BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 2« Série. — Tome VI N” 1. — Janvier 1934. MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 57, RUE CUVIER • PARIS-V® ~ RÈGLEMENT Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national d’Histoire naturelle. Le nombre des fascicules sera de 6 par an. Chaque auteur rie pourra fournir plus d’une 1 /2 feuille (8 pages d’im- pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manuscrits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière à occuper la place minima. Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit, avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin suivant. Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie- ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des Auteurs. Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux Auteurs, qui sont piiés de la retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un numéro ultérieur. Les Auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplémentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais). Les Auteurs désirant faire des communications sont priés d’en adresser directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la séance. TIRAGES A PART. Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils peuvent en outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nombre, aux conditions suivantes : 25 ex. 50 ex. 100 ex. 4 pages 18 fr. 20 fr. 22 fr. 8 pages 20 fr. 22 fr. 26 fr. 16 pages 22 fr. 26 fr. 34 fr. Ces prix s’entendent pour des e.xtraits tirés en même temps que le numéro et brochés avec agrafes. Les auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part brochés au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves. Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du numéro correspondant. PRIX DE l’abonnement ANNUEL I France et Étranger : 50 fr. BULLETIN DU MUSEUM NATIONAL D’HISTOIIÎE NATURELLE BULLETIN DU MUSEUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 2e Série. — Tome VI RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM ANNÉE 1934 MUSEUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 57, RUE CUVIER P ARIS-V'’ BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAU D’HISTOIRE NATURELLE ANNÉE 1934. — NM. 28L RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM 25 JANVIER 1934. PRÉSIDENCE DE M. P. LEMOINE, DIRECTEUR DU MUSÉUM. ACTES ADMINISTRATIFS M. le PiiÉsiDENT donne connaissance des faits suivants : M. Manguin a été nommé Chef des Serres (Arrêté du27novembre 1933). M. Eichhorn a été nommé Assistant stagiaire à la Chaire de Culture, en remplacement de M. Franquet (Arrêté du 27 décembre 1933). M. Urbain a été nommé Professeur à la Chaire d’Ethnologie des ani- maux sauvages (Décret du 4 ianvicr 1934). M. Demeurisse a été nommé, par arrêté du Directeur du Muséum, Conservateur du Musée Pompon, poste créé par décision de l’Assemblée des Professeurs du 18 janvier 1934. Un décret du 8 décembre 1933 fixe, ainsi qu’il suit, les nouvelles déno- minations à donner à certaines Chaires du Muséum : Dénomination actuelle Productions coloniales d’origine végétale. Physiologie générale et comparée. Classification et Familles naturelles de Cryptogames. Classification et Familles natu- relles de Phanérogames. Organographie et Physiologie végé- tales. Dénomination nouvelle Agronomie coloniale. Physiologie générale. Cryptogamie. Phanérogamie. Anatomie comparée des végétaux actuels et fossiles. — 6 — NOMINATIONS DE CORRESPONDANTS Assemblée des Professeurs du 21 décembre 1933. M. Lataste, 90, rue de Pessac, à Bordeaux (Gironde) ; M, C. Arambourc, Professeur à l’Institut national Agronomique ; M. P. -A. Ghappuis, Professeur à l’Université de Gluj (Roumanie) ; M. R. Potier de la Varde, à Saint-Pair-sur-Mer (Manche) ; M. le Capitaine Carpentier, Vétérinaire, Directeur des services de la Place de Meknès (Maroc) ; M. l’abbé P. Fremv, Professeur au Collège libre de Saint-Lô (Manche)* LÉGION D’HONNEUR Ont été promus ou nommés : M. le Professeur Becquerel, officier ; MM. Face, Sous-Direeteur de Laboratoire et Loppé, Correspondant du Muséum, chevaliers. DÉCÈS MM. F. Lataste, Correspondant du Muséum ; Nicoulaud, Manœuvre temporaire. DÉMISSION M. Berthemet, Jardinier permanent (1®^ janvier 1934). OUVRAGES OFFERTS M. H. Neuville : L’espèce, la race et le métissage en Anthropologie (Archives de V Institut de Paléontologie humaine, VI). M. L. Berland : Guide de l’Harmas de J. -II. Fabre. Commémoration du voyage d’Alcide d’Orbigny (Publications du Mus. Nat. Hist. Nat. III). Archives du Mus. Nat. Flist. Nat. (6), X. ERRATUM Bulletin du Muséum, novembre 1933, p. 434, ligne 1 au lieu de : M^’® Jean a été nommée « Commis stagiaire », lire : Commis titulaire. „ 7 ^ COMMUNICATIONS De L’ORGANE GÉNITAL DE LA TrUIE PAR M. Henri Neuville. Continuant les recherches dont j’ai précédemment exposé quel- ques résultats \ j’ai examiné la disposition de l’organe génital sur un grand nombre de Truies, les unes à divers états fœtaux, les autres très jeunes, n’ayant certainement jamais été couvertes. Ce dernier détail est important pour les observations auxquelles je m’attachais plus particulièrement. Dans les précédentes recherches auxquelles je viens de faire allusion, je cherchais notamment à retrouver les formations comparées par divers anatomistes à ce claustrum virginale où Linné voyait l’un des caractères distinctifs de l’espèce humaine. Chez les Equidés, il en a été mentionné depuis longtemps, et des observations encore récentes de Mobilio ont fourni à cet égard des renseignements fort étendus, d’où il résulte que les femelles de ces Mammifères peuvent présenter un hymen x’eproduisant les diverses formes de celui de la femme jusque dans ses détails les plus exceptionnels. Bien qu’ayant examiné un fort grand nombre d’Ec^uidés d’espèces différentes, je n’ai jamais rencontré les dispositions décrites par M. Mobilio. Je suis d’ailleurs très loin de douter de la parfaite justesse de ses descriptions ; mais, en comparant ses résultats aux miens, il me semble évident que les variations atteignent ici la plus extrême étendue, et que la présence même d’un hymen est tout à fait inconstante pour les Equidés, notamment pour les Juments de nos races domestiques. En ce qui concerne les Truies, Mobilio résume ainsi ses observa- tions : l’hymen n’y manquerait qu’exceptionnellement (dans 2 cas sur 23) ; il s’y présente fréquemment sous la forme à septum (15 fois sur 21), parfois aussi sous la forme en cordon (2 fois sur 15), ou en colonne (12 fois sur 15), ou enfin sous forme laminaire (1 fois sur 15) ; 1. Voir notamment : De l’organe génital externe de la Jument, Bull. Mus. Hist. nat. 1930, pp. 58-64, 1 fig. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n” 1, 1932. — 8 dans 1 cas sur 21, il était formé de deux colonnes ; il peut encore être à colonne avec diaphragme sur un côté (1 fois sur 21), ou bilabié (1 fois sur 21), où même, se présentant sous forme laminaire, se prolonger à l’intérieur du vagin par un septum très robuste (1 fois sur 21). A tout cela, que je mentionne en suivant d’aussi près que possible le texte de Mobilio, je dois ajouter que cet auteur a observé un hymen imperforé dans 2 cas sur 21, qu’il admet, pour la Truie comme pour la Génisse, la possibilité de la persistance de l’hymen après le coït, et que, pour ces deux animaux, il admet en outre que des restes hyménaux peuvent subsister après la mise bas. Telles que les représentent l’anatomiste italien, certaines de ces dispositions sont assez complexes. Ses hymens en cordon, en colonne ou en lamelle sont réduits à un tractus plus ou moins fin (cordon ou colonne) ou plus ou moins aplati (lamelle), s’étendant verticalement d’un bord à l’autre du vestibule. Mais dans l’un des cas qu’il figure, l’orifice vaginal est plus nettement double, et l’une des ouvertures ainsi ménagées est en outre pourvue d’un fin tractus en Y. Sa forme à septum semble enfin représenter une trace lointaine de duplica- tion vaginale. Toutes ces observations contrastent avec celles dont l’organe génital des Truies fut jusqu’ici l’objet. Owen a depuis longtemps observé sur la Truie, la Jument, la Vache et quelques autres femelles de Mammifères, l’existence occasionnelle d’une bride séparant en deux l’orifice vaginal. Les anatomistes suivants n’ont générale- ment pas retrouvé de telles dispositions, et, dans le présent état des connaissances, il est classicjue de considérer les Truies domestiques comme ne possédant pas de formation hyménale. De mon côté, j’ai cherché à en retrouver et crois intéressant d’exposer très brièvement le résultat de ces recherches ; elles furent constamment négatives, à la fois sur divers Suidés sauvages, sur un très grand nombre de fœtus de Porcs à divers états de développe- ment, provenant des abattoirs, et sur des sujets très jeunes, cer- tainement vierges, provenant de l’Ecole d’Agriculture de Grignon, et appartenant à la race Y orkshire large white. Cette indication de race est importante et je regrette vivement de ne pouvoir en fournir l’équivalent pour les fœtus d’abattoirs. Indépendamment des divergences pouvant résulter de modes d’observations différents et d’interprétations également différentes des détails relevés, on ne peut s’empêcher de penser d’abord à des dispositions raciales dès que l’on cherche à concilier les faits décrits par Mobilio avec ceux que mentionnent les autres anatomistes et avec ce que je vais relater. Je dois d’ailleurs ajouter à ce propos que la possibilité d’une quasi- constance raciale de telles différences anatomiques ne peut être écartée d’emblée, si improbable qu’elle puisse d’abord paraître. Entre les deux sujets dont je vais décrire et figurer l’organe génital, — 9 — une Laie de Sardaigne et une Truie chinoise, qui sont à peu près du même âge, il existe des différences moins importantes à mon avis que ne le serait la présence ou l’absence constantes d’un hymen, mais notables cependant. Sans attribuer à de telles différences raciales une extension éventuelle illimitée, force est d’admettre qu’elles pourraient peut-être se manifester à un degré encore plus avancé ; je ne crois pourtant pas que l’on puisse aller loin dans la voie de ces supputations. Il serait superflu d’entrer dans le détail des variations que mani- feste le développement de l’appareil génital externe de la Truie, dont les formes très jeunes diffèrent quelque peu des formes adultes sans que rien entre les unes et les autres, sur les très nombreux sujets que j’ai examinés, puisse être considéré comme susceptible de se rapporter à quelque évolution d’une formation hyménale. Je décrirai comme particulièrement typiques dans leur divergence les dispositions que m’ont présenté les deux sujets ci-dessus indiqués. Sur le premier, la Laie de Sardaigne, la première molaire est très fraîchement sortie de chaque côté, aux deux mâchoires, ce qui correspond, d’après les données fournies par les Porcs domestiques, à l’âge de 5 mois environ. Pour le second sujet, la Truie chinoise née à la Ménagerie du Muséum, l’âge de 6 mois 1/2 est certain. Tous deux sont donc d’âge sensiblement équivalent et l’on ne pourrait admettre que leiirs organes aient été déformés par l’accomplissement des fonctions génitales. Sur l’un et l’autre, conformément à la technique que j’ai pré- cédemment décrite, j’ai ouvert la vulve et le vagin par une incision longitudinale faite sur le côté gauche, de façon à respecter la région du clitoris et du méat et les parties ventrale, dorsale et latérale droite de l’ensemble du tractus. Les préparations ainsi obtenues sont représentées par les figures ci-jointes. Sur la Laie de 5 mois, le vestibule, i, est trop profond, ainsi qu’on l’appréciera par la distance séparant le clitoris, c, du méat, m ; il est sillonné par quelques plis fortement marqués et nettement orientés dans le sens longitudinal. Aucune disposition particulière, ni même aucun rétrécissement appréciable, ne séparent ici le vesti- bule du vagin ; celui-ci fait suite à celui-là sans que la forme ou l’apparence des plis longitudinaux vestibulaires se modifie. C’est seulement beaucoup au-dessus du méat, donc en plein vagin, que ces plis deviennent différents. Au lieu de s’y présenter d’une seule venue, longitudinalement, sous la seule réserve de quelques bifur- cations pouvant en réunir de voisins, ils y sont interrompus de place en place ; on se trouve ainsi en présence non plus de simples — 10 — bourrelets longitudinaux, mais de quelques séries linéaires de saillies plus ou moins allongées dont la longueur diminue de plus en plus, grosso modo, à mesure que l’on se rapproche du fond de l’organe, où, finalement, ces saillies se réduisent à des sortes de boutons. Dans cette partie profonde, le vagin se rétrécit et fait passage à Fig, 1. — Laie de Sardaigne, âgée d’environ 5 mois. Organe génital, légèrement schéma- tisé. Env. 2/3 gr. nat. La vulve, le vestibule et le vagin sont ouverts longitudinale- ment, du côté gauche, o, o, ovaires ; d, corne utérine droite ; g, corne utérine gauche ; II, corps de l’utérus ; v, v, vagin ; p’, vessie ; m, méat urinaire ; i, vestibule (introitus l’aginæ) ; V, vulve ; rectum ; c, clitoris. Collections d’Anatomie comparée du Muséum, n° A. 14.576. l’utérus sans C[ue l’on puisse distinguer nettement, à l’œil nu, la transition de l’un à l’autre. Il est du reste de connaissance banale qu’il ne se trouve pas dans cette région, chez les Suidés, de formation comparable à celles qui, ailleurs, établissent une démarcation brusque et très accentuée entre le vagin et l’utérus. - 11 En résumé, il ne s’observe, dans le tractus génital de cette Laie, aucune différenciation rappelant ni un hymen ni un « museau de tanche ». La muqueuse présente des variations entre le vestibule, le vagin et l’utérus, mais ces variations sont graduelles, et, notam- ment, la muqueuse vestibulaire conserve tous ses caractères bien Fig. 2.^ — Truie chinoise [Sus scrofa domestica Gt.), âgée de 6 mois 1/2. Organe génital, légèrement schématisé. Env. 2/3 gr. nat. La vulve, le vestibule et le vagin sont ouverts longitudinalement, du côté gauche, o, o, ovaires ; d, corne utérine droite ; g, corne utérine gauche ; u, utérus ; M, os uteri ; o, vagin ; v’, vessie ; C, cryptes de la partie antérieure du vestibule ; i, vestibule (introitus vaginæ) ; m, méat urinaire: V, V, vulve ; c, clitoris ; a, anus ; r, rectum. Collections d’Anatomie comparée du Muséum, n° A. 14.522. au delà du méat, vers l’intérieur, sans qu’il soit possible, même en poussant très largement les comparaisons, d’y rien trouver qui forme limite entre le vestibule et le vagin. Les dispositions présentées par la jeune Truie chinoise diffèrent des précédentes par des détails qui en modifient très sensiblement l’apparence ; les deux cas ne m’en paraissent pas moins foncière- - 12 — ment identiques, sous cette réserve, d’ailleurs importante, que dans ce dernier il devient non seulement possible, de délimiter les trois parties du tractus qui, dans le cas de la Laie de Sardaigne, n’étaient pas délimitables, mais que le vagin s’y différencie facilement du vestibule. La vulve est de même apparence sur ces deux sujets, c’est-à-dire très simple, avec un clitoris bien formé, entièrement saillant hors de l’orifice vulvaire, et séparé même de celui-ci par une dépression sous-clitoridienne que j’ai retrouvée sur les très jeunes Truies domes- tiques de nos régions. Mais le vestibule est beaucoup moins profond sur la Truie chinoise que sur la Laie de Sardaigne, cette longueur étant appréciée comparativement, dans les deux cas, d’après l’em- placement du méat ; il y est aussi parcouru de plis longitudinaux, beaucoup plus fins, s’arrêtant brusquement au-dessus du méat, où se trouve un rétrécissement transversal dans l’épaisseur duquel viennent confluer tous ces plis et formant un anneau relativement étroit dont la surface est lisse. Il serait peut-être à la fois plus simple et plus conforme à la stricte réalité de dire que les plis vestibulaires convergent en cette région et s’y réunissent en formant par leur réunion un anneau bien distinct. Cette réunion laisse entre eux, au niveau où s’établit leur convergence, des sortes de cryptes indiquées sur la figure 2 et que l’on ne peut identifier que par une eommune position à eelles que j’ai décrites sur les fœtus de Juments ; au moins ne sont -elles pas orientées de même façon. Le vagin s’étend au delà de l’anneau ainsi constitué. Il est par- couru, lui aussi, par des plis longitudinaux qui s’étendent, dans l’ensemble, d’une seule venue, avec, entre eux, quelques diverticules latéraux établissant des adhérences. Ils font assez brusquement place à des saillies rappelant celles du cas précédent, mais disposées ici de telle sorte qu’elles peuvent être considérées, sous quelques réserves, comme représentant, morphologiquement, un os uteri, étant mieux alignées transversalement et formant une démarcation plus nette, que schématise la figure 2. Comparant l’ensemble de ces dispositions sur les deux sujets dont je viens de faire mention, il est possible de résumer ainsi la compa- raison. Le tractus de la Laie de Sardaigne est construit beaucoup plus simplement. Sans être absolument tout d’une venue, il ne présente aucune démarcation permettant de délimiter un vestibule, un vagin et un utérus ; l’observation la plus attentive n’y peut notamment rien déceler qui rappelât un hymen, fut-ce sous la forme la plus rudimentaire. La Truie chinoise présente des dispositions foncière- ment analogues aux précédentes, mais avec une double complication ^ 13 — morphologique aboutissant d’une part à la formation d’un rétré- cissement annulaire entre le vestibule et le vagin, et, d’autre part, à celle d’une zone rendant moins indistinct le passage de la cavité du vagin à celle du corps de l’utérus. Peut-on, dans ce dernier cas, parler de la présence d’un hymen ? Le faire serait je crois assimiler des dispositions anatomiques sem- blablement placées, mais tellement différentes que leur assimilation est impossible. 11 n’en reste d’ailleurs que plus intéressant de com- parer ce simple rétrécissement au pli si net de la muqueuse qui, sous des formes extrêmement variées, — ■ mais dont il convient de considérer surtout les cas les plus typiques, qui semblent aussi les plus généraux, donc les plus normaux, ■ — confèrent à la femme un caractère dont on a vainement, à mon avis, contesté la valeur spéci- fique. Et cela doit d’autant plus être noté c[ue l’on peut déceler, dans la construction définitive du tractus génital humain, des faits de nature assez primitive pour permettre de considérer cet appareil comme restant, pour « le premier des Primates », à un stade par- tiellement embryonnaire. J’y ai précédemment insisté, en rappelant en outre que la domestication, avec toutes ses conséquences biolo- giques, se présente comme capable de finir par provoquer, pour les animaux, des processus, et, éventuellement même, des résultats morphologiques, présentant quelque convergence avec certaines particularités humaines Ce que je me bornerai à souligner, quant à ce que je viens de décrire, ce sont les quelques différences anatomiques ainsi relevées entre deux races très voisines d’animaux domestiques. Je ne crois pas que l’on puisse considérer la Truie chinoise et la Laie de Sar- daigne comme formant deux espèces. Celle-là ne paraît pas différen- ciable de ces formes cosmopolites constituant le groupe si large du Sus scrofa domestica. Pour celle-ci, il a été distingué une de ces sous- espèces [S. s. surdons Strobel), dont la reconnaissance, pratique- ment commode, ne traduit aucune différence zoologique fondamen- tale, ce à propos de quoi je me garderai d’entrer dans de trop faciles discussions. Or nous venons de constater, entre l’une et l’autre de ces races, dans quelques détails de la disposition interne du tractus génital femelle, des divergences dont il resterait à savoir si elles ont une certaine constance. Les très jeunes Truies Y orkshire large white que j’ai pu étudier comparativement avec les deux sujets précédents m’ont toujours offert, en ce dont il s’agit, des dispositions identiques à celles de la Truie chinoise. Entre elles, d’un sujet à l’autre, j’ai presque toujours relevé quelques variations ; elles ne furent jamais importantes. Elles l’eussent peut-être été davantage si j’avais pu 1. Henri Neuville. De certains caractères de la forme humaine, et de leurs causes. L’ Anthropologie, t. XXXVII, 1927, pp. 305-328 et 491-515, avec 15 fig. — 14 - étendre mes recherches à la lace, ou aux races étudiées par Mobilio et qu’il n’a pas désignées. Il serait difficile d’assigner un autre point de départ aux divergences si nettes séparant de celles de cet anato- miste mes propres observations. — 15 Notes ostéologiqv*es et ostéométriques sur uOnagre DE L'Inde PAR M. E. Boürdelle. Professeur au Muséum. L’apjDellation d’Onagre primitivement consacrée et généralisée à la désignation de tous les Anes sauvages, tant d’Afrique que d’Asie, est à l’heure actuelle presque exclusivement réservée à des éqtudés asiniformes asiatiques. Il semble même que cette appella- tion fut tout d’abord relative à des équidés d’Asie, ainsi qu’en témoignent les écrits de Pline et d’Aristote, et que c’est seulement par la sxiite qu’elle se généralisa aux Anes d’Afrique. Mais à inter- préter rigoureusement le sens qui s’attache au mot Onagre, comme synonyme d’Ane sauvage vrai, cette dénomination serait actuelle- ment applicable aux seuls Anes d’Afric[ue, car il n’existe plus à l’heure actuelle d’Anes vrais en Asie, au sens où l’on doit comprendre aujourd’hui ces animaux. C’est cependant à ces équidés asiatiques, plus ou moins asiniformes, que s’attache plus spécialement aujour- d’hui le nom d’Onagre. Cependant, si l’on s’entend bien sur le sens zoologique restreint de cette désignation, une assez grande confusion persiste encore sur les animaux à désigner, sur leur position zoolo- gique relative les uns vis-cà-vis des autres, vis-à-vis aussi des Chevaux vrais d’une part, et des Anes vrais de l’autre, confusion qui s’étend fatalement sur les synonymies et qui rend difficile une nomenclature rationnelle. Nous ne voulons pas retracer ici l’histoire zoologique complète des Onagres d’Asie. Disons simplement qu’après avoir désigné sous ce vocable toute la population équine du centre, de l’ouest et du sud-ouest de l’Asie, connue sur les noms locaux de Kiang, de JJziggetaï, de Koulan, de Gour, de Ghor-Khur ou de Ghor-Khar, etc., et peut-être aussi le Cheval de Prjewalski confondu certainement jusqu’en 1879 avec cette population asiniforme, Pallas en 1774, en sépara nettement l’Hemione (Equus hemionus), Moorcroft en déta- cha le Kiang en 1841. Selon Gray, en 1852, les Onagres (Eq. onager) n’étaient plus représentés que par les équidés asiniformes du Cutch et de la Haute Vallée de P Indus d’une part, désignés sous les noms de Ghor-Khur ou de Ghor-Khar constituant les Onagres de V Inde, et BuUelin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 1, 1934. 16 — par ceux de la rive Sud et Sud-Est de la mer Caspienne, de Perse et de Mésopotamie désignés sous le nom de Cours et de Koulan repré- sentant les Onagres de Perse et les Onagres de Syrie. Cependant I. Geoffroy Saint-Hilaire montra en 1855 que les équidés asini- formes de Syrie se différenciaient nettement de ceux de l’Inde et il en fit le groupe spécial des Hemippes (Eq.'hemippus). 11 ne restait donc plus alors à ranger dans les Onagres d’Asie que les équidés asiniformes de Perse et de l’Inde. C’est ainsi cfue Trouessarc dis- tingua nettement dans son catalogue des Mammifères, dans le genre equus, sous-genre Asinus, à côté à' Eq. asinus, L., représentant l’Ane d’Afrique, Eq. onager, Brisson, Eq. Hemionus, Pallas, Eq. Kiang, Moorcroft, Eq. heinippus, I. Geoffroy, représentant les Anes d’Asie. Lyddeker en 1904 sépara lui aussi nettement l’Hemione et le Kiang des Onagres proprement dits, mais lit rentrer à nouveau l’Hemippe de Syrie dans le groupe des Onagres en qualité de sous- espèce et sa manière de voir fut généralement partagée. De sorte qu’à l’heure actuelle, on est presque revenu à l’opinion primitive en rassemblant dans le même type spécifique Equus onager^ Brisson, et comme sous-espèces : l’Onagre de Perse (Eq. onager onager, Pallas) ; l’Onagre de l’Inde (Eq. onager indiens, Sclater) Ghor-Khur ou Ghor-Khar ; l’Onagre de Syrie (Eq. onager hemip pus, I. Geoffroy); l’Onagre Kobdo (Eq. onager castaneus, Lyddeker). Les Onagres formeraient ainsi, selon Lyddeker, un groupe bien défini et bien différencié des Hémiones et des Kiangs (Eq. hemionus, Pallas) dans le groupe des éejuidés asiniformes d’Asie. Cette conception sans revenir tout à fait à celle de Brisson qui faisait de l’Onagre une espèce d’Ane (Asinus onager) sépare nette- ment les équidés hémioniens des autres équidés asiniformes et on peut se demander si une telle classification est bien fondée. A.près les précisions morphologiques d’ordre ostéologique et ostéométrique que nous avons déjà donné sur l’Hémione et sur l’Hémippe nous cherchons aujourd’hui à apporter des faits de même nature sur les Onagres. Malheureusement le matériel ostéologique relatif à ces animaux est des plus rares dans les Musées d’Histoire Naturelle. Les collections du Muséum National d’Histoire Naturelle ne possè- dent à Paris qu’une tête osseuse d’Onagre et encore il n’est pas bien sûr qu’elle se rapporte à un Onagre d’Asie. Au British Muséum, nous avons trouvé quelques têtes osseuses et un squellette incomplet qui constituent les seuls matériaux authentiques dont Lyddeker fait état dans son catalogue des Ongulés. Ce sont ces matériaux, mis très obligeamment à notre disposition par le Professeur Hinton que nous remercions ici vivement, qui ont servi à nos observations. Le squelette que nous avons étudié est inscrit sous le n° 46-1-10-5 (705, a) aux collections du British Muséum d’Histoire naturelle de Londres. Il provient d’un spéeimen d’Onagre de l’Inde (Eq. onager — 17 — indiens) originaire de Kach, dont la peau montée, est inscrite sous le numéro 46-1-10-3 aux mêmes collections, spécimen qui a été offert au British Muséum par le comte de Derby en 1846. Nous avons aussi examiné les têtes osseuses n^® 91-5-13-1 et 85-6-13-4 qui appartiennent également d’une façon certaine à des Onagres de l’Inde (Eq. onager indiens). Ainsi les notes ostéologiques et ostéornétriques que nous rap- portons aujourd’hui sont exclusivement relatives à l’Onagre de l’Inde et restent, faute de matériaux suffisants et à notre très grand regret, assez incomplètes. Elles permettent cependant déjà d’inté- ressantes comparaisons avec les Equidés en général et avec les autre Equidés asiatiques en particulier. I. — Colonne vertébrale. La formule vertébrale de l’Onagre de l’Inde avec 7 çertèhres cervicales, 18 v. dorsales, 5 v. lombaires, 5 v. sacrées et un nombre variable de v. candales, est la même que chez l’Ane et que chez le Cheval de Prjewalski, l’Hemione et l’Hémippe. 1° Les vertèbres cervicales n’offrent pas de caractères géné- raux ou particuliers affirmant un type plus asinien ou plus caballin. En ce qui concerne VAxis, remarquable par son apophyse épineuse très surbaissée comme chez les Anes, on constate que le rapport h 9. U-t 0 U.I* — 0,58, est inférieur à celui de l’Ane domestique 0,62, longueur bien inférieur à celui du cheval sauvage 0,69, et du cheval domestique 0,67-0,70, sensiblement égal à celui de l’Hémippe 0,59, et légèrement supérieur au même rapport chez l’Hémione, 0.568. 2o Les VERTÈBRES DORSALES SB Caractérisent d’une façon toute particulière, dès la 4® et 5® vertèbres, par la transformation en trous des échancrures postérieures des lames vertébrales destinées à la formation des trous de conjugaison qui se présentent ainsi doubles. C’est là un caractère asinien que nous avons aussi noté chez l’Hé- mione et chez l’Hémippe mais qui fait défaut chez le cheval de Prjewalski. 3® Les VERTÈBRES LOMBAIRES sout commc chcz les Anes au nombre de cinq. Mais, outre t]ue l’on sait depuis longtemps que ce caractère existe chez des chevaux de type oriental tel que le Cheval Arabe,, nous l’avons signalé aussi chez le Cheval sauvage de Prjewalski, ainsi que chez l’Hémione et chez l’Hémippe, c’est-à-dire chez tous les équidés sauvages asiatiques. 4® Le SACRUM avec 5 vertèbres sacrées comme chez tous les équidés Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, 1934. 2 — 18 — 1 • m largeur . sauvages et domestiques oüre un rapport <;; 1 comme chez longueur le Cheval domestique et chez l’Hémione, alors que ce rapport est = 1 chez l’Hémippe et ^ 1 que chez l’Ane et chez le Cheval de Prjewalski. hauteur moyenne ^ / < Le rapport ^ = 0,4o4 est à peu près égal à celui du cheval domestique 0,45, très inférieur à celui de l’Hémione avec 0,515 et à celui de l’Hémippe avec 0,507, mais nettement supérieur à celui du Cheval de Prjewalski avec 0,41, 0,42 et surtout à celui de l’Ane avec 0,40. 5° Les VERTÈBRES CAUDALES n’existcnt pas sur le squelette que nous avons examiné. Mais nous savons que dans les diverses espèces d’équidés sauvages ou domestiques les caractères spécifiques diffé- rentiels de ces os sont très peu marcjués et sans grande importance. II. Membres. A. — Membre thoracique. — • omoplate se présente avec un aspect général caballin. La longueur totale de l’os suivant son grand axe pour un animal qui n’aurait qu’un mètre de taille serait de 0,216 ce qui est un chiffre supérieur à celui de l’Ane 0,205, mais aussi inférieur à celui de 0,231 du Cheval domestique, de 0,234 du Cheval de Prjewalski, de 0,233 de l’Hémione et de 0,225 de l’Hémippe. largeur du hord vertébral . , . . Le rapport = 0,3o, supérieur a celui largeur du col de l’Ane 0,30-0,32, atteint le minimum de celui du Cheval domes- tique 0,35-0,38, égale presque à celui de l’Hémippe avec 0,36, mais reste bien inférieur à celui du Cheval de Prjewalski avec 0,375, et surtout à celui de l’Hémione 0,40. Enfin la cavité glénoïde avec un rapport - — ^ = 0,829 à peu largeur près égal à celui de l’Hémione 0,83, accuse une forme plus caballine qu’asinienne, ce rapport étant chez l’Ane 0,70 à 0,75, alors qu’il est de 0,85 à 0,90 chez le Chevapl domestique, de 0,86 à 0,876 chez le Cheval de Prjewalski et de 0,87 chez l’Etémippe. h'humérus, le radius et le cubitus, le métacarpe et les phalanges faisant défaut dans le squelette étudié nous n’avons pu recueillir aucun des éléments de longueur ou indices ostéométriques de ces os cependant si importants. B, — Membre abdominal. - — Le coxal est également le seul élé- 19 — ment du squelette d’Onagre de l’Inde que nous ayons pu examiner à Londres, Cet os se caractérise par l’élargissement de l’ilium, une crête sus-cotyloïdienne abaissée, ce qui constitue des caractères asiniens, mais il est relativement long, dépourvu de l’échancrure qui existe sous l’angle de la hanche (épine iliaque antérieure et supérieure) chez les Anes et il ohre dans sa partie ischio-pubienne un trou obturateur nettement ovalaire comme chez le Cheval. La lon- gueur totale de l’os, pour un mètre de taille, serait de 0,293, chiffre qui s’éloigne de celui de l’Ane qui, pour la même taille, n’est que de 0,255 alors que cette longueur est de 0,285 chez le Cheval domestique et chez l’Hémippe, de 0,273 chez le Cheval de Prje- walski, de 0.279 chez l’Hémione. Le rapport — : = 0,666 a une valeur très supérieure à celle illum qu’on observe chez les Chevaux domestiques avec 0,50 à 0,60 sui- vant les races, supérieur encore à celui de l’Hémione avec 0,59, représentant presque le maximum observé chez l’Ane domestique avec 0,61-0,67 mais restant inférieur au chiffre de 0,73 enregistré chez l’Hémippe et de 0,70 chez le Cheval de Prjewalski. L’absence de fémur, de tibia, de métatarse et de phalanges dans le squelette étudié, nous a encore privé ici d’éléments d’appréciation très précieux. IIL -r- Tête. Les deux têtes osseuses d’Onagres de l’Inde examinées n’apparte- naient pas à l’animal dont nous avons étudié les éléments squelet- tiques dont il a déjà été question pour le tronc et les membres. Ces deux têtes, bien que primitivement déterminées avec les peaux correspondantes comme appartenant à Equus hemionus, ont été nettement rattachées par Lyddeker à Equus onager indicus en raison même de leur origine. La tête n® 91-5-13-1, originaire des plaines de l’est du Bélouchistan, se caractérise par un profil à peu près droit, un crâne légèrement courbé sur la face de telle façon que la ligne latérale allant de la pro- tubérance occipitale au bord dentaire de l’os intermaxillaire passe par le bord inférieur de l’orbite au lieu de passer en dessous comme chez l’Ane, ou de couper franchement l’orbite comme chez le Cheval. L’ouverture orbitaire est quadrangulaire comme chez l’Ane. Il n’y a pas de tubercule lacrymal extraorbitaire et le tubercule qui surmonte le conduit incisif est peu développé. Les 1^® et 2® pré-molaires pos- sèdent un pli caballin rudimentaire. La longueur totale de la tête est de 0,413 pour un mètre de taille. — 20 — c’est-à-dire relativement longue par rapport aux Chevaux domes- tiques qui possèdent 0,39, au Cheval de Prjewalski avec 0.398, à l’Hémione 0,391, à l’Hémippe 0,40 dépassant même un peu celle de l’Ane qui mesure 0,41. longueur crâne . , Le rapport = 0,521 supérieur à ce qu’il est chez longueur lace le Cheval domestique, 0,45-0,50, et chez l’Hémippe, 0,43, mais infé- rieur à ce qu’on observe chez le Cheval de Prjewalski, 0,55, chez l’Hémione, 0,55 et chez l’Ane domestique, 0,55-0,60. longueur crâne , ■ , • i dt - • Le rapport = 0,344, supérieur à celui de 1 Hémippe. longueur tête ’ ’ r- i i ^ 0,30, et du Cheval domestic[ue, 0,33, est inférieur à celui du Cheval de Prjewalski, 0,353, et de rilcmione, 0,354, et encore plus à celui des Anes domestiques, 0,36-0,38. Nous n’avons pu à notre très grand regret, observer les sinus, ni mesurer l’angle facial ou la capacité de la cavité crânienne sur cette tête osseuse. La tête n° 85-6-13-4 appartient à un très jeune sujet de trois mois environ et n’olïre pas de ce fait le même intérêt que la precedente. Notons cependant l’existence d’un pli caballin très accusé sur les et 2® molaires de première dentition. Les tableaux annexés à cette note résument les principaux carac- tères squelettiques et ostéometriques que nous avons enregistrés au cours de cette étude. Ces tableaux se présentent, certes, beaucoup moins complets que les tableaux analogues que nous avons déjà donnés dans nos notes antérieures sur le Cheval de Prjewalski, sur l’Hémione et sur l’Hémippe. Ces tableaux permettent cependant de mieux préciser la nature de l’Onagre de l’Inde. Si ces tableaux font ressortir quelques caractères nettement asiniens, tels que la longueur de la tête, la disposition en trous des échancrures postérieures des lames des vertèbres dorsales, les dimen- sions relatives de l’ischium et de l’ilium, la longueur de la tête et une certaine tendance à la coudure du crâne sur la face, on remarque d’autre part des caractères nettement caballins tels que les rapports de dimensions du sacrum, la longueur relative du coxal, la forme générale de l’omoplate et de sa cavité articulaire, les rapports de longueur du crâne et de la face. On relève aussi les caractères mixtes ou neutres du nombre des vertèbres lombaires, de la longueur de l’omoplate, des rapports de longueur du crâne et de la tête. L’onagre de l’Inde, quant à la morphologie et aux dimensions relatives des pièces de son squelette ne paraît donc pas plus, au 21 vu des caractères exposés ici, se rattacher aux Anes vrais que les Hémiones et les Hémippes. Cette constatation ne fait que confirmer les préoccupations de A. Milne Edwards et de Georges en ce qui con- cerne la véritable nature des Equidés asiatiques et justifie encore la conception d’un groupe spécial d’Hémioniens. OUVRAGES ET TRAVAUX CONSULTÉS Beddard. — Mammalia. The Cambridge natural History, vol. X, 1902, Londres. Bourdelle. — Notes ostéologiques et ostéométriques sur le Cheval de Prjewalsky. Bull, du Mus. d’Hist. nat., t. IV, 1932, n° 7, p. 810. ■ — Notes ostéologiques et ostéométriques sur les Hémiones. Bull, du Mus. d’Hist. nat., t. IV, 1932, n° 8, p. 943. — Notes ostéologiques et ostéométriques sur l’Hémippe de Syrie. Bull, du Mus, d’Hist. nat., t. V, n° 6, 1933, p. 435. ■ — La position zoologique de l’Hemippe de Syrie parmi les Equidés prin- eipalement par rapport à l’Hemione et au Cheval de Prjewalski d’après les earaetères du squelette. ( Comptes rendus du 66® Congrès des Sociétés savantes, 1933). Blanford. — The Fauna of British India (Mammalia) , 1888-91, Londres. Chauveau, Arloixg et Lesbre. — • Anatomie Comparée des Animaux domestiques, 5® édition. Librairie Baillière, Paris. Flower. — Mammals lioing and extinct., 1901, Londres. E. Geoffroy Saint-Hii.aire. — Annales du Muséum d’Hist. Nat., IV. 1804. I. Geoffroy Saint-Hit.aire. — Comptes rendus de l’Académie des Sciences, 1855, t. XLI, p. 1214. Georges. — Études zorlogiques sur les Hémiones et quelques autres espèees chevalines. Annales des Sciences Naturelles, 1869. Gray. — Catal. Pach., 1869, p. 271. F. -X. Lesbre. — Etudes Hippométriques. Beoue de Médecine oétérinaire et de Zootechnie de l’Ecole Vétérinaire de Lyon, 1894. - — Précis d’extérieur des animaux domestiques. 3® édition, 1930, librairie Vigot, Paris. Lesbre et Panisset. — Application de l’Anatomie à l’inspection des viandes de boucherie. Bull, de la Société des Sciences Vétérinaires de Lyon, 1910, p. 185. Lyddeker. — Notes on the specimens of Wild asses in english collections. (Nooitates, 1904, t. XI, p. 583). — • Catalogue of ungulates, t. V, p. 12. PococK. — Annals and Magazine of Natural History, série 8, vol. IV, 1909, p. 526. ScLATER, Proceeding Zoological Society, Londres, 1862, p. 262. 22 — F. Tableau comparatif de la longueur de quelques os des membres ET DE LA TÊTE OSSEUSE CHEZ l’ONAGRE DE lTnDE PAR RAPPORT AU CHEVAL ET A l’aNE DOMESTIQUES ET A d’aUTRES ÉQUIDÉS ASIATIQUES SAUVAGES. (Longueurs déterminées pour une taille corporelle de un mètre, mesurée au garot). CHEVAL DOMESTIQUE ANE DOMESTIQUE ONAGRE DE l’iNDRE HEMIPPE DE SYRIE HÉMIONE CHEVAL DE PRjEVALSLKI Omoplate 0,231 0,205 n wÊM 0,233 0,234 Coxal 0,285 0,255 mm 0,279 0,213 Tête osseuse 0,39 0,41 0,413 H 0,391 0,398 II. — Tableau comparatif de quelques indices ostéométriques de l’onagre de l’Inde par rapport au cheval et l’ane domestiques ainsi qu’aux autres équidés asiatiques sauvages. CHEVAL ANE ONAGRE HEMIPPE HÉMIONE CHEVAL DOMESTIQUE DOMESTIQUE DE L*INDRE DE SYRIE De PRJEVALSLKI Axis ; Hauteur Longueur 0,67-0,70 0,62 0,58 0,59 0,568 0,69 Sacrum ; Largeur Longueur <1 >1 <1 = 1 <1 >1 Sacrum : Hauteur Longueur 0,45 0,40 0,454 0,507 0,515 0,41-0,42 Omoplate : L^irgeur col. Larg. bord, oeri 0,35-0,38 0,30-0,32 0,35 0,36 0,40 0,375 Omoplate : Larg. cao. glen. Long. cao. glen. 0,85-0,90 0,70-0,75 0,829 0,87 0,83 0,86-0,87 Coxal ; Long, ischium Long, ilium. Tète : 0,50-0,60 0,61-0,67 0,666 0,73 0,59 0,70 Long, crâne Long, face 0,45-0,50 0,55-0,60 0,521 0,43 0,55 0,55 Long, crâne Long, tête 0,33 0,36-0,38 0,344 0,30 0,354 0,353 23 III. — Tab LEAU SYNTHÉTIQUE GÉNÉRAL DES PRINCIPAUX CARACTERES OSTÉOLOGIQUES ET OSTÉOMÉTRIQUES DE l’oNAGRE DE l’InDE PAR ■RAPPORT AU CHEVAL ET A l’aNE DOMESTIQUES. Cakactères cvballins Caractères LIMITES OU NEUTRES Caractères .asi.mens Colonne vertébrale Vert. cer\ icales Sacrum » Vert, lombaires Normaux Hypercaballins Ciractères génér. Normaux Hyperasiniens haut. Larg. Fan. : Loni. Hait. Fan. : 7 Long. long. Nombre Membres Omoplate » Coxal longueur Iarg. Cav. gi. : : long. iarg. col. ■ !. b. vert. longueur ). ischium Rap. : , ... 1. ilium Tête )) » Longueur totale long, crâne long, face long, crâne "long, tâte Le Barbeau ballêroîde de V alencien nés ET SON ORIGINE PAR LE Jacques Pellegrin. Valenciennes après avoir décrit un certain nombre d’espèces indiennes ou indo-malaises du genre Barbus, s’exprime ainsi à propos du Barbeau ballêroîde ^ « A côté de ces espèces indiennes, je trouve dans les galeries un Barbeau que M. Cuvier tenait des collections de Levaillant, et que ce voyageur disait originaire de Surinam... .Je doute de l’authenticité de l’origine de ce Poisson : Levaillant a demeuré assez longtemps à Amsterdam pour avoir eu ce Poisson d’une provenance des colonies hollandaises des Indes orientales... » La réserve de Valenciennes était des plus justifiées car on n’a jamais signalé de Cyprinidés autochtones en Américjue du Sud. J’ai donc examiné à nouveau le type de Valenciennes des collec- tions du Muséum. L’exemplaire (n^ 3394, Coll. Mus.) mesure 80 -j- 30 = 110 mm. de longueur, c’est-à-dire très exactement les 4 pouces indiqués par Valenciennes. 11 possède 2 paires de barbillons, l’antérieur égalant, le postérieur dépassant un peu le diamètre de l’oeil. L’épine de la dorsale nettement denticulée en arrière égale la longueur de la tête. On compte 3 écailles 1/2 entre la ligne latérale et l’origine de la ventrale, 16 autour du pédicule caudal. Les formules sont les sui- vantes : D. lV-8 ; A. III-5 ; P. ï-15 ; V. 1-8 ; Sq. 6 1/2|30|5 Kn réalité il s’agit de l’espèce de Java, de Bornéo et du Siam, bien connue sous le nom de Barbus (Puntius) hramoides Cuvier et Valen- ciennes et admise par tous les auteurs : Bi.eeker Günther C. Porta Weber et Beaufort ®, etc. 1. Cuvier cl Valenciennes, Hist. Poissons, XVI, 1842, p. 158. 2. Barbus balleroïdes C.V. ballêroîde, qui ressemble à la Sope [Abramis ballerus Linnél . 3. Nat. Tidjschr. Ned. Indië, XVI, 1858-59, p. 357. 4. Cal. Fish. Brit. Mus., VII, 1868, p. 117. 5. Notes Leyden Muséum, XXVII, 1906, p. 138. 6. Fish. Indo-australian Archipelago, III, 1916, p. 195. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, 1, 1934. 25 Valencienne, avait donc raison en supposant que le type de Barbus balleroides provenait des Indes orientales et non de Surinam. Maintenant il se trouve que dans l’ouvrage de Luvier et Valen- ciennes la description du Barbeau brémoïde ^ suit immédiatement celle du Barbeau balléroïde. Or d’après les règles de la nomenclature c’est cette dernière qui a la priorité. Le Barbus bramoides C. V. devrait donc maintenant se nommer B. balleroides C. V. 1. Op. cit., XVI, 1862, p. 160. — 26 — Mise au point DE LA SYSTÉMATIQUE DES POISSONS ABYSSAUX APPARTENANT AUX GENRES SaCCOPHARYNX ET EURYPHARYNX PAR M. Léon Bertin. M. le Docteur J. Schmidt, dont la mort soudaine, survenue le 21 février 1933, a endeuillé le monde savant, avait eonfié à M. le Professeur Roule l’étude d’une importante collection de Sacco- pharynx et d’ Eurypharynx, ■ — - tant adultes que larves, — provenant des croisières du Dana dans l’Atlantique Nord (1920-22) et dans l’Océan Pacifique (1929-31). M. le Professeur Roule a bien voulu me confier à son tour le travail en question. Je lui en suis d’autant plus reconnaissant qu’il s’agit de poissons abyssaux d’un intérêt des plus vifs. La collection qui m’est échue comprend 5 Saccopharynx, 59 Eurypharynx et 48Leptocéphales qui se rapportent vraisemblable- ment au dernier de ces deux genres. La présente note est seulement une mise au point de la systématique des adultes. 1 Les Saccopharynx et les Eurypharynx ont été réunis, à juste raison, par Gill et Ryder (1883) dans un sous-ordre de Poissons Apodes, celui des Lyomères, que caractérisent essentiellement une profonde dégradation organique et un exceptionnel développement de leur squelette maxillaire. Voici quels sont les principaux caractères de ce sous-ordre : Corps se composant d’une tête volumineuse, d’un tronc court et d’une queue longuement laciniée. 2® Squelette incomplètement et faiblement ossifié. 3® Absence de plusieurs os de la tête ; absence d’hyoïdes, d’os pharyngiens, d’os operculaires et de rayons branchiostèges. 4° Arcs branchiaux réduits à de courtes baguettes cartilagineuses et sans connexion avec le crâne. 50 Vertèbres en sablier ; notocorde en partie persistante ; arcs Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 1, 1931. — 27 hémal et neural réduits chacun à une paire de saillies épineuses; moelle épinière non renfermée dans un canal rachidien. 6° Absence de côtes. 7° Ceinture scapulaire et nageoires pectorales rudimentaires. 8® Absence de nageoires pelviennes. 9° Caudale rudimentaire ou nulle. 10® Existence d’une carène ventrale, reste de proptérygie, allant de l’anus au niveau des nageoires pectorales. 11® Absence d’écailles. 12® Articulation maxillaire reportée à une grande distance en arrière du crâne par suite de l’allongement des suspenseurs (hyo- mandibulaires et os carrés) ; mâchoires étirées en longues baguettes grêles et flexibles ; cavité buccale en forme d’entonnoir et d’une ampleur démesurée. 13® Pharynx et cul-de-sac stomacal extrêmement plissés et dila- tables, ce qui permet l’ingestion de proies volumineuses. 14® Branchies en forme de houppes. 15® Absence, au moins chez Eurypharynx, de glomérules de Mal- pighi à l’intérieur des reins. 16® Musculature atrophiée, sauf celle qui est en rapport avec le squelette maxillaire. 17® Extrême réduction des cerveaux antérieur et intermédiaire ; cervelet très petit. 18® Yeux rudimentaires. 19® Ligne latérale représentée par des appendices filiformes. 20® Des organes lumineux. .J’attire principalement l’attention sur la structure de la colonne vertébrale, sur celle du squelette maxillaire et sur celle des branchies, ainsi que sur la persistance, à l’état adulte, d’un tronçon de la proptérygie ou nageoire primordiale impaire de l’amphioxus et des alevins de poissons. Ce n’est pas ici le lieu de discuter avec quels autres poissons les Lyomères ont le plus d’affinités. On les a rapprochés successivement des Apodes (Murænidés), des Symbranchiformes (Symbranchidés), des Iniorni (Synodontidés), etc. Dans tous les cas, on fait appela des caractères isolés arbitrairement, ou l’on confond de simples conver- gences de caractères avec de véritables affinités zoologiques. Il n’y a pas d’inconvénient à laisser les Lyomères, au moins provisoirement, dans l’ordre déjà si hétérogène des Apodes. D’ailleurs ils possèdent, comme les autres Apodes, des larves leptocéphaliennes. — 28 — II Le sous-ordre des Lyomères comprend deux familles : celle des Saccopharyngidés et celle des Eurypharyngidés, limitées cha- cune à un seul genre. La clé dichotomique ci-dessous, où ne sont mentionnés que des caractères externes, a pour but d’en permettre la détermination préalable. Sous-ordre des Lyomères A. — Orifices branchiaux plus rapprochés du museau que de l’anus. Dorsale éloignée de la tête. Mâchoires et leurs suspenseurs faisant 4-f) fois la longueur du crâne. Mâchoires arquées. Dents assez longues et crochues Filaments de la ligne latérale peu nombreux et disposés sans ordre. — ■ Famille des Saccopharyngidés. — Genre unique Saccopharynx, Mit- chill. a. — Pas d’organe lumineux sur la queue . . S. ampullaceus (llarwoord). b. — Un organe lumineux, élargi d’avant en arrière et aplati latérale- ment, à une certaine distance du bout de la queue. S. Harrisoni, Bcebe. B. — Orifices branchiaux plus rajiprochés de l’anus que de l’extrémité du museau. Dorsale commençant sur la tête. Mâchoires et leurs suspen- seurs faisant 7-9 fois la longueur du crâne. Mâchoires rectilignes. Dents en lime. Filaments de la ligne latérale très nombreux, isolés ou groupés, et disposés métamériquement. Un organe lumineux au bout de la queue. - — Famille des Eurypharyngidés. — Genre unique Euninhariinx, Vaillant. a. — Ligne latérale complète sur les deux côtés du corps. Coloration noire E. pelecanoides. Vaillant. à. — Ligne latérale interrompue sur l’un des flancs. Coloration d’un brun jaunâtre. (Un seul individu .à caractères probablement anormaux). E. Bickardi, Boule. III La famille des Saccopharyngidés se compose, comme on vient de le voir, de l’unicjuc genre Saccopharynx, Mitchill, 1824 (= Ophio- gnathus, Harwood, 1827). En voici la diagnose : Tête plus petite que le tronc et orifices branchiaux beaucoup plus rapprochés du museau que de Vanus. Dorsale éloignée de la tête. Fila- ment caudal s^ étirant en pointe et dépourvu de nageoire à son extrémité (sauf lésion possible). Environ 250 vertèbres dont une quarantaine préanales. Crâne plus long que large et progressivement rétréci dans sa partie antérieure. Pariétaux plus petits que les frontaux. Ethmoïde allongé et flexible (rostre). Pas d’os nasal. Mâchoires et leurs suspen- seurs faisant 4-5 fois la longueur du crâne. Hyomandibulaires plus- longs que les os carrés et possédant une apophyse lamelleuse élargie en éoentail. Mâchoires arquées. Une trentaine de dents assez longues et crochues à chaque demi- mâchoire. Cul-de-sac stomacal 4-5 fois plus long que large. Intestin rectiligne. Vésicule biliaire allongée. Reins finissant au nioeau de l’anus. Quatre paires de branchies portant chacune une cinquantaine de filaments branchiaux. Filaments de la ligne latérale peu nombreux et distribués sans ordre sur les flancs et sur la queue. L’espèce la plus anciennement connue du genre lyAccopiiARYNx est S. ampullaceus (Harwood), reconnaissable à l’absence d’organe lumineux sur la queue. synonymie Sc.cccpharynx sp. Mitchill (18241 ; Ophiognathus ampullaceus. Harwood (18271 ; Saccopharynx flagellum. Cuvier (18291 — ampullaceus. Cuvier (1829), Rieliardson (1836) ; — müchilU. Anonyme (1845) ; — harvcoodl. Anonyme (1845) ; — chordaliiH. Storer (1846) ; — flagellum. Johnson (1862) ; — ampullaceus. Johnson (1862) ; — flagellum. Günlher (1870), Gill (1873), Ilolder (1877), Goode et Beau (1879), Beau (1879), Jordan et Gilbert (1883), GUI et Bvder (1883) ; 0])hiognalhus ampullaceus. G/ill et Byder (1883) ; Saccopharipix ampullaceus. Günther (1887) ; — fagellum. Goode et Bcan (1896) ; - — ampullaceus. Jordan et Evermann (1896), Pœgan (1912), Jespersen (1916) ; La seconde espèce, décrite récemment par Beebe (1932), sous le nom de S. Harrisoni, se reconnaît à l’organe lumineux de la partie postérieure de sa queue. IV La famille des Eurypharyngidés se compose également du seul genre Eurypharynx, Vaillant, 1882 (= Gaslrostomus, Gill et Rydc”,, 1883 = Mégalo pharynx, Brauer, 1900 = Macropharynx, Braucr,, 1902 = Rouleina, Fowler, 1925 = J ordanites , Fowler, 1925). L’étude critique du type de Vaillant (Coll, du Muséum de Paris, n° 83-124) me permet d’allirmer la synonymie des genres Eurypharynx et — 30 ^ Gastrostomus qui, admise jusqu’ici par les ichtliyologistes français, ne l’est pas encore à l’étranger. Voici la diagnose du genre Eury- pharynx : Tête plus développée que le tronc et orifices branchiaux beaucoup plus proches de l’anus que de V extrémité du museau. Dorsale commençant sur la tête. Filament caudcd dilaté à son extrémité postérieure en un organe lumineux avec caudale rudimentaire. Environ 110 vertèbres dont une trentaine préanales. Crâne à peu près aussi long que large et de forme s ub- octogonale. Pariétaux plus grands que les frontaux. Ethmoïde large et court, immobile, précédé par un os nasal. Mâchoires et leurs suspenseurs faisant 7-9 fois la longueur du crâne. Hyomandi- bulaires plus courts que les os carrés et possédant une apophyse lameT leuse engainante. Mâchoires rectilignes. Dents en lime. Cul-de-sac' stomacal 2-3 fois plus long que large. Intestin légèrement sinueux. Vésicule biliaire arrondie. Reins s’effdant en arrière de l’anus. Cinq paires de branchies portant chacune une quarantaine de filaments branchiaux. Filaments de la ligne latérale très nombreux, alternative- ment isolés et groupés, et disposés métamériquement. L’espèce principale du genre Eury pharynx, et la seule qui ait une valeur indiscutable, est E. pelecanoïdes. Vaillant, 1882, dont la ligne latérale s’étend sur toute la longueur des flancs et dont la coloration est noirâtre. SYNONYMIE Eurypharynx pelecano'ides. Vaillant (1882) ; Gastrostomus bairdii. Gill et Ryder (1883) ; Saccopharynx plecano'ides. Günthcr (1887) ; — hairdii. Günther (1887) ; Eurypharynx pelecano'ides. Vaillant (1888) ; Gastrostomus hairdii, Goode et Bean (1896), Jordan et Evermann (1896) ; Megalopharynx longicaudatus. Brauer (1900) ; Macropharynx longicaudatus. Brauer (1902) ; Gastrostomus paci ficus. Bean (1904) ; Macropharynx longicaudatus. Brauer (1906) ; Gastrostomus bairdi. Zugmayer (1911) ; Eurypharynx pelecano'ides. Roule (1916, 1919) ; Gastrostomus bairdi. Nusbaum-Hilarowicz (1923). La seconde espèce, E. lùchardi. Roule, 1914, repose actuellement sur un seul spécimen capturé par la Princesse- Alice. Ce paraît être un individu anormal, ayant conservé la coloration brun-jaunâtre des jeunes E. pelecanoïdes, et dont la ligne latérale ne s’est pas développée entièrement sur le côté droit. 31 SYNONYMIE Eurypharynx richardi. Roule (1914, 1916, 1919) ; Rouleina richardi. Fowler (1925) ; Jordaniles richardi. Fowler (1925). V Exposé succinct de la distribution géogi^aphique. ■ — • Les Sacco- pharynx sont des poissons rarissimes (16 individus connus, dont 5 du Dana), appartenant à la zone abyssale (1.000 à 4.000 mètres) des océans Atlantique et Pacifique. Les Eurypharynx sont moins rares (une centaine connus, dont 59 du Dana). La plupart (70 %) viennent des profondeurs comprises entre 3.000 et 4.000 mètres. Certains ont été pêchés à 6.000 mètres. Leur habitat s’étend aux océans Atlan- tique, Pacifique et Indien. Saccopharynx et Eurypharynx ont des moeurs carnassières et avalent, probablement sans aucun choix, les proies même volumineuses qui passent à leur portée. Papers from the Dana Oceanographical Collections, N° 1. - 32 Description de deux Cyprinidae nouveaux DU EAC DE KONTUM (AnNAM) PAR M. P. ChEVEY. M. Da^vydoff, Assistant à l’Institut Océanographique de l’Indo- chine, a rapporté, sur ma demande, en mars 1933, une petite collec- tion de Poissons du Lac de Kontum (province de Pleiku, Annarn, ait. 500 m.). Ce Lac occupe le cratère d’un ancien volcan ; ses parois sont basaltiques, le fond est recouvert d’une couche de vase grise à Üligochètes de faible épaisseur. Ses bords sont habités par de nom- breuses larves d’insectes ; sa profondeur est de 29 m. au maximum. La faune ichtyologique en est pauvre, mais très intéressante. Sur 3 espèces capturées, 2 sont nouvelles pour la science. Toutes appar- tiennent à la famille des CyprinidcB. PuNTIUS BINOTATUS C. V. 8 exemplaires, mesurant de 9,5 à 11 cm. Espèce largement répan- due dans rinsulinde, les Philippines et l’Indochine. Cyclocheilichthys kontumensis n. sp. (6g. 1). Dorsale IV -8, Anale II-5, Caudale 5-21-5, Pectorales 1-15 viennes 2-8 rayons. Ligne latérale 32 à 34, ligne transversale , Pel- 5 1/2 4 1/2 écailles. Rayons branchiostèges 3. Branchiospines 17. Corps allongé, prohl antédorsal faiblement convexe, prohl dorso- caudal concave. Tête assez allongée, contenue un peu plus de 3 fois dans la longueur du corps sans la caudale, 4 fois dans la longueur totale du corps. La hauteur du corps est contenue de 3 1/2 à 4 fois dans la longueur sans la caudale, de 4 1/2 à 5 fois dans la longueur totale. Les yeux sont situés assez haut, le bord inférieur de la pupille à l’aplomb de l’extrémité du museau ; ils sont contenus d’un peu plus de 3 fois à 4 fois 1/2 dans la longueur de la tête, 1 fois 1/2 à 2 fois 1/2 dans l’espace interorbitaire. 11 y a un bord orbitaire libre assez épais. La bouche est antérieure, le museau assez pointu. Bullelin du Muséum, 2- s., t. VI, n° 1, 1934. 33 — 2 paires de barbillons, les rostraux égaux au diamètre oculaire, les maxillaires plus longs que ce même diamètre. Dents pharyngiennes crochues 5. 3. 2-2, 3. 5. L’origine de la dorsale est opposée à la 11® écaille de la ligne latérale, et située plus près de l’origine de la caudale que de l’ex- trémité du museau. Une douzaine d’écailles la séparent de l’occiput. Sa hauteur est égale à la hauteur de la tête. Son 4® rayon osseux est fortement crénelé sur sa face postérieure ; le profil supérieur de la nageoire est concave. L’anale débute sous la 21® ou 22® écaille de la Fig. 1. — Cyclocheilichthys kontumensis nov. sp. ligne latérale ; son bord libre est rectiligne. Les pelviennes sont insérées à l’aplomb du rayon crénelé de la dorsale. Les pectorales, contenues de 1 fois 1/3 à 1 fois 1/2 dans la longueur de la tête, nat- teignent jamais les pelviennes. Caudale bifurc^uée et profondément incisée. La hauteur du pédoncule caudal est contenue de 1 2/3 à près de 2 fois dans sa longueur ; il est entouré de 14 écailles. Ecailles cycloïdes ; celles de la ligne latérale portent un tubule simple, ouvert du côté antérieur en regard d’une échancrure du bord antérieur de l’écaille. Coloration en eau formolée : brune verdâtre sur le dos, argentée sur les flancs et sur le ventre. Longueur, de 12 à 20 cm. Ce Cyprin est voisin du Cyclocheilichthys de Zwaani (M. Web. et de Beaufort), (Fish. Ind. Austr. Arch., 111, pp. 159-160, fig. 67), mais il s’en distingue à l’aide des caractères suivants : barbillons plus longs ; ligne latérale incurvée vers le bas, au lieu d’être subrecti- ligne ; pédoncule caudal ceinturé de 14 écailles au lieu de 16 ; écailles plus grandes. Les deux caractères qui permettent de le distinguer à première vue sont la longueur des barbillons et la forme de la ligne latérale. Bulletin du Muséum, 2*“ s., t. VI, 1934. 3 Osteochilus brachynotoptéroïdes n. sp. — (fig. 2). Dorsale III-IO, Anale 1II-5, Caudale 3-19-3, Pectorales 1-13, Pelviennes 1-8, Ligne latérale 34, ligne transversale 4 1/2 5 1/2 écailles. Rayons branchiostèges 2. Corps très allongé, profil antédorsal convexe, profil dorso-caudal subrectiligne. Tête courte, contenue plus de 4 fois 1/2 dans la lon- gueur sans la caudale, 5 fois 1/2 dans la longueur totale. Œil tout entier au-dessus de l’aplomb de la bouche, contenu de 4 à 5 fois dans la longueur de la tête, 2 fois 1/3 dans l’espace interorbitaire. Le museau est épais, troncjué verticalement en avant. Bouche subinfé- Fic. 'J. Osteochilus brachynotoptéroïdes tuiv. sp. rieure, bordée de lèvres épaisses fortement frangées, à replis laté- raux très développés (lig. 3) — 2 paires de barbillons, rostrau.x et maxillaires, égaux entre eux, et faisant les 3/5 du diamètre oculaire. Dents pharyngiennes 5.4. 2-2. 4. 5. L’origine de la dorsale est opposée à la 9® écaille de la ligne latérale et située plus près du museau que de l’origine de la caudale ; une douzaine d’écailles la séparent de l’occiput. La longueur fait les 2/3 de la hauteur du corps. L’anale débute sous la 23® écaille de la ligne latérale. Les pelviennes sont insérées sous le 4® rayon branchu de la dorsale. Les pectorales sont aussi longues cjue le pédoncule caudal et égales à la hauteur de la tête. La hauteur du pédoncule caudal est contenu 1 fois 1/4 ou un peu moins dans sa longueur. Kcailles cycloïdes, à tubule simple pour celles de la ligne latérale. Coloration en eau formolée, brune verdâtre sur le dos, blanc jau- nâtre sur le ventre, taches noires sur les opercules et le pédoncule caudal. Longueur, 13 cm. 50 à 14 cm. 50. 35 — Cet Osteochilus est intermédiaire entre VO. branchynotopterus et VO. Hasselti. Il se rapproche du premier par les proportions du corps et du pédoncule caudal, et par le nombre de rayons de la* dorsale, mais il en diffère par l’écaillure, la longueur des barbillons et la proportion des yeux, qui le rapprochent, au contraire, du second. Les deux espèces à' Osteochilus dont se rapproche VO. brachyno- topteroides sont à affinités insulindiennes. Le Cyclocheilichthys de Fig. 3. — Bouche à’ Osteochilus hrachynoiopteroides nov. sp. Zwaani, que j’ai signalé comme le plus voisin de C. koniumensis, est un poisson de Sumatra. Enfin Puntius binotatus est également répandu dans l’Insulinde, Malacca et les Philippines. La présence des 3 espèces Puntius binotatus, Cyclocheilichthys kontumensis et Osteochilus brachynotopteroides sur les hauts plateaux de la Chaîne annamitique confirme les affinités faunistiques étroites, maintes fois signalées, existant entre l’Indochine et l’Insulinde. Un exposé détaillé de cette question, basé sur l’étude de la faune ichtyologiqe d’eau douce, a été récemment donné dans le IV® Mémoire de l’Ins- titut Océanographique de l’Indochine {Poissons des campagnes du « de Lanessan », I, par P. Chevey). (Laboratoire d’Ichthyologie de l’Institut Océanographique de l’Indochine.) 36 — Note sur les Gobioïdes DE LA COLLECTION DU MUSÉUM MÉTROPOLITAIN DE N AN Kl N PAR M. Johnson T. F. Chen. La petite collection qui fait l’objet de cette note m’a été envoyée récemment par le H. W. Wu, ichthyologiste du Muséum Métro- politain de Nankin. Les 14 espèces c[ui y figurent proviennent pro- bablement de Tché-Fou et de Fou-Tchéou, aucune localité précise n’ayant été indiquée par le donateur. L’une des espèces doit être considérée, à notre avis, comme nouvelle. Les autres sont bien con- nues, sauf trois qui n’ont pas été jusqu’ici signalées dans la Chine. Fleotridés : 1. Hypseleotris cincta (Dabry). = Eleotris swinhonis Günthek. = Eleotris brachysoma Bleekeu. = Alicropercops dabryi borealis Nichols. 2 exemplaires, longueur 31 mm. et 32 mm., caudale non com- prise. Eleotris swinhonis et Micropercops dabryi borealis concordent parfaitement avec Philypnus cinctus Dabry dont nous avons examiné le type au Muséum de Paris. Eleotris brachysoma Bleeker a été réuni à l’espèce de Gunther par l’auteur lui-même (Rév. Esp. Eleotr., p. 78). 2. Odontobutîs Wui nov. sp. Corps allongé, cylindrique antérieurement, un peu comprimé vers la queue ; sa hauteur contenue 5 fois 5/6 dans la longueur sans la caudale ; longueur de la tête 3 fois 1/9. Tête aussi large que haute. Museau rond-obtus, un peu plus long que l’œil, dont le diamètre est compris 4 fois 1/2 dans la longueur de la tête. Espace interorbi- taire concave, presque aussi large que le diamètre de l’œil. Bouche petite ; maxillaire inférieure dépassant un peu le supérieur qui arrive au niveau du bord antérieur de l’œil. Dents coniques, disposées en plusieurs rangées formant une bande sur chaque mâchoire. Langue tronquée. Fentes branchiales assez larges. Préopercule sans épines. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 1, 1934. — 37 Branchiospines du premier arc ; en forme de grain de pollen sur le côté interne, lancéolées sur l’externe. Tête, à l’exception du museau, de l’espace inter or bit aire et de la face inférieure, couverte d’écailles cycloïdes. Corps entièrement couvert d’écailles cténoïdes, mais celles du ventre et de la base de la pectorale aussi cycloïdes et plus petites. Anus situé à égale distance du bord postérieur de l’œil et de la base de la caudale. Dorsales bien séparées ; la première commence au-dessus du tiers antérieur de la pectorale ; sa troisième épine, la plus longue, égale aux 2/3 de la hauteur du corps. Deuxième dorsale débutant un peu plus en arrière que l’aplomb de l’anus ; ses rayons, les plus longs. Odonlohutis Wui riov. sp, Fig. 1. — La disposition des génipores et des écailles à’ Odonlohutis W ui sp. nov. égalant les 5/6 de la hauteur du corps ; sa base mesure les 4/7 de la longueur de la tête. Anale opposée et semblable à cette dernière. Pectorales lancéolées, égalant les 8/11 de la longueur de la tête. Ventrales séparées, atteignant l’anus. Caudale arrondie, aussi longue que la pectorale. Pédoncule caudal 2 fois 2/7 aussi long que haut ; sa hauteur à peu près la moitié de celle du corps. Système des génipores en état primaire. C’est-à-dire qu’on peut trouver, sur le préopercule, une série sous-orbitaire (A) et trois séries longitudinales préoperculaires {h, C, d). 3 séries en sens différents sur l’opercule : l’une [at) la plus longue, est transversale, située parallèlement au bord antérieur de l’opercule ; les deux autres [os, oi) sont très courtes et obliques, la supérieure se trouve à l’angle supra-postérieur de l’oipercule descendant obliquement en arrière ; l’inférieure, vers le bas, se dirigeant un peu en haut et en arrière. Il existe à la face inférieure de la tête, deux séries longi- tudinales sous-mandibulaires ainsi que deux autres sous-préoper- culaires. Il y en a encore une petite série longitudinale (æ) placée sur le sillon supra-préoperculaire, une série transversale (P) en — 38 arrière de l’orbite, une série longitudinale (r) se trouve de chaque côté du nez et un petit groupe à côté de la narine antérieure. Coloration en eau formulée : d’un brun violâtre mélangé de noir sur le dos et les côtés. Dorsales, caudale ornées de lignes de points noirâtres. Une tache noire sur la base de la pectorale. Les autres nageoires sont en couleur uniformes. D. VIII-1 11 ; A. I 9 ; P. 15 ; C. ? + 16 + 3. Ecailles : L. long. 37 ; L. transv. 13 ; Prédors. 25. Branchiospines du l®’" arc : 2 (?) -|- 5 sur le côté interne ; 3 + 8 sur le côté externe. Longueur totale 70 mm. caudale non comprise. Très voisine d’Odontobutis Xanthi (Günther), cette espèce en diffère par les écailles et les rayons plus nombreux. Je me fais un plaisir de la dédier à M. le IK Wu. Gobiidés : 3. Chloea sarchynnis Jordan et Snyder. 2 exemplaires, longueur sans la caudale 40,5 mm. et 41,5 mm. Il me semble que cette espèce ne se rencontre que dans la région japonaise. 4. Ctenogobius giurinus (Butter). 2 mâles : longueur 63 mm. et 64,5 mm., 1 femelle : 52,5 mm., caudale non comprise. 5. Ctenogobius gymnauchen (Bleeker). 2 exemplaires : longueur sans la caudale 37 mm. et 37,5 mm. Cette espèce ne me paraît pas avoir été signalée jusqu’ici en Chine. 6. Mugilogobius Daoidi (Sauvage). 3 exemplaires, longueur totale de 37,5 mm. à 47 mm., caudale non comprise. 7. Tridentiger bifasciatus Steindachner. 1 exemplaire : longueur sans la caudale 31 mm. 8. Triænopogon barbatus Günther. 1 exemplaire : longueur sans la caudale 53 mm. 9. Chasmichthys gulosus (Guichenot MS.). = Chasmias misakius Jordan et Snyder. 1 exemplaire, longueur totale 53 mm., caudale non comprise. Signalée en Chine pour la première fois. 10. Awaous melanocephalus (Bleeker). = Gobius Hoepplii Wu. Un spécimen unique (à longueur sans la caudale 94,5 mm.), qui a servi, en 1931, à M. Wu pour décrire le Gobius Hœpplii. Après un — 39 nouvel examen, je n’hésite pas à le ramener à A. melanocephalus (Blkr.), puisque tous ses caractères s’y appliquent parfaitement. 11. Acanthogobius flavimanus (Schlegel). 2 exemplaires à longueur totale 95 mm. et 98 mm., caudale non comprise. Chez ces deux exemplaires, il existe IX épines à la première dorsale ail lieu de Vlll, nombre normal donné par Schlegel. C’est un carac- tère variable que j’avais rencontré également chez V Acanthogobius ommaturus (Rich.). Gobius stigmothonus Richardson, espèce décrite incomplètement par l’auteur, est probablement une synonymie de cette espèce. 12. Periophthalmus cantonensis (Osb.). 2 exemplaires : longueur sans la caudale 37,5 mm. et 39 mm. 13. Apocryptichthys sericus Herre. = Apocryples Pellegrini Wu. Un exemplaire ; longueur sans la caudale 61 mm. M, Wu m’a fait connaître que son espèce nouvelle provenant de Fou-Tchéou doit être identifiée à l’espèce de Herre, ainsi que je puis m’en convaincre par l’examen du spécimen type ci-dessus. 14. Odontamblyopus rubicundus (H- R-). = Sericagobioides Lighti Herre, = Tænioides Lirnboonkenyi Wu. Un exemplaire : longueur sans la caudale 127 mm. Les espèces chinoises appartenant au genre Tænioïdes qui ont des écailles rudimentaires, la ligne latérale imperceptible à l'œil nu, les pectorales et la caudale plus longues, les séries de génipores non élevées, les rayons des nageoires impaires non enveloppés par une peau épaisse et pas de barbillons sur la face inférieure de la tète, me paraissent devoir être toutes placées dans cette espèce d’HAMiLTON Buchanan. (Laboratoire de M. le Processeur L. Roule.) POLYCHÈTES NOUVELLES DE L’AnNAM PAR M. Pierre Fauvel. Ces deux espèces ont été recueillies par M. Dawydoff. Halosydn? (Alentia) annamita n. sp. — ffig. I). Diagnose. — Corps aplati, atténué aux deux extrémités. 44-46 séti- gères. Prostomium à deux lobes postérieurs arrondis portant deux yeux et à deux lobes antérieurs subcylindriques avec l’autre paire d’yeux insérée en dessous et presque à leur extrémité. Repli nucal peu marqué. Antennes latérales beaucoup plus courtes que les palpes (1/4), à insertion subterminale. Antenne médiane... ? — Palpes lisses, longs, effilés. Un gros tubercule facial. Cirres tentacu- laires un peu plus courts que les palpes. Antennes et cirres lisses. Cirres dorsaux subulés, aussi longs que les soies ventrales. Cirres ventraux acuminés, plus courts que les parapodes. 18 pairs d’élytres orbiculaires, molles, incolores, sauf un point foncé sur l’élytropbore, lisses, sans franges ni papilles, insérées sur les segments 2, 4, 5, 7... 23, 26, 29, 32, 35, 38, 41, les dernières recouvrent l’extrémité du corps. — ■ Rame dorsale peu développée, à long acicule saillant engainé. — Soies dorsales p u nombreuses, capillaires, très minces, très finement denticulées, beaucoup plus courtes que les ventrales (fig. 1, a, b). Soies ventrales très nombreuses, longues, transpa- rentes, les supérieures minces, allongées, très finement denticulées, à extrémité mousse, les inférieures plus courtes, dilatées, garnies d’assez longues épines, à pointe obtuse finement denticulée et ter- minée en court rostre faiblement échancré (fig. 1, c, d, e). L. = 13 à 18 mm., sur 3 à 7, pieds compris. Coloration, dans l’alcool : Dos rayé de taches transversales bru- nâtres sur plusieurs segments, suivis de deux blancs, puis de trois pigmentés. Postérieurement, l’alternance est moins régulière et la coloration plus vague. Elytres incolores, sauf tache foncée sur l’ély- trophore. Localités. — - Poulo-Condore. Avril 1931. — ■ Thuy-Trian, Nha- trang. Août 1931. — ■ Raie de Tourane. Septembre 1931. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 1, 1934. — 41 Cette espèce est très voisine de V Alentia gelatinosa dont elle diffère par ses antennes latérales plus courtes, le repli nucal moins marqué, les yeux antérieurs insérés plus en avant et sous les lobes du prosto- mium, les élytres moins molles et sans papilles et les soies ventrales à rostre moins nettement bifide. Fig. 1. — Alentia annamila. — a, parapode cirrigère X 30 ; 6, parapode élytrigèrc X 30 ; c, d, e, soies ventrales : supérieure, moyenne, inférieure X 400 ; /, soie dorsale X 400. Nereis torta n. sp. — (fig. 2-3). Diagnose. — Heteronereis Corps nettement divisé en 3 régions ; une antérieure, large, aplatie, à soies atoques, comprenant 14 seg- ments sétigères, une région moyenne épitoque à soies en palette et à lamelles bien développées, une région postérieure atoque, cylin- drique, contournée en queue de cochon. - — Antennes et palpes rabattus sur la bouche, peu visibles d’en dessus. 4 gros yeux à tache blanchâtre, les antérieurs dirigés un peu en dessous. Prostomium non prolongé en bec (fig. 2, b). Cirres tentaculaires postérieurs attei- gnant, en arrière, le 5®-6® sétigère, les autres paires plus courtes. Cirres dorsaux des 7 premières paires renflés entête d’oiseau avec un filament terminal (fig. 3, a), les 7 suivants simplement subulés riG. 2. — Nereis iorta. — Trompe, 6, face dorsale X 40 ; a, face ventrale X 40. IG. 3. — Nereis torta. — a, 7® parapode X 60 ; 6, 12® parapode X 60 ; c, parapode épi- toque X 60 ; d, parapode de la 3® région X 60 ; e, serpe homogomphe dorsale X 400 ; /, serpe hétérogomphe ventrale X 400 ; g, serpe de la 3® région X 400 ; h, acicule de la queue X 400 ; i, soie en arête du 10® sétigère X 400. — 43 — (fig. 3, b), le 14® très petit. Au 15® apparaissent les lamelles pédieuses et les soies en palette. Cirres dorsaux crénelés. La languette supé- rieure du cirre ventral n’est pas bilobée. Dans la région antérieure, parapodes à deux languettes dorsales sub-égales, courtes, obtuses. Languette inférieure ventrale obtuse, aussi longue que les dorsales. Cirres dorsaux et ventraux courts, subulés. Soies en arête à article terminal court (fig. 3, i). Serpes hétérogomphes ventrales à article de longueur moyenne, cilié, terminé en rostre un peu renflé (fig. 3, f). A partir du 10® sétigère, une serpe homogomphe dorsale à article cilié, à rostre allongé, faiblement incurvé (fig. 3, e). Dans la région caudale, tordue, parapodes rudimentaires, sans, soies en palette, progressivement réduits au long cirre dorsal et à deux petits lobes coniques soutenus par un gros acicule foncé et portant quelques rares et très petites soies en serpe hétérogomphe (fig. 3, d, g, h). ■ — ■ Paragnathes de la trompe coniques : Groupe I = 1 ou 2 l’un derrière l’autre ; Il = arcs à deux rangs ; III = un large groupe transversal à trois rangs ; IV = amas triangulaires ; V = O ; VI =, de chaque côté, un rang de 3 ou un petit groupe ovale de 7-8 ; VII-VTII = un seul rang de 10-12 de taille variable (fig. 2, a, h). L. = 10 à 13 rnm., non compris la queue de 5 à 6 mm. Coloration, dans l’alcool, région antérieure blanc laiteu.x, région moyenne jaunâtre, queue plus pâle avec gros acicides foncés. Localité : Nhatrang, Juin, 1931. — 44 — Sur l’Apus granarius lucas 1886 ÉTUDE DU TYPE PAR M. Henri Gauthier. M. le Professeur Gravier a bien voulu m’envoyer en communica- tion des échantillons de plusieurs espèces d’Apus appartenant au Muséum national d’histoire naturelle. Parmi ces Notostracés j’ai pu notamment examiner tout à loisir le type de VApus granarius décrit en 1886 par Simon d’après Lucas (in Utt.) La diagnose, de Lucas est assez précise, mais elle passe sous silence la forme de l’organe nuchal et le nombre des segments apodes, caractères qui depuis quelques années semblent devoir être d’un réel secours. Sur- tout elle n’est appuyée d’aucune figure, (iette lacune est, à mon avis, d’autant plus grave que le groupe est fort difficile et que précisément plusieurs espèces voisines du granarius ont une position systématique encore douteuse. Puiscjue l’occasion m’en est donnée, je ne crois pas inutile de faire connaître par l’image certains des caractères principaux de cet échantillon. Il s’agit d’un qui s’est coupé en deux un peu en arrière du bouclier, soit à la suite d’une macération, soit au cours d’une mani- pulation antérieure Cette détérioration n’a plus grande impor- tance, puisque les caractères cjui ont ainsi disparu, et qui ne peuvent prêter à aucune ambiguïté, sont déjà connus, notamment la longueur totale (15,5 + 25,5 soit 40,5 mm.) et le nombre des segments décou- verts (33). Les cercopodes sont mutilés vers leur milieu mais nous connaissons leur longueur (19 mm.). Les flagelles de la première paire de pattes sont intacts. Comme Lucas l’avait indiqué, le flagelle postérieur dépasse de beaucoup (de 5 mm. environ) les angles posté- rieurs du bouclier, tandis que les flagelles antérieurs sont très courts : ils atteignent respectivement l’extrémité postérieure de la glande du test et le milieu de cette même glande. La fig. 2, c, donne leurs dimensions relatives. L’organe nuchal, vu de dos, est franchement triangulaire (fig. 2, B). Vu de profd, il est trop déformé pour que je puisse en donner un dessin, mais il me paraît avoir la même silhouette que celui de VApus numidicus Grube 1865, c’est-à-dire qu’il serait 1. Cf. Ann. Soc. ent. Fr., 1886, 446-447. 2. Simon avait eu entre les mains de nombreux exemplaires (« exempla multa ad maximam partem maria ! ») . Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n“ 1, 1934. — 45 — entièrement plat, sur une légère saillie de la région postoculaire. La carène supra-antennaire apparaît légèrement granuleuse lorsqu’on la place en demi-émersion. L’endite du deuxième article de l’endopo- dite, sur la deuxième paire de pattes, dépasse très nettement le troisième article, unciné, de cet endopodite (lig. 2, D). Le telson semble plus caractéristique, pour autant que les carac- tères que je souligne ici se montreront constants lorsque l’espèce sera mieux connue. Il est très court, et hérissé sur ses flancs et sur sa face ventrale de nombreuses petites épines, assez courtes mais aiguës (lig. 1 et fîg. 2, A). Des épines analogues se retrouvent sur la face antérieure des cercopodes : A, par la face dorsale, B, par la face ventrale. ventrale des segments abdominaux apodes en avant de la rangée normale d’épines submarginales. Les cercopodes portent, sur leurs faces dorsale et ventrale, surtout sur leur face ventrale (fig. i, A et B et fig. 2, E) des épines courtes et larges à leur base, mais mousses souvent même, en certains points, de vrais tubercules, tandis que leur flanc externe est au contraire hérissé d’épines longues et aiguës, serrées les unes contre les autres. L’ensemble, à un faible grossisse- ment, donne à la région postérieure du corps un aspect rugueux, granuleux, auquel, je pense, le nom spécifique fait allusion. Des caractères à peu près identiques se retrouvent, il est vrai, chez l’A. numidicus. Toutefois, la marge ventrale postérieure du telson, chez A. granarius, porte de dix à quinze épines massives, peu aiguës, 1. Contrairement à ce qu’a observé Ghigi (Aui Soc. ilal. sc. nal., LX, 1921, p. 169) , de telles épines s’observent généralement aussi chez A. numidicus (exemplaires d’Al- gérie). Seuls de rares exemplaires en sont à peu près dépourvus. presque des tubercule s, qui donne au telson vu de côté (fig. 2, A) un aspect particulier que l’on retrouve un peu chez VA. numidicus d’Algérie, mais à un bien moindre degré. Les segments apodes sont au nombre de 11, et l’échancrure posté- rieure du bouclier porte une soixantaine d’épines qui ne s’aper- çoivent qu’à un fort grossissement, tellement elles sont menues et peu saillantes (« granulis minutissimis vix perspicuis »), tandis que Fig. 2. — Apiis granariits Lucas 188G (tyjic). A : Les trois derniers segments et la région antérieure des cercopodes, vus de côté ; B : l’organc nuchal, vu de dessus ; C : les llagelles de la patte I ; /> : l’extrémité de la patte 1 1, droite, face externe ; E : le cercopode gauche, face ventrale, dans sa région antérieure, à un tort grossisse^ ment (double du grossissement do la fig. A.) chez A. numidicus elles sont petites, mais bien distinctes et générale- ment moins nombreuses. Je n’ai pas connaissance que, depuis Lucas et Simon, cette espèce ait été sérieusement étudiée et surtout figurée Il serait donc témé- raire, de ma part, de prétendre discuter sa valeur spécifique et ses caractères distinctifs sur un simple échantillon, fût-ce le type. 1. Gnici (loc. cil.) figure le 3® article de l’endopodite de la {)alte II et un groupe de trois segments apodes, d’après des échantillons dont il n’indique pas la provenance. D’après Gurney (1921) VApus décrit en 1901 par .Saks de l’Asie centrale ne serait pas un granarius, mais appartiendrait à une autre forme spécifique, que Gurney nomme asiaticus et dont il a reçu des échantillons de Bagdad. — 47 Les Oligochètes de la Guyane française ET D’AUTRES PAYS DE D AMÉRIQUE DU SUD (Communication préliminaire) PAR LE L. CerNOSVITOV. (de l’Institut de Zoologie de l’ Université Charles, à Prague) J’ai eu la possibilité d’étudier les riches collections d’oligochètes récoltées en majeure partie par la Mission Geay dans la partie sep- tentrionale de l’Amérique du Sud et qu’a bien voulu me communiquer le professeur Ch. Gravier. Je tiens pour un devoir très agréable de lui présenter mes sincères remerciements. Le matériel en question présente un grand intérêt au point de vue systématique aussi bien que géographique. Il provient en grande partie de la Guyane française, d’où nous ne connaissons à l’heure actuelle qu’une espèce d’Oligochètes décrite par M. le professeur E. Perrier en 1872 sous le nom cVAnteus gigas et dont la position systématique reste incertaine. La collection cjue j’ai étudiée contient les espèces suivantes provenant de cette région. Siephensoniella marina (Moore). Pheretima hawayana (Rosa). f. ty- pica. Pheretima rodericensis (Grubc). Pheretima [houletti Perrier ?). Dichogaster bolaui Mich. Dichogaster modigliani (Rosa). Dichogaster sp. Eudrilus eugeniæ (Kinb.). Thamnodrilus duodenarius Mich. Thamnodrilus tenkatei (Hors.), var. geayi. n. var. Thamnidrilus sp. Rhinodrilus longus n. sp. Rhinodrilus sp. Pontoscolex corethrurus (Müll.). Meroscolex guianicus n. gcn. n. sp. Meroscolex longissimus n. gen. n. sp. Glossoscolex sp. ? Eisenia fœtida (Sav.). ? Bimastus tennis (Eisen). La liste ci-dessus peut être complétée par les espèces suivantes, recueillies dans le contesté franco-brésilien, espèces qui présentent un grand intérêt zoogéographique. Dichogaster affinis (Mich.). Neogaster americanus n. gen. Wegeneriella michaelseni n sp. Rhinodrilus longus n. sp. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n’ 1, 1934. ^ 48 — Les matériaux que j’ai reçus pour étude contiennent les espèces suivantes, trouvées en Guyane Française, Venezuela, Brésil, Equateur, Colombie , Pérou et Bolivie. Chytræidæ. Stephensoniella, marina (Moore). Guyanne française. Ilet la Mère. N° 3764 (n'’ 23, 1904), Megascolecidæ Megascolecinæ Gen. Plutellus E. Pe, foliis fasciculatis) . Stipite 3-4 cm. longis, brunneo-purpurascente, nitido, glabro, basi paleis castaneis, lanceolatis, integris ohtecto. Lamina pinnata cum impari, 8-10 cm. longa, herbacea, glahtrrima, pallide viridi • pinnis lateralibus 2-4 jugis, alternis, 2,5-3 cm. inter se remotis, petiolo ahscendente 5 mm. longo petiolatis, ad apicem petioli distincte articulatis , 2 cm. longis, hasi 3,5-4 cm. latis, latcribus basalibus subhorizontcdihus, leoiter concaois, integris, latere exteriore semiorbiculari, irregulariter et leviter crenalo- repandulo, marginibus cartilagineis ; pinna terminali simili, sed basi cuneata. Venis flahellatis, 3-4 furcatis. Soris in sinuhus semiorbicula- rihus positis ; indusiis duris, nigris, suborhicularibus oel lunatis, rarius quant longis latiorihus. Indochine : Laos, province du Cammori, sur les paroi sd’une grotte très humide dans les calcaires, ait. 160 m., abondante en cet endroit, déc. 1030, Pételot n. 4139 (type in Herb, C. Chr.). Cette belle espèce appartient à un groupe très bien représenté dans la Chine du Sud, mais elle est beaucoup plus grande que tous les spécimens connus de 124. Leoeillci et espèces voisines, et n’est pas glauque. Elle diffère de VA. serniorbiculatum Bonaparte {Notes Ptér., XIV, p. 135), connu en Annam, par ses pennes plus grandes et moins nombreuses (rappelant un peu celles du Ginko biloba, d’où le nom), par son indusie noire et plus étroite, par ses feuilles non prolifères, ses pétioles plus courts, par la marge des pennes non incisée entre les sores, etc. Dîplazîum platychlamys C. Chr. sp. nov. Rhizomate.^ Stipite 40 cm. longo, sordide stramineo, glabro, nudo. Lamina ooato-lanceolata, firmiter herbacea, glaberrima, ad 34 cm. longa, pinnata cum impari. Pinnis li-jugis, alternis, 2.5 cm. inter se remotis, lineari-ohlongis, 10-11 cm. longis, 1,5 cm., latis, breoiter petio- latis, hasi subæquali rotundato-truncatis , leoiter dentatis, oersus apicem Bulletin du Miuu'um, 2® s., t. VI, 1, 1934. — 101 hreve acuminatum serratis, terminali consimili, paulo latiore, basi auriculata. Venis ohliquis, pinnatis, venulis 3-4, hasali anteriore sem- per, posteriore sæpe sorifera. Soris e costa ad medium vel paulo ultra extensis, anteriorihus (supremis exceptis) diplazioideis ; indusiis inte- gris, latis, brunneis, secus neruum nigricantibus. Annam : Tourane et environs, terrestre dans les bois, 1927, J. et M. S. Clémens n. 3562 (type in Herb. C. Chr.). Dans la petite collection de fougères récoltées près de Tourane par M. et Clémens en 1927, et reçue, pour identification, du Prof. Merril, je trouve cette plante que je considère comme une espèce nouvelle. Elle se rapproche beaucoup duD. pallidurn BL, et en diffère surtout par ses nombreux sores-diplazioïdes, à large indusie. Par ce caractère et par sa nervation elle se rapproche plus du D. crenato- serratum (Bl.) Moore, qui, cependant, n’est pas imparipenné. J’ai vu un spécimen de la même forme à Kew, récolté par Parish près de Moulmein, Birmanie. Dryopteris callipteris C. Chr. sp. nov. Polystichopsis rhizomate subrepente (P), paleis castaneis, nitidis- simis, ooato-lanceolatis, acuminatis, ad 2 cm. longis basi 2-2,5 mm. latis, integris dense obtecto. Stipite 45 cm. longo, griseo-brunnescente, lucido, parte inferiore paleaceo (paleis iis rhizomatis similibus, facile abrasis), sursum nudo et ut tota lamina glaberrimo. Lamina deltoidea, 35 cm. longa, 30 cm. lata, sicca brunnescente, firmiter herbacea çel subpapyracea, basi quadripinnata, sursum tripinnata et abrupte in apicem bipinnatum, 15 cm. longum, acuminatum terminante' rachi gracili, subflexuosa, tereti, lucida. Pinnis eoolutis 4-5 -jugis, alternis, 7-9 cm. inter se remotis, basalibus maximis, ad 25 cm. longis, longe (2 cm.) petiolatis, adscendentibus et sæpe e medio sursum curoatis, ambitu laminæ totæ similibus, basi tripinnatis ( pinnulis basalibus 2-jugis multo productis et præsertim basali basiscopica longissima, 15 cm., acroscopica 6 cm., bipinnatis, petiolis 1 cm.), supra bipinnatis, æquilateralibus , 3 cm. latis, longe acuminatis ; pinnis ceteris bipinnatis tamen pinnula basali acroscopica quam ceteris duplo longiore auricu- latis, basiscopica non aucta ; pinnulis II. ord., supra pinnulas basales productas 2,5-3 cm. longis, petiolulatis, postice cuneatis, antice pinnula III. ord., libéra aucta (1 cm. longa 5 mm. lata) auriculatis, supra subpinnatis vel profunde lobatis, acutis ; lobis ultimis plus minusce profunde dentatis, dentibus deltoideis, aristatis, aristis rufulis, mollibus. Venis in lobis pinnatis, in dentes excurrentibus. Soris parais, fere medialibus, indusiis rufo- brunneis, glabris, subreniformibus, sub- peltatim affixis, mox delapsis. Annam : Mt. Bana, août 1926, Sallet (Herb. École sup. d’Agric. Hanoï, n. 3502, type in Herb. C. Chr.). — 102 — Élégante fougère d’un groupe très compliqué, allié au Polystichum carvifolium (Kze) C. Chr. mais en différant spécialement par ses grandes écailles basales. Ce groupe est, à mon avis, mieux placé dans les Dryopteris que dans les Polystichum. Dryopteris microlepioides C. Chr. sp. nov. Lastrea e sectione D. setigeræ (Bl.) O. Kuntze rhizomate crasso, breoe repente (?) , paleis lanceolatis, opacis, brunneis, integris sparse çestito. Stipite longo f"40 cm. oel ultra), hrunneo, nitente, ah basin pilis paucis, longis, tenuissimis, septatis, cito delapsis prædito, sursum glahro. Lamina ooata, ad 50 cm. longa, 30 cm. oel ultra lata, tenuiter herbacea, tripinnata ; rachi moUiter et sat dense griseo-pubescente. Pinnis basalihus maximis, 23-30 cm. longis, adscendentibus, deorsum productis, hreoe (1 cm.) petiolatis, ceteris 5-7 cm. inter se remotis, æquilateralibus, breoiter petiolatis oel superioribus sessilihus, acumina- tis. Pinnulis obliquis, 1,5-2 cm. inter se remotis, sessilibus, basi latere acroscopico producto inæqualihus, acutis • pinnulis III. ord. ^t-b\-]ugis, obliquis, basi inæqualiter cuneatis, decurrentihus (costulis alatis), ca. 1 cm. longis, 4 mm. latis, sat profunde lobato-dentatis . Venis liberis, pinnatis. Costis costulisque ut rachi utrinque molliter griseo-oillosis — ■ pilis hreoihus numerosis aliis multo longiorihus intermixtis, — i^enis pilis longis utrinque conspersis, parenchymate glahro. Soris supramedialibus, in oenis suhapicalihus ; indusiis reniforrnibus, per- sistentibus, brunneis, glabris. Tonkin : Massif du Pia Ouac, sur les schites décomposés, environs de Nam Kep, 800 m., juillet 1922, Pételot, n. 512 (type in Herb. C. Chr.). — Massif du Tarn Dao, 900 m., janvier 1922, Pételot, Espèce très distincte, ressemblant superficiellement et par sa pubescence à certaines espèces de Microlepia, en particulier M. spe- luncæ et espèces voisines. Dryopteris tonkinensis C. Chr. sp. nov. Lastrea exindusiata e turma D. erubescentis (Wall.) C. Chr. Rhi- zomate oalido, 1 cm. crasso, late repente, paleis atrobrunneis, parois, lanceolatis, integris, adpressis obtecto. Stipite solitario, basi jere 1 cm. crasso et ut rhizomate paleaceo, sursum ut tota planta glaberrimo, colore tabaci, nitido, angulato, oerisimiliter metrali. Lamina 80-100 cm. oel ultra longa, firmiter herbacea, sicca brunnecente, pinnata, apice pinnatifida. Pinnis ca. 30-jugis, reductis nullis, alternis, 2,5-3 cm. inter se remotis, sessilibus, inferioribus 35-45 cm. longis, 5 cm. latis, longe acuminatis, subpendentibus, versus basin valde angustatis (lobis obsoletis) , medialibus basi truncatis, omnibus ad medium inter marginem et costam lobatis ' lobis densis, falcatis, acutis, integris, ^ 103 — basi 5 mm. laiis. V enis simplicihus, ca. 10-yugis, infinis 3-i-jugis ad sinum acutum conniventibus, non oere anastomosantibus. Soris media- libus oel paulo inframedialibus, non confluentibus, sat parais, exindu- siatis ; sporangiis glabris. Tonkin : Province de Lang-Son, coll. Colani, déc. 1926 (Herb. Ecole sup. d’Agric. Hanoï, n. 3415, type in Herb. C. Chr.), 30 km. sud de Hoa-Binh, forêt dans les calcaires, Colani, n. 3417. l'han-Moi, chaîne calcaire, Balansa n. 30 (Herb. BeroL). Chine : Province de Kwangsi, Lungchow, H. B. Morse n. 76 ( Kew). Belle espèce se rapprochant du D. erubescens (Wall.) C. Chr. et de I). braineoides (Bak.) C. Chr., mais en différant par sa taille plus élevée, ses pennes moins incisées, avec 3-4 paires de nervures allant jusqu’au sinus, ses segments subtriangulaires, larges, falciformes, ses sures médians, non confluents, et son absence totale de poils, même sur le Costa profondément enfoncé, glabre en dessus. Gleichenia Blotiana C. Chr. sp. nov. Dicranopteris e sectione G. glaucæ, magnitudine G. Norrisii Mett. rnagis similis. Rhizoma stipitesque desunt. Gemma furcationis foliacea et paleis atrocastaneis, nitidis, lanceolatis, ciliatis, arcte imbricatis dense obtecta. Ramis primariis longissimis (incompletis) , usque ad 50 cm. latis, chartaceis, subtus subglaucescentibus, bipinnatifidis ael subbipinnatis. Rachibus teretibus, airescenti-stramineis, pilis (seu squamulis) stellatis minutis, castaneis, facile abrasis, cum paleis linearibus — aliis castaneis, marginibus sclerenchymaticis fimbriatis, aliis- filiformibus, tenuissimis, integris, pallidioribus — intermixtis furfuraceis. Pinnis alternis, 6 cm. inter se remotis, breae petiolatis, ad 25 cm. longis, 6 cm. latis, basi truncatis, e medio aersus apicem acuminatum sensim angustatis et plus minus — • ae pendentibus, fere ad rachin pectinato-pinnatifidis ; segmentis sinubus angustis separatis recte patentibus, 3 cm. longis, basi 4-5 mm. latis, integerrimis, apice obtusis et sæpe leaiter emarginatis. Pagina superiore glaberrima, infe- riore ad margines, costas aenasque squamulis stellatis, minutis, cons- persis ornata. Venis ca. 20- jugis, supra basin regulariter unifurcatis. Soris medialibus, in ramis anterioribus aenarum furcatarum positis ; sporangiis 4-5 (rarius 0), magnis, super ficialihus ; receptaculo squamoso-piloso. Tonkin : Au col de Lo Qui Ho, environs de Chapa, vers 1.700 m., nov. 1930 Pételot n. 3.900 (type in Herb. C. Chr.). Massif du Tarn Dao, juin 1922, Pételot n. 594. Annam : Mont Bana, sept. 1926, Sallet n. 3542. Pas très différent du G. Norrisii Mett., comme taille et aspect — 104 — général, mais en diffère par ses écailles particulières et variées. Le nO 3900, pris comme type, est de taille plus élevée que les deux autres spécimens cités. Lygodium conforme G. Chr. sp. nov. Species h. circinnato Sw. afjinis et cum ea ab auctoribus aclhuc unita, a qua specia differt : subcoriacea, brunnescente, pinnis fertilibus non contractis, minus divisis, sterilibus conformibus, digitatis vel majoi'ibus bipartitis, dioisionibus digitatis, pinnulis ad 25 cm. longis, 2 cm. latis, parte dimidia oel tertia exteriore sterili, marginibus carti- lagineis integerrimis ■ sorophoris densissimis, 13 mm. longis, sporangii ca. 6-jugis. Tonkin : Lang Nac, fcvr. 1925, Colani (Herb. Ecole d’Agric. Hanoï, n. 2983, type in Herl). C. Chr.). Province de Hoa Binh, Colani n. 3464, 3469. — (iharn-Moi, Balaxsa n. 171. — Hongkong (plusieurs collecteursC La grande uniformité des spécimens du Tonkin et du Sud-Est de la Chine vus par moi, et rapportés par tous les auteurs du L. cir- cinnatum, m’a convaincu cju’il s’agit là d’une bonne espèce ou tout au moins d’une espèce géographique distincte. Son caractère le plus frappant réside dans les pinnules fertiles non contractées, tandis que chez le L. circinnatum elles sont beaucoup plus étroites que les pinnules stériles. La texture est plus ferme, la couleur brune, sur le sec, de plus la nervation est quelque peu différente, en parti- culier, on trouve souvent des boucles formées par les nervures qui sont bifurquées, les deux branches se réunissant ensuite à nouveau en une seule nervure. Microlepia hispida C. Chr. sp. nov. Rhizomate non oiso, sine dubio repente. Stipite usque ad 70 cm. longo, cum rachi pilis longis, pluricellularihus, subflexibilibus dense hispido, pilis deciduis rugosulo. Lamina dcltoidea oel ooato-deltoidea, 35-45 cm. longa, basi 25 cm. lata, sicca brunnea, herbacea, bipinnata. Pinnis suboppositis, 12-15-jugis, breoe petiolatis, acuminatis, infimis 15-17 cm. longis, 3,5 cm. latis, sequentibus sensim minoribus, basi pinnulis hasiscopicis paulo abbreviatis inæquilateralibus • pinnu- lis 15-20-/ugis, maximis 2 cm. longis, 8 mm. latis, omnibus postice decurrentibus antice excisis subauriculatisque, trapezioideis, acutis, crenatis oel latere anteriore leoiter lobatis, ad costulas oenasque setis albidis, longis superne sparsius setosis, inferne dense hispidis • oenis plerisque furcatis. Soris margini approximatis, indusiis magnis, pallidis, dense hispidis, sporangiis paraphysibus hrevibus paucis intermixtis. - 105 — Tonkin : (]hapa, 15-1.900 m. ait., sept. 1927, Pételot, n. 3300 (type in Herb. G. Gbr.), août 1929, Pételot n. 3611. Diffère des espèces bipennées connues juscju’alors par les poils denses et longs du stipe, du rachis, et des nervures (sur les deux faces, bien que plus nombreuses en dessous), par les pinnules très nom- breuses, subentières ou, au plus, obscurément crénelées, trapézoï- dales, et par sa large indusie hispide, qui cache presqu’entièrement les sporanges. Plagiogyria maxima C. Chr. sp. nov. Species insignis, generis adhuc maxima, P. euphlebiæ (Kze.) Mett. affinis. Folio sterili 1.5 m. çel ultra longo, stipite ad 50 cm. longo, brunneo, basi applanato, carinis tuberculis 3-i-jugis ( ael plu- ribus), 6 cm. inter se distantibus instructis. Lamina ca. 80 cm. longa, j pinnata cum impari, chartacea, brunnea, glabra ; rachi trisulcata, ad bases pijinarum tuberculis instructa. Pinnis 22-jugis, alternis, 3,5 cm. inter, se remotis, omnibus breve petiolatis, 25-28 cm. longis (inferio- ribus paulo breoioribus) , 2 cm. latis, acuminatis, basi subæqualiter et breoiter cuneatis, marginibus inæqualiter eroso-dentatis, apicibus grosse serratis ; pinna terminali lateralibus consimili sed minori ; çenis oix obliquis, plerisque prope basin vel medio furcatis. — Stipite folii fertilisca, 80 cm. longo, lamina 70-80 cm. longa, pinnis 30 cm. longis, 5 mm. latis, sporangiis subtus omnino obtectis. Tonkin : Chapa, nov. 1924, E. Colani (Herb. Ecole sup. Hanoï, n. 1968, type in Herb. C. Chr.). Espèce nouvelle très distincte, ressemblant au P. euphlebia par sa fronde imparipennée, et au P. pycnophylla (Kzc.) Hett. par sa couleur, sa texture et ses pennes finement dentées, mais différant de toutes deux par sa taille, beaucoup plus élevée que dans toutes les espèces connues de ce genre. P. grandis Copeland, du sud de la Chine, s’en rapproche certainement beaucoup (t. sp. orig.) mais est de plus faible taille, avec les pennes inférieures seulement pétiolées, les pennes obtusément crenato-serrato-dentées, et les nervures plus éloignées les unes des autres (16-17 au cm., près de la large, dans le P. maxima, 12 dans le P. grandis). Polypodium banaense C. Chr. sp. nov. Paragramma, P. stenophyllo Bl. proxime affinis species, rhizomate hr éviter repente, sat crasso, cretaceo, apice paleis rufo-brunneis, law ceolatis, acuminatis, integris, mollibus dense vestito. Foliis simpli- cibus, glaberrimis, crasse coriaceis, stipite 2-4 cm. longo, dimorphis. Lamina sterili anguste ovata, 5,5 cm. longa, 2 cm. lata, obtusa, fertili lanceolata seu lineari, 10-15 cm. longa, 1-1,5 cm. lata, obtusissima, hasi brève cuneata, marginibus incrassatis, incisuris inconspicuis præditis, costa subtus prominente, venis omnino occultis. Soris in parte dimidia, superiore laminæ utrinque uniseriatis, paulo suprame- dialihus, rotundis, impressis vel subimmersis ' paraphysibus fili- formihus, sports lævibus. Indochine : Mt. Bana, août 1927, Sallet (Herb. Ecole sup. d’Agric. Hanoï, n. 3534, type in Herb. G. Chr.). (iette nouvelle espèce est certainement étroitement alliée à l’espèce malaise P. stenophyllum BL, dont elle diffère par un certain nombre de petits caractères. Le rhizome est phis court et plus épais, crétacé, la fronde plus résolument dimorphe et pas tout à fait aussi longuement cunéiforme à la base, les marges ont de profondes entailles, toutes les nervures sont complètement cachées, les sores ne sont pas si profondément enfoncés et ne forment pas de pustules caractéristiques à la partie supérieure, comme dans le P. steno- phyllum. Ges caractères, et d’autres, me semblent suffisants pour l’établissement de cette nouvelle espèce. 1 ne autre espèce étroite- ment alliée est le P. rhynchophyllum Hook., qui en diffère par sa texture plus mince, ses nervures principales distinctes, par son rhizome filiforme et sa fronde contractée dans la moitié supérieure. Deux Aspléniées nouvelles d’Indochine PAR M. (’aRL ChRISTENSEN ET TaRDIEU-BlOT. Asplénium protracfum Tardieu et G. Chr. sp. nov. Species hipinnatisecta e grege A. præmorsi Sw. Rhizomate ?/ stipite 10-17 cm. longo, cinereo-çiridi, cum rachi sparse paleaceo denique nudo ; paleis late lanceolalis, acutis, sparse lacer ato-dentatis cel integris, hrunneis, pellucidis, pulchre reticulatis. Lamina lanceolata, 15-20 cm. longa, 7-9 cm. lata, suhcoriacea, hipinnatifida. Pinnis usque ad 20- jugis, oppositis vel alternis, 2-2,5 cm. inter se remotis, distincte petio- latis (petiolis 0,5-1, 5 cm. longis), suh angulo 45° adscendentihus, e basi inæquali-latere inferiore cuneato, superiore truncato — 1,5-2 cm. lata sensim in apicem longum attenuatis, 4-11 cm. longis, profunde pinnatisectis ; lohis oalde ohliquis, hasali acroscopico maximo 1-1,5 cm. longo supra medium ad 7 mm. lato, spathulatis, apice plus minusoe profunde ‘i-io-lohatis oel dentatis, lobulis acutis, majoribus apice breoe hidentatis ; nervis in lobis flahellulatis ; soris 1-2 in quoque lobo, nec apicem nec basin nervi attingentibus, indusiis hrunneis, persistentibus, integerrimis, semiellipticis. Pagina inferiore paleis parvis ovatis hrunneis, basi parce laceratis hinc inde conspersa. Diffère de V Asplénium præmorsum Sw., par son limbe légèrement moins divisé, son pétiole très peu écailleux ou nu, ses pennes très obliques, ascendantes, longuement pétiolées, extrêmement effilées en une pointe étroite et très acuminée. Les écailles donnent un bon caractère différentiel ; celles de l’As, protractum sont régulièrement lancéolées à base droite ; à bords entiers à extrémité courte, tandis c[ue celles de l’As, præmorsum ont une base large et sont brusque- ment rétrécies en une pointe extrêmement longue et étroite. Christ avait fait de cette espèce une variété de l’As, præmorsum Sw., la variété protractum, cjui n’a jamais été publiée. Nous considé- rons qu’il s’agit ici d’une espèce distincte. Tonkin : Hanoï, mission permanente d’exploration en Indochine, Eberhardt, 1906, sans numéro. Annam : Massif du Lang Bian, 1.650 m., 1908, Eberhardt, n® 103, et n° 46. Type au Muséum Paris. Bulletin du muséum, 2° s., t. VI, n° 1, 1934. — 109 — Athyrium cyclolepîs C. Chr. et Tardieu sp. nov. Rhizomate horizontaliter repente, nigro, cylindrico, 1,5-2 mm^ diam., paleis fuscis, oçatis, integris, duris, cito deciduis vestito. Stipi- tibus remotis, longissimis (usque ad 60 cm.), cum rachi sordide stra- rnineis, glaherrimis çel juoentute paleis pallide fulois, oçatis persparse onustis. Lamina lanceolata, maxima 40 cm. longa, 10 cm. lata, papy- racea, pilis omnino destitutis glaberrima, e glandulosa, ad costas pin- narum paleis subor biculatis, laete brunneis, tenuibus, subpeltatis oel reniformibus sat dense obtectis, bipinnatifida. Pinnis sessilibus, oppositis, 4-3 cm. inter se remotis, subporrectis-basalibus parum abbre- viatis non deflexis ■ — , oblongo-lanceolatis, acutis, maximis 6 cm. longis 1 cm. latis, fere ad costam pinnatifidis. Laciniis patentibus, oblongis, subito acutis, 2 mm. latis, marginibus reoolutis crenato-dentis. Venis S-9-jugis, inferioribus furcatis, nigrescentibus. Soris inframedialibus, juoenilibus indusiis parois, inæqualiter reniformibus præditis (recep- taculis elongatis) , maturis nudis, superficiem laciniæ perfecte implen- tibus. Annam : Dran, prov. Lang-Biang. Dans l’eau, sol argileux, tour- beux, récolté parmi les joncs, 20-6-1922, 1.000 m. ait. Poilane, n*5 3956, type au Muséum, Paris. Cette fougère ressemble plus à différentes espèces de Dryopteris (Lastrea) par exemple D. japonica, D. thelypteris et voisins) qu’à la plupart des Athyrium, genre auquel elle appartient cependant sans aucun doute (entre autre à cause de son Costa profondément enfoncé, à bords abrupts, glabre en dessus). Il se place près d’M. dissidens (Bak) C. Chr., qui a le costa densément couvert d’écailles surborbi- culaires, assez larges, minces, jaune brunâtre (surtout sur la plante jeune). 110 — Un Chytranthus nouveau de M. Pierre dans les collections FAITES EN 1891 DANS L’ILE DE ZANZIBAR PAR LE P. SaCLEUX, CORRESPONDANT DU MUSEUM En novembre 1891, j’eus occasion d’envoyer de Zanzibar au Muséum d’Histoire naturelle des graines, n^ 521, d’une curieuse Sapindacée. Ces graines provenaient d’un très petit arbuste dressé, que j’avais découvert sous bois dans le sud-ouest de l’île, sur le flanc d’une butte madréporique appelée en langue swahilie Komhéni, litt. « aux coquilles », sans doute pour désigner le terrain coquillier de la région, ün obtint dans les serres une très belle plante, qui prospéra et fleurit bientôt régulièrement jusc{u’en 1914, époque où les difficultés de chauffage causèrent tant de ])ertes. Ma plante avait d’abord été étiquetée Anomosanthes, nom supposé du genre. Sur mon observa- tion M. le Professeur Maxime Corinu, après une étude attentive, revint sur sa première impression ; l’étiquette porta dès lors l’indi- cation Chytranthus Zanzibaricus Cornu. Ce nomen nudum ne paraît pas être sorti des serres, car nulle part je n’ai pu retrouver de com- munication à ce sujet. Sur ces entrefaites, M. Pierre, lors d’une visite aux serres, put étudier la plante, qu’il décrivit et nomma Chytranthus Sacleuxii Pierre. La diagnose, accompagnée de dessins détaillés des organes de la fleur et du fruit, a été conservée à côté des spécimens de mon herbier déposé dans la galerie de Phanéro- gamie. Mais ici encore aucune publication ne paraît avoir été faite. La description fragmentaire, dispersée sur plusieurs papiers et bil- lets, semble être restée à l’état de projet. Après m’être assuré que la diagnose due à la plume de M. Pierre, ne fait double emploi avec aucune des espèces de Chytranthus signalées dans la monographie de Radlkofer, je ne pouvais mieux faire que de la reproduire au Bulletin. Je m’en excuse, n’ayant eu autre chose <à faire que de la vérifier et la compléter par les remarques qu’il m’a été loisible de faire sur place. Chytranthus Sacleuxii, Pierre. Arbuscula 1-2 m. alta. Rachis foliorum, petiolus costa ut nen>i subtus atque calyx utrinque densiter puUeruli. Folia alterna 3-^-juga, Bulletin du Muséum, 2- s., t. VI, n® 1, 1934. ^ 111 paripinnnata, 25-45 cm. longa; petiolo communi hasi tumida, 5 mm. crasso, dense çelutino, spatio infimo 5-13 cm. longo nudo • foliolis oppositis oblongis late acuminatis, acumine ohtuso, hasi cordulatis • lamina in jugo infimo 12 cm. longo, 4-5 cm. lata, in supremo 15-21 cm. longa, 7,5 cm. lata, hasi rotundata breviter cordata, apice late acuminata, obtusa, supra oix lucidula, subtus opaca punctata, præter neroor subtus glabra. Racemi spiciformes e trunco defoliato ad basin vel supra radices elongati 15-30 cm. longi, dense griseo-velutini ; cymis remotis 4-6 floris, pedicellis flore dimidio brevioribus 2 mm. longis reflexis, inna bari articulatis. Calyx cylindraceus, hasi truncatus antice hreoiter gibbosus 4-5 mm. longus, utrinque dense velutinus, tubo quam lobi duplo lon- giore ; lobis 5 obtusis, in alabastro imhricatis demum suboaloatis. Petala 5 imhricata, exserta, 5-6 mm. longa, apice undulata,ræpe reflexa, utrinque sparse pilosa, paulum infra medium spathulata atque ibidem squamulata, squama integra hand tubulosa lanceolata margine oillosa apice undulata rotunsdata crenata \>el acuta raro biloba, reflexa, ciliolata. Diseus crenatus unilateralis oel postice sæpius incompletus, glandulis 1-2 liheris notatus. Stamina 8 æquilonga, antica 3 approximata, fda- mentis complanatis villosis fere 3 mm. longis ; antheris ellipticis çel subohlongis cordulatis sparse pilosis dorso eglandulosis, connectiao glanduloso lato longioribus. Oçarium tomentosum Z-loc. excentricum sessile 3-gonum. Stylus exsertus integer çalidus ooario longior, sepa- lorum longitudine, apice lobis 3 carnosis reflexis stigmatosis termina- tus. Oaulum intra operculum adscendens, micropyle extrorsum infero. Fructus ellipsoideus coriaceo-baccatus pilis rninutis subsetaceis fusco- ferrugineis dense aestitus, 25 mm. longus 15 mm. latus, fere forma et ma,gnitudine olioæ. In caldariis Hort. Par. (1905) culta ex seminihus a D. Sacleux ex insula Zanzibar allatis. Arbuscula 2 m. alta, haud oel parce ramosa. Racemi ad truneum o. ad radices superiores exeuntes, eymis 4-6 floris. Nota. ■ — Je remarque que les folioles sont ponctuées, que dans cette espèce, contrairement à ce que dit Radlhofer, les sépales et les pétales sont imbriqués même à l’état adulte, que les pétales ont une squame non sacciforme, avec tendance à émettre dorsalement un petit lobe subulé, cjue le disque unilatéral du côté extérieur, possède aussi 2 glandes libres du côté postérieur. Cependant l’en- semble des caractères dénonce un Chytranthus particulièrement par la forme du calyce, les anthères poilues, le disque unilatéral, les lobes stigmatiques très charnus réfléchis et subtordus. L’espèce par ses 4 paires de folioles, par l’échancrure basilaire de celles-ci, par ses pédicelles plus courts, ses fleurs (6-7 mm., non 1 cm.^ plus petites, est bien distincte des espèces connues et particulièrement du Chy- tranthus Prieurianus Bâillon (Adans. Il, p. 241), espèce également africaine et cultivée au Muséum de Paris. Nouvelle contribution a u étude des Aspleniées d’Indochine II. DIPLAZIUM PAR M™® TaRDIEU-BlOT. Comme suite à notre dernière Contribution à l’étude des Aspléniées d’Indochine nous donnons ici la liste des Diplazium, Athyrium, Blechnum, W oodwardia, Stenochlaena contenus dans l’herbier du Muséum D. ASPERUM Bl. : Annam : Tourane, janv. 1837. Gaudichaud, n° 21. Mai — Tanh, prov. du Quang Tri, sur le bord d’un ruisseau, sol argileux, mars 1920. Poilane, n” 115. — Sam Neua, oct. 1920. Poilane, n° 2114, Laos : Muong Kham, prov. de Xicng Khouang, sur le bord d’un cours d’eau, oct. 1920. Poilane, n° 2171. Cochinchinc : In Mont Tamire, mai 1870. Pierre, sans n° (Nom laotien : Kout Khon lame). I). CALOGR.\MMA Christ : Laos : Xi Xhuang, prov. Tranninh, nov. 1920. Poilane, n° 2379. D. Christii (Cop.) C. Chr. : Annam : Bana, juill. 1920, Poilane, n° 1550. — Nhatrang, mai 1922, Poilane, n° 3457. — Tourane, août 1927, Clémens, n° 4321 . Cochinchine : Poulo Pinang, Voyage de la Bonite, mars 1837. Gaudi- cbaud, n° 13. — Massif du Hon Ba, prov. de Nhatrang, 1000 à 1500 m. ; sept. 1918. Aug. Chevalier, iN 38796. D. CONTERMINUM Christ : Annam : Vallée du Song Giaug, prov. du Quang-Binh, 1903. Cadière, n° 88 (Type), et 89. — Ilué, mai-juill. 1927. Clémens, n° 3944. D. cRASsiuscuLUM Ching : Tonkin : Massif du Mauson, janv. 1925. Pételot, n'^ 2721. Diffère du D. Donianum Mett., par sa plus petite taille, son nombre réduit de pennes, sa penne terminale nettement plus grande, et ses bords serrulés. 1. Nous n’avons cité les Aspléniées provenant du Tonkin qu’au cas où elles n’étaient pas dans notre thèse sur « les Aspléniées du Tonkin ». Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 1 , 1934. - 113 D. CRiNiPES Ching : Tonkin : Tien Thon, fév. 1892. Bon, n° 5108. Laos : Tran Ninh, août 1924. Pétclot, fans numéro. D. Donianum Mett. : Annam : Vallée du Song Giang, prov. Quang Binb, 1903. R. P. Cadière, n° 60. — Thanh Tan, grandes forêts, sous bois, 50-100 m., fév. 1905. R. P, Cadière, n° 54. — Lang Bian, 1.650 m., 1908. Eberhardt, n° 123. — Vallée du Da Prem, épiphyte sur Dipterocarpées, août 1906. Eberhardt, n° 1933. (Signalé comme D. Baniamense par le Prince Bonaparte). — Massif de lion Ba, prov. de Nhatrang, 1.000 à 1.500 m., sept. 1918, Aug. Chevalier, pO 38816. T.aos : Environs de Napé sans date, Delacour, sans numéro. Siam : Août 1924. D’’ Kerr, n® 8906. Cainhodae : Monts Kamchay, commune entre 200 et 400 m., jai.v. 1904. Bouillod, n°® 49 et 64. D. EScui.ENTUM Retz. : Annam : Vallée du Song Gianh, prov. Quang Binb, 1903. R. JC Cadière, n° 18. — Tram Li, prov. du Quang Tri, juill. 1906. R. P. Cadière, n° 57. — Binb Dinh, 350 m., mars 1910, Eberhardt, n°® 220 et 221 his. — Dan Kiet, prov. de Than boa, sept. 1920. Poilane, n° 1818. Laos : Environs de Napé, oct. 1928. Delacour, sans numéro. Cochinchine : Lang Than, 1862-1866. Dr. Thorel, sans numéro. — Sans localité, 1867. Capitaine Bandonin, sans numéro. — In prov. Bentri, fév. 1869. Pierre, sans numéro. Var. pubescens Link. (porte des poils le long du Costa des seg- ments de dernier ordre). Annam : Ben Tram, prov. du Quang Tri, sol argileux, mars 1920. Aug. Chevalier, n“ 1120. — Nhatrang, plantation du Suoi Giao, mai 1920, Yersin, sans numéro. Var. syh’aticum Presl. (variété unipennée). Annam : Vallée du Song Giang, 1903, R. P. Cadière, n° 44. — Environs de Hué, 200 à 500 m., fév. 1909. Eberhardt, sans numéro. D. HAÏNANENSE Ching. Annam : Massif du Hon Ba, 1.000 à 1.500 m., prov. de Nhatrang, sept. 1918. Aug. Chevalier, n° 38649. D. jAPONicuM ( rhbg.) Bedd. : Annam : Vallée du Song Giang, 1913. R. P. Cadière, n°® 75 et 5232. D. LANCEUM (Thbg.) Presl. : Annam : Nhatrang, sur les rives ombragées d’un torrent à 1.500 m., juin 1922. Poilane, n° 4126. Bulletin du Muséum, 2*^ s., t. VI, 1934. 8 114 Laos : Haut cours de la Tchépone, 700 à 800 m., juil. 1925, Poilane, n° 12195. D. LOBBiANUM (Hk.) Moore : Annam : Massif du Hon Ba, prov. de Nhatrang, 1.000 à 1.500 m., sept. 1918. Aug. Chevalier, n° 38816 (sous le même numéro se trouve un échantillon d’As. Donianum). — Nhatrang, mai 1922. Poilane, n° 3587. D. MAXIMUM (Don) C. Chr. : Annam : Bung, Quang Binh, nov. 1899, R. P. Cadière, n° 55. ■ — Vallée du Song Giang, 1903, R. P. Cadière, n° 87. — Massif du Lang Bian, 1.650 m., mai 1908, Eherhardt, n° 137. — Dalat, août 1924, Evrard, n° 1146. — • Lang Bian, prov. de Minh Thuan, sans date, Eherhardt, n° 1897. Laos : Tran Ninh, village de Méo Pat Lou, près Xicn Khouang, nov. 1920, Poilane, n° 2285. — Xien Khouang, prov. du Tranninh, nov. 1920, Poilane, n° 2389. Cochinchine : Monts Binh Dinh, 1870, Pierre, n° 1051. D. OPACUM (Don) Christ : Annam : Dalat, chemin circulaire n° 3, déc. 1924, Evrard, n° 2018. D. PELLUCIDUM Ching : Chapa, ravin très humide à l’extrémité du sentier du site Morellon, vers 1.450 m., sept. 1932. Pételot, n° 4475. D. Pétri Blot : Annam : Ba Na, juin 1920. Aug. Chevalier, n° 1558. — Bana, août 1926. Dr. Sallet, n^s 3487 et 3503. Les échantillons n° 1558 de Bana, s’écartent assez sensiblement des autres ; le premier par ses pinnules inférieures plus grandes, un peu plus fortement dentées ; le second par ses pinnules presque obtuses. Tous les deux sont de taille plus élevée. D. PLATYCHTAMYS C. Chr. : Annam : Tourane, terrestre dans les bois, 1927. J. et M. S. Clémens, n° 3562 (type). D. POLYPODIOÏDES Bl. : Laos : Entre Banna Punh et Ta Do, nov. 1920. Aug. Chevalier, n” 2379. D. Stoliczkæ A"ar. hirsutipes Bedd. : Annam : Massif du Lang Bian, grand piton Lang Bian, près du village de Bencur, 2.000 à 2.500 m., fév. 1914. Aug. Chevalier, n° 30890. D. TOMENTOSUM Bl. : Annam : Nhatrang, sol argileux, 900 m., mai 1922. Poilane, n° 3403. Cochinchine : Saigon, sans date. Poilane, n° 3103. D. TOKRENTiuM Clarke : Tonkin : Chapa, 1.500 m., août 1929, Pételot, n° 3585. Observation : Je rapporterai, avec un léger doute, le n^ 2384 d3 Poilane (Laos, Xieng-Khouang, nov. 1920) à cette espèce. 1). YAOSHANENSE (Wu) Tardlcu pro specie ; Tonkin : Tarn Dao, août 1920. Bourret, n° 128. — Juill. 1922, Pételot, n° 3544. — Juill. 1930, Pételot,. n° 4145. Wu fait de ce Diplazium une variété du D. japonicum ; il me sem- ble plus logique d’en faire une espèce qui se rapprocherait du reste plutôt du D. Mettenianum que du D. japonicum. Parmi les spécimens que je possède il y en a en effet qui semblent être une forme xéro- phile du D. Mettenianum. 