BULLETIN du MUSÉUM NATIONAL d’HISTOIRE NATURELLE PUBLICATION BIMESTRIELLE zoologie 66 N° 87 SEPTEMBRE-OCTOBRE 1972 BULLETIN du MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 57, rue Cuvier, 75005 Paris Directeur : P r M. Vachon. Comité directeur : P rs Y. Le Grand, C. Lévi, J. Dorst. Rédacteur général : Dr. M.-L. Bauchot. Secrétaire de rédaction : M me P. Dupérier. Conseiller pour l’illustration : Dr. N. Halle. Le Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle, revue bimestrielle, paraît depuis 1895 et publie des travaux originaux relatifs aux diverses branches de la Science. Les tomes 1 à 34 (1895-1928), constituant la l re série, et les tomes 35 à 42 (1929-1970), constituant la 2 e série, étaient formés de fascicules regroupant des articles divers. A partir de 1971, le Bulletin 3 e série est divisé en six sections (Zoologie — Botanique — Sciences de la Terre — Sciences de l’Homme — Sciences physico-chimiques — Écologie générale) et les articles paraissent, en principe, par fascicules séparés. S’adresser ; — pour les échanges, à la Bibliothèque centrale du Muséum national d’His¬ toire naturelle, 38, rue Geoffroy-Saint-Hilaire, 75005 Paris (C.C.P., Paris 9062-62) ; — pour les abonnements et les achats au numéro, à la Librairie du Muséum 36, rue Geofîroy-Saint-Hilaire, 75005 Paris (C.C.P., Paris 17591-12 — Crédit Lyonnais, agence Y-425) ; — pour tout ce qui concerne la rédaction, au Secrétariat du Bulletin, 57, rue Cuvier, 75005 Paris. Abonnements : Abonnement Général : France, 260 F ; Etranger, 286 F. Zoologie : France, 200 F ; Étranger, 220 F. Sciences de la Terre : France, 50 F ; Étranger, 55 F. Sciences de l’Homme : France, 45 F ; Étranger, 50 F. Botanique : France, 40 F ; Étranger, 44 F. Sciences Physico-Chimique : France, 15 F ; Étranger, 16 F. BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 3 e série, n° 87, septembre-octobre 1972, Zoologie 66 Espèces brésiliennes de la sous-famille des Embidopsocinae (Psocoptera : Liposcelidae) par André Badonnel * Résumé. — L’étude de plusieurs collections brésiliennes a permis l’identification de seize espèces de la sous-famille des Embidopsocinae. Neuf de celles-ci (dont six, plus une sous-espèce d ’E. flexuosus Bad., sont nouvelles) appartiennent au genre Embidopsocus s.l. ; parmi elles, se trouvent de nombreux exemplaires d ’E. oirgatus (Enderlein), qui est décrit après comparaison avec les types retrouvés ; la forme considérée en 1962 comme représentant E. leucomelas (Ender¬ lein) reçoit un nouveau nom ( mendax ), celui de leucomelas étant attribué à un autre taxon. Dans le genre Belaphotroctes, deux espèces déjà connues, ghesquierei Bad. et brunneus Bad., sont retrou¬ vées et trois autres, inédites, sont décrites. Enfin deux genres ( Embidopsocopsis et Chaetotroctes) sont créés pour deux espèces nouvelles. L’analyse des 230 adultes a en outre conduit à dégager les caractères qui permettent de définir les divers taxa avec précision, et à modifier légèrement la classification du genre Embidopsocus proposée en 1955. Abstract. — The diagnosis of six new species belonging to the genus Embidopsocus and of a sub-species of E. flexuosus are given, as also the redescription of E. virgatus according to the Enderlein’s types, which bave been found again ; the author gives another name (E. mendax) for the species, he has named leucomelas in 1962. He described three unpublished species belonging to the genus Belaphotroctes and créâtes two new généra : Embidopsocopsis and Chaetotroctes. He analyses the characters which enable to give more précisé définitions of species. Depuis la publication de la note « Espèces brésiliennes du genre Belaphotroctes » (Badon¬ nel, 1970), plusieurs collections d’Embidopsocinae de la même origine me sont parvenues ; cette note expose les résultats de leur étude. Les échantillons ont été recueillis par MM. les Professeurs Dr. di Castri (Université de Valdivia, Chili) et Dr. K. Lenko (Université de Sâo Paulo) ; un lot important, dû au Dr. T. R. New (la Trobe University, Australie), a été collecté au cours d’une mission de plusieurs mois effectuée avec la Xavantina-Cachimbo Expédition dans une région écartée du Mato Grosso, de coordonnées 12°50 / S et 51°46' W L J’exprime mes remerciements à ces collecteurs qui m’ont confié leur matériel et m’ont ainsi permis d’approfondir la connaissance d’une sous-famille très intéressante. * Laboratoire de Zoologie (Arthropodes), Muséum national d’Histoire naturelle, 61, rue de Buffon, 75005 Paris. 1. Dans les listes de stations, cette région sera mentionnée, pour simplifier, par le nom Mato Grosso Exp. 87, 1 1098 ANDRÉ BADONNEL 230 adultes ont été étudiés, répartis entre 16 espèces, dont 11 inédites ; 6 de celles-ci sont attribuées au genre Embidopsocus, 3 au genre Belaphotroctes ; les deux autres constituent les types de deux genres nouveaux : Embidopsocopis et Chaetotroctes. Avant d’exposer les résultats de cette étude, une première remarque s’impose, relative à l’existence de plusieurs couples d’espèces jumelles, ce qui rend impossible l’identification de taxa décrits antérieurement par Enderlein si l’on ne peut accéder aux types 2 . Seconde remarque : une même station peut fournir plusieurs espèces ; le tube n° 69263 (New) con¬ tenait des représentants de neuf taxa d 'Embidopsocus, provenant du même biotope, qu’il aurait été impossible de déterminer correctement si tous les exemplaires n’avaient été étudiés individuellement. Nota. — Les abréviations et les mensurations sont celles de mes notes antérieures ; la lon¬ gueur totale des articles des tarses a été mesurée ; dans les tableaux, le nombre entre parenthèses qui suit la moyenne est le nombre de mesures ; tous les calculs sont arrondis à la première décimale. Le terme sternellum a été introduit pour désigner la plaque sternale intercalée entre les furcas prothoraciques et la spina pro-mésothoracique ; elle répond en effet à la définition qu’en a donnée récemment Bitsch (1969 : 319, fig. 1). Pour respecter une règle imposée par la Commission des publications du Bulletin du Muséum, les types des espèces nouvelles sont dans ma collection et seront conservés ultérieurement à l’Institut d’Entomologie du Muséum national d’Histoire naturelle, Paris ; des paratypes ont été renvoyés aux collecteurs. Genre EMBIDOPSOCUS Hagen (Tropusia Hagen, Stenotroctes Enderlein, Embidotroctes Enderlein) Provisoirement, ce nom s’applique aux espèces possédant : 1. au moins un éperon fort et court à l’apex des tibias postérieurs ; 2. un sternellum glabre ; 3. une pilosité normale ; 4. des œufs ovoïdes, à chorion lisse ou faiblement ponctué apicalement. Il s’agit en fait d’un ensemble hétérogène divisé en groupes et sous-groupes (Badonnel, 1955), dont les définitions demandent quelques rectifications ; une révision générale de la sous-famille est d’ailleurs nécessaire, mais ne peut être entreprise actuellement, les types de plusieurs espèces n’ayant pas été réétudiés. La nécessité de rechercher des critères permettant d’attribuer à un même taxon des Ç aptères et ailées, dont le dimorphisme est très accentué, a conduit à analyser en détail les caractères utilisables pour la définition des espèces. Parmi eux, on retrouve les sclérites du spermapore et de l’aire avoisinante, dont l’importance a déjà été signalée pour le genre Belaphotroctes (Badonnel, 1970) ; il s’y ajoute la sculpture du tégument et certains traits de la chaetotaxie, parfois constituée par la présence ou l’absence de quelques poils caracté¬ ristiques. Un autre résultat important de l’étude actuelle est la mise en évidence du rôle essentiel de la radula ou de l’apex du pénis pour la définition des mâles ; alors que les phal- losomes sont construits selon un plan général peu variable, les différences montrées par les ornementations de ces zones phalliques conduisent à des conclusions sans ambiguïté alors que les autres caractères se révèlent insuffisants pour apporter une certitude ; cette remarque est aussi valable pour les mâles du genre Belaphotroctes. 