimens (I. Ch.). Sans n° : Oued Fouarat, Kénitra, Alluaud, St. 24. 6 spécimens (I. Ch.). Sans n° : Dar bel Amri, oued Beth, 6/xn/1920, Alluaud. 12 spécimens (I. Ch.). Sans n° : environs de Biskra (Algérie), M. C. de Candolle. 2 spécimens (M. G.). Sous la désignation de Barbus setivimensis : 1410 : Rivière du Sétif, Guyon, 1835. 1 spécimen. Holotype de Barbus setivimen¬ sis (M. P.). 215 : Fez (Maroc), Alluaud. 1 spécimen. Lectotype de Barbus setivimensis var. labiosa (M. P.). 212 à 214 : Fez (Maroc), Alluaud. 3 spécimens. Paralectotypes de Barbus setivi¬ mensis var. labiosa (M. P.). 12-195 à 200 : Oued Mella (Maroc), Mme du Gast. 6 spécimens (M. P.). 14-7 : Moulaya (Maroc), L. Lozano. 1 spécimen (M. P.). 19-367 à 370 : Chaouîa (Maroc), Dr. H. Millot. 4 spécimens (M. P.). 19- 390 à 395 : Oued Kseb (Maroc), Pallary. 6 spécimens (M. P.). 20- 63 et 64 : Secteur Taza ouest (Maroc oriental), Pallary. 2 spécimens (M. P.). 20-216 et 217 : Azrou (oued Tigrigra), Maroc, Alluaud. 2 spécimens (M. P.). 20-218 et 219 : Timhadit (oued Gigou), Moyen Atlas, Alluaud. 2 spécimens (M. P.). 20-220 : Oued Chichaoua (Maroc), Alluaud. 1 spécimen. (M. P.). 20-221 : Volubilis (oued Faraoun), Maroc, Alluaud. 1 spécimen (M. P.). 20-222 et 223 : Oued Kseb, près Mogador, Maroc, Alluaud. 2 spécimens (M. P.). 22-61 à 63 : Maïdnet, près Boullout (oued Cherrat), Maroc, Alluaud. 3 spécimens M. P.). 22- 64 : Oued Sébou, près Fez (Maroc), Alluaud. 1 spécimen (M. P.). 23- 11 : Berguent (Maroc oriental), Pallary. 1 spécimen (M. P.). 23- 67 : Itzer (Maroc). 1 spécimen (M. P.). 24- 163 et 164 : Guéfait (oued el Hai, bassin de la Moulouya), Maroc oriental, Alluaud. 2 spécimens (M. P.). 24- 165 et 166 : Ksabi (oued Moulouya), Maroc oriental, Alluaud. 2 spécimens (M. P.). 25- 390 à 397 : Mogador (Oued Kseb), Maroc, A. Théry. 8 spécimens (M. P.). 26- 28 et 29 : Berguent (918 m), Maroc oriental, P. Pallary. 6 spécimens (M. P.). 26-30 à 32 : Outat el Hadj, Maroc oriental, P. Pallary. 3 spécimens (M. P.). 26- 33 à 48 : Oued Za, Maroc oriental, Pallary. 16 spécimens (M. P.). 27- 92 et 93 : Oued Seghrina (Haut Sébou), à Scoura, Maroc, Pallary. 2 spécimens (M. P.). 27-105 à 107 : La Tafua (Algérie), Pallary. 3 spécimens (M. P.). 27-111 à 114 : Oued Melloulou (Maroc Or.), Dr. J. Pellegrin. 6 spécimens (M. P.). 30-256 : Oued Tensift (Maroc), Dr. F. Werner. 1 spécimen (M. P.). 32-186 et 187 : Ain Zrenz (Tunisie), Pr. Seurat. 2 spécimens (M. P.). 38-145 : Nzala (Maroc), Inst, de Rabat. 1 spécimen (M. P.). 145 — 39-101 à 104 : Daïa Ouiouane (Maroc), J. M. Pérès. 4 spécimens (M. P.). 39-110 et 111 : Oued Talmest (presque sec, entre Tafi et Mogador), Maroc, J. M. Pérès. 2 spécimens (M. P.). 39-112 : Oued Smentc (en forêt de Mamora au niveau de la tranchée centrale), Maroc, J. M. Pérès. 1 spécimen (M. P.). 39-120 : Maroc, .J. M. Pérès. 1 spécimen (M. P.). Sans n° : Oued Tigrigra, mission Gruvel, 2/7/25, Dr. J. Perl. det. 1 spécimen (I. Ch.). Sans n° : Pell. det., 19/1/24. 1 spécimen (I. Ch.). Sans n° : Dr. J. Pellegrin det. 2 spécimens (I. Ch.). Sans n° : Oued Sebou, près Fez, Alluaud, St. 70. 1 spécimen (I. Ch.). Sans n° : Aguelmane de Oniousie (Moyen Atlas), juin 1926, Dr. Pellegrin det. 1 spécimen (I. Ch.). Sans n° : Timhadit, Oued Guigou, Alluaud n° 81. 1 spécimen (I. Ch.). Sans n° : Krabi (Moulouya), Alluaud leg. 1924, Pell. det. 1 spécimen (I. Ch.). Sans n° : Oued Melloulon, Guercif (Maroc), mai 1927, Dr. J. Pellegrin leg. et det. 1 spécimen (I. Ch.). Sans n° : Oued Chichaoua, 1920, Alluaud n° 49. 2 spécimens (I. Ch.). Sans n° : Timhadit, oued Guigou, Alluaud, 1920, il0 81. 2 spécimens (I. Ch.). Sans n° : Guefait, oued el Haï (affluent de la Moulouya), Alluaud leg., 1924, J. Pel¬ legrin det. 3 spécimens (I. Ch.). Sans n° : Mogador, oued Ksob, Alluaud n° 48. 4 spécimens (I. Ch.). Sans n° : Volubilis, oued Faraoun, Alluaud St. 78. 3 spécimens (I. Ch.). Sans n° : Oued Kseub, près Mogador, Alluaud St. 48. 4 spécimens (I. Ch.). Sans n° : Pell. det. 6 specimens (I. Ch.). Sans n° : Oued Cherrat, 1920, Alluaud n° 159. 8 spécimens (I. Ch.). Sans n° : Tiflet (oued Tiflet), Pell. det. 6 spécimens (I. Ch.). Sous la désignation de Barbu. s ksibi : 12-49 à 51 : Oued Zamren (environs de Casablanca), Maroc, Dr. Millet. 3 spéci¬ mens (M. P.). 12-176 à 181 : Oued Zamren (Maroc), Dr. Millet. 6 spécimens (M. P.). 12-238 à 240 : Pays Zaer (oued Dahlia), Maroc, Dr. Millet. 3 spécimens (M. P.). 19-396 à 400 : Dar M’tougui (oued Kseb), Maroc, Pallary. 5 spécimens (M. P.). 19-401 à 405 : Oued Ourika (Maroc), Pallary. 5 spécimens (M. P.). 19- 406 à 426 : Oued N’fis (Maroc), Pallary. 21 spécimens (M. P.). 20- 65 à 68 : Oudjda (sources de Sidi Yahin), frontière algéro-marocaine, Pallary. 4 spécimens (M. P.). 23-62 à 64 : Oued Ifrane (Maroc), C. Alluaud. 3 spécimens (M. P.). 23-359 à 366 : Maroc, Pellegrin. 8 spécimens (M. P.). 25- 361 à 364 : Sources de l’Oum er Rbia (1250 m), Maroc, Dr. J. Pellegrin. 4 spé¬ cimens (M. P.). 26- 49 à 59 : Oued Messacud (Maroc Or.), Pallary. 10 spécimens (M. P.). 27- 102 à 104 : Bouët Achef (Moyen Atlas), J. Sans^on. 3 spécimens (M. P.). 28- 39 à 43 : Béni Mellal (Maroc), Pallary. 12 spécimens (M. P.). 28-56 : Oued Noukhaïl, Aguerd-el-Had (Takelgount), 900-1000 m (Maroc), Le Cerf- J. Talbot. 1 spécimen (M. P.). 30-257 : Oued Tensift (Maroc), Dr. Franz Werner. 1 spécimen (M. P.). 38- 148 à 151 : Oued Mella (Maroc), Inst. Sc. Chérif. 4 spécimens (M. P.). 39- 105 et 106 : Oued Tigrigra (km 10 Rte Aïn Leuh-Azrou), Maroc, J. M. Pérès. 2 spécimens (M. P.). 39-107 : Oued Messaoud (pont de la piste de Bou Mia à Azhbalou n’berdan), Maroc, J. M. Pérès. 2 spécimens (M. P.). 39-108 et 109 : Oued Tizquit (Maroc), J. M. Pérès. 1 spécimen (M. P.). 39-113 et 114 : Oued Sous (Gué de Freija), Maroc, J. M. Pérès. 2 spécimens (M. P.). lü — 146 39-115 : Oued Ouisloume (route Meknès-Moulay Idriss), Maroc, J. M. Pérès. 1 spé¬ cimen (M. P.). 39-116 à 119 : Oued el Malïabat (route de Fès à Fas el Bâli), Maroc, J. M. Pérès. 4 spécimens (M. P.). Sans n° : Lac du barrage de l’oued Mellah, 2/9/38, J. de Lépiney. 1 spécimen (I. Ch.). Sans n° : Marrakech, dans une retara, 31/7/1927, R. Ph. Dollfus. 1 spécimen (I. Ch.). Sans n° : Tiflet, oued Tiflet, février 1927, Grillon leg. 1 spécimen (I. Ch.). Sans n° : Lac du barrage de l’oued Mellah, 2/9/1938, J. de Lépiney leg., Pell. det. 6 spécimens (I. Ch.). Sans n° : Oued Ouzzoud, région de Demnat, juin 1927. 4 spécimens (I. Ch.). Sans n° : Marrakech, dans une retara, R. Ph. Dollfus. 3 spécimens (I. Ch.). Sans désignation ou sous d’autres désignations : 95-34 à 43 : Oued Sébou (à 3 km de Fez, embouchure à Mehediah), Maroc, Schum- berger. 10 spécimens (M. P.). 929-32 : S. Algérie, Brandili, Strinati. 1 spécimen (M. G.). Variabilité Chez B. callensis le premier rayon de la dorsale se situe au niveau ou en avant du premier rayon des pelviennes. Cependant, nous avons trouvé quelques spé¬ cimens (environ 2,5 %) où le premier rayon des pelviennes est légèrement en avant de l’origine de la dorsale. On pourrait confondre ces spécimens avec B. antinorii mais, dans cette espèce, l’origine des pelviennes est nettement en avant du premier rayon de la dorsale et celle-ci porte sept rayons ramifiés au lieu de huit (nombre caractéristique de B. callensis). Le nombre de rayons épineux et ramifiés de la dorsale présente aussi une petite variation chez B. callensis. Environ 1,9 % et 2,8 % des spécimens étudiés présentent, respectivement, trois rayons épineux et sept rayons ramifiés. Les dents pharyngiennes se disposent presque toujours en trois rangées. Un spécimen nous a pourtant montré les dents pharyngiennes sur quatre rangées (4 — (- 3 — 2 1). Sur la ligne latérale il y a, généralement, de 43 à 45 écailles. Les limites de variabilité, 41 et 47 écailles, ont été trouvées dans un très petit nombre de cas (environ 6,7 % et 3,0 %, respectivement). Dans cette espèce, B. callensis, nous incluons trois formes, callensis, setivi- mensis et ksibi, considérées par Boulenger (1911) et par Pellegrin (1921, 1939) comme des espèces différentes. Pellegrin (1920) a décrit une variété labiosa de B. setivimensis que nous rangeons aussi dans B. callensis (au sens employé dans ce travail). En fait, les petites différences statistiques que nous avons pu trouver (v. aussi Almaça, 1966) entre les formes callensis, setivimensis et ksibi ( sensu Boulenger et Pellegrin) ne justifient pas la séparation au niveau spécifique. Il s’agit, probablement, de trois sous-espèces de B. callensis (au sens employé dans ce travail) ou de populations (atteignant le niveau subspécifique ou non) formant un « cline ». Quoi qu’il en soit nous présentons ici les des¬ criptions des trois formes en attendant que des données nouvelles sur leur répartition géographique permettent de préciser leur rang taxinomique. — 147 Forme callensis : Dorsale : 4' -f 8. Dernier rayon épineux de la dorsale fort et présentant des denticula- tions fortes sur son bord postérieur. La densité de ces denticulations varie entre 1,3 et 1,9 dent. /mm. La portion denticulée du rayon épineux fait 1/3 à 1/2 de la longueur de la tête et est contenue de 1,4 à 1,9 fois dans la hauteur du rayon. Le rayon épineux est ossifié sur 1/2 à 3/4 de sa hauteur. Barbillon antérieur atteignant l’oeil. Barbillon postérieur atteignant un point situé entre le bord postérieur de l’œil et l’angle du pré¬ opercule. Dents pharyngiennes : 4 (5) + 3 -f- 2. Écailles : 7 (8)/(41) 43-45 (47) /4 (5). Forme setivimensis : Dorsale : (3') 4' -f- (7) 8. Dernier rayon épineux de la dorsale moyen et portant, sur son bord postérieur, des denticulations moyennes dont la densité varie entre 1,4 et 2,4 dent. /mm. Portion denticulée de ce rayon faisant de 1/4 à 2/5 de la longueur de la tête et contenue de 1,4 à 2,4 fois dans la hauteur du rayon. Le rayon épineux est ossifié sur les 2/5 aux 2/3 de sa hauteur. Barbillon antérieur atteignant la moitié antérieure de l’œil. Barbillon postérieur atteignant un point situé entre le bord posté¬ rieur de l’œil et l’angle du pré-opercule. Dents pharyngiennes : 4 (5) — (- 3 — |— 2. Écailles : (6) 7-8 (9)/(41) 43-45 (46)/(3) 4 (6). Forme ksibi : Dorsale : 4' -(- (7) 8. Dernier rayon épineux de la dorsale faible et portant, sur son bord postérieur, des denticulations faibles dont la densité varie entre 1,8 et 2,5 dent./ mm. La portion denticulée de ce rayon faisant jusqu’aux 2/5 de la longueur de la tête et contenue plus de 1,7 fois dans la hauteur du rayon. Le rayon épineux est ossifié sur 2/5 à 3/5 de sa hauteur. Barbillons atteignant, généralement, l’antérieur le bord antérieur de l’œil et le postérieur le bord postérieur de l’œil. Dents pharyngiennes : 4(5)+3-(-2ou4-|-3 + 2-|-l (exceptionnel). Écailles : (7) 8 (9)/(42) 43-44 (47) /4 (5). La comparaison de ces descriptions suggère l’existence d’un « cline » dont callensis et ksibi seraient les populations extrêmes. En fait, il y a quelques carac¬ tères, tels que le degré de faiblesse du dernier rayon épineux de la dorsale et des denticulations de son bord postérieur, la densité de ces denticulations et le rapport entre la portion denticulée et la hauteur du rayon épineux, qui per¬ mettent une séparation, plus ou moins nette, des formes callensis et ksibi. Par contre, la forme setivimensis présente des caractères intermédiaires, chevau¬ chant ceux des deux autres formes. La variété labiosa de setivimensis n’est pas à retenir, non seulement parce qu’elle est basée sur un caractère de grande variabilité individuelle (l’épaisseur des lèvres), mais aussi parce que la forme labiosa est sympatrique avec les seti¬ vimensis typiques (v. Almaça, 1968). L’espèce suivante, B. biscarensis, pourrait aussi ne constituer qu’une sous- espèce méridionale de B. callensis (au sens employé dans ce travail). En fait, nous n’avons constaté qu’une seule différence importante entre B. callensis et B. biscarensis : le nombre d’écailles de la ligne latérale. Sur le plan pratique la séparation des deux espèces ne provoque généralement pas d’indécision, puisque le nombre de 47 écailles en ligne latérale est très rare chez B. callensis (environ — 148 — 3 %) ; chez B. biscarensis, au contraire, ce nombre semble fréquent (environ 23,5 %). Le statut de sous-espèce ne pouvant être bien établi que lorsqu’on a fait des récoltes abondantes et géographiquement variées, nous croyons préfé¬ rable de conserver l’espèce de Boulenger. Barbus biscarensis Boulenger B. biscarensis Boulenger, 1911. Cat. Fresh Wat. Fish. Afr., vol. II, p. 108, fig. 85. B. biscarensis : Pellegrin, 1921, Mém. Soc. Sci. Nat. Maroc , t. I, n° 2, pp. 123-124, fig. 45. B. biscarensis amguidensis Pellegrin, 1934, Mém. Soc. Hist. Nat. Afr. Nord, n° 4, III, pp. 55-57. B. callensis : Estève, 1947 (pro parte), Bull. Mus. Hist. nat., t. XIX (3), pp. 265-270. B. callensis biscarensis : Estève, 1949, Bull. Soc. zool. Fr., vol. LXXIV, pp. 19-20. Description Premier rayon de la dorsale au même niveau que le premier rayon des pel¬ viennes. Dorsale avec quatre rayons épineux et huit ramifiés, très rarement avec trois épines ou sept rayons ramifiés. Le dernier rayon épineux de la dorsale est ossifié sur 2/5 à 2/3 de sa hauteur et porte, sur son bord postérieur, des denticulations fortes dont la densité varie entre 1,5 et 2,2 dent. /mm. Le profil supérieur de la dorsale est rectiligne ou légèrement convexe. Dents pha¬ ryngiennes sur trois rangs : 5 + 3 + 2. Écailles : (7) 8 (9) / (47) 48-50 (52)/(5) 6 (7). Matériel étudié 32-34 : Amguid (Sahara central), H. Lhote. 1 spécimen. Lectotype de B. biscarensis amguidensis (M. P.). 32-33 et 35 : Amguid (Sahara central), H. Lhote. 2 spécimens. Paralectotypes de B. biscarensis amguidensis (M. P.). 09-414 à 416 : Tassili (Sahara), Cortier. 3 spécimens (M. P.). 20-112 à 114 : Sahara algérien, Cauvet. 7 spécimens (M. P.). 28-257 : Sud-Alg. (Mission Augiéras-Draper), récoltés par Th. Monod (Biskra). 4 spé¬ cimens (M. P.). 31-35 : Biskra, Jamin. 1 spécimen (M. P.). 31-101 : Amguid (Sahara), Prof. Seurat. 1 spécimen (M. P.). 49-13 : Issakarassen (Hoggar), Lhote. 3 spécimens (M. P.). 59-121 : Tassili, coll. Lhote. 3 spécimens (M. P.). Variabilité Pellegrin (1934) a décrit une sous-espèce ( amguidensis ) de B. biscarensis dont les différences par rapport à la sous-espèce typique seraient : le barbillon postérieur un peu plus grand par rapport au diamètre de l’œil et la portion denticu- lée de la dernière épine dorsale plus petite. Or, on sait que chez les barbeaux tous les rapports où figure le diamètre de l’œil présentent une très grande variation — 149 — selon la taille des animaux (Almaça, 1967). La longueur de la portion denti- culée de la dernière épine dorsale varie aussi avec la taille des barbeaux. Chez beaucoup d’espèces les denticulations ont tendance à disparaître avec le vieil¬ lissement des poissons. En plus, la différence constatée par Pellegrin — por¬ tion denticulée faisant de 2/5 à 1/2 de la longueur de la tête chez bisearensis et de 2/6 à 2/5 chez arnguidensis — est négligeable. Nous ne croyons donc pas que la sous-espèce arnguidensis soit à retenir. La position du premier rayon des pelviennes par rapport au premier rayon de la dorsale présente une certaine variation chez B. bisearensis. Ces rayons sont, en général, au même niveau mais le rayon des pelviennes peut se situer à peine en arrière ou à peine en avant du premier rayon de la dorsale. Dans ce dernier cas, et si l’on ne dispose pas d’une collection de comparaison, il peut être difficile de distinguer B. bisearensis des espèces dont les pelviennes sont en avant de la dorsale et dont le nombre d’écailles de la ligne latérale est sem¬ blable (B. nasus et B. magniatlantis). Tout d’abord il faut remarquer que, chez ces espèces ( B . nasus et B. magniatlantis), le premier rayon des pelviennes est nettement en avant du premier rayon de la dorsale, au lieu de très peu en avant (B. bisearensis). En plus, pour des poissons de dimensions comparables (v. tableau I, et comparer avec le tableau II), on voit que chez B. bisearensis les écarts entre les barbillons sont plus grands que chez B. magniatlantis et B. nasus, que la hauteur du museau et la largeur interorbitaire minima sont plus grands chez B. bisearensis que chez B. nasus, et que les diamètres longitudinal et trans¬ versal de l’œil sont plus grands chez B. bisearensis que chez B. magniatlantis. Tableau I * Barbus bisearensis Longueur de la tête Hauteur du museau Larg. interorb. min. Écart barb. ant. Écart barb. post. Diam. long, de l’œil Diam. tr. de l’œil 19 8 5,5 4,5 4,5 19 7,5 — 4 4,5 4,5 4 20,5 8,5 4,5 4,5 5 5 5 22,5 9 5 5 6 5 5 23,5 11,5 6 5,5 7 5,5 5 26 10,5 5,5 5,5 8 5 4,5 27 — 5,5 5,5 8 6 5,5 27 12 8 6,5 7,5 5,5 5,5 31 13,5 9,5 7 9,5 5,5 5,5 32 13,5 9,5 6 8 6 6 33,5 13,5 9,5 7,5 8 6 5,5 34,5 14 10 — — — — 38 16 11,5 9 10 6,5 6,5 40,5 18 12,5 9 12 7 6,5 48 22,5 16,5 11,5 15 6 5 50 22 17,5 12,5 15 6,5 6 54 22,5 19 — 16,5 7 6,5 59 24 17,5 15 21 8,5 8,5 * Dimension référence : longueur de la tête. Toutes les dimensions sont en millimètres. — 150 — Barbus massaensis Pellegrin B. massaensis Pellegrin, 1922, Bull. Soc. Sci. Nat. Maroc, t. II (5-6), pp. 104-105. B. massaensis : Peli.egrin, 1939, Bull. Soc. Sci. Nat. Maroc, t. XIX, p. 8, fig. 1. B. massaensis Pellegrin var. labiosa Pellegrin, 1922, Bull. Soc. Sci. Nat. Maroc, t. II (5-6), p. 105. B. callensis : Estèvf., 1947 ( pro parle), Bull. Mus. Hist. nat., t. XIX (3), pp. 265- 270. Description Premier rayon de la dorsale en avant du premier rayon des pelviennes. Dor¬ sale avec quatre rayons épineux et sept rayons ramifiés. Le dernier rayon épi¬ neux de la dorsale est ossifié sur 2/5 à 1/2 de sa hauteur. Sur le bord posté¬ rieur de ce rayon il n’y a pas de denticulations ou, s’il y en a, elles sont très faibles et présentent une densité variable entre 2,3 et 3,0 dent./mm. Profil supérieur de la dorsale rectiligne ou légèrement concave. Dents pharyngiennes sur trois rangées : 4 — 3 — )— 2. Écailles : (6) 7/40-41 (43) / (3) 4. Matériel étudié 22-44 : Oued Massa (Maroc), C. Alluaud. 1 spécimen. Lectotype de B. massaensis (M. P.). 22-42 et 43 : Oued Massa (Maroc), C. Alluaud. 2 spécimens. Paralectotypes de B. massaensis (M. P.). 22-53 : Oued Massa, Maroc, Alluaud. 1 spécimen. Lectotype de B. massaensis var. labiosa (M. P.). 22-54 : Oued Ait el Hadj, Maroc, Alluaud. 1 spécimen. Paralectotype de B. mas¬ saensis var. labiosa (M. P.). 22-45 à 50 : Taroudant (oued Sous), Maroc, Alluaud. 6 spécimens (M. P.). 22-51 : Oued Ait el Hadj (affluent du Sous), Maroc, Alluaud. 1 spécimen (M. P.). 22-52 : Oued Issen, Maroc, Alluaud. 1 spécimen (M. P.). 27-101 : Oued Sous, à Freija (Maroc), A. Gruvel. 1 spécimen (M. P.). 68-137 : Oued Mellah, près Agadir (Maroc), Postel. 4 spécimens (M. P.). Variabilité Le caractère sur lequel Pellegrin (1922) base la distinction entre la var. labiosa et B. massaensis typique — lèvres très développées — ne peut nullement constituer un bon caractère taxinomique dans ce groupe de poissons où l’épais¬ seur des lèvres est très variable dans la même population. En outre, la sympa- trie de B. massaensis typique et de labiosa (Pellegrin, 1922) montre qu’il n’y a pas lieu d’attribuer à la forme labiosa un rang infraspécifique (Almaça, 19(18). — 151 Barbus antinorii Boulenger Barbus Antinorii Boulenger, 1911, Cal. Fresh-Wal. Fish. Afr., vol. II, pp. 112-113, fig. 8!). B. Antinorii : Pellegrin, 1939, Bull. Soc. Sci. Nat. Maroc, t. XIX (1), p. 9. B. callensis C. V. var. figuigensis Pellegrin, 1913, Bull. Soc. zool. Fr., t. XXXVIII, pp. 119-120. B. figuigensis : Pellegrin, 1939, Bull. Soc. Sci. Nat. Maroc, t. XIX (1), p. 4, fig. 5. B. Pallaryi Pellegrin, 1919, Bull. Soc. zool. Fr., t. XLIV, pp. 323-321 . B. Lepineyi Pellegrin, 1939, Bull. Soc. Sci. Nat. Maroc, t. XIX (1), pp. 5-6, lig. 7. B. callensis : Estève, 1947 (pro parte), Bull. Mus. Hist. nat., t. XIX (3), pp. 265-270. Description Premier rayon des pelviennes situé en avant du premier rayon de la dorsale. Dorsale avec quatre, très rarement trois, rayons épineux et sept rayons ramifiés. Le dernier rayon épineux de la dorsale est ossifié sur 2/5 à 3/4 de sa hauteur et porte, sur son bord postérieur, des denticulations dont la densité varie entre 1,4 et 2,0 dent. /mm. Le profil supérieur de la nageoire dorsale est rectiligne ou un peu convexe. Dents pharyngiennes sur trois rangs et de formule : 4-5 -f- 3 -f- 1-2. Écailles : (7) 8 (9)/(41) 42-44 (46)/(4) 5-6. Matériel étudié Sous la désignation Barbus Lepineyi Pellegrin : 38-159 : Oued Noun (Maroc), M. de Lepiney. 1 spécimen. Holotype (M. P.). Sous la désignation de Barbus Antinorii Boulenger : 35-252 : Ain Tawara, près de Fatnassa (Nefzaoua), Tunisie, Jacques Callot. 1 spé¬ cimen (M. P.). Sous la désignation de Barbus figuigensis Pellegrin : 13-140 : Oasis de Figuig (Maroc), Dr. Sergent. 1 spécimen. Lee tu type (M. P.). 13-141 et 142 : Oasis de Figuig (Maroc), Dr. Sergent. 2 spécimens. Paralectotypes (M. P.). 23-35 à 40 : Ouakda (Sud Oranais), Dr. Foley. 12 spécimens (M. P.). 23-41 à 44 : Timimoun (Sud Oranais), Dr. Foley. 3 spécimens ; le n° 41 est disparu (M. P.). 23-45 à 50 : Mouich Séfer (Hte Zousfana) (Maroc), Dr. Foley. 10 spécimens (M. P.). 23- 206 à 214 : Beni-Abbès (Sud-Oranais), Dr. Foley. 9 spécimens (M. P.). 24- 168 : Gorges de Tazzouguert ( H *e Guer), Maroc oriental, C. Ai.luaud. 1 spécimen (M. P.). — 152 - 24-169 et 170 : Sources souterraines de Béni-Ounif (Figuig), Maroc Oriental. 2 spé¬ cimens (M. P.). 24-171 à 173 : Oued Zousfana (Figuig), Maroc Oriental, C. Alluaod. 3 spécimens (M. P.). 24-194 à 197 : Foggara à Moghrar tahtani, Sud Oranais, Dr. Géard. 4 spécimens (M. P.). 24-198 à 200 : Oued Tiou, à Tiou (8 km est d’Aïn-Sefra), Sud Oranais. Dr. Géard. 3 spécimens (M. P.). 29-31 à 34 : Colomb-Béchar (Sud Oranais). 12 spécimens (M. P.). Sans n° : Béni Ounif (Figuig), 1924, Alluaud leg., Pell. det. 5 spécimens (I. Ch.). Sans n° : Oued Zousfana (Figuig), 1924, Alluaud leg., Pell. det. 3 spécimens (I. Ch.). Sous la désignation de Barbus Pallaryi Pellegrin : 19-430 : Oued Zousfana (15 km de Figuig), Maroc, Pallary. 1 spécimen. Lecto- type (M. P.). 19-427 à 429 : Oued Zousfana (15 km de Figuig), Maroc, Pallary. 3 spécimens. Paralecto types (M. P.). 23-68 : Rich (Maroc), Pallary. 1 spécimen (M. P.). 27-97 : Région de Taroudant (Maroc), Dr. M. Nain. 1 spécimen (M. P.). 27-386 : Oued Zousfana, à Figuig, Maroc, H. Heim de Balsac. 1 spécimen (M. P.). 29-3 : El Khreider (Maroc), Pr. Franz. 3 spécimens (M. P.). 29-4 : Ain Sefra, Pr. Franz. 2 spécimens (M. P.). 29- 5 à 7 : Oued Taghba, Zenagha (Figuig), Maroc, Pr. Franz. 3 spécimens (M. P.). 32-30 : Adrar (Fouat), Pr. A. Chevalier. 10 spécimens (M. P.). 32- 207 à 211 : Timimoun (Sahara), Alluaud-Chappuis. 10 spécimens (M. P.). 33- 48 et 49 : Tafilalet (Maroc), Pr. Maire. 2 spécimens (M. P.). 38-152 à 154 : Goulmina (Maroc), Inst. Chérif. 3 spécimens (M. P.). 38-155 à 158 : Oued Noun (Maroc), Inst, de Rabat. 4 spécimens (M. P.). 30- 146 : Assa, territoire du Draa. Institut de Rabat, M. de Lepiney. 3 spécimens (M. P.). Sans n° : Goulmina (Oued Rheris), mai 1938, P. Pallary leg., Dr. J. Pell. det. 1 spécimen (I. Ch.). Sans désignations ou sous d’autres désignations : 47-14 : Guelta de l’oued Aguemamou, Maroc, Heim de Balsac. 2 spécimens (M. P.). 47-15 : Foum el Hassane, Maroc, Heim de Balsac. 2 spécimens (M. P.). 47-16 : Agadir Fissint, Maroc, Heim de Balsac. 1 spécimen (M. P.). 68-38 : Aoulef, 25/xi/67, vivent dans une foggara du poste. 3 spécimens (M. P.). Sans n° : Oran (Algérie), M. H. de Saussure, det. par C. Regan. 7 spécimens (M. G.). Variabilité Dans cette espèce nous avons rassemblé trois formes décrites par Pelle¬ grin, B. figuigensis, B. pallaryi et B. lepineyi, et une forme décrite par Bou- lenger, B. antinorii. Les formes de Pellegrin ne présentant pas des diffé¬ rences qui nous semblent significatives par rapport à l’espèce de Boulenger (1911), la première décrite, nous les rangeons toutes sous le nom de B, antinorii Boulenger 153 — Les caractères les plus importants dans la diagnose de B. antinorii, au sens donné dans ce travail, sont la position des pelviennes par rapport à la dorsale et le nombre de rayons ramifiés de la dorsale. L’origine des pelviennes se place toujours en avant de l’origine de la dorsale. Le nombre de rayons ramifiés est de sept. Nous n’avons trouvé qu’une seule exception (n° 19-427, l’un des para- lectotypes de B. pallaryi ) où il y a huit rayons ramifiés à la dorsale. Les autres caractères sont plus ou moins variables entre les limites données dans la description. Nous les mentionnons ci-dessous en considérant les formes acceptées par Pellegrin (1939). Nous remarquons que B. lepineyi n’est connu que par l’holotype et que B. antinorii (au sens de Boulenger et de Pellegrin) n’est connu que par les types (Musée de Gênes) et par un spécimen du Muséum de Paris ; nous tiendrons donc compte, dans la mesure du possible, de la des¬ cription originale de Boulenger. Ecailles : B. lepineyi : 8/43/4 B. antinorii : 7-8/44-47/5-6 B. figuigensis : (7) 8 ( 9 ) / ( 4 1 ) 42-44 (46)/(4) 5-6 B. pallaryi : 6-8/42-45/4-6 Portion ossifiée du dernier rayon épineux de la dorsale : B. lepineyi : 2/5 B. antinorii : ? (le rayon du spécimen du M. P. est cassé) B. figuigensis : 1/2-2/3 B. pallaryi : 1/2-3/4 Densité des denticulations du dernier rayon ossifié de la dorsale : IS. lepineyi : 1,4 dent. /mm B. antinorii : ? B. figuigensis : 1, 4-2,0 dent. /mm B. pallaryi : 1, 6-2,0 dent. /mm Rapport portion denticulée du dernier rayon épineux de la dorsale/longueur de la tête : B. lepineyi : 1 /8 B. antinorii : 2/5-3/5 B. figuigensis : 1/3-1/2 (2/5-3/5 d’après Pellegrin, 1939) B. pallaryi : 2/5-1/2 (1/2-3/5 d’après Pellegrin, 1939) Dents pharyngiennes : B. lepineyi : 4 + 3 + 2 B. antinorii : 4 + 3 + 2 B. figuigensis : 4-5 + 3 + 1-2 B. antinorii : 4-5 +3 + 1-2 Les différences qu’on peut constater portent surtout sur le rapport entre la portion denticulée de la dernière épine dorsale et la longueur de la tête : B. — 154 lepineyi présente une valeur de ce rapport beaucoup plus faible que les autres formes. Cependant, il faut remarquer que dans le genre Barbus le vieillissement se traduit, très souvent, par la régression des denticulations de l’épine dorsale. Or, le spécimen de B. lepineyi doit être, d’après ses dimensions (longueur totale : 325 mm) et par rapport aux échantillons des autres formes (B. antinorii, B. figuigensis et B. pallaryi) un vieux poisson. Il semble exister d’ailleurs des différences moyennes de taille concernant ces quatre formes. En fait, les échan¬ tillons de B. pallaryi comportent surtout des poissons très petits et ceux de B. figuigensis des poissons plus grands ; la longueur totale du type de B. anti¬ norii étudié par Boulenger est de 215 mm et la longueur standard du spéci¬ men du Muséum de Paris, dont la caudale est détruite, est de 126 mm. En ce qui concerne les dents pharyngiennes, nous avons trouvé aussi des diffé¬ rences portant sur la dent inférieure de la rangée externe. Chez B. lepineyi et B. antinorii cette dent est très large et arrondie, tandis que chez B. pallaryi et B. figuigensis elle est haute et pointue. Mais, dans quelques échantillons de B. figuigensis on trouve des spécimens avec les deux types de dents. L’arron¬ dissement de cette dent inférieure serait-il dû à l’usure ? Et celle-ci ne serait- elle pas en rapport avec le vieillissement ? En résumé, nous croyons que les différences que Pellegrin a pu trouver entre les quatre formes ci-dessus mentionnées ne justifient même pas qu’on leur attri¬ bue des rangs subspécifiques. Il nous semble plus vraisemblable que les dési¬ gnations de cet auteur correspondent à différents stades de croissance d’une seule espèce, Barbus antinorii Boulenger. Barbus magniatlantis Pellegrin Barbus Magni Atlantis Pellegrin, 1919, Bull. Soc. zool. Fr., t. XLIV, pp. 324-325. B. Magni- Atlantis : Pellegrin, 1921, Mèm. Soc. Sci. Nat. Maroc, t. I, n° 2, pp. 133- 134, fig. 53. B. nasus : Estève, 1947 ( pro parte), Bull. Mus. Hist. nat., t. XIX (3), pp. 265-270. Description Premier rayon des pelviennes situé en avant du premier rayon de la dorsale. Dorsale avec quatre rayons épineux et huit rayons ramifiés. Le dernier rayon épineux de la dorsale est fort et ossifié sur 1/2 à 2/3 de sa hauteur. Les denti¬ culations du bord postérieur de ce rayon sont fortes et leur densité varie entre 1,8 et 2,5 dent. /mm. Le profil supérieur de la dorsale est rectiligne ou légèrement concave. Dents pharyngiennes sur deux (4 -|- 3) ou trois rangées (4 -j- 3 + 1-2). Écailles : 7-8/(45) 46-48 (52)/(4) 5 (6). Matériel étudié 19-431 : Oued Ourika (Maroc), Pallary. 1 spécimen. Lectotype (M. P.). 19-432 à 437 : Oued Ourika (Maroc), Pallary. 6 spécimens. Paralectotypes (M. P.). 19-438 à 440 : Kasbah Goundafi, Oued N’fils (Maroc), Pallary. 3 spécimens. Para- lectotypes (M. P.). 25- 365 et 366 : Sources de l’Oum Er Rbia (Maroc). 2 spécimens (M. P.). 26- 60 et 61 : Outat cl Hadj, Maroc Oriental, P. Pallary. 2 spécimens (M. P.). 26-62 : Guercif (oued Melloulou), Maroc Oriental, P. Pallary. 1 spécimen (M. P.). 26-63 à 66 : Oued Za, Maroc Oriental, P. Pallary. 4 spécimens (M. P.). 26-274 : Oued Chbouka, entre Kebah et Khénifra, Maroc, A. Théry. 1 spécimen (M. P.). 49-14 : Hoggar, Lhote. 11 spécimens (M. P.). PT 23 : Oued Ansegmir, affluent de la Moulouya, lieu-dit « Kasbah du Caid », mars 1929, Estève det. (B. nasus). 1 spécimen (I. Ch.). Sans n° : Oued Oum er Rbia, 23/ix/38, F. Németh coll. et det. (B. nasus). 1 spéci¬ men (I. Ch.). Différences entre Barbus magniatlantis et Barbus nasus La distinction entre B. magniatlantis et B. nasus n’étant pas toujours facile, nous indiquons quelques caractères qui, en plus de ceux mentionnés dans les descriptions, pourront aider à la séparation de ces deux espèces. Le barbillon postérieur est un peu plus long chez B. nasus. Il atteint l’angle du pré-opercule, tandis que chez B. magniatlantis il ne dépasse pas, en général, le bord postérieur de l’œil. Pour des poissons de dimensions comparables, la hauteur du museau et la largeur de la tête et du museau sont plus grands chez B. magniatlantis. Par contre, l’œil est plus grand chez B. nasus. Dans le tableau II nous comparons les deux espèces en prenant comme référence la longueur de la tête. La hauteur du museau, la largeur interorbitaire minima, les écarts entre les barbillons antérieur et postérieur et les diamètres longitudinal et transversal de l’œil sont les dimensions comparées. Toutes les dimensions sont en millimètres. Barbus nasus Giinther Barbus nasus Günther, 1874, Ann. Mag. nat. Hist., vol. XIII, sér. 4, p. 232, pl. XIV, fig. B. B. nasus : Boulenger, 1911, Cal. Fresh Wat. Fish. Afr., vol. II, pp. 113-114, fig. 90. B. nasus : Peli.egrin, 1921, Mém. Soc. Sci. Nat. Maroc, t. I, n° 2, pp. 134-135, fig. 54. B. nasus : Estève, 1947 ( pro parte), Bull. Mus. Hist. nat., I. XIX (3), pp. 265-270. Description Premier rayon des pelviennes situé en avant du premier rayon de la dorsale. Dorsale avec quatre rayons épineux et huit ramifiés. Le dernier rayon épineux de la dorsale est très fort et ossifié sur les 3/4 de sa hauteur. Les denticulations du bord postérieur de ce rayon sont très fortes et leur densité varie entre 1,1 et 1,3 dent. /mm. Le profil supérieur de la dorsale est nettement concave (v. Boulengf.r, 1911, fig. 90). Dents pharyngiennes en trois rangées : 4 —(— 3 —f- 2. Écailles : 8-9/48-52/4-5. 156 Matériel étudié 12-86 à 88 : Oued Oum er R’bia (Azemmour), Maroc, Mlle du Gast. 3 spécimens (M. P.). 19-371 à 374 : Chaouïa (Maroc), Dr. Henri Millet. 4 spécimens (M. P.). 28-44 : Oued el Abid (Ouaouizert), Maroc, P. Pallary. 1 spécimen (M. P.). Tableau II Barbus nasus Günther Barbus magniatlantis Pellegrin Long, de la tête Haut. du museau Larg. interor. min. Écart barb. ant. Écart barb. post. Diam. Ig. de l’œil Diam. tr. de l’œil Haut. du museau Larg. interor. min. Écart barb. ant. Écart barb. post. Diam. Ig. de l’œil Diam. tr. de l’œil 20 9 5 4 4 22 — — — — — 10,5 6,5 1,5 4,5 4 3,5 23,5 — — — — — — 10 7,5 2 :4,5 4 3,5 25 9 6 i 3,5 6 5 — — — — — 25 — — — — — 11 7 2,5 5 4,5 4,5 25 — — — — — — 11 6 2 5,5 4 3,5 25,5 — — — — — — 12 7 2 5 4 3,5 26,5 — — — — — — 12 7,5 2 6 4,5 4 26,5 — — — — — — 12 7,5 2,5 5 4,5 4 26,5 — — — — — — 12 7 2 4,5 4,5 4 27 10,5 6,5 2 4 5,5 5 — — — — — — 27,5 — — — — — — 12,5 8 2,5 5 4 3,5 28 12 7 1,5 4,5 6 6 — — — — — — 28 — — — — — — 12 8 3 5 5 4,5 28,5 12,5 7 2 4 5,5 5 _ — — — — — 30 — — — — — — 12 9 3 6,5 5 4,5 30 — — — _ — — 12,5 8,5 2 4,5 5 4,5 30 — — — — — — 12 8 2,5 6,5 4,5 4,5 30 — — — — — — 12,5 7,5 2,5 6,5 5 4,5 32 — — — — — — 13,5 8 2 8 5 4,5 36 — — — — — — 15 9,5 3 9 5 4,5 36 — — — — — — 15 9,5 3 8,5 5,5 4,5 37,5 15 9 2,5 7 6 5 — — — — — — 38,5 — — — — — — — 10,5 — — 5 4,5 38,5 — — — — — _ — 9,5 — — 6,5 6 40 14,5 10 2 6,5 7 6,5 — — ■ - — — — 40 — — — — — — 17 10 — — 5 5 41 17 9,5 4 — 7 6 — — — — — — 43 — — — — — — 19,5 12 5 10 6,5 6,5 47 18,5 10 3,5 — 7,5 7 — — — — - 157 — CLEF DE DÉTERMINATION DES BARBEAUX NORD-AFRICAINS (Genre et sous-genre Barbus ) 1 — Premier rayon des pelviennes nettement en avant du premier rayon de la dor¬ sale . 2 — Premier rayon des pelviennes au niveau ou en arrière du premier rayon de la dorsale . 4 2 — Dorsale : 4' -)- 7. Profil supérieur de la dorsale rectiligne ou légèrement convexe ; généralement moins de 46 écailles en ligne latérale . Barbus antinorii Boulenger — Dorsale : 4' -f 8. Profil supérieur de la dorsale rectiligne ou concave ; générale¬ ment plus de 45 écailles en ligne latérale . 3 3 — Portion ossifiée du dernier rayon épineux de la dorsale faisant de 1/2 à 2/3 de sa hauteur ; denticulations du bord postérieur de ce rayon fortes et avec la densité de 1,8-2, 5 dent./mm ; profil supérieur de la dorsale rectiligne ou légère¬ ment concave . Barbus magniatlantis Pellegrin — Portion ossifiée du dernier rayon épineux de la dorsale faisant les 3/4 de sa hau¬ teur ; denticulations du bord postérieur de ce rayon très fortes et avec la den¬ sité de 1,1-1, 3 dent./mm; profil supérieur de la dorsale nettement concave. Barbus nasus Giinther 4 — Ligne latérale : 33-36 écailles ; dernier rayon épineux de la dorsale ossifié sur 1/2 de sa hauteur ; denticulations très faibles et avec la densité de 2,5 dent./mm. Barbus moulouyensis Pellegrin — Plus de 39 écailles en ligne latérale . 5 5 — Dorsale : 4' + 7. Dernier rayon épineux de la dorsale ossifié sur 2/5 à 1/2 de sa hauteur et sans denticulations ou avec des denticulations très faibles dont la densité est supérieure à 2,3 dent./mm ; profil supérieur de la dorsale recti¬ ligne ou légèrement concave ; généralement 40 à 42 écailles en ligne latérale. Barbus massaensis Pellegrin — Dorsale : 4' + 8 (très rarement avec sept rayons ramifiés) ; densité des denti¬ culations du dernier rayon épineux de la dorsale inférieure à 2,5 dent./mm ; plus de 41 écailles en ligne latérale . 6 6 — Plus de 46 écailles en ligne latérale ; dernier rayon épineux de la dorsale ossifié sur 2/5 à 2/3 de sa hauteur; denliculations de ce rayon avec la densité de 1,5-2, 2 dent./mm ; profil supérieur de la dorsale rectiligne ou légèrement convexe . Barbus biscarensis Boulenger — Moins de 47 écailles en ligne latérale ; dernier rayon épineux de la dorsale ossifié sur 2/5 à 3/4 de sa hauteur; denticulations de ce rayon avec la densité de 1,3-2, 5 dent./mm ; profil supérieur de la dorsale rectiligne ou légèrement concave . Barbus callensis Valenciennes RÉFÉRENCES BIRLIOGRAPHIQUES Almaça, C., 1966. — Sur la systématique des barbeaux marocains (Pisces, Cvprini- dae, Barbus). Arq. Mus. Boc., 2, 1, 7, pp. 111-121. — 1967. — Estudo das populaçôes portuguesas do Gén. Barbus Cuvier, 1817 (Pisces, Cyprinidae). Rev. Fac. Ciên. Lisboa, 14, 2, pp. 151-400. — 158 — — 1968 (1969). — Révision critique de quelques types de Cyprinidés d’Europe et d’Afrique du Nord des collections du Muséum National d’ Histoire Naturelle. Bull. Mus. Hist. nat., Paris , 40, 6, pp. 1116-1144. Boulenger, G. A., 1905. — Another new Barbus from Morocco. Nov. Zool., 12, p. 505, i «g. — 1911. — Catalogue of the Fresh-Water Fishes of Africa in the British Muséum. 2. British Muséum, London. Cuvier et Valenciennes, 1842. — Histoire Naturelle des Poissons, 16, P. Bertrand, Paris. Chapuis, C., 1967. — Lettre du 31 mai 1967. Estève, R., 1947. — Étude biométrique des barbeaux marocains. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 19, 3, pp. 265-270. — 1949. — Poissons du Sahara central. Bull. Soc. zool. Fr., 74, pp. 19-20. Günther, A. G., 1874. — Notice of some new Species of Fishes from Morocco. Ann. Mag. nat. Hist., 4, 13, pp. 230-232, 2 pl. Mayr, Linsley and Usinger, 1953. — Methods and principles of Systematic Zoology. McGraw-Hill Book Company, New York. Pellegrin, J., 1913. — Sur une variété nouvelle du Barbus callensis C. V. provenant de l’oasis de Figuig (Maroc). Bull. Soc. zool. Fr., 38, pp. 119-120. — 1919. - — Sur deux Cyprinidés nouveaux du Maroc appartenant au genre Barbus. Ibid.., 44, pp. 321-325. — 1920. — Poissons du Maroc recueillis par M. C. Alluaud. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 26, pp. 612-613. — 1921. — Les Poissons des eaux douces de l’Afrique du Nord Française : Maroc, Algérie, Tunisie, Sahaia. Mém. Soc. Sci. Nat. Maroc, 1, 2, 216 p. — 1922. — Poissons recueillis par M. Ch. Alluaud dans la région du Sous (Maroc). Bull. Soc. Sci. Nat. Maroc, 2, 5-6, pp. 103-106. — 1924. — Batraciens et Poissons du Maroc Oriental recueillis par M. Ch. Alluaud. Description d’un barbeau nouveau. Bull. Soc. zool. Fr., 49, pp. 457-461. — 1930. — Variété nouvelle de barbeau du Maroc. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 2, pp. 623-624. — 1934. — Reptiles, Batraciens et Poissons du Sahara central. Mém. Soc. Hist. Nat. Afr. Nord, 3, 4, pp. 50-57. — 1939. — Les barbeaux de l’Afrique du Nord Française : description d’une espèce nouvelle. Bull. Soc. Sci. Nat. Maroc, 19, 1, 10 p. — 1939 a. — Batraciens et Poissons du Maroc rapportés par M. J.-M. Pérès. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 11, pp. 531-533. BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 2® Série — Tome 42 — N° 1, 1970, pp. 159-160. SUR UN CYPRINIDÉ NORD-AFRICAIN : BARBUS ISSENENSIS OU VARICORHINUS ISSENENSIS ? Par C. ALMAÇA * Pellegrin (1922) a décrit, dans une même publication, deux espèces de bar¬ beaux, B. massaensis et B. issenensis, à partir d’exemplaires récoltés dans les mêmes localités du Maroc (région de Sous) : Taroudant (oued Sous), oued Ait el Hadj et oued Issen. B. massaensis a été, en outre, récolté à l’oued Massa (loca¬ lité typique). La sympatrie des deux espèces a été encore démontrée par un échantillon où nous avons trouvé des B. issenensis (nos 68-136, v. matériel étudié) et des B. massaensis (nos 68-137). D’après Pellegrin (1922, op. cit.), B. issenensis « se rapproche tout à fait de l’espèce précédente (B. massaensis), mais il en diffère par la forme de sa bou¬ che, plus large, transversale, à lèvres peu développées, l’inférieure coupante, à bord extérieur presque droit ». En fait, la seule différence qu’on trouve entre B. issenensis et B. massaensis concerne la structure de la lèvre inférieure. La comparaison des descriptions des deux espèces (pour B. massaensis, v. Almaça, 1970) permettra de constater leur similitude. Barbus issenensis Pellegrin Premier rayon de la dorsale en avant ou au niveau du premier rayon des pel¬ viennes. Dorsale avec quatre rayons épineux et sept ramifiés. Dernier rayon épineux de la dorsale ossifié de 2/5 à la moitié de sa hauteur et, généralement, sans denticulations ; celles-ci, quand elles existent, sont très faibles et présen¬ tent une densité de 2, 0-2, 5 dent. /mm. Profd de la dorsale rectiligne. Lèvre inférieure recouverte d’un étui corné à bord tranchant. Barbillons atteignant, généralement, pour l’antérieur, le bord antérieur de l’œil et, pour le postérieur, la moitié postérieure de l’œil. Dents pharyngiennes sur trois rangées : 4 -f- 3 + 2. Écailles : 7 (8)/40-43/3-4. Matériel étudié 22-57 : Taroudant (oued Sous), Maroc, Alluaud. 1 spécimen. Lectotype (Mus. de Paris). 22-55 : Oued Issen (Maroc), Alluaud. 1 spécimen. Paralectotype (Mus. de Paris). 22-56 : Oued Ait el Hadj (Maroc), Alluaud. 1 spécimen. Paralectotype (Mus. de Paris). 68-136 : Oued Mellah, près Agadir (Maroc), Postel. 4 spécimens (Mus. de Paris), * Faculté des Sciences (Lisbonne). Boursier de 1 ’Instituto de Alta Cultura, Sans n° : Taroudant, oued Sous, Alluaud, St. 184. 1 spécimen (Inst. Chérifien, Rabat). Sans n° : Ht. oued Issen, Pellegrin, St. 187 (versant sud du Grand Atlas). 1 spéci¬ men (Inst. Chérifien, Rabat). La présence d’un étui corné à bord tranchant sur la lèvre inférieure nous a fait penser que B. issenensis devrait se ranger dans le genre Varicorhinus et non dans le genre Barbus (v. Almaça, 1969, 1970). Mais, ayant constaté que les lèvres de B. massaensis et de B. issenensis peuvent présenter des aspects intermédiaires (lèvre inférieure plus ou moins courbe, étui corné plus ou moins évident), nous croyons préférable de ne pas changer la position taxinomique de issenensis avant qu’on ait défini le genre Varicorhinus sur des bases plus con¬ vaincantes. Nous nous trouvons donc devant une situation comparable à celle décrite par Groenewald (1958) pour Barbus brucii et Varicorhinus brucii, espèces du Transvaal ; les doutes émis par cet auteur sur la validité du genre Varicorhinus seront, croyons-nous, à considérer. Daget (1962) a cité, aussi, un cas semblable : celui de Varicorhinus wurtzi, de Guinée. Si l’on admet la validité du genre Varicorhinus, les cas intermédiaires du type B. brucii-V. brucii et B. massaensis- B. issenensis pourraient s’expliquer par l’hybridation ; rappelons, en effet, que l’on connaît au Maroc une espèce de Varicorhinus (F. maroccanus Günther). B. issenensis serait, peut-être, l’hybride de B. massaensis et V. maroccanus ; il conserverait tous les caractères de Barbus, sauf ceux concernant la lèvre inférieure, de la même façon que, au Portugal, des B. barbus bocagei supposés hybridés avec Chondrostoma p. polylepis sont de vrais barbeaux mais offrent la lèvre inférieure avec un étui corné et tran¬ chant (v. Almaça, 1967). Si, au contraire, la validité de Varicorhinus n’est pas admise, la présence de lèvre inférieure à étui corné et tranchant, caractère qui ne semble pas rare dans quelques populations de barbeaux africains, pourrait s’expliquer par poly¬ morphisme, peut-être adaptatif par rapport à certains types de nourriture. Nous remercions très vivement M. J. Daget, qui a revu notre manuscrit, nous a signalé des références bibliographiques et a discuté avec nous des pro¬ blèmes concernant le statut du genre Varicorhinus. Laboratoire de Zoologie f Reptiles et Poissons) du Muséum RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES Almaça, C., 1967. - — Estudo das populaçôes portuguesas do Gén. Barbus Cuvier, 1817 (Pisces, Cyprinidae). Rev. Fac. Ciên. Lisboa, 14, 2, pp. 151-400. — 1969. — Révision critique de quelques types de Cyprinidés d’Europe et d’Afrique du Nord des collections du Muséum National d’Histoire Naturelle. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 40, 6, 1968 (1969), pp. 1116-1144. — 1970. — Sur les barbeaux (genre et sous-genre Barbus) de l’Afrique du Nord. Ibid., 42, 1, pp. 141-158. Daget, J., 1962. — Les Poissons du Fouta Dialon et de la Basse Guinée. Mém. I.F.A.N., n° 65, 210 p. Groenewald, A. A. v. J., 1958. — • A révision of the Généra Barbus and Varicorhinus (Pisces : Cyprinidae) in Transvaal. Ann. Transv. Mus., 23, 3, pp. 263-330. Pellegrin, J., 1922. — Poissons recueillis par M. Ch. Alluaud dans la région du Sous (Maroc). Bull. Soc. Sci. Nat. Maroc, 2, 5-6, pp. 103-106. BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 2e Série — Tome 42 — N° 1, 1970, pp. 161-164. SINIICHTHYS BREYIROSTRIS NOV. GEN., NOV. SP., NOUVEAU CYPRINIDÉ DE CHINE ( Pisces, Cyprinidae ) Par P. BANARESCU Parmi les Cyprinidés de Chine, récemment prêtés par le Muséum national d’Histoire naturelle, nous avons trouvé un exemplaire différant beaucoup de tous les genres connus ; nous l’attribuons à un genre nouveau. Siniichthys nov. gen. Espèce-type : Siniichthys hrevirostris nov. sp. Diagnose Corps oblong, modérément comprimé ; abdomen arrondi entre l’insertion des mem¬ branes branchiostèges et celle de l’anale. Tète comprimée latéralement ; bouche petite, terminale, faiblement oblique ; museau court ; pas de barbillons ; premier et troisième sous-orbitaires bien développés ; yeux plutôt bas, écartés ; espace inter-orbitaire convexe. Dents pharyngiennes sur trois rangées, crochues, à surface masticatrice réduite. Branchiospines longues, une vingtaine sur le premier arc branchial. Nageoire dorsale courte, à sept rayons divisés, située vers le milieu du corps ; son dernier rayon simple épineux, à bord postérieur lisse. Nageoires abdominales insérées un peu en avant de la dorsale. Anale insérée derrière la dorsale ; elle contient environ 13 rayons divisés. Écailles modérées, 44-46 dans la ligne latérale. Ligne latérale complète, courbée vers la face ventrale, sans inflexion brusque dans la partie antérieure, mais assez fortement infléchie dans la partie postérieure. Vessie gazeuse à deux chambres. Péritoine brun noirâtre. Siniichthys brevirostris nov. sp. (Fig. 1-3) Holotype. - — M.N.H.N. 34-100 : un exemplaire, longueur du corps sans la caudale 112,0 mm, collecteur Ping, déterminé Barilius haincmensis par T.-L. TY.hang. Terra typica : cours supérieur du Yangtze au Sé-tchuan. Description Q D III 7 ; A 2/13 ; L. lat. 44 - 46 ; D. phar. 2.4.5 (du côté droit) ; Sp. br. 23. U Corps modérément allongé ; les deux profils légèrement convexes et paral¬ lèles ; hauteur maximum au niveau de l’insertion de la dorsale, correspondant 11 — 162 — à 20,5 % de la longueur standard ; épaisseur du corps 52 % de la hauteur maxi¬ mum. Pédoncule caudal comprimé latéralement ; sa longueur (entre la verticale du bord postérieur du dernier rayon de l’anale et le bord postérieur de la der¬ nière écaille) 19,6 % de la longueur standard ; hauteur minimum 9,8 %. Tète petite (sa longueur 19,6 %), comprimée latéralement. Museau court, antérieu¬ rement plutôt tronqué ; sa longueur 4,9 % de la longueur standard et 25 % de celle de la tête. Œil petit, situé dans la moitié antérieure de la tête ; son dia¬ mètre 4,3 % de la longueur standard, 22 % de celle de la tête et 70,5 % de l’espace Fig. 1. — Siniichthys brevirostris nov. gen., nov. sp. Holotype (M.N.H.N. 34-100). Ant. Fig. 2. — Siniichthys brevirostris nov. gen., nov. sp. Disposition des os sous-orbitaires. (Dessiné par Mme Fl. Niculescu-Burlacu). inter-orbitaire. Œil situé assez bas ; espace inter-orbitaire assez haut et très convexe. Narines grandes, situées plus près du bord antérieur de l’œil que de celui du museau. Ouverture de la bouche n’atteignant pas la verticale du milieu des narines ; bord postérieur du maxillaire sous les narines ; insertion de la mandibule à peu près sous le tiers de l’œil. Premier sous-orbitaire (lacrymal) grand, débordant un peu sur l’œil, en forme de triangle à angles arrondis, avec une assez forte échancrure au bord supérieur, sous la narine. Deuxième sous- orbitaire assez mince ; troisième, grand, atteignant presque l’operculaire. Inser¬ tion de la dorsale un peu plus rapprochée du bout du museau que de l’insertion de l’anale et un peu plus rapprochée du bord antérieur de l’œil que du milieu du pédoncule caudal. Distance prédorsale 49,3 % de la longueur standard ; distance préanale 68,6 % ; distance préventrale 42,8 % ; distance entre l’inser¬ tion des pectorales et celle des ventrales (abdominales) 24,2 % ; distance entre l’insertion des ventrales et celle de l’anale 21,9 % ; longueur des pectorales 20,5 % ; longueur des ventrales 13,9 % ; base de la dorsale 9,8 % ; longueur de — 163 l’épine dorsale 16,5 % ; longueur du premier rayon divisé de la dorsale 13,9 % ; base de l’anale 13,4 %. La caudale et la majeure partie de l’anale détruites ; probablement la caudale était fourchue et le bord de l’anale faiblement concave. Ligne latérale dans la partie antérieure graduellement courbée vers la face ventrale, tout comme chez Hemiculter bleekeri (— H. clupeoides, = T oxabramis argentifer ) et chez Pseudolaubuca jouyi engraulis ; sur sa plus grande longueur, la ligne latérale est plus près de la face ventrale ; ce n’est que sur le pédoncule caudal qu’elle a une inflexion assez forte et remonte presqu’à égale distance des deux faces. Remarques L’unique exemplaire sur lequel ce nouveau genre est basé ressemble assez, par sa forme générale, par le trajet de la ligne latérale, par le nombre d’écailles et de rayons et par la forme des sous-orbitaires, à Hemiculter bleekeri ; mais il en diffère profondément, non seulement par le museau très court et tronqué (qui fait penser à un individu mops), mais aussi par l’absence de carène ventrale. Fig. 3. — Siniichthys brevirostris nov. gen., nov. sp. (Dessiné par T. Nalbant). Par ce caractère, Siniichthys diffère de tous les genres de la sous-famille des Cultrinés telle qu’elle a été récemment définie (Banarescu, 1967). Les seuls Cyprinidés d’Asie orientale ayant en même temps une épine dorsale suivie de sept rayons divisés (comme Siniichthys et la majorité des Cultrinés) et l’abdo¬ men arrondi (comme Siniichthys ) sont les représentants du genre Xenocypris de la sous-famille des Xénocyprininés. Mais chez ce genre, comme chez les autres représentants de la même sous-famille, la bouche est inférieure et transversale, les dents pharyngiennes fortement comprimées, à très longue surface mastica¬ trice, au nombre de 6 ou 7 dans la rangée principale, et les branchiospines sont très nombreuses. Mme Sorescu a eu l’amabilité d’étudier la ceinture scapulaire de Siniichthys et nous a communiqué (in litt., 16 déc. 1968) qu’elle est intermé¬ diaire entre la ceinture des Cultrinae et celle des Xenocyprininae (voir C. Sorescu, 1968). L’holotype de Siniichthys brevirostris a été identifié par Tchang (1930) à Barilius hainanensis de Boulenger. Mais selon sa description originale (Bou- lenger, 1899) et les données ultérieures (Nichols, 1943 ; Banarescu, 1968), Barilius hainanensis est un Hemiculter à carène ventrale entre l’anale et les ventrales et dont la forme du museau diffère beaucoup de celle de Siniichthys. — 164 — Nous n’excluons pas la possibilité que l’holotype de ce nouveau genre soit un hybride entre Hemiculter et Xenocypris, mais il est bien plus probable qu’il soit un genre distinct. Son unique caractère rappelant Xenocypris est l’absence de la carène ; c’est un caractère de non-spécialisation (pour ne pas dire primitif) qu’on rencontre chez plusieurs sous-familles de Cyprinidés. Les premier et troisième sous-orbitaires de Siniichthys sont plus développés que chez les deux parents éventuels : c’est là un indice qu’il ne s’agit pas d’un hybride. Nous croyons donc que Siniichthys est un bon genre de la sous-famille des Cultrinés. L’ichthyofaune du Yangtze supérieur comprend un assez grand nombre d’endé¬ miques de la famille des Cyprinidés. Il y a des Schizothoracinés, groupe origi¬ naire des montagnes et des plateaux d’Asie centrale, qui y atteignent la limite orientale de leur aire de distribution aussi bien que des représentants des genres est-asiatiques. Parmi ceux-ci, il y a des espèces endémiques apparentées à des espèces largement répandues en Chine, y compris le Yangtze supérieur : Hemi¬ culter nigromarginiis (apparenté à H. leucisculus), Zacco macrolepis (apparenté à Z. platypus), etc. : ce sont les descendants d’une première vague d’immigrants du Yangtze inférieur, qui ont été isolés dans le Yangtze supérieur pendant une période assez longue pour acquérir l’indépendance spécifique, avant l’arri¬ vée d’une seconde vague d’immigrants. Mais d’autres endémiques du Yangtze supérieur sont des espèces assez différentes de celles du reste de la Chine (par ex. Hemiculter liui, Megalobrama changï) ou même des genres distincts et pri¬ mitifs (par ex. Ancherythroculter, ensuite Siniichthys). C’est une indication que le bassin supérieur a été un refuge pour des formes anciennes de poissons, qui, autrefois, auraient pu avoir une aire de distribution plus vaste. Nous exprimons notre reconnaissance à Mme M.-L. Bauchot pour nous avoir prêté maintes fois des Cyprinidés et Cobitidés appartenant aux collections du Muséum national d’Histoire naturelle, à notre collègue M. T. Nalbant pour avoir dessiné l’holotype de Siniichthys et pour ses suggestions intéressantes quant à la position systématique de ce genre, à Mme Fl. Niculescu-Burlacu pour avoir dessiné la région orbitaire de ce même exemplaire, et à Mme Sorescu pour avoir examiné la ceinture scapulaire. Académie de la République Socialiste de Roumanie Institut de Biologie « Traian Saoulescu » BIBLIOGRAPHIE Banarescu, P., 1967. — Studies on the Systematics of Cultrinae (Pisces, Cyprinidae) with description of a new genus. Revue Roum. Biol., Zool., 12, 5, pp. 297-308. — 1968. — Révision of the genus Hemiculter (Pisces, Cyprinidae). Trav. Mus. Hist. Nat. « Gr. Anlipa », Bucarest, 8, pp. 523-529. Boulenger, G. A., 1899. — Reptiles, Batrachians and Fishes collected by Mr. John Whitehead in Hainan. Proc. zool. Soc. Lond., pp. 956-962. Nichols, J. T., 1943. — The Freshwater Fishes of China. New York (American Muséum of Natural History). Sorescu, C., 1968. — Vergleichende Untersuchungen über den Schultergürtel der Cyprinidae (Pisces, Cypriniformes). Senckenberg. biol., 49, 5, pp. 387-397. Tchang, T.-L., 1930. — Contribution à l’étude morphologique, biologique et taxi¬ nomique des Cyprinidés du Bassin du Yangtze. Thèses, Fac. Sci., Univ. Paris. BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE 2e Série — Tome 42 — N° 1, 1970, pp. 1G5-169. DONNÉES SUR LA FORME NOMINALE DE GOBIO URANOSCOPUS ( Pisces , Cyprinidae ) Par P. BANARESCU Gobio uranoscopus (Agassiz), espèce de Goujon propre au bassin du Danube, est le poisson d’Europe centrale le moins connu. Cette espèce a été décrite en 1828 par L. Agassiz de la rivière Isar à München (Munich) ; Cuvier et Valen¬ ciennes (1842) de même que les classiques de l’ichthyologie centrale européenne (Heckel u. Kner, 1858 ; Siebold, 1863) en donnent une description sommaire, basée sur celle d’ÂGASsiz et sur l’examen d’un petit nombre d’exemplaires ; selon ces auteurs, G. uranoscopus aurait été trouvé seulement dans trois affluents du Danube, en Allemagne et Autriche : F Isar, le Salzach et la Save. Comme caractères distinctifs de cette espèce, les auteurs cités mentionnent le corps et le pédoncule caudal cylindriques, les yeux rapprochés, les barbillons très longs (« bis fast zur Basis dcr Brustflossen reiehend » : Siebold). Deux autres espèces d’Europe orientale, G. kessleri et G. albipinnatus , et deux du Caucase, G. persus et G. ciscaucasicus , ont été confondues, jusque vers 1934, avec G. uranoscopus et considérées comme des sous-espèces de cette dernière (v. Berg, 1914). Ce sont Vladykov (1931), Lukasch (1933), Slastenenko (1934) et Chichkoff (1929 ; 1937) qui ont montré qu’il s’agit d’espèces distinctes. Vladykov a décrit en 1925 un Goujon de l’Ukraine Carpathique (bassin supérieur de la Tissa, tributaire du Danube moyen) comme nouvelle espèce : G. frici ; en 1931, le même auteur est d’avis que frici est une race géographique de second ordre (« natio ») du G. uranoscopus'. Les différences seraient : G. uranoscopus uranoscopus : diamètre de l’œil (20) — 20,8 — 25 % de la longueur de la tête, 100 — 110 % de l’espace interorbitaire ; longueur des barbillons 59,0 — 66,5 (77,0) % de la longueur de la tête. G. uranoscopus natio frici : diamètre de l’œil 18,2 — 20,0 %, respectivement 77 — 91 % ; longueur des barbillons 43,5 — 47,5 %. Chichkoff (1937) et Berg (1949) ne reconnaissent pas frici comme race distincte ; au contraire, Banakescu (1953 ; 1961 ; 1962) constate que les exem¬ plaires de Roumanie (et, selon les données de Chichkoff, ceux de Bulgarie aussi) correspondent à la description de frici et diffèrent de la forme nominale de l’Isar par les yeux plus petits et écartés, et par les barbillons plus courts. L’espèce G. uranoscopus comprendrait donc deux sous-espèces : G. ur. uranosco¬ pus, dans le bassin du Danube supérieur ; et G. ur. frici, dans celui du Danube moyen et inférieur. — 166 — Tandis que la forme frici est bien connue du point de vue taxonomique, grâce aux données biométriques de Vladykov (1931), Chichkoff (1937) et Banaresco (1953 ; 1962), nos connaissances sur la forme nominale de Bavière et d’Autriche sont très incomplètes. Il y a très peu d’exemplaires de G. ura- noscopus dans les collections des Musées (les grands musées d’Allemagne, ceux de Hambourg, de Munich et le Senckenberg Muséum de Francfort n’en possèdent aucun !) et tous semblent avoir été collectés au siècle dernier h Nous avons pu examiner 27 exemplaires de G. uranoscopus de l’Isar, à savoir 16 du Muséum national d’Histoire naturelle de Paris (N° 5.825), 56,0-71,0 mm pour la longueur du corps (sans caudale), collectés par L. Agassiz lui-même ; 7 du British Muséum, natural History (N° 1864-4, 12. 69-71), 57,5-78,0 mm, reçus du Prof. C. Th. Siebold ; et 4 du Muséum of Comparative Zoôlogy, Harvard University, Cambridge, Massachusetts (N° 2028), 56,2-96,2 mm (la série com¬ prend encore quatre autres exemplaires). Ces derniers exemplaires, collectés toujours par L. Agassiz et ramenés par lui en Amérique, sont notés comme provenant d’ « Europe » sans indications plus précises ; mais comme Agassiz ne mentionne l’espèce dans aucune autre rivière que l’Isar, nous pouvons être sûrs que les exemplaires proviennent de cette rivière. Chez ces vingt-sept exemplaires, nous avons constaté les valeurs morphomé¬ triques suivantes (en % de la longueur standard du corps) : Hauteur maximum : 13,3 — 16,4 %, M = 14,70 T: 0,17 Hauteur minimum : 5,95 — 7,1 %, M = 6,52 T: 0,16 Longueur du pédoncule caudal : 21,0 — 25,8 %, M = 23,40 T: 0,27 Espace prédorsal : 43,5 — 49 5 %, M = 46,25 T; 0,28 Espace préanal : 64,0 — 70,0 %, M = 67,30 T: 0,32 Espace préventral : 46,3 — 49,0 %, M = 47,75 i 0,20 Distance pectorale-ventrale : 23,2 — 28,0 %, M = 24,70 ± 0,24 Distance ventrale-anale : 17,8 — 20,5 %, M = 18,50 J; 0,17 Longueur de la pectorale : 20,8 — - 27,7 %, M = 24,2 T: 0,29 Longueur de la ventrale : 18,3 — 21,5 %, M = 20,0 T: 0,19 Hauteur de la dorsale : 17,7 — 21,4 %, M = 19,40 T: 0,24 Longueur (base) de la dorsale : 11,6 — 15,6 %, M = 13,43 T: 0,18 Hauteur de l’anale : 16,7 — 21,0 %, M = 18,32 ± 0,21 Longueur (base) de l’anale : 8,2 — 10,7 %, M = 9,15 i 0,13 Longueur de la tète : 22,4 — 27,8 %, M = 24,90 i 0,19 Longueur du museau : 8,7 — 11,3 %, M = 9,97 i 0,09 Diamètre de l’œil : 4,2 — 5,8 %, M = 5,10 ± 0,08 Longueur des barbillons : 10,3 — 17 %, M = 14,10 T: 0,30 En % de l’espace interorbitaire : Diamètre de l’œil : 73,5 — 100,0 %, M = 85,5 ± 1,32 En % de la longueur de la tête : Longueur de museau : 37,2 — 44,0 %, M = 40,41 T: 0,27 Diamètre de l’œil : 18,7 — 23,1 %, M = 20,74 ^ 0,28 Longueur des barbillons : 40,0 — 70,0 %, M = 56,40 T: 1,16 En comparant ces valeurs avec celles des populations de G. uranoscopus frici de la partie orientale du bassin du Danube, en Roumanie et Bulgarie (v. 1. Par contre, il y a plusieurs centaines de G. uranoscopus frici de Roumanie, collectés dans les vingt dernières années, dans plus de trente musées d’Europe, des Etats-Unis et d’Asie, — 167 Banarescu, 1953, Tab. 1 1- VI I et Banarescu, 1962, Tab. III- IV), on constate pour certaines dimensions, comme la longueur de la pectorale et de la ventrale et l’espace prédorsal, des valeurs pratiquement identiques ; il y a des différences plus grandes quant à la longueur du pédoncule caudal (celui-ci étant plus long chez frici : 21,8-27,3 %, les moyennes des diverses populations allant de 23,43 ^ 0,20 à 25,57 i 0,30), à la longueur de la tête (plus grande chez frici : 23,5- 28,4, M = 24,60 i 0,17-26,60 i 0,40) et à celle du museau (chez frici : 10,2- 13,9, M = 11,50 ± 0,19-13,0 ± 0,12). Les différences sont encore plus marquées quant à la hauteur du corps, le diamètre de l’œil et la longueur des barbillons. Chez frici le corps est plus haut, la hauteur représentant 13,0-20,8 % de la longueur standard, les moyennes oscillant entre 15,74 ^ 0,31 et 18,34 ^ 0,24. Mais on ne peut pas accorder une trop grande importance à ce caractère, car les exemplaires de l’Isar, con¬ servés depuis très longtemps dans l’alcool, sont très mous et leur hauteur semble avoir diminué. Les barbillons sont plus courts chez G. u. frici : leur longueur représente 9,1-13,8 % (M = 10,93 i 0,21-12,81 i 0,25) chez les populations de Boumanie occidentale, de Transylvanie et de Vallachie, 10,2-16,4 % (M = 13,06 di 0,22- 13,7 i 0,39) de la longueur standard chez celles de Moldavie (Roumanie orien¬ tale). La différence entre les deux races géographiques est donc moindre qu’il ne semblait selon les données dé Vladykov et des auteurs anciens. Chez la majo¬ rité des exemplaires de G. u. uranoscopus de l’Isar, les barbillons arrivent seu¬ lement jusque vers le milieu ou les trois quarts de l’opercule, chez un seul exem¬ plaire à la fin de l’opercule. Les données de Siebold, 1863 (« Barteln... bis fast zur Basis der Brustflossen reichend ») sont donc très exagérées ; par contre Günther (1868) donne une meilleure description des exemplaires de l’Isar (47' N et 7°10' W. Dragage. Espèces récoltées : Pyripora catenularia (Jameson, 1914) Copidozoum planum (Hincks, 1880) Colletosia radiata (Moll, 1803) Cellaria salicornia (Pallas, 1766) Mastigophorella hyndmanni (Johnston, 1847) Mucronella peachi var. octodentata Hincks, 1880 Crisia (?) sp. Proboscina major (Johnston, 1847) Station 13 4.12.1968 — 14 h 50 à 16 h 15 — 48«23' N et 6«46' W. Chalutage (chalut à la perche A) réalisé par 158-153 mètres de profondeur, dans un fond de coquilles brisées. Espèces récoltées : Pyripora catenularia (Jameson, 1814) Micropora coriacea (Johnston, 1847) Scrupocellaria scrupea Busk, 1852 — 234 — Colletosia radiata (Moll, 1803) Hippothoa divaricata Lamouroux, 1821 Schizoporella linearis (Hassall, 1841) Buffonellodes simplex (Johnston, 1847) Smittina landsborovii (Johnston, 1847) Schismopora avicularis (Hincks, 1862) Omalosecosa ramulosa (Linné, 1767) Mastigophorella hyndmanni (Johnston, 1847) Proboscina major (Johnston, 1847) Station 14 4.12.1968 — 21 h 07 à 22 h 35 — 47°56,3 N et 7°32,8 W. Chalutage (chalut à la perche A) réalisé par un fond de 214-235 mètres, riche en coraux, Ophiures, Brachiopodes, Eponges, Crustacés. Température en sur¬ face : 13°5. Espèces récoltées : Larnacius corniger (Busk, 1859) Terminofluslra barleei (Busk, 1860) Colletosia radiata (Moll, 1803) Mucronella peachi var. octodentala Hincks, 1880 Porella laevis (Fleming, 1828) Porella compressa (Sowerby, 1806) Retepora sp. Tervia irregularis (Meneghini, 1844) Station 27 7.12.1968 — 15 h 36 à 15 h 52 — 47°28,5 N et 6°27,2 W. Chalutage (chalut à la perche B) par 210-170 mètres de profondeur, dans un fond de coquilles brisées. Température en surface : 14°. Espèces récoltées : Pyripora catenularia (Jameson, 1814) Amphiblestum flemingi (Busk, 1854) Hippothoa divaricata Lamouroux, 1821 Chorizopora brongniartii Audouin, 1826 Schizoporella linearis (Hassall, 1841) Ellipsopora flabellaris (Busk, 1854) Mucronella peachi var. octodentala Hincks, 1880 Porella laevis (Fleming, 1828) Porella compressa (Sowerby, 1806) Schizotheca fissa (Norman, 1864) Crisia aculeata Hassall, 1841 Crisia sp. Tervia irregularis (Meneghini, 1844) Mecynoecia proboscidea (Milne-Edwards, 1838) Hornera lichenoides (Linné, 1767) Lichenopora hispida (Fleming, 1828) Station 28 7.12.1968 — 22 h à 23 h 25 — 47°40 N et 5°40 W. Chalutage (chalut à la perche B) par 120 mètres de fond, dans un fond vaseux. Température en surface : 13°3. — 235 — Espèces récoltées : Crisia aculeata Hassal, 1841 Crisia sp. Parmi les 53 espèces mentionnées, une trentaine sont fréquentes sur le pla¬ teau continental ou très largement répandues sur le globe. Ces espèces seront signalées ci-après dans un tableau récapitulatif (tableau I) et seront mention¬ nées dans le texte pour mémoire. Ordre CHEILOSTOMÀTA Busk, 1852 Sous-ordre ASCOPHORA Levinsen, 1909 I. Famille Hippothoidaf. Levinsen, 1909 1. Hippothoa divaricata Lamouroux, 1821 Hincks, 1880, pp. 288-290 ; Julien et Calvet, 1903, p. 86 ; Kluge, 1962, pp. 513- 514 ; Osburn, 1953, p. 278 ; Gautier, 1962, pp. 117-118. Cette espèce avait déjà été draguée dans le Golfe de Gascogne lors de la cam¬ pagne de « l’Hirondelle » (station 42, 46°47' N, 3°52'15" W) par 136 mètres de fond. Nous l’avons retrouvée sur les débris de coquilles dans le matériel provenant de trois stations prospectées par le « Jean Charcot » : Station 1 (assez commune), station 13 (une loge !), station 27 (une petite colonie). Les échan¬ tillons du « Charcot » se caractérisent par l’étroitesse des loges ; les zoécies sont blanchâtres, striées transversalement, à petite aperture et sinus très réduit. Répartition : cosmopolite. 2. Chorizopora brongniartii Audouin, 1826 11. Famille Microporelt.idae Hincks, 1880 1. Microporella ciliata (Pallas, 1768) 2. Fenestrulina malusii (Audouin, 1826) 3. Ellipsopora ( Microporella ) flabellaris (Busk, 1854) (Fig. 2) Busk, 1854, p. 91 ; Powell, 1967, pp. 289-293 ; Canu et Basslf.r, 1923, p. 127 ; Bassler, 1953, p. 207. Canu et Bassi.f.r (1923) ont créé le sous-genre Ellipsopora pour un Bryozoaire flabelliforme décrit de l’Atlantique Sud (Afrique du Sud) par Busk sous le nom de Microporella flabellaris. Ce sous-genre de Mieroporellidae, inconnu à l’état Tableau I Récoltes dans le Répartition Golfe de Gascogne Espèces et sur le plateau continental Atlantique Nord Mer du Nord et Manche Arctique Antarc¬ tique Bassin méditer¬ ranéen Atlantique Sud Pacifique Océanie Très cosmo¬ polite Caudan Travailleur et Talisman Vienne Charcot Europe Amérique Nord Sud Schizoporella auriculata . + 7 + Chorizopora brongniartii . CC 1,27 + + + + + + + M icroporella ciliata . CC 1,6 Fene8trulina malusii . + + 1 + Escharoides mam illata . + 1 + + + Buffonellodes simplex . 13,1 (CC) + + Lagenipora lepralioides . C 6,13 + + + Mucronella ventricosa . c + 1 (CC) + M. peachi octodentata . c + 14,27,7 + + + Smittoidea reticulata . CC 6 ? Parasrniitina trispinosa . 1 + Palmicellaria skenei . c 1,6 + + Mastigophorella hyndmanni. . . . c + 13,6,7 + + + + Schizotheca fissa . 27 + + Schismopora avicularis . CC 13,1,2 + + + Omaloseeosa rarnulosa . CC CC 1 + + + + Pyripora catenularia . + C 1,13,7 (CC), 27 + + Larnacius corniger . CC 14 + + Callopora lineata . c 1 + + + + + + + Amphiblestrum flemingi . CC CC 27,1 + + + ? Micro pora coriacea . + + 6,13 + Scrupocellaria scrupea . CC CC 6,13 + + + + Cellaria sinuosa . + CC 6 + + + + + Cellaria salicornia . + 7 Cellaria salicornioides . + c 6 + + + Figularia figularis . + 1,6 + ? + Rosseliana rosseli . 7 + + + + + Copidozoum planum . 7 + + + + Cribrilina punctata . + 1 + + + + + + 4- + M ecynoecia pro boscidea . CC 27 + Crisia aculeata . + 1,27,28 + + + + + + Proboscina major . + CC 1,613,7 + + + + + Idmonea atlantica . c C 6 + + + + ? ? H ornera cichenoides . 27 + + + + Lichenopora hispida . + + 27 + * Les nombres figurant dans la colonne « Charcot » correspondent au numéro de la station. Abrév. : CC très commun ; C commun ; -f exempl. rares ou peu nombreux. — 237 — fossile, est défini par Bassler (1953) en trois mots : « Transverse elliptical aperture ». Les diverses formes rattachées ultérieurement à cette espèce par leurs descriptions ne sont, en fait, selon Powell (1967), que des variétés de Microporella ciliata et Microporella ordo Brown, 1952, dont elles ont d’ailleurs l’orifice ; cet auteur a énuméré les divers caractères permettant la discrimina¬ tion des trois espèces, et publie une très précieuse photographie d’un exemplaire de la forme typique de Microporella flabellaris. Une colonie de Porella compressa draguée dans la station 27 par le « Jean Charcot » sert de support à plusieurs espèces de Bryozoaires encroûtants et, en particulier, à une petite colonie d’ Ellipsopora flabellaris, qui serait tout à fait typique si son zoarium n’était pas adhérent à son substrat. Nous retrouvons sur notre échantillon comme sur la photographie de Powell les différents carac¬ tères mentionnés dans la description de Busk et dans l’ouvrage de Canu et Bas- ler ; l’aperture est elliptique et sans aucun angle marqué ; l’aviculaire, unique et latéral, est triangulaire et orienté obliquement vers l’extérieur, et porté par une petite protubérance ; l’ascopore, en forme de croissant, est situé en arrière de l’aperture et à peu de distance d’elle ; la paroi frontale est percée de nombreux por s ; Po >\ ell précise également que l’ovicelle est pourvu d’un « row of margi¬ nal areolae around the periphery ». Les seules différences avec l’original rési¬ daient donc dans l’aspect de la colonie, encroûtante au lieu d’être flabellée (à noter que de nombreuses espèces bien connues de Bryozoaires peuvent simul¬ tanément exister sous les deux formes ; c’est en particulier le cas de Fenestru- lina mutabilis , Electra pilosa, Electra verticillata ; cette différence de port n’est donc pas déterminante) ; nous n’avons pas vu, sur les ovicelles très finement granu¬ leux de notre propre colonie, les diételles mentionnées par Powell. L’ascopore fait légèrement saillie au-dessus de la paroi frontale. Peut-être pourrait-il y avoir chez les zoécies non ovicellées quatre épines le long du bord antérieur de l’aperture. Dimensions d’une loge : 365 X 265 [i, (au point de largeur maximale). Dimen¬ sions de l’aperture : hauteur, 70 p, ; largeur, 105 pi. lit. Famille Schizoporellidae Jullien, 1903 1. Schizomaoella discoidea (Busk, 1859) ? (Fig. 1) Hincks, 1880, pp. 265-266 ; Jullien et Calvet, 1903, pp. 79-80 ; Gautier, 1962, pp. 138-139. Une seule colonie de la station 1 (sur un débris de coquille). Sur chaque zoé- cie, un unique aviculaire, orienté latéralement, est situé en position assez variable en arrière de l’ouverture de la loge ; il n’affecte jamais la forme linéaire et allon¬ gée figurée par Hincks, mais est toujours petit et ovalaire. La surface de la zoécie est ornée d’assez longues granulations grossièrement alignées. S’il se confirme que l’échantillon du « Jean Charcot » est effectivement une forme devant être rattachée à Schizomavella discoidea, l’espèce a déjà été dra¬ guée dans le Golfe de Gascogne par « l’Hirondelle » (station 53, par 43°44'50" N et 5°51'45" W) à une profondeur de 135 mètres (selon la liste générale des sta¬ tions) ou 155 mètres (selon Jullien et Calvet). — 239 — Distribution de Schizomavella discoidea : Manche, Atlantique Nord, Adria¬ tique, Méditerranée. 2. Schizoporella linearis (Hassall, 1841) Hincks, 1880, pp. 247-252 ; Calvet, 1931, p. 81 ; Calvet, 1906 c, p. 418 ; Jullien et Calvet, 1903, pp. 78-79 ; Calvet, 1906 a, p. 155 ; Gautier, 1962, pp. 140-142 ; Calvet, 1896, pp. 258-259. Espèce draguée dans le Golfe de Gascogne en 1903 par la « Princesse Alice » (Calvet, 1931 : station 1463, essentiellement sur Retepora, par45°20' N et3°17' W, et station 1540 sur un test d’oursin par 47°16' N et 3°16' W) et en de nombreuses stations par « l’Hirondelle » (Jullien et Calvet, 1903, entre 46°24'42" N et 43°44'30" N, et entre 3°35'15" W et 6°34'45" W) et le « Caudan » (Calvet, 1896). Schizoporella linearis est assez fréquente dans le matériel du « Jean Charcot », sur diverses coquilles, aux stations 6, 13 et 27. A cette dernière station coha¬ bitent des colonies sans aviculaires, d’autres où toutes les zoécies sont pourvues d’un seul aviculaire (plus ou moins latéral), d’autres enfin dont toutes les loges sont munies de deux aviculaires latéraux symétriques. Nous classons cette espèce dans le genre Schizoporella et non dans Schizomavella, nous référant aux caractères distinctifs de ces deux genres énumérés par Bassler (1953). Répartition : Bassin méditerranéen, Atlantique Nord, Océan Arctique. 3. Schizoporella auriculata (Hassall, 1841) 4. Escharina vulgaris (Moll, 1803) Hincks, 1880, pp. 244-246 ; Calvet, 1906 c, pp. 417-418 ; Jullien et Calvet, 1903, p. 79 ; Calvet, 1896, p. 258 ; Gautier, 1962, pp. 158-159 ; Calvet, 1906 a, p. 159 ; non Osburn, 1953, p. 335 et pl. 38, fig. 13. Déjà draguée par le « Caudan » (Calvet, 1896) et par « l’Hirondelle » (Jul¬ lien et Calvet, 1903 : 46°24'42" N et 3°35'15" W ; 43°44'50" N et 5°51'45" W), Escharina vulgaris est une espèce assez commune sur les coquilles de la station 1, parfois encroûtante sur Porella compressa. Les aviculaires styliformes, toujours au nombre de deux, sont situés en position très latérale, près du milieu de la loge, et toujours orientés longitudinalement vers le haut. Distribution : Méditerranée, Manche, Atlantique Nord (manque dans les mers polaires). Osburn (1953) affirme trouver un ou deux aviculaires chez ses exemplaires de Californie ; la figure accompagnatrice représente un aviculaire unique situé en position latérale à la hauteur de l’aperture et orienté oblique¬ ment vers le bas et l’extérieur ; cette situation et cette orientation de l’avicu- laire sont en contradiction formelle avec les caractères observés par les auteurs chez la véritable Escharina vulgaris ; il est très vraisemblable que la forme californienne appartient à une toute autre espèce. 240 IV. Famille Hippoporinidae Bassler, 1935 1. Buffonellodes simplex (Johnston, 1847) 2. Steplianosella biaperta (Waters, 1879) ? Hincks, 1880, pp. 255-258 ; Gautier, 1962, pp. 155-157 ; Kluge, 1962, pp. 477- 478 ; Jullien et Calvet, 1903, pp. 137-138 ; Osburn, 1953, pp. 368-369 ; Calvet, 1928, p. 6. Les auteurs actuels considèrent que, sous le nom de Steplianosella biaperta, ont été réunis des Bryozoaires très différents, appartenant les uns au genre Stephanosella, d’autres, au genre Schizoporella. On y distingue, en effet, au moins trois espèces : Stephanosella biaperta (Waters, 1879), méditerranéenne, étudiée en particulier par Gautier ; Stephanosella biaperta (Michelin, 1845), et Schizoporella cornuta (Gabb et Horn, 1862), distinguées par Osburn. Par la forme de leur sinus, la présence de deux petits aviculaires ovalaires latéraux à l’opercule, la présence occasionnelle d’un grand aviculaire acéré et mobile en position médio-latérale, l’aspect de l’ovicelle, les colonies de référence conservées dans les collections de la Station Biologique de Boscoff se rappro¬ chent beaucoup de Schizoporella cornuta, ne s’en différenciant que par une paroi frontale vitreuse complètement lisse ; ce caractère fondamental permet de voir qu’il ne s’agit pas en fait d’une Schizoporella, mais effectivement d’une Stephano¬ sella. Or, il existe une quatrième espèce, Stephanosella vitrea Osburn, 1953, chez laquelle se rencontrent la totalité des caractères présentés par les colonies de Boscoff ; la similitude est encore plus frappante si l’on considère que ces exemplaires de référence se rapprochent de Stephanosella vitrea par la structure de leur opercule, bordé d’une mar g' épaisse comme chez l’espèce américaine, et que, comme chez elle, les zoécies sont de petite taille (350-425 p. environ de longueur), alors que selon Osburn Stephanosella vitrea mesure de 0,30 à 0,45 mm, Stephanosella biaperta 0,55 à 0,70 mm, et Schizoporella cornuta 0,45 à 0,55 mm. La mandibule des aviculaires latéraux peut être arrondie ou pointue chez les trois espèces ; elle est plus ou moins elliptique, parfois légèrement anguleuse chez les échantillons de Roscoff (chez lesquels d’ailleurs l’aperture est plus ou moins enfoncée suivant les colonies) l’avicellaire est bien développé. Sans oser nous prononcer définitivement sur la position des individus roscovites, ces derniers nous paraissent néanmoins être très proches de Stephanosella vitrea. Une espèce de ce groupe a été draguée par « l’Hirondelle » dans le Golfe de Gascogne et publiée sous le nom de S. biaperta, sans avoir malheureusement fait l’objet d’une description. Un unique exemplaire (mais nous n’osons pas affirmer qu’un certain nombre de colonies, trop érodées pour pouvoir être étu¬ diées, n’appartiendraient pas à la même espèce) nous a été transmis dans le matériel provenant de la station 6 du « Jean Charcot » : les loges (environ 550 p. de longueur) sont en général munies de deux petits aviculaires plus ou moins elliptiques latéraux à l’aperture ; rares et généralement abîmés, quelques grands aviculaires ont été observés ; le sinus était triangulaire (à angle plus ou moins arrondi) et profond ; bref, le schéma correspondait totalement à la figure 8 de la planche 40 de Hincks. Nous référant aux travaux d’OsBURN, nous rappro- 241 — cherons provisoirement, et en attendant qu’une étude générale du groupe à l’échelon mondial — nécessaire pour la clarification de cet ensemble d’espèces — soit entreprise, cette forme de l’espèce méditerranéenne Stephanosella « bia- perta » (Waters, 1879). V. Famille Exocheliidae BASsler, 1935 Escharoides mamillata (Wood, 1844) VI. Famille Phyllactellidae Canu et Bassler, 1917 Lagenipora lepralioides (Norman, 1868) = L. socialis Hincks, 1877 VII. Famille Adeonidae Jullien, 1903 Adeonellopsis distoma (Busk, 1859) (Fig. 7) Calvet, 1906 a, p. 156 ; Guérin-Ganivet, 1911, pp. 9-10 ; Gauthier, 1962, pp. 222- 223 ; Calvet, 1906 c, p. 408 ; Calvet, 1931, p. 112 ; Jullien et Calvet, 1903, pp. 54- 129 ; Busk, 1884, pp. 187-188. Espèce déjà connue du plateau continental depuis les récoltes de la « Vienne », par 8°50'20" W et 47°37'24" N, profondeur 200 mètres (Guérin-Ganivet), et par de nombreuses colonies trouvées en de multiples stations prospectées lors des campagnes du Prince Albert de Monaco dans l’Atlantique Nord (Jullien et Calvet, 1903 ; Calvet, 1931). Adeonellopsis distoma, dont nous avons examiné quatre fragments volumi¬ neux et ramifiés provenant du matériel du « Jean Charcot » (station 6), est une espèce remarquable par la diversité de l’ornementation de sa frontale ; dans une même colonie en effet, il n’existe pas deux loges possédant le même « crible » : la forme, le nombre et la diversité des perforations, dont nous avons représenté quelques aspects, varient considérablement d’une zoécie à une autre. Cette ornementation devient méconnaissable sur les loges âgées (bases des colonies), plus ou moins érodées, et qui prennent alors l’aspect figuré par Gué¬ rin-Ganivet. Répartition : Méditerranée ; Atlantique de la Bretagne aux Açores et Madère ; Océan Indien. VIII. Famille Crepidacanthidae Levinsen, 1909 Mastigophorella hyndmanni (Johnston, 1847) IX. Famille Mucronellidae Levinsen, 1902 1. Mucronella ventricosa (Hassall, 1841) 2. Mucronella peachi (Johnston, 1847) var. octodentata Hincks, 1880 16 — 242 — 3. Smittoidea reticulata (Macgillyvray, 1842) 4. Parasmittina trispinosa (Johnston, 1847) (fîg. 4) 5. Smittina landsborovii (Johnston, 1847) Osburn, 1953, pp. 400-401 ; Hincks, 1880, pp. 341-346 ; Gautier, 1962, pp. 190- 191 ; Kluge, 1962, pp. 424-425 ; Calvet, 1931, p. 91 ; Jullien et Calvet, 1903, pp. 98 et 148. Une seule colonie encroûtante, provenant de la station 13. Les loges péri¬ phériques, semblables à celles figurées par Hincks (planche 48, figure 9), beau¬ coup plus longues que larges et de contours presque rectangulaires, sont dispo¬ sées en files longitudinales très peu alternantes, et leurs limites (simples dépres¬ sions peu profondes et à pentes très adoucies) sont peu visibles ; la longueur de ces zoécies s’accroît progressivement vers le bord externe de la colonie. Aucun sinus n’est visible en arrière de l’aperture. Les loges centrales, agencées beaucoup plus irrégulièrement, et parfois presque aussi larges que longues, présentent un sinus entre la base de l’aperture et l’aviculaire ; chez certaines de ces loges centrales, nous avons remarqué la présence de deux épines. Dans tous les cas, la surface de la frontale est ornée de papilles irrégulières, grossière¬ ment alignées dans le sens transversal, et pourvues d’un pore plus ou moins poly¬ gonal à leur base antérieure. Espèce déjà mentionnée du Golfe de Gascogne (Jullien et Calvet, 1903 ; Calvet, 1931) dans les récoltes du Prince Albert : station 503 (47°10' N et 50°47'45" W, 1262 mètres de profondeur) ; station 42 (46°47' N et 3°52'15" W, 136 mètres de profondeur), station 57 (43°44'30" N et 6012'15" W, 242 mètres de profondeur). Répartition : serait cosmopolite, mais, en raison de la confusion existant dans ce groupe (voir à cet égard Gautier, 1962, et Osburn, 1953), tout catalogue serait hasardeux. 6. Palmicellaria skenei (Ellis et Solander, 1786) (fig. 3) 7. Porella laevis (Fleming, 1828) (fig. 5) 8. Porella compressa (Sowerby, 1806) Calvet, 1928, p. 6 ; Hincks, 1880, pp. 330-334 ; Osburn, 1953, pp. 393-394 ; Kluge, 1962, pp. 450-451. Deux colonies de cette espèce figurent dans le matériel de la station 14 ; une troisième, plus volumineuse et servant de support à six autres espèces ( Schizoporella linearis, Mucronella peachi var. octodentata, Ellipsopora flabel- laris, Pyripora catenularia, Hornera lichenoides et Lichenopora hispida), nous vient de la station 27. Répartition : Atlantique boréal, régions arctiques, apparemment circumpo¬ laire. Alaska. Porella laevis (Fleming) : a, aspect d’une loge ; b, échantillon étudié. Scrupocellaria scrupea Busk (morphologie du scutum ; schématique). Fig. 7. — Adeonellopsis distoma (Busk) : d’une loge ; B, loge marginale ; C, divers types de « cribles » (a, b, c). Grossissement 100 jx. 244 — X. Famille Reteporidae Smitt, 1867 1. Schizotheca fissa (Norman, 1864) 2. Retepora sp. Un fragment d’une Reiepora à agencement réticulé en entonnoir, dont les zoécies étaient malheureusement trop érodées pour pouvoir être déterminables, figurait dans le matériel de la station 14. XI. Famille Celleporidae Busk, 1852 1. Omalosecosa ramulosa (Linné, 1767) 2. Schismopora avicularis (Hincks, 1862) Sous-Ordre ANASCA Levinsen, 1909 I. Famille Electridae Lagaaij, 1952 Pyripora catenularia (Jameson, 1814) II. Famille Alderinidae Canu et Bassler, 1927 1. Callopora lineata (Linné, 1767) 2. Larnacius corniger (Busk, 1859) 3. Amphiblestrum flemingi (Busk, 1854) (fig. 9) 4. Capidozoum planum (Hincks, 1880) III. Famille Flustridae Smitt, 1867 Terminoflustra barleei (Busk, 1860) Bobin et Prenant, 1966, pp. 189-190 ; Kluge, 1962, p. 316. Cette espèce, dont Bobin et Prenant (1966) indiquent qu’il n’est connu aucune récolte au voisinage du littoral français, figure dans le matériel dragué par le « Jean Charcot » à la station 14, représentée par des individus tout à fait analogues à la description de Bobin et Prenant. Répartition : mers européennes boréales, Irlande, Espagne. — 246 — IV. Famille Microporidae, Hincks, 1880 1. Micropora coriacea (Johnston, 1847) (fig. 8) 2. Rosseliana rosseli (Audouin, 1826 ?) V. Famille Cellariidae Hincks, 1880 1. Cellaria sinuosa (Hassall, 1841) 2. Cellaria salicornioides (Lamouroux, 1816) 3. Cellaria salicornia (Pallas, 1766} VI. Famille Scrupocellariioae Levinsen, 1909 Scrupocellaria scrupea Busk, 1852 (fig. 6) VII. Famille Cribrilinidae Hincks, 1880 1. Cribrilina punctata (Hassall, 1841) 2. Figularia figularis (Johnston, 1847) 3. Colletosia radiata (Moll, 1803) Bobin et Prenant, 1966, pp. 589-594; Calvet, 1906 a, p. 155; Calvet, 1928, p. 5 ; Marcus, 1937, pp. 73-76 ; Osburn, 1953, pp. 187-188 ; Gautier, 1962, pp. 109- 111 ; Calvet, 1906 c, p. 398 ? ; Calvet, 1931, pp. 75-76 ? ; Jullien et Calvet, 1903, pp. 48 et 127 ? ; Buge, 1957, pp. 206-207 ; Calvet, 1896, pp. 356-357. Les rencontres de Colletosia radiata sur les fonds du Golfe de Gascogne par le « Caudan » et « l’Hirondelle » sont nombreuses. Cette espèce, confondue par les anciens auteurs avec Colletosia innominata en compagnie de laquelle elle se rencontre très souvent, a été avec certitude draguée par le « Jean Charcot » dans les stations 1 (peu commun), 3 et 7 (abondant) et 14 (une colonie). Six épines étaient visibles autour de l’aperture, les pores ronds, les côtes au nombre moyen de 16 ; généralement, l’umbo était peu marqué. Répartition : Bassin méditerranéen, Atlantique tempéré boréal européen et américain, Manche, mer Rouge, Océan Indien, Australie, littoral pacifique américain. 4. Colletosia innominata subsp. bifida subsp. (Fig. 12) nov. Quelques colonies d’une Colletosia qui nous paraît inédite ont été draguées, adhérentes à des coquilles de Lamellibranches, lors de la mission du « Jean — 247 — Charcot » (station 1). Il n’est pas à exclure qu’une colonie érodée de la station 6 appartienne aussi à cette espèce. Description. — Longueur moyenne d’une loge : 330 jr. Largeur égale de 1/2 aux 4/5 de la longueur de la zoécie. Zoarium encroûtant, formé de loges ovalaires, à disposition plus ou moins rayonnante. Paroi épaisse. Frontale 7-9 costules hautes et crénelées, à épe¬ rons aigus, très élevées avec de fines et assez longues épines (notamment à leur extré¬ mité périphérique), et convergeant vers la ligne axiale. Pores des sillons intercostu- laires de taille assez réduite, parfois arrondis, mais très généralement ovalaires et allongés dans un sens perpendiculaire aux costules. Orifice semi-circulaire entouré par une lèvre épaisse. Lèvre distale ornée de quatre ou cinq épines bifides (il arrive occasionnellement que l’une ou deux de ces épines soit simple, en particulier dans le cas de loges périphériques), s’élargissant parfois en palme bifurquée. Postéro-latérale- ment à l’aperture, au niveau du départ des premières costules, est visible une soie vibraculoïde comparable à celle que l’on rencontre chez Colletosia innominata. Ovicelle globuleux, volumineux, pourvu d’irrégularités et souvent couronné à sa partie apicale d’un petit aviculaire comparable à celui qui existe chez certaines colo¬ nies de Cribrilina punctata. Il existe en arrière de l’aperture un orifice de forme allon¬ gée transversalement, un peu plus volumineux que les quelques pores parfois visibles derrière lui. Zoécie pourvue de neuf diételles. Nous n’avons pas vu d’aviculaires, ni en position interzoéciale, ni implantés sur les loges elles-mêmes. Chez les zoécies ovi- cellées, quatre épines seulement sont visibles ; les plus apicales, inclinées, longent fidèlement le bord de l’aperture. L’aspect des zoécies considérées à un faible grossisse¬ ment correspond à celui de Colletosia innominata figuré sur la planche de Lagaaij (1952). Discussion. — Le tableau des Cribrilinidés de Bobin et Prenant nous conduit directement aux genres Colletosia et Cribrilina ; nous classons notre espèce du « Jean Charcot » parmi les Colletosia en raison du grand développement des costules, de l’absence des aviculaires latéraux et de la non perforation de l’ovi- celle ; chez Colletosia, dans les colonies entières, les aviculaires (interzoéciaux) peuvent être (Lagaaij, 1952) présents ou absents, et plus précisément chez C. radiata et chez C. innominata (selon Bobin et Prenant). Cette forme se différencie de la Colletosia innominata typique par la forme de ses épines (lon¬ gues et dressées chez C. innominata) et la réduction du pore allongé transversa¬ lement situé en arrière de l’aperture, remplacé ici par plusieurs petites perfora¬ tions pratiquement circulaires. Le fait que les épines ne soient pas de type simple, mais ramifiées, suggère immédiatement un rapprochement avec Cribrilina alcicornis Jullien, 1882 ; cependant, chez cette dernière espèce (de plus grande taille) les aviculaires laté¬ raux sont très abondants, les épines forment des palmes beaucoup plus déve¬ loppées que chez les animaux du « Jean Charcot », les costules sont beaucoup plus nombreuses, et enfin l’ovicelle est d’une taille plus réduite, d’une forme différente, et sans aviculaire apical. L’examen des échantillons de référence de Cribrilina alcicornis conservés dans les collections du Laboratoire de Bio¬ logie des Invertébrés Marins du Muséum national d’ Histoire naturelle nous a permis de confirmer la réalité de ces différences. D’ailleurs, l’animal du « Jean Charcot » est une Colletosia, tandis que l’espèce draguée par le « Travailleur » appartient typiquement au genre Cribrilina. Une autre espèce possède, autour de l’orifice, des épines d’un type complexe : il s’agit de Cribrilina spitzbergensis Kluge, 1962, mais les épines sont ici rempla¬ cées par des lamelles sessiles qui n’ont rien de commun avec les formations existant chez les individus du « Jean Charcot ». — 248 — La clé dichotomique des Cribrilinidés proposée par Osburn (1953) conduirait, si la forme du « Jean Charcot » était dépourvue de diételles, à la déterminer comme étant une Reginella. Reginella furcata (Hincks, 1884) rappelle par cer¬ tains côtés notre forme : 6-8 paires de costules, ovicelle aussi long que large et volumineux, présence d’une paire d’épines bifides sur les côtés de l’aperture. Toutefois la présence des diételles exclut l’appartenance à ce genre. Reginella furcata, d’autre part, n’a qu’une seule paire d’épines. .. Il existe également des épines bifurquées chez Membraniporella bifurcata Powell, 1967, espèce très différente par ailleurs. Un certain nombre de genres fossiles ( Steginopora , Ubagshia) d’une autre famille de Cribrimorphes (Pelma- toporidae) peuvent également présenter des épines ramifiées ; mais, de nom¬ breux autres caractères, portant en particulier sur le nombre des épines et leur situation, les ovicelles et les aviculaires, les éloignent considérablement (voir Jullien, 1886, et Bassleh, 1953). Diagnose : Colletosia à zoécies de taille relativement réduite, à costules hautes et créne¬ lées et au nombre d’une huitaine, à 4-5 épines bifides autour de l’aperture ; pas d’aviculaires latéraux ni interzoéciaux ; parfois, un aviculaire à l’apex de l’ovicelle. Ovicelle globuleux. Remarque : Waters (1923) précise que chez Colletosia innominata « the primary has 11 spines, a large one at the proximal border bifurcates ». Ce caractère de l’ances- trula confirme la parenté de la forme draguée par le « Jean Charcot » et de l’espèce de Moll. Ordre CTENOSTOMATA Busk, 1852 Famille Alcyonidiidae Johnston, 1849 Alcyonidium mytili Dalyell, 1849 Bobin et Prenant, 1956, pp. 216-219 ; Hincks, 1880, pp. 498-500 ; Eciialier et Prenant, 1950. Une colonie encroûtante dans la concavité d’une coquille de Lamellibranche provenant de la station 1. La morphologie du tube digestif ne permet aucune confusion avec Alcyonidium polyoum. Répartition. — « Les indications de localités données pour A. mytili par la plupart des auteurs sont à revoir et restent douteuses, en raison de confusions certainement faites avec A. polyoum (Bobin et Prenant, 1956). Dans le Bassin d’Arcachon (d’HoNDT, 1968, inédit), cette espèce est encroûtante sur les coquil¬ les de Mytilus draguées dans le fond des chenaux, tandis qu’ Alcyonidium polyoum enveloppe la base des Fucus vesiculosus et recouvre la face inférieure des blocs de pierre de la station « La Vigne » ; les deux espèces cohabitent à T Ile aux Oiseaux, dans le fond des cuvettes permanentes creusées sous les cabanes sur pilotis, la — 249 première sur les coquilles, la seconde est encroûtante en masses charnues sur la face inférieure des tuiles immergées. Espèce également connue de la Baie de Morlaix (Bobin et Prenant ; Echalier et Prenant). Peut-être faut-il prendre en considération les références de Jullien et Cal- vet (1903, p. 121) mentionnant la présence de cette espèce (sur une coquille d ’Anomia) par 155 mètres de profondeur à la station 46 (46°24'42" N et 3°35'15" W) des campagnes de « l’Hirondelle ». La référence de Calvet (1931, p. 11 : Spitzberg) est moins certaine. Ordre CYCLOSTOMATA Busk, 1852 Sous-ordre TUBULIPORINA Milne-Edwars, 1838 I. Famille Terviidae Canu et Bassler, 1920 Tervia irregularis (Meneghini, 1844) Jullien, 1882, p. 501 ; Calvet, 1906 c, p. 472 ; Jullien et Calvet, 1903, pp. 114- 115 ; Calvet, 1931, p. 29 ; Calvet, 1896, pp. 265-266 ; Waters, 1922, pp. 5-7. Espèce déjà récoltée par le « Travailleur » (Jullien, 1882 ; Calvet, 1906) lors des dragages 40 (392 mètres de profondeur, par 44°5' N et 9°35' W) et 4 (2651 mètres de profondeur), ainsi que par « l’Hirondelle » et les navires succes¬ sifs du Prince Albert de Monaco en de très nombreux points du Golfe de Gas¬ cogne (Jullien et Calvet) et par le « Caudan » (Calvet, 1896). Selon Calvet (1931), Tervia irregularis ne remonte pas au-delà du 45° degré de latitude Nord ; les récoltes du banc de la Chapelle contribuent à déplacer légèrement cette limite arbitraire vers le nord. L’espèce a été draguée par le « Jean Charcot » en deux points : station 14 (un court fragment) et station 27 (quelques débris de colonies) ; ces individus sont tout à fait semblables au « type » de Tervia folini Jullien, 1882 (rapporté ensuite à T ervia irregularis), provenant de la campagne de 1880 du « Travailleur », et conservé dans les col¬ lections du Muséum national d’ Histoire naturelle de Paris. Répartition : Méditerranée, Adriatique, Golfe de Gascogne, Atlantique tem¬ péré boréal, Açores, Australie, Océan Indien. IL Famille Entalophoridae Reuss, 1869 1. Mecynoecia proboscidea (Milne-Edwards, 1838) 2. Entalophora (?) sp. (Fig. 10) Fixée par sa base sur une coquille, une Entalophoridae que nous n’avons pas pu déterminer a été observée dans le matériel de la station 6. Le zoarium est divisé dichotomiquement en deux branches, dressées très obliquement par rapport au substrat. 250 — Les loges, non réunies en faisceaux, et au nombre de deux-trois rangées dans le sens transversal sur le tronc initial adhérent, sont souvent alignées jusqu’à six rangées sur les ramifications érigées. Agencées parallèlement à l’axe de la ramification et ponctuées sur leur partie rampante, les zoécies se dressent ensuite en prenant un aspect régulièrement strié, dessinant des anneaux successifs, se poursuivant jusqu’à l’orifice. Les loges marginales s’incurvent de plus en plus vers l’extérieur, et celles des rangées les plus périphériques sont très nettement divergentes. Les extrémités des deux ramifications sont élargies, dilatées, et les zoécies (courtes à ce niveau) y sont rangées d’une manière presque concen¬ trique sur plusieurs verticilles. L’une de ces extrémités, claviforme, supporte une ooécie symétrique surimposée, semblant dévier les tubes qui l’entourent et paraissant présenter deux petits oecistomes circulaires légèrement saillants, l’un axial et postérieur, l’autre plus antérieur et légèrement décalé latérale¬ ment. La morphologie du zoarium, la présence de zoécies sur toute la périphérie des ramifications, la forme et l’agencement de l’ooécie justifient la place de cette espèce dans la famille Entalophoridae. La comparaison des caractères géné¬ riques distinctifs nous conduit au genre Entalophora, mais nous n’avons pas pu la rattacher à une espèce déterminée. III. Famille Tubuliporidae Johnston, 1838 1. Proboscina major (Johnston, 1847) 2. Idmonea atlantica Forbes, 1847 Sous-ordre CANCELLATA Gregory, 1896 Famille Horneridae Gregory, 1899 Hornera lichenoides (Linné, 1767) Sous-ordre RECTANGULATA Waters, 1887 Famille Lichenoporidae Smitt, 1866 Lichenopora hispida (Fleming, 1826) Fig. 11. — Crisia (?) sp. : fragment ovicellé du zoarium ; b, disposition des zoécies en vue latérale. Fig. 12. — Colletosia innominata (Couch) bifida subsp. nov. : a, zoécies ; b, soies ; c, aspect des épines. Grossissement 100 ijl. — 252 — Sous-ordre ARTICULAT A Busk, 1859 Famille Crisiidae Johnston, 1847 1. Crisia aculeata Hassall, 1841 2. Crisia (?) sp. (Fig. 11) La description des Crisiidae fait actuellement appel à l’expression d’une formule, tenant compte du nombre de zoécies par entre-nœud, de la position des ooécies et du mode de ramification (Harmer, 1891 et 1915 ; Marcus, 1937 ; Kluge, 1962 ; Harmelin, 1968). Nous nous inspirerons, en les modifiant quelque peu, des principes énoncés par ces auteurs pour l’établissement de la termino¬ logie suivante : a) le contenu d’une parenthèse symbolisera un entre-nœud (...) ; b) le sigle Ov représentera une ooécie ; c) la lettre Z précédée d’un chiffre indiquera le nombre de zoécies de l’entre-nœud ; la lettre G ou D précédant ce chiffre signifiera que, l’entre-nœud étant vu par la face frontale, il débute respectivement par une loge située à gauche ou à droite ; d ) le signe B indiquera le départ d’une ramification. Il sera suivi d’un exposant indiquant, à partir de la base de l’entre-nœud, la zoécie qui est à l’origine de cette ramification. Les lettres G et D indiquent respectivement que cette ramification part vers la gauche ou la droite de la colonie ; e) le nombre des zoécies de l’entre-nœud stérile est indiqué en tête de la parenthèse par un seul terme : par exemple, 7 z = 7 zoécies dans un entre-nœud stérile. Si la paren¬ thèse contient deux fois la lettre Z précédée d’un chiffre : — ou bien ces deux symboles sont séparés par le sigle Ov : ils indiquent respective¬ ment le nombre des zoécies précédant et suivant l’ooécie ; par exemple, 6 z -f- Ov + 4 z = 6 zoécies avant l’ooécie, et 4 zoécies après. — ou bien la parenthèse ne contient pas le sigle Ov, et l’on trouve un symbole tel que (1 z -f- 1 z + 1 z) : il signifie que les zoécies au nombre de 3 ici sont situées dans le prolongement l’une de l’autre. f) une flèche —> indiquera une bifurcation ; g) Le signe -f- servira à séparer les différents symboles. Ces conventions étant posées, l’un des exemplaires les mieux conservés de l’espèce décrite ci-après aura donc la formule suivante : (1 z + 1 z) -f (D2 z) + (D 3z + G B 3) + (G 7z ? + G B 3) + (G lOz -b GB 9) + (G 13 z + D B 3) + (D 6 z + Ov + 4 z ? + D B 5) + ? ? (G 6 z ?) Dans quatre stations, 6 (assez abondant), 27 (quelques rameaux), 7 et 28 (un fragment), nous avons trouvé fixé sur des supports divers un certain nombre d’échantillons d’une Crisiidae dont la plupart des colonies était brisée. — 253 — Description : le premier entre-nœud est formé de zoécies implantées dans le prolongement l’une de l’autre ; le deuxième entre-nœud est formé de deux loges, et le troisième de trois ; les rameaux latéraux partent assez bas, généra¬ lement sur la troisième ou la cinquième zoécie ; une ramification part en-dessous d’une ooécie ; les entre-nœuds, très courts à la base de la colonie, peuvent grou¬ per près d’une quinzaine de zoécies dès le sixième entre-nœud. Les entre-nœuds sont larges, puisque l’on peut compter jusqu’à cinq zoécies dans le sens de la largeur. Les zoécies sont très nettement recourbées vers la face frontale et libres à leur extrémité, comme le sont celles de Crisia eburneo- denticulata. A l’extrémité de chaque entre-nœud on trouve toujours quatre zoécies, et c’est sur l’une des deux du centre, plus courtes que les deux périphé¬ riques, que s’implantera l’entre-nœud suivant en cas de bourgeonnement suc¬ cessif. Les nœuds sont de couleur orangée. L’ooécie est globuleuse, bombée, légèrement plus longue que large ; sa partie supérieure est nettement aplatie, et séparée du reste du corps de cette loge par une carène peu saillante. Nous avons distingué au sommet un pore ovalaire, mais ne pouvons pas affirmer qu’il n’ait pas été autrefois surmonté d’un péristome, maintenant brisé. C’est donc sur la base de ces documents que nous avons tenté de déterminer l’espèce du « Jean Charcot ». La Crisia sigmoidea Waters, 1916, rappelle beaucoup la forme étudiée ; en effet, la morphologie de l’ooécie est la même, le début des premières ramifica¬ tions comparable, la courbure des zoécies semblable, ainsi que la coloration des nœuds. Un rapprochement serait peut-être aussi à faire avec la forme de Crisia fistulosa Relier, 1867, figurée et décrite par Busk (1852). La Crisevia pseudosolena décrite en 1937 par Marcus présente plusieurs points communs avec notre espèce atlantique. La morphologie externe de l’ooé- cie est presque la même, la forme des zoécies normales sensiblement identique, enfin le mode d’agencement et la formule de la disposition des loges sont assez affines. S’il se confirme qu’il n’existe pas d’oecistome chez l’animal du « Jean Charcot », la ressemblance n’en sera que plus accentuée. Le genre Crisevia avait été créé en raison de l’existence d’une niche calcaire interne à l’ooécie, et que nous n’avons pu mettre en évidence en considérant par sa partie apicale l’ooécie ouverte à son sommet. L’espèce-type, C. pseudosolena, est un animal caracté¬ risé entre autres par la présence d’un grand nombre de rhizoïdes, ce qui semble être bien le cas de nos échantillons. Muséum national d Histoire naturelle , Laboratoire de Biologie des Invertébrés marins Résumé Inventaire des 53 espèces de Bryozoaires Ectoprocles draguées en décembre 1968 dans l’Océan Atlantique par la mission du « Jean Charcot ». Un certain nombre d’entre elles ne figuraient pas encore dans les listes faunistiques de cette région, n’étant parfois connues que de biotopes très éloignés du Golfe de Gascogne. Description de Colletosia innominata subsp. bifida subsp. nov. — 254 Zusammenfassung Verzeichnis der 53 Arten von Polyzoa Ectoprocta, die im Dezember 1968 wâhrend der « Jean Charcot » ’s Unternehmung im atlantischen Meer gebaggert würden. Allerlei Arten waren noch nicht in die faunitischen Listen dieses Gegend ; manchmal waren sie nur von Biotopen fern von biskayischen Meerbusen gekannt. Beschreibung von Colletosia innominata subsp. bifida subsp. nov. Abstract Récapitulation of the 53 species of Ectoprocta Bryozoa dredged in december 1968 by the mission of « Jean Charcot » in the Atlantic Océan. A nuinber of these species are not still in the register of fauna of the région, sometimes only known from biotops very near of French coasts. Description of Colletosia innominata subsp. bifida subsp. nov. BIBLIOGRAPHIE Bassler, R. S., 1953. — Bryozoa. In : Treatise on Invertebrate Palaeontology, G, 13, pp. 1-253. Bobin, G., et M. Prenant, 1956. — -Bryozoaires. I. Faune de France, 60, pp. 1-398. — 1966. — - Id. II. Faune de Fiance, 68, pp. 1-647. Buge, E., 1957. — Les Bryozoaires du Néogène de l’Ouest de la France et leur signi¬ fication stratigraphique et paléobiologique. Mém. Mus. Hist. nat., Paris C, 6, pp. 1-435. Busk, G., 1852-1875. — Catalogue of the Marine Polyzoa in the British Muséum. Parts. 1, 2 et 3. — 1884-1886. — Report on the Polyzoa collected by H. M. S. Challenger during the years 1873-1876. Vol. 1 et 2. 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POLYMORPHISME ET AFFINITÉS DE FENESTRULINA MUTABILIS ( HASTINGS , 1932 ) ( Bryozoaire Chilostome ) Par Jean-Loup d’HONDT et Louis REDIER Le Bryozoaire Chilostome Microporellidé Fenestrulina mutabilis (Hastings, 1932) a maintes fois depuis sa découverte suscité l’intérêt des auteurs. L’aspect très polymorphe de son zoarium, tantôt encroûtant, tantôt lamellaire foliacé, tantôt flustroïde, la morphologie plus ou moins variable de ses zoécies se sont souvent révélés déroutants. Par ailleurs, un certain nombre d’analogies avec Fenestrulina malusii (Audouin, 1826) ont été la source de multiples confu¬ sions. La découverte par l’un d’entre nous de deux colonies flustroïdes de Fenestru¬ lina mutabilis dans le matériel dragué dans la baie de Jameson (Jan Mayen) lors de la Campagne de 1929 du « Pourquoi-Pas ? » (15.8.1929, dragage 8) nous a incités à reconsidérer les questions de la variation intraspécifique chez ce Microporellidé, et de ses rapports avec d’autres espèces actuelles et fossiles appartenant à cette même famille. Nous adressons nos très sincères remercie¬ ments à M. E. Buge du Laboratoire de Paléontologie du Muséum national d’Histoire naturelle, et à Miss P. Cook du British Muséum. L’échantillon-type de Fenestrulina mutabilis diffère (selon Hastings, 1932) par Tin certain nombre de points que nous réunirons pour plus de commodité dans le tableau 1. Tableau I Caractères F. mutabilis F. malusii Zoarium lamellaire avec aspect flus- tré encroûtant Longueur zoéciale L largeur zoéciale 1 L très supérieur à 1 L — légèrement supérieur à 1 Disposition des pores de la paroi frontale Large zone non perforée autour de l’ascopore ; pores plus ou moins marginaux Pores uniformément répar¬ tis ; une zone sans pores en arrière de l’ascopore 17 — 258 — Autres différences : — orifice de la loge plus allongé par rapport à sa largeur chez F. mutabilis que chez F. malusii ; — chez F. mutabilis, l’opercule se prolonge de chaque côté vers l’arrière par une petite indentation ; - — la plupart des chambres à pores présentes chez F. malusii sont remplacées chez F. mutabilis par des rosaces multiporées, chacune occupant la zone ovale et allongée de la cloison latérale ou distale contre laquelle se trouve la chambre à pores chez F. malusii (disposition de ces chambres : une distale, et une sur la partie distale de chacune des deux cloisons latérales). En plus de ces caractères, il sera nécessaire de faire les remarques suivantes : — tout comme Fenestrulina malusii, F. mutabilis possède un ascopore en croissant situé un peu en avant du milieu de la zoécie ; — Hastings souligne en outre qu’ « il peut y avoir » chez son espèce de deux à quatre épines sur la lisière de l’orifice, qu’il peut exister peu fréquemment des chambres à radicelles à l’angle formé par les cloisons de base et latérales, et que la cloison de base présente une zone ovale, non calcifiée et de dimensions variables dans sa partie distale ; — enfin, l’exemplaire oiiginal de F. mutabilis est unilammellaire. De nombreux caractères permettent donc de différencier les deux espèces. Les deux colonies draguées par le « Pourquoi-Pas ? » et que nous décrirons maintenant correspondent à la diagnose de F. mutabilis. I. — Description des exemplaires du « Pourquoi-pas ? » 1. Zoarium Zoarium blanc jaunâtre, aplati, bilaminaire, zoécies alternantes d’une couche à l’autre, formant des colonies érigées flustromorphes d’une dizaine de centi¬ mètres de hauteur, ramifiées dichotomiquement, souples, laciniées en languettes assez étroites (une dizaine de loges dans le sens transversal) s’élargissant à leur extrémité. Colonie fixée à sa base par un étroit pédoncule sur un support plus rigide qu’elle recouvre alors partiellement d’une couche unilaminaire. 2. Morphologie génér le Zoécies alternantes, sans aviculaires ni épines distales, séparées par des val¬ lées profondément marquées et ne se touchant qu’en profondeur. Paroi frontale perforée de nombreuses rangées de pores « étoilés » sensiblement circulaires, reliés par de fins sillons et uniformément répartis. Une seule rangée de pores, plus allongés dans le sens axial que les pores précédents, est comprise entre l’aperture et le bord antérieur de la loge. Ascopore en forme de croissant de 26- 28 p. de longueur, situé juste en avant du milieu de la zoécie, entouré d’une zone non perforée dessinant une couronne autour de lui, limité par une lèvre discrète formée par un léger bourrelet, et souvent porté par un très modes ’c bombement de la frontale. Dimensions de l’aperture : longueur 270 fi, hauteur 165 fi. — 259 Aperture donc plus large que haute, et entourée d’une marge légèrement suré¬ levée. Trois types morphologiques de zoécies sont à considérer : a) Zoécies du limbe : zoécies losangiques (tronquées à leur extrémité) ou rectangulaires, d’environ 1,2 à 1,4 mm de long sur 0,5 mm de largeur maximale ; de 10 à 12 loges par rangée dans le sens transversal, une vingtaine dans le sens longitudinal (allongées suivant une direction antéro-postérieure le long des parois, et désordonnées dans la partie centrale de la zoécie). Bord de la colonie constitué par des zoécies plus allongées et plus rectangulaires. b) Jeunes zoécies du bord terminal du limbe : pores moins nombreux et plus régulièrement disposés, semblant rayonner à partir de l’ascopore. c) Zoécies de la partie encroûtante : plus larges que longues. N. B. : Les zoécies du pédoncule de fixation sont intermédiaires entre les types décrits ci-dessus aux paragraphes a et c. 3. Opercule : ovicelle L’ovicelle, lorsqu’il est bien développé, est hyperstomial, presque sphérique, et fermé par l’opercule ; les jeunes ovicelles apparaissent comme des masses translucides, peu saillantes, et finement réticulées. L’opercule, presque semi- circulaire, mais plus large que haut, présente un sclérite très marqué le long de son bord arrondi, et surtout le long de la région proximale postérieure ; il porte latéralement un petit processus saillant à angle droit vers l’intérieur ; chacune des deux extrémités postérieures du sclérite est munie d’une petite pointe la prolongeant vers l’arrière. Fig. 1-2. — Fenestrulina mutabilis (Jan Mayen). 1, jeune ovicelle (x 65) ; 2, ovicelle adulte (X 45). 260 — 4. Rosaces, zones ovales, chambres radiculaires et à pures Nous n’avons pas vu la zone ovale non calcifiée signalée par les auteurs sur la face basale de la zoécie ; les chambres radiculaires sont rares (nous n’en avons vu qu’une seule sur la vingtaine de zoécies ouvertes). Il ne semble pas y avoir de chambres à pores ; elles sont remplacées par des rosaces perforées, au nombre de trois : une distale et une sur chaque paroi latérale (une zoécie a présenté deux rosaces sur la même paroi). II. — Autres formes décrites de Fenestrulina mutabilis Les auteurs ont rattaché à Fenestrulina mutabilis, ou très rapproché de cette dernière, un certain nombre de formes apparentées. Nous réunirons dans un même tableau que nous discuterons et interpréterons ensuite, toutes les formes et espèces très proches de celle que nous venons de décrire (tableau II). Chez toutes ces formes différentes, la morphologie des pores, lorsqu’elle a été précisée, est étoilée ; ces pores sont parfois mentionnés comme étant reliés par de fines sutures sinueuses délimitant un certain nombre de plaques allon¬ gées ; une suture axiale, plus nette chez les jeunes loges, parcourt la zoécie de l’ascopore à la partie postérieure (Harmer). Les zoécies sont toujours alter¬ nantes. Les pores sont de taille variable : petits chez l’exemplaire du « Pourquoi- Pas ? » et la forme originale, ils sont nettement plus gros chez l’exemplaire de Darwin et Busk (1854) et celui de Redier (1966), qui rappelle la morpholo¬ gie générale de Fenestrulina reticulata Powell, 1967 (cette espèce offre d’ailleurs, selon son descripteur, quelques affinités avec l’holotype de F. mutabilis, mais s’en écarte par de nombreux caractères), qui présente en effet de gros pores assez serrés sur la plus grande partie de la frontale, sauf en une zone située derrière l’ascopore (le sclérite de l’opercule y est dépourvu de processus saillant ; l’orifice de la loge est proportionnellement très allongé dans le sens de la hau¬ teur, et muni de 3-5 épines ; les zoécies hexagonales sont séparées par de pro¬ fondes dépressions, et leur frontale est ornée d’un mucron saillant où se trouve l’ascopore). Il ressort de la lecture du tableau et des observations précédentes que, si un certain nombre de formes sont étroitement apparentées, les particularités d’autres les écartent trop de l’ensemble des caractères communs aux autres types pour que l’on puisse les laisser au sein de la même espèce. C’est en effet le cas de la forme de Darwin figurée par Busk (1854) chez laquelle, même chez des zoécies ovicellées, les pores ne colonisent qu’une faible partie de la surface de la frontale ; cette forme est donc à séparer de Fenestrulina mutabilis, bien que la forme de la zoécie et l’agencement de la colonie soient très proches de ceux de l’espèce de Hastings ; en l’absence de documents sur les chambres radiculaires, rosaces et zones non calcifiées, nous nous abstiendrons de prendre une position sur la situation systématique de cette espèce. De même, la forme de Darwin des Falklands, sans chambres à radicelles, sans rosaces ni chambres à pores, et à zone non perforée uniquement en arrière de l’ascopore, est sans nul doute à rapprocher de Fenestrulina malusii. Si nous considérons successivement les différentes autres formes, nous obser¬ vons un passage progressif du zoarium encroûtant au zoarium flustomorphe, Tableau II Longueur Présence Auteur Date Localité Aspect Nombre de largeur de la L Zone Chambre à pores ou P : plaque perforée Aspect d une zone Répartition du couches de ovale à des sans pores des pores Épines zoarium zoécies zoécie y basale radicelles loges autour de l’ascopore frontaux Hastings 1932 Grande- Barrière (Port Denison) lamellaire 1 L : 2 à 3 1 + + P en relief + uniforme parfois 2-4 Hastings 1932 Autres encroûtant 1 ou 2 L T : 2 à 3 2 types c uniforme stations + ou — 1 australiennes Hashwell 1881 1 L très >• 1 4- + uniforme Livingstone 1926 Grande- délicatement 1 L légèrement Barrière foliacé } ; : 2 a 3 bombées (Ellison (à l’œil nu, Reef) pris pour une Flustra ) Thornely 1912 Océan Indien encroûtant 1 L > 1 uniforme Darwin (a) 2 non publié Falkland « vague- 1 + — uniforme (cf. Has- ment en- mais petite TINGS 1932) croûtant » zone sans pores der¬ rière l’asco- Darwin (b) publié par pore Terre encroûtant 1 L très > 1 + paraissent latéraux Busk (1894) de Feu aplaties H ARMER 1957 Japon « libre » 1 L très > 1 + uniforme + Redier 1966 Nouvelle- Calédonie encroûtant 1 L > 1 en relief + uniforme — D’Hondt et 1969 Jan Mayen très 2 L très > 1 + P aplaties + uniforme _ Redier flustroïde (sauf zoé¬ cies basales où 1 > L) 1. Selon Hastings, la plupart des zoécies possédant une zone ovale n’ont pas de chambres à pores ; si la zone ovale manque, une ou plusieurs chambres à pores sont présentes. 2. La forme de Darwin (a) possède, selon Hastings, un orifice considérablement plus long que F. malusii (cf. F. mutabilis ), mais ne présente pas le sclérite operculaire saillant à angle droit existant chez F. mutabilis et F. malusii. 262 — et peut-être également un passage progressif de la forme unilamellaire à la forme bilamellaire ; l’absence de la zone non calcifiée basale est l’apanage des formes bilamellaires ; les chambres à radicelles sont signalées par les auteurs comme étant un caractère inconstant ; la présence ou l’absence d’épines ne semble pas non plus devoir être un caractère déterminant (d’ailleurs, des épines brisées à leur base sont assez souvent difficiles à discerner !) ; nous avons déjà parlé plus haut des variations relatives des deux dimensions de la zoécie ; selon Hastings, les rosaces et chambres perforées peuvent coexister ; enfin, parmi les colonies dont l’aspect des loges a été décrit, les formes encroûtantes ont des loges en relief, la forme flustromorphe, le zoarium plus aplati. 11 se dégage donc de la comparaison et de la discussion des rapports précédents un schéma général, une vue globale des caractères et de l’intervalle de variabilité intraspé- cifique. A la lumière des documents précédents, nous pouvons donc essayer de donner une description complète de l’espèce Fenestrulina mutabilis, en tenant compte des variations relatives d’un type zoarial et zoécial à l’autre. III. Nouvelle description de Fenestrulina mutabilis 1. Zoarium Zoarium blanc ou jaunâtre, comportant une partie basale encroûtante plus ou moins développée, pouvant se prolonger par un limbe laminaire, flustroïde ou flustromorphe, qui est relié à cette base par une zone de fixation pouvant se réduire à un pédoncule de fixation plus ou moins étroit. Limbe plus ou moins digité ou foliacé, peut-être en relation avec les conditions écologiques du biotope (turbulence ?). Il ne semble pas, en dépit de l’indigence des observations écolo¬ giques réalisées par les auteurs, qu’il faille accorder une importance au facteur de la latitude ; la température de l’eau intervient peut-être dans la morpholo¬ gie du zoarium, mais une expérimentation s’avérerait ici nécessaire. Colonies encroûtantes ou lamellaires toujours à une seule couche de zoécies. Colonies flustroïdes à deux couches de zoécies facilement séparables (et pou¬ vant emprisonner entre elles des spiculés d’éponges ; la forme flustroïde n’est peut-être à l’origine qu’une superposition accidentelle de deux couches unila- mellaires, de part et d’autre d’un substrat commun organique ou non, ultérieu¬ rement résorbé). Colonies flustromorphes bilamellaires, à deux couches de zoé¬ cies très cohérentes par leurs parties basales et inséparables, et entrant en continuité l’une avec l’autre par des loges latérales de morphologie légèrement différente. La plupart des problèmes posés par l’édification de cette structure uni- ou bilamellaire ne pourront sans doute être résolus que par une étude génétique de populations, de la fixité des caractères ou, au contraire, de l’adaptation éco¬ logique en fonction de la nature du milieu. 2. Morphologie zoéciale Zoécies aplaties chez les formes bilamellaires, en relief chez les formes encroû¬ tantes, et paraissant également plates chez les formes unilamellaires foliacées. Polygonales, souvent très allongées, rectangulaires ou losangiques (tronquées à leur extrémité) dans les parties libres, les loges sont plus larges que longues — 263 — sur les parties encroûtantes ; les loges du pédoncule de fixation ont une morpholo¬ gie intermédiaire entre ces deux types, la transition s’effectuant très rapidement. Dimensions des loges : dans les parties foliacées 1,2-1, 4 mm X 0,5 mm ; dans les parties encroûtantes : 0,65-0,90 X 0,4 mm. Zoécies du bord du limbe plus allongées et rectangulaires. Les loges encroûtantes d’une colonie partiellement flustromorphe sont moins saillantes que les loges d’une colonie uniquement encroûtante. Fig. 3. — Fenestrulina mutabilis (Jan Mayen) : opercule (X 315). Zoécies alternant régulièrement, parfois avec 3-5 épines distales, séparées par des dépressions accentuées. Frontale semblant constituée de nombreuses pla¬ ques réunies par de fines sutures courant d’un pore frontal à l’autre. Pores frontaux étoilés, de taille et de nombre très variable suivant la provenance de l’échantillon, et uniformément répartis sur la surface, à l’exception d’une zone circulaire autour de l’ascopore. Une seule rangée de pores entre l’aperture et le bord antérieur de la loge. Aperture presque semi-circulaire, mais plus large que haute, bordée par une marge formant un léger bourrelet périphérique, fermée par un opercule de même forme ; opercule bordé par un sclérite épaissi le long du bord arrondi, notamment dans la région proximale qui porte en particulier un petit processus saillant vers l’intérieur à angle droit, et s’achevant à l’arrière de chaque côté par une petite pointe. Ovicelle non poré fermé par l’opercule. Translucide et réticulé lorsqu’il com¬ mence à se former, il apparaît comme hémisphérique lorsque son développement est achevé. Chez les formes encroûtantes et unilamellaires, il existe souvent une zone non calcifiée sur la partie antérieure de la face basale. Cette zone est absente des zoécies des formes bilamellaires. Il peut exister, de chaque côté de la paroi basale, au contact de la face latérale, une chambre d’où peut sortir une radicelle, chambre séparée de la cavité principale par une cloison oblique ; ces chambres ne sont présentes, au plus, que chez quelques zoécies d’une colonie donnée. Chaque zoécie présente, en général, soit une chambre à pores distale et au moins une chambre à pores sur chaque paroi latérale (et parfois 2-3 sur la même paroi), soit (le plus fréquemment) des rosaces perforées d’un assez grand nombre de pores, et situées à l’emplacement qu’auraient dû occuper les chambres pré¬ cédentes. Il semble que la zone ovale et les chambres à pores puissent s’exclure mutuellement. — 264 — L’ascopore est en forme.de croissant, bordé par un fin bourrelet au moins chez les formes bilamellaires, et généralement de taille plus réduite chez les formes libres que chez les formes encroûtantes. Il peut être partiellement clos par une substance membraneuse. 3. Dimensions Calculées d’après son échelle, les loges figurées par Hastings (1932) peuvent atteindre 0,7fi mm, avec une aperture de 0,16 mm de longueur sur 0,14 de hau¬ teur. La forme de Harmer (1957) mesure plus de 0,6 mm. La forme de Redier (1966) mesure 0,40-0,53 mm X 0,40 mm, avec une aperture haute de 85 p. et longue de 150 p,. Enfin, celle du « Pourquoi-Pas ? » atteint, pour les loges du limbe, 1,2-1, 4 mm X 0,5 mm (avec une aperture de 270 p. X 165 p.) et, pour les loges basales, 650-900 p. de large sur 400 p. de long environ. IV. — Affinités Nous avons déjà mentionné, dans le tableau II, deux formes alïines de Fenes- trulina mutabilis : a) La première, récoltée par Darwin (a) aux Faklkands et étudiée par Has¬ tings (1932), vaguement encroûtante, unilamellaire, à répartition des pores uni¬ forme mais avec une zone non perforée en arrière de l’ascopore, à zone ovale basale, sans chambre à radicelles, ni rosaces, ni chambres à pores, à aperture semblable à celle de F enestrulina mutabilis, mais à épaississement operculaire dépourvu du sclérite saillant vers l’intérieur, est visiblement une forme inter¬ médiaire, mais qu’il n’est pas possible actuellement de rattacher plutôt à l’une qu’à l’autre des deux espèces. b) La seconde, également récoltée par Darwin (b) et étudiée parBusK (1854), provenant de la Terre de Feu, encroûtante, unilamellaire, à zone ovale basale, mais à répartition latérale des pores, appartient sans nul doute à F enestrulina malusii. 11 existe dans la littérature deux autres Microporellidés très proches de Fenes- trulina mutabilis ; ce sont F enestrulina ampla Canu et Bassler, 1928, décrite du Brésil, et Microporella divaricata Canu, 1904, décrite du tertiaire patagon, et que Waters (1904) a ensuite cru retrouver dans le matériel récolté par l’Expé¬ dition Antarctique Belge de la « Belgica ». Nous étudierons successivement ces trois formes. 1. Fenestrulina ampla Canu et Bassler, 1928 Nous avons pu examiner l’exemplaire de référence de la collection Canu conservé au Laboratoire de Paléontologie du Muséum national d’Histoire natu¬ relle. Nous redonnerons une description de cet échantillon, la description ori¬ ginale étant trop sommaire et partiellement erronée. Zoarium encroûtant, unilamellaire, à zoécies alternantes, saillantes, distinc¬ tes, séparées par un sillon assez profond. Hexagonales, souvent beaucoup plus longues que larges, elles mesurent (nous recitons les chiffres de Canu) de L = 0,75 X 1 = 0,50 mm à L = 0,90 X 1 = 0,22 mm. Face frontale aplatie, percée J.-L. D’HONDT ET L. REDIER PLANCHE 1 Fenestrulina mutabilis (cliché Jourdain). Exemplaire de Jan Mayen (zoarium). Bull. Mus. l/ist. nat., Paris, : 2e sér., 1. ri0 1, 1970. J.-L. D’HONDT ET I,. REDIEH PLANCHE 11 Bull. Mus. Ilist. nal., Paris, 2e sér., t. 42, n° 1, 1970. — 265 — de gros pores uniformément répartis, sauf dans la région entourant l’ascopore en forme de croissant (contrairement à la diagnose de Canu, suivant laquelle il est arrondi ; l’ascopore rond n’apparaît que sur des échantillons partiellement usés) et situé presque à mi-longueur de la zoécie. Aperture presque hémisphé¬ rique, plus large que haute (chiffres de Canu : 1 = 0,17-0,20 mm ; h = 0,12- 0,15 mm). Ovicelle hyperstomial non poré (de forme arrondie un peu allongée, mais peu saillant), orné d’une petite protubérance centrale (il n’est pas impos¬ sible que l’ovicelle étudié soit en formation, car ses contours ressemblent beau¬ coup à ceux des tout jeunes ovicelles de F. mutabilis ), fermé par l’opercule. « Opercule marqué par une bande épaisse » (Canu) ; cet opercule serait très proche de celui de F. mutabilis, mais les sclérites saillants n’ont pas pu être observés. Nous donnons quelques schémas des différentes formes que peut prendre l’ascopore (fîg. 4). o Fig. 4. — Fenestrulina ampla : variations de la morphologie de l’ascopore (le quatrième et le pre¬ mier : X 530 ; les autres : X 650). Fig. 5. — Fenestrulina dwaricata : différentes formes d’ascopores (les deux premiers : X 530 ; les autres : 650). En l’absence de renseignements sur la présence ou l’absence de rosettes ou de chambres à pores, sur la présence d’une zone ovale non calcifiée, et sur la présence de chambres à radicelles (et ne voulant pas prendre le risque de gravement léser l’unique — et petit — exemplaire de référence en essayant de disséquer une loge), nous ne pouvons pas affirmer la non similitude de cette espèce et de F. mutabilis, mais en nous fondant essentiellement sur la forme de l’ovicelle et de l’opercule, nous pensons cependant avoir affaire à deux espèces différentes. LÉGENDE DE LA PLANCHE II Fenestrulina mutabilis. 1, exemplaire de Jan Mayen (quelques zoécies) (X 60) ; 2, exemplaire de Jan May en (rosace perforée ; à gauche, une chambre à radicelles) (x 100) ; 3, exemplaire de Nouvelle-Calédonie (quelques zoé¬ cies) (cliché Plessis) (x 80). — 266 — 2. Fenestrulina divaricata (Canu, 1904) Bassler (1953) a défini le genre Fenestrulina Jullien, 1888, comme suit : « Frontal with stellate tremopores, no avieularia », par opposition au genre Microporella, défini en ces termes : « Frontal with non stellate tremopores, latéral avicularium without lines of growth ; peristome with spines ». Si nous considérons ces deux définitions, le type et les exemplaires de Microporella divaricata Canu, 1904, conservés dans les collections du Laboratoire de Paléon¬ tologie du Muséum national d’ Histoire naturelle de Paris, rangés par leur descripteur dans le genre Microporella, doivent en fait trouver place parmi les Fenestrulina. Les zoécies sont totalement dépourvues d’aviculaires, il n’est pas visible de traces d’épines ; enfin, l’état de conservation des échantillons ne per¬ met pas de préciser la structure des trémopores. Les exemplaires originaux de Fenestrulina divaricata nous permettent de com¬ pléter la définition de Canu. Le zoarium est bilamellaire (plus épais que chez F. mutabilis, mais il est possible que les deux couches aient été séparées lors de la fossilisation accompagnée d’une importante calcification), érigé, bifurqué, formé de zoécies très peu alternantes. Les zoécies sont généralement rectangulaires, aplaties, séparées par un sillon, elles présentent une frontale ornée de nombreux pores uniformément répartis, recouvrant toute la surface à l’exception d’une zone annulaire autour de l’ascopore. Cet ascopore, situé à mi-longueur de la loge, en forme de croissant de morphologie plus ou moins variable (voir figures) entouré d’une lèvre saillante mais peu marquée. Aperture plus large que haute et entourée d’un bourrelet marginal. Pas d’ovicelles visibles, mais la cicatrice signalée par Canu est peut-être la trace d’une jeune ovicelle en formation, détruite lors de la fossilisation. Dimensions des zoécies (Canu) : 0,80 X 0,30 mm ; aper¬ ture haute de 0,11-0,14 mm et large de 0,14-0,17 mm ; nos propres mesures coïncident avec les précédentes. Ici, non plus, nous n’avons pu mettre en évidence l’existence de chambres radiculaires ou à pores, ni les plaques perforées, ni l’éventuelle zone non calci¬ fiée. Nous considérons la forme fossile de Fenestrulina divaricata comme une espèce proche de F. mutabilis, mais néanmoins différente, s’en distinguant par la grande épaisseur des colonies, un ovicelle (au moins lorsqu’il est jeune) de forme différente, des contours zoéciaux plus régulièrement rectangulaires, et surtout par un zoarium constitué de loges pratiquement pas alternantes). 3. Fenestrulina « divaricata » (Canu) Waters, 1904 « Microporella divaricata » Canu aurait été retrouvée par Waters parmi les Bryozoaires dragués par la « Belgica » dans l’ Antarctique (80°48' W et 70°00' S). Le zoarium est dressé, bilamellaire, à zoécies alternantes, assez aplaties, de forme plus ou moins rectangulaire ou losangique tronquée de taille très variable ; les loges du bord du zoarium sont plus allongées et étroites que les autres. Les limites zoéciales sont nettes ; la surface de la frontale est uniformément recou¬ verte de ponctuations (dont la structure n’a pas été décrite), ne laissant que la zone circulaire entourant l’ascopore, et au nombre de 18 dans chaque fde lon¬ gitudinale, et d’une dizaine dans le sens transversal. L’ascopore, situé à mi- longueur de la zoécie, en forme de croissant, apparaît sur les schémas de Waters comme ayant une structure à peu près étoilée. L’aperture est presque hémicir- — 267 — culaire, mais plus large que haute. Les jeunes ovicelles apparaissent sous la forme d’une masse arrondie (cf. F. mutabilis) sans présenter l’aspect triangu¬ laire observé chez la forme fossile de F. divaricata. Il n’existe qu’une seule rangée de pores entre l’aperture et l’extrémité antérieure de la loge. L’auteur a vu des rosettes latérales perforées, et « two distal ones with numerous pores ». Aucune mention n’est faite de l’existence possible de chambres radiculaires ni de zone basale non calcifiée, et elles ne figurent pas sur les schémas de loges disséquées figurées par Waters (l’échantillon étant bilamellaire, la zone basale est vrai¬ semblablement inexistante). Aucune précision n’est donnée sur la structure de l’opercule. En dépit du caractère incomplet de cette diagnose, il apparaît que la description de la forme de l’ Antarctique correspond, à l’exception de la pré¬ sence de deux rosaces basales antérieures (au lieu d’une chez la forme typique), à la description de F enestrulina mutabilis et s’écarte donc par conséquent de F. divaricata Canu (en raison de ses zoécies alternantes et plus minces, de la morphologie de ses loges, et la forme des jeunes ovicelles). Nous rapportons donc en définitive cette forme à Fenestrulina mutabilis Idastings, 1932. Malheureusement, cette analogie probable n’a pu être confir¬ mée par l’étude de l’échantillon original : M. S. Lefevere de l’Institut Royal des Sciences naturelles de Belgique, qui a bien voulu avoir la gentillesse de rechercher pour nous l’exemplaire incriminé de F enestrulina « divaricata » dans les collections de la « Belgica », nous a en effet fait savoir qu’il n’y avait aucune trace de cet échantillon. Répartition connue des espèces actuelles mentionnées ci-dessus I. — Fenestrulina mutabilis (Hastings, 1932) — Queensland et Grande-Barrière : Haswell (1880), Livingstone (1926), Hastings (1932). — - Nouvelle-Calédonie : Ile des Pins (Rf.dier, 1966), au niveau des basses- mers et par quinze mètres de fond. — Japon : Harmer (1957), A. Owston ded. (1902). — Antarctique : Waters (1904) par 70°00' S et 80°48' W (500 ? mètres de fond). — Océan Indien : Thohnely (1912). — Jan Mayen (Campagne de « Pourquoi-Pas ? » de 1929). Cette récolte est la seule connue de l’hémisphère nord. IL — Fenestrulina ampla Canu et Bassler, 1928 — - Côtes mexicaines, par 128 mètres de profondeur (21°48' S et 40°3' W). III. — F enestrulina afî. mutabilis (= forme a de Darwin) : Falklands (Hastings, 1932). Muséum national d’ Histoire naturelle, laboratoire (le Biologie des Invertébrés marins — 268 — Résumé Étude du Polymorphisme chez Fenestrulina mulabilis (Hastiugs, 1932) (Bryozoaire Chilostome). Redescription et discussion des affinités de plusieurs espèces du genre Fenestrulina. Zusammenfassung Studiuin von Polymorphisrnus bei Fenestrulina mulabilis (Hastiugs, 1932) (Polyzoa Gheilostomata). Wiederbeschreibung und Diskussion von Verwandshaften mehrerer A rt eu der Gattung Fenestrulina. Abstract Study of polymorphism of Fenestrulina mulabilis (Hastiugs, 1932) (Cheilostomatous Bryozoa). New description and discussion of the aflinities of several genus Fenestru¬ lina' s species. BIBLIOGRAPHIE Bassler, R. S., 1953. — Bryozoa. In : Treatise on Invertebrate Palaeontology, G., 13, pp. 1-253. Busk, G., 1854. — Catalogue of the Marine Polyzoa in the British Muséum. Part 2, p. 83, et pl. CIII. Canu, F., 1904. — Les Bryozoaires du Patagonien. Échelle des Bryozoaires pour les terrains tertiaires. Mém. Soc. géol. Fr., Paléonl., 12, 33, pp. 1-30. — et R. S. Bassler, 1920. — North American Early Tertiary Bryozoa. Bull. U. S. nat. Mus., 106, pp. 1-879. - 1928. — Bryozoaires du Brésil. Bull. Soc. Sci. Seine-et-Oise , 5, 2e sér., 9. pp. 58- 110. Dollfus, R. Ph., 1930. — Rapport préliminaire sur les travaux d’Histoire naturelle effectués au cours de la croisière du « Pourquoi-Pas ? » en 1929. Ann. Hydr., Liste des stations, pp. 33-44. Harmer, S., 1957. — The Polyzoa of the Siboga-Expedition, IV, Cheilostomata Asco- phora, II. Siboga Exped., 28 D, p. 969. Hastings, A. B., 1932. — The Polyzoa, with a note on an associated Hydroid. Great Barrier Reef Report, IV, pp. 427-429. Hasweli., W. A., 1881. — On some Polyzoa from the Queensland Coast. Proc. Linn. Soc. N. S. W., 5, pp. 33-44. Livingstone, A. A., 1926. — Report on the Polyzoa collected on the Great Barrier Reef, Queensland. Bec. Aust. Mus., 15, pp. 79-99. Powell, A. W., 1967. — Polyzoa (Bryozoa). Ascophora from North New Zealand. Discovery Reports, 34, pp. 199-394. 