11 se rapproche, aussi, et encore plus, du D. Fauriei Christ qui, lui, pourrait bien n’être qu’une forme du I). japonicum. III. — ATHYRIUM Athyrium Mackinnoni (Hope) : Annam : Lang Bian, 1.650 m., mai 1908, Eberhardt, n° 60. — Massif du Hon Ba, prov. de Nhatrang, 1.000 à 1.500 m., sept. 1918. Fleury, n° 38796. — Dalat, dernier ravin à gauche avant les chutes du Camly, août 1924. Evrard, n° 1144 A. NiPONicuM (Mett.) ; Cochinchine : Tri Huyen, prov. de Bien Hoa, août 1877, Pierre, n° 5807. A. OKUBOANUM Mak. : Tonkin : Chapa, août 1929, Pételot, n° 3287. — • Juill. 1930. Pételot, n°4133. A. ORIENTALE ( Ptosenstoc k ) Ghing inédit : Tonkin : Khien khé, oct. 1883. Bon, sans numéro. — Dong Dang, dans les bois, fév. 1886. Balansa, n° 76. — Long Tcliéou, 1911, Simond, sans numéro. Très voisin de l’A. umbrosum (Ait.) Pr., avec lequel il a été con- fondu dans les Notes pteridologiques. Il est aussi assez difficile, lors- qu’on ne possède que l’extréînité de la fronde, de le distinguer de l’A. pseudosetigerum Christ var. Bonii var. nov., qui est cependant de taille moins élevée, moins régulièrement lobé. — 116 — A. PSEUDOSETIGERUM Chpist : Tonkin : Dong Dang, dans les bois, fév. 1886. lialansa, n° 76 bis. — Massif du Pia Ouac, environs de Nam Kep, sur les schistes, 1.000 m., juin. 1922. Pételol, n° 491. — Lang Nac, prov. de Lang Son, fév. 1925. Colani, n° 2701. — IIuu Len, prov. de Lang Son, nov. 1925. Colani, sans numéro. Annam. : Chay, Quang Binh, bord des torrents, lisière forêts, déc. 1901. R. P. Cadière, n° 60. ■ — Vallée du Song Gianh, Quang Binh, 1903. R. P. Cadière, n° 103. Var. Eonii (At. Bonii Chr. nrm nudim). var. nov. Plus divisé, tripenné, quadripinnatiüde ; se rapproche de V At. orientale Ros., mais en diffère par ses pinnules de 2® ordre rappro- chées moins régulièrement lohées, plus effilées et sa texture moins coriace. Dong llam, Kienkhé, avril 1883. Bon. n° 2078. IV. — BLECIINUM Blechum orientale L. : Annam : Tourane, voyage de la Bonite, 1837. Gaudichaud, n° 32. — Dong Kan, Quang Binh, bord des ruisseaux, R. P. Cadière, n° 68. — Vallée du Song Giang, 1903, R. P. Cadière, n® 12. — Ba Ngha, région de IIué,sans date. Eberhardt, n° 350. — Massif de Bah Na, 1 .500 m. à environ 30 km. au S. -O. de Tourane, Sallet, sans numéro. — Dac Kiet, prov. de Thanh Hoa, sept. 1920. Poilane, n° 1837. — Ben Tram, prov. du Quang Tri, mars 1920. Poilane, n® 1121. — ■ Ouest de Nhatrang, forêt 1.600 m., mai 1922. Poilane, n° 3732. — Dalat, ravin de la banque, déc. 1924. Evrard, n° 2122, 959 et 2248. Laos ; Massie, sans date, sans numéro. — Bassin d’Attopeu, 1875-1877, Dr. Harmand, n°® 907 et 1151. — Environ de Napé, sans date. Delacour, sans numéro. Cambodge : Knang Repoeu, 600 m., mai 1870. Pierre, n® 5804. Cochinchine : sans localité, 1862, Db Thorel, n° 1523. — Mont de Nui Chua Chang, prov. de Bien Iloa, janv. 1914. Aug. Chevalier, n° 29901 et n® 29881. — Lai Thien, prov. de Thudaumot, avril 1919. Aug. Chevalier, iV 40634. (Nom annamite : Cay t.a dua. — Nom cambodgien ; Ko Kttt La.) B. SERRULATUM Rich. : Annam : Mi Xuyen, fév. 1905. R. P. Cadière, n°® 153 et 118. Siam : Banton, mai 1929 sans nom, n° 4201. Ccchinchine : Poulo Condor, sept. 1876. Dr. Harmand, n°® 782 et 5083. — Sans localité, 1862, Dr. Thorel, n° 1551. V. — WOODWARDIA WOODWABDIA COCHINCHINENSIS Chitlg : Tonkin : Hanoï, 1906. Eberhardt, n° 66. — Sam Luong, région de Cao Bang, 1920. Bourrct, n° 26. — Khan Vai, région de Cao Bang, oct. 1920. Bourret, n° 69. — Massif d»î Pia-Ouac, environ de Nam Kep, 1.000 m., juin. 1922. Pételot, n° 553. Annam : Lang Bian, 1.550 m., juin 1906, Eberhardt, n°® 113 et 151. — Lang Bian, Ninh Thuan, sans date, n° 1920. — Lang Bian, entre Dran et Dalat, 1.000 à 1.400 m., fév. 1914. Aug. Chevalier, n° 30668 et n° 30683 ; et juin 1922, n° 4040. — Dalat, oct. 1920. Evrard, n° 229. — Dalat, dernier ravin à gauche, avant les chutes de Camhy, août 1924. Evrard, n° 1142 ; et dée. 1924, n° 2127. Laos : Sans localité, 1889. Pavie, sans numéro. — Sam Neua, sept. 1920. Poilane n°1794 ; et oct. 1920, n° 2102. — ■ Xi Khuang, prov. duTranninh, nov. 1920. Poilane, n° 2275. — Prov. du Tran Ninh, déc. 1931. Poilane, sans numéro. D’après Chivg les Woodwardia d’Indochine répondant à la des- cription donnée seraient référables au W. cochinchinensis, et le W . japonica vrai, qui en diffère par le moins grand nombre de sores, l’indusie à bord non membraneux, la forme et la taille des lobes, des pennes serait rare ou non représenté. Signalons cependant parmi nos échantillons les numéros suivants qui semblent se rapporter au W. japonica ou tout au moins s’en rapprocher fort. Tonkin : Cao Bang, 1896. Billet, n° 23. Annam : Massif du Lang Bian, 1.650 m. sans date,. Eberhardt, n° 140. — Massif du Lang Bian, cascade d’Ankroët, 1.400 m. , Aug. Chevalier, n*^ 30.790. — Dalat, sept. 1911. Lecomte et Finet, n° 1523. (Nom moV : Tir di. — Nom laotien : Ko Kut Donc). Var. bisserulata nov. var. : Diffère du type par ses segments bissé- rulés, les sores en chaînes ramibées, le premier sore inférieur presque toujours courbe, et par la présence d’épines assez nombreuses à la face inférieure du limbe. W. Harlandii Hk. : Annam : Bah Na, 1.500 m., à environ 30 km. au S. -O. de Touranc, août 1920. Dr. Sallet, sans numéro. — Ba Na, juill. 1923. Poilane, nos 0926 et 7146. — Ba Na, août 1926, Pételot, n° 3521. VI. — STENOCHLAENA St ENOCHLÆNA COCHINCHINENSIS (Fée) Und. : Annam : Tcurane, voyage de Gaudichaud sur la Bonite, janv. 1837. no 33 (type). — 118 Cambodge : Camchay, 1874. Pierre, n° 5741. Cochinchine : Poulo Condor, sept. 1876. Dr. Harmand, n° 775. Il existe dans l’herbier du Muséum deux échantillons de Ste- nochlæna d’Annam provenant de Bung. Quang Binh, 100 à 200 m., R. P. Cadière, n® 69 ; et de la vallée du Song Gianh, 1903, R. P. Cadière, nO 76, qui ont des caractères exactement intermédiaires entre le St. sorhifolia et le St. cochinchinensis. Ils se rapprochent du premier par la forme de leurs pennes non spatulées, et du second par le petit nombre de pennes, la texture, la grande j>enne terminale. Il n’y a aucune raison de les ranger dans l’une plutôt que l’autre de ces deux espèces, pourtant nettement tranchées. Peut-être est-ce un hybride ? S. SORBIFOLTA (L.) J. Sp. : Annam : Nhatrang, forêt, 1.200 m., mai 1922. Poilane, 11° 3768. S. PALusTRis Bedd. : Annam : Vallée du Song Gianh, 1903. R. P. Cadière, n° 49 et 76. — Pla- teau de An khé, prov. de Binh Dinh, 500 à 600 m., sans date, Eberhardt, n° 260. — ■ Hué, mai à juil. 1927, Clémens, n° 4357. Cochinchine : Sans localité, 1862-1866. Dr. Thorel, n° 1521. — ■ Sans localité, 1865. Pierre, n° 5730. — Saïgon, 1880. Germain, n° 1. — Ong-iem, marais, janv. 1903. Bois, n° 2217. — Ben Cat, prov. de Thu- daumot, janv. 1914. Aug. Chevalier, n° 20401. — Laithien, prov. de Thudaumot, avril 1919, Poilane, n° 4644. — Giaray, prov. de Bien Hoa, fév. 1921. Poilane, n° 2556. 119 — Plantes nouvelles ou critiques des serres du Muséum PAR MM. F. Gagnepain, A. Guillaumin et J. Leandri. 70. ■ — Aloe Ellenbergeri A. Guillaum. n. sp. Acaulis, simplex, folia circa 80, dense rosulata, erecta, incuroula, tertia inferiore parte rosea, superiore griseo-oiridia, circa 5 cm. X 1,2 cm. X 0,5 cm., supra conoexa, subtus conoexa, apicemque versus subcarinata, aculei marginales 1 mm. longi, acuti, albi, cartilaginei, apicem versus subtus tuberculis similibus transverse subseriatis pau- cisque, fade superiore echinata, apice cuspide ecolorata emarcente, 15 mm. longa terminata Pedunculus simplex, vix 30 cm. longus, circa iO-florus, bracteæ 1,2 cm. longæ, basi dilata, tæ, longe cuspidatæ, sté- riles 5, pedicelli 1.5 cm. longi, perigonium 2, 2 cm. longum, fere cylin- dricum, tertia suprema parte tantum leviter dilatatum, segmenta basi tantum connata, superiore miniata apicemque versus viridia, inferiore lutescentia marginibus roseis, filamenta inclusa, ovarium ovoideo- turbinatum, haud in stylum attenuatum. Basoutoland (R. Ellenberger remis par M™® Baltzer, f. 27, 1920). A été signalé en 1922 [Bull. Mus., 1922, p. 537) sous le nom à’ A. aristata, s’en distingue par sa taille un peu plus réduite, ses feuilles d’un vert gris, plus raides, convexes et non plates en dessus, son inflorescence moitié plus courte, à partie florifère plus condensée et plus dense et ses pédicelles floraux moitié plus courts. A. G. 71. — Dendrobium Marseillei Gagnepain, n. sp, Rhizoma horizontale, pseudobulbis aggregatis contiguis. Pseudo- hulbi unifoliati, fusiformes, 2 cm., longi, 3-articulati, in medio 8 mm. crassi, articulationibus setosis. Folium ovato-lanceolatum, coriaceum, basi vix attenuatum, apice ohtuso vix vel haud emarginato. Inflores- centia uniflora, supra basin vaginata, 2 cm. longa, vagina squamata 1 mm. longa; flos aureus, inter minores. Sepalum dorsale ovatum, obtusum, 10 mm. longum, 5 mm. latum, b-nervatum ; sepala lateralia ad mentum columnæ 5-7 mm. decurrentia, ovata, supra insertionem 10 mm. longa, 7 lata, Q-nervata. Petala lanceolato-rhombea, obtusa, ad basin magis attenuata, 12 mm. longa, ad medium 7 mm. lata, 3-nervata, Bulleiin du Muséum, 2’’ s., t. VI, n” 1, 1C34. — 120 — nervis lateralihus extus pinnato-ramosis. Lahellum ohovatum, ad men~ tum columnæ insertum, hasi hrevissime (2 mm.) unguiculatum, supra unguem transverse lineatum, 2 cm. longum et latum, supra tenuiter pilosum, apice rotundato-emarginatum. Columna brevis, 3 mm. longa, hasi mento lato, 4 mm. longo desinens, stelidiis acutis bicornuta. Anthera convexa, cordata, 2 mm. et ultra longa lataque. Laos : Xieng-kouaiig (Marseille). Ce Dendrobium ne figure pas dans la Flore d' Indochine ; je n’ai pu le reconnaître dans aucune des espèces décrites par Krænzlik dans le Pflanzenreich. 11 y a donc de bonnes raisons de le croire nouveau. Par son système végétatif, il se rapproche de D. aggregatum Roxb., à cause de son rhizome rampant, à pseudobulbes rapprochés, mais là s’arrête l’analogie, car les inflorescences sont très différentes d’une espèce à l’autre. 72. — Phalænopsîs x Fagris A. Guillaum. Hyb. nov. Feuilles vert clair, inflorescence dressée, fleurs 4, sépales et pétales étalés, longs de 2.5 cm., ovales, les pétales plus larges, violet améthyste vers la base, labelle à onglet blanc pointillé de brun rouge, lobes basilaires obtriangulaires, tronqués, blanc pointillé de brun rouge à la base, mauve vif au sommet, lobe médian à 2 oreillettes relevées, aussi longues que les lobes basilaires, semi-ovales rouge teinté de brique, partie médiane rectangulaire, violet améthyste avec à la base 3 raies longitudinales blanches et à l’extrémité une bordure rouge tintée de brique, 2 pointes de chaque côté de l’extrémité qui paraît concave, callus peu visible, en petite languette charnue, rabattue en avant, tronquée, blanc marqué de 2 lignes de trois petits points brun rouge, colonne violet améthyste intense. Obtenu par Liouville. 73. — P. rosea X Esmeralda. Fleur ayant la forme de celle de P. rosea mais à sépale supérieur et pétales rose violacé clair, sépales latéraux blanc rosé un peu jau- nâtre à nervures plus roses, labelle de P. rosea mais à lobes latéraux presque entièrement de la même couleur que le lobe médian, sauf la base blanc rosé ponctuée de rose vif. Obtenu par Liouville. 7é. — Euphorbia Decaryî A. Guillaumin nomen in Cactus III, nO 6, p. 3, sp. nov. Usque ad 12 cm. alta, caule 8 mm. crassa, angulosa, angulis laxe spiratis, nodosa, spinis numerosis hasi mammillaribus, supra sube- roso subulatis, usque ad 4 mm. longis, dein partim caducis ■ foliis rigidibus, crassis, inferioribus rhomboidalihus (2-5 cm. X 2 cm.), marginibus non undulatis, superioribus anguste linearibus — 121 (1 cm. X 0,8 cm — ■ 1,2 cm.), marginibus undulatis, supra argen- teis præcipue ad basin atro-^iride marmoratis, subtus argenteis, petiolo 1 cm. longo, rubro, supra applanato, subtus hemicylindrico. Inflorescentia umbellata, pedunculo 1,5 cm. longo, cyathiis 2, bracteis triangulari-ooatis, 4 mm. longis, cyathophyllis oiridi luteis margi- nibus rubescentibus, 6 mm. longis, apiculatis, cyathio dolioliformi, glandulis 5, ore prominentibus, bracteis fimbriatis intus horizon- talibus, staminibus 5 fasciculatis, 5-nis, appendicibus laciniatis intermixtis, ooario sessili, glabro, stylis 3, longis, basi connatis, apice longe hifidis. Madagascar : Vinanibé (Fort-Dauphin), sables des dunes, dans les broussailles, la tige dépassant à peine les lichens et les feuilles mortes (Decary, f. 16, 1933, herbier n° 10.056), récolté en fleurs le 10-Y 11-1932, première floraison à Paris en octobre 1933. Appartient au groupe Diacanthium, se rapprochant ddE. biacu- leata Denis et E. pedilanthoides Denis quoique bien différents. Decary la considérait du reste (in herb.) comme espèce nouvelle. 75. — ■ Euphorbia dîdîereoîdes M. Den. mss. in herb. Perrier de la Bâthie, 1923 (nomen tantum). Léandri n. sp. Suco lacteo glutinoso ■ habitu Didiereis similis, caulibus 3-i, quorum maximi basi 10-15 cm. diametro ; summa parte inclinata ; diametro æquabiliter diminuto a basi ad cacumen, spinis oariis, brevioribus oali- dioribus in caulibus oeteribus ; caulibus simplicibus sed ramulis bre- vibus non magisquam 2-3 cm. longis folia gerentibus munitis ■ inflores- centia terminali nonnunquam axillare, pedunculis in axillis spinarum superarum ; foliis 3-5 nis, sessilibus, hispidis, basi oblongis-obtusis, extremo cuneatis, 12-18 mm. longis, 6-8 latis • cyathiis luteis, in cyma densa 20-30, breoiter pedunculatis, pedunculo præcipuo circiter 8 cm., ramis breoibus obtusis ; quoque cyathio bracteis 4 summa parte rotun- datis vel emarginatis, luteo-viridibus, interioribus basi connatis quam externas triplo majoribus ' pedunculis pedicellis bracteisque pubescen- tibus ; cyathio glandulis 5, integris, bracteis totidem alternis fimbriatis æquilongis ; pilis laciniisque tenuiter laceris cum pedicellis inter- mixtis, antheris ad cyathium subexsertis ; capsula exserta pubescente, stylis caducis non visis. Exsiccata : Limite des domaines du Centre et du S.-W. gneiss (rocailles dénu- dées) sur le Zomandao, vers 700 m. ait., sept. 1919. (Perrier de la Bathie 12873) ; même localité, octobre 1924 (Perrier de la Bathie 16533). Cette espèce partage avec VE. Robecchii du pays Somali le port réfléchi du sommet des rameaux principaux. Elle appartient à la section Euphorbium Bth., sous-section Diacanthium de Boissier, — 122 — représentée à Madagascar par une quinzaine d’espèces dont plusieurs assez voisines. UE. didiereoides M. Den. diffère de VE. splendens Boj. sensu lato par le port et par ses cyathophylles dressées beaucoup plus petites ; de VE. mangokyensis M. Den. par le port moins charnu, les épines très longues et non del toïdes ; de VE. mahafalensis M. Den. par son inflorescence pédonculée, ses cyathophylles dressées, ses fleurs plus nombreuses dans le cyathium. Cette plante est cultivée sur rocailles au jardin de Tsimbazaza, à Tananarive, où je l’ai examinée ; des graines reçues de M. François ont été semées au Muséum en serre tempérée au début de cette année (M. 231-F. 154, 1933). Les pieds atteignaient en octobre une quinzaine de cm. sur 1-2 cm. ; les feuilles tombent rapidement, laissant une cicactrice ovale surmontée d’un pore et accompagnée de chaque côté de 3 épines, dont la centrale beaucoup plus longue. Les feuilles qui restent forment une rosette terminale, et sont oblongues-obovales lancéolées, longues de 4 à 5 cm. à 8-9 paires de nervures secondaires arquées en avant et anastomosées. 1. Donc plus grandes que celles des ramilles de la plante adulte. — 123 — Floraisons observées dans les serres du Muséum PENDANT VANNÉE 1933 (autres que celles signalées dans les listes précédentes) 1 PAR A. Guillaumin et J. Paupion. MONOCOTYLÉDONES Æchmea fasciata Bak. var. major. — glomerata Hook. var. discolor Brong. Ærides Lawrenciæ Beichb. f. — Philippines (provenant de l’Exposition coloniale, Gouverneur général Olivier, f. 380, 1931). Alocasia metallica Schott. Aloe aristata Haw. • — - Ellenbergeri Guillaumin sp. nov. (Guillaumin det.). — Johnstonii Bak. — madecassa Perr de la Bâthie. — Madagascar (Perrier de la Bâthie, f. 267, 1927) (Perrier de la Bâthie det.). ■ — plicatilis Mill. ■ — pluridens Haw. ■ — Straussii Berger. — X Winteri Berger [Salmdyckiana X arborescens var. jrutescens). Alpinia Henryi Schum. Angræcum fragrans Thou. Anthurium Binotii Linden. — X Chantrieri Hort. (nymphæifolium X subsignatum) . Brassavola cucullata R. Br. X Brassocattleya Digbyano-Schroederæ Veitch (Brassavola Digbyana X Cattleya Schroederæ). X Brassocattleya Marguerite Fournier (Brassavola Digbyana X Cattleya labiata). Bulbophyllum caudatum Lindl. — pénicillium Par. et Beichb. f. — - Reinwardtii Beichb. f. Catasetum discolor Lindl. Catteya Dowiana Batem. var. aurea Williams. — labiata Lindl. var. Mendelii Sander. — ■ — — var. Trianæ Duchartre subvar. alba. — — — var. Warscewiczii Beichb. f. — granulosa Lindl. — Harrisoniana X labiata var. gigas. — ■ Lawrenceana Beichb. f. Chamæderea elatior Mart. 1. Voir pour les listes précédentes le Bulletin du Muséum à partir de 1920. Bulletin du Muséum, 2® s., t, VI, n" 1, 1934. Cirrhopetalum maculosum lândl. ■ — M astersianum Rolfe. Cœlogyne X burjordiense lawrenco (asperata X pandurala). ■ — corrusata Wight. — - cristaia Lindl. var. Lemoniana Ilorf. — ■ Dayana Reicbb. f. * — maculata Lindl. — ocellata Lindl. — tomeniosa Lindl. Crinum pedunculatum R. Rr. — yuccæflorum Salisb. — Soudan : Koulikoro (Rougcon f. 272, 1931) (Guillaumin det.). Cryptanthus X Makoyanus Ba.k. (acaulis X bU’ittatus). Cypripedium ciliolare Reicbb. f. • — X Gigas Ingram var. magnificum (Harrisianum X Lawrenceanum) . ■ — insigne Wall. var. sylhetense Hort. — X Leoniæ Linden (callosum X insigne). — X Pollelianum Sander (calophyllum X œnanthum). Dendrobium amethysioglossum Reicbb. f. — Philippines (provenant de l’Exposition coloniale, Gouverneur général Olivier, f. 380, 1930, K. 575). Dendrobium Bronchartii De WiHd — cariniferum Reicbb. f. — crumenalum Sw. — ■ crystüllinum Reicbb. f. — X CybeleYeitch (Findlayanum X nobile). — heterocarpum Wall. ex. Lindl. var. Henschalli Hook. — ■ Philippines (provenant de l’Exposition coloniale. Gouverneur généra.1 Olivier, f. 380, 1930) 2. — Marseillei Gagnep. sp. nov. — nobile Lindl. — - — — var. nobilius Reicbb. f. — superbum Reicbb. f., — Philippines (provenant de l’Exposition colo- niale, Gouverneur général Olivier, f. 380, 1931). Dieffenbachia Baraquiniana Lem. Epidendrum païens Sw. Gasteria disticha Haw. var. angulata Rak. ■ — picta Haw. Gomeza recurva R. Rr, (Guillaumin det.). Haworlhia cymbiformis Haw. var. planifolia Bak. — margaritifera Haw. var. typica Berger. Houlletia Brocklehurstiana Lindl. Lælia cinnabarina Batem. — Digbtjana Benth. — ■ purpurata Lindl. et Part. ■ — ■ super biens Lindl. 1. Introduit au Muséum une première fois en 1906 (acquisition Verdonck f. 333, 1906), vine seconde en 1909 (écliange Lemeur, f. 188, 1909) (.1. P.). 2. Les auteurs signalent que la four répand une odeur de « violette » ou de « primevère » ; je n’ai constaté cette particularité qu’au moment de l’ouverture de la fleur, le bouton et la fleur épanouie étant totalement inodores (A. G.). 125 - X Læliocattleya callistoglossa (CattleyaW arscewiczii X Lælia purpurata) . — Alphand Maron (Cattleya Fabia X Læliocattleya callistoglossa). — • Martinetii Maron ( Cattleya lahiata Lindl. var. Mossiæ Lindl. X Lælia tenebrosa Rolfe). X Læliocattleya Statteriana Veitch var. alba (Lælia Perrinii X Cattleya labiata). Lycaste Deppei Lindl. — jugosa Nichols. Mascleoallla macrura Reichb. f. Maxillaria tenuifolia Lindl. Miltonia oexillaria Nichols. ^ Oncidium Cavendishianum Ratcm. — - citrinum Lindl. — concolor Hook. — crispum Lood. — Forbesii Hook. — ■ Harrisonianum Lindl. — Marshallianum Reichb. f. — Pubes Lindl. Pachystoma Thomsonianum Reichb. f. Paphiopedium ciliolare Pfitz. — • Delenatii Guillaumin. Phalænopsis amabilis RL var. aurea Rolfe (Guillaumin det.). — — — var. Rimestadiana L. Lind. ? — ■ — ■ — ^ ! X Rothschildiana Reichb. f. ? — — ■ — - var. Rimestadiana L. Lind. X Stuartiana Reichb. f. — — X Lueddemaniana Reichb. f. ■ — Corni-cervi Reichb. f. — X flaoa Guillaumin (amabilis X latisepala). — Lueddemaniana Reichb. f. — X Melle Fagris Guillaumin (Esmeralda Reichb. f. X amabilis RL var. Rimestadiana L. Lind.) — (hybride nouveau obtenu par Liou- ville). — Mannii X amabilis. — X M, Liouville Guillaumin ( Schilleriana X Aphrodite X Luedde- maniana). — rosea Lindl. X Esmeralda Reichb. f. (hybr. nouveau obtenu par Liou- ville). — oiolacea Teijsm. et Rinn. — X Wiganiæ Low. (Schilleriana X Stuartiana) formes diverses. Philodendron Martianum Engl. — pinnatifidum Kunth. Phyllocactus crenatus X stenopetalus. — X Mr Caoaignac Courant. Pinellia tripartita Schott. 1. Beaucoup d’auteurs, par exemple Veitch (Man. Orch. PL I, Oncid., p. 110) et le Kew Hand lisl Orchids, 2*^ édit., p. 145, soutiennent que ce binôme est de Bcntliam, mais si celui-ci a pensé en effet que V Oncidium uexitlaria était en réalité un Millonia il n’a jamais créé le àinôme qui est de Nicliolson ainsi cjue l’indique correctement VIridex Kewensis. (A. G.) - 126 Pitcairnia echinata, Ilook. Pleurothallis Birchenallii Rolfe. — octomerioides Lindl. Restrepia striata Rolfe. Sansevieria fasciata Cornu ex Gérômc et Lab. Sarcanthus dealbatus Reichb. f. ^ — Philippines (provenant de l’Expo- sition coloniale, Gouverneur général Ollivier, f. 380, 1931). — (O. Ames, det.). — insectifer Reichb. f. Scaphosepalum gibberosum Rolfe. Stanhopea devoniensis Lindl. Tillandsia cryptantha Bak. - — ■ flabellata Rak. — tenuifolia L. — variegata Schlecht. Trias disciflora Rolfe. — picta Parish ex Hemsl. Trichocentrum albo-purpureum Reichb. f. Vanda X Hersiana Herz (suavis X cœrulea). — lamellata Lindl. — • Philippines (provenant de l’Exposition coloniale. Gouverneur général Ollivier, f. 380, 1931, K. 603) (Guillaumin det.). — RœblingianaRolîe — Philippines (provenant de l’Exposition coloniale. Gouverneur général Ollivier, f. 380, 1931) DICOTYLÉDONES Abutilon sinensis 01 iv. Acacia rostellifera Benth. Æschynanthus pulchra G. Don. Anacampseros lanceolata Sweet. Aphelandra aurantiaca Lindl. var. Roezlii Nichols. Ardisia crenata Sims, — - solanacea Roxb. (Guillaumin det.). Aristolochia brasiliensis Mart. et Zucc. Bégonia incarnata Link et Otto. — natalensis Hook. — ■ X Thimotei Hort. Bergenia ciliata Stein. — ligulataTiXigX. (Guillaumin det.). Bougainvillea glabra Choisy var. Sanderiana Hort. Caralluma Mumbyana N. E. Br. Cereus nycticalus Link. — penthalophus DC. Cestrum lanatum Mart. et Gai. Chorizema ilicifolium Labill. Clerodendron emirnense Boj. — -Madagascar [Poisson, f. 211-A-599, 1921). (Danguy det.). 1. A déjà fleuri en 1932. 2. L’espèce n’était connue que de la Péninsule malaise. - 127 CUdenia vittata Linden et André. Codiæum çariegatum Bl. var. inimitahile Hort. Cofjea myrtifolia Roxb. — • robusta Linden. Columnea microphylla Klotzch et Hanst. Conophytum scitulum N. E. Br. Cardia grandiflora H. B. et K. Cotylédon agavoides Bak. — pulverulenta Bak. — Scheideckeri Hort. Crassula nemorosa Eiidl. Echinocaclus lamellosus Dietr. Eranthemum igneum Linden. Eucalyptus cornuti Labill. Eugenia Pitanc^a Kiaersk. Euphorbia antisyphiliiica Zuce. — Clara Jacq. — Decaryi A. Guillaumin n. sp. — Madagascar : Fort-Dauphin (Decanj, f. 16, 1933). — Ledenii Berger. — neriifolia L. — Tellieri A. Chevalier, — Niger (Niamey, Gouverneur Tellier, donné [>ar A. Chevalier) . Ficus Canonii N. E. Br. ■ — Parcellii Veitch ex. Cogn. et March. Haiiora salicornioides Britt. et Rose. Huernia Schneideriana Berger Kalanchoe verticillata Scott-Elliot. Lippia chamædrifolia Steud. — ■ ligustifolia Thuret ex Dcne. Mesembryanthemum deltoides L. — spectabile Haw. Neillia opulifolia Brew. et Wats Ncomamillaria magnimarnma Britt. et Rose. — pseudo-perbellaMvitt. et Rose. Notonia madagascariensis Humb. — Madagascar (Humbert, f. 40, 1932 (1^® floraison en Europe)). Olearia Forsteri Hook. f. Passiflora maculifolia Mart. ® Pentarhaphia reticulata Hort. ex Gentil. Pentas carnea Benth. Peristrophe angustifolia Nees. Persea indica Spreng. 1. A déjà fleuri en 1932. 2. On attribue d’ordinaire le binôme à Bentham et Hooker f. (Généra Planiarum, 1, p. 612) mais s’ils ont incorporé le Spirxa opulifolia- dans la genre Neillia, ils n’ont .amais créé le binôme). (A. G.) 3. Cette plante est indiquée dans les suppléments de V Index Kewensis comme d’origine horticole alors que la diagnose originale (Gard. Chron., 3® sér. XXXII, p. 334, pl. noire) précise qu’elle est originaire du Vénézuela. {A. G.) - 128 — Phyllanthus Niruri L. — ■ speciosus Jacq. Piaranthus decorus N. E. Br. Pittosporum revolulum Ait. Pleiospilos simulans N. E. Br. Punclillaria nobile Hort. Rhombophyllum rhomboideum Schwan. Salifia eriocalyx Bert. Sanchezia nobilis Hook. f. Sedum compressum Rose. — ■ Palmeri S. Wats. Sempervivum poculiforme l^erger. Serjania cuspidata Combest. Sinocrassula yunnanensis Berger Stachylarpheta dicholoma Vahl. Stapelia maculosa Jacq. — planifolia Jacq. Streptocarpus X Blythinii Lynch (W endlandii X cyanea). ■ — X V eitchii Hort. ^ Terminalia Catappa L. Whitfieldia lateritia Hook. GYMNOSPERMES Ceratozamia Kuesteriana Ryel. Podocarpus japonica Hort. bogor. ex Sieb. LA VICTORIA REGI A EN 1933 Sept pieds de Victoria regia var. Tr/cA’eri issus de graines semées le 14 février, provenant de Stockholm, Berlin-Dahlem et du Muséum, ont été mises en place dans la serre-aquarium en mai, 3 en pleine terre, 4 dans chacun un bac de 0 m. 70 de diamètre. La floraison comprenant 140 fleurs pour les sept plantes s’est échelonnée du 28 juin au 10 novembre, se répartissant ainsi qu’il suit pour chaque exemplaire : Berlin-Dahlem. — 1 plante en pleine terre a donné 21 fleurs ; Muséum. — 2 plantes en pleine terre ont donné : une plante : 34 fleurs ; l’autre ; 22 fleurs ; Muséum. — 2 plantes en bacs ont donné : une plante : 15 fleurs ; l’autre : 8 fleurs ; 1 . La première indication de ce nom, à ma connaissance, est dans V Index seminum du jardin botaniqne de Rome, 1905, p. 10, mais sans indication du nom des parents, et non dans Vilmorin-Andrieux et G*® Cal. PL Serres, 1908, p. 38, ainsi que je l’avais indiqué antérieurement (Journ. Soc. nat. Hort. France, 4® série, XXII, p. 312). (A. G.) Stockholm. — 2 plantes en bacs ont donné : une plante : 24 fleurs ; l’autre : 16 fleurs ; Total : 140 fleurs. Les feuilles qui, l’année précédente, avaient eu un diamètre de 1 m. 35, ont atteint cette année 1 m. 70 et 1 m. 75 de diamètre. En résumé une végétation puissante a pu être observée ainsi qu’une floraison plus abondante en général que celle signalée jusqu’à ce jour dans les ouvrages horticoles. Bullelin du Muséum, 2® s., t. VI, 1934. - 130 Flobaisons observées a L’École de Botanique du Muséum PENDANT L’ANNÉE 1933 (autres que celles signalées dans les listes précédentes) PAR M. GuINET. Plantes d’Afrique boréale. Anacyclus depressus l^alf. Arahis eruhescens Bail. Astragalus ^ bubaloceras Maire. Benedictella ® Benoistii Maire. Borago^ Trabutii Maire. Bupleurum paniculatum Brot. Centaurea algeriensis Dur. et Coss. — involucrata Boiss. Chnjsanthemum GayanumBA., var. demnatense Jah. et Maire. Cladanthus proliferus DG. Corbularia monophylla Dur. Cotula pubescens Desf. Hypochæris saldensis Batt. Jnula Maletii Maire. Lavandula abrotanoides Larii. Lepidium ^ Alluaudii Maire. Linum corymbiferum Desf. — grandiflorum Desf. Malcomia ^ Goffartii Batt et Jah. Melilotus speciosa Dur. Aioricandia suffruticosa Coss. et Dur, Nepeta reticulata Desf. — stachyoides Coss. Ononis laxiflora Desf. Psychine stylosa Desf. Raffenaldia primuloides Godr. Réséda Reuteriana Muell. Rurnex Papilio Coss. et Bal. Salvia ^ ægyptiaca L. — algeriensis Desf. — 1 Alouretii. Batt. et Pitard. Santolina scariosa Bail. Silene cinerea Desf. — Pseudo-atocion Desf. — Pomeli Batt. — çirescens Coss. Statice ^ Bonduellii Lestib. Plantes d’Afrique australe. Amaryllis Belladonna L. Aponogeton distachyum Thunb. Am( Uns ajmuus Wïl]d. Arctotis stœchadifolia Berg. 1. Plantes récoltées par M. Gattefossé dans le Grand Atlas marocain (F. 275, 1932). 2. Graines envoyées par M. R. Maire (F. 49, 1923). 3 Plante provenant de graines récoltées par M. Gattefossé aux environ de Casablanca (F. 236, 1929). 4. Cette plante dont nous avons reçu les premières graines de M. R. Maire (F. 49, 1923), fructifie régulièrement dans nos cultures. Il n’est pas rare d’observer annuelle- ment des germinations naturelles. 5. Reçu de M. R. Maire (F. 147, 1924). Bulletin du Muséum, 2*^ s., t. VI, n° 1, 1934. 131 — ISulhine annua Willd. — semi-barbata Haw. Cenia turbinata Pers. Chariæis heterophylla Cass. Cucumis myriocarpus Naud. Cynoglossum ^ Rochelia A. DC. Diascia Barbaræ Hook. Emilia ^ citrina DC. Felicia fragilis Cass. Heliophila pilosa Lam. Hieraciurn ^ capense L. Hyacinthus corymbosus L. Lachenalia tricolor Jacq. Lesserlia brachyslachya DC. Nemesia pubescens Bcnth. Oxalis corymbosa DC. Pennisetum macrourum Trin. Selago mwalis Benth & Tlook. Teedia lucida Rud. ^ Ursinia anihemoides Gacrtn. Zaluzianskya capensis Walp. Plantes d’Amérique du Sud. Acaena pinnatifida Ruiz et Pav. Alonsoa incisifolia Ruiz et Pav. — linifolia Roezl. Browalia viscosa H. B. et K. Blumenbachia Ilieronymi Urb. Calandrinia grandiflora Lindl. Eccremocarpus scaber Ruiz et Pav. Eryngium hurnile Cav. ^ Francoa appendiculata Cav. Fuchsia rnacrostemma Ruiz et Pav. Helioiropium anchusæfoliurn Poir. Œnothera odorata Jacq. Peiunia axillaris B. S. P. — violacea Lindl. Pratia nummularia A. Br. Priva lævis Juss. Salpiglossis sinuata Ruiz et Pav. Tropæolum peregrinum L. Verbena bonariensis L. — hispida Ruiz et Pav. Zephyranthes candida Herb. Plantes d’Amérique du Nord Ambrosia artemisifolia L. — trifida L. ^Aniphicarpæa monoica Eli. Antennaria plantaginea R. Br. Aquilegia cærulea James. canadensis L. Asarum canadense L. Asclepias incarnata L. Aster læois L. — macrophyllus L. — Radula Ait. — Tradescantii L. Bidens lævis B. S. P. Chelone Lyoni Purs h. Chrysopsis villosa DC. Collinsia parviflora Lindl. Collomia heterophylla Ilook. Coreopsis palmata Nutt. — verticillata L. Delphinium cardinale Hook. Dodecatheon Meadia L. Elephanthopus carolinianus WÉ.d. Erigeron mucronatus DC — ramosus Michx. i. Plantes récoltées par M. François à Madagascar (F. 254, 1932). 'I. Les graines de cette plante furent récoltées sur la montagne de Pichincha près de Quito, à 4.000 mètres environ d’altitude, par M. Benoit (F. 239, 1932). 3. Espèce du Mexique naturalisée en France et longtemps confondue avec Vilfadinia Iriloha DC. = ausiralis A. Rich. (Bentham. Flora australiensis, II!, p. 490). Gérome, Rev. hori., Paris, 1912, p. 40. ; P. Fournier, Le Monde des Plantes, 1933, n° 201. ; C. Guinet et P. Jovet, ibid., 1933, n« 202. 4. Espèce d’Amérique boréale naturalisée en France, mentionnée par erreur dans les Flor?s sous les noms de : Stenactis annua L. = Erigeron annuus Pers.; P. Fournier, Le Monde des Plantes, 1932, n” 193. Erythronium grandiflorum Pursh. Eupaiorium hyssopifolium L. ■ — perfoliatum L. Euphorbia dentata Michx. Gilia capitata Dougl. — multicaulis Benth. Gillenia stipulacea Nutt. Hamamelis vernalis Sarg. Hydrangea radiata Wall. Hydrophyllum virginicum L. Iva xanthifolia Nutt. Mimulus cardinalis Dougl. Mitella diphylla L. Modiola multifida Mœnch. Napæa dioica L. Œnothera sinuata L. Opuntia Raffinesquei Engelm. Podophyllum peltaium L. Rudbeckia fulgida Ait. Salvia lyrata L. Sanicula canadensis L. Sisyrinchium angustifolium Mill. Solidago cæsia Ait. — ■ adora Ait. Tellima grandiflora R. Br. Townsendia grandiflora Nutt. Uoularia grandiflora Sm. Plantes de l’Europe méridionale. Anémone palmata L. Anthyllis Hermanniæ L. — tetraphylla L. Armeria filicaulis Boiss. Astragalus hamosus L. ■ — ■ sesameus L.f. Atractylis gummijer L. Riarurn tenuifolium Schott. Rupleurum aristatum Bartl. — spinosum Gouan. Campanula garganica Tenore. — istriaca Fccr. Capnophyllurn dichotornum Lag. Cleonia lusitanien L. Cistus ladaniferus L. — laurifolius L. — monspeliacus L. 1. — purpureus Lam. Eaphne Gnidium L. Bianthus cruenlus Grisb. ■ — pallens Sibth. et Sm. Eryngium corniculaium Lam. Euphorbia hæiica Boiss. Genista hispanica L. Géranium peloponesianum Boiss. Hedysarum capitatum Desf. lleliotropium supinum L. Hymenocarpus circinnatus Savi. — nurnmularius Willd. Ilyssopus aristatiis Godr. Glüdiolus segetum Kcr-Gawl. Iris Sisyrinchium L. Lavandula multifida L. — pedunculata Cav. Linaria anticaria Boiss. et Reuter. — hepaticæjolia Steud. — reflexa Desf. — spartea Iloffmgg. Lippia nodiflora Rich. Mandragora officinarum L. Matthiola sinuata R. Br. Alesembryanthemum nodiflorum L. Mercurialis tomentosa L. Narcissus Rulbocodium L. — dubius Gouan. — juncifolius Lag. var. rupicola (N. Tazetta var.). — Rertolonii Pari. — odorus L. — reflexus Brot. Nepeta granatensis Boiss. Ononis alopecuroide : L. — mitissima L. — ornithopodioides L. Orchis longicornu Poir. Ophrys tenthredinifera Willd. Pancicia serbica Vis. Pancratium maritimurn L. Papaoer multifidum Moriss. Parietaria lusitanien L. Pimpinella Tragium Yill. Potentilla crassineroia Vis. — Visianii Pane. Primula Faurici Petagn. — marginala Curt. — Wulfeniana Schott. — 133 — PuLria calahrica Pers. Saponaria bellidifcUa Sm. Saxifraga chrysosplenifvUa Boiss. — trifurcata Schrad. Scahiosu proliféra L. — rutæfoliaVohl. Scilla italica L. — monophyllos Link. — odorata Link. — pratensis Waldst. et Kit. Scorpiurus sulcata L. — vermiculata L. Serratula nudicaulis DC. Sescli Bocconi Gusp. Sideritis hirsuta L. Silene Behen L. — colorât i Poir. — divaricata Clem. - — Elisabethæ Jan. Silene fuscata Link. — fruticosa L. — inaperta L. — integripetala Bory. — littorea Brot. — pendula L. ■ — rubella L. Stæhelina dubia L. Statice Gougetiana Girard. ■ — • Thouini Viv. Trifolium tomentosum L. Thymus capitatus Hofîmgg. et Link. Thelygonum Cynocramhe L. Teucrium Pseudo-chamæpitys L. Teucrium lancifolium Boiss. Valeriana Dioscoridis Sibth. et Sm. Viola gracilis Sibth. et Sm. V erbascum sinuatum L. Plantes européennes de régions alpines et arctiques. Androsace Chamæfasme Wulf. Armeria alpijia Willd. Astrantia minor L. Bupleurum ranunculoides L. Campanula barbata L. — pusilla LIaenke. — speciosa Pourr. Cortusa Matthioli L. Dianthus alpinus L. Draba aizoides L. — rupestris Jacq. — stellüta R. B. Erigeron alpinus L. — uniflorus L. Erinus alpinus L. Eriophorum alpinum L. — ■ vaginatUm L. Gentiana asclepiadea L. — Clusii Perr. et Song. Geum pyrenaicum Mill. — reptans L. Gnaphalium supinum L. Gypsophila repens L. Herminium alpinum Lindl. — pyrenaicum L. Leontodon Taraxaci Loisel. Listera cordata R. Br. Oxyria digyna L. Oxytropis campestris DC. — Gaudini Bunge. Potentilla aurea L. Primula latifolia Lap. — viscosa AU. Bamondia pyrenaica Rich. Banunculus amplexicaulis L. ■ — pyrenæus L. • — - Thora L. Sagina glabra Fenzl. — nodosa Fenzl. Salix herbacea L. ■ — retusa L. — reiiculata L. Saxifraga aretioides Lap. • — ■ androsacea L. — cæsia L. — Cotylédon L. • — cuneifolia L. — dioersifolia Schleich. — media Gouan. ■ — muscoides Wulf. Scutellaria alpina L. Semperoioum Gaudinii Christ. — Mettenianum Schn. Silene acaulis L. — ciliata Pourr. — multicaulis Guss. Silene quadrifida L. — rupestris L. Viola biflora L. Viola lulea Huds. — • mirabilis L. Plantes de l’Europe orientale, du Caucase, d’Asie mineure. Androsace albana Stev. — armeniaca Duby. Alyssum podolicum Bec:.. Asperella Hystrix Humb. Axyris amarantoides L. Campanula alliariæfolia Willd. — kolenatiana C. A. Mey. — Raddeana Trautv. ■ — - W aldsteiniana Rocm. et Schult. Centaurea Pinardi Boiss. Chionodoxa Luciliæ Boiss. Crépis bureniana Boiss. Genliana gelida Bieb. Hablitzia tamnoides Bieb. Iris reticulata Bieb. Lallemantia canescens Fisch. et Mey — iberica Fisch. et Mey. — peltata Fisch. et Mey. Moltkia petræa Boiss. Nonnea rosea Link. Ornithogalum refractum Willd. Phlomis Samia L. Puschkinia scilloides Adams. Saloia nutans L. Saponaria orientalis L. Saxifraga irrigua M. Bieb. Scrophularia Scropolii Hoppe. Silene petræa Adam. — Schafta Gmcl. Vinca herbacea Waldst. et Kit. Plantes d’Asie tempérée, Himalaya, Sibérie. Androsace fcdiosa Duby. — lanuginosa Wall. — primuloides Duby. Arenaria foliosa Royle. Astragalus alopecuroides L. Aster subcæruleus S. Moore. — tibeticus Flook. Campanula punctaia Lam. Daüsca cannabina L. Ilemerocallis Aliddendorfü Trautv. Impatiens scabrida DC. — Roylei W’alp. Iris ruthenica Ait. Leonorus sibiricus L. Lilium dauricum Kcr-Gawl. Meconopsis Baileyi Prain. Mertensia echioides Benth. Mertensia primuloides C. B. Clarke. Onobrychis arenaria DC. Patrinia intermedia Roem. et Schult. — scabiosæfolia Link. Potentilla nepalensis Ilook. Primula involucrata Wall. — rosea Royle. — sikkimensis Hook. Saxifraga diversifolia Wall. Scilla sibirica Andr. Sedum asiaticum Spreng. — • Ewersii Ledeb. Trollius acaulis Lindb. — asiaticus Spreng. Vernonia anthelmintica Willd. Viola macroceras Boiss. et Held, Plantes de Chine et du Japon. Anaphalis yedoensis Maxim. Aconitum Wilsonii Stapf. Belamcanda chinensis DC. Clematis heracleifolia DC. Corylopsis Willmottiæ Rhed. et Wills. Cotoneaster humifusa Duthie. Dracocephalum Isahellæ Forrest Hydrangea Sargentiana Rehd. — xanthoneura Diels. Incaroillea oariabilis Batalin. Lilium concolor Salisb. — 135 — Lilium regale E. IL Wilson. — Willmottiæ E. H. Wilson. Lychnis chalcedonica L. — fulgens Fisch. Phyllostachys nigra Munro Plantago japonica Franch. et Sav. Primula Beesiana Forrest. — japonica A. Gray. — secundiflora Franch. Primula sphærocephcla Bail. f. — Veilchii Duthie. — Wilsonii Dunn. Saocifraga sarmentosa L. Senecio tanguticus Maxim. Spenceria ramalana Trirnen. Thalicirum Delavayi Franch. Viburnum jragrans Bungc. Plaxtes d’Australie et de Nouvelle-Zélaxde. Acæna glabra Buch. • — Nooæ-Zeylandiæ Kirke. Ammobium ulatum R. Br. Brachyccme pachyptora Turcz. Epilobium nummulariæfolium R. Cam. Géranium sessiliflorum Cav. Helipterum Alanglesii F. Muell — - roseum Benth. Pratia angulata Flook f. Podolepis acurninata R. Br. Tetragonia expansa Murr. Plantes des régions chaudes et tropicales. Abutilon molle Sweet. Abronia umbellata Lam. Anoda parviflora Cav. Arachis hypogæa L. Bidens bipinnata L. Cardiospermum Halicacabum L. Celosia trigyna L. Cucumis dipsaceus Ehrenb. Cyclanthera explodens Naiid. — pédala Schrad. Cyperus p'jgmæus Rottb. — Papyrus L. Ccix Lacryma-Jobi L. Datura Metel L. Drymaria cor data Wikl. Emilia ftammea Cass. Eli'ira Martyni Cass. Ethulia conyzoïdes L. Gynandropsis pentaphylla DC. Gynura crepidioides Benth. Hemizonia pungens Torr. et Gray. Hysterionica linearifolia Fisch. et Mey. Impatiens Sultani Flook .f. Lagascea mollis Cav. Leucas martinicensis R. Br. Martynia luiea Lindl." — jragrans Lindl. jMaurandia Barclayana Lindl. Passiflora giacilis Jacq. Sedum retusum Flemsl. Siegesbeckia orientalis L. Spüantkes Acmella Murr. Sjjrekelia jormosissirna Herb. Salvia coccinea Juss. Sorghurn durra Stapf — oirgatum Stapf Tigridia Pavonia Ker-Gawl. Tinantia fugax Schiedw. Triantkema pentandra L. Urochloa insculpta Stapf 1 La floraison de ce Bambou ( Phylloslachys nigra Munro — P. puherula Makino var. nigra Houzeau de Lehaie) a été signalée en de nombreuses loralités au cours de 1932-33 ; Bois, Bull. Soc. nat. Acclim., 1933, p. 97. 2. Les graines de cette espèce proviennent des collections réunies par la Mission Chevalier, 1931-32. Elles furent récoltées par M. Ducellier en Kabylie. 3. Les semences de cette espèce furent récoltées par la Mission Chevalier, 1931-32 (Afrique Occidentale française) au sud de l’Aïr (Niger). 4. Mission Chevalier en Afrique Occidentale française, 1931-32 (Niger). 136 — Liste des fossiles jurassiques figurés DE LA COLLECTIONS V ICTOR MaIRE PAR M. U. Nassaas. On sait l’intérêt qu’il y a pour les paléontologistes, à retrouver dans une collection publique ou privée, les échantillons-types qui ont servi à la description d’une espèce nouvelle, celle-ci étant parfois insullisamment ligurée, en particulier dans les ouvrages anciens. De toute façon, il est utile de rechercher le plus grand nombre possible de ces échantillons-types, actuellement dispersés dans tous les pays du monde. La collection Victor Maire, si remarquable, acquise par le labo- ratoire de Géologie du Muséum, contient parmi ses nombreux fos- siles jurassicfues, des échantillons qui ont été figurés dans divers ouvrages par M. Maire lui-même ou par d’autres paléontologistes. La plupart de ces échantillons figurés sont des types d’espèces nou- velles dont l’existence m’a paru devoir tout particulièrement inté- resser les spécialistes du Jurassique. OUVRAGES DAAS LESQUELS SONT DÉCRITES ET FIGURÉES LES ESPÈCES CITÉES DANS CE TRAVAIL 1. — Oppliger. — Spongien aus dem Argov dos Département du Jura. Mémoires de la Société Paléontologique Suisse, Genève, 1907, V. XXXIV. IL — Maire (V.) et Dom Aurélien Valette. — Note sur quelques cri- noïdes jurassiques nouveaux des environs de Gray (Haute-Saône). Bulletin de la Société Grayloise d’ Emulation, Gray, 1930 (tiré à part), 17 p. III. — Maire (V.). — Etudes géologiques et paléontologiques sur l’arron- dissement de Gray. Supplément à la faune du Rauracien inférieur de la région de Champlitte, suivi de celle de Chassigny (LIaute-Marne), de Charcenne et de Mainay (Haute-Saône). Bulletin de la Société grayloise d’ Emulation, Gray, 1930, (tiré à part), 42 ji., pl. I. IV. — Maire (V.). — Les gastropodes du Jurassique supérieur graylois (D® partie). Bulletin de la Société Grayloise dN Emulation, Gray, 1913, n«16, p. 93-163, pl. I-IV. Bulletin du Muséum, 2- s., t. VI, n° 1, 1934. 137 — V. — Maire (V.). — Les Gastropodes du Jurassique supérieur graylois (2® partie). Bulletin de la Société grayloise d’ Emulation, Gray, 1925, (tiré à part), 80 p., pi. V. VI. ■ — Maire (V.). — Les Gastropodes du Jurassique supérieur graylois (fin). Bulletin de la Société grayloise d’Ernulation, Gray, 1927, (tiré à part), 91 p., pl. VI-YIII. VIL — ■ CossMANN (M.). — Essais de Paléocorichologie comparée, Paris, 1918, XI®liv., pl. VI. VIII. — CossMANN (M.). — Contribution à la Paléontologie française des terrains jurassiques. III. Cerithiacca et Loxonematacea. Mémoires de la Société Géologique de France (Paléontologie), Paris, 1913, Mém. nO 46, 264 p., pl. I-XI. IX. • — ■ Loriol (P. de). — Etudes sur les Mollusques et Brachiopodes de POxfordien inférieur ou zone à Ammonites Renggeri du Jura Lédonien. Mémoires de la Société Paléontologique Suisse, Genève, 1900, vol. XXVII, p. 1-143, 19 fig., pl. I-VI. X. — Maire (V.). — Etude sur les espèces d’Ammonites de POxfordien inférieur de Franche-Comté appartenant aux genres Péris phinctes, Aspi- doceras, Pelloceras. Bulletin de la Société Géologique de France, Paris, 1932, 5® série, t. II, p. 21-51, pl. IV-V. XL ■ — Maire (V.). — Contribution à la connaissance de la Faune des Marnes à Creniceras Renggeri dans la Franche-Comté septentrionale. Etude sur les Oppeliidés. Travaux du Laboratoire de Géologie de la Faculté des Sciences de Lyon, Lyon, 1928, fasc. XII, mém. 10, 60 p., pl. MIL Spongiaires Platychonia Oppeli Etal., [I] p. 3, pl. I, fig. 3. Platydwnia ostreaformis Oppl., [I], p. 4, pl. I, fig. 3. Platychonia rotundus Oppl., [I], p. 4, pl. I, fig. 4-4 a. Lecanella acetahula Oppl., [I] p. 5, pl. V, fig. 2 a-h. Cralicularia subclathrata Et.-Oppi-., [I] p. 6, pl. III, fig. 2. Craticularia clavœformis Et.-Oppi,., [I] p. 7, pl. III, fig. 3 a-h-c. Verrucocœlia Bonjouri Et. -Oppl., [I] p. 8, pl. V, fig. 3. Sporadopyle flabellum Et. -Oppl., [I] p. 8, pl. IV, fig. 4 a-b-c-d. Pachyleichisma Gresslyi Et. Oppl., [I] p. 9, pl. IV, fig. 1. Cypelia conica Oppl., [I] p. 10, pl. IV, fig. 3. Placotelia Marcou Et. -Oppl., [I], p. 14 pl. V, fig. 3. Placotelia dolata Et. -Oppl., [I] p. 14, pl. V, fig. 4 a-b. Echinedermes Millericrinus inopinatus Y autlith, [II] p. 9, fig. 3. Hyboclypeus Wrighti Et.-V. Maire, [III] p. 33, pl. I, fig. 25-26. — 138 — Brachiopodes Rhynchonella Fromenteli V. Maire, [III], p. 29 pl. I, fig. 14-16. Bhynchonella humilis V. Maire, [III] p. 30, pl. I, fig. 17-19. Zeilleria Champlittensis V. Maire, [III] p. 32, pl. I, fig. 23-24. Gastropodes Nerinea latiora V. Maire, [VI] p. 63, pl. VIII, üg. 8-9. Nerinea Baillei V. Maire, [IV] p. 131, pl. I, fig. 19. Plygmaiis nodosa Voltz var. rochensis V. M. (1926). — Nerinea rochensis V. Maire. (1913), [IV] p. 134, pl. I, lig. 20. Exelissa ursicina P. de Loriol, [IXJ p. 121, pl. V, fig. 3-5. Exelissa ursicina de Loriol var. burgundica V. Maire, [V] p. 19, pl. V, fig. 21-22. Exelissa ecoslata Cossm. et Maire, [V] p. 21, yil. V, fig. 23-24. Promaihildia (?) ararica V. Maire, [V] p. 23, pl. V, fig. 25-26. Ochetochilus rauraricus Cossm. et Maire, [V] p. 25, pl. V, fig. 27-28. Pseudomelania (Oonia ?) Cosmanni V. Maire, [V] p. 50, pl. V, fig. 39-40. Paraturbo Lorioli V. Maire, [V] p. 55. Calliomphalus (Metriomphalus) Lorioli V. Maire, [V], p. 61. Cidliomphalus (Metriomphalus) sub-Lyelli V. Maire., [V] p. 62, pl. V, fig. 1-3. Proconulus (Ozodochilus) araricus V. Maire, [V] p. 70, pl. V, üg. 51-55. Proconulus (Ozodochilus) coronatus V. Maire, [V] p. 73, pl. V, fig. 11-13. Ovactæonina Cossmanni V. Maire, [VI] p. 34 pl. VI, fig. 40-42. Cylindrobullina oannensis Gossmann et V. Maire, [VI] p. 35, pl. VI, fig. 43-45. Cylindrobullina Eiolloni V. Maire, [VI] p. 36, pl. VI, fig. 48-49. VoUocylindriies rauraricus V. Maire, [VIj, p. 42, pl. VI, fig. 5 a-b. Cerithiellü procera V. Maire, [VI] p. 44, pl. VI, fig. 62. Sulcoactaeon Berland i V. Maire, [VI] p. 47, pl. VI, fig. 69-72. Fibula Poiseti Cossm. et V. Maire, [VI] p. 49, pl. VI, fig. 73. Phaneropiyxis fusiformis d’Orb. var. sequanica V. Maire, [VI] p. 56, pl. VII, fig. 8-9. Phaneropiyxis grayensis V. Maire, [VI], p. 56, pl. VII, fig. 10-11. Phaneropiyxis ornata V. Maire, [VII] p. 57, pl. VI, fig. 74-75. Discotectus crassiplicalus Etai.lon, [VII], p. 180, pl. VI, fig. 24-26. Diatinostoma collineum Buv. , [VIII], p. 12, pl. II, fig. 5-6. Diatinostoma (Ditretus) Mairei Cossmann, [VIII] p. 16, pl. I, fig. 36-38. Diatinostoma virdunense (Buv.) mut. enodis Cossm. et Maire, [V] p. 2, pl. V, fig. 1-4. Lamellibranches Jsoarca ? Eialloni V. Maire, [III] p. 14, pl. I, fig. 3-4-5. Lima (Ctenostreon) Salonensis V. Maire, [III], p. 20, pl. I, fig. 9-11. Lopha Marshii Sow. mut. rauraca V. Maire, [III], p. 21 pl. I, fig. 12-13. Céphalopodes Oppelia episcopalis P. de Lorioe. [IX] p. 41, pl. III, fig. 21-21 a. Oppelia Langi P. de Loriol, [IX] p. 47, pl. IV, fig. 7. Oppelia (Trimarginites) Baylei Coquand, [IX] p. 49, pl. III, fig. 28. Oppelia Hersilia d’Orb. n. var. 1, V. Maire, [XI] p. 10, pl. I, fig. 10. Oppelia Hersilia (I’Orb. n. var. 4, V. Maire, [XI] p. 10, pl. I, fig. 11. Oppelia Aheli V. Maire, [XI] p. 15, pl. I, fig. 17. Perisphinctes bernensis P. de Loriol, [IX] p. 62, pl. IV, fig. 29. Perisphinctes bernensis P. de Loriol, [IX] p. 64, pl. IV, fig. 27. Perisphinctes Mairei P. de Loriol, [IX] p. 65, pl. V, fig. 2 et 5. Perisphinctes ledonicus P. de Loriol, [IX] p. 69, pl. VI, fig. 15. Perisphinctes Noetlingi P. de Loriol, [IX] p. 70, pl. VI, fig. l-la-2-2 a. Perisphinctes Girardoti P. de Loriol, [IX] p. 74, pl. V, fig. 10. Peltoceras Riazi de Grossouyre var. montenotensis V. Maire, [IX] p. 49, pl. V, fig. 14-14 a. Peltoceras ? pseudo-I.oriAi V. Maire, [X] p. 50, pl. V, fig. 15-15 a. Hecticoceras cœlatum Coq. var. inflata V. Maire, [XI], p. 8 pl. I, fig. 3-3 a. Hecticoceras cœlatum Coq. var. per-inflata V. Maire, [XI] p. 8, pl. I, fig. 4-4 a. Trimarginites villersensts Rollier, [XI] p. 45, pl. III, fig. 9. Trimarginites Rollieri V. Maire, [XI] p. 47, pl. III, fig. 14-14 a. Trimarginites Thirriai Petitclerc et Maire (= 0pp. Girardoti Petit- clerc), [XI] p. 48, pl. III, fig. 13-13 a. Trimarginites Ogerieni V. Maire, [XI] p. 48, pl. III, fig. 15-15 a. Taramelliceras Fournieri V. Maire, [XI] p. 17, pl. I, fig. 18-18 a,. Taramclticeras épiscopale de Lor. var. cineta V. Maire, [XI] p. 18, pl. II fig. 1-1 a-3 h. Taramelliceras Coquandi V. Maire, [XI] p. 22, pl. II, fig. 8-8 a. Taramelliceras Choffati V. Maire, [XI] p. 24, pl. II, fig. 9-9 a. Tararnellieeras authoisonensis V. Maire, [XI] p. 29, pl. II, fig. 12-12 a. Taramelliceras Kiliani V. Maire, [XI] p. 31, pl. I, fig. 14-14 a. Taramelliceras Veziani V. Maire, [XI] p. 32, pl. II, fig. 15-15 a. Taramelliceras andelotensis V. Ma:re, [XI] p. 33, pl. II, fig. 16-16 a. Taramelliceras Lojioli V. Maire, [XI] p. 34, pl. II, fig. 17-18 a. Taramelliceras graciosum V. Maire, [XI] p. 35, pl. Il, fig. 19-19 a. Taramelliceras superbum V. Maire, [XI] p. 36, pl. III, fig. 2-2 a. Taramelliceras (Creniceras) champagnolensis Y. Maire, [XI] p. 40, pl. III, fig. 4-4 a. Taramelliceras (Creniceras) Petitclerci V. Maire, [XI] p. 42, pl. III, fig. 5-5 a. Je publierai ultérieurement la liste des échantillons-types conser- vés dans les collections de Géologie du Muséum. — 140 — Profil en long géologique DE LA LIGNE N° 1 DU CHEMIN DE FER MÉTROPOLITAIN, PROLONGÉE DE LA PORTE DE V INCENNES AU FORT DE V INCENNES, AVEC RACCORDEMENT AUX ATELIERS DE FONTENAY-SOUS-ROIS. PAR M. R. Soyer. Le prolongement de la ligne n° 1 du Chemin de Fer Métropolitain, de la Porte de Vincennes au Château de Yincennes, constitue la première antenne importante du réseau souterrain dans la banlieue Est de Paris. l.— . — — — 282^^ RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM 22 FÉVRIER 1934. PRÉSIDENCE DE M. P. LEMOINE, DIRECTEUR DU MUSÉUM. ACTES ADMINISTRATIFS M. le Président dorme coBuaissance des faits suivants : M. Gbavouil, jardinier auxiliaire, a été admis à la retraite à dater du 31 janvier 1934 (Arrêté du 25 Janvier). MM. SouNY et Wacquet ont été nommés Assistants honoraires (Arrêté du 27 Janvier 1934). OUVRAGES OFFERTS M. J. -B. Charcot : Rapport préliminaire sur la Campagne du « Pour- quoi-Pas ? B en 1932. (Ann. Hydrogr. (3) XII, 1933). COMMUNICATIONS Action du venin d' Abeilles sur les Reptiles et leur RÉSISTANCE A CE VENIN PAR PhISALIX. La plupart des Reptiles n’ont aucune relation obligée avec les Insectes, notamment avec les Abeilles. Si des Apiculteurs ont parfois trouvé quelque Serpent escaladant une ruche, ou enroulé sur une hausse, il n’en résulte pas que ces animaux aient convoité l’abeille ou le miel ; mais plutôt qu’ils ont recherché la douce chaleur des ruches ; leur appareil buccal n’est construit ni pom* happer l’Insecte, ni pour lécher le miel. Sans doute les Lézards, les Caméléons n’éta- blissent-ils pas de différence essentielle entre une Mouche et une Abeille ; mais les rencontres avec l’Abeille sont accidentelles. Quant aux rapports physiologiques, entre Abeilles et Reptiles, ils n’en sont pas moins intéressants à connaître, en raison des caractères fré- quemment venimeux des deux groupes d’animaux. J’ai montré effectivement qu’il y a immunité croisée entre l’Abeille et la Vipère pour leurs venins respectifs. Ils ont été recherchés en procédant par piqûre directe et par inoculation, soit du venin desséché et dissous dans l’eau salée physiologique, soit de la macération dans ce liquide de l’appareil venimeux tout entier. Toutes les expériences suivantes ont été réalisées avec les Abeilles d’une même ruche, et nous ont été obligeamment fournies par M. Lassalle, Directeur de l'École d’ Apiculture de Charenton. Symptômes locaux. — Chez tous les Reptiles essayés, la piqûre d’Abeille est suivie d’une douleur, dont le caractère et la durée sont assez variables. Cette douleur est passagère. Les tissus directement touchés par le venin se nécrosent à la longue, chaque piqûre donnant lieu à une perforation à l’emporte-pièce, qu’on observe surtout sur la peau des Serpents. Il en est de même sur le tissu eonjonctif sous- cutanc et les muscles superficiels du corps. Les chromatophoses des Lézards sont atteints ; la peau pâlit autour de chaque piqûre d’abord, puis d’autres taches apparaissent un peu partout, marquant la diffusion progressive du venin ; ce phénomène dure un ou plusieurs jours. Bulletin du Muséum, 2** s., t. VI, n° 2, 1934. — 167 Symptômes génébaux. — Un des premiers symptômes observés, chez les Lézards, est l’affaiblissement musculaire et respiratoire, qui rappelle ce que l’on observe chez le Moineau, et qui se montre plus tardif, à la lin seulement de l’envenimation, chez les Serpents. Mais le symptôme dominant est, comme chez les animaux supé- rieurs, la convulsion. Elle est assez précoce chez les Lézards, mais n’apparaît jamais avant 24 heures chez les Serpents, quelle que soit la aose qu’ils aient reçu. Elledébute par une sorte d’état spasmodique, auquel succèdent de petites secousses cloniques de la tète, qui se balance sur l’axe longitudinal au corps. Parfois, l’animal se love, la tête se détend brusquement et se retire de même, mord tout ce qu’il rencontre, les animaux voisins, le vide lui-même ; il a cepen- dant conservé toute la conscience des mouvements qui s’exécutent autour de lui. Cette agressivité est surtout frappante chez les espèces les plus douces, comme la Couleuvre à collier, et les plus placides, comme la Vipère. Elle est portée au paroxysme chez les espèces de caractère normalement irritable comme la Couleuvre à échelons et la Couleuvre lisse. L’état convulsif dure très longtemps chez les Serpents : des jours, des semaines, agitant l’animal d’ondulations continues, de vibrations de la queue, phases cloniques, alternant avec contractions toniques généralisées, aussi intenses que celles du tétanos confirmé. Quelles qu’en soient la durée et l’intensité, elles peuvent se prolonger jus- qu’au voisinage de la mort, ou rétrocéder peu à peu. Elles entraînent une perte de poids qui peut atteindre le dixième du poids initial du serpent. A cette longue période convulsive, succède toujours la période paralytique ; chez les Lézards, elle débute par la région antérieure : pattes allongées contre le thorax, le sujet glisse sur le sol par le jeu des muscles du corps et de ses membres postérieurs. Chez les Serpents, c’est au contraire la région postérieure du corps qui est atteinte la première et traînée en remorque par la région antérieure. L’animal reste conscient de ce qui se passe autour de lui pendant toute la durée de l’envenimation et, dans les phases où il est capable de mordre, ne se trompe jamais de direction. Sauf chez le Lézard des murailles, on n’observe ni les vertiges, ni les syncopes qui se produisent si souvent, dans les mêmes conditions, chez l’Homme et les Mammifères ; les nausées et les vomissements n’ont été observés que chez le Caméléon. La paralysie respiratoire termine la scène, le cœur continuant de battre pendant quelques minutes, et s’arrête ventricule en systole. A l’autopsie, on trouve le sang fluide dans le cœur et les gros vaisseaux ; l’hémolyse qui était fréquente chez les Mammifères ne se produit pas. On remarque des congestions viscérales, surtout dans le poumon, quelquefois des hémorragies partielles. — 168 — Ainsi douleur locale, affaiblissement musculaire précoce ou tardif, suivant les espèces, agressivité accrue, convulsions durables, para- lysie tardive des muscles de la locomotion et de la respiration, nécrose des tissus touchés directement par le venin, action sur les chromatophores chez les Lézards, arrêt de la respiration avant celui du cœur, telles sont, en résumé, les caractéristiques de l’envenimation des Reptiles par le venin d’Abeilles. Ces généralités étant fixées, considérons les particularités de symptômes et de doses nécessaires et sufïisantes à entraîner la mort chez les espèces qui ont reçu le venin, en d’autres termes, leur réac- tion spéciale et leur résistance relative au venin. Action sur le Caméléon (Chameleo vulgaris. Lin.). — Un sujet adulte, du poids de 30 grammes, meurt en 25 heures, à la suite des piqûres successives de 10 Abeilles, correspondant à 3 millig. de venin (pesé sec). Les symptômes que ce Lézard présente se déroulent dans l’ordre suivant : douleur à la piqûre, pâlissement de la peau autour des piqûres, hyperexcitabilité, nausées et vomissements, convulsions, affaiblissement musculaire et paralysie respiratoire, arrêt de la respiration, mort. A l’autopsie, taches hémorragiques sur les poumons. Action sur le Lézard des murailles {Lacerta muralis, Laur.). — - Un sujet pesant 5 gr. meurt en 49 heures à la suite des piqûres de 10 Abeilles, correspondant à 3 millig. de venin. Au bout de 20 m., on observe de l’affaiblissement musculaire, puis les phéno- mènes convulsifs et continus jusqu’à la mort. Les téguments s’assom- brissent, et on note à l’autopsie des taches hémorragiques sous- cutanées. Immunité du Lézard vert {Lacerta viridis, Laur.). - • Un sujet pesant 25 gr. résiste aux piqûres de 6 puis 4, et le lendemain de, 15 Abeilles, soit en tout 25 piqûres, correspondant à environ 7 millig. 50 de venin. Les piqûres sont simplement perçues ; elles se traduisent chacune par un frémissement, et c’est tout. Chez ce Lézard, comme chez les précédents, il n’y a pas de nécrose aux points piqués, et le sang ne présente pas d’hémolyse. Immunité de la Tortue grecque [Testudo græca, Lin.). — Un sujet pesant 330 gr. résiste aux piqûres successives de 20 Abeilles, faites à la face interne des cuisses, soit à une dose correspondant à 6 millig. de venin. Les Serpents présentent aussi une haute résistance au venin d’Abeilles, mais dont on trouve la limite en en employant de fortes doses. Sans nous préoccuper strictement de la systématique, nous considérerons les espèces explorées dans l’ordre croissant de leur 169 — résistance au venin : Couleuvre lisse, Couleuvre d’Esculape, Cou- leuvre à échelons, Couleuvre à collier. Vipère aspic. Aciion sur la Couleuvre lisse {Coronella auslriaca, Laur.). — Une femelle, pesant 65 gr., meurt en 4 jours, après avoir reçu les piqûres successives de 30 Abeilles, correspondant à 9 millig. de venin. Comme chez les autres Serpents, ancun symptôme n’apparaît avant 24 heures ; alors apparaît l’agressivité, ainsi que les phéno- mènes convulsifs ; ce n’est que vers la fin de l’envenimation que l’affaiblissement musculaire et respiratoire devient manifeste. Action sur la Couleuvre d’Esculape [Coluher Esculapii, Lacép.). — - Un sujet mâle, pesant 170 gr., reçoit la macération de 75 aiguillons frais dans 10 cc. d’eau salée physiologique, corres- pondant à 22 millig. 50 de venin, et meurt au 3® jour, en moins de 65 heures, après avoir présenté les mêmes symptômes que la Cou- leuvre lisse. Il est à remarquer que la piqûre étant toujours plus active que la macération de l’aiguillon, il eût probablement fallu moins de 75 piqûres pour tuer le sujet, et que le poids de 22 millig. 50 est ainsi un peu plus élevé que le poids réel de venin suffisant à déterminer la mort. Action sur la Couleuvre a échelons {Coluher scalaris, Schinz.). — Un mâle pesant 120 gr. reçoit à intervalles de 50 minutes environ 100 piqûres d’ Abeilles appliquées par petits groupes de 10 à 20 par région, ce qui correspond à 30 millig. de venin. Cette haute dose n’accélère pas l’apparition des symptômes convulsifs, mais l’agressi- vité naturelle de l’espèce est exaltée, ainsi que les phénomènes convulsifs qui ont duré, sans rémissions, pendant 20 jours. L’affai- blissement musculaire se superpose aux convulsions dès le 10® jour ; la Couleuvre siffle d’une façon rauque, et se précipite sur tout ce qui l’entoure, sans songer à boire ou à manger. Elle a perdu ainsi un dixième de son poids. Action sur la Couleuvre a collier {Tropidonotus natrix, Lin.). — Un sujet, pesant 84 gr., meurt en l’espace de 2 jours après avoir reçu 75, puis 30 m. après 25 piqûres d’Abeilles, ce qui correspond à une dose de 30 millig. de venin. Les symptômes se déroulent comme à l’ordinaire au bout de 24 heures ; mais ce qui caractérise en second lieu l’envenimation, c’est la grande agressivité de cette espèce, d’or- dinaire si douce et si tranquille, qu’elle porte le nom populaire de Couleuvre des dames. Action sur la Vipère aspic (Vipera aspis, Lin.). — Un sujet femelle pesant 82 gr. reçoit 72 piqûres, puis le lendemain 28 autres. — 170 — soit en tout 100 piqûres comme la Couleuvre à collier précédente à laquelle elle est comparable par son poids et par les réactions de son milieu sanguin. Elle présente, 24 heures après la première série de piqûres, le début des phénomènes convulsifs, et acquiert de même, malgré son caractère tranquille et timide, la même agressivité, La mort survient au bout de 3 jours et demi. La résistance certaine des Reptiles au venin d’Abeilles apparaîtra mieux encoie si nous la comparons à celle des Mammifères et des Oiseaux, animaux qui présentent la plus grande sensibilité parmi les Vertébrés. Echelle de résistance des Reptiles et de quelques Vertébrés supérieurs au venin d’Abeilles. Espèces Poids en grammes Nombre de piqûres Poids du venin en milligr. Lieu de l’inoculation Durée de la survie Dose de venin en mil- lig. mortelle pour 100 gr. 'de poids Chien 4.500 27 Veines 0,60 Moineau 30 1-2 M. pectoral 2-3 h. 0,60 Souris 20 1 peau 36 h. 1,50 Caméléon 30 10 id. 24 h. 10 Couleuvre lisse. . . . 65 30 id. 4 jours 13,80 Couleuvre d’Escu- lape 150 22,50 id. <65 h. 15 Couleuvre à éche- Ions 120 100 id. 20 jours 25 Couleuvre à collier. 84 100 id. 2 jours 35 Vipère aspic 82 100 id. 3 jours 1/2 36,6 Lézard des murailles 5 10 id. 2 jours 60 Lézard vert 25 25 id. totale Tortue grecque. . . . 330 20 id. totale Ainsi pour un même poids, 100 gr., de l’animal envenimé, les doses mortelles varient de 10 à 60 millig. et au delà pour les Lézards, c’est-à-dire de 16 à 100 fois la dose suffisante à tuer le Chien ou le Moineau ; en outre la duiée de la survie est plus longue chez les Reptiles où elle varie de 2 à 20 jours pour les espèces essayées. Contribution a la faune venimeuse du Tonkin par M™® Phisalix et M. E. Houdemer. La faune venimeuse de l’Indochine est relativement riche et si on l’étudiait méthodiquement, au point de vue tant zoologique que médical, nul doute que de nombreuses et intéressantes données viendraient compléter celles, malheureusement éparses, que nous possédons déjà. La fonction venimeuse s’observe chez de nombreuses espèces animales et si nous l’envisagions sensu lato, nous devrions passer en revue jusqu’aux parasites permanents ou temporaires, notam- ment les Arthropodes, dont les sécrétions inoculées à l’homme ou aux animaux peuvent provoquer des troubles physiologiques plus ou moins graves Aussi nous bornerons-nous ici à énumérer les animaux chez lesquels cette fonction venimeuse est localisée à des glandes spécifiques dont ils peuvent extérioriser la sécrétion par des mécanismes divers. 1. — Invertébrés. 1. — ■ Myriapodes. Les Myriapodes — vulgairement appelés Mille pattes, Centi- pèdes. Cent pieds ■ — ■ portent en annamite les noms de « con doi » et « con rêt » (ou « rit ») suivant qu’ils sont de petite ou de grande taille. Deux Myriapodes du Tonkin peuvent intéresser le médecin humain ou vétérinaire : Orphnaeus hreoilahiatus Hemp., qui est à la fois phosphores- cent et vésicant. Les Mille pattes de cette espèce sont abondants dans les habitations, pendant la saison chaude. Durant le jour ils se tiennent cachés dans les endroits obscurs, dans les fissures des 1. Le Piof. E. Brumpt (Ac. des Sc., ^7-XI-1933) a montré que la paralysie ascen- dante mortelle provoquée par la piqûre d’Ixodes holocyclus Neumann 1899, chez l’homme et certains animaux, est attribuable à une substance toxique extrêmement active. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n“ 2, 1934. 172 — murailles. Ils en sortent la nuit venue pour se gîter à nouveau aux premières heures de la matinée. Dès qu’on les touche, ils secrétent un produit phosphorescent, à odeur âcre de phosphore, produisant sur la peau de l’homme de la rougeur, de la tuméfaction, des phlyc- tènes, des croûtes, enfin une desquamation épithéliale s’accompa- gnant d’un prurit assez vif. Lorsqu’on n’intervient pas, ce n’est qu’au bout d’une quinzaine de jours environ que toute trace de vésication a disparu. Le traitement consiste en applications de pom- made à l’oxyde de zinc, ou, à défaut, de crème Simon, préparation cosmétique bien connue des femmes. D’après les Docteurs Daléas et Sallet les Annamites traitent les lésions cutanées déterminées par la sécrétion d’Orphnaeus hrevilabiatus ^ par des applications de « dân xanh » ou Phaseolus radiatus {= P. mungo, Pois mungo) for- tement mastiqué et insalivé. 2° Scolopendra cingulata S. morsitans L.), qui peut atteindre une assez forte taille. Les pattes du premier anneau sont transfor- mées en pinces ou forcipules, logeant chacune une glande venimeuse. Ces forcipules sont percées, à une petite distance de leur pointe, d’un orifice ovalaire par où s’écoule la sécrétion glandulaire. Les phénomènes consécutifs à la piqûre sont : une douleur intense, un œdème inflammatoire étendu et parfois des phénomènes nécro- tiques. 2. — Arachnides. 1° Scorpionidés. Le nom vernaculaire des Scorpions est « hô cap » au Tonkin et « bô kep » en Annam. Nous n’avons pas pu nous procurer de spéci- mens de Scorpionidés indochinois. Dans son ouvrage intitulé « La chasse en Indochine », L. Roussel en signale deux variétés : « Le petit scorpion ou scorpion commun des jardins et des maisons ; « le grand scorpion noir, qui atteint la taille d’une belle écrevisse. » Deux Scorpions sont mentionnés dans la liste des Arachnides recueillis par la mission Pavie en Cochinchine, au Cambodge et au Siam Ce sont ; Palamnæus silenus E. Sim. Isometrus curoidigitatus Gerv. (Armillatus Gerv.). 1. Bull, de la Soc. medico-chir. de l' Indochine, ii° 7, juill. 1930, p. 742. 2. Par suite d’une erreur de lecture des étiquettes portant détermination des Myria- podes recueillis par l’un de nous au Tonkin, cette espèce a été mentionnée sous le nom d’Otostigmus aculeatus Haase in Bull, du Mus. nation. d’Hisi. nalur., 1926, p. 213, et Bull. Soc. patho. exol., t. XIX, n° 5, 12 mai 1926, p. 243. C’est donc Orphnaeua breoilabiatus Hemp., et non Otostigmus aculeatus Haase, qu’il faut lire dans les deux publications précitées. 3. E. Simon. Liste des Arachnides recueillis en Indochine (Cochinchine, Cambodge et Siam) et olïerts au Muséum par M. Pavie (Bull, du Muséum, 1896, n° 7, p. 263-264). 173 - 2o Aranéides. Les Araignées, que les Annamites appellent « con dên » (ou « rên) sont nombreuses en Indochine. Il en existe des exemplaires de fortes dimensions à l’intérieur même des habitations où elles se rendent fort utiles en détruisant les Blattes. Nous ne les avons jamais vu pincer les hommes ou les chats qui les saisissaient. 3. — Insectes. 1° Lépidoptères. Les larves ou chenilles des Papillons, en annamite « con sâu peuvent provoquer des accidents éruciques. Au Tonkin, on trouve en abondance sur les bananiers une chenille de la famille des Lima- codidæ, du genre Thosea Cock. Cette chenille, d’un beau vert, est armée de touffes de poils à la base desquels se trouvent des vésicules à contenu venimeux, déterminant sur la peau de l’homme des phénomènes inflammatoires qui s’accompagnent de douleur puis d’engourdissement. Il nous a suffi d’injecter dans le tissu conjonctif du flanc d’un cobaye de taille moyenne le contenu des vésicules d’une seule chenille, dilué dans 1 centimètre-cube de solution physiologique stérilisée, pour obtenir la mort en deux heures environ. A l’autopsie nous n’avons constaté aucune réaction au point d’in- jection et nous n’avons relevé qu’une congestion généralisée à tout l’organisme. 2° Hyménoptères. Ils sont richement représentés au Tonkin. Leurs noms verna- culaires sont « ong ve » pour les Vespidés ou Guêpes et ,< ong mât ry- pour les Apidés ou Abeilles. Plusieurs Hyménoptères recueillis par nous en Indochine, Apis mellifica, Vespa crabro, Chlorion lobatum F., Ampulex compressa F., Polistes hebraeus F., Polistes orientalis Kirby, Stelopolybia orientalis Sauss., Crocisa sp., Sceliphron madraspatanum F., Tachytes sp.,. sont susceptibles de piquer l’homme et les animaux. Mais ce sont surtout les accidents dûs à la piqûre d’une Guêpe sociale de forte taille, Polistes sagittarius, que nous avons eu l’occasion d’observer. Les accidents étaient, d’ailleurs, purement locaux et analogues à ceux que provoque le venins des Guêpes de nos contrées. 3° Coléoptères. Les Cantharides qui secrétent une substance vésicante, la cantha- ridine, sont remplacées au Tonkin par des Coléoptères du genre — 174 Mylahris. La pharmacopée sino-annamite emploie les Mylabres (en annamite « ban miêu ») pour le traitement de certaines affections humaines. II. — Vertébrés. 1. — Poissons. Les Poissons venimeux sont représentés en Extrême-Orient par ; 1° Les Trygonidæ ou Raies armées, en annamite « cà duôi », munies d’une épine caudale barbelée. Elles sont très redoutées des pêcheurs ; 2o les Plotosidæ, parmi lesquels le genre Plotosus connu à Singa- pour pourrait se retrouver en Indochine. Les Plotosus sont des Siluroides dont la première nageoire dorsale et les pectorales portent des épines courtes et pointues, à la base desquelles existe une glande pleine à venin ; 3° les Scorpenidæ ou Rascasses, auxquelles appartient le genre Pterois, pourvu d’un appareil venimeux. 2. — Reptiles. Parmi les Reptiles Indochinois, la fonction venimeuse ne se retrouve que chez les Ophidiens. Les Colubridés Protéroglyphes et les Vipéridés sont pratiquement les seuls dangereux pour l’homme et les animaux domestiques. Colubridés Protéroglyphes. Ils forment deux tribus : a) les Hydrophiinæ, serpents marins, à queue comprimée en forme de rame (platycerques) ; h) les Elapinæ^ serpents terrestres, à queue cylindro conique. a) Hydrophiinæ. On les rencontre dans l’Océan Indien et dans l’Océan Pacifique et plus particulièrement sur les rivages de la mer de Chine. Ils sont très venimeux. Le venin d’’ Enhydrina est dix fois plus toxique que celui de Cobra. Les espèces qu’on observe sur les côtes de l’Indochine appartiennent aux genres Platurus, Hydrophis, Distira, Enhydrina, Enhydris, Ilydrus. b) Elapinæ. En Indochine, on trouve quatre genres d^ Elapinæ : Callophis, Doliophis, Bungarus et Naja. Ils fournissent trois espèces assez communes : — 175 Bungarus fasciatus, en annamite « ràn mai gâm » ou « cap nông », pouvant atteindre une longueur moyenne de 1 m. 50. Son corps annelé de jaune et de noir ; sa tête à museau brun, avec une bande noire commençant entre les yeux et s’élargissant sur la nuque, suffisent à le caractériser. L’envenimation due à la morsure de Bungarus fasciatus se pré- sente sous deux formes, l’une aiguë, l’autre chronique. Dans la forme aiguë, la mort survient, en vingt-quatre à soixante-douze heures, par paralysie respiratoire, et il y a parallélisme complet entre l’action du venin de Bungarus fasciatus et celle du venin de Cobra. Le sujet qui a survécu quarante-neuf heures à l’inoculation du venin de Naja peut être déclaré hors de danger ; il n’en est pas toujours de même après morsure de Bungarus fasciatus. Lorsqu’il y a envenimation chronique, celle-ci débute du deuxième au dou- zième jour ; elle s’accompagne de perte de l’appétit, de vomisse- ments, de faiblesse, et d’une émaciation très rapide. La quantité d’urine émise est réduite, et ce liquide est albumineux. 11 y a des décharges purulentes par les muqueuses, mais sâns hémorragies. Pas de paraplégie Naja tripudians, dont le nom vernaculaire est « ran hô mang », a une longueur moyenne de 1 m. 80 à 2 m. 10. Le dessus du corps a une teinte qui varie du jaunâtre au brunâtre. Le dessin de la coiffe, brun noirâtre et blanc, est variable. Naja bungarus (Synon. ; Ophiophagus elaps, Hamadryas hannah), dont la longueur moyenne est de 3 m. 90 est fort heureusement plus rare que les deux espèces précédentes. 20 Vipéridés. La famille des Vipéridés comprend deux sous-familles : les Vipé- rinés et les Crotalinés. Ces derniers — les seuls que nous ayons observés au Tonldn — - sont caractérisés par l’existence d’une fossette lacrymale de chaque côté du museau, entre l’œil et la narine. Ils sont représentés par deux genres ; Ancistrodon et Lachesis. Celui-ci fournit une espèce arboricole assez commune. — Lachesis grarnineus — de couleur verte, d’une longueur maxima de 0 m. 90. Les Annamites l’appellent « ran xanh » (serpent vert) et les Européens serpent bananier. L’énumération sommaire que nous venons de faire ne comprend que les animaux venimeux que l’on observe le plus communément 1. On trouve encore des Bungarus et des Naja à Hanoï même. Le plus be! exemplaire de Bungarus fasciatus que nous ayons autopsié a été tué dans un jardin particulier de cette ville il mesurait 1 m. 55 de longueur et pesait 1 kg. 530. 2. Il existe au Musée de Singapour un exemplaire naturalisé de cette espèce dont la longueur atteint six mètres. — 176 ^ au Tonkin. Ils ne sont pas nombreux ; aussi les médecins humains ou vétérinaires de la colonie doivent-ils s’attacher à les connaître parfaitement, de façon à pouvoir établir, le cas échéant, une diagnose rapide qui dictera leur conduite. Pour la plupart des Annamites, tous les Reptiles sont venimeux (« dôc »). Quant aux Européens, fort rares sont ceux qui ont quelques notions de zoologie pratique. Combien appellent « Serpents minute » d’inofîensifs Typhlopidés 1 Ce n’est donc ni sur les uns, ni sur les autres, mais bien sur lui-même que le médecin devra compter pour être convenablement renseigné. La présente note n’a d’autre but que de l’y aider. — 177 — Révision de la collection des Méduses du Muséum National d'Histoire Naturelle V PAR M. Gilbert Ranson. La famille Eutimidæ telle que je l’ai définie précédemment, comprend donc, à mon avis, les genres suivants : Eutonina Rartlaub, 1897. 8 lithocystes clos ; pas de cirres mar- ginaux ; gonades au niveau de la sous-ombrelle seulement ; Eutimalphes Haeckel, 1879. sens, emend. 8 lithocystes clos ; cirres marginaux ; 4 gonades au niveau de la sous-ombrelle seu- lement ; Eutima Mc Grady, 1857. 8 lithocystes clos ; tentacules relative- ment peu nombreux pouvant se réduire à 8, 4 ou 2 ; verrues ou cirres marginaux ; gonades sur toute l’étendue des 4 canaux radiaires, pouvant présenter une solution de continuité et former 8 tronçons ; Phortis Mc Crady, 1857. Plus de 8 lithocystes clos ; pas de cirres marginaux ; 4 ou 6 canaux radiaires avec variations individuelles ; gonades au niveau de la sous-ombrelle seulement ; Eirene Eschscholtz, 1829. Plus de 8 lithocystes clos ; cirres marginaux ; 4 gonades sur la partie sous-ombrellaire seulement des canaux radiaires ; Tima Eschscholtz, 1829. Plus de 8 lithocystes clos ; verrues ou cirres marginaux, les gonades occupent toute la longueur des canaux radiaires. Ræckel définissait le genre Eutimalphes de la façon suivante : Eutimidæ a 8 lithocystes ; 4 gonades, nombreux tentacules ; cirres marginaux. Il y plaçait l’espèce, Eutimalphes pretiosa qui possède 4 gonades sur toute la longueur des canaux radiaires. Il attachait plus d’importance au nombre des gonades qu’à leur disposition sur les canaux radiaires. En 1894, Hartlaub place dans le même genre, sous le nom de Eutimalphes indicans, une Méduse sans cirres mar- ginaux pour laquelle il crée en 1897, le genre Eutonina. Mais il décrit, en 1909, une Méduse de Djibouti (sur laquelle je reviendrai Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 2, 1924. 12 — 178 plus loin) sous le nom de Eutimalphes modesta. Elle a également 4 gonades au niveau de la sous-ombrelle seulement. J’emploierai le nom de genre Eutimalphes avec ce nouveau sens, car il est évident que la disposition des gonades sur les canaux radiaires a plus d’im- portance que le nombre des gonades. Hæckel plaçait Eutimalphes pretiosa dans le groupe d’espèces à 4 gonades ; en réalité elle cor- respond au groupe d’espèces à 8 gonades tel qu'il le comprenait. Eutimalphes modesta Hartlaub devient donc le type du genre. En 1909, Torrey décrit une Méduse de Californie sous le nom de Eutimalphes Brownei. Elle a 4 gonades au niveau sous-ombrel- laire des canaux radiaires, seulement, fait sur lequel l’auteur n’m- siste pas. Ce serait donc une seconde espèce du genre dans le nouveau sens. A. Mayer, dans l’appendice de son travail de 1910, en fait un Eutima Broi^nei, puisqu’il supprime le genre Eutimalphes. Enfin, en 1910, Bigelow appelle Eutimalphes scintillans une Méduse qui n’a pas de cirres marginaux et possède des gonades sous-ombrellaires. En 1913, il fait de Eutimalphes un synonyme de Eutonina. Il est certain que son Eutimalphes scintillans est un Eutonina, mais il n’en reste pas moins vrai que le genre Euti- malphes doit être conservé pour d’autres espèces comme je viens de le dire plus haut. Genre Eutonina Hartlaub, 1897. Eutonina scintillans (Bigelow, 1910). La Méduse de la Collection que je rapporte à cette espèce a été décrite, en 1909, sous le nom de Phialidium sp. par Hartlaub. Cet auteur, comme ü. Mjîas, n’appréciait pas à sa valeur exacte le pédoncule de mésoglée. En parlant du manubrium, il signale qu’il semble prendre insertion sur un épaississement central de la méso- glée dorsale, comme chez Phialidium tenue Browne. Après un long examen de cet échantillon, je peux affirmer qu’il possédait un pédoncule stomacal qui se trouve maintenant forte- ment aplati. 11 était en effet très court et trapu. Cette Méduse n’est donc pas un Phialidium. Elle appartient à la famille Eutimidæ comme Phialidium tenue Browne. Hartlaub signale justement que cet échantillon présente des caractères tératologiques. Un des quadrants de l’ombrelle est très étroit par rapport aux autres et la bordure de ce quadrant porte un plus petit nombre de tentacules que les autres. Je ne vois cependant pas le manubrium anormal ÿ il a 4 longues lèvres normales dont 1 une est rabattue au centre. Cet auteur, se basant sur ces considérations, la rapproche de Phiali- dium tenue Browne. Ce ne serait donc qu’un exemplaire anormal — 179 — dt Irenopsis hexanemalis Goette. J’ai dit précédemment que si nous devons considérer Phialidium tenue Browne comme appar- tenant au genre Phortis, ce n’est certainement pas à Phortis hexane- malis Goette que nous devons la rapporter mais plutôt à Phortis pellucida (Will). Examinons de plus près Phialidium sp. Hartlaub, de Djibouti. Les bulbes basaux sont relativement petEs, mais renflés en forme de pois, ou très légèrement coniques. Le norrbre des tentacules pou- vait être de 25 environ. Hartlaub signale des tentacules rudimen- taires entre les grands. Les gonades, dont les œufs sont proéminents et forment une surface bosselée, sont courtes et sont réduites au quart environ de la longueur des canaux radiaires dont elles occupent la partie distale. Elles sont très carac' éristiques et diffèrent de celles de Irenopsis hexanemalis et de Phialidium tenue. L’ombrelle est relativement mince et délicate quoique assez rigide. Le vélum est détruit. Le bord de l’ombrelle n’est malheureusement pas bien conservé. On peut tout de même affirmer que les bulbes tentaculaires n’avaient pas de cirres latéraux. Notre Méduse, d’après cet ensemble de carac- tères, appartient donc soi' au genre Eutonina, soit au genre Phortis ^ qui se distinguent seulement par le nombre de lithocystes sur le bord de l’ombrelle. Or, après un long examen de ce dernier, je ne pense pas qu’elle possédait un grand nombre de lithocystes. J’aurais certainement trouxé, dans ce cas, la trace de quelques-uns. Elle n’avait très probablement que 8 lithocystes ; c’est pourquoi je la place dans le genre Eutonina. En 1910, Bigelow a décrit et figuré sous le nom de Eutimalphes scintillans, une Méduse de la Baie d’Acapulco sur la côte pacifique du Mexique. J’ai dit que Bigelow considère depuis 1913, le genre Eutimalphes comme synonyme de Eutonina. La Méduse de Djibouti me paraît identique à cette dernière. Bigelow note, en effet : un pédoncule très court ; 30 à 39 tentacules ; pas de verrues ni de cirres marginaux ; des tentacules courts, renflés à leur base ; 8 litho- cystes. 11 insiste sur le fait que les gonades sont courtes et occupent seulement le tiers ou le quart de la longueur des canaux radiaires, tout près du canal circulaire ; il pense qu’il s’agit d’un caractère spécifique important car il est remarquablement constant. Chez les jeunes exemplaires, la position est exactement la même. La crois- sance se fait en épaisseur ; il figure des gonades à surface bosselée par les œufs proéminents, comme je l’ai signalé pour l’exemplaire qui nous occupe ici. La répartition de cette espèce est donc très vaste : Pacifique et Océan indien. - 180 Genre Eutimalphes Hæckel, 1879. (sens, ernend.) Kutimalphes modesta Hartlaub, 1908. Cette Méduse a été récoltée également à Djibouti par Ch. Gra- vier. Hartlaub en a donné une description rapide en 1908 et une plus complète en 1909. L’échantillon est à l’heure actuelle en mauvais état. Cette espèce ressemble beaucoup à Eirene medusijera que Bigelow a décrite et figurée en 1910. Mais le nombre de lithocystes étant connu, nombreux pour cette dernière et huit chez celle de Djibouti, elles sont donc bien distinctes. A. Mayer, dans l’appendice de son travail de 1910, la place dans son genre Eutima. Il note qu’elle est étroitement alliée à Eutima coerulea des Antilles. Elle en diffère seulement par sa mésoglée moins épaisse, son plus petit nombre de tentacules et ses gonades plus courtes. Ses gonades sont en effet linéaires et placées sur les canaux radiaires, au niveau de la sous-ombrelle ; mais elles sont nettement plus rapprochées de la base du pédoncule que du bord de l’ombrelle. Les canaux radiaires au niveau du pédoncule n’in- diquent pas de traces de gonades. On pourrait considérer, malgré tout, cette Méduse comme un jeune exemplaire de Eutima coerulea avec laquelle elle a, en effet, beaucoup d’affinités. Cependant, cette dernière possède des verrues marginales, en dehors des cirres tenta- culaires, ce qui est en général caractéristique, comme je l’ai expli- qué plus haut, des Méduses de cette famille dont les gonades se développent sur le pédoncule stomacal. Eutimalphes modesta n’a pas de verrues marginales ; ses gonades ne se développent très probablement pas sur le pédoncule. Elle appartient donc bien au genre Eutimalphes, tel que je l’ai défini ici. Genre Eutima Mc Crady, 1857. Eutima elephas Hæckel, 1879. Eutima insignis, G. Ransor\, 1925. Bull. Al us. Nat. Hist. Nat., t. 31, p. 379. L’ombrelle peut avoir de 16 à 20 millimètres de large. Sa mésoglée est épaisse dans Ir portion apicale ; elle diminue très rapidement d’épaisseur, ne formant ainsi qu’un plateau et le bord de l’ombrelle est très mince ; 4 tentacules radiaires ; 8 larges lithocystes, 2 dans chaque quadrant ; chacun d’eux contient de 8 à 10 concrétions. Le 181 - bora de l’ombrelle est dépourvu de cirres ; il possède de nombreuses petites verrues. Le vélum est bien développé. Le pédoncule stomacal est très long. Il peut atteindre 3 ou 4 fois le diamètre de l’ombrelle et porte à son extrémité distale l’estomac quadrangulaire dont la boucbe possède 4 lèvres recourbées et plis- sées. Les 4 canaux radiaires s’étendent des quatre coins de l’etsomac sur toute la longueur des quatre angles du pédoncule et se pour- suivent sur la sous-ombrelle jusqu’au canal circulaire. Les gonades se développent sur les parois des canaux radiaires, mais seulement au niveau du pédoncule stomacal. La portion sous-ombrellaire en est dépourvue. Nous nous trouvons, chez l’adulte, avec un pédoncule extrêmement long, comme dans le cas de Saphenia gracilis Forbes et Goodsir, cbez laquelle la portion sous-ombrellaire des canaux radiaires ne possède pas, non plus, de gonade. Rien ne sépare sérieu- sement le genre Saphenia du genre Eutima ainsi que je l’ai déjà signalé. Nous avons ici des exemples à l’appui de mon hypothèse suivant laquelle la position de la gonade est déterminée par le mode de projection du bol alimentaire. Je note également la réduc- tion du nombre des tentacules, la forme allongée de leurs bulbes et la présence simultanée de nombreuses verrues, indices d’une faible arrivée de substance nutritive dans le canal circulaire. L’estomac, sur le vivant, est verdâtre. Les bords des lèvres, les angles de l’esto- mac, les canaux et les tentacules sont vert-de-gris ou vert émeraude. A. Mayer (1910, p. 300) signale qu’une Méduse morphologique- ment identique peut être récoltée chaque année au mois de juillet, en surface à Tortugas, en Floride. Cette dernière est légèrement opaque, blanc bleuâtre ou légèrement verte ; elle ne présente pas les brillantes colorations de celle de Helgoland. En présence de ces différences de pigmentation et étant donné l’éloignement des deux points de récolte, A. Mayer hésite pour dire s’il s’agit de deux espèces différentes. Il croit que celle d’Amérique n’est qu’une variété de celle d’Europe. Nous nous trouvons arrêtés ici, comme dans bien d’autres cas, par la question de la pigmentation. On voit combien la solution de ce problème présente d’intérêt pour la systématique des Méduses en particulier. Mais l’origine de ces pigments ne peut s’établir que par la technique expérimentale et non par des déductions logiques à partir de simples observations morphologiques ou histologiques. Eutima elephas a été signalée sur la côte de Norvège et surtout dans la Mer du Nord. L’unique échantillon de la collection du Muséum a été récolté au cours d’une croisière de « La Tanche » (1924, St. 761, 39°50 N et 9045 large des côtes du Portugal. — 182 Genre Phortis Mc Crady, 1857. Phortis pellucida (Will, 1844). La synonymie que j’ai donnée récemment pour cette Méduse doit être complétée ou modifiée de la façon suivante : Tima pellucida, Bëhm 1878. Jena. Zeit., XTI, p. 181. Phialidium ienue, Browne 1904. Gardiner, The Fauna and Geog. Maldive and Lace. Archip., vol. II, pari. III, p. 730. Irène pellucida, Browne 1905. Proc. Roy. Soc. Edinhurgh, 25, 1905, p. 761. Tima Willi, V. Neppi 1909, Arch. f. Entw. der Organ., Bd 28. Phortis pellucida, V. Neppi et G. Stiassny 1913. Arb. Zool. Inst. Wien-Triest, vol. 20. Phortis gibbosa, G. Banson 1925. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., p. 299. Je ne reviendrai pas sur la description de l’échantillon rapporté par Ch. Gravier en 1904 et rapidement examiné par Hartlaub en 1909. J’ai longuement discuté sa position systématique dans un travail présenté au Congrès des Sociétés Savantes de Toulouse en avril 1933 et paru dans le « Bulletin de l’Institut océanographique de Monaco » (N® 628, 1933). J’ai démontré précédemment qu’il est difficile d’admettre les vues exprimées par Vaniiôffen, en 1913, suivant lesquelles Phortis hexanemalis Goette ne serait qu’une variété de Phortis pellucida (Will). Mais, par contre, Phialidium tenue Browne me paraît être synonyme de Phortis pellucida (Will) et non un exemplaire anormal de Phortis hexanemalis Goette, comme le suppose Browne. Je viens d’examiner de nouveau la Méduse que j’ai signalée de la Manche en 1925, sous le nom de Phortis gibbosa Mc Crady. Dans son état actuel, qui n’est pas très hon, on peut cependant la rappro- cher plus exactement de Phortis pellucida (Will) telle que l’a figurée V. Neppi en 1910 (fig. 1 a). D’autre part, en lisant attentivement la description que Bôhm a donnée, en 1878, pour la Méduse qu’il nomme Tima pellucida Will, nous relevons : c der Magenstiel war breit und nur wenig aus der Velarolînung hervorstreckbar. » 11 ne s’agit certainement pas de Eirene oiridula et il y a tout lieu de croire qu’il s’agit bien de Phortis pellucida (Will). D’après P. L. Kramp (1927), la Méduse décrite par Browne en 1905 sous le nom de Irene pellucida (Will) serait un exemplaire de Eirene viridula (Péron et Lesueur). Il est difficile de l’admettre et je crois après lecture attentive de la description de Browne, qu’il s’agit bien de Phortis pellucida (Will). Ces faits présenteraient un certain intérêt. Je dis, en effet, dans ma Note récente au sujet de cette espèce ; « Elle a donc été signalée dans la Méditerranée, l’Océan Indien et l’Atlantique sud. Elle sem- 183 — blerait ainsi être une Méduse des eaux chaudes. Cependant dans la Méditerranée, c’est une Méduse d’hiver. Ce seul fait nous permet d’élever des doutes sur son absence dans l’Atlantique Nord. » Or l’exemplaire de A. Billard a été récolté le 26 août 1911 à Tatihou sur la Manche, celui de Bchm à Helgoland, et celui de Browne en Angleterre. Ce serait une confirmation de l’idée que j’exprimai. Hartlaub a comparé l’exemplaire de Djibouti avec ceux de Trieste et a conclu à leur identité. C’est pourquoi je l’ai suivi après avoir longuement hésité. Il faut cependant reconnaître que des objections se présentent encore quant à l’identification absolue de la Méduse de l’Océan indien avec celle de la Méditerranée. Mais un matériel abondant de ces deux régions à la fois est nécessaire pour lever les doutes qui subsistent. D’autre part, je n’avais pu consulter le fascicule 20, 1913, des Travaux Zoologiques de l’Institut de Vienne sur les Hydroméduses du Golfe de Trieste par V. Neppi et G. Stiasny, parce que la Biblio- thèque du Muséum ne le possède pas. J’ai fini par me le procurer et j’ai constaté que ces auteurs avaient reconnu, à cette date, que la Méduse en question devait s’appeler Phortis pellucida (Will). La justification détaillée que j’en ai donnée n’en garde pas moins sa valeur. (à suivre) — 184 — Sur le nom de genre fritillaria h. fol (question de nomenclature). PAR A. Pruvot-Fol. Dans le « Nomenclator généra ^ subgenera » publié à Berlin (Lettre F.), on trouve à la page 1324, deux genres Fritillaria, dont l’un est de Quoy et Gaimard (Voyage de V Astrolabe, tome IV), et date de 1834, et l’autre de H. Fol, 1872. Tous deux sont des genres d’Appendiculaires. Afin de savoir si quelqu’un des trop nombreux amateurs de changements de noms ne risquait pas de trouver là une nouvelle pâture, j’ai voulu vérifier la validité des deux noms, afin d’éviter, s’il y avait lieu, un changement aussi gênant qu’inu- tile. Tout d’abord, il paraît certain que les deux genres n’en font qu’un ; et l’on pourrait alors se demander pourquoi il n’est pas appelé Fritillaria Quoy et Gaimard. Mais il me paraît non moins certain qu’il a été donné de nooo, et cela par un oubli très excusabl . Voici pourquoi : Le nom de Fritillaria ne se trouve pas dans le volume de Quoy mentionné, mais seulement le nom de Frétillaire, en Français ; et cela incidemment, comme un nom que les auteurs c avaient eu l’intention de donner » et auquel ils avaient renoncé, l’animal por- tant déjà les noms d' Appendicularia et d' Oikopleura. Si ces noms désignent aujourd’hui des genres bien distincts, il n’en était pas de même à cette époque. Mais il se trouve, et cela n’est pas un pur hasard, que l’animal de Quoy avait eu en vue était une Fritillaria au sens actuel, bien qu’elle figure jusqu’ici dans les espèces incertæ sedies. Elle montre en effet sur le très petit et insuffisant croquis de Quoy la queue bifurquée et le corps très allongé des Fritillaires. Je dis que ce n’est pas un hasard. En effet, celui qui observe des Fritillaires vivantes, s’il peut supposer avoir sous les yeux quelque chose de nouveau, en les voyant « frétiller » d’une façon aussi carac- téristique, doit songer tout d’abord à ce nom-là 1. Voyage de l’Aspolabe: Zoologie, t. IV, p. 304. Atlas, pl. XXVI, figg. 4 à 7. La description concorde parfaitement 2. « Ces êtres étant dans un mouvement perpétuel de vibration qu’ils impriment à tout leur corps... » Ils semblent vouloir se délivrer de leur capuchon céphalique. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 2, 1934. — 185 — La validité de ce nom de Frétillaire, mentionné mais non donné par Quoy, pourrait donc être contestée, même comme nom pré- occupant et « empêchant », et ne devrait certainement pas figurer au N omenclator comme Fritillaria Q. et G. 1834 Faut-il croire qu’il ait eu une influence sur la création du nouveau nom de genre Fritillaria Fol 1872 remplaçant Eurycercus Busch 1851, « Beobachtungen üher Anatomie und Entwick. einiger wirbellosen Seethiere Berlin, p. 118 » (Eurycerchus préemployé) ? Il est difficile de le dire. Je ferai simplement remarquer que le nom ne figure pas dans le texte de Quoy avec une diagnose, ni dans les tables ; que l’animal y porte un autre nom, et que, par conséquent, s’il n’est nullement impossible que soit intervenu une réminiscence invo- lontaire, elle a pu être et a probablement été inconsciente, car H. Fol eût mentionné le fait. De ceci il résulte, me semble-t-il, que le genre peut garder son nom bien connu. Il paraît même difficile de l’attribuer à Quoy. Sous quelle forme en effet ? C’est probablement un nom MS., il faudrait pouvoir consulter les manuscrits ; il n’est pas latin, et n’est accompagné d’un dessin et d’une diagnose que sous un autre nom. Peut-être pourrait-on le libeller ainsi : Fritillaria (Quoy, vernaculaire et MS.) H. Fol 1872. (de no90.) Quant au type, il n’y a pas de raison d’adopter le nom de furcata Vogt de préférence à celui, plus ancien, de pellucidus Busch. 11 restera donc : Fritillaria pellucida (Busch) (= Eurycercus pellucidus Busch, Fritillaria furcata Vogt ; Gegenbaur ; Fol. et auct.). 1. Le soi-disant, genre de Quoy ligure dans les anciens Nomenclator comme Fre- tillaria Q & G, « Beroidé ». 2. Études sur les Appendiculaires du Détroit de Messine (Mémoire de la Société de Physique et d’Histoire Naturelle de Genève, tome XXI, 2® p., p. 29), genre Fritillaria. — 186 - Morphologie de l’oothèque et processus d' éclosion CHEZ THE0D(3XIA (Mollusques Gastropodes prosobranches) PAR LE DOCTEUR E. J. RoGER Les pontes de Theodoxia se présentent sous la forme de petites sphères aplaties, de couleur jaunâtre, mesurant environ 8/10 de millimètre dans leur plus grand diamètre. Elles sont fixées tantôt à la surface de coquilles de Theodoxia et tantôt sur des pierres à paroi rugueuse. Elles adhèrent toujours fortement à leur support. Bien que ces pontes renferment une soixantaine d’œufs, un seul individu éclora sous forme définitive de petite Theodoxia. Il se produit à ce moment une véritable déhiscence de la ponte qui, pour cette raison, a été comparée à une pyxide (Lamy 1928). Toute la partie supérieure en effet se détachant il ne reste plus sur le support qu’une sorte de coupe que quitte immédiatement la jeune Theodoxia ; mais le mécanisme de cette déhiscence, à notre connaissance, n’a pas encore été étudiée L’oothèque, à un examen superficiel, semble d’une seule pièce et formé d’une assise compacte dans laquelle sont noyés de petits granules, calcaires pour la plupart, et de tailles diverses. Il présente, si on l’observe à un grossissement suffisant et par transparence, une ligne circulaire très nette qui n’est autre que la suture des deux hémisphères constituant cet oothéque. En un point, cette ligne pré- sente un petit épaississement révélant l’existence d’un dispositif qui détermine la déhiscence au moment où le Mollusque doit quitter la ponte (fig. A, c). Des coupes en série, perpendiculaires au plan de suture des deux hémisphères de l’oothéque, permettent d’étudier le mécanisme de cette éclosion. Ainsi que la fig. B le montre, les deux parties de l’oothèque sont 1. Les observations suivantes ont été réalisées sur des Theodoxia Bourguignati D. de Montî. d’élevage provenant soit de Salses (Pyr.-Or.) soit d’Orsay (S.-et-O.). Bullelin du Muséum, 2'^ s., t. VI, n° 2, 1934. 187 réunies sur presque tout leur pourtour par une véritable symphyse (fig. B, c). Les surfaces en contact sont plus ou moins excavées et plus ou moins denticulées ; elles peuvent quelquefois même être tout à fait soudées sur une petite longueur ; et dans ce cas, lors de l’ouverture, Oothèque de Theodoxia Bout: gui gnaii et son dispositif d’ouverture. A. — Reproduction semischématique d’un oothèque supposé ouvert ; a) hémisphère supérieur ; b) suture des deux hémisphères ; c) dispositif d’ouverture ; d) hémisphère inférieur. B. — Coupe de la paroi de l’oothèque perpendiculaire au plan de suture de ses deux hémisphères mais n’intéressant pas le dispositif de l’éclosion ; a) paroi de l’oo- thèque ; 6) membrane interne tapissant l’oothèque ; c) symphyse des deux hémisphères. Gr. = 450. C. — Coupe de la paroi de l’oothèque perpendiculaire au plan de suture des deux hémisphères et passant au milieu du dispositif d’éclosion : a) paroi de l’oothèque • b) membrane interne s’arrêtant au niveau de la petite apophyse ; c) petite apophyse ; d) bourrelet formé par la membrane interne ; c) grande apophyse formée par le pro- longement des deux lèvres de la suture ; /) concavité de l’apophyse ; g) membrane interne ; h) ligne de suture des deux hémisphères. Gr. = 450. 188 — la ponte aura l’aspect d’une petite boîte possédant un couvercle à charnière, car la partie supérieure reste adhérente à l’inférieure. Une membrane anhyste, secrétée au moment de la ponte, tapisse, tout l’intérieur de l’oothéque (fig. B, b). Elle ne présente pas de solution de continuité au niveau de cette partie de la symphyse. Mais sur une longueur d’une soixantaine de [jl (fig. A, c) les deux lèvres de la suture se prolongent en une apophyse interne (fig. C, e) plus longue en son centre qu’en ses extrémités ; cette apophyse pré- sente une face fortement , concave réalisant une véritable gouttière dont la concavité est orientée tantôt vers le dessus et tantôt vers le dessous de la ponte (fig. C, /). De l’hémisphère vers laquélle est tournée cette concavité il se détache une seconde apophyse plus petite que la première (fig. C, c), qui en un point cependant vient presque rejoindre le sommet de celle-ci, transformant, sur une courte longueur, la gouttière en canal. La ligne de suture des deux hémisphères est à ce niveau très oblique ; et la paroi de l’oothèque est beaucoup moins compacte ; il y a même souvent des géodes. Il existe, en somme à ce niveau, un point de moindre résistance. De son côté la membrane interne de l’oothèque, qui partout ailleurs est continue, présente au niveau de la plus petite apophyse une fente dont l’une des lèvres est juxtaposée à celle-ci et dont l’autre forme un important bourrelet qui vient pénétrer dans le canal décrit (fig. C, d). Il semble qu’au moment de l’éclosion, sous l’action d’une sécré- tion émise par des glandes pédieuses, il se produit un gonflement de ce bourrelet, dont la distension fait éclater l’apophyse (fig. C, e), déterminant ainsi la disjonction de la suture de l’oothèque. (Laboratoire de Zoologie de la Faculté des Sciences de Rennes). BIBLIOGRAPHIE 1852. — Moquin-Taxdox, Journal de Conchyliologie (vol. III, p. 25). 1855. — Moquin-Tandon, Histoire Naturelle des Mollusques terrestres et fluviatiles de France. 1893. — CooKE, Cambridge Hist. Nat. Moll. (p. 128). 1928. — Dawidoff (C.). — Traité d’Embryologie comparée des Inver- tébrés. — Masson. Paris. 1928. — Lamy (Ed.). La Ponte chez les Gastropodes prosobranchcs. Journal de Conchyliologie (vol. LXXII, n° 3, p. 161-196). 1932. — Risbec, Notes sur la ponte et le développement des mollusques Gastropodes de Nouvelle-Calédonie (Bull. Soc. zool. de France, 25 sep- tembre 1932). Les Aspidistrées d'Indo-Chine PAR M. F. Gagnepain. Le genre Aspidistra est originaire de la Chine, du Japon et des régions tempérées des Indes orientales. En Indo-Chine, tropicale ou subtropicale, se rencontrent quatre espèces d’ Aspidistrées, savoir A. typica Baill. et trois espèces autres qui, pour moi, sont autant de genres nouveaux. Le genre Aspidistra possède comme caractères importants ; Périanthe à 8 lobes épais, sur 2 rangs : 8 étamines, opposées aux pièces, sessiles, sans crête ; ovaire à 4 loges, 2-6-ovulées ; style et stigmate en forme de champignon. Inflorescence uniflore, radicale, la fleur s’ouvrant au niveau du sol. Bâillon a eu raison de comprendre son espèce dans le genre Aspi- distra, car elle n’en diffère que par sa fleur 6-mère. Mais il est impos- sible de comprendre dans le même genie les trois autres espèces qui sont à la fois plus tropicales avec des caractères distinctifs impor- tants. Il n’y a aucun avantage à faire des genres tellement compré- hensifs qu’ils deviennent ainsi difficiles à préciser et à comprendre. Si nous incorporions les quatre espèces dans le genre Aspidistra, il faudrait l’élargir de manière illogique et le décrire ainsi : Scape nul ou élevé ; rhizome souterrain, robuste, lisse, ou aérien, grêle et écailleux ; périanthe à 6-8 ou 10 divisions ; étamines avec ou sans crête, au nombre de 6-8 ou 12, formant androcée iso- ou diplos- témone ; ovaire à 3-4 loges, 1-ovulées ou pluriovulées. Au contraire, les quatre genres Indochinois se distingueront par- faitement ainsi : A) Etamines en même nombre que les pièces du périanthe. a) Étamines sans crête : a Périanthe à 6-8 pièces épaisses ; rhizome robuste, lisse, souterrain ; loges plurio- vulées 1. Aspidistra. ^ Périanthe à 6 pièces membraneuses, largement imbriquées ; rhizome grêle, écailleux, aérien; loges 1-ovulées . . 2. Colania. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 2, 1934. — 190 — b) Étamines crêtées ; périanthe à 8-10 pièces membraneuses, étalées Anlherolophus. B) Étamines en nombre double, sans crête ; périanthe à 6 pièces membraneuscG, réfractées 1. Evrardiella. 2. — Colania, gen. nov. C. tonkinensîs Gagnep., n. sp. Rhizoma repens, vix suhterraneum, gracile, 3-5 mm. diam., ramosum, squamosum, squamis brevibus, ^aginantibus, dense imbricatis, radi- cibus ad nodos solitariis, filiformibus. Folia 3-4 cm. remota, solitaria, petiolata, lamina lanceolato-oblonga, apice acuminata, breoiter ad basin inæqualiter attenuata, 1 5-20 cm. longa, 4-5 cm. lata, nervis secundariis 8 mm. remotis cum intermediis 7-S gracilibus ; venulis ultimis trabeculisve raris ; petiolo 25 cm. et ultra longo, gracili, 2 mm. diam., costato. Inflorescentiæ scapus brevis, erectus, squamatus, folio haud approximatus, 3 cm. cum flore longus, squamis circa 5, inæqualibus, 5-12 mm., infimis minoribus, omnibus scariosis, ovato-acuminatis, flore apiccdi, 30-35 mm. explanato longo, 17-20 mm. lato. Perianthium campanulatum, pariete crassiusculo, lobis membranaceis, tubo 2 cm. longo ; lobis late ovatis vel semiorbicularibus, 12-15 mm. latis, laie imbricatis, nervis 3 percursis. Stamina 6, lobis opposita, supra (5 tam.) basin inserta, fdamento perbrevi, prope antheram dilatato ; anthera reniformis subpeltata, 2 mm. longa, loculis parallelis. Ovarium 2 mm. longum, basi dilatatum, stylo crasso, gradatim dilatatum, stigmate validissimo, 11 mm. lato, discoideo, jungiformi, 5-lobato, lobis rotundatis, infra reflexis ; loculi 3, ovulis solitariis, anatropis,. erectis, rnicropylo infero. Tonkin : prov. de Langson, forêt humide Colani, n° 3009 de l’herb. Pételot). Ce genre est dédié à Colani, géologue, qui, s’intéressant à la végétation de la colonie, a découvert la plante. Une espèce à feuilles oblongues-loriformes, récoltée par Gaudi- ciiAUD à Tourane, malheureusement sans fleurs sur l’échantillon, appartient à ce genre par les caractères des racines et du rhizome. Il serait très intéressant de la retrouver en bon état. Station : forêts humides. 3. — Antherolophus Gagnep., n. g. A. glandulosus Gagnep., n. sp. Aspidistra ? glandulosa Pierre rass. Rhizoma repens, subterraneum, radicibus fibrosis, elongatis, sæpe bulbosis. Folia radicalia, erecta, petiolata, lamina- oblongo-lanceolata , 191 ^ acuminato- acuta, basi inæqualiter attenuata, 15-25 cm. longa, 4-6 cm. lata, nerais secundariis numerosissimis striata, aenulis perbreaibus,. transaersalibus • petiolo gracili, terete, striato, 10-25 cm. longo. Inflorescentiæ scapus squamatus, 3-6 cm. altus, rectus ; squamis 6-8, ovatis, obtusis, scariosis, subimbricatis, 10-15 mm. longis, supremis gradatirn majoribus ; flos apicalis, solitarius inUr squamas supremas sessilis, globosus. 2 cm. diam., partibus anthesi patenti-radiantibus. — Perianthium explicatum‘l'b mm. longum, lobis 8-10 æqualibus, similli- mis, basi unguiculatis, oçato-ellipticis, 6 mm. longis, 4 latis, ungue oaato, 5 mm. longo. Stamina 8-10, sessilia, ad medium tubi inserta, lobis opposita ; anthera introrsa 5 mm. longa, tubo e basi usque ad apicem connectioi perfecte adkærens , apice in laminam producta, lamina subquadrata, apice truncato-emar ginata, 3 mm. longa lataque, concaoa, loculis parallelis, longitudinaliter dehiscentibus. Ooarium superum, subsessile, oix tumidum nec costatum, Stylus gradatirn dilatatus ; stigma peltatum, fungiforme, discoideum, cum stylo 12 mm. longo, 13 mm. diam., læoiter 5-lobo tubum claudens, inclusum ‘ loculi 4-5, dissepi- mentis incompletis, membranaceis, ooulis 1-2, basalibus, ascendentibus, anatropis, superpositis çel collateralibus, micropylo infero, externoque. Bacca globosa, i locularis, ‘i-sperma, dissepimentis nullis ; semina hemisphærica , 9 mm. longa, 7 mm. lata, erecta, tegumento 0,5 mm. crasso, fibroso, pergameno ; albumen corneum, radicula inféra, 3 mm. longa, directiont obliqua oel recto, ad marginem. albuminis spectans. Laos : monts de La-khon (Harmand n° 5507 in herb. Pierre). Le genre Antherolophus est ainsi nommé à cause de ses anthères crêtées. 4. — - Evrardîella, nov. gen. E. dodecandra Gagnep., n. sp. Rhizoma horizontale, radicibus numerosis, filiformibus munitum. Folia radicalia, basi oaginata, oagina semi-tubulosa, 15-J8 cm. longa, rufa, striata, mox lacer oso-fimbriata ; lamina lanceolata 30-45 cm. longa, 9-10 lata, acuminato-obtusa, basi attenuata, nerois numerosissi- mis striata, trabeculis breoibus ; petiolus apice canaliculatus, çalde striatus, 15-35 cm. longus. Inflorescentiæ scapus 10 cm. longus, bracteis 3-4, scariosis, remotis, ooatis, obtusis, 10-15 mm. longis, striatis munitus ; flos solitarius, terminalis, primum campanulatus, tandem late apertus deinde retroversus. — Perianthium 20-25 mm. longum ; lobis 6, ooato-acuminatis, e quarta parte infima liberis, 10 mm. latis, in sicco rufescentibus. Stamina 10-12, sessilia ad basin perianthii inserta, ooarium circumdata ; anthera bilocularis, introrsa, rima longitudinali dehiscens, 2 mm. longa, ouata uel elliptica, obtusa uel apice emarginata. Ouarium sessile, superum, stylo nullo ; stigma — 192 ^ infundibulare, 2 cm. latum, ad ovarium gradatim gradatimque atte- nuatum, infra conspicue costulatum y loculis..., oçulis ignotis. Annam : bois et ravins sur le bas Song Cay, près Nhatrang, 61 3 (Evrard). Je n’ai pu étudier ni l’ovaire, ni les loges, ni les ovules de ce genre intéressant, tellement les fleurs étaient en mauvais état. Il a été nommé en l’honneur de M. Francis Evrard, qui l’a récolté dans le sud de r Annam. 193 — Les Vat^illes de Madagascar PAR M. H. Perrier de la Bathie. En plus de la Vanille cultivée le genre Vanilla est représenté à Madagascar par 3 espèces endémiques aphylles et à très grandes .fleurs. Ces plantes, dont le port singulier rappelle celui des Folotsia ont de grosses (25-35 mm. ne diam.) tiges de couleur verte, noueuses, charnues, plus ou moins verruqueuses et gonflées d’un suc laiteux et irritant, des feuilles réduites à des rudiments de gaines qu’on ne voit d’ailleurs que sur les très jeunes pousses, et de très belles fleurs, groupées en un large corymbe, dont l’axe s’allonge beau- coup au cours de la floraison. Ces 3 espèces ■ — ■ dont l’une, paraissant nouvelle, sera décrite ci-après — se distinguent assez facilement entre elles et du V. planifolia Anar. par les caractères suivants : 1. — Pétales munis sur le dos, avant l’extrémité, d’une pointe aciculaire prolongeant la nervure médiane ; labelle adné à la colonne sur les 4 /5 de sa hauteur ; colonne de 4 cm. de long, poilue-papilleuse sur la face antérieure: plante cultivée, à larges feuilles..., V. planifolia Andr, — Pétales sans pointe aciculaire dorsale ; labelle adné à la colonne sur le tiers ou la moitié de sa hauteur totale ; colonne plus courte (20 mm. au plus), glabre ; plantes indigènes, aphylles 2 2. — Colonne de lé -16 mm., grêle (1 mm. 5 de large sur la face anté- rieure) ; fleurs médiocres (sépales de 25-30 mm.) ; nervures des pétales et du labelle, fines, presque droites. V. Decaryana sp. n. — Colonne de 18-30 mm., plus épaisse ; fleurs beaucoup plus grandes (sépales de 50 à 70 mm.) ; nervures des pétales et du labelle en partie ou toutes très sinuées-ondulées 3 3. — Colonne de 18-23 mm. ; palais du labelle orné de 2 lignes de longues papilles (poils charnus) ; nervures des pétales et du labelle toutes très sinuées-flexueuses ; fleurs d’un blanc pur, à labelle largement teinté de rose-carminé V. madagascariensis Rclfe 1. Il existe à Madagascar, sur la côte orientale, une quatrième espèce endémique, feuillée celle-là, bien distincte de V. planifolia par ses tiges grêles et ses petites feuilles. Cette plante est cultivée au Jardin Botanique de Tananarive, mais n’y a pas encore fleuri. 2. Asclepiadacée à laquelle les colons du Sud donnent le nom suggestif de « liane- saucisse s. Bullelin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 2, 1934. 13 — 194 ^ — Colonise de 27-30 mm. ; labelle parsemé en dessus de longues soies dans toute la moitié inférieure ; nervures peu flexuenses sur les pétales et la moitié supérieure du labelle ; fleurs jaunes, avec le palais du labelle d’un rouge-orange. V. Perripri Schltr. Vanilla planifolia Andr, Comme l’on sait, cette plante est largement cultivée dans les parties chaudes et humides de la Grande-Ile, surtout à Antalaha, sur la Côte orientale, et à Nossibe. L’espèce ne s’échappe jamais des cultures et ne persiste pas longtemps sur les plantations aban- données et laissées en friche. A Madagascar, ses Heurs ne sont jamais fécondes sans l’intervention de l'Homme, Vanilla Decaryana sp. n, Aphylla, ramosa, caulihus crassis (25-30 mm. diam.). Racemi dense multiflori, primum corymbif ormes, deinde elongati, bracteis crassis acute deltoideis ca. 15-25 mm. longis, floribus V. madagascariensis sed minoribus. Sepala late oblanceolata, subapiculata, basi cum petalis et labello breoiter connata, posticum (25 X 8 mm.) e tertia parte superiore basin oersus attenuatum, obtusum, ca. ib-nervium, lateralia subfalcata postico paulo augustiora. Petala oblanceolata (30 X 8 mm.), obtusa, ca. ïl-neroia, neri’o medio extus prominulo, nerpis lateralibus rectis oel oix undulatis. Labellum 30-35 mm. longum, in tertia parte inferiore ad columnam adnatum, e basi angustata in laminam obrhomboidalem supra medium 2 cm. latam antice apiculatam aalde dilatatum, supra carinis villosis 2 ornatum, nervis vix undulatis ca. 17, mediis 6 simplicibus, caeteris plus minus furcatis. Columna gracilis glabra 14-16 mm. alla, rostello latissimo (2 x 2,5 mm.) antice apiculato. Processus stigmatiferi 1 mm. 2 iongi, ad apicem bidentati. Port du V. madagascariensis, mais bractées plus épaisses, fleurs plus nombreuses, plus petites, moins brillantes, à sépales verts, à labelle seulement teinté d’un peu de rose en dessus, à carènes du palais s’avançant jusque près du bord antérieur, plus saillantes, à poils plus courts et moins charnus, à lame d’ailleurs de forme très différente. Anthère à bord antérieur bien développé, plié en visière, arrondi en avant, à fdet plus long que large (1,5 X 1 mm.), très épais ; staminodes très larges (2 mm.), moins crénelés sur les bords que sur V. madagascariensis. Fruit plus petit (13 X 1 cm., sur le sec), non parfumé. Diffère aussi du V. phalaenopsis Rchb.f. (jn Van Houtte, Flore des Serres, XVll (1867-1868), p. 97, t. 1867-1868), des Seychelles, par les bractées beaucoup plus grandes, les fleurs plus petites et d’une coloration très différente (bractées de 6 mm., sépales de 65-70 mm. et labelle rouge en dehors, jaune en dedans, sur — 195 V. phalaenopsis) , et sans doute par bien d’autres difïérenees qu’une comparaison des fleurs des 2 espèces, qui n’a pu être faite, pourrait seule mettre en évidence. Domaine du Sud-Ouest : Morondava, Grevé n° 32 !, dét. par Finet comme V. phalaenopsis Rchb. f. ; Ambovombe, R. Decary n° 3531 !, janvier 1925 ; Behara, à l’Rst d’Ambovombe, R. Decary n° 9313 !, 17-11-31 : Mahatomotsy, au N. d’Ambovombe, R. Decary, n^ 9503 !, 9-12-193R Vanilla madagascariensis Rolfe, in Journ. Soc. Linn., XXXlt (1896), p. 476. La description de Rolfe ne permettant pas de distinguer cette espèce des autres Vanilles aphylles, je crois utile d’ajouter ici une description de fleurs de cette plante : Bractées de 6-7 mm. Sépales étroitement obovales, le médian (55-65 X 15-18 mm.) à plus grande largeur au-dessus du milieu, atténué de ce point à la base, atténué-obtus au sommet et à 12-14 ner- vures sinuées-flexueuses, les latéraux un peu plus courts (50-60 mm.) et plus larges (18-22 mm.). Pétales aussi longs que le sépale médian, mais plus larges (26-35 mm. au tiers supérieur), obtus, à 16-18 ner- vures sinuées-flexueuses. Labelle de 40-50 mm. de long, large de 26-30 mm. au quart supérieur, adné à la colonne sur 18-20 mm. obscurément trilobé en avant, les lobes latéraux effacés, le médian anguleux-subobtus, les bords ondulés mais non frangés, à nombreuses nervures bifurquées et très sinuées-flexueuses, orné au palais de 2 carènes portant des poils, se réunissant à la base et s’avançant jusqu’au tiers antérieur du labelle, point où elles sont relayées par une petite crête médiane, qui se prolonge jusqu’au sommet du lobe médian ; intervalle entre les carènes et reste du labelle glabres, sauf vers la base, où se trouve, entre les 2 carènes, une grosse touffe de poils blancs ; poils des carènes longs (jusqu’à 3 mm.), pauciramifiés ou denticulés, charnus, épais, tronqués ou obtus au sommet, difficiles à voir sur la fleur sèche, même ramollie. Colonne de 2Ô-23 mm. ; anthère arrondie, pourvue en avant d’un labre net, à filet ^ plus épais (1 mm. 2) que long (1 mm.) ; staminodes beaucoup plus larges (2 mm. 3) que hauts (1 mm. 5), plus ou moins crénelés au sommet, accompagnés en bas d’une petite dent obtuse très nette ; rostelle en large rabat, pourvu au milieu d’une fine carénule ; stigmates porrigés, de 2 mm. 5 de long, enroulés en cylindre et échancrés au sommet. Fruit cylindrique, de 15-20 cm. de long. La fleur est d’un blanc très pur, avec les deux tiers inférieurs du labelle teintés d’un beau rose-carmin. Le fruit, même préparé comme 1. L’anthère détachée entraîne avec elle les bords de ce fdet, ce qui lui donne l’appa- rence d’être munie en arrière d’un gros appendice bicornu. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, 1934. 13. ~ 196 ^ la vanille ordinaire, n’a aucun parfum. L’espèce est très répandue dans les bois sees du versant occidental, de Diégo-Suarez au Cap Sainte-Marie et se rencontre parfois même sur la côte orientale. Vanilla Perrieri Schlechter, in Fedde Repert., XXXIII (1925), p. 114. Cette espèce, beaucoup plus rare que la précédente et qui semble localisée dans les bois sablonneux de l’Ambongo-Boina (Domaine occidental), est voisine du V. Humhlotii Rchb.f., des Comores dont elle a les grandes fleurs jaunes et rouges, mais s’en distingue néanmoins nettement par les caractères suivants : 1° Nervures des pétales un peu ondulées-flexueuses (droites sur V. Humhlotii) ; 2® Labelle plus mince, à bords seulement ondulés-plissés, à nervures très sinuées-flexueuses dans la moitié inférieure, à palais parsemé de poils seulement dans cette moitié inféiieure, à face supérieure du limbe non papilleuse (labelle épais, à bords frangés, couvert entièrement en dessus de grosses papilles, et de soies beau- coup plus denses et beaucoup plus nombreuses, à nervures non ondulées ou l’étant à peine chez V. Humhlotii) ; 3° Anthère plus petite, à support (filet) plus court et moins épais ; staminodes à bords entiers ; rostelle plus petit (anthère plus grosse, à filet plus long et plus épais ; staminodes à bords crénelés ; rostelle atteignant 4x4 mm. sur V. Humhlotii) ; 4^ Colonne plus longue et plus mince ; processus stigmatiques plus minces, bidentés au sommet (colonne de 20 mm. au plus, plus épaisse (2 mm.) ; proc. stig. plus épais, subentiers sur V. Hum- hlotii ) . Les tiges, d’après les échantillons d’herbier, semblent en outre beaucoup plus grosses chez V. Humhlotii. Je n’ai pu d’ailleurs dissé- quer qu’une fleur en mauvais état de cette dernière espèce et il est très probable que bien d’autres différences apparaîtront, lorsqu’on pourra comparer les fleurs fraîches ou conservées en alcool des deux plantes. Les Vanilles aphylles constituent un exemple singulièrement net d’adaptation d’un type umbrophile à la sécheresse et à la grande lumière. Leur mode de croissance est le même que celui de l’espèce cultivée, c’est-à-dire qu’elles ont à la fois des racines terrestres se développant dans l’humus superficiel du sol et des racines aériennes s’attachant au tronc et aux rameaux de l’arbre support. Leurs tiges, 1. Rchb. f., in Flora (1885), p. 378, Le type de cette espèce est Humblot n° 413 !, forêt de Combani, Grande Comore. — 197 grosses, ramifiées, aqueuses et toujours vertes, sont articulées et chaque articulation porte un rudiment de gaine, si promptement caduc qu’on ne peut l’observer que sur les très jeunes pousses, et une racine-crampon, parfois très longue, étroitement fixée sur l’écorce de l’hôte. Ces tiges parviennent ainsi jusqu’au sommet des arbres ou des arbustes puis pendent plus ou moins et ce sont ces extrémités pendantes qui, lorsqu’elles sont exposées à la lumière, portent les inflorescences. Aussi leurs fleurs sont-elles infiniment plus brillantes que celles de la Vanille cultivée. Ces fleurs durent peu, se ferment chaque soir, et se fanent ordi- nairement, fécondées ou non, deux jours après l’éclosion, mais elles se succèdent par contre pendant de longs mois sur la même inflo- rescence, qui peut porter successivement jusqu’à 30 ou 40 fleurs. Rarement fécondées ^ dans l’état de nature, bien qu’assidûment visitées par les oiseaux-mouches malgaches (Nectarinia), ce qu’ex- pliquent en partie leur fermeture nocturne et la rigidité de leur large rostelle, elles sont en général très belles et très brillantes, surtout celles des V, madagascariensis, Perrieri et Humhlotii. Pour la beauté de leurs fleurs, leur abondance et la durée de leur floraison ces plantes mériteraient donc d’être cultivées. Cette culture, d’ailleurs facile, car leurs boutures repoussent très aisément, même plusieurs mois après avoir été séparées de la plante-mère, pourrait même avoir un intérêt d’ordre plus pratique. En effet, si les fruits des Vanilles aphylles sont sans parfum, il serait peut-être par contre possible d’obtenir de ces plantes, par hybridation avec l’espèce cultivée, des formes à gousse parfumée, qui pourraient être alors cultivées sous les climats les plus secs et sur les lieux les plus arides. 1. Les arbres et arbustes qui portent les Vanilles aphylles appartiennent à des espèces très variées. Comme pour tous les épiphytes, ce sont les caractères physiques de l’écorce et du feuillage qui déterminent le choix du support. Là comme ailleurs, il n’y a uas réellement association, dans le sens propre du mot, mais seulement pré- férence pour une station déterminée. 2. Environ 10/0 des fleurs de V . madagascariensis sont fécondes dans les conditions naturelles. Pour observer les fruits des espèces aphylles, j’ai parfois été obligé d’en féconder les fleurs artificiellement. Contribution a la flore de la Nouvelle-Calédonie PAR M. A. Guillaumin. LXII. — Plantes de collecteurs divers. Pittosporum gracile Panch. ex Brong. et Gris. — (Balansa 1499), Ouroué (Balansa, 3624). P. Simsonii Montr. — Mont-Koghi (Balansa 2493), Mont-Mi (Balansa 1160). P. suherosum Panch. ex Brong. et Gris. — • Nouméa, Ferme modèle (Balansa 289). P. sylvaticum Guillaum. — Ferme modèle (Balansa 288). Elæocarpus yateensis Guillaum. — Ferme modèle (Balansa 406), au-dessus de Koé (Balansa 1308). ArtocUanthus Deplanchei Hochr. — • Sans localité (Muellcr 65). A. sanguineum Baill. — - Sans localité (Vcdel), Ferme modèle (Balansa 307), Kouenthio (Brousmiche 391), Garai (Lecard). Phaseolus adenanlhus G. F. Mey. — Sans localité (Pancher), Garai (Lecard). P. luleus Bl. — ■ Sans localité (Pancher, Deplanche 543), ilôt Manière, Balansa 2473). P. Mungo L. — Canala (Yieill. 407), Balade (Vieillard 379"). Kugenia aphtosa Vieill. — ■ Mont-Koghi (Brousmiche 640), (Ba- lansa 88). E. Brakenridgei A. Gray. — Port hoisé (Deplanche 365). E. pauper Guillaum. — Nouvelle-Calédonie (Pancher 38, 274), Tonghoué (Broumische), Tchiaor (Balansa 3267), Bourail (Balansa 1514 a). Leucopogon coryphilus Guillaum. — Nouvelle-Calédonie (De- planche 364), Yaté (Vieillard 835), Mont-Koghi (Pancher). — Fruit de 5 mm. de diamètre. Garnieria spathulæfolia Brong. et Gris. — Saint-Louis, Mont-Dore, Thio, (Broumische 530). Kermadecîa leptophylla Guillaumin sp. nov. Arhor 10-15 AI. alla, ramis validis ; junioribus ruhiginose pul- verulentis foliis oi’ato-lanceolatis (usque ad 18 cm. X 7 cm.), hasi Bulletin du Muséum, 2° s., t. VI, n“ 2, 1934. ~ 199 — cuneatis apice obtusissimis, integris, chcrtaceis, integris, glaberrimis, Costa in utraque pagina prominente, nerois circa 8-jugis, tenuibus, in utraque pagina prominulis, çenis tenuibus, laxe reticulatis, pro- minulis, petiolo 1-3 cm. longo, basi tumido, Inflorescentiæ racemosse, usque ad 25 cm. longæ, in ligno oetere, rachi gracile, rubiginose puberulo, pedunculis furcatis, gracilibus, 0,5 cm. longis, pedicellis æquilongis medio bractea fîliformi, caduce, munitis, 2-nis, floribus gracilibus, 2-5 cm. longis, perigonii segmentis anguste linearibus, apice anguste ooatis, vix dilatatis. Infrutescentiæ oalidæ, cicotricibus pedunculorum arbortioorum delapsorum oalde notatæ, pedunculo oalido, 1 cm. vix excedente, fructibus magnis (5,5 cm. X 4,5 cm. X 2 cm.) lateraliter çalde compressis, basi rotundatis, apice apiculatis, nigris, exocarpio coriaceo, 5 mm. crasso, endocarpio lignoso, 4 mm. crasso. Forêts au Nord de la Conception, vers 1.000 mètres d’altitude (Balansa 2294) en fleurs ; (Balansa 2844 bis) en fruits. — Très distinct par ses feuilles. K. neurophylla Guillaum. — ■ A l’Ouest de Messioncoué, près de Port -Bouquet (Balansa 2325), bords de la Fouanboui, à 6 km. au-des- sus de son embouchure (Balansa 1853). Rhopala Rousselii Vieil. — ■ Canala (2293). Knightia üeplanchei Brong. et Gris. — Nouvelle-Calédonie (Bau- douin 521, Pancher 423), Yahoué (Brousmiche). K. strobilina R. Br. — ■ Canala (Balansa 2292), Table Unio (Lecard). Scirpus maritimus L. — • Nouméa (Thiébaut 40), Mont-Mou (Thiébaut 131, Deplanche), île des Pins (Deplanche 116). S. littoralis Schrad. — Nouvelle-Calédonie (Pancher 68, 313 et sans N°, Deplanche 102), Nouméa (Balansa 876), Gatope (Vieillard 3334), île Mouac (Balansa 3091). S. mucronatus L. — ■ Nouvelle-Calédonie (Deplanche 101, Lecard), Dornbéa (Cribs 893), La Conception (Balansa 1929), Balade (Vieil- lard 1451), Nouvelle-Calédonie et île des Pins (Pancher 62, 315). Lophoschænus arundinaceus Stapf. — ■ Plaine des Lacs (Brous- miche), près de Koé (Balansa 871), près de Port Bouquet (Balansa 1851), Canala (Balansa 1915), Canala (Balansa 1852), Canala (Pan- cher 169, Mac Gillivray 22, Balansa 1952), Tiaré (Pancher 170, Vieillard 1417), près de Kouenthio (Brousmiche), Balade (Vieillard 1416, 1423), Pourne (Deplanche, Vieillard 542), Coitchilou près Çratope (Vieillard 3329), Azareux [Bourail] (Cribs 871), Uaraï (Lecard), île des Pins (Deplanche 96 bis, Germain). L. chamædendrcn Guillaum. sp. nov. H'erba 60 cm. alta, rigida, caulescens, caule ad 12 cm. alto, 2-3 cm. crasso, usque ad iO-ramoso, foliorum delapsorum vaginibus dense obtecto, foliis rosulatis, 3-5, ms, usque ad 15 cm. longis, 4 mm. latis, — 200 — linearihus, rigidis, margine scabris, apice obtusis, in pagina articu- latis, rapide caducis, vaginis rufro-nigrescentibus, récurais, culmus 50 cm. longus, compressas, levis, sub panicula bracteis foliaceis, oaginis ad 2 cm. longis, rufescentibus, ore truncatis glabrisque, lami- nibus 4 cm. longis munitus, panicula bracteis caulinis similibus sed a basi ad apicem minoribus, ramis canaliculatis, marginibus scabridis, pedicellis J -1,5 mm. longis, marginibus scabridis, spiculis 2 mm. longis, castaneis, glumis 4, dorso apicem oersus carinatis rugosisque, fuscis, inferioribus minoribus, ooatis, apice longe cuspi- datis, superioribus majoribus ; flos supremus § , secundus a^, glu- mam secundam hyalinam ferens, starninum filamentis linearibus, setis 5-6, fîliformibus, sparse plumosis, filamenta æquantibus, ooario oooideo, stylo basi dilatato, filamentis æquilongis. Point culminant de la route de Couaoua à Canala, vers 900 m. (Balansa 1950). — • Evidemment voisin de L. fragilis Daniker. L. fragilis Daniker. — Plaine au Nord de la Baie de Prony (Balansa 671). L. stagnalis Daniker. — Plaine des Lacs (Balansa 3072). L. xyridioides Guillaumin nom. nov. == Schoenus xyridioides Daniker. Spiculæ adultæ glumis 6-7, hyalinibus, setæ basi tantum persistentes, glumis ultimis florigeris, flos supremus § , secundus o^, setis 6-7 fere usque ad apicem plumosis, starninum filamentis setis æquilongis, antheribus , ooario ovato, stylo basi incrassato, apice 3-fido, filamentis æquilengo. — Dombca (Pancher 649), Plaine des Lacs (Balansa 3073), Grande plaine au nord de la Baie de Prony (Balansa 692). Schœnus breoijoliurn R. Br. — Plaine au nord de la Baie de Prony (Balansa 700). — C’est à cette es})èce i[u’il faut rapporter les échan- tillons Le Rat (618, 1109 ^) et non au S. fascicularis Nees qui n’exis- terait pas en Nouvelle-Calédonie. S. juoensis C. B. Clarke. — Nouvelle-Calédonie (Pancher 422), Plaine d’Yaté (Balansa 690), Messioncoué (Balansa 1941), M’bée (Vieillard 1414). S. neo-caledonicus C. B. Clarke. — Nouvelle-Calédonie (Deplanche 239), au nord de Saint-Louis (Balansa 874) entre Païta et Koé- tempoé (Brousmiche), Baie du Sud, La Coulée, Yaté (d’après Brous- miche), embouchure du Thio (Balansa 3575), entre Couaoua et Canala (Balansa 1948), Canala (Deplanche 118, Pancher, Vieillard 3325), Balade (Vieillard 1415). S. Tendo Ilook. f. — Nouvelle-Calédonie (Pancher 61,318, Vieillard 1422, Deplanche 96,242, Lecard), Messioncoué (Balansa 1942), Canala (Vieillard 1413, Thiébaut). Lepidosperma perteres C. B. Clarke. — ■ Nouméa (Cribs 879), île des Pins (Pancher 319). Cladium articulatum R. Br. — ■ Nouvelle-Calédonie (Pancher 528, — 201 — Deplanche 243), bords de la Kouétou-Kouéta, près de Nouméa (Balansa 875). C. Deplanchei C. B. Clarke. — • Nouvelle-Calédonie (Pancher 295 411, 411 bis, 429, Germain, Deplanche 108, Raoul), Nouméa (Mac Gilliwray 11), Mont-Dore (Vieillard 1425), bords de la rivière de Boulari (Brousmiche), bords de la Couvélée près Koé (Balansa 873), Néaria (Cribbs 1230), Messioncoué (Balansa 1947), Mont-Humboldt (Balansa 1946), Wagap, Canala, Cap Tonnerre (Vieillard 1426) Balade (Lahaie, 1472-898), Nouvelle-Calédonie, et île des Pins (Deplanche 108 D, Pancher 411 bis), île des Pins (Germain). C. glomeratum R. Br. - — ■ Nouvelle-Calédonie (Pancher, Vieillard 1428, Deplanche 104,) Prony (Balansa 699), plaine de Nécoué près de la haie Lehris (Balansa 1928), Messioncoué (Balansa 1928 a), Balade (Vieillard 1427), Uaraï (Lecard), île des Pins (Pancher 309, 425). C. jamaicense Crantz. — Nouméa (Balansa 881), Balade (Vieillard 1442), île des Pins (Germain). C. junceum R. Br. - — ■ Nouvelle-Calédonie (Montrouzier, Pancher 306, 426, Deplanche 103), près de Koé (Balansa 872), Baie de Boulari (Brousmiche), Messioncoué (Balansa 1944), Plaine de Nécoué (Balansa 319). Gahnia psittacorum Lahill. • — ■ Nouvelle-Calédonie (Vieillard 316, Deplanche 100, 130), au N.-E. de Saint-Louis (Balansa 1477), Messioncoué (Balansa 1938), Canala (Pancher), Balade (Vieillard 1418, 1419), Nouvelle-Calédonie et île des Pins (Pancher 320), île des Pins (Pancher, Germain). Scleria hebecarpa Nees. — Nouvelle-Calédonie (Vieillard 497, Pancher 431, Deplanche 95, Germain, Lecard), Balade (Vieillard 146), plaine de Nécoué près de la baie Lebris (Balansa 1937), île des Pins (Pancher 431). S. margaritacea Willd. — • Nouvelle-Calédonie (Pancher 497), Kouen Thio (Brousmiche), Balade (Vieillard 1459, 1462). S. neo-caledonica Rendle. ■ — Nouvelle-Calédonie (Baudouin 729), Dombéa (Cribs 821, Brousmiche), Nouméa (Balansa 697, Germain), bords du Dothio (Balansa 3572), Kouenthio (Brousmiche), au sud de la Tahle CJnio (Balansa 1936), Néaria (Cribs 821), Canala (Vieil- lard 3337, Deplanche 117), Balade (Vieillard 1458), Nouvelle-Calé- donie et île des Pins (Pancher, Deplanche 117 bis), île des Pins (Germain). Rendle ( Journ. Linn. Soc., Bot. XLV, p. 262) dit que le disque est cupuliforme à hords entiers, toutes les plantes que j’ai rappor- tées à cette espèce ont un disque à 3 lobes arrondis mais celui-ci est membraneux, mince et assez fragile. C’est aussi à cette espèce et non au S. lithosperma qu’appartient l’échantillon Yaté (Sarasin 614). — 202 — S. zeylanica Poir. var. tuherculata E. G. Camus. — Kourou (Cribs 1235). Les cinq espèces existant en Nouvelle-Calédonie peuvent se distinguer ainsi : A) Inflorescence en paniculc lâches, pyramidales. a) Nucule globuleux, blanc jaunâtre, finement velu à réticu- lations peu marquées, noji rostre, disque à lobes épais, lancéolés S. hehecarpa b) Nucule ovoïde, blanc, glabre, lisse, non rostré, disque à lobes épais, lancéolés S. margaritacea B) Inflorescence en panicules condensées, courtes, corymbif ormes. a) Nucule seulement apiculé, glabre a) Nucule bleuâtre, ovoïde, lisse, disque indistinct en cupule (i) Nucule blanc, globuleux, tubcrculé, disque à lobes épais, courts, tronqués S. zeylanica v. h) Nucule rostré, dz velu à poils bruns en pinceaux, zt réticulé, disque à lobes minces, bien développés, arrondis, fragiles. S. neo-caledonica Pycrèus polystachys Beauv. — Nouvelle-Calédonie (Pancher, Deplanche 112, Germain), Dombéa (Brousmiche), Pont des Fran- çais (Balansa 703), Balade (Vieillard 1431), île Pins (Balansa 3098). Mariscus ferax C. B. Clarke. — Nouvelle-Calédonie (Pancher 63 et sans N®, Vieillard 1434), Nouméa (Thiébaut 34), La Conception (Balansa 1934), Païta et Koétempoé (Brousmiche), Bacouje (Cribs 877). M. pennatus Schinz et Guillaum. — - Nouvelle-Calédonie (Deplanche 98, Baudouin 228, Germain), Dombéa (Cribs 878), Balade (Vieillard 1434, 1435), île des Pins (Balansa 3097). M. umhellatus Vahl. ■ — ■ Nouvelle-Calédonie (Pancher 428, De- planche 114, 300, de Pompéry), Nouméa (Germain), Dombéa (Cribs 864), Païta et Koétempoé (Brousmiche), Balade (Vieillard), Bourail (Balansa 879), île des Pins (Deplanche 114). Cyperus difformis L. — Nouvelle-Calédonie (Montrouzier, Védel), Gatope (Vieillard 1438), Balade (Vieillard 1437), Nouvelle-Calé- donie et île des Pins (Pancher 418, Deplanche 113). C. enervis R. Br. — Bourail (Balansa 870). C. gracilis R. Br. — Nouvelle-Calédonie (Pancher 423), Canala (Montrouzier, Pancher 301), Gatope (Vieillard 3331), Néaria (Cribs 1196). Killingia monocephala Rottb. — Bords de la Tamoa (Brousmiché), Cariala (Balansa 1953), Mamaré dans la vallée supérieure du Dothio (Balansa 3578). — 203 — Lepironia mucronata L. C. Rich. — Mont-Dore (Vieillard 1420)^ Chaîne centrale (Lecard), plaine du Dothio (Balansa 3577), baie de Couaoua (Balansa 1922). Rhynchospora aurea Vahl. — Saint-Louis (Savès), Nouvelle- Calédonie et île des Pins (Deplanche 97), île des Pins (Pancher). * Heleocharis capitata R. Br. ■ — ■ Balade (Vieillard 1457). H. dulcis Trin. = H. plantaginea R. Br. = H. austro-caledonica Vieill.-baie Banaré (Balansa 3092), île Mouac (Balansa 3093). H. esculenta Vieill. - — Plaine de Méa, dans la haute vallée de la Couaoua (Balansa 1940), Diahot (Vieillard 1454), Tchiaor (Balansa 3094). Les trois espèces peuvent se distinguer ainsi : A) Petite plante à épis ovoïdes, achène lisse E. capitata B) Plante de 40 cm. au moins à épis cylindriques a) à achène lisse E. dulcis h) à achène tessellé en rangées longitudinales... E. esculenta Fimhristylis diphyllaN SihX. var. pluristriata C. B. Clarke. — Yahoué (Cribs 881). Ahildgaardia monostachya Vahl. — Nouvelle-Calédonie (Mont- rouzier, Deplanche 124, Pancher 416), Nouméa (Balansa 702, Brousmiche), vallée de l’Io (Balansa 2393), Balade (Vieillard 1429), Nouvelle-Calédonie et île des Pins (Pancher 307, Deplanche 111), île des Pins (Germain). — Je ne trouve aucune différence avec la plante distribuée sous le nom inédit de Fimhristylis pacifie Palla. * Paspalum paniculatum L. — - Prony (Balansa 2186), La Couvelée (Balansa 2263). Libocedrus austro-caledonicus Brong. et Gris. — Mont-Koghi (Brousmiche 696), Mont-Mou (de Pompéry). Agathis lanceolata Warh. — Sud de la Nouvelle-Calédonie (Raoul), baie du Sud (Brousmiche). Podocarpus minor Parlât. — Wagap ? (Vieillard 3264). Dacrydium Balansæ Brong. et Gris. — Sud de la Nouvelle-Calé* donie (Raoul), presqu’île de Bogota (Brousmiche). D. taxoides Brong. et Gris — Au-dessus de Koé., (Balansa 184). Callitropsis araucarioides Compton. — A l’Ouest d’Ounia (Balansa 3038), île des Pins (Jeanneney). — C’est aussi à cette espèce qu’il faut rapporter les échantillons : Nouvelle-Calédonie (Deplanche 168),. Yaté (Vieillard 1274). Le Gérant, R. Taveneau. abbevillt:. — imprimerie f. paillart. 12-4-34. SOMMAIRE Communications : Pages Actes administrât ij s 165 M“® Phisalix. Action du venin d’Abeilies sur les Reptiles et leur résistance à ce venin 166 Mme Phisalix et E. Houdemer. Contribution à la faune venimeuse du Tonkin 171 G. Ranson. Révision de la collection des Méduses du Muséum National d’Histoire Naturelle. V 177 Mme Pbuvot-Fol. Sur le nom de genre Fritillaria H. Fol 184 E. J. Roger. Morphologie de l’oothéque et processus d’éclosion chez Theodoxia Mollusques Gastropodes prosobranches) [Fig.] 186 F. Gagnepain. Les Aspidistrées d’Indo-Chine 189 H. Perrier de la Bathie. Les Vanilles de Madagascar 193 A. Guillaumin. Contribution à la flore de la Nouvelle-Calédonie 198 BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 2 Série. — Tome VI REUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM ]\° 3. — Avril 1934. MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 57, RUE CUVIER ZZZUZZIZ: PARIS-V® RÈGLEMENT Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national d’Histoire naturelle. Le nombre des fascicules sera de 6 par an. Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1 /2 feuille (8 pages d’im- pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manuscrits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière à occuper la place minima. Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit, avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin suivant. Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie- ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des Auteurs. Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux Auteurs, qui sont piiés de la retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un numéro ultérieur. Les Auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplémentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais). Les Auteurs désirant faire des communications sont priés d’en adresser directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la séance. TIRAGES A PART. Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils peuvent en outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nombre, aux conditions suivantes : 25 ex. 50 ex. 100 ex. 4 pages 18 fr. 20 fr. 22 fr. 8 pages 20 fr. 22 fr. 26 fr. 16 pages 22 fr. 26 fr. 34 fr. Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en meme temps que le numéro et brochés avec agrafes. Les auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part brochés au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves. Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du numéro correspondant. PRIX DE l’abonnement ANNUEL : France et Étranger ; 50 fr. BULLETIN D U MUSKUM NATIONAL Ü’HISTOIIIE NATURELLE BULLETIN nu MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 2 Série. — Tome VI REUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM ANNEE 1934 MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 57, RUE CUVIER P A RIS- V BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE ANNÉE 1934. — N“ 3. 283-= RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM 26 AVRIL 1934. PRÉSIDENCE DE M. P. LEMOINE, DIRECTEUR DU MUSÉUM. OUVRAGES OFFERTS M. A. Billard ; Les Hydroïdes des Golfes de Suez et d’Akaba. (Mém. de V Inst. d’Egypte, XXI, 1933) ; Hydroïdes de Mauritanie (Bull. Mus. sér., III, 1931). M. R. Bourret : Notes Iierpélologiques sur l’Indochine française. I. Ophidiens de Chapa (Bull, génér. de l’insir. publique de l’Indochine, n° 7, 1931). Revue française d’Entomologie, publiée sous la direction de R. Jean- NEL, I, fasc. 1, 1934. Flore générale de l’Indochine, publiée sous la direction de MM. H. Le- comte et H. Humbert, VI, fasc. 5, 1934. ERRATUM Bulletin du Muséum, 1934, p. 5, ligne 5 au lieu de : « Chaire d’ Ethno- logie des animaux sauvages », lire : chaire d’Ethologie des animaux sau- vages. COMMUNICATIONS Troisième note préliminaire sur u organisât ion DU PIED DES Éléphants'^ PAR M. Henri Neuville. Le Præpollex et le Præhallux Dans toutes les régions de leur corps, les Eléphants présentent des particularités qui ont depuis longtemps fixé l’attention. Bien que l’organisation de leurs membres et même leur démarche aient été comparées à celles de l’Homme, la structure de leurs pieds offre, elle aussi, des caractères fort originaux, sur certains desquels j’ai précédemment insisté. L’un des plus spéciaux, — ■ et des plus discutés dans l’énorme bibliographie éléphantine, — est celui qui résulte de la présence d’une formation rappelant un sixième doigt, mise en évidence, il y a plus de deux siècles, par l’anatomiste anglais Blair. Le sujet qu’il avait étudié (probablement un Eléphant d’Asie, d’après l’une des figures accompagnant son Mémoire) possédait, écrivait -il, six méta- carpiens, correspondant à six doigts ; celui qu’il considérait comme le supplémentaire était composé d’un premier os mesurant 2 pouces de long et 4 1/2 de circonférence ; cet os était le plus gros à sa partie supérieure et allait en diminuant jusqu’à son extrémité inférieure, où il s’articulaif , ajoutait Blair, avec un très petit os. De même, le métatarse eût comporté six rayons correspondant à six doigts. Le squelette monté représenté par Blair était pourvu, conformé- ment à ces descriptions, de mains et de pieds hexadactyles ; l’une de ses figures de détail corrobore cette disposition, tandis qu’une autre n’indique que cinq doigts, très irréguliers. Ces observations de Blair comportaient quelques erreurs de description et surtout d’iconographie qui les firent injustement sous-estimer dans la suite. 1. Voir Première noie préliminaire dans ce Bulletin, 1927, N° 1, et Deuxième note.. Ibid. 1933, n« 1. Bulletin du Muséum, 2® s., t VI, n“ 3, 1934. — 211 — Perrault, décrivant à peu de temps de là un Éléphant « du Congo », ne mentionna rien de semblable, mais ouvrit, sur la cons- titution de la charpente osseuse des pieds des Éléphants et les dis- positions de leurs ongles, des discussions déjà amorcées par Aris- tote et qui ne sont pas encore closes. Il n’attribuait que deux phalanges à chaque doigt, ce qui lui fut reproché ; or il me semble bien avéré que les phalanges dites unguéales (auxquelles pour l’Éléphant, ce qualificatif ne peut être attribué que par analogie) sont souvent si réduites ici qu’elles peuvent échapper à un anato- miste ne les recherchant pas systématiquement ; je les crois parfois même inexistantes. Blainville, observateur aussi avisé qu’impar- tial, releva que sur le sujet décrit par Perrault il y avait peut- être eu destruction des phalanges unguéales par « une sorte de mala- die », les secondes phalanges elles-mêmes étant « à moitié cariées ou détruites, si ce n’est celle du pouce ». En réalité, il ne paraît pas s’agir là de lésions vraiment pathogènes, mais d’une imperfection de l’ossification laissant disparaître progressivement la troisième phalange des Éléphants actuels. Ce fut surtout Camper qui reprit, sur un Éléphant de Ceylan, l’examen des faits que Blair eut l’incontestable mérite de découvrir et sur lesquels des observations multipliées pouvaient seules faire la lumière. Camper compléta, en les corrigeant où besoin en était, les descriptions de Blair et de Perrault. « Le métacarpe, écrit- il, ne comprend que cinq os, mais celui du pouce est muni d’un osselet surnuméraire dont aucun auteur n’a fait mention. Il tient au trapèze par des ligaments... C’est sans doute celui que Blair a pris pour un sixième doigt, mais il ne forme au contraire qu’un support de plus, qui aide à soutenir le poids du corps de l’Éléphant et semble unique dans ce quadrupède ». Une bonne figure appuie cette description. Camper ne mentionne pas ce en quoi le membre postérieur peut, à cet égard, ressembler au membre antérieur ou en différer ; il n’y indique pas de formation rappelant le sixième doigt. Les auteurs récents qui ont étudié le carpe et le tarse des Éléphants se sont tous plus ou moins étendus sur ces formations, maintenant, et depuis longtemps déjà, intégrées à ce que l’on nomme le præ- pollex et le præhallux. C’est ce à quoi je vais consacrer les lignes suivantes. ★ » ♦ L’attention fut attirée par K. Bardeleben, en 1885, sur des for- mations osseuses ou cartilagineuses situées au bord interne du carpe et du tarse des Mammifères ; elles étaient jusqu’alors passées sous silence ou brièvement considérées comme sésamoïdes se ratta- chant au radius ou au tibia. Bardeleben les observa dans tous les 212 ordres de Mammifères ayant cinq doigts fonctionnels. Constatant également que presque tous les Mammifères ont aussi, du côté externe de la main et du pied, des formations assez particulières, — ■ qui sont, pour celle-là, le pisiforme, et, pour celui-ci, la tubérosité du calcanéum, — - il estima que toutes ces pièces représentent des vestiges de doigts et que les traces de deux rayons, l’un interne, l’autre externe, s’ajoutent ainsi aux cinq rayons digitaux typiques. Modifiant donc, pour les Vertébrés supérieurs, la conception penta- dactyle, il admit que certains de leurs cas d’hyperdactylie sont des faits ataviques plutôt que des anomalies. L’aboutissant de tout cela était une théorie d’heptadactylisme. Aux rudiments digitaux situés en avant du premier doigt, Bardeleben donnait, pour la main, le nom de præpollex, et, pour le pied, celui de præhallux. Le septième doigt, dont le pisiforme ou le tubérosité du calcanéum étaient considérés comme les représentants, reçut, dans la suite, le nom de postminimus. Peu de temps après que Bardeleben ait soulevé ces questions, Pfitzner (1887) examina comment elles se posent pour les Elé- phants. Sur un jeune Eléphant d’Afrique (dont la hauteur aux épaules n’était que de 1 m. 35), il trouva un præpollex entièrement cartilagineux, atteignant, du côté proximal, une saillie basale du premier métacarpien dirigée vers l’arrière, et se terminant, disait* il, au niveau de la sole. Il observa de même un præhallux, égale- ment cartilagineux, s’étendant du scaphoïde (naviculaire ou central) jusqu’à la sole ; il précisait que ce præhallux était uni au reste du squelette pédieux par un tissu conjonctif compact et n’avait aucun contact direct avec ce squelette. Le même anatomiste relevait enfin, daos l’aspect du pisiforme, un caractère nettement analogue à celui d’une pièce digitale. Discutant la communication dans laquelle Pfitzner présentait ces résultats et quelques autres de même ordre, Bardeleben émit l’hypothèse que certains Mammifères posséderaient peut-être les traces d’un huitième rayon digital. Dans la suite, ces diverses consi- dérations furent très largement développées et suscitèrent de nom- breuses et importantes recherches. Me bornant ici au cas des Eléphants, et devant même, sur ce terrain déjà si limité, me restreindre à l’extrême, je remémorerai que la mention faite par Blair (voy. ci-dessus) de six « doigts », mérite, une fois bien éclaircie, d’être dûment enregistrée. Tenu par la nécessité d’être bref, je ferai simplement état, quant aux données qui suivirent, des détails et des figures fournis il y a quel- ques années, par Eales, qui, sur un fœtus d’Éléphant d’Afrique, observa un præpollex placé « le long du trapèze et du premier méta- carpien », et un grand præhallux cartilagineux, « articulé avec le premier cunéiforme et le premier métatarsien. » — 213 — Je vais tenter d’éclaircir cette question des traces « d’heptadac- tylie » présentées par les Éléphants, à l’aide de quelques renseigne- ments nouveaux, appuyés de figures détaillées qui manquaient jusqu’ici. Je décrirai plus particulièrement le præpollex et le præ- hallux d’après deux Éléphants d’Asie qui étaient tous deux des femelles adultes. ★ ♦ 4 Fig. 1, — Elephas indiens L., 5 adulte. Premier rayon digital du pied antérieur droit. T, trapèze ; I premier métacarpien ; p, phalange du premier doigt ; s, son sésamoïde ; P, præpollex, rabattu latéralement de façon à montrer sa facette articulaire a. Envi- ron 1/2 gr. nat. La figure 1 représente le premier rayon digital (celui du pouce), avec ses pièces accessoires, du pied antérieur droit de l’un de ces Éléphants d’Asie. J’ai surveillé de très près la préparation de cette pièce, — dont je donnerai dans la suite des figures complémentaires, - 214 — — et puis certifier rauthenticité des rapports entre les cinq pièces composant cette figure 1. A la partie supérieure de celle-ci se trouve Fig. 2. — Elephas indicus L., 9 adulte. Premier rayon digital du pied postérieur droit. 1, premier cunéiforme ; I, osselet unique du pouce ; P, præliallux, avec ses prin- cipaux centres d’ossification marqués par des astérisques. Env. 3/4 gr. nat. le trapèze, T ; au-dessous vient le premier métacarpien, I, puis la phalange du pouce, p, avec son sésamoïde, s, ce dernier rabattu de façon à se montrer par sa face articulaire. Le præpollex est repré- — 215 sente en P, rabattu, lui aussi, de façon à montrer la facette articulaire, a, par laquelle il se juxtapose à une tubérosité supérieure du premier métacarpien, dirigée vers barrière et bien visible sur cette figure. Le seul contact étroit de ce præpollex a lieu avec cette partie sail- lante du premier métacarpien ; il n’a avec le trapèze, sur la pièce Fig. 3. — Coupe transversale, faite au niveau du pouce et du præhallux, dans le pied postérieur gauche du sujet ayant fourni la figure 2. T, téguments ; I, osselet du pouce ; P, præhallux ; remarquer la structure mi-cartilagineuse, en avant, et mi- osseuse, en arrière, de celui-ci. Env. 9/10 gr. nat. ici reproduite, de même que sur les autres, m’a-t-il semblé, qu’un rapport de voisinage très proche. J’ajouterai que le præpollex m’a toujours paru entièrement cartilagineux au pied antérieur des Eléphants. Celui qui est ici figuré mesure 125 mm. de long sur 42 de largeur maxima et 20 d’épaisseur maxima. La fig. 2 représente le premier rayon digital du pied postérieur droit d’un autre Éléphant d’Asie : j’ai préféré, sur cette pièce, main- tenir les diverses parties dans leurs connexions naturelles, celles-ci — 216 — étant plus différentes encore que pour la pièce précédente de celles qui leur furent assignées jusqu’ici (voir ci-dessus). Les trois seules parties visibles sur cette figure sont le premier cunéiforme, 1, l’osselet unique du pouce I, et le præhallux, P. 11 est net que celui-ci ne s’articule qu’avec l’osselet I. auquel, plutôt encore, il s’accole sur Fig. 4. — Pisiforme droit du sujet ayant fourni la figure 1, vu par sa face interne. Env. 9/10 gr. nal, toute la face postérieure de ce dernier ; il ne touche même pas le premier cunéiforme, c{ui, suivant une disposition banale, ressemble tout à fait à un métatarsien, mais au delà duquel le pouce n’est formé que d’un unique article. Le præhallux ici figuré mesure 12 cm. de long, sur 3 de large et 2 cm. 5 d’épaisseur Foncièrement 1. Je dois préciser que pour mieux faire ressortir les détails de structure ci-dessous mentionnés (présence de nodules osseux dans le cartilage), j’ai conservé cette pièce dans l’alcool à 95° ; celui-ci amis les parties osseuses en évidence, par contraction de l’ensemble cartilagineux. Il s’en est suivi une rétraction générale diminuant un peu les dimensions primitives. Mais les mesures relevées l’ont été avant cette rétraction. 217 — cartilagineux, il présente des nodules osseux, épars, à la répartition desquels il me semble ne pouvoir s’appliquer aucune loi morpho- génétique tendant à la constitution d’un rayon digital ; ces nodules sont Indiqués, sur la fig. 2, par des astérisques. Sur la pièce repré- sentée, cette ossification est plus étendue aux deux extrémités du præhallux et ne comporte, dans ses autres régions, que de très petits îlots. Les nodules ainsi formés sont très irréguliers : pour leur chercher des termes de comparaison, il faudrait se reporter à des ossifications pathologiques. D’un sujet à un autre, ils sont très différents, et ils le sont même d’un pied à l’autre sur un même sujet. Sur le pied gauche de celui qui m’a fourni la fig. 2, une coupe transversale,, passant à travers l’osselet du pouce et le milieu du præhallux (fig. 3), montre que celui-ci y est cartilagineux, à ce niveau, dans sa partie antérieure, et osseux dans l’autre moitié ; il en va tout autrement pour le pied droit. .Je n’entrerai pas, pour le moment, dans l’examen des autres rapports du præpollex et du præhallux, ni dans celui des interpré- tations auxquelles ils peuvent donner lieu. Y reconnaître des doigta est incontestablement très hardi, et c’est en vain que l’on cherche à trouver dans la classe des Mammifères, actuels ou éteints, parmi toutes les formations considérées comme rattachahles à celles dont il s’agit, des traces prouvant qu’elles sont ou furent réellement des doigts. L’observation faite par Bardeleben sur un Vertébré fossile de position zoologique très douteuse, le Theriodesmus phylarchus de Seeley, ne permet à cet égard que des appréciations fort limitées. Pour le postminimus, la question se pose de façon peut-être encore plus dubitative. Le pisiforme des Eléphants (je reste ici sur ce qui a trait à ces animaux) ressemble fort à une phalange (fig. 4) ; il doit en tout cas jouer un rôle comparable à celui du præpollex dont il est grossièrement symétrique, et sa parfaite ossification contraste avec le caractère simplement cartilagineux de ce dernier. Il est certain, je crois, que toutes ces formations ont un rôle adjuvant de celui des doigts. Mais il est bien risqué, malgré tous les argu- ments empruntés aux Vertébrés les plus divers, de dépasser cette conception en restant sur le terrain solide de l’anatomie des êtres, vivants ou éteints. — 218 — Les groupes sanguins des Mammifères sauvages PREMIERS RÉSULTATS PAR M. P. Rode. L’étude des groupes sanguins chez les Mammifères sauvages, entreprise au laboratoire de Mammalogie du Muséum, est une réalisa- tion du projet exposé par M. le Professeur Bourdelle dans sa leçon d’ouverture du Cours de Zoologie des Mammifères et des Oiseaux le 25 mai 1927 : « Si le problème de la détermination de l’espèce est soluble et si « l’on veut essayer de le résoudre, c’est jusque dans les conditions « les plus intimes du milieu et du chimisme organique qu’il faudra <( sans doute rechercher de nouveaux caractères spécifiques plus <( constants et plus sûrs. » (p. 29) La présence de groupes sanguins différents dans l’espèce humaine, mise en évidence par Landsteiner en 1900, a été le point de départ d’une science nouvelle dont l’importance théoricjue et les applica- tions qui en découlent sont considérables. Cette branche de la sérologie trouve tout naturellement sa place dans la recherche du problème de l’espèce. Avant d’entrer dans le détail de l’application des groupes sanguins à la systématique, il nous paraît indispen- sable de préciser l’origine et le but de ces recherches. On sait depuis longtemps qüe l’introduction du sérum d’un animal donné, dans le sang d’un autre animal, d’espèce, de genre ou de famille différente, provoque une réaction physiologique appelée « agglutination ». Cette réaction peut d’ailleurs être obtenue « in AÛtro ». Le résultat est identique. Quand il s’agit d’animaux d’espèces différentes on dit qu’il y a « hétéroagglutination ». Mais le phéno- mène peut se produire entre individus d’une même espèce. Nous avons cette fois « isoagglutination », c’est-à-dire différenciation de « groupes » sanguins dans le cadre d’un ensemble d’animaux que nous qualifions d’espèce au point de vue morphologique ou anato- mique. Ces deux termes d’iso et d’hétéroagglutination, s’ils ont une valeur théorique différente correspondent au même phénomène physiologique. C’est pourquoi il nous paraît plus logique de n’ern- 1. Rev. Ilist. Nat. appliquée (.Soc. Nat. acclimat.), n® 8-9, 1927. Bulletin du Muséum, 2^^ s., t. VI, n° 3, 1934. — 219 ployer que le terme général d’agglutination qui ne préjuge en rien de la place systématique occupée par les individus étudiés ; les différenciations que nous établissons, pour notre commodité de classement, entre deux espèces n’ayant qu’une valeur toute relative. Des expériences et des vérifications précises montrent indiscutable- ment que le groupe sanguin d’un individu donné est un caractère fixe qu’il possède depuis sa naissance jusqu’à sa mort et même au delà, puisqu’il est possible d’effectuer des réactions d’agglutination sur du sang de cadavre et sur des taches de sang séché étudiées longtemps après la mort de l’animal. Le groupe sanguin n’est modifié ni par les variations d’alimenta- 1 ion ni par l’état de santé. Les maladies n’ont aucune influence sur lui. 11 a été reconnu en outre que la transmission des groupes sanguins aux descendants s’effectue conformément aux lois de l’hérédité. Un mot enfin sur le processus du phénomène d’agglutination ; Quand on mélange « in vitro » une goutte du sérum d’un animal A avec une goutte de sang d’un animal B, deux cas peuvent se pré- senter. Dans le premier cas le mélange reste homogène, les globules se dispersent uniformément dans le liquide et, une fois sèche, la goutte du mélange nous apparaît à l’œil nu comme une goutte de sang ordinaire rendu plus pâle par une dilution. Au microscope les globules se montrent nettement séparés les uns des autres. Il n’y a pas agglutination. Les deux animaux A et B appartiennent au même groupe sanguin. Dans le deuxième ^cas le mélange du sérum de A et du sang de B se révèle assez rapidement non homogène. Malgré les mouvements de brassage qu’on peut imprimer au mélange on constate à l’œil nu la réunion, 1’ « agglutination » des globules rouges par paquets qui apparaissent comme de petits points rouges sur le fond jaunâtre du sérum. Au microscope on voit les globules se rassembler, comme attirés les uns vers les autres par une force très vive. Il y a aggluti- nation : A et B appartiennent à deux groupes sanguins différents. On explique la réaction de la façon suivante : Les globules rouges contiennent une substance appelée : aggluti- nogène, qui peut provoquer leur réunion, leur agglutination par masses plus ou moins importantes. Mais pour que cette agglutina- tion ait lieu, il faut la présence et l’action d’une substance contenue dans le sérum d’un autre animal. Cette substance est Y agglutinine. Le sérum d’un individu n’agglutine pas ses propres globules. Un même sérum peut contenir plusieurs agglutinines, de même que les globules d’un individu peuvent contenir plusieurs agglutine gène s. Les groupes sanguins chez l’homme. — Les travaux de Lands- TEiNER, Jansky, Moss et Dungern-Hirszfeld ont établi qu’il existe dans l’espèce humaine quatre groupes sanguins, désignés — 220 - depuis la convention de la « Commission internationale pour l’étude des groupes sanguins » par les lettres : A. B. AB. O. Ces quatre groupes sont indépendants des quatre races anthropologiques et peuvent se rencontrer chez tous les peuples même les plus primitifs. Seules les proportions relatives des quatre groupes sont variables et ont donné lieu à l’établissement d’indices assez précis. La déter- mination des groupes sanguins humains a pris une très grande impor- tance : elle est aujourd’hui à la base de la transfusion sanguine, des recherches médico-légales et des études anthropologiques. Les groupes sanguins chez les animaux domestiques. — Après l’homme, ce sont les animaux domestiques qui ont été le mieux étudiés. Il faut citer les travaux de Bialosuknia et Kacz- KowsKi 1 sur les moutons, de Brébant sur les moutons de Szv- manowski, St-Stetkiewicz ztWACHLER ^ sur les porcs, de Dujarric DE LA Bivière et Kossovitch sur les chevaux de Hirszfelu et Przesmycki également sur les chevaux Chez beaucoup de ces animaux domestiques on retrouve les quatre groupes classiques humains. Il ne semble pas toutefois qu’il y ait absolue identité entre ces groupes sanguins et ceux de l’homme. Quoiqu’il en soit, l’étude des groupes sanguins des animaux domes- tiques est appelée à rendre de très grands services pour l’étude des races et la vérification des pédigrees. Les groupes sanguins des animaux sauvages. — • Chez les animaux sauvages les recherches sont encore assez limitées. On a surtout étudié les singes anthropoïdes dont les groupes sanguins présentent beaucoup d’analogie avec ceux de l’homme (Land- STEiNER Troisier®). Enfin les macaques ont fait l’objet de travaux récents (Buchbinder Weinert C’est à cette question des groupes sanguins des Mammifères sauvages que nous nous sommes attaché. Précisons tout d’abord que nous n’avons pas l’intention d’effectuer des recherches théo- riques de sérologie. Ce n’est ni notre rôle, ni notre but. En suivant de très près les résultats obtenus dans les recherches récentes faites en France, à l’Institut Pasteur et dans les établissements scienti- fiques étrangers nous voulons seulement faire l’application de ces recherches aux travaux de systématique que nous poursuivons dans le groupe des mammifères et apporter à ces travaux la contribution 1. C. R. de la Soc. de hiol., 1924, t. 90, p. 1196. 2. Thèse doctorat vétér., Paris, 1932. 3. C. R. de la Soc. de biol., 1926, t. 94, p. 204. 4. IIP session Instit. Intern. Anthrop., Amsterdam, septembre 1927. 5. Ann. de VInst. Pasteur, 1930, t.45, p. 107. 6. C. R. Soc. RioL, t. 89, p. 1360, 1923. 7. C. R. de la Soc. de biol., 1928, t. 99, p. 658. 8. Ann. de VInst. Pasteur, 1928, t. 42, p. 363. 9. Journ. of Immunol., 1933, t. 25, p. 33. 10. Zeiischr. f. Rass. Physiol., 1933, t. 6, fasc. 2. - 221 — des découvertes modernes destinées à sortir si possible du cadre souvent trop étroit de la morphologie. M. le Professeur Bourdelle a bien voulu nous confier le soin de poursuivre ces travaux et c’est sous sa direction et avec l’aide bien- veillante et les conseils de M. le Dujarric de la Rivière, chef de laboratoire à l’Institut Pasteur et de M. le Kossovitch que nous avons pu installer un petit laboratoire dans le service des Mammifères au Muséum. La technique suivie est des plus simples : le sang des animaux est récolté aussitôt après la mort (étant données les dilficultés presque insurmontables qu’on rencontre à opérer sur le vivant, surtout chez les animaux de grande taille) ; il est défibriné, centrifugé et le sérum de chaque spécimen est conservé en glacière ; les globules se con- servent dilEcilement et servent surtout à effectuer les réactions d’agglutination avec les sérums précédemment mis en réserve. Ainsi, le sang de chaque mammifère est comparé avec les sérums des individus de même espèce ou d’espèce différente. En outre, le sang des singes est toujours mis à l’épreuve avec les sérums humains des différents groupes. La technique d’agglutination employée jusqu’ici est celle de Beth-Vincent (mélange sur lames de verre). Elle sera complétée ensuite par des méthodes plus spéciales s’il est néces- saire. Commencées au mois d’octobre 1933, nos observations ont porté jusqu’à ce jour sur 106 mammifères sauvages provenant de la ménagerie du Jardin des Plantes ou du Parc zoologique du Bois de Vinceniies. Ces mammifères appartiennent aux espèces suivantes : I. — ■ Primates. Singes africains : 1 Chimpanzé (Pan chimpanzé Meyer), 10 Cercopi- thèques : 6 Callitriches (Lasiopyga callitrichus E. Goff.), 1 Grivet (L. gri- seoviridis Neum.), 1 Brazza (L. Brazzæ A. M. Edw.) 1 moustac (L. cc- phus L.), 1 hocheur (L. niclitans L.), 5 Patas ( Enjthrocehus patas Schreb.). 4 Mangabeys : 2 couronnés (Cercocehus lunulaius L.), 1 à collier (C. tor- quatus Kerr.) 1 fuligineux (C. æthiops Schreb.). — 8 Hamadryas (Papio hamadryas L.), 4 Baboins (P. papio Desm.). Singes asiatiques r 1 Gibbon (Hylobates leucogenys Oglib.). — 7 Ma- caques : 3 rhésus [P ithecus rhésus Aud.), 3 bonnets chinois {P. sinicus L.), 1 macaque des Celebes (Magus mourus F. Cuv.). Singes américains ;1 A\ouatte {Alouaü acaraya Humb.), 1 Atele [Ateleus Geoffroy i Kuhl), 1 Sajou [Çebus fatuellus L.), 1 Ouistiti [Hapale jacchus L.). Lémuriens : 3 Makis : 1 mococo (Lemur catia L.), 1 niongos (L. mongos L.), 1 fauve (L. fulous albifrons E, Geoff.). L) Bulletin du Muséum, 2® t. VI, 1934. — 222 — II. — Carnivores. Félidés : 1 Ocelot [Felis pardalis L.), 1 Tigre [F. tigris L.), 1 Serval (F. serinai L.), 1 Guépard [Acinonyx jubatus Erxleb.). Canidés : 1 Chacal [Canis anthus F. Cuv.), 2 Renards (Vulpes vulpes L.)^ 1 Fennec (Vulpes zerda Zimm.). Viverridés : 1 Crossarche (Crossarchus obscurus F. Cuv.), 1 Mangouste [Ichneumia albicauda G. Cuv.), 4 Civettes (Viaerra civetta Schreb.). Procyonidés : 1 Coati (Nasua narica L.). III. — - Rongeurs. Sciuridés : 1 Ecureuil de ITnde (Sciurus indiens Erxl.). Muridés ; 16 Rats surmulots (Epimys norwegicus Erxleb.), 2 Rats de Gambie (Cricetomys gambianus Waterh.), 2 Hamsters [Cricetus cricetus L.),^ 1 Gerbille (Gerbillus hirtipes Lat.), 1 Merione (Meriones Shawi Roz.), 1 Pachyuromys (P. duprasi Lat.). Caaidés : 1 Cabiai [Hydrochærus capybara Erxl.), 1 Mara [Dolichoti» patagonica Shaw.). IV. — Ongulés. Equidés : 2 zèbres, 1 de Grevy (Equus Grevyi M. Edw ), 1 de Hartmann (F. zébra Harmannæ Mats). Bovidés : 1 Oryx (Oryx beisa Rupp.),l Hippotrague (Hippotragus equi- nus Desm.), 1 Cervicapre. (Antilope cervicapra Fall), 1 Gnou (Connochætes taurinus Burch.), 3 Gazelles dorcas (Gazella dorcas L.), 1 Gazelle de Perse (G. subgutlurosa Guld.). Cervidés : 1 Cerf axis (Cervus axis Erxl.). Giraffîdés : 1 Girafe (Giraffa reticulata Wint.). Proboscidiens : 1 Eléphant (Elephas anliquus Falc.). V. — Marsupiaux. Macropodidés : 1 Kangourou roux (Macropus rufus Desm.), 2 Kan- gourous dama (M. eugenii Desm.). D’après les observations faites sur ees premiers spécimens nous sommes arrivé aux résultats suivant : Chez les mammifères sauvages le phénomène d’agglutination dans le cadre d’une même espèce paraît moins fréquent que chez l’homme et les mammifères domestiqués depuis longtemps. 11 y aurait plus d’homogénéité dans le sang de ces animaux sauvages, relativement stables dans leurs caractères, que chez les domestiqués dont les croisements ont donné naissance à des différenciations considérables. Il en est résulté des différenciations dans les caractères sanguins. Les rongeurs sauvages sont à cet égard un exemple typique : le nombre de groupes sanguins paraît très restreint. Malgré la diversité — 223 des formes examinées nous avons pu jusqu’à présent en déceler deux. Par contre chez le lapin, Ionesco Mihaiesti et Dora Du- MiTRESco ^ ont montré qu’il y avait isoagglutination. Leur essai a été effectué sur trois races : angora, hongrois et lapin ordinaire. A part les singes anthropoïdes, dont les groupes sanguins se rapprochent de ceux de l’homme, nous avons pu constater que de nombreuses espèces et parfois même des genres différents possèdent le même groupe sanguin (callitriches et pat as), (haboins et cerco- cèbes), (macaque rhésus et macaque bonnet chinois). Si on met en présence le sang de ces singes avec les différents sérums humains, on constate qu’ils n’ont pas les mêmes réactions et par conséquent qu’ils ne possèdent pas toujours les agglutinogènes correspondants. Les quatre groupes humains ne peuvent donc pas être considérés comme universels. Dans les autres ordres de mammifères les parentés sanguines sont encore plus étendues. Nous avons trouvé le même groupe sanguin chez deux antilopes très différentes : Oryx beisa et Hippotragus equinus (53-76). Deux zèbres (Grevy et Hartmann) ont le même groupe sanguin. Ces parentés sanguines inattendues sont-elles de nature à nous faire douter de l’efficacité de la méthode ? Bien au contraire, elles nous apparaissent comme l’indice de relations étroites que la mor- phologie seule ne saurait nous expliquer. Dans d’autres cas, la déter- mination du groupe sanguin confirme une parenté morphologique. Nous avons montré, récemment que le "Rat de Gambie [Cricetomys gamhianus Waterh.) dont les caractères morphologiques sont inter- médiaires entre ceux des Mus et des Cricetus, ont le même groupe sanguin que les Hamsters (Cricetus cricetus L.). Le nombre relativement peu élevé de mammifères étudiés ne permet évidemment pas de tirer encore des conclusions qui risque- raient d’être démenties ou modifiées par des réactions nouvelles. On ne peut aboutir dans cette voie que par des statistiques portant sur des centaines, voire même des milliers d’individus. Il nous apparaît cependant que les premières constatations sont pleines de promesses. En établissant peu à peu la systématique sérologique dont nous avons fait le projet il y a quelques mois seulement nous sommes certain d’apporter à la classification et à la biologie des mammifères des éléments nouveaux qui nous permettront d’aborder avec fruit le problème de l’espèce. (Laboratoire de Mammalogie au Muséum et Laboratoire du Dujarric de la Ri- viire à V Institut Pasteur). 1. C. R. Soc. Biol, 98, 1928, p. 1637. 2. P. Rode. Recherches sur les groupes sanguins des rongeurs (Comm. Congrès Soc. Savantes, 1934). 3. P. Rode. Etude des groupes sanguins chez les Mammifères (C. R. Soc. Biol, t. CXV, p. 27, 1934). — 224 -- Note complém entaire sur les Damans de l’A’Haggar PAR M. H. Heim de Balsac. Depuis la parution de notre étude (en collaboration avec le Pro- fesseur Begouen) sur les Damans de l’A’Haggar nous avons pu examiner de nouveaux échantillons de même provenance. Il s’agit tout d’abord de deux spécimens, aimablement communiqués par le Musée de Vienne, et qui avaient été rapportés de Tamanrasset par Mlle jjg Wagner- Tauregg. En outre, M. Loth a remis à Tn. Monod une peau de Daman, provenant de l’A’Haggar, et transformée selon l’usage indigène en sac à provisions. Les spécimens du Musée de Vienne, accompagnés chacun d’un squelette complet, sont d’âge différent. L’un d’eux (n° 3160) est adulte, et plus âgé que le sujet type qui ? servi à la description de Procaçia antineæ Heim et Begouen. L’autre (n° 2989), plus jeune, représente le stade de croissance V de O. Thomas (troisième et der- nière molaire supérieure non apparente). Le spécimen rapporté par M. Loth est jeune, d’après les dimensions de la peau, mais d’un âge difficile à préciser en l’absence de tout document ostcolo- gique. Ces trois Damans représentent la « forme claire » de Procavia antineæ. Leur pelage cadre fort bien avec celui du type. Et nous insistons sur l’absence totale de «tache » dorsale. Un des spécimens, l’adulte n° 3160, tué en octobre, montre un poil plus court, plus fin et dépourvu de toute teinte grise, par rapport au type. Il représente sans doute le pelage d’été, tandis que le type, tué à une date inconnue, doit être revêtu du pelage d’hiver. Le crâne de l’adulte, n^ 3160, bien que plus âgé que le type, montre des dimensions inférieures à celles de ce dernier, la ressemblance, toutefois, restant parfaite. Il n’est pas inutile d’indiquer ici ses dimensions en les comparant à celles du type et aussi à celles de Procavia bounhioli. 1. Rull. Muséum, n° 5, 1932, p. 479. Bullelin du Muséum, 2® s., 1. VI, n° 3, 1934. 225- — Cette documentation complémentaire vient à son heure du fait qu’à une date récente E. Schwarz a publié une note très brève aux termes de laquelle la position systématique et la nomenclature des Damans de l’A’Haggar et de l’Aïr se trouveraient modifiées, A en croire cet auteur il n’existerait, dans les massifs du Sahara central et de l’Aïr, qu’une seule forme de Daman, et cette forme serait une race géographique (sous-espèce) du Procavia ruficeps, répandu dans la région soudanaise. Par priorité la forme saharienne devrait prendre le nom de ; Procavia ruficeps hounhioli Kollm. Cette conception, qui présenterait l’avantage de la simplification, n’est malheureusement étayée par aucun examen objectif des spécimens de P. antineæ et de P. bounhioli qui ont fait l’objet de notre étude. On ne reste pas que d’être surpris, de la part d’un auteur qui a une réputation de Mamma- logiste averti, en voyant la position tranchée qu’adopte Schwarz, sans même avoir examiné le matériel du Muséum de Paris. Au sur- plus l’auteur, dans une discussion d’ailleurs à peine esquissée, passe complètement sous silence des caractères distinctifs nets (dimensions crâniennes, développement des dents, présence ou absence de «tache » dorsale), caractères sur lesquels nous avions insisté et qui se révèlent gênants pour la démonstration de l’auteur. Nous nous voyons donc obligé d’examiner d’une manière critique les trois points qui semblent ressortir de la note de Schwarz : 1. Les mensurations sont indiquées en mm. Une erreur d’impression a fait écrire, dans notre première étude, que la longueur de la rangée des molaires inférieures de P. bounhioli était de 38,8. C’est 33,8 qu’il faut lire. 2. The Hyrax of ihe Central Sahara, Ann. and Magazine of Nat. History, ser. 10, vol. XII, p. 625, décembre 1933. — 226 1. Assimilation de P. anïineæ a P. bounhioli. Schwarz a eu entre les mains trois Damans de l’A’Haggar : deux sujets, de teinte chocolat, qu’il identifie à la « forme foncée » de P. antineæ ; un jeune individu de pelage clair, qu’il rapporte à la « forme claire » de P. antineæ. Puis sans donner de raison l’auteur déclare évidente l’identité de cette « forme claire » à.' antineæ avec bounhioli qu’il n’a pas vu. Or il existe une grande différence entre les pelages de l’un et de l’autre. P. bounhioli est beaucoup plus clair que la « forme claire » A.’’ antineæ ; au surplus il présente une large « tache » dorsale jaune, totalement absente chez les huit spécimens de P. antineæ que nous avons eus sous les yeux. Le crâne lui aussi est différent dans les deux formes : plus grand, plus massif chez P. boun- hioli., avec un développement beaucoup plus prononcé des dents, surtout des incisives supérieures, et des orbites fermées en arrière. Ces caractères distinctifs apparaissent d’ailleurs à l’examen des sujets beaucoup plus nettement qu’à la lecture d’un texte. Il paraît tout à fait impossible d’identifier l’un à l’autre P. bounhioli et P. antineæ. Au surplus Schwarz admet que P. bounhioli habite effec- tivement l’A’Haggar, ce qui n’est nullement prouvé. 2. — Assimilation des Procavia de l’A’Haggar a ceux de l’Aïr. Thomas a décrit sous le nom de P. buchanani^ des Damans pro- venant d’Aouderas et de Tarare (Aïr). La diagnose est heureusement assez détaillée. Il apparaît nettement qu’il s’agit d’une forme grise, « plus pâle qu’aucune forme jusqu’ici décrite de l’ouest africain », pourvue d’une «tache » dorsale jaunâtre, et pourvue également de taches postauriculaires d’un chamois pâle. Ces caractères ne cadrent nullement avec ceux de P. antineæ. Schavarz a comparé au type de P. buchanani le spécimen « clair » qu’il possédait de l’A’Haggar, et il les déclare identiques. Mais nous avons vu qu’il assimilait également P. antineæ à P. bounhioli. Il y a certainement, de la part de Schwarz une erreur de détermination de certains spécimens, qui provient de la non confrontation du matériel de Paris et de Londres. 3. — - Rattachement des Damans sahariens a l’espèce linnéenne P. RUFICEPS. Il est possible que certaines formes sahariennes de Damans soient des représentants géographiques de P. ruficeps. Nous avions déjà pensé à rapprocher P. antineæ de P. burtoni de Haute Egypte lequel est considéré par Schwarz comme une race de ruficeps. Mais pour établir une telle filiation il conviendrait de mieux connaître la dis- 1. Noi>. Zoologicæ, XXVIII, 1921, p. 13. tribution géographique précise des formes sahariennes, en ne négligeant pas de comparer les matériaux de Paris et de Londres. En résumé nous persistons à considérer comme différents l’un de l’autre P. antineæ et P. bounhioli. Mais il est possible que P. boun- hioli soit identique à P. buchanani de l’Aïr. Étude d'une collection dOiseaux de l’Oubangui-Ciiari PAR M. J. Berlioz. Les oiseaux qui font l’objet de cette note proviennent tous de Bozoum et de ses environs (Oubangui-Chari, A. E. F.), où ils ont été recueillis par M. L. Blancou, adjoint des services civils. Il en a fait don au Muséum ; nous tenons à le remercier et à le féliciter de son activité et de son érudition toute particulière en matière de faune africaine, qui ont ainsi permis la réunion de ces sujets rares. Presque tous ces Oiseaux représentent en effet des formes peu connues, l’une d’elles même inédite, telles que cette région géographique, où il a séjourné et qui fut en somme l’une des plus récemment mises en valeur de notre grande colonie africaine, en recèle encore certaine- ment, malgré les recherches de Tessmann en 1914. La région de Bozoum, située au nord-ouest de Bangui, occupe les pentes orientales de cette vaste zone ondulée, sinon montagneuse, qui couvre le nord de la Nigeria et du Cameroun pour s’incliner au sud-est vers le bassin de l’Oubangui. Son avifaune, de caractère nettement savanicole, plus que forestier, possède une physionomie particulière du fait du mélange des formes typiques de l’Afrique occidentale avec d’autres d’affinités plutôt orientales, indices de relations étroites avec la région du Haut-Nil, ainsi qu’on peut le conjecturer aisément du fait de l’absence de chaîne de montagnes entre les deux régions. Phasianidés Francolinus Schlegeli Heugl. ; deux cf^ adultes. — Selon les données de Bannerman (Birds of trop, west Africa, vol. 1, 1930, p. 313), cette espèce, une des moins connues du genre, est précisément caracté- ristique des affinités orientales de la faune de Bozoum, puisqu’elle a été décrite primitivement du Bahr-el-Ghazal. Elle n’a été décou- verte à Bozoum qu’en mars 1914 par Tessmann, qui n’en rapporta qu’un seul spécimen (9), et est toujours restée fort rare. Les deux spécimens mentionnés ici présentent, avec quelques légères diffé- rences de plumage, sans doute individuelles, tous les caractères si nets de l’espèce, entièrement marquée en dessous de fines raies noires sur fond blanc. Bulletin du Muséum, 2’ s., t. VI, n“ 3, 1934. 229 — Falconidés Circaetus cinerascens Müll. ; ad., 18 août 1933. — Spécimen en plumage parfaitement adulte d’une espèce rare, bien que possédant un vaste habitat, puisque propre à toute la zone de savanes qui entoure la forêt guinéenne et congolaise, depuis la Guinée portugaise jusqu’au Nil et en Angola. Machærhamphus alcinus Anderssoni Gurn. ; ad., 29 janvier 1933. — Comme la plupart des spécimens connus de cette espèce dans cette région, celui-ci est en livrée brun-foncé, avec seulement la gorge blanche et quelques marques blanches au bas-ventre. Espèce poly- morphe, rare dans tout son vaste habitat. PSITTACIDÉS Poicephalus crassus (Sharpe) ; ad., 24 novembre 1932. — - Ce Per- roquet, considéré jusqu’à maintenant comme fort rare, paraît pos- séder une dispersion semblable à celle du Francolinus Schlegeli ; il appartient à la faune de l’Afrique centrale, au Nord de l’Equateur, depuis la région du Haut-Nil à l’est jusqu’au Cameroun à l’ouest. Ce spécimen ne possède qu’une vague teinte jaunâtre sur les joues, tandis qu’un autre de la collection du Muséum, provenant à peu près de la même région (Krebedjé, au nord de Bangui, en décembre 1902, par Decorse) a le bord antérieur des joues nettement jaune. CUCULIDÉS Cuculus canorus ? subsp. ; imm., 12 novembre 1933. — Il est impossible de reconnaître sur ce spécimen, encore jeune, les carac- tères distinctifs de la race africaine gularis Steph. du Coucou vulgaire. Seule la rareté des observations en Afrique occidentale du Coucou européen migrateur permettrait de pencher plutôt vers l’identifica- tion de gularis ; encore la date de capture ne peut -elle apporter aucun indice en faveur de cette assimilation. Capitontdés Pogonornis dubius (Gm.) ; Ç ad., janvier 1933. — ■ Ce Barbican, bien connu dans la région guinéenne, ne semble pas par contre avoir été jusqu’à maintenant signalé dans un district aussi oriental et méridional que celui de Bozoum (voir la distribution géographique donnée par Bannerman, 1. c., vol. III, 1933, p. 365). C’est une espèce purement caractéristique de l’Afrique occidentale. Pogoniulus leucolaimus leucolaimus (Verr.) ; ad., 10 septembre 1933. — r Petit barbu très connu dans la région forestière du Congo, — 230 — s’étendant jusque 4ans la savane. L’avis de G.-L. Bâtes (Handb. Birds of West Afr., 1930, p. 279), coneernant l’insuffisante différen- ciation des diverses races de cette espèce proposées par les auteurs, me paraît tout à fait bien fondé. PiCIDÉS Thripias namaquus saturatus, subsp. nova. ad., route Bozoum-Bangui, 19 septembre 1933. — C’est la première fois que cette espèce de Picidé, typiquement représentative de la faune africaine orientale et méridionale, est capturée aussi loin vers l’ouest, la localité la plus occidentale jusqu’à maintenant connue (au nord de l’Equateur) semblant être la région du Bahr-el-Ghazal (Thr. n. shoensis Rüpp.). L’oiseau de Bozoum, — nouvel exemple des affinités orientales de cette faune, — diffère des autres races de la même espèce par sa coloration encore plus sombre, selon le cas général des différenciations pigmentaires chez les Oiseaux de l’ouest africain par rapport à ceux de l’est : comme chez la race shoensis, le fond du plumage est noir-olivâtre et le dessous du corps gris-brun sombre, assez éparsement tacheté sur la poitrine ; mais de plus, la gorge est aussi presque entièrement noire, avec la ligne médiane blanche en partie oblitérée et mal définie. En somme, bien que ne possédant pas de caractère distinctif propre nettement accusé, cet Oiseau marque du moins certainement le stade de pigmentation maximum jusqu’à maintenant connu dans l’échelle de variabilité pigmentaire de l’espèce : il est donc nécessaire de lui donner un nom. Ses proportions sont les suivantes : aile : 140 mill. ; — queue : 80 mm. ; — culmen : 33 mm. ; — tarse : 25 mm. « Poids de l’oiseau en chair : 80 grammes. L’estomac contenait « trois grosses larves jaunâtres molles, mais pas de fourmis ». (ex L. Blancou, in litt.). Dendropicos obsolctus obsoletus (Wagl.) ; ad., 19 novembre 1933. — • Espèce propre à la zone des savanes, toujours assez rare, quoique très largement distribuée, depuis l’Abyssinie et l’Ouganda, à l’est, jusqu’en Gambie, à l’ouest. lynx ruficollis pulchricollis Hartl. ; ad., 9 juin 1933. - — • Cette race de Torcol semble n’avoir été connue jusqu’à maintenant que par les spécimens-types, de la région du Naut-Nil. Ce spécimen est donc par- ticulièrement intéressant, tout d’abord parce qu’il est un nouvel exemple des affinités orientales de l’avifaune de Bozoum, et aussi par les relations qu’il offre avec les races voisines. La collection du Muséum possède en effet trois autres spécimens de l’espèce ruficollis, qui modifient quelque peu les notions géographiques que l’on a eues jusqu’à maintenant quant aux diverses races de cette espèce (voir : H. Friedmann, Bull. 153, U. S. Nat. Mus., 1930, p. 494) : un spécimen provenant du Haut-Kemo (Oubangui-Chari, en mars 1892, par Dybowski), qui me paraît bien présenter les caractères du véritable pulchricollis Hartl.,et n’est pas différent de l’Oiseau de Bozoum, si ce n’est par la teinte générale du dessus du corps plus roussâtre ; un spécimen du Cameroun (malheureusement sans sexe, ni localité précise), représentant typiquement la forme Thorbeckei Rchw. ; il ressemble au précédent, avec une teinte peut-être encore plus rousse en dessus, mais les marques noires du plumage sont bien plus accen- tuées, entre autres les stries abdominales et les barres transversales de la queue ; enfin un spécimen 9, du Congo français, provenant de Lekéti, sur l’Alima, à l’est de Franceville (en janvier 1884, par De Brazza et Pécile) et possédant le caractère essentiel du ru ficollis typique , c’est- à-dire la gorge rousse jusqu’au bec. La teinte générale de cet Oiseau est d’un brun-gris, encore moins roux que le spécimen de Bozoum, avec les stries noires du ventre très fines, comme chez pulchricollis, les sous-caudales d’un roux plus pâle, et les barres noires de la queue en partie oblitérées, indistinctes même vers les marges des rectrices. Ce dernier spécimen, beaucoup plus différent des trois autres que ceux-ci ne le sont entre eux, étend donc loin vers le nord l’habitat du ru ficoïlis ruficollis Wagk, si tant est du moins qu’il soit semblable aux spécimens topo-typiques du sud de l’Afrique, — ce que je n’ai pu vérifier, — -et d’ailleurs sa date de capture ne permet guère de penser qu’il s’agisse d’un migrateur austral. Quant aux trois autres, ils constituent évidemment un même type, probablement à habitat continu du Cameroun au Nil et caractérisé par la gorge barrée de noir et de blanc, les spécimens du Cameroun (forme Thorbeckei) ayant les dessins noirs du corps plus accentués que ceux des régions plus orien- tales (forme pulchricollis). Toutes ces formes sont sans doute réfé- rables au même type spécifique : ruficoïlis. CoRACIIDÉS Coracias cyanogaster Cuv. ; ad., 11 juin 1933. — Contrairement à la plupart des Oiseaux précédents, mais parallèlement au Pogonornis dubius, voici encore un cas d’une espèce typiquement occidentale (du Sénégal à la Nigeria), qui étend sensiblement plus loin vers le sud-est les données que l’on possédait jusqu’à maintenant sur sa distribution géographique. Mébopidés Dicrocercus hirundineus chrysolaimus (Jard. et Selb.) ; ad., 2 jan- vier 1933. — 232 — Hl RUNDINIDÉS Ptyonoprogne rufigula rufigula (Fisch. et Rchw.) ; ad., 22 août 1933. — ■ Cette Hirondelle de rocher, encore assez peu connue, est répandue dans toute la région soudanaise, depuis le Niger jusqu’au Nil. Psalidoprogne chalyhœa Rchw. : ad., 16 septembre 1933. — Les diverses espèces de ce genre sont assez difficiles à distinguer les unes des autres, en l’ahsence de séries de spécimens bien préparés. Toute- fois celui-ci correspond bien par sa teinte et ses proportions au chaly- hœa de Reichenow, décrit primitivement du Cameroun. TuRDiDÉS Tharnnolœa coronata coronata Reichw. ; cC' 9 ^5 novembre 1932, — Espèce rare et bien caractérisée, répandue depuis le Togo, à l’ouest, jusqu’au Nil, à l’est. Selon le cas général pour le genre, elle présente un dimorphisme sexuel accentué : le mâle, noir et roux, a la tête et les petites couvertures des ailes blanc pur ; la femelle, entière- ment grise et rousse, se distingue aisément de celle du Thamn. cinnamomeiaentris, seule autre espèce se trouvant en Afrique occidentale, par la gorge et la poitrine teintées de brun-roux se fon- dant dans le roux de l’abdomen. Pentholœa alhifrons limbata Reichw. ; 2 ad., 11 et 16 octobre 1933. — De ces deux individus, malheureusement sans notification de sexe, l’un est très probablement un mâle adulte correspondant bien à la forme limbata, décrite précisément par Reichenow de la région de Bozoum, avec le front blanc et les petites couvertures des ailes fortement marquées de blanc ; l’autre n’est peut-être qu’un mâle un peu plus jeune, avec le front seul blanc, mais l’aile un peu plus courte et entièrement noire. En réalité, les variations individuelles du plumage, relatives à la proportion du blanc, chez les Pentholœa sont mal définies ; Reiche- now (« Die Vôgel Afrikas », vol. 111) qui leur refuse avec raison aucun caractère subspécifique pour une espèce voisine, le Myrme- cocichla nigra (Vieil!.), en fait au contraire la base de sa classification pour les Pentholœa. 11 se pourrait d’ailleurs que la forme de l’Ou- bangui-Chari, limbata Rchw., ne soit justement qu’un intermédiaire à la forme occidentale, frontalis (Sw.), dont les ailes seraient toujours entièrement noires chez les deux sexes, et à la forme orientale, clericalis Hartl., dont les petites couvertures seraient entièrement blanches chez le mâle. Mais ces données, concernant des Oiseaux toujours assez rares, sont encore trop inconsistantes pour permettre de discuter positivement la valeur de ces soi-disant sous-espèces, avant que l’évolution du plumage chez les deux sexes soit nettement reconnue. 233 — Pycnonotidés Pycnonotus tricolor minor Ileugl. ; ad., 18 septembre 1933. — - Par l’intensité de la couleur jaune des sous-caudales, s’étendant jusqu’à la région anale voisine, cet Oiseau, en plumage fraîchement mué, doit théoriquement porter le nom de Pycn. tricolor : il corres- pond sûrement au Pycn. barbatus Escherichi, décrit par Grote du Cameroun oriental, et assimilé, racialement, par Bannerman et Bâtes (The Ibis, 1926, p. 795) au Pycn. tricolor minor Heugl., typiquement propre à la région du Haut -Nil. Quant au statut respectif des Pycn. barbatus et tricolor, les auteurs anglais précités ont donné (1. c.) les raisons qui les inclinent à les considérer comme espèces distinctes, alors que Grote les réunit spécifiquement. Or, même si les deux formes coexistent, — seulement d’ailleurs dans une région nettement intermédiaire (Cameroun, Oubangui-Chari) à leurs habitats typiques respectifs, — la seule différence de la couleur des sous-caudales est-elle suffisante pour justifier cette séparation spécifique ? Est-elle même constante en toute saison ? J’en doute quelque peu et j’incline au contraire volon- tiers vers l’opinion de Grote sur leur unité spécifique. Néanmoins, faute de matériaux plus probants, je maintiens encore ici la nomen- clature la plus couramment adoptée. En tout cas l’Oiseau de Bozoum est encore un exemple de la parenté de cette faune avec celle de l’Afrique orientale, et la forme connue sous le nom de Pycn. barbatus gabonensis Sharpe constitue un intermédiaire apparent aux formes orientales et méridionales à sous-caudales jaunes (P. tricolor) et aux formes occidentales et septentrionales à sous-caudales blanches {P. barbatus). Prionopidés Prionops concinnata Sund. ; un ad. et un irnm., 9 juin 1933. Laniidés Lanius gubernator Hart. ; cf' Ç ad., 13 et 23 novembre 1932 ; un imm. (en plumage moucheté), 22 septembre 1933. — Cette Pie- Grièche, la plus petite des espèces africaines du genre Lanius, est toujours considérée comme rare. Son habitat semble pourtant étendu et correspond d’ailleurs tout à fait à celui du Thamnolæa coronata, précédemment cité : d’après les données actuelles, il s’étendrait, à travers toute la région des savanes de l’Oubangui-Chari, depuis le Haut-Nil à l’est jusqu’au Togo à l’ouest. Nilaus afer ? camerunensis Neum. ; ad., 8 décembre 1932. ■ — Ce spécimen est malheureusement en assez médiocre état de conser- vation pour qu’on ne puisse affirmer ses rapports avec la race - 234 - camerunensis, décrite, d’après une seule femelle, par Neumann (Journ. f. Orn., 1907, p. 364), puis plus complètement par Bâtes (Bull. Br. Orn. Club, XLVI, 1926, p. 108). Par comparaison avec un spécimen de Tombouetou (Soudan français), nommé par Bâtes lui-même afer afer (Lath.), et un autre de Kindia (Guinée française), le spécimen de Bozoum se distingue évidemment de la race typique par son bec plus fort et la réduction très notable du blanc sur les rémiges et surtout sur les rectrices, corroborant ainsi certains caractères du cameru- nensis. Par ailleurs, les autres caraetères différentiels de eette sous- espèce n’apparaissent pas (aile : 79 mill. ehez le spécimen de Bozoum, et 80 mill. chez celui de Tombouctou). ZOSTEROPIDÉS Zosterops senegalensis Bp., subsp. ? ; ad., 13 février 1933. — - Pour le seul Cameroun, pas moins de quatre sous-espèces de cet Oiseau ont été décrites, tout à fait hors de raison, par Reiehenow : genderuensis , Strumpelli, phyllicus et savannæ, cette dernière même topotypique de Bozoum. Une révision sérieuse de ce groupe s’impose, avant que les différenciations raciales proposées par les auteurs soient accep- tables, chez des Oiseaux dont les variations individuelles et sans doute saisonnières sont manifestes. Plocéidés Spermestes cucullata cucullata Sw. ; ad., 13 juin 1933. Pytilia hypogrammica Sharpe ; $ ad., 11 août 1933. — Cette rare espèce paraît particulière à l’hinterland de savanes qui ceint les pays forestiers du golfe de Guinée, depuis la Côte d’ivoire jusqu’au Cameroun. Elle est une des moins brillantes de son groupe. 235 — Action de quelques microbes pathogènes sur la Vipère Aspic et les Couleuvres Tropidonotes, et réaction de CES MICROBES AUX VENINS DE V IPÈRE ET DE COBRA PAR Phisalix et M. a. Urbain. Il est actuellement de notion courante que les organismes inférieurs, animaux ou végétaux, sont plus résistants aux venins et aux toxines qu’ils élaborent que les organismes supérieurs, Mammifères et Oiseaux Ce fait a été mis en évidence par l’observation et l’expérience pour un certain nombre de cas, et seulement admis pour la plupart des autres. Mais il n’a d’importance que si l’on en établit les causes et si on fixe les limites, car c’est de la connaissance de l’immunité naturelle des espèces, de ses mécanismes et de ses limites que résultent les moyens à employer pour créer l’immunité chez les espèces sen- sibles. Notre étude, résumée en cette note, est une contribution à ce problème, en ce qui concerne la résistance des Serpents à sang venimeux (Vipère aspic. Couleuvres tropidonotes), à l’action de quelques microbes très pathogènes : Pasteurella du chien, Bacille parathyphique, B. Charbon, Staphylocoque, Streptocoque, et inverse- ment, la résistance de ces microbes à l’action du sérum et des venins, qui sont des toxines renforcées, mais qui contiennent aussi des antitoxines et des antigènes multiples. I. — Action de quelques microbes sur les serpents Pasteurella canis. C. Phisalix, 1902. La souche de Pasteurella que nous avons employée et que l’un de nous cultive depuis 1902, tue en 9 à 12 heures le jeune cobaye d’un poids de 250 à 300 gr., à la dose de 1 c. c. 50 dans le péritoine. 1. E. Grasset et A. Zoutfndyk. — Immunological studios in Reptiles and thcir relation to apects of Immunity in higher animais. (Publication of the Smith. African Inst, for Med. Researches ; Johanncsberg, 1931, t. IV, p. 377-460.) Id. — - Sur les susceptibilités des Reptiles Sud-Afrieains aux venins de Vipères et des Colubridés. Sur le passage des antigènes et des anticorps dans les œufs de Reptiles. (C. R. Soc. Biol., 1931, t. CVII, p. 1082 et 1278). Bulletin du Muséum, 2"' s., t. VI, n'^ 3, 1934. — 236 L’essai de la virulence de ce microbe sur les Serpents a été pratiqué sur des Vipères aspic (Vipera aspis, Lin.), et des Couleuvres tropi- donotes, (Tropidonotus natrix, Lin. et Tropidonotus çiperinus, Latr.), dont le sang et la salive parotidienne ont une action toxique de même ordre que le sang et le venin de Vipère aspic. Action sur la Couleuore à collier. — ■ 7 sujets, dont le poids varie de 27 à 86 gr., donc des jeunes dans leur deuxième année, et des adultes, reçoivent chacun dans le péritoine 2 c. c. d’une culture de Pasteurella en bouillon peptoné. Suivant leur âge, ils meurent en 1-5 jours de septicémie à Pasteurella pure, sans hémorragies, mais avec une congestion pulmonaire intense. Action sur la Vipère aspic. — • La même dose de 2 c. c. de culture de 24 heures est inoculée dans le péritoine de trois vipères adultes : la première, pesant 55 gr., meurt en l’espace de 41 heures de septi- cémie pasteurellique pure ; les deux autres résistent et sont sacriliéés 16 jours après l’inoculation. A ce moment, le sujet n° 2, pesant 80 gr., est encore en puissance de septicémie. Quant au sujet n^ 3, pesant 55 gr., comme le premier, il en est indemne : la Pasteurella qui l’infectait dans les 15 premiers jours a disparu de son sang dans cet espace de 26 jours. Pour un même poids, 100 gr., d’animal inoculé, les doses de la même culture de Pasteurella qui tuent les Serpents sont donc de 3 à 12 fois plus élevées que celles nécessaires pour tuer le cobaye, et la durée de la survie est de 2 à 10 fois plus grande. Pasteurella canis donne donc chez la Vipère et la Couleuvre à collier une septicémie, d’allure modérée, qui peut tuer les Serpents, mais en un temps assez long, et qui a une tendance à disparaître spontanément du sang. Le microbe ayant passé par les Serpents a conservé sa virulence initiale vis-à-vis du cobaye, mais scs dimensions sont réduites de moitié, le sang circulant ne lui convient donc que médiocrement comme milieu de culture. Repiqué en bouillon, ou inoculé au cobaye, il reprend aussitôt ses dimensions et sa virulence primitives. Bacille Paratyphique B. Ce microbe provient d’un Macrorhine (Eléphant de mer) mort à Luna-Park. Il tue en 24 heures le cobaye de 250 gr. qui reçoit 1 c. c. d’une cxdture en bouillon, par la voie péritonéale. Action sur la Vipère aspic et la Couleuvre à collier. — Ce microbe a, vis-à-vis des Serpents, une virulence très voisine de celle de la Pas- teurella du chien. 2 c. c. de culture en bouillon de 24 heures, inoculés dans le péri- toine d’une Vipère adulte, d’un poids de 70 gr., déterminent une septicémie d’intensité moyenne, tendant vers la guérison spontanée. - 237 Le sang des sujets qui ont été sacrifiés 3 semaines après l’inoculation donne, en bouillon, une culture pure du microbe inoculé. 3 c. c. de la même culture, inoculée dans le péritoine, fait périr en 3 jours une Couleuvre à collier adulte pesant 55 gr. et en 14 jours une Vipère également adulte pesant 70 grammes. De même que pour la Pasteurella, la dose mortelle de culture de bacille paratyphique, âgée de 24 heures, est de 8 à 10 fois plus élevée pour les Serpents que pour le cobaye, et la durée de la survie, 3 à 14 fois plus grande. La virulence du microbe, qui a passé par les Serpents, n’a pas été modifiée vis-à-vis du cobaye, mais ses dimensions se sont trouvées réduites, elles redeviennent normales dès le premier repiquage en bouillon, ou dès le premier passage chez le cobaye. Bacille du Charbon. La culture employée tue le cobaye de 250 gr. en l’espace de 36 à 48 heures, par inoculation sous-cutanée de 1/250® de c. c. de culture de 24 heures en bouillon ordinaire. L’essai de sa virulence a été fait sur des Vipères et des Couleuvres tropidonotes de tous les âges, pesant de 20 à 30 gr. à partir de leur deuxième année. Pour déterminer la mort des sujets, il a fallu employer des doses bien supérieures à celles qui suffisent à tuer le cobaye : c’est ainsi que, une jeune Couleuvre à collier pesant 50 gr. résiste à l’inoculation dans le péritoine de 0 c. c. 50 d’une culture âgée de 24 heures ; mais elle présente pendant quelques heures des oscillations de la tête, des contractions du corps, dont la face ventrale ne quitte toutefois pas le plan du support, et une parésie de la région postérieure du corps. La septicémie a été constatée par des examens répétés du sang et par inoculation de celui-ci au cobaye. Une jeune Couleuvre vipérine pesant 20 gr. (dans sa 2® année) a également résisté à l’inoculation dans le péritoine de 1 c. c. de la même culture ; sacrifiée au bout de 7 jours, le sang donnait une culture de bactéridies. Pour déterminer la mort chez une vipère adulte, il ne faut pas moins de 2 c. c. de culture de Charbon, inoculés dans la cavité péritonéale, le sujet meurt en l’espace de 8 jours ; à la dose de 3 c. c., la mort survient en 5 jours : cette dose est, pour 100 gr. de poids, de 400 à 1.250 fois plus élevée que pour le cobaye La bactéridie charbonneuse ayant passé par l’organisme des Serpents, a conservé toute sa virulence ; par contre, ses filaments sont tellement amincis qu’ils semblent dédoublés. Mais comme il a été constaté pour les microbes précédents, le bacille récupère ses dimensions primitives à la première culture en bouillon, ou par le premier passage sur cobaye. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, 1934. 16 — 238 — Staphylocoque. La culture en bouillon du staphylocoque étudié, tue le lapin de 2.000 gr., par inoculation intra-veineuse, à la dose de 0 c. c. 10 en l’espace de 10 à 12 jours. La même culture inoculée à la dose de 1 c. c. dans le péritoine de la Vipère ou de la Couleuvre à collier, reste sans action sur les individus jeunes pesant de 20 à 25 gr. aussi bien que sur les adultes ; sacrifiées après 1 mois, leur sang ensemencé sur divers milieux de culture montre parfois du staphylocoque. Avec 2 c. c. de culture, la jeune Vipère âgée de 2 ans meurt en 7 heures de septicémie ; pour les sujets adultes, la dose doit être portée à 3 c. c. La mort survient en 22 heures ; les sujets présentent alors des phénomènes asphysiques, convulsifs (corps en opisthotones) dus en partie à une hémolyse progressive des hématies et qui devient totale au moment de la mort. En effet, non seulement la toxine staphylococcique agit sur le système nerveux, mais encore sur les globules rouges du sang, dont elle détruit le stroma. Cette action est très facilement suivie au microscope par des prélèvements au cours de l’infection. Ce microbe ne subit pas de réduction de dimensions ; il conserve sa virulence initiale pour le lapin, après passage par l’organisme du serpent. Streptocoque. La culture en bouillon-sérum de 24 heures de ce streptocoque (souche Saint-Cyr), tue le cobaye de 250 gr., en 24-48 heures, par voie sous-cutanée, à la dose de 5 c. c. ; et en 24 heures, par la voie péritonéale, à la dose de 0 c. c. 10; par inoculation sous la peau, à la dose de 2 cent, cubes. La septicémie déterminée chez les Serpents par ce streptocoque est d’allure modérée et prolongée ; elle a tendance à régresser spon- tanément et à guérir. Chez les jeunes sujets, Vipères pesant de 25 à 30 gr., Couleuvres pesant 50 gr., la dose de 0 c. c. 50 de culture, inoculée dans la cavité péritonéale, ne détermine aucun changement apparent ; il en est de même avec la dose de 2 c. c. inoculée aux adultes. Néanmoins des prélèvements méthodiques de sang montrent qu’il y a septicémie et que celle-ci diminue graduellement pour disparaître à la longue. Il faut 3 c. c. de culture pour tuer les Vipères adultes : c’est ainsi qu’une grosse femelle pesant 89 gr. présente le lendemain de l’inocu- lation des symptômes convulsifs discrets, des ondulations du corps accompagnées d’un glissement sur place, des vibrations de la queue ; l’animal meurt paralysé le 3® jour après l’inoculation. A l’autopsie le corps est flasque, le cœur en relâchement complet, le poumon et l’intestin sont congestionnés. Le sang frais ou coloré 239 - TXiontre une phagocytose abondante. Ensemencé en bouillon-sérum, il donne une culture pure de streptocoque, ayant vis-à-vis du cobaye la même virulence que la culture originelle. Les dimensions du microbe n’ont pas varié. Les microbes dont nous avons essayé l’action ont tous une viru- lence marquée pour les Vertébrés supérieurs ; cette virulence est cependant moyenne pour les Serpents, dont le sérum et le venin sont susceptibles de détruire certains virus in vivo et in vitro, tels que le virus rabique : l’un de nous ^ a, en effet, montré que le sang et le venin de la Vipère aspic, le sang ou le sérum, de la Couleuvre à collier, du Hérisson, de l’Anguille, tuent in vitro le virus rabique, tout en conservant leurs antigènes propres et respectant ceux du virus. IL — ■ Action du sérum et des venins de serpents SUR les microbes 1. — Sérum De cette première série d’expériences, nous pouvons conclure, ■entre autres choses, que, in vivo,\e sang circulant des Serpents n’em- pêche pas la septicémie, mais que, pour la produire, il faut des doses très supérieures à celles qui suffisent à tuer les animaux sen- sibles, et la durée de la survie est toujours plus longue, lorsqu’elle n’est pas totale. Le sang circulant est donc un milieu de culture assez peu favorable pour les microbes que nous avons étudiés, puisque ceux-ci tendent à en disparaître ; il paraît donc posséder à leur égard une certaine action bactériolytique ; en est -il de même in vitro ? Pour le rechercher, nous avons employé pour chaque microbe la technique suivante : Le tube 1 renferme 1 c. c. de bouillon (tube témoin). Le tube 2 renferme 1 c. c. de sérum pur de Vipère ou de Couleuvre. Le tube 3 renferme 0 c. c. 67 de sérum + 0 c. c. 33 de bouillon. Le tube 4 renferme 0 c.îc. 50 de sérum + 0 c. c. 50 de bouillon. Le tube 5 renferme 0 c. c. 33 de sérum 0 c. c. 67 de bouillon. Le tube 6 renferme 1 c. c. d’eau salée physiologique. 1. M”*® Phisalix. Mécanisme de la résistance des Batraciens et des Reptiles au virus rabique. (Bull. Mus. Ilist. Nat., 1915, t. 21, p. 29.) — Immunité naturelle de l’Anguille vis-à-vis du virus rabique et action rabicide de son sérum. (C. R. Acad. Sc., 1926, t. 182, p. 182). — Pouvoir rabicide du sang du Hérisson et pouvoir vaccinant contre l’inoculation intracérébrale de virus fixe du mélange neutre virus-sérum inoculé dans l’encéphale. (C. R. Ac. Sc., 1926, t. 182, p. 288). — Vaccination du lapin contre l’inoculation intra-cérébrale de virus rabique fixe par inoculation sous-cutanée des mélanges Virus-sérum de Vipère, de Couleuvre ou ■de Hérisson, puis de virus fixe. (C. R. Ac. Sc., 1926, t. 182, p. 499.) • — Indépendance des propriétés antivenimeuses et des propriétés rabicides du ;sérum des Couleuvres dépourvues de glandes parotides venimeuses. (Bull. Mus. Hisi. Nat., Paris, 1923, t. 34, p. 79.) — 240 Ces milieux sont réalisés avec les précautions aseptiques d’usage r en outre, leur stérilité est vérifiée par séjour à l’étuve pendant 48 heures à 37°. Chaque tube est ensuite ensemencé avec 2 gouttes du microbe à étudier, puis remis à l’étuve. Pour les 5 espèces de microbes considérées : Pasteurella canis Bac. Paratyphique B. Charbon, Staphylocoque et Streptocoque, les résultats ont été concordants et peuvent se résumer comme il suit : Les cultures sont positives dans tous les tubes, mais inégalement, c’est dans les tubes témoins qu’elles sont les plus abondantes, puis dans ceux des tubes à bouillon-sérum, plus tardivement ; en eau salée, envenimée à 1/1.000, où le microbe semble diminuer de lon- gueur ; mais il y conserve plus longtemps encore sa vitalité, et cela sans perdre ses facultés de reprendre ses dimensions primitives en milieu ordinaire ; elles étaient encore intactes au bout de trois mois. Le sérum de Serpents exerce donc in vitro comme in vivo, une certaine action empêchante, mais limitée, sur la prolifération des microbes très pathogènes. 2. — Venin In vivo, le venin contenu dans une glande saine est aseptique, et les morsures venimeuses s’infectent rarement si elles sont préservées des souillures de l’air ; mais si la glande est le siège d’une inflamma- tion, qui a généralement pour point de départ celle de la gaine des crochets, le venin peut se peupler de divers microorganismes c^ui résistent fort bien à son action. On peut vérifier in vitro cette résis- tance et en fixer les limites. Latechnicjue employée est analogue à celle que nous avons adoptée pour l’essai des sérums. Pour chac{ue microbe et pour chaque venin (de Vipère ou de Cobra) une série de 7 tubes à hémolyse est employée pour réaliser des milieux ayant une teneur différente en venins : Le tube 1 renferme 1 c. c. de bouillon (témoin). Le tube 2 renferme 1 c. c. de bouillon + 0 c. c. 10 solution de venin à 1/10 Le tube 3 renferme 1 c. c. de bouillon + 0 c. c. 20 solution de venin à 1/10 Le tube 4 renferme 1 c. c. de bouillon + 0 c. c. 40 solution de venin à 1/10 Le tube 5 renferme 1 c. c. de bouillon + 0 c. c. 50 solution de venin à 1/10 Le tube 6 renferme 1 c. c. eau salée -f- 0 c. c. 10 solution de venin à 1/10 Le tube 7 renferme 1 c. c. eau salée + 0 c. c. 010 solution de venin à 1/10 Après vérification de la stérilité de ces mélanges par un séjour de 48 heures à l’étuve à 37°, ils sont ensemencés. Comme avec les sérums, les résultats obtenus avec les venins sur la Pasteurella du chien, le Bac. paratyphique B, le Charbon, le Staphylocoque et le Streptocoque, sont concordants : les cultures. - 241 - sont positives dans tous les tubes, plus abondantes en tubes témoins qu’en bouillon-venin et en eau salée envenimée. Dans tous les milieux envenimés, les dimensions de la majorité des microbes étudiés se réduisent beaucoup ; les bâtonnets de charbon en particulier, semblent dédoublés ; la Pasteurella et le bac. Paratypbique R réduits de moitié, mais il suffit d’un repiquage en bouillon, ou d’un passage sur l’animal sensible, pour que le microbe revienne à ses dimensions premières. La virulence n’est pas modifiée ; mais ici une remarque s’impose quant à sa vérification : dans les milieux dont la teneur en venin est élevée (5 mmgr. par cent, cube par exemple) 1 goutte de culture renferme encore assez de venin pour dominer la virulence propre du microbe : il convient donc d’ense- mencer cette culture avec un fd de platine simplement trempé dans la culture, et dans une quantité de bouillon assez grande ; on évitera ainsi de provoquer une intoxication par le venin lui-même. Les microbes meurent plus rapidement en milieux nutritifs enve- nimés (bouillon-sérum ou bouillon-venin) qu’en bouillon ordinaire ou en eau salée semblablement envenimée. Conclusions 1*^ In vivo. Pour déterminer une septicémie mortelle, ou simple- ment grave, chez les Serpents à sang venimeux, comme la Vipère aspic et les Vipères tropidonotes, il faut employer des doses de cultures très supérieures à celles qui suffisent à tuer les petits animaux de laboratoire. Les Serpents offrent donc une certaine résistance aux infections, résistance qui s’affirme encore par la longue durée de la septicémie et sa tendance spontanée à disparaître. Le sang venimeux et circulant des Serpents est donc un médiocre milieu de prolifération pour les microbes virulents que nous avons employés. Les Serpents à sang venimeux ne peuvent ainsi constituer des réser- voirs de virus, ni contre les microbes ni contre la rage. 2° In vitro, ces microbes peuvent aussi résister aux milieux enve- nimés par les sérums ou par les venins ; mais cette résistance est limitée car au-dessus d’une certaine teneur en sérum ou en venin, le microbe cesse de proliférer, s’amenuise pour résister et finit par disparaître : ces sérums et venins ont donc la propriété de bactério- lyser ces germes ; mais ceux-ci n’ont pas perdu leur virulence ini- tiale et ils récupèrent leurs dimensions dès le premier ensemencement dans leur milieu ou le premier passage par les animaux sensibles. Serpents et Microbes pathogènes ont ainsi une immunité réci- proque manifeste, mais limitée, comme d’ailleurs toute immunité. — 242 — Immunité des Batraciens vis-a-vis du venin d’Abeilles PAR Phisalix. On sait que les Batraciens sont tous plus ou moins venimeux : par leur peau glandulaire aux deux sortes de venins, par leurs humeurs et par leurs glandes génitales au début de l’ovogénèse. Les glandes cutanées, de deux sortes, sécrètent des venins à action dominante antagoniste : les unes, les glandes muqueuses, petites, nombreuses, disséminées uniformément sur tout le corps, élaborent un venin de consistance fluide et savonneuse qui les recouvre, à la moindre excitation, d’une sueur émotive, à action paralysante et hémolytique, comme celle du venin de Vipère. Elles constituent l’armature glandulaire fondamentale du groupe, car elles appa- raissent les premières et existent seules chez certaines espèces : Protée anguillard, Sirène lacertine... restées morphologiquement à l’état larvaire ; elles prédominent chez quelques autres espèces (Rana, Pelobates...). Les autres, les glandes spécifiques ou granuleuses, plus grosses, plus rares, sont souvent groupées en plaques, en bourre- lets, en amas paratoïdiens et localisées chez nos espèces indigènes sur la face dorsale de tout le corps. Elles élaborent une sécrétion de couleur blanc jaunâtre de consistance crémeuse, dont l’action convulsivante porte, suivant les espèces, sur des catégories diffé- rentes de muscles. On révèle, ainsi que je l’ai montré en 1900 à propos de la Salamandre terrestre, dans le sang de ces animaux des pro- priétés de l’un et l’autre venin. Les Batraciens sont donc encore mieux pourvus en venins que les Reptiles, puisque leur appareil venimeux principal forme une armature continue sur leur corps ; nous verrons aussi que leur immunité au venin d’Abeilles est égale- ment plus grande. A cet égard, les Batraciens peuvent être divisés en deux groupes,, suivant la prédominance de l’une ou l’autre de leurs deux sortes de glandes cutanées. I. — Batraciens a glandes muqueuses prédominantes Parmi ces Batraciens, il faut citer dans nos régions toutes les^ espèces des genres Rana et Pelobates. Bulletin du Muséum, 2’ s., t. VI, n“ 3, 1934. 243 - Une grenouille rousse (Rana temporana, Lin.), dont le venin cutané muqueux est peu toxique, peut mourir de la piqiire d’une seule Abeille, alors que la grenouille verte (Rana esculenta, Lin.), dont le venin muqueux foudroie le lapin par la voie intra-veineuse, ne succombe qu’à 2 ou 3 piqûres. Ces 3 piqûres correspondent à un poids de venin voisin de 1 milligr., qui marque aussi, pour ces deux espèces, leur limite de résistance au venin de Vipère. Doses de venin ou nombre de piqûres mises à part, les symptômes que le venin d’Abeilles détermine chez ces deux espèces de grenouilles sont les mêmes. Symptôme de V envenimation chez les grenouilles. — ■ A la douleur locale de la picpire succède, comme chez le moineau, un affaiblisse- ment musculaire précoce, qui aboutit, en moins de une minute, à la paralysie complète des mouvements. V excitabilité du nerf sciatique est réduite, tandis que persiste le réflexe cornéen. La respiration est rapidement atteinte : d’abord intermittente et ralentie, elle s’arrête définitivement quelques minutes avant le cœur. Les muscles de la région piquée entrent les premiers en rigidité. A l’autopsie, on observe de l’inflammation gastro-intestinale, et nulle autre lésion macroscopique. Localement un cercle de nécrose troue la peau au niveau de chaque piqilre, ainsi qu’il arrive chez les Serpents. Il est à remarquer que les doses minima mortelles, pour 100 gr. de poids des sujets, sont respectivement de 1 milligr. 5 de venin pour la Grenouille rousse, comme chez la souris de 20 gr., et de 4 milligr. 5 pour la Grenouille verte, plus venimeuse que la première et aussi plus résistante au venin. II. — Batraciens a glandes granuleuses prédominantes (Salamandre, Alyte, Crapaud, Triton). Chez ces Batraciens, l’allure générale de l’intoxication par le venin d’Abeilles est différente de celle qu’on observe chez la Gre- nouille. Leur résistance au venin d’Abeilles est, pour un même poids, de 10 à 20 fois plus grande. Quelques symptômes sont toutefois communs : tels la douleur à la piqûre, variable suivant la région piquée, V action nécrosante locale, aboutissant à la perforation de la peau ; Vaction paralysante sur la respiration, dont l’arrêt entraîne la mort. Ces symptômes présentent d’ailleurs quelques modalités qui seront signalées à propos de chaque espèce éprouvée. Mais on n’ohserve pas chez ces Batraciens l’affaiblissement musculaire immédiat, ni la paralysie qui tue la grenouille en l’espace d’une minute ; c’est une action inverse excito-motrice dominante sur certains muscles et sur les chromato- phores. — 244 L’action excito-motrice est constante, générale et précoce sur la membrane musculaire à fibres lisses qui enserre les acini des deux sortes de glandes cutanées. Cette action est si rapide et si marquée que les acini muqueux vident en même temps leur contenu : une abondante sueur muqueuse, à odeur piquante, à action lacry- mogène et sternutatoire, recouvre bientôt tout le corps ; l’animal en est complètement mouillé et glisse des mains qui essaient de le retenir. Puis les glandes granuleuses excrètent à leur tour ; leur sécré- tion crémeuse se dissolvant partiellement dans la première, recouvre peu à peu toute la face dorsale et les flancs d’un enduit opalin. Cet enduit coagule rapidement au contact de l’air en se contractant, de sorte que l’animal se trouve enserré dans une pellicule formée des deux venins cutanés. Si on l’essuie, on constate que malgré le renouvellement des piqûres, la sécrétion ne se reproduit pas aussitôt, et qu’elle est très inégale pour les deux sortes de glandes : c’est la sécrétion mu- queuse qui reparaît la première et avec ses propriétés initiales, alors que la sécrétion granuleuse, c{ui résulte de la fonte des noyaux du syncitium glandulaire, est plus longue à se régénérer et ne récupère pas aussitôt son pouvoir convulsivant. L’effet du venin d’Abeilles est donc bien dans ce cas plutôt excito-moteur qu’excito-sécréteur. L’action sur les chromatophores est moins générale, car les Batra- ciens ne sont pas tous également pourvus de ces éléments et, c[uand ils en possèdent, n’ont pas leurs multiples variétés ; elle se manifeste, surtout chez les différentes espèces de grenouilles, de rainettes et chez les crapauds, par un pâlissement de la peau ayant pour centre d’irradiation les points piqués : elle n’apparaît pas chez d’autres espèces, comme la Salamandre noire, la Salamandre tachetée, dont le pigment noir imprègne les cellules fixes de l’épiderme et du derme et masque tout le reste. Le venin d’Abeilles a, en outre, une action hémolysante sur la plupart des Batraciens, action comparable à celle de leur propre venin muqueux. Cette action se produit in vwo chez la Salamandre terrestre et le Crapaud accoucheur, alors qu’elle est inappréciable chez le Crapaud commun et le Triton crété. Rlle aggrave l’action neurotoxique de l’envenimation, en ajoutant son action asphyxiante propre à la paralysie respiratoire. Ces généralités étant connues, voyons l’allure spéciale que prend l’envenimation sur nos principaux Batraciens à venin granuleux prédominant. Action sur la Salamandre terrestrre [Salamandra maculosa, Laur.). ■ — Un sujet adulte pesant 25 gr. met plus de 48 heures à mourir des piqûres successives de 20 Abeilles, ce qui correspond à environ 6 milligr. de venin pesé sec. — 245 — Outre l’action hémolytique intense et l’action excito-motrice sur la membrane des acini glandulaires cutanés, on observe, à un certain degré, l’action excito-motrice sur les muscles du corps et des membres : Le sujet contracte successivement les divers segments de son corps, se contortionne lentement, ou se raidit dans un état spas- modique qui, toutefois, n’aboutit jamais à la convulsion. La couleur du tégument ne varie pas. Action sur le Crapaud accoucheur (Alytes obstetricans, Laur.) Un sujet adulte pesant 7 gr. met 5 jours à mourir des piqûres de 5 abeilles. L’espèce, par sa fragilité globulaire au venin, se rap- proche de la Salamandre, ce qui fait que les deux espèces sont moins que les suivantes réfractaires au venin. L’Alyte envenimé émet aussitôt l’odeur d’ail caractéristique due à son venin muqueux cutané. L’action excito-motrice sur les muscles du corps et des membres ne se montre pas, même avec des doses dépassant la dose mortelle. Action sur le Crapaud commun (Bufo bufo Laur.). ■ — ■ Un sujet adulte, du poids moyen de 22 gr., met 9 jours à mourir de l’inoculation sous-cutanée de 18 millig. de venin, dose que fourni- raient les piqûres successives de 60 Abeilles. La grande résistance du Crapaud au venin d’Abeilles est connue de la plupart des observateurs, qui n’en ont pas d’ailleurs fixé les limites. Son goût pour les Abeilles est non moins connu, et on l’ac- cuse de se tenir auprès des ruches pour saisir au passage les buti- neuses. C’est pure insinuation, car il est trop myope pour que le calcul soit rémunérateur ; mais qu’il aime le goût des Abeilles, c’est tout à fait certain : dans mes expériences, j’offrais au fur et à mesure nu Crapaud l’Abeille qui venait de le piquer, il l’acceptait aussitôt. Le Crapaud paraît insensible à la piqûre faite sur la peau ; il n’essaie même pas de se débarrasser des aiguillons qui restent plantés sur son dos, comme des épingles sur une pelote ; mais il se baigne plus fréquemment qu’à l’ordinaire. Toutefois, si en happant une Abeille, il est picjué à la langue ou au palais, il étale brusquement les quatre pattes, creusant son dos en entonnoir, et rétracte les globes oculaires, dans un violent effort de déglutition : le premier mouvement de surprise passé, il décroche l’Abeille d’un mouvement de l’une ou l’autre de ses pattes anté- rieures si elle n’était pas déjà avalée, et tout rentre dans l’ordre, ■sauf l’action excito-excrétoire sur les glandes cutanées. Pendant la grande semaine que met l’animal à mourir, on ne constate qu’un affaiblissement musculaire tardif, amenant à la paralysie respira- toire terminale ; pas de diminution de la conscience, pas d’hémolyse. Action sur le triton crêté (Molge cristata Laur.). — Il est pratiquement impossible de déterminer la mort d’un Triton adulte — 246 en le faisant piquer ou en lui inoculant une solution de venin d’Abeilles. Un sujet pesant 8 à 9 gr. n’est nullement incommodé par les piqûres successives de 25 Abeilles qui recouvrent toute la surface du dos et des flancs. Ainsi clouté, l’animal reste sur place sans convul- sions, sans troubles respiratoires, sans paralysie, sans hémolyse ; seuls une décharge de ses venins cutanés et l’odeur de raifort de son venin muqueux trahit l’action excito-motrice localisée sur les acini glandulaires. La résistance des Batraciens au venin d’ Abeilles est donc considé- rable ; elle nous apparaît mieux encore si nous la comparons à celle de quelques Vertébrés supérieurs. Echelle ds résistance des Batraciens et de quelques Vertébrés supérieurs au venin d’ Abeilles. Espèces Poids en grammes Nombre de piqûres Poids du venin en millig. Lieu de l’inoculation Durée de la survie Dose mortelle par 100 gr. en millig. Chien 4.500 27 Veine 0,60 Moineau 30 1-2 m. pectoral 2-3 h. 0,60 Souris 20 1-10 peau 36 h. 1,50 Grenouille rousse... 20 1 id. 1-2 j. 1,50 Grenouille verte .... 20 2-3 id. id. 4,50 Salamandre terrestre 25 20 id. 72 j. 24 Crapaud accoucheur. 7 2+3 id. 5 j. 25 Crapaud commun . . . 22 18 id. 9 j. 82 Triton crété 8 25 id. totale 793 Ainsi, pour un même poids, 100 gr. de l’animal envenimé, les doses- minima mortelles sont respectivement de 0 millig. 6 et 82 chez le Chien et le Crapaud commun, soit 136 fois plus fortes pour le Cra- paud que pour le Chien, la Grenouille rousse se montrant de la même sensibilité que la Souris, et servant de passage entre les animaux nettement sensibles, et les Batraciens nettement réfractaires au venin d’Abeilles. Ce sont jusqu’à présent les Batraciens les mieux pourvus en venin granuleux dorsal qui tiennent le record de la plus haute résistance au venin d’abeilles, et cette résistance semble en rapport avec l’ac- coutumance qu’ils ont pour leur venin dorsal, qui est convulsivant comme celui des Abeilles, puisque chez les Grenouilles où c’est le venin muqueux qui prédomine, la résistance se rapproche de celle des Vertébrés supérieurs les moins sensibles, comme la Souris. Cette hypothèse demande toutefois vérification, et nous ne sommes pas encore en mesure de fixer d’une façon précise le mécanisme de l’Immunité naturelle des Batraciens au venin d’Abeilles, Reptiles et Batraciens de Madagascar et description D'UNE ESPÈCE NOUVELLE DU GENRE RhACOPHORUS PAR M. F. Angel Le service d’Herpétologie a reçu récemment en don, une collec- tion de Reptiles et de Batraciens, recueillie par M. R. Catala dans la région Centre-Sud-Est de Madagascar. Plusieurs espèces de Batra- ciens faisant partie de cet envoi manquaient à nos Collections. L’une d’elles est nouvelle pour la science, et nous la décrivons, à la suite de la liste ci-dessous, en la dédiant avec grand plaisir au donateur. Lacertiliens Chamaeleon minor Günth. ■ — 1 ex. Rég. de Fianarantsoa. Chamaeleon Oshaughnessyi Günth. ■ — ■ 1 ex. Bords du ruisseau Sahambawy à l’Est de Fianarantsoa (ait. 1.300 m.). Chamaeleon fallax Mocqu. — 2 ex. 5 ^t Ç Ankarampotsy (ait. 950 mètres). Brookesia Ehenaui Bœttg. ■ — ■ 1 ex. Ankarampotsy. Uroplatus fimhriatus Schneid. — 1 ex. Ankarampotsy. Zonosaurus madagascariensis Gray. ■ — ■ 1 ex. rég. de Fianarantsoa (ruisseau Sahambawy). — Chez cet échantillon, les préfrontales sont en contact sur la ligne médiane, et la queue est régénérée, bifide à partir du trente-troisième verticille. L’une des branches de la fourche mesure 60 millimètres, l’autre 45. Oplurus quadrimaculatus A. Dum. — 3 ex. provenant du bord du ruisseau Sahambawy (F. de Fianarantsoa). Le plus grand échantillon mesure 355 millimètres de longueur totale, la queue ayant 215 milli- mètres. Mabuia elegans Peters. • — 1 ex. bords du ruisseau Sahambawy. Mahuia Boettgeri Boulgr. — 1 ex. bords du ruisseau de Saham- bawy. Mabuia Gravenshorti D. B. — 1 ex. bords du ruisseau de Saham- bawy. Scelotes astrolabi D. B. — 1 ex. rég. de Fianarantsoa. Bulletin du Muséum, 2® s., t, VI, n° 3, 1934. — 248 — Batraciens Mantidactylus Cowani Boulgr. — • 2 ex. Ruisseau d’Iorantjatsy ^alt. 1.000 mètres), distr. de Fianarantsoa. Mantidactylus guttulatus Boulgr. — 1 ex. Ruisseau Sahambawy. Gephyromantis Boulengeri Methuen. — 1 ex. Ruisseau d’Iorant- jatsy. — Conforme à la description originale mais la coloration est plus sombre, en général, et les marques claires sont très peu dis- tinctes. Sacs vocaux externes, marqués par la modification de la peau qui forme une sorte de bourse au-dessous de chaque comiinis- sure buccale. Rhacophorus hrachychir Boettger. — 1 ex. non adulte. Ruisseau d’Iorantjatsy. Rhacophorus obscurus Boettg. — ■ 1 ex. Ruisseau Sabambawy. — Cet échantillon diffère de celui qui a motivé la description de l’espèce, par les points suivants : a) membres postérieurs un peu plus courts (l’articulation tibio-tarsienne atteint le bord antérieur de l’œil c{\iand les membres postérieurs sont rabattus en avant) ; b) les nombreuses et très fines rugosités dorsales sont peu sensibles au toucher, et elles se présentent sous la forme de ponctuations blanchâtres. Rhacophorus Goudoti Tschudi. — 2 ex. Ruisseau Sahambawy. Rhacophorus fasciolatus Ahl. — ■ 1 ex. Ruisseau d’Iorantjatsy. La coloration générale est gris pâle au lieu d’être brun jaunâtre ou noirâtre ; une petite tache foncée, entre l’œil et le bord de la mâchoire supérieure, tranche nettement sur la teinte claire. Nous rapportons <à la même espèce, mais avec cjuelques doutes, six exemplaires jeunes, capturés au même endroit. L’un d’eux présente la tache foncée sous-oculaire que nous remarquons chez l’échantillon adulte, ci-dessus. Rhacophorus luteus Boulgr. — Ruisseau d’Iorantjatsy. Rhacophorus Catalai noo. sp. (Voir ci-dessous). — ■ Ruisseau d’Io- rantjatsy. Megalixedus betsileo Grand. ■ — 7 ex. Ruisseau d’Iorantjatsy. Megalixalus renifer Boettg. — 4 ex. Ruisseau d’Iorantjatsy. Mantella Raroni Boulgr. — 1 ex. Ruisseau d’Iorantjatsy. Plethodonthyla brevipes Boulgr. — 1 ex. Ruisseau d’Iorantjatsy. Rhacophorus Catalai, nov. sp. Dents vomériennes en 2 petits groupes, légèrement obliques, situés en arrière de la ligne du bord postérieur des narines internes, également distants l’un de l’autre et du bord de la narine corres- pondante de chaque côté. Langue sans papille, bien échancrée en 1. Proc. Zool. Soc. London, 1919, p. 351. — 249 - arrière, entre les deux petits lobes postérieurs. Tête un peu plus- étroite que le corps, légèrement plus longue que large. Museau débordant la fente buccale, se terminant en pointe obtuse, un peu plus long que le diamètre de l’œil ou que l’espace interorbitaire, Canthus rostralis distinct, mais arrondi. Région loréale légèrement concave. Narine à égale distance de l’œil et du bout du museau, l’intervalle entre les narines est égal à l’espace interorbitaire ; celui- ci est un peu plus grand que la paupière supérieure. Tympan petit, peu distinct, égal aux deux cinquièmes du diamètre de l’œil, distant de celui-ci par la moitié de son propre diamètre. Doigts externes au tiers palmés, les disques des 3® et 4® doigts aussi larges que le tympan, le premier doigt qui est le plus grêle est notablement plus court que le 2®, lequel est plus court que le 4® ; la longueur du 3® doigt équivaut à la distance comprise entre le bord antérieur de l’œil et le bord postérieur du tympan. Tubercules sous-articulaires, arrondis, très saillants. Orteils entièrement palmés (jusqu’aux disques) sauf le quatrième où une phalange reste libre. Disques et tubercides sous-articulaires des orteils, un peu plus petits que ceux des doigts ; le 3® orteil un peu plus long que le 5®. Un tuber- cule métatarsien interne est présent, mesurant les deux cinquièmes ou la moitié de la longueur de l’orteil interne. Pas de tubercule méta- tarsien externe. Articulation tibio-tarsieime atteignant le tympan,, quand on rabat, vers l’avant, le membre postérieur. Largeur du tibia contenue quatre fois dans la longueur ; celle-ci est comprise deux fois un tiers dans la distance du museau à l’anus. Talons se recouvrant quand on place les fémurs à angle droit sur la ligne longitudinale du corps. Pli supra-tympanic^ue existant, mais court et peu marqué. Peau lisse au-dessus. Gorge très légèrement granuleuse ; poitrine, ventre et partie postérieure des cuisses couverts de gros granules aplatis et finement poreux. Coloration. — ■ Au-dessus, brun foncé uniforme. Sur chaque côté,, des taches blanchâtres, au nombre de 8 ou 10, bien délimitées, rondes ou ovalaires, se détachent sur la teinte foncée des flancs. Des taches semblables sont aussi visibles sur la partie antérieure et supérieure des cuisses, sans affecter la forme de barres transversales. Tibias et tarses, brun grisâtre sans taches. Lèvre supérieure tachetée de brun sur un fond grisâtre. Dessous blanc jaunâtre uniforme. ■ — ■ Longueur (du museau à l’anus) ; 30 millimètres. — • Provenance : Ruisseau d’ lorantjatsy (ait. 1.000 mètres) ; district de Fianarant- soa). — ■ Type. Collect. du Mus. N® 1933-237. - 250 - Trois Porcellio (Crust. Isopodes) DE LA Grande Salvage et des Canaries (note préliminaire) PAR LE Pr. A. ArCANGELI. Les trois espèces ci-dessous ont été capturées en décembre 1933 au cours d’une courte escale, aux Canaries et à la grande Salvage, de la mission scientifique du navire de recherches Président Théodore- Tissier. Elles m’ont été communiquées par M. L. Face, auquel je suis heureux d’adresser mes re'merciements. 