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Outre le double cæcum que l’on observe ordinairement chez les Oiseaux , à la limite de l'intestin grêle et du gros intestin, on peut encore remarquer, chez un certain nombre d’Oiseaux adultes, un troisième appendice qui n’a ouère été aperçu que par quelques zoologistes, mais que Meckel a cepen- dant signalé et qui, pour cette raison, porte souvent le nom de cæcum de Meckel. | Je dois toutefois déclarer que ce n’est pas à Meckel que revient l'honneur d’avoir observé le premier cet appendice , et déjà, bien avant lui, Macartney, en 1811, avait remarqué que dans le petit intestin des Oiseaux se trouvait un appendice qui ne représentait probablement que le reste du canal vitel- lin. En réalité, tous les Oiseaux à l’état jeune ont un troisième cæcum; mais, dans la majeure partie des cas, il disparaît chez l’adulte, et un petit nombre seulement le conservent durant toute la vie. Je me suis demandé tout d’abord comment se formait cet appendice, me proposant d'examiner ensuite les détails de sa structure histologique et son mode de disparition chez les types où on ne le rencontre plus à l’âge adulte. M. le D° Pettit ayant bien voulu guider ces recherches, je le prie d’agréer tous mes remerciements. Le troisième cæcum est bien, en eflet, le reste du canal vitellin qui, pendant les premiers jours, met la vésicule du jaune en communication avec l'intestin. J'ai pu suivre sur différents types et tout particulièrement sur le Poulet les diverses phases parcourues par le canal vitellin jusqu’au moment où son extrémité s’oblitère pour former définitivement le cæcum. Si on examine l'embryon du Poulet au cinquième jour, on voit qu'à moilié trajet entre l’estomac et les deux petites papilles cæcales, une com- munication est établie entre la vésicule du jaune et l’intestin. C’est là l'ébau- che du canal vitellin. À ce moment, il n’y a pas encore de canal propre- ment dit, et tout ce que j'ai pu observer, c’est qu’un léger pédicule, creux à l’intérieur, sépare la vésicule du jaune de l’orifice qui la fait communi- quer avec l'intestin grêle. Les jours suivants, la disposition que je viens d'indiquer ne change guère, et ce n’est qu'à partir du quinzième Jour que le pédicule s’allonge et devient un véritable canal. Le vingtième jour, le canal vitellin a déjà une longueur de 3 millimètres, qui est celle qu'il gardera pendant une dizaine de jours environ. " — 371 — À partir du trentième jour, le contenu de la vésicule du jaune commence à s'épuiser et, sept jours plus tard, la vésicule n'a plus qu'un volume très réduit, comparable au volume d'une tête d'épingle. Le canal vitellin pré- sente alors une longueur de 5 millimètres, et il est facile de prévoir que ce qui reste du jaune ne tardant pas à être résorbé, la portion terminale du canal se fermera et l'organe deviendra désormais un véritable cæcum. Je dois, toutelois, signaler quelques variations résultant surtout du régime alimentaire. Les faits que je viens de signaler se rapportent à des Poulets copieusement nourris; mais si on ne leur distribue qu'une nour- riture parcimonieuse, la vésicule du jaune faisant l'office de réserve alimen- taire suppléera à l'insuflisance de l'alimentation et s'épuisera plus tôt. Dans ces conditions, on peut assister à la formation du troisième cæcum dès le trente-cinquième jour et même dès le trente-deuxième. Les constatations que je viens de faire s'appliquent à tous les Oiseaux jeunes, quel que soit l’ordre auquel ils appartiennent; mais, dans la plu- part des cas, cet appendice ne tarde pas à disparaître, et ce n’est guère que chez un petit nombre d'Oiseaux qu'on le voit subsister durant toute la vie. Parmi ces derniers, Meckel avait signalé les Palmipèdes. Son observation, bien qu'exacte pour cet ordre, est malheureusement incomplète; car les Palmipèdes ne sont pas les seuls Oiseaux chez lesquels le troisième cæcum subsiste. On peut ajouter un autre ordre : celui des Échassiers. Chez les Échassiers , en eflet, de même que chez les Palmipèdes, on observe, à l’âge adulte, un cæcum surnuméraire, généralement court, de forme à peu près conique et dont le Canard offre un excellent exemple. J'ai étudié ensuite sa structure et ai essayé d’observer l’ensemble des phénomènes qui, dans la majeure partie des cas, amènent sa disparition. Ce n’est que progressivement que sa structure s'organise, et durant tout le temps que l’Oiseau reste dans l'œuf, on n’aperçoit guère que l’épithé- um de la muqueuse qui tapisse l'intérieur du canal et qui procède du même feuillet blastodermique que l’épithélium de la muqueuse intestinale, dont il nest, du reste, que la continuation. Tout autour sont disposées des formations mésodermiques constituant une véritable mésoglée où, à part de nombreuses cellules Iymphoïdes, il est difficile de distinguer les diffé- rents tissus qui entoureront plus tard la muqueuse. C’est sur le Poulet tout spécialement que j'ai fait porter mes recherches ; mais J'ai pu me convaincre que mes observations pouvaient évalement s’ap- pliquer aux autres types. | I faut attendre jusqu’au vingtième jour pour assister à une différencia- tion des formations mésodermiques. Au milieu de grosses cellules mono- nucléaires, on aperçoit quelques petits éléments glandulaires et déjà se dessine une ébauche de tissu musculaire à fibres courtes et ovalaires. Cette formation rappelle l'apparition des fibres lisses telle qu'on la constate dans le groupe des Gœlentérés. RS | RL Le vingt et unième jour, c'est-à-dire aussitôt après l’éclosion, les faits précédents se sont accentués davantage, préparant ainsi le progrès sensible qui s'effectue le vingt-deuxième jour, où les villosités apparaissent et où, à la muqueuse, fait suite un tissu lymphoïde toujours très développé et dont les cellules se rencontrent même au milieu du tissu musculaire, dont les fibres allongées et très nettes circonscrivent parfois d’étroits espaces envahis par les éléments du tissu lymphoïde. En réalité, ce n’est qu’au trentième jour que les différentes couches sont bien limitées, et on ne voit plus alors les divers tissus empiéter les uns sur les autres. Les jours suivants, pendant lesquels le troisième cæcum s'organise défi- nitivement, on retrouve l'ensemble des caractères que je viens de décrire, et rien, assurément, ne distinguerait une suite de coupes faites au même niveau à vingt-quatre heures d'intervalle si l’on ne voyait apparaître de grosses cellules polynueléaires et à contour irrégulier, dont l’activité contri- buera à la disparition du troisième cæcum : ces cellules sont des macro- phages. | La disparition du troisième cæcum parait être, en effet, un cas parti- culier du phénomène de la phagocytose. À la vérité, je dois déclarer que, malgré toutes mes recherches, il m'a été impossible d'observer les diverses phases de cette digestion cellulaire par l'activité des macrophages; mais l'hypothèse de la disparition du troi- sième cæcum par les procédés de la phagocytose me paraît justifiée par la présence des cellules phagocytaires seulement constatée en grand nombre au moment où cet organe est en voie de disparition el, exclusivement, chez les types qui perdent cet organe à l’état adulte. Il est malaisé de fixer une date pour assigner à l’avance la disparition totale du troisième cæcum. Cela dépend naturellement de l’activité des cellules phagocytaires; or ce facteur est plus ou moins variable. On peut cependant assurer que les éléments qui provoquent sa disparition entrent en activité dès la fin du troisième mois et que, deux mois plus tard, cet organe a complètement disparu, au moins chez la plupart des Gallinacés. De L'ACTION AMYLOLYTIQUE DES GLANDES SALIVAIRES CHEZ LES OPHIDIENS. par M. L. Launoy. (Deuxième No.) Glandes des Couleuvres. — Dans une note antérieure"), j'ai résumé les résultats obtenus en faisant agir sur l’empois de fécule des extraits de glandes salivaires de la Couleuvre Zamenis viridflavus ; les recherches sui- 0) Bull. du Mus. d’hist. nat., 1901, n° 3, p. 122. Dunes FAI dr vantes ont eu pour objet deux autres Gouleuvres, les Tropidonotus Natrix, Tr. Viperinus, et une Vipère : Vipera Aspis. Je me suis servi cette fois non plus d’un extrait total des glandes salivaires, mais d’un extrait particulier à chaque groupe glandulaire; les glandes traitées comme précédemment étaient épuisées par une solution de NaFT à 2 p. 100, en quantité telle qu'à 1 centimètre cube de solution fluorée correspondait o gr. o1 de tissu glandulaire. SOLUTION DANS L'EAU SOLUTION ALCOOLIQUE 2 CONDITIONS DU PRÉCIPITÉ APRÈS ÉVAPORATION ET DISSOLUTION I GLANDES. FA de OBTENU PAR L'ALCOOL. DANS L'EAU DU RÉSIDU. ra] © L'EXPÉRIENCE. Phényl- Eau iodée. Tanin. Febling. Barfoed. À ho° Coloration |Pas de précipité. | Décoloration.| Négatif. Négatif. violacée. Parotides. { B ko° Brun acajou. | Léger louche. u u u + 1° HCI N/10. C 18° Coloration |Pas de précipité. |Décoloration. u u | pourpre. A' ho° Coloration rose.|Pas de précipité. | Précipité ? Positif. léger Glandes d’oxydule. -labiales |} p 34° Coloration Négatif. Décoloration.| Négatif Négatif. inférieures pourpre et S abondant. D Lo° Rose. Négatif. Û u ” | AGE HCI N/10. A Lo° Coloration bleue.| Précipité. " u ü Glandes ! B 2 4° Coloration bleue.| Précipité. u u 0 | linguales. ; ÉRe G 18° Coloration bleue.| Précipité. 0 Û u _L’empois d’amidon (blé, riz, maïs ou fécule) qui servait aux digestions était préparé de la façon suivante : sur 1 gramme d’amidon desséché à basse température on verse 100 centimètres cubes d’eau fluorée (Naf 1 p. 100) à 80 degrés et laisse refroidir; on obtient ainsi un liquide tenant en suspension les grains d’amidon gonflés : ceux-ci ne tardent pas à se dépo- ser en une couche glaireuse; on rend par agitation l'empois homogène au moment de la répartition dans les flacons d’essai; en opérant ainsi, on obtient toujours un empois négatif au Fehling. Les essais effectués au cours d’une expérience avaient lieu sur 20 centimètres cubes de l’empois addi- tionnés de 2 centimètres cubes de la solution fluorée. Dans le tableau ci-dessus sont énumérés les résultats concernant l’action hydrazine. LA AE) LUE des glandes salivaires des Trapidonotus Natrix (à jeun) après 72 heures de digestion. Ù Dans une seconde série d'expériences, je me suis mis à l'abri des causes d'erreur pouvant provenir soit de l'état de jeune, soit de l’excitant secré- toire, en me servant cette fois de glandes extirpées à des Couleuvres suffi- samment alimentées. J'ai, de plus, étendu cette étude à d’autres hydrocar-- bonés : imuline, glycogène, saccharose. Les résultats ci-dessous ont été observés sur des digestions toutes effectuées en milieu neutre, mais à des températures variables; le temps de digestion a été de 72 heures. À. Parorines. — 1° Amidon. — Avec la liqueur de Fehling, on obtient un léger précipité d’oxydule, mais la phénylhydrazine en solution acétique est négative. 2° Glycogène. — L’essai a porté sur 20 centimètres cubes d’une solu- tion à 1 p. 100 de glycogène pur, sans action sur le Fehling. Au sortir de l'étuve, on porte à l’ébullition, on précipite par l’acétate de plomb; la liqueur obtenue, débarrassée de l’excès de plomb par le sulfate de soude, se montre négative au Fehling, au Knapp, au Barfoed et à la phénylhy- drazine. 3° Inuline. — Une solution d'inuline à 1 p. 100 dans NaFl 1 p. 100. Résultats négatifs. h° Saccharose. — L'essai a été fait sur 20 centimètres cubes d’une solution à 1 p. 100 de saccharose non réducteur; déjà, après 24 heures d’étuve à Lo deorés, on observe au Fehling un précipité d’oxydule; après 72 heures, la réduction est évidente et la phénylhydrazme nettement posi- tive, le champ du microscope est criblé de petits cristaux en épis de phé- nylhydrazone fusible à 204 degrés. B. GLANDES LABIALES INFÉRIEURES ET SUPÉRIEURES. — 1° Amidon. — L’iode donne les réactions des dextrines, mais on ne peut constater. l’exis- tence d’un suc réducteur. 2° (Glycogène et Inuline. — Résullats négatifs. 3° Saccharose. — L'interversion du sucre de canne se produit; on peut la constater après 24 heures aux températures de 37 degrés et de 24 de- rés; à L degrés, l’aclion est nulle; si on porte à l’étuve un essai ayant primitivement été exposé à de basses températures (4°-10°) pendant une durée variable (6 à 2h heures), ce n’est ensuite qu'après 5 el 19 jours d’étuve que l’on peut constater la présence d’un sucre réducteur dans l'essai. EAy | ER ©. Gnoure Lavauaz. — Aucune action. J'ajoute que des expériences identiques effectuées avec les glandes de Tropidonotus viperinus ont été en complète concordance avec les précédents concernant Trop. Natrix. J'ajoute qu'ayant essayé de soumettre au régime amylacé exclusif et intensif des Couleuvres à collier, je n'ai pu conduire pendant une période de temps suflisante aucun de ces élevages; les animaux en question se montrent jusqu'ici essentiellement réfractaires à pareille alimentation. Granpes pe vipères Aspis. — C'est un fait acquis que le venin des rep- tiles ne saccharifie pas l’amidon ; en 1884, de Lacerda (? l'a constaté; plus récemment, Wehrmann ©? a obtenu, lui aussi, des résultats négalifs; cet auteur à pu voir, par contre, l'interversion du sucre de canne. ° Parommes (glandes à venin). — Action sur l’amidon. — Dans trois flacons À , B, C stériles, on verse 20 centimètres cubes d’empois et 5 cen- timètres cubes d’une solution diastasique obtenue en faisant macérer 6 glandes à venin fraîches dans 25 centimètres cubes d’eau fluorée pendant vingt-quatre heures. On place À à l’étuve à Lo degrés, B à 18 degrés, C est mis à l’étuve et reçoit » centimètres cubes de solution diastasique chauffée à 75 degrés et filtrée à la bougie. Après 4 jours d'action, l'alcool donne dans les trois essais un précipité notablement plus abondant en À et en G qu’en B; ce précipité n’est pas constitué par de l’amidon soluble, car, sur une autre partie de la liqueur, n1 le tanin ni le réactif de Soldaïni ne donnent de précipités, tandis qu’on obtient une décoloration du Fehling; de plus, de l'eau iodée ajoutée goutte à goulte est décolorée en À et G qui restent incolores (achroodextrines ) ; en B, on obtient une coloration pourpre (érythrodextrines ). Des empois d’amidon de blé, de riz, de maïs et de fécule ont donné des résultats identiques. Avec de l'amidon cru, on obtient au bout de six jours, à 4o degrés, un commencement de solution manifestée par l’opalescence du liquide; à ce moment, l'iode caractérise des érythrodextrines; à 18 degrés, on obtient une coloration bleue. Quel que soit l’état de l’amidon, il n’y a donc pas eu saccharification, mais 1l y a commencement de désagrégation de la molécule amylacée et formation de dextrines (que l’on caractérise par hydrolyse avec HCI, satura- GQ) De Lacerpa, Leçons sur le venin des Serpents du Brésil, 1884. @) Contribution à l'étude des venins dans Ann. Inst. Pasteur, 1898, p. 510- De, 6. F, 1 PR ASSET EMA "2 LEUR s £ Fin ; r = CRE ER 2 LES Ne tion par GO* HNa, et formation de glucosazone; on recueille les cristaux d’osazone en soumettant la liqueur chaude à la force centrifuge). - Action sur linuline : Névative. L'action sur le slycosene est intéressante; on a fait agir 10 centimètres cubes d’une solution de 4 glandes à venin dans 20 centimètres cubes d’eau fluorée à 1 p.100; 20 centimètres cubes d’une solution de glycogène à 1p.100 dans NaFl à 1 p.100 à l’étuve à 4o degrés. Après quatre jours de digestion , la solution a perdu son opalescence ; au bout de huit jours, la so- lution filtrée ne se colore plus par l’iode et précipite par l'alcool (formation d’achrooglycogène). Une autre partie de la liqueur traitée par le sous-acétate de plomb, filtrée et traitée par So° Na”, réduit le réactif de Fehling, mais est négative au réaclif de Barfoed ; sur une troisième partie de la liqueur, la phénylhydrazine donne par refroidissement un précipité qui, soumis à la force centrifuge et recueilli au moyen d’une pipette, se montre constitué par de fines aiguilles de maltosazone fusible à 206°5. Action sur le saccharose. — L'action est rapide et déjà après quarante- huit heures d’étuve à Lo degrés le Fehling est positif; à 19 degrés, la réduc- tion n'apparaît qu'au bout de quatre jours; de À à 10 degrés, l’interver- sion n’a pas lieu. 2° (LANDES LABIALES INFÉRIEURES ET SUPÉRIEURES. — Avec ces glandes, je n’ai observé aucune action sur l’'amidon cru, ou à l’état empois, sur l’inuline et le glycogène. Avec le saccharose, on constate une interversion lente, manifestée seule- ment après six Jours d’éluve à 4o degrés, et dix jours à 21 degrés; elle est abolie à 4 degrés. 3° (GROUPES DES GLANDES LINGUALES. — Un extrait des glandes linguales antérieures, prélinguales et de la glande de Bisogni®”? s’est montré de tous points inactif sur les hydrates de carbone employés dans les expériences précédentes. Ayant eu en ma possession quatre embryons de Vipera berus à naissance, j'ai essayé l’action de leurs glandes à venin sur le saccharose. Un seul essai sur quatre, placé à Lo degrés pendant huit jours en solution Na F1 p.100, n’a donné une réaction avec la phénylhydrazine. Nora. — M. le professeur Vaillant et M. le docteur Mocquart ont bien voulu s'intéresser à cette étude et me faire généreusement don des Vipères dont je me suis servi; ce m'est un très agréable devoir de leur en témoigner ici ma respectueuse gratitude. (1) Bisoenr. L'uYPOSTASE DANS LE FRUIT ET DANS LA GRAINE, par M. Pau. van Tircuen. Dans une Note précédente ”, on a étudié l'hypostase des Sligmatées ou Digames aussitôt après sa différenciation dans le pistil et montré que, si la structure et le rôle en sont bien constants, la forme et la position en sont très variables. Parmi ces variations, bornons-nous à rappeler la plus frap- pante, celle que l'on observe entre les Inovulées et les Ovulées. Chez les premières, qu'il y ait ou non un nucelle, il ne se fait dans le pistil, à lin- térieur même des carpelles, qu'une seule hypostase, commune à tous les prothalles femelles qui s'y développent côte à côte, de grande dimension, par conséquent , et visible à l'œil nu sur les coupes du pistil convenable- ment colorées. Chez les secondes, il se fait dans le pistil tout autant d'hy- postases que d'ovules, chaque ovule ayant la sienne propre au-dessous du prothalle femelle unique qu'il renferme; elles sont petites, par conséquent , mais tout de même, avec un peu plus d'attention, il est facile de les voir au microscope sur les coupes longitudinales de lovule après coloration ©. Pistillaire ou ovulaire, unique ou multiple, et quelles qu’en soient, dans l'un et l’autre cas, la forme et la situation, parce qu’elle est fortement lignifiée, lhypostase résiste à toutes les diastases qui fonctionnent acti- vement, comme on sait, au cours du développement de l'œuf en em- bryon, du trophime en albumen, de l’ovule en graine et du pistil en fruit : elle est et demeure indigestible. Mais la même cause qui la fait indestruc- tible, la rend aussi incapable de toute croissance ultérieure. Elle se retrouve donc dans le fruit mur, telle exactement qu’elle était dans le pistil : unique, @) Pu. van Tiecuem, L’hypostase, sa structure et son rôle constants, sa forme et sa position variables ( Bulletin du Muséum, VIT, p. h12, décembre 1901 ). @) Chez les Astigmatées ou Monogames, qui sont toutes, comme on sait, ovulées et nucellées, une hypostase en forme de soucoupe se différencie aussi dans chaque ovule, à la base du nucelle, comme on le voit notamment dans les Éphèdres (Ephedra). Ici, pendant que l’œuf se développe en un embryon, c’est, comme on sait , le prothalle femelle lui-même qui s’accroit autour de lui en même temps et qui est ensuile digéré par lui pour le nourrir, jouant ainsi le rôle dévolu à lal- bumen issu du trophime chez les Stigmatées ou Digames. Mais cette digestion n’est que partielle; à la maturité du fruit, lors du passage de la graine à l’élal de la vie latente, il subsiste toujours de ce prothalle femelle accru une partie, chargée de matières de réserve, que l’on nomme alors l’endosperme. L'hypostase à ici pour rôle d'arrêter vers le bas le développement du prothalle femelle, après qu'il a résorbé, en s’y substituant, toute la région inférieure du nucelle, située entre lui et la chalaze. Dans la graine müre, elle se retrouve donc telle quelle, intercalée entre la base de l’endosperme et le tégument. a DUAUS située directement dans le péricarpe et de grande dimension chez les Ino- vulées, multiple, localisée dans chaque graine et de petite dimension chez les Ovulées. Seulement, comme elle est restée sans changement aucun pen- dant que les parties qui la renferment ont pris un très grand accroissement, elle est alors relativement beaucoup plus petite, plus difficile à apercevoir, par conséquent, et 1l faut êlre averti déjà de son existence pour arriver à la découvrir. C’est ce qui explique qu’elle ait échappé comme telle à tous les auteurs qui ont étudié la structure du fruit et de la graine. C’est précisément cette recherche de l’hypostase dans le fruit ou dans la graine, parvenus l’un et l’autre à l’état de maturité, avec les conséquences qui résultent de sa présence au point de vue de la constitution définitive de ce fruit ou de cette graine, qui font l'objet de la présente Note. Chez les Inovulées, puisqu'il n’y a pas d’ovules, il n’y pas non plus et il ne saurait y avoir de graines: le fruit mür y est donc nécessairement in- séminé, Quel que soit le nombre des prothalles femelles qui s’y forment, soit directement dans l'écorce des carpelles quand il n’y a pas de nucelle, soit dans le nucelle quand il s’en fait un, presque toujours un seul de ces prothalles développe son œuf en embryon et son trophime en albumen: tous les autres avortent. L’hypostase n’a done de rôle à jouer que vis-à-vis de ce développement unique. En l’arrêtant vers le bas, elle l'empêche d’at-- laquer et sauve ainsi de la destruction toute l’épaisseur du péricarpe située au-dessous d'elle, en le laissant libre d'en digérer les parties latérales et supérieures. Dans le fruit mür, on retrouve donc l’hypostase, avec tous ses caractères primitifs, immédiatement en contact avec le bord inférieur de l’albumen permanent, quand il en subsiste un, comme c’est le cas le plus fréquent dans ce groupe, ou avec le sommet des cotyles, quand, par excep- tion, il n’y a pas d’albumen permanent, comme dans les Psittacanthes (Psittacanthus) chez les Loranthacées, comme dans les Lépidocères (Lepi- doceras) chez les Viscacées. Dans notre Gui blanc (Viscum album), 11 n’est pas rare, comme on sait, que deux ou même trois des prothalles femelles formés côte à côte au fond de la loge oblitérée, au-dessus de l’hypostase commune, développent si- multanément et également leur œuf en un embryon et leur trophime en un albumen. Dans ce cas, les deux ou trois albumens contigus se soudent de très bonne heure intimement, en se confondant en une masse unique, et c'est cette masse qui est arrêtée vers le bas par l’'hypostase également unique. Dans le fruit mür, lhypostase se retrouve donc en contact direcl avec le bord inférieur de la masse unique formée par la soudure des di- vers albumens permanents. Cette fusion précoce de tous les albumens en un seul explique qu’une seule hypostase suffise à les arrêter tous. Chez les Ovulées, lorsque l’ovule a un nucelle, ce nucelle, toujours en- touré d’un tégument, simple ou double, se comporte, suivant les plantes, de deux manières différentes. Tantôt sa couche externe, c’est-à-dire la paroi ‘4 ‘#4 ne Î- ED du macrodiodange, disparait dès avant l'épanouissement de la fleur, laissant à nu contre le tégument le prothalle femelle qu'il renferme; lovule est dit alors transnucellé, où transpariété. Tantôt sa couche externe, c’est-à-dire Ha paroi du macrodiodange, persiste au moment de l’épanouissement de la fleur, entre le tégument et le prothalle femelle; l’ovule est dit alors pernu- cellé ou perpariété ©), Chez les Transpariétées, l’hypostase se différencie, comme on sait, d’or- dinaire à la base même du nucelle, à la chalaze, quelquefois même au- dessous de la chalaze dans l'épaisseur du téoument. C’est à cette place aussi qu'on la retrouve dans la graine mûre, en contact avec le bord inférieur de l'albumen peñmanent quand il y en a un, avec le sommet des cotyles de l'embryon quand iln'yena pas. Si, conformément ! à l'usage, on désigne sous le nom de périsperme ce qui reste du nucelle de l’ovule dans la graine mûre, il n’y a jamais alors et il ne saurait y avoir de périsperme. Chez les Perpariétées, l’hypostase se différencie loujours, semble-t-il, dans le nucelle, tantôt à sa base même immédiatement au-dessus de la chalaze, tantôt plus ou moins haut dans sa masse, Dans le premier cas, le nucelle est complètement résorbé, aussi bien vers le bas que latéralement et en haut, pendant le développement simultané de l'œuf en embryon et du trophime en albumen , comme il l'est chez les Transpariétées dès avant la formation de l’œuf et du trophime. Il n’en reste donc rien dans la graine muüre, où l’hypostase se retrouve en contact direct, en bas avec le tégument, en haut avec le bord inférieur de l’albumen permanent ou avec le sommet des colyles de l'embryon. Pas plus que chez les Transpariétées, la graine n’a donc ici et ne saurait avoir de périsperme. Il en est tout autrement lorsque, chez les Perpariétées, l’hypostase se différencie plus ou moins haut dans le corps du nucelle. En arrêtant vers le bas le développement de l’albumen, lhypostase protège contre toute destruction la région plus ou moins épaisse du nucelle comprise entre elle et la chalaze; cette région se retrouve donc dans la graine müre, intercalée entre le tégument et l’albumen permanent quand il y en a un, entre le té- oument et l'embryon quand ïl n’en subsiste pas. C’est au milieu de son bord supérieur, en contact avec le bord inférieur de l’albumen ou avec le sommet de l'embryon, que l’on rencontre l’hypostase avec sa dimension et ses caractères primitifs. Dans ce cas, qui est très fréquent, 1l y a done tou- jours, dans la graine müre, un périsperme plus ou moins volumineux. Tantôt la région basilaire du nucelle, ainsi épargnée grâce à la résistance de lhypostase, est peu épaisse au début et n’accroït pas le nombre de ses assises cellulaires dans le sens longitudinal, se bornant à multiplier ses ® Voir à ce sujet : Pu. van Trecueu, L° et des plantes considéré comme base de leur classification (Ann. des scienc. nat., 8° série, Bot., XIV, p. 289 et p. 292. — 1901). cellules transversalement pour suivre le développement en largeur de lal- bumen; le périsperme est alors peu épais, élargi en forme de disque ou de cupule. Pour fixer les idées, prenons un exemple. Ge sera, si l’on veut, une de nos plantes les plus vulgaires, la Mercuriale annuelle (Mercurialis annua). Dans l’ovule, l’hypostase se différencie en forme de large cupule à l’intérieur du nucelle, séparée de la chalaze par huit à dix assises cellulaires. Dans la graine mure, on la retrouve avec la même forme et avec la même dimension , séparée de la chalaze par le même nombre d’assises, dont les cellules sont maintenant remplies de matières grasses, comme l’albumen et l'embryon. La couche ainsi formée s’est accrue latéralement pour suivre la croissance transversale de l’albumen et, après que cette croissance transversale a fait disparaître le nucelle sur les flancs, elle forme une large coupe à bord aminei, interposée entre le téoument et la base de l'albumen, qui est moulée dans sa concavité : c’est un périsperme. Dans la graine müre des Euphorbes (Euphorbia), on trouve de même un disque périspermique intercalé, au- dessus de la chalaze, entre le téoument et la base de l’albumen. Tantôt, au contraire, déjà épaisse au début, la région conservée du nu- celle s'accroît plus tard en longueur aussi bien qu’en largeur, et constitue, en définitive, dans la graine müre, un périsperme très abondant. Lorsque le périsperme est ainsi très volumineux, il n’a pas manqué d’être aperçu comme tel, et il y a longtemps qu'on en a signalé l'existence dans quelques familles, dont 1l constitue même l’un des caractères distinctifs : comme les Pipéracées, les Nymphéacées et les Hydnoracées, parmi les Dicotyles; comme les Zingibéracées , les Marantacées et les Cannacées, parmi les Mono- cotyles. Dans tous les autres cas, qui sont bien plus nombreux, il a échappé jusqu'ici à l'attention des botanistes, confondu soit avec le tégument, qu'il double localement à l’intérieur, soit avec l’albumen , qu’il borde à l'extérieur. On voit par là que la conservation d’une partie plus ou moins grande du nucelle dans la graine müre, c’est-à-dire l'existence dans cette graine d’un périsperme plus ou moins abondant, est un phénomène très fréquent, qui se produit toutes les fois que, dans un ovule perpariété, l’hypostase se différencie dans le corps du nucelle et non à sa base même. De ce phéno- mène très fréquent on n’a aperçu jusqu'ici que le cas extrême, celui où la portion conservée du nucelle est très volumineuse, en d’autres termes, où le périsperme dans la graine müre est très abondant, cas extrême qui ne se trouve réalisé que rarement, c’est-à-dire dans un petit nombre de familles. En somme, on le voit, é’est la position prise au début par l’'hypostase dans l’ovule perpariété qui décide si, oui ou non, il y aura plus tard un périsperme dans la graine müre, Désormais, dans l'étude de la structure du fruit et de la graine des Stg- malées ou Digames, il sera donc nécessaire de rechercher, dans chaque cas parliculier , la situation de l’hypostase. Si la plante étudiée est une Perpa- | ER riclée, c'est-à-dire si c'est une Monocotyle de l'ordre des Liliinées, où une Liorhize Dicotylée, où une Climacorhize de l’ordre des Renonculinées où de celui des Gorylinées, il y aura lieu de voir si de la situation de lhypostase n'y résulle pas la conservation d’une partie du nucelle, en un mot la for- mation d'un périsperme, dont il faudra, dans le cas de Paflirmative, dé- crire avec soin la dimension , la forme et la nature des matériaux de réserve, Deux OcnNAGÉES NOUVELLES, INTÉRESSANTES PAR LEUR HABITAT GÉOGRAPHIQUE, par M. Pn. van Tiecueu. H est admis que le genre Ochne (Ochna), répandu sous plus de soixante espèces en Afrique el en Asie, n'est représenté ni en Europe, ni en Amé- rique, ni en Océanie. H est admis aussi que le genre voisin Ouratée (Ou- ratea), dont les cent vingt espèces croissent également bien dans toutes les régions chaudes des deux mondes, offre, entre les espèces d'Amérique et celles de l’Ancien monde, cette différence constante que, chez les premières, les stipules sont latérales et libres, tandis que, chez les secondes, elles sont intra-axillaires et concrescentes dans une plus ou moins grande partie de leur longueur en une lame bidentée ou bifide. Connue déjà de A.-P. de Candolle en 1811, cette différence a conduit J. Planchon, en 1847, à sub- diviser le genre en deux sections ©}, qu’on a cru récemment pouvoir dési- gner sous les noms caractéristiques de Neoouratea pour la première, de Pa- læoouratea pour la seconde ©). L'objet de la présente Note est de montrer que ces deux assertions sont l’une et l’autre à rectifier. [. Sur UNE OCHNE NOUVELLE, ORIGINAIRE DE Timor. Contre l'absence totale du genre Ochne en Europe et en Amérique, rap- pelée plus haut, je n’ai pas d’objection à élever, mais je voudrais montrer que, contrairement à l'opinion reçue, il est représenté en Océanie, à Pile de Timor, c'est-à-dire dans une région très éloignée de sa limite orien- tale actuelle en Asie, qui est la Birmanie, ce qui suffit à en élargir consi- dérablement l'aire géographique. il y a plus d’un siècle de cela, c'était en 1801, l'expédition aux Terres G) JE. Prancnon, Sur le genre Gopox4 et ses analogues (London Journal of Botany, t. VI, p. 1, 1847). @) Gice dans Exczer, Nat. Pflanzenfam., U, 6, p. 141, 1895. Le TN ES australes, commandée par le capitaine Baudin et organisée sous le patro- nage et avec les instructions de l’Institut et du Muséum, s’adjoignait un botaniste, Leschenault de Latour, et deux jardiniers, chargés de la récolte et de la préparation des plantes, Riedlé et Guichenot. Pendant un assez long séjour sur la côte méridionale de l’île de Timor, la mission récolta, en 1803, à la baie de Coupang et dans ses environs immédiats, un grand nombre de plantes, qui furent envoyées au Muséum, déposées dans nos collections et décrites plus tard, en 1834, dans nos Nouvelles Annales, par Decaisne, alors aide-naturaliste, dont ce fut le premier grand travail. Parmi ces plantes, il en est quelques-unes que Decaisne a laissées de côté, jugeant sans doute les échantillons trop imparfaits pour en permettre l'étude complète et la détermination exacte. De ce nombre est celle, récoltée par Riedlé, que Decaisne a étiquetée de sa main : «? Ochnaceæ — ? Ery- throæylon» et que j'ai trouvée parmi les Ochnacées indéterminées de notre Herbier général. En bon état pour la tige et les feuilles, l'échantillon ne porte qu’un seul groupe floral, qui est une courte grappe simple à six fleurs, terminant un ramuscule latéral sans feuilles. Les pédicelles, dépourvus de bractées, sont articulés vers le milieu de leur longueur et cinq d’entre eux, rompus à cetle articulation, sont détachés et perdus; le sixième seul, le supérieur, le plus jeune par conséquent, est encore adhérent. La fleur qui le termine est cachée sous une feuille voisine, ce qui explique qu’elle ait sans doute échappé à l'attention de Decaisne et des autres botanistes, en grand nom- bre assurément depuis celte époque reculée, qui ont eu la plante entre les mains. C'est d’ailleurs une fleur passée, en réalité un fruit presque mur. Le calice persistant et accru, composé de cinq sépales libres, d’un rouge brun, y entoure un réceptacle noir, épaissi, portant au sommet cinq drupes noires arrondies, dont une seule bien développée, les quatre autres très petites et avortées. Du centre, s'élève, entre ces cinq drupes, un style gyno- basique persistant, terminé par cinq branches brisées. À sa base et sur ses flancs, le réceptacle porte, au-dessus du calice, un grand nombre de filets staminaux persistants, disposés sur trois rangs et dont les anthères sont tombées. Ge grand nombre d’étamines à longs filets, joint à la rami- fication du style au sommet et au mode d’inflorescence, prouve que cette plante est bien une Ochne et non une Ouratée ou une Brackenridgée, deux genres voisins, n'ayant l’un et l’autre que dix étamines et qui sont, eux, déjà représentés en Océanie. Malheureusement, la chute totale des anthères ne m'a pas permis de savoir si la déhiscence en est longitudinale ou poricide, ni de décider en conséquence, si lespèce se rattache à la section Schizan- thère (Schizanthera Engler) ou à la section Diporide (Deporidium Wendland). (%) Decaisne, Description d’un Herbier de l'ile de Timor (Nouvelles Annales du Muséum, t. III, p. 333, 1834), EE T6 ee SORT AD IE) — 19 — De son côté, l'étude anatomique de la tige et de la feuillé montre que la plante possède bien tous les caractères de structure propres au genre Ochne, tels que je les ferai connaître dans un prochain travail. Dans la tige, notamment, le périderme est d’origine épidermique, tandis qu'il est d'ori- gine sous-épidermique, c’est-à-dire exodermique, chez les Ouratées et les Brackenridgées. Cette Ochne nouvelle, je la nommerai Ochne de Decaisne (Ochna Decais- nei), en mémoire de mon savant maître et ami, à qui nous devons, encore aujourd'hui, après un si long espace de temps écoulé depuis 1834 , tout ce que nous savons de la flore de Timor, lun des professeurs-administrateurs du Muséum qui, tout autant par la valeur morale et l'élévation du carac- tère que par le mérite scientifique, ont porté le plus haut l'honneur de notre Maison. En voici la description succincte : Ochne de Decaisne (Ochna Decaisner v. T. ). Arbuste plabre à ramification monopodique. Rameaux de l’année blanc-jaunätre , portant seuls des feuilles ; rameaux plus âgés gris-brunâtre, sans feuilles, hérissés de lenticelles. Feuilles caduques, isolées, simples, à stipules axillaires très ca- duques, toutes tombées, mais reconnaissables à leurs larges cicatrices, brièvement pétiolées, à limbe ovale, atténué à la base et au sommet, penninerve, à nervures, surtout la médiane, d’un rouge vif, visibles sur les deux faces, en saillie sur la face supérieure, en creux sur la face inférieure, à bord gondolé, mais entier, les nervures latérales se recourbant vers le haut en le longeant. Le pétiole mesure 5 à 8 millimètres de longueur, le limbe 6 à 7 centimètres de long sur 3 centimètres de large. Inflorescence en grappe simple, raccourcie et pauciflore (à six fleurs dans l'unique grappe de l'échantillon), terminant un court rameau latéral dont les feuilles sont tombées. Pédicelle sans bractées, mesurant 15 millimètres de long, articulé à 4 ou 5 millimètres de la base, à portion inférieure restant adhérente au rameau après la chute du fruit. Galice persistant et accrescent, rouge brun, à cinq sépales libres. Corolle... Étamines nombreuses disposées sur trois rangs à la base du réceptacle épaissi ; filets persistants longs de 5 millimètres ; anthères caduques..… Pistil formé de cinq carpelles fermés, libres, unis seulement au centre par la sou- dure de leurs styles gynobasiques en un style unique, persistant, à cinq sillons, divisé en cinq branches au sommet. Chaque carpelle renferme, attaché à la base d’un de ses bords, un seul ovule anatrope, ascendant à raphé interne, épinaste par conséquent. Dans l'unique fleur de l’échantillon, un seul des cinq carpelles s’est développé en une drupe noire, uniséminée, presque müre. He de Timor, baie de Coupang. Riedlé, 1803. Le genre Ochne se trouve donc désormais répandu dans toutes les con- trées chaudes de l'Ancien monde, depuis le Sénégal à l'Ouest jusqu'à Timor à l'Est. L'Amérique tropicale seule continue jusqu’à présent à s’en montrer dépourvue. Muséum. — vin. !\ MEME Eu IL. Sur UNE OURATÉE NOUVELLE À STIPULES LATÉRALES ET LIBRES. ORIGINAIRE D'AFRIQUE. Si la plante qu'on vient de décrire et de nommer a dormi cent ans in- connue dans notre Herbier, celle dont il me reste à parler vient seulement d'y entrer et, plus heureuse que sa voisine, n'aura pas attendu aussi long- temps sa mise au jour, Elle nous a été rapportée par M. H. Lecomte, de son voyage au Gongo français, où 1l l’a récoltée, en aval de Kitabi, au bord du fleuve Kouïlou, en novembre et décembre 1893. Avec le pisüil des Ochnes, sa fleur a seulement dix étamines à longues anthères sessiles, s’ouvrant chacune par deux pores au voisinage du som- met sur la face externe. C’est donc bien une Ouratée, mais c’est une Ouratée remarquable entre toutes les espèces de ce vaste genre au point d'exiger, pour elle, l'établissement d’une section distincte, peut-être même d’un genre nouveau, question que Je ne veux pas examiner ici, la réservant pour un travail d'ensemble sur cette famille, que j'espère publier prochainement. Persistantes, isolées distiques, sessiles, à limbe étro:t, progressivement alténué à la base et au sommet, ses feuilles sont munies chacune de deux stipules latérales et libres, par où la plante diffère aussitôt de toutes les es- pèces de l’Ancien monde et ressemble aux espèces d'Amérique. Mais, par la persistance et la forme de ces stipules, brusquement rétrécies au-dessus de leur base et étirées en une soie rigide longue de 10 à 15 millimètres, elle s'éloigne beaucoup de toutes les espèces américaines, à l'exception de lOu- ratée stipulée (Ouratea slipulata), dont il sera question dans un autre travail. À la reprise de végétation, le bourgeon écailleux qui termine la pousse feuillée et dont chaque écaille est composée de trois soies, la médiane pour le limbe, les deux latérales pour les stipules, produit , à l'aisselle de plusieurs de ces écailles distiques, autant de pédoneules longs de 15 à 20 centimètres. Chacun de ceux-ci porte des bractées distiques, très espacées, formées chacune de trois soies divergentes, et produit à leur aisselle d’abord un, puis suc- cessivement deux à quatre pédicelles floraux, disposés en une ombelle ses- sile. Dans son ensemble, l’inflorescence est done, en somme, une grappe terminale composée à deux degrés, mais c'est une grappe raccourcie, om- belliforme, au premier degré, formée d’épis d’ombelles pauciflores au second. En même temps que le bourgeon terminal produit ainsi une inflorescence, un autre bourgeon écailleux situé à côté du premier et un peu plus bas, à l’aisselle de la dernière feuille de la pousse, entre en croissance et produit une nouvelle pousse feuillée. La végétation de la tige se poursuit donc en sympode, L'étude anatomique de la tige et de la feuille montre que la plante pos- — 51 — sède aussi tous les caractères de structure des Ochnacées, et en particulier des Ouratées. Pourtant le périderme y est d'origine épidermique, tandis qu'il est sous-épidermique dans les Ouratées. Cette Ouratée nouvelle, bien différente des autres, comme on voit, je la nommerai Ouratée de Lecomte (Ouratea Lecomtei), en l'honneur du bota- niste qui nous l'a récoltée, L'un des plus anciens, des plus fidèles et des plus distingués travailleurs de mon laboratoire, ila montré par son exemple qu'on peut être à la fois anatomiste habile, professeur excellent, voyageur intrépide et observateur perspicace de la végétation tropicale. En voici la description sommaire : Ouratée de Lecomte (Ouratea Lecomtei v. T.). Petit arbuste glabre, d'environ 80 centimètres de hauteur, à ramification sym- podique. Tige brune, sans lenticelles, marquée de fines côtes longitudinales dues à la décurrence des feuilles. Feuilles persistantes, isolées distiques, simples et stipulées, sessiles, à limbe étroit et long, progressivement atténué à la base et au sommet où il se termine en pointe aigüe, penninerve, à nervures latérales visibles surtout sur la face supérieure, perpendiculaires à la médiane, très rapprochées et réunies par une nervure marginale courant très près du bord, qui est gondolé et marqué de petites dents espacées; le limbe mesure 10 centimètres de long sur 1 centimètre de large. Stipules latérales et libres, persistantes, étirées en soïes raides et brunes, longues de 10 à 15 millimètres. Écailles des bourgeons et bractées mères des fleurs formées chacune de trois soies divergentes. Inflorescence en courte grappe terminale composée de longs épis d’ombelles pauciflores distantes. Pédicelle long de 10 millimètres, articulé à 2 millimètres de la base. Calice persistant, formé de cinq sépales libres, verts, étroits, mesurant 6 millimètres de long sur 1 millimètre de large, s'accroissant après la chute de la corolle. Corolle caduque, formée de cinq pétales libres, jaunes, à peine plus longs que les sépales, mais notablement plus larges. Androcée formé de dix étamines en deux verticilles, directement diplostémone, à longues anthères presque sessiles, ridées transversalement, caduques, s’ouvrant chacune par deux pores au sommet et en dehors. Pistil formé de cinq carpelles libres, épisépales, à style gynobasique, unis seulement par la soudure des styles en un style unique, persistant , à cinq sillons spiralés, à stigmate entier. Chaque carpelle renferme, attaché à la base de l’un de ses bords, un ovule anatrope ascendant à raphé interne, épinaste par conséquent. Récoltés peu de temps après la reprise de végétation, les échantillons ont sur- tout des boutons, avec quelques fleurs fraîchement épanouies, et seulement, vers la base de l’un des épis, deux fruits imparfaitement mürs. Sur ceux-ci, les sépales, persistants el accrus, sont rouge brun et mesurent 8 à 10 millimètres de long sur 2 millimètres de large. Autour de la base du style persistant, l’une des fleurs a développé en drupes ovoides deux de ses carpelles, l’autre trois; les autres ont avorté. ; M. H. Lecomte, Congo français, bords du Kouïilou entre Kitabi et Koussounda, novembre et décembre 1893. La plante est considérée par les indigènes comme aphrodisiaque. L, + DORE De ce qui précède 1 résulte que la section des Ouratées à stipules laté- rales et libres ne peut plus désormais être considérée comme appartenant en propre à l'Amérique. Elle est représentée aussi, d’une manière singu- lière, 1l est vrai, sur le rivage opposé de l'Atlantique, au Congo français, ce qui en élargit beaucoup l'aire géographique. Les noms de Néoouratée (Neoouratea) et de Paléoouratée (Palæoouratea), attribués par M. Gilg, en 18995, respectivement aux deux sections du genre, doivent donc être sup- primés. Une grande extension vers l'Est de l'aire géographique du genre Ochne d'une part, de la section à stipules latérales et libres du genre Ouratée d'autre part, tel est en somme le résultat des deux observations consignées dans celte petile Note et qui m'ont paru, sous ce rapport, mériter quelque intérêt. P1SSAGE DE LA POSITION ALTERNE À LA POSITION SUPERPOSÉE DE L APP4- REIL CONDUCTEUR , AVEC DESTRUCTION DES VAISSEAUX CENTRIPÈTES PRI- MITIFS, DANS LE COTYLÉDON DE L'O1Gnon (Arrium CxpA), par M. G. CHauveaun. Nous avons essayé de montrer ©? que la position alterne des éléments libériens et ligneux, telle qu’on l’observe dans la racine, est antérieure à la position superposée que présentent ces mêmes éléments dans la tige et dans la feuille. Quand on veut étudier le passage de la position alterne à la position superposée, il ne faut pas s'adresser à des plantes dont le déve- Joppement est condensé, parce que, dans ce cas, le passage a ses diverses phases tellement raccourcies, qu'il paraît se faire brusquement. C’est ce qui a lieu par exemple dans le Ricin, que l’on choisit souvent pour l’étude du passage de la racme à la tige. Or, le Ricin est une plante à développement très accéléré, puisque les formations secondaires se montrent déjà dans l'em- bryon encore enfermé dans la graine. Afin de comprendre comment la position superposée succède à la posi- tion alterne, nous avons suivi dans une racine le développement complet de l'appareil vasculaire, qui se fait dans l’ordre suivant: 1° vaisseaux cen- tripèles alternes aux tubes criblés ; 2° vaisseaux intermédiaires situés de part et d’autre des derniers vaisseaux centripètes ; 3° vaisseaux centrifuges 0) G. Cuauveaun, Sur la structure des plantes vasculaires, Comptes rendus de l’Académie des Sciences, 1h janvier 1901. — Voir aussi : Bulletin du Muséum d’his- Lire naturelle, 1900, n° 1, p. 23, cf. 1d., n° 5, p. 124. PTE 0 superposés aux tubes eriblés. Les diverses phases de ce développement se succèdent toujours dans la racine avec une grande lenteur. Souvent même ce développement ne s’accomplit pas en entier dans la racine et l'appareil Fig. 1. — Plantule d'Oignon (Allium Cepa) âgée de cinq jours. A. Racine qui se continue directement en C avec le cotylédon plié en deux et por- tant à son extrémité le reste de la graine G. — Gx3. Fig, 2. — Coupe transversale de la racine menée suivant la ligne A (fig. 1). G X 80. P. Faisceau ligneux centripète. L. Faisceau libérien. vasculaire y est représenté seulement par ses états primitifs (Gryptogames vasculaires, Monocotylédones en général, etc.). Au contraire, quand on s'élève dans la plante, à partir > la radicule, ce développement subit une NU ER accélération telle, que ses premières phases sont supprimées (plus ou moins tôt suivant les plantes), et l'appareil vasculaire est représenté seulement par son dernier état. Les vaisseaux correspondant à chaque phase ont même position et même sens de différenciation, et si leur structure diffère dans la racine et dans la tige ou la feuille, cela tient à des causes physio- logiques”? en rapport avec leur apparition tardive ou hâtive. Tous les vais- seaux qui se différencient dans une région en voie d’allongement présen- tent, en effet, la structure spiralée ou annelée seule compatible avec leur allongement. QU ot: Fr MES | ; Fig. 3. — Coupe transversale menée suivant la ligne C (fig. 1). — G X 70. P. Faisceau ligneux centripète. — L. Faisceau libérien. Dans les communications précédentes que nous venons de rappeler, nous avons mis en évidence le raccourcissement progressif des phases pri- mitives. Dans la présente note, nous allons insister surtout sur le cas où le raccourcissement s'accompagne de la disparition des vaisseaux centripètes à l’intérieur du cotylédon où ils se sont primitivement bien développés. Nous choisirons pour exemple une plante des plus communes, lOignon (Alhium Cepa) dont il est facile de se procurer des graines en tout temps. Ces graines semées donnent en moins de huit jours, à la température du laboratoire, des plantules sur lesquelles chacun peut constater les faits sui- vants ©). | Après quelques jours de germination, la plantule d'Oignon se montre 0) Comptes rendus, loc. cit. @) On peut également prendre un Lis. rs Cm 13 55 formée d’une racine pourvue de poils absorbants (A, fig. 1) et d’un long cotylédon vert plié en deux, qui porte encore à sa pointe le reste de la graine (G). Fig. 4. — Portion centrale grossie de la figure 3. — G X 300. P. Faisceau ligneux centripète. — L. Faisceau libérien. Au point opposé au faisceau P se fera plus tard le raccordement entre l’autre faisceau ligneux de la ra- cine et le faisceau de la première feuille alors au début de sa formation. L'appareil conducteur de cette racine présente, au-dessous des poils absor- -bants (en À, fig. 1), deux faisceaux ligneux centripètes incomplètement différenciés encore (P, fig. 2) et deux faisceaux libériens alternes (L, fig. 2). Au centre de la stèle se voient de grandes cellules destinées à se différencier plus tard en vaisseaux. Cet aspect est le même dans toute la longueur de la racine, mais, à sa partie supérieure, l'un des faisceaux ligneux subit un arrêt dans sa différenciation au point où il se raccordera plus tard avec le système conducteur de la première feuille alors en voie de formation. L'autre faisceau ligneux centripète (P, fig. 3 et 4) se continue directement dans le cotylédon ©, ainsi que les deux faisceaux libériens alternes (L, fig. 3 et 4). Q) Il n’y a dans l’Oignon, à ce stade, aucune différenciation de tige. Nous avons déjà signalé le même fait dans le Trocart, loc. cit, ES Es À la base du cotylédon, un peu au-dessus du niveau précédent, l'influence du milieu terrestre ne se fait plus sentir (fig. 5 et 6), la portion correspon- dant à la stèle de la racine s’est lévèrement diatée, les grandes cellules 7 ER se. ? RSS CT AU 77) ASC DUTY LSTYS ai X SLR SEE 10 20 @: Lure 5e ; * eo e - Fig. 5. — Coupe transversale menée à la base du cotylédon (un peu au-dessus de la précédente [fig. 31). — G X 70. P. Faisceau ligneux centripète. — L. Faisceau libérien. — O. Espace enveloppé par le cotylédon qui forme gaine à sa base. Fig. 6. — Portion centrale grossie de la figure 4. — G X 300. P. Faisceau ligneux centripète. — EL. Faisceau libérien. centrales sont remplacées par des cellules plus petites, et cependant la po- sition alterne de l’appareil conducteur persiste (fig. 5 et 6). Le faisceau bgneux centripète (P. fig. 5 et6) offre un état de développement plus avan- Lib à à fa ss CENR e S cé que dans la racine; tous ses vaisseaux, même les plus internes, on! achevé leur différenciation. À mesure qu'on s'élève dans le cotylédon, l'accé- Fig. 7. — Coupe transversale menée à la partie supérieure de la gaine cotylédonaire. O. Repli formé par la gaine à son sommet. P. Faisceau ligneux centripète. — L. Faisceau libérien. — G x 70. Fig. 8. — Portion centrale grossie de la figure 7. — G X 300. P. Faisceau ligneux centripète. — L. Faisceau libérien. I. Vaisseau intermédiaire. lération du développement s’accentue et, à la partie supérieure de la gaine colylédonaire, non seulement les vaisseaux les plus internes sont bien diffé- renciés, mais encore, de part et d'autre de ces derniers (P, fig. 7 et 8), il PA: Ne s’est déjà différencie un vaisseau (I, 1, fig. 8) correspondant à la phase intermédiaire. | Si nous suivons le développement chez des plantules plus âgées que la première, nous verrons qu'à la base même du cotylédon de pareïls vais- seaux se différencient plus tard de part et d'autre des derniers vaisseaux centripètes (fig. 9). Mais pendant que l'appareil vasculaire s’accroît d’élé- ments nouveaux, les vaisseaux centripètes externes les plus anciens entrent en vole de régression (P, fig. 9); leur paroi s’amincit, perd les caractères de sa différenciation et bientôt disparaît complètement, digérée par les cellules voisines, qui se rapprochent les unes des autres de façon à ne laisser aucune trace de ces premiers vaisseaux. Rp Fig. 9. — Portion centrale d’une coupe transversale menée à la base du coty- lédon d’une plantule plus âgée que la précédente (fig. 1). — Etat plus âgé que celui représenté dans la figure 6. — G X 300. P. Premiers vaisseaux centripètes en voie de résorption. Avant de disparaitre, ils forment ensemble une sorte de lacune dans la- quelle existent encore les restes de leur membrane amincie et incolore qui n’ont pas été rendus par la photogravure. De part et d’autre des derniers vaisseaux centripèles, on voit, à droite, un, à gauche, deux vaisseaux intermédiaires. — L. Faisceau libérien. Le développement se poursuivant toujours, de nouveaux vaisseaux (B, fig. 10) s'ajoutent ensuite en dehors des plus récents, par conséquen en direction centrifuge, et se trouvent ainsi superposés aux faisceaux libé- riens (L, fig. 10), au contact desquels ils arrivent peu à peu. D'autre part, la résorplion des vaisseaux centripèles continue, et, à un certain moment, on voit qu'il ne subsiste plus que les vestiges des der- niers d'entre eux (P, fig. 10). Un peu plus tard enfin, quand le dévelop- pement du cotylédon est terminé, ces vestiges eux-mêmes sont complètement résorbés, et il ne reste plus aucune trace de ce faisceau ligneux centripète que nous avons vu si grandement développé au début. Désormais, les Fig. 10. — État plus âgé que le précédent (fig. 9). — G X 300. P. Vestiges des deux derniers vaisseaux centripètes en voie de résorption. — B. Vaisseaux centrifuges formant avec Îles faisceaux libériens L deux faisceaux libéro-ligneux. deux groupes de vaisseaux centrifuges sont complètement séparés et for- ment, avec les tubes criblés, deux faisceaux libéro-ligneux analogues aux faisceaux de la tige et de la feuille. On est ainsi passé, à l'intérieur du co- tylédon , de la position alterne à la position superposée. Les diverses phases du passage, bien espacées à la base du cotylédon, se raccourcissent au fur et à mesure qu'on s'élève vers son extrémité, et l'accélération devient si grande, que, dès la base de la première feuille, ce sont les vaisseaux centri- fuges qui apparaissent en premier lieu. ON EE SUR TROIS ESPÈCES CACTIFORMES D ÉUPHORBES DE LA CÔTE OCCIDENTALE D AFRIQUE, par M. J. Poisson Er M. J. Pax. En 1900, à l'issue de deux voyages successifs accomplis en Amérique centrale, mon fils, Eugène Poisson, était chargé d’une mission scientifique et commerciale au Sénépal et à la Guinée Française. En dehors de ses occu- pations relatives aux cultures coloniales, il ne négligeait pas de recueillir les éléments de la flore des pays parcourus par lui, et il s’appliquait notam- ment à rechercher les végétaux lactescents susceptibles de produire du caoutchouc. À une certaine distance de la ville de Conakry, il rencontra, dans un lieu encore exempt de toute culture, quelques spécimens d’une Euphorbe cac- tiforme qui l’intéressa vivement. C'était un arbuste haut de 2 à 3 mètres, offrant, dès la base, des ramifications diffuses, feuillées vers le sommet mais privées de fleurs et de fruits qui auraient aidé à la détermimation de l’espèce. Il s'empressa de saigner cette Euphorbe pour se rendre compte des qualités de son latex et fut agréablement surpris d'en obtenir un caou- tchouc passable, C’est une matière qui, mélangée avec une meilleure sorte de gomme ou en application sur les tissus, paraît appelée à rendre d’appré- ciables services ©), La plante qui la produit, croissant spontanément dans la brousse, pourra être multipliée aisément sur les sols médiocres de toute la côte d'Afrique qui se prêtent mal à d’autres modes d'utilisation. En attendant que les organes de reproduction soient connus , nous donne- rons provisoirement le nom d’Æ. elastica à cette espèce ©. L'année suivante, E. Poisson, engagé par le syndicat qui a la conces- sion du chemin de fer du Dahomey, devait parcourir cette colonie sur une étendue de 1,200 kilomètres, pour en étudier les ressources et particu- lièrement dresser l'inventaire des vévétaux utiles. Il fut étonné, en ex- plorant les environs de Porto-Novo, d'y voir un arbre relativement élevé lui rappelant, par le port général et la ramification, l'Euphorbe qu'il avait observée en Guinée l’année précédente. Toutefois il ne tardait pas d’ap- prendre à ses dépens que les deux arbres différaient essentiellement par les propriétés du latex: tandis qu'il avait pu manipuler sans inconvénient celui 9) Pour de nombreuses applications, l’industrie n’a pas toujours besoin de qua- lités supérieures de caoutchouc comme durée et élasticité. Une matière de second ordre peut suflire; celle-ci serait conséquemment d’un prix faible; la plante qui la produit est d’une croissance rapide et n’exigerait aucun soin de culture. @) Chez M. Roland-Gosselin, à Villefranche-sur-Mer, une bouture de 2 ans a _atteint o m. 90. DENT de la plante en Guinée, ne s'étant pas défié, pendant les essais de coagur- lation du latex de l'arbre dahoméen, des vapeurs qui se dégageaient du récipient, il garda pendant plusieurs jours le visage tuméfié et les veux malades. Une très légère friction qu'il s'était faite à l'avant-bras avec ce Hail amena un gonflement notable et persistant des muscles, et une goutte mise sur la langue produisit l'effet d'un corrosif®. De plus, contrairement à l'Euphorbe de Guinée, celle du Dahomey ne donnait qu'une résine cas- sante, qui aura peul-être de l'intérêt pour le chimiste et le physiologiste mais sans valeur dans l'industrie. Peu de temps après une deuxième espèce dahoméenne était rencontrée : celle-ci à rameaux robustes, très charnus, terminés par des feuilles di- morphes et portant des fruits tricoques de petite taille. Le latex non utili- sable ne présentait rien de particulier. Des échantillons en rameaux pouvant être bouturés ont été rapportés de la plante de Guinée, puis des sommités fleuries et des jeunes fruits dans un liquide aseptique des deux espèces du Dahomey; néanmoins leur nature en rendait l'identification peu facile. Les matériaux d’étude des plantes grasses (Cactées, Euphorbes, Asclé- piadées cactiformes, etc.) sont rares dans les collections. Le naturaliste- voyageur répugne à se charger de rameaux encombrants, charnus et sou- vent munis d'épines très vulnérantes, qui, d’ailleurs, dans les pays chauds et humides, se sèchent mal et souvent pourrissent pendant leur prépara- tion. La conservation de ces mêmes plantes dans certains liquides a d’autres inconvénien{s en voyage. Ne disposant pas d'éléments de comparaison suffisants et ne trouvant | dans les ouvrages spéciaux aucune description convenant aux Euphorbes dont il est question, après avoir établi leurs affinités sans pouvoir les iden- tifier avec certains types connus (Æ. drupifera, E. obovahfolia, etc.), je pressentais qu'elles représentaient des espèces inédites, sans en être cer- tain. Dans le doule, j'ai cru sage de faire appel aux connaissances du mo- nographe le plus compétent des Euphorbiacées d'Afrique, M. le professeur J. Pax, de Breslau, qui ne tarda pas à trouver, dans les matériaux à lui confiés, deux espèces nouvelles du genre Euphorbia, dont les descriptions qu'il en a faites sont les suivantes : Euphorbia Renouardi Pax, nov. sp. Arborescens ramulis crassis vbtuse hexagonis; folüis firme coriaceo-carnosis ob- ovatis obtusissimis in petiolum brevem attenuatis eveniis post delapsum cicatrices or- biculares relinquentibus; aculeis stipularibus binis brevibus e margine cicatricum L 9) Un des nègres qui avaient aidé mon fils dans l'extraction de ce dangereux la- tex, s’en étant imprudemment introduit dans les yeux, devint en peu de jours com- plètement aveugle. NA AE inferiore enascentibus; cyathtis ex axillis foliorum aut sohitaris aut binis crassius- cule pedicellatis aut in dichasia dichotome ramosa oligocephala disposilis, bracteis 2 carnosis involucratis; glandulis transverse ovalis; /ructu glabro ellipsoideo dru- paceo, putamine tiiloculari. Arbor ad 14° alta, 80°" diametiens. Folia ad 15°" longa, 5°" lata, petiolo CRUE ac 1-2" longo suffulla. Cyathium 8-9"" latum, pedicello 3° longo suffulium. Dn upa ad 4°" longa, 2°" lata, mesocarpium 7"* crassum. Dahomey (E. Poisson ) Affinis £, drupiferae Schum. ct Thonn. magniludine et forma fructus diversa. Euphorbia Poissoni Pax, nov. sp. Frutex ramosus ramis rotundis non angulatis podarüs rhomteis prominentibus densis tulerculatis; foliis carnosis manifeste difformibus, in apice ramulorum cb- triangularibus, profunde cordato-retusis, inferioribus obovato-lanceolatis oblusis- simis, omnibus in petiolum brevem vel brevissimum attenualis : stipulis nullis ; cyathüis in ramulis valde abbreviatis carnosulis inter podiaria exeuntibus dicha- sialiter dispositis; capsulis profunde trilobis parvis. Frutex cire. 2° altus a basi ramosus:; rami ad 4°" crassi. Folia inferiora minora, superiora apice fere bifida ad 14° longa et 7° lata, omnia in pi brevem sensim altenuata. Capsula 5° diametiens. Dahomey (E. Poisson ). Species supra descripla foliis difformibus valde insignis in Sectione Euphorbium inscrenda est, Quoique ayant cru devoir laisser à un savant monographe, par suite des scrupules déjà énoncés, le soin de décrire et le mérite de nommer ces deux espèces, nous avons jugé opportun de faire connaître dans cette note, en sus de leur histoire botanique, les circonstances de leur découverte et les données utiles qui s’y rattachent au point de vue industriel. (JUBLLES ESPÈCES PRODUISENT LE Gaourcaouc pu D4xomey, D'APRÈS LES DOCUMENTS FOURNIS PAR M. Le Tesru, par M. Henri Hua. Le Dahomey n'est pas considéré comme celle de nos colomies de l'Afrique tropicale susceptible de fournir la plus orande quantité et la meilleure qua- lité de caoutchouc indigène. H n’y a pas de comparaison à établir, mi pour Depuis, celte espèce a été retrouvée en maints endroits et avoisinant les vil- lages au Dahomey. — 05 — pour le rendement, ni pour la valeur, avec ce que sont capables de fournir la Guinée et le Soudan, par exemple, avec le produit du Landolphia Hende- lotii À. D. G., comparable aux meilleures sortes américaines, ou le Congo, avec celui du Landolphia Klainii Pierre et quelques autres Lianes dont l'iden- tité spécilique n’est pas encore assez assurée pour être précisée au point de vue botanique. Néanmoins, et d’après les renseignements que je tiens d’un correspon- dant plein de zèle, M. Le Testu, ingénieur agronome en résidence à Adja Ouéré, on a retrouvé dans cette région une espèce exploitée depuis la Guinée française jusqu’au Congo, le L. owariensis P. B. L'échantillon par- venu récemment au Muséum ne laisse aucun doute sur son identité: 1l est absolument comparable à celui que Palisot de Beauvois avait récolté dans le pays d'Oware, si voisin de notre colonie actuelle du Dahomey, et qui est le type à la fois de l'espèce et du genre. Plusieurs formes ayant été rapportées à ce type, je crois utile de donner la caractéristique de cet échantillon représentant la forme spécifique prin- ceps du L. owariensis P. B. Les rameaux sont, dans l'extrême jeunesse, munis d’un tomentum très court et très peu dense, que l’on retrouve sur la face inférieure des très jeunes feuilles, et qui disparaît de très bonne heure, de telle sorte que les pousses adultes et leurs feuilles sont absolument glabres. L'écorce, sur le sec, est d’un brun foncé presque noir, parsemée de très petites lenticelles blanches, à peine allongées dans le sens de la croissance. La ligne inter- pétiolaire est très nette et sert de point d'attache, dans l'extrême jeunesse, à des petites stipules dentiformes caduques. Les feuilles ont un pétiole glabre, presque arrondi, canaliculé en dessus, un limbe réculièrement elliptique, ordinairement obtus aux deux extré- mités, avec un acumen à peine indiqué. À la côte saillante en dessous, ca naliculée en dessus, se rattachent, de chaque côté, dix à treize nervures fines, droites, terminées par une fourche à deux branches presque égales. qui se réunissent respectivement aux branches supérieure et inférieure des deux nervures voisines pour former un feston marginal distant du bord : les veines forment entre elles un réseau irrégulier, au milieu des aréoles duquel se terminent, en ramification dichotomique, les dernières divisions. Les feuilles adultes des rameaux stériles et des rejets sont notablement plus grandes que celles des rameaux florifères, sans qu’il y ait de diffé- rences sensibles dans la forme, ni dans le nombre des nervures. Ainsi les unes atteignent 12 à 15 centimètres de long sur 5 à 6 de large, les autres n ayant guère que 6 à 7 centimètres de long sur 2 à 3 de large. En règle générale, rien n’est plus variable que ces dimensions. L’inflorescence, terminale, est une panicule corymboïde ou thyrsoïde, à 5 à 7 ramifications alternes, accompagnée souvent d’inflorescences acces- soires naissant à l'a sselle des feuilles de la dernière partie. Les pédoncules de eee tous ordres sont couverts d'un tomentum court et serré qui se retrouve à l'extérieur des bractées et des sépales. Les bractées, de même forme que les sépales, c’est-à-dire ovales, courtes et larges, sont très précocement caduques. L'ensemble du calice, à divisions larges, fortement imbriquées, est subsphérique, formant un ellipsoïde très court. La corolle a un tube court, deux fois environ aussi long que le calice, resserré au sommet sous les lobes, qui sont obtus, assez larges et rabattus le long du tube après leur épanouissement. [ls ont 3 millimètres environ de long sur 2 à peine de laroe. Toutes les parties extérieures sont recouvertes d’une pubescence courte et serrée; à l'intérieur, le tube est velu dans sa moitié supérieure, les poils sarnissant l'orifice. Les élamines, insérées vers les deux tiers su- périeurs du tube, ont un filet court, poilu en avant, et des anthères gla- bres ovales obtuses. L’ovaire, turbiné surbaissé, velu au sommet, se ter- mine par un style glabre qui amène au niveau de la base des anthères le stiomate à apicules épais, un peu papilleux au sommet qui est obtus, à mamelon hémisphérique formant bourrelet à son bord supérieur. Nous attendons de nouveaux échantillons pour connaître le fruit adulte. Des rameaux récoltés au Dahomey dans la forêt de Bassila, par M. Eugène Poisson (n° 98), nous ont montré des fruits jeunes, tout à fait comparables, par leur aspect général, à ceux figurés dans la Flore d’Oware et de Bémn. Îls sont, sur le sec, revêtus d’une pruine qui les rend bleuâtres ; leur surface est plabre, sauf une ligne de poils correspondant au bourrelet qui entoure le sommet de l'ovaire et qui, dans le fruit jeune, sépare une région infé- rieure subcylindrique d’une région supérieure en forme de calotte sphé- rique. À côté du Landolpha owariensis, seule Liane exploitée, en poussent d’autres, ou donnant un mauvais produit, ou non exploitées. Les premières sont le Landolphia florida Benth (n° 27, 98, 29 et 124) et le L. scandens Hallier (n° 110, 111), probablement la forme typique de l'espèce à feuilles presque glabres. Parmi les autres, M. Le Testu signale une espèce donnant une somme marchande, et qui doit être un Carpodinus voisin de notre, C. hrsuta (n° 114); des échantillons complémentaires sont nécessaires pour en affirmer l'identité spécifique. Nous nous contenterons, de même que pour les précédentes espèces, de donner à la suite de cette note des extraits des lettres de M. Le Testu indiquant les caractères extérieurs observés par lui sur le vif. Nous y joindrons aussi les renseignements donnés par lui sur les ar- bres fournissant du latex. Jusqu'ici, la seule espèce arborescente dont nous avons reçu des échantillons (n° 103) est le Kickæia africana Benth, type d’un nouveau genre Funtumia pour M. Stapf, espèce sans valeur au point de vue industriel, que les indigènes Nagots appellent lguiré, de même, paralt-il, qu'une autre espèce (peut-être F. elastica) dont le produit est estimé. — 65 — Extronit des lettres de M. Le Testu. A. Lanpozpaia owamensis P.B, B. Liane à caoutchouc. — Nom Nagot : Takemi. — Station : forêts à terrain arpilo-siliceux. Inflorescence recouverte tout entière de poils mous brunâtres, de même que les sépales. Corolle : tube jaune à la base, rouge au sommet, couvert de poils mous à l'extérieur: lobes jaunes comme le tube à la face supérieure, glabre sur les deux faces; auréole d'un jaune foncé à la gorge; intérieur du tube velu depuis la gorge jusqu'à la base des anthères, celles-ci insé- rées en dessous du tiers supérieur du tube. Stigmate vert, style jaune, sur- face libre de l'ovaire rouge et velue papilleuse. Corolle marcescente deve- nant havane, puis brun foncé. Parfum de violette très net et très prononcé. Les pousses sont, lorsqu'elles sont très jeunes, légèrement rougeâtres ; recouvertes (rameaux, pélioles et nervure principale) d'une pubescence courte. Plus agés, ces organes gardent une teinte rougeâtre, plus ou moins «prononcée, mais légère toujours; l'ensemble des pousses a une coloration générale | jaune légèrement teintée de rouge. Les rejets de souche, soit que la Liane ait été coupée, soit que des bour- geons se développent, sans cause apparente, sur le pied de la Liane, sont d’un rouge sanglant, à pubescence abondante rouge, plus longue que sur les pousses de la cime; cette coloration passe très lentement et simultané- ment sur les trois à quatre paires de feuilles de la pousse au vert jaunâtre, puis au vert bronzé et enfin au vert foncé. Les rameaux sont brun foncé à lenticelles clairs. Quand ils ont encore un faible diamètre, ils sont aplatis et présentent sur chaque face un canal s'étendant sur toute la longueur de l'entre-nœud. Chaque entre-nœud est aplati dans un plan différent des entre-nœuds voisins. Tronc brunâtre, zone corticale rose, moins fibreuse que dans la Liane À (Landolphia florida ). Latex blanc ou rosé, très peu fluide, se coagulant à l'air pour ainsi dire instantanément. 