BULLETIN du MUSÉUM NATIONAL d’HISTOIRE NATURELLE PUBLICATION BIMESTRIELLE zoologie N° 85 SEPTEMBRE-OCTOBRE 1972 BULLETIN du MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 57, rue Cuvier, 75005 Paris Directeur : P r M. Vachon. Comité directeur : P rs Y. Le Grand, C. Lévi, J. Dorst. Rédacteur général : Dr. M.-L. Bauciiot. Secrétaire de rédaction : M me P. Dupérier. Conseiller pour l’illustration : Dr. N. Halle. Le Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle, revue bimestrielle, paraît depuis 1895 et publie des travaux originaux relatifs aux diverses branches de la Science. Les tomes 1 à 34 (1895-1928), constituant la l re série, et les tomes 35 à 42 (1929-1970), constituant la 2 e série, étaient formés de fascicules regroupant des articles divers. A partir de 1971, le Bulletin 3 e série est divisé en six sections (Zoologie — Botanique — Sciences de la Terre —- Sciences de l’Homme — Sciences physico-chimiques — Ecologie générale) et les articles paraissent, en principe, par fascicules séparés. S’adresser : — pour les échanges, à la Bibliothèque centrale du Muséum national d’His¬ toire naturelle, 38, rue Geoffroy-Saint-Hilaire, 75005 Paris (C.C.P., Paris 9062-62) ; — pour les abonnements et les achats au numéro, à la Librairie du Muséum 36, rue Geoffroy-Saint-Hilaire, 75005 Paris (C.C.P., Paris 17591-12 — Crédit Lyonnais, agence Y-425) ; — pour tout ce qui concerne la rédaction, au Secrétariat du Bulletin, 57, rue Cuvier, 75005 Paris. Abonnements : Abonnement Général : France, 260 F ; Étranger, 286 F. Zoologie : France, 200 F ; Étranger, 220 F. Sciences de la Terre : France, 50 F ; Étranger, 55 F. Sciences de l’Hommf. : France, 45 F ; Étranger, 50 F. Botanique : France, 40 F ; Etranger, 44 F. Sciences Physico-Chimique : France, 15 F ; Étranger, 16 F. BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 3 e série, n° 85, septembre-octobre 1972, Zoologie 64 SOMMAIRE R. Dajoz — Ancylopus melanocephalus (Oliv.) (Coléoptères, Endomychidae), nouveau pour la Bulgarie et description de deux espèces nouvelles. 1043 — Coléoptères Lathridiidae de Madagascar et des Mascareignes. 1049 85, 1 Âncylopus melanocephalus (Oliv.) (Coléoptères, Endomychidae) nouveau pour la Bulgarie et description de deux espèces nouvelles par Roger Dajoz * Résumé. — Ancylopus melanocephalus (Oliv.) n’était connu jusqu’ici que du sud de l’Italie. Une nouvelle station est signalée du sud de la Bulgarie et les conditions écologiques de capture sont précisées. L’espèce semble aussi présente en Hongrie. Deux espèces nouvelles confondues jusqu’ici avec .4. melanocephalus sont décrites : H. villiersi n. sp. de l’Inde et du Japon et A. neglec- tus n. sp. de Bornéo. Abstract. — Ancylopus melanocephalus (Oliv.) had only been found in the South of Italy. A new locality is mentioned in the South of Bulgaria, and the ecological conditions of this discovery are given. This species is also to be found in Hungary. Two new species, which had until now not been separated from Ancylopus melanocephalus are described : A. villiersi n. sp. from India and Japan and A. neglectus n. sp. from Bornéo. Au cours d’un séjour en Bulgarie aux mois de juillet et août 1968 nous avons capturé 11 exemplaires (3 mâles et 8 femelles) du Coléoptère Endomychidae Ancylopus melanoce¬ phalus (Oliv.), espèce nouvelle pour ce pays et dont la répartition géographique est remar¬ quable. La capture a été faite sur le bord de la mer Noire, dans le sud du pays