2. Je suis particulièrement reconnaissant au Dr. Günther, du Zoologisches Muséum der Humboldt Universitât, Berlin, qui m’a aimablement procuré les types d ’E. virgatus (Endln.). ESPÈCES BRÉSILIENNES DES EMBIDOPSOCINAE 1099 Sous-groupe I A Ce sous-groupe contient toutes les espèces possédant un arc sclérifîé méso-sternal thoracique relié à la spina, et un tégument à granulations ou ponctuations nettes, la soie latérale L g étant insérée loin des marginales ; le critère de la coloration des bandes scléri- fiées de l’abdomen est abandonné ; E. machadoi Badonnel, 1955, passe dans ce groupe avec les trois espèces suivantes. Embidopsocus pilosus n. sp. (rf, Ç aptère et $ ailée) Coloration. — Ç ailée : tête brun marron sombre, les ocelles entourés d’une auréole plus foncée ; palpes du même brun, l’apex du 4 e article (P 4 ) pâle ; antennes (incomplètes) brun clair ; thorax plus pâle, les sutures sombres ; pattes brun marron, les tarses éclaircis ; abdomen (fig. 32) : tg bruns, séparés par des intervalles pâles, avec bandes flexueuses sur les tg 3 à 7, le 8 e portant seulement une bande courte ; une tache brune élargie postérieu¬ rement sur le tg 1 et une plus courte sur le tg 2. 9 aptère : entièrement brun marron clair ; antennes : base du même brun, puis flagelle progressivement éclairci jusqu’à l’apex ; pas de taches sur les tg abdominaux 1 et 2, bandes tergales brun sombre sur les tg 3 à 8, moins flexueuses que celles de la Ç ailée. <$ : un peu plus clair que la Ç aptère, le flagelle antennaire presque incolore ; bandes tergales de l’abdomen peu distinctes sur les tg 4 à 8. Morphologie Femelle aptère Sculpture. Toute la face dorsale ornée de fines ponctuations très denses (leurs inter¬ valles égaux à leur diamètre), groupées sur le vertex en aréoles nettes limitées par de fines lignes claires ; aréoles moins bien différenciées sur le thorax et l’abdomen, avec lacunes au niveau des insertions musculaires. Chaetotaxie. Pilosité de la tête assez dense, à poils inégaux ; en particulier, dans la zone médiane, de petits poils en plus des trois paires a, b, c 1 (fig. 4 A) ; tg thoraciques (fig. 1) : 3 soies humérales fortes sur chaque lobe latéral du prothorax, avec un nombre variable de soies et poils inégaux ; 3 à 4 soies raides le long des bandes latérales du mésothorax, la postérieure plus longue ; tous les poils et soies rigides, aigus, presque en épines ; sternites thoraciques (fig. 2) : l’abondance de la pilosité et le développement de soies supplémentaires ne permettent pas de définir une formule correspondant à des soies remarquables ; abdomen : 2 rangs de poils en épines sur les tg 1 et 2, ceux du rang antérieur courts et fins, les deux médians du postérieur plus forts , ensuite 3 rangs irréguliers sur les tg 3 à 8, avec 2 soies 1. Caractère vérifié sur tous les exemplaires Si $ aptères et Ç ailées ; il constitue un critère très commode pour distinguer les Ç ailées des espèces E. pilosus et E. similis. 87, 2 ESPÈCES BRÉSILIENNES DES EMBIDOPSOCINAE 1101 médianes raides sur le rang postérieur ; apex (fig. 3) : 8 e tg avec une poststigmale P courte et une marginale M longue ; 9 e segment, pilosité longue et dense latéralement, marginales Mv et Md (Sa) subégales, latérale L déplacée vers le plan sagittal ; 10 e segment, pilosité dense, Me et Md subégales, plus courtes que celles du 9 e segment, une latérale ventrale Lu et une dorsale Ld longues ; discales D à peine différenciées ; 4 apicales A, les deux médianes courtes ; épiprocte à pilosité dense, avec 4 grandes soies dont les deux Se antérieures ; toutes les soies remarquables effilées, non ou à peine tronquées apicalement. Autres caractères. Yeux à 2 ommatidies, pas d’ocelles ; antennes de 15 articles ; sen- silles : 1 ou 2 en corne hyaline à l’apex de f x et de f 2 , un apical sur f 5 , f 6 et f l0 ; un sétiforme à l’apex de f 3 , f x , f 1 à , puis f lx et f 12 ; en outre un petit bacilliforme à l’apex de f 3 , f 6 et f l0 1 ; sensilles de j° 4 : 3 courts claviformes (le proximal plus petit), 2 sétiformes longs et un court distal, 2 en corne aiguë de taille intermédiaire ; lacinias du type du genre ; sutures du ver- tex fines, incolores ; lobe médian du prothorax en trapèze, ses bourrelets latéraux non bifurqués, son bord postérieur non sclérifié (fig. 2) ; griffes avec quelques denticulations avant la dent préapicale ; spermapore (fig. 48) prolongé par une gouttière aiguë très courte, et entouré par un petit bourrelet faiblement sclérifié. Femelle ailée Sculpture. Semblable à celle de la $ aptère sur la tête, le prothorax et l’abdomen ; aréoles du mésotborax disposées en arcs convexes vers le plan sagittal et devenant de plus en plus étroites en se rapprochant de celui-ci ; celles des lobes latéraux du métathorax en écailles imbriquées, plus étroites postérieurement, le lobe antérieur orné de petites épines disposées en rangs serrés irréguliers. Chaetotaxie. Pilosité de la tête semblable à celle de la Ç aptère, avec en particulier les poils supplémentaires de la zone médiane (fig. 4 B), mais un peu plus fine et plus courte ; tergites thoraciques : fig. 11 ; sternites : fig. 12 ; on reconnaît mieux sur le mésosternum 2 grandes soies angulaires antérieures de chaque côté ; abdomen : seulement un rang posté¬ rieur de poils espacés très courts et fins sur les tg 1 et 2 ; apex : presque tous les poils et soies tombés, mais les pores sétigères indiquent une disposition semblable à celle de la Ç aptère, à l’exception de L g , remplacée par un sensille trichode très court. Autres caractères. 3 ocelles, yeux relativement très développés (D = 134 jx) ; antennes : restent seulement la base et les deux premiers articles du flagelle, ceux de l’antenne gauche anormalement longs, avec des sensilles claviformes courts répartis sur toute la longueur, en plus des sensilles apicaux (4 sur f x et 7 sur f 2 à droite, 7 sur f x et 8 sur f 2 à gauche) ; les autres caractères semblables à ceux de la Ç aptère (le spermapore figuré est celui de la Ç 1. Ces 3 sensilles sont présents chez toutes les espèces, associés à un sensille en corne ; ils ne seront plus mentionnés dans les autres diagnoses. Fig. 1-4. — Embidopsocus pilosus n. sp. 1, tergites thoraciques, $ aptère ; 2, sternites thoraciques, id. ; 3, apex abdominal, id. ; 4, zone médiane de la face dorsale de la tête : A, Ç aptère ; B, $ ailée. Fig. 5-6. — Embidopsocus similis n. sp. 5, tergites thoraciques, Ç aptère ; 6, zone médiane de la face dor¬ sale de la tête : A, Ç aptère ; B, $ ailée. Fig. 7-10. — Embidopsocus reticulatus n. sp., Ç aptère. 