9. Lanporpia FLoripA Benth. A. Fleurs blanches avec une aréole jaune au centre; leur parfum se rapproche de celui du fruit de l’Eriobothyra japonica; floraison au début de la saison humide, de juillet à septembre. Fruit jaune, oblong, presque cylindrique, mamelonné; goût acidulé; contenant en moyenne une vingtaine de graines aplaties, toutes plus ou moins allongées, irrégulières, à pellicule mince brune; maturation en saison sèche : février, mars et avril. Muséus. — vin. : 5 Er ee Pousses à 2 ou 3 paires de feuilles, rouge plus ou moins lavé de blanc; d’où une teinte vineuse de plus en plus claire, jamais d’un rouge franc: Rameaux brun foncé à lenticelles plus claires ; quand ils atteignent un centimètre de diamètre, leur section est quadrangulaire ; l’ensemble du rameau parail tordu en spirale. Tronc de dimensions variables avec l’âge : le plus grand diamètre observé est 10 centimètres ; zone extérieure au bois très fibreuse, rose. Latex crème, très fluide. Coagulé à la chaleur, donne un produit pois- seux non marchand. Liane très abondante, exploitée pour adultérer la somme marchande de la précédente. 3. Lanpocpnra scaxpexs F. Didr. — Ancylobothrys mammosa Pierre. C. Fleurs blanches, orandes, à odeur très nette de Jasmin. Mars. Fruit sphérique, jaune clair, à graines aplaties, oblongues-elliptiques assez régulières , pellicule brune. Mars. Pousses longues à plus de 3 paires de feuilles, petites, bronzées. Écorce grisâtre, foncée. Latex blanc, coagulum poisseux. Paraît moins abondante que les précédentes. f. CaRPODINUS sp. ? D. Liane de forêt. Fleurs petites, 2 à 3 millimètres, jaunâtres , sans parfum , axillaires, agglo- mérées en groupes sessiles. En mars-avril. = Fruit sphérique, jaune un peu saumoné, contenant de 2 à 4o graines , de 3 à 6 centimètres de diamètre. Pulpe acidulée. Le fruit est recouvert d’une pellicule grisätre analogue à celle des pommes de reinette grises. Graines de 1 à 1 cent., 2 à pellicule brune, irrégulières, allongées. En mars-avril. Pousses bronzées. Tronc à lenticelles d'un gris clair uniforme. Latex blanc, peu fluide, se coagulant presque instantanément à l'air, donnant une gomme marchande. Je n'ai vu que deux exemplaires de cette Liane. Les indigènes ne la con- naissent pas comme donnant du caoutchouc et ne l’exploitent pas. Sur la récolte du caoutchouc au Dahomey. — La récolte se fait surtout en saison sèche ; les indigènes n’aiment guère à travailler sous la pluie. Mais, en réalité, 1ls font du caoutchouc toute l’année. Entre Ouéré et Lagos, ce travail est accompli surtout par les Nagoté anglais; ceux-ci vendent leur produit à Porto-Novo ou à Lagos. Ils tra- ns LÉ 3 j | { k | k . Û & — 67 — vaillent rarement seuls, mais plus rarement encore en grand nombre, Deux ou trois hommes se réunissent pour la recherche et l'exploitation des Lianes. Une partie de la récolte est vendue au fur et à mesure pour subvenir à la nourriture; la plus forte partie n’est portée aux commerçants qu'après 12, 30 jours, quelquefois même davantage. Voici le procédé employé : La Liane rencontrée est coupée à l'endroit où elle commence à se ramifier, à moins que les branches ne soient assez fortes pour être saignées. Elle est élendue par terre et l'ouvrier y pratique, le plus souvent avec une pouge, des incisions annulaires pénétrant jusqu’au bois, et cela lous les 50 ou 70 centimètres. Îl va sans dire que ces incisions entament quelquefois le bois, au grand détriment des Lianes. Les incisions faites, il répand de l’eau salée sur les plaies : la coagulation est instantanée. Il ne reste plus qu’à enrouler en boule les rubans de gomme, C'est là surtout que lhabileté de louvrier intervient. Plus la boule est serrée, moins elle est humide et meilleure est sa qualité. Ainsi traitée, la Liane ne meurt pas : elle donne d’abondantes pousses qui deviennent des Lianes à leur tour ; en général même, elle s'enracine sur plusieurs points et le nombre des Lianes se trouve ainsi multiplié. Les in- digènes disent, mais Je n'ai pu encore le contrôler, qu'on peut la saigner de nouveau après à où {4 ans. Malheureusement, 1l s’en faut que tous les indigènes procèdent de cette manière. Souvent, dans l'espoir d'obtenir plus de latex , ils coupent la Liane en tronçons, les exposent à la chaleur et recueillent le latex qu'ils coagulent, généralement alors par la chaleur. Hs obtiennent ainsi des blocs de caou- tchouc pesant 1 à 2 kilogrammes eu même davantage, caoutchouc bien inférieur obtenu par le premier procédé. En eflet, d’abord le feu a ordinai- rement attaqué la base du bloc, le côté qui repose sur le fond du récipient. En outre, une grande quantité de latex reste enfermée dans le caoutchouc et fermente, détériorant ainsi très notablement la gomme. Dans la région où j'habite, je n'ai vu employer qu'exceptionnellement la chaleur comme moyen de coagulation. Coupée par le pied, la Liane repousse encore : J'ai observé nombre de souches couvertes de rejets: même certaines d’entre elles, dans ces cultures, avaient subi le feu. Mais quand le récolteur s’est attaqué aux racines de la Liane, la plante est irrémédiablement perdue. Récolte du latex d’Arbre. — Les indigènes exploitent aussi au Dahomey le latex de trois Arbres : Un Ficus, probablement le F. Vogel ; Deux Kickæia, dont je n’ai vu que le À. africana, qui seul existe près d'Adja Ouéré. | Enfin, un Arbre de petite taïlle, connu sous le nom de Dodo. Les feuilles D. LRO sont oblongues, entières, les fleurs blanches, grandes, avec un violent parfum de fleur d'Oranger. Les latex de ces trois Arbres sont coagulés à la chaleur; j'en suis cértain pour le Ficus. Le latex du mauvais Kickæia était fort exploité avant notre arrivée dans la région et porté à Lagos. Depuis lors, comme nous empêchons la ma- raude et que nous n’achetons pas cette gomme, on ne l’exploite plus. LISTE DE QUELQUES FLORAISONS INTÉRESSANTES OBSERVÉES DANS LES SERRES DU MUSEUM, EN JANVIER 1903, par M. D. Bois. ÆCcHMEA COERULLSCENS Baker. ANTHURIUM ACAULE Schott. — LONGIFOLIUM G. Don. BizeerGra NuTans H. Wendli. — Ponrrrana Brogn. BracuyciLus Horsrieznit Engl. (fructi- fication de cette espèce dans lune des serres; a été peint pour la collec- tion des Vélins du Muséum). BryYoPaycLuM CRENATUM Baker. CALATHEA RUFIBARBA Fenzl. Caavica OrriGINaRtM Miq. CLERODENDRON MACROPHYLLUM Blume. Coëoeyne FLAcGIDA Lindl. Crypranraus Beuckert E. Morr. FLEMINGIA STROBILIFERA Ait. GeissomeriA niripa Neës. Hessea crispa Kunth. Iris Japonica Thunb. Jamsosa Konraarsi Blume (fructifica- lion ). -— vuzéearis DC. Mzsea inpica Wall. Maxizraria variagilis Batem. Oxcosa arisrara Oliv. (fleurs femelles de cette rare Bixinée polygame, mais dont la presque totalité des fleurs épanouies jusqu'alors étaient mâles). OuraTea ociværormis À. S'-Hil. Engler — GOMPHIA DECORANS. — 6GI6ANTOPHYLLA Erhard Engler — Gow- PHIA THEOPHRASTA. ORNITHOGALUM LONGIBRACTEATUM. Pirer Berre L. Reiwarpria TriGyNA Planch. — TRIGYNUM L. Ruipsauis conrerTA Lamk. — GRANDIFLORA Haw. (funalis Salhn.). — PACHYPTERA Pfeiff. — RHOMBEA Pfeiff. Ruscus Hyropayzzun L. SENECIO GHiesseeGarit Regel (romans lus Less. ). — Pgrasires DC. SPARMANNIA AFRICANA L. flore pleno. STENOSPERMATIUM VITTATUM Hort. Linüm È | Recagrcue ET posace nu Caourcuouc DANS QUELQUES LIANES AFRICAINES, par M. Arnaun. M. Chevalier, à la suite de son voyage au Soudan, a bien voulu me remettre quelques échantillons de Lianes qu'il avait recueillis lui-même sur place. J'ai reçu en même temps du Sénégal un envoi d’écorces à caoutchouc contenant des fragmeuts de lianes intacts; 11 m’a semblé intéressant d’eflec- tuer le dosage du caoutchouc et de comparer les produits extraits de ces différents spécimens. Évidemment, le nombre trop restreint de ces échantillons ne permet pas de donner à ce travail l'intérêt général qu’il pourrait avoir, mais j'espère que bientôt, grâce à la complaisance de M. le directeur du Muséum, qui veut bien s’y intéresser, de nouveaux échantillons me parviendront, plus nombreux, me permettant de continuer mes recherches. Premier échantillon. — Liane à écorce brunâtre, rugueuse, ne portant aucune trace de saignée, d’un diamètre moyen de o m. 07, âgée de plus vingt-cinq ans d'après M. Chevalier, Landolphia Heudeloti À. DG., prove- nant de Siguiri, Haut-Niger (Soudan français), janvier 1899. Un fragment parfaitement sec de cette Liane de o m. 10 de longueur, pesait 222 grammes. L’écorce a été détachée avec soin du bois sous-jacent, le rapport de poids de ces deux éléments a été trouvé : MR ee. nee ee 29 p.100. RS... so precnocuseere 71 Le caoutchouc apparait nettement en un réseau de filaments quand on casse celte écorce, qui, soumise à l'analyse par le procédé d'extraction mé- canique que nous avons indiqué précédemment, M. Verneuil et moi, donne un rendement en caoutchouc pur et sec de 5,76 p. 100. Ce caoutchouc, examiné par les procédés usuels, s’est montré de bonne qualité moyenne. G) Anvaun et Venneuiz, Sur un nouveau procédé d’extraction du Caoutchouc contenu dans les écorces de diverses plantes, et notamment des Landolphia, Compt. rend. Acad. Sciences, 29 janvier 1900. Bull, du Muséum d’hist. nat., t. VT, p- 139, 1900. ES à PE Deuxième échantillon. — Liane de même apparence que la première, à peu près du même âge, mais portant de nombreuses traces de saignées, d'un diamètre moyen de o m. 66, Landolphia Heudelotü À. DC., provenant de Ziguinchor, Casamance (Sénégal), janvier 1900. Un fragment sec, de o m. 10 de longueur, pesait 231 grammes. Le rapport du poids de l'écorce au ligneux a été trouvé : Écorce 97 plates 7 NC ER RE PE Éigneux, #74 pramimes; : 4.40 SRE CRM 75.5 Le caoutchouc apparaît nettement à la cassure de l'écorce, qui, soumise à l'analyse a donné un rendement en caoutchouc de 4 p. 100. Ce caou- tchouc, comme le premier, est de bonne qualité. Troisième échantillon. — Liane assez semblable comme apparence aux précédentes, d'un diamètre moyen de o m. 045, Landolplia Senegalensis À. DC., provenant de Siouiri Haut-Niser (Soudan français). | 6 ü Ç Un fragment sec, de o m. 15 de longueur, pesait 297 grammes. Le 6 I 7 rapport du poids de l'écorce au ligneux a été trouvé :. Écorce, CD pTANMES. Are Ce AE ANNEE 39,2 p. 100. Liraeux, 147 prammes./:3.0 7. RSS LPC . 64.8 I est impossible de distinguer aucun filament de caoutchouc à la cassure de cette écorce, qui, soumise à l’analyse mécanique, peut être réduite en poudre fine sans donner aucune trace de caoutchouc. D'après M. Chevalier, cette liane, saignée sur pied, donne une résine non élastique. Quatrième échantillon. — Liane assez différente des précédentes comme aspect général, d'un diamètre moyen de o m. 03, Garpolinus hirsuta H. Hua, provenant de Bignona Casamance (Sénégal), janvier 1900. Un fragment sec, de o m. 135 de longueur, pesait 110 grammes. Le rapport du poids de l'écorce au ligneux a été trouvé : Écorce, 46 grammes. ........ MS Le ane ee er .... He Ligneux, 64 grammes................ SNA + 565 Cette écorce ne donne aucun filament de caoutchouc à la cassure: elle ne donne également pas de caoutchouc à l'analyse mécanique. D’après M. Chevalier, la saignée sur pied fournit une résine élastique. Cinquième et sixième échantillons. — Fragments de Lianes trouvés dans dose, A dr nt SR) de SU, De un-envoi d'écorces à caoutchouc provenant de Sébikotane (Sénégal), mars 1900. À rapporter probablement au Landolphia Heudelotii À. DC. Variete noire. — Liane à écorce lisse, noire, très riche en caoutchouc à la cassure, d’un diamètre moyen de o m. 009 à o m. 028. Le rapport du poids de l'écorce au ligneux a été trouvé : 1°" SÉRIE, 2° SÉRIE. LT ANNEES 99:79 à 99 p. 100. 90.6 à 90.39 p. 100: AT. RERO .. ho.25 à U1 h9.4h à 49.65 Le dosage du caoutchouc dans les écorces de cette Liane a donné un ren- dement moyen de 12.5 p. 100. Variété brune. — Liane à écorce rugueuse, ressemblant, à s'y méprendre, à celle du Landolphia Heudelot rapporté par M. Chevalier. Très riche en caoutchouc à la cassure, d’un diamètre moyen de om.025. Le rapport du poids de l'écorce au ligneux a été trouvé : MT x 96.6 p. 100. Je OM PR AT SES h3.h Le dosage du caoutchouc a donné un rendement moyen de 11.25 p. 100. Le caoutchouc de ces deux variétés de lianes est de bonne qualité, assez semblable aux meilleures sortes d'Afrique. REMARQUES SUR LES ANALYSES PRÉCÉDENTES. Les deux premières lianes remises par M. Chevalier sont à peu près du même âge et appartiennent à la même espèce botanique; 1l est donc assez logique d'attribuer la diminution de la teneur en caoutchouc de la liane n° 2 aux saignées nombreuses dont elle porte la trace sur son écorce. Cette diminution correspond sensiblement au tiers de la teneur en caoutchouc de la Liane n° 1. Les échantillons 3 et 4 ne proviennent pas de véritables Lianes à caou- tchouc, ainsi qu'il est facile de s'en assurer en brisant leurs écorces, qui ne donnent aucune trace de filament de caoutchouc; l'analyse confirme pleine- ment cette manière de voir, Cependant l’une d'elles doit être rapportée à un Landolphia, le L. Senegalensis. Ces deux Lianes fournissent des latex résineux, de nulle valeur, comme cela se présente pour un si grand he de plantes africaines. Si Les échantillons 5 et 6, qui me sont parvenus du Sénégal par la voie commerciale, représentent des lianes à caoutchouc de bonne qualité et doi- vent être rapportés, vraisemblablement, au Landolphia Heudeloti. On remarquera que ces Lianes contiennent une forte proportion de caoutchouc, environ deux fois plus que les Lianes de M. Chevalier, ce qui ne peut s'expliquer que par le jeune âge de ces lianes, ainsi que l’attestent leurs faibles dimensions et leur aspect général. Quant à la variété à écorce notre et lisse, elle parait se rapporter bien plutôt à des branches ou à des rejets de pousse récente qu’au tronc proprement dit. Nora. — L'analyse par le procédé d’extraction mécanique a été employée à l’ex- clusion de celle par les dissolvants, qui peut conduire à des résultats erronés pour le dosage du caoutchouc. Par exemple, un latex résineux pourra donner par les dissolvants un rendement de 10 p. 100 de caoutchouc, alors que, pratiquement, ce latex fournira une résine inutilisable et sans-valeur, le caoutchouc ne pouvant en être séparé industriellement. Pour compléter cette étude, 1l ne sera pas hors de propos 1e1 de dire quelques mots sur les procédés employés pour la récolte du caoutchouc des Lianes africaines. | On a beaucoup parlé dans ces derniers temps des dangers qüe présente cette exploitation pour la conservation de ces précieuses espèces, étant donné l’äpreté excessive avec laquelle elles sont recherchées sur tout le continent africain. Trois procédés de récolte peuvent être mis en présence : la saignée, c'est-à-dire les incisions pratiquées sur la Liane pour provoquer l'écoule- ment du latex; la coupe, telle qu’elle est usitée actuellement par les nègres; et enfin, la coupe réglée, c’est-à-dire, l'exploitation intelligente, la seule qui devait être permise. La méthode de la saignée est originaire du Brésil et de l'Amérique cen- trale où, appliquée aux arbres géants, tels que les Hervas et les Castilloas, elle donne des résultats remarquables, Ces arbres fournissent, en effet, à chaque incision des litres de latex et, de plus, l'exploitation est entre les mains de gens exercés. Tout autre est la saignée de la Liane en Afrique, faite la plupart du temps par de vrais sauvages, par des nègres qui ne cherchent que leur intérêt immédiat, sans se soucier de l'avenir. Dans ces conditions, elle ne peut-être que préjudiciable à la conservation de la plante; incisée à tort et à travers, la Liane meurt presque toujours, succombe dans un temps plus ou moins long sous les saignées réitérées qu'elle doit subir. Ce qu'il y a de fâcheux, c'est qu'il ne peut guère en être autrement, car la Liane ne fournissant que peu de latex à chaque inci- sion, on est fatalement amené à en faire un grand nombre pour arriver à une récolte de caoutchouc appréciable. MUAANIE ROME The Dés be sé ds à bé Cie à fe à à cmt CRÉES. É | | | 1 | | J “Es, à APR C'est ainsi que M. Laurent, l'éminent botaniste belge, revenu récemment d'une mission oflicielle au Congo belge, où il a séjourné un laps de temps assez considérable, me disait avoir traversé des forêts entières remplies de Lianes à caoutchouc mortes sur pied à la suite de saignées intensives et encore enroulées autour des arbres qui leur servaient de support. Que peut-on penser de la saignée devant de tels résultats? Malgré tout, d’aucuns la préconisent encore, sous prétexte de préserver nos richesses naturelles et de sauvegarder les peuplements de Lianes en Afrique. Mais en général, ainsi que j'ai pu m'en assurer, les explorateurs, les voyageurs, les savants, au courant de la question, ou en ayant acquis la notion exacte par leur séjour dans les régions à caoutchouc, pensent au contraire que la saignée est dangereuse et peut conduire à un résultat diamétralement opposé à celui qu'on veut atteindre : la préservation et la conservation des Lianes. Mais la saignée n’est pas le mode d'exploitation le plus usité en Afrique, loin de là. La coupe pure et simple, c’est-à-dire le moyen le plus pri- mitif, est pratiqué un peu partout et sur une grande échelle, par les nègres, pour récolter le caoutchouc rapidement et avec le moins de peine pos- sible. La coupe est généralement mise en pratique d’une façon rudimentaire : le nègre coupe la Liane, tire à lui ce qu'il peut, laissant le reste sus- pendu aux alentours: ensuite 11 débite la partie coupée en menus mor- ceaux qu'il abandonne en tas, afin de laisser le latex s'écouler sponta- nément, pus revient quelque temps après pour recueillir le caoutchouc coagulé. À quelques variantes près, c’est là le procédé sommaire em- ployé. Dans cette manière d'opérer, 1l est facile de voir qu’une grande partie du caoutchouc est perdue, soit en restant dans la Liane coupée et non uti- lisée, soit en pourrissant avec celle qui demeure sur le sol, en conservant une partie de son latex. Cependant la coupe, même dans ces condilions défectueuses, est encore préférable à la saignée, parce que la Liane coupée repousse assez rapide- ment en rejets et reprend ainsi après quelques années son état primitif; par la saignée, c'est presque toujours la mort à bref délai pour la Liane. Aussi des personnes compétentes pensent-elles que l'avenir appartient à la coupe réglée, c'est-à-dire réglementée par un code forestier protec- teur. Ce serait certainement le meilleur mode d'exploitation, aussi bien pour les Lianes sauvages que pour les cultures de Lianes, qui commencent à se propager un peu partout en Afrique et notamment au Congo belge. Mais sera-t-il possible de réglementer la coupe des lianes dans un pays comme l'Afrique, où toute réglementation est si difficile à obtenir? Evi- demment, la chose ne paraît pas aisée. Mais comme on a prétendu inter- dire par décret la coupe des Lianes, il ne nous paraît pas qu'il soit plus SRE PEU extravagant de préconiser administrativement la coupe réglée suivant un code forestier à établir pour la substituer peu à peu à la coupe désordon- née, actuellement en usage. La coupe réglée conduirait à une exploitation rationnelle par coupes alternatives, ménageant les peuplements de Lianes, par des méthodes ana- logues à celles qui sont employées dans nos pays pour nos essences fores- tières. Du reste, n'a-t-on pas promulgué récemment un code forestier à l'usage des contrées africaines? Ce serait un précédent, La coupe réglée aurait l'avantage d'utiliser toute la Liane coupée et de permettre d'employer les traitements industriels des écorces, les seuls qui extraient de la He la totalité du caouchouc. La Liane coupée convenablement d’après des instructions précises qu'on s’efforcerait de répandre , repousserait sûrement et d’une façon rapide. Tous ces avantages se traduiraient par un résultat économique considérable que nous pouvons déjà évaluer en envisageant la perte annuelle que nous subis- sons du fait même des méthodes barbares d'exploitation en usage. La production totale du caoutchouc, retiré des Lianes, est évaluée pour l'Afrique seule, d’après les dernières statistiques anglaises, à 24,000 tonnes par an. Or, il est établi qu’une tonne de Liane saignée ou coupée donne un poids moyen de 6 kilogrammes de caoutchouc. Un simple caleul fait voir que ces 24,000 tonnes correspondent à 4 millions de tonnes de Lianes exploitées. Ces 4 millions de tonnes représentent approximativement 120 à 160 mil- lions de pieds de Lianes, suivant qu'on admet comme poids moyen de Ja Liane 20 où 30 kilogrammes et, encore, c’est une quantité minima, car nous avons vu qu'une partie seulement de la Liane est utilisée en général. Quoi qu'il en soit, comme on ne retire actuellement que le tiers du caoutchouc contenu dans la Liane, les 24,000 tonnes de caoutchouc qui arrivent annuellement sur nos marchés, représentent une perte de h8,000 tonnes! Ces 24,000 tonnes ont une valeur d'à peu près 125 millions de francs, c’est donc une perte sèche de 250 millions par an. Tel est le bilan des méthodes employées aujourd'hui. Nous espérons que le Gouvernement français, convenablement renseigné sur cette importante question, saura la faire étudier de près, à l'instar du Gouvernement du Congo belge, et qu'il adoptera ensuite les mesures les meilleures et les plus rationnelles, non seulement pour sauvegarder, mais aussi pour utiliser les richesses en caoutchouc de nos belles colonies afri- caines. En terminant, je tiens à remercier les personnes compétentes qui ont bien voulu me renseigner sur la question des Lianes à cooutchouc : M. Fondère, administrateur du Congo français, l'explorateur bien connu, t qui a passé seize années en Afrique; M. Guynet, délégué du Congo fran- çais au Conseil supérieur des colonies, dont les nombreux séjours en Afrique attestent la compétence ; | M. Laurent, professeur de botanique à l'Etablissement agricole de l'Etat à Gembloux (Belgique), revenu récemment d’une mission au Congo belge, où il avait élé envoyé pour étudier spécialement la question des Lianes ; M. Lecomte, l’éminent botaniste, dont on connaît les nombreux et inté- ressants travaux sur les questions agricoles coloniales et qui a accompli une mission importante dans les régions à caoutchouc; Le R. P. Trilles, dont les professeurs du Muséum ont déja maintes fois pu apprécier le savoir, et qui, par de nombreux voyages dans la brousse, a acquis des connaissances toutes spéciales en la matière. NoTE ADDITIONNELLE. On me communique , au dernier moment, l’intéressante note de M. Cha- bot, qui vient confirmer et compléter nos renseignements sur la question des Lianes : . Cette exploitation est certainement irraisonnée, car les Lianes étant coupées sans discernement, presque toujours trop près du sol, à des époques variables, il arrive qu’un grand nombre de pieds laissés en terre meurent. «Il conviendrait donc, à notre sens, au lieu de procéder ainsi, de laisser, suivant l’âge de la Liane, une tige de un à plusieurs mètres qui émettrait de nouvelles pousses, lesquelles seraient bonnes à exploiter au bout de quelques années. “En supposant que, dans de bonnes conditions, ces nouvelles Lianes puissent être exploitées d’une façon quelconque au bout de dix ans, ce qui est assez plausible, l’on aurait alors, si la concession était divisée en un même nombre de quartiers et en procédant pour l'exploitation comme on le fait en France pour les coupes de bois, une succession de récoltes assu- rées, sinon pour toujours, du moins pour fort longtemps. +Pour l'instant, voilà comment, à notre avis, la récolte du caoutchouc devrait être comprise dans ses grandes lignes, mais pour les Lianes seule- ment. *Et pour nous résumer sur ce point, nous dirons que la récolte par in- __cisions, sans abattre les Lianes, comme cela se pratique, paraît-il, en cer- _ taines régions de l’État indépendant, ne pourrait être généralisée dans les grandes exploitations si l’on ne veut pas décourager les concessionnaires et si l'on veut que la colonie trouve chez elle les ressources sufisantes pour assurer son bon fonctionnement. «L’abatage des Lianes permet en effet à l'indigène, on l’a répété souvent, par us et par jour. On sr quil serait to riences personnelles l'ont prouvé, d'obtenir cette production en que des incisions sur les Lianes Vente FAR RTE [M. Cuanor, directeur du PATES d'essai de Libreville. == VE C à Cong tional d'agriculture, Paris, 1°* au 8 juillet 1900, p. 66.] * É bd + ab Tele notes ls iatt vin oRÉEE Pate gi BULLETIN DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE. ANNÉE 1902. — N° 2. D FEES 58" RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM. 29 FÉVRIER 1902. — 2 QC PRÉSIDENCE DE M. EDMOND PERRIER, DIRECTEUR DU MUSEUM. M. ze Présinenr dépose sur le bureau le premier fascicule du Bulletin pour l’année 1902, contenant les communications faites dans la réunion du 28 janvier 1902. Par un arrêté en date du 4 février courant, M. Gaupry, profes- seur de paléontologie au Muséum d'histoire naturelle, est nommé assesseur du directeur de cet élablissement pour l'année 1902. M. ce Présipenr annonce la création de conférences publiques du dimanche qui auront lieu à trois heures dans le grand amphithéätre du Muséum, et dans l’ordre suivant, en 1902: 6 avril. Le Muséum d'histoire naturelle......... M. Edmond Perrier. 13 avril. Le grisou et les catastrophes dans les mines de houille ; l’origine et l’utilisation des gaz sonierrains naturels. !. 20... 0. M. Stanislas Meuxier. 20 avril. La radio-activité de la matière.......... M. Becouerez. a7 avril. Les mouches à miel, ...... RL ee M. E.-L. Bouvier. k mai. Les bordures du trottoir de Paris. — Ce qu’elles nous apprennent sur la biologie rm er rele da ne M. A. Lacnonx. Muséuu. — vit. 6 1.1 mai, L'œi et da Von 0 Re 0 PR TA eee M. N. Gnréuaxr. 25 mai. Les créatures géantes d'autrefois... ..... M. Boure. 1° juin. Tombouélou. LESC TER M. Haur. 8 juin. Culture du blé en France............. M. Denérai. 15 juin. La botanique au Muséum............. M. Bureau. CORRESPONDANCE. M. Waopy. (Joseph), commis au jardin botanique de Saint-Pierre (Martinique), annonce, dans une lettre datée du 2 février 1902, l'envoi prochain de collections diverses. M. Auricosre, directeur de l'Office colonial (Palais-Royal, gale- rie d'Orléans), informe M. le Directeur du Muséum qu'il réserve le meilleur accueil aux personnes de cet établissement qui se présen- teront à l'Office colonial. M. Seurar (G.), chargé d’une mission scientifique aux îles Toua- motou, annonce, au moment de son départ, qu'il a l'intention de profiter de son séjour dans cet archipel pour recueillir des collec- tions d'histoire naturelle destinées au Muséum. M. le D° River, membre de la Mission géodésique française de l'Équateur, a fait parvenir au Muséum des Oiseaux, des Insectes et des plantes provenant pour la plupart de la répion ds Riobamba. [Il a pu réunir une collection importante d'Oiseaux-Mouches; pour un certain nombre d'espèces, 11 a réussi à se procurer le mâle, la femelle et les jeunes. Au moment où il écrit, le D" Rivet se trouve avec la partie de la mission qui opère dans té Nord de l'Équateur, sur la frontière colombienne; il doit se rendre prochainement dans la région montagneuse, où il compte faire d'aussi abondantes ré- colles que dans la vallée interandine. LE, | M. le professeur Gaupry (A.) communique à l'Assemblée des na- turalistes les nouvelles qu'il a reçues de M. Tournouér ; ce géo- logue a fait parvenir au Muséum plusieurs caisses de fossiles qu'il a recueillis dans une région particulièrement pénible à explorer, la Patagonie, où 11 se trouve encore actuellement. M. Hauy offre, de la part de M. Ludovic Legré, de Marseille, un nouveau volume sur la Botanique en Provence au xvi° siècle. Ge volume est consacré à Louis Arouillara, Pierre Belon, Charles de l'Eseluse et Antoine Constantin (Marseille, Aubertin, 1901, 1 vol. in-8° de 196 pages). M. Van Tieuen offre au Muséum, pour sa bibliothèque, de la part de l’auteur, M. V. Palladine, professeur à l'Université de Saint- Pétersbourg, et de la traductrice, M"° N. Karsakoff, de Moscou, un ouvrage intitulé : Physiologie des plantes. Sous un petit volume et sous une forme précise et claire, on y trouve exposé l'état pré- sent de nos connaissances sur non pas toutes, mais du moins les principales questions de la physiologie végétale. On y trouve aussi résumés les principaux travaux des physiologistes russes, encore trop peu connus en France, et parmi lesquels l'auteur lui-même oceupe un rang très distingué. Aussi ce livre a-t-il obtenu un grand succès en Russie, où 1l est parvenu rapidement à sa troisième édi- tion. C’est sur cette troisième édition qu'a été faite la traduction française, à laquelle l’auteur a apporté de nombreuses additions de texte et de figures. La traductrice, M'e N. Karsakolf, n’est pas une inconnue pour nous. Élève d’abord des cours secondaires de la Sorbonne, puis du Muséum , elle a travaillé plusieurs années durant dans mon labora- toire à l'étude des Algues, sous la haute direction de notre grand algologue M. Bornet. On lui doit, notamment, un genre nouveau de Floridées, la Wickersie ( Wickersia). Elle était donc préparée de longue main à l'œuvre qu'elle a entreprise et menée à bien. Cest sans doute par reconnaissance pour l'hospitalité qu’elle a trouvée chez nous, qu'elle nous adresse aujourd'hui ce souvenir. Je crois pouvoir l’assurer que, si elle revient à Paris, elle sera encore la bienvenue au Muséum. > HR M. Van Tieghem offre aussi au Muséum, pour sa bibliothèque, un exemplaire d’un mémoire intitulé : L’OEuf des plantes, considéré comme base de leur Classification, qu'il a publié récemment dans Îles Annales des sciences naturelles, Botanique, 8° série, t. XIV. M. Rexauzr (B.) offre à la bibliothèque du Muséum les ouvrages suivant(s : 1° Sur quelques Fougères hétérosporées. — Comptes rendus de l’Académie des sciences, 21 octobre 1901, 1 planche; 2° Compte rendu des réunions oroanisées a l’occasion du séjour de M. Gaupry (A.) à Autun, du 19 au 23 septembre 1901 ; 3° Sur quelques cryptogames hélérosporées. — Séance de la So- cité d'histoire naturelle d’Autun le 22 septembre 1901, 1 planche, 3 gravures intercalées ; h° Notice biographique sur le comte Desvernay (Maurice ), 1 planche. — Procès-verbaux de la Société d'histoire naturelle d Autun, 22 septembre 1901. M. le professeur Bouvier annonce que M. Brôlemann, le distin- oué myriapodologiste français, a récemment donné au Muséum la collection de Myriapodes à laquelle il s’est consacré depuis 15 ans. Cette collection renferme presque toutes les espèces européennes, représentées par une extrême abondance de variations et de spéci- mens; elle contient également les types des nombreuses espèces exotiques que M. Brülemann a fait connaître, des cotypes de Ver- hoeff, pour certaines formes européennes, et ceux des espèces éta- blies par M. Pocock dans ses études sur la faune de Birmanie. Jointe aux types de Gervais et de Lucas qui existent déjà au Mu- séum, cette collection formera un ensemble presque unique et, en tout cas, d'une haute valeur scientifique. Malgré l'intérêt qu'elle présente, la collection précédente n'aurait été acceptée qu'à regret si l’on avait pu penser que son auteur renonçait, en la donnant, aux belles études qu'il a entreprises ; mais 1l n’en sera certainement pas ainsi, et M. Brülemann retrouvera bientôt les riches matériaux qu'il vient de mettre à la disposition des zoologistes. M. Bouvier se fait un devoir de témoigner publiquement sa gratitude à M. Brüle- — 81 mann et il remercie M, le Directeur du Muséum d'avoir proposé la candidature du généreux zoologisle comme correspondant du Mu- séum. La sixième session du Congrès international de zoologie se tien- dra en 1904 à Berne, sous la présidence de M. le professeur Srt- DER (Th.). Deux prix seront décernés, pour lesquels la Commission internationale des prix met au concours les questions suivantes : 1° Prix pe S. M. L'Eupereur AgexanDre [IE —— On demande de nouvelles études sur l'anatomie et l'embryologie des Solifuges ; 2° Prix ne S. M. L'Empereur Nicozas IL. — On demandes de nou- velles études sur l'anatomie et l’embryologie des Myzostomides. Les mémoires présentés au concours pourront être manuscrits ou imprimés, mais alors publiés depuis le précédent Congrès (août 1901). Is devront être envoyés avant le 1° mai 1904, soit à M. le professeur E. Perrier, membre de l'Institut, directeur du Muséum d'histoire naturelle, président de la Commission internationale, b7, rue Cuvier, à Paris (5°), soit à M. le professeur R. Brancuarn, membre de l'Académie de médecine, secrétaire général de la Com- mission internationale, 226, boulevard Saint-Germain, à Paris DE: En cas de dépôt d'ouvrages imprimés, les candidats sont priés d'en envoyer, autant que possible, plusieurs exemplaires. Conformément au règlement, les naturalistes suisses, chez les- quels doit avoir lieu le prochain Congrès, sont exelus du concours. BRESAT EL COMMUNICATIONS. Les Duezas pe Buzsar, ESQUISSE ANTHROPOLOGIQUE , par E.-T. Hauvy. Le nom de Dublas, dérivé de Durbalas qui signifie faibles, sert à dé- signer d’une manière générale, dans la présidence de Bombay et plus par- üculièrement à Surate, les aborisènes de coloration très foncée que l’on comprend avec les Bhils, les Naïkas, les Dhoudias, etc., sous la désignalion commune de Kaliparaj (races nores). Il existait, lors du dernier recensement, 71,533 Dublas dans le seul district de Surate, et dans la subdivision de Bulsar, où ont été recueillies les pièces dont il sera question plus loin, on en comptait 7,726 (), Ce sont, pour la plupart, des agriculteurs, qui peuvent parfois atteindre un certain deoré d’aisance, mais vivent le plus souvent d'une manière assez misé- rable dans des huttes de roseaux. On les dit laborieux mais malpropres, honnêtes mais ivrognes, violents mais hospitaliers. M. Cumine a consacré à ces indigènes un court article dans le Gazetteer de Bombay ©, mais il ne donne aucun renseignement sur leurs caractères physiques. Il n’est point d'ailleurs un seul des anthropologistes anglais s'étant occupés de l'Inde qui ait eu sur ce peuple des renseignements anato- miques authentiques. Aussi est-ce avec intérêt que j'ai étudié, ces jours derniers, un pelit lot de crânes de Dublas, rassemblés au cours d’une mis- sion dans le Nord-Ouest de l'Inde par M°° D. Ménant et offerts par elle à notre laboratoire du Muséum. Malheureusement, des quatre têtes osseuses recueillies dans un village de la côte, voisin de Bulsar et qui porte sur les cartes anglaises le nom de Camp Tithal, deux ont appartenu à des sujets (Jamni Rupli, Baisi Shakroo) trop jeunes pour se prêter à des mensura- Lion utiles, et une troisième (cat. n° 17291) vient d’une fille, Soma Natha- endra, n'ayant point encore attemt son complet développement ©?, de sorte 0 Il y avait, en outre, 11,848 Dhoudias et 5,293 Naïkas et autres, ce qui portait l’appoint des races noires dans ce district à 24,887 individus. La popula- tion totale étant de 78,207 (Gazetteer of the Bombay Presidency, Surat, vol. IE, p- 194), les Kaliparaj entrent donc dans la masse environ pour 32 p. 100. @) Op. cit., Tan, 1 part., p. 158. (6) Voici cependant quelques mesures auxquelles s’est prêtée cette jeune tête : capacité crânienne : 1,200 centimètres cubes; circonférence horizontale : 465 mil- 83 qu'un seul de ces Dublas, Kauji Ika (cat, n° 17290), se prête à une deserip- tion utile. C'est un sujet masculin, ayant dépassé l'âge : adulte, Les os sont minces, quoique d'une structure plutôt un peu grossière; la suture sagittale seule est effacée vers son milieu Toutes les dimensions sont réduites. Les diamètres égalent respective- ment : l'antéro-postérieur, 177 millimètres, le transverse, 134, et le basilo- bregmatique 128. Les circonférences mesurent : l’'antéro-postérieure et l'horizontale, chacune 4go millimètres; la transverse, 435. La capacité ne dépasse pas 1,385 centimètres cubes. Les courbes sont régulières, mais la base du front forme un relief en V qui s élale largement, et tout l'espace interorbitaire est renflé en un volu- mineux sious dont une fracture de la voute obitaire permet de constater l'étendue. Ge front est d’ailleurs étroit (diamètre frontal minimum : 87: maximum: 110); les bosses frontales sont peu écartées, toutelois assez distinctes ; les lignes temporales, fortement accentuées en avant, se suivent sur les temporaux par un brusque ressaut au passage de la suture. Les bosses pariétales sont bien détachées; l’occiput, un peu asymétrique, offre des lignes d'insertion assez nettes; enfin la base se montre relativement renflée et les détails y apparaissent avec une certaine rudesse. Si l'on passe à l'analyse des caractères faciaux, on est d’abord et sur- tout frappé des dimensions exceptionnelles du squelette nasal; l'orifice, qua- drilatère, est largement dilaté et atteint 31 millimètres; la hauteur restant moyenne (51), l'indice nasal monte à 60,7. Les os propres du nez sont également très étalés (15, 13 et 921 millimètres), quoique d’élévation ordinaire (20 et 24 millimètres ); l’espace interorbitaire dépasse 26 millim. 5. Les orbites, de largeur médiocre (38 millimètres), mais rela- tivement hauts (34 millimètres), donnent l'indice de 89,4. Les dimensions de la face sont médiocres (diamètre bizygomatique, 133 millimètres: hauteur ophryo-alvéolaire, 88) et l'indice qui se tire de la comparaison des diamètres s’écarte à peine de la moyenne française de Broca (66,1). Il résulte, en somme, de ce rapide examen de la seule tête osseuse connue de Dubla que le cràne est réduit dans toutes ses dimensions, surtout en largeur, et occupe, par suite, la limite inférieure de la dolichocéphalie ; que sa loge frontale est surtout notablement rétrécie; enfin que, si la face limètres; diamètre antéro-postérieur : 167; diamètre transverse maximum: 128; diamètre basilo-bregmatique : 121; indice céphalique : 76,6; 71,03 93,1; diamètre frontal maximum : 103 millimètres; minimum : 91 ; bi-orbitaire externe: 98 ; bizy- _gomalique : 117; hauteur de la face: 58 ; nez, longueur: 38, largeur: 20 ; orbite, hauteur : 28, largeur : 33; indice facial: 49,5 ; nasal : 52,6; orbitaire : 84,8. DST a des dimensions ordinaires, des orbites plutôt étroits s'y associent à un squelette nasal remarquablement dilaté. Plusieurs de ces traits ont déjà été signalés chez des noirs de l’Inde. Les Parias d’Alipore mesurés par Broca, les Maravars décrits par Calla- mand ( se rapprochent de notre Dubla par leurs dimensions restreintes et une partie de leurs indices, mais ils sont hypsisténocéphales: leur face est réduite surtout en largeur et l'indice nasal a sensiblement diminué. On se rendra compte dé l'importance de ces variations en comparant les chiffres que j'ai groupés dans le petit tableau qui suit: DUBLA DE BULSAR. MARAVARS. PARIAS(Alipoor). (1) (21) (19) Capacité crânienne........... 1,389° 1,281°° 1,399" Circonférence horizontale... ... h90°®" 1: pige h93"" antéro-postérieur MAXIMUM, ...... 177 179 170 transverse maximum. 13/ 131 131 HR EE basilo-bregmatique. . 128 132 139 Diamêtre( frontal maximum .… 110 109 106 frontal minimum... 87 93 91 biorbitaire externe. . 103 102 109 bizygomatique . . . .. 133 19/ 193 Hauteur de la face... 500 221 88 8! 8h AUS (Hongueurs:. 51 h7 AG l'larpeur Ses 4 29 20 EX Lhauleur: is mi. 34 33 31 | larpeur. sc te je 38 38 30 longueur-largeur. . . 75.7 74.5 7h.h hauteur-longueur. . . 72.3 75.2 79.9 ; hauteur-largeur . . . . 99,9 100.0 101.9 Indice... { facial. .,......... 66,1 67.h 68.2 HAS charme 60.7 D9.1 54.3 Drbdre Tee 89./ 83.8 89.2 0) E, CazrawaxD, Les crânes des noirs de l'Inde (tribu des Maravars), Rev. d’an- throp., 2° série, t, I, p. 607-625 , 1878. CICHLIDÉS NOUVEAUX DE L'AMERIQUE CENTRALE, par MM. Léon Vaicranr Er Jacques PELLEGRIN. Les espèces nouvelles ici indiquées font partie des collections rassem- blées par M. F. Bocourt lors du voyage que ce zélé naturaliste a effectué, de 1864 à 1867, au Guatémala. Elles seront décrites plus en détail ns O0 et figurées dans la publication de la Mission seientilique au Mexique et dans l'Amérique centrale, mais il a paru utile, au moment où lun de nous entreprend la revision des Cichlidæ du Muséum, de faire connaître ces types; les travaux publiés en Amérique, et en particulier le rrand ouvrage de MM. Jordan et Evermann, leur donnent un intérêt spécial. Elles sont au nombre de quatre : 1. Neetroplus Bocourt. 9. Heros ({ achlasoma ) heterodontus. 3. — (Cichlasoma) spinosissimus. h. — (Heros) mento. Nous conservons, au moins provisoirement, au genre Îleros sa compré- hension ancienne; toutefois le sous-senre Cichlosoma, Swainson, tel qu'il est caractérisé aujourd'hui par Pértante d’un frein Jabial symphysaire. pourrait, non sans raisons , être regardé comme de valeur générique, opinion admise par des ichtyologisles très autorisés. 1. Neetroplus Bocourti nov. sp. D. XVI, 13: A. V,10+P.15: V.I,5: Écailles 6/31/12. La hauteur du corps est contenue ° fois dans la longueur, la longueur de la tête 3 fois et 1/5. Il y a deux séries de dents à chaque mächoire, la première composée d'une rangée de dents aplaties en forme d’incisives, à sommet brunâtre, passant insensiblement sur les côtés à la forme conique, la seconde, d’un groupe de petites dents coniques disposées en plusieurs rangées irrégulières. La lèvre inférieure est interrompue sur la ligne mé- diane par un frein très étroit. Le diamètre de l'œil est contenu 5 fois 5/4 dans la longueur de la tête, 1 fois 3/4 dans l’espace interorbitaire, 1 fois 1/2 dans la longueur du museau. On compte 5 rangées d’écailles sur la joue, 9 trachéaux à la partie inférieure du premier are branchial. Le pédoncule caudal est plus haut que long. La ligne latérale supérieure comprend 19 écailles, l'inférieure 12, plus 2 écailles sur la caudale. Les rayons mous médians de la dorsale et de l’anale sont un peu prolongés. La base des par- lies molles des nageoires impaires est écailleuse. La pectorale arrondie est un peu plus courte que la longueur de la tête. La coloration générale est brun olivâtre, en alcool, avec des traces de bandes foncées transversales. Les parties molles de la dorsale et de lanale et la caudale sont ponctuées de foncé. N° 94-241. Coll. Mus. — Lac d'Isabal (Guatémala ). M. Bocourt. Longueur : 140 + 45 — 183 millimètres. Ce Poisson est très rapproché d’une espèce des environs de Tampico Re (Mexique) décrite en 1899 par MM. Jordan et Snyder, Neetroplus Carpin- tis. IL s'en distingue cependant par ses rayons mous plus nombreux à la dor- sale (13 au lieu de 8 à 11) et à l’anale (10 au lieu de 7 à 8), sa ligne longi- tudinale plus longue (31 écailles au lieu de 24 à 29), son œil plus grand, ses six rangées d'écailles sur la joue ©?, le frein de la lèvre inférieure très étroit. Notre espèce se sépare en outre nettement des deux autres espèces du genre, Neetroplus nematopus Günther et N. nicaraguensis Gall et Bransford , par son corps plus élevé, ses épines plus nombreuses à la dorsale et à l’anale. 2. Heros (Cichlasoma) heterodontus, nov. Sp. D.XIV-XV, 10: A. V,o+P.14; V.I,5; Écailles 5 1/2/28/14. La hauteur du corps est comprise 2 fois environ dans la longueur, la longueur de la tête 2 fois 3/4. Les mâchoires sont subégales, la lèvre in- férieure est nettement interrompue. Les dents de la rangée externe sont dissemblables, quelques-unes sont cylindro-coniques à pointe brune, comme cela a lieu habituellement dans le Heros, mais le plus grand nombre est sim- plement cylindrique, à sommet abrasé, limité par une surface plane cireu- laire, fait qui, s’il n’est pas imputable à l'usure, offrirait un terme de pas- sage au genre Veetroplus. Derrière se trouve un groupe de petites dents coniques, comme dans tous les Poissons du genre. Le diamètre de l'œil est contenu 3 fois 1/2 dans la longueur de la tête, 1 fois 1/4 dans l'espace interorbitaire, 1 fois 1/2 à 1 fois 2/3 dans la longueur du museau. H existe 5 rangées d'écailles sur la joue, 11 courts trachéaux à la partie inférieure du premier arc. La longueur du pédoncule caudal fait les 2/3 de sa hau- teur. La ligne latérale supérieure comprend 20 ou 21 écailles, l'inférieure 9, plus 2 sur la caudale. Les écailles de l'abdomen surtout en avant des ventrales sont plus peliles que les autres. Les épines de la dorsale sont subégales à partir de la 5°. La dernière épine anale est aussi longue et un peu plus forte que la dernière dorsale. La caudale est lévèrement arrondie, La base des parties molles des nageoires impaires est écailleuse. La pecto- rale fait un peu plus des 3/4 de la longueur de la tête. Les écailles ont une coloration jaunâtre avec un bord noirâtre. Il existe encore, après séjour prolongé dans l'alcool, des traces de six bandes transversales foncées et @) Jorpax et Snyper. — Notes on a Collection of Fishes from the Rivers of Mexico, with description of twenty new species. Bull. U. S. Fish Commission, 1899, p. 146. @) Jordan et Snyder n’indiquent rien dans leur texte quant à ce caractère, mais sur la figure accompagnant leur diagnose on ne compte que 5 rangées d'écailles sur la joue. ANT De d'un point à l'origine de la caudale, Les nageoires sont sombres avec parfois quelques ponetuations noires. N° A. 9528. Coll. Mus. — Isthme de Tehuantépec (Mexique). M. Su- michrast. Longueur : 99 + 31 130,90 + 29 119,80 + 25 —105 millimètres. Ces exemplaires offrent certaines aflinités avec Heros (Cichlasoma) Helleri Steindachner, des mêmes régions. Ils s’en séparent nettement par leur anale épineuse plus courte (Vépines au lieu de vr à vur), les écailles de la ligne longitudinale moins nombreuses (28 ou 29 au lieu de 31 ou 32), leurs pectorales moins longues, leur curieuse dentition et leur coloration. 3. Heros (Cichlasoma) spinosissimus nov. sp. D. XVIIEXIX, 7-8; A. XI-XIT, 7-8 + P. 13; V.I, 5; Écailles 5/28/14. La hauteur du corps est contenue 1 fois 3/4 dans la longueur, la longueur de la tête un peu moins de 3 fois. Le profil est relevé fortement, la tête est plus haute que longue. Le maxillaire supérieur s'étend jusqu’à la verticale abaissée du milieu de l’espace compris entre la narine et le bord antérieur de l'œil. La lèvre inférieure est interrompue. Le diamètre de l'œil égale environ la longueur du museau et est compris 1 fois 1/4 dans l'espace interorbitaire, 3 fois 1/2 dans la longueur de la tête. Il y a cinq rangées d’écailles sur la joue, g trachéaux à la partie inférieure du premier arc. Le pédoneule caudal est un peu plus de 2 fois plus haut que long. La ligne latérale supérieure en arc de cercle comprend environ 18 écailles, l’infé- rieure 10. Les épines de la dorsale, subégales à partir de la 4°, sont assez courtes; la 8° fait à peine le 1/3 de la longueur de la tête. Les épines de l’anale sont un peu moins longues que celles de la dorsale. Les rayons mous de ces deux nageoires sont prolongés et dépassent le milieu de la caudale. La base des parties molles des nageoires impaires est écailleuse. La pecto- rale arrondie fait les 4/5 de la longueur de la tête. La coloration, d'après une excellente aquarelle de M. Bocourt, est la suivante sur l'animal frais : le dos est brun olivâtre, le ventre bleuàtre. En général, chaque écaille est marquée d’un petit point noir à sa base. Il existe à la partie postérieure du dos 4 à 5 bandes sombres transversales et une tache à l’origine de la caudale. Une bande longitudinale sombre commence en arrière de l'œil et se termine sur le milieu du corps par une tache plus foncée. Toutes les nageoires impaires sont nettement tachetées de noir. L’iris est jaune. N° À. 392. Goll. Mus. — Rio Polochic (Guatémala). M. Bocourt. Longueur : 75 + 25 —100, 71+94 —95, 58 + 20 —78, 58 + 20 — 78 millimètres. Cette espèce est voisine de Heros (Cichlasoma) multispinosus Günther du lac de Managua (Nicaragua). Elle mérite cependant d'en être séparée HR par ses proportions plus ramassées, les épines de la dorsale et de l’anale plus courtes et parfois plus nombreuses, ses 5 rangées d’écailles sur la Joue (au lieu de 3), ses nageoires ponctuées de noir. L. Heros mento nov. sp. D. XVL, 10564 5284 P:55 AND Écailles 6/29/12. La hauteur du corps est contenue 2 fois 1/2 à 2 fois 5 dans la lon- gueur, la longueur de la tête 3 fois. La tête est à peu près aussi haute que longue. La màchoire inférieure très forte, en forme de sabot , est proémi- nente. Aux deux mächoires, les dents de la série externe sont les plus déve- loppées; les antérieures, plus grandes, forment de véritables canines. L'œil est pelit; son diamètre est contenu A fois 1/2 dans la longueur de la tête, 1 fois 1/2 environ dans l’espace interorbitraire. Il est situé plus près de l'extrémité du museau que du bord postérieur de l’opercule. La lèvre infé- rieure est continue. Îl y a 6 à 7 rangées d’écailles sur la joue, 8 trachéaux à la partie inférieure du premier arc. La nuque est bombée , et une gibbosité frontale doit exister chez les vieux spécimens ©. Le pédoncule caudal est environ aussi long que laut. La ligne latérale supérieure comprend 19 à 20 écailles, l’inférieure 9 à 11. Les écailles de la partie supérieure du dos et celles de l'abdomen sont beaucoup plus petites que celles des flancs. Les épines de la dorsale progressent très lévèrement en longueur à partir de la 5°, les rayons mous médians sont un peu prolongés. La 5° épine de l’anale est un peu plus forte et un peu plus longue que la dernière de la dorsale. La base des parties molles de ces deux dernières nageoires et de la caudale est écailleuse. La caudale est arrondie. La pectorale arrondie fait les 2/3 de la longueur de la tête. La coloration générale, après séjour dans l'alcool, est violacée, avec des traces de ponctuations foncées sur les parties molles des nageoires Impaires. N° 94-283 à 286. — Coll. Mus. — Rio Néoro (Mexique sud). MM. Bo- court et Mehédin. Longueur : 140 + ho — 180, 105 + 57 = 132, 88 + 29 = 110, 79 + 19 = 98 millimètres. Ces Poissons se rangent dans le genre Heros proprement dit, à cause de leur lèvre inférieure continue. Is doivent être rapprochés de Heros Bean Jordan aux formes plus ramassées et surtout de À. pavonaceus Garman, espèce du Nord du Mexique décrite incomplètement par Garman en 1881 ©. Ils se distinguent surtout de celle-ci par leurs yeux plus petits, leur ligne latérale plus courte (29 écailles au lieu de 32), 6 ou 7 rangées d’écailles sur la joue (au lieu de 5) et leur coloration. (Voir à ce sujet : J. Peucecrin, Les Poissons à gibbosité frontale, Bull. Soc. philom., Paris, 1900 1901. . ® Garwan, Bull, Mus. Comp. Zool., VIIT, 93, 1881. — 89 — Mavaconsrues récourés au Japon par M. J. Hainmavb (1900), pan J Bourexois. Binmiocrarure : H. von Kresewwerrer, Die Malacodermen Japans nacl dem Ergebnisse der Sammlungen des Herrn Lewis während der Jahre 1869-1871. (Bert. ent. Zeits., XVIIT, 1874, p. 241 el suiv.) — Le même, Coleoptera Japoniae collecta a D. Lewis et aliis (Deuts. ent. Zeits., XXIIT, 1879, p. 305 et suiv.). — H-S. Goruam, Revision of the genera and species of Malacoderm Coleoptera of the Japanese fauna (Trans. ent. Soc. Lond., 1885, p. 393 et suiv., pl. XVIT). 1. Macrozveus rLarezcarus Mots., Schrenck’s Reis. im Amur-Lande, Il, 2, 1860, p. 114, pl. VII, fig. 29, S. (Lygistopterus); Bourg., Mon. Lyc. Ancien Monde, L’Abelle, 1882, p. 108. — recrinirer Kiesw., Bert. ent. Zeits., 1874, p. 251 (Celetes). — pecrinicornis Kraatz, Deuts. ent. Zeits., 1879, p. 127, pl. Il, fig. 2, S'(Cerceros). Japon central. S', ©. Aussi en Mongolie et dans le Sud de la Sibérie orientale ( Vladivostok : Khabarovka). Je possède un ex. de cette dernière localité; 11 ne diffère en rien de ceux du Japon. 2, Mesoryeus puniceus Gorh., Trans. ent. Soc. Lond., 1883, p. 399, pl. XVI, fig. 3-3°. Japon central. &, ©. Aussi en Chine, province de Kan-ssu (Potanine). 3. Lvoeus (Lvcosrouus) monesrus Kiesw., Berl. ent. Zeits., XVIIE, 1874, p. 250; Gorh., Trans. ent. Soc. Lond., 1883, p. 397. Japon central: Yeso. Œ,®. Parait commun. Aussi en Chine, province de Sze-tschuan (Potanine). h. Dicryopterus (in sp.) spixicoxis Kiesw., Perl. ent. Zeits., XNATT, 1874, p. 254 (Eros). Japon central. Un ex. D. Dictyopterus (Eros) Harmandi nov. sp. Elongatus, parallelus, subplanatus, subopacus, piceo-niger, fronte inter oculos gibbosa; prothorace subnitido, trapeziformi, lalitudine basali multo breviore, antice leviter areuato, postice fere recte truncato, angulis anticis subrotundatis, poslicis bene distinctis, lateribus medio plus minusve coarctatis, disco inæwquali, Presque tous ces Insectes ont été recueillis à Tokio et dans les montagnes de Nikko (Japon central); quelques exemplaires seulement proviennent de Yeso. RE | in medio longitudinaliter carinato (carina poslice ‘abbreviata) el utrinque oblique plicato; scutello quadrato, apice truncalo; elytris 4-costatis, intervallis costarum a costula longitudinali clathrisque transversis biseriatim quadrato-areolatis, costis, costulis, clathris transversis cum sutura et margine purpureo-tomentosis. g. Antennis gracilioribus, subfiliformibus, fere usque ad apicem corporis pro- longatis, articulis a quarto inde subcylindricis, apice nodulosis ; abdominis segmento penultimo poslice profunde triangulariter exciso ; ultimo triangulari, bivalvato, valva inferiori excavata. £. Antennis apicem corporis haud attingentibus, articulis 3-10 subcompressis apicem versus paulum dilatatis; abdomine segmento ultimo semilunato. Long. 5-12 mill.; lat. 2 1/2-5 mill. Japon central. &, ©. — Muséum de Paris. Rappelle par la coloration Eros velatus Gorh. (Trans. ent. Soc. Lond., 1883, p. ho), mais bien distinct par le pronotum longitudinalement caréné, sans aréole médiane. Je me fais un plaisir de dédier cette espèce à M. J. Harmand, à qui l'entomologie doit déjà tant de découvertes intéressantes. 6. Dicryoprerus (Eros) Lixgarus Gorh., Trans. ent. Soc. Lond., 1883, p- 4o6 (? Plateros). Japon central. Un ex. &. | Cette espèce a un peu l'aspect d’un Plateros, mais l’ensemble de ses caractères ne permet pas de la distraire du genre Dictyoplerus. 7. Dicryoprerus (PLarycis) nasurus Kiesw., Perl. ent. Zeits., XVII, 1874, p. 255 (Eros). Japou central. Un ex. ®. 8. Dictyopterus (Platycis) consobrinus nov. sp. Elongatus, subparallelus, niger, subopacus, elviris rubris, sat dense pubescen- libus; antennis dimidio corporis vix longioribus, apice concoloribus; prothorace transverso, latitudine basali fere duplo breviore, apicem versus vix angustato, lateraliter medio paulum coarctato, disco sat obsolete 5-areolalo, arcola dorsali utrinque aperta, antice lala, pone medium angusta; elytris 4-costatis, intervallis costarum a costula longitudinali rugisque transversis crebre punctato-areola- tis, ©. Long. 6 1/2 mill.; lat. a mill. Japon central. Un ex. ©. — Muséum de Paris. Cette espèce est très voisine de notre D. minutus F., d'Europe, mais elle s'en distingue à première vue par les antennes concolores à l'extrémité, par le prothorax plus court, plus transverse, moins brillant, avec les carénules limitant les fossettes moins saillantes et plus obtuses. 9. Crapornorus GeomeTricus Kiesw., Perl, ent, Zeits., XVIIT, 1874. ue: (ES p. 256 (Eros); Gorh., Trans. ent. Soc. Lond., 1883, p. 399 (Metriorrhyn- chus). — Bounagoist Har., Steit, ent. Zeit. 1879, p. 333, © (Caenia); Bourg., Bull. Soc. ent. Fr., 1880, p. GXUIX, S(Metriorrhynchus ). Japon central. ©. 10. Xylobanus japonious nov. sp. Elongatus, subparallelus, depressus, fere opacus, niger; oculis, praesertim in mare, magnis, prominentibus; fronte inter oculos prominula; prothorace trapezi- formi, latitudine basali breviore (4), subaequali (@), antice plus ($ ) minusve (4) subangulato-iobalo , poslice utrinque subsinuato, angulis auticis relusis, pos- ticis subaculis, disco distincte 5-areolato, arcola discoidali elongato-rhomboïdali ; scutello apice triangulariter inciso; elytris thorace latioribus, subparallelis, apice singulatim rotundatis, {-costalis, intervallis clathris transversis uniseriatim regu- lariter quadrato-areolatis, costis, clathris transversis cum sutura et margine velu- tino-rufis. d'. Antennis flabellatis; abdomine segmento penultimo poslice emarginalo; ultimo elongato-triangulari, bivalvato. Q. Antennis serralis; abdomine seomento ullimo semilunato. Long. 9-11 muill.; lat. 3-3 1/23 mill, Japon central. S ®. — Muséum de Paris. Voisin de À. vetulus Bourg., de Bornéo (Ann. Mus. cio. Genov., XVII, 1882, p. 641), mais bien distinct par la forme du prothorax. 11. Conoeuis omenris Gorh., Trans. ent. Soc. Lond., 1883, p. 405. Japon central. &, ©. 12. Prareros (PLanereros) coracnus Kiesw., Berl, ent. Zeits., XVI, p. 297 (Eros): Gorh., Trans. ent. Soc. Lond., 1883, p. 405. Japon central: Yeso. G', ©. Paraît commun. Quelques exemplaires ont les côtes paires des élytres un peu plus sail- lantes que les côtes impaires: mais, ainsi que l'a déjà fait remarquer M. Gorham, cette différence est de trop minime valeur pour pouvoir être considérée comme spécifique. 13. Liponra quanricozris Kiesw., Berl. ent. Zeits., XVIII, 1874, p. 252, S (Celtes); Gorh., Trans. ent. Soc. Lond., 1883, p. ho4, pl. XVII, fig. » (S)et 6 (8). — mirraxs Kiesw., loc. cit., p. 253, © (Eros). Japon central. &, ©. 14. Lrexeris cranicoruis Kiesw., Deuts. ent. Zeits., XXIIT, 1879, p. 305 (Eros). Japon central. Deux ex. ©. Observation. — 1 a été décrit, jusqu'a ce jour, vingt-deux espèces de J 5 | Da Lycides du Japon, sur lesquelles quatorze sont mentionnées ci-dessus. Ges vingt-deux espèces se répartissent dans dix genres. Aucun de ces genres n est essentiellement propre au Japon : six (Macrolycus, Mesolycus, Lyco- s'omus, Conderis, Planeteros et Lyponia) atteignent leur maximum de dé- veloppement dans la région orientale : trois (Cladophorus, Xylobanus, Li- buets) sont surtout représentés dans la région malaise, et un ( Dictyopterus) est caractéristique de la région holarctique (paléarctique et néarctique ). La faune Japonaise participe donc, en ce qui concerne les Lycides, de cha- cune de ces trois régions. 15. Lucinixa ripcagraTa Mots., Bull. Soc. Nat. Mosc., 1, 1866, p. 167. — VULNERATA Kiesw., Berf. ent. Zeits., XVII, 1874, p. 260. — aneusri- cocLis Kiesw., loc. cit., p. 261 (Lucidota). Japon central. &, ©. Deux NoUvELLES ESPÈcEs DE PLATEROS DE L'H1IMALA4Y4, PAR J. BourGeoïis. 1. Plateros (Planeteros) Harmandi nov. sp. Modice elongatus, subparallelus, piceo-niger, elytris ochraceo-flavis, ad basin utrinque fusco-maculatis ; fronte inter oculos prominula; antennis breviter hir- sutis, apicem versus sensim attenuatis, arliculo tertio secundo vix duplo longiore, sequentibus multo breviore ; prothorace subnitido, subtiliter pubescente, trapezi- formi, transverso, apicem versus parum angustalo, antice subrotundato, basi utrinque vix sinuato, lateribus sat late reflexis, medio paululum sinualis, angulis anticis rotundalis, posticis valde oblique productis, subacutis, disco laevi, fossula parum profunda ante medium basis ; scutello subquadrato, apice truncato; elytris | breviter sed dense pubescentibus, g-costalis, costis subaequalibus, intervallis sat regulariter quadrato-punctatis. æ. Antennis gracilibus, articulis a quarto inde elongatis, subeylindricis ; ab- domine segmento penultimo haud vel vix emarginato, ultimo elongato-triangulari , bivalvato. $. Antennis paulo crassioribus, articulis minus elongatis, subcompressis, ab- domine segmento ultimo semilunato. Long. 7 millim.; lat. 2 millim. Himalaya : Dardjiling (Harmand, 1890). S', ?. — Muséum de Paris. Espèce bien reconnaissable à sa coloration, Les élytres, d’un jaune ocracé, présentent chacune à la base une petite macule allongée, d’un noir brunâtre, n’atteignant ni la suture, ni le bord marginal. Dédiée à M. Harmand, qui l'a découverte. 0 ds" Ep 2. Plateros (Planeteros) proximus nov. 5. Elongatus, parallelus, piceo-niger, elytris flavis, regione seulellari infuscata ; fronte inter oculos prominula ; antennis breviter hirsutis, apicem versus sensim allenuatis, arliculo seeundo brevissimo ; prothorace sat nilido, undique anguste rulo-limbato, subtilissime pubescente, lalitudine basali parum breviore, apicem versus sat valde angustato, antice rotundato-lobato, basi utrinque levier sinuato, lateribus sat anguste reflexis, medio paululum sinuatis, angulis anticis fere nullis, poslicis paulum extrorsum produetis, parum aculis, disco inaequali, antice cari- nula abbreviala posticeque foveola oblonga longitudinali; scutello subquadrato, longitudinaliter suleato, apice truncalo ; elytris breviter pubescentibus, g-costatis, coslis subaequalibus, intervallis sat regulariter quadrato-punetalis. æ. Hucusque invisus. ®. Antennis articulis mediüs, a terlio inde, sat compressis, elongalo-lriangu- laribus, ultimis subeylindricis ; abdomine segmento ultimo semilunato. Long. 7 millim. ; lat. 1 millim. 1/2. Himalaya : Dardjiing (Harmand, 1890). &, ©. — Muséum de Paris. Très voisin de P. Harmandi décrit ci-dessus, mais distinct par la forme un peu plus allongée, par les antennes (®) à articles sensiblement plus aplaus , triangulaires , le deuxième très court, par le prothorax moins trans- versal, plus atténué en devant, plus fortement arrondi à son bord anté- rieur, bordé, dans tout son pourtour, d’un étroit liséré roussätre et par la lache scutellaire commune des élytres. Dsscriprion p’ux Dorcaniov, DE 14 Turquie p° Asie (Cor..), par M. Pic. Dorcaniox invicinum ©. — Modérément large, noir, assez densément revêtu en dessus d’une pubescence grise, les élytres étant ornés de bandes longitudinales alternées, grises et foncées. Tête petite, sillonnée sur le front et le vertex, pubescente de gris, ornée sur le vertex de deux macules foncées; antennes noires, indistinctement annelées de gris à la base de quelques articles, courtes, modérément pubescentes, à 1°° article gros, un peu plus long que le 3°, 4° plus court; prothorax court et très large, muni d’une épine latérale assez prononcée mais émoussée, sillonné et orné d’une bande grise sur le milieu, à ponctuation forte et espacée, noir fauve de chaque côté du disque en dessus et pubescent de gris sur les côtés; écusson en triangle allongé, pubescent de gris; élytres un peu ovalares, relative- ments court, séparément arrondis à l'extrémité, un peu diminués en avant (les épaules sont légèrement avancées et subarrondies) et davantage en arrière, revêlus d'une pubescence prise interrompue par des bandes longi- tudinales et des macules présuturales variables d’un noir fauve: les bandes MUSEUM. — VIII. 7 foncées sont au nombre de trois : une complète sur larêle latérale qui est cosliforme, une deuxième humérale assez large et presque droite, n'attei- gnant pas l'extrémité, celle-c1 légèrement costiforme en avant, une troi- sième étroite interne, peu marquée, parallèle à la suture et fondue posté- rieurement avec une large macule antéapicale de même pubescence; la suture est étroitement et le bord latéral largement pubescents de gris, et entre les trois bandes foncées se montrent deux bandes grises larges et bien distincies, la première externe arquée et complète, la deuxième interne presque droite, celles-ci presque jointes avant l'extrémité; dessous du corps foncé, pubescent de gris; pattes foncées, évalement pubescentes. Longueur, 13 millimètres. Turquie d'Asie : Diarbekir (ex Mniszech, an collection du Muséum de Paris, sous le nom de vicinum Kind. ). Gette espèce est caractérisée par la forme du corps jointe à son revête- ment; elle peut prendre place dans le voisinage des cinctellum Frm; Pio- chardi Kr., tout en élant bien distincte par son faciès: plus robuste que lgriosum Gglb. ®, plus déprimé.et moins long que variegatum Gglh., dont elle copie un peu le dessin. CONTRIBUTION À L'ÉTUDE DE LA RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE pu Genre NipnarGus EN FRANCE er paxs Le Norp De L’Îrauie, pAR M. Anwaxo Viré. (Lagoraroire DE M. Le Proresseur Enmon» Perrier.) Les recherches que nous avons poursuivies dans les cavernes, depuis 1894, nous ont fourni de nombreux matériaux. Beaucoup ont déjà été déterminés et mis en œuvre, en particulier nos Amphipodes, que M. Ghe- vreux à bien voulu examiner avec beaucoup de soin. Sans empiéter sur les travaux de cet éminent naturaliste, nous allons examiner ici suceinc- tement la distribution géographique des animaux que nous avons récoltés ou que nous avons actuellement en mains. Tous nos Amphipodes souterrains rentrent dans le genre Nipharpus. Ce genre, auquel on a longtemps contesté une autonomie propre, doit être considéré de plus en plus comme un genre véritable et non comme une seclion du genre (rammarus. Outre la cécité absolue qui le caractérise, la forme des divers appen- dices du corps doit le faire maintenir. Nombreuses en sont les formes, et nos propres recherches nous en ont fait trouver huit espèces bien caractérisées en France et deux en ltahe. Bien que les récoltes soient, dans ce groupe, encore {rop peu nom- breuses pour que l'on puisse songer à préciser d’une façon absolue leur — D répartition géographique, quelques constatations sont d'ores el déjà in- téressantes à faire. : Et tout d'abord, il semble qu'il y ait deux catégories d'espèces : les unes plus où moins cosmopolites et se trouvant dans toutes les régions du territoire, les autres étant localisées dans un rayon spécial relativement restreint. C’est ainsi que le Miphargus Virei Ghevreux n’a pas encore été trouvé en dehors du Jura; que le N. Plateaui var. meridionalis Chevreux semble localisé dans la partie orientale et méridionale du Plateau central, alors que N. Plateaui var. robustus est assez cosmopolite, puisqu'il se trouve depuis la France centrale et même septentrionale jusqu'au Nord de Fftalie. Le N. Plateaui var. elongatus semblerait plutôt se tenir au Nord de la Loire. Voici la liste des localités où nous avons rencontré des Niphargus : Nipnarçus Puareaur var. ropusrus. — Grotte de Cambounès ou Gaugno de Lacombe (Tarn); source de la Robine, près de létang de Thau (Hérault); puits de Padirac et grotte de la Marbrière (Lot); grotte d’Arey-sur-Cure (Yonne), récoltes Maheu; Fourquevaux (Tarn-et- Garonne), récoltes du D' Delisle; La Balme (Isère), récoltes Ma- heu ©); La Douix près Darcey (Gôte-d'Or), récoltes J. Galimard: Covolo di Costozza (Italie). — Prareaur var. sconcarus Chev. — Catacombes de Paris; Baume-les- Messieurs (Jura); le Groisic et Nantes (Loire-Inférieure), récoltes Chevreux. — Prargaut var. meripionazis Chev. — Sauve (Gard), puits artificiels et avens naturels, récoltes P. Faucher, Gachon et A. Viré; grotte de la Dragonnière et de Midroï (Ardèche), récoltes P. Raymond. — Vire Chev. — Baume-les-Messieurs, les Planches près Arbois, les Nans (Jura); grotte de Sainte-Catherine, près du séminaire de Gon- solation (Doubs); Mamirolle (Doubs), récoltes Fournier. — Kocuraxus. — Cette (dans un puits, Chevreux). — Lapmimrauzriz. — Nantes (dans un puits, Chevreux). — Fonranus. — Gette (dans un puits, Chevreux). — Dorséxanrensis Lorenzi. — Dolegnanc et Covolo della Guersra (Halie). — PUTEANUS La Valette et Garbini. — Buco dell’aqua fredda, près de Bo- logne (Italie) . () Ha été récolté, à l'entrée de la grotte de la Balme, mais en dehors ct à la lumière, le Gammarus Delebecquei, Chevreux. @) Nous avons trouvé près de l'entrée de cette grotte et au dehors, ainsi qu'au Covolo del Tesoro, le Gammarus Veneris, Heller. care - DES ONDES MUSCULAIRES, RESPIRATOIRES ET LOCOMOTRIGES , CHEZ LES ANNËLIDES ET LES MorLusques, par M. GEorces Bon. Broca, dans le rapport qu'il a présenté au congrès de physique de 1900 sur les transformalions de l'énergie dans l'organisme, consacre un chapitre aux ondulations erganiques et essaie de montrer que les tissus d’un animal sont soumis aux mêmes lois de retour à l'équilibre que les systèmes maté- riels ; mais, d’après ce physicien, les physiologistes, à ce sujet, n'auraient obtenu de résultats expérimentaux nets que dans quatre cas : muscle car- diaque, substance cérébrale grise, nerf, œil. Les ondes nerveuses ont été particulièrement étudiées par Charpentier : elles se propageraient tantôt à l’intérieur d’un même élément (nerf), tantôt d'éléments à éléments (rétine ). Les ondes musculaires ont été signalées dans divers cas. 1° cas. — Dès 1862, Aëby a reconnu la progression d'ondes le long d'une fibre musculaire. 