à une vingtaine de kilomètres de la frontière turque, à 2 km au sud de la petite ville de Primorsko, dans un marécage littoral à Phragmites, le 27 juillet 1968 (fig. 1). Une partie des roseaux de ce marécage était coupée et mise en bottes. C’est en secouant ces bottes que nous avons pu récolter une faune abondante, très caractéristique des grands marécages à Phragmites. Nous citerons, parmi les Coléoptères récoltés en même temps qu 'Ancylopus melanocephalus, les espèces suivantes : Carabidae : Odacantha melanura (L.) : très commun ; Demetrias atricapillus (L.) : 2 exemplaires ; Syntomus ohscuroguttatus Duftsch. : 5 exemplaires ; Notaphus varius (01.) : 3 exemplaires. Staphylixidae : Paederus caligatus Er. : 4 exemplaires. Anthicidae : Anthicus sp. (2 espèces très communes). Cucujidae : Psammoecus hipunctatus (F.) : assez commun. * Laboratoire d’Écologie générale, Muséum national d’Histoire naturelle, 4 avenue du Petit Château, 91800 Brunoy. 1044 ROGER DAJOZ Piiaiacridae : Phalacrus sp. : quelques exemplaires. Helodidae : Cyphon sp. : assez commun. Endomychidae : Dapsci trimaculata Motsch. : commun. Latiiridiidae : Melanophthalma distinguenda Com. : commun ; Lathridius rybinskii Reitter : 12 exemplaires (cette dernière espèce, nouvelle pour la Bulgarie, sera traitée dans une note ultérieure consacrée aux Lathridiidae). Fig. 1. — Répartition d’Ancylopus melanocephalus (Oliv.). Les stations en Italie d’après Focarile. L’espèce existe peut-être aussi en Hongrie (cf. le texte). Ancylopus melanocephalus n’était connu jusqu’ici que de l’Italie péninsulaire et de la Sicile. Les stations en ont été répertoriées par Focarile (1964) et nous les avons indi¬ quées sur la figure 1. Toutes correspondent à des marais à Phragmites et les biocénoses y sont très semblables à celle que nous avons trouvée en Bulgarie. Focarile cite, en effet, comme espèces compagnes : Psammoecus bipunctatus, Anthicus gracilior et A. gracihs, Cyphon pliragmiteticola, C. pubescens et C. padi, Phalacrus sp., Sericoderus lateralis. Il est possible qu’ Ancylopus melanocephalus existe aussi en Hongrie. En effet nous avons trouvé dans la collection René Obertiiür (Muséum, Paris) un exemplaire portant l’éti¬ quette : « Hungaria, leg. Friwaldsky ». Cet insecte est à rechercher dans les phragmitaies de l’Europe méditerranéenne où quelques stations isolées restent peut-être à découvrir. Sa localisation à l’Europe permet d’éliminer complètement l’hypothèse parfois avancée (Peye- rimiioff, 1945) d’une introduction accidentelle suivie d’une acclimatation. Pendant longtemps, à la suite d’ÂRROw (1925), on a considéré que le genre Ancylopus ne renfermait qu’une seule espèce très largement répandue en Asie, en Afrique et en Ita- ANCYLOPUS MELANOCEPHALUS (OLIV.) 1045 lie. En réalité, Ancylopus melanocephalus n’existe pas en Afrique et les spécimens signalés de ce continent doivent être rapportés soit à A. natalensis Gerstaecker, soit h A. ferrugineus Weise (Strohecker, 1952 ; Villiers, 1954). Un examen de nombreux exemplaires pro¬ venant de diverses régions d’Asie nous a montré que, dans ce continent, le genre est repré¬ senté par deux espèces inédites et qu’A. melanocephalus y est absent. Fig. 2. — Ancylopus melanocephalus (Oliv.) ; a, habitus du mâle ; b, antenne ; c, mandibule ; d, prono- tum de la femelle. Caractères du genre Ancylopus Forme modérément convexe, en ovale allongé ; pronotum transverse rebordé latéra¬ lement et en avant, seulement