7, tergites thoraciques ; 8, sternites thoraciques ; 9, apex abdominal ; 10, sculpture du prothorax (suture médiane à gauche). (Explications dans le texte. Fig. 1-3, 5 et 7-9, X 120 ; fig. 4 et 10, X 450.) 1102 ANDRÉ BADONNEL ailée). Les 4 ailes, tombées, n’ont pu être étudiées ; il est très probable qu’elles sont iden¬ tiques à celle d’-E. similis (cf. infra). Mâle Sculpture plus fine et moins dense que celle de la $ aptère, sans aréoles, sauf à l’arrière du vertex. Chaetotaxie analogue à celle de cette $, un peu moins confuse sur les sternites thoraciques ; seulement 2 très fortes soies humérales prothoraciques (de chaque côté) avec parfois une 3 e antérieure plus petite ; autres caractères : voir Ç aptère ; phallosome (fig. 13 A et B) caractérisé par une radula avec une brosse d’expansions piliformes et deux champs distaux ornés d’épines courtes et aiguës (fig. 51) ; en B, aspect d’une préparation très com¬ primée, montrant les articulations entre les diverses pièces apicales. Dimensions. —- Longueur du corps (sur préparations) : $ ailée 2,16 mm ; $ aptère 2,16-2,40 mm, moyenne 2,29 (4 mesures) ; <§ 1,59-1,63-1,78-1,80 mm. Longueur de l’antenne : $ aptère 1,34 et 1,43 mm ; £ 1,27 et 1,32 mm. Autres dimensions : voir tableau I. Tableau I $9 aptères 1 ? ailée extrêmes moyenne extrêmes moyenne V 416-440 425,6 (5) 416 336-356 344 ( 6 ) P 4 110-116 111,5 (^) 112 90-101 93, g ; (5) h 128-164 142,2 (5) 152 115-125 121,5 , ( 6 ) h 147-183 161,8 (5) 174 143-156 149 ( 6 ) fs 126-174 146 (3) — 117-152 137 ( 6 ) F(L) 576-624 596,8 (5) 560 472-512 492 ( 6 ) Fil) 182-228 198,8 (5) 179 161-178 168,6 i (5) T 352-408 371,6 (5) 392 284-320 303 ( 6 ) h 83-103 89,6 (5) 95 75-84 77,7 ' ( 6 ) h 42-50 47 (5) 46 39-44 41 ( 6 ) £3 63-69 65,8 (5) 66 55-61 58,7 ’ ( 6 ) Si 68-77 73 (4) 66 49-64 58 ( 6 ) 5a 129-150 140 (4) — 110-132 122,1 t ( 6 ) Se 90 — ( 1 ) — 66-78 73 (4) Origine. — Faz. Alcidia, Teodoro Sampaio, Sâo Paulo, 30-V-1969, forêt primitive, sous l’écorce d’un tronc mort sur le sol, 1 Ç aptère (holotype), 1 <§ (allotype), 1 $ ailée, 1 $ aptère et 1 (paratypes), 5 larves (Lenko, n° 65) ; — Faz. Itaquere, Nova Europa, Sâo Paulo, 24-IV-1968, forêt galerie, sous l’écorce d’un arbre tombé, 1 $ (Lenko, n° 315) ; — Mato Grosso Exp., 9-IV-1969, forêt sèche, sous l’écorce d’arbres brûlés, 3 <$, 3 Ç aptères (New, n° 69263). Discussion. — Voir espèce suivante. ESPECES BRESILIENNES DES EMBIDOPSOCINAE 1103 Embidopsocus similis n. sp. (<$, Ç aptère et Ç ailée) Coloration. — Ç ailée : semblable à celle de la Ç ailée d’E. pilosus, les bandes scléri- fîées des tg abdominaux un peu moins arquées. $ aptère : entièrement jaune ochracé (pâle chez certains exemplaires), les sutures à peine plus colorées et les bandes abdominales tergales de même teinte que le fond. S : mêmes caractères, mais beaucoup plus pâle ; bandes abdominales tergales diffici¬ lement visibles, celle du tg 3 absente. Morphologie Femelle aptère Sculpture. Toute la face dorsale couverte de très fines granulations aiguës, leurs inter¬ valles supérieurs à leur diamètre (sauf sur la tête où elles sont très denses) et non groupées en aréoles. Chaetotaxie. Yertex à poils courts, espacés, ceux de la zone médiane réduits aux trois paires a, b et c (fig. 6 ^4), sans petits poils supplémentaires ; tergites thoraciques (fig. 5) : mêmes caractères que ceux de pilosus , mais poils et soies un peu moins forts ; sternites thoraciques : pilosité intermédiaire entre celle de pilosus et de reticulatus (espèce suivante) ; abdomen : seulement un rang irrégulier de petits poils au niveau des bandes sclérifiées et un rang postérieur de poils épineux plus grands, avec 2 soies médianes ; apex : pilosité semblable à celle de pilosus, un peu moins dense sur le tg 10, les discales identifiables mais courtes ; soies et poils amincis distalement, leur apex nettement tronqué. Autres caractères. Semblables à ceux d’E. pilosus, à l’exception du sclérite du sperma- pore, à longue gouttière arrondie apicalement, sans zone sclérifiée autour de l’orifice (fig. 47). Femelle ailée Sculpture. Tête plutôt chagrinée que ponctuée ; des aréoles étirées transversalement à barrière du vertex ; lobes dorsaux du mésothorax très finement et densément ponctués, avec aréoles longitudinales étroites dans la zone médiane ; lobe antérieur médian du méta- thorax à aspérités triangulaires aiguës nettement disposées en quinconces, les aréoles des lobes latéraux peu nettes ; abdomen à aréoles polygonales ou losangiques étirées transver¬ salement, finement granuleuses et limitées par de très étroites lignes claires. Chaetotaxie. Semblable à celle de la Ç ailée de pilosus, à l’exception de la zone médiane du vertex (fig. 6 B). Autres caractères. 3 ocelles, yeux plus petits que ceux de pilosus ( D = 115 à 119 p.) ; antenne et P 4 comme ceux de la Ç ailée de pilosus ; aile antérieure : radiale avec un point d’inflexion anguleux relié à la costale par une courte bande brune ; aile postérieure avec une liaison oblique discrète entre radiale et costale ; sclérite du spermapore comme celui de la Ç aptère, la gouttière un peu plus courte. 87. 3 ESPÈCES BRÉSILIENNES DES EMBIDOPSOCINAE 1105 Mâle Mêmes caractères généraux que ceux de la $ aptère, la chaetotaxie un peu plus simple ; phallosome (fig. 14) : radula avec deux arcs sclérifîés et dentelés symétriques et un double champ proximal d’expansions en écailles imbriquées, orientées vers le plan sagittal (fig. 50). Dimensions. — Longueur du corps (sur préparations) : $ aptère 1,88-2,03 mm, moyenne 1,93 (17 mesures) ; Ç ailée 1,97-2,22 mm, moyenne 2,12 (5) ; <$ 1,53-1,74 mm, moyenne 1,60 (16). Longueur de l’antenne : Ç aptère, 1,24-1,42 mm, moyenne 1,30 (11) ; Ç ailée 1,25-1,30-1,40 mm ; 1,23-1,47 mm, moyenne 1,32 (9). Longueur de l’aile antérieure 1,34-1,44, moyenne 1,40 (4). Autres dimensions : voir tableau IL Tableau II aptères ÇÇ ailées extrêmes moyenne a V% extrêmes moyenne i extrêmes moyenne G V% F 368-400 383,3 (18) 9,9 2,6 360-392 381,6 (5) 304-336 327,5 (17) 8,5 2,3 P, 96-106 100,4 (11) 2,9 2,8 101-106 102,7 (4) 80-90 85 (14) 3,5 4,1 fi 108-146 123 (18) 9,9 8 121-137 127 (4) 108-152 124,2 (17) 9,1 7,3 ft 124-160 135,5 (18) 9,4 6,9 128-156 140 (4) 124-174 143,2 (17) 11,1 7,7 fs 112-148 122,2 (18) 9,6 7,7 119-141 132 (4) 114-152 129,5 (17) 8,7 6,7 F(L ) 496-560 529,3 (13) 22,4 4,6 520-552 —- (2) 448-512 475,7 (13) 18,4 3,9 F(l) 152-188 169,5 (13) 12,1 7,1 152-156 —- (2) 140-166 149,7 (13) 7,6 5,1 T 296-336 318,8 (10) 14,7 4,2 296-348 — (2) 256-300 277,7 (12) 4 1,5 h 80-90 85,4 (12) 3,6 4,2 90-93 — (2) 70-90 79,9 (13) 5,7 7,1 *2 37-44 39,6 (11) 2 5 42 — 36-40 37,9 (10) 0,3 0,8 <3 52-64 57,3 (9) 3,7 6,4 57 — 54-66 59,3 (9) 3,8 6,3 Sx 61-75 67,7 (16) 4,1 6,1 62-73 67,4 (5) 47-65 56,5 (16) 4,8 8,4 Sa 106-130 119,1 (17) 8 6,7 128-145 136,4 (5) 88-120 100,5 (16) 7,5 7,5 Se 62-80 72,8 (13) 5 6,9 74-79 75,2 (5) 54-66 59,3 (9) 9,8 4,9 Origine. — Mato Grosso Exp., 9-IV-1969, sous l’écorce d’arbres brûlés, forêt sèche, 18 $ aptères, 5 $ ailées, 17 <$, syntypes (New, n° 69263). Discussion. — E. pilosus et E. similis sont deux espèces jumelles dont les Ç ailées, presque identiques, peuvent être distinguées par la pilosité du vertex (caractère le plus commode), la sculpture plus nette chez pilosus, excepté celle du lobe antérieur du métatho- rax, dont les expansions chitineuses sont mieux différenciées chez similis, et surtout par les Fig. 11-13. •— Embidopsocus pilosus n. sp. 11, tergites pro- et mésothoraciques, $ ailée (X 120) ; 12, stér¬ ilités thoraciques, id. ; 13, phallosome du S ( X 150) : A, vue ventrale d’ensemble ; B, paramères gau¬ ches d’une préparation écrasée. Fig. 14 et 15. — Phallosomes ( X 175) des S d’Embidopsocus similis n. sp. (14) et d’E. reticulatus n. sp. (15). Fig. 16-18. — Embidopsocus virgatus (Enderlein), Ç aptère anormale. 