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L’hôte considéré comme rare sur les côtes d’Afrique du Nord (Dieuzeide, Novella, Roland, 1955), semble cependant être assez commun dans le golfe de Tunis surtout au printemps. En effet, nous avons pu examiner en 1968-1969 90 animaux. Durant la période septembre 1968-octobre 1969, 33 poissons sur 48 présentaient le parasite branchial, soit environ 70 %. Nous donnons la description de ce Monogène dont nous avons pu étudier quelques points de la biologie. Heteraxinoides hannibali n. sp. Hôte : Pomadasys incisus (Bowdich, 1825), Pomadasyidae. Habitat : branchies. Localité : Golfe de Tunis. Matériel étudié : 75 animaux colorés et montés in toto. 10 individus débités en coupes sériées sagittales et transversales. Type et paratypes déposés au Muséum national d’Histoire naturelle de Paris (Helminthologie) sous les nos Tj 15-16-17. Les individus adultes que nous avons récoltés mesurent de 2 à 4 mm (moyenne 3,3 mm) de long (fig. 1) et de 0,3 à 0,6 mm de large au niveau de l’ovaire (moyenne 0,5 mm). Le hapteur postérieur asymétrique représente un peu moins de la moitié du corps. 11 a la forme d’un triangle dont deux côtés inégaux sont respec¬ tivement occupés par une longue et une courte rangée de pinces (fig. 1). Sur le grand côté (1 à 1,8 mm) nous avons compté de 30 à 60 pinces (moyenne 42), et de 15 à 40 pinces (moyenne 29) sur le petit côté, long de 0,7 à 1,3 mm. Selon les individus, la grande rangée est située soit sur le côté droit soit sur le côté gauche du corps. — 270 — Fig. \. — / / eteraxinoides hannibali. n. sp. Animal in loto en vue dorsale. Les pinces sont formées par deux mâchoires musculaires soutenues par des sclérites dont la disposition répond au type Microcotyle. Cependant la pièce médiane de la mâchoire pos¬ térieure est très nette et bien sclérifiée. En outre chaque pince est légèrement asymétrique, les sclérites latéraux ont une morphologie un peu différente des sclérites axiaux. Nous utiliserons pour désigner les différentes pièces la nomencla¬ ture employée pour les pinces des Microcotylidae que nous avons déjà étudiées (Euzet et Marc, 1963). Toutes les pinces sont du même type. La mâchoire antérieure présente sur la ligne médiane un sclérite a élargi dans la partie moyenne et terminé du côté distal par un Y à branches inégales. La branche la plus longue est toujours du côté latéral de la pince. Du côté proximal le sclérite a se rétrécit puis se courbe (a2) en crosse et passe dans la mâchoire postérieure. Là il s’élargit (a3) et forme un T à branches un peu inégales se terminant en pointe mousse. La branche axiale du T est légèrement plus longue. Sur la base interne de ce T vient s’articuler la pièce médiane postérieure f. Les bords de la mâchoire antérieure sont soutenus par deux sclé¬ rites b en lame qui, du côté distal, se terminent au niveau de l’extrémité en Y de a. Du côté proximal chaque pièce b se replie et forme dans le haut de la mâchoire postérieure un prolonge¬ ment à peine sclérifié dont l’extrémité est en face des branches en T de a3. L’asymétrie de la pince est marquée par une courbure plus accentuée du sclérite b latéral (fig. 2). Dans la mâchoire postérieure la pièce f débute au niveau de a3 par une base massive présentant de chaque côté un prolongement aigu parallèle aux branches de a3, f est aussi long que a et se termine près du bord distal de la mâchoire. Plus clair dans sa partie médiane il forme du côté ventral une légère encoche. Les lèvres de cette mâchoire postérieure sont soutenues par deux sclérites en lame c articulés sur b au niveau du repliement proximal. Ils se terminent sur la ligne médiane près de l’extrémité encochée de f. On retrouve dans cette mâchoire la même asymétrie que dans la mâchoire postérieure, la pièce c latérale est plus longue et plus courbée que l’axiale (fig- 2). _ La taille des pinces augmente de l’arrière vers l’avant sauf dans la région tout à fait antérieure où l’on distingue parfois les sclérites de pinces en formation. — 271 — Les pinces terminales postérieures mesurent en moyenne 30 X 30 p, les anté¬ rieures 70 X 75 [x. La bouche est subterminale ventrale. Dans la cavité buccale on distingue de chaque côté une ventouse musculaire dont la taille varie de 50 X 30 p à 70 X 50 p. Les lèvres de ces ventouses présentent une rangée régulière d’une centaine de minuscules papilles qui manquent cependant au niveau des com¬ missures. Chaque ventouse est divisée en deux par une cloison longitudinale. Le pharynx musculeux médian mesure de 30 à 50 p de diamètre. Il s’ouvre dans la partie supérieure de la cavité buccale. Le canal bucco-œsophagien est présent (fig. 3). L’œsophage est court. L’intestin forme au niveau de l’atrium génital deux branches qui descendent latéralement jusqu’au hapteur. Chaque branche donne des cæcums latéraux et axiaux ramifiés. Fin. 2. — Squelette e simple, à bord légèrement convexe média- lement, chaque angle renforcé par un bourrelet et portant une longue soie nettement distincte de la pilosité v oisine assez dense ; phallosome semblable à celui de jeanneli (fig. 4, loc. cil.), mais dont la pigmentation mieux conservée permet de préciser la structure : les paramères externes pe forment une sorte de gouttière recouvrant du côté ventral les branches sclérifiées des paramères internes (édéage pi) et se terminant du côté dorsal par un bec hyalin aigu dont la surface est percée de pores assez denses (fig. 1, pe) ; face ventrale des para¬ mères externes (fig. 2, pe) colorée en brun sur une large zone sclérifiée et pro¬ longée par une membrane hyaline m raccordée à la paroi ventrale du phallo¬ some (même structure chez jeanneli) ; radula bien développée, mais dont l’as¬ pect varie avec le degré d’écrasement ou de dévagination du phallosome. Genitalia Ç : plaque subgénitale (fig. 3) semblable à celle de jeanneli par sa forme, son dessin en U et les deux longues soies médianes préapicales ; nombre de soies des lobes apicaux variable : (î lobes avec 3, 12 avec 4, 2 avec 5 (moyenne 3,8 ; écart type 0,6 ; erreur standard sur la moyenne 0,138 ; intervalles de con¬ fiance de la moyenne à 95 % de sécurité : 3,8 + 0,3) 1. Gonapophyses (fig. 4) : valves dorsales différant essentiellement de celles de jeanneli par leur pointe beaucoup plus longue et par un mamelon latéral submédian, dans lequel pénètre une ramification de la zone sclérifiée brune du squelette de la valve (vérifié sur 8 valves) ; valves externes en fer de hache, avec à l’angle distal externe 2 ou 3 soies « plus raides et plus épaisses que les autres (0 ou 1 chez jeanneli). Apex abdominal : dans les deux sexes, existence d’un disque sensoriel avec 5 à 6 soies à rosette basale, dont une très forte bifide chez les Ç (simple chez les (7), une autre forte non divisée et seulement 3 ou 4 fines du type trichobo- thrie (fig. 5) ; tubercule bifide des paraproctes présent chez les avec un déve¬ loppement variable, toujours faible ; absent chez les Ç, ou représenté par un très petit mamelon, simple ou double, parfois prolongé en pointe aiguë. Dimensions. — Longueur du corps (en alcool) : jj = 2 à 2,2 mm, Ç = 2,2 à 2,4 mm. Longueur de l’antenne (jj et Ç) : 2,05 à 2,3 mm ; moyenne de neuf mesures : 2.11 mm. Longueur de l’aile antérieure (çj et Ç) : 232 à 296 [j, ; moyenne de sept mesures : 271 jx. Autres mesures : voir tableau I 2 et fig. 6 ; elle montre que les articles du flagelle antennaire sont beaucoup plus longs de f, à f4 chez daviesi, mais avec un écart régulièrement décroissant : les rapports des longueurs moyennes des articles homologues sont respectivement 1,64 — 1,50 — 1,44 — 1,32 ; ils passent à 1,24 pour fj et à une valeur oscillant irrégulièrement entre 1,17 et 1.11 pour les articles suivants. Origine. — Archipel des îles Crozet : île de la Possession, 22.1.1963, dans un quadrillage de 28 X 0,5 m2, 1 larve (G. Perrais coll.) ; — 10. III. 1968, sous des pierres, près des bâtiments de la Base, Port Alfred (baie du Navire, altitude environ 110 m), 8 jj, 10 Ç, syntypes (L. Davies coll.). 1. Chez jeanneli : 1 lobe avec 3, 5 avec 4, 3 avec 5, 1 avec 6 (les deux lobes ont été figurés par erreur avec 6 soies en 1947) ; moyenne 4,4 ; écart type 0,8 ; erreur standard sur la moyenne 0,266 ; intervalles de confiance de la moyenne à 95 % de sécurité : 4,4 ± 0,6. Il y a chevauchement des inter¬ valles, et les tests de la différence des moyennes et du rapport des variances confirment que le nombre de soies des lobes ne constitue pas un critère permettant de séparer les deux espèces. 2. Comparer avec le tableau II, relatif à jeanneli. — 359 — Tableau I (A. daviesi) Extrêmes Moyenne Nombre de mesures Écart type Variabilité % fl 532 456 496 16 17,8 3,6 f2 368 312 338,5 16 15,6 4,5 f3 288 240 257 16 13,2 5,1 F 688 600 646,5 15 25,8 4 T 1104 944 999 16 47,5 4,8 ^1 336 288 307,5 16 15,5 5 h 72 63 66,6 16 2,2 3,3 ta 128 112 120,1 16 4,9 4,1 Tableau II (A. jeannelï) Extrêmes Moyenne Nombre de mesures Écart type Variabilité % L 332 264 300 u 19,6 6,5 fs 256 204 225,8 u 15 6,6 f» 196 160 178,4 9 4,1 2,3 F 568 496 532,6 7 27,3 5,1 T 844 752 812,7 11 29,1 3,6 ti 264 232 249,1 11 1 8,4 3,4 t2 64 57 60,4 11 1,8 3 ^3 119 110 114 7 CO 00 3,3 Les types sont dans ma collection et seront déposés ultérieurement à l’Ins¬ titut d’Entomologie du Muséum d’Histoire naturelle de Paris. Discussion. — Morphologiquement, A. daviesi se sépare de jeanneli par plusieurs caractères : 1° valves dorsales des gonapophyses différentes ; 2° présence d’une râpe nettement différenciée sur les hanches postérieures ; 3° existence d’un disque à trichobothries sur les paraproctes ; 4° réduction plus importante des tubercules marginaux de ces paraproctes. Par contre, il n’existe pas de différence significative entre les nombres de soies des lobes apicaux de la plaque subgénitale. Biométriquement, daviesi est nettement plus grand que jeanneli ; les tests de la différence des moyennes et du rapport des variances sont hautement — 360 significatifs pour toutes les dimensions permettant un nombre de mesures suffisant ; or les écarts correspondent à peu près à ceux qu’on trouverait si, dans une population unique qui comprendrait aussi jeanneli, daviesi avait subi un stade larvaire supplémentaire ; cela expliquerait les différences mor¬ phologiques, celles-ci représentant simplement un degré de néoténie moins élevé chez daviesi, et on serait en présence de deux formes d’une seule espèce. Une analyse biométrique plus complète était donc nécessaire pour confirmer ou infirmer cette hypothèse. Elle a été réalisée par l’étude des indices morpho¬ métriques Tmjflt TjjJtj et fijti qui donnent, pour une population englobant les deux échantillons, des coefficients de corrélation ne différant pas significa¬ tivement de zéro ; on peut donc écarter l’hypothèse d’une espèce unique. L’in¬ dice Tmjf1 s’est révélé comme particulièrement intéressant : son diagramme de dispersion (fig. 7) donne deux nuages nettement distincts, dont les droites de régression (en tireté) sont différentes ; les coefficients de corrélation sont égaux à 0,79 pour daviesi et 0,80 pour jeanneli (o et Ç réunis) ; ces valeurs rela¬ tivement faibles s’expliquent si l’on remarque la répartition des points repré¬ sentatifs des ^ et des Ç par rapport aux droites de régression ; elle met en évi¬ dence un dimorphisme sexuel qui ne ressort pas à première vue de l’examen des tableaux de mesures ; et, si l’on sépare les sexes dans chaque échantillon, on trouve les coefficients de corrélation suivants : A. daviesi : J = 0,87 (1,5) ; $ = 0,91 (2,3) A. jeanneli : J = 0,955 (1,24) ; $ = 0,99 (2,25) les nombres entre parenthèses correspondant aux coefficients angulaires des droites de régression. Malgré la faiblesse des effectifs utilisés, on peut conclure que les deux échantillons sont vraiment distincts biométriqucment, et admettre l’existence de deux espèces. On a ainsi un nouvel exemple de l’endémisme qui caractérise les îles de l’archipel Crozet (Dreux, 1966), encore que la présence d ’A. jeanneli dans l’île aux Cochons pose un problème, l’espèce ayant été décrite de l’île Marion ; la découverte de Ç Ç permettrait peut-être d’établir le statut exact des représentants de l’île aux Cochons. Remarques sur le genre Antarctopsocus La découverte d’M. daviesi entraîne quelques rectifications à la diagnose du genre, telle qu’elle a été donnée en 1947. Il faut noter : « organe coxal des hanches postérieures réduit à la râpe ou absent ; apex du tibia postérieur avec 4 éperons, le plus latéral plus ou moins réduit ; ... disque à triehobothries des paraproctes absent ou, s’il existe, réduit à quelques sensilles. » Le genre a été placé par Smithers (1964) dans la sous-famille des Propso- cinae, avec Propsocus, Pentacladus et Spilopsocus, qui sont australiens, Prop- socus étant connu aussi d’Afrique australe, des îles Hawaï et du Chili, et Spi¬ lopsocus de Nouvelle-Zélande et de l’île Campbell. Laboratoire de Zoologie ( Arthropodes ) du Muséum — 361 — 250 300 350 400 450 500 ' 550 Fig. 7. — Diagrammes de dispersion de l’indice morphométrique Tmlfi pour Antarctopsocus daviesi et A. jeanneli ; échelle arithmétique ; ordonnées : longueurs du tibia ; abscisses : longueurs de /x (en 1 1). Les cercles noirs représentent les g, les cercles blancs les Ç, les croix les points moyens des divers échantillons ; droites de régression en tireté pour chaque échantillon global, en trait con¬ tinu pour les échantillons <$ et Ç considérés séparément ; leurs pentes correspondent aux coefli- cients angulaires calculés. TRAVAUX CITÉS Badonnel, A., 1947. — Croisière du Bougainville aux Iles australes françaises. XIV. Psocoptères. Mém. Mus. Hist. nat., Paris, nouv. sér., 20, pp. 25-30. Dreux, P., 1966. — La faune entomologique de l’archipel Crozet et son endémisme. C. N. F. R. A., 15, 5, pp. 35-55. Smithers, C. N., 1964. — Notes on the relationships of the généra of Elipsocidae (Psocoptera). Trans. R. ent. Soc. Lond., 116, 9, pp. 211-224. BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 2e Série — Tome 42 — N» 2, 1970, pp. 363-377. NOUVEAUX COLÉOPTÈRES CERAMBYCIDAE LAMIINAE DES COLLECTIONS DU MUSÉUM DE PARIS [suite) Par S. BREUNING Tribu : Mesosini Eurymesosa affinis n. sp. Proche de ventralis Pasc., mais le scape non ponctué, toute la pubescence d’un brun rougeâtre foncé ; de chaque côté du milieu du vertex une large bande longitudinale ochracée, la tache prémédiane noire de l’élytre située plus laté¬ ralement que la tache postbasilaire, les deux taches postmédianes noires rem¬ placées par une étroite bande transversale sinuée noire, pas de taches préapi¬ cales noires. Long. : 12 mm ; larg. : 5 mm. Type : Laos, Pachbon (leg. Mouhot). Paradriopea birmanica n. sp. Proche de fruhstorferi Breun., mais les antennes d’un tiers plus longues que le corps, les lobes inférieurs des yeux sensiblement plus longs que les joues, les tubercules discaux du pronotum plus élevés et pointus, la pubescence fon¬ cière de couleur jaune grisâtre pâle, sur chaque élytre trois bandes transversales brun foncé : une basilaire s’élargissant sensiblement en direction de la suture, une large médiane et une assez large préapicale, n’atteignant pas la suture ; la deuxième et la troisième de ces bandes parfois réduites à une macule en ovale transversal ; les pattes et les antennes à pubescence très fine, paraissant ainsi presque brun foncé. Long. : 7 mm ; larg. : 2 mm. Type : Birmanie, Khasi Hills ; un paratype, idem. Planodes gebeensis n. sp. Antennes un peu plus longues que le corps (Ç), le scape éparsément et très finement ponctué. Joues moitié plus longues que les lobes inférieurs des yeux. Front assez densément et très finement ponctué. Disque du pronotum très densément et finement ridé en travers et densément et finement ponctué sur les côtés. Écusson semi-circulaire. Élytres arrondis à l’apex, peu densément 364 — ponctués, finement sur le tiers suturai et sur le tiers apical, assez grossière¬ ment sur le restant de leur surface. Chaque élytre pourvu de deux bourrelets longitudinaux bien accusés, l’un discal un peu rapproché de la suture, l’autre rapproché du bord latéral ; dans la moitié postérieure, un fin bourrelet longi¬ tudinal situé entre les deux autres. Noir à pubescence brun clair. De chaque côté une large bande longitudinale blanche débutant au bord antérieur de la joue et s’étendant par les parties latérales du pronotum et les mesépisternes jusqu’au bord postérieur des meté- pisternes. La partie latérale du métasternum également couverte de pubescence blanche. Le disque du pronotum avec trois bandes longitudinales brunes peu nettes et de chaque côté une assez large bande longitudinale noire sur la partie supérieure de la partie latérale. Sur chaque élytre, deux bandes transversales ondulées noires et étroitement cernées de blanc, une à la fin du tiers basilaire et une postmédiane, toutes deux n’atteignant pas tout à fait la suture, et deux taches préapicales noires en ovale allongé, également cernées de blanc, situées l’une à côté de l’autre. Dessous et pattes à fine pubescence grise. Antennes à pubescence brun foncé, le quart basilaire du quatrième article à pubescence blanchâtre. Long. : 19 mm ; larg. : 6 1/2 mm. Type: une $ de l’île Gebe (Indonésie). Mesosa (s. s.) harmandi n. sp. Allongé. Antennes un peu plus longues que le corps ($), le troisième article distinctement plus long que le quatrième ou que le scape. Tubercules antenni- fères presque plats. Lobes inférieurs des yeux un peu moins longs que les joues. Front convexe, éparsément et très finement ponctué. Pronotum transverse, éparsément et très finement ponctué, à tubercule latéro-inférieur antérieur assez faiblement accusé. Élytres longs, arrondis à l’apex, peu densément ponc¬ tués, assez grossièrement dans la moitié antérieure, finement dans la moitié postérieure ; le milieu de la base de chaque élytre légèrement avancé. Brun foncé, très densément marbré de brun assez foncé et d’ochracé, les marbrures ochracées devenant plus pâles sur la partie médiane latérale de l’élytre et bordées en avant et en arrière de parties brunes, peu marbrées. Tarses à pubescence brun foncé, les deux premiers articles et la moitié du quatrième article à pubescence blanchâtre. Antennes à partir du troisième article à pubescence brun foncé, l’extrême base de ces articles à pubescence jaune pâle. Long. : 12 mm ; larg. : 4 mm. Type : une Ç de Cochinchine, Mt. Chaudoc, 1877, leg. Harmand. Mesosa (Aphelocnemia) mouhoti, n. sp. Proche d ’annamensis Breun., mais plus petit, le bord latéral du pronotum moins arrondi, les élytres un peu moins densément et plus grossièrement ponc¬ tués sur les deux tiers antérieurs, éparsément et très finement ponctués sur le tiers apical, et l’ornementation différente. Rouge à pubescence brun rougeâtre et marbré de jaunâtre. Sur chaque élytre, — 365 — une assez grande tache latérale jaune un peu avant le milieu. Antennes à par tir du quatrième article à pubescence plus foncée. Long. : 7 mm ; larg. : 2,5 mm. Type : Laos, Pachbon (leg. Mouhot). Aemocia griseomarmorata n. sp. Lobes inférieurs des yeux sensiblement moins longs que les joues. Tête et pronotum éparsément et très finement ponctués, les parties latérales du disque du pronotum plus densément et un peu plus grossièrement ponctuées. Élytres peu densément et finement ponctués. Noir à pubescence brun foncé, densément marbré de blanchâtre, ces mar¬ brures rangées sur chaque élytre en forme de plusieurs étroites bandes trans¬ versales ondulées. Le quart basilaire du quatrième article des antennes et les trois quarts antérieurs du cinquième article à pubescence blanche. Long. : 17 mm ; larg. : 7 mm. Type : une Ç des Moluques, île Batchian. Tribu : Homonoeini Bumetopia (Siela) vittipennis n. sp. Très allongé. Antennes un peu plus longues que le corps ((J). Lobes inférieurs des yeux sensiblement plus longs que les joues. Front très large transverse. Tête et pronotum éparsément et assez grossièrement ponctués. Pronotum pourvu d’un petit tubercule latéral situé un peu avant le milieu. Élytres très longs, un peu plus larges que le pronotum, arrondis à l’apex, densément et peu finement ponctués dans la moitié antérieure, très finement dans la moitié pos¬ térieure. Brun noir luisant. De chaque côté une bande longitudinale jaune pâle assez large, débutant au bord interne du tubercule antennifère et s’étendant vers l’arrière par le vertex, le disque du pronotum et la partie latérale du disque élytral jusqu’à l’apex de l’élytre. Parties latérales des sterna à pubescence jaunâtre. Long. : 14 mm ; larg. : 4 mm. Type : un $ des Philippines, île Luzon, Cap Engano (leg. Whitehead). Tribu : Apomecynini Sybra (s. s.) basirufa n. sp. Allongé. Antennes assez fortes, beaucoup moins longues que le corps, le troi¬ sième article aussi long que le quatrième, beaucoup plus long que le scape. Lobes inférieurs des yeux de moitié plus longs que les joues. Tête très densé¬ ment et très finement ponctuée. Pronotum transverse, densément et assez finement ponctué. Élytres obliquement tronqués à l’apex (l’angle marginal 24 — 366 — proéminent), densément et grossièrement ponctués sur les trois quarts anté¬ rieurs, un peu plus finement au quart apical. Noir à pubescence brun foncé. Sur chaque élytre une grande tache basilaire rouge en ovale transversal. L’extrême base des articles antennaires à pubes¬ cence blanche. Long. : 9 mm ; larg. : 2,75 mm. Type : Australie, Dawson Distr. (ex coll. Barnard) ; un paratype, idem. Mycerinopsis (s. s.) lacteola llope, ssp. truncata nov. Comme la forme typique, mais les élytres obliquement tronqués à l’apex, sans lignes longitudinales de pubescence faible, les pattes à dense pubescence jaune. Type : Australie, Dawson Distr. (ex coll. Barnard). Ropica wallisi n. sp. Allongé. Antennes un peu moins longues que le corps, le troisième article un peu plus long que le quatrième, le scape imponctué. Lobes inférieurs des yeux un peu plus longs que les joues. Tête et pronotum à ponctuation très dense et extrêmement fine. Élytres obliquement tronqués à l’apex (l’angle marginal pointu), densément et très finement ponctués. Rouge à pubescence brun rougeâtre clair. Disque du pronotum orné de quatre bandes longitudinales blanchâtres bien vagues (convexes du côté laté¬ ral). Sur chaque élytre plusieurs bandes longitudinales blanchâtres discales, une large bande longitudinale suturale blanchâtre parcourant la moitié posté¬ rieure et deux petites taches discales blanches postmédianes, dont l’externe située obliquement après l’interne. Long. : 6 mm ; larg. : 2,25 mm. Type : Polynésie, île Wallis (leg. Arnoux et Latour). Dolichoropica n. gen. Allongé. Antennes fines, non frangées, un peu plus longues que le corps, le scape peu long et modérément fort, le troisième article aussi long que le quatrième, sensiblement plus long que le scape, le quatrième sensiblement plus long qu’un des articles suivants. Tubercules antennifères distants l’un de l’autre et peu saillants. Yeux grossièrement facettés et fortement échancrés. Front large, faiblement trapéziforme. Pronotum aussi long que large, convexe, fai¬ blement arrondi sur les côtés. Élytres longs, un peu plus larges que le prono¬ tum, étroitement et légèrement tronqués à l’apex et pourvus, chacun, de quatre étroits bourrelets discaux faiblement accusés. Tête non rétractile. Saillie pros¬ ternale étroite, moins haute que les hanches et arquée. Saillie mésosternale légèrement inclinée vers son bord antérieur. Métasternum de longueur normale. Cavités coxales intermédiaires ouvertes. Pattes de longueur moyenne, les fémurs claviformes, les tibias intermédiaires pourvus d’un léger sillon dorsal, les cro¬ chets divergents. Type : unicolor Breun. — 367 — Ce genre se place dans les Apomecynini, à côté du genre Dolichepilysta Breun., dont il diffère par les antennes non frangées, les tubercules antennifères distants l’un de l’autre, les tibias intermédiaires pourvus seulement d’un léger sillon dorsal, etc. Dolichoropica unicolor n. sp. Lobes inférieurs sensiblement moins longs que les joues. Tête très densément et finement ponctuée. Pronotum et élytres entièrement, très densément et peu finement ponctués. Brun foncé, couvert de pubescence uniforme brun rougeâtre. Long. : 6 mm ; larg. : 1,3 mm. Type : Tonkin, région de Chim-hoa et de Tuyen-quan, printemps 1901 (leg. A. Weiss). Metepilysta n. gen. Très allongé. Antennes fines, d’un tiers plus longues que le corps ($), frangées de poils très courts ; le scape court, légèrement claviforme, le troisième article aussi long que le quatrième, beaucoup plus long que le scape, le quatrième aussi long qu’un des articles suivants. Tubercules antennifères modérément saillants, assez distants l’un de l’autre. Yeux grossièrement facettés et forte¬ ment échancrés. Front large, légèrement trapéziforme. Pronotum presque aussi long que large, légèrement arrondi sur les côtés, pourvu de quatre fins sillons transversaux, dont le premier postérieur est assez profond. Élytres très longs, un peu plus larges que le pronotum, très étroitement et obliquement tronqués à l’apex. Tête non rétractile. Saillie prosternale étroite, moins haute que les hanches et arquée. Saillie mésosternale légèrement inclinée vers l’avant. Méta- sternum de longueur normale. Cavités coxales intermédiaires ouvertes. Pattes de longueur moyenne, les fémurs claviformes, les tibias intermédiaires échan¬ crés après le milieu, les crochets divariqués. Type : enganensis Breun. Se place parmi les Apomecynini, près du genre Dolichepilysta Breun. Metepilysta enganensis n. sp. Lobes inférieurs des yeux de moitié plus longs que les joues. Tête densément, pronotum très densément et peu finement ponctués. Élytres très densément et peu finement ponctués sur les deux tiers antérieurs, obsolètement ponctués sur le tiers apical. Parties latérales des sterna peu densément et assez gros¬ sièrement ponctués. Brun foncé, couvert de pubescence brun rougeâtre et densément entremêlée sur tout le corps de brun jaunâtre. De chaque côté du pronotum une bande longitudinale disco-latérale ochracée peu nette. Long. : 15 mm ; larg. : 4,25 mm. Type : un des Philippines, île Luzon, Cap Engano (leg. Whitehead), — 368 — Metepilysta negrosensis n. sp. Proche à' enganensis Breun., mais plus petit, le scape plus claviforme, les lobes inférieurs des yeux deux fois plus longs que les joues, les élytres plus fortement tronqués à l’apex, les sterna à peine ponctués, sur chaque élytre une tache transversale disco-latérale ochracée assez nette à la fin du quart basi¬ laire et quelques taches longitudinales jaunes peu nettes au tiers apical. Long. : 9 mm ; larg. : 3 mm. Type : Philippines, île Negros, 3-IV-1896 (leg. Whitehead). Parepilysta (Spinepilysta) enganensis n. sp. Proche de luzonica Breun., mais plus grand, les lobes inférieurs des yeux sensiblement plus longs que les joues, les élytres étroitement tronqués à l’apex (l’angle suturai non accusé, l’angle marginal étiré en un très court lobe obtus), la bande longitudinale médiane ochracée du pronotum sensiblement plus large, les élytres marbrés en partie d’ochracée mais sans taches discales nettes. Long. : 16 mm ; larg. : 4,5 mm. Type : Philippines, île Luzon, Cap Engano (leg. Whitehead). Mimobybe n. gen. Ovalaire. Antennes fines, atteignant à peine la mi-longueur des élytres, non frangées ; le scape court et assez fort, le troisième article un peu plus long que le quatrième, presque deux fois plus long que le scape, le quatrième plus de quatre fois plus long qu’un des articles suivants, les articles 3 et 4 réunis sen¬ siblement plus longs que les articles 5 à 11 réunis. Tubercules distants l’un de l’autre et peu saillants. Yeux grossièrement facettés et fortement échancrés. Front très transversal. Pronotum faiblement transverse, convexe, faiblement arrondi sur les côtés et pourvu, de chaque côté du disque, d’un petit tubercule prémédian peu accusé. Élytres ovoïdes, très convexes, arrondis à l’apex et pourvus, chacun, de cinq séries longitudinales de petits tubercules, dont un postmédian de la deuxième série (compté à partir de la suture), long et très élevé. Tète rétractile. Saillie prosternale étroite, moins haute que les hanches et arquée. Saillie mésosternale légèrement inclinée vers l’avant. Métasternum très court. Ailes réduites. Cavités coxales intermédiaires fermées. Pattes de longueur moyenne, les fémurs légèrement claviformes, les tibias intermédiaires fortement échancrés, les tarses -divergents. Type : tuberculipennis Breun. Mimobybe tuberculipennis n. sp. Lobes inférieurs des yeux beaucoup moins longs que les joues. Tête et pro¬ notum très densément et assez finement ponctués. Élytres très densément et peu finement ponctués. Parties latérales du dessous peu densément et fine¬ ment ponctuées. — 369 — Brun foncé, couvert de pubescence brune. Long. : 7,5 mm ; larg. : 3 mm. Type : Philippines, île Luzon, Cap Engano (leg. Whitehead). Oopsis nutator F. ssp. albosignata nov. Comme la forme typique, mais le pronotum sensiblement moins densément et moins finement ponctué, les élytres à intervalles un peu plus élevés sans tache basilaire claire, tous les dessins blancs au lieu d’ochracés. Type : Tahiti, île Bora Bora, VII-1950. Tribu : Pteroplini Pterolophia (s. s.) buruensis n. sp. Allongé. Antennes un peu moins longues que le corps ($), le troisième article un peu plus long que le quatrième ou que le scape. Lobes inférieurs des yeux un peu plus longs que les joues. Front densément, vertex et pronotum très densément, très finement ponctués. Elytres arrondis à l’apex, densément et finement ponctués et pourvus, chacun, après le milieu, de quelques bourrelets longitudinaux discaux peu accusés. Brun rougeâtre à pubescence brun jaunâtre. Élytres parsemés de quelques taches minimes brun rougeâtre et ornés, chacun, de trois bandes transversales blanches assez étroites, peu nettes : une postbasilaire et une prémédiane remon¬ tant toutes deux un peu vers l’avant en direction du bord latéral et une post¬ médiane descendant obliquement en direction du bord latéral. Long. : 10 mm ; larg. : 3,5 mm. Type : un <$ des Moluques, île Buru, Kayeli, X-1898 (leg. Dumas). Pterolophia (Ale) basiflavipennis n. sp. Allongé. Antennes un peu plus longues (. arvernus Denis. Se fondant sur l’identité des organes sexuels, M. Georgesco a récemment (1969) estimé que les différences constatées dans les caractères morphologiques secondaires, par ailleurs variables, — dimensions des appendices et du cépha¬ lothorax, disposition oculaire, détail des déformations céphaliques — , n’ont aucune valeur spécifique et proposé de ne considérer qu’une seule espèce avec deux « groupes de formes » (dont la hiérarchie n’est pas précisée) : formes cris¬ tatus cristatus (Bl.) et formes cristatus foraminifer (O. P. Cambr.). Cette con¬ clusion me semble un peu hâtive. — 379 — Je n’accorde guère de crédit aux dimensions en valeur absolue, sauf peut- être lorsqu’il s’agit de longues séries, et pas davantage à la disposition oculaire ; voici plus de vingt ans que j’ai exprimé mon opinion à ce sujet. Il en va tout autrement des déformations céphaliques, surtout quand, comme c'est le cas ici, aucune forme de transition n’est observée entre deux « groupes de formes », pas même en Roumanie où ces deux groupes paraissent s’interpénétrer sans cependant cohabiter dans la même station ou se rencontrer dans la même localité. En Europe occidentale, Diplocephalus cristatus s. str. est une Araignée banale qui, aux exceptions ci-dessous près, ne se trouve jamais, du moins à ma con¬ naissance, en compagnie de représentants de l’autre groupe. Contentons-nous de passer très rapidement en revue quelques-unes des faunes les plus étudiées. Dans le « Tierwelt: Deutschlands » Wiehle (1960) mentionne cette seule forme avec les limites de variations habituelles '. De même, nos collègues bri¬ tanniques, dont l’activité est particulièrement grande, n’ont jamais rencontré en Grande-Bretagne que la forme typique (Locket & Millidge, 1953) ; c’est bien elle que j'ai reçue à plusieurs reprises d’Angleterre et elle seule figure dans le matériel belge que j’ai examiné (pratiquement tout ce qui existe dans les collections de l’Institut Royal des Sciences naturelles de Belgique). Les deux « groupes de formes » se trouvent en France. D. cristatus au sens des auteurs y est une des espèces les plus fréquentes, à telle enseigne qu’en 1884 déjà, Simon se contentait de la signaler globalement de « toute la France » de sorte qu’on ne peut en citer un grand nombre de localités précises, mais je n’en connais aucune où elle cohabite sûrement avec une des formes du groupe foraminifer 1 2. Celles-ci occupent au contraire des aires de distribution bien délimitées dans les régions montagneuses : D. arvernus Denis, Puy de Sancy, Puy Ferrand et Bois de la Biche (Puy-de-Dôme) ; D. bicephalus (Simon), moyenne montagne dans les Pyrénées-Orientales jusque dans la zone méditerranéenne ( Amélie-Ies-Bains) ; D. crassilobus (Simon), région froide des Alpes-Maritimes (Boréon) ; D. foraminifer (O. Pickard-Cambridge), Alpes et toute la région pyrénéenne depuis le niveau de la mer (Saint-Jean-de-Luz) jusqu’à 2 900 mètres d’altitude 3 ; D. rectilobus (Simon), Alpes. Il est normal de trouver D. foraminifer en Suisse et en Carinthie. Mais il faut aller jusqu’au Banat et aux Balkans pour voir les deux « groupes de formes » voisiner réellement, et encore je connais trop mal la géographie de ces régions pour apprécier les conditions de ce voisinage. Les différentes formes du groupe foraminifer sont très dilliciles à distinguer 1. Bonnet (1956) indique l’Allemagne dans la répartition géographique de D. foraminifer , sans doute à la suite d’une mauvaise interprétation d’un des auteurs allemands cités (Fôrster & Bertkau, 1883 ; Bôsenberg, 1899) que je n’ai pu consulter. Mais en 1929, Roewer ne reprend pas cette espèce dans le « Tierwelt Mitteleuropas », et Wiehle spécifie bien : « Typus Diplocephalus foraminifer ist eine Spezies der Schneeregion der Alpen und Pyreneen », avec d’ailleurs une inexactitude en ce qui concernerait l’habitat purement nival de l’espèce. 2. Sauf au voisinage du Puy de Sancy (Denis, 1948), mais seulement d’après des femelles de D. cristatus dont la détermination demeure donc très douteuse. 3. J’ai cité (1953) D. cristatus de Pierrefitte-Nestalas (Hautes-Pyrénées), mais là encore d’après des femelles de détermination douteuse. Je n’ai jamais trouvé d’individus authentiques (mâles) au cours de mes chasses pyrénéennes et jo n’en ai pas reçu dans l’abondant matériel que M. II. Coiffait a récolté à mon intention. — 380 — les unes des autres et, bien que certaines soient assez localisées, nous pouvons admettre qu’elles représentent de simples variations ; j’ai déjà reconnu le fait pour D. thyrsiger (Simon) dont les formes de transition avec D. foraminifer sont nombreuses ; je l’admettrais volontiers pour toutes les formes du groupe. Mais il faut bien reconnaître qu’au moins en France quelque facteur s’oppose au mélange de ce groupe avec D. cristatus. Il est en effet difficile de concevoir l’existence d’une espèce unique séparée en deux groupes bien distincts, pré¬ sentant eux-mêmes des variations internes, mais qui ne sont reliés par aucun intermédiaire véritable. Pour importants qu’ils soient, les caractères pure¬ ment sexuels peuvent n’être pas les seuls éléments déterminants dans la diffé¬ renciation des espèces, et il existe d’autres causes d’amixie. Après avoir fait justice de la notion selon laquelle le mélange des espèces (chez les Araignées) serait rendu impossible uniquement par la correspon¬ dance supposée de l’épigyne et du palpe mâle, Berland (1932) faisait obser¬ ver que, si cette correspondance des organes génitaux était nécessaire [pour la pérennité des espèces], « il y aurait dans le règne animal une immense hybri¬ dation, d’abord chez les êtres innombrables dont les organes d’accouplement ne sont pas spécifiquement différenciés, et aussi dans le monde marin... » Cepen¬ dant, dans le présent cas particulier, est-il vraiment indispensable de concevoir deux espèces biologiquement séparées à un autre titre que la morphologie ? Car une hypothèse vient à l’esprit ; les modalités de l’accouplement des Érigo- nides sont certes mal connues, mais nous devons nous rappeler que, parmi les quelques exemples observés, chez Hypomma bituberculatum (Wider) la femelle, se tenant face à son partenaire, soulève la partie antérieure de son corps, et les crochets de ses chélicères viennent prendre appui dans les sillons postocu¬ laires du mâle (Bristowe, 1929). Ne peut-on dès lors envisager que les femelles de l’un des groupes de Diplocephalus s. str. ne puissent s’accoupler avec les mâles de l’autre groupe en raison des différences existant dans les déformations cépha¬ liques de ceux-ci, ce qui les obligerait à modifier leurs attitudes ? Ce n’est là, je le répète, qu’une hypothèse, mais plausible et que l’expérimentation devrait pouvoir confirmer ou infirmer. De toute façon, même si cette hypothèse devait se révéler fausse, des essais d’accouplement entre individus appartenant à des groupes différents seraient encore à tenter afin de s’assurer qu’ils n’éprouvent pas d’animosité ou de répulsion les uns à l’égard des autres. Aussi, dans l’état actuel de nos connaissances et sans nier leur étroite parenté, je pense qu’il faut conserver au moins deux espèces : D. cristatus (Bl.) , telle qu’elle est conçue actuellement ; D. foraminifer (O. P. Cambr.) [et non D. cristatus foraminifer ], avec peut- être des formes locales ou races géographiques plus ou moins bien caracté¬ risées ; c’est d’ailleurs cette espèce qui est le type du genre. BIBLIOGRAPHIE Berland, Lucien, 1932. — Les Arachnides. Biologie. Systématique. Paris, Leche- valier, 485 p. Bonnet, Pierre, 1956. — Bibliographia Araneorum. Tome II, 2e partie (C-F). Tou¬ louse, pp. 919-1926. — 381 — Bristowe, William Syers, 1929. — The mating habits of Spiders, a second supplément with the description of a new Thomisid from Krakatau. Proc. zool. Soc. Lond., 1929, pp. 1401-1412. Denis, Jacques, 1948. — Araignées de France. II. Araignées des Monts-Dore. Rev . franç. Entom., 15, pp. 236-249. — 1953. — Araignées des environs du Marcadau et du Vignemale (Hautes-Pyré¬ nées). Bull. Soc. Hist. nat. Toulouse, 88, pp. 83-112. Geougesco, M. A., 1969. — Contribution à l’étude des espèces appartenant au genre Diplocephalus Bertk. Acta zool. Cracov., 14, pp. 203-216. Locket, G. H., & A. F. Millidge, 1953. — British Spiders. Vol. II. Ray Soc., 137, 449 p. Wiehle, Hermann, 1960. — Spinnentiere oder Arachnoidea (Araneae). XI. Micry- phantidae-Zwergspinnen. Tierw. Deutschl., 47, pp. 1-620. 25 BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 2e Série — Tome 42 — N° 2, 1070, pp. 382-391. U ÉVOLUTION DU DIMORPHISME SEXUEL DANS UNE LIGNÉE I)E PSEUDOSCORPIONS Par Vai.eria VITALI-di CASTRI et Francesco di CASTRI Le dimorphisme sexuel est en général faible chez les Pseudoscorpions, parti¬ culièrement en ce qui concerne les sous-ordres des Chthoniinea et des Neobi- siinea. On rencontre plus fréquemment des cas de dimorphisme accentué chez les Cheliferinea. Nous citons en exemple le remarquable Metagoniochernes mil- loti Vachon, 1951, dont le fémur et le tibia des pattes-mâchoires sont deux fois plus longs chez le mâle que chez la femelle ; par contre, les doigts sont de même longueur dans les deux sexes et la disposition des trichobothries ne varie pas. Chamberljn (1931) mentionne comme caractères sexuels secondaires probables des protubérances sur les pattes-mâchoires des mâles de trois espèces de Cher- netidae, mais on ne connaît pas les femelles correspondantes. Nous avons découvert un cas très répandu de dimorphisme qui atteint toutes les espèces (une vingtaine) des lignées sud-américaines de Gymnobisiinae (Vacho- niidae, Neobisiinea). Ce dimorphisme est si particulier que les mâles et les femelles ont toujours été placés, jusqu’à maintenant, dans des genres diffé¬ rents (Vitali-di Castri, 1963 ; Bf.ier, 1964a et 19646). Par exemple, on a inclus sous la dénomination de Gymnobisium chilense Beier, 1964, des femelles appartenant au genre Vachonobisium et à plusieurs espèces de Mirobisium. Le gros problème taxonomique vient du fait que ce dimorphisme touche sur¬ tout les pinces des pattes-mâchoires des mâles, de sorte que même les distances d’une trichobothrie à l’autre arrivent à être différentes dans les deux sexes. À notre connaissance, ce phénomène de changement selon le sexe dans la posi¬ tion des trichobothries n’avait jamais été signalé chez les Pseudoscorpions. La conséquence de cela est que, pour certains Gymnobisiinae, on ne peut attri¬ buer mâles et femelles à une même espèce avec certitude que lorsqu’ils ont été trouvés plusieurs fois ensemble dans le même biotope, ou que leur repro¬ duction, en élevage, a été constatée. Toutes les femelles et toutes les nymphes sud-américaines et sud-afri¬ caines de Gymnobisiinae, ainsi que les mâles sud-afrieains, montrent un type morphologique très semblable, que nous appellerons ici « type Gymnobisium » (fig. 1, 4, 7, 9 et 11). Elles peuvent être différenciées uniquement par la position des trichobothries (position d’ailleurs relativement très constante), par le nombre de dents des doigts des pinces et par des variations dans les dimensions, allant de formes petites (fémur des pattes-mâchoires des adultes 0,48 mm) à d’autres proportionnellement grandes (fémur 1,22 mm) ; mais il s’agit seulement de différences à un niveau spécifique. Tout récemment, nous avons observé quelques structures des organes génitaux des femelles de Gymnobisiinae, qui permet¬ traient d’envisager des séparations génériques. . — Gymnobisium quadrispmosum (Tullgren, 1907) : pince du $ (longueur 1,30 mm) Fin. 2. — Mirobisium chilense Beier, 19G4 : pince du $ (longueur 0,98 mm). Fig. 3. — Mirobisium sp. : pince du (J (longueur 0,74 mm). Fig. 4. — V achonobisium sp. : pince de la Ç (longueur 1,15 mm). Fig. 5. — V achonobisium sp. : pince du $ (longueur 1,64 mm). Fig. 6. — Beierobisium oppositum Castri, 1970 : pince du <$ (longueur 0,94 mm). 384 — Cependant, les variations du sens et de l’intensité du dimorphisme sexuel chez les mâles sud-américains sont si nettes qu’elles justifient l’existence d’au moins quatre genres dans cette sous-famille. Il est évident que ces découvertes et ces remarques obligent à remanier pro¬ fondément la taxonomie des Gymnobisiinae, puisque l’on attribuait les femelles sud-américaines au genre Gymnobisium et les mâles correspondants aux genres Mirobisium et V achonobisium. Après la révision systématique entreprise par l’un des auteurs (Yitali-di Castri) sur des centaines d’exemplaires, on peut caractériser les quatre genres de la sous-famille, en ce qui concerne le dimor¬ phisme sexuel et la distribution géographique. 1) Le genre Gymnobisium Beier, 1931 (fig. 1 et 7), avec deux espèces d’Afrique du Sud (Beier, 1947), ne montre pas de dimorphisme sexuel, hormis de faibles différences communes à la plupart des Pseudoscorpions (galéa plus courte chez les mâles et dimensions en général plus petites que chez les femelles). 2) Le genre Mirobisium Beier, 1931 (fig. 2, 3 et 8), avec 15 espèces, dont 10 nouvelles et deux incluses précédemment dans le genre Gymnobisium, pré¬ sente une large répartition géographique dans les régions magellaniques et val- diviennes du Chili, en Patagonie argentine et dans les Andes chiliennes et boli¬ viennes ; c’est un modèle très fréquent de distribution que l’on peut définir comme andino-valdivien. Le dimorphisme des mâles se manifeste par une proéminence pointue plus ou moins développée sur la face ventrale de la main des pattes-mâchoires (fig. 2 et 3), par une dépression en position variable sur la main et, parfois (chez une seule espèce), par deux protubérances sur le basi- fémur des pattes 4 (fig. 8) et trois dents chitineuses sur la partie apicale du télotarse de ces pattes. 3) Le genre V achonobisium Castri, 1963 (fig. 4, 5, 9, 10, 11 et 12), avec cinq espèces, dont deux nouvelles et deux décrites comme appartenant au genre Gymnobisium, a une répartition fragmentaire, restreinte à la Cordillère de la Côte de la zone centrale du Chili, à climat méditerranéen ; cette région est très ancienne du point de vue géologique, étant considérée comme un reste de l’Ar- chiplata. C’est dans ce genre que le dimorphisme sexuel est le plus accentué, dimorphisme affectant non seulement les pinces des pattes-mâchoires, mais aussi les pattes 4. On observe chez les mâles une forte proéminence et une cavité à la face ventrale de la pince ; la main est courte ; les dents n’existent que sur les 2/3 distaux de la longueur des doigts ; ces doigts sont allongés, recourbés et laissent entre eux un espace vide (fig. 5). Le fémur des pattes 4 est trapu (fig. 10 et 12), le basitarse court et le télotarse long ; aussi le rap¬ port télotarse/basitarse, égal à 2 chez la femelle, est-il voisin de 4 chez le mâle (fig. 9 et 10) ; chez V achonobisium troglophilum Castri, 1963, les tarses sont fusionnés chez le mâle ; seul persiste un indice de suture (fig. 12), marquant une sorte de progression évolutive par rapport aux autres espèces du genre (fig. 10). 4) Le genre Beierobisium Castri, 1970, (fig. 6) ne possède qu’une seule espèce B. oppositum, des îles Falklands. Le dimorphisme sexuel du mâle se discerne presque exclusivement par une proéminence dorsale de la pince des pattes- mâchoires ; chez les Mirobisium elle est ventrale. Il faut signaler ici que M. Beier (1964a et 19646) parle de mâles sud-améri¬ cains appartenant au type Gymnobisium que nous venons de définir et de — 386 — femelles appartenant au type Mirobisium. Nous avons pu réviser la plupart des types et de nombreux paratypes réunissant ces conditions, grâce à l’amabi¬ lité du Prof. Beier et de MM. Mahunka et Cekai.ovic ; dans tous les cas nous avons constaté des erreurs sur l’identification du sexe, dues probablement au fait que la dissection est parfois nécessaire pour mettre en évidence les carac¬ tères différentiels de la région génitale. Il nous semble très peu probable qu’il y ait deux formes de mâles, avec et sans dimorphisme sexuel, mais nous ne pouvons pas exclure formellement cette éventualité. En plus des espèces énumérées précédemment, cinq espèces chiliennes ne sont connues que par leurs femelles : on ne peut pas leur donner d’attribu¬ tion générique dans l’état actuel de nos connaissances ; mais de très vastes territoires certainement habités par les Gymnobisiinae restent encore à explorer. Ainsi, l’importance quantitative de la sous-famille, qui pendant longtemps ne comprit que deux espèces sud-africaines et une seule espèce chilienne (Beier, 1956), augmente-t-elle considérablement. Par la multiplicité des espèces et leur habitat, les Gymnobisiinae semblent destinés à occuper dans la faune des Pseudoscorpions d’Amérique australe une place semblable à celle des Neobi- siidae dans les régions paléarctiques et néarctiques. Le dimorphisme sexuel que nous venons de signaler, outre son importance dans le domaine de la systématique, soulève d’intéressants problèmes de géné¬ tique, de développement post-embryonnaire et de phylogenèse. Nos connaissances sur la génétique des Pseudoscorpions sont encore très réduites, de sorte qu’il nous est actuellement impossible de mettre en évidence des mécanismes d’action génique. En tout état de cause, nous avons observé des couples de caractères qui semblent se transmettre solidairement. Par exemple, chez les mâles de V achonobisium on remarque une association entre le rythme de croissance allométrique de la pince des pattes-mâchoires et celui des tarses des pattes 4 ; ainsi, lors du passage de la tritonymphe au mâle, les doigts des pinces et le télotarse s’allongent beaucoup plus que la main et le basitarse, dont la croissance est presque totalement stoppée (fig. 5 et 10). Chez le mâle d’une espèce de Mirobisium, pour laquelle il faudra probablement créer un nouveau sous-genre, il y a en même temps étranglement transversal de la main des pattes-mâchoires et apparition de deux protubérances sur le basifémur des pattes 4 (fig. 3 et 8). Chez les V achonobisium se révèle une autre relation entre l’intensité du dimorphisme sexuel dans les pinces des pattes-mâchoires et l’augmentation du rapport longueur/largeur de la plupart des articles. L’éven¬ tuel accroissement du degré de dimorphisme en fonction de la complication des organes génitaux des mâles n’a pu être confirmé chez les espèces de Miro¬ bisium et de V achonobisium ; toutefois, les mâles sud-africains de Gymnobi- sium (sans dimorphisme net) semblent avoir des organes génitaux plus simples que les mâles des lignées sud-américaines (à dimorphisme accusé). D’autre part, on ne peut pas toujours expliquer la croissance différentielle de certains organes comme une allométrie au sens classique, en fonction sim¬ plement d’une augmentation de la taille des espèces ; le niveau atteint dans le dimorphisme sexuel semble assez indépendant de la taille des animaux adultes ; en effet, si l’espèce la plus dimorphe (F achonobisium troglophilum, fig. 11 et 12) est aussi la plus grande, on constate néanmoins des modifications très remarquables, même chez le mâle de l’espèce la plus petite de Mirobisium (fig. 3 et 8). — 387 — En ce qui concerne le développement postembryonnaire, la phase critique est la dernière mue au cours de laquelle la tritonymphe se transforme en mâle. De profonds remaniements structuraux se manifestent non seulement par les rythmes de croissance allométrique de certains articles, mais aussi par l’appa¬ rition de protubérances, de crochets, d’étranglements, par le creusement de dépressions, de cavités, par la fusion de segments (tarses) et le changement dans la position des trichobothries ; par exemple, chez Vachonobisium troglophilum, les modifications trichobothriotaxiques proviennent de ce que chez le mâle et chez la femelle, la trichobothrie sb n’apparaît pas au même endroit et que st et t sont beaucoup plus éloignées chez le mâle que chez la femelle (peut-être par suite d’une différence dans la croissance de la région distale du doigt). Il serait intéressant de mieux connaître les mécanismes hormonaux et morpho- génétiques qui déterminent ces processus. Finalement, le dimorphisme étudié donne des informations particulièrement nettes sur la phylogenèse de la sous-famille. Il nous semble évident que ce dimorphisme n’est pas un caractère primitif, mais plutôt une spécialisation secon¬ daire, en raison de la nature des modifications associées et du fait qu’il aug¬ mente avec la fragmentation et l’isolement des populations. On peut admettre que le tronc des Gymnobisiinae a été constitué par des espèces semblables aux espèces qui vivent actuellement en Afrique du Sud, espèces peu spécialisées et presque sans dimorphisme. De ce tronc, deux lignées phylétiques se seraient détachées : celle des Miro- bisium-V achonobisium (Amérique du Sud) et celle des Beierobisium (îles Fal- klands). L’individualité de cette dernière lignée, qui se caractérise en parti¬ culier par une plus grande longueur du conduit venimeux des doigts des pinces, s’appuie en outre sur des données géologiques ; en effet, les Falklands mon¬ treraient plus d’affinités géologiques avec l’Afrique du Sud qu’avec l’Amé¬ rique australe ; ces îles, jouxtant la province orientale d’Afrique du Sud jus¬ qu’à la fragmentation du Gondwanaland, auraient occupé leur position géo¬ graphique actuelle depuis la dérive des continents (Adie, 1952). Le schéma ci-dessous (fîg. 13) synthétise les liens phylétiques : BEIEROBISIUM GYMNOBISIUM MIROBISIUM VACHONOBISIUM Ftg. 13. — 388 Il est remarquable que les deux lignées aient évolué parallèlement vers un dimorphisme sexuel, atteignant surtout la pince des pattes-mâchoires, soit ventralement, soit dorsalement. Dans la lignée proprement sud-américaine des Mirobisium-Vachonobisium, le dimorphisme sexuel augmente assez régulièrement du sud au nord jusqu’à atteindre son maximum chez les V achonobisium, dont les mâles montrent une forte « exagération » des caractères sexuels secondaires déjà présents chez les mâles de Mirobisium, en plus de particularités propres au genre. L’expansion de cette lignée vers le nord s’est produite apparemment par vagues migratoires en concomitance avec celle des forêts hygrophiles valdi- vicnnes. Lors du recul vers le sud des formations valdiviennes, par suite des changements climatiques (dans le sens d’une aridité croissante), des îlots aus¬ traux sont restés dans la zone centrale du Chili, partout où des conditions locales (microclimatiques ou édaphiques) permettaient leur persistance. Paral¬ lèlement, le contingent de Gymnobisiinae de cette zone se serait fragmenté en petites populations, largement isolées les unes des autres, habitant les val¬ lons encaissés et les plus hauts sommets de la Cordillère de la côte ; ces popu¬ lations seraient à l’origine des V achonobisium actuels, répandus dans un terri¬ toire à climat méditerranéen et à forte aridité en été. Il faut remarquer que Mirobisium cavimanum Beier, 1931, de Bolivie est encore plus éloigné que les V achonobisium de l’aire de diffusion continue des autres Mirobisium, sans montrer pour autant des caractères différentiels géné¬ riques. On peut supposer dans ce cas une séparation plus récente, en raison d’une certaine continuité écologique, qui existe encore actuellement, des Andes jusqu’à la Terre de Feu ; en outre, les climats des Andes boliviennes et de la Patagonie méridionale ont bien des traits communs. De toute manière, le fait que des espèces australes de Mirobisium, surtout celles associées aux anciennes tourbières magellaniques, soient en même temps des formes moins différenciées, à dimorphisme sexuel moindre, donc proches des espèces sud-africaines de Gymnobisium, confirme que les Gymnobisiinae sont d’origine paléantarctique. Il est beaucoup plus difficile de préciser la place phylogénétique de l’autre sous-famille, celle des Vachoniinae, représentée par trois espèces troglobies du Mexique (Chamberlin, 1947 ; Beier, 1956). Les fortes différences morpholo¬ giques entre ces deux sous-familles de Vachoniidae pourraient même inciter à les considérer comme deux familles distinctes. On pourrait envisager les espèces du Mexique comme étant des formes reliques d’une autre lignée paléantarc¬ tique, remontée aussi, vers le nord, le long des Andes. En conclusion, deux faits sont particulièrement à souligner : а) le caractère différentiel de l’évolution chez les mâles et chez les femelles ; ainsi, les femelles (et les nymphes) d’espèces très éloignées géographiquement manifestent une constance et une stabilité évolutives, tandis que les mâles de populations plus ou moins rapprochées ont toujours des caractères distincts ; б) la progression assez régulière du dimorphisme sexuel va, phylogénétiquement, dans le sens d’une modification de plus en plus marquée de la pince des pattes-mâchoires et des pattes 4. Les explications de ces phénomènes restent pour le moment du domaine des hypothèses. Le fait que la différenciation provienne essentiellement de l'évolution accélérée des mâles, en dépit d’un certain « arrêt » dans l’évolution — 389 — des femelles, peut suggérer une forte compétition entre ceux-ci (sélection intra- sexuelle). Cette compétition pourrait se manifester chez les mâles, au moins pendant la période de la reproduction, par des luttes pour la défense du terri¬ toire et par un pouvoir accru d’attraction vis-à-vis de l’autre sexe. Il faut con¬ sidérer aussi que les mâles sont toujours très rares dans les récoltes, ce que pourrait indiquer un genre de vie moins grégaire ou même une durée de vie plus courte que celle des femelles. Quant à la progression évolutive du dimorphisme, qui configure une sorte d’orthogenèse, deux possibilités sont à évoquer : une tendance intrinsèque des gènes à muter dans une direction donnée ou bien une pression sélective exercée depuis longtemps dans le même sens (orthosélection). Nous penchons pour cette dernière hypothèse, qui présuppose une valeur adaptative croissante de ces modifications sexuelles. Or, le caractère adaptatif de ce dimorphisme sexuel ne fait guère de doute pour nous. En général, le dimorphisme facilite la reconnaissance de l’espèce, la rencontre des sexes et agit probablement comme stimulant sexuel ; par conséquent, il diminue le danger d’hybridation, augmente l’isolement reproductif et donc le rythme de spéciation. Les conditions pro¬ gressivement croissantes d’aridité et, moins régulièrement, de température, auxquelles cette lignée de Pseudoscorpions a été soumise dans la partie septen¬ trionale de son aire de répartition, et qui déterminent un gradient latitudinal allant du sud au nord, pourraient peut-être faire ressortir encore plus l’avan¬ tage de mâles très modifiés ; en effet, dans des populations dispersées en un milieu rigoureux, l’importance d’une plus grande attraction intersexuelle aug¬ mente. Spécifiquement, on pourrait envisager un rôle direct de quelques-unes des modifications des pinces (surtout des crochets et des cavités) au cours de la danse nuptiale et de l’accouplement ; malheureusement on ne sait pas encore si ce genre de comportement sexuel, absent en général chez les Neobisiinea (Weygot.dt, 1966), existe chez les Gymnobisiinae. D’autre part, on peut difficilement admettre, par exemple, que la fusion des tarses des pattes 4 chez le mâle de V achonobisium troglophilum soit un avan¬ tage au point de vue sélectif ; bien au contraire elle peut représenter un carac¬ tère gênant ; mais nous avons déjà vu que les modifications des pattes 4 (vrai¬ semblablement non adaptatives) sont probablement liées génétiquement aux changements apparaissant dans les pinces des pattes-mâchoires. Finalement, l’hypothèse selon laquelle certains caractères sexuels des mâles seraient « non adaptatifs » nous semble très peu probable, mais nous ne pou¬ vons pas l’exclure totalement, en raison des conditions biogéographiquement « insulaires » de la plupart des espèces (surtout des V achonobisium et du Beie- robisium ) et des dimensions réduites des populations. On connaît l 'effet des petites populations quant à la possibilité de fixer au hasard des caractères même non adaptatifs et aussi leur plus grande vitesse d’évolution. Si le nombre des mâles est réellement peu élevé, comme nous l’avons observé dans la nature, les dimensions effectives des populations se réduiraient davantage. En défini¬ tive, on pourrait admettre du point de vue évolutif que le dimorphisme sexuel des mâles de cette lignée est apparu d’abord dans une petite population à la suite d’une « dérive » génétique ( genetic drift ) et qu’il s’est répandu et accen¬ tué grâce à une pression sélective s’exerçant continuellement dans le même sens. II est bien évident que nous avons encore tout un champ à explorer et que la solution de ces problèmes ne pourra être envisagée qu’à partir d’élevages — 390 en laboratoire ; il est surtout important de mieux connaître la biologie sexuelle de ce groupe et de savoir si le dimorphisme des mâles est en relation ou non avec l’émergence d’un modèle particulier de comportement sexuel. Peut-être, dans ce domaine, les Gymnobisiinae sont-ils plus proches des Cheliferidae et des Chernetidae que des autres Neobisiinea. Nous ne le savons pas encore, mais il faut rappeler que la trichobothriogenèse des Gymnobisiinae coïncide avec celle des Cheliferidae et des Chernetidae, alors qu’elle présente des différences avec celle des Neobisiidae (Vitali-di Castri, 1965). Toutefois ces ressem¬ blances entre Gymnobisiinae et Chernetidae (conduit venimeux développé seu¬ lement dans le doigt mobile, même trichobothriogenèse, dimorphisme sexuel parfois accentué et, éventuellement, même comportement reproductif) sont, pour nous, plutôt dues à une convergence évolutive qu’à de réelles affinités phylogénétiques. Résumé Les aut eurs signalent la présence chez toutes les espèces sud-américaines de Gymnobi- siinac (Vachoniidao, Neobisiinea) d’un dimorphisme sexuel très accentué et qui n’existe pas chez les espèces sud-africaines. Jusqu’à présent, les femelles et les mâles sud-amé¬ ricains de celle sous-famille étaient placés dans des genres différents. Ce dimorphisme sc manifeste par l’apparition, chez tous les mâles, d’une nette proéminence et d’une dépression sur les pinces des pattes-mâchoires ; chez les mâles de certaines espèces, on observe également une forte cavité ou un étranglement sur les pinces, un allonge¬ ment et une torsion des doigts, l’absence de dents dans la partie basale des doigts, des changements dans la disposition des triehobothries et des modifications des pattes 4 (protubérances sur le hasifémur, épaississement du fémur, allongement du télotarse, fusion des tarses, présence de dents sur la partie apicale du télotarse, etc.). Ces carac¬ tères nettement différents conduisent à une « pulvérisation » en espèces distinctes, alors que les femelles montrent au contraire une grande uniformité morphologique. Ce dimorphisme s’exagère de plus en plus chez les espèces chiliennes septentrionales, avec une progression assez régulière déterminant une sorte de cline. L’augmentation des divergences vers le nord et le fait que des affinités certaines existent entre les espèces australes d’Amérique du Sud et les espèces sud-africaines, confirment que les Gymnobisiinae ont une origine paléantarctique. Des hypothèses évolutives pouvant expliquer l’origine et la progression de ce dimorphisme sont envisagées. Instituto de Ecolo gia, Unioersidad austral de ('hile, Valdivia. Chile BIBLIOGRAPHIE Adii:, R. 1952. — The position of the Falkland Islands in a reconstruction of Gond- 'vanaland. Geol. Mag., 89, 6, pp. 401-410. Beifr, M., 1931. — Neue Pseudoscorpione der U. O. Neobisiinea. Mitt. zool. Mus. Berl. , 17, 2, pp. 299-318. — 1947. — Zur Kenntnis der Pseudoscorpionidenfauna des südlichen Afrika, insbesondere der südwest- und südafrikanischen Trockengebiete. Eos , Madrid, 23. 4, pp. 285-339. 1956. — Neue troglobionte Pseudoscorpione ans Mexico. Ciencia ( Mex .), 16. 4-6, pp. 81-85. — 391 - — 1964 a. — Die Pseudoscorpioniden-Fauna Chiles. Ann. nalurh. Alun. 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Paradôjicamente existen escasos antecedentes sobre estudios realizados en la région. Las dificultades con las que suele tropezarse al estudiar este grupo de Crus- tâceos bonaerenses, residen fundamentalmente en el hecho de que los géneros representados fueron en su mayoria descriptos en el siglo pasado y hasta el momento no han sido objeto de revisiones actualizadas. De ahi que las diag- nosis genéricas sean en general incompletas y poco précisas y las descripciones especificas muy brèves ; a esto debe agregarse que en muchos casos los ejem- plares tipo se han perdido. El caso de Chaetilia es un fiel ejemplo de la situacién planteada anterior- mente. Este género, descripto por Dana en 1852 (pp. 711-713), dio lugar a la creaciôn de una nueva familia : Chaetilidae. En ella se incluyeron posterior- mente los géneros Macrochiridothea Ohlin, 1901, y Chiriscus Richardson, 1911. Nordenstam, en 1933, otorgô a los Chaetilidae la categoria de subfamilia, a la que denominé Macrochiridotheinae, dentro de los Idoteidae. Mas tarde, Menzies (1962), Hürley y Murray (1968) y Bastida y Torti (1969) adop- taron el nombre de Chaetilinae. Lamentablemente ninguna de las diagnosis de la mencionada subfamilia parecen totalmente satisfactorias, sobre todo porque los très géneros incluidos fueron estudiados muy superficialmente y se conocen escaso numéro de ejem- plares de las distintas especies. La primera especie de Chaetilia conocida, C. ovata Dana, 1852, fue obtenida en el contenido estomacal de un pez de las costas de Rio Negro, al norte de Patagonia (Argentina). Después de cien anos volviô a coleccionarse una nueva especie, C. paucidens Menzies, 1962, en Montemar, en el centro de Chile. Es por eso que el hallazgo de Chaetilia argentina sp. nov. en la costa atlântica, a la altura de la Provincia de Buenos Aires, résulta por demâs interesante para el conocimiento de este género sudamericano. De hecho, el estudio de esta especie nos permitio poner de manifiesto la necesidad de ampliar, y en ciertos casos modificar, las diagnosis genéricas conocidas hasta el présente, si bien una des- cripciôn definitiva solo podrâ lograrse con el aporte de nuevas especies y revi¬ siones de las ya conocidas. — 393 — Chaetilia argentina sp. nov. Material estudiado Holotipo. — Macho adulto. Mar Azul, 37°28'S.-57°07'W., Provincia de Buenos Aires, 10/XI/1968, col. R. Capitoli. Fondo de arena, sobre la linea de rompiente. Muséum national d’Histoire naturelle, Paris, n° Cr. 6917. Medidas : largo total 17,6 mm, ancho total 6,7 mm, largo eabeza 2,1 mm, ancho cabeza 3,9 mm, largo segmento terminal 6,3 mm, ancho segmento terminal 3,6 mm. Paratipos. — Hembra. Mar del Plata, 38o03'S.-57°31'W., Provincia de Buenos Aires, 3/V/1969, col. R. Bastida y R. Capitoli. Fondo de arena, piso Infralitoral, 0-2 m de profundidad. Muséum national d’ Histoire naturelle, Paris, n° Cr. 6918. — Hembra. Villa Gesell, 37°28/S.-57°07'W., Provincia de Buenos Aires, 9/1/1969, col. R. Bastida y M. R. Torti. Fondo de arena, sobre la linea de rompiente. Museo Argentino de Ciencias Naturales « Bernardino Rivadavia », Buenos Aires, n° col. — Hembra. Mar del Plata, 38°03,S.-57°31'W., Provincia de Buenos Aires, 2 /VI I /1 968, col. R. Capitoli. Fondo de arena, sobre la linea de rompiente. Colecciôn particular. Otro material. — Hembra. Mar Azul, 37°28/S.-57°07'W., Provincia de Buenos Aires, 31/VII/1969, col. R. Capitoli. Fondo de arena, piso Infralitoral, 1 m de profundidad. — 3 machos. Playa Pehueneô, 38059'S.-61°41'W., Provincia de Buenos Aires, 5/II/1969, col. R. Capitoli. Fondo de arena, piso Infralitoral, 0-1 m de profundidad, — 4 hembras. Villa Gesell, 37°28/S.-57°07'W., Provincia de Buenos Aires, 6/1/1969. col. R. Bastida y M. R. Torti. Fondo de arena, piso Infralitoral, 0-1 m de profun¬ didad. Description El cuerpo es oval, redondeado anteriormente y en forma de punta liacia el extremo posterior. El color in vivo es blanco amarillento, con abundantes ero- matôforos pardos esparcidos. La cabeza es mâs ancha que larga y frontalmente excavada en la zona de emergencia de anténulas y antenas. Los bordes latérales de la zona cefâlica estân suavemente expandidos y provistos de una incision que alcanza el margen externo de los ojos, que son redondeados y de posiciôn latéral. En la parte ante- rior de la incision mencionada se insertan numerosas sedas simples. El primer segmento torâcico, que al igual que los demâs somitos pereionales es mâs ancho que largo, présenta una gran concavidad anterior para alojar a la cabeza. Solo los très ültimos segmentos torâcicos libres (5t0, 6t0 y 7mo) estân separados de sus plaças coxales respectivas por suturas ; el borde posterior de estos très somitos présenta en su parte media, una proyecciôn dirigida hacia el extremo caudal. El ûltimo segmento torâcico es el mâs pequeno de todos y estâ parcialmente ocultado, a nivel de las plaças coxales, por las proyecciones latérales del segmento precedente. El pleotelson consiste de cuatro artejos : el primero posee plaças pleurales muy pequenas ; en el segundo y tercero, en cambio, estas estructuras estân bien desarrolladas y orientadas hacia el extremo posterior. El ûltimo segmento del pleotelson, que corresponde al segmento terminal, es mucho mâs largo que ancho, de forma triangular y culmina en una punta. A ambos lados de esta proyecciôn el margen es levemente aserrado para permitir la inserciôn de lar- gas sedas plumosas. — 394 — Longitudinalmente el segmento terminal esta surcado por una earena inuy suave en su nacimiento y que luego se eleva para perderse cerca del extremo distal. A nivel de los ângulos ântero-laterales se observan dos carénas transversas que desaparecen en las proximidades de la caréna mediana. Fig. 1-8. — Chaetilia argentina sp. nov. 1, Holotipo inaclio, vista general ; 2, antena 1 ; 3, antena II ; 4, borde masticatorio de la mandi- bula derecha ; 5, maxila I ; 6, maxila II ; 7. maxilipedio ; 8, urôpodo. Escala en milîmetros. Las antenas I, una vez mâs largas que las antenas II, consisten en un pedûn- culo de cuatro artejos, los très ültimos largos y delgados. El primero, lleva sobre su borde interno y externo sedas largas y robustas, de extremidad espatulada ; en el cuarto distal de estas sedas emergen varios pelos cortos entre los cuales 395 — se destaca el fino eje central que culmina en un pequeno botôn apical (sedas de tipo A). Este mismo tipo de seda se continua en el margen interno del segundo segmento, acompanada de algunas sedas simples ; el borde externo posee, en su parte proximal, algunas sedas mâs robustas. Internamente, cerca de la arti¬ culaciôn con el primer artejo, emerge una protuberancia cônica bien mani- fiesta. En esta misma zona se insertan sedas muy cortas y cônicas provistas en su mitad distal de largos pelos (sedas de tipo B) dispuestas en dos hileras, una marginal y otra submarginal, que terminan cerca de la articulaciôn con el tercer artejo. El tercer artejo présenta externamente, cerca de la articulaciôn con el ûltimo artejo peduncular, dos sedas que acompanan a una ûnica seda gruesa de tipo B. El cuarto artejo peduncular es recto internamente y curvo sobre el borde externo. Sobre este ûltimo se disponen très hileras de largas sedas espatuladas. En la extremidad de este artejo se inserta un pequeno segmento vestigial que es el unico représentante del flagelo antenular. Sobre este pequeno artejo se inserta una seda espatulada acompanada de una larga seda que culmina en un pequeno botôn distal. Las antenas II, ubicadas en posiciôn ventral respecto de las antenas I, estân formadas por un pedunculo de cinco artejos. El primero lleva sobre su margen externo, en la zona de contacto con el correspondiente artejo de la antena opuesta, un pequeno promontorio redondeado y densamente cubierto de sedas cortas. Sobre la parte distal del segundo y tercer artejo y los bordes latérales del cuarto y quinto, se insertan sedas de tipo A, siendo mâs cortas y robustas las de la zona externa. En casi todos los artejos pedunculares, excepto el pri¬ mero, se insertan en ambas mârgenes una seda de tipo B, prôximas a la articu¬ laciôn con cl artejo subsiguiente. El flagelo antenal esta formado por doce artejos en el holotipo, que dismi- nuyen en tamano hacia la extremidad distal. Cerca de las articulaciones respec- tivas se insertan sedas de tipo A sobre el margen interno y sedas que culminan en un botôn apical sobre el margen externo. El ûltimo artejo présenta en su extremidad un manojo de seis sedas largas. Las mandibulas carecen de palpo. El borde masticatorio, bien pigmentado, présenta dientes muy pronunciados. Los procesos masticatorios son distintos en ambas mandibulas ; los de la mandibula derecha se indican en la figura correspondiente. Las maxilas I son de morfologia usual. Sobre el extremo truncado del lôbulo externo se insertan doce espinas gruesas, la mayoria de ellas fuertemente ase- rradas. El lôbulo interno lleva en su extremo distal dos largas sedas gruesas densamente cubiertas de cortos pelos simples. Las maxilas II poseen dos lôbulos articulares : el mediano esta separado del resto de la maxila por una sutura ; el lôbulo externo se distingue del mediano por otra sutura bien manifiesta. Sobre el extremo truncado del lôbulo externo sc insertan cuatro sedas aserradas, seis sobre el mediano y de nueve a diez sobre el lôbulo fijo. De estas ultimas algunas presentan un raquis central robusto y largos pelos simples que emergen en todas direcciones. Sobre el borde latéral interno del lôbulo mediano se inserta una hilera de largas sedas simples. El maxilipedio es muy segmentado. La coxa es pequena y esta separada en su parte superior del basipodito, que esta fusionado con su endita correspon¬ diente. Lateralmente, otra sutura sépara la coxa del epipodito y al basi de la lamela. El palpo es pentaarticulado. Todo el apéndice esta recubierto latéral- — 397 mente por sedas simples, algunas gruesas y largas, otras mâs cortas y espinosas. Cerca del extremo distal de la endita del basipodito y en posiciôn latéral interna, se inserta una gruesa estructura en forma de gancho que lleva abundantes espinas en su extremidad y que engancha con una formaciôn semejante del maxilipedio del lado opuesto, para asegurar un movimiento simultâneo de los dos maxili- pedios. Sobre el ângulo distal externo del tercer artejo del palpo se encuentra una robusta seda de tipo B. Los très primeros pares de apéndices torâcicos son semejantes entre si. Sin embargo, el primer par es el mâs pequenos de todos ; le sigue en tamano el ter- cero y finalmente el segundo. Los pereiôpodos cuarto y quinto, en cambio, son diferentes de los mencionados pero similares entre si. Los cinco primeros pares de pereiôpodos son subquelados, siendo el quinto par mâs largo que los anteriores. En todos los casos el propodo es oval, pro- porcionalmente mucho mâs alargado en el caso del cuarto y quinto pereiôpodo ; el dactilo, curvado, se pliega sobre el borde interno del propodo para formar la subquela. A arnbos lados del margen interno del propodo de todos estos apéndices se insertan dos hileras de abundantes sedas cortas y gruesas, cuya extremidad roma estâ surcada por hendiduras cortas. Cerca del extremo ter¬ minal emerge el delgado eje de la seda que culmina en un pequeno botôn api¬ cal (sedas de tipo C). Este tipo de seda también aparece, aunque en numéro muy escaso, sobre el borde interno del carpo. En el cuarto y quinto par de apéndices pereionales se repiten estas estructuras ; sin embargo las sedas son mucho mâs numerosas que en el borde interno del propodo, mâs largas y no se continûan sobre el carpo. El resto de las sedas de todos los pereiôpodos mencionados son del tipo A, previamente descripto. Estas sedas se distribuyen sobre el propodo, carpo, mero e isquio hasta desapareeer eompletamente en el basi, donde son reem- plazadas por sedas simples y delgadas. Sobre el margen externo del propodo emergen en el primer par de pereiô¬ podos algunas sedas largas, aplanadas distalmente y provistas de hendiduras latérales que determinan la formaciôn de espinas, todas dirigidas hacia la base de la seda (sedas de tipo D). Estas estructuras se repiten generalmente en mayor numéro sobre el propodo del segundo y tercer pereiôpodo. Algunas sedas simi¬ lares se eneuentran en el cuarto y quinto par de pereiôpodos, sobre el ângulo distal externo del carpo. Sobre el borde exterior del basi de los pereiôpodos dos a cinco se insertan numerosas sedas simples y delgadas. El sexto par de pereiôpodos es extremadamente largo. El basi, mâs largo que ancho, estâ densamente cubierto de sedas simples muy delgadas sobre el borde interno. En el margen externo, en cambio, se insertan escasas sedas grue¬ sas de tipo A. El isquio, mâs largo que el anterior, tiene sedas simples en su borde interno acompanadas por sedas de tipo A, largas y delgadas ; sobre el margen externo las sedas de tipo A, cortas y gruesas, se insertan de a dos o mâs en pequenas oquedades del borde mencionado. Estas ultimas se hacen abundantes tanto dorsal como ventralmente rodeando la sutura con el mero. El mero, algo mâs corto que el segmento anterior, tiene la misma distribu- ciôn de sedas que este ultimo. El carpo es casi tan largo como el isquio y el mero juntos. Las sedas simples desaparecen totalmente, persistiendo solo las de tipo A, a las que se agregan las de tipo C. Las sedas se insertan en concavidades que le dan al artejo la apariencia de ser multiarticulado. Como en el caso anterior la articulaciôn con el artejo subsiguiente estâ acompanado por abundantes sedas. 26 — 398 — El propodo, mâs largo que el carpo, también tiene el aspecto de ser multiar- ticulado. El dactilo, en cambio, efectivamente présenta mâs de treinta artejos, el ûltimo de los cuales lleva insertas en su extremidad, abundantes sedas de tipo A. El ûltimo par de pereiôpodos es relativamente pequeno y delgado. Esta pro- visto de abundantes sedas de tipo A, largas y delgadas, acompanadas de deli- cadas sedas simples. Cerca de la articulaciôn con el artejo subsiguiente el isquio, mero, carpo y propodo llevan largas sedas de tipo D. Este apéndice carece de dactilo. Los très primeros pares de pleôpodos son semejantes entre si. Todos ellos poseen en el margen interno del protopodito, grupos de sedas con extremidad curvada que enganchan con las sedas del pleôpodo del lado opuesto, asegurando un movimiento simultâneo de ambas estructuras. El segundo pleôpodo de los machos posee un endopodito provisto de filamento penial medianamente largo, ensanchândose hacia la extremidad apical para culminar en cuatro espinas que aumentan de tamaiio hacia la parte externa. Toda la superficie del filamento penial en su mitad distal, estâ recubierta por pequenas escamas en forma de espinas chatas cuyo vértice se orienta hacia el âpice del filamento. Los urôpodos poseen un simpodito largo, bordeado externamente por sedas de tipo A que llegan aproximadamente hasta la mitad del segmento ; luego se continuan por sedas de tipo plumoso. Distalmente el simpodito articula con la rama externa del urôpodo, densamente bordeada por largas sedas plumosas, al igual que la rama interna que emerge de la misma articulaciôn. Interna- mente ambas ramas llevan insertas delicadas sedas simples. Consideraciones sobre el genero Chaetilia Dana, 1852 El estudio de Chaetilia argentina, asi como la comparaciôn de las descrip- ciones de C. ovata y C. paucidens nos permitieron poner de manifiesto algunas discrepancias sobre ciertos caractères utilizados para définir al género Chaetilia. Las discrepancias mencionadas obedecen en algunos casos a omisiones en las diagnosis especificas, asi como también a ciertas ambigüedades en la descrip- ciôn de ciertos caractères de importancia. Como ya fue mencionado oportunamente, recién se podrâ aclarar definiti- vamente este problema cuando surjan nuevas especies del género y se pueda efectuar una révision de las ya conocidas, tarea que desgraciadamente se ve obstaculizada por haberse perdido el tipo de C. ovata y no existir nuevos hallaz- gos de esta especie de fundamental importancia. Un aspecto de sumo valor desde el punto de vista genérico es que en C. argen¬ tina los bordes latérales de la cabeza presentan una expansion suave sobre los ângulos posteriores, donde se evidencia una incision latéral. Esto contradice las afirmaciones de Menzies para C. paucidens y en la descripciôn de C. ovata, Dana no menciona este carâcter. Es évidente que la presencia o ausencia de incision latéral, que hasta el momento fue utilizada para diferenciar a Chaetilia de las especies del género Macrochiridothea, no es generalizable para todas las especies conocidas y que, a menos que se revean las diagnosis especificas ante- riores, debe quedar clara su variaciôn en las especies del género en cuestiôn. El numéro de segmentos del pleotelson de Chaetilia también es objeto de controversia. Si bien en C. paucidens y C. argentina son cuatro los segmentos constitutiyos (incluyendo al segmento terminal), la descripciôn de Dana res- — 399 — pecto de C . ovata es un lanto oscura, pero aparentementc implica la existeneia de cinco segmentos. En esto ultimo coincidiriamos con la interpretaciôn de Hubiey y Murray ( op . cit., p. 244). Solo nuevos hallazgos de C. ovata permi- tirân aclarar definitivamente este punto. Dana (op. cit., p. 711) afirma que es caracteristica genérica el hecho de que el primer par de antenas sea mas largo que el segundo. Si bien es cierto en el easo de C. ovata y C. argentina, no parece serlo en C. paucidens, de acuerdo al esquema de Menzies (op. cit., lig. 35 A), aunque en la descripcion de la especie el autor no menciona esta caracteristica. Otro elemento que aparentemente no se mantiene constante en el género Chaetilia es el nümero de artejos del palpo del maxilipedio. Dana no men¬ ciona este apéndice y Menzies solo adjunta un esquema del mismo en C. pau¬ cidens, en el que se evidencian cuatro artejos. En C. argentina el palpo del maxilipedio tiene cinco artejos. Segûn Menzies (op. cit., p. 103) el sexto par de pereiopodos de Chaetilia es tan largo como el cuerpo y no es multiarticulado. Esta afirmaciôn no coincide con C. ovata ni con C. argentina, ya que en ambas especies estos pereiopodos son mucho mas largos que el cuerpo y algunos de sus artejos presentan una micro- segmentaciôn, aunque se observan también espesamientos cuticulares como men¬ ciona el autor citado, que sin embargo no se confunden con artejos verdaderos. Esto haria suponer que este earâcter no es constante en el género. En base a todas las consideraciones expuestas anteriormente podemos con- cluir que si bien el género Chaetilia es, sin lugar a dudas, una entidad taxono- mica claramente disgregable del resto de los componentes de la subfamilia Chaetilinae, se hace necesaria una révision profunda de los caractères que deben utilizarse para definirla. Observaciones ecologicas Chaetilia argentina se distribuye a lo largo de gran parte de las costas de la Provincia de Buenos Aires, integrando en muchas zonas los bancos de almeja amarilla (Mesodesma mactroides). En todos los casos fue coleccionada en los niveles superiores del piso Infra- litoral arenoso, donde acostumbra enterrarse con gran facilidad. Tiene la posi- bilidad de incursionar en los niveles inferiores del Mediolitoral, dejàndose arras- trar por las olas y penetrando râpidamente en el sustrato cuando ellas se retiran. Su densidad es muy baja en comparaciôn con la de otros Crustâceos que siempre la acompanan, a saber : Serolis bonaerensis Bastida y Torti, 1967, Cirolana argentina Giambiagi, 1922, dos especies de Macrochiridothea y algunos Anfipodos. De ellos, Serolis bonaerensis y las Macrochiridothea son los mâs numerosos. C. argentina es esencialmente carnivora, tal como lo demuestra la conforma- ciôn de sus apéndices bucales. Suele atacar con rapidez a animales reciente- mente muertos que quedan sobre la playa. Hasta el momento no se ha podido confirmar si acostumbra alimentarse de presas vivas. Agradecimientos Nuestro agradecimiento al Técnico del Instituto de Biologia Marina, Sr. B. Capîtoli, quien coleccionô la mayor parte de los ejemplares que hicieron posible este trabajo. — 400 — Résumé Le présent travail traite d’une nouvelle espèce d’Isopode Chaetilinae, Chaetilia argentina , trouvée dans les côtes sablonneuses de la Province de Buenos-Aires (Argen¬ tine), ce qui confirme l’importance de cette région pour la connaissance de la faune isopodologique Sud-américaine. L’apparition de ce nouvel Isopode a d’intéressantes conséquences car c’est la troisième espèce de ce genre décrite jusqu’à présent. Son étude a permis d’introduire des modi¬ fications dans les diagnoses génériques existantes et de donner quelques informa¬ tions préliminaires sur son écologie. Instituto de Biologia Marina , Mar del Plala, Argentina BIBLIOGRAFIA Bastida, R., y M. R. Torti, 1969. — Un nuevo Isôpodo del género Macrochiridothea de las costas argentinas (Valvifera, Idoteidae). Neotrôpica, 15, 47, pp. 65-72. Dana, J. D., 1852. — Crustacea. U. S. Exploring Expédition, 13, 2, pp. 690-1018. Hublev, D. E., y R. H. Murray, 1968. — A New Species of Macrochiridothea from New Zealand, with notes on the Idotheid Subfamily Chaetilinae (Crustacea Isopoda : Valvifera). Trans. R. Soc. N. Z. (Zool.), 10, 26, pp. 241-249. Menzies, R. J., 1962. — The Zoogeography, Ecology and Systematics of the Chi- lean Marine Isopods. En Reports of the Lund University Chile Expédition, 1948-49, n° 42. Lunds Univ. Arsskrift. N. F., Avd. 2., 57, n° 11, pp. 1-162. Nierstrasz, H. F., 1918. — Alte und neue Isopoden. Zool. Meded., Leiden, 4, pp. 103-142. Nordenstam, A., 1933. — Marine Isopoda of the Families Serolidae, Idotheidae, Pseudidotheidae, Arcturidae, Parasellidae and Stenetriidae, mainly from the South Atlantic. Further Zool. Res. Swed. Antarct. Exped., 3, 1, pp. 1-284. Ohlin, A., 1901. — Isopoda from Tierra del Fuego and Patagonia. 1. Valvifera. Svenska Exped. Magellanslànd, 2, 11, pp. 261-306. Sheppard, E. M., 1957. — Isopod Crustacea. Part IL The Sub-order Valvifera. Fami¬ lies : Idoteidae, Pseudidotheidae and Xenarcturidae fam. n. With a supplé¬ ment to the Isopod Crustacea, Part I. The Family Serolidae. Discovery Rep., 29, pp. 141-198. Richardson, H., 1911. — Description of a new genus and species of Isopod Crusta- cean of the Family Idotheidae from the mouth of the Rio de la Plata, Argen¬ tina, South America. Proc. U. S. nat. Mus., 40, n° 1811, pp. 169-171. BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 2e Série — Tome 42 — N® 2, 1970, pp. 401-409. SUR UN NOTHOBOMOLOCHUS (CRU ST., COPÉPODES ) PARASITE D'UN HÉMIRAMPHE DE MADAGASCAR Par Théodore MONOD Dans la cavité branchiale d’un Hemiramphus far (Forsskâl), récolté à Bevato, région de Tuléar, Madagascar, par M. Bernard Koechlin, Y. Plessis a recueilli deux spécimens femelles, non ovigères, d’un Bomolochidé dont il a bien voulu me confier l’étude. L’identification générique ne fait pas de doute, et la clef établie par Ver- voort pour les genres de Bomolochidés (1962, pp. 8-9) conduit sans peine au genre Nothobomolochus Vervoort, 1962 (= Pseudobomolochus Yamaguti, 1939 [s. g.], nec Wilson, 1913). Par rapport à la diagnose de Vervoort (1962, pp. 68-69), seuls trois détails paraissent en différer, mais qui semblent de peu d’importance et incapables à mon avis de jeter un doute sur l’appartenance générique de notre espèce. 1. « Maxillule with 4 (2 strong and 2 short setae) ». Je trouve seulement trois soies dont deux grandes et une plus petite ; d’ailleurs Vervoort signale lui-même des maxil- lules à trois soies, pour N. saetiger (Ç. B. Wilson) (p. 64) et pour N. multispinosus (Gnanamuthu) (p. 68). 2. « Maxillipede with 2 strong plumose setae and a much smaller seta » : je trouve seulement deux fortes soies, comme dans N. saetiger (Vervoort, 1962, p. 64), N. mul¬ tispinosus ( ibidem , p. 68) et N. epulus Vervoort ( ibidem , p. 77) ; chez N. triceros Basset- Smith, il n’y aurait même qu’une seule soie ( ibidem , p. 65). 3. « Leg 5 with a short intermediate segment, bearing a fine seta » : je n’ai pu décou¬ vrir cette soie, qui n’existe d’ailleurs sans doute pas chez N. multispinosus (ibidem, p. 69). Restait à préciser, à l’intérieur du genre Nothobomolochus le statut de l’es¬ pèce malgache, identification facilitée par la clef de Vervoort (1962, p. 60-61). La clef élimine d’abord une espèce (N. epulus) dont la griffe du maxillipède porte une dent accessoire ; ensuite on devra choisir entre des espèces dont les processus digitiformes de la plaque antennulaire sont « separated from their base onwards » et « scarcely longer than the plumose... appendages of the anten- nular base », et d’autres dont les processus digitiformes sont « well developed » et « longer than the plumose... appendages » tout en pouvant être d’ailleurs soit étroitement rapprochés sur la plus grande partie de leur longueur, soit plus ou moins divergents dès la base : c’est donc avant tout la longueur des appendices qui est en cause. Il semble évident que mes exemplaires répondent au second terme de l’alter¬ native (processus digitiformes de la plaque dorsale antennulaire distinctement plus longs que les soies plumeuses « sensorielles » de la base antennulaire), mais, si l’on adopte cette bifurcation de la clef on arrivera à N. multispinosus (Gna- mamuthu, 1949), espèce pour laquelle son descripteur ne mentionne pas la — 402 — forte denticulation des épines de l’exopodite des pattes 2-4, caractère qui ne peut évidemment passer inaperçu ; Gnamamdihu spécifie d’ailleurs lui-même (1947, p. 314) : « The serrate teeth borne by spines of B. denticulatus and B. acu- tus are absent. » Dans le groupe à processus digitiformes courts, on arriverait à N. denticula¬ tus (Bassett-Smith, 1898), mais une série de détails ne cadrent pas avec la des¬ cription de Vervoort (1962, pp. 65-66), par exemple : 1° les processus digitiformes dépassent notablement les soies « sensorielles » (fig. 1), alors que Bassett-Smith spécifiait (1898, p. 79) : « three very short obtuse-ended bristles of about equal length, pointing forward » ; les trois processus digitiformes ne sont pas non plus, dans les exemplaires malgaches, de taille égale (flg. 1 et 12). 2° le maxillipède porte, en plus de sa griffe, deux soies plumeuses (et non une seule) ; 3° il y a diverses différences dans la chétotaxie des pattes thoraciques (cf. tableau), mais ceci n’est peut-être pas très important puisque les dessins de Bassett-Smith ne sont pas nécessairement tout à fait exacts. Le Dr Vervoort, auquel j’avais communiqué mes dessins, ayant bien voulu me répondre (in litt., 12-XI 1-1969) qu’il lui paraissait « presque certain » qu’il s’agissait de N. denticulatus, c’est à cette dernière espèce que je rapporterai les deux spécimens malgaches. Il serait d’ailleurs nécessaire, si les spécimens ayant servi à Bassett-Smith pour la description de son « Bomolochus denticulatus » sont conservés au Bri- tish Muséum, de redécrire ce matériel. Je me bornerai ici à donner quelques détails sur les deux exemplaires de Madagascar : pour les figures, il s’agira, sauf indication contraire, du spécimen n° 68718003. Nothobomolochus denticulatus (Bassett-Smith, 1898) 1962 Nothobomolochus denticulatus Vervoort, pp. 65-66 ( ubi litt.) Matériel : 2 Ç non ovigères, cavité branchiale d’un Hemiramphus far (Forss- kâl), Bevato, région de Tuléar, Madagascar, B. Koechlin coll., 1968, nos 680428110 et 68718003). Dimensions a) n° 68718003 Long. tôt. : 2,25 mm — Long, céphalothorax : 1,4 mm — Long, abdomen (furca non comprise) : 0,5 mm — Somite céphalique : 0,7 X 1,2 mm — Somite 2 : 0,2 X 1,1 mm — Somite 3 : 0,4 X 0,8 mm — Larg. somite abd. 1 + 2 : 0,5 mm — - Somite abd. 3 : 0,1 X 0,3 mm — Somite abd. 4 : 0,08 X 0,3 mm — Somite abd. 5 : 0,1 X 0,2 mm — Long, furca : 0,1 mm — Long, soies furcales : 0,35 mm. b) n° 680428110 Larg. somite 4 : 0,1 mm — Somite 5 : 0,07 X 0,2 mm — Somite abd. 1 + 2 : 0,2 X 0,4 mm — Somite abd. 3 : 0,1 X 0,28 mm — Somite abd. 4 : 0,08 X 0,25 mm — Somite abd. 5 : 0,07 X 0,15 mm. Fig. 1-7. — N othobomolochus denticulatus , $. |, plaque rostrale et antennule droite, face ventrale; 2, antenne, partie : distale ; 3 idem i° 680428110) ; 4, mandibule gauche; 5, maxillule droite; 6, maxillipède droit; 7, patte 5. Description Corps cyclopoïde, dilaté en avant, avec un abdomen très court, dont la partie visible fait seulement environ le 1/4 de la longueur du céphalothorax — Somite céphalique (céph. + th 1) plus ou moins semicirculaire, un peu plus large que long — Oeil : non visible — Somite thoracique 2 à bords latéraux arrondis, beau¬ coup plus court, mais sensiblement aussi large que le somite céphalique — Somite thoracique 3 plus étroit et plus long que le précédent, prolongé en arrière de sorte qu’il recouvre les somites 4 et 5, le 4 demeurant autonome — Somite thoracique 4 très réduit — Somite thoracique 5 également invisible en vue dor¬ sale, recouvert par le bord postérieur du somite 3 — Somite abdominal génital (1 + 2) transversalement dilaté, env. deux fois plus large que long ; je n’ai pas pu bien voir l’armature des orifices génitaux, qui m’a semblé composée de deux soies — Somites abdominaux 3 et 4 à bords à peu près droits, le pre¬ mier un peu plus long que le second, de même largeur — Somite abdominal 5 (anal) : plus ou moins triangulaire-arrondi à côtés légèrement concaves — Branches furcales (fîg. 13) plus ou moins rectangulaires, portant 1 sétule mar¬ ginale, 1 sétule dorsale et 4 soies apicales (3 sétules (1 interne, 2 externes) et 1 très forte soie). Plaque rostrale (fig. 1 et 11) plus ou moins triangulaire, à bord antérieur concave — Antennule (fig. 1, 11, 12) se composant d’une partie basale indis¬ tinctement segmentée, portant 12 courtes soies plumeuses « sensorielles » unci- formes, dont deux sont insérées au bord proximo-médian de la « plaque dor¬ sale », et d’un flagelle 3-articulé ; outre les 12 soies unciformes, le segment basal porte trois grandes soies « normales », dont l’une est contiguë au proces¬ sus externe de la « plaque dorsale », et plusieurs sétules ; la « plaque dorsale » porte trois processus digitiformes parallèles, dont l’interne est plus court, et qui se terminent par une sorte de lobe apical pointu, parfois crochu, et portant une spinulation microscopique — Processus post-antennulaires (fig. 11, pa) : on se demande pourquoi, situées entre l’antennule et l’antenne, ces pièces, ici d’ail¬ leurs à peine unciformes, ont pu recevoir le nom de « maxillary hooks » : j’ignore la signification de ces éléments que je ne trouve d’ailleurs pas décrits chez les Bomolochidés alors qu’ils sont bien connus chez les Taeniacanthidés. Si ces pièces ne sont pas des « maxillary hooks », que peuvent-elles représenter d’autre ? — Antenne (fig. 2-3) du type habituel, articles endopodiaux 1 et 2 indistincte¬ ment séparés, couverts l’un et l’autre de petites épines plus ou moins ordonnées en rangées parallèles ; à la jonction des deux articles s’insèrent 6 phanères (épines arquées ou soies) et un processus lamelliforme spinuleux ; au-dessus de l’insertion de ce processus, le contour de l’article endopodial 1 dessine un lobe arrondi — Labrum (fig. 8) : voir sa forme sur la figure ; il recouvre largement les mandibules — Mandibule (fig. 4 et 8) avec une pointe apicale et un lobe accessoire arrondi distalement et plus ou moins en forme de haricot allongé — Paragnathes (fig. 8) avec une dilatation distale spatulée et sétigère — Maxillule (fig. 5 et 8) avec 3 soies plumeuses de taille décroissante de l’intérieur vers l’extérieur — Maxille (fig. 8) : je ne vois à l’extrémité de l’appendice qu’une sorte de lame scalpelliforme portant une spinulation sur son bord antérieur — Maxillipède (fig. 6), avec griffe simple, inerme, plus régulièrement arquée que sigmoïde et 2 soies plumeuses — Organe sternal (fig. 9-10) : sur la surface ster¬ nale, entre les bases des pattes thoraciques 1, on note un organe ovalaire com- Fig. 8-13. — Nothobomolochus denticulatus , $. 8, région buccale avec labre, mandibule, maxillule, paragnathes, maxille ; 9, écusson sternal, entre les pattes I (n° 680428110) ; 10, idem ; 11, région rostro-antennaire, face ventrale (n° 680428110) avec rostre (r), base antennulaire (avec la première soie seulement), le socle (so) du « trident » droit, les processus post-antennulaires (pa) et les bases antennaires ; 12, même spécimen, « trident » droit avec son socle et la première soie dressée externe ; 13, furca, face ventrale. — 406 — Fig. 14-15. — JSothobomolochus denticulatus , $, pattes I (fig. 14) et II (fig. 15). — 407 — plexe, bordé d’une frange de lamelles et paraissant présenter une fente sagit¬ tale ; cet organe énigmatique semble peu connu ; il est figuré, par exemple, chez Parabomolochus tumidus (Shino, 1957), par Shino (1959, fig. 17 B) et par Bassett-Smith précisément pour N. denticulatus (1898, p. 80 et pl. III/l d) : « an oval cavity with a ciliate margin » — Patte thoracique 1 (fig. 14) à rames fortement aplaties, exopodite à articles indistincts, portant 5 grosses soies plu¬ meuses, endopodite avec 1 grosse soie plumeuse interne aux articles 1 et 2, l’article distal portant 5 grosses soies plumeuses — Patte thoracique 2 (fig. 15), à endopodite aplati (articles 1 : 1 soie plumeuse interne ; 2 : 2 soies plumeuses internes ; 3 : 3 soies plumeuses et 2 petites épines spinuleuses), à exopodite normal (articles 1 : 1 épine denticulée distale — externe ; 2 : 1 soie plumeuse interne, 1 épine denticulée externe ; 3 : 6 soies plumeuses, 3 épines denticulées externes) — Patte thoracique 3 (fig. 16, 17) : endopodite avec articles 1 : 1 soie plumeuse distale-interne, 2 : idem, 3 : 2 soies plumeuses et 2 épines courtes spinuleuses ; exopodite avec articles 1 : 1 épine denticulée externe, 2 : 1 soie plumeuse interne et 1 épine denticulée externe, 3 : 5 soies plumeuses et 2 épines denticulées externes ; un cas anormal (fig. 17) comporte 1 seule épine à l’ar¬ ticle 3 (au lieu de 2) — Patte thoracique 4 (fig. 18) : endopodite avec articles 1 : 1 soie plumeuse distale-interne, 2 : idem, 3 : à l’apex, 1 soie-aiguillon droite, apparemment non plumeuse, entre 2 épines courtes spinuleuses ; exopodite avec articles 1 : 1 épine denticulée distale-externe, 2 : 1 soie plumeuse interne et 1 épine denticulée externe, 3 : 5 soies plumeuses et 2 épines denticulées externes - — Patte thoracique 5 (fig. 7) : article intermédiaire apparemment inerme, article apical ovale-allongé, mais non arqué, à bords légèrement convexes, avec 1 soie marginale externe, sub-apicale et 3 soies apicales. Je donne ci-dessous un tableau (tableau I) de la chétotaxie des pattes tho¬ raciques 1-4 pour N. denticulatus d’après les figures de Bassett-Smith (1898, pl. III/l d-g ), pour N. multispinosus d’après le texte et les figures de Gnama- muthu (1949, p. 314 et fig. 3 a-d), enfin pour mes deux exemplaires malgaches ; on notera quelques petites différences avec les chiffres donnés par Vervoort en 1962 (p. 66 pour N. denticulatus et p. 68 pour N. multispinosus ). Il ressort de ce tableau, établi, on doit le rappeler, pour N. denticulatus et N. multispinosus, sur les seuls documents publiés et sans que leur exactitude soit toujours absolument certaine, que les trois lots comparés sont, pour ce qui touche à la chétotaxie des appendices thoraciques, extrêmement voisins. Il faut d’ailleurs faire la part de petites variations individuelles toujours pos¬ sibles, car c’est seulement quand de nombreux exemplaires auront pu être étu¬ diés de chaque espèce qu’il sera possible de préciser l’amplitude de cette éven¬ tuelle variation intraspécifique. Bien ne s’oppose toutefois, à mon avis, à ce que les deux spécimens mal¬ gaches soient rapportés à l’espèce N. denticulatus, malgré les petites différences qui les séparent de la description de Bassett-Smith. La découverte du N. denticulatus à Madagascar étend la distribution connue de l’espèce, récoltée précédemment dans l’Océan Indien, région de Ceylan, dans la cavité branchiale de Sphyraena jello Cuv. in Cuv. Val., 1829 et d ’He- miramphus far (Forsskâl, 1775), cette dernière espèce étant également l’hôte des spécimens malgaches. Fig. 16-10. — Nothobomolochus denticulatus, $. 16, patte III ; 17, patte III droite, exopodite (n° 680428110), avec une seule épine au 18, patte IV ; 10, épine de la patte IV. 409 Tableau 1. — Chétotaxie des pattes thoraciques 1-4 chez trois Nothobomolochus N. denticulatus (d’après Bassett- Smith : fig.) N. denticulatus (ex. malgaches) N. multis pinosus (d’après Gnamamuthu : texte et fig.) Pl Endop . Exop . 1 + 0 — 1 -f 0 — 61 7 {1 + 6) 2 1+0— 1+0— 5 5 1 + 0 — 1+0 — 6 3 6 P2 Endop . Exop . 1 + 0 — 1 + 0 — 4 lo+ I — 1 + I — 6 + III 1 + 0 — 2 + 0 — 3 + 11 ■0+ I — 1 + I — 6 + III 1 + 0 — 1 + 0 — 3 + I 4 0 + I — 1 + I — 76 + Il P3 Endop . Exop . 1 + 0 — 1 + 0 — 4 » 0 + 1 — 1 + 1 — 5+ III !l + 0 — 1 + 0 — 2 + II 0 + 1 — 1 + 1 — 5+ II 1 + 0 — 2 + 0 — 2 + II 0 + I — 1 + I — 6 • + II P4 Endop . Exop . 1 + 0 — 1 + 0 — 3'» 1 + I — 1 + I — 4 + III 1 + 0 — 1+0 — 1 + 1 + Il 0 + 1 — 1 + 1 — 5 + II il + 0 — 1 + 0 — 1 + 1 + I 1 » + I — 1 + 1 — 4/5 8+ I 1. Fig. 1 d. 2. Fig. 1 d. 3. P. 314 et fig. 3 a. 4. Il s’agit bien de 3 5. P. 314 et fig. 3 b. 6. P. 314 et fig. 3 c. soies + 1 épine. 7. P. 314 et fig. 3 d. 8. Le texte, p. 314, donne : 5 + I, la fig. 3 d indique : 4 I. 9. Évidemment 2 + II. 10. Évidemment I + 1 + I. Laboratoire des Pêches Outre-Mer du Muséum BIBLIOGRAPHIE Bassett-Smith, C. W., 1898. — Further new Parasitic Copepods found on Fish in the Indo-tropical Région. Ann. Mag. nat. Hist., 7, 2, 8, August 1898, pp. 77- 98, pl. III-VI. Gnamamuthu, C. P., 1949. — Bomolochus multispinosa (sic) sp. nov. : an Ergasilid Copepod observed in copulation. Ftec. Ind. Mus., 45, 1947, Part IV [Sept. 1949], pp. 309-319, fig. 1-5. Shiino, Sueo M., 1959. — Sammlung der parasitischen Copepoden in der Prâfektur- universitàt von Mie. Rept. Fac. Fisheries, Pref. Univ. Mie, 3, 2, nov. 30, 1959, pp. 334-374, 17 fig. Vervoort, W., 1962. — A review of the Généra and Speeies of the Bomolochidae (Crustacea, Copepoda), including the Description of some old and new Speeies, Zool. Verhand. Leiden, n°. 59, 26 sept. 1956, 111 p., 12 fig. BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 2e Série — Tome 42 — N° 2, 1970, pp. 410-414. NICOLLA ELONGATA N. SP. (DI GENE A, COITOCAECIDAE ), PARASITE D’ONOS TRICIRRATUS ( BRÜNNICH , 1768) (TELEOSTEI) Par Claude MAILLARD Au cours de recherches sur les Trématodes parasites des Poissons du golfe du Lion, nous avons trouvé, dans le tube digestif à'Onos tricirratus (Brünnich, 1768), une nouvelle espèce de Digène, appartenant à la famille des Coitocae- cidae Ozaki, 1928. La taille des treize Onos tricirratus examinés variait de 13 à 37 cm (moyenne : 19 cm) ; trois seulement, parmi les plus grands spécimens, étaient parasités. Nous donnons ici une description de ce parasite. Nicolla elongata n. sp. Hôte : Onos tricirratus (Brünnich, 1768). Habitat : intestin moyen. Matériel étudié : 20 individus montés in loto ; 2 débités en coupes sériées transversales. Mensurations (moyennes calculées sur les 20 individus montés in toto ) : Longueur du corps : 3,14 mm — 5,82 mm (moyenne : 4,70 mm) Largeur du corps : 0,480 mm — 0,792 mm (moyenne : 0,660 mm) Épaisseur (mesurée sur coupes) : 0,250 mm Diamètre de la ventouse orale : 0,108 mm — 0,165 mm (moyenne : 0,142 mm) Diamètre de la ventouse ventrale : a) longitudinalement : 0,212 mm — 0,270 mm (moyenne : 0,227 mm) b) transversalement : 0,243 mm — 0,345 mm (moyenne : 0,257 mm) Distance ventousaire : 0,296 mm — 0,627 mm (moyenne : 0,460 mm) Rapport ventousaire : Ventouse orale _ - = 0,3 — 0,9 (moyenne : 0,5) Ventouse ventrale Diamètre du pharynx : 0,072 mm — 0,117 mm (moyenne : 0,100 mm) Longueur de l’œsophage : 0,168 mm — 0,387 mm (moyenne : 0,254 mm) Diamètre de l’ovaire : 0,100 mm — 0,185 mm (moyenne : 0,145 mm) Diamètre des testicules : 0,200 mm — 0,297 mm (moyenne : 0,250 mm) Longueur de la poche du cirre : 0,600 mm — 0,810 mm (moyenne : 0,680 mm) Longueur des œufs : 0,060 mm — 0,075 mm (moyenne : 0,065 mm) Largeur des œufs : 0,036 mm — 0,044 mm (moyenne : 0,042 mm) — 411 o 1 mm Fig. 1. — Nicolla elongata : animal in loto vue ventrale. Description (fig. 1) Le corps allongé, aplati dorso-ven- tralement, est d’une couleur blanc-jau¬ nâtre. La largeur est à peu près la même sur presque toute la longueur du Ver sauf au niveau de la ventouse ven¬ trale où il existe un renflement ; l’extré¬ mité antérieure est plus effilée que l’extrémité postérieure. La cuticule relativement peu épaisse (0,007 mm) est dépourvue d’épines. La musculature sous-épidermique est assez développée, en particulier les fibres musculaires longitudinales. Le paren¬ chyme entourant les organes est dense. A l’extrémité antérieure, la ventouse orale, sphérique, a son ouverture dirigée ventralement. Au contraire l’acétabu- lum ventral, ovoïde, situé dans le quart antérieur du corps, a son grand axe transversal ; son ouverture est aussi allongée transversalement. Au fond de la ventouse orale s’ouvre la bouche qui se continue par un court pré-pharynx entouré de quelques fibres musculaires. Au pharynx globuleux succède un long œsophage, entouré lui aussi de fibres musculaires, circulaires et longitudinales. Le tube digestif se divise en deux branches latérales tubulaires à lumière régulière assez étroite. Cette division s’effectue en avant de l’acétabulum ven¬ tral. Les deux branches se rejoignent en arc de cercle dans la région postérieure. L’épithélium qui borde la paroi de ces branches intestinales est formé par de hautes cellules digestives. L’appareil reproducteur mâle (fig. 2) comprend deux testicules situés dans l’espace intercæcal post-ovarien. Globu¬ leux, de taille sensiblement égale, ils sont placés l’un derrière l’autre. De chacun de ces testicules part un canal déférent très fin. Ces deux canaux remontent vers l’avant de part et — 413 — d’autre de l’axe du corps ; le canal du testicule postérieur se trouve du côté droit du corps, celui du testicule antérieur sur le côté gauche. Les deux canaux déférents s’unissent en pénétrant dans la poche du cirre sans former de vésicule séminale externe. D’après R. Ph. Dollfus (1960), ce caractère permet de différencier les genres de la famille des Coitocaecidae. Débutant en arrière de l’acétabulum ventral, la poche du cirre comprend une vésicule séminale interne et un cirre assez long entouré de glandes pros¬ tatiques. Elle débouche dans l’atrium génital qui s’ouvre ventralement en avant de l’acétabulum ventral, au niveau de la bifurcation intestinale mais légèrement sur la gauche par rapport au plan médian. Sur certaines préparations la partie atriale du cirre est évaginée. L’appareil génital femelle comprend un ovaire pré-testiculaire de forme sphérique, situé ventralement dans l’espace intercæcal un peu en avant du milieu du corps. Sur sa face antérieure part un oviducte qui se dirige dorsa- lement et légèrement vers la droite où il fait un coude qui le ramène sur le plan médian. Là, il forme le carrefour génital avec le réceptacle séminal et le canal de Laurer. L’oviducte repart vers l’avant puis vers la gauche du corps, où, toujours dorsalement, il fait une boucle au sommet de laquelle il reçoit le vitelloducte impair. L’ootype, peu marqué, est entouré par des glandes de Mehlis situées dans l’espace intercæcal. De l’ootype part un utérus court, à paroi mince et le plus souvent empli par de gros œufs. Dirigé vers l’avant, et tout entier pré-ovarien, il donne dans sa partie antérieure un métraterme qui, dorsal par rapport à l’acétabulum, vient déboucher à l’atrium génital. Le réceptacle séminal, dorsal, est une poche allongée transversalement en avant de l’ovaire. Sur la ligne médiane il communique avec l’oviducte par son bord antérieur. Du carrefour génital part un canal de Laurer qui, après quelques circonvolutions, débouche dorsalement à l’extérieur. Son ouverture est située à gauche par rapport au plan sagittal et un peu en avant de l’ovaire. Les glandes vitellogènes sont constituées par des follicules assez gros et assez dispersés. Ces follicules, entourant les branches intestinales, débutent en arrière de la poche du cirre et sont plus denses après le deuxième testicule. Les vitelloductes transverses formés au niveau de l’ovaire se réunissent dans un réservoir vitellin d’où part le vitelloducte impair qui se jette dans l’oviducte. Les œufs sont ovoïdes et d’assez grosse taille. Ils possèdent une coque épaisse et ne semblent pas avoir d’opercule. Le système excréteur comprend une vessie tubulaire très longue. Située au milieu de l’espace intercæcal, elle devient dorsale au niveau des testicules. Elle débute immédiatement en arrière de l’ovaire et aboutit à l’extrémité pos¬ térieure. On trouve très souvent dans la partie terminale un ou deux granules réfringents. Discussion L’anatomie générale et la disposition des branches intestinales, unies posté¬ rieurement, nous permettent de placer ce parasite dans la famille des Coito¬ caecidae Ozaki, 1928. D’après le travail de R. Ph. Dollfus (1960), où est proposée une classifi¬ cation des différents genres de la famille des Coitocaecidae, ce parasite doit 27 — 414 être rapporté au genre Nicolla Winiewsky, 1934. En effet, Dollfus différencie le genre Nicolla des genres Coitocaecum et Ozakia par l’absence, chez le premier, de vésicule séminale externe. Il apparaît donc clairement que nous sommes en présence d’une espèce du genre Nicolla. De toutes les espèces de Nicolla déjà connues, aucune ne paraît correspondre au parasite que nous venons d’étu¬ dier, la plupart ayant été trouvés chez des Poissons d’eau douce. Cependant, Travassos, Freitas et Bürnhein ont décrit en 1965 Nicolla extrema sur Scomber colias, et R. M. Overstreet a trouvé en 1969 des espèces nouvelles de Nicolla sur des Poissons marins du golfe de Floride (= Nicolla halichoeri et Nicolla . sp.). Ces parasites se différencient nettement de l’espèce que nous avons découverte chez Onos tricirratus par la taille de la poche du cirre, la longueur et le trajet de l’utérus. Nous considérons donc cette espèce comme nouvelle et nous nous proposons de la nommer Nicolla elongata n. sp. Type et paratype déposés au Muséum national d’ Histoire naturelle de Paris sous les nos Ti 18 et Ti 19. Laboratoire de Parasitologie Comparée (Professeur L. Euzet) Faculté des Sciences, 34- Montpellier BIBLIOGRAPHIE Dollfus, R. Pli., 1960. — Recherches expérimentales sur Nicolla gallica (R. Ph. Doll¬ fus, 19'»1). R. Pli. Dollfus 1958. Sa cercaire cotylicerque et sa métacercaire progcnétique. Observations sur la famille des Coitocaecidac Y. Osaki, 1928, S. f. Coitocaeciae F. Poche, 1926 — Trematoda Podocotyloidea et sur les Cer- caires cotylicerques d’eau douce et marine. Ann. Parasit. Hum. Comp., 34. 5-6 cl 35, 1-2, pp. 1-81, fig. 1-39. Ov eh Street, R. M., 1969. — üigenet.ic Trematodes of Marine Teleost fishes from Biscayne Bay Florida. Tulane Stud. Zool., 15, 4, pp. 119-175, fig. 1-37. Travassos, L. J., F. T. Freitas, P. F. Burnheim, 1965. — Trematodcos de Peixes do litoral capixaba : Amorocotyle simonei gen. n. sp. n. Parasita de Baiacu. Atas Soc. Biol. Rio de Janeiro , 9, 5, pp. 69-73. Wisniewski, L. W., 1934. — Beitrag zur Svstematik der Coïtocaecidae (Trematoda) Nicolla g. n., Ozakia g. n., Coitocaecum proaoitum sp. n. Acad. Polon. Sci. et Lett., C. R. mens., Cl. Sci. Math, et Nat., sér. B, 1, 6, pp. 27-41, fig. 1-3. Yamaguti, S., 1958. — Systema Helminthum, Vol. 1 — The Digenetic Trematodes of Vertebrates. Part I et II, pp. 1-1575, fig. 1-1362. BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 2e Série — Tome 42 — N° 2. 1970, pp. 415-418* AFFINITÉS DE UHÉLI GMOSOME ORTLEPPSTRONGYLUS RATHYERGI ( ORTLEPP , 1939) N. GEN., N. COMB. AVEC LES TRI CH O S T RO N G YLIDES MOLINEINAE Par Marie-Claude DUR ETT E-DESSET Grâce à l’obligeance du Docteur Verster que nous remercions vivement, nous avons pu obtenir un spécimen ^ type de l’espèce Longistriata bathyergï, parasite du duodénum de Bathyergus suillus suülus (Schreber) à Strandfontein, Capetown en Afrique du Sud. Ce Nématode présente la particularité de posséder un synlophe tout à fait comparable à celui du genre Molineus Cameron, 1923 ; cependant, il s’agit d’un Héligmosome puisque la femelle est monodelphe. Nous avons donc encore une fois un passage direct entre Strongles didelphes et Strongles monodclphes. Nous donnons simplement ici, pour compléter l’excellent travail d’ORTLEPP, quelques ligures du rj et nous étudions le synlophe. Le corps est parcouru longitudinalement par 16 arêtes cuticulaircs qui débutent derrière la vésicule céphalique et s’étendent jusqu’au niveau de la bourse caudale. En coupe transversale, au milieu du corps, les arêtes sont disposées comme suit : 3 arêtes latérales gauches, 3 arêtes latérales droites, 5 arêtes dorsales, 5 arêtes ventrales. Les arêtes sont sub-égales et orientées normalement à la paroi du corps. Elles sont disposées symétriquement par rapport aux axes dorso-ventral et latéral de l’animal. Discussion : Le synlophe de cette espèce apparaît actuellement tout à fait original chez les Héligmosomes que nous connaissons. Il est par contre très proche de ceux que l’on rencontre dans le genre Molineus (cf. Quentin, 1965 ; Chabaud, Bain et Puylaert, 1966). Ce genre parasite essentiellement les Carnivores et les Insectivores, groupes plus anciens que les Rongeurs. Il est intéressant de noter cependant que nos spécimens sont parasites de Rongeurs archaïques, la famille des Bathyergidés étant considérée par les mammalogistes comme une famille relique, apparue avant le Miocène (cf. Lavocat) L Nous avons donc encore une fois un passage direct entre des Trichostrongy- lides, ici parasites de Carnivores et d’insectivores, et des Héligmosomes, para¬ sites de Rongeurs très archaïques, les Bathyergidés. Le même phénomène nous est connu dans trois autres cas : passage du genre Citellinema, parasite de Sciuridés, aux genres Heligmosomum et Heligmoso- moides, parasites de Microtidés (cf. Durette-Desset, 1967) ; du genre Maciela 1. Nous remercions M. Lavocat qui a attiré notre attention sur l’étude du synlophe de ce para¬ site, étant donné l’intérêt présenté par l’hôte. au genre Moennigia chez les Édentés (cf. Durette-Desset, 1970 a) ; du genre Travassostrongylus, parasite de Marsupiaux, au genre V exillata, parasite de Geomyoidea (cf. Durette-Desset, 1970 b). Fig. 1. — Ortleppstrongylus bathyergi n. g., n. comb., <$. A : extrémité antérieure, vue latérale gauche ; B : détail des arêtes cuticulaires au niveau du pore excréteur et de la deiride gauche ; C : coupe transversale au milieu du corps ; D : bourse caudale, vue ventrale ; E : côtes dorsale et externo-dorsales, vue dorsale ; F : spiculé droit, vue ventrale ; G : spiculé gauche, vue ventrale. A, E : éch. 100 p. B, C, F, G : éch. 50 p. D : éch. 150 p. 417 Ce caractère très particulier du synlophe chez un Héligmosome nous paraît suffisamment important pour créer un nouveau genre, Ortleppstrongylus , dont nous donnons la définition suivante : Ortleppstrongylus n. gen. Heligmosomatidae avec des arêtes cuticulaires disposées symétriquement par rap¬ port aux plans dorso-ventral et latéral. Arêtes sub-égales, orientées perpendiculaire¬ ment à la paroi du corps. Bourse caudale du sub-symétrique avec des lobes latéraux bien développés. Côte dorsale assez longue, divisée seulement à son extrémité distale ; côtes externo-dor- sales naissant à la racine de la côte dorsale. Spiculés simples, ailés, longs et fins. Femelle avec queue courte, présentant une pointe à son extrémité. Parasites de Bathyergidae. Espèce-type unique : Ortleppstrongylus bathyergi n. gen., n. comb., parasite de Bathyergus suillus suillus à Capetown en Afrique du Sud. Résumé Le synlophe à' Ortleppstrongylus bathyergi n. gen., n. comb. (= Longistriata bathyergi Ortlepp, 1939) apparaît tout à fait original par rapport à ceux qui sont connus chez les Héligmosomes. Il est comparable à ceux rencontrés dans le genre Molineus Cameron, 1923, et per¬ met de séparer ce nouveau genre, parasite de Bathyergus suillus suillus en Afiique du Sud, des autres Héligmosomes, parasites de Rongeurs. Summary Systematic relationships of the Heligmosome Ortleppstrongylus bathyergi (Ortlepp, 1939) n. gen., n. comb. with the Trichostrongylids Molineinae The structure of the synlophe of Ortleppstrongylus bathyergi n. geri., n. comb. (= Lon¬ gistriata bathyergi Ortlepp, 1939) is considered as highly original when compared to these of other Héligmosomes. It can be readily compared to other synlophes occur- ring in the genus Molineus Cameron, 1923, and its study favors an easier séparation of this new genus which is parasiting Bathyergus suillus suillus in South Africa from other rodent-parasiting Héligmosomes. Laboratoire de Zoologie (Vers) associé au C.N.H.S. Muséum national d’ Histoire naturelle BIBLIOGRAPHIE Cameron, T. W. M., 1923. — Studies on two new généra and some little known species of the nematode family, Trichostrongylidae Leiper. J. Helminth., 1, pp. 71-96, fig. 1-17. Chabaud, A. G., O. Bain et F. Puylaert, 1966. — Description de trois nouveaux Nématodes Molineinae et considérations sur la systématique et le caractère archaïque de cette sous-famille. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 38, 6, pp. 904-920. — 418 — Durette-Desset, M. C., 1967. — Évolution des Nématodes Héligmosomes en rapport avec celle de leurs hôtes fondamentaux, les Microtidae. C. R. Acad. Sci., Paris, 265, sér. D., pp. 1500-1503. — 1970 a. — Nématodes Triehostrongyloidea, parasites d’Édentcs sud-améri¬ cains. Bull. Soc. zool. France (sous presse). — 1970 b. — Description de Vexillata petteri n. sp., Nématode Héligmosome parasite d’un Rongeur néarctique. Ann. Par. Hum. ÿ- Comp. (sous presse). Lavocat, R., 1970. — Les Rongeurs du Miocène d’Afrique orientale. Academie Press (sous presse). Ortlepp, R. J., 1939. — South African helminths. Part YI. Some helminths, chicfly from rodents. Onderstepoort ./. Vet. Sci. An. Indust., 12, 1, pp. 75-101, tig. 1-17. Quentin, J. 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Cet enroulement comporte deux à trois tours de spire. Synlophe : Il est constitué de deux systèmes différents. La double arête, sail¬ lant à gauche, qui existe chez les autres espèces du genre est remplacée ici par une vésicule étendue longitudinalement et couverte de 13 ($) à 16 ($) petites arêtes ininterrompues, orientées perpendiculairement à la paroi (fîg. 1, B). Le reste de la surface cuticulaire est, comme chez les autres Brevistriata, parcourue par des arêtes interrompues, constituant de petites bosses longues de 12 p environ. Comme pour B. longipene Durette-Desset et Chabaud, 1967, et B. ogdeni Durette-Desset, 1969, nous interprétons chaque arête comme étant constituée par deux séries adjacentes de bosses. Il y a donc, à notre avis, 27 ($) à 31 ($) arêtes de type interrompu. La pointe de ces arêtes est dirigée de la droite vers la gauche (fig. 1, B). Dans la partie postérieure du corps, aussi bien chez le $ que chez la Ç, les arêtes diminuent de taille et sont orientées perpendiculairement à la paroi du aorps (fig. 1, C, D). À 130 p en avant de la bourse caudale chez le <$, au niveau de la trompe chez la $, les arêtes interrompues se rejoignent à partir de deux séries de bosses et deviennent ininterrompues (fig. 1, G). Mâle : Corps long de 2,8 mm, large de 60 p dans sa partie moyenne. Vésicule céphalique haute de 50 p sur 25 p de large. Anneau nerveux, pore excréteur et deirides situés respectivement à 110 p, 235 p et 240 p de l’apex. Œsophage long de 230 p. Glandes excrétrices bien visibles. Bourse caudale symétrique. Papilles prébursales présentes. Côtes bursales figurées sur la figure 1, H. La côte dorsale, assez longue, est divisée distale- Fig. 1. — Brevistriata bergerardi n. sp. A : $, extrémité antérieure, vue latérale gauche ; B : <$, coupe transversale au milieu du corps ; C : id., au niveau des spiculés ; I) : $, coupe transversale au niveau de la trompe ; E : id., au niveau de la vulve ; F : Ç, extrémité postérieure, vue latérale droite ; G : Ç, disposition des arêtes cuti- culaires, extrémité postérieure, vue ventrale ; II : bourse caudale, vue ventrale ; I : <^, détail du gubernaculum et du cône génital, vue ventrale ; J : <$, pointe d’un spiculé ; K : détail des arêtes cuticulaires au milieu du corps, vue latérale gauche ; L : id., au niveau du pore excréteur et des deirides, vue ventrale. A, F, G, H : éch. 100 n B, C, 1), E, I, .1, K, L : éch. 50 u — 421 ment en deux rameaux, eux-mêmes trifurqués. Les cotes externo-dorsales naissent presqu’à la racine de la côte dorsale (iig. 1, H). Spiculés longs de 330 p., fins, ailés, à extrémité arrondie (fig. 1, J). Ils glissent dans un gubernaculum long de 28 p sur 15 p de large. Cône génital bien mar¬ qué, portant la papille impaire ventrale et les deux papilles dorsales (fig. 1, I). Femelle : Corps long de 4,1 mm, large de 100 p dans sa partie moyenne. Vési¬ cule céphalique haute de 50 p sur 30 p de large. Anneau nerveux, pore excré¬ teur et deirides situés respectivement à 120 p, 270 p et 280 p de l’apex. Œso¬ phage long de 320 p. Glandes excrétrices bien visibles (fig. 1, A). Appareil génital monodelphe. La vulve s’ouvre à 158 p de la queue. Vagin, vestibule, sphincter et trompe longs respectivement de 40 p, 80 p, 40 p et 140 p (fig. 1, F). L’utérus long de 610 p contient 6 œufs au stade morula, longs de 60 p sur 32 p de large. Oviducte mal différencié. L’ovaire remonte jusqu’à 50 p en arrière de l’œsophage. Queue longue de 48 p, arrondie à son extrémité (fig. 1, G). Discussion Les arêtes interrompues, qui sont une des principales caractéristiques du genre Brevistriata Travassos, 1937, genre typiquement parasite de Sciuridés asiatiques, sont connues chez des parasites de Rongeurs néarctiques et néo¬ tropicaux. Ces parasites n’ont vraisemblablement pas d’afiinités particulières avec Brecistriata et ont d’ailleurs été classés dans d’autres genres : Heligmoden- drium Travassos, 1937, Squamastrongylus Travassos, 1937, Trichotravassosia Lent et Freitas, 1938, et chez Heligmostrongylus Travassos, 1917, où les arêtes sont festonnées. L’analyse morphologique paraît indiquer l’existence d’une simple conver¬ gence car les formes asiatiques se distinguent immédiatement par deux carac¬ tères : 1) Les séries de bosses cuticulaires ne constituent pas des lignes longitudinales simples mais émettent une bosse sur le flanc droit alternant avec une bosse sur le flanc gauche. 2) Les côtes bursales médio-latérales sont, plus courtes que les antéro-latérales, alors qu’elles sont plus longues chez toutes les espèces américaines. En tenant compte de, ces deux caractères dans la définition générique, le genre Brevistriata paraît donc parfaitement homogène et ne comprend que des espèces parasites de Sciuridés orientaux. Nous rangeons actuellement dans ce genre les espèces suivantes : B. skrjcibini (Schulz et Lubimov, 1932) ; espèce-type, parasite de Sciurus vul.garis rnantshuricus et d’ Eutamias asiaticus en Extrême-Orient soviétique. B. cristata (Gedoelst, 1917) n. comb. [= H eligmosomum cristatum Gedoelst, 1917 = Longistriata cristata (Gedoelst, 1917) Travassos et Darriba, 1929 = Heligmonella cristata (Gedoelst, 1917) Skrjabin et Schulz, 1952], parasite de Sciurus prevosti à Sumatra. B. sinensis Li, 1941, parasite de Callosciurus erythraeus castaneoventris en Chine. B. callosciuri Supperer et Kutzer, 1963, parasite de Callosciurus prevosti en Asie. — 422 — B. longipene Durette-Desset et Chabaud, 1967, parasite de Pteromys nitidus en Indochine. B. ogdeni Durette-Desset, 1969 (= B. skrjabini sensu Inglis et Ogden, 1965) parasite de Callosciurus pygerythrus lokoides et de C. maclellandi n. au Népal. Parmi celles-ci, se rapprochent plus particulièrement de nos parasites : 1) B. sinensis : la disposition des côtes bursales est la même, mais la côte dorsale est réduite et surtout les spiculés sont très longs (1,55 mm). 2) B. skrjabini : la morphologie de la bourse caudale est tout à fait com¬ parable à celle de nos spécimens ; mais les arêtes sont seulement au nombre de 28 chez la femelle. Nous pensons donc que la forme du Tamias est nouvelle et nous la dédions à Monsieur le Professeur Bergerard, en la nommant : Brevistriata bergerardi n. sp. Laboratoire de Zoologie (Vers) associé au C.N.R.S. Résumé Description de Brevistriata bergerardi n. sp. parasite de Tamias sibiricus asiaticus en Corée. L’espèce se distingue des autres Brevistriata par la présence de nombreuses arêtes gauches petites et ininterrompues, remplaçant la double arête gauche saillante. Le genre Brevistriata est caractérisé principalement par la présence d’arêtes discon¬ tinues, formées de deux séries de bosses atténuées une fois à droite, une fois à gauche, et par tles côtes bursales médio-latérales plus courtes que les antéro-latérales. Il comprend actuellement sept espèces, toutes parasites de Sciuridés orientaux. Summary Brevistriata bergerardi , a new Heligmosome, parasite of a Korean squirrel. Description of Brevistriata bergerardi n. sp., parasite of Tamias sibiricus asiaticus in Korca. The specics ean be differcnciated from otlier Brevistriata by tlie numerous small and unbroken left ridges which replace the double proéminent left ridge. The genus Brevistriata is characteriscd mainly by the présence of broken ridges, formed by two sériés of altcrnate lumps and also by mcdio-latcral bursal rays shorter than the antcro-lateral ones. It includes prescntly seven specics, ail parasites of oriental Seiuridae. BIBLIOGRAPHIE Durette-Desset, M. C., 1969. — Nouvelles données morphologiques sur quelques Nématodes Héligmosomes, parasites de Rongeurs. Ann. Par. Hum. & Comp., 44, 1, pp. 37-46, fig. 1-5. — et A. G. Chabaud, 1967. — Description d’un nouveau Nématode Heligmosome parasite d’un Écureuil volant. Bull. Soc. zool. Fr., 92, 1, pp. 227-233, fig. 1-3. — 423 — Gedoelst, L., 1917. — Nématodes parasites du Sciurus prevosli de Sumatra. Rev. Zool. Afr., 5, 2, pp. 153-162, fig. 1-3. Inglis, W. T. et C. G. Ogdes, 1965. — Descriptions of some Strongles (Nematoda) ïrom mammals in east Népal witli records o£ other parasitic Nématodes. Bull. Br. Mus. Zool. , 13, 7, pp. 231-245, fig. 1-50. Lent, H., et J. F. Freitas, 1938. — Très novos Tricbostrongylideos parasites de roedores brasileiros. In : Livre Jub. Travassos, Rio de Janeiro, Brasil, III. Li, S. Y., 1941. — On two new species of Nématodes from China. Pcking Nat. Iiist. Bull., 15, 3, pp. 195-199. Sciiulz, R. E., et M. P. Lubimov, 1932. — Longistriata skrjabini n. sp. (Nematoda Trichostrongylidac) from the Ussuri Squirrel. Parasitology, 24, 1, pp. 50-53, fig. 1-2. Supperer, R., et, E. Kutzer, 1963. — Zwei noue Triehostrongyliden aus dem Flaggen- hornehen, Brevislriata caltosciuri nov. spec. und Pilhecostrongylus univesicula nov. sp. Z. f. Parasitent 23, pp. 11-15, fig. 1-8. Travassos, L., 1937. — Revisâo da familia Trichostrongylidac Leipcr, 1912. — Monogr. Inst. Oswaldo Cruz., 1, 512 p., 295 fig. Addendum En cours d’impression, nous avons pris connaissance du travail de G. D. Schmidt, B. J. Myers et R. E. Kuktz : Nématodes parasites of Océanien. I. Brcvislriala sun- dasciuri n. sp. and Calypsoslrongylus ogdeni n. gen., n. sp. (Heligmosomatidac : Lon- gislriatinae) from Squirrels of Palawan and Taiwan. J. Parasil., 53, 3, 1967, pp. 613- 618. Nous considérons le genre Calypsoslrongylus comme synonyme de Brevislriata. En effet, la présence de la bande dorsale longitudinale formée de striations transverses tpii caractérise le genre, existe chez tous les Brevislriata dont la double arête gauche est bien développée. C’est en réalité, l’image que donne cette formation lorsqu’elle est examinée à plat. (cf. fig. 9 de Schmidt et coll., et fig. 1 D de Durette-Desset et Chabaud, 1967). Nous devons donc ajouter à la liste des espèces citées ci-dessus : B. sundasciuri Schmidt, Myers et Kuntz, 1967, parasite de Sundasciurus steerii juvencus aux Phi¬ lippines ; B. ogdeni (Schmidt, Myers et Kuntz, 1967) n. comb., parasite de Callosciurus erythraeus centralis à Formose. Par ailleurs, le binôme B. ogdeni Durette-Desset, 1969 (= B. skrjabini sensu Inglis et Ogden 1965), se trouvant ainsi préemployé, nous le nommons B. inglisi nom. nov. BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE Série — Tome 42 — N» 2, 1970, pp. 424-427. PSEUDOCOLOCHIRUS BICOLOR N. SP., NOUVELLE HOLOTHURIE DENDROCHIROTE DE MADAGASCAR Par Gustave CHERBONNIER Cette Holothurie a été récoltée en plongée à Tuléar, par M. Pichon, qui, dans sa lettre d’envoi, donne les précisions suivantes : « Cette Holothurie, qui a été également trouvée au nord-est de Nossi-Bé, au large de Kalampobé- Ambafao, par 60 mètres de fond, se trouve, à Tuléar, sur la pente externe du grand récif, sur une dalle constituée de Madréporaires morts, recouverte de nombreuses algues et de Cnidaires très variés, dalle qui prolonge vers l’avant des formations récifales à dominance de Madréporaires ; c’est le seul Échino- derme trouvé sur cette dalle dont la couverture, surtout végétale, retient un peu de sédiment, mais pas assez pour permettre à l’Holothurie de s’enfouir. » Pseudocolochirus bicolor n. sp. (Fig. 1 A-J) Origine : Madagascar, Tuléar, 23°22'42" S — 43°36'22" E, prof. 38 m, Pichon coll. 8-X-1969. L’animal vivant était d’une magnifique couleur violet foncé, avec cinq bandes radiaires jaune vif. L’exemplaire, conservé en alcool, est décoloré et unifor¬ mément blanc jaunâtre ; mais il a conservé sa forme primitive en sabot, l’anus et la bouche étant dressés vers le haut ; de ce fait, le bivium, qui mesure envi¬ ron 80 mm, est nettement raccourci par rapport au trivium, qui atteint 115 mm. Les tentacules sont au nombre de neuf ; huit très grands, très touffus, et un réduit à un moignon, situé dans le radius dorsal gauche. Le tégument est épais et lisse. Sur le trivium, les podia sont longs, cylindriques, à sommet terminé par une large ventouse soutenue par un disque calcaire très réticulé, de 250 à 350 p de diamètre, à base entourée d’un gros mamelon (fig. 1 G) ; ils sont répar¬ tis sur les radius, en deux rangs à proximité de la bouche et de l’anus, ensuite sur quatre rangs sur les radius latéraux, sur cinq à six rangs sur le radius médian. Il n’y a pas de podia interradiaires. Sur le bivium, les podia sont à peine visibles par suite de leur taille minus¬ cule. Ils sont coniques, dépourvus de ventouse et de disque calcaire, et peuvent donc être considérés comme des papilles ; celles-ci s’alignent sur deux rangs radiaires près de la bouche et de l’anus, ailleurs sur un seul rang très lâche ; quelques rares papilles se trouvent dispersées sur les interradius. La couronne calcaire est enrobée dans une sorte d’épaisse couronne cartila¬ gineuse. Elle est faite de dix pièces ; les radiales ventro-médianes sont séparées — 425 — par une minuscule interradiale carrée dont la base est pourvue de trois nodules assez forts ; les autres interradiales sont à sommet triangulaire, les radiales étant plus longues et plus fortes, à pointe mousse (fig. 1 F). Un canal hydro- phore assez court, terminé par un madréporite sphérique très calcifié (fig. 1 E). Une très longue vésicule de Poli. Muscles longitudinaux étroits, peu épais. Muscles rétracteurs minces et courts, s’attachant au quart antérieur du corps. Gonades en deux touffes de tubes très nombreux, longs, non ramifiés, bourrés d’œufs. Poumons très feuillus, atteignant les trois-quarts de la longueur du corps. Vaste cloaque. Anus armé de cinq fortes dents. Spiculés Les spiculés du trivium sont très nombreux. Ils se présentent sous forme de boutons très épais, à trous enfoncés. Les plus simples sont percés de quatre à dix trous de grosseur variable (fig. 1 A). Les plus nombreux, plus grands et subcirculaires, ont les bords partiellement ou totalement festonnés (fig. 1 B). Parmi ces spiculés, on trouve quelques formes allongées, à bords lisses, à per¬ forations minuscules (fig. 1 H), ainsi que des petites plaquettes, parfois à centre épaissi, et de courts bâtonnets dichotomisés (fig. 1 C). Il n’y a pour ainsi dire pas de spiculés dans le tégument et les papilles dorsales. Les spiculés des podia ventraux sont localisés sous le disque calcaire termi¬ nal, ainsi que dans le manchon basal ; leur tige en est totalement dépourvue. Ce sont de grandes plaques minces, réticulées, de formes diverses, droites ou incurvées (fig. 1 I), et, principalement dans le manchon, de grands bâtonnets et des plaquettes incurvées (fig. 1 J). Les tentacules possèdent, dans le tronc, de très longs bâtonnets à extrémités très perforées (fig. 1 D) ; les ramifications sont soutenues par de minces baguettes non percées ou ayant un ou deux trous à chaque extrémité. Rapports et différences Le genre Pseudocolochirus, suggéré par Pearson, en 1910, pour Colochirus violaceus Théel, mais réellement créé par E. Deichmann, en 1930, pour la même espèce, ne renfermait jusqu’ici que quatre espèces, le Pseudocolochirus mollis Ludwig et Heding, de l’île Bouvet, devant prendre place dans un autre genre. Il en est sans doute de même pour Pseudocolochirus mysticus Deichmann, des côtes de Floride, dont les spiculés noduleux ne correspondent pas à ceux trouvés chez le type du genre. Ces quatre espèces, classées originellement dans des genres séparés, sont : Colochirus violaceus Théel, Pentacta arae Boone, Colo¬ chirus axiologus H. L. Clark et Cucumaria tricolor Sluiter. Ps. violaceus a été trouvé primitivement aux Philippines, puis aux îles de la Sonde et sur les côtes sud du Vietnam. Ps. arae a été dragué au large des côtes du Vietnam, Ps. axiologus sur celles d’Australie, et Ps. tricolor aux îles Aru. Ces quatre espèces sont de forme et d’anatomie semblables à Ps. hicolor. Vio¬ laceus diffère de celui-ci par sa couleur violet clair accompagnée de traces de bleu et de jaune, par la présence, sur le trivium, de podia interradiaires, de papilles dorsales nombreuses et bien développées, et, surtout, par des spiculés bien plus simples que les boutons à bords festonnés et les « biscuits » allongés de hicolor. Arae est presque certainement synonyme de violaceus, bien que Boonf. figure certains spiculés bizarres qu’il m’est difficile d’attribuer à une Holothurie. Tricolor ne se différencie de l’espèce de Théel que par ses vives BMI II Fig. 1. — Pseudocolochirus bicolor nov. sp. E, F, G : éch. 1 ; D : éch. 2 ; 1, J : éch. 3 ; A, B, C, U : éch. 427 couleurs : radius rouges bordés de jaune, interradius bleus. Les auteurs ont tendance à considérer axiologus comme synonyme de tricolor, celui-là ayant la même robe que celui-ci. Il est difficile de se prononcer, les grands exemplaires d 'axiologus étant totalement dépourvus de spiculés. Cependant, Clark pense que les petites Holothuries décrites, en 1918, par Ekman, et provenant du nord- ouest de l’Australie, ne sont que de jeunes axiologus ; si cette interprétation est correcte, axiologus serait une bonne espèce, ses jeunes ayant le tégument bourré de corpuscules calcaires bien différents de ceux de tricolor, et similaires à ceux trouvés dans le tégument des Holothuries du genre Pentacta. Le genre Pseudocolochirus renfermerait donc les espèces suivantes : Ps. violaceus (Théel), Ps. bicolor, Ps. tricolor (Sluiter), peut-être Ps. axiologus (H. L. Clark) si celui-ci est différent de Ps. axiologus Ekman, qui devrait prendre place dans le genre Pentacta. Laboratoire de Biologie des Invertébrés marins, Muséum national d' Histoire naturelle BIBLIOGRAPHIE Boone, L., 1938. — Scientific results of the World Cruiscs of I lie Yachts « Ara » 1928- 1929 and « Alva » 1931-1932, « Al va » Médit erranean Cruisc 1933 and « Al va » South American Cruise 1935. Bull. Vanderbilt Mar. Mus., 7, Holothurioidea, pp. 176-193, fig. 9-13, pl. 68-70. Clark, H. L., 1914. — The Echinoderms ol‘ the western Australian Muséum. Bec. W. Austral. Mus. Perth, 1, pp. 132-173, pl. 17-26. — 1938. — Echinoderms from Australia ; an account of collections made in 1929 and 1932. Menu. Mus. camp. Zool ., 55, pp. 1-596, fig. 1-64, pl. 1-28. Deichmann, E., 1930. — The Holothurians of the western part of the Atlantic océan. Bull. Mus. comp. Zool., 72, 3, pp. 43-226, fig., pl. 1-24. Ekman, Sv., 1918. — Results of Dr. E. Mjobergs Swedish Scientific expéditions lo Australia 1910-1913. 