un peu plus étroit que les élytres ; antennes de 11 articles à massue de 3 peu marquée. Le dimorphisme sexuel est remarquable : le mâle a les tibias antérieurs munis d’une forte dent médiane sur son bord interne et le pronotum est muni d’un sillon en forme d’U largement ouvert. La femelle a les tibias antérieurs inermes et le pronotum avec une dépression médiane presque fermée, plus profonde aux angles anté¬ rieurs (fig. 2). Ancylopus melanocephalus mesure de 6 à 7 mm. La coloration est la suivante : tète noire, pronotum brun-jaune avec parfois deux petites taches noires sur le disque ; scutel- ROGER DAJOZ 1046 lum brun; élytres brun-jaune avec une longue bande noire de chaque côté de la suture et trois taches noires de chaque côté au bord externe. Pattes noires avec les tarses plus clairs ; antennes brunes. Tète et pronotum à ponctuation assez forte, uniforme ; élytres à ponctuation plus fine, sans stries. Ancylopus villiersi 1 n. sp. (Fig. 3) Holotype : un mâle des Nilgiri Hills, Inde, collection R. Oberthür (Muséum, Paris). Paratype : 22 exemplaires mâles et femelles de la même provenance ; 4 exemplaires du Japon, également collection R. Obertiiür. Fig. 3. — Ancylopus melanocephalus (Oliv.) de Calabre, édé- age ; a, face gauche ; b, face droite; c, ventral. — Ancy¬ lopus villiersi n. sp. des Nilgiri Hills (Inde), édéage ; e, face gauche ; f, face droite ; g, ventral. Cette espèce ressemble beaucoup à A. melanocephalus et les femelles sont indiscer¬ nables. Mais les mâles sont très caractérisés par leurs tibias intermédiaires profondément échancrés dans leur tiers postérieur sur la face interne ; en outre les tibias postérieurs sont plus fortement dentés sur leur bord interne que chez A. melanocephalus. Chez cette dernière espèce les tibias intermédiaires du mâle ne sont pas échancrés sur leur bord interne. Les parties noires de l’élytre sont souvent (mais pas toujours) plus développées que chez A. melanocephalus. L’édéage est plus allongé, l’extrémité apicale plus courbe et plus étroite, le crochet droit plus épais en vue ventrale (fig. 3). Ces différences sont faibles mais constantes. 1. Espèce dédiée à mon collègue A. Vilt.iers dont les renseignements bibliographiques m’ont permis de reconnaître la nouveauté des espèces décrites ici. ANCYLOPUS MELANOCEPHALUS (OLIV.) 1047 A. villiersi existe sans doute au Cambodge mais je n’ai vu de cette provenance qu’une femelle. En outre les mentions suivantes, faites dans la littérature, concernent sans doute aussi cette espèce : Tibet, Chine, Birmanie. Mais ceci serait à confirmer par l’examen de spécimens mâles. Fig. 4. — Ancylopus neglectus n. sp. de Bornéo, édéage ; a, face gauche ; b, face droite ; c, ventral. Ancy- lopus villiersi n. sp. ; d, tibia intermédiaire ; e, tibia postérieur. Ancylopus neglectus n. sp. ; f, tibia intermédiaire. Ancylopus neglectus n. sp. (Fig. 4) Holotype : Bornéo occidental, Pontaniak, un mâle, collection R. Oberthür (Muséum, Paris). Paratypes : 5 exemplaires de même provenance ; deux exemplaires de Java occidental, tous dans la collection R. Oberthür. Bien distinct par les tibias intermédiaires du mâle, échancrés dans la moitié posté¬ rieure du bord interne, et les tibias postérieurs dentés comme chez A. villiersi. L’édéage est très caractéristique, plus grand, la partie apicale plus large, en lame de couteau, non sinuée vue du côté droit, le crochet droit court et coudé (fig. 4). Les femelles sont indiscer¬ nables d’A. melanocephalus. Les exemplaires cités de Nouvelle-Guinée appartiennent sans doute à cette espèce. 