16, tergites thoraciques (X, pores sensoriels ? supplémentaires) (X 150) ; 17, ces mêmes pores et les petits poils qui les accompagnent (X 450) ; 18, œil droit, avec ommatidies supplémentaires ( X 300). ÿ 1106 ANDRÉ BADONNEL différences entre les sclérites des spermapores. Les Ç aptères de similis se reconnaissent par contre très facilement, en dehors des critères indiqués pour les Ç ailées, par leur colo¬ ration très pâle ; quant aux <£, également très pâles, les arcs dentelés de leur phallosome ne permettent aucune confusion avec les <$ des autres espèces. Embidopsocus reticulatus n. sp. {<$, Ç aptère et Ç ailée) Coloration. —- Ç ailée 1 : tête brun marron, les ocelles bordés d’une auréole plus sombre ; yeux noirs ; antennes brun clair progressivement atténué vers l’apex ; palpes : les 3 premiers articles brun clair, le 4 e plus pâle ; thorax brun chamois, les pattes un peu plus sombres ; abdomen (fig. 31) : tg brun marron clair, les bandes tergales, presque recti¬ lignes, plus sombres mais éclaircies aux points d’inflexion ; des granulations hypodermiques brun sombre sur le vertex et le prothorax. Ç aptère : entièrement brun chamois, avec sutures thoraciques sombres ; antennes et palpes comme chez la $ ailée ; à l’arrière du métathorax et des tg abdominaux, une zone transversale un peu plus pâle ; bandes des tg abdominaux : celle du tg 3 rectiligne, sans extrémités infléchies vers l’avant ; celles des tg 4 à 6 un peu flexueuses ; celles des tg 7 et 8 faiblement arquées sans extrémités infléchies ; ces bandes à peine plus sombres que le fond chez les Ç de grande taille, nettement foncées chez les exemplaires plus petits ; quelques granulations hypodermiques brun rouge sur chaque flanc, du vertex à l’apex abdominal. : même coloration que les Ç aptères, un peu plus claire ; les bandes tergales abdo¬ minales à peine distinctes, celle du tg 3 absente. Morphologie Femelle aptère Sculpture. Caractéristique (fig. 10) : aréoles polygonales limitées par des lignes très nettes et ornées de granulations, qui sont moins denses sur le synthorax et l’abdomen (d’où le nom spécifique). Chaetotaxie. Vertex à poils courts et espacés, les 2 poils du couple b nettement plus longs ; quelques poils supplémentaires, parfois seulement un, dans la zone abc; tergites thoraciques (fig. 7) : prothorax avec de chaque côté 3 grandes soies rigides, fortes, la médiane (Sj) plus longue ; d’autres soies courtes et des poils en épines dans la moitié postérieure de chaque lobe latéral ; mésothorax : bandes sclérifiées latérales avec 3 à 5 soies inégales, la postérieure nettement plus longue ; autres poils aigus, inégaux, peu denses, groupés latéralement ; sternites thoraciques (fig. 8) : une grande soie à chaque angle antérieur du prosternum, une plus courte aux angles postérieurs et de nombreux poils irrégulièrement répartis en avant et latéralement ; 2 grandes soies à chaque angle antérieur du mésosternum et une grande soie latérale postérieure ; en outre, nombreuses soies plus courtes irrégulière¬ ment réparties en avant et latéralement, plus un rang postérieur ; abdomen : tg avec deux rangs de poils courts et aigus, l’antérieur très irrégulier sur les tg 3 à 8, au niveau des bandes 1. $ n° 69146 ; des deux autres $ ailées, une seule est complètement colorée, mais sa pigmentation ne paraît pas entièrement développée. ESPÈCES BRÉSILIENNES DES EMBIDOPSOCINAE 1107 tergales, le postérieur à poils plus longs, moins nombreux, et avec 2 soies courtes médianes ; apex (fig. 9) : tg 8 avec P courte et M longue ; sgt 9 : M longues, subégales (Md = Sa), L relativement courte, déplacée vers le plan sagittal ; sgt 10 : 2 M plus courtes que leurs homologues du sgt 9 et 2 L -, D non différenciées, 4 A dont les 2 médianes plus courtes : épiprocte comme celui des espèces précédentes. Autres caractères. Yeux à 2 ommatidies (pas d’exceptions observées) ; pas d’ocelles ; sensilles antennaires (tous apicaux) : bâtonnets hyalins faiblement arqués, 2 sur f x et f 2 , un sur f 3 à f Q et sur f lQ ; sétiformes, un aigu sur tous les articles jusqu’à fl2 inclus ; palpe maxillaire : P 4 comme chez les espèces précédentes ; suture médiane du vertex marquée par une ligne incolore (interruption de la sculpture), les deux antérieures à peine visibles à un fort grossissement ; sutures médianes pro- et mésothoraciques comme celles du ver¬ tex ; bourrelets limitant le lobe médian du prothorax non bifurqués et non reliés postérieu¬ rement par une bande sclérifîée ; griffes avec quelques denticulations avant la dent pré¬ apicale ; spermapore (fig. 46) prolongé par une gouttière courte et arrondie apicalement, et ouvert sur un écusson brun faiblement sclérifié. Femelle ailée Sculpture. Identique à celle de la $ aptère, excepté sur le tergite métathoracique, orné d’aréoles en écailles imbriquées, limitées par de fines ponctuations, le lobe médian avec de très petites épines ordonnées en nombreux rangs irréguliers ; aréoles de l’abdomen plus étirées transversalement. Chaetotaxie. Semblable à celle de la Ç ailée de pilosus, mais les poils antéro-médians peuvent manquer sur le tg mésothoracique et le clunium est comme celui de la Ç aptère de l’espèce, avec à la place de L 9 un sensille en forme de poil court et aigu. Autres caractères. Yeux avec de très fines granulations entre les ommatidies ; D = 113 p. (2 Ç) et 130 \± (1 Ç) ; antennes, palpes maxillaires et ailes (fig. 35, aile antérieure) comme chez similis ; autres caractères comme chez la Ç aptère. Mâle Voir Ç aptère ; phallosome (fig. 15) : radula caractérisée par deux groupes adjacents d’écailles aiguës, sans brosse proximale médiane ; orifice pénien limité ventralement par une lèvre trilobée (fig. 49). Dimensions. — Longueur du corps (sur préparations) : $ aptère 1,85-2,25 mm, moyenne 2,05 (10 mesures) ; Ç ailée 1,97-2,10-2,13 mm ; 1,45-1,80 mm, moyenne 1,63 (10). Lon¬ gueur de l’aile antérieure : 1,38-1,40-1,46 mm. Autres dimensions : voir tableau III. Origine. — Mato Grosso Exp., 9-IV-1969, forêt sèche, sous écorce d’arbres brûlés, 10 Ç aptères, 2 $ ailées, 10 <$, syntypes (New, n° 69263) ; —- id,., 24-11-1969,1 $ ailée, volant un après-midi ensoleillé, vers 5 heures, temps local (New, n° 69146). Discussion. — E. reticulatus se distingue de toutes les