2° ças. — Ce n’est pas d'hier qu’on a observé celles qui se propagent, d'éléments musculaires à éléments musculaires, le long de surfaces cylin- driques (tube digestif, uretère, vaisseaux sanguins, etc.) et de surfaces planes (sole pédiense des Escarpots et des Limaces). 3° cas. — Marey, dans ses belles études sur la locomotion animale !”, a décrit des mouvements ondulatoires plus complexes dus à la progression simulianée dans le corps de l'animal de plusieurs systèmes d'ondes, et, en général, intéressant le corps tout entier (mouvements ondulatoires des Rep- üles et des Poissons). Dans le premier cas, el très souvent dans le deuxième, la fibre muscu- lire, le muscle, ont été observés détachés de l'organisme; aussi les résul- lats trouvés doivent-ils être mis en doute. Ce qui fait, au contraire, la grande valeur des travaux de Marey, c’est que cet éminent physiologiste a trouvé des méthodes qui permettent d'étudier les muscles dans les condi- lions mêmes où s'exerce habituellement leur activité. La méthode de la chronophotographie s'applique surtout au troisième cas : mais Marey in- dique , à propos des mouvements d’ondulation du pied des Limaces (2° cas ), 1 Manrey, La locomotion animale, Traité de physique biologique, 4. T, p. 220- PAyS1{ 6 207: — 97 — qu'il serait «très intéressant de soumettre à l'analyse, par des méthodes précises, certains mouvements des animaux inférieurs qui montrent action des forces locomotrices réduites aux conditions les plus simples». C'est ce que, m'inspirant de l’enseignement de M. Edmond Perrier, j'ai cherché à faire en eflectuant de nombreuses observations relativement aux mécanismes respiratoires el locomoteurs dans la série animale, Les mouve- ments qui se propagent le long de-surfaces cylindriques ou planes sont faciles à observer et se traduisent souvent d’une façon fort nette par les mouvements des fluides internes ou externes qu'ils entraînent (courants sanguins et respiratoires), quelquefois par le déplacement même de l'animal. 1. ONDES MUSCULAIRES RESPIRATOIRES. — J'ai décrit précédemment © chez certains Annélides, les Arénicoles et les Pectinaires, des ondes qui pro- gressent à l'intérieur même de la paroi du corps, et qui se traduisent exté- rieurement par une sorte de bourrelet annulaire. Les Arénicoles (Aremcola marina L.) ereusent des galeries dans le sable, les Pectinaures (Pectinaria belgica L.) construisent de petits tubes coniques dont l'extrémité pointue émerge verticalement du sable; les bourrelets annulaires qui progressent He la paroi du corps jouent le même rôle qu'un piston dans un corps de pompe et déierminent un courant d'eau. Ce mode de renouvellement de leau dans les galeries où les tubes des Vers arénicoles est intéressant à signaler, car 11 est loin d’être général chez les Annélides ; chez certains Sédentaires, le courant respir atoire à \ lieu sous li im- pulsion de cils qui garnissent les branchies où qui $or des bandes dorsales. * Aréncoles. — Ghez les Arénicoles, le parcou des ondes est limité à une certaine longueur du corps. Chez l’Arénicole normale, l'onde se pro- page souvent d’arrière en avant, tantôt d’une extilém | réoion branchiale (quand elle arrive au niveau de À quatrième branchie, il s’en reforme une autre à l'arrière), tantôt d’un phint quelconque de la même région jusqu'au dissépiment antérieur dontfles deux diverticules, distendus par le liquide cavitaire entraîné en avant ,fStévag'inent vers la tête. Le sens de la progression des ondes peut chang r pendant une durée variable, Chez une Arénicole située en aquarium dfins une galerie à deux orifices, le renversement s’est fait cinq fois dans l’espace de cinq minutes et n'a duré chaque fois que quelques secondes ; alors l’onde se propageait au niveau de la région branchiale. Dans d’autres cas, j'ai observé pendant plu- sieurs minules de suite des ondes qui prenaient naissance vers le milieu de la région branchiale et qui se propageaient au delà de la dernière branchie, Comptes rendus Académie des sciences de Paris, 13 octobre 1901. RÉ Ye pee D£S ONDES MUSCULAIRES, RESPIRATOIRES ET LOCOMOTRIGES , CHEZ LES ANNËLIDES ET LES MoLLusquEs, par M. Georges Bou. Broca, dans le rapport qu'il a présenté au congrès de physique de 1900 sur les transformations de l'énergie dans l'organisme, consacre un chapitre aux ondulations erganiques et essaie de montrer que les tissus d’un animal sont soumis aux mêmes lois de retour à l'équilibre que les systèmes maté- riels ; mais, d’après ce physicien, les physiologistes, à ce sujet, n'auraient obtenu de résultats expérimentaux nets que dans quatre cas : muscle car- diaque, substance cérébrale grise, nerf, œil. Les ondes nerveuses ont été particulièrement étudiées par Charpentier : elles se propageraient tantôt à l'intérieur d’un même élément (nerf), tantôt d'éléments à éléments (rétine). Les ondes musculaires ont été signalées dans divers cas. 1° cas. — Dès 1862, Aëby a reconnu la progression d'ondes le lono d'une fibre musculaire, -e 2° ças. — Ce n’est pas d'hier qu’on a observé celles qui se proper d'éléments musculaires à éléments musculaires, le long de surfaces eylin- driques (tube digestif, uretère, vaisseaux sanguins, etc.) et de surfaces planes (sole pédiense des Escargots et des Limaces). 3° cas. — Marey, dans ses belles études sur la locomotion amymale P, a décrit des mouvements ondulatoires plus complexes dus à la prôpression simulianée dans le corps de l'animal de plusieurs systèmes d’ondés, et, en général, intéressant le corps tout entier (mouvements ondulatoire#d s Rep- üiles et des Poissons). Dans le premier cas, el très souvent dans le deuxième, la fibre muscu- laire, le muscle, ont été observés détachés de l'organisme; aussi les résul- lats trouvés doivent-ils être mis en doute. Ce qui fait, au contraire, la grande valeur des travaux de Marey, c’est que cet éminent physiologiste a trouvé des méthodes qui permettent d'étudier les muscles dans les condi- lions mêmes où s'exerce habituellement leur activité. La méthode de la chronophotographie s'applique surtout au troisième cas : mais Marey in- dique , à propos des mouvements d’ondulation du pied des Limaces (2° cas), 0 Marey, La locomotion animale, Traité de physique biologique, 1. 1, p. 229- 207. D dont von Lr … dE PPT Mn "je dut ds CL us md ù nr ei di atAr Eh. :. os ts 6 D'À À AS SSP RD, "5. : 97 — qu'il serait «très intéressant de soumettre à l'analyse, par des méthodes précises, certains mouvements des animaux inférieurs qui montrent laetion des forces locomotrices réduites aux conditions les plus simples ». C'est ce que, m'inspirant de l’enseignement de M. Edmond Perrier, j'ai cherché à faire en effectuant de nombreuses observations relativement aux mécanismes respiratoires et locomoteurs dans la série animale. Les mouve- ments qui se propagent le long de-surfaces cylindriques où planes sont faciles à observer et se traduisent souvent d’une façon fort nette par les mouvements des fluides internes ou externes qu'ils entraînent (courants sanguins et respiratoires), quelquefois par le déplacement même de l'animal. 1. Oxpes muscurarRes RespirarTorRes. — J'ai décrit précédemment (” chez certains Annélides, les Arénicoles et les Pectinaires, des ondes qui pro- gressent à l'intérieur même de la paroi du corps, et qui se traduisent exté- rieurement par une sorte de bourrelet annulaire. Les Arénicoles (Arenicola marina L.) ereusent des galeries dans le sable, les Pectinaires (Pectinaria belgica L.) construisent de petits tubes coniques dont l'extrémité pointue émerge verticalement du sable; les bourrelets annulaires qui progressent Fa la paroi du corps jouent le même rôle qu'un piston dans un corps de pompe et déierminent un courant d'eau. Ce mode de renouvellement de Peau dans les galeries on les tubes des Vers arénicoles est intéressant à signaler, car il est loin d'être général chez les Annélides : chez certains Sédentaires, le courant respiratoire a lieu sous lim- pulsion de cils qui garnissent les branchies ou qui sont disposés suivant des bandes dorsales. 1° Arénicoles. — Chez les Arénicoles, le parcours des ondes est limité à une certaine longueur du corps. Chez l’Arénicole normale, l'onde se pro- page souvent d’arrière en avant, tantôt d’une extrémité à l'autre de la réoion branchiale (quand elle arrive au niveau de la quatrième branchie, il s’en reforme une autre à l'arrière), tantôt d’un point quelconque de la même région Jusqu'au dissépiment antérieur dont les deux diverticules, distendus par le liquide cavitaire entrainé en avant, s’évag'inent vers la tête. Le sens de la progression des ondes peut changer pendant une durée variable. Chez une Arénicole située en aquarium dans une galerie à deux orifices, le renversement s’est fait cinq fois dans l’espace de cinq minutes et n'a duré chaque fois que quelques secondes: alors l'onde se propageait au niveau de la région branchiale. Dans d’autres cas, j'ai observé pendant plu- sieurs minutes de suite des ondes qui prenaient naissance vers le milieu de la région branchiale et qui se propageaient au delà de la dernière branchie, | Comptes rendus Académie des sciences de Paris, 13 octobre 1901. rt NS sur une longueur plus ou moins grande de la région caudale; dans ces conditions, un certain nombre de dissépiments caudaux étaient en voie de subir une sorte d’histolyse, et 1l est fort probable que les courants du liquide cavitaire en arrivant contre ces dissépiments contribuaient par leur action purement mécanique à les détruire. Ainsi, chez les Arénicoles, les ondes se propagent seulement dans les régions du corps où les dissépiments ont disparu ou disparaissent ; elles déterminent le brassage du liquide cavitaire et le renouvellement de l’eau autour de l'animal : elles ne semblent pas avoir un rôle locomoteur ; toute- fois, en général, elles aboutissent vers la région du corps actuellement active (tête ou appendice caudal); enfin elles sont influencées manifeste- ment par les conditions mécaniques et chimiques du milieu extérieur. 2° Peciinaires. — Chez les Pectinaires, le mouvement ondulatoire a une allure différente en rapport avec la faible longueur du Ver : en général, une onde parcourt tout le corps de haut en bas, et aboutit à l'extrémité anté- rieure ( branchies) toutes les trois secondes. Elle détermine, en même temps que le courant respiratoire, une légère progression de l'animal, annulée d’ailleurs par une élongation brusque du corps vers l'arrière, où réapparaît une nouvelle onde qui aura le même sort que la première. Le sens de la propagation peut changer également : cela a lieu, en par- liculier, quand l'extrémité pointue du tube est émergée (mer basse dans le port de Boulogne): de cette façon, l’eau s’élève dans le tube à une hauteur de 4 à 6 centimètres et déborde à la partie supérieure. Ayant disposé une Pectinaire dans le sable de facon à ce que son tube é émerge de 6 centimètres, j ‘ai constaté qu’il suffirait de 4 ondes inverses successives pour amener l’eau à la partie supérieure; mais, vu le travail relativement considérable né- cessaire pour soulever l’eau , le courant était ensuite irrégulier; ayant brisé le tube de facon à réduire la longueur de la partie émergée à A centi- mètres, j'ai constaté que ce Lube restait constamment plein d’eau et que le liquide débordait régulièrement toutes les 5 secondes, durée nécessaire à progression de l'onde dans ces nouvelles conditions. Les ondes respiratoires produisent ici évalement le brassage du liquide cavitaire qui distend la cavité générale. Il faut remarquer que, chez les deux Vers qui présentent les ondes que je viens de décrire, la segmentation du corps tend à disparaître par suile du mode de vie sédentaire et sans doute aussi de l'habitat), Au contraire, ! Voir dans le Bulletin du Muséum, décembre 1901, ma communication sur la locomotion des Vers annelés. Je considère les Arénicoles adultes, en particulier, comme des Annélides ayant subi, au cours du développement larvaire, avant la matwration des organes gémi- Le + Liu ÉD CN ANr ER RS Le Se ST Re chez les Annélides où les cloisons de séparation entre les divers zooniles sont encore bien nettes, les ondes annulaires sont moins apparentes el limi- Lées parfois à l'étendue d’un segment. 2. Onves muscuraimes Locomorrices. — Chez les Mollusques, que lon considère souvent comme des Annélides qui ont jerdu leur segmen- lation, on retrouve des ondes analogues, plus ou moins localisées dans la surface de reptation (pied), qui, chez la larve, ont peut-être encore un rôle respiratoire, mais qui, chez l'adulte, ont manifestement un rôle locomoteur. Je vais décrire particulièrement ce qui se passe chez les Helix poma- ha L. Dès que ces Escargots sont placés dans un air suflisamment humide et chaud , ils se mettent smmédiatement (sauf quand les coquilles sont bien closes) à ramper, et suivent la ligne de plus grande pente qui s'offre à eux, ligne qui souvent n’est autre que la verticale du lieu; on peut donner une explication dynamique de cette sorte de géotropisme négatif : manifestement il y a avantage pour le Mollusque à ce que le poids de la masse viscérale soit dirigé dans le plan de symétrie du pied; si, pendant la marche, on fail tourner la surface verticale de reptation sur elle-même d’un angle #, presque immédiatement l'animal suit une nouvelle direction inclinée sur la précé- dente de «. Ainsi les Escargots montent toujours et ne descendent jamais ; quand ils arrivent à une certaine distance du sol, dans un air plus sec, ils retombent, leur pied perdant adhérence. La progression est due aux ondes se propageant dans la lame musculaire pédieuse qui repose sur le support: on le constate aisément quand celui-ct est une lame de verre. À travers celle-ci, on voit nettement 5 à 9 ondes transversales, distantes de 5 à 9 millimètres, d’une largeur moyenne de 2 millimètres, qui se pro- pagent simultanément d’arrière en avant; à mesure que les ondes sbou- lissent à la partie antérieure, il s’en reforme d’aulres en arrière; ces ondes ont tout à fait l'apparence des vagues qui se propagent dans une mer tran- quille, sous l'influence d’une lévère brise. J'ai mesuré leur vitesse de propagation et j'ai trouvé une moyenne de 20 centimètres par minute, à savoir : 3 mill. 3 par seconde. taux, une série de métamorphoses rappelant celles qui accompagnent la maturilé sexuelle d’autres Annélides (amincissement des paroïs musculaires du corps, dispa- rilion des dissépiments, etc.); les recherches de Schneider sur la phagocytose et l’excrétion chez les Annélides viennent à l’appui de celte opinion; pour moi, les pro- priélés histolysantes de certaines cellules s’exalteraient sous l’influence d’intoxica- tions externes; une dernière métamorphose correspondrait aux phénomènes d’épi- lokie, mais entrainerait ici la destruction du corps de l'animal (exotokie ). — 100 — Voici les résultats exacts de quelques observations pratiquées le 1° et 3 février 1902 (reptalion verticale) : INDIVIDUS Longueur sole pédieuse.| ! 767 1) 65 42 6e Progression de l'animal pendant la progression d'une onde... 1: (pe 1o22 j'a mn 19 / / Durée de celte dernière( 30 h5 la ho re { — m. | —m. | —m. | —nù progression... ......) 100 = EE co mm Finm nm nm mn mm d) 7 () (e LI Nombre des ondes. .... Vitesse de l'onde 4 1 90 mi D) 1 0 mi) 29 9 mi | 1 00 LLRRN) 230 Drm Si l'on considère un point quelconque de la sole pédieuse, on reconnait facilement qu'il subit une sorte de mouvement oscillatoire d'une période moyenne de 2 secondes {30 oscillations par minute). Les ondes se propagent même quand le pied ne repose pas sur un sup- port, ce qui semble indiquer que le mouvement rythmique est inhérent au muscle et en partie indépendant des excitations mécaniques provoquées par la reptation. Cependant, quand les ondes diminuent d'intensité, on les ranime en quelque sorte en excitant la partie postérieure du pied. Quand on excite, au contraire, la partie antérieure, celle-ci se rétracte , et les ondes qui, pendant un cerlain temps, continuent à se former en arrière, s’effa- cent avant d'aborder la région rétractée. Les effets des excitations du système nerveux central conduisent de même à considérer les ondulations muscu- laires comme en grande partie indépendantes de ce système : il suflit que des fibres musculaires se contractent à l'arrière pour que, successivement, toutes les fibres situées en avant d'elles se contractent. D'ailleurs, je rapproche tous ces phénomènes d'ondes de ceux qui ont été observés par R. Dubois dans sa belle et suggestive monographie physio- logique de la Pholade dactyle®”. En décrivant les mouvements du siphon de ce Lamellibranche, le savant physiologiste distingue certaines contrac- tions lentes qui se propagent comme par une sorte d'irradiation , et des con- lractions brusques qui portent simultanément sur une étendue cotable. Les ondes lentes pourraient déterminer lallongement ou la rétraction du siphon, seraient -dues à l'excitation directe des fibres longitudinales et eir- culaires qui entrent dans la constitution du Mollusque» , et +lirradiation de (1) R,. Dusois, Anatomie et physiologie comparées de la Pholade dactyle. Annales de l’Université de Lyon, 1892. — 101 — la contraction primaire autour du point excité se produirait par un phéno- mène d'auto-excitalion» comme celui qu'on observe dans le thélotisme ou érection du mamelon chez certaines femmes hystériques privées de la sensi- bilité tactile. Les ondes que j'ai observées très nettement chez les Vers et les Mollus- ques se propagent, en eflet, très lentement, et j'attribue leur production à l'excitation directe des fibres musculaires et à une sorte d’induction pro- oressive. Gelle induction se produirait toutes les fois que les fibres muscu laires seraient disposées sur une surface plane cylindrique, voire même co- nique, et seraient distribuées en bandes ou anneaux, sensiblement parallèles extrêmement étroits et identiques les uns aux autres. Les ondes que Marey a mis en évidence par la chronophotographie dans les nageoires des Poissons pourraient s'expliquer d’une façon analogue, Le phénomène des ondes musculaires doit être assez général et devien- drait moins apparent là où la disposition des fibres musculaires est plus compliquée : paroi du corps et membres des Vertébrés et des Arthropodes. Cependant, chez ces derniers animaux, J'ai observé une disposition re- marquablement simple des fibres musculaires dans l'appendice qui déter- mine les courants respiratoires, dans l'exopodite de la 2° mâchoire ou sca- phognathite : les fibres musculaires sont disposées en éventail, parfois sur une seule assise ayant la forme d'une portion de surface conique. Une onde se propage des unes aux autres avec une vitesse variable difficile à appré- cier, mais beaucoup plus rapide que chez les Vers et les Mollusques : pour un point donné, la période du mouvement oscillatoire est six fois plus rapide que chez ceux-ci. Or, j'ai montré, dans un travail fort détaillé ,.que les conditions méca- niques, physiques, chimiques du milieu extérieur influençaient ces mou- vements d'ondulation , locomoteurs chez la larve, respiratoires chez l'adulte. Il serait, par suite, intéressant de rechercher l'influence des mêmes agents sur les ondes respiratoires des Vers et sur les ondes locomotrices des Mollusques, et de montrer ainsi que le mouvement de translation d'un animal, comme sa respiration, est fonction des facteurs mécaniques, phy- siques, chimiques, qui constituent lhabitat et qui varient avec le genre de vie mené par l'animal. J’ai été ainsi conduit à des considérations de biologie générale que je compte développer ultérieurement. Ainsi il est facile de se rendre compte que l'étude des ondes musculaires a une grande importance non seulement pour comprendre les mécanismes respiratoires et locomoteurs (qui doivent toujours être envisagés simultané- ment) et les adaptations variées de divers animaux, mais encore pour appro- fondir le mécanisme de fonctionnement du musele lui-même. 1) G. Bonn, Des mécanismes respiratoures chez les Crustacés décapodes. Thèse Faculté des sciences de Paris, 1901. 102 De plus, les ondes musculaires ne sont pas les seules ondes organiques : J'ai déjà cité les ondes rétiniennes que Parinaud et Charpentier expliquent par une sorte d’induction d'un élément par un autre. L'étude des ondes organiques conduira, jen suis convaincu, à mettre en évidence d’autres faits d’enduction biologique, faits qui me semblent jouer un rôle considérable dans l'explication kinétogénétique de l’évolution et peut-être même de l'hé- rédité. RELATIONS DE PARENTÉ ENTRE NOS DEUX ESPÈCES INDIGÈNES DE VIPÈRES (Viper AsPis ET VipEra BERUS ). ÜTILITÉ DES CARACTÈRES PHYSI0- LOGIQUES DANS LA CLASSIFICATION , par M. C. PHisauix. Les rapports entre la Vipera aspis et la Vipera berus ont été appréciés de diverses manières par les erpétologistes : les uns, avec Merrem, Ch. Bona- parte, Duméril et Bibron, Mauduyt, séparent complètement le Péliade et lAspic et en font deux genres différents; d’autres, avec Soubeyran, Jan, Viaud-Grand-Marais, Boulenger, réunissent toutes les Vipères françaises en un seul genre comprenant plusieurs espèces; d'autres, comme Schlevel en font, sous le nom de Vipera berus, une seule espèce avec des variétés. En un mot, les uns ont une tendance à séparer, à subdiviser; les autres, à rapprocher, à réunir. Les premiers ne considèrent que les types extrêmes et les disjoignent; les seconds constatent que ces types se rattachent les uns aux autres par des formes de passage et les réunissent dans un même genre. Nous verrons que celte dernière opinion est plus conforme à l'ensemble des caractères biologiques. Certes les formes typiques de Vipera aspis et de Vipera berus sont nette- ment différenciées : le Péliade se distingue par ses trois grandes plaques à la partie supérieure de la tête, par l'unique rangée d’écailles entre læil et les labiales ; l’Aspic, par ses nombreuses pelites écailles céphaliques, la doûble série d’écailles entre l'œil et les labiales, le nez retroussé. Mais entre ces deux types, que d’intermédiaires! Delalande a trouvé au nord de la Loire un Aspic qui a une écaille plus développée simulant un écusson, et il en fait une espèce nouvelle sous le nom de Vipera chersea. Via Grand- Marais a vu des Péliades à plaques syncipitales dédoublées et des Aspies à écailles céphaliques élargies en forme d’écusson : les varialions de ces carac- lères extérieurs convergent vers un type moyen qui n'est ni le Péliade ni l'Aspic, mais qui les rappelle tous les deux. I y a donc lieu de se deman- der, avec Viaud-Grand-Marais, si on n'aurait pas affaire à des hybrides. Les faits que je vais décrire me permettent d’aflirmer que ces types in- lermédiaires ne sont pas des hybrides et qu'ils résultent de la persistance, chez l'adulte, d’une phase de l’état embryonnaire. | Depuis six ans, j'ai observé plus de huit cents Vipères provenant d’une — 103 — même région de la Vendée (? ; toutes appartenaient à l'espèce V. aspis ; jamais je n'ai trouvé un seul Péliade mélangé aux Aspies. Aussi, en présence de ce fait, l'hypothèse de l'hybridation me parait diflicile à soutenir. Du reste, les Aspies à plaques de Péliade sont extrêmement rares: pour ma part, je n'en ai pas encore rencontré. I n’en est pas de même de la variété Delalande à plaque syncipitale unique : elle est assez fréquente. Quelle est donc la cause de ces variations? Tout s'explique si, au lieu de se borner à + ge See GT = LEE (A j 10 ù en L VAL Wir) DUAL ils ne L AU 1 ail if LP Li nan Wu N°: 14 N°. l’examen des individus adultes, on étudie les caractères des jeunes Vipereaux encore dans l'utérus. Parmi ceux-ci, on en trouve assez fréquemment qui ont sur la tête des plaques disposées comme celles de Péliade. Mais cette disposition est passagère; bientôt les plaques se sewmentent en nombreuses petites écailles, telles qu'on les connaît chez la Vipera aspis. Quelquefois, cependant, la plaque antérieure ne subit qu'une segmentalion limitée : on a alors la variété Delalande. La figure ci-contre montre la face dorsale de la tête de deux Vipereaux trouvés, en octobre, dans l'utérus d’une femelle depuis quelque temps en captivité. Il y en avait encore quatre autres prêts à naître et possédant déjà, comme les adultes, des écailles céphaliques nom- breuses et petites. Ces deux Vipereaux se distinguent immédiatement par leurs plaques syncipitales. Chez lun d'eux, n° 1, les plaques ont la même (1) Toutes ces Vipères ont été capturées par M. l'abbé Chabirand, à qui j'adresse de nouveau tous mes remerciements. — 104 — forme et la même disposition que chez la Vipère péliade: seulement, un sillon transversal indique déjà la segmentation des plaques postérieures ; cette segmentation est beaucoup plus avancée dans le spécimen n° 9. Chez ce dernier, la plaque frontale est moins haute et moins large; cela résulte nettement, comme le montre la figure , de ce qu’elle s’est fragmentée en avant et sur les côtés. Aussi, entre la plaque sus-oculaire et la plaque fron- tale, 11 y a deux rangées d’écailles, tandis qu'il n°y en a qu’une dans le n° 1. Les plaques pariétales sont déjà divisées en écailles secondaires, mais on distingue encore leurs limites primitives , et il n’est pas difficile de voir qu'elles avaient à peu de chose près les mêmes dimensions et la même forme que chez le n° 1. Il y a deux rangées d'écailles entre l'œil et les labiales dans le n° >, et elles proviennent de la division d’une rangée unique, car dans le n° 1, du côté droit, il n’y a encore qu'une seule écaille au-dessous de l'œil, et dans un autre embryon moins avancé, j'ai trouvé tous les carac- tères péliadiques, y compris l'unique rangée d’écailles entre l'œil et les labiales. Dans les deux spécimens, on trouve vingt et une rangées d’écailles dorsales et la plaque SU ne dépasse pas en arrière le bord posté- rieur de l'œil. On peut donc conclure des faits précédents que l'existence de plaques céphaliques chez la V. aspis est due à la persistance d’un caractère em- bryonnaire et ne résulte pas d’une hybridation accidentelle. Une étude plus approfondie, dont je n’ai pu encore réunir les éléments, montrera si le développement ontogénique reproduit exactement les phases du développement phylogénique, si, en un mot, les écailles de la tête, chez lembryon de V. aspis, apparaissent d’abord sous forme de plaques qui se diviseraient ensuite, ou bien si, par suite d’un développement abrégé, elles ont d'emblée leurs caractères définitifs. Dans ce dernier cas, les formes décrites ci-dessus s’expliqueraient par un retour à l’état ancestral. Quoi qu'il en soit, l’observation montre que les plaques céphaliques peuvent se diviser dans le cours de la période embryonnaire, et suivant que cette division est plus ou moins répétée, le nombre et la grandeur relative des écailles varient. Aussi les caractères tirés du nombre et de la dimension des écailles ne me paraissent pas suflisants pour justifier la création d'espèces nouvelles. Si la V. aspes et la V. berus appartiennent actuellement à deux espèces distinctes, c’est moins à cause de leur dissem- blance extérieure qu'en raison de l'isolement physiologique où elles se trouvent par suile de leurs mœurs et de leur distribution géographique. Mais il reste une trace de leur commune origine dans les propriétés du venin qui sont identiques et dans le développement embryonnaire des écailles chez la W. aspis. Ge dernier caractère tend à prouver que le V. berus est la forme primitive dont l’Aspis n’est qu'une modification. Dans la famille des Crotalidés, les mêmes rapports de parenté semblent exisler entre les Crotales qui, par la disposition des écailles céphaliques, — 105 — rappellent notre V. aspis, el les Agkistrodons qui, comme le V, berus, sont pourvus de plaques syneipitales. Or les Agkistrodons et les Péliades se rapprochent des CGouleuvres non seulement par la disposition de leurs plaques céphaliques, mais encore par leurs mœurs et leurs habitudes aquatiques. Indépendamment de ces caratères zoologiques, il y a entre les Vipères et les Couleuvres un lien physiologique vestige de leur commune origine, cest la glande venimeuse. Depuis que nous avons démontré, Ber- trand el moi, éstèuics chez les Couleuvres aglyphodontes, d’une rlagde venimeuse dont le venin possède les mêmes propriétés que celui de la Vipère, la filiation généalogique entre ces deux groupes d'Ophidiens de- vient beaucoup plus vraisemblable, Un certain nombre de zoologistes, avec Boulenger et Cope, ont, il est vrai, reconnu la parenté des deux groupes; mais , érant les Couleuvres comme des Serpents non venimeux, ils ont cherché par quels intermédiaires on pouvait passer de l’un à l’autre ; pour eux, les Opisthoglyphes, par leur venin et leur dent sillonnée, dre maient une transition naturelle et comblaient la lacune. Malheureusement, celte manière de voir est en désaccord avec les faits expérimentaux. Les Opisthoglyphes sécrètent un venin très actif qu ils peuvent inoculer à leurs proies; mais, comme je l'ai démontré, ce venin n’a aucun des caractères du venin de Vipère. Il possède, au contraire, toutes les propriétés physio- logiques du venin de Cobra; en conséquence, les Opisthoglyphes se rap- prochent beaucoup plus des Protéroglyphes que des Solénoglyphes. Je suis ainsi amené à conclure que, pour établir une classification ration- nelle des Ophidiens, 1l faut tenir compte non seulement des faits analo- miques et embryologiques, mais encore des caractères physiologiques fournis par l'étude des glandes venimeuses. Dans cet ordre d'idées, je propose d'introduire dans le groupement des Ophidiens quelques modifications que je résume dans le tableau suivant : | AGLYPHES. Propriétés physiologiques du venin : SOLÉNOGLYPHES. Action locale intense. Troubles cireulatoires : abaissement de la pression sanguine. Modifi- P cations des globules et de la coa- gulabililé du sang. Abaissement progressif de la tem- pérature. Mort par altération du sang..... HÉMOTOXIPHORES... 2 06. Venin généralement dépourvu d’action ! ProrTÉRoGLYrHES. locale. Pas d’abaissement de pression san- guine ni de température. Troubles initiaux de la respiration. Mort par asphyxie ........... + PNEUMOTOXIPHORES. | Onsrnoeryeuess. Quelles relations existent entre ces deux groupes et par quels intermé- diaires se ratlachent-ils aux autres groupes d’Ophidiens; en un mot, quelle est la filiation généalogique des Ophidiens? C’est une question à laquelle 1 est difficile de répondre pour le moment. Pour laborder avec fruit, il est indispensable de réunir un plus grand nombre de documents sur les pro- priftés physiologiques des Ab labiales chez les Ophidiens. La Leur pans LES PLANTES vascuLaiREs pirrs CRYPTOGAMES, PAR M. Pu. van Tiecueu. Dans le sous-règne des Rhizophytes ou Vasculaires, on appelle flewr, comme on sat, un ensemble de feuilles différenciées, avec le rameau qui les porte, dans ie but de concourir directement ou indirectement à la for- mation des œufs, et l’on divise aussitôt ce sous-règne en deux embranche- ments : les Vasculaires Phanérogames, qui ont une fleur, et les Vasculares Cryplogames, qui n’en ont pas. Montrer d'abord que ces deux expressions sont impropres, ensuile qu'elles sont inexactes, enfin, et comme consé- quence, qu'elles doivent être rejetées et remplacées par d’autres, appropriées el exactes, lel est le triple objet de cette petite Note. ° Elles sont tmpropres. — Elles sont impropres, et toutes les deux éga- lement. En effet, lorsque, conformément à la tradition antique, on divise l'ensemble des plantes, le règne vérétal, comme on dit, en deux groupes primordiaux, ou sous-règnes, les Phanérogames et les Cryptogames, on veut dire sans doute, d'après l'étymologie de ces deux mots, que lunion des gamèles qui préside : à la formation de l'œuf est apparente et facile à voir chez les premières ®, cachée et difficile à apercevoir chez les se- condes ®. Or, c'est précisément le contraire qui est la vérité. ! Phanérogames vient de @avepds, apparent, et y@uos, union. (2 Cryplogames vient de xpunrôs, caché, et yduos, union. — 107 — Nulle part, en eflet, l'union des gamètes pour former lœuf n'est plus extérieure , plus accessible à l'observation directe , pourvu qu elle s’aide seulement du microscope, plus facile par conséquent à suivre dans toutes ses phases que chez les prétendues Cryplogames. Aussi est-ce chez elles, dans une toute petite Algue verte du genre OEdogone (OEdogonium), qu'a été vue tout d'abord, en 1855, et suivie pas à pas dans loutes ses phases Ja première formation d'œuf observée chez les êtres vivants, découverte qui à illustré à jamais le nom de Pringsheim et qui est assurément lune des plus belles contributions que la Botanique s’honore d'avoir apportées à la Science générale. C'est chez elles aussi, et successivement dans leurs différents groupes , qu'on a étudié ensuite avec le plus de soin et qu'on D. connaît le mieux aujourd’hui ce phénomène, le plus important peut-être % de la Biologie. n'est plus intérieure, plus cachée aux regards, plus difficile par conséquent cl à observer dans sa marche, même en s’aidant de la technique microsco- F. pique la plus raflinée, que chez les prétendues Phanérogames. C'est ce qui + explique que jusqu'à ces dernières années, Jusqu'en 1899, où les belles 5, observations presque simultanées de M. Navachine, à Kiev, et de M. Gui- pr gnard, à Paris, ont fait tout à coup la lumière sur ce point, on ait ignoré, dans la subdivision la plus vaste de cet embranchement, les Stigmatées ou Angiospermes, l’une des phases les plus importantes du phénomène, savoir : la formation, à côté de l'œuf qui donnera lembryon, d’un trophime qui produira l’albumen, en un mot, la double fécondation ou digamie qui permet d'attribuer désormais à ces plantes le nom de Digames qe, À ce propos, j'ai du plaisir et aussi quelque fierté à rappeler ici que "4 M. Guignard est un peu des nôtres. Au sortir de l École de pharmacie, c’est % au Muséum , dans mon laboratoire, qu'il a débuté par une thèse d'embryo- …_ gémie très appréciée, où déjà se montraient les rares qualités dont il à “4 donné tant de preuves par la suite et qui l'ont finalement conduit à par- tager l'honneur de la belle découverte à laquelle je viens de faire allusion. Il est resté ensuite atlaché à mon service comme préparateur, jusqu'au moment où il a été appelé à occuper la chaire de Botanique : à la Faculté des sciences de Lyon, pour succéder peu de lemps après à Ad. Chatin, à l'École de pharmacie de Paris, et plus tard à Ch. Naudin, à l’Académie des sciences. Un rayon de cette jeune gloire rejaillit donc sur notre vieille Maison. La même cause qui a permis à tout un côté du phénomène, et non au moins important, d'échapper si longtemps à l'observation, explique. à plus forte raison , qu'aujourd'hui encore bien des détails en soient ou ignorés ou 9) Voir à ce sujet : Ph. van Tieghem, L’œuf des plantes, considéré comme base de lewr classification (Ann. des scienc. nat., 8° série, Bot. XIV, p. 271, 1901). Nulle part, au contraire, l'union qui préside à la formation de l'œuf LAS LE RE controversés, el qu'il faille encore beaucoup de temps et d’eflorts pour le pénétrer complètement et le connaitre partout. Si donc l’on voulait, à toute force, conserver ces deux termes, il fau- drait, pour rester dans le vrai, en renverser l'application, appeler Phané- rogames les Cryplogames actuelles, Gryptogames les Phanérogames d’au- ul hui : rien n'en saurait mieux montrer toute l’impropriété. * Elles sont inexactes. — Mais ces deux expressions ne sont pas seule- ment impropres, el toutes deux évalement, dans leur acception générale ; dans Papplication particulière qu'on en fait au sous-règne des Rhizophytes ou Vasculaires pour le diviser en deux embranchements, les Phanérogames el les Cryptogames, comme ïl a été dit au début, elles sont en outre inexactes, quoique inégalement. Toutes les Rhizophytes dites Phanérogames ont bien, en effet, une fleur, réduite parfois, et c'en est alors l’état lé plus simple, à une seule feuille différenciée. Ce n’est donc pas de leur côté que vient la faute. C'est de l’autre. La plupart des Rhizophytes dites Cryptogames sont bien, en eflet, totalement dépourvues de fleur, mais la plupart seulement. Ge sont alors les feuilles végétatives elles-mêmes qui, en même temps qu’elles accomplissent les fonctions photochlorophylliennes, contribuent à la for- mation de l'œuf, eumulant ainsi deux fonctions très différentes et en équi- librant de leur mieux les exigences inverses, ce qui est un signe évident d'infériorité. Il en est ainsi dans la presque totalité des Fougères, dans les Marattüinées, dans les Salvininées et aussi, jusqu’à un certain point, dans les Isoétinées. Maus déjà, chez quelques Fougères, 11 se fait, le long de la feuille végé- lative, une différenciation très nette, la région supérieure se consacrant tout entière à la formation des cellules spéciales destinées à la formation de l'œuf, c’est-à-dire des diodes et des diodanges qui les renferment, la région inférieure accomplissant exclusivement les fonctions photochlorophyl- liennes : telles sont les Osmondes (Osmunda), les Aneïmies (Aneimia), ete. Ailleurs, il y a progrès dans le même sens : la feuille végétative s’y dé- double perpendiculairement à son plan en deux sepments, l’externe ou dorsal exclusivement végétatif, linterne ou ventral consacré tout entier à la formation des diodanges et des diodes; 11 en est ainsi dans les Ophioglos- sinées, où le seoment diodophore reste ouvert, et dans les Marsilinées, où il se reploie sur lui-même et se ferme en enveloppant dans une cavité close tous les diodanges qu'il porte. Ge sont là sans doute deux pas vers la fleur, mais ce n'est pas encore la fleur. Chez quelques Fougères, notamment les Blechnes (Blechnum), la tige forme chaque année d’abord une rosette de feuilles exclusivement végéta- lives, puis une seconde rosette de feuilles plus longues, à folioles plus espacées el plus étroites, très diflérentes des premières et exclusivement — 109 — consacrées à la formation des diodanges, en un mot des diodophylles. L'en- semble de ces diodophylles, avec le tronçon de tige qui les porte, puisqu'il satisfait à la définition rappelée au début, mérite déjà le nom de fleur. Seulement, comme la lige conserve au-dessus de ses diodophylles sa faculté de croissance , l’année suivante elle s’allonge de nouveau et produit d'abord une nouvelle rosette de feuilles végétatives, plus tard une rosette de diodo- phylles, c'est-à-dire une nouvelle fleur, et ainsi de suite. De cette alternance régulière, il résulte que la fleur reste, pour ainsi dire, encastrée, enclavée dans le corps végétalif, dont elle ne se dégage pas encore nettement, ce qui explique qu'on n'en ait pas Jusqu'ici aperçu l'existence. Il en est à peu près de même dans les Isoètes (/soetes), où, sur la même tige tuberculeuse, se succèdent en alternance régulière les rosettes de feuilles végétatives et les rosettes de diodophylles; seulement ici, les secon:les n'étant pas différen- ciées nettement, par rapport aux premières, par leur forme et leur dimen- sion , la fleur, dont elles constituent pourtant l’ébauche, se distingue encore moins du corps végélalif que chez les Blechnes. Il n'en est plus de même chez les Prêles (Equisetum) et chez les Lyco- podes (Lycopodium). Là, toutes les feuilles rapprochées qui occupent l'ex- trémité de certains rameaux se différencient fortement par rapport aux feuilles végétatives, en se consacrant exclusivement à la production des diodanges, et comme le rameau épuise sa croissance en les produisant. l'ensemble constitué par cette extrémité de rameau avec les diodophylles qu'elle porte, en un mot la fleur, conserve indéfiniment la situation ter- minale qui la sépare fortement du corps végétatif. H en est de même dans les Sélaginelles (Selaginella), avec cette diffé- rence qu'ici, les diodes étant de deux sortes, les unes mâles (les micro- diodes), les autres femelles (les macrodiodes), il y à aussi deux sortes de diodophylles, les unes mâles (les microdiodophylles), les autres femelles (les macrodiodophylles). Asexuée ou neutre dans les Équisétinées et les Lycopodinées, la fleur est donc bisexuée ou hermaphrodite dans les Séla- ginellinées. Puisque, chez les Phanérogames, on appelle éfamine la feuille qui produit les microdiodes, la microdiodophylle, et carpelle la feuille qui produit les macrodiodes, la macrodiodophylle, on peut déjà appliquer ici aux mêmes choses les mêmes noms. Il est remarquable toutefois qu'ici les macrodiodophylles ou carpelles occupent la partie inférieure de la fleur, les microdiodophylles ou étamines la région supérieure. C'est toujours le contraire, comme on sait, dans la fleur des Phanérogames; lorsqu'elle est bisexuée, les étamines y sont en bas, les carpelles en haut. Si done il est vrai que bon nombre de Vasculaires dites Cryptogames n'ont pas de fleurs, il ne l'est pas moins que plusieurs s'en montrent pour- vues, et cela aussi bien parmi celles qui, n'ayant qu'une sorte de diodes, forment le sous-embranchement des Jsodiodées, que chez celles qui, ayant deux sortes de diodes, constituent le sous-embranchement des Heétérodiodées. Muséuy“. — vi. | 8 A0 Aussi peut-on, en se fondant sur ce caractère, subdiviser chacun de ces deux sous-embranchements en deux classes. Les Isodiodées à fleurs forme- ront la classe des Jsanthées (Équisétinées Lycopodinées), les Isodiodées sans fleurs celle des /sunanthees (Marattinées, Ophioglossinées, F ougères ). De même, les Hétérodiodées à fleurs constitueront la classe des Hétéranthées (Sélaginellinées), les Hétérodiodées sans fleurs la classe des Hétérananthées (Salvininées, Marsilinées , Isoétinées ). | Cette division de l'embranchement en deux sous-embranchements et quatre classes est résumée dans le tableau suivant : Fe 5 Une fleur... téranthees. Le de deux sortes : Hémotos ni liées asculaires | Pas de fleur. Heterananthees. cryptogames. S FYRERS ( Une fleur.... /santhées. Diodes d'une seule sorte : Isopropées. 7 | Pas de fleur.. {sanantheées. Puisque, donc, la fleur apparait déjà comme telle, d'abord peu diflé-. rente du corps végétatif dans les [soètes, puis plus nettement distincte dans les Blechnes, et qu’elle s’en différencie enfin très fortement, sous la forme asexuée chez les Prêles et es Lycopodes, sous la forme bisexuée chez les Sélaginelles, 1 est inexact de donner comme caractère général à cet em- branchement l'absence de fleurs qu'exprime le terme de Cryptogames. 3° IT faut les rejeter et les remplacer par d’autres. — Étant ainsi recon- nues également impropres des deux côtés dans leur signification générale, et inexactes, au moins d’un côté, dans leur application particulière aux Rhizophytes, ces deux expressions doivent être désormais rejetées et rem- placées par d’autres, à la fois’appropriées à l’état actuel de nos connais- sances et risoureusement exactes. Pour rechercher celles-ci et, si l’on vient à en trouver plusieurs, pour faire entre elles un choix judicieux, il est né- cessaire de prendre les choses d’un peu loin. Rappelons d’abord que si, chez les animaux, les gamètes prennent tou- Jours naissance directement sur le corps adulte, en un mot, si la formation de l'œuf y est toujours directe, chez les plantes, l’origine des gamètes offre deux modes profondément différents, ce qui permet aussitôt de les séparer en deux groupes fondamentaux. Dans le premier, les gamètes prennent naissance directement sur le corps adulte; la formation de l'œuf y est directe, comme chez tous les animaux. Dans le second, les gamètes sont produits par un corps rudimentaire, sou- vent de très petite dimension, préalablement formé par le corps adulte au moyen d'une cellule différenciée qui s'en détache d'ordinaire et qui se dé- veloppe alors librement dans le milieu extérieur. Ce corps rudimentaire, qui engendre les gamètes et dans lequel se forme l'œuf, a reçu Île nom de prothalle et a cellule spéciale qui le produit, parcequ’elle établit le passage Verre — 111 — entre le corps adulte et le prothalle, celui de diode, En un mot, la for- mation de l'œuf y est indirecte, D'après ce caractère, le règne végétal se partage en deux groupes ou sous-règnes, que l'on nomme, le second, Diodées où Prothallées, le pre- mier, Adiodées où Aprothallées. On voit tout de suite l'importance du groupe des Diodées au point de vue de la Biologie générale, Sans lui, en effet, le mode indirect, c’est-à- dire le mode le plus compliqué de la formation de l'œuf chez les êtres vivants, nous demeurerait totalement inconnu, puisque les animaux ne le présentent pas. Avant d'aller plus loin, il n'est pas inutile de remarquer que Ja divi- sion du règne végétal , ainsi obtenue par le mode de formation de l'œuf, se trouve entièrement corroborée par la conformation et la structure du corps adulte. Les Diodées, en effet, ont une racine, les Adiodées n'en ont pas: aussi appelle-t-on souvent les premières Rhizophytes, les secondes Arhi- zophytes. Les Diodées ont, en même temps, une canalisation intérieure, formée de tubes d'aller ou vaisseaux, éléments essentiels de la région du bois, qui conduisent dans toutes les parties du corps, et jusqu'aux extrémités des feuilles, le liquide absorbé dans le sol par les racines, et de tubes de retour, où tubes criblés, éléments essentiels de la région du liber, qui transportent dans toutes les parties du corps, et jusqu'aux extrémités des racines , la sève élaborée par les feuilles, en un mot, une canalisation cribro- vasculaire où hbeéro-ligneuse, qui manque totalement aux Adiodées. Aussi nomme-t-on souvent ces deux groupes respectivement les Vasculaires et les Invasculaires. | Les deux sous-rèpnes étant ainsi définis avec précision par le mode de formation de l'œuf, confirmé et justifié par la conformation et la structure du corps adulte, prenons à part les Diodées, Rhizophytes ou Vasculaires , dont il est ici spécialement question. Les diodes s’y forment toujours dans une feuille, à l'intérieur d’une protobérance superficielle plus ou moins saillante de cette feuille. En un mot, les diodes y sont partout endogènes “et la protubérance qui les produit est partout un diodange. En germant, soit tout de suite, soit après un passage plus ou moins long à l’état de vie latente, chaque diode produit toujours, en définitive, un prothalle où se forment les gamètes. Ceux-ci sont toujours fortement différenciés, à l'exté- rieur comme à l'intérieur; 1 y a toujours hétérogamie ou sexualité très prononcée. Le gamète mâle, l'anthérozoïde, est plus petit et, mobile ou im- mobile, fait, activement ou passivement, tout le chemin pour s'unir au gamète femelle, à l’oosphère, qui est plus grande.et reste en place dans sa cellule mère. Aussitôt formé, l'œuf se développe toujours sur le pro- (1) De déodos, passage. — 112 — Uhalle et à ses dépens , de manière à PPS en définitive , directement une nouvelle plante adulte. Mais la manière dont le diodange procède de la feuille qui le porte, le mode suivant lequel, après la formation du prothalle, l'anthérozoïde est amené à l’oosphère, enfin la façon dont se comporte plus tard l'embryon issu du développement de l'œuf, ces trois caractères subissent en même temps chez les Diodées deux modifications importantes, qui permettent de distinguer dans ce sous-règne deux groupes secondaires ou embranche- ments. Chez les unes, en effet, le diodange est formé tout entier par un déve- loppement local de l’épiderme de la feuille et possède, en conséquence, la valeur morphologique d’un poil. Les prothalles, qu'ils soient d’une seule sorte et capables chacun de produire à la fois les deux gamètes, ou de deux sortes, issus aussi de deux sortes de diodes et produisant les uns seulement des anthérozoïdes, les autres seulement des oosphères, sont toujours libres, indépendants de la plante adulte, de laquelle les diodes génératrices se sont séparées. Le prothalle bisexué ou mâle, après avoir formé ses anthé- rozoïdes, les met en liberté dans le milieu extérieur, où ils ont à trouver activement leur chemin vers les oosphères, demeurées en place dans le prothalle bisexué ou femelle. Plus tard, lembryon, n'ayant d’attache qu'avec le prothalle bisexué ou femelle, qui lui-même est libre, une fois qu'il en a épuisé complètement les réserves, s’en affranchit, continue sa croissance en se nourrissant directement désormais dans le milieu extérieur el, sans passer à l'état de vie latente, devient finalement une nouvelle plante adulte. Chez les autres, le diodange est produit par un développement local de l'assise externe de l’écorce de la feuille, c’est-à-dire de lexoderme, passive- ment recouvert par l'épiderme; il a done la valeur morphologique d’une émergence. Les prothalles, toujours de deux sortes et issus de deux sortes de diodes, se comportent différemment, chacun à sa manière. Le prothalle femelle est et demeure nécessairement inclus dans la plante adulte, au lieu même où sy est produite sa diode génératrice, c’est-à-dire au centre du diodange, parce que celle-ci n’est pas sortie du diodange demeuré clos, y a germé et s’y est développée sur place. La diode génératrice du prothalle male, au contraire, se détache d’abord de la plante adulte par la déhiscence du diodange et se dissémine dans le milieu extérieur ; mais bientôt après, elle revient se déposer sur elle, non loin du diodange où se trouve inclus un prothalle femelle, et le prothalle mâle qu’elle produit alors pénètre dans la plante adulte, s’y développe en parasite et vient, de diverses manières, unir l'un de ses anthérozoïdes à l’une des oosphères du prothalle femelle pour former l'œuf. Plus tard, l’embryon se trouvant 1er, comme le pro- thalle femelle qui le renferme, inclus dans la plante adulte, une fois les réserves épuisées, passe à l’état de vie latente et puis se sépare de la plante — 113 — adulte, pour reprendre seulement plus tard, au retour des conditions favo- rables, sa croissance interrompue el poursuivre désormais jusqu'au bout, dans le milieu extérieur, son développement en une nouvelle plante. Le premier groupe peut être nommé, puisque les diodanges y sont épi- dermiques, Æpidiodées, puisque les prothalles, bisexués ou unisexués, y sont libres dans le milieu extérieur, £xoprothallées , el puisque le dévelop- pement de l'œuf y est continu, sans pause, sans lemps d'arrêt, Apausées. Par contre, le second groupe peut être nommé, puisque les diodanges y sont d'origine exodermique, c'est-à-dire corticale, Dermodiodées, puisque les prothalles, toujours unisexués ici, sont en définitive inclus tous les deux, chacun à sa manière, dans la plante adulte, Ændoprothallées, et puisque le développement de l'œuf y est discontinu, frappé d'une pause, d'un temps d'arrêt, où se fait la séparation, retardée jusque-là, mais tou- jours nécessaire, du petit d'avec la mère, Pausées. De ces trois caractères différentiels, avec les trois dénominations qui les expriment, auquel devons-nous donner la préférence? Au second, semble- til, parce qu'il est plus frappant et plus facile à constater que le premier, el parce qu'il entraine avec lui le troisième, car c’est évidemment parce que le prothalle femelle est et demeure inclus dans le diodange que l'œuf se développe en embryon à l'intérieur même de la plante adulte, ce qui rend ensuite nécessaire une séparation avec passage à l'état de vie latente, Nous désignerons done, par la suite, les deux embranchements où se divise le sous-règne des Diodées, Rhizophytes ou Vasculaires sous les noms de Exoprothallées et de Endoprothallées. L'endoprothallie constituant une très grande complication introduite tout à coup dans la marche du développe- ment, on voit que le second groupe se montre par là, comme par tous ses autres caractères, de beaucoup supérieur au premier. Or ces deux embranchements, ainsi définis et nommés, correspondent exactement à ceux qu'on désigne aujourd'hui par les deux expressions que l'on vient de condamner et de rejeter : les Endoprothallées sont, en effet, les Phanérogames actuelles ; les Exoprothallées, les Crylogames vasculaires actuelles. Le problème que nous nous posions, de substituer aux deux ex- pressions anciennes deux termes nouveaux, en rapport avec l’état présent de 11 science, tous deux appropriés aux choses et tous deux rigoureusement exacts, se trouve done résolu. En remarquant que, chez les Exoprothallées, union des gamètes pour former l'œuf s’opère hors de la plante adulte, tandis que, chez les Endo- prothallées, elle se fait à l’intérieur de la plante adulte, on pourrait aussi être tenté de nommer les premières Exogames, les secondes Endogames. Plus brèves, ces expressions auraient, en outre, l'avantage (ne serait-ce pas plutôt un inconvénient?) de ressembler beaucoup à celles qu'elles rem- placent. Mais, n'impliquant pas, comme celles que nous venons de choisir, l'existence d’un prothalle, elles sont moins précises et peuvent s'appliquer — 114 — aussi au sous-règne des Adiodées, C’est pourquoi je préfère les deux autres, que, depuis plusieurs années, J'emploie couramment dans mon enseigne- ment au Muséum ©”. DE LA VARIATION DE STRUCTURE EXISTANT À L'ÉTAT NORMAL ENTRE LES RACINES ET LES RADICELLES DE LA Marsiire (Marsira), par M. G. CHAUVEAUD. DE LA Racine. La racine des Marsiliacées procède, comme on sait, d’une cellule initiale qui détache parallèlement à toutes ses faces des segments successifs. Les trois sepments internes se partagent, tout d’abord, par une cloison longi- tudinale un peu oblique en deux parties inégales, de façon à donner en coupe transversale six secteurs, dont trois plus petits (s, s,s, fig. 1) al- ternent régulièrement avec les trois autres (S, S, S). Chacun de ces six secteurs se divise par une première cloison tangentielle qui sépare l'écorce externe, puis par une seconde cloison tangentielle qui sépare l'écorce in- terne et la stèle, comme cela a lieu dans les Fougères. Fig. 1. — Coupe transversale de la Racine (M. Drummond). Première phase du développement. F. Cloison primitive. — f. Cloison longitudinale divisant chaque segment en un grand secteur S et un petit secteur s. Nous laisserons de côté la coiffe et l'écorce dont le développement est bien 0 Voir aussi l’article intitulé : Spores, diodes et tomies (Journal de Botanique , XIIT, p. 130, 1899 ). @ C.Næcer et H. Lerréss, Entstehung und Wachsthum der Wurzeln (Beiträge zur wissenschaftlichen Botanik, 1864, p. 11h). — 115 — connu (?, pour nous occuper exclusivement de la stèle, el en particulier du mode de formation des tubes eriblés qui est inexactement décrit dans le mémoire d'ailleurs si remarquable de Russow®?. Nous choisirons pour exemple Marsilia Drummondii, mais nous avons trouvé les mêmes résultats dans M. macropus. Il se fait dans chaque secteur une cloison tangentielle (ce, fig. ») sé- parant vers l'extérieur une région que nous appellerons région externe, puis une seconde cloison langentielle (d, fig. >), en dedans de la pre- mière, séparant une région moyenne et une région interne. Gette seconde cloison tangentielle ne se forme d'abord que dans les trois grands secteurs (S, S, S), mais un pea plus tard elle apparaît (d, fig. 3) dans l'un des petits secteurs (s), qui se présente alors subdivisé en trois régions, tandis que les deux autres petits secteurs sont subdivisés seulement en une région externe et une région moyenne. À partir de ce moment, on peut prédire le sort réservé à chaque secteur. »“ Fig. 2. — Coupe transversale de la Racine (M. Drummondiü). Deuxième phase W). e. Cloison tangentielle séparant la stèle et l'écorce. — c. Seconde cloison tangentielle séparant la région externe de la stèle, — d. Troisième cloison séparant la région moyenne et la région interne. Afin de comparer plus aisément les coupes successives que nous devons étudier, et pour faciliter la description, nous allons orienter toutes les coupes de la même manière, en les plaçant de telle façon que le petit secteur, subdivisé en trois régions, occupe la partie médiane supérieure de la figure. Ge secteur parait désormais semblable au grand secteur qui lui est diamétralement opposé, mais on le distingue à ce caractère, qu'il est inter- () Pn. van Tiecuem et Douuior, Recherches sur l’origine des membres endo- gènes (Ann. des Scienc. nat., 7° série, VIII, 1888, fig. 574, pl. 39). @) Ed. Russow, Vergleichende Untersuchungen, Mémoires de l’Acad. np. des Sc. de Saint-Pétersbourp. 6) Les cloisons indiquées en pointillé sont les cloisons qui ont pris naissance depuis la phase précédente. 2 CID calé entre deux grands secleurs réunis en dedans de lui, tandis que son opposé est intercalé entre deux petits secleurs qui n’atteignent pas le centre de la stèle. 3 Ge petit secteur devient, pour nous, le petit secteur supérieur ; son op- posé est le grand secteur inférieur, tous deux étant médians, car ils sont partagés en deux parties égales par le diamètre vertical de la figure, tandis que les quatre autres secteurs sont latéraux el situés deux en dessus, deux en dessous du diamètre horizontal. Nous avons donc un grand secteur latt- ral gauche en haut, un petit secteur latéral gauche en bas, un grand sec- teur latéral droit en haut et un petit secteur droit en bas. Cela fait, nous allons décrire successivement les divers cloisonnements qui se forment dans chaque région. Fig. 3. — Coupe transversale de la Racine (M. Drummondü). Troisième phase. E. Cloison radiale de l’endoderme. — d. Troisième cloison séparant la région moyenne et la région interne dans le petit secteur supérieur, — P, Cloison radiale de la région externe, — A, Cloison langen- tielle dédoublant une cellule de la région externe en une portion criblée et une portion péricyclique. — H. Cloison longitudinale très oblique dédoublant incomplètement la région moyenne du secteur en une portion criblée et une portion interne. Région externe. — Cette région se subdivise par une cloison longitudi- nale radiale (P, fig. 3) dans chaque secteur. Dans les secteurs médians, celte cloison coïncide avec le diamètre vertical ; dans les secteurs latéraux, cette cloison est plus rapprochée du diamètre vertical que du diamètre ho- rizontal, par conséquent elle divise la région externe de chacun de ces sec- teurs en deux cellules inégales ; la plus grande de ces deux cellules se divi- sera, plus lard, par une seconde cloison radiale, dans le orand secteur gauche et dans le petit secteur droit, tandis que, dans le grand secteur droit et dans son opposé le petit secteur gauche, cette grande cellule se dédouble — 117 — 1 par une cloison tangentielle (A, fig. 3) en une moitié externe el une moitié interne, Ensuite la moitié externe se partage par une cloison radiale (p, fig. 4) en deux cellules égales, tandis que la moitié interne se partage par une autre cloison radiale p' en deux cellules très inégales. La plus pe- tite de ces deux cellules internes est contiguë à la ligne de séparation des deux secteurs latéraux qui coïncide avec le diamètre horizontal. Cette petite cellule doit se différencier directement pour donner le premier tube eriblé (4, fig. 5). La grande cellule sœur se divise plus tard par une cloison ra- diale (p”, fig. 5) en deux cellules de même taille qui évolueront successive - ment en tubes eriblés (1, 1’, fig. 6). Cest le même mode de formation que nous avons décrit chez les Fougères "”. Fee nine a Br Fig. 4. — Coupe transversale de la Racine (M. Drummondi). ‘2 Quatrième phase. P. Seconde cloison radiale du péricyele. — p. Cloison radiale de la por- k + 0 2] 0 8 Se , ) 4 LI] ‘ie tion péricyclique de la région externe dédoublée. — p'. Première 1e cloison radiale de la portion criblée de la région externe donnant le ‘0 E premier tube eriblé £. — db’. Cloison radiale de la portion criblée de #4 la région moyenne donnant deux tubes criblés 4, k”. — b". Première E cloison radiale de la portion interne de la région moyenne. — B. Pre- pi mière cloison radiale de la région moyenne. — B”. Seconde cloison ‘+ radiale de la région moyenne. ‘2 Quand le cloisonnement est achevé, cette région externe présente donc deux arcs formés d’une seule assise et deux ares composés de deux assises. Il y a six cellules dans chaque arc simple et deux cellules externes dans chaque arc double. Cela fait ensemble seize cellules formant à la périphérie de la stèle une assise continue qui demeure à l’état de conjonctif et constitue le péricycle. En dedans de cette assise sont les six tubes criblés groupés trois par trois qui représentent la portion interne là où elle s’est dédoublée. A n é ni: DCE TE à NS (2 vr de: Tu 1 6 9) De la formation du péricycle de la racine dans les Fougères. Bulletin du Muséum dhistovre naturelle (1901, n° 6). — 118 — Région moyenne. — Dans chaque secteur médian, la région moyenne se subdivise par une première cloison radiale (B, fig. 4) en deux cellules in- égales, puis une seconde cloison radiale B’ divise la grande cellule de façon à donner en définitive trois cellules placées côte à côte et dont la médiane est un peu plus petite que les deux autres. Dans le grand secteur gauche, une cloison longitudinale très oblique (H, fig. 3) dédouble incom- plètement cette région en une portion externe petite et une portion interne plus grande. La portion externe se divise par une cloison radiale (b', fig. 4) en deux cellules qui se différencieront en deux tubes criblés (4, k’, fig. 6). La portion interne se divise par une cloison radiale (b”, fig. 4), puis par une seconde cloison radiale, de façon à donner trois ceilules de taille peu différente. Les mêmes cloisonnements s’accomplissent dans le secteur opposé, le petit secteur droit. Fig. g. b. — Coupe transversale de la Racine (M. Drummond). Cinquième phase. t, Premier tube criblé dans sa phase de différenciation maximum. — ii p'. Seconde cloison radiale de la portion eriblée externe donnant deux tubes criblés +’, 1”. Dans le grand secteur droit, il se fait une première cloison radiale (B, fig. 4), puis plus tard une seconde cloison radiale (B, fig. 4), ce qui donne aussi trois cellules, et il en est de même dans le petit secteur gauche qui lui est opposé. Région interne. — Cette région, représentée seulement dans les trois orands secteurs et dans le petit secteur supérieur, ne présente aucun celoi- — 119 — l sonnement, Elle demeure formée par quatre cellules qui se différencieront en autant de vaisseaux. ÿ Différenciation de l'appareil conducteur. — Au point de vue de l'appareil ù conducteur, la région externe ne donne done que des tubes criblés ; la région moyenne fournit des tubes criblés et des vaisseaux, la région in- terne ne produit que des vaisseaux. Fig. 6. — Coupe transversale de la Racine (W. Drummondii). Sixième phase. t. Premier tube criblé en voie de régression. — 1’, Second tube de la ré- gion externe dans sa phase de différenciation maximum. — {”. Troi- sième tube criblé de la région externe qui commence à se différencier, — h. Tube criblé de la portion externe de la région moyenne dans sa phase de différencialion maximum. — k’. Second tube criblé de la portion externe de la région moyenne qui commence à se diffé- 48 rencier. — b”. Seconde cloison radiale de la portion interne de la : région moyenne. Lors de sa formation, le premier tube criblé gauche t, appartenant au petit secteur gauche, est situé au-dessous du diamètre horizontal, tandis que le premier tube criblé droit appartenant au grand secteur droit est situé au-dessus de ce même diamètre. Mais cette disposition inverse origi- nelle tend à disparaître à mesure que se produit le développement de la ra- eine. Chaque premier tube criblé se différencie rapidement, sa paroi trans- — 120 — versale prend les ponctuations caractéristiques, tandis que sa paroi longitudinale s’épaissit beaucoup. Quand ce tube criblé a atteint sa phase de différenciation maximum (+, fig. 5), il présente en coupe transversale une forme pentagonale irrésulière:; ses deux faces radiales sont plus petites que sa face interne et que ses deux faces externes. Par son angie externe, il s'est insinué entre les deux cellules péricycliques qui lui sont superposées el est arrivé à se placer vis-à-vis de leur intersection. H en résulte que chaque premier tube criblé situé maintenant sur le diamètre horizontal a pris, par rapport à l’autre, une position symétrique. Fig, 7.