1048 ROGER DAJOZ RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES Arrow, G. J., 1925. — The fauna of British India. Coleoptera Clavicornia. Erotylidae, Langu- riidae and Endomychidae, 415 p. ( Ancylopus : 333-335). Focarile, A., 1964. — La geonemia in Italia di Ancylopus melanocephalus (Oliv.) (Coleoptera Endomychidae). Boll. Soc. ent. ital., 94 : 132-138. Peyerimhoff, P. de, 1945. — Les genres de Coléoptères importés ou acclimatés dans la faune euro-méditerranéenne. Rev. fr. Ent., 12 : 5-11. Strohecker, H. F., 1952. — Endomychidae (Coleoptera Clavicornia). Explor. Parc. nat. Upemba, fasc. 7 : 1-22. Villiers, A., 1954. — Les Endomychidae africains. V. Notes sur les genres Indalmus Gerstaecker et Ancylopus Costa. Bull. IF AN, 16 : 513-523. Manuscrit déposé le 2 février 1972. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 3 e sér., n° 85, sept.-oct. 1972, Zoologie 64 : 1043-1048. Achevé d’imprimer le 30 mai 1973. Coléoptères Lathridiidae de Madagascar et des Mascareignes par Roger Dajoz * Résumé. — Les Lathridiidae de Madagascar ne sont représentés jusqu’ici que par 5 espèces dont 4 introduites, cosmopolites. Les Mascareignes possèdent 7 espèces dont 4 cosmopolites et 3 endémiques : Gomya insularis n. gen., n. sp., Metophtalmus gomyi n. sp. et Holoparamecus insu- laris n. sp. Abstract. — The Lathridiidae of Madagascar hâve until now been represented by only 5 species, 4 of which are not native but cosmopolite ones. Seven species are now known from the Mascarene Islands : 4 cosmopolite and 3 endemic ones : Gomya insularis n. gen., n. sp., Metophtal¬ mus gomyi n. sp. and Holoparamecus insularis n. sp. On ne sait jusqu’ici que fort peu de choses sur les Coléoptères Lathridiidae de Mada¬ gascar et des Mascareignes. Les espèces signalées de cette région sont les suivantes : — Holoparamecus kunzei Aubé. Espèce cosmopolite connue depuis longtemps de la Réunion et de Madagascar (Coquerel, 1848 ; Belon, 1897 ; J. Vinson, 1967). La larve de cette espèce aurait été observée à Sainte-Marie-de-Madagascar, creusant des galeries dans des tablettes de chocolat et les faisant tomber en poussière (Coquerel, 1848). Cette observation nous paraît très douteuse et l’attribution de la larve au genre Holoparamecus aurait besoin d’être confirmée. — Displotera maderae (Wollaston). Citée par Jeannel (1934) sous le nom de Lioclem- nus petiti Jeannel, cette espèce a été trouvée à Madagascar : Marovoay (Roeni) avec des fourmis du genre Prenolepis, en compagnie du grillon Myrmecophüa americana. C’est une espèce à large répartition qui suit sa fourmi hôte : Madère, Afrique occidentale, Antilles, Brésil, Birmanie. — Conithassa minuta (L.). C’est certainement cette espèce qui est citée par R. Pau- i.ian (1961) comme « espèce cosmopolite appartenant au genre Enicmus » à Madagascar. — Coninomus constrictus (Gyll.). Espèce également cosmopolite trouvée à Mada¬ gascar (Paulian, 1961). Un exemplaire se trouvait dans les récoltes de la RCP n° 225 du CNRS : Andringitra sud, Andrianony, cirque de Manjarivolo, 1 650 m, 23-X/3-XI-1970, * Laboratoire d’Écologie générale, Muséum national d’Histoire naturelle, 4, avenue du Petit Château, 91800 Brunoy. 