autres espèces du genre par sa sculpture caractéristique, mais constitue avec pilosus et similis un petit groupe de for¬ mes affines apparenté aux espèces africaines (Angola et Congo) à sculpture granuleuse ; 1108 ANDRE H A DO N M l. parmi celles-ci, E. machadoi Bad. paraît la plus voisine par la gouttière prolongeant le sper- mapore. Biométriquement, les Ç d ’E. pilosus sont plus grandes que celles de similis et reticu¬ latus, et les diagrammes de dispersion du rapport F(L)IV des trois espèces sont nettement séparés pour les Ç aptères ; toutefois, le coefficient de corrélation de ce rapport, égal à 0,90 pour celles de similis, passe à la valeur 0,96 si l’on ajoute à l’échantillon de ces Ç celui des $ aptères de pilosus, ce qui confirme l’étroite parenté des deux espèces. Par contre, les diagrammes des sont subparallèles et accolés, tandis que ceux des de pilosus et de reticulatus sont dans le prolongement l’un de l’autre, avec chevauchement ; le coefficient de corrélation du rapport F{L)jV, qui est égal à 0,95 pour les <$ de reticulatus, passe à 0,96 si l’on ajoute à l’échantillon de ces celui des de pilosus, tandis que les diagrammes de dispersion des Ç aptères sont nettement séparés. La biométrie confirme donc l’étroite parenté des trois espèces tout en les différenciant. Tableau III $$ aptères $$ ailées 33 extrêmes moyenne G v% 69263 69146 extrêmes moyenne a V % V 368-448 405,6 (10) 22 5,4 388-400 376 304-344 326,4 (10) 12,9 4 P 4 104-116 110,4 (9) 3,6 3,5 108-106 113 92-106 97 (9) 4,1 4,2 fl 112-144 125,2 (10) 11,4 9,1 121-121 124 102-126 114,4 (10) 6,9 6 fi 120-160 136,4 (10) 13,1 9,6 130-134 132 110-138 125,8 (10) 8,7 7 fs 106-134 117,2 (10) 11,4 9,7 110-113 110 100-128 110,4 (10) 8,1 7,3 F(L ) 464-560 517,6 (10) 27 5,2 464-480 448 400-496 448,8 (10) 28,7 6,4 Fil) 146-186 167,2 (10) 14,4 8,6 143-148 146 128-152 143 (10) 7,3 5,1 T 300-364 336,4 (10) 19,8 5,9 294-336 340 264-328 290 (9) 16,8 6 h 81-93 86,8 (10) 4,4 4,8 85-87 83 64-82 75,2 (10) 6 8 h 40-46 44,2 (10) 3,6 4,3 44-45 42 37-44 40,3 (10) 1,8 4,5 h 61-68 63,7 (6) — — 63 64 52-62 58,2 (9) 3,3 5,6 S, 58-72 63,4 (10) 3,8 6 65-64 64 53-64 57,6 (10) 3,5 6 Sa 128-142 132,8 (10) 4,1 3,1 154-138 141 94-124 112,6 (10) 10,4 9,2 Se 75-85 80,2 (5) — 90 90 66-68 67 (2) — Sous-groupe I B Ce sous-groupe comprend seulement les espèces à bandes sclérifiées mésosternales en arc fermé relié à la spina pro-mésothoracique, à tégument lisse ou chagriné, et dont les bourrelets limitant le lobe médian du prothorax ne sont pas bifurqués (les espèces dont ces bourrelets sont bifurqués constituent un nouveau sous-groupe I C, non représenté ici) ; la soie L 9 est insérée assez près de Md 9 . ESPECES BRESILIENNES DES EMBIDOPSOCINAE 1109 Embidopsocus virgatus (Enderlein) Stenotroctes virgatus Enderlein, 1905 : 44, 45, Taf. 3, fig. 29, 31, 33. Embidopsocus virgatus ? (Enderlein), Badonnel, 1962 : 206-210, fig. 52-55, 57, 58. Redescription ((J, Ç aptère, $ ailée) Coloration. — - Ç aptère : varie du brun marron uniforme au jaune pâle ochracé selon les échantillons ; abdomen des individus sombres conforme à la figure 33 d’ENDERLEiN, mais les bandes abdominales 4 à 6 moins nettement flexueuses, surtout celle du tg 6 dont les extrémités infléchies vers l’avant peuvent manquer, et les bandes des tg 3, 7 et 8 longues, rectilignes ; chez les exemplaires pâles, bandes brun clair, celle du tg 7 souvent peu colorée ; granulations hypodermiques brun rouge dispersées sur la tête (cf. Badonnel, 1962, fig. 52) et groupées en bandes longitudinales de chaque côté du corps. ? ailée : tête et thorax brun marron, le thorax un peu plus clair, ses sutures foncées ; yeux brun noir (sur préparations) ; ocelles bordés de brun sombre du côté interne ; antennes brun pâle, progressivement éclaircies ; palpes maxillaires comme la tête, la pointe de R 4 incolore ; pattes : tous les fémurs et tibias I et II brun marron, les T nl brun pâle ; tarses éclaircis, ceux de P U1 presque incolores ; abdomen semblable à celui de l’espèce suivante (fig. 28) avec quelques différences : sur le tg 2 une bande transverse brune, nette chez les exemplaires sombres, estompée chez les autres, et bande du tg 7 non flexueuse et courte. <$ : voir Badonnel 1962, loc. cit. Morphologie Femelle aptère Sculpture. Tégument finement chagriné ; quelques rangs d’aréoles étirées transver¬ salement et séparées par de fines lignes incolores à l’arrière du vertex. Chaetotaxie. Vertex à poils fins, inégaux ; dans la zone médiane, pas de poils en plus des 3 paires a, b, c ; tergites thoraciques (fig. 19) : sur chaque lobe latéral du prothorax, 3 soies humérales fines, l’antérieure plus courte, la médiane (SJ plus longue et souvent incurvée ; sur les bandes sclérifiées latérales du mésothorax 4 ou 5 soies fines inégales, la postérieure plus longue ; pilosité banale rare ; sternites thoraciques (fig. 20) : seulement une soie antéro-latérale angulaire de chaque côté du prosternum et quelques poils inter¬ calaires ; plus postérieurement, quelques soies courtes latérales ; mésosternite : deux soies angulaires antérieures de chaque côté, reliées par un rang de soies et poils inégaux ; deux rangs latéraux de soies courtes espacées et, postérieurement, 3 ou 4 soies de chaque côté, amorçant une rangée transversale interrompue médialement ; abdomen : un rang de poils sur le tg 1, avec 2 soies médianes, puis deux rangs sur les autres tg jusqu’au 9 e , l’antérieur à poils courts très irrégulièrement répartis médialement, le postérieur avec 2 soies médianes ; latéralement pilosité plus dense, avec une soie poststigmale de plus en plus longue à par¬ tir du tg 5 ; apex et épiprocte semblables à ceux de l’espèce suivante, les soies étant plus ESPÈCES BRÉSILIENNES DES EMBIDOPSOCINAE 1111 fines et moins rigides (cf. fîg. 25) ; toutes les soies remarquables à apex faiblement tron¬ qué. Autres caractères. Yeux à 2 ommatidies ; pas d’ocelles ; sensilles antennaires (apicaux) : en bâtonnets hyalins faiblement arqués, 1 (parfois 2) sur f x et f 2 , le plus souvent 2 sur f 3 , 1 sur /” 4 à f 6 (ce dernier plus fort) et fi o ; sétiformes flexueux, 1 sur f 3 (peut manquer) à f 5 , puis de f 7 à / 9 et sur f xl et f 12 ; en outre un très fin rectiligne sur f 7 , f 9 et f 12 ; P 4 : comme chez les espèces précédentes ; lacinias typiques du genre ; sutures du vertex presque invi¬ sibles, très pâles ; griffes avec quelques denticulations avant la dent préapicale ; spermapore ouvert dans la partie antérieure d’une plaque brune allongée (plus courte chez quelques exemplaires), caractéristique; en arrière de celle-ci, un sclérite en U peu ouvert (fig. 38). Femelle ailée Mêmes caractères généraux que ceux de la Ç aptère ; en particulier sclérite du sper¬ mapore identique. Différences : 3 ocelles ; yeux à nombreuses ommatidies (D = 90 à 118 q, moyenne de 7 mesures : 106) ; chaetotaxie : tergites thoraciques, fig. 21 ; sternites, fig. 22 ; apex abdominal comme celui de la $ aptère, L 9 exceptée ; sculpture du mésotergite thora¬ cique obsolète. Aile antérieure semblable à celle de l’espèce suivante (cf. fig. 34), mais avec le point d’inflexion moins net et l’apex plus coloré. Male Voir Badonnel, 