19. Holothurioidea. Stockholm Vct.-Akad. Ilandl., 58, 6, pp. 1-70, pl. 1-3. Ludwig, H., et Sv. Heding, 1935. — Dir Holothurien der Deutsehen Tiefsee-Expedi- tion. I. Fusslose und Dendrochirote Formen. Deutsche Tief. Exp., 24, 2, pp. 123- 214, fig. 1-65, pl. 1-2. Panning, A., 1949. — Versuch einer Neordnung der Familic Cucumariidae (Holo¬ thurioidea, Dendrochirota). Zool. Jb ., 78, 4, pp. 404-470, fig. 1-62. Pearson, L., 1910. — Littoral Marine Fauna : Kerimbo Archipelago, Portuguese cast. Africa : Holothurioidea. Proc. zool. Soc. London, pp. 167-182. Sluiter, G. Pli., 1901. — Die Holothurien. Siboga-Exp., 44, pp. 1-142, pl. 1-10. Théel, Hj., 1885-1886. — Report on the Holothurioidea. II. Voyage « Challenger », p. 78, pl. V, fig. 4, pl. 13, fig. 1-2. BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 2e Série — Tome 42 — N° 2, 1970, pp. 428-434. LES EQUOIDEA ( PERISSODACTYLA) DE L'ÉOCÈNE PRÉAXIAL PYRÉNÉEN ESPAGNOL Par M. CRUSAFONT PAIRÔ et J. A. REMY La puissante formation de molasses à malacofaune saumâtre qui, dans les Bassins des Rios Isabena, Noguera Ribagorzana et Noguera Pallaresa (Pro¬ vince de Huesca), surmonte immédiatement le flysch marin « ilerdien » en-dessous de la discordance pyrénéenne, a livré à l’un d’entre nous (M. C. P.), depuis une douzaine d’années, un grand nombre de gisements de vertébrés dans des intercalations plus nettement continentales, dispersées à différents niveaux. Ces gisements ont déjà fait l’objet de diverses publications (1). Rappelons simplement que c’est vers le sommet de cette formation que s’insèrent les lignites de Capella dont la faune de mammifères a été rapportée à la zone bio¬ chronologique de Castres (2) (3), tandis qu’à sa base on découvrait récem¬ ment un nouveau Paroxyclaenidae, Spaniella carezi Crusafont et Russell, attri¬ bué à la zone du Cuis (4). La rareté et la pauvreté des gisements de mammi¬ fères de cet âge en Europe occidentale donnent un grand intérêt à ces décou¬ vertes. Les périssodactyles hippomorphes sont représentés par des descendants directs d’ Hyracotherium dans une quinzaine de localités où ils constituent quantitativement l’essentiel du matériel récolté ; on y reconnaît au moins deux lignées. Propachynolophus sp. La Atmella, lieu-dit « Les Salerès » (Bassin d’Ager). (M1-M3 sup. dr., P2-P4 inf. dr., D4-M1 inf. g. et une vingtaine de dents isolées). Petites dents très brachyodontes et bunodontes, molaires et prémolaires supé¬ rieures entourées d’un cingulum bien marqué, le plus souvent continu, même au niveau des cuspides internes. La comparaison avec les types d ’ Hyracotherium fait ressortir quelques carac¬ tères progressifs conduisant à un rapprochement avec le genre Propachynolo¬ phus Lemoine. Ce sont l’allongement de l’hypoconulide de M3, sa jonction au milieu de l’hypolophide et le relèvement du cingulum postérieur de M3. En ce qui concerne la validité du genre Propachynolophus, rappelons que Forster Cooper estimait impossible de distinguer objectivement Hyracotherium de Pro¬ pachynolophus et même de Pachynolophus (5) et que Stehlin répartissait les pièces des Sables à Unios et Térédines des environs d’Épernay d’où sont tirés les types de Propachynolophus , entre Propalaeotherium, Lophiotherium et Anchi- lophus (6). Savage, Russell et Louis reprenaient récemment (7) le point de vue de Teilhard (8) en conservant le genre de Lemoine tout en reconnais¬ sant l’extrême difficulté de distinguer pratiquement Propachynolophus mal- — 429 — dani, la plus petite des deux espèces d’Épernay, d’un Hyracotherium. On pour¬ rait ainsi maintenir le genre en question, en le considérant comme un grade marquant le début du buissonnement évolutif issu d 'Hyracotherium : bien qu’affectées déjà par une assez grande variabilité dentaire (Simpson, 1952) (9), les formes sparnaciennes présentent en effet une plus grande homogénéité que celles de la zone de Cuis et d’autre part ce n’est qu’ultérieurement que la diversification du groupe s’affirme clairement. 11 reste qu’en présence de dents isolées, la séparation entre Hyracotherium, Propachynolophus et les plus anciens représentants des genres Propalaeotherium, Lophiotherium et surtout des très conservateurs Pachynolophus ne peut être qu’assez arbitraire. On retiendra ici, comme critères distinctifs du grade Pro¬ pachynolophus en reprenant les diagnoses de Savage, Russell, Louis : — entre Hyracotherium et Propachynolophus, les particularités concernant les M3 déjà notées sur les dents de Les Salerès, une lophodontie généralement plus marquée et parfois le développement de véritables mésostyles. — entre Propachynolophus et ses successeurs, la netteté des cingulums autour des dents jugales, une plus faible hauteur de couronne et un développement moins affirmé des caractères propres aux genres évolués ( Pachynolophus : lophodontie accentuée, allongement transversal des dents jugales supérieures, augmentation de la surface des molaires relativement à celle des prémolaires ; Propalaeotherium : aspect globu¬ leux des molaires inférieures, forts mésostyles aux molaires supérieures ; Lophiothe¬ rium : renforcement de la bunodontie avec des conules très individualisés et de forts mésostyles aux molaires supérieures). Bien qu’elle se situe probablement dans la lignée la plus conservatrice, celle conduisant aux Pachynolophus, on peut conclure, à l’examen de ces critères, que la forme de Les Salerès appartient au stade évolutif caractéristique de la zone de Cuis. Nous ne la rapporterons toutefois pas à P. maldani car cette dernière espèce est mal définie par un fragment de mandibule peu caractéris¬ tique et connue presqu’uniquement par des dents isolées dont la variabilité laisse supposer que plusieurs lignées y sont mêlées ; nous nous abstenons de créer un nouveau nom d’espèce en l’absence d’une collection plus abondante et d’un spécimen suffisamment représentatif. Il faut rapprocher de l’espèce de Les Salerès une dizaine de dents trouvées ensemble à El Pueyo (Bassin du Rio Isabena) et ayant probablement appartenu à un même individu. Bien que corrodées en surface, ces dents offrent beaucoup de ressemblance avec celles de Les Salerès, mais elles sont plus grandes, peut- être un peu plus lophodontes et leurs cingulums sont interrompus au niveau des cuspides internes. Il s’agit certainement d’une forme un peu plus évoluée, insuffisamment représentée néanmoins pour permettre des conclusions systé¬ matiques valables. Pachynolophus boixedatensis n. sp. Gisement-type : La Boixedat (Bassin du Rio Isabena). Type : UM. BX 2 : maxillaire g. avec P4-M3. (Collections de l’Instituto Pro¬ vincial de Paleontologia de Sabadell). Hypodigme. Plusieurs maxillaires et mandibules ainsi que des dents isolées. Au total environ 70 dents. 28 — 430 L’attribution de cette nouvelle forme à la lignée Hyracotherium — Propachy- nolophus — Pachynolophus se fonde sur l’absence totale de molarisation des prémolaires (contrairement à Anchilophus), l’absence totale de mésostyle aux molaires supérieures et le développement de crêtes réunissant les cuspides mal¬ gré la persistance d’une certaine bunodontie (contrairement à Propalaeothe- rium et à Lophiotherium ). I _ | 1 cm. Fig. 1. — Pachynolophus boixedatcnsis n. sp. Type UM.BX 2 (Collections de l’Instituto Provincial de Paleontologia de Sabadell). Il s’agit d’une espèce nettement plus grande que celle de Les Salerès et n’ap¬ partenant pas à la même lignée comme en témoigne leur cohabitation dans les gisements de La Roca et de Las Badias (cf. infra). Le type morphologique de la Boixedat se retrouve sur certaines pièces des faunes de la zone de Cuis : par exemple AL 6547 (MNHN 1 Collection agéienne de Lemoine), 1973 (Fac. des Sciences de Lyon), L 46 GR (Collection Louis, Reims) et même sur un maxillaire de Condé en Brie (Coll. Leve, Beauvais) que les proportions de ses dents rapprochent d ’ Hyracotherium. La distinction avec le grade Propachynolophus se fonde ici sur la grande hauteur relative des dents. 1. Muséum national d’ Histoire naturelle, Paris. — 431 — Tableau I. — Mesures des dents de Pachynolophus boixedatensis n. sp. N Limites de variation Moyenne P4 L 1 1 7,4 _ 1 2 1 9,7 — M1 L 4 9,0 — 9,5 9,3 1 4 10,7 — 11,6 11,3 L 3 9,4 — 10,1 9,7 1 3 11,6 — 12,7 12,2 L 5 10,2 — 10,8 10,5 1 5 12,3 — 13,3 12,8 L 5 7,1 — 8,0 7,5 *3 1 6 4,7 — 5,2 5,0 L 7 7,0 — 8,5 7,7 P4 la2 7 4,5 — 5,7 5,2 lp2 7 5,1 — 6,0 5,4 L 10 8,1 — 10,2 9,1 Mx la 10 5,7 — 6,9 6,4 ip 10 6,2 — 7,0 6,6 L 8 9,3 — 10,7 9,9 M, la 8 6,7 — 7,7 7,2 ip 8 6,6 — 7,8 7,3 L 7 13,9 — 16,3 15,1 m3 la 8 6,9 — 7,9 7,3 ip 8 6,3 — 7,5 6,8 1. Longueur de la dent sur l’arcade. 2. Largeur maxima de la dent, perpendiculairement à L : la mesure prise au trigonide, lp mesure prise au talonide. Pachynolophus duvali et P. livinierensis ayant des dents plus étroites et plus lophodontes, c’est surtout P. cesserasicus qu’évoque la nouvelle espèce ; mais elle est plus petite et ses prémolaires sont moins allongées transversalement. Enfin, les proportions entre P4 et molaires supérieures conduisent à situer P. boixedatensis plus près du niveau de Cuis que de celui de la Livinière. Plu¬ sieurs molaires d’Argenton, comme la M sup. sans mésostyle MNHN 1897-6 cata¬ loguée P. prevosti (Savage, Russell, Louis, 1965, ont invalidé cette espèce), s’intégreraient bien à la population de la Boixedat renforçant l’opinion que cette dernière localité doit être placée dans la zone d’Argenton. * ♦ ¥ Les autres gisements n’ont livré que peu de matériel et surtout des dents isolées. Toutes les pièces semblent pouvoir être rapprochées de l’une ou l’autre 28’ — 432 — des deux espèces précédentes, compte tenu de certaines variations morpholo¬ giques ou quantitatives à mettre à l’actif de différences de niveau évolutif. Le type morphologique de Les Salerès sera dénommé ci-dessous « lignée A », celui de la Boixedat « lignée B ». Les corrélations stratigraphiques qu’on tirera de ces comparaisons ne seront cependant données qu’à titre indicatif car l’in¬ suffisance du matériel disponible ne permet pas de savoir si certaines diffé¬ rences observées ne caractériseraient pas plutôt des lignées différentes ni quelles sont les limites de variation de chaque population. Gisements du rio Isabena La Boca. Lignée A : un fragment de mand. dr. avec Mj-Mg et une M3 dr. ; dents plus petites que celles de Les Salerès ; morphologie probablement un peu plus primitive : les cingulums sont très marqués et l’hypoconulide de M3 relativement peu développé. Lignée B : deux M sup. et une M3, plus petites et moins hautes que celles de la Boixedat avec des cingulums très marqués (face externe de M3 jusqu’à l’arrière de l’hypoconulide ; cingulum circulaire complet sur une des molaires supé¬ rieures). El Pueyo. Lignée A : voir plus haut. Ces gisements sous-jacents à la Boixedat pourraient correspondre à des niveaux respectivement un peu plus ancien et un peu plus récent que Les Salerès. Las Badias. Les deux lignées sont représentées, mais chacune par une seule molaire inférieure. C’est au sommet de cette série, très au-dessus de la Boixedat, que se situent les lignites de Capella, déjà mentionnés. Gisements du pont de Montanyana (Rio Noguera Ribagorzana) Par ordre de succession stratigraphique, de bas en haut : Centrale Hydroélectrique EHNER. Lignée A : un maxillaire avec M1-M3 très semblables en dimensions et morphologie aux pièces d’El Pueyo. Km 86-Route de Benabarre (lignée B : une M3 et une M3 très corrodées) et Santas Creus (lignée B : une M3). Dents un peu plus grandes que celles du gisement-type avec des cingulums plus faibles. Ces localités pourraient être un peu plus récentes que la Boixedat. Torre del Baro n’a encore livré que des fragments de dents peu utilisables. Gisements du bassin d’Alger Corsa inf. (lignée A : une M sup.) et Localité III (lignée A : une mand. avec M2-M3 et une D4). Pas de différence appréciable de degré évolutif avec les spécimens de Les Salerès. Can Camperol. Une mandibule avec M2-M3 assez comparables aux dents correspondantes de La Boixedat mais un peu plus petites et relativement buno- — 433 — dontes. Fet IV a livré un fragment de mandibule avec M2-M3 de même taille, mais en très mauvais état. Ces pièces tendraient à situer les deux gisements un peu en-dessous de la Boixedat. Cependant, la position stratigraphique élevée de Can Camperol paraît infirmer cette opinion. Gisement du bassin de Tremp (Rio Noguera Pallaresa) Sant Miquel. Lignée B : trois fragments de mandibule assez identiques à celle de Can Camperol. La M3 est tout à fait intermédiaire entre les dents cor¬ respondantes de la Boixedat et de La Roca tant en ce qui concerne ses dimen¬ sions que la netteté du cingulum. Le gisement de Spaniella carezi Crusafont et Russell est situé un peu plus bas que Saint-Miquel, à la base de la série. Zones biochronologiqucs (3) TREMP ACER MONTANYANA ISABENA Torre del Baro Can Camperol ? Santas Creus Km 86 - Route de Benabarre j ARGENTON LA BOIXEDAT St Miquel Centrale EHNER El Pueyo CUIS LES SALERES Las Badias Local. III ? et Corsa inf ? La Roca Fig. 2. — Relations chronologiques probables d’après les Equoidea. Si certaines corrélations sont quelque peu hypothétiques, il reste que les plus anciennes de ces faunules au moins appartiennent incontestablement à la zone biochronologique de Cuis. Ce résultat confirme les données chronologiques pré¬ cédemment obtenues et contribue à la datation de la régression marine de la base de l’Éocène moyen dans cette région. Les Equoidea ne sont représentés, semble-t-il, dans les nouveaux gisements que par deux lignées orientées parallèlement vers le type Pachynolophus, la nouvelle espèce, P. boixedatensis, étant d’ailleurs dès maintenant une des mieux connues du genre. L’homogénéité des spécimens de Les Salerès et de La Boixedat renforce d’autre part l’hypothèse du mélange, dans les gisements classiques des Sables à Unios, d’un plus grand nombre de stocks génétiques distincts que les deux espèces de Propachynolophus décrites jusqu’ici, qu’il s’agisse de populations passagèrement individualisées ou de lignées déjà bien établies. — 434 — NOTES BIBLIOGRAPHIQUES (1) Voir synthèse et bibliographie dans : Crusafont Pairô, M., y J. Ma Golpk Posse : Los nuevos yacimientos de mamiferos del Eoceno espanol. Bol. Geol. y Min., 1968, 79, 4, pp. 341-353. (2) Crusafont Pairô, M., 1958. — Los Mamiferos del Luteciense Superior de Capella (Huesca). Not. y Com. Inst. Geol. y Min. de Espana, n° 50. (3) Thaler, L., 1965. — Une échelle de zones biochronologiques pour les Mammi¬ fères du Tertiaire d’Europe. C. R. somm. Soc. geol. Fr., 4, p. 118. (4) Crusafont Pairô, M., et D. E. Russell, 1967. — Un nouveau Paroxyclaenidae de l’Éocène d’Espagne. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 38, 4. (5) Forster Cooper, C., 1932. — The genus Hyracotherium. A révision and descrip¬ tion of new specimens found in England. Philos. Trans., sér. B, 221, pp. 431-448. (6) Stehlin, H. G., 1940. — Uber die Saugetierfauna der Teredinasande von Eper- nay und Umgebung. Schweiz. Palàontol. Gesell., 9, pp. 292-298. (7) Savage, D. E., D. E. Russell and P. Louis, 1965. — European Eocene Equidae. Univ. Calif. Publ. geol. Sci., 56, pp. 1-97. (8) Teilhard de Chardin, P., 1922. — Les Mammifères de l’Éocène inférieur fran¬ çais et leurs gisements. Ann. Paléont., 10, pp. 1-116. (9) Simpson, G. G., 1952. — Notes on British Hyracotheres. Linn. Soc. J., Zool.t 42, 284, pp. 195-206. BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 2e Série — Tome 42 — N° 2, 1970, pp. 435-439. PRÉSENCE DE SABLES HELVÉTIENS D'ORIGINE FLUVIATILE SOUS LES F ALU N S DU BASSIN DE NOYANT-SOUS-LE-LUDE ( MAINE-ET-LOIRE ) Par L. GINSBURG et Ph. JANVIER Le bassin falunien de Savigné-Noyant s’étend de Baugé à Savigné-sur- Lathan dans le brachysynclinal d’Esvres, entre les dômes de Graçay (au Nord) et de Bourgueil (au Sud). Du Ludien au Stampien, cette cuvette a été occupée par des lacs qui ont laissé des dépôts marneux et calcaires importants. C’est sur ce substrat de calcaire lacustre qu’a transgressé la mer helvétienne, for¬ mant ainsi une des nombreuses digitations du Golfe des Faluns. Les sédiments déposés par la mer helvétienne dans le bassin de Savigné-Noyant sont des sables coquilliers dont l’aspect et la structure varient avec la topographie qui elle-même, témoigne de l’ancienne bathymétrie. On distingue ainsi trois faciès . — le faciès savignéen (région de Savigné-sur-Lathan), riche en Bryozoaires, où abondent les grands Chlamys albina et où les coquilles aragonitiques sont dissoutes. Le faciès savignéen semble témoigner d’une profondeur de 50 à 80 m. — le faciès intermédiaire ou lubléen (région de Channay et de Lublé). Ce faciès, récemment défini (janvier 1969), est intermédiaire entre le faciès précédent et le faciès pontilévien (région de Pontlevoy et Paulmy), de faible profondeur. Ce faciès annonce le faciès côtier ; les coquilles aragonitiques y sont altérées, mais non dissoutes. Les Pectinidés y sont moins abondants. — le faciès vaseux. Ce faciès se rencontre dans la région de Channay où il couvre un ou deux kilomètres carrés. On y trouve des niveaux à Ostrea gryphoides (Lecointre, 1932). Deux carrières de la région nous ont montré un autre faciès tout à fait inat¬ tendu. 1. - — A Pontigné, une carrière de falun s’ouvre à 400 m à l’est du village, légè¬ rement au nord de la RN 141 reliant Pontigné à Chavaignes. Le falun savignéen atteint 5 m d’épaisseur et montre de belles stratifications entrecroisées. Au niveau des lignes de discontinuité formées par ces stratifications entrecroisées, les apports caillouteux et les restes de Mammifères sont plus denses que dans le reste de la masse du sédiment. Le niveau de base du falun, sur un mètre d’épais¬ seur environ, était aussi plus riche en apports détritiques grossiers et en restes de Mammifères terrestres. A l’extrémité orientale de la carrière, sous ce falun à Bryozoaires et cailloutis, se trouve une lentille d’environ un mètre d’épaisseur de sable fin, grisâtre, reposant sur les argiles vertes de l’Eocène supérieur. Ces sables débutent par des grès de plage très caractéristiques, durs, irréguliers 436 — et aux formes très contournées. Ces sables, outre des débris de Bryozoaires, nous ont livré : Odontaspis acutissima Trionyx sp. M etaxitherium cuvieri Procervulus dichotomus Ces sables tranchent nettement sous le falun et rappellent les sables de l’Or¬ léanais, évoquant un dépôt fluviatile. Cependant, la présence de grès de plage et d’organismes marins montre que le dépôt s’est fait en milieu marin. Fig. 1. — Répartition générale des faciès dans le bassin falunien de Savigné et Noyant-sous-le-Lude. Le falun occupe une dépression synclinale (synclinal d’Esvres). Les faciès sableux et intermé¬ diaire sont répartis à la limite septentrionale des afïleurements de falun. 2. — A Dénezé, dans la carrière de la Brosse, à 100 m au nord de la RN 766 de Noyant-sous-Le-Lude à Château-Lavallière, des sables d’aspect fluviatile ont été récemment mis au jour sous le falun à faciès savignéen. À l’extrémité nord de la carrière, où ces sables sont le mieux observables, on note la succes¬ sion suivante, de haut en bas : — terre végétale. 40 cm. — falun pulvérulent, lessivé par des phénomènes quaternaires et présentant à la base un niveau d’accumulation. 40 cm. — falun savignéen blond, très riche en Bryozoaires, à stratification entrecroisée de grande amplitude. 3 m. — sable grossier mélangé de falun et contenant des blocs remaniés de faluns. 20 cm. — sable grossier grisâtre. 15 cm. Ce niveau et le précédent ont livré des restes de Mammifères. — argile. 10 cm. 437 - — lentille de sable mélangé de falun, contenant des blocs de faluns remaniés et des restes de Lamellibranches saumâtres non remaniés. 20 cm. — sable fin, très clair, micassé, à stratification entrecroisée. Au sommet s’observent des stratifications festonnées qui témoignent de tourbillons au moment du chan¬ gement de régime de sédimentation. 2 m. Ces sables descendent sous le niveau de la nappe phréatique. Les niveaux plus inférieurs sont déduits d’après ce qui a été dragué au fond de la mare lors de l’exploitation. — argile sableuse à galets remaniés de falun helvétien et de calcaire lacustre ludien. — argile verte ludienne. Dans le milieu de la carrière, la coupe est la suivante, de haut en bas, au- dessus de la nappe phréatique : — falun savignéen. — sable grossier riche en blocs de faluns remaniés. De nombreuses huîtres ( Ostrea frondosa, O. crassissima , et O. saccellus ), Chlamys albina et Pecten subbenedictus y sont fréquents. 20 cm. — sable gris ou rubéfié. 40 cm. Le sommet de ce niveau est riche en restes de Verté¬ brés : Myliobatis meridionalis, Galeocerdo aduncus, Odontaspis cuspidata , O. acu- lissima , Notidanus primigenius, Diplocynodon cf. styriacus , Trionyx sp., Lagopsis penai, Prolagus cf. vasconiensis, Steneofiber depereti , Haplocyonides cf. ponti- cus , Pseudailurus turnauensis, Brachyodus onoideus, Palaeochoerus aurelianensis , Cainotherium cf. miocenicutn , Amphitragulus aurelianensis , Procervulus dichoto- tomus, Lagomeryx cl. praestans , ? Dicrocerus elegans, Palaeomeryx bojani, Bra- chypotherium brachypus, Ceratorhinus tagicus, Trilophodon angustidens. — sable gris, à gros blocs (allant jusqu’à 30 cm de diamètre) d’argile verte ludienne. A l’extrémité S.-E. de la carrière, la coupe est encore un peu différente. On distingue de haut en bas : — terre végétale. — falun savignéen ; la base se trouve plus chargée en cailloutis et en Bryozoaires. 2,50 m. — sable gris mélangé de fragments de Bryozoaires. 1 m à 1,50 m selon les points. Des galeries de crabes forment dans les 40 cm supérieurs des colonnettes indurées en relief sur le sable friable. — sable fin, gris, avec quelques blocs de falun savignéen. 50 cm. — bancs indurés, à Unios et Gastéropodes continentaux très altérés. 20 cm. — sable fin, plongeant sous la nappe phréatique. Ces trois coupes peuvent se schématiser de la manière suivante : — terre arable. — falun savignéen. 3 m. — sable grossier, grisâtre, rubéfié par endroits, à lentilles argileuses et intercalai ions marines franches avec Ostréides, Pectinides, galets de faluns remaniés ainsi que restes de coquilles saumâtres. Les restes de Mammifères se trouvent tant dans le sable pur que dans les niveaux sableux mélangé de falun. — sable fin micassé, sans fossile. — niveau de base sablo-argileux, à blocs roulés de falun. — argile et calcaire Indiens. Nous devons signaler enfin, à 100 m environ au nord de la Brosse, une petite falunière où le falun à « faciès intermédiaire » typique affleure sur 2,50 m de 438 haut. Nous y avons récolté essentiellement Cardita calyculata, Tellina crassa, Trochus miocenicus, Turbo baccatus, Area turonica, Chlamys radiata, ainsi que Iiyotherium soemmeringi, Steneofiber depereti et Cricetodon mfralactorensis. Interprétation Tant à Pontigné qu’à Dénezé-la-Brosse, les sables grossiers situés sous le falun savignéen évoquent des dépôts fluviatiles, et particulièrement les sables de l’Or¬ léanais (Burdigalien). La première édition de la feuille d’Angers au 80.000e (1906) porte d’ailleurs, autour du placage de falun qui recouvre en partie les communes de Meigné-le- Vicomte et de Dénezé (et qui englobe la carrière de la Brosse), une auréole marquée en sables de l’Orléanais (notation m1). Sur la pre¬ mière édition de la feuille de Tours, parue auparavant (1888), ces « sables de l’Orléanais » sont aussi indiqués, sous le falun, jusqu’à Channay, Savigné-sur- Lathan et Cléré-les-Pins. Sur les feuilles plus récentes des changements ont été apportés. Les « sables de l’Orléanais » ont totalement disparu sur la seconde édition de la feuille d’An¬ gers, au profit principalement du falun lui-même. Sur la deuxième et la troisième édition de la feuille de Tours, ces sables continentaux ont été très disloqués et ne sont plus placés systématiquement sous le falun comme dans la première édition, mais coexistent à côté du falun, et souvent au-dessus. La notation a changé et ils sont marqués en m4 : « sables sans fossiles appartenant au Mio¬ cène supérieur continental ». Cependant, un de ces affleurements, noté m4 à la limite occidentale de la feuille, se prolonge sur la deuxième édition de la feuille d’Angers par un affleurement noté A *d (sable éolien quaternaire). Quoi qu’il en soit, il semble ressortir que les auteurs de la première édition des deux feuilles avaient peut-être vu des sables à allure fluviatile sous les faluns et qu’ils les ont confondus avec les sables superposés aux mêmes faluns de la feuille de Tours. Les auteurs des éditions postérieures des deux feuilles ont entièrement rejeté l’interprétation des premiers auteurs. Pour les sables conti¬ nentaux attribués au Miocène supérieur (m 4), nous ferons confiance à M. Lecointre, mais il nous apparaît aujourd’hui probable que les auteurs de la première édition de la feuille d’Angers ont établi la présence de « sables de l’Orléanais » sur des observations comparables à celles que nous avons faites ici. On ne peut affirmer que nos deux pointements de sable soient les seuls de la région car on voit rarement le contact du falun et des terrains sous-jacents. Cependant, quand on le voit, c’est sur les argiles vertes de l’Éocène supérieur que repose le falun (différentes carrières à Noyant, Dénezé, Lasse, Pontigné). Ces sables inférieurs sont donc discontinus, et les premiers auteurs, s’ils les ont vus, ont donc très largement et imprudemment extrapolé leurs observations. Malgré leur aspect de formation fluviatile et leur position sous le falun savi¬ gnéen, ces sables ne correspondent pas aux sables de l’Orléanais. A Pontigné, la présence à la base de la formation de grès de plage et celle, dans la masse du sable, de restes de Vertébrés marins (Siréniens, Sélaciens divers) indiquent un milieu marin. A Dénezé-La-Brosse, le mélange, surtout dans la partie supé¬ rieure des sables, de fossiles marins, saumâtres et continentaux plaide dans le même sens. La couleur des fossiles de Mammifères apporte un témoignage con¬ cordant. Les ossements sont soit noirs et luisants, imprégnés de sel de manga- — 439 — nèse marin, comme ceux des faluns, soit bruns et mats comme ceux des sables de l’Orléanais. Les ossements noirs sont, de plus, bien plus souvent encroûtés de Bryozoaires que les bruns. L’on est donc en présence de sédiments apportés par des petits fleuves et déposés en milieu marin, mais encore très près de l’em¬ bouchure de ces cours d’eau. La proximité de la côte est confirmée par la posi¬ tion géographique des deux gisements qui se trouvent à la limite nord des dépôts faluniens, par le nombre des restes de Vertébrés terrestres trouvés sur cette ligne nord des faluns, de Pontigné à Dénézé, et par l’existence, à 100 m au nord de La Brosse, de la petite falunière à « faciès intermédiaire ». Ces sables, disposés sous le niveau marin, sont contemporains de la mer des faluns comme l’indiquent les intercalations et les blocs remaniés de faluns dans les sables de La Brosse. Les petits cours d’eau qui les ont amenés descendaient de l’anticlinal de Graçay et ont raviné (au moins à La Brosse) les sédiments marins lors du début de la transgression. Il est intéressant de noter que, dans les deux cas, les sables d’origine fluviatile sont au-dessous des faluns et ne forment pas d’intercalation lenticulaire au milieu de la masse du falun, comme si le régime détritique qui les a amenés n’avait plus fonctionné après le tout début de la transgression falunienne. BIBLIOGRAPHIE Bureau, L., et J. Welsch, 1906. — • Carte géologique au 80.000e. Feuille d’Angers, lre édition. Denizot, G., 1953. — Ibid., 2e édition. Guillier et Kilian, 1888. — Carte géologique au 80.000e. Feuille de Tours, lre édition. Janvier, Ph., 1969. — Taphonomie et faciès dans les faluns de la Touraine et de l’An¬ jou. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 41, 3, pp. 778-788, 2 fig. Lecointre, G., 1947. — La Touraine. In : Géol. régionale de la France, Hermann édit., Paris, 4, 250 p., 49 fig., 2 pl. — 1940. — Carte géologique au 80.000e. Feuille de Tours, 2e édition. — 1966. — Ibid., 3e édition. LULI.ETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 2e Série — Tome 42 — N» 2, 1970, pp. 440-447. ÉTUDE DES CONSTITUANTS DES FEUILLES DE PIPER METHYSTICUM FORST. Par P. JÔSSANG et D. MOLHO Piper methysticum est une plante qui a joué un grand rôle en Océanie. Ainsi que le remarque Van Veen, « la racine de Kawa a été tenue en haute estime par les Polynésiens depuis des temps reculés par suite de son usage pour pré¬ parer un extrait qui, bu, est censé réduire la fatigue et produire une complète absence d’anxiété » (1). Le kawa (ou kava) — qui désigne aussi bien la racine de Piper methysticum que le breuvage et la cérémonie qui accompagne l’absorption de celui-ci — fait du reste l’objet de légendes qui attestent son usage très ancien. Il semble avoir suivi les courants de migration ; actuellement, son emploi est encore répandu à Ponapé, en Micronésie, aux îles Fidji, aux Nouvelles-Hébrides, chez les Marins du sud de la Nouvelle-Guinée et en Polynésie centrale — Samoa, Wallis et Futuna, peut-être Tonga (2). Il existe plusieurs variétés de P. methysticum, qui diffèrent notamment par la pigmentation de la tige ; l’activité (narcotique et euphorisante) dépend de la variété (la « rouge » étant plus efficace que la « verte ») (3). De plus, la plante fraîche fournit un breuvage laiteux verdâtre, considéra¬ blement plus actif que le liquide jaune laiteux obtenu à partir de la plante sèche. La racine mâchée se comporte comme un véritable somnifère (après dix ou quinze minutes, le sujet perd l’usage de ses membres et s’endort d’un som¬ meil profond, durant 8 à 10 heures (4), alors que la boisson préparée en malaxant légèrement la poudre séchée dans de l’eau froide est sans effet apparent (2). En réalité, ces contradictions apparentes sont simplement dues au fait que, pour être active, la drogue doit être finement émulsionnée, au moyen de salive, de lécithine ou d’huile et d’eau (3) afin de disperser les principes actifs. Le kawa donne lieu à un véritable rite dont le « kawa royal » est l’aspect le plus spectaculaire (5). La racine broyée au mortier est humectée et malaxée, les morceaux de racines éliminés en passant dans le liquide un tamis de fibres. La couleur indique si le kawa est « bon ou bien trop fort ». Il était naturel que les propriétés de P. methysticum suscitent l’intérêt des chimistes en vue d’en isoler le ou les principes actifs, et de très nombreux tra¬ vaux ont été consacrés à l’étude du rhizome depuis plus d’un siècle. Le travail fondamental est dû à Borsche et al. (6) qui, dans une suite de treize mémoires, décrivent l’isolement d’une première série de composés, les kawalactones (yan- gonine, kawaïne, méthysticine, dihydrokawaïne et dihydrométhysticine). La déhydrokawaïne est isolée par Klohs et al. (7), sa structure élucidée par Gottlieb et Mors (8) ; récemment, Hansel et Klaproth (9) obtiennent à par¬ tir de la racine une faible proportion de méthoxy-11 yangonine. Deux produits qui ne sont pas des lactones, mais des chalcones, sont de même — 441 isolés par Hansel et al. (10) : ce sont les flavokawines A et B ; Molho et Jôs- sang (11) isolent de la racine deux substances, la einnamylidène-acétone (ou cinnamalacétone) et la méthylène dioxycinnamylidène-acétone, qui appar¬ tiennent à une troisième série de produits, les cétones éthyléniques et aroma¬ tiques. (Les formules de ces différents composés sont indiquées lig. 1). Dehydrokawaïne [ X=Y=H ] Yangonine (X=OCH3 ; Y=hJ Méthoxy-yangonine [ X = Y ^ OCH3] OCH3 O 0CH3 . CH = CH— /CO Kawaïne £ X = Y = H / O - Méthysticine [ X + Y = CH2 — OCHq KO ch2 -ch2 Dihydrokawaïne [ X = Y=H J OCH3 CH30 CO - CH = CH OH O- Dihydrométhysticine X + Y = CH2 Flavokawine A ^ X = OCH3 J Flavokawine B [x=h] Cinnamylidèneacétone ^X = Y=hJ CH = CH - CH = CH - CO - CH3 Méthylènedioxycinnamylidèneacétone [ X + Y = CHj-O-] Fig. 1. — 442 Borsche, dans sa dernière publication, parvient à la conclusion que « ces... observations ne nous ont pas beaucoup aidé pour répondre à la question origi¬ nelle puisqu’elles n’ont pas abouti à la découverte d’une substance chimique¬ ment bien définie qui puisse être considérée comme le principal vecteur de l’ac¬ tion du kawa ». C’est Van Vef.n (12) qui, le premier, démontra que la dihydrokawaïne était la substance responsable de l’activité de la drogue sur le système nerveux cen¬ tral ; il crut du reste qu’elle était la seule à avoir cet effet. Dans une étude plus récente, Klohs et al. (7) concluent que les kawalac- tones s’opposent aux convulsions provoquées par la strychnine et potentialisent l’action des barbituriques. Il est intéressant de noter que, d’après les résultats de ces auteurs, la dihydrokawaïne et la dihydrométhysticine sont de très loin les produits les plus actifs. Meyer et Kretzschmar (13) remarquent que le renforcement de l’effet nar¬ cotique s’étend au protoxyde d’azote et à l’éther ; que les kawalactones pro¬ duisent en outre des phénomènes de paralysie, d’abaissement du métabolisme et, à doses élevées, de l’ataxie. Ils font observer que ces substances sont des relaxants musculaires du type de la méphénésine et sont, à cet égard, supérieurs aux produits de synthèse (propanedioles, benzazoles, benzo-1,4 diazépines) ; les kawalactones se révèlent plus efficaces que la méphénésine — antidote clas¬ sique — pour combattre l’intoxication par la strychnine. Notons enfin que l’extrait de rhizome est utilisé dans le traitement des irri¬ tations dues à la blennorragie. Toutes ces recherches concernaient le rhizome ; or, dès 1860, Seemann (14), dans le compte rendu d’une expédition aux îles Fidji, signale que des feuilles de Piper methysticum sont suspendues dans les temples indigènes ; Van Veen (3) indique en outre que, si les racines et les tiges sont utilisées de façon géné¬ rale, il est fait usage dans certaines tribus « d’une sorte de thé, thé de kawa vert et noir ». C’est pourquoi, il nous a paru intéressant d’examiner les feuilles de P. methysticum qui, à notre connaissance, n’avaient jamais été étudiées. Nous avons mis en œuvre à cet effet les techniques que nous avions déjà utilisées pour le rhizome. La présence des pigments chlorophylliens complique d’une façon générale l’analyse des feuilles par rapport à celle des parties souterraines des plantes. On peut remédier à cet inconvénient en chromatographiant l’extrait brut, d’abord sur silice — les pigments verts donnent dans ces conditions des bandes nettes, sans traînées, dont les Rf sont supérieurs à ceux des lactones — - puis sur alumine, qui autorise la séparation des diverses lactones entre elles. En ce qui concerne les produits qui migrent comme les pigments chlorophyl¬ liens, on peut éliminer ces derniers par filtration sur charbon végétal. La chro¬ matographie analytique sur couches minces met d’emblée en évidence un con¬ traste frappant entre l’extrême complexité de la composition du rhizome et la simplicité de la composition des feuilles. En révélant à l’acide sulfurique ou à l’iode, on note dans ce dernier cas deux produits principaux (I) et (II). Ces composés sont isolés par chromatographie sur couches non liées. (I) et (II) se présentent en cristaux blancs, F : 118° C et F : 57° C respecti¬ vement. Ils comportent tous deux une bande lactone dans l’infrarouge à 5,87 p ; en outre (II) comporte deux bandes à 14,3 et 13,3 p qui suggèrent un noyau aro- — 443 — matique monosubstitué, alors que (I) comporte de nombreuses et fortes bandes dans la région 10 — 13 p. indiquant une substitution aromatique plus complexe. Les spectres de R.M.N. indiquent : — dans le cas de (I), 3 protons aromatiques à 6,7 ppm et deux protons d’un groupe méthylène dioxy à 5,9 ppm, un singulet correspondant à un proton à 5,15 ppm, un méthoxyle à 3,7 ppm ; un proton donnant un ensemble com¬ plexe de pics centrés sur 4,4 ppm et 3 groupements CH2 (entre 2 et 3 ppm). — • celui de (II) ne diffère du précédent que par la présence de 5 protons aromatiques à 7,25 ppm (et l’absence d’un groupement méthylène dioxy), ce qui confirme la présence d’un noyau aromatique nonosubstitué. Les données précédentes indiquent clairement que l’on se trouve en présence de dihydrométhysticine (I) et de dihydrokawaïne (II) respectivement. Les spectres U.V. étant caractéristiques des diverses kawalactones (7), nous avons vérifié que le spectre de (I) était identique à celui de la dihydrométhysti¬ cine (Xmax = 230 et 283 mp), celui de (II) identique au spectre de la dihydro¬ kawaïne (Xmax = 230 mp). Les spectres U.V. permettent en outre de contrôler la séparation chromato- graphique des deux lactones, la dihydrokawaïne pure ne devant pas présenter de maximum à 283 mp. Les pouvoirs rotatoires de (I) et (II) ont été mesurés, les valeurs obtenues montrent qu’il s’agit des mêmes isomères optiques que ceux décrits par Borsche et al. (15). La dihydrokawaïne étant beaucoup plus soluble dans les solvants que la dihydrométhysticine, nous avons profité de cette circonstance pour mettre au point un procédé permettant d’isoler de la dihydrométhysticine par cristalli¬ sation, sans avoir recours à la chromatographie. Il suffit en effet d’extraire les feuilles séchées et broyées à l’hexane ou à l’éther de pétrole, et, par refroidisse¬ ment, la dihydrométhysticine, peu soluble, cristallise. On peut éventuellement recristalliser ensuite du méthanol. L’isolement de la dihydrométhysticine à partir de rhizomes étant très labo¬ rieuse, les feuilles de Piper methysticum apparaissent donc comme une source particulièrement commode pour l’obtention de cette substance. Par ailleurs, la récolte des rhizomes implique la destruction de la plante, il n’en est pas de même des feuilles. En plus de la dihydrokawaïne et de la dihydrométhysticine, nous avons cons¬ taté la présence sur les chromatoplaques de faibles quantités de flavokawines (A) et (B) ; nous avons isolé de ces composés une quantité suffisante pour obte¬ nir un spectre infrarouge, ce qui a permis de confirmer leur identité. Des traces de yangonine et de déhydrokawaïne n’ont pu être caractérisées que sur chromatoplaques, qui ont, en outre, montré la présence d’un autre constituant mineur (S) migrant comme le (3-sitostérol et se révélant comme ce dernier par l’acide sulfurique concentré. Isolé par chromatographie préparative sur couches épaisses, (S) se présente en aiguilles blanches, F : 139° C. La comparaison avec un échantillon de référence de (3-sitostérol permet de conclure à l’identité (point de fusion mixte, spectre infrarouge). Ce phytosté- rol n avait pas été rencontré dans le rhizome. L’absence certaine dans les feuilles de kawaïne et de méthysticine — si faci- — 444 lement détectables par l’acide sulfurique concentré et qui abondent dans la racine — est très remarquable. On peut chercher à expliquer ce fait par une hypothèse biogénétique. Deux schémas peuvent être envisagés en ce qui concerne la biosynthèse des kawa- lactones. — Une première voie partirait de l’acide cinnamique et conduirait, par addi¬ tion de deux restes acétiques et méthylation, aux styrylpyrones, telle la déhy- drokawaïne : Fig. 2. Les produits ainsi obtenus possèdent deux doubles liaisons conjuguées en 5-6 et 7-8 respectivement. — Une deuxième voie ferait intervenir un système réducteur, le précurseur n’étant plus l’acide cinnamique, mais l’alcool correspondant. MÉTHYLATION Fig. 3. — 445 — On aboutirait ainsi directement aux styryldihydropyrones, telle la kawaïne, qui ne possèdent plus de double liaison en 5-6. De telles structures, contrairement aux précédentes, seraient dans les feuilles immédiatement réduites en 7-8, ce qui expliquerait l’absence de kawaïne et de méthysticine dans ces organes. Ces réductions n’affecteraient pas la configuration absolue du carbone asy¬ métrique en 6 ; la kawaïne, la méthysticine, la dihydrokawaïne et la dihydro- méthysticine présenteraient dès lors la même configuration absolue, or c’est précisément ce que viennent d’établir Snatzke et Hansel (16) en utilisant le dichroïsme circulaire. On peut remarquer qu’il n’y a rien de surprenant à voir les feuilles aptes à effectuer les réductions des dihydropyrones en tétrahydropyrones. En effet, la photoréduction de nombreuses substances organiques a pu être réalisée en présence d’homogénéisats de feuilles par Vorobeva et Krasnovskii (17), cependant que Brown et al. (18) ont pu mettre en évidence, par microscopie électronique, que la réduction du nitrate d’argent dans les feuilles se produit dans les chloroplastes, mais aussi sur les faces interne et externe de la mem¬ brane cellulaire. Ils concluent que la chlorophylle n’est pas impliquée directe¬ ment, mais que l’acide ascorbique pourrait l’être. Mitsui et Ohta (19) démon¬ trent que la substance réductrice endogène est l’acide ascorbique ; Mapson (20) étudie l’influence de divers facteurs sur l’oxydoréduction de l’acide ascor¬ bique dans les feuilles. L’étude expérimentale de la biogénèse des kawalactones au moyen de molé¬ cules marquées reste à faire, mais elle devra tenir compte de l’inégale réparti¬ tion de ces composés dans les diverses parties de la plante et mettre en évidence d’éventuelles migrations. Au point de vue pharmacodynamique, les feuilles devraient être examinées quant à leurs propriétés en raison de leur haute teneur en dihydrokawaïne et dihydrométhysticine, ces composés étant de beaucoup les plus efficaces par leur activité euphorisante et anticonvulsivante parmi les divers constituants. Nous remercions vivement le Département de l’Agriculture des îles Fidji pour la collecte et l’envoi de feuilles de Piper methysticum. Partie expérimentale Les spectres infrarouges ont été effectués dans des pastilles de bromure de potassium sur Infracord Perkin Elmer ; les spectres ultra-violets dans l’éthanol sur spectrophotomètre Beckmann D B ; les spectres de B.M.N. sur un appareil Yarian A 60, dans le deutériochloroforme ; les pouvoirs rotatoires sur un pola- rimètre automatique Perkin Elmer 141. Isolement de la dihydrométhysticine et de la dihydrokawaïne 80 g de feuilles séchées et finement broyées de Piper methysticum sont extraites avec 500 cm3 d’éthanol au Soxhlet pendant 20 h ; on évapore sous vide au bain-marie, reprend par le chloroforme (50 cm3), filtre, évapore sous vide. On obtient 7,6 g d’un extrait huileux. Pour éliminer les pigments chlorophylliens, on opère comme suit : 600 mg — 446 — d’extrait sont chromatographiés sur une couche épaisse de gel de silice selon la technique décrite en détail par ailleurs (11). On développe successivement avec : — toluène/acétate d’éthyle (100/15) (v v) deux fois, puis — toluène/acétate d’éthyle (100/30) deux fois. La zone 3-6 cm (à partir de l’origine), exempte de pigments chlorophylliens, est éluée, puis chromatographiée de nouveau sur alumine neutre d’activité 1. On développe successivement avec : — toluène/acétate d’éthyle (100/6) une fois, — toluène /acétate d’éthyle (100/16) deux fois, — hexane/éther éthylique/acétate d’éthyle (50/45/24) trois fois. La zone 7,5-10 cm fournit 14,8 mg de dihydrométhysticine, F : 116-8°. La zone 12-15 cm fournit 18 mg de dihydrokawaïne, F : 54-7°. Les pouvoirs rotatoires ont été mesurés dans le méthanol, mais en plus dans l’éthanol absolu dans le cas de la dihydrokawaïne, ainsi que l’avait fait Borsche. 22 Dans le méthanol [oc]q (dihydrométhysticine) = + 18,6° 22 [a]jj (dihydrokawaïne) = + 30,5° 22 Dans l’éthanol absolu [aj^ (dihydrokawaïne) = + 29,6° Isolement de la dihydrométhysticine par cristallisation 410 g de feuilles séchées et finement broyées sont extraites en deux fois, chaque fois 48 h, au Soxhlet, par 750 cm3 d’hexane ; par refroidissement, la dihydrométhysticine cristallise ; on reprend dans 4 cm3 de méthanol froid, essore, lave trois fois avec quelques gouttes de méthanol ; on isole 1,46 g de dihydrométhysticine, F : 112-117°. Recristallisé du méthanol ; F : 114-118°. Isolement du $-sitostérol et des flavokawines A et B 20 g de feuilles séchées et broyées sont extraites 24 h au Soxhlet à l’hexane ; on obtient 0,7 g d’extrait. 400 mg d’extrait sont chromatographiés sur une plaque de silice ; on déve¬ loppe 3 fois avec du toluène/formiate d’éthyle (100/10). La zone 4,5-7 cm est éluée (en filtrant sur 2 mm de charbon végétal) ; le pro¬ duit élué cristallise du méthanol en aiguilles blanches. F : 138-139°. Rf = 0,38 sur Kieselgel G activé 30 mn à 103°. Solvant : tétrachlorure de carbone /hexane/formiate d’éthyle (50/50/20). Révélateur : acide sulfurique concentré. La zone 7-12 cm est éluée ; l’éluat évaporé à sec fournit un spectre I.R. iden¬ tique à celui de la flavokawine A et le même spectre U.V. (Xmax : 362 mp.). La zone 12-13,8 donne un spectre I.R. identique à celui de la flavokawine B et le même spectre U.V. (Xmax : 340 mp.). Des traces de yangonine et de déhydrokawaïne sont détectées sur chromato- plaque par leur fluorescence (Rf : 0,56 et 0,7, respectivement). — 447 — Ces pyrones sont chromatographiées sur alumine G Merck activée à 115°, 30 mn. On développe avec toluène/formiate d’éthyle (100/6) deux fois, puis deux fois avec hexane/éther éthylique/formiate d’éthyle (60/40/20). Laboratoire de Chimie du Muséum d' Histoire naturelle BIBLIOGRAPHIE (1) A. G. Van Veen. — Geneesk. Tijdschr., 1938, 78, p. 1941. (2) J. Barreau. — J. Agric. Iropic. Bot. appl., 1957, 4, nos 5-6, p. 270. (3) A. G. Van Veen. — Koninkl. nederl. Akad. Wetenschap. Proc., 1938, 41, n° 7, p. 857. (4) W. D. Raymond. — Colonial Plant Animal Pd G. B., 1951, 2, n° 1, 46. (5) M. Gaillot. — Ét. mélanésiennes, déc. 1959-déc. 1962, 4e sér., 14-17, pp. 95-105. (6) W. Borsche et M. Lewinsohn. — Chem. Ber., 1933, 66, p. 1792. (7) M. W. Klohs, F. Keller, R. E. Williams, M. I. Toekes et G. E. Cronheim. — J. rned. pharm. Chem., 1959, 1, p. 95. (8) O. 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(D. 2265) - 11-12-70. AVERTISSEMENT Comptes rendus du IVe Congrès International d’ArachnoIogie et du Ier Congrès International de Myriapodologie, Paris, 8-13 avril 1968. Publiés par le Bulletin du Muséum national d' Histoire naturelle en deux fascicules supplémentaires (Suppl. nos 1 et 2) du vol. 41, 1969. Ces deux fascicules renferment les travaux (in extenso ou résumés) présentés aux séances des Congrès. Ils ne seront pas distribués aux abonnés mais pourront être achetés sur demande adressée à la Bibliothèque Centrale du Muséum, 38, rue Geofîroy-Saint-PIilaire, Paris-5e, accompagnée d’un chèque bancaire ou virement postal (C.C.P. Paris 9062-62). Prix : 80 F (Suppl. n° 1 : Arachnologie) ; 60 F (Suppl. n° 2 : Myriapodologie). INFORMATIONS Proceedings of the 4th International Congress of Arachnology and of the lst Inter¬ national Congress of Myriapodology, Paris, 8-13 April 1968. Published by Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle in two suppléments (Suppl. nos 1 and 2) of vol. 41, 1969. Thèse two suppléments comprise the articles and summaries of papers presented at the Congresses. Copies will not be sent to the subscribers but they may be obtained from Biblio¬ thèque Centrale du Muséum, 38, rue Geofîroy-Saint-Hilaire, Paris-5e, payable to : C.C.P. Paris 9062-62. Price : 80 F (Suppl. n° 1 : Arachnology) ; 60 F (Suppl. n° 2 : Myriapodology). MITTEILUNG Verhandlungen des IV. Internationalen Kongresses für Arachnologie und des I. Internationalen Kongresses für Myriapodologie, Paris, 8.-13. April 1968. Herausgegeben von Bulletin du Muséum national d' Histoire naturelle in zwei Supple- ment-heften (Nos 1 und 2) des 41. Bandes (Jahrgang 1969). In diesen zwei ITeften befinden sich die Abhandlungen (in extenso oder als Zusam- menfassung) die wâhrend der Kongrefisitzungen mitgeteilt wurden. Sie werden nicht an die Abonnenten des Bulletin verteilt, aber man kann sie durch die Bibliothèque Centrale du Muséum (38, rue Geofîroy-Saint-Hilaire, Paris-5e) bezo- gen. Der Bestellung soll ein Bank-oder Postscheck beigelegt werden (Postscheck- Konto : 9062-62 Paris). Preis : 80 F (Heft 1 : Arachnologie) ; 60 F (Heft 2 : Myriapodologie). BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE Le Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle paraît depuis 1895. Chaque tome, grand in-8°, est annuel et comprend actuellement 6 fascicules. Les articles sont constitués par les communications présentées aux réunions des naturalistes du Muséum ; ce sont uniquement des travaux originaux relatifs aux diverses branches des sciences naturelles. Le premier fascicule de chaque année con¬ tient en outre la liste des travaux publiés et des collections reçues dans les labora¬ toires du Muséum. Le Bulletin peut être obtenu par achat ou échange en s’adressant à la Bibliothèque centrale du Muséum national d’Histoire naturelle, 38, rue Geoflroy-Saint-Hilaire, Paris, 5e (Compte de Chèques Postaux, Paris, 9062-62). Prix de l’abonnement annuel : Pour la France . 60 F Pour l’Étranger . 70 F Les années anciennes peuvent également être achetées ou échangées. lre série : T. 1 à 34, 1895-1928. 2e série (en cours) : T. 1 à 41, 1929-1969. Instructions pour les auteurs Les auteurs qui désirent présenter des communications sont priés d’en adresser directement la liste au Directeur du Muséum huit jours pleins avant la date de la séance. Les textes doivent être dactylographiés avec doubles interlignes, d’un seul côté, sur des feuilles séparées. Ils doivent être remis au président de la réunion après présenta¬ tion de la communication. Les clichés des figures dans le texte ne doivent pas dépasser les dimensions suivantes : 11,8 cm X 18,5 cm ; ils sont fournis par les auteurs et déposés en même temps que les manuscrits. Les illustrations en planches hors-texte ne doivent pas mesurer plus de 12,5 cm X 18,5 cm ; ces planches, également à la charge des auteurs, sont à envoyer directement à l’imprimeur, après entente avec la rédaction du Bulletin. Chaque auteur ne pourra publier plus de 20 pages imprimées par fascicule et plus de 80 pages pour l’année. Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs qui sont priés de les retourner, dans les quatre jours, à Mme Grmek-Guinot, laboratoire de Zoologie, 61, rue de Bufîon. Passé ce délai, l’article sera ajourné au numéro suivant. Tirés a part Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils peuvent se procurer à leur frais des exemplaires supplémentaires aux conditions ci-après. 2-4 p. 5-8 p. 9-16 p. 25 exemplaires . 13,05 F 14,80 F 17,30 F par 25 exemplaires en plus . . . 4,45 F 5,65 F 9,05 F Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le numéro, brochés avec agrafes et couverture imprimée. Il convient d’y ajouter, au-dessus de 75 exemplaires supplémentaires, le montant de la T. V. A., sauf pour les envois à destination de l’Étranger. Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remaniements ou par l’état des manus¬ crits seront à la charge des auteurs. Les auteurs sont priés de remplir le bon de commande joint aux épreuves, afin qu’il soit possible de leur faire parvenir tirés à part et clichés, et de facturer, s’il y a lieu, les frais supplémentaires. ÉDITIONS DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE En vente à la Bibliothèque Centrale du Muséum 38, rue Geoffroy Saint-Hilaire, 75-Paris-5e. Archives du Muséum national d’Histoire naturelle (depuis 1802). In-4°, sans périodicité. Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (depuis 1895). Six numéros par an ; abonnement : France, 60 F ; Étranger, 70 F. Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle (depuis 1936). Depuis 1950, nouvelle série en 3, puis 4, parties : A, Zoologie ; B, Botanique ; C, Sciences de la Terre ; D, Sciences physico-chimiques. Sans périodicité. Publications diverses du Muséum national d’Histoire naturelle (depuis 1933). Sans pério dicité. Grands naturalistes français (depuis 1952). Sans périodicité. Notes et Mémoires sur le Moyen-Orient (depuis 1933). In-4°. Sans périodicité. PUBLICATIONS DES LABORATOIRES DU MUSÉUM En vente à l’adresse de chaque laboratoire. Bulletin du Laboratoire maritime de Dinard (35-Ille-et-Vilaine). Directeur : M. R. Lami ; depuis 1928 ; prix variable par fascicule. Objets et Mondes. La Revue du Musée de l’Homme. Directeur : M. J. Millot, Palais de Chaillot, Paris-16e ; depuis 1961 ; trimestriel ; abonnement, France, 30 F ; Étran¬ ger, 35 F. Mammalia. Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères. Directeur : M. J. Dorst, Laboratoire de Zoologie des Mammifères, 55, rue de Buffon, Paris-5e ; depuis 1936 ; trimestriel ; abonnement, France et Étranger, 60 F. Index Seminum Horti parisiensis. Service des Cultures, 61, rue de Buffon, Paris-5e ; depuis 1882 ; échange. Journal d’ Agriculture tropicale et de Botanique appliquée, suite de la Revue internatio¬ nale de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale ; depuis 1954. Directeur : M. R. Portères, Laboratoire d’ Ethnobotanique, 57, rue Cuvier, Paris-5e ; abonne¬ ment, France et Outremer, 55 F ; Étranger, 60 F. Adansonia (suite aux Notulae Systematicae) . Directeur : M. A. Aubrévillo, Laboratoire de Phanérogamie, 16, rue de Buffon, Paris-5e ; trimestriel ; abonnement, France, 40 F ; Étranger, 50 F. Revue Algologique. Directeurs : MM. R. Lami et P. Bourrelly, Laboratoire de Crypto¬ gamie, 12, rue de Buffon, Paris-5e ; depuis 1924 ; abonnement, France, 20 F ; Étran¬ ger, 25 F. Revue Bryologique et Lichènologique. Directeur : Mme V. Allorge, Laboratoire de Cryp¬ togamie ; depuis 1874 ; abonnement, prix variable, par fascicule. Revue de Mycologie. Directeur : M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie ; depuis 1928 ; abonnement, France, 24 F ; Étranger, 30 F. Cahiers de La Maboké. Directeur : M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie, 12, rue de Buffon, Paris-5e ; depuis 1963 ; abonnement, France, 20 F ; Étranger, 24 F. Pollen et Spores. Directeur : Mme Van Campo, Laboratoire de Palynologie, 61, rue de Buffon, Paris-5e ; depuis 1959 ; 3 fasc. par an ; abonnement, France, 65 F ; Étranger, 70 F. Acarologia. Directeur : M. M. Vachon, 61, rue de Buffon, Paris-5e ; depuis 1959 ; abon¬ nement, France et Étranger, 80 F (chercheurs) ; 100 F (collectivités). ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F. PAILLART (d. 2265). - 11-12-1970. 2e Série, Tome 42 Numéro 3 Année 1970 Paru le 11 Décembre 1970. SOMMAIRE Pages Communications : Ch. A. Domergue. Notes sur les Serpents de la région malgache. Ly codry as maculatus (Günther, 1858), espèce des Comores. Description de deux femelles . 449 P. Geistdoerfer, J. C. Hureau et M. Rannou. Deux Poissons abyssaux nouveaux capturés dans l’Atlantique Nord et Est : Balhytyphlops azorensis n. sp. (Ipnopidae) et Lycenchelys labradorensis n. sp. (Zoarcidae) . 452 S. Breuning. Nouveaux Coléoptères Cerambycidae Lamiinae des collections du Muséum de Paris (suite) . 460 E. Lindner. Einige madagassische Stratiomyiden des Muséum national d’Histoire naturelle de Paris . 489 L. Boissin, G. Bouix et J. Maurand. Recherches histologiques et histochimiques sur le trachus génital mâle du Pseudoscorpion Ilysterochelifer meridianus (L. Koch) . 491 J.-M. Démangé. Sur une collection de Myriapodes de France (Savoie, Haute-Savoie, Ardèche) rassemblée par M. L. Deharveng . 502 J. -P. Mauriès. Examen des types des genres Cambalomorpha et Cambalopsis Pocock, 1895. Essai de classification des Glyphiulinae Verhoeff, 1936 (Diplopoda, Cambalidea) . 509 E. Fischer-Piette et A.-M. Testud. Veneridae du Surinam communiquées par M. C. O. van Regteren Altena . 520 B. Salvat. Les Mollusques des « récifs d’îlots » du récif barrière des îles Gambier (Polynésie). Bionomie et densités de peuplement . 525 E. Buge et J. LessertisseuH. Nouvelles observations sur la faune de Bryozoaires de Saint- Martin-de-Bréhal (Manche) . 543 S. Dallot. L’anatomie du tube digestif dans la phylogénie et la systématique des Chaeto- gnathes . 549 G. Cherbonnier. Note sur l’Holothurie Aspidochirote Labidodemas semperianus Selenka .... 566 G. Boucher. Paramesacanthion catellus n. sp., nouvelle espèce d’Enoplidae (Nématode) de la vase terrigène côtière de Banyuls-sur-Mer . 570 G. Conan. Description d’une Actinie méditerranéenne : Ragactis pulchra Andres, 1883. Ana¬ tomie et systématique . 577 M. -C. Durette-Desset. Nématodes Héligmosomes d’Amérique du Sud. VI. Étude de cinq espèces, parasites de Rongeurs Dasyproctidés . 590 M.-C. Durette-Desset. Nématodes Heligmosomes d’Amérique du Sud. VII. Étude de trois espèces nouvelles, parasites de Proechimys semispinosus (Rongeurs Echimyidés) . 601 Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 42, n° 3, 1970, pp. 449-608 BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE ANNÉE 1970. — N° 3 497e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM 12 mars 1970 PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR D. MOLHO COMMUNICATIONS NOTES SUR LES SERPENTS DE LA RÉGION MALGACHE Ly codry as maculatus ( Günther , 1858 ), espèce des Comores Description de deux femelles Par Ch. A. DOMERGUE J. Guibé, dans « Les Serpents de Madagascar » 1, signale que Lycodryas macu¬ latus (Günther, 1858) (= Stenophis m. Boulenger, 1896) est « connu par le type seul, d’origine inconnue ». L’Institut Pasteur de Madagascar a reçu à deux reprises, pour détermina¬ tion, des Serpents des Comores qui répondent aux caractères de L. maculatus : 1° un spécimen (844/S), femelle provenant de Itsania, île de Moheli, capturé en fin avril 1968 par D. Wintrebert, acridologiste ; ce Serpent était dans des branches d’arbre. 2° un spécimen (955/S), femelle provenant de Moroni, Grande Comore, envoyé en alcool par le Dr. Arzel, médecin-chef de l’Hôpital de Moroni, en octobre 1969. Nous pouvons préciser quelques points de la morphologie de l’espèce et, pour la première fois, de la femelle. 1. Mémoires de l’Institut Scientifique de Madagascar, sér. A, 12, 1958, pp. 189-260. 29 — 450 — Coloration Dorsale. — L’exemplaire 844/S est brun avec lignes de taches foncées dispo¬ sées de part et d’autre de l’axe vertébral et des taches foncées sur les flancs, moins nettes sur la queue. La coloration est uniformément gris-brun chez le spécimen 955/S. Ventrale. — Chez le spécimen 844/S, la gorge est blanchâtre, le ventre blan¬ châtre moucheté de brun dans la partie antérieure, les mouchetures devenant marbrures dans la moitié postérieure. La face ventrale est entièrement blanc- jaunâtre chez l’exemplaire 955/S. Chez les deux spécimens, les labiales supérieures sont blanches ; leur bord supérieur, marginé de noir, forme une bande étroite allant de la narine à la commissure chez 844/S, tandis que chez 955/S, la bande est seulement esquissée par une marge poudrée de brun. Mensurations La longueur totale donnée par J. Guibé pour le type est 655 mm (mâle). Le 844/S mesure 600 mm, dont 132 pour la queue, soit un rapport caudal de 10/35 (femelle). Le 955/S mesure 477 mm, dont 102 pour la queue, soit un rap¬ port caudal de 10/36 (femelle). Écaillure Dorsale. — 19 dorsales ; le rang vertébral n’est pas élargi. Chez 955/S, il existe une paire de fossettes apicales. Ventrale et sous-caudale. — Chez 844/S, 245 ventrales, anale entière (= type), 99 sous-caudales dont les 30 premières entières. Chez 955/S, 244 ventrales, préanale divisée, 92 sous-caudales dont les 15 premières entières. Les queues sont intactes. La différence avec le type porte sur le nombre des sous-caudales, il s’agit là d’un dimorphisme sexuel fréquent et qui existe en particulier chez L. sanctijohannis Günther, espèce également propre aux îles Comores. Céphalique. — Chez les deux exemplaires il existe : 1 préoculaire largement en contact avec la préfrontale, 3 postoculaires, 2 + 3 temporales ; la loréale est allongée (deux fois plus longue que haute). On compte 8 labiales supérieures, dont les 4e et 5e sont en contact avec l’œil (chez le 844/S, la 6e labiale est divi¬ sée), et 10 infralabiales, dont 5 en contact avec les gulaires antérieures. Ces gulaires sont normalement développées, mais les postérieures, étroites chez le type et chez 844/S, sont peu distinctes des deux rangs d’écailles qui les sépa¬ rent, en particulier chez l’exemplaire 955/S. En outre, chez le 844/S (femelle), reçu vivant : — les glandes anales sont particulièrement développées, au point de gonfler la base de la queue et d’amener la confusion de sexe (même remarque sur 955/S en alcool) ; — le cœur se situe entre les 55e et 58e ventrales ; — la langue est brunâtre avec mouchetures foncées. Depuis dix années que nous prospectons la faune ophidienne de l’île Mada¬ gascar, au cours desquelles nous avons examiné et identifié plus d’un millier d’individus, dont douze du genre Lycodryas (= Stenophis), nous n’avions pas encore rencontré L. maculatus. Les deux spécimens reçus, l’un de la Grande Comore (Moroni), l’autre de Moheli, nous incitent à considérer cette espèce, dont la terra typica n’est pas connue, comme propre à l’Archipel des Comores. Institut Pasteur de Madagascar BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 2» Série — Tome 42 — N» 3, 1970, pp. 452-459. DEUX POISSONS ABYSSAUX NOUVEAUX CAPTURÉS DANS V ATLANTIQUE NORD ET EST : BATHYTYPHLOPS AZORENSIS N. SP. (IPNOP1DAE) ET LYCENCHELYS LABRADORENSIS N. SP. (ZOARCIDAE) * Par P. GEISTDOERFER, J. G. HUREAU et M. RANNOU Au cours de la campagne « Noratlante » du N. O. « Jean Charcot », les récoltes ichtyologiques ont été particulièrement importantes puisque 95 espèces, appar¬ tenant à 33 familles, ont été dénombrées. La plupart de ces poissons provien¬ nent de profondeurs égales ou supérieures à 1 000 mètres. Parmi ces récoltes, neuf espèces bathybenthiques ou bathypélagiques sont nouvelles pour le Nord- Est Atlantique, et deux espèces sont nouvelles pour la Science : l’une est un Zoarcidae du genre Lycenchelys, genre très bien représenté dans toutes les mers froides de l’hémisphère boréal (15 espèces) ; l’autre est un Ipnopidae du genre Bathytyphlops, genre connu jusqu’à présent seulement par six spécimens appar¬ tenant à deux espèces dans les eaux tropicales et chaudes de l’Atlantique Ouest et de l’Océan Indien. Lycenchelys labradorensis n. sp. Holotype M.N.H.N. n» 1970-31. Spécimen de 217 mm de longueur standard, récolté dans la mer du Labrador le 14 septembre 1969 (Lat. : 58°51'6N — Long. : 53°04'3W) au cours de la Sta¬ tion 16, prélèvement 43, de la campagne « Noratlante » du N. O. « Jean Char¬ cot ». Engin de récolte : chalut à deux perches de type « Rlake », par 3 365 mètres de fond. Faune récoltée dans le même prélèvement : très pauvre, avec quelques Déca¬ podes, Holothuries et Spongiaires. Description Longueur totale : 219 mm ; longueur standard : 217 mm. Proportions en pourcentage de la longueur standard : longueur de la tête : 14,2 % ; diamètre de l’œil : 2,1 % (14,5 % de la longueur de la tête) ; distance * Résultats scientifiques de la campagne « Noratlante » du N. O. « Jean Charcot » en Atlantique Nord, août-septembre-octobre 1969, publication n° 12. 454 prédorsale : 27 % (la nageoire dorsale prend naissance bien en arrière de l’extré¬ mité de la nageoire pectorale : distance entre ces deux points : 5,5 %) ; distance préanale : 32 % ; longueur de la nageoire pectorale : 7,8 % ; hauteur maximale du corps : 6 %. La mâchoire inférieure est courte et ne ferme pas la cavité buccale. Nombre de rayons : D : 120 ; A : 115 ; P : 17 (la nageoire caudale n’étant pas séparée des nageoires dorsale et anale, les nombres indiqués pour les dorsale et anale comprennent dans chaque cas la moitié des rayons de la caudale). Rayons branchiostèges : 6. Branchiospines sur le premier arc : 3 -f- 13. Vertèbres : 27 + 109 = 136. La ligne latérale est simple, située en position médiolatérale. Les prolonge¬ ments céphaliques de la ligne latérale s’ouvrent par 9 pores de chaque côté de la mâchoire supérieure et par 8 pores de chaque côté de la mandibule. Sur le dessus et en arrière de la tête, les pores muqueux (oc.) sont absents. La coloration générale du corps est rose chair, mêlée de beige clair selon des limites mal définies. La région antérieure (tête et nageoires paires) ainsi que le rebord des nageoires impaires sont un peu plus sombres (brun clair). Entre les pectorales et l’anus, la peau est légèrement plus blanche. Les petites écailles cycloïdes ne se recouvrent pas et apparaissent comme autant de points blancs ; la tête et les nageoires en sont dépourvues. Le péritoine est noir. Les dents des deux mâchoires sont unisériées. Le vomer et les palatins por¬ tent également des dents. Affinités Le nombre des vertèbres permet de rapprocher Lycenchelys labradorensis de L. hippopotamus et de L. albeolus, mais la première espèce se distingue nette¬ ment par le grand espace qui sépare l’extrémité de la nageoire pectorale de la naissance de la nageoire dorsale (voir tableau I). En plus de ces deux caractères, la ligne latérale unique, complète et médio¬ latérale, les dents unisériées aux deux mâchoires, le nombre de pores de la tète et le nombre de branchiospines permettent de différencier (voir tableau II) L. labradorensis des espèces les plus proches par leur morphologie ou leur répar¬ tition géographique : L. volki Andriashev, 1955, L. ingolfianus Jensen, 1901, L. sarsi (Collett, 1871), L. paxillus (Goode et Bean, 1879) et L. oerrilli (Goode et Bean, 1877). Holotype Bathytyphlops azorensis n. sp. M.N.H.N. n» 1970-30. Spécimen de 249 mm de longueur standard, récolté au sud des Açores le 3 octobre 1969 (Lat. : 36°47,4'N — Long. : 27°09'W) au cours de la Station 24, prélèvement 62, de la campagne « Noratlante » du N. O. « Jean Charcot ». Engin de récolte : chalut à panneaux du type Marinovitch, par 3 550 mètres de fond. Faune récoltée dans le même prélèvement : pauvre dans l’ensemble avec dominance d’Holothurides et de Décapodes. Tableau I L. labradorensis L. albeolus L. hippopotamus Position de l’origine de D par rapport à l’extrémité de P. . . . postérieure au niveau antérieure Nombre de vertèbres . 27 + 109 = 136 27 + 106 = 133 23-24 + 109-112 = 133-156 Nombre de branchiospines . 3 + 13 3+13 3 + 13-14 Nombre de rayons Pectorales . Ligne latérale : 17 17 14-15 position . médio-latérale latérale ventrale longueur . entière courte entière Tableau II L. labradorensis L. ingolfianus L. sarsi L. paxillus L. verrilli L. voilà Origine de D par rapport à l’extrémité de P. . j postérieure au niveau au niveau au niveau antérieure antérieure Ligne latérale : position . médio-lat. latérale latérale latérale médio-lat. latérale longueur . entière courte courte courte entière courte Pores céphaliques : mâchoire sup . 9 8* 7 4 sur la 6 7** mâchoire inf . 8 7* 7 joue 7 7** Séries de dents : mâchoire sup . 1 — — 1 i — mâchoire inf . 1 1 2 * D’après le dessin de A. S. Jknsen (1904). ** D’après le dessin de A. P. Andri vshev (1955). Fig. 2A. — Bathytyphlops azorensis n. sp. Dessin d’ensemble de l’animal. 457 Description Longueur totale : 249 mm ; longueur standard : 210 mm. Proportions en pourcentage de la longueur standard : hauteur du corps : 12,3 % ; diamètre de l’œil : 0,7 % ; longueur du museau : 7,1 % ; longueur de la tête : 22,1 % ; largeur de l’espace interorbitaire : 8,0 % ; longueur de la base de la dorsale : 10,9 % ; longueur de la base de l’anale : 17,6 % ; longueur des nageoires pelviennes : 16,6 % ; longueur des pectorales : 21,4 % ; distance prédorsale : 40,4 % ; distance préanale : 67,1 % ; distance entre l’insertion de la pelvienne et l’origine de l’anale : 30,9 % ; distance entre l’anus et l’anale : 21,9 %. Fig. 2B. — Bathytyphlops azorensis n. sp. Détail du premier are branchial. La ligne latérale porte 67 écailles ; 7 écailles sont alignées depuis la nageoire dorsale jusqu’à la ligne latérale et 5 écailles séparent la ligne latérale de la base de la nageoire anale. Nombre de rayons : D : 12 ; A : 17 ; P : 13. Rayons branchiostèges : 16. Branchiospines sur le premier arc branchial : 7 -j- 1 + 12- La longueur de la branchiospine située à l’angle de l’arc est plus courte que la distance qui sépare les narines : chez B. marionae, elle est égale à cette distance. Les autres branchiospines sont arrondies et rugueuses. Vertèbres : 65. La plus grande hauteur du corps se mesure à l’origine de la nageoire dorsale et est comprise 1,8 fois dans la longueur de la tête. La hauteur du corps à l’ori¬ gine de l’anale est comprise 2,4 fois dans la longueur de la tête. La hauteur du pédoncule caudal est comprise 3,25 fois dans la longueur de la tête et l’espace interorbitaire est compris 2,5 fois dans la longueur de la tête. L’œil est très petit mais nettement visible au-dessus de la mâchoire supé¬ rieure. La coloration d’ensemble est foncée, l’emplacement des écailles est bordé de noir avec une tache noire dans la partie postérieure de chaque écaille. Le dessus de la tête est clair tandis que la gorge est entièrement noire, ainsi que la membrane branchiostège. Les nageoires sont gris clair. — 458 — Affinités Le genre Bathytyphlops n’est jusqu’à présent connu que d’après deux espèces : l’une, B. sewelli (Norman, 1939), représentée par deux spécimens de l’Océan Indien occidental, à l’est des côtes africaines ; l’autre, B. marionae Mead, 1958, représentée par quatre spécimens provenant de la mer des Caraïbes, du détroit de Floride, du golfe du Mexique et du canal de Mozambique. Fig. 3. — Carte de répartition des espèces du genre Bathytyphlops. # Bathytyphlops marionae (d’après Nielsen). A Bathytyphlops sewelli (d’après Nielsen). ■ Bathytyphlops azorensis n. sp. Tableau in B. azorensis B. marionae B. sewelli Œil recouvert d’écailles . non non oui Nombre de rayons : p . 13 12-13 12 D . 12 12-13 11 A . 17 13-14 16 Ecailles sur la ligne latérale . 67 64-65 65-70 Branchiospines . 7 + 1+12 6 + 1 + 12-14 6 + 1 + 10-11 Proportions (en % de la longueur standard) : hauteur du corps . 12,3 16 17 base de la dorsale . 10,9 12,2-12,7 9,7-10,0 base de l’anale . 17,6 12,4-14,0 15,5-16,0 Nombre de vertèbres . 65 62-63 62-63 459 — Le tableau III permet de comparer les trois espèces : alors que les différences entre B. azorensis et B. marionae sont manifestes (nombre de rayons anaux, nombre d’écailles sur la ligne latérale, branchiospines, hauteur du corps, lon¬ gueur des bases anale et dorsale), la distinction entre B. azorensis et B. sewelli porte essentiellement sur les caractères suivants : — l’œil, indistinct chez B. sewelli, est petit mais nettement visible chez B. azoren¬ sis ; — le nombre de branchiospines sur le premier arc branchial est différent et surtout la branchiospine de l’angle n’est pas courte et épaisse comme chez B. sewelli : ses dimen¬ sions sont 3,5 X 1 mm ; — le nombre de rayons anaux est légèrement différent. Remarque biogéographique Il est particulièrement intéressant de noter la présence de Bathytyphlops azorensis dans la région des Açores et de souligner que cette espèce est très proche de B. sewelli de l’Océan Indien. En effet dans le même prélèvement au sud des Açores, nous avons capturé un Alepocephalidae, Torictus edentulus (Alcock, 1892), espèce jusqu’à présent connue seulement de l’Est Atlantique et de l’Océan Indien Nord (golfe du Bengale). Il existe donc des analogies remar¬ quables entre la faune de l’Atlantique Est et la faune de l’Océan Indien Ouest et Nord. Par contre, dans ce cas, les différences sont plus grandes entre la faune de l’Atlantique Est et la faune de l’Atlantique Ouest. Les trois espèces du genre Bathytyphlops sont abyssales : B. marionae a été capturé entre 869 et 2 651 mètres, B. sewelli à 3 840 et 3 960 mètres, et B. azo¬ rensis à 3 550 mètres. Laboratoire des Pêches Outre- Mer et Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons) du Muséum RÉFÉRENCES Andriashev, A. P., 1955. — Review of genus Lycenchelys Gill (Pisces, Zoarcidae) and related forms, of the Seas of the IJSSR and adjacent waters. Trudy Zoologi- cheskogo Instituta, 18, pp. 349-384. — 1964. — Fishes of the Northern Seas of the USSR. Israël Program for Scientific Translations. Grey, M., 1956. — The distribution of Fishes found below a depth of 2000 meters. Fieldiana : Zoology, 36, 2, pp. 73-337. Jensen, A. S., 1904. — De Nordevropaeisk-Grolandske Lycodinae. In : Den Danske Ingolf-Expedition, Andet Bind, 4, pp. 1-95, 10 pl. Leim, A. H., et W. B. Scott, 1966. — Fishes of the Atlantic coast of Canada. Fisheries Research Board of Canada, Bull. 155, 485 p. Mf.ad, G. W., 1966. — Family Ipnopidae. In : Fishes of the Western North Atlantic. Memoir Sears Foundation for Marine Research, 1, 5, pp. 147-161. Nielsen, J. G., 1966. — Synopsis of the Ipnopidae (Pisces, Iniomi) with description of two new abyssal species. Galathea Reports, 8, pp. 49-75. Thines, G., 1969. — L’évolution régressive des Poissons cavernicoles et abyssaux. . Paris, Masson, 394 p. BULLETIN DU MUSEUM NATIONAL D’IIISTOIKE NATU BELLE 2e Série — Tome 42 — N» 3, 1970, pp. 460-488 NOUVEAUX COLÉOPTÈRES CERAMBYCIDAE LAMIINAE DES COLLECTIONS DU MUSÉUM DE PARIS (suite) Par S. BREUNING Tribu : Mesosini Cacia (s. s.) hebridarum n. sp. Proche d ’intricata Pasc., mais la touffe de poils noirs couvre toute la moitié apicale du quatrième article des antennes, les joues seulement de moitié plus longues que les lobes inférieurs des yeux, les élytres sensiblement plus grossière¬ ment ponctués, surtout dans la moitié apicale et pourvus, chacun, d’une petite bosse conique obtuse discale et postbasilaire, le cinquième article des antennes couvert de pubescence blanche sauf à l’apex. Type : une $ des Nouvelles-Hébrides, île Torrès, leg. François. Tribu : Homonoeini Mulciber rosselli n. sp. Antennes un peu plus longues que le corps, le troisième article presque trois fois plus long que le quatrième. Lobes inférieurs des yeux de moitié plus longs que les joues. Tête peu densément et très finement ponctuée. Pronotum densé¬ ment et grossièrement ponctué (sauf le long d’une bande longitudinale médiane peu large) à épine latérale assez longue et aiguë, dirigée légèrement vers l’avant. Élytres largement et un peu obliquement tronqués à l’apex, très densément et finement granulés sur le tiers basilaire, ensuite un peu moins densément granulés sur le deuxième tiers (où les granules sont disposés pour partie en séries longitudinales faiblement élevées), ensuite assez densément et très finement ponctués. Rouge foncé, couvert de pubescence brun rougeâtre clair à ochracé. Vertex et pronotum avec une large bande longitudinale médiane dénudée. Écusson à tache médiane ochracée. Élytres avec une grande tache postscutellaire dénudée et ornés, chacun, d’une petite tache basilaire ochracée, située au milieu, entre l’écusson et l’épaule, et de deux petites taches longitudinales postmédianes jaunes, proches de la suture, situées l’une à côté de l’autre. Long. : 29 mm ; larg. : 9,5 mm. Type : Rossell Island, I-IIT, 1898, leg. Meek. — Un paratype, idem. — 461 — Tribu : Apomecynini Ichthyodes (s. s.) fergussoni n. sp. Proche de floccosa Pasc., mais le troisième article des antennes aussi long que le cinquième, le pronotum éparsement et très finement ponctué, les élytres moins finement ponctués sur les deux tiers antérieurs, sans lignes longitudi¬ nales convexes, la partie latérale des segments abdominaux imponctuée et l’ornementation différente. Rouge assez foncé, couvert de pubescence jaune paille. La bande longitudi¬ nale médiane du pronotum lisse, les élytres presque sans pubescence foncière, mais ornés, chacun, de cinq étroites bandes longitudinales jaune pâle qui alter¬ nent avec quatre séries longitudinales de taches jaunes assez nettes, en ovale allongé. Fémurs et tibias sans pubescence blanchâtre, les fémurs à fond un peu plus sombre. Long. : 13 mm ; larg. : 4 mm. Type : un £ de l’île Fergusson, IX-XII, 1894, leg. A. S. Mef.k. Ichthyodes (Orinoeme) websteri n. sp. Allongé. Antennes d’un tiers plus longues que le corps, le scape très faible¬ ment claviforme, le troisième article sensiblement moins long que le quatrième, beaucoup plus long que le scape. Tubercules antennifères à peine saillants. Lobes inférieurs des yeux deux fois plus longs que les joues. Tête et pronotum (sauf sur une étroite bande longitudinale médiane sur le vertex et le pronotum) assez densément et finement ponctués. Écusson large, semicirculaire. Élytres arrondis à l’apex, densément ponctués, peu finement sur la moitié antérieure, très finement sur la moitié postérieure. Les parties latérales des sterna densé¬ ment et assez grossièrement ponctuées. Brun rougeâtre, couvert de pubescence jaune paille, cette pubescence peu dense sur le dessus, plus dense sur les parties latérales du dessous, la partie médiane du dessous lisse. De chaque côté du pronotum deux grandes taches circulaires ochracées disco-latérales : une prémédiane et une postmédiane. Sur chaque élytre quatre séries longitudinales d’assez petites taches longitudinales jaunes. Long. : 13 mm ; larg. : 3,25 mm. Type : un de Kei-Toral, I-III, 1896, leg. H. C. Webster. — Voisin de lineatopunctata Breun. Ichthyodes (Orinoeme) rosselli n. sp. Proche d’acutipennis Pasc., mais les lobes inférieurs des yeux sensiblement plus longs que les joues, tout le disque du pronotum lisse et imponctué, seules les parties latérales du pronotum grossièrement ponctuées, les élytres lisses, seulement éparsement ponctués au quart basilaire et près du bord latéral, jusqu’à la mi-longueur, ornés de taches blanches moins nombreuses, le dessous entièrement lisse. Type : île Rossell, I- 1 1, 1898, leg. Mef.k. 462 — Ichthyodes (Orinoeme) parterufotibialis n. sp. Proche de punctata Montr., mais le pronotum plus éparsement ponctué, les élytres avec de très petites taches blanches beaucoup moins nombreuses et le tiers apical des tibias, ainsi que les tarses, rouges. Type : île Fergusson, IX-XII, 1896, leg. A. S. Meek. Oopsis keiensis, n. sp. Proche de nutator F., mais le pronotum plus densément et très finement ponctué, les élytres moins densément ponctués sur la partie basilaire et non granulés, les points régulièrement alignés aussi après l’écusson. Long. : 9,5 mm ; larg. : 3 mm. Type : île Kei-Toeal, I-III, 1896, lcg. H. C. Webster. Mimosybra fergussoni n. sp. Antennes à peu près deux fois plus longues que le corps (mutilées au sixième article chez le type unique). Lobes inférieurs des yeux sensiblement plus longs que les joues. Front et partie médiane du vertex densément et assez grossière¬ ment ponctués. Pronotum aussi long que large, très densément et assez grossière¬ ment ponctué. Elytres arrondis à l’apex, très densément et peu finement ponc¬ tués dans le tiers basilaire, ensuite moins densément et un peu plus finement. Parties latérales des sterna densément et peu finement ponctuées. Rouge, couvert de pubescence brun rougeâtre. Disque du pronotum avec, de chaque côté, une bande longitudinale latérale ochracée peu nette et modéré¬ ment large. Élytres parsemés de quelques très petites taches jaunes et ornés, chacun, d’une série oblique prémédiane et discale de taches jaunes plus grandes qui remontent très obliquement en direction du bord latéral. Long. : 9,5 mm ; larg. : 3 mm. Type : un £ de l’île Fergusson, IX-Xîl, 1894, leg. A. S. Meek. Mimosybra samarensis n. sp. Proche de surigaonis Hell., mais les antennes sensiblement moins longues que le corps, les lobes inférieurs des yeux un peu plus longs que les joues, le front plus finement ponctué, le pronotum moins densément ponctué et l’ornementa¬ tion différente. Brun foncé, couvert de pubescence brune. Sur chaque élytre trois taches cir¬ culaires ochracées : une grande latérale à la fin du tiers basilaire, une petite discale postmédiane, une plus grande au bord externe de cette tache discale et une série de très petites taches jaunes près de la suture dans les deux tiers postérieurs. Long. : 9 mm ; larg. : 3 mm. Type : îles Philippines, île Samar, VI-VII, 1896, leg. J. Whitehead. — 463 Mimosybra negrosensis n. sp. Proche de surigaonis Hell., mais les lobes inférieurs des yeux deux fois plus longs que les joues, le pronotum aussi long que large, les élytres obliquement tronqués à l’apex (l’angle marginal saillant et pointu, mais non étiré en lobe) très densément et peu grossièrement ponctués dans la moitié antérieure, peu densément et peu finement ponctués ensuite, jusqu’un peu avant l’apex, et l’orne¬ mentation différente. Rouge foncé, à pubescence brun rougeâtre. Pronotum avec trois étroites bandes longitudinales discales ochracées. Elytres parsemés de petites taches jaunes étroites et allongées et une tache transversale discale jaune plus grande, située à la fin du tiers basilaire. Long. : 10 mm ; larg. : 2,5 mm. Type : îles Philippines, île Negros, 1 1 1- IV, 1896, leg. J. Whitehead. Sybra (s. s.) holofusca n. sp. Allongé. Antennes un peu moins longues que le corps, le scape court et fort, le troisième article sensiblement moins long que le quatrième, beaucoup plus long que le scape. Lobes inférieurs des yeux un peu plus longs que les joues. Tète et pronotum assez densément et peu finement ponctués. Pronotum trans¬ verse. Élytres obliquement tronqués à l’apex (l’angle marginal saillant, mais non pointu), densément et peu finement ponctués, les points disposés en lignes régulières. Brun foncé, couvert de pubescence unicolore brun rougeâtre. Long. : 8 mm ; larg. : 2,5 mm. Type : îles Philippines, île de Luzon, Lepanto, leg. J. Whitehead. Sybra (s. s.) dawsoni n. sp. Allongé. Antennes un peu plus longues que le corps, le scape modérément fort, le troisième article beaucoup moins long que le quatrième, beaucoup plus long que le scape. Lobes inférieurs des yeux aussi longs que les joues. Front aussi haut que large. Pronotum aussi long que large. Tête et pronotum densément et très finement ponctués. Élytres étroitement et obliquement tronqués à l’apex (l’angle marginal étiré en un court lobe triangulaire), très densément et fine¬ ment ponctués, les points non alignés. Brun foncé, couvert de pubescence ochracée entremêlée, sur les élytres, d’un peu de gris et de brun. De chaque côté du milieu du pronotum une bande longi¬ tudinale brune. Sur chaque élytre une grande tache médiane triangulaire brune. Les articles antennaires 4 à 11 rembrunis vers l’apex, cette partie sombre de plus en plus étendue. Long. : 7 mm ; larg. : 2,25 mm. Type : Australie, Dawson Distr., IX, 1884, ex coll. Bahnard. Dans mon tableau dichotomique des espèces du genre Sybra Pasc. s. s. ( Ent . Abhandl. Mus. Tierkunde Dresden, 30, 1964, p. 132), cette espèce s’intercale près de bifuscoplagiata Breun, — 464 — Sybra fusca n. sp. Proche d ’ unicoloripennis Breun., mais le troisième article des antennes un peu moins long que le quatrième, l’angle apical marginal de l’élytre étiré en un lobe très court et arrondi, le bord latéral de l’élytre convexe en avant de ce lobe, les intervalles des séries de points légèrement convexes, surtout dans le tiers suturai, et la pubescence d’un brun assez foncé. Type : Nouvelle-Guinée, Nicura, leg. Lix. Sybra cylindraceoides n. sp. Proche de cylindracea Breun., mais le front et le pronotum densément et finement ponctués, les élytres finement ponctués, même dans la moitié anté¬ rieure, le pronotum à pubescence unicolore brun jaunâtre, les élytres avec des taches circulaires blanches peu nettes sur la moitié interne du disque en plus de la tache préapicale brun foncé située près de la suture. Long. : 8-11 mm ; larg. : 2, 5-3, 5 mm. Type : île Fergusson, IX-XII, 1894, leg. A. S. Meek. — 2 paratypes, idem. Sybra (s. s.) mimalternans n. sp. Proche d ’alternans Wied., mais la tête et le pronotum beaucoup moins fine¬ ment ponctués, le disque du pronotum orné de trois bandes longitudinales ochracées, dont les deux latérales sont réduites, chacune, à deux taches situées l’une derrière l’autre, les bandes ochracées des élytres plus souvent interrompues en des taches allongées et les sterna sans taches ochracées. Type : îles Philippines, île Samar, VI-VII, 1896, leg. J. Whitehead. Sybra (s. s.) samarana n. sp. Allongé. Antennes à peine plus longues que le corps, le scape court et fort, le troisième article sensiblement moins long que le quatrième, de moitié plus long que le scape. Lobes inférieurs des yeux deux fois plus longs que les joues. Tête et pronotum densément et très finement ponctués. Pronotum transverse. Élytres obliquement tronqués à l’apex (l’angle apical marginal saillant mais non aigu), densément et finement ponctués, les points alignés. Brun foncé, couvert de pubescence brune, entremêlée par places d’un peu de jaunâtre. Sur chaque élytre une petite tache discale médiane noire et nette, située un peu avant le milieu. Long. : 9 mm ; larg. : 3 mm. Type : îles Philippines, île Samar, VI-VII, 1896, leg. Whitehead. Sybra (s. s.) submodesta n. sp. Proche de modestior Breun., mais les lobes inférieurs des yeux seulement un peu plus longs que les joues, le pronotum un peu moins densément et très fine¬ ment ponctué, les élytres sensiblement plus larges que le pronotum, le bord 465 — latéral, avant l'angle apical marginal, légèrement concave ; toute la pubescence brun rougeâtre clair, chaque élytre avec une bande transversale postmédiane blanchâtre très vague, remontant obliquement en direction du bord latéral. Long. : 10 mm ; larg. : 3,5 mm. Type : îles Philippines, île Samar, VI-VII, 1896, leg. J. Whitehead. Sybra (s. s.) flavoguttata Aur. ssp. medioalbomaculata nov. Comme la forme typique, mais la tache médiane discale de l’élytre plus grande et blanche. Type : îles Philippines, île Negros, III-IV, 1896, leg. J. Whitehead, Sybra (s. s.) fuscovittivollis n. sp. Allongé. Antennes aussi longues que le corps, le scape assez fort, le troisième article un peu moins long que le quatrième. Lobes inférieurs des yeux de trois quarts plus longs que les joues. Tête et pronotum très densément et finement ponctués. Pronotum fortement transverse. Élytres obliquement tronqués à l’apex (l’angle marginal obtus), densément et finement ponctués, les points alignés. Brun foncé, couvert de pubescence jaune paille. Pronotum avec une large bande longitudinale médiane brun rougeâtre. Sur les élytres une assez grande tache postscutellaire brun rougeâtre, en commun à la suture, et, sur chacun, une bande prémédiane peu large d’un brun rougeâtre foncé, remontant très obliquement en direction du bord latéral, qu’elle atteint au-dessous de l’épaule. Antennes à pubescence brun rougeâtre. Long. : 6 mm ; larg. : 2 mm. Type : îles Philippines, île Samar, VI-VII, 1896, leg. J. Whitehead. Sybra (s. s.) obliquealbovittata n. sp. Très allongé. Antennes un peu plus longues que le corps, le scape court et fort, le troisième article un peu moins long que le quatrième, beaucoup plus long que le scape. Lobes inférieurs des yeux un peu plus longs que les joues. Tête et pronotum assez densément et finement ponctués. Pronotum aussi long que large. Élytres très longs, échancrés à l’apex (l’angle suturai indiqué, l’angle marginal étiré en un lobe triangulaire obtus, la partie du bord latéral, située en avant de ce lobe, légèrement concave), densément et peu finement ponctués, les points alignés, le deuxième intervalle (compté de la suture) légèrement élevé, formant une fine crête légèrement ondulée qui se termine avant le lobe apical marginal. Côtés des sterna peu densément et finement ponctués. Brun foncé, couvert de pubescence brun-rougeâtre. De chaque côté du disque du pronotum une très petite tache médiane circulaire blanche. Élytres parse¬ més de nombreuses très petites taches blanches, surtout le long de la suture, condensées, entre autres, en deux bandes transversales modérément larges, une prémédiane et une située un peu après le milieu, qui descendent toutes deux très obliquement en direction du bord latéral. Long. : 9 mm ; larg. : 2,25 mm. Type : îles Philippines, île de Luzon, Lepanto, leg. J. Whitehead. 30 — 466 — Dans mon tableau dichotomique du genre Sybra Pasc. s. s. (1964, Ent. abh. Mus. Dresden, 30, p. 128), cette espèce s’intercale près du n° 134. Sybra (s. s.) apiceflava n. sp. Allongé. Antennes un peu plus longues que le corps ; le scape court et modé¬ rément fort, le troisième article aussi long que le quatrième, deux fois plus long que le scape. Lobes inférieurs des yeux plus de deux fois plus longs que les joues. Tète et pronotum densément et finement ponctués. Pronotum trans¬ verse. Élytres étroitement arrondis à l’apex, très densément et finement ponctués, les points peu régulièrement alignés. Parties latérales du métasternum peu den¬ sément et finement ponctuées. Brun foncé, couvert de pubescence brun-rougeâtre. Plus du tiers apical de l’élytre à pubescence jaune pâle, cette pubescence limitée vers l’avant par une ligne descendant très obliquement en direction du bord latéral. Long. : 10 mm ; larg. : 3 mm. Type : Nouvelle- Guinée, leg. Lix. Tribu : Pteropliini Prosoplus (s. s.) setipes n. sp. En ovale allongé. Antennes d’un tiers plus longues que le corps, le scape peu épaissi dans sa partie médiane. Lobes inférieurs des yeux un peu moins longs que les joues. Tète peu densément et très finement ponctuée. Pronotum densément et assez grossièrement ponctué, moins densément dans la partie médiane antérieure, pourvu d’un petit tubercule pointu latéro-inférieur rap¬ proché du bord antérieur et d’un autre semblable au bord antérieur lui-même. Élytres arrondis à l’apex, finement granulés sur la partie basilaire, ensuite peu finement ponctués jusqu’au-delà du milieu, peu éparsement et très finement dans la partie suivante où ils sont en plus pourvus, chacun, de quelque bourre¬ lets longitudinaux. Le bord latéral de l’élytre, sur sa moitié postérieure, et les tibias, garnis de longs poils dressés. Brun-noir à pubescence brun rougeâtre entremêlée de blanchâtre. Les par¬ ties latérales du pronotum à pubescence noire. Sur chaque élytre, à la moitié antérieure, une bande longitudinale latérale noire et une bande postmédiane transversale noire peu large se courbant vers l’arrière en direction du bord laté¬ ral. Long. : 12 mm ; larg. : 4,5 mm. Type : Nouvelle-Guinée, Mailu, V, 1895, leg. Anthony. — Un paratype, idem. Prosoplus (s. s.) fergussoni n. sp. Allongé. Antennes un peu plus longues que le corps, le scape peu fort, le troi¬ sième article aussi long que le quatrième. Lobes inférieurs des yeux aussi longs que les joues. Front peu densément et très finement ponctué. Pronotum densé- — 467 — ment et finement ponctué, pourvu d’un petit tubercule latéro-inférieur rap¬ proché du bord antérieur. Élytres arrondis à l’apex, densément ponctués, fine¬ ment dans les deux tiers antérieurs, très finement au tiers apical. Tibias garnis de poils dressés. Brun foncé, couvert de pubescence brun rougeâtre clair. Sur chaque élytre une bande transversale médiane blanchâtre qui descend obliquement en zig¬ zag en direction du bord latéral et quelques bandes longitudinales blanchâtres vagues au tiers apical. Long. : 13 mm ; larg. : 5 mm. Type : île Fergusson, IX-XII, 1895, leg. A. S. Meek. Prosoplus (s. s.) obliquevittatus n. sp. Allongé. Antennes un peu moins longues que le corps, le scape peu long, faiblement claviforme, le troisième article un peu moins long que le quatrième. Lobes inférieurs des yeux un peu plus longs que les joues. Front peu densément et très finement ponctué. Pronotum transverse, peu densément et peu finement ponctué, pourvu d’une très étroite bande longitudinale médiane lisse et de chaque côté d’un assez long tubercule latéro-inférieur rapproché du bord antérieur et d’un petit tubercule latéro-inférieur au bord antérieur lui-même. Élytres sub¬ tronqués à l’apex, peu densément ponctués, assez grossièrement au tiers basi¬ laire, assez finement sur le deuxième tiers et très finement sur le tiers apical. Brun foncé, couvert de pubescence brun clair entremêlée de jaunâtre. Yertex avec une tache postérieure médiane blanchâtre peu nette. De chaque côté du bord antérieur du disque du pronotum, une courte bande longitudinale semblable et une telle bande plus large, d’un brun plus foncé, de chaque côté de sa base. Sur chaque élytre la région basilaire est à pubescence plus claire et une bande transversale postmédiane peu large, blanchâtre, qui descend obliquement, mais un peu en zigzag, en direction du bord latéral. Les pattes et les quatre premiers articles des antennes marbrés d’un peu de blanchâtre, la base des articles 5 à 11 à pubescence blanchâtre. Long. : 13 mm ; larg. : 5 mm. Type : Nouvelle-Guinée, Redscar Bay, leg. Lix. - — Un paratype, idem. Mimoprosoplus n. gen. En ovale allongé. Antennes fines, à peu près aussi longues que le corps, peu densément frangées de poils courts ; le scape long et mince, pourvu d’une fine crête longitudinale dorsale, le troisième article sensiblement moins long que le quatrième ou que le scape, le quatrième sensiblement plus long qu’un des arti¬ cles suivants. Tubercules antennifères très distants l’un de l’autre, à peine saillants. Yeux assez finement facettés, subdivisés. Front grand et large. Prono¬ tum transverse, arrondi sur les côtés, très convexe et pourvu, de chaque côté du disque, d’une bosse obtuse postmédiane très peu accusée. Élytres longs, très convexes, à peine plus larges que le pronotum, arrondis à l’apex et pourvus, chacun, d’une petite bosse allongée, discale et postbasilaire ainsi que de plu¬ sieurs très petites bosses dans la moitié apicale. Tête rétractile. Saillie proster¬ nale aussi haute que les hanches, tronquée à son bord postérieur. Saillie méso¬ sternale abruptement arrondie à son bord antérieur. Métasternum de longueur — 468 — normale. Cavités coxales intermédiaires ouvertes. Pattes de longueur moyenne, les fémurs claviformes, les tibias intermédiaires sans sillon, les crochets diver¬ gents. Type : convexus Breun. — Voisin du genre Parasybropis Breun. Mimoprosoplus convexus n. sp. Lobes inférieurs des yeux un peu moins longs que les joues. Tête et prono- tum peu densément et très finement ponctués. Elytres densément et finement ponctués. Brun foncé, couvert de pubescence jaune paille entremêlée par places d’un peu de brun. Long. : 9 mm ; larg. : 3,75 mm. Type : un £ de Cochinchine, Baria. Pterolophia (s. s.) siamana n. sp. Allongé. Antennes sensiblement moins longues que le corps, peu densément frangées ; le scape modérément long et peu fort, le troisième article beaucoup plus long que le quatrième ou que le scape. Lobes inférieurs des yeux sensible¬ ment moins longs que les joues. Tête et pronotum très densément et finement ponctués. Pronotum transverse. Elytres longs, rétrécis au tiers apical, étroite¬ ment subtronqués à l’apex, densément et finement granulés sur la partie basi¬ laire, ensuite densément et très finement ponctués jusqu’à la mi-longueur, enfin densément et très finement ponctués. En outre, ils sont pourvus, chacun, d’une assez longue crête longitudinale discale postbasilaire, assez haute, et d’une autre crête semblable débutant un peu avant le milieu et s’étendant jusqu’au début du tiers apical. Tibias à poils dressés. Brun foncé à pubescence brun rougeâtre. Chaque élytre avec une bande transversale postmédiane, un peu plus claire mais vague, descendant oblique¬ ment en direction du bord latéral. Partie basilaire des articles antennaires 5 à 11 à pubescence jaune pâle. Long. : 11 mm ; larg. : 3,25 mm. Type : Siam. Pterolophia (s. s.) bigibbosa n. sp. Allongé. Antennes sensiblement moins longues que le corps (Ç), non frangées, le scape modérément long et peu fort, le troisième article sensiblement plus long que le quatrième ou que le scape. Lobes inférieurs des yeux un peu moins longs que les joues. Tête et pronotum très densément et très finement ponctués. Pronotum transverse. Elytres arrondis à l’apex, très densément et peu finement ponctués et pourvus, chacun, d’une petite bosse allongée discale postbasilaire et assez élevée. Brun foncé, couvert de pubescence brun rougeâtre entremêlée de jaunâtre. Chaque élytre avec une bande transversale blanchâtre peu large, située un peu après le milieu. Antennes à pubescence brun rougeâtre, la base des articles 3 à 11 annelée de jaune pâle. 469 — Long. : 6,5 mm ; larg. : 2,25 mm. Type : Assam, Khasi Hills. Dans mon tableau dichotomique du genre Pterolophia Newm. s. s. (1965, Eut. Arb. Mus. Frey, 16, p. 170) cette espèce s’intercale près du n° 118. Pterolophia (s. s.) pasteuri n. sp. En ovale allongé. Antennes beaucoup moins longues que le corps ($), à peine frangées ; le scape court et fort, le troisième article sensiblement plus long que le quatrième, beaucoup plus long que le scape. Lobes inférieurs des yeux sensi¬ blement moins longs que les joues. Tête et pronotum très densément et très finement ponctués. Pronotum transverse, convexe, pourvu de deux fins sillons transversaux, un antérieur et un postérieur. Élytres longs, très convexes, sen¬ siblement plus larges que le pronotum, faiblement élargis dans la partie médiane, arrondis à l’apex, densément ponctués (peu finement dans la moitié antérieure, très finement dans la moitié postérieure), garnis au bord latéral de très courts poils dressés et serrés. Brun rougeâtre, couvert d’une fine pubescence blanchâtre. Elytres à pubes¬ cence brun rougeâtre, densément marbrés de blanc surtout au tiers basilaire et au tiers apical, cette pubescence formant aussi une bande transversale médiane peu large n’atteignant pas la suture. Antennes à pubescence brun rougeâtre, les articles 2, 4 sauf à l’apex et 8 et 9 à pubescence blanche, le troisième article marbré de blanc. Long. : 5,5 mm ; larg. : 2 mm. Type : Nouvelle-Guinée, Humboldt Bay, 1906, leg. J. D. Pasteur. Pterolophia (Ale) sanghiriensis n. sp. Très allongé. Antennes moins longues que le corps, le troisième article un peu plus long que le scape. Joues sensiblement plus longues que les lobes inférieurs des yeux. Tête densément, pronotum très densément et très finement, ponctués. Pronotum légèrement transverse. Elytres très longs, très faiblement échancrés à l’apex (l’angle marginal saillant, mais arrondi), très densément et peu fine¬ ment ponctués dans la moitié antérieure, peu densément et très finement ponc¬ tués dans la moitié postérieure, et pourvus, chacun, de deux légers bourrelets longitudinaux discaux. Brun foncé, couvert de pubescence brune. Long. : 12-14 mm ; larg. : 3, 6-4, 6 mm. Type : île Sanghir. — Un paratype, idem. Mesiphiastus (s. s.) subfulvescens n. sp. Très proche de fulvescens Pasc., mais les lobes inférieurs des yeux beaucoup moins longs que les joues et les élytres nullement granulés. Long. : 14 mm ; larg. : 4,75 mm. Type : Yule Island, ex coll. Le Moult. 470 Platyomopsis pustulosum Pasc. ssp. trobriandensis nov. Comme la forme typique, mais les joues seulement sensiblement plus longues que les lobes inférieurs des yeux, les élytres à peine granulés sur la partie basi¬ laire et la bande transversale prémédiane blanche de l’élytre un peu moins prolongée vers l’arrière. Type : île Trobriand, Kiriwini, III-V, 1895, leg. A. S. Meek. Rhytiphora (s. s.) leucolateralis n. sp. Proche de rugicollis Daim., mais les lobes inférieurs des yeux seulement un peu plus longs que les joues, le pronotum finement granulé et très finement ponctué, mais non ridé transversalement, l’angle apical marginal de l’élytre pointu et la livrée différente. Brun foncé, couvert de line pubescence blanchâtre. Chaque élytre avec trois séries longitudinales de très petites taches circulaires blanches et une large bande longitudinale latérale blanche qui se termine un peu avant l’apex. Long. : 24 mm ; larg. : 7 mm. Type : Queensland, Geraldton, leg. Meek. Rhytiphora (s. s.) affinis n. sp. Proche d ’odewahni Pasc., mais les antennes beaucoup moins longues que le corps (Ç), les lobes inférieurs des yeux aussi longs que les joues. Tête imponctuée. Pronotum pourvu de quatre sillons transversaux nets, deux antérieurs et deux postérieurs, et d’une line crête transversale médiane scindée en plusieurs parties. Elytres assez légèrement tronqués à l’apex, peu densément et finement granulés sur la moitié antérieure, ces granules plutôt alignés, et ensuite très densément et très finement ponctués. Brun foncé, entièrement marbré de brun rougeâtre clair, d’ochracé et de blanchâtre. Front et vertex avec d’étroites bandes longitudinales ochracées ; tempes et pronotum avec des bandes transversales semblables. Elytres avec trois taches blanchâtres en commun à la suture (une postbasilaire, une pré¬ médiane et une postmédiane) et deux bandes transversales ondulées blanches, n’atteignant pas la suture (une posthumérale et une postmédiane). Antennes à pubescence blanchâtre très éparse. Long. : 21 mm ; larg. : 7 mm. Type : une $ d’Australie, leg. Verreaux, 1847. Rhytiphora ( Saperdopsis ) albolateraloides n. sp. Proche d’ albolateralis Breun., mais l’angle apical marginal de l’élytre arrondi, la surface non marbrée de blanc (sauf sur les parties latérales du pronotum) tout le vertex très densément marbré d’ochracé ; élytres avec une large tache trian¬ gulaire basilaire ochracée en commun à la suture, allant d’une épaule à l’autre. Long. : 16 mm ; larg. : 4,5 mm. Type : une Ç d’Australie, Dawson Distr., ex coll. Barnard. — 471 — Rhytiphora (Setomopsis) vermiculosa n. sp. Proche de piperitia Hope, mais le front plus finement ponctué, le pronotum finement ridé de travers, mais à peine ponctué, l’angle apical marginal de l’élytre arrondi et la livrée différente. Noir, les yeux cernés de blanc. Joues et tempes avec des bandes transversales blanches. Vertex avec de telles bandes longitudinales. Pronotum avec trois étroites bandes transversales, variant du blanc au doré, et frangé de blanc au bord antérieur et au bord postérieur. Elytres parsemés sur toute leur éten¬ due de taches vermiculaires blanches ou dorées et ornés, chacun, d’une bande longitudinale blanche (embrassant une tache dénudée subhumérale) et se déta¬ chant un peu du bord latéral au tiers apical. Dessous et fémurs marbrés de blanc et de doré. Long. : 14 mm ; larg. : 4,5 mm. Type : Queensland. Paramesosella plurifasciculata n. sp. Allongé. Antennes beaucoup moins longues que le corps (Ç) ; le scape modé¬ rément fort. Lobes inférieurs des yeux sensiblement moins longs que les joues. Tète et pronotum densément et très finement ponctués. Pronotum à surface inégale et pourvu de deux petits tubercules discaux prémédians. Elytres assez largement, mais très faiblement, échancrés à l’apex (l’angle marginal étiré en un large lobe arrondi et très court), très densément et peu finement ponctués dans la moitié antérieure, peu densément et très finement ponctués dans la moitié postérieure ; en outre ils sont pourvus, chacun, d’une bosse discale postba¬ silaire surmontée de deux petits fascicules de poils, situés l’un après l’autre (le premier blanc, le deuxième brun foncé), de deux petits fascicules de poils brun foncé postmédians (un proche de la suture, l’autre au milieu du disque et situé obliquement après le premier) et deux autres fascicules de poils semblables et préapicaux, situés' l’un à côté de l’autre. Brun foncé à pubescence blanche entremêlée d’un peu de brun clair. Vertex avec deux petites taches oblongues brun foncé. Pronotum avec une petite tache brun foncé au milieu du bord antérieur, les tubercules discaux également brun foncé. Chaque élytre avec une courte bande transversale postbasilaire brun foncé, peu nette (située près de la suture), une courte et étroite bande oblique brun foncé (reliant les deux fascicules de poils postmédians), la partie précédant cette bande à pubescence blanche plus dense, la partie latérale après l’épaule, la partie suturale après les fascicules postmédians, et la partie apicale après les fascicules préapicaux, à pubescence d’un brun assez foncé. Antennes à pubescence brune entremêlée de blanchâtre sur les deux premiers articles et sur la base du troi¬ sième. Long. : 16 mm ; larg. : 4,75 mm. Type : une Ç de l’Assam, Khasi Hills, 700 m ait. Paramesosella affinis n. sp. Proche de nigrosignata Breun., mais de stature plus courte et plus large ; les antennes seulement un peu plus longues que le corps, le troisième article à — 472 — peine plus long que le quatrième, les joues deux fois plus longues que les lobes inférieurs des yeux, les élytres assez largement subtronqués à l’apex (l’angle marginal arrondi), un peu moins densément et moins finement ponctués et pourvus, chacun, d’un grand fascicule de poils discal postbasilaire ; tache préapi¬ cale suturale noire scindée en plusieurs étroites taches allongées et le cinquième segment abdominal avec une grande tache médiane brun foncé. Long. : 14 mm ; larg. : 5 mm. Type : Laos, leg. Mouhot. Tribu : Parmenini Athemistus dawsoni n. sp. Proche de puncticollis Pasc., mais le pronotum moins densément et grossière¬ ment ponctué, presque sans tubercules discaux, les tubercules élytraux régu¬ lièrement alignés et les trois premiers articles des antennes garnis de longs poils dressés. Type : Australie, Dawson Distr., ex. coll. Barnard. Tribu : Phrissomini Spinospasma n. gen. Très allongé. Antennes plus de moitié plus longues que le corps, les 7 pre¬ miers articles éparsément frangés de poils courts, le scape assez long, peu fort, à cicatrice ouverte, le troisième article aussi long que le quatrième, beaucoup plus long que le scape, le quatrième un peu plus long qu’un des articles suivants. Tubercules antennifères rapprochés l’un de l’autre et très élevés. Yeux grossière¬ ment facettés et fortement échancrés. Front aussi haut que large, limité, de chaque côté, par une fine crête longitudinale. Vertex déprimé. Pronotum aussi long que large, densément et grossièrement ridé, pourvu d’un grand bulbe médian et, de chaque côté, d’une épine latérale modérément longue, à bords parallèles, émoussée à l’apex. Elytres très longs, faiblement élargis un peu après l’épaule, échancrés à l’apex (l’angle suturai bien indiqué, l’angle marginal étiré en une très longue épine mince et pointue), pourvus, chacun, d’une haute crête longitudinale ondulée débutant, en-dessous de l’épaule, en forme d’épine diri¬ gée latéralement et se terminant au milieu du disque, un peu avant l’apex. Les épaules réduites. Tête non rétractile. Saillie prosternale très étroite, beaucoup moins haute que les hanches et arquée. Saillie mésosternale étroite, légèrement inclinée vers l’avant. Métasternum très court. Ailes réduites. Cavités coxales intermédiaires ouvertes. Pattes longues et minces, les fémurs linéaires, les tibias intermédiaires à fort sillon dorsal, les crochets divariqués. Type : hynesi Breun. — Voisin du genre Morimospasma Gnglb. 473 — Spinospasma hynesi n. sp. Lobes inférieurs des yeux plus de deux fois plus longs que les joues. Surface imponctuée. Le front, les côtés du pronotum, les élytres, le dessous, les tarses et les trois premiers articles des antennes garnis de courts poils dressés. Noir, couvert de pubescence brun rougeâtre. Écusson à pubescence jaune pâle, mais avec une large bande médiane longitudinale lisse. Élytres parsemés d’assez grandes taches irrégulières dénudées et nombreuses. Long. : 27 mm ; larg. : 9 mm. Type : un ^ de Nouvelle-Guinée, Mt. Otto, 2 750 m, IX, 1969, leg. Hynes. Tribu : Agniini Acalolepta alorensis n. sp. Allongé. Antennes deux fois plus longues que le corps, le scape modérément long, assez fortement grossi vers l’apex, le troisième article de trois quarts plus long que le scape. Tubercules antennifères modérément saillants. Lobes inférieurs des yeux deux fois plus longs que les joues. Front transverse, éparse- ment et peu finement ponctué, de même que la partie médiane du vertex et le pronotum. Épine latérale du pronotum longue, conique et aiguë. Élytres arron¬ dis à l’apex, densément et assez finement ponctués. Brun foncé, couvert de pubescence gris olivâtre clair à lustre soyeux, vague¬ ment marbré de brun. Long. : 25-28 mm ; larg. : 8-9,5 mm. Type : île Alor. — Un paratype, idem. Acalolepta soembana n. sp. Allongé. Antennes deux fois et demie plus longues que le corps ( o'i N <0 ce O t- 1 — - Tyrosine (Morel-Sisley) ëT u ce S ® c s ce £ DDD (Barnett- Seligmann) Ferricyanure ferrique (Chèvre- mont-Frédéricq) Noir Soudan B Bleu de Nil (Cain) Bleu Luxol (Klüver-Barrera) Canal testiculaire Canal déférent Réceptacle séminal substance homogène bleue ++ + + + + — — — — — — — Réservoir- prostatique Zone périphérique substance homogène rouge +++ + + ++ + + + + + — — — — — — Zone centrale substance homogène rouge + — + + + + + + — — — — — — — Glande antérieure substance homogène rouge vif + ++ — — + + — — — — — — Glandes postérieures Zone externe substance homogène rouge vif — — — — + + + + — — — — +++ +++ +++ Zone interne substance homogène violet + + — — + ++ — — — — — — — Sac génital médian « Petits » granules 1,5 [L < 0 < 2 [i bleus + ++ — — — — — — — — — — — « Gros » granules 4jr < 0 < 6(i rouges j — — — — + + + + + + — +++ — — — — — — 498 — — Les réactions de détection des glucides sont positives, ruais moins intenses qu’au niveau de la zone précédente. Les « composés mucoïdes » sont totalement absents, les mucopolysaccharides sont en faible quantité. — - Les protéines sont aussi bien représentées dans la sécrétion de la partie centrale des réservoirs prostatiques que dans la partie périphérique. 3. Glande antérieure proprement dite La lumière de la glande antérieure contient une sécrétion homogène colorée en rouge par l’azan ; à l’intérieur de cette sécrétion protéinique sont dispersées quelques traînées de « composés mucoïdes ». 4. Glandes postérieures Les méthodes histochimiques permettent de distinguer dans chaque massif de cette volumineuse glande les deux zones déjà mises en évidence par les colo¬ rations topographiques. 1) Zone externe La sécrétion de la zone externe est dense et intensément colorée en rouge par l’azan. Les réactions des glucides sont négatives, celles des lipides très positives, et la sécrétion présente une forte affinité pour les réactifs des protéines. Cette substance, homogène en apparence, est en réalité constituée de phospho¬ lipides et d’une grande quantité de protéines renfermant très peu de groupements NH2 terminaux. 2) Zone interne La sécrétion de la zone interne présente une coloration violette à l’azan ce qui semble indiquer une nature chimique double. Ce composé, légèrement tanno- phile, est APS-positif mais réagit négativement lors de la recherche des muco- substances acides. La réaction positive à l’APS semble due à l’existence de « composés mucoïdes ». La substance élaborée contient, en outre, des protéines à groupements NH2 terminaux peu nombreux. 5. Glande postérieure ventrale ou sac génital médian Le produit de sécrétion se présente sous forme de deux sortes de granules : de nombreux granules de petit diamètre, bleus à l’azan, qui s’accumulent dans la lumière de la glande, des granules de taille moyenne, colorés en rouge par l’azan, moins nombreux que les précédents et disposés à la périphérie, contre la paroi glandulaire. 1) Les granules périphériques Les méthodes de détection histochimique des polysaccharides et des lipides, appliquées aux granules périphériques, donnent des résultats négatifs. Ces gra¬ nules réagissent, par contre, positivement à certains tests protéiniques et sem¬ blent constitués d’amino-acides : au moins histidine et lysine, mais probable¬ ment aucun autre type d’amino-acide. — 499 2) Les petits granules du centre Les nombreux petits granules accumulés au centre du sac génital médian sont formés d’une substance qui réagit positivement à l’acide périodique-Schiff et à la réaction de Salazar ; nous pouvons donc les classer parmi les « composés mucoïdes ». Discussion — Les sécrétions fournies par la plupart des glandes annexes sont constituées d’un mélange complexe de protéines et de mucopolysaccharides acides. Ce phé¬ nomène paraît général ; des sécrétions mixtes analogues à celles que nous décri¬ vons ont été mises en évidence dans les glandes annexes des Insectes, notam¬ ment par Anderson (1950), Cantacuzène (1967) et Ballan-Dufrancais (1968). Les phospholipides sont des produits originaux qui caractérisent la subs¬ tance de la zone externe des glandes postérieures. — Les protéines mises en évidence au cours de cette étude ont en commun l’absence de groupement thiol mais appartiennent à trois types : protéines à nombreux groupements aminés terminaux de l’ensemble « canal testiculaire, lumière des canaux déférents, réceptacles séminaux et réservoirs prostatiques » ; protéines pourvues de peu ou entièrement dépourvues de groupements aminés terminaux, élaborées par des glandes postérieures ; protéines particulières des gros granules du sac génital médian qui seules réagissent positivement au test de Tranzer et Pearse. Implications histophysiologiqu.es À l’exception des protéines, les sécrétions des deux parties des glandes pos¬ térieures sont de nature chimique différente. Ces différences rendent difficile l’interprétation du fonctionnement des glandes elles-mêmes. Sommes-nous en présence de deux types sécrétoires distincts ou s’agit-il d’une évolution de la glande s’effectuant de l’intérieur vers l’extérieur ? Dans la zone périphérique, la sécrétion est très abondante et distend la lumière des canaux évacuateurs ; cette partie semble beaucoup plus active que la partie interne. Il nous paraît raisonnable de considérer que les lobules sécréteurs des deux parties ne sont pas dans le même état physiologique, les lobules internes commençant à sécréter alors que les lobules externes sont en pleine activité sécrétoire. Les réservoirs prostatiques ont, comme leur nom l’indique, un rôle de réservoir pour les sécrétions des voies génitales supérieures, qui viennent s’accumuler dans la partie centrale. Leur épithélium présente, en outre, une activité sécré¬ trice. Il élabore des protéines de même type que les précédentes et des produits originaux : « les composés mucoïdes » qui restent strictement localisés dans la zone périphérique. Au moment de l’édification du spermatophore, les sperma¬ tozoïdes stockés dans les réceptacles séminaux traversent les réservoirs prosta¬ tiques, le liquide séminal qui les enrobe s’enrichit en protéines. Ces composés associés aux spermatozoïdes en maintiennent l’activité et doivent jouer un rôle trophique. — 500 Remarques Les diverses sécrétions que nous avons étudiées se déversent dans la chambre génitale et servent à l’édification d’un spermatophore. Chez Hysterochelifer meridianus, le spermatophore construit lors de l’accouplement est complexe et exige la participation de la plupart des catégories glandulaires. Nous connaissons maintenant la nature chimique des substances émises dans la chambre génitale. Il aurait été intéressant de compléter ces résultats par une étude histochimique des différentes couches du spermatophore permettant de préciser leur origine. Pour des raisons indépendantes de notre volonté, cette étude n’a pu être réalisée : en effet, il est rare d’observer ce spermatophore et par conséquent d’en obtenir un nombre suffisant pour effectuer des recherches complètes. Le produit de sécrétion des glandes latérales antérieures et postérieures n’a pas été mis en évidence. Ces deux types de glandes présentent un fonctionne¬ ment discontinu et leur activité sécrétrice est liée à la période de copulation et à l’émission des spermatophores. Résumé Nous avons décrit chez le Pseudoscorpion Hysterochelifer meridianus cinq types de glandes annexes. L’étude histochimique nous a permis de préciser pour chaque catégorie glandulaire la nature chimique des sécrétions élaborées. — La sécrétion contenue dans le canal intratesticulaire, la lumière des canaux défé¬ rents et les réceptacles séminaux, est constituée de protéines non sulfhydrilées à nom¬ breux groupements aminés terminaux et de mucopolysaccharides acides. — Les réservoirs prostatiques contiennent des composés identiques aux précédents. Les protéines sont très abondantes et les mucopolysaccharides acides se raréfient dans la partie centrale. La sécrétion de la zone périphérique s’enrichit, en outre, de « composés mucoïdes ». — Les deux zones des glandes postérieures ventrales sécrètent des protides de même nature chimique : protéines non sulfhydrilées contenant peu de groupements NH2 terminaux. Ces protéines, produites en grande quantité dans la zone externe, sont moins abondantes dans la zone interne. Des phospholipides sont décelés dans la subs¬ tance élaborée par la zone périphérique, tandis que la zone interne contient, en plus, des « composés mucoïdes ». — Les deux types de granules du sac génital médian diffèrent par leur taille, leur nombre, leur localisation et leur nature chimique. Les gros granules sont de nature protéinique pure, les nombreux petits granules du centre sont formés de « composés mucoïdes ». Laboratoire de Zoologie I, Faculté des Sciences, Montpellier Laboratoire de Biologie, Ecole des Sciences, Porto-Nooo, Dahomey. BIBLIOGRAPHIE Anderson, J. M., 1950. — A cytological and cytochemical study of the male accessory reproductive glands of the Japanese beetle. Bull. Biol., 99, pp. 49-64. Ballan-Dufrançais, C., 1968. — Données morphologiques et histologiques sur les glandes annexes mâles et le spermatophore de Blatella germanica au cours de la vie imaginale. Bull. Soc. zool. Fr., 93, 3, pp. 401-422. Cantacuzène, A. M., 1967. — Recherches morphologiques et physiologiques sur les glandes annexes mâles des Orthoptères. I. Histophysiologie de l’appareil glan¬ dulaire des Acridiens Schistocerca gregaria et Locusta migratoria. Bull. Soc. zool. Fr., 92, 4, pp. 725-738. Croneberg, A., 1887. — Vorlaüfîge Mittheilung des Baues der Pseudoscorpiones. Zool. Anz., 10, pp. 147-151. Gabe, M., 1968. — Techniques histologiques. Paris, Masson. Kaestner, A., 1927. — Pseudoscorpiones Biologie der Tiere Deutschlands (P. Schultze), 18, pp. 1-68. Schtschelkanowzeff, J. P., 1910. — Die Bau der mànnlichen gesehlechtorgane von chelifer und chernes. Zur Kenntnis der Stellung der Chelonethi in System. Fest- chrift zum 60 Geburstag R. Hertwig, 2, pp. 1-38. Vachon, M., 1936. — Sur l’anatomie des Pseudoscorpions, première note préliminaire. Bull. Soc. zool. Fr., 61, pp. 294-298. — 1938. — Recherches anatomiques et biologiques sur la reproduction et le déve¬ loppement des Pseudoscorpions. Ann. Sci. nal. (Zool.), sér. 11, pp. 1-207. BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE 2e Série — Tome 42 — N° 3, 1970, pp. 502-508 SUR UNE COLLECTION DE MYRIAPODES DE FRANCE ( SAVOIE , HAUTE-SAVOIE , ARDÈCHE ) RASSEMBLÉE PAR M. L. DEHARVENG Par J.-M. DEMANGE La faune des Myriapodes de France est loin d’être connue, particulièrement celle de quelques régions, telles la Savoie et la Haute-Savoie. C’est donc avec un réel intérêt qu’a été étudiée la collection rassemblée dans ces départements par M. L. Deharveng. Nous le remercions ici d’avoir bien voulu nous en confier l’étude. Les espèces récoltées sont nombreuses et variées : certaines sont même incon¬ nues de France comme Hypsoiulus alpivagus (Verh.) et Macheiriophoron sil- vaticum (Roth.) (toutes deux habitent la Suisse) ; d’autres sont nouvelles pour la Haute-Savoie comme Leptoiulus odieri Brôl., Leptoiulus simplex glacialis (Verh.), Orthochordeumella pallida (Roth.), Glomeris guttata Risso, Glomeris helvetica Verh., Glomeris conspersa C. L. Koch. Leptoiulus simplex glacialis (Verh.) est connu des Vosges, du Jura suisse, de l’Autriche et de l’Italie. Leptoiulus odieri Brôl. n’est encore connu que des Alpes et des Alpes-maritimes. Orthochordeumella pallida (Roth.) habite le Jura suisse et l’Autriche. Glomeris guttata Risso a été trouvé dans le Vaucluse et les Alpes-maritimes. Glomeris helvetica Verh., sur lequel nous reviendrons, est originaire des Alpes, Basses- Alpes, Hautes-Alpes, du Jura suisse, de l’Isère, de la Drôme et du Vaucluse. Glomeris conspersa C. L. Koch n’est connu que du Jura suisse, de l’Isère, des Alpes- maritimes et du Doubs. Liste des stations et des espèces Ardèche Balazuc ; bord de la D. 294 ; 10.iv.68 Glomeris marginata (Villers) : 1 exemplaire. Glomeris annulata Brdt . : 3 exemplaires. Haute-Savoie L’Aup-de-Seytheneix ; non loin de la frontière Savoie-Haute-Savoie (massif des Bauges) ; 1 400 m d’altitude ; dans les pâturages ; 19.x. 68 Hypsoiulus alpivagus (Verh.) : 4 ns saisonnières du diamètre des glandes utérines chez Larerta muralis en plaine. En abscisses : temps en mois ; en ordonnées : diamètre des glandes utérines, en jj.. B — G. — Variations saisonnières du diamètre du plus grand follicule ovarien : B, en plaine ; C, en montagne. En abscisses : temps en mois. Les traits épais correspondent à la durée de l’hivernage, les triangles aux périodes d’accouplement. O = ovulation ; en ordonnées : diamètre du plus gros follicule ovarien, en mm. Le développement des glandes utérines est rapide dès les premières sorties puisque, le 8 mars, leur diamètre atteint 40 à 55 p, les cellules épithéliales étant littéralement bourrées de granulations (pl. I, fig. F). A la même date, le diamètre du plus grand follicule ovarien est de 2,4 mm chez une femelle, 4 mm chez — 619 l’autre, il existe déjà des spermatozoïdes dans les voies génitales de cette der¬ nière. Le 30 avril, deux femelles ont des œufs dans les oviductes. Le 10 mai, une femelle est pourvue de follicules ovariens de (1 mm, ses glandes utérines pleinement développées atteignent 65 de diamètre et l’état des corps jaunes indique qu’il y a eu une ponte 10 à 15 jours auparavant. Le 21 mai, une autre femelle est gestante. Il existe apparemment une troisième ponte en juin, puisque le 6 de ce mois un animal est en pleine vitellogenèse et un autre présente des œufs dans les oviductes. Parmi les trois femelles du 22 juin, l’une a des folli¬ cules ovariens de 7 mm, la seconde est gestante et la troisième vient de pondre, ainsi que l’atteste la présence de corps jaunes encore florides. Par la suite, toutes les femelles autopsiées étaient au repos sexuel. Selon toute vraisemblance, il existe donc trois pontes successives chez les Lézards de La Rochelle, la première lin avril ou début mai, la seconde fin mai et la troisième au cours de la seconde quinzaine de juin. Il est évidemment pos¬ sible que quelques individus ne se reproduisent que deux fois durant cette période, mais toutes les femelles autopsiées entre le 8 mars et le 22 juin étaient soit en cours de vitellogenèse, soit gestantes ou venant tout juste de pondre. Rappelons que le séjour des œufs dans les oviductes est d’au moins une semaine. Il en va tout autrement en montagne. Les premières femelles, capturées le 26 avril, ne sont qu’en début de vitellogenèse et ne possèdent pas de spermato¬ zoïdes dans les voies génitales. Le 12 mai, un animal présente des follicules ovariens de 5 mm de diamètre et s’est accouplé récemment, deux autres ont des œufs dans les oviductes. Les trois femelles autopsiées le 21 juin étaient au repos sexuel complet, avec des corps jaunes manifestement vieux de plus d’un mois. Il semble donc bien n’y avoir qu’une ponte annuelle en montagne, au cours de la deuxième quinzaine de mai, c’est-à-dire à une date à peine plus précoce que celle de la deuxième ponte des femelles de La Rochelle. Par ailleurs, le développement automnal des glandes utérines est déjà réalisé chez les deux femelles autopsiées le 31 août. Toutes les femelles dont le plus gros follicule ovarien atteint ou dépasse 5 mm de diamètre ont des spermatozoïdes dans les voies génitales. Apparem¬ ment, le premier accouplement a lieu au début de mai à Orédon, dans le courant du mois de mars et sans doute à une date assez variable, selon les individus, à La Rochelle. Les spermatozoïdes disparaissent après chaque ovulation et un nouvel accouplement est nécessaire avant la période de reproduction suivante. Aussitôt après la copulation, les deux poches vaginales des femelles sont dis¬ tendues par une sorte de bouchon vaginal, moins dur et moins bien organisé que celui des Rhinolophidae par exemple, mais néanmoins caractéristique. On y reconnaît les gros grains de sécrétion érythrophiles produits par le canal de l’épididyme des mâles et la majorité des spermatozoïdes est rassemblée en une masse ventrale ; cependant, il en existe déjà un certain nombre dans la partie inférieure du tube vaginal. Un peu plus tard, le bouchon vaginal disparaît et on ne trouve plus de spermatozoïdes que dans les replis de la partie toute inférieure de l’oviducte. Il existe bien dans la trompe de fausses glandes tubu¬ laires, mais elles ne semblent nullement remplir le rôle de réceptacles séminaux temporaires, comme chez les Serpents, car les spermatozoïdes ne gagnent cette région qu’au moment de l’ovulation. A La Rochelle, comme à Orédon, le nombre des gros follicules ovariens et celui des œufs dans les oviductes varie de 2 à 7, les chiffres de beaucoup les plus fréquents étant 5 et 6. Discussion Ainsi que nous venons de le voir, le cycle sexuel des Lézards de plaine et de montagne présente de notables différences, particulièrement en ce qui concerne les femelles. Dans l’ensemble, à Orédon l’activité sexuelle commence plus tôt en automne (en été pour la spermatogenèse), mais cette avance est compensée par la longue durée de l’hivernage et, au printemps, les animaux de montagne sont soit en retard, soit au même stade (spermatogenèse) que les Lézards de plaine. Enfin, le repos sexuel est également plus précoce à Orédon, la différence étant plus grande chez les femelles que chez les mâles. Il n’est pas possible d’éliminer, a priori, l’hypothèse d’une différence d’ordre génétique entre deux populations aussi éloignées l’une de l’autre. La preuve ne pourrait en être apportée que par des élevages extrêmement bien conduits, dans de très vastes terrariums de plein air ; car, s’ils survivent facilement en captivité, les Lézards des murailles se reproduisent de façon irrégulière au labo¬ ratoire, même lorsqu’ils sont placés dans de bonnes conditions. Cette irrégularité plaide d’ailleurs en faveur de l’importance des facteurs extrinsèques. Dans la suite de cette discussion, nous admettrons donc, au moins à titre provisoire, que les différences constatées entre les deux groupes étudiés ici dépendent du milieu et nous tenterons d’analyser le ou les facteurs qui en sont apparemment responsables. Les Lézards de La Rochelle vivent sous un climat océanique assez chaud et ensoleillé, au point que les mâles peuvent être vus toute l’année, les sorties hivernales étant évidemment plus rares et limitées aux belles journées (160 heures d’insolation en moyenne pour les deux mois de décembre et janvier). Seuls les animaux capturés le 5 janvier n’avaient pas de proie dans l’estomac. La période d’activité assez régulière et d’alimentation dure en moyenne neuf mois chez les femelles (de la mi-février à la mi-novembre), interrompue seulement par les périodes de pluie ; des sorties exceptionnelles peuvent avoir lieu dès la fin de janvier. Les Lézards des murailles assurent leur thermorégulation d’autant plus facilement qu’ils sont rupicoles et assez indifférents au couvert, si bien qu’ils peuvent profiter même d’une brève éclaircie entre deux averses et sortir très tôt le matin. Leur température interne est ainsi, durant la plus grande partie de la journée, au voisinage de l’optimum, soit 32 à 33°C (le pre¬ mier chiffre correspond à la moyenne que nous avons trouvée dans l’Ouest de la France, le second est donné par Licht et al. (1969) d’après des Lacerta muralis d’Italie septentrionale). La température des abris varie évidemment avec la profondeur et, le soir, les Lézards se tiennent fréquemment à proximité de l’entrée, où il fait plus chaud. Mais au niveau où ils se trouvent pendant la nuit et durant l’hivernage, c’est-à-dire entre 20 et 30 cm de profondeur, la tempéra¬ ture est assez uniforme, passant par un minimum en février (7,5°) et ne dépas¬ sant pas 13° en été. La situation est évidemment différente à Orédon, soumis à un climat monta¬ gnard assez rude, avec un hiver prolongé. Toutefois, la belle saison est égale¬ ment chaude et ensoleillée. La période d’activité dure environ six mois et demi chez les femelles (du début d’avril à la mi-octobre), sept mois et demi à huit mois chez les mâles (première quinzaine de mars à la fin d’octobre). Dès les premières sorties, qui ont lieu pour les mâles sur des rochers entourés de neige — 621 et sont d’ailleurs brèves, la température des Lézards peut dépasser 24° au soleil, bien que celle de l’air soit encore voisine de 0° et parfois même inférieure. A partir de la deuxième quinzaine d’avril l’optimum est atteint sans difficulté et, de mai au début de septembre, la période de chauffage continu est réduite au début de la matinée et à la fin de l’après-midi, comme à La Rochelle. Grâce à la couverture de neige, la température des abris (au-dessous de 20 cm) n’est jamais inférieure à 5° et elle atteint 12 à 14° en été. Du point de vue des Lézards, la différence entre les deux biotopes porte donc essentiellement sur la durée de l’hivernage, ininterrompu en montagne et long de plus de quatre mois chez les mâles, cinq et demi chez les femelles, alors qu’à La Rochelle il est discontinu chez les mâles et dure à peine trois mois chez les femelles. Toutefois, de mai à août, les journées sont un peu plus courtes dans les Pyrénées du fait de la latitude et de plus — tout au moins dans les rochers de la rive Nord du lac d’Orédon — la durée de l’insolation quotidienne se trouve nettement réduite par les crêtes avoisinantes. Au total, durant la belle saison, la période pendant laquelle les Lézards peuvent atteindre leur température optimale est inferieure d’environ 2 h par jour à Orédon. Durant toute l’année, la température des abris est voisine dans les deux cas. L’influence respective de la photopériode et de la température sur le cycle spermatogénétique des Lézards a été l’objet de plusieurs études expérimentales portant sur des espèces variées : Lacerta muralis (Licht et al., 1969), Lacerta sicula (Galgano, 1951 ; Fischer, 1967 ; 1968 ; Licht et al., 1969), Xantusia vigilis (Bartholomew, 1950, 1953), Anolis carolinensis (Fox et Dessauer, 1958 ; Licht, 1966 ; 1967 a et b) et divers U ma (Mayew, 1964). Une discussion détaillée de ces résultats expérimentaux — souvent difficiles à interpréter et parfois contradictoires — sortirait du cadre de cet article et ferait d’ailleurs double emploi avec celle de Licht et al. Au moins pour les Lézards des zones tempérées et méditerranéennes, tels que les Lacerta, on peut admettre une influence prépondérante de la température ; des températures élevées mais non nocives (c’est-à-dire de l’ordre de l’optimum pendant la journée, avec un refroidissement nocturne) prolongent la période de repos estival du testicule et, au contraire, déclenchent ou favorisent une spermiogenèse accélérée à partir du milieu de l’hiver. Inversement, des températures plus basses que celles aux¬ quelles les Lézards sont normalement soumis (par exemple un maximum diurne ne dépassant pas 20°) accélèrent la reprise d’activité en été et ralentissent la spermatogenèse au printemps. Les températures très basses (constamment inférieure à 12°) stoppent toute évolution, comme c’est le cas dans la nature pendant l’hivernage. Par ailleurs, la photopériode ne semble jouer qu’un rôle effacé chez Lacerta muralis ; chez d’autres espèces, son allongement se combine¬ rait à l’augmentation de la température pour favoriser une reprise d’activité en hiver. A la lumière de ces données, on peut aisément concevoir la raison d’une sper¬ matogenèse plus précoce, en été, chez des Lézards de montagne soumis à des périodes de chauffage nettement plus courtes ; l’arrêt, également plus précoce, de l’activité spermatogénétique en juin de l’année suivante, apparemment inexpli¬ cable par les conditions climatiques, pourrait être simplement dû à un cycle endogène de durée constante arrivé à son terme. Il est également certain que les températures hivernales, même à La Rochelle où le nombre d’heures d’enso¬ leillement et de chauffage est loin d’être négligeable, sont responsables de l’arrêt — 622 — ou de l’extrême ralentissement de la spermiogenèse, sa reprise étant liée au contraire aux conditions de vie du printemps et très probablement à la tempé¬ rature. Ces résultats étaient prévisibles, mais il est intéressant de constater qu’en montagne, malgré un déficit thermique considérable par rapport à La Rochelle, le cycle spermatogénétique se déroule aisément et de façon tout à fait normale. La sensibilité de la lignée séminale au froid ne joue manifestement aucun rôle dans la limitation, en altitude ou en latitude, de l’espèce. Il n’existe, à notre connaissance, aucune étude expérimentale consacrée à l’influence des facteurs externes sur le développement des caractères sexuels secondaires de Reptiles. Seule l’étude des cycles, faite chez plusieurs espèces, a montré la fréquence d’une dissociation diastémo-spermatique dans les régions tempérées, alors que dans les régions plus chaudes le développement des carac¬ tères sexuels secondaires et la spermatogenèse (de type pré-nuptial) vont de pair ; c’est le cas, par exemple, chez Anolis ccirolinensis (Fox, 1958) et les Lézards désertiques. Les faits qui se dégagent de nos constatations sont la légère poussée de développement automnal, plus nette au niveau de l’épididyme que du seg¬ ment sexuel du rein, l’arrêt total de l’évolution pendant toute la durée de l’hiver¬ nage et l’extrême rapidité du développement dès le début de la période d’acti¬ vité vernale. On note, entre Orédon et La Rochelle, le même décalage à l’automne que pour la spermatogenèse, mais il existe entre les deux groupes des différences beaucoup plus accusées au printemps, en sens inverse des précédentes. Bien que déjà pouvus de spermatozoïdes, les Lézards de montagne sont certaine¬ ment incapables de s’accoupler au mois de mars. Toutefois, le retard est vite comblé et si le développement des caractères sexuels secondaires est sans doute un peu plus sensible que la spermatogenèse à la température, ce facteur n’inter¬ vient probablement pas dans la répartition de Lacerta muralis. Chez les Reptiles, comme chez les Oiseaux, la vitellogenèse des femelles est un phénomène physiologiquement bien différent de la spermatogenèse des mâles ; elle requiert une dépense d’énergie beaucoup plus considérable et on pouvait prévoir, a priori, que les facteurs écologiques l’influenceraient de façon plus nette. Effectivement, on a constaté depuis longtemps que les Serpents ovovivipares dont la distribution inclut des zones thermiques variées ne se reproduisent pas tous les ans dans les parties les plus froides de leur aire de répartition (voir Tinki.e, 1962, pour la bibliographie). Le phénomène est parti¬ culièrement net pour Vipera aspis (Saint Girons, 1957), puisqu’à la limite septentrionale de leur habitat, les femelles ne se reproduisent plus que tous les trois ans. Vipera berus a un cycle biennal non seulement en Finlande (Vai- nio, 1932), mais également dans les Alpes au-dessus de 1 000 m (Saint Girons et Kramer, 1963). Cependant, ce phénomène n’a jamais été constaté chez des Serpents ovipares qui pondent apparemment tous les ans, quel que soit le milieu où ils se trouvent ; on pourrait donc penser que c'est la longueur de la gestation dans les climats froids qui empêche les femelles de reconstituer les réserves nécessaires à la vitellogenèse de l’année suivante. A notre connaissance, le seul exemple de cycle sexuel biennal chez un Lézard est celui des Amphisbéniens du Maroc (Bons et Saint Girons, 1963) ; mais, outre qu’il s’agit d’un groupe de fouisseurs bien particuliers, souvent rangés dans un sous-ordre à part, la répartition limitée des deux espèces étudiées, l’une ovovivipare, l’autre très probablement ovipare, ne permet aucune conclusion — 623 — d’ordre écologique. Dans les régions tempérées, le Lézard vivipare ( Lacerta vivipara ) se reproduit tous les ans, une seule fois évidemment, mais les espèces ovipares ont le plus souvent deux à trois pontes annuelles, à intervalles rappro¬ chés. Il existe d’ailleurs un rapport évident entre le nombre des pontes par an (probablement une seule chez L. lepida, deux chez L. viridis et L. agilis , deux à trois chez L. muralis) et la taille de l’animal, phénomène logique puis¬ qu’une année ne correspond pas au même temps physiologique pour une petite et pour une grande espèce. Dans l’Indre, d’après Rollinat (1934), les femelles de L. muralis pondent deux ou trois fois par an, la première ponte ayant lieu un peu plus tard qu’à La Rochelle. En Loire-Atlantique, nous avons observé deux pontes annuelles, la première au début de mai, la seconde à la fin de ce mois ou au début de juin. Les trois pontes de La Rochelle représentent sans doute un maximum pour l’espèce, au moins à cette latitude, la ponte unique d’Orédon correspondant à un minimum d’autant plus curieux que sa date n’est pas particulièrement tar¬ dive. Il est assez probable que, comme chez d’autres Reptiles, la limite alti¬ tudinale absolue est due à l’abaissement de la température qui ne permet plus aux embryons de se développer dans le sol. Mais la baisse de fécondité des femelles rend certainement les populations plus fragiles, avant même que ne joue le phénomène précédent. Résumé Le cycle sexuel de deux populations de Lacerta muralis vivant l’une en plaine (La Rochelle, Charente-Maritime, 46°12' Lat. Nord, hivernage discontinu chez les mâles et durant environ trois mois chez les femelles), l’autre en montagne (Orédon, Hautes- Pyrénées, 42°50' Lat. N., 1 850 m. d’altitude, durée de l’hivernage de plus de quatre mois chez les mâles et de cinq mois et demi chez les femelles), a été comparé. Chez les mâles on constate, en montagne, une involution un peu plus précoce (deux à quatre semaines) du testicule et des caractères sexuels secondaires en juin. La sper¬ matogenèse recommence également plus tôt en été. Au mois de mars (date des premières sorties des mâles en montagne), la spermatogenèse est au même stade dans les deux populations, alors que le développement des caractères sexuels secondaires a deux mois de retard chez les Lézards de montagne, retard qui est comblé en quelques semaines. Les femelles de plaine ont le plus souvent trois pontes par an, la première à la fin d’avril ou au début de mai, la seconde à la fin de mai et la troisième durant la deuxième quinzaine de juin. En montagne, il n’existe apparemment qu’une seule ponte, au cours de la deuxième quinzaine de mai. Le nombre d’œufs par ponte ne diffère apparemment pas dans les deux cas. BIBLIOGRAPHIE Asplund, K. K., et C. H. Lowe, 1965. — Reproductive cycles of the iguanid lizards Urosaurus ornatus and U ta stansburiana in southwestern Arizona. J. Morph., 115, pp. 27-34. Atland, P. D., 1941. — Annual reproductive cycle on the male fence lizard. J. Elisha Mitchell Sci. Soc., 57, pp. 73-83. Barthot.omew, G. A., 1950. — The effects of artifîeially controlled température and day length on gonadal development in a lizard, Xantusia c igilis. Anal, liée., 106, pp. 49-60, G24 — — 1953. — The modification by température of the photoperiodic control of gonadal development in the lizard Xantusia vigilis. 