1. — Porcellio (Mesoporcellio) simulator B. L. sublaevis n. suhsp. Cette forme se distingue de la forme typique principalement par les granulations beaucoup plus faibles qui ornent la face dorsale des segments et qui deviennent à peine sensibles sur les derniers péréionites. Le mâle de cette sous-espèce n’est malheureusement pas connu ; il est probable que l’examen des péréiopodes VII et des deux premiers pléopodes fournirait des caractères distinctifs plus importants. Lanzarote, Montana de fuego (17-XII-1933) 1, 2. La forme typique se trouve dans le Sud Algérien, depuis Biskra, jusqu’aux confins du Maroc. C’est une forme désertique dont il est intéressant de retronver une sous-espèce particulière à Lanzarote, la plus désertique des îles Canaries. 2. — Porcellio ( Porcellionides = Metoponorthus) sexfasziatu-s F. L. Koch. Grande Canarie {XII-I933) I a^, 1 Ç. — • Grande Salvage (6-XII- 1933) 5 cE", 2 $. Cette espèce est répandue sur une grande partie du pourtour méditerranéen ; toutefois, elle n’est signalée ni en Asie Mineure, ni en Egypte, ni en Syrie. En dehors de la Méditerranée, on la trouve aux Açores, à Madère, aux Canaries, au Maroc (Rabat, Cap Sim). J’en ai eu quelques exemplaires provenant de la Guinée Espagnole. C’est une espèce qui paraît strictement liée au climat maritime ; ■en Italie, tout au moins, elle ne s’écarte jamais du littoral. Si elle Bulletin du Muséum, 2® s., t, VI, n° 3, 1934. — 251 — a été rencontrée en France dans la région de Digne c’est vraisem- blablement par suite d’une introduction accidentelle due à l’homme. D’ailleurs A. Doli.fus (1899) dit l’avoir retrouvée à Paris et Budde- Lund dans le Nord de l’Europe, mais toujours dans des caves con- tenant du bois d’œuvre importé. J’ai déjà signalé qu’en Sardaigne elle est estrêmement commune dans les habitations, où elle aime à se tenir dans la paille et sous le bois pourri. Elle semble se comporter eomme le Porcellio dilatatus Br. qui de la région méditerranéenne, sa vraie patrie, a gagné le Nord de l’Europe, mais en abandonnant la nature pour se réfugier à l’abri des constructions humaines. C’est vraisemblablement aussi par suite d’une importation involontaire que le P. sexfasciatus a pu être signalé par A. Dcîllfus (1890) aux Bermudes 3. — -Porcellio (Haloporcellio) lamellatus Ulj. Fagei, n. subsp. Se distingue principalement du type par la forme triangulaire du lobe frontal médian. Grande Salvage (6-X1I-1933) 1 cf^, 3 ç dont une avec des jeunes dans le marsupium. La forme typique se rencontre dans beaucoup de localités de la région côtière méditerranéenne et de la Mer Noire. En Italie, je l’ai trouvée ainsi aussi bien près de la mer Thyrrhénienne que près de l’Adriatique, et Seurat l’a capturée dans le Nord de l’Afrique (Algérie, Tunisie). Elle existe également sur les bords de l’Atlantique : Açores, Canaries, Madère et jusqu’à Royan [sec. Dollfus). Sa synonymie comprend : Porcellio Diomedus Dollf., P. (Halo- porcellio), Moebiusi Verh., P. (Haloporcellio) Gerstaeckeri Verh., Haloporcellio sphinx Verh. Il s’agit d’une espèce présentant une grande variabilité du lobe frontal médian, même chez des individus pris ensemble sous la même pierre. J’avais pensé qu’il devait exister de nombreuses races locales ; mais, à la vérité, au fur et à mesure que les matériaux se font plus nombreux, on constate dans la même localité des varia- tions nombreuses de ce caractère. Les 4 exemplaires de la Grande Salvage sont, en revanche, sem- blables entre eux et diffèrent nettement des autres formes connues par leur lobe frontal médian triangulaire ; il n’y a aucun doute qu’ils appartiennent à une véritable sous-espèce, conséquence vraisem- blable de leur isolement. (Isütuto e Museo Zoologico délia R. Universilà di Torino.) 1. Voir Arcangeli. Bail, di Zoolog., III, Napoli, 1932, p. 228-229. Oligochètes de la Mission du Cap Horn en 1882-1883 PAR LE Léon Cernosvitov (de l’Institut de Zoologie de TUniversité Charles, à Prague) Le Muséum National d’ Histoire Naturelle de Paris m’a confié un petit matériel renfermant les Oligochètes récoltés par la Mission du Cap Horn. Il contient au total 5 espèces provenant de la Terre de Feu et du Cap Horn. La faune d’Oligochètes terricoles de ces régions est déjà relativement bien étudiée de sorte que le matériel en question n’apporte que peu de nouveau à cet égard. 11 ne peut non plus changer nos conceptions sur le caractère de la faune de la région visitée par l’expédition. Je donne ci-dessous la liste des espèces déterminées tout en complétant les descriptions de quelques-unes d’entre-elles. Microscolex michaelseni (Bedd.) var. Hermitensis Pickf. (Fig. 1-6). 1932. M. rn. subsp. hermitensis, Pickjord, — Discovery Reports, vol. IV, pp. 278 280, fig. 8a, h. N° 9. Terre de Feu, Baie Orange, 1883, 6 exempl. — N° 46. Sommet du Cap Horn, Romanche. 30 juin 1883, 1 exempl. — Les exemplaires que j’ai étudiés doivent être rapportés à cette variété qui ne diffère de la forme typique que par la forme des soies péniales. Les localités énumérées ci-dessus montrent qu’elles se rencontrent ensemble de sorte que nous devons considérer la forme décrite par Pickford en qualité de sous-espèce comme une simple variété. Il ne me paraît pas impossible c{ue les autres auteurs n’aient pas remarqué les dents peu développées des soies péniales du faisceau b de sorte que la var. hermitensis, dont l’anatomie interne ne présente aucune différence en comparaison avec la forme typique, sera plus tard réunie à celle-ci. La longueur du corps des exemplaires étudiés varie de 38 à 42 mm., le nombre de segments de 92 à 97. Corps faiblement pigmenté, cli- tellum plus sombre de couleur brune. Tête épilobique terminée par un sillon transversal (fig. 1). Peristomium grand, un peu plus large que le second segment. Segments simples, sans sillons secondaires (fig. 6). Distance entre les soies répondant à peu près aux descrip- Ridlctin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 3, 1934. — 253 tiens de Michaelsen (1911) et de Pickford (1932) ; mais sur différents segments, elle varie jusqu’à une certaine mesure. Par exemple chez un des exemplaires étudiés la proportion aa ; ah : bc : cd : dd s’ex- prime par les chiffres suivants : sur le 5® segment 10 : 7 : 10 : 10 : 10 » 9® » 10 : 8 : 10 : 12 : 18 » 11® » 10 : 7 : 11 : 12 : 18 et » 13® » 11 : 6 : 11 : 10 : 15 Chez tous les exemplaires dans l’intervalle entre les soies aa des segments 17 et 18 se trouvent ou deux grandes papilles ovales ou deux paires de petites papilles rondes. Premier dissépiment développé ■entre les segments 4 et 5. Microscolex michaelseni (Bedd.) var. hermiiensis Pickf. Tic. 1. Tête. — Fig. 2. Prostate. — Fig. 3 et 4. Soies péniales. — Fig. 5 Sperma- thèque. — F'ig. 6. Partie antérieure du corps. Prostates petites, peu tordues, s’étendant jusqu’à la fin du segment 20. Leur canal de sortie long et épais, sa longueur égale à peu près la moitié de celle de la partie glandulaire (fig. 2). Les soies péniales des exemplaires étudiés (fig. 3 et 4) correspon- dent aux descriptions et aux dessins de Pickford. Seules les dents des soies des faisceaux b sont plus éloignées les unes des autres (fig. 3). ^ _ Quant aux variations dans le nombre de testicules et d’enton- noirs séminaux, variations décrites par W. Michaelsen (1911), je ne les ai pas observées, mais un des exemplaires étudiés présente, dans la moitié gauche du corps, deux prostates s’ouvrant aux seg- ments 17 et 19. Prostate postérieure un peu moins développée. Deux sillons séminaux portant des orifices atteignant jusqu’à la limite du segment 18. Les autres caractères des exemplaires étudiés ■concordent complètement avec les descriptions de Michaelsen et Bulletin du Muséum, 2'^ s., t, VI, 1934. 17 — 254 de PiCKFORD. Je me borne à donner ici une figure représentant le spermathèque (fig. 5). Habitat. — - M. michaelseni var. hermitensis Pickf. : S.-Martin’s Cove, Hermite Island, Cap Horn. (Pickford, 1932). — M. michael- seni (Bedd.) f. typica : Patagonie du Sud : Agua fresca. Punta Arenas (Beddard, 1896). Terre de Feu : Uschuaia, Puerto Bridges (Bed- DARD, 1896). Cap San Pio (Michaelsen, 1910). — ■ Ile Namrin: Puerto Toro (Beddard, 1896), Ile LennoT (Michaelsen, 1910), Ile Elizabeth^ Eaux Magellaniques (Michaelsen, 1910). Chilota bicinctus (Bedd.). 1932. Chilota bicinctus, Pickford, Discooery Reports, vol. IV, pp. 280-282, fig. 2 c-e, N° 7, Sommet du Cap Horn, Romanche, Alt. 180 m. 12 décembre 1882, 2 exempl. • — ■ N° 67, Terre de Feu, Baie Orange, 9 exemplaires. — ■ Les exemplaires de cette espèce que j’ai étudiés correspondent complètement aux descriptions antérieures de C. bicinctus ainsi Chilota corralensis (Bedd.), var. belgicæ Cern. Fig. 7 et 8. — Spermatliêques. qu’aux suppléments que j’ai fait à ce sujet dans mon travail con- sacré à l’étude du matériel récolté par l’expédition antarctique de la « Belgica » en 1897. Habitat. — Patagonie du Sud, Terre de Feu, Iles Juan, Lennox, Navarin, Pickton, Hermite, (Beddard, 1896, Michaelsen, 1898, Pickford, 1932). Chilota corralensis (Bedd.) var. belgicæ Cern. (Fig. 7-8). Je rapporte les vers que j’ai étudiés à la variété décrite par moi, peu de temps avant, d’après les matériaux de l’expédition antarctique de « Belgica ». Cette variété diffère de la forme typique par la struc- ture des spermathèques. D’après la description de Beddard (1896) celles-ci ont la forme de sacs ovales munis d’un « Schlauchfôrmigen, welligen Divertikel » qui égale de longueur l’ampoule. J’ai indiqué 255 — sur ce fait que la description précitée diffère un peu de celle que W. Michaelsen a donné dans le « Tierreich ». Je suis porté à consi- dérer cette dernière description comme erronée. D’après Michaelsen chez Ch. corralensis « Samentaschen mit einem schlankgestielten, am blinden Ende zu einem ovalen Sack erweiterten Divertikel, das ungefàhr halb so lang wie die Haupttasche ist » (p. 151). Je donne dans un autre travail une description complète de cette variété, dans la présente note, je ne veux que m’arrêter sur certains détails. A la différence des individus étudiés antérieurement les nouveaux exemplaires ont, sur les segments antérieurs, une bande pigmentée passant au milieu du segment et atteignant les soies a ou h. Quelques segments préclitelliens et tous les segments post- clitelliens ont cette bande circulaire passant au milieu du segment par la région des soies. Des papilles sexuelles peu prononcées ne sont développées que dans les interstices entre les soies aa sur les seg- ments 16 et 20. Les spermathèques (fig. 7 et 8) diffèrent un peu de ce que j’ai décrit antérieurement par un plus fort développement des diver- ticules, dont la longueur égale presque, dans certains cas, celle de l’ampoule (fig. 8). Les diverticules ont une ampoule sphérique ou un peu allongée qui se relie par un épais canal avec la partie infé- rieure du canal de sortie des spermathèques. Beddard (1896) dans son travail ne donne malheureusement pas de figure représentant ces organes chez Ch. corralensis, mais les diverticules que j’ai décrits et figurés auparavant ainsi qu’à l’heure actuelle ne peuvent pas être nommés « schlauchfôrmigen, welligen Divertikel » (Beddard) de sorte que je trouve possible de considérer les exemplaires en question comme appartenant à une A^ariété. La répartition géographique, elle aussi, plaiderait en faveur de cette séparation. En effet, la forme typique n’est connue que de Corral (Chili) — ■ situé à peu près à la 40® parallèle de latitude méridionale, tandis que les exemplaires que j’ai étudiés proviennent de la partie méridionale de la Terre de Feu (55® parallèle à peu près). Yagansis papillosa (Bedd.). 1932, PicKFORD, Discovery Reports, vol. IV, pp. 284-285, fig 2 g, h, S b. N® 9. Terre de Feu, Baie Orange, 1883. 1 exempl. • — Les individus étudiés correspondent exactement aux descriptions de cette espèce. En ce qui concerne la structure des soies génitales je peux pleine- ment confirmer les données de Bickford, mais d’après la forme des spermathèques l’exemplaire provenant de la Baie Orange répond plutôt à la description et à la figure données par Beddard (1896). Habitat : Patagonie du Sud, Terre de Feu ; Iles : Stewart, Gordon, Lennox et Ilcrmite. - 256 — Bimastus tenuis (Eisen). N° 324. Terre de Feu, Baie Orange. 1883. 2 exempl. - — Cette espèce appartient à la faune de l’hémisplière boréal, mais à l’heure actuelle, elle s’est répandue dans le monde entier grâce à l’Homme. BIBLIOGRAPHIE Beddard (F.) (1896). Naiden, Tubificiden und Terricolen. (Hamburger Magalhens, Sammelreise, Hamburg). Michaelsen (W.) (1900). Oligochaeta. (Tierreich, vol. X). Michaelsen (W). (1910). Oligocbaeten von verschiedenen Gebieten. (Mitt. Nathist. Mus. Hamburg, vol. XXVII). Michaelsen (W.) (1911). Zur Kenntniss der Eodrilaceen und ihrer Ver- breitung. (Zool, Jahrb. Syst., vol. XXX). PiCKFORD (G. E.) (1932). Oligochaeta. part. II. Earthworms. (Discm>ery Reports, vol. IV, p. 265-292). — 257 — Mission au Goyaz et a uAraguaya Scorpions (2® note). PAR M. J. VeLLARD. En examinant de nouveau mes récoltes de Léopoldina et de l’île de Bananal j’ai trouvé trois autres scorpions à ajouter à la liste déjà publiée. Le premier est un exemplaire, probablement mâle, de Tityus matto- grossensis capturé à Léopoldina. Les deux autres sont des Bothriurus du groupe B. honariensis • ils proviennent de Léopol- dina et du sud de Bananal. La présence d’une espèce de Bothriurus à cette latitude est intéressante, la distribution de ce genre étant presque exclusivement méridionale. Tityus matto- grossensis Borelli. Un exemplaire adulte, probablement mâle, capturé de nuit à Léopoldina au milieu des pierres dans les taillis couvrant la falaise au confluent du rio Vermelho et de l’Araguaya. Cet exemplaire ne diffère de celui de Goyaz que par les crêtes de la région caudiforme un peu plus accentuées ; la dent postérieure des crêtes dorsales aux segments 2, 3 et 4 est plus forte. Les dents du peigne sont plus longues. Longueur totale : 33 mm. ; tronc 12 mm. ; portion caud. 21,2 mm. — Céphaloth. : long. 4,5 ; larg. maxima 4,5 ; larg. frontale 3. — Port, caud. : 1®^ segm. 2 X 2 ; 2® segm. 3 X 1,9 ; 3® segm. 3,2 X 2 ; 4® segm. 4 X 2 ; 5® segm. 5 X 2 ; vésicule (sans l’aiguillon) 2,5 X 1,5 ; aiguil- lon 2. — Patte mâchoire : fémur 3,8 X 1,1 ; tibia 4 X 1,8 ; pince 7 X 1,8 (main 3,5 X 1,8 ; doigt mobile 4,5). Peigne avec 18 dents. Doigt mobile très peu arqué et sans lobe basal ; 18 séries de granula- tions digitales. Famille des Bothriuridæ Bothriurus honariensis araguayæ, noç. subsp. Exemplaire adulte de Léopoldina. Cet exemplaire a malheureuse- ment beaucoup souffert dans un accident survenu à nos bagages au cours de la descente du bas Araguaya. Il mesurait environ 35 mm. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n® 3, 1934. — 258 de longueur, dont 18 pour le tronc et 17 pour la région caudiforme. Région caudiforme : l^^" segment 1,8 X 2,5 ; 2® segment 2 X 2,4 ; 3® segment 2,1 X 2,3 ; 4® segment 2,6 X 2 ; 5® segment 4x2 (au milieu du segment) ; vésicule (sans l’aiguillon) 3 X 1,9 ; aiguillon 1,5. Exemplaire très jeune de la partie méridionale de l’île de Bananal : Longueur totale : 18,5 mm. ; tronc 9 mm. ; portion caud. 9,5 mm. — Céphalothorax : long. 2,5 ; larg. maxima 2,4 ; larg. frontale 2. ■ — • Port caud. : l®!" segment 1 mm. ; 5® segment 2 mm. ; vésicule (sans l’aiguillon) 1,5; aiguillon 0,5. — ■ Patte-mâchoire : fémur 1,2; tibia 1,2 X 0,9 ; pince 3 X 1,2 (main 1,5 X 1,2) ; doigt mobile 1,5. Peigne avec 16-17 dents. Doigt mobile avec 1 seule ligne de granula- tions accompagnée latéralement de 5 à 6 granules plus gros. Tronc jaune rouge ; tubercule oculaire médian brun noir ; segments dor- saux brun jaune, devenant progressivement plus foncés sur les côtés et à leur partie postérieure. Ventre gris jaune. Portion caudiforme jaune rouge ; les 4 premiers segments marqués dorsalement d’une tache triangulaire brune ; faces latérales et inférieure de tous les segments marquées de stries longitudinales brunes. Vésicule rouge ; latéralement un sillon ondulé jaune clair atteignant la base de l’aiguillon, et à la face ventrale deux lignes longitudinales et paral- lèles de même couleur ; aiguillon brun noir, rouge à la base. Pattes jaunes avec l’extrémité des fémurs et les tibias brun rouge. Pattes- mâchoires brun rouge marquées de quelques stries plus claires ; carènes de la main noires ; doigts jaunâtres. Céphalothorax fortement rétréci vers l’avant ; angles antérieurs arrondis ; bord frontal à peine distinctement échancré. Sillon longitudinal médian entier, divisant le tubercule oculaire ; très accentué et élargi en profonde fossette triangulaire en arrière du tubercule ; moins accusé en avant, il forme près du bord frontal une petite dépression peu profonde. Tubercule oculaire médian situé à peu près au milieu du céphalothorax, large et longuement déclive en avant ; arcade orbitaire lisse et basse ; yeux séparés entre eux environ par leur diamètre. Bord postérieur du céphalothorax légère- ment relevé, formant de chaque côté du sillon médian 2 petits tuber- cules. Téguments très finement chagrinés, avec cjuelcjues granulations plus fortes près du bord postérieur. Segments dorsaux finement chagrinés avec une ligne de granulations plus fortes près du bord postérieur de chaque segment. Segments abdominaux lisses marqués de quelques rares ponctuations et de soies très courtes. Dernier segment arrondi, sans trace de carènes. Stigmates ovales assez grands. Portion caudiforme robuste, de même longueur environ que le tronc ; les 3 premiers segments sont plus larges que longs. Sillon dorsal médiocrement profond à tous les segments. Carènes dorsales des 4 premiers segments portant 4 ou 5 grosses granulations posté- rieures et des granulations antérieures plus faibles. Carènes latérales — 259 supérieures indiquées aux trois premiers segments par une série de granulations postérieures ; carènes intermédiaires représentées seule- ment aux trois premiers segments par quelques granulations posté- rieures ; carènes latérales-inférieures et inférieures absentes aux 4 premiers segments. 5® segment peu excavé en dessus ; carènes dorsales avec quelques petits granules peu accusés ; l’extrémité apicale de la face inférieure présente une surface ovale lisse, com- plètement entourée par de très grosses granulations qui se continuent ensuite sur la ligne médiane en une série longitudinale unique n’at- teignant pas tout à fait la base du segment ; cette ligne médiane est accompagnée sur les côtés par quelques petites granulations, vestiges des carènes latérales inférieures ; le centre de l’espace ovale apical est marqué de 4 à 5 granulations. Téguments entre les carènes lisses sur les côtés et à la face dorsale de tous les segments ; quelques ponctuations et des soies courtes et peu nombreuses en dessous. Vésicule triangulaire, plane en dessus, fortement convexe en dessous, de la largeur du 5® segment ; entre 2 sillons inférieurs sub-médians et de chaque côté de ces sillons quelques granulations sont disposées en lignes régulières ; sillons lisses ; téguments finement chagrinés avec quelques courtes soies à la face ventrale. Aiguillon fortement recourbé. Patte-mâchoire robuste. Fémur finement granuleux dor- salement et postérieurement, marqué à la face antérieure de 7 grosses granulations. Tibia avec 3 groupes de grosses granulations 3-3-5 à la face dorsale ; face antérieure finement pointillée, limitée par 2 carènes peu accusées avec quelques petites granulations. Main plate, arrondie à son bord antérieur ; face dorsale avec 3 légères carènes et 4 groupes de grosses granulations ; 2 carènes peu accusées à la face ventrale ; téguments finement ponctués en dessus et réti- culés en dessous avec des soies courtes assez nombreuses. Pattes finement ponctuées ; protarse de la 4® paire avec 2-2 épines à la face ventrale. L’exemplaire jeune de Bananal diffère de celui de Léopoldina par l’absence presque complète à la face inférieure du 5® segment caudal de la ligne de granulations médianes partant du sommet de l’espace oval postérieur. Un exemplaire adulte de Léopoldina, en mauvais état, capturé de nuit sous un tronc d’arbre dans les taillis. Un exemplaire très jeune capturé dans une termitière dans les campos de la partie méridionale de l’île de Bananal. Ce scorpion appartient au groupe B. bonariensis dont il présente les caractères principaux : absence de carènes au 5® segment abdo- minal et à la face inférieure du 1®^ segment de la portion caudiforme ; absence à peu près complète des carènes latérales inférieures au 5® seg- ment caudal ; présence d’un espace ovale postérieur à ce segment. Il se distingue de B. bonariensis par sa coloration ; de B. bonariensis — 260 — maculatus par le nombre des dents du peigne et le tubercule oculaire médian nettement divisé. Il se rapproche davantage de B. honariensis asper par sa coloration ; il en diffère surtout parle tubercule oculaire médian plus profondément divisé et surtout par les granulations de la face inférieure du 5® segment qui chez cette dernière espèce délimi- tent incomplètement l’espace postérieur ovale tandis que dans la forme de Léopoldina et de Bananal cet espace est entièrement entouré par de très grosses granulations presc{ue spiniformes qui se réunissent sur la ligne médiane pour former une série longitudi- nale unique plus ou moins complète. L’étude des scorpions du groupe de B. honariensis n’a pas été faite jusqu’ici de manière définitive par suite de l’absence dans les collec- tions de nombreux exemplaires venant de diverses régions ; il est encore impossible de décider s’il s’agit d’espèces différentes ou de formes locales d’une seule espèce. Les caractères des 2 exemplaires de l’Araguaya suffisent pour les séparer comme une forme dis- tincte, voisine de B. honariensis asper ; je propose pour elle le nom de B. honariensis araguayæ noa. suhsp., sans pouvoir décider si elle représente véritablement une simple forme géographique de i?. honariensis ou une espèce voisine de honariensis et asper. Les espèces du groupe honariensis actuellement décrites sont ainsi les suivantes ; B. honariensis G. L. Koch ; sud du Brésil (elle a été trouvée avec certi- tude dans les états de Rio Grande, Parana, Santa Catharina, Sào Paulo et dans la partie méridionale du Matto grosso), et Nord de l’Argentine jusqu’à la Bolivie. B. honariensis maculatus Kræpelin ; Paraguay. B. honariensis asper Poe. ; Iguarassu (nord du Brésil ?) ; Pilcomayo et sud de la Bolivie (Kraepelin). B. honariensis araguayæ nov. suhsp. ; Ilaut-Araguaya (Léopoldina et partie méridionale de l’île de Bananal). Types de B. h. araguayæ dans les collections du Muséum. Distribution géographique des Scorpions dans l’état DE GoYAZ et la région DE l’ArAGUAYA. Toutes les familles de scorpions dont l’existence a été signalée au Brésil sont représentées dans les 9 espèces recueillies au cours de ce voyage. Le sud de l’état de Goyaz jusqu’à Viannopolis et la Serra Dourada est la continuation naturelle du plateau ondulé de Minas Geraes ; cette région n’a fomni que deux espèces de scorpions, Tityus hahiensis et T. stigmurus, c{ui sont également très communes à Minas et d’une — 261 — façon générale dans toute la partie moyenne de la région orientale du Brésil. La capitale de Goyaz et ses environs possèdent une faune plus variée et analogue à celle du Haut-Araguaya. Les grandes espèces de Tityus deviennent rares ou disparaissent ; elles sont remplacées par des formes de Tityus plus petites ( matto- grossensis et trwittatus) ; les unes sont apparentées à des espèces du nord et les autres appar- tiennent à la faune occidentale du Brésil (Matto grosso ; région du Haut-Paraguay). La présence d’un Bothriurus à cette latitude (13° au 16^ L. sud) est une véritable surprise ; la distribution de ce genre est tout à fait méridionale (Argentine, Chili, sud du Brésil, Paraguay) et deux espèces seulement, B. bonariensis et B. signatus ont été signalées au Brésil. Il faut remarquer cependant que les deux formes du groupe bonariensis, B. bonariensis asper et B. b. maculatus, ce rapprochant le plus de l’espèce du Haut-Araguaya se rencontrent au Paraguay et en Bolivie. De même que Tityus trioittatus, B. bona- riensis araguayæ représente une intéressante infiltration méridionale venue par le Paraguay. Par contre Bhopalurus barythenar qui existe dans la capitale même de Goyaz appartient à un groupe limité jus- qu’ici aux régions très sèches du nord-est (Ceara, Pianhy, etc.) et du Sâo Francisco. Les espèces du Haut-Araguya ne présentent aucune différence avec celles des environs de la capitale de Goyaz. Au nord du Tapirapé, à partir du confluent de ce fleuve avec l’Araguaya (vers le 10° 30’), les espèces recueillies se rattachent à la faune de l’Amazone. U Opisthacanthus cayaporum si abondant dans les savanes de cette région est actuellement très isolé ; l’unique espèce de ce genre connue auparavant habite le Mexique, le nord de la Colombie et Haïti. Nos connaissances sur la faune brésilienne en général sont trop incomplètes pour que nous puissions tirer quelques conclusions sur le mode de peuplement de ces contrées. Dans l’ensemble on peut dire cependant que la faune des scorpions du sud de l’état de Goyaz est identique à celle de Minas Geraes et se rattache ainsi à celle de la région occidentale moyenne du Brésil. Au nord de la serra dourada, point de division en cet endroit entre les tributaires du Paranahyba et ceux de l’Araguaya et du T’ocantins, les scorpions appartiennent à des formes septentrionales ou à des formes de la région orientale du Brésil avec quelques intéressantes infiltrations méridionales venues selon toute vraisemblance par le Paraguay et le sud du Matto Grosso. — 262 — Contributions a la faune malacologique DE L’Afrique équatoriale PAR M. Louis Germain. LXVIIIi Mollusques terrestres nouveaux des régions montagneuses DE l’Afrique Orientale (Mission de l’Omo, 1932-1933). I. — Streptaxidæ, Ptychotrematidæ et Endodontidæ. M. le R. Jeannel, Professeur au Muséum, a bien voulu me confier l’étude des riches matériaux recueillis au cours de la Mission de rOmo. Cette Mission dirigée par MM. Arambourg et Jeannel avait pour but principal, du point de vue zoologique, l’exploration des massifs montagneux de l’Elgon, du Marakwet et de l’Aberdare. Ces régions de haute altitude offrent le grand intérêt d’abriter, pour certains groupes d’animaux, une véritable faune alpine. Ce n’est pas tout à fait le cas des Mollusques terrestres et fluviatiles : les genres habitant les sommets élevés sont, pour la plupart, ceux qui fréquentent les plaines environnante est ils appartiennent stricte- ment à la faune africaine équatoriale ; il s’y ajoute néanmoins quelques éléments étrangers, notamment des Pupillidés (sensu lato) et des Vitrinidés manifestement paléarctiques (rappelant ceux du massif abyssin) et des Trachycystis dont les affinités s’établissent avec ceux de l’Afrique australe. Je reviendrai plus longuement sur ces questions de faunistique dans un mémoire définitif en préparation ; je me contenterai, dans cette note, de donner les diagnoses sommaires des espèces nouvelles en y ajoutant celles recueillies,dans un précédent voyage (1911-1912), par MM. Ch. Alluaud et R. Jeannel. Stenomarconîa Germain, 1934, noc. subg. Coquille étroitement cylindrique, non ombiliquée ; péristeme blanc, légèrement réfléchi ; columelle tronquée à la base chez les jeunes, non tronquée chez les adultes ; test solide, très brillant, 1. Cf. : Bulletin Muséum Ilisl. Natur. Paris, 2® série, VT, n° 1, janvier 1934, p. 60. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n® 3, 1934. ^ 263 -- presque lisse, d’un magnifique vert olive teinté de marron. Radula de Marconia. Type : Marconia ( Stenomarconia) Jeanneli Germain. Marconia (Stenomarconia) Jeanneli Germain, noo. sp. Coquille subcylindrique, atténuée en haut, non ombiliquée ; spire formée de 6-6 1/2 tours à peine convexes, les deux premiers petits, les autres à croissance régulière un peu rapide, le dernier grand, subcylindrique ; sutures marquées, blanchâtres ; sommet obtus, arrondi ; ouverture ovalaire pyriforme, anguleuse en haut, arrondie en bas, à bords marginaux réunis par une très mince callo- sité ; péristome subépaissi, blanc, légèrement réfléchi ; columelle non tronquée à la base chez l’adulte, nettement tronquée chez les jeunes ayant seulement 3-4 tours de spire. Longueur : 15-15,5 millimètres ; diamètre maximum : 6 milli- mètres ; diamètre minimum : 5,3 millimètres ; hauteur de l’ouver- ture : 6 millimètres ; diamètre de l’ouverture ; 4 millimètres. Test épais, solide, très brillant, vert olive foncé, les premiers tours plus clairs ; tours embryonnaires lisses, les autres garnis de stries longitudinales obliques, serrées, très fines avec, au dernier tour, une ou deux stries plus accentuées Kénya : prairies alpines, entre 3.300 et 3.700 mètres ; — ■ escarpe- ments rocheux sur la rive gauche de la Haugsburg Vallée à 3.650 mè- tres (sur les Senecio géants) ; — ■ entre les vallées de Haugsburg et de Teleki, sur les troncs morts des Senecio arborescents, à 4.000 mètres d’altitude. [Ch. Alluaud et R. Jeannel]. Ptychotrema (Ennea) superadornata Germain, noo. sp. Coquille pupoïde très atténuée en haut ; sommet, obtus ; spire formée de 7 tours, les premiers petits, les autres élargis (l’avant- dernier plus large que le dernier), le dernier médiocre avec une longue ■et profonde scrobiculation dorsale ; ombilic en fente très étroite mais au fond d’une large dépression ; ouverture subcirculaire à peine obli- que, à bords écartés, convergents, réunis par une forte callosité blanche et saillante avec ; une dent pariétale lamelleuse incurvée, saillante, presque au milieu de la callosité aperturale ; deux funicules 1. Les stries longitudinales sont si fines que le test paraît lisse. 2. Cette espèce très remarquable ne ressemble à aucune de celles connues de la région. La plus voisine est la Marconia masabana Connolly (Proceed. Malacolog. Society of London, XIX, part I, mars 1930, p. 43, pl. VI, fig. 1) du M* Elgon, mais le Marconia Jeanneli Germain est beaucoup plus étroitement cylindrique allongé, plus grand, non ombiliqué et bien plus chaudement coloré. 3. Ce qui rend le péristome continu. 264 — profondément enfoncés n’arrivant pas au bord externe ; péristome continu, épaissi, blanc ; bord colamellaire suboblique, longuement subépaissi en son milieu. Longueur : 2, 5-2, 8 millimètres ; diamètre maximum : 1,4-1, 6 mil- limètres ; longueur de l’ouverture : 0, 7-0^8 millimètres ; diamètre de l’ouverture : 0,6-0, 7 millimètres. Test assez solide, corné ambré ; tours ambryonnaires (2 1/2) presque lisses (fines stries longitudinales et traces de très fines stries spirales) ; autres tours garnis de costules longitudinales saillantes, coupantes, subonduleuses, entre lesquelles sont des stries spirales très^ fines, interrompues, visibles seulement à un grossissement de 30. Mont Elgon : camp près de VElgfm Saw mill, à la lisière infé- rieure de la forêt, 2.470 mètres d’altitude, 17 décembre 1932 (D^ R. Jeaxxel). Gulelîa (Piicigulella) helichrysophila Germain, noc. sp. Coquille cylindrique ; spire formée de 7 tours presque plats, le dernier médiocre ; sommet obtus ; sutures marquées, submarginées ouverture très étroite, subpyriforme allongée, à bords marginaux écartés, réunis par une mince callosité, avec : deux dents pariétales, celle située près de l’insertion supérieure saillante, incurvée, l’autre plus petite et plus enfoncée ; sur les bords externe et basal un pli épais obtus, un pli double (vers le milieu du bord externe) très large et saillant et trois plis dentiformes plus enfoncés ; sur le bord colu- mellaire une très large lamelle pouvant être considérée comme formée,, de 3 lamelles, la médiane bien plus saillante ; péristome blanc, évasé, bord externe incurvé en son milieu ; bord columellaire obliquement arqué. Longueur ; 6 millimètres ; diamètre maximum : 2,35 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 1,8 millimètre ; diamètre de l’ouverture 1,3 millimètre (y compris l’épaisseur du péristome). Test mince, subtransparent, corné blond clair, garni de stries longitudinales fines et inégales. Mont Elgon : camp dans les prairies à Bruyères et à Helichrysum de la zone alpine, sur une crête dominant la rivière Koitobbos,. 5 janvier 1933 [D^ R. Je.annei.]. Gulella (Conogulella) argyromontana Germain, noo. sp. Coquille ovalaire très atténuée vers le sommet ; spire iormée de 8-8 1/2 tours peu convexes, le dernier médiocre ; sutures bien marquées, celle du dernier tour remontant bruscjuement à l’insertion supérieure. — 265 de l’ouverture, sommet obtus submamelonné ; ombilic en fente très étroite ; ouverture subtrigone allongée, à bords marginaux éloignés ; avec : une dent pariétale lamelleuse et saillante rapprochée de l’in- sertion supérieure ; sur le bord externe une lamelle avec deux pointes mousses plus ou moins saillantes ; sur le bord inférieur une denticu- lation conique très petite, un peu enfoncée et sur le bord columellaire une lamelle un peu enfoncée avec deux pointes mousses peu sail- lantes ; péristome réfléchi, épaissi et blanc ; bord columellaire oblique, épaissi, blanc. Longueur : 6, 8-7, 2 millimètres ; diamètre maximum : 4, 3-4, 4 mil- limètres ; diamètre manimum ; 4 millimètres ; hauteur de l’ouverture 2,3 millimètres. Test solide, corné jaunâtre ou ambré ; tours embryonnaires garnis de fines stries spirales presque régulières ; autres tours ornés de costules saillantes, subrégulières, obliques et assez espacées. Mont Elgon : Camp près de T « Elgon Saw mill « à la lisière infé- rieure de la forêt, à 2.470 mètres d’altitude ; 17 décembre 1932 [D^ R. Jeannet]. Gulella (Conogulella) Arambourgi Germain, noo. sp. Coquille pupoïde un peu courte ; spire formée de 8 tours peu convexes, le dernier petit, avec deux scrobiculations dorsales ; sommet obtus ; sutures assez profondes ; ombilic étroit ; ouverture ovalaire avec le même système de denticulations que chez l’espèce précédente, mais la dent pariétale plus forte et beaucoup plus élargie, la lamelle du bord columellaire bien plus enfoncée avec ses deux saillies plus obtuses et plus petites ; péristome subréfléchi, blanc ; bord columellaire subvertical, un peu arqué, élargi et blanc. Longueur ; 6,9 millimètres ; diamètre macimum : 3,7 millimètres ; hauteur de l’ouverture ; 2,4 millimètres. Test solide, corné jaunâtre, les tours embryonnaires garnis de très fines stries spirales, les autres tours de costules longitudinales saillantes et subégales. Mont Elgon : Suam Fishing Club, région forestière, à 2.400 mètres d’altitude, 23 mars 1933. (D^ R. JeannelJ. Gulella (Paucidentata) albogilva Germain, noç. sp. Cocîuille régulièrement cylindrique ; spire formée de 6 tours, les deux premiers petits, les autres sensiblement de même largeur, peu convexes ; sutures sublinéaires ; sommet très obtus et large ; om- bilic en fente étroite ; ouverture subcirculaire avec : une lamelle - 266 — pariétale obliquement saillante près de l’insertion supérieure de l’ouverture ; une nodosité palatale médiane et petite ; deux très petites nodosités columellaires peu saillantes ; péristome fortement épaissi, nettement réfléchi et blanc ; bord columellaire court, épaissi et blanc. Longueur : 6,5 millimètres ; diamètre maximum : 2,3 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 2 millimètres ; diamètre de l’ouverture : 1,9 millimètre. Test gris blanchâtre ou blanc bleuâtre brillant, solide, presque lisse, garni de stries longitudinales obliques extrêmement fines ^ et, aux tours 3,4 et 5, de quelque^ stries obliques plus sensibles. Neu Moschi, poste situé près de la rivière Rau, au pied du versant Sud du Kilima N’Djaro, dans la zone inférieure (800 mètres d’alti- tude), 12 avril 1912 [Ch. Alluaud et R. Jeannel]. Gulella (Paucidentata) seneciophila Germain, noc. sp. Coquille ovoïde très atténuée en haut (premiers tours en dôme) ; spire formée de 7-7 1/2 tours peu convexes, le dernier médiocre, moins élargi que l’avant-dernier avec scrobiculation dorsale bien appa- rente ; sutures marquées ; sommet très obtus ; ombilic en fente un peu élargie en son milieu ; ouverture subverticale, semi-ovalaire, avec ; un pli pariétal étroit, saillant et incurvé situé assez près de l’insertion supérieure de l’ouverture ; un pli palatal submédian, médiocre, subtriangulaire ; une lamelle columellaire médiocrement saillante faisant face au pli palatal ; péristome réfléchi, bien épaissi, blanc ; bord columellaire obliquement incurvé, blanc. Longueur : 9-9,2 millimètres ; diamètre maximum : 4,2 millimètresj hauteur de l’ouverture : 3,7-4 millimètres. Test solide, corné ambré brillant, garni de très fines stries longitu- dinales obliques, subonduleuses, accentuées aux sutures. Chaîne de l’Aberdare : prairies alpines du Mont Kinangop entre 3.400 et 3.700 mètres d’altitude, sous les débris de Senecio arbores- cents, 9 avril 1933. [D^ R. Jeannel]. Gulelîa (Paucidentata) cacosystata Germain, noc. sp. Coquille subcylindrique à sommet très obtus, en dôme ; spire formée de 6 1/2-7 1/2 tours médiocrement convexes et légèrement méplans en haut contre le sutures qui sont peu profondes ; ombilic en fente étroite ; ouverture subpyriforme ovalaire à bords marginaux 1. Visibles seulement à un grossissement de 20. — 267 — écartés, sans callosité, avec ; une dent pariétale triangulaire, sail- lante, submédiane ; un pli palatal conique, presque médian ; un pli columellaire subbasal obtus et une denticulation très enfoncée, peu saillante, plus rapprochée de l’insertion supérieure du bord columellaire ; péristome épaissi, blanc ; bord columellaire oblique- ment arqué, réfléchi. Longueur : 4,5 millimètres ; diamètre maximum : 1,9-2 milli- mètres ; hauteur de l’ouverture : 2,3 millimètres. Test corné pâle ou ambré, brillant, translucide : tours embryon- naires lisses, les autres garnis de très fines stries longitudinales obliques, plus espacées au dernier tour. Mont Elgon ; Camp dans les prairies à Bruyères et Helichrysum de la zone alpine (altitude : 3.500 mètres), sur une crête dominant la rivière Koitobbos, 5 janvier 1933. [D^ R. Jeannel]. Gulella (Paucîdentata) lautiuscula Germain, noo. sp. Coquille cylindrique à sommet petit et obtus ; spire formée de 7 tours peu convexes à croissance assez lente, le dernier médiocre ; sutures marquées, très étroitement marginées : ouverture subpyri- forme ovalaire à bords marginaux éloignés réunis par une callosité sensible, avec : une lamelle pariétale allongée, saillante, plus rappro- chée de l’insertion supérieure de l’ouverture que du bord columel- laire ; une denticulation palatale conique, courte, médiane ; une denticulation columellaire petite, mousse, peu saillante ; péristome subréfléchi, subsinueux en son milieu, blanc ; bord columellaire presque vertical, triangulairement élargi en haut, blanc. Longueur : 4,9 millimètres ; diamètre maximum : 1,8 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 1,35 millimètres ; diamètre de l’ouverture : 0,85 millimètres. Test corné ambré ; tours embryonnaires avec très fines stries longitudinales coupées de stries spirales très fines, peu nombreuses, visibles surtout près de la suture ; autres tours garnis de fines stries longitudinales inégales et obliques. Mont Elgon : Camp dans le cratère de l’Elgon (4.000 mètres d’alti- tude), au pied du pic Koitobbos, 8 janvier 1933 [D’^ R. Jeannel], Gulella (Paucîdentata) cheranganiensis Germain, noo. sp. Coquille cylindro-ovoïde courte, non ombiliquée ; spire formée de 6 tours très peu convexes à croissance irrégulière, l’avant-dernier tour relativement grand ; sutures très nettement marginées ; sommet obtus ; ouverture petite, semi-ovalaire à bords marginaux écartés réunis par une mince callosité appliquée, non dentée ; péristome un - 268 -- peu épaissi, blanc ; bord columellaire court, suboblique, blanc. Longueur : 2, 8-2, 9 millimètres ; diamètre maximum : 1,6-1, 7 mil- limètres ; hauteur de l’ouverture ; 1,1-1, 2 millimètre ; diamètre de l’ouverture : 0,8-0, 9 millimètre. Test corné ambré, assez brillant, presque transparent ; tours embryonnaires très finement striés longitudinalement, les autres tours garnis de fines stries longitudinales un peu obliques, inégales et serrées. Massif du Marakwet : Campi Cherangani, à 3.000 mètres d’alti- tude, dans les prairies alpines au-dessus de la forêt du Marakwet, 13 mars 1933 [D^ R. Jeannel]. Streptostele Jeannelî Germain, nov. sp. Coquille très allongée, subcylindrique turriculée, très étroitement ombiliquée ; spire formée de 7 1/2 tours peu convexes à croissance régulière mais un peu lente, le dernier un peu convexe ; sutures assez profondes, crénelées ; sommet obtus ; ouverture pyriforme allongée, longuement anguleuse en haut ; péristome épaissi, blanc, le bord externe légèrement subsinueux ; bord columellaire presque vertical, peu arqué, triangulairement élargi. Longueur : 4,9 millimètres,; diamètre maximum : 1,3 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 1,4 millimètre ; diamètre de l’ouverture : 0,8 millimètre. Test marron jaunâtre garni de stries longitudinales peu obliques, subpliciformes, très marquées aux sutures puis plus ou moins éva- nescentes, surtout au dernier tour. Mont Elgon ; Camp dans la zone des cultures, près de la ferme Norman (2.210 mètres d’altitude), 11 décembre 1932. [D^ R. Jean- nel. Streptostele cheranganîensîs Germain, noc. sp. Coquille subcylindroconique turriculée, non ombiliquée ; spire formée de 6-7 tours très peu convexes à croissance régulière assez rapide, la dernier subcylindrique ; sutures étroitement marginées ; ouverture subpyriforme, oblicfue, longuement anguleuse en haut, à bords marginaux écartés, réunis par une callosité plus pâle que le reste de la coquille ; péristome étroitement épaissi, blanc, le bord externe incurvé ; bord columellaire peu oblique, subtordu, blanc. Longueur : 4,5 millimètres ; diamètre maximum : 1,2 millimètre ; hauteur de l’ouverture : 1,6 millimètre ; diamètre de l’oxiverture : D,85 millimètre. ^ 269 - Test mince, corné jaunâtre pâle, transparent, garni de stries longitudinales très délicates. Massif du Marakwet : Campi Charangani (3.000 mètres d’altitude), dans les prairies alpines au-dessus de la forêt, 13 mars 1933 [D^ R. Jeannel]. Streptostele Arambourgi Germain, nov. sp. Coquille subcylindrique allongée à sommet obtus ; spire formée de 8 tours presque plans à croissance lente, régulière, le dernier vague- ment comprimé ; sutures linéraires ; ombilic en fente extrêmement étroite ; ouverture petite, à peine oblique, ovalaire pyriforme : péristome légèrement réfléchi, le bord externe avec une forte inflexion médiane ; bord columellaire incurvé et élargi. Longueur : 3,25 millimètres ; diamètre maximum : 0,8 millimètre ; hauteur de l’ouverture : 0,85 millimètre ; diamètre de l’ouverture : 0,4 millimètre. Test mince, subtransparent, corné jaunâtre clair, garni de très fines stries longitudinales visibles à un grossissement de 20. Mont Elgon : Camp près de V « Elgon Saw mill » (2.470 mètres), à la lisière inférieure de la forêt, 17 décembre 1932. [D^ R. Jeannel]. Trachycystis koptaweliensîs Germain, noe. sp. Coquille discoïde convexe en dessus et en dessous, très largement ombiliquée ; spire formée de 4 1/2 tours convexes à croissance assez rapide, le dernier peu dilaté et brusquement descendant à l’extrémité ; sutures bien détachées, sommet obtus ; ouverture ovalaire oblique,^ à bords marginaux convergents réunis par une très mince callosité appliquée ; péristome mince, tranchant ; ombilic très large (égalant en diamètre le tiers du diamètre total), profond, laissant voir tout l’enroulement interne. Diamètre maximum : i fl millimètre. Test corné ambré, peu brillant ; tours embryonnaires garnis de très fines stries longitudinales ; autres tours munis de costules longi- tudinales obliques, un peu saillantes, serrées et subégales. Mont Elgon : Vallée de la Koptaweli (2.300 mètres d’altitude), au nord de la rivière Koitobbos, 20 décembre 1932. [D*' R. Jeannel], Trachycystis monotropha Germain, noe. sp. Coquille discoïde très largement ombiliquée ; spire formée de 4 1/2 tours à croissance lente et régulière, un peu convexes, mais. Bulletin du Muséum, 2® s., 1. VI, 1934. 18 — 270 — subcomprimés près des sutures, le dernier médiocre, à peine dilaté à son extrémité, nettement comprimé en dessous autour de l’ombilic ; sutures profondes ; ombilic très large (diamètre dépassant un peu le tiers du diamètre total) laissant voir tout l’enroulement interne ; ouverture obliquement subovalaire à bords marginaux très rappro- chés ; péristome mince, bord columellaire très obliquement arqué. Diamètre maximum : 1,5 millimètre. Test brun clair,; tours embryonnaires presque lisses ; autres tours garnis de stries longitudinales peu saillantes, serrées, plus fines en dessous qu’en dessus. Mont Elgon : Camp près de 1’ « Elgon Saw mill » (2.470 mètres d’altitude), à la lisière inférieure de la forêt ; 17 décembre 1932. [D’’ R. Jeannel.] — 271 Révision de la collection des Méduses du Muséum National d'Histoire Naturelle VI PAR M. Gilbert Ranson. Genre EÜrene Eschscholtz, 1829. Eirene viridula (Péron et Lesueur, 1809). Oceania viridula Péron et Lesueur, 1809. Ann. Mus. Hist. Nat., t. 14, p. 346. Dianæa viridula Lamarck, 1817. Anim. sans vert., II, p. 506. Eirene viridula Eschscholtz, 1829. Syst. der Acalephen, p. 94. ? Geryonia pellucida Frey et Leuckart, 1847. Beit. Z. K. Wirb. Th., p. 138. Eirene viridula L. Agassiz, 1862. Cont. Nat. Hist. U. S. A., vol. IV, p. 362. ? Tima carri Hæckel, 1864.' Jena. Zeit. f. Naturw., Bd I, p. 332. Tima pellucida Schulze, 1872. Jahr. Komm. z. Unters. deut. Meere in Kiel, Bd II, 1874, p. 138, taî. 2, fig. 6 a-h. Jrene pellucida Ilæckel, 1879 (in part.). Syst. der Medusen, p. 200. Irene viridula, Hæckel, 1879 (in part.). Syst. der Medusen, p. 166. ? Eirene pellucida, Græffe, 1884. Arbeit. Zool. Inst. Wien-Triest, Bd 5, p. 358. Non Irene viridula O. Maas, 1893. Ergeb. Plankt. Exped., Bd 2 Kc, p. 63, taf. 6, fig. 1-2. Irene viridula Ilartlauh, 1893. TViss. meer. Abt. Helgoland, Bd 1, 1894, p. 161. ? Irene pellucida, Browne 1898. Journ. M. Biol. Assoc., t. 5, p. 190. Irene viridula Bedot, 1901. Rev. suisse de Zool., t. 9, p. 483. Irene viridula Bedot, 1905. Rev. suisse de Zool., t. 13, p. 136. Non Eirene viridula, Bigelow 1909. Mem. Mus. comp. zool. Ilarward Coll., vol. 37, p. 163, pl. 36, fig. 1-4. Irene pellucida, V. Neppi 1909. Arch. f. Entw. des Organ., Bd 28. Helgicirrha Schulzi Hartlaub, 1909. Zool. Anz., Bd. 34, p. 86. Tima plana V. Neppi, 1910. Arb. Zool. Inst. Wien-Triest, Bd XVIIl, heft 2, p. 157-166. Eirene viridula A Mayer, 1910, Medusæ oj the World, t. Il, p. 311, fig. 172. Eirene (Irene) plana V. Neppi, 1912. Sitz. Ak. lEiss. Wien, Bd 121, p. 729. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 3, 1934. — 272 Eirene plana V. Neppi et G. Sliasny, 1913. Arb. Zool. Inst. Wien-Triest,. Bd 20. Non Eirene viridula Vatihôfîen, 1913. Deut. Süd-polar Exped., Bd XIII, zool. 5, p. 370. Eirene viridula P. L. Kramp, 1919. Dan. Ing.Exp., vol. V, part. 8, Medusæ , Part. I, Leptomedusæ, p. 102. Eirene plana V. Neppi, 1922. R. Comitato Talassog. ital., Mena. CI, p. 14. Eirene viridula P. L. Kramp, 1924. Report Dan. océan, exped., 1908-1910 to the Médit, and adj. seas. vol. II, heft 1, Medusæ, p. 20. Eirene viridula G. Banson, 1925. Rull. Mus. Nat. Hist. Nat., t. 31, p. 379.^ Eirene viridula P. L. Kramp, 1927. Mém. Acad. Sc. et L. Danemark, Sect. Sc., 8® série, t. XII, n® 1, p. 139. Eirene viridula P. L. Kramp, 1930. Mém. Mus. Roy. Relgique, t. 45, p. 30. Eirene viridula G. Banson, 1933. Bull. Inst. Océan. Monaco, n® 628. Eirene viridula P. L. Kramp, 1933. Nord. Plankton, XII, Craspedoten Medusen, 3 Teil, Leptomedusen, p. 590. Cette Méduse assez commune depuis le Danemark jusqu’à Gibral- tar et dans la Méditerranée a fait l’objet de nombreuses confusions. 11 est nécessaire de rappeler ses caractéristiques essentielles pour la comparer avec les Méduses trouvées dans tous les océans et rapportées à celle espèce. l)eu.K auteurs, A. Maykr en 1910, sous son nom exact, et V. Neppi en 1910, sous le nom de Tima plana puis de Eirene plana en 1912 et 1913, en ont denné des descriptions très détaillées. Nous allons les- comparer pour relever les quelques variations qui existent. Le matériel utilisé par ces deux auteurs provient de la Méditerranée il est donc parfaitement comparable. Je reprends la description de A. M.ayer en indiquant, entre parenthèses, les variantes lorsqu’elles existent chez Neppi. Ombrei.i.e : Très plate, en forme de verre de montre. Elle possède très peu de mésoglée ; elle est par conséquent très fine, très délicate. Elle a de 25 à 50 mm. de large (Y. Neppi, 10 à 40 mm.) et 6 à 15 mm. de haut. PÉDONCULE : il est aussi long que la moitié du rayon de l’ombrelle • (Neppi les deux tiers) ; il est pyramidal, grêle, possédant peu de méso- glée ; assez large à sa base. Estomac : un tiers environ de la longueur du pédoncule avec 4 longues lèvres buccales lancéolées, à bords crénelés ; (Neppi ; lèvres plus courtes que le tube stomacal ; l’estomac émerge de la cavité sous-ombrellaire). Gonades : quatre ; linéaires, quelquefois sinueuses ; situées sur la portion sous-ombrellaire des quatre canaux radiaires, se terminant près de la base du pédoncule et près du canal circulaire. (Neppi : quelquefois les gonades s’étendent sur les canaux radiaires d’une partie du pédoncule et dans quelques cas seulement jusqu’à l’estomac). Cette différence n’est pas essentielle ; il s’agit de cas exceptionnels. Tentacules : 50 à 60 grands ayant un cinquième de la longueur du rayon — 273 de l’ombrelle ; environ 100 petits n’ayant que la moitié de la longueur des précédents. (Neppi en signale jusqu’à 48 et 191 bourgeons tenta- culaires ; cet auteur figure cependant 101 tentacules de toutes dimen- sions). Bulbes tentaculaires : Tous les tentacules ont un bulbe large mais conique, s’effilant rapidement. CiRREs : D’après A. Meyer les 100 petits tentacules seulement sont flan- qués chacun par une paire de cirres enroulés en spirale ; les grands tentacules n’en posséderaient pas (Fig. 2-V). (D’après V. Neppi, il y aurait des cirres aussi bien à la base des tentacules que des tubercules soit d’un côté, soit des deux ; tantôt rigides, tantôt spiralés ne se laissant voir, par endroits, qu’à un fort grossissement (Fig. 1-3). La différence que nous constatons ici est importante car elle pourrait bien servir à distinguer deux espèces. Nous sommes amenés à compléter les observa- tions de A. Mayer par celles de V. Neppi, car cela ne fait aucun doute, nous sommes en présence de la même espèce. Notre conclusion sera donc la suivante : la présence de cirres sur le bord de l’ombrelle est extrêmement importante pour distinguer les genres, mais leur disposi- tion est tout à fait irrégulière dans une même espèce et ne peut pas servir de critérium spécifique. Papilles excrétoires : Chaque bulbe tentaculaire possède une papille excrétoire abaxiale. Lithocystes : 100 environ, ayant chacun de deux à quatre concrétions (V. Neppi : 55 disposés irrégulièrement entre les tubercules tentacu- laires). Vélum : étroit. Canaux radiaires ; 4, grêles, légèrement sinueux au niveau de la sous- ombrelle. Canal circulaire : simple et étroit. Coloration : Ombrelle transparente ; gonades et estomac verdâtres par transparence, brun-clair par lumière réfléchie. Dès 1872, ScHULZE signalait la récolte à Helgoland, en août, de 155 exemplaires de cette Méduse, m’appelle Tima pellucida (Will) (?) Geryonia pellucida. Il n’en donne pas de description, mais son dessin en tient lieu ; il correspond si bien à ceux de A. Mayer et V. Neppi qu’il n’y a aucun doute à son sujet. Nous allons maintenant examiner les espèces décrites sous ce nom par O. Maas (1893), Bigelow (1909) et surtout Vanhôffen (1911 et 1913). En 1893, O. Maas signale de la mer d’Irminger, sur la côte occi- dentale du Groënland, une Méduse qu’il rapporte à cette espèce. P. L. Kramp fait remarquer en 1927, à juste titre, que Eirene viri- dula est une Méduse des eaux tempérées et que, d’autre part, la description de O. Maas n’est pas exactement conforme à celle de cette espèce. Voyons exactement ce qu’il en est. Il faut reconnaître avec O. Maas que le pédoncule stomacal, caractéristique des Ire- — 274 nidés, est susceptible de variations en longueur et largeur avec les espèces ; il peut être quelquefois réduit à une simple voussure de la mésoglée. Cette observation ne peut cependant être déformée au point de considérer, comme l’a fait BiGELOwen 1910, que ce pédon- cule, par suite de ses grandes variations, ne peut être caractéristique d’une famille. Au contraire, ce prolongement sous-ombrellaire de la mésoglée a une grande importance systématique, car il correspond, comme je l’ai montré dans les pages précédentes, à un caractère objectif profond. Chez ces Méduses de la Mer d’Irminger, d’après O. Maas, la vous- sure s’est fortement repliée contre la sous-ombrelle, formant un pli J) Fig. 1 : A. Pédoncule stomacal de Eirene viridala. Bigelow (1909, pl. 36, fig. 1). — B. Pédoncule stomacal de Eirene viridula, A. Mayer (1910, Medusæ of the world. t. 11, p. 312, fig. 172). — G. Pédoncule stomacal de Tima peïlucida, Schulze (1872, taf. 2, fig. 66). — D. Pédoncule stomacal de Tima plana, V. Neppi (1 910, p. 159, fig. 2 a) . — E. Base d’un grand tentacule de Tima plana avec deux cirres latéraux, d’après V. Aeppi (1910, p. 160, fig 26). circulaire. P. L. Kramp en 1927, ne croit pas qu’il s’agit d’un pédon- cule. Je suis plutôt de l’avis du premier auteur. J’ai observé le même fait dans un échantillon d’une autre expèce. Il est certain que ces petits pédoncules sont résistants, mais une déshydratation à la fixation peut très bien provoquer la formation de plis semblables. D’autre part, les bulbes tentaculaires sont très étroits ; il n’est pas signalé de papilles excrétoires. La disposition des cirres sur le bord de l’ombrelle ne peut servir de critérium ; elle est très irrégu- lière ici, les grands tentacules n’en possèdent pas ; les bourgeons tentaculaires n’en ont pas tous (fig. 2-IV). Certes O. Maas note que les cirres sont courts et rigides ; chez Eirene çiridula ils sont assez courts aussi, mais enroulés en spirale. Cet auteur ajoute cepen- dant : par suite de la contraction et de la conservation, ces Méduses sont quelque peu différente^ ; un exemplaire par exemple, montre — 275 un bien plus gros estomac que les autres, de plus longs tentacules et des cirres plus longs et plus fins. Il semble bien en effet que beaueoup des particularités constatées, d’après le dessin qu’il en donne, proviennent en grande partie d’une mauvaise conservation. Sans aucun doute cette Méduse appartient au genre Eirene, mais il ne s’agit probablement pas de Eirene i>iridula. C’est la forme et la longueur de la gonade, puis les dimensions du pédoncule stomacal qui les distinguent le plus, à mon avis. Chez la Méduse de la mer d’Irminger le pédoncule est certainement court et large à la base avec une mésoglée assez épaisse ; ce n’est pas du tout le eas chez Eirene viridula, comme nous l’avons vu plus haut. D’autre part, chez la première les gonades sont relativement courtes et épaisses, rectilignes, présentant tout au plus quelques replis ; ehez la seconde elles sont très longues, linéaires, sinueuses, très caractéristiques. En 1909, Bigelow a déerit sous le même nom, une autre Méduse récoltée dans l’Océan Pacifique. Sa mésoglée est faible ; le pédoncule est court mais atteint la hauteur de la cavité sous-ombrellaire qui n’est pas très grande. Cependant ce pédoncule est très large à sa base proximale (fig. 1-A) ; il n’a donc pas du tout la forme de celui de Eirene viridula (Pérou et Lesueur) ; il ressemble au contraire à celui de la Méduse de O. Maas. Il y a 32 tentacules sur le bord de l’ombrelle avec des bulbes basaux assez gros mais coniques et environ 90 bourgeons tentaculaires. Les cirres sont irrégulièrement distribués et leur nombre est environ le même que celui des tenta- cules ; ils ne sont jamais à la base des bulbes tentaeulaires (fig. 2-III). Il y a ici une particularité méritant d’être signalée. Dans les des- criptions de A. Mayer et V. Neppi, nous avons vu que beaucoup de bourgeons tentaeulaires en avaient à leur base. La disposition signalée iei ressemble beaucoup plus à celle réalisée dans la Méduse de la mer d’Irminger. Nous avons vu précédemment qu’elles se rapprochent également par leur pédoncule stomacal. Leurs gonades sont d’ailleurs assez semblables aussi, quoique plus linéaires dans celle de Bigelow. Les récoltes de Vanhôffen vont nous retenir plus longuement. En 1911, dans la collection de la « Valdivia », il signale, sous le nom de Phialopsis diegensis Torrey,- des Méduses récoltées dans le Golfe de Guinée. En 1909, Torrey définit ainsi son nouveau genre : « Eucopidæ avec un petit nombre de longs tentacules (16-32) ; nombreux tenta- cules rudimentaires (papilles marginales) et eirres ; nombreux litho- cysthes larges avec plusieurs otolithes ; pédoncule stomacal faible- ment développé ». Dans la description de Phialopsis diegensis n. sp. il précise ; « avec un léger renflement central de la eavité sous-om- brellaire (pédoneule stomacal rudimentaire) ». Cette description suffît donc pour affirmer que cette Méduse appartient au genre Eirene car le pédoneule stomacal est net quoique faible et elle possède des - 276 - cirres marginaux. En passant, nous en dirons autant de Phialucium comata Bigelow qui possède un pédoncule stomacal à peine marqué. Bigelow, n’appréciant pas ce caractère morphologique à sa juste valeur, rattachait cette Méduse au genre Phialucium O. Maas, sous- Fig. 2 : I. Portion du bord de l’ombrolle de Phialopsis diegensis, Torrey (1909, p. 24, fig. 9). — IL Portion du bord de l’ombrelle do Phialopsis diegensis, Vanhôfîen (1910, p. 227, fig. 17). — III. Portion du bord de l’ombrelle de Eirene oiridula, Bigelow (1909, pl. 36, fig. 4 schématisée). — IV. Portion du bord de l’ombrelle de Eirene nridula O. Maas (1893, taf. VI, fig. 2 schématisée). — V. Portion du bord de l’ombrelle de Eirene oiridula, A. Mayer (1910, p. 312, fig. 172 schématisée). genre de Phialidium, sans pédoncule. Mais la Méduse de Torrey est -elle Eirene nridula comme le pense Vanhôffen ? Si nous examinons le bord de son ombrelle nous voyons qu’elle possède de 16 à 28 tentacules régulièrement disposés ; entre deux tenta- cules se trouvent 5 à 9 tentacules rudimentaires ou papilles margi- — 277 — nales dont la plus large est au centre. Les cirres sont irrégulièrement distribués ; le dessin de Torret (fig. 2-1) indique qu’ils sont absents de la base des grands tentacules ; les bourgeons en ont deux, un ou pas du tout ; ces cirres sont rigides et non spiralés. Cette bordure ressemble beaucoup à celle de la Méduse décrite par Bigelow, en 1909, sous le nom de Eirene çiridula. Les deux Méduses ont d’ailleurs été récoltées dans le Pacifique près des côtes américaines. Par ailleurs, le pédoncule stomacal paraît semblable car celui décrit par ToRREYest également court et trapu. C’est par ce dernier carac- tère qu’elles s’éloignent toutes deux de Eirene çiridula. Par contre, elles se rapprochent au contraire par là de la Méduse décrite par O. Maas sous ce nom de la mer d’Irminger, ce qui peut paraître extraordinaire car les lieux de récolte sont absolument différents. Examinons maintenant les descriptions que Vanhôffen a données du matériel récolté dans la région équatoriale de l’Atlantique, par la « Valdivia ». Ces deux exemplaires n’ont que 10 et 16 mm. de large ; leur pédoncule est très peu apparent ; il est cependant assez net pour que l’auteur rapporte ces Méduses à Phialopsis diegensis Torrey qui, rappelle-t-il, possède un faible pédoncule stomacal. Vanhôffen figure une portion du bord de l’ombrelle. Certes les cirres sont irrégulièrement distribués, comme chez la Méduse de Bigei.ow et celle de Torrey, mais nous en trouvons à la base de l’un des grands tentacules, ce qui n’est pas le cas pour les précé- dentes (fig. 2-II). Nous avons vu que V. Neppi en figure à la base des grands tentacules tandis que A. Mayer note qu’il n’en a pas vu à cet endroit pour Eirene nridula de la Méditerranée. Nous sommes donc tentés, malgré cette différence, de rapprocher très nettement les Méduses de Vanhôffen de celles du Pacifique et même de celle de O. M AAS de la mer d’Irminger. En 1913, en examinant les Méduses récoltées dans le courant équatorial de l’Atlantique Sud, par l’expédition allemande au Pôle Sud, il en trouve de la même espèce. 11 les rapporte toutes, cette fois, à Eirene çiridula Eschscholtz, déclarant que Phialopsis diegensis Torrey doit être abandonné et considéré comme un syno- nyme. Bigelow qui ne connaissait pas le travail de Torrey avait rapporté, dès 1910, à Eirene viridula Eschscholtz, une Méduse sem- blable, ainsi que je l’ai dit plus haut. Examinons dans ces derniers exemplaires le caractère typique de l’espèce. L’auteur ne figure pas cette fois le bord de l’ombrelle. Le pédoncule stomacal ne fait son apparition que dans les exemplaires de 14 mm. de diamètre. Chez les plus gros exemplaires de 28 à 30 mm. de diamètre, le pédoncule n’est encore qu’un faible épaississement de la mésoglée, au centre de la cloche. Or, nous avons vu que le pédoncule stomacal typique de Eirene çiridula est long et étroit, atteignant la moitié et même les trois quarts du rayon de Tom- — 278 — brelle, relativement mince et facilement déformable (fig. 1-B. C. D.). Cette longue étude, après celle que j’ai faite récemment sur Phortis pellucida (Will) était nécessaire pour bien préciser les caractères mor- phologiques de l’espèce Eirene çiridula (Pérou et Lesueur) qui a été constamment confondue avec d’autres. Elle nous permet de Noms Largeur Pédon- cule Nombre de tentacules Nombre de bourgeons Nombre de cirres Nombre de litliocystcs Oceania viridnla (P. et L. 1809). 30 mm. net 60-70 ? ? ? Irene viridula (0. Maas, 1893) Lo-40 mm. faible 32 32 24 64 Phialopsis diegensis (Torrey 1909) 23 mm. faible 16-25 40-125 plus de 40-126 16-70 Eirene oiridula (A. Mayer 1910) 25-50 mm. long 50 üO grds 100 petits 100 environ 300-400 environ 100 Eirene çiridula (Bigelow 1910) 17 mm. faible 1 32 96 (?) 32 (?) 35 (?) Tirna plana (Neppi 1910) 10-40 mm. long 1 1 ->- 48 grds (101 petits et grands figurés) 191 400-500 (?) — ^ 55 Phialopsis diegensis (Vanhôlien 1911) 16 mm. 10 mm. faible 16-20 (?) 48-89 112 48 Irene viridula (Vanhôfîenl913) 1 mm. 4 mm. 4 14 mm. 20-30 mm. pas pas apparent iaible 4 16 32-48 4 ? ? 48-120 16 ;> ? ? P P 48-72 conclure que les Méduses décrites sous ce nom par O. Maas (1893), Bigelow (1910) et Wanhôffen (1913) ou sous le nom de Phialopsis diegensis Torrey (1909) et Vanhôffen (1911) appartiennent pro- bablement à la même espèce dont la répartition est extrêmement vaste et qu’on pourrait appeler Eirene diegensis (Torrey) ; mais que, par contre, cette dernière se distingue de Eirene i’iridula (Pérou et Lesueur), dont Eirene i^iridula Eschscholtz, des auteurs, est syno- nyme. La différence essentielle porte sur la forme du pédoncule — 279 — stomacal et non sur la distribution des bourgeons tentaculaires et des cirres sur le bord de l’ombrelle qui est essentiellement variable chez Eirene viridula (Péron et Lesueur) typique. Etant donnée la répar- tition géographique de Eirene diegensis (Torrey), on serait tenté d’y voir une simple variété de Eirene çiridula. C’est possible, mais morphologiquement il est dilFicile de l’admettre ; le pédoncule stoma- cal est par trop différent et il semble constituer, cependant, une base solide de distinction entre les espèces. Par son pédoncule stomacal, Eirene diegensis (Torrey) se rattache au genre Phortis. D’un autre côté, par ses cirres marginaux, elle appartient au genre Eirene. On peut la qualifier d’espèce inter- médiaire. J’ai réuni en un tableau les caractéristiques essentielles des Méduses décrites par les auteurs dont il est question ci-dessus, pour permettre de comparer rapidement celles-ci et de suivre plus facilement les critiques que j’apporte ici. Je joins à la collection du Muséum deux exemplaires de cette Méduse. Ils ont été récoltés par « La Tanche fl au coufs de sa croi- sière de 1924 (St. 761, au large du Portugal et St, 784, dans la Médi- terranée sur les côtes de Tunisie). Ils sont typiques. Examinons maintenant, pour terminer, la répartition géogra- phique de cette espèce. Elle est commune dans la Méditerranée. Un des exemplaires de La Tanche, comme _ie viens de le dire, a été récolté dans l’Atlantique au large des côtes du Portugal. La plupart des récoltes signalées par les auteurs anciens et se rapportant nette- ment à cette espèce sont de la Manche ou de la Mer du Nord : Péron et Lesueur (1809, Oceania airidula) ; Eschscholtz (1829, Eirene nridula). Je ne retiendrai pas la mention de Forbes car je ne crois pas que Ceryonopsis delicatula de eet auteur soit la même espèce ; Brown E (1898-1905) en a trouvé dans le Forth of Clyde en Angle- terre ; Sciiui.zE (1875) sous le nom de Tima pelliicida Ta signalée, en grande quantité, à Helgoland en août et Harteaub (1894) en octobre. Dans les eaux danoises, P. L. Kramp en 1927, la signale en grand nombre des côtes de la Mer du Nord (septembre et octo- bre) où elle serait indigène aux environs de l’embouchure du Ska- gerrak. Enfin, en 1930, ce même auteur signale qu’elle a été récoltée en 1905 et 1908 sur la côte de Belgique et dans le Détroit du Pas-de- Calais (août, septembre et novembre). Nous ne sommes pas étonnés de savoir que cette Méduse est abondante en hiver dans la Méditer- ranée. Cela indique, comme pour d’autres Méduses examinées précé- demment, qu’elle est originaire des régions tempérées froides de la Manche et de la Mer du Nord. (à suivre) 280 Remarques de systématique et de bwgêographie SUR LES Patelles des cotes françaises PAR M. E. Fischer-Piette. Faute de présenter des caractères conchyliologiques facilement exprimables, les Patelles n’ont pas été classées aisément : la classi- fication a beaucoup varié selon les auteurs. Par exemple, pour ce qui a trait aux Patelles de nos côtes, le nombre des espèces recon- nues par les divers auteurs a varié de trois à quinze. De telles variations prouvent que les caractères conchyliologiques sont insuffisants. Il y a lieu de procéder à le révision de ce groupe en s’adressant à d’autres caractères. Cette voie a déjà été indiquée par Dautzenberc et Durüuchoux (1906) : ces auteurs, étudiant les Patelles dans la région de Saint-Malo, ont tenu compte de la longueur de la radula, et ont pris également en considération la présence ou l’absence de papilles blanches sur les bords du manteau. Ils admettent, pour la faune de cette région, trois bonnes espèces comprenant chacune un certain nombre de variétés. Ces espèces sont : Patella vidgata L., P. intermedia Jefïreys, P. depressa Pen- nant. En 1928, Ph. Daittzenberg et P. -II. Fischer, étudiant la faune malacologique de Roscofî, retrouvèrent dans cette région les trois mêmes espèces avec les mêmes caractères. Rappelons l’essentiel de ces caractères anatomic[ues : 1° La longueur de la radula est double, chez P. i’ulgata et chez P. intermedia, de ce qu’elle est chez P. depressa ; 2® P. intermedia présente des papilles blanches sur le bord du manteau, tandis que P. çulgata n’en présente pas. .l’ai repris l’étude des Patelles de nos côtes, en vue de préciser la valeur des coupures spécifiques à établir, à l’aide de mesures de la radula, et en examinant aussi la forme des dents de la radula. Je donne ici les premiers résultats concernant les Patelles océaniques, en laissant de côté, pour le moment, les Patelles méditerranéennes. Les Patelles océaniques comprennent les trois espèces que nous venons de citer, et en plus le P. lusitanica Gmelin, présent dans le Golfe de Gascogne. Mensurations de la radula. — La longueur de la radula, R, est R rapportée à la longueur de la coquille, C. Le rapport — est le suivant ; • Bullelin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 3, 1934. ^ 281 — Valeur moyenne Valeurs extrêmes. Patella lusitanica (S* Sébastien) 3,3 2,7 à 4,6 Patella in'ermedia (S* Malo) 2,2 1,6 à 2,5 Patella vulgaia (S* Malo) 1,8 1,4 à 2,3 Patella depfessa (S* Malo) 1,2 0,95 à 1,4 Ces valeurs moyennes, et ces valeurs extrêmes. se retrouvent sensiblement chez les diverses variétés de chaque espèce, sauf dans les cas où les proportions de la coquille sont trop changées : chez la var. conica Brown de P. vulgata, le rapport — se trouve augmenté,. ce qui se conçoit étant donné la forme très élevée et très courte de cette Patelle. Pour l’établissement des chiffres ci-dessus j’ai éliminé cette variété, qui n’est qu’une simple déformation due aux conditions de vie (émersion prolongée). Les chiffres ci-dessus nous aident à reconnaître la valeur des cou- pures spécifiques retenues par Dautzenberg et Durouchoux, mais ils ne nous suffisent évidemment pas à définir ni déterminer une espèce, en raison des variations individuelles de la longueur de la radula, et des chevauchements qui en résultent. Fig. 1. — Portion de ruban radulairc de Patelle (P. depressa), montrant les extrémités des dents. L, groupe des quatre dents dites latérales. M, première dent marginale montrant les trois cuspides. La base de ces dents n’a pas été figurée, non plus que les dents marginales externes qui sont transparentes. Grossi 45 fois. L’extrémité anté- rieure de la radula se trouverait vers le bas. Forme des dents de la radula. — L’étude des dents de la radula se révèle instructive. En examinant les cuspides de la première dent marginale, on s’aperçoit que la forme de ces cuspides varie et semble pouvoir fournir de bons caractères spécifiques. Disons tout de suite que cette étude vient confirmer absolument les coupures spécifiques admises par Dautzenberg et Durouchoux : à chaque espece correspond une jorme de ces cuspides, et cette forme se retrouve dans les diverses variétés créées dans chaque espèce. La fig. 2 repré- - 282 — sente ces cuspides. Essayons d’exprimer les différences de leurs formes. P. lusitanica : cuspide médian l’emportant de beaucoup sur les cuspides latéraux, qui sont sub-égaux. P. intermedia : cuspides de trois tailles : le médian est le plus grand, puis l’externe, puis l’interne. Ces cuspides sont courbés vers le côté interne. P. çulgata : il y a aussi trois tailles pour les trois cuspides ; mais ces cuspides sont peu penchés, bien dégagés, et leurs bords sont presque rectilignes. P. depressa ; le cuspide externe et le cuspide médian sont sub- égaux, et courbés l’un vers l’autre. Ces caractères morphologiques bien nets montrent qu’on a bien affaire à quatre formes différentes. Il est d’autant plus justifié d’attribuer à ces formes la valeur d’espèces, que des différences phy- siologiques très marquées s’ajoutent aux différences morphologiques. L’altitude atteinte dans la zone des marées (c’est-à-dire la résistance à l’assèchement) varie selon l’espèce : j’ai déjà montré que P. de- P.L. P.l. P.V. P.D. Fig. 2. — Forme des cuspides des premières dents marginales. P. L., P. lusitanica; P. L, P. intermedia ; P. V.. P. uulgata • P. D. P. depressa. pressa va du zéro au niveau des basses mers de morte-eau, que P. intermedia remonte jusqu’au niveau moyen des pleines mers de morte-eau, et que P. çulgata atteint le niveau supérieur des pleines mers de morte-eau. Et, pour ce qui est de P. lusitanica, on constate, sur la côte basque, que cette espèce dépasse toutes les autres Pa- telles, et dépasse même, sur les points battus, le niveau des pleines mers de vive-eau. J’ai montré aussi que les trois espèces qui se trouvent en Bretagne, différaient par leur pouvoir de pénétration en eau saumâtre, par leurs possibilités de vie en eau calme, enfin par leur répartition générale le long des côtes de la Manche (P. vulgata étant seul à pénétrer dans la baie de Seine au delà des îles Saint-Marcouf). 11 est donc de fait que, lorsqu’on étudie les Patelles de Bretagne, on aboutit à reconnaître trois espèces bien caractérisées, différentes par la coquille, par les caractères anatomiques de l’animal, enfin par l’habitat. 283 — Mais je dois ajouter aussitôt, que ces coupures spécifiques ne se retrouvent pas partout. Ayant étudié les Patelles de la côte basque, je me trouvai là en présence d’une population fort complexe, com- prenant, à côté d’éléments bien reconnaissables, d’autres dont la détermination était fort embarrassante. On trouvait là ; des P. lusitanica, faciles à reconnaître ; des individus pouvant être attri- bués sans hésitation à P. çulgata, d’autres à P. intermedia d’autres à P. depressa ; des individus franchement intermédiaires entre P. aulgata et P. intermedia, d’autres intermédiaires entre P. inter- media et P. depressa, d’autres intermédiaires entre P. çulgata et P. depressa ; et, en outre, on trouvait diverses formes inaccoutumées, semblant, au premier abord, nécessiter des dénominations nouvelles. Le cas le plus typique est celui d’une Patelle, très abondante à Biar- ritz, qui possède une coquille déprimée, inégalement costulée, de teinte très claire extérieurement (souvent intermédiaire entre le fauve et le gris), très mince et cassante, à intérieur brillant, très clair dans l’ensemble, avec de fines bandes rayonnantes de coloration L’étude se compliquait encore du fait que les diverses formes composant la faune des Patelles, ne se retrouvaient pas semblables d’une localité à l’autre. J’étudiai cinq localités : Biarritz, Saint- Jean- de-Luz, Fontarabie (cap Figuier), Saint-Sébastien, Zarauz, et cons- tatai que chacune avait sa faune spéciale et fort complexe de Patelles. Pour en donner une idée, notons qu’à Biarritz le trait essentiel est l’ahondance des Patelles spéciales dont nous venons de parler, qu’à Saint-Jean-de-Luz on est frappé par les intermédiaires entre P. vulgata et P. depressa, ainsi que par la présence d’une foi me se rap- prochant de P. coerulea, dont je toucherai un mot plus loin ; qu’au cap Figuier domine une forme particulière de P. intermedia, à inté- rieur luisant noir-bleu, avec quelques très fines lignes blanches ; qu’à Saint-Sébastien on trouve une forme intermédiaire entrp P. çulgata et P. intermedia, et une forme intermédiaire entre P. intermedia et la forme de Biarritz ci-dessus mentionnée ; et qu’à Zarauz domine une forme franchement intermédiaire entre P. depressa et P. inter- media. L’étude des récoltes effectuées, et l’étude des populations in situ, me conduisent à énoncer les faits de la façon suivante, qui provi- soirement me tiendra lieu d’interprétation : Il se manifeste sur la côte basque, pour des raisons que j’ignore absolument, deux phéno- mènes simultanés. En premier lieu, il y a ici une tendance à la variation, beaucoup plus marquée que celle qui se manifeste en Bre- tagne. Ce fait est des plus apparents chez P. intermedia ; il se mani- t. P. intermedia n’avait pas encore été signalé dans cette région, ni en Espagne. 2. Nous avons trouvé dans Hidalgo (1870) une figure qui paraît se rapporter à cette lorme (pl. 52, fig. 5-6). Elle porte la dénomination de P. çulgaia. Nous discuterons sa position dans un mémoire plus étendu. — 284 ^ feste aussi chez P. çulgata ; il est moins marqué chez P. depressa. En second lieu, il se produit manifestement des hybrides entre les trois espèces sus-citées, prises deux à deux, ainsi que des intermé- diaires entre ces hybrides. Certains échantillons semblent présenter, mêlés, des caractères des trois espèces. Le mélange des caractères et aussi l’apparition de caractères intermédiaires, se manifestent dans la coquille (forme, sculpture, coloration), dans les papilles du manteau, dans la longueur de la radula, dans la forme des dents de la radula. Les interprétations ci-dessus sont, évidemment simplistes ; elles ne me semblent pas, en particulier, suffire à expliquer le fait que les variations observées, et les hybrides rencontrés, ne se retrouvent pas identiquement d’une localité à l’autre. Elles n’expliquent pas qu’il ne se forme pas d’hybrides sur la côte nord de Bretagne, où les espèces sont aussi étroitement mélangées que sur la côte basque. Elles ne suffisent surtout pas à éclairer un dernier fait dont je veux maintenant dire un mot. Il existe à Saint- Jean-de-Luz, où le Paul Fischer, puis Henri Fischer, avaient déjà noté sa présence, une forme qui présente certains caractères de P. cœrulea h., espèce de la Méditerranée. Ces auteurs la considéraient comme une variation de P. çulgata. J’ai retrouvé cette forme. Elle possède un certain nombre de traits communs avec P. çulgata, et d’autres (en nombre moindre) avec P. depressa ; mais il ne suffirait pas de la considérer comme un hybride de ces deux espèces, car d’autres traits l’écartent de l’une et de l’autre et la rapprochent nettement de P. cœrulea. Est-ce le seul résultat de la variation ajouté à celui de l’hybridation, qui lui con- fère ces caratère propres, et n’est -ce que par le fait du hasard que ces caractères se trouvent rappeler ceux de P. cœrulea ? ou bien faut-il chercher un rapport véritable entre les P. cœrulea de la Médi- terranée et les Patelles de Saint-Jean-de-Luz ? Peut-être pourrons- nous répondre à ces questions lorsque nous aurons achevé l’étude des Patelles de la Méditerranée, et aussi celle des Patelles de la pénin- sule ibérique. ((Quoiqu’il en soit, ces faits nous montrent que la connaissance de la systématique des Patelles exige d’étudier sur place, le long des côtes d’Europe, les diverses populations de ce groupe. OUVRAGES CITÉS D*" Paul Fischer. Faune conchyliologique marine du département de la Gironde et des côtes sud-ouest de la France. (Actes Soc. Linn. Bor- deaux, t. 25, fasc. 5, 1865). J. G. Hidalgo. Molluscos marinos de Espafia, Portugal y las Baléares. III, Madrid, 1870. 285 He NRi Fischer. Liste des Mollusques recueillis à Guethary et à Saiiit- Jean-de-Luz. (Miscellanés biologiques dédiés à Alfred Giard, 1899). Ph. Dautzenberg et P. Durouchoux. Supplément à la faunule malaco- loffique des environs de Saint-Malo. (Feuille des Jeunes naturalistes, 1906). J. G. Hidalgo. Fauna malacolôgica de Espana, Portugal y las Baléares. Madrid, 1916. Pii. Dautzenberg et P.-H. Fischer. Les mollusques marins du Finistère. (Trav. stat. biol. Roscoff, fasc. III, 1925). E. Fischer-Piette. Les conditions d’existence des Patelles dans la région de Saint-Malo. (Journ. de Conchyliologie, LXXI, 1927.) E. Fischer-Piette. Répartition des principales espèces fixées sur les rochers battus des côtes et des îles de la Manche, de Lannion à Fécamp. (Ann. Inst. Océanogr., XII, 1932.) Bullelin du Muséum, 2^ 8., t. VI, 1934.. 19 QUELQUES PLANTES DES lUOTS DE LA MER DE CHINE PAR M. F. Gagnepain. Au cours de 3 campagnes de pêche, l’Institut océanographique de Cauda, près de Nhatrang (Annam), dirigé par M. Chevey, a visité les îlots qui sont disséminés dans la mer de Chine à une grande distance des côtes de l’Annam. Ce sont les îles Paracels au S.-E. de Hainan, et dans la direction du Sud, respectivement, North Danger, Loaita, Itu-Aba et Spratly. A part les îles Paracels, les autres se trouvent entre le 110® et le 114® de longitude E. Greenwich, c’est- à-dire presque à moitié de la distance de l’Annam d’une part et des Philippines et du N. de Bornéo, d’autre part. Le personnel de l’expédition récolta 36 échantillons de plantes qui ont été déterminées aussi précisément qu’il fut possible. En voici la liste par familles. Capparidacées : Gynandropsis pentaphylla DC. — Ilot Spratly, 6 avril 1933 ; North Danger, 12 avril 1933. PoRTULACACÉES : PoHulaca oleracea L. — Ilot Spratly, 6 avril 1933. Malvacées : Sida ? — Paracels, île Roberts, 5 juin 1931. Goodénoviacées : Scævola Kœnigii Vahl, var. sericea. — Itu-Aba, 9 avril 1933. Boraginacées : Tournefortia argentea L. — Itu-Aba, 9 avril 1933. Convolvulacées : Ipomea grandiflora Lmk. — Spratly, 6-13 avril 1933. Nyctaginacées : Bœrhaavia repens L. — Ilot Spratly, 6 avril 1933 ; Itu- Aba, 9 avril 1933. IIernandiacées : Hernandia peliata Meissn. — Loaita, 11 avril 1933. Urticacées, Artocarpées : Artocarpus sp. ? — Itu-Aba, 9 avril 1933. Cypéracées : Cyperus sp. ? section Pycnostachys. — Ilot Spratly, 6 avril 1933. Graminées : Stenotaphrurn dimidiatum R. Br. — Paracels, île Money, 4 juin 1931. Enarthria sp. ? — Itu-Aba, 9 avril 1933 • îlot Spratly, 6 avril 1933 (détermination de A. Camus). Fougères : Polypodium phymatodes L. — Paracels, île Money, 4 juin 1931 (détermination de M™® Tardieu-Blot). Nephrolepis biserrata (Sw.) Schott. — Itu-Aba, 9 avril 1930, (déter- mination de M"*® Tardieu-Blot). Bulletin du Aluséum, 2® s., t. VI, n® 3, 1934. — 287 — Les Fougères d’Indochine PAR M. L. Tardieu et M. Carl Christensen. A. - — HYMENOPHYLLUM. Les Hymenophyllum d’Indochine contenus dans l’herbier du Prince Bonaparte ont été étudiés par lui dans ses Notes Ptéridolo- giques, en particulier dans les fascicules VIII, XIII et XIV. Sur les 7 espèces citées dans cet ouvrage, 2 seulement sont exactement déterminées : VH. exsertum et VH. oxyodon. Nous donnons ici une révision de ce genre pour l’Indochine. Di's. espèces d' Hymenophyllum sont connues dans cette région ^ : I. — Sphærocionium Pr., Hymenoph., 1843, p. 33, pro genere. ( Euhymenophyllum C. Chr. Ind., 1906, p. XV.) 2 Segments de dernier ordre entiers ; 1. H. badium Hk. et Grev., le. fil., 1838, t. 76. Toinkin : Mont Bavi, 800 m., tronc des arbres, jull. 1886, Balansa, n° 1907. — Tarn Dao, mai 1908, Eberhardt, sans n° et août 1920, Bourret, nOs 129 et 129 bis. % Annam : Hon Ba, près Nhatrang, 1.500 m., sept. 1918, Fleury, n° 38.803 (pp.) et juif. 1919, Yersin sans n°. Dent du tigre, forêt, 1.575 m., mai 1924, Poilane, n°® 10.354 et 10.363. — Sans localité, Eberhardt, 1912, n° 1915 (pp.). Le n° 129 bis de Bourret avait été décrit par le Prince Bona- parte comme H. latilobatum sp. nv. (Notes Pté., XIII, p. 103). Il s’agit simplement d’un échantillon de grande taille, mais ne justi- fiant pas la création d’une espèce nouvelle. D’autres échantillons, 1. Les récoltes faites par M. Pételot au Tonkin ne sont pas mentionnées ici, devant être publiées toutes ensemble sous forme de liste c’est pourquoi nous ne citons ici que 9 espèces. 2. Le terme Euhymenophyllum ne peut être employé ici car le type du genre Hyme- nophyllum : VH. tunbridgense, est un Leptocionium. Bulletin du Muséum, 2” s., t. VI, n° 3, 1934. — 288 — cités dans cette énumération, ont été rapportés par Bonaparte soit à VH. australe, soit à VH. dilatatum. En réalité le vrai H. dilatatum, tel qu’il existe en Nouvelle-Zélande, n’existe pas en Indochine, où il est représenté par VH. badium Hk. et Grev. Certains échantillons se rapprochent, par leur pétiole à aile plus ou moins ondulée, de VH. crispatum Wall., et nous avons tous les passages depuis le pétiole à aile plate (comme dans VH. badium type) jusqu’au pétiole à aile ondulée caractérisant VH. crispatum. Il nous semble, comme l’a fait déjà remarquer ITooker, qu’il s’agit de plantes assez variables et que ces deux espèces ne sont pas réellement distinctes. 2. H. exsertum Wall. List, 1828, n® 85 (syn. H. Delawayi Christ). Tonkin : Sans localité précise, Eberhardt, n° 167. — Sonia, 1933, Rives, sans n°. Annam : Massif du Lang Bian, Dalat, fév. 1914 ; Aug. Chevalier, n° 30.901 et 30.902 (pp.). — Nhatrang, mai 1922, Poilane, n° 3.703, 3.704. — Dalat, avant les chutes de Camby, août 1924, Evrard, n°® 1.110, 1.136 et 1.379. Cambodge : Sans localité précise, 1875, Godefroy, n° 529. (Nom Moi : Xo llo Xi). 3. H. fimbriatum J. Srn. JoB., 1841, p. 428. Annam : Hon Ba, près Nhatrang, 1.500 à 1.600 m., juil. 1919, Yersin, sans n°. ■ — ■ Nhatrang, 1.200 m., mai 1922, Poilane, n°® 3.434 (pp.), 3.478 (pp.) et 3.698. — Tourane, juil. 1927, Clémens, n° 3.865. L’iZ. riukinense Christ (Ann. Const. Jard. Bot., Genève, 1900, p. 208) n’est qu’une forme de H. fimbriatum J. Sm. 4. H. javanicum Spr. Syst., 1828, p. 132. Annam : Massif du Lang Bian, fév. 1914, Aug. Chevalier, n*’ 30.883, 30.891. — - Giang Ly, prov. Nhatrang, mai 1922, Poilane, n°® 3.605 (pp.) et 4.145. — Dalat, nov. 1924, Evrard, n° 1939. Le vrai H. australe Willd., d’Australie et de Nouvelle-Zélande n’existe pas en Indochine, il y est remplacé par VH. fimbriatum J. Sm., (très voisin de VH. erosum Bl. et de l’iî. javanicum Spr.). Il semble du reste qu’il y ait une chaîne continue d’espèces compre- nant 1’//. dilatatum, VH. badium, VH. crispatum, VH. australe, avec des formes de passage très difficiles à rapporter à une espèce ou à l’autre. 5. H. osmundoïdes v. d. B. Ned. kr. Arch.., 1863, p. 164. Tonkin : Mont Bavi, au-dessus de Van Maou, juil. 1886, Balansa, n° 1 .909. Annam ; Massif du Lang Bian, grand piton Lang Bian, 2.000 m., fév. 1914. - 289 — Aug. Chevalier, n°® 30.892, 30.901, 30.902, — Nhatrang, mai 1922, Poilane, n° 3.434 (pp.). — Dalat, nov. 1924, Evrard, 1.830, 1.844, 1.934, 2.055. Cambodge : Monts Cam Chay, mai 1874, Pierre, sans n°. Van den Bosch décrit 4 espèces très voisines H. sphærocarpum, H. microsorum, H. himalayanum et H. osmundoïdes, qui différent entre elles par la forme de leur indusie. L’H. osmundoïdes dont il s’agit ici a une indusie acuminée, en fer de lance, mince, et les sores sont le plus souvent localisés à la partie supérieure qui porte alors des pennes plus petites. 6. H. polyanthos. S\v. Sclirad. iourn.,1800, p. 102. (incl. H.Blumeanum NeesetBl.). Annam : Hon Ba, près Nhatrang, 1919, Yersin, sans n” ; — - Giang Ly, près Nhatrang, mai 1922, Poilane, n° 3.605 (pp.). Cambodge ; Région de Kampot, montagne de l’éléphant, 950 m., espèce caractéristique de ces régions, vivant sur les troncs d’arhres, déc. 1917, Aug. Chevalier, sans n°. — Sam Neua, oct. 1920, Poilane, n® 2.066. (Nom laotien : Kout pem). L’/i. Blumeanum tel qu’il est figuré par Van den Bosch (Hym. Jav., pl. 36) est tout à fait semblable à VH. polyanthos américain. li. — Levtocionium Pr. Hymenoph., 1843, p. 26. Segments de dernier ordre spinuleux dentés : 1. H. denticulatum Sw. Schrad. journ., 1800, p. 100. Annam : Massif du Hon Ba, 1.500 m., sept. 1918, Aug. Chevalier, sans n°. 2. H. oxyodon Baker JoB., 1890, p. 80. Mont Bavi, au-dessus de Van Maou , 1.200 m., juif 1886, Balansa, n° 1.905 (type). WH. oxyodon est très voisin de VH. barbatum (V. d. B.) Bak., mais il en diffère cependant par sa forme, beaucoup plus allongée, sa texture, beaucoup plus mince, la pilosité moindre du rachis. 3. H. Poilanei Tardieu et C. Chr. Leptocionium paroum, L. acantboidi o. d. B. (Hym. Jao. pl. ?>2) dioisione crispataque fronde oalde simile, sed minori et rachi pilosa, — 290 - indusiis dorso non oel inconspicue spinuliferis dioersum. Fronde deltoideoooata, stipite nigro, exaltato, 1-2 cm. longo ; lamina 1-4 cm. longa, O, 5-2 cm. lata, hi-tripinnatifida undulato-crispata, lobis ultimis spinescenti-dentatis, l'achi crispato-alata, subtus pilis ferrugineis sparse onusta. Soris medium dioisis, margine exteriore lato profonde dentatis, dorso non vel inconspicue spinuliferis. Annam : Massif du Hon Ba, août 1919, Vincens, sans n°. — Nhatrang, 1.600 m., mai 1922, Poilane, n° 3.478 (pp.) et 3.704 (type in Herb. Mus. Paris). Se rapproche de 1’//. Khasianum Bak. par sa forme, sa texture, la présence de nombreux poils ferrugineux sur le rachis, et ses seg- ments spinuleux. En diffère par sa plus petite taille, son rachis à aile très ondulée, ses segments extrêmement crispés, ses sores loca- lisés à la partie supérieure. Il diffère des espèces malaises crispées H. Neesi, H. aculeaturn, par son rachis poilu. 291 Deux espèces nouvelles de Mitreola l., genre nouveau POUR Madagascar PAR M. P. JoVET. Cette note fait connaître deux espèces nouvelles de Mitreola, genre non encore indiqué à Madagascar. Ces espèces ont été recueil- lies par M. Perrier de la Bathie, qui avait joint aux échantillons de la seconde espèce (M. turgida) des notes qui m’ont été très utiles ; la première espèce lui est dédiée. Sont indiqués ci-dessous les caractères du genre Mitreola, puis ceux qui servent à distinguer les espèces. Les diagnoses des deux espèces nouvelles sont suivies de commentaires et les détails impor- tants sont figurés sur deux planches. Un tableau de comparaison des deux Mitreola nouveaux et quelques remarques terminent cette note. Appartenant à la famille des Loganiacées, le genre Mitreola L. est très homogène. Il ne renferme que des plantes herbacées de 20-30 cm. de hauteur max. Sauf deux espèces pérennantes dont la tige se termine par des feuilles et dont les inflorescences sont axillaires, tous les autres Mitreola sont annuels et montrent une cyme terminale très généralement bipare (parfois tripare) et des cymes axillaires, souvent nombreuses. Les rameaux, à partir de la dernière dichotomie, sont des cymes unipares scorpioides. Les feuilles simples, entières, opposées, sont réunies par une ligne inter- pétiolaire faisant saillie sur la tige et remplaçant les stipules. Les fleurs petites (les plus grandes mesurent 2,5 mm.) sont régulières gamosépales et gamopétales. La préfloraison m’a semblé quinconciale dans toutes les fleurs que j’ai examinées Le calice est persistant à la base du fruit, la corolle est très rapidement caduque, ils présentent tous deux cinq lobes libres alternés. La corolle est trois fois env. plus longue que le calice. Les autres caractères sont semblables à ceux des espèces décrites plus loin. Nous remarquerons simplement encore que les cornes des capsules sont caractéristiques pour chaque espèce : forme, direction, ornementation. Les ovules sont toujours pourvus d’un funicule inséré dans leur partie centrale (dépression ou profond sillon ventral). On trouvera la plupart des caractères du genre dans les auteurs anté- rieurs 2. 1. De Candolle (IX, 1845) ; calice : préfl. quinconciale, corolle : valvaire. De même in Martius (Flora Bras., VI, 1860-1868). Bâillon (Diri. de Bot., 1891) et pour Mitreola oldenlandioides Walh, corolle valvaire, in Fl. gén. de V Indo-Chine, IV. p. 155). 2. Voir surtout ; Engler et Pr. Planzenfam., IV, 2, 34. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, i»° 3, 1934. 292 Les caractères spécifiques les plus apparents et les plus constants sont ceux de la capsule. Une révision complète du genre, grâce à l’examen des collections du Muséum, est presque achevée •. ce travail m’a montré qu’un certain nombre de caractères peuvent être envisagés pour distinguer des espèces confondues jusqu’ici sous le même nom. A part l’angle de diver- gence des rameaux de l’inflorescence avec la tige ou entre eux, angle qui est relativement constant pour une espèce donnée, et l’ornementation des saillies interpétiolaires qui peut donner quelques indications complé- mentaires, il faut surtout examiner les caractères des organes floraux. La taille de la corolle, qui pour certaine espèce, n’atteint pas 1 mm., l’enchevêtrement des soies de la gorge, la fragdité des tissus rendent difficile l’étalement de la corolle. Pour la préfloraison, il est indispensable d’examiner des boutons floraux. Le Lacto-Pbénol d’Amann, bien connu pour sa propriété de redonner la turgescence aux organes ayant subi une longue dessication est très précieux pour l’examen des fleurs, même sans les disséquer. (L’étude, à l’aide de l’IIypochlorite et des colorants ne doit pas être négligée). Les caractères les plus utiles à noter seront : dimensions (et rapport entre eux) des soies de la gorge, des lobes libres, grandeur des anthères, hauteur atteinte par la partie supérieure des anthères, ornementation des soies, forme de la section faite près de la cloison médiane, forme et insertion des placentas, des ovules. Voici comment sont mesurées les dimensions des capsules. Longueur (L) : plus grande dimension, le fruit étant posé à plat, les deux cornes dans un même plan. Largeur(= 1) plus grande dimension, le fruit étant vu « en élévation ». Hauteur (= h) : notion géométrique habituelle. (Voir pl. II, fig. 76, le, 14). Mitreola Perrieri sp. nov. (Planche I et pl. II, %. 14-15). Herba annua, erecta, glabra, 6-20 cm. alla, radicibus fibrosis. Caulis simplex, i-angularis. Folia integra, simplicia, opposita, infima minus- cula subor bicularia, sæquentia rhomboïdalia, nervis 5-jugis, suprema ovata vel lanceolata, basi abrupte petiolata. Linea interpetiolaris spumosa. Inflorescentiæ cymæ bipares compositæ ramis subdicho- tomis, pedicellis fructiferis terminalibus 1,5 mm. longis, floribus vel fructibus cæteris subsessilibus, floribus perminutis 1 mm. longis regularibus. Calyx gamosepalus, apice fructu perstans, prefloratione quinconciale. Corolla gamopetala decidua, perminuta, 0,75 mm. longa ; tubulosa, inflata, subcampanulata, S-lohata, lobis liberis alter- nisepalis, triangulis, apice obtuso, corolla triplo minoribus, fauce annulato-setoso, prefloratione quinconciale. Stamina inclusa, fila- mento brevi ; antheræ orbiculares, hiloculares, introrsæ, longitudina- liter déhiscentes, alternipetala ad tertiam partem infimam corollæ insertæ. Ovarium primum globosum, bicarpellatum, inframedium bicornutum lobis divaricatis ; Stylus et stigma primum integra mox bifida. Capsula 6-7 mm. longa, 0,75-1 mm. lata, 6 mm. alta, dehiscentia 293 — lineari. Placentaria axillaria, ad hasim elongata, ad stipitem peltata^ stipite ad dissepimentum inserta ; oi’ulis numerosissimis ad laterem dorsalem placentariorum insertis, funiculo more generis. Madagascar : domaine de l’Ouest. Moratraita, rive droite de la Betsi- boka, près de Mevatanana : rochers humides et ombragés, mars 1899, Ouest 847, Perrier de la Bâthie. Commentaires. — Espèce dédiée à M. Perrier de la Bathie. Même si les plantes n’atteignent que quelques centimètres de hau- teur, elles peuvent fleurir et fructifier. Tige simple, avec un très petit nombre de nœuds, légèrement cannelée, avec de fines ailes transpa- rentes sur chacun des 4 angles. Stipules remplacées par une ligne interpétiolaire (fig. 3) à partie supérieure libre et formant en dessous une cavité de forme variable : très spumeuse, cette saillie se prolonge inférieurement sur la tige en deux lignes spumeuses décurrentes. Pour les nœuds portant des inflorescences axillaires, cette texture spumeuse se continue sur les pétioles et les deux prolongements inférieurs décurrents sur la tige peuvent se transformer en membrane fimbriée, et se réunir pour former l’une des ailes angulaires de la tige (fig. 3 ”). Feuilles membraneuses, à surface lisse, parsemée sur les deux pages de petites squamules transparentes, triangulaires, un peu obtuses, plus abondantes vers l’extrémité des nervures secondaires ; sur le bord du limbe, ces squamules sont disposées sur deux rangs (base de. la feuille) ou un seul (moitié supérieure) (fig. 2). A la page inférieure, les nervures font saillie, la principale bordée de chaque côté d’une aile appliquée. Feuilles nettement pétiolées, brusque- ment contractées, arrondies à la base (V. diagnose et fig. 1), les inférieures , orbiculaires, très petites : 2 X 3 mm. ; les suivantes, rhomboïdales de 7 X 9 mm. ; les moyennes elliptiques, plus longue- ment pétiolées (env. 8 mm.), les supérieures plus lancéolées (max. 35 X 17 mm.), ont env. 7 paires de nervures parallèles, obliques se recourbant au sommet jusqu’à se toucher. Inflorescence en cyme bipare une fois composée, les rameaux en cyme unipare scorpioïde, rapidement rectiligne. Une cyme terminale, les autres axilliaires. Bractée florale d’abord appliquée sur le calice du bouton, ensuite un peu éloignée, sa place semble quelque peu variable (compte non tenu de la position de la fleur sur les rameaux de l’inflorescence). Préfloraison à observer dans le bouton floral (fig. 5) ou au moment de l’anthèse (fig. 6) ; les pièces florales prennent ensuite une disposition d’apparence valvaire et sont très fragiles à la dissection. L’excurrence des cellules donne aux sépales un aspect denticulé. La partie supérieure de la corolle est formée de cellules saillantes - 294 transparentes (fig. 3 à g.) qui donnent un aspect crénelé-denticulé irrégulier. Pétales trinervés, les nervures latérales plus courtes que la principale, s’insérant très bas et irrégulièrement. Dents libres de la corolle d’env. 1/3 de la longueur totale de la corolle ; rapport quel- que peu variable, la corolle est très légèrement accrescente et le tube devient parfois un peu cylindrique avant la chute (V. plus loin les commentaires relatifs au rameau figuré en 4). Lors de l’anthèse, les pétales sont connivents-cucullés (fig. 6), la gorge est fermée par un anneau de soies (fig. 8) visibles en partie entre les lobes libres de la corolle. Soies disposées sur plusieurs rangs, et quoiqu’étranglées, semblant unicellulaires, couvertes d’aspérités en croissants à cornes obtuses disposées irrégulièrement. La partie supérieure des anthères ne dépasse jamais le sommet des sépales (visible par transparence), elle atteint presque l’anneau de soies lors de l’anthèse, mais aussitôt après le sommet des anthères peut n’atteindre que le tiers supérieur du tube de la corolle (fig. 7). Dans le bouton floral sphérique (fig. 5), l’ovaire est globuleux et le style unique surmonté d’un seul plateau stigmatique. Dès l’anthèse, il y a rupture (fig. 9), et très vite, les deux carpelles accen- tuent la séparation de leurs parties supérieures (V. les sommités de la fig. 1). Cornes de forme triangulaire aiguë, mesurant dans leur plus grande longueur 6 à 7 mm. ; elles sont soudées à la base par une cloi- son verticale de 2 mm. de hauteur, dont la section près de la com- missure est un losange irrégulier, aux deux petits côtés curvilignes placés en haut et dont la largeur n’excède pas 0,75-1 mm. (V. pl. II, fig. 14). Par la dessication les loges, de divergentes semblent devenir conniventes (?) : V. fruit de la dichotomie (fig. 1 ). Déhiscence linéaire : fente un peu élargie au sommet, vers la partie supérieure de la suture ventrale des parties libres des carpelles. Placenta d’abord globuleux, un peu oblong, portant les ovules sous formes de petites sphères à sa face dorsale. Il prend ensuite la forme d’une lame circulaire qui s’allonge ensuite inférieurement (pl. II, fig. 15). Les ovules sont insérés sur de petits prolongements de la face dorsale et sur les bords qui paraissent irrégulièrement indentés. La lame placentaire est elle-même suspendue sur un filet inséré à la moitié supérieure de la cloison séparant les deux loges carpellaires closes. Ovules suspendus par un funicule inséré dans la partie centrale d’un sillon ventral profond (fig. 10). Embryon droit, linéaire, albumen abondant, micropyle et radicule infères. Presque à la maturité, le tégument externe forte- ment sclérenchymateux est lisse et très dur. Graine ovale allongée. Remarque relative au rameau fig. en 4. — Ce rameau porte des fleurs et fruits jeunes de formes qui semblent assez fréquentes (?). Planche I. — Mitreola Perrieri : 1, plantes entières normales. — 2, Feuille, marge du limbe. — 3, Saillie interpétiolaire. — 3”, saillie interpétiolaire d’un nœud plus important que 3’. — 4, rameau, en cyme unipare, d’une cyme bipare, présentant des fleurs et des fruits de forme particulière (V. remarques à la fin des commentaires). — 296 Les très jeunes fleurs peuvent avoir l’apparence dialypétale(a), les lobes libres très aigus ; certains calices semblent fendus jusqu’à leur base(c). Certaines corolles s’allongent beaucoup et ne semblent pas caduques, ou très tardivement [b), ces fleurs sont stériles par avortement de l’ovaire. Les carpelles peuvent aussi ne se séparer que tardivement, incomplètement, restant soudés par leur partie supérieure (d), une ouverture se produisant en dessous du style (/), la rupture peut cependant se produire, mais les cornes restent paral- lèles, peu écartées (e). Comparer ces remarques et dessins avec les inflorescences normales figurées en 1. Des fruits (non figurés ici) sont encore plus anormaux : le calice se renfle beaucoup, les lobes libres restant normaux ou, au contraire, s’allongeant exagérément jusqu’à montrer des bords subparallèles. Ces anomalies sont dues à une affection fongicj[ue qui attaque également les feuilles. Sur la fig. 4, la marche de la maladie est visible, les fleurs les moins touchées étant les plus anciennes. Mitreola turgida sp. nov. (Planche IJ, fig. 1-13). llerha annua glahra, erecta, 25 cm. cdta, radicibus fibrosis. Caulis simplex, i-angularis. Folia integra, simplicia, opposita, ovato-oblonga, apice obtuso, basirotunda, abrupte in petiolum angustata ; linea inter- petiolaris subspumosa, folia 25 mm. longa, 16 mm. lata. Inflorescentiæ ajmæ una terminalis cæteræ axillares, bipares ad apicem unipares, pedicellis 2-4 mm. longis inæqualibus, supremis gradatum gradaturn- que minoribus oel subnullis. Calyx gamosepalus, minutas, symetricus, apice fructu perstans, b-dentatus, dentibus ooatis latis, obtusis, prefloratione quinconciali. Corolla gamopetala, symetrica minuta (2-2,5 mm. longa, 1-1,25 lata) mox decidua lobis triangulis, alternisepahs, lanceolatis, corolla triplo- minoribus, tubo inflato, ad apicem contracte ibi intus annulato-setoso, prefloratione quinconciali. Stamina inclusa, subsessila, antheræ subglobosa, biloculares, introrsæ longitudinaliter déhiscentes, alterni- petulse ad tertiam partem infimam tubi corollæ insertæ. Oaarium pri- mum globosum bicarpellatum, deinde turgidum ; carpellis suprame- dium coalitis dein liberis parallelis teretis ; Stylus et stigma primum integra mox bifida ; capsula 6 mm. longa, 2 mm. lata, 6 mm. alta, — 5, Boutons floraux très jeunes. — 6, Fleur, au moment de l’antlièse. — • 7, Demi- corolle, après l’anthèse, étalée dans un plan (fig. schématisée) : l’anneau de soies est interrompu pour montrer la nervation ; rarement le sommet des anthères est aussi éloigné de Panneau. — 8, Détails très grossis : soies de Panneau, cellules de la corolle et ornementations des soies. • — 9, à gauche : stigmate unique d’un bouton floral ; à dr. le style et le stigmate viennent de se rompre (état de la fleur figuré en 6). — 10, ovule incomplètement mûr. — 11, Diagramme. N. -B. — La capsule mûre et le placenta sont figurés sur la pl. II, fig. 14, 15. (Dessins de Vesque, sauf 3”, 4f, 10). 297 — Planche II. — M. turgida. — 1, sommité d’un échantillon de taille moyenne — 2, jeune inflorescence terminale. — 3, Trois inflorescences schématisées. — 4, 5, capsules en cours de développement. — 6, Fruit mûr sec, vu de 3/4 (déhiscence). — 7, capsule après reprise de turgescence dans le Lacto-phénol d’Amann : 7 b, vue de - 298 — apice orhiculatim hians. Placentaria axillaria, peltata, ad apicem la minæ triangulæ aerticalis inserta, oaulis numerosissimis infra pla- centarii insertis ; semina oblonga (0,5 mm. longa) nigra, lævia, nitida. Madagascar ; domaine de l’Ouest. Majunga : calcaire (4/25, Perrier de la Bâthie, n° W 17.268 ; août, P. de la B. n° W. 17,268 bis). Mahvaram, près de Majunga ; rocailles calcaires découvertes de l’Aturien, avril 1908, P. de la B., n° Ouest 9.057. Causse d’Ankara, jurassique, mai 1904, P. de la B., n° Ouest 9.079. Commentaires. — Le Mitreola turgida atteint rarement 35 cm. de hauteur, souvent il n’atteint que quelques centimètres : les plantes soiit cependant fructifères. Racines fibreuses courtes. Tige d’env. 1 mm. de diamètre, toujours simple, portant un petit nombre de nœuds. Une aile étroite transparente sur chacun des quatre angles. Tige légèrement dilatée sous les nœuds. Stipules remplacées par une ligne interpétiolaire à partie libre d’env. 1 mm. de hauteur qui fait saillie sur la tige et forme une sorte de poche dont les bords latéraux encadrent la base des pétioles. Cette ligne interpétiolaire est spumeuse, surtout sur les bords et se conti- nue inférieurement sur la tige par deux lignes saillantes spumeuses ou légèrement fîmbriées. Feuilles inférieures beaucoup plus petites (3 X 2,5 mm.) que les moyennes, celles-ci elles-mêmes un peu plus grandes que les supé- lieures. Dans les échantillons de taille moyenne ou petite, souvent 4 feuilles sont groupées à l’insertion des inflorescences axillaires. Les deux pages du limbe membianeux ont une texture et un aspect (examiner à un assez fort grossissement) qui rappellent ceux des feuilles de Sedum : parcouru de rides légères plus ou moins paral- lèles, avec de petites dépressions, de petits «trous », l’aspect cristallin. De petites squamules facilement caduques, obtuses, un peu cucullées, sont éparses, sur le limbe, plus nombreuses vers et sur les bords. Les nervures font saillie à la face inférieure, les nervures secondaires portant une aile dressée très fine ; la principale bordée de chaque côté d’une aile appliquée presque aussi large que la nervure elle- même : ces ailes sont un peu spumeuses au voisinage du pétiole qu’elles encadrent et se continuent sur les ailes de la tige. La face inférieure est plus claire que la supérieure. Inflorescence en cyme bipare souvent composée ; les rameaux en face ; 7 c « en élévation , les pointillés indiquent la forme de la cloison séparant les deux loges carpellaires; les tirets et le mot coupe l’emplacement de la section transversale figurée en 8. — 9, Graines, face et profil. — 10, fragment de corolle ou- verte et étalée, les soies sont agrandies en a. — 11, membrane insérée sur la cloison médiane et portant le placenta (vue de 3/4). — 12, Face ventrale du placenta. — 13, 1 igné interpétiolaire d’un nœud situé au quart de la hauteur (env. 5 cm. au-des- sus du sol). M. Perrieri. — 14, Capsule vue de face, à dr. coupe près de la cloison médiane. — 15, Placenta. 299 cyme unipare scorpioïde (fig. 3). La fleur de la dichotomie (c’est-à- dire dans la fourche) est quelquefois remplacée par une cyme uni- pare. Ces inflorescences, presque toujours symétriques, sont corym- biformes. Les cymes unipares scorpioïdes deviennent rapidement rectilignes (fig. 2). Bractées axillaires et florales lancéolées-linéaires, aiguës, 2 mm. de long. max. Les bractées de la dichotomie ne sont pas réunies par une ligne stipulaire complète : elles sont un peu dilatées à la base où elles embrassent les rameaux de l’inflorescence (fig. 2). Deux bractées par fleur, la florale presque complètement apprimée (par ex. fig. 5). Les bractées et les rameaux des inflorescences, som- bres dans leur partie centrale, sont translucides-membraneux sur leurs bords (fig. 2). Le pédicelle fructifère de la dichotomie peut atteindre 2-4 mm. Les autres pédicelles diminuent progressivement et les fleurs et fruits des cymes unipares sont sessiles ou subsessiles (fig. 1). Observer la préfloraison quinconciale (calice et corolle) sur des fleurs jeunes, ensuite l’apparence est valvaire. Calice petit, à 5 dents larges, membraneuses au bord. A peine accrescent, mais persistant à la base du fruit mûr sec. Corolle rapidement caduque. Pétales recourbés, connivents supérieurement à l’anthèse. Les cellules qui forment la moitié supérieure de la corolle sont saillantes et très légèrement ornées (semblables à celles figurées pour M. Perrieri) : elles donnent aux pétales un aspect un peu crénelé. La corolle blanche est presque transparente. Pétales trinervés : les nervures latérales s’insèrent très bas sur la principale. Gorge garnie d’un anneau de soies disposées sur plusieurs rangs et fermant complètement le tube de la corolle à l’intérieur duquel fait saillie la membrane qui les porte (fig. 10, a). Les cellules courtes de la membrane sont en contact brusque avec les cellules allongées et disposées en files qui forment la partie supérieure du tube renflé. Ces soies sont nettement cloi- sonnées : leur surface est couverte de petites aspérités ponctiformes disposées en files plus ou moins régulières. Le sommet des anthères dépasse à peine la moitié renflée du tube de la corolle. Le style court qui surmonte l’ovaire, d’abord sphérique-globuleux, a été considéré comme formé de deux styles soudés dans leur jeu- nesse et surmontés d’un plateau stigmatique large et plat. Très rapidement les carpelles se séparent supérieurement (fig. 2 à 4). Des nervures parallèles (rarement une ou deux anastomoses) appa- raissent (fig. 5) et les cornes se développent encore. La capsule mûre est surmontée de deux cornes épaisses, obtuses, même un peu élargies en-dessous du sommet, un peu courbées (fig. 7à) ; le péri- carpe est parsemé de quelques aspérités. Dans sa partie renflée, d’où le nom donné à cette espèce, la coupe transversale est nettement circulaire (fig. 7 c et 8). La fente de déhiscence sur la ligne de suture 300 ventrale au sommet de la partie libre des carpelles est presque cir- culaire (fig. 6). TABLEAU DE COMPARAISON DES Mitreola Perhieri MiTREOLA TURGIDA Feuilles moyen- nes et supé- rieures Limbe Pédicelle du fruit de la dichotomie. Longueur de la corolle Soies de la gorge . . Anneau de soies situé Plus grande di- mension de face de la capsule . . . Cornes Déhiscence Placenta Ovules Cloison de sépara- tion des loges car- pellaires ovales, lancéolées à sommet aigu lisse 1,5 mm 0,75 mm superficiellement contractées. semblent unicellulaires ornementations en croissants . . à la base des lobes libres de la corolle les soies atteignent la moitié des lobes libres 7 mm très div'ergentes, triangulaires, allongées, aplaties, aiguës (carénées) sur la face dorsale, formant entre elles un sinus presque de 90° nettement linéaire, fente un peu dilatée supérieurement pelté, allongé, rétréci inférieu- rement inséré sur un filet Ovules sur la face dorsale oblongs-elliptiques étroite, forme de losange très allongé ovales. à sommet obtus, semblable à la surface des feuilles de Sediim. atteint 4 mm. 2-2,5 mm. nettement segmentées. cloisonnées. ponctiformes. assez loin des lobes libres vers la moitié de la corolle. leur longueur n’est que le quart ou le 1/5 de la longueur de la partie libre. 2 mm. presque parallèles, un peu courbées, presque cylin- driques, formant un « sinus » très arrondi. circulaire (presque un pore) un peu allongée inférieurement. pelté, orbiculaire. au sommet d’une lame, sur la face ventrale. Oblongs-obovales. ovale, large, arrondie. Placentation axile. Le placenta, largement pelté, presque orbicu- laire, est supporté vers sa partie centrale par le sommet d’une lame triangulaire verticale insérée sur la partie médiane de la cloison séparant les deux carpelles clos. Il porte les ovules sur de petites saillies de sa face ventrale (fig. 11, 12, 8). Ovules très nombreux, insérés vers le milieu de leur face ventrale (fig. 8). Les graines, à profond sillon ventral, oblongues, légèrement — 301 — renflées vers leur milieu (fig. 9) mesurent env. 0,5 mm. de longueur : elles sont dures, lisses (un très fort grossissement permet d’apercevoir un très léger chagrin), noires, brillantes. Micropyle infère, albumen abondant, embryon droit, linéaire, radicule infère. Remarques sur le genre Mitreola. — Les deux espèces péren- nantes se distinguent, non seulement par leurs inflorescences axil- laires et leur tige terminée par des feuilles, mais aussi par la structure réticulée du limbe. Par la connivence des pétales, la présence d’un anneau de soies enchevêtrées, les étamines placées juste à la hauteur du stigmate, la reproduction est strictement autogame. Les deux espèces nouvelles décrites sont nettement différentes de celles déjà connues ou conservées en herbier. Elles sont localisées, jusqu’ici, dans l’ouest de Madagascar. D’après les renseignements tirés des collections du Muséum, les autres Mitreola ont des aires de répartition nettement distinctes et localisées. Contrairement aux assertions des anciens auteurs, l’espèce de Wallich d’Extrême-Orient n’est nullement la même que celles d’Amérique du Sud. (Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.) Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, 1934. 20 ~ 302 - Contribution a la flore de la Nouvelle-Calédonie PAR M. A. Guillaumin. LXIII. — ■ Plantes recueillies par M. et Le Rat DE 1900 A 1910. ^8® Supplément) J’ai donné antérieurement la liste complétée par des supplé- ments ^ des récoltes que M. et Le Rat avaient faites en Nou- velle-Calédonie de 1900 à 1910. Un très important herbier était resté complètement ignoré ; grâce à M. Prudhomme, Directeur de l’Institut National d’ Agronomie coloniale et à M. Maublanc, pro- fesseur à cet établissement, cette collection a pu parvenir au Muséum; malgré les dégâts des insectes et des souris, elle constitue une sérieuse contribution à la flore de notre colonie. Hibbertia altigena Schltr. — Mont Dzumac (32). H. lucens Brong. et Gris. — Prony (103). H. lucida Schltr. mss. — • Mont Mou (79), Monts Koghis (2281). FI. scabra Brong. et Gris. — Prony (303). Drymis amplexicaulis Vieill. ex. Parmentier. — Houailou (1652). Zygogynum Balansæ v. Thieg. — Monts Koghis (2671). Oceanopapaver neo-caledonicum Guillaum. — • Koniambo (457). Xylopia Pancheri Baill. — Dombea (164). Capparis Dielsiana Schltr. var. neo-caledonica Schltr. — Anse Vata (1633), Koniambo (449). Hypserpa neo-caledonica Diels. — Bords de la Caricouié (49). Hybanthus austro-caledonicus Schinz et Guillaum. — Mont Dzumac (2540), Monts Koghis (2565). H. ilicifolius Schinz et Guillaum. l'orm. serratifolia Guillaum. — Mont Dzumac (2600). A galion Deplanchei Brong. et Gris. — A'ahoué (331), Prony (1557). A. Pancheri Brong. — Caricouié (83). Pittosporum Deplanchei Brong. et Gris. — Prony (304), baie du Sud (2584), Mont Dzumac (2598). P. dzumacense Guillaum. - — Mont Dzumac (2569). P. echinatum Brong. et Gris. — Col d’Amieu (72). P. gracile Panch. ex. Brong. et Gris. — Dombéa (1011, 2386), Prony (8). I. Bull. Mus., 1911, p. 349, 453, 558 ; 1912, p. 39, 91. 