1962 : E. virgatus (Enderlein) ; le caractère permettant de distinguer ce <$ de celui d ’E. brasiliensis n. sp. est fourni par la sclérification brune entourant l’orifice pénien (fig. 45), et vérifiée sur tous les mâles. Dimensions. — Longueur du corps (sur préparations) : $ aptère 1,74-2,03 mm, moyenne 1,88 (29) ; $ ailée 1,76-2,13 mm, moyenne 2,04 (7) ; $ 1,32-1,46 mm, moyenne 1,39 (10). Longueur de l’antenne : Ç aptère 0,90-1,13 mm, moyenne 1,00 (5) ; $ ailée 0,94-1,02 mm, moyenne 0,99 (3) ; $ 0,78-0,98 mm, moyenne 0,88 (5). Longueur de l’aile antérieure : 1,23- 1,46 mm, moyenne 1,36 (5). Autres dimensions : voir tableau IV. Origine. — Faz. Itaquere, Nova Europa, Sâo Paulo, 24-IV-1968, dans une bûche pourrie d’un parc, 1 17 Ç aptères (Lenko, n° KL 314) ; — Faz. Alcfdia, Teodoro Sam- paio, Sâo Paulo, 30-V-1969, forêt secondaire, sous l’écorce d’un tronc mort, 3 4 $ aptères, 5 Ç ailées (Lenko, n° KL 299) ; — id., 2-VI-1969, forêt primitive, sous l’écorce d’un tronc mort, sur le sol, 1 Ç aptère (Lenko, n° Al 65) ; — id., 2-VI-1969, forêt secondaire, sous l’écorce d’un tronc mort, 1 $ aptère (Lenko, n° Al 139) ; — Mato Grosso Exp., 20-1-1969, dans un toit de palmes tombé sur le sol, 1 2 Ç aptères (New, n° 69225) ; — id., 9-IV-1969, forêt sèche, sous l’écorce d’un tronc brûlé, 10 <$, 17 Ç aptères, 2 Ç ailées (New, n° 69263). Total : 44 Ç aptères, 7 $ ailées, 15 <$. Fig. 19-22. — Embidopsocus virgatus (Enderlein). 19, tergites thoraciques, Ç aptère ; 20, sternites tho¬ raciques, id. ; 21, tergites pro- et mésothoraeiques, $ ailée ; 22, sternites thoraciques, id. Fig. 23-27. — Embidopsocus brasiliensis n. sp. 23, tergites thoraciques, $ aptère ; 24, sternites thoraciques, id. ; 25, apex abdominal, id. ; 26, tergites pro- et mésothoraciques, $ ailée ; 27, sternites thoraciques, id. (Toutes les figures X 120, excepté la fig. 26, X 145.) 87, 4 1112 ANDRE BADONNEL Discussion. —- Enderlein a désigné comme type de l’espèce la Ç originaire du Para¬ guay (mention sur l’étiquette) ; cette Ç est décolorée, mais ses caractères morphologiques sont en tous points conformes à la description précédente ; des 5 exemplaires argentins mentionnés par l’auteur, il ne reste qu’une $ aptère, un A et une larve, conservés en alcool et décolorés, mais appartenant aussi à l’espèce virgatus ; la représentation de la chaetotaxie sternale donnée par Enderlein (fig. 29) est donc inexacte ; la figure de Ribaga (1904) est plus complète, mais montre aussi 4 grandes soies prosternales antérieures, alors qu’il n’en existe que deux, angulaires ; d’autre part, la forme rectangulaire du sternellum, repro¬ duite sur les figures des deux auteurs, traduit certainement une déformation au montage. Tableau IV $$ aptères Of Of ailées AA extrêmes moyenne a v% extrêmes moyenne extrêmes moyenne a mv % F 360-408 389,5 (43) 9,9 2,6 380-396 388,5 (7) 292-324 306,1 (13) 10,6 3,5 P 4 86-108 95,4 (26) 5,5 5,8 91-103 99,4 (5) 76-85 79,3 (7) — — fl 91-119 103,7 (31) 7,2 7 101-115 106 (6) 75-100 90 (12) 7,6 8,5 h 80-108 95 (28) 7,8 8,2 82-106 94 (7) 68-98 82,2 (12) 8,1 10,4 fs 76-108 91,9 (26) 8 9 82-97 90 (5) 65-95 78,5 (12) 10 12,7 F(L ) 424-512 466,1 (43) 18,7 4 464-488 472 (7) 348-424 386,4 (13) 24,7 5,6 Fil) 146-174 158,5 (41) 14,6 9,2 140-150 144,2 (5) 108-148 128 (13) 10,5 8,2 T 264-344 297,3 (42) 19,4 6,5 268-336 319,4 (7) 220-264 241,6 (12) 16,6 6,8 h 71-85 80 (40) 3,4 4,1 74-84 81,3 (7) 58-74 62,2 (12) 5 8 ^2 36-46 40,5 (40) 2,4 6 38-47 42,6 (7) 35-39 37 (11) 1,1 2,9 h 53-63 59,5 (35) 2 ,o 4,2 48-64 57,8 (5) 45-55 51 (12) 3,6 7,1 s t 40-60 49,7 (39) 4,5 9,2 46-55 50,4 (7) 33-45 37,9 (13) 3,4 8,9 Sa 130-162 146,4 (41) 7,7 5,3 138-156 148 (7) 100-130 116,9 (11) 9,1 7,8 Se 85-100 91 (31) 3,9 4,9 81-102 91 (5) 70-88 80,5 (8) Exemplaires d’E nderlein T 7 P, fi h fs F(L) F(l) T h ^2 h 5, Sa Se $ type Paraguay 408 — 110 102 93 504 174 336 86 47 64 59 150 92 y Argentine 416 101 — — — 520 — 352 91 44 61 55 146 — A 360 — — —- — — — — — — — 41 128 — Remarque. — Il existe dans la collection du Dr. New une Ç aptère (n° 69269) carac¬ térisée par la présence d’ommatidies supplémentaires nettement différenciées, peu nom¬ breuses (fig. 18), les deux yeux étant identiques et les ocelles absents ; en outre, la chaeto¬ taxie mésotergale thoracique (fig. 16) est plus dense latéralement que celle des $ aptères d E. virgatus et, il s’v ajoute des groupes de petits pores (fig. 16, x et 17) ; il n’v a pas de plaque sclérifiée du spermapore, qui est seulement entouré par un petit bourrelet en anneau circulaire, et le sclérite postérieur, en U très ouvert, est très faiblement indiqué ; biométri- ESPÈCES BRÉSILIENNES DES EMBIDOPSOCINAE 1113 quement, cette Ç est identique à E. virgatus 1 . Il est difficile d’interpréter les anomalies observées, l’absence de la plaque sclérifiée du spermapore étant particulièrement énigma¬ tique ; comme l’abdomen est bourré de petits organites ovoïdes d’environ 2 [L (spores de Microsporidies ?), on peut penser à l’intervention d’une action parasitaire perturbatrice ; mais le fait que la zone du spermapore (plaque et sclérite en U) rappelle celle d , E. brasi- liensis peut aussi conduire à l’hypothèse d’une hybridation, que contredit d’ailleurs la biométrie. L’exemplaire, considéré comme anormal, est donc maintenu dans le taxon virgatus. Origine : Mato Grosso Exp., 12-IV-1969, forêt sèche, sur écorce, 1 $ (New, n° 69269). Embidopsocus brasiliensis n. sp. ($, Ç aptère et Ç ailée) Coloration. — Ç aptère : très semblable à celle des exemplaires sombres d’E. vir- gatus ; abdomen ressemblant davantage à la figure 33, Taf. 3 d’ENDERLEiN, que celui de virgatus , les bandes des tg 3, 7 et 8 étant assez courtes et peu arquées (leur longueur varie selon les individus). Ç ailée : tête et thorax comme E. virgatus ; abdomen (fig. 28) : tg 2 avec seulement une petite tache antéro-médiane ; bandes sclérifiées des tg 3 à 6 nettement flexueuses, les zones d’inflexion plus pâles ; bande du tg 7 faiblement incurvée aux extrémités, celle du tg 8 rectiligne et courte. $ : entièrement brun chamois pâle à jaune ochracé ; bandes abdominales seulement sur les tg 4 à 8, courtes, non flexueuses (faiblement arquées) et brun clair. Morphologie Femelle aptère Sculpture. Tégument chagriné ; quelques aréoles transversales visibles à l’arrière du vertex, les latérales finement ponctuées. Chaetotaxie. Diffère de celle de virgatus par une densité un peu plus forte, des soies et poils plus longs et plus rigides ; tergites thoraciques : fig. 23 ; sternites (fig. 24) : quelques poils entre les furcas métathoraciques ; apex abdominal (fig. 25) : 8 e sgt, P et M longues et subégales ; 9 e sgt, Md (Sa) et Mv très longues, subégales, L forte ; 10 e sgt, Mv et Md plus courtes que celles du 9 e sgt, 2 Z), 4 M, pas de Md postérieure ; épiprocte : pas de poils en avant du rang des Se. Toutes les soies remarquables rigides, aiguës (apex faiblement tronqué). Autres caractères. Différence essentielle avec la Ç aptère d’E 1 . virgatus : le sclérite du spermapore (fig. 37) a la forme d’un disque circulaire épaissi, de faible diamètre, le sclérite en U étant en outre très ouvert ; f x et f 2 possèdent deux sensilles hyalins