1050 ROGER DAJOZ mousses sur rocher, FDHM 1. Cette espèce est présente aussi à la Réunion : plaine des Cafres, Notre-Dame-de-Ia-Paix, 1 700 m, 28-X11-1971, tamisage, 2 exemplaires (Y. Gomy leg.). — Cartodere fïliformis Gyll. Cette espèce est présente à Madagascar : Maroantsetra, 11-1938, un exemplaire, coll. Musée du Congo, Tervuren (J. Vadon leg.). Espèce cosmo¬ polite. — Cartodere filum Aubé. Espèce cosmopolite présente à la Réunion : un exemplaire, sans autre précision du Musée du Congo, Tervuren. Parmi les très nombreux matériaux récoltés ces dernières années à Madagascar par divers entomologistes, nous n’avons pu trouver que les deux exemplaires de Lathridiidae cités ci-dessus. Ceci permet de penser que la faune de la Grande Ile pourrait bien se carac¬ tériser par l’absence d’espèces de cette famille, tout au moins sous la forme d’endémiques. Les îles Mascareignes possèdent, par contre, quelques espèces fort intéressantes comme le montrent les récoltes de notre collègue Y. Gomy qui prospecte depuis plusieurs années la Réunion et l’île Maurice. Ses récoltes renferment les espèces suivantes : — Holoparamecus caularum Aubé. Ile Maurice : Triolet, 28-1-1971, tamisage dans une bergerie, 30 exemplaires ; Pointe aux Sables, 15-1-1971, tamisage dans un poulailler, un exemplaire ; Flic en Flac, 21-1-1970, tamisage dans une bergerie, 2 exemplaires ; Bala- clava, 28-1-1971, tamisage d’humus, 2 exemplaires. Ile de la Réunion : étang Salé, 27-11- 1972, parc départemental, tamisage de terreau, un exemplaire ; plaine des Grègues, 23-11- 1972, tamisage, un exemplaire. Espèce subcosmopolite, introduite. — Holoparamecus insularis n. sp. Ile Maurice : bois des Amourettes, 1-11-1970, troncs pourris de Pandanus utilis, 3 exemplaires ; Triolet, tamisage dans une bergerie, 28-1-1971, un exemplaire en compagnie de Holoparamecus caularum Aubé. Ile de la Réunion : Saint Philippe, lieu-dit Baril, 15-11-1971, tamisage de troncs pourris de Pandanus utilis, un exem¬ plaire. — Gomya insularis n. gen., n. sp. Ile delà Réunion : Saint Joseph, 24-11-1972, tami¬ sage de Pandanus et agave, 13 exemplaires ; Saint Philippe, lieu-dit Baril, 15-11-1971, tamisage de Pandanus, un exemplaire. Ile Maurice : Triolet, tamisage dans bergerie, 28-1- 1971, un exemplaire en compagnie de nombreux Holoparamecus caularum Aubé. — Aridius nodifer (Westw.). Ile de la Réunion : forêt du Tévélave, 1 400 m, 6-XI- 1966, au fauchoir, un exemplaire ; Cirque de Salazie, piton Marmite, 1 800 m, 4-1-1972, au fauchoir, un exemplaire ; plaine des Cafres, 1 700 m, 28-X 11-1971, 4 exemplaires. Espèce cosmopolite, introduite. — Metophtalmus gomyi n. sp. Ile Maurice : Macabe Forest, 13-1-1970, tamisage de troncs morts, un exemplaire. Ile de la Réunion : Cirque de Salazie, piton Marmite, 1 800 m, 4-1-1972, tamisage d’humus, 2 exemplaires; plaine des Cafres, Notre-Dame-de-la-Paix, 1 700 m, 28-X 11-1971, tamisage, 4 exemplaires ; Hauts de Saint Denis, morne des Patates à Durand, 1 120 m, 2-X11-1971, tamisage de terreau, 4 exemplaires. LATHRIDIIDAE DE MADAGASCAR ET DES MASCAREIGNES 1051 J. Vinson (1976) cite aussi de la Réunion Holoparamecus kunzei Aubé. Nous n’avons pas vu cette espèce dans les récoltes étudiées en provenance de Bourbon. Fig. 1-7. — Gomya insularis n. gen., n. sp. 1, habitus ; 2, palpe maxillaire ; 3, détail de la ponctuation du pronotum ; 4, hanches antérieures et apo¬ physe prosternale; 5, ptérothorax et abdomen, face ventrale; 6, patte antérieure; 7, détail du tarse. Description des espèces nouvelles 1 Gomya n. gen. Merophysiinae de la tribu Holoparameciini présentant les caractères suivants : 1 — Antennes de dix articles avec la massue formée par le dernier article seulement ; la base du premier article est en partie cachée par le rebord latéral de la tête. 1. Les holotypes sont conservés au Muséum national d’Histoire naturelle de Paris ; les paratypes sont au Muséum et dans la collection Gomy. 1052 ROGER DAJOZ 2 —• Tète sans aucune trace de suture clypéo-frontale. 