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Les difficultés apparues au cours du temps dans la systématique de ces poissons sont dues pour une part aux caractères de coloration et de dentition, qui ont servi de base aux premières descriptions. La coloration varie sans doute suivant le lieu et l’âge — peut-être le sexe pour certaines espèces — et la denti¬ tion varie avec l’âge, le nombre de rangées de dents augmentant. Beaucoup d’espèces basées sur ces deux caractères sont entrées en synonymie. Par contre, le cas existe aussi où des espèces valables ont été confondues et cela sans doute parce que les auteurs n’ont pas eu en mains le type spécifique et ont dû se con¬ tenter des données parfois insuffisantes de la littérature. J’ai eu l’avantage de pouvoir rassembler des espèces provenant des musées de Leyde, Bruxelles, Vienne, Paris, ainsi que des poissons recueillis au cours de la campagne de chalutage dans le golfe de Guinée (G. T. S. 1963-1964) et envoyés par le centre de tri de Washington. J’ai pu ainsi éclaircir quelques pro¬ blèmes demeurés en suspens. Je me suis servi comme référence de base des deux travaux suivants : Ogilby, J. D., 1908 : Révision of the Batrachoididae of Queensland. Ann. Queensland Muséum, n° 9, part II, pp. 43-57. Smith, J. L. B., 1952 : The fishes of the family Batrachoididae from South and East Africa. Ann. Mag. nat. Hist., sér. 12, vol. 5, pp. 313-339. Il ne m’a pas été possible cependant d’adopter totalement les noms de genre créés par ces auteurs, beaucoup d’entre eux concernant des poissons au corps nu. Toutes les espèces provenant de la côte ouest-africaine que j’ai pu observer sont écailleuses et sont dotées d’épines pleines. Les caractères principaux reposent sur la présence ou l’absence d’un fora¬ men axillaire, ou d’une poche axillaire. Comme Boeseman (1963) l’écrit, ces données pourraient bien avoir une valeur générique. - 627 — Les caractères secondaires utilisés par Ogii.iiy et Smith : formules des rayons des nageoires, offrent un intérêt évident ; mais, comme une certaine variation est déjà notable sur un petit nombre d’individus, il est indispensable d’y adjoindre des caractères complémentaires. On les trouvera dans le nombre des pores simples ou doubles des lignes latérales, dans la forme de la narine antérieure et dans les caractéristiques de la face interne des pectorales. Fig. 1. — Zone axillaire des pectorales. 1, foramen axillaire (//. didactylus) ; 2, poche axillaire [P. elminensis ) ; 3, poche axillaire [P. rossignoli), (m. o. = membrane operculaire.) Les narines antérieures des espèces ouest-africaines sont simplement tubu¬ laires ou encore s’ouvrent au flanc d’une protubérance surmontée de tenta¬ cules simples ou branchus (fi g. 4). La face interne des pectorales et la zone axillaire tout entière offrent des aspects particuliers assez remarquables. Tout l’ensemble doit participer plus ou moins à une activité sécrétoire, dont les poches ou les foramens axillaires, quand ils existent, sont un cas particulier. Les bases interradiaires de la face interne des pectorales montrent souvent chacune une membrane qui délimite une sorte de gousset, bien visible chez Batrachoides liberiensis par exemple (fig. 2). Ce gousset est parfois bordé en position distale d’une cloison transverse un peu épaissie ou encore la gouttière Fig. 2. — Face interne des pectorales. 1, logettes interradiaires [P. elminensis) ; 2, « goussets » interradiaires [B. liberiensis). interradiaire est barrée transversalement de deux à trois cloisons minces ( Halo - batrachus didactylus). Parabatrachus elminensis montre des séries de logettes interradiaires (fig. 2). Un autre cas consiste en l’absence totale des goussets, mais la peau est alors particulièrement épaissie sur les rayons et la base des pec¬ torales, et on remarque parfois de minces crêtes interradiaires obliques. La peau du pli axillaire et surtout celle du corps voisine du pli axillaire offrent chez — 628 — quelques espèces des figures particulières, certainement liées aussi à une fonc¬ tion sécrétoire. Quelques termes doivent être définis, bien qu’il soit assez difficile de les expri¬ mer convenablement : Un foramen axillaire est un orifice presque toujours très étroit, à l’aspect de pore (on dit aussi pore axillaire). Il sert d’exutoire à une cavité glandulaire sous-jacente. Il est situé à la partie supérieure de l’aisselle (fig. 1). Une poche axillaire est un creux en doigt de gant ou en forme d’entonnoir, situé à la partie supérieure de l’aisselle et dans son axe médian ; son ouverture, selon les espèces et la taille du spécimen, est plus ou moins grande ; le diamètre de l’ouverture évasée vers l’extérieur est toujours plus grand que celui de la cavité interne glandulaire (fig. 1). LES GENRES DE BATRÀCHOIDIDAE DE LA CÔTE OUEST-AFRICAINE Je considère quatre genres en me référant aux caractères de la zone axillaire (foramen, poche ou aisselle nue), au nombre de vertèbres et à la forme des narines antérieures. Ils répondent aux normes exposées dans le tableau ci-dessous : Corps écailleux 1. Présence d’un foramen, exutoire d’une cavité sécrétoire — situé juste sous l’extré¬ mité supérieure de la membrane operculaire. Moins de 30 vertèbres. Genre Halobatrachus Ogilby, 1908 Espèce-type du genre : Gadus tau Bloch, 1783 (non Gadus tau Linné, 1766, nec Batrachoides tau Lacépède, 1800). = Batrachus didactylus Schneider, 1801. 2. Pas de foramen axillaire, mais une poche infundibulaire, d’ouverture plus ou moins vaste, située dans le haut du pli axillaire. Moins de 30 vertèbres. Genre nouveau : Parabatrachus gen. nov. Espèce-type : Batrachus elminensis Bleeker, 1863. 3. Pli axillaire nu, sans foramen ni poche, mais parfois sécrétoire. — moins de 30 vertèbres : narine antérieure portant des tentacules. Genre Chatrabus Smith, 1949 Espèce-type : Batrachoides melanurus (Barnard, 1927). — plus de 30 vertèbres : narine antérieure tubulaire, sans tentacule. Genre Batrachoides Lacépède, 1800 Espèce-type : Batrachoides tau Lacépède, 1800 = Batrachus surinamensis Schneider, 1801. HALOBATRACHUS Fig. 3. — Schémas de la région frontale des diverses espèces et positions réciproques de a, narines antérieures ; b, narines postérieures. 630 — Les espèces de Batraehoididés de la côte ouest-africaine peuvent être ana¬ lysées à l’aide de la clef suivante : Batrachoididae à corps Écaille xj x I. — Foramen axillaire Une seule épine sous-operculairc ; D = III, 20 à 21 ; A — 16. H alobatrachus didactylus II. — Pas de foramen axillaire 1. Poche axillaire d’ouverture plus ou moins vaste. — environ 60 pores à la ligne latérale dorsale . Parabatrachus elminensis — environ 35 pores à la ligne latérale dorsale . Parabatrachus rossignoli 2. Pli axillaire nu, sans foramen ni poche. — petits yeux compris environ 10 fois dans la longueur de la tête . Batraclioides liberiensis — yeux grands compris environ 5 fois dans la longueur de la tète . Chatrabus damaranus Genre Halobatrachus Ogilby, 1908 H alobatrachus didactylus (Schneider, 1801) Gadus tau Bloch, 1783 (non Gadus tau Linné, 1766, nec Batrachoides tau Lacépède, 1800), Oecon. Naturg. des Fische Deutchlands, Berlin. Batrachus didactylus Schneider, 1801 : M. F,. Blochii Systema Ichthyologiae. — Bleeker 1863, Nat. Yehr. Holl. Maatsch. Wetens. Haarlem, Mémoire sur les Poissons des 631 côtes de Guinée, p. 99. — Boesemab M. 1963, Zool. Vehr. Leiden n° 61, An anno- tated list of fishes from the Niger Delta, p. 42 (Reg. n° 2117). Batrachus borealis Nilsson, 1832, Prod. Iehth. Scandinaviae. Batrachus punctatus Agassiz, 1831, in : Spix et Agassiz : Selecta généra et species pis- cium quos in itinere per brasiliam annos 1817-20 ... Münich 1831 (2e partie) ; ex Cuvier, in litt. (fide Agassiz, l. c., texte p. 132) ; = B. punctulatus, pl. 74, Agassiz 1831, l. c. Batrachus punctulatus Valenciennes, 1837, Hist. Nat. Pois. t. XII, p. 497. Batrachus conspicillum Valenciennes, 1837, l. cit. p. 495 (= Gadus tau Bloch). Batrachus barbatus Valenciennes, 1837, l. cit. p. 498 (= B. didactylus Schneider). Batrachus planifrons Guichenot, 1850. Exploration scientifique de l’Algérie. [La planche V qui représente cette espèce a par erreur pour légende B. algeriensis, comme le précisent les « changements et rectifications » imprimées à la fin de l’index de l’ouvrage]. Lophius gadicensis Machado, 1857. Cat. Peces Càdiz y Huelva, Séville. Batrachus guntheri Bleeker, 1863, Nat. Vehr. Holl. Maatsch. Wetens. Haarlem, Mémoire sur les Poissons des côtes de Guinée, p. 101. — Boeseman M. 1963, Zool. Vehr. Leiden, n° 61. An annotated list of fishes from the Niger Delta, p. 42 (Reg. n° 2114). Je donne ici les mesures (en mm) de spécimens provenant des côtes du Maroc (1), de Mauritanie (2), de Sierra Leone (3) et du Ghana (4). (6 (2) (3) (4) Longueur totale . 277 255 265 165 Longueur standard . 235 215 220 133 Largeur de la tête . 85 78 89 50 Diamètre de l’œil . 12 14 16 12 Espace interorbitaire . 32 23 28 9 Longueur pré-dorsale 1 . 85 78 89 50 Longueur pré-dorsale 2 . 105 98 115 66 Longueur pré-anale . 145 125 145 90 Longueur des pectorales . 51 48 53 32 Longueur des ventrales . 49 44 45 28 Hauteur du pédoncule caudal . 21 19 17 13 2 épines operculaires, 1 épine suboperculaire D = III, 21 (19 à 21) A = 16 à 17 P = 24 à 25 Le nombre de vertèbres comptées sur radiographies est de 29. — 632 — La face interne des pectorales montre des goussets basaux interradiaires. Le spécimen du Maroc présente en plus quelques rares cloisons transverses dans les gouttières ; nous n’en voyons pas sur les autres. La région du pli axillaire comporte des replis de peau tant sur la base de la pectorale que sur la partie du corps avoisinante. Il existe dans le haut du pli axillaire un petit pertuis, le foramen axillaire, situé juste sous l’extrémité de la membrane operculaire, qui conduit à une cavité glandulaire. Les pectorales atteignent plus ou moins le niveau de l’anus. Les ventrales qui sont assez larges atteignent généralement la moitié de la longueur des pec¬ torales ; elles sont parfois un peu plus courtes. Les rayons les plus longs de la dorsale sont environ une fois et demie aussi longs que la hauteur du pédoncule caudal. Ligne latérale. Il y a deux lignes latérales, une dorsale et une ventrale. La ligne dorsale contient environ 48 pores et la ligne ventrale quelque 40 pores, ceux du début étant difficiles à distinguer. Les pores sont doubles sur les deux lignes. Les deux lignes latérales vers la fin de leur parcours subissent un léger décalage qui les ramènent plus près de la ligne médiane du pédoncule caudal. Chaque groupe de pores est accompagné d’une paire de minuscules lambeaux cutanés. Barbillons. A l’avant de la mandibule une double bordure de barbillons bien visibles, simples, encadre un sillon où l’on voit une quinzaine de pores. Cette double bordure est suivie sur les côtés de la mandibule d’une file unique de barbillons simples et assez longs. Sur nos spécimens, ces barbillons sont presque tous plus ou moins aplatis et un peu festonnés ; ils peuvent être qualifiés de simples cependant, surtout en comparaison des barbillons d’autres espèces. Narines. La narine postérieure est située devant l’œil ; la narine antérieure s’ouvre sur le bord frontal — elle est plutôt tubuliforme, l’ouverture étant placée vers le sommet ; elle est accompagnée de tentacules digitiformes généralement disposés en deux groupes qui la surplombent en nombre variable (12 à 20 au total) (fig. 3 et 4). La mâchoire supérieure a trois rangées de dents en avant et deux sur les côtés. Les dents vomériennes sont sur deux à trois rangées et les dents palatines sur une à deux. Les dents mandibulaires, sur trois rangs en avant, passent à une seule rangée sur les côtés. Le maxillaire s’étend en arrière au-delà du bord pos¬ térieur de l’œil, à un demi-diamètre oculaire ou davantage. La coloration paraît assez variable. Le corps est barré transversalement sur le dos de quatre bandes brun foncé. La face inférieure est claire, uniforme. La tête comporte trois raies brunes transversales, l’une entre les yeux et l’autre en arrière des yeux ; la 3e au niveau des épines operculaires et plus ou moins en chevron, la pointe vers l’avant. Le corps et la tête sont parsemés de petites taches foncées plus ou moins ocellées et enserrées dans un réseau clair. La dorsale a des lignes brunes obliques. Les pectorales et la caudale ont des taches brunes arrondies disposées en lignes concentriques. Sur les spécimens étudiés, les épines de la dorsale et de l’opercule ont leur extrémité assez souvent insérée dans une tache claire. Distribution. Cette espèce paraît assez courante du Maroc au Ghana et ne semble pas dépasser beaucoup vers l’Est cette limite méridionale. Elle a été capturée au cours de la campagne de chalutage dans le golfe de Guinée entre 30 et 50 m de profondeur. Genre Parabatrachus nov. gcn. Parabatrachus elminensis (Bleeker, 1863) Balrachus elminensis Bleeker, 1863. Mémoire sur les Poissons de la côte de Guinée. Nat. Verh. Hall. Maatsch. Wetens. Haarlem, p. 98. — Boeseman, M., 1963. An anno- tated list of fishes from the Niger Delta, Zool. Verh., n° 61, p. 43. Batrachus congicus (?) Reichenow, A., 1877. Übersicht der Fische aus Chinchoxo und anderen Gegenden Westafrikas welche du Afrikanische Gesellsehaft dem Berliner Zoologischen Muséum, bearbeitet von Hern Dr. A. Reichenow. Mon. Akad. Berlin, pp. 621-624, Batrachus budkeri Roux, 1957. Poissons marins, in : Mollusques, Crustacés, Poissons marins des côtes d’A.E.F., O. R. S. T. O. M., Paris, p. 221, fig. 95. 11 ne m'a pas été possible d’examiner le type de Batrachus congicus Reiche¬ now, dont les auteurs en dehors d’OciLBY ne semblent jamais avoir fait mention. Cependant, la description originale m’incite à penser qu’il s’agit bien là d’un synonyme de Parabatrachus elminensis dont j’ai pu étudier le type. Ce spécimen type du Musée de Leyde est très macéré, néanmoins l’examen approfondi des caractères de la narine antérieure, de la zone axillaire et des pectorales, la ligne latérale et les traces de coloration qui subsistent m’ont conduit à admettre l’identité de Batrachus budkeri Roux, 1957 avec Parabatrachus elminensis (Blee¬ ker, 1863). Je dois pourtant signaler que le spécimen du Musée de Leyde semble bien présenter une vertèbre de plus que les autres exemplaires que j’ai pu obser¬ ver et qu’il a davantage de rayons à la dorsale et l’anale, mais il est de très grande taille et peut-être s’agit-il là d’un individu sortant des normes ; le lieu même de sa provenance : Elmina au Ghana, s’il est exact (et c’est probable), est vraiment le point le plus extrême vers le Nord où on ait capturé ce poisson jusqu’ici. Cependant, il montre par ailleurs absolument tous les caractères que l’on retrouve chez les Batrachoididae de la forme que j’avais nommée Batra¬ chus budkeri, et spécialement les formations très particulières de la face interne de la pectorale que je décrirai plus loin. A mon avis, il ne fait pas de doute que tous les spécimens montrant tout cet ensemble de caractéristiques doivent appartenir à la même espèce pour laquelle la dénomination « elminensis » a priorité. Je donne ici les mesures de quatre spécimens : le type de Leyde, du Ghana (1), un poisson des parages de Pointe-Noire (2), un poisson des parages du Cabinda (3) et le spécimen-type de B. budkeri (4). — 634 — (i) (2) (3) (4) Longueur totale . 343 250 185 275 Longueur standard . Longueur de la tête (jusqu’à la base de la pre- 285 211 153 225 mière épine de la dorsale) (= prédorsale 1) . . . . 100 82 60 85 Largeur de la tête . 83 68 58 75 Diamètre de l’œil . t . 13 15 13 15 Espace interorbitaire . 43 23 14 25 Longueur prédorsale 2 . 135 106 76 111 Longueur préanale . 176 133 91 143 Longueur pectorale . 62 50 40 53 Museau à extrémité pectorale . 160 121 88 132 Longueur de la ventrale . 57 50 38 55 Hauteur du pédoncule caudal . 24 17 14 20 Dorsale . 111,21 111,16 111,17 111,17 Anale . 17 14 15 14 Pectorales . 26 — 26 26 Vertèbres . 28 ? 27 27 27 2 épines operculaires, 2 pointes suboperculaires (une épine bifide). Parabatrachus elminensis, depuis sa description par Bleeker en 1863, est demeuré, dans la littérature, pratiquement synonyme de Halobatrachus didac- tylus (Schneider). Pourtant, comme le fait justement remarquer Boeseman (1963), la présence d’une poche axillaire chez P. elminensis et d’un foramen chez H. didactylus suffit déjà à séparer les deux espèces. La poche axillaire de P. elminensis a une ouverture très restreinte chez les spécimens de faible taille. Mais il n’est pas possible de la confondre avec le foramen de //. didactylus : chez ce dernier, le foramen est plutôt situé sur le côté corps de l’aisselle, juste sous l’extrémité de la membrane operculaire ; chez P. elminensis, la poche intéresse tout le haut de l’axe médian du pli axil¬ laire et la membrane operculaire passe en pont au-dessus de son ouverture. Face interne des pectorales. Elle présente chez P. elminensis un aspect carac¬ téristique. A la base des gouttières interradiaires il n’y a pas de « goussets » creux comme chez Halobatrachus didactylus, mais les gouttières sont occupées par une série de logettes disposées l’une à la suite de l’autre. Elles sont en nombre variable et on peut en compter jusqu’à une quinzaine. Chez quelques individus tous les espaces interradiaires n’ont pas ces formations, mais parfois seulement ceux situés dans la zone médiane de la nageoire. Les logettes sont aussi en nombre variable selon les gouttières interradiaires (fig. 2). Le type de P. elminensis ne présente que deux ou trois logettes par espace inter- radiaire. Les spécimens de Pointe-Noire et du Cabinda en présentent de 12 à 15 au maximum au milieu de la nageoire et environ moitié moins sur les côtés. Sur toute la zone de l’aisselle, la base de la pectorale, le pli axillaire et le côté du corps couvert par la pectorale, la peau est godronnée. Sur la partie du corps recouverte par la pectorale ce sont des formations creuses très marquées — de dessins divers — arrondies, arquées ou vermiculées. Une tache foncée — 635 — intéresse la partie supérieure de cette zone. Nous la retrouvons, ainsi que les cavités apparemment sécrétoires, sur tous les spécimens observés. Lignes latérales. Il y a deux lignes latérales sur chaque côté, une suit le profil dorsal et l’autre le profil ventral. La ligne latérale dorsale présente une soixan¬ taine de pores bordés chacun de deux lambeaux cutanés courts. Chaque pore est double d’apparence, composé de deux parties très étroitement juxtaposées. Cette disposition est très difficile à préciser sur le type dont les pores de la ligne latérale sont très malaisés à observer. J’ai pu en voir cependant quelques-uns présentant cet aspect. Sur la fin de son parcours, la ligne latérale dorsale subit un léger décalage qui la rapproche de la ligne médiane du pédoncule caudal. La ligne latérale ventrale en fait autant. Les barbillons mentonniers, à l’avant, sont filamenteux, généralement simples, parfois bifides ; ils sont rangés en deux lignes, une externe, et une interne portée sur une mince frange, qui bordent un sillon au fond duquel s’ouvrent environ 14 pores ornés chacun d’une paire de courts lambeaux cutanés. Le sillon se termine de chaque côté sur un assez large orifice. En poursuivant vers l’arrière sous la mandibule, jusqu’au niveau de la commissure, on remarque deux autres foramens surmontés chacun sur l’extérieur d’une crête de barbillons frangés et ornés sur leur bord même de courts barbillons. Narines. Les narines postérieures s’ouvrent juste devant les yeux ; elles ont une forme plus ou moins circulaire et sont bordées d’une collerette. Les narines antérieures s’ouvrent sur le bord frontal, chacune à la base du pied d’une touffe de tentacules. Entre les narines antérieures, le bord frontal s’incurve légère¬ ment vers l’arrière et porte quatre paires de courts barbillons (fig. 3 et 4). Dentition. Les dents de la mâchoire supérieure en trois rangées en avant passent progressivement à une seule rangée latéralement. Le vomer a trois ou quatre rangs de dents, les palatins un ou deux. La mandibule a quatre à cinq rangées de dents en avant, puis sur les côtés deux, puis une seule. Coloration (en alcool). Elle est brunâtre plus ou moins foncée sur le dos. Les flancs et l’abdomen sont brun clair ou chamois. Un réseau de lignes brunes irré¬ gulières couvre de mailles presque tout le corps et atteint même la face infé¬ rieure, à l’exception de l’abdomen tout entier ou en partie. Le réseau est parti¬ culièrement dense sur la tête et sous la mâchoire inférieure. La dorsale rayonnée et l’anale sont marquées de stries brunes obliques que l’on retrouve sur les ven¬ trales et les pectorales. Une tache foncée marque le corps sous la pectorale au voisinage de la poche axillaire. Distribution. Du Ghana (Elmina) jusqu’aux parages de l’embouchure du Congo. Il semble jusqu’ici le plus courant du Gabon au Congo. Parabatrachus rossignoli (Roux, 1957) Batrachus rossignoli Roux, Ch., 1957. Poissons marins, in : Mollusques, Crustacés, Poissons marins des côtes d’A.E.F., O. R. S. T. O. M., Paris, p. 221, fig. 95. — Poll, M., 1959 ( pro parte). Expédition océanographique belge dans les eaux côtières africaines de l’Atlantique sud, vol. IV, fasc. 3 R. Poissons. V. Téléostéens acanthoptérygiens (2e partie), p. 334. — 636 — Fig. 7. — Parabatrachus rossignoli. Cette espèce est caractérisée, comme la précédente, par la présence d’une poche axillaire. Elle occupe la partie supérieure de l’axe médian de l’aisselle et est très large d’ouverture. Elle a l’aspect d’un renforcement en doigt de gant, bordée au-dessus, comme d’un auvent, par une membrane issue de la base de la pectorale. La membrane operculaire passe en pont au-dessus de l’ensemble (fig. 1). Boeseman (1963) a émis l’hypothèse d’un rapprochement possible entre P. elminensis et P. rossignoli, en s’appuyant principalement sur les caractères du nombre des rayons de la dorsale et de l’anale, et en particulier sur les carac¬ téristiques de cette espèce telles que les indique Poll (1959). J’ai pu consulter les collections belges et j’ai pu me rendre compte de ce que les poissons étiquetés sous le nom spécifique « rossignoli » groupent deux espèces différentes, l’une étant bien P. rossignoli et l’autre étant Chatrabus damaranus (Barnard, 1927). Cette confusion, jointe aux normes particulières du type de P. elminensis, ne pouvait faciliter la compréhension des divisions spécifiques. Heureusement, la zone axillaire et la narine antérieure ont permis de mieux caractériser P. rossignoli. Je donne ici les mensurations en mm de l’holotype (1) et celles de deux autres poissons (2 et 3) de Pointa Albina. (1) (2) (3) Longueur totale . 240 230 270 Longueur standard . 185 185 215 Longueur de la tête (à la base de la lre dorsale) . 79 70 88 Largeur de la tête . 1 — 70 88 Diamètre de l’œil . 14 15 18 Espace interorbitaire . 20 20 25 Longueur prédorsale (2e dorsale) . 94 85 107 Longueur préanale . 119 111 135 Longueur de la pectorale . 52 50 50 Longueur de la ventrale . 52 50 52 Hauteur du pédoncule caudal . ; 17 15 18 Museau à extrémité pectorale . 129 120 145 111,19 111,19 111,19 13 14 15 23 23 23 29 _ 1 _ .. 2 épines operculaires, 1 suboperculaire. — 637 — Pectorales et zone axillaire. Chez cette espèce, nous ne voyons ni les « gous¬ sets » des bases interradiaires des pectorales de H. didaclylus, ni les logettes de P. elminensis, mais c’est toute la peau sur les rayons et dans les gouttières inter¬ radiaires qui est le siège d’une activité sécrétoire plus considérable que chez d’autres espèces peut-être, car elle apparaît plus épaisse. Elle fait des replis sur la base des pectorales et dans la zone axillaire, qui comporte une poche plus ou moins profonde selon les individus. Lignes latérales. Il y a deux lignes latérales visibles, une dorsale et une ventrale. Les pores des lignes latérales sont doubles. On compte environ 40 pores doubles à la ligne latérale dorsale, chacun d’eux bordé de deux lambeaux cutanés. Il y a environ 30 pores à la ligne latérale ventrale. Sur le pédoncule caudal, entre les deux lignes latérales, il y a quelques pores. Sur la caudale les deux lignes latérales se poursuivent quelque peu, comme chez toutes les autres espèces du reste. Barbillons mentonniers. Ils sont disposés en deux séries, chacune formant les lèvres d’un sillon. Le fond du sillon est occupé par des pores au nombre de 12. Chaque pore est bordé d’une paire de barbillons, un à l’avant, l’autre à l’arrière. Ces barbillons sont plats, à base large. Ils se terminent parfois en une pointe filamenteuse. Le sillon aboutit de chaque côté à un assez large pore. Narines. Les narines postérieures sont de simples ouvertures circulaires. Les narines antérieures, à l’extrémité d’un lobe frontal charnu, sont tubulaires, l’ouverture étant en haut. Elles sont chacune ornées à leur extrémité d’un ten¬ tacule unique (un spécimen cependant en montre deux sur une seule des narines antérieures) (fig. 3 et 4). Dentition. Les dents de la mâchoire supérieure sont assez petites, coniques et pointues. Sur le type, elles sont en trois rangées à l’avant, puis progressivement sur les côtés elles passent à deux et une seule rangée. Il en est de même pour la mandibule. Les dents vomériennes et palatines sont en une seule rangée. Coloration (en alcool). Elle est brunâtre sur le dos et beige sur la face inférieure. On remarque 3 à 4 taches transversales brunes sur les flancs, qui ressortent sur le fond beige. Deux des taches intéressent la base de la dorsale, une troi¬ sième située sur le pédoncule caudal marque aussi parfois la base de la fin de la dorsale. Ces tache transverses sont bien nettes sur la moitié supérieure des flancs. Elles s’estompent rapidement sur la partie inférieure. La face inférieure du corps est pratiquement uniformément beige. Le dessus de la tête comporte deux bandes transverses brunes, une en arrière des yeux, suivie d’une seconde à peu près au milieu de la longueur de la tête. La dorsale épineuse est au milieu d’une bande brune transversale qui ne s’étend pas au-delà des opercules. Distribution. Cette espèce a été répertoriée entre l’estuaire du Kouilou au nord de Pointe-Noire, et la Pointe Albina au sud de l’Angola, jusqu’à la baie des Tigres. Chatrabus damaranus (Barnard, 1927) Batrachoides damaranus Barnard, 1927. Ann. South. Af. Mus., XXI, p. 995. Chatrabus damaranus Smith, 1949. Sea fishes of Southern Africa, p. 424, fig. 1220. — Smith, 1952. The fishes of the family Batrachoididae from South and East Africa. Ann. Mag. Nat. Hist., sér. 12, vol. V, p. 331. Batrachus rossignoli Poil, M., 1959 ( pro parte). Expédition océanographique belge dans les eaux côtières africaines de l’Atlantique sud, vol. IV, fasc. 3 B, Poissons. V. Téléos- téens acanthoptérygiens (2e partie), p. 334, fig. 113. — 638 — Fig. 8. — Chatrabus damaranus. Ce poisson décrit par Barnard (1927) a été revu par Smith (1952) qui en a repris la description d’après le type, unique spécimen alors connu. J’ai pu en voir quelques exemplaires dans les collections de l’Expédition océanographique belge ; ils ressemblent par bien des points à P arabatrachus rossignoli , mais en diffèrent par l’absence de poche axillaire, par les pores de la ligne latérale qui sont simples, par une relativement moindre extension posté¬ rieure du maxillaire, et par les détails de la coloration. Mensurations de trois spécimens provenant tous de la Baie des Tigres : (1) (2) (3) Longueur totale . 231 256 293 Longueur standard . 191 209 237 Longueur de la tête (à la lre épine dorsale) . 75 88 100 Largeur de la tête . 77 85 95 Diamètre de l’œil . 16 16 16 Espace interorbitaire . 15 21 26 Longueur prédorsale (2e dorsale) . 95 116 125 Longueur préanale . 115 130 151 Longueur de la pectorale . 47 58 61 Longueur de la ventrale . 41 47 63 Hauteur du pédoncule caudal . 17 20 23 Museau à extrémité pectorale . 123 144 158 Dorsale . 111,19 111,19 111,19 Anale . 15 15 15 Pectorale . 24 24 24 Vertèbres . 28 2 épines suboperculaires ; 2 épines operoulaires. Pectorales et zone axillaire : Chatrabus damaranus ne présente à la face interne des pectorales ni « goussets », ni logettes, mais, comme P. rossignoli, une peau relativement épaisse qui fait quelques faibles replis sur la base de la nageoire. L’aisselle proprement dite est lisse. Lignes latérales. Une ligne latérale dorsale présente environ 37 pores qui apparaissent simples et qui sont bordés chacun d’une paire de petits lambeaux — 639 — cutanés disposés dans un plan vertical, comme sur la ligne latérale ventrale peu visible. On distingue aussi sur les flancs une ligne longitudinale de pores aux lambeaux cutanés disposés dans un plan horizontal. Les barbillons mentonniers sont au nombre de 8 paires (9 sur un exemplaire) encadrant chacune un pore. Une rangée de deux à quatre barbillons isolés s’étend en ligne postérieurement. Tous ces barbillons sont simples et plutôt plats. Comme chez les autres espèces, la rangée de pores mentonniers se termine sur les côtés par un orifice suivi de deux autres situés eux sous la mandibule, en continuant vers l’arrière. Narines. Les narines postérieures sont circulaires avec une bordure légère¬ ment proéminente. Les narines antérieures sont situées sur un lobe frontal ; elles s’ouvrent vers le haut d’un court tube qui sert de pédoncule à trois tenta¬ cules relativement plats et situés dans un même plan. Parfois des tentacules sont soudés ou au contraire sont divisés en deux. Si bien que les narines du même poisson peuvent être disparates. Le nombre de trois tentacules me paraît cepen¬ dant constituer la norme. Les narines antérieures sont accompagnées de chaque côté par des pores ornés chacun de deux tentacules (fig. 3 et 4). Coloration (en alcool). Le dos est brun et le dessous crème. Tout le corps est parsemé de points bruns irréguliers de forme, parfois agencés en ocelles sur le dessus de la tête. Même la face inférieure du corps présente ces petites taches, mais en bien moins grande densité que sur le reste du corps. Sur le dessus de la tête, une barre transversale brune se devine en arrière des yeux et une autre plus nette s’étend entre les épines operculaires. Une bande transverse brune s’étend de chaque côté de la dorsale épineuse jusqu’à hauteur des pectorales, deux autres intéressent une partie de la dorsale molle et descendent aux 3/4 des côtés du corps. Une branche issue de la 3e bande s’étale jusque sur l’anale. Une 4e bande entoure pratiquement le pédoncule caudal. Distribution. Cette espèce est la plus méridionale de la côte ouest-africaine et est actuellement répertoriée de la Baie des Tigres et de Walfîsh Bay. Batrachoides liberiensis (Steindachner, 1867) Batrachus liberiensis Steindachner, 1867. Ueber einige Meeref. aus der Llmgebung von Monrovia in West Afrika Icht., Notizen IV, Sitz. Akad. Wiss. Wien., LV, I. Abt. p. 520, pl. I, fig. 2 et 3. — Monod, 1927. Contrib. faune Cameroun, Pisces I, in Faune des Colonies françaises, T. I, p. 737. Batrachoides beninensis Regan, 1915. Ann. Mag. Nat. Hist. London, 8, XV, p. 130. Batrachoides liberiensis Boeseman, 1963. Zool. Verhand., n° 61, p. 42. — Sanchez, 1966. Notas mimeog. Centro Biol. Piscat. Lisboa, n° 46, p. 196, fig. 640 Quelques auteurs, comme Ehrenbaum, à la suite de Günther, avaient admis la synonymie de B. paciflci et B. liberiensis. Les deux espèces sont différentes. Par contre B. beninensis décrit par Regan est synonyme de B. liberiensis (Monod, 1927). Cette espèce est caractéristique au premier regard par les faibles dimensions des yeux. Les grands individus ont une tête assez aplatie, large, formant un demi- cercle assez régulier, alors que les jeunes ont une tête ovale. Un autre trait remarquable est la « pilosité » qui recouvre la partie supérieure de la tête et la zone mandibulaire. Un sillon s’étend de la région frontale préoculaire de chaque côté de la tête, passe sous l’œil et atteint les épines operculaires. Les nageoires dorsale et anale sont longues, comptent un grand nombre de rayons (24 à 25 pour la dorsale) et rejoignent pratiquement la base de la caudale. Enfin l’espèce comporte 34 vertèbres. Je donne ici les mensurations en mm de cinq spécimens venant de la région de Pointe-Noire (1, 2, 3) et du Nigéria (4 et 5). Longueur totale . Longueur standard . Longueur de la tête à la lre dorsale Diamètre de l’œil . Espace interorbitaire . Longueur prédorsale 2 . Longueur préanale . Longueur des pectorales . Longueur des ventrales . Hauteur du pédoncule caudal . (1) (2) Q) (4) (5) 144 200 245 175 200 123 170 205 143 167 42 62 77 48 66 4 5 6 4 5 12 20 27 14 20 55 77 93 60 77 63 87 107 80 92 26,5 35 49 28 41 19,5 24 33 18 24 7 11 12 9 10 D = III, 24 à 25 A = 22 à 23 P = 19 à 20 2 épines operculaires ; 2 suboperculaires Vertèbres : 34 Pectorales et zone axillaire. Les pectorales comportent sur leur face interne des « goussets » interradiaires (fig. 2). Par ailleurs, la zone axillaire est lisse, elle ne présente ni pore ni poche mais l’aisselle est relativement creuse, plus en tout cas que chez les autres espèces de la côte ouest-africaine. L’extrémité supérieure de la membrane operculaire ne passe pas au-dessus de la pectorale, mais se termine sur le bord supérieur du côté externe de la pectorale. Lignes latérales. On voit deux lignes latérales. La supérieure se poursuit droit vers l’arrière jusqu’au niveau du 10e rayon de la dorsale environ où elle s’élève jusqu’à la base de cette nageoire qu’elle suit jusqu’à la caudale. La 2e ligne latérale part du bord inférieur de la base de la pectorale et se poursuit à peu près jusqu’au niveau du 7e rayon de l’anale où elle s’infléchit vers la base de cette nageoire qu’elle suit jusqu’à la caudale. Les pores des lignes latérales 641 — paraissent simples. Ils sont bordés chacun d’une paire de tentacules filamenteux multifides. Il y a une quarantaine de ces pores à la ligne latérale dorsale, du bord supérieur de la base de la pectorale à la caudale, et environ 35 sur la ligne latérale ventrale. Les quatre barbillons mentonniers, en avant de la mandibule, sont multifides et bordent un sillon au fond duquel s’ouvrent quatre paires de pores. Ce sillon est bordé en arrière d’une crête ornée de filaments, voire de tentacules. De chaque côté de la mandibule, le sillon se termine sur un tunnel percé sur son parcours interne de deux gros pores oblongs. Un troisième pore est situé en arrière des commissures. La tête est aussi couverte en grande partie de filaments courts et simples, donnant l’apparence d’une pilosité. Il y en a sur le dessus de la tête mais aussi sous la mâchoire inférieure. Certains individus présentent une abondante « pilo¬ sité » jointe à un développement considérable de tentacules ramifiés. D’autres ont une « pilosité » plus rare et des tentacules plus simples, pour une taille don¬ née. Il y a peut-être là la manifestation d’un caractère sexuel secondaire. La mâchoire supérieure présente aussi des barbillons multifides. Narines. Elles sont tubulaires, sans ornementation quelconque. Les narines postérieures sont en forme de tube couché, l’ouverture dirigée vers l’œil. Les narines antérieures sont situées à l’extrémité d’un lobe frontal charnu qui avance au-dessus de la lèvre supérieure. Ce lobe est marqué d’une échancrure médiane assez profonde en arrière de laquelle se dressent deux paires de tentacules fran¬ gés bordant deux pores. Les lobes frontaux portent, en plus des narines anté¬ rieures, des tentacules digités dont une suite s’étend de chaque côté de la tête au-dessus de la mâchoire supérieure et en arrière des commissures (fig. 3 et 4). Les dents de la mâchoire supérieure, en trois à quatre rangs en avant puis en deux ou trois rangées sur les côtés, sont petites. Les dents vomériennes et palatines sont par contre fortes, coniques, en un ou deux rangs sur le vomer, en un seul sur les palatins. Les dents de la mandibule sont disposées à l’avant en deux plages de quatre à cinq rangs. Celles des séries externe et interne sont plus fortes. Sur les côtés on a une seule file de dents fortes et coniques. La coloration est brun clair avec des bandes verticales brunes irrégulières, environ quatre sur le corps, qui débordent parfois sur la 2e dorsale. La face infé¬ rieure est blanche ainsi que le pli axillaire. La tête comporte une tache brune entre les yeux et parfois quelques-unes en arrière des yeux. Toutes les nageoires sont plus ou moins tachées de brun ; des lignes brunes obliques sur la dorsale rayonnée. Il paraît y avoir de nombreuses variations dans la coloration de cette espèce. Certains individus sont très foncés et d’autres brun très clair. Distribution. Ce Poisson est répandu tout au long de la côte ouest-afri¬ caine, de la Guinée à l’Angola. Il fréquente la zone littorale et se rencontre même en eau saumâtre, ce qui explique sa présence en baie de Biafra. Il a été capturé le plus souvent à des profondeurs de l’ordre de 20 à 30 m. 41 — 642 MATÉRIEL EXAMINÉ Halobatrachus didactylus (Schneider, 1801) 1 sp. Mus. Nat. Hist. Nat. Paris — Coll. Laboratoire des Pêches Outre-Mer — Maroc — n° 85. 1 sp. Mus. Nat. Hist. Nat. Paris — - Coll. Laboratoire des Pêches Outre-Mer — Mission Gbuvel — Mauritanie. 1 sp. Mus. Nat. Hist. Nat. Paris — Coll. Laboratoire des Pêches Outre-Mer — Mis¬ sion Monod — Port-Etienne, 1923. 1 sp. Mus. Nat. Hist. Nat. Paris, n° A. 4740 — Type de Batrachus conspicillum Valenciennes, 1837. 1 sp. Musée de Leyde (Reg. n° 2117) — Coll. Pel. Kokeng, Gold Coast. 2 sp. Musée de Leyde (Reg. n° 2114) — Lectotype de Batrachus güntheri Rleeker — Coll. Pel. Elmina, Guinée — et Paratype de B. güntheri (Reg. n° 24406) — Elmina, Guinée. Inst. Roy. Sci. Nat. Relg., Rruxelles : sp. Reg. n° 6625 — Raie Calcallo ; sp. Reg. n° 7187 — Port-Etienne ; sp. Reg. n° 13648 — Mercator — Rio de Oro. U. S. Nat. Mus. — Poissons provenant de la Campagne internationale de chalutage dans le Golfe de Guinée : 1 sp. U.S.N.M. 205060 ; 1 sp. U.S.N.M. 205061 ; 1 sp. U.S.N.M. 205062 ; 1 sp. U.S.N.M. 205063 ; 2 sp. U.S.N.M. 205064 ; 1 sp. U.S.N.M. 205065 ; 8 sp. U.S.N.M. 205066. Parabatrachus elminensis (Bleeker, 1863) 1 sp. Musée de Leyde, n° 2374 — Holotype — Coll. Pel. Elmina, Guinée. 1 sp. Mus. Roy. Afr. Cent. Tervuren, n° 128.306. 1 sp. Mus. Nat. Hist. Nat. Paris, n° 1970-41 — Holotype de Batrachus budkeri Roux, 1957, de Pointe-Noire. 1 sp. Mus. Nat. Hist. Nat. Paris, n° 1967-909, de Pointe-Noire. 2 sp. Mus. Nat. Hist. Nat. Paris, n° 1970-43, de Pointe-Noire. 1 sp. Mus. Nat. Hist. Nat. Paris, n° 1962-1283, du sud Cap Lopez. Parabatrachus rossignoli (Roux, 1957) 1 sp. Mus. Nat. Hist. Nat. Paris, n° 1970-42 — Holotype — Pointe-Noire, Répu¬ blique du Congo (ex A.E.F.). Inst. Roy. Sci. Nat. Belg., Bruxelles : 1 sp. Reg. n° 14207 — Pointa Albina (Angola) 100 m (Mbizi). Mus. Roy. Af. Cent. Tervuren : 1 sp. Reg. n° 127.747 — 5 milles S. W. — Pointa Albina (St. 74, Exp. Océan, belge Atl. Sud) ; 1 sp. Reg. n° 127.748 — Baie des Tigres. Chatrabus damaranus (Barnard, 1927) Mus. Roy. Af. Cent. Tervuren : 1 sp. Reg. n° 127.749 — 18 milles W.S.W. Baie des Tigres. Inst. Roy. Sci. Nat. Belg., Bruxelles : 2 sp. Reg. n° 14208 — 18 milles W.S.W. Baie des Tigres, 110 m. — 643 — Batrachoides liberiensis (Steindachner, 1867) — 3 sp. Mus. Nat. Hist. Nat., n° 1970-44, de Pointe-Noire, République du Congo (ex A.E.F.). — 1 sp. Mus. Nat. Hist. Nat. Paris — Coll. Laboratoire des Pèches Outre-Mer — Souelaba, Cameroun. — 1 sp. Mus. Nat. Hist. Nat. Paris, n° 1967-908, de Pointe-Noire. — 1 sp. Musée de Vienne — Type de Batrachus liberiensis Steindachner. — 2 sp. Musée de Leyde (reg. n° 25050) — Coll. leg. Beets — Niger Delta betw. Port Harcourt and Brass, Nigeria. — U. S. Nat. Mus. — Poissons provenant de la Campagne internationale de chalutage dans le Golfe de Guinée : 1 sp. U.S.N.M. 205067 ; 1 sp. U.S.N.M. 205068 ; 1 sp. U.S.N.M. 205069 ; 1 sp. U.S.N.M. 205070. Je remercie bien vivement le Dr. M. Boeseman du Musée de Leyde, le Dr. R. H. Gibbs de l’United States National Muséum, le Dr. Gosse de l’Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique à Bruxelles, le Dr. Kahsbauer du Musée de Vienne, le Dr. Poli, du Musée Royal de l’Afrique Centrale à Ter- vuren en Belgique, pour leur grande amabilité et le prêt de nombreux spécimens. Je remercie spécialement le Professeur Tli. Monod qui m’a incité à entreprendre cette révision des Batrachoididae de la côte ouest-africaine et m’a aidé de ses indications bibliographiques. Laboratoire des Pêches Outre-Mer et Laboratoire de Zoologie ( Reptiles et Poissons) du Muséum national d' Histoire naturelle. BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE 2e Série — Tome 42 — N» 4, 1970 (1971), pp. 644-661. COLÉOPTÈRES LA THRIDIIDAE NOUVEAUX OU PEU CONNUS DE LA RÉGION NÉOTROPICALE ET CATALOGUE DES ESPÈCES DE CETTE RÉGION Par Roger DAJOZ Les Lathridiidae qui sont étudiés dans cette note proviennent de matériel indéterminé des collections du Muséum national d’Histoire naturelle, Paris. Holoparamecini Hyplathrinus planicollis Reitter (Fig- 1) Hyplathrinus planicollis Reitter, Verh. zool.-bot. Ges. Wien, 27, 1877, p. 181. Cette espèce décrite d’Argentine (Mendoza) et du Brésil (Blumenau), et connue également du Chili, n’a pas été retrouvée depuis longtemps. Il en existe quatre exemplaires dans les collections du Muséum provenant d’Argentine : Chaco de Santiago del Estero (Rio Salado), E. R. Wagner, 1902. Un exemplaire porte une étiquette supplémentaire : « sous l’écorce d’un arbre de ‘ Garabata ’ n° 351 », ce qui montre que l’insecte doit vivre sous les écorces, comme certains Holoparamecus paléarctiques. La description originale étant très sommaire, nous donnons ci-après quelques précisions sur la morphologie de ce genre monospécifique ainsi que quelques figures (fig. 1). Longueur 1,07 à 1,27 mm. Testacé foncé, les yeux noirs ; pubescence courte, couchée, blanche. Déprimé, le disque du pronotum et des élytres presque plan. Ailes membraneuses bien développées, mais sans nervures et frangées de longs poils. Tête transverse à ponctuation rare et superficielle, sans aucune trace de suture clypéo-frontale ou clypéo-labrale. Yeux assez bien développés, situés au con¬ tact du bord antérieur du pronotum, les tempes milles. Antennes de 10 articles à massue de 3. Le premier article est entièrement visible de dessus, non caché par le rebord du front ; le deuxième est gros, les troisième à septième subcarrés et plus petits. Palpes comme chez Holoparamecus, c’est-à-dire que les palpes labiaux ont 3 articles, le troisième étant allongé et égal en longueur aux deux premiers, et que les palpes maxillaires ont 4 articles avec le dernier fusiforme. Pronotum rebordé à la base et sur les côtés presque jusqu’en avant, la ponc¬ tuation fine et superficielle, le tégument brillant. Aucune trace de sculpture sur le disque. Forme transverse 1,5 fois plus large que longue, les côtés conver¬ gents en avant et en arrière, la plus grande largeur un peu en avant du milieu. Scutellum grand, transverse, lisse. 645 — Élytres laissant à découvert le dernier segment abdominal, arrondis séparé¬ ment à l’apex, rebordés sur les côtés depuis l’angle huméral jusqu’au quart postérieur, entièrement plans. Une strie suturale peu marquée s’étend depuis le scutellum jusqu’au quart postérieur. Ponctuation désordonnée, non alignée, les points les plus gros situés dans le tiers basal externe, chaque point rond accompagné d’un poil court inséré contre lui. Au milieu du bord externe de l’élytre il existe une zone rugueuse formée d’aspérités microscopiques visibles seulement au microscope sur un exemplaire monté en milieu liquide. La même structure se retrouve chez les Holoparamecus. Les élytres sont 1,35 fois plus longs que larges et ont leur plus grande largeur au tiers antérieur. Fig. 1. — Hyplathrinus planicollis Reitter. A : habitus. Sur l’élytre gauche, disposition de la ponctuation et de la zone rugueuse d’après un exem¬ plaire examiné en milieu liquide par transparence ; sur l’élytre droit, dans le rectangle, détail d’un point et du poil contigu. B : antenne. C : face ventrale. D : tarse antérieur. E : style de l’appareil reproducteur femelle Echelle : 1 mm pour A et G ; 0,2 mm pour B et 1) ; 0,1 mm pour E. Tarses de 3 articles, le premier légèrement prolongé sous le deuxième et long, le deuxième court, le troisième long. Tous les trochanters pas plus longs que larges, comme chez Holoparamecus. Face ventrale : cavités coxales antérieures ouvertes en arrière, mais l’apo¬ physe prosternale très élargie rejoint presque les épimères. Cavités coxales intermédiaires limitées seulement par les sternites et non atteintes par les — 646 — épimères. Cavités coxales postérieures atteintes sur leur bord externe par les épimères métathoraciques. Hanches antérieures globuleuses séparées par envi¬ ron leur diamètre ; hanches intermédiaires et postérieures largement séparées. Abdomen avec 5 segments visibles, le premier aussi long que les trois suivants réunis, le cinquième égal aux 2/3 du premier. Toute la face ventrale lisse, à j onctuation très fine à peine visible. Styles de l’appareil reproducteur femelle avec l’article terminal allongé, cylindrique, muni de 2 soies apicales. Edéage du mâle non étudié. Le genre Hyplathrinus appartient à la tribu des Holoparamecini. Il se dis¬ tingue de Holopararnecus par ses antennes de 10 articles à massue de 3, par ses élytres laissant à découvert le pygidium, par son pronotum entièrement plan rétréci en ligne droite en arrière, par ses hanches intermédiaires plus largement séparées, par les épimères et les épisternes distincts non soudés aux pièces ster¬ nales. Un autre genre monospécifique, Pseudoparamecus, décrit d’Argentine pour P. extraneus Brèthes, qui possède comme Hyplathrinus des antennes de 10 articles à massue de 3 et des élytres laissant le pygidium à découvert, s’en distingue (d’après la description) par ses hanches intermédiaires contiguës, ses hanches postérieures subcontiguës, par le clypéus séparé du front, par une suture transverse et par « le dessus du corps avec de petites écailles blanchâtres, ces écailles en série sur les élytres ». Lathridiini Aridius gayi n. sp. (Fig- 2) Holotype unique : un exemplaire récolté au Chili (sans autre précision) par Gay. Longueur 1,27 mm. Couleur brune uniforme, pattes et antennes un peu plus claires, yeux noirs. Tête à grosse ponctuation confluente, parcourue par un sillon médian sur le vertex. Yeux saillants ; tempes convergentes en arrière, plus longues que les yeux. Antennes de 11 articles à massue de 3. Les deux premiers articles subglobuleux, les troisième à cinquième très allongés, plus de 3 fois plus longs que larges, les sixième à huitième à peine plus de 2 fois plus longs que larges, les neuvième et dixième pas plus longs que larges, le onzième 2 fois plus long que large. Pronotum à peine plus large que long (0,26 sur 0,30 mm), étranglé en arrière du milieu, avec deux carènes longitudinales ramifiées sur les côtés en avant. Scutellum aussi long que large, lisse. Élytres glabres, 1,5 fois plus longs que larges ensemble et près de 3 fois plus longs que le pronotum, leur plus grande largeur au milieu. Huit stries ponc¬ tuées. Le sixième interstrie fortement caréné arrive au niveau de l’épaule ; les deuxième et quatrième sont moins fortement soulevés. Suture légèrement soulevée. Interstries 2 et 6 réunis en arrière et enfermant l’interstrie 4. Elytres en courbe régulière vus de profil, sans aucune bosse sur les interstries. Face ventrale à sculpture complexe et caractéristique. Le mésosternum est (547 déprimé en fossette au milieu et en avant des hanches intermédiaires ; le méta- sternum porte une fossette en arrière de chaque cavité coxale intermédiaire, puis une bosse de chaque côté d’un sillon en Y et un sillon sur le bord externe le long de chaque épimère. Le premier sternite abdominal, situé dans un plan différent du métasternum, porte deux profondes fossettes médianes en arrière de la suture thoraco-abdominale et deux sillons obliques. A : habitus. B : antenne. G : schéma du ptérothorax et de l’abdomen, face ventrale (/, fossette du mésothorax, fossettes postcoxales du métasternum et fossettes du premier sternite abdominal ; b, bosses du métathorax de chaque côté de la dépression en Y ; s, sillon longeant les métépisternes et sillons du premier sternite abdominal). Echelle : 1 mm pour A et C ; B agrandi trois fois plus. Cette description porte à 14 les espèces du genre Aridius connues d’Amérique du Sud. Par ses élytres à coloration uniforme et glabres, A. gayi se place au voisinage de A. heteronotus Belon et de A. chilensis Dajoz. Elle s’en sépare par sa taille bien plus faible, ses antennes à articles 6 à 8 proportionnellement plus courts et par l’absence de saillie dentiforme à l’extrémité postérieure du 5e inter¬ strie élytral. La petite taille de A. gayi le rapproche de A. dimidiatus Belon, dont il se sépare par ses élytres proportionnellement plus larges, son pronotum plus profondément sinué et par la sculpture caractéristique de la face ventrale. Cartodere filum Aubé Deux exemplaires provenant du Brésil : Etat de Saint Paul, Ypiranga, Von Ihering leg., 1900. Insectes récoltés avec la cochenille Lecanodiaspis rugosus Hempel. Déjà signalé du Mexique et des Etats-Unis dans le continent améri¬ cain ; nouveau pour le Brésil. — 648 — CoRTI CARI INI Melanophthalma mexicana n. sp. (Fig- 3) Holotype : «n mâle du Mexique, région montagneuse des environs de Toluca, sierra de Tlapujamua, 2400-2700 m. ait., L. Diguet leg., 1908. Paratypes : 5 exemplaires de même provenance. Longueur 1,88 à 2,17 mm, moyenne 2,06 mm. Testacé uniforme, y compris les pattes et les antennes, sauf les yeux qui sont noirs. Longue pubescence jau¬ nâtre, dressée et dirigée vers l’arrière, aussi longue sur les stries que sur les interstries des élytres. Ailé. Tête à ponctuation forte et assez serrée, les points séparés par environ 1/3 de leur diamètre, le tégument réticulé. Tempes courtes, anguleuses, égales aux 3/20e de la longueur de l’œil, pourvues de soies raides dirigées vers l’avant. Yeux peu convexes, bien développés, à facettes nombreuses, l’espace intero¬ culaire égal à 3 fois la largeur d’un œil. Antennes à massue de 3 articles ; articles 3 à 7 plus longs que larges mais de longueur décroissante ; article 8 pas plus long que large, ainsi que les articles 9 et 10 ; article il un peu plus long que large. Pronotum à ponctuation forte et dense, plus serrée que sur la tête, les points presque confluents. Disque peu convexe, avec une dépression transverse sur toute la largeur en arrière du milieu. Côtés anguleux, faiblement denticulés, la plus grande largeur à peu près au milieu, les angles postérieurs droits, bien marqués. Scutellum transverse, faiblement caréné. Élytres convexes, le rebord latéral invisible de dessus, les stries nettement ponctuées jusqu’aux 2/3 postérieurs, les points gros et rapprochés. Dans le tiers ou le quart postérieur (suivant les individus) la strie suturale est bordée du côté interne par une dépression étroite en forme de sillon. Les élytres 1,5 fois plus longs que larges ensemble et 3,1 fois plus longs que le pronotum ont leur plus grande largeur un peu en arrière du milieu et sont arrondis ensemble à l’apex. Mâle : tibias antérieurs simples ; premier article des tarses antérieurs denté en-dessous. Edéage comme sur la figure 3 F, G. Abdomen avec des lignes fémo¬ rales sur le premier sternite ; le cinquième sternite est légèrement échancré de chaque côté. Cette espèce appartient au groupe de M. distinguenda par le premier article des tarses antérieurs du mâle dilaté en-dessous. Dans le groupe de M. distin¬ guenda, on peut distinguer des espèces dont les tempes sont égales au moins au tiers ou à la moitié de la longueur des yeux ; c’est le cas de M. insularis Fall des États-Unis, de M. castrii Dajoz et de M. australis Dajoz du Chili. Les autres espèces ont les tempes plus courtes. Ce sont, par exemple, en ce qui concerne la faune américaine, M. distinguenda Comolli, ubiquiste, M. floridana Fall de Floride et M. mexicana n. sp. Cette nouvelle espèce est bien distincte par sa taille plus grande (M. distinguenda et M. floridana mesurent en moyenne 1,5 649 — à 1,9 mm), sa coloration plus claire, ses yeux moins convexes, sa ponctuation plus dense sur la tête et sur le pronotum, la forme du 5e sternite abdominal et par son édéage. Fig. 3. — Melanophthalrna mexicana n. sp. A : habitus. B : détail de la ponctuation céphalique. C : détail de la ponctuation pronotale. D : antenne. E : abdomen, face ventrale. F et G : édéage, face ventrale et profil. Echelle : 1 mm pour A et E ; 0,3 mm pour B, C, U, F et G. Corticarina guyanensis n. sp. (Fig. 4) Holotype unique : Ouanary en Guyane française, une femelle, F. Geay leg., 1908. Longueur 1,55 mm. Testacé foncé, les antennes un peu plus claires. Pubes¬ cence blanche, assez longue, couchée sur la tête et le pronotum, un peu redres¬ sée sur les élytres. Ailé, — 650 — Tête à ponctuation forte et rapprochée, le tégument lisse et brillant comme celui du pronotum. Yeux peu saillants, tempes bien développées égales à la moitié de l’œil. Antennes atteignant la base du pronotum, avec tous les articles plus longs que larges sauf le 10e. Pronotum peu convexe, avec une fossette basale assez bien marquée. Côtés faiblement denticulés, angles postérieurs bien marqués. La plus grande largeur en avant du milieu. Scutellum plan, très faiblement transverse. A : habitus. B du tibia. Fig. 4. — Corticarina guyanensis n. sp. : antenne. C : détail de la ponctuation élytrale. D : tarse intermédiaire et extrémité Echelle : 0,5 mm pour A et 0,4 mm pour les autres. Élytres peu convexes, avec l’angle huméral bien marqué et le rebord latéral large, visible jusqu’au quart postérieur. Ponctuation profonde mais espacée, bien visible jusqu’au tiers postérieur. Face ventrale sans particularités. L’unique exemplaire connu est une femelle. Tibias intermédiaires assez nettement rétrécis sur leur face apicale externe (fig. 4 D). Cette espèce est bien caractérisée par sa forme déprimée, surtout sur les élytres dont le rebord latéral est très large, par sa longue pubescence, sa ponctuation élytrale espacée, ses tempes égales à peu près à la moitié de l’œil, ses antennes à articles tous plus longs que larges sauf le 10e. — 651 — Corticarina bicolor n. sp. (Fig. 5) Holotype unique : Chili, Calbuco au sud de Valdivia, Gay leg. Longueur 1,97 mm. Corps d’une couleur brun clair avec, sur chaque élytre, deux taches plus foncées comme sur la figure ; pattes jaunes ; antennes bru¬ nâtres. Tout le corps couvert d’une longue pubescence jaunâtre semi-dressée et dirigée vers l’arrière. Tégument très brillant. Fig. 5. — Corticarina bicolor n. sp. A : habitus (sur F élytre gauche disposition des taches et sur l’élytre droit pubescence). B : antenne. Tète à forte ponctuation profonde et confluente. Yeux gros, tempes courtes mais cependant bien visibles. Antennes avec les articles 3 à 11 plus longs que larges, les articles 3 à 8 décroissant progressivement de longueur, la massue de 3 articles. Pronotum à ponctuation serrée mais moins profonde que sur la tête. Disque peu convexe, sans fossette basale médiane mais légèrement déprimé de chaque côté ; côtés à peine denticulés, élargis au milieu. - — 652 — Scutellum lisse, non transverse. Élytres à ponctuation très superficielle, difficile à voir. Stries et interstries plans. Pubescence semblable sur les stries et les interstries. Une légère dépres¬ sion le long de la suture. Pattes relativement longues. Face ventrale imponctuée. L’unique exemplaire connu est une femelle. Cette espèce est bien distincte de toutes celles connues du genre Corticarina par sa coloration (le bicolorisme est rare chez les Lathridiidae ; il se rencontre par exemple chez certaines espèces d’Aridius endémiques de l’Amérique du Sud), son tégument brillant, sa ponctuation élytrale très faiblement marquée, sa longue pubescence. CATALOGUE DES LATHRIDIIDAE DE LA RÉGION NÉOTROPICALE Sous-famille MEROPHYSIINAE Tribu Mebophysiini 1. Genre Coltjocera Motsch., 1838 ecitonis Wasmann, Deut. Ent. Zeits., 1890, p. 302. Brésil : Rio de Janeiro, dans les nids de la fourmi Eciton prae- dator. 2. Genre Displotera Reitter, 1887 maderae (Wollaston), Ins. Mad., 1854, p. 180. Synonymes : simoni Reitter, Best.-Tab., 1887, p. 10. — oculata Belon, Ann. Mus. Civ. Genova, 10, 1891, p. 878. — Lioclemnus petiti Jeanne!, Ann. Soc. ent. Fr., 1934, 103, p. 172. Subcosmopolite. Cité du Brésil (Para, avec la fourmi Preno- lepis longicornis ), de Trinidad et de Hispaniola pour le Nou¬ veau Monde. 3. Genre Evolocera Sharp, 1902 champion! Sharp, Biol. Centr. Amer., Col. 2, 1902, p. 028. Guatemala : San José in Vera Cruz. 4. Genre Psf.udevoloc.era Champion, 1913 atomarioides Champion, Trans. Ent. Soc. London, 1913, p. 113. Guatémala : Cerro Zunil, versant Pacifique, 1300 m ait. 653 — Tribu Holoparamecini 5. Genre Holoparamecus Curtis, 1883. Sous-genre Holoparamecus s. str. brasiliensis Motsch., Bull. Moscou, 40, 1867, p. 99. Brésil. kunzei Aubé, Ann. Soc. ent. Fr., 2, 1843, p. 245. Cosmopolite. Cité du Brésil (dans des champignons desséchés), de la Martinique et d’Hispaniola pour l’Amérique. ragusae Reitter, Stett. ent. Zeit., 36, 1875, p. 309. Cosmopolite. Cité du Chili pour l’Amérique, singularis Beck, Beitr. bayer. Insekt., 1817, p. 14. Cosmopolite. Cité du Mexique en Amérique. Sous-genre Calyptobides Strand, 1933 brosciformis Sharp, Biol. Centr. Amer., Col. 2, 1902, p. 627. Guatémala : San Geronimo. constrictus Sharp, Biol. Centr. Amer., Col. 2, 1902, p. 628. Mexique : Chilpancingo in Guerrero, 1560 m ait. dispar Belon, Bev. Ent., 4, 1885, p. 241. Venezuela : Caracas ; Brésil : Blumenau et Tambillo. barretoi Bruch, Notas Museo la Plata, zoologia n° 12, 1938, p. 162. Argentine : San Geronimo, Monte Veloz, province de Buenos Aires, dans les nids du rongeur Ctenomys talarum talarum. Sous-genre Blumenus Belon, 1887. pumilus Sharp, Biol. Cemr. Amer., Col. 2, 1902, p. 627. Mexique : Chilpancingo in Guerrero, 1560 m ait. villiger Belon, Rev. Ent., 6, 1887, p. 219. Brésil : Blumenau. Sous-genre Microparamecus Dajoz, 1967 spinosus Dajoz, Biol. Amér. australe, 3, 1967, p. 589. Chili : Cerro El Roble, province de Santiago, dans le sol d’une forêt d’arbres à feuilles caduques. castrii Dajoz, l. c., p. 591. Chili, avec le précédent. 6. Genre Lycoperdinei.i.a Champion, 1913 subcaeca Champion, Trans. Ent. Soc. London, 1913, p. 114. Guatémala : Livingston, sur la côte Atlantique. — 654 7. Genre Hyplathrinus Reitter, 1877 planicollis Reitter, Verh. zool.-bot. Ges. Wien, 27, 1877, p. 181. Argentine : Mendoza et Chaco de Santiago de! Estero ; Brésil : Blumenau ; Chili. 8. Genre Pseudoparamecus Brèthes, 1922. extraneus Brèthes, An. Soc. Cient. Argentina , 44, 1922, p. 291. Argentine : Buenos Aires. Sous-famille LATHRIDIINAE 1. Genre Metophthalmus Woll., 1854 Sous-genre Metophthalmus s. str. plicatulus Reitter, Verh. zool.-bot. Ges. Wien, 1877, p. 22 Colombie : Bogota. grouvellei Belon, Ann. Soc. ent. Fr., 78, 1899, p. 37. Mexique : Cordova. Sous-genre Metatypus Belon, 1897. bicolor Belon, Ann. Soc. ent. Belgique, 39, 1895, p. 85. Chili, dans de nombreuses localités, hispidus Belon, l. c., p. 86. Chili, avec le précédent. 2. Genre Aridius Motsch., 1866 setulosus (Belon), Ann. Soc. ent. Belgique, 26, 1882, p. 101. Brésil : Petropolis près de Rio de Janeiro ; Chili, nombreuses localités. heteronotus (Belon), Ann. Soc. ent. Belgique, 35, 1891, p. 134. Chili, en particulier à Polpaico, province de Santiago, gayi Dajoz, n. sp. Chili, récoltes de Gay, sans autre précision, chilensis Dajoz, Biol. Amer, australe, 3, 1967, p. 596. Chili, sans autre précision. nodifer (Westw.), Intr. Mod. Classif. Ins., 1, 1839, p. 155. Cosmopolite. Cité d’Argentine en Amérique du Sud. longiceps (Belon), Ann. Soc. ent. Fr., 9, 1889, p. 221. Venezuela : colonie Tovar. humeralis (Belon), Bev. d’ Ent., 4, 1885, p. 246. Chili : Valdivia et Talagante, province de Santiago. — 655 — delamarei Dajoz, Biol. Amer, australe, 1, 1962, p. 287. Argentine : San Martin de los Andes dans la Réserve du Lanin, province de Neuquen ; réserve Florestal, province de Tucu- man ; Monte Hermoso, province de Buenos Aires. Chili : El Arrayan, province de Santiago. dimidiatus (Belon), Rev. Berlin, 86 p. Sharp, D., 1902. — Lathridiidae. Biologia Centralis Americana, Col. II, 1, pp. 628- 636, pl. 19 fig. 1-8. BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 2e Série — Tome 42 — N° 4, 1070 (1971) pp. 662-684. NOUVEAUX COLÉOPTÈRES CERAMBYCIDAE MALGACHES DES COLLECTIONS DU MUSÉUM DE PARIS Par S. BREUNING Subfam. : CERAMBYC INAE Tribu : Saphanim Masatopus flavipennis n. sp. Voisin de purpureipennis Breun. et Vill., mais coloration foncière noire, les élytres brun jaunâtre, les tarses brun rougeâtre. Tête très densément, mais peu finement ponctuée et ridée. Pronotum très densément et grossièrement ridé en tra\ers et pourvu de deux tubercules dis¬ caux prémédians ridés circulairement. Élytres densément et grossièrement ponctués au tiers basilaire, ensuite de plus en plus finement jusqu’à l’apex. Long. : 13-15 mm. Madagascar Nord : forêt d’Analalava, 37 km S. de Vohemar, 25 m,XI (P. Griveaud, A. Peyrieras, P. Viette), holotype et un paratype. Masatopus minimus n. sp. Allongé. Brun foncé. Pattes jaunes, seuls les genoux légèrement rembrunis. Antennes brun rougeâtre. Antennes atteignant le quart apical des élytres, les articles à peine étirés à l’angle apical externe, le troisième article aussi long que le quatrième ou que le scape, les articles 4 à 11 augmentant progressivement de longueur. Ver- tex densément et peu finement ponctué et ridé. Pronotum transverse, densé¬ ment et grossièrement ponctué et ridé. Élytres longs, arrondis à l’apex, très densément et peu finement ponctués. Long. : 5 mm. Madagascar Sud : Amboasary, III (J. Vadon et A. Peyrieras), holotype. — 663 — Subfam. : LAMIINAE Tribu : Tragocephalini Paracedemon ruber Breun. m. rufoscapus nov. Comme la forme typique, mais les tibias et la moitié basilaire du scape rouges, le huitième article des antennes noir. Madagascar Nord : Montagne d’Ambre, XI (J. Yadon et A. Peyrieras), holotype. Tribu : Sternotomini Mimotragocephala n. gen. xVllongé. Antennes très fortes, aussi longues que le corps ((J), non frangées ; le scape peu long, à cicatrice ouverte, le troisième article un peu plus long que le quatrième ou que le scape. Tubercules antennifères très distants l’un de l’autre et non saillants. Yeux finement facettés et fortement échancrés. Front grand et large. Pronotum transverse, quadrilobé à la base, pourvu de deux faibles dépressions transversales (une antérieure et une postérieure) et d’une très large épine latérale émoussée mais assez longue. Élytres longs, sensible¬ ment plus larges que le pronotum, arrondis à l’apex. Tête rétractile. Saillie prosternale assez large, aussi haute que les hanches, tronquée verticalement à son bord postérieur. Saillie mésosternale tronquée verticalement à son bord antérieur qui est arrondi. Métasternum de longueur normale. Cavités coxales intermédiaires ouvertes. Pattes de longueur moyenne, robustes, les fémurs claviformes, les tibias intermédiaires à sillon dorsal, les crochets divergents. Type : dujardini Breun. Mimotragocephala dujardini n. sp. Lobes inférieurs des yeux aussi longs que les joues. Toute la surface à peu près imponctuée. Noir, couvert d’une fine pubescence grise, passant au jaunâtre sur les joues. Sur chaque élytre une assez large bande transversale médiane blanchâtre cour¬ bée (avec sa convexité vers l’avant) et quatre taches blanchâtres assez grandes : une sublatérale à la fin du quart basilaire, deux postmédianes (une discale et une sublatérale) et une préapicale discale ; tous ces dessins très peu nets. Les mandibules, le dessous, les pattes, les deux premiers articles des antennes ainsi que la moitié basilaire du troisième article à pubescence vert clair, cette pubes¬ cence passant au vert jaunâtre sur les parties latérales du dessous, le restant des antennes à pubescence noire, seuls l’extrême apex du troisième article et l’extrême base des articles 4 à 11 à pubescence blanc verdâtre. Long. : 28 mm ; larg. : 10 mm. Madagascar Est : route d’Anosibe, X (R. Viossat et Ratovoson), holotype — 664 — Tribu : Apomecynini Sybra (s. s.) vadoni n. sp. Proche de geminata Klug, mais plus grand, l’angle marginal de l’élytre étiré en un lobe obtus court et large, le pronotum sans bande brune, toute la moitié postérieure de l’élytre couverte de pubescence jaune pâle (sauf une assez grande tache oblique préapicale discale brun noir très nette), le troisième article des antennes à pubescence brun jaunâtre de même que la moitié basilaire des articles 4 à 11. Long. : 11 mm ; larg. : 3,75 mm. Madagascar Nord : Montagne d’ Ambre, XI (J. Vadon et A. Peyrieras), holotype. Eunidia pseudosenilis n. sp. Le troisième article des antennes étiré en une petite épine apicale externe, le quatrième un peu moins long que le cinquième, aussi long que le scape. Lobes inférieurs des yeux de moitié plus hauts que larges, trois fois aussi longs que les joues. Pronotum imponctué. Élytres largement, mais faiblement, tronqués à l’apex (l’angle marginal arrondi). Brun, couvert de pubescence jaune paille avec, sur chaque élytre, une grande tache médiane latérale brun clair à bord antérieur arrondi et une bande trans¬ versale brune, plus large, au début du tiers apical. Tarses et antennes à pubes¬ cence d’un brun assez foncé. Long. : 12 mm ; larg. : 3,5 mm. Madagascar Sud : Région de Tuléar, Sept Lacs, XI (P. Griveaud et Rato- voson), holotype. Auxa rufoflava n. sp. Antennes d’un tiers plus longues que le corps, le troisième article aussi long que le quatrième. Lobes inférieurs des yeux aussi longs que les joues. Prono¬ tum un peu plus long que large, pourvu de deux hauts tubercules discaux coniques et d’une épine latérale conique peu longue. Élytres arrondis à l’apex, densément et peu finement ponctués sur la moitié antérieure et pourvus, chacun, d’un tubercule discal postbasilaire conique assez haut. Rouge foncé. Chaque élytre orné sur la moitié latérale de deux bandes longi¬ tudinales jaunes et sur la moitié suturale de trois bandes jaunes descendant très obliquement en direction de la suture : une prémédiane, une postmédiane et une préapicale. Les fémurs et les deux tiers antérieurs des tibias, jaunes. Long. : 4,5 mm ; larg. : 1 mm. Madagascar Est ; Vondrozo, Il (.T. Vadon et A, Peyrieras), holotype. — 665 — Tribu : Pteropliini Batrachorhina (s. s.) similis Breun. m. supplementaria nov. Comme la forme typique, mais sur chaque élytre, en plus, une tache ova¬ laire préapicale discale blanche. Madagascar Est : route d’Anosibe, III (R. Viossat et Ratovoson), holo- type ; route de Lakato, III-1969 (R. Viossat et Ratovoson), un paratype. Batrachorhina (Coedomea) ratovosoni n. sp. Antennes un peu moins longues que le corps, le troisième article aussi long que le quatrième. Lobes inférieurs des yeux plus de deux fois plus longs que les joues. Tête et pronotum assez densément et finement ponctués. Élytres étroi¬ tement tronqués à l’apex, densément et très finement granulés sur le quart basilaire, ensuite densément et finement ponctués jusqu’à l’apex. Saillie mésos¬ ternale tronquée verticalement à son bord antérieur. Brun foncé, couvert de pubescence brune mêlée de jaune paille. Toute la partie médiane supérieure du front à pubescence jaune pâle. Pronotum orné de trois assez larges bandes longitudinales blanches peu nettes : une médiane et une de chaque côté, à la limite du disque, cette dernière émettant une bande transversale médiane vers le disque. Ecusson à pubescence blanche. Sur chaque élytre deux larges bandes blanches, une prémédiane remontant obliquement en direction du bord latéral et une postmédiane descendant obliquement en direction du bord latéral, les deux réunies largement le long de la suture, entou¬ rant ainsi une grande tache latérale médiane brune (ou la pubescence n’est pas entremêlée de jaune). Tarses à pubescence blanchâtre. Antennes à pubescence brune, la base des articles 3 à 11 blanche. Long. : 13 mm ; larg. : 3,5 mm. Madagascar Sud : Région de Tuléar, Sept Lacs, XI (P. Griveaud et Rato¬ voson), holotype. Batrachorhina (Coedomea) medioalba n. sp. Antennes un peu moins longues que le corps, le troisième article un peu moins long que le quatrième. Lobes inférieurs des yeux de moitié plus longs que les joues. Tête et pronotum densément et finement ponctués. Élytres peu densé¬ ment et finement ponctués, arrondis à l’apex, pourvus, chacun, d’une courte crête discale postbasilaire assez saillante. Brun foncé, couvert de pubescence brun rougeâtre foncé. Les élytres couverts d’une dense pubescence blanche (couvrant aussi les points), cette pubescence débutant après la crête postbasilaire, s’étendant jusqu’au début du cinquième apical, mais n’atteignant pas le bord latéral dont elle reste même un peu plus distante dans la partie médiane. L’extrême base des articles antennaires 5 à 11 à pubescence blanche. Long. : 13 mm ; larg. : 4 mm. Madagascar Est : route de Lakato, I (R. Viossat et Ratovoson), holotype. Batrachorhina (Coedomea) paralateritia n. sp. Proche de Lateritia Frm., mais les élytres subtronqués à l’apex, moins densé¬ ment et moins finement ponctués, pourvus chacun d’une courte crête longitu¬ dinale discale postbasilaire peu accusée, mais sans bourrelet près de la suture et sans crête disco-latérale préapicale, et la livrée différente. Rouge, couvert de pubescence brun rougeâtre, la partie médiane du pronotum et l’écusson couverts d’une dense pubescence ochracée rougeâtre. Sur chaque élytre deux bandes transversales jaunes : une courte prémédiane remontant obliquement en direction du bord latéral (mais n’atteignant pas la suture) et une autre, plus large et postmédiane. L’extrême base des articles anten- naires 5 à 11 à pubescence jaune pâle. Long. : 9,5-10,5 mm ; larg. : 2,25-2,5 mm. Madagascar Est : route de Lakato, I (R. Viossat et Ratovoson), holotype et un paratype. Batrachorhina (Soridus) paralichenea n. sp. Proche de lichenea Frm., mais le scape moins fort, le pronotum plus line- ment ponctué, les élytres plus densément et moins finement ponctués, le front à pubescence blanche, les dessins brun rougeâtre du pronotum et des élytres remplacés par des dessins brun jaunâtre ; le dessous, les pattes et les antennes à pubescence gris blanchâtre. Long. : 10 mm ; larg. : 3 mm. Madagascar Ouest : 64 km E. de Tuléar, forêt d’Andranovory, 500 m, XI (P. Griveaud et Ratovoson), holotype. Tribu : Crossotini Megalofrea parasparsuticollis n. sp. Proche de sparsuticollis Frm., mais le disque du pronotum pourvu de chaque côté de deux tubercules obtus assez élevés, un médian et postmédian, le deuxième situé plus latéralement que le premier, les élytres faiblement tronqués à l’apex, la réticulation de la tête, du pronotum et du quart basilaire des élytres moins dense et un peu moins foncée. Madagascar Sud : Région de Tuléar, Sept Lacs, XI (P. Griveaud et Rato¬ voson), holotype ; Ambovombe, XII (R. Viossat et Ratovoson), trois para- types. Lasiocercis (Coptomimus) fuscosignatus n. sp. Proche de vadoni Breun., mais le quatrième article des antennes seulement de moitié plus long que le cinquième, la tête et le pronotum finement ponctués, le pronotum sans bandes brun foncé ; chaque élytre avec une bande longitudi- — 667 nale latérale d’un brun plus foncé, parcourant le tiers basilaire, et une très étroite bande transversale blanche fortement ondulée, (située au début du quart apical et n’atteignant pas la suture) et suivie par une assez grande tache laté¬ rale brun foncé. Madagascar Est : route de Lakato, I (R. Viossat et Ratovoson,) holotype. Lasiocercis (Coptomimus) viossati n. sp. Antennes un peu plus longues que le corps (çj) ou un peu moins longues que lui (Ç), le troisième article un peu moins long que le quatrième, un peu plus long que le scape, le quatrième sensiblement plus long que le cinquième. Lobes infé¬ rieurs des yeux sensiblement plus longs que les joues. Tête et pronotum très densément et très finement ponctués. Pronotum pourvu de deux bosses dis¬ cales, émoussées, peu hautes et d’une courte épine latérale large et émoussée. Élytres arrondis à l’apex, peu densément et peu finement ponctués sur les deux tiers antérieurs, pourvus chacun d’un grand et haut tubercule discal postba¬ silaire. Brun foncé, couvert de pubescence blanchâtre et orné de dessins brun froncé. Pronotum avec de très petites taches et, de chaque côté du milieu, deux assez grandes taches, l’une antérieure et l’autre médiane (couvrant la bosse discale). Sur chaque élytre une grande tache couvrant le tubercule postbasilaire, une bande transversale ondulée au début du tiers apical, quelques taches plus grandes (formant parfois deux bandes transversales ondulées plus ou moins nettes, une prémédiane et une médiane), une tache transversale discale préa¬ picale et plusieurs très petites taches formant des cercles autour des points. Moitié apicale des tibias brun foncé. Antennes à pubescence brun foncé, la base des articles 3-11 à pubescence blanche. Long. : 5 mm ; larg. : 2,33 mm. Madagascar Est : route de Lakato, 1 (R. Viossat et Ratovoson), holotype et trois paratypes. Lasiocercis (Coptomimus) ziczac n. sp. Antennes aussi longues que le corps, le quatrième article de trois quarts plus long que le cinquième. Lobes inférieurs des yeux sensiblement plus longs que les joues. Tète et pronotum densément et finement ponctués. Pronotum pourvu de deux petits tubercules discaux obtus et d’une très courte épine latérale conique et émoussée. Élytres peu densément et grossièrement ponctués sur les deux tiers antérieurs et pourvus, chacun, d’un assez haut tubercule discal postbasi¬ laire émoussé. Brun foncé, couvert d’une fine pubescence blanchâtre. Chaque élytre avec une très étroite bande transversale zigzaguée blanche, nette, au début du tiers apical. Tiers apical des tibias à pubescence noire. Scape à fine pubescence blanche. Base des articles antennaires 3 à 10 à pubescence blanchâtre. Long. : 5 mm ; larg. : 2 mm. Madagascar Est : Vondrozo, II (J. Vadon et A. Peyrieras), holotype. (J68 — Lasiocercis (s. s.) bigibboides n. sp. Proche de bigibba Frm., mais l’épine latérale du pronotum un peu plus longue et pointue, les tubercules discaux du pronotum un peu plus élevés, le tubercule postbasilaire de l’élytre densément garni de longs poils dressés, la première tache latérale brun foncé de l’élytre plus grande débutant un peu après la base et s’étendant jusqu’à la mi-longueur, la deuxième tache semblable remplacée par une large bande transversale postmédiane ondulée atteignant presque la suture. Long. : 6-7 mm. Madagascar Est : Yondrozo, II (J. Vadon et A. Peyrieras), holotype et deux paratypes. Geteuma peraffinis n. sp. Très proche de quadridentata Coqu., mais les deux tubercules discaux du pronotum encore un peu plus grands et un peu recourbés, les étroites bandes de la tête et du pronotum, de même que les deux étroites bandes longitudinales parcourant plus du tiers basilaire de chaque élytre, de couleur ochracée ; élytre sans larges bandes transversales blanchâtres, mais orné de trois petites taches postmédianes ochracées placées en forme de bande transversale ondulée et d’une tache semblable discale préapicale et les tibias ornés d’un large anneau médian blanchâtre. Madagascar Est : Vondrozo, II (J. Vadon et A. Peyrieras), holotype et deux paratypes. Epirochroa dujardini n. sp. Proche d ’ acutecostata Frm., mais les lobes inférieurs des yeux presque deux fois aussi longs que les joues, la tête peu densément et finement ponctuée, le pronotum peu densément et peu finement ponctué, pourvu de deux tubercules coniques obtus discaux et d’une large épine latérale conique et obtuse, les élytres densément et peu finement ponctués et pourvus, chacun, d’une haute crête discale postbasilaire tronquée en arrière et la coloration différente. Brun foncé, couvert de pubescence gris olivâtre ; moitié postérieure de la crête postbasilaire de l’élytre et, sur chaque élytre, une tache latérale prémé¬ diane transversale, une bande transversale ondulée postmédiane (celle-ci très peu nette dans le tiers suturai) ainsi que de très petites taches proches de la suture dans la moitié postérieure brun foncé. Partie médiane des tibias très largement annelée de blanchâtre, une grande partie des tarses également à pubes¬ cence blanchâtre. Tiers apical des tibias et quart apical du quatrième article des tarses à pubescence brun foncé. Antennes à pubescence brun foncé, la par¬ tie basilaire des articles 4-11 à pubescence blanchâtre. Long. : 8 mm ; larg. : 3,5 mm. Madagascar Est : route de Lakato, I (R. Viossat et Ratovoson), holotype Ç. 66Ü — Parasophronicomimus n. gen. Proche de, Sophronicomimus Breun., mais les antennes frangées de poils longs, le troisième article sensiblement plus long que le quatrième ou que le scape, épaissi sur le tiers apical, le quatrième article épaissi sur les deux tiers apicaux, beaucoup plus long que les articles suivants, les tubercules antennifères peu saillants, le tubercule latéral du pronotum très court ; tout le corps, les pattes et les antennes garnis de longs poils dressés. Type : ruber Breun. Parasophronicomimus ruber n. sp. Lobes inférieurs des yeux deux fois plus longs que les joues. Tête et pronotum à ponctuation très dense et très fine. Élytres très densément et linement ponc¬ tués. Bouge clair, à fine pubescence jaune. De chaque côté du disque du pronotum une assez grande tache circulaire ochracée. Les parties grossies des articles anten- naires 3 et 4 et tous les articles 5 à 11 noirs. Long. : 5 mm ; larg. : 1,75 mm. Madagascar Nord : Montagne d’Ambre, XI (J. Vadon et A. Peyrieras), holotype. Trachyliopus (s. s.) subannulicornis n. sp. Proche d’ annulicornis Frm., mais plus petit, les antennes un peu plus longues que le corps, le troisième article aussi long que le quatrième, le quatrième deux fois plus long qu’un des articles suivants, l’épine latérale du pronotum un peu plus courte et la livrée différente. Brun, à pubescence jaune paille entremêlée de brun sur le disque du prono¬ tum. Chaque élytre avec une assez grande tache discale postbasilaire brun foncé proche de la suture, une grande tache triangulaire prémédiane latérale sem¬ blable et deux bandes transversales brun foncé, légèrement incurvées (à conca¬ vité dirigée vers l’avant), une préapicale et une juste avant l’apex. Pattes en partie à pubescence brune. Antennes à pubescence brune, la moitié basilaire du quatrième article à pubescence blanche. Long. : 5,5 mm ; larg. : 2 mm. Madagascar Nord : Montagne d’Ambre, XI (J. Vadon et A. Peyrieras), holotype. Tribu : Rhodopinini Diadelia (s. s.) x-fascloides n. sp. Proche de x-fasciata Gah., mais les lobes inférieurs des yeux de moitié plus longs que les joues, le pronotum imponctué, à épine latérale émoussée au bout, et sans taches noirâtres, les deux bandes élytrales brun rougeâtre moins accusées, — 670 — la postmédiane bordée en arrière par une assez large bande transversale préapi¬ cale jaune pâle, les articles antennaires, à partir du troisième, à pubescence brun rougeâtre sauf à la base. Madagascar Nord : Montagne d’ Ambre, XII (J. Vadon et A. Peyrieras), holotype et huit paratypes. Diadelia (s. s.) apicefusca n. sp. Antennes un peu moins longues que le corps, le troisième article sensible¬ ment moins long que le quatrième, un peu moins long que le scape, aussi long que le cinquième. Lobes inférieurs des yeux un peu plus longs que les joues. Tête et pronotum imponctués. Pronotum pourvu de deux petits tubercules discaux prémédians et d’une assez longue épine latérale peu large et pointue. Élytres peu densément et peu finement ponctués, plus densément le long de la suture sur les deux tiers antérieurs, écliancrés à l’apex (l’angle suturai bien accusé, l’angle marginal étiré en un long et étroit lobe un peu incurvé, dont la concavité est dirigée du côté suturai). Brun foncé, à pubescence brun clair. Chaque élytre avec une assez large bande transversale préapicale jaune pâle descendant obliquement de la suture en direction du bord latéral, la partie apicale postérieure à cette bande à pubes¬ cence brun foncé. Long. : 12 mm ; larg. : 3,6 mm. Madagascar Nord : Montagne d’Ambre, XI (J. Vadon et A. Peyrieras), holotype et deux paratypes. Diadelia (s. s.) ochreovittata n. sp. Antennes un peu plus longues que le corps, le troisième article un peu moins long que le quatrième, un peu plus long que le cinquième, aussi long que le scape. Lobes inférieurs des yeux sensiblement plus longs que les joues. Tête et prono¬ tum imponctués. Pronotum à épine latérale conique assez longue. Élytres sub¬ tronqués à l’apex, assez éparsément et peu finement ponctués. Rouge, à pubescence brun rougeâtre. Chaque élytre avec une bande modéré¬ ment large, ochracée, partant de l’épaule et se dirigeant très obliquement en direction de la suture et une bande postmédiane semblable descendant oblique¬ ment en direction de la suture. Antennes à pubescence brun rougeâtre foncé unicolore. Long. : 9,5 mm ; larg. : 3 mm. Madagascar Est : route de Lakato, I (R. Viossat et Ratovoson), holotype. Diadelia (s. s.) leucovittata n. sp. Antennes d’un quart plus longues que le corps, le troisième article aussi long que le cinquième, beaucoup moins long que le quatrième, un peu moins long que le scape. Lobes inférieurs des yeux de moitié plus longs que les joues. Tête et pronotum imponctués. Pronotum à épine latérale assez mince et pointue, peu longue. Élytres obliquement tronqués à l’apex, l’angle marginal pointu, peu densément et peu finement ponctués sur les quatre cinquièmes antérieurs. — 671 — Brun foncé, à pubescence brun rougeâtre. Élytres densément marbrés de blanchâtre sur le quart apical et ornés, chacun, de deux bandes modérément larges (une allant de l’épaule très obliquement vers l’arrière en direction de la suture et une postmédiane descendant obliquement en direction du bord latéral). Antennes à pubescence d’un brun assez foncé et unicolore. Long. : 9 mm ; larg. : 2,5 mm. Madagascar Est : route de Lakato, I (R. Viossat et Ratovoson), holotype (J. Diadelia (s. s.) paracostipennis n. sp. Proche costipennis Frm., mais les élytres éparsément, irrégulièrement et peu finement ponctués. La pubescence mêlée d’un peu de brun ; chaque élytre avec le tiers suturai du tiers apical couvert de pubescence brune, les trois premiers articles antennaires et les deux tiers antérieurs du quatrième article parsemés de petites taches brunes. Long. : 11 mm ; larg. : 3,5 mm. Madagascar Est : route de Lakato, I (R. Viossat et Ratovoson), holotype (J. Diadelia (s. s.) ratovosoni n. sp. Antennes plus d’un tiers plus longues que le corps, le troisième article beaucoup moins long que le quatrième, sensiblement moins long que le cinquième, un peu moins long que le scape. Lobes inférieurs des yeux plus de deux fois aussi longs que les joues. Tête et pronotum imponctués. Pronotum à très petite épine latérale pointue. Élytres éparsément, irrégulièrement et finement ponctués, écliancrés à l’apex (l’angle suturai arrondi, le marginal étiré en une pointe assez courte). Brun, couvert de pubescence jaune paille. Pronotum et élytres parsemés de très petites taches brunes. Élytres avec une tache triangulaire, basilaire, peu nette, brune en commun à la suture et, sur chacun, une assez large bande trans¬ versale médiane brune remontant obliquement en direction du bord latéral. Antennes à pubescence brun foncé unicolore. Long. : 6,5 mm ; larg. : 1,75 mm. Madagascar Est : route de Lakato, XII (R. Viossat et Ratovoson), holotype <$ et un paratype. Diadelia (s. s.) viossati n. sp. Proche de x-fasciata Gah., mais le troisième article des antennes beaucoup moins long que le quatrième ou que le scape, le pronotum presque imponctué, les élytres plus largement échancrés à l’apex (l’angle suturai plus accusé), beau¬ coup plus éparsément ponctués et parsemés de quelques points plus gros, les antennes à pubescence brun rougeâtre, seule l’extrême base des articles 3 à 11 à pubescence jaunâtre, les deux bandes brunes élytrales un peu plus larges et plus floues, la partie basilaire des élytres à pubescence d’un brun plus foncé. Long. : 6,5-9 mm ; larg. : 1,75-2 mm. Madagascar Est : route de Lakato, I (R. Viossat et Ratovoson), holotype et sept paratypes. — 672 — Diadelia (s. s.) dujardini n. sp. Antennes de moitié plus longues que le corps (q) ou d’un tiers plus longues que lui ($), le quatrième article plus de moitié plus long que le troisième, ce dernier beaucoup moins long que le cinquième, un peu moins long que le scape. Lobes inférieurs des yeux deux fois aussi longs que les joues. Tête et prono- tum imponctués. Pronotum à très petite épine latérale triangulaire pointue. Élytres finement ponctués, assez densément sur le cinquième basilaire, ensuite de plus en plus éparsément, échancrés à l’apex (l’angle marginal étiré en un lobe assez long). Brun à pubescence brun rougeâtre entremêlée de jaune sur la tête et sur le pronotum. Chaque élytre orné de très nombreuses petites taches jaunes dis¬ posées en forme de 5 bandes longitudinales sur chacun alternant avec des taches semblables d’un brun plus foncé. Les articles antennaires 3 et 4 tachés de jaune, l’extrême base des articles 5 à 11 à pubescence jaunâtre. Long. : 8-11 mm ; larg. : 2-2,5 mm. Madagascar Est : route de Lakato, I (R. Viossat et Ratovoson), holotype et nombreux paratypes. Diadelia (s. s.) unicolor n. sp. Antennes d’un quart plus longues que le corps, le troisième article beaucoup moins long que le quatrième, sensiblement moins long que le scape. Lobes inférieurs des yeux de moitié plus longs que les joues. Tête et pronotum den¬ sément et peu finement ponctués. Pronotum pourvu d’une très petite épine latérale conique pointue. Élytres subtronqués à l’apex, densément et peu fine¬ ment ponctués, sauf sur le cinquième apical. Rouge foncé, couvert de pubescence brun rougeâtre clair. Long. : 6-7 mm ; larg. : 2 mm. Madagascar Est : Vondrozo, II (J. Vadon et A. Peyrieras), holotype et un paratype. — Diadelia (s. s.) x-flava n. sp. Antennes un peu plus longues que le corps, le troisième article à peu près de moitié moins long que le quatrième, beaucoup moins long que le cinquième ou que le scape. Lobes inférieurs des yeux un peu plus longs que les joues. Tête et pronotum imponctués. Pronotum à épine latérale assez longue et pointue. Élytres assez densément et finement ponctués, échancrés à l’apex (l’angle sutu¬ rai saillant, mais arrondi, le marginal étiré en un lobe triangulaire pointu). Rouge foncé, couvert de pubescence brun rougeâtre. Chaque élytre avec une bande jaune pâle, peu large, allant de l’épaule et très obliquement vers l’arrière jusqu’à la suture qu’elle atteint un peu avant le milieu ; cette bande longe ensuite un peu la suture avant de descendre très obliquement en direc¬ tion du bord latéral ; une autre bande semblable, préapicale, assez vague, des¬ cend aussi très obliquement de la suture en direction du bord latéral. Les pattes et les trois quarts basilaires du quatrième article des antennes parsemés de — 673 — très nombreuses petites taches jaunâtres ; la base des articles antennaires 5 à 10 à pubescence jaunâtre. Long. : 7 mm ; larg. : 2,5 mm. Madagascar Est : route de Lakato, III (R. Viossat et Ratovoson), holo- type. Diadelia (s. s.) sublinea n. sp. Proche de lignea Breun., mais les lobes inférieurs des yeux deux fois plus longs que les joues, le pronotum sans bosses discales, à épine latérale plus étroite, les deux bandes brunes de l’élytre à peine accusées et les antennes à pubes¬ cence brun jaunâtre. Long. : 9-11 mm ; larg. : 3-3,5 mm. Madagascar Nord : Montagne d’Ambre, XIII (J. Vadon et A. Peyrieras), holotype et deux paratypes. Mimodiadelia n. gen. Allongé. Antennes fines, un peu plus longues {<$) ou un peu moins longues (Ç) que le corps, éparsément frangées de poils courts ; scape court, à face dorsale convexe et troisième article sensiblement moins long que le quatrième, un peu plus long que le scape ; quatrième acticle beaucoup plus long qu’un des articles suivants. Tubercules antennifères assez distants l’un de l’autre et très peu saillants. Yeux grossièrement facettés, fortement échancrés. Front plus large que haut. Pronotum transverse, pourvu de deux faibles dépressions transver¬ sales, une antérieure et une postérieure, d’une épine latérale minime, d’une bosse latérale antéro-inférieure, ainsi que de deux bosses discales transversales très peu accusées. Élytres très longs, sensiblement plus larges que le pronotum, arrondis à l’apex. Tète rétractile. Saillie prosternale aussi haute que les hanches et arquée. Saillie mésosternale tronquée verticalement à son bord antérieur. Métasternum de longueur normale. Cavités coxales intermédiaires ouvertes. Pattes de longueur moyenne, les fémurs légèrement claviformes, les tibias intermédiaires échancrés, les crochets divariqués. Type : brunnea Breun. — Voisin du genre Diadeliomimus Breun. Mimodiadelia brunnea n. sp. Lobes inférieurs des yeux de moitié plus longs que les joues. Front et prono¬ tum à peine ponctués. Élytres assez éparsément ponctués, finement sur la moi¬ tié antérieure, très finement sur la moitié postérieure. Brun foncé, à pubescence brun jaunâtre très densément mêlée de brun rou¬ geâtre. Tiers apical de l’élytre à pubescence plus claire, cette pubescence bordée vers l’avant par une assez large bande transversale brun rougeâtre foncé des¬ cendant obliquement de la suture en direction du bord latéral. Moitié apicale des articles antennaires 4 à 10 à pubescence brun rougeâtre foncé. Long. : 9-11 mm ; larg. : 2, 6-3, 6 mm. Madagascar Nord : Montagne d’Ambre, XII (J. Vadon et A. Peyrieras), holotype allotype Ç et deux paratypes. 43 — 674 Eugrapheus spinipennis n. sp. Proche de lineellus Frm., mais tout le pronotum extrêmement finement strié de travers, les élytres échancrés à l’apex (angle suturai à peine indiqué, angle marginal étiré en une assez longue épine triangulaire), sériés-ponctués, à épine postbasilaire plus étroite et moins recourbée et coloration différente. Brun foncé, couvert d’une fine pubescence vert olivâtre à légers reflets métal¬ liques. Chaque élytre avec une très étroite bande longitudinale blanche s’éten¬ dant du bord postérieur de l’épine discale jusqu’un peu au-delà du milieu et une autre bande semblable, débutant un peu plus latéralement et se terminant à l’épine apicale. Pattes et antennes brun foncé, les tarses intermédiaires et postérieurs ainsi qu’un large anneau médian sur le quatrième article des antennes à pubescence blanche. Madagascar Nord : Montagne d’ Ambre, XII (J. Vadon et A. Peyrieras), holotype et onze paratypes. Eugrapheus curtescapus n. sp. Proche de longehamatus Frm., mais le scape moins long, beaucoup moins long que le troisième article, sans épine apicale, les lobes inférieurs des yeux à peine moins longs que les joues, le pronotum pourvu de chaque côté d’une crête longitudinale, séparant le disque de la partie latérale, l’épine discale post¬ basilaire de l’élytre encore plus longue, plus étroite sauf à la base et beaucoup plus fortement recourbée ; pubescence identique sauf qu’elle est plutôt noire que brun foncé ; palpes, pattes et antennes noirs, le quatrième article des antennes, sauf à l’apex, à pubescence blanchâtre. Long. : 8-12 mm. Madagascar Est : Vondrozo II (.1. Vadon et A. Peyrieras), holotype et deux paratypes. Mimetaxalus ochreoapicalis n. sp. Proche de densepunctatus Breun., mais les antennes aussi longues que le corps, les élytres un peu moins densément et un peu plus finement ponctués et la livrée différente. Brun foncé, à pubescence brun foncé. Pronotum avec une très petite tache basilaire médiane jaune pâle. Écusson à pubescence jaune pâle. Presque tout le tiers apical des élytres à pubescence ochracée, cette pubescence s’avançant un peu plus à la suture qu’au bord latéral. Long. : 5 mm ; larg. : 1,5 mm. Madagascar Nord : Montagne d’ Ambre, XI (J. Vadon et A. Peyrieras), holotype. Metallographeus n. gen. Très allongé. Antennes fines, de moitié plus longues que le corps (^) ou sen¬ siblement plus longues que lui ($), frangées de poils assez longs ; scape long et 675 — mince ; troisième article sensiblement plus long que le quatrième, beaucoup plus long que le scape ; quatrième moitié plus long qu’un des articles suivants. Tubercules antennifères peu distants l’un de l’autre et modérément saillants. Yeux finement facettés et fortement échancrés, les lobes inférieurs plus hauts que larges. Front aussi haut que large. Pronotum plus long que large, faible¬ ment arrondi sur les côtés. Élytres très longs, sensiblement plus larges que le pronotum, échancrés à l’apex et pourvus, chacun, d’un haut tubercule post¬ basilaire discal pointu. Epaules proéminentes. Tête non rétractile. Saillie pros- ternale moins haute que les hanches, étroite et arquée. Saillie mésosternale légèrement inclinée vers l’avant. Métasternum de longueur normale. Cavités coxales intermédiaires fermées. Pattes longues et minces, les fémurs claviformes, les tibias avec un léger sillon dorsal, les crochets divariqués. Type : albolineatus Breun. Genre voisin de Pseudostyne Breun. Metallographeus albolineatus n. sp. Lobes inférieurs des yeux un peu moins longs que les joues. Pronotum entiè¬ rement densément et très finement strié de travers. Écusson semicirculaire. Élytres échancrés à l’apex (angle suturai à peine indiqué, angle marginal étiré en un lobe triangulaire pointu), assez densément et très finement ponctués sur les deux tiers antérieurs. D’un cuivreux verdâtre métallique ; chaque élytre avec une ligne longitu¬ dinale discale blanche, débutant après le tubercule postbasilaire et s’étendant jusqu’un peu après la mi-longueur ; une autre ligne semblable parcourant le tiers apical et située un peu plus latéralement, les deux peu nettes. Tarses à pubescence gris blanchâtre. Scape antennaire bleu foncé, les articles 2 à 11 à pubescence brun foncé. Long. : 9-11 mm ; larg. : 2-2,25 mm. Madagascar Nord : Montagne d’Ambre, XI (J. Vadon et A. Peyrieras), holotype et nombreux paratypes. Pseudostyne ratovosoni n. sp. Comme alboplagiata Breun., mais le pronotum plus densément ponctué, le tiers apical des élytres d’un rouge plus clair, les élytres sans taches blanches plus grandes, les antennes d’un rouge foncé unicolore. Long. : 6-11 mm,; larg. : 1,3-2, 3 mm. Madagascar Est : route de Lakato, I (R. Viossat et Ratovoson), holotype et cinq paratypes. Parasulenus viossati n. sp. Proche de vittipennis Breun., mais les lobes inférieurs des yeux aussi longs que les joues, le pronotum très densément strié longitudinalement sur le disque, son épine latérale beaucoup moins rapprochée de la base et obtuse, conique, les deux bourrelets des élytres plus accusés, le latéral formant plutôt une crête longitudinale, et la coloration différente. — 676 — Noir, couvert de pubescence brun noir. Tempes et une bande transversale sur le bord antérieur du disque du pronotum, se courbant ensuite, de chaque côté, vers l’arrière jusqu’à l’épine latérale, rouge métallique. Sur chaque élytre 5 très étroites bandes longitudinales blanchâtres très peu nettes : une suturale, 3 discales et une latérale. Long. : 9 mm ; larg. : 2,6 mm. Madagascar Est : route de Lakato, I (R. Viossat et Ratovoson), holotype. Parasulenus affinis n. sp. Proche de vittipennis Rreun., mais le troisième article des antennes aussi long que le quatrième, les élytres ponctués peu finement sur toute leur surface, la tête également couverte de pubescence brun rougeâtre, les pattes et les antennes un peu plus clairs que le corps avec seulement l’extrême base des articles 4 et 5 et l’apex du onzième article à pubescence jaune. Long. : 8 mm ; larg. : 2 mm. Madagascar Est : Fenerive (E. Perrot), holotype. Metasulenus n. gen. Proche de Sulenus Lac., mais les antennes non frangées, le scape un peu plus long que le cinquième article, les yeux grossièrement facettés, le prono¬ tum non rétréci vers son bord antérieur, son épine latérale un peu moins rap¬ prochée de la base, les élytres plus parallèles et plus longs, la tête non rétrac¬ tile. Type : unicolor Breun. Metasulenus unicolor n. sp. Antennes d’un tiers plus longues que le corps. Lobes inférieurs des yeux sensiblement plus longs que les joues. Tête et pronotum à ponctuation extrê¬ mement dense et très fine, les élytres entièrement, très densément et finement ponctués, échancrés à l’apex (l’angle suturai peu accusé, l’angle marginal étiré en un assez long lobe triangulaire obtus). Brun rouge foncé ; entièrement couvert de pubescence brun clair. Antennes à pubescence brunes, l’extrême base des articles 3 à 11 et l’apex de ce dernier à pubescence jaune. Long. : 11 mm ; larg. : 2,75 mm. Madagascar Est : district de Sambava, rés. nat. int. n° 12, massif du Maro- jejy, XI (P. Soga), holotype <(J. Rufosophronica n. gen. Voisin de Rufulosophronica Breun., mais moins allongé, le scape moins long et un peu plus fort, le troisième article des antennes un peu moins long que le quatrième, sensiblement plus long que le scape, le pronotum pourvu également — 677 — d’une dépression transversale antérieure, les points des élytres alignés et les poils dressés du corps plus longs. Type : rufoflava Breun. Rufosophronica rufoflava n. sp. Lobes inférieurs des yeux un peu plus longs que les joues. Tête densément et très finement ponctuée. Pronotum assez éparsément et extrêmement finement ponctué. Élytres densément et grossièrement ponctués sur le disque jusqu’un peu au-delà du milieu. Jaune rougeâtre, garni de poils dressés jaunes. Les deux tiers apicaux du scape, le quart apical des articles antennaires 3 et 4 et les articles 5 à 11 noirs. Long. : 4, 5-6, 5 mm ; larg. : 1,5-2 mm. Madagascar Nord : Montagne d’ Ambre, XI (J. Vadon et A. Peyrieras), holotype et sept paratypes. Nicarete (s. s.) holorufa n. sp. Proche d ' albovittipennis Breun., mais plus petit, les lobes inférieurs des yeux un peu plus longs que les joues, les articles antennaires 5 à 11 assez densément frangés, tout le corps d’un rouge assez foncé, le pronotum également orné de deux très étroites bandes longitudinales disco-latérales blanches, une de chaque côté, les élytres sans aucun dessin, le tiers apical du quatrième article des antennes à pubescence éparse blanchâtre. Long. : 7,5 mm ; larg. : 1,6 mm. Madagascar Nord : Montagne d’Ambre, XI (J. Vadon et A. Peyrieras), holotype. Hoplorhana (s. s.) fuscovestita n. sp. Antennes d’un quart plus longues que le corps (£) ou un peu plus longues que lui ($), le troisième article à peine de moitié plus long que le scape. Lobes inférieurs des yeux sensiblement moins longs que les joues. Pronotum aussi long que large, pourvu de deux très hauts tubercules discaux obtus et d’une petite épine latérale assez courte et peu pointue. Élytres arrondis-subtronqués à l’apex, peu densément et peu finement ponctués et pourvus, chacun, d’un très haut tubercule discal postbasilaire recourbé. Rouge foncé, couvert de pubescence brun foncé. Écusson à pubescence blanche. Chaque élytre avec une large bande transversale prémédiane blanchâtre, mêlée de jaune et remontant obliquement en direction du bord latéral, une très étroite bande transversale blanche, fortement zigzaguée, située un peu après le milieu et une large bande transversale préapicale jaune rougeâtre. Fémurs en partie rouge clair. Tibias largement annelés de jaune rougeâtre avant le milieu. Tarses à pubescence jaune grisâtre. Partie apicale des articles antennaires 3 à 10 et extrême base des articles 4 à 11 à pubescence jaune pâle. Long. : 8-13 mm ; larg. : 1,75-3,5 mm. Madagascar Est : Vondrozo, II (J. Vadon et A. Peyrieras), holotype allotype Ç et très nombreux paratypes. — 678 — Tribu : Acanthocinini Exocentrus (Pseudexocentroides) flavescens n. sp. Antennes un peu plus longues que le corps, le troisième article sensiblement plus long que le quatrième ou que le scape. Lobes inférieurs des yeux un peu moins longs que les joues. Pronotum transverse à épine latérale conique, non recourbée, située au milieu du bord latéral. Élytres étroitement arrondis à l’apex, peu densément et extrêmement finement ponctués sur les deux tiers antérieurs. Brun foncé, couvert de pubescence brun jaunâtre. De chaque côté de la ligne médiane du pronotum une petite tache circulaire brun foncé un peu avant le milieu. Sur chaque élytre une petite tache circulaire brun foncé, préapicale, à la suture. La moitié basilaire des fémurs et les antennes à pubescence brun foncé, les deux tiers du quatrième article des antennes à pubescence blanche. Long. : 6 mm ; larg. : 2,5 mm. Madagascar Est : route de Lakato, II (R. Viossat et Ratovoson), holotype. Du fait que le troisième article des antennes est sensiblement plus long que le quatrième ou que le scape et que l’épine latérale du pronotum n’est absolu¬ ment pas recourbée, cette espèce doit former le type d’un nouveau sous-genre pour lequel je propose le nom de Pseudexocentroides. Falsexocentrus n. gen. En ovale allongé. Antennes fines, frangées de poils courts, un peu plus longues que le corps ; le scape modérément long et peu fort, le troisième article sensi¬ blement moins long que le quatrième, sensiblement plus long que le scape, le quatrième deux fois plus long qu’un des articles suivants. Tubercules anten- nifères peu distants l’un de l’autre, mais peu saillants. Yeux assez grossière¬ ment facettés et fortement échancrés. Front transverse, trapéziforme. Prono¬ tum fortement transverse, pourvu de deux très petits fascicules de poils au bord antérieur, rapprochés de la ligne médiane, d’une assez grande dépression ovalaire médiane basilaire, d’une petite épine latérale conique, rapprochée de la base et d’une deuxième épine latérale conique plus large, située un peu avant le milieu. Élytres longs, sensiblement plus larges que le pronotum, arron¬ dis à l’apex, aplatis sur la moitié antérieure ; cette partie plate se prolonge à la suture jusqu’un peu après la mi-longueur ; chaque élytre est pourvu d’une crête discale basilaire crénelée, d’une autre crête semblable postmédiane (débu¬ tant au milieu du disque et se rapprochant vers l’arrière en s’effaçant progres¬ sivement de la suture), d’un bourrelet longitudinal et crénelé partant de l’épaule et se rapprochant de la suture, avant l’apex, ainsi que d’un autre bourrelet longitudinal semblable, sublatéral parcourant les deux tiers postérieurs ; les crêtes et bourrelets sont garnis d’assez courts cils raides et dressés. Tête rétrac¬ tile. Saillie prosternale assez large, moins haute que les hanches et arquée. Saillie mésosternale large, inclinée vers son bord antérieur. Métasternum de longueur normale. Cavités coxales intermédiaires fermées. Pattes de longueur — 679 — moyenne, les fémurs claviformes, les tibias intermédiaires à léger sillon dorsal, les crochets divariqués. Pattes garnies de poils dressés. Type : carinipennis Breun. — Voisins du genre Mimexocentrus Breun. Falsexocentrus carinipennis n. sp. Lobes inférieurs des yeux sensiblement plus longs que les joues. Tête et pro¬ notum imponctués. Elytres densément et très finement ponctués. Brun foncé à pubescence brune. La dépression médiane basilaire du prono- tum entourée de très petites taches noires. La partie aplatie des élytres à pubes¬ cence jaunâtre. Extrémité apicale des articles antennaires 4 et 5 et base des articles 5 à 11 à pubescence jaunâtre. Long. : 7-8 mm ; larg. : 2,5-3 mm. Madagascar Nord : Montagne d’Ambre, XII (J. Vadon et A. Peyhieras), holotype et cinq paratypes. Goephanes (s. s.) albolineatipennis n. sp. Proche de fuscipes Breun., mais les élytres ponctués jusqu’à l’apex, tout le corps d’un brun foncé, chaque élytrc orné de trois très étroites bandes longitu¬ dinales discales blanches, les pattes et les antennes d’un rouge foncé. Long. : 4 mm ; larg. 1,6 mm. Madagascar Nord : Montagne d’Ambre, XI (J. Vadon et A. Peyrieras), holotype et un paratype. Goephanes (s. s.) fuscipennis n. sp. Antennes de moitié plus longues que le corps, le troisième article un peu plus long que le quatrième, sensiblement plus long que le scape. Lobes infé¬ rieurs des yeux un peu moins longs que les joues. Pronotum fortement arrondi sur les côtés. Tête et pronotum imponctués. Élytres peu densément et très finement ponctués sur les deux tiers antérieurs. Rouge, couvert de pubescence brun rougeâtre foncé. Disque du pronotum orné de trois étroites bandes longitudinales jaunes. Élytres avec de nombreuses, courtes et étroites taches jaunes rangées en forme de bandes longitudinales et avec, en plus, sur chacun, une grande tache latérale médiane brun foncé. Fémurs en partie, tibias, tiers basilaire du scape, deuxième article des antennes et extrême base des articles 3 à 11, rouges. Long. : 5-6 mm ; larg. : 1,5-2 mm. — Voisin de flavovittipennis Breun. Madagascar Nord : Montagne d’Ambre, XI (J. Vadon et A. Peyrieras), holotype et deux paratypes. Goephanes (s. s.) vadoni n. sp. Proche de picticlorsis Frm., mais plus petit, les lobes inférieurs des yeux un peu plus longs que les joues, les deux lignes longitudinales blanches du prono- 680 — tum plus larges, la tache posthumérale oblique rousse de l’élytre plus large, s’étendant un peu plus en arrière, la ligne blanche séparant les deux taches rousses plus large, la large bande préapicale transversale gris blanchâtre rem¬ placée par une très étroite bande transversale blanche et tout le tiers apical située après cette bande couverte de pubescence roussâtre, cette couleur s’éten¬ dant étroitement le long de la suture jusqu’un peu avant la mi-longueur, le deuxième article des antennes, la moitié basilaire du troisième article et la base des articles 6 et 7 également rouges. Long. : 5 mm ; larg. : 1,5 mm. Madagascar Nord : Montagne d’ Ambre, XI (J. Vadon et A. Peyrieras), holotype et onze paratypes. Goephanes (s. s.) virgulifer Frm. ssp. apiceflava nov. Comme la forme typique, mais le vertex à pubescence noire, les deux taches élytrales d’un brun clair olivâtre, tout le tiers apical de l’élytre couvert égale¬ ment d’une pubescence semblable ; cette pubescence bordée, en avant, par une très étroite bande transversale blanche, descendant un peu obliquement vers l’arrière en direction du bord latéral ; coloration foncière de la moitié basilaire du quatrième article des antennes noire. Madagascar Nord : Montagne d’Ambre, XI (J. Vadon et A. Peyrieras), holotype <$. Goephanes (s. s.) luctuosus Pasc. ssp. peyrierasi nov. Comme la forme typique, mais la bande suturale blanche de l’élytre un peu plus large, ne débutant qu’un peu avant leur milieu, le tiers basilaire de l’élytre orné de plusieurs taches blanchâtres vagues, les trois bandes obliques blanches réunies sur toute leur étendue, la bande transversale postmédiane sensiblement plus large, surtout sur le tiers suturai, la partie basilaire des fémurs et un large anneau médian sur les tibias à pubescence blanche. Madagascar Nord : Montagne d’Ambre, XI (J. Vadon et A. Peyrieras), holotype $ et nombreux paratypes. Goephanes (s. s.) fuscovariegatus n. sp. Antennes de moitié plus longues que le corps, le troisième article aussi long que le quatrième, sensiblement plus long que le scape. Lobes inférieurs des yeux un peu plus longs que les joues. Pronotum transverse, subcoudé au milieu du bord latéral. Élytres densément et très finement ponctués sur les deux tiers antérieurs. Brun foncé, couvert de pubescence brun jaunâtre, la tète et le pronotum en majeure partie à pubescence brune. Élytres marbrés de brun foncé, le huitième apical brun noir. Pattes jaunes, le tiers basilaire des fémurs, un large anneau postmédian sur les tibias et la majeure partie des tarses à pubescence brun foncé. Antennes rouges à pubescence brun jaunâtre, le quart apical des articles 3 à 7 à pubescence brun foncé, le onzième article à pubescence d’un brun assez foncé. — 681 — Long. : 5,5 mm ; larg. : 2 mm. Madagascar Est : Vondrozo, II (J. Vadon et A. Peyrieras), holotype. Goephanes (s. s.) pictoides n. sp. Proche de pictus Frm., mais les articles antennaires 5 et 6 non plus densé¬ ment frangés que les autres, les lobes inférieurs des yeux aussi longs que les joues, chaque élytre pourvu d’une petite bosse discale postbasilaire, le tiers apical de l’élytre (c’est-à-dire toute la partie entre la bande postmédiane et l’apex) couvert de pubescence rousse, le deuxième article des antennes et la moitié basilaire du troisième ainsi que tout l’article 6 rouge clair, les articles 7 et 8 brun foncé. Madagascar Nord : Montagne d’Àmbre, XII (J. Vadon et A. Peyrieras), holotype et deux paratypes. Goephanes (s. s.) rufoflavus n. sp. Proche de pauliani Breun., mais le pronotum sans stries longitudinales, les élytres ponctués seulement sur les deux tiers antérieurs et tout le corps d’un jaune rougeâtre uniforme, seuls les derniers articles des antennes légèrement rembrunis ; chaque élytre avec trois très étroites bandes longitudinales jau¬ nâtres très peu accusées. Madagascar Nord : Montagne d’Ambre, XI (J. Vadon et A. Peyrieras), holotype. Goephanes (Cristogoephanes) zebrinoides n. sp. Proche de zebrina Frm., mais le troisième article des antennes aussi long que le scape, le tubercule postbasilaire de l’élytre garni de longs poils dressés noirs, les élytres sans bandes rouge clair, couverts de pubescence noire, la ligne transversale postmédiane blanche plus incurvée vers l’arrière en direction du bord latéral ; en plus, sur chaque élytre, une ligne longitudinale blanche post- basilaire à côté du bord latéral et une courte ligne oblique blanche (entre elle et la ligne oblique partant de l’épaule), cette courte ligne bordée des deux côtés de taches rouge clair ; pattes noires, les fémurs et les tibias avec une ligne dor¬ sale blanche nette, les tarses à pubescence blanchâtre ; antennes noires, les deux tiers basilaires du quatrième article à pubescence blanche. Long. : 6 mm ; larg. : 1,5 mm. Madagascar Est : route de Lakato, I (R. Viossat et Ratovoson), holotype et un paratype. Ancylistes (s. s.) parabiacutus n. sp. Proche de biacutus Frm., mais le pronotum moins arrondi sur les côtés, les élytres très densément et finement ponctués jusqu’un peu au-delà du milieu, l’épine postbasilaire un peu moins longue et moins recourbée ; la bande trans¬ versale prémédiane blanche ne remontant pas en direction de la marge externe, — 682 — est précédée, au lieu d’une grande tache roussâtre, d’une assez étroite bande longitudinale roussâtre, remontant du milieu de la bande transversale au calus huméral ; tiers apical de l’élytre couvert d’une très fine pubescence grise, les pattes et les antennes noires, les deux premiers articles des tarses postérieurs et les trois quarts antérieurs du quatrième article des antennes à pubescence blanchâtre. Madagascar Est : Vondrozo, II (J. Vadon et A. Peyrieras), holotype et quatre paratypes. Ancylistes (s. s.) transversoides n. sp. Proche de transversus Frm., mais l’élytre assez éparsément et grossièrement ponctué jusqu’un peu au-delà du milieu, l’épine postbasilaire un peu plus longue, plus forte et plus pointue, les fémurs particulièrement épaissis, sauf sur la partie basilaire et pas de ligne longitudinale blanche au quart basilaire de l’élytre. Madagascar Est : Vondrozo, II (J. Vadon et A. Peyrieras), holotype. Ancylistes (s. s.) biacutoides n. sp. Proche de biacutus Frm., mais le troisième article des antennes seulement de très peu moins long que le scape, le quatrième article à peine de moitié plus long que le cinquième, le pronotum un peu plus large, pas plus long que large ; chaque élytre avec, au lieu de la large épine postbasilaire recourbée, un assez haut tubercule conique surmonté d’un fascicule de poils noirs, l’écusson à pubescence blanche, la bande transversale postmédiane remplacée par une très étroite bande transversale blanche, nette, descendant plus obliquement vers l’arrière en direction du bord latéral et suivie d’une bande plus large, gris clair, devenant de plus en plus étroite vers le côté ; pattes et antennes noires, le tiers apical des tibias postérieurs, les deux premiers articles des tarses posté¬ rieurs et les trois quarts antérieurs du quatrième article des antennes à pubes¬ cence blanchâtre. Madagascar Est : Vondrozo, II (J. Vadon et A. Peyrieras), holotype et sept paratypes. Ancylistes (s. s.) bicuspoides n. sp. Proche de bicuspis Chevr., mais les joues seulement sensiblement plus longues que les lobes inférieurs des yeux, le pronotum pourvu, de chaque côté, d’un mamelon latéral postmédian minime, les élytres plus finement ponctués jusqu’au- delà du milieu ; poils dressés de la tête noirs, ceux des élytres jaunes, l’écusson à pubescence noire, l’élytre sans lignes blanches sur le tiers antérieur ; par contre toute la partie antérieure à la ligne transversale blanche, couverte de pubes¬ cence jaune dorée, sauf sur la région humérale qui reste noire ; bande transver¬ sale postmédiane grise beaucoup plus étroite et située plus en avant, toute la partie de l’élytre, en arrière de cette bande, couverte de pubescence jaune dorée ; dessous, pattes et antennes à pubescence noire, les articles antennaires 8 à 11 et la face inférieure des articles 3 et 4 à pubescence gris blanchâtre. Madagascar Nord : Montagne d’Ambre, XI (J. Vadon et A. Peyrieras), holotype et huit paratypes. — 683 Ancylistes parabiacutus n. sp. Proche de biacutus Frm., mais plus grand, les lobes inférieurs des yeux un peu plus longs que les joues, les élytres plus larges à la base, leur épine discale postbasilaire moins longue, plus ramassée et moins recourbée, les deux lignes élytrales, la prémédiane transversale et la longitudinale après l’épine, de cou¬ leur rouge, la tache rouge, précédant la ligne transversale, beaucoup plus petite et les fémurs brun foncé. Long. : 8 mm ; larg. : 2,75 mm. Madagascar Est : route de Lakato, III (R. Viossat et Ratovoson), holotype. Trichhoplomelas rufus n. sp. Proche de semirugosus Rreun., mais les lobes supérieurs des yeux beaucoup moins rapprochés l’un de l’autre, la tête, le pronotum et la moitié postérieure des élytres presque imponctués ; entièrement d’un rouge clair, à très fine pubes¬ cence jaune, les élytres sans taches blanchâtres, la moitié apicale du scape et les articles 5 à 11 noirs. Long. : 7,5 mm ; larg. : 2 mm. Madagascar Nord : Montagne d’Ambre, XI (J. Vadon et A. Peyrieras), holotype. Trichhoplomelas rufulus n. sp. Proche de semirugosus Breun., mais le vertex et le pronotum, le long de sa partie médiane, à peine ponctués, l’épine latérale du pronotum un peu moins rapprochée de la base ; entièrement d’un rouge clair, couvert de pubescence jaune et garni de poils dressés jaunes, le scape en majeure partie, le tiers apical des articles antennaires 3 et 4 et tous les articles 5 à 11, brun noir. Madagascar Nord : Montagne d’Ambre, XII (J. Vadon et A. Peyrieras), holotype et un paratype. Mimhoplomelas n. gen. Proche de Dolichhoplomelcis Breun., mais un peu moins allongé, les antennes frangées de poils courts, le scape peu long et modérément fort, le troisième article sensiblement moins long que le quatrième les lobes supérieurs des yeux distants sur le vertex l’un de l’autre, le front légèrement transverse, le prono¬ tum pourvu, au milieu du bord latéral, d’un mamelon minime et le dessus sans poils dressés. Type : diadelioides Breun. Mimhoplomelas diadelioides n. sp. Antennes un peu plus longues que le corps. Lobes inférieurs des yeux plus de deux fois plus longs que les joues. Tête et pronotum à peine ponctués. Élytres peu densément et assez finement ponctués sur les trois quarts antérieurs. — 684 - Brun rougeâtre, couvert de pubescence brun clair, entièrement et densément mêlée de jaune paille. Sur chaque élytre, une grande tache apicale ochracée remontant davantage en avant le long de la suture que le long du bord latéral. Antennes à pubescence brune, les 4 premiers articles marbrés de jaune grisâtre, la moitié basilaire des articles 5 à 11 à pubescence jaune grisâtre. Long. : 8 mm ; larg. : 2,6 mm. Madagascar Nord : Montagne d’ Ambre, XI (J. Vadon et A. Peyrieras), holotype et deux paratypes. Laboratoire d’ Entomologie, Muséum national d' Histoire naturelle, Paris BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 2» Série — Tome 42 — N° 4, 1970 (1971). pp. 685-707. PSEUDOSCORPIONS DE LA RÉGION DU TIBESTI ( SAHARA MÉRIDIONAL ) IV. Cheliferidae Par Jacqueline HEURTÀULT Sous-famille Cheliferinae Simon Genre Dactyloclielifer Beier Dactylochelifer saharensis n. sp. Les 14 exemplaires de l’espèce nouvelle ont été récoltés dans trois stations éloignées les unes des autres de 250 à 500 km. L’une, sur le versant septentrio¬ nal du Bardai, dans le massif du Tibesti, appartient au Tchad, les deux autres, l’une du plateau du Djado, l’autre de la région du Kawar, près de Dirkou, sont nigériennes. Matériel étudié : 1 $ ; région de Kawar- Arrigui (près de Dirkou), B. de Miré coll., 17-xi-58. 3 $, 2 ^ ; région de Kawar, Djado, B. de Miré coll., 13-xi-57. 7 $, 1 (J ; versant septentrional du Bardai (Tibesti), B. de Miré coll., 9-X-58. Description du holotype (Bardai) Céphalothorax plus long que large (fig. 1). Granulations polygonales plus ou moins irrégulières ou protubérances en forme de calottes. Deux yeux dis¬ tincts, peu convexes, distants du bord antérieur d’environ leur diamètre. Soies courtes, presque isodiamétriques, cannelées. 10 soies au bord postérieur. Deux sillons transversaux, le sillon antérieur mince et accentué, le postérieur, atténué, plus large. Division des tergites annoncée à l’arrière du sillon postérieur par l’orientation des granulations suivant la ligne médiane. Tergites sans carènes latérales, tous divisés sauf le premier chez lequel la division n’est qu’amorcée. Formule tergale :4 + 6;8 + 7;7 + 7;8 + 10; 9 -f- 9 ; 10 + 11 ; 10 + 10 ; 10 + 10 ; 10 + 8 ; 8 + 8 ; 12 (dont 2 longues et fines soies latérales). Sur les 3 premiers tergites, les soies forment une série pos¬ térieure ; sur les tergites suivants les soies s’alignent en 2 séries, l’une antérieure formée de 3 soies par demi-tergite, l’autre postérieure. Processus maxillaires avec 2 soies chacun. Hanches des pattes-mâchoires avec une vingtaine de soies chacune. Hanches des p.l : 8 et 9 soies ; hanches des p.2 : 8 et 10 soies ; hanches des p.3 : 11 et — 686 — Fig. 1-6. — Dactylochelifer saharensis n. sp. 1, céphalothorax du holotype ; 2, patte-mâchoire gauche, vue dorsale, S holotype ; 3, armature génitale <$ et sacs coxaux, vue ventrale (sc : sac coxal ; bl : baguette latérale ; agi : apodème laté¬ ral ; agd : apodème dorsal perpendiculaire au plan du dessin ; bvagd : branche ventrale de l’apodème dorsal ; bdagd : branche dorsale de l’apodème dorsal ; oc : organe cylindrique) ; 4, tarse de la patte ambulatoire 1, <$ holotype ; 5 a, plaque criblée médiane de Dactylochelifer latreillei ; 5 b, plaque criblée médiane de D. saharensis ; 6, chélicère droite $, vue latérale. — 687 — 17 soies ; hanches des p.4 : 16 et 22 soies. Les hanches des p.4 sont excavées à l’arrière (caractère sexuel secondaire) ; les sacs coxaux (fig. 3) sont plus courts et plus trapus que chez D. latreillei. Nombreuses petites lyrifissures droites. Chétotaxie sternale. Opercule génital garni de 10 soies centrales éparses et frangé d’une cinquantaine de longues soies simples latérales ou bifides médianes. St. 3 : 4 soies épaisses et bifides internes dans la chambre génitale, 8 soies longues et fines éparses sur le sternite, aucune soie suprastigmatique ; st.4 : 9 soies simples et une soie au-dessus de chaque stigmate ; st..5 : 14 soies ; st.6 : 16 soies ; st.7 : 16 soies ; st.8 : 15 soies ; st.9 : 13 soies ; st.10 : 11 soies ; st.ll : 8 soies dont 6 sont dentées distalement ; les 2 autres sont plus longues et sont simples. Région génitale (fig. 3). L’armature de la chambre génitale est semblable à celle de D. latreillei. Chélicères. Cinq soies simples sur la main ; la soie gl du doigt mobile ne dépasse pas la galéa. 2 petites dents distales au doigt fixe suivies par 3 dents plus grosses proximales. Une seule dent distale au doigt mobile, insérée au-dessus de l’aréole de la soie gl. Galéa presque conique pourvue distalement de petites branches rudimentaires. Flagelle à 3 soies ; les 2 proximales sont simples, la distale plus grosse porte 3 petites dents d’un seul côté. Doigt fixe bordé par une lamelle de chitine transparente. Pattes-mâchoires (fig. 2). Canaux de la glande à venin pratiquement de même lon¬ gueur, atteignant t. au doigt mobile et dépassant it au doigt fixe, t voisine du milieu du doigt. La disposition des triebobothries est très proche de celle de D. latreillei. Fémur 3,9 fois plus long que large ; tibia 3,1 fois plus long que large ; main 2,2 fois plus longue que large ; doigt nettement plus court que la main ; pince 3,4 fois plus longue que large. Granulation présente sur toute la pince, doigts exceptés. Pattes ambulatoires. Tarse de la patte 1 à griffes légèrement asymétriques : la griffe externe possède une denture irrégulière sur la concavité interne (fig. 4). Bord externe distal du tarse en éperon. Poil subterminal simple. Tarse 3 fois plus long que large. Pattes 4 sans poil tactile tarsal. Dimensions en mm du $ holotype (Barda'i). Corps : 2,800; céphalothorax : 0,900-0,800 ; patte-mâchoire, fémur : 0,870-0,220 ; tibia : 0,820-0,260 ; main avec pédoncule : 0,820-0,370 ; pince sans pédoncule : 1,325-0,375 ; doigt : 0,630 ; patte ambulatoire 4, fémur : 0,750-0,175 ; tibia : 0,575-0,100 ; tarse : 0,387. Dimensions en mm du (J paratype (région du Kawar, Djado). Corps : 2,600 ; céphalothorax : 0,900-0,800 ; patte-mâchoire, fémur : 0,830-0,200 ; tibia : 0,800-0,240 ; main : 0,710-0,340 ; pince sans pédoncule : 1,500-0,340 ; patte ambulatoire 4, fémur : 0,675 ; tibia : 0,525 ; tarse : 0,350. Description de t.a Ç paratype (Bardai) Céphalothorax semblable à celui du (J, 11 soies au bord postérieur. Formule tergale :6 + 6;6 + 6;6+6;8 + 6;10 + 8;10 + 9;9 + 9; 8 — )- 6 ; 7 — (— 7 ; 6 — |— 7 ; 11 (dont 2 longues et fines soies latérales). Sur les 4 pre¬ miers tergites, les soies forment une série postérieure ; sur les t.ergites suivants elles s’alignent en 2 séries, Tune antérieure de 6 soies (3 par demi-tergite), l’autre postérieure. — 688 — Processus maxillaires avec 2 soies chacun. Hanches des pattes-mâchoires avec une quinzaine de soies chacune, hanche des p.l avec 6 et 8 soies, hanches des p.2 avec 4 soies chacune, hanches des p.3 avec 7 et 10 soies ; hanches des p.4 avec 7 et 8 soies éparses sur le corps des hanches et une trentaine de soies frangeant chaque bord postérieur. Hanches comme chez le ($ parsemées de nombreuses petites lyrifîssures droites. Région génitale (fig. 5 b). Plaque criblée médiane impaire à bords renforcés, très différente de la plaque de D. latreillei par exemple (fig. 5 a), qui est ondulée, en forme de coiffe « Marie-Stuart ». Chétotaxie sternale. St.1-2 : une vingtaine de soies dont 4 centrales, au niveau de la plaque criblée médiane, associées à 2 lyrifîssures ; st.3 : 7 soies, aucune soie suprastigmatique ; st.4 : 6 soies et une soie au-dessus de chaque stigmate ; st. 5 : 11 soies ; st.6 : 13 soies ; st.7 : 12 soies ; st.8 : 12 soies ; st.9 : 14 ; st.10 : 9 ; st.ll : 9 soies inégales. Du 5e au 10e sternite, la soie latérale de chaque côté occupe une position antérieure et est surmontée d’une lvrifissure pleurale. Chélicères (fig. 6). Cinq soies sur la main (comme chez le $), deux petites dents distales au doigt fixe et 3 dents plus grosses, proximales. Une seule dent, plus ou moins latérale, sub-basale par rapport au crochet du doigt mobile. Galéa longue et puissante avec 6 branches distales en « doigts de gant ». Flagelle à 3 soies dont la distale seule est dentelée. Une lamelle de chitine transparente borde la chélicère du côté du doigt fixe. Pattes-mâchoires. Canaux de la glande à venin presque de même longueur attei¬ gnant t au doigt mobile et it au doigt fixe. Fémur 4 fois plus long que large, tibia 3,2 fois plus long que large, main avec pédoncule 2,2 fois plus longue que large. Doigt de même longueur que chez le rj holotvpe. Les rapports morphométriques sont très proches de ceux du £ holotype. Granulation sur toute la pince, doigts exceptés. Pattes ambulatoires. Patte 1 avec griffes asymétriques : la griffe interne est munie de 2 lentilles de chitine transparente, l’une dorsale, l’autre ventrale ; tarse non modifié, c’est-à-dire dépourvu de l’éperon externe distal qui est un caractère sexuel secondaire. Dimensions en mm de la Ç paratype (Bardai) . Corps : 3,500 ; céphalothorax : 0,950-0,750 ; patte-mâchoire, fémur : 0,900-0,220 ; tibia : 0,870-0,270 ; pince sans pédoncule : 1,325-0,370 ; main avec pédoncule : 0,820-0,370 ; doigt : 0,630 ; patte ambulatoire 4, fémur : 0,825-0,200 ; tibia : 0,625 ; tarse : 0,425. Dimensions en mm de la Ç paratype ( région du Kawar-Arrigui, près de Dirkou). Corps : 2,900 ; céphalothorax : 0,800-0,700 ; patte-mâchoire, fémur : 0,800- 0,210 ; tibia : 0,725-0,260 ; main avec pédoncule : 0,730-0,350 : doigt : 0,630 ; pince avec pédoncule : 1,300-0,350 ; pince sans pédoncule : 1,250-0,350 ; patte ambulatoire 4, fémur : 0,725 ; tibia : 0,500 ; tarse : 0,375. Remarques 1° Deux caractères supplémentaires paraissent pouvoir être employés dans les différenciations spécifiques : la forme de la plaque criblée médiane chez la Ç, la forme des sacs coxaux chez le 2° Seules, trois espèces appartenant au genre Dactylochelifer sont connues en Afrique : D. maroccanus (Beier, 1930), du Maroc ; D. falsus (Beier, 1930), de Tunisie ; D. saharensis n. sp. de la région du Tibesti et du Kawar. Tout un ensemble de caractères permet de les différencier : forme du tarse et des griffes des pattes ambulatoires 1, rapports morphométriques différents. D. maroccanus Cf D. jalsus G D. saharensis Cf L/l fémur p.m . 