2. Ibid., 1913, p. 380; 1919, p. 499,; 1920, p. 174; 1923, p. 112; 1926, p. 229 ; 1929, p. 117 ; 1932, p. 694. Bulletin d i Muséum, 2- s., t. VI, n° 3, 19 iV. 303 P. Heckelii Dub. var. longîsepala Guillaumin var. nov. Pedicellis longioribus, sepalis 6-10 mm. longis. — Table Unio (914). *P. Le Ratîi Guillaum, sp. nov. Frutex 5-6 m. altus, ramis cylindricis, luteis, foliis subi>erticillatim approximatis, lanceolatis (usque ad 30 cm. X 8 cm.), apice acutis, basi longe cuneatis, coriaceis, glaberrimis, costa oalida, subtus valde prominente, nerois circa 13 jugis, procul a margine arcuatis, nervis fere æquivalidis aller nantibus, venis supra valde impressis, subtus parum conspicuis fere omnino immersis, petiolo robusto, circa 3 cm. longo. Flores inter petiolos vel in ligno denudato densissime fasciculati, albo-lutei, pedicello 0,6 cm. longo, rufo piloso, calyce 4-6 fido, segmentis linearibus, 6-7 mm. longis, ut pedicello extra pilosis, corollæ porte tubulosa 1,2 cm. longa, terminali patula recurvataque, 5 mm. longa, segmentis 4-5, irregulariter ovatis, apice obtusissimis, staminibus 4-5, glabris, 1 cm. longis, filamentis filiformibus, antheris sagittatis apice apiculatis, basi leviter excisis, filamentis 3-plo brevioribus, ovario fusiformi, piloso, stylo, tereti, glabro tubi orem haud attingente sed stamina superante, stigmate haud capitato, carpellis 2. Mont Dzumac (2662). Très remarquable par son inflorescence et ses feuilles. P. loniceroides Brong. et Gris. — Mont Dzumac (2946). P. Pancheri Brong. et Gris. — Pointe de l’Artillerie (144). P. pronyense Guillaum. — Mont Dzumac (2646). P. suberosum Panch. ex Brong. et Gris. — Dombéa (2255), île des Pins (87), « Gadji ». P. sylvaticum Guillaum. — Monts Koghis (2356). Montrouziera Gabriellæ Baill. — Mont Dzumac (2785). M. sphivroidea Panch. ex. Planch. et Tr. — Dombéa (2265), bords de la Couvélée (2273) Prony, (73) ? M. verticillata Planch. et Tr. — Mont Dzumac (2483, 2648). Garcinia amplexicaulis Vieill. — Domhéa (208). G. Pancheri Pierre-Prony (298), hords de la Ouanéoué (2308) ; fruit comestible, « Pomme oseille ». Calophyllum Inophyïlum L. — - Nouméa (84). C. montanum Vieill. ex Panch. et Tr. ■ — Paita (82), Prony (307). Microsemma cernua Baill. — Mont Dzumac (2551). Sida acuta Burm. — Nouméa (167). S. bipartita Schltr. — Paita (2954). S. rhombijolia L. — Nouméa (168). Abutilon graveolens W. et Arn. — Nouméa (611). A. molle Sweet. — Magenta (90). Hibiscus Abelmoschus L. — Prony (316). H. diversifolius Jacq. — Prony (50). Sterculia ausiro-caledonica Hook. f. - — Monts Koghis (2663). S. biillaia Panch. et Seb. — Anse Vata, Yahoué (77). Ileriiiera littoralis Ait. — Saint-Louis (146). — 304 — Melochia odorata L. — Magenta (420). Waltheria indica L. — Littoral (33). Commersonia echinala Ait. — Ile des Pins : route de Koéville à Uro (187). Maxwellia lepidota Baill. — Rivière du Pont cassé (418) ; Prony (91), Gre'via Mallococca L. f. — Ouen Toro (89), Mont Coffin (2103). Triumfetta rhomboides Jacq. — Dombéa (2678). Solmsia calophylla Baill. — • Prony (1721). — — var. chrysophylla Guillaum. — Prony (141, 220). Elæocarpus alaternoides Brong et Gris. — Mont Dzumac (2850), Prony : Bonne Anse (1718). E. oreogena Schltr. — ■ Plaine des Lacs (2680). Dubouzetia acuminata Sprague. — Sans localité (1109®). D. campanulata Panch. ex Brong. et Gris. — Dombéa (2405). Hugonia neo-caledonica Vieill. ex Guillaum. — Prony (n° détruit). H. Penicillanthemum Baill. ex. Panch. et Seb. — Dombéa (301, 2262), Mont Dzumac (2674), Prony (291). Acridocarpus austro-caledonicus Baill. — Caricouié (109). Eyssopteris discolor Gdr. — Ouen Toro (336). Oxalis corniculata L. — Montravel (1614). Magenta (1605). Boronella Pancheri Baill. — Plaine des Lacs (2579, 2630). B. verticillata Baill. ex Guillaum. — Monts Koghis (2963). Eriostemon pallidum Schltr. — Dombéa (20), Mont-Dzumac (2574, 2666), Boulari [Cribs 2075 in herb. Le Bat). Myi'topsis maa ocarpa Schltr. • — • Prony (221), Dombéa (224), Caricouié (278,’ 2050). M. Novæ-Caledoniæ Engl. — Caricouié (19), Mont Mou (78). M. pornaderridifolia Guillaum. — Mont Dzumac (2657). Alelicope La Batii Guillaum. — Prony (308). Evodia drupacea Labill. — Monts Koghis (2654), Mont Dzumac (2653), Mont Mou (373), Plaine des Lacs (283), route d’IIouailou à Koua (2424, 2425). E. pseud’ oblusijolia Guillaum. — Route d’Houailou à Koua (2426). Remarquable par le polymorphisme des feuilles, certaines folioles étant entières, ovales, aiguës ou obtuses au sommet, étroitement en coin à la base, les autres profondément pennatipartites à paires de lobes et un lobe terminal. Certaines feuilles présentent même à la fois des folioles entières et des folioles divisées. — Route dTIouaïlou à Koua (2444) « échantillon unique ». On a signalé déjà du polymorphisme foliaire analogue dans d’autres espèces du genre (par ex. : E. hortensis Forst.), s’agit-il réellement de variétés ou de formes distinctes ou de formes de jeunesse persistant plus ou moins ? E. triphylla DC. — ■ Monts Koghis (2539), route de Bourail à Houaïlou (2202). Dutaillyea sessilifoliola Guillaum. — Chaîne centrale Bourail-Houailou, tribu de Ni (2466). Zanthoxylon Blackburnia Benth. — Pointe de l’Artillerie (238), Païta (424). *Z. Le Ratîi Guillaum. sp. nov. Frutex, foliis 20-30 cm. longis, 5-7 cm. petiolatis, foliolis 9-11, ovatis ^4-10 cm. X 2-4 cm. J, apice acuminatis, rarius lanceolatis apiceque attenuatis, lateralibus basi inæqualiter cuneatis, petiolulo 5-10 mm., longo, terminati in petiolulum longissimum (2-2,5 cm.) attenuato, integerrimis, valde coriaceis, punctis pellucidis magnis, ^parsissimis vel inconspicuis, nervis 8-10 jugis, subtus tenuibus et sut procul a margine arcuatis, venis supra reticulatis et prominentibus. Inflorescentiæ {tantum $ vidi) terminales, ternatim umbellatæ, circa 10 cm. longæ, pedunculo valde compressa, 7 cm. longo, sparse brevis- simeque puberulo, ramis validis densius puberulis, bracteis linearibus, umbella elementari d-flora, floribus omnibus ad basin articulatis, subsessilibus, 1 cm. longis, sepalis 4, triangularibus, circai mm. longis, dorso glandula magna notatis, petalis 4, anguste lanceolatis, 8-10 mm. longis, staminibus 0, ovario pedicellato, germinibus 2, glandulosis, stylis liberis subnullis, stigmate unico, crasso. Dans les rocailles du sentier du Mont Dzumac, 900 m. (2561) « un seul pied ». Evidemment voisin de Z. Sarasinii Guillaum., mais à folioles plus épaisses, non arrondies à la base, à fleurs nullement pédicellées, à pétales beaucoup plus étroits. Acronychia lævis Forst. — Dombéa (2391), Mont Dzumac (2601), Gravina près Païta (35), Koniambo et Tonghoué (1642). Bauerella australiana Borzi. — Dombéa (2250), Anse Vata (2605), route de Bourail-Houaïlou (2409), Chaîne Centrale, pied du Ma... (2273). Halfordia Kendack Gmllaum. — Baie du Sud (2582). Phelline Billardieri Panch. — Route d’Houaïlou à Koua (2432). P. comosa Labill. — Monts Koghis (2368). P. lucida Vieill. ex. Baill. — Mont Dzumac (2962). P. macrophylla Baill. — Monts Koghis (2670), Prony (169). Micromelum minutum W. et Arn. — Anse Vata (418). Murraya crenulata DC. — Anse Vata (219 bis, 70). Suriana maritima L. — Ilot Amédée (17, 29). Picrocardia resinosa Raldk. - — Mont Dzumac (2557). Soulamea fraxinifolia Brong. et Gris. — Monts Koghis (2370). S. Muelleri Brong. et Gris. — Prony (168). iS. Pancheri Brong. et Gris. — (Etiquette en partie détruite), Dombéa (321), Monts Koghis (2278), Prony )1569). S. tomentosa Brong. et Gris. — Artillerie (58). Canariellum oleiferum Engl. — Baie du Sud (2585). Dysoxylon albicans C. DC. — Prony (14). D. Francii C. DC. — Route d’Houaïlou à Koua (2437). D. glomeratum C. DC. ? — Mont Dzumac (1052). D. Lessertianum C. DC. — Yahoué (2602). Amoora Balansæana C. DC. ? — Route d’Houaïlou à Koua (2209). Aglaia eleagnoidea Benth. — Ilôt Sainte-Marie (201) « Petit Milnea », Ouen Toro (113) « Grand Milnea ». 306 Carapa obcvata Bl. — Ilot Sainte-Marie (201), sans localité (502). Flindersia Fournieri Panch. et Seb. — Prony (1722). Ximenia elliptica Fort. — Nouméa (44), « Prunier Canaque ». Olax hypoleuca Baill. — Dombéa (305). Lasianthera austro-caledonica Baill. — Monts Koghis (2536). Ilex Sebcrtii Fanch. et Seb. — Yahoué (467), Monts Koghis (2284), Prony (294), route d’Houaïlou à Koua (2448), sans localté ni n°. Oncotheca Balansæ Baill. ■ — • Prony (215). Celastrus paniculata Willd. var. Balansæ Loes. — Monts Koghis (2270). Gymnosporia Fournieri Loes. — Dombéa (2252), bords de la Ouanéoué (2362). Pterocelastrus marginatus Baill. — Dombéa (312), Prony (93), Mont Mou (76). Elæodendron curlipendulum Endl. — Ilot Amédée (128). Salaria neo-caledonica Loes. — Mont Dzumac (2558). 5. Pancheri Baill. — Monts Koghis (2352), bords delà Ouanéoué (2366). Berchemia Fournieri Panch. et Seb. — Pointe de l’Artillerie (32), Ouen Toro (66). Colubrina asiatica Brong. — - Koua (2232). Alphitonia neo-caledonica Guillaum. — Prony (119). A. xerocarpa Baill. — Mont Dzumac (2945), Prony (261). Podonephelium Homei Radlk. — Prony (121). Guioa glauca Radlk. — Mont Dzumac (2573), Prony (1588, 3971). G. oillosa Radlk. — Mont Mou (366). Cupaniopsis azantha Radlk. — Route de Bourail à Houaïlou (2417). C. chytradenia Radlk. — Mont Dzumac (2546). C. glomeriflora Radlk. — ■ Pointe de l’Artillerie (39). C. œdipoda Radlk. — Prony (259). C. trigonocarpa Radlk. — Sans localité (2055 bis). Storthocalyx chryseus Radlk. — Koua (2201). S. Pancheri Radlk. — Prony (13). Elattostachys apetala Radlk. — Bords de la Ouanéoué (2361). Arytera arcuata Radlk. — Magenta (570). Loxodiscus coriaceus Flook. f. — Sans localité (2279), Mont Dzumac (2634). Dodonæa viscosa Jacq. — Dombéa (38), Prony (1711). Semecarpus alra Vieill. — Prony (279). S. neo-caledonica Engl. ■ — Tonghoué (2360). Santaloides Balansæana Schellenb. - — Route d’Houaïlou à Koua (2208). Crotalaria striata DC. — ■ Nouméa (202). Lotus australis Andr. — Presqu’île de Kuto (190). Tephrosia purpurea. Pers. — Nouméa (497), Ouen Toro (sans n°), Mont Koniambo (239), îlot Maitre (189). Desmodium polycarpum DC. - — Voh (1645). D. umbellaturn DC. — Anse Vata (2604), Prony (1202, 1620). Arthroclianthus Deplanchei llochr. — Prony (1716). Uraria lagopodioid.es Desr. — Nouméa : colline du sémaphore (223, 2675). Glycine tabacina Benth. — Nouméa (205). -- 307 — Cæsalpinia pulcherrima Sw. — Nouméa (61). Parkinsonia aculeata L. — Route de T Artillerie (57). Storckiella Pancheri Baill. — Bords de la Couvelée (2274, 2307), Prony (227, 1659) sub Acacia Gaudichaudii. Cassia læaigata Willd. — ■ Sans localité (305). Tamarindus indica L. — Sans localité (307 ?). Leucæna glauca Benth. — Nouméa : route de l’Artillerie (82). Acacia simplicifolia Schin/, et Guillaum. — Prony (132). A. spirorbis Labill. — Nouméa (92). Albizzia Callistemon Guillaum. et Beauvis. — Prony (142). A. granulosa Benth. — Dombéa (311), Prony (218). A. Lebbek Benth. — Koé (2463). A. oboaata Benth. — Route de Bourail à llouaïlou (2227). Pithecolobium dulce Benth. — Nouméa (327). Licania Balansæ Guillaum. — Prony (1710). L. rhamnoides Guillaum. — Dombéa (324). Argophyllum ellipticum Labill. var. oboaatum Guillaum. — Dombéa (2624). A. montanum Schltr. — Prony (151). Dedea major Baill. — Mont Dzumac (2944). Cunonia floribunda Brong. et Gris. — Caricouié (152), Mont Mou (70), route de Bourail à Houaïlou (2464). C. nitida Schltr. — - Dombéa (26, 302, 2395), Prony (229). Pancheria alatcrnoides Brong. et Gris. — Mont Dzumac (2636). — — var. lanceolata Pampan. — Route Houaïlou- Koua-Mont Dzumac (2451), Prony (1741). P. elegans Brong. et Gris. • — Prony (97, 207). P. hirsuta Vieill. ex Pampan. — Mont Mou (2595), Prony (1740). P. Sebertii Guillaum. — Monts Koghis (2541). Geissois pruinosa Brong. et Gris. — Mont Dzumae (2559), Mont Mou (7). Spiræanthemum austro-caledonicum Brong. et Gris. — - Mont Dzumac (2543, 3972) ; Mont Mou (2054), Caricouié-Païta (4). S. pedunculatum Schltr. — Mont Dzumac (2679), Prony (268). Cunonia atrorubens Schltr. — Mont Dzumac (2571, 2961). C. Balansæ Brong. et Gris. — Mont Dzumac (2633, 2960). C. pterophylla Schltr. — Mont Dzumac (2597). C. purpurea Brong. et Gris. — Prony (192). C. Vieillardii Brong. et Gris. — Koua (2237). Crossostylis biflora P’orst. — Bords de la Ouanéoué (2363). C. grandiflora Brong. et Gris. — Païta (476). Drosera neo-caledonica Hamet. — Monts Koghis (2331), Mont Erambéré (sans n°), Prony (1564). Lumnitzera coccinea W. et Arn. — Route de la Coulée (259). Bæckea obtusifolia Brong. et Gris. ? — Mont Dzumac (2576). B. pinifolia DC. — • Route de Bourail à Houaïlou : Gondé (2415), route d’Houaïlou à Koua (2220). F. virgata Andr. — Mont Mou (435), rivière d’Houaïlou ; Gondé (2470), route de Païta à Saint-Vincent (26). Callistemon ? gnidioides Guillaum. — Mont Dzumac (2572, 2964). C. Pancheri Brong. et Gris. — Baie du Sud (2760). 308 ^ C. suberosum Panch. ex. Brong. et Gris. — Prony (1). Melaleuca Brongniartii Dâniker. ■ — Mont Koniambo (93). Tristania Callobuxus Ndzu. — Dombéa (2238), Chaîne centrale (159), Mont Mou (145), route d’Houaïlou à Koua (2218, 2421). T. capilulaia Panch. ex. Brong. et Gris. — Dombéa (2289), Mont Mou (215), Prony (290). T. glauca Panch. ex Brong. et Gris. — Dombéa (163), Caricouié (278), Baie du Sud (2590, 2591), Prony (2065). Moorea artensis Montr. — Prony (296). M. buxifolia Guillaum. — Prony (15). M. Deplachei Guillaum. — Païta (214), Mont Mou (27, 395). M. floribunda Guillaum. — Mont Dzumac (2637), Païta (80), bords de la Caricouié (44), Prony (1732). Calycorectes rubiginosus Guillaum. — Baie du Sud (2589). Metrosideros dolichandra Schltr. — Mont Mou (2640), sans localité (180). M. Engleriana Schltr. — Mont Dzumac (2593), Mont Mou (469). M. operculata Labill. form. Francii Guillaum. — Dombéa (299, 2548), Prony (311). M. porphyrea Schltr. — Koniambo (184). Xanthostemon auranliacum Heck. — Plaine des Lacs, près du Grand Lac (2580). X, elegans Ndzu. var. flax'um Guillaum. — Dombéa (2243), Mont Mou (73, 77). X. myrtifolium Pampan. — Prony (sans n°). X. rubrum Ndzu. — Dombéa (2610) sans localité (384). X. speciosum Guillaum. — Route d’Houaïlou à Koua (2240). Pleurocalyptus Deplanchei Brong. et Gris. — Mont Dzumac (2647, 2647 bis), Prony (76). Rhodomyrtus andromedoides Brong et Gris. — Bivière des Pirogues (2643), Prony (1726). Myrtus rufo-punciatus Panch. ex. Brong. et Gris. — Bords de la Dombéa (2398). Psidiomyrtus locellalus Guillaum. — Mont Mou (36). Eugenia diversRolia Brong. et Gris. — Magenta (2085), Dombéa (2269). E. Gacognei Montr. — Dombéa (2263), Prony (17). E. horizontalis Panch. ex. Brong. et Gris. — Dombéa (46). E. oraria Guillaum. — Anse Vata (186), Magenta (2603). E. Pancheri Brong. et Gris. — Plaine des lacs Prony (289). E. stricta Panch. ex Brong. et Gris. — Mont Dzumac (2672). Syzygium artense Montr. ex Guillaum. et Beauvis. — Prony (12, 1593 = 301). S. lateriflorum Brong. et Gris. — Yahoué (68). S. multipatalum Panch. ex Brong. et Gris. — Bords de la Couvélée (2446), Prony (177). S. païens Panch. ex Brong. et Gris. — Dombéa (2247, 2396), Prony (95). S. pterocalyx Brong. et Gris. — Prony (1712). PUocalyx Baudouinii Brong. et Gris. — Nondoué (238, 2567). P. wagapensis Brong. et Gris. — Sans localité ni n®. Casearia Melistaurum Spreng. — Mont Dzumac (2673). — 309 — Homalium austro-caledonicum Seem. — Baie du Sud (2586). H. Le Ratiorum Guillaum. - — Anse Vata, propriété Leclère (2059). H. neglectum Guillaumin. — Anse Vata (571). Passiftora suherosa L. - — Mont Coffin (587). Mollugo nudicaulis Lam. — Sentier entre Gagji-Wapan (193). Apium Ammi Urb. - — ■ Nouméa (228). Myodocarpus Brongniartii Dub. et Vig. — Mont Dzumac (2549). M. involucratus Dub. et Vig. — Mont Dzumac (2553, 2554). Nothopanax Scopoliæ Harms . — Mont Dzumac (2552). Apiopetalum velutinum Baill. — Mont Mou (2748). Meryta coriacea Baill. — • Prony (205). Eremopanax Balansæ Baill. ? — ■ Route d’Houaïlou à Koua (2225). Schefftera Nono Baill. — Sans localité (180). Tieghemopanax hoiryophorus Guillaum. Ç Païta (216) Mont Mou (81). T. nigrescens R. Vig. — Route d’Houaïlou à Koua (2461), sans localité (1085 4). Polyscias pinnata Forst. — Nouméa (89). ~ 310 — Sur L'ORIGINE DES SABLES DES PLAGES DES IlES DE LoS (Guinée Française) PAR M. U. Dropsy. Les sables qui font l’objet de cette étude nous ont été confiés par jVI. a. Lacroix qui avait demandé à M. Mugnier-Seband de les récolter pour en faire l’examen. L’archipel des îles de Los est situé près de la côte de la Guinée française, en face Conakry. L’île la plus éloignée, Tamara, en est dis- tante d’une quinzaine de kilomètres et la plus proche, de quatre kilomètres seulement. Il a grossièrement la forme circulaire avec ses deux principales îles, Kassa et Tamara, toutes deux recourbées, placées à la périphérie, et l’île Rouma au centre. Les deux premières sont allongées suivant la direction nord-sud ; elles ont chacune de 7 à 8 kilomètres de longueur, tandis que leur largeur ne dépasse guère un kilomètre. Les autres îles ou îlots : Poulet, Cabri, Blanche, sont beaucoup moins étendus que les précédentes. Elles ont pour trait commun d’être particulièrement rocheuses et ne sont bordées que par de rares petites plages. Celles de leurs côtes tournées vers le large sont violemment battues par les vagues d’une forte houle, presque constante dans ces parages. On sait, d’après le mémoire de M. A. Lacroix que ces îles sont essentiellement formées de syénites néphéliniques, famille de roches où la silice libre fait totalement défaut. Lors de sa visite de ces îles, au cours de son voyage en Guinée française, M. A. Lacroix avait été frappé de la nature inattendue des sables de leurs plages, presque exclusivement quartzeuse, mais les échantillons recueillis à cette époque avaient été perdus. Sur les nouveaux échantillons qui lui sont parvenus, il était donc intéressant de rechercher leur composition minéralogique, s’ils renfermaient, en plus du quartz reconnaissable à l’œil nu, les divers éléments pro- venant de la désagrégation de ces roches néphéliniques et s’il n’y en avait pas d’autres. Prélèvement des échantillons. — Tous les échantillons ont 1. A. Lacroix. Les syénites népliéliniques de l’Arohipel de Los et leurs minéraux. (Nouu. Arch. Muséum, 5® série, t. III, 132 p., X pi.). Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 3. 1934. ^ 311 été recueillis sur les plages désignées ci-dessous. Ils ont été prélevés à dix centimètres de la surface et lavés à l’eau douce pour les débar- rasser des sels solubles. LISTE DES ÉCHANTILLONS LIEU DE PRÉLÈVEMENT ASPECT PHYSIQUE 1. Petite plage près de la pointe Topsail, côte sud-est de Ta- mara. 2. Environs immédiats du wharf de Tamara, côte sud-est. 3. Anse de pêcheurs, près le wharf de Tamara, au nord du point précédent. 4. Plage de Fotaba, côte nord-est de Tamara. 5. Plage de Tahiré, dans l’île de Rouma, côte ouest. 6. Côte ouest de l’île de Rouma, devant l’îlot de la Bouteille. 7. Plage du village de Kassa, côte est de l’île du même nom. 8. lie de Kassa, côte ouest. 9. Plage de la Boulbine, à Conakry. Sahle coquillier. Ne contient que des débris de coquilles. Couleur jaune brunâtre, dont les plus gros grains ont 15 m/m. Sable jaune brunâtre, les plus gros grains ne dépassent pas 3 mm. Couleur jaune clair, fm, avec quelques grains de 5 à 6 mm. de diamètre et quelques débris de coquilles. Sable fm jaune clair. Jaune clair, avec quelques grains de 10 mm. de diamètre maximum. Jaune clair, fm. Jaune clair, mêlé à une forte proportion de débris de coquilles. Brun assez foncé. Séparation des éléments. — ■ Après un tamisage préalable au tamis de mailles 30, en vue de l’élimination des matériaux les plus grossiers, surtout les débris de coquilles, et sans tenir compte de l’échantillon n® 1, parce que uniquement formé de ces mêmes débris, donc sans intérêt pour le but de ce travail, on a effectué les sépara- tions à l’aide de l’iodure de méthylène de densité 3,0. Les résultats obtenus en employant 10 grammes de chacun des sables ainsi traités ont permis de dresser le tableau suivant qui met en évidence les proportions des deux catégories principales des constituants. NO Éléments légers Élément lourds de réchanlillon Densité 3,0 Densité ^ 3,0 2 8,4 1,6 3 9,9 0,1 4 9,6 0,4 5 9,7 0,3 6 9,9 0,1 7 9,8 0,2 8 9,7 0,3 9 7,4 2,6 312 On doit remarquer que l’échantillon n° 9, de provenance étrangère à l’archipel, n’intervient ici qu’à titre de comparaison. CD a .-I U Q _J LJ CL I LD < Détermination des éléments. — Après son montage dans le baume du Canada, chaque produit séparé de chacun des échantillons a été examiné au microscope polarisant. Les numéros cerclés indiquent l’origine des échantillons de sables. — 313 — 1° Eléments légers de densité inférieure à 3,0. Le quartz en constitue la presque totalité, avec une très petite quantité de grains opaques de couleur brun foncé, ayant les carac- tères d’un oxyde de fer hydraté. 2® Eléments lourds, densité supérieure à 3,0. On y a reconnu la hornblende, l’ægyrine et le zircon. Dans les échantillons n°® 2 et 4, ces minéraux étaient enveloppés d’une gaine d’oxyde de fer qui les rendait absolument opaques. Après traitement par l’acide chlorhydrique dilué et chaud cette gaine a disparu et les minéraux ont repris leur transparence primitive. Pour ceux de Conakry, n° 9, plage de la Boulbine, ils diffèrent complètement de tous les autres, car ils sont formés de grains de limonite avec un peu de magnétite et de zircon. Hypothèses sur l’origine des sables. — ■ Trois hypothèses peuvent être faites sur l’origine de ces sables quartzeux. 1° Apport du large. - — • Il ne semble pas inadmissible, a priori, que les courants venant du large aient contribué, dans une certaine mesure, à cette formation. Mais on a observé qu’à certaines grandes marées, il y avait entraînement d’énormes masses sableuses, et ceci dans le sens contraire, c’est-à-dire vers l’ouest. Ce phénomène pourrait trouver son explication dans la présence de la grande fosse marine d’un millier de mètres de profondeur qui longe le continent africain et passe à une centaine de kilomètres à l’ouest de îles de Los. 2° Soubassement gneissique. — • Bien qu’aucun affleurement n’en soit connu dans ces îles et que nul dragage effectué dans les environs immédiats n’en ait fourni, à notre connaissance, de preuve certaine, on ne peut guère mettre en doute l’existence de leur soubassement gneissique. Il paraît logique, en effet, de supposer que les formations granitique et gneissique des côtes de Guinée, si proches, s’étendent au large et on peut se demander si les syénites des îles de Los n’ont pas été originellement intrusives dans ces premières roches. L’érosion et les actions marines auraient usé ce socle à un degré tel qu’il ne serait plus visible actuellement en aucun point de l’archipel, mais le sable quartzeux étudié en représenterait, au moins en partie, les dernières traces. 3° Apport continental. — La carte géologique de H. Hubert nous montre que les côtes d’Afrique les plus voisines abondent en schistes cristallins, ortho et paragneiss. Les produits de leur érosion, amenés à l’Océan par les cours d’eau du continent, et repris par les courants, ont été déposés sur les fonds, d’ailleurs peu accusés (moins de 37 m.), de ces régions, puis drossés sur le pourtour de ces îles où, mêlés aux éléments détritiques de celles-ci, ils en ont formé les plages actuelles. On peut invoquer, à l’appui de cette opinion, l’existence de divers — 314 — courants. Le premier, de faible vitesse, appelé courant de Guinée, n’a en moyenne qu’un dixième de nœud ; mais il y a ceux des marées, du flux ou jusant avec un nœud et demi, et surtout celui du reflux qui atteint trois nœuds, suivant les saisons (1 nœud = 1.852 m.). C’est surtout à ce dernier que sont dûs, comme nous l’avons déjà fait remarquer plus haut, les entraînements des sables côtiers pour être rejetés vers l’ouest. Il semble donc logique de lui attribuer le rôle principal dans la sédimentation au pourtour des îles de Los. Ainsi se trouve expliquée la composition minéralogique de ces sables, si surprenante, en apparence. Elle résulterait donc du mélange de sédiments quartzeux, ceux-ci continentaux en majeure partie, avec, en moindre proportion, des résidus les plus résistants de la syénite néphélinique autochtone. OUVRAGES CONSULTÉS Carte bathymélrique générale des océans, dressée par ordre de S. A. S. le Prince de Monaco, 1/10.000.000®, Monaco, 1912. H. Hubert. Carte géologique de l’A. O. F., au 1.000.000®, feuille Bin- gerville n® 10, 1917. Et, en outre, renseignements oraux sur les courants marins en face Conakry, obligeamment communiqués par le Service d’hydrographie générale du Ministère de la Marine. (Laboratoire de Minéralogie du Muséum.) A PROPOS DE LA CARRIÈRE DU V OU AST (OiSE) PAR MM. L. ET J. Morellet. Depuis Graves (VI) qui le premier a signalé le gisement du Vouast, la plupart des géologues parisiens ont étudié cette localité sur laquelle nous ne croyons cependant pas inutile de revenir, en raison des divergences d’opinion qui se sont manifestées à son sujet. Comme base de discussion, nous prendrons la coupe donnée par G. F. Dollfus (IV) et celle relevée par Raspail (XI) ; ces deux coupes ne diffèrent guère l’une de l’autre, comme on peut s’en rendre compte sur le tableau ci-contre où nous les avons juxtaposées, que par l’absence dans la coupe A (G. F. Dollfus) du calcaire lacustre n® 2 de la coupe B (Raspail) ; mais, sachant par Fritel (V) que ce cal- caire n’est pas constant, nous pouvons considérer que ces deux coupes sont également exactes et établissent d’une façon certaine la succession observable au Vouast. Avant de discuter les diverses interprétations auxquelles a donné lieu cette succession, il est un point de nomenclature strati- graphique que nous désirons préciser : quelle est l’assise qui au Vouast doit porter le nom de « Calcaire du Bois-du-Mulot )' ? Est -ce la couche n° 2 (coupe B), comme le pensent Raspail (XI) et Fritel (V), ou, comme le croit G. F. Dollfus (IV), la couche V (coupe A), située sensiblement plus haut dans la série ? Sans aucun doute possible, Raspail et Fritel ont raison contre G. F. Dollfus ; il suffit en effet de se reporter à Munier-Chalmas (IX, X) qui, le premier, a employé le terme de « Calcaire du Bois-du-Mulot) pour se convaincre que, dans l’esprit de cet auteur, le calcaire du Bois-du- Mulot est inférieur aux couches à faune du Vouast (couche II de la coupe A = couches n°® 3-4 de la coupe B). Cette question résolue, abordons maintenant le problème en lui- même qui porte sur l’âge des couches à faune du Vouast et sur celui du calcaire du Bois-du-Mulot. Nous nous trouvons en présence de deux interprétations, celle de Raspail et de G. F. Dollfus d’une part, celle de Munier-Chal- mas et de Boussac d’autre part. Pour Raspail (XI) et pour G. F. Dollfus (IV) les sables à faune du Vouast correspondent aux sables de Marines et, par suite, pour Ruïle'in du Muséum, 2® s., 1. VI, n° 3, 193i. — 316 ^ CARRIÈRE DU VOUAST Coupe de G. F. Dollfus, 1909 Coupe de Raspati. 1909 A B IX, marnes grises ou verdâtres, x Ic) lit dur à Dis- sostoma mumia et Nystia mic- 1 rosioma 0 m. 30 j b) lit blanc ten- I dre 0 m. 10 [ a) marne blanche \ dure 0 m. 45 VII. Calcaire irrégulier tendre et sa- bleux à Hélix Menardi 0 m. 08 Marne calcaire ou calcaire d) lit dur jaunâ- tre 0 m. 12 VI. c) marne blanche. 0 m. 04 b) calcaire dur, jaune 0 m. 30 a) calcaire gris stratifié 0 m. 16 V. Marne blanche ten- dre à Limæa longiscata 0 m. 20 Id) calcaire dur jaunâtre 0 m. 18 c) marne blanc- verdâtre 0 m. 30 b) marne blanche. Om. 10 a) marne dure grise 0 m. 30 III. Marne sableuse stratifiée à Cor- bula minuta.... 0 m. 66 IL Marne dure sa- bleuse très fossi- lifère (faune du Vouast) 0 m. 25 I. Sables blancs ou vio- lets sans fossiles, très puissants ... x 21 Terre végétale 20. Calcaire décomposé . . 0 m. 80 19. Calcaire compacte. . . 0 m. 25 18. Calcaire pulvérulent à Dissostoma mumia et à Nystia microstoma 0 m. 55 17. Calcaire farineux à Ilelix Menardi 0 m. 05 16. Calcaire blanc-grisâ- tre 0 m. 10 15. Marne blanche 0 m. 10 14. Calcaire compacte blanc 0 m. 10 13. Marne gris-verdâtre. 0 m. 30 12. Argile blanchâtre à rognons magnésiens 0 m. 20 11. Calcaire blanc com- pacte 0 m. 11 10. Argile brune 0 m. 15 9. Marne blanchâtre... 0 m. 05 8. Argile vert-brun.... 0 m. 10 7. Marne calcaire 0 m. 05 6. Couche à Potamides et à Corbula minuta. . 0 m. 60 5. Calacire non fossili- fère 0 m. 30 4-3. Sables très fossili- fères à Cerithium tri- carinatum (faune du Vouast) 0 m. 40 2. Calcaire à Limnæa longiscata (puissance non indiquée) ^. . . . x 1. Sables sans fossiles vi- sibles sur 0 m. 80 . . x 1. Par Fritel (V) nous savons que ce calcaire, avec les couches de passage aux sables sous-jacents, a de 1 m. 60 à 1 m. 90 d’épaisseur. — 317 — Raspail seul (G. F. Dollfus ignorant cette couche, comme nous venons de le voir) le calcaire du Bois-du-Mulot, tel que nous l’avons défini, est l’équivalent du calcaire de Saint-Ouen. Pour Munier-Chalmas (VIII, IX, X) et pour Boussac (Ï, II) les sables à faune du Vouast représentent les marnes à Pholadomya ludensis et le calcaire du Bois-du-Mulot est un épisode laguno- lacustre distinct de celui de Saint-Ouen et plus récent que lui. Les arguments invoqués en faveur de leur thèse par Raspail et par G. F. Dollfus sont les suivants : les sables à faune du Vouast ne renferment pas Pholadomya ludensis ; 2® les espèces que l’on récolte dans ces sables sont les mêmes que celles des sables de Marines, arguments aux quels Raspail ajoute celui tiré de la faune du calcaire du Bois-du-Mulot, faune qui est identique à celle du calcaire de Saint-Ouen. A la vérité, aucun de ces arguments n’est probant. L’absence de Ph. ludensis au Vouast n’est jamais qu’un caractère négatif et peut provenir soit de recherches insuffisantes, soit plutôt des conditions lithologiques particulières à ce gisement. Il se peut que les espèces des sables du Vouast soient les mêmes que celles des sables de Marines, mais c’est là une affirmation toute gra- tuite, contre laquelle Boussac s’est d’ailleurs élevé, à juste titre sem- ble-t-il, et qui aurait besoin d’être appuyée par une étude paléonto- logique minutieuse et détaillée. Quant à la similitude de faune qui existe entre le calcaire du Bois-du-Mulot et le calcaire de Saint-Ouen, similitude que Munier- Chalmas n’ignorait d’ailleurs pas, elle ne constitue pas une preuve suffisante du synchronisme des deux formations. On sait en effet qu’une faune à Limnæa longiscata peut exister à des niveaux d’âge différent et la carrière du Vouast nous en fournit elle-même un exemple en nous montrant des calcaires à Limnæa longiscata au-des- sous des sables du Vouast (couche n° 2 de la coupe B) et au-dessus de ces mêmes sables (couche V de la coupe A). Admettons néanmoins que le second argument de Raspail et de G. F. Dollfus soit fondé et que les espèces des sables du Vouast soient les mêmes que celles des sables de Marines et jetons un coup d’œil d’ensemble sur la faune de ces deux formations. Une différence radicale et incontestable apparaît aussitôt entre la faune des sables du Vouast et celle des sables de Marines. Alors que la première, par l’abondance des Potamides du groupe de P. tricarinatus et des Batillaria du groupe de B. pleur otomoides, correspond à un faciès laguno-marin, si voisin de celui de Mortefontaine que Garez (III) s’y est trompé et assimilait les sables du Vouast aux couches à Avicula Defrancei, la seconde est franchement marine et comparable à celle des sables d’Auvers avec lesquels, d’ailleurs, les sables de Marines étaient autrefois confondus. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, 1934. 21 ^ 318 — Si l’interprétation de Raspail et de G. F. Dollfus était exacte, les sables de Marines se présenteraient donc sous deux faciès diffé- rents, se remplaçant latéralement : un faciès laguno-marin (sables du Vouast) et un faciès marin (sables de Marines proprement dits). Or aucune observation ne justifie jusqu’ici cette conclusion ; bien au contraire, on constate dans la région de Marines (le Ruel, le Quo- niam, Chavençon, etc.) que les véritables sables de Marines sont surmontés par des couches de même faciès que celui des sables du Vouast et renfermant, quels que soient les noms spécifiques que l’on donne aux éléments dont elle se compose, la même faune qu’au Vouast, avec, en plus, Pholadomya ludensis. Comme d’autre part, la même superposition s’observe entre Marines et le Vouast en un certain nombre de gisements « relais » (Hadancourt-le-Haut-Clocher (VII), Serans), il ne semble pas possible de mettre en doute que les sables du Vouast ne soient, comme le soutenaient Munier-Chalmas et Roussac contre Raspail et G. F. Dollfuss, et malgré l’absence de Ph. ludensis, le prolongement des couches qui, au Quoniam, à Chavençon, etc., renferment ce fossile. Pour ce qui est de l’âge du calcaire du Bois-du-Mulot, nous avons vu que Raspail considérait ce calcaire comme un équivalent réduit du calcaire de Saint-Ouen et nous avons montré que son argument paléontologique était sans valeur. Pour être convaincant, cet argu- ment aurait besoin d’ètre doublé de preuves stratigraphiques ; or, stratigraphiquement, le calcaire du Bois-du-Mulot ne peut repré- senter le calcaire de Saint-Ouen. Pour que cela fût, il faudrait en effet supposer, ce qui est absolument inadmissible, qu’au Vouast ont complètement disparu par abrasion les 15 à 20 mètres de sables à Aihleta athleta (Sol.) qui, dans toute la région (Montagny-en- Vexin (VIII), Hadancourt-le-Haut-CIocher (VII), séparent le cal- caire de Saint-Ouen des couches à faune du Vouast. La seule solution possible est, comme font fait Munier-Chalmas et Boussac, de rapporter aux sables de Marines les sables sans fossiles n® 1 des coupes A et B du Vouast et de considérer le calcaire du Bois-du- Mulot comme un épisode laguno-lacustre stratigraphiquement com- pris entre les sables de Marines et les couches à Pholadomya ludensis. Ce calcaire doit -il être rattaché aux sables sur lesquels il repose, comme le pensait Munier, ou, au contraire, aux couches qui le sur- montent, comme le soutenait Boussac ? Aucun argument décisif ne permet pour le moment de départager ces auteurs ; néanmoins, la première opinion, que partage M. R. Abrard paraît la plus vraisemblable du fait que la mer des couches du Vouast a raviné 1. R. Abrakd. Norncnclalure et synchronisme des assises de TEocène moyen et supérieur des bassins nummulitiques de l’Europe occidentale. (B. S. G. F. (5), III, 1933, p. 229). 4 — 319 — et même parfois totalement abrasé le calcaire du Bois-du-Mulot et qu’il existe des couches de passage (Fritel, V) entre ce calcaire et les sables de Marines sous-jacents. En résumé, du moins croyons-nous l’avoir démontré ; 1° les couches à faune du Vouast sont l’équivalent des marnes à Pholadomya ludensis ; 2o le calcaire du Bois-du-Mulot est une formation laguno-lacustre distincte du calcaire de Saint-Ouen, postérieure au dépôt des sables de Marines et antérieure à celui des couches à faune du Vouast. Pour être complets, nous devrions maintenant passer en revue les divers parallélismes (IV, IX) que l’on a cherché à établir entre les assises du Vouast, supérieures au niveau de ce nom, et les différentes masses que le gypse présente dans les plâtrières classiques de Romain- ville ou d’Argenteuil. Nous nous en abstiendrons cependant, estimant que toutes les tentatives faites jusqu’ici dans ce sens ne sont qu’hypo- thèses et que pareil travail ne pourra utilement être entrepris qu’après une étude complète du gypse du Vexin et de toute la partie occiden- tale du bassin de Paris. BIBLIOGRAPPIIE I. — Bousac (J.). Eocène moyen et Eocène supérieur, (B. S. G. F. (4), VII, 1907, pp. 355-357). II. — Boussac (J.). La limite de l’Eocène et de l’Oligocène, (B. S. G. F. (4), VII, 1907, pp. 400-411). III. — ■ Garez (L.). Coupe du chemin de fer de Monsoult à Luzarches (tranchée de Belloy), (B. S. G. F. (3), VIII, 1880, p. 259.) IV. — Dollfus (G. -F.). Excursion to Paris 1908, (Proceedings of the Geologisis’ Association, XXI, part. I, 1909, p. 11 du tiré à part). V. — Fritel (P. -H.). Sur quelques points de la géologie des environs de Gisors (Eure) et de Montjavoult, (B. S. G. F. (4), IX, 1909, pp. 371- 379). VI. — Graves. Essai sur la topographie géognostique du département de l’Oise, Beauvais, 1847, p. 478). VII. — Morellet (L. et J.). Le Bartonien de Hadancourt-le-Haut-Clocher (Oise). (B. Muséum, 1934). VIII. — Munier-Chalmas. Caractères généraux du Bartonien dans le bassin de Paris. (B. S. G. F. (3), XXVIII, 1900, pp. 11-13). IX. — Munier-Ciialmas. Excursion aux environs de Gisors et de Beau- vais. ( Livret- guide VHP Congr. internat., Paris, 1900, pp. 3-4). X. — Munier-Chalmas. — Notice sur ses travaux scientifiques, Lille, 1903, p. 65. XL — Raspail (J.). Note sur le gisement du Vouast près Montjavoult (Oise). (Feuille des jeunes Naturalistes, y>Y>- 165-172 et 195-203). Bulletin du Muséum, 2® s, t. VI, 1934. 21 - 320 — Vue D’ENSEMBLE SUR LA GÉOLOGIE DU DaMERGOU (Niger français) PAR M. Raymond Furon. Le Damergouest un petit plateau, situé dans la plaine du Tegama, entre l’Aïr et Zinder. Les falaises qui le limitent ont une cinquantaine de mètres de hauteur, en moyenne. La constitution géologique de cette butte-témoin est beaucoup plus complète qu’on ne l’avait cru tout d’abord. Les premiers fossiles recueillis en 1903 par le capitaine Gaden [1] furent considérés comme turoniens. Les explorations postérieures de R. Chudeau et de G. Garde qui visitèrent Tanout, Béréré et Djadjidouna n’appor- tèrent rien de plus au point de vue stratigraphique : il était admis que le Damergou représentait une butte-témoin turonienne reposant sur les grès infra-crétaeés du Tegama [2, 3, 4, 5]. En 1932, M. A. Chevalier rapportait au Muséum de nombreux matériaux géologiques qui sont venus s’augmenter des collections recueillies par le capitaine Le Rumeur, l’adjudant Rebolle et surtout par M. Loubet, administrateur des Colonies. L’étude de ces matériaux me permit tout d’abord de signaler l’existence du Cénomanien au Niger [6], de modifier la répartition géographique du Crétacé et de l’Eocène [7] et d’indiquer l’existence de la série crétacée complète dans toutes ces régions [8]. Une Note de M. R. Lambert [9] venait bientôt confirmer cette dernière opinion en signalant des Neolobites à Tanout (Damergou). Plus récemment, j’ai pu démontrer l’identité des faunes du Damer- gou et du Djoua [11], puis, en collaboration avec M. C. Kilian, l’e.xistence du Sénonien [12]. Je tiens à remercier tout particulièrement M. Loubet de toutes les précisions topographiques dont il accompagné ses collections. Stratigraphie. Sur cinquante mètres de hauteur environ, on peut reconnaître les éléments suivants, de la base au sommet : A. — La base : Continental intercalaire^ — ■ Le plateau du Tegama est constitué par des grès et des argiles, contenant parfois des frag- BuUelin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 3, 1934. 321 ments de Dinosauriens et des bois silicifiés. L’âge réel est indéterminé. On sait toutefois que l’ensemble de cette formation (a continental intercalaire » de C. Kilian) est postérieure au Carbonifère et anté- rieure au Cénomanien marin transgressif. Tout à fait au sommet de cette formation, M. Loubet a recueilli des fossiles. J’ai pu déter- miner : Ceratodus africanus, Ceratodus minutus et Onchopristis numidus. Ce sont des formes déjà connues dans le Djoua. Elles étaient attribuées à l’Albien par E. Haug, au Cénomanien inférieur par Stromer (en Egypte). B. — - Le Cénomanien. — • Le Cénomanien est représenté par des grès tendres, des marnes gypsifères et des bancs de lignite, avec rognons de pyrite. La collection Loubet comprend des fragments de Neolohites pyriteux provenant de ces couches, Plicatula Fourneli et des Echi- nides. Ces Echinide>s, examinés par M. J. Cottreau, appartiennent aux genres : Micropedina, Hemiaster. Dans l’ensemble, c’est la faune de toute l’Afrique du Nord avec des éléments connus en Nigeria. Il faut ajouter Exogyra columba décou- verte en 1921 par le lieutenant David [5]. C. — - Le Turonien. — ■ Il est extrêmement difficile, pour ne pas dire impossible, de séparer rigoureusement le Cénomanien et le Turonien. Les marnes sont peu à peu remplacées par des calcaires dolomitiques, jaunes, mais la faune est imprécise : des Gastéropodes et Exogyra olisiponensis quje l’on peut aussi bien considérer comme cénoma- nienne. Cardium productum, assez abondant est plus strictement turonien. Enfin, la faune turonienne comprend de nombreux Céphalopodes, parmi lesquels ; Vàscoceras et de très beaux échantillons d’un groupe nouveau au Sud du Sahara : Metengonoceras n. sp. [H]. Pervin- QUiÈRE avait signalé quelques Engonoctras en Afrique du Nord, les formes recueillies par M. Loubet rappellent beaucoup plus les formes américaines L D. — Le Sénonien. — • L’existence certaine du Sénonien a pu être décelée grâce à l’étude de fragments siliceux d’Ammonites appar- tenant à des formes très particulières apparentées à des groupes tant européens qu’américains : Sphenodiscus, Coahuilites, Cœlopoceras et Namadoceras [12]. Les échantillons du Damergou sont compa- rables aux formes actuellement étudiées par M. C. Kilian et prove- nant du Sénonien des Pyrénées (Ch. .Iacob), du Sud Tunisien (Pervinquière) et de Syrie (N. Menchikoff). 1. L’échantillon-type de Metengonoceras n. sp. est dans la collection Loubet, au Muséum National d’Histoire naturelle. 11 sera décrit et figuré dans un Mémoire qui sera prochainement remis aux Aichioes du Muséum et contiendra la description des faunes du Niger. — 322 — Hydrologie et tectonique Il existe un niveau d’eau important dans les argiles et grès du Tegama. M. Loubet (in litteris) indique deux puits ayant atteint ce niveau : l’un, profond de 64 m. a été foré sur le plateau, à l’intérieur du poste de Tanout, à 800 m. au sud du village ; le second, creusé dans la plaine du Tegama, atteint l’eau vers 6 mètres. Il s’agit évi- demment de la même nappe. Au point de vue tectonique, on peut admettre que le Damergou représente une butte-témoin d’une zone anticlinale, séparant le bassin du Niger de celui du Tchad. Nous n’avons guère de renseignements sur la zone française, mais les travaux des géologues anglais de Nigeria nous ont apporté des documents précieux, au point de vue théorique et pratique En 2 ans, 200 puits ont été forés, dont plus de la moitié intéressent la zone du Tchad. Les géologues britanniques ont été amenés à consta- ter que le Tchad constitue non seulement un bassin géographique, mais une cuvette tectonique. Les nappes d’eau atteintes lors des forages montrent qu’il s’agit d’eaux sub-artésiennes et qu’il existe plusieurs niveaux hydrostatiques utilisables. Des phénomènes semblables sont signalés plus à l’ouest, entre le Damergou et le Niger, dans le Sokoto. Près de Sokoto même, une nappe sub-artésienne a été découverte à 50 m. de profondeur et l’eau s’est élevée de 13 m. dans le puits. Les couches traversées les premières sont attribuées au Tertiaire et au Crétacé supérieur. La recherche scientifique des eaux potables a un intérêt tout particulier dans des régions qui en sont trop souvent privées et cette notion nouvelle de nappes artésiennes dans la zone du Tchad serait susceptible d’applications fort utiles. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 1. 1903. — A. de Lapparent. Sur de nouveaux fossiles du Soudan (C. R. Ac. Sc., t. 136, p. 1297-1298). 2. 1907. — R. Chudeau. Excursion géologique au Sahara et au Sou- dan. (Bull. S. Géol. Fr.,t. VII, p. 319-346). 3. 1909. — R. CnuDEAU. Ammonites du Damergou. (Bull. S. Géol. Fr., t. IX, p. 67-71, pl. I-III). 4. 1910. — G. Garde. Description géologique des régions situées entre le Niger et le Tchad et à l’Est et au Nord-Est du Tchad. 1 v., 284 p. 5. 1921. — R. Chudeau. Ammonites turoniennes du Soudan. (Bull. Mu. Hist. Nat., p. 463-470.) 6. 1933. — R. Furon. Découverte du Cénomanien transgressif fossilifère 1. Geological Survey of Nigeria, Annual Report for 1932. Lagos, 1933. et nouveaux gisements turoniens dans la colonie du Niger. (Maté- riaux géologiques rapportés par M. A. Chevalier). (C. R. Ac. Sc., t. 196, p. 793). 7. 1933. — R. Furon. Nouvelles observations sur l’extension du Crétacé et de l’Eocène dans la colonie du Niger. ( C. R. Ac. Sc., t. 196, p. 1033). 8. 1933. — R. Furon. Faunes et extension du Crétacé au Sud de l’Ahaggar (Cénomanien, Turonien et Sénonien). (Bull. S. Géol. Fr., (5), t. III, p. 259-280, pl. IX, 1 carte). 9. 1933. — R. Lambert. Observations géologiques dans la région com- prise entre Agadez et Zinder (Niger). (C. R. Ac. Sc., t. 197, p. 489.) 10. 1933. — H. Douville et J. Tilho. La géologie de la région au Nord du Tehad. (C. R. Ac. Sc., t. 197, p. 1012). 11. 1934. — R. Furon. Observations préliminaires sur l’existence au Damergou (Niger) d’une faune crétacée analogue à celle du Djoua (Sud algérien). (C. R. Ac. Sc., t. 198, p. 1248.) 12. 1934. — R. Furon et C. Kilian. Découverte du Sénonien au Da- mergou (Niger français). (C. R. Ac. Sc., t. 198, p. 1619.) (Laboratoire de Géologie du Muséum.) 324 — Note sur des Échinides provenant du Crétacé du Damergou (Niger) PAR M. J. COTTREAU. Les Échinides du Damergou qui m’ont été communiqués par M. R. Furon se trouvent dans des couches de passage appartenant soit au Cénomanien supérieur soit au Turonien tout à fait inférieur L A l’exception d’un seul exemplaire, tous ces Echinides sont à l’état de moules internes plus ou moins frustes, leur coloration super- ficielle est généralement noire ou brun très foncé. Ils se répartissent dans les trois genres suivants : Diplopodia M’Coy, Micropedina Cott., Hemiaster Desor. Leur attribution spécifique demeure pro- visoire ; il faut attendre la découverte d’échantillons avec test suffisamment conservé. Diplopodia cf. Deshayesi Cott. (Pseudodiodeina), Cinq échantillons dont le contour est subpentagonal, la forme déprimée (diamètre de 18 à 21 mm., hauteur de 7 à 8 mm.) peuvent être considérés comme appartenant à cette espèce. L’un d’eux est, en effet, muni du test et pr^'sente les caractères suivants : Zones porifères avec paires de pores régulièrement superposées à l’ambitus, dédoublées au-dessus. Aires ambulacaires aussi larges que la moitié des aires interamhu- lacraires. Deux rangées de tubercules ambulacraires crénelés et per- forés (dix à onze par série). Aires interambulacraires garnies de deux rangées de tubercules à peu près identiques aux tubercules ambulacraires. De chaque côté des zones porifères il y a, en outre, une série de tubercules secondaires également crénelés et perforés. La zone miliaire qui a une largeur de 1 mm. environ est occupée par une double série de granule."- assez grossiers. Le péristome circulaire, faiblement entaillé, très peu enfoncé mesure environ 8 mm. de diamètre. 1. R. Furon. — Observations préliminaires sur l’existence au Damergou (Niger) d'une faune crétacée analogue à celle du Djoua (Sud algérien). — C. R. Ac. Sc., séance du 26 mars 1934. Bulletin du Muséum, 2’ s., t. VI, n° 3, 1934. ^ 325 - La trace du périprocte est un pentagone très régulier. Ses dimen- sions égalent au moins celles du péristome. Diplopodia Deshayesi Cott. est une espèce signalée du Cénomanien en France, en Portugal, en Tunisie et en Egypte. Micropedina olisiponensis Forbes (Echinus) Trois moules internes que je rapporte à cette espèce ont respec- tivement les dimensions suivantes : Diamètre à l’ambitus : 20 mm., 22 mm. 5, 34 mm. 5. Hauteur : 13 mm. 5, 15 mm., 25 mm. Diamètre du péristome : 5 mm., 8 mm., 11 mm. Le contour de l’ambitus est circulaire chez les deux échantillons de petite taille et devient subpentagonal chez le plus grand. Le test était renflé ; le profil a la forme d’un cône plus ou moins aplati, la face apicale étant arrondie et plus ou moins déprimée suivant les dimensions des individus. L’apex est petit et occupe une position centrale. Le péristome petit, faiblement entaillé, subdécagonal est situé dans une légère dépression au centre de la face aôorale. Les deux plus petits échantillons sont trop frustes pour qu’on puisse y distinguer les zones porifères et les traces de suture des plaquettes du test. Par contre elles sont plus visibles chez le plus grand moule interne malheureusement mutilé en plusieurs endroits,, notamment près de l’apex. La disposition des paires de pores y est suffisamment lisible ; ces pores apparaissent bien disposés par paires formant de petits arcs de trois paires obliques en dehors. Les aires ambulacraires présentent une légère dépression médiane. Micropedina olisiponensis Forbes (Echinus) qui se rencontre dans le Cénomanien du Portugal et de l’Algérie, a été récemment signalé en Nigéria ^ dans des couches attribuées soit au Cénomanien soit au Turonien inférieur de même que dans le Damergou. Hemiaster pseudo-Fourneli Peron et Gauthier. Une douzaine de moules internes. Dimensions Dimensions du plus petii exemplaire. du plus grand exemplaire. Longueur : 19 mm 31 mm Largeur : 18, mm 5 30 mm Hauteur : 13 mm 21, mm 5 La forme générale épaisse, légèrement polygonale rétrécie à l’avant et à l’arrière, la face supérieure convexe avec interambulacres sail- 1. 1925. — A. -G. Brighton. On some Cretacéous Echinoids from Nigeria. — Geol^ Sun>. of Nigeria, Occasional paper, n° 3. — 326 - lants, le postérieur peu caréné, la troncature postérieure presque ver- ticale, la face inférieure convexe avec plastron saillant caractérisent ces moules internes. Les ambulacres pairs postérieurs sont à peu près aussi longs que les antérieurs, pétaloïdes, profonds et allongés. L’am- bulacre impair ne forme au pourtour qu’une sinuosité peu profonde. Le péristome, situé dans une légère dépression, est subpentagonal. Le périprorte situé à la partie supérieure de l’area postérieure paraît avoir une forme ovale. Ces différents caractères sont ceux de V Hemiaster pseudo Fourneli Per. et Gauth., espèce décrite du Cénomanien d’Algérie, signalée au même niveau en Tunisie et en Egypte. Le Gérant, R. Taveneau. ABBEVILLE. IMPRIMERIE F, PAILLART. 22-6-34. SOMMAIRE Pages Communications : H. Neuville. Troisième note préliminaire sur l’organisation du pied des Élé- phants [Fig.] 21 0 P. Rode. Les groupes sanguins des Mammifères sauvages ; premiers résultats. 218 H. Heim de Balsac. Note complémentaire sur les Damans de l’A’Haggar. . . . 224 J. Berlioz. Étude d’une collection d’oiseaux de l’Oubangui-Chari 228 Mme Phisalix et A. Urbain. Action de quelques microbes pathogènes sur la Vipère Aspic et les Couleuvres Tropidonotes, et réaction de ces microbes aux venins de Vipère et de Cobra 235 Mme Phisalix. Immunité des Batraciens vis-à-vis du venin d’Abeilles 242 F. Angel. Reptiles et Batraciens de Madagascar et description d’une espèce nouvelle du genre Rhacophorus 247 A. Arcangeli. Trois Porceüio de la Grande Salvage et des Canaries 250 L. Cernosvitov. Oligochètes de la Mission du Cap Hom 252 J. Vellahd. Mission au Goyaz et à l’Araguaya. Scorpions, 2® note 257 L. Germain. Contributions à la faune malacologique de l’Afrique équatoriale. LXVIII. — Mollusques terrestres nouveaux des régions montagneuses de l’Afrique Orientale (Mission de l’Omo, 1932-1933) 262 G. Ranson. Révision de la Collection des Méduses du Muséum. VI [Fig.]... 271 E. Fischer. Piette. Remarques de systématique et de biogéographie sur les Patelles des côtes françaises. [Fig.] 280 F. Gagnepain. Quelques plantes des îlots de la mer de Chine 286 Mme L_ Tardieu et C. Christensen. Les Fougères d’Indochine 287 P. JovET. Deux espèces nouvelles de Mitreola L. genre nouveau pour Mada- gascar. [Fig.] 291 A. Guillaumin. Contribution à la Flore de la Nouvelle-Calédonie. LXIII. — Plantes recueillies par M. et M“® Le Rat de 1900 à 1910 302 U. Dropsy. Sur l’origine des sables des plages des îles de Los (Guinée française). [Fig.] 310 L. et J. Morellet. A propos de la carrière du Vouast (Oise) 315 R. Furon. Vue d’ensemble sur la géologie du Damergou (Niger français) .... 320 J. CoTTREAU. Note sur des Echinides provenant du Crétacé du Damergou (Niger) 324 PDBIICATIONS DO MDStOM NATIONAL D’HISTOIRE NATDRELLE Archives du Muséum national d' Histoire naturelle (commencées en 1802 comme Annales du Muséum national d’Histoire naturelle) (Masson et C*® éditeurs, un vol. par an, 200 frs). Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895) (Bibliothèque du Muséum, un vol. par an, 50 frs). Publications du Muséum national d’Histoire naturelle (N° 1, 1932 et sui- vants, prix variable). Index Seminum in Hortis Musaei parisiensis collectorum (Laboratoire de Culture ; paraît depuis 1822 ; échange). Notulae sysiematicae (Laboratoire de Phanérogamie ; paraît depuis 1909). Revue française d’ Entomologie (publiée sous la direction du D’’ R. Jeannel ; paraît depuis 1934. Un vol. par an, 50 frs ; échange). Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale (Laboratoire d’Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921). Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle à Saint-Servan (Laboratoire maritime de Saint-Servan ; paraît depuis 1928). Bulletin du Musée d’ Ethnographie du Trocadéro (Musée du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ; prix du n® : 5 frs). Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale (Laboratoire de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange). Travaux du Laboratoire d’ Entomologie (Laboratoire d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; échange). Bulletin de la Société des Amis du Muséum national d’Histoire naturelle et du Jardin des Plantes (Société des Amis du Muséum ; paraît depuis 1924). Bulletin de la Société des Amis du Musée d’ Ethnographie du Trocadéro (Musée d’Ethnographie du Trocadéro). BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 2e Série. — Tome VI MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM N“ 4. — Juin 1934. MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 57, BUE CUVIER — PARIS-V® ^ — RÈGLEMENT Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national d’Histoire naturelle. Le nombre des fascicules sera de 6 par an. Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1 /2 feuille (8 pages d’im- pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manuscrits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière à occuper la place minima. Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit, avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin suivant. Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie- ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des Auteurs. Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux Auteurs, qui sont piiés de la retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un numéro ultérieur. Les Auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplémentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais). Les Auteurs désirant faire des communications sont priés d’en adresser directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la séance. TIRAGES A PART. Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils peuvent en outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nombre, aux conditions suivantes : 25 ex. 50 ex. 100 ex. 4 pages 18 fr. 20 fr. 22 fr. 8 pages 20 fr. 22 fr. 26 fr. 16 pages 22 fr. 26 fr. 34 fr. Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le numéro et brochés avec agrafes. Les auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part brochés au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves. Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du numéro correspondant. PRIX DE l’abonnement ANNUEL : France et Étranger \ 50 fr. BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE ANNÉE 1934. — N« 4. 28A RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM 28 JUIN 1934. PRÉSIDENCE DE M. CH. GRAVIER, PROFESSEUR AU MUSEUM ACTES ADMINISTRATIFS Par décret-loi du 22 juin 1934, sont supprimés dans les cadres des personnels scientifique et technique et du personnel des agents : 2 pro- fesseurs, 1 sous-directeur de laboratoire, 4 assistants, 1 aide technique, 2 garçons de laboratoire, 2 gardiens de ménagerie, 1 gardien de bureau,. 2 gardiens de galerie, 1 surveillant militaire, 1 chef de carré, 1 sous- brigadier, 5 jardiniers-auxiliaires. Ces suppressions seront rendues effec- tives au 1®^ août 1934. Par arrêtés du 14 mai et du 7 juin 1934 sont admis à la retraite : MM. Ri- CHON (24 octobre 1933), Morlot (11 janvier 1934), Georg (26 février 1934), Matout (21 avril 1934), de Nussac (13 août 1934), Ducret (26 oc- tobre 1934) . DÉCÈS Le Président fait part du décès de M. H. Lecomte, professeur honoraire au Muséum, survenu le 12 juin 1934. Une Notice nécrologique, due à M. H. Humbert, sera imprimée dans le prochain Bulletin. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VT, 1934. 22 - 328 OUVRAGES OFFERTS Catalogue des plantes de Madagascar, publié par l’Académie Malgache : Melastomacées, Podostémacées, Flydrostachyacées par H. Perrier de La Bathie ; Thymélacées, Ghénopodiacées, par J. Leandri. Paris, 1934 Les Chênes, monographie du genre Quercus, Atlas, tome I,par A. Camus, Paris, 1934. V® Congrès international d’ Entomologie. Paris, 18-24 juillet 1932, publié par L. Berland et R. Jeannel. Paris, 1933. — 329 — COMMUNICATIONS Les allures de la Girafe EN PARTICULIER LE GaLOP PAR M. E. Bourdelle. Professeur au Muséum Si les naturalistes qui traitent de la Girafe ne manquent pas, pins -encore au sujet de cet animal que des autres, de s’occuper de ses -attitudes et de ses mouvements, on peut dire que les opinions expri- mées sont loin d’être précises. D’une façon générale, en effet, on s’accorde bien à dire que les Girafes « marchent Vamble », que leur « pas est lent et mesuré », qu’elles ont un « galop lourd » mais pourtant « très rapide » par suite de la dimension de chaque bond, et les mêmes appréciations se retrouvent, au moins avec le même sens, parfois avec la même forme, dans les diverses langues. Quelques auteurs font cependant exception. Buffon avait fait déjà remarquer que chez la Girafe la disproportion énorme de ses jambes dont : « celles de devant sont deux fois plus longues que celles de derrière, fait obstacle à l’exercice de ses forces » ; que «le corps n’a point d’assiette », que la « démarche est vacillante », que les « mouvements sont lents et contraints » et qu’ainsi cet animal, ne peut « ni fuir ses ennemis, ni servir ses maîtres ». Ces appréciations sont, à notre avis, des plus exactes, et l’on ne peut que regretter, que les observateurs ne s’en soient pas mieux pénétrés et inspirés. Kalmann-Kittenberger, de son côté, a écrit tout récemment à propos de la Girafe que « sa démarche et ses mouvements sont « absolument uniques ; un vieux mâle vivant parmi, les arbres de « la plaine, semble l’incarnation de la dignité. On chercherait en « vain la moindre gaucherie dans son maintien harmonieux. Toute- « fois, dès que l’animal est alarmé, un coup de théâtre se produit. « Dans sa course, qui tient du galop du chameau, il agite son corps «■ de droite et de gauche, tandis que son long cou exécute un mouve- Bulletin du Muséum, 2® s., t. IV, n° 4, 1934. — 330 « ment d’avant en arrière, qui fait penser au mât d’un bateau,, « naviguant sur une mer houleuse ». Rien n’est encore plus exact que ces appréciations de Kalmann- Kittenberger, mais, comme celles de Buffon, si elles expriment pittoresquement les faits, et si elle les contiennent implicitement tous, elles n’apportent pas encore les précisions que l’on peut dési- rer, au sens où l’on comprend aujourd’hui l’étude des mouvements, et en particulier les allures, chez les bipèdes et chez les quadru- pèdes. Ce sont quelques-unes de ces précisions que nous cher- chons à donner ici. Disons tout d’abord que, du fait même de sa conformation, essen- tiellement caractérisée par le relèvement considérable de l’avant- main sur l’arriè.e-main, qui fait dire que l’animal est « haut du devant » ou <( fait en montant », le système statique et dynamique que représente la Girafe, est mal équilibré et qu’il se traduit par une surcharge de l’arrière-main. Si on tient compte d’autre part, de la faiblesse générale de l’arrière-main, par rapport à l’avant-main, on se rend compte des mauvaises conditions mécaniques de la machine qu’est la Girafe. Au repos elle fatigue la partie la plus faible de son organisme, c’est-à-dire son arrière-main. En action, dans la locomotion en avant, les impulsions développées par les membres postérieurs et aussi par les membres antérieurs, contribueront plus à projeter l’animal en haut qu’en avant, d’où une perte manifeste de vitesse. Dans une certaine mesure, le développement en longueur de l’en- colure, laquelle est susceptible d’exécuter de grands mouvements dans le sens vertical, quoique on en ait dit, corrige ou tout au moins atténue les imperfections précédentes. L’abaissement de la tête et de l’encolure, permet en effet à l’animal, de ramener à sa volonté son centre de gravité en avant, de décharger par conséquent, les membres postérieurs et de surcharger d’autant les membres anté- rieurs. Le mouvement opposé du même balancier cervico-céphalique, , donnant un résultat inverse. Les faits de cette nature ont été par- faitement établis, d’une façon expérimentale chez le cheval par Vincent et Goiffon d’une part, par G. Barrier d’autre part. Ils dominent d’ailleurs, on le sait, toute la mécanique des quadru- pèdes et les Girafes, plus que tout autre animal, usent du moyen particulièrement précieux que la nature leur a donné pour corriger leur mauvaise conformation, ainsi qu’en témoignent tous leurs mouvements. Mais la Girafe n’en reste pas moins une machine très spéciale, qui, dans la mesure du possible, a cherché à s’adapter aux possibilités de sa conformation ; cependant elle ne l’a pas toujours- pu, et elle ne l’a pas toujours fait. — 331 Tout comme chez l’homme, chez les Singes, et chez les divers -quadrupèdes, la Girafe se déplace à la surface du sol, par des allures symétriques ou asymétriques, marchées ou sautées, et c’est seulement en tenant compte de cette double classification, que le problème de la locomotion des quadrupèdes peut être aujourd’hui abordé. Les allures symétriques se caractérisent par les mêmes mouve- ments, en espace parcouru et en temps, des membres gauche et droit, d’un même bipède transversal, antérieur ou postérieur. Ce sont : ile pas, Vamhle ; le trot. Le pas est toujours marché, c’est-à-dire que le corps reste toujours en contact avec le sol par un ou plusieurs membres. L’amble et le trot, peuvent être marchés ou sautés ; dans ce dernier cas, à un certain moment, le corps perd tout contact des membres avec le sol dans une période dite de suspension. Les allures symétriques de la Girafe se rapportent toutes à l’amble, c’est-à-dire à la tendance à l’association en un parallélisme, plus ou moins exact d’appui, de soutien et de mouvements des membres antérieurs et postérieurs du coté gauche et du côté droit. Cette asso- ciation parallèle des membres d’un même côté, veut dire que le bipède antérieur évolue synchroniquement avec le bipède posté- rieur. L’amble type que l’on veut réaliser chez la Girafe se carac- Æérise donc ainsi : ... . .1 A — - (Période d’appui d’un membre) = S (Période de soutien) = -. Z it — (Retard du bipède antérieur sur le bipède postérieur) = 0. Ce qui s’exprime en notation classique dans la figure 1 : les appuis 332 de chaque membre étant indiqués en traits pleins, les soutiens n’étant pas marqués. Dans cette forme type et classique de l’amble, les posers et les levers des membres antérieurs et postérieurs, d’un même côté, ont lieu en même temps. Ils succèdent aux levers et aux posers des membres antérieur et postérieur du eôté opposé ; la durée des appuis et des soutiens dans chaque membre est la même et égale à 1/2, c’est- à-dire exactement à la moitié de la durée d’un pas complet, égale à 1. L’allure se caractérise dans ce cas, par une série de base de susten- tation bipédales latérales qui rendent l’équilibre assez instable. Cette modalité de l’amble s’observe chez la Girafe d’une façon assez exceptionnelle. Elle répond à une allure légèrement pressée. A une allure ralentie, qui est le pas ordinaire de la Girafe, l’amble, prend la forme d’amble marchés, qui se caractérise par une période d’appui de chaque membre, plus grande que la période de soutien, soit : 1 ) S ) - . Cela se traduit ainsi que l’exprime la figure 2 par de courtes périodes d’échange d’âppui et par l’interposition de petites bases de sustentation quadrupédales qui s’intercalent entre les bases de sus- tentation bipédales latérales, plus longues, ce qui assure ainsi l’équi- libre. Dans les formes très ralenties le synchronisme des levers et des posers antérieurs et postérieurs des formes précédentes caracté- risées par T == 0 n’existe plus. Il y a au contraire dans chaque bipède latéral une légère anticipation du poser du membre postérieur sur le membre antérieur correspondant qui s’exprime par t ) 0 et qui se traduit dans la notation représentée figure 3. L’amble dans ce cas au lieu d’être à deux temps égaux, séparés, par des battues équidistantes, est à quatre temps inégaux, et à — 333 quatre battues inégalement espacées qui marquent les quatre temps. En outre les bases de sustentation quadrupédales du cas précédent sont encadrées par des hases tripédales constituées au dépens des bases bipédales plus courtes, et qui consolident la stabilité de l’animal. Un tel amble dit rompu, est l’allure marchée la plus ordinaire de la Girafe, avec cette particularité que la dissociation des levers et des posers antérieur et postérieur, de chaque côté^ est très courte, c’est-à-dire que t est très réduit. Elle se traduit par un pas, qui est encore très loin du pas proprement dit des quadru- pèdes, dans lequel t = - ce qui ne s’observe, peut-on dire, que d’une 4 façon tout à fait exceptionnelle chez la Girafe. Dans une forme accélérée de l’amhle — • exceptionnelle aussi — chez la Girafe, la durée des soutiens peut l’emporter sur les appuis 1 avec : A < S ) k ce qui se traduit ainsi que l’exprime la figure 4 . . . 1 . par l’introduction d’une période de suspension = - — A qui carac- térise Vamble sauté ou oolant (fig. 4). Dans cette forme les posers antérieur et postérieur ont lieu laté- ralement en même temps, marquant deux temps égaux et deux battues équidistantes à chaque pas et t = O. Cette allure s’observe chez la Girafe et on la reconnaît chez quelques sujets, dans un trou- peau qui accélère son déplacement parmi une majorité d’animaux qui vont au galop. Mais sans doute, car nous n’avons pas suffisamment d’éléments d’appréciation pour cela, l’accélération de la vitesse doit progressivement dissocier les deux battues équidistantes de cet amble volant, par anticipation postérieure ou antérieure qui fait que t ) 0 et cela doit préparer la transformation de cet amble volant symétrique en un galop latéral désuni, allure essentiellement asymétrique, qu’est le galop de la Girafe. f C I ^ 1 -J i 1 i i U. i tl 1 f ' ï ’â ' Fig. 4. — Amble sauté ou volant. Aucune observation, aucun document photographique ne permet d’affirmer que t, anticipation du bipède antérieur sur le bipède posté- 1 rieur, devient dans certains cas égal à -, ou approche de ce chiffre U pour transformer l’amble sauté, déjà exceptionnel de la Girafe, en un véritable trot. Le trot, allure symétrique marché ou sauté des autres quadrupèdes et en particulier du cheval, ne paraît pas exister chez la Girafe. — 335 — ¥ 4 Les allures asymétriques se caractérisent, contrairement aux allures symétriques, en ce que les membres gauche et droit d’un même bipède, n’exécutent pas ni en temps ni en espaces parcourus, les mêmes évolutions d’appui et de soutien. Ces modes de locomotion constituent normalement les galops, ou se retrouvent en des modalités spéciales, à titre exceptionnel, chez les sujets boiteux. Le galop du bipède, c’est-à-dire le galop de l’homme, ou mieux galop de l’enfant, se caractérise par l’appui moins prolongé du membre qui commence le pas, que l’autre membre venant à l’appui, plus long. La notation du galop du bipède se traduit par la notation représentée figure 5. Le bipède galope sur le pied qui termine le pas ou sur le pied opposé sur lequel il commence le pas. Dans le cas représenté ici il s’agit d’un galop à droite. Cet appui du membre droit (Ad) est plus grand que l’appui du membre gauche (Ag), (Ad)Ag) représente le retard d’un membre sur l’autre. D’autre part 9 + Ad(l assure entre deux pas successifs une période de suspension ou de projection S — 1 — (9 + Ag) mais il peut arriver que 9 + Ad — 1 ou soit ) 1 pour donner lieu à du galop sans période de projection ou terre à ■terre. Les quadrupèdes galopent de leurs deux bipèdes, antérieur et postérieur soit sur le même pied ( galops justes ou réguliers) ou, parfois, sur des pieds différents ( galops faux om désunis) avec cette particularité que le bipède antérieur est toujours en retard sur le bipède postérieur d’un temps t. Suivant que t est = > ou ( que 9 p., retard des membres postérieurs l’un sur l’autre, trois modalités diffé- rentes peuvent être distinguées dans le galop des quadrupèdes. — 336 — Quand t (retard du bipède antérieur sur le bipède postérieur = 8 P (retard des deux membres postérieurs l’un sur l’autre), le poser du premier membre antérieur venant à l’appui se fait en même temps que le poser du deuxième membre postérieur. Il y a trois battues associées, le galop est dit galop à trois temps et sa notation s’exprime comme dans la figure 6 pour un galop juste, à droite. 2° Quand t est ( 8 p, les posers antérieur et postérieur correspon- dantes à chaque bipède, se dissocient par anticipation, plus ou moins marquée du premier poser antérieur sur le deuxième poser postérieur.. On a alors un galop à quatre temps dit sur les épaules^ noté figure 7. — 337 — 3*^ Quand t est ) 9 p, les posers antérieurs et postérieurs de chaque bipède se dissocient par anticipation plus ou moins marquée dut poser du deuxième membre postérieur sur le premier membre anté- rieur venant à l’appui. On a alors un galop à quatre temps dit sur les hanches, noté figure 8. Dans les deux premiers types de galop ainsi caractérisés, les varia- tions dei-|-8a = )ou( Apg, entraînent des modalités différentes de base centrales, quadripédales et bipédales, et les relations de t + ^ a + Aag = ) ou (I, donnent encore au galop des aspects très particuliers. Dans le galop sur les hanches les relations de : 0 P -|- Apd = > ou < t -j- Oa, t étant > ou (que Apg, donnent à leur tour au galop à quatre temps sur les hanches des modalités très différentes. Ces modalités peuvent d’ailleurs exister en double suivant que l’animal galope du bipède antérieur et du bipède postérieur sur le même pied (galop juste) ou sur des pieds diffé- rents (galop faux). Seuls des documents photographiques nom- breux et des films en ralenti que l’on peut étudier et inter- préter permettent de reconnaître les modalités du galop propre à une espèce déterminée. En ce qui concerne la Girafe, je dois ces documents au D^" Heck, Directeur du .Jardin Zoologique de Berlin. (Photographies instantanées prises en Afrique Orientale) et à M. François-Edmond Blanc (films remarquables pris en Afrique Orientale), que je ne saurais trop remercier ici. Ces documents qui se complètent et se contrôlent parfaitement, qui corroborent aussi les nombreux films présentés ces dernières années sur les Girafes en liberté, m’ont permis de reconnaître que le galop de la Girafe est un galop à quatre temps sur les hanches (t ) 9 p) et dans lequel 9 p + Apd est (t -|- 9 a en même temps que t > Apg. Mais ce galop offre cette particularité qu’il est faux ou désuni, c’est-à-dire que le bipède postérieur et le bipède antérieur ne galopent — 338 — ■pas sur le même pied. La notation en est exprimée dans la figure 9. Ce galop à quatre temps et à huit périodes est essentiellement caractérisé par des hases hipédales antérieure et postérieure assez prolongées, suivies ou précédées de hases unipédales post. et ant. et par une hase centrale hipédale latérale encadrée elle-même de bases unipédales. Cette notation fait ressortir la forme désunie ou fausse du galop, le bipède postérieur galopant à droite, le bipède antérieur galopant à gauche ou inversement. Si les deux bipèdes galopaient sur le même pied la base centrale au lieu d’être latérale serait dia- gonale. Le galop de la G-irafe se rapproche ainsi, assez exactement, du galop de course du cheval, ou prend une forme intermédiaire entre ce galop et celui dit de charge suivant les variations de t par rapport à Apg. Si dans certains cas t diminue pour égaler ou pour devenir plus petit que Apg, la deuxième base unipédale post. peut disparaître et être même remplacée par \me base bipédale comme cela existe dans le grand galop de charge du cheval. Aucune autre forme du galop de la Girafe n’a été observée sur les différents films que j’ai pu étudier. On ne peut que s’étonner de voir la Girafe, très mal organisée en raison de la faiblesse naturelle de son arrière-main, galoper à la façon d’un cheval de course, dont la meilleure forme est, au contraire, dans la puissance de l’arrière-main et l’allègement de l’avant-main. Ce galop d’ailleurs, la Girafe le fait mal et elle le corrige par un changement de pied du bipède postérieur au bipède antérieur pour mieux l’adapter sans doute aux allures latérales auxquelles elle paraît prédisposée. Elle cherche à tirer le meilleur parti possible de son balancier cervico-céphalique, qui, au lieu de rester fortement tendu en avant, comme chez le cheval, pendant la course, exécute les oscillations verticales et latérales qui facilitent les déplacements difficiles du centre de gravité que les impulsions postérieures sont insuffisantes à réaliser. Mais de tout ce travail de l’animal il ne résulte qu’une faible vitesse, et, quoique l’on en puisse penser, la rapidité du galop de la Girafe n’est en rapport ni avec la forme de cette allure, ni avec la longueur quasi démesurée des membres de l’animal. OUVRAGES ET TRAVAUX CONSULTÉS Barrier et Goubaux. L’extérieur du cheval... (Librairie Asselin et Houzeau. Paris, 1890). Brehm. Die Sàugethiere. (Leipzig, 1912.) Buffon. Histoire Naturelle des Animaux. (Paris, 1775.) Colin. Traité de Physiologie. (Paris, 1886.) Dugès. Traité de Physiologie comparée de l’homme et des animaux. (1838). — 339 — Gossart. Les allures du cheval : Etude chronophotographique et mathé- matique. (Librairie Berger-Levrault, Paris, 1907). Kalmann Kittenberger. Chasse et capture du gros gibier de l’Est Africain. Traduit du Hongrois par Garat. (Librairie Plon, Paris, 1933. )i Laulanie. Eléments de Physiologie, 2® édition. (Librairie Asselin et Houzeau, Paris.) Marey. La machine animale. (Bibliothèque Scientifique Internationale.)/ Perrier et Menegaux. La vie des animaux illustrée. (Librairie Bail- lière, Paris). Raabe et Bonnal. Détermination des lignes de gravité du cheval. (Ar- chives vétérinaires, 1883.) Note sur deux espèces peu connues de Rallidés PAR M. J. Berlioz. La famille des Rallidés est, parmi toute la série ornithologique, l’une des moins bien connues encore à l’heure actuelle, tant sont difficiles à observer et à recueillir la plupart de ses représentants. Les notes suivantes ont trait à deux espèces restées toujours peu abondantes dans les collections et dont la nomenclature elle-même n’est pas encore parvenue à se stabiliser clairement. I. Sur la présence du Porzana nigra (Mill.) aux Iles Marquises. Le Muséum a reçu récemment, de son correspondant le Père Simeon Delmas, Missionnaire aux Iles Marquises, un spécimen desséché de Rallidé, provenant de Taiohae (Ile Nuka-Hiva), 29 no- vembre 1933. Cet oiseau, en état de conservation malheureusement imparfait (les rectrices entre autres manquent complètement), se rattache au groupe de ces petits Râles à plumage sombre et à ailes peu développées, signalés déjà dans plusieurs archipels océaniens : Porzana nigra (Mill.) à Tahiti, P. tahuensis (Gm.) aux Tonga, P. plumhea (Griff. et Pidg.) en Nouvelle-Zélande, P. caledonica Bras, en Nouvelle-Calédonie, etc., mais dont la présence, soupçonnée sans doute aux Marquises, n’y avait encore pas été positivement établie. Tous ces oiseaux se rapprochent d’ailleurs d’un même type, qui paraît ainsi largement répandu en Océanie, et, bien entendu, les auteurs actuels en considèrent plusieurs races insulaires distinctes : mais leur nomenclature reste encore très embrouillée, par suite du petit nombre de spécimens que l’on en connaît, ainsi que nous le confirme aimablement notre collègue du British Muséum, le P. Lowe. Aussi adopterons-nous seulement pour cet oiseau le nom de Porzana nigra, qui est le plus ancien de tous ceux attribués aux différentes formes de ce groupe, en nous gardant de discuter ici la valeur nominale de celles-ci, basées souvent sur un matériel notoire- ment insuffisant. Notre spécimen des Marquises est de teinte particulièrement sombre, brun très foncé en dessus, avec les côtés de la tête et le des- Bulleiin du Muséum, 2^ s., t. IV, n“ 4, 1934. — 341 ■sous du corps gris sombre, un peu éclairci sur le menton ; sous-cau- dales pourvues de fines barres transversales blanches. Bec noirâtre ; pattes brun-corne. Ses proportions sont les suivantes : culmen : 17 mill. 5 ; — tarse : 25 ; — • doigt médian armé : 33 ; — aile : 82. Voici, pour comparaison, les proportions respectives de trois spécimens de ces Rallidés, figurant dans la collection du Muséum : Un spécimen des I. Viti (Porz. çitiensis Hartl.) : culmen : 16,5 ; — ■ tarse : 27 ; ^ — doigt médian : 32 ; ■ — aile : 83. Un spécimen de Nouvelle-Zélande (Porz. plumhea [Gr. et Pidg.] : culmen : 18 ; — ■ tarse : 28 ; — doigt médian ; 34 ; ^ — aile : 84. Un spécimen de Nouvelle-Calédonie {Porz. caledonica Bras.) : culmen : 17 ; — tarse : 23 ; — doigt médian : 28,5 ; ■ — aile : 75. Mais si l’on se rappelle les différences sensibles de proportions qui existent souvent entre mâles et femelles chez les Rallidés, ces données ne peuvent être d’un grand secours, jusqu’à nouvel ordre, puisqu’elles ne s’appliquent qu’à des spécimens tous dépourvus d’indication de sexe. En ce qui concerne le petit Râle noir des lies Marquises, notre correspondant, le Père S. Delmas, écrit : «C’est un Oiseau rare aux « Marquises, ou du moins difficile à trouver. Depuis 47 ans que je « suis dans l’archipel, à ma connaissance on n’en a vu que trois, on « n’en a pris qu’un... Il vit dans l’herbe épaisse, où il se dérobe « comme un rat. Il saute, mais ne vole pas ; je crois pourtant en « avoir vu un voler un peu... Il vit volontiers dans les plantations « de taro..., et fait entendre un cri qui lui a valu son nom de « Koao »... « Vivant, ses yeux sont rouges, m’a-t-on dit... » II. Sur l’identité du Rallus circoleps Lesson. L’Oiseau mentionné par Lesson dans son « Traité d’Ornithologie », 1831, p. 538, sous le nom de Rallus circoleps, originaire des Philip- pines, a été toujours considéré comme une énigme. A la très brève citation de Lesson, 1. c. : « 30° Râle écaudé, Cuo. Gai. de Paris ; Gallinula circoleps, Temm. Des Philippines », Sharpe, dans le Catalogue of Birds in the Bristish Muséum, vol. XXIII, 1894, p. 115, n’a pu ajouter aucune information complémentaire, se bornant à citer l’Oiseau sous le nom de Corethrura circoleps, ainsi que l’avaient fait avant lui Bonaparte (1856), puis Gray (1871), dans leurs listes nominales respectives des Rallidés. Il est surtout curieux que Puche- ran, qui travaillait au Muséum et qui publia une révision critique des types d’Oiseaux de Cuvier (Rev. et Mag. de ZooL, 1851), n’ait jamais fait non plus allusion à ce spécimen. Il semblerait donc que déjà à cette époque, celui-ci ait échappé aux investigations ou ait pu être considéré comme perdu ou apocryphe. Tout ce qu’on en sait paraît s’être résumé à ceci : qu’un Oiseau de la collection du Muséum, 342 — provenant soi-disant des Philippines, aurait été nommé par Cuvier « Râle écaudé » (sans publication, ni nom latin), nom auquel Tem- MiNCK ? aurait ajouté celui de Gallinula circoleps (on n’a aussi aucune référence de publication de cet auteur), qui aurait été ensuite repris et enfin publié par Lesson. Or, en révisant la collection de Rallidés figurant dans les Galeries du Muséum, on a retrouvé un Oiseau, en assez bon état de conser- vation (sauf la queue), monté sur un pied qui porte précisément, en indication manuscrite, la citation exacte de Lesson : « Râle écaudé Cuç.] Gallinula circoleps Temm. Philippines », écrite visible- ment à une époque déjà ancienne. Le même oiseau fait d’ailleurs l’objet d’une mention identique, — sans aucun autre détail, — sur le registre officiel des collections. Exception faite du cas, très peu pro- bable en l’occurrence, où un autre oiseau aurait été substitué à celui- qui figurait primitivement sur ce pied, il y a donc tout lieu de penser que l’on se trouve bien là en présence de l’oiseau considéré si long- temps comme énigmatique et qui a servi de base à la citation de Lesson. Un détail vient aussi à l’appui de son authenticité : il ne reste plus trace des rectrices, — ce qui explique l’appellation de « Râle écaudé » que Cuvier a pu donner à cet oiseau. L’identification de ce spécimen ne manquait donc certaine- ment pas d’intérêt : il s’agit d’un de ces très petits râles, si difficiles à chasser, et partant si rares en collections, pour lesquels Bonaparte créa le genre Coturnicops, nom qui fut changé plus tard en Orty- gops par Heine. La forme type de ce genre est le Cot. nooeboracensis (Gm.) ou « Râle jaune » des Américains : c’est, au dire des auteurs,, le moins bien connu de tous les Rallidés de l’Amérique du Nord ; il est représenté en Asie Orientale par une forme très voisine, le Cot. exquisita (Swinh.), encore moins bien connue. L’Oiseau litigieux de Cuvier est certainement référable à l’une ou l’autre de ces formes, — ■ si voisines, d’après les descriptions, qu’on peut les considérer seulement comme deux sous-espèces géographiques, — mais les éléments de comparaison nous manquent pour affirmer laquelle des deux. Toutefois si la localité : « Philippines » qui lui est attribuée (sans preuve certaine, il est vrai) est exacte, il devient très probable que cet Oiseau ne serait autre alors que le Cot. exquisita, ■ — ■ supposi- tion en faveur de laquelle militent encore la proportion un peu plus faible des pattes par comparaison à un C. noveboracensis authen- tique et de légères différences dans le plumage, conformes à la figure coloriée donnée par Swinhoe dans The Ibis, 1875, pl. 3. L’éthologie de ces deux Oiseaux, par son parallélisme, mérite de retenir l’attention. La forme américaine niche au Canada et dans les Etats-Unis : c’est même, selon Bent, la plus boréale de toutes le& espèces de Rallidés nord-américaines ; elle émigre pour l’hiver dans les Etats-Unis méridionaux et jusque dans les Antilles. La forme asiatique, elle, est connue nichant en Sibérie orientale (Daourie, Ussuriland, etc.) ; elle est aussi migratrice et a été signalée en hiver dans la Chine méridionale et au Japon : par conséquent, la localité <( Philippines » attribuée à l’Oiseau de Cuvier cesse même de paraître anormale, si l’on se rappelle que cet archipel est justement l’un des quartiers d’hiver les plus fréquentés par les migrateürs nichant en Daourie. Aucun signalement ultérieur de cet Oiseau n’est venu, il est vrai, confirmer cette possibilité, mais l’espèce est si rare que bien des choses restent encore à apprendre à son sujet. Néanmoins de ces faits semblent ressortir surtout deux conclu- sions : d’une part, l’unité spécifique probable de la forme américaine et de la forme asiatique, le Coturnicops noç>eboracensis étant en somme un de ces éléments communs d’origine boréale, tels que les deux continents en offrent déjà de nombreux exemples - — d’autre part, vu l’authenticité probable de l’Oiseau de Cuvier, le nom de circoleps Lesson 1831 doit être donné, par droit de priorité sur celui à' exquisita Swinhoe 1873, à la forme asiatique, qui devient alors : Coturnicops noveboracensis circoleps (Lesson), ou Coturnicops circo- leps (Lesson), si l’on admet que la différence d’habitat soit suffisante pour justifier la distinction spécifique en usage jusqu’à maintenant. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, l&.'iî'. 23 — 344 — Description d’une nouvelle Grenouille d’Éthiopie RÉCOLTÉE PAR LA MISSION DaKAR-DjIBOUTI PAR M. F. Angel. Rana Griaulei nov. sp. Dents vomériennes absentes. Ouverture des narines internes- petite. Tête très déprimée, plus large que le corps, beaucoup plus large que longue ; fente buccale très grande (la distance entre la commissure buccale et le bout du museau est égale à la longueur du tibia). Museau largement arrondi, sans canthus rostralis. Dents maxillaires fortes, dont l’extrémité est recourbée vers l’arrière en forme de petits crochets. Profil des mâchoires non rectiligne, irrégu- lier marqué à la supérieure, au-dessous de l’œil, par une forte con- vexité, suivie en arrière d’une concavité. La mâchoire inférieure qui se moule sur ces courbes, porte en avant, trois protubérances (une médiane et une de chaque côté) qui marquent fortement leurs em- preintes dans la mâchoire supérieure. Région loréale longitudidale- ment creusée. Narine à égale distance de l’œil et du bout du museau. Distance entre les deux narines plus petite que l’espace interorbi- taire. Yeux supero-latéraux. Espace interorbitaire contenant deux fois la largeur de la paupière supérieure, l’ympan complètement cacbé. Doigts à peine dilatés à leur extrémité, sans marge dermique latérale, le premier plus court que le deuxième qui est plus court que le quatrième ; le troisième un peu plus long que ce dernier. Tubercules sous-articulaires (un par doigt) peu marqués, sauf au doigt interne où il est plus fort. Arti- culation tibio-tarsienne atteignant la région postérieure de l’œil. Pied (sans le tarse) plus long que le tibia. Celui-ci trois fois plus long que large, sa longueur contenue deux fois un tiers dans la longueur de la tête et du corps réunis. Orteils allongés, complètement palmés, la palmure atteignant les petits disques qui les terminent. Métatarsiens externes complète- ment séparés. Tubercules sous-articulaires petits. Un tubercule métatarsien interne, plat, ovalaire, allongé, mesurant les deux cinquièmes de la longueur totale de l’orteil interne. Pas de tubercule métatarsien externe. Un pli dermique le long du bord externe du cincjuième orteil. Un léger pli tarsal. Peau plissée et granuleuse sur le dos et sur les côtés, plus lisse sur Bulletin du Muséum, 2® s., t. IV, n“ 4, 1934. — 345 — les membres, le museau, les régions interorbitaire et sacrée ; très lisse et parcheminée au-dessous. Trace d’un pli courbé et transversal (peut-être accidentel) en arrière des yeux. Coloration : noirâtre uniforme, au-dessus ; jaunâtre, sans tache^ au-dessous. Type : un ex. $ — Collection du Muséum : 1933-21. Provenance : Gondar (Eshiopie) ait. 2.200 mètres. Mensurations : Longueur (du museau à l’anus) 154 mm. Longueur de la tête 60 » Plus grande largeur de la tête 93 » Espace interorbitaire 19 » Largeur de la paupière supérieure 9 » Longueur du pied (sans le tarse) 75 » Longueur du tibia 68 » Longueur du troisième doigt 25 » Nom vernaculaire : Tori sindya. Nous sommes heureux de dédier cette remarc[uable Grenouille à M. Griaule, chef de la Mission Dakar-Djibouti. ■ — Elle s’ap- parente à R. Beccarii Boulgr., mais elle s’en distingue par ses membres postérieurs et ses orteils plus longs, un écartement plus grand des yeux et par sa plus grande taille. Au point de vue de son classement dans un groupe sous-générique, si la conformation des clavicules et la séparation complète des métatarsiens externes auto- risent à la placer dans le sous-genre Ptychadena, l’absence de tympan et l’omosternum non fourchu à la base l’orientent aussi vers Nano- rana. Remarque. — Dans une note relative à une collection de Batra- ciens récoltés sur les hauts plateaux abyssins, M. Parker ^ signale trois espèces : Rana Cooperi, Leptopelis gramineus, Rothschildia kounhiensis, chez lesquelles la réduction ou l’absence des dents vomériennes est caractéristique et le degré d’ossification de la cein- ture pectorale, variable. La nature des eaux, trop alcalines, de ces régions, en serait la cause. Cette suggestion se trouve confirmée par la forme présente venant de ces régions : bien que possédant une ceinture pectorale normale au point de vue de l’ossification de ses parties, elle doit, en raison de l’absence des dents vomériennes, être ajoutée aux espèces signalées par M. Parker. Ajoutons que chez: Rana Beccarii, de l’Erythrée, les dents vomériennes manquent aussi ou sont très peu développées. 1. Report on the Amphibia cobected by Mr. J. Omer-Cooper in Etbiopia (Proc, Zool. Soc. Lond., 1930, I, p. 1.) — 346 Un caractère essentiel de L’ICHTIIYOFAUNE ta eau douce DE LA Péninsule Balkanique PAR M. G. Athanassopoulos. ViNciGUERRA^ avait déjà signalé des particularités caractérisant la Péninsule des Balkans au point de vue ichthyologique (ichthyo- faune d’eau douce) par rapport aux autres Péninsules du S. de l’Europe (Péninsules Ibérique et Italienne) : Présence d’une Alose (Clupea macedonica Vincig.), d’un Leucaspius marathonicus Vincig. et d’un Gohio thessalus Vincig. J’ai parlé, dans des notes précé- dentes de nouveaux éléments à ce sujet, exposant, en parti- culier, la cause probable de la présence de certains Cyprinidés (de la Carpe, etc.) dans l’W. de notre Pays, et indiquant, entre autres, la présence de la Bouvière dans le lac d’Ospovo (Macédoine N.-W.) Je crois indispensable d’y ajouter maintenant une particularité très importante, à mon avis, de l’ichthyofaune balkanique et spéciale- ment de celle de sa partie S.-E. (Grèce N.-E.). Cette particularité consiste dans la présence de la Brême (Abramis brama Elem.) dans un seul point de la Macédoine hellénique, le lac de Bessikia, lac qui a attiré déjà l’attention des naturalistes Dans aucune autre des eaux douces piscicoles de la Grèce ne se rencontre ce Poisson qui — comme il est bien connu — est considéré comme Poisson de l’Europe Centrale et Orientale n’étant pas signalé dans les autres Péninsules du S. de l’Europe (Espagne, Italie) La Brême est pêchée dans le lac de Bessikia en abondance, surtout au printemps \ en hiver ce Poisson se retire dans les profondeurs do lac (30 m. environ). 11 ne remonte jamais le canal d’une dizaine de kilomètres qui met en communication le lac de Bessikia avec celui 1. ViNciGUERRA (D.) : Dcscrizionc di tre nuove specie... di Grecia (Annales del Museo Civico di Storia Naturale di Genova 2, IX, 1921). 2. Idem. 3. Athanassopoulos (G.) : Faune ichthyologique des lacs de la Macédoine, etc. (Bull, de la Soc. Agriculture et Pêche, 10-12, 1923). 4. Athanassopoulos (G.) : Sur la répartition géographique des Poissons d’eau douce en Grèce (C. R. Ac. Sc. 179, 1924, Paris). 5. Brehm (A.) : La vita degli aniinali (vol. Pesci), Torino, 1903 (Traduz. M. Lcs- sona). 6. Griffini (A.) ; Ittiologia italiana (Hoepli), Supino (F.), I pesci d’acqua dolce d’Ttalia (Hoepli), 1916, etc. Bulletin du Muséum, 2® s., t. IV, n° 4, 1943. de Spint-Basil. On n'a jamais pêché la Brême dans ce dernier : on en comprend facilement la raison, vu sa faible profondeur, inférieure en moyenne à 5 mètres. La présence de la Brême dans le lac de Bessikia acquiert une importance encore plus grande, si l’on songe au fait que cette espèce ne se rencontre pas dans la Péninsule, même plus au Nord (lac de Doiran, Prespa, etc.). La Brême de Bessikia se consomme tant à l’état frais que préparée et salée, jouissant, de même que l’ Alose du même lac, d’une réputa- tion remarquable parmi la population des environs (Macédoine S.-E.). En résumé, le lac de Bessikia, unissant la présence d’une Alose demeurant toujours dans le lac (analogue à ce point de vue au cas unique de V Alose du lac de Corne et en général de la Lombardie italienne) et la présence de la Brême, se distingue d’une manière considérable, du point de vue ichthyofaunique, des eaux piscicoles de la Péninsule des Balkans, qui se montre ainsi, à son tour, bien différente, quant à la faune en Poissons d’eau douce, des Péninsules Ibérique et Italienne. Un Ac arien (Oribate) prédateur de platygaster PAR M. Marc André. En ramassant à Versailles, le 6 février 1934, des chaumes de blé (semé au printemps précédent) pour y chercher des pupes d’un Di- ptère, le Phytophaga {= Mayeticola) destructor Say, parasité par un Hyménoptère, le Platygaster (= Polygnotus) zosini Walk., M. H.-D. Smith, du Laboratoire Entomologique (U. S. A.) d’Hyères (Var), a constaté que des Acariens attaquent les Platy gaster adultes enfermés dans leurs cocons. Il a trouvé que, dans ces pupes de Phytophaga, une mortalité atteignant près de 60 °/o était due à ces Mites qui infestent aussi les pupes A'Oscinis. La proportion des morts causées par ces parasites s’est même élevée à 90-95 °/o après un mois pendant lequel les plantes sont restées enfermées dans des sacs au Labora- toire. M. Smith m’a communiqué plusieurs de ces Acariens qui dévorent les Platygaster et dont il désirait connaître l’identité. Leur examen a montré qu’il s’agissait d’un Oribate qui appar- tient certainement au genre Schelorihates Berlese, 1908, et il se pour- rait que ce fût le Sch. laeoigatus C. L. Koch Cette espèce, fréquente partout dans les mousses et l’humus, passait jusqu’ici pour être exclusivement végétarienne. En effet, d’une manière générale, les Oribatides vivent dans les mousses et les lichens et, vu la forme des pinces chélicérales, dont les mors sont garnis de dents larges et basses, tous les auteurs s’accor- dent à regarder ces animaux comme phytophages. Mais certaines observations semblent prouver qu’il n’en est pas toujours ainsi. Riley (1875, p. 216) a trouvé aux Etats-Unis, sur ûes racines de vigne pourries, un Orihatide qu’il a décrit sous le nom ô’ Hoplophora arctata ^ et qui a été considéré comme pouvant être un ennemi du 1. M. F. Grandjean a bien voulu examiner les Acariens de M. Smith et je lui exprime mes très vits remerciements pour les renseignements qu’il m’a obligeam- ment fournis. 2. Cet Hoplophora arciata, que Banks (1895, p. 3 et 16) regardait comme pouvant être le jeune du Tritia glabrala Say, a été assimilé, avec doute, par Michael (1898, p. 82) au Phthiracarus longulus C. L. Koch. 11 a été rangé par Oudemans (1916, p. 245) dans le genre Tritia Berlese, 1883 = Hoplophora C. L. Koch, 1836 (non Perty, 1830 [Orthoptera]]. Bulletin du Muséum, 2® s., t. IV, n° 4, 1934. — 349 — Phiflluxera. Cette opinion a été mise en doute par plusieurs auteurs, •notamment par Mégnîn (J8P0, p. c) et Banks (1915, p. 102), qui pensent que, dans ce cas, rÂ.carien prend, en réalité, sa nourriture dans les matières végétales en décomposition. Cependant Banks lui-même (p. 9é et 99) a signalé que quelques espèces d’Oiibatides (Orihala minuta Banks [Btats-Unis]) préfèrent les substances animales en voie de destruction et qu’une des formes -communes aux Etats-Unis se rencontre habituellement sur des ossements. Nicolet (1855, p. 387) avait constaté que les Oribatides, normale- ment végétariens, attaquent quelquefois les Acariens à téguments mous, lorsque, gardes en captivité, ils n’ont plus à leur disposition leur nourriture habituelle. Dans les magasins régionaux de tabacs en feuilles, Michel Haf.dy (1867) a trouvé, bien que très rarement, VOribata castanea Hermann [Notaspis] qu’il regardait comme le plus terrible ennemi des Aca- riens à peau molle (Glycyphages et Tyroglyphes) qui composeraient à peu près exclusivement sa nourriture (M. André, 1934, p. 7 et 12). Packard (1870, p. 366) a observé aux Etats-Unis un Acarien (Nothrus) qui était activement occupé à détruire les œufs du Canher Avorm ^ et il l’a représente (fig. 62), en lui attribuant (p. 687) le nom de Nothrus oçioorus. Ashmead (1879, p. 93) a constaté, en Floride, sur des branches d’oranger infestées par un Coccide, Y Aspidiotus Glooeri Pack. (Orange Scale Insect), la présence de nombreux individus d’une petite Mite presque noire (d’un brun rougeâtre foncé), qui, sans aucun doute, dévoraient les œufs de l’Insecte. C’est un Oribatide qui ressemble beaucoup au Nothrus oçioorus de Packard, mais qui se reconnaît à deux saillies capitées ovales sur l’abdomen : Ashmead a décrit cette espèce sous le nom à’Oribates aspidioti. Le même auteur (p. 159) a rappelé que T. Glover, dans un ancien Agricultural Report publié en 1855, avait mentionné l’existence d’un autre Acarien qui, assez largement répandu en Floride, vit en com- pagnie de V Aspidiotus citricola Pack. (Ovale Scale Insect) et se nourrit probablement des œufs de celui-ci. Cette seconde Mite a été appelée Acarus (?) Glooeri par Ashmead : elle est colorée en jaune pâle, avec une large bande longitudinale d’un rose carnéolé sur l’abdomen, et on trouve, en même temps, des spécimens d’une couleur carnéolée pâle qui sont des individus immatures. Bien que la description 1. Cette espèce aurait été prise en 1930 (p. 74) par Oudemans pour type d’un nouveau genre Banksinoma, mais cet auteur a reconnu ultérieurement (1931, p. 204) que ce nom générique est synonyme d’Oribella Berlese, 1909. 2. D’après Riley (1875, p. 273), le nom de « Canker worm » s’applique aux che- nilles de deux espèces de Microlépidoptères ; l’une printanière, Paleacrila çernata Peck, l’autre automnale, Anisopterix pomelaria Harris. 350 - insuffisante n’indique nullement qu’il s’agisse d’un Oribatide^ Haller (1884, p. 220) a supposé que cet Acarus Gloveri est la forme jeune de VOrihates aspidioti. 11 ajoute, comme confirmation de ces témoignages de divers auteurs, qu’il a fait lui-même des observations analogues ; il a cons- taté, à plusieurs reprises, que des Oribatides, gardés en captivité^ attaquent et dévorent des Pucerons et il a trouvé souvent un petit Acarien de cette famille parmi des peaux de Psyïla rnali Fôrst. qui étaient rongées. Une espèce qui, d’après P. Mégnin, serait voisine de VOribata glohula Nie. a été supposée par X. Raspail (1890, p. 96) pouvoir être destructrice des œufs d’un Papillon, le Liparis dispar L. Les observations de M. IT.-D. Smith viennent ajouter une espèce au nombre des Oribatides signalés comme prédateurs carnivores et fournissent un nouvel exemple du fait fréquemment constaté que de nombreux animaux sont susceptibles de changer de régime alimentaire et peuvent, étant normalement phytophages, devenir créophages. Nicolex (1855, p. 387) pensait qu’en tout cas les Oribatides ne sont jamais parasites. Cependant Oudemans (1911, p. 171 ; 1917, p. 43) a décrit un Xenillus blattarurn trouvé, au nombre de 23 exemplaires, sur un Blattide (Panesthia jai>anica Serv.) de Java : mais il fait observer que, les Oribates étant en général végétariens, il est difficile d’ad- mettre qu’il y eût là un cas de parasitisme : peut-être s’agit -il plutôt simplement d’un fait de transport par un Insecte (phorésie). Le même auteur (1915, p. 173) avait cru pouvoir attribuer au Camisia palliaia Koch un cas de maladie cutanée observée chez un Mammifère. Sur un Mouton atteint de gale à la face, il avait été trouvé, dans les croûtes épidermiques, un certain nombre de larves et de proto- nymphes d’un Acarien (mais pas de deutonymphes ou de trito- nymphes, ni d’adultes). On avait recueilli ainsi d’abord 7, puis 14 individus, parfaitement vivants, qui appartenaient tous à la même espèce déterminée par le D’’ Oudemans comme Camisia palliata C. L. Koch et aucun autre parasite végétal ou animal n’avait été observé dans ces croûtes. Oudemans en avait conclu que cet Acarien représenté par d’aussi nombreux exemplaires pouvait être la cause de la maladie, à laquelle il avait donné le nom de gale à Camisia. Il faisait toutefois remarquer que l’on n’avait jamais encore ren- contré d’Oribatides, et notamment de Camisia, en parasitisme sur 1. La forme appelée Camisia palliata par Koch serait la nymphe du Platynoihrus^ peliifer C. L. Koch, commun partout dans les Mousses et les Sphagnum des lieux humides. — 351 — des animaux Normalement ces Acariens vivent librement sur le sol, en se nourrissant exclusivement de matières végétales : fragments d’Algues et de Champignons, feuilles pourries, etc. Il avait d’ailleurs constaté que les larves et les protonymphes recueillies sur le Mouton avaient certainement, pendant les premiers jours de leur existence, mené une vie libre : il avait observé, collées à leur tégument, des cellules d’Algues vertes et, dans l’intérieur de leur appareil digestif, soit des spores d’Algues ou des fdaments mycéliens de Champignons, soit une bouillie colorée en vert clair par de la chlorophylle. Cependant il avait d’abord pensé que le parasitisme était possible. Mais ultérieurement (1917, p. 9) il a reconnu que les croûtes dans lesquelles ces larves et protonymphes de Camisia avaient été trouvées étaient, en réalité, les manifestations d’une gale causée par V Acarus caprae Müller (1853, p. 124) [Sarcoptes], INDEX BIBLIOGRAPHIQUE 1934. — André (M.). Note sur les Acariens observés dans les magasins régionaux de tabacs. Ann. d. Epiphyties [1933], fasc. VI. (Sous presse.) 1879. — - Asiimead (Wm. H.). On a Mite preying on the Orange Scale Insect. The Canadian Entomologist, XI. 1879. — Ashmead (Wm. H.). Injurions and bénéficiai Insects found on the Orange trees of Florida. Ibid., XL 1895. — ■ Banks (N.). On the Oribatoidea of the United States. Trans. Amer. Entom. Soc., XXII. 1915, — Banks (N.). The Acarina or Mites. U. S. Deparlm. of Agricult.,. Report n° 108. 1884. — FIaller (G.). Beschreibung einiger neuen Milben. Archio. f. Naturg., Jahrg. 50, Bd. I. 1880. — Mégnin (P.). Sur un Acarien destructeur du Phylloxéra (Trom- bidium). Ann. Soc. Entom. France, 5^^ s., X, Bull. 1898. — Michael (A. D.). Oribatidœ. Das Tierreich, Lief, 3. 1853. — Muller [Wienj. Die Kràtzmilbe -von Capra hircus. Vierteljahr. /. wiss. Veterinàrk., III. 1855. - — ■ Nicolet (H.). Hist. nat. Acariens envir. Paris. Arch. Mus,. Paris, VIL 1896. • — OuDEMANS (A. C.). List of Dutch Acari ; Oribatei. Tijdschr. o. Entom., XXXIX. 1900. — OuDEMANs (A. G.). New list of Dutch Acari. Ibid., XLIII. 1911. — Oudemans (A. G.). Acarologische Aanteekeringen, XXXVII. Entom. Ber., III. 1915. — Oudemans (A. G.). Camisia palliatus als huidparasiet bij het schaap. Tijdschr. v. Vergelijk. Geneeskunde, I. 1. 11 avait fait connaître antérieurement (1896, p. 54 ; 1900, p. 150 et 155) un cas de fâcheuses démangeaisons observé sur la tête d’un jardinier à Utrecht et provoqué par la présence de eentaines d’ Eremaeus lucorum Michael [Notaspis] {non C. L. Koch) = Acarus lichenum Scopoli = Orihçiia geniculata Linné (Oudemans, 1929, p. 776)- — 352 — 1916. — ■ OuDEMANS (A. C.). Overzicht der tôt 1898 beschreven Phihira- caridæ. Entom. Ber., IV. 1917. — OuDEMANS (A. C.). Notizen über Acari, 25. Reihe. Archw /. Naturg., 82^6'' Jahrg. [1916], Abt. A., 6. Ht. 1929. — - OuDEMANs (A. G.). Kritisch historisch Overzicht der Acaro- logie, II. Tijdschr. v. Entom., LXXII, Suppl. 1930. — OuDEMANS (A. G.). Acarologische Aanteekeningen, GII. Entom. Ber., VIII. 1931. — OuDEMANs (A. G.). Acarologische Aanteekeningen, CVI. Ibid., VIII. 1870. — Packard (A. S.). A chapter on Mites. The American Naturalist., III. 1890. — Raspail (X.). Sur la destruction des œufs du Liparis dispar par un Acarien. Bull. Soc. Zool. France, XV. 1875. — ■ Ri LE Y (Gh. V). Descriptions of two new subterranean Mites. Transact. Acad. Science S^-Louis, III [1878], Note de systématique sur des Tétranyques PAR M. Marc André. Dans un article récent (1934, Bull. Soc. Entom. France, XXXIX, p. 123) sur le Tetranychus Ludeni Zacher, forme voi- sine du T. lintearius Dufour et peut-être même identique (1931, Oudemans, Entom. Bericht, VIII, n° 178, p. 230), M. R. Hardouin émet cette assertion : « Tetranychus lintearius Duf. provenant de T. telarius L. », Or, ces deux espèces appartiennent à des genres différents ; le T. lintearius Duf. est le type du genre Tetranychus Dufour, 1832 (= Epitetranychus Zacher, 1916), tandis que pour le T. telarius h. le Dr Oudemans a créé en 1931 (loc, cit. p. 224) le genre Eotetranychus . 353 — Observations sur les Oribates (6^ SéAej PAR M. F. Grandjean. I. Tecta et limbes. Généralisant un terme de Nicolet, j’appelle tectum chez les Ori- bates un prolongement externe de l’ectosquelette qui est plus ou moins larniniforme et qui est destiné à la protection d’un organe, ou d’une articulation, ou des deux ensemble. Les ptéromorphes, les tectopedia, les lamelles, le rostre sont des tecta. En supposant l’organe écarté, s’il y en a un, la portion de l’ectosquelette qui est recouverte par le tectum forme avec le tectum lui-même un double pli du tégument chitineux. Ce double pli peut être rigide comme on le voit pour les lamelles et les tectopedia : mais il peut aussi ne pas l’être. Alors sa structure est généralement conforme au schéma des figures I A, et 1 B. On peut la dire par emboîtement. Sur la pièce recouvrante S on distingue le limbe ab de la base a duquel part vers l’intérieur, sous un petit angle, la cloison ac. La pièce / recouverte est reliée au bord distal de la cloison par la membrane conjonctive m. Si cette membrane est très mince et souple le déplacement maximum de S par rapport à 1 est à peu près deux fois la largeur de la membrane, en admettant que celle-ci ne soit pas élastique. 11 suffit donc que la distance bc soit supérieure à la moitié du déplacement relatif pour que la membrane reste toujours pro- tégée par le tectum bcc (ou bd(T). La cloison ac est une partie externe du tégument, au même titre que S et I, mais elle est toujours assez mince parce qu’elle est pro- tégée par S. Son bord distal est quelquefois bien défini, quand la membrane qui s’y attache est brusquement beaucoup moins épaisse que la cloison ; mais dans bien des cas on voit au contraire la mem- brane et la cloison paSSer insensiblement de l’une à l’autre. Alors la cloison ne se distingue de la membrane que par sa rigidité, ou du moins sa faible déformabilité, surtout dans sa partie proximale ou moyenne. Il arrive même que cette partie rigide soit presque nulle ou même tout à fait nulle, de sorte que la membrane est attachée directement à la base du limbe. Je pense que la cloison et la membrane ont la même origine et Bulletin du Muséum, 2® s., t. IV, n° 4, 1934. 354 — qu’elles se sont formées aux dépens d’une paroi du double pli originel, celle qui était cachée pendant la contraction de l’animal. Cette paroi,, en se déchitinisant, a pu fréquemment devenir une membrane très souple, sans cloison, joignant directement Ski, comme on le voit chez la plupart des Oribates supérieurs, à l’arrière de l’hysterosoma, entre le notogaster et la plaque ventrale. La paroi a pu aussi se différencier en une cloison et une membrane, par exemple à la jonction dorsale de l’aspis et du notogaster dans Phthiracarus. Ou. A B C E F Fig. 1. — A, coupe schématique d’une articulation à emboîtement, protégée par un. tectum, contractée. B, la même, distendue. G, limbe vu à plat, de l’extérieur, avec un poil implanté au bord, au milieu ou hors du limbe (schéma). D. Steganacarus magnum, limbe du bord ano-adanal, vu de l’extérieur, à plat, avec un des poils de bordure ; la partie proximale du poil est seule figurée ( X 150), E, id. limbe gastro- notique, vu de l’extérieur, à plat, avec un poil opisthopleural ( X 205). F, id. comme précédemment, mais en coupe transversale perpendiculaire au bord du limbe ( X 205). Sur les figures A B F le pointillé représente l’intérieur du corps. encore la paroi originelle s’est contenté de diminuer d’épaisseur, mais en gardant une notable chitinisation, de sorte qu’il n’y a pas de membrane vraiment souple et permettant de grands déplace- ments relatifs. Beaucoup de ptéromorphes se rapprochent de ce dernier cas. Par lui on passe à la plicature (Bull. Mus., 2^ série,, tome V, p. 218 à 220) où les seuls mouvements sont des pliages autour des deux arêtes du dounle pli. Toutes'ces structures existent chez les Oribates et l’on trouve, naturellement, de nombreux inter- médiaires entre elles. Elles sont très importantes au point de vue de la classification et aussi parce qu’elles nous renseignent sur les- déformations de l’ectosquelette. Le notogaster est souvent entouré, entièrement ou partiellement, par un tectum. En avant le tectum gastronotique est plus ou moins — 355 liorizontal et il recouvre le propodosoma tandis qu’en arrière et latéralement il est plus ou moins vertical et il emboîte la plaque ventrale comme un couvercle. Entre ces deux régions le tectum peut s’élargir en ptéromorphe. Il est intéressant de remarquer que la fissure ia s’ouvre toujours, chez les Oribates supérieurs, dans la paroi inférieure du ptéromorphe, c’est-à-dire dans ce que j’ai appelé sa cloison. Cela suggère que le bord du ptéromorphe est homologue de la carène latérale de l’hysterosoma des Oribates inférieurs. Chez Hypochthonius, Lohmannia, Platynothrus, etc., la région pleu- rale du notogaster qui se trouve au-dessous de cette carène en avant, porte la fissure ia. On comprend bien c{ue cette région pleu- rale antérieure, au cours de l’évolution, ait pu tourner autour de la carène pour se repliei sous la plaque dorsale et former le dessous du ptéromorphe. Le tectum rostral, c’est-à-dire le rostre, est le plus important et le plus constant des tecta. Il est conforme au schéma de la figure 1 AB. Sa membrane, particulièrement développée, se fixe aux man- dibules et à d’autres organes. Il est certain que cette grande mem- brane n’est pas seulement homologue cl’une membrane conjoncti\e ordinaire, mais qu’on doit aussi l’identifier avec une partie de l’ancien tégument dorsal du gnathosoma, c’est-à-dire de la tête, aujourd’hui déchitinisé. La cloison du tectum rostral, que j’ai désignée depuis longtemps par cloison rosirale, est la plus grande que je connaisse. Elle se prolonge beaucoup en arrière, au-dessous de la paroi dorsale du propodosoma et à peu de distance de cette paroi. Le limbe n’est qu’un perfectionnement du tectum, assurant une meilleure protection. On en trouve de très larges et aussi de très étroits, à peine discernables. Les tecta les plus primitifs ne sont bordés par aucun limbe. La visibilité de la base du limbe dépend de la manière dont en part la cloison ou la membrane. Par transparence à travers S on verrait bien la base du limbe dans le cas des figures 1 ABF, tandis qu’on ne la verrait guère si la membrane partait tangentiellement et sans cloison Les limbes ne sont donc pas tou- jours très apparents. Il peut être nécessaire de regarder le tectum 1. Il serait commode de donner un nom à cette partie latérale et postérieure du noto- gaster et de l’appeler pleuraspis chez tous les Oribates où elle est discernable. Entre les deux pleuraspis le reste du notogaster, c’est-à-dire sa partie dorsale, serait le noias- pis. Les pleuraspis peuvent être entièrement distincts, jusqu’à l’extrémité postérieure du corps, ou ne l’être qu’en avant, ou encore être soudés au notaspis, suivant toute leur longueur. Chacun d’eux porte les 3 poils PN3, O Pi et OP2 ( Lohmanniidae, nym- phes de Mesoplophora), ou les 2 poils OPi et OP2 [Proloplophoridae, Hypochthonius], ou seulement OP2 (Haplochlhonius). Tous les pleuraspis et les notaspis ne sont donc pas exactement homologues les uns des autres, surtout dans leur région postérieure ; mais cela s’explique assez bien puisqu’ils se sont différenciés secondairement, par un pliage de la peau de l’hysterosoma, suivant une ligne que rien n’indiquait à l’origine. -On peut en dire autant, à un moindre degré, des notogasters. 