— Coupe transversale de la Racine (Y. Drummondii). Septième phase. t,t,0,h,k, Tubes criblés en voie de régression. — T. Tube criblé né de la portion non dédoublée de la région moyenne, dans sa phase de différenciation maximum. À ce moment, le second tube criblé !’, provenant du dédoublement de la cellule sœur du premier, commence à se différencier (#', fig. 6). En même temps que lui se différencie pareillement le second tube criblé (k, fig. 6), qui à une origine fort différente, puisqu'il provient du dédoublement partiel de la région moyenne du secteur voisin. Chacun de ces seconds tubes criblés (4', k) subit peu à peu les modifications caractéristiques, et quand il a atteint sa phase de différenciation maximum , ses caractères spé- cifiques sont encore plus marqués que ceux du premier. Sa taile est plus grande, sa paroi plus épaisse, sa orne hexagonale irrégulière est élargie suivant la langente. Pendant que le développement se poursuit ainsi, les deux cellules péri- cycliques superposées aux Lubes eriblés externes /, t’ s'accroissent suivant le rayon el acquièrent la même épaisseur que les cellules péricycliques non dédoublées du secteur latéral voisin, de façon à former avec elles une assise extérieure qui parait homogène et avoir partout la ième valeur. D'autre part, les tubes criblés k, 4’, qui sont en dedans de cette assise, se trouvent maintenant sur le même cercle que les premiers Lubes eriblés t, #, bien qu'ils appartiennent à une région différente. Le premier tube criblé t perd peu à peu ses caractères particuliers, sa paroi s’amincit, son diamètre décroit, et quand les troisièmes tubes criblés t', k' présentent leur phase de différenciation maximum, ce premier tube a perdu tous ses caractères. Puis les seconds tubes criblés ?’, L entrent à leur tour en voie de régression et perdent leurs caractères particuliers en se rétrécissant. Enfin les troisièmes tubes criblés 1”, k° subissent aussi la même régres- sion, landis qu'ils sont suppléés par les quatrièmes tubes criblés (T, fig. 7) formés aux dépens de la cellule qui correspond à toute l'épaisseur de la région moyenne. Ces derniers tubes criblés T sont comparables entre eux: ils sont tous les quatre produits aux dépens de la région moyenne, et toute son épaisseur est employée à les former. A cette phase du développement de la racine, les trois tubes criblés A A (fig. 8) de la région externe et les deux tubes eriblés h, k° de la région moyenne ne se montrent plus que comme des tubes étroits à parol mince, de forme irréculièrement arrondie, insérés d’une part entre deux cellules péricycliques superposées, d'autre part entre les cellules de la ré- oion moyenne. Au lieu de se toucher les uns les autres en un arc continu, comme au début, ils sont complètement séparés l'un de l'autre par les cellules péricycliques et par les cellules sous-jacentes. Ces cellules, sans paraître exercer sur eux une pression déformante, prennent peu à peu la place qu'ils occupaient auparavant. . La résorplion de ces tubes criblés se poursuit; leur membrane même, complètement digérée, disparait, et, si lon examine une racine au niveau où les vaisseaux sont bien différenciés, on ne peut soupçonner l'existence de ces premiers tubes criblés, car il n’en reste plus aucune trace (fig. 8). C’est là un exemple des plus frappants pour constater à la fois le grand développement que peuvent prendre les tubes criblés, la courte durée de leur période active et leur complète disparition après cette période. Dans chaque secteur médian, la différenciation s’accomplit de la même manière. Les trois cellules de la région moyenne se différencient en autant de vaisseaux, la cellule médiane v (fig. 8) se différenciant avant les deux autres v’, »’ el demeurant un peu plus étroite. Ensuite, la cellule de la ré- oion interne devient à son four un vaisseau (V fig. 8) plus gros que les précédents. | fl Enfin, plus tard encore, les deux cellules internes appartenant, l’une au grand secteur droit, l’autre au grand secteur gauche, se transforment en deux vaisseaux de grande taille o, 0° (fig. 8) qui occupent la partie cen- trale de la stèle. Fig. 8. — Coupe transversale de ;a Racine (M. Drummond). Huitième phase. T. Tube criblé persistant. — v, Vaisseau médian de la région moyenne. — v'. Second vaisseau de la région moyenne. — V. Vaisseau de la région interne appartenant comme les précédents au secteur médian. — O. Vaisseau de la région interne, différencié en dernier lieu, apparte- nant au grand secteur latéral. — e. Cloison séparant l’endoderme N de la stèle. — c. Cloison séparant le péricycle G de la région moyenne D. — d. Cloison séparant la région moyenne D de la région interne V, 0. Chaque secteur médian forme done un faisceau ligneux. Ces deux faisceaux sont semblables, bien que fournis par deux secteurs de taille dif- férente. Toutefois la séparation qui existait à l'origine entre ces deux sec- — 123 — leurs persisle : ils ne se réunissent pas au centre el ils demeurent toujours séparés l'un de l'autre par les deux cellules internes des deux grands sec- leurs latéraux. Ces deux cellules o, o sont devenues très grandes et, en se développant, elles ont pris une position symétrique de part et d'autre du diamètre vertical. Le centre de la stèle est maintenant au milieu de leur paroi mitoyenne, tandis qu'il état situé, au début, à son extrémité au point où elle se rencontre avec le secteur inférieur. Nous avons décrit une racine présentant le type moyen. On peut ren- contrer quelques variations tenant soit au nombre des tubes criblés, soit au nombre des vaisseaux. Par exemple, on trouve parfois trois tubes eri- blés au lieu de deux nés aux dépens du dédoublement de la région moyenne. De même on peut trouver un plus grand nombre de vaisseaux résultant du dédoublement des cellules des secteurs médians. Mais ces variations ne modifient pas le mode de formation général que nous venons de dé- crire. Si nous résumons cette longue description, nous dirons que la stèle de la Marsilie se subdivise en trois régions donnant : l'externe, le péricyele et les premiers tubes criblés; la moyenne , des tubes eriblés et des vaisseaux: l'interne, des vaisseaux seulement. Nous pouvons dire aussi que cette stèle se subdivise primitivement en six secteurs : deux pelits secteurs latéraux ne donnant que des tubes eri- blés, deux grands secteurs latéraux donnant des tubes criblés et un grand vaisseau central, et deux secteurs médians (un petit et un grand) ne don- nant que des vaisseaux. L'étude que nous venons de faire concerne une racine née directement de la tige; nous allons à présent comparer la structure d’une radicelle issue de cette racine et présentant un diamètre beaucoup plus faible. DE La RaADICELLE. En suivant le développement de cette radicelle, nous constatons que les trois segments 1ssus de la cellule initiale se partagent encore par une eloi- son longitudinale, mais, à l'exception d’une seule, chaque cloison est dirigée suivant le rayon, de telle sorte que, des six secteurs ainsi produits, cinq sont semblables en coupe transversale, tandis que le sixième (S, fig. 9), de plus grande taille, parvient seul au centre de la stèle. Ce sixième sec- teur a la forme d’un des grands secteurs de la racine précédente où d'une racine de Fougère, et, comme il se comporte, dans la suite, de la même manière que le grand secteur médian de l'exemple ci-dessus, on peut dès maintenant les comparer l'un à l’autre et orienter les coupes ou les figures qui les représentent de façon qu'il occupe la même situation que précé- demment. Les cinq autres secteurs semblables ressemblent, de leur côté, — 19h — à ceux que nous avons récemment décrits dans la racine de l’Azolla (), où les six secteurs ont même forme et même taille. | Dans chaque secteur, une cloison tangentielle (ec, fig. 10) détache une région externe, puis une seconde cloison tangentelle d, en dedans de la précédente, donne une région moyenne et une région interne; mais cette cloison ne se forme que dans Île grand secteur; les cinq autres demeurent partagés seulement en une région externe et une révion moyenne, comme cela a lieu dans les six secteurs de l’Azolla. F--.- de . Fig. 9. — Coupe transversale de la Radicelle (M. Drummondu ). Première phase. F. Cloison primitive. — f. Seconde cloison séparant chaque segment primitif en deux secteurs. — $. Secteur plus grand que tous les autres. — e. Cloison tangentielle séparant l’écorce de la stèle. Dans le secteur gauche supérieur, la région externe se divise, par une cloison longitudinale radiale (P, fig. 10), en deux cellules de même taille; le même cloisonnement se fait dans la même région du secteur droit opposé au précédent. Des deux cellules externes ainsi produites, celle qui est contiguë au diamètre horizontal se différencie directement en un tube criblé qui acquiert rapidement sa différenciation maximum (4, fig. 11). Dans le secteur supérieur, une cloison longitudinale oblique (b, fig. 10) partage la région moyenne en deux cellules inégales destinées à se différen- cier l’une et l’autre en vaisseaux v, v’; les deux autres secteurs latéraux ne présentent aucun cloisonnement. Ces cinq secteurs se comportent donc res- pectivement comme les cinq secteurs correspondants de la racine de l’Azolla, et, fait digne de remarque, les tubes criblés prennent naissance, dans les deux cas, de manière identique. D Gustave CHauveaur, Sur la structure de la racine de l'Azolla. Bulletin du Muséum d’hist. nat., 1901, p. 366. edubés bus Jr. act ARE a e LA 4 j — 125 — h d p- “n À T . s: + . Rs région moyenne du grand secteur se divise, par deux cloisons ra- _ diales successives (B, B’, fig. 10), en trois cellules qui deviennent autant de vaisseaux (+, v’, v’, fig, 12) dont le médian », différencié le premier, est - = u d * . x “D AT. |, CAE “p + M 4 | Fig. 10. — Coupe transversale de la Radicelle (M. Drummondii). % | Deuxième phase. l e. Cloison tangentielle séparant la région externe de la stèle. — d. Sc- à conde cloison tangentielle de la stèle séparant la région moyenne de ‘44 la région interne. — P, Cloison radiale de la région externe donnant ; un tube criblé et une cellule péricyelique. — b. Cloison longitudinale 104 oblique de la région moyenne donnant deux vaisseaux v, 0”. — B, B. Cloisons radiales de la région moyenne donnant trois vais- je seaux v, 0’, D’. Fig. 11.— Coupe transversale de la Radicelle (M. Drummondu). hi Troisième phase. t. Tube criblé dans sa phase de différenciation maximum. N. Endoderme. — C. Péricycle. L: d'ordinaire le plus petit. La région interne ne se cloisonne pas; elle reste formée d’une seule cellule qui devient un vaisseau V plus grand que les _ autres et occupe le centre de la stèle. Ce grand secteur est semblable au grand secteur inférieur de la racine précédente. M] PL‘; : Muséon. — vins. 9 — 126 — D'après cela, les radicelles de la Marsilie présentent donc une structure différente de la structure de la racine principale. Cest là un fait absolument nouveau. En effet, quand on compare la racine principale à ses dernières ramifications, chez les autres plantes, y compris les Fougères, on constate des modifications nombreuses portant, en particulier, sur le nombre des différents éléments conducteurs ou conjonctifs; mais on n’a Jamais constaté, à ma connaissance, une variation aussi profonde touchant le mode de for- mation de ces éléments. V:. 0 né Er LAË V N \° à) Fig. 12. — Coupe transversale de la Radicelle (M. Drummond). Quatrième phase. v. Premier vaisseau de la région moyenne. v’. Second vaisseau de la région moyenne. — V. Vaisseau de la région interne. Dans certaines radicelles plus grosses que les autres, le peut secteur médian présente quelquefois trois vaisseaux et montre une tendance à res- sembler au grand secteur opposé. La radicelle de Marsilie possède des caractères communs à ceux de la racine des Fougères et à ceux de la racine de lAzolla. Par suite de la disposition géométrique que présente la structure de ces différentes racines, on peut exprimer, avec une précision mathématique rarement réalisée chez les êtres vivants, les degrés de cette ressemblance en disant que la radiellle de la Marsilie a une stèle formée de cinq secteurs d’Azolla et d’un secteur de Foupère. | Nous pouvons résumer les résultats du présent travait dans les conclu- sions suivantes : | CoNGLUSIONS. Dans la Marsilie, la racine et sa radicelle offrent chacune un type de structure particulier. Dans la racine, les premiers tubes criblés naissent, comme chez les Fougères, du dédoublement de la région externe qui forme, en dehors M PORN ni: vf — 127 — d'eux, un péricycle continu. Is disparaissent, complètement résorbés après leur phase de différenciation maximum, ainsi que les autres tubes criblés nés du dédoublement de la région moyenne. Ges tubes criblés transitoires sont suppléés par quatre tubes criblés persistants, formés aux dépens de la région moyenne non dédoublée, Dans la radicelle, les tubes criblés, au nombre de deux seulement, s forment, comme dans la racine de lAzolla, aux dépens de la région ex- terne non dédoublée. Par conséquent, le péricycle formé par cette région se trouve interrompu comme tel en face de ces lubes criblés. La radicelle de la Marsilie est composée d’un grand secteur de Fougere et de cinq secteurs d'Azolla. DE LA RÉPARTITION DES EPAISSISSEMENTS EXTRACELLULAIRES DANS LES LACUNES CORTICALES DE LA RACINE DES PRÊLES (EQUISETUM ), PAR G. CHAUVEAUD. 5 En étudiant le mode de formation de la stèle chez les Prêles ©), j'ai eu l'occasion de constater la présence d’épaississements particuliers formés tar- divement en dehors de la paroi des cellules corticales et faisant saillie à lin- térieur des lacunes qui se produisent entre ces cellules. Ces épaississements ont été signalés déjà par M. Vidal ©. Cet auteur à déterminé leur nature à l’aide de nombreuses réactions, qui l'ont conduit à les rapprocher des composés pectiques étudiés auparavant par M. Mangin. 1 Mais en ce qui concerne la répartition de ces productions dans l'écorce # de la racine, mes constatations complètent la description donnée par M. Vidal; c'est pourquoi je crois utile de les faire connaitre. Rappelons tout d’abord que l’assise interne de l'écorce méritant seule le nom d’endoderme, l’assise pourvue des cadres épaissis (qui caractérisent l'endoderme de la plupart des autres plantes) doit être appelée chez les E Prêles assise sus-endodermique. L- D'après M. Vidal, les lacunes existant en Mis de cette assise ont une é hauteur égale à à celle des cellules de l’assise qui lui est superposée ou se- n. conde assise sus-endodermique et les épaississements en forme de bâtonnets seraient localisés sur la portion de membrane sus-endodermique qui limite ces lacunes. () Gustave Gauveaun, Recherches sur e développement de l'appareil conduc- leur dans la racine des Prèles. Bull. Soc. Philomatique. (1901-1902, n° 1.) ‘5e @) Louis Vipaz, Sur la présence des substances pectiques dans la membrane des cellules endodermiques de la racine des Æquisetum. Journal de Bot., 1896, n° 14. 9. — 128 — Or, c’est seulement dans les radicelles très grêles que la lacune est limitée à une épaisseur de cellules. En général, cette lacune est formée par la ré- union progressive des trois méats superposés radialement, qui corres- pondent à l’origine aux trois premières assises sus-endodermiques ( , /’, l”, fig. 1). Quand on étudie des radicelles grêles ou des racines de gros- ei Fig. 1. — Portion de coupe transversale de la Racine (Eq. ramosissimum). Première phase. e. Endoderme. — {. Méat sus-endodermique. — !’. Méat de la seconde | assise sus-endodermique. — /”. Méat de la troisième assise sus-endo- dermique. seur moyenne incomplètement développées, on constate que les épais- sissements sont localisés en effet à la paroï interne du méat (p, fig. 2). Ces protubérances en forme d'aiguilles ou de bätonnets prennent l'apparence d'une cristallisation au fond d’une géode. C’est cet aspect que réprésente très exactement la figure donnée par M. Vidal, | L { Fig. 2. — Porlion de coupe transversale de la Racine (Eq. ramosissimum ). Deuxième phase. p . - LA L [". Méat endodermique. — p. Epaississements sus-endodermiques. Mais ce n’est là qu'une première phase du développement. Plus tard, les méals superposés se fusionnant ensemble donnent une grande lacune allon- gée radialement (L, fig. 3). Alors toutes les cellules qui limitent ces lacunes sont susceptibles de produire ces épaississements sur les portions de leur (? Loc. cit. — 129 — paroi qui bordent ces lacunes. En particulier, les cellules de la seconde assise sus-endodermique sont le siège de protubérances nombreuses. Ces cellules deviennent souvent presque complètement sphériques, ne conser- vant que quelques points de contact avec les cellules qui les entourent; aussi leur surface est dans sa presque Lotalité couverte de ces productions, La forme des épaississements s’est en outre modifiée, Ge ne sont plus des aiguilles ou des bâtonnets comme quand la localisation avait lieu à la face interne de la lacune. Ge sont maintenant des tubereules plus ou moins ré- gulièrement arrondis. Ces tubereules sont tantôt sessiles, tantôt pédonculés plus ou moins longuement ainsi qu'on peut le voir (p, fig. 3). a, Fig. 3. — Portion de coupe transversale de la Racine (Eq. ramosissimuim ). Troisième phase. L. Lacune produite par la fusion des méats L, !’,l", — p. Épaississements des cellules corticales qui bordent la lacune. Nous avons emprunté nos figures à l'E. ramosissinum, mais nous avons retrouvé la même disposition chez toutes les espèces que nous avons étudiées à ce point de vue : Ë. maximum, molle, hiemale, arvense, limosum. Sans doute, on rencontre des variations dans le nombre et la grosseur de ces protubé- rances, mais ce sont là des variations qui se rencontrent sur la même plante, ainsi que l'avait constaté M. Vidal pour les protubérances de la pre- mière phase que seules il indiquait. Lisre pes CHampieNons RÉCOLTÉES AU Japon par M. 1e D' Harman», par MM. P. Harior er N. Parouizrann. M. le D° Harmand, ministre de France à Tokyo, a rapporté du Japon près de quatre-vingts tubes ou bocaux renfermant des Champignons con- servés dans l'alcool. Nous n'avons tiré parti que de quelques-unes de ces — 130 — récoltes. La plupart des Agaricinées deviennent, en effet, méconnaissables dans l'alcool et ne peuvent plus être d'aucune utilité pour l'étude. À Des 39 espèces énumérées, sept sont nouvelles et décrites ici pour la première fois. Ge sont les : Polyporus lithophylloides, Xanthochrous melano- cephalus, Hydnun cucullatum, Pleurotus Harmandi, Lentinus lamelliporus , Anthurus trifidus et Dermatea endoneura , soit six Basidiomycètes et un Asco- mycète. Des autres espèces, la plupart se retrouvent en Europe et aux États- Unis : une est spéciale au Japon, le Gymnosporangium japonicum ; une autre n'avait encore été rencontrée qu’en Chine, le Lysurus Beauvais, et une troi- sième paraît être exclusivement asiatique, 1 thyphallus aurantiacus. Le nombre élevé d'espèces nouvelles fait vivement regretter qu’une partie des récoltes ait dû être négligée pour les causes que nous avons indiquées plus haut. 1. Tuguuna rracirormis Pers. 2. SremoniTis ruscA Roth. — Jardin de la Légation, octobre 1894. 3. GYMNosPorANGIUM JAPONIGUM Sydow, Urd. exsicc., n° 1287.— Jardin de la Légation, avril 1898. Sur rameau de Juniperus chinensis. 4. AuricuLaRIA PoLyTrIcHA ( Mont.) Sacc. . TREMELLA Fucrrormis Berk. GugpiniA RurA (Jacq.) Patouill. . TREMELLODON GELATINOSUM (Scop.) Pers. . CLAVARIA MUscoIDEs L. 5 6 7 8. Dacryuyczs srizLarus Nees, 9 O. — rusirormis Sow. 1 4| A1. — mnzæouauis Muüll. 12. Polyporus (Merisma) lithophylloides n. sp. P. receptaculo, molem carnosam, fragilem, convexam, 15 cent. latam, 6 cent. altam, cavernosam, pileolis numerosis, liberis plas minusve confluentibus, basi fibrillis, numerosioribus, cylindricis, ramosis, gracilibus, radicellarum instar pen- dulis terminatis, efformanti; pileolis spathulatis, antice curvatis, rotundatis pau- lulumque lobatis, depressis longeque decurrentibus, postice in partem stipitifor- mem et fibrilliferam connatis, imbricatis, tenuibus, carnosis, fragilibus, unicoloribus et non zonatis, 8-19 millim. lalis, grosse velutinis; fibrillis radiciformibus, 5 cent. circiter longis, apice 2 millim. crassis et filiformi-attenuatis, poris lolam infe- riorem pileolorum faciem partesque decurrentes usque ad fibrillarum originem occupanti, minimis, rotundatis, dissepimentis tenuibus, integris, superficialibus. — Ad terram. Espèce des plus remarquables, très nettement caractérisée par la pré- sence de fibrilles. Elle est unicolore et jaunâtre conservée dans l'alcool. Les réceplacles soudés et comme foliacés lui donnent l'aspect d’un Lithophyllum. NÉ APLSSSS d LÉeS Rs do nome ares nc Sos, Al de 4 À Lutte de de os er., | avr Cou ; fé Un A $ A Pi [Ds * 2 , Ph n° tm Le VS L (ae ” Le eo? à 4 { LA j — 131 — Li us HE . 13. Xanthochrous (Perennes) melanocephalus n. sp. X. pileo orbiculari, profunde umbilicato, nigro, glabro, lævi, non striato, 4 cent. 5 lato, tenuiter membranacco, margine incurvatulo, tenui, hine inde lace- _ratulo; slipite centrali, à cent. longo, ad basin incrassatulo, 3 millim. circiter crasso, longitudinaliter striato-sulcato (forte dessiccationis ope), luteo-ferrugineo, undique furfuracco; poris fuscescentibus, nudo oculo vix conspicuis, angulosis, superficialibus, dissepimentis tenuibus integrisque, in stipitis apicem leviter decur- rentibus; eystidiis nullis. —-Ad terram. _ AA. Prycnocasrer Auranrracus Patouill. Forme conidifère du Poryrorus (Meriswa) suzpnureus Fr. 15. Hydnum cucullatum n. sp. H. totum albido-lutescens, simplex vel imbricato-cæspitosam, pileo-carnoso, glaberrimo, conchiformi, postice marginato, dorsaliter aflixo, pendulo, margine undulato plusminusve lobato, inflexo ; aculeis confertis, simplicibus, acutis, 3 millim. circiter longis. — Ad truncos, Chuizuipi, sept. 1898. 46. Hyonum repanpum L. 17. — corazLoines Schæff, 18. Bocerus caRysenTERON Fr. 19. CanrnarezLus ciBarius Fr. 920. — rLoccosus Schw. 21. Crarerezzus cornucoriores (L.) Pers. 22. Lentinus lamelliporus n. sp. L. lignicola, cæspitosus; stipite brevissimo vel nullo, crasso, excentrico, in pi- leum firmo-coriaceum dilatato, antice elongatum, postice mullo breviorem, margine acuto, inteoro, sublus vix recurvato, sinuoso, superiori facie alba, roseola, gla- bra, lævi, medio depressa, poslice marginala; hymenio albo, in media parte inferiori in favoloideos tubulos, dissepimentis tenuibus intepris leviterque denticu- latis, in media superiori in lamellas e tubulis ortas expanso, antice attenualas, bre- vioribus immixtis, 4-5 millim. latas, acie distincte denticulatas acutasque, verrucis emergentibus numerosissimis. Espèce très remarquable qui semble par la forme de son appareil hymé- nifeve réunir les Favolus et les Lentinus. 23. Pleurotus Harmandi n. sp. P. sparsus vel subcæspilosus, primitus clausus et subglobosus, sessilis, lateraliter uno punclo aflixus, dein secundum æquatorium cireumscissus, parte superiori in pileum antice liberum dejectus, poslice indehescenti, parte inferiori tuberculiformi, limbo volviformi prædita, antice libera, postice cum pilei margine concrescenti, _ pileo conchiformi, centro pallidiori depresso, integro vel sinualo, squamoso, velu- tino, fulvo-brunneo, margine involuto; lamellis dilute luteis, decurrentibus, con- _ ferlis, strictis, inæqualibus, simplicibus, basin versus distantibus magis venulosis, contextu carnoso, obscure Inteo; basidiis 2-4 slerigmaticis, clavatis, 40 — 5o p — 152 — X B—6y, cystidiis apiculatis capitatisve; sporis globoais, lævibus, sub lente fer-achrois, + 9 p crassis. Forêt de Chuizuipi, septembre 1890. Cette Agaricinée des plus curieuses, qui mesure de 1 à 5 centimètres de diamètre, se distingue de tous les Pleurotus connus par la présence d’une partie volviforme qui lui donne un cachet tout particulier et permettrait d'en faire le type d’un nouveau groupe. M. le D' Harmand avait accompagné les échantillons, conservés dans l'alcool, de la note suivante : «Chapeau écailleux, velouté, brun-jaune plus clair au centre; chair jaune-noirâtre au milieu: lames jaune-clair». 9h. ARMILLARIA CALIGATA Viviani. I nous est impossible de rapporter à une autre espèce ce Champignon, qui ressemble de tous points à la Caussella de la région méditerranéenne. Au Japon, il est très estimé et se vend fort cher sur les marchés, sous le nom de Matsutake (vule. Champignon de pins). Les exemplaires de M. le D° Harmand, achetés au marché de Tokyo, dans le courant du mois d'octobre sont accompagnés de la note qui suit : +Comestible excellent. Dessus du chapeau, fibrilleux, en écailles fibreuses, brunes, comme agelutinées, intervalles blancs: chair ferme, très blanche, cortine épaisse, fournie, blane-jaunâtre; stipe ferme, écailles ou agpolutinations fibrilleuses brunes. Odeur un peu vireuse.» Tous ces caractères concordent avec ceux que présente lArmallaria caligata. 25. Inocyse rimosA Bull. — Jardins de la Légation, octobre 1894. 26. Lrprora PRoCERA Scop. 27. Truypuazzus imeunicus (L.) Fr. 28. — auranriacus (Mont.) Ed. Fischer. — Tokio, 7 octobre 1894. 29. Murius caxnus (Hud.) Fr. 30. Lysurus Brauvaisir M. Molliard, Rev. gen. de Bot., 1900, p. 60.— Déjà signalé en Chine, à Longtchéou, province de Kouang-Si. 31. Anthurus trifidus n. sp. A. stipite cavernoso, volvam non superante stipiti adpressam et æquilongam, cylindraceo, brevissimo, 2 cent. circiter alto, 1 cent. diametro, apice in tres laci- nias elongatas, acatas, sursum attenuatas, erectas et paululum ad centrum incurvas, 5 cent. longas, diam. basi 1 cent. 5, dorsaliter leviter canalicutatas, intus rugulosas et fructiferas, sectione triangulares, diviso. 32. CRucIBULUM VULGARE Tul. 39. SCLERODERMA VERRUCOSUM ( Bull.) Pers. 34. Rxizopocon RuBEsCENS Tul. Le Rhizopogon rubescens est usité comme comestible au Japon; il se vend — 133 — sur les marchés et est connu sous le nom de Shôo-Rô. Le /, Ussellu F, de la Bell. n’en est pas distinct. Marché de Tokio, avril 1896; Jardins de la Légation, octobre 1894. 30. MonouezLa micipa Kromb. — Jardins à Tokio, avril 1896. «Très rare: les Japonais ne semblent pas connaître cette Morille» (D' Harmand). 30. Laounea nemispnæerica Wivp. 37. — winrra Schum. 38. Dermatea endoneura n. sp. D. stromate cornco, 2-4 lobis inferne junctis, superne liberis composito, extus alro, pruina fusca consperso, intus farclo, albido, lineis brunneis radiantibus plus minus ramosis anastomosantibusque slipatis undique marmorato, inferiori parte nigricanti, cupulis primitus clausis, dein apertis, ad apicem cujusque lobi solitariis, concavis, atris, margine crasso, obluso, rigido, integro vel inciso, e patenti erecto; ascis clavatis parte sporifera, 50 uw X 10 p, longe stipitatis, octosporis, paraphysibus filiformibus, copiosissimis vix 2 g. crassis, hyalinis, ramsulosis, apice non incrassalis; sporis subdichis, junioribus hyalinis dein brun- neis, unicellularibus, ellipsoideis, 12 pu X 6 pe. Le stroma de cette espèce, qui par plusieurs caractères s'éloigne quelque peu du genre Dermatea, mesure 1 centimètre de hauteur: les cupules ont de 6 à 10 millimètres de longueur sur 5 millimètres de large. 39. SePeponIUM curysosPERMUM ( Bull.) Fr. Parasite sur un Bolet , dans les jardins de la Légation, octobre 1894. LISTE DE QUELQUES FLORAISONS INTÉRESSANTES OBSERVÉES DANS LES SERRES DU MUSEUM, DEPUIS LE 28 JANVIER 1909, par M. J. Cosranwrix. ACTINOSTEMON GRANDIFOLIUS Baill. Æcuuea Linpenr E. Morr. ArisroreziA Macour L’Herit. Arrocarpus Cuapcasna Roxb. AsysrasiA scANDENS Hook. Beunia rericuzara F. Didrichs. CHAMÆDOREA ELEGANS Mart. Cinnamomum Zeyranicum Nées. Crinum AsraTIcuM L. — GIGANTEUM Andr. EnceworrTaiA carysanrua Lindl. Enanraemum vezurinum Nichols. EuceniA unirzorA L. Gzycosmis PENTAPuYLLA Correa, Heriocanpus AMERIcANUS L. Ixora .coccneA L. LounyA caupaxuraTa Bail. Macaraxea Porrsaxa Ed. André. Maxizcaria Cepuza Rchb. — mimirouiA Rchb. Neparayris z1B8ERICA N. E. Br. NeviusiA ALABAMENSIS À. Gray. Pazisora Maczaunr Cornu. Picramnia Lipeniana Tul. Pineurcuza cauparTa Schlcht. PsycaorriA BRASILIENSIS Well. Ruipsais BAmgusones Web. SPATHIPHYLLUM CANNÆFOLIUM Schott. STROMANTHE SANGUINEA Sond. — 134 — RÉSUMÉ DES DISTRIBUTIONS DE GRAINES, PLANTES VIVANTES, BULBES, ARBRES ET ARBUSTES, GREFFONS ET BOUTURES, FAITES PAR LE MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE (aururs), DU 1°° OCTOBRE 1900 AU 1° OCTOBRE 1901. | > , GRAINES| PLANTES VIVANTES. GREF- ÉTABLISSEMENTS D’'INSTRUCTION — ie NS NOMBRE | PLANTES | PLANTES | ARBRES |D’ARBRES ET SORRESPONDANTS. de de vivaces de et et SAUHETS. | SERRE. [PLEIN AIR.| ARBUSTES. |[D'ARBUSTES NOMBRE. I. France. Jardins botaniques français Établissements d'enseignement supérieur (École normale supérieure, Sorbonne, Fa- cultés, Ecoles de médecine et de pharma- cie, elc.)....................4..444. 1,13/ Établissements d'enseignement secondaire el d'enseignement primaire supérieur (Lycées, Collèges , Écoles normales primaires, Ecoles primaires supérieures , Jardins scolaires, ete.)| 6,103 Établissements d'enseignement agricole et hor- ticole (Écoles nationales, Écoles pratiques d'agriculture, Fermes-écoles, Écoles pri- maires agricoles et horticoles, etc.) 5,195 Stations agronomiques, Laboratoires de re- cherches, Professeurs départementaux et spéciaux d’agriculture 1,045 Sociétés d'agriculture et d’horticulture (pour- vues de jardins d’essais)........-....... Jardins nationaux et jardins municipaux, (autres que les jardins botaniques) Établissements d'utilité publique et de bien- faisance (Écoles militaires, Hôpitaux, Asiles). Correspondants en France (à titre d'échange). Il. Cocones Françaises (). Jardins coloniaux français ( Jardins botaniques et Jardins d'essais) Correspondants dans les colonies françaises (Stations, Résidences, Missions, ete.)... IL. Érrancer. Jardins botaniques étrangers (Jardins métro- politains et Jardins coloniaux) Correspondants français à l'étranger (à titre MÉCAnTe) NeLemaieezaeptr ot eniee Correspondants étrangers (à titre d'échange). Nora. Il a été délivré en outre 32,967 échantillons de plantes vivantes (fleurs , rameaux, feuilles, etc.) dont 9,528 aux établissements d'enseignement supérieur et 23,439 aux étudiants, artistes et dessina- teurs industriels. Le nombre des autorisations (cartes valables pour une année) accordées pour des- siner sur place, dans les serres et parterres a été de 1,459 ; celui des autorisations également valables pendant une année, accordées pour recevoir des échantillons d’étude dans les parterres et l’école de botanique , a été de 726 ; soit en tout 2,185 cartes délivrées dans le courant de 1901. * (1) Les envois fails dans nos colonies portent exclusivement sur des espèces rares et d’un très grand intérêt pour les pays auxquels ces végétaux sont adressés et pour lesquels ïs sont spécialement choisis. RS + td he) 2) D Pe 0=, mn, Ne bat 120 ie nul fois — 135 — APsrçu GÉOLOGIQUE sur Le Bameoux, par M. Le proresseur Sranissas Meunier), À M. Alex.-J. Bourdariat m'a remis quelques échantillons recueillis par lui dans le Bambouk, entre la Falémé et le Sénégal, en me demandant de les étudier; le Muséum ne possédait rien encore de cette région du Soudan français. Malgré le petit nombre des spécimens qui la composent, la série nouvelle permet de se faire une idée assez précise de l'intéressante région d'où elle provient, et on peut essayer, comme nous le faisons ici, de la résumer sur une carte provisoire qu'il y aura lieu de combiner, plus tard, avec les cartes des régions voisines. On y voit, avant tout, le contraste très prononcé entre la vallée largement onduleuse de la Falémé et la falaise à pic, de 150 à 200 mètres de hauteur, presque verticale, qui constitue à l'Est le Tambaoura. Il se trouve, en eflet, que ce contraste dans la mor- phologie externe coïncide avec une profonde différence dans la constitution géologique. * Le Tambaoura est formé, avant tout, par des grès sans fossiles, mais que rendent fort dignes de mention leur épaisseur, leur extension en surface et la présence, dans leur masse, de quelques accidents de structure : au con- traire, le pays que domine ce massif possède une ossature schisto-cristal- line qui perce, en bien des points, le manteau de latérite étendu à sa sur- face, et qui paraît admettre des roches très variées. Une grande faille, dirigée du N. N. 0. au S.S.E., limite ces deux ré- gions et souligne laffaissement relatif du pays de la Falémé par rapport aux contrées situées au N. E. L'ossature schisto-cristalline dont il s’agit nous est révélée par des roches de plusieurs types, qu’il convient de mentionner. Tout d'abord, des masses à structure granitoïde se signalent par leur richesse en amphibole et en plagioklase ; les unes sont à grains fins et d’autres prennent une apparence porphyroïde. Ces roches passent à la syénite et au diorite. Le massif qu’elles constituent se montre sur la rive droite de la Falémé, depuis 14° 10° lati- tude Sud jusqu'à 15° 30”, d’une manière à peu près continue, et il semble qu'on puisse lui rattacher un pointement méridional, à Kéniéko, et un pointement septentrional près de Kaguel. Sur son flanc oriental, aux alentours de Kéniéba, se trouve, appliqué sur ces roches, comme un placage de schistes d’un aspect remarquable et dont j'ai sous les yeux plusieurs variétés. Le type le plus fréquent est une roche vert sombre, à feuillets peu distincts, dont les surfaces mutuelles de G) Cette note, présentée à la Réunion des naturalistes, dans sa séance du 28 jan- vier, a dû être retardée à cause de la gravure de la carte. — 136 — contact sont recouvertes de dépôts ocracés et d'innombrables petites den- drites d’acerdèse. La structure est entièrement cristalline et montre surtout des aiguilles parfois très longues de hornblende, souvent tordues et cou- chées dans le sens du feuilleté. Il arrive même que la cristallinité augmente [5 | | 14 5ù - Ha oe : ESSAI ANS DUNE CARTE CÉOLOCIQUE & gravier RQ c ; gi ns = pu BAMBOUK 50 Crgile ferrugineuse s4no gavier dehors « Qhres UN Œ = |» Chloutrschises à Scht mélamorphuqueo VAYAYANANAVA 10 Roches enolallin es Grant. yen K RRQ ER EN buate 50 pi HE 40 ge de Gambaarta = 30 Yateute 20 310 1 Réduction de la carte de M. Bourdariat à l'échelle du ——— 2 000 000 dessinée par M. L. Giczanp, préparateur au Muséum. et la roche se remplit alors de gros prismes d’amphibole, parfois radiés et qui, en lames minces, se montrent souvent étirés et tronçonnés d’une ma- nière caractéristique. Cette dernière circonstance est en rapport avec les frippements intenses que la masse laisse voir quand on l’examine perpendi- culairement aux feuillets. Les détails de structure sont, d’ailleurs, soulignés — 137 — par la dispersion d’une multitude de petits grains noirs de fer oxydulé. Ces amphibolites ont éprouvé, avec beaucoup d'énergie, les effets de l'in- lempérisme. Les portions superticielles des massifs sont devenues complè- lement ocreuses, et la mise en évidence du fer, qui est ainsi réalisée, semble d'autant plus à noter qu'elle peut fournir son contingent d'infor- mations à l'égard de la latérite, qui, comme on va le voir, couvre une large surface dans la région qui nous occupe. M. Bourdariat signale vers le milieu de la zone limitée, à l'Est, par la falaise du Tambaoura et, à l'Ouest, par la sortie amphibolique, des îlots en forme de collines, de 79 mètres en moyenne d’élévation au-dessus de la plaine environnante, et qui sont formés de schistes surmontés de grès. De semblables formations se voient sur une grande longueur sur la rive gauche de la Falémé. Le schiste dont il s’agit nous est fourni par un échantillon recueilli dans un ravin à 2 kilomètres au Sud des ruines de Colomba. C’est une roche très finement feuilletée, douce au toucher et traçant sur le drap comme la «craie de Briançon». Elle se taille au couteau avec la plus grande facilité. Le grès qui la recouvre, représenté par un seul échantillon, ramassé à l'Est du village de Linguekoto, est grossier, très polygénique et nettement différent des grès du Tambaoura, dont il nous reste à parler. Il convient encore de mentionner dans cette série, comme se présentant à l'Est de Farincounda et sous forme de mamelons bordant la rive droite de la Falémé, une roche qui offre les caractères de diverses variétés d’eurite. Elle est, d’ailleurs, recoupée d’une infinité de petits filonnets de quartz, parallèles entre eux. Les surfaces extérieures de cette roche, qui est d’un blanc à peine ver- dâtre, sont très fortement ocracées, lissées et presque émaillées par les agents subaériens, et l’on aura peut-être, en l’examinant, la chance de ren- contrer, parmi ses caractères, quelques éléments de l’histoire de la latérite qui git à son contact. Celle-ci, qui couvre tout le pays, a les caractères que nous sommes habitués à rencontrer dans la latérite d'Afrique : elle est parfois assez riche en fer pour constituer le minerai généralement exploité et, alors, elle est volontiers concrétionnée et tuberculeuse, comme le fait voir un échantillon recueilli au sommet du mont Cottili, au Nord de Kéniéba. Quant à la falaise qui borde, à l'Est, toute la contrée que nous venons de parcourir, elle compose, comme LP avons dit, la chaîne du Tambaoura et elle est essentiellement gréseuse. M. Bourdariat a rapporté plusieurs spé- cimens de roches qui montrent les passages très ménagés d’un grès à peine rosé à un grès qui rappelle l’old red sandstone de F Écosse. Certains échan- tillons sont bariolés de diverses nuances ocreuses. Dans les variétés les plus claires on voit, sur les cassures, des sortes de petites mouches ferru- gineuses et foncées, et 1l est assez naturel de penser que celles-ci sont — 138 — comme les germes de nodules à ciment de limonite qu on voit en beaucoup de points. La surface de ces grès est naturellement très rubéfiée et, dans bien des cas, recouverte de latérite ou même de limonite à peu près pure. M. Bour- dariat a recueilli un fragment de ce genre qui engrène avec l'échantillon de grès pris immédiatement au-dessous de lui. L'union entre la latérite et le grès est extrêmement intime, etle sommet du Tambaoura est recouvert, comme la plaine elle-même, du manteau de cette curieuse formation. Même certaines variétés consistent en une sorle de conglomérat de petits fragments de grès enrobés et cimentés de latérite. Îl en résulte une nou- velle variété de cette roche, déjà si protéiforme. Les quelques lignes qui précédent sufiront pour montrer que l'envoi de M. Bourdariat présente un grand intérêt, et c’est la raison qui m'a déter- miné à en entretenir la Réunion des naturalistes. SUR LES FIGURES DE DÉCOMPOSITION DES CRISTAUX, par M. Paur GAUBERT. Les faces d’un cristal, qui s’effleurit lentement à la température ordi naire ou rapidement en le chauffant, montrent, au début de lefflores- cence, des taches, qui, d’après les observations de Pape”, sont elliptiques ou circulaires, suivant le deoré de symétrie de la face considérée. Les axes de l’ellipse ont toujours la même direction et la même grandeur relative. Ces cercles et ces ellipses sont les sections d’un certain ellipsoïde (ellipsoïde d’efflorescence ou de décomposition), dont les axes sont désisnés par Pape sous le nom d'axes chimiques. D’après ces faits, on peut penser que la décomposition, autour d’un point quelconque de l’intérieur du cristal, progresse d’une façon inégale, suivant les différentes directions, et que la partie décomposée est limitée extérieurement par une surface ellipsoïdale. L’ellipsoïde dépend de la conductibilité ther- mique dans le cristal et d’autres propriétés de ce dernier, représentées aussi par un ellipsoïde (Sohncke )®. Schrauf® admet que la forme des OC. Pare, Ueber das Verwitterungsellipsoid wasserhaltiger Krystalle. Pogg. Ann., t. CXXIV, p. 329; 1865; et t. CXXV, p. 513; et t. CXXX VIII, p. 864; 1868. C. Pape fait remarquer, dans le second mémoire, que Graïlich, dans une nole de la traduction qu'il a faite de Miller : Léhrbuch der Arysialagraphte, Vienne, 1856, dit que les figures de décomposition sont très ob et qu'apparem- ment elles sont en relation avec le système cristallin. ® Souncke, Ueber das Vervitterungsellipsoid rhomboidrischer Krystalle. Zeitsch f. Krystall., t. IV, p. 225, 1880. G) Sonraur, Phys. Min., t. Il, p. 53. ne dat fi Le dope oi do te dlde bé of ou, ee Ti, . . É dun dci elle dti > lat lies Eu ne 0 nt déc dé coves d : té t à dt, — 139 — figures d’efllorescence est en relation avec le clivage. Le sulfate de zine, qui ne possède qu'un clivage, lui fournit un exemple sur lequel s'appuie son hypothèse. Dans cette substance, le grand axe de lellipse d’efflores- cence est parallèle à l'intersection du clivage avec la face sur laquelle se produit la figure considérée, Mais, sur la face de clivage, on devrait avoir un cercle; or Pape a observé des figures elliptiques. Ce fait est aussi en contradiction avec l'explication de Exner!”?, qui admet que la forme des figures est en relation avec celles de dureté et, par conséquent aussi, avec le clivage. Weiss ©), en étudiant le gypse, a constaté que les taches sur g', au lieu d'être elliptiques, sont souvent quadrangulaires. Elles ont été aussi bien étudiées par Sohncke. Ces figures sont divisées en quatre secteurs par deux diagonales, faisant respectivement avec l’axe vertical des angles de A3 de- grés et 39 degrés (Sohncke)®. Les stries qui se trouvent dans les cadrans supérieur el inférieur font un angle de 2°7 à 3 degrés avec l'axe vertical. Sohncke a montré que le rapport des deux diamètres était variable avec la température. Si l’on désigne par / le diamètre longitudinal dirigé suivant l'axe vertical du gypse, et par g le diamètre transversal, le rapport diminue avec la température. Il est égal à 1.180 à 105 degrés, 0.718 à 129 degrés, 0.667 à 160 degrés. On peut dire qu'à mesure que la tempé- rature s'élève et que, par conséquent, la décomposition est moins lente, celte dernière se fait plus rapidement suivant l'axe vertical que sur la direc- tion qui lui est perpendiculaire. Tel est le phénomène observé, quand le œypse est chauffé dans l'air. 1] est tout autre, comme on le verra plus loin, quand il est plongé dans un liquide bouillant, à une température assez élevée pour que la déshydrata- tion du gypse puisse se produire (glycérine, huile, parafline, baume de Canada, etc. ). M. Blasius!” a constaté que, tandis que les faces de l’alun de chrome, du sulfate de fer, du sulfate de cuivre, donnent dans l'air des cercles ou des ellipses, dans un liquide, comme lalcool, il se produit des formes ressemblant beaucoup plus à une figure de corrosion qu’à une figure d’efflo- rescence. L’alun de chrome, par exemple, donne dans l'alcool presque absolu des figures à contours triangulaire, quadrangulaire où hexagonal. Nous voyons donc qu'il semble acquis que les corps qui s’effleurissent dans l'air donnent généralement des figures circulaires ou elliptiques, à 0) Exner, Untersuchungen über die Härte an Krystallflächen, Vienne, 1873. @) Wuss, Deutsch. peol. Ges., 1875, p. 211. 6) Souxaxe, Zeitsch, für Kryst., t. XXX, p. 1, 1898. G) Brasius, Zeitsch. f. Kryst., t. X, p. 221, 1885. — 110 — l'exception du gypse, et que s'ils sont déshydratés dans un liquide, 1l y a production de figures qui sont intermédiaires entre les figures de corrosion et les figures d’efflorescence. J'ai fait quelques observations nouvelles et répété beaucoup des expé- riences de Pape et de Sohncke, qui n'ont amené à donner une interpréta- tion nouvelle des figures d’efflorescence. Je vais d’abord décrire les faits suivants, qui serviront de base à mon interprétation : Gypse. — Un des procédés d'étude les plus commodes consiste à chauffer dans une goutte de baume de Canada ou de glycérine, sur une lame de verre, une lame de clivage de gypse, assez mince pour que la teinte de polarisa- tion soit le gris de premier ordre. L'opération terminée, le baume est recouvert d’une lamelle couvre-objet, et la préparation peut ainsi être con- servée indéfiniment. Dans ce cas, J'ai constaté qu'il se produit au commen- cement de la déshydratation des aiguilles cristallines très allongées, suivant l'axe vertical du gypse plus biréfringentes que ce minéral, et s’éteignant suivant leur longueur. Elles atteignent souvent un centimètre de longueur et un demi-millimètre de large. La même préparation montre des bandes de dimensions différentes; mais les proportions relatives sont en général à peu près les mêmes (la longueur est en moyenne égale à une vingtaine de fois la largeur), si l’on considère naturellement celles qui ne sont pas limi- Lées à leurs deux extrémités par le clivage du gypse transversal à l'axe ver- lical. Les aiguilles sont souvent terminées à leurs deux extrémités par une droite faisant avec le clivage k' un angle différent avec la bande considé- rée, mais voisin de 42 degrés. Différentes lames ont donné respective- ment 43, 4h, ho, h1,49, 45, ho degrés. Quelquelois on a encore une autre face. L’angle est alors égal à 35 degrés environ. L'examen avec un fort grossissement montre que les lignes dont il vient d'être question ne sont pas des droites, mais qu’elles limitent un grand nombre de cristaux. La bande est, en somme, formée par des cristaux librillaires placés les uns à côté des autres. Cette fibrosité donne lopacité. L'existence de cette fibrosité est facile à constater, on n’a qu'à essayer de lacérer la lamelle de #ypse; avec une aiguille très fine, on arrive à isoler à ses extrémités une de ces lames et l’on peut voir alors les cristaux filiformes se séparer. Îl est aussi facile de vérifier que toutes les fibres cristallines se trouvent sur un même plan, de telle façon que souvent la lame, même lorsqu'elle atteint deux millimètres de large, paraît être unique. Il eut été très intéressant de voir les formes terminant ces fibrilles, mais, à cause de leur petitesse, je n'ai pas réussi. On s'explique aussi pourquoi l'angle que fait l'ensemble des extrémités de ces fibres avec l'axe vertical est variable, puisqu'il ne correspond pas à mb td à Pa — 141 — uue direction cristallographique unique, mais à un ensemble. Quelquelois la bande ainsi produite est terminée par une ligne courbe plus ou moins régulière ayant parfois la forme d'un are d'ellipse, J'ai dessiné cet are à la chambre claire en employant un fort grossissement, et j'ai calculé s'il pouvait appartenir à une ellipse. Les résultats fournis par plusieurs courbes ne sont pas très concordants avec une ellipse: Si l’on opère avec une lame un peu épaisse, les bandes ne traversent pas toute l'épaisseur du gypse: il faut, pour que cela ait lieu, chauffer plus longtemps, et alors la masse devient beaucoup plus fibrillaire et, par conséquent, plus opaque. Les figures d'efflorescence formées dans l'air doivent leur forme à la production de petits cristaux qui ont trois orientations différentes, comme l'indique la figure donnée par Weiss(?, et reproduite par Sohneke ©. Les propriétés optiques de ces cristaux ont été étudiées par M. A. Lacroix © sur des fragments de gypse complètement déshydratés. Les figures d’efflo- rescence correspondent aux rosetles qu'il a décrites. I est inutile de revenir sur ces figures, qui sont suffisamment connues. Sulfate de cuivre. — Les figures d’efflorescence s'obtiennent très facile- ment. Elles ont été bien étudiées par CG. Pape, qui les a aussi figurées et mesurées. Elles ont à peu près la forme d’une ellipse, et le rapport des deux axes de l'ellipse sur les différentes faces est le suivant (Pape) : VALEURS ©, OBSERVÉES. CALCULÉES. 20 LI LÉ 1,890 (1,850) OL NME 2 2,30 2,300 an ee... .:.. »,4 43 >, 43 LT LI CREME PERS ER 1,549 (1,537) ad ne de moe cercle 1,102 Les axes de l’ellipsoïde, calculés avec les valeurs 1,850 et 1,537, sont : a:b:c— 0,540 : 0,3963 : 1. J'ai pris, pour répéter les observations de Pape, de très petits cristaux ayant de 1 à 5 mullimètres de longueur et ayant la face qui devait être examinée aussi parfaite que possible. L'examen des petites figures d’efflorescence pouvait ainsi être fait au microscope, et un fort grossissement était employé. Les cristaux étaient mis dans un dessiccateur ou collés sur une lame porte-objet qui était placée, pendant quelques fractions de seconde, sur une flamme. L'examen 0) Weiss, Deutsch. geol. Ges., 1877, p. 211. @) Sunnexe, Zeitsch f. Kryst., t. XXX, p. a. () À. Lacroix, C. R. de l’Ac. des Sc., 1898, 1. GXXVI, p. 360 et 553. Muséum. — vint. 10 — 142 — des ligures montre que leur contour n'est pas régulier, et, bien que la ligne de séparation, entre la partie eMeurée et la surface intacte du cristal, ressemble à une ellipse, le contour est sinueux. Les mesures du plus grand et du plus petit diamètre, faites sur les figures de la face g' d’un cristal passé sur la flamme et, par conséquent, obtenues à haute température, a donné les résultats indiqués dans la colonne [. La lame couvre-objet a été ensuite placée dans un dessiccateur et les figures ont été mesurées de nou- veau; les résultats sont donnés dans la colonne II. [l Il 10 ver PU Se OU ES ENT SNS ds Tue ce Due vien à 3 1 et) DIS DR DR RUE 0 arte eo an die NON AR AS ROSE NP TE EC CE RE PO UE Aide a SE LARMES Du Sole dE DAS oc sicneis 60 ae SEVEN CE - s Les figures se sont donc allongées en continuant à se développer dans l'air sec; mais le tableau ci-dessus indique que l'allongement dans un sens ne s’est pas fait évalement dans les différentes figures. Ces dernières ayant été dessinées à la chambre claire, des ellipses ont été construites avec les axes des figures, la coïncidence est loin d'êlre satisfaisante. Les figures d'efflorescence, vers les deux extrémités du grand axe, sont plus larges que l’ellipse ; cependant, dans quelques cas, l'inverse a lieu. Sur dix figures bien choisies et ayant l'apparence elliptique, trois offraient le dernier cas el six le premier. Je n'insisterai pas longtemps sur ces figures, je ferai re- marquer que leur contour est sinueux, alors même que la face considérée est parfaite, que Îes rapports des deux diamètres sont assez variables pour la même face. Ainsi une face 9°, chauffée directement sur la flamme d’une lampe à pétrole, a donné dans ce cas une dizaine de figures ayant environ 1 millimètre de longueur et dont le rapport des axes est à peu près 1,3. La même face, chauflée sur une aulre partie, mais un peu moins long- temps, n’a donné des figures qu’une demi-minute après le chauffage. Celles- ci, beaucoup plus allongées que les premières, mais plus petites, ont un rapport d’axes de 2,5, rapport qui a diminué par l'accroissement inégal des figures pour tomber à 1,8. La variation de ces figures est peut-être due à ce qu'il se produit des hydrates différents à chaque température. À chaque sulfate hydraté prenant naissance correspondrait une figure d’efflo- rescence particulière, comme G. Pape l’a déjà observé. La plupart des figures de la face » ont plutôt un contour hexagonal qu'un contour elliptique. L’hexagone a un angle en haut, un angle en bas et deux côtés verticaux , généralement très allongés. Dans une autre expérience, en passant un cristal sur la flamme d’une lampe, il se produit des figures en apparence elliptiques, dont le contour est formé par d’autres figures d’efflorescence beaucoup plus petite. La LOL ST AUS partie intérieure est presque intacte, si ce n'est le centre, Il arrive même qu'il existe deux figures concentriques formées de la même façon ; dans ce cas, le centre paraît inattaqué. D'autres figures assez curieuses peuvent se produire si l’on chauffe le cristal sur la flamme. Toute la partie en dehors de ces figures à intérieur intact peut montrer de petites figures de corro- sion, et l’on a alors des taches elliptiques bleues sur fond blanc. Malgré cette variété de figures, il y a pour chaque face et pour chaque mode de leur production une forme générale constante, mais beaucoup moins régulière que ne l’a indiqué Pape. Cependant, les figures que donne | cet auteur (fig. 1, pl. XI, Pogo. Ann., t. CXXXIIT) sont loin d’être régu- | lières et de donner de bonnes mesures. Les cristaux de sulfate de cuivre, chauflés dans l'huile, montrent des | figures radiées plus ou moins elliptiques, fermées par des bandes en creux | aboutissant à un point central. Alun de chrome. — Les figures d’efflorescence de l’alun de chrome sont 4 circulaires en apparence et, si elles sont examinées à un faible grossisse- ; ment, elles paraissent même être des cercles parfaits. Mais celles qu’on Û observe sur des cristaux microscopiques, avec un fort grossissement, ont | un contour nettement polygonal et rappelant celui des figures de corrosion. 4 Blasius a observé les figures se formant dans lalcool presque absolu. I s’est produit de véritables figures de corrosion, identiques à celles qui se ; produisent dans l'eau, l Les cristaux d’alun de chrome, chauffés dans l'huile, ne donnent pas À des figures semblables à celles qui sont obtenues dans l'alcool, mais iden- tiques à celles qui se forment dans l’air, Elles sont beaucoup plus petites que ces dernières, et toute la surface se recouvre rapidement d’une couche ñ homogène de matière décomposée. H est à remarquer que l'huile n’a aucune action sur le chrome, tandis que l'alcool, contenant un peu d’eau, dissout lévèrement l'alun, et qu'il est naturel qu'il se produise des figures de corrosion, Les corps efflorescents ne sont pas les seuls à donner des figures ellip- tiques ou circulaires ; les substances qui se décomposent peuvent aussi en donner de semblables, s’il se produit un corps en petits cristaux ou amorphe se déposant à la surface de la face cristalline. Les rhomboèdres de calcite, chauflés à haute température, montrent sur ÿ leurs faces des figures presque circulaires. Avec beaucoup de précautions, on … peut obtenir de bonnes figures avec les autres carbonates rhombo-édriques. D’autres expériences ont été faites sur l'acétate de cuivre, le sulfate de soude, etc.; elles n’ont rien donné de particulier. Les observations qui précèdent et celles qui sont déja connues conduisent aux conclusions suivantes : 1° Les figures d’efflorescence ont des contours grossièrement elliptiques DAS CR LS LT ER PLAN v 10. — 114 — ou circulaires, lorsque le cristal est effleuri au contact de l'air et que la matière nouvelle qui s’est formée n’est pas orientée sur le cristal qui lui à donné naissance. Les contours paraissent d'autant plus réguliers que la substance formée est à grains plus fins : 2° Les figures d’efflorescence ont des contours polygonaux, si les cristaux prenant naissance sont de grande taille ou s'ils sont orientés sur le corps primitif (gypse déshydraté dans l'air) ; 3° Il se produit des figures de corrosion si la substance est Je NU dans un liquide agissant sur le cristal et si les cristaux du corps produit ne sont pas sur le minéral primitif ; 4° Il se forme des taches qui ne correspondent ni à des figures de cor- rosion, ni à des figures d’efflorescence, si le corps nouveau qui se produit a la même orientation que le premier (gypse chauffé dans un liquide). Ces faits nous amènent à nous demander s’il y a un ellipsoïde d’efflo- rescence, c’est-à-dire si la décomposition ayant commencé à un point donné du cristal se fait inégalement dans les différentes directions, de façon que la surface séparant ” partie intacte de la partie décomposée soit un ellip- soïde, dont la forme est en relation avec la symétrie du cristal. On a vu plus haut que, dans la plupart des cas, les fisures d’efflores- cence n'ont pas un contour suflisamment régulier pour que leur forme elliptique ne soil pas contestable. On pourrait penser que lirrégularité est due à l'imperfection de la face. J'ai comparé, pour me rendre compte de l'influence de cette imperfection, le contour de figures de conductibilité, obtenues autrefois par Ed. Jannettaz sur des faces de cristaux de sulfate de cuivre, avec celui des figures d’efflorescence obtenues sur le même échan- tillon. Le premier est de beaucoup plus parfait. Les figures d’efflorescence donnent, en somme, de mauvaises mesures, el les erreurs peuvent être très fortes. Ainsi Pape a trouvé que les corps rhombo- édriques ont des figures circulaires, alors que Sohncke © a montré que celles-ci sont elliptiques. Pape croyait aussi que les figures du gypse sont souvent elliptiques, alors qu’elles ne le sont jamais. Elles peuvent avoir grossièrement la forme d’une ellipse ; mais l'examen microscopique montre que les contours sont différents de cette dernière. Ce qui est certain, c'est que, lorsqu'un cristal se transforme en une autre substance, soit par perte d’eau, soit d’une autre façon, si le nouveau corps qui se produit a la même orientation que le premier, 11 n’y a pas de fivure d’efflorescence. Dans ce cas, la surface de séparation est plane, au moins en grande parle; tel est le cas du gypse. Nous avons vu que, pour ce corps, il y avait production de bandes formées parfois d’un grand nombre de fibrilles disposées parallèlement côte à côte. La droite qui limite aux deux extrémités les bandes fait un angle à peu près constant avec l'axe ver- (1) Souncke, Zeitsenr. f. Kryst., t. IV, p. 225. — 145 — tical. Ce cristal de gypse se décompose donc suivant k° et suivant une autre direction. La face k' du gypse coïncide avee une face du gypse déshydraté; quant à l’autre face de séparation, elle est beaucoup moins régulière ; est-ce le gypse qui se décompose suivant la face, où bien est-ce la face terminale du nouveau corps qui entraîne la formation de cette face du gypse? Je n'ai pu résoudre la question; en outre, j'ai opéré à différentes températures pour rechercher s'il se produit d’autres faces terminales; je n'ai obtenu aucun résultat. Le gypse montre aussi que la transformation se fait beaucoup plus rapi- dement dans une direction que dans celle qui lui est perpendiculaire. Pour le gypse se déshydratant dans Pair, il y a production de cristaux, orientés comme lorsque le cristal est chauffé dans un liquide; mais l'orien- tation se fait dans plusieurs directions. [ n’y a pas du tout d’ellipsoïde d’efforescence. La forme elliptique n'étant pas constante dans les cristaux, on est amené à penser qu’elle est secondaire, que la décomposition autour d'un point, tout en se faisant inégalement dans différentes directions, comme dans le gypse, par exemple, ne peut être représentée par une ellipsoïde. Ce que nous savons sur le gypse permet de supposer que la surface de séparation entre le cristal intact et la substance qui s'est formée à ses dépens est un plan. Si les éléments produits sont très petits, la ligne de séparation sera une ligne droite ou une ligne polygonale, dont les côtés seront très petits et pourront simuler une courbe régulière. La décomposition commençant autour d’un point, les petits cristaux qui prennent naissance peuvent s'orienter dans toutes les directions autour du point d'origine, et alors on aura encore une figure elliptique ou circulaire. Cette hypothèse n’a rien d’extraordinaire, puisque beaucoup de cristaux forment des sphérolites, et c’est même une tendance de la plupart des substances de donner, quand on fait évaporer rapidement leur solution sur une lame de verre, des cristaux partant tous d’un même point. Enfin, des faits qui ont été exposés dans cette note et de ce que l’on sait sur les figures de corrosion et les faces de dissolution, on peut conclure qu’un cristal en voie de destruction lente est terminée par des faces planes, qu'il soit en contact avec un fluide ou avec un on solide ayant pris naïs- sance à ses dépens. SUR LE RUBIS ARTIFICIEL DE MM. FrÉMY ET VERNEUIL, Par M. G. MEecczer. Pour compléter mes études faites sur les rubis de Birmanie et de Ceylan, jai demandé à M. le professeur A. Lacroix de m'envoyer quelques beaux cristaux artificiels de rubis préparés par MM. Frémy et Verneuil, et c'est gràce à son obligeance que j'ai pu étudier ces intéressants cristaux. — 146 — La plupart de ces cristaux sont en petites lamelles dont le diamètre est, environ, de 1 millim. 2. Ils présentent la combinaison de la base et du rhomboèdre primitif. On y trouve aussi, mais très peu développée, la forme e, (2243). D’autres cristaux sont en lamelles plus grandes (environ 1/2 centi- mètre carré ). M. Des Cloizeaux s’est borné à faire des observations sur la forme de ces cristaux(), mais je ne pouvais me servir de ses mesures, car àl dit lui-même que les faces des cristaux observés ne présentent pas une sur- face tout à fait plane. Parmi les échantillons mis à ma disposition, plusieurs ont donné de très bonnes images. Le résultat de mes mesures sur ces cristaux est le même que celui des cristaux de Birmanie, c'est-à-dire que la proportion d’axes n’est pas de 1:1.3030, d'après M. Miller, ou de 1 : 1.3636 , d’après M. Jeremejeff, mais de 1:1.3652, rapport qui doit être accepté pour le corindon. Je donne le résultat de mes mesures dans le tableau suivant : la colonne crist. indique le nombre de cristaux mesurés, la colonne ar. le nombre d’arêtes mesurées et celles +d la déviation moyenne de mes mesures. OBS. CRIST. AR. D. (a | 18.65) alp = (0001) : (1011) = 57°36 2/3" 11 hl 1/2° 57°36' 39" ae, = (0001) : (2243) = 61 131/3 3 1h 11/2 Grass pe, = (1011) : (2243) = 95 591/4 1 1 - 25 5g 26 alel®= (0001): (0111) = 57 391/3 1 1 - 57 36 39 J'ai aussi trouvé les deux formes (2027 )et(0776 )sur ces cristaux : elles sont nouvelles. OBS. CRIS. AR. CALC. (0001) (2097) = 24°14" 1 1 24°14" 58 (0001) (0776) = 61 281/2 1 1 61 27 56 Des Cloizeaux a observé sur ses cristaux la forme (1123) que je n'ai pas rencontrée. Des Cloizeaux regarde les lames du rubis de Frémy et Verneuil comme des cristaux simples. Je crois qu’elles doivent être regar- dées comme des mäcles; on voit en effet, sur la base, des stries différem- ment orientées. Les cristaux sont maclés suivant (1010) comme dans les rubis na- turels. Pour mesurer les indices de réfraction avec le goniomètre de Fuess, J'ai employé la lumière de sodium et des tubes de Geissler courbés à angle 0 Comptes rendus, 1888, 1, 56- : 0n e ET — 147 — Gi. LLC ve . + _ droit, Je me suis servi des faces pet d''et j'ai caleulé e au moyen des formules de Liebisch. Les résultats oblenus avec ces cristaux sont les suivants Na(l) Na (ll) Na A 57° 38145" à, 5948 o" Bgehs' 45" € 1.7658 d, 59 54 50 59 54 55 @ 1.7738 (6) Na H, Hg Na H, Hs À 57°35’ Lo" EEE EN d, 594125" 5g°20/85" 6o°96/95" € 1.7667 1.7628 1.7791 d, 59 53 5 59 3395 Go 839 30 &@ 1.7745(4) 1.7714 (5) 1.7817 (7) Na(I) Na(ll) H,(1) Hg() HI) Hg(l) À 57°35" 10" À 57° 34’ 50! © PP à, 50°8a! o! 5g°31/25" 5g°40/40" 60°16/15" 5g°16/20" 60° 16’ 4o” 0,59 45 o 59 43 ho 59 23 15 Go 29 o 59 29 20 60 29 o Na ir BA Hg € 1.7648 1.7617 1.7721 &@ 1:7733 (3) 1.7700 (6) 1.7804 (1) Na(l) Na(Il) H,(1) Hg (1) H,(U) He () À 57°39' 0" 57° 39’ 30" 57° 39° 30" TT TT TE à, 59°4a’4o! 59°42' 20" 5g°921"a9" 6081’ 5" 59° 22/35", : 60°31! 0! d, 59 5520 5955 o 59 38 55 Go 43 55 59 34 ho Go 4h 15 : FR Hg € 1.7695 1.7619 1.772 6 & 1.7738 (3) 1.7703(8) 1.7812(7) Na(l) Na) Hell) Hell) A 57°36/ 45" A ——" ———" à, 59 22/90! 59°23/10! 59° 2/40! 6o°11/ 10!" d, 59 35 20 59 36 10 59 15 10 60 23 50 Na H,(l) Hg(N) € 1.763830 1.7598 1.7706 @ 1.7714(6) 1.7682(4) 1.790(0) H, (1) He) He) Hg() H(I-N)H g(1H) A 57°36/ 45" A —— 0, 59° 1/45" Go°10/35" 5g° 1’ 4o! Go°10/ 45" € 1.7596 1.7706 0,59 14 °0 60 22 4o 59 14 o 60 23 10 « 1.7680(3) 1.7788 (1) — 148 — Na(l) Na(ll) He (1) Hg(D HI) Hg() A 57°36" 35" À 57°36' 30" | A REC d, 59°25’4o" 5g°25/80" 59° 4’ho! 60°13' 30" 59° 475! Le 6o° 193407 NOIRE ©» 59 38 o 59 38 59 17 20 60 25 50 5g 17 © 60 95 25 Na 17 He € 1.706036 1.7599 1.7710 &@ 1.7719 (0) 1.7686 (1) 1.7793 (4) Les mesures donnent le tableau suivant : NUMÉROS D'ORDRE. 1.7719 1:7719 | 27793 1.780 1.7813 1.7997 1.7999 L'indice de réfraction des différents cristaux n’est pas le même; la cause de ce fait est peut-être due à ce que leur contenu en chrome est différent, 119 — Les cristaux de n° 1 etn° + sont plus sombres que les autres, et il est probable qu'avec l'augmentation du chrome leur réfraction augmente. J'ai aussi observé sur les cristaux de Birmanie que ceux qui ont une cou- leur plus foncée ont une réfraction plus forte. Les valeurs extrêmes des cristaux de Ceylan et de Birmanie mesurés sont : y = 1:7070 à 1.7717 @y—Ey=0 0089 — 0.009 Les rubis de Frémy ont donc une réfraction et une biréfringence un peu plus élevées que les cristaux naturels de Birmanie et de Ceylan. On peut aussi voir qu’il faut adopter 0,008 pour la biréfringence du corindon , au lieu de 0,009 acceptée habituellement. Budapest, Institut minéralogique de l'Université. SUR LA CONSTITUTION CHIMIQUE DE L'ACIDE TARIRIQUE , par M. LE PROFESSEUR ARNAUD. J'ai découvert", il y a quelques années, un acide gras appartenant à la série non saturée C"H°"0?, dans la EU de Tariri, dont ilest le principal constituant. La matière grasse du Tariri est un triglycéride, fusible à 47 degrés, qui cristallise en Hell lames nacrées dans l’éther et qui se trouve contenue en notables proportions, 67 p. 100, dans la graine d’un Tariri d’une espèce indéterminée, originaire du Guatémala. On sait que 4 Tariri (Aublet) où Picramnia Sw. sont des plantes ligneuses amères à fleurs dioïques disposées en épis ou grappes, à baie à graines sans albumen, qui sont répandues dans les deux Amériques tropi- cales ainsi qu'aux Antilles. Ces plantes se rapprochent beaucoup, botaniquement parlant, des Quas- sia (Simarubées). D’après des renseignements particuliers, 1l paraît que les Tariri croissent spontanément au Guatémala, où ils forment souvent des haies épaisses qui se couvrent de fleurs et de baies à certaines époques de l’année. La graine est de la grosseur d’un grain de café, J'ai fait connaître antérieurement le mode de préparation de l'acide tari- rique, corps cristallisé, incolore, qui fond à 50°,5 et dont la formule CH°0° à été établie par l'analyse élémentaire de l’acide et celle de ses dérivés. J'ai montré son isomérie avec l'acide stéarolique, notamment en étu- () Amnaun, Compt. rend. Acad. des sciences, t. CXIV, p. 79 — 150 — diant ses dérivés bromés : le dérivé dibromé CH**Br°0° qui fond à 39 de- grés , et le dérivé tétrabromé C'*H*®Br"O* fusible à 138 degrés et qui con- tient dans sa molécule 53.33 p. 100 de brome. Ce sont des corps blanes parfaitement cristallisés et définis. J'ai rattaché l'acide taririque à ia série stéarique en le transformant en acide stéarique ©? par l’action, en tube scellé, de l'acide iodhydrique et du phosphore rouge à 210 degrés. C8H320?2 + l H 2 C#H602. Acide Acide taririque. stéarique. J'ai repris récemment l'étude de cet acide en préparant les produits d’oxy- dation qu'il peut donner avec les réactifs appropriés et en faisant varier les conditions d’oxydation. L’acide taririque, acide incomplètement saturé, doit contenir vraisem- blablement une triple liaison acétylénique , comme son isomère l'acide stéa- rolique, Pour élucider cette question, je l'ai oxydé de deux manières différentes : par le MnO'K en solution alcaline et par l'acide azotique fumant. Dans le premier cas, j'ai employé les proportions de permanganate indi- quées par Maquenne ©? pour l'oxydation de l'acide ricinolique. 30 grammes d'acide taririque furent dissous à chaud dans 200 grammes d’eau contenant 4 p. 100 de potasse. La solution alcaline fut versée dans un litre d’eau tiède renfermant 75 grammes de MnO'K. I se manifeste aussitôt un fort dégagement de chaleur; le permanganaie est réduit rapi- dement; on acidule par 45 srammes d'acide sulfurique étendu, on filtre et on lave à fond le précipité d'oxyde de manganèse. Le liquide filtré, éva- poré et réduit à un demi-litre est épuisé à plusieurs reprises par l'éther; celui-ci, distillé, laisse comme résidu un corps blanc cristallisé qui, dis- sous dans l’eau bouillante et recristallisé ainsi plusieurs fois, fournit l'acide adipique, C°H"°0", pur fondant à 149°,5 ; il forme des cristaux durs, agglo- mérés en rognons, très solubles dans l’eau bouillante, peu solubles dans l'eau froide; se dissout bien dans l'alcool et dans l’éther. Analyse. CALCULÉ pour TROUVÉ. CSH1°04 Carbone saines seems 49,49 49,3 Hydrogène: 4h rime aura 7,07 6,9 Oxyrone Se Rae. 2e 43,44 13,8 100,00 100,00 G) Arnaun, Compt. rend. Acad. des sciences, t. CXXIT, p. 1000. @) Maouenne, Bull. Soc. chim. (3), t. XXI, p. 1061. — 151 — Le sel de baryum de cet acide eristallise en petits feuillets plus solubles dans l'eau froide que dans l'eau bouillante. Le sel d'argent a été obtenu en cristaux microscopiques, par double décomposition ; il est un peu soluble dans l’eau bouillante, insoluble à froid, Analyse. CALGULÉ pour TROUVÉ. C'HSAg?0" MR ne ne lnn dede o 0 0.0 à 5 0 0 oo 59,69 99,98 p. 100 Le précipité d'oxyde de manganèse résultant de loxydation de Pacide laririque, traité par lalcool concentré bouillant, fournit un mélange d'acides gras fusible vers 28 degrés. Ce mélange, soumis à l’action de la presse entre des feuilles de papier à filtre, donne un acide blanc, qui fond vers 36-37 degrés. Par cristallisations dans l'alcool et par purifica- tion du sel de Dsétu, on obtient facilement l'acide gras pur fondant à 43°,5 ; c’est l'acide laurique, G*H*"0°, Le sel de baryum a été préparé en précipitant une solution alcoolique bouillante de l’acide pur par l’acétate de baryum ; en faisant recristalliser les premiers cristaux, on l’obtient en lamelles nacrées excessivement bril- lantes, très peu Pitié À à froid dans l'alcool. Analyse. CALGULÉ pour TROUVÉ. (C'2H°0?)°Ba ....!. : .. ARRETE 53,79 03,79 .......,... 8,88 8,99 1... ...... 29,67 25,66 ui... 11,70 11,90 100,00 100,00 L'oxydation de l'acide taririque par l'acide azotique a été effectuée de la façon suivante : 5o grammes d'acide taririque fondu ont été mis en menus morceaux dans une grande capsule de plusieurs litres ; on a versé dessus 200 grammes d'acide azotique fumant, densité 47° B. et refroidi vers o degré. L'attaque ne se manifeste pas immédiatement, mais elle devient très violente après quelques instants. [ se dégage de grandes quantités de vapeurs rutilantes et le mélange s'échauffe fortement. On obtient comme résultat un liquide aqueux, très acide, et une masse butyreuse d’acide gras qui finit par cris- talliser par refroidissement. Le liquide acide, séparé, évaporé convenable- — 152 — ment, fournit 19 à 13 grammes d'acide adipique, c’est-à-dire un rende- ment d'environ 25 p. 100 du poids de acide taririque. Get acide adipique purifié fond à 149°,5-150 degrés. Les acides gras solides, insolubles dans l’eau, formant la seconde partie du produit d’oxydation, fondent vers 28 deorés. Par un traitement sem- blable à celui décrit précédemment, on les seinde assez facilement en une huile et, pour la plus grande partie, en un acide cristallisé, fusible à 1925 Vacide laurique. Le rendement est d'environ 50 p. 100 d’ ps à brut. L'oxydation de lacide taririque peut donc s'interpréter de la manière suivante : C#H:20? -- H20 + 30 ee C2H210? + CSHnO! Acide Acide Acide taririque. laurique. adipique. ce qui nous conduit à la formule de constitution : CH — (CH? }° — G = C — (CH?)i — COH Acide taririque. La triple liaison acétylénique de l'acide taririque se trouve donc placée entre le douzième et le treizième atome de carbone, ainsi que l’indiquent les deux acides qui prennent naissance lors de la rupture de la molécule tari- rique sous l'influence de l'oxydation. Au contraire, quand l'oxydation est ménagée , celle rupture de la chaine I \i Ï linéaire ne se produit pas ; c’est ainsi que le MnO'K et même l'acide azo- üque fumant peuvent donner naissance à un acide dioxytaririque, C'#H°°0: En cela, l'acide taririque se comporte comme son isomère l'acide stéaro- , q Ï lique étudié d’abord par Overbeck ), puis par Spieckermann ?, qui l'ont I I Ï transformé en acide stéaroxylique au moyen de l'acide azotique fumant. L’acide taririque en poudre fine est traité par petites portions à la fois, |! par l'acide azotique fumant ; la bouillie claire que l’on obtient ainsi est chauffée lécèrement pour amorcer la réaction, qui devient très vive en peu d’instants. On larrête alors brusquement par un rapide refroidissement. Le produit pâteux, jaune, presque solide, obtenu est lavé à l’eau à plusieurs reprises pour enlever toute acidité, puis pressé de manière à le rendre presque sec, enfin dissous dans lalcool concentré bouillant. Les cristaux jaunes micacés qui se déposent sont purifiés par plusieurs cristallisations successives dans l'alcool bouillant. Le rendement est assez satisfaisant, environ 25 p. 100 de l'acide taririque primitif. D Oversecx, Ann. der Chemie u. Pharm., t. CXL, p. 63. ! SpreckERMANX, Ber. der deuts. chem. Gesell., t. XXVIII, p. 276. : JC 19 INR — 153 — L'acide dioxylaririque forme des paillettes en feuillets minces brillants , d'un jaune pâle micacé, qui fondent à 98 degrés; il donne à l'analyse des nombres concordant avec la formule C'H#0*, I est insoluble dans l'eau, se dissout aisément dans l'alcool concentré bouillant, mais il est très peu soluble à froid dans ce dissolvant : 100 parties d'alcool à 95 degrés à la température de 5°,5 dissolvent o gr. 070 d'acide dioxylaririque. Il est également très peu soluble à froid dans l’éther et dans le benzol, beaucoup plus dans ces dissolvants à Pébullition. Ses solutions sont toutes colorées en jaune. Analyse. CALGULÉ pour TROUVÉ. CD. CE PP NN ET 68,96 69,23 men sue ne 10,07 10,26 me renoue 20,97 20,)1 100,00 100,00 Le poids moléculaire de l'acide dioxytaririque a été déterminé par la- nalyse des sels de baryum et d'argent, Le sel de baryum (G'° H°° 0°) Ba a été préparé par double décomposition. C'est un précipité amorphe, jaunâtre, qui se ramollit par la chaleur et se décompose facilement en brunissant, au-dessus de 100 degrés. Analyse. ie pour TROUVÉ. (CI8H5101)"Ba nm nue. JL... ET Re 18,09 18,09 p. 100 Le sel d'argent C'* H*"Ag0° a été préparé par précipitation de lacide en solution alcoolique par le nitrate d'argent. Il est amorphe, stable même à 120 degrés, reste blanc à l'obscurité, et fond avant de se décomposer sous l'action de la chaleur. Analyse. SE pour TROUVÉ. C'#H5'AzO". 