4 3,4 3,9 L/l tibia p.m . 3,2 3 3,1 L/l tarse p. 1 . 4,2 1,7 2,6 Genre Rhacochelifer Beier Le matériel étudié provient de six stations différentes de la région du Tibesti. Trois espèces ont été déterminées comme étant nouvelles ; deux d’entre elles étaient heureusement représentées par les sexes mâle et femelle : la troisième, représentée seulement par une femelle, et que nous avons dédiée au Dr. Mateu, possédait des caractères de différenciation spécifique originaux (forme de la plaque criblée médiane en particulier). Les femelles collectées dans l’Emi Koussi à 3.500 m d’altitude ont des affinités avec l’espèce R. subsimilis de l’Adrar des Iforas (plaque criblée médiane très voisine, même disposition des tricho- bothries it et ist). Les femelles collectées sur le versant ouest de Karaïé, dans l’Emi Koussi, Bilieringa, sur le massif du Koussi, ont des affinités très nettes avec l’espèce R. maculatus dont une sous-espèce a été décrite du Hoggar (rap¬ ports morphométriques, disposition des trichobothries it et ist, plaques criblées médianes très voisins). Rhacochelifer tenuimanus n. sp. Matériel étudié : 1 <$, 1 Ç, massif du Koussi à Koudou, 2.000 m ait., B. de Miré coll., 27-ix-59. Description du holotype Céphalothorax (fig. 7) plus large que long, régulièrement granuleux avec 2 stries transverses. Strie antérieure sensiblement médiane. Deux yeux. Quelques tuber¬ cules pilifères latéraux. Tergites tous divisés, sauf le dernier. Formule tergale : 6 — )— 6 ; 6 — |— 6 ; 7 — (— 6 ; 6 — 1~ 7 ; 6 + 6 ; 5 — |- 6 ; 7 6 ; 6 — (- 6 ; 6 -)- 6 ; 5 -|— 5. Du 4e au 10e tergite la soie latérale de chaque côté prend une position antérieure par rapport aux autres soies. Du 6e au 10e tergite, ce sont les deux soies médianes qui occupent une position légèrement antérieure par rapport aux autres, leurs aréoles sont un peu plus claires que celles des soies bordantes mais ne donnent cependant pas l’impression de taches, comme c’est le cas chez R. maculatus par exemple. Chétotaxie sternale. Opercule génital bordé par une vingtaine de soies dont les 4 médianes sont longues et bifides et garni de 10 à 11 soies éparses (fig. 11 a), 2 lyrifissures ; st.3 : 7 longues soies simples, aucune soie suprastigmatique, 6 lyri- fissures ; st.4 : 6 soies et 1 soie au-dessus de chaque stigmate ; st.5 : 10 soies ; st. 6 : 10 soies ; st.7 : 12 soies ; st.8 : 12 soies. 690 mm Fig. 7-12. — Rhacochelifer tenuimanus n. sp. 7, céphalothorax du holotype ; 8, patte-mâchoire gauche du <$ holotype, vue dorsale ; 9, patte ambulatoire 1, <$ holotype ; 10, pince droite, vue latérale, S holotype ; 11 a, région génitale vue ventrale ( sc : sac coxal ; h't : hanche 4 ; opg : opercule génital ; bl : baguette latérale ; agd : apodème dorsal incliné de 90° par rapport à sa position réelle ; bdagd : baguette dorsale) ; 11 b, plaque criblée médiane de la $ paratype ; 12, chélicère droite vue de profil. — 691 — Chétotaxie cabale. Soies longues et fines. Hanches des pattes-mâchoires et processus maxillaires avec 10 et 11 soies. Deux courtes épines, à la base des processus maxillaires droit et gauche s’affrontent de part et d’autre du plan sagittal. Hanches des p.l : 3 soies chacune ; hanches des p.2 : 4 soies chacune ; hanches des p.3 : 7 soies chacune ; hanches des p.4 : une vingtaine de soies sur chaque hanche. Région génitale. 3 + 3 soies, courtes, bifides, à l’intérieur de la chambre géni¬ tale, statumen conoolutum à branches antérieures courtes, à échancrure anté¬ rieure arrondie (fig. 11 a). Pattes-mâchoires (fig. 8) effilées. Les doigts seuls ne portent pas de granula¬ tions. Quelques tubercules sur le fémur et le trochanter. La main, vue latéra¬ lement ou de dessus, a des côtés presque parallèles (fig. 10). Fémur 5 fois plus long que large, tibia 3,5 fois plus long que large, main 2,5 fois plus longue que large, main avec pédoncule 1,2 fois plus longue que le doigt, ist et it séparées par un diamètre et demi d’aréole. 39 dents au doigt fixe, 32 au doigt mobile auxquelles s’ajoutent quelques tubercules. Pattes ambulatoires. Patte 1 (fig. 9) à griffes asymétriques, à soie subterminale tarsale en Y à branches inégales. Extrémité du tarse entourée par quelques soies longues et fines, tarse environ 3 fois plus long que large. Chélieères (fig. 12) typiques des Rhacochelifer : 5 soies inégales, dont 3 sont simples et 2 dentées ( ib , db ) ; doigt fixe bordé par une lamelle de chitine trans¬ parente. Trois petites dents distales au doigt fixe suivies par 3 dents plus grosses, proximales. Doigt mobile avec une dent latérale externe dl située entre le cro¬ chet et la soie galéale gl. Serrule externe avec 12 lamelles. Trois soies au flagelle, seule la soie distale est dentelée d’un côté. Galéa avec 4 ou 5 diverticules distaux en « doigts de gant ». Dimensions en mm du <$ holotype. Corps : 2,500 ; céphalothorax : 0,775-0,900 ; patte-mâchoire, fémur : 0,875-0,175 ; tibia : 0,700-0,200 ; pince sans pédoncule : 1,220-0,300 ; main avec pédoncule : 0,700-0,275 ; doigt : 0,600 ; patte ambula¬ toire 1, fémur : 0,450 ; tibia : 0,300-0,125 ; tarse : 0,300-0,100 ; patte 4, fémur : 0,625-0,210 ; tibia : 0,475-0,125 ; tarse : 0,140. Description de i.a $ paratype Céphalothorax semblable à celui du + holotype. Tergites divisés, sauf le dernier. Formule tergale :5 + 7;6 + 8;7+7; 7 + 6;7 + 7; 6+7;6 + 6. Chétotaxie sternale. 19 sur l’opercule génital dont 13 groupées ventralement et 6 alignées sur le bord postérieur, 2 lyrifissures ; st.3 : 6 soies, aucune soie suprastigmatique ; st.4 : 6 soies, une soie au-dessus de chaque stigmate ; st.5 : 10 soies ; st. 6 ; 10 soies ; st.7 : 12 soies ; st.8 : 12 soies. Chétotaxie coxale. Soies longues et inégales. Hanches des pattes-mâchoires et processus maxillaires : 10 et 11 soies auxquelles s’ajoutent 2 petites épines, comme chez le «+ à la base de chaque processus, de part et d’autre du plan sagittal. Hanches des pattes 1 : 4 soies chacune ; hanches des p.2 : 4 soies cha¬ cune ; hanches des p.3 : 6 soies chacune ; hanches des p.4 : environ 25 soies sur chaque hanche dont une vingtaine frangeant le bord postérieur. — 692 — Région génitale (fig. 11 b). Plaque criblée médiane en forme de champignon type « morille », à pied non différencié de la tête, à nombreux et épais replis de chitine dans la partie antérieure. Pattes-mâchoires. Fémur 4,3 fois plus long que large, tibia 3,3 fois plus long que large, main avec pédoncule 2,3 fois plus longue que large, pince sans pédoncule 3,8 fois plus longue que large. 43 dents au doigt fixe, 46 au doigt mobile. Disposition des trichobothries et granulations de la pince identiques à celles du <$. Pattes ambulatoires. Pattes 1 à griffes symétriques, à soie subterminale en Y à branches inégales. Tarse pourvu distalement de quelques soies longues et fines. Dimensions en mm de la Ç paratype. Corps : 2,500 ; céphalothorax : 0,900- 1,000; patte-mâchoire, fémur : 0,975-0,225 ; tibia : 0,825-0,250; main avec pédoncule : 0,825-0,375 ; pince sans pédoncule : 1,425-0,375 ; doigt : 0,725 ; patte ambulatoire 1, fémur : 0,500-0,175 ; tibia : 0,375 ; tarse : 0,325 ; patte ambulatoire 4, fémur : 0,775-0,250 ; tibia : 0,550-0,150 ; tarse : 0,400. Rhacochelifer tibestiensis n. sp. Matériel étudié : l^J, 1 Ç; Emi Koussi Gorrom, B. de Miré coll., 16-viii-59. Description du $ holotype Céphalothorax granuleux. Deux yeux petits mais bien convexes. Quelques tubercules pilifères latéraux. Soies cannelées, courtes, élargies faiblement dis¬ talement ; 11 soies au bord postérieur. Deux sillons nets, le sillon antérieur à branches latérales recourbées vers l’avant, le sillon postérieur à branches recour¬ bées vers l’arrière. Tergites divisés, sauf le dernier. Formule tergale : 6 6 ; 5 — 6 ; 5 -(- 5 ; 6 -j- 6 ; 6 7 ; 7 -(— 7 ; 6 -j- 6 ; 7 6 ; 6 -)- 6 ; 8 (dont 2 latérales, longues et fines). Les soies sont insérées au centre de zones aréolaires circulaires claires. A partir du 4e tergite les 2 soies latérales et les 2 soies médianes occupent une position antérieure. Chaque tergite comprend donc 2 séries de soies, l’une anté¬ rieure de 4 soies, l’autre postérieure. Processus maxillaires avec chacun 2 longues soies inégales (les latérales sont les plus longues). Deux petites épines, à la base de chaque processus, s’affrontent de part et d’autre du plan sagittal. Hanches des pattes-mâchoires avec chacune une dizaine de petites soies simples. Hanches des p.l : 2 soies chacune ; hanches des p.2 : 5 soies chacune ; hanches des p.3 : 7 soies chacune ; hanches des p.4 : une vingtaine de soies cha¬ cune dont une quinzaine frange le bord postérieur, les autres (4 ou 5) sont grou¬ pées au voisinage du débouché des sacs coxaux sur la ligne médiane. Sacs coxaux (fig. 17) petits. Sternites. Opercule génital avec, dans la région médiane, 6 longues soies bifides et 4 courtes soies simples, 5 ou 6 longues soies simples et, sur les côtés, réguliè¬ rement réparties sur le bord, une vingtaine de soies simples, courtes. St.3 : 12 longues soies simples, aucune soie suprastigmatique ; st.4 : 3 + 3 soies, une soie au-dessus de chaque stigmate ; st.5, st.6, st.7, st.8 : 5 -|- 5 soies ; st.9 : 4 + 5 soies ; — 693 Fig. 13-18. — Rhacochelifer tibestiensis n. sp. 13, céphalothorax de la $ paratype ; 14, patte-mâchoire gauche, $ paratype, vue dorsale ; 15, patte 1, <3 holotype ; 16, patte-mâchoire gauche, çj holotype, vue dorsale; 17, région génitale vue ventrale (sc : sac coxal ; h't : hanche 4 ; opg : opercule génital ; bl : baguette latérale ; agd : apodème dorsal ; bdagd : baguette dorsale) ; 18, région génitale, Ç paratype ( pcm : plaque criblée médiane, pci : plaque criblée latérale, st3 : sternite 3). — 694 st. 10 : 4 + 4 ; st. 11 : 8 soies dont 2 longues soies fines latérales. Les sternites sont nettement divisés. Les soies sternales sont inégales. Nombreuses lyrifissures. Région génitale. Statumen convolutum (fig. 17) à fond convexe, à bords internes droits, légèrement différent de celui de R. tenuimanus dont le fond est concave. Pattes-mâchoires (lig. 16). Toute la pince (doigts exceptés) est recouverte de granulations. Quelques tubercules pilifères sur les faces latérales du fémur et du tibia. Fémur 4 fois plus long que large, main 2,1 fois plus longue que large, pince sans pédoncule 3,1 fois plus longue que large, main 1,3 fois plus longue que le doigt, ist et it à moins d’un diamètre d’aréole l’une de l’autre. 35 dents au doigt fixe. Pattes ambulatoires. Patte 1 (fig. 15) à soie subterminale en Y à branches inégales, typique du genre. Griffes modifiées, asymétriques, la griffe externe plus longue, plus étroite, moins convexe que la griffe interne. Soies distales tarsales longues et fines. Tarse 3,2 fois plus long que large. Chélicères. Les chélicères droite et gauche portent respectivement 5 et 6 soies. Les 2 soies basales sont dentées, les autres sont simples. Flagelle à 3 soies, la soie distale est finement dentée d’un côté (4 petites dents). Galéa puissante à 5 branches distales en « doigts de gant » (comme chez R. tenuimanus). Deux grosses dents, latérales externes, sous le crochet du doigt mobile, la distale étant la plus grosse (une seulement chez R. tenuimanus). Deux petites dents distales au doigt fixe suivies de 3 grosses dents proximales. Serrule externe avec 18 lamelles. Dimensions en mm du $ holotype. Corps : 3,000 ; céphalothorax : 0,825-0,950 ; patte-mâchoire, fémur : 0,850-0,212 ; tibia : 0,700-0,260 ; pince sans pédoncule : 1,175-0,375 ; main avec pédoncule : 0,750-0,375 ; doigt : 0,525 ; patte ambula¬ toire 1, fémur : 0,462-0,151 ; tibia : 0,310-0,117 ; tarse : 0,300-0,092 ; patte ambu¬ latoire 4, fémur : 0,700-0,210 ; tibia : 0,525-0,110 ; tarse : 0,375. Description de la Ç paratype Céphalothorax (fig. 13) semblable à celui du £ mais avec 10 soies au bord postérieur. Tergites divisés, sauf le dernier. Formule tergale : 6 -)— 7 ; 7 — (— 7 ; 7 — (— 8 ; 7-|-7;7-|-7;7+7;7 + 9;8 + 8;8 + 9;7+7;6 (dont 2 longues soies fines latérales). Comme chez le <(J, les soies sont insérées au centre de zones aréo- laires claires. Du 4e au 11e tergite, 3 soies par demi tergite occupent une posi¬ tion antérieure par rapport aux autres soies ; ce sont les soies latérales et la soie médiane de chaque demi tergite. Chaque tergite comprend alors 2 séries de soies : une série antérieure de 6 soies et une série postérieure. Processus maxillaires avec chacun 2 longues soies fines inégales (la latérale est la plus longue). Deux petites épines à la base de chaque processus s’affron¬ tent de part et d’autre du plan sagittal, comme chez R. tenuimanus. Hanches des pattes-mâchoires avec chacune une quinzaine de soies, hanches des p.l avec 6 et 7 soies, hanches des p.2 : 6 et 8 soies ; hanches des p.3 : 6 et 9 soies ; hanches des p.4 : 8 et 10 soies sur le corps de chaque hanche et une ving¬ taine de soies frangeant chaque bord postérieur, 695 — Région génitale (fig. 18). Plaque criblée médiane en forme de « morille » à pied bien différencié, plus long et plus mince que chez la forme précédente. Nom¬ breux replis antérieurs chitineux. Sternites. Plaque génitale antérieure : 2 groupes de 8 soies, de part et d’autre de la ligne médiane, surmontés par 2 lyrifissures allongées ; st.3 : 7 soies, aucune soie suprastigmatique, 4 lyrifissures ; st.4 : 3 -j- 3 soies et une soie au-dessus de chaque stigmate ; st.5 : 5 + 5 soies ; st.6 : 5 + 6 soies ; st.7 : 5 + 6 soies ; st. 8, st,.9 : 5 + 5 soies ; st.10 : 5 + 6 soies ; st.ll : 4 + 4 soies. Pattes-mâchoires (fig. 14). Toute la pince (doigts exceptés) est recouverte de granulations. Quelques tubercules pilifères sur les faces latérales internes du fémur et du tibia. Fémur 3,4 fois plus long que large, main avec pédoncule 2 fois plus longue que large, pince sans pédoncule 3,0 fois plus longue que large, main 1,4 fois plus longue que le doigt, it et ist à moins d’un diamètre d’aréole l’une de l’autre. Pattes ambulatoires 1 : pas de différenciation sexuelle secondaire comme chez le +. Les chélicères droite et gauche portent respectivement 5 et 6 soies dont 2 sont dentelées distalement ib et db. Galéa légèrement plus grande et plus grosse que chez le avec 5 branches digitiformes distales. Doigt fixe avec 2 petites dents distales suivies de 3 dents plus grosses, proximales. Doigt mobile avec 2 dents latérales externes sous le crochet, la plus grosse étant la distale. Dimensions en mm de la Ç paratype. Corps : 3,000 ; céphalothorax : 1,000-1,175 ; patte-mâchoire, fémur : 1,025-0,300 ; tibia : 0,875-0,350 ; pince sans pédon¬ cule : 1,500-0,487 ; main avec pédoncule : 0,975-0,487 ; doigt : 0,660 ; patte ambulatoire 1, fémur : 0,600-0,200 ; tibia : 0,425-0,125 ; tarse 0,350 ; patte 4, fémur : 0,875-0,300 ; tibia : 0,700-0,175 ; tarse : 0,450. Rhacochelifer mateui n. sp. Matériel étudié : 1 Ç ; Enneri Zouarké, B. de Miré coll., 24-X-56. Description de la Ç holotype Céphalothorax plus long que large. Deux yeux petits mais bien différenciés, légèrement convexes. Deux sillons, le sillon antérieur sensiblement médian très prononcé, recourbé vers l’avant, le sillon postérieur très atténué. Soies cannelées, légèrement élargies distalement ; 9 soies au bord postérieur. Tergites divisés sauf les 2 premiers et le dernier. Formule tergale : 10 ; 10 ; 5 + 5; 6 — )~ G ; 7 — |— 7 ; 8 — F 7 ; 7 — 8 ; 8 — |— 7 ; 7 -f- 7 ; 7 — |— 7 ; 8 (dont 2 latérales plus longues et fines). A partir du 4e tergite, les 2 soies latérales et la soie médiane de chaque demi tergite constituent une série antérieure. Il y a donc 2 séries de soies : une série antérieure de 6 soies, une série postérieure. Les soies sont insérées au centre de zones aréolaires claires. Processus maxillaires avec chacun 2 longues soies distales (la latérale est la plus longue) et une petite épine basale. Ce caractère est commun aux trois espèces de Rhacochelifer étudiées. Il pourrait être d’importance générique. Hanches des pattes-mâchoires avec 12 et 14 soies ; hanches des p.l : 5 soies chacune ; hanches des p.2 : 8 et 7 soies ; hanches des p. 3 : 8 et 6 soies ; hanches 696 des p.4 : une dizaine de soies sur le corps de chaque hanche et une dizaine sur le bord postérieur. Région génitale (fig. 20). Plaque criblée médiane, très caractéristique, en crosse, allongée. Fig. 19-21. — Rhacochelifer mateui n. sp. 19, pince droite, $ holotype ; 20, plaque criblée médiane; 21, flagelle de la chéliccre. — 697 Sternites. Plaque génitale antérieure pourvue de 2 groupes de 7 soies chacun, situés de part et d’autre de la ligne médiane et surmontés par 2 lyri fissures ; st.3 : 4 -|- 4 soies, aucune soie suprastigmatique ; st.4 : 4 + 4 soies, une soie au-des¬ sus de chaque stigmate ; st.5 : 5 -T 5 soies ; st.6 : 4 + 4 ; st.7, st.8, st.9 : 4 4- 5 soies ; st.10 : 5 + 5 dont 2 longues soies tactiles, st.ll : 6 soies dont 2 tac¬ tiles. Pattes-mâchoires trapues (fig. 19). Toute la pince (doigts exceptés) est recou¬ verte de granulations. Pas de tubercules pilifères sur le fémur et le tibia, t médian est proximal par rapport à ist. Pince sans pédoncule 2,3 fois plus longue que large, main avec pédoncule 1,5 fois plus longue que large, fémur 2,4 fois plus long que large, tibia 2,3 fois plus long que large. Pattes ambulatoires trapues ; fémur des p.4, 2,5 fois plus long que large. Chélicères. Galéa puissante avec 5 branches digitiformes distales. Flagelle (fig. 21) à 3 soies dont la distale, seule, est dentée d’un côté. 5 soies sur la main : 3 simples, 2 dentées : ib, db. Trois petites dents distales au doigt fixe, suivies de 3 grosses dents proximales. Deux dents latérales externes sous le crochet du doigt mobile (comme chez R. tibestiensis). Dimensions en mm de la Ç holotype. Corps : 2,250 ; céphalothorax : 0,700- 0,575 ; patte-mâchoire, fémur : 0,675-0,237 ; tibia : 0,662-0,268 ; pince sans pédon¬ cule : 1,000-0,425 ; main avec pédoncule : 0,226-0,142 ; doigt : 0,168 ; patte ambulatoire 1, fémur : 0,400 ; tibia : 0,250 ; tarse : 0,250 ; patte 4, fémur : 0,600 ; tibia : 0,400 ; tarse : 0,325. Remarques Vingt-quatre espèces du genre Rhacochelifer sont actuellement connues. Huit sont africaines : R. disjunctus, R. maculcitus (pourtours de la Méditerranée), R. oilliersi (Maroc), R. subsimilis (Sahel), R. similis (Lybie), R. chopardi (Aïr), R. saharae (Aïr), R. nubicus (Nubie). R. chopardi , R. saharae, R. nubicus sont les espèces les plus voisines des trois espèces nouvelles du Tibesti. Les diffé¬ rences spécifiques sont nettes : R. tenuimanus se distingue de R. tibestiensis par des pattes-mâchoires plus élancées, par la forme du tarse des p.l $ et par une griffe externe des p.l plus trapue chez R. tenuimanus, par le nombre de dents au doigt mobile de la chélicère : une chez R. tenuimanus, deux chez R. tibestiensis. Le statumen convolutum offre un fond concave chez R. tenuimanus, convexe chez R. tibestiensis. Les plaques criblées médianes des femelles sont très différentes, en forme de pentagone irrégulier chez R. tenuimanus, en forme de « morille » à pédoncule chez R. tibestiensis. Les sacs coxaux ont des propor¬ tions différentes ; ils sont plus grands chez R. tenuimanus (7/ 12e de la longueur de la coxa) que chez R. tibestiensis (6/15 de la longueur de la coxa). R. cho¬ pardi se distingue de R. saharae par la forme du statumen convolutum : branches latérales antérieures courtes, éloignées l’une de l’autre chez R. saharae, trapues, très rapprochées chez R. chopardi. La griffe externe du tarse des p.l $ est plus fine, plus allongée chez R. saharae que chez R. chopardi. Le tarse des p.l rj a sa plus grande largeur distalement chez R. saharae, proximalement chez R. cho¬ pardi. Les pattes sont plus élancées chez R. chopardi que chez R. saharae. Il y a 4 soies internes dans la chambre génitale de R. saharae, 8 dans celle de R. cho¬ pardi. 698 — Ne connaissant pas les deux sexes de chaque espèce, nous 11e pouvons actuel¬ lement rédiger une clef dichotomique valable, mais il nous est possible de dis¬ tinguer deux groupes d’espèces africaines : 1. it éloignée de ist par plusieurs diamètres d’aréole ; L/l fémur sg 3. 2. it proche de ist ; L/l fémur > 3. Le premier groupe comprend deux espèces connues par des $ : R. subsimilis, R. mateui, et trois espèces connues par des : R. nubicus, R. saharae, R. villiersi. R. subsimilis possède une plaque criblée médiane rectangulaire, moins longue que celle de R. mateui ; les rapports morphométriques sont différents (L/l fémur = 2,4 chez R. mateui, 2 chez R. subsimilis). Beier, en 19G2, diffé¬ renciait R. nubicus de R. saharae en tenant compte des rapports morphomé¬ triques (L/l fémur = 2,7 chez R. saharae, 3 chez R. nubicus ; L/l tibia = 2,2 chez R. saharae, 2 chez R. nubicus), de la position relative de it et ist (it et ist sont plus rapprochées chez R. nubicus que chez R. saharae), de la forme légèrement différente du tarse des p.l q et des griffes externes (le tarse est, chez les deux espèces, élargi distalement et pourvu d’une griffe externe allongée, mince). R. villiersi, espèce plus élancée (L/l fémur = 2,9, L/l tibia = 3) possède, elle, un tarse des pattes 1 à côtés nettement convexes, aminci distalement et pourvu d’une griffe externe peu modifiée. Le deuxième groupe comprend des espèces dont les deux sexes sont connus, mais souvent imparfaitement. Certains caractères, à notre avis significatifs, ne sont que partiellement utilisables : forme de la plaque criblée médiane chez la Ç, des sacs coxaux et du statumen convolutum des nombre et forme des soies internes de la chambre génitale (ces soies sont soit simples comme chez R. maculatus hoggarensis, R. tibestiensis, soit b’fides comme chez R. chopardi, R. tenuimanus. Le nombre de ces soies est variable selon les espèces : 2x3 chez R. tenuimanus, R. tibestiensis, 2x4 chez R. chopardi, 2x2 chez R. maculatus hoggarensis). Dans l’état actuel de nos connaissances, les espèces du deuxième groupe peu¬ vent se différencier ainsi : 1. — L/l fémur > 4 ; L/l tibia > 3 . 2 — L/l fémur < 4 ; L/l tibia < 3 . 3 2. — Sac coxal ((J) et plaque criblée médiane ($) trapus ; L/l fémur = 5 ; L/l tibia = 3,5 (Tibesti) . R. tenuimanus — sac coxal ((J) et plaque criblée médiane ($) allongés ; L/l fémur = 4,3 ; L/l tibia = 3 (Air) . R. chopardi 3. — est distal par rapport à it ; côté externe du tarse des p. 1 droit et même légère¬ ment concave . 4 — est proximal ou, au plus, au niveau de it ; côté externe du tarse des p. 1 convexe. 5 4. — Bord interne du fémur et du tibia pourvu de tubercules en plus des granulations typiques du genre (Tibesti, Emi Koussi Gorrom) . R. tibestiensis — bord interne du fémur et du tibia dépourvu de tubercules (Europe du Sud, Maroc) . R. disjunctus 5. — Bord interne du fémur et du tibia pourvu de gros tubercules (Hoggar, In Ameri) . R. maculatus hoggarensis — bord interne du fémur et du tibia dépourvu de tubercules (Oasis di Gialo, Cyré¬ naïque) . R. similis Sous-famille Withiinae Chamberlin Genre Withius Kew Withius piger (Simon, 1878) * Matériel étudié : 1 + ; Borkou, Kaortchi, B. de Miré coll., 6-IX-56. 1 Ç : Ennedi, Archei, B. de Miré coll., 4-xii-57. 3 (J, 1 $ : Borkou, Bedo, B. de Miré coll., i-59. Le type de Withius piger étant une femelle et aucun mâle n’ayant encore été décrit, il nous a paru utile de donner une description assez détaillée des exemplaires de la région du Tibesti. Description du q du Borkou, Kaortchi Céphalothorax à peine plus long que large ; la forme est caractéristique du genre Withius, c’est celle d’un ove tronqué à l’arrière. Deux sillons transversaux : un sillon antérieur profond, un sillon postérieur atténué. Deux yeux bien dis¬ tincts mais à lentille peu convergente. Soies courtes, cannelées, élargies distale- ment. (6 cannelures) ; 9 soies au bord postérieur, insérées au centre d’aréoles claires. Tergites divisés. Formule tergale : 5 — D 5 ; 5 — )— 5 ; 4 — |- 5 ; 9 -f- 7 ; 10 — )- 10 ; 8 + 10;7 + 9;8 + 8;5 + 5. Du 4e au 1.0e tergite, les soies latérales et médianes de chaque demi tergite occupent une position antérieure. Chaque tergite com¬ prend alors deux séries de soies, une série antérieure de 6 soies, une série posté¬ rieure. Les soies sont insérées au centre de zones circulaires claires, elles s’allon¬ gent progressivement de l’avant vers l’arrière du corps et elles sont pratique¬ ment isodiamétriques sur les 10e et 11e tergites. Le 11e tergite possède 2 longues soies tactiles latérales en plus des 8 soies dentées. Nombreuses petites lyrifis- sures sur le 11e tergite. Sternites (fig. 22). Soies inégales. Opercule génital : 9 soies ; st.3 : 14 soies et 3 soies au-dessus de chaque stigmate ; st.4 : 11 soies, 3 et 4 soies au-dessus des stigmates, 5 + 3 petites soies glandulaires médianes ; st.5 : 11 soies, 23 + 27 soies glandulaires ; st.6 : 16 soies, 30 + 27 soies glandulaires ; st.7 : 12 soies, 24 + 29 soies glandulaires ; st.8 : 14 soies, 26 + 31 soies glandulaires ; st.9 : 12 soies et une cinquantaine de soies glandulaires ; st.10 : 12 soies, 2 petites soies glandulaires, 2 longues soies tactiles ; st.ll : 6 soies et 6 longues soies tac¬ tiles. Armature génitale + et chambre génitale (lig. 25 a, 25 b). De même type que celle de Withius subruber. Chélicères. Cinq soies sur la main dont 3 sont simples, dt, it, vt, et 2 dentées, ib et isb. La soie galéale ne dépasse pas la galéa robuste qui porte distalement * Çf, M, Vachon, 1970, Bull , Mus. Hist. nat Paris, 2e sér., 42, n° 1, pp. 185-191, s. gland. Fig. 22-25. — Withius piger (E. S., 1879). 22, abdomen du vue ventrale schématisée ( op . gen. : opercule génital ; s. gland. : soies glandulaires) ; 23, abdomen de la $, vue ventrale schématisée ; 24, région génitale $ ; 25 a, armature génitale et chambre génitale, vue dorsale ; 25 b, vue ventrale, st. il op. gen. st. 3 St. 4 St. 5 St. 6 St. 6 s. gland st. 7 St. 8 St. 9 St. 10 op. gen st. 9 st. 10 st. il — 701 5 ou 6 petites ramifications d’apparence fragile en « doigts de gant». Deux dents latérales pointues, bien formées, sous le crochet du doigt mobile. Trois petites dents distales suivies de 3 grosses dents proximales au doigt fixe. Flagelle à 4 soies, la soie distale, seule, est dentée d’un côté. 18 lamelles à la serrule externe. Pattes-mâchoires (fig. 27). Fémur granuleux 3,2 fois plus long que large, à pédoncule court : la pente externe rattachant le corps du fémur au pédoncule est forte ; le fémur atteint sa plus grande largeur dans le sens proximal de l’article. Tibia granuleux 2,5 fois plus long que large, à pédoncule distinct mais frêle. Trochanter avec 2 protubérances, l’une latérale, l’autre dorsale. Pince sans pédoncule 3,4 fois plus longue que large, doigt plus petit que la main, le rapport doigt/main 0,75. 27 dents au doigt fixe dont une dent laté¬ rale interne située près de la dent inoculatrice ; 32 dents au doigt mobile et 3 tubercules arrondis basaux ; les 2 dents distales sont déportées sur la face interne du doigt. Granulation nette sur la face dorsale de la main, atténuée sur la face ventrale. Les 2 couples de trichobothries : ib, isb et ist, it sont nettement éloignés l’un de l’autre ; it est proche de ist, à environ un diamètre d’aréole ; it et isb sont nettement internes, ib et ist nettement dorsales. Pattes ambulatoires 4 : fémur 3,2 fois plus long que large. Poil tactile inséré aux 7/12 du tarse. Dimensions en mm du du Borkou, Kaortchi. Corps : 1,875 ; céphalothorax : 0,575-0,550 ; patte-mâchoire, fémur : 0,575-0,175 ; tibia : 0,550-0,212 ; pince sans pédoncule : 0,850-0,250 ; main avec pédoncule : 0,500-0,250 ; doigt : 0,425 ; patte 1, fémur : 0,375-0,125 ; tibia : 0,275 ; tarse : 0,250 ; patte 4, fémur : 0,525- 0,175 ; tibia : 0,400 ; tarse : 0,300. Description de la Ç de l’Ennedi, Archei Céphalothorax légèrement plus long que large avec 7 soies au bord postérieur et 4 au bord antérieur. Tergites divisés. Formule tergale : 6 — |— 6 ; 6 -j- 6 ; 7 — f- 7 ; 10 -f- 9 ; 9 — |— 9 ; 11 -(- 10 ; 11 + 10 ; 10 + 10 ; 10 + 10 ; 8 + 8 ; 12 (dont 2 tactiles). Les soies augmentent de taille progressivement de l’avant vers l’arrière du corps. A par¬ tir du 2e tergite, les soies ne sont plus régulièrement alignées. Sur les 2e et 3e tergites, ce sont les 2 soies médianes et les 2 soies gauche et droite qui sont insé¬ rées antérieurement. Sur les 4e et 5e tergites il y a 2 séries, l’une antérieure de 6 soies (les latérales et la médiane de chaque demi-tergite), l’autre postérieure. Chaque demi-tergite 5, 6, 7, 8, 9 possède en outre une soie située à l’intersection des 2 médianes. Les soies sont implantées au centre de zones aréolaires claires. Région génitale (fig. 24). Plaque criblée médiane en forme de ruban trans¬ versal arrondi et renforcé latéralement. Spermathèques allongées, cylindriques, élargies distalement puis resserrées dans un anneau de chitine criblé de pores. Plaques criblées latérales ovales, obliques, d’une cinquantaine de pores. Chétotaxie sternale. Une anomalie a été observée au niveau du sternite 7 réduit à un demi-sternite droit. Le sternite 8 est complet. Le sternite 9 est lui aussi réduit à un demi-sternite gauche. Le sternite 10 comprend 2 parties inégales. Le sternite 11 est normal. De petites soies glandulaires, identiques à celles des $ mais beaucoup moins nombreuses sont insérées sur les sternites 5, 6, 7, 8, 9 (fig. 23). Chélicères : semblables à celles du <$, la galéa est seulement plus longue (elle dépasse très nettement la soie galéale). Pattes-mâchoires. Fémur 3,2 fois plus long que large, granuleux ; le pédon¬ cule est court, comme chez le Tibia à peine plus court que le fémur, 2,6 fois plus long que large, à pédoncule frêle. Doigt plus petit que la main. Le rapport longueur du doigt/longueur de la main = 0,75 (comme chez le 2,5, L/l tibia > 2,3 ; aires glandulaires abdominales (J étendues aux 5e, 6e, 7e, 8e, 9e sternites . 6 6. — L/l fémur = 3,1, L/l tibia = 2,6. Algérie (Bou-Saada) . . W. neglectus (E. S.) — L/l fémur = 2,8, L/l tibia = 2,5. S. O. de la France (Gironde, forêt de la Teste) . W. faunus (E. S.) Les Pseudoscorpions récoltés dans la région du Tibesti par P. Bruneau de Miré et M. Quézel, au cours des années 1956, 1957, 1958, 1959, soit au total 81 spécimens, se répartissent en 12 espèces, dont 8 sont nouvelles, représentant neuf genres et cinq familles. Les conclusions biogéographiques seront données dans une note ultérieure. Laboratoire de Zoologie ( Arthropodes ) Muséum, national d’IIistoire naturelle , 61, rue de Buffon, Paris (5e) BIBLIOGRAPHIE Beier, M., 1929. — Boll. lab. Zool. gen. e agr. Portici, 24, pp. 78-79. — 1930. — Ibid., 24, pp. 96-98. — 1930. — Bull. Soc. Maroc, 10, 2-3, p. 72. — 1932. — Ann. Mus. Cio. Stor. Nat. Genova, 55, pp. 488-489. — 1932. — Das Tierreich. Pseudoscorpionidea, 2. — 1949. — Rev. Fac. Sci. Univ. Istanbul, sér. B, 14, 1, pp. 15-16. — 1962. — Ann. naturhistor. Mus. 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C’est le cas d ’ Autostreptus (Spiro¬ streptoidea) créé par F. Silvestri en 1905 pour une espèce très particulière, signalée du Chili par P. Gervais en 1847. Une figure des gonopodes a été publiée par Silvestri en 1905, et l’espèce semblait parfaitement connue bien que des opinions divergentes aient opposé C. Attf.ms à Silvestri à propos d’un Spi- rostreptus collectivus Att., 1903. J.-M. Démangé avait envisagé ce genre dans un travail récemment paru (p. 379) et reconnu sa valeur systématique tout en précisant que Autostreptus chilensis (Gervais) avait pour synonymes Koehliogonus novarae Att., 1951, et Spirostreptus collectivus Att., 1903. La découverte d’une nouvelle espèce, proche de chilensis, rend nécessaire la publication de figures des gonopodes et d’une nouvelle description des spé¬ cimens-types de Gervais conservés au Muséum national d’ Histoire naturelle de Paris. Les organes génitaux de ces spécimens n’ont pas encore fait l’objet d’une publication spéciale et sont par conséquent inconnus. L’espèce nouvelle décrite ici est très proche de chilensis et ses gonopodes peuvent être confondus avec ceux de cette dernière espèce. Les figures publiées par Silvestri, en 1905, peuvent prêter à confusion par leur imprécision, de même que celles publiées successivement par Attems en 1903 pour collectivus et en 1951 pour novarae. Le matériel conservé au Muséum est le suivant : 1 tube — Iulus chilensis Gervais. M. Gaudichaud coll., 2 1 Ç ; 1 tube — Iulus chilensis Gervais. M. Gay, 2 exemplaires juvéniles. Du premier tube un lectotype <$ a été désigné et isolé le 15.m.l969 par J.-M. Démangé et un second $ isolé également. Les gonopodes des deux spé¬ cimens sont semblables ; seules sont figurées ici les pièces copulatrices du lec¬ totype J. Il ressort de l’étude des spécimens de chilensis et de la nouvelle espèce yanezi Professeur de Zoologie, département de Biologie, Université du Chili, Valparaiso. que le genre Autostreptus doit être de nouveau défini à la lumière des nouvelles données publiées par Démangé (1970). Genre Autostreptus Silvestri, 1905, Char, emend. Télopodite des gonopodes très complexes, non différencié en bonnet mais fortement développé latéralement, avec un long rameau séminal gibbeux. Des formations en lamelles érigées le long de la rainure séminale fortement sinueuse et conduite par l’un des bords du membre. Surface concave de la palette télopodiale portant des différenciations lamellaires diverses. Une épine fémorale à la grande courbure. Coxoïdes avec apophyse transversale externe. Gnathochilarium du <$ et de la Ç dissemblables ; chez le premier « l’inter- mentum » est réduit ; il est complet chez le second. Type : Iulus chilensis Gervais, 1847. Iulus chilensis Gervais, 1847 — Lectotype $ Autostreptus chilensis (Gervais, 1847) — - Type du genre S vn. : Iulus chilensis Gervais, 1847, Ins. Apt., Y, 4, p. 193 ; Iulus chilensis Gervais, 1849, in : Gay : Hist. fis. pol. Chili, Zool., V, p. 61 ; Atlas Myr., fig. 3 ; Iulus chilen¬ sis Gei'vais, 1859, in : Castelnau, VII, Paris ; Spirostreptus chilensis Porat, 1876, Bih. Svenska, Vet. Akad. Handl., 4, 7, p. 41 ; Spirostreptus collectivus Attems, 1903, Zool. Jahrb. ( Syst .), 18, 1, p. 88, fig. 17-19 ; Autostreptus chilensis Silvestri, 1905, Myriopoda, in : Fauna Chilensis 3, Zool. Jahrb., suppl., 6, p. 742, fig. 23, 35-36 ; Kochliogonus novarae Attems, 1950 (1951), Ann. Naturh. Mus. Wien, 57, p. 246, fig. 83-85 ; Autostreptus chilensis Démangé, 1970, Bull. I.F.A.N., A, 32, 2, p. 379 ; Kochliogonus novarae Démangé, 1970, Bull. I.F.A.N., A, 32, 2, pp. 379, 403-404. Signalons, pour être complet, que pour Attems, 1914, Autostreptus chilensis de Silvestri, 1905, est synonyme de Autostreptus collectivus (Attems, 1903) 1. L’auteur prétendait, à l’époque, qu’il n’était pas prouvé que le chilensis de Sil¬ vestri soit celui de Gervais. Nous savons aujourd’hui, grâce à l’examen des exemplaires de Silvestri 2 et de leur comparaison avec le lectotype de Ger- vais que le chilensis de Silvestri est bien le chilensis de Gervais. La restric¬ tion d’ATTEMS est donc sans fondement. Lectotype 66 anneaux. Gnathochilarium du et de la Ç différents, comme le signale Silvestri en 1905 (fig. 35, et fig. 36, Ç, de l’auteur). Morphologie du corps, voir Gervais, 1847 et 1849. Gonopodes à coxoïdes élancés. Feuillet antérieur avec un appendice épineux recourbé vers l’extérieur (fig. 1). Feuillet postérieur à sommet droit. Surface pileuse. 1. Non syn. : Spirostreptus collectivus Attems, 1903, Attems, 1914, Bibl. Zool., 25, 65/66, p. 122 ; Autostreptus chilensis Silvestri, 1905, Attems, 1914, Bibl. Zool., 25, 65/66, p. 122. 2. Nous profitons de l’occasion pour remercier très vivement le Professeur E. Tremblay, direc¬ teur de la « Fondation F. Silvestri » de Portici, de nous avoir confié les préparations microscopiques de l’auteur. 711 — Télopodite (fig. 2 à 4) complexe, robuste, avec une longue épine fémorale située à la grande courbure. Extrémité du membre assez brusquement élargie en épais feuillet recourbé vers la grande courbure (fig. 3). Le bord latéral externe est épaissi dans le sens du développement du membre, tandis que le bord latéral interne est aminci en feuillet. C’est le bord latéral externe qui conduit la rainure et se différencie en un rameau séminal en S, d’abord large, puis régulièrement rétréci, à la base duquel se développe une lamelle secondaire translucide denti- culée (s), prolongée par un lobe distal recourbé vers l’intérieur (x) (fig. 4). Pre¬ mière courbure du rameau séminal avec une gibbosité allongée (g) (fig. 3 et 4). Concavité de l’extrémité distale épanouie du télopodite portant une lame trans¬ versale ( l ) à partir de laquelle se développe longitudinalement une carène den¬ telée (c) rejoignant la lamelle dentelée du bord latéral externe. La face bombée du type est parcourue de plis élevés, mais il est utile de signaler qu’ils sont le résultat d’une conservation prolongée dans l’alcool car, chez les spécimens frais de nos récoltes, la partie distale du télopodite est plus ou moins turgescente et ne porte aucun pli particulier. Stations de récoltes nouvelles (cf. carte de répartition, fig. 9) : Prov. Valparaiso, loc. Villa Alemana, 10. vu. 68, J. Solervicens coll., 3 çf, 5 $, 2 juv. Prov. Valparaiso, loc. Granizo, Olmué, 3.vii.63. N. Hichins coll., 2 (J, 2 $, 2 juv. Prov. Valparaiso, loc. Vina del Mar, 31.vi.67, C. Vivar coll., 2 (J, 12 $, 30 juv. Prov. Valparaiso, loc. Casablanca, vin et ix.66, F. Silva et J. Solervicens coll., 2 06,9' N, 5°43,5' W, 450-455 m, drague Boillot, sable, cailloux : 2 £ 5,7 et 6,2 mm, 2 Ç 6,4 et 6,5 mm. « Calypso », campagne 1959 aux îles du Cap Vert, station 91, 27.11.1959, 15°34,5' N, 23°11,5' W, 185 m, drague, roche, pierres : 4 $ 4,3 à 5,4 mm, 7 Ç 4,7 à 5,8 mm, dont 5 ovigères. « Talisman » 1883 : Station 55, 26.6.1883, Canaries, 28°49' N, 13°53' W, 162 m, sable, roches : 1 (J 4,2 mm ( dispersa ) 2. Station 103, 23.7.1883, La Praya, îles du Cap Vert, à 1,5 mille dans l’est de Ribeira Grande, 150-275 mètres, bancs de corail rouge : 1 Ç 5,2 mm ( intermedia ), 3 $ 3,9 à 6,5 mm ( rufipes ), 1 $ 7,3 mm ( agassizi ). 1. Les dimensions indiquées concernent la longueur de la carapace, de la pointe du rostre au bord postérieur. 2. Les noms entre parenthèses sont ceux sous lesquels les exemplaires cités ont été signalés par A. Milne Edwards et Bouvier dans leur travail sur les Décapodes du « Travailleur » et du « Talis¬ man », et sous lesquels ils figuraient dans les collections du Muséum. 719 — Station 124, 13.8.1883, Açores, 38°25' N, 28°44' W, 029 m, sable, roches : 1 Ç 3,9 mm ( rufipes ). Station 125, 13.8.1883, Açores, entre Pico et Fayal, 80-115 m, sable roches : 1 ^ 3,2, 1 $ 5,8 mm [rufipes). Description. — Rostre relativement long et étroit, à face dorsale concave, lisse, flanqué latéralement de trois paires d’épines courtes et peu saillantes, et d’une quatrième paire, plus faible, à l’angle orbito-interne. Une paire de soies, assez fortes, encadrent l’extrémité apicale, aiguë. Carapace, sans le rostre, sensiblement aussi longue que large. Sur la face dorsale, quatre épines aiguës : une paire antérieure, au niveau du sillon postros- tral, dans la région protogastrique, et une paire dans la région hépatique. Une troisième paire d’épines, réduites, s’observe chez certains individus un peu en avant et à l’extérieur des épines hépatiques. Bords latéraux de la carapace avec, en arrière de l’épine antéro-externe, assez longue et acérée, une petite épine, insérée au-dessus du bord dans la région hépatique, une seule épine, forte, dans la région branchiale antérieure, et trois, de taille décroissante vers l’arrière, dans la région branchiale postérieure. Stries pilifères transversales de la carapace peu nombreuses : quatre, plus ou moins discontinues, dans la région antérieure, en avant du sillon cervical, avec, en avant de la seconde, une courte strie médiane, arquée, ornée de deux longues soies assez fortes ; trois stries complètes, entre lesquelles s’étendent des stries incomplètes dans la région postérieure. Tergites abdominaux lisses et glabres, les deux premiers marqués d’un faible sillon transverse. Premier article des antennules avec trois processus épineux bien développés, le plus externe le plus long (fig. 7). Troisième maxillipède avec ischion un peu plus long que le mérus ; sur le bord interne de celui-ci, une forte dent médiane et une dent subdistale plus faible (cf. Barrois, pl. 2, fig. 3). Des épipodites sur les trois premières paires de pattes thoraciques, celui des chélipèdes assez long et fort, ceux des p2 et p3 plus courts et grêles. Chélipèdes (fig. 4 et 5) longs et grêles, à mérus et carpe fortement épineux, présentant chez les grands spécimens un net dimorphisme sexuel, affectant, soit le droit, soit le gauche, soit les deux appendices : la main est alors fortement élargie au niveau du propode, les doigts laissent entre eux un large hiatus et le dactyle porte à la base de son bord préhensile deux fortes dents. Chez le jeune mâle et chez la femelle, la main est étroite, allongée, à bords parallèles, et les doigts sont en contact sur toute leur longueur. Dans les deux sexes, l’extré¬ mité des doigts, nettement excavée en cuiller vers l’intérieur, est fortement denticulée. Pattes ambulatoires p2 à p4 relativement longues et grêles, à mérus et carpe garnis de fortes épines. Chélipèdes et pattes ambulatoires sont ornés d’assez nombreuses soies plu¬ meuses disposées en faisceaux de trois ou quatre. Remarques. — Comme nous l’avons déjà mentionné, l’ensemble des spéci¬ mens que nous avons eus sous les yeux correspondent bien à la description de Barrois, notamment en ce qui concerne la forme et l’armature du rostre, du — 721 — mérus des troisièmes maxillipèdes, et des cliélipèdes. Leur identité paraît hors de question. Il faut toutefois remarquer que le dessin du chélipède mâle donné par l’auteur (pl. 2, fig. 6) montre cet appendice plus court et plus trapu que nous ne l’avons observé sur nos spécimens. En outre, Barrois ne mentionne pas certains caractères qui nous paraissent importants pour la diagnose de l’espèce, à savoir : la présence d’épipodites sur les trois premières paires de pattes thoraciques, pl, p2 et p3 ; l’existence d’une seule épine latérale sur la région branchiale antérieure de la carapace ; enfin, l’excavation en cuiller très prononcée de l’extrémité des doigts des chélipèdes, chez le mâle comme chez la femelle. Les spécimens capturés aux îles du Cap Vert présentent par rapport aux exemplaires plus nordiques de légères différences : carapace et rostre un peu plus allongés, pédoncules oculaires légèrement plus forts, épines protogastriques, hépatiques et antérolatérales plus longues et plus aiguës (fig. 1 et 2), chélipèdes et pattes ambulatoires un peu plus longs et plus grêles, mais surtout ornés d’épines plus fortes et plus nombreuses (fig. 4 et 5). Les spécimens en provenance des Açores, comme la plupart de ceux du « Talisman », sont incomplets et en mauvais état, ce qui ne rend pas possible une comparaison précise avec des exemplaires des autres régions. Ils nous semblent cependant plus proches de ceux du Golfe de Gascogne que de ceux des îles du Cap Vert. L’examen d’un matériel plus abondant et en bon état, en provenance des Açores et de la côte ouest-africaine notamment, amènera peut-être par la suite à considérer que les différences observées entre les individus du Golfe de Gas¬ cogne et ceux des îles du Cap Vert sont d’ordre spécifique ou subspécifique. Galathea machadoi se distingue très aisément de toutes les autres espèces du genre présentes sur les côtes européennes par le seul aspect de la face dorsale de la carapace : l’existence d’une seule épine latérale sur la région branchiale antérieure, et la disposition des épines protogastriques et hépatiques sont en effet caractéristiques. La gracilité des chélipèdes, leur aspect épineux, la termi¬ naison en cuiller des doigts, tout comme l’armature du mérus du troisième maxil- lipède, représentent des caractères distinctifs supplémentaires de l’espèce. Distribution. — L’origine exacte des syntypes de Galathea machadoi n’est pas connue, non plus que la profondeur où ils ont été capturés. L’on sait seu¬ lement (Barrois, op. cit., p. 22) que ces spécimens, deux mâles et plusieurs femelles, conservés au Musée de Ponto Delgada portaient la mention « S. Miguel » et qu’ils avaient probablement été rapportés par des pêcheurs 1. Les différentes récoltes effectuées depuis la description de Barrois montrent que l’espèce a une répartition s’étendant des Açores aux îles du Cap Vert et au nord du Golfe de Gascogne. Elle se tient à des profondeurs de 100 à 750 mètres environ et semble inféodée à des faciès rocheux ou coralliens. 1. D’après les renseignements qui m’ont été communiqués par l’intermédiaire du Dr. Mateus, de l’Institut de Zoologie « Augusto Nobre » de Porto, ces spécimens n’existent plus au musée « Carlos Machado » de Ponto Delgada. 46 722 — Clef des espèces européennes du genre Galathea 1. Article basal des pédoncules antennulaires avec trois fortes épines . 2 — Article basal des pédoncules antennulaires avec deux fortes épines . 8 2. Des épipodites sur les pattes thoraciques, au moins sur pl . 3 — Aucun épipodite sur les pattes thoraciques . strigosa (L.) 3. Des épipodites seulement sur pl . 4 — Des épipodites sur pl, p2, p3 . 5 4. Deux épines latérales sur la région branchiale antérieure. Chélipèdes très allongés. rufipes A. Milne Edward et B. — Trois épines latérales sur la région branchiale antérieure. Chélipèdes relativement courts . faiali Nines-Ruivo 5. Mérus des pmx3 beaucoup plus long que l’ischion . squamifera Leach — Mérus des pmx3 de même longueur ou plus court que l’ischion . 6 6. Une seule épine latérale sur la région branchiale antérieure., machadoi Barrois - — Trois épines latérales sur la région branchiale antérieure . 7 7. Bord interne du mérus de pmx3 avec une seule épine. Une seule strie transverse sur les premiers tergites abdominaux . nexa Embleton — Bord interne du mérus de pmx3 avec plusieurs épines de taille variée. Trois stries transverses sur les premiers tergites abdominaux . dispersa Sp. Bâte 8. En arrière du sillon post-rostral, une courte strie médiane, arquée . 9 — Pas de strie médiane en arrière du sillon postrostral . bolivari Zariquiey 9. Rostre étroit, allongé, à dents latérales très peu saillantes. Chélipèdes allongés, grêles, à carpe long . intermedia Lilljeborg — Rostre élargi, à dents latérales saillantes. Chélipèdes relativement courts et trapus, à carpe court . cenarroi Zariquiey Galathea bispinosa sp. nov. (Fig. 3, 6, 8) Matériel examiné : « Ombango », au large de Pointe Noire, Congo, A. Crosnier coll., 8.2.1959, 100 m : 1 ^ 4,8 mm. — 11.4.1963, 105 m, fond corail : 1 <$ 4,5 mm. — 30.6.1965, 5°02' S, 11034' E, 100 m : 1 ç? 2,8 mm. — 11.3.1967, 120 m, roche : 1 $ ovig. 4,2 mm. — 16.3.1967, 5°00' S, 11°26' E, 115 m, faubert, roche : 21 £ 2,9 à 5,5 mm (dont le $ holotype, 4,8 mm), 15 Ç 3,2 à 5,7 mm, dont 4 ovigères 4,2 à 5,7 mm, 2 juvéniles 2,4 et 2,8 mm. — 22.8.1969, 4°56' S, 11°27' E, 140 m, drague : 1 $ 5,0 mm. « Guinean Trawling Survey », Tr. 6, station 6, 22.3.1964, 5°00' N, 3°23' W, côte du Dahomey, 100 m : 1 4,4 mm, 1 Ç 4,8 mm. Diagnose. — Rostre allongé, aigu, à face dorsale lisse et très légèrement concave, bordé de quatre paires d’épines courtes et très peu saillantes. Face dorsale de la carapace garnie d’une, ou plus souvent de deux paires d’épines protogastriques, en arrière du rostre, et d’une paire d’épines hépatiques. Bords — 723 latéraux avec, en plus des épines antérolatérales, quatre paires d’épines dont une sur la région branchiale antérieure et trois sur la région branchiale posté¬ rieure. Premier article des pédoncules antennulaires ornés de deux longs processus épineux (fig. 8). Trois paires d’épipodites, sur pl, p2, p3. Chélipèdes grêles, allongés, fortement épineux, l’extrémité des doigts excavée en cuiller. Fig. 7, 8. — Premier article des pédoncules antennulaires : 7, Galathea machadoi Barrois, X 10 ; 8, Galathea bispinosa sp. nov., X 10. Remarques. — L’étude préliminaire des espèces du genre Galathea récoltées au cours de diverses campagnes dans les eaux tropicales ouest-africaines (« Calypso », Golfe de Guinée 1956, « Guinean Trawling Survey », 1964, « Ombango », 1959 à 1969) nous a permis de reconnaître plusieurs espèces nou¬ velles ou non connues de la région, dont l’étude fera l’objet de publications ultérieures. Dans ce matériel figurent cependant un certain nombre de spéci¬ mens d’une forme qu’à première vue nous avions identifiée à Galathea machadoi, et qui en est en fait extrêmement proche. Cependant, un caractère constant et très net oppose tous ces exemplaires à l’espèce de Barrois : le premier article des pédoncules antennulaires porte deux longues épines au lieu de trois chez machadoi. Si l’on excepte ce caractère de l’antennule, les différences relevées entre les deux formes sont faibles : le rostre est un peu plus étroit chez bispinosa que chez machadoi et présente une concavité dorsale beaucoup moins accusée. 11 existe généralement deux paires d’épines protogastriques chez la première, sauf chez les individus de petite taille et chez quelques femelles, alors que nous 724 — n’en n’avons jamais observé qu’une paire chez la seconde. Enfin, les chélipèdes et pattes ambulatoires sont un peu plus courts et paraissent plus grêles, mais sont plus fortement épineux chez bispinosa que chez les individus typiques de machadoi. Compte tenu d’une part du nombre relativement important de spécimens des deux formes examinés et de leur localisation géographique distincte, et, d’autre part, de l’importance généralement attribuée dans le genre Galathea au nombre d’épines du premier segment des antennules, nous avons estimé qu’une espèce nouvelle devait être établie pour les exemplaires du Congo et du Golfe de Guinée. II convient toutefois de remarquer que, en ce qui concerne la spinulation des chélipèdes, les spécimens du Cap Vert de G. machadoi apparaissent comme intermédiaires entre la forme typique et G. bispinosa. Galathea bispinosa paraît, comme G. machadoi, liée à des faciès rocheux ou coralliens. Elle a été récoltée à des profondeurs de 100 à 140 mètres. Laboratoire de Zoologie (Arthropodes) du Muséum et Laboratoire de Carcinologie et d’ Océanographie biologique (E.P.H.E.) Résumé Les récentes récoltes du « Jean Charcot » et de la « Thalassa » dans le Golfe de Gas¬ cogne montrent que Galathea machadoi, décrite des Açores par Th. Barrois en 1888 et rarement signalée depuis, doit figurer dans la faune atlantique européenne. Sa répartition vers le sud s’étend jusqu’aux îles du Cap Vert où elle a été capturée par la « Calypso » en 1959. L’espèce est redécrite ici. Une nouvelle clef des espèces européennes du genre Gala¬ thea est donnée et inclut, non seulement G. machadoi, mais aussi G. rufipes A. Milne Edwards et Bouvier, dont une capture dans le Golfe de Gascogne a été signalée en 1899. Enfin, une diagnose est établie pour Galathea bispinosa sp. nov., des côtes du Daho¬ mey et du Congo, très proche de G. machadoi Barrois. BIBLIOGRAPHIE Barrois, Th., 1888. — Catalogue des Crustacés marins recueillis aux Açores durant les mois d’août et septembre 1887. Lille, pp. 1-110, pl. 1-4. Milne Edwards, A., et E.-L. Bouvier, 1894. — Crustacés Décapodes provenant des campagnes du Yacht l 'Hirondelle (1886, 1887 et 1888). Première partie. Brachyures et Anomoures. Rés. Camp. sci. Monaco, 7, pp. 1-112, pi. 1-11. — — 1899. — Crustacés Décapodes provenant des campagnes de l 'Hirondelle (Supplément) et de la Princesse Alice (1891-1897). Ibid., 13, pp. 1-106, pl. 1-4. — — 1900. — Crustacés Décapodes. I. Brachyures et Anomoures. In : Ex¬ péditions scientifiques du Travailleur et du Talisman pendant les années 1880, 1881 et 1883. Paris, Masson, pp. 1-396, pl. 1-32. Zariquiey Alvarez, R., 1968. — Crustaceos Décapodos Ifiéricos. Inv. Pesq., Barcelona, 32, pp. i-xv, pp. 1-510, fig. 1-164. BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’IIISTOIRE NATURELLE 2e Série — Tome 42 — N° 4, 1970 (1971), pp. 725-729. ACANTHOCYCLOPS AMERICANUS EN FRANCE ( Crustacé, Copépode ) Par B. H. DUSSART Confondue longtemps avec A. robustus ou A. vernalis, Acanthocyclops ameri- canus (Marsh, 1893) se distingue par sa forme plus élancée, ses branches furcales relativement longues, son segment génital aux angles antérieurs arrondis, son réceptacle séminal ovale dans sa partie antérieure. A. americanus a été initialement trouvée dans des lacs américains. Gurney (1933) rappelle son existence en Angleterre. Jungmayer (1914) l’aurait obser¬ vée en Hongrie (et l’appelle Cyclops viridis var. dives), et Rylov (1948) la cite dans sa faune de l’U.R.S.S. sans préciser s’il l’a retrouvée sur le territoire de sa faune. Dans une note récente, je l’ai signalée d’Espagne du Sud (Dussart, 1967), confirmant ainsi que A. americanus affectionne également les eaux plates et relativement chaudes en été. Cette espèce a été trouvée en France en novembre 1969 dans un bras mort du Gardon près d’Alès (Gard) sous une forme d’une taille, particulière et présentant une variabilité intéressante 1. En effet les caractéristiques de cette population sont les suivantes : — longueur des femelles : 1,65 à 1,70 mm ; — - nombre d’œufs par sac chez les femelles ovigères : jusqu’à 65 ; — branches furcales allongées, 5 à 5,5 fois plus longues que larges ; — soies furcales comme 1 ; 5,5 ; 8,0 ; 1,6 à partir de l’externe ; — Al atteignant parfois le bord postérieur du céphalothorax, généralement plus courte. ; — endopodite 3 de P4 de 2,4 à 2,8 fois plus long que large, portant deux épines apicales de longueur analogue et une épine externe de même confor¬ mation. La plupart des individus examinés avaient par ailleurs une P5 normale et constituée de deux articles, à savoir un basal relativement large et un article terminal environ deux fois plus long que large, portant une soie longue et une épine subapicale petite, comprise deux à trois fois dans la longueur de l’article qui la porte (fig. 1). Cependant, quelques individus présentaient une P5 anormale, très intéres¬ sante. L’épine subapicale, très développée, faisait davantage penser au genre Diacyclops qu’au genre Acanthocyclops (fig. 2). Contenue 1,2 fois seulement dans le 2e article de la P5, cette épine, quoique lisse et glabre, pose un problème, déjà soulevé par Rylov (1948) et repris par Damian-Georgescu (1963) (tabl. I). 1. Je remercie très sincèrement Mme A. Fizf. qui m’a confié à fins d’étude du matériel provenant de cette station. — 726 — Tableau I. — Caractéristiques de quelques individus pris au hasard de A. americanus du bras mort du Gardon à Alès 1 Mesures i 2 3 4 Longueur totale en mm . 1,70 1,70 1,66 1,68 Formule des épines . 3144 3444 3444 3444 Longueur de la furca en p. . 210 220 220 202 Largeur de la furca en [x . 38 44 40 38 Rapport LFu/iFu . 5,5 5,0 5,5 5,25 Position soie marginale externe (Mé) . 170 170 160 141 Longueur soie terminale externe (Te) . 100 108 94 94 Longueur soie terminale méd. ext. (Tme) . 508 563 545 520 Longueur soie terminale méd. int. (Tmi) . 818 797 742 732 Longueur soie terminale interne (Ti) . 155 181 155 132 Longueur soie dorsale . 95 82 89 89 Rapport Te/Ti en % . 64,5 59,7 60,6 71 Rapport Ti/LFu en % . 74 82 70,5 65,4 Longueur de l’endopodite 3 de P4 en p . 120 118 117,5 108 Largeur de l’endopodite 3 de P4 en p. . 45 42 47 44,5 Rapport L/l de l’endopodite 3 de P4 . 2,7 2,8 2,5 2,4 Longueur de l’épine interne de P4 . 80 81 75 80 Rapport de cette épine int. à L Enp 3 P4 en % . 67 69 65 74 Longueur du 2e article de P5 en p. . 23 23 23,5 23,5 Largeur du 2e article de P5 en p . 12 12 11,5 13,5 Longueur de l’épine subapicale de P5 en p. . 20 9 11,5 7 Rapport L épine P5/L P5 (2e article) en % . 82 39 49 30 En effet, pour ces auteurs, le genre Acanthocyclops devrait grouper toutes les espèces à P5 munie, à son article terminal, plus ou moins unique, d’une soie apicale et d’une épine subapicale plus ou moins longue ou réduite. Pour Kiefer (1929) au contraire, on doit distinguer des formes à branches furcales ciliées possédant en outre deux articles à la P5, dont un basal élargi et avec l’épine subapicale réduite et souvent sublatérale (genre Megacyclops) ; des formes à épine subapicale de la P5 allongée, cet appendice ayant un ou deux articles (par soudure du basal au segment) (genre Diacyclops ) ; et des formes à P 5 toujours biarticulée (genre Acanthocyclops). Suivant en cela un certain nombre d’auteurs, j’ai ramené le genre Megacy¬ clops au rang de sous-genre du genre Acanthocyclops , qui devrait grouper à mon avis toutes les formes à épine subapicale à sublatérale de P5 réduite, quelque soit la forme de l’article basal de cette P5 et la ciliature des branches furcales. La présence, dans la population du bras mort du Gardon, d’individus à épine subapicale de P5 relativement très allongée, démontre la variabilité d’un carac¬ tère considéré jusqu’à présent comme générique. 11 est évident que la notion de genre ne s’appuye pas sur l’examen d’un seul caractère. Il est cependant 1. A comparer aux mesures sur A. americanus d’Fspagne (Dussaut, 1967). — 727 — incontestable que si un caractère générique est fluctuant, il doit être rejeté. Bien qu’ayant suivi partiellement Kiefer (1929 ; 1960) dans ma classification des Cyclopides d’Europe occidentale (Dussaht, 1969), je dois reconnaître que la découverte des A. americanus décrits ci-dessus donne à la décision de Rylov (1948) une certaine force. Fig. 1. — Acanthocyclops americanus, forme normale. Toutefois, il faut aussi tenir compte du fait que nous ne connaissons encore que très imparfaitement le rôle des facteurs écologiques sur la variabilité géné¬ tique chez les Copépodes. Or, chez les Acanthocyclops, sensu Rylov, ont été rangées des formes à écologie très différente et à répartition très large. Dos espèces ubiquistes et cosmopolites (comme A. viridis ) sont rapprochées de formes à répartition ponctuelle, comme A. brachypus. La malléabilité morphologique du groupe est également un fait bien connu. Nous ne savons encore presque rien du mécanisme de transformation de soies en épines chez A. vernalis ou .4. robustus, et le nombre de variétés de A. languidus ou de A. languidoides augmente avec les récoltes, sans qu’on sache vraiment si toutes les distinctions qui permettent de les différencier sont d’ordre génétique ou d’ordre écologique (phénotypes). L’ensemble des formes actuellement rangées dans le genre Acanthocyclops sensu lato n’est pas forcément un ensemble homo¬ gène. L’isolement géographique est la règle chez les Copépodes d’eau douce. L’iso- — 728 — lement écologique est souvent observé aussi (Dussart, 1966 ; Wautier et Juget, 1969) et induit les différenciations morphologiques. Dans le cas qui nous occupe ici, il ne saurait y avoir différenciation par isolement. La stabili¬ sation de la mutation constatée ne pourra être enregistrée que par l’observation, dans le temps, du maintien des deux formes ou par l’élimination par la néoforme de celle qui se retrouve déjà dans de nombreux autres milieux en Europe et en Amérique du Nord. Si cette stabilisation était observable après un certain nombre de générations, nous aurions alors une preuve qu’une espèce de l’ancien genre Acanthocyclops au sens de Kiefer peut donner naissance à une espèce de l’ancien genre Diacyclops. Il faudrait alors, à mon sens, revoir la classifica¬ tion de l’ensemble du groupe pour tenir compte de cette observation et asseoir le ou les genres à retenir sur de nouvelles bases morphologiques, anatomiques, génétiques, écologiques et chrorologiques. Fig. 2. — Acanthocyclops americanus, forme particulière au Gardon d’Alès. 729 — BIBLIOGRAPHIE Damian-Georgescu, A., 1963. — Crustacea. Copepoda. Fam. Cyclopidac (Forme do apâ dulce). Fauna Rep. pop. romine , 4, 6, 205 p. Dussart, B., 1966. — Copépodes de la faune benthique du Léman. Vie et Milieu, 17, 1 B, pp. 283-302. — 1967. — Contribution à l’étude des Copépodes d’Espagne. Publ. Inst. Biol. Api., 42, pp. 87-105. — 1969. — Les Copépodes des eaux continentales. Tome 2 : Cyclopoïdes et Bio¬ logie. Ed. N. Boubée & Cie, Paris, 292 p. Dussart, B., A. Fizf. et Michel, 1970. — Sur la présence en France du Copépode Cyclopoïde Acanthocyclops americanus (Marsh, 1893). C. R. somm. Soc. Bio- géogr. (sous presse). Gurney, R., 1933. — British Freshwater Copepoda. Vol. 3 : Cyclopoida, Caligoida. The Roy. Soc. London, 384 p. Jungmayer, M., 1914. — Budapest es kornyékének szabadan elô evezolabu kakjai. Math, termezellud. Ert., 33, 156 p. Kiefer, F., 1929. — Crustacea Copepoda. 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Tous les spécimens sont déposés dans les Collections du Muséum national d’ Histoire naturelle. Longistriata schadi n. sp. Matériel : nombreux $ et Ç, coparasites de Stilestrongylus barusi n. sp. et de Longistriata anguillula n. sp. Hôte : Nectomys alfari (Allen) (598 M). Origine géographique : Rio Raposo — Depto del Yalle del Cauca — Colombie. Description. — Nématodes de petite taille, enroulés de façon senestre le long de la ligne ventrale. Cet enroulement est très serré et comporte 1 à 2 tours de spire. Chez les deux sexes, la cuticule est très épaisse (fig. 1, D, E). Synlophe : Chez les deux sexes, le corps est parcouru longitudinalement par 19 (20) arêtes cuticulaires qui naissent à différents niveaux sur le champ latéral gauche pour les arêtes gauches (fig. 1, A) et débutent sur le bord postérieur de la vésicule céphalique pour les autres arêtes. Ces arêtes s’étendent jusqu’en avant de la bourse caudale chez le jusqu’au niveau de l’anus chez la Ç. En coupe transversale au milieu du corps, on compte 7 (8) arêtes dorsales, 11 (12) arêtes ventrales. Les arêtes ne sont pas de taille égale ; les plus fortes sont les deux arêtes ventrales ainsi que les arêtes proches du champ latéral droit. Il n’existe pas de gradient de taille des arêtes bien marqué. En coupe transversale la pointe des arêtes est dirigée de la ligne ventrale droite vers la ligne gauche pour les deux faces (fig. 1, D, E). Mâle : Corps long de 2,6 mm, large de 80 p dans sa partie moyenne. Vési¬ cule céphalique haute de 40 p sur 22 p de large. Anneau nerveux, pore excré¬ teur et deirides situés respectivement à 120 p, 180 p et 180 p de l’apex. Œso¬ phage long de 250 p, se différenciant en œsophage musculaire (80 p) et glan¬ dulaire (150 p). Bourse caudale légèrement asymétrique avec un lobe droit plus développé. — 731 — Côtes prébursales non vues. Côtes antéro-latérales plus longues que les médio- latérales. Tronc commun aux côtes externo-dorsales et à la côte dorsale. Cette dernière est divisée à son tiers distal en deux rameaux eux-mêmes trifurqués (fig. 1, G, H). Spiculés longs de 220 p, ailés, à extrémité distale complexe (fig. 1, I). Pas de gubernaculum. Cône génital très complexe, formé de trois plans superposés (fig. 1, J). Femelle : Corps long de 2,7 mm, large de 90 p. dans sa partie moyenne. Vési¬ cule céphalique haute de 42 p sur 22 p de large. Anneau nerveux, pore excré¬ teur et deirides situés respectivement à 115 p, 170 p et 170 p de l’apex. Œso¬ phage long de 290 p se différenciant en œsophage musculaire (100 p) et glan¬ dulaire (190 p). L’ovaire débute à 190 p en arrière de la fin de l’œsophage (fig. 1, C). Appareil génital monodelphe. La vulve s’ouvre à 80 p de la queue. Vagin : 20 p, vestibule : 55 p, sphincter : 35 p, trompe : 65 p. L’utérus, long de 500 p, contient 13 œufs au stade morula hauts de 48 p sur 25 p de large (fig. 1, K). La partie proximale de l’utérus est emplie de spermatozoïdes. L’oviducte, bien différencié, est long de 34 p (fig. 1, F). Queue longue de 30 p, à extrémité arrondie, bordée de deux petites ailes (fig. 1, L). Discussion Deux autres groupes d’Héligmosomes possèdent un synlophe comparable à celui de nos spécimens. 1) Le genre Orientostrongylus Durette-Desset, 1970, connu chez des Muridés et des Cricétidés orientaux ; mais les caractères de la bourse caudale, en parti¬ culier l’épaisseur de la côte dorsale, ne correspondent pas à ceux de notre maté¬ riel. 2) Le groupe constitué par des espèces parasites de Cricétidés néotropicaux, décrites dans les genres Stilestrongylus Freitas, Lent et Almeida, 1937, et Lon- gistriata Schulz, 1926. Nos spécimens se différencient aisément de toutes les espèces décrites dans ces genres par la complexité du cône génital, formé de trois plans superposés (fig. 1, J) et par la pointe des spiculés. Actuellement, le genre Stilestrongylus ne comporte que des espèces ayant des arêtes nombreuses et égales entre elles, un cône génital hypertrophié et une forte asymétrie bursale. Ayant des arêtes inégales, notre espèce, se rapproche donc plutôt des formes classées dans le genre Longistriata, telles que L. argentina Freitas, Lent et Almeida, 1937, L. epsilon Travassos, 1937, L. dollfusi Diaz-Ungria, 1963, L. hoinefjae Durette-Desset, 1969. Nous la rangeons donc dans ce groupe et la nommons Longistriata schadi n. sp. Longistriata anguillula n. sp. Matériel : 2 2 $, coparasites de Longistriata schadi n. sp. et Stilestrongylus barusi n. sp. Hôte : Nectomys alfari (Allen) (588 M). Origine géographique : Rio Raposo — Depto \ aile del Cauca — Colombie. — 732 — Description. — Nématodes de petite taille, très fins, enroulés de façon senestre selon la ligne ventrale. Cet enroulement est très lâche et comporte un seul tour de spire. Fig. 1. — Longistriata schadi n. sp. A : $, naissance des arêtes cuticulaires extrémité antérieure, vue latérale gauche ; B : détail des arêtes cuticulaires au niveau du pore excréteur et des deirides, vue ventrale ; C : Ç, extrémité antérieure, vue latérale droite ; D : coupe transversale au milieu du corps ; E : (J, coupe trans¬ versale au milieu du corps ; F : $, détail de l’oviducte et de l’utérus proximal, vue latérale droite ; G : c£, bourse caudale, vue ventrale ; H : id. ; I. pointe du spiculé droit, successivement vue ven¬ trale et vue dorsale ; J : <$, détail du cône génital, vue ventrale ; K : extrémité postérieure, vue latérale gauche ; L : pointe caudale, vue ventrale. A, C, G, H, K : éch. : 100 p B, D, E, F, I, J, L : éch. : 50 p Œsophage très long (environ le l/5e du corps chez le le l/7e du corps chez la $). Synlophe : Chez les deux sexes, la presque totalité de la cuticule est dépourvue d’arêtes cuticulaires. On trouve 3 arêtes chez la $, 4 chez le à peine marquées, qui débutent sur le bord postérieur de la vésicule céphalique (fig. 2, A) et s’éten- 733 dent jusqu’au niveau de la bourse caudale chez le £ et de la vulve chez la $. Ces arêtes sont situées sur la face latérale gauche, elles sont subégales et leur pointe est dirigée perpendiculairement à la paroi du corps (fig. 2, B, C). Fig. 2. — Longistriata anguillula n. sp. A : $, naissance des arêtes cuticulaires, extrémité antérieure, vue latérale gauche ; B : Ç, coupe trans¬ versale au milieu du corps ; C : (£, coupe transversale, au milieu du corps ; D : extrémité posté¬ rieure, vue latérale droite ; E : <$, extrémité antérieure, vue latérale gauche ; F : <$, détail des côtes dorsale et externo-dorsales, vue dorsale ; G : <$, bourse caudale, vue ventrale ; H : <£, pointe d’un spiculé. A, B, G, F, G, H : éch. : 50 (x D, E : éch. : 100 [i Mâle : Corps long de 2,5 mm, large de 30 p dans sa partie moyenne. Vésicule céphalique haute de 43 p sur 13 p de large. Anneau nerveux, pore excréteur et deirides situés respectivement à 95 p, 130 p et 133 p de l’apex. Œsophage long de 520 p (fig. 2, E). Bourse caudale sub-symétrique. Côtes disposées très régulièrement comme l’indique la figure 2, G. Côtes antéro-latérales plus courtes que les médio-latérales. — 734 Côtes externo-dorsales naissant presqu’à la racine de la côte dorsale. Cette dernière est divisée dans son 1/4 distal en deux rameaux eux-mêmes bifurqués (%• 2, F). Spiculés subégaux, longs de 315 p., ailés, à pointe mousse (lig. 2, H). Ils glissent dans un gubernaculum haut de 13 p, sur 10 p, de large. Cône génital bien visible portant sur sa lèvre postérieure deux papilles foliacées (fig. 2, G). Femelle : Corps long de 4 mm, large de 50 p, dans sa partie moyenne. Vési¬ cule céphalique haute de 34 p sur 15 p de large. Anneau nerveux, pore excré¬ teur et deirides situés respectivement à 110 p, 123 p et 130 p de l’apex. Œso¬ phage long de 640 p. Appareil génital monodelphe. La vulve s’ouvre à 90 p de la pointe caudale. Vagin long de 25 p. Vestibule, sphincter et trompe longs respectivement de 65 p, 30 p et 80 p. L’utérus mesure 550 p et contient 17 œufs au stade morula, hauts de 50 p sur 30 p de large (fig. 2, D). Queue arrondie de 40 p de long. Discussion Nos spécimens présentent deux caractères originaux : — - le synlophe qui est constitué par 3 arêtes gauches ; — l’œsophage qui est particulièrement long (l/7e du corps) pour un Héligmosome. Ces deux caractères différencient nos spécimens des autres Héligmosomes. Par raison de commodité, nous préférons les ranger provisoirement dans le genre Longistriata sensu Chabaud, 1959, et nous les nommons Longistriata anguillula n. sp. Longistriata landauae n. sp. Matériel : 2 8 $, coparasites de Stilestrongylus renaudae n. sp. Hôte : Rhipidomys latimanus (Tomes) (613 M). Localisation : intestin. Origine géographique : Pichiude — Depto Valle del Cauca — Colombie. Description. — Nématodes de petite taille, recourbés le long de la ligne ventrale ou enroulés de façon senestre selon 1 à 2 tours de spire très lâches. Il existe une vaste dilatation cuticulaire, ventrale chez les deux mâles exami¬ nés, ventrale ou dorsale chez les spécimens $ (fig. 3, D, E). Pore excréteur situé en arrière de la fin de l’œsophage, tandis que les deirides sont beaucoup plus antérieures. Elles sont disposées asymétriquement l’une par rapport à l’autre, la droite étant la plus antérieure. Elles sont de forme arron¬ die à la base et portent une pointe mousse à l’apex. Les glandes excrétrices sont très développées (fig. 3, G). Synlophe : Dans les deux sexes, le corps est parcouru longitudinalement par 25 arêtes cuticulaires qui sont de deux sortes : 2 arêtes gauches hypertrophiées et ininterrompues ; 10 arêtes ventrales et 13 arêtes dorsales interrompues tous les 22 p. environ (fig. 3, B). Les arêtes naissent sur le bord postérieur de la vésicule céphalique, excepté les arêtes ventrales gauches qui naissent à différents niveaux sur le champ latéral gauche (fig. 3, B). — 735 — Les arêtes disparaissent à environ 230 p en avant de la bourse caudale chez le (J ; au niveau de l’utérus distal chez la Ç (fig. 3, A). A ce niveau l’arête dor¬ sale gauche est devenue gauche et l’arête gauche, ventrale gauche (fig. 3, A). En coupe transversale au milieu du corps, la pointe des arêtes est dirigée de la droite vers la gauche pour les deux faces (fig. 3, D, E). Excepté la double arête gauche, les arêtes sont sub-égales entre elles (fig. 3, D, E). Fig. 3. — Longistriata landauae n. sp. A : $, disparition des arêtes cuticulaires extrémité postérieure, vue ventrale ; B : $, naissance des arêtes cuticulaires, extrémité antérieure, vue latérale gauche ; C : <$, détail des arêtes cuticulaires, au niveau de la deiride droite ; D : Ç, coupe transversale au milieu du corps ; E : coupe trans¬ versale au milieu du corps ; F : Ç, extrémité postérieure, vue latérale droite ; G : extrémité antérieure, vue latérale gauche ; H : d1, bourse caudale, vue ventrale ; I : çj, pointe d’un spiculé, vue latérale ; J : id., vue ventrale. A, F, G, H : éch. : 75 fx 11 : éch. : 100 jx C, D, E, I, J : éch. : 50 jx Mâle : Corps long de 7,5 mm, large de 140 p dans sa partie moyenne. Vési¬ cule céphalique haute de 60 p sur 38 p de large. Anneau nerveux, pore excré¬ teur et deirides situés respectivement à 190 p, 350 p, 270 p (deiride droite) et 275 p (deiride gauche) de l’apex. Œsophage long de 310 p. Bourse caudale asymétrique avec un lobe droit plus développé. Côtes antéro¬ latérales plus courtes que les médio-latérales. Côtes externo-dorsales naissant à la racine de la côte dorsale ; cette dernière est profondément divisée presque jusqu’à sa racine. Elle donne naissance à deux rameaux eux-mêmes bifurqués. Les côtes 9 naissent très haut sur la côte dorsale (fig. 3, H). — 736 — Spiculés sub-égaux, ailés, longs de 725 p., à pointe distale complexe (fig. 3, I. J). Absence de gubernaculum. Cône génital, bien marqué, allongé (fig. 3, H). Femelle : Corps long de 17,5 mm, large de 180 p dans sa partie moyenne. Vésicule céphalique haute de 50 p sur 30 p de large. Anneau nerveux, pore excréteur et deirides situés respectivement à 180 p, 335 p, 260 p (deiride droite) et 265 p (deiride gauche) de l’apex. Œsophage long de 325 p (fig. 3, G). Appareil génital monodelphe. La vulve s’ouvre à 190 p de la pointe caudale. Vagin long de 30 p ; vestibule, sphincter et trompe longs respectivement de 130 p, 50 p et 175 p. L’utérus long de 2250 p contient de très nombreux œufs (106) non embryonnés, hauts de 50 p sur 30 p de large (fig. 3, F). Oviducte bien différencié, long de 120 p. Queue fine, longue de 42 p, à pointe mousse (fig. 3, F). Discussion Par son synlophe (double arête gauche hypertrophiée et continue, autres arêtes discontinues ; nombre d’arêtes ventrales supérieur à 6) et sa formule bursale (côte dorsale profondément divisée, côtes 9 naissant haut sur la côte dorsale), nos spécimens sont comparables à trois espèces du genre Heligmoden- driurn Travassos, 1937, parasites de Sciuridés néotropicaux : H. aripense Baylis, 1947, H. hepaticum Lent et Freitas, 1938, H. oliverai Lent et Freitas, 1938. Nos spécimens se différencient aisément de ces trois espèces par un nombre plus élevé d’arêtes cuticulaires dorsales et ventrales (cf. Durette-Desset, 1968 &). Le genre H eligmodendrium apparaissant actuellement comme un genre hété¬ rogène, nous préférons ranger provisoirement nos spécimens dans le genre Longistriata sensu Chabaud, 1959, et nous les nommons Longistriata landauae n. sp. Longistriata thomasomysi n. sp. Matériel : 8 (7, 24 Ç. Hôte : Thomasomys sp. Cônes (620 M). Localisation : intestin. Origine géographique : Pichiude — Deplo Mille del Cauca — Colombie. Description. — Nématodes de petite taille, enroulés de façon senestre le long de la ligne latérale gauche contrairement aux autres Héligmosomes. Cet enroulement comporte 2 à 3 tours de spire. Œsophage relativement long par rapport à la longueur du corps (fig. 4, D). Il existe une large dilatation cutieulaire ventrale droite (fig. 4, A). Synlophe : Chez les deux sexes le corps est parcouru longitudinalement par 14 arêtes cuticulaires. Elles naissent soit sur le bord postérieur de la vésicule céphalique (arêtes dorsales et ventrales) (fig. 4, B) soit à différents niveaux sur les champs latéraux (fig. 4, C). Elles disparaissent en avant de la bourse caudale chez le q, au niveau de la vulve chez la Ç. En coupe transversale au milieu du corps, on trouve 7 arêtes dorsales et 7 arêtes ventrales. Il n’existe pas de gradient de taille des arêtes Les trois arêtes proches du charnu latéral gauche sont plus développées que les autres. La portion cuticu- la" c gauche est presque entièrement dépourvue d’arêtes (fig. 4, A). jjigS! Fig. 4. — Longistriata thomasomysi n. sp. A : $, coupe transversale, au milieu du corps ; B : naissance des arêtes cuticulaires, extrémité anté¬ rieure, vue ventrale ; C : id., vue dorsale ; D : Ç, extrémité antérieure, vue latérale droite ; E : extrémité postérieure, vue latérale gauche ; F : <£, bourse caudale, vue ventrale ; G : (J, détail des côtes dorsale, externo-dorsales et postéro-latérales, vue dorsale ; H : Phi¬ ladelphus On voit ainsi apparaître dans le groupe C, de Jamesia à Philadelphus, un arrangement des Saxifragacées selon un gradient négatif de leucodelphinidine. Dans le sens C-B-.4, nous retrouvons ce même gradient négatif de leucodel¬ phinidine, simultanément auquel se développe cette fois un gradient positif d’acide ellagique ; nous avons donc un double gradient en anticorrélation, ou plus exactement superposition au gradient négatif de leucodelphinidine d’un gradient positif subordonné d’acide ellagique. Nous saisissons alors de manière dynamique l’unité ou plutôt l’enchaînement des Saxifragacées, famille dont les divers membres sont définis et reliés par le jeu de deux gradients en partie compétitifs, le gradient négatif de leucodel¬ phinidine étant le critère fondamental donnant l’unité profonde et (conformé¬ ment aux principes d’évolution flavonique) le sens évolutif de la famille. Quant au gradient positif d’acide ellagique, il semble signifier qu’au cours de l’évolution certaines espèces auraient acquis les systèmes enzymatiques nécessaires à la synthèse de ce composé, synthèse qui doit se faire selon une voie métabolique probablement compétitive de celle gouvernant la synthèse de leucodelphinidine. L’apparition de l’acide ellagique résulterait donc d’une mutation, et nous rejoignons en cela une hypothèse émise par Bate-Smith en 1965. 768 Tableau V. — Distribution des Saxifragacées en fonction des deux premiers axes-faeteurs définis par le calcul Remarques : X = 14, 71, 72, 74, 78, 86, 107, 119 Y = 68, 69, 73, 76, 77, 84, 85, 87, 108, 109, 110, 122 Z = 67, 79, 80, 81, 82, 83, 92, 95, 101, 102, 105, 114, 117, 118 s/famille des Penthoroïdées 1. Penthorum sedoides s/famille des Saxifragoïdées 2. Astilbe biternata 3. » ^ japonica 4. » rivularis 5. Bodgersia aesculifolia 6. » sambucifolia 7. » podophylla 8. » purdomi 9. Astilboides tabularis 10. Leptarrhena pyrolifolia 11. Aceriphyllum rossii 12. Sullivantia sullivantii 13. Boykinia tellimoides 14. » elata 15. » rotundi folia 16. Bergenia cordi folia 17. » crassifolia 18. » ligulata 19. Peltiphyllum peltatuni 20. Saxifraga stellaris 21. » cun ei folia 22. » tridactylites 23. » granulata 24. » rnoschata 25. » bryoides 26. » aizoides 27. » aizoon 28. » oppositifolia 29. Tiarella cordifolia 30. Ileuchera villosa 31. » americana 32. » pubescens 33. » hispida 34. » sanguine a 35. » cylindrica 36. Tolmiea menziesii 37. Mitella ovalis 38. Tellima grandiflora 39. Bensonia oregona 40. Chrysosplenium alterni fo¬ lium 41. » oppositi- folium s/famille des Rirésioïdées 42. Uibes multiflorum 43. » triste 44. Bibes rubrum 45. » petraeum 46. » glutinosum 47. » sanguineum 48. » aureuni 49. » odoratum 50. » cereum 51. » wiburnifolium 52. » dikusha 53. » nigrum 54. » menziesii 55. » bureiense 56. » grossularia 57. » hirtellum 58. » fasciculatum 59. » diacantha 60. » giraldii 61. » alpinum 62. » vilmorinii 63. » glaciale s/famille des Francoïdf.es 64. Francoa sonchifolia 65. » appendiculata s/famille des Bauéroïdées 66. Bauer a rubioides s/famille des Hydrangéoïdées 67. Philadelphus henryi 68. » rnexicanus 69. * purpureo- maculatus 70. » hirsutus 71. » laxus 72. » inodorus 73. » grandi florus 74. » floridus 75. » cordifolius 76. » lewisii 77. » intectus 78. » latifolius 79. » magdalenae 80. » subcanus 81. » tomentosus 82. » satsumanus 83. » brachybotrys 8'.. » schrenkii 85. » pekinensis 86. » nepalensis 87. Philadelphus coronarius 88. » caucasicus 89. Jamesia i americana 90. Deutzia pulchra 91. » sieboldii 92. » gracilis 93. » crenata 94. » schneideriana 95. » purpurascens 96. » wilsonii 97. » vilmorinae 98. U staminea 99. » longifolia îoo. » mollis 101. » corymbosa 102. Kirengeshoma paXmala 103. Deinanthe bifida 104. » coerulea 105. Hydrangea macrophylla 106. » serrata 107. » panniculata 108. » xanthoneura 109. » bretschneideri 110. » heteromalla 111. » radiata 112. » cinerea 113. » arborescens 114. » sargentiana 115. » petiolaris 116. » anomala 117. Schizophragma integrifolia 118. Pileostegia viburnoides 119. Dccumaria sinensis s/famille des Itéoïdées 120. Itea virginica s/famille des Brexioïdées 121. Brexia madagascariensis s/famille des Escallonioïdées 122. Anopterus glandulosus 123. Escallonia rubra 124. » macrantha 125. » floribunda s/famille des Montinioïdées 126. Montinia caryophyllacea FACTEUR I — 770 — Voici donc matérialisée et confirmée la notion de famille par enchaînement que nous devons aux systématiciens traditionnels. En outre, de l’observation du tableau V, et en restant dans un domaine strictement chimique, nous sommes conduit à l’idée qu’il existe un progéniteur commun à toutes les Saxifragacées, progéniteur dont la définition biochimique devrait être proche de celle des genres Jamesia ou Ribes ; nous partageons ainsi le point de vue de Engler selon lequel les divers représentants de cette famille auraient évolué à partir d’un Urtyp commun. 3. Considérations phylogénétiques Si le tableau V nous a permis de retracer le phylétisme chimique des Saxi¬ fragacées, nous nous garderons cependant d’en conclure à la généralisation des concepts énoncés, les rapprochements envisagés correspondant plus à des niveaux évolutifs comparables qu’à de réelles parentés. Nous référant à l’ensemble des données actuellement disponibles sur les Saxifragacées, il nous semble préférable de reconnaître plusieurs rameaux évolutifs naissant de Y Urtyp, ou plutôt plusieurs faisceaux de rameaux évolu¬ tifs, chacun d’eux montrant des comportements polyphénoliques comparables (tableau VI). Tableau VI. — Relations phylogénétiques des Saxifragacées avec niveaux évolutifs chimiques Francoïdées Penthoroïdées « Cercle Ellagique » Boykinia Astilbe Rodgersia « Cercle S Heuchera » a x i f r a g a R i b e s Escallonia Itea Brexia « URTYP » Philadelphus Hydrangea Kirengeshoma Deinanthe Deutzia Jamesia Montinioïdées — 771 — L’un des faisceaux réunit Saxifragoïdées, Francoïdées et Penthoroïdées, c’est-à-dire les espèces herbacées ; nous pensons comme Engler que le genre Ribes, bien que ligneux, doit lui être annexé : son chimisme leucoanthocyanique est en effet très proche de celui des Saxifrages, et c’est de plus le seul genre ligneux dont certaines espèces montrent une importante régression de la leuco- delphinidine compensée par des quantités pondérables d’acide ellagique, parti¬ cularité caractéristique des Francoïdées, des Penthoroïdées et de certaines Saxi¬ fragoïdées. Un second faisceau correspond aux Hydrangéoïdées et aux Montinioïdées. Quant aux Escallonioïdées, Itéoïdées et Brexioïdées, nous devons nous con¬ tenter de dire qu’elles semblent assurer la transition entre les Ribésioïdées, grâce à Itea et à Brexia, et les Hydrangéoïdées, grâce à Escallonia. III. LA FAMILLE DES PITTOSPORACÉES Comme nous l’avons déjà dit, ce sera la seule famille considérée comme affine des Saxifragacées que nous envisagerons ici. Elle soulève un problème systé¬ matique particulièrement intéressant : en effet, depuis les travaux de Bâillon qui, en 1872, écrivait « Nous avons considéré les Brexiées comme rattachant bien les Pittosporées aux Saxifragées... Les Pittosporées sont des Escalloniées à ovaire supère », la plupart des auteurs (Pritzel, 1930 ; Takhtajan, 1959 ; Embergek, 1960 ; Gros, 1965) reconnaissent la parenté des Pittosporacées avec les Saxifragacées. Si cette parenté est soulignée tant par la morphologie que par la cytologie, il n’en reste pas moins vrai que d’un point de vue anatomique, il existe des divergences profondes entre les deux familles, divergences qui feront dire à Emberger : « Les Pittosporacées sont des Saxifragacées à canaux sécréteurs ». Prenant en considération ces divergences anatomiques, Van Tif.ghem (1884 ; 1906) et Schurhoff (1929) proposent une autre solution à ce problème : les Pittosporacées doivent être rattachées non aux Saxifragacées mais aux Ombel- liflores (Ombellifères et Araliacées). Or, si nous comparons le chimisme poly- phénolique du genre Pittosporurn, par ailleurs très homogène, avec celui des Ombelliflores (tableau VII) et celui des Saxifragacées défini plus haut, nous voyons que l’absence uniforme de leucoanthocyanes et de tout dérivé trihy- droxylé (leucodelphinidine, myricétine) donne au genre Pittosporurn un carac¬ tère assez unique au sein des Saxifragacées, alors que ces deux caractéristiques sont communes chez les Ombellifères et les Araliacées analysées par Bate- Smith (1962). Il serait prématuré de tirer des conclusions définitives sur le sujet, mais on peut attirer l’attention sur le fait que les résultats biochimiques actuellement disponibles militent plus en faveur de l’hypothèse de Van Tieghem que de celle de Bâillon et de la plupart des auteurs contemporains. — 772 — Tableau VII. — Comparaison du chimisme polyphénolique du genre Pittosporum avec celui des Ombelliflores (Les symboles ont même signification que dans le tableau I) LA LD LCy ^ Ac. ellag. Pittosporum (17 espèces) . — — — — Araliacées (5 espèces) . — — — — Ombellifères (10 espèces) . — — — — Flol M Q K Pittosporum (17 espèces) . 7 %o — + + + + Araliacées (5 espèces) . riches — + + + + Ombellifères (10 espèces) . riches — + + + + IV. CONCLUSIONS Ces quelques exemples montrent que les critères biochimiques peuvent être d’un précieux secours pour la résolution de problèmes taxinomiques et phylo¬ génétiques relatifs à un groupe végétal déterminé. Ils nous ont en effet permis, dans le cas de la famille des Saxifragacées — d’apporter réponse à quelques-uns des nombreux problèmes posés par la place systématique des genres Penthorum, Astilboides, Boykinia, Brexia, Francoa... — de souligner ou de confirmer l’unité de groupes tels que le « cercle ellagique », le « cercle Heuchera »... — d’éclairer d’un jour nouveau les affinités des genres Parnassia, Pittosporum. — de concrétiser la notion de famille par enchaînement appliquée aux Saxifraga¬ cées, et par là de saisir leur unité polyphénolique profonde. Comme l’ont montré ces divers exemples, les critères biochimiques apparaissent en fin de compte comme un des nombreux arguments dont doit se servir le cher¬ cheur pour parvenir à une systématique aussi naturelle et « totale » que possible ; ils ne prennent en effet toute leur valeur qu’après confrontation et comparai¬ son avec les données des disciplines plus classiques. Il faut cependant reconnaître que les données biochimiques apportent une dimension nouvelle à la systématique ; outre leur caractère objectif, lié à la notion de structure moléculaire, leur quantifiabilité, vue à la lumière des 773 — séquences biogénétiques et de l’interprétation qu’en peut donner le traitement mathématique, permet de proposer un signe évolutif qui pour la première fois sans doute exclut toute inférence intuitive dans le choix de l’orientation des critères phylogénétiques. Remerciements Nous exprimons nos plus vifs remerciements à Monsieur le Professeur J. L. Hamel (Laboratoire de Biologie Végétale Appliquée, Muséum national d’Histoire naturelle, Paris) et à Monsieur le Professeur P. Lebreton (Labora¬ toire de Biologie Végétale, Faculté des Sciences de Lyon) pour l’intérêt qu’ils ont bien voulu porter à ce travail et les nombreuses suggestions dont ils l’ont fait bénéficier. Département de Biologie Végétale, Service de Phytochimie et de Phytophysiologie, Faculté des Sciences de Lyon, 43 Bd du 11 novembre , 69~Villeurbanne, France BIBLIOGRAPHIE Agababjan, Y., 1960. — Palynosystématique de la famille des Itéacées. Izoest. Akad. Nauk. Arm. SSH Biol. Nauk., 13, pp. 99-102. — 1961. — Matériaux pour l’étude palynosystématique de la famille des Saxi- fragacées. Id., 14, pp. 45-61. — 1961. — Palynomorphologie de la famille des Hydrangéacées. Id., pp. 17-26. — 1963. — Palynomorphologie du genre Ribes. Id., 16, pp. 93-98. — - 1964. — Évolution du pollen dans les ordres Cunoniales et Saxifragales, en relation avec quelques problèmes de leur systématique et de leur phylogénie. Id., 17, pp. 59-72. Arber, A., 1913. — On the structure of the androecium in Parnassia and its bearing on the affmities of the genus. Ann. Bot. (G. B.), 27, pp. 491-510. Bâillon, H., 1872. — Saxifragacées, in Histoire des Plantes. Hachette et Cle, Paris, 3, pp. 325-464. Baldwin, J. 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HEINTZ Dans l’abondant matériel paléomammalogique récolté au cours des fouilles effectuées en 1963 et 1964 à La Puebla de Valverde (M. Crusafont Pairô, J. L. Hartenberger et E. Heintz, 1964 ; M. Crusafont Pairô, 1965), les insectivores ne sont que très parcimonieusement représentés. Nous ne disposons que d’une hémimandibule droite munie de M2, du talonide de M4 et de P4 (voir pl. I, fig. 1-5). La détérioration de la branche horizontale, survenue lors de l’extraction, rend le remontage de la P4 impossible ; cette dent appartient bien, cependant, au même spécimen. La branche montante est brisée sous le condyle. Ordre : INSECTIVORA Bowdich, 1821 Famille : Erinaceidae 1 Bonaparte, 1838 Sous-famille : Erinaceinae 1 Gill, 1872 Genre : Postpalerinaceus Crusafont et de Villalta, 1947 Postpalerinaceus cf. vireti Crusafont et de Villalta, 1947 Les caractères de la P4 permettent de classer l’insectivore de La Puebla dans la sous-famille des Erinaceinae. Parmi les genres de la sous-famille des Erinacéinés, la forme de La Puebla 1. Dans une publication de 1967, L. van Valen (p. 262) attribue les termes Erinaceidae et Erina¬ ceinae à Fischer von Waldheim, 1817. LÉGENDE DE LA PLANCHE T Fig. 1-5. — Postpalerinaceus cf. vireti de La Puebla de Valverde (éch. : X 3). 1, mandibule droite en vue linguale ; 2, môme spécimen en vue labiale ; 3, même spécimen en vue occlusale ; 4, P4 en vue labiale ; 5, même P4 en vue linguale. La P4 fait partie de la mandibule. J. Y. CROCHET ET E. HEINTZ PLANCHE ! Bull. Mus. llist. nul., Paris, 2e sér., t. 42, n° 4, 1970. — 777 — s’identifie à Postpalerinaceus Crusafont et de Villalta, 1947. Rappelons que l’étude des insectivores de Can Trullâs (Pontien inférieur de Catalogne, Espagne) avait conduit M. Crusafont Pairô et J. F. de Villalta Comella (1947) à établir, pour le genre Amphechinus Aymard, 1850, un nouveau sous-genre et une nouvelle espèce : « Amphechinus ( Postpalerinaceus ) vireti ». En 1956, P. M. Butler a proposé d’élever Postpalerinaceus au rang de genre. L’appartenance du spécimen de La Puebla au genre Postpalerinaceus est justifiée par les caractères suivants : — l’apophyse angulaire est faible (plus forte chez Erinaceus) ; — l’extrémité de l’apophyse angulaire ne se relève que peu ou pas (plus relevée chez Erinaceus ) ; — la crête ptérygoîdienne est faible (nettement plus forte chez Erinaceus) ; — la couronne de la P4 ne présente pas de renflement vestibulaire au-dessus de la racine antérieure (renflement présent chez Erinaceus) ; — la face linguale de la P4 présente, entre protoconide et paraconide, une vallée étroite (vallée large chez Erinaceus) ; — le sommet du paraconide de la P4 n’est pas projeté en avant et de ce fait le para- lophide est plus court que chez Erinaceus ; — le paraconide de la P4 est en forme de lame un peu comme chez Erinaceus ; son sommet n’est pas arrondi comme chez les Amphechinus de l’Oligocène. Rappelons que M. Crusafont Pairô et J. F. de Villalta Comella ont insisté sur le mélange des caractères de P. vireti ; certains caractères rappellent Amphechinus (caractères primitifs d’après Butler), d’autres Erinaceus (carac¬ tères spécialisés d’après Butler) ; d’autres, enfin, diffèrent de l’un et l’autre genre. Ce mélange de caractères s’observe aussi sur le spécimen de La Puebla. Cependant, le spécimen de La Puebla n’est pas identique à l’espèce de Can Trullâs, c’est-à-dire à P. vireti. Il en diffère par les caractères suivants : — le talonide de la P4 est très court (plus court que chez P. vireti et Erinaceus) ; — la taille de la P4 est inférieure et celle de la M2 presque identique à celle de P. vireti (voir tableau I) ; — la hauteur du paraconide de la P4 égale celle du protoconide alors que chez P. vireti la hauteur du protoconide dépasse celle du paraconide ; — - à l’emplacement du métaconide de la P4 on observe deux petits renflements qui diffèrent du métaconide de P. vireti ; — la P4 possède un cingulum antérieur peu développé identique à celui figuré par Teilhard de Chardin (1926, fig. 3) pour A. acridens Matthew et Granger, de l’Oligocène de Hsanda-Gol, Mongolie. La P4 de P. vireti ne présente pas de bour¬ relet basal. Toutes ces différences suggèrent que le spécimen de La Puebla représente, peut-être, une nouvelle espèce. Nous estimons, cependant, que nos matériaux sont par trop insuffisants pour étayer la création d’une espèce nouvelle et pro¬ posons la détermination provisoire : Postpalerinaceus cf. vireti. Mensurations (en mm) - — extrémité de l’apophyse angulaire à la base de la branche montante : 15 mm. — hauteur de la mandibule sous M2 (face linguale) : 6,5 mm. Tableau I. — - Comparaison entre les dimensions du spécimen de La Puebla et celles de Postpalerinaceus vireti de Can Trullâs Dents inférieures Longueur linguale largeur trigonide largeur talonide P4 Puebla . 3,0 2,2 P4 Can Trullâs . 3,52 — 3,84 2,58 — 2,65 Mj Puebla . _ _ 3,6 Mx Can Trullâs . 5,52 — 6,04 3,50 — 3,80 — M2 Puebla . 4,7 3,0 3,3 M2 Can Trullâs . 4,60 — 5,30 3,22 — 3,70 — ¥ ¥ La pauvreté en insectivores n’est d’ailleurs pas particulière à La Puebla de Valverde. Aucun insectivore n’est signalé pour Villaroya, autre gisement villa- franchien d’Espagne (M. Crusafont Pairô, 1960 et 1965). Il en va de même pour la plupart des gisements villafranchiens de France : Senèze, Chillac, Coupet, Saint- Vallier, La Roche-Lambert, Saint-Vidal, Pardines, Roccaneyra, Vialette et Chagny. Deux insectivores, Galemys sp. et Talpidé indet., sont signalés aux Etouaires dans une note inédite de S. Schaub. Enfin, Pomel (1853, p. 116) cite Erinaceus major Pomel pour le « Terrain diluvien » aux Peyrolles, près d’Issoire. D’après P. Bout et A. Azzaroli (1952, pp. 45-46), la collection Pey¬ rolles du Rritish Muséum (N. H.) ne renferme aucun reste de Hérisson. D’après les indications de Pomel, cet insectivore ne provient pas du même niveau que les autres Mammifères trouvés à Peyrolles et P. Rout et A. Azzaroli estiment que le « Terrain diluvien » peut correspondre à un niveau post-villafranchien. En Grande-Bretagne, aucun insectivore n’a été signalé pour le Red Crag et le Norwich Crag. Aux Pays-Bas, K. van der Sluys (1962) cite Desmana et Talpa pour le gisement de Tegelen. En Allemagne, aucun insectivore ne figure dans la faune d’Erpfinger Hôhle (U. Lehmann, 1953 et 1957). Plusieurs insectivores, mais aucun Erinaceinae, ont été signalés par H. Tobien (1953) à Wolfersheim — Wetterau. Des gisements villafranchiens classiques d’Italie, on ne connaît jusqu’à présent aucun insectivore. Ainsi, Postpalerinaceus cf. vireti de La Puebla de Valverde présente un double intérêt. D’une part, il montre que le genre Postpalerinaceus, défini d’après des matériaux du Pontien inférieur, subsiste jusqu’au Villafranchien inclus. D’autre part, il représente, jusqu’à plus ample informé, le seul Erinaceinae qui ait été trouvé dans les gisements stratifiés du Villafranchien d’Europe occi¬ dentale. Institut de Paléontologie du Muséum BIBLIOGRAPHIE Aymard, A., 1850. — Restes de Mammifères fossiles recueillis dans le calcaire miocène des environs du Puy. Ann. Soc. Agric. Sci. Arts Comm. Puy, 14, pp. 104-114. Bout, P., et A. 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Elle compte une dizaine d’espèces parmi lesquelles un Lépo- ridé nouveau que nous décrivons ici et qui présente un intérêt considérable, tant par la singularité de ses caractères que par sa position stratigraphique L Classe MAMMALIA Ordre LAGOMORPHA Famille Leporidae Sous-famille Leporinae Tribu Alilepini Hispanolagus nov. gen. Diagnose. — Lagomorphe d’allure léporine et de la taille des Sylvüagus nord-américains. P2 à deux sillons antérieurs, dont l’antéro-lingual est bifurqué et possède une paroi linguale crénelée. Molaires supérieures à hypostria pénétrant aux deux tiers de la largeur de la dent. P3 présentant le plan général de celle de Alilepus, mais avec un trigonide plus faiblement développé et échancré sur sa face antérieure par deux sillons, l’un antéro-lingual, l’autre antéro-vestibulaire. 1. Nous tenons à exprimer nos plus vifs remerciements à Miss Mary R. Davyson, du Carnegie Muséum de Pittsburgh (U.S.A.), pour les précieux conseils qu’elle a eu l’amabilité de nous donner. 781 — L’émail de la paroi postérieure du sillon postéro-lingual est légèrement moins épais que celui de la paroi antérieure. L’émail de la paroi postérieure du sillon postéro-vestibulaire est crénelé dans les stades jeunes. Le sillon postéro-lingual est moins profond que chez Alilepus et en position légèrement plus antérieure. Hispanolagus crusafonti nov. sp. Diagnose. — Celle du genre. Derivatio nominis. — Lagomorphe découvert en Espagne et dédié à M. le Pro¬ fesseur Crusafont-Pairô, directeur de l’Institut de Paléontologie de Sabadell (Barcelone). ’3 -A- Fig. 1. — Hispanolagus crusafonti nov. gen. nov. sp. A : P3 gauche, paratype, La Alberca ; B : P8 gauche, holotype, La Alberca ; C : P2 gauche, La Alberca. s.a.l., sillon antéro-lingual ; s.a.o., sillon aritéro-vestibulaire ; s.p.l., sillon postéro-lingual ; s.p.o., sillon postéro-vestibulaire ; tal., talonide ; tr., trigonide. Holotype. — P3 gauche (n° 14) ; fig. 1 B. L = 2,9 ; 1 = 3 mm. Mus. Sabadell. Paratype. — P2 gauche (n° 2) ; fig. 1 C. L = 1,4 ; 1 = 2,8 mm. Mus. Sabadell. Localité-type. — Gisement de La Alberca, près Murcia (Murcia, Espagne). Niveau-type. — Vallésien - — Base du Miocène terminal. Les sables jaunes à ossements constituant le gisement de La Alberca sont encadrés par des couches marines à Foraminifères. Les marnes situées sous le niveau à Mammifères renferment une microfaune planctonique comprenant : Globigerinoides obliquas extremus Bolli et Berm., G. sacculifer Brady, G. ruber pyramidalis V. de B., etc. Cette association indique un niveau du Miocène un peu plus récent que le Tortonien s. str., et attribuable au début du Miocène terminal L Les sables à Mammifères sont eux-mêmes surmontés par des marnes à microfaune planctonique abondante (G. obliquas extremus , G. sacculifer, Globorotalia humerosa Tak. et Saito, etc.) caractéristique du Miocène terminal. 1. Le Miocène terminal récemment étudié dans la région de Murcia est postérieur au Tortonien s. str. du stratotype italien et antérieur au Pliocène. (Martinez, 1969 ; C. Montenat et C. Martinez, 1970). — 782 — Du point de vue de la chronologie marine, le gisement de La Alberca est donc bien localisé, dans la partie inférieure du Miocène terminal. Du point de vue mammalogique, la faune montre l’association d’Hipparion et de Progenetta cf. crassa Dep., indiquant un âge vallésien. Matériel Dents supérieures : — représentées sur la figure 2 : I1 gauche (n° 1), 1 = 2,5 mm P2 gauche (n° 2), L = 1,4 mm ; 1 = 2,8 mm (cf. aussi fig. 1) P3 droite (n° 3), L = 1,7 mm ; 1 = 3,2 mm P4 gauche (n° 4), L = 2 mm ; 1 = 3,3 mm M1 droite (n° 5), L = 1,9 mm ; 1 = 3 mm M2 droite (n° 6), L = 1,5 mm ; 1 = 3 mm M3 gauche (n° 7), L = 0,9 mm ; 1 = 1,4 mm Fig. 2. — Hispanolagiis crusafonti nov. gen., nov. sp. Séries dentaires supérieure et inférieure gauches (composites). Les contours des I2 et M3 sont hypothétiques et fondés sur ceux de Alilepus et Hypolagus. — non représentés sur la figure 2 : P4 droite (n° 9) M1 gauche (n° 9) Molaires supérieures incomplètes ou roulées (nos 10, 11 et 12) Dents inférieures : — représentées sur la figure 2 : I4 droite (n° 13), 1 = 2,5 mm P3 gauche (n° 14), L = 2,9 mm ; 1 = 3 mm (cf. aussi fig. 1) P4 droite (n° 16), L = 2,5 mm ; 1 = 2,9 mm Mj droite (n° 17), L = 2,7 mm ; 1 = 2,9 mm M2 droite (n° 18), L = 2,5 mm ; 1 = 2,7 mm — 783 — — non représentés sur la figure 2 : Ij droites et gauches (nos 28-30) P3 gauche (n° 15), L = 2,7 mm ; 1 = 2,7 mm, fig. 1 A Molaires inférieures incomplètes (nos 19-27) Astragale droit (n° 31), fig. 3 a, b, c ; fig. 5 a. Description 1) Denture Les dents sont toutes à croissance continue, comme chez les Léporidés actuels. Dents supérieures La courbure des dents molarisées supérieures est moins grande que chez Lepus et sensiblement analogue à celle d ’Alilepus (B. Boulin, 1942, p. 126, fig. 6). -A- -B- -C- Fig. 3. — Hispanolagus crusajonti nov. gen., nov. sp., astragale droit. A : profil externe ; B : face supérieure ; C : face plantaire. f.c.a., facette calcanéenne antérieure ; f.c.m., facette calcanéenne moyenne ; f.c.p., facette calcanéenne postérieure ; f.n., facette navicularienne ; f.s.t., fosse du sustentaculum tali ; s.t., sulcus tali ; tr., trochlée. La I1 est recouverte d’émail sur toutes ses faces. Sa face antérieure est échan- crée par un sillon longitudinal qui divise antérieurement la dent en deux lobes inégaux, l’un mésial, l’autre distal. La section de cette dent est identique à celle de la I1 de Alilepus et présente un lobe mésial plus saillant que chez Oryctolagus (fig. 2). La I2 est inconnue. La P2 (fig. 1 C et 2) montre le plan général de celle d 'Alilepus et Hypolagus (fig. 4 A et B) et présente, sur sa face antérieure, deux sillons remplis par le cément qui déborde largement sur tout le fût dentaire. On distingue : le sillon antéro-lingual et le sillon antéro-vestibulaire. Le sillon antéro-vestibulaire est beaucoup plus prononcé que chez la plupart des Alilepus et Hypolagus. Le sillon antéro-lingual est très large et se ramifie distalement en deux replis secondaires, l’un vestibulaire, l’autre lingual. La paroi linguale de ce sillon est très finement crénelée. La P3 (fig. 2) est molarisée. L’émail de l’hypostria est ondulé. L’antérolophe — 784 — est moins large que le postérolophe. La muraille vestibulaire est oblique par rapport au plan sagittal, comme chez Lepus. La P4 (fig. 2) est molarisée et très difficilement difïérenciable de la M1. L’hypos- tria est crénelée. L’antérolophe n’atteint pas tout à fait le niveau du postéro¬ lophe sur la face linguale de la dent. La M1 (fig. 2) a pratiquement les mêmes caractères que la P4. La M2 (fig. 2) est plus petite que les M1 et P4, le postérolophe y est nettement plus court que l’antérolophe et ces deux parties de la dent atteignent le même niveau sur la face linguale. La muraille vestibulaire est oblique par rapport au plan sagittal, mais dans le sens inverse de celui de la P3. La M3 (fig. 2) est unilobée, de section ovale et plus large que longue. Comme sur les molaires et les prémolaires supérieures, l’émail y est plus épais sur la face linguale que sur la face vestibulaire. Fig. 4. — Comparaison des tables d’usure de P2 et P3 de quelques Léporidés fossiles eurasiatiques et africains. A : Hypolagus brachy gnathus Kormos, Plioc. sup., Europe centrale. B : Alilepus laskarevi (Khomenko), Vallésien, Europe centrale. C : Pliopentalagus dietrichi (Feijfar), Plioc. sup., Hongrie. D : Serengetilagus precapensis Dietrich, Pléistoc., Afrique. E : Hispanolagus criisafonti nov. gen., nov. sp., Vallésien, Espagne. Toutes les dents sont ramenées à la même dimension. Dents inférieures La Ij est identique à celle de Lepus ou Oryctolagus : en biseau et de section trapézoïdale, recouverte d’un émail plus épais antérieurement que postérieure¬ ment. La P3 (fig. 1 A et B ; fig. 2 et 4) présente deux sillons postérieurs, l’un lin¬ gual (postéro-lingual), l’autre vestibulaire (postéro-vestibulaire), qui séparent le trigonide (lobe antérieur) du talonide (lobe postérieur). Le trigonide est échancré par deux sillons antérieurs, l’un vestibulaire (antéro-vestibulaire), l’autre lingual (antéro-lingual). La paroi antérieure des sillons postérieurs présente un émail plus épais que celui de la paroi postérieure qui est crénelée sur le sillon antéro- vestibulaire. Les sillons antérieurs sont toujours très marqués mais le sont beaucoup plus sur la P3 n° 14 (type) que sur la P3 n° 15. La P4 est molarisée, le talonide (= postérolophide) y est plus étroit que le trigonide (= antérolophide). La paroi postérieure du trigonide présente un bombement peu prononcé qui trouve son antagoniste sur la paroi antérieure du talonide. Les M, et M2 sont très semblables ; la M2 a toutefois un talonide plus étroit que celui de la M„ comme chez tous les autres Léporidés. — 785 — Les caractères de détail sont les mêmes que pour la P4. La M3 est inconnue. 2) Squelette appendiculaire Du squelette appendiculaire, nous ne possédons qu’un astragale droit intact (fig. 3). La trochlée y est étroite et élevée, comme chez Lepus et Oryctolagus. Le col, grêle et allongé, se termine par une facette navicularienne étroite, très bombée et fortement développée sur l’arête dorsale du col. L’astragale des Léporidés est en contact avec le calcanéum par trois facettes : deux proximales (posté¬ rieure et moyenne) et une distale (antérieure), située sur le bord externe du col, à la naissance de la facette navicularienne. Fig. 5. — Comparaison des astragales droits (profil interne) de : A, Hispanolagus crusajonti ; B, Oryctolagus cuniculus ; C, Ochotona rufescens. Rapports et différences La plupart des molaires étant molarisées, ce sont surtout les P2 et P3 qui sont utilisées pour la détermination et la systématique des Léporidés fossiles. La P2 diffère de celle des Léporidés évolués actuels (Lepus, Oryctolagus, Syl- oilagus) par la présence de seulement deux sillons antérieurs, ce qui la rapproche de celle de Alilepus, Hypolagus et Pliopentalagus du Pliocène et Pleistocène d’Europe centrale et d’Asie. Le caractère essentiel de cette dent est la bifurcation du sillon antéro-lingual ainsi que la erénulation de sa paroi linguale. Ce dernier caractère se retrouve chez Pliopentalagus (O. Fejfar, 1961) et, peut-être, chez Serengetilagus (D. G. Mc Innés, 1953). Toutefois, dans ces deux cas, le sillon n’est jamais bifurqué. Cette bifurcation rappelle ce que l’on voit chez Lepus et Oryctolagus mais il est difficile de dire s’il s’agit là de convergence ou de filiation. Les dents molariformes supérieures sont, dans l’ensemble, très proches de celles de Alilepus ; toutefois, l’hypostria y pénètre presque aussi profondément que chez Lepus, alors que chez Alilepus annectens Schlosser elle atteint à peine la moitié de la largeur de la dent (B. Bohlin, 1942, p. 126, fig. 6). Les P3, P4, M1 et M2 sont, par leur faible courbure antéro-postérieure, beau¬ coup plus proches de Alilepus que de Lepus ou Oryctolagus (B. Bohlin, 1942, p. 126, fig. 6). La M3 est identique à celle de Lepus. 50 — 786 La P3 diffère de celle de toutes les autres formes fossiles d’Eurasie. On y voit le sillon postéro-lingual qui distingue les Léporinés ( Alilepus , Pratilepus, Pronolagus) des Archaeolaginés ( Archaeolagus et Hypolagus) (M. R. Dawson, 1967, p. 302) mais son trigonide est profondément échancré par les deux sillons antérieurs dont l’antéro-lingual ne se retrouve aussi développé ni chez Alilepus, ni chez Hypolagus ; par contre, on le retrouve chez Pliopentalagus et Serengetilagus (fîg. 4 C et D) parmi les formes européennes fossiles ainsi que chez Pronolagus, Pentalagus, Sylvilagus, Oryctolagus et Lepus, parmi les formes actuelles. Il faut cependant noter que, chez Pliopentalagus et Pornolagus, il existe, en plus, entre le sillon antéro-lingual et le sillon postéro- lingual, un sillon médio-lingual peu profond. Chez Serengetilagus (fig. 4 D), le sillon postéro-lingual occupe, quand il existe, une position très antérieure à celle de son homologue chez Alilepus, de plus, l’émail de sa paroi antérieure n’est pas plus épais que celui de sa paroi postérieure. Il est, par conséquent, très difficile de décider si le sillon postéro-lingual de Serengetilagus est l’homologue de celui d’ Alilepus ou s’il est l’homologue du sillon médio-lingual de Pliopentalagus et Pronolagus ; dans ce dernier cas, Serengetilagus serait dépourvu de sillon postéro-lingual, comme Hypolagus. Nous pensons toutefois que, chez Hispanolagus, le sillon postéro-lingual est bien l’homologue de celui à’ Alilepus, malgré sa position légèrement plus anté¬ rieure et son développement moindre. La crénulation du sillon postéro-vestibulaire de Hispanolagus se retrouve plus ou moins marquée chez Pliopentalagus, Serengetilagus et Pronolagus ; chez Alilepus, on ne connaît pas ce caractère (sauf, peut-être, chez A. brachy- pus, B. Bohlin, 1942, p. 129, iig. 8 d). La profondeur des sillons du trigonide est variable suivant les pièces. Il en est de même pour la crénulation des parois de l’hypostria des dents molarisées supérieures. Nous sommes enclins à penser qu’il s’agit là de variations morpho¬ logiques liées à l’âge de l’individu, comme l’ont suggéré C. C. Wood (1940, p. 296) et B. Bohlin (1942, p. 127), bien que ce dernier auteur admette égale¬ ment que la crénulation diminue des prémolaires vers les molaires, ce que l’on observe actuellement chez Lepus adulte. La série dentaire composite (fig. 2) montre divers stades de crénulation des parois de l’hypostria (les dents ayant servi à cette reconstitution n’appartenant pas au même individu, la variation de la crénulation est anormalement mais fortuitement inversée.) Les dents molariformes inférieures montrent un rétrécissement régulier du talonide de la P4 à la M2. Le petit bombement supplémentaire de la muraille postérieure du trigonide des molaires inférieures ne se retrouve aussi marqué que chez Serengetilagus (d’après les figures de Mc Innés, 1953) et, peut-être chez Pronolagus, alors que chez Alilepus et Hypolagus cette même muraille est simplement et régulièrement bombée. L’astragale est du type Léporiné, très semblable à celui de Lepus ou Orycto¬ lagus, mais beaucoup plus petit et légèrement plus grêle. Le col en est allongé et étroit, de même que la tête qui porte une trochlée légèrement plus profonde que chez Oryctolagus. La facette navicularienne est du même type que chez Lepus. La facette calcanéenne moyenne est plus allongée que chez Lepus et est séparée de la postérieure par un sulcus tali plus étroit et moins profond que chez Oryctolagus et Lepus. L’allongement général de l’astragale dénote une très bonne adaptation à la course et se retrouve chez Oryctolagus, Lepus, Sylvilagus, contrastant vive- 787 — ment avec l’astragale court et trapu des Lagomorphes « marcheurs » comme Ochotona ou mauvais coureurs comme Pentalagus (fig. 5 A, B et C). On cons¬ tate que, tout en restant plantigrades des membres postérieurs, l’adaptation à la course a provoqué, chez les Léporidés, les mêmes modifications des pièces tarsiales que celles mises en évidence par L. Ginsburg (1961, p. 11) pour l’adap¬ tation à la digitigradie chez les Carnivores. Systématique Hispanolagus crusafonti, bien que présentant une structure dentaire très singulière, est certainement très proche du genre Alilepus est-européen et asia¬ tique (M. R. Dawson, 1967, ]). 303, signale aussi un Léporidé non décrit et proche de Alilepus dans le pliocène de Perpignan). Morphologiquement, Hispa¬ nolagus se rapproche aussi du Serengetilagus pleistocène africain. Sa position géographique peut expliquer sa singularité mais il est ditficile de le situer phylo¬ génétiquement par rapport aux autres genres connus actuellement dans le Mio-Pliocène de l’Ancien Monde. La fissuration accentuée du trigonide de P3 pourrait le situer aux alentours de la lignée (d’ailleurs douteuse ! : M. R. Dawson, 1967, p. 303) Serengetilagus — Pronolagus , à moins qu’il ne s’agisse là d’un caractère annonçant la structure de type « Lepus » et précédant la jonction des sillons postérieurs décrite par C. W. Hibbard (1963). Des fouilles ultérieures permettront peut-être de jeter quelque lumière sur ces filiations par la découverte de fragments de crâne. Dans la faune de Mammifères des lignites d’Alcoy (Pliocène s. str.), il a été signalé (L. Thaler, M. Crusafont-Pairô et R. Adrover, 1965, p. 4024) un Hypolagus non décrit et caractérisé par la présence d’un sillon sur la face anté¬ rieure de la P3. Nous n’avons pas pu consulter ce matériel mais la présence d’un sillon antérieur semble rapprocher cette forme de Hispanolagus plutôt que de Hypolagus chez qui la fissuration antérieure du trigonide est jusqu’alors incon¬ nue en Europe. Le plus ancien Léporidé connu en Europe était, jusqu’alors, Alilepus lascarevi Khomenko signalé par Khomenko (1914) dans le Méotien (= Yallésien [M. Cru- safont-Pairô, Lexique stratigraphique — Espagne]) de Taraklia (actuelle¬ ment en U. R. S. S.). Dans tout le Pliocène européen, on connaît Hypolagus en Europe occidentale, Alilepus et Pliopentalagus en Europe centrale. La décou¬ verte à' Hispanolagus crusafonti dans le Miocène supérieur d’Europe occidentale permet d’étendre à toute l’Eurasie l’aire de répartition des Léporidés dès cette époque. Laboratoire de Paléontologie du Muséum et 22 , rue Marceau, 37-Chinon Institut de Géologie I.G.A.L. , 21, rue d'Assas, Paris VIe BIBLIOGRAPHIE Boulin, B., 1942. — A révision of the fossil Lagomorpha in the paleontological Muséum, Uppsala. Geol. Instit. Uppsala Bull., 30, 6, pp. 117-154. Dawson, M. R., 1967. — Lagomorpli historv and the stratigraphie records. Essais in paleontology and stratigraphy, Raymond C. Moore commémorative volume. Univ. Kansas, Dept. Geol., sp. Publ. 2. — 788 — Dice, L. R., 1931. — Alilepus, a new name to replace Allolagus Dice, preoccupied, and notes on several species of fossil hares. J. Mamm., Baltimore, 2. Dietrich, W. O., 1942. — Àltestquartâre Sâugetiere aus der südlichen Serengeti (Deutsch-Ostafrika). Palaeontographica, 94, pp. 43-133. Fejfar, O., 1961. — Die Plio-Pleistozàne Wirbeltierfaunen von Hajnacka und Iva- novice (Slovakei). GSR. 3, Lagomorpha : Neu. Jahrb. Geol. Pal. Monatsh., 112, 5, pp. 267-282. 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La composition de ses graines en limonoïdes est analogue à celle des autres Citrus : obacunone, limonine, désacétylnomiline et nomiline (1), (2). Cependant, contrairement aux graines de Citrus riches en huiles essentielles et pauvres en coumarines, celles de Poncirus comportent peu d’huile et beau¬ coup de coumarines, surtout des furocoumarines : impératorine, bergaptène, xanthotoxol et alloimpératorine (2). Les huiles essentielles des fruits ou des feuilles de Poncirus ont fait l’objet d’investigations récentes grâce à la chromatographie en phase gazeuse (17). On y relève des monoterpènes et des sesquiterpènes caractéristiques du genre Citrus (3) et notamment : a-pinène, (3-myrcène, phellandrène, limonène, ter- pinène, cinéol, p-cymène, acétate d’octyle, acétate de citronellyle, acétate de néryle, acétate de géranyle, formiate de géranyle, a-terpinéol, citronellol, géra- niol, géranial et nérol. On rencontre également dans Poncirus les 7 néohespéridosides de naringé- nine (naringine) et d’hespérétine (néohespéridine) et la poncirine, 7 néohes- péridoside d’isosakuranétine, flavanones si remarquablement spécifiques de certains Citrus (4). Etant engagés depuis quelques années dans des études chimiotaxinomiques tendant à comparer deux familles, aussi éloignées botaniquement l’une de l’autre que les Ombellifères et les Rutacées, qui ont en commun la présence de canaux et de cavités sécrétoires (5), nous avons été frappés par la présence des mêmes furocoumarines dans les deux familles (impératorine dans Imperatoria ostru- thium et Angelica archangelica (6), qui sont des Ombellifères, et dans Poncirus trifoliata (2), une Rutacée). L’isolement des furocoumarines a été grandement facilitée par la chromato¬ graphie sur couches épaisses non liées (7) qui permet la séparation de composés proches les uns des autres, alors que la cristallisation se révélait impuissante à les fractionner. La même méthode chromatographique, qui avait permis de caractériser les furocoumarines dans des extraits à l’éther de pétrole des racines d’un grand — 790 nombre d ' Heraclum, mettait en évidence dans les fruits mûrs de Poncirus la présence constante d’une tache à fluorescence violette très caractéristique au niveau des furocoumarines, spot absent de tous les extraits d’Ombellifères, Simaroubacées ou Légumineuses que nous avons examinés. Ce composé, présent dans une Rutacée et toujours absent des Ombellifères, nous a paru particulièrement intéressant pour tenter de différencier ces deux familles. Obtenu à l’état de pureté par chromatographie préparative d’extraits éthé- ropétroliques de fruits mûrs séchés de Poncirus trifoliata, puis recristallisé dans le méthanol, il se présente sous la forme de cristaux blancs, F : 68-70°C. Le spectre dans l’ultraviolet comporte deux bandes à 210 et 325 nm. L’absence d’une forte absorption vers 250 nm permet d’exclure une structure furocoumarinique ; néanmoins la fluorescence violette milite en faveur d’une •coumarine. Le spectre infrarouge dans KBr confirme cette hypothèse par la présence d’une bande à 5,85 p., qui peut être attribuée à une lactone a, (3-éthy- lénique. Traité par l’acide acétique, le composé F : 68-70° fournit un produit cristal¬ lisé, F : 228° (H20), qui migre en chromatographie sur couches minces comme l’ombelliférone, ou hydroxy-7 coumarine, et dont il présente la fluorescence bleu clair. La comparaison de cette substance avec un échantillon de référence d’ombel- liférone (point de fusion mixte, spectre I. R.) permet de conclure à l’identité des deux produits. Le composé F : 68-70° apparaît ainsi comme un produit O-substitué de l’ombelliférone, car il ne possède pas de bande OH dans l’infra¬ rouge. Son spectre de masse indique un pic parent (moléculaire) de 298 ; un pic de base à 162 correspond à l’ion-radical ombelliférone ; en effet, par perte d’un H cette entité donne un ion de masse 161 (ce qui caractérise un phénol), et par perte de CO, de H, puis de CO se transforme successivement en ions de masse 134, 133 et 105 ; tous ces fragments sont effectivement observés dans le spectre de masse de l’ombelliférone témoin. L’ensemble de ces résultats confirme ainsi par une autre méthode l’obtention d’ombelliférone par hydrolyse. La masse de la chaîne latérale est de 298 — 161 = 137 ; or le spectre comporte un pic de masse 69 important, qui peut correspondre à l’ion isopentényle, c’est- à-dire à une unité isoprénique, et cette hypothèse est d’autant plus vraisemblable que, par perte d’un groupement méthyle — - si unité isoprénique il y a — on doit obtenir un fragment de masse 69 — 14 = 55, qui est effectivement présent. Ceci nous incite à envisager la chaîne latérale comme constituée de deux unités isopréniques, soit C10H17, qui, si la règle isoprénique est valable dans le cas présent, sont associés « tête à queue ». Les atomes de la chaîne latérale étant numérotés en partant de l’oxygène, on constate que la structure ci-dessous est en accord avec le spectre de R.M.N., schématisé sous forme de tableau : fig. 1. (Les lettres s, d, et m représentent respectivement un singulet, un doublet et un multiplet.) Il restait à préciser la configuration cis ou trans de la double liaison 2'-3', ce qui revenait à attribuer à la chaîne latérale une structure néryle ou géranyle. (Dans le cas de la double liaison 6'-7', symétrique, le problème ne se pose pas.) A cet effet, on remarque que, dans le spectre de masse, le pic parent est très faible, alors que le pic correspondant à l’ion-radical ombelliférone est intense ; 791 — ceci s’explique par un réarrangement, dit de Mac Lafïerty, schématisé par les flèches (fig. 1). Ce transfert implique la configuration trans indiquée, fl en résulte que le produit F: 68-70° est la géranyloxy-7 ombelliférone ou auraptène. FIG.1 Numérotation 3 4 5 6 r ■ 3' 4 ' +5 1 6' 7' D-éplacement chimique £ ■ ■ 0, 9 ■ 5, 5 1,8 2,15 5, 2 1,7 Nature du pic d d ■ m D m 0 d Constante de couplage J 0.9 0,9 0, 9 ■ 0, 7 ■ 0, 3 I 3, 5 Nombre de protons (intégration) ■ ■ ■ 1 2 3 4 ■ 6 AURAPTENE OMBELLIFERONE 5 * r CH2 •• CH II 7 C h3c' ^ch3 L’examen de la littérature nous a alors appris que cette substance avait été isolée en 1930, de Citrus natsudaidcii Hayata par Komatsu et Tanaka (8) et sa structure définie en 1953 par Kariyone et Matsuno (9) par voie de synthèse. Chatterjee et Chaudhury (10) en 1960, Reisch et al. (11) en 1967, Dreyer (12) en 1969, rencontrent l’auraptène respectivement dans Aegle marmelos, Dictamnus albus et Ptelea crenulata. Nous avons alors observé que le spectre f.R. (dans KRr) de la géranyloxy-7 coumarine isolée par Reisch et al. de Dictamnus albus, et qui comportait des bandes à : 5,80 (carbonyle) ; 9,8 ; 10,1 ; 11,2 ; 11,7 ; 12 ; 12,8 et 13,1 p (spectre 1), — 792 — différait sensiblement du spectre du produit isolé par nous de Poncirus et qui. dans les mêmes conditions (KBr), présentait des bandes à : 5,85 ; 10 ; 10,2 et 12 p. (spectre II). Compte tenu de cette anomalie, et pour nous assurer de la nature de l’aurap- tène de Poncirus, nous l’avons comparé à un échantillon d’auraptène provenant de Aegle marmelos : le point de fusion mixte était non abaissé, les deux produits étaient donc identiques. Il restait à comprendre la différence entre les deux spectres I.R. Nous avons rapidement réalisé qu’elle provenait d’un dimorphisme cristallin. L’utilisation de la spectrographie infrarouge pour la mise en évidence de variétés polymorphiques de composés organiques semble avoir été préconisée la première fois par Ebert et Gottlieb (13) en 1952, dans le domaine des phtalocyanines et de quelques produits organiques simples ; Dickson, Page et Rogers (14) l’ont appliquée aux stéroïdes, Fischmeister et Nilsson (15) en 1960 à des acides méthyl substitués à longue chaîne. Tous ces auteurs s’accordent pour constater que les spectres I.R. de variétés polymorphiques, effectuées dans KBr ou dans le nujol, sont dissemblables, alors que les spectres en solution sont identiques ; ils concluent à la validité de la méthode. Dans le cas de l’auraptène, nous avons observé que le composé recristallisé a (dans le méthanol) obtenu de Poncirus (spectre II), donne, par dissolution dans le chloroforme, puis évaporation à froid, une substance p (spectre I, F : 65-67°). Par simple fusion p — > a (spectre II, F : 68-70°). Enfin les spectres de a et p, effectués non plus en pastilles de KBr, mais dans un solvant, en l’occurence du sulfure de carbone (ce qui élimine le réseau cristallin), ne donnent qu’un spectre unique. Il en résulte que les formes a et P diffèrent, non par leur structure moléculaire, mais par leur réseau cristallin. On peut tenter d’expliquer la différence observée dans la longueur d’onde d’absorption du groupement carbonyle respectivement dans les formes p (5,80 p.) (spectre I) et oc (5,85 p) (spectre II). Si on admet que la fréquence du carbonyle est donnée par : c : vitesse de la lumière m : la masse réduite = où mx et my sont les masses de C et de O, on constate que la fréquence v est une fonction croissante de la constante de force f. Comme les constantes de force d’une liaison simple et d’une double liaison sont respectivement de 5 et 10. 10® dyne/cm, il en résulte que, dans une liaison C = O ayant, du fait de sa méso- mérie, un caractère ionique partiel : © © 8+ ^ 8- c = o c — oi ou c = o> tous les effets — notamment électroniques — qui augmentent le « poids » de la formule polaire — à liaison simple — diminuent la fréquence et augmentent la longueur d’onde. L’effet électronique peut être l’effet inductif. C’est ce que l’on constate en comparant les longueurs d’onde du carbonyle dans la coumarine (fig. 2 A) et la méthoxy-7 coumarine (fig. 2 B) qui sont respectivement de 5,80 et 5,85 p. — 793 — F IG 2 Dans le cas de la forme |3 de l’auraptène interviendrait, non plus l’effet induc¬ tif, mais une liaison hydrogène — très faible, car c’est un système C-H... O — qui immobilise l’un des doublets p de l’oxygène fixé en 7, et empêche ce doublet de participer à la conjugaison. En d’autres termes, le poids de la formule limite à double liaison C = 0> augmente, la fréquence est accrue, la longueur d’onde diminue. La conformation adoptée par la forme [3 de l’auraptène dans le réseau cris¬ tallin est alors celle indiquée figure 1 ; elle favorise en outre le transfert de Mac Lafferty. Toutes les plantes dans lesquelles l’auraptène a été décelée jusqu’ici, Poncirus inclus, sont des Rutacées, c’est pourquoi il nous a paru intéressant d’examiner de ce point de vue toutes les Rutacées que nous pouvions nous procurer, en nous situant au niveau du genre. En premier lieu, il nous fallait définir si la géra- nyloxy-7 coumarine était un constituant permanent et si d’autres organes que les fruits mûrs pouvaient en renfermer puisque, dans le cas de nombreuses Ruta¬ cées ornementales, nous ne disposions que du bois ou des feuilles. Poncirus trifoliata a été examiné sous cet aspect et a révélé la présence d’auraptène, non seulement dans les fruits à plusieurs étapes de leur développement, mais aussi dans les graines, dans le bois à toute époque de l’année ; par contre, l’aurap- tène est absent de l’écorce, des feuilles et des racines. L’origine et la variété ne semblent pas jouer un rôle, car aucune différence n’est observée entre un Poncirus du Muséum et la variété Rubidoux provenant de Californie. Dans l’étude de la répartition de l’auraptène dans un grand nombre de Ruta¬ cées, il ne pouvait être question d’isoler l’auraptène dans tous les cas où elle serait présente. Il nous fallait disposer d’une technique rapide et en même temps relativement sûre et sensible permettant de la détecter. La chromatographie analytique, en utilisant un double système adsorbant/ solvant, s’est révélée satisfaisante. — 794 Nous avons examiné les espèces suivantes (présence d’auraptène : + ; absence d’auraptène : — ) : Bois Feuilles Aeglopsis chevalieri . Glycosmis cochinchinensis . Glycomis pentaphylla . Atalantia buxifolia . Pilocarpus pinatifidius . Murraya exotica . Diosma vulgaris . Coleonerna album . Coleonema pulchrum . Choisya ternata . Clausena lancium . Casimiroa edulis . Phellodendron amurense . Phellodendron japonica . Correa alba . Ptelea trifoliata . Zanthoxylum fraxineum . Zanthoxylum alatum . Skimmia fortunei . Buta graveolens . Evodia sp. (École de botanique) Fortunella japonica . Fortunella margarita . Genre Citrus . En définitive, nous trouvons de l’auraptène dans les genres suivants : Pon¬ dras, Aeglopsis, Atalantia, Coleonema, Citrus et Skimmia. Si on envisage la répartition selon les tribus, et si l’on tient compte de l’ensemble des résultats acquis, on aboutit au schéma figurant sur le tableau I. On constate ainsi que l’auraptène se trouve réparti dans l’ensemble des Ruta- cées avec une faible fréquence d’apparition, conclusion analogue à celle de Dreyer en ce qui concerne les limonoïdes, mais que l’on peut nuancer en remar¬ quant une prédilection de l’auraptène pour les Aurantioidées. Il est intéressant d’observer que l’élaboration de l’auraptène fait appel à une double biogénèse : — - une biogénèse aromatique issue de l’acide shikimique, en ce qui concerne le squelette coumarinique ; — - une biogénèse diisoprénique, en ce qui concerne la chaîne latérale : le pyrophosphate d’isopentényle (provenant de l’acide mévalonique) se trans¬ forme de façon réversible en pyrophosphate de diméthylallyle ; ces deux molé¬ cules s’unissent en donnant du pyrophosphate de géranyle, qui se condense avec l’ombelliférone pour aboutir à l’auraptène. (On notera qu’une biogénèse diisoprénique intervient également dans l’éla¬ boration des huiles essentielles citées ci-dessus : géraniol, nérol, etc.). Il est remarquable de constater que, d’une façon générale, les seuls éthers géranyliques de l’ombelliférone ou d’autres hvdroxycoumarines rencontrées + + + + Péricarpe Rutoideae Toddalioideae Xanthoxyleae Zanthoxylum ala- tum — Z. fraxineum — Choisya ternata — Evodia sp. — Ruteae Ruta graveolens — Dictarnnus albus + Boronieae Correa alba — Diosmeae Diosma vulgaris — Coleonema album + C. pulchrum — Cusparieae Pilocarpus pinati- ftdius — Ptelea crenulata + P. trifoliata — P. aptera — Casimiroa edulis — Skimmia fortunei + Phellodendron amu- rense P. japonica — Tableau I. — Rutaceae 1 Rh ABDODENDHOIDEAE Aurantioideaf. I Flindehsioideaf. i Spathelioideae Dictyolomatoideae Glycosmis penta- phylla — G. cochinchinensis — Murraya exotica — - Clausena lancium — Atalantia buxifolia + Aegle marmelos + Aeglopsis chevalie- ri + Citrus natsudaidai + [ Poncirus trifoliata 4- j Fortunella marga- rita F. japonica — j 795 — 796 — dans la Nature, l’ont été dans des Rutacées. C’est le cas de la géranyloxy-7 méthoxy-8 coumarine de Flindersia collina ; de la géranyloxy-5 méthoxy-7 coumarine de Citrus aurantifolia ; du géranyloxy-5 psoralène ; du gérany- loxy-8 psoralène et du géranyloxy-5 méthoxy-8 psoralène qui se rencontrent dans divers Citrus (16). Par contre, toute transformation apportée à ce schéma exclut le produit correspondant de la famille des Rutacées. C’est ainsi que la farnésyloxy-7 cou¬ marine (trois unités isopréniques au lieu de deux) se rencontre dans les Ombel- lifères. De même, si on modifie non plus la longueur mais le degré d’oxydation de la chaîne latérale, on obtient des substances telles que l’époxy-6', 7' aurap- tène et l’hydroxy-6' P -cycloauraptène que Rohlmann, Zdero et Kapteyn (17) ont pu isoler des Asterées (Composées). Ainsi, l’enchaînement géranyloxy coumarine de l’auraptène apparaît tout à fait caractéristique des Rutacées. Nous verrons dans un prochain travail com¬ ment s’en servir comme marqueur biochimique pour définir une espèce ou exa¬ miner des hybridations. Nous remercions tout particulièrement M. P. Allemand, de la Station de Rotanique et de Pathologie végétale d’Antibes, pour l’envoi de nombreuses Rutacées. Partie expérimentale Isolement de l’auraptène de Poncirus trifoliata. 50 g de fruits séchés et broyés sont extraits au Soxhlet, à l’éther de pétrole, pendant 24 h ; le solvant est éliminé à l’évaporateur rotatif : on obtient 4,5 g d’une huile rougeâtre. L’extrait est chromatographié selon la technique (couches épaisses non liées) décrite en détails par ailleurs (18). 