356 dans une direction parallèle à son bord, de préférence après dissec- tion, ou même de faire des coupes. J’ai indiqué déjà {Bull. Mus., 2^ série, tome V, p. 311, en note) que des poils, s’ils sont implantés sur un limbe, le révèlent. La figure 1 C schématise le comportement d’un poil sur un limbe ou hors du limbe. On y voit la racine du poil et le bulbe qui la termine. La racine est entourée par une gaine qui traverse le limbe parallèle- ment à sa surface et dans l’épaisseur de la chitine, puis s’ouvre à l’intérieur du corps, un peu au delà de la hase du limhe, sur la face interne de S. Si le poil est implanté hors du limbe la racine est très courte ; elle ne correspond qu’à la traversée normale ou un peu oblique du tégument. Le plus souvent elle se réduit au bulbe, qui succède au poil après une striction, et la gaine entoure seulement le bulbe. Dans un limbe, une racine de poil peut occuper la totalité (fig. 1 G) ou une partie (fig. 1 D) ou seulement l’extrémité (fig. 1 EF) de la gaine ; dans les deux derniers cas la partie libre de la gaine forme un canal bien visible. La racine ne traverse donc pas toujours le limbe ; mais la gaine (ouïe canal) le traverse nécessairement. Je pense qu’un filament nerveux parcourt le canal et aboutit au bulbe. Tous les poils des Oribates sont probablement sensibilisés de cette manière. Ce sont d’importants organes du toucher. Les figures 1 DEF sont relatives à Steganacarus magnum Nicolet. On voit en h\ fig. 1 D, le bord apparent du limbe ano-adanal ; mais il s’en détache, du côté paraxial, une lame extrêmement mince dont le bord est en b. Les 4 poils de bordure, dans leur région proximale, sont appliqués contre cette lame depuis à’ jusqu’en b. IL — Mesoplophora pui.chra Sellnick. Pendant l’impression de mon travail sur des exemplaires marocains de cette espèce (Bull. Soc. Hist. Nat. Afrique du Nord, tome XXIV, p. 308) j’ai trouvé dans des récoltes de bois pourri, faites en août 1932 aux environs de Strasbourg, de nombreux spécimens d’un Mesoplophora qui est encore M. pulchra Selln. Sur 8 récoltes, provenant toutes de souches d’arhres, 5 ont donné des M. pulchra. L’espèce est donc très commune aux environs de Strasbourg. Avec les adultes se trouvaient un assez grand nombre de nymphes à tous les états et même 2 larves. Je peux donc compléter ma description antérieure. Tous mes exemplaires de nymphes et de larves, recueillis dans l’alcool, étaient ouverts, de sorte que je n’ai pas constaté directement leur capacité de se clore ; mais elle me paraît certaine d’après la structure, car on voit bien que l’articulation de l’aspis avec le notogaster est la même à tous les étato. Cette capacité n a- 357 — d’ailleurs rien qui doive surprendre : c’est une conséquence de ce que- les nymphes et la larve ont gardé une conformation d’adulte, comme chez les Hypochthoniidae dont les Mesoplophoridae dérivent cer- tainement. Protonymphe. — Les différences avec les nymphes II et III sont condensées dans les formules que je donne plus loin. Conformé- ment à la règle il n’y a pas de différence pour les poils gastronotiques, y compris ceux des plaque P et Q. La quatrième paire de pattes est glahre sauf le tarse qui a 5 poils. C’est la paire antérodorsale qui manque sur ce tarse. Larve. — La larve est pourvue, en arrière des pattes, d’un sin- gulier processus qui prolonge les épimères III et qui porte les 2 poils postérieurs de ces épimères (fig. 2 et 3 A). A son extrémité le pro- cessus est bifide et de chaque pointe partent 2 carènes de bordure (fig. 3 D). Entre les 2 carènes la surface latérale du processus est concave et granuleuse. Ce curieux organe, que je n’ai vu chez aucun autre Oribate, doit jouer un rôle important dans la fermeture de l’animal. Il est probable que l’extrémité du gnathosoma vient s’ap- pliquer sur lui. L’épimère I porte une grande écaille protectrice de l’appendice larvaire. Cette écaille très mince est en forme de calotte sphérique comme chez les autres Ptyctima et aussi comme chez Eniochthonius ■ et Hypochthonius. Figure 3 B l’appendice à tête élargie et globuleuse 358 — a été déplacé un peu vers l’arrière pour laisser voir distinctement la calotte. Celle-ci est enracinée par une base assez large qui est à droite sur la figure. Elle est homologue du poil antiaxial de l’épimère. Le poil antérieur est modifié aussi, car il est courbé parallèlement à la surface de la calotte et de l’appendice et il les touche presque. Ces dispositions paraissent avoir pour but d’éviter à l’appendice lar- Fig. 3. — Mesoplophora pulchia. A, larve distendue, face inférieure { X 378). B, larve, appendice et écaille protectrice vus dans l’orientation ventrale ordinaire ( X 1158) ; U , trochanter. G, adulte, palpe gauche vu latéralement, avec la mâchoire et une partie du labium ( X 792) ; Iol, poil antiaxial de la langue ; Itc, poil paraxial ; pa, pm, poil antérieur et poil médian du labium. La langue n’est pas entièrement figurée. D, larve, processus de l’épimère postérieur vu de t’arriére sur un animal couché comme en A ( X 426). vaire (qui est donc un organe précieux et délicat) d’être heurté ou touché pendant le déplacement de l’animal. L’organe pseudostigmatique de la larve est pourvu de cils plus longs que ceux des nymphes. Les régions cpie j’ai appelées P et Q sont beaucoup moins bien définies et même effacées totalement en arrière lorsque l’animal est distendu. Le pliage se fait néanmoins comme chez les nymphes. Le lobe de Q (X, fig. 3 A) reste saillant mais il est moins anguleux. Il y a 3 poils paraproctaux extrêmement — 359 — petits (ces poils ont disparu sur la protonymphe). Le labium est comme celui des nymphes et de l’adulte. Développement. Notation. Phylogénie. — ■ Voici les formules génitale et anale : G (1 — 4 — 6—7) ; A (3 — 0 — 3,0 — 3,3 — 3 ? ,3) Pour les poils des épimères les formules sont (3 — 1 — 2) chez la larve, (3 — - 1 ^ — 2 — 1) chez les nymphes I et II, (3 — 1 — 3 ^ ^ 1) chez les nymphes III et l’adulte. Le fémur du palpe acquiert son 2® poil avec la tritonymphe. Si l’on emploie les notations générales et la terminologie que je viens de proposer (Bull. Soc. Zool. de France, vol. LIX, p. 12) on dira que la larve est holotriche. Il n’y a pas de difficulté pour nommer ses poils gastronotiques {fig. 2) malgré l’ahsence des sillons s et s\ 11 y en a au contraire chez les nymphes parce qu’elles sont uni- déficientes et que le poil manquant ne peut pas encore être déterminé avec certitude. On voit cependant que ce poil se placerait en arrière de s’. Comme on reconnaît bien le poil F2 sur la protonymphe où il reste assez épais et légèrement serrulé tandis que les poils PN sont plus minces, on est conduit à penser que c’est Fl ou bien Kl qui a disparu. La plus grande probabilité est pour la disparition de Fl car on en connaît plusieurs exemples chez d’autres Oribates tandis que celle de Ki n’a pas encore été constatée. La notation des poils, chez les nymphes, se fait donc de la manière suivante. La rangée Cl C2 C3 est comme sur la larve. De chaque côî é la rangée Di D2 D3 est plus coudée que sur la larve, le poil D2 s’étant rapproché du plan de symétrie pour se placer longitudinale- ment derrière Di. Entre les sillons s et s’ on a les poils Fl F2. En arrière de s' les 4 poils sont probablement F2, Kl, PNi, PN2, mais cela n’est pas certain. Le poil unique de Q est PN3. Les 2 poils de P sont OPi et OP2. Sur le notogaster de l’adulte on a seulement les 8 paires de poils CDE disposés comme sur les nymphes, c’est-à-dire que ce notogaster est anormal et qu’il ne contient que les segments CDE. Un résultat si exceptionnel conduit naturellement à rapprocher Mesoplophora à’ Eniochthonius, puisque ce dernier genre est le seul autre où ces mêmes segments soient également soudés entre eux et séparés des segments postérieurs par une coupure articulée avec tectum et limbe. Le rapprochement est confirmé par d’autres caractères comme le labium, qui est nettement chez Mesoplophora du type Eniochthonius- Hypochthonius, et aussi par le triangle latéral de l’hys- terosoma qui est particulier à Eniochthonius ; on sait que ce triangle porte les poils PN3 et PJV2 ; la bande Q des nymphes de Mesoplo- phora, sur laquelle est implanté PN3, paraît avoir quelque rapport avec lui. 24 360 — III. ■ — Formules anales et génitales Dans mon travail de 1933 (Bull. Soc. Zool. France, tome LVIII^ p. 30) je n’ai pas tenu compte des poils virtuels. Lorsque ces poils^ bien que nuis, ont des bases nettement apparentes, et a fortiori s’ils ne sont pas absolument nuis, il faut les faire figurer dans les formules. Je propose de les distinguer par la lettre o. La même question se pose pour les poils déficients qui ont laissé une marque très fine ou obsolète, comme ceux dont j’ai parlé (l. c., p. 56 et 60)' pour Belba et Hermanniella ; mais je crois préférable d’attendre, pour prendre une décision à l’égard de ce genre de marques, que des- exemples plus nombreux en soient connus. Les nombres de poils paraproctaux, adanaux, anaux, génitaux ne sont pas absolument fixes pour une même espèce, à chaque état il y a des variations individuelles, le plus souvent dissymétriques. Ces variations sont plus fortes que celles des poils du dessus du corps. Elles diminuent si le nombre des poils de la même catégorie diminue. Elles dépendent beaucoup des espèces. Les files de poils nombreux et serrés, par exemple celles c[ui bordent l’ouverture génitale dans Trhijpochthonius, présentent le maximum de variations. Chez la grande majorité des espèces les variations individuelles ont un- caractère trop exceptionnel pour qu’il y ait lieu de les faire figurer dans les formules. Chez d’autres espèces, au contraire, elles sont très fréquentes et il est préférable d’en tenir compte. Après examen d’un grand nombre d’exemplaires de Neoliodes- theleproctus (Herm.) j’écris les formules de cette espèce de la manière- suivante : G(l— 4 — 4 + 2ou3 — 5+3ou4) ;A(lcet2— 3 — 3, 3— 3, 3— 3, J). Pour scabger (Koch) la formule anale est: A (2 — 0 — 2,0 — 2,2 — 2,2) une erreur typographique s’était glissée dans mon texte de 1933 {l. c.,. p. 31). Les formules de Pseudotiitia ardua (Koch), complétées, sont : G (1 — 4 — 7 — 9) ; A (0 — 0 — 1 ,0 — 3,3 — 3,3). 361 Araneæ palæarticæ novæ FAM. PHOLCIDAE I. Auctore Prof. Spassky. Novotcherkassk, U. R. S. S. Ceratopholcus novum genus. Céphalothorax — • clypeo excluso — ■ latior quam loiigior partibu? lateralibus fortiter convexis, foveâ mediâ latâ, valde profundâ ornatus, pone in mare rotundato-truncatus, in feminâ late et fere recte trun- catus angulis posticis insigniter prominentibus. Oculorum sériés ambae desuper visae recurvatae. Oculi cuncti inter se sat appropinquati ; spatium inter oculos vicinos non majus quam oculi diameter, plerumque multo minus. Oculi medii postici a lateralibus pos- ticis utrimque distincte separati. Maris mandibulae praeter dentem apicalem interiorem dentibus duobu& in mandibulae dorso sitis ornatae. Sternum pone late truncatum. Pedum femora, tibiae et metatarsi pilis numerosis armati. Maris femora I. subter sérié aculeorum brévium ornata. Abdomen desuper visum ovatum ; abdominis dorsum cum parte supra mamillas sitâ angulum fere rectum format. Feminae abdominis pars antica scutellis duobus corneis, cephalothoracis angulis posticis oppositis instructa. Typus : Ceratopholcus maculipes Spassky. Ceratopholcus maculipes nova species. Mas. — Céphalothorax 2 mm. — clypeo excluso 1,9 mm. — longus„ 2,2 mm. latus lateribus rotundatis, pone rotundato-truncatus et late- emarginatus, foveâ mediâ latâ valde profundâ, impressionibus cephalieis et pone foveam areâ impressâ fere triangulari fundo convexo ornatus,, dorso arcuato ; cephalothoracis partes latérales elevatae, fortiter con- vexae ; secundum margines latérales céphalothorax sulco notatus ; pars; cephalica elevata, a foveâ gradatim ascendens. Clypeus 0,77 mm. longus, sub oculis leviter concavus, inferius con- vexus, projectus. Oculorum sériés anterior 0,68 mm. lata, desuper visa recurvata, mar- ginibus inferioribus lineam leviter sursum curvatam designantibus ; Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n“ 4, 1934. 362 sériés posterior 0,73 mm. lata, recurvata, marginibus posticis oculorum mediorum cum anticis lateralium linerfm procurvam designantibus. Area oculorum mediorum ante 0,27 mm., porie 0,4 mm. lata, 0,33 mm. ionga. Oculi medii postici oblongi, 0,16 mm. longi, 0,14 mm. lati, laté- rales postici 0,17 mm. longi, 0,16 mm. lati ; antici latérales rotundati diametro 0,16 mm. longo ; antici medii rotundati diametro 0,11 mm. longo. Oculi antici medii inter se paullo minus quam radio, a lateralibus anticis radio fere, a mediis posticis fere diametro remoti ; medii postici inter se et a lateralibus posticis fere radio majore, a lateralibus anticis ca. 1 /2 radii minoris remoti. Mandibulae 0,69 mm. longae, conjunctim 0,77 mm. latae, ante ab basim convexae, in medio ita impressae, ut concavitatem communem forment. Mandibulae margo exterior in dimidio basali fortiter angulato-convexus, tum fere rectus. Mandibulae angulus apicalis interior dente nigro, gracili, deorsum, paullum intus et anteriora versus directe ornatus ; in mandibulae dorsi dimidio apicali dentes duo siti ; deiis superior exterior corneus, brevis, crassus, oblique dispositus, anteriora versus, paullo intus et deorsum directus, in apice oblique truncatus et minute denticulatus ; dens inferior interior corneus, ca. 2 1/2 longior quam latior, 1 éviter curvatus intus et deorsum directus. Maxillae in labium fortiter inclinatae, maxillarum margo anterior exterior in parte basali fortiter convexus, valde prominens, in parte api- cali leviter convexus, in medio fortiter et inaequabililer concavm. Sternum 0,95 mm. longum labio excluso, in parte latissimâ 1,17 mm. latum, ante utrimque excisum, pone transverse truncatum. Palporum pars femoralis ad basim lateris interioris tuberculo minute, argulato, parum expresse, armata, subter ^ in dimidio apicali fortiter inflata, dorso leviter concavo. Pars patellaris cuneiîormis dorso convexo. Pars tibialis crassa, supra in longitudinem fortiter inaequabiliter convexa, subter paene recta, desuper visa ovata, 12/3 longior quam latior. Pars tarsalis desuper visa sescuplo fere latior quam longior, postice paullo angustior quam antice, marginibus fere rectis, antice oblique rotun- dato-truncata, angulo posteiiore interiore, nigro, corneo paullum producto ; partis tarsalis latus interius pilis longis tectum, latus exterius im procur- sum productum fortem, sescuplo fere longiorem quam partis tarsalis corpus. Procursus hic desuper adspectus ad basim corpore circiter duplo angustior, marginibus fere rectis, anteriora versus leviter et aequabiliter inter se appropinquantibus ; a latere visus subter leviter concavus, supra mediocriter inaequalis, marginibus anteriora versus inter se appropin- quantibus .Procursus supra dicti latus exterius subter ad apicem processu armatum parvo, mobili, basi molli, pallidâ, parte apicali in lobos duos divisâ corneos, quorum inferior uncinatus, sursum et foras curvatus, margine superiore concavo plus minusve denticulato ; lobus superior lamelliformis, aeque, fere longus ac latus, sursum, paullo foras et ante- riora versus directus, angulis fere rectis. In margine procursus antico, supra, lamella sita minuta, cornea, nigrofusca, foras, anteriora versus et sursum directa, latere interiore impressione obliquâ limitato, angulo 1. Partem palporum quamque speciei liuius et specierum duarum insequentium describimus libratam et apice anteriora versus directam. — 363 — interiore in dentem triangularem sursum flexum producto ; procursus apex, subter, carinâ corneâ parvâ obliquâ munitus, a lamellâ supra dictâ impressione iimitatâ. Praeterea in apicis medio pars translucens disposita, cuius structurai •lifïicilius cernitur. Bulbus subglobosus latere interiore flavido, anteriore et exteriore' magnam partem albido, latere parti tarsali opposite lamina munit» corneâ, magna, ferrugineo-fuscâ formâ irregulari, multo longiore quam latiore, apice rotundato ultra bulbi marginem anticum longe prominenti, margine inferiore angulo forti, valde prominenti ornato. Laminae dimi- dium apicale multo latius quam dimidium basale, supra carinâ curvatâ,. subter et antice margine elevato, nigro, in apice retroflexo ornatum ; dimidii apicalis latus exterius valde concavum, latus interius in parte- basali vesiculâ instructum membranaceâ translucenti, a laminae margine- antico nigro retroflexo optime Iimitatâ. Pedum nternodia longa : FEMUR PATELLA CUM TLTilA METATARSUS TARSUS l 14 mm. 13,3 mm. II 10,5 mm. 10 mm. — — m 8,5 mm. 7,5 mm. — IV 10,5 mm 9 mm. — — ^ Pedum femora, tibiae et metatarsi setis rigidis et pilis numerosis, in exempHs nostris maximam partem defractis, armati. Praeterea femoria I. subter aculeis ca. 31 crassis, brevibus, in seriem dispositis longitudin- lem, basim femorum non attingentem, ornata. Abdomen (quod in exemplis nostris inisgniter corrugatum est) 3,26mm. longum, 2,17 mm. latum, 2 mm. altum in medio, desuper visum ovatum,. a latere visum dorso fere recto, cum parte supra mamibas «itâ perpendi- culari angulum fere rectum formanti, ventre leviter concavo. Ante rimam genitalem lamina parva triangularis, latior quam longior^ paullum indurata, lurdia sita, lateribus eminentiis duabus, parum expres- sis, flavidis limitatis ; lamina supra dicta postice in ligulam parvam, mem- branaceam, albidarn producta. Céphalothorax testaceus parte cephalicâ plus minusve ferrugineâ ante foveam mediam macula sita ferrugineâ, antice furcata : pone foveam macula sita cinerea, parum expressa. Oculi antici medii in maculâ communi nigrâ siti ; oculi postici medii cingulis cincti nigris postice et praesertim antice in maculas parvas fere- triangulares productis ; oculi latérales in maculâ communi nigrâ siti. Clypeus testaceus basi plus minusve ferrugineâ, Mandibulae antice ferru- gineae concavitate communi pallidiore, lateribus exterioribus ferrugineo- fuscis. Maxillae ferrugineae basi pallidiore, apice albido. Fémur, patella et tibia palpi testaceae, fémur et patella supra plus minusve ferrugineo- fuscae,; tarsus ferrugineo-fuscus margine interiore et parte mediâ lata — 364 pallidioribus ; processus tarsalis ferrugineo-fuscus. Sternum fuscum mar- ginibus pallidioribus ; labium fuscum apice albido. Pedes flavidi patellis et annulis basalibus tibiarum nigrofuscis ; prae- terea femora et tibiae maculis parvis et lineis brevibus longitudinalibus, nonnunquam inter se confluentibus, ornatae. Abdomen luridum, picturâ sanguineâ parum expressâ, nonnunquam fere obsoletâ, ornatum ; dorsum in medio fere maculis sanguineis quatuor, transverse dispositis, dilïusis, nonnunquam nullis, et in dimidio posteriore angulis ca. 5 difîusis, saepe in maculas parvas divulsis et partim in abdo- minis latera productis, ornatum. Episgastrium sanguineum ; ventris vitta media, mamillas non attingens et macula magna ante mamillas sita sanguineae ; mamillae ferrugineae : Femina. — ■ Céphalothorax 1,94 mm. — clypeo excluso 1,76 mm. — ■ longus, 1.94 mm. latus, pone late et fere recte truncatus, angulis posticis rétro, foras et paullo sursum prominentibus. Mandibulae forma ordinariâ, ante in dimidio apicali leviter impressae latere exteriore convexo, dorso inermi, angulo apicali interiori dente simili atque in mare ornato. Maxillarum margo anterior exterior in parte basali convexus, tum fere rectus. Palporum patella et tibia leviter incrassatae, tarsus apicem versus aequabiliter angustatus. Pedum internodia longa (in exemple cephalothorace 1,61 mm. longo) ; FEMUR PATELLA CUM TIBIA METATARSES TARSUS I 12,5 mm. 12,5 mm. _ II 9 mm. 8,5 mm. Il mm. 1,65 mm. III 7,5 mm. 6,5 mm. 8,5 mm. 1,23 mm. IV 9,5 mm. 8 mm. 10,5 mm. 1,17 mm. Femora I sérié aculeorum simili atque in mare carentia. Abdomen 4,1 mm. longum, 3.26 mm. latum, 4,35 mm. altum mamillis inclusis, desuper visum late ovatum, antice rotundato-truncatum, a latere visum dorso modice arcuato, ambitu partis supra mamillas sitae fere recto aut leviter arcuato, a perpendiculo insigniter anteriora versus decli- nato ; mamillae in apice coni sitae fortis, deorsum fere directi, abdominis areae inferioris partem insignem occupantis. Abdominis pars antica, supra petiolum sita, ad perpendiculum directa, fere in mediâ altitudine scutellis duobus corneis parvis, forma irregulari, ferrugineis, cephalothoracis angulis posticis prominentibus oppositis, instructa. Epigyne tuber format triangulare, sescuplo fere latius quam longius, in longitudinem et in transversum convexum, transverse rugosum, apice rotundato. Tuberis margo posticus in medio in angulum productus rétro et paullo deorsum directum, utrimque sulco limitatum recurvato, ad tuberis marginem posticum sito : anguli commemorati pars media trian- gularis elevata, compressa, marginibus limitata corneis anteriora versus leviter divaricantibus, posteriora versus coëuntibus. Ante epigynes laminam maculae dispositae duae flavidae, parum ele- vatae forma irregulari, late inter se distantes, introrsum inclinatae. Fig. 1. — Ceratopholcus maculipes Spassky, Palpus dexter maris a latere exteriore visus. — Fig. 2 : id., Palpus dexter maris a latere inleriore visus. — Fig. 3 : id., Epigyne. — Fig. 4 ; Holocnemus longipes Spassky, Palpus dexter maris a latere exteriore visus. — Fig. 5 : id., Palpus dexter maris a latere interiorc visus. — Fig. 6: id., Palpi dcxtri maris bulbus et tarsus a latere postico visi. — Fig. 7 : id., Epigyne. — Fig. 8 : Artema iranscaspica Spassky, Palpus dexter maris a latere exteriore visus. — Fig. 9 : id., Palpi dextri maris tibia, tarsus et bulbus desuper visi. — Fig. lü : id., Epigyne. CO Ci C7t 366 Pone rimarn genitalem lamina sita angusta, in medio tenuior, parum indurata, antice concava, postice convexa, fusca, ante in partem mollcm latam, brevem, pallidam, in rimâ genitali sitam, producta. Fémur, patella et tibia palpi testaceae, tarsus fuscus. Abdominis pictura minus expressa quam in mare, nonnunquam fere nul] a. Tuber epigynes flavidum, in medio ferrugineum, punctum in parte anticâ, anguli postici pars media elevata et tuberis marge posticus nigro- fusci. Ceterum col or feminae idem atque in mare. Patria : Turkestan, Tasbkent ; 3 îeminas, 2 mares et 2 mares non adul- tes, omnes valde detritos, 1928 Civirko legit. Ashehabad ; 3 feminas et 2 feminas non adultas 1933 G. Melnikova legit. Stalinabad et Karakul • 12 feminas et 2 feminas non adultas 1933 A. Alparov legit. Holocnemus longipes nova species. Mas. — Céphalothorax 2,4 mm. — clypeo excluso 2,1 mm. — longus,. 2,1 mm. latus, pone emargiiiatus, foveâ media valde profundâ, impressio- nibus ceplialicis et sulcis duobus e foveâ mediâ abeuntibus, rétro et foras directis, ornatus ; area triangularis, sulcis his limitata, cepbalothoracis- lateribus hurnilior, fundo convexo ; secundum margines latérales céphalo- thorax sulco bene expresse ornatur. Clypeus 1,0 mm. longus, sub oculis impressus, inferius convexus, valde projectus. Oculorum sériés anterior 0,8 mm. lata, desuper visa leviter recurvata,, fere recta, marginibus inferioribus lineam deorsum curvatam designan- tibus ; sériés posterior 0,88 mm. lata, recurvata, marginibus posticis oculorum mediorum cum anticis lateralium lineam procurvam designan- tibus. Area oculorum mediorum airte0,3mm., pone 0,5 mm. lata, 0,4 mm. longa. Oculi niedii postici oblongi, 0,18 mm. longi, 0,16 mm. lati ; latérales postici 0,19 mm. longi, 0,16 mm. lati ; antici latérales 0,2 mm. longi,, 0,16 mm. lati ; antici medii subrotundi diametro 0,11 mm. longo. Oculi antici medii inter se ca. 1 /3 diametri, a lateralibus anticis et a mediis positicis fere diametro suo remoti ; medii postici inter se fere diametrO' suo majore, a lateralibus posticis et a lateralitibus anticis ca. radio suo- majore remoti. Mandibulae 0,77 mm. longae ; conjunctim 0,99 mm. latae, ante ita impressae, ut concavitatem communem sat profundam forment ; mandi- bulae angulus apicalis interior dente nigro, gracili, deorsum, intus et paul- lum anteriora versus directo ornatus ; dorsi mandibulae margo exterior in dimidio apicali dente instructus magno, crasso, deorsum, paullum foras et anteriora versus curvato et in latere interiore denticulis nigris 1-2 ar- mato. Mandibulae latus exterius areâ ornatum, valde, subtiliter trans- verse striatâ ; structura haec parum expressa, fere indistincta. Maxillae in labium fortiter inclinatae, maxillarum margo anterior exterior in partibus basali et apicali convexus, in medio valde concavusv Sternum 1,1 mm. longum labio excluso, in parte latissimâ 1,76 mm. - latum, ante utrimque profunde excisum. Palporum pars femoralis ad basim lateris interioris denticulo minute armata, subter in dimidio apicaii insigniter inflata, dorso leviter concavo. Pars patellaris cunèiformis. Pars tibialis crassa, supra in longitudinem fortiter convexa, subter paene recta, desuper, visa elongato-ovata, duj)lo fere longior quam latior. Pars tarsalis desuper visa sescuplo fere longior quam latior, antice truncata, latere interiore abtuso-angulato, latere exteriore fere recto, angulo interiore rotundato ; partis tarsalis latus exterius in processum productum porrectum fortem, aeque fere longum ac partis tarsalis corpus, apice fere transverse truncato, angulo interiore prominenti ; processus bic desuper adspectus corpore circiter duplo te- nuior, lateribus paene parallelis ; a latere visus supra in dimidio basali concavus, in dimidio apicaii convexus, subter in tubercula duo rotundata bumilia clevatus, quorum prope apicem situm altero insigniter minus. Processus supra dicti latus exterius subter ad ipsum apicem dente arma- tum forti, triangulari, nigro, depresso, anteriora versus, foras et deorsum directe ; dentis marge exterior leviter concavus, margo interior maximam partem convexus ; supra dentem commemoratum lamella sita angusta, cornea, pellucida, porrecta, leviter contorta, dente paullo longior, apice rotundato. Processus tarsalis latus anticum fissura ornatum, transversâ, marginibus contingentibus translucentibus limitatâ et in apicis proces- sus latere exteriore in foveam sat proEundam productâ ; fîssurae margo inferior pallidior, fere membranaceus et irregulariter dentatus. Bulbus albidus, subglobosus, in latere exteriore (parti tarsali opposite) ’aminâ munitus corneâ ferrtigineo-fuscâ, in margine anteriore processibus tribus ornatâ ; processus superior brevis, lamelliformis fere, basi paullo angustatâ, angulis rotundatis, latere exteriore fusco, latere interiore albido ; processus médius corneus, fortis, unguiformis, introrsum curvatus, multo longior quam latior, ferrugineo-fuscus ; processus inferior, a pro- cessu medio sinu profonde separatus, corneus, depressus, latior quam lon- gior, fere malleiformis, in dimidio basali coarctatus, in dimidio apicaii dilatatus, margine interiore fere recto, margine exteriore ab basim con- cave, tum fortiter convexo, apice fere transverse truncato, margine apicaii incrassato et deorsum retroflexo. Pedum internodia longa ; - FEMUR PATELLA CUM TIBIA METATARSUS TARSUS I 14,5 mm. 1 5 mm. 19 mm. 3,2 mm. II 11,5 mm. 11,3 mm. 14 mm. 2,5 mm. III 9 mm. 8,5 mm. 11 mm. 2 mm. IV 10,8 mm. 10 mm. 13 mm. 2 mm. Pedes pilis ornati, in tibiis et praesertim in metatarsis I et II valde longis,. numerosis et curvatis; praeterea femora setis rigidis, supra partim in sériés- longitudinales dispositis instructa. — 368 — Femora I in latere inferiore antico sérié aculeorum ca. 33, basim suam 'non attingenti, armata. Abdomen 4,1 mm. longum, 3 mm. latum, 2,7 mm. altum in medio, desuper visum ovatum, a latere visum dorso arcuato, supra mamillas fere ad perpendiculum directe, ventre concavo. Ante rimam genitalem lamina parva triangularis, pauHo indurata, lurida sita ; laminae latera eminentiis limitata duabus, parum expressis, langustis obliquis flavidis, antice in angulum obtusum coëuntibus ; pone taminam supra dictam ligula parva mollis, membranacea, alba sita. Struc- tura haec epigynae aliquatenus similis. Céphalothorax flavidus, utrimque vitta ornatus latéral! fuscâ, plerum- que in maculas seu in arcus incurvâtes 3-4 divulsâ ; pars cephalica fusca vittâ media angustâ, pallidà persecta et furcâ ornata nigricanti, a lineâ initium capienti nigrà, in foveae mediae fundo sitâ. Oculi antici medii in macula commun! nigrâ siti, oculi ceteri cingulis cincti nigris, in inter- valle inter oculos confluentibus. Area triangularis, pone foyeam mediam sita, nigricans. Clypeus flavidus, plus minusve infuscatus. Mandibulae antice flavidae, marginibus interroribus nigrofuscis, pone et in latere exte- riore fuscae, macula pallidâ basai! exclusâ. Maxillae flavidae, parte mediâ infuscatâ, parte apicali albidâ. Fémur, patella et tibia palpi flavidae, fémur et patella supra plus minusve infuscatae ; tarsus et processus tar- salis ferrugineo-fusci. Sternum nigrofuscum, marginibus flavidis ; labium nigrofuscum apice albido. Pedes ferruginei ; patellae, annuli ad apicem femorum et tibiarum et annuli basales tibiarum nigricantes. Abdomen testaceum picturâ pruinà, saepe parum expressâ, ornatum ; dorsum antice pari macularum, inter se late distantium, circiter in 1/3 longitudinis pari macularum magnarum et in dimidio posteriore sérié ornatum confertâ angulorum quinque, quorum très postici in medio inter se confluentes et mamillas attingentes. Abdominis latera in dimidio anteriore macula parva et in dimidio poste- riore macula magnâ forma irregularis in medio testaceâ, supra cum macu- lis dorsalibus confluent! ornata. Epigastrium pruinum. Venter vittâ mediâ pruinâ, nonnunquam tripar- titâ, mamillas non attingenti ornatum ; mamillae et macula magna ante eas pruinae. Pictura abdominis valde mutabilis, nonnunquam — praesertim in dimidio anteriore — fere obsoleta. Femina. — Céphalothorax 2,6 mm. — clypeo excluso 2,3 mm. — lon- gus, 2,3 mm. latus. Mandibulae antice parum impressae, organo stridendi et dente in mar- gine exteriore carentes. Maxillarum concavitas, in margine antico sita, multo minus expressâ quam in mare. Palpi fusci. Palporum patella et tibia paullo incrassatae, tarsus apicem versus aequabiliter angustatus. Pedum internodia longa : — 369 — FEMUR PATELLA CUM TIBIA METATARSUS TARSUS I 15 mm. 15,5 mm. 21 mm. 3,5 mm. II 11,5 mm. 12 mm. 14,5 mm. 2,7 mm. III 9,5 mm. 9 mm. 11 mm. 2,1 mm. IV 11 mm. 11 mm. 14 mm. 2,1 mm. Femora I, sérié aculeorum, simili atque in mare, carentia. Abdomen 4, 5 mm. longum, 3,4 mm. latum, 2,9 mm. altum in medio. Epigyne e lamina constat magnâ, corneâ, fere triangulari marginibus •convexis, latiore quam longiore, in longitudinem et in transversum insi- :gniter convexâ, transverse irregulariter rugosâ, ferrugineo-fuscâ, tuber magnum formanti ; laminae margo posticus — parte media plus minusve plana exclusâ — paullo tumidus, medium fere spatii pedunculo et mamillis interjecti attingens. Laminae margines latérales in dimidio antico eminen- diis limitati duabus angustis, obliquis, flavidis, parum expressis a lamina sulco separatis, antice in angulum fere rectum coëuntibus. Pone rimam genitalem angustam lamina sita valde tennis, semilunaris iprocurva, parum indurata. Ceterum femina parum difîert a mare. Patria : Transcaucasia occidentalis, ad Mare Ponticum, Chosta ; ■ exempla multa VIII. 1927-1930 in doliario legi. Artema transcaspica nova species. Mas. — Cepbalotborax 3,26-3,77 mm. — clypeo excluso 2,9-3,26 mm. — ■longus, 3,12-3,4 mm. latus, lateribus rotundatis, margine elevato, piligero, foveâ mediâ fere rotundâ, valde profundâ, pone in sulcum productâ mar- rginem posticum non attingentem notatus, pone emarginatus ; pars cepha- lica pilos longos rigidos gerens, impressionibus cephalicis limitata, parum •elevata, a foveâ, gradatim ascendens, dorso fere recto. Glypeus 1,31-1,45 mm. longus, in medio pilis longis armatus, fortiter îprojectus. Oculorum sériés anterior 1,74 mm. latâ desuper visa recurvata, marginibus inferioribus lineam fere rectam design antibus ; sériés poste- rior 1,95 mm. lata, recurvata, marginibus posticis oculorum mediorum •cum anticis lateralium lineam procurvam designantibus. Area oculorum mediorum ante 0,87 mm., pone 1,01 mm. lata, 0,98 mm. Üonga. Oculi antici medii et postici rotundati, illi diametro 0,12 mm., *hi diametro 0,22 mm. longo, medii postici rotundato-angulati diametro >0,24 mm., latérales postici oblongi, 0,24 mm. longi, 0,12 mm. lati. Oculi medii antici inter se 0,06 mm., a lateralibus anticis 0,05 mm., a mediis posticis 0,12 mm. remoti ; medii postici inter se et a lateralibus ;posticis 0,14 mm., a lateralibus anticis 0,11 mm. remoti. .1. Oculi, mandibulae, labium et sternum in exemple staturâ maximâ dimensi. — 370 — Mandibulae 0,99 mm. longae conjunctim 1 ,1 mm. latae, ante ita impres- sae, ut concavitatem profundam communem forment. Mandibulae dorsum carinâ ornatum fortissimâ flexuosâ, denticulis^ muftis instructâ, concavitatem supra dictam extus limitanti et subter in conum fortem desinenti ; mandibulae latus exterius sat aequabiiiter convexum ; apicis mandibulae margo posticus lamellâ ornatus pellucidâ margine sinuato, cum dente conjunctâ, qui angulum apicalem interiorem mandibulae format ; dens hic pone unguem mandibulae clausae situs. Maxillae in labium fortiter inclinatae, parte basali fortiter prominenti cum parte apicali angulum fore rectum formant! ; margines partis apicalis fere paralleli ; ad apicem marginis exterioris carina nigra brevis sita. Sternum 1,65 mm. longum labio excluso, in parte latissimâ 2,36 mm. latum, postice inter coxas IV. valde angustatum, obtusum. Labium 0,84 mm. longum, 0,84 mm. latum, marginibus fere parallelis, apice membranaceo recurvato. Palporum pars trochanterica subter in processum producta crassum, anteriora versus directum, a latere visum angulatum. Pars femoralis maxima, subter leviter concava, basi coarctatà, dorso a latere viso ad basirn leviter concavo, tum inaequabiliter convexo ; partis femoralis dimidium basale subter impressione ornatum fundo albido membranaceo, a latere exteriore margine limitatâ corneo crasso, in angu- lum producto fortiter prorninentern, dentatum. Pars patellaris brevissima, annuliformis. Pars tibialis a latere visa cuneiformis dorso convexo, margine inferiore exteriore ad apicem in angulum corneum nigrum producto. Pars tarsalis brevis, sescuplo fere latior quam longior, antice excavata latere interiore convexo; partis tarsalis latus exterius in processum productum crassum corneum, duplo fere longiorem quam partis tarsalis corpus, depressum, anteriora versus, foras et paullo deorsum directum, in media fere longitudine, supra, dente ornatum, rétro et paullum sursum curvato ; processus pars apicalis duplo fere laitor quam pars basalis apice truncato, margine interiore rotundato. Bulbus basi leviter contortâ apici partis tarsalis adnatus, magnam partem corneus, subter valde convexus, supra leviter concavus ; bulbi apex concavus albidus membranaceus subter tubercule corneo parvo, supra margine corneo prominenti ornatus ; marginis commémorât! angulus internus insigniter prominens, angulus externus in dentem corneum desi- nens, anteriora versus, sursum et foras directum, anteriora versus et intus curvatum. Bulbi pars terminalis in latere exteriore processus munita crasso, anteriora versus et foras directe, apice in dentes desinenti duos sursum directes quorum anterior anteriora versus curvatus ; processus supra dicti latus supero-externum, partim membranaceum, lobo ornatum membranaceo albido translucenti, in apice exciso angulo apicali exteriore-- uncinato. Pedum internoda longia : — 371 — V E M U R PATEI LA ET TI 3 IA METATABSUS TARSUS I 11-13 mm. 13,5-16,5 mm. 15,2-17,5 mm. 2,4-3 mm. 11 10-11,5 mm. 12-13,5 mm. 13-15,5 mm. 1,8-2, 5 mm. HT 8, 5-9, 5 mm. 9,3-10 mm. 13-14,5 mm. 1,45-2 mm. IV 11-12,5 mm. 11,5-13 mm. 14- ? -2 ? Pedes pilis numerosis rigidus in sériés longitudinales dispositis armati Abdomen 4,35-4,86 mm, longum, 3,62-3,84 mm. latum, 4,35-5,66 mm. altum mamillis inclusis, desuper visum late ovatum, a latere visum dorso arcuato, ambitu partis supra mamillas sitae fere recto aut leviter arcuato, a perpendiculo insigniter anteriora versus declinato ; mamillae in media fere longitudine abdominis in apice coni deorsum directi sitae. Epigastrium pone petiolum eminentiis duabus parum expressis, pallidis et pone eas lamina ornatum parvâ coriaceâ, leviter convexâ, ferrugineâ, in parte posticâ tuberculo membranaceo albido, plus minusve primonen ti munitâ ; e tuberculi buius aperturâ apicaii nonnunquam processus linguiformis prominet. Céphalothorax flavidus utrimque maculis tribus forma irregulari et maculis minoribus submarginalibus fuscis ornatus ; pars cephalica fusca in medio pallidior ; fovea media, vitta longitudinalis pone eam disposita et vitta media clypei fuscae. Oculi medii in macula commun! nigrâ siti ; oculi ceteri cingulis nigris cincti. Mandibulae ferrugineo-fuscae. Maxillae flavidae, ad basim et ad apicem inîuscatae, apice albido. Palpi partes trochanterica, patellaris et tarsalis cum processu tarsali ferrugineo-rubrae ; fémur flavum basi et margine apicaii ferrugineo-rubris ; tibia flava supra ad basim et subter ferrugineo- rubra, margine apicaii et maculâ in latere exteriore ad apicem ferrugineo- rubris ; bulbus flavus supra et in latere exteriore plus minusve ferrugineo- ruber. Labium flavidum apice albido. Sternum flavidum in medio plus minusve infuscatum. Pedes flavi, tibiae ad apicem annulo fusco, parum expresse, notatae. Abdomen flavidum pilis rigidis tectum, dorso utrimque 5 maculis ornato cinereis quarum posteriores inter se plus minusve confluentes ; abdominis latera maculis 3-4 eiusdem coloris formâ irregulari picta. Pictura abdomi- nis parum expressa, nonnunquam absoleta. Femixa. — Céphalothorax 3,05-4,06 mm. — clypeo excluso 2,76-3,69 mm. — • longus 3,69-2,9 mm. latus. Mandibulae formâ ordinariâ. Palpi pars ■tarsalis apicem versus aequabiliter angustata. Pedum internodia longa : — 372 FEMUR PATELLA ET ; TIBIA METATARSES TARSUS I 9,5-10,5 mm. 12-15 mm, 12,-3-14,5 mm. 2,8-3 mm. n 8-9,5 mm. 9,5-11,5 mm. 10-12,5 mm. 2, 2-2, 5 mm. III 7-8 mm. 7, 5-9, 5 mm. 9-11 mm. 1,9-2 mm. IV 9,3-10,5 mm. 10-12 mm. 11,5-13,5 mm. 2-2.3 mm. Abdomen 3,98-6,16 mm. longum, 3,26-5,44 mm. latum, 4,57-6,89 mm. altum mamillis inclusis. Epigynes area 1,17-1,41 mm. lata, 0,82-0,94 mm. longa e lamina constat subquadrangulâ, ferrugineâ, margine antico recurvato, margine postico fere recto, in medio leviter exciso ; laminae pars media leviter in longitu- dinem elevata, plus minusve infuscata et pilis longis numerosis ornata laminae partes latérales in dimidio antico impressione subrotundâ, parum expressâ, notatae. Epigastrium ante epigynes laminam tuberibus duobus pallide coloratis ornatum. Abdominis pictura melius expressâ quam in mare. Ceterum femina mari similis. Patria. Regio Transcaspica ; in vicinis urbis Krasnovodsk 1 marem 1900 et 1 marem ad Achal-Teke 1896, G. O. Ahnger legit ; feminam unicam non adultam, in vicinis urbis Repetek 1907, Dolgopolov legit ; 3 mares,, 10 feminas et 8 juvenesin urbe Aschabad 1933, G. Melnikova legit ; 1 femina in urbe Stalinabad 1933, A. Alparov legit. — 373 — Note sur la synonymie de quelques espèces D’ENCIIYTRAEIDÉS PAR LE Léon Cernosvitov, (De l’Institut de Zoologie de l’IIniversité Charles, à Prague) Dans ma communication « Sur quelques Oligochèles de la Région ■ arctique et des îles Faeroer » (1931) ^ j’ai donné une courte descrip- tion d’un Enchytréide trouvé au Groenland et que j’ai déterminé comme Henleà nasuta (Eisen). Plus tard réétudiant ma série de coupes j’ai abouti à cette conclusion que l’exemplaire en question, d’après plusieurs caractères, est voisin de (Henlea hrucei) décrit par .1. Stephenson en 1922 de Spitzbergen. Grâce à l’ama- bilité de feu M. le professeur J. Stephenson j’ai eu la possibilité d’étudier quelques échantillons types de cette espèce et j’ai pu définitivement me persuader que le ver décrit par moi comme Henlea nasuta (Eisen) appartient en réalité à l’espèce Henlea brucei (Stepb). L’étude du matériel que j’ai à ma disposition a montré qu’à la même espèce il faut rapporter Henleà halcànicà décrit par moi en 1930 de la Bosnie ainsi que les spécimens récoltés dans les Carpa- thes que j’ai déterminés en 1928 comme Henleà tenella (Eisen). J’ai constaté la présence de la même espèce dans le matériel provenant d’une grotte des Balkans que m’a aimablement commu- niqué M. le Docteur P. Rémy de Strasbourg, aiiquel je présente mes sincères remerciements. Les exemplaires que j’ai étudiés ont été trouvés dans l’Uvacka pecina, grotte près de la rive gauche de la rivière Uvac, à 1 kilomètre au nord du hameau de Cedove, Srez de Sjenica, altitude de 1000 mètres environ ( Jugoslavie), 6 et 9 août 1930, dans des excréments de Columba Iwià, zone semiobscure. Pour rendre entièrement claire la synonymie des espèces préci- tées, je donne ci-dessous la description complète d’un individu provenant du Groenland. L’espèce en question doit être rapportée au genre Michaëls eniella que j’ai établi en 1934. 1. Bulletin du Muséum, Paris, 2® série, tome I. — N“ 2, 1929, p. 144-149, fig. 1-4. Bulletin du Muséum, 2® s., t. IV, n° 4, 1934. ^ 374 — MichaelsenieUa brucei (Steph.) 1922. Henlca (Henlea) brucei, Stephenson, Proc. Zool. Soc. London, 1922, p. 1121- 1125, fl". 1. Il 1925, H. (H.) ih., Stephenson: Proc. Zool. Soc. London, 1926, p. 1295- 1297, fi". 1, p. 1311-1312. il 1930 H. ( H.) balcanica Cernosvitov : Zool. Anzeiger, vo!. 8(>, p. 322-326, fig. 1-14. Il 1931 H. (H.) brucei Il (II ■) balcanica, Cernosvitov; Ann. Sci. Nat. Zool., vol. XIV, p. 79. 1! 1929 H. nasuia, (nom. nud., err. non Eisen 1878 !), Cernosvitov : Bull. Muséum, Paris, 2® sér., vol. I, nr. 2, p. 145. Il 1931 II. (IL) nasjsta (err. non Eisen, 1878 !), Cernosvitov : Ann. Sci. Nat. Zool., vol. XIV, p. 87-88, te.Nt- fig. 2c. Il 1928 Henlea ienclla, (err. non Eisen, 1879 !'), Cernosvitov : Zool. Jahrh., Syst. vol. 55, p. 9. Longueur du corps : 6 millimètres. Épaisseur dans la région du clitellum 0,5 mm. erviron. Nombre de segments : 39. Trois rangs de glandes cutanées, d’environ 34 à 40 pt de longueur et 8 à 10 p. de largeur, sur chaque segment de la partie antérieure du corps, jusqu’au segment 12. Sur le prostome elles sont disposées sans ordre. Pore céphalique placé entre le pro- et le péristome. I^es pores dor- saux manquent. Les crochets sont droits, sans nodules ; les inté- rieurs plus courts et plus minces que les extérieurs, au nombre de 3 à 4 dans les faisceaux latéraux et de 4 à 6 dans les faisceaux ventraux IL. 0, 3, 4,... 4, 3, 4, 3, 0 (XII), 3, 3,... — V. — 0, 5, 5, 4, 5, 6, 6, 5, 6, 5, 4, 0 (XII), 4, 4,...]. Les corpuscules lymphatiques en forme de disques, ronds ou ovales, de 18-21 p. de diamètre, sont munis d’un noyau de 4 p. environ de diamètre. Le cerveau est concave en avant et en arrière, les bords latéraux divergeant dans la direc- tion de l’extrémité postérieure, où ils sont coupés obliquement. La longueur du cerveau est à peu près une fois et elcmie plus grande C[ue la largeur de l’extrémité postérieure. Les trois paires de glandes septales, avec les dilatations secondaires des canaux déférents dans les segments 5 et 6, sont placées dans les segments 4-6, sur les dissépiments 4/5, 5/6 et 6/7. L’œsophage passe brusquement dans l’intestin dilaté derrière le dissépiment 8/9, d’où prend nais- sance une paire de grandes poches intestinales, placées dans la cavité du segment 8. Leurs parois forment un petit nombre de plis qui s’engagent dans la cavité des poches. Derrière le dissépiment 12/13 l’intestin se dilate de nouveau fortement. La partie glandu- laire (Drüsenmagen) est placée dans les segments 23 à 27. Le vais- seau dorsal prend naissance au dissépiment 8/9, entre les poches intestinales et forme les dilatations cardiaques dans les segments 6 à 8. De petites cellules chloragogènes couvrent l’intestin à partir du segment 7. Les peptonéphridies se trouvent sur les côtés dorsal et ventral de l’intestin dans le 6® segment et forment quelques branches qui s’enfoncent dans la cavité du corps mais ne passent pas dans les segments voisins. La première paire de néphridies se trouve sur le dissépiment 5/6. L’antéseptale se compose d’un grêle eiitonnoir et d’une petite partie glandulaire. La postseptale dans les segments antérieurs grande, carrée ou d’une forme irrégulière. — 375 Le canal excréteur prend naissance iniinédiatement derrière le dissépiment. Dans les parties moyenne et postérieure du corps la postseptale plus allongée, de moindres dimensions et à canal excré- teur partant à une certaine distance du dissépiment, plus près au bord ventral de la postseptale. Le clitellum est développé sur les segments 1/4 11 à 3/4 13. Ses glandes ne forment pas des rangs réguliers et sont disposées sans ordre. Les testicules sont placés dans le segment 11 sur le dissé- piment 10/11. Les ovaires sont divisés en groupes de cellules séparés, placés sur un tronc commun dans le segment 12. Les sacs sperma- tiques et les ovisacs font défaut. Les entonnoirs séminaux sont petits, d’environ 120 p. de long et 80 p. de large au maximum, gonflés dans la partie antérieure. Col bas, à peu près deux fois plus étroit que l’entonnoir dans sa partie la plus large. Les canaux séminaux minces (6 p. environ de diamètre) et longs, se trouvent tout entiers dans le segment XII, où ils forment de nombreux détours. Les bulbes péniaux grands, arrondis, atteignant jusqu’à 130 p de dia- mètre, couverts d’une mince couche musculaire : ils se trouvent sur le côté interne de plis épidermiques, unis par des fibres muscu- laires à la surface interne des parois du corps. Les spermathèques s’ouvrent à l’extérieur dans le sillon intersegmentaire 4/5, où se placent quelques grandes glandes. Les canaux de sortie mesurant jusqu’à 25 p de largeur, passent en ampoules peu dilatées à minces parois, qui atteignent 32 p de diamètre. Leur longueur égale à peu près celle des eanaux. Les deux ampoules, sans diminuer de grandeur se soudent dans le segment 5, y formant une petite ampoule située avant le dissépiment 5/6 et ne présentant pas de communication avec l’intestin. Groenland. (Terre Jameson, près dn cap Stewart). Dans crotte de Bœuf musqué. (Cernosvitov, 1929, 1931). — Spiisbergen (Bruce City, Prince Charles Foreland), Liei'de Bay. (Stephenson, 1922, 1924, 1925). — Jugosüaeie (Bosnie), près Ilias et Cvetici. Cernosvitov, 1930.) — Tchécoslovaquie. (Carpathes), près Nemecka Mokra). Cernos- vitov, 1928). La description' de l’individu étudié que j’ai donnée ci-dessus diffère de celles qu’ont donné Stephenson (1922 et 1925) et moi (1930) à savoir : le nombre des soies est un peu plus petit et les glandes cutanées des segments antérieurs sont un peu plus dévelop- pées. Les poches intestinales de même c[ue chez certains exemplaires étudiés par Stephenson s’ouvrent latéralement près du dissépi- ment 8/9. Je dois aussi corriger ici la faute commise dans ma des- cription de Henlea balcânicâ (1930). J’ai indiqué par erreur (p. 324) que les peptonéphridies se trouvent dans le segment VII tandis qu’en réalité elles sont situées dans le segment VI, comme le montre la figure I (p. 323). 25 — 376 — BIBLIOGRAPHIE (Jernosvitov (L.) (1928). Die Oligochaeten fauna der Karpathen. Zooh Jahrh. Syst., vol. 55, p. 1. Cernosvitov (L.) (1929). Communication préliminaire sur les Oligochètes- récoltés par M. P. Remy pendant la croisière arctique effectuée par le « Pourquoi Pas ? » en 1926 sous la direction du D’’ J. -B. Charcot. Bull.. Mus. Paris, série 2, vol. I, n° 2, p. 144. Cernosvitov (L.) (1930). Zur Kenntnis der Oligochatenfauna desBalkans. I. Uber die Oligochâten aus Bosnien. Zool. Anz., vol. 86, p. 319. Cernosvitov (L.) (1931). Sur quelques Oligochètes de la région arctique et des îles Faeroer. Ann. Soi. Nat. Zool., vol. XIV, p. 65. Stephenson (J.) (1922) The Oligochaeta of the Oxford University SpitS'- bergen Expédition. Proc. Zool. Soc. London, 1922, p. 1109. Stephenson (1924). On some Oligochaete Worms from Spitsbergen» Results of the Merton College Expédition to Spitsbergen, 1923, n° 3. Ann. Mag. Nat. Hist., ser. 9, vol. XIII, p. 210. Stephenson (J.) (1925). The Oligochaeta of Spitsbergen and Bear Islande Proc. Zool. Soc. London, 1926, p. 1295. — 377 — Contributions a la faune malacologique DE l'Afrique équatoriale PAR M. Louis Germain, LXlXi Mollusques terrestres nouveaux des régions montagneuses DE l’Afrique Orientale (Mission de l’Omo. 1932-1933). II, — Stenogyridae et Pupillidae (sensu lato). Dans cette note sont décrites diverses espèces nouvelles de la famille des Stenogyridés et de celle des Pupillidés (sensu lato). Les dernières surtout sont intéressantes, car elles appartiennent à des genres très mal représentés en Afrique Orientale. Ainsi, par exemple, le Gastrocopta Jeanneli Germain ^ et le Truncatellina flaaogïloa Germain sont des espèces étrangères à la faune équatoriale ; d’ori- gine holarctique, les genres dont elles font partie remontent à l’Oli- gocène moyen (Gastrocopta) ou à l’Oligocène supérieur (Trunca- tellina) d’Europe. Leur apparition est récente dans les régions montagneuses de l’Afrique Orientale où elles constituent un élément paléarctique d’allure alpine. Je reviendrai prochainement en détail sur l’intéressant problème que soulève la répartition géographique de ces Mollusques. Bocageia (Lîobocageîa) Jeanneli Germain, noo. sp. Coquille ovoïde fusiforme, imperforée ; spire formée de 6 tours, les deux premiers petits, le troisième bien convexe, les autres con- vexes, à croissance assez rapide mais régulière, le dernier grand, ovoïde convexe, légèrement descendant à l’extrémité ; sutures. 1. Cf. : Bulletin Muséum Hist. natur. Paris, 2® série, t. VI, n° 3, avril 1934, p. 262. 2. C’est une des très rares espèces senestres de Gastrocopta. La seule autre connue est le Gastrocopta duplicata Preston [= Fauxulus duplicatas, Preston, Annals and Mag. Nat. Hist., London, 8® série, VII, mai 1911, p. 470, pl. XI, lig, 22]. trouvée entre Rumruti et le Mont Kenia (British East Africa). L’altitude de la station n’est malheureusement pas indiquée. Bulletin du Muséum, 2® s., t. IV, n° 4, 1934. — 378 — marquées, très légèrement submarginées ; sommet petit, obtus, lisse, corné clair ; ouverture ovalaire pyriforme bien anguleuse en haut, à bords marginaux écartés réunis par une mince callosité ; péristome mince, tranchant ; columelle courte, obliquement tordue, tronquée à la base. Longueur : 14,8-16,6 millimètres ; diamètre maximum : 6, 5-6, 9 millimètres ; diamètre minimum : 6-6,2 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 6, 6-6,9 millimètres ; diamètre de l’ouverture : 3, 2-3, 4 millimètres. Test assez solide, un peu mince, presque transparent, très brillant, paraissant lisse, mais garni de stries longitudinales d’une extrême ténuité, obliques, inégales, subonduleuses, un peu plus accentuées près des sutures, coupées de stries spirales encore bien plus fines et interrompues ; les tours embryonnaires montrent, à un grossisse- ment de 60, des stries spirales très iines, serrées, égales, coupées de stries longitudinales plus irrégulières et un peu plus accentuées. Mont Elgon : Camp dans la partie orientale du cratère (4.000 mètres d’altitude), au pied du pic Koitobbos, 8 janvier 1933 [D^ R. Jean- ne l] . Nothapalus koîtobbosensis Germain, nov. sp. Coquille très allongée conique, non ombiliquée ; spire turriculée formée de 8 tours peu convexes, les deux premiers très petits, le troisième convexe, les autres moins convexes, à croissance régulière, le dernier grand, allongé, convexe, lentement descendant à son extré- mité j sutures assez profondes, étroitement marginées ; sommet lisse ; ouverture ovalaire, anguleuse en haut, arrondie en bas et extérieurement, à bords marginaux écartés réunis par une très mince callosité appliquée ; péristome mince, tranchant ; bord columellaire très étroit, mince, arqué, très obliquement tronqué à la base. Longueur : 18,8 à 22,3 millimètres ; diamètre maximum : 6,9 à 7,5 millimètres ; diamètre minimum : 2,2 à 6,8 millimètres ; hau- teur de l’ouverture : 7,1 à 7,8 millimètres ; diamètre de l’ouverture : 3,9 à 4,2 millimètres. Test d’apparence lisse, très brillant, olivâtre (le sommet plus clair), garni de stries longitudinales fines, obliques, très inégales, irrégulières, coupées de stries spirales extrêmement fines. Mont Elgon : Camp dans les prairies à Bruyères et à Helychrysum (3.500 mètres d’altitude) sur une crête dominant la rivière Koitobbos, 2 janvier 1933 [D^ R. Jeannel]. — 379 — Subulînîscus Arambourgi Germain, noç. sp. Coquille turriculée conoïde, non ombiquée ; spire formée de 9 tours peu convexes à croissance lente et régulière, le dernier médiocre, un peu subanguleux à la périphérie ; sutures linéaires marquées ; sommet subaigu, jaune rougeâtre clair ; ouverture ovalaire subpy- riforme, très anguleuse en haut, à bords marginaux écartés, peu convergents, réunis par une mince callosité appliquée ; péristome mince, fragile ; columelle très arquée, tordue, obliquement tronquée à la base. Longueur : 16 millimètres ; diamètre maximum : 5,2 millimètres ;; diamètre minimum : 4,3 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 5,4 millimètres ; diamètre de l’ouverture : 2,3 millimètres. Test assez solide, peu brillant, brun jaunâtre clair, légèrement teinté d’olivâtre, orné de flammules longitudinales obliques et pres- que blanches ; stries longitudinales obliques, un peu fortes, très inégales, coupées de stries spirales très fines et serrées. Pays Kikuyu : Blue Post Hôtel, au confluent des rivières Thika et Tchania, à 50 kilomètres de Nairobi, sur la route de Fort-Hall (1.250 mètres d’altitude), 1®^ janvier 1912. [Ch. Alluaud et R. Jeannel]. Euonyma monotropha Germain, noo. sp. Coquille turriculée très allongée, très étroitement ombiliquée ; spire formée de 11 tours à croissance haute, régulière, le dernier médiocre et peu convexe ; sutures marquées ; sommet subobtus, lisse ; ouverture ovalaire oblique à bords marginaux éloignés, non convergents, réunis par une callosité appliquée très mince ; péris- tome simple, tranchant ; bord columellaire élargi et réfléchi ; se raccordant avec le bord inférieur de l’ouverture. Longueur : 11,4-13 millimètres ; diamètre maximum : 3,2-3, 4 mil- limètres ; hauteur de l’ouverture : 2, 5-2, 8 millimètres. Test solide, corné jaunâtre ou brunâtre, garni de stries longitu- dinales peu obliques, saillantes, subcostulées et un peu serrée. Massif du Marakwet : sommet du Charangani, à 3.500 mètres d’altitude ; 15 mars 1933 (DJ* R. Jeannel]. Euonyma koitobboensîs Germain, noç. sp. Coquille conique subulée très allongée, très étroitement ombi- liquée ; spire formée de 8 1/2 tours à croissance régulière peu rapide, les tours embryonnaires convexes, les suivants peu convexes, le dernier médiocre, convexe ; sutures assez profondes ; sommet obtus, blanc jaunâtre ; ouverture ovalaire allongée à bords marginaux écartés non réunis par une callosité sensible ; péristome mince, tranchant ; bord columellaire obliquement subrectiligne, longuement et triangulairement élargi, se raccordant avec le bord inférieur de l’ouverture. Longueur : 6,5 millimètres ; diamètre maximum : 2,25 millimètres ; hauteur de l’ouverture : 1,5 millimètre. Test assez solide, d’un brun un peu rougeâtre, terne ; tours em- bryonnaires finement striés longitudinalement ; autres tours garnis de costules saillantes, régulières, peu obliques et un peu espacées. Mont Elgon : Camp près de la ferme Norman, non loin du ruisseau Koitobbos, à 2.210 mètres d’altitude, d.ans la zone des cultures ; 11 décembre 1932 [D^ R. Jeannel]. Pseudopeas subcurvelliformis Germain, noo. sp. Coquille conique à ombilic étroit, partiellement recouvert ; spire formée de 6 tours convexes à croissance assez rapide, le dernier grand ; sutures un peu profondes ; sommet obtu^ ; ouverture ova- laire allongée, anguleuse en haut, subanguleuse arrondie en bas à la jonction du bord columellaire, à bords marginaux écartés à peine convergents et réunis par une callosité à peine sensible ; péristome mince ; bord columellaire suboblique, triangulairement élargi, légèrement réfléchi sur l’ombilic, blanchâtre. Longueur : 2,6 à 4,2 millimètres; diamètre maximum : 1,4 à 1,7 millimètre ; hauteur de l’ouverture ; 0,8 à 1,4 millimètre. Test mince, corné blond, un peu b illant, subtransparent ; tours embryonnaires (2 J /2) munis de stries spirales bien marquées, un peu saillantes, régulières et assez serrées; autres tours garnis de stries longitudinales fortes, subcostulées, obliques et légèrement atténuées au dernier tour. Mont Elgon : Camp près de la ferme Norman, dans la zone des cultures, près du ruisseau Koitobbos (2.210 mètres d’altitude), 11 décembre 1932 [D^" R. Jeannel]. Pseudopeas koptawelîlensîs Germain, noe. sp. Coquille ovalaire conique ; spire formée de 5 tours à croissance régulière, à peine subconvexes, le dernier grand, (formant plus de la moitié de la longueur totale de la coquille), allongé, subméplan en haut ; sutures peu profondes, blanchâtres, la dernière subcanaliculée près de l’insertion supérieure de l’ouverture ; sommet subobtus, légèrement brillant ; ouverture pyriforme allongée, très anguleuse et — 381 — étroite en haut, arrondie et élargie en bas ; péristome mince, tran- chant ; columelle élargie, tordue, oblique, nettement tronquée à la l)ase. Longueur ; 1,8 millimètre ; diamètre maximum : 0,85 millimètre ; hauteur de l’ouverture : 0,9 millimètre. Test un peu mince, fragile, corné brun jaunâtre ; tours embryon- naires garnis de stries longitudinales extrêmement fines et de stries •spirales plus marquées bien que très délicates ; autres tours avec la même sculpture, ce qui fait apparaître sur le test une très fine ponc- tuation Mont Elgon : vallée de la Koptawelil, à 2.300 mètres d’altitude, au nord de la rivière Koitobbos ; 29 décembre 1932 [D’^ R. Jeannel]. Gastrocopta Jeanneli Germain, noç. sp. Coquille senestre, pupoïde un peu courte, ombiliquée ; spire formée de 5 tours convexes à croissance régulière assez rapide, le dernier grand, très convexe ventru ; sutures un peu profondes ; sommet obtus, lisse ; ouverture subverticale, semi-ovalaire, à bords marginaux écartés, légèrement convergents, réunis par une très mince callosité, avec : un pli pariétal oblique, petit, lamelleux, plus près de l’insertion supérieure et une petite denticulation palatale à peine sensible vers le milieu du bord externe ; péristome épaissi, surtout dans sa partie médiane, blanc ; bord columellaire oblique- ment subrectiligne, élargi, blanc jaunâtre. Longueur : 2,5 millimètres ; diamètre maximum : 1,6 millimètre ; hauteur de l’ouverture : 1,1 millimètre ; diamètre de l’ouverture : 1 millimètre. Test ambré jaunâtre, brillant, subtransparent, garni de stries longitudinales obliques, subonduleuses, inégales, assez fines, irrégu- lièrement espacées, bien visibles jusqu’à l’ombilic, moins serrées aux tours supérieurs qu’au dernier ; tours embryonnaires lisses. Kilima N’Djaro : lisière supérieure de la forêt près du Bismarck- hügel (Podocarpus et Bruyères arborescentes), entre 2.700 et 2.800 mètres ; 2 avril 1912 [Ch. Alluaud et R. Jeannel[. Truncatellina flavogilva Germain, noc. sp. Coquille subcylindrique ; spire formée de 7 tours bien convexes à croissance régulière, l’avant-dernier très convexe, développé en largeur, le dernier médiocre ; sutures profondes ; sommet obtus, 1. Cette ponctuation est plus nettement marquée sur les tours embryonnaires que «ur les autres tours. aplati ; ombilic presque nul, au fond d’une cavité infundibuliforme ; ouverture semi-ovalaire, peu oblique, non dentée, à bords marginaux écartés réunis par une callosité appliquée à peine sensible, péristome épaissi, blanc, légèrement réfléchi ; bord columellaire obliquement arqué, blanc. Longueur : 1.5 millimètre. Test jaunâtre un peu grisâtre ; tours embryonnaires très finement striés, les autres garnis de eostules longitudinales obliques, subon- duleuses et assez serrées. Massif du Kilima N’djaro : Neu Moschi, poste près de la rivière Rau, au pied du versant sud du Kilima N’djaro, à 800 mètres d’alti- tude, 12 avril 1912 [Ch. Alluaud et R. Jeannel]. Lauria Alluaudi Germain, noc. sp. Coquille subconique formée de 6 1/2 tours assez convexes à crois- sance lente, le dernier médiocre ; sutures un peu profondes, margi- nées ; ouverture ovalaire pyriforme, bien anguleuse en haut, à bords marginaux très peu convergents et assez éloignés, avec une dent pariétale saillante, lamelleuse, enroulée, forte et une très petite nodosité suprapariétale ; péristome légèrement épaissi (épais- sissement plus aceentué au milieu du bord externe) ; bord colu- mellaire élargi. Longueur : 3-3,25 millimètres ; diamètre maximum : 1,5-1, 7 milli- mètre ; hauteur de l’ouverture : 1,3-1, 5 millimètre. Test marron jaunâtre, garni de stries longitudinales obliques, inégales, assez fortes mais non lamelleuses. Mont Kinangop, prairies alpines à 3.100 mètres d’altitude, 19 février 1912 [Ch. Alluaud et R. Jeannel]. — 383 - Les Fougères d’Indochine PAR M. L. Tardieu et M. Carl Christensen. B. — ■ Trichomanes L. Sur 19 Trichomanes cités dans les Notes Ptéridologiques par le Prince Bonaparte, 10 sont incorrectement nommés. Il existe- actuellement 23 espèces de Trichomanes d’Indochine, dont une espèce nouvelle nommée par Christ dans son herbier et décrite- ci-dessous : le T. cystoseiroides. 1. T. suhlimbatum K. Mail., C. Chr. Ind., 1906, p. 650. Cochinchine : Près de Saigon, sans date, Matthew, n® 4. 2. T. Motleyi v. d. B., C. Chr. Ind., 1906, p. 645. Tonkin : Vo Xa, mai 1888, Bon, n° 3871. 3. T. Kurzii Bedd., C. Chr., Ind., 1906, p. 643. Cochinchine ; sans localité précise, Pierre, sans date. 4. T. latemar ginale Eaton Proc. Amer. Acad., 1858, vol. IV, p. 111 {T. formosanum Yabe). Tonkin : Kien Khé, juin 1888, Bon, n® 3884 et 3890. 5. T. bipunctatum Poir., C. Chr. Ind., 1906, p. 636. Annam : Haute rivière de Cu Bi, sans date, Eberhardt, n° 358. — Tua Luu, Annam central, juin 1910, Cadière, n° 2. — ■ Environs de Nhatrang, juil. 1921, Evrard, n° 604. • — ■ Nhatrang, mai 1922, Poilane, n° 3230, 3291, 3325 ; janv. 1923, n® 5264. SiAM : Doi Sutep, nov. 1922, Kerr. n^ 6677. ■ — Salak Pet, sept. 1924, Kerr, n» 9233. Cambodge : Environs de Kampot, mars 1914, Aug. Chevalier, n° 31.816. — Monts Camchay, sept. 1903, Bouillod, 18. Cochinchine : Phu Quoc, sept. 1875, Godefroy, n° 845. — • Poulo Condor, juin 1867, Germain, n® 28. Il est très difficile de distinguer les différentes formes qui ont été rapportées au T. bipunctatum sens. lat. On peut cependant décrire en Indochine cinq espèces bien caractérisées : T. bipunctatum, T^ insigne, T. latealatum, T. acutilobum, T. plicatum. Le T. latealatunr Bulhtin du Muséum, 2® s., t. IV, n° 4, 1934. 384 ressemble beaucoup comme aspect au T. bipunctatum, mais il en diffère surtout par la présence de nombreuses pseudo-nervures dans le parenchyme, et l’absence de pseudo-nervure marginale continue ; c’est la forme la plus commune dans le nord de l’Indochine. Le T. acutilobum est assez différent, plus grand, de texture plus ferme, tri- pinnatilide, avec des segments aigus et possédant aussi des pseudo- nervures dans le parenchyme. 6. T. insigne (v. d. B.) Bedd. Ferns brit. Ind., 1868, t. 284 (Didy- moglossum insigne v. d. B. Ned. kr. Arch. ; V. 1863 p. 143. Laos : Pho Don, prov. du Cammon, déc. 1930, Colani, n^ 4106. 7. T. latealatum v. d. B., Christ Verh. Nat. Ges. Basel, XI, 1896, p. 424. ( Didymoglossum latealatum v. d. B. {loc. cit., V. 1863, p. 138). Annam : Vallée du Song Giang, 1903, Cadière, n° 125. — Thua Thien, fév. 1905, Cadière, n® 145. 8. T. acutilobum Ching nom. nov.,inlit. (Didymoglossum racemu- losum V. d. B., loc. cit., 1863, p. 137.) Tonkin : Mont Bavi, sept. 1886, Balansa, îi° 1908. Annam : Dalat, oct. 1920, Evrard, rD 279. 9. T. plicatum Bedd. Ferns brit. Ind., 1868, t. 285. (Didymoglos- sum plicatum v. d. B. loc. cit., p. 139). 10. T. saxifragoides Pr., C. Chr. Ind., 1900, p. 649. (T. paroulum des auteurs). Tonkin : Pho Cam, janv. 1886, Balansa, n® 172. • — ■ Mont Bavi, sept. 1886, Balansa n® 189, 1899. CocHiNCHiNE : Poulo Condor, 1875, Hermand, n^ 940. 11. T. proliferum Bl. Enum., 1828, p. 224. Annam : Sans localité précise, Eberhardt, 1908, n^ 165. 12. T. digitatum Sw., C. Chr. Ind., 1906, p. 639. Annam : Nhatrang, 1.600 m., mai 1922, Poilane, n° 3525. 13. T. pallidum BL, C. Chr. Ind., 1906, p. 646. Annam : Nhatrang, mai 1922, Poilane, n° 3482, 3484 ; juil. 1922, ■nO 3477. 1 4. T. sumatranum v. A. v. R. Hand. Mal. Ferns, 1908, p. 800. Annam : Tourane, janv. 1837, Gaudichaud, n° 22 ; ^ — démens, juil. 1927, nO 3015. — • Nhatrang, mars 1922, Poilane, n^ 2706 ; mai 1922, n° 3363, 3838 ; janv. 1923, n^ 5416. — Ba Long, Quang Tri, janv. 1905, Cadière, n° 3. — Vallée du Song Giang, 1903, Cadière, no 116. Le vrai T. jaçanicum, n’existe pas, provenant d’Indochine, dans l’herbier du Muséum. Le T. sumatranum, bien que très voisin, en est très distinct par ses pennes supérieures réduites à la nervure 385 verticale, et ses sores groupés en une sorte d’épi. Le T. atroçirens •en diffère aussi par ses pennes imbriquées, son indusie à ouverture dilatée, non tronquée, sa coloration vert foncé, non brunâtre. 15. T. atroçirens Kze. Bot. zeit., 1847, p. 371. CocHiNCHiNE : Phu Quoc., Pierre, 1874, sans n°. — • Harmand, oct. 1875, no 944. 16. T. ohscurum Bl. Enurn., 1828, p. 227. Annam : Ninb Thuan, Lang Bian, sans date, Eberhardt, n° 1916. — ■ Massif de Lang Bian, près de Dankia, fév. 1914, Aug. Chevalier, n^s 30.682, 30.762. — • Hon Ba, près Nhatrang, juil. 1919, Yersin, sans no. — - Nhatrang, mai 1922, Poilane, n°® 3271, 3480, 3399. — Dalat, déc. 1924, Evrard, n« 2053 ; août 1924, n» 1128 ; nov. 1924 ; n° 1176,; déc. 1924, n^ 2089. — Massif du Hon Ba, sept. 1918. Fleury, no 38.803. CocHiNCHiNE : Phu Quoc, 1875, Godefroy, sans n®. 17. T. gemmatum J. Sm., C. Chr. Ind., 1906, p. 640. Annam : Giang Ly, Nhatrang, mai 1922, Poilane, n^ 3605. 18. T. auriculatum BL, C. Chr., Ind., 1906, p. 635. Tonkiin : Mont Bavi, juin 1888, Balansa, n° 1901, 1903, 1904. — Entre Phai Den et Vai Khao, région de Cao Bang, mars 1920, Bourret, n° 89. Chapa, sans date, Eberhardt, n° 5133 ; août 1926, Poilane, n° 12.777. Environs de Cao Bang, massif de Pia Ouac, 1.650 m. ; fév. 1931, Poilane, n® 19.095. Annam : Massif de Hong Ché, Quang Tri, 500 m., mai 1924, Poilane n° 10.520. — Lang Vien Ap, Quand Tri, 600 m., juin 1924, n°® 10.881 et 10.983. — ■ Bu Quang, prov. de Vinh, août 1929, Poilane, no 16.680. — ■ Nhatrang, mai 1922, Poilane, n°® 3476, 3599, 3756. Haïnan : Five Finger Mont, avril 1926, Mac dure, n^® 9327, 9427. — Nom Moi : Ta Xo. 19. T. cystoseîroides Christ in Herb. T. radicanti affinis species, distinguitur ; fronde ohlanceolata, ad 40 cmr longa, supra medium 12 cm. lata, oersus basin longe et gradatim attenuata, stipite anguste alato saepe breoissimo (1-2 cm.), indusiis anguste turbinatis, fere stipitatis, ore late dilatato, expanso, integro, receptaculo breoiter exserto. Tonkin : Hong Dang, Fév. 1886, Balansa, n° 173. — ^ Vallée de Yen Lang, près de Tu Vu, janv. 1888, Balansa, n° 1900. — Environs de Hong Dang, avril 1893, Billet, sans n®. Annam : Vallée du Song Giang, 1903, Cadière, n^ 122. — Chua Nghé, Quang Binh, mai 1902, Cadière, n^ 1. 20. T. Naseanum Christ, C. Chr, Ind., 1906, p. 645. Tonkin : Mont Bavi, 800 m., juil. 1886, Balansa, n^ 1902. — Route — 386 de Pho Phuo à Dong Chang, déc. 1920, Bourret, sans n°. — Trinlv Thuong, prov. de Lao Kay, janv. 1931, Poilane, n° 18.806. Laos : Tarn La, Tranninh, oct. 1920, Poilane, n® 2167. Cette espèce serait très voisine de T. radicans var. anceps Wall.,, il me semble cependant qu’il faut la maintenir. Elle diffère de anceps par la forme de sa fronde, lancéolée et non deltoïde, par l’indusie non dilatée et non bilabiée, par la texture, un peu diffé- rente. Elle serait fréquente au Yunnan et dans le nord du Tonkin- (T. B.). 21. T. maximum Bl., C. Chr. Ind., 1906, p. 644. Annam : Nhatrang, mai 1922, Poilane, n° 3758. — 387 — Lf:s cellules a mucilage des Symphorêmowées PAR M. Paul Dop et Claire Marchetti. Parmi les Verbénacées, les genres de la tribu bien homogène des Symphorémoidées se distinguent nettement par leur port de lianes, leurs inflorescences en grappes ou panicules contractées simulant des capitules enveloppés de 3-4-6 bractées plus grandes que les fleurs et souvent colorées de couleurs vives. L’ovaire est en outre formé de 2 carpelles profondément séparés, subdivisés chacun en 2 loges plus ou moins complètes, chaque loge renfermant un ovule fixé au sommet, pendant et presque orthotrope. Au point de vue anatomique, Van Tieghem a le premier signalé l’existence dans l’écorce et le liber secondaire des tiges de Syrnphorema involucratum Roxb. et de Congea tomentosa Roxb. de grandes cel- lules sécrétrices à contenu hyalin. Le même savant admet que ces cellules n’existent pas dans la tige des Sphenodesma. Hubert, étudiant l’anatomie de Congea tomentosa Roxb., signale dans l’écorce des tiges et dans le parenchyme lacuneüx des feuilles la présence « d’élé- ments ronds à contenu hyalin, se différenciant à première vue des autres éléments et ne se colorant par aucun réactif histologique ». Les Verbénacées autres que celles de la tribu c[ui nous occupe étant dépourvues d’appareil secréteur interne, il nous a paru utile de préciser les caractères de cet appareil dans les trois genres de Sym- phorémoidées et de chercher à déterminer la nature du produit hyalin renfermé dans ces cellules. Anatomie Comme les auteurs précédemment cités, nous avons recherché ces cellules sécrétrices tout d’abord dans Syrnphorema inoolucratum Roxb. et Congea tomentosa Roxb. Nous n’avons d’ailleurs que peu de chose à ajouter aux descriptions déjà données. Dans ces deux espèces les cellules différenciées sont isodiamétriques, d’environ 40-50 p.. ■de diamètre. Elles sont nombreuses dans l’écorce des tiges, soit dans le parenchyme soit dans le collenchyme, et quelques-unes se montrent dans le liber secondaire des tiges âgées. On les rencontre Bulleiin du Muséum, 2® =., t. IV, n° 4, 1934. — 388 -- aussi dans le collenchyme pétiolaire. Dans le limbe foliaire, elles- existent dans le tissu palissadique et leur aspect rappelle de très près les éléments analogues que l’on rencontre dans les feuilles de Lauracées et de Diptérocarpacées (fig. 1 et 2). Pour ce qui concerne le genre Sphenodesma, réputé jusqu’ici pour Fig. 1. — Coupe dans la feuille de Symphererna involucraluni. ne pas posséder ces éléments différenciés, nos recherches ont porté sur trois espèces : S. pentandra Jack, S. ferruginea (Grifî.) Briquet et S. annamitica P. Dop. Dans la première espèce, S. pentandra, dont nous avons pu étudier des échantillons frais aimablement envoyés par le Direc- Fig. 2. — Coupe dans la feuille de Congea tomentosa. teur du Jardin Botanique de Kew, nous n’avons pu trouver la moindre apparence de cellules différenciées. Par contre, dans les deux autres espèces ces éléments se montrent avec une grande netteté. Dans le parenchyme cortical des tiges ce sont des cellules isodiamétriques, de 25 à 40 p. de diamètre, assez rares. Dans le pétiole, elles sont surtout visibles dans S. ferruginea et localisées dans le collenchyme. Dans le limbe foliaire l’aspect de ces cellules sécrétrices est différent dans les deux espèces. Dans S. ferruginea (fig. 3) ce sont des cellules isodiamétriques, de 70 p.. de diamètre, placées dans le tissu palissadique sous l’hypoderme. Leur 389 — aspect rappelle tout à fait les cellules différenciées des Lauracées. . Dans S. annamitica (fig. 4), ce sont des cellules allongées perpen-- diculairement à la surface du limbe, aboutissant sous l’épiderme supérieur, logées dans le tissu palissadique, mais débordant un peu dans le tissu lacuneux, longues de 140 p.. et larges de 70 u. Leur forme rappelle ici plutôt celle des Diptéroearpacées. Jno. 3. — Coupe dans la feuille de Sphenodesma ferruginea. Fig. 4. - — Coupe dans la feuille de Sphenodesma annamitica. Produit contenu dans ces cellules La recherche du contenu de ces éléments différenciés se heurte a- des difficultés techniques considérables par suite de la nécessité où- l’on est de ramollir le matériel d’herbier pour permettre la confec- tion des coupes. Le contenu cellulaire paraît être très soluble dans l’eau, particulièrement dans l’eau chaude, et dans les préparations faites par les méthodes ordinaires, les éléments différenciés sont toujours vides. Après tâtonnements nous avons adopté un ramol- lissement très rapide à l’eau chaude et une coagulation simultanée par l’acétate de plomb. Nous avons pu, par ce procédé, conserver 390 — 'dans quelques cellules le produit de sécrétion. Pour le colorer les réactifs habituels se sont montrés impuissants, comme l’avait déjà établi Hubert. Par contre avec l’oxychlorure de ruthénium nous avons obtenu la coloration rose caractéristique des dérivés pecto- siques. Nous concluons donc que les cellules différenciées des Symphomé- roidées sont des cellules à mucilage pectosique. Comme Guérin l’a observé sur les Diptérocarpacées, les cellules qui contiennent le mucilage conservent habituellement leur paroi intacte. Il est en outre assez fréquent de rencontrer dans ces cellules de gros cristaux d’oxa- late de Calcium. Au point de vue systématique, la présence de ces cellules à mucilage amène aux conclusions suivantes. Leur existence dans les trois genres qui constituent la tribu des Symphoremoidées, alors qu’elles ne sont connues dans aucun autre genre de Verbénacées, tend à donner à cette tribu une autonomie particulière. Et si l’on ajoute ce caractère anatomique aux caractères spéciaux de l’organisation florale, on voit combien est justifiée l’idée de Van Tieghem d’élever cette tribu au rang de famille. BIBLIOGRAPHIE Dop (P.). Sphenodesma nouveaux de l’Annam. Bull. Soc. Hist. Nat Toulouse, t. LXIV, 1932. Dop (P.). Les Symphorémoidées de l’Indochine. Travaux du Lah. forestier de Toulouse t. I, 1933. Guérin (P.). Contribution à l’étude anatomique de la tige et de la feuille des Diptérocarpées. Son application à la systématique. — Mem. Soc. Bot. France, t. LIX, 1907. Huaert (G.). Des Verbénacées utilisées en matière médicale. — Thèse Doctorat Univ. Pharm., Paris, 1921. Perrot (E.). Etude histologique des Laurinées. — Thèse de l’Ec. Sup, Pharm., Paris, 1891. Van Tieghem (Ph.). Avicenniacées et Symphorémacées, place de ces deux nouvelles familles dans la classification. — Journ. de Bot., t. XII, 1898. 391 - Stratigraphie du Lias moyen et supérieur au sud de Millau et dans la région de Tournemire PAR M. R. Abrard. La succession des assises du Lias moyen et supérieur dans la région •considérée est classique après les travaux de Reynés, Nicklès et Monestier. Sur la première édition de la feuille de Saint -Afîrique, elles sont réparties entre les étages Charmonthien, Toarcien, et, en partie, Rajocien. Il convient d’y reconnaître les étages Pliensba- chien, Domérien, Toarcien et Aalénien, dont l’individualité est aujourd’hui très généralement admise. ^ Pliensbachien : Calcaires marneux gris ou bleus, très développés dans le ravin de Lauras, comprenant à la base la zone à Polymor- phides Jamesoni Sow. et au sommet celle à Lytoceras fimhriatum et Deroceras Dai’œi Sow. C’est l’ancien Charmonthien inférieur. Domérien : Marnes bleu-noir représentant deux zones, Tune inférieure à Amalpheus margaritatus Monte., l’autre supérieure à Paltopleuroceras spinatum Brug. Nicklès ^ a fait remarquer que cette dernière zone est caractérisée par la présence de gros nodules fissurés. Toarcien : Cet étage a fait l’objet de la part de J. Monestier ® d’études de détail qui l’on conduit à y admettre les divisions sui- vantes : Toarcien inférieur : zone à Harpoceras falciferum Sow. et Posi- donomya Bronni Goldf., représentée par des schistes-carton, souvent bitumineux, qui dans la topographie, forment une saillie très nette entre les marnes domériennes et les marnes du Toarcien moyen. Toarcien moyen : l'’ zone à Hildoceras hifrons Brug. 1. E. Haug, Traité de Géologie, 2® partie, p. 969. 2. R. Nicklès. La série liasique dans la région de Tournemire (Aveyron), B. S. G. F. (4), VII, p. 569-583, 1907 (voir p. 574). 3. J. Monestier. Stratigraphie paléontologique du Toarcien inférieur et moyen de la région S.-E. de l’Aveyron, B. S. G. F. (4), XXI, p. 322-344, 1921. Le Toarcien -supérieur dans la région S.-E. de l’Aveyron, Ibid. (4), XX, p. 280-312, 1920. Bulletin du Muséum, 2® s., t. IV, n® 4, 1934. 26 2° Zone à Haugia i’ariahilis (I’Orb et Harpoceras hicarinatum ZiETEN. Toarcien supérieur : 1® zone à Grarnmoceras striatulum Sow. 2° Zone à Pseudo grarnmoceras expeditum Buckman (= fallaciosum auct.). 3*^ Zone à Polyplectus discoides Zieten et H àmmatoceras insigne SCHÜBLÉR. 4® Zone à Pseudo grarnmoceras Reynesi Monestier et Phlyseo- grammoceras dispansum Lycett. C’est aux points où l’étage présente son maximum d’épaisseur que ces zones sont observables. Elles sont beaucoup plus difficiles à dis- tinguer lorsque l’on se dirige vers le Sud. F. Daguin et C. Roque- fort ont montré ^ qu’aux environs des Rives on ne pouvait dis- tinguer les deux zones du Toarcien moyen. Aalénien: C’est avec l’apparition du genre Dumortieria qu’il faut, ainsi que l’ont indiqué E. Haug et J. Monestier, faire débuter l’étage qui comprendra de bas en haut ; 1® Zone à Dumortieria radiosa Dum., représentée encore par des marnes bleues, non fossilifères vers le Sud. 2® Zone à Pleydellia aalensis Zieten, avec P. mactra Dum., P. subcompta Branco, Thecocyathus mactra Golaf. 3® Zone à Lioceras opalinum Rein, avec encore des Dumortieria à la base et des Pleydellia du groupe à’’ aalensis ; puis vient un niveau à Rhynchonella ruthenensis Reynès, très bien développé autour de Tourne mire. 4® Calcaires plus ou moins sgbleux à Cancellophycus , représentant la zone à Ludwigia Murchisonæ Sow., espèce c{ui se rencontre en plusieurs points aux environs de Millau et de Tournemire. A partir du sommet de la zone 2 s’observe déjà en général une prédominance des calcaires sur les marnes. A partir de la zone 3, ce caractère s’accuse, l’étage devient franchement calcaire et passe insensiblement au Bajocien. L’ Aalénien tel qu’il vient d’être défini est donc constitué par le sommet du Toarcien et la base du Bajocien de l’ancienne nomen- clature. 1. C. Roquefort et F. Daguin. Le Lias moyen et supérieur du versant sud dm Causse de Larzac. Etude d’une faune de l'Aalénien supérieur. B. S. G. F., (4L XXIX,, p. 251-262, 2 pl., 1929. 393 - Un fierasfer nouveau de Madagascar PAR M. G. Petit. En juillet 1932, à Sarodrano, village de pêcheurs Vezos, situé au? sud de Tuléar (eôte sud-occidentale de Madagascar), Roger Mourlan,. cinéaste, qui m’accompagnait dans ma troisième mission dans la grande île, découvrit dans une Astérie du genre Culcita, un Fierasfer que je considère comme une espèce nouvelle. Je la dédie avec plaisir à mon jeune compagnon de route. Fierasfer Mourlani sp. nov. Tête, corps et queue, entièrement nus. Corps et région caudale très comprimés latéralement. Corps renflé ventralement par la masse viscérale, présentant une convexité dorsale vers le milieu de la dis- tance qui sépare la partie postérieure de la tête et la naissance de la partie caudale faisant suite à la cavité générale. La hauteur de la région caudale décroît progressivement d’avant en arrière et con- traste avec la hauteur du corps au niveau de la masse viscérale. Longueur totale : 63 mm. — Hauteur maxima du corps (en arrière des pectorales), contenue f0,5 fois dans la longueur totale et 1,5 fois dans la longueur de la tête, laquelle est plus grande que la distance comprise entre le hord postérieur de l’opercule et l’origine de la dorsale. La longueur de la tête est comprise 7 fois dans la longueur du corps ; sa largeur, 2,5 fois et sa hauteur 1,8 fois dans sa longueur. Museau ohtus. Sa longueur est contenue 4,5 fois dans la longueur de la tête. Le diamètre de l’œil est égal à la longueur du museau et à l’espace interorhitaire. Fente huccale comprise 3 fois dans la lon- gueur de la tête et atteignant tout juste le bord postérieur de l’œil. Distance de la dorsale au bout du museau comprise 4,2 fois dans la longueur totale. Pectorales contenues 2,5 fois dans la longueur de la tête et com- prenant 18 rayons très fins. Nageoire dorsale extrêmement basse ; à peine perceptible au début,, elle s’élève légèrement dans le tiers moyen de sa longueur et plu&- Bulletin du Muséum, 2® s., l. IV, n® 4, 1934. 26. nettement en arrière. Elle apparaît comme un repli de la peau où se dissimulent des rayons incomptables. Ventrale débutant en arrière de l’anus, très antérieur, situé légère- ment en avant des nageoires pectorales et à 8 mm. du bout du mu- seau. Nette dès son début, la nageoire ventrale est, sur toute sa longueur, plus élevée que la dorsale. Elle est notamment saillante, avec rayons bien visibles, en arrière de la masse viscérale. Ce repli s’abaisse progressivement vers la partie terminale de l’animal, assez aiguë, entourée de la confluence de la doisale et de la ventrale. La ligne latérale, continue sur toute la longueur du corps, forme, ■en avant, une convexité dorsale correspondant à la voussure du corps déjà signalée, se rabaisse, puis se relève légèrement pour se continuer .au-dessus de l’opercule avec les canaux muqueux de la tête. Dents vomériennes de Fierasfer Mourlani G. Petit. Le dessus de la tête n’est point déprimé, mais convexe. Immédiate- ment en avant de l’œil, ouverture de la narine postérieure, bordé anté- rieurement par une lèvre saillante, arciforme. A 1 mm. environ en avant, et un peu plus ventralement, narine antérieure très légère- ment tubulaire. Sur le prémaxillaire, dents sur plusieurs rangées, petites, coniques, aiguës, augmentant de taille vers l’avant et ayant ten- dance à prendre la forme de crochets. Les plus grandes sont celles de la rangée la plus interne. Tout à fait en avant, une dent canini- forme, plus grande, plus isolée, suivie en dedans, d’une plus petite. Sur la mâchoire inférieure, dents également en rangées, plus grandes que les supérieures, obliques en arrière, et dont la hauteur augmente d’arrière en avant. Sur le vomer, quatre dents canini- formes, placées les unes derrière les autres, et en contact l’une avec l’autre, à la base. Nous avons (d’avant en arrière) : dent 1, haute, forte, légèrement incurvée en arrière ; dent 2, moins forte et plus 395 — courte ; dent 3, légèrement plus haute que la première et plu&- incurvée qu’elle en arrière ; dent 4, la plus courte et la plus incurvée. Sur les palatins, dents eardiformes, sur plusieurs rangées, plus- nombreuses en avant qu’en arrière. Coloration (en alcool) : brune avec traces de reflets brillants. Le long de la ligne médiane dorsale, ponctuations des chromatophores brunâtres, plus rapprochés dans la partie antérieure du tiers moyen» du corps. Au-dessus de la ligne latérale, une ligne de chromatophores très espacés ; quelques-uns, également très espacés, au-dessous de la- ligne latérale et dans la région moyenne du corps. Remarques. — Fierasfer Mourlani est une espèce voisine de F. houlti décrite par J. Douglas Ogiiby, du sud du Queensland (1922) Elle s’en rapproche notamment par le bombement dorsal-' très caractéristique et par le fait qu’elle possède 4 dents caniniformes sur le vomer. Elle s’en distingue cependant par un espace interorbi- taire plus large, non déprimé, une fente buccale plus courte ne dépas- sant pas le bord postérieur de l’œil, des pectorales plus longues, unç tête plus longue, cette longueur étant plus grande que celle qui sépare la tête de l’origine de la dorsale, une plus courte distance entre le début de la dorsale et le bout du museau. Fierasfer Sluiteri, espèce décrite en 1904 par Max Weber diffère assez sensiblement des deux espèces précédentes, par les proportions, mais surtout par l’absence de voussure dorsale et par le fait que, de chaque côté des quatre grosses dents vomériennes, se trouve une rangée de dents plus petites. Or, nous sommes en mesure de signaler pour la première fois ce caractère important chez une autre espèce de Fierasfer : F. caninus,. décrite sommairement en 1862 par GÜnther ^ sans indication de localité. Sauvage ^ attribue à cette dernière espèce un exemplaire trouvé à Mayotte et rapporté par M“® Vimont au Muséum. 11 figure dans les collections de cet établissement sous les n^® 1882-666 ; A 5107. GÛnther, puis Sauvage, se contentent d’indiquer l’un et l’autre : « mâchoire inférieure et vomer portant de fortes dents ». Gunther précisait qu’elles étaient incurvées. En réalité, le vomer du F. cani- nus de Mayotte, qu’il m’a été donné d’examiner, offre quatre dents coniques, larges, robustes, à pointe faiblement inclinée vers l’arrière. La première (d’avant en arrière) est plus forte que la seconde, intime- 1. Memoirs of the Queensland Muséum, vol. VII, déc. 1922, p. 301-302, pl. XIX Deux spécimens étudiés mesurant respectivement 283 et 236 mm. (longueur totale)- 2. Tijdschr. Ned. Dierk. Ver. Wet. Vergad, octobre 1904. — Voir aussi, du même auteur : Die Fische der Siboga-Expedition. Siboga-Expediiie, LVII, 1913, p. 97, pl. IX, fig. 8. 3. Günther. Catal. of the Fishes Brit. Mus., t. IV, 1862, p. 383. 4. H. Sauvage. Histoire naturelle des Poissons, Hist. phys., nat., pol. de Mada- gascar, XVI, 1891, p. iie-kn, pl. xLvii, fig. i. 396 — ■ment accolée à elle sur la majeure partie de sa longueur. Un court ■espace sépare les deux dents antérieures des deux postérieures, seulement en contact à leur base. La dent 3 atteint la hauteur de la dent 1 ; la dent 2 est légèrement plus courte ; la dent 4, un peu plus haute que les trois précédentes. A la base de ces dents vomériennes, sur leur base elle-même, se voit une rangée festonnée de très petites dents granulaires. Notons encore, chez F. caninus, un détail non signalé par les auteurs : c’est la présence d’une épine operculaire cachée sous la peau, que perce légèrement la pointe. Elle se situe horizontalement un peu en avant et au-dessus du limbe de peau qui se voit sur la marge de l’opercule, aussi bien chez caninus que chez Mourlani. Le caractère tiré des dents vomériennes rapproche donc F. Sluiteri M, Web. de F. caninus Günth., ainsi, du reste, que la comparaison des proportions. Les chiffres ci-dessus concernant F. caninus sont ceux que je puis donner après étude de l’exemplaire du Muséum. Par exemple : longueur de la tête (dans la longueur totale : 7 1/2 ( Sluiteri), 7 (caninus) ; œil (dans la longueur de la tête : 4 (Sluiteri) , 4,3 (caninus) ; hauteur de la tête : 1/2 de sa longueur (chez les deux espèces) ; longueur de la pectorale dans la longueur de la tête : 1,5 (Sluiteri), 1,6 (caninus). C’est la première fois qu’un Fierasfer est signalé sur les côtes mêmes de Madagascar ; mais F. caninus a été trouvé aux Comores (Mayotte) F. Homei Kaup a été signalée notamment de Timor, mais aussi de la Réunion Les espèces du genre Fierasfer, réparties dans la région indo- pacifique, vivent, le plus souvent, en commensales ou en parasites de Mollusques (Méléagrines, Cardium), d’Holothuries (Holothuria scabra, Stichopus), d’Astéries, invertébrés constituant la faune banale des récifs madréporiques. Pour nous en tenir aux espèces ci-dessus mentionnées, F. Sluiteri a été découvert dans la cavité branchiale d’un Tunicier (Styela aurata Quoy et Gaim. ; Sud de Timor, stat. 28, 534 m. de profondeur), et fut retrouvé par Pelse- NEER dans un Cardium (baie de Bukal, île Rotti, stat. 299, juillet 1906) ; F. caninus serait un hôte commun des Holothuries à Tîle Maurice ; F. Mourlani a été découvert dans une Astérie du genre Culcita. Cependant, des Fierasfer ont été recueillis, à Tétat libre, par des profondeurs plus importantes : F. houlti vient de 65 mètres ; F. mi- 1. Un Fierasfer caninus des collections du Muséum, provient de Nouvelle-Guinée • (n" 1878-409 ; A 8679). Il est étiqueté de la main de L. Vaillant (renseignement du D' J. Pelletrin). 2. F. Homei possède, en autres caractères, deux dents médianes sur le vomer «(Günther). — 397 — crodon Gilbert ^ a été signalé entre 58 et 79 m. de profondeur ; H. W. Fowler ^ a mentionné un Carapus (= Fierasfer) gracilis Blkr., pris sur le côte du Natal à 219 m. de profondeur, alors que la même espèce a été retrouvée dans des Culcita. La grande variabilité d’habitat et de genre de vie des espèces du genre Fierasfer est un fait digne d’attention. (Muséum. — Laboratoire des Pêches et productions coloniales d’origine animale.) 1. The Deep-Sea Fishes ot the Ilavaiian Islands, Bull. Unit. States Fish Cornm., XXIII, 1903 (1905), p. 655. 2. Fishes ITom Natal, Zululand and Poituguese East aliica. Proc. Acad. Nat. Sc. Philailelphia, LXXVII, 1925 (1926,) p. 263. • — Voir aussi K. H. Barnapp, Ann. of the South Ajric. Muséum, XXI, 1927, p. 886, pl. XXXV, fig. 0. — 398 — Sur un échouage de Kogia breviceps gray A PROXIMITÉ DE U INSTITUT OCÉANOGRAPHIQUE DE Nhatrang (Ann AM ) PAR M. Raoul Serène. Le 19 mai 1934, à 9 heures, des pêcheurs indigènes avisaient l’Ins-^ titut Océanographique d’Indochine à Cauda, qu’un Cétacé était en danger d’échouage à environ 2 kilomètres au sud du Laboratoire. Une remarque liminaire de toute importance s’impose, en Indo- chine, dès qu’il s’agit d’un pareil sujet. En effet, il n’y a pas de pays au monde plus défavorable à l’étude des Cétacés que la côte d’Annam, en raison des superstitions qui régnent sur ces animaux et des cérémonies religieuses qui accompagnent immanquablement l’arrivée à la côte de mammifères marins, considérés comme des génies bienfaisants. M’étant rendu en toute hâte sur les lieux, j’ai pu observer l’animal encore vivant et assister à l’échouage proprement dit. Une première série d’observations a été faite en sampan à proxi- mité immédiate du Cétacé. Celui-ci, au-dessus d’un fond de sable recouvert d’un mètre d’eau environ, décrivait des cercles réguliers en sens inverse de celui des aiguilles d’une montre. Presque com- plètement immergé, on ne distinguait bien que sa tête, de forme allongée, et pourvue d’une faible carène à sa partie antéro-supé- rieure, son évent et sa nageoire dorsale. La deuxième série d’observations a été faite après l’échouage qui eut lieu au pied d’une corniche rocheuse de nature rhyolitique, dans une gerbe d’écume ensanglantée par les blessures multiples que se faisait l’animal en se débattant. Les Annamites le soutenaient, lavaient ses blessures, permettant de l’observer à loisir, mais non de le toucher, car les soins qu’ils lui prodiguaient étaient déjà des soins rituels. Ces observations nous ont permis, à M. Chevey, Directeur de l’Institut Océanographique et à moi-même, de nous rendre compte qu’il s’agissait très vraisemblablement du Cachalot nain, Kogia. breçiceps Gray. Devant l’importance de cette présomption (à ma connaissance,, c’est la première fois que l’on observe dans la mer de Chine cette Bulletin du Mu&éum, 2® s., t. VI, n° 4, 1934. — 399 — "forme très rare dans le reste du monde), j’ai tenté l’impossible pour pratiquer un examen plus étendu et plus approfondi des caractères ■spécifiques du Cétacé déjà déposé sur l’autel de la pagode et recou- vert de son linceul rituel d’étoffe écarlate. Ayant été autorisé à passer ma main dans la bouche de l’animal, j’ai pu m’assurer ainsi, sans doute possible, de l’absence de dents et de la présence d’un sillon gingival à la mâchoire supérieure, de la présence de 7 à 8 paires de dents largement espacées les unes des autres à la mâchoire inlérieure. J’ai pu noter la forme de la nageoire dorsale qui présente une encoehe à la base et la position dyssymé- trique, déportée vers l’arrière et sur la gauche, d’un évent en forme de croissant à convexité antérieure. J’ai pu enfin opérer les quelques mensurations suivantes : Longueur totale 3 m. 10 De l’extrémité antérieure du museau à l’extrémité supérieure de la nageoire dorsale 1 m. 84 De l’extrémité antérieure du museau à l’attache antérieure de la nageoire pectorale 0 m. 68 Longueur de la nageoire pectorale 0 m. 40 Largeur de la nageoire caudale 0 m. 80 Cet exemplaire est sensiblement plus gvand que celui qui s’est échoué à Noordwijk aan Zee,en Hollande (13 décembre 1925). Ce dernier était une femelle adulte de 2 m. 95, contenant un fœtus de 20 centimètres de longueur. On peut donc en conclure que le spécimen observé à Cauda est certainement adulte. Mais il m’a été absolument impossible de m’assurer de son sexe, geste que les Annamites eussent considéré comme sacrilège. La rareté de cet animal m’a paru justifier cette note. Depuis la communication de Y, Delage à l’Académie des Sciences sur l’échouage d’un Kogia hrevicepssi Roscolî, en Bretagne, le 27 décem- bre 1905 (C. R. Ac. Sc., tome 142, 1906, p. 258-260) ce Cétacé a été revu à Long Island, U. S. A., et a fait l’objet d’une description par Schulte (Bull. Amer. Mus. nat. Ilist. : XXXVII, J 917, p. 361 ; XXXVIII, 1918, pp. 7, 231). Un autre spécimen trouvé sur la côte de Nova Scotia, le 17 janvier 1920, a été signalé par H. Fiers (Proc. Nooa Scotia Inst. Sci., XV, 1923, p. 95). Enfin, le 13 décem- bre 1925, un nouvel échouage à Noordwijk aan Zee a permis à Vax OoRT (1926) de décrire une femelle gravide. C’est la première fois que Kogia breviceps Gray est signalé et reconnu dans la mer de Chine. (Inslilul Océanografhique de l'Indochine,. Slalion mat ilijne de Cauda, Annarn.) Le Gérant, R. Ta VE NE AU. ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLART. 7-9-34. SOMMAIRE Pages Actes administratifs 327 Communications : E. Bourdelle. Les allures de la Girafe ; en particulier le galop. [Fig.] 329 J. Berlioz. Note sur deux espèces peu connues de Ballidés 340 F. Angel. Description d’une nouvelle Grenouille d’Ethiopie, récoltée par la Mission Dakar-Djibouti 344 G. Athanassopoulos. Un caractère essentiel de l’ichthyolaune d’eau douce de la Péninsule Balkanique 346 M. André. Un Acarien (Oribate) prédateur de Platygaster 348 — Note de systématique sur des Tétranyques 352 F. Grand JEAN. Observations sur les Oribates (6® série). [Fig.] 353 Spassky. Araneae palaearticae novae. Fam. Pholcidae. [Fig.] 361 L. Cernosvitov. Note sur la synonymie de quelques espèces d’Enchy- traeidés 373 L. Germain. Contributions à la faune malacologique de l’Afrique équatoriale. LXIX. — Mollusques terrestres nouveaux des régions montagneuses de l’Afrique Orientale (Mission de l’Omo, 1932-1933) 377 Mme Tardieu et C. Christensen. Les Fougères d’Indochine 383 P. Dop et M*^® C. Marchetti. Les cellules à mucilage des Symphorémoidées. [Fig.] 387 R. Abrard. Stratigraphie du Lias moyen et supérieur au sud de Millau et dans la région de Tournemire 391 G. Petit. Un Fierasfer nouveau de Madagascar [Fig.] 393 R. Serène. Sur un échouage de Kogia hreviceps à proximité de l’Institut océanographique de Nbatrang 398 PDBUUTIONS DO HDSËDH NATIONAL D’HISTOIRE NATDRELLE Archives du Muséum national d’Hisioire naturelle (commencées en 1802 comme Annales du Muséum national d’Histoire naturelle) (Masson et C*® éditeurs, un vol. par an, 200 frs). Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895) (Bibliothèque du Muséum, un vol. par an, 50 frs). Publications du Muséum national d’Histoire naturelle (N° 1, 1932 et sui- vants, prix variable). Index Seminum in Hortis Musaei parisiensis collectorum (Laboratoire de Culture ; paraît depuis 1822 ; échange). Notulae systematicae (Laboratoire de Phanérogamie ; paraît depuis 1909). Revue française d’ Entomologie (publiée sous la direction du D’’ R. Jeannel ; paraît depuis 1934. Un vol. par an, 50 frs ; échange). Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale (Laboratoire d’Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921). Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle à Saint-Servan (Laboratoire maritime de Saint-Servan ; paraît depuis 1928). Bulletin du Musée d’ Ethnographie du Trocadéro (Musée du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ; prix du n° : 5 frs). Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale (Laboratoire de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange). Travaux du Laboratoire d’ Entomologie (Laboratoire d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; échange). Bulletin de la Société des Amis du Muséum national d’Histoire naturelle et du Jardin des Plantes (Société des Amis du Muséum ; paraît depuis 1924). Bulletin de la Société des Amis du Musée d’ Ethnographie du Trocadéro (Musée d’ Ethnographie du Trocadéro). BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 2® Série. — Tome VI N“ 5. — Octobre 1934. MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 57, RUE CUVIER • PARIS-V® ' ' RÈGLEMENT Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national d’Histoire naturelle. Le nombre des fascicules sera de 6 par an. Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1 12 feuille (8 pages d’im- pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manuscrits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière à occuper la place minima. Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit, avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin suivant. Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie- ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des Auteurs. Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux Auteurs, qui sont priés de la retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un numéro ultérieur. Les Auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplémentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais). Les Auteurs désirant faire des communications sont priés d’en adresser directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la séance. TIRAGES A PART. Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils peuvent en outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nombre, aux conditions suivantes : 25 ex. 50 ex. 100 ex. 4 pages 18 fr. 20 fr. 22 fr. 8 pages 20 fr. 22 fr. 26 fr. 16 pages 22 fr. 26 fr. 34 fr. Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le numéro et brochés avec agrafes. Les auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part brochés au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves. Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du numéro correspondant. PRIX DE l’abonnement ANNUEL ; France et Étranger > 50 fr. BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE ANNÉE 1934. — N^ 5. O-tO 285^ RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM 25 OCTOBRE 1934. PRÉSIDENCE DE M. P. LEMOINE, DIRECTEUR DU MUSÉUM. ACTES ADMINISTRATIFS Par arrêté du 28 juillet 1934 sont mis à la retraite, à compter du l®’’ août: par suppression d’emplois, MM. .Jeanson, Perrin et Barbier, assistants , Mme "Boy, aide-technique ; AIM. Loiiren et Etre, gardiens de ména- gerie ; M. Massoutier, surveillant militaire ; M. Behagon, chef de carré ; M^'® Jacob, jardinier auxiliaire permanent ; M. Gros, gardien de galerie. Par arrêté de même date sont nommés : aide-technique, M. Reveneau ; gardien de ménagerie, M. Meurgey ; brigadier de la ménagerie, M. Balan- ÇARD, et sont mis à la retraite : M. Ducret, adjudant des gardes, à compter du 1®’’ décembre ; M. Morlot, à compter du 1®’" août ; M. Bouleau, à compter du l®"" septembre ; M. de Nussac, à compter du 1®^ octobre. Par décret du 20 juillet 1934, est accepté le legs Marmottan pour reconstruction de l’orangerie. Par arrêté du 27 septembre 1934, M. Meurgey est nommé brigadier des gardiens de galerie. LÉGION D’HONNEUR M. Bultingaire, bibliothécaire, a été nommé chevalier de la Légion d’honneur. BulUtin du Muséum, 2^ s., t. VI, 1934. 27 DÉCÈS MM. Jeanson, assistant, récemment admis à la retraite (14 août) i Chavaleriat, gardien de ménagerie (23 août) ; J.-L. Dantan, professeur de Zoologie à la Faculté des Sciences d’Alger, Correspondant du Muséum (4 octobre). -- 403 — COMMUNICATIONS Notice Nécrologique SUR J.-L. Dantan, Correspondant du Muséum PAR M. Ch. Gravier Jean-Louis Dantan, professeur à la Faculté des Sciences d’Alger^ Correspondant du Muséum, est mort le 4 octobre dernier, à Gençay (Vienne), après une longue et très douloureuse maladie. Issu d’une excellente famille poitevine, J.-L. Dantan fit ses études aux Uni- versités de Poitiers et de Lille, où il conquit le grade de licencié ès sciences naturelles et le certificat de chimie générale, puis il entra au Muséum comme préparateur à la chaire d’Anatomie comparée, dirigée alors par Edmond Perrier. Il devint ensuite préparateur à la Faculté des Sciences de Paris (P. C. N.). Il fut chargé de la mission d’organiser en Perse — ■ avec des moyens rudi- mentaires — - l’enseignement des sciences naturelles préparatoires aux études médicales (1905-1908). En 1921, il était nommé maître de conférences à la Faculté des Sciences d’Alger, puis professeur sans chaire (1924), et enfin titulaire (1928). Excellent professeur, il exposait ses cours, préparés avec tant de conscience, d’une façon claire et méthodique, et il intéressait fort ses auditeurs. Beaucoup d’entre eux entretenaient avec lui des relations d’amitié. Bon Français, il contribua, en qualité de Président de l’Alliance Française à Téhéran, et avec de maigres ressources, à la propagation de notre langue dans l’Empire de Perse. Pendant la guerre, à cause de son âge et de sa débilité, il resta quelque temps seulement dans le service actif ; libéré, il entra au laboratoire antityphoïdique de l’armée et fut un des collabo- rateurs les plus dévoués de l’éminent Professeur H. Vincent, qui l’estimait beaucoup. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n“ 5 1934. 404 — Il s’est occupé de divers groupes. Parmi les Cœlentérés, il a étudié surtout les Antipathaires — • auxquels il a consacré un important Mémoire qui lui a servi de thèse de doctorat ès sciences — et un singulier type de la faune planctonique de la baie d’Alger, le Tetra- platia çolitans Busch, sorte de Méduse à alTinités énigmatiques. Les larves d’Actinies et la croissance du Corail rouge lui fournirent la matière d’intéressantes publications. Attaché pendant quelque temps au Service scientifique des Pêches, il fit des observations d’importance à la fois théorique et pratique sur la biologie des Huîtres et des Moules. Dans cet ordre d’idées, il faut mentionner aussi ses recherches sur les premiers stades de développement de Poissons Téléostéens (Lançon, Turbot, Orphie). Pour tous ces tra- vaux, surtout pour les cultures marines, Dantan avait été chargé de diverses missions scientifiques sur les côtes de France (Manche et Océan Atlantique), sur la côte occidentale d’Afrique, sur les côtes de Tunisie, sur le « Pourquoi pas ? », et à la fin de sa vie (il était déjà malade), à la côte des Somalis ! Enfin, il fut attiré aussi par les pêches pélagiques nocturnes, à la lumière, et dans deux mémoires étendus parus en 1928 et en 1934, il publia les premiers résultats de ces recherches (en colla- boration avec moi-même) ; mémoires relatifs, le premier aux Anné- lides Polychètes de la baie d’Alger, le second aux mêmes animaux recueillis par l’Institut océanographique de Nhatrang (Annam). Technicien remarquable, élève du regretté Professeur F. Henne- GUY, il faisait méticuleusement ses préparations, qu’il ne trouvait jamais sulfisantes, car il voulait constamment les perfectionner. Ses amis, et tous ceux qui l’ont approché, rendaient hommage à son honnêteté intransigeante. Ses fortes convictions, — chose rare de nos jours — ne se prêtaient à aucune compromission et s’alliaient à une parfaite courtoisie et à une grande bienveillance. Que sa famille veuille bien accepter nos respectueuses condoléances, et si sa douleur pouvait être atténuée, ce serait peut-être par les regrets unanimes que suscite la disparition de l’homme irréprochable que fut J.-L. Dantan. — 405 — Immunité naturelle du Hérisson vis-a-vis DU Venin d’ Abeilles PAR Marie Phisalix L’action vaccinante réciproque des venins d’Abeilles et de Vipère aspic, leur action physiologique de même ordre, portant sur le tissu nerveux, les cellules conjonctives et les globules rouges, m’ont engagée à rechercher si les animaux, tels le Hérisson, qui ont l’immu- nité naturelle vis-à-vis du venin de Vipère, l’ont également vis-à-vis du venin d’Abeilles. La chose est d’autant plus vraisemblable que le Hérisson, Insec- tivore, se montre comme le Crapaud, très friand d’Abeilles : intro- duit dans une cage où circulent plusieurs centaines d’Abeilles bour- donnantes, il entre dans une frénésie extraordinaire, exécute des sauts verticaux ou latéraux, se retournant bout pour bout, happe et croque les Abeilles qui le frôlent ou qu’il saisit au vol. Il ne peut tolérer qu’elles circulent sur ses piquants, et surtout sur les poils de son manteau, se contortionne pour les y atteindre, et parvient ainsi à faire le vide autour de lui. L’un des sujets d’expérience a ainsi dévoré à la file 150 Abeilles pourvues de leur aiguillon et en outre 190 autres qui étaient désaiguillonnées. Si par hasard, quel- qu’une accroche son aiguillon aux parois buccales ou à la langue, il fait comme le Crapaud, en semblable occurrence, des efforts de déglutition, sans jamais chercher à expulser l’Abeille accrochée. Cette observation, que j^ai répétée plusieurs fois avec les mêmes résultats, est insuffisante à nous renseigner sur les limites de sa résistance au venin, car la muqueuse gastro-intestinale n’est guère perméable aux venins riches en protéines, et, d’autre part, le nombre de piqûres faites dans la bouche ne peut être exactement déterminé. Les Abeilles employées à mes expériences proviennent toutes d’une même ruche de l’École d’ Apiculture de Charenton, ruche issue elle-même d’un essaim d’Abeilles sauvages capturées dans l’année en Auvergne. Quant aux 6 Hérissons adultes, mâles et femelles, qui m’ont permis la présente vérification, ils proviennent du laboratoire de M. Brumpt et sont à demi-civilisés, car en peu de jours ils se tiennent déroulés dans la main, pattes pendantes et piquants rabattus. Bulhtin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 5, 1934. — 406 — Inutile de dire qu’ils ont été soigneusement baignés avant d’entrer dans mes cages. Technique. — Le venin a été introduit sous la peau des Hérissons soit par piqûres directes, soit sous forme de macération des appareils venimeux entiers dans l’eau salée physiologique stérilisée. Dans les deux cas, il est bon d’anesthésier légèrement les sujets avant de pratiquer l’inoculation ou les piqûres, qui sont douloureuses. C’est le chloroforme ... à la reine... qui donne les meilleurs résultats. Le sujet est ensuite mis sur le dos et attaché par les pattes à une planchette, précaution d’ailleurs superflue lorsqu’il s’agit de faire simplement une inoculation. Effets des piqûres. Hérisson 1. — Un sujet mâle, pesant 750 gr., reçoit sous la peau rasée de l’aisselle, les piqûres successives de 20 abeilles, qui laissent chacune leur aiguillon dans les tissus, aiguillons qui continuent à instiller leur venin. Chaque piqûre est perçue et se traduit par un tressaillement de l’animal. Aucun symptôme immé- diat ou éloigné. La dose de venin reçue par le Hérisson correspond à environ 3 milligrammes. Hérisson n^ 2. — Un deuxième sujet femelle du poids de 1.000 gr., reçoit successivement 12 piqûres sur le museau, qui le font éternuer, 20 piqûres sous l’aisselle gauche, 20 autres sur le thorax et l’aisselle droite, en tout 52 piqûres correspondant à 15 milligr. 6 de venin. L’animal au réveil ne manifeste aucun symptôme, non plus que dans les jours suivants. Effets de la macération des appareils venimeux. Les aiguillons, retirés chacun avec sa vésicule et ses filaments glandulaires, par traction douce sur leur extrémité, sont plongés au fur et à mesure dans une petite quantité d’eau salée physio- logique, et le tout abandonné au frais pendant une nuit. La masse est ensuite filtrée sur batiste, et exprimée, puis chauffée à 60° pendant 30 minutes. Dans ces conditions, la toxicité du venin n’est pas modifiée, et le filtrat est prêt à être inoculé. Hérisson n° 3. — C’est une grosse femelle, pesant 1.000 gr. Elle reçoit sous la peau de la cuisse 3 cc. de liquide correspondant à la macération de 100 aiguillons (soit 30 milligr. de venin pesé sec). Aucun symptôme immédiat ou éloigné ; aucune action locale. Hérisson n° 4. — Ce mâle, pesant 670 gr., reçoit en tout sous la peau des cuisses 5 cc. de macération provenant de 120 aiguillons (soit 36 milligr. de venin). Aucun symptôme immédiat ou éloigné ; aucune réaction locale. — 407 — Hérisson n° 5. — - Ce sujet mâle pesant 785 gr. reçoit, comme les précédents, la macération sous la peau des cuisses, soit en tout 6 cc. correspondant à 190 aiguillons ou 56 milligr. 4 de venin (72 milligr. par 100 gr. de son poids). Cette forte dose n’a déterminé qu’une diminution passagère de l’appétit. Ainsi le Hérisson paraît insensible au venin d’ Abeilles. Dans les conditions biologiques ordinaires, il n’a rien à craindre des Abeilles sauvages dont il pourrait surprendre les essaims ou les nids, pour en manger le couvain, car il est, d’une part, protégé par ses téguments épineux, et, d’autre part, par son habileté à captu- rer les insectes. En ce qui concerne sa résistance vis-à-vis du venin inoculé, elle est plus de deux fois supérieure à celle qu’il possède vis-à-vis du venin de Vipère, car 72 milligr. de venin d’Abeilles ne suffisent pas à tuer un sujet du poids de 1.000 gr., qui succomberait à l’ino- culation de 31 milligr. de venin de Vipère. Mécanisme de l’immunité. L’Immunité naturelle du Hérisson s’exerce principalement vis-à vis de la neurotoxine et des cytolysines du venin ; mais non contre ’hémolysine, qui attaque directement et instantanément les héma- ties in vitro ; c’est ainsi que lorsqu’on fait darder directement l’aiguillon dans une goutte de sang frais, déposée sur une lame de xerre, on distingue à l’œil nu le laquage du sang, qui s’étend rapidement à toute la masse. Sans doute cette action est -elle moins vive in vivo, car le venin n’arrive que dilué dans toute la masse sanguine. Le sang (ou son sérum) neutraliserait -il physiologiquement la neurotoxine ? Des souris qui reçoivent sous la peau la dose mortelle de venin, additionnée de 1 co. de sérum chauffé, présentent tous les symptômes de l’intoxication par le venin d’Abeilles ; mais toutefois guérissent alors que les témoins succombent dans les délais usuels. Cette action protectrice s’exerce vraisemblablement avec plus d’ampleur in vivo, dans une masse sanguine plus grande et d’apport sans cesse renouvelé. L’immunité locale paraît être d’ordre cytologique — 408 — Action des Ondes Courtes sur le Venin de Vipère aspic PAR M. Phisalix et M. F. Pasteur Dans des expériences précédentes, nous avons montré l’action des diverses radiations sur le venin de la Vipère aspic (1-4). L’entrée relativement récente des ondes courtes en thérapeutique nous a incités à en essayer Faction sur ce venin. Technique. — La technique de ces recherches est précisée dans les don- nées expérimentales suivantes : Une solution au dix-millième de venin de Vipère dans l’eau salée physiologique, d’un volume de 55 mm. de diamètre était contenue dans un flacon conique à fond plat d’Erlenmayer, en verre pyrex, de 100 cm. de capacité. Afin d’éviter toute diffusion des ondes par contact, elle était suspendue par des fils entre les électrodes, en forme de calotte sphérique de 20 cm. de diamètre, et de plus bouché pour éviter toute évaporation. La solution, non irradiée, tue la souris du poids de 20 gr. , par inoculation sous-cutanée, à la dose de 1 cm^. La température extérieure et initiale du liquide s’est élevée au cours de l’opération, quelle qu’en fût la durée, à 3705 et 38°, température extrême qui n’a jamais été dépassée. Les modifications subies par la solution résultent donc uniquement d’une action électrique, dûe aux ondes courtes, car le venin d’abeilles peut être porté à près de 100° sans qu’il perde son action toxique. Le débit de la puissance dépensée entre les électrodes, distantes, soit de 15, soit de 30 cm. d’intervalle, était un flux constant de 25 watts. La longueur d’onde est restée fixe à 20 m., correspondant ainsi au domaine des fréquences de l’ordre de 15 millions de périodes. Expérience 1. — Durée d' exposition : 15 minutes ’ distance des électrodes : 30 cm. ' dose inoculée : 1 cnA. De trois souris qui reçoivent la solution irradiée, deux d’entre elles pesant, l’une 23 gr., l’autre 19 gr., meurent en l’espace de 1. Action des rayons ultra-violets, C. R. Ac. Sc., 1928, t. 186, p. 538. — Sur le venin de la vipère Aspic, Rull. du Mus., t. 34, 23 févr. 1928, p. 143. 2. L’action des rayons ultra-violets sur le sérum de la Vipère aspic, C. R. Ac. Sc., 1928, t. 186, p. 975. 3. Action de diverses radiations sur les composants actifs du venin de Vipère. Cong. int. de la Lumière, Copenhamie, août 1932. 4. Les rayons infra-rouges ne modifient pas la tonicilé globale du venin de Vipère aspic, mais en diminuent légèrement l’action vaccinante. Bull, du Mus., 1932, 2® s. t. IV, p. 262. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n“ 5, 1934. 