1. . aus ei 25,80 25,78 p- 100 É Les sels alcalins de l'acide dioxytlaririque sont incolores et tous très s0- Jubles dans l’eau. | La formation de l'acide dioxytaririque résulte de la fixation de deux RTL UE 7 0". LA NT — 154 — atomes d'oxygène sur le groupement taririque avec formation d’un composé dicétonique. CH3 — (CH) — CC — (CH?}i — COH L 20 — CH5 — (CH?}° — CO — CO — (CH?) — CO2H Afin de vérifier l'existence de la fonction dicétonique, l'acide dicétoxime- taririque CH° — (CH?) "°— CG (AzOH) — G (AzOH) — (CH? )" — CO'H a été préparé en faisant réagir, à ébullition, le chlorhydrate d’hydroxylamime. Une molécule d'acide dioxytaririque (15 grammes) fut dissoute dans une petite quantité d'alcool contenant six molécules de Na OH (20 grammes), puis additionnée de quatre molécules de chlorhydrate d’hydroxylamine (15 grammes). Le tout fut maintenu à l’ébullition pendant quatre heures au réfrigérant à reflux. L'alcool étant enlevé par distillation, le résidu pâteux fut repris par un peu d’eau, refroidi à zéro et décomposé par un petit excès de HCI étendu. Les acides gras ainsi mis en liberté furent lavés sur un filtre à l’eau froide jusqu’à cessation d’acidité, puis dissous dans lalcool concentré bouillant, qui laisse cristalliser par refroidissement l'acide dicé- toxime-faririque à l’état de pureté. Le rendement est d'environ 70 p. 100. L’acide dicétoxime-taririque cristallise de l'alcool en fines aiguilles blanches d'un aspect micacé, peu solubles à froid dans l'alcool, très solubles à l’'ébul- lition ; il fond à 166-167 degrés et se décompose rapidement, en brunis- sant, quand il est chauffé un certain temps, même en dessous de son point de fusion. Analyse. CALCULÉ pour TROUVÉ. C'SHS:Az°20". RIT 1° NACRE LR SE RE tn LE 8,03 8,19 p. 100 Dans une prochaine communication, J'étudierat de nouveaux dérivés de l'acide taririque qui viennent confirmer la formule de constitution que y) Jj'attribue à cet acide. SUR LES SELS DE L'ACIDE CÉTOSTÉARIQUE, par M. V. Hasenrrarz. (Lagoraroire DE M. Arxaup.) L’acide cétostéarique est un acide gras à fonction cétonique, qui a élé découvert par Baruch(?, en 1894. On le prépare en dissolvant à froid une partie d'acide stéarolique C'*H*0° dans eimq parties d'acide sulfurique con- centré. Après trois ou quatre heures de repos, à la température du labora- G) Banucn, Berichte der deutschen chemischen Gesellschaft, t. XXVIE, p. 173 (1894). 105:— loire, on verse la solution brune obtenue dans une grande quantité d'eau distillée. Le précipité formé est recueilli, lavé à l'eau et dissous dans l'alcool chaud. Par refroidissement, l'acide cétostéarique cristallise en paillettes brillantes. Sa formule établie par Baruch est : GHS — (CH) — CO — (CH?) — CON, soil Ci Hs OS, Cet acide donne avec les bases des sels qui n’ont pas encore été décrits et dont l'étude fait l'objet de cette note. Cétostéarate de sodium. — Pour le préparer, on dissout, à chaud, l'acide cétostéarique dans une solution aqueuse de soude en léger excès. Le sel se dépose par refroidissement sous la forme d’un corps blanc très bien cristal- lisé. À froid, il est presque insoluble dans l’eau et dans l'alcool; mais, à chaud, il se dissout très facilement dans ces liquides. L'analyse a montré qu'on se trouve en présence du sel neutre G''H#O°Na. En effet, si on cal- cine le sel séché à 120° et si on transforme le résidu en sulfate de soude, on obtient les nombres suivants : L ogr. 5500 de sel donnent o gr. 1212 de sulfale de soude , soit Na p. 100 — 7.14 IL. o gr. 6066 de sel donnent o gr. 1342 de sulfate de soude, soit Na p. 100 — 7.16 calculé pour CHHSSOSNa Na p. 100 — 7.18 Cétostéarate de potassium. — Contrairement au sel de sodium, le sel de potassium de l'acide cétostéarique est très soluble dans l’eau froide; une dissolution chaude de l'acide dans l’eau alcalinisée par la potasse ne donne pas de précipité par refroidissement. Cette différence de solubilité des deux cétostéarates alcalins mérite d’être mentionnée et permet d'expliquer pour- quoi le cétostéarate de potassium donne un précipité avec les sels de sodium. En traitant le sulfate de sodium par le cétostéarate de potassium, on obtient un précipité blanc, cristallisé, de cétostéarate de sodium, soluble à chaud et se déposant à nouveau par refroidissement. * Cétostéarate d'ammonium. — On l’obtient, en saturant par l’'ammoniaque étendue, l'acide cétostéarique mis en suspension dans l’eau chaude. L’acide cétostéarique se dissout et le cétostéarate d’ammonium se dépose, par refroi- dissement, en beaux cristaux blancs. I est presque insoluble, à froid, dans l’eau et dans l'alcool , mais ces liquides le dissolvent très bien à chaud. Les propriétés physiques du cétostéarate d’ammonium le rapprochent du céto- stéarate de sodium ; mais, tandis que ce dernier est un sel neutre, le céto- Stéarate d'ammonium est un sel acide, résultant de la combinaison d’une 2 156 molécule d'acide cétostéarique C'H*"O* avec une molécule du sel neutre d'ammonium C'#H#O*AzH. Sa formule est donc : C8H3105, C'8H3#0AzH: Analyse : 1 gr. 3638 de cétosléarate d’ammonium renferment 0 gr. 0308 d’'ammoniaque, soit AzH5 p. 100 — 2.69 calculé pour : CFH0;, CH OA Az Broo= 2 Cétostéarate de baryum. — Le sel de baryum de l’acide célostéarique s'obtient à l’état cristallisé en traitant une solution assez concentrée de l'acide dans l'alcool, par une solution alcoolique d’acétate de baryum. Le cétostéarate de baryum se précipite évalement, à l’état amorphe, quand on traite une solution chaude de cétostéarate d’ammonium par un sel de baryum soluble, le chlorure, par exemple. Le cétostéarate de baryum, obtenu en solution alcoolique est un corps blanc cristallisé, insoluble dans l’eau, assez soluble dans l'alcool chaud, mais insoluble à froid dans ce véhicule. Ce sel, séché à 120°, possède la curieuse propriété de s’électriser par le frottement : si on essaie de le pul- vériser, la plus grande partie de la substance est projetée, à une assez grande distance, hors du mortier dans lequel on fait l'opération. Quelques sels à acides organiques possèdent également cette propriété. L'analyse du sel de baryum lui assigne pour formule : (CISHS0*) 2Ba I. ogr. 2929 de sel barytique ont donné o gr. 0779 de CO“Ba soit Ba p. 100 — 18.74 IL. o gr. 3.437 de sel barvtique ont donné o gr. 0.927 de COBa soit Ba p. 100 — 18.77 calculé pour (CSHSOS)Ba Ba p. 100 — 18.78. Action des celostéarates solubles sur les sels métalliques. — Les cétostéarates de sodium et d’ammonium en solution aqueuse chaude et le cétostéarate de potassium en solution aqueuse froide donnent, avec les sels métalliques solubles, des précipités floconneux amorphes. Les précipités obtenus sont blancs avec les sels de calcium, de magnésium, de zinc, de plomb, de mer“ cure, d'argent; jaunes avec les sels de fer et de platine et bleus avec les sels de cuivre. De cette étude sur les sels de l'acide cétostéarique, nous devons surtout retenir l'insolubilité des cétostéarates de sodium et d’ammonium dans l’eau froide, car cette propriété peut être utilisée pour la séparation des acides gras dans un mélange qui renferme de l'acide cétostéarique. BULLETIN DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE. ——————_—_—_— ANNÉE 1902. — N° 3. BE ————— 59° RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM. 25 MARS 1902. PRÉSIDENCE DE M. EDMOND PERRIER, DIRECTEUR DU MUSEUM. M. ze Présinenr dépose sur le bureau le second fascicule du Bulletin pour l'année 1902, contenant les communications faites dans la réunion du 25 février 1902. Par un arrêté en date du 10 mars courant, un congé est ac- cordé à M. le professeur Gaupry (Albert); M. Bouze (Marcellin) est nommé professeur intérimaire pendant la durée de ce congé. Par un décret en date du 5 mars 1902, rendu sur la proposi- tion de M. le Ministre de l'Agriculture, M. Bois (Désiré), assistant au Muséum d'histoire naturelle, a été nommé chevalier de la Lé- gion d'honneur. Par arrêté en date du 3 mars 1902, MM. Pogéçeux, adminis- trateur colonial, correspondant du Muséum, Azcuaup et Gray, sont nommés officiers de l’Instruction publique; MM. Conpauy, capi- taine d'infanterie coloniale, attaché à la section technique des troupes coloniales au Ministère de la Guerre, et BréGanD, lieute- nant d'infanterie coloniale, sont nommés ofhiciers d’Académie. Muséum. — vin. 11 — 158 — CORRESPONDANCE. M. Bossière (René), chargé de mission, a adressé au Muséum des collections recueillies à la Terre de Feu et aux îles Malouines. M. og L'Onza De RelcuenBerG, capitaine au 4° régiment colonial à Toulon, a offert au Muséum une collection de Lépidoptères de Madagascar. M. Vernes, directeur général de la Compagnie française du Congo occidental, à Mayumba, a fait parvenir au Muséum des Serpents et des Insectes de cette région. M. le D' Cuevarier annonce l'envoi de spécimens de la faune et de la flore des hautes régions du Tonkin. MM. Barpon (E.), conducteur des travaux publics à Qui-Nhon (Annam); Lousar (Pierre), qui part pour le Haut-Tonkin; Fer- RIÈRE, chef de poste, en congé, agent principal de la Haute-Sangha à Brazzaville (Congo français); le comte ne Mouzezzy-Sanr-Mars, qui va faire un voyage sportif dans l'Afrique centrale, offrent leurs services pour enrichir les collections du Muséum. M. Albert Gaupry annonce que M. Fayol, l’éminent directeur des Mines de Commentry-Fourchambault-Decazeville, vient de re- mettre au Muséum le complément de la collection des Insectes houillers de Commentry. Chacun a pu admirer, dans la galerie de Paléontologie, les [nsectes de Commentry, qui sont un de ses plus beaux joyaux; ils rappellent, avec le nom de M. Fayol, celui de Charles Brongniart, enlevé si jeune à la science, après avoir montré, par les deux grands volumes sur les Insectes houillers, ce qu'on pouvait espérer de lui. Le nouvel envoi renferme un nombre 109 — immense de pièces qui n'ont pas encore été étudiées. Grâce au génie d'investigation de M. Fayol, la formation de la houille de Commentry, ses Plantes, ses Insectes. ses Poissons, ses Reptiles font de ce gisement un des plus importants du monde pour l'histoire de la vie dans les temps anciens. M. le D' Dünsr (Ulrich) offre à la Bibliothèque du Muséum son intéressant Mémoire sur le développement des cornes chez les Ru- minants à cornes creuses : Versuch einer Entwicklungspeschichte der Hôrner der Cavicornia nach Untersuchungen am Hausrinde (Festschrift zur Feier des 70. Geburtstages von Prof. D' Ad. Krämer, Frauen- leld, 1902). M. le marquis pe Koucëres dépose sur le bureau de l’Assemblée, pour la Bibliothèque du Muséum, le Aapport sur lapiculture colo- niale, cires et miels. (Congrès international d’apiculture de Bois-le- Duc 1902.) M. ze Direcreur du Muséum rappelle à l'Assemblée des naturalistes la cérémonie touchante à laquelle a donné lieu la célébration du cinquantenaire scientifique de M. Albert Gaudry, à qui de nom- breux savants, tant français qu'étrangers, sont venus exprimer leur admiration pour ses beaux travaux de paléontologie et leur respec- lueuse sympathie pour son caractère si élevé et son affabilité de- venue proverbiale au Jardin des plantes. Après l'allocution de M. le Directeur, M. Albert Gaudry s'exprime ainsi : Je remercie du fond du cœur notre cher Directeur et tous nos bons ca- marades du Muséum, qui ont mis tant de talent, d’entrain, de cordialité pour célébrer le Jubilé de leur vieil ami. Les étrangers ont emporté un doux souvenir de notre fête du 4 mars, car ils savaient bien que le Mu- séum est une réunion d'hommes très dévoués à la science, mais plusieurs: ne savaient pas que les travailleurs y sont enveloppés dans une chaude atmosphère de bonté et d'amitié, qui en fait quelque chose de tout à fait charmant ; notre Directeur y contribue pour une large part. (3 A — 160 — M. Gravier (Charles) dépose sur le bureau de l’Assemblée des naturalistes du Muséum un exemplaire d’un mémoire qu'il a publié dans le Bulletin de la Société d'histoire naturelle d'Autun, 1902, et qui est composé de trois parties. La première partie intitulée : Sur trois nouveaux Polychètes l’eau douce de la Guyane française, contient la description détaillée, accom- pagnée de vingt-six figures dans le texte, de deux espèces nouvelles de Lycastis et d'un Capitellien inconnu jusqu'ici, et qui vivent dans les eaux douces. Le genre Lycastis Savigny (Audouin et M. Edwards rev.) est à peine représenté dans les Collections du Muséum ; les Néréidiens nouveaux recueillis dans la Guyane par M. Geay viennent donc combler d’une manière très heureuse une des lacunes de la collection des Annélides du Muséum. L'une des espèces, la Lycastis ouanaryensis, est particulièrement intéressante au point de vue bio- logique, car certains exemplaires ont été trouvés, en compagnie de tarets, sur des racines de palétuviers, en milieu saumâtre, dans le bas Ouanary; d’autres ont été recueillis à Cayenne, sous les pierres, à mer basse, d'autres encore ont été pris soit dans les criques du haut Ouanary, soit dans les boues molles et bleuâtres des ruisseaux des marais, près des berges. Cette espèce présente donc une remar- quable facilité d'adaptation à des milieux très variés, depuis l'eau de mer ordinaire jusqu'à l’eau complètement douce. Quant à lEisi- gella n. g. ouanaryensis n. sp., c’est le premier Capitellien d'eau douce qui ait été signalé jusqu'ici. La seconde partie : Sur le genre Lycastis Saviony (Audouin et M. Edwards rev.), est une revision des espèces actuellement connues de ce genre. Les aflinités du genre Lycastis avec les autres Néréi- diens y sont étudiées. Deux traits essentiels, l'un d'ordre morpho- logique, l’autre d'ordre physiologique, donnent à ce genre une physionomie spéciale : 1° la simplicité de ses caractères extérieurs qui doivent le faire considérer comme ancestral; 2° la plasticité avec laquelle il s’'accommode des milieux les plus divers au point de vue du degré de salure. Dans la troisième partie : Sur les Annélides polychètes d’eau douce, l'auteur dresse la liste des Polychètes d'eau douce signalés jusqu'ici, el il montre le très grand intérêt biologique de l'étude de ces formes qui ont quitté le milieu marin, où vivent la presque totalité de leurs congénères, pour s'adapter à l’eau douce. tu — COMMUNICATIONS. COMPTE RENDU D'UNE MISSION SCIENTIFIQUE AUX ÎNDES ANGLAISES, par M. Le D' L. ArBer. Le but principal de mon voyage élait l'étude des Oiseaux du Nord de l'Inde, et principalement des Oiseaux de proie employés à la chasse au vol; la fauconnerie n'est plus pratiquée aux Indes que dans le Nord, dans la province du Punjab, et avant d'arriver là j'ai recueilli des renseignements sur deux questions du plus haut intérêt : la peste et les Serpents veni- meux. J'ai quitté Marseille le 29 septembre, à bord de lÆrnest Simons, pa- quebot de la Compagnie des Messageries maritimes, commandant Vac- quier. À bord se trouvait parmi les passagers le docteur Borel, médecin français du Service sanitaire international, qui allait dans la mer Rouge, à ‘île d'Odéida, surveiller les caravanes se rendant à La Mecque. J'ai mis à profit cet heureux hasard pour me documenter le plus possible sur la peste. Le docteur Borel ayant fait, en 1900, un séjour prolongé au fond du golfe Persique. Arrivé à Bombay, j'ai trouvé un très cordial accueil chez M. Vossion, consul de France, qui a fait l'impossible pour me faciliter l'obtention de lettres d’introductions indispensables pour m'accréditer près des autorités anglaises. Malheureusement, le gouverneur général de la province de Bombay était encore à Puna, sa résidence d'été, et j'ai été obligé d'attendre quinze jours à Bombay l’arrivée des pièces officielles qui m'ont ouvert toutes les portes. J'ai mis cette quinzaine à profit pour visiter les différents hôpitaux de Bombay, et spécialement les hôpitaux des pestiférés. La peste règne en permanence à Bombay, mais disparaît presque tota- lement pendant la saison chaude, pour revenir après la saison d'été, au commencement d'octobre ; les cas vont ainsi en augmentant, pour atteindre leur maximum en février, et décroissent de nouveau avec la saison du printemps. Au moment de mon arrivée à Bombay, la mortalité était de 25 par jour, ce qui là-bas est relativement un chiffre très faible; 1 est à remarquer que sur cette mortalité ne figurent que les Hindous, beaucoup plus expo- sés que les blancs à contracter la peste, par l'absence totale d'hygiène et par leur répugnance à se laisser conduire à l’hôpital d'isolement. Ce n’est — 162 — souvent que lors des visites sanitaires, opérées par les soins de la police anglaise, qu'on découvre non seulement des cas de peste réenant dans une maison, mais même des cas de décès remontant à plusieurs jours: aussi le plus souvent les Hindous arrivent-ils trop tard à hôpital pour y être eflicacement soignés. Une autre cause de la mortalité considérable qui frappe les indigènes est leur alimentation insuffisante, leur misère physiologique. La plupart sont exclusivement végétariens et se laisseraient mourir de faim plutôt que de toucher une viande quelconque. La population blanche de Bombay est moins sujette à contracter la peste, parce qu'elle vit en dehors de la population hindoue avec laquelle elle n’a que les rapports strictement nécessaires au commerce. De plus, lhygiène anglaise au point de vue de la propreté des loge- ments n’est pas entravée comme chez les Hindous par des superstitions re- ligieuses. J'ai vu, à plusieurs reprises, des Hindous se débarrasser récipro- quement des parasites nombreux qui habitent leur opulente chevelure, et déposer soigneusement ces insectes à terre; leur religion leur défendant de les tuer. [l est à remarquer que ces Insectes sont des agents de transmis- sion de la peste, qui a son origine première chez les Rats. Toutes les épi- démies de peste ont été précédées par une mortalité considérable de ces Rongeurs; lorsque ceux-ci meurent, les Puces qui vivaient à leurs dépens abandonnent aussitôt les cadavres des Rats pour chercher une autre habita- tion : Chien, Chat ou Homme, et transportent avec elles les p'ermes de la maladie. Les Fourmis et les Mouches sont aussi des agents de dissémination du Microbe pesteux, et ce n’est que grâce à une hygiène très sévère que l’on peut diminuer les chances de contagion. La peste se manifeste sous trois formes différentes, tant au point de vue de la symptomatologie que du danger de la contagion; ce sont : la peste bubonique, la pneumonie pesteuse et la septicémie pesteuse. Sans vouloir rentrer ici dans la description détaillée de chacune de ces trois formes, qui ont été très bien étudiées par les médecins anglais, et spécialement par le docteur Clemon, je dirai simplement que, dans la peste bubonique, la con- tagion directe d’Homme à Homme est tout à fait exceptionnelle et qu’elle ne se manifeste guère que lorsque les ganglions tuméfiés deviennent le siève d’un abcès qui s'ouvre soit spontanément, soit par l'intervention du médecin. Le pus qui s'écoule de la plaie fourmille de Microbes et s'il touche une excorialion siégeant sur les mains ou une partie du corps des infir- miers et des médecins, la contagion est alors presque fatale ; mais sauf ces cas d’ailleurs rares, on n'observe pour ainsi dire jamais de transmission directe de la peste bubonique d'Homme à Homme. Je n’en veux pour preuve que limmunité dont paraît jouir le personnel médical attaché aux hôpitaux pestilérés de Bombay. Mais si la peste bubonique est relativement peu contagieuse d’Homme à fl — 163 — Homme, il en est tout autrement dans les cas de pneumonie et de septicé- mie pesteuses. Dans ces deux formes exceplionnellement graves, la conta- gion est facilitée par l'expectoration et les déjections des malades. Si l’on ajoute que les malheureux atteints de pneumonie ou de septicé- mie pesteuse présentent souvent une agitation nerveuse telle qu'on est obligé de les attacher et de leur mettre la camisole de force , on comprend facilement combien il est dificile de recueillir et de détruire les crachats par lesquels se forme en majeure partie la dissémination de la maladie. Le 23 octobre, je me suis rendu, en compagnie du général Bailloud, qui revenait de l'expédition de Chine, à l’hôpital de Modikhana , situé dans Bombay et composé de petits pavillons entourés de Jardins, Ces pavillons sont larges, bien aérés et tenus très proprement. Les malades qui y sont soignés sont tous des indigènes; ils étaient au nombre de 35, dont beau- coup en voie de guérison. Le seul reproche que l’on puisse faire au pavillon de Modikhana hos- pital, c’est le sol en terre battue qui, par cela même, est difficile à dés- infecter. L’assistant médecin qui m'a fait visiter en détail toute l’organisation de l'hôpital, me dit que les pestilérés ne sont pas traités par la sérothérapie, On se contente uniquement de l'expectation, mais on ne fait absolument rien comme médication active, sauf l'administration d'un peu de bromure dans les cas de grande agitation nerveuse, et en dehors de cela on se con- tente de donner aux malades une nourriture aussi bonne que possible. Au lendemain de ma visite à Modkhana hospital, je me suis rendu à Parel, laboratoire bactériologique de Bombay, dirigé par le docteur Haf- fkin, spécialement chargé de l'étude de la peste. J'ai été très bien reçu par le docteur Haffkin, qui, bien qu'étant de nationalité russe, est au service de l'Angleterre. I a trouvé un sérum anti- pesteux différent de celui d’Yersin en ce qu'il ne serait pas curatif de la peste, mais seulement préventif, Des quantités de personnes ont élé inoculées à Bombay avec le sérum de Haffkin, mais les suiles de cette inoculation préventive étant toujours douloureuses et obligeant les patients à garder le lit pendant quatre ou cinq jours, cette méthode a été fort critiquée par les médecins de Bombay, et on y aurait presque renoncé, si j'en crois le docteur Proshouriakoff en- voyé à Bombay par le gouvernement russe pour y étudier la peste et avec qui j'ai visité le grand hôpital des pestiférés, Maharati hospital. Il y avait là, à la date du 24 octobre 1901, en traitement 45 pestiférés ; la mortalité était de 80 p. 100. Là encore ne sont traités que des Hindous. Les infirmières anglaises sont très dévouées pour les malheureux qu’elles soignent, mais elles sont médiocrement aidées par le personnel secondaire, composé d'indigènes, auxquels il est diflicile de faire comprendre l'intérêt — 164 — capital qu'offrent des soins minutieux d’une propreté de tous les ins- tants. En sortant de Maharati hospital, je suis allé à Parel avec le docteur Pros- kouriakoff qui m'a présenté au docteur Polverini, médecin italien au service de la ville de Bombay, et que j'ai trouvé occupé à inoculer la peste à des Rats. Il est particulièrement affecté à la préparation du sérum anlipesteux de Lustig et Galéotti, qui diffère de celui de Haffkin et de Yersin. M. le docteur Roux m'ayant remis avant mon départ cinquante flacons de sérum antipesteux, j'en ai déposé vingt-cinq au laboratoire de Parel, entre les mans du docteur Polverini, et en insistant sur la nécessité d’adminis- trer le sérum par injection intra-veineuse au lieu de la méthode sous-cuta- née, insuffisante dans les cas graves. Mais je crains bien que les essais curatifs avec le sérum de Yersin ne _ soient remis à une date trop reculée pour que ce sérum soit encore efficace. On se trouve là en présence de compétitions médicales très regrettables, chacun essayant de faire prévaloir sa découverte. J'ai également mis à profit ma visite au laboratoire de Parel pour me documenter sur la question des Serpents venimeux et des résultats obtenus par l'emploi du sérum du docteur Calmette, dont le docteur Roux m'avait remis quelques flacons. Le docteur Lamb, qui est spécialement chargé de ce service au laboratoire de Parel, s’est très aimablement mis à ma disposi- tion et m'a fait part de la profonde admiration qu’il professe à l'égard du docteur Calmette, au sérum duquel ïl doit la vie. Ayant été mordu l'an passé au cours de ses manipulations par un Cobra, une première injection du sérum du docteur Calmette, trop ancien pour être efficace, n’empêcha pas les symptômes de paralysie de se manifester. On put heureusement se procurer du sérum récemment envoyé de Lille , et tous les symptômes disparurent rapidement. Je dois cependant ajouter que, de avis du docteur Lamb, qui ne doit pas ménager sa bonne opinion envers le sérum du docteur Calmette, puisqu'il lui doit la vie, ce sérum, très efficace contre la morsure du Cobra, serait sans effet contre la morsure presque toujours mortelle de deux Ser- pents de l'Inde, la Vipère de Russell et l’Echis carinata. Ceci tient, ainsi que me l’a démontré le capitaine Lamb, à ce fait, que le venin du Cobra et celui des Vipères de l’Inde agit de façon totalement dif- férente. Le venin du Cobra tue en vingt ou trente minutes par une paralysie progressive de tous les muscles et quand les centres respiratoires sont pris, la victime du Cobra meurt asphyxiée. On peut prolonger la vie de quelques moments en pratiquant la respiration artificielle. Au contraire, le venin de la Vipère de Russell et celui de l'Echis carinata tuent en produisant la coagulation du sang dans les veines et la mort sur- vient en quelques secondes par embolie ou transport des caïllots dans les — 165 — vaisseaux artériels de toute l'économie, De là le nom de Serpent-Minute donné à l'Echis carinata où Corait Kraïte des Indiens. Il y a donc de ce côté-là une lacune à combler, et malheureusement les accidents qui suivent la morsure de ces Serpents sont tellement rapides, qu'il est bien rare qu'on ait le temps d'y porter remède, J'ai essayé de rapporter en France des Ser- pents de ces espèces dangereuses, mais je n'ai pu obtenir l'autorisation de les embarquer sur les Messageri ies maritimes. Ceux que J'ai rapportés d'É gypte et que j'ai remis au docteur Phisalix au laboratoire de pathologie comparée au Muséum d'histoire naturelle de Paris, ont voyagé dans ma cabine à l'insu de tous. Ce sont deux grands Gobras d'Égypte, une Vipère des sables et trois Lézards. Le docteur Phisalix a pu, avec ces spécimens que je me suis procurés au Caire, grâce à l'amabilité de M. Cogordan, ministre de France, étudier la propriété du sang du Cobra et démontrer que lorsqu'on chauffe ce sang à 58 degrés, non seulement il perd ses propriétés toxiques, mais 11 devient antitoxique contre la morsure du même Cobra. Je n’ai pas voulu quitter Bombay sans visiter l'asile des lépreux, magni- fiquement installé à Madonga. Ces misérables, atteints de la plus horrible maladie qui puisse affecter la race humaine et qui se savent incurables, jouissent dans cet asile du plus grand confort; ils habitent de grands pavil- lons, larges, bien aérés, tenus très proprement et situés au milieu de jar- dins où la flore de l'Inde déploie toutes ses splendeurs. J'ai consigné sur le registre des visiteurs qu'il serait peut-être bon d'essayer pour la cure de la lèpre l'emploi des rayons X, déjà utilisés avec succès contre le lupus de la face. Le lupus étant une tuberculose de la peau, il serait logique d’ap- pliquer à cette autre tuberculose dermique qui s'appelle la lèpre un trai- tement analogue. Le 28 octobre, je partais pour Baroda, muni de lettres d'introduction près des résidents anglais, lettres dues à la haute bienveillance de son Ex- cellence Lord Northcott, gouverneur de la présidence de Bombay. Le 29 octobre, j'arrivais à Baroda et me présentais aussitôt, en l'absence du résident anglais, chez son assistant, le capitaine Peacock; j'ai reçu ici, comme pendant tout le cours de mon voyage, l'accueil le plas courtois, et Jai pu, grâce à l'appui du capitaine Peacock, obtenir une audience de 5. À. le Maharaja de Baroda. Toutes facilités m'ont été accordées par Son Altesse pour visiter tous les Animaux de combat, Cheetas réservés pour la chasse de l’Antilope, Béliers, Coqs, Chiens lévriers, etc. Ge qui attirait spéciadement mon attention était l'équipage de fauconnerie. C’est, en effet, à Baroda que j'ai vu les premiers Oiseaux de proie dressés pour la chasse au vol, mais ce sport n'est pour ainsi dire plus pratiqué dans le Goudgérat dont Baroda est la capitale. Son Altesse n'avait, en ce moment, qu'un Au- tour ordinaire, qui porte, en Hindoustanie, le nom de Baz pour la femelle et le nom de Djurra pour le mâle, et quatre Éperviers indiens ou Shikara. — 166 — J'ai assisté à la chasse pratiquée au moyen de cet Oiseau, et la rapidité de la prise est vraiment foudroyante. L'Épervien indien diffère un peu de notre Épervier ordinaire ou Accipiter misus ; il est à peu près de même taille, mais plus trapu, les tarses beaucoup plus forts et les serres plus puissantes. Mais l’Épervier indien n’a pas autant de vitesse au départ du poing que l Épervier européen, et c'est pour cela que les fauconniers hin- dous, pour augmenter cette vitesse, prennent l’Oiseau à pleine main et le jettent comme une pierre sur la: proie qu'ils veulent prendre. Aux Indes, les Oiseaux sont si peu chassés, qu'on les approche facilement à quelques mètres, et c'est la meilleure donbtian pour réussir avec l’Épervier indien. I serait incapable d’une longue poursuite, comme tous Îes autres Oiseaux de bas vol, et n'arrive à faire sa prise qu’en surprenant sa victime; c’est un véritable guet-apens qui réussit presque toujours. Quant à la véritable fau- connerie, elle n’est pas pratiquée dans le Goudjérat, et il faut remonter Jus- qu'à Jeypore pour trouver des fauconniers se servant d’Oiseaux de haut vol. À Baroda, J'ai eu l’occasion de voir un charmeur de Serpents qui pré- tendait posséder un talisman contre la morsure des Serpents. Ce talisman, appelé Mohro en goudjérati, el Samp ka Mohra en hindoustanie, se trouve- rait dans la gueule du Xing Cobra, grand Serpent ophiophage assez rare et très venimeux. C’est une sorte de petite pierre noirâtre de la grosseur et de la forme d’une lentille. D'après le charmeur, cette pierre serait compo- sée de terre amassée par la langue du Serpent et collée contre son palais. Pendant le reste de mon voyage, J'ai pu me convaincre que la légende du mohro existe dans toute l'Inde. D'après les charmeurs de Serpents, il suffit de placer le mohro sur la pi- qüre du Serpent, pour coaguler le sang et empécher l'absorption du venin. Mais quand on met les charmeurs au pied du mur, en leur proposant de démontrer sur eux-mêmes l’eflicacité du mohro, on s'aperçoit rapidement que ce sont de simples farceurs. Le 4 novembre, J'arrivais à Ajmire, possession anglaise isolée au milieu du Ragpoutana dont elle est, pour ainsi dire, la clef stratégique, car c’est là le seul point où l'on peut franchir la chaine de montagnes des monts Aravalli. Des forts très bien situés en défendent l'accès. J'ai été très bien accueilli par M. Blackeslay, assistant du résident an- olais, parlant un français des plus corrects et qui m’a donné toutes facili- tés pour chasser sur le lac Ana Sugar et dans la montagne. J'ai pu recueil- lir là de nombreux spécimens ornithologiques qui ont été préparés par mon assistant, Charles Vasseur, et rapportés au Muséum de Paris. Le 6 novembre, j'arrivais à Jeypore, une des villes les plus pittoresques de l’Inde, dont toutes les maisons, peintes en rose, sont recouvertes de dessins polychromes du plus curieux effet. Grâce aux démarches oflicieuses — 167 — du très aimable résident anglais, M. Corbe, J'ai pu obtenir de chasser deux jours sur le terrain de chasse de S. À. le Maharaja, qui fait garder très sé- vèrement ses réserves, et j'ai pu ainsi augmenter notablement ma collec- tion ornithologique. Par le gracieux intermédiaire du colonel Jacob, superintendant du jar- din de Son Altesse, j'ai pu voir ce qui restait de l'équipage de vol jadis si important des Maharajas de Jeypore. Le père du maharaja actuel était grand fauconnier et chaque année faisait prendre et dresser au début de la saison froide, c'est-à-dire vers le milieu d'octobre, une quarantaine de Faucons sauvages. [ était malheureusement difficile de concilier le caractère sacré qui protège les Pigeons de Jeypore avec l'instinct naturel des Faucons de Son Altesse, et il fallait toute l'autorité du maharaja pour empêcher ses féaux sujets de lapider ses Faucons lorsque ceux-ci faisaient prise sur un des innombrables Pigeons bleus de la ville. Aussi, à la mort de son père, le maharaja actuel, qui est un Hindou très pratiquant, fut obligé d'abandonner la fauconnerie. Pour ne pas paraître déchoir complètement, il a conservé dans le service de ses chasses un fau- connier qui prend et dresse chaque année deux ou trois Faucons qui servent plutôt à garder qu’à chasser réellement. Le fauconnier est musulman, ce qui lui permet de chasser sans aucun scrupule, même les Pigeons. J'ai appris par le fauconnier actuel, Wassel-Khan Djemmedeur, qu'il est impossible de conserver les Oiseaux pendant les grandes chaleurs. À la fin de chaque saison de chasse, c’est-à-dire vers le commencement de mars, on rend la liberté aux Faucons, et on en reprend d’autres au mois d’ cbr. les trois Oiseaux que j'ai pu voir venaient d’être pris huit Jours avant et avaient encore les yeux scillés. C’est là un usage général de tous les Fau- conmiers orientaux, et qui consiste à relever la paupière inférieure des deux yeux, au moyen d’un fil qui est rattaché au-dessus de la tête de l'Oi- seau au fil du côté opposé. L'Oiseau ne peut ainsi voir que par en haut; les fauconniers européens ne scillent plus les yeux des Faucons et se contentent de leur mettre un chaperon qui leur recouvre les yeux; il est cependant indiscutable que la méthode indienne arrive à dompter la fierté naturelle de loiseau, beau- coup plus vite que le simple usage du chaperon. Les trois Oiseaux qui m'ont été présentés par Wassel Khan apparte- tenaient à trois espèces différentes : un Falco juger (en hindoustanie lug- ger), un Émerillon à tête rouge (Surumt) etun Épervier indien (Shikara ). D'après le fauconnier Wassel Khan, le Falco juger serait spécial à Jeypore: je dois dire cependant que j'en ai trouvé dans l'extrême nord de l'Inde à Peshawar, et que l’assertion du lieutenant des fauconniers me semble plus que douteuse. J’ai vu en outre, à Umballa, où j'ai étudié la chasse au vol, à différenies reprises, les Faucons de chasse dérangés dans leur poursuite par les Jugers sauvages. Quoi qu'il en soit, je me rends compte que Je suis — 168 — parti de France un mois trop tôt pour bien voir les oiseaux tout à fait dressés. J'ai à signaler encore, à Jeypore, la magnifique collection d’Oiseaux wi- vants, installée dans le Jardin géologique qui entoure le Muséum. On y trouve représenté la plupart des spécimens de la faune ornithologique du Rajpoutana, sauf cependant les Rapaces. Tous les Animaux y sont très bien entretenus et font le plus grand honneur à S. À. le Maharaja de Jeypore. Après avoir quitté Jeypore, je me suis arrêté quarante-huit heures à Agra, pour y faire le pèlerinage obligatoire au mausolée du Taj Mahal, la merveille des Indes, puis à Delhi, où je devais avoir des renseignements spéciaux sur une espèce de Crocodile, le Gavial, dont je désirais rapporter un spécimen vivant pour le Muséum; malheureusement, la saison où l'on trouve le jeune Gavial était passée, et il m'a été impossible de m'en pro- curer. Par contre, J'ai dû faire des observations ornithslogiques intéres- santes sur une espèce de Buse à iris hlanc, Polionirs léesa, dont j'ai pu tuer deux exemplaires. L’œil de cet Oiseau est brun chez les jeunes de l’année, tandis qu'il devient blanc porcelaine chez l'oiseau adulte; toute la plaine des environs de Delhi fourmille de gibiers gros et petits. J'ai eu l’heureuse fortune de faire la connaissance d’un colonel anglais Bate, ins- pecteur des prisons, qui m'a fourni des renseignements très intéressants au point de vue du nombre prodigieux de Serpents qui infestent ce ravis- sant pays. Îl avait été chargé de distribuer des primes pour la destruction des Echis scarinatæ pour lesquelles le Gouvernement donnait, au début, h annas par tête, environ o fr. o, mais les Hindous apportèrent une si grande quantité de Serpents, que le Gouvernement se vit obligé d’abaisser les primes à 2 annas, puis à 1 anna, et enfin de les supprimer tout à fait. En une seule journée, on avait apporté au colonel plus de 4,000 Ser- pents; j'ai visité à Delhi le Muséum, et j'ai le regret de dire que cet établis- ment ne possède que des collections totalement abimées par l’incurie du personnel qui en a la charge. On ne peut se faire une idée de l’état de malpropreté et d'abandon où se trouvent spécialement les collections d’Oiseaux et d’Insectes. Seule une collection de gros Sauriens, Crocodiles et Gavials, semble être époussetée, vernie et astiquée avec soin, comme les armes déposées au Muséum dans la même salle en souvenir de la répression de la révolte des cipayes en 1857. De Delhi, j'ai gagné Umbhalla, où la plus cordiale hospitalité m'a été ré- servée chez le major Biddulph, du 19° Bengal Lancers, sportman accompli et grand fauconnier du pungab. Cest grâce an major Biddulph , que j'ai pu étudier tout spécialement la fauconnerie des Indes et les diverses espèces d'Oiseaux spécialement employées par les indigènes. L'Oiseau le plus apprécié pour la fauconnerie de haut vol est le Pèlerin, Jalco pereprinus , le même que l’on retrouve en Europe et en Afrique; 1l ne présente ici rien de particulier. Puis vient le Shaheen, /alco peregrinator, — 169 — qui diffère du Pêlerin par sa taille un peu plas petite, ses serres relative- ment plus fortes et son plumage qui est couleur de rouge sur la gorge, la poitrine et l'abdomen , et bleuâtre sur le dos; la tête porte, suivant les indi- vidus, des plumes plus ou moins rousses: et certains auteurs, tels que Gould (Birds of Asia), ont décrit, à tort, deux espèces de Shaheen, l'une noire, l’autre rouge, alors qu'il ne faut voir là que deux variétés d’une même espèce. Le major Biddulph, qui fait de la fauconnerie depuis vingt-cinq ans aux Indes, m'a aflirmé avoir possédé des nids de Faucons Shaheen prove- nant d’une seule aire qui renfermait à la fois les deux variétés, la rouge et la noire. Le vol du Shaheen est puissant et rapide; cet Oiseau m'a semblé plus rapide que le Pèlerin sur de courtes distances, mais le major Biddulph m'a aflirmé que dans les vols à grande distance, tels que ceux du Canard ou du Corbeau, le Pèlerin battait le Shaheen; on emploie le Shaheen, aux Indes, pour prendre surtout la Perdrix, le Pluvier, le Vanneau, le Rollier ou Geai bleu. Un des grands avantages du Shaheen sur le Pélerin, c’est la facilité et la précocité avec laquelle il accomplit sa mue annuelle. Tandis que la mue du Pèlerin est rarement terminée avant la fin de dé- cembre, le Shaheen a changé sa livrée fin août , et on peut facilement voler avec un vieux Shaheen en septembre. On emploie encore beaucoup, aux Indes, le Faucon Sacre, très facile à reconnaître aux taches ovalaires placées sur le côté externe des orandes rectrices de la queue. Le Sacre des Indes est un Oiseau très fort, d’un bon tiers plus gros que le Pèlerin, etse rapprochant des grands Faucons du nord de l'Europe, ou Gerfauts. On l'emploie surtout à prendre la grande Outarde et le Milan qui sont les deux gibiers les plus sportifs des Indes, par :a longueur et la difficulté qu'on épronve dans leur vol. Les Sacres épyptiens que j'ai pu voir à mon passage au Caire, chez le prince Hussein Kemal ed Din, m'ont paru beaucoup plus faibles que ceux di nord de l'inde. Ils sont principalement employés, en Égypte, pour prendre la Gazelle; mais, ici, ce n’est pas l’Oiseau qui tue la Gazelle, il ne sert qu'à l’arrêter dans sa course, et à permettre aux Chiens Sloughis de la rejoindre. Une des observations les plus curieuses que j'ai recueillie de la bouche du major Biddulph, est celle relative à l'impression produite sur les Canards de toute espèce, d’un côté par la présence du Faucon Pèlerin ou du Shaheen, et d’un autre côté par l'apparition soudaine du Busard des marais. Dès qu'un Pèlerin ou un Shaheen paraît dans le voisinage d’un vol de Canards ou de Sarcelles, toute la bande se réfugie dans l’eau, sachant que, là, elle est à l’abri de la serre des Faucons. Survient-il, au contraire, un Busard des marais, aussitôt les Canards de déguerpir à tire-d’aile; ceci tient simplement à ce fait, que le Busard des marais a les tarses très longs, ce qui lui permet de prendre le Canard placé sous l’eau; devant le — 170 — Pèlerin , le Canard plonge et, une fois sous l’eau, est sauvé; mais il sait que cette ruse est insuffisante devant le Busard des marais, et il préfère demander son salut à ses ailes. En quittant Umballa, j'ai reçu une hospitalité princière chez le Maharaja de Kapurthala, le plus civilisé des princes indiens, protecteur des beaux arts, grand ami de tout ce qui, de près ou de loin, touche à la France, et qui a mis tout en œuvre pour me faciliter mes études ornithologiques. Ma qualité de chargé de mission par le Ministère de l'instruction pu- blique m’a valu chez S. À. un accueil des plus chaleureux. $. A. a gardé le meilleur souvenir de sa dernière visite à Paris, lors de l’Exposition de 1900, et ne demande qu’à revenir en France. Les enfants de S. À., quatre ravissants garçons de 5 à 9 ans , sont élevés et instruits par une vaillante française, M°° Meillon, parlent, comme leur père, le plus pur français. Pour moi, je n'ai eu qu'à me louer des attentions très flatteuses dont j'ai été l'objet de la part de son A. R. et de tout son entourage, durant mon séjour à Kapurthala ; toutes facilités m'ont été accordées pour effectuer les recherches d'histoire naturelle : voitures, chevaux, éléphants, j'ai eu tout à ma disposition d'une façon ininterrompue, pour parcourir lim- mense plaine qui forme à perte de vue l État du Mahar aja. En quittant l’hospitalière demeure de Kapurthala, J'ai poursuivi mon chemin vers le nord par la ligne ferrée, qui, en quelques heures, m’ame- nait à Lahore. Jai visité le Musée de la ville qui fait un heureux contraste avec celui de Delhi; les collections y sont conservées dans un état de pro- preté méticuleuse et surveillées avec un soin jaloux; à côté du Muséum d'histoire naturelle, j'ai vu, dans la partie qui dépend de l'École des beaux- arts, des aquarelles représentant des Oiseaux de proie employés à la chasse au vol; ces aquarelles d’une finesse extraordinaire et d’une fidélité seru- puleuse sont dues au pinceau d'un artiste indigène, vivant à Amritsar, M. Kapur Singh, attaché à la cour du Maharaja de Kapurthala; une de ses aquarelles représente l'empereur Akbar, portant sur le poing son Au- tour favori. On remarque attachée, au cou de l'Oiseau , une fine cordelette de soie qui descend jusqu’à la bauteur des pattes. Je m'étais souvent de- mandé quelle pouvait être la signification ou l'utilité de cette cordelette qui est figurée sur toutes les miniatures indiennes, et dont il n'est parlé dans aucun livre. M. P.-A. Pichot, ancien directeur de la Revue britannique à Paris, qui avait remarqué ce détail sur une très belle aquarelle de sa collec- tion particulière, avait pensé que c'était peut-être là une amulette qu'on mettait à l'Oiseau. J'ai eu ici l'explication de ce mystère : Cette cordelette de soie, qui ne sert que pour les Oiseaux de bas vol (Aulours et Éper viers), a pour but, dans les commencements du dressage, d'empêcher l'oiseau de sauter hors du pong. L’Autour et Épervier quit- ee ESS NUS ET TS tent le poing de leur maître ou la branche sur laquelle ils sont posés par un saut brusque et rapide, d’où leur vient leur nom de Voiliers saillants. Les Faconidés, au contraire, avertissent de leur départ en entr'ouvant leurs ailes; leur départ est moins rapide et moins brutal. C'est donc pour , empêcher l'Oiseau de sauter hors du poing sans raison que les fauconniers indiens ont eu l’idée de lui mettre cette entrave supplémentaire dont 1ls tien- nent l’extrémité libre entre les doigts. De plus, une fois l'Oiseau dressé, la cordelette légèrement raccourcie dans la main qui tient l'oiseau, celui-ci est obligé de baisser la tête, de se ramasser sur lui-même et, lorsque son maître le lance sur la proie qu'il veut prendre, l'Oiseau chasseur acquiert ainsi le maximum de rapidité au départ. Après un court séjour à Lahore, je me suis arrêté quarante-huit heures à Ravalpindi, où j'ai pu voir un équipage de fauconnerie chez des Afghans nobles; mais il n’y avait là que des Éperviers, tous munis de leur cordelette : contrairement aux usages de la fauconnerie européenne, les Éperviers étaient chaperonnés; en Eirope, on réserve le chaperon pour les oiseaux de haut vol, dont les plumes sont beaucoup plus cassantes que celles des oi- seaux de bas vol. J'ai pu voir aussi là un fauconnier indigène portant sur le poing, en dressage, une Buse à iris blanc (Poliornis teesa); cet oiseau, très commun dans le Nord de FInde, est peu apprécié par les fauconniers indiens, qui lui préfèrent de beaucoup l’Accipiter nisius. Raval Pindi étant une importante place militaire anglaise, 1l est impossible de trouver le moindre gibier dans les environs immédiats de la ville: je peux en dire autant de Peshawer, où j'arrivais le 7 décembre. Dans toute cette région, les Oiseaux sont d’une défiance extrême et ne se laissent plus approcher à portée de fusil. Dans le bazar de Peshawer, qui est des plus pittoresque, mais peu sûr à cause du fanatisme des musulmans, j'ai vu une échoppe de marchands d'oiseaux de chasse; il y avait là une quinzaine d'Éperviers, tous chaperonnés, et un Autour mâle, Les oiseaux de haut vol semblent plus rares et peu employés dans cette partie de l'Inde; cela tient à ce que l’Autour et |’ Épervier sont beaucoup plus faciles à dresser et qu'on est moins exposé à les perdre. J'ai tué un Falco juger dans la plaine de la Jelum , ce qui prouve bien que les Faucons ne sont pas plus rares ici qu’à Umballa. Le 9 décembre, je reprenais le train pour Umballa, où le major Biddulph me donnait un Faucon shaheen que J'ai rapporté en France. Le 20 décembre, j'arrivais à Galeutta et, le 23 , je m'embarquais à Madras, sur le Dupleix, à destination de Colombo, où j'arrivais le 26 décembre. Le grand paquebot des Messageries maritimes qui devait m'enmener à Suez, la Ville-de-la-Ciotat, avait eu une avarie à son hélice, ce qui m'a obligé à l’attendre huit jours à Ceylan; je n'ai d’ailleurs pas eu à regretter ce contre-temps qui m'a permis de visiter l'intérieur de l'île. Je suis allé 172 — jusqu’à Kandy, l'ancienne capitale des rois indigènes, et J y ai trouvé trois jeunes Français faits prisonniers de guerre au Transvaal et libres sur parole. Ce sont le comte de Courceney, M. de Lotte et M. Michel. J'ai pu, grâce à eux, visiter une plantation très bien tenue appartenant à un planteur belge, M. Van de Poorten, qui a été une véritable providence pour nos compatriotes prisonniers des Anglais. M. van de Poorten a recueilli chez lui un docteur allemand, le D' Ernst Boedeker de Gôttingen, qui est mort de dysenterie huit jours avant mon arrivée. M. van de Poorten m'a fait voir une collection de papillons ramassée par le docteur Boedeker pendant ses dix-huit mois de captivité. J'ai puisé dans cette précieuse collection, sur les instances de M. van de Poorten , et J'ai rapporté au Muséum, une série de spécimens triés et choisis qui ont été remis à M. Bouvier, professeur d'Entomoloprie. Je ne veux pas quitter Golombo sans rendre un juste hommage à notre agent consulaire, M. Labussière, qui n’a cessé un seul instant de prendre en mains la défense des intérêts de nos compatriotes prisonniers des An- olais, et c’est gräce à ses démarches incessantes auprès du gouverneur de Ceylan qu'il a pu obtenir le rapatriement de trois prisonniers dangereu- sement blessés. Le 2 janvier, je me suis embarqué à bord de la Ville-de-la-Ciotat , et, après avoir touché le 9 à Djibouti, j'ai débarqué à Suez le 13 janvier 1902. J'avais été invité, l'an dernier, par le prince Hussem Kemal-ed-din à venir voir son équipage de fauconnerie près du Caire. J'ai profité de cette occa- sion pour étudier les espèces de Faucons employés au pays des Pharaons. Le prince Kemal-ed-din chasse presque exclusivement la Gazelle, et 11 se sert pour cette chasse de Faucons sacres, pris de passage au mois de novembre. Ces Sacres m'ont paru de plus petite taille que ceux des Indes, mais les autres caractères spécifiques à ce genre sont identiques dans les deux pays. J'ai pu éclaircir là un point très intéressant sur la détermination des espèces de Faucons. Dans un de mes précédents voyages en Algérie, J'avais eu l’honneur d’être reçu chez le grand fauconnier arabe de Biscra, Ben Gana, aga des Zibans. Dans la conversation, il m'avait signalé comme élant très rare et très prisé par les fauconniers un Faucon qui vient quelquefois en Algérie au moment du passage des Étourneaux et que, pour cette raison, les Arabes appellent le Faucon des Étourneaux. La marque distinctive de cet oiseau consiste en quatre points blancs ovalaires visibles sur les plumes du dos lorsque l'Oiseau se tient au repos les ailes fermées. Cette conversation avec Ben Gana m'est revenue à la mémoire en examni- nant attentivement les Sacres du Prince Kemal-ed-din. L'un de ces oiseaux était un oiseau sors (1 an); l’autre avait trois mues (3 ans). Sur celui de trois mues existaient deux taches ovalaires très nettes; sur les plumes rémiges tertiaires et en écartant lévèrement les plumes voisines, on voyait deux autres taches semblables qui formaient avec les deux premières un “+ — 173 — carré parfait. Le vieux fauconnier du prince, que j'interrogeais à ce sujet, me dit que c'était à uniquement une question d'âge, et que l'an prochain, lorsque l'oiseau aurait 4 ans, les quatre laches seraient entièrement appa- rentes. ; Je ne crois pas que cette particularité ait été signalée par les auteurs. Pendant mon séjour au camp de Mansouria, chez le prince Kemal-ed-din, j'ai étudié très attentivement les différentes méthodes usitées par les Bédouins du désert pour se procurer des Faucons. Le plus souvent, ils chent en vue du Faucon de passage un Pigeon revêtu d’un corselet tout couvert de lacets en crin de cheval; de plus, le Pigeon est lesté avec une petite pierre qui retarde son vol sans toutefois l'empêcher. Le Faucon passager fait une descente sur le Pigeon et se fait prendre dans un des nombreux lacets qui recouvrent sa victime. Un autre procédé consiste à observer, dans les bou- quets de Palmiers qui constituent à peu près les seuls arbres de la vallée du Nil, l'arbre choisi par un Faucon pour y passer la nuit. On relève alors et on rattache ensemble toutes les feuilles supérieures de l'arbre, à l'exception des deux plus basses; celles-ci sont dépouillées de leurs folioles, et on ne laisse que la nervure médiane, sur laquelle on place une batterie de collets dans laquelle le Faucon vient se faire prendre. On prend aussi les Faucons de chasse à l’aide d’un Rat habillé de lacets en crins et attaché par un fil de laiton à un piquet. Enfin un autre procédé consiste à attacher entre les serres d’un Faucon, dont on a scillé les yeux, un paquet de plumes tout recouvert de lacets: on läche le Faucon ainsi préparé dans les parages où l’on a vu voler POi- seau que l’on désire prendre. Il est bien rare que celui-ci ne vienne pas aussitôt pour disputer la proie qu'il voit charrier par le Faucon scillé, et au cours de la bataille les deux Oiseaux tombent par terre, et le Faucon passa- ser est pris dans un des nombreux lacets qui recouvrent le paquet de plumes servant de leurre. Tous ces procédés sont beaucoup plus faciles à employer que celui en usage en Hollande, dit «la hutte hollandaise» , très compliqué mais seul uti- lisable en Europe, où les Faucons sont beaucoup plus défiants qu'en Orient. T1 me reste, en terminant , à remercier ici le prince Hussen Kemal-ed-din , qui s’est mis à mon entière disposition pour me donner à ce sujet tous les renselsnements nécessaires et qui a pu me procurer quelques Lézards du désert et une Vipère des sables à une époque où ces animaux sont excessi- vement rares. Je dois également des remerciements à M. Cogordan, Ministre de France au Caire, pour le bienveillant accueil reçu à la légation. Je joins à mon rapport la liste des Oiseaux, Reptiles et Insectes rapportés de linde, de Ceylan et d’ Épypte au Muséum de Paris. Muséum. — vi. 12 — 171 — Maumirère ET OISEAUX DE L'INDE RAPPORTÉS PAR LE DOCTEUR LUC ARBEL. Mammifère. Corvus spLENDEUS Vid. DENDRoGITTA RUFA sCop, 2 expl. Preropus mMenius Tem. | Pasror roseus L. ACRIDOTHERES TRiIsTIS L. Oiseaux. Teumenvcaus PAcoDARUM Gm. * | Lanius Eryruronorus Vig. Psgunocyps BENGALENSIS Gm. Dierurus iNAcRocERcuS V. Néopuron PERENOPTERUS L, 2 expl. Prenoxorus HAEmorraous Horsf. Aourza Vispuiana Frankl. Corsycaus. sAULARIS L. Nisaerus rAscrarus Vieill, tué au Caire | Tramnogra cameatewsis Lath. (Egypte). Francouinus vuzéanis Steph, à expl. Farco cmicquera Dand, 2 expl. Turrur surarensis Gm. — PEREGRINUS Tunst. CuAETUSIA GREGARIA Pall. Hrerorazco succur J. et E. Gr. — zLexcura Licht. Accipirer, AsTUR BApIUS Gm. Hopcoprerus venrraLis Cu. Hazrasrur ivpus Bodd. LogivanELcus inpious Bodd. Burasrur, Pozioruis TeEsA Frankl, 4 | Himanropus canpinus Bonn. expl. RuayNcHoEA BENGALENSIS L. Mrrvus Govinpa Siker. ANTIGONE GOLLARIS Scharpe. Circus rieuarGus L. C. Cineraceus Mont. | CicontA LENcocEPHALA Gm. DISSURA EPIS- — cyaAnEus L. corpus Bodd. Peruis PriziNorayNcaus ou Porquara Len. | Tanrazus LeNcocepuArtüs Forst. Bracayprerus AuRANTIUS L, 3 expl. ARDEA PURPUREA L. LopHocEros BIROSTRIS sCOp, 2 expl. Buruus Lexcoprera Bodd, 2 expl. Ceryze varia strickl. ARDEA coromanpus Bodd. Harcyon siyrneusis L, a expl. CRANTELASMUS STRIPERUS L. Mérors paizippiNus L. STERNA (SEENA) AURANTIA Gray, 2 expl. — viRipis L. — INELAGOSTER Temm. Coracras ivpica L. PELECANUS RUFESCENS Gm. Dans 1e Sun ne Mapacascar UN), PAR M. GuicLAuME GRANDIDIER. M. Guillaume Grandidier, de retour de son exploration dans le Sud de Mada- wascar depuis quelques semaines seulement, a bien voulu donner à l'assemblée des naturalistes du Muséum sa première communication sur les résultats de sa mission, au cours de laquelle ïl a pris de superbes vues photographiques qui ont vivement intéressé l’auditoire. Le Sud de Madagascar, dans toute sa partie située au Sud et à l'Ouest du Mandraré, jusqu’à une époque tout à fait récente, était resté presque inconnu. Avant la guerre de 1895, les difficultés matérielles et l'hostilité des habitants avaient empêché les voyageurs d’y pénétrer. Seuls, quelques traitants de caoutchouc et d’orseille avaient recueilli des renseignements (0) Extrait de la Revue de Madagascar. — 175 — sur le pays, et leur dire, augmenté ou non de légendes, laflirmait impé- uétrable, Depuis la conquête de Madagascar, la situation avait peu changé, car on avait négligé celte région, sur laquelle on ne fondait aucun espoir économique et qui, placée à l'extrême Sud de l'ile, habitée par des peu- plades vivant presque sans rapports avec leurs voisines, n'intéressait qu'à un faible degré l'état politique général de notre nouvelle colonie, I y a quelques mois cependant, le général Gallieni s'est ému de la situation de cette portion de l'ile dont les habitants n'étaient pas sous notre domination effective. À mon arrivée à Madagascar, au début de 1901, l'occupation métho- dique du pays par nos troupes commençait; le réseau des postes enserrait les régions androy et mahafaly; ceux situés à l'Est, le long du Mandraré, et sur la ligne de Behara au Faux-Cap; à l'Ouest, sur la côte, et au Nord, le long de l’Onilahy, gardaient solidement le pays. I y avait en outre, dans l'intérieur du pays mahafaly, le poste isolé d’Ejeda, créé à la suite du raid de M. Bastard en 1898. E———— y anarantsoas EE ms - Vi = \ Phgug Ant Ve À = Re. [e] 201 Te == EE ( Ê PBetsioka + O ‘ae A D Arklliloaka 4 PAT fe SY Far: angana TN PRO: TT Fa ù LE N «y crakctra [ Û OR ’ uléar ES?" à Tongobors È : D ————— 2 = ED e … Vanglaindra jf BALE -S AUCUSTINLD Re VIA CL * a NS vamanonqu z Arparih Ue=— = OPchcloka > : ME mimant — ®, 2 v/47 FYJandravinany — LAC TSIMAMN PE TSOT. e — — bo? ot == N À Q D D ahombo VAL Mastbe-— a —— — "duk S ee — “3 TS yo Se pis Lomafant | SAN he NE EE = — Androhà\ FF æ à Ow eHahambaro > LS /Ambobombe o® SEPT 2 Dannhin —Ampalarà SD, 6 ; 07 Q ort Dauphin ee SE BARRE Itinéraire suivi en 1901 par la mission Grandidier dans le Sud de Madagascar, Autour de ces points, les officiers avaient poussé des reconnaissances, mais sans Jamais s’écarter beaucoup de leur centre d’action; ce sont tous ces travaux que le général Gallieni me chargea de coordonner, de relier par un itinéraire général, allant de Fort-Dauphin à Tulear par le cap Sainte- Marie, chemin que personne n'avait encore suivi; les rares voyageurs qui avaient réuni ces deux points étaient toujours passés par la vallée de lOnilahy. De Tulear, j'ai complété par une excursion autour du lac Tsimanampet- sotsa, dans le pays mahafaly, et par le retour à Fort-Dauphin par la basse 12. — 176 — vallée de l'Onilahy, les sources de l'Ilinta et le massif de l’Ivohitsombé, l'étude scientifique de cette partie australe de Madagascar. J'ai relevé au 1/200.000 l'itinéraire suivi par la mission pendant tout son séjour à Mada- gascar; 1l sera remis au net et publié prochainement dans mon rapport au Ministère et dans la Géographie, en même temps que les études spéciales relatives à l'histoire naturelle et à l’ethnographie. Le Sud de Madagascar est formé d’un vaste plateau calcaire dont l’alti- tude moyenne est de 120 à 150 mètres; il est relativement plat et terminé en falaise de tous côtés, sauf dans la région Nord-Est, où son versant est troublé par les ramifications du massif volcanique de l’Ivohitsombé. Quoique interrompu, dans sa partie orientale, par les vallées du Mandraré et du Manambovo, on le voit reparaitre avec son sol calcaire, hérissé de pointes, et creusé de cavités si caractéristiques aux environs de Behara et surtout à Andrahomana où le bord marin est abrupt. C’est dans cette paroi que sont creusées les fameuses grottes à ossements paléontologiques. Au Sud, la mer forme la limite du plateau. À l'Ouest, il n’est séparé du canal de Mozambique que par une étroite bande de sable qu'il domine à pic; bande de sable d’ailleurs émergée depuis fort peu de temps, presque au niveau de la mer et contenant encore de grandes cuvettes soit desséchées, soit pleines d’eau salée comme le lac Tsimanampetsotsa. Dans cette bande de sable, qui va de lOnilahy au Sud del Île, je ne connais que deux points où l’on peut se procurer de l’eau relativement douce et en quantité assez orande : Ampalaza, où les puits creusés près de la mer donnent de l’eau excellente, probablement en vertu de la qualité exceptionnelle de la couche filtrante, et sur le bord oriental du lac Tsimanampetsotsa où, au pied même de la falaise, il y a une petite mare d’eau douce. Cette eau provient de l'infiltration du plateau supérieur. Dans la partie septentrionale de cette région, c’est l’Onilahy qui forme la limite ethnique, mais au point de vue géologique, le terrain calcaire continue au delà du fleuve; il faut rattacher en effet au système du plateau méridional, la colline de Tongobory, le plateau de Beraketa depuis le Sakondry jusqu’au mont Andriana qui surplombe le village de Saint- Augustin et les monts [salo. Le Nord du pays mahafaly est marqué par des dykes de roches primitives entourés de toutes parts par des terrains sédi- mentaires qui se sont peut-être déposés autour d'eux ou, au contraire, au travers desquels ils ont émergé. Telles sont les collines de quartz rose près d'Ejeda, et celles qui hérissent les environs de Manera, l’ancienne capitale du roi Refotaka. A Sur le plateau , à l'extrême Sud de le, entre le Manambovo et le Mena- randra, il n’y a d’eau douce qu’au puits de Betanty (Faux-Cap) et à Itam- polo, près du Menarandra. Les habitants de cette région n’ont donc que l'eau qu'ils vont chercher à ces points situés quelquefois à deux ou {rois orandes journées de marche de leur village, ou celle qu'ils recuerllent dans — 177 — les trous des rochers après les rares pluies et qu'ils conservent précieuse- ment dans des calebasses hermétiquement bouchées avec un enduit de bouse de vache. Cette sécheresse est la caractéristique de l'extrême Sud de Madagascar et par son influence a transformé absolument la vie et l'aspect de tous les êtres vivants qui l'habitent. Les cultures n'y existent pas et les plantes autotochnes ont dû s'adapter pour résister aux mauvaises conditions atmo- sphériques auxquelles elles sont soumises. Elles se sont transformées en plantes épineuses soit grasses, comme les Cactus et les Aloès, soit pleines de latex, comme les Euphorbiacées. La sève de l’une de ces dernières dont le nom local est /ntisy ou Herotra fournit un caoutchouc de bonne qualité, mais que les indigènes ont déprécié sur les marchés d'Europe en lui incor- porant de la terre et des pierres pour le rendre plus pesant. Ils ont de plus saccagé beaucoup d'arbres , les coupant et les arrachant pour en obtenir un rendement immédiatement plus considérable. Quoi qu'il en soit, ce caou- tchouc sera encore un des principaux produits d'exportation de la région. Les Cactus ou Raketa, qui sont les plantes les plus abondantes autour des villages, servent à la fois de protection contre les ennemis par les taillis impénétrables qu’ils forment et de précieuse réserve en cas de disette de nourriture et de boisson. Pendant plusieurs mois de l’année, les Antandroy et les Mahafaly vivent uniquement des fruits ou figues de Barbarie et boivent le suc des feuilles qu'ils pilent afin d’en extraire les réserves aqueuses. De telles conditions de vie avaient toujours fait supposer que le nombre des habitants de ces tristes régions était très restreint; les pre- mières évaluations faites en 1896 estimaient à une dizaine de mille environ les Antandroy et les Mahafaly; maintenant, il paraît vraisemblable de décu- pler ce chiffre. Tous ces indigènes vivent dans un état très primilif, presque nus, ne connaissant aucun de nos produits manufacturés, sans villages constitués, sous des huttes triangulaires en paille qui ressemblent plus à un toit posé par terre qu'à une demeure d’être humain; pour y pénétrer il faut ramper par terre. Ge sont de beaux hommes, grands, mais hâves et faméliques ; ils sont d'une paresse insurmontable qu'aucune promesse ne peut vaincre. Leur unique occupation et l'unique but de leur vie est l’éle- vage des Bœufs, dont ils possèdeut d'assez nombreux troupeaux; on peut évaluer, en effet, que le nombre de têtes de bétail appartenant à une famille est environ dix fois supérieur à celui des hommes adultes de cette même famille. Ces Bœufs ne servent jamais à l'alimentation normale; un troupeau est, aux yeux des indigènes, un capital intangible auquel on ne fait de brèche qu’à l’occasion de certaines grandes fêtes et particulièrement au mo- ment de l'enterrement du propriétaire. On fait alors de véritables héca- tombes de ces animaux, dont les crânes vont orner le tombeau du défunt. Pendant la saison sèche, les Bœufs subissent le sort de leurs maîtres et se contentent comme alimentation de feuilles de Cactus: cependant, avant de — 178 — les leur donner à manger, on allume du feu sous une touffe de ces plantes, afin d'en brüler légèrement les épines ainsi que la surface velue. En résumé, l'extrême Sud de Madagascar est une région aride, inculte. Dans l’état actuel de nos connaissances, les seuls produits d'exportation sont le bétail et le caoutchouc, et les principaux articles susceptibles d’être écoulés dans le pays sont la toile et les objets manufacturés d'un usage courant. Les Tumurus Des Venpues pe Verroicces Er pe Mowruonror, 4 Minor (Core-n’Or), PAR M, Le D' E.-T. Hauy. [ Le tumulus des Vendues de Verroilles était l'une des plus apparentes de ces nombreuses sépultures préhistoriques qui couvrent le Châtillonnais. Il mesurait, en eflet, 4 mètres de hauteur et son diamètre atteignait 25 mètres. M. Henri Corot, de Savoisy, s’est attaché à fouiller complète- ment, en 1897, cet important monument funéraire, et il y a rencontré, à des profondeurs diverses, six tombes, dont quatre appartenaient certai- nement au premier ou au second âge du fer. La plus superficielle était caractérisée par la présence d’un bracelet de bronze et d’un coutelas de fer semblable à ceux que M. Morel a recueillis dans les cimetières gaulois de Prosne et de Marson (Marne) © ; la plus pro- fonde montrait, à côté du squelette, une longue épée de fer du type de Hallstatt. C’est dans une des sépultures intermédiaires que gisait le per- sonnage, dont il vient de m'envoyer le crâne, que Je vais d'abord décrire. Sa tombe qui porte la lettre E sur le plan dressé avec beaucoup de soin par M. H. Corotielle reposait à 3 m. 60 dans la profondeur du tumulus. Le crâne, à peu près intact, offre un intérêt anthropologique tout spécial : l'examen de cette pièce démontre, en effet, avec netteté la survivance en pleine période gauloise de ce type néolithique dont le tumulus de Banges © nous avait signalé la première apparition dans le Châtillonnais ©. Au milieu des dolichocéphales qui prédominent dans cette population qui associait l'usage du fer à celui du bronze", le brachycéphale de la pierre polie s'est G L. Morez, La Champagne souterraine, pl. 2, fig. 1; pl. 24, fig. 1, Chàä- lons-sur-Marne, 1875-1877, inf. @) Banges, et non pas Bauges, comme on me l’a fait écrire aux pages 309 et 310 du Bulletin du Muséum pour 1901. @ CL E.-T. Hauy, Sur une sépulture néolithique découverte par M. H. Corot, sous un tumulus, à Minot (Côte-d'Or). (Bulletin du Mus., 1901, p. 369-311.) -@ Cf Bourequor, Rapport... sur une série d'os provenant des tumulus du Val-Thibault et de la Téte de Maisey. (Bull. Soc. Arch. du Chétillonnais, 1° 8., — 179 — maintenu dans toute sa pureté. L'indice céphalique du crâne de Verroilles n'est pas inférieur, en eflet, à 84,4 (diam. ant. post. o m. 180; d. tr. max, © M, 192 ). C'est un crâne d'homme, dans la force de l’âge ; toutes ses sutures, d’ailleurs assez simples, sont encore ouvertes, mais les dents sont déjà bien usées, suivant le type le plus habituel, Le sujet est vigoureux, mais de faible taille ; sa voûte est de volume mé- diocre (cire. horiz. o m. 525 ; cire. transv. tot. o m. 437; cire, ant. post, o m. boo) et ne se fait remarquer par aucun détail morphologique. Les dimensions générales de la face ne s’écartent guère des moyennes de Broca, seulement les orbites sont relativement un peu étroits et leur indice s'élève à 86,8. L’orifice nasal est allongé et rétréci(long. 53, larg. 22), aussi l'indice correspondant descend-il à 41,5. Les pommettes sont bien accusées, les fosses canines sont profondes, les alvéoles n’offrent rien de notable, le prognathisme est tout à fait nul, enfin la mandibule, relativement robuste, se termine par un menton triangulaire et pointu. CRÂNES BRACHYCÉPHALES DES TUMULUS DE MINOT. VERROILLES. MONTMOROT, ui 49 Capheité érânienne. .. 4. scuseuesiee ? ? Circonférence horizontale ,....,..,....,,.. 595 u antéro-postérieur .,.,.,...... 180 175 RENOM pute clais su acte ie se 109 148? basilo-bregmatique.. ......... 134 7 Diamètre. ( frontal maximum............ 1921 193 OMS MINIMUM. ve. ‘109 105 bi-orbitaire externe .......... 