500 mg d’extrait sont chromatographiés sur alumine Merck neutre d’acti¬ vité 1. On développe 4 fois avec du benzène. La zone 9,5-14,5 cm présente une fluorescence violette ; on élue le produit correspondant ; on obtient 24 mg de cristaux blancs, F : 63-66°. Après recristallisation du méthanol, on obtient 6,3 mg d’auraptène, F : 68-70°. Hydrolyse de l’auraptène en ombelliférone : 44 mg d’auraptène sont traités par 4 cm3 d’acide acétique à reflux pendant 12 h. L’acide acétique est évaporé sous vide et le produit de la réaction chroma¬ tographié sur silice P F 254-366 Merck ; le développement s’effectue par CHC13 / MeOH, 100/10 v v ; trois développements. On isole la zone fluorescente qui fournit 24 mg d’ombelliférone, F : 227-228°. Transformation de l’auraptène P en auraptène a : elle s’effectue totalement par recristallisation du méthanol, ou en maintenant p fondu à 80°C pendant 10 minutes. Transformation de l’auraptène a en auraptène P : elle s’effectue en dissolvant a dans du chloroforme et en laissant évaporer à froid. — 797 — Technique de recherche de l’auraptène dans les péricarpes, bois et feuilles dé diverses Rutacées Le matériel étudié (5 à 10 g) séché et finement pulvérisé est extrait avec du chloroforme bouillant pendant 5 h ; on filtre et évapore le solvant sur un verre de montre. L’extrait obtenu est examiné en chromatographie analytique sur couches minces, d’une part sur alumine G Merck activée à 102° pendant 30 minutes, éluant : benzène, Rf auraptène = 0,39 ; d’autre part sur silice G Merck activée à 100° pendant 30 minutes, éluant : cyclohexane/acétate d’éthyle 75/25, Rf auraptène = 0,5 ; dans les deux cas, l’auraptène est mise en évidence par sa fluorescence violette en lumière de Wood. La complexité des mélanges étudiés et la présence de produits très voisins à la fois par la position des taches et la fluorescence augmentent la difficulté de ces analyses et entraîne des possibilités d’erreurs, notamment par des varia¬ tions imprévisibles de Rf dues à des effets de proximité. L’utilisation de la chro¬ matographie répétée (3 à 4 développements) améliore considérablement les sépa¬ rations ; l’emploi de l’auraptène selon la technique du témoin interne met à l’abri des variations de Rf ; enfin la double chromatographie (alumine et silice) réduit la part du hasard. Les spectres U.V. ont été enregistrés dans l’alcool, sur appareil Beckman DB ; les spectres I.R. sur Perkin 137 E, en pastilles de KBr ou en solution dans CS2 ; les spectres de masse sur le spectrographe Thomson TSN 208 et les spectres de R.M.N. en solution dans CDC13 avec un spectrographe Varian A60 (référence interne de TMS). Les déplacements chimiques sont exprimés en 8, les constantes de couplages en cps. Laboratoire de C himie appliquée aux Corps Organisés Muséum national d’ Histoire naturelle, 63, rue Buffon, Paris- Ve Résumé Isolement de Poncirus trifoliata (L.) Raf de l’auraptène ou géranyloxy-7 coumarine, dont la structure a été déterminée par méthodes physiques (spectrographie U.V., I.R., de R.M.N. et de masse) et chimiques (hydrolyse en ombelliférone). L’étude de la répartition de cette substance, qui fait appel à la combinaison de deux unités isopréniques de type pyrophosphate de géranyle avec une unité cinna- mique de type ombelliférone, montre qu’elle est cantonnée aux Rutacées. On la ren¬ contre dans les diverses tribus parmi celles examinées, mais avec une plus grande fréquence dans les Aurantioidées. BIBLIOGRAPHIE (1) Dreyer, D. L., 1965. — J. org. Chem., 30, p. 749. (2) — 1966. — Phytochemistry , 5, p. 370. (3) Scora, R. W., A. B. England et W. P. Bitters, 1966. — Phytochemistry, 5, p. 1139. (4) Albach, R. F., et G. H. Redman, 1969. — Phytochemistry, 8, p. 127. 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Une unité vinyle se compose de deux atomes de carbone portant chacun un hydrogène et unis par une double liaison : — HC = CH — De par sa structure, un tel groupement a la propriété de permettre les trans¬ ferts électroniques ; par exemple l’effet inductif d’un halogène, qui normale¬ ment ne se ressent plus au-delà de deux liaisons simples, peut se transmettre plus loin dans la molécule par l’intermédiaire des doubles liaisons. C’est ainsi que : l’acide chloro-crotonique Cl — CH2 — CH = CH — COOH a une acidité comparable à celle de l’acide chloracétique Cl — Cfl2 — COOH tandis que l’acide chlorobutyrique Cl — CI12 — CH2 — CH2 — COOH a une acidité beau¬ coup plus faible. De même, en chimie organique, il est connu que la présence d’un carbonyle dans une molécule rend mobiles les hydrogènes portés par le carbone situé en alpha de ce carbonyle ; c’est ce qui explique la condensation du benzal¬ déhyde sur l’acétate d’éthyle selon Claisen (1). Si maintenant nous condensons (2) du crotonate de méthyle sur du benzal¬ déhyde, nous obtenons une condensation selon le même mécanisme. CHj- CH=CH— COOCH3 CH=CH — CH = CH— COOCHj L’effet du carbonyle a été ressenti par les hydrogènes à travers la double liaison ; cette propriété est appelée principe de vinylogie, principe que Fuson (3) a énoncé comme la possibilité d’intercaler un ou plusieurs vinyles entre les extré¬ mités R et R' d’une molécule, sans changer qualitativement la réactivité des deux extrémités de cette molécule. R — (CH = CH) — R sou — Or, les chimistes constatent très souvent que les modifications biologiques, que subissent les molécules in vivo, obéissent aux règles de la chimie organique et, puisque sur le plan chimique et physicochimique le principe de vinylogie a une réalité tangible, on peut se demander si ce principe n’a pas quelques consé¬ quences biologiques. D’autant que, dès 1924 (4), cette idée avait trouvé des applications pharmacologiques : Mentzer (5) rapporte un certain nombre d’exemples dans la série de la novocaïne, montrant qu’il est possible de multi¬ plier le nombre de groupements vinyles, sans modifier la propriété anesthésique de la substance d’origine ; ceci à condition que les doubles liaisons soient conju¬ guées. En effet, la réduction d’une seule d’entre elles suffit à faire disparaître l’activité. Le but du présent travail est de vérifier si le principe de vinylogie peut s’appli¬ quer à un domaine biologique particulier : celui des phytohormones. Parmi les phytohormones on distingue aujourd’hui divers groupes de subs¬ tances selon leur rôle dans la plante. C’est ainsi que se sont différenciés, grâce à l'emploi de tests adaptés, les auxines, les antiauxines, les kinétines, les gib- berellines, les antigéotropiques et tout récemment les abscissines. Depuis les travaux de Kôgl et Kostermans (6), on sait que l’acide (3-indolyl- acétique (A. I.A.) est un facteur de croissance. Cette substance est maintenant considérée comme l’auxine type. Universellement répandue chez les végétaux supérieurs, elle est indispensable à tous les phénomènes de croissance. A I.A A N A L’activité des auxines est double : à faible concentration, elles stimulent la croissance des tiges et inhibent l’allongement des racines ; à forte concentration, elles inhibent aussi la croissance des tiges. On parle de doses supra-optimales. Les antiauxines ont l’effet inverse, à savoir : à faible concentration elles accélèrent la croissance des racines et la ralentissent à forte concentration, tan¬ dis qu’elles inhibent l’allongement des organes du type tige (mésocotyle, coléop- tile). Par analogie structurale, les chimistes ont réussi à préparer toute une série de substances présentant une activité comparable à celle de l’A. LA. ; ce furent tout d’abord l’acide 1-naphtyl-acétique (A. N. A.) (isostère de F A. I.A.), puis les dérivés des acides phénoxy-acétique, phényl-acétique, naphtoxy-acétique, etc... De même que l’isostérie servit de moyen pour préparer des analogues struc¬ turaux à l’A. I.A., nous pouvons imaginer des analogues de substances auxino- mimétiques en nous appuyant sur le principe de vinylogie. Nous avons choisi d’étudier l’acide 2, 3, 6 trichlorobenzoïque. Déjà Veldstra (7) avait mis en évidence, sur le « pea test », l’existence de certains caractères auxiniques de ce produit, tandis que son isomère chloré en 2, 4, 5 était sans action. — 801 Cl I Cl 2,3,6 2,4,5 FIG.I 10 " 10 * 10 7 10 6 1 0 5 1 0 4 1 0 TEST MESOCOTYLE ® Ac. 2, 3, 6 trichlorobenzol'que ® Ac. 2,4,5 trichlorobenzol'que O A.I.A. Fig. 1. — Le test mésocotyle d’avoine de Nitsch se pratique sur un segment d’organe réagissant aux auxines selon le type tige. La croissance du premier entrenœud ou mésocotyle est inhibée par la lumière, aussi la germination se fait à l’obscurité totale. Des segments de 4 mm de long sont pré¬ levés sur des plantules âgées de 64 heures ; ces opérations se font en lumière verte. Les segments de mésocotyle sont ensuite placés dans des tubes contenant la solution test ; ceux-ci sont placés à l’obscurité dans un clinostat. Les mesures se font après 24 heures. Sur ce test, l’acide 2, 3, 6 tri- chlorobenzoïque se conduit comme une auxine ; bien que plus faible que l’A.I.A. cette substance stimule la croissance du mésocotyle. Par contre, son isomère de position, l’acide 2, 4, 5 trichloro- benzoïque, est sans action. 51 — 802 Nous avons pu montrer grâce à des tests plus rigoureux [test mésocotyle de Nitsch (8) et test racine de lin d’ÂBERG (9) modifié (10)] que l’acide 2, 3, 6 trichlorobenzoïque est réellement une auxine, plus faible certes que l’A.I.A., mais que cette activité est indiscutable. Par contre l’acide 2, 4, 5 trichloro¬ benzoïque est dénué de toute activité (fig. 1 et 2). ',G_" io-' 10" 7 io~s 1 0 ~5 10 4 10 3 TEST RACINE • Ac. 2, 3, 6 trichlorobenzoïque O A. 1. A. Fig. 2. — Le test racine de lin d’Aberg se pratique sur des plantules entières, étiolées, âgées de 24 heures. Vingt de ces plantules sont ensuite placées dans des boîtes de Pétri contenant la solution test. La mesure de l’allongement est faite après 22 heures durant lesquelles les boîtes sont maintenues à l’obscurité à 25°C. Sur ce test l’acide 2, 3, 6 trichlorobenzoïque inhibe l’allongement des racines de lin. Bien que plus faible que l’A.T.A. c’est indéniablement une auxine. Il est à remarquer que, d’une part, toutes les substances connues pour pos¬ séder une activité auxinique possèdent une fonction acide, que, d’autre part, l’acide benzoïque non substitué n’a aucun pouvoir phytohormonal, donc la présence d’atomes de chlore, convenablement placés sur le noyau, est indis¬ pensable à l’existence de toute activité. Nous pouvons donc raisonnablement supposer que cette activité est liée à la présence, sur la même molécule, de deux motifs structuraux : les chlores et le carboxyle. — 803 — Nous avons vu que la transmission par vinylogie d’une propriété chimique ou physicochimique liée à deux groupements d’atomes (l’acidité par exemple) est bien établie. On peut dès lors se demander si l’activité biologique se main¬ tiendra dans une molécule vinylogue d’une auxine. En d’autres termes, ajou¬ tons un groupement vinyle à l’acide 2, 3, 6 trichlorobenzoïque et à l’acide 2, 4, 5 trichlorobenzoïque, et examinons quelles sont les propriétés phytohor- monales des acides trichlorocinnamiques formés. ci Ac. 2, 3, 6 trichloro cinnamiques Ac. 2, 4, 5 trichlorocinnamiques Cependant, créer une double liaison supplémentaire, entraîne a priori deux problèmes : 1) Du point de vue chimique, la création d’une double liaison autorise l’exis¬ tence de deux produits différant par leur isomérie géométrique. Chaque acide benzoïque aura donc deux vinylogues monoéthyléniques : un dérivé cis et un dérivé trans. 2) Du point de vue biologique, il est habituellement admis qu’une substance a un pouvoir auxinique si, entre autres conditions, elle possède deux points particuliers. En effet, la réaction de croissance ne peut avoir lieu que si la molé¬ cule se fixe par deux points sur un site réceptif biologique (19). Or, en ajoutant une double liaison, nous avons augmenté la taille de la molécule et l’on peut imaginer que la distance séparant ces deux points (dont l’un est indéniablement le COOH) ne convienne plus au substrat biologique ; si tant est que la théorie des deux points d’attache corresponde à la réalité. Ces acides cinnamiques ont été préparés par la méthode de Doebner, consis¬ tant en une condensation entre un aldéhyde benzoïque et l’acide malonique, à 120°C., en présence de pyridine et de pipéridine. On aboutit toujours à l’iso¬ mère trans. base C6H5 — CHO + CH2 — (COOH)2 - >C6H5 — CH = CH — COOH + co2 + h2o L’acide 2, 4, 5 trichlorocinnamique trans a été préparé pour la première fois par Seelig (11) et le 2, 3, 6 par Bock (12). Tous deux utilisaient la réaction de Perkin (condensation entre un malonate et un aldéhyde benzoïque en présence d’anhydride acétique et d’acétate de sodium). Nous lui avons préféré la réaction 804 — de Doebner, cette dernière étant plus rapide et conduisant à de meilleurs rende¬ ments. Les isomères cis de ces substances n’avaient pas encore été décrits. Ils sont d’un accès plus aisé que l’acide cis cinnamique non substitué, car plus stables. On les obtient par irradiation U. V. des dérivés trans correspondants. On opère au moyen d’une lampe à vapeur de mercure émettant 30 W. dans la région de 2540 À. La source à U. V. est placée dans une enceinte en quartz, réfrigérée par une circulation d’eau. La lampe est placée au cœur de la solution conte¬ nant l/100e de mole d’acide trichlorocinnamique trans dans l’éthanol à 95 %, on obtient ainsi les acides, 2, 3, 6 trichlorocinnamique et 2, 4, 5 trichlorocinna¬ mique cis avec un rendement de 15 %. L’irradiation se fait sous réfrigération durant une nuit. Ces corps étant plus stables que ne le sont généralement les dérivés de cette série, il est possible de les purifier par recristallisations successives dans l’éther de pétrole. La pureté est indiquée par la constance du point de fusion après diverses recristallisations, ainsi que par la disparition des bandes caractéristiques de la forme trans en spectrographie I.R. l’acide 2, 3, 6 trichlorocinnamique cis fond à 156°C ; l’acide 2, 4, 5 trichlorocinnamique cis à 142°C. Du point de vue de la spectrométrie infra-rouge, une bande à 10,3 p. est caractéristique de la forme trans, tandis que les isomères cis ont une bande intense à 12,2 p, absente dans le spectre des dérivés trans. En spectrographie ultraviolette, les acides chlorocinnamiques cis présentent en comparaison du dérivé correspondant trans, un déplacement de la bande d’absorption vers les courtes longueurs d’onde. Lindenfors (13) signale que, dans les spectres U. V. des acides mono et dichloro- cinnamiques qu’il a étudiés, l’écart entre les X max. des isomères cis et trans est de 80 À. Comme on le voit dans le tableau suivant, cette valeur se confirme ici et paraît avoir une signification générale. Acides cinammiques X max. s 2, 3, 6 trichloro trans . 273 nm. 1,9.104 » cis . 265 nm. 1.1.104 2, 4, 5 trichloro trans . 273 nm. 1.2.104 » cis . 1 265 nm. 8.103 Nous avons ensuite soumis ces deux couples d’acides cinnamiques aux deux tests d’allongement rectiligne : mésocotyle d’avoine et racine de lin (fig. 3, 4, 5 et 6). De l’examen de ces résultats, il ressort que l’isomérie trans confère à la molé¬ cule une activité en sens opposé à celui de l’acide cis. Nous avons estimé, sur le mésocotyle d’avoine, l’activité de l’acide 2, 3, 6 trichlorocinnamique cis à 10 % de celle de l’A.I.A. Les isomères trans inhibent la croissance du méso¬ cotyle et cette activité antagoniste est confirmée par la stimulation de la pousse de la racine de lin. — - 8Ü5 — La vinylogie nous explique parfaitement l’activité de l’acide 2, 3, 6 trichlo- rocinnamique cis. Afin de savoir si le vinylogue de l’acide 2, 3, 6 trichloroben¬ zoïque est plus, moins ou aussi actif que ce dernier, nous avons cherché quelles étaient les proportions respectives de ces substances nécessaires pour restituer une croissance égale à celle du témoin, lorsque cette croissance est déprimée par une quantité donnée d’antagoniste. 10 “ 10 8 10 7 10 6 10 5 10 4 10 3 TEST MESOCOTYLE ^ Ac. 2,3,6 trichlorocinnamique trans O Ac. 2, 3, 6 trichlorocinnamique cis Fig. 3. — - Sur le test mésocotyle d’avoine l’acide *2, 3, 6, trichlorocinnamique cis se comporte comme une auxine. Par contre son isomère géométrique, l’acide 2, 3, 6 trichlorocinnamique trans pré¬ sente sur ce même test une activité antiauxinique puisqu’il ralentit la croissance d’un organe de type tige. Le principe de vinylogie semble expliquer ces activités, tout en respectant l’impor¬ tance de l’isomérie géométrique. Nous avons pu ainsi constater que l’acide 2, 3, 6 trichlorobenzoïque est très légèrement plus actif que son vinylogue monoéthylénique cis (il faut en effet 4. 10“6 M. d’acide 2, 3, 6 trichlorocinnamique cis pour obtenir le même effet que celui provoqué par 1, 3. 10-8 M. d’acide 2, 3, 6 trichlorobenzoïque.) Cepen¬ dant, sur le test mésocotyle, nous constatons que l’acide 2, 4, 5 trichlorocinna¬ mique cis se comporte comme une auxine (nous avons estimé son activité à 4 % de celle de l’A.I.À.) alors qu’il est vinylogue d’un acide benzoïque inactif. 806 — Quant à son isomère trans il inhibe la croissance du mésocotyle, comme le ferait une antiauxine. Bien plus sur le test racine de lin, cette substance se comporte vraiment comme une antiauxine en stimulant la croissance de la racine. Sur ce même test racine, l’acide 2, 4, 5 trichlorocinnamique eis n’a provoqué qu’une inhibition relativement faible, mais tout de même suffisante pour que l’on puisse noter une action de type auxinique confirmant ainsi les résultats obtenus sur le mésocotyle d’avoine. 2 2,5 18 I 3,5 9 4.5 0 F I G - 4 TEST RACINE • Ac. 2, 3, 6 trichlorocinnamique trans O Ac. 2, 3, 6 trichlorocinnamique cis Fig. 4. — Sur le test racine de lin l’acide 2, 3, 6 trichlorocinnamique cis se comporte comme une auxine puisqu’il ralentit la croissance de la racine. Par contre, son isomère géométrique, l’acide 2, 3, 6 trichlorocinnamique trans, présente sur ce meme test une activité antiauxi nique. Ces résul¬ tats confirment ceux obtenus sur le test mésocotyle d’avoine. L’activité de ce composé étant très faible, on pouvait se demander s’il ne s’agis¬ sait pas d’erreurs expérimentales. C’est pourquoi, nous avons ajouté aux racines inhibées par 5. 10‘5 M. d’acide 2, 4, 5 trichlorocinnamique cis, une concentration de 10'6 M. d’une antiauxine ; la valeur de la croissance obtenue est la résultante des deux effets, ce qui nous permet d’affirmer l’existence d’une activité auxi¬ nique non négligeable liée à l’isomérie cis. — SU 7 — Au cours du même test racine de lin, l’acide 2, 4, 5 trichlorocinnamique trans s’est comporté comme une antiauxine. Afin d’avoir confirmation de l’existence de l’activité antiauxinique de l’acide 2, 4, 5 trichlorocinnamique trans nous avons ajouté à la solution test une concentration de ÎO6 M. d’A.I.A. ; si le produit n’avait pas eu d’action nous aurions eu une inhibition de 50 % (valeur que donne l’A.I.A. seul à cette concentration). Le fait que cette dépression soit seulement de 30 % démontre l’existence d’un pouvoir antagoniste lié à la struc¬ ture trans de l’acide 2, 4, 5 trichlorocinnamique. L’intensité de la réaction est cependant légèrement inférieure à celle provoquée par son isomère chloré en 2, 3, 6. io “ io 8 io 7 i o 6 io 5 io 4 io' TEST MESOCOTYLE O Ac. 2,4,5, trichlorocinnamique cis • Ac. 2,4,5 trichlorocinnamique trans Fig. 5. — Le test mésocotyle d’avoine montre clairement l’activité des acides 2, 4, 5 trichlorocin¬ namique cis et trans respectivement comme auxine et antiauxine. Nos résultats sur les deux tests auxiniques, mésocotyle et racine, nous obligent à conclure que tous les acides cinnamiques cis, quelles que soient leurs substi¬ tutions sur le noyau, vinylogues d’acides benzoïques actifs ou non, sont des auxines et leurs isomères trans des antiauxines. — 808 Le principe de vinylogie ne semble donc pas s’appliquer aux phénomènes auxiniques, puisque même les vinylogues d’acides benzoïques non actifs sont actifs. FIG o O Ac. 2,4,5 trichlorocinnamique cis 9^* - id. + 10~6M d'Ac. Tr. cinnamique # :Ac. 2,4,5 trichlorocinnamique trans Q - : id. + 10-6m d'A.I.A. Fig. 6. — Sur le test racine de lin l’activité auxinique de l’acide 2, 4, 5 trichlorocinnamique cis est prouvée par addition au milieu d’une concentration donnée d’un antagoniste (ici, l’acide trans cinna¬ mique). De même, l’action anti-auxinique de l’acide 2, 4, 5 trichlorocinnamique trans est démon¬ trée par addition au milieu d’une auxine (ici, l’A.I.A.). Âberg (16) avait déjà constaté qu’un certain nombre d’acides cinnamiques diversement substitués sur le noyau présentaient tous des propriétés phytohor- monales, de nature auxinique pour les isomères cis et antiauxiniques pour les dérivés trans. Or, depuis les travaux d’OvERBEEK (14) et de Haagen-Smit et Went (15), on sait que l’acide cinnamique trans possède un pouvoir antiauxi- nique et son isomère cis des propriétés auxiniques. Pourtant ces substances sont 809 — des vinylogues de l’acide benzoïque qui, lui, n’a aucune activité. Le pouvoir phytohormonal des acides cinnamiques paraît plutôt tenir à la nature du sque¬ lette de la molécule qu’à la substitution sur le noyau. 11 n’est cependant pas impossible que dans le cas des acides cinnamiques chlorés, et tout au moins dans une certaine mesure, les deux processus interviennent. Nos résultats s’ajoutant aux précédents nous mettent devant l’alternative suivante : — ou bien le principe de vinylogie ne nous permet pas d’expliquer les activi¬ tés phytohormonales ; — ou bien nous admettons que les sites protéiques sur lesquels interviennent les acides cinnamiques sont différents de ceux accessibles aux dérivés chloro- benzoïques. Alin de lever l’ambiguïté liée à la vinylogie, il nous fallait trouver un domaine dans lequel l’acide 2, 3, 6 trichlobenzoïque ait une action et non l’acide cinna- mique. Nous avons pu trouver un test correspondant à nos exigences ; il s’agit d’études de courbures résultant d’une croissance dissymétrique de la racine de lupin sous l’influence du géotropisme (17). Après avoir mis en évidence que ni l’acide benzoïque, ni l’acide cinnamique n’avaient de pouvoir antigéotropique, nous avons pu montrer que l’acide 2, 3, 6 trichlorobenzoïque est actif, par contre son isomère de position, l’acide 2, 4, 5 trichlorobenzoïque est sans action sur ce test. Nous avons alors soumis à ce test les acides 2, 3, 6 et 2, 4 ,5 trichlorocinna- miques vinylogues des précédents (tableau I). La lecture de ces résultats fait apparaître que seuls les vinylogues d’acides benzoïques agissant sur la courbure géotropique sont des antigéotropiques, puisque ni l’acide trans cinnamique, ni l’acide 2, 4, 5 trichlorocinnamique trans vinylogues d’acides benzoïques inactifs n’ont d’action. Nous pouvons donc conclure que le principe de vinylogie explique pleine¬ ment l’existence de l’activité antigéotropique. En effet, la dichloro ortho substi¬ tution paraît nécessaire à la présence d’un tel pouvoir et l’effet « moteur » des atomes de chlore semble se transmettre à travers la double liaison jusqu’au groupement carboxylique, indéniablement essentiel à l’existence de toute acti¬ vité hormonale. Le principe de vinylogie s’applique donc au phénomène antigéotropique. En conclusion, cette étude nous a fait remarquer : 1) que l’activité des acides cinnamiques sur l’allongement rectiligne des mésocotyles et des racines est indépendante de la substitution sur le noyau ; 2) que par contre dans le domaine du géotropisme, la chlorosubstitution est essen¬ tielle et que le principe de la vinylogie rend compte de ce type d’activité ; 3) que, n’étant pas soumis aux mêmes règles d’activité, il nous semble raisonnable de supposer que l’allongement rectiligne (phénomène auxinique) et la courbure géo¬ tropique relèvent de mécanismes biologiques différents. Un travail ultérieur nous permettra de voir ce qu’il advient de ces activités lorsque l’on ajoute une double liaison supplémentaire aux acides cinnamiques. Laboratoire de Chimie Appliquée aux Corps Organisés Muséum national d’ Histoire naturelle, 63, rue Bufjon, Paris-5e TABLEAU I SUBSTANCES a 10 4 molaire INVERSION GEOTROPIQUE V. AGEOTROPISME 0/ /o IND 1 CE O'EFFI CACHE Ac . benz oi'que 0 0 0 Ac . 2, 3, 6 trichlorobenzoique 80 0 8 0 Ac . 2,4, 5 trichlorobenzoique 0 0 0 Ac . trans cinnamique 0 0 0 Ac . 2, 3, 6 tr ichlor oc innamique trans 50 30 6 5 Ac . 2,4, 5 trichlor oc innamique trans 0 0 0 Le test inversion géotropique de racine de lupin se pratique sur des segments de racine disposés dans des boîtes de Pétri contenant une solution à 1,5 % de gélose, 1 % de saccharose et du produit à tester à concentration choisie sous forme de sel de potassium. Les boîtes sont inclinées à 65° sur l’horizontale, à l’obscurité et à 25° durant 48 h. Les segments de racine sont disposés horizontalement et maintenus dans la gélose. Après 48 h on dénombre les racines selon trois cas : courbure normale (géotropisme positif), pas de courbure (agéotropisme), courbure inversée (géotropisme négatif). On calcule le % des racines de chacun des cas et l’on affecte ce % d’un coefficient de : 0 pour un géotropisme normal, 0,5 pour une réaction agéotropique et 1 pour une inversion géotropique. La somme des produits des % par leur coefficient respectif nous donne l’indice d’efficacité qui rend compte de la plus ou moins grande activité antigéotro¬ pique du produit testé. — 811 — Résumé Le principe de vinylogie permet d’expliquer un certain nombre de réactions chi¬ miques. Le but de ce travail est d’examiner s’il est possible d’étendre ce principe à un domaine biologique particulier : celui des phytohormones. Cette étude décrit l’efïet des acides benzoïques et de leurs vinylogues, les acides cinnamiques, sur trois tests : mésocotyle d’avoine, racine de lin et le test antigéotro¬ pique de la racine de lupin. Les résultats obtenus ont permis les conclusions suivantes : 1) Les acides cinnamiques sont actifs (comme auxines pour les isomères cis et comme antiauxines pour les isomères trans). Cette activité est indépendante de la substitution sur le noyau. 2) Sur le test courbure géotropique, dans la série étudiée, seuls sont actifs, comme antigéotropiques, les acides benzoïques chlorés en 2,6 ; seuls les vinylogues d’acides benzoïques actifs (c’est-à-dire 2,6 dichloro substitués) sont actifs. Le principe de viny¬ logie permet donc de rendre compte de ce pouvoir phytohormonal. Summary The principle of vinylogy allows the explanation of certain Chemical reactions. The topic of this work is to see to what extent it is possible to apply this principle to growth regulators. This study describes the effects of benzoic and cinnamic acids (their vinylogues) on three tests : the oat mesocotyl cylinder test, the flax root test and the test on geo- tropic response of lupin root. The results lead to the following conclusions : 1) The cinnamic acids are active (as auxins for cis isomers and antiauxins for trans isomers) what ever their substitution positions may be. 2) On the test lupin root, in the sériés under examination, the products chloro- substitued at least in 2,6 are the only ones which are active. Only the vinylogue products of active benzoic acids are growth regulators. BIBLIOGRAPHIE (1) Claisen, L. — Ber., 1926, 59, p. 152. (2) Molho, D., et J. Carbonnier. — Publication ultérieure. (3) Fuson, R. C. — Chem. Rev., 1935, 16, 1, p. 27. (4) Angeli, A. — Mem. Acad. Lincei, 1924, 14, 5, p. 627. (5) Mentzer, C. — Bull. Soc. Chim. Biol., 1948, 30, p. 384. (6) Kôgl, F., et D. G. Kostermans. — - Z. Physiol. Chem., 1934, 228, p. 113. (7) Veldstra, H. — Rec. 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Metzemberg. — Plant Physiol., 1951, 26, p. 812. (19) Muir, R. M., et C. Hansch. — Plant Physiol., 1951, 26, p. 369. BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE 2e Série — Tome 42 — N° 4, 1970 (1971), pp. 813-815, DISPOSITIF SIMPLE DE PLATINE REFROIDIE , PERMETTANT DE TRAVAILLER AU MICROSCOPE BINOCULAIRE SUR DES ANIMAUX À OPTIMUM THERMIQUE BAS Par J. DURAND Ce dispositif a été construit pour permettre un travail d’embryologie expé¬ rimentale sur des embryons d’Urodèles cavernicoles. Ces animaux sont très sensibles à l’influence de la chaleur et leur optimum thermique est de 8 à 12°C. Le refroidissement à partir de la platine se transmet par conduction à tra¬ vers le verre de la boîte de Pétri jusqu’au liquide opératoire dans lequel se trouve l’embryon. L’équilibre s’établit entre le rayonnement calorifique de l’éclairage, la température du laboratoire et la réfrigération, fl faut noter ici que l’effet calorifique de l’éclairage reste sensible malgré le filtre anticalorique fourni avec les stéréomicroscopes, surtout lorsque le faisceau lumineux est focalisé pour permettre des grossissements élevés. Dans l’air la zone laminaire d’équilibre est plus étroite et varie plus rapidement en fonction des variations de l’énergie lumineuse reçue L Dans ce cas il est utile d’éviter les variations importantes de l’éclairage. A l’aide de cette platine on a pu prolonger la durée des opérations sans com¬ promettre les possibilités de survie post-opératoire des animaux. La platine a été réalisée à l’atelier du Laboratoire souterrain par R. Téchené. Elle est tournée dans un bloc de cuivre et évidée intérieurement. Le fond et les tubulures d’entrée et de sortie du liquide de refroidissement sont en plastique. Les cotes données sont celles d’une platine destinée à être adaptée sur un sté- réomicroscope III de Zeiss. Elle est laquée noir pour favoriser les échanges thermiques et aussi l’observation d’objets blanchâtres. Les tubulures peuvent être branchées sur le réseau d’eau, ou bien sur un cryomat à circulation pour obtenir des températures plus basses. La source de liquide réfrigéré peut être construite à partir d’éléments de réfrigérateur. Rien des laboratoires possèdent des cryomats à circulation que l’on peut utiliser sans modification. L’intérêt de cette platine est d’être en cuivre massif et de posséder ainsi une grande inertie thermique. La source de froid n’a donc pas besoin d’être régulée de façon précise. Lorsqu’elle varie de ^ 2°C, l’expérience montre que, au niveau de la platine la température varie de 1 à 2/10°C et peut être consi¬ dérée comme relativement stable. L’extinction et l’allumage de la microlampe, 1. Nous signalerons l’existence d’une platine basée sur l’effet Peltier, dont la stabilité thermique est meilleure car enfermée dans une enceinte isotherme ; malheureusement, l’objet est dans ce cas peu accessible au manipulateur. G. Vannier, 11)65 : Enceinte réfrigérée par modules thermoélec¬ trique à effet Peltier (+ 30°C à — 40°C) permettant l’observation directe de la microfaune. Rev. Ecol. Biol. Sol , 2, pp. 489-506. » — 815 — les manipulations engendrent des variations plus importantes mais ne dépas¬ sant généralement guère le 1/2°C en milieu liquide. L’utilisateur, s’il le désire, a la place d’implanter dans la platine les sondes lui permettant de contrôler ou de commander les variations de la température. En ce qui nous concerne, nous n’avons utilisé qu’un thermomètre au 1/20° placé dans les conditions mêmes où sera placé l’objet à étudier. Cette platine a non seulement permis de travailler sur des embryons d’Amphi- biens, mais a rendu quelques services en ce qui concerne l’examen, le dessin, la photographie ou la cinématographie en couleur, de nombreux animaux sou¬ terrains vivants, de faible taille et réputés thermiquement fragiles. Pour les animaux très véloces un refroidissement poussé à 1-2°C les ralentit suffisam¬ ment pour permettre les prises de vue. De plus, la condensation de l’humidité atmosphérique au niveau de la « paroi froide » crée un microclimat favorable à la survie des animaux terrestres. En résumé cette platine adaptable sur les stéréomicroscopes, en dehors de toute prétention à l’originalité technique, a le mérite après quelques années d’utilisation d’être efficace et, ce qui n’est pas négligeable, d’être réalisable à peu de frais. Laboratoire souterrain du C.N.R.S., Moulis et Laboratoire d' Écologie Générale du Muséum , Brunoy 1 Le Gérant : D. Grmek-Guinot. ABBEVILLE. - IMP1I1MERIE F. PAILLART. (d. 2352) - 5-3-71. BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE Le Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle paraît depuis 1895. Chaque tome, grand in-8°, est annuel et comprend actuellement 6 fascicules. Les articles sont constitués par les communications présentées aux réunions des naturalistes du Muséum ; ce sont uniquement des travaux originaux relatifs aux diverses branches des sciences naturelles. Le premier fascicule de chaque année con¬ tient en outre la liste des travaux publiés et des collections reçues dans les labora¬ toires du Muséum. Le Bulletin peut être obtenu par achat ou échange en s’adressant à la Bibliothèque centrale du Muséum national d’Histoire naturelle, 38, rue Geofïroy-Saint-Hilaire, Paris, 5e (Compte de Chèques Postaux, Paris, 9062-62). Prix de l’abonnement annuel : Pour la France . . 60 F Pour l’Étranger . 70 F Les années anciennes peuvent également être achetées ou échangées. 1« série : T. 1 à 34, 1895-1928. 2e série (en cours) : T. 1 à 41, 1929-1969. Instructions pour les auteurs Les auteurs qui désirent présenter des communications sont priés d’en adresser directement la liste au Directeur du Muséum huit jours pleins avant la date de la séance. Les textes doivent être dactylographiés avec doubles interlignes, d’un seul côté, sur des feuilles séparées. Ils doivent être remis au président de la réunion après présenta¬ tion de la communication. Les clichés des figures dans le texte ne doivent pas dépasser les dimensions suivantes : 11,8 cm X 18,5 cm ; ils sont fournis par les auteurs et déposés en même temps que les manuscrits. Les illustrations en planches hors-texte ne doivent pas mesurer plus de 12,5 cm X 18,5 cm; ces planches, également à la charge des auteurs, sont à envoyer directement à l’imprimeur, après entente avec la rédaction du Bulletin. Chaque auteur ne pourra publier plus de 20 pages imprimées par fascicule et plus de 80 pages pour l’année. Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs qui sont priés de les retourner, dans les quatre jours, à Mme Grmek-Guinot, laboratoire de Zoologie, 61, rue de Bufifon. Passé ce délai, l’article sera ajourné au numéro suivant. Tirés a part Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils peuvent se procurer à leur frais des exemplaires supplémentaires aux conditions ci-après. 2-4 p. 5-8 p. 9-16 p. 25 exemplaires . 13,05 -F 14,80 F 17,30 F par 25 exemplaires en plus . . . 4,45 F 5,65 F 9,05 F Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le numéro, brochés avec agrafes et couverture imprimée. Il convient d’y ajouter, au-dessus de 75 exemplaires supplémentaires, le montant de la T. V. A., sauf pour les envois à destination de l’Étranger. Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remaniements ou par l’état des manus¬ crits seront à la charge des auteurs. Les auteurs sont priés de remplir le bon de commande joint aux épreuves, afin qu’il soit possible de leur faire parvenir tirés à part et clichés, et de facturer, s’il y a lieu, les frais supplémentaires. ÉDITIONS DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE En vente à la Bibliothèque Centrale du Muséum 38, rue Geoffroy Saint-Hilaire, 75-Paris-5e. Archives du Muséum national d’Histoire naturelle (depuis 1802). In-4°, sans périodicité. Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (depuis 1895). Six numéros par an ; abonnement : France, 60 F ; Étranger, 70 F. Mémoires du Muséum national d’Hisloire naturelle (depuis 1936). Depuis 1950, nouvelle série en 3, puis 4, parties : A, Zoologie ; B, Botanique ; C, Sciences de la Terre ; D, Sciences physico-chimiques. Sans périodicité. Publications diverses du Muséum national d’Histoire naturelle (depuis 1933). Sans pério¬ dicité. Grands naturalistes français (depuis 1952). Sans périodicité. Notes et Mémoires sur le Moyen-Orient (depuis 1933). In-4°. Sans périodicité. PUBLICATIONS DES LABORATOIRES DU MUSÉUM En vente à l’adresse de chaque laboratoire. Bulletin du Laboratoire maritime de Dinard (35-Ille-et-Vilaine). Directeur : M. R. Lami ; depuis 1928 ; prix variable par fascicule. Objets et Mondes. La Revue du Musée de l’Homme. Directeur : M. J. Millot, Palais de Chaillot, Paris-16e ; depuis 1961 ; trimestriel ; abonnement, France, 30 F ; Étran¬ ger, 35 F. Mammalia. Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères. Directeur : M. J. Dorst, Laboratoire de Zoologie des Mammifères, 55, rue de Buffon, Paris-5e ; depuis 1936 ; trimestriel ; abonnement, France et Étranger, 60 F. Index Seminum Horti parisiensis. Service des Cultures, 61, rue de Buffon, Paris-5e ; depuis 1882 ; échange. Journal d’ Agriculture tropicale et de Botanique appliquée, suite de la Revue internatio¬ nale de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale ; depuis 1954. Directeur : M. R. Portères, Laboratoire d’ Ethnobotanique, 57, rue Cuvier, Paris-5e ; abonne¬ ment, France et Outremer, 55 F ; Étranger, 60 F. Adansonia (suite aux Notulae Systematicae) . Directeur : M. A. Aubréville, Laboratoire de Phanérogamie, 16, rue de Buffon, Paris-5e ; trimestriel ; abonnement, France, 40 F ; Étranger, 50 F. Revue Algologique. Directeurs : MM. R. Lami et P. Bourrelly, Laboratoire de Crypto¬ gamie, 12, rue de Buffon, Paris-5e ; depuis 1924 ; abonnement, France, 20 F ; Étran¬ ger, 25 F. Revue Bryologique et Lichénologique. Directeur : Mme V. Allorge, Laboratoire de Cryp¬ togamie ; depuis 1874 ; abonnement, prix variable, par fascicule. Revue de Mycologie. Directeur : M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie ; depuis 1928 ; abonnement, France, 24 F ; Étranger, 30 F. Cahiers de La Maboké. Directeur : M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie, 12, rue de Buffon, Paris-5e ; depuis 1963 ; abonnement, France, 20 F ; Étranger, 24 F. Pollen et Spores. Directeur : Mme Van Campo, Laboratoire de Palynologie, 61, rue de Buffon, Paris-5e ; depuis 1959 ; 3 fasc. par an ; abonnement, France, 65 F ; Étranger, 70 F. Acarologia. Directeur : M._M. Vachon, 61, rue de Buffon, Paris-5e ; depuis 1959 ; abon¬ nement, France et Étranger, 80 F (chercheurs) ; 100 F (collectivités). ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F. PAILLART (û. 2352). - 5-3-1971. 2e Série, Tome 42 Numéro 5 Année 1970 Paru le 30 Juillet 1971. SOMMAIRE Communications : Pages J. Nouvel, J. Rinjard, M.-A. Pasquier et F. Perrin. Rapport sur la mortalité et la nata¬ lité enregistrées au Parc Zoologique de Paris pendant l’année 1969 . 817 E. R. Brygoo et Ch. A. Domergue. Notes sur les Brookesia (Caméléonidés) de Madagascar. Description d’une espèce nouvelle, B. antoetrae n. sp., et des hémipénis de B. stumpffi et B. ebenaui. Remarques sur la répartition de B. stumpffi . 830 F. d’Aubenton, J. Daget et J. Spillmann. Classification numérique des Blageons Leucis- cus (Telestes) soufia (Pisces, Cyprinidae) (8e note) . 839 Ch. Roux. Les Poissons de la famille des Batrachoididae (Téléostéens marins) de la campagne de Chalutage du Golfe de Guinée . 849 C. Almaça. Sur la spéciation des barbeaux nord-africains . 853 A. Badonnel et f J. V. Pearman. Mascaropsocus , nouveau genre d’Ectopsocinae des îles Mas¬ careignes (Psocoptera : Peripsocidae) . 857 C. Juberthie. Les Opilions Cyphophthalmes cavernicoles. Notes sur Speleosiro argasiformis Lawrence . ■- . 864 A. Munoz Cuevas. Contribution à la connaissance de la famille des Triaenonychidae du Chili (Opilions Laniatores). I. Description du nouveau genre Chilenuncia et remarques sur l’écologie et la répartition géographique des espèces chiliennes de la famille . 872 J.-M. Démangé et F. Silva G. Abatodesmus velosoi nov. sp., nouvelle espèce chilienne de la famille des Sphaerotrichopidae (Myriapode, Diplopode : Polydesmoidea) . 881 J. -P. Mauriès et F. Silva G. Colobognathes du Chili. I. Espèces nouvelles du genre Sipho- notus Brandt (Diplopoda) . 887 R. Serène. Observations préliminaires sur des Brachyoures nouveaux ou mal connus du Sud- Est asiatique (Crustacea, Decapoda) . 903 B. Goldstein. Développement larvaire de Macropipus marmoreus (Leach) en laboratoire (Crustacea, Decapoda, Portunidae) . 919 Th. Monod. Sur deux Isopodes marins du Golfe de Kutch (Inde) . 944 J. Renaud-Mornant. Campagne d’essais du « Jean Charcot » (3-8 décembre 1968). 8. Méio- benthos. IL Tardigrades . 957 E. Fischer-Piette, J.-M. Gaillard, J. B. Panouse et C. Bellon-Humbert. Littorina saxa- tilis (Moll. Gastér.) dans le Sud marocain . 970 G. Boucher. Deux espèces nouvelles de Nématodes de la vase terrigène côtière de Banyuls- sur-mer . 975 F. Baudin Laurencin. Oncophora melanocephala (Rud, 1819) n. comb., Nématode Camalla- nidae, parasite du Thon Albacore Neothunnus albacares . 984 J. C. Quentin. Description d’un nouvel Oxyurinae : Sypharista kamegaii n. gen., n. sp., parasite d’un Écureuil volant du Japon . 989 L. Ginsburg. Un Ruminant nouveau des faluns miocènes de la Touraine et de l’Anjou . 996 G. Damestoy. Essai de classification phylogénique des Caprinidés (Lamellibranches).... 1003 P. Geistdoerfer et M. Rannou. A propos des Chalinura méditerranéens (Téléostéens, Macrouridae) . 1009 J. C. Hureau. Notes sur la famille des Congiopodidae (Téléostéens, Perciformes) : redécou¬ verte de Zanclorhynchus spinifer Günther, 1880, aux îles Kerguelen et réhabilitation de Congiopodus kieneri (Sauvage, 1878) . 1019 A. Munoz Cuevas. Étude du tarse, de l’apotèle et de la formation des griffes au cours du déve¬ loppement post-embryonnaire chez Pachylus quinamavidensis (Arachnides, Opilions, Gony- leptidae) . 1027 J. Heurtault. Chambre génitale, armature génitale et caractères sexuels secondaires chez quelques espèces de Pseudoscorpions (Arachnides) du genre Withius . 1037 L. Dresco-Derouet. Étude des Mygales. IL Premiers résultats sur la biologie et le méta¬ bolisme respiratoire de différentes espèces tropicales en captivité . 1054 D. Guinot. Recherches préliminaires sur les groupements naturels chez les Crustacés Déca¬ podes Brachyoures. VIII. Synthèse et bibliographie . 1063 D. Guinot. Sur l’existence d’une deuxième espèce de Liagore de Haan, L. erythematica sp. nov. (Crustacea Decapoda Brachyura) . 1091 M. de Saint Laurent. Paguristes syrtensis, espèce nouvelle des côtes tunisiennes (Crustacea Decapoda Diogenidae) . 1099 M. Régnault. Croissance au laboratoire de Crangon septemspinosa Say (Crustacea Decapoda, Natantia), de la métamorphose à la maturité sexuelle . 1108 Th. Monod. Sur quelques Isopodes marins d’Australie. I. Arcturidae . 1127 Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 42, n° 5, 1970 (1971), pp. 817-1142 BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE ANNÉE 1970. — N» 5 497« RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM 25 juin 1970 PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR Th. MONOD COMMUNICATIONS RAPPORT SUR LA MORTALITÉ ET LA NATALITÉ ENREGISTRÉES AU PARC ZOOLOGIQUE DE PARIS PENDANT L'ANNÉE 1969 Par J. NOUVEL, J. RINJARD, M.-A PASQUIER et F. PERRIN A. — MORTALITÉ I. — Mammifères L’effectif qui était de 486 tètes le 1er janvier 1969 est ramené à 443 le 31 décembre 1969 ; au cours de l’année 1969, nous avons perdu 138 mammi¬ fères se décomposant en 65 adultes acclimatés, 11 sujets récemment importés (sur un total de 44), 15 sujets nés au Parc Zoologique et âgés de 10 jours à 6 mois et 47 mort-nés ou nouveau-nés âgés de moins de 10 jours. La répartition de cette mortalité par catégorie et par mois est donnée dans le tableau I. 818 — Tableau I Janv. fur. Hais Avril Mai Juin Juil. Unit Sept. Oet. NOV. : Dér. Tolaui Mammifères acclimatés . 6 11 3 5 5 2 6 4 4 8 7 4 65 Mammifères récemment im- portés . 1 3 3 0 2 0 0 1 0 1 0 0 11 Jeunes (de 10 jours à 6 mois) . 2 4 2 1 1 1 1 0 0 2 0 1 15 Nouveau-nés et mort-nés.... 6 4 4 3 3 6 2 1 2 0 11 5 47 Totaux . 15 22 12 9 11 9 9 6 6 1! 18 10 138 Dans le tableau II nous indiquerons, par espèces et selon l’ordre zoologique, le nombre des naissances et le nombre des morts en tenant compte de cha¬ cune des catégories ci-dessus définies. Nous donnerons ensuite une brève étude des principales causes de mortalité. Tableau II NAISSANCES MORTALITÉ Jeunes Adultes 1 Mort- nés Morts avant 10 jouis Moits avant 6 mois Non acclimatés Accli¬ matés Primates Pan troglodytes (L.) . 1 3 Hylobates concolor leucogenys Ogilby... 1 i Papio papio (Desm.) . 12 2 5 6 Macaca irus (F. Cuvier) . i Macaca speciosa F. Cuvier . 1 i i 3 Ateles ater F. Cuvier . 3 Ateles hybridus I. Geoffroy . 1 Atèle hybride (A. geoffroyi X A. ater ) . . 1 Carnivores Vulpes vulpes (L.) . 2 Fennecus zerda (Zimm.) . 2 — 819 — Carnivores (Suite) Panthera leo (L.) . Panthera tigris (L.) . Acinonyx jubatus (Schreber) . Ursus arctos middendorfi Merriam. . . Ursus arctos syriacus Hemp. et Ehr. Thalarctos maritimus Phipps . Tremarctos ornatus (F. Cuvier) .... Pinnipèdes Mirounga leonina (L.) . Phoca groenlendica Erxleben . Zalophus californianus (Lesson) ... Ongulés Tapirus pinchaque (Roulin) . Tapirus terrestris L . Equus grevyi Oustalet . Equus quagga granti de Winton .. , Phacochoerus aethiopicus (Pallas) . . Potamochoerus porcus (L.) . Bison bison (L.) . Syncerus cafter nanus X Syn. caf. aequi- noctialis . Capra hircus aegagrus (Erxleben) . Capra hircus L. (var. naine domestique). Ammotragus lervia (Pallas) . Antilope cervicapra (Pallas) . Gazella granti L . Aepyceros melampsus (Licht.) . Philantomba caerula (H. Smith) . Philantomba maxwelli Smith . Oryx tao (Smith) . Oryx gazella (L.) . Strepsiceros strepsiceros (Pallas) . Limnotragus spekei (Sclater) . Kobus defassa Rüppell . Taurotragus oryx Pallas . Boselaphus tragocamelus Pallas . C/3 w O < MORTALITÉ Jeunes Adultes C/3 C/3 < 1 Mort- nés Moits avant 10 jours Morts avant 6 mois Non acclimatés Accli¬ matés 22 17 1 2 2 2 1 3 5 2 2 2 1 1 1 1 1 2 1 1 1 2 1 1 2 1 1 1 1 2 2 7 1 4 1 1 13 5 3 14 1 1 1 1 3 2 2 1 4 1 1 1 2 1 5 1 3 1 1 3 1 3 1 — 820 MORTALITÉ CJ Z < £ Z Jeunes Adultes ^ Morts Mort- i . , i avant 10 jours Morts .. m — Accli¬ matés Ongulés (Suite) Girafja camelopardalis (L.) . 2 1 Lama glama huanacus (Molina) . 1 Lama glama vicugna (Molina) . 1 Odocoileus virginianiis Boddaert . 2 Odocoileus hemionus (Rafinesque) . 4 i 1 Dama dama (L.) . 7 1 Rucervus eldi (Guthrie) . 3 i 2 Axis axis (Erxleben) . 5 2 Muntiacus muntjac Zimm . 2 2 2 Muntiacus reevesi (Ogilby) . 1 Hyelaphus porcinus (Zimm.) . 1 1 Rusa unicolor (Kerr) . 1 1 Elaphurus davidianus Milne-Edwards. . . 1 Principales causes de la mortalité 1° Nous n’avons observé cette année aucune maladie à virus, ni aucune maladie microbienne spécifique. 2° Tuberculose. — Nous avons observé d’une part une tuberculose miliaire localisée aux poumons et à la plèvre chez une biche d’Eld, d’autre part une tuberculose caséeuse ou caséo-calcaire généralisée à de nombreux ganglions et organes thoraciques ou abdominaux chez un babouin, un macaque à face rouge, un atèle ater, deux atèles cayou, une otarie de Californie et un tapir terrestre américain. Enfin, une enzootie tuberculeuse a décimé notre troupe d’antilopes indiennes ; les lésions de type caséeux siègent sur le poumon, la plèvre, le péricarde et sur de nombreux ganglions (rétropharyngiens, cervicaux, inguinaux, mésentériques) nous avons aussi constaté l’existence d’abcès situés dans la région nasale, sur les lèvres et dans les cornets nasaux. 3° Maladies parasitaires. — Elles se traduisent le plus souvent par des enté¬ rites parasitaires dues à la présence : . de protozoaires : — Balantidium coli dans l’intestin de deux babouins ; — coccidies ( Eimeria arloingi) dans l’intestin d’une chèvre naine, d’une chèvre aegagre et d’une biche muntjac ; S'il de nématodes : — Ancylostoma duodenale chez un macaque à face rouge et un atèle cayou ; — Enterobius vermicularis dans l’intestin d’un atèle hybride ; — • Trichuris trichuria dans l’intestin de deux babouins, d’un macaque de Bufïon et d’un macaque à face rouge ; — Trichuris ovis dans l’intestin d’un oryx gazella et d’une antilope indienne chez laquelle nous avons aussi décelé la présence de N ematodirus filicollis. Nous avons observé la présence de nombreux Hétérocheilidés (en cours de détermination) dans l’estomac et l’intestin d’un jeune éléphant de mer mort un mois après son importation des îles Kerguélen. Enfin, l’existence d’une candidose buccale ( Candida albicans) est décelée à l’autopsie d’un babouin, d’un macaque de Bufïon, de trois macaques à face rouge, d’un atèle cayou et d’une chèvre naine. 4° Traumatismes et accidents. — Les traumatismes et accidents atteignent un nombre légèrement inférieur à celui de l’année dernière. Les rivalités entre mâles de même espèce entraînent la mort d’un mouflon à manchettes, d’un cerf cochon et d’un muntjac (hémorragies internes) ; un daim noir a été aussi victime de ces luttes (nombreux hématomes, rupture du feuillet). Trois jeunes mammifères sont tués par des sujets adultes de même espèce : deux babouins succombent à de multiples plaies, un ours à lunettes nouveau-né est écrasé par la femelle génitrice, et un mouflon à manchettes âgé de deux jours tombe du rocher sur lequel vit le troupeau. Une vigogne et une gazelle de Grant sont atteintes de fractures d’un membre postérieur. Deux zèbres de Grant et un zèbre de Grévy sont victimes de coliques dues à l’ingestion de sable ; un jeune zèbre de Grévy meurt à la suite d’une inter¬ vention. Une tigresse âgée de cinq ans est atteinte d’un granulome inflammatoire consécutif à une chute dans le bassin qui entoure le parcours extérieur où sont présentés ces animaux. Enfin, un atèle né en captivité et isolé de ses parents s’étrangle dans sa cage à l’âge de neuf mois. 5° La répartition des causes de la mortalité est indiquée dans le tableau III. Tableau III Causes de la mortalité 1 Nombre de cas Maladies à virus . Maladies microbiennes spécifiques (sauf tuberculose) Tuberculose . Maladies parasitaires . 0 0 21 \\ 1. Certains Mammifères, porteurs de lésions multiples, figurent sous plusieurs rubriques. — 822 — Causes de la Mortalité Nombre de cas Affections non spécifiques : 1) Appareil digestif et glandes annexes : — Cavité buccale — Glandes salivaires — Muscles masticateurs. Abcès nécrotiques . — Estomac. Météorisation spumeuse . Gastrite . — Intestin. Congestion intestinale — entérite Entérite hémorragique . Entéro-toxémie . Coliques . — Foie. Hépatite aiguë . 2 8 3 3 2 Hépatite chronique : — Dégénérescence hépatique — Hépato-néphrite . - — Cirrhose . — Pancréas. Pancréatite aiguë . 2) Appareil respiratoire : — Poumons. Congestion pulmonaire . Œdème aigu . Pleuro-pneum onie . Pleurésie . 3) Appareil circulatoire : — - Myocarde. Myocardite chronique . — Péricarde. Péricardite chronique . Péricardite hémorragique . Péricardite aiguë . 4) Appareil urinaire : — Reins. Néphrite chronique . 5) Appareil génital : Métrite . Pyomètre . 4 2 2 2 2 6 2 3 3 2 1 5 1 2 — 823 — Causes de la mortalité Nombre de cas 6) Grandes séreuses : — Péritoine. Péritonite . 5 — Plèvre. Pleurésie . 2 7) Système réticulo-endothélial : 4 8) Appareil locomoteur (origine non traumatique) : — Articulations. Arthrite . 2 9) Système nerveux : Hémorragie cérébrale . 1 Paraplégie . 1 Maladies de la nutrition : — Rachitisme . 2 — Accidents du sevrage et de l’élevage . 8 — Cachexie — hydrocachexie . 8 Traumatismes et accidents divers . 16 II. — Oiseaux L’effectif qui était de 755 têtes le 1er janvier 1969 est ramené à 722 le 31 décembre 1969 ; au cours de l’année 1969, nous avons perdu 114 oiseaux qui se répartissent en 73 adultes acclimatés, 12 sujets récemment incorporés aux collections dont 4 en 1968 et 8 en 1969 (sur un total de 28), 21 sujets âgés de 1 à 6 mois et 8 nouvellement éclos. La répartition mensuelle de cette mortalité est donnée par catégorie et par mois dans le tableau IV. Tableau IV Janr . Féir. Wars Avril Hai Juin Juil. Août Sept Ocl. Not. IUf. Totim Oiseaux acclimatés . î 8 12 6 9 2 4 8 8 4 5 6 73 Oiseaux récemment importés . 3 0 1 3 0 0 2 1 2! 0 0 0 12 Jeunes de 1 à 6 mois . 0 0 0 0 0 2 11 3 i 2 2 0 21 Sujets nouvellement éclos. . . . 0 0 0 0 4 3 1 0 0 0 0 0 8 Totaux . 4 8 13 9 13 7 18 12 11 6 I 6 114 Le tableau V indique pour chaque espèce, énumérée dans l’ordre zoologique, le nombre des naissances et le nombre des sujets dans chacune des catégories définies ci-dessus. Nous analyserons ensuite les principales causes de la mortalité. Tableau V Struthioniformes Struthio camelus L . Thea americana L . Dromiceius novae hollandiae (Latham) Sphénisciformes Spheniscus demersus (L.) . Spheniscus humboldti Meyen . Aptenodytes patagonica Miller . Pygoscelis papua Forster . Eudyptes chrysolophus (Brandt) . PÉLÉCANIFORMES 1 1 MORTALITÉ Z ! 2 Jeunes ; c n i Adultes O | i | q Morts | *W avant ; 1 mois 1 Morts . avant 6 mois 1 Non i acclimatés Accli¬ matés i 18 4 13 3 ' 1 Phalacrocorax carbo L . Morus bassanus (L.) . Ardéiformes Threskiornis aelhiopica Latham . . Geronticus eremita (L.) . Guara rubra (L.) . Pseudibis papillosa (Temminck) . . Egretta garzetta L . Bubulcus ibis (L.) . Ciconia ciconia (L.) . Ibis leucocephalus (L.) . Ajaja ajaja (L.) . Leptoptilos crumeniferus (Lesson).. Leptoptilos javanicus (Horsfield) ... Galliformes Pavo crislatus L . Pavo crislatus L. var. nigripennis. Psittaciformes Kakatoe galerita (Latham) . Kakatoe moluccensis (Gmelin) .... 1 1 1 2 1 « 1 1 3 2 1 3 1 1 1 1 825 — ÉCLOSIONS MORTALITÉ Jeunes Adultes Morts avant 1 mois Morts avant 6 mois Non acclimatés Accli¬ matés Ansériformes Cygnus cygnus (L.) . i Cygnus melanocorhyphus (Molina) . 6 Chenopsis atrata (Latham) . 1 Anser rossii Cassin . 1 Branta canadensis (L.) . 1 1 Branta leucopsis (Bechstein) . 1 Branta bernicla orientalis Tougarinov . 1 Cereopsis novae hollandiae Latham . 3 Chloephaga leucoptera (Gmelin) . 1 Chloephaga melanoptera (Evton) . 3 Cyanochen cyanopterus (Riippell) . 1 Dendrocygna autumnalis autumnalis (L.) . 1 Netta rufina Pallas . 8 2 i 1 Tadorna tadorna (L.) . 1 Tadorna variegata (Gmelin) . 6 Sarkidiornis melanota (Pennant) . 1 Anas acuta eatoni (Sharpe) . 3 Anas bahamensis L . 4 Anas clypeata L . 2 Anas formosa Georgi . 1 Anas luzonica Fraser . 1 Anas platyrhynchos laysanensis Rothschild .... 1 Anas poecilorhyncha Forster . 6 i 4 Aix sponsa (L.) . 1 Aythia nyroca (Güldenstadt) . 1 Phoenicopterus antiquorum Temminck . 7 1 3 Phoenicopterus ruber L . 1 1 Phoenicopterus chilensis Molina. . 1 1 Phoenicoparrus jamesi (Sclater) . 1 Phoeniconaias minor (Geoffroy) . 1 Charadriiformes Chionis alba (Gmelin) . 1 Ralliformes Porphyrio poliocephalus Latham . 1 Grus antigone (L.) . 2 Balearica pavonina L . 1 Balearica pav. regulorum (Bennett.) . i Anthropoides paradisea (Licht.) . 1 Anthropoides virgo (L.) . ' 1 — 826 — Principales causes de la mortalité 1° Aucune maladie à virus n’a été constatée cette année. 2° Maladies microbiennes. — Nous avons décelé un cas de rouget chez une spatule rose qui présentait une arthrite des membres inférieurs et trois cas de pullorose chez une autruche, un nandou et un canard à bec tacheté. 3° Tuberculose. — Un seul cas de tuberculose généralisée aux organes tho¬ raciques et abdominaux et à leurs séreuses a été observée chez une grue de Paradis. 4° Maladies parasitaires. — Nous avons observé à l’autopsie de 16 oiseaux, la présence d’aspergillose qui était soit localisée aux poumons et aux sacs aériens chez un jeune cormoran, un chionis, quatre bernaches des Andes et une grue de Paradis, soit généralisée chez un manchot royal, un manchot papou, un flamant de James, une nette rousse, une bernache à ailes bleues et quatre ber¬ naches des Andes. L’examen des premières voies digestives a révélé l’existence d’une candi¬ dose ( Candida albicans ) chez deux nandous et un paon bleu. Nous avons relevé deux cas d’échinuriose ( Echinuria uncinata) chez des cygnes muets, quatre cas de syngamose trachéale (Syngamus trachealis) chez des bernaches des Andes qui étaient aussi atteintes d’aspergillose, un cas de rapillariose ( Capillaria contorta ) chez une bernache de Magellan et un cas d’as¬ caridiose ( Ascaridia anseris) chez un cygne à cou noir. Un canard d’Aeton récemment importé des îles Kerguélen et un cygne à col noir succombent à une entérite due à la présence de nombreux cestodes : Fimbriaria fasciolaris chez le canard, Hymenolepis megalops chez le cygne. Enfin l’existence d’une acariase du tissu conjonctif, provoquée par Larni- nosioptes cysticola, est décelée à l’autopsie de quatre ibis rouges, de deux spa¬ tules roses, d’un tantale indien à tête blanche, d’un jeune flamant rose et d’un cygne sauvage ; l’un des ibis rouge était aussi porteur d’ Epidermoptes bilobatus qui vivent sur la peau et le duvet des oiseaux. 5° Traumatismes et accidents. — Les traumatismes et accidents atteignent le même nombre que l’année dernière. Un émeu, né au Parc en 1941, est tué d’un coup de corne par un céphalophe à dos jaune ; un jeune paon bleu est piétiné par les nylgauts ; un couple de canards à bec tacheté est mortellement blessé par des oies céréopses ; un mara¬ bout de Java succombe à un traumatisme crânien causé par l'un de ses con¬ génères ; une nette rousse est victime d’un mammifère prédateur. Un héron garde-bœuf et deux cigognes, dont une jeune de cinq semaines, tombent dans un bassin et s’y noient ; une sarcelle de Laysan est victime d’un traumatisme cervical. Les fractures des membres inférieurs, très difficiles à réduire, sont respon¬ sables de la mort de deux nandous, dont l’un est également atteint d’une frac¬ ture vertébrale, d’un ibis chauve et de deux grues antigones. Enfin, l’autopsie révèle d’une part, la présence d’un clou qui a pénétré dans le bréchet, le foie et le jabot d’un nandou âgé de sept semaines, d’autre part — 827 l’existence d’une perforation du ventricule succenturié, dont nous n’avons pu déterminer la cause chez un canard souchet. 6° La répartition des causes de la mortalité est indiquée dans le tableau VI. Tableau VI Causes de la mortalité 1 Nombre de cas Maladies à virus . Maladies microbiennes spécifiques (sauf tuberculose) .. Tuberculose . Maladies parasitaires . Affections non spécifiques : 1) Appareil digestif et glandes annexes : — Intestins. Congestion intestinale . Entérite hémorragique . Occlusion . — Foie. Hépatite chronique (dégénérescence) 2) Appareil respiratoire : — Poumons. Congestion pulmonaire . Pleuro-pneumonie . Anthracose . 3) Appareil circulatoire : — Myocarde. Myocardite aiguë . Myocardite chronique . — Péricarde. Péricardite chronique . 4) Appareil urinaire : — - Reins. Néphrite chronique . 5) Appareil génital : Rétention d’œuf . Ovarite . 6) Grandes séreuses : — Péritoine. Péritonite . 0 4 1 26 5 5 1 8 2 2 9 5 6 4 1 5 7 1. Certains oiseaux, porteurs de lésions multiples, figurent sous plusieurs rubriques. Causes de la mortalité i Nombre de cas 7) Appareil locomoteur (origine non traumatique) : — Articulations. Arthrite . ! 3 Maladies de la nutrition. — Accidents d’élevage . ] 21 — Cachexie-hydrocachexie . j 6 Accidents de l’acclimatement . j 5 Traumatismes et accidents divers . 17 B. — NATALITÉ En 1969, la natalité chez les mammifères peut être comparée à celle de l’année 1968. Sur 132 naissances, il y a eu 3 mort-nés, 44 jeunes morts avant l’âge de dix jours, 11 avant d’avoir dépassé le sixième mois et au 31 décembre, il res¬ tait 70 animaux vivants. Par contre, les éclosions ont été beaucoup moins nombreuses que l’année précédente. Il restait en fin d’année 37 oiseaux vivants sur 66 éclos, 8 étant morts avant la fin du premier mois, 21 avant six mois. Tableau VII J.lDV. Féu. | liai h Avril Il .n Juin Juil. Août Sfpi.J ürt. Nov. Déc. Totaux Mammifères . 18 7 13 9 11 19 8 6 8 5 15 13 132 Oiseaux . 0 0 1 4 10 36 7 5 i 0 0 0 3 66 Chez les mammifères, le taux de mortalité post-natale est surtout important chez les carnivores. En effet, sur 22 lionceaux, 17 sont morts dans les jours suivant la naissance, 1 à l’âge de deux mois. Les mères, qui n’étaient cependant pas des primipares, n’ont montré aucun instinct maternel et ont abandonné leurs jeunes, qui n’ont pas survécu malgré la mise en couveuse et l’allaitement artificiel. Les tigres, les ours blancs et les ours à lunettes ont subi le même sort. Chez les ongulés, qui continuent à se reproduire normalement, nous avons eu surtout à déplorer la perte des jeunes antilopes indiennes consécutive à la mortalité signalée plus haut chez les adultes de cette espèce. Nous avons obtenu une naissance d’éléphant de mer qui a seulement vécu quelques heures. — 829 — Sur les 29 jeunes oiseaux morts en cours d’année, nous avons dénombré 17 nandous éclos en couveuse dont l’élevage présente de grandes difficultés, et 2 cigognes âgées, mortes accidentellement. En conclusion, la mortalité chez les mammifères n’atteint pas en 1969 un taux supérieur à celui de l’année précédente malgré l’extension de certaines maladies ; la natalité est identique à celle relevée en 1968. Chez les oiseaux, la mortalité est inférieure à celle de l’année précédente ; le nombre des éclosions a diminué en raison des conditions climatiques défa¬ vorables. Les nombreux faits exposés dans ce rapport, en particulier la mortalité importante des nouveau-nés et des jeunes animaux sont, à notre avis, l’une des conséquences de l’extinction progressive du personnel technique d’enca¬ drement imposée par notre situation administrative. BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 2e Série — Tome 42 — N» 5, 1970 (1971), pp. 830-838. NOTES SUR LES BROOKESIA ( CAMÉLÉON IDÉS) DE MADAGASCAR Description Tune espèce nouvelle , B. antoetrae n. sp et des hémipénis de B. stumpffi et B. ebenaui. Remarques sur la répartition de B. stumpffi Par E. R. BRYGOO et Ch. A. DOMERGUE A. — Brookesia antoetrae n. sp. En mars 1968, Jean Thiel 1 nous adressait pour étude une belle série de Rep¬ tiles conservés en alcool, provenant de la région d’Antoetra, sous-préfecture d’Ambositra. Parmi les Caméléonidés, nous remarquions d’emblée deux Broo¬ kesia auxquels il avait donné les nos T. 17b et T. 18b. Un premier examen nous faisait rapprocher ces spécimens de l’espèce B. stumpffi. Une étude plus détaillée nous amenait à considérer ces deux spécimens comme représentant une espèce nouvelle. Lors d’un court séjour dans le laboratoire de M. le Professeur Jean Guibé, au Muséum national d’ Histoire naturelle à Paris, nous avons retrouvé un spécimen de la même espèce, semblable à ceux de Thiel, mais étiqueté Brookesia ebenaui. M. J. Guibé voulut bien nous en confier l’étude. Le T. 17 B (= C 485) est bien conservé, c’est probablement une femelle, capturée le 7 mars à 10 h 30, après une pluie, dans la mousse qui recouvrait une branche située à environ 1,50 m du sol, dans la forêt qui se trouve à proxi¬ mité du village d’Ambahona. Description du spécimen T 17 b = C 485 J. Thiel en a noté la coloration in vivo : ensemble gris brun assez clair ; dessus de la tête verdâtre, avec une zone brune entre les cornes ; le dos est marqué par une bande vertébrale brune, bien visible, commençant en arrière du couvre- nuque et se poursuivant jusqu’en arrière de la base de la queue ; les muqueuses buccales sont orangé clair. En alcool la coloration générale est brun foncé, tandis que les écailles labiales sont plus claires. Tête (fig. 1) La crête supra-oculaire, formée d’écailles bien individualisées, se termine en avant par une corne dont la longueur est inférieure, ou au plus égale, au rayon de l’orbite. Entre les deux protubérances narinaires existe, au-dessus du museau, une écaille, en relief, plus développée que ses voisines. 1. Nous remercions très vivement Jean Thiei. de ses très intéressantes récoltes, toujours accom¬ pagnées de fiches remarquables par la richesse des renseignements fournis. — 831 — La partie supérieure du casque comprend trois dépressions : deux temporales et une médiane. En arrière, chaque côté du couvre-nuque se termine par deux formations : l’une, à l’angle postéro-externe, consiste en une série de trois ou quatre écailles différenciées, disposées verticalement ; l’écaille inférieure corres¬ pond à l’épine isolée (post -temporale), à axe horizontal, observée chez B. stumpffi ; l’autre est constituée par les trois épines du couvre-nuque, dirigées en arrière. Des rides marquent la région temporale. Le menton porte un groupe de quatre écailles coniques, du type de celles observées chez B. superciliaris. 0 S mm i - , - - - i Fig. 1. — Brookesia antoetrae n. sp. Tête en vue apicale. 0 1 cm Fig. 2. — Brookesia antoetrae n. sp. Aspect général. Corps ( fig. 2) Il n’existe ni crête dorsale ni carène ; cependant la ligne axiale, en dos d’âne régulier, déborde le plan constitué par les épines para-vertébrales. De chaque côté, entre la nuque et l’insertion de la cuisse, on compte 10 paires d’épines, la 2e étant la plus développée ; leur taille allant ensuite en diminuant, ces épines sont peu développées et dépassent de moins de 1 mm les trois ou quatre écailles qui les enchâssent à la base. Chez B. thieli, les épines sont beaucoup plus fortes et atteignent ou dépassent 1 mm. Dans la région sacrée, une 11e épine plus Volumineuse, et sur un plan légèrement inférieur, se dirige en arrière. Il n’y a — 832 — pas, à ce niveau, d’écusson losangique comme chez B. stumpffi. Sur les flancs, l’écaillure est très hétérogène avec des granules plus volumineux épars ; sur les parties inférieures, les granules sont disposés en lignes longitudinales interrom¬ pues. On observe également, de chaque côté, une série d’écailles coniques ali¬ gnées à l’union du quart inférieur et des trois quarts supérieurs. Queue Absence d’épines et de formation para-anale spéciale. Membres L’écaillure est hétérogène avec, en outre, quelques grandes écailles épineuses. La sole plantaire est seulement « verruqueuse » et non pas épineuse. Il nous semble que ce caractère n’a aucune signification taxonomique. L’aspect de la sole est plus ou moins épineux suivant que la dernière mue est plus ou moins proche. Description du spécimen T 18 b = C. 486 Ce spécimen fut récolté le 13 mars, à 9 h 30, dans la même forêt que le pré¬ cédent, sur un tronc d’arbre que l’on venait d’abattre. Il s’agit encore proba¬ blement d’une femelle. De dimensions légèrement inférieures au T. 17 B, il est, par ailleurs, très proche du spécimen type. On compte cependant 11 forma¬ tions vertébrales entre la nuque et l’épine sacrée. Tableau I. — Principales dimensions (en mm) 1 Espece . __ . antoetrae n. sp. N° j Tananarive . 1 17 b = C. 485 18 b = C. 486 M.N.H.N.P . 33.218 Long ueur totale . 67 60 58 Tête longueur . 10 10 10 hauteur . 9 9 8 corne supra-oculaire . 1,5 1,5 1,5 diamètre de l’orbite . i 3,5 3 3 écartement entre les cornes . 4,5 4 4 Corps longueur . 28 24 24 hauteur . 11 9 11 largeur . 5 9 11 Queue longueur . 29 26 24 Membres bras . 6,5 6,5 6 avant-bras . 6 6 6 cuisse . 6,5 6 6 jambe . 6 5 5,5 — 833 Description du spécimen 33.218 du MNHNP Il s’agit d’une femelle dont l’abdomen, ouvert, montre deux œufs apparem¬ ment mûrs. Les yeux sont exorbités, sans doute par suite d’un accident de con¬ servation. Ce spécimen, récolté par Catala provient de l’Ankarampotsy (950 m), région de l’Est, sans autre précision. Les différences avec le spécimen type sont les suivantes : onze formations épineuses paravertébrales entre la nuque et la formation sacrée ; présence d’une épine horizontale à l’angle postéro-externe du casque ; ébauches de for¬ mations épineuses paravertébrales à la partie supérieure et antérieure de la queue. PlG, 3, — Écajllure sacrée cliez B, s^umpffi (en haut) et B, anloetrae (en bas), 53 — 834 — Justification de la nouvelle espèce (fig. 3) Proches de Brookesia stumpffi et de B. thieli par leur morphologie générale et en particulier par l’absence de carène dorsale nette, ces spécimens s’en dis¬ tinguent cependant sans difficulté. Ils diffèrent de B. stumpffi par : l’absence d’un écusson en losange au niveau de la région sacrée ; la présence de grandes écailles coniques sous le menton, du type de celles observées chez B. superciliaris. Ils diffèrent de B. thieli par la petite taille des épines paravertébrales. Ces caractères différentiels nous semblent justifier la création d’une espèce nouvelle pour laquelle nous proposons le nom de B. antoetrae n. sp. d’après sa terra typica. Les types sont déposés au Muséum national d’Histoire naturelle à Paris, l’holotype (17 B de Thiel) sous le n° 1969.112, les paratypes sous les n° 1969.113 (18 B de T.) et 33.218. Terra typica : Ambahona, Antoetra, sous-préfecture d’Ambositra. Autre localité : Ankarampotsy (Est). B. — Description de l’hémipénis de B. ebenaui (fig. 4) Début novembre 1968, B. Albignac, du Centre ORSTOM de Tananarive, nous remettait deux Brookesia mâles qu’il venait de récolter dans la forêt de Kasijy, des causses du Kely Fely à environ 150 km au Sud de Mitsingy (Ouest de Madagascar). Ces deux spécimens, des mâles, qu’un premier examen nous faisait considérer comme des B. stumpffi, furent, après maintes hésitations, rattachés à l’espèce B. ebenaui dont nous n’avions pas encore observé de mâles. Fig. 4. — Hémipénis de B. ebenaui. A, face interne de l’hémipénis gauche ; B, face sterno-externe de l’hémipénis droit, a : plage de cônes ; b : auricule bi-crêté ; c : bourrelet basal ; d : sillon. Spécimen n° 507 IC Pour une longueur totale de 68 mm, la queue n’en mesure que 26 et la tète 12. Nous prenons comme exemple de base l’hémipénis gauche, sitôt après dévelop¬ pement, sans traitement particulier. L’organe est globuleux ; la face sternale est lisse ; la face latérale montre : à la base, un épais bourrelet, issu de l’axe cloaqual, qui longe d’abord Je bord du cloaque pour s’élever, revenir vers l’bo- 835 — rizontale, s’amenuiser et disparaître sur la face tergale ; sur la face tergale, à mi-hauteur de l’organe, une auricule encastrée dont le bord présente deux crêtes superposées, finement denticulées ; en position haute, au-dessus de l’auricule, une plage formée par un réseau rougeâtre, remarquable par une série de rides obliques, qui se poursuit sur la face tergale. En résumé, nous avons : un bourre¬ let basal qui correspond à une lèvre du sillon ; une auricule denticulée ; une plage crêtée (organe frais, après hydratation) ou parsemée de cônes (organe ébouillanté) ; la face sternale lisse. Spécimen n° 553 /C = By C 665 Nous retrouvons un plan semblable dans l’ornementation, mais en remar¬ quant que celle-ci est moins en relief, au moins en ce qui concerne la plage crêtée, réduite ici à une série de rides sur lesquelles l’hydratation n’a pas eu d’action. Toutefois, on remarque une languette apicale sur cette plage. L’auri¬ cule existe, mais avec un seul rang de den icules. Le bourrelet basal est aussi développé que sur le 507. Deux hypothèses pourraient expliquer ces anomalies : soit une variation individuelle possible, soit une variation saisonnière en rela¬ tion avec l’activité sexuelle par exemple. Le spécimen 507/C a été observé en novembre 1968, début de la saison des pluies, période nuptiale pour la majeure partie de la faune, le spécimen 553/C en mai 1969, début de saison sèche, période de repos sexuel. En conclusion, mises à part quelques anomalies de détails explicables, au moins en partie, par le rythme biologique, nous trouvons chez ces deux spéci¬ mens un pénis organisé sur un plan analogue et nettement différent de celui observé chez Brookesia stumpffi. C. — Hémipénis de Brookesia stumpffi (fig. 5) Nous avons préparé les hémipénis de trois Brookesia reconnus indubitable¬ ment comme B. stumpffi : 516/C = By C 669, 559/C = By C 670, tous deux provenant de Sambava (ce sont des spécimens major), et By C 708 récolté dans l’Ankara de Diégo. Pour mémoire, nous signalons également le 449/C, d’origine inconnue, dont la préparation manquée ne peut être retenue. Nous prenons comme base de description le 559/C, particulièrement bien venu : le sujet mesure 63 mm (57 en alcool) du cloaque à la pointe du museau, le pénis droit 11 mm, le gauche 9 mm, ce qui représente 1/6 environ de la lon¬ gueur du corps + tête de l’animal. L’organe est allongé et renflé, en forme de massue ; il se caractérise d’emblée par la présence de trois excroissances, ou lobes, qui donnent à l’ensemble un aspect cruciforme : a) le lobe interne, le plus développé, présente distalement un groupe de papilles plus ou moins nettes et, dans la région proximale, sur la face sternale, des languettes charnues particulièrement développées sur l’or¬ gane frais, moins nettes et réduites à l’état de cônes lorsque l’organe est déshy¬ draté par séjour dans l’alcool ; b) le lobe externe, plus court que l’interne, con¬ siste en un renflement ridé, vraisemblablement vascularisé ou lacuneux, dépourvu de papilles ou languettes ; c) le lobe terminal, bien développé, verticalement orienté dans le sens sterno-tergal, plus ou moins incurvé, possède des bords festonnés et est relié au corps par une base épaisse. Le corps est entièrement — 836 lisse, sauf présence du sillon. Le sillon, étroit à son origine, s’évase rapidement ; sa lèvre externe, épaisse, aboutit sous le lobe externe auquel elle est reliée par des formations membraneuses ; la lèvre interne, esquissée, se prolonge confusé¬ ment jusqu’à l’aisselle du lobe interne. Fig. 5. — Hémipénis de B. stumpffi. A, face sternale de l’hémipénis gauche; B, face tergale de l’hémipénis gauche, a : lobe interne ; b : lobe externe ; c : lobe terminal ; d : sillon. 516/C — Longueur du corps + tête du spécimen = 59 mm, celle des pénis = 10 et 9 mm (droit et gauche), soit un rapport de l’ordre de 1/6. Les hémi¬ pénis sont comparables et même semblables à ceux du 559/C, sauf que, le lobe terminal étant incliné en opposition avec le lobe interne, l’aspect cru¬ ciforme est détruit et l’apparence générale est celle d’un T à barre inclinée. Les détails des lobes sont en tous points analogues à ceux du 559/C. By C 708 — (Ankara de Diégo). La préparation des organes de ce spécimen a été défectueuse ; toutefois, on y reconnaît parfaitement tous les détails des éléments principaux qui correspondent exactement à ceux décrits à pro¬ pos des précédents. En conclusion, l’étude des hémipénis de ces trois spécimens de B. stumpffi nous amène à résumer les caractères essentiels de ces organes : ils sont trilobés, d’aspect cruciforme ; le lobe interne est le plus développé et s’accompagne d’une plage à languettes charnues ; le lobe terminal est denticulé ; le lobe externe ridé ou papilleux. Comparaison des hémipénis de B. stumpffi et de B. ebenaui Le point commun est certainement l’existence d’une plage de cônes charnus, tout en observant que ce caractère se situe en position interne chez B. stumpffi et en position externe chez B. ebenaui. L’auricule crêtée de B. ebenaui est déjetée vers l’intérieur et on pourrait la considérer comme un rappel du lobe interne de B. stumpffi. Par contre, les aspects d’ensemble trilobé et cruciforme chez l’un, globuleux chez l’autre, corroborent l’hypothèse de la spécificité de ces deux formes de Brookesia. D. — Note sur la répartition géographique de B. stumpffi L’étude des localités de récoltes de B. stumpffi, espèce décrite de Nossi Bé, montre une répartition homogène dans le Nord et le Nord-Ouest de Mada¬ gascar, fait déjà souligné en 1932 par G. Grandidier et G. Petit, depuis Sam- bava, côte Nord-Est, jusqu’à Soalala, côte Nord-Ouest. En dehors de cette zone, où les récoltes sont nombreuses, on doit signaler à l’Ouest, une récolte par Leandri dans l’Antsingy du Ménabé, ait. 300 m (MNHN 33.144) et deux récoltes de G. Petit dans la vallée de l’Onilahy (MNHN 24.93) et dans la vallée du Fiherenana, ravin d’Ianzanaly (MNHN 29.54). Si les biotopes du Nord-Est, du Nord-Ouest et de Nossi-Bé sont assez sem¬ blables, par l’ensemble du climat et de la végétation, ils ne sont guère compa¬ rables à ceux de l’Antsingy, de la vallée de l’Onilahy et de celle du Fiherenana. Pour ces vallées, la forêt-galerie rappelle un peu la végétation du Nord, mais la saison sèche s’y présente avec un caractère très marqué. On observe donc la présence d’une même espèce, d’une part en zone de forêt, au Nord de Plie, et d’autre part en des points isolés de l’Ouest. Il y a là un phénomène sem¬ blable à celui de la répartition de Brookesia ebenaui dont la terra typica est Nossi-Bé, qui a été récolté dans le Nord (Diégo-Suarez, Montagne d’ Ambre) et le Nord-Ouest (Marovoay) mais dont nous venons d’observer un spécimen typique de Tuléar (Ch. P. Blanc recoll.). Chez les Ophidiens, on connaît de même une récolte dans la vallée de l’Onilahy d’un Liopholidophis grandidieri, espèce de la forêt de l’Est. Ces aires discontinues sont d’un intérêt particulier. Leur étude d’ensemble ne pourra cependant intervenir que lorsque nous aurons pu les confirmer par des récoltes suffisamment nombreuses et éliminer un cer¬ tain nombre de localisations inexactes. Si nous considérons le cas de B. stumpffi, cette espèce n’avait été trouvée, en zone'] de forêts, que dans une région située au-dessus de la ligne Sambava- Majunga, seule exception, un spécimen récolté par R. Decary (MNHN 38.256) à Moramanga (forêt de l’Est), et considéré par F. Angel comme B. stumpffi (F. Angel, 1942, p. 181). Or, après examen, nous rattachons ce spécimen à l’espèce B. thieli, récemment décrite, dont il a tous les caractères et même la coloration si particulière, notée par le récolteur et observée par F. Angel, encore bien visible après 30 ans de conservation. De même, un examen superficiel pouvait faire considérer les deux spécimens d’Antoetra comme des B. stumpffi ; c’est leur origine géographique aberrante qui nous a conduit à une étude plus approfondie et nous a permis d’établir qu’il s’agissait d’une espèce nouvelle. A Madagascar, il est nécessaire de tenir le plus grand compte des localités d’origine des spécimens étudiés. La grande île se trouve fragmentée, du point de vue écologique, en un véritable archipel d’îlots faunistiques et si certaines espèces ont une aire de répartition relativement vaste, beaucoup, singulière¬ ment parmi les petits Vertébrés terrestres, sont au contraire étroitement loca¬ lisées. Une espèce donnée peut d’ailleurs parfois être trouvée en des sites très éloignés, sans aucun lien apparent, du moins actuel, ainsi que nous en avons donné des exemples plus haut. 838 — Dans l’état actuel de nos connaissances, B. stumpjfi est une espèce du Nord et du Nord-Ouest, dont quelques spécimens ont été récoltés dans l’Ouest et l’Ouest-Sud. Institut Pasteur de Madagascar Tananarive, B. P. 1274 Résumé La nouvelle espèce, Brookesia antoetrae, décrite d’après trois spécimens, appartient au groupe des Brookesia sans carène dorsale. Comparaison des hémipénis de B. ebenaui et de B. stumpffi. L’aire de cette dernière espèce, naguère confondue avec B. thieli, se limite au Nord et à l’Ouest de Madagascar. RÉFÉRENCES Angel, F., 1942. — Les Lézards de Madagascar. Mém. Acad, malgache, 36, 193 p. Brygoo, E. R., et Ch. A. Domergue, 1968 (1969). — Un Brookesia des forêts orientales de Madagascar, B. thieli n. sp. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 40, 6, pp. 1103-1109. BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 2e Série — Tome 42 — N» 5, 1970 (1971), pp. 839-848. CLASSIFICATION NUMÉRIQUE DES BLA GEONS LEUCISCUS (TELESTES) SOUFIA (PISCES, CYPRINIDAE) ( 8e note ) Par F. d’AUBENTON, J. DAGET et J. SPILLMANN La position systématique des populations françaises de Blageons aux niveaux spécifique et subspécifique est dilficile à préciser par les méthodes habituelles. Il nous a paru intéressant d’appliquer les techniques numériques aux données rassemblées depuis plusieurs années par l’un des auteurs. L’étude a porté sur neuf populations dans chacune desquelles un échantillon de huit ou neuf individus a été prélevé au hasard. Les populations avaient été choisies de façon à couvrir le champ de variabilité intraspécifique observée dans le Sud-Est de la France et le Nord-Ouest de l’Italie. Les échantillons pro¬ venaient des cours d’eau suivants : 1) L’Ouche, affluent de la Saône (9 individus). 2) La Filière, affluent du Fier (9 individus). 3) Le Fier, affluent du Rhône (8 individus). D’après les déclarations des gardes de la Savoie, des Blageons du Fier se font quelquefois prendre à Annecy, dans le lac, mais ne paraissent pas y séjourner. La population échantil'onnée est donc fluviale et non lacustre. Les individus se distinguent essentiellement de ceux de la Filière par un museau moins étroit et moins allongé. 4) L’Arre, allluent de l’IIérault (9 individus). 5) La Dourbie, affluent de l’Hérault, à Villeneuvette (9 individus). Bien que provenant du même bassin, les populations d'où sont tirés les échantillons 4 et 5 diffèrent sensiblement l’une de l’autre. Les tailles et les poids des individus de la Dourbie sont plus élevés, de même que les nombres de vertèbres et d’écailles. Le museau est plus allongé et la distance de la pointe du museau au début de l’anale, exprimée en pour-cent de la longueur standard, est plus grande pour la population de la Dourbie que pour toutes les autres populations du territoire français étudiées ; elle dépasse même celle observée pour une population de Bavière (Rosenheim). On notera que l’Arre est en tête de bassin, en région montagneuse, alors que la Dourbie coule en plaine à une altitude sensiblement plus basse. De plus, la minéralisation des eaux doit être différente, l’Arre prenant sa source dans des terrains primaires cristal¬ lins et cristallophylliens, la Dourbie dans des terrains jurassiques. Les différences morphologiques sensibles entre populations provenant de deux rivières d’un même bassin assez éloignées l’une de l’autre (échantillons 4 et 5 pour le bassin de l’Hérault) ou provenant de deux rivières dont l’une conflue dans l’autre (échantillons 2 et 3 pour le bassin du Fier) suggèrent que, dans le cas particulier des Blageons, la variabilité intraspécifique pourrait dépendre à la fois des facteurs écolo¬ giques et des localisations géographiques. — 840 6) La Nar urby, affluent de l’Argens (9 individus). Cette population présente une variabilité anormalement grande de la distance entre la pointe du museau et la naissance de la nageoire anale, exprimée en pour-cent de la longueur stan¬ dard. Il se pourrait que la variance élevée trouvée pour ce caractère soit due à l’existence, chez certains individus, de traces d’hybridation avec des Vairons (Spillmann, 1967). * Fig. 1. — Localisation géographique des neuf échantillons étudiés. En trait plein à gauche, limite de répartition des lîlageons en France. Leur présence a été récemment signalée pour la première fois dans le bassin de la Seine, entre Gommerville et Châtillon-sur-Seine (M. Millot, garde-chef à Dijon, communication personnelle). 7) Le Var, à quelques kilomètres de Nice (8 individus). Les Blageons du Var se distinguent par leur couleur plus claire, argentée, un profil de dos rectiligne et des nageoires aux angles plus aigus. On peut se demander si ces caractères ne sont pas liés au biotope particulier des derniers kilomètres du Var, où le fleuve est largement étalé, les eaux coulant sur un lit de graviers très enso¬ leillés. — 841 — 8) La Bévéra, rivière de Sospel, affluent de la Roya, fleuve côtier méditerra¬ néen qui se jette dans la mer en territoire italien (9 individus). 9) Le Télo, fleuve se jetant directement dans le lac de Côme, en Italie (9 indi¬ vidus). Comme pour l’échantillon 4, il s’agit d’une population fluviale et non lacustre car, d’après les Italiens, les Blageons du Télo ne s’éloignent guère de l’embouchure dans le lac. On disposait donc en tout de 79 individus sur lesquels 12 caractères ont été observés puis codés numériquement par des valeurs entières de 0 à 8, indiquées ci-dessous entre parenthèses. 1) — Espace préorbitaire en pour-cent du diamètre de l’œil. Les valeurs observées ont été réparties en 9 groupes : 70-77 % (0), 78-84 % (1), 85-91 % (2), 92-98 % (3), 99-105 % (4), 106-112 % (5), 113-119% (6), 120-126 % (7), et 127-133 % (8). Moyenne : 4,5 Écart-type : 2,23 2) — Espace préorbitaire en pour-cent de la longueur de la tête. Les valeurs observées ont été réparties en 6 groupes : 20.5- 22,5 % (0), 22,6-24,5 % (1), 24,6-26,5 % (2), 26,6-28,5 % (3), 28,6-30,5 % (4), 30.6- 32,5 % (5). Moyenne : 9,94 Écart-type : 1,29 3) — Largeur du museau au niveau du bord antérieur de l’œil plus hauteur de l’anale en pour-cent de la longueur standard. Les valeurs observées ont été répar¬ ties en 6 groupes : 21-23 % (0), 23,1-25 % (1), 25,1-27 % (2), 27,1-29 % (3), 29,1-31 % (4), 31,1-33 % (5). Moyenne : 1,44 Écart-type : 1,11 4) — Longueur de la tête en pour-cent de la longueur standard. Les valeurs observées ont été réparties en 4 groupes : 21-22% (0), 22,1-23 % (1), 23,1-24 % (2), 24,1-25 % (3). Moyenne : 1,46 Écart-type : 0,84 5) — Hauteur de l’anale en pour-cent de la longueur standard. Les valeurs observées ont été réparties en 9 groupes : 12.2- 13,2% (0), 13,3-14,2% (1), 14,3-15,2% (2), 15,3-16,2% (3), 16,3-17,2% (4), 17.3- 18,2% (5), 18,3-19,2% (6), 19,3-20,2% (7), 20,3-21,2% (8). Moyenne : 3,37 Écart-type : 1,84 6) — Distance prise au compas entre l’extrémité du museau et le début de l’anale en pour-cent de la longueur standard. Les valeurs observées ont été réparties en 9 groupes : 65.8- 66,7 % (0), 66,8-67,7 % (1), 67,8-68,7 % (2), 68,8-69,7 % (3), 69,8-70,7 % (4), 70.8- 71,7 % (5), 71,8-72,7 % (6), 72,8-73,7 % (7), 73,8-74,7 % (8). Moyenne : 4,06 Écart-type : 1,76 7) — Nombre d’écailles en ligne longitudinale. Les nombres observés ont été répartis en 8 groupes : 46-47 (0), 48-49 (1), 50-51 (2), 52-53 (3), 54-55 (4), 56-57 (5), 58-59 (6), 60-61 (7). Moyenne : 2,95 Écart-type : 1,70 8) — Nombre de vertèbres. Cinq nombres ont été observés : 40 (0), 41 (1), 42 (2), 43 (3), et 44 (4). Moyenne : 2,06 Écart-type : 0,90 — 842 — 9) — Nombre de rayons rameux à l’anale. Trois nombres ont été observés : 8 (0), 9 (1), et 10 (2). Moyenne : 0,61 Écart-type : 0,54 10) — Nombre de rayons rameux à la pelvienne. Trois nombres ont été observés : 7 (0), 8 (1), y (2). Moyenne : 0,73 Écart-type : 0,52 11) — Nombre de dents pharyngiennes à gauche. Deux nombres ont été observés : 4 (0), et 5 (1). Moyenne : 0,99 Écart-type : 0,11 12) — Nombre de dents pharyngiennes à droite. Les nombres observés sont les mêmes que précédemment, 4 (0) et 5 (1), mais le nombre 4 se rencontre beaucoup plus fréquemment à droite qu’à gauche. Moyenne : 0,69 Écart-type : 0,46 Ou a donc 2 caractères à 2 états, 2 à 3 états, 1 à 4 états, i à 5 états, 2 à (i états, 1 à 8 états et 3 à 9 états. Si l’on utilisait seulement des caractères à 2 états codés en binaire ( + , — ), le système précédent équivaudrait à 54 caractères, nombre sullisant pour obtenir des résultats valables par les techniques de classification numérique. Les 12 caractères utilisés fournissent des informations en partie redondantes du fait qu’ils ne sont pas indépendants. La matrice suivante indique les valeurs des coefficients de corrélation de Bravais-Pearson entre les valeurs- codes des 12 caractères dans l’ordre où ils ont été cités plus haut. 3 4 5 6 7 s 9 10 11 12 1 0,770 —0,519 —0,337 — 0,016 0,066 0,446 0,411 0,380 0,508 0,181 0,509 O 1 ,000 —0,311 —0,302 —0,426 0,075 0,423 0,357 0,403 0,429 0,170 0,438 3 1,000 0,371 0,882 0,1 30 —0,505 — 0,597 —0,413 0,413 —0,160 —0,510 4 1,000 0,468 0,075 —0,234 — 0, 1 40 —0,025 —0,331 0,061 —0,199 5 1,000 0,143 —0,567 — 0,581 —0,394 —0,482 —0,101 — 0,575 6 1,000 0,091 —0,003 0,185 0,088 0,004 —0,118 7 1,000 0,574 0,493 0,186 0,064 0,550 8 1,000 0,369 0,227 0,135 0,480 9 1 ,000 0,260 0,128 0,388 10 1,000 0.160 0,509 11 1,000 0,171 1 ,000 Si les valeurs-codes pouvaient être considérées comme distribuées normale¬ ment autour de leurs moyennes respectives, les seuils de signification pour 77 degrés de liberté seraient voisins de 0,22 (P = 0,05) et 0,29 (P = 0,01). Il n’y a donc que les caractères 6 et 11 qui ne sont significativement liés ni entre eux ni à aucun des dix autres caractères. On verra plus loin que ces deux carac¬ tères sont également les deux seuls à n’être significativement liés à aucune des composantes principales. Les caractères les plus étroitement liés, donc les plus redondants, sont d’une part les caractères 5 et 3 (r = 0,882) qui font tous deux intervenir la hauteur de l’anale et d’autre part les caractères 1 et 2 (r = 0,770) qui font tous deux intervenir l’espace préorbitaire. Les valeurs observées pour les 12 caractères retenus ayant été codées pour les 79 individus comme expliqué précédemment, les coefficients de corrélation de Bravais-Pearson ont été calculés. De la matrice d’ordre 79 ainsi obtenue, les composantes principales ont été extraites par la méthode de Hotelling. Tous les calculs ont été effectués sur CDC 3600 au G.I.R.C.E., à Orsay, en uti- 843 lisant le programme BMI) 03 M. Le facteur général extrait 55,99 % de la variance totale, le premier facteur bipolaire 15,99 % et le second bipolaire 5,08 % seule¬ ment. On trouvera dans le tableau suivant les saturations dans ces trois pre¬ miers facteurs pour les neuf populations échantillonnées ainsi que les moyennes des saturations pour chaque population (indiquées entre parenthèses). général Facteurs 1er bipolaire 2e bipolaire 0,71334 1 — Ouche —0,46416 —0,19144 0,80762 —0,37243 0,12632 0,82700 —0,26085 0,11061 0,83121 —0,26690 0,10715 0,86107 —0,08628 0,09526 0,87968 —0,13686 0,07840 0,87968 —0,33237 0,00154 0,91846 O CO Cn oc 0,18758 0,92977 —0,07181 0,06331 (0,84975) (—0,23638) (0,06430) 0,72600 3 — Fier 0,06169 0,41314 0,80548 —0,39241 —0,04530 0,84493 —0,02660 0,00174 0,85368 —0,24839 0,11514 0,86557 —0,19562 0,10822 0,87050 —0,02916 —0,20117 0,89301 —0,16073 —0,10376 0,92775 —0,09752 —0,02977 (0,84836) (—0,13609) (0,03228) 0,63821 5 — Dourbie —0,52529 0,14753 0,76541 —0,37089 —0,07213 0,79014 —0,33043 —0,26096 0,80681 —0,32831 0,06410 0,83349 —0,37625 —0,18100 0,83384 —0,22017 —0,09242 0,84165 —0,13368 —0,26234 0,86169 —0,15809 —0,24962 0,89286 —0,17149 0,03564 (0,80712) (—0,29051) (—0,09713) 0,57519 7 — Var —0,00136 —0,47833 0,59201 0,52690 —0,25083 0,73128 0,43060 0,00396 0,74255 0,39526 —0,27904 0,74736 0,46164 —0,19840 0,74839 —0,12771 —0,09163 0,75352 0,24314 0,14419 0,89705 —0,04726 —0,14224 (0,72342) (0,23515) (—0,16154) général Facteurs 1er bipolaire 2e bipolaire 0,79266 2 — Filière —0,14438 —0,12498 0,81993 —0,41997 0,13301 0,82835 0,26591 0,19854 0,83234 0,16322 0,31380 0,84695 0,09783 —0,13269 0,85818 —0,20223 0,21281 0,87575 —0,14229 —0,12684 0,88241 —0,12427 0,16946 0,90291 —0,07327 —0,07205 (0,84883) (—0,06438) (0,06345) 0,70924 4 — Arre —0,19470 —0,45010 0,71725 0,12893 —0,35309 0,76488 0,01342 0,25196 0,81694 0,18439 —0,30821 0,85683 —0,04998 0,13497 0,87222 0,16736 —0,18608 0,90225 0,01666 0,12380 0,90977 0,05059 0,12691 0,91378 —0,04468 0,11026 (0,82924) (0,03022) (—0,06106) 0,49865 6 — Narturby —0,59910 0,38110 0,61009 —0,42885 0,29514 0,70692 —0,12677 —0,43829 0,73762 0,01166 —0,19316 0,74353 —0,18053 —0,17201 0,80278 —0,25932 0,13475 0,84990 —0,19382 —0,14867 0,94475 —0,11386 0,06324 0,94746 —0,12719 0,06407 (0,76018) (—0,22419) (—0,00153) 0,34451 8 — Bévéra 0,70542 0,24327 0,44235 0,68053 0,39190 0,50749 0,70944 0,31269 0,51696 0,74864 0,03755 0,51895 0,43743 0,39806 0,53666 0,53726 0,29176 0,53769 0,62192 0,37730 0,54872 0,70672 0,30734 0,60396 0,60820 0,35000 (0,50636) (0,63950) (0,30109) 844 — 9 — Télo 0,02887 0,64376 —0,56171 0,20628 0,81306 0,00361 0,24063 0,85229 —0,19935 0,25569 0,83376 —0,20365 0,30368 0,80632 —0,17475 0,36416 0,69594 —0,02619 0,49400 0,57409 —0,35516 0,52040 0,72563 —0,06869 0,61881 0,62799 —0,15009 (0,33694) (0,73031) (—0,19288) Les corrélations totales entre les saturations et les douze caractères utilisés sont indiquées dans le tableau suivant. Facteurs Caractère Général 1er bipolaire 1 + 0,692 —0,759 2 +0,681 —0,627 3 —0,493 +0,774 4 —0,278 +0,515 5 —0,552 +0,837 6 + 0,060 +0,156 7 + 0,650 —0,634 8 + 0,556 —0,606 9 +0,386 —0,497 10 +0,460 —0,523 11 + 0,045 —0,148 12 + 0,681 —0,650 Le facteur général, qui explique 56 % de la variabilité individuelle totale, varie selon un gradient géographique Nord-Sud et Ouest-Est. Ses valeurs moyennes permettent de classer les échantillons dans l’ordre suivant : Ouche, Filière, Fier (0,85), Arre (0,83), Dourbie (0,81), Narturby (0,76), Var (0,72), Bévéra (0,51) et Télo (0,34). Ce facteur à signification géographique est indé¬ pendant des variations morphologiques que l’on observe entre échantillons d’un même bassin puisque ceux de la Filière et du Fier ont la même saturation, alors que ceux de l’Arre et de la Dourbie ont des saturations très voisines. C’est avec le caractère 1, espace préorbitaire en pour cent du diamètre de l’œil, que le facteur général a la plus forte corrélation (0,692). Le premier facteur bipolaire explique 16 % de la variabilité individuelle totale. Ses valeurs moyennes permettent de classer les échantillons dans l’ordre sui¬ vant : Dourbie ( — 0,29), Ouche ( — 0,23), Narturby ( — 0,22), Fier ( — 0,13), Filière ( — 0,06), Arre (+ 0,03), Var ( + 0,23), Bévéra (+ 0,63) et Télo (+ 0,73). Il existe deux coupures nettes dans cette suite, l’une entre T Arre et le Var (de 0,03 à 0,23), l’autre plus importante entre le Var et la Bévéra (de 0,23 à 0,63). C’est avec le caractère 5, hauteur de l’anale en pour-cent de la longueur standard, que le premier facteur bipolaire a la plus forte corrélation (0,837). Si l’on s’en tient aux deux premières composantes principales qui expliquent près de 72 % de la variabilité intraspéciûque observée, on peut représenter ig. 2. — Résultats schématiques de l’analyse en composantes principales dans le plan du facteur général X et du premier bipolaire Y. Les points moyens représentatifs des 9 échantillons ont été indiqués ainsi que les enveloppes des points individuels ; L. s. agassizi, trait plein, points 1 à 6 ; L. s. sou fia, trait interrompu, point 7 ; L. s. multicellus, trait plein, points 8 et 9. 846 — chaque individu par un point de coordonnées X (saturation dans le facteur général) et Y (saturation dans le premier bipolaire). On constate alors que les points représentatifs se répartissent en trois groupes. Le premier groupe, dans lequel X varie de 0,49865 à 0,94746 et Y de — 0,59910 à 0,26591, comprend les individus de la Dourbie, de l’Arre, de l’Ouche, du Fier, de la Filière et de FArgens. En systématique conventionnelle, ce groupe correspond à la sous- espèce Leuciscus ( Telestes ) soufia agassizi (Val., 1844). Le second groupe, dans lequel X varie de 0,02887 à 0,61881 et Y de 0,43743 à 0,85229, comprend les individus de la Bévéra et du Télo ; il correspond à la sous-espèce Leuciscus {Telestes) soufia multicellus (C. Bonap., 1837). Ces deux groupes sont très nette¬ ment séparés. Quant aux individus du Var, chez lesquels X varie de 0,57519 à 0,89705 et Y de — 0,12771 à 0,52690, ils forment un troisième groupe, inter¬ médiaire entre les deux précédents et moins nettement séparé du premier que du second. Ce troisième groupe correspond à la sous-espèce nominale Leuscicus [Telestes] soufia soufia (Risso, 1826). L’analyse en composantes principales de la variabilité intraspécifique et la représentation des résultats dans l’espace bidimensionnel des deux premières composantes (72 % de la variance totale) confirment donc la validité des trois sous-espèces, L. s. agassizi, L. s. multicellus et L. s. soufia, telles qu’elles avaient déjà été reconnues par certains auteurs (Spillmann, 1961, pp. 155-157). De plus, les deux caractères morphologiques simples ayant le plus fort pouvoir discriminant sont les caractères 1, c’est-à-dire l’espace préorbitaire en pour-cent du diamètre de l’œil (corrélation totale 0,692 avec le facteur général) et le caractère 5, c’est-à-dire la hauteur de l’anale en pour-cent de la longueur stan¬ dard (corrélation totale 0,827 avec le premier facteur bipolaire). Sur le plan pratique, il est intéressant de rechercher des fonctions linéaires discriminantes ne faisant intervenir que les deux caractères morphologiques précédents. Une telle fonction permettra de déterminer à quelle sous-espèce un individu donné doit être rattaché avec un risque de classement erroné le plus faible possible. En désignant par x l’espace préorbitaire en pour cent du diamètre de l’œil et par y la hauteur de l’anale en pour-cent de la longueur standard, ces fonctions seront de la forme : u = a0 + axx + a2y et se calculeront par la formule : u = K + nx - 2) [A]' [B] -1 [C] nx et n2 étant les effectifs des deux échantillons considérés, [A]' étant la trans¬ posée de la matrice-colonne x — (xi + x)/22 _y — (yi + y 2)/2_ [B]-1 étant l’inverse de la matrice formée par les sommes des carrés des écarts aux moyennes £ (xi — xi)2 + S (x2 — x2)2, S (yi — yd2 + £ (y2 — y2)2 et par la somme des doubles produits de ces écarts, £ (xx — Xj) (yx — yd + £ (x* — x2) (y 2 — y2) [C] étant la matrice-colonne r*x - x2 1 Lyi — y2J On peut calculer ainsi la fonction discriminante Uj qui permet de séparer Leuciscus s. agassizi de Leuciscus s. multicellus à partir des deux échantillons d’effectifs nt = 53 et n2 = 18 x — 99,30 7 08480,28 90, 78" -1 027,458“ _y — 16,93_ 90,78 79,20 _ [_-3,736_ u2 = 34,218 + 0,261 x — 3,554 y Les valeurs moyennes des u relatives aux 18 L. s. multicellus et aux 53 L. s. agassizi sont : ut = —10,228 u2 = +10,228 Tout Leuciscus soufia pourra être rattaché à la sous-espèce L. s. multicellus si u est négatif et à L. s. agassizi si u est positif. Dans chacun des deux groupes, la variance estimée des u est s2 = 20,456 et la probabilité théorique d’effectuer un classement erroné est donnée par P = [1 — 0 (X)]/2 avec X = s2/2s On a ici X = 2,21 et on trouve P = 0,014. Cette probabilité théorique de classement erroné est suffisamment faible pour que la fonction discriminante ait un intérêt pratique certain. En fait, tous les individus considérés provenant de la Bévéra et du Télo donnent des valeurs de u négatives et tous ceux pro¬ venant de l’Ouche, de la Filière, du Fier, de l’Arre, de la Dourbie et de la Nar- turby donnent des valeurs de u positives. Par contre, des huit individus du Var, quatre donnent des valeurs de u positives et quatre des valeurs négatives. On est donc conduit à chercher une seconde fonction discriminante pour séparer L. s. soufia de L. s. multicellus. x — 93,29 1' 2978,64 195,26“] -1 015,43 _ y — 1 7 ,85 _ | _ 195,26 46,8oJ ! ,90_ v = 12,517 + 0,259 x — 2,055 y La valeur moyenne des v relative aux L. s. multicellus est égale à — 3,950, celle relative aux L. s. soufia égale à + 3,950. Ici, on a s2 = 7,90, X = 1,405, et la probabilité théorique d’effectuer un classement erroné, P = 0,08, n’est pas négligeable. En fait les 18 individus de la Bévéra et du Télo donnent tous des valeurs négatives et sur les 8 individus du Var un donne également une valeur négative et se trouverait par conséquent classé de façon erronée. On calcule de même la fonction discriminante pour séparer L. s. soufia de L. s. agassizi. (“x — 107,02“]' 07133,64 -113,680 -1 012,03 Ly — 15’98J 1 _ —113,68 44,72 J _ — 1 ,84 _ w = 29,354 + 0,0635 x — 2,262 y La valeur moyenne des w relative aux L. s. agassizi est égale à + 2,459, celle relative aux L. s. soufia égale à — 2,459, On a s2 = 4,92. X = 1,11 et la — 848 — probabilité théorique d’effectuer un classement erroné s’élève à P = 0,14. En fait, sur les 8 individus du Var, un donne une valeur positive et sur les 53 de l’Ouche, de la Filière, du Fier, de l’Arre, de la Dourbie et de la Narturby, 3 individus de l’Arre et un de la Filière donnent des valeurs négatives. Sur un total de 61 individus, 5 se seraient donc trouvés classés de façon erronée. On vérifie à nouveau que la sous-espèce L. s. soufia est assez mal isolée mor¬ phologiquement des deux autres, surtout de L. s. agassizi. Si l’on utilise les deux caractères morphologiques simples ayant le meilleur pouvoir discriminant, espace préorbitaire et hauteur de l’anale, les fonctions discriminantes cal¬ culées précédemment ne permettent pas toujours de déterminer correctement un individu pris isolément. Cependant, les risques réels de classement erroné diminuent très rapidement si au lieu d’un individu pris isolément on considère un échantillon de plusieurs individus de même provenance et que l’on utilise les valeurs moyennes. Résumé et conclusions L’analyse en composantes principales de la variabilité intraspécifique obser¬ vée sur neuf échantillons de Leuciscus soufia de diverses provenances (79 indi¬ vidus au total) a montré que la distinction des trois sous-espèces L. s. agassizi, L. s. soufia et L. s. multicellus était justifiée. Les deux meilleurs caractères morphologiques simples permettant de séparer ces sous-espèces sont l’espace préorbitaire en pour-cent du diamètre de l’œil (x) et la hauteur de l’anale en pour-cent de la longueur standard (y). Les fonctions discriminantes utilisant ces deux caractères sont les suivantes, avec le risque théorique P de mal classer un individu pris isolément. Entre L. s. agassizi (u>0) et L. s. multicellus (u<0) u = 34,218 + 0,261 x — 3,554 y (P = 0,014) Entre L. s. multicellus (v<0) et L. s. soufia (v>0) v = 12,517 + 0,259 x — 2,055 y (P = 0,08) Entre L. s. soufia (w<0) et L. s. agassizi (w>0) w = 29,354 + 0,0635 x — 2,262 y (P = 0,14) Laboratoire de Zoologie ( Reptiles et Poissons) du Muséum BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 2e Série — Tome 42 — N° 5, 1970 (1971), pp. 849-852. LES POISSONS DE LA FAMILLE DES B A T RA CHOIDIDAE (TÉLÉOSTÉENS MARINS ) DE LA CAMPAGNE DE CHALUTAGE DU GOLFE DE GUINÉE Par Charles ROUX Les Poissons Batrachoïdidés que j’étudie dans cette note m’ont été très aima¬ blement confiés par l’United States National Muséum. Ils ont été recueillis au cours de la Campagne de Chalutage dans le Golfe de Guinée, Guinean Trawling Suroey ( G.T.S .) 1963-1964, entre les radiales n° 9 et n° 38. Ces radiales correspondent à la Sierra Leone pour la 9e et au Nigeria pour la 38e. Au total, 19 spécimens ont été rassemblés. Ils se répartissent en deux espèces : Halobatrachus cLidactylus (Schneider, 1801) : 15 exemplaires pris entre la Sierra Leone et le Liberia. Radiale 9 : station 4 à 40 m ; Radiale 10 : station 3 à 40 m ; Radiale 11 : station 3 à 40 m ; station 4 à 50 m ; Radiale 13 : station 3 à 40 m ; station 4 à 50 m ; Radiale 14 : station 3 à 30 m. Batrachoides liberiensis (Steindachner, 1867) : 4 exemplaires. Radiale 11 : station 1 à 20 m ; Radiale 14 : station 1 à 20 m ; Radiale 29 : station 2 à 28 m ; Radiale 38 : station 1 à 20 m. Halobatrachus didactylus (Schneider, 1801) Le genre Halobatrachus Ogilby, 1908, est caractérisé par un corps écailleux, par la présence au haut de l’aisselle d’un foramen, exutoire d’une cavité sécré¬ toire et par un nombre de vertèbres inférieur à 30. L’espèce H. didactylus présente une dorsale de formule III, 20 (19 à 21). Sur les spécimens examinés, un possède 19 rayons, deux en ont 21 et douze en ont 20. L’anale possède 16 rayons sur 13 individus et 15 rayons sur les deux autres. Il y a deux épines operculaires et une suboperculaire. La ligne latérale dorsale sur les poissons où le dénombrement a été possible montre entre 45 et 48 pores doubles bordés verticalement d’une paire de minus¬ cules lambeaux cutanés. La mandibule présente en avant une quinzaine de pores mentonniers. La narine antérieure a l’apparence d’un tentacule ramifié, de couleur claire. La coloration des échantillons (à l’alcool) montre des variations de détail assez nombreuses selon les individus. Cependant, en moyenne, la face inférieure 54 — 850 — est blanc jaunâtre. La face dorsale offre une coloration de fond cliamoisée sur laquelle tranchent de vastes taches brunes affectant plus ou moins une dispo¬ sition en bandes tranversales ; sur la tète une plage brune s’étend du museau jusqu’à une certaine distance en arrière des yeux, puis une bande claire affec¬ tant parfois la forme d’une paire de lunettes et une bande brune au niveau des épines operculaires. De la dorsale épineuse au pédoncule caudal, quatre bandes brunes très irrégulières s’étalent sur les côtés du corps. Ces bandes brunes sont généralement composées de la juxtaposition de taches arrondies. Entre ces zones brunes il y a un semis de ponctuations brun foncé. La dorsale molle est de teinte brun clair parfois marqué de brun foncé. L’anale a sa base cha- moisée et elle porte une bande longitudinale subterminale brune bordée d’un liseré clair. Tous les échantillons ont été recueillis à des profondeurs variant entre 30 et 50 m. La distribution générale de l’espèce sur la côte ouest-africaine part du Maroc pour s’étendre jusqu’au Ghana qu’elle ne semble guère dépasser. J’ai réuni en un tableau (tableau I) les données générales chiffrées prises sur les échantillons G. T. S. (en mm). Batrachoides liberiensis (Steindachner, 1867) Le genre Batrachoides Lacepède, 1800, est caractérisé par un corps écailleux, un pli axillaire sans foramen ni poche quelconque et un nombre de vertèbres supérieur à 30. L’espèce B. liberiensis a une dorsale de formule III, 24 à 25. Tous les spé¬ cimens examinés ici, au nombre de 4, possèdent 25 rayons. L’anale possède 22 à 23 rayons (deux individus à 22 et deux à 23 rayons). Il y a deux épines operculaires et deux suboperculaires. La ligne latérale dorsale comporte environ 40 pores simples bordés chacun d’une paire de tentacules filamenteux multifides. Les yeux sont très petits (8 à 12 fois dans la longueur de la tête). La mandibule comporte quatre paires de pores mentonniers. Les narines antérieures sont chacune composées d’un tube simple. Le dessus de la tête et la gorge sont ornés de fdaments simples plus ou moins longs et plus ou moins nombreux selon les individus. Il y a aussi des tentacules multifides bordant les deux mâchoires. La coloration à l’alcool est brun clair avec des bandes verticales brunes irré¬ gulières, environ quatre sur le corps, intéressant parfois la dorsale rayonnée qui, par ailleurs, porte des raies brunes obliques. Certains individus sont très foncés. C’est une espèce littorale qui pénètre même en eau saumâtre. Tous les spé¬ cimens du G. T. S. ont été capturés entre 20 m et 28 m de profondeur. B. libe¬ riensis se rencontre depuis la Guinée jusqu’à l’Angola. Les spécimens du G.T.S. ont été pris devant les côtes du Libéria, du Ghana et du Nigeria. J’ai réuni en un tableau (tableau II) les données numériques des quatre échan¬ tillons de la campagne de chalutage dans le Golfe de Guinée (en mm),- Tableau I. — Iialobatrachus didactylus , n° de rappel 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 Longueur totale . 75 78 79 80 114 115 120 123 127 129 133 165 188 200 265 Longueur standard . 60 62 63 61 93 95 97 105 106 104 108 133 158 165 216 Longueur de la tête (à la lre épine dorsale) . 22 24 26 25 34 38 37 43 41 40 43 CD CO 60 68 90 Largeur de la tête . 21 24 20 25 39 38 35 40 39 43 40 51 63 63 87 Diamètre de l’œil . 8 7 6,5 9 10 10 11 11 11 11 12 12 15 17 15 Espace interorbitaire . 4 5,5 6 4 7 9 6,5 9 10 7 8 13 15,5 17 27 Longueur prédorsale (2e dor- sale) . 28 30 33 32 48 49 47 52 53 50 54 68 78 79 113 Longueur préanale . 35 36 36 36 54,5 59 60 62 65 62 71 84 98 102 144 Longueur de la pectorale. . . 15 19,5 16 17 25 25 27 27 31 26 29 36 39 47 54 Longueur de la ventrale. . . 15 16,5 15 17 24 23 22 27 27 22,5 29 36 39 40 48 Hauteur du pédoncule eau- dal . 7 7 6,5 5,5 10 9 9,5 10 9 10 10 12 15 14 18 Museau à extrémité pecto- raie . 38 40 40 38 61 61 59 70 69 69 70 88 97 104 132 Epine suboperculaire . 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 Rayons Dorsale . 20 19 20 ? 20 20 20 20 20 20 20 21 21 20 20 20 Rayons Anale . 16 16 16 16 16 16 16 16 16 16 16 15 15 16 16 Rayons Pectorale . 24 24 24 24 24 24 24 à 25 25 24 24 24 24 24 24 Ligne latérale . 48 47 45-46 Correspondance entre les numéros de rappel des échantillons du tableau 1 et les numéros de catalogue U.S.N.M. 1 . . U.S.N.M. 205066 N08 de rappel 9 . . U.S.N.M. 205064 2 . 10 . .... » 205066 3 . 11 . . )) )) 4 . » 205064 12 . . » 205062 5 . . » 205066 13 . . » 205063 6 . . » 205061 14 . . » 205065 7 . .... » 205066 15 . . » 205060 8 . .... » » — 852 Tableau II. — Batrachoides liberiensis. n° de rappel 16 17 18 19 Longueur totale . 108 175 138 234 Longueur standard . 90 147 118 200 Longueur de la tête (à la lre épine dorsale) . 33 51 40 76 Largeur de la tête . 31 45 36 75 Diamètre de l’œil . 3 5 5 6 Espace interorbitaire . 10 17 11 27 Longueur prédorsale (2e dorsale) . 41 67 50 96 Longueur préanale . 45 80 60 113 Longueur de la pectorale . 21 31 27 51 Longueur de la ventrale . 15 21 15 37 Hauteur du pédoncule caudal . 6 10 7 15 Museau à extrémité pectorale . 50 83 63 118 Épine suboperculaire . 2 2 2 2 Rayons Dorsale . 25 25 25 25 Rayons Anale . 22 22 23 23 Rayons Pectorale . 19 20 20 21 Ligne latérale . 40 40 40 40 pilosité faible Correspondance entre les numéros de rappel des échantillons du tableau II et les numéros de catalogue U.S.N.M. N08 de rappel 16 17. 18. 19. U.S.N.M. 205068 » 205067 » 205069 » 205070 Je remercie bien vivement le Dr. Robert H. Gibbs Jr., de l’United States National Muséum, qui a bien voulu m’adresser cette collection afin que je l’étudie. Laboratoire de Zoologie ( Reptiles et Poissons) du Muséum national d' Histoire naturelle BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 2e Série — Tome 42 — N° 5, 1970 (1971), pp. 853-856. SUR LA SPÉCIATION DES BARBEAUX NORD-AFRICAINS Par Carlos ALMAÇA * Plusieurs auteurs ont signalé les affinités de l’ichthyofaune dulçaquicole d’Afrique du Nord avec celle d’Europe (Pellegrin, 1930a ; Bertin, 1950 ; Darlington, 1957 ; Almaça, 1968 ; etc.). En particulier, les barbeaux (sous- genre Barbus) nord-africains et européens (surtout les ibériques) montrent des rapports étroits (Pellegrin, 1930è ; Bertin et Arambourg, 1958 ; Almaça, 1967 ; etc.). Pour les formes ibériques du « groupe barbus », (nous désignons sous ce nom l’ensemble des espèces européennes où le dernier rayon épineux de la dorsale porte des denticulations, par opposition au « groupe meridionalis » où il n’y en a pas (y. Almaça, 1967),) nous avons cherché à établir un schéma de spé¬ ciation en nous basant, surtout, sur la morphologie comparée des populations actuelles. Nous avons considéré comme « tendances évolutives » principales les tendances suivantes (Almaça, 1967) : a) renforcement du dernier rayon épineux de la dorsale (évalué par le rapport por¬ tion ossifiée /hauteur du dernier rayon épineux) ; ce renforcement n’étant pas accom¬ pagné par un développement proportionnel des rayons postérieurs de la nageoire, le profil supérieur de celle-ci devient concave et presque perpendiculaire au dos de l’ani¬ mal ; b) renforcement des denticulations du dernier rayon épineux de la dorsale (éva¬ lué par l’observation et par le rapport nombre de denticulations / millimètre) ; c) diminution des dimensions des écailles (évaluée par le décompte des écailles en lignes latérale et transversale). Chez les espèces ibériques nous avons constaté que le renforcement du der¬ nier rayon épineux de la dorsale et des denticulations de son bord postérieur s’accompagne toujours de la diminution des dimensions des écail'es. Ces « ten¬ dances évolutives » s’accentuent dans l’ordre suivant : Barbus barbus L., B. stein- dachneri Almaça, B. comiza Steind. et B. microcephalus Almaça. Barbus barbus étant, vraisemblablement, l’espèce la plus ancienne 1, ce gradient nous a sug¬ géré la dérivation des autres formes ibériques à partir de populations ante- oligocènes de celle-là. L’alfinité des barbeaux nord-africains avec les européens, et surtout avec les ibériques (Pellegrin, 1930a et b), suggérant une origine commune relative¬ ment récente, nous nous sommes demandé dans quelle mesure les mêmes « ten- * Faculté des Sciences, Lisbonne. Boursier de Y Instituto de Alta Cultura. 1. B. barbus est la seule espèce du « groupe barbus » à habiter d’un côté et de l’autre des Pyrénées. Cela montrerait son ancienneté (Spillmann, 1961, p. 10) par rapport aux autres espèces (B. stein- dachneri , B. comiza et B. microcephalus) , qui sont propres à la péninsule Ibérique et dont la diffé¬ renciation serait postérieure à l’érection de la barrière pyrénéenne. — 854 - dances évolutives » se seraient manifestées chez les barbeaux nord-africains ( sous-genre Barbus). En d’autres termes : en supposant que des populations ibériques anciennes de B. barbus aient atteint l’Afrique du Nord, trouve-t-on chez les espèces auxquelles elles ont donné naissance des corrélations, comme chez les ibériques, entre le renforcement du dernier rayon épineux de la dor¬ sale, de ses denticulations et les dimensions des écailles ? En Afrique du Nord il y a, en plus d’une espèce à position taxinomique dou¬ teuse : Barbus issenensis Pellegrin ou Varicorhinus issenensis (Pellegrin) (y. Almaça, 19696), sept espèces appartenant au sous-genre Barbus (a. Almaça, 1969a). Nous ne retiendrons que celles-ci en mentionnant les caractères qui concernent les « tendances évolutives » signalées. Rapport portion ossifiée / hauteur du dernier rayon épineux de la dorsale 2/5 — 1/2 — B. massaensis Pellegrin 1/2 — B. moulouyensis Pellegrin 2/5 — 2/3 — B. biscarensis Boulenger 2/5 — 3/4 — B. antinorii Boul. et B. callensis Valenciennes 1/2 — 2/3 — B. magniatlantis Pellegrin 3/4 — B. nasus Giinther Chez B. nasus le profd supérieur de la dorsale est nettement concave et per¬ pendiculaire par rapport au dos du poisson ; chez B. magniatlantis et B. callen- sis il peut être légèrement concave et chez les autres espèces il est plus ou moins rectiligne. Denticulations et nombre de denticulations / mm Sans denticulations ou avec des denticulations faibles ; 2, 3-3,0 dent. /mm B. massaensis B. moulouyensis B. callensis B. antinorii B. magniatlantis B. biscarensis B. nasus Denticulations faibles ; 2,5 dent. /mm Denticulations variables, ^ 1,3-2, 5 dent. /mm généralement moyennes ( 1, 4-2,0 dent. /mm 1,8-2, 5 dent. /mm 1,5-2, 2 dent. /mm Denticulations très fortes ; 1,1-1, 3 dent. /mm Denticulations fortes Écailles 6/33-36/3-4 B. moulouyensis 7/40-41/4 B. massaensis 8/42-44/5-6 B. antinorii 7-8/43-45/4 B. callensis 7-8/46-48/5 B. magniatlantis 8/48-50/6 B. biscarensis 8-9/48-52/4-5 B. nasus De B. massaensis et B. moulouyensis jusqu’à B. nasus on voit s’accentuer le renforcement du dernier rayon épineux de la dorsale et de ses denticulations, ainsi que la diminution des dimensions des écailles. En se basant, principale¬ ment, sur la nature des denticulations il est possible de distinguer quatre groupes d’espèces où ces « tendances évolutives » s’accentuent progressivement. — 855 — 1er groupe Sans denticulations ou avec les denticulations faibles. Ecailles grandes : 6-7/33-41/3-4. B. moulouyensis Dernier rayon épineux de la dorsale ossifié jusqu’à la moitié de sa hauteur. B. massaensis 2e groupe Denticulations variables, généralement moyennes. Ecailles moyennes : 7-8/42-45/4-6. B. callensis Dernier rayon épineux de la dorsale ossifié, au moins, sur les 2/5 de sa hauteur. B. antinorii 3e groupe Denticulations fortes. Ecailles petites : 7-8/46-50/5-6. B. biscarensis Dernier rayon épineux de la dorsale ossifié, au moins, sur les 2/5 de sa hauteur. B. magniatlanlis 4e groupe Denticulations très fortes. Écailles petites : 8-9/48-52/4-5. Dernier rayon épineux de la dorsale ossifié sur les 3/4 de sa hauteur. B. nasus Si ces « tendances évolutives » étaient aussi valables pour les barbeaux nord- africains, nous aurions donc quatre groupes d’espèces dont la différenciation aurait été de plus en plus récente. Nous remarquons que les espèces du 1er groupe présentent l’origine de la dorsale en avant ou au niveau de l’origine des pel¬ viennes, tandis que chez B. nasus l’origine des pelviennes est nettement en avant de l’origine de la dorsale. Dans les 2e et 3e groupes il y a une espèce pré¬ sentant l’origine de la dorsale en avant ou au niveau de l’origine des pelviennes (B. callensis et B. biscarensis, respectivement) et une autre espèce où l’origine des pelviennes est nettement en avant de l’origine de la dorsale (B. antinorii et B. magniatlanlis, respectivement). Cela voudrait dire que le déplacement des pelviennes vers l’avant est un caractère dérivé et que des niveaux sem¬ blables de spéciation auraient été atteints dans les deux lignées (pelviennes en arrière de la dorsale et pelviennes en avant ou au niveau de la dorsale). Que le caractère pelviennes en arrière ou au niveau de la dorsale soit plus pri¬ mitif nous semble confirmé par le fait que les barbeaux d’Europe le présentent aussi. Si nous admettons que le sens de passage des populations anciennes de barbeaux a été d’Europe en Afrique du Nord 1 il nous semble très probable que les espèces nord-africaines les plus primitives montrent ce caractère. On pourra également s’interroger sur la contribution des barbeaux euro¬ péens du « groupe meridionalis » au peuplement de l’Afrique du Nord. Berg (1932) a rapproché B. setivimensis Val. de B. meridionalis graellsi Steind., et Banarescu (1964) considère B. setivimensis comme une sous-espèce probable de B. meridionalis. Cependant, l’absence de denticulations sur le dernier rayon 1. D’après Darlington (1938 et 1937), l’origine des Cyprinidés doit se placer en Asie tropicale. De l’Asie tropicale, les Cyprinidés ont gagné, an début du Tertiaire, l’Asie tempérée, l’Europe et l’Afrique du Nord d’un côté, l’Afrique méridionale de l’autre. Il s’ensuit que le continent africain a été peuplé de Cyprinidés à affinités européennes (par le nord) et à affinités asiatiques (par le sud). — 856 — épineux de la dorsale étant la principale caractéristique du « groupe meridio- nalis », nous ne croyons pas que les rapports mentionnés ci-dessus soient valables. Tout au plus, on pourrait rapprocher B. moulouyensis et B. massaensis, surtout celui-ci, du « groupe meridionalis ». En fait, on trouve des spécimens de B. mas¬ saensis dépourvus de denticulations ; mais, chez B. barbus bocagei Steind. la réduction des denticulations, voire leur totale disparition, accompagne le vieil¬ lissement des poissons et pourtant il s’agit bien d’une forme du « groupe barbus ». Nous remercions M. le Professeur J. Guibé de toutes les facilités qu’il a mises à notre disposition dans son Laboratoire ainsi que MM. J. Daget et J. Spill- mann qui ont revu notre manuscrit. Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons) RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES Almaça, C., 1967. — Estudo das populaçoes portuguesas do Gén. Barbus Cuvier, 1817 (Pisces, Cyprinidae). Rev. Fac. Ciên. Lisboa, 14, 2, pp. 151-400. — 1968. — Os peixes de agua doce e a Zoogeografia da Peninsula Ibérica. Actual. Biol., Lisbonne, 28 p. — 1969a. — Sur les barbeaux (genre et sous-genre Barbus) de l’Afrique du Nord. Bull. Mus. 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Genre de la sous-famille des Ectopsocinae, à dimorphisme sexuel caractérisé par l’hypertélie des antennes du mâle, dont les quatre premiers articles portent sur leur face dorsale externe, au lieu des soies habituelles, de fortes épines noires, surtout développées sur fl (fig. 1). Ailes (fig. 2). Antérieures à nervation caractérisée par une fourche radiale étroite et plusieurs fois plus longue que son pédoncule très court, ses rameaux presque parallèles ; premier segment libre de m très long et se détachant de cux très en arrière du nodulus ; liaison r-m par une nervule courte et oblique ; marge et nervures (sauf cu2) portant un seul rang de soies fortes. Postérieures à ner¬ vation normale (nervure transversale entre r et m très longue), mais pilosité marginale couvrant le bord de toute la moitié distale à partir de l’apex de rx. <$. Phallosome (fig. 4) symétrique, en ovale allongé ; corps membraneux ; squelette sclérifié divisé en deux arcs par des articulations : un apical court (édéage), présentant deux saillies de son bord interne, et un proximal (basal) beaucoup plus long, formé de deux baguettes simples reliées par un fin liga¬ ment ; paramères externes délicats, spatulés, non en pointe aiguë ; pas de radula différenciée en sclérites complexes, seulement deux arcs symétriques largement arrondis, se touchant dans le plan de symétrie et prolongés par deux lobes mem¬ braneux. $. Plaque subgénitale (fig. 9) prolongée par deux lobes latéraux ornés de fortes soies, plus une petite languette médiane portant une soie subapicale. Gonapophyses (fig. 10) : celles du segment 8 (valves ventrales) absentes ; celles du segment 9 complètes, délicates, aplaties et soutenues par un axe bifurqué faiblement sclérifié, la valve interne (dorsale) en forme de bec (profil commun 1. M. Pearman est décédé le 30 novembre 1970, au cours de l’impression de cette note. Sa dis¬ parition est une lourde perte pour l’étude des Psocoptères et sera douloureusement ressentie par tous ses collègues. Ses collections et ses notes ont été déposées au British Muséum de Londres. — 858 — à la plupart des espèces d ’Ectopsocus), la valve externe en lobe incurvé (imitant un boomerang) avec un rang de soies, dont quelques-unes très fortes et rigides le long du bord postérieur. Mascaropsocus spinosus n. sp. La description qui suit s’applique aux exemplaires de la Réunion, parmi lesquels ont été choisis holotype ( to 42 42 38 31 28 30 32 Cirres médians externes . . . 31 38 24 31 30 21 22 24 23 29 Papilles céphaliques . 12 18 10 20 18 15-16 17-18 19 17 17 Cirre A . 25 29 19 19 20 25 23 20 20 26 Clava . 120 115 100 105 111 80 82 91 130 Cirre E . 39 O 23 32 35 28 32 O CO 46 Cirre caudal . 95 80 72 70 80 81 80 60 62 95 Nombre taches pigmentées 9 8 8 9 8 9 7 1 7 8 9 En partant d’une disposition linéaire et horizontale des eirres sur une tête plate à l’avant et qui forme une sorte de lame en avant du cône buccal ventral ( Batillipes ), on aboutit en diverses étapes à la configuration Echiniscienne comportant une tête de forme conique avec une bouche très antérieure, où les appendices céphaliques, comprenant les eirres médians externes et internes et la papille céphalique, sont rassemblés autour de la bouche, où les eirres A et les clavas sont séparés des autres et situés très en arrière, et où le cirre médian qui s’est éloigné des eirres buccaux (Stygarctidae) a fini par disparaître (Oreelli- dae et Echiniscidae). Ces schémas permettent les hypothèses suivantes. Il semble que l’acquisition de papilles céphaliques de plus en plus développées (donc d’organes sensoriels supplémentaires) chez les Arthrotardigrada se soit effectuée en partant des — 967 — Batillipedidae pour aboutir aux Stygarctidae où elles ont une grande expansion en passant par les Halechiniscidae et en particulier le genre Actinarctus. Si l’on suit cette hypothèse A. doryphorus devrait être situé à la fin de la famille des Halechiniscidae par la possession de papilles céphaliques bien développées. Leur taille et leur position le rapprochent des Stygarctidae. Selon cette hypo¬ thèse on peut également confirmer la situation intermédiaire de la famille des Stygarctidae entre le sous-ordre des Arthrotardigrada et celui des Echiniscoidea. Chez les Echiniscoidea, les papilles céphaliques persistent mais sous forme d’ap¬ pendices de petite taille et très proches de la bouche ; la famille des Oreellidae forme alors la transition entre les sous-ordres. Ces schémas font ressortir aussi le problème du genre Parastygarctus qui s’insère difficilement dans cette série. Ainsi que le faisaient remarquer Renaud- Mornant et Anselme-Moizan (1969) chez Parastygarctus higginsi Renaud- Debyser, 1965, les papilles céphaliques sont présentes mais se trouvent éloignées de la bouche et en position dorsale par rapport au cône buccal, qui, lui, est flanqué de deux cirres. Il semblerait donc qu’à l’intérieur de la famille des Sty¬ garctidae deux tendances évolutives se soient fait jour très tôt. Dans une des lignées, représentée par Stygarctus, l’évolution des papilles céphaliques s’est effectuée selon la tendance présente chez Actinarctus et dans l’autre lignée représentée par Parastygarctus l’étirement de la plaque céphalique a entraîné une disposition différente des papilles céphaliques. Une espèce nouvelle de Parastygarctus, actuellement en cours de description, permet de confirmer la disposition des cirres céphaliques et montre l’homogénéité des caractères géné¬ riques chez Parastygarctus. Conclusion Le méiobenthos récolté au cours de la campagne d’essais du « Jean Charcot » au large de Brest contenait des Tardigrades Halechiniscidae comprenant trois genres et quatre espèces dont une sous-espèce nouvelle. Ces genres étaient connus de la région de Roscoff (littoral de la Manche occi¬ dentale) et ont donc une large expansion sur le plateau continental. Une prospection détaillée de la pente de ce plateau et au-delà est à souhaiter, car elle permettrait de connaître les possibilités de colonisation des régions abyssales par les Tardigrades marins. Résumé Étude des Halechiniscidae (Tardigrada) récoltés sur le plateau continental au large de Brest lors d’une campagne du ♦ * R.mediterranea R.gra ci I is R. laticauda AFRIQUE DU SUD EUROPE DU NORD KERGUE LE N MEDITERRANEE Fig. 3. — Phylogénie des espèces de Rhabdodemania à une seule couronne de soies céphaliques. BIBLIOGRAPHIE Allgen, C., 1951. — Über einige freilebende marine Nematoden von der Westküste Schwedens (Umgebung der Zoologischen Station Kristineberg). Zool. Anz., 147, pp. 254-259, fig. 1-4. — 1958. — Zwei weitere Falle von Bisexualitat bei Schwedischen freilebenden marinen Nematoden. Ibid., 161, pp. 317-319. Baylis, H. A., et R. Daubney, 1926. — A synopsis of the families and généra of Nematoda. Brit. Mus. Nat. 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COMB NÉMATODE CAMALLANIDAE, PARASITE DU THON ALBACORE NEOTHUNNUS ALBACARES Par F. BAUDIN LAURENCIN * Poursuivant une enquête sur les infestations parasitaires des Thons du Golfe de Guinée, nous avons trouvé chez l’Albacore, Neothunnus albacares, un Néma¬ tode Camallanidae non encore décrit chez cet hôte. Sur 59 Albacores examinés, 19 étaient contaminés. Nous avons trouvé jusqu’à 11 de ces Nématodes chez un seul Poisson, mais l’intensité moyenne d’infes¬ tation était de 2,1. fous les parasites rencontrés étaient femelles, soit mûres, soit, plus rarement, juvéniles. À l’exception d’un seul jeune, recueilli dans la portion antérieure du duodé¬ num, tous étaient localisés dans l’organe pylorique où les plus gros d’entre eux étaient d’ailleurs encapsulés. I. — Description du parasite La cavité buccale (fig. 1 A-B-C-D) est limitée antérieurement par deux valves latérales portant chacune deux groupes de crêtes internes longitudinales : un groupe antérieur, où les crêtes sont très nombreuses et serrées, un groupe pos¬ térieur n’en comprenant qu’une dizaine. Chaque valve est épaulée à l’extérieur par deux formations chitinoïdes bien développées, denticulées à leurs bases et sur lesquelles se rattachent les muscles abducteurs des valves. La bouche est allongée dorso-ventralement et porte des lèvres rudimentaires. On observe des amphides bien distinctes et quatre grosses papilles submédianes. La cavité buccale est soutenue ventralement et dorsalement par une paire de tridents à trois branches bien développées, s’étendant vers l’arrière jusqu’au niveau de l’œsophage et dont les extrémités antérieures se terminent par quatre pointes. On distingue une arrière-cavité buccale, entourée par un épais anneau chi- tinoïde. La lumière œsophagienne est limitée à sa partie antérieure par deux anneaux successifs légèrement chitinoïdes. * Dr Vétérinaire, chargé de Recherches de l’O.R.S.T.O.M. (Centre de Recherches Océanographiques, Abidjan). 985 — Fig. 1. — Oncophora melanocephala (Rud) n. comb., extrémité apicale. A : vue ventrale ; B : vue latérale ; C : vue apicale ; D : coupe transversale dans la région postérieure des valves. (Les coupes C et D sont légèrement obliques ce qui explique la dissymétrie entre les côtés droit et gauche). La femelle mûre apparaît formée de deux parties : une partie antérieure, effilée, assez longue. une partie postérieure, beaucoup plus large, mais plus courte (de l’ordre du 1/5 de la longueur totale, avec des variations individuelles) ; elle présente à son début une gibbosité ventrale où s’ouvre la vulve (fig. 2 À), et se termine après l’anus par une extrémité tubulée plus mince (fig. 2 B). Les parasites récoltés atteignaient une assez grande taille (jusqu’à 150 mm). Les mensurations suivantes ont été réalisées chez un individu moyen : Longueur totale . 111 mm Longueur de la partie antérieure . 95 mm Longueur de la partie postérieure . 16 mm Liamètre de la partie antérieure . 400 y — 986 — Diamètre de la partie postérieure . 1 020 p, Distance de l’extrémité antérieure à : l’anneau nerveux . 330 p l’extrémité des tridents . 260 p l’orifice vulvaire . 97 mm Longueur de l’œsophage musculaire . 2 000 p Longueur de l’œsophage glandulaire . 1 600 p Longueur de la queue . 400 p La position du pore excréteur n’a pu être déterminée. La gibbosité très opaque (fig. 2 A) permet cependant de distinguer à l’orifice vulvaire deux pièces chitinoïdes. La dissection n’a pas permis de l’établir avec certitude : il semble, toutefois, qu’à l’ovejecteur très long et dirigé vers l’arrière font suite un seul utérus et un seul ovaire. Dans cet utérus on trouve un grand nombre d’œufs et de larves. La queue présente une paire de phasmides latérales. Les femelles juvéniles ne présentent aucun renflement postérieur. Des men¬ surations ont été effectuées sur l’un des deux spécimens rencontrés : Longueur totale . 14,2 mm Diamètre . 150 p Distance de l’extrémité antérieure à : l’anneau nerveux . 330 p l’extrémité des tridents . 260 p la vulve . 10,8 mm Longueur de l’œsophage musculaire . 1 550 p Longueur de l’œsophage glandulaire . 1 250 p Longueur de la queue . 260 p On distingue très bien les formations chitinoïdes de l’orifice vulvaire (fig. 2 C). L’extrémité caudale se termine par trois petites pointes (fig. 2 D). Larves Les larves prélevées dans les femelles gravides, longues d’environ 700 p., possèdent une extrémité antérieure portant un denticule (fig. 2 E), une cap¬ sule buccale avec l’ébauche d’un anneau chitinoïde (fig. 2 E), et une queue très effilée présentant deux phasmides volumineuses (fig. 2 F). IL — Discussion En 1819, dans son Entozoorum Synopsis, Rudolphi décrit un Cucullanus melanocephalus à partir de mâles et de femelles juvéniles trouvés chez divers Scombridae méditerranéens et aussi chez un Thunnus vulgaris autopsié au Brésil par Natterer et Pohl. Dans les pages suivantes du même ouvrage, Rudolphi parle d’un Trichocephalus gibbosus, espèce qu’il crée pour deux exemplaires femelles amputés de leurs extrémités antérieures et récoltés égale¬ ment par Natterer et Pohl sur le même Thunnus vulgaris. En 1851, Diesing renomme cette dernière espèce Oncophora neglecta. En 1931, Tornquist redécrit un mâle du musée de Berlin et donne une figure de l’extrémité antérieure, sur laquelle Yeh (1960) se fonde pour créer le genre monospécifique Piscilania. Fig. 2. — Oncophora melanocephala (Rud) n. comb. gibbosité vulvaire (femelle mûre) ; B : extrémité caudale (femelle mûre) ; C : région vulvaire (femelle juvénile) ; D : extrémité caudale (femelle juvénile) ; E : extrémité antérieure de la larve F : extrémité caudale de la larve, vue ventrale. 988 — Personne ne semble donc avoir examiné un nouveau matériel depuis Rudolphi ; la seule redescription moderne est celle d’un mâle faite par Torn- Q IJ I ST. Dans la nomenclature moderne, nous trouvons donc le mâle et la femelle jeune sous le nom de Piscilania melanocephala (Camallanidae), et la femelle mûre sous le nom d ’Onchophora gibbosa (Rud, 1819) (incertae sedis). La structure buccale de nos spécimens coïncide avec celle qui est décrite par Tornquist, et nous pouvons donc affirmer l’identité générique entre les femelles à aspect de Trichocéphales ( Oncophora ) et les mâles déjà connus comme Camallanides. Rien que notre parasite ait été découvert chez Neothunnus albacares dans une localisation différente (le T richocephalus gibbosus de Rudolphi avait été récolté dans la vésicule biliaire de Thunnus oulgaris), et, malgré de légères différences concernant les valves de la cavité buccale (Tornquist, 1931, fig. 8, pl. 13), nous considérons momentanément qu’il s’agit du Nématode décrit par Rudolphi, et le nommons donc : Oncophora melanocephala (Rud, 1819) = Cucullanus melanocephalus Rud, 1819 = T richocephalus gibbosus Rud, 1819 = Oncophora neglecta Diesing, 1851 = Camallanus melanocephalus (Rud, 1819) R. et H., 1915 = Piscilania melanocephala (Rud, 1819) Yeh, 1960. Résumé Des Nématodes identiques à (ou très proches de) ceux décrits par Rudolphi sous le nom de Trichocephalus gibbosus (renommés Oncophora neglecta par Diesing) ont été retrouvés chez le Thon Neothunnus albacares. L’extrémité dilatée des femelles mûres donne à ce Ver l’aspect d’un Trichocé- phale ; toutefois, l’extrémité céphalique est semblable ou presque à celle de Piscilania melanocephala (Rud, 1819) (Camallanidae), qui n’était connue que par le mâle ou la femelle juvénile, à corps cylindrique. La place systématique du genre Oncophora se trouve donc résolue. Remerciements Nous remercions M. le Professeur A. G. Chabaud de nous avoir aimablement accueilli dans son laboratoire et Mme A. Petter de nous avoir dirigé dans notre étude. Laboratoire de Zoologie (Vers) associé au C.N.R.S. Muséum national d’ Histoire naturelle, Paris et O.R.S.T.O.M., Centre de Recherches Océanographiques, Abidjan BIBLIOGRAPHIE Diesing, C, M., 1851. — Systema Helminthum. 