1 heure et demie ; la troisième, du poids de 19 gr., meurt en 5 heures, avant les témoins, qui meurent en 6 heures : la neurotoxicité du venin semble donc accrue, et les expériences suivantes nous en donneront la raison. Expérience 2. — Durée d'exposition : 30 minutes; distance des électrodes : 30 cm. ; dose inoculée : 1 cm^ 10. De quatre souris, pesant chacune 23 gr., recevant la solution irradiée, deux meurent en 3 heures ; la troisième en 7 heures, et la quatrième en moins de 12 heures. Des deux témoins de même poids, l’un meurt en un temps supé- rieur à 12 heures, l’autre résiste, et de plus est vacciné, car 6 jours après, il subit avec succès l’épreuve par 1 ce 10 de venin entier, sûrement mortelle pour un animal neuf. (Le venin employé contient ainsi ses antigènes normaux). Expérience 3. — ■ Durée d’ exposition : 15 minutes ; distance des électrodes : 30 cm., puis 45 minutes à la distance des électrodes de 15 cm. ; dose inoculée : 1 cm?. De trois souris mâles adultes, l’une pesant 20 gr. meurt en 20 heures ; les deux autres du poids de 19 gr. meurent en 7 à 8 heures, les témoins en 5 à 6 heures. Il y a donc diminution de la neurotoxicité du venin lorsqu’on prolonge l’action des rayons. Expérience 4. — ■ Durée d'exposition : 30 minutes, les électrodes étant distantes de 20 cm. ; puis 30 minutes encore les électrodes étant rapprochées à 15 cm. ; dose inoculée : 1 cc. 10. De 3 sujets, l’un pesant 19 gr. meurt en l’espace de 12 à 13 heures, les deux autres, pesant respectivement 24 et 27 gr. résistent ; les témoins meurent en 5 à 6 heures. Il y a donc, comme dans l’expérience 3, diminution manifeste de la neurotoxicité ; mais les antigènes du venin n’existent plus, ou plutôt n’ont pas reparu, car ces deux sujets succombent à l’ino- culation, faite 5 jours plus tard, de 1 cc. 10 de venin entier. C’est à la disparition précoce et définitive des antigènes qu’est due l’augmentation de toxicité du venin, observée dans l’expé- rience 1. Expérience 5. — ■ Durée d' exposition : 60 minutes ; distance des électrodes ; 15 cm. ; dose inoculée : 1 cc. 10. De trois souris inoculées pesant 22 gr., l’une meurt précocement en 1 heure et demie ; les deux autres présentent les symptômes usuels de l’envenimation, mais résistent. Dans tous les cas, les lésions hémorragiques dues au venin restent les mêmes, l’action graduée des ondes courtes ne modifie pas l’hémor- ragine du venin, qui n’a qu’un rôle secondaire dans le mécanisme de la mort par le venin de Vipère aspic. — 410 — De ces diverses expériences, nous pouvons tirer les conclusions suivantes : 1° La première action des ondes courtes sur le venin de Vipère aspic est d’en détruire définitivement les substances antivenimeuses (les antigènes), ce qui fait apparaître le venin plus toxique (exp. 1). 2° La neurotoxine, qui est la cause première de la mort dans l’envenimation vipérique, est atteinte à son tour, car le venin suffisamment irradié ne tue plus qu’une souris sur trois ou quatre de même poids (exp. 4 et 5). 3° L’hémorragine du venin n’est pas modifiée, soit que le sujet meure, soit qu’il résiste, ce qui montre son influence restreinte dans le mécanisme de la mort. 4° Ces divers résultats montrent en outre que les ondes courtes, dans leur action graduée, produisent sur le venin de Vipère les mêmes effets que les rayons ultra-violets, et ne sauraient ainsi convenir à transformer ce venin en vaccin. — 411 Mission Saharienne Au gieras-D râper 1927-1928 Hémiptères PAR E. DE BeRGEVIN Ces Hémiptères ont été recueillis en cours de route entre le Hoggar et le Niger. Famille PENTATOMIDAE Sous-famille GRAPHOSOMINAE 1. — Solenodera obesus St. — (n° 130), camp du 8 novembre 1927. Dans un oued, deux jours après le départ de Tamanrasset (in coitu). Espèce saharienne du désert lybique et du Sud-algérien. Sous-famille PENTATOMINAE 2. — Nezara Millierei M. B. ■ — (n° 244), 15 et 16 novembre 1927, 2 ex. ; Silet, Tanesrouft (n° 183), 12 novembre 1927 ; (n® 150), 10 novembre 1927 ; (n° 291), 19 novembre 1927. In Azaoua (n°325), 21 novembrel927. Oued en Nefi. — Espèce à tendances sahariennes très nettes, voire éthiopiennes. On la retrouve au Sénégal. Sous-famille DINIDORINAE 3. — Aspongopus viduatus F. (n° 842), 2 février 1928, nombreux exemplaires tant adultes qu’à différents états larvaires ; Miafunké (Niger), sur cucurbitacée (n° 891), sur lè chaland ; (n° 74), Bourem, 6-1-28 (16 ex.). Espèce éthiopienne qui s’étend de l’Égypte au bassin du Niger. Je l’ai rencontrée en nombre à l’île de Philæ sous l’aspect de sa variété niger Fieb. Famille COREIDAE Sous-famille ALYDINAE 4. — Stenocephalus Mairei Bergevin. — (n°® 545, 173, 235, 207), région de Silet, bas Hoggar (10 ex.). Espèce décrite du Hoggar (mission de la Faculté des Sciences d’Alger, 1928). 5. — - Stenocephalus propinquus Bergevin. — (n° 130), 2 ex. sans autre indication que le n° 130. Décrit du Hoggar et provenant de la mission ci-dessus. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n“ 5, 1934. 412 — Sous-famille CORIZINAE 6. — Lyorhyssus hynlinus F. — (ti° 212), 1 ex. provenant de Silet, bas Hoggar, 13 novembre 1927 ; (n° 245), 1 ex. provenant du Tanezrouft, 16-11-27, indiqué comme vulnérant. C’est la seconde fois que l’on nous signale cet insecte comme vulnérant dans les régions désertiques. Espèce ubiquiste qui s’étend du Japon aux régions éthiopienne, australe et néotropicale, en passant par l’Europe et le bassin médi- terranéen. 7. — Agraphopus Dumonti Bergevin. — Espèce décrite sur un couple qui m’avait été envoyé de Tozeur (Sud-tunisien) parle regretté M. Dumont. (n° 246), 16-11-27. Tanezrouft, typique. La capture de M. Monod étend vers l’ouest Faire de dispersion de cette espèce indiquée comme vul- nérante ainsi que la précédente. Famille LYGAEIDAE Sous-famille LYGAEINAE 8. — Spilostethus longulus Dallas. — (n° 107) 1 ex. de Tamanrasset ; (n°151),l ex. du Hoggar, décembre 27. Espèce saharienne et éthio- pienne. 9. - — Spilostethus pandurus Scop. var. militaris F. — Larves provenant du Tassili (n° 678), 29-12-27 ; (n° 815), 1 adulte provenant de Kabura, Niger, 25-1-28. Espèce s’étendant de l’Europe moyenne à la région éthiopienne. 10. — Cosmopleurus fulvipes Dali. — 1 ex. du Tassili (n° 357), 27-11-27 ; (n° 569), 15-12-27), 2 ex. de Timetrine. Espèce du Sahara algérien, d’Egypte, de Nubie et de Perse. 11. — Melanocoryphus atakoricus Bergevin. — (n° 50), 2 ex. du Hoggar. Décrit du massif de l’Atakar (Hoggar) et provenant de la mission de la Faculté des Sciences d’Alger. 12. — Nysius ericae SchilP — (n° 118), 12 ex. sur Menlha syloestris, Tamanrasset, 5-11-27. Espèce ubiquiste. Son aire comprend la Turquie, l’Afrique du Nord, les régions éthiopienne et néarctique. Sous-famille GEOCORINAE 13. — Piocoris sp. — (n° 493), 10-12-27, Timitrine. 14. — Geocoris scutellaris Put. — (n° 209-223), 14-11 et 15-11-27, Oued Silet, Tanezrouft méridional. Espèce signalée seulement en Afrique du Nord depuis la côte jusqu’au tropique. Sous- famille AOHANINAE 15-16. — Dieuches mucronatus Stâl. — (n° 178 et 217), Oued Silet, Tanez- rouft méridional ; (n° 373), larve. Tin Aberda. Espèce égyptienne. 17. — Ernhletlris sp. — 1-12-27, Szelileni-Adrar. 18. — .Gen. ?? sp. ??, n° 74. In Salah. 19. — Larve de Lygaeidae, n°® 152-170, 10-11-27. Hoggar. 413 Famille REDUVIIDAE Sous-famille TRIBELOCEPHALINAE 20. — Tribelocephala sp. — (n°® 953-966), 15 et 16-2-28, Macina- Niger; (n° 1001), 22-2-28, Segou-Niger. Sous-famille REDl VIINAE 21. ■ — Platymeris higuttata L. — (n° 849), 2-2-28, Miafunké sur le Niger. Espèce du Sénégal et de l’Afrique occidentale. 22. — Holotrichius Innesi Horv. — Ç non adulte (n° 11), supplément provenant d’Oranie. Espèce décrite d’Egypte en 1911. 23. ■ — Reduvius pallipes Klug. — (n° 581), 18-12-27, In-Ouri, de Tisser- letine au Niger ; (n° 615), In Ouri, 21-12-27. Espèce désertique et saha- rienne. Vit en Perse, en Arabie, en Égypte et dans le Sahara algérien. 24. — ■ Oncocephalus fasciatus Reut. — (n° 724), 3-1-28. Bourem-Niger. Espèce saharienne, s’étend du Sud-tunisien au Hoggar, où l’on rencontre une forme aptère. Cette nouvelle station fait descendre cette espèce jusqu’au Sénégal qui doit être sa limite extrême. Sous-famille PIRATINAE 25. — Pirates sirepitans Rmb. var. rufipennis Luc. — (n° 969), 7-2-28» entre Macina et Segou (Niger). Espèce occupant toute la région éthio- pienne, elle remonte en Algérie jusqu’en Oranie. 26. — Nagusia Simoni Put. — (n° 31), 24-10-27, Ploggar. Elle se retrouve dans les régions désertiques égyptiennes. Famille NABIDAE 27. — Reduviolus caprifornis Germ. — (n° 188), 12-11-27 Silet. Espèce cosmopolite, mais à tendance désertique. Famille ANTHOCORIDAE 28. ■ — Triphleps albidipennis Reut. — (n° 118), 5-11-27, Tamanrasset. Espèce saharienne et éthiopienne ; elle peut parasiter les petits acariens générateurs de galles gommifères de certains Tamarix. Famille CAPSIDAE 29. — Phytocoris sp. ? indéterminable. — (n° 268), Timissao, 18-11-27* 30. — Calocoris tegularis Put. — (n° 418), Szélilène-Tanezrouft, 2-12-27 ; (n° 514), de Tisserlitine au Niger, 11-12-27. Espèce saharienne, s’éten- dant du sud tunisien au bassin du Niger. 31. — Lygus sp. ? — (n° 570), 16-12-27, Timitrine. 32. — Genus ?? spec ?? — (n° 526), 11-12-27, Timitrine. 33. — Plagiognathus sp. — (n° 139), 8-11-27, Tamanrasset. 34. — Psallus sp. — (n° 226), 15-11-27, Oued-Silet. 414 — Famille HYDROMETRIDAE 35. — Hydrometra gracilenta Horv. — (n° 969), 22-2-28. entre Macina et Segou. Espèce dont la répartition est encore mal connue. Se trouve en Russie, au Caucase, en Égypte. Très voisin de Hydrometra stagnorum L. macroptère. Famille BELOSTOMIDAE 36. — Diplonichus nepoides F. — Silet (n° 206), 13-11-27. Silet, Tunisie Égypte, région éthiopienne. Famille CERCOPIDAE 37. — Locris rubra St. — (n° 1024), 26-2-28, Koulikoro. Espèce de l’Afrique occidentale : Sénégal. Famille MEMBRACIDAE 38. — Acantophyes tassilii Bergevin. — (n‘* 675), 28-12-27, Tilemsi. Décrite du Tassili ouest. Famille JASSIDAE Sous-famille BYTHOSCOPINAE 39. — Agallia intermedia Leth. (n° 263), 18-11-27. Timissao, Égypte, Algérie. Sub-famille JASSINAE 40. — Paraholocratus sp. — (n° 509), 9-12-27, Tisserlitine ; (n° 527, 11-12-27, Oued Sfei. 41. — Nephotettix bipunctatus F. — (n° 724), 3-1-28, Bourem, Niger. J’ai récolté cette espèce en Égypte. 42. — Athysanus vulnerans Bergevin. — (n° 188), 12-11-27, Silet ; (n° 263), 18-11-27, Timissao. Décrit d’In-Salah comme accidentellement héma- tophage. Sous-famille TYPHLOCYBINAE 43. — Eupteryx stachidearum Hardy var. simplex nov. mihi. — (n° 118), 5-11-27, Tamanrasset. Variété ne pouvant être érigée en espèce. Diffère du type par des dessins moins accusés. Famille CIXIIDAE 44. — Oliarus frontalis Mel. — (n° 969) entre Macina et Segou, 17-2-28. Espèce algérienne et éthiopienne. 45. — ■ Larves indéterminables probablement de Psyllidae. ■ — (n° 730), 3-1-28, Bourem, sur Nymphaea. Les larves d’Aphalara calthae L. ne présentent pas ces caractères. Une Écrevisse Américaine (Cambarus affinis PULLULANT AUX PORTES DE PaRIS PAR M. Marc André Cette année (1934), vers la rni-août, la presse quotidienne a signalé qu’au pont de Charenton, à l’endroit où la Seine reçoit la Marne, il y avait, sur les bords de cette dernière rivière et sur ceux du canal de Saint-Maurice, des Écrevisses qui pullulaient en telle quantité que les Parisiens pouvaient les pêcher à la ligne. M’étant rendu alors sur place, j’ai recueilli un certain nombre de ces Crustacés d’Alfort à Charentonneau et tout le long de la boucle de la Marne jusqu’au Ferreux, et j’ai reconnu que, si, à première vue, ils ressemblent beaucoup à l’Écrevisse à pattes blanches (Astacus pallipes Lereboullet), en réalité ils n’appar- tiennent même pas au genre Astacus Fabricius, 1775 (= Potamohius Leach, 1819) mais doivent être classés dans le genre Américain Cambarus Erichson, 1846. Spécifiquement ils se rapportent au C. affinis Sa y (= limosus Rafinesque). Dans le genre Cambarus, il y a absence complète de pleuro- branchies et l’orifice de la glande verte est situé tout à fait au sommet du tubercule faisant saillie à la base de l’antenne. Chez la femelle, le sternum, entre l’avant dernier et le dernier segment thoracique, présente une disposition décrite sous le nom d’ « anneau ventral » et formant une poche copulatrice où le mâle dépose le sperme lors de l’accouplement (Fig. 1, A). Sur les articles basilaires des 3^® pattes ambulatoires on voit les deux orifices des oviductes. Entre les bases des 4®® pattes il y a une large plaque sternale concave : contre celle-ci vient se placer l’anneau ventral qui porte deux protubérances subcentrales bien marquées et une profonde dépression transversale limitée postérieurement par un 1. C. W. Stiles et C. E. Baker (1926, Science New York, LXII], p. 544) ont établi que Potamohius Leach, in Samouei.ee, 1819, tombe (par application de l’article 30 d des Règles internationales de la Nomenclature) en synonymie d’Astaeus Fabricius, 1775, qui a pour type Cancer astacus L. = Astacus fluoiatilis Fabr. F. Jeffreys Bell (189G, Ann. Mag. Nat. Ilist., 6® s., XVIII, p. 476) a d’ailleurs ait remarquer que le nom générique Astacus a été créé en 1764 par Gronovius (Zoo phyl. Gronoo., Insect., p. 227) qui cite comme première espèce V Astacus fluoiatilis Rondelet = Cancer astacus L. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n® 5, 1934. 416 rebord surélevé. En arrière de cet anneau on observe entre les 5®® pattes une crête transverse saillante Chez le mâle, le 3® article (ischiopodite) des 3®® pattes ambulatoires (péréiopodes III) est pourvu d’un crochet (Fig. 1, Pr. III), et, aux l®*" et 2® somites abdominaux, les appendices, modifiés en organes copulateurs, ofïrent certains caractères différents de ceux que l’on observe dans le genre Astacus. Fig. 1. Camhanis ajfmis Say. — A, anneau ventral de la l'emelle. — Pr. III, 3*' patte ambulatoire (péréiopode III) du mâle. Le Cambarus affinis Say offre les caractères suivants : Il mesure ordinairement 110 à 120 mm. de long et peut même atteindre 140 mm. La face dorsale de l’animal est verdâtre, avec taches d’un vert plus foncé, notamment sur les pinces. L’extrémité des mors de celles-ci est orange, au-dessus d’un anneau d’un vert noirâtre, qui se continue par une bande de même teinte le long du bord externe de la pince jusqu’au carpopodite. Chacun des somites abdominaux est orné dorsalement d’une double bande transverse interrompue de couleur marron, qui, chez les spécimens récemment mis dans l’alcool, vire au rouge sang. La face ventrale est de teinte plus claire. Les pinces sont comprimées et le bord interne des mors montre seulement quelques petits tubercules. 1. CI. E. A. Andrews, Proc. Boston Soc. Nat, Ilist., XXXIl [1906], p. 427. - 417 — Le rostre, dont les bords latéraux sont presque parallèles, possède une paire d’épines latérales bien nettes, mais il n’y a pas de crête dorsale médiane. Les flancs de la carapace présentent latéralement de nombreuses épines en avant et en arrière du sillon cervical. Chacune des crêtes orbitaires est indivise et se termine antérieure- ment en une pointe dentiforme. C’est particulièrement l’examen des appendices des et 2® somi- tes abdominaux, chez les mâles, qui permet d’établir une distinc- tion nette entre VA. pallipes et le C. affinis. Chez le mâle de V Astacus pallipes (Fig. 2) chacun des deux appen- dices du 2® somite abdominal (pléopodes II) a conservé la structure ordinaire d’un pied biramé et comprend, à la base, un protopodite pr sur lequel sont articulés un exopodite ex et un endopodite en. L’exopodite se compose d’une partie basale indivise et d’une partie apicale segmentée en un flagellum. L’endopodite présente de même une partie basale indivise et une partie apicale flagelliforme / : mais la partie basale est grande et se prolonge du côté interne en une lamelle dilatée l qui s’enroule dorsalement sur elle-même de façon à former un cône creux (D) : ce prolongement interne enroulé l est presque parallèle à la partie apicale flagelliforme f et son ouver- ture atteint à peu près l’extrémité libre de celle-ci. Fig. '1. Aslaciis palUpes lercboullel, mâle. — PI. I, pléopodes I (face venirale). ■ — PI. Il, pléopodes II (face ventrale) ; pr., protopodite : eœ, exopodite : en, endopodite ; /, flagellum : l, lamelle. — D, extrémité du pléopode II droit (face dorsale, appliquée contre le corps). Quant aux appendices du 1®^ somite abdominal (pléopodes I), chacun d’eux s’écarte beaucoup du type général. L’exopodite et le flagellum de l’endopodite ont disparu et on n’a plus qu’un organe styliforme réduit à un seul article qui semble représenter le proto- podite, la partie basale et le prolongement interne de l’endopodite du pléopode II. Cet organe se termine par une large lamelle dont le sommet, légèrement bifide, est tronqué et dont les bords se Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, 1934. 28 - 418 — replient, de façon que cette lamelle s’enroule ventralement sur elle-même, en formant ainsi un canal tubulaire ouvert aux deux bouts. Chez le Camharus affinis mâle (Fig. 3), en état de maturité sexuelle, ces appendices abdominaux se montrent un peu modifiés. ^ Le pléopode II est formé d’un protopodite sur lequel sont arti- culés un exopodite et un endopodite, L’exopodite ex se compose d’une partie basale indivise et d’une partie apicale segmentée en un flagellum. L’endopodite en présente de même une partie basale indivise et une partie apicale flagelliforme / : la partie basale se prolonge, du côté interne, en une lamelle l qui s’enroule dorsalement sur elle-même de façon à former un cône creux (D) : ce prolongement interne enroulé prend un contour triangulaire et est disposé très obliquement, tandis que dans le genre Astacus il est presque parallèle à la partie apicale flagelliforme / ; par suite son ouverture se trouve au niveau de la base de celle-ci, alors que chez les Astacus elle en atteint l’extrémité libre. Fig. 3. Camharus affinis Say, mâle. — PL 1, pléopodes I (face ventrale). — PL II, pléopodes II (face ventrale). ■ — D, extrémité du pléopode II droit (face dorsale). Le pléopode I est un organe styliforme qui se termine par une partie apicale dilatée en lamelle et enroulée ventralement sur elle- même, mais l’enroulement est si étroit que le canal que l’on observe chez les Astacus n’existe plus : cette partie enroulée est transformée 1. Le mâle des Camharus peut se présenter sous deux formes qui correspondent, l’une à l’époque de la reproduction, l’autre aux périodes de repos sexuel. — 419 — en deux cylindres rapprochés, unis en haut, tandis qu’en has il persiste seulement une suture superficielle peu profonde qui repré- sente le reste du canal des Astacus ; le sommet de chacun de ces cylindres (au lieu d’être simplement tronqué comme dans les Asta- cus), s’allonge en pointe, de sorte que cette lamelle apicale du pléo- pode I est nettement divisée à son sommet en deux courtes branches acuminées, dont la dorsale est sillonnée ventralement, tandis que la ventrale se termine par une épine aiguë dirigée en dehors. Le C. affinis habite les lacs Erié et Supérieur, et les fleuves de l’Est des Etats-Unis (Delaware, Susquehannah, Potomac). Cette espèce a été importée en Europe d’abord par un piscicul- teur réputé, Max von dem Borne, en 1890, dans des étangs de la Mietzel, affluent de l’Oder (dans le Brandebourg) et de là elle a peuplé tous les cours d’eau Allemands en communication avec cette rivière. En France, des essais d’acclimatation avaient été tentés en 1896 par C. Raveret-Wattel à la station aquicole du Nid-de-Verdier, près Fécamp, mais sans résultats concluants. Plus récemment, on avait observé un cas où la tentative avait été couronnée de succès. En 1924, M. le Prof. L. Léger (C. R. Acad. Sciences, t. 179, p. 1205), a signalé qu’au voisinage de Vierzon, dans le Cher, on trouve une quantité considérable de C, affinis, qui proviennent d’un déversement fait par un amateur quelque temps avant la guerre de 1914 et qui s’y sont acclimatés et mul- tipliés. En 1925, M. Léger (C. R. 49® sess. Assoc. franç. acanc. Sc., Grenoble [1925], 1926, p. 394) a pu obtenir la reproduction de cette espèce en captivité dans des bassins d’élevage. En 1932, j’avais recueilli moi-même, le 4 septembre, dans la Seine, à Juvisy, un C. affinis (long de 68 rnm.), et, en 1933, j’avais reçu de M. C. Angelier un exemplaire (de 92 mm.) capturé, le 9 novembre, dans la Marne, à Créteil. M. G. Empire m’a remis une mue (de 70 mm.) de cette soi-disant Ecrevissequi avait été pêchée en mai 193( (Bull. Soc. centr. Aquicult. XLl, p. 83) dans la Marne, à Chalifert, par 5 mètres de profondeur. L’étude comparative des Camharus que j’ai recueillis au mois d’août dans cette rivière, d’Alfort au Perreux, m’a donné à penser que ces Crustacés se sont certainement reproduits sur place, car j’ai trouvé à la fois des individus très jeunes dont la longueur ne dépassait pas 31 à 32 mm. (de l’extrémilé du rostre à celle dutelson), des échantillons moyens qui mesuraient 50 à 60 mm. et enfin des spécimens qui avaient une dimension de 80 à 90 mm., permettant de les considérer comme parvenus à un stade voisin de l’âge adulte (110 à 120 mm.). — 420 — Quan*: à l’origine de ces Cruscacés, qui se sort ainsi multipliés, elle est vraisemblablement due à une migration : les Carnharus. qui sont des animaux fouisseurs, possèdent, comme d’ailleurs nos Astacus indigènes, un instinct qui les pousse à voyager et qui est si fort que ces Crustacés, capables de vivre un certain temps hors de l’eau, peuvent abandonner un habitat qui cesse de leur convenir et prendre au besoin la voie de terre pour aller à la recherche de berges plus hospitalières. Discussion. — M. Ranson signale, à propos de la communication de M. André sur le Cambarus, un fait analogue concernant une Méduse d’eau douce, le Craspedacusta Sowerbyi R. Lank. Il croit possible que cette Méduse soit endémique en Europe où elle a été observée en diverses localités de France et d’Allemagne. M. Louis Germain. — ■ La découverte de Craspedacusta dans des rivières de France et d’Allemagne est un fait très intéressant, mais qui ne prouve pas, avec certitude, l’endémisme de cette Méduse, Il y aurait lieu de rechercher si les localités où elle a été recueillie ne sont pas à proximité d’établissements où l’on cultive des plantes tropicales avec lesquelles la Méduse aurait été introduite. — 421 — Note préliminaire sur le nouveau genre Gipopeltis (Arach., Pedipalpi) PAR LE E. A. M. Speijer (La Haye) Bien que l’on rencontre encore beaucoup de difficultés en étudiant les Uropygi, il faut cependant constater que maintenant nous voyons déjà plus clair qu’au temps de Kraepelin (mort en 1913), et que de nombreuses modifications doivent être apportées à leur systé- matique. Dans une publication sur les Pédipalpes orientaux du musée de Berlin qui paraîtra prochainement, je démontre pour quelles raisons c’est une erreur de classer le Thelyphonus amurensis Tarnani dans le genre Typopeltis. Kraepelin a décrit d’une façon insuffisante le Typopeltis harmandi. Il a créé cette espèce d’après deux exemplaires femelles du Muséum de Paris, dont le plus jeune fait maintenant partie des collections du Musée de Hambourg. M’occupant d’une étude du genre TypopeZiis, j’ai reçu l’exemplaire de Hambourg. J’ai constaté alors qu’il s’agit d’un Thélyphonide à quatre ommatidies. Nous n’avons cependant pas à faire à un Tetrabalius parce que les deux paires à' ommatidies présentent une autre disposition. Lors d’un séjour récent au Muséum de Paris, j’ai pu étudier l’autre exemplaire. J’ai constaté que les deux types de Typopeltis harmandi Kraepelin appartiennent à la même espèce d’un genre qui n’a pas été jusqu’à présent décrit. Cette erreur tient à ce que Kraepelin n’a pas remarqué les deux paires d’ommatidies, mais seulement une : il ne faut pas oublier que l’observation dépend largement de l’éclairage. N’ayant pas cru qu’il pût exister des Thélyphomides avec deux paires d’ommatidies, Kraepelin a négligé de faire porter ses observations sur ce point. Je ne donne pas encore la diagnose du nouveau genre Gipopeltis, comme je propose de le nommer, mais il me semble utile de repro- duire tout ce qu’on trouve chez Kraepelin relativement à ce genre. Voici la description originale de Typopeltis harmandi 1900 : « Die Art, von der mir nur ein erwachsenes und ein jüngeres Ç vorliegen, steht dem T. stimpsoni sehr nahe und unterscheidet si ch von demselben lediglich durch folgende Merkmale ; 1) An Stelle der medianen Grube Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 5, 1934. — 422 — am Vorderrande der ersten Bauchplatte des Abdomens finden sich zwei deutliche ovale Gruben ganz nahe dem Vorderrande ; auf der Flâche nahe dem wenig eingezogenn Hinterrande eine ganz Flacbe rundliche médiane Dépréssion, welche seitlich von je einer schwachen S fôrmigen Furche flaiikiert wird (bei dem jungen Exemplar ist das tiefe Grubenpaar am Vorderrande noch nicht ausgebildet ; 2) Die ers te Bauchplatte des Abdomens ist an der Seite dicht grobgrubig (bei T. stimpsoni nur zerstreut grob nadelstichig) ; die Seiten der übrigen Bauchplatten etwas schwach raspelig ; 3) der scharfe Vorderrand des Céphalothorax ist vor dem Augenhügel stark und deutlich gezahnt (bei T. stimpsoni fast glatt). In Farbung, Grosse, Dornenzahl des Trochanters des Maxillarpalpus, Lângenverhâltnis der Fühlerglieder etc ganz wie T. stimpsoni. Cochinchina — ■ bisher nur 2 Ç. Harmand leg. ». Nous relevons, dans le « Catalogue des Pédipalpes des collections du Muséum d’histoire naturelle » par Kraepelin (1901), après la citation de Typopeltis harmandi Krpln., la mention : Type. C’est tout ce que nous trouvons sur cette espèce comme indication de la main de Kraepelin. Le type du nouveau genre Gipopeltis est alors le Gipopeltis harmandi Kraepelin, appartenant à la collection du Muséum d’histoire naturelle de Paris, le paratype se trouvant dans les collections du Muséum de Hambourg. BIBLIOGRAPHIE Kraepelin, K., Ueber einige neue Gliederspinnen, Abh. Ver. Hamburg, XIII, 1900. Kraepelin, K., Catalogue des Pédipalpes des Collections du Muséum d’Histoire naturelle de Paris, Bull, du Muséum d’histoire naturelle, VII, 1901. Gravely, F. IL, The évolution and Distribution of the Ind. Australian Thelyphonidae, with notes on tbe distinctive characters of varions species, Bec. Ind. Mus., XII, 1916. Speijer, E. a. M. , Die orientalische Pedipalpen des Zoolischen Muséums der Staatsuniversitaet Berlin (sous presse). - 423 — Observations sur les Oribates (Arach. Acar.) n® Série) [*PAR M. F. Grandjean I. — Le DÉVELOPPEM.ENT DE Parhypochthouius Bereese. Un grand intérêt s’attache aux Palaeacariformes de Tragardh (1), non pas parce qu’on en peut faire un nouveau sous-ordre d’acariens, comme le pense l’auteur suédois, mais parce que ce sont des Oribates primitifs et même, peut-être, à eertains égards, les plus primitifs des acariens. J’en ai décrit quelques espèces dans un travail anté- rieur (2). Je reviens maintenant sur le genre Parhypochthouius qui est, parmi les Palaeacariformes, celui qui s’éearte le moins des Stegasima. L’espèce dont il est question dans ce travail est proba- blement P. ap/iidmits Berlese malgré sa taille plus petite (380 p.). Elle a la curieuse dissymétrie de l’organe pseudostigmatique signalée par WiLLMANN dans sa variété germanicus. Je n’ai d’ailleurs pas l’intention de décrire cette espèce, mais seulement de montrer les traits essentiels de son développement. Mes exemplaires ont été tous récoltés dans un même tronc creux de châtaignier, aux environs de Périgueux. Ils sont de la même provenanee que ceux de 1932 (2, p. 425). A priori le développement de Parhypochthouius a quelque chose qui le distingue de celui des Stegasima, car la larve a les mêmes 26 poils gastronotiques qu’une larve holotriche ordinaire (4, p. 22), tandis que l’adulte a un notagaster assez bien défini, laissant voir entre ses bords une région ventrale qui semble constituée comme chez les Stegasima inférieurs, mais ce notogaster porte 42 poils au lieu de 32. Si l’on appelle gastronotiques chez Parhypochthouius seulement les poils homologues de ceux que j’ai appelés gastro- notiques chez les Stegasima (4, p. 20), il faut par conséquent que le notogaster de Parhypochthouius porte au moins 5 paires de poils qui ne soient pas gastronotiques. Ces 5 paires sont celles qui sont notées adi, ad2, add, ad^, pi, sur les figures 4 A et 3 B. Entre la fente anale et la région occupée par les poils gastronotiques il y a donc, de chaque côté, 3 rangées de poils chez Parhypochthouius adulte, tandis qu’il y en a 2 seulement chez les Stegasima. C’est une différence capitale qui paraît bien se retrouver chez les autres Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n“ 5, 1934. — 424 — Palaeacariformes. Elle veut dire que leur abdomen a un segment de plus que celui des Stegasima. La notation générale (4, p. 18) s’applique sans ambiguïté aux poils gastronotiques de la larve (fig. 1), ces poils étant disposés Fig. 1. — Parhypochthonius sp., larve. A, vue de dessous (X 590). B, vue de dessus ( X 420) régulièrement. On remarque le poil inguinal pi (fig. 1 A) en avant de la cupule opisthopleurale. Il y a 4 poils paraproctaux (pp) de chaque côté. La protonymphe a les mêmes poils paraproctaux et le même poil inguinal. Les poils gastronotiques se sont augmentés de 3 paires nouvelles, les 3 paires protonymphales, exactement comme chez — 425 — les Stegasima. On reconnaît les poils C, D, E, F comme sur la larve et aussi les poils OPi et OP2 • mais les 4 autres paires, formant le groupe terminal K\, PN\, PN2, PN3 ne laissent pas distinguer sûrement Ki d’avec les poils protonymphaux. C’est l’indécision Fig. 2. — Parhypochthonius sp. ( X 510). Face ventrale ; A, de la protonymphe ; B, de la deutonymplie. habituelle (4, p. 22). Ainsi la protonymphe est tout à fait comparable à une protonymphe de Stegasima inférieur ; elle n’en diffère que par la persistance du poil inguinal. Sur la deutonymphe on retrouve les mêmes 32 poils gastrono- tiques. A la place de la rangée paraproctale bordant la fente anale on a maintenant deux rangées ; il faut donc appeler anale (an) 426 la rangée la plus voisine de la fente et adanale (ad) celle qui en est plus éloignée. Tout se passe encore comme chez les Stegasima inférieurs, sauf la persistance du poil inguinal. C’est la tritonymphe qui nous apporte quelque chose de vraiment Fig. 3. — Parkypochthonius sp. ( X 476). Face ventrale : A, de la tritonymphe ; B, de l’adulte. nouveau. La figure 3A montre que le segment anal, avec ses 4 poils anaux, n’y borde plus la fente anale. Il s’est formé entre lui et cette fente un nouveau segment portant un seul poil (aa). De ce nouveau segment, que j’appelle peranal, les Stegasima ne montrent aucune trace. On sait qu’il est de règle, chez ces derniers Oribates, que la 427 ^ tritonymphe et l’adulte aient les mêmes segments que la deuto- nymphe, ou du moins aient le même nombre de segments Quant à l’adulte il porte les mêmes poils que la tritonymphe ; mais le notogaster s’est différencié. Bien que la limite de ce notogaster ne soit pas très accusée dans l’observation par transparence, à cause de la faible chitinisation (elle est bien nette au contraire en lumière réfléchie), on ne peut douter qu’elle ne passe entre les rangées adanale et anale (fig. 4 A et 3 B). Il s’agit donc ici d’un notogaster anormal puisqu’il porte d’autres poils que les 32 poils gastronotiques ; de chaque côté il comprend, en outre, le poil inguinal et les 4 poils adanaux. La comparaison de Parhypochthonius avec les figures d’adultes que j’ai données dans mon travail de 1932 pour d’autres Palaeacari- formes est intéressante. Il me paraît certain que les poils qui bordent l’ouverture anale, chez ces Palaeacariformes, sont des poils pera- naux et non des poils anaux. Il y a de chaque côté 6 poils peranaux chez Aphelacarus acarinus et Palaeacarus araneola. La rangée qui vient ensuite, en s’écartant du plan axial, est anale et non adanale et ainsi de suite. Mais on ne pourra être sûr de ces homologies qu’après l’étude des 5 états. Il est probable que cette étude, quand elle sera possible, permettra de résoudre le groupe terminal, car l’un des poils de ce groupe est aplati en feuille chez plusieurs espèces. Il suffirait de reconnaître ce poil différencié depuis la larve pour établir que c’est le poil Kl. Sur mes figures, en attendant, j’ai porté la notation provisoire w, x, y, z pour le groupe terminal (4, p. 22), Les formules anales que j’ai données pour les Stegasima doivent être complétées chez les Palaeacariformes par la mention des poils peranaux. Je propose d’en tenir compte comme l’indique la formule suivante qui serait celle de Parh. aphidinus : A (4 — 4 — 4, 4 — 4, 4, 1 — 4, 4, 1) La formule génitale paraît être (1 — -4 — -7 — 9), ce qui suppose que le poil marqué ag sur les figures est vraiment aggénital. Cela n’est pas très sûr d’après l’observation par transparence ; mais par réflexion on voit bien sur l’adulte que ce poil ag est implanté sur une petite région triangulaire saillante qui est séparée du bom- bement génital (portant 9 poils) par une forte dépression, et qui 1. J’admets ici que les poils peranaux n’ont pas d’homologues chez les Stegasima, c’est-à-dire qu’ils ont disparu chez ces derniers, avec le segment qui les portait. C’est la conclusion à laquelle on est conduit quand on compare les deux groupes d’Oribates, comme je viens de le iaire, en partant des larves. Si l’on commençait la comparaison par les adultes on admettrait naturellement, à titre de première hypothèse, que les poils que j’appelle ici peranaux et anaux sont respectivement homologues des poils anaux et adanaux des Stegasima et il faudrait que les poils que j’appelle adanaux chez Parhypochthonius aient disparu chez les Stegasima. Supposer cela, ou encore que ce sont les poils anaux qui manquent, m’a paru s’accorder très mal avec mes observations. — 428 — est également séparée du notogaster, de l’autre côté, par une dépres- sion analogue. On peut se demander aussi s’il y a un rapport d’homo- logie entre le poil inguinal, existant ici à tous les états, et le ou les poils aggénitaux des Stegasima, car il est placé de la même manière. Fig. 4. — Parhypochthonius sp. A, adulte : vue latérale de l’hysterosoma ( X 298). B, labium de l’adulte ( X 578) : ep.r, éphiparynx : ell, épine latérolabiaîe. G, palpe et mâchoire gauches de l’adulte, vus latéralement ( X 850). D, 4® patte droite de la pro- tonympbe, vue dans une orientation latérale un peu dorsale { X 625). Les cupules iop, ipn, iad, ian sont comme chez les Stegasima en général et elles apparaissent dans le même ordre. Je n’ai pas vu de cupule peranale. A la place des 3 autres cupules ia, im, ip, je n’en ai trouvé que 2, les mêmes à tous les états ; elles sont un peu en dessous et en arrière des poils D3 et E2. Il est possible — 429 — que la 3® m’ait échappé car ces cupules sont très peu visibles. La ligne transversale et la striction, en arrière des poils Z), cor- respond à la coupure ct2 des Hypochthoniidae. Elle existe à tous les états (fig. IB et 4A). C’est la limite dorsale du podosoma. Le poil F2 est toujours implanté sur les bords de la « verrue )), c’est-à-dire sur l’orifice évasé et saillant de la glande latéro-abdo- minale. Ce poil est nettement serrulé chez les larves. Plus générale- ment les poils du dessus du corps sont rugueux sur les larves, non sur les nymphes et les adultes. La glande latéro-ahdominale est représentée telle qu’on la voit sur des exemplaires traités à chaud par l’acide lactique lorsqu’il n’en subsiste plus que les parois chiti- neuses. Il est possible que ce traitement déforme la glande et l’agran- disse. Les formules pour les poils des épimères, de la larve à l’adulte, • sont (3 -- 1 — 2), (3 — 1 — 3 - 1), (3 -- 1 — 3 - 3), (3 — 1 — 3 ■ — 4), (3 — ■ 1 — 3 — 4). Elles sont bien différentes de celles des autres Palaeacariformes, lesquels ont 3 poils au 2® épimère, au moins chez l’adulte, et 4 au premier. Ce sont des formules d’Hypoch- thoniidae ou de Lohmanniidae. Elles sont même identiques à celles à' Eniochthonius pallidulus (Michael). Elles comprennent, pour la larve, le curieux poil en calotte sphérique contre lequel s’appuie l’extrémité de l’appendice larvaire. Celui-ci est très long et la région médiane de sa tige est bien visible avec ses anneaux circulaires ou spiralés qui paraissent se détendre comme un ressort et allonger l’appendice lorsque la tête de ce dernier est dégagée de la calotte. Sur les figures 1 A et 1 B l’appendice est libéré de cette manière. Il est probable que cette libération est accidentelle. L’épimère I (non les autres) porte une épine latérocoxale très petite, comparable à celle de Meristacarus et au poil latérocoxal de plusieurs Ptyctima. J’ai vu nettement cette épine sur l’adulte et sur les nymphes. Sur la larve elle paraît exister aussi, mais elle est si minus- cule que je ne suis pas sûr de son existence. Le dessus du propodosoma, suivant la règle, est le même à tous les états. H y a toujours deux poils exostigmatiques. Il faut remar- quer que le rostre, c’est-à-dire le limbe rostral, existe, très court, mais net, dès la larve. Sa base, que l’on voit par transparence, est la ligne de traits et points alternants de la bgure 1 B, en arrière des poils rostraux. La langue a 3 poils simples, de chaque côté, sur l’adulte et les trois nymphes (fig. 4 B). Elle n’a que 2 poils sur la larve. D’après les emplacements c’est le poil postérieur antiaxial de l’adulte qui manque. J’ai déjà fait la même remarque pour Meristacarus porcula (4, p. 44) et je constate aussi le même fait chez Hypochthonius rufulus. 11 est probable que c’est une règle générale pour les Oribates lorsque les adultes ont une langue à 3 paires de poils. Le poil anté- — 430 — rieur du labium, le poil de l’hypostome et l’épine latérolabiale sont constants à tous les états. Il y a un poil médian chez la larve et la protonymphe, deux poils médians à partir de la deutonymphe. L’hypostome triangulaire est imparfaitement différencié depuis la larve par des lignes assez floues. La mandibule est la même à tous les états, avec deux poils dorsaux en ligne longitudinale. Le palpe de 5 articles a pour formule (0 — -2 — -1 — 2 — ■ 12) chez l’adulte et la tritonymphe, (0 — 1 — — '2 — ■ 12) aux 3 autres états. Je ne suis cependant pas très sûr du nombre des poils tarsaux chez la larve. Le 2® poil du fémur, à partir de la tritonymphe, est le poil ventral, celui qui est en dessus figure 4 B. Je termine par une remarque. Des exemplaires assez nombreux de tritonymphes et d’adultes, dans les récoltes dont j’ai parlé, avaient d’un côté 2 poils peranaux au lieu d’un seul. Au contraire, le nombre des poils anaux, adanaux, paraproctaux, gastronotiques, etc..., n’a varié pour aucun de mes exemplaires. 11 faut en conclure, je crois, que la réduction à 1 du nombre des poils peranaux est phylogénétiquement assez récente puisqu’elle n’est pas encore absolument fixée. 11 est vraisemblable que la disparition de ces poils prélude à la disparition du segment peranal lui-même, c’est-à- dire à la transformation du Palaeacariforme en Stegasima. D’après les autres caractères, c’est une transformation qui est déjà très avancée dans le genre Parhypochthonius. Plus généralement on est frappé de voir que la fréquence des variations individuelles, pour les poils d’un organe, dans une espèce déterminée, est en rapport avec la variabilité du nombre et de l’arrangement des poils de cet organe pour l’ensemble des Oribates. Il est extrêmement rare de voir manquer ou s’ajouter un poil sur les mandibules, ou la langue, ou le dessus du propodosoma, tandis que des accidents de ce genre sont assez communs dans les régions postérieure et inférieure du corps dont les caractères sont beau- coup moins fixés que ceux des régions antérieure et dorsale. Aussi st-il important de remarquer les variations individuelles toutes les fois qu’elles sont fréquentes et qu’elles se font dans un sens bien déterminé. Elles donnent alors une indication très utile sur l’évo- lution de l’espèce et ses rapports avec les espèces et les genres voisins. IL — ■ Formules de développement des poils. Depuis mon travail de 1933 (3) j’ai étudié d’autres Oribates à ce point de vue. Les 2 formules G (1 — 3 — -5 — 6) et A (0 — ^ 0 • — -3, 0 — 3, 2 — 3, 2) sont très dominantes chez les Oribates supérieurs. Je les ai vérifiées pour Achipteria, Oribatella, Gustavia, Hafenrefferia, Phyllotegeus, Scutovertex, Tectocepheus. — 431 Cosmochthonius et Sphaerochthonius ont la formule A (4 ^ — -4 — 4, 4 — 4, 4 — 4, 4). Si l’on admet, comme cela paraît certain, que l’évo- lution générale a pour effet de diminuer le nombre des poils, il faut considérer cette formule anale comme la plus primitive pour les Stegasima. Il est intéressant d’en rapprocher celle d' Eulohmannia, encore incomplètement connue, mais certainement peu différente, et celle de Parhypochthonius. Dans ces 4 genres seulement (dans l’état actuel de nos connaissances, bien entendu) la 4® patte de la protonymphe a pour formule (0 ■ — 0 — 0 ^ — 1 — 7). La distinction des poils aggénitaux et adanaux peut présenter des difficultés parce que le poil adanal antérieur est quelquefois placé chez l’adulte en avant de l’ouverture anale de sorte que son caractère adanal n’est pas certain a priori. J’ai étudié 2 exemples de cette disposition, ceux de Plasmobates et de Gustaoia. Les nymphes montrent que c’est bien le poil add qui est placé comme je viens de le dire et qu’il n’y a qu’un poil aggénital ; car on y voit les 3 poils adanaux en fde régulière derrière la cupule iad. Mais pour Uustaoia il faut remonter à la deutonymphe. Dès la trito- nymphe le poil add s’est avancé au delà de la cupule, de sorte qu’il est placé comme chez l’adulte, où il est en avant de la fissure adanale. Ce dernier exemple est particulièrement instructif et montre une fois de plus qu’il est impossible de se passer des nymphes ou de la larve pour résoudre les questions d’homologie. Il semble que l’adulte ait 2 paiies aggénitales et 2 adanales alors qu’il a bien les 3 paires adanales et la seule paire aggénitale qui sont habituelles chez les Oribates supérieurs. TRAVAUX CITÉS 1. I. Tragardh. Palaeacariformes, a new suborder of Acari. Arkiv for zool., vol. 24 B, n° 2, 1-6 [février 1932]. 2. F. Grandjean. Au sujet des Palaeacariformes Tragardh. Bull. Muséum Hist. nat. Paris, 2^ série, vol. IV, 411-426 [juin 1932]. 3. - — Étude sur le développement des Oribates. Bull. Soc. Zool. France, vol. 58, 30-61 [1933]. 4. — La notation des poils gastronotiques et des poils dorsaux du pro- podosoma chez les Oribates. Bull. Soc. Zool. France, vol. 59, 12-45 [1934]. — 432 — Coquilles marines recueillies par M. E. Aubert de la Rue DANS L’Amérique du Sud PAR M. Ed. Lamy Au cours d’une mission dans l’Amérique du Sud en 1933, M. Edg. Aubert de la Rue a recueilli des coquilles marines en trois points : dans le Pacifique sur la côte de Colombie, dans l’Atlantique à Wilhemstaad. (île de Curaçao) et à Cristobal [Colon] (isthme de Panama). Certaines formes Colombiennes sont particulièrement intéres- santes : Dwaricella columhiensis nov. nom. (= Lucina eburnea Rve.), Tellina (Peronæa) Bertini Pilsbry et Lowe, Mactra (Mactrella) clisia Dali, et une espèce trouvée à Cristobal me paraît nouvelle : Drillia Auherti n. sp. OCÉAN PACIFIQUE Côte de Colombie. Terebra rohusta Flinds. Terebra variegata Gray. Conus scalaris Valenc. Conus piriformis Reeve. Conus monilifer Brod. = MaJiogani Reeve. Olioa araneosa Lamarck. Olioancillaria (Agaronia) testacea Lamarck. Marginella sapotilla Hinds. Nassa (Phrontis) luieostoma Brod. et Sow. Cuma kiosqulformis Duclos. Potamides (Cerithidea) oaricosa Sowerby. Litiorina (Melaraphe) varia Sowerby. Littorina (Melaraphe) pulchra Sowerby. Solarium quadriceps Hinds. Natica unifasciaia Lamarck. Area (Cunearca) cardiiformis Sowerby. Area (Anadara) tuberculosa Sowerby. Pecten purpuratus Lamarck. Cardium (Ringicardium) procerum Sowerby. Cyrena pullaslra Môrch. Bullelin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 5, 1934. — 433 — Dîvaircella columbiensis rjov. nom. = Ludna ebumea Reeve {non Gmel., nec Andrz., nec Conr.). Antérieurement à Reeve (1850, Conch. Icon., VI, Lucina, pl. VIII, fig. 49), le nom d’eburnea avait été attribué à trois Lucines : 1° Venus eburnea Gmelin (1790, Syst. Nat., éd. XIII, p. 3292), qui est le Codokia (Jagonia) jagon Adanson ; 2° Lucina eburnea Andrzejowski (1835, Deshayes, Bull. Soc. Gcol. France, VI, p. 321), fossile tertiaire de Podolie ; 3° Loripes eburnea Conrad (1847, Proc. Acad. Nat. Sc. Philad., III, p. 293), de l’Eocène du Mississipi. Diplodonta (Felaniella) sericata A. Adams et Reeve. Dosinia Dunkeri Philippi. Mereirix (Pitaria) lupanaria Lesson. Venus (Chione) gnidia Brod. et Sow. Tiaela gracilior Sowerby. Cette forme est comprise par Reeve (1864, Conch. Icon., XIV, Cytherea, pl. VII, fig. 27) dans la synonymie du T. radiata Sow. = solangensis d’Orb. : mais elle est beaucoup plus transverse avec côté postérieur allongé. Ticela undulata Deshayes. Diane unicolor Sowerby. Tellina (Strigilla) sincera Hanley. Tellina (Tëllinides) purpurea Brod. et Sow. Cette espèce a été appelée purpurea par Broderip et Sowerby (1829, Zool. Journ., IV, p. 363) : mais ce nom a été déformé en purpurascens par Hardey (1846, in Sowerby, Thés. Conch., I, p. 295). Tellina (Peronæa) Bertini Pilsbry et Lowe = rujescens Hanl. [non Chemn.) = Hanleyi Bertin [non Dkr.). Tandis que le T. rufescens Chemnitz = serniplanata Spengler habite le Brésil, l’espèce de Hanley est une forme du Pacifique (de Panama au Pérou), pour laquelle Bertin (1878, Rev. Tellinidés, Nouv. Archiv. Mus. Paris, 2® s., t. I, p. 268) a proposé l’appellation de T. Hanleyi : comme il existait déjà un T. Hanleyi Dunker (1853, Ind. Moll. Guin. inf. coll. Tams, p. 53), Pilsbry et Lowe (1932, Proc. Acad. Nat. Sc. Philad., LXXXIV, p. 91) ont substitué à ce nom spécifique celui de Bertini. Ces auteurs, suivant l’exemple de Dali (1909, vShells Peru, Proc. U. S. Nat, Mus., vol. 37, p. 273), font de cette espèce un Sanguinolaria, alors que c’est un Peronæa. Il existe bien sur la côte Ouest-Américaine un Sanguinolaria, mais c’est l’espèce ci-après. Sanguinolaria miniata Gould - purpurea Deshayes. Tagelus suhteres Conrad. Donax (Hecuba) dentifer Hanley. Donax (Hecuba) carinaius Hanley. Donax (Hecuba) asper Hanley. Iphigenia altior Sowerby. Mactra (Mactrella) exoleta Gray. Mactra (Macùella) clisia Dali. Cette espèce de la côte Pacifique (1915, Nautilus, XXIX, p. 62) possède une carène lamelleuse comme le M. alata Spengler de l’Atlantique. Mactra (Haroella) elegans Soverby. Periploma lenticularis Sowerby. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, 1934. 29 434 ^ OCÉAN ATLANTIQUE WlLHELMSTAAD (IlE DE CURAÇAO). Columbella mercatoria Linné. Cypræa cinerea Gmelin. Cerithium litteratum Born. Nerita versiccAor Gmelin. Nerita tessellata Gmelin. Acmæa punctulala Gmelin. Acmæa leucopleura Gmelin. Subemarginula emarginata Blainville. -4rca (Barbatia) cancellaria Lamarck. Ostrea frons Linné. Cardium (Fragum) medium Linné. Codokia (Jagonia) irnbricatula C. B. Adams, Tellina (Arcopagia) fausta Pulleney. Cristobal [Colon] (Isthme de Panama). Bulla occidentalis A. Adams. Conus floridanus Gabb. Kiener a représenté (1847, Spec. Coq. viv., g. Cône, p. 132, pl. 97, fig. 4), sous le nom de Conus recurous un Cône qu’il dit provenir de la Mer des Antilles (coll. Bernard!) et qui pourrait bien être ce C. floridanus Gabb. Il donne comme référence : « Sowerby, Conch, illustr., fig. 36» : mais dans cette dernière figure il s’agit, en réalité, d’un C. incurvus (et non recurous) Broderip (1833, P. Z. S. L., p. 54) de la côte Pacifique Américaine (Monte Christ! [Colombie occidentale]). Si donc l’indication d’habitat donnée par Kiener est exacte, on pourrait conserver le nom de C. recurvus Kiener pour la forme des Antilles, car il aurait la priorité sur floridanus Gabb (1868, Amer. Journ. Conchol., IV, p. 195, pl. 15, fig. 4) et sur floridensis Soverby (1870, P. Z. S. L., p. 256, pl. 22, fig. 11). Drillia ornala d’Orbigny. Drillia Auberti n. sp. Marginella nioosa Hinds. Columbella mercatoria Linné. Murex chrysostoma Gray. Sistrum nodulosum C. B. Adams. Cerithium eburneum Bruguière. Cerithium ferrugineum Say. Vermetus annulatus Daudin. Modulus modulus Linné. Chlorostoma fasciatum Born. Neritina virginea Linné. Area zébra Swainson. Area (Barbatia) cancellaria Lamarck. Area (Acar) domingensis Lamarck. Leda acuta Conrad. Cardium muricatum Linné. — 435 — Chama macerophylla Chemnitz. Venus cancellata Linné. Lucina chrysostoma Meuschen. Codokia costata d’Orbigny. Corbula carihæa d’Orbigny. Diillia Âuberti n. sp. Testa fusiformis. Anfr. 10 1 /2 sutura impressa discreti, primi 2 læues, ceteri costis longitudinalibus et funiculis transversis clathrati et, uhi costæ ac funiculi committuntur , tuherculati. Primas funiculus infrasuturalis a secundo areâ transversim tenuiter striatâ sejunctus. In anfractu ultimo costæ eoanescunt oersus hasim, solummodo funi- culatarn. Apertura elongata, inferne in canaletn hrevem desinens. Columella callo adnato munita. Lahrum superne rotundatim emargi- natum. — • Color aurantiaco-rubescens. Alt. : 29 mm. ; diam. max. : 11 mm. 5 ; ait. ult. anfr. ! 15 mm. Hab. : Cristobal (Colon) [Isthme de^Panama]. })rillia Auhcrii Ed. Lamy X Uj‘6. Coquille fusiforme à spire composée de 10 tours et demi, séparés par une suture bien marquée ; les deux premiers lisses, les suivants ornés de fortes côtes longitudinales croisées par des cordons décui- rents qui, aux points d’intersection, forment des tubercules. Sur chaque tour, le premier cordon qui est infrasutural, est séparé du second par une dépression que parcourent quelques fines stries transverses. Sur la base du dernier tour les côtes axiales dispa- raissent, tandis que persistent les cordons transverses. Ouverture allongée, terminée par un court canal. Columelle pourvue d’une callosité appliquée. Labre présentant à son sommet une échancrure peu profonde et arrondie. — Coloration d’un rouge orangé. Cette espèce rappelle par sa forme et sa sculpture le Pleurotoma Rougeyroni Souverbie (1874, Journ. de Conchyl., XXII, p. 187, pl. VII, fig. 1), de Nouvelle-Calédonie (Lifou). — 436 — Note sur une Méduse rare, Tiaranna affinis hartlaur, RÉCOLTÉE PAR LE « PRÉSIDENT THÉODORE TISSIER » AU COURS DE SA PREMIÈRE CROISIÈRE (HIVER 1933), PAR M. Gilbert Ranson Le Michaël Sars a recueilli, en 1910, sept spécimens de cette Méduse aux stations suivantes : St. 90 ^ iQoQg’ \Y ( Juillet 1910. (300 m. de fil). 3 spécimens. St. 92 ) ^3055’ \îy ( Juillet 1910. (300 m. de fil). 4 spécimens. Un exemplaire a été récolté par le Thor, un peu plus au Nord : St. 165 ) Il en a donc été récolté en tout 8 exemplaires. Leur état laisse beaucoup à désirer ; seul, le dernier a permis à P. L. Kramp, en 1926, d’apporter un complément important aux descriptions précédentes de Hartlaub (1913) et de P. L. Kramp (1920). M. Le Danois, Directeur de l’Office des Pêches, a bien voulu me faire transmettre le plancton récolté par le Président Théodore Tissier pendant l’hiver 1933. J’y ai trouvé 3 échantillons de cette intéressante espèce, provenant de la St. 5 (24 novembre 1933) ) ^4044’ ^ I c’est-à-dire dans le Golfe de Gascogne, au large de la côte nord d’Espagne (300 m. de fil). Leur état n’est pas absolument parfait, mais il est bon et m’a permis de faire un certain nombre d’observations qui complètent celles de P. L. Kramp. Intéressante par sa rareté, cette espèce l’est encore davantage par sa structure permettant d’apporter une contribution sérieuse à l’appréciation de certains caractères morphologiques pour la distinction des genres et des espèces dans la famille Tiaridae. Ombrelle. — L’ombrelle est arrondie, en forme de coupe renver- sée. La mésoglée est épaisse, même sur le bord de l’ombrelle où elle déborde largement le canal circulaire ; elle l’est cependant un peu Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 5, 1934. — 437 ^ plus dans la région apicale. La sous-ombrelle est vaste. C’est un fait sur lequel on n’insiste pas assez lorsqu’on la compare aux Leptoméduses. L’ombrelle est aussi large que haute, contrairement aux autres espèces de la famille où elle est haute et étroite. Sa forme générale la fait ressembler à une Leptoméduse. Un ensemble de faits, sur lesquels Je reviendrai plus loin, démontre que cette res- semblance est très superficielle. Cette partieularité n’entraîne, par ailleurs, aucune modification morphologique. Estomac. Canaux radiaires. — J’étudie, dans un travail en cours, le développement d’une Tiaride particulière et je montre longuement comment il faut comprendre les rapports de l’estomac avec la sous-ombrelle et les canaux radiaires. Ces rapports, depuis Haeckel, ont toujours été très mal interprétés. Cet auteur avait créé un mot nouveau, « mesenterium », pour désigner une partie soi-disant commune à l’estomac et aux canaux radiaires. Depuis, on retrouve toujours ce terme dans la littérature. Il est cependant complètement inutile ; il n’y a pas, en effet, de formation spéciale indépendante comme le supposait Haeckel. Hartlaub, suivi par les autres auteurs, a bien apporté quelque précision à ce sujet ; il a modifié l’interprétation ancienne. Cependant il continue à admettre la présence d’une formation spéciale pour laquelle il conserve le nom de mésentère. Il l’interprète comme l’ouverture fortement allongée du canal radiaire dans l’estomac. Cette conception ne correspond pas non plus à la réalité. Chez le jeune exemplaire, l’estomac est une vaste poche quadrangulaire à large ouverture buceale dont le fond, surface plane horizontale, est fixé à la sous- ombrelle suivant quatre lignes en croix. Ces dernières divisent le fond de l’estomac en quatre surfaces triangulaires absolument libres de la sous-ombrelle. L’épithélium stomacal adjacent aux quatre lignes de fixation de l’estomac va proliférer, à mesure que la Méduse croît, et endiguer à des degrés extrêmement divers ces lignes de fixation, ces dernières devenant ainsi très tôt de véri- tables gouttières. L’estomac se trouve donc en réalité fixé à la sous-ombrelle suivant quatre gouttières stomacales perradiaires situées, chez les jeunes échantillons, dans un plan horizontal comme tout le fond de l’estomac, et se réunissant en eroix au centre. Les canaux radiaires partent des quatre coins perradiaires de l’estomac, c’est-à-dire des quatre extrémités des gouttières stomacales. La séparation est extrêmement nette entre les canaux radiaires et les gouttières stomacales. Il est impossible d’admettre que les lignes de fixation de l’estomac à la sous-ombrelle ne sont que les ouvertures élargies des canaux radiaires. Par la suite, le développement pro- gressant, le fond de l’estomac s’élève et les gouttières stomacales deviennent de plus en plus obliques, pour arriver enfin, dans certains 438 — cas, à être presque verticales. Elles divisent toujours entièrement l’estomac, de la bouche au sommet apical, en quatre surfaces libres interradiaires sur lesquelles se développent les gonades. La crois- sance de l’estomac a lieu suivant plusieurs modes dans la famille, même dans un seul genre (Neoturris ou Leuckartiara par exemple) ; c’est un caractère spécifique. Premier mode. — L’estomac croît seulement dans le sens oral. Il est fixé à la sous-ombrelle uniquement par le fond horizontal. Toute sa portion verticale est libre dans la sous-ombrelle. Les quatre gouttières horizontales du fond de l’estomac se poursuivent verticalement dans les mêmes plans perradiaires jusqu’à la bouche. Les quatre canaux radiaires partent des quatre coins du fond de l’estomac, aux points où les gouttières changent de direction pour devenir verticales (Genre Halitholus). Deuxième mode. — L’estomac croît seulement dans le sens aboral, vers le haut. Le départ du canal radiaire a toujours lieu au niveau de la bouche, même chez l’adulte. Toute la gouttière stomacale est au-dessus de l’ouverture du canal radiaire dans l’estomac. C’est le cas de Tiaranna rotunda (Quoy et Gaimard), Leuckartiara Gardi- neri Browne, Leuckartiara Grimaldii Ranson, Neoturris Mayeri Bigelow. La gouttière stomacale devenant oblique chez l’adulte se trouve ainsi dans le prolongement du canal radiaire. Les auteurs ayant observé seulement des exemplaires assez grands n’ont pas compris la séparation très nette existant entre ces deux formations. Chez Tiaranna rotunda on trouve une petite complication, précisant encore davantage ce que je viens d’exposer. L’estomac, à un moment donné, ne suit plus l’ombrelle dans son développement en largeur ; il croît seulement en hauteur et sa paroi latérale devient presque verticale. Au niveau de ses lignes de fixation à la sous-ombrelle, c’est-à-dire des gouttières stomacales, la mésoglée ayant continué à proliférer, il se forme des éperons de mésoglée perradiaires sépa- rant quatre cavités apicales sous-ombrellaires, interradiaires. Les canaux radiaires, obliques, épousent le contour des éperons en formant des anses à convexité aborale. Il n’y a aucune confusion possible dans ce cas ; les canaux radiaires ne sont pas dans le pro- longement des gouttières stomacales ; on les distingue très nettement par transparence à travers la mésoglée. Troisième mode. — L’estomac croît à la fois dans le sens aboral, vers le haut, et dans le sens oral, vers le bas, par rapport au point de départ du canal radiaire dans l’estomac. Or, ce point de départ du canal radiaire indique toujours la limite inférieure de la liaison de l’estomac avec la sous-ombrelle ; il en résulte que la portion de l’estomac croissant vers l’ouverture de l’ombrelle est entièrement — 439 — libre sur tout son pourtour. Les gouttières stomacales se prolongent bien jusqu’à la bouche, mais elles ne sont plus fixées à la sous-ombrelle au-dessous de l’ouverture du canal radiaire ; cette dernière divise donc la gouttière stomacale s’étendant perradiairement du sommet apical de l’estomac jusqu’à la bouche en deux parties (dont les proportions varient suivant les espèces), l’une supérieure fixée à la sous-ombrelle, l’autre inférieure libre dans la cavité sous-ombrel- laire. La portion supérieure de la gouttière se trouvant dans le prolongement du canal radiaire, il semble que ce dernier va jusqu’au sommet de l’estomac. [Leuckartiara octona (Fleming), Neoturris papua (Lesson), Neoturris pileata (Forskal)]. La croissance en largeur de l’estomac, dans ce deuxième mode, ne suit pas toujours non plus celle de l’ombrelle. Nous avons vu la mésoglée proliférer d’une façon particulière chez Tiaranna rotunda pour assurer la liaison. Ici, c’est la gouttière stomacale qui, large- ment endiguée par la paroi de l’estomac, et suivant la sous-ombrelle, réalise cette liaison. Les quatre gouttières stomacales débordent donc de l’estomac et ressemblent extérieurement à quatre canaux. Cette disposition particulière a été interprétée, tout d’abord, comme réalisant une formation indépendante, puis comme l’ouverture for- tement élargie du canal radiaire lorsqu’on s’est aperçu qu’il s’agis- sait d’une gouttière à parois simplement accolées. C’est le « mésen- tère » des auteurs. Quatrième mode. — Chez Tiaranna affinis Hartlaub, l’espèce qui nous occupe présentement, l’estomac a suivi passivement la sous-ombrelle dans sa croissance en largeur. Il en résulte un estomac extrêmement vaste et peu profond, en opposition complète avec ceux des autres espèces de la famille. Il reste en somme à l’état primitif, ses dimensions seules ayant varié. Les gouttières stoma- cales larges ne sont pour ainsi dire pas endiguées. Les canaux radiaires forment encore un angle important avec les gouttières dans le plus petit exemplaire de 17 mm. de largeur ; ils se trouvent exac- tement dans leur prolongement chez les deux grands échantillons. Les surfaces triangulaires interradiaires de l’estomac sont couvertes de gonades, plus denses adradiairement, jusque dans l’angle apical, au sommet de l’estomac. Elles sont si vastes et si minces qu’elles s’affaissent interradiairement. On a l’impression qu’elles forment des poches stomacales perradiaires. Il n’en est rien. La bouche est presque aussi large que le fond de l’estomac et la frange buccale est très plissée. Cette dernière est plus développée aux quatre coins perradiaires où elle forme quatre longues lèvres plissées. Les canaux radiaires courts partent des quatre extrémités des gouttières stomacales. Ils sont étroits au départ, puis ils s’élar- gissent distalement où leur bordure apparaît nettement festonnée, — 440 comme dans les genres Leuckartiara et Neoturris ; ils débouchent largement dans le canal circulaire étroit. Gonades. — • La surface stomacale est plissée intérieurement. Les produits génitaux se développent sur ces plis. Ces épaississe- ments, beaucoup plus gros adradiairement, sont disposés à cet endroit, l’un à côté de l’autre régulièrement et de chaque eôté de la gouttière stomacale. Ils ont une forme et une disposition très irrégulières interradiairement. Le dessin de P. L. Kramp (1920, pl. I, fig. 1) est très net à ce sujet. Tentacules. — En 1926, P. L. Kramp décrit et figure une portion du bord de l’ombrelle chez l’exemplaire récolté par le Thor. La mésoglée épaisse sur le bord de l’ombrelle descend plus bas que le canal circulaire ; ce dernier se trouve ainsi ramené intérieu- rement. Chez les exemplaires conservés, le bord de l’ombrelle est fortement contracté et enveloppe presque complètement le canal circulaire et les bulbes tentaculaires. Les tentacules partent du canal circulaire en s’élargissant dans le sens axial ; ils sont aplatis laté- ralement. Extérieurement, du côté abaxial, leur bulbe embrasse l’ex-ombrelle sur une faible longueur (P. L. Kramp, 1926, pl. I, fig. 17). exactement comme chez Leuckartiara nohilis (ITartlaub, 1913, p. 312, fig. 260). Le contour du bulbe à sa liaison avec l’ex- ombrelle est arrondi aux deux extrémités abaxiale et adaxiale au lieu de présenter un éperon abaxial comme chez Leuckartiara octona. Les bulbes s’effilent progressivement et se terminent par un long filament chargé de bourrelets nématocystiques. Voici le nombre des grands tentacules bien développés, dans les trois échan- tillons à ma disposition : 17 mm. de diamètre, 7 grands tentacules par quadrant, 28 en tout. 20 mm. de diamètre, 9 grands tentacules par quadrant, 36 en "out. 23 mm. de diamètre, 11 grands tentacules par quadrant, 44 en tout. Ces chiffres correspondent aux observations antérieures. Le nombre de tentacules croît donc avec le diamètre de l’ombrelle. J’ai observé d’autre part, sur mes échantillons, qu’il y a divers stades de déve- loppement parmi les grands tentacules. Entre chacun d’eux on observe un bourgeon tentaculaire pouvant posséder parfois un petit filament terminal. (P. L. Kramp, 1926, pl. I, fig. 15, 16, 17). Cet auteur considère cependant l’ensemble de ces bourgeons comme des tentacules de second ordre. Je ne peux pas partager cette opinion ; je suis persuadé que les bourgeons donnent indistinctement de vrais tentacules comme cela se passe chez Leuckartiara octona. Il reste néanmoins toujours, même chez les échantillons adultes, un bourgeon entre deux grands tentacules. Il existe un ocelle à tous les tentacules et bourgeons tentaculaires | — 441 il est situé à la limite entre chaque bulbe ou bourgeon et le départ de la bandelette, c’est-à-dire du côté abaxial. Chaque ocelle est formé de petits grains pigmentés en brun, groupés étroitement les uns à côté des autres. Nous ne trouvons, sur le bord de l’ombrelle, rien de semblable aux tentacules nains de Tiaranna rotunda. Exombrelle. — P. L. Kramp a signalé et figuré, dans le travail dont il est question ci-dessus, un prolongement sur l’exombrelle de l’épithélium ectodermique du bulbe des tentacules de second ordre. 11 le considère comme un éperon abaxial qui peut être assez long et envelopper la courbe inférieure du bord de l’exombrelle. En réalité, d’après les observations faites sur les échantillons à ma disposition, nous sommes en présence de véritables bandelettes nématocystiques partant de la base abaxiale du tentacule, comme on en trouve chez Leuckartiara Gardineri Browne, Neoturris papua (Lesson) et Pandœa conica (Quoy et Gaimard). J’en note, non seulement aux bourgeons tentaculaires, mais à tous les grands tentacules. La surface exombrellaire laisse un peu à désirer et les bandelettes sont détruites en de très nombreux points d’un même échantillon. J’ai pu observer cependant que celles correspondant aux grands tentacules sont larges et très longues, remontant très haut sur l’exombrelle. De petites côtes exombrellaires doivent probablement leur correspondre, comme chez Pandæa. Ces ban- delettes, pleines lorsqu’elles correspondent aux bourgeons tenta- culaires ou tentacules en voie de croissance sont sans doute creuses, par délamination des cellules endodermiques, lorsqu’elles sont plus anciennes. Répartition géographique. — Il n’est pas possible de tirer des conclusions importantes du petit nombre de récoltes effectuées. Cette espèce serait, d’après P. L. Kramp, de plus en plus rare vers le Nord, car elle n’est pas commune au nord des îles Britan- niques. En réalité, elle est rare partout. Nous devons cependant noter sa récolte en été dans l’Atlantique Nord et sa présence en novembre, à divers stades, sur la côte nord d’Espagne. Il est pos- sible que ce soit ici une forme d’été et d’automne. Dans tous les cas, il s’agit d’une Méduse des couches supérieures. C’est là un fait extrêmement intéressant. L’autre espèce du genre est en effet une Méduse de grandes profondeurs. Affinités, — ■ Tiaranna rotunda possède sur le bord de l’ombrelle des organites spéciaux, tentacules nains, pouvant être assimilés aux cordyles des Laodiceidæ. La bordure de l’ombrelle chez Tiaranna affinis, au contraire, ressemble entièrement à celle des espèces du genre Leuckartiara. L’importance des tentacules nains de la précé- — 442 — dente espèce serait seulement d’ordre spécifique. Nous sommes très probablement en présence d’un simple caractère de convergence. Leur ombrelle présente, certes, un trait commun. Elle est aussi large que haute. Il s’agit là encore d’une apparence d’affinité avec les Leptoméduses. En effet, l’une avec sa mésoglée très épaisse et l’autre avec sa vaste cavité sous-ombrellaire ne ressemblent pas profondément à des Leptoméduses typiques. Nous devons plutôt les considérer comme des formes aberrantes de Tiarides. Le genre Tiaranna n’est d’ailleurs pas le seul dans ce cas. Il y a encore le genre Stomotoca, aux gonades très évoluées, du type Neoturris, dont l’ombrelle est très curieuse : la mésoglée forme en haut un cône épais et en bas une espèce de pédoncule ; le manubrium avec les gonades pendent longuement sous l’ombrelle. Chez les Lepto- méduses elles-mêmes, nous avons des formes sans pédoncule et d’autres avec pédoncule de mésoglée. D’autre part, chez des Mar- gelidæ, Bougairu^illia macloçiana et Nemopsis, les gonades s’étendent sur les canaux radiaires. Nous n’allons pas pour cela leur supposer des affinités avec les Laodiceidae. Certains caractères morpholo- giques bien caractéristiques d’un ordre ou d’une famille peuvent donc se retrouver dans d’autres groupes à l’état aberrant. Nous sommes arrivés ainsi, grâce à l’étude de cette Méduse, à apprécier à leur juste valeur les caractères morphologiques du genre Tiaranna. BIBLIOGRAPHIE P. L. Kramp, Rep. Scient. Res. « Michael Sars » North. Atlant. Deep Sea Exped., 1910. Anthomedusae and Leptomedusae, 1920. P. L. Kramp, The Danish Ingolf-Exped., vol. V, Part. 10, Medusae. Part. 11, Anthomedusae, 1926. Hartlaub, Nordische Plankton, XII. Craspedote Medusen, 1 Theil, 3 Lief, Tiaridae, 1913. Les affinités des II ernandi âgées PAR M. F. Gagnepain Cette famille a été souvent comprise dans celle des Lauracées, par exemple par Bentham et Hooker ( Généra plantarum III, p. 164) et de nombreux auteurs qui ont précédé ou suivi cet ouvrage. Bâillon (Histoire des plantes, II, p. 449) avait déjà été de cet avis. Engler et Prantl, dans les Pflanzenfamilien (III, 2, p. 126), en font une famille autonome, la plaçant auprès des Lauracées. C’est également le cas de H. Lecomte dans la Flore générale de V Indo- Chine (V, p. 159), lequel ne comprend dans ce groupe que le seul genre Hernandia. A ne considérer que la seule espèce Hernandia peltata Meissn. on est amené à faire des constatations qui ne seront pas sans inté- rêt ; les botanistes ayant la conviction que cette plante appartenait aux Lauracées, ou s’en rapprochait beaucoup, ont vu et écrit des erreurs. C’est le cas de Wight (Icônes, tab. 1855) qui figure les glandes du disque insérées nettement sur le filet des étamines comme cela arrive dans beaucoup de Lauracées. Le même fait se retrouve chez Bâillon (Histoire des plantes, II, p. 449), chez Seeman (Flora Vitiensis, tab. 52) et plus marqué encore dans la Flore générale de V Indo-Chine (fig. 10 de la p. 163). En réalité les 3 étamines de Hernandia peltata présentent des filets courts et nus, qui s’insèrent au centre des 4 — ■ 5 ■ — 6 glandes du disque. Celles-ci, bien loin de tenir aux filets, occupent un rang extérieur à eux, intérieurement aux sépales. Je n’ai point vu l’ovule tel qu’il est figuré par Bâillon (l. c., II, p. 450) avec le raphé à droite, ce qui reporte le micropyle à gauche, mais j’ai aperçu un funicule dilaté, formant opercule exactement comme dans les Euphorbiacées où le micropyle est extérieur et supérieur. En étudiant cet Hernandia peltata je l’ai, après analyse, rapproché plutôt des Euphorbiacées que des Lauracées. Il a des analogies nombreuses avec les Euphorbiacées et princi- palement avec le genre Elateriospermum pour la disposition des feuilles, celle de l’inflorescence monoïque (V. Hooker, Icônes plantarum, tab. 1294). Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 5, 1934. ^ 444 „ Hernandia peltata n’a que peu d’afFinités avec les Lauracées, 1° à cause de ses fleurs monoïques ; celles des Lauracées, quand elles ne sont pas hermaphrodites, sont polygames-dioïques ; par ses étamines à filet dépourvu de glandes, quoi qu’on en ait écrit j 3® par les anthères sans pores ni clapets ; 4° par son ovaire nettement infère, situé au-dessous du calice dans une coupe de la nature des involucres qui deviendra une induvie autour du fruit ; 5® par l’ovule à funicule dilaté ; 6° par la graine non albuminée, mais remplie par les cotylédons gros et ruminés. Cet Hernandia peltata, au contraire, est très voisin par l’aspect général des Euphorbiacées. Il a les inflorescences bisexuées, monoïques que l’on trouve souvent dans cette famille ; et de même les sépales imbriqués, l’absence de pétales, le réceptacle villeux, les étamines centrales de la fleur mâle, la présence d’un disque en plusiems pièces (tout à fait comparable à celui de nombreux genres d’Euphorbiacées) et cela dans les 2 sexes, l’absence de tout pistillode dans les mâles, le stigmate trigone (qui est un acheminement au stigmate trilobé des Euphorbiacées), la présence d’un unique ovule à funicule dilaté. Cependant on ne peut comprendre les Hernandiacées dans les Euphorbiacées qui toutes sans exception présentent un ovaire supère, ce qui est justement l’inverse dans les Hernandiacées. Je serai donc d’avis, en manière de conclusion, de placer le genre Hernandia au voisinage des Euphorbiacées, dans une famille auto- nome, auprès des familles inférovariées : Loranthacées, Santalacées. _ 445 — Les Fougères d’ Indochine III. — OPHIOGLOSSACEAE, OSMUNDACEAE, DICKSONIACEAE, CYAÏHEACEAE PAR M. Carl Christensen et Tardieu-Blot A. — Ophioglossaceæ. La famille des Ophioglossaceæ comprend 3 genres : Ophioglossum, Helminthostachys, Botrychium. 1. — Ophioglossum L. Les Notes Ptéridologiques (fasc. VII, 1918, p. 131) signalent en Indochine 5 Ophioglossum ; trois de ces espèces seulement (O. gramineum, 0. pendulum, O. pedunculosum) , sont exactement déterminées. Nous connaissons actuellement 5 espèces dd Ophioglos- sum dans cette région : 1. 0. parmfolium Grev et Hk, G. Chr. Ind., 1906, p. 471. Cambodge : Sans localité précise. Mai 1870, Pierre, sans n°. 2. O. gramineum Willd. G. Chr. Ind,, 1906, p. 471. Annam : Hué, Sept. 1911, Lecomte et Finet, n^ 1128. 3. O. pedunculosum Desv. G, Chr. Ind., 1906, p. 471. Tonkin : Chobo, Oct. 1888, Balansa, n° 1980 ; Sans localité précise. Bon, n° 6218 ; Buy Tinh, 1892, Bon, sans n® ; Province de Lao Kay, Déc. 1913, Aug. Chevalier, n° 29318. Annam : Vallée du Song Gianh, 1903, Cadière, n® 117 ; Hué, Sept. 1911, Lecomte et Finet, n°® 1129, 1130 ; Tourane, Nov. 1911, Lecomte et Finet, n° 1066. — Bana, 1.500 m.. Août 1920, Sallet, sans n°. 4. O. reticulatum L. Sp., 2, 1763, p. 1063 (sens lat.). Tonkin : Hao Nho, Mont Trui, Fév. 1882, Bon, n° 1384. — Hanoï, Mai 1887, Balansa, n° 1981. 1. Les Fougères récoltées par M. Pételot, au Tonkin surtout, seront sur sa demande publiées en une liste à part. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 5, 1934. — 446 — Annam: Nui Han Heo, près Nhatrang, Oct. 1922, Poilane,n° 4963. Cambodge : Massif de Pursat, Mai 1828, Poilane, 15253. 5. 0. pendulum L., C. Chr. Ind., 1906, p. 471. Tonkin ; Van Xa, 1886, Bon, n*^ 3278. Annam : Nhatrang, Juin 1922, Poilane, n°® 4189 et 4257. — • Dalat, Déc. 1924, Aug. Chevalier, n® 2024. — ■ Haut cours de la Rivière Cu Bi, Juill. 1925, Poilane, n^ 12225. Cambodge : Nord de Kampot, Fév. 1928, Poilane, n° 14795. II. — Helminthostachys Klf. Une seule espèce : H. zeylanica (L.) Hk., C. Chr. Ind., 1906, p. 344. Tonkin : Yen Bay (?). Annam : Près Nhatrang, Juill. 1927, Evrard, n° 573 ; Col d’Ailao, Quang Tri, Août 1931, Poilane, n^ 22816. Laos : Bassin d’Attopeu, Janv. 1876, Harmand, n® 306. Cambodge : Berges du Tonlé Sap, Godefroy, 1875, n® 117. — Pnom Penh, Harmand, Mai 1875, n° 117. CocHiNCHiNE : Saigon, Thorel, 1862-1866, n^ 363. — Route de Saigon à Bien Hoa, Juill. 1864, Lefèvre, n° 203. — Roncoao, Pierre, Oct. 1870, n® 580. — Phu Quoc, Août 1875, Lacour, n° 38, et Gode- froy, n° 117. — Arboretum de Trang Bom, Juill. 1932, Poilane, nos 20832 et 20870. III. — Botrychium Sw. Le Botrychium lanuginosum est la seule espèce citée pour T Indo- chine dans les Notes Ptéridologiques. Nous en connaissons actuelle' ment 3 espèces, dont 2 ; B. ternatum, et B. daucifolium ont été trouvées par M. Pételot à Chapa. B. lanuginosum Wall. C. Chr. Ind., 1906, p. 162. Tonkin : Chapa, 1.400 m.. Déc. 1913, Aug. Chevalier, n® 29380. Annam : Massif du Lang Bian, 1.650 m., 1907, Eberhardt, n° 95. B. — Osmundaceae Les Notes Ptéridologiques signalent 3 espèces d’Osmunda : O. javanica, O. hanksiifolia, O. cinnamomea. Les Osmunda signalées comme O. jaoanica appartiennent en réalité à une espèce voisine O. Vachellii, plus commune en Indochine qu’D. jaoanica. L’O. bank- — 447 — siifolia, signalé avec doute, et sans indication de localité, par le Prince Bonaparte, doit se rapporter à un échantillon de Pételot qui est en réalité 0. javanica. Nous connaissons actuellement 4 espèces d'Osmunda dont O. regalis récolté seulement par M. Péte- lot. O. Vachellii Hk., C. Chr., Ind., 1906, p. 475. Tonkin ; Ouonbi, Nov. 1885, Balansa, n° 137. — Baïka, Nov. 1911, Lecomte et Finet, n^s 1198, 1238, 1258. Annam ; Vallée du Song Gianh, 1903, Cadière, n® 28 ; Tua Luu, 100-200 m.. Juin 1910, Cadière, n° 116. — • Dalat, Massif du Lang Bian, Juin 1906, Eberhardt, n®® 114 et 34 ; Fév. 1914, Aug. Che- valier, nO 30704 ; Août 1924 et Déc. 1924, Evrard, n°® 1140 et 2161. — ■ Ninh Thuan, Lang Bian, sans date, Eberhardt, n° 1931. — Nhatrang, Mai 1922, Poilane, n® 3379 et Juil. 1922, n° 4326. Cambodge : Monts Camchay, Nov. 1901, Bouillod, n^ 26 (échan- tillon jeune).. Cette espèce de Chine a été souvent confondue (c’est le cas dans les Notes Ptéridologiques), avec O. jaoanica Bl. dont elle diffère par ses pennes étroites (ayant au plus 1,5 cm. de large), à bases non cunéiformes mais obliques, et surtout par ses pennes fertiles inférieures et non centrales. La texture est aussi quelque peu diffé- rente. O. jaoanica Bl., C. Chr. Ind., 1906, p. 474. Tonkin : Tu Thap, Mai 1887, Balansa, n® 1976. O. cinnamomea L., C. Chr. Ind., 1906, p. 473. Annam : Dalat. Oct. 1920, Evrard, n°® 286 et 415 ; Fév. 1924, Aug. Chevalier, n°® 30735 et 30775. (Sur l’étiquette des collecteurs : plante formant parfois d’importants peuplements dans les tour- bières). C. — Dicksoniaceæ. CiBOTIUM Klf. Cibotium Barometz (L.) J. Sm., C. Chr. Ind., 1906, p. 183. Tonkin : Baie de Kebao, à l’ouest de la baie de Fi-Tri Long, Oct. 1885, Balansa, n° 163. • — ■ Dong Dang, dans les forêts, Fév. 1886, Balansa, n° 164. — - Région montagneuse du Tonkin, 1886, Balansa, n° 165. — ■ Forêts du Mont Bavi, près de la pagode de Dien Touan, Sept. 1886, Balansa, n° 1944. — Ninh Thai, Déc. 1886, Bon, n® 3313. — De Boghai à Soc Giang, le long de l’arroyo, Fév. 1892, Billet, n® 72. — Thien Thon, Juin 1892, Bon, n° 5408. — ■ Nam Quan, près de Lang Son, Déc. 1902, Bois, n^ 70. — - Province de Phu Tho, réserve forestière de Chan Mong, Avril 1914, Fleury, n° 32259. 448 — — Cao Len, région de Cao Bang, 500 m., Fév. 1920, Bourret, n° 75. — Province de Thai Nguyen, Janv. 1926, Colani, sans n®. Annam : Bung, province du Quang Bing, 100 à 200 m., Nov. 1900, Cadière, n° 6. — ■ Vallée du Song Giang, 1903, Cadière, n^ 22. — Dalat, Sept. 1911, Lecomte et Finet, n^ 1537, et Déc. 1924, Evrard, n° 2159. — Massif du Lang Bian, Dalat, bois très ombragés, 1.400 m., Aug. Chevalier, n° 30689. — Nhatrang, Juin 1922, Poilane, n° 4049. — Près de Ninh Hoa, prov. de Nhatrang, 800 m.. Mai 1923, Poilane, n° 6424. — Dent du tigre, prov. du Quang Tri, Mai 1924, Poilane, no 10241. — - Ninh Thuan, Lang Bian, sans date, Eherhardt, n° 1899. Sans localité précise. Eberhardt, n° 110. Laos : Expédition du Mékong, 1866-1868, Thorel, n® 2905. ■ — ■ Attopeu, Mars 1877, Harmand, n° 1154. • — ■ Sam Neua, Sept. 1920, Poilane, n^ 2216. — ■ Entre Daria et Ta teng, prov. de Saravane, Sept. 1928, Poilane, n« 20371. Cambodge : Mont Dinh, près de Baria, Juin 1866, Pierre, n° 575- — Monts Cam Chay, Avril 1874, Pierre, n° 5756, et Bouillod, Nov 1903, no 25. Nom annamite : Long Cu Li. Nom tho ; Kut la. Nom laotien : Phat kut dong. D. CVATHEACEÆ. 1. Cyathea Sm. Nous sommes d’accord avec Copeland (Phil. Journ. Sc., 4 C, 1909, p. 28). pour rapporter au genre Cyathea les fougères arbores- centes asiatiques. La présence ou l’absence d’indusie n’est pas, en effet, un caractère générique suffisant pour les diviser, comme autrefois, artificiellement, en trois genres : Cyathea, Hemitelia, Alsophila. Dans certaines espèces, rapportées d’abord aux Alsophila, on trouve une industrie rudimentaire. Nous diviserons les Cyathea en 2 sections : Section I : Pas d’indusie Alsophila. Section II ; Présence d’une indusie Eucyathea. Le Pkince Bonaparte signale, dans ses Notes Ptéridolo giques, 7 espèces d' Alsophila (dont une au Siam), et une espèce de Cyathea, C. spinulosa, d’ailleurs faussement déterminée. Nous avons actuellement en Indochine 8 espèces de Cyathea, dont une nouvelle, C. Salletii. — 449 — Section 1 : Alsophila. 1. C. podophylla (Hk.) Copel., C. Chr. Ind., Sup. I, 1913, p. 21. (syn. Alsophila rheosora Bak., Cyathea Bonii Christ.). Tonkin : Thien Thon, Janv. 1892, Bon, n° 5060. — Région monta- gneuse, 1886, Balansa, n® 32. — Dong Dang, Fév. 1886, Balansa, n° 34. — Mont Bavi, Juil. 1886, Balansa, n® 1861, Juin 1888, n® 1803, et Août 1886, n° 1859. — - Route de Luong Thuong à Ban Pinh, Mars 1980, Bourret, n*^ 118. Annam : Bung, Quang Binh, Nov. 1901, Cadière, n°s 5 et 90; Massif du Lang Bian, Dalat, 1.400 m., Fév. 1914, Aug. Chevalier, n°® 30684 et 30688. — • Bana, Août 1920, Sallet, sans nA — Mère et l’enfant, prov. de Nhatrang, Nov. 1922, Poilane, n° 5046. — Massif montagneux à l’est de Cu Bi, sans date, Eberhardt, n°s 395 et 1957. — Tourane, Juil. 1927, démens, n® 3853. Laos : Sam Neua, Oct. 1920, Poilane, n° 2024. — ■ Xi Khuang, prov. du Tranninh, Nov. 1930, Poilane, n^ 2380. Cambodge : Monts Cam Chay, Janv. 1904, Bouillod, n^ 63. — Monts de l’éléphant. Août 1919, Poilane, n° 240. var. procumbens Dunn et Tutcher Fl. Kwantung, Bul. of Mise. Inform., Kew add. sér., X, 1912. Tonkin : Ouonbi, Nov. 1885, Balansa, n°® 81 et 83 (pp.). — Ninh Thai, Déc. 1888, Bon, n° 4073. — Mont Bavi, Juil. 1886, Balansa, n» 1860. Annam ; Bana, 1.100 m., Aug. Chevalier, n° 1528. — ■ Prov. de Thua Thien, 1910, Eberhardt, n° 395. var. occulata, var. nov. Diffère du type par sa nervation très spéciale : les nervures basales sont bifurquées, et les branches s’unissent à nouveau plus haut en formant des boucles. Les nervures tendent à se réunir vers la marge. Tonkin ; Mont Bavi, 800 m., Juil. 1886, Balansa, n°® 1866 et 1797. Cambodge : Monts Cam Chay, 400 m.. Avril 1874, Pierre, sans n°. 2. C. glahra (Bl.) Copel., C. Chr. Ind., sup. I, 1913, p. 20 (incl. Alsophila gigantea Wall.). Tonkin ; Mont Bavi, vallée de Lankok, Août 1886, Balansa, n° 1862. — Région de Cao Rang, route de Nguyen Binh, sans date, Bourret, n° 76. Annam : Tua Luu, Thua Thien, Juin 1910, Cadière, n^ 166. — Dac Khiet, prov. de Thanh Hoa, Sept. 1920, Poilane, nO 1823. — Massif de Bana, Août 1920, Sallet, sans n®. — Nhatrang, Mai 1922, Poilane, n^ 3585. — - Massif de Dong Ché, prov. de Quang Tri, Mai 1924, Poilane, n® 10619. — • Dalat, Nov. 1924, Evrard, n°s 1772, Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, 1934. 30 ^ 450 — 1774, 1947, 2016, 2071, 2164, 2242. — Tourane, Juil. 1927, Clémens, n° 2911. — Canton de Laouan, prov. du Haut Donaî, Juin 1933, Poilane, n° 22626. Laos : Bassin d’Attopeu, 700 m.. Mars 1877, Harmand, n° 1361. • — Sam Neua, Oct. 1920, Poilane, n° 2071. Cambodge : Schreon, Avril 1920, Pierre, sans n®. — Monts Cam Chay, Nov. 1903, Bouillod, n^ 23. CocHiNCHiNE : Deon Ba, 300 m.. Août 1867, Pierre, sans n°. Haïnan : Five Finger Mountains, Déc. 1921, Mc. dure, n® 8664, et Mai 1922, n° 9465. Nom laotien : Kout Khon Tarn. 3. C. Metteniana (Hance) C. Chr. et Tardieu, comb. nov., Alsophila Hance Job., 1868, p. 175 (syn. A. formosana Bak.). Tonkin : Mont Bavi, vallée de Lankok, Juin 1888, Balansa, n° 1817. 4. Cyathea (Alsophila) Salletîi Tardieu et C. Chr. sp. nov. Trunco nullo, caudice perbrevi paleis coriaceis, brunneis, integris, lanceolatis, apice dense 9estito, stipite ca. 70 cm. longo, intégra vel sursum purpurascente, nudo. Fronde bipinnata-pinnatifida, papy- racea, obscure oiridi. Rachi nigra, oel purpurascente (paleis magnis delapsis), minute muriculata, superne sulcata, squamulis ooatis brunneis laceratis cito abrasis onusta, ad basin pinnarum depressione ( cicatrice pneumatophori ) ooali instructa. Pinnis ad 8 cm. inter se remotis (inferioribus), arcuatim dependentibus, petiolo 4-5 cm. longo, subnigro, cum Costa sursum purpurascente, ut rachi minute paleaceo et superne breviter setulosa. Pinnulis 2, 5 cm. inter se remotis, alternis, breve (1-1, 5 mm.) petiolulatis, ad costam articulatis et in sicco facile dissolutis, oblongis, 8 cm. longis, 2 cm. latis, basi truncatis, apice breoe acuminatis, planis, ad alam 2 mm. latam pinnatifidis. Lacinis 12-13 jugis, obliquis, 1 cm. longis, 4 mm. latis, basalibus paulo minoribus, apice rotundato-obtusis, parte dimidia exteriore leoiter subobtuse — - dentatis y costulis et nervis medianis laciniarum paleis bullatis parvis brunneis infra dense obtectis, superne setosis ; venis 7-8 fugis, nonnulis infra medium furcatis, super ficiebus glaber- rimis. Soris in venis inferioribus 3-4 fugis positis, inframedialibus, paraphysibus nullis vel perbrevibus. Annam : Bana, 24 Août 1925, Dr. Sallet (herb. Pételot, n° 3497, type in herb. C. Chr.) ; Massif du Honba, 1.200-1.500 m., F. Fleury Aug. Chevalier, n° 38837, Herb. Mus. Paris). A rapprocher de C. glabra dont il diffère par ses très nombreuses écailles bulleuses, ses pennes inférieures très longuement pétiolulées, recourbées, ses pinnules nettement articulées, facilement caduques. — 451 5. C. latehrosa (Wall.) Copel., C. Chr. Ind., Sup., 1913, p. 21. Annam : Xa Cam, près de Hon Quan, Avril 1922, Evrard, n® 802. — Dalat, Août 1924, Evrard, n° 1162. — ■ Haut cours de la rivière Cu Bi, Juil. 1925, Poilane, 12223. — Blao, prov. du haut Donai, Fév. 1933, Poilane, n° 21846. Laos : Plateau d’Attopeu, 800 m., 1877, Harmand, n° 1370. CocHiNCHiNE : Monts Knang Repoeu, Mai 1870, Pierre, n® 681. — Long Than, sans date, Godefroy. Cambodge : Monts Schral, Mai 1870, Pierre, sans n®. — Nord de Kampot, 800 m., Mai 1928, Poilane, n® 14705. — Krapceu, prov. de Kompong Speu, Juin 1030, Poilane, n° 17G79. — Sans localité précise, Pierre, sans n°. 6. C. contaminans (Wall.) Copel. (= Alsophila glauca (Bl.) J. Sm.). Tonkin ; Entre Muong Xen et Laokay, Sept. 1913, Aug. Cheva- lier, nos 29500 et 29525. Annam : Na Nam, Quang Tri, Oct. 1914, Cadière, n° 134. — - Dac Kiet, prov. de Thanh Hoa, Sept. 1920, Poilane, n° 1836. — Mai Lanh, prov. du Quang Tri, Poilane, Mars 1920, n® 1153. — Massif de Hong Ché, Quang Tri, Mai 1924, Poilane, n° 10588. • — • Dalat, Déc. 1924, Evrard, n® 2241. — Binh Dien, prov. de Thua Thien, Mai 1920, Poilane, n° 1436. — Environs de Tourane, Juil. 1927, Clémens, n° 4174. Laos : Environs de Napé, 1928, Delacour, sans n°. Xien Khuang, prov. du Tranninh, Nov. 1920, Poilane, n® 2304. Nom annamite : Cay Doat. Sect. Il : Eucythea. 1. C. Brunoniana (Wall.) Clarke et Bak., C. Chr. Ind., 1906, p. 190. Tonkin : Mont Bavi, Juil. 1886, Balansa, n° 1858. Annam : Massif du Lang Bian, Fév. 1914, Aug. Chevalier, no 30870. Laos : Xieng Khouang, Nov. 1920, Poilane, n° 2305. Cochinchine : Sans localité précise, Pierre, sans n°. 452 — Deux nouvelles espèces ü’Anacardiacées de u Afrique Orientale Tropicale PAR LE P. SaCLEUX Correspondant du Muséum Lannea Floccosa, Sacleux. Arhor 5-6 m. alla, ramis çetustioribus eortice cinereo-nigricante nodoso et rimuloso, ramulis foliiferis abbreviatis, crassis, transçerse rugosis, 4 mm. usque 40 mm. longis, 6-12 mm. latis ; foliis simplicibus alternis subcoriaceis plerumque apice ramulorum fasciculatis ; petiolis 10-40 mm. longis, sat tenuibus cylindraceis dense stellato-floccoso- tomentosis ; lamina ovata basi leoiter cordata v. rotundata o. plus- minusve cuneata, 4-8 cm. longa, 2,5-4, 5 cm. lata, apice rotundata, varias leviter emarginata o. interdum angustata et acuta, subtus tomento fulvo stellato crispo dense floccoso, supra nigricante et rugosa pilis stellatis plus minusae densiuscule sparsis ; in foliis oetustioribus (siccis) indumento faciei superioris abbreoiato eoanido magis crispo et nigricante pilis stellatis cum punctis resinosis intermixtis ; nervis lateralibus utrinque 5-6, subtus plus minusve ut Costa centrali pro- minentibus, supra vix conspicuis ; marginibus integris, in statu juvenili nonnunquam subrevolutis ; floribus apice racemulorum in glomerulis fasciculatis v. racemosis, pedunculo 10-15 mm. longo, dense tomentoso stellato, glomerulos sessiles 1-2 ferente cum floribus 4-5-6 subsessilibus ; bracteis oppositis minimis triangularibus acutis pubescentibus caducissimis ; calyce subcoriaceo, intus glabro, extus pilis sUllatis vestito, in lobos 4-5 rotundatos erectos imbricatos 1,5 mm. longos, 1 mm. latos diviso ; petalis 4-5 elliptico-obovatis obtusis glaberrimis, usque 5 mm. longis 2 mm. latis basi in unguiculum brevem attenuatis ; staminibus 8, fdamentis linearibus glabris liberis 2,5 mm. longis, infra discum latiusculum crassiusculum glabrum insertis ; antheris ovatis 2-locularibus breviter sagittatis introrsis basifixis ; ovario in floribus masculis abortivo, in foemineis ovoideo 4 loculari, dense tomentoso pilis stellatis cum setis rigidis 1 mm. longis parce pilosis supra hamatis echinato ; stylis 4 crassiusculis in floribus masculis centralibus erectis, in floribus foemineis in vertice ovarii lateraliter erectis, stigmatibus peltatis parvis ; drupis ovoideis com- pressis, 12 mm. longis, 7 mm. latis, densissime et adpresse tomento- Rulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 5, 1934. — 453 — sis pilis stellatis cum hasihus setarum vix conspicuis, loculis 2-3 com- pressis sterilibus ; semine apice loculi funiculo longo affixo. Afrique orientale tropicale (Briiish East-Africa), au lieu dit Boura, dans la tribu du Tèita, à huit jours de marche de Momhassa, sur une colline aride dévastée chaque année par l’incendie des grandes herbes, vers 500-1.000 m., petit arbre rabougri d’environ 6 m. Coll. Sacleux, n° 2353, août 1897. Les pétales à peine marqués d’une nervure centrale avec une ou deux nervures latérales évanes- centes de chaque côté sont, sur le frais, d’un jaune verdâtre taché sous le sommet de rouge violacé. Le genre Lannea, Rich. (Odina, Roxb.) avait été partagé dans la Monographie des Anacardiacées parue à la suite du Prodrome de A. et C. de Candolle, en deux sous-genres ; 1° Lanneoma (Delile) à feuilles trifoliolées, avec les fdaments des étamines brièvement soudés à la base dans les fleurs mâles ; les drupes parfois dispermès ; 2° Guadina (Engler) à feuilles imparipennées, avec les filaments, des étamines complètement libres dans les fleurs mâles, et des drupes monospermes. Une nouvelle espèce Lannea (Odina) fuloa (Engler), récoltée par Fisher en Afrique orientale tropicale, dans la région de Kagéhi (Victoria Nyanza), a été incluse par Engler dans la section Euodina, malgré le caractère incertain des ovules fécondés et la tendance à la simplification des feuilles (tantôt 3-foliolées, tantôt simples. Voici maintenant que E. Chiovenda, dans Flora somalia (1929), décrit trois nouvelles espèces, toutes à feuilles simples, du Somali-land (Lannea (Odina) malif olia (Chio- venda), Lannea (Odina) cotoneaster (Chiovenda), Lannea (Odina) Rioae (Chiovenda), qui sollicitent avec une quatrième espèce ici décrite, Lannea floccosa Sacleux, de l’Afrique orientale tropicale, l’établissement d’une division simplicifoliae dans le sous-genre Euodina, foliis simplicifoliis filamentis liheris, loculo unico vel loculis duohus compressis fertilihus. Très voisine des espèces somaliennes ci-dessus mentionnées, Lannea floccosa, Sacl., se distingue de Lannea malifolia, Chiov. principalement par l’indument plus copieux et persistant de ses feuilles et de son ovaire, de Lannea cotoneaster Chiov., par la forme différente des feuilles atténuées vers la base dans L. cotoneaster, par le revêtement des fruits alors qu’ils sont glabres dans L. coto- neaster, de Lannea Rioae Chiov. par la forme des feuilles non atté- nuées à la base et la plus grande simplicité de la nervation moins apparente, aussi par l’intégrité de la marge. Les quatre espèces ci-dessus mentionnées de Lannea à feuilles simples se reconnaîtront d’ailleurs facilement aux caractères sui- vants : 454 — 1. Fruit hirsute 2. Fruit glabre 3. 2. Indûment des fruits composés de poils étoilés entremêlés de soies rudes à pointe recourbée en hameçon ; feuilles adultes ovales, le plus souvent arrondies au sommet et à la base. . . . Lannea floccosa, Sacl. Indûment des fruits composé uniquement de poils étoilés ; feuilles ovales ou ovato-obovales plus ou moins en coin à la base Lannea Rivae (Chiov) Sacl. 3. Calice glabre, feuilles elliptiques ou obovato-elliptiques ou subarron- dies brièvement émarginées, moins tomenteuses dans la jeunesse ... . Lannea malif olia (Chiov) Sacl. Calice couvert extérieurement de poils étoilés, feuilles elliptico-obovées ou sub-rotondato-obovées, avec le sommet arrondi abruptement et brièvement apiculé Lannea cotoneaster (Chiov) Sacl. Remarque. — Le nom de genre Odina Roxb. n’était qu’un nomen nudum lorsqu’il a reparu du même auteur dans Flor. Ind. 1832, Lannea venait d’être décrit par A. Richard peu de temps aupara- vant dans Tentamen Flor. Seneg. de la même année 1832. Pour cette raison le nom di Odina a dû céder la place à celui de Lannea. Anaphrenium Kieneræ, Sacleux. Ramulis noaellis puhescentibus ; foliis simplicihus, crassiusculis alternis, sat crebis, linearibus, dorso rotundatis, subsessilibus, mucro- natis, basin versus cuneatim angustatis, marginibus revolutis, supra glabris, subtus dense et brevissime cinereo tomentosis, nervo mediano tantum apparente subtus cinereo-tomentoso supra profundius insculpto ; paniculis axillaribus congestis, numerosis, quam folia triplo v. qua- druplo minoribus, ubique cinereo-tomentosis, in parte superiore ramuli inflorescentiam longam gradatim instructam formantibus : alabastris depressis conicis basi leviter incrassatis ; calycis 5 partiti laciniis crassiusculis triangularibus v. oblongo-triangularibus acutis basi lata sese attingentibus, intus glabris, supra cinero-tomentosis ; petalis 5 oblongis sub-imbricatis, intus glabris, supra cinereo-tomentosis, calycis laciniis vix longioribus ; staminibus 5 alternipetalis cum petalis infra discum crassum pulviniforrmem insertis, filamentis subulatis glabris crassiusculis basi leviter gradatim dilatatis ; antheris oblongo-ovatis medio dorso affixis versatilibus ; ovario \-loculari ; ovulo ex apice funiculi e basi loculi ascendentis pendulo ; stylo fere ad basin in 3 stigmatibus soluto, stigmatibus crassiusculis, subaequa- libus, erectis v. leviter divergentibus, quam filamentis triplo bre- vioribus. Verisimiliter frutex v. arbuscula. cujus adest ramulus unicus copiose et dense florifer 44-20 cm. Folia ea rosmarini simultantia 9-12 cm. - 455 — longa, 1,5 mm. lata, sat approximata, 1-5 cm. distantia, in superiore parte ramuli magis approximata, folia ternata falsiter simulantia. Paniculae densae circiter 2-3 cm, longae, 1 cm. — -1,5 cm. latae, superiores magis approximatae ac decrescentes spicam terminalem laxam infoliosam ef formantes. Pedunculi communes 1 -1 ,5 cm. ; pedi- celli 1-2 mm. longi cinereo-tomentosi, bracteis et hracteolis minimis triangularibus tomentosis décidais. Sepala triangularia hasi 1 mm. lata ad apicem 1,5 mm. longa. Petala 1 mm. lata, 2,5 mm. longa. Antherae ohlongae 2-loculares, versatiles, 1,5 mm. Filamenta linearia, crassa, 2.5 mm. longa. Stigmata vix 1 mm longa. Coll. Kiener, Haut Zambèze. Reçu de M. Seynes, le 18 juin 1896. — 456 — Contribution a la' flore de la Nouvelle-Calédonie PAR M. A. Guillaumin LXIV. — ■ Plantes reci’eillies par M. et Le Rat DE 1900 A 1910 1. ^9® Supplément) Bikkia neriifolia Brong. — Mont Dzumac (2565). B. tubiflora Schltr. — Prony (136), Mont Dzumac (2550). Morierina montana Vieill. — Sans localité ni n°. Lindenia vitiensis Seem. — Bords de la Caricouyé, Païta (2734). Chomelia leiohola Guillaum. — Prony (115). C. microcarpa Guillaum. — Dombéa (2387), Monts Koghis (283), bords de la Couvelée (2304). Ixora Francii Schltr. et Krause. ■ — Mont Dzumac (2545), Prony (215). I. kuakuensis S. Moore. — Mont Dzumac (2958). I. montana Schltr. — Sans localité ni n®. I. yahouensis Schltr. — Prony (sans n®). Randia ngoyensis Hutch. et S. Moore. — Prony (1731). Airactocarpus heterophyllus Guillaum. et Beauvis. — Prony (1585). A. platyxylon Guillaum. — Nouméa (2104), pointe de l’Artillerie (2332). Guettarda glabrescens Guillaum. — Gap N’dua (99). G. hypolasia Baill. - — Rivière des Pirogues (2617), sans localité (166) [Cribs legit.]. G. ngoyensis Schltr. — Rivière du Pont cassé, Caricouyé (50), route d’tlouaïlou à Koua (2427), sans localité (466 ?). G. platycarpa Guillaum. — Dombéa (2249), Caricouyé (288). G. rhamnoides Baill. — Prony (sans n°). G. speciosa L. — Prony (1577). Gardénia Aubryi Vieill. ? — Prony (164). Morinda Candollei Beauvis. — Dombéa (318), Prony (2094). M. Forsteri Seem. — Pointe de l’Artillerie (161). Cœlospermum corymbosum Baill. — Mont Dzumac (2450), Dombéa (209). Psychotria Baillonii Schltr. — Monts Koghis (2349), Prony (1597), route d’Houaïlou à Koua (2222). P. calothyrsus Guillaum. ? — Route d’Houaïlou à Koua (2447). P. cardiochlamys Schltr. — • Caricouyé, Rivière du Pont cassé (13), Prony (269). P. coltina Labill. — Bords de la Couvelée (2301), Caricouyé (426), route d’Houaïlou à Koua (2428). P. Deplanchei Guillaum. — Prony (sans n°). Mont Mou (1658). 1. Bull. Mus., 1911, p. 349, 453, 558 : 1912, p. 39, 91 ; 1913, p. 380 ; 1919, p. 499 ; 1920, p. 174 ; 1923, p. 112 ; 1926, p. 229 ; 1929, p. 117 ; 1932, p. 694 ; 1934, p. 302 Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, ii“ 5, 1934. — 457 — P. Fagueiii Schltr. — Monts Koghis (2327). P. microglossa Guillaum. — Monts Koghis (2348). P. oleoides Schltr. — Prony (2071). P. papillosa Guillaum. — Route d’Houaïlou à Koua (2430). P. rubefacta Guillaum. — Mont Rzumac (2967), Mont Koghis, hords de la Ouanéoué (2317). P. rupicola Schltr. — Dombéa (2296), Mont Dzumac (2568, 2612), Prony (139). P. speciosa S. Moore. — Route d’Houaïlou à Koua (2433). Normandia neo-caledonica Plook. f. — Dombéa (2240), Prony, Mont Mou (43). Vernonia cinerea Less. — Montravel (1609 b). Pteiocaulon cylindrostachyum C. R. Clarke. — Nouméa (2677), route d’Houaïlou à Koua (2212). Erigeron bonariense L. — Montravel (1609 a), Saint-Louis (42). Lagenophora Billardieri Cass. ? — Magenta (8). Blumea lacera DC. — Monts Koghis (2246), sans localité ni n°. Helichrysum austro-caledonicum Schltr. — Mont Mou (2051), route de Bourail à Koua (2219). Wedelia biflora DC. — Prony (2078) [Cribs legit]. Glossogyne tenuifolia Cass. — Ouen Toro (103). Centipeda orbicularis Lour. — ^ Anse Vata (3978), Païta (59), « Sariette de la Calédonie ». Xanthium spinosum L. — Nouméa (2095). Scævola Beckii Zahlbr. — Prony (133). — — var. robusta Krause. — Prony (2079) [Cribs legit]. S. montana Labill. — Prony (25). Wahlenbergia gracilis A. DC. — Yahoué (2763). Leucopogon albicans Rrong. et Gris. — Mont Mou et Mont Dzumac (72), Prony (19). L. cymbulæ Labill. — ■ Couvelée (2276), Caricouyé, Païta (23), Pic Malaoui (51), Mont Mou (37), Prony (357). Cyatopsis floribunda Rrong. et Gris. — Route d’Houaïlou à Koua (2221). Dracophyllum ramosum Panch. ex. Rrong. et Gris. — Raie N’go (2063), baie des Pirogues (1675), Prony (358). Statice australis Spreng. — Ile des Pins (165). Lysimachia decurrens Forst. - — Yahoué (2761). Rapanea asymmetrica Mez. — Dombéa (304), sans localité ni n°. R. lanceolata Mez. — Route de Bourail à Houaïlou (2419). *Tapeinosperma koghiense Guillaum. sp. nov. Arbor 7-8 m. alla, ramis sat validis, glabris, foliis petiolis 1-1.5 cm. longis, lamina decurrente stipitatis, lanceolatis (9-14 cm. X 2-3 cm.), basi longe acuiis, apice rotundato-obtusis, rigide chartaceis, supra ad costam et subius densissime tessellatim peradpresse lepidotis, nervis dense parallelis et venis reticulatis immersis. Inflorescentia terminalis multiflora, pyramidale panniculata, 6-11 cm. longa, axibus ramulisque dense scrobiculate rugosis, ramulis flores dense racemosos gerentibus, pedicellis gracilibus, circa 2 mm. longis ; flores 1.5 mm., albi, corollae margine malvacei, sepalis vix connatis, ovatis, obtusis, epunctatis, petalis ultra medium connatis, laie ovatis, apice — 458 — sub acutis, manifeste punctatis, intus dense lepidotis, staminihus lohorum dimidium vix attingentibus, antheris peracutis, dorso haud punctatis, stylo subulato antheras superante, stigmate punctiformi. Monts Koghis : forêts du sommet (23^0). Évidemment voisin du T. oblongifolium Mez, mais feuilles très diffé- rentes, fleurs beaucoup plus petites, sépales non ponctués, etc... T. robustum Mez. — Mont Dzumac (2383, 2958). T. wagapense Mez. — Mont Mou (1644). Chrysophyllum Sebertii Pancli. et Seb. — • Mont Dzumac (2952). Planchonella Baueri Dub. — Cap N’dua (72). P. crebrifolia Pierre. — Prony (1578) [Cribs legit.]. P. dictyoneura Pierre. — Dombéa (2253), Mont Dzumac (2995). P. lasiantha Dub. — Prony (35, 263). P. Pancheri Pierre. — Ouen Toro (281), Pointe de l’Artillerie (2335, 2347). P. Sebertii Dub. — Prony (2), Rivière des Pirogues (2618). *Lucuma Lecomtei Guillaum. sp. nov. — Dombéa (2292). Manilkara Pancheri Pierre ex Guillaum. — Ile des Pins (538). Maba fasciculosa F. Muell. — Bords de la Ouanéoué (2309), Chaîne centrale (340). M. foliosa Rich. — Prony (1729). M. glauca Montr. — Cap N’dua (41), Prony (179). M. paroiflora Schltr. — Prony (1573). M. yahouensis Schltr. — Magenta (2606, 2751). Diospyros Lecardii Guillaum. • — Sans localité ni n°. Syrnplocos defoliata Brand. — ■ Monts Koghis (2622). S. lucida Vieill. ex Guillaum. — Monts Koghis (2537). S. Pancheri Vieill. ex Guillaum. ? — (3970). Jasminum didymum Forst. var. — Montravel (1610). Plante étalée, non grimpante, remarquable par ses folioles linéaires ayant au plus 2 mm. de largeur. Il parait exister tous les passages avec la forme typique. N’ayant pas vu les types de J. Le Ratii Schltr. et J. noumeense Schltr., je n’étais pas parvenu à distinguer la première de ces espèces de J. sim- plicijolium Forst. ' et avais cru devoir distinguer un J.. Francii ^ et un J. Magentæ Ayant en mains des cotypes de Schlechter je dois, en dépit des descriptions, constater que J. Francii = J. Le Ratii et J. Magen- tæ — J. noumeense. Notelaea Badula Vieill. — Dombéa (300), Koé (2287, 2381). N. euclioides Schltr. ? — Dombéa (2385). Rauwolfia semperflorens Schltr. — Dombéa (303), Caricouyé (227), Mont Erambéré (81), Prony (70, 1616). Alyxia clusiophylla Guillaum. ■ — • Prony (49). A. disphærocarpa v. Heurck et Müll.-Arg. — Route d’Houaïlou à Koua (2408). A. leucogyne v. Heurck et Müll.-Arg. — Sans localité ni n°. Podochrosia Balansæ Baill. ■ — Prony (232, 2073), baie du Sud (2588). 1. Fol. Sosl. III p. 62. 2. Bull. Mus., 1933, p. 333. 3. Ibid., 1930, p. 169, et 1932 p. 697. 459 — Pierochrosia Vieillardii Baill. — Prony (271). Alstonia lanceolata v. Heurck et Müll.-Arg. — Sans localité ni n°, T abernæmoniana cerifera Panch. et Seb. — La Coulée (1725). Parsonsia Balansæ Baill. — Dombéa (2623). P. Billardieri Baill. — Mont Coffm (2096), Dombéa (18, 116). Marsdenia Billardieri Dcne. — Mont Mou (66), Prony (112). Geniostoma densiflorum Baill. — Monts Koghis (2333). G. oleifolium S. Moore. — Mont Dzumac (2575). G. Pancheri Baill. ■ — Dombéa (2261). G. thymeleaceum Baill. — Sans localité ni n°. G. vestitum Baill. — Dombéa (2244). Erylhæa australis R. Br. — (334). Heliotropiurn anomalum Hook. et Arn. — Ile des Pins : presqu’île de Kuto (191). Evolvulus alsinoides L. — Sans localité (155), Magenta (585). Solarium Le Ratii Schltr. — Ilot Amédée (291). S. teirandrum R. Br. — Prony (197). Coronanthera pulchra C. B. Clarke. — Prony (226 bis). C. sericea C. B. Clarke. — Bords de la Ouanéoué (2326). Periomphale Pancheri Baill. — Monts Kogbis (2947). T écorna stans Seem. — Pointe de l’Artillerie (2346). Diplanthera Deplanchei F. Muell. — • Route d’Houaïlou à Koua (2445). Lanfana Sellowiana Link et Otto. — Localisé dans les environs de Nouméa (1607). Premna integrifolia L. — Pointe de l’Artillerie (345), Magenta (160). P. obtusifolia R. Br. ? — ■ Nouméa (211). Cet échantillon est remarquable par ses grandes feuilles très obtuses au sommet, fortement cordées à la base mais le tube de la corolle est deux fois plus long que le calice comme cbez P. integrifolia L. Oxera neriifolia Beauvis. subsp. cordifolia Dub. — Dombéa (132). O. pulchella Labill. — Magenta (2750), Koé (2449). O. sulfurea Dub. - — Koé (2452), Païta (2384). Aoicennia officinalis L. — Prony (98). Verbena bonariensis L. — Partout jusqu’à 300 m. (330), Tongboué (2345). Saloia coccinea Juss. — Anse Vata (85). Deeringia altissima F. Muell. — Yaboué (438). Amarantus caudatus L. — Nouméa (610). A. viridis L. ■ — ■ Ouen Toro (104, 106). Achyranthes argentea Lam. ■ — - Anse Vata (2056). Alternanthera nodiflora R. Br. — Nouméa (417). Airiplex jubaia S. Moore. — Anse Vata, île aux Canards, îlot Amédée (195). Chenopodium carinatum R. Br. — Montravel (2604). Muehlenbeckia platyclados Meissn. — Dombéa (233). Nepenthes Vieillardii Hook f. — - Monts Koghis (2608), Pic Malaoui (2669), île des Pins (195). Peperomia blanda Kunth. — Yaboué (93). Ascarina rubricaulis Solms. - — ■ Prony (122). Cryptocarya odorata Guillaum. ? — Prony (130) « Santal citrin ». Litsea sebifera Pers. — Koé (2305). 460 L. trifloia Guillaum. — Prony (36, 200). L. uniflora Guillaum. — Dombéa (101). Cassytha filiformis L. — Route de Nouméa à l’Anse Vata (174). Hernandia cordigera Vieill. - — Dombéa (21, 217). H. peltata Meissn. — Baie du Sud (2592). Beauprea elegans Brong. et Gris. — Dombéa (2291). B. spathulæfolia Brong. et Gris. — Mont Dzumac (2953). Cenarrhenes paniculata Brong. et Gris. — Mont Dzumac (2474, 2555, 2641). Garnieria spathulæfolia Brong. et Gris. — ■ Prony (5), Baie du Sud (2581). Greaülea Gilliorayi Hook. — Étiquette en partie détruite (74). G. heterochroma Brong. et Gris. — Dombéa (96). G. macrostachya Brong. et Gris. — Dombéa (40). G. rhododesmia Schltr. — Voh : Mont Tahafe (1649). G. rubiginosa Brong. et Gris. — Prony (382). Stenocarpus Milnei Meissn. — Mont Mou (74). S. trinerois Guillaum. — Plaine des Lacs (2645), Prony (189, 226, 355). S. umbellatus Schltr. - — Mont Dzumac (2563), Prony (219), Kaféate (1561). Knightia Deplanchei Brong. et Gris. — Mont Dzumac (2566). Wickstrœmia indica G. A. Mey. ■ — • Nouméa (1566). Santalum ausiro-caledonicum Vieill. — Anse Vata (2382). Exocarpus neo-caledonicus Schltr. et Pilger. — Mont Dzumac (2651). E. phyllanthoides Endl. var. artensis Pilger. — Prony (220). Cleistanihus stipitatus Müll.-Arg. — Magenta (2607). — var. laurinus Müll.-Arg. — Prony (293). Glochidion Billardieri Baill. — Route de Magenta à la route n° 1 (71). G. caledonicum Müll.-Arg. — Païta (154). G. canalense Baill. — Prony (31, 219). Phyllanthus æneus Baill. — Dombéa (2256), Prony (2061). P. cornutus Baill. — Païta : Gravina (170). P. Pancherianus Baill. ■ — Mont Mou (375), Mont Mou et Prony (2061). P. persimilis Müll. -Arg. — Plaine de Voh (1630). P. pronyensis Guillaum. — Plaine des Lacs (2629). P. syloincola S. Moore. — Route d’Houaïlôu à Koua (2434). Breynia dislicha Müll. -Arg. Var neo-caledonica Müll.-Arg. — - Prony (125), île Maître (191). Longetia buxoides Baill. — Mont Dzumac (2570). Bureaoia carunculala Baill. ■ — Dombéa (470), bords de la Ouanéoué (2310). B. clusiacea Baill. ■ — Dombéa (2266, 2298, 2399), Prony (228), sans localité ni n°. Croton insulare Baill. - — Ouen Toro (325), Port Despointes (2098), Mé Arembo (1634). Codiæum Inophyllum Müll.-Arg. — Ouen Toro (294), Mont Mou (92). Baloghia lucida Endl. — Monts Koghis (2948). Fontainea Pancheri Heck. - — Prony et Magenta (1602). Bocquillonia sessiliflora Baill. — Prony (224). Cleidon angustifolium Pax et Holïm. ?■ — - Caricouyé (1), Yahoué (468). C. lasiophyllum Pax et Hofîm. — Yahoué (409). — 461 — C. Vieillardii Baill. var. genuina Müll.-Arg. — ■ Prony (197). Macaranga alchornioides Pax et Liegelsh. — Païta : rivière du Pont cassé (90). M. coriacea Müll.-Arg. — Dombéa (105), Païta : Rivière du Pont cassé (151). M. fulçescens Schltr. — Monts Koghis (2350). M. Vedeliana Müll.-Arg. — Prony (223). M. Vieillardii Müll.-Arg. — Dombéa (162), Prony (178, 270). Excœcaria rhomboidea Schltr. — Sans localité ni n°. Homalanthus nuians Pax. — Prony (278). Celtis conferia Planch. var. cuneata Planch. — ■ Ouen Toro (67), bords de la Ouanéoué (2320). Malaisia tortuosa Blanco. — Anse Vata, Port Despointes (79, 293). Pseudomorus Brunoniana Bur. — - Mont CofFin (506). Ficus asperula Bur. — • Monts Koghis (2254). F. auriculigera Bur, — Route d’Houaïlou à Koua (2228). F. austro-caledonica Bur. — Caricouyé (274). F. Schlechteri Warb. — Couvelée (2364). Procris pedunculata Wedd. — Bords de la Ouanéoué (2336). Pipturus oelulinus Wedd. — Yahoué (350), Chaîne Centrale (158). Casuarina Cunninghamiana Miq. — Anse Vata (52, 53), Voh (51). C. Deplancheana Miq. — Bords de la Couvelée (2306), Prony (2090), baie du Sud (2759), Plaine des Lacs (2613), Chaîne Centrale (162). — — var. crassidens J. Poiss. — Mont Dzumac (2564), Chaîne Centrale (161). C. equisetifolia Forst. var. incana Benth. — Prony (280). C. glauca Sieb. — Voh, Kaféate : Pain de sucre (1640). C. leucodon J. Poiss. — Plaine des Lacs (2609). C. Poissoniana Schltr. — Koua (2200). Micrustylis taurina Reichb. f. — Yahoué (6), Monts Koghis (2729), Koua (2427). Oberonia Vieillardii Reichb. f, — ■ Mont Mou (1660). Liparis Fayardii F. Muell. — ■ Monts Koghis (2719). L. laxa Schltr. ■ — ■ Plaine des Lacs (2720). Dendrobium cymatoleguum Schltr. — Monts Koghis (2469). D. steaioglossum Reichb. f. - — • Plaine des lacs (283). • D. striolaium Reichb. f. — Magenta (2086). D. verrucijerum Reichb. f. — Prony (313). Pheatia oubatchensis Schltr. — Monts Koghis (2351). P. Richardiana Krânzl. — Monts Koghis (253). Spathoglottis sp. — • Monts Koghis (2316), sans localité (2316 bis). Phajus grandifolius Lour. — • Koé-Nembah (2732), Koua-Couaoua (M“e Le Rat) (2506). Farina Deplanchei Reichb. f. — Mont Dzumac (2743), Caricouié (210). F. valida Reichb. f. — Monts Koghis (2371), Mont Mou (213), Mont Dzumac (2741). Ceratostylis micrantha Schltr. — Monts Koghis (2343). Calanthe veratrifolia R. Br. — Yahoué (2504). Luisia teretifolia Gaud. — Magenta (2752). Tæniophyllum Fasciola Reichb, f. — Mont Mou (245). ^ 462 T. minutissimum Schltr. — Mont Dzumac. Appendicula Vieillardii Reichb. f. — Prony : Cap N’dua (108), île des Pins : Uro (196). Eriaxis rigida Reichb. f. — Prony (190). Goodiera Finetiana Krânzl. — Monts Koghis (2728). Coilochilus neo~caledonicum Schltr. ■ — • Mont Mou (2721). Pterostylis Bureaviana Schltr. — Rivière de Pouéta près de la Coulée (sans n°). P. Ophioglossa R. Rr. ■ — Ouen Toro (237). Acianthus nanus Rendle. — Route de Panéta près de la Coulée (1558), sans localité (255, 256). Liperanihus gigas Reichb. f. — Mont Dzumac. L. glandulosa Schltr. — Saint Louis (2738), Prony (1709). L. latilabris Schltr. — Mont Dzumac (2726). L. latissimus Schltr. — Mont Mou (2577). Habenaria ngoyensis Schltr. — Monts Koghis (2731). Curcuma longa L. — Houaïlou (1639). Sisyrynchium micranthum Cav. — Route de Nouméa à Pont-des-Fran- çais (219). Campynemanthe viridiflora Raill. - — Mont Mou, forêt de Saint-Louis (2739). Smilax purpurata Forst. ■ — Prony (111). — — — var. concolor A.DC. — Prony (147). Xerotes Banksii R. Br. form. neo-caledonica Giillaum. — Prony (7. 326, 2117). Cordyline neo-caledonica Linden. — Monts Koghis (2369, 2443), Prony (208, 2087). Xeronema Moorei Brong. et Gris. — Mont Mou (2596). Arthropodium pendulum DC. — Mont Dzumac (2635). Dianella aiistro- calédonien Seem. - — Mont Mou (2556), Prony (1596). D. intermedia Endl. ? — Prony (1595). Flagellaria neo-caledonica Schltr. — Dombéa (2294), Prony (338). Joinvillea elegans Gaud. — Prony (1599), route de Bourail à Houaïlou (2467). Xyris neo-caledonica Rendle. — Mont Mou (400, 1699). Basselina ! gracilis Vieill. ? — Mont Dzumac (2542). Freycinetia graminifolia Solms. — Païta (2057). F. microdonta Martelli. — Caricouyé, rivière du Pont Cassé (23). Eriocaulon neo-caledonicum Schltr. — Plaine des Lacs (2616), Prony (131). F. Pancheri H. Lee. — Ile des Pins ; Uro (sans n°). Najas graminea Del. — Anse Vata (3984) Potamogeton pectinatus L. — ■ Anse Vata (3985). Pyereus polystachyus C. B. Clarke. — Prony (1563). Mariscus jerax C. B. Clarke. — Dombéa (236). M. Deplanchei Schinz et Guillaum. — Nouméa (233, 235), Plaine des Lacs (761). M. glomeratus O. Ktze. — Ile des Pins : Uro (183). M. pennatus Schinz et Guillaum. — Magenta (84). 1. Les Najadées ont été revues par A. Camus. Cyperus gracilis R. Br. — Dombéa (sans n°). Ahildgaardia monostachya Vahl. — Cascade du Jardin du Gouverne- ment (170), Paït.a (2747). Lepironia mucronata L. C. Rich. — Goro (354). Schœnus hrevifolius R. Br. — Goro (334). S. neo-calcdonicus C. B. Clarke. — Monts Erambéré (71). Lophoschœnus arundinaceus Stapf. — Environs de Dombéa (3976), île des Pins : bords du ravin de Koumania (189). Lepidosperma perteres C. B. Clarke. — Plum (2893), île des Pins : Uro (188). Gahnia aspera Spreng. — Pointe de l’Artillerie (141), Dombéa, bords de la Nondoué (234). Scleria mur garitifera Willd. — Yahoué (35, 594), plaine des Lacs (757), île des Pins ; Koumania (194). Imperata arundinacea Cyr. — Environs de Nouméa (2626), route de Nouméa à Yahoué (227), tout le Sud de l’île, peut-être le Nord (182). Thuarea inuoluta R. Br. — Anse Vata (3). Apluda mutica L. — Ile des Pins : Uro (184). Cymbopogon refractus A. Camus. — Ile des Pins : Uro (185). Anthistiria imberhis Retz. — Anse Vata (175). Paspalum orbiculare Forst. — Yahoué (362). P. scrobiculaium L. ■ — Champ de courses de Magenta (86). Panicum barbifultum Hochst. — Yahoué (2060). Setaria glauca Beauv. — Sans localité (164). Cenchrus anomoplexis Lahill. — Route de l’Anse Vata (243), Prony (1603), très commun à l’île des Pins. Stenotaphrum glabrum Trin. — Saint-Louis (513). Spinifex hirsutus Lahill. — Ilot Amédée (38, 292, 334, 2357, 2357 bis). Leptaspis lanceolata Zoll. — Yahoué (100). Vetiçeria zizanioides Nash. — Pont des Français (230). Tragus racemosus L. — Vallée du tir, près de Nouméa (169). Daclyloclenium ægypliacum Willd. — Magenta (83, 1612). Eragrostis tenella Roem. et Schult. — Pont Despointes (1608). Greslania circinnata Bal. — Mont Dzumac (2639), Mont Mou (430). Agathis macrophylla Mast. — Prony (231). A. ovata Warh. — Plateau du Mont Dzumac (2632), Prony (230). Podocarpus minor Parlât. — ■ Prony (149), Plaine des La'cs (2587, 2621). P. Novæ-Caledoniæ Vieill. ex Brong. et Gris. — Domhéa (1587), Prony (1719). P. Novæ-Caledoniæ Vieill. ex. Brong. et Gris, var. latifolius Brong. mss. — Prony (2069). P. Vieillardii Parlât. — Monts Koghis (2372), Monts de la Caricouyé (139), Mont Dzumac (1048). Dracrydium araucarioides Brong. et Gris. — Prony (212), Plaine des Lacs (2631). Acmopyle Pancheri Pilger. — Mont Mou (2594). Araucaria Cookii R. Br. Forme de jeunesse ? — Prony (185). A. Muelleri Brong. et Gris. Forme de jeunesse ? — Prony (92). Le Gérant, R. Taveneau. ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLA RT. 27-11-34. SOMMAIRE Pages Actes administratifs 401 Notice nécrologique sur M. J.-L. Dantan, par M. Ch. Gravier 403 Communications : M. Pbisalix. Immunité naturelle du Hérisson vis-à-vis du venin d’Abeilles.. . 405 M. Phisalix et F. Pasteur. Action des ondes courtes sur le venin de Vipère aspie 408 de Bergevin. Mission Saharienne Augiéras-Draper (1927-1928). — Hémiptères. 411 M. André. Une Écrevisse américaine (Cambarus affmis Say) pullulant aux portes de Paris (Fig.) 415 E. A. M. Speijer. Note préliminaire sur le nouveau genre Gipopeltis (Arach. Pedip.) 421 F. Grandjean. Observations sur les Oribates (Fig.) 423 Ed. Lamy. Coquilles marines recueillies par M. E. Aubert de la Rfle dans l’Amérique du Sud (Fig.) 432 G. Hanson. Note sur une Méduse rare, Tiaranna afpnia Hartl. récoltée par le « Président Théodore Tissier » 436 F. Gagnepain. Les affinités des Hemandiacées 443 C. Christensen et M™® Tardieu-Hlot. Les Fougères d’Indochine, III.... 445 P. Sacleux. Deux nouvelles espèces d’Anacardiacées de l’Afrique orientale tropicale 452 A. Guillaumin. Contribution à la Flore de la Nouvelle-Calédonie (suite) .... 456 PUBLICATIOHS DD MDSCOM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE Archives du Muséum national d'Hisioire naturelle (commencées en 1802 comme Annales du Muséum national d’Histoire naturelle) (Masson et C*® éditeurs, un vol. par an, 200 frs). Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895) (Bibliothèque du Muséum, un vol. par an, 50 frs). Publications du Muséum national d’Histoire naturelle (N® 1, 1932 et sui- vants, prix variable). Index Seminum in Hortis Musaei parisiensis colleclorum (Laboratoire de Culture ; paraît depuis 1822 ; échange). Notulae systematicae (Laboratoire de Phanérogamie ; paraît depuis 1909), Revue française d’ Entomologie (publiée sous la direction du D’’ R. Jeannel ; paraît depuis 1934. Un vol. par an, 50 frs ; échange). Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale (Laboratoire d’Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921). Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle à Saint-Servan (Laboratoire maritime de Saint-Servan ; paraît depuis 1928). Bulletin du Musée d’ Ethnographie du Trocadéro (Musée du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ; prix du n® : 5 frs). Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale (Laboratoire de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange). Travaux du Laboratoire d’ Entomologie (Laboratoire d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; échange). Bulletin de la Société des Amis du Muséum national d’Histoire naturelle et du Jardin des Plantes (Société des Amis du Muséum ; paraît depuis 1924). Bulletin de la Société des Amis du Musée d’ Ethnographie du Trocadéro (Musée d’Ethnographie du Trocadéro). BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 2® Série. — Tome VI N° 6 et dernier. — Novembre 1934. MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 67, RUE CUVIER "" PARIS-V* RÈGLEMENT Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national d’Histoire naturelle. Le nombre des fascicules sera de 6 par an. Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1 /2 feuille (8 pages d’im- pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les auteurs sont par conséquent priés dans ' leur intérêt de fournir des manuscrits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière à occuper la place minima. Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit, avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin suivant. Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie- ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des Auteurs. Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux Auteurs, qui sont piiés de la retourner dans les quatre jours. Passé ce déleii, l’article sera ajourné à un numéro ultérieur. Les Auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplémentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais). Les Auteurs désirant faire des communications sont priés d’en adresser directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la séance. TIRAGES A PART. Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils peuvent en outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nombre, aux conditions suivantes : 25 ex. 50 ex. 100 ex. 4 pages 18 fr. 20 fr. 22 fr. 8 pages 20 fr. 22 fr. 26 fr. 16 pages 22 fr. 26 fr. 34 fr. Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le numéro et brochés avec agrafes. Les auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part brochés au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves. Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du numéro- correspondant. PRIX DE l’abonnement ANNUEL I France et Étranger ; 50 fi. BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE ANNÉE 1934. — N“ 6 et derînier. 286“ RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM 29 NOVEMBRE 1934. PRÉSIDENCE DE M. P. LEMOINE, DIRECTEUR DU MUSÉUiM. ACTES ADMINISTRATIFS M. Paul Lemoine, Directeur du Muséum, et M. le Professeur Rivet, sont nommés Membres de la Commission de Synthèse et de Coopération Intellectuelle de l’Exposition de 1937. M. le Professeur Gruvel est nommé délégué titulaire au Ministère des Colonies. M. le Professeur Chevalier est nommé délégué suppléant au Ministère des Colonies. M. de Nussac est nommé Sous-Bibliothécaire honoraire. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, 1934. 31 COMMUNICATIONS Discours prononcé aux obsèques de M. H. Lecomte Professeur Honoraire au Muséum Membre de l’Institut, PAR M. II. Humbert. Henri Lecomte, de qui nous avons aujourd’hui à déplorer la perte, est né à Saint-Nabord (Vosges), le 8 janvier 1856. Dès le début de sa earrière dans renseignement secondaire, au temps où il était Professeur aux Lycées Saint-Louis et Henri IV, il s’était intéressé aux questions coloniales, tout spécialement à l’étude des plantes offrant un intérêt économique ; il avait été chargé successi- vement de plusieurs missions dans diverses parties du globe, Congo, Égypte et Afrique du Nord française, Antilles, Guyane, etc., et avait déjà publié plusieurs ouvrages sur divers végétaux donnant des produits importants, tels que la vanille, le coton, les bois, etc... Dès qu’il fut nommé à la chaire de Botanique phanérogamique et qu’il prit en mains le laboratoire et les collections qui lui sont attachées, laboratoire qn’il fréquentait depuis longtemps, Henri Lecomte, déjà bien informé des besoins de ce service et des buts auquel il répond, consacra immédiatement toute son activité à mettre en chantier l’étude et la publication des Flores de nos colo- nies, déjà envisagées par son prédécesseur Edouard Bureau : seules les ressources unicjues offertes par notre grand établissement national permettent la mise en œuvre de travaux généraux de cette nature. Avec le concours de MM. Gagnepain et Finet et de plusieurs autres collaborateurs, il entreprit de suite l’élaboration de la Flore d’Indochine, énorme ouvrage en cours d’achèvement. En vue de la publication de la Flore de la Nouvelle-Calédonie, il encourageait un de ses assistants, M. Guillaumin, à l’étude des plantes de ce pays ; pour la Guyane il attachait à son laboratoire M. Benoist, pour Madagascar M. Danguy, tandis c[ue lui-même se réservait BuUelin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 6, 1934. 467 ™ plusieurs grandes familles végétales de l’Indochine et publiait de très importants mémoires sur les bois de cette même colonie et sur ceux de Madagascar. En même temps il ne négligeait pas l’ave- nir, et mettait en avant la nécessité d’édifier une nouvelle Galerie de Botanique pour installer d’une façon rationnelle nos magnifiques collections nationales, les plus importantes au monde avec celles des Royal Botanic Gardens de Kewen Angleterre. Grâce au concours de plusieurs savants américains qui venaient fréquemment faire, comme beaucoup d’autres botanistes de divers pays, des recherches dans nos herbiers, et à la générosité de la fondation Rockefeller, il eut la satisfaction d’obtenir du gouvernement français la mise en œuvre de cette belle entreprise, appelée à faciliter grandement les travaux de recherches. La réalisation de ces deux parties essentielles du programme auquel il s’était particulièrement voué ne l’empêchait pas de continuer des travaux de botanique pure, spécialement anatomique, qui font aujourd’hui autorité, et en 1917 il voyait s’ouvrir pour lui les portes de l’Académie des Sciences, juste reconnaissance d’un effort inin- terrompu et particulièrement fructueux. Malgré le labeur incessant auquel l’astreignaient ses multiples obligations, recherche scientifique et gestion d’un des plus impor- tants services du Muséum, il ne renonçait pas aux voyages qui permettent d’entretenir des relations diverses et combien utiles avec les directeurs et collègues des grands établissements similaires hors de France, et de reprendre le contact avec la nature, indis- pensable diversion aux travaux du laboratoire. C’est ainsi qu’il entreprenait en 1911 et 1912 un grand voyage à travers l’Asie, par la Russie, la Sibérie jusqu’à Vladivostock, le Japon, les Indes Néerlandaises et l’Indochine. Par ailleurs, il faisait partie de plusieurs commissions des Minis- tères de l’Instruction publique et des Colonies touchant aux ques- tions d’ordre économique et à l’enseignement. Il était membre du Conseil Supérieur des Colonies. Parmi les grandes acquisitions dont les collections du Muséum sont redevables à l’initiative de Henri Lecomte, il convient de mentionner le don de l’Herbier Drake del Castillo, celui de la Bibliothèque Finet et celui de l’Herbier de Fougères du Prince Roland Bonaparte. Henri Lecomte s’est éteint à Paris le 12 juin 1934 ; tous ses collègues et collaborateurs s’associeront à l’hommage attristé que je lui adresse ici ; par sa bienveillante autorité, il avait su s’atta- cher le respect et l’affection de ceux qui travaillaient à son labo- ratoire à des titres divers. [16 juin 1934) — 468 — Note a propos du genre Arvicola Lacepède PAR M. P. Rode et le R. Didier. La révision des espèces que nous avons effectuée pour l’établisse- ment de la faune des a Mammifères de France » nous a conduits à examiner la valeur systématique de certaines formes décrites depuis quelques années par de nombreux auteurs. Le genre Arvicola a principalement retenu notre attention, et il nous a paru nécessaire de préciser notre point de vue, dans une- note séparée, plus explicite que la partie correspondante de notre travail. Le genre Arvicola Lacépède (1799), correspond aux formes décrites par Linné, sous les noms de Mus terrestris (n® 10 du Systema naturæ) et Mus amphibius (n^ 11). On admet aujourd’hui qu’il existe en Europe sept espèces d’ Arvi- cola, et quatre sous-espèces. Nous allons les examiner, en insistant seulement sur celles qui intéressent la faune de France, ou se& environs immédiats. lo Arvicola amphibius (L.). Campagnol amphibie. — Linné avait indiqué pour cette espèce une large répartition géographique : « Habitat in Europae, Africae, fossis, ripis, piscinis, hortis «. Miller. en lait maintenant une forme restreinte à l’Angleterre. Dimensions. ■ — Longueur tête et corps : 185 à 200 mm. ; queue : 118 à 139 mm. La coloration est d’un brun plus ou moins foncé, entremêlé de poils roux et noirs. Le ventre est cendré, lavé de jaune roux, La queue est presque noire. Ce grand Campagnol a des mœurs aqua- tiques. Il vit au bord des eaux et nage avec une grande facilité. Sous-espèce rattachée à A. amphibius : A. amphibius reta Miller, ■ — Habite l’ Écosse. 2o Arvicola sapidus Miller. Campagnol amphibie de l’Europe occidentale. ■ — Miller a créé cette espèce pour le Campagnol d’eaus qui habite la Péninsule Ibérique et une partie de la France. Sa limite nord n’a jamais été précisée. Les dimensions sont identiques à celles des Arvicola amphibius. La coloration, dans les exemplaires de la Péninsule ibérique tout au moins, serait un peu plus claire que dans ceux des spécimens de la région pyrénéenne et de la France. Le crâne, dans sa forme générale, est identique au précédent r Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 6, 1934. _ 469 — seuls les os nasaux, sont un peu plus larges dans leur portion anté- rieure. (Nous reviendrons plus loin sur ce caractère). Habitudes semi-aquatiques comme le précédent. Sous-espèce : Arvicola sapidus tenebricus Miller, Cette forme avait été précédemment décrite comme espèce distincte : A. tenebricus Miller, en 1908. Distribution géographique : Pyrénées et côte atlantique, dans le -sud-ouest de la France, nord de la Garonne. Même taille que les précédents et même coloration que Arvicola amphibius, plus foncée que celle des vrais « sapidus ». Habitudes aquatiques. 3° Arvicola terrestris. Campagnol terrestre. ■ — ■ Taille nota- blement plus faible que celle des espèces précédentes. Le genre de vie est différent. Nous sommes en présence d’un animal fouisseur qui creuse ses terriers sur la terre ferme et non plus au bord immé- diat des eaux. Mais c’est encore un bon nageur. Il soulève des tas de terre comme le fait la Taupe, d’où le nom de « Rat taupier » qu’on a souvent donné à cet animal. Hortos talpae instar misere effodit... (Linné). Linné avait donné comme répartition géogra- phique « Habitat in Europae, terra et aqua ». Miller a restreint l’habitat de ce campagnol à la péninsule Scanc inave et à la Fin- lande. Sa limite de dispersion géographique n’est pas connue. Dimensions : longueur tête et corps : 150 mm. en moyenne ^ ; queue : 60 mm. Le crâne est plus petit que celui d’M. amphibius, mais les inci- ■sives sont plus proéminentes. (Cette disposition proviendrait des habitudes de fouissement de l’animal). Le diamètre antéro-postérieur -du pariétal est généralement plus grand que la moitié du diamètre transversal, tandis que chez les grandes espèces (A. amphibius, A. sapidus) il est plus petit. La coloration est peu différente de celle d’A. amphibius. Elle est parfois un peu plus claire et les joues ont fréquemment une teinte rousse assez caractéristique. 40 Arvicola italicus Savi — Italie. 5° Arvicola illyricus Barret-Hamilton — ■ Bosnie. 60 Arvicola musignani de Selys Longchamps — Italie cen- trale. Ces trois espèces ne différeraient de A. terrestris que par leur coloration, plus claire ou plus foncée. 7^ Arvicola scherman (Shaw). Campagnol de l’Europe conti- nentale depuis la Baltique jusqu’à la France centrale. Ses limites •de dispersion sont inconnues. Cette espèce, décrite par Shaw en 1801, sous le nom de Mus 1. Les dimensions que nous avons relevées sur les A. terrestris de France sont plus faibles que celles qui sont indiquées par Miller dans sa Faune des Mammifères -d’Europe. — 470 — scherman, d’après des exemplaires recueillis à Strasbourg, est encore très semblable à A. terrestris, au point que certains auteurs Font identifiée avec lui (de Selys Longchamps, Blasius). La taille est identique, la coloration tout à fait la même. Seules les pattes présentent un caractère un peu particulier. Les callosités palmaires et plantaires ont des dimensions réduites. Leur nombre est toujours fixe, mais le volume en est variable. Le crâne ne présente pas de caractères particuliers. Selon Miller, cette forme est plus adaptée au fouissement que A. terrestris. Sous-espèce : A. scherman exitus Miller. Répartition géographique : Alpes, Suisse, Vosges, Tyrol. Les callosités atteindraient dans cette sous-espèce leur maximum de réduction. A. scherman monticola (de Selys Longchamps). De Selys Long- champs avait créé l’espèce : Ari’icola monticola pour une forme pyrénéenne. Miller l’a transformée en sous-espèce et l’a rattachée à A. scherman. Elle différerait de A. scherman exitus par ses bulles auditives plus développées. Comme on le voit, la systématique des MrcicoZa, limitée aux deux formes linnéennes A. amphibius, et A. terrestris, est devenue extrê- mement complexe par suite des apports nombreux d’auteurs différents. On a d’abord modifié la répartition géographique de deux formes : « A. amphibius » est devenu britannique, et « A. ter- restris », Scandinave. Puis, de nouvelles espèces ont été créées, sur des caractères parfois assez vagues. Le cas le plus typique est celui de A. sapidus. La forme « sapidus », créée par Miller pour désigner les Campagnols amphibies du Sud- Ouest de l’Europe, présente comme caractère distinctif important l’élargissement des os nasaux dans leur portion antérieure. Grâce à la collection Mottaz, qui contenait toute une série de topo-types de A. sapidus de Miller, nous avons pu comparer les crânes de 16 Arvicola adultes : 10 crânes de topo-types de A. sapidus d’Espagne (Burgos), 3 de France, et 3 A. amphibius d’Angleterre. Nous avons résumé nos mesures dans le tableau ci-joint : Ce tableau montre que les différences entre les os nasaux des Campagnols amphibies de l’Angleterre et ceux du continent sont inexistantes. D’autre part, la coloration n’est pas un caractère distinctif sûr. En admettant que la plupart des campagnols amphibies d’Espagne soient un peu plus pâles que ceux d’Angleterre, et justifieraient, pour ce pays, une désignation particulière, il nous a été donné de constater, par les nombreuses captures que nous avons eu l’occasion de faire dans l’Ouest de la France (Deux-Sèvres), que les Campa- gnols amphibies de cette région sont identiques à ceux d’Angleterre, parfois même un peu plus sombres. Miller lui-même, ayant trouvé — 471 — dans les Pyrénées une forme sombre, identique à la forme anglaise, en avait fait une sous-espèce : A. sapidus tenebricus, qui ne présente par eonséquent aucun caractère distinctif de A. amphibius. Nous assimilons donc dans notre faune française A. sapidus à A. amphibius. DES ESPÈCES SîXE Longueur TOTALE DU CRANE Longueur DES os NASAUX Largeur'' A LA base L^RG. MAXIM. DANS LA PORTION ANTERIEURE A. sapidus d’Espagne. mm ' mm mm mm 2623 (1932-5096) cT 40 12 2,5 5 2635 (1932-5103) s. S 39,5 11 2,2 5,5 2632 (1932-5098) $ 38 11,5 2 2 5 2625 (1932-5099) Cf 38,5 10,2 2’ 4,5 2633 (1932-5102) Cf 38 10 2 5 2630 (1932-5100) $ 42 11,2 2,2 5 2627 (1932-5101) Cf 39,5 11 2 5,5 2622 (1932-5107) Cf 36 9,5 2 5 2624 (1932-5104) Cf 35 9,2 2 4,5 2626 (1932-5105) Cf 35 9,5 2 5 A. sapidus de France. 1913-440 ? 36 10,5 2 1913-439 $ 37 10,5 2 1934 (à catalog®^) Cf 41 11 2,2 A. amphibius d’Angleterre. 1259 (1908-390) Cf 39 9,2 2,2 4,5 1260 (1932-509) Cf 39 10 2 5 1244 (1908-391) Cf 39 10 2 i 4 Un deuxième problème concerne les différentes espèces et sous- espèces qui gravitent autour de A. terrestris. Nous avons vu qu’on pouvait en distinguer quatre. Nous laissons de côté A. italicus^ A. illyricus, et A. musignani. Ces espèces ne nous sont connues que par les descriptions des auteurs ; elles font défaut dans nos collec- tions, tout au moins en séries suffisantes. Reste A. scherman et sa sous-espèce : A. scherman exitus. Les dimensions réduites de leurs callosités les ont séparées de A. terres- tris. Mais quand on compare, comme nous avons pu le faire, sur une vingtaine de spécimens, les dimensions de ces callosités, on — 472 — constate qu’il ne s’agit pas d’un caractère spécifique, mais de carac- tères variables d’un individu à un autre. Certains sont absolument identiques aux A. terrestris typiques. On constate seulement que chez les spécimens déterminés : A. scherman exitus, et collectés dans les Alpes suisses et françaises, le fouissement plus intense, qui doit caractériser leur mode de vie, a sans aucun doute influé sur la dimension des callosités palmaires et plantaires. Quand à A. scherman monticola, il est peut-être nécessaire de le considérer comme une sous-espèce de A. terrestris, comme d’ailleurs Troues- SART l’avait fait, pour les trois raisons suivantes : 1® La taille des adultes est légèrement supérieure à celle de A. terrestris. Elle est intermédiaire entre A. terrestris et A. amphihius (longueur tête et corps : 165 mm. de moyenne). 2° Les bulles auditives du crâne sont plus développées que dans les formes précédentes. 3° La colo- ration est plus claire. Elle est presque grise et présente un aspect terne. « Son pelage, dit de Selys-Longchamps, est très doux, égal et comme laineux. » La systématique du genre An’icola ^ présente donc de nombreuses difficultés d’interprétation. On peut multiplier à l’infini les espèces et les sous-espèces, si l’on s’en tient aux seuls caractères externes. La coloration présente des différences importantes dans le groupe, mais ce sont des différences d’intensité, la couleur pouvant aller du gris fauve très clair au brun noirâtre très foncé. La taille elle- même est un caractère insuffisant si l’on n’est pas certain de l’état adulte des spécimens. C’est pour ces raisons qu’il nous paraît indis- pensable de simplifier la classification de ce groupe dans la faune de France : le problème nous paraît être davantage d’ordre physio- logique, biologique, que d’ordre systématique. Il est hors de doute qu’il n’y a pas plusieurs souches de Campagnols amphibies. Une forme unique, véritablement « amphibie » au sens littéral du mot, a dû, suivant les conditions de milieu, donner naissance à deux séries de formes, les unes limitant leur dispersion au bord des cours d’eau ou des étangs ■ — formes de grande taille, véritables rats d’eau : ce sont les amphibies ■ — les autres étendant leur dispersion à la terre ferme, plaine ou montagne, ce sont les formes fouisseuses. L’intensité du fouissement change avec la nature du terrain et 1. Nous n’avons pas tenu compte dans notre travail des espèces ou sous-espèces suivantes créées récemment et pour lesquelles nous n’avons aucune documentation : A. amphibius tanaUica Kalabuchow et Raievvskii (S. E. Russie} ; A. amphibius bri- ganiium Thomas (N. Angleterre) ; A. amphibius kuruschi Heptner et Formozofï (Caucase) ; A. amphibius rneridionalis Ogneft (Russie) : A. amphibius djukoai Ognev et Formosow (Russie) •. A. terrestris abrukensis Reinwaldt (Russie). R est cependant intéressant de noter que ces auteurs conservent l’appellation « amphibius » pour l’Europe continentale. 473 — les variations de température, comme nous l’avons montré ailleurs. Mais il s’agit toujours du Campagnol terrestre (A. terrestris) . Seul l’habitat de montagne peut encore manifester son influence sur la taille, et le pelage ; elle nous conduit à la forme « monticola ». En résumé, en France, le genre Arvicola nous paraît devoir se limiter à l’espèce An’icola terrestris L., ce terme ayant la priorité chez Linné sur amphibius, et nous avons ainsi établi la systéma- tique pour la faune française, en reprenant en partie la classification de Troue ssart. Genre Arvicola Lacépède. Une seule espèce ; Arvicola terrestris (L). Tiois formes : Arvicola terrestris terrestris (L.). Le Campagnol terrestre. Cam- pagnol de grande taille (longueur moyenne de la tête et du corps : 150 mm.). Creuse des terriers comme la Taupe. Rejette la terre à l’ouverture (Rat taupier). Habitat : toute la France. Arvicola terrestris amphibius (L.). Le Campagnol amphibie. Cam- pagnol de très grande taille (longueur moyenne de la tête et du corps : 190 mm.). Vit au bord des eaux. Nage parfaitement (Rat d’eau). Habitat : toute la France. Arvicola terrestris monticola (de Selys-Longchamps). Campagnol montagnard. Campagnol de grande taille (intermédiaire entre les deux précédentes (165 mm. de moyenne pour la tête et le corps). Vit dans les montagnes. Pelage beaucoup plus clair que celui des deux formes précédentes. Habitat : Pyrénées. (Laboratoire de Zoologie des Mammifères au Muséum). BIBLIOGRAPHIE Blasius. Fauna des Wirbelthiere Deutschlands, 1857. Cabrera (A.). Fauna iberica. Mammifères. Madrid, 1914. Didier (R.) et P. Rode. Les Mammifères de France. Arch. Hist. Nat. Soc. Nat. Acclimat. France (X) (sous presse). Fatio. Faune des Vertébrés de la Suisse, vol. I. — Histoire naturelle des Mammifères. Genève, 1869. Linné. Systema naturæ per régna tria naturæ. Tomus I, 1766. Miller (G. -S.). Catalogue of the Mammals of Western Europe. London, 1912. Selys-Longchamps (E. de). Études de Micromammalogie. Revue des Musaraignes, des Rats et des Campagnols. Paris, 1839. Shaw. General Zoology or Systematic Natural History. II, 1, p. 73-75, 1801. Trouessart (E.-L.). Faune des Mammifères d’Europe. Berlin, 1910. _ 474 — Deux nouveaux Mammifères insectivores de Madagascar Microgale Drouhardi et M. Parvula PAR M. G. Grandidier, Dans un envoi que M. Drouhard, Inspecteur des eaux et forêts à Madagascar, a eu l’arnabilité de me faire, il y a quelques mois, se trouvaient des petits mammifères insectivores appartenant au genre Microgale, parmi lesquels il était facile de distinguer deux types spécifiques nouveaux. Le premier, auquel, en hommage, j’estime devoir donner le nom du découvreur, est représenté par six individus et un jeune ; ils proviennent des environs de Diego-Suarez, extrême-nord de Mada- gascar, région encore fort mal connue au point de vue de sa faune mamnaalogique. Le Microcale Drouhardi se distingue de ses congénères par ses dimensions (voir le tableau ci-après) par la teinte très foncée de son pelage, d’un noir entremêlé de poils roux, uniformément réparti sur tout le corps, la gorge et le ventre sont à peine plus clairs, par l’ampleur du pavillon de l’oreille qui est glabre et gris foncé comme d’ailleurs le museau et l’extrémité des membres,, parties du corps généralement très claires chez les Microgale, enfin par le développement des membres postérieurs. (La longueur de la partie inférieure de la jambe du AI. Drouhardi étant de 21 mm. et celle du AI. Cowani qui peut lui être comparée au point de vue des dimensions du corps étant de 16 mm.). La queue très finement annelée porte des cercles de petits poils ; sa surface inférieure est légèrement plus claire. L’individu jeune a le museau, le ventre et les membres glabres, le dos est couvert d’une fourrure rase, brune, soyeuse comme celle d’une taupe ; sur la crête dorsale, partant du front, se dessine une ligne noire qui disparaît chez les adultes ; les dimensions de ce jeune animal sont : tête et corps 52 mm., queue 43, hauteur de l’oreille 7, largeur de l’oreille 7, main 9, pied 13. Les exemplaires G. et D. sont des femelles en période d’allaite- ment. Par simple examen extérieur, sans recherches anatomiques,, chez l’une on peut voir trois paires de mamelles très apparentes, situées : deux paires dans la régiôn ischiatique ou para-ischiatique. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 6, 1934. et une axillaire ; chez la seconde femelle, les deux paires qui se placent en dedans du membre postérieur sont seules évidentes, les mamelles de la région thoraco-axillaire sont indiscernables. Les glandes mammaires chez les Insectivores mériteraient une étude approfondie, elles sont en effet variables en position et en nombre : Dobson dit que V Ericulus setosus a 5 paires de mamelles, le Cen- tetes 12 paires, le Solenodon comme le Potamogale une paire seule- ment, tandis que le Geogale en a 4 paires. Remarquons encore que ces nouveaux Microgale au pelage très foncé s’ajoutent à la liste des animaux de Madagascar affectés de mélanisme, animaux qui sont tous, ou presque tous, localisés dans la zone chaude et humide de l’île où le sol est constitué de roches anciennes, les animaux de teinte claire étant par contre de beaucoup les plus nombreux dans les régions basses sédimentaires de l’Ouest et du Sud où les saisons pluvieuses et sèches sont bien tranchées. Dans la faune de l’Est et du Nord, figurent en effet les Indris, les Propithecus Edwardsi, les P. Perrieri, les Lemur macaco, les L. nigerrimus, les Chiromys, les Eliurus, les Nesomys, les Limno- gale, les Nesogale, et on ne trouve dans cette région que peu d’animaux à pelage clair (P. diadema var. sericeus, et Lemur varius) tandis que dans l’ouest et le sud vivent les Propithecus Deckenii, P. Verreauxi, les Lemur catta, les Lepilemur leucopus, les Hypo- geomys, les Geogale et presque aucun mammifère à pelage sombre. Les raisons de cet état de choses mériteraient d’être recherchées, par comparaison avec ce qui existe en d’autres pays, peut-être n’y a-t-il là qu’une coïncidence sans relation avec la nature géolo- gique du sol et le climat. Microgale Drouhardi (dimensions en millimètres). corps 1 et te Le queue oreille hauteur oreille largeur main pied A $ type 71 75 12 11,5 18 B 71 72 11,5 9 10,5 18,5 G 2 72 75 14 11 12 18,5 D 2 69 73 12 10 12 17,5 E 67 71 12 11 12 17 F 66 67 12 9 11 17 Dimensions du Microgale Cowani (Tlios) (à titre de comparaison) 65 45 8 1 7 10 î — 476 — Dimensions du Crâne du type de M, Drouhardi. Longueur max 25 mm. (20) ^ Largeur max. de la boîte crânienne 9 » (8) Longueur de la série dentaire supérieure, de la pointe des incisives au talon de m® 11,5 (9) Longueur du maxillaire 17,5 (14) Longueur de la série dentaire inférieure, de la pointe des incivises au talon de m® 11 » (9) Le second est un très petit animal, le plus petit des Centetidés connu à l’heure actuelle, d’une taille sensiblement inférieure à Microgale pusilla décrit par Forsyth Major en 1896. Nous lui donne- rons le nom de Microgale parvula et le décrirons d’après l’exem- plaire unic[ue, un mâle adulte, provenant des environs de Diego- Suarez. Comme son congénère, M. Drouhardi, il présente les carac- tères du genre Microgale : forme générale du corps, du crâne, den- ture, mais il se distingue des autres membres du groupe, et en par- ticulier de M. pusilla par ses proportions relatives et par la couleur de son pelage. Microgale pamda est complètement et intégralement noir, d’une teinte qui rappelle celle de la taupe, le museau, la gorge, le ventre, les pattes, la queue sont de la même couleur foncée ; la queue est composée d’anneaux très minces, imbriqués les uns dans les autres et entre lesquels naissent des poils courts, inclinés vers l’extrémité où ils sont légèrement plus longs. Microgale parvula. Longueur tête et corps 42 mm. (53) ^ Longueur queue. . 51 » (74) Longueur main 6 » (11) Longueur pied 10 '> (13) Hauteur oreille 5 (11) Largeur oreille 5 Crâne Longueur max 14 mm. (17) ® Largeur max. de la boîte crânienne 6 » (7) Longueur de la série dentaire supérieure de la pointe des incisives au talon de m^ 6,5 (8) Longueur max. du maxillaire 10 >) (11,5) Longueur de la série dentaire inférieure de la pointe des incisives au talon de m® 6 » (7) 1. Entre parenthèses, les dimensions du crâne de Microgale Cowani. 2. Dimensions données par Forsyth Major du type de Microgale pusilla. 3. Entre parenthèses, chiffres relatifs au Microgale pusilla, d’après un cotype de Forsyth-Major. — 477 — Si l’on admet la division que Oldfield Thomas a proposée pour l’ancien genre Microgale, division qui isole les grandes espèces, M. Dobsoni et M. Talazaci, dans le nouveau genre, Nesogale, et réserve au genre Microgale proprement dit, toutes les petites espèces ; ce dernier, sensu stricto, avec les deux espèces nouvelles décrites ci-dessus, comprendrait donc maintenant quatorze espèces. Ces Microgale feront l’objet d’une étude anatomique et systé- matique détaillée, mais dès maintenant on peut les classer en trois groupes par un simple caractère extérieur. 1° Les Microgale qui ont la queue deux fois ou environ deux fois plus longue que le corps : M. longicaudata, Majori, principula, et sorella ; il est probable que ces quatre espèces devront toutes être réunies sous le nom de M. longicaudata. 2° Les Micro gale qui ont la queue plus courte que le corps : M. Cowani, crassipes, longirostris, nigrescens, Thomasi, breoicaudata,-, les quatre premiers devront très vraisemblablement être réunis sous le nom de M. Cowani. 3° Les Microgale ayant la queue à peu près de la longueur du corps : M. taioa, pusilla, Drouhardi, paroula. Un Rongeur nouveau de Madagascar : Mus decaryi PAR M. G. Grandidier. Cet animal, exemplaire unique, mâle adulte âgé, a été capturé, à la tombée de la nuit, par M. Decary, administrateur des Colonies, à deux ou trois kilomètres de Tamatave, sur le bord d’un chemin séparant des marais ; étant donné l’étendue des surfaces d’eau qui entouraient ce lieu, et la distance de toute habitation, il est très probable que le rat qui fait l’objet de cette étude menait une vie semi-aquatique. L’allure générale est celle des Muridés : pelage brun sur le dos et sur les flancs composé de longs poils noirs et roux dans leur moitié extrême, gris-souris dans leur moitié interne ■ — • toison serrée, touf- fue, mais douce comme celle des animaux à vie amphibie, pas rugueuse comme celle des Mus norvégiens dont, cependant, à première vue, elle évoque l’aspect ; la gorge, le ventre, l’intérieur des membres est de couleur grise, ardoise claire, plus soyeux encore que le dos. Les oreilles sont couvertes de petits poils bruns très courts et clairsemés dans l’intérieur du pavillon ; ces petits poils sont un peu plus abondants à l’extérieur de la conque qu’à l’intérieur. Entre les oreilles, la tête est foncée, comme le dos, mais elle se couvre de poils de plus en plus courts en avançant vers le museau qui se ter- mine par un renflement en forme de petite boule couverte de poils courts drus, gris foncé, en dessous duquel s’ouvrent deux narines blanches. Les vibrisses sont longues et souples ; sur la lèvre supérieure, cjuelques brins dépassent l’oreille — fort peu sur les joues et pour ainsi dire pas à la lèvre inférieure. La queue, d’une longueur supérieure aux deux tiers du corps, est couverte d’anneaux écailleux très serrés et imbriqués, entre lesquels naissent des petits poils bruns courts, à reflets gris — • vers l’extré- mité de la queue, les poils sont plus foncés de telle sorte que la > queue paraît plus noire ; bien qu’il soit presque impossible de compter exactement les anneaux de la queue, on peut en estimer le nombre à 150 environ. Les pieds et mains sont blancs couverts de poils courts ; aux mains le pouce est réduit à un petit tubercule ; les ongles sont bien déve- Bullelin du Muséum, 2® s., t. VI, ii° 6, 1934. — 479 — loppés, sans être puissants ; les doigts nettement séparés ne portent aucune trace de palmure. Le membre antérieur est très court par rapport au membre postérieur. Dimension du corps Longueur tête et corps 270 mm. Longueur queue 194 » Oreille hauteur 22 » Oreille largeur 15 » Pied (y compris ongles) 44 » Main (y compris ongles) 22 » Distance coin antérieur de l’œil à pointe museau 20 » Le crâne est massif, comme on peut s’en rendre compte par les ligures ; sa partie occipitale est très large. Les bulles auditives sont plus développées que chez le Mus norvégiens. Par les autres carac- tères, il se rapproche assez de ce dernier, bien que la partie antérieure soit proportionnellement plus longue, les nasaux plus développés. Notons encore la ligne droite que forme la face supérieure du crâne de Mus Decaryi, ligne qui est généralement bombée chez les Muridés et le différencie des autres types du gem e Mus. Les incisives portent à la face antérieure une couche d’émail d’un — 480 - jaune plus clair que chez le Surmulot ; les molaires sont au nombre de 3, disposées comme chez Mus norvégiens et M. rattus, mais plus puissantes ; ces dents ont malheureusement été brisées et déplacées par le choc qui a déterminé la mort de notre animal ; par leur usure, elles permettent toutefois de se rendre compte que nous avons affaire à un individu âgé, et montrent certains replis d’émail qu’on ne retrouve pas chez les rats ordinaires. Fig. 2. — Crâne de Mus Decaryi, norma lateralis — o-rossi environ d’un tiers. Enfin, si l’on compare la branche de la mâchoire inférieure des Mus norvégiens et rattus avec celle de M. Dcearyi on voit que cette dernière est plus développée. Fig. 3. — Maxillaire de Mus Decaryi — grossi environ d’ua tiers. Dimensions du crâne de Mus Decaryi. Longueur totale max 53 rnm. Largeur max. extérieure aux zygom 24 » Largeur max. de la boîte crânienne 19 » Longueur des os nasaux 21 » Distance entre la pointe des incisives et le talon post. de m^ 26 » Longueur de la série des molaires 8 » (?) Épaisseur interorbitaire 7 » 5 Longueur max. du maxillaire inférieur (de la pointe des incisives au condyle) 36 mm. Distance de la pointe des incivives au talon postérieur de m^ 22 » Longueur de la série des molaires 7 » Distance de l’apopbyse coronoïde à l’angle de la mâchoire inférieure 17 » 481 — Le Mus Decaryi est la seconde espèce de Mus appartenant en propre à la faune indigène de la Grande île où ce genre, cependant si répandu à la surface de la terre, semble mal repiésenté ; le pre- mier et seul type connu auparavant était le Mus auratus que j’ai décrit ^ en 1899 et qui provenait des environs de Morondava, sur la Côte Ouest. Quant aux espèces cosmopolites qui suivent l’homme dans tous ses déplacements, on n'a signalé à Madagascar jusqu’ici que la souris commune Mus musculus et le rat noir Mus rattus avec ses deux variétés Mus rattus rattus et Mus rattus alexandrinus, à l’exclusion, comme l’a fait remarquer M. G. Petit, du surmulot vrai Mus norvegicus (decumonus) . 1. Bull. Mus. nat. hisl. nat. juin 1899, pp. 277-278. Bullelin du Muséum, 2® s., t. VI, 1934. 32 Mission Saharienne Au giéras-D râper 1927-1928 Mammifères PAR M. IL Heim de Balsac. La collection de Mammifères recueillis, au cours de la Mission Augieras-Draper, a déjà fait l’objet de plusieurs notes de la part de Th. Monod. Néanmoins le sujet n’était pas épuisé et l’auteur nous a prié de bien vouloir examiner le matériel dans son ensemble. L’intérêt que présentent les Mammifères de TA’haggar et des régions situées au delà n’était pas douteux. Dans la littérature il n’existe que deux notes de première main concernant la faune mammalienne de ces régions, basées sur les récoltes de Buchanan, qui furent étudiées par O. Thomas et M. Minton Comme il était à prévoir, nous avons trouvé des faits nouveaux dont certains pré- sentent un intérêt biogéographique. Nous ne reviendrons pas ici sur le trajet effectué par la Mission, ni sur les localités traversées ; ces détails se trouvent dans des publications antérieures et dans la note que nous avons consacrée ici même aux Oiseaux rapportés par la Mission. Mammifères recueillis. Hipposideros caffer tephrus Cabrera. — • Un spécimen en alcool, capturé entre Mopti et Segou, n® 913, 10-2-28. L’espèce H. caffer a une immense répartition sur le continent africain où elle occupe au Sud du Sahara à peu près toutes les régions de savanes. La race tephrus habite le Sénégal, la vallée du Niger, le Damergou (Kano). L’espèce se retrouve en Berbérie, sur la côte atlantique de Mogador à Tanger, et sous cette même forme tephrus. Il est rare de voir une même race géographique occuper ainsi deux régions fort différentes et éloignées l’une de l’autre de quelque 2.000 kilomètres. Rhinolophus mehelyi Matschie. — ■ Deux spécimens Ç Ç en alcool, recueillis par J. Thomas dans une grotte près de Laghouat, 26-6-2b, et remis par Monod. Rh. mehelyi, espèce répandue dans l’Europe méridionale, de la 1. Voir également deux notes personnelles sur les Damons parues dans ce Bulletin Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 6, 1934. 483 Roumanie à l’Espagne, ri’avait pas été signalée encore de l’Afrique du Nord, ou plus exactement elle avait été signalée dans une publi- cation d’ordre entomologique où elle risquait de passer inaperçue des Mammalogistes : la liste des Chiroptères recueillis dans les grottes par M. le Professeur Jeannel n’ayant pas fait l’objet d’une publi- cation spéciale, bien qu’ils aient été déterminés au British Muséum, nous avons pensé trouver mention des espèces dans l’étude consa- crée aux Pupipares cavernicoles par Falcoz Et effectivement, il existe dans ce travail mention de deux spécimens algériens de Rh. mehelyi, capturés l’un dans le ravin de Bou Yacor, l’autre dans le ravin de Nisserghin, localités situées dans le département d’Oran. La présence de l’espèce près de Laghouat montre qu’il faut s’attendre à rencontrer ce Chiroptère dans toute la Berbérie jusqu’en région présaharienne. Les deux spécimens de Laghouat paraissent identiques à ceux d’Europe (avant-bras 49,1 et 49,7 mm.). Rhinolophus acrotis schwarzi nov. subsp. — • Un spécimen Ç de Lamanrasset, n° 114, 5-11-27. L’histoire de ce spécimen est singulière : il a été déjà mentionné par Monod ^ sous le nom erroné de Rhinolophus fumigatus Rüppel (= Rh. antinorii Dobson). La fausse détermination n’est pas impu- table à Monod, mais bien à l’illustre O. Thomas, à qui le spécimen avait été soumis. L'erreur est explicable par le fait que O. Thomas avait négligé d’examiner le crâne et n’avait pas dépouillé l’animal. Toutefois, la petite taille du spécimen a elle seule aurait pu le frapper. Rh. acrotis était connu jusqu’ici de l’Erythrée et de l’Égypte (remonte jusqu’au Caire). Sa présence à Tamanrasset ainsi qu’à Djanet d’où nous avons reçu trois autres spécimens grâce à l’obli- geance du Foley montre que ce Chiroptère est bien établi dans les massifs centraux du Sahara et qu’il ne s’agit pas d’individus erratiques ou migrateurs. Son aire de répartition se trouve ainsi étendue considérablement vers l’Ouest (d’une distance de l’ordre d’au moins 2.500 kilomètres). Le fait a une importance biogéogra- phique certaine et il se reproduit d’ailleurs pour d’autres Mammifères sahariens. Au surplus les spécimens des massifs centraux constituent une race géographique particulière qui mérite d’être nommée. La race nominale, Rh. acrotis acrotis v. Heuglin, a été décrite de l’Erythrée (Keren). Postérieurement Thomas décrivit une race 1. Biospeologica, Arch. Zoo. Exp., t. 61, p. 521, 15 mai 1923. 2. Note sur un Cheiroptère nouveau du Soudan français. Bull, Soc. Zool. France, , p. 374, 1928. „ 484 — plus petite, Rh. acrotis andersoni d’après un spécimen immature provenant de l’Est de l’Égypte (12S> N — ■ 35° E). Cette race ne fut pas admise par Andersen l’infériorité de taille d’un spécimen immature ne pouvant être prise en considération. Ultérieurement le même Andersen ^ décrivit une race de petite taille, Rh. acrotis brachygnathus, en provenance de la Basse-Égypte (Caire, G-iseh). Mais nos spécimens du centre du Sahara sont encore plus petits que brachygnathus. E. Schwarz a bien voulu comparer le crâne de Tamanrasset à ceux d’ acrotis (= andersoni) et de brachygnathus du Br. Muséum.. Il nous a confirmé par écrit que ce spécimen était, de façon marquée, plus petit que les animaux du Musée britannique, et qu’il méritait d’être décrit. D’autant plus qu’il s’agit ici d’une forme géographiquement très éloignée des autres, probablement isolée dans les massifs sahariens centraux, et en tout cas représentant un extrême. Nous proposons de la dédier au E. Schwarz sous le nom : Rhinolophus acrotis schwarzi nov. subsp. Type : Ç adulte en alcool, Djanet, Tassili des Azdjers (nous pré- férons ne pas prendre pour type le spécimen de Tamanrasset dont les avant-bras sont brisés et qui ne peuvent être exactement mesu- rés). Diagnose : Forme plus petite que Rhinolophus acrotis brachy- gnathus (avant-bras 45-46 mm., long, condylo-incisive 17 mm.), de teinte gris cendré clair (4 spécimens examinés). Dimensions externes. Avant- bras 3® Méta- carpien 4® Métac. O'’ Métac. Queue Rhinolophus a. Schwarzi Type 2 Djanet 46 30 32 33 29 2 Djanet 45 29,4 31,6 32,5 29 2 Tamanrasset brisés 30,5 31,8. 32,7 29,8 Rh. a. brachygnathus. Type (d’après Andersen) ... 47,5 32 33,7 33,8 Rh. a. acrotis. Type cf (d’après Andersen) . 48,2 32,8 35 35,2 32,8 Rh. a. acrotis. Topotype O* (d’ap. Andersen) 49,3 32,2 34 34,8 31 1. Ann. and Mag. Nat. Hisiory (7), XIV, p. 156, 1904. 2. Ann. and Mag. Nat. Hist. (7), XIV, p. 451, 1904. 3. Ann. and Mag. Nat. Hist, (7), XV, p. 73, 1905. — 485 — Dimensions crâniennes. long, condylo- incisive larg. zygoma constriction orbitaire larg. boîte crânienne mandibule 1. con dylo-incisive rangée mol. sup. canine — m® rangée mol. infér. canine — Rh. a. schwarzi. $ type 1 17 9,9 i 1 ! 2,5 ! 7,7 12,2 6,8 7,1 Ç Djanet 16,9 9,3 2,5 i 7,8 12,3 6,6 1 7,1 Ç Tamanrasset 17,2 9.9 2,8 8,2 12,3 7 7,2 Rh. a. hrachygnathus. Type (Andersen) 12,6 7 7,6 Scoteinus schlieffeni Peters. — ■ Un spécimen Ç en alcool, n^ 717, Bourem (Niger), 8-1-28. Ce petit Chiroptère avait été incidemment signalé par Monod ^ sous le nom de Pipistrellus kuhli. Pour un non spécialiste la confu- sion entre les deux espèces est facile, si l’on s’en tient aux caractères externes : la taille est la même, la forme de l’oreille et le museau se ressemblent sensiblement, la coloration des membranes et du pelage est très pâle chez Sc. schlieffeni et les Pi. kuhli du Sahara. Toutefois Scoteinus montre sur sa face inférieure des poils blancs dans toute leur longueur, alors que seule l’extrémité en est blan- châtre chez Pipistrellus. Le crâne et la dentition de Scoteinus dif- fèrent nettement de ceux de Pipistrellus. La distribution géogra- phique n’est pas la même : Pipistrellus kuhli, espèce paléarctique, est encore commune dans le Sahara septentrional. Mais dans les massifs centraux il n’en a été signalé qu’un seul spécimen (Taman- rasset) et d’ailleurs il s’agit peut-être de Pipistrellus deserti qui existe à Djanet. En tout cas nous ne pensons pas que P. kuhli pénètre dans le Sahara méridional. Par contre Scoteinus schlieffeni est une forme essentiellement éthiopienne, répandue de l’Arahie à la Côte d’Or. En Égypte elle remonte jusqu’au Caire où elle co-hahite avec Pipistrellus kuhli. Mais dans l’Ouest du continent noir elle n’est pas connue au Nord de l’Aïr. Chaerophon (Lophomops) nigri Hatt. — Un spécimen type, n° 736 a, un spécimen Ç cotype, n° 736 c, capturés à Bourem (Niger), 6-1-28. 1. Note sur un Chiroptère nouveau du Soudan Français, Bull. Soc. Zool, France, 1928, p. 374. — 486 — Nous n’avons rien à ajouter à ce que Monod a déjà publié sur ces spécimens ^ sinon que la localité de Bourem est très septentrionale pour ce Genre essentiellement africain qui n’avait pas encore été signalé dans la zone soudanaise. Paraechinus éthiopiens deserti (Loche). — Un spécimen jeune en alcool, n° 155, capturé près de Ahalessa, A’Haggar, 9-11-27. Ce Hérisson, qui n’est qu’une race de P. éthiopiens du Sahara oriental, n’était pas encore signalé des Massifs centraux, bien qu’il fût connu de l’Aïr. En fait il est répandu depuis la Berbérie méri- dionale jusqu’à la rive soudanaise du Sahara. Lepns whithakeri Thomas. — Spécimen jeune (âgé de 10 jours environ), n° 132, trouvé momifié, Oued iVg’enar, A’IIaggar, 8-11-27. Bien que le fait n’ait pas été signalé, Lepns whithakeri du Sahara septentrional (M’Zab) et de Lybie, se retrouve dans les massifs centraux comme nous avons pu nous en convaincre d’après les spécimens rapportés par Buchanan (Musée Rothschild, Tring). Le jeune montre sur la face supérieure des poils bruns à la base et clairs à leur extrémité, tandis que chez l’adulte en pelage usé le poil devient unicolore et vire à la teinte orangée. Massontiera mzahi rothsehildi Thomas. — ■ Spécimen encore jeune, en peau, n^ 62, capturé dans la « Coudia «, A’Haggar, 29-10-27. Thomas et Hinton ont décrit comme espèce particulière un Cténodactyliné de TAïr. Il est un peu plus petit que Massontiera mzahi, de pelage foncé, et avec des bulles moins hypertrophiées et des incisives plus opisthodontes. Ultérieurement ces mêmes auteurs l’ont signalé de l’A’Haggar. En réalité, M. rothsehildi n’habite dans F A’Haggar c[ue certains districts. Les parties basses de ce massif sont occupées par un Massontiera identique à mzahi ou à harterti que nous considérons d’ailleurs comme synonymes (spécimens recueillis par Buchanan à Taïfet 1.300 m. et à Abez- zou 1.000 m.). Ce n’est que dans les parties élevées, aux environs de 2.000 mètres, que se trouve M. rothsehildi. C’est de cette zone supérieure que proviennent le spécimen de Monod et un autre, adulte, recueilli par Seurat à In-Ameri (2.200 m.). Ces animaux ressemblent à ceux de l’Aïr bien qu’ils soient un peu plus grands et qu’ils présentent de nombreux poils noirs sur la région lombaire et des incisives identiques à celles de mzahi. Des séries compara- tives permettraient sans doute de définir une race particulière au sommet de l’A’Haggar, différente du véritable rothsehildi de l’Aïr. Quoiqu’il en soit, nous pensons qu’on doit considérer les Masson- tiera de la « Coudia » comme une race montagnarde de M. mzahi, vivant dans un milieu moins aride que celle-ci. Les rapports exis- — 487 — tant entre les caractères morphologiques des Cténodactylinés et les milieux où ils vivent sont développés par ailleurs dans un travail en cours d’impression. Acomys sp. — ■ en alcool, n° 157, capturé dans l’Oued Timen- tourine, A’Haggar, 10-11-27. Ce spécimen ainsi qu’un autre rapporté par Seurat constituent une forme distincte que nous décrivons ailleurs. La présence du Genre Acomys dans l’A’IIaggar présente un intérêt biogéographique. Les Rats épineux de ce groupe appartiennent essentiellement au domaine éthiopien. Mais la partie septentrionale de leur aire de distribution dessine un tracé singulier : tandis qu’à l’Est les Acomys remontent jusqu’à la Méditerranée (Basse-Egypte, Palestine) et se trouvent à l’état résiduel dans les îles orientales de Chypre et de Crête, à l’Ouest au contraire ces animaux ne fran- chissent pas le Sahara. La Berbérie, si riche en types éthiopiens, n’a encore livré aucun représentant du Genre. Jusqu’ici leur limite de dispersion vers le Nord, était jalonné par la Mauritanie (Atar, Acomys chudeaui Koll.), l’Aïr (A. witherbyi airensis Th. et Hinton et A. johannis Th.), la moyenne Lybie (A. oiator Th.). La présence Acomys dans l’ A’Haggar augmente Faire de répartition du Genre vers le Nord et assure aux différentes formes une jonction en ligne droite depuis la Mauritanie jusqu’à la Basse-Egypte. La distribu- tion générale à' Acom^js ressemble étrangement à celle des Hyra- cidés. Dipodillus garamantis Lataste, — ■ n^ 176, Oued Timentourine, n° 76, Tamanrasset (2 spécimens), n° 555, Timetrine (en alcool). Cette petite Gerbille, très caractéristique des milieux désertiques sahariens occidentaux, avait déjà été signalée de l’A’Haggar et de l’Aïr. En fait elle est répandue de la région d’Ouargla à celle de Farak (Damergou). Récemment B. Aharoni a voulu voir une parenté entre D. garamantis et D. arabium Th. de Tibuk (Arabie). Nous pensons qu’il n’y a entre ces formes aucune parenté réelle, mais simplement un certain degré de convergence. Gerbillus affine à G. gerbillus Oliv. — 9 en alcool, n^ 528, parages de Timétrine, 12-12-27. Ce spécimen se rapproche de G. gerbillus, mais il est un peu plus petit et plus clair. Tout ce groupe de Gerbilles à tarse allongé, répandu sur la surface entière du Sahara, est à revoir au point de vue taxonomique. Le sujet de Timétrine est une vieille Ç gravide, porteuse de cinq embryons. La date de reproduction est intéressante et montre que dans le Sahara méridional l’époque de gestation est inversée ou même dure toute l’année. — 488 — Psammomys algiricus Th. — ■ En peau, « Coudia », A’Haggar, 30-10-27. Cette grande forme avait été déjà recueillie par Buchanan à Tamanrasset, mais elle ne paraît pas se rencontrer au sud des Massifs centraux. Monod a rapporté en outre deux Psammomys de Tamanrasset et Seurat nous a remis plusieurs spécimens de la région. Ces indi- vidus sont plus petits que les véritables algiricus et diffèrent légè- rement de ceux-ci par la forme de leur crâne. Comme ils habitent exactement la même région on ne peut les considérer comme des races géographiques. D’autre part, il nous paraîtrait imprudent de leur donner une valeur spécifique. Pour l’instant la question ne peut être que réservée. Jaculus jaculus airensis Th. et Hinton. — Ç en alcool, n® 531, parages de Timetrine, 12-12-27. Ce spécimen, par sa petite taille (tarse 60,5 mm.), son aspect gracile et ses teintes claires appartient à la race airensis, connue de l’Aïr et du Damergou. Il s’agit d’une Ç gravide contenant trois embryons peu avancés et qui seraient nés au début de janvier. Comme pour la Gerbille précitée, il y a inversion de l’époque de reproduction. Euxerus erythropus subsp. — n° 833, Aiafunke, Niger, et çE' immature, n° 834. Cet Ecureuil appartient à une race de grande taille (probable- ment chadensis Th.) et certainement pas au petit Eux. e. agadius Tn. et Hint. de l’Aïr. Nous n’ajouterons rien aux renseignements déjà fournis par Monod ^ sur la présence et la répartition de plusieurs grands Mammi- fères rencontrés au cours de la Mission : Canis riparius H. et E., Elyaena hyaena L., Gazella dorcas neglecta Lav., Gazella dama permista Neum., Addax nasomaculatus Blainv., Oryx tao (H. Smith) (= algazel O ken). Mais les spécimens de Cynhyène et de Mouflon recueillis méritent une mention spéciale : Lycaon pictus subsp. — • Deux n° 342, 345, capturés dans le Tanezrouft (21o45 N. — 1«45 E.), 26-11-28. Monod a signalé dans une note ^ l’intérêt de la capture du Lycaon dans le Sahara, qui devient ainsi un hôte des régions les plus déser- 1. In compte-rendu Mission Augicras-Druper, 1931. 2. Sur la présence au Sqhara du Lycaon pictus (Temm.K Bull. Soc. Zool. France, 1927, p. 189. — 489 — tiques. Toutefois, la question se pose de savoir s’il s’agit là d’une capture en quelque sorte accidentelle d’animaux erratiques. En vérité, nous ne croyons pas à cette hypothèse, car les crânes de ces deux Lycaon présentent une particularité intéressante : les huiles tympaniques sont hypertrophiées par rapport à celles des sujets non désertiques que nous avons pu examiner. C’est là un caractère que l’on retrouve chez nombre de Mammifères du Sahara et qui paraît en relation avec l’aridité du milieu Ammotragus lervia subsp. • — ■ ç/' et Ç, n® 364, 366, Tin-Aberda, 28-6-28. Ces deux Mouflons à manchettes présentent un pelage singulier : Le a tout le chanfrain noir, et de nombreux poils noirs dans sa crinière. Le reste de^ la livrée est foncé. La Ç est de teinte foncée également, mais le chanfrain ne peut être qualifié de noir. Les crânes ne présentent pas de particularité notable, sauf en ce qui concerne les bulles tympaniques légèrement augmentées de volume. Le pelage de ces Mouflons se rapproche beaucoup de celui de la race A. l. blainei Rothschild du Kordofan et du Dongola. Par contre, les Mouflons de Tin-Aberda s’écartent des races géo- graphiquement les plus voisines : A. l. angusi Roth s., de TAïr, et A. l. sahariensis Roths. du Sahara central. On ne saurait parler d’affinité étroite entre la race blainei et les spécimens de Tin-Aberda puisque la race angusi se situe géographiquement entre eux. Il est probable qu’à Tin-Aberda et dans le proche massif des Ifohras existe une race particulière, race qui offre une curieuse convergence avec blainei. Les Mouflons répartis sur Taire saharienne se scindent en une série de formes qui ne s’ordonnent pas d’une façon continue et progressive. On pourrait voir leur origine dans des mutations bien plus que dans les facteurs du milieu ambiant. 1. Cette question est étudiée dans un travail en cours d’impression. — 490 — Étude d’une collection d’Oiseaux du Tchad (A. E. F.) PAR M. J. Berlioz. Cette nouvelle contribution à l’étude d’une région, qui a déjà donné lieu, de la part de ses visiteurs, à d’assez nombreux mémoires, est basée sur une collection d’Oiseaux réunie pour le Muséum par notre correspondant, le Docteur-Vétérinaire R. Marbrant, sur le cours inférieur du Chari et la rive méridionale du Lac Tchad, de juillet à octobre 1933. La collection, dont nous remercions vivement ici son auteur, offre une bonne image synthétique de la physionomie de l’avifaune régionale : beaucoup des spécimens qui la constituent soulignent l’étroite parenté qui existe entre le bassin du Chari et celui du Haut-Nil, — parenté du même ordre que celle déjà indiquée dans une note antérieure (J. Berlioz, « Étude d’une Collection d’Oiseaux de rOubangui-Chari », Bull. Mus., 1934, p. 228). A ce sujet, une découverte tout à fait remarquable de M. Malbrant a été la pré- sence sur le Bas-Chari du petit Jacana africain, M icroparra capensis (Sm.), qui, jusqu’à maintenant, avait échappé à toutes les recherches scientifiques en cette partie de l’Afrique et n’était sensé habiter que le sud et l’est du continent, — sans être d’ailleurs nulle part commun. Stéganopodes. Phalacrocorax afr. ajricanus (Gm.), Ç ad. — Fort-Lamy, août 1933. Ardeiformes. Ardea melanocephala Vig. et Child., Ç ad. — Fort-Lamy, en sep- tembre. Bubulcus ibis ibis (L.), Q ad. (en plumage de noces). ■ — Fort-Lamy, en septembre. Ardeola ralloides (Scop.), 2 Ç. ^ — Fort Lamy, en septembre et octobre. Scopus umbretta Bannermani C. Grant, Ç ad. — - Fort-Lamy, en septembre. Threskiornis aeth. aethiopica (Lath.), ad.^ — Fort-Lamy, en octobre. Platalea alba Scop., ad. — Sud du Lac Tchad, en septembre. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 6, 1934. 491 La Spatule blanche d’Afrique est, bien que résidente, considérée conime rare dans l’ouest du Continent ; elle a néanmoins déjà été signalée au Lac Tchad. Le spécimen cité ici, très adulte, présente la coloration suivante des parties nues, encore peu altérée par la dessication ; pattes rose vif ; toute la peau nue de la face autour de la base du bec, la base et les bords de la mandibule supérieure rose vif, la portion distale de la mandibule supérieure largement grise au milieu, la mandibule inférieure noirâtre. Anseriformes. Plectropterus gamb. gamhensis (L.), ? ad. — Fort-Lamy, en août. Ce spécimen, dépourvu malheureusement de notification de sexe, présente cette particularité qu’avec un tubercule frontal papilleux très développé, — caractère de vieux, — le plumage de la tête et du cou est brun et non blanc, et le plumage du corps présente des restes de teinte brune, comme chez les Q Ç et les jeunes. Or les variations de cet ordre ont été souvent mentionnées chez cette espèce, sans que l’on ait pu définir un cycle normal de plumage pour chacun des sexes. Alopochen aegyptiaca (L.), ? imm. — • Fort-Lamy, en août. Sarkidiornis melanota (Penn.), ad. — Fort-Lamy, en août. Nettapus auritus (Bodd.), ad. — • Fort-Lamy, en août. Charadriiformes. Burhinus senegalensis (Swains.), ad. — Fort-Lamy, en août. Pluvianus aegyptius (L.), ad. — Fort-Lamy, en août. Glareola pratincola Boweni Bann., Ç imm. — Fort-Lamy, en août. Xiphidiopterus alhiceps (Gould), ad. — Fort-Lamy, en septembre. Sarciophorus tectus tectus (Bodd.), ad. — Fort-Lamy, en août. Iloplopterus spinosus (L.), Ç imm. (en plumage encore duveteux). — Fort-Lamy, en août. Limosa lim. limosa (L.), ad. — Fort-Lamy, en octobre. Philomachus pugnax (L.), ad. (en plumage d’éclipse), Ç ad. et Ç plus jeune. — ■ Fort-Lamy, en octobre. Cette espèce et la précédente, nicheuses dans l’Europe septen- trionale, marquent l’arrivée des migrateurs dans la région du Tchad, tandis que les autres y sont sédentaires. Contrairement à l’opinion généralement admise, Mr. Malbrant remarque que le Combattant (Philomachus pugnax) est très commun en octobre à Fort-Lamy et s’y rencontre en bandes très importantes (in litt.). Bostratula henghalensis (L.), Ç ad. — ■ Fort-Lamy, en septembre. — 492 Jacanidés. Actophilornis africana (Gm.), Ç ad. — • Fort-Lamy, en août. Microparra capensis (Smith), et Ç ad. — • Fort-Lamy, en août. Ces deux spécimens sont, à ma connaissance, les premiers de l’espèce qui aient été capturés avec certitude en Afrique occidentale. Rappelons pourtant, avec Reichenow (« Die Vôgel Afrikas »), que l’espèce a été citée par Hartlaub (« Syst. Ornith. Westafr. », 1857, p. 240) comme rapportée du pays des Ashantis, localité encore beaucoup plus occidentale évidemment, — mais qui a toujours été mise en doute par tous les auteurs récents, probable- ment à juste titre. Néanmoins la présence de cet Oiseau près du Lac Tchad pourrait permettre de considérer cette assertion comme un peu moins invraisemblable que par le passé. Il n’est pas étonnant que ce Jacana, la plus petite espèce de la famille, connu en Afrique orientale et australe, ait pu passer si longtemps inaperçu près du Tchad, le mode de vie si particulier de tous ces Oiseaux les dérobant aisément au chercheur. La plupart des espèces de Jacanidés, groupe d’Oiseaux homogène et essentielle- ment tropical, d’origine probablement ancienne, ont une aire de dispersion vaste : V Actophilornis africana par exemple se rencontre dans toute l’Afrique intertropicale et australe ; peut-être le Micro- parra capensis sera-t-il reconnu quelque jour comme presque aussi largement répandu. En tout cas, d’après les renseignements commu- niqués par M. Malbrant, il ne serait pas rare dans la région de Fort-Lamy, où les indigènes le distinguent, paraît -il, fort bien de l’autre espèce, d’ailleurs beaucoup plus grosse ; toutes deux pos- sèdent le même genre de vie et les mêmes allures, à la taille près. De ces deux spécimens, le ne diffère de la Ç que par la couleur rousse plus intense sur la tête et les sus-caudales et teintant même les bords des scapulaires. Ralliformes. Porphyrula Alleni (Thoms.), Ç ad. et Ç imm. (en plumage de tran- sition). — ■ Fort-Lamy, en août. Lissotis mel. melanogaster (Rüpp.), Q ad. — ■ Sud du Lac Tchad, en juillet. CoLUMBIFORMES. Columha g. guinea L., Ç ad. — Sud du Lac Tchad, en juillet, Turtur abyssiniens delicatulus (Sharpe), ad. — ■ Fort-Lamy, en septembre. Œna cap. capensis (L.), ad. — Fort-Lamy, en septembre. — 493 — Falconiformes. Melierax met. metahates ITeugl., Ç ad. — Fort-Lamy, en août. Falco chiquera ruficollis Swains., Ç ad. — Fort-Lamy, en septembre. Strigiformes. Tyto alba affinis (Blyth.), Ç ad. — Fort-Lamy, en septembre. PsiTTACIF ORMES.. Psittacula Kr. Krameri (Scop.), ? imm. — Fort-Lamy, en sep- tembre. Ce spécimen est dépourvu du double collier noir et rose, qui caractérise les mâles adultes de l’espèce, et Mr. Marbrant remarque que tous ceux qu’il a rencontrés dans la région du Tchad, même apparemment adultes, présentent cette même particularité. CuCULIFORMES. Clamator serratus (Sparrm.), ad. ■ — ■ Sud du Lac Tchad, en juillet. Ce spécimen est en pleine période de mue des pennes. Une cer- taine obscurité règne au sujet des habitudes et de l’identité véri- table de ce Coucou noir, toujours rare en tout cas dans la région soudanaise. Il paraît bien être un migrateur austral ; il n’a guère été signalé dans îa région soudanaise qu’en été (hiver austral) et est surtout connu d’octobre à mai en Afrique du sud, où il se reproduit. Très semblable morphologiquement au Cl. jacohinus (Bodd.), il n’est peut-être qu’une forme mélanique de ce dernier ; mais les ornithologistes modernes sont en désaccord sur ce point : Stresemann (Journ. f. Orn., 1926, pp. 377 et suiv.) et Bâtes (Handb. Birds West. Afr., 1930, p. 191) opinent pour le dimorphisme de cette espèce, tandis que Friedmann (U. S. Nat. Mus. Bull. 153, 1930, p. 272) et Bannerman (Birds trop. W. Afr., III, 1933, p. 110) rejettent tout à fait cette hypothèse. Il convient du moins de noter que le spécimen cité ici présente, sur le cou, une plume blanche isolée, sur le fond du plumage noir. Lampromorpha caprins (Bodd.), ad. — Sans renseignement. Centropus sert, senegalensis (L.), ad. — Sud du Lac Tchad, en juillet. PiCIFORMES. Lybius Vieilloti rubescens (Temm.), ad. . — Sud du Lac Tchad, en juillet. J’attribue ce spécimen à la race rubescens plutôt qu’à la race Buchanani Hart., généralement admise comme se trouvant au Tchad, car il ne diffère pas des individus de l’Oubangui auxquels 494 — j’ai pu le comparer. Des neuf autres spécimens de la collection du Muséum, un seul, provenant de Bamba (Soudan français), présente les caractères de coloration plus pâle attribués à la race Duchanani. Encore faudrait-il s’assurer de la constance de ce caractère en différentes saisons pour statuer sur l’habitat respectif des deux races. CORACIIFORMES. Coracias abyssiniens Herm., Ç ad. ■ — ■ Fort-Lamy, en septembre. Merops nub. nubiens Gm., ad. - — ■ Fort-Lamy, en août. Ceryle rudis rudis (L.), et Q ad. — ■ Fort-Lamy, en août. Corythornis a'ist. cristata (Pall.), ad. — Fort-Lamy, en août. Haleyon leuc. leueocephala (Müll.), 2 ad. — • Fort-Lamy, en septembre. Haleyon Chelicuti eremogiton Hart., ad. ■ — Sud du Lac Tchad, en juillet. Ce spécimen exhibe bien les caractères de cette race des steppes, à plumage pâle : les moyennes couvertures des ailes, le dessus de la tête et les flancs sont teintés de fauve pâle. Lophoeeros er. erythrorhynchus (Temm.), ad. — Sud du Lac Tchad, en juillet. Upupa epops senegalensis Sw., et ad. — • Fort-Lamy, en octobre. Les caractères subspécifiques de ces spécimens sont assez dou- teux, mais leurs rémiges secondaires en grande partie blanches les apparentent à la race africaine sédentaire. Micropodidés. Micropus affinis (Hardw.), ad. — Fort-Lamy, en août. COLIIDÉS. Colins macr. macrourus (L.), 2 Q ad. ■ — ■ Fort-Lamy, en août. Passeriformes. • — • Alaudidés. Mirafra cantillans chadensis Alex., Q imm. — Fcrt-Lamy, en août. Galerida cristata Alexanderi Neum., Ç ad. — Fort-Lamy, en août. Eremopteryx leucotis melanocephala (Licht.), ad. — Fort-Lamy en octobre. Pycnonotidés. Pyenonotus barbatus Nigeriæ Hart., ad. (en rdumage usé). — ■ Fort- Lamy, en août. Turdidés, Œnanthe œnanthe subsp. (Schioleri Sal. ?), ad. — ■ Fort-Lamy, en octobre. La présence de cet oiseau européen, migrateur, au Tchad, marque probablement l’arrivée des premiers hivernants dans cette région. 495 — La différenciation des diverses races du Traquet Motteux après leur migration automnale est assez délicate, ainsi qu’il ressort de l’étude de Salomonsen sur ce sujet (voir : L’Oiseau et Rev. franç. d’Orn., 1934, p. 223). Le spécimen mentionné ici doit, en raison de sa forte longueur d’aile (102 mm.), être rapporté à l’une des races du Nord-ouest de l’Europe plutôt qu’à la race typique, plus petite. Toutefois, il est beaucoup moins fortement teinté de brun, tant en dessus qu’en dessous, que les Oiseaux du Groenland à la même époque (Œ. œ. leucorrhoa), et se rapproche peut-être de ce fait de la race nicheuse aux lies Faroe (Œ. œ. Schioleri) , décrite comme intermédiaire à leucorrhoa et à œnanthe ; mais on ne connaît pas les véritables quartiers d’hiver de cette race Schioleri, et cet unique spécimen ne saurait régler une telle question. Monticola sol. solitarius (L.), Ç ad, - — Fort-Lamy, en septembre. Tandis que l’espèce précédente a été souvent signalée, en migra- tion, en Afrique occidentale, c’est la première fois que le Merle bleu, autre migrateur européen, est rencontré avec certitude dans la région du Tchad, et il doit y être toujours un visiteur assez excep- tionnel, car, selon Mr. Maebrant, cjui le captura au faîte de son habitation, cet Oiseau paraissait totalement inconnu des indigènes, auxquels il le montra. Comme ses homologues d’Europe et de Ber- bérie, ce spécimen a le bec très long, tandis que les races asiatiques de la même espèce ont généralement le bec plus court. Comme son congénère le Merle de roche, Monticola saxatilis (L.), qui a aussi été signalé comme un rare hivernant en Afrique occi- dentale, les migrations du Merle bleu étaient surtout connues, en hiver, en Afrique orientale (Soudan, Darfour) : son extension vers l’ouest mérite donc d’être soulignée, mais elle ne saurait surprendre, étant donné l’habitat très occidental de l’espèce dans la région méditerranéenne. Cercotrichas pod. podobe (Müll.), ad. — Fort-Lamy, en juillet. Myrmecocichla æthiops Buchanani Roths., fl ad. — Sud du Lac Tchad, en juillet. Laniidés. Lanius excubitorius Des Murs, et Ç imm. ■ — Fort-Lamy, en septembre. Les caractères d’immaturité de ces spécimens ne permettent pas d’apprécier ici la valeur des races proposées pour cette espèce. Lanius sen. senator L., imm. (en mue). — Fort-Lamy, en août. Tschagra sen. senegala (L.), ad. — • Sud du Lac Tchad, en juillet. Laniarius erythrogaster (Cretzs.), ad. — Fort-Lamy, en juillet. Nilaus afer afer (Lath.), ad. — ■ Fort-Lamy, en septembre. 496 — Nectariniidés. Nectarinia pulc. pulchella (L.), 2 ad. (en parfait plumage de noces). — Fort-Lamy, en septembre. Plocéidés. Passer gris, griseus (Vieill.), ad. — Fort-Lamy, en août. Bubalornis alb. albirostris (Vieill)., ad. — Sud du Lac Tchad, en juillet. Ploceus CUC. cucullatus (Müll.), ad. (plumage de noces). — Fort- Lamy, en juillet. Ploceus lut. luteolus (Licht.), ad. (en plumage de transition et très usé). — • Fort-Lamy, en août. Euplectes franciscana (Isert), ad. (en plumage de noces). — Fort- Lamy, en août. Euplectes afra (Gm.), ^ ad. (en plumage de noces). • — Fort -Lamy, en août. Urœginthus beng. bengalus (L.), ad. — Fort-Lamy, en août. Hypochera chalybeata Neumanni Alex., ad. — ■ Fort-Lamy, en août. Ce spécimen présente encore, parmi- son plumage ncir-bleu, quel- ques traces de la livrée d’éclipse. Vidua macroura (Pall.), ad. (en plumage de noces). — Fort-Lamy, en septembre. Steganura aucupum orientalis (Heugl.) [ = nilotica Chap.], 2 ad. (en plumage de noces). — Fort-Lamy, en juillet. La nomenclature des Veuves de paradis, du groupe Steganura, est encore très embrouillée, les auteurs ne s’accordant guère sur la valeur des caractères différentiels des espèces ou sous-espèces. Les spécimens cités ici appartiennent très certainement à la forme orientale, caractéristique de la région du Haut-Nil, par la couleur claire du collier cervical opposée à la teinte très intense de la poi- trine ; la médiocre longueur des plus grandes rectrices (215 mm. chez le spécimen où elles sont le plus développées) milite aussi en faveur de cette assimilation. Sturmdf.s. Lamprotornis caudatus (Müll), Q ad. — Sud du Lac Tchad, en juillet. Lamprocolius chalybœiis HarÜauhi Neum., Ç ad. — Sud du Lac Tchad, en juillet. Buphagus afr. africanus L., ad. — Fort-Lamy, en septembre. — 497 ^ Sur les Microthrombidium pusillum Hermann ET suciDUM L. Koch (Acariens) PAR M. Marc André. Le Rev. J. E. Hull (1918, Terrestr. Acari Tyne Pio\ince, Trans. Nat. Hist. Soc. Northumberland, n. s., V, p. 19, a admis, dans le genre Microthrombidium Berlese, 1910, l’existence de deux groupes très distincts : Un 1®U Microthrombidium s. str., ayant pour type le M. pusillum Hermann [Trombidium] (1804, Mém. Aptér., p. 27, pl. II, fig. 4). Un 2®, qu’il ne désigne par aucun nom spécial et auquel il attribue comme type le M. sucidum L. Koch [Rhyncholophus] (1878, K. Soenska Vet. Akad. Handl., Bd. 16, p. 124, pl. VI, fig. 1, la). Malheureusement les caractères sur lesquels il se hase pour établir cette distinction paraissent ou insuffisamment précis ou même erronés. La pilosité dorsale serait composée, chez pusillum, de poils épaissis opaques, tandis qu’elle serait formée, chez sucidum, de véritables épines tianslucides terminées en pointe fine et garnies ffe longues barbules. Les yeux seraient dressés obliquement sur un très court pédoncule Mans pusillum et ils seraient moins obliques, plus écartés et presque -sessiles dans sucidum. Le tarse des pattes I serait largement ovale chez pusillum et oblong ou légèrement claviforme chez sucidum. Enfin, chez pusillum seul, il existerait sur le palpe une unique épine latérale très forte. Cette dernière assertion est en contradiction complète avec les données fournies par les auteurs qui indiquent, au contraire, que l’absence de cette épine est caiactéiistique du pusillum, tandis que sa présence caractérise le sucidum. (i’est, en effet, par inadvertance que Berlese (1912, Trombidiidae, Redia, VIII), dans la diagnose latine (p. 135) du M. pusillum, parle d’une épine externe robuste, car, à trois reprises [dans le tableau dichotomique (p. 134) et, deux fois, dans le texte italien (p. 136)], il insiste sur l’absence d’épine externe chez cet Acarien. Pour la distinction des deux espèces, trois caractères respectifs Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n“ 6, 1934. 33 — 498 sont à comparer : la structure des poils du corps, la forme du tarse des pattes de la 1^® paire, l’armature du 4® article (tibia) des palpes maxillaires. M. pusillum Hermann. Les poils revêtant le tronc sont tous de même forme et de taille égale : ils sont mous, flexibles, plumiformes, avec hampe fine et nombreuses barbules. Aux pattes I, le tarse a une longueur inférieure à deux fois sa largeur et typiquement, d’après Berlese {Pi), il est ovalo-claviforme, étant plus étroit à la base qu’au sommet qui est renflé et arrondi • mais dans certaines variétés (Pi) il est cordiforme, c’est-à-dire piésente sa largeur maxima à la base, en devenant acuminé au sommet L Microthromhülium pusillum llerm. Pmd, palpe maxillaire droit {E, face externe : I, faee interne) : Pi, tibia et tarse de la P® paire de pattes ; Pi’, idem, d’après Berlese. Aux palpes maxillaires, le 4® article (tibia) porte, sur sa partie dorso-interne, deux peignes : l’un est un peigne ii terne qui est composé de trois épines dont la 1^® plus robuste constitue un ongle accessoire à la base de l’ongle terminal vrai ; l’autie, tout à fait 1. J’ai observé cette forme particulière du tarse I dans un exemplaire recueilli à Sucy-en-Bric [Seine-et-üise] {1926, Bull. Soc. Zool. France, LI, p. 207, fig. 6, Pi) . — 499 — dorsal, est formé de quatre épines et paraît se continuer proximale- ment sur la face interne de l’article par trois soies implantées sans ordre. Sur la face externe il n’y a aucune épine : cette absence d’épine au côté externe du 4® article caractérise l’espèce. Le 5® article (tarse), qui constitue un tentacule papilliforme, porte à son extrémité distale une longue soie lisse et un court poil (olfactif) courbé. M. sucidum L. Koch. Les poils du tronc sont tous uniformes : ils sont mous, flexibles, plumiformes, mais la hampe portant les barbules est plus robuste que chez le M. pusiUum et c’est probablement cet aspect qui l’a fait comparer par Hull à une épine translucide. Aux pattes I, le tarse a une longueur atteignant environ deux fois et demie sa largeur et il offre une forme oblongue, presque parfai- tement ovale avec le maximum de largeur au milieu ; il n’est donc ni clavifoime comme chez le pusillum typique, ni cordiforme comme chez certaines variétés de ce pusillum. Aux palpes maxillaires, le 4® article (tibia) montre, sur sa partie dorso-interne, deux peignes : l’antérieur (peigne interne) est composé — 500 — de sept épines dont la fortement développée constitue ün ongle accessoire ; le postérieur, doisal, est formé de cinq épines courbes, toutes égales, et paraît se continuer proximale ment, sur la face interne, par deux autres épines (quatre chez certains individus). Sur la face externe, près de l’insertion de l’ongle terminal, se trouve une épine comte et forte : cette piésence d’une épine au côté externe du 4® article est caractéristique de l’espèce Le 5® article (tarse ou tentacule) porte, au lieu d’une longue soie et d’un seul poil, trois poils olfactifs courts. A.-C. Oudemans a pris en 1911 (Entom. Ber., III, p. 124) pour type d’un genre Ettmülleria une forme larvaire que Triigaardh (1910, Naturw. Unters. Sarekgebirge, IV, p. 483) supposait appar- tenir au Thrombidium sucidum L. Koch. En conséquence, si l’on admet avec Hull que le M. sucidum adulte soit le type d’un groupe distinct, on pourrait attribuer à celui-ci ce nom à’’ Ettmülleria avec une 'valeur subgénérique. 1. J’ai étudié plusieurs individus de M. sucidum recueillis aux environs de Bagnères- de-Luchon (Haute-Garonne) par M. H. Gadeau de Kerville (1932, Bull, Soc. Zool. France, LVll, p. 188, fig. 2). — 501 — Note sur un Acarien de Yougoslavie appartenant AU GENRE MiCROTHROMBIDIUM HALLER PAR M. Marc André. M. P. Remy a recueilli simultanément, le J 8 août 1930, dans une même localité de Yougoslavie, à Baré (srez de Sjenica), parmi les feuilles mortes d’une forêt, deux individus d une espèce de Micro- thromhidium qui me paraît pouvoir être assimilée au M. pan’urn Microlhromhidium parvum Oud. Individu A. Pmd, palpe maxillaire droit [E, face externe : I, face interne) : Pmg, tentacule du palpe maxillaire gauche (face externe) : Pi, tibia et tarse de la 1^® paire de pattes. Oudemans (1913, Arch. /. Naturg., LXXIX, Abt. A, 9. Ht. p. 129, pl. XI H, fig. 1-8), forme signalée dans un nid de taupe à Sittard (Limbourg Hollandais) : ils présentent, en effet, sur la face externe du 4® article des palpes maxillaires, à la base de l’insertion du ten- tacule (5® article), une scie lisse spiniforme, au lieu d’une épine courte et forte comme celle qui existe chez Micr. sucidum L. Koch. Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n® 6, 1934. — 502 De ces deux spécimens l’un A, mesurant 1.240 pi de long sur 770 p. de large, semble coriespondre particulièrement à la forme typique du M. parfum. Aux pattes I, le tarse long de 1 70 a et large de 1 10 p se montre, dans une vue de profil, ovalo-cordifoime, avec bord inféro-postéiieur saillant et sommet antérieur acuminé. Aux palpes maxillaiies, le 4® article (tibia) porte, sur sa partie dorso -interne, deux peignes : l’antérieur est composé de trois épines, dont la 1^®, beaucoup plus développée, constitue un ongle acces- soire à la base de l’ongle terminal ; le peigne postérieur est formé de cinq épines et paraît se continuer proximalement, sur la face interne de l’article, par trois soies implantées sans ordre. Sur la face externe de ce 4® article, entre l’ongle terminal et le tentacule, il existe une soie lisse spiniforme (à la place de l’épine courte et forte qui s’observe chez le M. sucidum L. Koch). Quant au 5® article (tarse), qui constitue le tentacule papilliforme il se montre, chez ce spécimen A, différent selon le palpe considéré. Dans le droit, il porte, à son extrémité distale, une longue soie et, en son milieu (face externe), un coint poil (olfactif) ; c’est la dispo- sition typique indiquée par Oudemans pour son M. parfum (1913, — 503 — loc. cit., pl. XIII, fig. 6). Au contraire, dans le palpe gauche, on trouve, à l’extrémité distale du tentacule, ncn seulement la longue soie, mais aussi le poil olfactif. L’autre individu B, ayant une longueur de 730 a et une largeur de 470 [JL, montre des caractères semblables et notamment la même forme des tarses I, mais offre deux particularités dans l’armature des palpes maxillaires. Sur la face interne du 4® article, le peigne antérieur est composé de cinq épines (y compris l’ongle accessoire) et le postérieur en compte également cinq. Sur le tentacule (5® article), aussi bien au palpe droit qu’au gauche, c’est à l’extrémité distale que se trouvent à la fois la longue soie et le poil olfactif. J’ai déjà fait remarquer (1932, Bull. Soc. Zool. France, LVII, p. 193) que, chez les Thrombidiidæ, on peut constater, dans les divers individus d’une même espèce, des variations dans l’armature des palpes, notamment dans la disposition et le nombre des épines constituant les peignes du 4® article, et j’ai même signalé (1931, ibid., LVI, p. 31) un cas où, chez un même individu, il y avait des diffé- rences entre le palpe de droite et celui de gauche, qui n’obéissaient pas à la loi de symétrie. - 504 — , Les poils des épimères chez les Oribates ( Acariens PAR M. F. Grandjean. Je désigne par épimère cette portion de l’ectosquelette des Oribates^ qui entoure un acetabulum et se prolonge du côté paraxial, entre les sillons apodémaux, jusqu’au plan de symétrie et du côté anti- axial jusqu’à l’aspis ou le pleuraspis. Si les sillons apodémaux sont complets la partie interpédieuse de l’épimère est donc bien dé finie La partie antiaxiale de l’épimèie, au contraire, au-delà de l’aceta- bulum, n’a guère de limites précises parce que l’aspis est générale- ment fusionné chez les adultes avec le reste de l’ectosquelette, et surtout parce que l’on ne voit pas les sillons apodémaux se pio- longer nettement dans la région latérale du corps (à l’exception, toutefois, du sillon séjugal). J’appelle coxa la partie de l’épimère qui entoure plus particuliè- rement l’acetabulum et qui se distingue parfois du reste de l’épimère parce qu’elle est saillante. La saillie peut être forte, comme chez les Palaeacarifoimes et les Ptyctima, mais elle est en général très faible ou indiscernable. Même quand les coxae sont très saillants et occupent la plus grande partie des épimères ils laissent entre eux une dépression sternale plus ou moins grande : mais il n’y a jamais une vraie limite entre cette région sternale et les coxae. On voit un changement de courbure ou l’on ne voit rien. Les coxae ne sont donc pas des parties bien déterminées de l’ectosquelette. S’ils ont été jadis articulés sur le podosoma, ce que rien ne prouve en ce quv concerne les Oribates, il ne reste plus trace aujourd’hui de cette ancienne articulation. Ce que je viens de dire semble infirmé par deux faits qui sont d’une part l’existence, très commune chez les nymphes et les larves^ de boucliers épimériques bien chitinisés laissant entre eux une région sternale à peau molle, et de l’autre le comportement des coxae dans la plupart des Ptyctima. Un bouclier épimérique entoure un acetabulum. Il peut être limité nettement du côté paraxial. Est-ce la limite de l’ancien article coxal que nous voyons alors ? Je ne le crois pas. La limite n’est pas simple, ni franche, au moins dans la très giande majorité des cas. Elle est denticulée, irrégulière, peu symétrique dans le détail entre la droite et la gauche d’un même individu. Il y a des Bulletin du Muséum, 2® s., t. VI, n° 6, 1934. — 505 — variatiors notables d’un exemplaire à l’autre. Si un poil est implanté près de la limite on trouvera des exemplaires où ce poil est sur la peau molle et d’autres où il est sur le bouclier. Plus généralement, si on considère l’ensemble des Oribates, la région molle entre les boucliers peut être large ou étroite et porter ou non les poils les plus paraxiaux des épimères sans que rien soit changé dans la distribution de ces poils et dans leur nombre. Le poil que j’appelle 2 a, par exemple, est implanté chez les nymphes de Nanhermannia nana et de Fuscozetes setosus (fig. J et 3) sur le 2® bouclier épimérique. Ce même poil 2 a est implanté, chez les nymphes de Neoliodes theleproctus, sur la peau molle en face du 2® bouclier (fig. 2). De l’observation d’un très grand nombre d’Oribates à tous les états résulte nettement, je crois, que les boucliers ne sont que des sclérites à limites variables qui ne correspondent pas à des pièces de la struc- ture fondamentale et originelle des Oribates. C’est pourquoi je ne les appelle pas boucliers coxaux, ni coxisternaux (A. C. Oudemans, 1914). Ils occupent une partie plus ou moins grande des épimères. Ils peuvent, en s’agrandissant, en occuper toute la surface et suppri- mer la peau sternale. On ne voit jamais un bouclier sternal se former. Quant aux Ptyctima adultes, la structure spéciale de leurs épi- mères est une conséquence de leur faculté de se clcre. On ne retrouve pas la même structure chez leurs nymphes et leurs larves quand celles-ci ne se ferment pas ( Phthiracaridae, Euphthiracaridae) . Les coxae des adultes, très individualisés et bien séparés de la dépression sternale à peau molle ne sont donc pas primitifs. Ils sont compa- rables à des boucliers épimériques ayant acquis secondairement une forme particulière et une certaine mobilité. En ce qui concerne les poils, il faut surtout retenir de ce qui précède qu’il ne peut être question de distinguer les poils des coxae (ou des anciens aiticles basilaires hypothétiques) de ceux qui pouvaient être implantés sur la surface ventrale entre les coxae. Les poils les plus paraxiaux des épimères (ceux que j’appelle 1 a, 2 a, 3 a, 4 h) peuvent être indifféremment sur les saillies coxales, ou dans la dépression sternale, même quand celle-ci est très profonde (Pseudotritia) , ou sur les boucliers épimériques, ou encore sur la peau molle entre ces boucliers, ces implantations diverses résultant peut-être davantage de l’extension variable des boucliers et des saillies coxales que du déplacement des poils eux-mêmes. Épine latérocoxale. — ■ Le poil habituellement spiniforme que j’ai désigné sous ce nom, avec la notation elc, fait partie des poils du 1®^ épimère, mais je propose de le mentionner à part et de ne pas le faire figurer dans les fcrmides épimériques pour des raisons de commodité. 11 n’existe, en effet, que dans un petit nombre d’Cribates (Palaeacarif ormes, Lohmanniidae, Eulohmanniidae, Epi- — 506 — lohmanniidae, Phthiracaridae, Euphthiracaridae) . C’est un poil en voie de dispaiition occupant sur le 1®^ épinière une situation homo- logue de celle qu’occupe l’épine latérolabiale ell sur l’épimère du palpe. Dans l’orientation \ entrale, où tous les autres poils des épimères sont bien visibles, il est caché, sauf toutefois chez Epi- lohmannia et Eulohmannia. poils. A, larve. B, protonymphe. G, deutonymphe, D, tritonymphe, E, adulte. Notation. — Aux autres poils des épimères j’attribue les nota- tions qu’indique la figure f . Chez un Oribate quelconque un poil sera noté comme son homologue chez Nanhermannia nana. Cette convention suffit pour l’immense majorité des Oribates. Il faudra la compléter pour les genres Aphelacarus, Palaeacarus, Acaronychus, Cosmochthonius et S phaerochthonius qui ont davan+age de poils sur certains épimères. r Développement. — Les pcils i a, 16, 2 a, 3 a, 3 6 existent 507 dès la larve chez tous les Oribates, le poil a se distinguant du poil b parce qu’il est plus postérieur et plus paraxial. Il n’y a de difficulté que pour les Lohmanniidae où le poil le plus postérieur de l’épimère I (je l’appelle 1 a) est plus écarté du plan de symétrie que le poil 1 b. Le poil 1 c existe dès la larve chez les Lohmanniidae où c’est un poil ordinaire et chez Parhypochthonius, les Hypochthoniidae et les Ptyctima où il est différencié en une écaille protectrice de l’appendice larvaire S’il n’existe pas dès la larve le poil 1 c appa- raît sur la protonymphe. Le poil 3 c apparaît sur la protonymphe chez un petit nombre de genres (Parhypochthonius, Cosmochthonius, Eniochthonius et probablement aussi les genies Epi, Eu et Per- lohmannia) , mais en général sur la deuto ou la tritonymphe. Le poil 4 a apparaît sur la protonymphe et le poil 4 b sur la deutonymphe. Je ne connais pour le moment qu’une exception à cette règle, celle à' Epilohmannia où le 4® épimère a déjà 2 poils chez la protonymphe. Le poil 4 c apparaît sur la deuto ou la trito- nymphe ; le poil 4 d sur la tritonymphe. L’adulte a presque toujours les mêmes poils que la tritonymphe. Formules épimériques. — On peut condenser ces renseigne- ments pour chaque espèce dans une formule épimérique donnant aux 5 états, successivement, les nombres des poils 1, 2, 3 et 4. Voici quelques-unes de ces formules : (3—1—2) (3— 2— 3—1) (3— 2— 3— 3) (3— 2— 3— 4) (3— 2— 3— 4) Cosmochthonius sp. (3—1—2) (3—1— 3—1) (3— 1—3— 3) (3— 1—3— 4) (3— 1—3— 4) Parhypochthonius aphidinus Berl., Eniochthonius pallidulus (Micii.). (3—1—2) (3—1— 2—1) (3— 1—3— 3) (3— 1—3— 4) (3— 1—3— 4) Meristacarus porcula Grandjean, Lohmannia sp., Hypochthonius rufulus Koch. (2—1—2) (3—1— 2—1) (3— 1—3— 3) (3— 1—3— 4) (3— 1—3— 4) Nanhermannia nana (Nicolet), Platynothrus peltifer (Koch), Hermannia gibba (Koch). (2—1—2) (3—1— 2—1) (3— 1—2— 3) (3— 1—3— 3) (3— 1—3— 3) Thrypochthonius tectorum (Berl.). (2—1—2) (3—1— 2—1) (3— 1—2— 3) (3— 1—2— 3) (3— 1—2— 3) Neoliodes theleproctus (Herm.), Teleioliodes madininensis Grandjean, Platyliodes scaliger (Koch). (2—1—2) (3—1— 2—1) (3— 1—3— 2) (3— 1—3— 3) (3— 1—3— 3) Gymnodamaeus bicostatus (Koch), Fuscozetes setosus (Koch), Pelops phytophilus Berl. (2—1—2) (3—1— 2—1) (3— 1—2— 2) (3— 1—3— 3) (3— 1—3— 3) Cepheus sp., Oribatula exarata Berl., Oribatella reticulata Berl. selon Sellnick. 1. Je ne parle qu’incidemment dans ce travail des genres Epilohmannia, Euloh- mannia, Perlokmannia et des Palaeaçari formes autres que Parhypochthonius parce ■que leur développement n’est pas entièrement connu. — 508 — (2—1—2) (3—1— 2—1) (3— 1—2— 2) (3— 1—2— 3) (3— 1—2— 3) Malaconothrus sp., Tectocepheus sp. Bien que très insuffisante encore cette liste de formules montre le sens de l’évolution générale qui tend à diminuer le nombie des poils des épimèies. Un poil qui n’existe plus chez un Oribate actuel non figurés, sont comme ceux de la protonymphe et les épimères I à IV de la tri- tonymphe sont comme ceux de la deutonymphe. E (x. 420), entrée de l’apodème trachéen séjugal vu de face et de l’extérieur dans une orientation latéroventrale de l’adulte, montrant les piliers de chitine entre les deux parois de l’apodème et les vides stigmatiques entre ces piliers. se montrait de plus en plus tard au cours du développement onto- génique ce ses ancêtres, à mesure que les générations se succédaient, jusqu’à ne plus sortir qu’à la tritopnymhe (ou à l’adulte) et finale- ment disparaître. C’est une sorte d’évcluticn très différente de celle que montrent les poils du dessus du corps, en général. Du reste la — 509 — diminution du nomnre des poils des épimères, à partir des Hypoch- thoniidae ou des Lohmanniidae, n’e'ct pas bien grande. On vcit aussi la constance des formules (3—1—2) ou (2—1—2) pour les larves et à quelle coupure systématique très impoitante correspond le changement de formules. On remarque la fréquence de la formule (3 — 1 — 2—1) pour la protonymphe. Suivaixt la règle générale l’épi- mèie le plus postérieur achève oe recevoir sa pilosité alors que les épimères antérieurs sont déjà garnis. Le 2® épiirère, à tous les états, n’a presque toujours qu’un seul poil. Il faut rapprocher ce caractère surprenant de ce que montrent les genres Aphelacarus, Palaeacarus, Acaronychus où le 2® épimère a déjà un poil de moins que les arrtres. Après la protonymphe les seuls changements pos- sibles se font sur le 3® et le 4® épimère. 11 peut arriver que les poils 4 b et 4 c apparaissent ensemble à la deutonymphe : alors un poil 4 d peirt apparaître ou non à la tritonymphe ; c’est le cas des Oribates inférieurs. Ou bien le seul poil 4 b apparaît avec la deutonymphe : alors le poil 4 d n’apparaît pas ; c’est le cas des Oribates supérieurs. Emplacements. — Malgré l’absence des sillons apc démaux sur la peau sternale des nymphes et des larves je n’ai jamais rencontré de difficulté pour la notation des poils, avant l’adulte, sauf ur e confusion possible, dans certains cas, entre les poils 3 a et 4 à. Quand les paires 3 a et 4 à forment une ligne à peu près transversale, la paire 4 b peut être la plus éloignée du plan de symétrie, comme chez Gymnodamaeus reticulatus Berl., ou au contraire la moins éloignée comme chez Neoliodes theleproctus (fig. 2). La figure 2 montre une autre chose, qui est importante : le poil 4 b, qui se plaçait déjà en face du 3® bouclier sur les deuto et trito- nymphes est implanté chez l’adulte sur le 3® épimère, alors qu’il appartient, par son origine, air 4®. C’est un poil émigré. Les cas d’émigration sont nombreux pour le poil 4 à. Il y en a aussi, moins souvent, pour d’autres poils. On ne peut donc pas se fier, pour la notation, aux emplacements des poils sur l’adulte. L’étude des nymphes et des larves est nécessaire. Elle n’est d’ailleurs pas toujours suffisante, les relations phylogéniques devant inter- venir fréquemment. Les formules que j’ai données plus haut comptent les poils d’après leur origine. Elles peuvent être changées si le compte est fait d’après les emplacements. Chez JV. theleproctus adulte, par exemple, en a (3 — -1 — 2 — 3) d’après l’origine des poils et [3 — 1 — 3 — 2] d’après les emplacements. Je propose de distinguer par des crochets les formules d’emplacements afin d’éviter toute confusion. Chez les Oribates supérieurs adultes on peut rencontrer des difficultés dan.,- la notation des poils à cause de la réduction des apodèmes et de l’apparition de structures nouvelles comme les — 510 — tectopedia et les carènes circumpédieuses ; mais il ne m’a pas semblé que les difficultés soient grandes s’il n’y a pas de poils défi- cients. Le poil J c e. t généralement sur le tectopedium II et le poil 3 c à la base du tectopedium III. Le poil ^ c est souvent au pied de la saillie qui sépare les pattes III et IV (fig. 3 E). Fig. 3. — Fuscozeies. seiosu$ (Kocii) (x 215). Développement des épimères et de leurs poils. A, larve. B, protonymplie. C, deutonymphe. D, tritonymphe. E, adulte. Les pattes de l’adulte sont enlevées. Les épimères I et 11 des deuto et tritonymphes , non figurés, sont comme ceux de la protonymphe. S’il y a des poils déficients comme chez les adultes de Galumna le problème d’homologie devient plus difficile. Je crois qu’il se résoudra néanmoins par une étude phylogénique attentive. On a désigné par sternaux (Jacot) le groupe des 6 poils qui sont les plus près du plan de symétrie, entre l’ouverture génitale et le camérostome. Ces poils sternaux sont presque toujours ceux que j’appelle 1 a, 2 a et 3 a ; mais chez certains adultes ou certaines — 511 — nymphes ce sent les poils J a, 2 a et ^ b (fig. 2 D) ; che^ Lohmannia ce sont peut-être les poils 1 2 a et 3 a. Les poils sternaux ne sont donc pas toujours homologues les uns des autres. Poils additionnels. — J’ai parlé déjà (Bull. Soc. Hist. nat. Afrique du Nord, vol. 25, p. 247) de cette question des poils addi- tionnels et figuré un Oribate remarquable à ce poii t de vue (Loh- mannia deserticola) . Chez Nothrus sihestris Nicolet les épimères portent tous des poils additionnels. C’est une anomalie d’origine très ancienne, probablement générale dans le genre Nothrus, car elle remonte à la protonymphe qui est déjà anormale [3- — 2 — 3 — ^Oj tandis que la larve est normale (2 — 1- — 2). Chez Poroliodes farinosus les épimères III et IV de l’adulte portent des poils additionnels, l’anomalie commençant à la tritonymphe. Elle ne commence qu’à l’adulte chez Hermannia reticulata Thorell avec un 5® pril au 4® épimère et chez Eremaeus sp. avec un 2® poil au 2® épimère. Variations individuelles. — On rencontre assez souvent des différences entie les individus d’une espèce, même récoltés ensemble, pour les poils des épimères. Les emplacements peuvent être un peu changés. Un poil peut manquer ou être lemplacé par 2 autres. Ces variations ne sont pas symétriques. Elles dépendent des loca- lités. Je ne les fais pas figurer dans les formules à moins qu’elles ne soient très fréquentes. Il est intéressant de remarquer le caractère phylogénique des variations individuelles. Les poils qui peuvent manquer ne sont pas quelconques ; ce sont les poils 4 d, 3 c, 4 c beaucoup plus souvent que les poils 1 a, 1 à, 1 c, 2 a, 3 a, 3 à, 4 a, 4 à ; c’est-à-dire les poils apparaissant tard et condamnés par l’évolution dans certains groupes, beaucoup plus souvent que les autres qui apparaissent les premiers dans le développement ontogénique et se maintiennent. Il y a, bien entendu, d’une espèce à l’autre, bien des différences dans le comportement de ces poils et de leuis variations ; mais je crois que l’on peut admettre, assez généralement, que ceux des poils des épimères qui ont disparu tout à fait ont présenté aupa- ravant, dans de longues périodes de temps, une tendance indivi- duelle et irrégulière, mais de plus en plus forte, à manquer. Ptyctima. — - Dans ce qui précède je n’ai rien dit sur les poils des épimères chez les Ptyctima parce que nous les connaissons très mal encore. Trois formules seulement sont établies, celles de Meso- plophora pulchra Selln. (3 — 1 — -2) (3 — 1 — 2 — 1) (3 — 1 — 2 — 1) (3 — -1 — -3 — 1) (3 — -1 — -3 — -1), celle de Pseudotritia ardua (Koch) (3—1—2) (3—1— 2—1) (3— 1—3— 2) (3— 1—3— 3) (3— 1—3— 3) et celle de Phthiracarus anonymum Grandjean (2 — -0 — -1) (1 — ^0 — 1 — 0) — 512 — (1 — -0 — 1 — -1) (1 — -0^ — -l— 1) (1 — -9 — — ^1). 11 y a donc des formules très aberrantes comme celles des Phthiracaridae et d’autres qui paraissent normales (Ps. ardua) ; même dans ce dernier cas, cepen- dant, la normalité n’est qu’apparente car le poil 4 h est déficient dans Ps. ardua. A la deutonymphe le poil 4 c apparaît seul. — 513 — Mission botanique en Afrique Australe et a Madagascar (1933-1934) PAR M. H. Humbert, En vue de poursuivre mes recherches sur la végétation et la flore de l’Afrique et de Madagascar, j’ai effectué, en 1933 et 1934, dans diverses parties du continent et de la grande île voisine, de nouveaux itinéraires dont le choix répondait à trois buts princi- paux : 1° Etude comparative des types les plus variés de végétation, en particulier au point de vue de la discrimination entre végétation autochtone, ou primaire, et végétation modifiée (par l’action directe ou indirecte de l’homme), ou secondaire : caractérisation des « cli- max » sur les grands territoires phytogéographiques naturels, aux divers étages en montagne, etc. ; dynamisme des groupements végétaux ; origine des flores ; témoins de migrations floristiques anciennes ; extension et régression actuelles de types de végétation et d’éléments floristiques, etc. ; 2o Exploration détaillée de territoires inconnus ou peu connus au point de vue botanique, spécialement dans le Sud-Est de Mada- gascar ; 3° Protection de la nature : a) en Afrique australe, étude de ce qui a été fait à cet égard ; visite des principaux tiares nationaux et de plusieurs Réserves ; b) à Madagascar, contrôle scientifique des Réserves naturelles ; création d’une onzième grande Réserve dans le Sud-Est et de petites Réserves spéciales pour la sauvegarde des derniers témoins de certains types de végétation en voie d’anéan- tissement par les feux de brousse. D’autre paît, j’avais en vue la visite des principaux centres de recherches botaniques et forestières dans les divers pays de l’Afrique australe. Je me proposais en effet, d’une part de développer les relations d’échanges (publications et collections) indispensables à un établissement comme notre vieux Muséum, relations fort res- treintes jusqu’ici vis-à-vis de cette partie du globe, malgré l’activité scientifique d’année en année plus productrice déployée par ces pays « neufs » ; d’autre part, d’étudier et de discuter sur le terrain, en compagnie de botanistes, auteurs de travaux relatifs à la végé- Bullelin du Muséum, 2® s., t. VI, n“ 6, 1934. 34 — 514 — tation austro-africaine, diverses questions que j’avais abordées au cours d’investigations antérieures dans d’autres contrées. Les itinéranes se sont succédés dans l’ordre suivant : Fin de Juillet et début d’Août 1933, montagnes de la Péninsule du Cap (avec le Professeur Adamson, de l’Université de Capetown) ; réserve de Kirstenbosch (y compris Jardin botanique et herbier Bolus) et plateaux du Karroo aux environs de Matjesfontein (réserve de Withehill, chaîne du Witteberg, etc.), avec le Professeur Compton de la même Université ; visite à l’Université de Stellenbosch (Pro- fesseur Nel). En Août-Septembre, portion orientale de la Province du Cap, aux environs de George, Knysna, Oudtshoorn, Port- Elisabeth, Port-Alfred et Grahamstown, des bords de la mer aux crêtes du Zwarteberg (2.400 m.) ; (les Professeurs Smith, Schônland et le Liebenbsrg, de l’Université de Grahamstown m’ont accompagné dans divers itinéraires autour de cette ville) ; Hauts- plateaux du Sud de l’Orange (Réserve de Fauresmith avec le Henrici) ; puis, au Transvaal, j’ai rencontré à Pretoria le Direc- teur du Service de l’Agiiculture de l’Union Sud- Africaine, Pôle Evans, qui, avec son collaborateur le Phillips, et d’accord avec le Directeur du Service des Forêts avait organisé les prin- oipaux itinéraires de la mission dans les pays de l’Union avec une grande sollicitude, de façon à utiliser au mieux le temps dispo- nible, et j’ai visité la division de Botanique et son important herbier ; outre les environs de Prétoria, en particulier la chaîne du Magaliesberg vue avec les Docteurs Leemann et Schweickaerdt, j’ai parcouru le N.-E. et l’E. du Transvaal, de la v’^allée du Lim- popo (Réserve à l’W de Messina) à celle de la Crocodile River, par les massifs du Zoutpansberg et du Woodbush, le Parc Natio- nal Kruger, le secteur Nord de la chaîne du Drakensberg (ascension du Mont Anderson, 2.500 m., au cours d’une traversée de la chaîne d’E. en W., de Sabie à Lydenburg). Dans les derniers jours de Septembre, voyage vers Madagascar par Durban (visite du Jardin botanique avec le D^ Mac Lean) et Tamatave. Au début d’Octobre, bref séjour à Tananarive : entrevue avec le Gouverneur Général Cayla et diverses personnalités, spécialement en vue de la mise au point du projet de publication d’une « Flore Générale de Madagascar » ; visites au Jardin Botanique de Tsimbazaza organisé par M. François, Inspecteur de l’Agri- culture, sous les auspices du Gouvernement Général ; détermination de diverses espèces réunies dans ce beau jardin, en particulier dans sa remarquable collection de xérophytes malgaches ; installa- tion d’un herbier de Madagascar dont j’ai amorcé la constitution 1. Des officiers forestiers m’oat accompagné dans les forêts du gouvernement. au moyen de doubles des collections dü Service de Phanérogamie du Muséum, doubles provenant soit des envois faits à ce service par le service forestier et le service de l’Agriculture aux fins de détermination, soit des récoltes des botanistes chargés de 'mission par le Muséum, soit de dons divers ou d’échanges. ■ En Octobre et au début de Novembre, itinéraires dans l’Ouest de Madagascar, de la vallée du Fiherenana à celle de la Tsiribihina, et de la base des hauts plateaux au canal de Mozambique, avec un officier forestier. De Novembre à Février, entre Betroka.et Fort-Dauphin, explo- ration détaillée des massifs du Kalambatitra, de l’Ivakoany, de l’Andohahela et de ses ramifications vers le N., l’W. et le S., ainsi que des plaines et basses montagnes de la cuvette de Tsivory (forêt d’Anadabolava, monts Vobibaria et Vohitrotsy, dans le bassin moyen du Mandrare). C’est dans cette partie de l’île que la création d’une onzième réserve naturelle est envisagée depuis mon exploration botanique des montagnes du Sud-Est en 1928 et sur ma proposition. Elle doit comprendre le massif de l’Andohahela (près de 2.000 m. ait.) et ses abords (partie de la chaîne du Beampingaratra, hautes vallées du Mandrare, de la Sakamalio, de la Mananara, de la Manam- panihy). Il y a là un nœud orographique et hydrographique du plus haut intérêt tant au point de vue économicjue qu’au point de vue scientifique, territoire très accidenté offrant encorç de vastes forêts qu’il importe de protéger surtout contre la morsure des feux de brousse en lisière, spécialement sur le versant W où se trouvent encore des témoins intacts de toute la gamme des types de végétation qui s’étageaient depuis les plaines très sèches à flore très xérophile de l’Androy jusqu’aux sommets très humides à forêt dense ombrophile de l’Ambolo ; c’est la seule partie de l’île où cette gamme soit aussi complète, et de nombreuses espèces endémiques en voie d’extinction y offrent leurs derniers repré- sentants. Fa réserve projetée, quoique fort étendue, ne représente qu’une portion des forêts occupant encore une assez grande partie des montagnes, celle dont la protection importe le plus au maintien des climats locaux et du régime hydrographique des vallées rayon- nant de là en toutes directions. De plus j’ai proposé la création de petites réserves spéciales, pour la sauvegarde de quelques-uns des derniers témoins de types de végétation, à peu près totalement détruits par les feux partout ailleurs, à l’instar de ce qui a été fait dans l’Afrique du Sud pour des cas analogues. Avec ces témoins disparaîtraient les derniers spécimens de nombreuses espèces végétales et animales n’existant nulle part ailleurs au monde, et à aire géographique nettement délimitée dans l’île. Mon choix s’est porté jusqu’ici sur deux lam- - 516 — beaux de forêt sclérophylle bassip, à Chlénacées, des pentes occi- dentales, l’un à rW. d’Ambositra (à Faliarivo), l’autre au N. de Betroka (à la base N.-W. du mont Vohipolaka), et sur un îlot de végétation xérophile à Neodypsis Decaryi Jum., curieux Palmier strictement localisé sur une aire très restreinte, entre Fort-Dauphin et Ambovombe. En Février-Mars, de nouveau dans le bassin du Fiheranana, étude (avec un officier forestier) des forêts couvrant encore une portion des plateaux élevés (1.000-1.300 m.) d’Analafanja et d’Ana- lavelona, et les plateaux inférieurs jusqu’au delta de ce fleuve. A la fin de Mars, voyage Tamatave-Lourenço-Marquez-Durban. Brèves excursions dans le Sud de la Colonie portugaise du Mozam- bique, de Lourenço-Marquez jusqu’aux confins du Swaziland et aux environs de Durban. En Avril, excursions aux environs de Pietermaritzburg (avec le D^ Henkel, ancien chef du service fores- tier de la Rhodésie du Sud, le D^ Bayer, Miss Fisher) ; séjovr au Parc National du Natal et ascension du Mont-aux-Sources (3.450 m.), le sommet le plus élevé de l’Afrique australe au Sud du Kilimandjaro. Puis, de là (par Pretoria) au Kalahari oriental, jusqu’à quelques dizaines de milles à l’W. de Molopolele (Bechua ■ naland) et à la Rhodésie du Sud : environs de Bulawayo (Matopo Hills), de Salisbury et d’Umtali (Monts Vumba, vallée de la Sabi), ascension de l’Inyangani (2.700 m.), le plus haut massif entre les montagnes de l’Afrique équatoriale et la chaîne du Drakensberg; à Salisbury, visite de l’herbier du Service de l’Agriculture (D^Brain). En Mai, excursions dans le haut Katanga (Congo belge) aux envi- rons d’Elisabethville avec le D^ Quarré, et retour par l’Angola (Lobito). Tel fut le programme de cette mission dont les itinéraires africains ont permis de fructueuses comparaisons avec les types de végé- tation que j’ai étudiés en 1929 en Afrique équatoriale, orientale et centrale, des basses altitudes aux étages supérieurs des plus hautes montagnes (dans le massif du Ruwenzori et sur les vol- cans du Kivu), et dont les itinéraires malgaches, au cours de ce nouveau séjour, le quatrième, à Madagascar, m’ont encore fourni un très important contingent d’espèces nouvelles et d’observations relatives à la flore de l’île. Les collections recueillies en 1933-1934 se montent à plus de 5.000 numéros en 4 ou 5 parts en moyenne, soit 20 à 25.000 parts d’herbier, dont beaucoup constitueront des types d’espèces à décrire, certaines rarissimes et en voie d’extinction, précieux maté- riel d’échange (ce qui porte à plus de 15.000 numéros l’ensemble des collections phanérogamiques que j’ai constituées tant en Afrique qu’à Madagascar et qui sont incorporées à l’herbier du Muséum) ; elles comportent en outre des Bryophytes, un important contingent de plantes vivantes remises au service de Culture ; plusieurs cen- taines de clichés documentaires, etc... Enfin, une lettre officielle récente confirme l’adoption du projet de publication de la Flore Générale de Madagascar, qui sera entre- prise à bref délai, avec l’aide de divers collaborateurs, sous les auspices du Gouvernement général. Ce sera une oeuvre de longue haleine, dont le plan et le développement seront analogues à ceux de la Flore générale de l’Indochine. — 518 — Espèces nouvelles ou critiques des serres du Muséum PAR M. A. Guillaumin. 76 Dieffenhachia marmorata Williams (à ne pas confondre avec D. Parlatorei Linden et André var. marmorea André). — Cette espèce, qui serait originaire de Colombie, n’est pas mentionnée dans la Monographie d’ENGLER ( P flanzenreich, IV, 23, D°), Williams en donne pourtant une courte description (Catal., 1877, p. 21) et elle est relevée dans Kew Bull. Add. ser. IV, p. 158. Herha caule usque ad 1 m. alla, foliis usque ad 80 crri. longis, petiolo quam lamina çix hrei’iore, 30-35 cm. longo, usque ad 20 cm. infra apicem çaginato, supra canaliculato basin versus suh albido, lamina supra obscure viridis, haud nitida, maculis viridi flavis majoribus sæpius confluentibus atque numerosis, subtus pallida, lanceolata, usque ad 4-7 cm. longa, medio 25 cm. lata, apice acuta, hasi rotunda, costa inferne 1 cm. lata, nervis lateralibus 1 utrinque circa 18, arcuatim adscendentibus, subtus prominentibus, etiam nervis secundariis distinctis. Pedunculus brevissimus, 1-3 cm. longus, spatha pallide viridi, parte convoluta 13 cm. longa, parte superiore 4 cm. longa, late ovata, reflexa, apice rigide cuspidata, spadicis e basi floriferi, inflorescentia Ç 7 cm. longa, superne laxiflora, a 8 cm. longa, 1 cm. crassa vix separata, florum Ç pistillo depresso, stigmate orbiculari coronato, inferiorum staminodiis 5, clavatis, 2 mm. longis, superiorum ovatis cincto, floribus sterilibus numerosis, floribus 2 mm. diam. Ressemble à certaines variétés de D. picta mais les feuilles mates en dessus se i approchent de D. latemaculata Linden et André dont il diffère surtout par le pétiole plus long et moins hautement vaginé. D’après Williams, les feuilles seraient vert clair à taches blanc crème. 77 X L86liO"C!3icola Lacép 468 Roger (E.-.J.l. Morphologie de l’oothèque et processus d’éclosion chez Theo- doxia [Fig.] 186 Saci-eux. Un Chylranthus nouveau de M. Pierre dans les collections faites en 1891 dans Pile de Zanzibar 110 — Deux nouvelles espèces d’Anacardiacées de l’Afrique Orientale tropicale. 452 Serène (R.). Sur un échouage de Kogia breviceps Gray, à proximité de l’Institut Océanographique de Nhatrang (Annam) 398 Soyer (R.). Profil en long géologique de la ligne n° 1 du chemin de fer métro- politain, prolongée de la porte de Vincennes au fort de Vincennes, avec raccordement aux ateliers de Fontenay-sous-Rois 140 Spassky. Araneae palaearticae novae. Pholcidae [Fig.] 361 Speijer (E. a. M.). Note préliminaire sur le nouveau genre Gipopellis (Arach. Pedip.) 421 Tardieu-Blot (M"'®1. Nouvelle contribution à l’étude des Aspléniées d’Indo- chine. IL üiplazium 112 — et C. Christensen. Les Fougères d’Indochine 287 et 383 Vellard (,T.). Sur quelques fossiles du Paraguay 150 — Mission au Goyaz et à l’Araguaya. Scorpions 257 Le Gérant, R. Taveneau. ABliEVlLlE. IMPRIMERIE F. PAILLAI RT. 18-1-35. -f In SOMMAIRE Pages Actes administratifs 465 Discours prononcé aux obsèques de M. H. Lecomte, par M. H. Humbert.... 466 Communications : P. Rode et R. Didier. Note à propos du genre Aroicola Lacépède 468 G. Grandidier. Deux nouveaux Mammifères insectivores de Madagascar, Microgale Drouhardi et M. paroula 474 — Un Rongeur nouveau de Madagascar, Mus Decaryi [Fig.] 478 H. Heim de Balsac. Mission saharienne Augiéras- Draper. Mammifères.... 482 J. Berlioz. Étude d’une collection d’Oiseaux du Tchad 490 M. André. Sur les Microthrombidium pusillum Herman et sucidum L. Koch. (Acariens) [Fig.] 497 — Note sur un Aoarien de Yougoslavie appartenant au genre Microthrom- bidium [Fig.] 501 F. Grandjean. Les poils des épimères chez les Orihates [Fig.] - . . 504 H. Humbert. Mission botanique en Afrique australe et à Madagascar (1933- 1934) 51 3 A. Guillaumin. Espèces nouvelles ou critiques des Serres du Muséum 518 — et E. Manguin. Floraisons observées dans les Serres du Muséum pendant l’année 1934 520 G. CuiNET. Floraisons observées à l’Ecole de Botanique du Muséum pendant l’année 1934 525 P. Budker. Compte rendu sommaire d’une mission en Afrique occidentale Française 533 Table des Matières du Tome VI ^535 PDBLICATIONS DO MDSEOM NATIONAL D’HISTOIRE NATDRELLE Archives du Muséum national d'Hisioire naturelle (commencées en 1802 comme Annales du Muséum national d’Histoire naturelle) (Masson et C*® éditeurs, un vol. par an, 200 frs). Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895) (Bibliothèque du Muséum, un vol. par an, 50 frs). Publications du Muséum national d’Histoire naturelle (N° 1, 1932 et sui- vants, prix variable). Index Seminum in Horlis Musaei parisiensis collectorum (Laboratoire de Culture ; paraît depuis 1822 ; échange). Noiulae sysiemaiicae (Laboratoire de Phanérogamie ; paraît depuis 1909). Revue française d’ Entomologie (publiée sous la direction du D*" R. Jeannel ; paraît depuis 1934. Un vol. par an, 50 frs ; échange). Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale (Laboratoire d’Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921). Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle à Saint-Servan (Laboratoire maritime de Saint-Servan ; paraît depuis 1928). Bulletin du Musée d’ Ethnographie du Trocadéro (Musée du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ; prix du n® : 5 frs). Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale (Laboratoire de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange). Travaux du Laboratoire d’ Entomologie (Laboratoire d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; échange). Bulletin de la Société des Amis du Muséum national d’Histoire naturelle et du Jardin des Plantes (Société des Amis du Muséum ; paraît depuis 1924). Bulletin de la Société des Amis du Musée d’ Ethnographie du Trocadéro (Musée d’ Ethnographie du Trocadéro).