3 — Yeux bien développés ; tempes courtes mais bien marquées. 4 —• Palpes maxillaires de trois articles, le dernier petit, cylindrique et allongé, et l’avant-dernier plus long. 5 — Pronotum avec une légère dépression médiane sur le disque, sans fossettes ni bosses à la base, les côtés en courbe régulière, convergents en arrière. 6 —• Scutellum caché. 7 — Elytres allongés, non ponctués, avec seulement deux stries visibles ; la strie suturale entière et la deuxième strie très courte. 8 — Trochanters un peu plus longs que larges ; tarses de trois articles, les premier et deuxième courts, le troisième long. 9 — Cavités coxales antérieures ouvertes, les hanches rapprochées, l’apophyse proster¬ nale étroite, arrondie sur son bord postérieur. 10 — Hanches intermédiaires rapprochées ; mésothorax court. 11 — Hanches postérieures largement séparées, la suture entre le métathorax et le premier sternite abdominal à peu près rectiligne ; métathorax égal à 1,1 fois l’abdomen en longueur, non sillonné au milieu. 12 — Abdomen de cinq segments visibles, les quatre premiers courts et subégaux, le cinquième plus long que les troisième et quatrième réunis. 13 — Épipleures bien développés et visibles jusqu’au niveau du troisième sternite. 14 — Ailes membraneuses présentes, à nervation réduite, longuement ciliées sur le bord postérieur. 15 — Pubescence fine, courte et espacée sur tout le corps. Ce nouveau genre est représenté par une espèce qui, à première vue, a l’aspect d’un minuscule Holoparamecus par sa forme, sa couleur et sa striation élytrale. Il s’en distingue essentiellement par les caractères 1, 2, 5, 6, 12 et 15. Le genre Lycoperdinella, qui a égale¬ ment des antennes de dix articles à massue d’un seul article, a un faciès très différent et il habite l’Amérique centrale. Espèce-type du genre : Gomya insularis n. sp. Gomya insularis n. sp. (Fig. 1-7) Longueur 0,66 à 0,87 mm ; moyenne 0,77 mm. Testacé avec les yeux noirs. Tégument de la tète et du pronotum couvert d’une ponctuation fine et serrée ; élytres et face ventrale non ponctués, à tégument lisse et brillant. Pubescent. Tête aussi longue que large ; labre arrondi et cilié sur son bord antérieur. Yeux bien développés, peu saillants, formés de quelques grosses facettes. Antennes insérées assez loin des yeux ; premier article à peine plus long que large ; deuxième et troisième plus longs que larges ; quatrième à neuvième petits et transverses ; dixième en massue ovale. Tempes égales au cinquième de l’œil, pubescentes. Pronotum aussi large que la tête et aussi long que large, la plus grande largeur en avant du milieu, la base et le bord antérieur à peu près rectilignes. Disque peu convexe, creusé d’une faible dépression longitudinale médiane. Métathorax lisse au milieu, non sillonné. LATHRIDIIDAE DE MADAGASCAR ET DES MASCAREIGNES 1053 Élytres peu convexes, deux fois plus longs que larges, un peu plus larges que le pro- notum, leur plus grande largeur au milieu. Strie suturale entière et deuxième strie très courte. Élytres arrondis séparément à l’apex ; une dépression à la base de chaque élytre entre les