en bâtonnets faiblement arqués, dont un petit aigu. 1. L’existence d’ommatidies supplémentaires a été signalée antérieurement chez des $ aptères d’E. angolensis et E. machadoi (Badonnel, 1955, fig. 132 et 144), et s’accompagne, comme dans le cas présent, d’une augmentation de la densité des poils mésotergaux et de la présence de petits pores tégumentaires (loc. cit., fig. II, H et J) ; mais chez ces espèces les ommatidies sont rudimentaires et ne paraissent pas fonctionnelles ; en outre la $ anormale d’E. machadoi possède une ébauche d’ocelle postérieur droit. Des ommatidies supplémentaires existent aussi chez la Ç aptère de Belaphotroctes ocularis Badonnel, 1971, mais sans modification du sclérite du spermapore, identique à celui des Ç ailées, et sans présence de pores méso¬ tergaux thoraciques. Voir aussi Emhidopsocopsis newi n. sp., infra. ESPÈCES BRÉSILIENNES DES EMBIDOPSOCINAE 1115 Femelle ailée Mêmes caractères généraux que la $ aptère. Différences : 3 ocelles, yeux à nombreuses ommatidies (D = 124 et 128 y) ; pas de sensille sétiforme très fin sur f 7 et f 9 , et un sensille en massue courte au milieu de f 2 (remplacé par un bacilliforme aigu et court sur une antenne) ; chaetotaxie tergale du thorax : fig. 26 ; sternale : fig. 27. Aile antérieure (fig. 34) ; radiale à point d’inflexion en angle net, obtus, avec un poil long ; ce point non relié à la costale par une bande brune ; apex incolore. Tableau Y 99 aptères 99 ailées dd V 444-448(2)-460 424-432 344-358 P 4 103-112(2)-114 110 (2) 88-92 fl 115-121 119 93 h 104-109 110 88 fs 102-104 102 84 F(L) 592(2)-600 552(2) 456 Fil) 165-183-190 141-146 146 T 378-384-392 360-376 288 h 82-86-92 90-92 68 h 46-47-49 48-49 41 h 66 (2) 62-66 55 53-57-64-69 50(2) 41 Sa 151-164-170-183 176-183 134 Se 110 (2)-112 110 93 Mâle Caractères généraux comme ceux de la Ç aptère ; phallosome différant de celui du $ de virgatus par l’absence de l’anneau sclérifié bordant l’orifice du spermiducte (fig. 44). Dimensions. — Longueur du corps (sur préparations) : Ç aptère 2,1-2,25 mm ; Ç ailée 2,1 mm ; 1,32-1,42 mm. Longueur de l’antenne : Ç aptère 1,20 mm ; Ç ailée 1,16 mm ; (d 1,06 mm. Longueur de l’aile antérieure 1,55-1,59 mm. Autres dimensions : voir tableau V. Fig. 28-32. —- Abdomens des 9 ailées de : Embidopsocus brasiliensis n. sp. (28), Chaetotroctes lenkoi n. gen., n. sp. (29), Embidopsocopsis newi n. gen., n. sp. (30), Embidopsocus reticulatus n. sp. (31), E. pilo- sus n. sp. (32) (X 40). Fig. 33-36. — Ailes antérieures droites de : Chaetotroctes lenkoi n. gen., n. sp. (33), Embidopsocus brasili¬ ensis n. sp. (34), E. reticulatus n. sp. (35) et Embidopsocopsis newi n. gen., n. sp. (36) (X 40). Fig. 37-41. — Aires génitales médianes des 9 de : Embidopsocus brasiliensis n. sp. (37), E. virgatus (Ender- lein) (38), E. mendax n. sp. (39), E. leucomelas (Enderlein) (40) et E. frater n. sp. (41). (Fig. 37, 38 et 41, x 300 ; fig. 39 et 40, x 450.) Fig. 42-43. —■ Zone médiane du synthorax des Ç aptères d’Embidopsocus frater n. sp., forme major (42) (X 180), et d ’E. flexuosus parvulus n. subsp. (43) (X 270). Fig. 44-45. — Radulas et orifices péniens des d d’Embidopsocus brasiliensis n. sp. (44) et d ’E. virgatus (Enderlein) (45) (X 450). 1116 ANDRÉ BADONNEL Origine. — Sào Paulo, 25-VII-1965, sous écorces, 4 $ aptères, 2 Ç ailées, 2 <$, nom¬ breuses larves, syntypes (di Castri). Discussion. -— E. brasiliensis forme avec E. oirgatus un couple d’espèces jumelles dont la disjonction doit être relativement récente ; les différences morphologiques mention¬ nées dans les diagnoses les séparent sans ambiguïté, et il en est de même pour les caractères biométriques des Ç aptères et ailées ; par contre, on peut trouver des des deux espèces de dimensions analogues ; seuls les phallosomes permettent alors la distinction 1 . E. pau- liani Bad., espèce africaine retrouvée aux Galapagos, est une forme affine, intermédiaire biométriquement entre brasiliensis et oirgatus ; le diagramme de dispersion de son rap¬ port F{L)jV s’intercale exactement entre ceux des deux autres espèces ; le coefficient de corrélation correspondant à ce rapport, égal à 0,875 pour l’échantillon de 45 $ aptères de oirgatus, passe à 0,995 si l’on ajoute à celui-ci les échantillons actuellement connus de pau- liani et brasiliensis, ce qui indique une étroite parenté ; mais E. pauliani ne possède pas de sclérite en U et le spermapore est différent. E. brasiliensis diffère d’E. laticeps Mockford (USA) par ses dimensions ; les sclérites des spermapores ne sont pas identiques ; laticeps se rapproche toutefois des deux espèces brésiliennes par l’existence du sclérite en U (Mock¬ ford in litt.). Sous-groupe II A La définition de ce sous-groupe ne sera pas modifiée provisoirement. Il est représenté ici par deux groupes d’espèces jumelles : un couple « leucomelas » et un ensemble « flexuo- sus ». Pour le premier se pose le problème de l’identification d’E. leucomelas (Enderlein), dont la diagnose ne fournit aucun caractère morphologique valable ; les seuls éléments utilisables sont la figure représentant une patte postérieure (vraisemblablement écrasée, le trochanter étant fortement aberrant) et la longueur du corps, assez douteuse, 0,9 mm ; le type unique est attribué par Enderlein au sexe Ç, sans aucune justification. Comme les $ des deux espèces présentes mesurent environ 1 mm et les Ç de 1,5 à 1,7 mm, il est probable que ce type est en réalité un <$ ; d’autre part, d’après la figure de la patte posté¬ rieure, le rapport F[L)/F{1) est égal à 1,75 ; or chez les <$ de la plus petite forme brésilienne sa valeur est 1,84-1,85, pour 2,05 chez le $ argentin, qui appartient à un taxon différent. En tenant compte de l’écrasement de la préparation d’ENDERLEiN, on est conduit à attri¬ buer provisoirement aux petits exemplaires brésiliens le nom leucomelas, de sorte que celui de la forme argentine doit être modifié. 1. Lors de la rédaction du travail de 1969 sur les Psocoptères angolais, je ne possédais que des exem¬ plaires d’E. brasiliensis ; ils sont mentionnés sous le nom virgatus dans la clé de détermination ; l’erreur s’explique par la longueur du corps donnée par Enderlein pour les $ aptères de virgatus (2 à 2,5 mm), qui correspond à celle des $ aptères de brasiliensis ; or les deux $ qui restent des types de virgatus mesurent en réalité 1,80 et 1,92 mm. ESPECES BRESILIENNES DES EMBIDOPSOCINAE 1117 Embidopsocus leucomelas (Enderlein) Trigonosceliscus leucomelas Enderlein, 1910 : 75-77, fig. 9 et 10. Redescription (G; Ç aptère) Coloration et chaetotaxie identiques à celles de l’espèce suivante ( E. mendcix n. sp.). Phallosome du $ (fig. 52 et 53) différant de celui d’E. mendax (fig. 72, Badonnel, 1962) par l’absence de la fourche radulaire médiane, remplacée par une longue baguette sagittale bifurquée apicalement et très faiblement sclérifiée ; à la place des deux sclérites latéraux en forme de faucille, deux longs stylets aigus, rectilignes, non divisés ; article basal des paramères externes prolongé apicalement par un lobe membraneux X hérissé de papilles ; membrane phallique ventrale bordée latéralement par deux replis Y terminés en crête ornée