2, vi + 588 p. Rudolphi, C. A., 1819. — Entozoorum Synopsis cui accedunt duplex et indices locu- pletissimi. x -f- 811 p. Tornquist, N., 1931. — Die Nematodenfamilien Cucullanidae und Camallanidae. Goteborg. xi -f- 411 p., 17 pl. Yeii, L. S., 1960. — On a reconstruction of the genus Camallanus Raillet et Henry, 1915, J. Helminth., 34, 1/2, pp. 117-124, BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 2e Série — Tome 42 — N» 5, 1970 (1971), pp. 989-995. DESCRIPTION D'UN NOUVEL OXYURINAE : SYPHARISTA KAMEGAII N. GEN., N. SP., PARASITE D'UN ÉCUREUIL VOLANT DU JAPON Par J. C. QUENTIN Grâce à l’obligeance du Docteur Satoru Kamegai (Meguro Parasitological Muséum, à Tokio), nous avons pu étudier des Oxyures mâles et femelles para¬ sites au Japon d’un Écureuil volant. Sypharista kamegaii n. gen., n. sp. Hôte, localité, date de récolte, matériel étudié : Petaurista leuco- genys nikkonis Thomas ; Kanto vicinity, Japon ; 10-4-1958 ; nombreux mâles et femelles ; n° de collection du Muséum national d’ Histoire naturelle, Paris : Sa 652 ; cotypes, Meguro Parasitological Muséum n° 850. Description Le masque facial cuticulaire est réduit dans les deux sexes. Il est arrondi chez le mâle où la surface apicale est extrêmement petite et quadrangulaire chez la femelle. Il ne déborde pas le plateau céphalique circulaire. Les papilles céphaliques sont très écartées les unes des autres et dilatées à leur base. Les amphides sont disposées sur les deux lèvres latéro-ventrales, au même niveau que les papilles submédianes. Le cycle labial n’a pas été observé. L’ouverture buccale du mâle est triangulaire, sans lèvres. Elle laisse appa¬ raître trois dents pharyngiennes simples (fig. 1 A) ; celle de la femelle est bordée par une lèvre dorsale et deux lèvres latéro-ventrales aux rebords épaissis. Ces lèvres recouvrent trois solides dents pharyngiennes terminées chacune par deux apophyses dirigées vers la lumière œsophagienne (fig. 2 A). Ces dents pharyn¬ giennes sont chez cet Oxyure particulièrement développées et constituées d’une partie buccale cuticulaire et d’une partie périphérique musculaire. Cette région pharyngienne est nettement séparée de l’œsophage. Chez le mâle, deux fines ailes latérales s’étendent sur les trois cinquièmes du corps. La cuticule dans la région antérieure du corps est ornée de stries cuticulaires espacées de 5 p,. Chez la femelle les ailes latérales sont absentes. La cuticule dilatée dans la région œsophagienne est ornée par des interstries transverses, ventrales et dor¬ sales, légèrement recouvrantes, espacées de 30 à 33 p., effectuant leur jonction de chaque côté sur une ligne de séquence latérale (fig. 2 B). Mâle : le mâ]e holotype mesure 1 950 p, de long et 71 p, de large. L’anneau Fig. 1. — Sypharista kamegaii n. gen., n. sp., <$. A : tête, vue apicale ; B : vue latérale ; le pore excréteur est situé très en arrière du corps ; C : région œsophagienne, vue ventrale ; D : région caudale, vue latérale ; E : bourse caudale, vue ventrale ; F : détail du spiculé, du gubernaculum et de son crochet accessoire ; G : pièce accessoire soudée au gubernaculum en vue frontale. A, E : éch. 50 p. B : éch. 200 p. C, D : éch. 100 p. F, G : éch. 40 p. — 991 Fig. 2. — Sypharista kamegaii n. gen., n. sp., ?. A : tête, vue apicale ; B : tête en vue ventrale ; C : coupe région antérieure de l’œsophage ; D : détail de l’ornementation cuticulaire de la région céphalique, vue ventrale ; E : id., vue latérale ; F : région œsophagienne, vue latérale ; G : extrémité caudale femelle ; H : pore excréteur ; I : œuf : J : appareil génital femelle. A, B, C, H, I : éch. 50 p.. D, E : éch. 100 p,. F, G : éch. 200 p.. J : éch. 500 p,. — 992 nerveux, le pore excréteur sont situés respectivement à 132 et 930 (x de l’apex. La région pharyngienne est profonde de 18 fx. La longueur œsophage + bulbe est de 310 fx, le bulbe ovalaire est long de 60 fx, large de 31 [X. Il n’existe pas de mamelons ni d’ornementations cuticulaires ventrales pré- cloacales. Le testicule remonte jusqu’à 800 fx de l’apex. La queue mesure 135 fx, l’ap¬ pendice caudal dans le prolongement du corps est long de 62 [x. La bourse cau¬ dale en vue ventrale présente deux paires de papilles au niveau du cloaque, une paire de phasmides post-cloacales, et une paire de papilles très postérieures légèrement pédonculées. Les pièces génitales sont constituées d’un spiculé long de 74 [X, d’un guber- naeulum creusé en gouttière long de 52 ;x et large de 16 [x. Celui-ci est soudé à un crochet accessoire : pièce chitinoïde hérissée de deux pointes latérales en forme de corne. Femelle : la femelle allotype mesure 4 900 [X de long et 200 fx de large au niveau de la vulve. L’anneau nerveux, le pore excréteur et le vagin sont situés respectivement à 190, 1 200 et 1 450 p. de l’apex. L’ornementation cuticulaire s’étend dans la région antérieure sur une longueur de 500 [X. Le pharynx est profond de 40 |x. La longueur œsophage + bulbe est de 750 fx. Le diamètre du bulbe mesure 100-110 fx. L’appareil génital disséqué est représenté sur la figure 25. Il ne présente jamais d’ovéjecteur évaginé. Les œufs operculés ne sont pas totalement embryon- nés. Ils mesurent 145 X 21 jx. La longueur de la queue est de 730 [X. Discussion Cet Oxyure présente des caractères très synthétiques car il s’apparente à la fois au genre Wellcomia Sambon, 1907, par les caractères génitaux du mâle : absence de bosses cuticulaires précloacales, et au genre Syphacia Seurat, 1916, par les structures céphaliques et génitales de la femelle ainsi que par les pièces cuticulaires du mâle. 11 diffère du genre Wellcomia par l’absence d’interlabia et la présence de trois lèvres bien développées chez la femelle, par un ovéjecteur simple qui n’est jamais évaginé (cf. fig. 3 1)). Il se différencie du genre Syphacia par des dents pharyngiennes plus impor¬ tantes, par l’absence de mamelons cuticulaires ventraux chez le mâle et par l’aspect du crochet accessoire du gubernaculum orné de deux cornes chitinoïdes latérales. Ces caractères céphaliques et génitaux sont primitifs et situent cet Oxyure parmi les ancêtres probables du genre Syphacia. Nous pensons qu’il appartient à un nouveau genre, Sypharista n. gen., dont nous donnons la diagnose suivante : Oxyurinae : ouverture buccale triangulaire ou avec trois lèvres, absence d’inter- labia ; capsule buccale absente mais dents pharyngiennes très développées ; œsophage avec bulbe valvulé. Mâle sans ornementation cuticulaire ventrale, pourvu d’un appendice caudal en arrière de la paire de papilles post-cloacales. Pièces génitales mâles comprenant un spiculé et un gubernaculum soudé à un cro¬ chet accessoire. Pore excréteur très postérieur chez le mâle ; ovéjecteur non évaginé ; Fig. 3. — Wellcomia hilgerti (Seurat, 1914), paratypes. A : tête d’une femelle, vue apicale, interlabia présents ; B : tête d’un mâle, vue apicale ; C : vue latérale ; D : détail du vagin ; E : bourse caudale, mâle, vue ventrale ; F : id., vue latérale ; G, II : vues latérales du spiculé et gubernaculum ; la pièce accessoire du gubernaculum est faible¬ ment chitinisée. A, B, G, H : éch. 50 p.. D, E, F : éch. 100 u . — 994 — femelle ovipare ; œufs operculés, asymétriques, non totalement embryonnés in utéro ; parasites de Rongeurs. Espèce-type : Sypharista kamegaii, parasite de Petaurista leucogenys riik- konis, Japon. Deux espèces classées dans le genre Wellcomia appartiennent à notre avis au genre Sypharista, car leurs structures céphaliques présentent trois lèvres sans interlabia et l’ovéjecteur n’est pas évaginé chez la femelle. Ce sont : — S. taylori (Abdussalam, 1938) nov. comb., parasite Pteromys inornatus Geoffroy (= Petaurista p. albiventer ) dans l’ Himalaya. Les dimensions du spi¬ culé (150-159 (jl), du gubernaculum (64 à 70 p) et des œufs (68 X 79,3 X 17-21 p.) diffèrent de celles relevées sur nos spécimens et il n’existe pas de différenciation cuticulaire dans la région antérieure chez la femelle. — S. inclica (Singh, 1962) nov. comb., parasite également Petaurista petau¬ rista albiventer, Himalaya. Les dimensions du spiculé (154-165 p), du guber¬ naculum (66 (x), sont comparables à celles de la précédente espèce, et diffèrent par conséquent de celles de nos spécimens où les pièces cuticulaires mâles sont plus réduites. La taille des œufs de S. indica 94,6-99 X 28,6-30,8 p, est plus importante que celle des œufs de S. taylori. 11 existe une dilatation cuticulaire dans la région céphalique de l’Oxyure mais celle-ci n’est pas ornementée. Nos spécimens se distinguent donc de ces deux espèces classées dans le genre Sypharista. Nous pensons qu’ils constituent une espèce nouvelle. Nous la nom¬ mons Sypharista kamegaii n. gen., n. sp. Summary Sypharista kamagaii n. gen., n. sp. (Oxyurinae) is described from the Japanese flying squirrel Petaurista leucogenys nikkonis. Two other species S. taylori (Abdussa¬ lam, 1938) nov. comb. and S. indica (Singh, 1962) nov. comb. are retrieved from the genus Wellcomia to be included in the genus Sypharista ; they both occur in the Rodent Sciuridae Petauristinae from Asia. Résumé Description d’un nouvel Oxyurinae : Sypharista kamegaii n. gen. n. sp., parasite d’un Ecureuil volant du Japon Petaurista leucogenys nikkonis. Deux autres espèces, S. taylori (Abdussalam, 1938) nov. comb. et S. indica (Singh, 1962) nov. comb., également parasites d’un Rongeur Sciuridae Petauristinae asiatique, sont retirées du genre Wellcomia pour être classées dans le genre Sypharista. Laboratoire de Zoologie (Vers), associé au C.N.R.S. Muséum national d’ Histoire naturelle, Paris BIBLIOGRAPHIE Abdussalam, M., 1938. — On a new Nematode parasite of tlie himalayan flying squir- rel (Pleromys inornalus Geoffroy). Proc. Ind. Acad. Sri., 7, 6, pp. 323-326, fig. 1-3. Chabaud, A. G., 1965. — Famille des Oxyuridae Cobbold, 1864. In Grasse, 4, 3, pp. 957-970, fig. 770-784. Sambon, L. W., 1907. — Descriptions of some new speoies of animal parasites. Proc, zool. Soc., Lond., pp. 282-283. Seurat, L. G., 1916. — Sur les Oxyures de Mammifères. C. R. Soc. Biol., Paris, 79, pp. 64-68, fig. 1-3. Singh, K. S., 1962. — Parasitological survey of Kumaun région. Part III. Wellcomia indica n. sp. (Oxyuridae : Nematoda) from the flying squirrel. Ind. J. Helminth., 14, 1, pp. 31-36, fig. 1-5. Skrjabin, K. L, N. B. Schikhobalova et E. A. Lagodovskaja, 1960. — Osnovi Nematodologi VIII. Oxyurata. lre part., 557 p., 280 fig. — — — 1967. — Osnovi Nematodologi XVIII. Oxyurata. 5e part., 243 p., 133 fig. BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 2e Série — Tome 42 — N° 5, 1970 (1971), pp. 996-1002. UN RUMINANT NOUVEAU DES F ALU NS MIOCÈNES DE LA TOURAINE ET DE UANJOU Par Léonard GINSBURG Au cours du Miocène inférieur et moyen, la faune de Ruminants se renouvelle considérablement en Europe. Les formes primitives, dépourvues d’appendices frontaux, font peu à peu place aux formes munies de bois, d’ossicônes ou de cornes. Ces types modernes sont tous des immigrants. Ils arrivent par vagues successives et éliminent progressivement les autochtones. L’arrivée des pre¬ miers Cervidés à bois caducs marque le court instant au cours duquel les immi¬ grants sont en grand nombre mais n’ont pas encore éliminé toutes les formes indigènes. La faune de Ruminants est alors très riche. Cette période correspond à l’envahissement du bassin de la Loire par la mer des faluns. Les sédiments marins déposés alors non loin des rivages ont livré des restes de nombreux Mammifères, dont seize espèces actuellement reconnues de Ruminants. Parmi les formes anciennes, il y a d’abord le petit Tylopode (?) primitif Cainotherium, dont la période d’expansion maximale fut l’Oligocène mais dont les derniers représentants parvinrent jusqu’à l’Helvétien inférieur ; puis le Cer¬ vidé sans bois Amphitragulus, hérité lui aussi de l’Oligocène européen et qui ne dépassa pas non plus l’Helvétien inférieur. Le Tragulidé Dorcatherium, représenté par trois espèces dans les faluns, est aussi un type primitif, dépourvu de bois, mais il fait partie malgré cela de la vague des immigrants miocènes et il devait posséder des structures bien adaptées pour l’époque puisque des formes extrêmement voisines ( Hyaemoschus , Tragulus) vivent encore aujour¬ d’hui. Autre ruminant sans appendices frontaux et apparu par migration au Burdigalien, Amphimoschus atteindra sans le dépasser l’Helvétien inférieur. Pour les formes modernes, viennent d’abord les Cervidés à bois persistants, qui constituent au Burdigalien une nouveauté remarquable. Dans les faluns, on note l’espèce unique du Procervulus (P. dichotomus ) et trois espèces de Lago- meryx, une de grande taille (L. praestans) et deux de petite taille (L. pumilio et L. rutimeyeri). Les Cervidés à bois caducs Dicrocerus et Stephanocemas appa¬ raissent à l’époque des faluns dans lesquels ils sont bien représentés. Il faut noter aussi l’arrivée, dès le Burdigalien, et la présence dans les faluns, du Giraffoi- dea Palaeomeryx et de la plus ancienne Antilope connue, Eotragus. Un Giraffidé vrai, Giraffokeryx, connu jusqu’ici en Europe seulement dans le Tortonien yougoslave, apparaît en fait dès l’Helvétien inférieur, quelques dents très carac¬ téristiques ayant été trouvées récemment dans les faluns. Nous terminerons cette liste par la forme que nous décrivons ci-dessous, forme très primitive, arrivée par migration au début du Burdigalien et qui semble s’être maintenue assez longtemps au milieu des Cervidés grâce à la rapi¬ dité de son évolution au cours du Burdigalien et de l’Helvétien. — 997 Nous tenons à exprimer ici toute notre gratitude à MM. Ph. Janvier et M. Bonneau qui nous ont donné pour le Muséum les pièces d’ Andegameryx qu’ils avaient trouvées dans les faluns. Nous remercions aussi le Docteur Bou¬ cher, de Langeais et le Docteur Levé, de Beauvais, qui, pendant tout le temps que nous le désirons, mettent toujours à notre disposition leurs collections, et en particulier dans le cas présent les quelques pièces appartenant à Andegameryx andegaviensis. Nos remerciements vont aussi à Mme Pilar, à qui sont dûs les dessins illustrant cet article. Enfin, la nomenclature anatomique adoptée ici est celle suivie par Arambourg dans l’ensemble de ses travaux et par E. Heintz dans sa thèse (1970). O. ABTIODACTYLA S. O. Buminantia Fam. Hypertragulidae ? Andegameryx gen. nov. Espèce-type : Andegameryx andegaviensis. Diagnose : Ruminant de petite taille, à dents brachyodontes, P4 très molarisée, courte et épaisse, aussi longue et large que M4, et présentant un paraconide mince, un fort sillon externe situé en arrière du protoconide, un métaconide bien individualisé et un entoconide dirigé vers l’angle postéro-lingual de la dent. Molaires inférieures à pli paléomeryx peu marqué, murailles linguales du métaconide et de l’entoconide régulièrement bombées, métastylide faible ou absent, entostylide absent, dernier lobe de M3 en cône simple ou faiblement dédoublé. Andegameryx andegaviensis sp. nov. Diagnose : Andegameryx à P4 très évoluée, l’entoconide étant relié à l’aile posté¬ rieure du protoconide ; vallée courte et très étroite séparant l’entoconide de l’entosty- lide. Aux molaires inférieures, l’aile postérieure du métaconide, l’aile postérieure du protoconide et l’aile antérieure de l’entoconide se rejoignent au même point ; déve¬ loppement inconstant d’un très faible métastylide ; troisième lobe de M3 en général formé d’une seule aile, mais une crête peut se développer accessoirement du côté lin¬ gual, formant une deuxième aile. Holotype : Hémi-mandibule gauche avec P4 M3, de l’Helvétien inférieur de Pontigné (Maine-et-Loire), déposée au Muséum national d’Histoire naturelle (Fs 280). Don Michel Bonneau. Matériel et mensurations (en millimètres). Pontigné (Maine-et-Loire) : Mandibule-type avec P4-M, (Paris Muséum, Fs 280, don Bonneau) P4 = 9,1 X 5,8 ; Mj = 9,3 X 6,35 ; M2 = 10,6 X 7,8 ; M3 = 14,8 X 7,5. P3d (Paris Muséum, Fs 1103) = 9,1 X 5,2. P4g (coll. Levé, n° 163) = 9,4 X 6,2. 998 Mxg (Paris Muséum, Fs 633) = 10,2 x 6,7. Fragment de mandibule droite avec M2-3 (Paris Muséum, Fs 362) M2 = 11,0 X 7,75 ; M3 = 16,0 x 7,8. M3d (Paris Muséum, Fs 281) = 15,7 x 7,9. M3d (Paris Muséum, Fs 282) = 16,8 X 7,8. M3d (Paris Muséum, Fs 353) = 16,7 X 8,3. M3d (Coll. Levé) = 15,0 x g, 8. M3g (Paris Muséum, Fs 972) = 17,8 X 8,9. N oyant-sous-Le-Lude (Maine-et-Loire). M3g (Paris Muséum, Fs 939) = 14,7 X 7,5. Dénezé (Maine-et-Loire). P4g (Paris Muséum, Fs 2382, don Janvier) = 10,0 X 6,1. Mjg (Paris Muséum, Fs 2383, don Janvier) = 9,5 X 6,9. M3g (Paris Muséum, Fs 780) = 14,2 X 7,0. Savignè-sur-Lathan ( Indre-et-Loire). M3g (Paris Muséum, Fs 646) = 14,7 X 7,3. Hommes (Indre-et-Loire). M3g (Coll. Dr. Boucher à Langeais) = 17,1 X 8,6. Pont B outard- Langeais (Indre-et-Loire). Fragment de mandibule droite avec M2 et premier lobe de M3 (Paris Muséum, Fs 2381, don Janvier) M2 = 11,7 X 8,0 ; M3 = ? X 8,0. Âge. — Toutes les pièces ont été trouvées dans les faluns de l’Helvétien inférieur. Description. — Seules les cinq dernières dents inférieures sont connues. Elles sont courtes et brachyodontes. Quand elles sont fraîches, leur émail est finement chagriné. P3 est mince à l’avant et large à l’arrière. Son paraconide est mince et prolongé à l’avant par un parastylide effilé et le flanc antéro- interne du protoconide est légèrement concave ; le métaconide est individualisé en une petite pointe et est relié par une fine crête au protoconide. Une crête parallèle à l’axe longitudinal de la dent descend du protoconide vers l’hypo- conide comme chez Bachitherium ; l’entostylide est transversal et occupe la face postérieure de la dent ; l’entoconide est dirigé vers l’angle postéro-interne de la dent, qu’il ne rejoint pas exactement ; il émet en avant deux petites crêtes accessoires, l’une le reliant au métaconide, l’autre à la base de l’aile postérieure du protoconide ; la vallée située entre le protoconide, le métaconide et l’ento- conide est ainsi formée. P. est relativement plus large que P3 ; elle est aussi longue et large que Mj ; elle est composée d’un protoconide dominant, flan¬ qué d’un métaconide nettement individualisé en une petite cuspide indépen¬ dante qui ne présente aucun prolongement vers l’arrière ; le paraconide et le parastylide forment comme sur P3 une longue crête mince et recourbée vers l’intérieur ; l’entoconide, mince, est relié au protoconide ; les vallées qui séparent l’entoconide du métaconide et l’entoconide de l’entostylide sont particulière¬ ment serrées ; un fort sillon marque la face labiale en arrière du protoconide. Sur les molaires, le pli paléomeryx est faible mais visible, en particulier sur Fig. 1. — Andegameri/x andegauiensis nov. gen., nov. sp. Mandibule gauche type (Fs 290) avec P4-M3, faces externe, occlusale, interne (X 1,5). P, droite (Fs 1103), vue occlusale (X 2). — 1000 — M3. Sur les Mj que nous possédons, il n’y a pas de métastylide et l’aile posté¬ rieure du métaconide se place dans le prolongement de l’aile antérieure de l’en- toecnide. Sur les trois M2 que nous possédons existe un très léger pointement accessoire à l’emplacement du métastylide mais, sur le type, l’aile postérieure du métaconide est rectiligne et se place dans le même plan que l’aile antérieure de l’entoconide, tandis que sur les deux autres échantillons l’aile postérieure du métaconide présente un coude à près de 90° au niveau du métastylide avant de rejoindre l’entoconide. Sur 12 M3, 7 ont une aile postérieure du métaconide rectiligne et n’ont pas de métastylide. Les cinq autres M3 montrent un petit pointement métastylique et l’aile postérieure du métaconide, non dirigée ini¬ tialement vers l’entoconide, présente un coude à ce niveau et rejoint la pointe de l’aile antérieure de l’entoeonide. Le dernier lobe de M3 est en forme de demi- croissant, dont la corne rejoint en avant le deuxième lobe. Le croissant peut se compléter, soit par allongement de sa corne externe, soit par l’adjonction d’une fine crête externe qui arrive plus ou moins à joindre le second lobe de la dent à la corne libre du troisième lobe. Comparaisons et affinités La structure de P3, les proportions de la P3 et de la P4, la minceur de leur paraconide, l’étroitesse et le resserrement des vallées séparant sur P4 le méta¬ conide, l’entoconide et l’entostylide, l’absence quasi-totale de métastylide aux molaires, la simplicité de structure du dernier lobe de M3 écartent tout rap¬ prochement d’ Andegameryx andegaviensis avec Palaeomeryx, Dicrocerus, Prc- cervulus, Amphitragulus, Dremotherium, Prodremotherium, Lagomeryx et Micro- meryx. C’est avec le genre Bachitherium que les ressemblances sont les plus nettes : même effacement du métastylide des molaires, même simplicité de struc¬ ture de M3. Cependant, chez Bachitherium, l’aile postérieure des cuspides internes des molaires inférieures est curieusement dédoublée dès l’apex de ces cuspides, tandis que la vallée postérieure de la P4 est longue et dirigée bien longitudina¬ lement, l’entoconide étant relié au métaconide et non comme chez A. andega- viensis à l’aile postérieure du protoconide. Le métaconide de la P4 de Bachi¬ therium n’est par ailleurs pas individualisé en tubercule saillant. Il s’agit donc d’un genre différent. Une espèce plus primitive que la forme des faluns, et provenant du Burdi- galien inférieur de Wintershof-West, a été décrite sous le nom de Bachithe¬ rium sérum par Mme Obergfell (1957). Les ressemblances avec le Bachithe¬ rium insigne Filhol des Phosphorites du Quercy sont en effet plus importantes : sur P3 comme sur P4, l’entoconide est relié au (ou orienté vers, selon les indi¬ vidus) métaconide, laissant toujours une vallée libre de la pointe du proto¬ conide à l’entostylide. Mais, à l’encontre des vrais Bachitherium, cette vallée n’est pas, au moins sur P4, fermée vers l’arrière ; elle tourne vers l’intérieur et s’ouvre à l’angle postéro-lingual de la dent. C’est un caractère progressif, la petite vallée séparant l’entoconide de l’entostylide étant orientée obliquement ou transversalement et s’ouvrant précisément à l’angle postéro-lingual de la dent chez tous les Ruminants miocènes et plus récents. De plus le métaconide de la P4 de B. sérum est déjà fortement individualisé. Nous rattacherons donc la forme de Wintershof-West au genre Andegameryx. Cette espèce burdigalienne se distingue A’ Andegameryx andegaviensis par une taille un peu plus petite et — 1001 — quelques caractères plus primitifs, dont principalement la structure de P4 où l’entoconide n’est pas encore relié à l’aile postérieure du protoconide. Un carac¬ tère paraît cependant plus évolué : sur les molaires, l’aile postérieure du méta- conide est décalée vers l’intérieur par rapport à l’aile antérieure de l’entoeonide. Le genre Andegameryx semble se prolonger plus haut dans le temps : Les mandibules décrites à Goriach sous le nom de Dicrocerus minimus par Toula (1884), de Palaeomeryx meyeri par Hofmann (1893) enfin Euprox minimus par Thenius (1950) présentent les caractères principaux de la forme angevine : dimensions générales, proportions des dents les unes par rapport aux autres, structure de la P4 et, sur les molaires, faiblesse du pli paléomeryx, absence d’entostylide et faiblesse extrême du métastylide. Elles s’en distinguent par des caractères plus progressifs : présence (constante, semble-t-il) du métastylide, et structure du dernier lobe de Ma composé de deux ailes repliées sur elles- mêmes vers l’avant. Le lien phylogénétique entre les deux espèces helvétiennes apparaît d’autant plus assuré que ces caractères se retrouvent, de manière sporadique, sur certaines pièces des faluns. Thenius a rapproché de ces man¬ dibules quelques ramures frontales composées d’un pédicule surmonté d’un bois simple ( op . cit., fig. 9, p. 245). Un de ces bois a été trouvé en association avec quelques molaires supérieures, et Thenius en a conclu que, les dents appartenant à un adulte, les bois ne pouvaient être considérés comme des bois de jeunes Euprox furcatus. D’où l’idée d’une petite espèce à' Euprox : Euprox minimus (Toula). Cependant, si ces bois, considérés comme adultes et achevés, appartenaient à un Euprox, ils devraient porter deux pointes. Or ils n’en portent qu’une. L’un des deux bois figurés par Thenius présente de plus un pédicule anorma¬ lement recourbé et porteur d’un tubercule en boule très inhabituel. Ce bois appartient manifestement à un animal anormal, malade, blessé ou sénile. Les autres bois pourraient entrer dans le même cas. Mais le fait qu’ils possèdent une seule pointe incline à penser qu’il s’agit de bois en cours annuel de déve¬ loppement. Chaque année, le bois tombe et met plusieurs mois à se reformer. Au cours de ces mois, un animal peut mourir et se trouver fossilisé. Il présente un bois apparemment incomplet, anormal, bien qu’il ait appartenu à un adulte sain. La petite taille de ces bois peut étonner. Mais, dans le matériel très riche de Sansan, nous avons des bois parfaitement formés, à deux pointes, de Dicro¬ cerus elegans, qui offrent aussi une très petite taille, le diamètre du pédicule pouvant n’atteindre à peine que les deux tiers de celui des plus grands individus. Il n’est donc pas impossible que ces petits bois de Goriach appartiennent à des individus d 'Euprox furcatus ou d ’ Heteroprox larteti, soit anormaux, soit en cours de renouvellement annuel de leur ramure. Quant aux dents associées aux bois, leur structure, d’après Thenius, ne les écarte pas d’Heteroprox larteti. Leur taille est à peine inférieure. Nous tenterons donc de rapprocher ces matériaux de Goriach à Eleteroprox larteti, malgré la formation d’un début de rose. Il s’agit peut-être aussi de la forme ultime de l’évolution du bois, mais à un âge où déjà des caractères de décrépitude en altèrent la forme, l’implantation et la taille. Dans quelle famille devons-nous placer Andegameryx ? L’absence très pro¬ bable de bois et les rapprochements faits par Mme Obergfeli. sur l’espèce la plus primitive avec les Bachitherium nous incitent à les placer dans la même famille. Or, R. Lavocat (1951) a montré que la forte dent caniniforme de la — 1002 mandibule de Bachitherium n’était pas une canine mais une Pj et donc que ce genre devait être rattaché aux Hypertragulidés. C’est là que nous placerons, au moins à titre temporaire, Andegameryx. Conclusion Andegameryx sérum du Burdigalien inférieur, A. andegaviensis de l’Helvé- tien inférieur et A. minimus de l’Helvétien supérieur forment une petite lignée à évolution rapide pour des Ruminants. D’un type substampien au Burdigalien, on passe à un type miocène avant la fin de l’Helvétien. La formation de crêtes transversales sur les prémolaires, l’écartement de l’aile postérieure du méta- conide des molaires et l’élargissement, par adjonction d’une crête nouvelle, du dernier lobe de M3, sont les traits évolutifs marquants. Ils concourent tous à augmenter la surface triturante et sont donc hautement adaptatifs. C’est sans doute grâce à cette évolution que ces animaux primitifs ont pu survivre long¬ temps au milieu d’une faune de Ruminants apparemment beaucoup plus évolués. BIBLIOGRAPHIE Ginsburg, L., 1963. — Histoire paléontologique du Bassin de la Loire au Miocène. Bull. Nat. Orléanais, n° 21, pp. 3-14. — 1968. — L’évolution des pliopithèques et l’âge de la faune de Sansan. C. R. Acad. Sci., Paris, 266, pp. 1564-1566. — et E. Heintz, 1966. — Sur les affinités du genre Palaeomeryx (Ruminant du Miocène). C. R. Acad. Sci., Paris, 262, série D, n° 9, pp. 979-982. Heintz, E., 1970. — Les Cervidés villafranchiens de France et d’Espagne. Mém. Mus. Hist. nat., série C, 22. Hofmann, A., 1893. — Die Fauna von Gôriach. Abh. Geol. R. Anat., 15, 87 p., 17 pl. Lavocat, R., 1951. — Révision de la faune des Mammifères oligocènes d’Auvergne et du Yelay. Paris, 153 p., 27 pl. Obergfell, F., 1957. — Vergleichende Untersuchungen an Dentitionen und dentale Altburdigaler Cerviden von Wintershof-West in Bayern und Rezen ter Cer- viden (eine phylogenetische Studie). Palaeontographica, 109, A, pp. 71-166, 4 pl. Thenius, E., 1950. — Die tertiaren Lagomeryciden und Cerviden der Steiermarck. Sitz. Osterr. Ak. Wiss. Math. Nat., Abt. I, 159, pp. 219-254. Toula, F., 1884. — Uber einige Sâugethierreste von Gôriach bei Turn (Bruck. a. d. M) in Steiermark. Jb. Geol. R. Anat., 34, Heft III, pp. 386-401, 1 pl. BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 2e Série -Tome 42 — N° 5, 1970 (1971), pp. 1003-1008. ESSAI DE CLASSIFICATION PHYLOGÉNIQUE DES CAPRIN IDÉS ( Lamellibranches ) Par Guy DAMESTOY La famille des Caprinidés, essentiellement crétacée, appartient au groupe des Rudistes fixés par la valve droite. Les unités taxinomiques ont d’abord été établies (1-5) en se basant principalement sur l’insertion du muscle posté¬ rieur, puis d’après la forme des canaux palléaux et de leur distribution sur l’une des valves ou sur les deux. Comme le fait remarquer C. Dechaseadx (6), la forme des canaux et leur répartition dépendent très souvent du niveau par lequel passe la section étudiée, ainsi que, peut-on ajouter, de son inclinaison par rapport au plan de la com¬ missure des valves. Il existe donc une part d’arbitraire dans la classification des Caprinidés, en plus du fait que certaines formes ont été définies avec une description incom¬ plète ou figurées de façon peu précise. En collationnant les travaux relatifs aux différents genres, après un poin¬ tage rigoureux qui élimine les critères distinctifs trop vagues ou contradic¬ toires, joint à l’étude d’individus déposés dans les collections * ou provenant de mes récoltes, il ressort un certain nombre de caractères qui peuvent servir à établir une fiche signalétique du genre et, de son stade évolutif. Examinons d’abord les caractères externes. Presque tous les Caprinidés adultes sont inéquivalves, la valve libre étant très souvent plus « déformée » que la valve fixée. Il existe cependant plusieurs stades dans cette déformation se traduisant par un enroulement plus ou moins accentué de la valve libre. Les premiers Caprinidés de l’Urgonien ont une valve gauche recourbée tan¬ dis que la valve droite reste petite. Au Cénomanien, on assiste chez la plupart des genres à un enroulement spiral plus ou moins serré de la valve libre et à un allongement de la valve fixée, qui peut devenir arquée. Durant le Sénonien inférieur, ce mouvement continue et les derniers Caprinidés du Sénonien supé¬ rieur terminent en général par des formes géantes. Examinons maintenant les caractères internes. La fréquence de rencontre des Caprinidés dans un gisement est proportion¬ nellement réduite comparativement à celle d’autres familles de Rudistes et les individus entiers, bien conservés, permettant de pratiquer, des coupes idéales, sont assez rares. De ce fait, il faut tirer parti de ce que l’on trouve et se con- * Je tiens à remercier ici MM. les Directeurs de Départements de Paléontologie, les Professeurs et Conservateurs de Musées qui m’ont permis cette étude. — 1004 tenter le plus souvent, pour étudier l’animal, d’un fragment ou d’une section quelconque de la coquille. Considérons en premier la présence dans l’épaisseur des couches internes du test, surtout à la valve libre, des canaux palléaux qui ont valu à cette famille le surnom de Rudistes à canaux. Tous les Caprinidés possèdent des canaux de forme variable, séparés sur le bord palléal par des septes radiants simples ou anastomosés, dans lesquels on peut distinguer cinq stades d’évolution. 1) Dans les formes primitives, les canaux sont elliptiques et séparés par des septes simples. 2) Au stade suivant, les septes se bifurquent et tendent à s’allonger. 3) Au troisième stade, les septes se polyfurquent, donnant naissance à un système de deuxième ordre et ainsi de suite. Les plus grands canaux ont une section pyriforme. 4) Au stade suivant, des cloisons secondaires apparaissent perpendiculaire¬ ment aux septes, donnant des canaux d’abord polygonaux, puis arrondis. Ils sont peu nombreux au début, mais s’accroissent au fur et à mesure de l’évolu¬ tion. Les septes radiants redeviennent courts, souvent simples ou bifurqués. 5) Enfin, au dernier stade, les canaux envahissent toute la coquille, y com¬ pris la région cardinale. Ils sont coupés irrégulièrement par des cloisons trans¬ verses formant plancher et ne se correspondant pas d’un canal à l’autre. C’est la structure prismatique. Considérons maintenant l’existence du septum transversal qui partage la cavité viscérale de la valve gauche en deux loges de taille inégale. Cette cloison existe chez tous les genres à l’exception de ceux ayant atteint le dernier stade d’évolution des canaux. Le test à structure prismatique se développe, entraî¬ nant une réduction de la cavité viscérale et de l’appareil cardinal. G. Mennessier (7), en révisant les espèces européennes du genre Plagiopty- chus, a mis en évidence deux séries de formes dans le temps, d’après la position de la dent postérieure de la valve gauche. La position des différents éléments de la charnière, quand ils sont visibles, permet donc avec les canaux de situer des espèces dans le cadre générique. Certains Caprinidés montrent dans la région cardinale, au voisinage des inser¬ tions musculaires, de grands canaux parfois subdivisés. La forme et le nombre de ces derniers variant avec le niveau et l’inclinaison des sections étudiées, leur utilisation comme critère distinctif doit être accompagnée de prudence. De tous les caractères énumérés ci-dessus, le plus important et le plus cons- LÉGENDE DE LA PLANCHE I Fig. 1. — Praecaprina varians Paquier, section valve gauche. Fig. 2. — Offneria rhodanica Paquier, section valve gauche. Fig. 3. — Caprina adversa d’Orbigny, section valve gauche. Fig. 4. — Caprinula boissyi d’Orbigny, section valve gauche. Fig. 5. — Schiosia schioscnsis Boehm, section valve gauche. Fig. fi. — S phaerucaprina woodwardi Gemmellaro, section valve gauche. Fig. 7. — Orthoptychus striatus Futterer, section valve gauche. Fig. 8. — Sabinia aniensis Parona, section valve gauche. - 1005 — tant reste l’évolution des canaux palléaux en cinq stades. Les autres caractères, plus complexes à classer parce que plus arbitraires, corroborent néanmoins assez bien cette succession et permettent d’obtenir par combinaison les stades A, B, C, D, E de l’évolution générale du phylum. Les premiers Caprinidés apparaissant à l’Urgo-Aptien sont les genres Prae- caprina en Europe et Amphitriscoelus en Amérique. Ils possèdent des canaux palléaux primitifs, localisés seulement au voisinage des impressions myophores. Le système des canaux envahissant progressivement par cloisonnement le bord ventral, le premier genre va donner Offneria, l’autre Kipia qui montre déjà des septes radiants simples. Au Cénomanien, après l’hiatus de l’Albien (8), on assiste à une explosion de formes nouvelles, réalisant tous les stades d’évolution. Du tronc Praecaprina se détachent deux lignées de genres existant pour la plupart conjointement en Europe-Asie et en Amérique, et évoluant parallèle¬ ment dans le temps : — d’un côté, Caprina-N eocaprina, Schiosia, Orthoptychus, où prédomine la dichotomie croissante des septes radiants ; — de l’autre côté, Caprinula, Sphaerucaprina, Sabinia, où prédomine la réduction du diamètre des canaux palléaux externes. Toutes les formes énumérées ci-dessus, bien que ne dérivant pas d’une manière continue du genre Praecaprina, possèdent avec lui certains caractères morpho¬ logiques tels l’enroulement spiralé de la valve gauche, la présence dans la région cardinale, surtout du côté antérieur, de grands canaux elliptiques et un sillon ligamentaire bien marqué, qui permettent de les réunir en une même sous- famille portant le nom du genre dominant : les Caprininae (pl. I). Quant au tronc Amphitriscoelus, il est suivi, exclusivement en Amérique et pro¬ bablement dès le Vraconien, par des genres très particuliers aux valves plus ou moins allongées à sections sub-trapézoïdales et dont les canaux, en envahissant le pourtour de la coquille, évoluent progressivement stade par stade. Le sillon liga¬ mentaire reste bien marqué. Ceux-ci, Planocaprina, Coalcomana, Caprinuloidea, malgré leurs aspects diffé¬ rents, peuvent être aussi groupés en une seule sous-famille : les Caprinuloi- dinae (pl. II). Parallèlement, deux nouveaux genres de grande taille, Ichthyosarcolites et Immanitas font leur apparition en Europe et en Amérique. Ils possèdent à la fois un appareil myo-cardinal assez rudimentaire, apparenté pour le premier avec celui d’un Radiolitidé, une cavité viscérale réduite et un test à structure prismatique (9). Il n’y a plus d’empreinte ligamentaire. Ayant atteint le der¬ nier stade évolutif sans transition, ils disparaissent à la fin du Cénomanien. Leurs caractères morphologiques très spécifiques permettent d’en faire une sous-famille : les Ichthyosarcolitinae (p. IV). LÉGENDE DE LA PLANCHE II Fig. 1. — Amphitriscoelus warengi Harris & Hodson, section valve gauche. Fig. 2. — Kipia trinitaria Harris & Hodson, section valve gauche. Fig. 3. — Planocaprina trapezoidcs Palmer, section valve gauche. Fig. 4. — Coalcomana ramosa Harris & Hodson, section valve gauche. Fig. 5. — Caprinuloidea perfecta Palmer, section valve gauche. 1006 — Au Turonien, un nouveau phylum débute avec le genre Plagioptychus dont les canaux pyriformes sont séparés par des septes radiants, se dichotomisant au fur et à mesure de l’évolution. Chez Mitrocaprina, le cloisonnement secon¬ daire apparaît et le stade final est réalisé chez Coralliochama avec sa structure prismatique. Étant donné les affinités de ces genres avec les Caprininae, on est tenté de les faire succéder tout naturellement à cette sous-famille. Cependant, ils en diffèrent par la forme arrondie de la valve gauche, presque symétrique, la posi¬ tion excentrée de la dent médiane, la lame myophore saillante et un sillon ligamentaire peu marqué. C’est pourquoi il est préférable de les réunir en une autre sous-famille : les Plagioptychinae (pl. III), laquelle se développe en Europe-Asie et en Amérique. Au Sénonien supérieur, marquant l’extinction des Caprinidés, de nouveaux genres apparaissent, à savoir Paracaprinula et Trechmannella en Asie, Antillo- caprina et Titanosarcolites en Amérique, Rousselia en Europe. Les deux premiers sont caractérisés par des canaux polygonaux de taille inégale du côté interne, des canaux radiaux séparés par des septes anastomosés du côté externe et l’absence d’empreinte ligamentaire. Les deux suivants montrent une structure prismatique, une lame myophore relevée, connectée à la dent médiane qui reste petite et un déplacement interne du ligament. L’appareil cardinal s’en trouve ainsi modifié. Quant à Rousselia, ses affinités avec Antillocaprina sont grandes, mais il n’a pas de ligament et ne possède pas de canaux à la valve gauche. Malgré la dispersion géographique de toutes ces formes qui ne peuvent cor¬ respondre à ce que J. Huxley (10) appelle un « clade », elles constituent néan¬ moins une série de « grades » par leur similitude d’évolution. C’est pourquoi, afin d’éviter un polyphylétisme encombrant, il est possible de les grouper en une même sous-famille : les Antillocaprininae (pl. III). En conclusion, on peut distinguer chez les Caprinidés cinq sous-familles, réunissant des genres ayant évolué stratigraphiquement et géographiquement d’une même manière, à savoir : les Caprininae, les Caprinuloidinae, les Ichthyo- sarcolitinae, les Plagioptychinae et les Antillocaprininae. Tout ceci est résumé dans le tableau I. LÉGENDE DE LA PLANCHE III Fig. 1-4. — Antillocaprininae. Fig. 1. — Titanosarcolites giganteus Whitfield, section valve droite. Fig. 2. — Rousselia guilhoti Douvillé, section valve droite. Fig. 3. — Trechmannella persica Cox, section valve gauche. Fig. 4. — Antillocaprina occidentalis Whitfield, section valve gauche. Fig. 5-7. — Plagioptychinae. Fig. 5. — Plagioptychus paradoxus Matheron, section valve gauche. Fig. 6. — Mitrocaprina bayani Douvillé, section valve gauche. Fig. 7. — Coralliochama orcutti White, section valve gauche. G. DAMESTOY PLANCHE IV LÉGENDE DE LA PLANCHE IV Fig. 1. — Immanitas rotunda Palmer, section valve droite. Fig. 2. — lchthyosarcolites triangularis Desmarest, section valve droite. Remarque. Afin de rendre plus évidentes les comparaisons entre genres, les sections de Caprinidés ont été dessinées d’une manière uniforme (parties pleines en blanc , par¬ ties creuses en noir) et réduites au même format. Bull. Mus. Ilist. nat., Paris , 2e sér., t. 42, n° 5, 11)70 (1071). — 1007 — Tableau I. — Phylogénie des Caprinidae (genre dominant en caractères gras) A - sens de l’évolution - ► E A A B C C D D D A A B C D E E C I) E D D E E E — Praecaprina Offneria Caprina-A' eocapriru Sch iosia Orthoptychus Caprinula Sphaerucaprina Sabinia % ~~ ■ ■ ■ ■ 1 i Eu Eu Eu-Am Eu Eu Eu-As Eu Eu _ Caprininae Amphitriscoelus Kipia Planocaprina Coalcomana Caprinuloldea ■ ■ ■ ■ ■ 1 1 1 Plagioptychus Milrocaprina Coralliochama 1 i ■ ■ Eu-Am-As Eu-Am Am Plagioptyciiinae 1 ■ ■ Trechmannella Paracaprinula Antillocaprina Tilanosarcolites Rousselia 1 1 1 — As As Am Am Eu Antillocaprininae Étages : BVHBAAVCTCSCMD — 135 - 65 (millions d’années) Pour la morphologie externe et interne, consulter (4) (5) dans la bibliographie. BIBLIOGRAPHIE 1. Paquier, Y., 1905. — Les Rudistes Urgoniens. Mém. Soc. g éol. Fr., 29. 2. Douville, H., 1935. — - Les Rudistes et leur évolution. Bull. Soc. géol. France, 5, pp. 319-358. 3. Mac Gillavry, H., 1937. — Geology of the Province Camaguey, Cuba, whith revisional studies in Rudist Paleontology. Phys. Geol. Reeks der Geogr. en Geol. Med., 14. - 1008 — 4. Dechaseaux, C., 1952. — Les Rudistes. In : Piveteau, Traité de Paléontologie. 5. Dechaseaux, C., L. Cox, A. Coogan, B. Pehkins et D. Newell, 1969. — Hippurita- cea. In : Moore, Treatise on Invertebrate Paleontology. 6. Dechaseaux, C., 1943. — Nouvelles observations sur Caprinula cedrorum Blancken- horn. Bull. Soc. géol. Fr ., 13, pp. 37-41. 7. Mennessier, G., 1957. — Remarques sur les espèces européennes de Rudistes appartenant au genre Plagioptychus Matheron. Bull. Soc géol. Fr., 7, pp. 833-852. 8. Damestoy, G., 1968. — Der Einfluss der Palaotemperaturen auf die Okologie der Rudisten wâhrend der Kreidezeit. Mitt. Geol. Gesell., Wien, pp. 1-4. 9. Damestoy, G., 1968. — Contribution à l’étude du genre Ichthyosar colites Desma- rest. Ann. Soc. Sc. Nat. Charente, pp. 1-7. 10. Huxley, J., 1957. — The three types of evolutionary process. Nature, 180, pp. 454-455. 11. Huxley, J., 1958. — Evolutionary process and taxonomy with spécial reference to grades. Uppsala Univ. Arssks, pp. 21-38. BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 2e Série — Tome 42 — N» 5, 1970 (1971), pp. 1009-1018. À PROPOS DES CHALINURA MÉDITERRANÉENS ( Téléostéens , Macrouridae) 1 Par Patrick GEISTDOERFER et Michel RANNOU Parmi les Téléostéens benthiques récoltés en Méditerranée par le N. O. « Jean Charcot » (mission Polymède, mai-juin-juillet 1970), trois espèces méritent une attention particulière : Cataetyx laticeps (Brotulidae), Chalinura guentheri et C. mediterranea (Macrouridae). Elles ont été pêchées sur la plaine de la Méditerranée occidentale. Une étude de l’ensemble des poissons recueillis et de leur répartition paraîtra prochai¬ nement. I. Cataetyx laticeps Koefoed, 1932 Deux adultes (longueur totale 355 mm et 410 mm) et un jeune (54,5 mm) ont été pêchés. L’espèce n’était connue jusqu’à présent que par un exemplaire récolté entre les îles Canaries et l’Afrique. II. Chalinura guentheri (Vaillant, 1888) Les diagnoses données par Parr (1946) ne permettent d’attribuer avec cer¬ titude la présente espèce à aucun des genres Cariburus Parr, 1948, Coryphae- noides Gunnerus, 1765, ou Chalinura Goode et Bean, 1883. Nous adopterons la position de Nybelin (1948) qui place l’espèce guentheri dans le genre Cha¬ linura, tout en faisant remarquer que la longueur de la mâchoire supérieure et la présence d’une écaille très développée à l’extrémité du museau ne sont pas en accord avec la diagnose générique. Hormis quelques légères différences dans les proportions, les exemplaires que nous avons récoltés (tableaux I et II) sont conformes à ceux que décrivent Günthkh (1887), Collett (1896), Koefoed (1932) et Nybelin (1948). Distribution. — C. guentheri n’avait été récolté auparavant que dans l’Atlantique Nord : au large des Canaries, des Açores, du Détroit de Gibraltar et des îles Britanniques. Les six exemplaires que nous décrivons constituent la première récolte méditerranéenne. III. Chalinura mediterranea Giglioli, 1893 Si pour Farran (1924) et pour Koefoed (1932) Chalinura mediterranea Giglioli, 1893, et C. murrayi Günther, 1887 (= pro parte : C. europea Nybelin, 1948) sont deux espèces bien différentes, une meilleure connaissance de la 1. Résultats scientifiques de la Campagne du N, O, « .Jean Charcot » en Méditerranée occiden¬ tale, mai-juin-juillet 1970, publication n° 2, 64 — 1010 — seconde espèce rend maintenant la distinction moins évidente. Nous avons examiné les deux types de C. mediterranea déposés au Musée de Florence L Ils diffèrent de la description qu’en avait faite Giglioli sur plusieurs points très importants, aussi la description mérite-t-elle d’être reprise et complétée. Tableau I. Chalinura guentheri : caractères métriques (en millimètres) et numériques. L’exemplaire n° 5 est mutilé. 1 2 3 4 5 6 Longueur totale . 126 155 178 192 192+ 217 Hauteur maxle du corps . 18 22 20 31 29 32 Longueur de la tête . 29 33 32 44 43 46 Diamètre horiz. de l’œil . 6,5 8 7,5 9 10 11 Longueur du museau . 8 10 9 11 13 13 Longueur du barbillon . 4,5 5 5 5 6 6 Longueur de la mâch. supre. . . . 9 9 9 12 12 11 Distance début Pelv-Anale . 11,5 16 14 23 17 28 Nombre de rayons D 1 . II + 10 II + 10 II + 9 II + 9 II + 9 II + 10 Nombre de ravons P . 18 20 17 19 18 18 Nombre de rayons V . 7 7 7 7 , 7 7 Tableau II. Chalinura guentheri : proportions du corps. 1 2 3 4 5 6 Long, tête (en % de long, totale). 24 22 18 25 22 21 Long, tête/hauteur max. corps. . 1,6 1,5 1,5 1,4 1,5 1,4 Long, tête/diam. horiz. œil . 4,5 4,1 4,3 4,9 4,3 4,2 Long, museau/diam. horiz. œil. . Distance début Pelv. -Anale (en 1,2 1,3 1,2 1,2 1,3 1,2 % de long, tête) . Distance museau-Anale (en % de 41 47 44 52 40 62 long, tête) . Long. mâch. sup. (en % de long. 152 157 160 161 147 165 tête) . 32 37 35 27 30 24 1. Nouvelle description des syntypes de Chalinura mediterranea a. Paralectotype (Tortonèse, étiquette MS) déposé par Giglioli au Musée zoologique de Florence sous le numéro 2016. Récolté à la station X, 41°43'N 7°8'54"E. Longueur totale : 206 mm Longueur de la tête : 43 mm 1. Nous remercions le Directeur du Musée de Florence d’avoir bien voulu nous confier ces Pois-* gons, ainsi que le Professeur E. Tortonèse qui s’est chargé des envois. — 1011 Le museau se prolonge presque verticalement en avant de la mâchoire supérieure. Il est nettement tricuspide ; les carènes médianes et latérales sont bien marquées. La bouche est grande et la mâchoire atteint, en arrière, la verticale du bord postérieur de l’orbite. Le profil est convexe au-dessus de la région nasale, concave entre les orbites. Il y a trois saillies entre la région occipitale et le début de la première nageoire dorsale. Le bord inférieur du préopercule est ondulé. Son bord postérieur, légèrement incliné vers l’avant, est aussi finement ondulé dans sa partie médiane. Les nageoires pelviennes ont treize rayons. Il y a six rayons branchiostèges. La hauteur maximale du corps est située au début de la première nageoire dorsale ; celle-ci est assez proche du museau, d’où l’allure très bossue de l’animal, l’angle : axe du corps — extrémité du museau — début de la première dorsale étant assez ouvert. Les premiers rayons de la seconde nageoire dorsale sont assez longs et proches de la base de la première dorsale. La mâchoire supérieure porte une série de dents fortes, recourbées et largement espacées ; cette série est bordée vers l’intérieur de la bouche par une bande de très petites dents en carde. Sur la mâchoire inférieure, une série de fortes dents est précé¬ dée, à la symphyse, d’une rangée de quatre dents plus petites. Il n’y a ni dents vomé- riennes ni dents palatines. Cet exemplaire est entièrement dépourvu d’écailles. Le tableau III indique les caractères métriques et numériques de ce poisson ; le tableau IV (lre colonne) donne quelques proportions du corps. Tableau III. Chalinura rnediterranea , types de Giglioli : caractères métriques (en millimètres) et numériques. n° 2016 n° 2017 n° 2016 n» 2017 Longueur totale . 206 237 Distance début Pelv. -Anale. 16 16,5 Longueur de la tête . 43 46 Long, rayon ext. Pelv. . . . 35 53 Hauteur max. du corps. . . 33 37 Nombre de rayons D 1 . . . . II + 8 II + 8 Longueur du museau .... 12 12,5 Nombre de rayons D 2. . . . 87 ? 106 ? Long, de la partie inf. mu- Nombre de rayons Pector. 17 20 seau . 4,5 4 Nombre de rayons Pelv.. . 13 12 Diamètre horiz. œil . 8 9 Nombre de rayons Anale. 100 ? 111 ? Espace interorbitaire . 11 10,5 Nombre de rayons bran- Longueur de la mâch. sup. 20 21 chiostèges . 6 6 Longueur du barbillon . . . 12 14,5 Nombre d’écailles entre DI Longueur de la base de la et ligne latérale . 12 ? ? lre Dorsale . 9 12 Nombre d’écailles entre Distance museau-lre Dor- ligne lat. et Anale . 14 ? 10 ? sale . 52 54,5 Nombre d’écailles entre les Distance museau-Anale. . . . 61 61 orbites . 7 ? 7 ? b. Lectotype n° 2017 (Tortonèse, étiquette MS). Station XI, 41°18/N, 6°54/02"E. Longueur totale : 237 mm Longueur de la tête : 46 mm - 1012 — Tableau IV. Proportions du corps (en pourcentages). 1 : Chalinura mediterranea ; 2 : C. europea, selon Koefoed et Nybelin : 3 : C. europea, selon Günther et Farran ; 4 : C. europea provenant de la mission Noratlante ; 5 : valeurs extrêmes pour les C. mediterranea de la mission Polymède (voir § 3 c). 1 2 3 4 5 2016 2017 Long, de la tête . en % de long. totale 21 19 18-20 17-19 18 — Distance museau- Anale . 28 26 — — 29 — Hauteur max. du corps . 16 16 14-17 13-17 16 — Distance museau-Anale . en % de long. tête 135 133 — — 160 — Hauteur max. du corps . 77 80 76-85 83-94 89 63-86 Longueur du museau . 28 27 27-30 — 27 23-31 Diamètre horiz. de l’œil . 19 20 18-23 — 19 16-31 Espace orbitaire . 26 23 28-31 34-42 31 17-35 Long, de la mâch. sup . 47 46 — — 48 — Longueur du barbillon . 28 21 31 — 24-30 31 — Long, de la base de D 1 . 26 — — 27 — Distance museau-D 1 . 109 118 — 115-121 127 105-124 Distance début Pelv. -Anale . 37 35 — — — — Diamètre horiz. œil (en % de long, du museau) . 67 72 63-77 — 71 63-83 Diamètre horiz. œil (en % espace interorb.). 73 86 67-83 — 63 56-110 Long, de la base de D 1 (en % de dist. museau-D 1) . 19 22 20-26 — 21 19-29 Espace interorbitaire (en % de long, du 92 84 — — — — La description coïncide avec celle du poisson précédent à quelques points près : — les nageoires pelviennes ne comportent que douze rayons ; — quelques écailles subsistent à l’aisselle des nageoires paires et à l’angle supé¬ rieur de la fente branchiale droite : elles ne portent pas d’ornementation ; — à la symphyse mandibulaire, trois fortes dents bordent, vers l’intérieur, la ran¬ gée principale. - 1013 Les caractères métriques et numériques sont portés sur le tableau III, les proportions sur le tableau IV (lre colonne). 2. Comparaison des types de C. mediterranea avec C. europea Nybelin, 1948 Le tableau IV donne les proportions du corps pour C. europea selon Koe- foed (1932) et Nybelin (1948) (colonne 2), selon Günther (1887) et Farban (1924) (colonne 3) et selon Geistdoerfer et al. (1970) pour l’exemplaire pro¬ venant de la mission Noratlante (colonne 4). On voit que seul le rapport espace interorbitaire /longueur de la tête est légèrement différent pour les deux espèces : 23 à 26 % chez C. mediterranea, 28 à 31 % chez C. europea. Mais nous verrons au paragraphe 3 que ce n’est pas un caractère distinctif. Le principal critère de distinction retenu par les auteurs était le nombre des rayons de la nageoire pelvienne : douze selon Giglioli pour sa nouvelle espèce, treize-quatorze pour C. europea. Or, les lectotype et paralectotype que nous avons examinés ont respectivement douze et treize rayons aux pelviennes. Il n’y a donc pas de différence entre les deux espèces sur ce point. L’examen radiographique 1 du paralectotype de C. mediterranea et d’un exemplaire de C. europea ne montre aucune différence dans la disposition ou la taille relative des pièces squelettiques ; la saillie des pointes du museau, des crêtes céphaliques et des premières neurépines entre la région occipitale et la première nageoire dorsale, en grande partie responsable de l’aspect du paralectotype, peut être attribuée au long séjour dans l’alcool et à des dessi¬ cations partielles qui ont mis en relief les parties osseuses. C’est pour la même raison que les premiers rayons de la seconde nageoire dorsale sont nettement visibles, alors qu’ils sont habituellement inclus dans les chairs des poissons récemment mis en collection. A ce propos, nous avons noté sur les radiographies que, chez les deux espèces, les axonostes des deux nageoires dorsales se succèdent sans solution de con¬ tinuité au-dessus des épines neurales. Les pièces distales — baséoste et rayon — les plus antérieures de la seconde nageoire dorsale sont très réduites. Comme elles échappent totalement au premier examen des exemplaires frais, la dis¬ tance séparant les deux nageoires dorsales ainsi que le niveau auquel la deuxième commence par rapport aux rayons de l’anale ne peuvent servir à séparer C. euro¬ pea des autres espèces du genre comme cela a parfois été proposé (Farran, 1924). 3. Les spécimens de la mission Polymèdf. Dans le tableau V, nous avons consigné les mensurations et les comptages effectués sur nos quatorze exemplaires. Les proportions du corps sont portées dans le tableau VI. Il n’y a pas de difficulté à joindre en un seul ensemble les types de C. medi¬ terranea (tableau IV, colonne 1) et nos spécimens. La colonne n° 5 du tableau IV reprend les valeurs extrêmes de certaines proportions de nos spécimens. On voit qu’elles approchent ou englobent celles 1 . Nous remercions vivement Mme Bauchot, Sous-Directeur au Muséum (Laboratoire des Rep¬ tiles et Poissons), pour ses nombreux conseils et pour l’aide qu’elle nous a apportée dans l’exécution des radiographies. Tableau V. Chalinura mediterranea récoltés au cours de la mission Polymède : caractères métriques (en millimètres) et numériques. 1 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 ' 13 14 Longueur de la tête . 16 20 20 21 25 26 | 32 35 40 40 43 43 46 50 Longueur totale . 62 69 + 90 92 131 105 + 127 + 184 181 187 218 221 231 260 Hauteur du corps . 10 13 15 15 , 19 20 24 29 31 31 30 37 39 40 Espace interorbitaire . 5 6 7 6 6 8 8 6 10 9,5 10 10 12 12 Longueur du museau . 5 6 5 6 7 8 9 10 11 11 10 12 13 12 Diamètre horiz. œil . 4 4,5 4 5 4,5 5 6,5 6,5 7,5 7 7 7,5 9 9 Long, mâchoire sup . 8 7 10 10 12 12 13 16 17 18 20 19 23 25 Long, barbillon . 6 9 8 9 10 10 13 13 13 8 11 14 12 19 Distance museau-D 1 . 14 21 22 22 29 29 37 41 46 47 46 48 53 62 Distance museau-Pectorale. 15 20 20 21 26 26 34 37 il 42 45 44 48 54 Distance museau-Pelvienne. 14 20 20 21 25 27 31 39 41 45 45 48 48 51 Distance museau-Anale . 19 28 28 27 33 38 48 52 59 60 58 65 70 74 Distance début Pelv. -Anale. 6 ? 7 8 7 7 10 12 13 18 12 14 17 21 24 Longueur de la Pectorale. . . 4 ? 4 ? 9 13 10 18 22 20 21 15 25 Longueur de la Pelvienne.. 10 4 ? 17 9 ? 13 23 36 29 ? 16 ? 24 32 35 32 Longueur base D 1 . 4 5 6 5 7 6 8 9 10 10 12 14 Nombre de rayons D 1 .... II + 8 II + 8 II + 8 II + 8 II + 8 II + 8 II + 8 II + 8 II + 8 II + 8 II + 8 II + 8 II + 8 II + 8 Nombre de rayons Pectorale 21 21 22 20 22 19 ? 20 21 20 ? 21 25 ? 20 20 21 Nombre de rayons Pelvienne 12 12 12 12 12 12 12 12 12 12 12 12 12 Tableau VI. Chalinura mediterranea récoltés au cours de la mission Polymède : proportions du corps. ) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 Long, de la tête/long, du museau . 3,2 3,3 4,0 3,5 3,6 3,3 3,6 3,5 3,5 3,6 4,3 3,6 3,6 4,2 Long, de la tête/diam. horiz. de l’œil . 4,0 4,5 5,0 4,2 5,6 5,3 5,0 5,3 5,3 5,1 6,1 5,9 5,0 5,6 Long, de la tête/espace in¬ terorbitaire . 3,2 3,3 2,9 3,5 4,2 3,2 4,0 5,8 4,0 4,2 4,3 4,3 3,8 4,2 Distance museau-D 1 /long, de la base de D 1 . 3,5 4,2 3,5 4,4 4,1 4,8 5,1 5,2 4,6 4,8 4,6 4,4 Long, du museau/diam. ho¬ riz. œil . 1,3 1,3 1,3 1,2 1,6 1,6 1,2 1,5 1,5 1,5 1,4 1,6 1,4 1,3 Espace interorbitaire/diam. horiz. de l’œil . 1,3 1,3 1,8 1,2 1,3 1,6 1,2 0,9 1,3 1,4 1,4 1,3 1,3 1,3 Distance museau-D 1 (en % de long, de la tête) . 114 105 110 105 116 111 116 117 115 117 107 112 115 124 Hauteur max. corps (en % de long, de la tête) . 63 65 75 71 71 77 75 ; 83 78 72 70 86 85 80 — 1016 — de C. europea (col. 2 à 4). Les rapports considérés ne sont donc pas des carac¬ tères distinctifs des deux espèces. Les ornementations des écailles des Macrouridae sont souvent considérées comme spécifiques. Malheureusement, les descriptions qu’en donnent les auteurs sont parfois difficiles à interpréter. Ainsi, selon Giglioli, les écailles de C. medi- terranea sont : « smooth, very slightly fluted longitudinally, cycloïd ; rather large ; some show slightly fine radiating striae. » Koefoed (1932) tient ces écailles, « not spiny, but merely keeled », pour très différentes de celles de C. europea qui portent « needleshape spines on the free portion in parallel or slightly radial rows ». Pourtant, Günther avait décrit cette dernière espèce avec des écailles « with from 5 to 7 crenulated radiating keels, some of which project beyond the rounded posterior margin of the scale ». Farran (1924) décrit à son tour et photographie sur les écailles de C. europea « numerous minute low spinules arranged in from 5 to 10 slightly radiating ridges ». 11 réexamine le type de Günther et précise que les carènes « are in reality raised into minute backward-directed spines ». Une difficulté tout à fait analogue existe pour l’espèce C. simula ; selon Günther, les écailles sont « cycloïd, without armature » tandis que pour Pars (1948) les écailles du flanc sont « nearly smooth (?), those of neck, on back down to abdominal cavity as well as those of entire tail larger, with parallel or slightly diverging rows of short, few and closely applied spinules ». On voit qu’à cette difficulté d’interprétation, il faut ajouter la présence de plusieurs types d’écailles chez un même individu ; ainsi, la figure 1 représente des écailles prélevées sur un exemplaire de C. mediterranea : des écailles entière¬ ment lisses ou diversement ornées de spinules proviennent de régions du corps très voisines. Or, il n’est pas rare, chez ces espèces, qu’il ne subsiste que quelques écailles ; le paralectotype de C. mediterranea en est, lui, totalement dépourvu. De plus, rien jusqu’à présent ne permet d’exclure une variabilité individuelle. On ne doit donc pas accorder une trop grande importance aux quelques écailles que l’on peut trouver sur certains spécimens. Cette étude montre que les différences que l’on pouvait noter entre C. europea et les types de C. mediterranea étaient dues à une description incomplète des types de cette dernière espèce et à l’hétérogénéité du matériel. L’étude des écailles n’est d’aucun secours et il n’a pas été possible de trouver d’autres carac¬ tères distinctifs entre les deux espèces. Nous les tenons pour synonymes, la dénomination Chalinura mediterranea Giglioli, 1893, devant être retenue. 4. Distribution de C. mediterranea a. Les types de C. mediterranea furent récoltés par Giglioli à l’ouest de la Sardaigne. Les Macrouridae auxquels le nom fut ensuite attribué provenaient de l’At¬ lantique (Holt et Byrne, 1910 ; Hoeck, 1914, cités par Farran, 1924 ; Roule, 1919) et furent redéterminés comme C. europea (Farran, 1924 ; Iwamoto, 1970, étiquette MS). b. L’espèce C. europea a été trouvée au sud-ouest de l’Irlande (Holt et Byrne, 1910 ; Hoeck, 1914, cités par Farran, 1924), aux Açores (Roule, 1919) à l’ouest du Détroit de Gibraltar (Koefoed, 1932), à l’ouest des Hébrides (Nybelin, 19481 et dans le Golfe de Gascogne (Geistdoerfer et al, 1970). c. Nos quatorze exemplaires constituent la seconde récolte en Méditerranée, £ 1 HSt Fig. 1. — Écailles de < halinur a mediterranea Giglioli. A : écaille du (halinura péché au cours de la mission Noratlante (Geistdoerfer et al., 1971), prélevée au niveau du dernier rayon de la première nageoire dorsale. B : écaille prélevée en différentes régions do corps d’un meme Chalinura pêché au cours de la mis¬ sion Ihdvmède. 1, à la hase de la nage u e pelvienne; 2, à la base du 2e rayon de la première nageai. e dorsale; 3, entre la premièie nageoire dorsale et la seconde; 4, dans la région caudale au-dessus de la ligne latérale ; 5, dans la région caudale au-dessous de la ligne latérale. 1018 — Un peut donc résumer ainsi la distribution de Chalinura mediterranea Giglioli, 1893 : Atlantique est — des Hébrides aux Açores — et Méditerranée occi¬ dentale. Provenance des échantillons étudiés Cataetyx laticeps Koefoed, 1932 2 adultes : station 35, 38°32,3' N — 04°7' E ; 2 370 m 1 jeune : station 13, 37°56,7' N — 07°31,6' E ; 2 830 m Chalinura guentheri (Vaillant, 1888) N° 2 : station 6, 41°17,7' N — 08°08' E ; 2 450 m N° 6 : station 13, 37°56,7' N — 07o31,6' E ; 2 830 m N™ 1, 3, 5 : station 31, 38°54' N — 03°57' E ; 2 640 m N° 4 : station 35, 38°32,3' N — 0407' E ; 2 370 m Chalinura mediterranea Giglioli, 1893 N“ 10, 12, 13 : station 12, 39°07,8' N — 06o25,7' E ; 2 800 m Nos 6> 8) y . station 13, 37°56,7' N — 07°31,6' E ; 2 830 m Nos 2, 4, 5, 7, 11, 14 : station 31, 38°54' N — 03°57' E ; 2 640 m NOS 1, 3 ; station 35, 38°32,3' N — 04°7' E ; 2 370 m Laboratoire des Pèches Outre-Mer RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES Collett, R., 1896. — Poissons provenant des campagnes du yacht l’Hirondelle (1885- 1888). Résuit. Campagnes Scient. Monaco, 10, pp. 1-198, pi. 1-6. Farran, G. P., 1924. — Seventh report on the fishes of the Irish atlantic slope. 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HUREAU Les poissons de la famille des Congiopodidae sont les représentants d’un groupe aberrant peu important voisin des Scorpaenidae et autres « Poissons à joues cuirassées ». Cette famille, composée de quatre genres et huit espèces, ne se rencontre que dans l’hémisphère sud près des côtes d’Amérique du Sud (Atlantique et Pacifique), de l’Afrique du Sud, de l’Australie du Sud, de la Nouvelle-Zélande et des îles subantarctiques Kerguelen et Macquarie. Lors d’une récente mission aux îles Kerguelen, P. Arnaud a pu récolter à Port Christmas le 24 mars 1970, dans le nord de l’archipel des Kerguelen, échoués sur une plage, trois spécimens de l’espèce très rare Zanclorhynchus spinifer Günther, 1880. A l’occasion de leur étude nous avons revu tous les représentants de la famille des Congiopodidae des collections du Muséum natio¬ nal d’Histoire naturelle, et en particulier les syntypes de l’espèce Congiopodus kieneri (Sauvage, 1878), espèce dont nous n’avons pu retrouver aucune trace dans la littérature publiée depuis la description originale. La liste et la répartition actuelle des espèces connues de Congiopodidae sont les suivantes : Congiopodus torous (Walbaum, 1792) : Afrique du Sud = Congiopodus percatus Perry, 1811 = Agriopus verrucosus Cuvier in Cuvier Valenciennes, 1829 = Agriopus multidentatus Castelnau, 1861 Congiopodus spinifer (A. Smith, 1849) : Afrique du Sud Congiopodus peruvianus (Cuvier in C.V., 1829) : côtes d’Amérique du Sud, de l’Uruguay au Pérou = Agriopus hispidus Jenyns, 1842 = Agriopus alboguttatus KrOyer, 1844 Congiopodus kieneri (Sauvage, 1878) : Pérou Congiopodus leucopaecilus (Richardson, 1846) : Australie sud et ouest et Nouvelle-Zélande Perryena leucornetopon (Waite, 1922) : Australie sud et ouest Alertichthys blacki Moreland, 1960 : Nouvelle-Zélande Zanclorhynchus spinifer Günther, 1880 : Kerguelen et Macquarie - 1020 — L’espèce Zanclorhynchus spinlfer (fig. 1) a été décrite par A. Günthek en 1880 d’après un seul exemplaire provenant des îles Kerguelen, au voisinage de Port Christmas. L’holotype, conservé au British Muséum, ne mesure que 90 mm de longueur. Cette espèce a ensuite été signalée à l’île Macquarie par E. R. Waite en 1916 (2 spécimens : 202 et 238 mm), J. R. Norman en 1937 (7 spécimens de 50 à 175 mm) puis par R. J. Slack-Smith en 1962 (un spécimen de 233 mm). Aux Kerguelen, un seul exemplaire a été signalé par A. P. Andria- shev et A. K. Tokarev (1958) depuis la description de Günther. C’est pour¬ quoi les trois spécimens que nous étudions ici offrent un grand intérêt. Fig. 1. — Zanclorhynchus spinifer Günther, 1880. Le tableau I présente les caractéristiques essentielles des Zanclorhynchus spinifer capturés aux Kerguelen. Ces trois exemplaires correspondent parfaite¬ ment à la description donnée par Waite (1916) et par Norman (1937). Com¬ parés à la description originale de Günther, ils ont un diamètre orbitaire plus faible, mais la différence doit être due à l’allométrie de croissance des pois¬ sons. Par contre Slack-Smith (1962) signale la présence de trois épines oper- culaires aplaties, juste en dessous de la grande épine supraoperculaire : ces trois épines sont absentes chez nos exemplaires. Il est intéressant de décrire la forme des écailles de la ligne latérale et du revêtement cutané : en effet, les divers auteurs qui ont décrit Zanclorhynchus spinifer n’en parlent pas, alors que ces écailles sont très caractéristiques (fig. 2) : chaque écaille est formée par une plaque basale enfouie dans l’épaisseur de la peau et prolongée vers l’extérieur par une épine, légèrement recourbée et courte, fixée en son centre. Ces écailles ont une forme assez semblable aux denticules cutanés des Sélaciens mais la structure est différente : l’épine est une simple formation cornée. Les écailles tubulaires de la ligne latérale sont également intéressantes car elles portent en leur milieu deux épines courtes dont l’une est à trois pointes. La coloration de nos spécimens correspond à celle figurée par Günther : une tache noire est placée en arrière de la première dorsale ; une bande foncée traverse verticalement la deuxième nageoire dorsale, la partie postérieure du corps et la nageoire anale ; une bande noire et une bande blanche barrent la Tableau I. Caractéristiques des Zanclorhynchus spinifer provenant des îles Kerguelen et de Macquarie. d’après Günther 1880 Holotype d’après Andriashev 1959 Ob 1955-56 Station 121 Collection P. Arna> 1970-68 ' 1970-69 j UD 1970-70 d’après Waite 1916 exemplaires de Macquarie Longueur totale . 90 mm 257 283 302 _ Longueur standard LS . ! — — 203 230 245 202 — 238 Longueur tête T . — — 73 76 84 — LS/T . 3,0 — 2,7 3,0 2,9 2,8 Hauteur corps H . < T — 63 66 73 — LS/H . — — 3,2 3,4 3,3 — Orbite d . — — 17 18 20 — T/d . 3,5 — 4,2 4,2 4,2 4,2 Museau m . — — 25 30 34 — T /m . — — 2,9 2,5 2,4 2,6 Nombre vertèbres . — 15 + 20 = 35 14 + 20 = 34 15 + 20 = 35 15 + 21 = 36 — Nombre épines sur ligne latérale . 13 — 13 12 — 14 11 — 13 11 — 12 Rayons : D . IX — 1 2 — X — 14 IX — 14 VIII — 13 VIII/1X — 14/15 A . 10 — 10 11 11 11 P . 9 — 9 9 9 9 1021 — 1022 — partie postérieure de la nageoire caudale ; des marbrures foncées recouvrent les flancs et des taches rondes se détachent sur un fond clair, sous la première nageoire dorsale ; le ventre est de teinte claire uniforme. Fig. 2. — Écailles de Zariclorhynchus spinifer. A : écaille tubulaire de la ligne latérale ; B : écaille des flancs, vue de dessus ; C : écaille des flancs, vue de profil. Zanclorhynchus spinifer est un poisson dont le mode de vie est très peu connu, étant donnée la rareté de cette espèce : capturé par dragage par 30 m de fond (Slack-Smith, 1962) ou par chalutage par 140 m de fond (Andriashev et Tokarev, 1958), cette espèce a été récoltée par P. Arnaud, échouée sur la plage de Port Christmas. Les trois exemplaires recueillis sont des femelles fluentes ; les œufs sont petits (1 à 2 mm). L’estomac et le tube digestif de ces poissons ne contenaient que des graviers. Parmi les collections du Muséum national d’ Histoire naturelle, nous avons pu étudier les trois syntypes de l’espèce décrite en 1878 par H. E. Sauvage sous le nom à’ Agriopus kieneri. Le genre Agriopus Cuvier, 1829, est maintenant remplacé par Congiopodus Perry, 1811. Grâce à l’amabilité du Dr A. Wheeler du British Muséum, j’ai obtenu une copie de la description originale du genre Congiopodus, publiée dans un ouvrage extrêmement rare, absent en France. En effet divers auteurs (dont Jordan, 1919) écrivent Congiopus par erreur et l’année de publication est indiquée tantôt 1810, tantôt 1811. McCulloch en 1926 a déjà rétabli la vérité mais sans avoir pu consulter la description originale. — 1023 — Dans la littérature sur les Congiopodidae, il nous a été impossible de retrou¬ ver mention de l’espèce Congiopodus kieneri (Sauvage, 1878) (fig. 3). Or, l’exa¬ men des trois syn types en collection au Muséum national d’ Histoire naturelle montre bien qu’il s’agit d’une espèce valable distincte des autres espèces de Congiopodidae. Le tableau II permet de comparer les principales mensurations et caractéristiques de ces trois syntypes avec l’holotype de Congiopodus peru¬ vianus (Cuvier, in C.V., 1829) (fig. 4), espèce présente sur les côtes du Pérou comme C. kieneri mais dont la répartition est beaucoup plus vaste puisqu’elle se rencontre à la fois sur les côtes atlantique et pacifique d’Amérique du sud, de l’Uruguay au Pérou, en passant par le Cap Horn. Tableau II. Comparaison entre les types de Congiopodus peruvianus et C. kieneri. C. peruvianus Syntypes de C. kieneri holotype n° 6521 4054 (1) 4054 (2) 6723 Longueur totale . 115 mm 86 93 90 Longueur standard LS. . . 97 mm 76 77 76 Tête T . 35 mm 26,5 27 27,5 LS /T . 2,77 2,86 2,85 2,76 Hauteur H . 39 mm 30 30,5 31 LS/H . 2,4 2,5 2,5 2,4 Orbite d . 7,5 mm 6,5 7,0 6,5 T/d . 4,6 4,0 3,8 4,3 Museau m . 13 mm 9,5 9,5 10 T/m . 2,6 2,7 2,8 2,8 Nombre vertèbres . 16 + 22 = 38 15 + 22 = 37 15 + 22 = 37 15 + 22 = 37 Rayons : D . XVII — 14 XVI — 13 XVI — 14 XIV — 14 A . 8 9 9 8 P . 9 9 9 9 Nombre lignes latérales. . 1 2 2 2 Distance préanale PA. . . . 65 mm 48,5 48 48 LS/PA . 1,49 1 1,56 1,60 1,56 Ces deux espèces sont très voisines : quelques mensurations sont légèrement différentes : orbite plus grand, museau plus petit chez C. kieneri que chez C. peruvianus, nombre de vertèbres plus faible (37 contre 38). Ces faibles diffé¬ rences seraient insuffisantes pour distinguer les deux espèces mais deux carac¬ tères particulièrement importants le permettent : d’une part la distance pré¬ anale est plus faible chez C. kieneri que chez C. peruvianus, d’autre part et surtout, C. kieneri possède deux lignes latérales bien nettes, alors que C. peru¬ vianus n’en a qu’une. La ligne latérale supérieure (10 à 13 écailles tubulaires) est continue sur toute la longueur des flancs depuis la tête jusqu’au pédon¬ cule caudal. La ligne latérale inférieure (10 à 12 granules rapprochés), très nette dans la partie antérieure du corps, commence près de la tête au même niveau que la ligne latérale supérieure, s’incurve vers le bas, s’estompe vers le milieu du corps et réapparaît très nette dans la partie postérieure. Sur le pédoncule caudal elle est parallèle à la ligne latérale supérieure. La description 1024 — de cette deuxième ligne latérale par Vaillant comporte une erreur : c’est vers la tête du poisson que les deux lignes latérales se rejoignent et non vers la queue. Fig. 3. — Congiopodus kieneri (Sauvage, 1878). Fig. 4. — Congiopodus peruvianus (Cuvier in C.V., 1829). La présence de cette deuxième ligne latérale est un caractère largement suffisant qui nous permet de réhabiliter l’espèce Congiopodus kieneri (Sauvage, 1878). — 1025 — Clé de détermination des genres et espèces -j--)- Nageoires dorsales bien séparées l’une de l’autre, la première formée de 8 à 10 rayons épineux. Anale sans épine . Zanclorhynchus spinifer -f-j- Nageoires dorsales indistinctes, seulement séparées parfois par une légère encoche, -f- Nageoire anale à 3 épines. Museau portant une paire d’épines courtes. Première Dorsale : 15 rayons épineux . Perryena leucometopon + Nageoire anale à 2 épines. Première Dorsale : 14 à 16 rayons épineux. Nageoire ventrale insérée à mi-distance entre anus et base de la pectorale et munie d’une longue épine . Alertichthys blacki + Nageoire anale sans épine ou avec 1 épine. Première Dorsale : 16 à 21 rayons épineux. Nageoire ventrale insérée très près de la Pectorale . genre Congiopodus X ligne latérale invisible D : XX-XXI, 13-15 — A : 7-8 pas d’épines sur le museau . C. lorvus X 2 lignes latérales, la deuxième formée de 10 à 12 granules D : XVI, 13-14 — A : 8-9 . . C. kieneri X 1 ligne latérale — D : XVI-XVII, 14 — A : 8-9 1 paire d’épines courtes en avant des yeux . C. peruvianus — D : XVII, 13 — A : 9-10 tête sans aucune épine . C. leucopaecilus — D : XIX-XXI, 11-14 — A : 9-10 1 paire d’épines en avant des yeux 3 épines de chaque côté au-dessus de la bouche . C. spinifer Laboratoire des Pêches Outre-Mer du Muséum d’Histoire naturelle. BIBLIOGRAPHIE SUR LES CON GIOPODIDAE Andriashev, A. P., 1959. — On the number of vertebrae and a few other osteological characters of the antarctic fishes. Vopr. ikhtiol., 12. — 1965. — A general review of the antarctic fish fauna. In : Van Oye, P-, et Van Mieghem, J., édit., Biogeography and ecology in Antarctica, Monographiae biologiae, The Hague, Junk, 15, p. 509. — et A. K. Tokarev, 1958. — The study of ichthyofauna and the goals of inves¬ tigations. Trudy komplek. antark. Eksp. Akad. Nauk S. S. S. R., pp. 195-207. [Signalement de Zanclorhynchus spinifer ]. Blanc, M., 1961. — Les Poissons des Terres Australes et Antarctiques françaises. Mèm. Inst. Scient. Madagascar, Sér. F, 4, pp. 132-133. [Zanclorhynchus spinifer]. Cuvier, A., et M. 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[Description de Congiopus leucopaecilus Richardson] — 1922. — Description of a new Australian fish of the genus Congiopus. Ibid., 2, 2, pp. 215-217, fig. 333. [C. leucometopon ] Whitley, G. P., 1940. — Illustrations of some Australian fishes. The Australian Zool., 9, 4, p. 428. [Description originale du genre Perryena] BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 2e Série — Tome 42 — N° 5, 1970 (1971), pp. 1027-1036. ÉTUDE DU TARSE, DE L'APOTÈLE ET DE LA FORMATION DES GRIFFES AU COURS DU DÉVELOPPEMENT POST-EMBRYONNAIRE CHEZ PACHYLUS QUINAMAVIDENSIS ( Arachnides, Opilions, Gonyleptidae ) Par Arturo MUNOZ CUEVAS Le présent article est une contribution à la connaissance de la morphologie du tarse chez les Gonyleptidae. Le nombre de griffes tarsales est un critère de différenciation entre les sous-ordres Palpatores et Laniatores. Chez les Pal- patores, le tarse des pattes ambulatoires porte une seule griffe terminale. Sur la patte-mâchoire des représentants de la superfamille Nemastomatoidea, la griffe terminale est petite, rudimentaire ou absente. Sur les pattes-mâchoires des Palpatores, une seule griffe tarsale est présente. Par contre, le sous-ordre des Laniatores présente aux tarses des pattes-mâchoires une griffe terminale bien développée ; sur la première et la deuxième paires de pattes, la griffe est impaire ; sur les troisième et quatrième, les griffes sont bifides ou trifides. Briggs (1969), dans sa table dichotomique pour les familles du sous-ordre Laniatores, retient entre autres critères la morphologie des griffes des troisième et quatrième paires de pattes, la présence ou l’absence de musculature du pénis et la présence ou l’absence du pseudonychium. Cet auteur sépare en deux superfamilles, Oncopodoidea et Travunoidea, l’ensemble des familles. Ainsi les Oncopodoidea renferment les familles chez qui le tarse des troisième et quatrième paires de pattes possède deux griffes simples, séparées à la base ou soudées à leur extrémité proximale. Le pénis ne possède pas de musculature entre les faces dorsale et ventrale. Cette superfamille se compose des familles suivantes : Oncopodidae, Paralolidae, Cosmetidae, Gonyleptidae, Assamidae, Phalangodidae. Les Travunoidea se caractérisent par des paires de pattes 3 et 4 pourvues d’un complexe de griffes avec un seul point d’attache. Le pénis possède une musculature entre les surfaces dorsale et ventrale. Les Travu¬ noidea comprennent les Trienonychidae, les Synthetonychidae, les Travuniidae et les Erebomastridae. Ainsi, la famille des Gonyleptidae, objet de notre étude, présente une griffe lisse aux première et deuxième paires de pattes et deux griffes lisses aux troisième et quatrième paires avec pseudonychium. — 1028 — Matériel et méthode L’élevage de P. quinamavidensis nous a permis de suivre la différenciation larvaire, l’évolution nymphale du tarse jusqu’à l’adulte, les transformations de l’apotèle et la formation des griffes. Au cours du développement post-embryonnaire, nous avons étudié par trans¬ parence, à travers la cuticule, les différents éléments constitutifs du tarse, avant et après l’exuviation, ainsi que l’exuvie elle-même. Historique A la suite des travaux de Sôrensen (1879) sur le tarse et la formation des griffes chez les Gonyleptidae, les arachnologistes ont employé pour les Opi- lions une nomenclature qui ne correspond pas toujours à l’esprit de l’auteur qui l’a créée ou qui, dans la plupart des cas, prête à confusion. Pour Sôrensen (1879) 1, « Le tarse des Gonyleptidae se prolonge chez les adultes par un pro¬ cessus recourbé vers le bas, plus ou moins long, sur lequel il y a moins de poils que sur le reste du pied (tarse). Ces poils sont plus longs et deux d’entre-eux (rarement trois) se caractérisent par leur longueur excessive. Ce processus n’est pas un pseudonychium ; en effet, il ne constitue pas un prolongement de la pointe du pied (foodspids) et sa pointe n’est pas plus chitinisée ; il ne peut donc pas se substituer au pseudonychium. Par analogie, je pense qu’il s’agit d’un organe sensitif dû à la présence de ces longs poils, mais je n’en ai pas la preuve car je n’ai pu mettre en évidence d’innervation importante. Ce processus est absent chez les jeunes ». W. Sôrensen ajoute : « chez l’adulte, la pointe du pied (foodspids) est plus chitinisée et plus petite et se trouve cachée par l’article terminal du tarse, lequel se prolonge sur les côtés par une espèce de rebord saillant peu prononcé. Par pression on peut faire ressortir la pointe du pied pour l’observer. Elle est munie d’une articulation très peu développée et peut se mouvoir dans un plan vertical. Chez les jeunes la pointe du pied est extrê¬ mement grande et proéminente ; cette pointe est munie, un peu en arrière et en bas par rapport aux ongles, d’un pseudonychium petit et courbé ; entre ce dernier et les ongles se trouve un organe folié, servant de ventouse et ayant la forme d’un entonnoir. » De cette description il semble que nous puissions dégager l’idée suivante : W. Sôrensen ne considérait pas le processus du tarse comme un pseudony¬ chium ; pour étayer son hypothèse, il avance deux sortes d’arguments : d’une part ce processus n’est pas un prolongement de la pointe du pied (foodspids) ; par ailleurs, n’étant pas plus chitinisé que le reste du tarse, il ne peut se substi¬ tuer à un pseudonychium. Pour appréhender totalement l’idée de W. Sôrensen, il faut garder à l’esprit que la pointe du pied (foodspids) correspond dans son idée à l’article terminal appelé par différents autres auteurs : post-tarse, prétarse, transtarse, article terminal ou apotèle. Il ne faut pas oublier, d’ailleurs, que dans le glossaire du tome I des Arachnides de France, E. Simon donne pour le terme Onychium la 1. Traduction du travail écrit en danois « Om Bygningen af Gonyleptiderne ». 1029 — définition suivante : « Petit article terminal supportant les griffes chez quelques Araignées. » Pour notre part, nous considérons que le terme de « processus » employé par Sôrensen pour désigner cet organe tarsal correspond mieux à sa morphologie et à sa fonction sensitive possible que le terme de pseudonychium. La position de ce processus dorsal par rapport aux ongles, son appartenance au tarse et sa différenciation à partir d’un long poil dès la première nymphe nous permettent de considérer l’hypothèse de Sôrensen comme valable ; nous pro¬ poserons donc le terme de « processus tarsal » pour désigner cet organe. C. Roewer (1912) n’adopte pas cette interprétation et donne le nom de pseudonychium au processus tarsal de l’adulte comme au véritable pseudony¬ chium du jeune. A partir de cette date, le pseudonychium sera utilisé comme un caractère déterminant dans la séparation de certaines familles parmi les Laniatores. Cette confusion vient fondamentalement du fait de l’interprétation erronée du travail de Sôrensen, ainsi que de l’absence d’observation de jeunes individus. Il est à signaler que seule la méthode de l’étude du développement post-embryonnaire pouvait définitivement aider à résoudre ce problème. Étude du tarse, de l’apotèle ; formation des griffes chez la larve Les appendices de la larve de Pachylus présentent un nombre d’articles cor¬ respondant à ceux de l’adulte. Les principales modifications ultérieures sont dues à la division secondaire du tarse en faux articles et à la formation des griffes. Nous avons constaté, chez la larve de Pachylus, la présence d’une double musculature s’insérant sur l’extrémité distale de tous les appendices en une région morphologiquement différenciée, qu’il faut considérer comme l’apotèle. D’après les travaux de Borner, Grandjean, Hansen, Kâstner, Silhavy, Sôrensen, Vachon, nous appelons apotèle le 7e article ou article terminal primitif, connu sous les noms de prétarsus, postarsus, transtarsus et que Sôren¬ sen appelle foodspids, ou pointe du pied, chez les Gonyleptidae. W. Sôrensen décrit la pointe du pied chez le jeune et chez l’adulte. Chez le jeune, Sôrensen remarque que la pointe du pied est extrêmement grande et proéminente, et qu’elle est munie, un peu en arrière et en bas par rapport aux ongles, d’un pseudonychium petit et recourbé. En effet, nous avons mis en évidence chez la larve de Pachylus la présence d’un article terminal sur tous les appendices. Cet appendice, morphologiquement différencié et plus ou moins chitinisé, pré¬ sente l’insertion des tendons extenseurs et fléchisseurs de la griffe. D’après la terminologie employée par Grandjean et Vachon, nous devons appeler cet article apotèle. L’apotèle ne garde pas toujours la même signification au cours du développement ; nous essayerons donc d’en comprendre l’évolution. Pour Sôrensen le mot jeune, en réalité, indique indifféremment l’un ou l’autre des stades nymphaux ; or, entre la larve et la première nymphe, existent des différences morphologiques importantes. Étude de l’apotèle chez la larve Comme le montrent les tableaux I et II, chez la larve l’apotèle est présente sur tous les appendices. Ainsi, sur les chélicères par exemple, c’est le doigt mobile qui doit être considéré comme apotèle ; comme le montre la figure 1 les tendons — 1031 — sont fixés à la base. Les pattes-mâchoires de la larve présentent, après le tarse, un long segment à base élargie, ayant la forme d’une grossière ébauche de griffe. C’est à la base de ce segment que viennent s’insérer les tendons exten¬ seurs et fléchisseurs de la griffe. Nous proposons d’interpréter ce segment formé par l’apotèle et par l’ébauche de la griffe. Toutes les pattes ambulatoires de la larve présentent une apotèle et une griffe unique. Nous indiquons, dans chaque cas, leur morphologie et le point d’insertion des tendons de la griffe. Étude du tarse, de l’apotèle et formation des griffes chez la première nymphe Chez la première nymphe, le nombre des articles du tarse est identique à celui de la larve. Néanmoins, certaines différences sont à noter tant dans la mor¬ phologie de l’apotèle que dans le nombre des griffes. Morphologie de V apotèle. La structure de l’apotèle est, chez la nymphe, beau¬ coup mieux différenciée que chez la larve. Sur les première et deuxième paires de pattes ambulatoires, elle présente l’aspect d’un cône tronqué, lisse, bien chitinisé et dépourvu d’ornementation. Sur les paires de pattes 3 et 4, l’apo- tèle beaucoup plus grand se présente sous la forme d’un organe rectangulaire, légèrement incurvé ; sur son extrémité distale, viennent s’implanter deux griffes ; son bord antérieur supporte l’arolium et une petite griffe impaire infé¬ rieure ; c’est cette petite griffe impaire que Sôrensen appelle « pseudony- chium » et que Silhavy décrit sous le nom de « unguiculus ». Nous adopterons, quant à nous, le terme prioritaire de pseudonychium. Par contre, sur la patte- mâchoire, une griffe puissante se différencie et le territoire apotélien régresse. La figure 3 montre, chez la larve juste avant l’éclosion, la présence de cette future griffe, grâce à la transparence de la cuticule larvaire. Chez la nymphe, l’apotèle larvaire de la patte-mâchoire régresse donc totalement. Morphologie des griffes. Elles sont mieux différenciées que celles de la larve ; à vrai dire, chez cette dernière, on ne peut parler que d’ébauches de griffes ; par contre, chez la nymphe, les griffes présentent déjà l’aspect de celles de l’adulte. Ainsi, les griffes des pattes-mâchoires sont, comme chez l’adulte, longues, puissantes, recourbées et lisses et se terminent par une extrémité émoussée. Sur la première paire de pattes, la griffe vient s’articuler directe¬ ment sur l’apotèle ; elle est lisse et recourbée. La griffe de la deuxième paire de pattes présente un talon, alors que celles des paires de pattes 3 et 4 n’en pos¬ sèdent pas. Apotèle. Les troisième et quatrième paires de pattes présentent, chez les LÉGENDE DES FIGURES 1 à 9. Fig. 1. — Deuxième article de la chélicère de la larve. Fig. 2. — Deuxième article de la chélicère de la larve avant l’exuviation. Fig. 3. — Extrémité du tarse, apotèle et bourgeon de la griffe de la patte-mâchoire de la larve. En pointillé, nous avons figuré les tendons. Fig. 4. — Tarse de la patte-mâchoire de la larve ; les futurs organes de la nymphe, visibles par transparence, sont figurés en pointillé. Fig. 5. — Extrémité du tarse de la p2 de la larve, vue latérale. Fig. 6. — Extrémité du tarse de la pl de la larve, vue latérale. Fig. 7. — Extrémité du tarse de la pl de la larve, vue ventrale. Fig. 8-9. — Extrémités du tarse de la pl et de la p4 de la larve ; par transparence, on distingue déjà le tarse de la nymphe. s si Fig. 10-1 G. — Évolution de l’extrémité du tarse p4, de la lre à la 7e nymphe. Fig. 17. — Extrémité du tarse p4, de l’adulte. '•> giiffes ; ap., apotèle ; ar., arolium ; ps., pseudonychium ; p.ta., processus tarsal 1033 nymphes, un arolium et un pseudonychium implantés sur l’apotèle. Leur pré¬ sence entre la première et la sixième nymphes nous permet d’affirmer que ces organes ont un caractère juvénile. En effet, à partir de la septième nymphe, ils disparaissent et l’apotèle montre les premiers signes de régression. Cette régression implique un rapprochement du corps de l’apotèle vers l’extrémité du tarse, laissant l’implantation des griffes au niveau de celui-ci. La mobilité de l’apotèle se voit ainsi diminuée par la réduction de l’angle d’implantation sur le tarse. Tableau I. Tableau récapitulatif des différents articles des appendices chez la larve. Chélicères Troch. (1er F. article) Pat. Tib. Mét. (2e article) T. Apt. Doigt mobile Grif. 0 Pattes-mâchoires X X X X 0 X X X p- 1 . X X X X X X X X P- 2 . X X X X X X X X P- 3 . X X X X X X X X P- 4 . X X X X X X X X Troch. : Trochanter ; F. : Fémur ; Pat. : Patella ; Tib. : Tibia ; Mét. : Métatarse ; T. : Tarse ; Apt. : Apotèle ; Grif. : Griffes. X : présent O : absent. Tableau II. Éléments composant l’extrémité tarsale chez la larve et la première nymphe. Larve Tarse Apotèle Griffes Arolium Patte-mâchoire . . i X i o P- 1 . . i X î 0 P- 2 . . 2 X i 0 P- 3 . . 2 X t 0 P- 4 . . 2 Première X NYMPHE î 0 Tarse Apotèle Grilîes Arolium Patte-mâchoire . . i R î 0 P-l . . i X i 0 P- 2 . . 2 X i 0 P- 3 . . 2 X 2 Pseudonychium X P- 4 . . 2 X 2 Pseudonychium X X : présent O : absent R : régression 1034 — Nous avons étendu l’étude de l’apotèle à une espèce de Laniatores apparte¬ nant à la famille des Phalangodidae Scotolemon lespesi Lucas. Chez les spé¬ cimens jeunes de S. lespesi, nous avons retrouvé un apotèle de forme semblable à celle de P. quinamavidensis, un arolium d’implantation plus distale et l’absence de pseudonychium ou troisième griffe impaire. La régression de l’apotèle, sur¬ venue à l’état adulte, nous montre un organe dépourvu d’arolium. Sur les première et deuxième paires de pattes la réduction de l’apotèle se réalise aussi à partir de la septième nymphe. Discussion L’interprétation donnée par Roewer (1912) quant au pseudonychium, qui serait un organe juvénile et présent chez l’adulte, ne concorde pas avec les faits établis chez Pachylus. D’après les travaux de Roewer, en particulier dans ses diagnoses des familles Assamidae, Gonyleptidae et Cosmetidae, la pré¬ sence du pseudonychium est un critère de différenciation. Comme nous venons de le démontrer, le pseudonychium disparaît à la septième nymphe et la for¬ mation anatomique dorsale correspond au processus tarsal qui est dorsal ; ce processus ne fait pas partie de l’apotèle et persiste chez l’adulte. C’est à cet organe que Roewer fait allusion et qu’il confond avec un pseudonychium. Roewer sépare ainsi les sous-familles de la famille Assamidae en Trionexellinae avec pseudonychium bien net, et Dampetrinae et Assaminae sans pseudony- chium. Pour séparer les Cosmetidae et les Gonyleptidae, d’une part, des Pha¬ langodidae et des Assamidae, d’autre part, cet auteur donne, entre autres caractères, la présence de pseudonychium pour les deux premières familles. Il ajoute que, dans le cas où Phalangodidae et Assamidae présenteraient un pseu¬ donychium, le distitarse de la première patte présenterait toujours deux articles. Mello-Leitao (1949) modifie les catégories systématiques de Roewer en se basant sur la présence ou l’absence du pseudonychium, sépare certaines familles et élève la sous-famille Trionyxellinae au rang de famille. Ainsi les familles Gonyleptidae et Phalangodidae se différencieraient par la présence, chez les Gonyleptidae, d’un pseudonychium au tarse des troisième et quatrième paires de pattes. Canals (1933) attire l’attention sur la valeur relative du pseudonychium pour différencier les familles Gonyleptidae et Phalangodidae. Dans sa descrip¬ tion du genre Daguerreia (Gonyleptidae), il mentionne un pseudonychium rudimentaire et ajoute que les exemplaires immatures présentent un arolium. Canals recommande alors de suivre la diagnose de E. Simon pour la famille Phalangodidae et, dans le cas où on n’observe pas les caractéristiques des lobes maxillaires de la hanche de la deuxième paire de pattes, ni les caractéristiques des hanches de la quatrième paire, de classer les genres sud-américains dans la famille des Gonyleptidae. Conclusions L’analyse du développement post-embryonnaire du tarse nous a permis de suivre et de comprendre la formation du processus tarsal, la transformation de l’apotèle et la formation des griffes. Nous avons insisté sur le travail de — 1035 — W. Sôrensen (1879) dont les recherches et la terminologie sont à l’origine de cette étude. En quelque sorte nous avons complété les observations de cet auteur et pouvons ainsi tirer les conclusions suivantes : 1° Nous adoptons la terminologie de F. Grandjean et M. Vachon et appelons « apotèle » le septième article, ou article terminal primitif, connu sous les noms de pretarsus, postarsus, transtarsus et que W. Sôrensen appelle « foodspids » chez les Gonyleptidae. 2° Le « processus tarsal » est une formation qui se différencie à partir d’un long poil à l’extrémité du dernier article du tarse des troisième et quatrième paires de pattes ambulatoires. Il poursuit son évolution de la première nymphe à l’adulte. Chez ce dernier, il est bien développé et surplombe dorsalement les griffes ; il est toujours présent. 3° Le pseudonychium est une petite griffe ventrale qui appartient à l’apotèle ; il est présent de la première nymphe à la sixième et disparaît à partir de la septième. C’est donc un organe strictement juvénile. 4° Processus tarsal et pseudonychium ne sauraient être confondus puisqu’ils se distinguent tant par leur origine que par leur forme et leur position. 5° Chez les Laniatores, l’un des critères de différenciation entre la famille des Gony¬ leptidae et celle des Phalangodidae devient le suivant : Gonyleptidae . processus tarsal présent Phalangodidae . processus tarsal absent Cette confusion de terminologie écartée, l’absence de processus tarsal chez les Phalangodidae devrait être étudiée à la lumière du développemenl post- embryonnaire, si l’on veut lui assigner sa véritable valeur taxonomique. Laboratoire de Zoologie (Arthropodes) Muséum d'Histoire naturelle, Paris. Laboratoire souterrain du C.N.R.S., 09-Moulis. BIBLIOGRAPHIE Borner, C., 1903. — Die beingliederung der Arthropoden. 3. mitt. Cheliceraten, Pan- topoden und Crustaceen. Sitz. Ber. Ges. Natur. Fr., Berlin, pp. 292-335. Briggs, T. 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C., 1925, Amérique du Nord. W. pekinensis (Balzan, 1891), Chine. W. caecus Beier, 1929, Cyrénaïque. W. despaxi Vachon, 1937, sud-ouest de la France. W. persicus (Redik., 1934), Perse. W. soderbomi Schenkel, 1936, Chine. W. texanus (Banks, 1891), Texas. W. cubanus (Banks, 1909), Cuba. W. japonicus Morikawa, 1954, Japon. W. lohmanderi Kobachidze, 1965. W. rebierei Heurtault, 1970, Sahara. Les difficultés de détermination des espèces de Withius de France et d’Afrique du Nord nous ont amenée à rechercher des caractères spécifiques autres que les rapports morphométriques des pinces qui sont habituellement utilisés. Nous avons, suivant en cela M. Vachon (1938), utilisé la morphologie de l’appareil génital des espèces du genre Withius de la collection du Muséum national d’Histoire naturelle et revu les types décrits par Simon en 1878-1879. Chambre génitale et armature génitale mâle A) Plan général d’organisation (M. Vachon, 1938, fig. 1) La chambre génitale est une invagination tégumentaire située entre la deuxième plaque (opercule génital) et la troisième plaque (plaque génitale postérieure) abdominales. — 1038 — Différents plis partagent la chambre génitale en plusieurs régions : — les plis parasagittaux ; — les plis latéraux ; — les plis ventraux antérieur et postérieur. Les diverticules génitaux sont compris entre les divers plis : — le diverticule sagittal ou sillon éjaculateur est impair ; il est logé entre les plis sagittaux ; — les diverticules dorsaux sont pairs ; — les diverticules latéraux sont pairs ; — les diverticules ventraux. Fig. 1. — Chambre génitale et armature génitale d’un Pseudoscorpion (£ ; plan général d’organisation (d’après Vachon, 1938). dla : diverticule latéral antérieur ; dlp : diverticule latéral postérieur ; dva : diverticule ventral antérieur ; dvp : diverticule ventral postérieur ; pla : pli antérieur ; plp : pli postérieur ; pga : plaque génitale antérieure ; pgp : plaque génitale postérieure ; gla : glande antérieure ; glpd : glande posté¬ rieure dorsale ; sgm : sac génital médian ; cd : canal déférent. M. Vachon, quant à lui, distingue trois étages dans la chambre génitale : l’étage ventral qui correspond aux diverticules ventraux, l’étage médian qui correspond aux diverticules latéraux et l’étage dorsal aux diverticules dor¬ saux. L’ensemble des épaississements chitineux de la chambre génitale constitue l’armature génitale (fig. 2) qui est d’aspect variable suivant le groupe étudié. Elle comprend un épaississement médian complexe et deux épaississements latéraux, symétriques : — l’épaississement médian ou apodème génital dorsal (agd) est impair, oblique, situé dans le plan sagittal, à l’intérieur du sillon éjaculateur ; — les épaississements latéraux possèdent, eux, trois fourches ouvertes vers l’avant qui constituent : — 1039 — 1. les branches dorsales de l’apodème dorsal (bdagd) ; 2. les baguettes latérales ( bl ) qui encadrent le sillon éjaculateur ; 3. les branches ventrales de l’apodème dorsal (bvagd) dont une partie, élargie, constitue l’apodème génital latéral (agi). DEF Fig. 2. — Armature génitale d’un Pseudoscorpion <$ (d’après Vachon, 1938). A vue de profil ; B : vue dorsale ; C : coupe parasagittale ; D, E, F : coupes transversales. agd : apodème dorsal ; agi : apodème latéral ; bl : baguette latérale ; bdagd , bvagd : branches dor¬ sale et ventrale de l’apodème dorsal ; plp : pli postérieur. B) Chambre génitale et armature génitale de Withius piger (fig. 3) 1 Elles ont été étudiées par M. Vachon (1938). Le sillon éjaculateur et les diverticules dorsaux sont enveloppés par les plis latéraux et forment ainsi un vrai canal éjaculateur. De l’apodème génital dorsal (agd) partent deux fourches contournées dont les branches sont ouvertes vers l’avant. Les branches agi 1. Nous remercions M. J. Rebière, auteur de l’iconographie du présent article. 1040 — sont ventrales par rapport aux branches bdagd, très développées. Ce type d’ar¬ mature à baguettes latérales ouvertes à l’avant et soudées à l’apodème génital dorsal est du type Cheliféride. La chambre génitale est surtout constituée par les diverticules dorsaux ; le sillon éjaculateur déborde peu l’arc chitineux de l’armature. Les diverticules ventraux postérieurs et latéraux postérieurs forment des « sacs » de chitine transparente, de part et d’autre du sillon éjaculateur. Fig. 3. — Chambre génitale et armature génitale de Withius piger a : vue dorsale ; b : vue ventrale. dv : diverticule ventral ; dd : diverticule dorsal ; dla : diverticule latéral antérieur ; dlp : diverticule latéral postérieur ; dvp : diverticule ventral postérieur ; se : sillon éjaculateur ; bl : baguette latérale. agd : apodème génital dorsal ; agi : apodème génital latéral ; bdagl : branche dorsale de l’apodème génital. C) Chambre génitale et armature génitale de W. hispanus (fig. 4) Elles se caractérisent par le très grand développement du canal éjaculateur dorsal par rapport au testicule qu’il surplombe en partie. Les baguettes laté¬ rales, parallèles postérieurement, divergent à l’avant, au niveau de l’élargisse¬ ment de la chambre génitale. Deux arcs de chitine très sculptés et ornés de spiculés servent d’apodèmes et soutiennent en partie la chambre génitale. Les diverticules dorsaux médians et latéraux ont des formes contournées compliquées ; sensiblement de même longueur, ils ne dépassent pratiquement pas le niveau des arcs chitineux. Les diverticules ventraux sont visibles antérieurement. Des saillies en forme de pointes — déjà décrites par With — ornent l’intérieur de la chambre génitale. Des coupes histologiques de Withius hispanus ont montré (fig. 5) l’existence d’une glande postérieure ventrale ou sac génital médian ( sgm ) et de glandes antérieures latérales (sgi). M. Vachon (1938) a signalé l’absence de ces glandes 1041 - chez W. subruber. Ces glandes sont essentiellement formées d’un épithélium simple et d’une cavité plus ou moins remplie d’une substance très fluide dont les propriétés chimiques sont inconnues. A des armatures très différentes comme celles de W. piger (syn. W. subruber) et de W . hispanus correspondent donc des différences anatomiques importantes. Fig. 4. — Chambre génitale et armature génitale de Withius hispanus. a : vue dorsale ; b : vue ventrale. dl : diverticule latéral ; dlp : diverticule latéral postérieur ; dm : diverticule médian ; ce : canal éjaculateur ; dv : diverticule ventral ; hl : baguette latérale ; spi : spiculés ; arc chit. : arc chitinisé. D) Chambre génitale et armature génitale de W. faunus (fïg. 6) Les structures décrites chez W. hispanus se retrouvent ici mais avec des différences appréciables. Les deux arcs chitineux de l’armature enserrent davan¬ tage latéralement la partie élargie de la chambre génitale ; ils ne portent pas de spiculés et sont peu ornementés (chez l’exemplaire type de Simon). Les baguettes latérales, très proches l’une de l’autre et parallèles dans la région postérieure, divergent au niveau des arcs chitineux. Nous n’avons pas trouvé d’apodème génital dorsal. Les diverticules dorsaux médians sont nettement plus longs que les diver¬ ticules dorsaux latéraux ; ceci constitue une différence supplémentaire avec 66 Fig. 5. — Coupe parasagittale de Withius hispanus S (triple coloration de A. Prenant, variante Gabe). gla : glande antérieure ; glpd : glande postérieure dorsale ; sgm : sac génital médian ; T : testi¬ cule ; rs : réceptacle séminal ; sgi : sac génital latéral ; cg : chambre génitale ; ce : canal éjaculateur : pga : plaque génitale antérieure ; pgp : plaque génitale postérieure. 1043 — W. hispanus chez qui les diverticules sont presque de même longueur. L’obser¬ vation de la chambre et de l’armature génitales du type de W. faunus (fixé par l’alcool à 70° depuis 1879) a été faite sur un exemplaire monté en prépa¬ ration après passage à la potasse (solution à 10 %G). D’autres détails d’archi¬ tecture pourront vraisemblablement être donnés ultérieurement après examen d’autres spécimens. Fig. 6. — Chambre génitale et armature génitale de Withius faunus a : vue dorsale ; b : vue ventrale. ce : canal éjaculateur ; dm : diverticule médian ; dlp : diverticule latéral postérieur ; dv : diverti¬ cule ventral ; bl : baguette latérale ; arc chit. : arc chitinisé. E) Chambre génitale et armature génitale de W. neglectus (fig. 7) Les deux arcs chitineux de l’armature sont de même type que ceux de W. fau¬ nus. Le canal éjaculateur, très important, augmente considérablement le volume de la chambre génitale : les baguettes latérales, minces, sont parallèles sur le tiers distal de leur longueur, elles divergent ensuite nettement et s’interrompent au niveau des extrémités apodématiques latérales. Les diverticules ventraux sont semblables à ceux de W. hispanus. Les diverticules dorsaux latéraux sont plus courts que les diverticules dorsaux médians ce qui est aussi le cas chez W. faunus. 1044 — Fig. 7. — Chambre génitale et armature génitale de Withius neglectus a : vue dorsale ; b : vue ventrale. dm : diverticule médian ; dlp : diverticule latéral postérieur ; dv : diverticule ventral : bl : baguette latérale ; ce : canal éjaculateur. Les spermathèques A) Plan général d’organisation de la chambre génitale (d’après M. Vachon, 1938) (fig. 8, 9) Comme chez le mâle, la chambre génitale est une simple invagination de la chitine ventrale entre la deuxième plaque abdominale et la troisième plaque (M. Vachon, 1938). Bien que la topographie de cette chambre se modifie sui¬ vant que la femelle porte ou non sa couvée, certains éléments restent cons¬ tants : Deux plis saillants tombant du plafond de la chambre et possédant chacun un muscle rétracteur particulier constituent les gonopodes qui maintiennent la chambre incubatrice des femelles ayant pondu. La région comprise entre les deux gonopodes est le diverticule médian ; c’est un sillon sagittal. Anté¬ rieurement le diverticule médian reçoit l’oviducte commun et se termine dor- — 1045 — salement par deux poches symétriques, chitinisées, qui reçoivent les sperma¬ tozoïdes : les spermathèques (fig. 8, 9). Les deux régions, symétriques, logées entre les gonopodes et les parois laté¬ rales de la chambre génitale sont appelées diverticules latéraux. Ces diverti¬ cules latéraux sont indépendants. La chambre génitale possède un diverticule impair peu profond à l’arrière : c’est le diverticule postérieur. Fig. 8. — Coupe parasagittale schématisée d’un Pseudoscorpion $ (d’après M. Vachon, 1938). spth : spermathèque ; glm : glande médiane ; dm : diverticule médian ; dp : diverticule postérieur ; ovdc : oviducte. Le montage des Pseudoscorpions en préparations nécessite le passage à la potasse ; la chitine de la chambre génitale est conservée par la potasse, elle forme un sac plissé prolongé en avant par deux petites poches : les sperma¬ thèques. Les plaques de chitine sont criblées de pores qui constituent les débou¬ chés des glandes accessoires médiane et latérales. Chaque cellule glandulaire évacue son produit de sécrétion dans la chambre incubatrice par un pore cir¬ culaire (M. Vachon, 1938). B) Les spermathèques de W. hispanus (fig. 10 b) Elles sont trapues, les deux branches courtes sont renflées à l’extrémité, elles atteignent les deux tiers de la hauteur sternale. Elles sont associées à une plaque criblée médiane courte et trapue dont les deux calottes latérales occupent chacune le tiers de la longueur totale. C) Les spermathèques de W. piger (fig. 10 a) Les deux spermathèques sont beaucoup plus longues et contournées, leur longueur est environ deux fois celle de la hauteur sternale. Elles sont renflées 1046 — à leur extrémité qui est étranglée sub-distalement par un anneau chitineux incomplet criblé de pores. La plaque criblée médiane qui leur est associée est longue, mince, renforcée latéralement par une petite calotte. La forme de la spermathèque et celle de la plaque criblée médiane sont cons¬ tantes pour des femelles d’une même espèce de stations différentes. Elles diffèrent pour les deux espèces étudiées : W. piger, W. hispanus. Fig. 9. — Coupe transversale schématisée d’un Pseudoscorpion $ (d’après M. Vachon, 1938). go : gonopode ; dm : diverticule médian ; dld : diverticule latéral dorsal ; dlv : diverticule latéral ventral ; gll : glande latérale ; td : tube digestif ; cog : conduit gonopodial. Les caractères sexuels secondaires A) Histologie des aires sétigères sternales Les mâles de Withiinae se caractérisent par des aires sétigères sternales de forme plus ou moins triangulaire (fig. 12). La fonction de ces structures était supposée sensorielle par Chamberlin (1931) et Beier (1963). Weygoldt (1969), sans rejeter cette hypothèse, en avance une autre : les aires sétigères seraient analogues aux sacs coxaux des mâles de Cheliferinae et auraient un rôle glan¬ dulaire. « L’étude du comportement ne permet, dit-il, aucune déduction mais — 1047 — 10 a : spermathèques de Withius piger $ ; 10 b : spermathèques de Withius hispanus $ ; 11 : sper- matophore de Withius subruber (d’après P. Wf.ygoldt, 1969). on peut cependant avancer l’hypothèse qu’il s’agit d’organes sensoriels à l’aide desquels les mâles testeraient la nature du substrat, comme les Scorpions avec leurs peignes (Carthy, 1966) et établiraient s’il est adéquat pour la transmission du sperme. » Les coupes histologiques de Withius hispanus ^ montrent la struc¬ ture caractéristique des soies « glandulaires » (fig. 13 b). Il s’agit de petites soies trapues, percées d’un canal rempli de gouttelettes de sécrétion érythrophiles, colorées en rose par la méthode de la triple coloration de Prenant modifiée par Gabe (1954). La cellule « glandulaire » (fig. 13 c) est petite et son noyau ne se différencie pas des noyaux des cellules du tissu interstitiel voisin (fig. 13 a). Le cytoplasme est coloré en rose. Des leucocytes granuleux sont toujours situés au niveau du tissu interstitiel compris entre l’intestin ou le testicule et l’épi¬ derme. Nous n’avons pas observé de cellules nerveuses en relation avec ces soies. Les sternites 1 à 9 des mâles portent, chez les deux espèces étudiées, des lyri- fissures dont l’existence a été décrite chez l’ensemble des Arachnides. Ces organes sensoriels sont plus ou moins abondants suivant les régions du corps 1049 — Fig. 13. — Coupe parasagittale de Withius hispanus au niveau des soies « glandulaires ». tissu interstitiel et testicule ; b : soies ; c : leucocytes granuleux. - 1050 et suivant les groupes de Pseudoscorpions étudiés. Il y en a relativement peu chez les Withiinae : les lyrifissures sont éparses. C’est sur les sternites 10 et 11, pourvus en outre de longues soies tactiles, qu’elles sont le plus abondantes. Les fonctions des fentes lyriformes et des aires sétigères semblent donc indé¬ pendantes. B) Les suies « glandulaires » des femelles de W ithiinae (fig. 12 b) Les femelles de Withius piger, par exemple, portent trois à quatre soies sur les sternites 5 et 6, quatre sur le sternite 7, une à trois sur le sternite 8, deux à trois sur le sternite 9. C) Importance des caractères sexuels secondaires dans la systématique des Che- liferidae Les mâles de Cheliferinae se caractérisent par l’existence de sacs coxaux et d’organes cylindriques à fonction glandulaire, les mâles de Withiinae, par l’existence d’aires sétigères triangulaires sternales. Nous avons montré, dans une précédente note, que la forme des sacs coxaux pouvait être un caractère spécifique ou supra-spécifique 1. La forme, le nombre des aires sétigères sem¬ blent avoir la même importance taxonomique : 1 Vithius hispanus (fig. 12 c) : soies « glandulaires » sur les sternites 6. 7. 8. 9. W. neglectus (fig. 12 d) : soies « glandulaires » sur les sternites 5. 6. 7. 8. 9. W . piger (fig. 12 a) : soies « glandulaires » sur les sternites 4... 10. W. rebierei : soies « glandulaires » sur les sternites 4.... 10. Conclusions A) La morphologie génitale et la systématique des espèces du genre Withius Seuls les rapports morphométriques des différents articles de la patte-mâchoire ou de la patte ambulatoire 4 sont utilisés pour différencier les espèces de ce genre ; les limites de variabilité de ces rapports ne sont pas connues ou ne le sont qu’accidentellement et empiriquement. Chambre et armature génitales, spermathèques et plaque criblée médiane, aires sétigères glandulaires des mâles présentent des différences d’ordre spécifique qui complètent les données de M. Vachon (1970) relatives à la trichobothriotaxie des espèces du genre Withius. 1. W. faunus (E. S., 1879) n’est pas synonyme de W. hispanus (L. K., 1873). Les deux espèces diffèrent par le rapport Longueur/largeur du fémur (2,8 chez W. faunus, 2,5 chez W. hispanus) , par le rapport Longueur/largeur du tibia (2,5 chez W. faunus, 2,3 chez W. hispanus), par la structure de leur chambre génitale : arcs chitineux avec des spiculés chez W. hispanus, sans spiculés chez W. faunus, arcs chi- tineux plus concaves chez W. faunus que chez W. hispanus. Les diverticules dorsaux médians sont nettement plus longs que les diverticules dorsaux latéraux chez W. fau¬ nus alors qu’ils sont sensiblement égaux chez W. hispanus (fig. 4-6). 2. L’espèce Withius subruber (E. S., 1879) est synonyme de W. piger (E. S., 1878). Le montage en préparations des types des espèces de Simon conservés dans la col¬ lection du Muséum d’ Histoire naturelle a permis de vérifier la similitude des struc- 1. Bull. Mus, llist. nat., Paris, 2e sér., 42, n° 4, 1070 (11171), pp. 685-707, 1051 tures génitales et apporte un argument supplémentaire en faveur de la synonymie. L’étude de W. oculatus reste à faire. 3. La morphologie génitale, critère d’ordre spécifique ou supraspécilique ? Certaines espèces ont des appareils génitaux semblables. Chez W. piger et W. rebierei la chambre génitale et l’armature génitale des mâles sont identiques, la répartition des aires sétigères est la même, les femelles ont des spermathèques semblables. En ce cas, ce sont les différences existant entre les rapports morphométriques d’une part, et certains caractères chétotaxiques (nombre des soies au-dessus des stigmates) d’autre part qui permettent seuls de conclure à l’existence de deux espèces. B) Nature excrétrice (?) des aires sétigères sternales A chaque aire sétigère sternale correspond un tissu que nous avons appelé interstitiel, car il équivaut en tous points au tissu interstitiel des Aranéides décrit par Millot (1926). Ce tissu est situé entre le testicule ou l’intestin et l’épiderme auquel il est accolé ; il baigne dans des lacunes sanguines. Différents types de cellules ont été observés : — un type à cytoplasme « spongieux » formant un réseau de mailles circonscrivant des vacuoles. Le contenu vacuolaire sera étudié ultérieurement. — un type à cytoplasme bordant la membrane ; le reste de la cellule, à part le noyau souvent multilobé, est une énorme vacuole. — des leucocytes à granulations éosinophiles pouvant confluer en flaques plus ou moins grosses aux abords des poils. Des gouttelettes ont été observées dans les poils, qui amaient donc une fonction excrétrice. Les techniques d’imprégnation argentique de Llolmes (adaptées aux Pseudoscorpions) et de coloration vitale par le bleu de méthylène n’ont pas permis de mettre en évidence l’innervation possible des aires sétigères. C) La chambre génitale, moule du spermatophore La comparaison de la chambre génitale de W. piger (syn. W. subruber) et du spermatophore (fig. 11) décrit par P. Weygoldt (1969), ainsi que l’observa¬ tion de coupes histologiques de W. hispanus (fig. 5) montrent que la chambre génitale sert de moule au spermatophore. Ce moule est de forme constante chez les mâles adultes des Withiinae. Il n’en est pas ainsi chez l’ensemble des Cheli- feridae. M. Vachon (1938) signale la formation chez Chelifer cancroides d’un moule éphémère résultant d’une modification de la topographie des cavités génitales au moment de la construction du spermatophore. La terminologie de P. Weygoldt (1969) diffère de celle de M. Vachon (1938) ; les « canaux éjaculateurs pairs » de P. Weygoldt correspondent aux « diverti¬ cules latéraux postérieurs » de M. Vachon ; la « structure tubuliforme impaire flanquée de deux formations latérales paires » est, à notre avis, ce que M. Vachon appelle « canal éjaculateur » flanqué des diverticules ventraux postérieurs. D) Variations de la morphologie de la chambre et de V armature génitales chez les Withiinae L’armature génitale présente un maximum de différenciation chez W. piger : elle est constituée par une cage souple et solide formée de deux lames contour¬ nées dont l’une possède deux cornes orientées vers l’avant du corps ; les baguettes latérales ont deux renflements successifs ; elles soutiennent les diverticules dor- 1052 saux et latéraux et sont soudées à l’apodème génital dorsal dont les branches latéro-dorsales sont particulièrement développées. Chez les autres espèces : W. hispanus, W. neglectus, W. faunus, l’armature très simplifiée se résout à deux arcs chitineux, dont la face concave est orientée vers l’avant et qu’il est difficile de rapporter à l’ensemble apodème génital latéral (agi), apodème géni¬ tal dorsal ( agd ). La simplification de l’armature est peut-être la conséquence des variations de volume du canal éjaculateur : d’abord long et mince chez W. fau¬ nus, il s’élargit chez W. hispanus et agrandit la chambre génitale chez W. neglec¬ tus. Chez les trois espèces précitées, les baguettes latérales sont indépendantes des apodèmes génitaux latéraux. Les proportions relatives des diverticules latéraux postérieurs et ventraux postérieurs varient aussi suivant les espèces : ces diverticules sont égaux chez W. piger et W. hispanus ; chez W. faunus et W. neglectus les diverticules ven¬ traux postérieurs sont nettement plus longs que les diverticules latéraux pos¬ térieurs. Les diverticules dorsaux n’ont pas, non plus, le même développement sui¬ vant les espèces ; mais pour étudier ces variations d’autres observations doivent être faites à partir d’un matériel plus abondant, le passage à la potasse d’exem¬ plaires conservés dans l’alcool depuis une centaine d’années donnant des résul¬ tats discutables et aléatoires. E) Comparaison des données morphologiques et des données biologiques dans le genre Withius Les danses nuptiales des Pseudoscorpions Cheliferinae ont été décrites par trois auteurs : M. Vachon (1938 : Chelifer cancroides), P. Weygoldt (1965 : Dactylo chelifer latreillei ), L. Boissin (1969 : Hysterochelifer meridianus). Le mâle cherche à introduire le spermatophore dans les voies génitales femelles en sai¬ sissant les fémurs des pattes-mâchoires de la femelle dans ses pinces, puis en glissant son prosoma sous celui de la femelle afin d’amener cette dernière au- dessus du spermatophore. Les danses nuptiales d’autres espèces de famille ou sous-famille différentes ont été décrites par P. Weygoldt (1965-1969 : Chernes cimicoides et Withius subruber). A partir des différences observées, il propose des hypothèses sur l’évolution du groupe. Chez Chernes cimicoides, les pinces du mâle saisissent les pinces de la femelle, le mâle amène ainsi la femelle au-dessus du sperma¬ tophore mais il ne glisse pas son prosoma sous celui de la femelle. Chez Withius subruber, la femelle est amenée sur le spermatophore par le mâle qui lui a préa¬ lablement enserré le prosoma à l’aide de ses pinces. P. Weygoldt pose alors le problème de savoir si Withiinae et Cheliferinae appartiennent bien à la même famille ; d’après lui, elles constitueraient plutôt deux familles différentes : la danse nuptiale des Withiinae ne pouvant dériver de celle des Cheliferinae et inversement. Cependant, P. Weygoldt pense à une autre éventualité : les deux groupes pourraient provenir d’un ancêtre commun Chernetidiforme ; les diffé¬ rentes danses nuptiales seraient d’abord apparues chez les Cheliferidae ; la réunion des Withiinae et des Cheliferinae dans la famille des Cheliferidae serait donc alors parfaitement convenable. Nous pensons qu’il en est des danses nup¬ tiales comme des caractères sexuels secondaires : ils sont, suivant les détails considérés, d’importance générique ou spécifique. Si les mâles des Withiinae — 1053 — et des Cheliferinae diffèrent par leurs caractères sexuels secondaires, l’étude morphologique des nymphes et des adultes montre qu’ils se rapprochent par la présence d’un appareil venimeux et par l’absence de dents accessoires aux deux doigts des pinces. D’autre part, il y a plus de différences entre l’armature de Withius piger et celles de W. hispanus, W. faunus, W. neglectus qu’entre l’armature de W. piger et celles de représentants de la sous-famille des Cheliferinae. Les différences dans la morphologie de la chambre et de l’armature génitales du genre Withius montrent que l’on passe aisément du plan général d’organi¬ sation donné par M. Vachon (1938, thèse, p. 23) à un plan plus particulier. Le schéma de l’organe mâle du type Cheliferide donné par M. Vachon ( ibid ., p. 24) est valable pour les deux sous-familles Withiinae et Cheliferinae, il est très différent du type Chernetide (Vachon, ibid., p. 48). La deuxième hypothèse de P. Weygoldt, déjà exprimée dans l’arbre phy¬ logénétique donné par J. C. Chamberlin (1931) rend donc mieux compte, à notre avis, des affinités entre les deux sous-familles Withiinae et Cheliferinae et confirme leur appartenance à la famille des Cheliferidae. Laboratoire de Zoologie (Arthropodes) du Muséum d’ Histoire naturelle, Paris BIBLIOGRAPHIE Beif.r, M., 1930. — Ann. naturhistor. Mus. Wien, 44, p. 209. — 1932. — Zool. Jahrb., Syst., 62, p. 610. — 1932. — Das Tierreich. Pseudoscorpionidea II, pp. 194-200. Boissin, L., 1970. — Thèse Fac. Sci. Montpellier, n° CNRS AO 4242. Chamberlin, J.C., 1931. — - The Arachnid Order Chelonethida. Biol. Sci., 7, 1, Stanford Univ. Press. Heurtault, J., 1970 (1971). — Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 42, 4, pp. 685-707. Simon, E., 1878. — Ann. Soc. entom. Fr., sér. 5, 8, p. 148. — 1879. — Les Arachnides de France, 7, pp. 29-30. Vachon, M., 1938. — Ann. Sci. nat., Zool., 11e sér., pp. 1-207. — 1970. — Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2e sér., 42, 1, p. 185. Weygoldt, P., 1969. — Z. Tierpsychol., 26, pp. 230-235. BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 2e Série — Tome 42 — N° 5, 1970 (1971), pp. 1054-1062. ÉTUDE DES MYGALES II. Premiers résultats sur la biologie et le métabolisme respiratoire de différentes espèces tropicales en captivité * Par L. DRESCO-DEROUET Les Mygalomorphes constituent un groupe à part parmi les Araignées. Ils ont pour caractéristiques principales d’avoir les crochets des chélicères dirigés suivant l’axe du corps et de posséder quatre poumons. Ces Araignées sont diffi¬ ciles à déterminer, les caractères fournis par les organes génitaux ne permet¬ tant guère de distinguer les espèces : les femelles n’ont pas d’épigyne diffé¬ rencié et les mâles ont un bulbe génital peu compliqué et de type uniforme. Les travaux publiés sur la biologie des Mygales exotiques sont relativement peu importants, ils ne mentionnent guère que des faits isolés observés sur des individus maintenus plus ou moins longtemps en captivité (Bonnet, 1930, 1940, et Bibliographia, 1958). Buchli (1961, 1962, 1965, 1968) a publié avec précision des observations faites dans la nature et en captivité sur des Mygales maçonnes, d’espèces médi¬ terranéennes (France et Espagne). En juin 1964, ayant reçu au laboratoire deux Mygales provenant d’un régime de bananes, nous avons commencé l’étude de cet intéressant sous-ordre d’ Arai¬ gnées. Matériel Nous avons disposé de 38 animaux vivants d’origines diverses : Guadeloupe (1), Amérique du Sud (5), Afrique centrale (23), Asie, Cambodge (9) L Treize de ces Mygales actuellement adultes sont encore vivantes au 30 avril 1970. L’une d’elles, Avicularia avicutaria (L.), originaire de la région de Cayenne (Guyane française), reçue avec son cocon en novembre 1967, a permis d’obtenir le déve¬ loppement complet de cette espèce au laboratoire (Dresco-Derouet, 1970). La deuxième génération est en élevage. En attendant la détermination complète de ce matériel, dont l’étude sys¬ tématique est confiée à E. Dresco (travaux en cours), les Mygales non encore déterminées sont désignées par leur lieu d’origine. * Première note in : C. R. Acad. Sri., Paris, 1970, 270. pp. 2299-2301. 1. Nous remercions vivement MM. Pujol et Boulard, de TIRAT, Boukoko, République Centra¬ fricaine, M. Adam, de TORSTOM, Brazzaville, Congo, et M. Boutin, Faculté des Sciences, Pnom- Penh, Cambodge, qui nous ont fait parvenir des Mygales. Habitat et comportement au laboratoire Chaque animal est isolé dans un terrarium de 35 X 18 X 22 cm, dont les parois verticales sont en verre. Une moitié contient une épaisseur de terreau avec des fragments d’écorces et des branchages, tandis que dans l’autre moitié, le fond est seulement recouvert d’une couche de sable sur laquelle repose un bac plein d’eau et un récipient empli de mousses saturées. L’humidité est ainsi maintenue élevée (environ 90 % d’humidité relative). Les terrariums sont enfer¬ més dans une armoire dont la température peut varier de 16 à 25°C. Nos Mygales sont nourries avec des criquets ou des grillons élevés au labo¬ ratoire ; les plus gros individus reçoivent parfois des petites souris ou des gre¬ nouilles, de préférence anesthésiées, ceci pour éviter que, étant donné l'exi¬ guïté de la cage, ces proies, en sautant, ne retombent sur la Mygale dressée et lui cassent une patte, ce qui est arrivé une fois. Quelques individus acceptent des morceaux de beefsteack ou de foie très saignants, à condition qu’ils soient agités devant eux jusqu’à ce qu’ils y aient enfoncé leurs chélicères. Tous les aliments sont broyés et le suc en est extrait ; le résidu de cette nutrition est transporté hors de l’endroit où se tient l’Araignée et, pour l’espèce de Guadeloupe, toujours dans le bac d’eau. Les animaux organisent leur habitat de manière différente selon l’espèce à laquelle ils appartiennent. Les Araignées originaires de Boukoko (centre Afrique) creusent un terrier dont la profondeur est probablement limitée par l’épais¬ seur de terreau mis à leur disposition. L’entrée est obstruée par un fin réseau de soie bleutée qui recouvre également plus ou moins les parois. L’espèce de Guadeloupe ne creuse aucun terrier, elle profite des anfractuosités dont elle dispose et ne tisse pas de toile. Deux individus, l’un d’Afrique (localité incon¬ nue), l’autre de Cayenne (Guyane), tissent une sorte de hamac qui est parti¬ culièrement solide et de texture serrée ; au moment de la mue, ils l’accrochent entre les branchages ou contre la paroi verticale du terrarium, paroi sur laquelle ils se déplacent facilement. Deux individus du Brésil grimpent au sommet des branches et se logent dans les anfractuosités formées ; ils ne tissent que des fils lâchement entrelacés. Les animaux de Skouni (Cambodge) se fabriquent une niche en soie dans un terrier qu’ils ont au préalable creusé, ou bien sous une écorce, ou entre le bac à eau et la paroi. Quelle que soit l’espèce considérée, il existe dans le comportement des diffé¬ rences individuelles parfois assez grandes. De plus, l’animal, dérangé, peut modifier totalement son comportement. Les Mygales étudiées se tiennent en général tout le jour dans leur repaire et sortent la nuit pour chasser et aussi pour remanier leur habitat. Parfois, dans la journée, on les trouve immobiles à l’extérieur, sur le sol ou sur les branches, suivant l’espèce. Les individus de Boukoko se tiennent souvent sur la mousse humide ou même dans leur bac d’eau ; cette espèce, très sensible à la sécheresse (en août 1969, trois individus sont morts par suite d’une dessication partielle de leur terrarium), accepte très volontiers la douche et se réfugie souvent dans l’eau où elle peut rester entièrement immergée plus d’un quart d’heure. Nos Mygales provenant d’Amérique ne sont pas agressives ; certaines ont un réflexe de défense qui consiste à se gratter le dessus de l’abdomen, à l’avant des filières, avec la dernière paire de pattes, ce qui projette des poils urticants. Les espèces — 1056 — de Boukoko et de Skouni sont au contraire très agressives : elles se dressent sur les pattes postérieures, céphalothorax à la verticale, chélicères prêtes à frapper. Les animaux de Boukoko dressés en position d’attaque stridulent ; cette stri¬ dulation est parfaitement audible. L’appareil stridulatoire, que nous avons pu observer sur des sujets morts, est composé de deux parties : la hanche de la patte-mâchoire porte des épines fortes et la partie correspondante sur la patte 1 porte des tiges vibrantes ; c’est le frottement des deux hanches qui produit la stridulation. Mues Les Mygales muent régulièrement en captivité. Elles cessent de s’alimenter huit ou quinze jours avant la mue, qui s’effectue l’animal couché sur le dos. Cette position est prise 24 ou 48 heures avant l’exuviation qui, parfois, ne par¬ vient pas à son terme. L’animal meurt au cours de l’extraction de son ancienne peau ou pendant la courte période de durcissement du nouvel épiderme. La durée de l’intermue à un stade donné varie avec les espèces et avec les condi¬ tions extérieures : température, humidité, abondance de la nourriture ; elle s’allonge progressivement au cours de la croissance. Dans le tableau I nous donnons la liste des mues ainsi que le poids moyen durant la période d’intermue pour quatre individus d’origine différente : (A) Afrique, localité inconnue ; (B) Boukoko, centre Afrique ; (C) Guadeloupe ; (D) Équateur. A la mue, les Mygales régénèrent parfaitement une patte complète, tout au moins tant que leur croissance n’est pas achevée. Les femelles, arrivées à l’état adulte, effectuent encore au moins deux ou trois mues espacées de 11 à 13 mois. Un individu de Boukoko, reconnu mâle à la mue du 18-IX-1967, fait une nou¬ velle mue le 30-vn-1968, mais sans régénérer le palpe perdu le l-m-1968 lors d’une bataille avec une femelle. Ce mâle et une femelle placés dans la même cage le 9-xi-1967 demeurent éloignés jusqu’au 2-H-1968 ; à cette date, les deux animaux sont face à face, pattes se touchant, la femelle dans son terrier, le mâle à l’entrée ; cette position se renouvelle les 13 et 28 février. Les 27 et 28 février, ils sont tous les deux dans le terrier, le mâle au-dessus de la femelle ; le len¬ demain matin, ils sont hors du terrier, la femelle a perdu deux pattes et une patte-mâchoire, elle meurt quelques heures après ; le mâle a perdu un palpe. Il n’est pas possible d’affirmer la réalisation de l’accouplement. Une femelle de l’espèce de Boukoko qui avait mué le 30-vii-1968 pond un cocon le 26-m- 1969 sans fécondation préalable. Elle le transporte dans les chélicères lorsqu’elle est dérangée. Le 8-iv-1969 elle a mangé son cocon dont il ne subsiste qu’un débris de soie. Métabolisme respiratoire Technique L’intensité respiratoire (I.R.) a été mesurée selon deux techniques différentes. La méthode eudiométique donne la valeur moyenne d’I.R. pour une période donnée, ainsi que le quotient respiratoire (Q.R.). L’animal est enfermé dans un 1057 Tableau I Date de réception Durée de Poids moyen de l’animal Date des mues l’intermue dans l’intermue Mesures en mm en mois en g 7,19 (A) 07.V.64 3 8,55 avril 1964 VIII. 64 5 8,95 céphalothorax : 25.1.65 L : 19, 1 : 18 05.11.66 12 1 11,65 abdomen : 12 11,95 L : 22, I : 19 06.11.67 14 2 11,47 13. IV. 68 17 9,61 01. IX. 69 19,74 22.11.65 (B) septembre 1964 20. IX. 65 7 20,83 11 1/2 22,92 céphalothorax : L : 29, 1 : 25 05. IX. 66 19. III. 67 3 6 1/2 25,68 abdomen : 29. VIII. 67 5 24,98 L : 40, 1 : 30 30.VII.68 11 29,28 13 35,48 VIII. 69 (G) 30.VIII.64 4 01.1.65 avril 1964 09.V.65 4 18,84 céphalothorax : 11.XI.65 6 21,60 L : 30, 1 : 31 13 34,08 abdomen : 16. XII. 66 13 46,81 L : 46, 1 : 37 05.1.68 50,59 12 1/2 29.1.69 55,22 (D) juin 1964 céphalothorax : L : 25, 1 : 23 abdomen : L : 25, 1 : 20 25.IX.64 Mo (77 p), L longues (71 p), chacune séparée de Md par une soie plus fine et plus courte ; entre les deux L un rang de 4 soies plus fortes que celles du rang antérieur ; segment 10, Md tombées et une seule Mo de 86 p (celle de droite tombée) ; un rang antérieur de 6 soies, dont deux latérales L et les deux discales D (70 p) encadrant deux soies à peine plus courtes ; un rang intermédiaire de 4 soies et le rang postérieur des 4 apicales (les deux externes plus longues : 70 p) ; épiproctes : un rang antérieur de 4 poils ; puis le rang des deux Se avec la soie intermédiaire habituelle (tombée) et un groupe de 4 poils apicaux. Toutes les soies remarquables rectilignes, à apex tronqué et nettement évasé. 1. C’est par erreur que cette espèce a été attribuée à la section à abdomen brun sombre dans la table donnée en 1943 (Faune de France, p. 136). U KBfcflWHBH FiG. 15-19. — Liposcelis terricclis monnotiac ssp. nov. (?) 15, tergites thoraciques; 16, sternites thoraciques; 17, apex abdominal, vue dorsale; IX, lacinias vue ventrale ; 19, base des gonapophyses. Fig. 20-21. — Liposcelis terricolis terricolis Badonnel 20, lacinias, vue centrale; 21, base des gonapophyses. Échelles ; A, üg. 15-17; B, ftg. 18-21. — 1222 — Autres caractères ; 7 ommatidies, les yeux relativement petits ; lacinias (fig. 18) à dents nettement plus courtes que celles de L. terricolis (fig. 20) ; suture médiane du vertex marquée postérieurement par un épaississement interne et extérieurement par le pigment hypodermique, celles des tergites thoraciques I et II très discrètes, incolores ; parapsidales non différenciées ; tronc commun aux gonapophyses (fig. 19) large et court, nettement différent de celui de L. terricolis s. str. (fig. 20). Dimensions. — - Longueur du corps (sur préparation) : 1,2 mm ; le prothorax et les deux premiers tergites abdominaux étant partiellement cachés, la longueur réelle est au moins 1,3 mm. Autres dimensions : voir tableau II. Origine. — Route de Nicosie à Morphou, 21. iv. 1962, bois à! Eucalyptus près de la mer, dans les écorces à terre, 1 Ç, holotype. Discussion. — Au premier examen, l’exemplaire étudié paraît identique aux grandes formes de L. terricolis décrites par Broadhead sous le nom de L. luri- dus et par Pearman sous celui de L. divinatorius ; il s’en distingue néanmoins par plusieurs caractères morphologiques de valeur inégale : coloration très pâle (liée probablement au biotope), sculpture obsolète, lacinias et tronc commun aux gonapophyses très différents. Biométriquement, les longueurs de V, f2, F (Z), tj, t2 et t3 restent dans les limites de celles de L. « luridus » ; par contre les longueurs des soies remarquables dépassent de beaucoup celles des soies homologues de L. « luridus » ; en particulier, la marginale M du 8e tergite abdo¬ minal atteint ici une longueur inhabituelle. On peut considérer comme signi¬ ficatives les différences entre les lacinias, les troncs communs aux gonapophyses (ces caractères sont stables chez L. terricolis s. str.) et les dimensions des soies ; encore qu’on ne dispose que d’un seul exemplaire, elles indiquent une modi¬ fication du génome justifiant au moins la création d’une sous-espèce que son isolement insulaire peut faire supposer stabilisée. Nota Le matériel étudié dans cette note est dans la collection de l’auteur ; il sera déposé ultérieurement à l’Institut d’ Entomologie du Muséum d’Histoire natu¬ relle de Paris. Laboratoire de Zoologie (Arthropodes) du Muséum, Paris. BIBLIOGRAPHIE Badonnel, A., 1943. — Psocoptères. In : Faune de France, 42. Ball, A., 1940. — Contribution à l’étude des Psocoptères. II. Description d’une espèce nouvelle de Liposcelis de l’ Ile de Chypre et du Liban. Bull. Mus. Hist. nat. Belg., 16, pp. 1-3, 2 fig., 1 pl. Broadhead, E., 1947. — New species of Liposcelis Motschulsky (Corrodentia, Lipos- celidae) in England. Trans. B. ent. Soc. Lond., 98, pp. 41-58, 9 fig., 1 pl. Enderlein, G., 1925. — Beitrâge zur Kenntnis der Copeognathen. IX., Konowia, 4, pp. 97-108. — 1223 — Giese, B., 1964. — Ergebnisse der Albanien-Expedition 1961 des Deutschen Entorno- logischen Institutes. 