108 ? bi-zygomatique ............. 133 u Hauteur dal he. ae sea togés 4 © 00 89 [TRS longueur . .. -.:. PEN IC EE SES 51 LED OISE CEE MENERNEE 29 25 : EUR nie à. 33 u D LS 38 u longueur-largeur ............ 84,4 84,5 hauteur-longueur............ 7h,h n ES hauteur-largeur ............. 88,1 1 MER TI ur cugee os 67,6 u DR ce Mc cese 19,9 L9,0 Re ST ado cet d 9 en de 86,8 ] p. o, 45). — G. Laperouse, Tumulus du Bouchot-Bouchard à Chamesson (ibid. , p. 159, 166). — Les tumulus de la grande forét de Châtillon (ibid., p. 457, k73). — Etc. 0) Le seul os long, qui soit conservé en son entier, l’humérus gauche, mesure o m. 323 de longueur maxima, ce qui correspond à la laille de 1 m. 60. — 180 — Il Je rapproche, dans le petit tableau ci-joint, des mesures principales du cräne masculin du tumulus de Verroilles, celles d’une autre tête de femme adulte de type analogue, que M. H. Coro a extraite, en 1898, de la sépul- ture K du tumulus des Vendues de Montmorot, et quil m'a récemment transmise. Ce tumulus, situé comme l’autre, sur le territoire de Minot, avait, au moment de la fouille, 3 m. 75 de hauteur et 13 mètres de dia- mètre et renfermait dix tombes, dont sept bien caractérisées au point de vue archéologique. La femme, dont nous avons le crâne, portait au poignet gauche © un bra- celet ouvert, en fer”, et devait, par suite, appartenir comme l’homme à l’âge des sépultures de la Marne. Un peu moins volumineux, mais de même indice que celui de Verroilles (d. a. p. o m: 175: d. tr. max. o m. 148; ind. céph-*6#/5};sontcrane apparait surtout plus déprimé dans le sens vertical 5). La voûte, un peu basse, est large et lisse el surmonte une face dont les dimensions générales s’écartent assez peu de celles du sujet masculin dont je le rapproche 1e. Seulement les orbites, qu’il est malheureusement impossible de mesurer avec exactitude, sont plus larges, mais surtout plus hauts, tandis que le nez est un peu plus court et sensiblement plus dilaté. L’arcade dentaire est un peu plus saillante en avant, et les dents qu’elle porte, saines et bien rangées, présentent, quoique à un degré moindre, cette même usure à plat que l’on rencontre si souvent chez les individus des deux sexes dans Îles temps préhistoriques. Pour être moins parfaite, cette seconde observation n'est guère moins concluante que la première à laquelle elle vient ainsi se juxtaposer. Les deux faits se complètent l’un et l’autre et rendent incontestables les phénomènes de survivance ethnique sur lesquels je me permets d’insister. [IL Je connais un troisième fait encore, qui dépose exactement dans le même sens, et qui est aussi dû à M. H. Corot. Je veux parler de la découverte faite par cet archéologue d’une voûte de crâne brachycéphale (d. a. p.o m. 184: d. tr. max. o m. 145; ind. céph. 83,3) dans le tumulus de Buchaille, à G@) Les os de l’avant-bras avéc le bracelet de fer en place ont été envoyés par M. H. Corot au Musée des Antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye. @) Aucun des autres sujets n’élait suffisamment conservé pour se prêter à l’ana- lyse anthropologique. (3) La base du crâne fait défaut et, en l'absence du diamètre basilo-bregmatique. il est impossible d'exprimer par un indice l’aplatissement sincipital. Sont — Savoisy (Côte-d'Or). La pièce qui fait partie du musée de l'école d'Anthro- pologie gisait à o m. bo de la surface dans un tumulus relativement moins important (haut. 1 m. bo, diam. 12 mètres) el dont la fouille n'a pas été complète. Elle ne diffère de celles de Verroilles et de Montmorot que par une mi- nime augmentation d'épaisseur (8 millimètres aux partétaux ) et un léger rétrécissement de la base du frontal (front min. 100 millimètres). Les dents de ce troisième sujet sont usées à plat comme celles des deux autres, et son maxillaire inférieur est identique, à très peu de chose près, à celui du cràne de Verroilles..... Je rappellerai, en terminant, que l’un des deux cränes exhumés des tu- mulus de Méloisey par Sauley et Bertrand en 1864 ,et qui provient d’une inhumation secondaire, qui ne saurait remonter au delà du deuxième âge du fer 0), est brachycéphale, à la façon de ceux dont il vient d’être question , et se fait remarquer, en outre, par un épaississement des parois (1 cent.) ® encore plus accentué que sur le sujet de Savoisy. Cette dernière observation, toute semblable aux précédentes , permet, en outre, d'établir un parallélisme intéressant entre les populations contem- poraines du Beaunois et du Châtillonnais , au cours de ces premiers âges du fer, dont la nécropole de Hallstatt et les cimetières de la Marne ont fourni les types. Cicuzinés pu BRESIL RAPPORTÉS PAR M. Jorerr. par M. ce D' Jacques PELLEGRIN. Poursuivant la revision des Cichlidés, nous avons étudié les Poissons de cette famille provenant des riches collections recueillies au Brésil en 1878, sous les auspices du gouvernement brésilien. La famille des Cichlidés est de beaucoup la plus importante parmi les Poissons acanthoptérygiens des eaux douces de ces régions, et si on lui ajoute parmi les Malacoptérygiens celle des Siluridés et celle des Characi- nidés, on aura la presque totalité de la population ichtyologique des ri- vières sud-américaines, les autres familles étant infiniment moins impor- tantes au point de vue de la variété des formes. Les envois de M. Jobert sont fort intéressants parce que les localités où ont été capturés les Poissons sont indiquées avec le plus grand soin; en () Alex. Berrrann, Notes manuscr. @) Cf. P. Broca, Crdnes de Méloisy (pour Méloisey) (Bull. Soc. d’Anthrop., t. VI, p. 23-25, 1865). + 14 outre, ils contiennent quelques genres et plusieurs espèces que le Muséum ne possédait pas par ailleurs; aussi avons-nous pensé qu’il n’était pas inu- ile de donner une liste générale des espèces récoltées avec leur prove- nance. Un petit nombre des échantillons ont été pris dans les provinces méri- dionales du Brésil, à Rio-Grande et à Rio-de-Janeiro, mais la majeure partie a été pêchée dans Amazone ou ses affluents, soit à l’île Marajo, à l’embou- chure du fleuve, ou à Para, et dans les environs de cette ville soit à Santa- rem et dans le rio Tapajoz, à Manaos, à la barre du rio Népro et à Teffé sur l’'Amazone, à la villa de Tonnantins sur la rive gauche du rio Solimæns, ou à Tabatinga à la imite du Brésil et du Pérou. CaæToBrAncuus FLAVESGENS Heckel. — Marajo, Santarem, Manaos, Tefté, Tonnantins. — semirascraATus Steindachner. — Manaos, Tefté. CuærToërANcHOpsIS oRBICULARIS Steindachner, — Marajo, Tonnantins. Cicuca ocezLaris Bloch et Schneider. — Para, Manaos, Teffé, Tonnantins. — — var. argus, Valenciennes. — Manaos. — TEMENSIS Humboldt. — Santarem, Manaos. Acara TerrAMERUS Heckel. — Marajo, Santarem, Manaos, Teffé, Taba- tinga. —— Tyavyert Steindachner. — Teffé. — virraTA Heckel. — Tonnanüns. — (uyGROGONUS) OGELLATUS Agassiz. — Marajo, Santarem, Manaos, Teffé. — (acaropsis) Heckel, — Santarem, Manaos, Teffé, Tonnantins. Heros (creuLasoma) BmacuLaTa Linné. — Marajo, Manaos, Teffé, Tonnan- ins, Tabatinga. — — crassA Heckel. — Manaos, Teflé, Tabatinga. = — coryrnænoines Heckel. — Manaos. Heros spurius Heckel. — Santarem, Manaos, Teffé, Tonnantins, Taba- tinga. — AurocuTHoN Günther. —= Rio-Grande ; Rio-de-Janeiro. Mesowaura insrenis Heckel. — Manaos, Teffé, Tonnantins, Tabatinga. Uaro ameuracanraornes Heckel. — Santarem, Manaos, Teffé. P£Tenra specragiLis Steindachner., — Para. CrenicicuLA BRAsILIENSIS Bloch et Schneider, var. lenticulata Heckel. — Ma- naos, Tonnantins. — — var. lugubris Heckel. — Manaos, Tonnantins. — — var. Johanna Heckel. — Marajo, Para, Teffé, Tonnantins. — MAcroPaTHALMA Heckel. — Manaos. — saxaTiLis Linné. — Santarem, Manaos, Tonnantins, Tabatinga. Gzoruacus (Mssors) currno Heckel. — Marajo, Santarem, Manaos, Teflé, Tonnantins, Tabatinga. — 183 — Grovmaaus (Mesors) ruayen Steindachner, — Santarem, Manaos, Tellé, Tonnantins, Tabatinga. — — manaros Günther, — Tellé, Tonnantins, Tabatinga. — (saranorereA) AcuriGEPs Heckel, — Para, Santarem, Manaos, Telé, Tonnantins. — © — sunuranr Heckel. — Ma ao, Santarem, Manaos, Teflé, Tonnantins, Tabatinga. — — BRASILIENSIS Quoy et Gaimard. — Rio-Grande, Rio-de-Janeiro. — SURINAMENSIS Bloch. — Marajo, Para, Santarem, Manaos, Tonnantins, Tabatinga. Symeaysopon niscus Heckel. — Santarem, Manaos, Tefté. PreropuyzLum scazare Guvier et Valenciennes. — Marajo, Teffé, Tonnan- tins, Tabatinga. Parmi ces Poissons, il y a lieu de remarquer un beau spécimen voisin du Cichla ocellaris BI. Schn., qui doit être rapporté au Cichla argus Valen- ciennes. Chez cet individu dont la longueur totale est de 340 millimètres, les trois bandes foncées transversales du dos n'existent pas, mais elles sont remplacées sur les côtés au niveau des deux lignes latérales par trois ma- onifiques ocelles de dimensions un peu supérieures à l'œil. Ces taches lévè- rement plus grandes que celle de la caudale sont comme elle d’un beau noir et entourées de blanc, Il n'existe pas une ligne de points noirs commençant à la base de la pectorale comme dans le Cichla monoculus Agassiz. Pour le reste, cet animal ne diflère pas sensiblement du type habituel du Gichla ocel- laris BI. Schn.; ce qui nous pousse à considérer cette forme comme une simple variété de cette espèce. À ce propos, nous avons examiné l’exemplaire de Cichla argus, type de Valenciennes (n° À 1042, Coll. Mus.). Il provient du Brésil par le musée de Lisbonne. Dans ce spécimen, la formule des rayons de la dorsale n’est pas ++, comme l'indique à tort Valenciennes dans Humboldt(), mais XIV- 1,16. Ge qui a poussé Valenciennes à commettre cette erreur, c’est que, sur l'animal monté, les trois premiers rayons mous de la dorsale sont cassés juste au niveau des rayons durs et qu’à la suite d’un examen superficiel on peut les prendre pour des épines. Nous avons signalé un fait du même genre arrivé à À. Duméril, à propos de son Tilapia polycentra ©. Quant au Cichla orinocensis Humboldt, décrit par cet auteur dans le même ouvrage ©), il est très probable, comme il l'indique d’ailleurs, que @) Humsozpr et Bonpcann, Recual d'observations de zoologie et d’anatomie com- parée, Il, p. 169. @) J. Peer, Cichlidés nouveaux de l'Afrique équatoriale, Bull. Mus., VI, 1900,p. 277. Elie. cit., p. 167. — 184 — c’est la même forme que le Cichla argus de Valenciennes. Ce Poisson en diffère cependant par un caractère très important : il possède en effet, pa- rait-1, 94 rayons à la dorsale, chiffre qui n’est jamais atteint, que nous sachions, par aucune espèce de Cichlidés de l'Amérique méridionale. En outre, le dessin de Huet exécuté d’après les esquisses de Humboldt est tout à fait fantaisiste : la dorsale ne comprend plus que 48 es etle Poisson a une forme allongée qui l’a fait considérer par Günther (©? comme devant entrer dans le genre Crenicichla, ainsi que le Cichla argus Valenciennes, par la même occasion. Schomburgk © donne une figure assez fidèle du Gichla argus Valen- ciennes; plus loin, il se contente de reproduire la figure du Cichla orino- censis de Humboldt. En résumé, le Cichla argus Val. doit être considéré comme une simple variété du Cichla ocellaris BI. Schn. Quant au Poisson du rio Népro et de l'Orénoque de Humboldt (C. orinocensis), 1 doit très vraisemblablement en- trer dans cette variété, mais l’absence de type et une description laissant trop de place au doute semblent devoir l’exclure de la nomenclature. DESCRIPTION DES NOUVELLES ESPÈCES DE PARATHELPHUSA APPARTENANT AU MusEuMm DE Paris, par M. Mary J. RaTaBun. Le Muséum de Paris m'a communiqué, pour en faire l'étude, sa collec- tion de Potamonides conservée dans l'alcool. Cette collection comprend neuf cents exemplaires. Le sous-venre Parathelphusa présente neuf espèces nouvelles, dont la plupart habitent la Cochinchine ou le Siam. a. ESPÈCES À DEUX DENTS ÉPIBRANCHIALES. Potamon (Parathelphusa) maindroni. Cette espèce appartient au groupe dans lequel la crête post-frontale se prolonge jusqu’auprès de la base de la première dent épibranchiale, et qui possède une épine sur Hope des pattes ambulatoires. Elle diffère de Pot. (Par.) convexus ® de Man et Pot ( Par.) maculatus de Man, comme il suit : la ligne imaginaire qui réunit les pointes des dernières G) Cat. Fishes Brit. Mus., IV, p. 300. @) Fishes of Guiana, vol V, Part 11, p. 149 et 179. PI. 8 et-e7. (8) Comme la signification du nom générique, Potamon de Savigny est évidem- ment Sorapwvs, Potamon, fils d'Ægyptus, les noms spécifiques qui possèdent la forme adjective auraient une lerminaison masculine. — 185 — dents épibranchiales est beaucoup plus près de la crête post-frontale que du sillon cardio-gastrique : les dents épibranchiales sont petites et se dirigent en dedans (en quoi notre espèce diffère de Pot. ( Par.) incertus Lanchester = Pot. ( Par.) lanchesteri Nobili, et de Pot, (Par.) oxygonus Nobili), et Ja distance qui les sépare est environ les deux tiers de la distance entre la première dent épibranchiale et l'angle extra-orbitaire. La crête post-fron- tale se termine à la moitié antérieure de la première dent épibranchiale, Le pénultième article de l'abdomen du mâle est à peu près une fois et demie aussi long que large; ses bords latéraux sont sub-parallèles, bien que les deux einquièmes antérieurs de Particle s'élargissent un peu. Le dernier ar- ticle est plus long que large, mais plus court que le précédent. Longueur de la carapace d’un mâle, 24 millimètres; largeur, 32 millim. 6; distance des angles orbitaires externes, 19 millim. 8. Deux mâles ont été recueillis par M. Maindron à Bengkalis, côte orientale de Sumatra. b. Espèces À TROIS DENTS ÉPIBRANCHIALES. Potamon (Parathelphusa) dugasti. Très voisine de Pot. ( Par.) sinensis ; les bords latéro-antérieurs sont re- lativement plus courts, les dents épibranchiales plus petites; le front et les angles orbitaires sont moins avancés, et par conséquent les orbites sont peu profondes; la crête post-frontale est plus près du bord frontal et moins oblique: l'abdomen du mäle plus étroit. Le mâle a 36 millim. 8 de longueur, 46 millim. 5 de largeur, et 32 millim. 4 entre les angles orbitaires externes. La localité typique est Lakhone, Laos (Siam); c’est M. Dugast qui a re- cueilli cette espèce, qui est identique avec la forme citée par M. de Man comme Parathelphusa sinensis, var. ? ®. Potamon (Parathelphusa) beauvoisi. Celte espèce ressemble à Pot. (Par.) paviei; mais elle est moins large entre les angles orbitaires externes, cette distance étant moindre que les quatre cinquièmes de la largeur totale de la carapace: celle-ci est aussi plus hexagonale, la dent épibranchiale postérieure est dirigée fort en dehors; la longueur de la carapace égale environ les cinq seplièmes de sa largeur. Longueur d’un mâle, 20 millim. 3; largeur, 28 millim. 3; largeur extra-orbitaire, 17 millim. 2. Les types ont été recueillis à Saïgon (Cochinchine), par M. Harmand ; un autre mâle, capturé par M. Beauvois, provient aussi de Gochinchine. Œ Bull. Soc. Philom., Paris (8), X, p. 39, 1898 (1899). — 186 — Potamon (Parathelphusa) harmandi. Voisine de la précédente. Sa carapace est plus étroite, sa longueur ayant environ les quatre cinquièmes de sa largeur; la largeur extra-orbitaire est relativement plus grande (les sept dixièmes de la largeur totale); le front aussi est plus large: le bord latéro-antérieur est moindre que la moitié du bord latéro-postérieur; la dent orbitaire est plus grande que chez Pot. ( Par.) beauvoist, tandis que la première dent épibranchiale est fort petite, et très voisine de la seconde: la crête post-frontale est jai prononcée el ge oblique. Longueur. de la carapace d'un mâle, 19 millimètres : laroeur, 14 millim. 8; largeur extra-orbitaire, 10 mnillirtts 5. Recueillie par M. Harmand, juillet 1876, probablement en “Gochin- chine. Potamon (Parathelphusa) tetragonum. Chez cette espèce, la partie latérale de la crête post-frontale n’a son ori- gine qu'un peu en arrière de la partie épigastrique, et elle est presque droite; la carapace est subquadrangulaire, les bords latéro-postérieurs ne convergent que peu. Les pattes antérieures sont très inégales dans la fe- melle; les méropodites des pattes ambulatoires ont une épine subtermi- nale aiguë et courbée. Longueur de la carapace d’une femelle, 21 millim. 4; largeur, 25 millim. 7; largeur des angles exorbitaires, 18 millim. ». Les individus typiques sont sans indication de localité; les autres ont été recueillis par M. Harmand, juillet 1876, probablement en Cochin- chine. Potamon (Parathelphusa) neisi. Cette espèce diffère de la dernière par ses bords latéro-postérieurs très fortement convergents, et par la partie latér ale de la crête post-frontale qui est sinueuse; la oil externe de cette partie latérale est légèrement ar- quée, à concavité dirigée en arrière. Les régions branchiales sont dépri- mées:; dans l'abdomen du mâle, la moitié postérieure du sixième article es un peu rétréclie. Longueur de la carapace d’un mäle, 23 millim. 1 ; largeur, 28 millim. 8 : largeur entre les angles exorbitares, 20 millimètres. Recueillie par M. Harmand, en Cochinchine; une jeune femelle a été capturée par M. Neiïs, dans le Laos (Siam ). Potamon (Parathelphüusa) prolatus. Alliée à la précédente, mais les régions branchiales sont convexes, et la moitié postérieure de l’article pénultième de labdomen du mâle est fort 37 HOT — rétrécie; cet article est plus large que long. Par son apparence générale, celle espèce ressemble aussi à Pot. (Par.) dugasti, mais elle peut en être distinguée de suite par la continuation de la crête post-frontale jusqu'aux bords latéraux, et par la plus grande largeur de sa dent exorbitaire. Longueur d'un mâle, 29 millim. 7; largeur, 36 mill, 8; distance des angles exorbitaires, 24 millim. 7. Localité typique. Moïs Chero, Nord de la Gochinchine; M. Harmand a récolté cette espèce. Potamon (Parathelphusa) germaini. Par rapport à Pot. ( Par.) prolatus, le sillon médian est plus long, el après qu'il s’est bifurqué, ses deux branches sont très rapprochées. Le sillon cervical est plus étroit et plus voisin de la ligne médiane; le front est plus avancé; le bord sus-orbitaire porte une bien marquée; le bord latéro-antérieur est plus mince et aigu; la partie latérale de la crête post- frontale est plus convexe; le sixième article de l'abdomen du mäle est plus large dans sa moilié postérieure que chez Pot. ( Par.) prolatus. La carapace d'un mâle mesure 35 millim. 9 de longueur, 44 millimètres de largeur et 29 millimètres entre les angles exorbitaires. Cette espèce habite la Cochinchine, où elle a été trouvée par M. Harmand et par M. Germain. c. ESPÈCES À PLUSIEURS DENTS ÉPIBRANCHIALES. Potamon (Parathelphusa) marchei. Ressemble à Pot, (Par.) mloticus, mais elle en diffère par sa carapace plus large; la surface en avant de la crête post-frontale s’abaisse très rapi- dement en se courbant vers le bord fronto-orbitaire; le bord supérieur de l'orbite est plus oblique; la partie interne de la crête post-frontale est plus distinctement séparée de la portion latérale, qui est une simple courbe jus- qu'au bord latéral, tandis qué dans Pot. (Par. ) mloticus, elle forme une ligne irrévulière. Le type, une femelle en apparence adulte, mesure 15 millim. 6 de lon- gueur et 22 millim. 1 de largeur. Cette espèce habite l'Ouest africain: une femelle a été recueillie par M. Marche à Samkitta, rivière Ogoué; une autre, par M. Thollon, au Ga- bon, Congo. — 188 COLEOPTÈRES LAMPYRIDES RECUEILLIS AUX ENVIRONS DE Tokio (Japox) PAR M. Le D' Harman, NOMMÉS ET DÉCRITS PAR M. ERNEST OLtvier. Psilocladus variolosus nov. Sp. Elongatus, parallelus, nitidus, niger; prothorace rufo, scutello, pedibus et duo- bus ultimis ventris segmentis piceis; antennarum articulo 1° elongato, mcrassato; 2° brevi, transverso; 3°-10° biflabellatis, lamellis æqualibus ; 11° elongato, apice attenualo; prothorace convexo, antice rotundato et marpginato, variolose punctato, longitudinaliter sulcato, basi recle truncato; angulis posticis valde prominentibus, apice léviter emarginatis, acutissimis; scutello triangulari; elytris elongatis. ru- gose punctatis, tricostulatis, abdomine nitido, nigro, leviter punctato. Long., 6 millimètres. Allongé, noir brillant, à l'exception du prothorax roux, de l’écusson, des jambes et des deux derniers segments de l’abdomen d’un brun de poix. Tout le corps est couvert de longs poils hérissés, d’un blanc grisâtre. Les rameaux des antennes sont plus gros et moins longs que chez les autres espèces. Le prothorax est caractéristique : très convexe, marqué de gros points varioliques, sillonné sur son milieu, 1l est largement arrondi en avant et tronqué droit à sa base; les angles basilaires sont extrêmement saillants, prolongés en forme d’oreillettes échancrées au sommet, et la por- tion basilaire de cette échancrure, plus longue que la supérieure, se termine en une pointe très aiguë. Les Psilocladus connus jusqu'à ce jour étaient tous Américains. La dé- couverte de cette espèce au Japon est un fait très intéressant. Pyractonema Harmandi nov. sp. Elongatum, nigrum, opacum; prothorace supra utrinque macula oblonga rosea et subtus omnino roseo; ullimo ventrali seymento roseo limbato; pygidio roseo, apice piceo; prothorace subogivali, marginibus valde erectis, angulis basalibus retro productis; antennis corpore longitudine æqualibus, compressis, serratis, basi apiceque attenuatis. Long., 13 millimètres. Tout noir, à l’exception du dessous du prothorax et de deux taches sur son disque, roses, d’une fine bordure rose à l'extrémité du dernier seg- ment ventral et du pygidium rose à sommet d’un brun de poix. Il est curieux de retrouver au Japon des représentants du genre Pyrac- lonema Sol., dont les espèces connues jusqu alors habitent le Sud-Ouest de l'Amérique En depuis le Chili jusqu'à la Terre-de-Feu. Le P. Har- mandi ressemble beaucoup à P. hœmorrhoum Fairm. Il en diffère surtout — 189 — par la forme de son prothorax atténué en avant en forme d'ogive et dont les marges latérales sont fortement relevées. Pyractonema puerile nov. sp. Oblongum, nigrum; prothorace supra maculis duabus roseis, subtus omnino roseo ; ultimo ventrali segmento roseo, pygidio piceo. Long., 8-9 millimètres. Tout noir, à l'exception des taches du disque du prothorax, de sa partie inférieure, du dernier segment ventral, roses, et du pygidium qui est d’un brun de poix. Cette espèce ressemble à la précédente: mais elle est beaucoup plus pe- lite; les côtés du prothorax sont beaucoup moins redressés; les angles pos- térieurs moins aigus, etc. Toutes les deux s'éloignent de biplagriala Motsch. et angushcollis Kiesw, par leur poitrine notre, etc. Pyrocœælia umbrosa nov. sp. Elongata, angusta, parallela; omnino nigra; prothorace plagis duabus anticis vitreis, coxis albidis, pygidio tenuiler albido maculato; antennis compressis, bre- vioribus, articulis 7-9 intus dentatis; prothorace subogivali; rugose punctato, linea media tenuissime elevata, basi bisinuato, angulis obtusis; elytris rugosis, obsolete trilineatis. Long., 10 millimètres. Cette espèce est la plus petite du genre. On la reconnait facilement, en outre, à sa forme allongée, étroite, parallèle; à ses antennes courtes, dont les articles 7 à 9 seulement sont munis d'une dent à leur sommet interne, à sa coloration, etc. Luctoca virricozzis Kiesw. Lucroza crucrara Motsch. L'espèce de Kiesenwetter n’est qu'une variation dans laquelle la bande noire du prothorax ne se dilate pas au milieu pour former une sorte de croix comme dans le type cruciata Motsch. Lucroza prcricoczis Kiesw. Japon central. LucioLa parvuza Kiesw. Cette espèce ressemble à certains grands exemplaires de L. italica Li. : la forme est plus convexe, les couleurs sont plus brillantes , les élytres ne sont pas bordées de lestacé, ele. George Lewis (Cataloous of Coleoptera from the Japanese archipelago, 1879) signale encore au Japon Lucernula (Pyrocælia) discicollis Kiesw, Lucidota tabida Kiesw., angusticollis Kiesw., biplagiata Motsch. (vulnerata Kiesw.) Muséum. — vit. 13 — 190 — qui sont des Pyractonema, Luciola prœusta Kiesw., lateralis Motsch. , japo- nica Thunb. Toutes ces espèces font partie des collections du Muséum d'histoire naturelle de Paris. DES VARIATIONS MENSUELLES DE LA FAUNE ET DE LA Ê'LORE MARITIMES DE LA BAIE DE LA HOUGUE (JANVIER ET FEVRIER), par M. A.-E, Mazcanon. (LABORATOIRE MARITIME DE SAINT-Vaasr-14-Houçus). FLore pu BENTHOSs. Ce qui paraît caractériser avant tout l'aspect de la côte dans les premiers mois de l'année, c’est l'abondance extrême que prennent les Diatomées hiémales qui, par suite de leur développement intense, recouvrent les sables et les vases littorales d’une sorte de revêtement couleur de rouille. Les rochers eux-mêmes prennent une teinte brun sombre par suite du mélange des Diatomées littorales avec les spores de Fucacés. Enfin il n’est pas jusqu'aux Floridées des couleurs les plus vives, comme les CazLiTHAm- ions et les CÉRAMIUMS, qui ne prennent une teinte brunâtre, sombre, uni- forme, analogue à celle des Spvripia, par stite de cette invasion. Parmi les Diatomées les plus abondantes dans cet extraordinaire déve- loppement, citons : ACHNANTES LONGIPES C. Ag. SYNED RA GazLiont Ehr, Licuornora Enrenseren Kutz. — ArFInIs Kutz, GrammaropHora MARINA Lyngb. — Dasuarica Kutz. RHABDONEMA aArcuATUM Kutz. Certaines Navicules qui, par l'abondance du Coléoderme, restent renfer- mées dans des sortes de tubes muqueux, simulent des algues supérieures des Ecrocarpus ou des Tizopreris, par exemple. Ges Navicules couvrent les pierrailles et revêtent les flaques laissées par la mer en se retirant de leurs frondes en mèche d’un brun foncé intense ; toutes appartiennent à l’ancien genre SCHIZONEMA ; Ce SOnt : SCHIZONEMA DILLWINI, SCHIZONEMA RAMOSISSIMUM G. Ag. — MOLLE Smith, — Hscuinruosun Greg. — GneviLLer Ag. — Sur CG, Ag. — 191 — Chlorophyeées. — Outre les CLanornones, les Urves et les Enréro- MORPHES qui se reproduisent encore, les Cuogromonpna era Kütz, Ch. FLe- xuosa Griflith et Ch. PecLucina Külz peuvent se rencontrer dans les flaques des grands rochers au niveau des hautes mers en état de reproduction. Phéophycées. — (est surlout dans ce groupe que l’activité repro- ductrice, arrivée à son apogée, est intense ; les divers Fucus de nos côtes sont arrivés à parfaite maturité, et quand ils sont considérés comme ayant émis la plus grande partie de leurs spores, les arrêtés préfectoraux en au- torisent la coupe et la récolte comme engrais à une époque variable de f6- vrier et mars, qui dure environ un mois. Les Focus PLArycarpus Thur., F, Vesreucosus L. et Fucus serrarus L. sont recueillis sous le nom de FEuiLLE DE GHÊNE ; l’AscopuyLzum noposum L., sous celui de Roserr. Dans les grandes marées basses, quand la zone des Laminaires commence à découvrir, on les exploite également à cette époque comme engrais sous le nom de Vé- LINGUE. Les Cysrosyra GRANULATA et Hazvpris siziquosa Lyngb. sont égale- ment en reproduction. Floridées. — Les Porpuyra vuzcaris Thur., sous ses diverses formes, P. Luvgaris Grev. P. Lacinrara C. Ag., etc., croissent sur les pierrailles et les rochers; tandis qu'à un niveau plus bas, PorPuYRA LEucosricra Thur., commence à se développer sur les algues. Les BAanGrA FUusCo-PURPUREA Lyneh et les GaanrransrA secunpara Thur. revêtent les Zostères et certaines algues d’une sorte de velours rougeûtre. Taaunpiun rLortbuLum Thur., à l’état de complet développement, com- mence à jaunir en se couvrant de spores. Citons encore parmi les Flori- dées fructifiées : Hazurus Equisemirouius Kuütz. PuopyMENIA PALMATA Grev. Prumarnia (Prizora) ELEGans Bonnem. LOMENTARIA GLAVELLOSA Gall. FurcezLARIA FAsTIGIATA Lamx. PLOCAMIUM COCCINEUM Lyngb. Cnonprus crispus Stackh. Faune pu BEnruos. Dès la fin de janvier ou le commencement de février, beaucoup d’Hy- draires commencent à se reproduire : les TuguLaria ivpivisa, les Eupex- pRIUM Ramosux et les diverses espèces du genre Hazecium (H. Bean, H. Hazecnum). SerTuLARELLA Gay1 et quelques SerrTuLAIRES et AGLAOPHENIA portent des Sporosacs ou des Gonophores. Parmi les Actiniaires en reproduction à cette période de l’année, nous pouvons citer les Acrinia Equixa, Gyzisra Uxpara, Cyzisra TROGLODYTES, HazcamPA CHRYSANTHELLUM. 1 — 192 — Les Ophiures des genres Opxioruix (0. rrAGizts) Abild, Opniura (O.aLB1pa) Forb., commencent à se reproduire; on trouve cette dernière en extrême abondance certaines années sur les bancs de sable et jusque sur les Zostères. Dans les herbiers de Zostères, on trouve également la Nergis 1RRORATA, bourrée de produits génitaux. C’est un espèce qui semble avoir une double période d’activité sexuelle, car on la retrouve également dans le même cas en automne. Il en est de même des CirraruLus cirrarus 0. FE. M. D'autres espèces, par contre, ont une période plus limitée de reproduc- tion. Ce sont, en allant de janvier à mars, ARENICOLA MARINA L., ScoLo- PLOS ARMIGER, PozyporA ciciaTA Johnst. et PHyzconoce mucosa OErst. Il n’est pas difficile de s'assurer de la nature de la ponte, une sorte de cordon muqueux réunissant souvent la ponte à l’annélide enfoncée dans le sable à une certaine profondeur. H est bon de signaler ici une croyance des pé- cheurs , qui pensent que ces œufs sont des œufs de Poissons plats et qui prétendent avoir constaté bien des fois que les années où les pontes sont plus nombreuses dans la baie de la Hougue, la pêche est plus abondante et surtout le Poisson plus gros. Il y a peut-être là une observation incom- plète, mais une relation réelle cependant, et l'expression d’un fait exact, en ce que les années où ces pontes d’annélides sont les plus fréquentes, elles prouvent une multiplication plus grande de ces êtres qui, comme on le sait, forment une part des plus importantes de la nourriture des Pleuronectes. Il n’y a donc pas lieu de s’étonner si les Poissons se ré- unissent en plus grand nombre à l’époque de leur propre ponte dans les localités où ils trouveront une chasse plus productive. La réalité de cette explication me semble confirmée par l’uniformité de cette opinion erronée, également soutenue en Angleterre par les pêcheurs, comme nous le voyons dans le rapport de Bucland, de 1879. D’autres Annélides se reproduisent également et deviennent pélagiques à cette époque de l’année ; la GLycerA convozura®? qu'on prend d’ailleurs assez rarement au filet fin à l’état de maturité sexuelle, et la forme sexuée de la Nergis FucaTA qui est plus fréquente. Il en est de même également de certains Nemertiens qui deviennent pé- lagiques et, en certains cas, abondent dans certaines pêches au filet fin, où on en trouve des exemplaires de toute taille, depuis 3 ou 4 centimètres jusqu’à 15 ou 20 centimètres de long” ; le Lineus GEssErENsIS est égale- ment en pleine ponte dans les fentes des rochers. Les femelles des Cancer pacurus, Hyas ARANEUS, CARGINUS MoENAS, Eury- NOME AsPErA , portent des œufs près d’éclore; il en est de même du Nyu- PHON GRACILE. Le CurHAMALUS sTELLATUS est en pleine reproduction. Février est, par excellence, le mois de la reproduction des plus gros représentants (3 février 1896. — 31 janvier 1896. @) 91 janvier 1898. — 8 janvier 1899. — 193 — de notre faune de Mollusques opisthobranches qui viennent en troupe déposer leurs pontes dans la zone littorale. Les grandes Æocinia Parit- Losa L. remontent en grand nombre de la zone des Corallines dans celles des Laminaires ou du Fucus sennarus, où elles broutent les tentacules des Actinies appartenant au genre Tara; on les voit souvent introduire leur trompe extroversée dans le tube buecal de PAclinie, qui perd alors ses briliantes couleurs et, comme brülée par un acide, devient livide et bleuâtre. Près des Actinies ainsi, dans une demi-décomposition, lÆozis dépose ses œufs formant de gracieuses rosaces. Quelques ÆousS$ remontant à un niveau plus élevé dévorent de même les Acrinia Equixa L.; j'ai souvent observé chez ces dernières un fait de mimétisme assez intéressant: elles deviennent en effet d’une coloration violette vineuse et, par leur position , quand la mer se relire, miment à s’y méprendre l’Actinie, ce qui leur per- met peut-être d'échapper à la sagacité des Oiseaux de mer et des Corneiïlles à mantelet gris. L’ArcniporiS TUBERCULATA Cuv., dont la ponte s'étend beaucoup plus tard, commence écalement à remonter pour commencer sa ponte. Les Acaxraonorts piLosA O.F. M. et les LamELLiDORIS BILAMELLATA L. sont en pleine activité reproductrice : même quand l’animal est absent, et bien que les pontes soient presque identiques, il n’est pas difficile de reconnaître l’es- pèce à laquelle elles appartiennent par suite du substratum choisi pour la déposer. Les Acanrnoporis PLosA qui broutent les FLusrrezLa pondent tou- jours sur les Fucus, tandis que les Lamecriorts BILAMELLATA attachent leurs pontes aux rochers. Tandis que ces deux espèces se rencontrent presque uniformément en tous les points de la côte, en de certains points seulement se rencontrent les Goxioporis Noposa, qui sont cénéralement très nom- breuses en ces localilés restreintes: il en est de même, mais en des points encore plus déterminés, pour les Ancuca crisraTa qui semblent se nourrir des BowerBanxiA croissant sur les Hazvpris, sur les SERTULARIA GUPRESSINA ct les AcLAOPHENIA croissant dans la zone des laminaires ; les Doro rRAGILis À. et H. effectuent leurs pontes fin février. Plusieurs Gastéropodes pondent également en janvier, les Buccixum unna- TuM dont les capsules ovigères sont considérées par les pêcheurs comme des éponges lorsqu'elles sont rejetées à la côte après les tempêtes en masses sou- vent plus grosses que la tête. Chez cette espèce, plusieurs femelles se réu- nissent en effet presque toujours pour agplomérer leurs pontes. La Purpura LapiLzus attache ses oothèques en forme d’urne aux parois verticales des rochers. Les Nassa RETICULATA se réumissent sur les banes de sable à la bor- dure des prairies de Zostères pour effectuer leurs pontes, tandis qu'à un niveau beaucoup plus élevé les Lirrorixa cirrorea et les Lirroriva Lrrro- RALIS déposent leurs œufs sur le varech. Sur les bancs de sable, les Natices déposent leurs pontes en feuillets agglutinés de sable qui forment des sortes de roses, au centre de laquelle se trouve la Natice pondeuse. — 194 — Parmi les Lamellibranches , un assez grand nombre d'espèces, parmi les- quelles la Moule commune, sont en pleine reproduction. Déjà, la fin de janvier, mais surtout le mois de février, sont des mois exceptionnellement favorables pour la récolte et l'étude d’un grand nombre d'espèces, ensablées à un niveau assez profond pour qu’il ne découvre jamais ou du moins très rarement, ou pour des espèces vivant dans les fentes et les creux des rochers et où les instruments traînants de récolte ne peuvent atteindre en temps ordinaire. Lorsque quelque tempête vient à se produire dans ce dernier mois surtout, la vague lourde et froide affouille profondément le sol et détache des rochers immergés les animaux que l’on trouve alors roulés engourdis par le froid au plein de la mer. Parmi les Poissons : les Labres L. Donovanr, L. BercyzrA, les Motelles, les Soles de roche (PLeurongcres HirTus); enfin les Ampnioxus ne sont pas rares dans cet état. Les Ascidies Ascinra menTuzA O. F. M., Cynrara morus Forb., Ascipra PLEBEIA Aldi., etc., peuvent, en certains points, se ramasser par char- relées. Les Poulpes sont, comme on sait, très sensibles au froid et jonchent le rivage de leurs cadavres, mais la plupart du temps en débris informes. Sur les bancs de sable, on trouve des Scaphopodes et de nombreux Lamelli- branches : Mya arenarnA L. Tapes pecussarus L. Lurrarra Ezciprica Lonk. Tapes puzLasrRa Mont. Carpium NonveGicuu Spreng. Tapes VirGinea L. TnrACIA PHASEOLINA. ARCOPAGIA cRAsSA Penn. Panvora INÆQuivaLvis L. Dosinra Exozera L. Lucinopsis uNpara Penn. SoLecurTus canpipus Ren. Psammogia vespErTINA Chem. Socen Pezrucipus Penn. SCGROBICULARIA PIPERATA Gm. — Ensis L. DenTaziuM ENTALE L. Sur les plages d’Aumeville et de Quineville, avec ces espèces, on trouve : Macrra Srurronuu L. Anomia Erxippiuu L. = Sorina Le Carpium Ecxinarum L. — CUNEATA. SOLEN VAGINa. On trouve aussi une grande quantité de Coquilles de Tellines (T. BaL- rica L., T. Farura Gron, T. Donaca L.) et de Donax, mais la plupart du temps il est bien diflicile d'en recueillir, les Mollusques ont été dévorés dès leur arrivée au rivage par les Oiseaux de mer. De la même manière on trouve souvent, à cette époque, sous la pointe de Réville, les Amemiverus Corparus, et à Tatihou même, de nombreux — 195 — exemplaires de diverses espèces d'Holothuries que jusqu'ier je n'ai jamais pu recueillir à une autre époque de l'année : CoLocninus MONITAGUI Hé- rouard, ancienne CucuMARIA PENTACTES. Tuyons Fusus Q. F. M. Puxzcopnonus Drummoxpr Therups. Tuyons Rapnanus D. et K. Parmi les Annélides, on recueille de la même manière à un niveau beau- coup plus élevé que celui où on les trouve d'ordinaire et anesthésiées par le froid : APHRODITE ACULEATA L. Manpnysa sanGuINEA Mont. Hermione misrrix Sav. LuuericonErRgis rinGexs Kef, Pecrinaria BeLGcica Pall. Enfin les rares espèces d'Actinies P£acura nasrarTa et HazLcamPpA cHRYSAN- THELLUM se rencontrent dans les mêmes conditions. Faune Er FLoRE pu PLANCKTON EN JANVIER ET FÉVRIER. Zooplankton. — Le Zooplankton proprement dit comprend surtout des espèces du Nord, parmi lesquelles il convient de citer au premier rang de nombreux O1KOPLEURA DIOICA. Parmi les Copépodes qui commencent à devenir plus nombreux tant comme espèces que comme individus, 1l convient de citer : Caranus Fivuarcaicus Gunn. Orrnona Spinirrons Bocck. Pseupo caALanus ELONGATUS Bocck, Eurerpe AcuTIFRONS Danas. Iremora Loncicornis O. F. M. Coryceus anezicus. Lubbock. Acarria LonGicemis Lilljeb Stein. Tivrinopsis BERoIDA, Var. Acumnara Dad., représente les Giliés, tandis que quelques rares CerATIUM Tripos représentent les DinorLageLLaTes. PLeurogracmiA rizeus Flem. en individus adultes et à divers états de déve- loppement se trouve souvent à une certaine profondeur, mais en petil nombre. Les Noctiluques ne sont généralement pas très nombreux comme nom- bre, mais assez fréquents. Meroplankton. — Le mois de février est, comme on le sait, le prin- cipal mois de reproduction des Pleuronectes; les œufs des Plies et des Flondres ne sont pas rares dans la baie de la Hougue à cette époque et, comme Je l'ai montré autre part, dans des endroits bien localisés ; outre ces œufs, on trouve également beaucoup d’autres œufs et larves pélagi- ques de Téleostéens. — 196 — Comme nous lavons vu plus haut, par suite de la reproduction d’un grand nombre d'espèces du Benthos, les formes larvaires deviennent de plus en plus abondantes dans le Plankton. et, parmi celles-ci, 1 convient de citer au premier rang les Nawpzius de Ginhipèdes, les larves de Lamelli- branches et les Veligères de Gastropodes. Les larves Zoé et Mysis sont encore rares: par contre, les larves d’Anné- lides sont très nombreuses: on trouve à côté de quelques Trochosphères de Pozyoïiniens des larves âgées de Nérines et des larves de PnyLLonoce MUCOSA, de SCOLOPLOS ARMIGER , etc. Les Cyphonantes deviennent évalement plus nombreux, et c’est à cette époque qu'on peut rencontrer les larves AuRIGULARIA d'Échinodermes et les œufs et larves d'Harzcampa. Citons en outre, comme formes adultes qui se rencontrent plus ou moins fréquemment dans les pêches pélagiques à cette époque, outre les formes déjà citées plus haut: Pararaemisro ogzivia Kr. InoTEA LiNEARIS L. Scmisromysis ORNaTA Sars. AUTOLYTuS PROLIFER O. K. M. Enfin, les jeune Crangon Vurcaris L. qui, dans les pêches de fond, se prennent en grande quantité ©. Phytoplankton. — [a majeure partie des composants du Phyto- , . . . ; . . plankton est d'origine, sinon arctique, du moins franchement Nord. Comme le montre la liste ci-dessous : Pnorocysris Poucnerit Hariot. Tuazassiosrra GELarinosa Hensen. ASTERIONELLA JAponica CI. — Gnravina CI. Bippuzruia Momicensis Bail. SKELETONEMA COSMATUM Grev. — Aurira Lyngh. Tuazassiorurix FrauEenreLbu Grun. CHOETOGERXS DECIPIENS Cl. Coscixonisrus Excenrricus Ehr. — Boreazis CI. Coscinoniscus Raprarus Ehr. — Teres CI. — Ocuzus-minis Ehr., etc. Les Pnorocysris, ASTERIONELLA et Goscinopiseus sont surtout nombreux en janvier, en février; à ces formes se mêlent les THALASSIOTHRIX SKELETONEMA et THALASSIOSIRA. Souvent à ces formes se trouvent mêlées des espèces d’une provenance méridionale : | PJ Cuceroceros Curviserus Cl. Eucaupra Zopracus Ehr. — pibymus Ehr. RuizosoenrA Srocrerroruir H. Per. Dyniiuu Bricuwezcrr Webst. — Scarugsozet Ci. 0 Rapports au Ministre de la marine, 1895-1897. EC DT — À ces formes viennent s'ajouter des formes absolument néritiques ou côtières, comme les Navicusa memeranaceaA Cl, RHiZOSOLENIA DELICATULA CL, Srreprorueca ruamesis Schrubs, Srreprorueca SericerA Btw., el enfin la si étrange Nrrzseura (BacizLamaA) Paranoxa Gmel,, dont les frustules en baguettes se déplacent si curieusement par un mouvement de glisse- ment lun sur l’autre, et qui par les temps pluvieux devient quelquefois si nombreuse à l'embouchure de la Saire et sur le Rhun. Nora. Tous les types des espèces citées dans ces notes sont conservés en prépa- rations dans les collections du laboratoire. SUR LE DÉVELOPPEMENT DES CORNES CHEZ LES CAVICORNES, par LE D' J.-U. Dürsr (Zuricu). J'ai l'honneur de déposer sur le bureau de la Réunion des Naturalistes du Muséum un mémoire que je viens de faire paraître, en Suisse, sur l'Ontogénie des cornes des Ruminants à cornes creuses (). Les observations qui y sont consignées ont été faites dans le Laboratoire d'anatomie comparée du Muséum, pendant le cours de l’année dernière, à l'aide de matériaux recueillis pour la plupart aux abattoirs de la ville de Paris. Je dois d'abord témoigner toute ma reconnaissance à M. le professeur Fihol, qui a bien voulu m'offrir l'hospitalité dans son laboratoire. Mes recherches ont été surtout facilitées par le secours bienveillant de M. H.-P. (Gervais, lequel je prie également d’accepter mes remerciements. Je résume d’abord en quelques mots les opinions émises par les auteurs qui ont traité spécialement le sujet qui nous occupe et qui diffèrent essen- tiellement de celles généralement acceptées. Sandifort ®, Geoffroy Saint-Hilaire ©, Numan ©, Lesbre ®, Brandt (”, () Versuch einer Entwicklungsgeschichte der Hôrner der Cavicornia nach Unter- suchungen am Hausrinde. Sonderabdruck aus Forschungen auf dem Gebiete der Landwirtschaft.(Festschrift zur Feier des 70. Geburtstages von Prof. D'Ad. Kriwen.) Frauenfeld, 1902, p. 1-47. @ G. Sannirorr, Over de vorming en ontwikkeling der horens van zogende dieren, etc. Nieuwe Verhandl. I. KI. Konikl. Nederl. Inst. van Wetenschappen. Deel IT, 1829, p. 70-75. G) G. Samr-Hizaire, Sur un nouveau genre Sivatherium. (Comptes rendus Acad. sciences , 1837, [, p. 55.) 4) À, Nuwax, Bydrage tot de ontleedkundige en physiolog. Kennis der horeis van het rundvie. Nieuwe Verhandl. I. KI. Nederl. Inst. Deel 13, 1848, p. 185-266. 6) Lesere, Photographie d’une vache portant sur le chanfrein une longue corne mobile, p. 183. Bull. Soc. d'Anthrop., Lyon, 1890. (6) R. Branpr, Über Hôrner und Geweihe. Festschrift zum 70. Geburtstage Ludwig Leukarts, 1892, p. ho7-h13. — 198 — Nitsche 0) et Frambach ©? considérent la cheville osseuse comme un os indi- viduel et distinct, précédé d’un cartilage et séparé du frontal, pendant une certaine période du développement de l'embryon et du jeune animal, par une couche de tissu conjonctif. Cette cheville osseuse ne se souderait que plus tard complètement avec le frontal. Des recherches que j'ai faites sur cette question, je crois devoir tirer les conclusions suivantes : La cheville osseuse n’est pas la partie principale d'une corne, elle se produit sous l'influence de la substance cornée. À cause de cela, on ne peut pas la regarder comme un os individuel ou une épiphyse. Et je fais remar- quer qne les cornes des Girafes et des Cerfs sont quelque peu différentes au point de vue du développement des cornes pourvues d’un étui de substance cornée. C'est, je le répète, de cet étui corné que dépendront la forme et le développement de la cheville. Je fournirai, à l'appui de ce que j'avance, de nombreux faits déjà con- signés dans un travail que je suis en train de rédiger, ayant pour litre : Monographie des Cornes. Je citerai, par exemple, la formation d’un véritable axe osseux sur les os naseaux des bœufs du Sénégal, à la suite de l’apparition d’une corne épithéliale, comme chez Bos triceros Rochebrune. Je pourrai citer égale- ment une autre observation, qui m'est particulière, sur le mode de déve- loppement de la seconde paire de cornes chez Tetraceros quadricornis , et je pourrai même ajouter les cas des vascularisations exagérées qui se produi- sent pendant la croissance de la corne nasale chez le Rhinocéros, ou bien dans la région ischiatique des Singes de l’ancien continent, etc. Mes recherches sur l’ontogénie des cornes dont je fais l’exposé s'étendent de la période fœtale jusqu’à l’âge adulte des espèces que j'ai étudiées. Je puis les résumer ainsi : Là où doit apparaître la corne, on observe entre le 4° et le 5° mois de la vie intra-utérine une dépression circulaire au centre de laquelle se trouve une élévation, premier indice de l’étui corné. La formation de la cheville osseuse commence pendant la période intra-utérine du développement de l'embryon; elle se produit de la même façon que les autres os de la voüte du crâne. Les premiers indices de ces chevilles osseuses dérivent de la sub- stance préosseuse, ostéogène ou ostéoïde, comme tous les os de la voüte du crâne ou os de membranes. Les premiers indices du développement d’une cheville consistent simple- ment dans un épaississement de la substance préosseuse au point du frontal qui se trouve immédiatement situé au-dessous du soulèvement de la peau. GO) H. Nrrscus, Untersuchungen über mehrstangige Geweihe und die Morphologie der Huftierhôrner tm allgemeinen. Leipzig, 1898. @) Frambach, Untersuchungen und Beobachtungen über das Os cornu, Zeitsch. Nat., Bd. 74, p. 1-16. Fig. 1. — Veau âgé de 4 semaines. Coupe verticale et longitudinale de la cheville naissante. — Grossissement : 30. Les couches de tissu conjonctif n’ont pas été représentées dans cette figure. a. Gouche cornée hyaline «corne de jeunesse» formant l’hypertrophie du stratum corneum. }) , b. Stratum germinativum très développé et transformé en papilles sécrétantes de sub- }? Epiderme. stance cornée. c. Indice corné de poil. — d. A cette place devrait être intercalé le corium et le stratum subcutaneum qui manque dans le dessin. — e. Couches les plus inférieures du stratum subcutaneum. — f. Pé- rioste. — gp. Substance préosseuse. On remarque très clairement Îles couches marginales colorées plus sombre à cause de la présence d’un plus grand nombre d’ostéoblastes; en dedans, le tissu devient plus clair, car les ostéoblastes se réunissent en groupes pour former les trabécules osseux. — h. Commencement de l’ossification. — à. Tissu osseux vertical lamellaire, — 7. Cheville osseuse. —— k. Point de jonction de la cheville avec la couche extérieure du frontal. — /. Lamelles hori- zontales de la table externe du frontal. — m. Le percement de la structure horizontale de couches extérieures du frontal par le diploë. — 200 — La cheville osseuse ne doit pas être considérée comme un bourgeon- nement du frontal, comme cela est admis généralement, mais comme une sorte d’épiphyse (non pas une épiphyse vraie avec son point d’ossification distinct) résultant de la prolifération rapide et localisée du tissu préosseux de la région qu'elle doit occuper, s’ossifiant ensuite d’une façon particulière en poussant, dans le sens vertical à la couche externe du frontal, des tra- bécules nombreux qui font bientôt corps avec ceux de cet os (fig. 1). La cheville osseuse n’est donc pas un os individuel. Elle n’est qu'une partie du frontal déposée par le tissu préosseux de cet os. Entre tous les os de la voûte du crâne, là où doivent se produire les su- tures, se trouve toujours dans les premiers temps du développement une couche de tissu préosseux servant à l’accroissement de l’os et à la formation de ses sutures. Entre la cheville osseuse et le frontal, il n’y a pas de tissu préosseux ni conjonctif. Le tissu préosseux est répoussé sans cesse par la prolifération des trabé- cules osseux et ne revêt que la couche externe de la cheville osseuse, pro- duisant de la sorte, d’une facon continue, la substance osseuse servant à l'accroissement de cet organe. La croissance de la cheville osseuse se fait de l'extrémité vers la base, d’une façon acropétale, si je puis m’exprimer ainsi, en employant un terme usité pour expliquer le mode d’accroissement de certains végétaux. Mieux serait peut-être d'employer l'expression acrofugal L’accroissement de largeur se fait de dehors en dedans. Au moment du dépôt des lamelles verticales, il se produit dans la couche externe du frontal un mouvement diploëtique qui passe à travers la lame externe du frontal, s'étend dans la cheville en formation en détruisant la structure lamellaire verticale qui prend un aspect spongieux. La formation des sinus de la che- ville est le dernier degré de cette évolution et résorption de la substance osseuse des couches médianes. Elle dépend de l'espèce, de la race, de l’âge et du sexe de l'animal. La formation du diploë est, au contraire, générale. L'os frontal forme, chez tous les animaux à cornes persistantes, une tige produite par un soulèvement des lamelles horizontales de la couche exté- rieure du frontal. Elle peut être plus ou moins longue d’après l'espèce, la race, l’âge et le sexe. Les rugosités et sillons d’une cheville de corne proviennent, sauf quel- ques trous vasculaires, des plis et rug'osités de l’intérieur de la peau ou de l’étui corné. L’étui corné et la peau sont également les seuls agents qui concourent à donner à la corne la forme sous laquelle elle se présente chez les différentes espèces. Le développement de l'étui corné se produit basipétalement (basifuga- Q M. Forsyth Major a bien voulu me proposer cette expression. ot lement) par l'augmentation du stratum corneum de la peau, qui forme le tubercule du premier indice de la corne sur la peau, Plus tard, c'est la L . \ . 1 L . pointe de la corne seule qui croit basipétalement de la pointe de la cheville osseuse en haut. Les parois de étui corné sont formés par la peau qui se trouve au-dessous et qui enveloppe la cheville osseuse à sa base. Fig. 2. — Représentalion schématique du développement de la cheville des cornes. a. Sur les lamelles horizontales et parallèles du frontal, se produit un épais- sissement de la substance préosseuse. — Extérieurement, on remarque Île tubercule de la peau et la dépression circulaire. — b. Le tubercule de la peau s’est agrandi périphériquement et a sécrété de la substance cornée. En même temps se forme sur les lamelles horizontales du frontal une pro- lifération osseuse verticale lamellaire. À l’intérieur commence la formation du diploë. — c. La substance cornée est soulevée par suite du dévelop- pement de la cheville et forme une sorte de casque. Le frontal est encore plus épaissi, mais les lamelles horizontales ont dù céder à la formation du diploë et des sinus. Il ne reste que la table externe du frontal qui, par une sorte d’élévation des lamelles, forme la tige de la cheville. Chez tous les Gavicornes, nous rencontrons, à l’âge de la puberté, un changement dans la production du tissu corné. La corne de jeunesse (Jug'end- horn en allemand) est remplacée par la corne persistante (Dauerhorn). La corne de Jeunesse se forme chez quelques espèces, comme les bêtes à laine — 202 — par exemple, pendant la vie intra-utérine, mais généralement elle n'appa- rail qu'après la naissance. La corne persistante se distingue de la corne de jeunesse par sa couleur, sa forme et sa composition, Fig. 3. — Veau de la race auvergnate, âgé de 24 à 26 semaines. Coupe verticale de l’étui corné (2/3 de la grandeur naturelle). On remarque en dedans la «corne persistante» blanche dont la formation commence. Elle est encore couverte d’une couche épaisse et foncée de la corne de jeunesse qui commence à se desquamer. PT Fig. 4. — Veau charolais âgé de 30 à 4o semaines. Coupe verticale de la corne (3/4 de la grandeur naturelle). La corne persistante blanche (b) est développée au point de former la pointe entière, quoiqu'elle ne descende pas encore jusqu’à la base de la corne. La corne de jeunesse (a) ne forme qu’une couche mince et sombre située à l'extérieur de la corne et commence à tomber de haut en bas. Les anneaux de corne (Hornringe) ou anneaux d'années (lahrringe) chez les Bovidés à cornes rondes (Taurina, Bisontina, Bibovina) indiquent l’ac- croissement de la cheville osseuse pendant une année. Par suite de cette croissance, l'étui corné, s'éloigne du crâne et l'anneau de peau qui entoure sa base produit immédiatement une mince couche de substance cornée, qui, — 203 — naturellement, est placée à l'intérieur de l’ancien étui, ce qui fait que le bord basal de cet étui s'élève de l'épaisseur de quelques couches au-dessus de la nouvelle poussée. La formation de ces anneaux cornés dépend beaucoup des fonctions sexuelles. Chez les femelles, où la plupart des substances ingérées sont employées pour l'alimentation de l'embryon, la poussée de la corne est ralentie et, par cette raison, les anneaux sont plus accentués. On voit aussi des anneaux chez les Taureaux et les Bœufs, mais ils sont moins apparents. b Fig. 9. — Représentation schémalique du changement de corne, a. Commencement de la formation de la corne persistante. — b, Commencement de la chute de la corne de jeunesse. Depuis l'impression de ce travail, un savant anglais, M. le docteur Hans Gadow, vient de tenir, le 18 courant, une conférence devant la Société z00- logique de Londres, conférence dans laquelle il a traité le sujet qui nous occupe, M. Forsyth Major a bien voulu me donner quelques renseignements sur les conclusions de M. Gadow. Get auteur signale comme nouvelle dé- couverte l’échange d'une corne de la jeunesse contre une corne persistante. Quant à ce qui concerne la formation des chevilles, il croit, avec Sandifort et Numan, qu'elles sont précédées d’un cartilage. Je suis heureux que, sur le premier point, M. Gadow arrive aux mêmes conclusions que celles que j'ai émises dans mon mémoire. Quant à la présence de la substance préosseuse, il n’en fait pas mention et 1l croit, au contraire, que la cheville osseuse est précédée d’un cartilage, interprétation que mes études histologiques ne me permettent pas de par- tager, bien que les travaux de Klaatsch, Platt, Buchs, ete., pourraient pousser à croire. Je ne crois pas avoir besoin d’insister sur la priorité de mes recherches. 204 — SUR LA PRÉSENCE DU VENIN EN NATURE DANS LE SANG DU COBRA, « par M. C. Paisauix. Dans un travail précédent”, nous avons montré, M. Bertrand et moi, que du sérum de Cobra capello, chauffé à 58 degrés pendant 15 minutes, n’a pas perdu sa toxicité et qu'il tue le Cobaye en provoquant des symptômes analogues à ceux du venin. La faible quantité de sang dont nous disposions ne nous avait pas permis de faire beaucoup d'expériences. Aussi, depuis longtemps, je dési- rais répéter les anciennes et en faire de nouvelles pour élucider certaines questions que nous n'avions pu aborder. Grâce à l'amabilité du docteur Luc Arbel qui, le 31 janvier dernier, m'a rapporté d’ Égypte deux beaux spécimens de Naja kaje vivants, j'ai pu meltre à exécution une partie de mon programme. Ces Najas ayant été achetés à un charmeur de serpents, on pouvait douter de lintéorité de leur appareil à venin; nous avons constaté, en effet, que leurs crochets avaient été arrachés et que leurs glandes à venin étaient vides. Ge détail est à noter, car nous verrons plus loin qu'il a une influence sur la toxicité du sang Le 14 février, un de ces Cobras fut saigné par le cœur et fournit une assez grande quantité de sang, dont on put séparer 20 centimètres cubes de sérum. Trois séries d'expériences sont exécutées. A. SÉRUM NON CHAUFFÉ. — Deux Cobayes reçoivent du sérum non chauflé dans l'abdomen, l’un à la dose de 1/2 centimètre eube, l’autre à la dose de 2 cent. cub. 25. Le premier est malade pendant quelques heures, sa température s’abaisse de 2°5,1l a quelques troubles de la respiration et de la motülité, puis il se remet peu à peu et survit. Le deuxième, au con- traire, présente les mêmes symptômes, mais les troubles s’aggravent; bien- tôt il ne peut plus soutenir sa tête, le train de derrière tombe, la respira- tion est plus pénible et plus lente, il se refroidit progressivement de & degrés et il meurt au bout de » h. 15. Pas de hoquet, pas d’hypersécrétion lacrymale et nasale, pas de salivation. À l'autopsie, on trouve une vive in- flammation du péritoine et des intestins. B. SÉRUM CHAUFFÉ. — Trois Cobayes ont été inoculés dans l'abdomen avec des doses variables de sérum chauffé à 58 degrés pendant 15 minutes: Cobaye n° 1. Poids : 520 grammes. Dose de sérum : 2 cent. cub. 25. Aucun symptôme. } Soc. de biol., 1896, p. 858. — 205 — Cobaye n° 2. Poids : 5oo grammes, Dose de sérum : 6 cent, eub, 50. Au bout de 20 heures, on observe du hoquet qui s'accentue de plus en plus et s'accompagne bientôt de salivation abondante et de la: moiement: l'animal tombe sur le flanc et la mort arrive 23 heures après l'inoculation par arrêt respiratoire, le cœur continuant à battre, À l'autopsie, pas d’in- flammation dans le périloine, mucosités spumeuses dans le larynx et Ja lrachée, qui sont enflammés; lobes supérieurs des poumons hépatisés. Cobaye n° 3. Poids : 250 grammes. Dose de sérum : 5 centimètres cubes. L’inoculation a lieu, le 16 février, à 4 h. 25; à 11 h. 15 n'a pas de symp- tômes; le 17, à 7 heures, on le trouve mort; les poils des lèvres sont hu- mectés par les mucosités nasales et salivaires, les yeux sont encore humides, le larynx et la trachée sont injectés et contiennent un liquide spumeux. GC. Mérance DE séRUM ET DE VENIN. — Du sérum non chauflé et du venin de Cobra en solution à 1 p. 2000 dans l’eau salée sont mélangés en pro- portions variables et inoculés après 24 heures ou plusieurs jours de contact sous la peau de Cobayes. Cobaye n° 1. Poids : 480 orammes. On inocule dans la cuisse le mé- lange de 1 centimètre cube de sérum avec 0 milligr, 6 de venin. Mort en 9 heures. Témoin o millipr. 5 de venin, mort en 7 heures. Cobaye n° 2. Poids : 530 grammes. Sérum : o cent. cub. 25. Venin : y 0 0 milligr. 15. Survie, Cobaye n° 3. Poids : 270 grammes. Sérum : o cent. cub. 5. Venin : o mulhgr. 25. Mort en 8 heures. Le témoin est mort en 3 heures. Cobaye n° 4. Poids : 300 grammes. Sérum : Oo cent. cub. 66. Venin : o millier. 16. Mort en 24 heures. Cobaye n° à temoin. Poids : 300 grammes. Venin : o nulhor. 125. Mort en A8 heures. Cobaye n° 6. Poids : go grammes. Sérum de Cobra : 3 centimètres cubes. Venin de Vipère : 1 milligramme. (24 heures de contact.) Mort en 15 heures. Cobaye n° 7 (témoin pour le précédent). Poids : 500 grammes. Venin de Vipère : 1 milligramme. Mort en 10 heures. Le deuxième Cobra, mutilé comme le premier, a servi à une quatrième série d'expériences, mais dans des conditions particulières. Ce Cobra ne s'était pas remis de la secousse du voyage et succombait 48 heures après son arrivée. Ce n’est que 6 à 8 heures après la mort que j'ai pu retirer du cœur une certaine quantité de sang noir qui m'a servi pour une quatrième série d'expériences. Muséum. — vi. 14 — 206 — D. Cobaye n° 1. Poids : 510 grammes. 2 centimètres cubes de sang dans l'abdomen. Survie. | Cobaye n° 2. Poids : 4go grammes. Sang : o cent. cub. 5. Venin de Cobra : o milligr, 25. (Mélange fait depuis 24 heures.) Inoculé sous la peau. Survie. Cobaye n° 3. Poids : 550 grammes. Témoin pour le précédent. Venin de Cobra : o milligr. 25 sous la peau. Mort en 2 h. 25. Cobaye n° 4. Poids : 410 grammes. Sang : 4 centimètres cubes. Venin de Cobra: o milligr. 5. (Mélange fait depuis 48 heures.) Inoculé sous la peau. Mort en 4 heures. Cobaye n° 5. Poids : 610 grammes. Sang : 1 centimètre cube. Venin : o milligr. 75. Mélange fait depuis 24 heures. Mort en 4 h. 15. La première série de ces expériences montre que le sang de Cobra ren- ferme une substance phlogogène capable à elle seule de produire la mort par injection péritonéale , et qui est détruite à une température de 58 degrés pendant 15 minutes. La deuxième série met hors de doute la présence dans le sang de venin libre. Si on compare ces expériences, où il faut 5 à 6 centimètres cubes de sérum chauffé en injection intrapéritonéale pour amener la mort, avec celle de 1896 (loc. ait.) dans laquelle 4 cent. cub. 1/2 de sérum de Cobra chaufié, introduits par la voie sous-cutanée, ont sufli pour tuer un Cobaye en 3 heures, on arrive à cette conclusion, que la quantité de venin libre dans le sang peut varier dans d'assez grandes proportions et que lablation des crochets et la vacuité des glandes à venin exerce une influence défavorable sur l’ac- üivité de la sécrétion interne. La troisième série qui avait pour objet de rechercher les propriétés anti- dotiques et antitoxiques du sérum de Cobra contre les venins de Cobra et de Vipère a donné des résultats négatifs relativement à la première ques- ion. I est évident que le sérum n’agit pas chimiquement sur le venin, in vitro, même après plusieurs jours de contact. Quant aux propriétés anti- toxiques, elles sont peu manifestes dans les conditions où a été faite l’expé- rience. Enfin, la quatrième série d'expériences montre que le sang de Cobra, resté quelques heures dans les vaisseaux après la mort, peut perdre, sous une influence indéterminée, une grande partie de ses propriétés phlo- D'ODÈNES ; mais ses propriétés antitoxiques paraissent avoir augmenté. He sous ce rapport, l'expérience 3 série G avec l'expérience 2 série D.) En résumé, le sang de Cobra renferme une substance phlogogène qui est détruite à 58 degrés et qui paraît analogue à l’échidnase chez la Vipère. Il contient , en outre, un principe actif qui résiste à 58 degrés et qui possède CR sd — 207 — toutes les propriétés physiologiques du venin. On peut donc admettre, d'après nos connaissances acquises sur les rapports entre le sang et les glandes venimeuses, que, chez le Cobra, le venin pénètre en nature dans le sang par le mécanisme de la sécrétion interne et que celte quantité de venin varie suivant les conditions d'activité physiologique de la glande. UNE OBSERVATION D'HYPNOTISME CHEZ LE COBR4, PAR MM. Luc ArBez Er Prisazix. La prétendue immunité des charmeurs de Serpents tient, le plus sou- vent, à ce que les Serpents venimeux dont ils font la montre ont été rendus inoffensifs par l’arrachement des crochets. Les deux Gobras qui font l’objet du précédent travail avaient subi cette opération. On comprend done que le récit des exploits des jongleurs puisse laisser incrédules les esprits qui ont l'habitude du contrôle expérimental. En ce qui concerne l’hypnotisation des Cobras, nous avions quelque peine à l’admettre, parce que nous n'avons pas encore pu observer de phénomènes de ce genre chez la Vipère. C'est pourquoi nous croyons utile de rapporter les faits que nous avons vus sur le Cobra, et qui montrent la facilité avec laquelle ces animaux peuvent être hypnotisés. Un de nos Cobras fut extrait de sa cage pour être photo- graphié. Il était très vif; lâché dans le laboratoire, il se mit à fuir avec ra- pidité et nous eûmes une certaine difficulté à le reprendre. L'un de nous le saisit par le cou et le posa sur une table, au soleil; il le maintint ainsi pendant quelques minutes pendant qu'on disposait l'appareil photogra- phique, puis il le lcha brusquement, espérant que l'animal surexcité allait se dresser dans la position d'attaque que nous désirions reproduire. Quel ne fut pas notre étonnement en voyant qu’il restait complètement immobile, le corps flasque et inerte, ne réagissant d'aucune manière aux excitations les plus variées. On aurait pu le croire mort depuis la veille. Rien, cepen- dant, ne pouvait faire supposer une mort aussi subite. En effet, en exami- nant la région cardiaque, on voyait très distinctement la paroi thoracique se soulever à chaque battement du cœur. Et cependant nous n’obtenions pas le moindre réflexe, même en pinçant la queue. Il est donc probable que nous avions affaire à un cas de sommeil hypnotique tel qu'il est décrit et figuré dans la Physiologie générale, de Max Verworn. Gomme ce Cobra était destiné à être saigné après chloroformisation, nous avons profité du sommeil hypnotique pour mettre le cœur à nu et l’inciser au-dessus d’un récipient stérilisé. L’hémorrhagie fut abondante. Dans la dernière période, l'animal qui, jusque-là, n'avait pas donné signe de vie, se mit à s’agiter vi- goureusement, et on fut obligé de le maintenir pour pouvoir terminer 14. — 208 — l'opération. Sous l'influence de l'asphyxie, le réveil s’était opéré, et, malgré la perte considérable de sang, les contractions musculaires étaient très fortes et ne différaient pas de celles qu’on observe sur une Vipère qui vient d'être saignée. En pinçant la queue, on provoquait aussi les mêmes réflexes. Comment expliquer ces phénomènes? Sont-ils en rapport avec la muti- lation subie par l'animal et peuvent-ils être reproduits, à volonté, chez l'animal intact ? Comment agit la pression sur la nuque ? Existe-t-il d’autres points hypnogènes? Ce sont là des questions difficiles à résoudre, sans doute, mais une des diflicultés les plus grandes consiste surtout à se pro- curer des animaux d'expériences. L’'EmBsryon DES OCHNACÉES ET SON EMPLOI DANS LA DÉFINITION DES GENRES, PAR M. Px. van TiecHew. Telle que J'ai été conduit à la restremdre et à la délimiter dans un travail récent 0), la famille des Ochnacées comprend environ deux cents espèces, qui sont des arbres ou des arbustes à feuilles isolées, simples et stipulées ou ligulées, croissant dans toutes les régions chaudes du globe. Chez toutes, la tige et la feuille renferment une assise de cellules forte- ment différenciées, à la fois cristalligènes et épaissies en arcs, assise que, pour abréger la description, j'ai nommé le cristarque, et qui fera l’objet d'une prochaine Communication. Chez toutes, la feuille prend à la stèle de la tige trois méristèles, dont les deux latérales quittent la stèle plus ou moins bas au-dessous du nœud, de manière que, dans la région supérieure de l’entre-nœud, la tige renferme deux méristèles corticales. Chez toutes, les fleurs, disposées en grappe diversement modifiée, sont pentamères et actinomorphes, avec calice dialysépale, corolle dialypétale, androcée dialystémone et pisuil supère, séparé de l'androcée par un entre- nœud ou gynophore plus ou moins long. Chez toutes, aussi, le pistil se compose de carpelles fermés, renfermant chacun, attaché à la base d’un de ses bords, un seul ovule dressé, anatrope à raphé interne, épinaste par conséquent ; cet ovule a deux tévuments, concrescents (out au moins dans la plus grande partie de leur étendue, et un nucelle étroit, dont la paroi est entièrement résorbée au moment de l'épanouissement de la fleur, de manière que le prothalle femelle se trouve alors directement appliqué contre le tévument; en un mot, il est transpariété bitegminé®?. 