deux stries et une autre dépression un peu en arrière de l’angle huméral. Tous les trochanters un peu plus longs que larges ; tibias arrondis à l’extrémité ; les deux premiers articles des tarses longuement ciliés en dessous. Holoparamecus (Calyptobium) insularis n. sp. (Fig. 8-10) Longueur 1,05 à 1,12 mm. Testacé foncé ; pubescence courte et éparse, peu visible. Tégument brillant à ponctuation très espacée et fine. Forme très convexe. Tête nettement transverse, les yeux bien développés mais peu convexes, les tempes courtes. Antennes de onze articles dans les deux sexes, tous les articles plus longs que larges sauf le dernier. Pronotum avec le bord antérieur presque rectiligne, les angles antérieurs arrondis et légèrement saillants ; côtés fortement rétrécis en arrière. La base porte au milieu deux élévations faiblement séparées sur la ligne médiane. Le pronotum est un peu plus large que long avec les angles postérieurs arrondis. Scutellum grand, triangulaire. 1054 ROGER DAJOZ Élytres 1,5 fois plus longs que larges, leur plus grande largeur un peu en avant du milieu, arrondis ensemble à l’apex. Strie suturale bien marquée. Cette espèce est très caractérisée par l’allongement de ses articles antennaires et sa forte convexité. Metophtalmus (s. str.) gomyi n. sp. (Fig. 11-14) Longueur 0,9 à 1,2 mm. Pronotum et élytres brun foncé ; tête, pattes et surtout antennes plus claires, brun jaune. La partie médiane de la tête, le pronotum et le quart antérieur des élytres sont recouverts d’un enduit cireux blanchâtre comme chez la plupart des Metophtalmus. Par ses antennes de dix articles cette espèce appartient an sous-genre Metophtalmus s. str. Tête à peu près aussi large que longue ; front avec deux courtes carènes interrompues en avant et réunies par un bourrelet transversal en arrière. Yeux formés de 7 ommatidies de grande taille. Antennes avec le troisième article aussi long que large ; le quatrième et le cinquième un peu plus longs que larges ; les sixième et septième aussi longs que larges ; le huitième et le neuvième transverses ; le dixième plus long que large ; massue formée par les neuvième et dixième articles. Pronotum 1,2 fois plus large que long, la plus grande largeur à peu près au milieu, LATHRIDIIDAE DE MADAGASCAR ET DES MASCAREIGNES 1055 la partie antérieure nettement plus étroite que la base ; bords latéraux faiblement crénelés. Disque avec deux carènes longitudinales sinueuses délimitant une zone médiane déprimée. Deux carènes transversales de chaque côté, en arrière du milieu, et une autre en avant du milieu entre les carènes longitudinales. Elytres avec six stries de points gros et presque contigus. Interstries deux et quatre soulevées en carènes et réunies en arrière. Bord latéral à l’extérieur de la sixième strie très peu élargi en avant. Elytres 1,35 fois plus longs que larges, crénelés au bord externe, arron¬ dis presque en demi-cercle à l’extrémité postérieure. Vu de profil le pronotum et les élytres sont peu convexes. Par ses antennes à massue de deux articles M. gomyi se distingue des espèces d’Afrique du Sud à massue antennaire de trois articles. Il est très caractérisé par sa petite taille, ses élytres ayant seulement six stries, son rebord élytral non élargi en avant. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES Belon, M. J., 1897. — Essai de classification générale des Lathridiidae. Rev. Ent., 16 : 105-221. Coquerel, Ch., 1848. — Observations entomologiques sur divers insectes recueillis à Madagascar. Ann. Soc. ent. Fr., 6 : 177-180, pl. VII, n° 4, fig. a-d., 2 e sér. Jeannel, R., 1934. — Coléoptères cavernicoles de la grotte de Fersine, en Asie mineure. Ann. Soc. ent. Fr., 103 : 159-174. Patjlian, R., 1961. — La zoogéographie de Madagascar et des îles voisines. Faune de Madagascar, XIII, 484 p. \ inson, J., 1967. — Liste chorologique des Coléoptères des Mascareignes. The Mauritius Institute Bulletin, 4 : 299-372. Manuscrit déposé le 2 février 1972. Ce travail était en cours d’impression lorsque nous avons reçu de notre collègue Y. Gomy les nouvelles récoltes suivantes : — Gomya insularis. Ile Rodrigue : Port sud-est, ll-V-72, tamisage de Pandanus, une tren¬ taine d’exemplaires ; plaine Corail, ll-V-1972, trois exemplaires en tamisant du terreau. Cette espèce est donc présente dans les trois îles de l’archipel des Mascareignes où elle semble assez com¬ mune. — Aridius nodifer. Ile de la Réunion : Hauts de Saint Paul, lieu-dit « la Petite France », 29-X-1972, nombreux exemplaires. — Metophthalrnus gomyi. Ile de lajRéunion : Piton des Neiges 2 200 m, un exemplaire, tamisage ; gîte forestier de Bébour 1 400 m, 22-IV-1972, tamisage d’humus, trois exemplaires ; route fores¬ tière de Bélouve 1 400 m, 22-IV-1972, tamisage sous écorce et mousse, 3 exemplaires. IMPRIMERIE Achevé d 9 imprimer le 30 mai 1973 . NATIONALE 2 564 003 5 Recommandations aux auteurs Les articles à publier doivent être adressés directement au Secrétariat du Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle, 57, rue Cuvier, 75005 Paris. Ils seront accompa¬ gnés d’un résumé en une ou plusieurs langues. L’adresse du Laboratoire dans lequel le travail a été effectué figurera sur la première page, en note infrapaginale. Le texte doit être dactylographié à double interligne, avec une marge suffisante, recto seulement. Pas de mots en majuscules, pas de soulignages (à l’exception des noms de genres et d’espèces soulignés d’un trait). Il convient de numéroter les tableaux et de leur donner un titre ; les tableaux compliqués devront être préparés de façon à pouvoir être clichés comme une figure. Les références bibliographiques apparaîtront selon les modèles suivants : Bauciiot, M.-L., J. Daget, J.-C. Hureau et Th. Monod, 1970. — Le problème des « auteurs secondaires » en taxionomie. Bull. Mus. Ilist. nat., Paris, 2 e sér., 42 (2) : 301-304. Tinbergen, N., 1952. — The study of instinct. Oxford, Clarendon Press, 228 p. Les dessins et cartes doivent être faits sur bristol blanc ou calque, à l’encre de chine. Envoyer les originaux. Les photographies seront le plus nettes possible, sur papier brillant, et normalement contrastées. L’emplacement des figures sera indiqué dans la marge et les légendes seront regroupées à la fin du texte, sur un feuillet séparé. Un auteur ne pourra publier plus de 100 pages imprimées par an dans le Bulletin, en une ou plusieurs fois. Une seule épreuve sera envoyée à l’auteur qui devra la retourner dans les quatre jours au Secrétariat, avec son manuscrit. Les « corrections d’auteurs » (modifications ou addi¬ tions de texte) trop nombreuses, et non justifiées par une information de dernière heure, pourront être facturées aux auteurs. Ceux-ci recevront gratuitement 50 exemplaires imprimés de leur travail. Ils pourront obtenir à leur frais des fascicules supplémentaires en s’adressant à la Bibliothèque cen¬ trale du Muséum : 38, rue Geoffroy-Saint-Hilaire, 75005 Paris.