20 Beitrag. Psocoptera. Beilr. Ent., 14, pp. 245-249. Pearman J. V., 1946. — A spécifie characterization of Liposcelis divinatorius (Muel- ler) and L. mendax sp. n. (Psocoptera). Entomologist, 79, pp. 235-244, 18 fig. Roesler, R., 1954. — Neue Gattungen und Arten der deutschen Psocopteren-fauna (Psocoptera). Beitr. Ent., 4, pp. 559-574. BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 2e Série — Tome 42 — N° G, 1970 (1971), pp. 1224-1227. ÉTUDE DES MYGALES. III. Elevage d’une espèce de Guyane : Avicularia avicularia (L.) Par L. DRESCO-DEROUET et M. GROS Les élevages de Mygales tropicales mentionnés dans la littérature se limitent au maintien en captivité de ces animaux pendant des temps plus ou moins longs, à l’obtention de mues et à l’observation de quelques animaux récoltés adultes (Bonnet, 1930 ; Didlake, 1937). Des espèces méditerranéennes (France, Espagne) ont été élevées par Buchli (1960). Nous avons reçu de Kourou (environ de Cayenne, Guyane) une tige de bambou renfermant une femelle A' Avicularia avicularia avec son cocon, ce qui nous a permis d’entreprendre un élevage 1. Le 27-xi-1967, les bébés (90) sortent du cocon dans lequel restent 30 œufs avortés. Les jeunes Mygales, de poids frais moyen 30 mg, sont isolées, quelques- unes par deux, dans des boîtes rectangulaires en plastique de 6 X 9 X 4,5 cm, dont le fond est recouvert de sable et de mousse humides et renfermant un réci¬ pient de verre avec de l’eau car les Araignées boivent beaucoup. Des boîtes de taille supérieure (11,5 X 17,5 X 7 cm) se sont révélées mieux adaptées car l’ani¬ mal attrape plus facilement ses proies. Au bout d’un an environ, on a doublé la dimension des boîtes. Aux premiers stades, les jeunes Mygales sont nourries tous les deux ou trois jours avec des Drosophiles, puis avec des Grillons et des Criquets de taille croissante au fur et à mesure que l’animal grandit. Il est pos¬ sible que la nourriture exclusive de Drosophiles entraîne une sorte de carence alimentaire, car quelques individus ont présenté à la mue des accidents ressem¬ blant à des crises nerveuses, suivies de mort. Ce fait ne s’est jamais présenté chez les Mygales qui ont eu la possibilité de manger une congénère. Très vite, l’animal s’habitue à saisir la proie à la pince. La température de 28-30° C semble très bien leur convenir ; appétit et acti¬ vité sont plus grands qu’à la température de 22° C primitivement essayée. Modifications morphologiques (coloration) A la naissance, les jeunes Mygales ont le corps noir, les pattes roses sauf l’extrémité qui est très noire. Deux lignes de points orangés se précisent sur l’abdomen dès la première mue, les pattes foncent progressivement. Au cours des mues suivantes, les points roux fusionnent, leur couleur s’atténue, puis ils disparaissent. A la septième mue, l’apparence définitive est atteinte : le 1. Nous remercions M. Goudey, ingénieur au CNES, qui nous a rapporté ce matériel. — 1225 — céphalothorax et l’abdomen sont noirs, les pattes sont noires, sauf l’extrémité qui est rose orangé. Les pattes couvertes de très longs poils et le céphalothorax présentent aussitôt après la mue des reflets métalliques qui s’atténuent les jours suivants ou même disparaissent complètement. Mues Le tableau I montre la succession des mues ainsi que le poids moyen durant l’intermue pour un mâle et une femelle pris au hasard. Tableau I $ n° 24 S n° 48 ! Dates Mues Poids mg (moyenne dans l’intermue) Dates Mues Poids mg (moyenne dans rintermue) 47,8 22.12.67 î 73,8 25.12.67 i 70,4 17.01.68 2 136,5 11.02.68 2 138,4 26.02. 3 182,5 13.05. 3 05.06. 4 418,3 12.06. 4 274,0 04.07. 5 418,3 15.08. 5 528,9 18.08. 6 761,3 27.09. 6 1211,0 03.10. 7 1855,0 04.11. 7 1704,0 05.12. 8 2887,0 03.01.69 8 2881,0 24.02.69 9 4967,0 02.03. 9 4239,0 15.05. 10 6136,0 16.06. 10 5543,0 25.09. 11 7789,0 10.10. 11 minae) from West Africa. Proc. Helminth. Scc. Wash., 25, 1. BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 2e Série — Tome 42 — N° 6, 1970 (1971), pp. 1293-1299. TRICLADES OBSCURICOLES DES PYRÉNÉES IV. Dendrocoelum lescherae sp. n. Par Nicole GOURBAULT Dans les Pyrénées, les recherches concernant la faune hypogée qui peuple le sous-écoulement de rivières de moyenne altitude, faune prélevée directement par pompage dans le lit de ces rivières, ont débuté par l’étude du peuplement du ruisseau de Lachein (Bol et Rouch, 1967 ; Rol ch, 1968, p. 89). Celle du ruisseau Le Nert (Godrbauit et Lescher-Moutoué, 1967 et 1968) a permis d’établir la présence dans le milieu interstiel de Plagnolia vandeli, Pla- nariidae jusqu’alors tenue pour une forme inféodée aux eaux de grottes. Des prospections ultérieures nous ont amenée à récolter, toujours dans ces mêmes biotopes mais dans le sous-écoulement du Voip, un Dendrocoelidae oculé et dépigmenté dont l’étude anatomique a entraîné la mise en évidence de son appartenance au genre Dendrocoelum. Dendrocoelum (Dendrocoelides) lescherae sp. n. 1 I. Loc. typ. : France. Département de l’Ariège ; canton de St-Lizier, commune de Montesquieu- Avantès. Coordonnées : carte au l/20.000e, Mas d’Azil n° 6 ; 82,20 X 707,5 ; altitude 443 m. Ruisseau le Voip. D. lescherae a été obtenu par pompages, selon la méthode Bou-Rouch, après pose d’appâts durant six à douze heures, en deux stations situées dans le cours d’eau, l’une à une vingtaine de mètres, l’autre à une centaine de mètres en aval de la résurgence pénétrable qu’est la grotte du Tue d’Audoubert. La station t. 2, la plus proche de la résurgence du Voip, a fourni un total de douze Dendrocoelides ; la station la plus éloignée, t. 1, n’a donné qu’un unique exemplaire, cependant qu’elle laisse apparaître à son niveau la présence de quelques formes adultes de Stenasellus oirei virei Magniez (dét. G. Magniez). La température a été relevée pour les deux stations ainsi que pour la résur¬ gence. Température °C minimum maximum t. 1 — sous-écoulement . 7,3° 13,9° — ruisseau . 6,2“ 14,5° t. 2 — sous-écoulement . 9,15° 13,75° — ruisseau . tj,2° 13,8° Résurgence du Voip . 6,2° 13,5° 1. Dédié à M1,e F. Lescher-Moutoué (Laboratoire souterrain du C.N.R.S.) qui a toujours aima¬ blement collaboré aux récoltes des individus de cette espèce, ce dont je la remercie vivement. 1294 — La température présente un maximum en août, un minimum en janvier, soit une amplitude de 8,3° pour le ruisseau et de 6,6° pour le sous-écoulement à la station la plus en aval ; celle-ci n’est plus que de 7,6° pour le ruisseau et 4,6° pour le sous-écoulement de la station 2. Nous avons effectué, par ailleurs, des prélèvements en amont de ces deux stations 1, aussi bien dans le sous-écoulement du cours subaérien du Voip que dans son cours souterrain, alors qu’il traverse la barre de calcaire compact aptien dans laquelle il a creusé plusieurs galeries correspondant aux trois grottes d’Enlène, des Trois Frères et du Tue d’Audoubert. Aucun Dendrocoelides n’a été récolté en ces différents points. Seul, un sondage Karaman-Chappuis fait sur la berge de la rivière dans la grotte d’Enlène a fourni une petite Planaire asexuée que l’on pourrait rapporter au groupe des Phagocata [F onticola) vitta (Dugès). II. Diagnose 1. Caractères externes Sur le vivant, l’animal, totalement dépigmenté, montre cependant deux taches ocu¬ laires sur la partie antérieure céphalique dorsale. Ces yeux très réduits semblent plus petits que ceux des Fonticola ; ils sont aussi éloignés entre eux qu’ils le sont des bords latéraux, alors qu’ils se situent plus en arrière du bord frontal. Le nombre de deux n’est pas absolument fixe ; certains exemplaires ne présentent qu’une seule tache ; un œil supplémentaire peut apparaître chez les plus grands individus, qui sont probablement les plus âgés. L’organe céphalique adhésif simule une ventouse apicale, de part et d’autre de laquelle s’observent deux petits lobes arrondis, relevés pendant la marche ; les bords de l’ani¬ mal, très ondulés, peuvent également adhérer au substrat en se déformant. En extension, la longueur des individus récoltés varie de 6 à 16 mm alors que leur largeur est comprise entre 1 et 3,5 mm. Fixé et observé in toto, D. lescherae présente un aspect typique de Dendrocoele. Le pharynx s’insère légèrement au-dessus de la moitié du corps et occupe moins du sixième de la longueur totale. Les cæcums digestifs sont au nombre de 14 à 16 sur la branche antérieure, 20 à 25 sur les branches paires. L’orifice génital s’ouvre au 5 /7e du corps. 2. Étude histologique L’observation de cinq individus sexuellement mûrs, fixés au liquide de de Beauchamp, colorés à l’hémalum-érythrosine ou au bleu alcian-hémalum-phloxine, a permis de donner une description de cette nouvelle espèce ; les coupes ont été effectuées en sec¬ tion sagittale (deux individus), transversale (deux individus) et frontale (un indi¬ vidu). L’épiderme est bien conservé ; les rhabdites sont en général peu nombreux. Le pharynx présente les caractères du type Dendrocoelidae ; sous la basale de l’épi¬ thélium, on distingue une couche de muscles longitudinaux puis circulaires. Cette zone externe, étroite, occupe à peine le neuvième de l’épaisseur radiaire. La zone interne, à épithélium cilié, montre un manchon musculaire dense constitué par quatre à cinq couches de fibres longitudinales alternant avec autant de couches de fibres circulaires et atteignant le quart de l’épaisseur radiaire. Entre les deux zones, la partie moyenne présente une concentration des glandes vers l’extérieur. 1. Les résultats de ce travail paraîtront dans les Annales de Spéléologie, 1971, t. 26, sous le titre : « La faune hypogée du sous-écoulement du Voip, au niveau et aux abords immédiats de son trajet souterrain ». 1296 — Les testicules se trouvent, généralement, en position dorsale mais peuvent occuper par endroit toute l’épaisseur du corps ; ils sont nombreux et s’étendent depuis le niveau du troisième cæcum, au-dessous des ovaires, jusqu’à l’extrémité postérieure, en arrière de l’appareil copulateur, alternant régulièrement avec les diverticules du tube diges¬ tif. Les ovaires sont bien développés, de grande taille, en position classique, entre les quatrièmes et cinquièmes cæcums. Les glandes vitellogènes, peu abondantes, débou¬ chent le long des oviductes pairs. L’appareil copulateur (fig. 1 et 2) Sur l’animal monté in toto il occupe le sixième de la longueur du corps, faisant immé¬ diatement suite au pharynx. L’organe musculo-glandulaire est situé à gauche du pénis ; il laisse apparaître une musculature épaisse au niveau de la papille. La bourse copulatrice (b.c.), ovoïde et aplatie dorsalement, est spacieuse, l’épithé¬ lium élevé et papilleux. Elle renferme une abondante sécrétion muqueuse, mêlée à du sperme lorsqu’il y a eu copulation ; l’épithélium est alors bas et irrégulier. Sa posi¬ tion se situe au voisinage immédiat du pharynx ; elle est plus éloignée du pénis. Le canal de la bourse (c.b.) s’insère à la base de la bourse et, légèrement sinueux, va en s’élargissant ; son diamètre augmente. De section ronde à l’origine, il s’aplatit au niveau de l’organe musculo-glandulaire et se trouve déporté vers la droite. Son épithélium élevé et papilleux rappelle et prolonge celui de la bourse ; il emplit le canal dont il rétrécit beaucoup la lumière. Sous l’épithélium on distingue une couche de fibres musculaires circulaires et une couche de fibres longitudinales, régulières sur toute la longueur du canal. Le pénis (p.) se compose de deux parties distinctes de taille analogue. Le bulbe, haut et arrondi, présente une musculature périphérique en coupole ainsi que quelques fibres radiaires. La vésicule séminale de forme mal définie, ramifiée, est supérieure aux canaux déférents qui descendent parallèlement l’un à l’autre jusqu’à un niveau un peu supérieur à celui des culs-de-sacs de l’atrium mâle. La papille, légèrement inclinée vers la face ventrale, est entourée par une épaisse musculature circulaire qui débute à la hauteur des culs-de-sacs de l’atrium mâle et va en diminuant vers la pointe de l’organe ; au tiers inférieur elle disparaît. C’est à partir de là que peut se produire l’invagination de la papille qui s’observe chez un individu coupé transversalement (pl. I, 1). L’atrium mâle (a.$) gaîne la papille qui n’occupe que sa partie supérieure ; l’épithé¬ lium est plat. Ensuite, il prend une forme d’entonnoir, son diamètre se réduit régulière¬ ment et l’épithélium est alors élevé et papilleux, rappelant celui du canal de la bourse. A ce niveau également on observe l’apparition d’une importante musculature composée par une couche de fibres circulaires et plusieurs couches longitudinales. L’atrium mâle reçoit à sa base, dorsalement et un peu au-dessus de l’étroite commu¬ nication qui le relie à l’atrium commun (pl. I, 2), l’oviducte impair qui se prolonge postérieurement jusqu’au-dessous de l’orifice génital accompagné de nombreuses glandes coquillières. L’atrium commun n’est pas très vaste ; le canal de la bourse y débouche par une large ouverture dans laquelle pénètre le plus souvent la pointe de la papille de l’organe musculo-glandulaire (pl. I, 3). L’épithélium bas est doublé d’une très faible musculature irrégulière. L’organe musculo-glandulaire, situé nettement à gauche du pénis, bien au-dessous du niveau des culs-de-sacs de l’atrium mâle, est de grande taille, un peu plus grand LÉGENDE DE LA PLANCHE I Planche I. — Dendrocoelum lescherae , coupes transversales de l’appareil copulateur (x 90) : 1. — Coupe au niveau du bulbe pénien. 2. — Abouchement de l’oviducte commun. 3. — Extrémité de la papille de l’organe musculo-glandulaire. 4. — Organe musculo-glandulaire au niveau des atriums. N. COURBAULT PLANCHE 1 Bull . Mus. Ilist. nat Paris , 2e sér., t. 42, n° 6, 1970 (1971). — 1298 — que le pénis ; son bulbe est une fois et demi plus long que la papille. La lumière de section ovoïde est remplie d’une sécrétion amorphe (pl. I, 4) ; autour d’un paren¬ chyme à nombreuses glandes, une épaisse musculature en coupole se prolonge dans tout l’organe sous forme de fibres longitudinales denses enveloppant ce parenchyme central et atteignant la pointe de la papille. C’est ce qui s’observe également chez D. oaillanti. III. Affinités. Position systématique Dendrocoelidae du fait de la constitution histologique de son pharynx, cette nouvelle espèce présente par ailleurs les caractères significatifs du genre Dendro- coelum, puisqu’elle est pourvue d’un organe musculo-glandulaire saillant direc¬ tement dans l’atrium commun alors que les oviductes fusionnés débouchent dans l’atrium mâle. La simplicité du pénis à faible différenciation et l’analogie entre vésicule séminale et canal éjaculateur la placent dans le vaste sous-genre Dendrocoelides. Dans le sud-ouest de la France les Dendrocoelides étaient jusqu’à ce jour représentés par quatre espèces dépigmentées. L’espèce géographiquement la plus proche est D. tuzetae Gourbault, 1965, mais D. lescherae ne présente aucune affinité avec elle sur le plan de la morphologie de l’appareil copulateur. Le pénis est très différent chez les deux espèces, D. tuzetae ne montrant jamais d’invagination de la papille, qui au contraire offre, le plus souvent, une pointe dilatée à lumière spacieuse. D. regnardi (Beauchamp, 1919), type du sous-genre, et D. barbei Beauchamp, 1956, présentent des affinités certaines avec cette nouvelle espèce, ne serait-ce qu’en raison de la topographie génitale qui est tout à fait semblable. D. coif- faiti Beauchamp, 1956, s’en rapproche extérieurement par la présence de deux yeux ; cependant, la musculature de son pénis est plus développée et elle ne possède pas de vésicule séminale distincte du canal éjaculateur. Enfin, D. lescherae rappelle surtout une espèce oculée d’Algérie, D. vaillanti Beauchamp, 1954, qui cependant ne possède pas non plus de vésicule séminale, pas de trace d’organe adhésif céphalique et dont l’appareil copulateur est deux fois et demi plus petit en volume. La comparaison de l’espèce qui vient d’être décrite avec les autres représen¬ tants du sous-genre Dendrocoelides confirme bien l’originalité de celle-ci, qui tient essentiellement à la musculature limitée en certaines parties de la papille pénienne et de l’atrium mâle. Par ailleurs, D. lescherae correspond parfaitement au Dendrocoelides type dont il présente tous les caractères classiques. Muséum national cl' Histoire naturelle , Paris , et Laboratoire souterrain du C.N.R.S., 09-Moulis. Résumé Description d’une nouvelle espèce de Dendrocoelidae du genre Dendrocoelum, sous- genre Dendrocoelides. Espèce hypogée, oculée, récoltée dans le sous-écoulement du Voip, affluent de rive droite de la Garonne. — 1299 — Abstract The description of a new species of Dendrocoelidae of the genus Dendrocoelum and subgenus Dendrocoelides is given. This oculate species is hypogeous and was collected from the underflow of the Voip, and affluent of Garonne right bank. OUVRAGES CITÉS Beauchamp, P. de, 1919. — Diagnoses préliminaires de Triclades obscuricoles. Bull. Soc. Zool. France , 44, pp. 243-251. — 1954. — Nouvelles diagnoses de Triclades obscuricoles. VIII-IX. Ibid., 79, 5-6, pp. 418-427. — 1956. — Deux Dendrocœles obscuricoles de la région pyrénéenne. Notes biospéo- logiques , 11, pp. 133-140. Bou, C., et R. Rouch, 1967. — Un nouveau champ de recherches sur la faune aqua¬ tique souterraine. C. R. Acad. Sci., Paris, 265, pp. 369-370. Gourbault, N., 1965. — Triclades obscuricoles des Pyrénées. Une nouvelle espèce française du genre Dendrocoelum (Oersted). Ann. Spéléo., 20, 4, pp. 469-476. — et F. Lescher-Moutoué, 1967. — Sur la faune hypogée peuplant le sous-écou¬ lement d’une rivière de moyenne altitude. C. R. Acad. Sci., Paris, 265, pp. 1813- 1816. — — 1968. — Recherches sur les eaux souterraines. 4 — Étude de la faune hypogée peuplant le sous-écoulement du Nert. Ann. Spéléo., 23, 4, pp. 735- 742. Rouen, R., 1968. — Contribution à la connaissance des Harpacticides hypogés (Crus- tacés-Copépodes). Ann. Spéléo., 23, 1, pp. 5-167. BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 2e Série — Tome 42 — N» 6, 1970 (1971), pp. 1300-1310. DESCRIPTIONS O F THE TYPE-SPECIES OF THE EARTHWORM GENERA PLUTELLUS AND DIGASTER (. MEGASCOLECIDAE : OLIGOCHAETA) By B. G. M. JAMIESON INTRODUCTION Since Perrier (1873) described the type-species of Plutellus, P. heteroporus, some 104 species from the Australian Région, New Zealand, the Pacific Nearctic, the northern Neotropical and the Oriental Région hâve been added to the genus. The supposedly Pennsylvanian origin of P. heteroporus has been questioned by Gates (1961). Jamieson (1970 a, 1971) suggested that the type-species was Australian as its morphology was extremely close to that of Plutellus mani- festus from New South Wales, the similarity extending to a peculiar alternation of nephropores unknown elsewhere in the Oligochaeta though approached in the Australian genus Heteroporodrilus Jamieson, 1970 a. The morphological heterogeneity and widely disjunct distribution of the genus indicates that the genus will hâve to be split into several independent and not necessarily closely related généra. Redescription of the type-species is fundamental to révision of the genus and is attempted below. The genus Digaster was ereeted by Perrier (1872) for a single species, D. lumbricoides , from the vicinity of Port Macquarie in northern New South Wales. Subséquent additions to the genus were I). armifera Fletcher, 1887, and D. perrieri Fletcher, 1889, both from New South Wales, and seven Queensland species, D. brunneus Spencer, 1900 ; ü. gayndahensis Spencer, 1900 ; D. lamingto- nensis Michaelsen, 1916 ; D. longmani Boardman, 1932 ; D. minor Spencer, 1900, and recently D. anomala and D. bradburyi both of Jamieson, 1970 b. A des¬ cription of an eighth Queensland species from Springbrook is in préparation. Inclusion of these species in the genus as it had been defined by Perrier was indicated by the occurrence of two gizzards with a single pair of combined male and prostatic pores, the prostates being racemose. The genus was extended by Beddard (1895), Sweet (1900) and Jamieson (1963) to include species with three gizzards which had initially been placed in Perissogaster Fletcher, 1887. Jamieson (1970 b) showed that the Queensland species formed a species- group characterized by presence of gizzards in segments VI and VII and of stomate nephridia médian to micromeronephridia in posterior segments. It was suggested that D. lumbricoides also belonged to this group and that the affinities of the group lay with a Digaster-Megascolides group of généra (Jamie¬ son, 1971) by virtue of the condition of the nephridia described above. It — 1301 — was shown that Perissogaster must be resurrected as the type-species, P. exca¬ vata, lacked posterior stomate nephridia as did P. nerrioralis. The status of Perissogaster queenslandica requires further élucidation. That the Queens¬ land Digasters were congeneric with D. lumbricoides remained uncertain, howe- ver, as Perrier had not described its nephridia and stated that a gizzardless segment intervened between the two segments containing the gizzards. Fur¬ ther uncertainty was introduced into the définition of the genus by doubts expressed by Perrier as to énumération of segments in the type-specimens. The courtesy of Dr. Renadd-Morna.nt in permitting the author to examine the type-specimens allows redescription of the morphology and élucidation of the affinities of this species. Plutellus heteroporus Perrier, 1873 (Fig. 1 A-H) Plutellus heteroporus Perrier, 1873, pp. 245-268, fîg. 1-3. Plutellus heteroporus : Beddard, 1895, p. 487 ; Michaelsen, 1900, p. 174. Length ? ; width (segment 15) = 2.7 mm ; number of segments ? Pigment- less buff in alcohol. Segments anteriorly simple, becoming triannulate in XX posteriorly. Prostomium damaged but apparently tanylobous as noted by Perrier. First dorsal pore in 7/8 (perforate) ; a suggestion of a pore (imper- forate) at 6/7, in which Perrier observed the first pore. Setae clearly visible, in 8 longitudinal rows throughout, in II posteriorly ; ab absent, cd présent in XVIII. Table 1 Intersetal distances in segment XII in Plutellus heteroporus a a ab bc cd dd dd : u ! mm ! | St* j 1 mm St j mm st mm ! St | mm st ! 0.71 9.74 0.57 7.82 1.00 13.72 0.86 11.80! 1.71 23.46 intervals/ab . — 1.25 ; î.oo j 1.75 ; 1.51 — ; 3.00 0.24 * Standardized to u = 100. Nephropores only sporadically visible externally ; locations from sites of nephridial vesicles : présent but location not determinable in 1/2 ; in c fines in 2/3, 3/4 (?), 4/5 and 5/6 (as Perrier) ; in b fines in 6/7 (d fines, Perrier) ; in d fines in 7/8 ( d right, and b, left, Perrier) ; in 8/9, posteriorly, alternating regularly between b and d fines (vice versa, Perrier) (determined as far poste¬ riorly as 25/26 ; data of Horan, personal communication). Clitellum not visibly developed but dorsal pores faint or absent in 12/13 — 19/20, possibly — 1302 — indicating a clitellar extent of approximately XIII — XIX ; extent noted by Perrier XIII, XIV — XVII. Male génital field : low indistinct male poro- phores in XVIII in and extending laterally of ab, bearing the male pores in b lines. Accessory génital markings a pair of low suboval tumescences fîlling ab but mainly presetal in XIX ; 3 pairs of circular glandular markings presetal and médian to a lines, in XX, XXI and XXII. Female pores not visible (a pair of circular prominences with central pores in a lines of segment X considered by Perrier to be female pores were presumably accessory génital markings as occur in Plutellus manifestus). Spermathecal pores small approximately circular markings, 5 pairs, in 4/5 — 8/9, in b lines. Septa 4/5 very délicate ; 5/6 slightly to moderately thickened ; 6/7 — 10/11 strongly and increasingly thickened but never very strong ; 11/12 and 12/13 moderately strong ; the remainder thin. Septal glands on the pharynx, the last voluminous in IV. Dorsal blood vessel single, continuous onto the pha¬ rynx ; dorsoventral commissurals in (IV ?) V (ventral connections not ascer- tained), VI — XII ; those in VI — IX each with a pariétal branch shortly above the junction with the ventral vessel ; those in X — XII lacking such branches and forming large latero-oesophageal hearts ; each receiving a connective from a barely recognisable supra-oesophageal vessel ; this vessel apparently paired in X-XII, a slender filament in IX being apparently its (unpaired ?) anterior extension. Nephridia : holonephridia throughout, the first pair of nephridia lying in segment II. Structure in intestinal segments as follows : from a single, round preseptal funnel the neck passes posteriorly through the septum to the body of the nephridium in the succeeding segment. The nephridium has a large ectal bladder one face of which is drawn out where it is joined by the narrow terminal duct of the nephridium ; between this duct and the neck of the funnel the nephridium forms an intermediate tube which is looped back on itself. The position of the bladder differs according to the position of the nephropore but the length of the terminal duct does not vary ; where the blad¬ der discharges in b line the terminal duct is reflexed on itself but is straight where the pore is in d line. In segments preceding the intestine, nephridial structure is similar but the intermediate tube is more coiled, the funnel is extre- mely small and the neck very narrow. At the hind end nephridia resemble those of the anterior intestinal région and paired coiled organs, seen also in P. manifestus, are présent (Horan, personal communication). Pharynx ending in III but covered by the septal glands which extend to the posterior limit of IV in which they conceal the narrow oesophagus. Gizzard in V, strongly fusiform, fïrm and muscular ; moderately large. Calciferous glands 4 pairs, in X — XIII, reniform, with long curved stalks which enter the oesophagus dorsolaterally ; each gland subdivided by internai lamellae (observed only in X, XI and XII by Perrier). Intestine commencing in XV ; typhlosole absent but dorsal wall of intestine forming a low internai longitudinal ridge. Small testes and large much subdivided iridescent sperm funnels free in X and XI. Séminal vesicles racemose, 2 pairs, in IX and XII (the latter considered to be the sole pair of testes by Perrier). Prostate glands sinuous tubes extending through XVIII and XIX ; each with a convoluted muscular duct about one-seventh as long, narrow entally but ectally much widened, straight and at least half the width of the glandular portion ; lumen of gland narrow and apparently unbranched. Vasa deferentia ? Penial setae absent. Female organs not seen. Spermathecae 5 pairs, discharging anteriorly in 1303 — their segments, each a simple narrow pouch, narrowing to about half width ectally to form an indistinctly demarcated duct ; each with a long clavate diverticulum with dilated free extremity ; the duct of the diverticulum swollen and muscular over about half of its length prior to entering the spermathecal duct. The spermathecae uniform in form and size ; length of left spermatheca of IX = 1.05 mm ; ratio of length spermatheca : length duct = 4.5 ; ratio of length spermatheca ; length diverticulum = 1.6. Material examined : The type sériés, consisting of 1 sexual but aclitellate undissected portion here designated the lectotype ; 2 posterior ends ; 2 inter- calary portions and 1 previously dissected portion restricted to the clitellum. Digaster lumbricoides Perrier, 1872 (Fig. 1 I-K) Digaster lumbricoides Perrier, 1872, pp. 94-96, pl. 1, fig. 24, pl. IV, fig. 64, 65. Digaster lumbricoides : Fletcher, 1887, pp. 559-560 ; 1889, pp. 1531-2 ; Beddard, 1895, p. 485 ; Michaelsen, 1900, p. 197 ; Jamieson, 1970 6, p. 44. Length 82 mm, w (midclitellar) = 3.3 mm ; 158 segments (paralectotype). Form moderately stout, circular in cross section throughout ; pigmentless bufî in alcohol, clitellum pigmented brick red. Prostomium small, prolobous. First dorsal pore 4/5 (imperforate) with 5/6 perforate (lectotype) or 4/5 (?), 5/6 (imperforate) with 6/7 perforate (paralectotype). Setae small and diffi- cult to discern, in 8 regular longitudinal rows throughout, in II posteriorly ; ab absent, cd présent in the segment bearing the male pores (XVII). Table 2 Intersetal distances in segment XI in Digaster lumbricoides a a al> bc cd dd dd : u mm St* mm St mm St mm St mm St lectotype . 1.13 9.04 0.39 3.11 2.01 16.10 0.81 6.50 4.93 39.55 0.40 paralectotype .... 1.06 7.18 0.56 3.83 1.90 12.92 0.85 5.74 7.04 47.85 0.48 mean . — 8.11 — 3.47 — 14.51 — 6.12 — 43.70 0.44 mean/ab . — 2.34 — 1.00 — 4.18 1.76 — 12.59 — * Standardized to u — 100. Nephropores presumably represented by scattered white specks, équatorial and anterior, visible in the clitellar segments. Clitellum annular, strongly protubérant, embracing the posterior 1/3 XII — 1/2 XVII, the posterior limit distinct dorsally but indefinite ventrally ; dorsal pores retained and perforate ; setae and intersegmental furrows retained but less distinct than elsewhere. Male pores defmite transverse slits in XVII, centred in ab and lying in a common — 1304 approximately rectangular tumid field which extends to the equators of seg¬ ments XVI and XVIII respectively ; an approximately oval translucent glan- dular area located at each corner of the field, in XVI and XVIII, in and latéral of b fines. Female pores anteromedian of setae a of XIII, conspicuous owing to white halos and a common glandular field (lectotype ; unrecognizable owing to damage in paralectotype). Spermathecal pores 2 pairs of distinct gaping transverse slits on prominent elliptical papillae in setal rows ab, in 6/7 and 7/8. Internai anatomy. To facilitate comparison with related megascolecoid worms, in which with very few exceptions the spermathecal, female and male pores are one segment behind their locations in D. lumbricoides, the segmentai énumé¬ ration given below has been augmented by an incrément of 1. Septa : 4/5 slightly thickened ; 5/6 moderately thickened ; 6/7 — 7/8 (lecto¬ type) or 8/9 (paralectotype) strongly and increasingly thickened ; 8/9 — 10/11 (lectotype) or 9/10 — 10/11 (paralectotype) moderately strongly thickened ; the succeeding septa rapidly decreasing in thickness and becoming délicate. Septal glands on the pharynx in II — IV, the intervening septa seeming to be présent at least centrally. Dorsal blood vessel single, continuons anterior to the brain, which fies in III. Dorsoventral commissural vessels présent in V — XII, those in VI and VU ramifying on the gizzards but continuing ventrally to join the ventral vessel ; those in VI II and IX each with a pariétal branch near their junctions with the ventral vessel ; those in X — XII forming 3 pairs of latero-oesophageal hearts, each of which receives two connectives, one from the dorsal vessel, the other from the roof of the oesophagus, there being no discrète supra-oesophageal vessel. Nephridia (paralectotype) micromerone- phridia throughout the forebody ; those in III (Il by external segmentation) more numerous and larger than elsewhere and forming transverse aggregations of very many spiral loops which send, on each side, at least two thick compo¬ site ducts to the junction of the first and second (external) segments, one duct (the thicker) runs near the pharynx and collects from the majority of the nephri¬ dia of this segment ; the other is latéral. Micromeronephridia of IV send, on each side, a composite duct anteromedianly to the parietes at approximately the site of the ventral setal couple ; by the segment in front of the first gizzard (V) the nephridia hâve each a separate thin duct running to the anterior border of the segment ; by VI they are for the first time purely pariétal before this being attached to the posterior septa ; by segment VII (the segment of the posterior gizzard) discreteness of the individual nephridia is clearly marked, these being 10 separate exonephric micromeronephridia on each side, attached to the body wall. This condition persists posteriorwards through the forebody and clitellum but the nephridia in X posteriorly become V-shaped, with two major rami. In posterior segments there is a stomate exonephric megame- ronephridium on each side médian to about 8 closed exonephric micromerone¬ phridia ; the preseptal funnels of the former are large. Pharynx ends in IV ; in V the o esophagus is dilated to the size of a gizzard but in both specimens its walls are very thin and carry a distinctly developed réticulum of blood vessels ; gizzards 2, in VI and VI I, large (though neither fills its segment), globose and lirai with pronounced muscular sheen, the two gizzards separated by a région of unmodified narrow oesophagus anteriorly in VU. Oesophagus narrow and simple to XI II ; in XIV and XV swollen and in each segment with a pair of circumferential vessels which join the dorsal vessel ; chloragogenous and externally 1305 Fig. 1 A-H. — Plutellus heteroporus Perrier, 1873 (lectotype). A, male génital field ; B, right prostate gland ; G and I), anterior and posterior views of a calciferous gland ; E and F, dorsal and ventral views of a spermatheca ; (i and 11, nephridia with bladders discharging in d and b Unes respec- tively. Fig. 1 1-K. — Digaster lumbricoides Perrier, 1872 (paralectotype). T, forebody, showing male and spermathecal f:elds ; J, right prostate gland ; K, ventral view of a spermatheca. Ail bv caméra lucida. Clitellum shaded. Ca.g, calciferous gland ; ca.g.s, stalk of calciferous gland ; g.m, accessory génital marking ; in.t, intermediate tubule of nephridium ; <-?, male pore ; ne, neck of nephridium ; np, nephropore ; nst, nephrostome ; pr.d, prostate duct ; pr.g, glandular part of prostate ; sp.amp, spermathecal ampulla ; sp. div, spermathecal diverticulum ; sp.p, spermathecal pore ; t.d, terminal duct of nephridium ; ves, nephridial vesicle. 83 — 1306 rugose in XVI ; intestine commeneing at 1/2 XVII, with a definite oesophageal valve ; typhlosole and muscular thickening absent (condition of canal in XV — ■ XVIII not determinable in lectotype owing to previous damage). Small testes and simple funnels free in X and XI ; spermatozoal iridescence on the funnel of the lectotype only. Séminal vesicles racemose, in XI and XII, a very large body présent in both specimens in XII below the gut and attached to the ante- rior septum is apparently a much hypertrophied séminal vesicle. Prostate glands each a subrectangular, loliulated, flattened lobe limited to XVIII and with a straight muscular duct running medianwards to its pore ; the duct about three fourths the length of the glandular part the ectal portion of which it deeply bisects. Penial setae absent. Female organs not seen. Spermathe- cae 2 uniform pairs, each with a subspherical ampulla and a wide, longer cylin- drical duct, the whole spermatheca with the form of a pouch dilated at its free end ; a subspherical sessile diverticulum with spermatozoal (?) sheen joining the antérolatéral aspect of the duct immediately before the latter enters the body wall ; length of left spermatheca of IX (paralectotype) = 2.2 mm ; ratio of length of spermatheca : length duct = 1.6 ; ratio of length spermatheca : length diverticulum = 5.3. Material examined : 2 clitellate syntypes, one of which had previously been dissected and was in two portions, labelled “ Digaster lumbricoides E. P. Nou¬ velle Hollande, M. J. Verreaux, 1846 ”. The previously dissected specimen is here designated the lectotype and the other specimen the paralectotype. Discussion Plutellus The new account of Plutellus heteroporus considerably augments and largely confirms Perrier’s description with which comparisons are drawn. Major divergences are the démonstration of four pairs of calciferous glands, as against three pairs, and location of the gizzard in segment V, not VI as observed by Perrier. The previously postulated relationship with Plutellus manifestus, which lias four pairs of calciferous glands of identical and unusual structure and the gizzard in V, is thus confirmed. Similarity of the two species is such as to leave no doubt that they are congeneric and are generically distinct from other species assigned to the genus. Formai restriction of the genus is, however, deferred pending révision and review of the other species. The following common description of the two species comprises a définition of Plutellus as it will hâve to be restricted. Plutellus s. strict. Moderately large terrestrial worms (50-150 mm long) with less than 200 segments. Prostomium tanylobous. Dorsal pores commeneing at 6/7-8 /9. Setae 8 per segment, in regular longitudinal rows, commeneing on II ; ventral setal couples ( ab ) wide, dorsal setal couples (cd) much wider and only a little smaller than the intervening distance ( bc ) ; dorsal médian setal distance (dd) — 1307 — 0.24-0.26 of the circumference (u). Nephropores large, first in c lines (on II or III to V or VI) ; thereafter (VI or VII posteriorly) alternating from d (or slightly below this) to b lines. Clitellum annular, on XIV-XVII or part of XIII also. A pair of combinée! male and prostatic pores on XVIII in ab ; the pros¬ tates with thickly tubular tortuous glands and muscular, ectally dilated ducts. Penial setae absent. Accessory génital markings présent. Spermathecal pores 4 or 5 pairs, the last at the anterior margin of IX. Some preelitellar septa strongly thickened. Gizzard strong, in V. Large, paired reniform caleiferous glands with very long stalks, 4 pairs, in X-XIII ; intestine beginning in XV ; typhlosole absent. Supra-oesophageal vessel in IX, X-XII, XIII. Dorsoventral commissural vessels in V to XII ; those in X-XII forming large latero-oesophageal hearts which receive connectives from the supra-oesophageal vessel or from the caleiferous vessels, before these join the supra-oesophageal vessel, and from the dorsal vessel. Nephridia stomate holonephridia ; the duct of each with a large, elongate, subspherical ectal blad- der. Testes and funnels free in X and XI ; séminal vesicles in IX and XII. Ovaries and funnels in XIII ; ovisacs absent (P. manifestus). Spermathecae discharging anteriorly in their segments ; each with a single fairly long clavate diverticulum. Diagnosis : Holonephric with large nephridial bladders ; nephropores in a few anterior segments in c lines, thereafter alternating from d to b lines. Cal¬ eiferous glands with long stalks présent. Combined pores of a pair of (tubular) prostates and the vasa deferentia in XVIII. Digaster The new description of Digaster lumbricoides confirais that it is morpholo- gically very close to the eight known Queensland species of the genus, and that it resembles Z), anomala Jamieson, 1970 b, in having the male, female and sperma¬ thecal pores dislocated one segment forward. If an incrément of 1 be added to the segmentai énumération of these two anomalous species, the morpholo- gical homogeneity of the group represented by lumbricoides and the eight Queens¬ land species which is- revealed is such as to indicate unequivocally that they must be considered strictly congeneric. A common description of the nine species is as follows : lumbricoides species-group Small to very large terrestrial worms (38 mm to more than a métré long). Prostomium zygolobous to tanylobous. Circular in cross section throughout. First dorsal pore in 4/5 or 7/8 (rarely far posterior ?). Setae 8 per segment, in straight longitudinal rows throughout ; fairly closely paired ; cd conspicuously wider than ab ; dd : u>0.4 in the forebody. Nephropores scattered, only spo- radically visible. Clitellum annular, occupying 4 whole segments and some- times a part of each adjacent segment, the first segment fully occupied being XIV or rarely XIII. Combined male and prostatic pores a pair on XVIII in a to b lines. Accessory génital markings présent or absent. Female pores paired or, rarely, single ; anteromedian to setae a of XIV. Spermathecal pores 2 to 3 pairs, intersegmental, the last in 8/9. - 1308 Dorsal blood vessel single, continuons onto the pharynx ; last hearts in XII or less commonly XIII ; supra-oesophageal vessel présent ; the hearts in and posterior to X latero-oesophageal ; dorsoventral commissurals présent ante- riorly to the hearts. Subneural vessel absent. Gizzards 2, in VI and VII, contiguous or separated by unmodified oesophagus. Oesophagus vascular and internally folded and often dilated, in a few to most segments occupied, but extramural calciferous glands absent ; intestine commencing in XVIII or rarely (D. lumbricoides ) in XVII. Typhlosole and muscular thickening of the intestine absent. Wholly meronephric ; micromeronephridia in anteriormost segments loosely or closely aggregated to form pharyngeal or exonephric tufts ; succeeding nephridia exonephric astomate micromeronephridia ; in the hindbody the medianmost nephridium on each side possessing a preseptal funnel and usually (and typically) enlarged as an exonephric megameronephridium. Testes and funnels a pair in each of X and XI or in XI only ; testis-sacs absent ; séminal vesicles in IX and XII or in XII only. Prostates one pair, racemose and single or bipartite, the vasa deferentia joining the junction of gland and duct. Ova- ries one pair, in XIII ; ovisacs absent. Spermathecae two or three pairs, with one or two diverticula. Ail structures sometimes (D. lumbricoides and D. anomala ) homeotically displaced one segment forward by suppression of an anterior metamere. Diagnosis : Gizzards 2 in VI and VII or their homeotic équivalent. Mero¬ nephric, with a stomate nephridium médian to micromeronephridia on each side of the body in each segment of the posterior région of the body. Combi- ned pores of a pair of (racemose) prostates and the vasa deferentia on XVIII or its homeotic équivalent. Digaster arrnifera and D. perrieri, both from the Sydney Basin in New South Wales, comprise a distinct group difîerentiated from the lumbricoides group by location of the gizzards in V and VI (without homeosis) and the possession of penial setae. Médian stomate megameronephridia hâve been demonstrated in posterior segments ( Jamieson, 1970 b) in D. arrnifera but hâve yet to be recor- ded for D. perrieri. At présent these must be retained in Digaster but it seems possible that they may hâve replicated the gizzard independently of the lum¬ bricoides group. Zoology Department, University of Queensland. Synopsis Plutellus heteroporus, the type-species of a genus which has a circummundane distri¬ bution and contains over one hundred known species, is shown to be morphologically close to only P. manifestus from New South Wales. Evidence is presented for restric- ting the genus to these two species though this step is deferred pending révision of Plutellus s. lat. Digaster lumbricoides , the type-species of its genus, is shown to hâve the metameric abnormality previously shown for Digaster anomala and to be représentative of a group of 9 species from Queensland and northern New South Wales. The afïinity of the remaining species of the genus with this lumbricoides species-group is discussed. Pré¬ sence of médian stomate nephridia, in addition to closed micromeronephridia, indi- cates that Digaster is assignable to a Dichogaster-Megascolides group of généra and that affinities with Megascolex are less close than was previously considered. — 1309 — Résumé Description des types des genres de Lombriciens Plutellus et Digaster ( Megascolecidae : Oligochaeta ) L’auteur démontre que Plutellus heteroporus, espèce-type d’un genre cosmopolite comprenant plus de cent espèces, n’est morphologiquement proche que de la seule espèce P. manifestus en provenance de la Nouvelle-Galles du Sud. Il conviendrait donc de restreindre le genre à ces deux espèces, tout au moins jusqu’à ce que la révision complète du genre Plutellus s. lat. ait été effectuée. Digaster lumbricoides, espèce-type du genre, présente l’anomalie métamérique déjà observée chez D. anomala et se trouve être représentatif d’un groupe de neuf espèces en provenance du Queensland et du nord de la Nouvelle-Galles du Sud. Les affinités des autres espèces du genre avec ce groupe d’espèces lumbricoides sont discutées. La présence de néphridie médiane avec pavillon, en plus de microméronéphridies sans pavillon, permet de rattacher Digaster au groupe de genres Dichogaster-Megasco- lides, et de penser que ses affinités avec Megascolex sont moins grandes qu’on ne l’avait cru jusqu’à maintenant. Acknowledgements The kind coopération of Dr. Renacd-Mornant of the Natural History Muséum Paris, in allowing the author to examine type specimens is gratefully acknowledged My student, Miss Carden Horan, is thanked for data on the nephridia of Plutellus The work was completed during tenure of an Australian Research Committee grant REFERENCES Beddard, F. E., 1895. — A monograph of the Order Oligochaeta. Oxford, Clarendon Press. Boardman, W., 1932. — Some earthworms from Queensland. Mem. Qd. Mus., 10, 2, pp. 125-130. Fletcher, J. J., 1887. — Notes on Australian earthworms. Part 1. Proc. Linn. Soc. 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Voici une énumération des organismes dont la longévité est, ou a été, la plus remarquable. INVERTÉBRÉS Hexacoralliaires Le plus ancien corail est un Plerogyra sinuosa (Dana). Espèce de croissance relativement lente, il a quadruplé de volume en quatorze ans. A noter, chez lui, un renversement complet du rythme d’expansion et de rétraction des ten¬ tacules. Ceux-ci, pendant les premières années, étaient toujours rétractés aux heures diurnes et ne commençaient à s’épanouir qu’à la nuit tombante, restant en totale extension jusqu’aux premières lueurs de l’aube L Le fait de recevoir le premier repas tôt dans la matinée et les suivants au cours de la journée a suscité peu à peu un comportement absolument inverse. Il était intéressant de signaler un des cas les plus typiques de réflexe conditionné chez un Corail. D’autres espèces de Madrépores témoignent aussi d’une remarquable péren¬ nité, bien que, pour la plupart d’entre eux, les biotopes d’origine se situent à des profondeurs de 20 à 40 mètres. Ainsi en est-il des espèces suivantes dont les entrées à l’Aquarium s’inscrivent entre 1959 et 1965 : Euphyllia glabrescens (Chamisso et Eysenhardt) Catalaphyllia sp. (Wells) = Euphyllia picteti (Bedot) Goniopora lobata (Dana) Alveopora mortenseni (Dana) Psammocora exesa (Dana) Pachyseris sp. Polyphyllia talpina (Lam.) diverses espèces de Fungia Il est curieux de constater — sans, pour autant, pouvoir en trouver l’expli¬ cation — que les spécimens de profondeurs (25-40 mètres) montrent une résis- 1. Cf. fi g. 10, in R. Catala, Carnaval sous la Mer. Sicard Édit., Paris. — J 312 — tance beaucoup plus grande que la majorité des espèces de faible profondeur (2 à 10 mètres) 1. OcTOCOR ALLIAI RES Certains Alcyonaires survivent de nombreuses années et, là encore, ce sont des colonies de profondeur qui « tiennent » le plus longtemps. Il s’agit de grosses colonies des genres Sinularia et Sarcophyton. (Des Pennatulacées vivent aussi plusieurs années). Actiniaires La longévité de plusieurs Actinies remonte à plus de treize années, mais le fait n’a rien d’extraordinaire puisqu’il a été observé déjà dans d’autres Aqua¬ riums, et même dans quelques-uns ne fonctionnant qu’en circuit fermé. A noter toutefois, dans quelques bacs de l’Aquarium de Nouméa, la grande fréquence de divisions de certaines Anémones. ÉcHINODERMES Chez les Astérides, des Linckia laevigata installées à l’Aquarium en 1956 sont encore vivantes. Il en est de même, parmi les Ophiurides, de la plus grande de cette classe, Ophiarachna incrassata. Mollusques Bien que cet embranchement fournisse à l’Aquarium la plus grande diversité de sujets, seuls vivent très longtemps (7-12 ans) des Gastéropodes, tels que Charonia tritonis (se nourrissant d’étoiles de mer, dont Acanthaster planci ), et des « porcelaines », telles qu 'Ovula ovurn, monophage d’ Alcyonaires du genre Sinularia, et Cypraea tigris, s’alimentant de micro-organismes dont les parois des bacs sont abondamment tapissées. Crustacés Brachyoures. Le Crabe dont la longévité a été la plus remarquable (10 ans) a été Parthenope horrida. Anomoures. Survivent depuis neuf années des spécimens du superbe Pagure Dardanus megistos. Macroures. Les belles Crevettes Stenopus hispidus vivent deux ou trois ans, ce qui est peu en comparaison des Hymenocera elegans dont nous avons quelques 1. Il est intéressant de signaler aussi qu’à la suite d’aménagements techniques nouveaux, des Madrépores dont les planules se sont fixées spontanément sur les parois de certains bacs y croissent à un rythme normal. Il s’agit, d’une part, de plusieurs spécimens de colonies de faible profondeur (Acropora forrnosa) dont les larves ont été amenées par l’eau captée en mer (un million de litres par 24 heures), d’autre part, de spécimens de Seriatopora histrix , provenant de colonies récoltées en pro¬ fondeur (35 mètres) et qui se trouvaient à demeure dans ce bac. Ces fixations remontent à 8 mois environ au cours desquels ces coraux branchus ont atteint déjà une dizaine de centimètres. 1313 — couples depuis six ou sept ans. La longévité d ' Hymenocera, à l’Aquarium, est due au fait que lui est fournie très régulièrement la petite Astérie qu’elle préfère ; Echinaster luzonicus 1. Quant à la longévité des Langoustes, elle est remarquable, puisque des spé¬ cimens de Palinurus ornatus, P. longipes et P. versicolor ont vécu six et sept ans. En fait, elles vivraient beaucoup plus longtemps si elles n’étaient pas vic¬ times d’accidents de mue. Que celle-ci, en effet, commence trop avant dans la nuit ou soit retardée par un dégagement trop laborieux de l’exuvie, et l’animal, parce que sa nouvelle carapace n’est pas assez durcie, devient au petit jour, la proie des poissons. VERTÉBRÉS Poissons Les doyens d’âge de l’Aquarium sont trois Platax pinnatus (quatorze années) et un Balistapus aculeatus (treize années). Par la suite, les années d’introduction des spécimens les plus marquants et qui sont encore, au 30 novembre 1970, en excellente condition, s’inscrivent comme suit : 1958 Coris angulata 1959 Synanceia verrucosa 1960 Pomacanthus semicirculatus 1960 et 1961 Brachyrus zébra 1961 Pomacanthus imperalor 1963 Lienardella fasciata » Holocentrus spiniferum » Holocentrus diadema » Centropyge bicolor » Centropyge bispinosus » Plectorynchus pictus » Lepidaplois perditio » Acanthurus sp. ( fuliginosus ?) » Glyphisodon polyacanthus » Zebrasoma oeliferum » Amphiprion ephippium 1964 Hoplochromis coeruleus » Lepidaplois hirsutus » Thalassoma aneitense » Thalassoma hardwicki » Thalassoma lunare » Abudefduf aruanus 1. Au sujet de V Hymenocera elegans , espèce fort rare, on a récemment prétendu, bien hâtivement, qu’elle était capable de détruire la tristement fameuse étoile de mer Acanthaster planci, dévoreuse de coraux. Toutes les expériences effectuées par nous ont été strictement négatives, les Hymenocera montrant une véritable répulsion à l’égard de ces grandes Astéries. — 1314 — 19G4 llepatus ( Microcanthus ) strigatus » Choerodon sp. » Pseudoscarus vaigiensis » Pseudochromis novaehollandiae 1965 Megalops cyprinoides » Lo vulpinus » Canthigaster valentini » Zanclus cornutus » Chaetodon falcula » Chaetodon citrinellus » Canthidermis rotundatus » Gomphosus varions 1 » Scarus gobban Nota — Une très grave épidémie s'est déclarée au mois de juin 1970 dans le plus grand bac, à la suite de l’introduction d’un Tétraodon ( Ovoïdes implutus). Elle a décimé en moins de quinze jours un grand nombre de sujets qui vivaient à l’Aquarium depuis des années et y avaient grandi. Entre autres : Plectropomus maculatus var. melanoleucus ( ’hromileptes altivelis Cephalopholis pachycentron Epinephelus hoevemi Variola louti Platycephalus crocodilus La perte la plus déplorable fut celle de sept magnifiques Carangues. Elevées patiemment depuis trois années (elles mesuraient à peine deux centimètres lors de leur capture), elles avaient atteint un poids de 2,750 kg. Aquarium de Nouméa (Fondation Tl. Catala-Stucki) Nouvelle-Calédonie. 1. Cette espèce montre un dimorphisme sexuel remarquable, la robe des mâles étant d’un très beau vert, celle des femelles étant brun noir avec le « bec » rose. En 1956, le Dr. Earl Herald, directeur du Steinhart Aquarium de San Francisco, nous demandait, en vue de contrôler une récente remarque de capturer des Gomphosus mâles et de les observer dans nos bacs de Nouméa. Dans des délais de temps variables, ils devinrent tous des femelles. Bien mieux : un spécimen mâle capturé en 1957 et mesurant une dizaine de centimètres devint femelle au bout de quelques mois, le resta pendant deux années pour redevenir mâle, variation qui s’effectua en moins de douze jours. La couleur verte est plus intense que la première fois, avec de très beaux reflets violacés sous certaines incidences et une bande violette dans la région distale des pectorales. Il sera fort intéressant de voir si cette alternance sexuelle se produit de nouveau et à quel rythme. Au moment de sa dernière variation, en août 1970, ce sujet avait atteint une vingtaine de centimètres. BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 2e Série — Tome 42 — N» 6, 1970 (1971), pp. 1315-1324. LES LIPIDES DES FRONDES SPORIFÈRES DU SCOLOPENDRIUM YULGARE SM. Par M. H. LAUR et C. GUERVIN Dans une précédente note nous avons rapporté quelques résultats concernant les acides gras des lipides totaux des frondes sporifères d’une Filicinée (Guervin et Laur, 1969). Les données bibliographiques sur les lipides chez ces végétaux étant peu nombreuses (Schrenk et Gellerman, 1965 ; Radünz, 1967 et Haig et al., 1969), il nous a semblé intéressant de continuer à en préciser la nature ; aussi présentons-nous dans cet article les résultats relatifs aux principales clas¬ ses de lipides rencontrées dans les sporophytes adultes du Scolopendrium bul¬ gare Sm. (Filicinée Leptosporangiée), ces recherches s’inscrivant dans le cadre d’une étude lipochimique de certaines Cryptogames. Matériel et méthodes Le matériel utilisé, des frondes sporifères du S. bulgare, a été récolté dans un thalweg humide de la forêt de Compiègne (exposition Nord), pendant la période des mois de novembre et de décembre. Ce matériel est fixé par le mélange méthanol/chloroforme (1/2, v/v), après un court passage dans l’azote liquide. La solution ainsi obtenue étant recueillie, nous avons procédé à des épuisements successifs par le même mélange des restes du matériel végétal préalablement broyés ; ces épuisements sont poursuivis jusqu’à décoloration totale du broyât. Les liqueurs d’extraction réunies sont évaporées sous vide, à une température d’environ 25°C. L’extrait lipidique brut total ainsi obtenu est lavé selon la technique de Folch et al. (1957) et repris par le chloroforme. Le fractionnement des lipides totaux de cette solution chloroformique a été réalisé à l’aide de deux méthodes. 1. — Séparation directe sur couche mince. Dans ce cas les couches minces utilisées sont de deux types : soit des plaques préparées finies de Silice F 254 (Merck 20 X 20 cm), soit des plaques de verre recouvertes d’une couche uniforme d’une épaisseur de 0,25 mm de silica-gel G. Ces plaques étant, avant utilisation, activées à 110°C pendant 30 minutes. Nous avons employé comme solvant de développement le mélange hexane- oxyde d’éthyle-méthanol (60/30/3, v/v/v) ; le temps moyen de l’élution est alors de 45 minutes. Une première révélation à l’iode nous a permis de mettre en évidence les principales taches, mais nous avons également révélé les chromatogrammes avec le mélange acide sulfurique-acide acétique (50/50, v/v), utilisé autant comme révélateur général que, plus spécifiquement, pour déceler les stérols. 1316 — Enfin, de manière à préciser la nature de certaines taches observées, nous avons eu recours, d’une part, à quelques révélateurs plus spécifiques comme les tri et pentachlorure d’antimoine, le réactif de Molisch (a-naphtol), celui de Zin- zadze, etc..., et, d’autre part, à l’emploi de témoins commerciaux chimiquement purs. 2. — • Chromatographie sur couches minces après séparation sur colonne. La chromatographie sur colonne en verre de 1 cm de diamètre a été réalisée avec de l’acide silicique Bio-Sil H. A. 325 mesh transformé en bouillie épaisse à l’aide de 50 ml de chloroforme ; le poids d’acide silicique employé est égal à 40 fois le poids de lipides chromatographiés, qui est d’environ 0,5 g. Les élutions suc¬ cessives ont été effectuées avec 300 ml de chloroforme, 200 ml d’acétone et 300 ml de méthanol. Une légère surpression est créée à l’entrée de la colonne à l’aide d’un courant d’azote, comme le préconise Mazliak (1967). La nature des éluats est contrôlée par chromatographiés sur couche mince comme précisé ci-dessus ; toutefois, les solvants utilisés sont différents et dépen¬ dent de la fraction considérée. Pour la fraction extraite par le chloroforme, après avoir essayé les solvants suivants : A) chloroforme / méthanol / acide acétique / eau (170 / 25 / 25 / 4), B) diisobutylcétone / acide acétique / eau (80 / 50 / 10), C) chloroforme / méthanol / acide acétique (65 / 25 / 10), D) hexane / oxyde d’éthyle / acide acétique (90 / 10 / 1), nous n’avons retenu pour la présentation que le mélange D qui nous a donné les meilleurs résultats. Pour la fraction éluée par l’acétone, c’est avec le solvant A que nous avons obtenu les séparations les plus nettes ; enfin, pour la fraction entraînée par le méthanol, après avoir fait appel aux mélanges A, B et C indiqués ci-dessus, c’est également avec le mélange solvant A que nous avons réalisé les chroma- togrammes les plus expressifs. Les révélateurs généraux utilisés sont l’iode et le mélange acide acétique- acide sulfurique (1/1, v/v) ; des révélations plus spécifiques, comme celles à l’anthrone pour les glycolopides ou encore la fluorescence en U.V. des différentes taches de phospholipides après dispersion sur les chromatogrammes de Rho- damine 6G, ont été pratiquées quand cela s’est avéré nécessaire ; par ailleurs, nous avons eu également recours à l’emploi de témoins commerciaux chimique¬ ment purs, comme indiqué précédemment. Résultats A. — • Les lipides totaux La teneur en lipides totaux varie aux environs de 8,5 g-9 g pour cent grammes de matière sèche, ce qui représente environ 2 % du poids frais. Le développement chromatographique sur couche mince d’un extrait des lipides totaux a donné les différentes taches reproduites sur la figure 1. Le tableau I rapporte les principales caractéristiques concernant ces taches. L’analyse de ces résultats nous permet d’identifier, à partir des taches numé¬ rotées de 1 à 10, un certain nombre de composés. Tableau I Tableau synoptique des résultats concernant les lipides totaux du S. vulgare après chromatographie sur couche mince N° tache % poids Couleur Couleur fluorés- RF Réactifs spécifiques des L.T naturelle cence U. V. taches témoins utilisés . 1 zinzadze CH.COOH/SO.H, SbCl, SbCl5 a-naphtol 10 25 jaune rouge 0,93 + + + + + + 9 faible 0,73 0,75 triglycéride 8 5 jaune paille faible rouge faible 0,55 7 4 peu visibles rouge rose 0,44 0,43 diglycéride 6 rouge rose 0,41 5 13 vert foncé rouge brillant 0,33 0,30 cholestérol + -I- + + "f 4 vert clair rouge brillant 0,25 3 15 vert jaune de rose à rouge carmin 0,16 0,35 à 0,15 stigmastérol 2 7 jaune intense 0,06 0,042 monoglycéride + + + + + + + y 31 centre vert, tour gris base blanche 0,03 + + + î 0,006 — 1318 Fig. 1. — Chroma togramme sur couche mince de Silica-gel G. Solvant : hexane-oxyde d’éthyle- méthanol (60-30-3). S.v. : lipides totaux extraits des frondes sporifères du S. bulgare ; St : stigmastérol ; Ch : cholesté¬ rol ; I, II, III : mélange de mono, di et triglycérides. — 1319 — Les taches 1, 1', et 2 renferment les phospholipides et galactolipides comme l’attestent les réactions spécifiques ; de plus, les valeurs de Rf indiquent, plus précisément, que la tache 1' migre à peu près comme des monoglycérides ; la tache 2 qui migre également comme des monoglycérides a une réaction clas¬ sique permettant de penser qu’elle renferme en outre des caroténoïdes (réactif de Carr et Price). Les taches 3, 4 et 5, par leurs couleurs naturelles et de fluo¬ rescence aux U. Y., montrent qu’elles correspondent aux pigments chlorophyl¬ liens ; la tache 5 contient également des stérols et des acides gras libres ainsi que le précisent le Rf et les réactions spécifiques. Les taches 6 et 7 très faiblement pigmentées ont un Rf voisin de celui d’un diglycéride. La tache 8 est de nature inconnue ; néanmoins, elle correspond en chromatographie en phase gazeuse à un corps antérieurement appelé « Y » (Guervin et Ladb, lue. rit.) et qui pos¬ sède une L.E.C. 1 nous permettant de supposer qu’il se rapproche chimiquement d’un acide hydroxypalmitique. La tache 9 par son Rf correspond aux trigly¬ cérides ; quant à la tache 10, ses réactions spécifiques nous permettent de dire que nous avons affaire à des esters de stérols. R. — Les lipides après chromatographie sur colonne Ce type de chromatographie nous livre avec les éléments utilisés les fractions suivantes : — une fraction extraite par le chloroforme qui contient les lipides neutres et qui représente 58 % du poids des lipides totaux ; — une fraction extraite par l’acétone qui comporte essentiellement des glycolipides et des pigments (chlorophylliens et autres) et qui correspond à 26 % du poids des lipides totaux ; — enfin, une fraction extraite par le méthanol renfermant les lipides les plus polai¬ res où les phospholipides sont les plus abondants et qui équivaut en moyenne à 16 % du poids des aliquoles utilisés. 1° Les lipides neutres Le chromatogramme de ces lipides neutres (i, fig. 2) nous donne huit taches. La comparaison avec les témoins choisis (p-sitostérol, mélange de mono, di et triglycérides) et les valeurs de Rf reproduites dans le tableau II, nous per¬ mettent les identifications suivantes : les taches n08 1 et 2 correspondent à des pigments ; la tache n° 3 (double tache) correspond pour partie aux stérols libres et pour partie aux monoglycérides ; la tache n° 4 est un produit non identifié actuellement ; la tache n° 5 est assimilable aux diglycérides ; la tache n° 6 a une position telle que, en se référant d’une part aux résultats obtenus par Di Costanzo et coll. (1967) et d’autre part aux témoins employés, nous sommes conduits à penser qu’elle est composée d’acides gras libres : notons qu’ils sont parti¬ culièrement abondants dans ce matériel ; la tache n° 7 correspond aux triglycérides ; quant à la tache n° 8, la plus élevée, la couleur rosée qu’elle prend avec le mélange acide acétique / acide sulfurique nous laisse supposer qu’il s’agit d’esters de stérols (stérides) . 1. L.E.C. = Longueur équivalente de chaîne. Tableau II Tableau synoptique des résultats concernant les différentes fractions des lipides totaux du S. vulgare après séparation sur colonne d’acide silicique et chromatographie sur couche mince. Phase lipides neutres Phase acétone Phase lipides POLAIRE RI Rf N° tache lipides S.v. témoins n° tache KF lipides S. v. anthrone n° tache lipides S. v. témoins 13 Pig. 0,94 12 Pig. 0,90 Phytost. MG, DG, 11 Pig. 0,87 à 0,73 TG, glycérides 10 0,70 PS PI PC PE PGP A. P. 9 Pig. 0,65 9 Pig. 0,96 8 0,55 8 0,60 + + + 8 0,85 0,88 7 0,42 0,43 (TG) 7 0,52 7 Pig. 0,80 6 0,25 6 0,46 ++ + 6 0,69 5 0,15 0,15 5 0,38 5 0,60 0,58 4 0,11 (DG) 4 0,27 4 0,41 0,52 et 0,42 3 0,00 0,042 0,054 (MG) 3 0,18 + + + 3 ) , [ 0,21 0,22 2 Pig- 0,025 2 0,14 1 ] 0,11 1 Pig. 0,00 1 0,04 1 0,03 0,03 1320 2° La fraction éluée par V acétone Le développement du chromatogramme (2, fig. 2) met en évidence treize taches. Trois d’entre elles sont rapportées à des glycolipides et sulfolipides en raison de la présence de sucre révélé par l’anthrone : ce sont les taches 3, 6 et 8. Leurs Rf sont respectivement 0,18 — 0,46 — 0,60 (fig. 2) avec le mélange éluant utilisé. Une étude ultérieure nous permettra de préciser la nature chimique de chacun de ces glycolipides. Les taches nos 9, 11, 12 et 13 correspondent à des pigments ; les autres : 1, 2, 4, 5, 7 et 10, sont de nature indéterminée actuellement. 3° Les lipides polaires Une identification des neuf taches obtenues après séparation des constituants de cette troisième fraction (3, fig. 2) est permise grâce à l’utilisation de témoins commerciaux, de certaines colorations spécifiques et de l’observation aux U.V. après révélation à la rhodamine 6G. la tache n° 1 est composée principalement de phosphatidylsérine (bleuâtre en U.V. à la rhodamine 6G) ; les taches nos 2 et 3 s’interpénétrent et migrent comme la phosphatidylcholine ; la tache n° 4, par sa couleur de fluorescence orangée pâle après évaporation de rho¬ damine 6G et par sa valeur de Rf, laisse supposer qu’elle est constituée de phospha- tidyléthanolamine ; la tache n° 5 a un Rf proche de celui d’un diphosphatidylglycérol (cardiolipine) ; la tache n° 6 n’a pas été identifiée ; la tache n° 8 est très probablement constituée par de l’acide phosphatidique ; quant aux taches 7 et 9, elles correspondent à des pigments. Discussion et conclusion La teneur en lipides totaux (9 %) des frondes sporifères du S. vulgare est importante comparée à celle d’autres végétaux ( D i Costanzo, 1967). Elle se rapproche du taux des lipides correspondant à certaines graines de Phanéro¬ games (Mazliak, 1968). Si nous confrontons les résultats obtenus précédemment sur les acides gras (Guervin et Laur, loc. cit.) à ceux rapportés dans cette note, nous pouvons en déduire certaines précisions sur les lipides totaux présents dans les sporo- phylles de cette Fougère. ABRÉVIATIONS DU TABLEAU II Pig. : pigments PC : phosphatidylcholine PS : phosphatidylsérine PE : phosphatidyléthanolamine PGP : diphosphatidylglycérol (cardiolipine) Pf : phosphatidylinositol A. P. : acide phosphatidique Phvtost. : phytostérol (3-sitostérol) MG, DG, TG-glvcérides : mélange de mono, di et triglycérides. fO CO — 1322 — S.V. S» 1,11,111. S.V. Ps Pe Pgp S.V. IPc Pc Pi 1 2 3 Fie. 2. — Chromatogrammes sur couche mince après séparation des lipides totaux sur colonne d’acide silicique. 1. Phase des lipides neutres ; solvant : hexane — oxyde d’éthyle — acide acétique (90-10-1). 2. Phase des lipides extraits par l’acétone ; solvant : chloroforme — méthanol — acide acétique — eau , 1 70-25-25-4). 3. Phase des lipides polaires; solvant: chloroforme — méthanol — acide acétique — eau (170-25-25-4). Les taches représentées à l’aide de traits entrecroisés correspondent aux pigments. S.v. : lipides du S. bulgare ; St : 3'sitostérol ; I, II, III : mélange de mono, di et triglycérides ; Ps : phosphatidylsérine ; Pe : phosphatidylétanolamine ; Pgp : diphosphatidylglycérol ; lpc : Ivso- phosphatidvlcholine ; Pc : phosphatidylcholine ; Pi : phosphatidylinositol. — 1323 — — La composition en acides gras de la tache « 1 », (jui renferme les phospholipides et où l’on trouve 27 % d’acide palmitique, 16 % d’acide linoléique et 35 % d’acide linolénique, est très proche de celle qui se retrouve chez les chloroplastes de Fougères (Wolf et al, 1965) et chez certains végétaux supérieurs (Di Costanzo et al., 1967). — La tache « 2 », qui contient également des phospholipides mais qui, surtout, migre comme des monoglycérides, est essentiellement constituée (50 %) d’acide pal¬ mitique. — Les taches « 3 » et le groupe « 4 — 5 et 6 » colorés par les pigments chlorophylliens ne diffèrent que par leurs taux en acides palmitique et palmitoléique, qui représentent, pour « 3 » comme pour « 4 — 5 — 6 », environ 50 % des acides gras mis en évidence. — Les taches « 9 » et « 10 », qui migrent pour partie (« 9 ») comme des triglycérides, sont surtout composées d’acides gras insaturés (acides oléique et linoléique) alors que l’acide palmitique y est deux fois moins abondant. Ces résultats sont conformes à ceux rapportés par Schlenk (1965) pour d’autres Fougères et semblent caractéristiques de ce type de matériel par rapport à d’autres Cryptogames où, au contraire, l’acide palmitique est prépondérant dans les triglycérides (Laur, 1965). Après séparation des lipides totaux sur colonne d’acide silicique, nous voyons que les pourcentages en poids des différentes fractions obtenues sont très voi¬ sins de ceux rencontrés chez le Dactylis glomerata par Di Costanzo et al. ( loc . cit.) ; il semble donc que ces résultats soient significatifs non pas des Ptérido- phytes, mais bien plutôt de certains végétaux chlorophylliens. Enfin, il appa¬ raît que les frondes sporifères du S. bulgare , caractérisées, quant aux acides gras, par la présence de C16 et surtout par celle des C18 mono, di et tri-insaturés en proportions sensiblement équivalentes, contiennent, d’une part, des lipides neutres où acides gras libres et triglycérides sont les plus représentatifs, et, d’autre part, des lipides polaires composés, outre trois glycolipides, de phospho¬ lipides parmi lesquels il faut souligner la présence certaine des composés acylés de la phospliatidylsérine, de la phosphatidylcholine, de la phosphatidylétha- nolamine et du diphosphatidylglycérol. Équipe Paquot , C.N.R.S., rue H. Dunant, 94-Thiais et Laboratoire de Biologie végétale appliquée 61, rue de Buffon, Paris 5e. Résumé Une analyse des lipides extraits de frondes sporifères du Scolopendrium vulgare Sm. a été réalisée après chromatographie sur colonne d’acide silicique et chromatographie sur couche mince. Elle nous a permis de mettre en évidence la présence, d’une part, de lipides neutres principalement représentés par des acides gras libres et des trigly¬ cérides et, d’autre part, de lipides polaires composés, outre trois glycolipides, de phos¬ pholipides parmi lesquels il convient de souligner l’existence de phospliatidylsérine, de phosphatidylcholine, de phosphatidyléthanolamine et de diphosphatidylglycérol. Summary An analysis of lipids extracted from sporifered fronds of Scolopendrium vulgare, was made after column chromatography of silicic acid and thin-layer chromatogra- phy. It enabled us to reveal the presence on the one hand of neutral lipids mainly 1324 represented by iree fatty acids and triglycerids and on the other hand of polar lipids niade n p with 3 glycolipids and pliospholipids among which it is necessary to point out the existence of phosphatidylserine, pliospliatidylcholine, phosphatidylethano- lamine and diphosphatidylglycerol. BIBLIOGRAPHIE Di Costanzo, G., G. Jaillet, J. Clément, et J. M. Lefebvre, 1967. — Sur les lipides des feuilles de Dactylis glomerata L. Etude analytique. C. R. Acad. Sri., Paris, D, 265, pp. 371-373. Folch, J., M. Lees, et G. H. Sloane-Stanley, 1957. — A simple metliod for the isolation and purification of total lipids from animal tissues. J. Biol, client., 226, p. 497. Guervin, Cl., et M. H. Laur, 1969. — Les acides gras des frondes sporifères du Sco- lopendrium vulgare Sm. C. R. Acad. Sri., Paris, D, 269, pp. 583-585. Haigh, W. G., R. Safford, et A. T. James, 1969. — Fatty acid composition and bio- synthesis in ferns. Biochem. Biophys. Acta, 176, 3, p. 647. Laur, M. H., 1965. — Les lipides de quelques Rhodophycées (Recherches cytochi- miques, chimiques et physiologiques). Rev. gén. Bot., 72, pp. 57-142. Mazliak, P., 1967. — Recherches sur le métabolisme des glycérides et des phospho¬ lipides dans le parenchyme de Pomme — I. Analyse des lipides à l’aide de diverses techniques chromatographiques. 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CONTRIBUTION À U ÉTUDE DE L'ÉLEVAGE EN CAPTIVITÉ ÉTROITE DE LEPUS EUROPAEUS PALLAS, 1778 Par A. PUGET L’élevage du Lièvre d’Europe s’est nettement accru au cours des dix dernières années mais les travaux scientifiques et les résultats publiés sur ce sujet demeu¬ rent rares. Hediger (1941) fut le premier à obtenir des reproductions régulières de cette espèce de Lagomorphe. Avant ses travaux, quelques naissances avaient été signalées dans certains parcs zoologiques : Paris et Stockholm notamment. La première reproduction en captivité aurait été observée en 1883 en Westpha- lie. L’élevage constitué par Hf.diger à Berne était installé dans le jardin zoo¬ logique de la ville et pratiqué dans des cages allongées qui mesuraient 4 m X 1 m et 1,80 m de haut. Le toit était constitué de tôles ondulées, le sol pavé et recouvert d’une épaisse couche de litière. Cette méthode présentait de nom¬ breux inconvénients : possibilité de parasitose accrue par le contact avec le sol, nécessité de nettoyer et de renouveler fréquemment la litière, coût élevé de la construction et encombrement important. Il fallut attendre encore de nombreuses années pour que ces cages soient modifiées, leur surface réduite et l’emploi du grillage comme élément de sol répandu. Le Suédois Notini, en 1940, avait obtenu quelques résultats et utilisé le grillage comme plancher. Chardon, de 1946 à 1954, publia des études sur l’élevage du Lièvre qu’il avait pratiqué avec succès. En 1951, Albert, instituteur dans les Charentes, créa un élevage et modifia les cages Hediger en leur adjoignant un sol grillagé, un parcours circulaire et des « caisses dortoir ». Depuis cette date, de nombreux éleveurs utilisent ce principe et des résultats très positifs sont à l’actif de tous les amateurs. Montet, en 1967, publia les résultats acquis dans son élevage. Beaucoup d’autres spécialistes ont publié des notes sur divers sujets concernant le lièvre d’Europe. Liennahdt (1940) écrivit un article sur la durée de gestation. Bujalska (1963) étudia le squelette ; Hesterman et Kogon (1963) déterminèrent les parasites endogènes. Raczynski (1964) donna des détails sur l’évolution des organes reproducteurs des lièvres sauvages. En 1964, Cabon-Raczynska se pencha sur l’évolution de l’ossification du crâne. Horacek et Uher (1965) contribuèrent à l’étude du cycle sexuel et de la superfétation. .Iezif.rski (1968) et Rajska étudièrent respectivement l’écologie et la densité des populations. Pilarska (1969) approfondit les problèmes de nutrition et calcula les coeffi¬ cients de digestibilité dans les conditions de laboratoire. Nous nous proposons dans cet article de rapporter les résultats de nos obser¬ vations portant sur dix années d’élevage de Lepus europaeus en captivité étroite. Nous décrirons successivement le matériel utilisé, l’alimentation et la reproduc¬ tion. 1326 — Matériel Les cages L’expérience a prouvé que la forme de la cage avait peu d’importance et que l’on pouvait obtenir des reproductions régulières avec des éléments simples ayant la forme d’un couloir. L’aménagement intérieur de la cage n’a aucune influence sur la reproduction, il peut simplement éviter ou tout au moins réduire la mortalité par écrasement des levrauts. Au début de nos travaux sur le Lièvre, nous avons utilisé des cages à sol grillagé de grandes dimensions avec des cou¬ loirs disposés de façon circulaire. Ces cages étaient conçues sur le « type Char¬ don » mais présentaient des différences essentielles dans la disposition des cou¬ loirs et des refuges ainsi que du réfectoire. Nous avons, dans une précédente note, donné le détail de l’organisation de telles cages (Puget, 1966). Bien qu’au point de vue reproduction ce type d’habitat ait donné satisfaction avec une bonne moyenne de naissances par femelle (10 jeunes), il était néanmoins trop grand et trop coûteux à construire. C’est pour essayer d’obtenir une reproduc¬ tion en nombre que nous avons été amenés à concevoir des cages de dimensions minimales, permettant aux animaux de se reproduire normalement. Le type que nous allons décrire est prévu pour recevoir un couple de géniteurs (fig. 1). Les dimensions sont de 2 m X 1 m, avec une hauteur de 60 cm du sol grillagé au plafond, le tout étant supporté par quatre pieds de 40 cm. L’ossature est constituée par du bois de 6 cm de section. Les parties couvertes sont confec¬ tionnées avec de l’éverite, et l’onduline d’aluminium est employée pour les côtés et a pour but d’amortir les chocs des animaux qui viendraient buter dessus au cours de leur affolement. Le sol et une partie du toit sont réalisés en gril¬ lage soudé à mailles rectangulaires de 3 cm X 1 cm. Dans ce type de cage nous avons supprimé les couloirs et aménagé à chaque extrémité un abri de 50 cm de large. La façade de chaque abri est constituée par une plaque d’éverite sur laquelle on a pratiqué deux ouvertures de 15 cm de large qui permettent aux animaux de circuler et à la femelle de se mettre hors d’atteinte du mâle lorsque celui-ci est trop ardent. Les angles des refuges sont reliés deux à deux par une planche de 15 cm de large qui constitue une protection pour les levrauts. La paroi externe de l’un des deux abris porte la trémie pour l’aliment complet, le râte¬ lier pour le fourrage et le récipient pour l’eau. Nous avons adapté, sur la péri¬ phérie au niveau des pieds, des panneaux amovibles d’éverite qui protègent, à la fin de l’hiver et au début du printemps, les jeunes animaux contre les cou¬ rants d’air froid qui peuvent leur être fatal. La partie intermédiaire entre les deux abris est grillagée pour assurer une bonne aération de l’ensemble et per¬ mettre aux animaux de recevoir les rayons bienfaisants du soleil sans avoir à craindre de s’exposer en plein jour aux regards du soigneur ou du visiteur éven¬ tuel. Le fait que toute la périphérie de la cage soit entièrement constituée de matériaux opaques évite que les Lièvres ne viennent effectuer un va-et-vient incessant devant la partie grillagée qui équipe en général de nombreux modèles de cages. Ce déplacement peut provoquer chez les jeunes sujets des déformations du squelette qui sont très préjudiciables aux futurs géniteurs. Au-dessous de chaque abri nous avons disposé deux plans inclinés d’éverite qui permettent de rassembler les excrétats vers l’extérieur. En effet, nous avons remarqué que la majorité des animaux crottent surtout au niveau des mangeoires et dans les abris. 1328 — 1) Aliment complet . Nous distribuons pendant toute l’année un aliment de type Lapin renfermant : 16 % de matières protéiques brutes, 2 % de matières grasses, 14 % de matières cellulosiques, 10 % de matières minérales. Chaque individu reçoit en moyenne 150 grammes par jour et cette quantité est augmentée de 50 grammes pour les femelles gestantes et allaitantes. Les jeunes reçoi¬ vent 75 grammes par jour à partir du sevrage et les quantités peuvent être augmentées en fonction des besoins de chaque individu qui sont parfois très variables. 2) Les grains : En hiver nous avons fréquemment distribué un épis de maïs par cage, mais cette pratique ne doit pas être généralisée et poursuivie trop longtemps car les géniteurs ont tendance à engraisser. L’embonpoint est, dans certains cas, le prélude à une mauvaise fécondité et nous avons observé une accumulation très impor¬ tante de graisses au niveau de la grappe ovarienne chez de nombreuses femelles. L’avoine a également été distribuée avec discernement à la fin de l’hiver et au début du prin¬ temps. 3) Les aliments verts : Au cours du printemps et de l’été nous distribuons principale, ment de la chicorée sauvage (barbe de capucin) à laquelle nous additionnons des gra¬ minées diverses selon l’époque : blé et avoine au printemps, chiendent en automne- La luzerne est également utilisée par de nombreux éleveurs mais nous lui préférons la chicorée pour ses qualités diurétiques. Pendant l’hiver, en absence de chicorée, nous avons donné une fois par semaine quelques feuilles de choux fourragers. On ne doit en aucun cas exagérer la fréquence et la quantité de choux, car il est souvent à l’origine de certaines diarrhées. Nous avons fait accepter par les animaux de notre élevage les feuilles d’artichaut qui constituent un complément vert non négligeable pendant les grands froids, au moment où il est difficile de s’approvisionner en végétaux frais. Dans la mesure du possible, il est intéressant de distribuer des branches de saule ou de genévrier qui permettent aux animaux d’user leurs incisives sans détériorer le bois de la cage. 4) Aliment sec : Pendant toute la mauvaise saison, et principalement au cours de l’hiver, tous nos animaux reçoivent en plus de leur ration d’aliment complet du foin de luzerne de bonne qualité. 5) Racines et fruits : Les carottes et les fruits tels que poires ou pommes sont utili¬ sés occasionnellement et bien acceptés en général. En résumé, notre alimentation est basée sur la distribution d’aliment complet en toute saison, de chicorée sauvage additionnée de graminées diverses au printemps et en été, de foin de luzerne en hiver. 6) Aliments à éviter : Tous les aliments verts trop aqueux sont à éviter, sinon à proscrire, si l’on ne veut pas que des conséquences fâcheuses s’ensuivent. Le chou fourrager comme nous l’avons vu est à déconseiller et à ne distribuer qu’épisodique- ment. La betterave est, selon nous, à éviter et ne devra être donnée qu’exceptionnelle- ment, car elle peut entraîner des troubles digestifs. Toutes les plantes connues comme étant toxiques pour le Lapin sont à rejeter. En règle générale nous procédons journellement à l’évacuation des débris végétaux qui pourraient rester dans les râteliers (même dans le cas où ils ne paraissent pas souil¬ lés). Les végétaux sont toujours distribués frais sitôt après la récolte. On ne laisse jamais les herbes se fanner à l’ombre comme le font les éleveurs de lapins. Par temps pluvieux nous avons toujours donné de l’herbe mouillée sans inconvénient. 7) La boisson : L’eau est présentée journellement dans une bouteille siphoïde qui est désinfectée par un bain de javel dilué. La consommation varie énormément d’un individu à un autre mais la moyenne se situe entre 300 et 400 ml par jour. Une bou¬ teille siphon de 1 litre est en principe suffisante pour un couple de géniteurs, même au cours de l’été. 1329 — B. Reproduction 1) Origine des animaux Dans notre élevage, nous avons utilisé des animaux d’origines différentes qui se sont avérés plus ou moins bons géniteurs. Au début de notre expérimen¬ tation, nous avons eu des animaux provenant d’Europe Centrale, ensuite des lièvres de pays et enfin des lièvres nés en captivité. Selon leur âge et leur état sanitaire, les lièvres d’importation sont de qualité très variable. Nous avons élevé des Hases et des Bouquins dont les résultats de reproduction étaient excellents ; par contre, certaines années, les lièvres d’importation que nous avons mis en élevage n’ont absolument pas reproduit ou ont donné des portées très médiocres. Si l’on désire entreprendre la reproduction avec de telles souches, il est impérieux de choisir judicieusement les animaux les plus jeunes, car il est fréquent de trouver dans le commerce des individus très vieux qui sont à la fin de leur possibilité de reproduction. Dans un deuxième temps nous avons acheté des lièvres récupérés au cours des fenaisons et qui avaient été élevés par les agriculteurs. Si les jeunes ont été entretenus dans des conditions d’hygiène correctes, on peut obtenir de cette façon de bons géniteurs. Dans un troisième temps nous avons sélectionné dans notre élevage des animaux provenant de Hases qui présentaient le taux de fécondité le plus important. Les géniteurs ainsi obtenus par sélections succes¬ sives donnent de bonnes souches. Le choix des reproducteurs est primordial, car nous avons relevé de graves inconvénients avec des animaux élevés sans hygiène, en captivité trop étroite et généralement sans lumière. De telles conditions d’élevage entraînent, fré¬ quemment, une mauvaise formation du squelette en général et des os du bassin en particulier, ainsi qu’une fécondité médiocre. Ce mauvais développement condamne le plus souvent les femelles à périr lors des premières mises-bas, la délivrance ne pouvant s’effectuer normalement. Pour nos futurs géniteurs nous utilisons de grandes cages à couloir où les animaux peuvent faire de l’exercice au cours de la période critique de la croissance. Pendant les années sèches nous avons un petit enclos de 180 m2 où nous entretenons quelques levrauts jusqu’à l’âge de trois ou quatre mois. La mise au sol n’est pas à conseiller en terrain humide car les animaux seraient condamnés à mourir de coccidiose. 2) Méthodes d’ accouplement a. Polygamie : A l’origine notre élevage était constitué de trios : un Bouquin et deux Hases (Puget, 1966). Ce procédé présente des avantages mais aussi des inconvénients. Il permet d’obtenir, avec un minimum de mâles à entretenir, un maximum de portées qui se succèdent au cours de la saison. La difficulté majeure est, dans certains cas, la mésentente entre les femelles. Il peut en résul¬ ter des combats et la mort par écrasement des jeunes. Les conditions idéales sont réalisées lorsque les deux femelles mettent bas dans un intervalle de temps très rapproché. Si, par contre, les portées se suivent à 10 ou 15 jours, on doit craindre une mortalité élevée chez les levrauts de la première Hase. Le mâle qui accouple deux à quatre jours avant la mise-bas, ou le lendemain de celle-ci, — 1330 risque dans son ardeur de tuer, par écrasement, les jeunes de la première Hase. Si l’on veut avoir de bons résultats avec des trios, il est nécessaire de choisir les femelles et d’entretenir les futurs géniteurs ensemble depuis le sevrage. b. Monogamie : A l’heure actuelle, nous avons réduit le nombre des trios de notre élevage et la tendance des autres éleveurs va également dans ce sens. La monogamie est certainement préférable pour le léporiculteur qui n’a matérielle¬ ment pas le temps de choisir des trios qui soient harmonieusement unis. Le nombre de mâles est aussi important que le nombre de femelles, mais il permet de réduire au maximum les risques de stérilité. Le retrait du mâle après accou¬ plement peut s’avérer nécessaire dans le cas d’un animal trop ardent qui épuise la femelle et qui peut être la cause d’avortements. Pour pouvoir séparer les géniteurs il est nécessaire, dans nos conditions d’expérimentation, qu’une pre¬ mière mise-bas ait eu lieu afin de pouvoir fixer approximativement la suivante. Nous avons exclu la méthode du frottis qui a pour but la recherche des sperma¬ tozoïdes car elle est irréalisable dans un élevage important, nécessitant la mani¬ pulation trop fréquente des animaux. Lorsqu’une femelle a mis bas pour la première fois de la saison, on retire les jeunes le matin vers 8 h et on introduit le mâle jusqu’à 12 h. A 12 h on retire le mâle et on redonne les levrauts à la Hase. On procède de la même façon pendant les trois ou quatre jours qui suivent la mise-bas et on isole ensuite définitivement le mâle jusqu’au sevrage. Le 25e jour, au moment du sevrage, nous remettons le mâle avec la femelle jusqu’au 39e ou 40e jour selon les Hases. On peut vérifier en les pesant le 35e jour si les femelles sont gravides. Dans 80 % des cas nous avons une saillie. La mise-bas s’effectue généralement le 42e ou 45e jour après la première naissance. Nous procédons selon ce protocole pendant toute la durée de la saison de reproduc¬ tion. Cette méthode d’élevage a pour intérêt d’assurer une garantie de survie supplémentaire aux jeunes levrauts en leur évitant d’être piétinés et tués lors des accouplements. Les cycles irréguliers de reproduction sont un obstacle à cette méthode et la difficulté majeure est la manipulation fréquente des géni¬ teurs mâles. Avec un Bouquin pour deux Hases dans des cages distinctes nous avons eu de bons résultats : quinze levrauts pour une femelle et huit pour l’autre. Comparativement à deux autres femelles en accouplement permanent, la mor¬ talité a été réduite de 50 %. 3) Mises-bas et importance numérique des portées Les mises-bas se produisent 42 jours après l’accouplement. Les jeunes nais¬ sent couverts de poils et 20 minutes en moyenne après la naissance ils sont en mesure de se déplacer. Les Hases mettent bas directement sur le grillage qui constitue le sol de la cage et aucune litière n’est mise à leur disposition. Nous avons fréquemment observé des portées de un, deux, trois et quatre levrauts rarement cinq et exceptionnellement huit, la moyenne par portée étant de trois. On doit considérer qu’une bonne Hase produit huit à douze levrauts par an. Certains animaux exceptionnels peuvent donner jusqu’à vingt levrauts. Pendant l’année, le nombre des jeunes par portée est assez variable et on peut noter parfois une augmentation du nombre de petits entre les premières mises- bas et les dernières. Certaines Hases ont un à deux levrauts en janvier et ensuite trois ou quatre au cours des dernières mises-bas. Il y a également une variabilité dans le nombre de jeunes que porte une Hase au cours de sa vie. La première année est parfois marquée par une reproduction irrégulière et caractérisée chez 1331 certaines femelles par un nombre faible de levrauts. La deuxième année, les jeunes Hases prennent en général un rythme plus régulier avec des portées se succédant chaque 39 à 45 jours. On peut constater, parfois, des périodes de repos de 30 à 50 jours entre deux gestations. Le nombre de portées par femelle peut varier de deux à six et une bonne Hase en effectue cinq en moyenne. 4) Le sevrage Effectué le 25e jour, il permet à la femelle de récupérer le maximum de forces avant la mise-bas suivante. Il offre également aux levrauts un optimum de chances de se développer sans interruption de croissance (ce qui n’est pas tou¬ jours le cas lors de sevrages plus précoces). Lorsqu’il y a un seul levraut dans une portée, il peut arriver qu’après le sevrage il dépérisse. Nous avons en effet constaté que les animaux isolés mangeaient nettement moins et qu’il s’ensuivait souvent des troubles digestifs qui pouvaient entraîner la mort de l’animal. Si l’on a la possibilité d’attendre 8 à 10 jours, il est préférable de mettre des levrauts d’une autre Hase en sa compagnie. Dans une précédente note (Puget, 1969) nous avons étudié l’influence de différents facteurs sur la croissance pondérale du Lièvre d’Europe élevé en captivité et une nouvelle série d’expériences a permis de reconsidérer certains points. L’allaitement artificiel des levrauts avec du lait entier de vache a été poursuivi avec un succès variable. Le lait de vache étant quatre à cinq fois moins riche en certains éléments que le lait de Hase, il est nécessaire de faire absorber aux jeunes animaux des quantités considérables si l’on désire que la croissance s’effectue normalement. Ces volumes importants de liquide à résor¬ ber entraînent fréquemment la mort. Les analyses de lait de Hase que nous avons effectuées montrent que sa composition est sensiblement différente de celle du lait de Lapine (le lait de Hase renferme 6,43g /I de Ca et 3,05g/l de P, alors que le lait de Lapine de race petit russe ne contient que 3,57g/l de Ca et l,48g/l de P). Une nouvelle expérience réalisée sur les sevrages précoces nous a permis de déterminer que la résistance des levrauts était variable. En effet, dans une publication antérieure nous avons signalé que les levrauts d’un jour avaient survécu à 48 h de jeûne, alors que, dans la dernière expérience, ils étaient très faibles au bout de 18 h et certains étaient morts après 12 h seulement. Remarques Depuis la publication de notre dernière note, nous avons observé des levrauts malformés : exencéphalies et fentes du palais. Dans notre élevage aucune mal¬ formation n’a été signalée, mais pour la première fois nous avons noté des cas de cannibalisme. La cause de cette anomalie n’a pu être déterminée avec précision et il est difficile d’incriminer une carence alimentaire. Il est intéres¬ sant de noter que les jeunes n’étaient pas malformés à la naissance et qu’ils ont été mangés par la Hase entre le 5e et le 13e jour. Certaines femelles n’ont tué qu’une partie de la portée ce qui pourrait laisser supposer qu’il s’agissait d’un déficit de la lactation que la Hase avait régulé elle-même en éliminant une partie des jeunes. - 1332 — Conclusions Le régime alimentaire nous apparaît comme étant une des bases principales du succès pour l’élevage du lièvre en captivité étroite. Il est un fait indéniable qu’une connaissance particulière des besoins de chaque couple est nécessaire si l’on veut conduire à bien cet élevage. Une nutrition basée, comme nous l’avons vu, sur l’aliment complet et un apport de verdure judicieusement choisie en été et de foin en hiver peut permettre d’envisager avec optimisme une bonne reproduction. Si toutes les règles d’hygiène sont respectées, il est certain que le nombre des maladies qui peuvent atteindre les animaux sera réduit au mini¬ mum. La reproduction des Lièvres d’Europe peut, à l’heure actuelle, être obte¬ nue de façon régulière, le seul écueil rencontré dans cet élevage est le plus sou¬ vent la conséquence d’une mauvaise nutrition. Comme l’a judicieusement signalé Hediger (1949), le Lièvre d’Europe sera certainement appelé à devenir un animal de laboratoire au même titre que le lapin. Il est cependant nécessaire de réduire encore la surface des cages et de les adapter aux conditions du laboratoire. L’étude des principales maladies qui peuvent frapper ce Lagomorphe en captivité, notamment l’antérotoxémie, devra être faite de façon approfondie pour réduire les causes principales de mortalité. La chasse consommant des milliers de Lièvres provenant d’Europe Centrale trouverait dans cet élevage une source importante d’animaux sains et bien acclimatés. Les résultats obtenus, pour le repeuplement, avec les lièvres d’éle¬ vage sont éloquents. En effet, des levrauts lâchés à 45 jours se cantonnent en général dans un rayon d’un k ilomètre autour du point de lâcher, alors que les animaux d’importation parcourent parfois des dizaines de kilomètres et sont tués sur les routes dans une proportion pouvant atteindre 70 à 80%. A côté de cet aspect purement cynégétique et économique, il présentera sur le plan scientifique un intérêt certain. L’étude de la superfétation et de l’interac¬ tion des différentes hormones chez le Lièvre offre des possibilités uniques dans le règne animal. Toutes les branches de la science en général et la Pharmacologie en particulier trouveront là un terrain d’investigation encore vierge et riche en enseignements. Centre de Recherches sur les Toxicités. 205, route de Narbonne, Toulouse. BIBLIOGRAPHIE Antsiferov, M., 1969. — Study of infective sensibility to tularemie in Lepus timidus. Zool. Zh., 48, 6, pp. 942-943. Bloch, S., H. Hediger, C. Muller, F. Strauss, 1954. — Problème der fortpflanzung des Feldhasen. Rev. Suisse Zool., 61, 3, pp. 485-490. — 1963. — Die Kontrolle des genitalzyklen beim feldhasen durch vaginalabstriche. Saügetier. Mitt., 11, 4, pp. 186-187. Bloch, S-, H. Hediger, H. G. Lloyd, C. Muller, F. Strauss, 1967. — Observations on superfétation of Hares [Lepus Europaeus ). Z. Jagdwissensch., 13, 2, pp. 49- 52. — 1333 — Bujalska, G., 1963. — Cases of sacralisation of tlie final lumbar vertebra in the Euro- pean Hare, Lepus europaeus Pallas, 1778. Acta Theriol., 6, 11, pp. 301-302. — 1964. — Studies on the European Hare. 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Un spécimen des collections de l’Institut de Paléontologie du Muséum, Paris (n° 1877-726), provenant des « sables marins de Montpellier », montre, cependant, que les deux faunes ne diffèrent pas sur ce point particulier. Le spécimen en question est une cheville osseuse incomplète, brisée non loin de l’apex et dépourvue de région basilaire, c’est-à-dire du pédicule et du bour¬ relet basilaire. L’attribution de ce spécimen au genre Gazella est justifiée par les caractères suivants : — la faiblesse de toutes les dimensions (longueur : 85 mm suivant la courbure du bord antérieur convexe ; diamètre : voir figure 1) ; — la forme de la section, ovale dans la partie inférieure avec un indice de compres¬ sion de 77,7, ovale mais très aplatie transversalement dans la partie supérieure où l'indice de compression atteint 55,5 ; — la courbure vers l’arrière ; — l’absence de torsion ; — l’absence de carène. La détermination spécifique de la gazelle de Montpellier soulève quelques difficultés, car sa cheville diffère de celles de toutes les autres gazelles plio- pléistocènes de l’ouest de l’Europe. Chez Gazella deperdita (Gervais, 1847) a, du Pontien du Mont Lubéron (Vau¬ cluse, France), la cheville possède une face externe aplatie et une face interne convexe ; son aplatissement transverse, peu prononcé à 7 cm au-dessus du bourrelet basilaire (pour 27 chevilles, l’indice de compression reste compris entre 64,3 et 82,9 avec une moyenne de 75,13), n’égale jamais celui qu’on observe sur la cheville de Montpellier (55,5 dans la partie supérieure). Gazella schreuderae Hooijer, 1945, du Pliocène de Grubbenvorst (Limburg, Pays-Bas), connue seulement par une cheville osseuse, est morphologiquement identique à G. deperdita et diffère donc de la gazelle de Montpellier (E. Heintz, 1971). 1. Les gisements de Vertébrés de la région montpelliéraine ont fait l’objet d’une mise au point par J. Michaux en 1969. 2. Une nouvelle étude de Gazella deperdita est actuellement sous presse aux Annales de Paléon¬ tologie. 1335 — Sur les chevilles de Gazella borbonica Depéret, 1884, la courbure vers l’arrière est moins prononcée alors que l’aplatissement transverse à la base est plus important que sur la cheville de Montpellier. Pour 85 chevilles de G. borbonica de La Puebla de Valverde (Teruel, Espagne), l’indice de compression varie entre 60 et 76 avec une moyenne de 68 ; celui de 25 chevilles de G. borbonica de St. Vallier (Drôme, France) varie de 63 à 72 avec une moyenne de 67. L’apla¬ tissement qu’on observe sur la partie apicale de la cheville de Montpellier est semblable à celui des chevilles de G. borbonica. Fig. 1. — Gazella sp. des sables marins pliocènes de Montpellier. Vue latérale d’une cheville incom- p-ète, n° 1877-726 des collections de l’Institut de Paléontologie du Muséum, Paris. Échelle X î. D’après une étude actuellement en cours, les nombreuses autres gazelles villafranchiennes de l’ouest de l’Europe diffèrent de la gazelle de Montpellier et se rapprochent de G. borbonica , peut-être même s’identifient avec elle. Ce sont : G. julieni Munier-Chalmas, 1889, de Roccaneyra (Puy-de-Dôme, France), G. burgundina Delafond et Depéret, 1893, de Chagny (Saône-et-Loire, France) ; G. anglica Newton, 1884, du Norwich Crag (Grande-Bretagne) ; G. daviesii Hinton, 1906, du Norwich Crag (Grande-Bretagne) ; G. fucinii Del Campana, 1918, du Valdarno inférieur de Dianella près Empoli (Italie). Il serait, enfin, très intéressant de comparer la gazelle de Montpellier à Gazella cf. borbonica de Perpignan. Malheureusement, cette dernière n’est connue que par quelques dents et ossements, les chevilles osseuses n’ayant jamais été trou¬ vées. Il est donc actuellement impossible de se prononcer sur les relations qui peuvent exister entre ces deux gazelles. Ces remarques conduisent à laisser en suspens la détermination spécifique de la gazelle de Montpellier et à la désigner provisoirement par Gazella sp. — 1336 L’existence de Gazella dans la faune de Montpellier supprime donc une des différences qui séparent la faune du Languedoc de celle du Roussillon, différence qui, avec d’autres, conférait à cette dernière un cachet plus steppique. Institut de Paléontologie du Muséum. BIBLIOGRAPHIE Delafond, F., et Ch. Depéret, 1893. — Les terrains tertiaires de la Bresse et leurs gîtes de lignites et de minerais de fer. Minislr. Trav. Publ. Étud. Gîtes Miner. Fr., Paris, 332 p., 58 fig., 19 pl. , 1 carte. Del Campana, D., 1918. — Considerazioni suite Antilopi terziarie délia Toscana. Palaeont. Ital., Modena, 24, pp. 147-233, 19 fig., pl. XV-XIX. Depéret, Ch., 1884. — Nouvelles études sur les Ruminants pliocènes et quaternaires d’Auvergne. Bull. Soc. Géol. Fr., Paris, 3, 12 (1883-1884), pp. 247-284, pl. 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Mammalia, Paris, 33, 4, pp. 626-629, 1 pl. — 1971. • — A propos de Gazella schreuderae ILooijer, 1945 (Bovidae, Artiodac¬ tyla, Mammalia) du Pliodène de Grubbenvorst, Limburg (Pays-Bas). Koninkl. Nederl. Akad. Wetensch., Amsterdam. Proc. ser. B, 74, 1, pp. 33-34. Hinton, M. A. C., 1906. — Gazella Daviesii, a new Antelope from the Norwich Crag of Bramerton. Proc. Geol. Assoc., London, 19, pp. 247-251. — 1908. — Note on Gazella Daviesii, an Antelope of the Norwich Crag. Geol. Mag., London, n. s., 5, 10, p. 445, fig. 4-5, pl. XXIII. Hooijer, D. A., 1945. — A fossil Gazelle (Gazella schreuderae nov. spec.) from the Netherlands. Zool. Mededeel., Leiden, 25, pp. 55-64, 1 fig. Michaux, J., 1969. — Les gisements de Vertébrés de la région montpelliéraine. 3. Gise¬ ments pliocènes. Bull. B.R.G.M., Orléans, sér. 2, sect. I, 1, pp. 31-37, 3 tabl. Michel-Levy, A., et E. P. Munier-Chalmas, 1889. — Étude sur les environs d’Issoire. Bull. Soc. Géol. Fr., Paris, 3, 17 (1888-1889), pp. 267-270. Newton, E. T., 1884. — On the occurrence of Antelope remains in newer Pliocène beds in Britain, with the description of a new species, Gazella anglica. Quart J., London, 40, part 2, n° 158, pp. 280-293, 1 pl. ACTES ADMINISTRATIFS M. Jean-François Leroy est nommé Professeur à la chaire de Phanérogamie à comp¬ ter du 21 octobre 1969 (Décret du 22-1-1970). M. Jacques Sornay est nommé Professeur sans chaire à compter du 1er juin 1970 (Paléontologie) (Décret du 23-vn-1970). M. le Professeur Edouard Fischer est admis à faire valoir ses droits à la retraite à compter du 3 juillet 1970 et maintenu en fonctions jusqu’au 30 septembre 1970 (Arrêté ministériel du 6-iv-1970). M. le Professeur Jean-Pierre Lehman est nommé Assesseur au Directeur pour l’année 1970 (A. m. du 31-xii-1969). Approbation de l’arrêté déléguant M. le Professeur Jean-Louis Hamel dans les fonctions d’Assesseur pour l’année 1970 (A. m. du 31-xn-1969). M. Paul Bullier, Maître de Conférences Sous-Directeur de laboratoire au Parc Zoologique, est admis à faire valoir ses droits à la retraite à compter du 1er septembre 1969 et maintenu en fonctions jusqu’au 30 septembre 1970 (A. m. du 5-iii-1970). M. René Santus est nommé Maître de Conférences Sous-Directeur de laboratoire à la chaire de Biophysique à compter du 1er août 1969 (A. m. du 29-X-1969). M. Pierre Viette est nommé Maître de Conférences Sous-Directeur de laboratoire à la chaire d’Entomologie, et M. Pierre Bonnet est nommé Maître de Conférences Sous-Directeur de laboratoire au Parc Zoologique à compter du 1er février 1970 (A. m. du 14-iv-1970). M. Jean-Claude Hureau est nommé Maître de Conférences Sous-Directeur de labo¬ ratoire à la chaire des Pêches Outre-Mer à compter du 1er avril 1970 (A. m. du 6-v- 1970). M. François Parra est nommé Maître de Conférences Sous-Directeur de labora¬ toire à la chaire de Physique appliquée à compter du 1er octobre 1970 (A. m. du 21-vm- 1970). M. Jean Raynal est nommé Maître de Conférences Sous-Directeur de laboratoire à la chaire de Phanérogamie à compter du 1er juillet 1970 (A. m. du 7-ix-1970). M. Yves-Alain Fontaine est nommé Maître de Conférences Sous-Directeur de labo¬ ratoire à la chaire de Physiologie générale à compter du 1er octobre 1970 (A. m. du 7-ix-1970). M. Henri Hugot est nommé Maître de Conférences Sous-Directeur de laboratoire à la chaire de Préhistoire à compter du 1er octobre 1970 (A. m. du 23-ix-1970). Mlle Simone Kelner-Pillault (Entomologie) et Mme Annick Le Thomas (Phané¬ rogamie) sont titularisées dans leurs fonctions de Maîtres-Assistants à compter du 1er octobre 1969 (A. m. du 4-xi-1969). Mme Françoise Ardré (Cryptogamie) et M. Jean-Claude Quentin (Zoologie, Vers) sont titularisés dans leurs fonctions de Maîtres-Assistants à compter du 1er octobre 1970 (A. m. du 21-viii-1970). M. Christian Fuchs est titularisé dans ses fonctions de Maît^Assistant au labo¬ ratoire de Biologie végétale appliquée à compter du 1er octobre 1970 (A. m. du 5-x- 1970). Mme Paule Reichlen est nommée Maître-Assistant stagiaire au Musée de l’Homme à compter du 1er août 1969 (A. m. du 29-X-1969). 1338 - Mme Josette Richard (Zoologie, Vers) et MM. Alain Sournia (Pêches Outre-Mer) et Jean-Marc Thibaud (Ecologie générale) sont nommés Maîtres-Assistants sta¬ giaires à compter du 1er janvier 1970 (A. m. du 19-iii-1970). MM. Roger Cailleux (Cryptogamie), André Descarpentries (Entomologie géné¬ rale), Pierre Ciarpaglini (Parc Zoologique), André Langaney (Musée de l’Homme) et Mme Evelyne Lopez (Physiologie générale et comparée) sont nommés Maitres-Assis- tants stagiaires à compter du 1er octobre 1970 (A. m. du 24 août 1970). Mlle Raymonde Ribeyrol est titularisée dans ses fonctions d’Assistante au Musée de l’Homme à compter du 1er octobre 1969 (A. m. du 4-xi-1969). Mme Colette Cusset est titularisée dans ses fonctions d’Assistant au laboratoire de Phanérogamie à compter du 1er novembre 1969 (A. m. du 4-xi-1969). Mme Françoise Boulineau (Zoologie, Reptiles et Poissons) et MM. Maxence Revault d’Allonnes (Océanographie physique) et François Terrasson (Conservation de la Nature) sont titularisés dans leurs fonctions d’ Assistants à compter du 1er octobre 1969 (A. m. du 10-xi-1969). M. Michel Ricard est titularisé dans ses fonctions d’Assistant au laboratoire de Cryptogamie à compter du 1er novembre 1969 (A. m. du 9-1-1970). Mme Geneviève Dournon est titularisée dans ses fonctions d’Assistant au Musée de l’Homme à compter du 1er octobre 1969 (A. m. du 26-1-1970). Mme Maryvonne Leclerc (Parc Zoologique), Doris Lexa (Biophysique) et Fran¬ çoise Perrin (Parc Zoologique) sont titularisées dans leurs fonctions d’Assistants à compter du 1er octobre 1970 (A. m. du 13-X-1970). MM. Jacques Repérant (Anatomie comparée), Pierre Robbe (Musée de l’Homme), Mmes Françoise Perrin (Ethologie des animaux sauvages), Doris Lexa (Biophysique) et Janine Weulersse (Entomologie) sont nommés Assistants stagiaires à compter du 1er octobre 1969 (A. m. du 21-1-1970). MM. Bernard Battail (Paléontologie), Yves Boulard (Zoologie, Vers), Mlle Nicole Boulfroy (Musée de l’Homme), MM. Vincent Favaudon (Biophysique), François Lacan (Parc Zoologique), Bernard Métivier (Malacologie), Louis Mougin (Zoologie, Mammifères et Oiseaux) et Mme Marie-France Roquebert (Cryptogamie) sont nommés Assistants stagiaires à compter du 1er octobre 1970 (A. m. du 10-viii-1970). M. Pierre Denieul (Physique), Mlle Marie-France Fauvet (Musée de l’Homme), Mme Coryse Blancheteau (Physiologie générale) sont nommés Assistants stagiaires à compter du 1er octobre 1970 (A. m. du 23-ix-1970). DISTINCTIONS HONORIFIQUES Légion d’ Honneur Par décret du 26 décembre 1969 paru au Journal Officiel du 1er janvier 1970, M. Pierre Biberson est nommé Chevalier. Par décret du 10 juillet 1970 paru au Journal Officiel du 14 juillet 1970, M. Pierre Rougeot est nommé Chevalier. Palmes Académiques Par décret du 23 juillet 1970 paru au Bulletin Officiel des Décorations du 30 juillet 1970, sont promus Officiers : Mme Gabrielle Carayon, Collaborateur technique au C.N.R.S. au laboratoire d’Ento- mologie générale, M. Robert-Daniel Etchecopar, Directeur du Centre de Recherches sur les Migrations des Mammifères et des Oiseaux, M. Pierre Rougeot, Maître de conférences Sous-Directeur de laboratoire à la chaire d’ Entomologie générale, Mme Colette Witkiewicz, Collaborateur technique au C.N.R.S. au laboratoire de Cryptogamie. sont nommés Chevaliers : Mme Christiane Blanc-Louvel, Maître de conférences Sous-Directeur de labora¬ toire à la chaire de Paléontologie, Mme Marie-Madeleine Chevey, Collaborateur tech¬ nique au C.N.R.S. à la Bibliothèque centrale, M. Yves Coppens, Maître de conférences Sous-Directeur de laboratoire au Musée de l’Homme, M. Gilles Doisy, Aide tech¬ nique principal au Service des Cultures, M. Léonard Ginsburg, Maître de conférences Sous-Directeur de laboratoire à la chaire de Paléontologie, M. Jacques Sornay, Pro¬ fesseur sans chaire (Paléontologie). Au titre du C.N.R.S. est promu Officier : M. Claude Levi, Professeur au laboratoire de Biologie des Invertébrés marins. T A B L E DES MATIE R E S du Tome l\-i. — 2' Série. Liste des Correspondants du Muséum nommés en 1969 . 5 Travaux faits dans les laboratoires et accroissement des collections du Muséum en 1969 . 8 Actes administratifs . 1 337 Distinctions honorifiques . 1339 Avertissement . 300, 448 Communications : A la mémoire de René Jeannf.l. Allocutions prononcées le 9 octobre 1969 lors de l’inaugura¬ tion du buste de René Jeannel . 1145 Afchain (D.). Voir Capron (A.). Almaça (C.). Sur les Rarbeaux (genre et sous-genre Barbus) de l’Afrique du Nord . 141 — Sur un Cyprinidé nord-africain : Barbus issencnsis ou Varicorhinus issenensis ? . 159 — Sur la spéciation des Barbeaux nord-africains . 853 Anthony (J.). Hommage à Georges Cuvier. Allocutions prononcées à l’occasion des cérémo¬ nies du bi-centenaire de la naissance de Georges Cuvier . 97 Aubenton (F. D’), Daget (J.) et Spillmann (J.). Classification numérique des Blageons Leu- ciscus (Telestes) soufia (Pisces, Cyprinidae) (8e note) . 839 Badonnel (A.). Anlarclopsocus daviesi, nouvelle espèce des îles Cro/.et (Psoeoptera, Elipso- cidae) . 355 — Liposcelis (Psoeoptera, Liposcelidae) de l’ile de Chypre . 1212 — et f Pearman (J. V.). Mascaro psocus, nouveau genre d’Ectopsocinae des îles Mascarei¬ gnes (Psoeoptera : Peripsocidae) . 857 Banarescu (P.). Siniichthjfs brevirostris nov. gen., nov. sp., nouveau Cyprinidé de Chine (Pis¬ ces, Cyprinidae) . 161 — Données sur la forme nominale de Gobio uranoscopus (Pisces, Cyprinidae) . 165 Bastida (R.) y Torti (M. R.). Chaetilia argentina sp. nov., un nuevo aporte al conocimiento de la Isopodofauna sudamericana . 392 Bauchot (M.-L.), Daget (J.), Hureau (J.-C.) et Monod (Th.). Le problème des « auteurs secondaires » en taxionomie . 301 Baudin Laurencin (F.). Oncophora melanocephala (Rud, 1819) n. comb., Nématode Camalla- nidae, parasite du Thon Albacore Neothunnus albacares . 984 Bellon-Humbert. Voir (C.). Fischer-Piette (E.). Boissin (L.), Bouix (G.) et Maurand (J.). Recherches histologiques et histochimiques sur le trachus génital mâle du Pseudoscorpion Hysterochelifer meridianus (L. Koch) . 491 Boucher (G.). Paramesacanthion catellus n. sp., nouvelle espèce d’Enoplidae (Nématode) de la vase terrigène côtière de Banvuls-sur-Mer . 570 — Deux espèces nouvelles de Nématodes de la vase terrigène côtière de Banyuls-sur- mer . 975 Bouix (G.). Voir Boissin (L.). Breuning (S.). Nouveaux Coléoptères Ccrambycidae Lamiinae des collections du Muséum de Paris (suite) . 363 — Nouveaux Coléoptères Cerambveidae Lamiinae des collections du Muséum de Paris (suite) . 460 — Nouveaux Coléoptères Cerambveidae malgaches des collections du Muséum de Paris. . 662 1341 Brygoo (E. R.) et Domergue (Ch. A.). Notes sur les Chamaeleo de Madagascar. C. belalan- daensis n. sp., Caméléon du Sud-Ouest . 305 — — Notes sur les Chamaeleo de Madagascar. C. brevicornis Gunther, 1879, tsarafidyi nov. subsp. Les hémipénis des Caméléons du groupe brevicornis . 311 — — Notes sur les Brookesia (Caméléonidés) de Madagascar. Description d’une espèce nouvelle, B. antoetrae n. sp., et des hémipénis de B. stumpffi et B. ebenaui. Remarques sur la répartition de B. stumpffi . 830 Buge (E.) et Lessertisseur (J.). Nouvelles observations sur la faune de Bryozoaires de Saint- Martin-de-Bréhal (Manche) . 543 Capron (A.) et Afchain (D.). Structure antigénique et taxinomie des Vertébrés inférieurs. . 122 Carbonnier (J.). Voir Molho (D.). Castri (F. di). Voir Vitali-di Castri (V.). Catala-Stucki (R.). Longévité d’organismes marins à l’Aquarium de Nouméa . 1311 Chauvier (G.). Voir Nouvel (J.). Cherbonnier (G.). Nouvelles espèces d’HoIothuries des côtes d’Afrique du Sud et du Mozam¬ bique . 280 — Pseudorolochirus bicolor n. sp., nouvelle Holothurie Dendrochirote de Madagascar. . . . 424 — Note sur l’Holothurie Aspidochirote Labidodemas semperianus Selenka . 566 Conan (G.). Description d’une Actinie méditerranéenne : Ragactis pulchra Andres, 1883. Ana¬ tomie et systématique . 577 Condé (B.) et Nguyen Duy (M.). Pénicillates d’Israël rassemblés par G. Levy . 1251 Crochet (J. Y.) et Heintz (E.). Insectivora (Mammalia) de la faune villafranchienne de La Puebla de Valverde (Prov. Teruel, Espagne) . 776 Crusafont Pairô (M.) et Remy (J. A.). Les Equoidea (Perissodactyla) de l’Éocène préaxial pyrénéen espagnol . 428 Daget (J.). Voir Bauchot (M.-L.). — Voir Aubenton (F. d’). Dajoz (R.). Coléoptères Lathridiidae nouveaux ou peu connus de la région néotropicale et catalogue des espèces de cette région . 644 Dallot (S.). L’anatomie du tube digestif dans la physiologie et la systématique des Chaeto- gnathes . 549 Damestoy (G.). Essai de classification phylogénique des Caprinidés (Lamellibranches) . 1003 Dejoux (C.). Contribution à l’étude des premiers états des Chironomides du Tchad. (Insectes, Diptères) (3e note). Description comparée des nymphes de Chironomus ( Nilodorum ) brevibucca, Ch. (N.) brevipalpis et Ch. (N.) fractilobus . 175 Démangé (J.-M.). Sur une collection de Myriapodes de France (Savoie, Haute-Savoie, Ardèche) rassemblée p«tr M. L. Deharveng . 502 — et Silva G. (F.). Nouvelle espèce chilienne du genre Autostreptus Silvestri et description du matériel type de Iulus chilensis Gervais, 1 847, type du genre (Myriapode, Diplopode, Spirostreptoidea, Spirostreptidae, Spirostreptinae) . 708 — — Abatodesmus velosoi nov. sp., nouvelle espèce chilienne de la famille des Sphaero- trichopidae (Myriapode, Diplopode : Polydesmoidea) . 881 Denis (J.). Notes sur les Érigonides. XXXIX. A propos des Diplocephalus s. str. (Erigonidae, Araneae) . 378 — Notes sur les Érigonides (Arachnides). XL. Les Érigonides du nord de la France . 1228 Domergue (Ch. A.). Notes sur les Serpents de la région malgache. Lycodryas maculatus (Gün- ther, 1858), espèce des Comores. Description de deux femelles . 449 — Voir Brygoo (E. R.). Dresco-Derouet (L.). Étude des Mygales. II. Premiers résultats sur la biologie et le méta¬ bolisme respiratoire de différentes espèces tropicales en captivité . 1054 — et Gros (M.). Études des Mygales. III. Élevage d’une espèce de Guyane : Avicularia avicularia (L.) . 1224 Duguy (R.)* Voir Saint Girons (H.). Durand (J.). Dispositif simple de platine refroidie permettant de travailler au microscope binoculaire sur des animaux à optimum thermique bas . 813 Durette-Desset (M.-Cl.). Affinités de l’Héligmosome Ortleppstrongylus bathyergi (Ortlepp, 1939) n. gen., n. comb., avec les Trichostrongylides Molineinae . 415 — 1342 — — Brevistriata bergerardi, nouveau Nématode Héligmosome, parasite d’un Écureuil de Corée . 419 — Nématodes Héligmosomes d’Amérique du Sud. VI. Étude de cinq espèces, parasites de Rongeurs Dasyproctidés . 590 — Nématodes Héligmosomes d’Amérique du Sud. VII. Études de trois espèces nouvelles, parasite de Proechimys semispinosus (Rongeurs Echimyidés) . 601 — Nématodes Héligmosomes d’Amérique du Sud. VIII. Description de six nouvelles espèces, parasites de Cricétidés . 730 Dussart (R. H.). Acanthocyclops americanus en France (Crustacé, Copépode) . . 725 Ehrhardt (J. P.). Voir Salvat (B.). Euzet (L.) et Ktarï (M. II.). H eteraxinoides hannibali n. sp. (Monogenea, Polyopisthocoty- lea), parasite branchial de Pomadasys incisus (Bowdich, 1825) (Teleostei) dans le golfe de Tunis . 269 Fenaux (R-)* Sur des Appendiculaires de la Méditerranée orientale . 1208 Fischer-Piette (E.) et Testud (A.-M.). Veneridae du Surinam communiquées par M. C. O. van Regteren Altena . 520 — Gaillard (J.-M.), Panouse (J. B.) et Bellon-Humbert (C.). Littorina saxatilis (Moll. Gastér.) dans le Sud marocain . 970 — et Métivier (B.). Les Dosinia (Moll., Biv.) indéterminées de Calcutta . 1282 — et Vukadinovic (D.). Suite aux Mollusques terrestres de l’île Europa . 1277 Gaillard (J.-M.). Voir Fischer-Piette (E.). Geistdoerfer (P.) et Rannou (M.). A propos des Chalinura méditerranéens (Téléostéens, Macrouridae) . 1009 — Hureau (J.-C.) et Rannou (M.). Deux Poissons abyssaux nouveaux capturés dans l’Atlantique Nord et Est : Bathytyphlops azorensis n. sp. (Ipnopidae) et Lycenchelys labradorensis n. sp. (Zoarcidae) . 452 — — — Liste préliminaire des espèces de Poissons de profondeur récoltées au cours de la campagne Noratlante du N. O. « Jean Charcot » en Atlantique nord (août-octobre 1969) . 1177 Ginsburg (L.). Un Ruminant nouveau des faluns miocènes de la Touraine et de l’Anjou .... 996 — et Janvier (Ph.). Présence de sables helvétiens d’origine fluviatile sous les faluns du bassin de Noyant-sous-Le-Lude (Maine-et-Loire) . 435 Goldstein (B.). Développement larvaire de Macropipus marmoreus (Leach) en laboratoire (Crustacea, Decapoda, Portunidae) . 919 Gourbault (N.). Triclades obscuricoles des Pyrénées. IV. Dendrocoelum lescherae sp. n . 1293 Gros ( M. ). Voir Dresco-Derouet (L.). Guervin (C.). Voir Laur (M. H.). Guinot (D.). Recherches préliminaires sur les groupements naturels chez les Crustacés Déca¬ podes Brachyoures. VIII. Synthèse et bibliographie . 1063 — Sur l’existence d’une deuxième espèce de Liagore de Haan, L. erythematica sp. nov. (Crustacea Decapoda Brachyura) . 1091 — et Sakai (T.). Un nouveau Trachycarcinus, T. elegans sp. nov. (Crustacea Decapoda Bra¬ chyura) . 201 Heintz (E.). Présence de Gazella (Bovidae, Artiodactyla, Mammalia) dans les sables marins pliocènes de Montpellier, Hérault, France . 1334 — Voir Crochet (J. Y.). Heurtault (J.). Pseudoscorpions du Tibesti (Tchad). III. Miratemnidae et Chernetidae. . . . 192 — Pseudoscorpions de la région du Tibesti (Sahara méridional). IV. Cheliferidae . 685 — Chambre génitale, armature génitale et caractères sexuels secondaires chez quelques espèces de Pseudoscorpions (Arachnides) du genre Withius . 1037 Hondt (J.-L. D’). Campagnes d’essais du « Jean Charcot» (3-8 décembre 1968). 5. Bryozoaires. 232 — et Redier (L.). Polymorphisme et affinités de Fenestrulina mutabilis (Hastings, 1932) (Bryozoaire Chilostome) . 257 Hureau (J.-C.). Notes sur la famille des Congiopodidae (Téléostéens, Perciformes) : redécou¬ verte de Zanclorhynchus spinifer Günther, 1880, aux îles Kerguelen et réhabilitation de Congiopodus kieneri (Sauvage, 1878) . 1019 — Voir Bauchot (M.-L.). — Voir Geistdoerfer (J. C.). 1343 Jamieson (B. G. M.). Descriptions of the type-species of the earthworm généra Plutellus and Digaster (Megascolecidae : Oligochaeta) . 1300 Janvier (Ph.) et Montenat (Ch.). Le plus ancien Léporidé d’Europe occidentale, Hispanola- gus crusafonti nov. gen., nov. sp., du Miocène supérieur de Murcia (Espagne) . 780 — Voir Ginsburg (L.). Jarreau (M. C.). Voir Molho (D.). Jay (M.). Quelques problèmes taxinomiques et phylogénétiques des Saxifragacées vus à la lumière de la biochimie flavonique . 754 Jôssang (P.) et Molho (D.). Étude des constituants des feuilles de Piper methysticum Forst. 440 — — Isolement de la géranyloxy-7 coumarine de Poncirus trifoliata (L.) Raf. Essai de répartition dans les Rutacées . 789 Juberthie (C.). Les Opilions Cvphophthalmes cavernicoles. Notes sur Speleosiro argasiformis Lawrence . 864 Ktari (M. H.). Voir Euzet (L.). Laur (M. H.) et Guervin (C.). Les lipides des frondes sporifères du Scolopendrium bulgare Sm . 1315 Le Danois (Y.). Description de Chirolophius monodi, nouvelle espèce de la famille des Lophii- dae (Pédiculates Haploptérygiens) . 1186 Lessertisseur (J.) et Robineau (D.). Le mode d’alimentation des premiers Vertébrés et l’origine des mâchoires . 102 — Voir Buge (E.). Lindner (E.). Einige madagassische Stratiomyiden des Muséum national d’Histoire natu¬ relle de Paris (suite) . 489 Maillard (CL). Nicolla elongata n. sp. (Digenea, Coitocaecidae), parasite d’Onos tricirratus (Brünnich, 1768) (Teleostei) . 410 Manning (R. B.). A new genus and species of Stomatopod Crustacean from Madagascar. . . . 206 Maurand (J.). Voir Boissin (L.). Mauriès (J. -P.). Examen des types des genres Cambalomorpha et Cambalopsis Pocock, 1895. Essai de classification des Glyphiulinae Verhoeff, 1936 (Diplopoda, Cambalidea) . 509 — et F. Silva G. Colobognathes du Chili. I. Espèces nouvelles du genre Siphonotus Brandt (Diplopoda) . 887 Métivier (B.). Voir Fischer-Piette (E.). Molho (D.), Carbonnier (J.) et Jarreau (M. C.). Activité phytohormonale et vinylogie. I. Vinylogues monoéthyléniques des acides benzoïques . 799 — Voir Jôssang (P.). Monniot (CL). Ascidies Phlébobranches et Stolidobranches des îles Kerguelen récoltées par P. Grua . 340 — Quelques Ascidies infralittorales de Saô Miguel (Açores) . 1200 — et Monniot (F.). Quelques Ascidies de l’Adriatique . 1189 Monniot (F.). Ascidies Aplousobranches des îles Kerguelen récoltées par P. Grua . 321 — Voir Monniot (Cl.). Monod (Th.). Sur un Nothobomolochus (Crust., Copépodes) parasite d’un Hémiramphe de Madagascar . 401 — Sur deux Isopodes marins du Golfe de Kutch (Inde) . 944 — Sur quelques Isopodes marins d’Australie. I. Arcturidae . 1127 — A propos d’un Rhopalorhynchus australien (Pycnogonide) . 1263 — Voir Bauchot (M.-L.). Montenat (Ch.). Voir Janvier (Ph.). Munoz Cuevas. Contribution à la connaissance de la famille des Triaenonychidae du Chili (Opilions Laniatores). I. Description du nouveau genre Chilenuncia et remarques sur l’écologie et la répartition géographique des espèces chiliennes de la famille . 872 — Étude du tarse, de l’apotèle et de la formation des griffes au cours du développement post-embryonnaire chez Pachylus quinamavidensis (Arachnides, Opilions, Gonvlepti- dae) . 1027 — Étude du développement embryonnaire de Pachylus quinamavidensis (Arachnides, Opilions, Laniatores) . 1238 Nguyen Duy (M.). Voir Condé (B.). — 1344 — Nouvel (J.), Rinjard (J.), Pasquier (M.-A.) et Perrin (F.). Rapport sur la mortalité et la nata¬ lité enregistrées au Parc Zoologique de Paris pendant l’année 1969 . 817 — Chauvier (G.) et Strazielle (L.). Rapport sur la mortalité et la natalité enregistrées à la Ménagerie du Jardin des Plantes pendant l’année 1969 . 1161 Panouse (J. B.). Voir Fischer-Piettf. (E.). Pasquier (M.-A.). Voir Nouvel (J.). Pearman (J. V.). Voir Badonnel (A.). Perrin (F.). Voir Nouvel (J.). P u o et (A.). Contribution à l’étude de l’élevage en captivité étroite de Lepus europaeus Pallas, 1778 . 1325 Quentin (J. C.). Description d’un nouvel Oxyurinae : Sypharista kamegaii n.gen., n.sp., para¬ site d’un Écureuil volant du Japon . 989 Rannou (M.). Voir Geistdoerfer (P.). Redier (L.). Voir Hondt (J.-L. D’). Régnault (M.). Croissance au laboratoire de Crangon septemspinosa Say (Crustacea Deca- poda Natantia) de la métamorphose à la maturité sexuelle . 1108 Remy (J. A.). Voir Crusafont Pairô (M.). Renaud-Mornant (J.). Campagne d’essais du « Jean Charcot » (3-8 décembre 1968). 7. Méio- benthos. I. Données générales . 745 — Campagne d’essais du « Jean Charcot » (3-8 décembre 1968). 8. Méiobenthos. II. Tar- digrades . 957 — Tardigrades marins des Bermudes . 1268 Richard (J.). Voir Vassiliadès (G.). Rinjard (J.). Voir Nouvel (J.). Robineau (D.). Voir Lessertisseur (J.). Roux (Ch.). Révision des poissons marins de la famille des Batrachoididae de la côte occiden¬ tale africaine . 626 — Les poissons de la famille des Batrachoididae (Téléostéens marins) de la campagne de chalutage du Golfe de Guinée . 849 Saint Girons (H.) et Duguy (R.)* Le cycle sexuel de Lacerta muralis L. en plaine et en mon¬ tagne . 609 Saint Laurent (M. de). Révision des genres Catapaguroides et Cestopagurus et description de quatre genres nouveaux. V. Trichopagurus de Saint Laurent (Crustacés Décapodes Paguridae). VI. Conclusion . 210 — Campagne d’essais du « Jean Charcot » (3-8 décembre 1968). 6. Sur Galathea machadoi Barrois et G. bispinosa sp. nov. Clef des espèces européennes du genre Galathea (Crus¬ tacea Decapoda Galatheidae) . 716 — Paguristes syrtensis, espèce nouvelle des côtes tunisiennes (Crustacea Decapoda Dio- genidae) . 1099 — Capture, en Méditerranée, d’Upogebia talismani Bouvier, 1915 (Crustacea Decapoda Callianassidae) . 1259 Sakai (T.). Voir Guinot (D.). Salvat (B.). Les Mollusques des « récifs d’îlots » du récif barrière des îles Gambier (Polynésie). Bionomie et densités de peuplement . 525 — et Ehrhardt (J. P.). Mollusques de l’île Clipperton . 223 Serène (R.). Observations préliminaires sur les Brachyoures nouveaux ou mal connus du Sud-Est asiatique (Crustacea, Decapoda) . 903 Silva G. (F.). Voir Démangé (J.-M.). — Voir Mauriès (J.-P.). Spillmann (J.). A propos d’une population de poissons de la famille des Cyprinidae, Leuciscus ( Telestes ) soufîa Risso, provenant de la Dourbie, affluent de l’Hérault (7e note) . 170 — Voir Aubenton (F. d’). Strazielle (L.). Voir Nouvel (J.). Testud (A.-M.). Voir Fischer-Piette (E.). Torti (M. R.). Voir Bastida (R.). — 1345 — Vachon (M.). Remarques sur Withius piger (Simon, 1878) nov. comb. (Pseudoscorpion Che- liferidae) et sur le genre Diploternnus J. C. Chamberlin, 1933, à propos de Diplotemnus beieri nov. nom. (Pseudoscorpion Miratemnidae) . 185 Vassiliadès (G.) et Richard (J.). Ilelerorchis senegalensis n. sp. (Trematoda ; Fellodistoma- tidae), parasite de Protopterus annectens Owen, 1893 (Poisson; Lepidosirenidae) . 1288 Vilar Fiol (R.). Discrimination des formations endo-nasales des Mammifères . 126 Vitali-di Castri (V7.) et Castri (F. di). L’évolution du dimorphisme sexuel dans une lignée de Pseudoscorpions . 382 Vukadinovic ( D. ) . Voir Fischer-Piette (E.). Le Gérant : D. Grmek-Guinot. IMPRIMERIE F. PAILLART ABBEVILLE (d. 2493) — 30-9-71. BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE Le Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle paraît depuis 1895. Chaque tome, grand in-8°, est annuel et comprend actuellement 6 fascicules. Les articles sont constitués par les communications présentées aux réunions des naturalistes du Muséum ; ce sont uniquement des travaux originaux relatifs aux diverses branches des sciences naturelles. Le premier fascicule de chaque année con¬ tient en outre la liste des travaux publiés et des collections reçues dans les labora¬ toires du Muséum. Le Bulletin peut être obtenu par achat ou échange en s’adressant à la Bibliothèque centrale du Muséum national d’Histoire naturelle, 38, rue Geolîroy-Saint-Hilaire, Paris, 5e {Compte de Chèques Postaux, Paris, 9062-62). Prix de l’abonnement annuel : Pour la France . . 60 F Pour l’Étranger . . . 70 F Les années anciennes peuvent également être achetées ou échangées. 1™ série : T. 1 à 34, 1895-1928. 2e série (en cours) : T. 1 à 41, 1929-1969. Instructions pour les auteurs Les auteurs qui désirent présenter des communications sont priés d’en adresser directement la liste au Directeur du Muséum huit jours pleins avant la date de la séance. Les textes doivent être dactylographiés avec doubles interlignes, d’un seul côté, sur des feuilles séparées. Ils doivent être remis au président de la réunion après présenta¬ tion de la communication. Les clichés des figures dans le texte ne doivent pas dépasser les dimensions suivantes : 11,8 cm X 18,5 cm ; ils sont fournis par les auteurs et déposés en même temps que les manuscrits. Les illustrations en planches hors-texte ne doivent pas mesurer plus de 12,5 cm X 18,5 cm ; ces planches, également à la charge des auteurs, sont à envoyer directement à l’imprimeur, après entente avec la rédaction du Bulletin. Chaque auteur ne pourra publier plus de 20 pages imprimées par fascicule et plus de 80 pages pour l’année. Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs qui sont priés de les retourner, dans les quatre jours, à Mme Grmek-Guinot, laboratoire de Zoologie, 61, rue de Bufîon. Passé ce délai, l’article sera ajourné au numéro suivant. Tirés a part Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils peuvent se procurer à leur frais des exemplaires supplémentaires aux conditions ci-après. 2-4 p. 5-8 p. 9-16 p. 25 exemplaires . 13,05 F 14,80 F 17,30 F par 25 exemplaires en plus . . . 4,45 F 5,65 F 9,05 F Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le numéro, brochés avec agrafes et couverture imprimée. Il convient d’y ajouter, au-dessus de 75 exemplaires supplémentaires, le montant de la T. V. A., sauf pour les envois à destination de l’Étranger. Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remaniements ou par l’état des manus¬ crits seront à la charge des auteurs. Les auteurs sont priés de remplir le bon de commande joint aux épreuves, afin qu’il soit possible de leur faire parvenir tirés à part et clichés, et de facturer, s’il y a lieu, les frais supplémentaires. ÉDITIONS DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE En vente à la Bibliothèque Centrale du Muséum 38, rue Geoffroy Saint-Hilaire, 75-Paris-5®. Archives du Muséum national d’Histoire naturelle (depuis 1802). In-4°, sans périodicité. Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (depuis 1895). Six numéros par an ; abonnement : France, 60 F ; Étranger, 70 F. Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle (depuis 1936). Depuis 1950, nouvelle série en 3, puis 4, parties : A, Zoologie ; B, Botanique ; C, Sciences de la Terre ; D, Sciences physico-chimiques. Sans périodicité. Publications diverses du Muséum national d’Histoire naturelle (depuis 1933). Sans pério¬ dicité. Grands naturalistes français (depuis 1952). Sans périodicité. Notes et Mémoires sur le Moyen-Orient (depuis 1933). In-4°. Sans périodicité. PUBLICATIONS DES LABORATOIRES DU MUSÉUM En vente à l’adresse de chaque laboratoire. Bulletin du Laboratoire maritime de Dinard (35-Ille-et-Vilaine). Directeur : M. R. Lami ; depuis 1928 ; prix variable par fascicule. Objets et Mondes. La Revue du Musée de l’Homme. Directeur : M. J. Millot, Palais de Chaillot, Paris-16e ; depuis 1961 ; trimestriel ; abonnement, France, 30 F ; Étran¬ ger, 35 F. Mammalia. Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères. Directeur : M. J. Dorst, Laboratoire de Zoologie des Mammifères, 55, rue de Buffon, Paris-5e ; depuis 1936 ; trimestriel ; abonnement, France et Étranger, 60 F. Index Seminum Horti parisiensis. Service des Cultures, 61, rue de Buffon, Paris-5e ; depuis 1882 ; échange. Journal d' Agriculture tropicale et de Botanique appliquée, suite de la Revue internatio¬ nale de Botanique appliquée et d' Agriculture coloniale ; depuis 1954. Directeur : M. R. Portères, Laboratoire d’Ethnobotanique, 57, rue Cuvier, Paris-5e ; abonne¬ ment, France et Outremer, 55 F ; Étranger, 60 F. Adansonia (suite aux Notulae Systematicae) . Directeur : M. A. Aubréville, Laboratoire de Phanérogamie, 16, rue de Buffon, Paris-5e ; trimestriel ; abonnement, France, 40 F ; Étranger, 50 F. Revue Algologique. Directeurs : MM. R. Lami et P. Bourrelly, Laboratoire de Crypto¬ gamie, 12, rue de Buffon, Paris-5e ; depuis 1924 ; abonnement, France, 20 F ; Étran¬ ger, 25 F. Revue Bryologique et Lichènologique. Directeur : Mme V. Allorge, Laboratoire de Cryp¬ togamie ; depuis 1874 ; abonnement, prix variable, par fascicule. Revue de Mycologie. Directeur : M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie ; depuis 1928 ; abonnement, France, 24 F ; Étranger, 30 F. Cahiers de La Mabokè. Directeur : M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie, 12, rue de Buffon, Paris-5e ; depuis 1963 ; abonnement, France, 20 F ; Étranger, 24 F. Pollen et Spores. Directeur : Mme Van Campo, Laboratoire de Palynologie, 61, rue de Buffon, Paris-5e ; depuis 1959 ; 3 fasc. par an ; abonnement, France, 65 F ; Étranger, 70 F. Acarologia. Directeur : M. M. Vachon, 61, rue de Buffon, Paris-5e ; depuis 1959 ; abon¬ nement, France et Étranger, 80 F (chercheurs) ; 100 F (collectivités). ABBEVILLE. - IMPRIMERIE F. PAILLART (ü. 2493). — 30-9-1971.