0) Ph. van Tiecueu, Sur le genre Lophire, considéré comme type d’une fa- mille distincte, les Lophiracées {Journal de botanique, XV, p. 191, 1901). @ Voir sur ce sujet: Ph. van Tieçuem, L’OEnf des plantes considéré comme base de leur classification (Ann. des Sciences nat., 8° série, Bot., XIV, p. 289 et p. 292, 1901). — 209 — Chez toutes, enfin, le fruit est indéhiscent et la graine, sous un tégu- ment très mince et qui peut avoir presque complètement disparu , renferme un embryon normalement dicotylé, volumineux, à courte tigelle, à grandes et épaisses cotyles, sans trace d'albumen, dont les réserves nutrilives sont d'ordinaire à la fois des matières grasses et de lamidon, en un mot, qui est le plus souvent oléo-amylacé(". D'après la structure de la feuille, la conformation du pistil et la nature du fruit, la famille ainsi caractérisée se subdivise en deux groupes pri- mordiaux où sous-familles. Avec une feuille où l'anneau hbéroligneux du pétiole entoure une moelle homogène et où l'écorce du limbe ne différencie pas son exoderme supérieur, avec un pistil formé de carpelles libres, à styles gynobasiques soudés en un style unique, avec un fruit composé d'autant de drupes distinctes, c’est la sous-famille des Ochnoïdées. Avec une feuille où l’anneau libéroligneux du pétiole renferme dans sa moelle un arc libéroligneux à bois supérieur et où lécorce du limbe différencie son exoderme supérieur en une assise fibreuse, avec un pistil composé de carpelles concrescents dans toute leur longueur en un ovaire pluriloculaire surmonté d’un style terminal, avec un fruit formé d’un seul achaine, c’est la sous-famille des Elvasioidées. D’après la conformation de l'androcée, chacune de ces deux sous-familles se partage ensuite en deux tribus. Avec un androcée diplostémone, et di- rectement diplostémone, ce qui rend les carpelles épisépales, c’est, chez les Ochnoïdées, la tribu des Ouratéées ; chez les Elvasioïdées, la tribu des Elvasiées. Avec un androcée triplostémone, devenu polystémone par ramifi- cation plus ou moins abondante des étamines, ce qui rend les carpelles épipétales, c’est, chez les Ochnoïdées, la tribu des Ochnées; chez les El- vasioïdées, la tribu des Hos/manniées. Gette division de la famille en deux sous-familles et quatre tribus est résumée dans le tableau suivant : : L , À diplostémone... OurATÉÉES. | { dialycarpelle à style gynobasique. Androcée P Fo E OCHNACEES. Ochnoïdées. méristémone ... OCuNÉEs. Pistil À k ; { diplostémone... Ervasréss. gamocarpelle à style terminal. Androcée..... CRU n ; Elvasioïdées. ! meristéemone ... OSTMANNIÉES, La conformation du carpelle étant partout le même et le fruit qu'il pro- duit étant partout indéhiscent, on devrait s'attendre à ce que l'embryon de ces plantes offrit aussi partout la même forme et la même disposition. Il est pourtant bien loin d’en être ainsi, comme on va le voir, et c’est précisé- ment linattendu de ce résultat qui me paraît en faire le principal intérêt. Signaler d’abord les diverses formes et les diverses dispositions qu’affecte (4) L'embryon des Ochnacées est décrit partout comme simplement oléagineux ou charnu; il y a donc, sous ce rapport, une erreur à corriger. — 210 — l'embryon chez les Ochnacées, rechercher ensuite comment, dans les quatre tribus que l’on vient de caractériser dans cette famille, elles se ré- partissent suivant les genres, qu’elles conduisent à distinguer et à définir : tel est le double objet de la présente Note. 1. Formes et dispositions diverses de l'embryon. — Chez certaines Ochna- cées, l'embryon est droit, vertical, à radicule infère et à courte tigelle, muni de deux grandes et épaisses cotyles, égales et étroitement appliquées l'une contre l’autre, plan-convexes, par conséquent, logeant entre leurs bases une gemmule à plusieurs petites feuilles inégales. C’est là, comme on sait, la forme et la direction normales de l'embryon, quand il naît dans un ovule anatrope dressé et n’est pas accompagné d’albumen. Mais déjà l’on y observe, suivant les genres, deux modifications. Tantôt, en effet, l'embryon a ses cotyles latérales, situées de part et d'autre du plan commun de symé- trie du tévument et du carpelle, en d’autres termes, son plan médian est perpendiculaire à ce plan de symétrie; en un mot, il est accombant au raphé (1). Les deux cotyles ont alors une partie descendante, qui recouvre la tigelle en ne laissant à nu que l'extrémité de la radicule. Et s’il arrive qu'elles s’allongent vers le haut plus que ne le leur permet la longueur de la loge, et qu’elles soient forcées de reployer leurs extrémités, ce reploie- ment s’opère pour chacune d'elles vers l'extérieur et de la même manière. Tantôt, au contraire, l'embryon a ses cotyles placées l’une en dedans, l’autre en dehors: en d’autres termes, son plan médian coïncide avec le plan commun de symétrie du tégument et du carpelle; en un mot, il est incom- bant au raphé (IT). Ses deux cotyles n’offrent pas alors de partie descendante et laissent à nu la tigelle et la radicule qui la termine. Et s’il arrive qu'elles s’aHongent vers le haut plus que ne le leur permet la longueur de la loge et qu’elles soient forcées de reployer leurs extrémités, ce reploiement s'opère pour toutes les deux à la fois du côté interne, de sorte que l'embryon ne possède alors lui-même, dans sa totalité, qu’un seul plan de symétrie. Chez d’autres, l'embryon est encore droit, à deux cotyles plan-convexes égales, mais il est placé horizontalement et sa radicule est latérale. I offre alors, suivant les senres, deux dispositions différentes. Tantôt, en eflet, la graine, couchée sur le dos, a son raphé inférieur, et l'embryon, qui tourne sa radicule en dehors, a ses deux cotyles latérales, en un mot, est accombant (I). Tantôt la graine, couchée sur le ventre, a son raphé supérieur, et l'embryon tourne sa radicule en dedans (IV), sans qu'on sache encore comment, dans ce cas, sont disposées les deux cotyles, s’il y a accombance ou incombance, Ainsi, lorsque l'embryon est droit et à cotyles égales, en un mot, isocotylé, il affecte déjà, suivant les plantes, quatre dispositions différentes : vertical, accombant ([) ou incombant (Il), horizontal, à radieule externe, accombant (III), ou à radicule interne (IV). — 211 — Ailleurs, la graine et l'embryon qu'elle renferme sont recourbés en de- dans dans leur région supérieure, en forme de crochet ou de fer à cheval. Ainsi courbé, l'embryon a d’ailleurs, le plus souvent, la même constitution que dans le premier cas; sa radicule est infère, sa tigelle courte et ses deux grandes cotyles, reployées sur elles-mêmes, sont égales, plan-convexes, si elles sont larges, semi-cylindriques, si elles sont étroites; en un mot, il est le plus souvent isocotylé. I offre alors aussi, suivant les genres, les deux orientations inverses du premier cas. Tantôt, en effet, ses deux cotyles sont situées latéralement, de chaque côté du plan de courbure, en d’autres termes, son plan médian est perpendiculaire au plan de symétrie commun du tégument et du carpelle, qui est aussi le plan de courbure ; en un mot, il est accombant au raphé (V). Tantôt, au contraire, ses deux cotyles sont l’une externe, l’autre interne; en d’autres termes, son plan médian coïncide avec le plan de symétrie commun du tégument et du carpelle, qui est aussi le plan de courbure; en un mot, il est incombant au raphé (VI). Dans l’un et l’autre cas, la paroi de l'ovaire se prolonge de chaque côté sur la face interne en une lame qui, partant de la base même et s’élevant jusqu'à une certaine hauteur, s’insinue entre les deux branches de l'embryon à la rencontre de sa congénère, avec laquelle elle se soude en une fausse cloison tangentielle. Creusée de chaque côté d’une chambre aérifère, cette fausse cloison divise la région inférieure de la loge en quatre compartiments. L’antérieur et le postérieur communiquent en haut et renferment l'embryon, enroulé sur la fausse cloison, tigelle et radicule en dehors, cotyles reployées en dedans: les deux latéraux sont vides et servent de flotteurs au fruit. La dernière des dispositions précédentes, celle où l'embryon est courbé et incombant , offre, en outre, à côté de la forme normale, trois modification s intéressantes. La graine peut demeurer petite, étroite et cylindrique, vermiforme, au fond de la loge. Celle-ci est alors tout entière occupée, en dedans du noyau scléreux, par un parenchyme rougeàtre, formé de cellules étroites et ra- meuses, dont les bras s’ajustent bout à bout en laissant entre eux des lacunes pleines d’air (VIT). Ge tissu spongieux et aérifère, dont l’origine reste à trouver, ressemble beaucoup à la moelle de la tige des Jones; 1l allège le fruit et lui permet de flotter sur l’eau. Ailleurs, la graine, enroulée en fer à cheval autour d’une fausse cloison tangentielle, remplit toute la loge, comme d'ordinaire, mais l'embryon a ses deux cotyles très inévales : l’externe, très large, très épaisse et très longue, est reployée en dedans vers son milieu, de manière à ramener son extrémité contre la radicule; l’interne, très étroite, très mince et très courte, ou bien cesse avant la courbure et n'offre pas de partie descendante, ou bien dépasse la courbure et se reploie en dedans, mais sans prolonger sa partie descendante aussi bas que celle de la grande cotyle, En un mot, l'embryon est alors Aëtérocotylé et n'offre, dans son ensemble, qu'un seul plan de sy- — 212 — métrie, qui est son plan médian. F affecte aussi toujours la même disposi- tion dans la graine et dans le fruit, son plan médian coïncidant nécessaire- ment avec le plan commun de symétrie de lovule et du carpelle. En un mot, 1l est toujours et nécessairement incombant (VII). Aïlleurs encore, la graine, toujours courbée en fer à cheval autour d’une fausse cloison, remplit encore toute la lose, mais l'embryon ne développe bien que sa cotyle interne, très longue et repliée sur elle-même vers le milieu ; l’externe demeure très petite et peut même avorter. L’embryon est donc encore hélérocolylé et ne possède, en conséquence, qu’un seul plan de symétrie, qui est son plan médian. Ge plan médian coïncide aussi néces- sairement avec le plan commun de symétrie du técument et du carpelle. En un mot, l'embryon hétérocotylé est, ici aussi, nécessairement incombant (IX). Ainsi, lorsque l'embryon est courbé en fer à cheval, il offre, suivant les plantes, cinq manières d'être différentes : isocotylé accombant (V): isocotylé in- combant, volumineux et remplissant la loge (VT); isocotylé incombant, petit, avec tissu spongieux dans la loge (VIT); hétérocotylé incombant, à petite cotyle interne ( VIIT) ou à petite cotyle externe (IX). Ce n’est pas tout et 11 me reste encore à signaler une disposition diffé- rente des précédentes et qui est peul-être, de toutes, la plus singulière. Chez quelques-unes de ces plantes, en effet, et précisément de celles qui, faisant partie du genre Ochne (Ochna), ont donné son nom à la famille, la drupe, qui est ovoïde ou légèrement arquée et insérée sur le gynophore à sa base ou un peu en dedans, dans tous les cas précédents, est réniforme et insérée sur le gynophore par le milieu de sa face concave. La graine et l'embryon qu'elle renferme sont également réniformes , la graine étant atta- chée au péricarpe par lombilie et l'embryon dirigeant sa radicule horizon- talement vers lombilic. Sa courte tigelle porte alors, du côté externe, une prande et épaisse cotyle presque cylindrique, dont la partie descendante, recourbée en dedans, relève horizontalement la üigelle et la radicule, et dont la partie ascendante, recourbée aussi en dedans, est creusée sur sa face interne d’une rainure, qui ne s’y élève que jusqu'à mi-longueur. C’est dans cette rainure que se trouve logée une petite feuille produite par la tigelle sur sa face interne. étroite et courte, qui est la seconde cotyle, engainée par la première. Entre les bases des deux cotyles, se voit une gemmule portant plusieurs petites feuilles inégales. Ainsi conformé, réniforme à radicule latérale interne, et muni de deux cotyles très inégales, en un mot, hétérocotylé, l'embryon n’a qu'un seul plan de symétrie, qui est son plan médian. Ce plan coïncide alors néces- sairement avec le plan commun de symétrie du tévument et du carpelle: en un mol, l'embryon est alors nécessairement incombant au raphé (X). Il n’y à donc ici qu'une seule orientation possible, comme dans les deux cas précédents (VIIT et IX), et non plus deux, comme dans tous les autres cas. Hétérocotylé et réniforme, l'embryon est nécessairement incombant. és dés 2 sn À — 213 — De là, en résumé, dix manières d’être de l'embryon chez les Ochnacées : isocotylé droit, vertical à radicule infère, accombant (1) ou incombant (11); horizontal, à radieule externe accombant (HT) ou à radicule interne (IV); isocotylé courbe, à branches séparées par une fausse cloison tangen- tielle, accombant (V) ou incombant (VI): isocotylé courbe incombant, mais pelit et entouré d’un tissu spongieux qui remplit la loge (VIT); hété- rocolylé, courbé en fer à cheval autour d’une fausse cloison tangentielle et toujours incombant, avec petite cotyle interne (VIT), ou avec petite cotyle externe (IX); enfin hétérocotylé réniforme, toujours incombant (X). À ces dix manières d'être de l'embryon ne correspondent que quatre manières d'être du fruit. Si l'embryon est isocotylé droit et horizontal, le fruit est un achaine. S'il est droit ou rémiforme et vertical, qu'il soit d’ail- leurs isocotylé ou hétérocotylé, le fruit est une drupe à loge entière. S'il est courbé en fer à cheval, qu'il soit d’ailleurs 1socotylé ou hétérocotylé, le fruit est une drupe à loge subdivisée dans le bas par une fausse cloison tangen- tielle; mais cette drupe, d'ordinaire entièrement remplie par la graine, peut avoir son noyau occupé par un tissu spongieux , avec une grajne petite, reléguée au fond de la loge. Avant d’aller plus loin, il n’est peut-être pas sans intérêt de remarquer combien, dans ce dernier cas (X), l'embryon ressemble à celui des Gra- minées, qui ont aussi, comme on sait, dans leur carpelle un seul ovule inséré vers la base, anatrope dressé à raphé interne, épinasle par consé- quent. Chez ces plantes, en effet, l'embryon porte aussi sur sa tigelle, d'un côté, une grande cotyle dont la partie descendante, lorsqu'elle est libre, se recourbe en dedans en refoulant quelquefois horizontalement la tigelle et la radicule, comme dans le Riz, par exemple, de l’autre une petite cotyle, logée entre les bords de la grande. Il est donc hétérocotylé et n’a qu'un plan de symétrie, qui coïncide ici et nécessairement avec le plan commun de symétrie de l’ovule et du carpelle; en un mot, il est incom- bant au raphé. Il y a pourtant trois différences. D'abord, chez les Graminées, la petite cotyle ne reçoit de la stèle de la tigelle aucune méristèle, et c’est ce qui explique que pendant si longtemps elle ait été méconnue comme telle (). lei, au contraire, la petite cotyle reçoit, comme la grande, une méristèle en arc, qui sy divise bientôt en trois branches. Chez les Graminées, la grande cotyle est interne, tournée du côté du raphé, la pelite externe, pressée contre le péricarpe. Ici, c’est l'inverse; la grande cotyle est externe et la petite interne. Enfin, chez les Graminées , la grande cotyle est appli- quée contre un volumineux albumen, qui fait 1ei totalement défaut. @) Voir à ce sujet : Pur. van Tiecuem, Morphologie de l'embryon et de la plantule chez les Graminées et les Cypéracées (Annales des Sciences naturelles, & série, Bot., II, p. 259, 1897). _ Ju — Ces différences n’ont rien de surprenant, car il ne saurait venir à l’es- prit de personne de chercher une affinité réelle entre les Graminées et les Ochnacées. Ce qu'il faut seulement retenir, c’est que ces deux familles pos- sèdent lune et l’autre un type d’embryon qui nes est pas retrouvé ailleurs jusqu'à présent, le type hétérocotylé, qui est constant dans la première, et seulement exceptionnel dans la seconde. 2. Apphcation de ces differences à la definition des genres. — Voyons maintenant comment les dix manières d’être de l'embryon, distinguées plus haut, se répartissent entre les deux sous-familles et les quatre tribus des Ochnacées, et comment elles peuvent servir à en caractériser les v'enres. Chez les Ochnées, la déhiscence de l’anthère est , comme on sait, tantôt lon- gitudinale et tantôt poricide. Dans l’un et l’autre cas, l'embryon est tantôt droit ,isocotylé et accombant ([) ou incombant (IT), tantôt réniforme, hétéro- cotylé etincombant (X). I en résulte aussitôt cinq genres distincts. Avec dé- hiscence d’anthère longitudinale, si l'embryon est droit, isocotylé et accom- bant (1), c’est le genre nouveau Ochnelle (Ochnella), qui a pour type l'O. leptoclade (0. leptoclada | Oliver] v. T.), de l'Afrique occidentale; s'il est réniforme, hétérocotylé et incombant (X), c’est le genre Ochne res- treint (Ochna Linné pro parte), qui a pour type l'O. multiflore (0. multi- flora De Candolle), de l'Afrique occidentale. Avec déhiscence d’anthère poricide, si l'embryon est droit, isocotylé et accombant (1), c'est le enre nouveau Disclade (Discladium), qui a pour type le D. hérissé (D. squarrosum | Linné] v. T.), de l'Inde; s’il est droit, isocotylé et incom- bant (11), c’est le genre Diporide, restauré et restreint (Diporidium Wend- land, pro parte), qui a pour type le D. noir-pourpre (D. atropurpureum [ De Candolle } Wendiland), du Cap; s'il est réniforme, hétérocotylé et in- combant (X), c'est le genre nouveau Porochne (Porochna), qui a pour type la P. membraneuse (P. membranacea | Oliver | v. T.), de l’Afrique occidentale. Sous ce rapport, les Porochnes ressemblent aux Ochnes, dont elles diffèrent par la déhiscence de l'anthère, ce qu’exprime leur nom, tout comme les Disclades ressemblent aux Ochnelles, dont ils diffèrent de la même manière, Constituée par les cinq genres ainsi définis, groupés, d’après la déhis- cence des anthères, en deux sous-tribus, les Schizanthérées et les Poran- thérées, la tribu des Ochnées a sa composition résumée dans le tableau suivant : A { droit , isocotylé, accombant ([)........... +: OCcnNELLE. : longitudinale. Embryon. . 3 A OZ ; OCHNÉES.| schizanthérées. | réniforme , hétérocotylé, incombant (X)..... Ocune. Anthère NA , accombant ().......... Disczans. à droit , isocotylé,; , b Il D déhiscence | poricide. Embryon...... | incombant (M): Serre IPORIDE. Poranthérées. réniforme , hétérocotylé, incombant (X)..... PoROCHNES | 4 e L — 215 — Si l'on voulait mettre au premier rang la conformation du fruit, de la graine et de l'embryon, comme étant un caractère plus important que le mode de déhiscence de Panthère, la tribu se partagerait en deux sous- tribus : les Zsocotylées et les Hétérocotylées, et le tableau prendrait la forme suivante : NAT { longitudinale... Ocnnecce. ; ; accombant. Anthère à déhiscence Le isocolylé, . ..... À poricide,....,, Drsczavr. OCHNÉES. Isocotylées. incombant. Anthère à déhiscence poricide....,,... Drrontpe. Embryon : à longitudinale... Ocuwe. hétérocotylé , incombant. Anthère à déhiscence.. . \ ne RER Hétérocotylées. se poricide.,.,.,. Ponocuxe. Chez les Ouratéées aussi, la déhiscence de l’anthère est tantôt longitudi- nale et tantôt poricide. Dans le premier cas, qui est rare, l'embryon est toujours recourbé en anneau autour d’une fausse cloison tangentielle ; mais il est tantôt accombant (V), c’est le genre nouveau Pleuroridgée (Pleuro- ridgea), qui a pour type la P. de Zanzibar (P. zanguebarica [Olivier | v.T. ): tantôt incombant (VI), c'est le genre Brackenridgée (Brackenridgea Asa Gray), qui a pour type la B. brillante (B. nitida À. Gray), des îles Fidji. Dans le second cas, qui est de beaucoup le plus fréquent, l'embryon est tantôt droit, chez toutes les espèces américaines, tantôt recourbé en fer à cheval autour d’une fausse cloison tangentielle, chez toutes les espèces de l'Ancien Monde. Lorsqu'il est droit, 1l est accombant (1) dans un grand nombre d'espèces, qui sont par ailleurs de trois sortes. Les unes, glabres, à stipules écailleuses et caduques, forment le genre Ouratée restreint (Ouratea Aublet, pro parte), dont le type est l'O. de la Guyane (0. guianensis Aublet) : d’autres, glabres aussi, mais à stipules sétacées et persistantes, composent le genre nouveau Sélouratée ( Sefouratea }, dont le type est la S. stipulée (5. stipulata [| Vellozo]| v. T.), du Brésil ; d’autres encore, velues, à stipules écailleuses et caduques, constituent le genre nouveau Trichouratée (Trichouratea), dont le type est la T. oléifoliée (T. oleifolia [ A. Saint-Hilaire] v. T.), du Brésil. IL est incombant, au contraire (IT), chez quelques espèces, toutes glabres, à slipules écailleuses et caduques, qui forment le genre nouveau Notouratée (Notouratea), dont le type est la N. ilicifoliée (N. iicifolia [ De Candolle | v. T.), de Cuba. Lorsqu'il est courbe, il est isocotylé et accombant (V) dans certaines espèces, qui sont par ailleurs de trois sortes. Les unes, à feuilles ligulées et à fleurs en panicule terminale, forment le genre nouveau Campylo- sperme (Campylospermum), qui a pour typele C. lisse (C. lævigatum | Vahl | v. T.), de Madagascar. D’autres, à feuilles ligulées aussi, mais à fleurs disposées en longs épis d’ombellules sessiles, en forme de queue, naissant à l’aisselle des écailles inférieures de la pousse feuillée, composent le genre nouveau Cercanthème ( Cercanthemum), qui a pour type le G. amplexi- caule (C amplexicaule [O. Hoffmann] v. T.), de Madagascar. D’autres — 216 — encore, à feuilles munies de slipules sétacées et persistantes, constituent le genre nouveau Bisétaire (Biselaria), dont le type est la B. de Lecomte (B. Lecomtei x. T.), du Congo. Il est isocotylé, incombant et remplissant la loge (VI) dans certaines espèces, qui sont par ailleurs de deux sortes. Les unes, ayant l’inflorescence terminale, comme les Gampylospermes, mais en forme de queue, comme les Gercanthèmes, forment le enre nouveau Notocampyle ( Notocampylum ) , dont le type est le N. de Mann (N. Mannu | Oliver] v. T.), de l'Afrique occi- dentale. Les autres, où l’'inflorescence termine un court rameau axillaire qui ne porte au-dessous d’elle que deux feuilles, de même forme et couleur que les feuilles végétatives, mais beaucoup plus petites, lui formant une sorte d'involucre foliacé, constituent le genre nouveau Diphyllanthe ( Diphyl- lanthus), dont le type est le D. de Duparquet (D. Duparquetianus (Baillon) v. T.), du Gabon. Il est isocotylé, incombant, mais petit el entouré d’un tissu sponeicux remplissant le noyau (VIT), dans d’autres espèces qui composent le genre nouveau Spongopyrène (Sponsopyrena), dont le type est le S. allongé (S. elonpata (Oliver) v. T.), de l’Afrique occidentale. Il est hétérocotylé et alors toujours incombant, avec petite cotyle interne (VIIT), dans quelques espèces, qui constituent le genre nouveau Rhabdo- phylle (Rhabdophyllum), dont le type est le Rh. calophylle (Rk. calophyllum [ Hooker f.| v. T.), de l’Afrique occidentale. Enfin , il est hétérocotylé et alors toujours incombant, avec petite cotyle externe (IX), dans certaines espèces, où l'inflorescence est une panicule terminale, qui composent le genre nouveau Monélasme (Monelasmum ), dont le type est le M. réticulé (W. reticulatum P. de [ Beauvois | v. T.), de l'Afrique occidentale. Composée des quatorze genres ainsi définis, groupés d’après le mode de déhiscence de l'anthère en deux sous-tribus très inégales : les Schizanthé- rées, avec deux genres, et les Poranthérées, avec douze genres, la tribu des Ouratéées a sa constitution résumée dans le tableau suivant : longitudinale. Embryon courbe ( accombant (V)............ ET | PLEURORIDGÉE Schizanthérées. | incombant (VDS EST TETE JF ATEN . BRACKENRIDGÉ glabres, | caduques. ....... OURATÉE. OURATÉÉES. accombant (1). Plantes { à stipules } persistantes. ..... SÉTOURATÉE. Anthère / droit... velues, à stipules caduques ..... TRICHOURATÉ à dléhiscence incombant (II). Plantes glabres, à stipules caduques. . .... NorTourATÉE. ligulées. de terminale. CampYLOSPE poricide. Embryon |'reaies Fleurs en } épis basilaires.... CERcANTHÈM Poranthérées. : .] stipulées , à stipules persislantes. . Bisérame. Pre remplissant épi terminal ..... éaeu (VI). groupe latéral in- courbe voluere. esse incombant. , Fleurs en hs d’un tissu spongieux (VII). interne (VIII)..... externe (IX)...,.. MonérasmE. hétérocotylé, incombant, à petite cotyle — 217 — Si lon préfère mettre au premier rang la conformation du fruit, de la graine el de l'embryon, comme élant un caractère plus important que le mode de déhiscence de l'anthère, la tribu se partagera en deux sous-tribus : les Orthospermées, avec quatre genres appartenant tous à l'Amérique, el les Campylospermées , avec dix genres croissant tous dans l'Ancien Monde. Le tableau prendra alors la forme suivante : glabres, CAAUQUES ... soon OURATÉE. accombant (1). Plantes à stipules DOPMREADES sr sos oss eos SÉTOURATÉE. | droit , : | velues , à stipules caduques............ T'RICHOURATÉE. Orthospermées. ) : ; incombant ([1). Plantes “inst , à stipules caduques ............ NOTOURATÉE. ein M ans sa oo 00 0 0 PLEURORIDGÉE. accombant (V). \ Déhiscence ligulées. panicule terminale. CamPpyLosPERME. ho P ricide : PRE , RATÈÉES. d’anthère | Filles) Fute en (épis basilaires.... CERCANTHÈME. Embryon : / ie LAS à slipules DATES Biséraime. | isocolylé ; longitudinale eee e corde a de à BRACKENRIDGÉE. incombant (VI) épi terminal ..... NOTOCAMPYLE. Déhi ; ; d'a ms Er en | groupe latéral in- courbe , L . VOlUCrÉ eee DrPHYLLANTHE. Campylospermées. \ poricid 4 [En dans un tissu spongieux AIS CPR SPA MAP TENTE SPONGOPYRÈNE. hétérocotylé, incombant, à petite cotyle A PURES Rep externe (IX)....:. MoNÉLASME. Chez les Elvasiées, la déhiscence de l’anthère est toujours poricide, et l'embryon est toujours droit, horizontal, accombant, à radicule externe (II). Mais tantôt la fleur est tétramère, c’est le genre Elvasie restreint (Elvasia de Candolle pro parte); tantôt elle est pentamère, c'est le genre nouveau Vasélie (Vaselia ). Enfin, chez les Hostmanmiées, la déhiscence de l’anthère est aussi tou- jours poricide, et, si toutefois l’on en peut juger par la position de l’ovule, qui est horizontal à raphé supérieur, car on ne connait pas encore le fruit de ces plantes, l'embryon y serait droit, horizontal, à radicule interne (IV ); aussi n’y a-t-il ici qu'un seul genre, l’Hostmannie (Hosimannia Planchon). 3. Résumé. — On voit, en résumé, contrairement à ce qu’on pouvait s'attendre à trouver, étant donnée l'uniformité de composition du carpelle, en premier lieu, combien varient chez les Ochnacées la forme et la dis- position de l'embryon; en second lieu, comment on peut y appliquer uti- lement ces différences à la distinction et à la définition des genres. De telle sorte que la famille compte actuellement vingt-deux genres, groupés d'abord en quatre tribus, dont deux peuvent être partagées chacune en deux sous-tribus, puis en deux sous-familles. Elle ne renfermait jusqu'à présent que les quatre genres Ochne (Ochna Linné), Ouratée (Ouralea Aublet — Gomphia Schreber), Brackenridgée (Brackenridgea Asa Gray) et Elvasie (Elvasia de Candolle); encore l’auto- nomie du troisième était-elle fortement contestée par les uns, et même formellement niée par les autres. Ces quatre genres n’y formaient aussi que — 218 — deux tribus : les trois premiers ensemble les Ouratéées, le quatrième à lui seul les Elvasiées. | À la suite des longues recherches dont on vient d'exposer quelques ré- sultats , la famille des Ochnacées se trouve donc avoir subi une double trans- formation, D'abord , on l’a beaucoup restreinte, en en expulsant une foule de genres qui ne lui appartiennent pas. Ensuite, et par une sorte de compen- sation, on l’a beaucoup étendue, en y distinguant un grand nombre de genres nouveaux et d'espèces nouvelles, qui avaient échappé jusqu'ici à l'attention des botanistes. NoTEs SUR QUELQUES AGAvEs Du MEXIQUE OCCIDENTAL ET DE LA BASSE-CALIFORNIE, par LE D' À. Wezer. Depuis le commencement du xix* siècle, époque à laquelle Alexandre de Humboldt ® fit connaître les usages multiples et l'importance économique du Maguey au Mexique, les botanistes confondaient en général les diverses variétés de cette plante, quelque dissemblables qu’elles fussent entre elles, et attribuaient toutes leurs propriétés à une espèce unique, l’Agave ameri- cana, que les Conquistadores avaient apportée en Europe dès le xvi° siècle et naturalisée en Espagne ainsi que dans toute la résion méditerranéenne. 6 q Elle passait pour étre non seulement la vigne des peuples aztèques, mais pour remplacer évalement dans le Nouveau Monde le chanvre de l'Asie et le papyrus de l'Évvpte. Elle était considérée comme fournissant à elle seule «| SP le pulqué ou vin d’Agave, boisson nationale des Mexicains, et le Mezcal ou puiq gave; : eau-de-vie de Maguey, ainsi que les diverses fibres textiles qui ont acquis une importance commerciale si considérable sous les noms d’Ixtle et de Henequen. Il y a à peine une trentaine d'années que l’on a fini par s’apercevoir que les propriétés multiples du Maguey appartiennent, en réalité, à plusieurs espèces très distinctes. En y regardant de plus près, on a constaté que l’Agave americana naturalisé en Europe n’est, au fond, qu’une plante or- 4 nementale sans valeur économique réelle ©, tandis que le pulqué est produit par l’Ap. atrovirens où Salmiana, et que les fibres textiles sont fournies par plusieurs espèces absolument différentes, telles que lAg. rigida (Henequen) et l’Ap. heteracantha (Lechuguilla), habitant, l'une les terres chaudes du littoral, l’autre les hauts plateaux de l'intérieur du Mexique. P G) Essai politique sur le royaume de la Nouvelle-Espagne, t. HT, p. 153-165. Voir Bulletin de la Société d’'acclhimatation, septembre 1894, p. 266 et sui. Voir aussi Dictionnaire d’horticulture, de Boïs, 1893, p. 51. 219 C’est un illustre botaniste américain, le docteur Engelmann, de Saint- Louis (Missouri), qui a le premier apporté la clarté et la précision scienti- fiques au milieu de la confusion qui régnait jusqu'alors”, I a donné une description magistrale des deux principales espèces textiles, lAg. rigida el l'Ag. heteracantha. Mais il a eu surtout le grand mérite de fixer les carac- tères botaniques qui doivent nous guider dans la détermination des di- verses espèces. Quoique n'ayant eu l'occasion d'étudier qu'un petit nombre d'espèces mexicaines, il nous a laissé un fil conducteur et des règles pré- cises pour l'étude scientifique et la classification de toutes les autres espèces qu'il n'a pu observer lui-même. Grâce à sa méthode rigoureuse, la plupart des espèces commencent à être bien déterminées. Les mieux connues sont les Agaves textiles, dont l’im- portance industrielle est si considérable. On connaît bien également la plu- part des espèces qui produisent du pulqué de qualité plus ou moins fine. Le groupe le moins connu jusqu'à présent est celui des Agaves à mezcal, c'est- à-dire les Agaves qui fournissent l'eau-de-vie appelée mezcal, On a cru pendant longtemps que le mezcal est le produit de la distillation da pulqué ; mais c'est une erreur absolue, car on l’obtient par la cuisson et la distil- lation directe du tronc de certaines espèces particulières, non susceptibles de donner du pulqué en quantité ou qualité suflisante. Il est du reste à re- marquer que les districts qui produisent le pulqué ne produisent que peu de mezcal, et vice versa. Tandis que la production du pulqué est concentrée spécialement autour de la capitale, celle du mezcal a son siège principal sur le versant du Pacifique, notamment dans l'État de Jalisco, Le centre de production le plus important et le plus renommé est le district de Tequila, sur la route de Guadalajara à Tepic. C'est à cette localité qu'est dù le nom de Mezcal tequileño où de Tequila tout court, sous lequel cette eau-de-vie favorite des Mexicains est désignée dans le pays. Aucun auteur, jusqu’à présent, n’a donné la description de l'Agavé cul- tivé en grand dans le Jalisco, pour la production du mezcal. M. ou directeur de l'École d'agriculture de Mexico, dans son livre : £! Mapuey® dit que c'est l'Agave mexicana Lamarck ; mais il ne donne aucune a de cette assertion, qui est tout à fait inexacte. M. Léon Diguet, en 1894, et M. Ed. Cumenge, en 1895, en ont rapporté au Muséum des exemplaires qui existent encore, ainsi que des graines qui ont bien germé. Mais ces plantes sont encore trop jeunes pour une détermination scientifique. Dans son dernier voyage, en 1899, M. Diguet s’est efforcé de combler cette la- cune, et nous a rapporté une série de photographies et d'échantillons secs ou conservés dans le formol, qui permettent maintenant de fixer les ca- ractères botaniques du Maguey qui produit le Mezcal de Tequila, et qui G) Encezmanx, Notes on Apave, Saint-Louis, 1875. G) Seçura, El Maguey, Mexico, 1891. nr es nous donnent la certitude que c'est une espèce non décrite Jusqu'aujour- d'hui, à laquelle je propose de donner le nom d’Agave tequilana. Voici la diagnose sommaire de cette nouvelle espèce : Agave tequilana nov. sp. À. acaulis, foliis sub-coriaceis elongatis striclis, Hineari-lanceolatis, vix concawis, griseis; margine carnoso recto nec repando; denlibus corneis approximatis brevibus sursum curvalis pungenübus; spina terminali brevi valida comica non decurrente ; scapo sub-pracili, laxe bracteato, longitudinem paniculae capsuligerae nec viviparac aequante; ovario perigonio paulum breviore; staminibus medio tubo vel paulo supra insertis; tubo lobis dimidio breviore; capsula ovata breviter cuspidata; se- minibus semi-orbicularibus maximis; hilo sub-ventrali. L’Agave tequilana n’atteint pas les proportions colossales du Maguey à pulqué (Ag. Salmiana) ; 11 ne dépasse guère la hauteur d’un homme: sa stature et son port rappellent plutôt le Henequen ( Ag. rigida). Ses feuilles, droites, sub-rigides, dépassent 1 mètre de longueur et ont o m. 08 de lar- geur à leur base, se rétrécissant ensuite insensiblement jusqu'au sommet. Leur consistance est coriace, assez mince ; elles sont peu concaves, presque planes, et de couleur grisätre. Leur bord charnu est droit, non sinué, et garni de dents marginales petites, distantes en moyenne de o m. o1, et longues de o m.002 à o m.005, à base plus où moins triangulaire, lé- oèrement recourbées vers le haut, pointues, piquantes. L’épine terminale est courte, robuste ; elle a o m. 01 à o m. 019 de longueur, sur o m. 003 à o m. 004 de diamètre à la base. La hampe florale a environ 6 mètres de hauteur, dont la panicule occupe la moitié. Elle est épaisse à la base comme le bras d’un homme, et porte quelques bractées lancéolées sub-distantes. Les rameaux floraux, au nombre de 28 à 30, sont longs de o m. 69 à o m. 80, minces, et lerminés par quatre ou cinq bouquets de fleurs. La fleur, conservée dans le formol, a une longueur de o m. 06 sans les étamines, et de o m. og avec les étamines. La longueur de Fovaire est de o m. 02, celle du tube de o m. 01, celle des lobes de o m. 025. La longueur des étamines atteint o m. 06, celle des anthères o m. 025: celle du style est variable selon l’état d'avancement de la fleur. Les étamines sont insérées un peu au-dessus du milieu du tube, à o m. 003 ou o m. 004 au-dessous de la base des lobes, et à environ o m. 004 à o m. 005 au-dessus de la base du style. La capsule a o m. 05 de longueur sur o m. 025 de largeur; elle est orosse, bombée, légèrement cuspidée, et brusquement rétrécie à sa base. Il n’y avait pas de bulbilles. La graine est remarquable par ses dimensions, o m. 012 de hauteur sur o m. 009 de largeur; elle est plane, semi-orbiculaire; le hile est placé à la partie inférieure de la face ventrale. ‘jon21( “IX de d'eymbor e one orygdeiñojoqq q M vuopnbos aavdy — : 19 VIII. Muséun. Vig. 2. — Agave tequilana Web. Photographie de la plante en fleurs faite en Basse-Californie par M. Diguet. OR mi ut Dans les plantations du Jalisco, à Tequila, où a été prise notre pholo- graphie de la plante non florifère (fig. 1), il est très rare de voir une plante en fleur, car, dès que la hampe florale commence à se montrer, on la coupe, afin d'augmenter la richesse saccharine du tronc destiné à produire le mez- cal. La photographie de la plante florifère (fig. 2) a été faite par M. Di- guet en Basse-Californie, où elle est fréquemment cultivée. M. Diguet a observé dans la Péninsule californienne plusieurs autres espèces d'Agave, dont il a rapporté au Muséum soit des photographies, soil des échantillons, et dont je veux dire quelques mots. La première est celle que, selon lui, les indigènes appellent Waguey del Campo, et qui semble être l'Agave aurea Brandegee ©. — M. Diguet n'en a pas rapporté d’exemplaire vivant ni de graines, mais une bonne photogra- phie, une feuille et des fleurs sèches. Cette espèce est surtout caractérisée, comme Brandegee la déjà indiqué, par son tube floral campanulé, égal en longueur aux lobes du périanthe; les étamines sont insérées au milieu de la hauteur du tube. La hampe florale, dont la panicule occupe environ le tiers, a de 5 à 6 mètres de hauteur. Cette espèce est également plus ou moins employée à la fabrication du mezcal, mais elle n’est pas cultivée. La deuxième espèce, que M. Divuet a surtout trouvée près de San lena- cio, est évidemment lAgave deserii Engelmann. Elle a déjà été très bien décrite par Engelmann, et elle est facilement reconnaissable à sa hampe orêle, sa panicule petite, à rameaux courts et ascendants, ainsi qu'à la briè- velé du tube floral (huit fois plus court que les lobes du périanthe) et à l'insertion des étamines à la base de ces lobes. Îl est superflu de refaire la description de cette espèce, aujourd’hui bien connue. Elle est sauvage dans une grande partie de la péninsule, et sert aussi quelquefois, quoique rarement (d’après M. Diguet), à la production du mezcal. Les indigènes lui donnent le nom de Lechuguilla (Piguet) et quelquefois aussi celui de Maguey del Campo (Gumenge). Enfin la troisième espèce, que M. Diguet a trouvée dans les terrains sa- blonneux du littoral, près de La Paz, capitale de la Basse-Californie, et L , “+ ° D £ 5 V2 = A 9 S 4 + LL 7 dont il a rapporté des graines qui ont bien germé, paraît n'avoir pas été = f e \ f its . . . signalée jusqu'à présent par les auteurs, et mérite une description détaillée. Elle porte dans le pays le nom de Datylio, sous lequel nous allons la dé- crire. Q) Branpeces, Plants from Baja California, 1889, p. 207. — 22 — Voici comment nous pouvons caractériser celte espèce nouvelle : Agave Datylio nov. sp. À. minor, acaulis, foliis angustis, sub-canaliculatis, rigidissimis; margine car- noso recto; dentibus corneis remotis triangularibus, basi latis, nonnullis uncinatis; spina lerminali conica valida pungente, lateraliter decurrente; scapo paniculato sub-elalo; floribus brevioribus; ovario perigonio paulum breviore; staminibus medio tubo insertis; tubo lobis vix breviore; seminibus mediocribus, compressis, margine Carinatis. Petite espèce, croissant en touffes. Feuilles étroites, rigides, sub-canali- culées, longues de o m. 30 à o m. 5o, larges de o m.03 à o m.04. Dents marginales triangulaires, larges de o m.005 à la base sur autant de lon- oueur, quelquelois crochues. Épine terminale noire, longue de o m. 03, sur 0 m. 00h de diamètre à la base, conique, très pointue, décurrente sur une longueur de o m. 03 à o m. 0h de chaque côté. La hampe florale (d’après M. Diguet) est en candélabre et a 4 à 5 mè- tres de hauteur. La fleur, conservée dans le formol, est décolorée: elle a environ o m. 05 de longueur sans les étamines. L'ovaire a o m. 020 à o m.022 de longueur, le tube o m. 012 et les lobes o m. 016; ces derniers sont étroits et enroulés. Les étamines sont deux fois plus longues que le périanthe. Les anthères sont longues de o m.03, c'est-à-dire exceptionnellement longues. La lon- sueur du style varie selon l’âge de la fleur. Les graines sont noires, semi- orbiculaires, longues d'environ o m. 007 sur o m.006 de largeur, compri- mées, entourées d’un rebord saillant caréné. Cette espèce paraît distincte de toutes celles de la même région qui ont été décrites jusqu’à présent. LISTE DE QUELQUES FLORAISONS INTÉRESSANTES OBSERVÉES DANS LES SERRES pu MuSÉUM DEPUIS LA DERNIÈRE RÉUNION DES Narurazisres pu Mu- SEUM (28 FÉVRIER). ACOKANTHERA SPECTABILIS G. Don. Izzicium verum Hook. ALLAMANDA NERIIFOLIA Hook. Puæpranassa cHLorAcRA Herb. Azoe aumiuis Mill., var. incurva. Puiconenpron Soniror Hort. ATALANTIA BUXIFOLIA Oliv. Quassia Amara L. CARICA QUERCIFOLIA Solms. Raonopenpron cizucazyx Franch. Carissa Arpuina Lamk. — rIGIDuM Franch. Carzupovica mumizis Poepp. et Endl. SoPHORA TETRAPTERA Mill. Casuarina sugerosA Otto ct Dietr. STRAVADIUM INSIGNE Blum. Cozeus rayrsornEeus Baker. Synaprorepis Kirkit Oliv. Corynocarpus LÆvIGATA Forst. TrRAGHYSTEMON ORIENTALE D. Don. DEHERAINIA sMARAGDINA Dene. ViczaresiA Concnona Miers. Europura Luripa Laindi. XYLOPHYLLA SPEGIOSA Sweet. Onrerve ne qQuerques ROCUES SILICEUSES STRATIFIÉES, par M. LE proresseur Sraniscas MEUNIER. Dans une série de recherches précédemment publiées, j'ai montré que bien des assises, entrant avec l'apparence normale dans la constitution de certains massifs stratifiés, résultent d’un mode de formation tout à fait spécial, auquel j'ai donné le nom de Sédimentation souterraine. En particulier, J'ai fait voir que des réactions de ce genre sont intervenues d’une façon très importante dans l'acquisition, par le sol d’une partie du département de l'Orne, de ses caractères les plus distinetifs : des couches épaisses de plus de 20 mètres d’argiles diverses et de sables se sont isolées peu à peu au- dessous de la surface subaérienne à des profondeurs de plus en plus grandes par le jeu de la décalcification et de la sédimentation souterraine. Ces couches, parfaitement réglées et parfois fossilifères, et qui semblaient trahir de certaines qualités spéciales dans des bassins sédimentaires successifs, sont d'autant plus récentes qu’elles sont plus profondes, et leur considéra- tion vient en même temps modifier beaucoup de conclusions acceptées trop vite et nous procurer un critérium très précieux, au point de vue de la Paléogéopgraphie, pour reconnaitre le facies continental de formations plus ou moins anciennes. À cette origine se rattache, par exemple, l'isolement de divers lits phosphatés dont les ypes les plus connus concernent les no- dules des Ardennes et les bone beds de la Bourgogne et du Berry. En continuant mes études dans cette voie qui paraît très féconde, je suis arrivé à reconnaitre que beaucoup de niveaux caractérisés avant tout par l'abondance de la silice hydratée doivent se rattacher à la même genèse générale et j'ai signalé, comme exemple spécialement net dans ce sens, la formation de l’opale farineuse des environs de Vierzon, qui se range ainsi, comme certaines gaizes et malgré ses caractères propres de composition chimique, dans la même catégorie de productions que l'argile à silex. Cette conclusion a provoqué des protestations : d’abord on s’est attaché à l'expression que je viens de reproduire et on a été jusqu’à invoquer le témoignage, qui semble bien superflu, de personnalités scientifiques pour constater que de la silice g'élatineuse n’est pas une argile. On a noté ensuite, comme décisif, ce fait que la Vierzonite, comme on veut appeler la silice pulvérulente, est parfois recouverte d'une formation calcaire, ce qui, dit-on, en empêcherait l'origine par décalcification. Enfin on a fait valoir avec une allure triomphante que la silice gélati- neuse est soluble dans les acides et que, par conséquent, elle ne saurait subsister parmi les éléments d’un résidu de dissolution. Tout cela paraît très évident, et cependant rien de tout cela ne résiste à l'examen. Et c'est précisément en étudiant les objections qu on n'a faites (genre d'étude que j'aime beaucoup et que je n'ai jamais poursuivi sans de — 2926 — très grands avantages) que je suis arrivé à confirmer mes premières con- clusions et à leur donner une force toute nouvelle. D'abord, en laissant de côté le premier point déjà visé, le fait du recou- vrement par du calcaire d’un produit de décalcification est extrémement fréquent, et 11 se borne à nous procurer une donnée précieuse quant à l’âge du phénomène de la dissolution. Dans l'espèce, on doit reconnaître qu'une roche de composition convenable, et que nous allons préciser, a été soumise au régime continental avant son affaissement sous les eaux du lac dans lequel se sont stratifiés ensuite les calcaires et les marnes qu’on nous oppose. C'est la répétition, pour l’époque tertiaire, du fait maintes fois répété pen- dant les temps crétacé et jurassique, et d’où sont résullés des oaizes, des bone-beds et des roches analogues. D'un autre côté, la solubilité de Ia silice gélatineuse ne signifie aucune- ment ce qu'on veut lui faire dire, et je puis invoquer le témoignage direct d'expériences variées de diverses façons. Par exemple, je place dans l’ap- pareil à sédimentation souterraine, et qui n’est autre qu'une éprouvette à dessécher, une certaine épaisseur de carbonate de chaux précipité gâché dans une dissolution étendue de silicate de soude. En faisant intervenir en- suite de lacide chlorhydrique très étendu, au travers d’une couche de sable superposée, on voit s'isoler lentement à la partie supérieure de la co- lonne calcaire un lit de silice gélatineuse qui va constamment en augmen- tant et ne songe point à se dissoudre. L'expérience prend même une signification plus nette si on la recom- mence non plus sur un mélange artificiel de substances préalablement choisies, mais avec une roche naturelle. Elle est devenue spécialement inté- ressante avec certaines variétés du calcaire de Saint-Ouen qui renferment des concrétions de silice hydratée (opale ménilite), et où l'analyse chimique m'a révélé la présence de 2.350 p. 100 de silice gélatineuse facilement extractible par une lessive alcaline. J'ai fait usage pour ces recherches d'échantillons très aimablement recueillis pour moi dans les travaux du Métropolitain à lavenue de Villiers, par M. À. Dollot, correspondant du Muséum, que je me fais un plaisir de remercier. Après quelque temps de séjour dans l’éprouvette, la colonne de cal- caire de Saint-Ouen, très diminuée de hauteur, s’est recouverte d’un petit lit parfaitement régulier d’une substance ayant une composition tout à fait analogue à celle de la Vierzonite et renfermant 78.694 p. 100 de silice vélatineuse, le reste étant formé d'argile avec une très faible proportion de sable. L'aspect de la matière rappelle à tel point celui des argiles-magnésiennes à ménilites de Ménilmontant (sépiolite), qu’on peut légitimement se demander si celles-ci ne constituent pas un produit de sédimentation souterraine réa- lisé aux dépens de couches calcaires ayant eu une composition analogue à celles des roches de l'avenue de Villiers. RL y Re Dans ce cas, il y aurait lieu d'éliminer, au grand bénéfice de la philo- sophie géologique, l'intervention si gratuitement supposée de causes diffé - rentes de celles que nous surprenons à l’œuvre de toutes parts. La production d’un sédiment siliceux n’est pas facile à comprendre en dehors de conditions très spéciales, tandis que nous voyons à chaque instant la silice s'arrêter dans les masses calcaires de façon à y constituer des réserves très aptes à se concentrer ultérieurement par voie de décalcification. Il suffit que le calcaire attaqué ait été absolument privé de fer pour que la Vierzonite résultante jouisse de cette blancheur qui paraît étonner cer- taines personnes : c’est la répétition du fait présenté par des argiles à silex de Prépotin (Orne) et qui sont si pures, qu'elles cuisent en blanc à la façon des meilleures terres de pipe. SGR L'AGCROISSEMENT DES CRISTAUX, par M. Pauz GAUBERT. D’après les recherches de Franckenheim, de Lehmann, de Waulff, etc., un cristal en voie de formation dans un liquide s’accroit de la façon sui- vante : la couche d’eau mère immédiatement en contact avec le cristal laisse déposer une certaine quantité de matière sur ce dernier, et, devenant par conséquent plus légère, elle monte et fait place à une couche de liquide plus saturée qui, à son tour, est remplacée par une autre, et ainsi de suite. D’après ce mode d’accroissement, le cristal n’exerce pas d’action à distance comme l'ont pensé certains auteurs et, en particulier, Lavalle qui croyait que la sphère d'influence du cristal s’étendait à tout le liquide. J'ai étudié le mode d’accroissement des cristaux de nitrate de plomb se formant sur une lame de verre de telle façon que le phénomène peut être observé au microscope. On sait que les cristaux de ce sel cristallisant d’une eau pure sont opaques, d’un blanc laiteux, et ont la forme de l’octaèdre régulier ; lorsque l’eau mère contient de l'acide azotique, les cristaux sont absolument transparents et en cubo-octaèdres. C’est sur la première sorte de cristaux que j'ai fait mes observations. Un cristal formé sur une lame de verre est souvent aplati suivant une face de l’octaèdre et le cristal paraît être formé d’une lame triangulaire ou hexagonale. On observe, en outre, que, sur la lame, le liquide est quelque- fois en mouvement et qu’il existe des courants dits de concentration. Ces cou- rants, comme l’a démontré Wulff, ont une grande influence sur l’accrois- sement des cristaux. Ce sont les cristaux, accrus sous l’action d’un ou de plusieurs de ces courants, qui sont l’objet de la présente note. Plusieurs cas peuvent être observés suivant que le cristal est soumis à — 298 — un où plusieurs courants de concentration et suivant la direction de ces der- niers : 1° Lorsqu'un eristal de nitrate de plomb est soumis à un seul courant horizontal de concentration (la direction de ce dernier est indiquée par celle des corpuscules qui flottent dans le liquide), on observe le phéno- mène suivant : On voit apparaître, sur les bords du cristal, une couche très mince qui s'étend progressivement de façon à recouvrir toute la lame. Son bord libre n'est pas réœulier, comme on aurait pu s’y atlendre. Le temps employé pour recouvrir un cristal ayant un millimètre est variable (de 5 à 10 se- condes), et comme une demi-seconde environ après la formation d’une couche :l s’en forme une nouvelle, le cristal est recouvert de 10 à 20 de ces couches en voie d’accroissement. Les cristaux formés dans ces conditions présentent une transparence par- faite. 2° Le cristal est soumis à deux ou plusieurs courants horizontaux de concentration. Dans ce cas, plusieurs couches apparaissent à des points différents du cristal suivant la position des courants de concentration. Elles ne peuvent pas recouvrir tout le cristal comme les précédentes et s'arrêtent lorsqu'elles rencontrent une autre couche. Les cristaux formés dans ces conditions sont opaques et les parties opaques du cristal sont parallèles aux faces limitant ce dernier. L’opacité peut être interprétée de la façon sui- vante : les couches ayant pris naissance à des points différents sous l'in- fluence de divers courants de concentration n’ont pas la même épaisseur, et, en outre, leur contour, comme cela a été d’abord dit, n’est pas régulier; aussi, au point de rencontre des lames, il v a des solutions de continuité qui sont mises en évidence par la présence des inclusions liquides. Wulff a, du reste, montré que les cristaux opaques de nitrate de plomb contenaient beaucoup plus d’eau, à l'état d’inclusion, que les cristaux transparents ob- tenus d’une eau mère contenant de l'acide azotique. Dans tous les cas, 1l est certain que cette opacité est en relation avec l'existence de plusieurs courants de concentration agissant sur le cristal considéré. Un cristal peut être déplacé sur la lame de verre, au moyen d’une aiguille très fine, eton peut à volonté le mettre dans un ou plusieurs cou- rants, et, suivant, le cas on a des couches d’accroissement opaques ou trans- parentes. Le procédé peut même être employé pour étudier les directions dans lesquelles se fait l'accroissement, car l'opacité de certaines parties per- met d'établir des points de repaire et de faire, par conséquent, des me- sures. 3° Le courant de concentration est vertical. La couche peut alors com- mencer à se former en un point quelconque de la surface de l’octaèdre, et de là elle s'étend dans toutes les directions, de façon à recouvrir, comme précédemment, toute la surface. La couche est limitée généralement par — 229 — un contour polygonal dont les côtés sont parallèles à ceux des contours du cristal; comme pour le cas où il n'y a qu'un seul courant, on observe plu- sieurs couches en voie de formation , et les cristaux ainsi formés sont trans- parents. | Ces observations montrent que le cristal, tout en se formant comme le pensait Franckenheïm , ne s'accroît pas simultanément sur toutes les parties à la fois, puisque l'accroissement commence en un point de la surface et que ce n'est que progressivement que toute celte dernière est recouverte. Il n’est pas certain que les faits observés sur le nitrate de plomb soient les mêmes dans d’autres cristaux. Cependant beaucoup de cristaux naturels comme la fluorine, le quartz, l'oligiste, ele., montrent, sur leurs faces, des irrégularités qui ne peuvent être expliquées qu'en admettant que leur ac- croissement s’est fait de la même façon que dans le nitrate de plomb. Les cristaux dont il a été question sont isolés, et bien que leur accrois- sement soit visible, ils ne se forment pas avec la même rapidité que les cristallites qui se produisent sur une lame de verre, lorsque l’évaporation de la goutte est rapide. L'accroissement, dans ce cas, se fait d’une façon dif- férente par l’adjonction de couches qui se déposent au même instant sur le cristal. Sur LA CONSTITUTION CHIMIQUE DE L’ACIDE TARIRIQUE (suite), PAR M. LE PROFESSEUR ARNAUD. L’acide taririque ©? CH°— (CH )"—CGZ=C—(CEH) — CO'H se dissout ai- sément dans l'acide sulfurique concentré froid, en donnant, par fixation d'une molécule d’eau, un acide à fonction cétonique : CH — (CH) — CO — CH? — (CH) — COH isomère de l'acide cétostéarique, décrit par Baruch ©. Cette préparation est facile et donne des rendements qu'on peut évaluer à 70 p. 100 de l'acide taririque mis en œuvre. J'ai cependant recherché la nature du produit secondaire qui prenait naissance simultanément, et j'ai reconnu que c'était un dérivé sulfoné, pro- bablement un acide cétotaririque sulfoné, que je me réserve d'étudier ulté- rieurement. Pour obtenir l'acide cétotaririque , on dissout une partie d'acide tari- rique dans einq parties d'acide sulfurique à 66° B. froid. La dissolution se fait avec dégagement de chaleur et de gaz sulfureux, et, si l'on opère avec de grandes quantités, il convient de refroidir le mélange dans l’eau (U) AnrnauD, Bulletin du Muséum, année 1902, t. VIIL, p. 149. @) Barucu, Berichte der deuts. chem. Gesell., t. XXVIT, p. 172. — 230 — glacée. La réaction est terminée après quelques heures; l'acide se colore en jaune plus ou moins foncé suivant qu’on a refroidi avec plus ou moins de soin. On verse alors le liquide sirupeux lentement dans environ dix vo- lames d’eau glacée : l’acide cétotaririque se précipite en flocons presque blancs. On fait bouillir pour rassembler le précipité, qui se fige promp- tement par refroidissement; on le sépare du liquide acide, on le presse fortement dans un linge, puis on le lave plusieurs fois à l’eau bouillante. L’acide cétotaririque est purifié facilement par plusieurs cristallisations dans l'alcool concentré bouillant. L’acide cétotaririque se présente en petits feuillets blancs nacrés qui fon- dent à 75° et qui donnent à l'analyse des nombres concordant avec la for- mule C'*H*0*, Analyse. GALCULÉ pour TROUVÉ. C'#H30$, Carbone: sa L'ETAT ER ARS 72.03 72.49 HYdPOSÈNRE. RS. A ne ac 11.54 11.40 Oxygène... pi AR LU DUREE Sert Eu nn SL 15.93 16.11 100.00 100.00 IL est insoluble dans l’eau, peu soluble à froid dans l'alcool concentré : 100 parties d'alcool à 95° dissolvent, à la température de 6°5, o gr. 64o d'acide cétotaririque. Il est très soluble à froid dans l’éther et dans la ben- zine, beaucoup plus à l’ébullition dans ces dissolvants. Par refroidissement d'une solation benzénique saturée à l’ébullition, l'acide cétotaririque se dépose en beaux cristaux transparents. Les sels de l'acide cétotaririque présentent des particularités intéres- santes. Quelques-uns, comme le cétotarirate acide d’ammonium et le céto- tarirate neutre de sodium, sont presque insolubles dans l’eau froide, quoique très solubles dans l’eau bouillante. [ls eristallisent facilement et sont très stables. Le cétotarirate acide d’ammonium se prépare en dissolvant l'acide céto- taririque dans de l’eau bouillante contenant un excès d’ammoniaque; par refroidissement, le sel acide cristallise en fines paillettes brillantes. Sa composition qui a élé fixée par l'analyse correspond à la formule CHÉPAZH OCT O0 Ce sel, séché à l'air, ne s’effleurit pas; 1l a donné : Analyse. CALCULÉ pour TROUVÉ. C'8H°*AzH"O*,C'SH*O. AMIMONAQUE = +++ teen t 2,606 2.78 p. 100 Le cétotarirate de sodium prend naissance d’une manière analogue: 1l — 231 — suffit de dissoudre l'acide dans de l'eau bouillante contenant un excès de soude. Le cétotarirate neutre de sodium cristallise par refroidissement. | est également presque insoluble dans l’eau froide, A nalyse. CALCULÉ pour TROUVÉ. C'SHSNa0*. PE PRE 7.17 7.18 Le célotarirate de potassium est, au contraire, très soluble dans l'eau froide; le sel acide ne paraît pas se former facilement. I est à remarquer que les sels correspondants de l'acide cétostéarique présentent les mêmes particularités d’insolubilité. Ce serait donc là une propriété générale des acides gras cétoniques ©. L'insolubilité relative de ces cétotarirates peut servir à séparer et à pu- rifier l'acide cétotaririque. . Le cétotarirate de baryum (G'*H#0°)"Ba peut s’obtenir facilement par double décomposition entre un cétotarirate soluble et un sel de baryum. C’est une poudre blanche , insoluble dans l’eau, amorphe, et qui, chauffée au-dessus de 100°, fond en un liquide incolore qui brunit rapidement en se décomposant. Analyse. ut Ë pour TROUVÉ. (C!SH$50*)?Ba. ... 18.86 18.78 p. 100 La fonction cétonique de l'acide cétotaririque peut être mise en évidence par la formation de l'acide cétoxime-taririque, de la manière suivante : L’acide cétotaririque, dissous dans l’alcool, est traité à l'ébullition par la quantité calculée de chlorhydrate d’hydroxylamine en présence d'un excès de soude caustique. | La masse pâteuse restée comme résidu après distillation de l'alcool est dissoute dans l’eau. La solution, traitée à froid par HCI donne un précipité abondant, flo- conneux, qu'on enlève par un épuisement à l’éther. Ge dissolvant distillé abandonne une huile incolore qui ne tarde pas à se concréter au froid. C’est l’acide cétoxime-taririque GH° — (CH°)"°—C(Az.OH)—CH°— (CH?) — COH. En appliquant à l'acide cétoxime-taririque la réaction de Beckmann, il y a transposition moléculaire et formation d’acides amido-taririques iso- mères, comme dans le cas de l'acide cétoxime-stéarique ©?. 0) M. Hasewrrarz a déjà décrit les sels de l'acide cétostéarique. Bulletin du Muséum, 1902,t. VIIT, p. 154. @) Banucn, loc. cit. — 932 — La réaction de Beckmann s'effectue de la façon suivante : L’acide cétoxime-taririque est dissous à froid dans quatre fois son poids d'acide sulfurique concentré; on chauffe ensuite pendant quelques heures au bain-marie, puis, après refroidissement, on verse la solution acide dans l'eau glacée. Le précipité qui se forme est recueilli sur une toile, lavé, pressé forte- ment, puis dissous dans l'acide acétique cristallisable bouillant. Par refroi- dissement, les acides amidés se déposent en fines aiguilles blanches, fusibles à 75-76 degrés, très solubles dans l'alcool froid et dans l'acide acétique bouillant, mais peu solubles à froid dans ce dernier dissolvant. Ces cristaux constituent un mélange de deux corps isomères, ainsi que le prouvent les réactions auxquelles ils donnent lieu et dont il sera question plus loin; du reste, les eaux-mères acétiques fournissent en dernier lieu un produit cris- tallisé fondant à 77-78 degrés. Le mélange d'acides amidés, bien purilié par plusieurs cristallisations dans l'acide acétique bouillant, a été analysé: les nombres trouvés concor- dent parfaitement avec la formule C'H**Az0*. CALCULÉ Analyse. ie TROUVÉ. C'SH#5Az0. Carbone sn 2er eee Lr ec pe 69.00 69.00 Hvydropène. 22,0. 2 NOR 11,45 11:48 AZO(E..- ee A Rise ec tre rot koh k.h7 Oxygène: 7. His 0 one CL Te 15.31 19.39 100.00 100.00 D'après leur formation aux dépens de l'acide cétoxime-taririque, ces deux isomères possèdent respectivement les formules suivantes : CUH3S — AzH — CO — (CH? — COH (a) CURE — CO — AzH — (CH?) — COH (8) On les dédouble assez facilement en produits plus simples en les chauf- fant quelques heures en tube scellé à 170°, avec huit à dix fois leur poids d'acide chlorhydrique fumant. La réaction est très nelte et donne de très bons rendements: mais on doit Loujours craindre la rupture des tubes scellés, chauffés à cette haute tempé- rature avec HCI concentré. Quatre dérivés prennent naissance : L'acide amidé & donne : CUH%- Az et CO’H-(CH}- COH Undécylamine. Acide pimélique. t ERRRS PER — 233 — L'acide amidé 8 donne : CHEFS — CO?H et AzH? - (CH?) = COH Acide laurique. Acide &-amido-caproique. Tous ces corps peuvent être obtenus cristallisés et ont été séparés de la manière suivante : Séparation des produits résultant de l'action de l'acide chorhydrique fumant sur les acides amido-taririques. Le contenu des tubes scellés se sépare spontanément par refroidissement en deux parties : une partie solide, surnageante, ressemblant à un corps gras ligé,et une partie liquide à peine colorée constituée presque entière- ment par l'acide chlorhydrique employé dans la réaction. On sépare la partie solide À par le filtre et on la traite par de l'eau bouil- lante, qui dissout une portion de la substance. On agite le tout avec de l'éther jusqu'à épuisement complet; ce dissolvant séparé, lavé, distillé, laisse comme résidu un acide gras fusible vers 33-34 degrés, ne cristallisant pas nettement par refroidissement, Pour purifier ce corps, on a essayé diverses méthodes, cristallisation dans l'alcool, soit de l'acide, soit des sels de baryum ou de magnésium, ou bien encore la précipitation fractionnée, mais on n’a pas réussi à faire monter le point de fusion de l'acide au delà de 37°. En distillant l'acide fusible à 37° dans un courant de vapeur d’eau, une portion seulement de l'acide est entraînée et possède un point de fusion de 39-40 degrés, se rapprochant beaucoup de celui de l'acide laurique pur. La faible quantité de matière dont je disposais ne m'a pas permis de poursuivre plus loin la purification, d’ailleurs suflisante pour identifier le corps avec l'acide laurique. L’acide purifié, fondu, cristallise bien par refroidissement et a donné à l'analyse des nombres concordant avec la formule C*H°"0*, . Analyse. GALGULÉ pour TROUVÉ. C!2H2:0°. LE NN Se an GNT EME 72.01 72.00 Hydrogène Le ee ORNE dr 12.30 12.00 Oxygène... …. EC EUR Le) MERE ae 15.63 16.00 100.00 100.00 Le corps qui souille l'acide laurique résultant de la réaction de Beck- mann est un acide gras à poids moléculaire plus élevé que celui de l'acide laurique, ainsi que le montre le dosage de baryum dans le sel préparé —. 234 — avec l'acide brut, la quantité de baryum trouvée étant un peu inférieure à celle qui se rapporterait au laurate de baryum (Ba trouvé 24,8 au lieu de 25,66 calculé par le laurate de Ba). D'autre part, l’impureté n’est ni un éther, ni un composé chloré, ainsi que je m'en suis assuré. L'identité de l'acide gras en question avec l'acide laurique est, du reste, suffisamment établie par sa composition élémentaire et ses propriétés, no- tamment par son entrainement par la vapeur d’eau. Le second produit, resté en solution dans l’eau après lavage à l’éther, a été obtenu cristallisé en concentrant le liquide aqueux au bain-marie. Par refroidissement, 1l se forme de belles lames brillantes ressemblant à la cho- lestérine. C’est le chlorhydrate d’une base que J'ai identifiée avec l’undéey- lamine, C'HŸAzH°, Ce chlorhydrate étant insoluble dans l'acide chlorhy- drique concentré et fondant vers 1 40° se sépare dans la réaction en tube scellé et vient se mélanger avec l'acide laurique évalement fondu pour for- mer la masse que l’on retrouve figée par refroidissement. Le chloroplatinate d’undécylamine a été préparé en précipitant le chlo- rhydrate en solution aqueuse par un léger excès de chlorure platinique. C'est une poudre jaune, cristallisée, insoluble dans l’eau et répondant à la formule : (C'H*AzH?,HCD) PCI. Ana lyse. CALCULÉ pour TROUVÉ. (CH AZH?HCI )PECI: Pme LR AE NN CERN 29.75 25.91 Le chlorhydrate d’undécylamine C"H*AzH,HCT est peu soluble à froid dans l'eau, qui le dissout bien à l'ébullition, en donnant des dissolutions savonneuses moussant facilement. Il est aussi excessivement soluble dans l'alcool, même à froid; enfin il est presque totalement insoluble dans Pa- aide chlorhydrique concentré froid; à chaud, celui-ei le dissout en assez grande quantité pour labandonner en masse cristalline par refroidisse- ment. Analyse. CALCULE Dour F TROUVÉ. C''A#AzH°,HCI. Antares ES AOL 6.8/ 6.75 Le chlorhydrate d'undécylamine, traité par les solutions alcalines, fournit l’undécylamine, corps huileux, peu odorant, qui se concrète faci- lement et qui paraît donner, au contact de l’eau, un hydrate cristallisé et probablement aussi un carbonate au contact de l'air atmosphérique. L’un- décylamine est volatile et entrainable par la vapeur d’eau. RL — 235 — En dissolvant la base dans une solution d'acide oxalique bouillante, on obtient par refroidissement une abondante cristallisation d’oxalate acide d'undécylamine, C'HPYAZH, CH", corps bien cristallisé el très peu so- luble dans l’eau froide. La partie B du contenu des tubes scellés est formée, comme nous l'a- vons dit, par une solution concentrée d'acide chlorhydrique; en l'épuisant à fond par l'éther, on lui enlève un acide cristallin qui reste comme résidu après disüllation du dissolvant. C'est l'acide pimélique C/H°0°" impur, car 11 fond à 92-94 degrés. On le purifie assez facilement en le faisant cristalliser plusieurs fois dans l’eau et le benzol, puis une dernière fois dans l’eau. Il se présente alors en jolis cristaux prismatiques transparents fondant à 10/,5-109 degrés. Analyse. CALGULÉ pour TROUVÉ. C’H20f. ue 59.56 9.59 Lu ve .6o .5o Hydrog 7.6 D PEL EN NUM OUC TE 30.84 ho.0o \4 9 100.00 100.00 Le liquide acide, déjà épuisé par l’éther, est concentré à basse tempéra- ture, en dessous de 5o degrés, puis finalement dans le vide en présence de ; 6168» f chaux vive. Bientôt le liquide sirupeux cristallise confusément : c'est le chlorhy- drate d’un acide amidé qui se dépose. Ge sel fort soluble dans l’eau et autres dissolvants usuels est très difficile à purifier. J'ai préparé l'acide amidé libre en traitant le chlorhvdrate par l’oxyde , L1 L L L CA L] l } d'argent humide, en dissolution aqueuse bouillante; le liquide filtré a été débarrassé de l'argent tenu en dissolution par H°S, puis concentré à con- sistance sirupeuse; enfin, abandonné un certain temps dans le vide see, 11 fournit une masse cristallisée en fines aiguilles blanches. Cest l'acide amidé. On le purifie en le traitant à froid par de petites quantités d'alcool méthylique, puis en l’essorant sur une plaque de porcelaine dé- gourdie. = Ce corps retient l’eau avec une grande énergie. Ainsi, séché d’abord . L] L] (] . ü dans le vide sec pendant plusieurs jours, puis pendant 15 heures à 100- 105 degrés, 1l perd encore de l’eau par une nouvelle dessiccation à 105 de- 8 4 , = = = 4 grés d’une durée de 12 heures: mais comme alors 11 commençait à se colorer légèrement à la surface, l'analyse en a été faite. Les nombres trouvés conduisent à la formule C'H"*Az0*, qui est celle d’un acide amido-caproïque, c’est-à-dire d’une leucine. — 256 - Analyse. CALGULÉ pour TROUVÉ. CSH'Az0?. Carbone. taste rene ee 54.10 94.96 HyYATOBÉNES se ne ee ee ee 10.17 9-92 AZOLE SERRE TNIUSE TNRCRREE CET 10.97 10.69 Oxygen NENE LR ARMES UNE IREM AN À 25.46 24.43 100.00 100.00 Cet acide est l'acide e-amido-caproïque, AzH°- (CH?) — CO°H, déjà décrit par Gabriel , qui l’a obtenu comme dérivé de la butylphtalimide bromée. L’acide e-amido-caproïque fond peu nettement à 200-202 degrés en se décomposant rapidement. En résumé, l'acide cétotaririque donne un acide cétoxime-taririque qui, par transposition moléculaire, fournit deux acides amidés isomères. Par dédoublement de ceux-ci, on obtient quatre dérivés cristallisés : l’undécy- lamine, l'acide pimélique, l'acide laurique et l'acide s-amido-caproïque. Ces transformations successives confirment pleinement la formule de constitution que j'ai déjà admise, d’après les produits d'oxydation pour l'acide taririque : CH° — (CH°)"- G= CG -(CH°)" - CO'H, formule de la- quelle découlent celles que j'ai été amené à donner aux différents corps que J'ai isolés et que je viens d'étudier ici. U) Gagnez und Maus, Per. der deuts. chem. Gesell., t. XXXIT, p. 1266. | BULLETIN MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE. ————— —— ANNÉE 1902. — N° 4. ————— —— —" —— ——— De 60° RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM. 20 AVRIL 1902. RQ — PRESIDENCE DE M. EDMOND PERRIER, DIRECTEUR DU MUSÉUM. M. se Présinenr dépose sur le bureau le troisième fascicule du Bulletin pour l'année 1902, contenant les communications faites dans la réunion du 25 mars 1902. M. 2e Minisrre pe La Guerre informe M. le Directeur du Muséum d'histoire naturelle qu'il vient de désigner M. le médecin aide- major de 1"° classe Decorse et M. l'officier d'administration d’artil- lerie coloniale Courtet pour faire partie de la mission d’explora- tion du Chari, placée sous la direction de M. Auguste Chevalier, chef du Laboratoire colonial du Muséum d'histoire naturelle. M. Deprar (Jacques), chargé d'une mission géologique en Grèce, adresse à M. le Directeur sa démission de boursier de doctorat au Muséum d'histoire naturelle. CORRESPONDANCE. M. Douer (Paul), gouverneur général de lindo-Chine, annonce l'envoi au Muséum d'un jeune Eléphant femelle nommé + Rachel». Muséuu. — vu. 16 — 238 — M. Menwarr (Émile) a fait parvenir au Muséum dix-sept cages contenant trente-deux animaux de la Guyane. Cet envoi comprend : deux Pécaris, un Ghien crabier, un Paca, six Apoutis, un Acouchi, trois Singes dont un Atèle coayta, un Unau, trois Sarigues « quatre- œils», quatre Hoccos, un Agami, trois Aras, deux autres Perroquets, un Goéland et une Tortue marine. Le Tapir apprivoisé, de belle taille, et qui répond au nom de «Milo», le Coayta, également très doux, l’'Unau, un Grand Pares- seux, qui a été baptisé du nom de «François», paraissent à M. Merwart de nature à intéresser les amis du Muséum. Le géné- reux donateur demande des soins particuliers pour le Tapir, qui à besoin d'exercice, et pour le Paca, qui lèche la main de son maître comme un Chien et quitient, paraît-il, à son bain quotidien. M. Gray (F.) qui, toujours avec la même ardeur, continue ses recherches en Guyane, se trouve empêché d’expédier les matériaux d'études qu'il a déjà recueillis pour le Muséum, à cause de l'appa- rition de la fièvre Jaune dans la colonie; toute la région occiden- tale est contaminée et de nombreux décès sont signalés au Maroni et à Mana. H y a eu également quelques cas à Cayenne, dont les troupes ont été évacuées sur une île voisine. M. Geay va quitter cette ville, d'où il écrit à la date du 30 mars, pour explorer les régions de Kaw et de lApprouague où 1l espère faire de belles récoltes. M. Lasgé (Paul) écrit de Tokyo pour rendre compte des projets d'échanges qu'il a tenté d'établir entre le Muséum d'histoire na- turelle et les musées de la Sibérie et du Japon. M. Souuié, missionnaire apostolique au Thibet, à Tchong-Kin (Chine), offre de recueillir des collections pour le Muséum. M. Pruvor (G.), professeur, chargé de cours à la Sorbonne, di- recteur du Laboratoire Arago, informe M. le Directeur du Muséum — 239 — que «les professeurs de la Faculté des sciences, les amis et les élèves de M. H. de Lacaze-Duthiers ont pris l'initiative d'un hommage à rendre à sa mémoire à l'occasion de la cérémonie funéraire qui sera célébrée le vendredi, g mai prochain, à Banyuls-sur-Mer, dans le Laboratoire Arago, qu'il a fondé et où il a désiré être in- humé». Le Comité d'initiative invite le Muséum à «s'associer à celle pieuse manifestation en l'honneur d'un de ses anciens professeurs les plus dévoués et d’un des savants qui ont le plus contribué aux pro- orès des sciences naturelles dans notre pays, par son énergie el son désintéressement autant que par l'éclat de ses travaux ». M. le Professeur Vaizzanr (Léon) offre à la Bibliothèque du Muséum l'Etude expérimentale de quelques lésions viscérales causées par le venin des Serpents, par M. le docteur Louis Vaillant-Hovius, mé- decin du corps de santé de l’armée coloniale. M. ze Présinenr communique à l'Assemblée des naturalistes la douloureuse nouvelle de la mort de M. le professeur Henri Fihol, décédé le 28 avril après une longue et pénible maladie. I] retrace à grands traits la carrière scientifique du regretté savant, rappelle les services éminents qu'il a rendus au Muséum par l'installation des magnifiques collections d'anatomie comparée, et propose de lever la séance en signe de deuil. COMMUNICATIONS, (GRAVURES RUPESTRES DE LA TABLE DU Manury, PRÈS CAYENNE, par M. E.