de papilles très aiguës (caractères identiques chez les trois mâles). Orifices génitaux de la Ç (fig. 40) : spermapore ouvert sur un sclérite brunâtre en forme d’hélice de bateau ; immédiatement en arrière, ouverture de l’oviducte bordée d’un bour¬ relet membraneux plissé (caractères vérifiés chez toutes les Ç). Les 4 Ç aptères, sans ocelles. Dimensions. — Longueur du corps (sur préparations) : 1,03-1,09 mm ; Ç 1,50- 1,55 mm. Autres dimensions : voir tableau VI. Origine. — Mato Grosso Exp., 25-111-1969, forêt sèche, corticicoles, 3 <$, 3 $ (New, n° 69223) ; —- id., 8-IV-1969, à l’intérieur d’une cloison en bois, 1 $ (New, n° 69262). Tableau VI E. leucomelas E. mendax Ç 68262 $$ 69223 et /io ; sétiformes longs, un sur / 4 , / 7 à f g , f xl et / 12 ; tous les articles annelés, aucun cylindrique ; P 4 ovoïde (fîg. 97), avec 8 sensilles, dont 3 claviformes, 4 sétiformes dont 2 longs, et un bacilliforme très fin ; lacinias du type du genre ; sutures du vertex invisibles, suture médiane du protergum large, celle du mésotergum fine, prolongée postérieurement par une bande étroite incolore ; lobe médian du protergum arrondi postérieurement, méso¬ tergum bordé antérieurement par un bourrelet sclérifié, suture transversale faiblement flexueuse, amincie médialement ; griffes à très petite dent préapicale, avec une épine basale assez large à son origine ; tg abdominaux sans bande transversale sclérifiée ; phallosome (fig. 98) à armature en X à bras épaissis proximalement, l’apex du pénis soutenu par 4 apophyses arrondies (fig. 99). Dimensions. -— Longueur du corps (sur préparation) : 1,07 mm. Longueur de l’antenne 530 p. Autres dimensions : V P 4 f x f 2 f z F(L ) T t x t 2 t 3 Sj Sa Se 224 61 52 40 38 224 168 36 27 39 34 95 99 F[l) n’a pu être mesuré. Origine. — Faz. Alcfdia, Teodoro Sampaio, Sâo Paulo, 25-VI-1969, forêt primitive, sous l’écorce d’un tronc mort, 1 A: holotype (Lenko, n° Al 223). Discussion. — Semblable par sa coloration aux trois espèces brésiliennes B. brunneus, major et vaginatus ; se rapproche des deux premières par la forme de P 4 , de major par la pilosité banale de l’abdomen, de vaginatus par la chaetotaxie de la tête et du thorax ; d’autres part, le Dr. Mockford m’a aimablement communiqué un manuscrit relatif à la description de deux espèces de Floride dont les Ç possèdent des palpes maxillaires à 4 e article portant des groupes de sensilles bacilliformes rigides, comme B. vaginatus, tandis que chez les A cet article, moins dilaté, en est dépourvu ; B. mimulus pourrait donc représenter le A de B. vaginatus. Toutefois, les A des espèces du genre Belaphotroctes subissent une mue de moins que les $, et sont par conséquent plus petits ; or ici les dimensions sont pratiquement égales, et l’on retrouve un fait comparable à ceux qui ont été signalés pour Embidopsocus flexuosus et frater ; la séparation sera donc maintenue en attendant la capture d’échantillons suffisamment importants. ESPÈCES BRÉSILIENNES DES EMBIDOPSOCINAE 1139 RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES B vdonnel, A., 1949. — Psocoptères du Congo belge (3 e note). Bull. Inst. r. Sci. nat. Belg., 25 (11) : 1-64, 36 fig. —- 1955. —- Psocoptères de l’Angola. Publ. cuit. Co. Diam. Ang., 26 : 1-267, 625 fîg. — 1962. — Psocoptères. In : Biol. Amer, austr., I : 185-229, 104 fig. — 1969. — Psocoptères de l’Angola et des pays voisins, avec révision de types africains d’Enderlein (1902) et de Ribaga (1911). Publ. cuit. Co. Diam. Ang., 79 : 1-152, 259 fig. — 1970. — Espèces brésiliennes du genre Belaphotroctes Roesler (Psocoptera : Liposcelidae). Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 41 , 1969 (1970) : 1348-1360, 27 fig. — 1971. —- Embidopsocus thorntoni (Psocoptera : Liposcelidae), nouvelle espèce de l’Archipel des Galapagos. Nouv. Rev. Ent., 1 (3) : 325-327, 6 fig. Bitsch, J., 1969. — Évolution de la morphologie prothoracique chez les Insectes Aptérygotes et les Ptérygotes polynéoptères. I Simposio international de Zoolofilogenia (Univ. Salamanca, Fac. Cienc.) : 317-321, 1 fig. Enderlein, G., 1905. — Morphologie, Systematik und Biologie der Atropiden und Troctiden. Res. Swed. Zool. Exp., 18 : 1-58, 11 fig., 4 pl. Mockford, E. L., 1963. — The species of Embidopsocinae of the United States (Psocoptera : Liposcelidae). Ann. ent. Soc. Amer., 56 (1) : 25-37, 68 fig. Ribaga, C., 1905. — Descrizione di nuovi Copeognati. Redia, 2 : 99-110, pl. IX, X. Manuscrit déposé le 4 novembre 1971. ADDENDUM Peu avant la sortie de presse de ce travail, j’ai pu examiner les types d’ Embidopsocus luteus Hagen, grâce au prêt consenti par la direction du Muséum of Comparative Zoology du Collège Harvard, à qui j’adresse mes vifs remerciements. Une excellente préparation d’un des exemplaires, exécutée par le Professeur Mockford, permet de conclure à l’idendité de cette espèce avec E. reticulatus, dont le nom tombe par conséquent en synonymie. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 3 e sér., n° 87, sept.-oct. 1972, Zoologie 66 : 1097-1139. Achevé d'imprimer le 30 mai 1973. IMPRIMERIE NATIONALE 2 564 003 5 Recommandations aux auteurs Les articles à publier doivent être adressés directement au Secrétariat du Bulletin du Muséum national d'Histoire naturelle, 57, rue Cuvier, 75005 Paris. Ils seront accompa¬ gnés d’un résumé en une ou plusieurs langues. L’adresse du Laboratoire dans lequel le travail a été effectué figurera sur la première page, en note infrapaginale. Le texte doit être dactylographié à double interligne, avec une marge suffisante, recto seulement. Pas de mots en majuscules, pas de soulignages (à l’exception des noms de genres et d’espèces soulignés d’un trait). Il convient de numéroter les tableaux et de leur donner un titre ; les tableaux compliqués devront être préparés de façon à pouvoir être clichés comme une figure. Les références bibliographiques apparaîtront selon les modèles suivants : Bauchot, M.-L., J. Daget, J.-C. Hureau et Th. Monod, 1970. — Le problème des « auteurs secondaires » en taxionomie. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2 e sér., 42 (2) : 301-304. Tinbergen, N., 1952. — The study of instinct. Oxford, Clarendon Press, 228 p. Les dessins et cartes doivent être faits sur bristol blanc ou calque, à l’encre de chine. Envoyer les originaux. Les photographies seront le plus nettes possible, sur papier brillant, et normalement contrastées. L’emplacement des figures sera indiqué dans la marge et les légendes seront regroupées à la fin du texte, sur un feuillet séparé. Un auteur ne pourra publier plus de 100 pages imprimées par an dans le Bulletin, en une ou plusieurs fois. Une seule épreuve sera envoyée à l’auteur qui devra la retourner dans les quatre jours au Secrétariat, avec son manuscrit. Les « corrections d’auteurs » (modifications ou addi¬ tions de texte) trop nombreuses, et non justifiées par une information de dernière heure, pourront être facturées aux auteurs. Ceux-ci recevront gratuitement 50 exemplaires imprimés de leur travail. Ils pourront obtenir à leur frais des fascicules supplémentaires en s’adressant à la Bibliothèque cen¬ trale du Muséum : 38, rue Geoffroy-Saint-Hilaire, 75005 Paris.