-T. Hauy. L'un de nos voyageurs, M. Geay, qui explore en ce moment les terri- loires voisins de Cayenne, vient de découvrir, à quinze kilomètres de la ville, au pied des montagnes boisées dont l’ensemble forme la «Table du 16: — 210 — Mahury»0), plusieurs groupes de figures gravées jadis par les Indiens sur des diabases verticales et dont il a bien voulu envoyer tout aussitôt des photographies au Muséum. La plus importante de ces figures reproduit un Serpent de grande taille dont la queue est encore enroulée, tandis que le corps se développe vers la gauche en une large grecque à double contour. La tête, triangulaire, dont les deux yeux sont marqués par des trous, se redresse vers le sommet de la roche. Quelques traits plus ou moins effacés, à la droite du Reptile, indiquent qu'il faisait partie d’une de ces compositions grossières, habi- Luelles aux sauvages des deux Amériques et que les figures de Squier, de Bartlett, de Brown, etc., ont rendues familières aux ethnographes ©, OS Er LOU LE, EE "Er LIN fe PA OU UE / LS EAN EST 1'r 14, F UPS LES Va 4 NE À ARE > is : 1 (ZT 2 SAUCES 62 Ce Serpent de la Table du Mahury est, suivant toute vraisemblance, le Surucuru (Lachesis mutus), le plus grand, le plus fort, le mieux armé, le plus dangereux de tous les Crotalidés. Répandu dans les Guyanes comme dans tout le Brésil, ce Reptile est la terreur et l'exécration des indigènes Le Surucuru se tient d'ordinaire enroulé sur le sol et dessine, lorsqu'il se développe, des courbes analogues à celles que lartiste sauvage a si Justement rendues dans son esquisse. Qu'avait-il donc voulu rappeler, en burinant ainsi cette rude image dans la roche? Cherchait-11 à fixer le souvenir d’une mémorable aventure, où un chasseur courageux avait délivré le canton de quelque monstre redouté? Ou bien était-ce un de ces dieux chthoniques, plus ou moins apparenté à Quetzalcoath ou à Kukulcan, qu'il avait ainsi représenté? Ou encore ne devons-nous pas chercher dans cette image le nom d’un chef, inhumé au () Bull. du Mus., t. VITE, p. 3. @) Cf. R. Anonee, Ethnographische Parallelen und Vergleiche, Stuttgart, 1878, in De. , taf. 11-v. G) Cf. AE. Breum, Les Reptiles et les Batraciens. Merveilles de la Nature. Ed. fr. de Sauvage, Paris, 1895, in-4°, p. 500 et suiv. Voir dans Brehm le beau dessin d’après nature de G. Mutzel. — 21 — voisinage de cette espèce de stèle? Enfin, ne serait-ce pas un totem indivi- duel, un totem de tribu? Tout autant de questions auxquelles je n'ai rien de bien positif à répondre, Les Indiens ne savent rien eux-mêmes de ces figures qui sont œuvre de prédécesseurs oubliés, et rien ne nous autorise à choisir une interpré- lation plutôt qu'une autre, dans l'état actuel de nos connaissances. Ce n'est pas la première fois, d'ailleurs, que le problème se pose aux ethnographes. À bien des reprises, dans toute aire de dispersion des solénoglyphes américains, on à rencontré ainsi des gravures rupestres, où le Serpent déroulait ses replis. La plus importante de ces gravures est celle du Cerro Pintado, à 19 ki- lomètres d’Atures (Orénoque), dont le principal sujet est un Serpent de 120 mètres de longueur, terminé par une tête triangulaire, d'où sort une langue fourchue ©, David Forbes, dans le mémoire sur les Aymaras qu'il a communiqué à la Société Ethnologique de Londres, en 1870, et M. Florentino Ame- ghino, dans son important ouvrage sur l'ancienneté de l’homme à la Plata , paru en 1880, ont reproduit divers dessins copiés, d’une part, sur les blocs de pierre appelés las Campanas et la Bibhoteca del Diablo, entre Uchumaya et Vitor, et de l'autre, sur les rochers d'Anguana, de la Puerta de Andagualä, de la Quebrada de Chilea, et parmi les nombreuses figures re- présentées dans ces esquisses se voient plusieurs Serpents indéterminables , Lachesis, Bothrops, ou autres. L'une des stèles barbares, copiées par Squier dans les rochers de Ma- saya, montre aussi certains contours où l’on croit reconnaitre, d’une part, une double ligne, plusieurs fois repliée, correspondant au corps du Serpent de Mahury et qui devait se terminer par une tête aujourd'hui effacée ; d'autre part, un Serpent trigonocéphale enroulé, qui se redresse en me- naçant(®. Enfin, parmi les nombreux dessins rapportés par M. Bartlett de son voyage au Rio Gila (1852), se voient d’autres espèces d'Ophidiens encore, l'une à tête ronde ou ovale), l’autre à tête triangulaire. Cette dernière, q Cf. J. Cnarramiox, L’Orénoque et le Caura, Paris, 1889, in-12, p. 189, fig. : ® D. Forges, On the Aymara Indians of Bolivia and Peru (The Zoun. of the Ethnol. Soc. of London New Series. Vol. IT, p. 298, pl. xxn-xxur. 1870). 6) F1. Awecnino, La antioüedad del Hombre en el Plata, Buenos-Ayres, 1880, in-8°, t. I, p. 541-543 et pl. XI et XII, fig. 356, 361, 364. (4) Sculptured Rocks of Masaya, pl. IL, n° 1, ap. E.-G. Souier. Nicaragua, its peoples, scenery, monuments and the proposed interoceanie canal, London, 1852, in-8°. 6) On voit cinq Serpents tout semblables dessiner leurs replis sur un rocher voisin des fameuses ruines de la Quemada, près Zacatecas (Cf. Guicemin-Tavar- = HS que l’on à figurée rampant par petites ondulations égales 0), serait peut- être, comme le suggère mon collègue M. Léon Vaillant, le Crotalus confluen- tus Say., que lon a signalé en Californie et qui remonte vers le Nord jusque dans la Golombie Britannique. LES COLLECTIONNEURS DE BÊTES SAUVAGES (1047-1509), par M. G. Musser, pe La Rocuezze. Prenant exemple des savantes études de M. le professeur Hamy, qui a re- tracé les vicissitudes des premières ménageries françaises, et de M. Léopold Delisle, qui a rappelé, dans une séance de l'Académie des Inseriplions el Belles-Lettres l'histoire d’un Éléphant recu par Henri IV, j'ai eu l’idée de orouper ICI quelques faits se rapportant au même sujet. Je rappelerai tout d’abord un passage de la charte de fondation de l’ab- baye de Notre-Dame hors les murs de Saintes. C’est en 1047 que Geoffroy Martel, comte d'Anjou, et Agnès, sa femme, fondent le monastère des reli- ogleuses, dont la belle église, monument historique, existe encore dans le faubourg de Saint-Pallais de Saintes. Entre autres droits, Geoffroy Martel el sa ferime accordent aux religieuses le droit d'envoyer chaque année leur veneur dans les forêts appartenant au comte, à l'ile d'Oléron et sur le con- linent saintongeais, pour y prendre un Sanglier et sa Laie, un Cerf et sa Biche, un couple de Daims, un couple de Ghevreuils et deux Lièvres. Ces ani- maux élaient destinés à l'amusement des dames de l’abbaye, traduction courtoise de la phrase originale du cartulaire : ad recreandam femineam imbe- cillitatem. À quatre cents ans de distance, au xv° siècle, nous avons vu dans un document que M. le duc de Trémoïlle avait eu l'amabilité de nous commu- niquer, que l’on conservait et que l’on nourrissait avec soin un Sangher dans les dépendances du château de Rochefort-sur-Charente. Je signalerai enfin ün document inédit et fort curieux duquel il résulte qu'au xvr' siècle, alors que La Rochelle avait des relations de plus en plus nombreuses avec le nouveau monde, on se préoccupait d’amener vivants dans nos contrées les animaux de ces terres lointaines. Le 16 mai 1572, le célèbre René de Laudonnière, le hardi compagnon de Ribaud, dans les essais de colonisation tentés par Goligny à la Floride, nes. Rapport sur lexploration minéralogique des régions meæicaines (Arch. de la Comm, scientifique du Mexique, t: TT, p, 387, fig. 38, 1867). — Comparez aussi le Serpent copié dans le Rio S. Juan (Geolopic. and geograph. Surv. of the Terri- tortes, Bull, n° 1, pl. XIE, fig. 3, 1836, in-8°). 0 Seulptured Rocks, River Gola, n° 1, ap. Pers, Narr,, vol. IF, p, 195-506, — 1213 — armait à La Rochelle un navire du port de 120 tonneaux qui portait le nom de La comtesse Testue. Le maitre du navire se nommait Guillaume Durant, du Havre de Grace; le capitaine, Marie Harel. Le but de l'armement était le commerce avec les Yndes occidentales du Pérou. La marchandise était fournie, un tiers par Laudonnière, un tiers par des gentilshommes et bourgeois, et l'autre tiers par des +tiercemenss, mar- chands qui accompagnaient le navire pour faire la troqué et acheter des marchandises +rénovallitess avec le produit de la vente de celles apportées de France. Les marchands tiercements élaient : Nicolas Neveu, Jean Gollas, Étienne Lesur, Mathieu Vyet, Jean de Paris, Nicolas Rousselin, Samson Berthon, Guillaume de Gaudebee, Jean Drouet, Pierre Laubourg et Roland Berthe. Les bourgeois et gentilshommes avitailleurs se nommaient : Noble homme Jean de La Forêt, lieutenant de M. Sarrelébour , chevalier du roi, pouver neur de la ville française de Grace (Le Havre ): Honorables hommes : Georges Fautrel, Jehan Faulcon, Toussaint et Rolland dits Berthes, marchands de Rouen: Jean de Villette, représentant de noble homme Regnaud de Marsollier, capitaine d’une compagnie de gens de pied francaise, eh garnison à Calais : Raymond Aymeri, marchand gascon. Le navire partait de la rade de Chef-de-Bois, près du havre de La Ro- chelle. L’équipage sé composait de 30 personnes, La valeur du chargement était de 5,199 1° représentant, à la valeur de l'argent à ce jour, environ 78,000 francs. Le but du voyage était le Pérou avec escale partout où cela pouvait paraître avantageux aux liercemenls accômipägnant 16 navire, Le gain provenant de la vente de la marchandise, de la troque et de toutes les opérations du voyage devait être partagé par tiers. Îl est fait toutefois une exception. Les bêtes et les oiseaux que le navire rapporterait devaient être partagés, en la présence de toutes les parties, pour être attribués : une moitié aux tiercements, et l’autre moitié aux autres intéressés, savoir : Laudonnière, bourgeois du navire, et ses avi- tailleurs, s'entilshommes et bourgeois. Pour demander la moitié et non pas seulement le tiers de ces animaux ; c'est que les tiercements y attachaient sans doute un grand prix et comptaient sur là faveur dont ils pourraient jouir en France pour se récompenser de la peine qu'ils auraient pu prendre pour les amener vivants. — 9h — Le Curvar ne Prigvarskr (Equus Prievarskn) 40 Muséum, PAR E. OUSTALET. Depuis la dernière réunion des naturalistes du Muséum, la ménagerie du Jardin des Plantes s’est enrichie d’un certain nombre d'animaux rares ou intéressants , dont les uns ont été acquis par voie d'échange, tandis que les autres ont été donnés par M. le capitaine Bonifacy et par M. Meerwart, se- crétaire du gouvernement de la Guyane française. Je me réserve de revenir un peu plus tard sur quelques-uns de ces derniers animaux, en présentant des photographies à la réunion des Naturalistes ; mais, parmi les premiers, je crois devoir signaler, sans tarder, un jeune étalon, âgé de treize mois envi- ron et appartenant à l'espèce de Cheval sauvage dont on doit la découverte au général russe Nicolas Prjevalski®, le célèbre explorateur de Asie cen- trale. En 1879, alors qu'il n’était que lieutenant-colonel et parcourait les steppes de la Dzoungarie, région qui s'étend entre les monts Altaï et les monts Tian-Chan et qui se confond à l'Est avec le désert de Gobi, Prje- valski entendit parler d’un Cheval sauvage qui était désigné sous le nom de Taka par les Mongols et de Kertag par les Kirghiz, et, malgré tous ses efforts, 11 ne parvint pas à le voir vivant; il réussit du moins à en obtenir une dépouille qu'il rapporta à Saint-Pétersbourg où elle fut montée pour le musée de l’Académie des scienres et décrite par M. Poljakoff® comme le type d'une espèce nouvelle d’Équidé, l’Equus Prjevalskü. Mais celle-ci ne fut bien connue que quelques années plus tard , lorsque deux voyageurs russes, les frères Grum-Grzimailo ©, eurent rapporté de nouvelles dépouilles et 0) Le nom de ce voyageur a été écrit souvent Przewalski ; j’adopte ici l’ortho- graphe qui a été employée par M. P. Lemosof, l’auteur de la notice biographique sur Prjevalski, insérée dans la Grande Encyclopédie, el qui paraît être la plus cor- recle, | ®) Tzviestia, Mém. de la Soc. russe de Géographie (en russe), 1881, p. 1 et pl. l'et IT. Une traduction en anglais de ce mémoire a été publiée par M. E. D. Morçcan dans les Annals and Magazine of Natural History, 1881, 5° série, t. VIII, p. 16 (sans figure). —- Voir aussi l’article Cheval, par le docteur Trourssanr. dans la Grande Encyclopédie, et le chapitre que M. le professeur A. Nebring a consacré au Cheval de Prjevalski et au Tarpan dans son important mémoire : Fossile Pferde aus deutschen Diluvial Ablagerungen und ihre Beziehungen zu den lebenden Plerden (Landwirthschaftlichen Jahrbuchern , 1884). 6) Ou Grum-Grzymailo, ou Grum-Grschimailo, car le nom a été ortographié de diverses facons. Dans la relation de leur voyage dans la Chine occidentale, publiée en 1899, on trouve une description, accompagnée d’une figure de PEquus Prjevalskü, d’après un exemplaire en chair. — 2/5 même deux sujets vivants de l'£quus Prjevalshkii, dont un riche propriétaire de la Crimée, M. Falz-Fein, obtint de son côté quatre individus”. Enfin, en 1896, le musée zoologique de l'Université de Moscou reçut encore une peau et un crâne de Cheval de Prjevalski, qui faisaient partie des collections recueillies par l'expédition de MM. Roborowski et Kosloif. Tous les musées, tous les jardins zoologiques de l'Europe eurent désormais pour objeelif de posséder des dépouilles, des squelettes et, mieux encore, des exemplaires vivants du fameux Kertag, mais e’est seulement dans ces derniers temps que leur désir à pu être réalisé, grâce à M. Carl Hagen- beck, de Hambourg, qui à organisé une expédition en Dzoungarie, uni- quement dans le but d'acquérir dés Chevaux sauvages. L'expédition, partie de Hambourg à la fin de novembre 1900, enrôla à Büsk un grand nombre de chasseurs mongols expérimentés, gagna la loca- lité de Kobdo, en Mongolie, où elle arriva à la fin d'avril 1901, et. grâce à l'habileté de ses auxiliaires indigènes, réussit à capturer en quelques se- manes 5 1 Chevaux sauvages et d’autres Mammifères qu'elle ramena , au prix de diflicultés inouiïes, à travers l’Altaï, jusqu'à Büisk, où la caravane s’em- barqua sur un vapeur et descendit la rivière Bia et le fleuve Ob jusqu'au point où ce fleuve est traversé par le chemin de fer sibérien. Mais, dans ce lrajet par eau, l'expédition fut assaillie par une terrible bourrasque de neige qui fit périr une partie du convoi et précisément trois des plus beaux sujets. Le troupeau se trouva réduit ainsi à 28 Chevaux, semi-adultes et jeunes pou- lains, accompagnés des juments mongoles qu'on leur avait données pour nourrices; mas désormais 1l ne lui arriva plus d'accident et il parvint sans encombre à Hambourg, d'où M. C. Hagenbeck envoya quelques poulains en dépôt au Jardin zoologique de Londres. C'est l’un de ces sujets que j'ai eu la satisfaction de pouvoir acquérir, par voie d'échange, pour la ménagerie du Muséum, où Je lai fait installer dans un pare, en lui donnant pour compagne une Ponette des Shetland, acquise en même temps. Rien n’est curieux comme le contraste que présentent ces deux bêtes : l’une hirsute, noire; l’autre, le Cheval sauvage, svelte, de couleur claire et déjà presque entièrement dépouillé de son pelage d'hiver. Ainsi se trouve comblé l’un de nos principaux desiderata, l’un de ceux que je formulais depuis plusieurs années dans les conférences destinées aux voyageurs naturalistes. Déjà d'ailleurs, M. A. Milne Edwards avait eu la joie de pouvoir faire figurer dans les galeries de Zoologie la dépouille admirablement montée d'un magnifique spécimen bien adulte de l'Equus Prjevalsku, don de $. M. l’empereur de Russie. En comparant cette dépouille montée au jeune éta- lon qui vit actuellement à la ménagerie, on peut désormais se faire une 0 Voir F. Fazz-Fen, Der Tarpan oder der zentral-asiatischer Waldpferd, Natur und Haus, 1. IX, partie 9, p. 301. — 26 — idée complète de l'Equus Prjevalshki, et voir que cet animal n’est ni une Hémione, comme quelques auteurs l’ont supposé, ni un Cheval marron , c'est-à-dire un Gheval domestique, revenu à l’état de liberté. C’est ce qui ressort d'ailleurs clairement d'une étude récente qui a été faite par M. le professeur Th. Noack de Brunswick), lequel a eu la bonne fortune de pouvoir examiner, d’une part, plusieurs crânes et des dépouilles de l’Æquus Prjevalski, de l'autre, de nombreux individus vivants importés par M. Ha- venbeck. Parvenu à son développement complet, le Gheval de Prjevalski est à peu près de la taille d’un double Poney, mais a des formes moins lourdes qu’on ne le croyait, d’après la figure publiée par Poljakoff. Sa tête assez forte, avec le chanfrein à peine busqué et les g'anaches peu développées, est en forme de cône tronqué et se termine par un museau obtus: elle est surmontée doreilles dressées, pointues au sommet et offrant les pro- portions des oreilles d’un Cheval ordinaire. Les yeux, d’un noir pro- fond, sont vifs el éveillés, au moins chez l'adulte, car chez notre jeune sujet ils paraissent un peu bridés et endormis, étant encore à demi cachés par le poil d'hiver. Le cou, que l'animal porte lépèremeet incliné, est épais à la base et semble un peu convexe en dessus, mais seulement par suite de la forme de la crinière qui est droite chez les jeunes et les femelles, un peu retombante chez les mâles, et va en augmentant de hauteur jus- qu'au milieu pour diminuer ensuite. Le garrot est moins relevé que chez nos Chevaux domestiques et se trouve presque au même niveau que la croupe, et le dos n’est pas sensiblement ensellé. Le corps, moins épais que chez un double Poney, repose sur des membres de hauteur moyenne, plutôt même un peu courts dans la portion correspondant au canon, el terminés par des sabots arrondis et plus forts que des sabots d’ Âne. Enfin, caractère important à noter, il y à aux quatre membres, sur la face interne, et un peu au-dessus de l'articulation métacarpienne et métatarsienne, de ces plaques cornées que l’on désigne sous le nom de chétaignes, tandis que, chez les Hémiones, il n°y a de châtaignes qu'aux membres antérieurs. La queue n’est pas non plus une queue d'Hémione, ni une queue d’ c'est une queue de Cheval, un peu gréle seulement dans sa portion basi- laire. Elle est de couleur brunâtre, de même que la crinière. Le pelage, court en été, est long et touflu en hiver, avec une masse de duvet. H offre, suivant les localités, des couleurs variables, même chez des sujets vivant à l’état sauvage, la robe s’adaptant, pour ainsi dire, à la coloration des terrains sur lesquels vivent les Chevaux sauvages et prenant des tons rougeâtres chez ceux qui fréquentent les pentes et les plateaux de l’Ektag-Altaï, des tons café au lait ou isabelle chez ceux qui errent dans D Les résultats de cette étude ont été consignés dans deux mémoires insérés dans le Zoolopischer Anzeiger, 1909, t. XXV, n° 663 et 664. » TRE P UT A NAREE RP ES 247 — les déserts voisins de l'oasis de Gatschum, Gette livrée pâle, qui est l'apa- nage de beaucoup d'autres animaux des steppes, Hémiones, Gazelles, Ger- boises, Syrrhaptes, etc., est déjà très apparente chez notre jeune étalon et le sera encore davantage quand il aura pris sa robe d'été, D’après les renseignements qui ont été fournis à M. Noack par MM. Wache et Grieger, chefs de l'expédition organisée par M, GC. Hagenbeck, les Chevaux sauvages sont encore très communs sur certains points de la Droungarie et y forment des hordes qui comprennent parfois plusieurs centaines où même un millier d'individus, conduits par un vieil étalon. Ceux qu'on prend jeunes s ’apprivoisent rapidement, surtout lorsqu'ils sont nourris par des cavales domestiques. Le jeune étalon que nous possé- dons se laisse déja approcher et même caresser et vit en très bonne har: monie avec la Ponette des Shetland. Je n’ai pas encore entendu le son de sa voix, mais, d’après ce que l’on à pu observer ailleurs, le Kertag: hennit comme le Cheval. M. Falz-Fein, comme M. P, Matschie, considère le Gheval de Prjevalski comme identique au Tarpan, dont il est souvent question dans les écrits des voyageurs et des naturalistes du xvir et du commencement du xix° sièele et dont le dernier individu aurait été tué à une date relativement très récente, en 1876, dans les steppes de la Russie méridionale, non loin du domaine d’Askania-Nova, où M. Falz-Fein à installé ses Kertags. Mais il n'est pas sûr que les Tarpans, sur lesquels on ne possède que des rensei- gnements insuflisants et souvent contradictoires, aient été des Chevaux réellement sauvages, Pallas, qui avait pu les voir de près, les considérait même, après müre réflexion, comme des Chevaux marrons (”. Peut-être, cependant, des deux races admises par M. Fitzinger®? dans l'espèce du Tarpan, que cet auteur, à lexemple de H. D. de Blain- ville® et de Brehm(, considère comme valide, lune, le Tarpan blanc ou à robe claire, auquel il assigne pour patrie, outre les steppes de la mer Caspienne, la Tartarie et le plateau du Pamir, doit-elle être assimilée au Kertag, quoique, dans plusieurs cas, il y ait eu certainement confusion entre les Chevaux sauvages et les Hémiones, Koulan, Kiang ou Dshipgetai. Maintenant que l'on connaît mieux le Cheval de Prjevalski, on retrouve, dans sa physionomie, les traits de certaines races de Chevaux domestiques , 4) Voyages du professeur Pallas dans diverses parties de l’empire de Russie et dans lAsie septentrionale, édit, franç., an n, t. [, p. 377: @) Versuch über die Abstammung der zahinen Pferdes und seiner Rassen, Sit- zungsber. der Alkad. der wissenchaften in Wien, 1858, t. XXXI, n°19, p.139 et suiv. | Ostéographie des Mammifères, 1839-1884, article Gheval. ® Thierleben, #° édit,, LT, p. 6, et Vie des animaux, édit. franç., Mammuftres, 1. Il, p. 307 et 308 et fig. 147. Cette figure ne rappelle ouère la physionomie du Kerlag; elle ne concorde pas d’ailleurs avec celles qui ont été publiées par Wood (The illustr. Natural History, 1876, p.711), et par C. Vopt. (Les Mammifères, p.337). — 218 — soit de quelques Chevaux kirghizes et mongols, très différents des beaux Chevaux turemènes, soit encore et surtout de nos Poneys européens. Déjà M. Noack a constaté une similitude presque complète entre un crâne de Kertag et un crâne d'un Cheval d’ancienne race allemande, du groupe des Poneys. Des comparaisons de ce genre permettront seules d'établir les rapports qui existent entre le Cheval de Prjevalski et nos races domestiques. Mais dès à présent, il semble probable que quelques-unes de celles-ci descen- dent du Kertag et qu'ainsi l'opinion des naturalistes qui assienent aux Chevaux domestiques une origine orientale se trouve en partie justifiée. Je dis en partie, car il est bien difficile de faire descendre du Cheval de Prjevalski certains Chevaux de taille imposante et de formes massives comme les Chevaux du Boulonnais et des Flandres et les Chevaux des brasseurs anglais. Geux-e1 ont probablement une autre origine. J'aurai peut-être bientôt l'occasion de revenir sur cette question et je rappellerai en terminant que, même avant que le Cheval de Prjevalski füt aussi bien connu qu'il l'est aujourd’hui, M. Piette avait cru pouvoir attri- buer ®? à cette espèce les Équidés quaternaires dont les artistes de la période magdalénienne nous ont laissé de nombreuses représentations graphiques, ou plutôt des croquis au trait dans les grottes du Gourdan et de Lortet, en France, et de Tayngen, en Suisse ®?. Cette opinion, exposée et adoptée par M. le docteur Trouessart, dans les excellents articles qu'il a consacrés au Cheval, dans la Grande Encyclopédie et dans le journal La Nature ©, et dans lesquels il a résumé ce que l’on savait alors du Cheval de Prjevalski, celle opinion, dis-je, n’est nullement invraisemblable; cependant cer- tains traits du Kertag ne correspondent pas exactement à ceux que les artistes magdaléniens ont assignés aux Chevaux préhistoriques. Il n’est pas absolument certain non plus que les Chevaux quater- naires réunis sous le nom d’Equus caballus où d'Equus caballus fossilis aient Lous eu exactement le même type”. Addenda. — Au moment où je corrigeais la seconde épreuve de cette note, j'ai reçu le numéro du 5 mai 1902 (n°670) du Zoolegischer Anzeiger, renfermant une intéressante notice de M. le professeur À. Tichomiroff, de Moscou , sur l'Equus Prjevalskü®. L'auteur, qui a pu étudier non seulement G@) Bull, de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1887, 1. X, 3° série, n° 737. ® Matériaux pour lhistowe primitive de l’homme , 1876, t. VIT, p. 103 et 106 (avec fig.), et 1887, 4° série, t. IV, p. 361 à 363 (avec fig.). 6) Numéro du 17 mai 1890. (5) Voir au sujet de ces chevaux quaternaires le mémoire de Nehring cité ei- dessus. G) Zur näheren Kenntnis des Equus Przevalski, Zoolog. Anzeiger, n° 670, 5 mai 1902, p. 344. — 219 — le type de cette espèce et les dépouilles recues postérieurement, mais encore deux Chevaux de Prjevalski vivants, offerts au Jardin zoologique de Moscou , en 1901, par M. Assanolf, plus un jeune Poulain âgé de 6 mois, complète les renseignements qu'il avait donnés dans un article précédent ®? dont malheureusement je n'ai pu avoir connaissance. Il montre que la diagnose de Poljakolf doit être complétée et rectiliée sur divers points. Ainsi la queue, qui à été représentée comme étant arrondie dans sa portion basilaire, paraît, au contraire, un peu aplatie à l’origine, les poils, dans cette région, diver- geant un peu sur.les côtés et étant plus allongés latéralement qu'en dessus ®?. Cette disposition, que M. Noack avait déjà indiquée ®, a été si- gnalée également, paraît-il, par M. Salenski, membre de l'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg, à la fin de décembre 1901, dans une des séances du 11° Congrès des Naturalistes et Médecins russes, à Saint-Péters- bourg. M. Tichomiroff a constaté également la présence, chez tous les individus en pelage d'été qu'il a eu l’occasion d'examiner, d’abord d'une raie longitudinale foncée, très étroite mais se prolongeant jusque sur le milieu de la queue, et ensuite de raies transversales dessinant des sortes de bracelets sur les articulations des membres, et il a mentionné ces diverses particularités dans la diagnose nouvelle qu’il a donnée de l'Equus Prjevalsku®. Ces caractères ne sont pas visibles sur le jeune étalon de notre ména- gerie, qui est encore en pelage d'hiver; mais, sur l'individu adulte dont la dépouille figure dans nos galeries, on retrouve et l’aplatissement de La por- tion basilaire de la queue et la raie de Mulet qui. du reste, avait déjà été observée par M. Noak sur la portion antérieure de l’échine de quelques spécimens. En revanche, sur l’exemplaire de nos galeries, les bracelets sont remplacés par une zone foncée au-dessus des sabots et par des taches sombres sur ce qu'on appelle, à tort, les genoux. Il n'est pas inutile de rappeler, que la raie de Mulet et les zébrures des membres existent parfois chez nos Che- vaux domestiques à robe claire. Les deux Poulains que le jardin zoologi que de Moscou a reçus de M. Assanoff étaient âgés, au moment de leur arrivée, l’un d'un an, l’autre d’un an et quelques mois. À cette époque, en 1901, ils offraient, lun par rapport à l’autre, des différences de coloration : le plus jeune était d’une tete isabelle nuancée de gris souris, avec les flancs, le tour des yeux et le naseau de couleur beaucoup plus claire, presque blanche: l'autre, qui était alors à peu près du même âge que le jeune étalon que Je viens d'acquérir pour la ménagerie du Jardin des Plantes, était d’une teinte isabelle tirant au brunâtre (rothschimmelfarbe). (1) Jestestwosnante à peographia (en russe), 1898, n° 4. @) Ticnowirorr, op. cit., Zoologisch. Anzeiger, 1902, n° 670, p. 346, fig. 3. 6) Zoologisch. Anzeiger, 1902, n° 663, p. 139. &) Ticnomimorr, op. cit., p. 348. 6) Ticmowirorr, op. cit., p. 346. =. AB = À l'heure actuelle, après un an écoulé, ces deux poulains ne sont pas encore identiques; néanmoins le plus jeune commence à perdre les teintes grises de son pelage. M, Tichomiroff en conclut que la robe se modifie dans la seconde année et devient plus franchement isabelle brunâtre, en même temps que la forme de la tête se modifie, le front, d’abord aplati, se voû- tant un peu. La tête et le cou sont, chez ces deux individus, de couleur un peu plus foncée que le tronc, ainsi que le représente une des figures annexée à la notice de M. Tichomiroff et qui est la reproduction de la pho- tographie d'un des poulains en question, àgé de 1 an et 8 mois ©. Cetle figure concorde avec l’une de celles qui ont été publiées par M, Falz-Fein et nous montre un animal de formes notablement plus lourdes que le pou- lain de la ménagerie du Jardin des Plantes. M. Tichomiroff est d’ailleurs disposé à admettre chez l’Equus Prjevalsku deux races locales, peu tranchées, 11 est vrai, et se rattachant l’une à l'autre par des intermédiaires : l’une de ces races, à laquelle appartiendrait le jeune Cheval qui a servi de type à la description de M. Poljakoff, ainsi que les deux poulains donnés au jardin zoologique de Moscou par M, As- sanoff, serait de taille plus faible et de formes plus lourdes que lautre, à laquelle se rapporteraient les spécimens obtenus par les frères Grum- Grzimailo et par MM. Roborowski et Kosloff, Si ces deux races existent réellement, e’est à la seconde que j'attribuerais le jeune étalon acquis r'é- cemment par le Muséum. DescriPrion D'UN COLÉOPTÈRE NOUVEAU DU GENRE SCARABÆUS (Areuenus) pu Son pe Mapacascar par M. Cx. AzrLuaun. Scarabaeus Sevoistra, 11. Sp. Longueur, 22 millimètres, — Entièrement noir, peu brillant. Chaperon sex-denté, granuleux, portant trois petits tubercules peu élevés entre les yeux; sutures génales distinctes, Prothorax transversal (longueur, 11 millimètres; largeur, 18 mulli- mètres), notablement plus large que les élytres (ce qui donne à cette espèce l’aspect d’un grand Mnematium); lisse, marqué de points peu pro- fonds et très espacés; bords latéraux à denticulations indistinetes; faible- ment mais distinctement rebordé lout le tour avec les angles antérieurs aigus; bord postérieur ne formant pas d’angles et largement arrondi en- semble avec les côtés. Élytres courts, en demi-cercle, avec les angles huméraux aigus: la plus (6) Ticnominorr, op. cit., p. 347, fig. 2. JET grande largeur (15 millimètres) est située un peu en arrière des angles huméraux; stries des élytres très superficielles, les intervalles marqués de points irréguliers très peu profonds, côtés bien rebordés, à bords un peu relevés ; base non rebordée. Tibias antérieurs fortement quadri-dentés au côté externe, avec cinq épines régulièrement espacées au côté interne; le sommet recourbé en dedans el portant deux dents : lexterne aiguë, linterne obtuse. Caractères du dessous du corps ; hanches intermédiaires très rapprochées, leur intervalle presque linéaire (tout à fait linéaire dans le sous-genre Mnematium); menton portant une forte dent perpendiculaire à sa surface. Ce dernier caractère est fort remarquable et rapproche certainement cette espèce de S. proboscideus Guérin , décrit du cap de Bonne-Espérance. Mal- heureusement, la description de Guérin est trop sommaire (/conograplhie , P- 73). ll est assez surprenant que cette espèce de Guérin, eitée dans le catalogue de Dejean et décrite d'Afrique australe, soit mentionnée du Sénégal dans le Catalogue de Münich et qu'aucun auteur (sauf G. van Lansberge qui lui consacre à peine deux lignes, Ann, Soc, ent. Bely,, 187h. p. 183) n’en ait fait mention depuis, pas même M. Péringuey, dans son Descriptive Catalogue of the Coleoptera of South Africa. Quoi qu’il en soit, il est bien certain, d'après la courte description de Guérin, que notre espèce nouvelle appartient à la même coupe générique et est probablement très voisine de S. proboscideus. La disposition des hanches intermédiaires placerait ces espèces entre les sous-genres Veoctodon Bedel et Mnematium Mac Leay. Un seul exemplaire de cette espèce a été rapporté au Muséum par M, le docteur Decorse qui l’a capturé sur le plateau de l’Androy, au Nord du pays des Sevoiïstra, sur un sentier sous brousse dans la région d’Analavondrové, en février 1901. En ce qui concerne l'espèce déjà connue de Madagascar, le Scarabaeus Radama Fairm., c’est évidemment l'espèce redécrite par Shipp sous le nom d'Actinophorus Grandidieri ( Novitates Zoologicae, UE, 1896, p. 420). L'espèce africaine qui se rapproche le plus de S. Radama Fairm. (lout en en étant très distincte) est, à mon avis, 5. aeratus Gerst, d'Afrique orien- tale-australe. Le docteur Decorse et moi avons trouvé $S, Radama très abondant sur le plateau de l’Androy sud, aux environs d’Ambovombé, L'espèce ne s’avance même pas jusqu'au Mandraré, comme limite orientale: elle est certainement confinée sur le territoire des Antandroys du Sud et des Mahafalys, apportant ainsi une nouvelle preuve de l’analogie de faune entre ces régions de l'extrême Sud de Madagascar et l'Afrique orientale et australe. ARACHNIDES RECUEILLIS AU COURS DE LA MISSION DE MM. J. Bovwir er Cu. Perez Au Gozre PERSIQUE (mARs-AvrIL 1901), par M. E. Simon. 1. Larronsercs Hassezrr inpicus E. Simon, in Bull. Mus. Hist. nat., 1897: D: 97- Dibba, côte d'Arabie, entre Mascate et le détroit d'Ormuz: ile Arzana, ilot au S.-0. de Bahrein. Cette variété du L. Hasselh Thorell est connue de Mascate, de Kurachee, de Bombay, de Poona. 2. Argiope Lorpt O. P. Cambridge, in Proceed. Zool. Soc. Lond., 1870, p. 870, pl. L, fig. 1. Dibba. | | Découvert à Massaua: très répandu en Ethiopie et dans le sud de PAra- bie. 3. CYRTOPHORA CITRICOLA Forskô1. Dibba. Espèce répandue dans la région méditerranéenne australe, l'Afrique tropicale et australe, à Madagascar, dans lInde, à Ceylan, en Birmanie et en Australie. h. Araxeus Tneist Walckenaer. Dibba. Répandu dans presque toutes les régions tropicales du monde. D. Thomisus Bonnieri sp. nov. $ Long. 7 millim. — Cephalothorax vix Jongior quam latior, laevis, setis rigi- dis minulissimis, in regione clypei densioribus, parce conspersus, fronte sat an- gusta, utrinque producta sat longe et oblique turbinata, pallide luteus, regione oculorum albo-opaca, linea transversa, inter tubercula ducta, fulvo-rufula et pos- tice utrinque, sub oculo laterali, macula parva nigrina notata. Oculi cuncti parvi et inter se subaequales, ut in T. daradiodi ordinati. Abdomen magnum, antice rotundum, postice valde ampliatum et truncatum , albo-opacum, postice utrinque ad angulum puncto migro notatum. Chelae, partes oris, pedesque pallide lutea, tibis quatuor anticis macula nigra subtus in parte apicali, metatarsis annulo lato subapicali nigro, tarsis annulo medio fusco-rufulo ornatis, femore 1° paris antice aculeis parvis quatuor uniseriatis ad radicem minute nigro-notatis, tibia aculeis lon- gioribus pellucentibus, extus 4 (3° reliquis longiore) intus 2 minoribus subapica- libus, metatarso aculeis similibus 5-5, subtus armatis. Plaga genitalis parva , sim- plex, rufula. Dibba. Assez voisin du T. daradioiles E. Sim., du Yemen, dont 1 diffère sur- lout par ses palles antérieures annelées el lachées de noir, par ses méla- larses antérieurs n'offrant en dessous que cinq paires d'épines, laudis que ceux du 7, daradioides en offrent sept paires. 6. SeLenops raprarA Latreille. \ Île Arzana. Répandu dans une grande parie de l'Afrique et de l'Asie, Cercetius no. gen. Nov. gen. inter Cerbalum et Sparassum, a Cerbalo differt cephalothorace antice altenualo, oculis mediis anticis lateralibus paulo minoribus, a sese quam a latera- libus paulo remotioribus, et area oculorum mediorum (longiore quam latiore) pos- lice quam antice evidenter latiore, a Sparasso differt oculis mediis anticis late- ralibus paulo minoribus et praesertim oculorum linea postica leviter recurva, à Nomano, cui sat afline est, differt oculis posticis in lineam recurvam et margine inferiore chelarum dentibus principalibus trinis armato. Nora. — Indépendamment de ses rapports avec les Sparassus, Cerbalus et Non- anus du groupe des Sparassene , le nouveau genre Cercetius offre aussi des ana- logies avec les genres Palystes et Palystodes (Pocock), notamment par son groupe oculaire plus long que large, ses yeux médians antérieurs plus petits (beaucoup moins que ceux des Palystes) que les médians, et larmature de la marge infé- rieure de ses chélicères; d’un autre côté il s’en éloigne, pour se rapprocher des Sparassus, par sa seconde ligne oculaire beaucoup plus large relativement à la première avec les yeux latéraux plus gros que les médians. 7. Cercetius Perezi Sp. nov. $ (pullus) long. 15 mill. Cephalothorax paulo longior quam iatior, leviter con- vexus, antice attenuatus, fulvus, crebre et longe albo-sericeo-pubescens et antice setis nigris longis conspersus. Abdomen breviler ovatum, supra albo-sericeo-pubescens et hineolis nigris flexuosis et interruptis nigris ornatum, subtus regione epigas- teris lutea, regione ventrali nigerrima. Mamillae nigrae. Chelae robustissimae, valde convexac, fusco-rufulae, albido-pilosae et parce nigro-crinitae , margine in- feriore sulci dentibus trinis validis (medio paulo longiore) denteque ullimo mi- nutissimo, armato. Partes oris, sternum, coxaeque nigerrima. Pedes longi, luter, femoribus ad apicem, libïis ad basin subtus nigro-notatis, tarsis metatarsisque usque ad basin crebre nigro-scopulatis, aculeis numerosis, ut in Sparasso ordina- is, armati. Dibba. 8. Evippa pRaELONGIPES 0. P. Cambridge. Lycosa praelongipes O. P. Cambr. , in Proceed. Zool. Soc. Lond., 1870, p. 822, pl. L, f. ». Dibba. Commun dans la région de la mer Rouge. Muséuv. — vin. 17 — 954 — 9. Buraus Eureus GC. Koch. Androctonus Eupeus G. Koch, Ar., v, 1839, p. 127, Ê 410. Buthus Eupeus Kraepelin, d. Tierr. Scorp. E., 1899, p. 23. Dibba. Espèce répandue dans la région transcaspienne, le Turkestan et l’Afoha- nistan. 10. Neso arericonricus E. Simon. Hemiscoñpion hierichonticus E. Sim., in Ann. Soc. ent. Fr., 1879, p. 255. Diplocentrus sulcatus Karsch, in Mit. Münch. ent. Ver., HI, 1879, P- 99- | | Nebo hierichonticus Kraepelin, d. Tierr., Scorp., 1899; p. 96. Dibba. Connu de Svrie et du Yemen. 11. Gazxones casrius Birula. — Birula, in Zoo! An:,, XI, 1890, p. 205. — Kraepelin, d. Tierr., XII, Palp. et Solif., 1901, p. 16. Dibba. Le Galeodes caspius, indiqué de la région transcaucasique, de l'Asie Mi- neure et dela Perse, m'était jusqu'ici inconnu en nature, aussi la détermi- nation des individus recueillis à Dibba est-elle un peu douteuse. [ls corres- pondent bien aux descriptions des auteurs et diffèrent des G. Gyrus et Darius, décrits par Pocock (Ann. Mag. Nat. hist. (6), XVI, 1895, p. 79.) de Fao sur le solfe Persique, par le dernier article de leur tarse de la quatrième paire dépourvu d’épines en dessous. DescriPrION D’UNE ESPÈCE NOUVELLE DU GENRE HerERoPANO?E SrimPsow, PROVENANT DE LA GOT p'Îvorre, HETEROPANOPE AFRICANA N. SP. par J.-G. D Max. Célle espèce à été découverte à San Pedro, Côte d'Ivoiré, par M. Thoiré, qui en à enrichi les collections du Muséum. Elle est représentée par quatre exemplaires : deux femelles de taille moyenne et deux mâles dont Pun est probablement adulte. On la trouve dans les marigots, c’est-à-dire dans des lagunes en communication avec la mer. Autant que je sache, le genre Heteropanope Süimps., dont les espèces habitent la région Indopacifique, n'avait pas encore été observé sur la côte occidentale de l'Afrique. Ge joli petit Crabe présente des affinités assez grandes avec la Heteropanope indiea de Man des îles Mergui (ne Max, Jour- — 9256 — nal Linnean Soc. London, XX, 1888, p. 53, pl. I, fig, 1 et ») et se rap- proche peut-être davantage de la Heteropanope glabra Sümpson des mers de Hong-Kong, mais notre espèce se distingue au premier coup d'œil par sa carapace considérablement plus élargie. Comme le prouvent les dimensions, la largeur relative de la carapace augmente un peu avec l’âge, tandis que la largeur du front et la distance des angles extraorbitaires diminuent légèrement. Fig. 1. — Heteropanope africana de Man; le front étant cassé, son bord antérieur a été indiqué par une ligne droite pointillée. la. Abdomen. — 1b. Pince vue du côté externe. Les trois figures ont trois fois la grandeur naturelle. Malheureusement, tous les exemplaires sont plus ou moins endommagés. La région frontale est cassée chez le mäle adulte et pour la moitié aussi chez la plus jeune femelle. Chez la femelle, dont le test est large de 19 millim. 25, la révion frontale se présente de la façon suivante { fi. 2). Le front est assez avancé et s'incline obliquement en bas; Péchancrure médiane est très profonde, assez large et à fond arrondi, et à ce point le front est lévèrement plus avancé que sur les côtés, de sorte que les deux lobes fron- taux, dont le bord est finement granulé, présentent une direction oblique d'avant en arrière. Les lobes sont un peu sinueux et séparés latéralement par une échancrure bien distincte des angles orbitaires, et c'est dans cette échancrure que l'on observe le fouet antennaire. Cher 1 l'autre femelle et chez le plus jeune individu mâle, au contraire (fig. 3), l'échancrure mé- diane est moins profonde, plus triangulaire, et le fond de l'échancrure west pas arrondi. Cest pourquoi la forme véritable de l’échancrure 17- 219660 médiane reste douteuse et nous devons regretter que la région frontale n'existe plus chez l'individu adulte. Le test présente sa plus grande largeur aux dents latérales de la der- mère paire : la largeur est une fois deux tiers aussi grande que la longueur du test, tandis que la carapace de la Heterop. indica est à peine une lois et demie aussi large que longue. Autrement que chez les espèces indo- pactfiques, la carapace est assez voütée dans le sens antéro-postérieur et elle s’'infléchit vers le front et vers les bords latéro-antérieurs. L’aire méso- gastrique est limitée en arrière par la portion transversale, peu profonde, du sillon cervical; les autres sillons font défaut, de sorte que les régions sont à peine ne Tout comme chez la Heterop. indica, la moitié antérieure de la carapace est marquée de plusieurs lignes transversales sail- lantes; ces lignes, sont finement granuleuses, légèrement poilues et s'élèvent plus ou moins en forme de crêtes. Fig. 2. — Région fronto-orbitaire d’une femelle dont la carapace est large de 12 millim. 1/4 Gr. 6. — Fig. 3. — Région fronto-orbilaire d’un individu mäle dont la carapace est large de 6 millim. 2/3 Gr. 6. — Fig. b. — Petite pince de la femelle dont la carapace est large de 11 millimètres Gr. 3. On observe en premier lieu deux lignes saillantes assez courtes au-des- sus des lobes frontaux. Ces lignes frontales sont granuleuses et poilues et elles coïncident avec une ligne transversale imaginaire unissant les angles internes des bords supérieurs des orbites. Il y à aussi deux petites lignes épigastriques, séparées l’une de l'autre par un espace intermédiaire très court; ces deux lignes formées chacune par quatre ou cinq granules se dirigent obliquement en arrière; elles sont situées immédiatement en arrière d’une ligne imaginaire unissant les angles extraorbitaires, aussi loin des lignes frontales que des lignes protogas- triques. Les aires protogastriques portent chacune, en avant, une autre ligne saillante, qui ressemble à celle que l’on observe à cette place chez la Hete- *) NUE us rop. indica, c’est-à-dire qu'elle se compose de deux portions séparées par un très pelit intervalle, la portion interne où médiane étant environ trois fois aussi large que la portion externe. Chez l'espèce des Îles Mergui, les régions antéro-latérales du test sont garnies de deux autres lignes sem- blables, qui correspondent à la dernière et à l'avant-dernière dent latérale, et qui, tout en ayant une direction un peu oblique, sont parallèles lune à l'autre. Or, chez la Heterop. africana , on n'observe ici qu'une seule ligne, la ligne antérieure faisant complètement défaut. Celle ligne est située sur la région branchiale antérieure, a une direction légèrement oblique et est un peu courbée, le côté convexe étant dirigé en avant. Cette ligne ne s'étend pas jusqu'à la dernière dent latérale, mais on aperçoit plusieurs petites granulations entre cette dent et l'extrémité externe ou latérale de la ligne. Immédiatement en avant de cette ligne, la région branchiale s'incline obli- quement en bas. Le bord supérieur des orbites est lévèrement relevé en haut, de façon que la carapace paraît concave entre les orbites et les lignes saillantes des régions protogastriques ainsi que immédiatement en arrière des dents latérales de la première paire. Tandis que la moitié postérieure de la carapace est lisse chez la Heterop. indica, elle ne l’est pas chez l'espèce de la Côte d'Ivoire. L’aire mésogas- trique porte de chaque côté, au milieu , un petit groupe de fins granules, et deux groupes semblables sont situés sur chaque région branchiale mitoyenne. Ges six groupes de fines granulations sont piacés dans une ligne courbe, dont la convexité est tournée en avant. De même, l'aire cardiaque paraît, tout en avant, un peu rude et poilue de chaque côté. Ces groupes de fins granules sont tous plus ou moins poilus et, sous la loupe, on observe une pubescence très mince et courte sur la région cardiaque et sur la région branchiale postérieure. Un sillon étroit et assez profond longe le bord postérieur de la carapace et ce sillon se continue sur les côtés latéraux de celle-ci; son bord postérieur est pubescent. La moitié anté- rieure, au contraire, de la surface du test, paraît fout à fait lisse entre les lignes saillantes, mais on y observe par-ci par-là un petit poil micro- scopique. Les angles internes des bords supérieurs des orbites sont un peu dirigés en dehors; leur distance mesure à peu près un tiers et celle des angles extraorbitaires un peu plus de la moitié de la largeur maximum de la cara- . pace. Le front est cassé, mais on voit encore qu'il est séparé par une échancrure des angles internes des bords orbitaires, et c’est dans cette échancrure que se trouve le fouet antennaire. Les orbites, dirigées un peu obliquement en dehors, sont à peine moitié aussi larges que la distance entre les angles internes des bords supraorbi- taires et un peu plus larges que hautes. Le bord supérieur des orbites est granulé et présente deux petites échancrures triangulaires et de grandeur éoale, — 258 — L'angle extraorbitaire est dentiforme, mais non aigu; il est séparé du bord inférieur de orbite par une petite échancrure triangulaire. Le bord inférieur de l'orbite, également granulé, est régulièrement arqué et pré- sente à l’angle interne une dent assez aiguë, qui s'étend aussi loin en avant que l'angle interne du bord supérieur. Le 9° article des antennes externes n’est pas en contact avec le front et ee n'est que le 5° qui s’y réunit. Le fouet est aussi long que la distance des angles internes aux bords supérieurs des orbites. L'espace entre l'angle infraorbitaire et le front mesure 3/4 de millimètre. Les bords latéro-antérieurs sont distinctement plus courts que les bords latéro-postérieurs et sont munis de quatre dents, comme chez la Heterop. indica. La 1° dent, assez large et comprimée, est plus profondément échan- crée que chez l'espèce des îles Margui; son bord libre est distinetement granulé. La portion antérieure, plus petite, est triangulaire et constitue l'angle externe de l'orbite; la portion postérieure, presque deux fois aussi large, paraît de même triangulaire et présente un sommet obtus ou arrondi. La 9° dent, également comprimée de haut en bas, est triangulaire, à pointe assez aiouê, dirigée en avant et un peu moins large que la 1°: son bord antérieur présente deux ou trois granules et fait un angle de 70 degrés environ avec le bord postérieur de la 1°. La 3° et la 4° dents sont spini- formes, pointues, de même légèrement comprimées du haut en bas, mais non carénées en dessus. La pointe de la 3° dent est courbée en avant, mais la 4° ou dernière dentse dirige obliquement en dehors; l'une et l’autre sont munies de quelques granules en dessus ; elles sont à peu près de grandeur égale, mais la dernière dent s'étend plus loin en dehors, de sorte que le test présente sa largeur maximum aux dents de la dernière paire. Le bord postérieur de la dernière dent est droit et fait un angle très obtus avec les bords latéro-postérieurs, qui sont lépèrement convexes. La région sous-hépatique est finement granulée; plus en arrière, les granulations deviennent un peu plus grandes sur la région subbranchiale, La région ptérygostomienne est poilue. L'épistome est lisse. L’endostome présente de chaque côté, et bien en avant, une crête assez proéminenlte ; ces crèles atteignent le bord antérieur de la cavité buccale. Le méropodite des pattes-mâchoires externes est un peu plus large que long; son bord antérieur est concave et l'angle antéro-externe est arrondi. L’abdomen est composé de sept articles libres; celui du mâle est étroit, celui de la femelle ovalaire. L'article terminal de l'abdomen du mâle est triangulaire, à sommet obtus et à bords latéraux légèrement convexes. Le pénultième article est un peu plus court et un peu plus large que long ; son bord antérieur eon- cave est un peu moins large que le bord postérieur qui est droit, de façon 259 que les bords latéraux rectilignes divergent légèrement en arrière. Le ster- num et l'abdomen sont couverts d’une courte pubescence. Tandis que la plus grande patte est présente chez les deux mâles et chez une femelle, la petite ne se trouve que chez la femelle dont la carapace est large de 11 millimètres. Les doigts de cette dernière sont presque aussi longs, à peine plus courts que la portion palmaire; ils sont plus profondément sillonnés des deux côtés, mais plus faiblement dentés. Leurs lranchants sont comprimés; on observe quatre ou cinq dents obtuses sur le doigt immobile, de la base jusqu'à l'extrémité, mais le pouce est à peine denté. La coloration brune des doigts ne s'étend sur l'index qu'au milieu de la longueur, et sur le pouce ne va guère au delà. Le bord supérieur de la main est couvert de granulations assez grosses el aiguës: juste au-dessous de lui et près de l'articulation, la face externe peu convexe est lisse, mais on remarque sur le reste de la surface plusieurs granules répandus par-ei par-là; toutes les parties granuleuses sont tomenteuses et un peu poilues. La face interne assez convexe de la main est lisse et glabre. Le bord supérieur du bras de la grande patte est armé, un peu en ar- rière de son extrémité distale, d’une dent aiguë à pointe lépèrement courbée en avant: on observe édiatimont en arrière de cette dent deux gra- nules assez aigus, placés l’un auprès de l'autre, et un autre en avant de la dent et bien au côté interne. Le bord antérieur du bras est granulé. Le carpe porte à l'angle interne une dent courte, conique, assez pointue. La face supérieure du carpe présente par-ci par-là de fines granulations, mais sa plus grande partie est lisse. Le bord antérieur qui s'articule avee la pince est granulé, le tiers interne de la surface est presque tout à fait lisse: on y cn cependant quatre ou cinq granules groupés deux par deux, et la partie externe de la surface présente quelques petits groupes de granulations. La grande pince est un peu plus courte que la largeur de la carapace, et sa hauteur, à l'articulation du doigt mobile, est la moitié de sa longueur horizontale. La longueur horizontale des doigts est justement la moitié de celle de la portion palmaire, et celle-ci est un peu plus longue que haute. La face externe de la main est légèrement convexe, aussi bien dans le sens vertical que transversalement. Le bord supérieur de la main est finement granulé et les granulations s'étendent le long de larticulation du doigt mobile. Le bord pro:cimal de la face externe de la main présente de méme une granulation interrompue par-ci par-là, mais, pour le reste, la main paraît lisse et unie, et ce n’est que moyennant une loupe assez forte que l’on y observe de très fines ponctuations. Le bord inférieur de la pince est arrondi et lisse. La portion palmaire présente en dessus une couleur ronge pâle de brique, passant au rouge päle jaunâtre vers le bord inférieur. Le doigt mobile, qui est assez fortement courbé et dont l'extrémité est assez pointue, présente à sa base lévèrement granulée la même couleur rouge de brique; ’ — 9260 — pour le reste, le doigt est d'un brun foncé, à pointe plus päle. Le doigt mo- bile est arrondi en dessus et l’on observe, sur chaque côté de son bord supérieur, à l'exception du tiers proximal qui est lisse, une rangée longi- ludinale de ponctuations fines et peu profondes; sa face externe convexe est lisse. Le doigt mobile porte à sa base deux dents coniques et obtuses: entre ces dents et la pointe, il y a des traces de deux ou trois dents plus petites. De même, le doigt immobile présente à sa face externe une teinte brune pâle, qui ne s'étend qu'à articulation; les dents sont d’un brun plus foncé. On observe au milieu de sa face externe un sillon longitudinal peu profond, qui n’atteint pas l'extrémité du doigt. Le doigt porte au milieu une dent obtuse, qui est à peu près deux fois aussi grande que les dents du pouce; entre cette dent et l'articulation, on en voit deux autres beaucoup plus petites et aiguës, et en avant de la grande dent le doigt en porte encore deux autres, qui sont également plus petites que la dent du milieu , et dont la première est un plus grande que la dent distale. La face interne de la main est évalement un peu convexe et lisse: comme sur sa face externe, l'index présente sur sa face'interne un sillon longitudinal. Les pattes ambulatoires ressemblent à celles de la Heterop. indica et ont la même longueur. Ainsi celles de l'antepénullième paire ont une longueur de 17 millim. 5, et sont un peu plus longues que la largeur de la carapace. Ces pattes sont lisses et leurs bords sont garnis de poils assez longs et fins, tandis que les propodites et les dactylopodites sont, en outre, tomenteux: les dactylopodites sont aussi longs où un peu plus courts que les pro- podites. La carapace et les pattes ambulatoires ont une couleur d'un rouge jau- nâtre foncé. DIMENSIONS en millimètres. Largeur maximum de la carapace aux dents latérales g de la dernière paire =. 2 ee Le Ar 15 1/2 Longueur dela carapace. 000 5 "220.0 9 1/h des angles exiraorDilaires- 22.400. 0 8 1/2 Distance. . ..{ des angles internes des bo, ds supérieurs | des OPERA PR IAE ; h 3/4 Lafpetrides onbiemECENREL ER ARC ENIOREe Hauteuc des brbilesas L 0 0E M RM 2e de ONE 11/2 { de l’article terminal de l'abdomen. ... 11/3 Longueur. . . ere : | du pénultième article. . ........ sa 1 1/8 { du bord antérieur de cet article. ..... 1 3/4 Largeur... + ; ! du bord postérieur de cet article. .... 2 ( horizontale de la pince............. 12 1/3 Longueur. AE ï ; | horizontale des doigts. ............. L Hauteur de la pince à l'articulation des doigts. ....... 6 1/a 261 Cuocéra pes Aurrucnes Er DES Nawpous. par M. C. Prisauix. Depuis que Pasteur à élucidé létiologie du choléra des Poules par la découverte de l'agent mierobien qui le détermine, un grand nombre de bactériologistes ont étudié des septicémies analogues chez d'autres espèces d'Oiseaux et, dans quelques cas. ont pu isoler un Microbe identique à celui qui a été décrit par Pasteur. Mais, jusqu'ici, on n'avait pas observé, à ina connaissance du moins, une maladie de ce genre chez les Autruches et les Nandous : or, tout dernièrement, j'ai eu l’occasion d'étudier chez ces Oiseaux une épidémie dont les caractères cliniques et bactériologiques ne diffèrent pas de ceux du choléra des Poules. Voici dans quelles circon- slances : Depuis plusieurs années , des tentatives sont faites, au Muséum d'histoire naturelle, pour acclimater l'Autruche; jusqu'ici elles sont restées infruc- lueuses. Ces Oiseaux nous arrivent au commencement de la belle saison, se portent très bien pendant tout l'été et l'automne, puis, dès que se montrent les premiers froids, ils tombent brusquement malades, malgré tous les soins dont ils sont entourés, et meurent en quelques jours. C’est ainsi qu'un lot de sept Autruches, arrivées de la Guinée française le 13 Juin 1901, ont successivement péri de la même manière, du 1/4 au 20 décembre, après avoir présenté les symptômes suivants : l'affection dé- bute par une gène respiratoire qui semble provenir d’une obstruction des fosses nasales, car lOiseau tient constamment le bec ouvert: en même temps survient une diarrhée verdâätre qui va en augmentant; l'animal perd tout appétit; il s’affaiblit rapidement, chancelle sur ses pattes, la tête va- cille ; bientôt il reste couché et ne peut plus se relever; il tombe dans la somnolence, se refroidit et meurt. L'évolution de la maladie dure, en gé- néral, de huit à dix jours: cependant elle est quelquelois plus rapide, et la terminaison fatale arrive en quatre à cinq jours. Quant aux Nandous, ils résistent mieux que les Autruches. Cependant trois de ces Oiseaux sont morts dans le courant de décembre et ont présenté les mêmes symptômes que les Autruches. L'un d’eux, après avoir é'é très malade pendant huit jours, était en voie de guérison quand survint une recrudescence de froid avec tempête de neige qui lui fut fatale, car il suc- comba le lendemain. Grâce à l’obligeance de M. le professeur Oustalet, à qui j'adresse mes sincères remerciements, j'ai pu faire l’autopsie de trois Au- truches et du dernier Nandou. La marche rapide de la maladie qui tue ces Oiseaux en pleine santé, sans causer d’amaigrissement, éveillait l'idée d’une intoxication ou d’une ob- struetion intestinale. Ce dernier accident pouvait paraître vraisemblable en — 262 — raison des divers corps étrangers, couteaux, cailloux, pipes, que ces Qi: seaux sont capables d'ingurgiter. Cependant, à l'examen du tube digestif, on n'a trouvé que quelques marrons et quelques cailloux de même grosseur ; il n'y avait pas d'obstruction ni d’étranglement interne, mais la muqueuse gastro-intestinale était enflammée dans toute son étendue. Le foie était con- gestionné ; dans un cas, il montrait quelque petits abcès blanchâtres dissé- minés. Dans le péricarde, il y a un épanchement de liquide clair assez abon- dant. Le sang est noir, visqueux, peu coagulable. La muqueuse buccale est d'un rouge vif, surtout autour du larynx et de l’orifice postérieur des fosses nasales ; des mucosités épaisses, visqueuses, de couleur verdâtre, obstruent les cavités nasales. L'examen du sang et du foie m'a montré différents Microbes, en parti- eulier deux Bacilles ne prenant pas le Gram, dont un plus petit réduit à un seul article et semblable à un Coccus: dans un cas, j'ai trouvé un Streplocoque mélangé aux deux formes précédentes. Outre ces lésions, on a trouvé chez le Nandou une altération profonde du sac aérien thoracique gauche. La paroi de ce sac était tapissée, dans toute son étendue, d'une fausse membrane dure, cornée, recouverte d’un léger enduit grisâtre de consistance molle. Au niveau des cartilages costaux, cette membrane épaissie se continuait dans les espaces intercostaux avec des masses fibrineuses jaunâtres provenant de foyers inflammatoires en voie de transformation. Sur les frottis de cette fausse membrane, colorés de différentes manières . on trouve deux Bacilles qui ne prennent pas le Gram, mais qui se dis- linguent par leurs dimensions et leur forme : l’un est plus long et plus gros, l'autre, au contraire, est très court et très ténu. Dans le sang et l'épanche- ment péricardique, pas de Microbes. Bactériologie. — Les ensemencements du sang et de l’épanchement pé- ricardique des Autruches ont donné dans le bouillon des cultures troubles, orisätres ; ceux du sang et de la sérosité péricardique du Nandou sont, au contraire, restés stériles, mais les parcelles de fausse membrane du sac aérien, semés sur divers milieux, ont abondamment proliféré. Dans toutes ces cultures, j'ai retrouvé les mêmes espèces microbiennes au nombre de trois : un Streptocoque, qui a poussé peu abondant dans quelques eul- tures seulement: une variété de Colibacille très pathogène pour le Cobaye et le Chien , et enfin un Cocco-Bacille que j'ai réussi à isoler par les inoeulations en péritoine de Cobayes, les dilutions successives en bouillon de peptone et les cultures sur plaques de gélose. Ce Microbe donne en poussant dans le bouillon un trouble léger et uni- forme; il développe une odeur spéciale, qui, dans les vieilles cultures, rappelle celle du fromage de gruyère, mais pas assez intense pour se ré- mn. bé A. « — 263 — pandre dans l'étuve; sur agar et sur gélatine, il produit de pelites colo- uies arrondies, transparentes, d'une teinte grise opaline par réflexion ; il ne Jiquéfie pas la gélatine, ne se développe pas sur pomme de terre; il pousse dans le vide, C'est à la température de 32 à 39 degrés qu'il se cullive le mieux, mais, à partir de 4o degrés, il végèle très mal et la cul- ture ne tarde pas à s'arrêter. Au microscope, il se montre sous forme de Coceus simples ou doubles: quelquefois 11 est plus allongé et nettement bacillaire; il est peu visible sans coloration; 1l oscille sur place mais n’a pas de mouvements de translation ; il se colore assez bien par les couleurs d’aniline, mais ne prend pas le Gram. Inogulée sous la peau d’un Pigeon, à la dose de 2 centimètres cubes, la culture en bouillon a provoqué une seplicémie aiguë et la mort en vingt-quatre heures, avec pullulation des Microbes dans le sang. Un centi- mètre cube de la même culture, injecté sous la peau d’un Cobaye, n’a pro- (uit qu'une lésion locale insignifiante. En injection intra-veineuse, chez un Ghien de 4 kilogrammes, une dose de 3 centimètres cubes a déterminé d’abondants vomissements bilieux, une diarrhée profuse et une hypothermie qui s’est terminée par la mort en moins de dix heures. A l'autopsie, le sang est noir, incoagulable; la mu- queuse gastro-intestinale est tellement infiltrée de sang , que les plaques de Peyer, moins congestionnées, apparaissent comme des dépressions pri- sâtres. Par l’ensemble de ees caractères, le Microbe que j'ai retiré du sang el des organes des Autruches et des Nandous est donc identique à celui du choléra des Poules. Il ressemble aussi beaucoup à celui que j'ai isolé dans la septicémie des Cobayes et dans la maladie des Chiens. La principale différence qui existe entre ces Microbes est relative aux propriétés patho- gènes. (est ainsi que le Microbe du choléra des Poules et celui de la ma- ladie des Chiens sont presque dépourvus de virulence pour le Cobaye, quand on les inocule sous la peau, tandis que le Microbe provenant des Gobayes morts de la septicémie que j'ai découverte est, au contraire, très virulent pour cette espèce. On peut faire disparaitre celte inégalité de viru- lence par des passages multipliés à travers l'organisme. Pour le mierobe du Chien, j'ai obtenu, après 35 passages par le Chien, une augmentation de virulence telle, qu'il suffit d’inoculer de 1 à 2 dixièmes de centimètre cube de culture dans les veines pour tuer, en quelques heures, un jeune Chien de 20 kilogrammes, et pour donner au Cobaye, par inoculation sous- eulanée, une septicémie identique à celle qui se produit spontanément chez ce rongeur. En outre, avec le Microbe du Gobaye, j'ai vacciné cet animal contre le Microbe du Chien et inversement; j'ai obtenu des résultats ana- logues avec le Microbe du choléra des Poules. I est donc rationnel d’ad- mettre que tous ces Microbes appartiennent à une seule et même espèce, dont la virulence varie suivant l'animal dont elle provient et auquel elle — 264 — s’est adaptée. S'il en est réellement ainsi, le groupe des Pasteurella (Tré- visan), dont Lignières a fixé les limites avec netteté et précision, ne ren- fermerait qu'une seule espèce microbienne, et la maladie qu’elle détermine chez les animaux, la Pasteurellose, unique dans sa cause, variable dans ses manifestations, pourrait être comparée, sous ce rapport, à la Tuberculose engendrée par le Bacille de Koch. Étiologie. — Cest le froid qui semble jouer le rôle principal dans la genèse de l'infection des Autruches et des Nandous. Il serait difficile d’ex- pliquer autrement pourquoi ces Oiseaux , qui, pendant six mois, n’éprouvent aucun trouble dans leur santé, sont pris subitement dès qu’arrive la mau- vaise saison , alors que toutes les autres conditions de nourriture et de local restent les mêmes. Quant à la pénétration du Microbe, elle.se fait vraisem- blablement par le tube digestif. Cette espèce microbienne est très répandue: elle se trouve peut-être à l’état normal dans l'intestin, où elle vivrait en Saprophyte inoffensif tant que l'organisme n’éprouve aucune cause d’affai- blissement. La température centrale des Oiseaux , qui dépasse 40 degrés, ne permet pas au Microbe de se multiplier activement et de fabriquer ses toxines, mais on comprend que, chez les animaux non acclimatés, le froid continu puisse, en abaissant la température du corps, favoriser la pullu- lation du microbe, et par suite la production dans l'intestin d’une grande quantité de toxime. C’est ce qui explique le brusque début de la maladie par une diarrhée abondante, suivie d'un affaiblissement progressif. L’in- toxication favorise à son tour l’envahissement du sang par des Microbes de l'intestin, et ces infections secondaires ne font que précipiter la marche vers la terminaison fatale. Prophylaxie. — y a deux manières de lutter contre l'épidémie cholé- riforme qui décime les Autruches et les Nandous : s'attaquer directement à la cause du mal, c’est-à-dire au Mierobe, ou bien augmenter la résistance de l'organisme. Puisque le Microbe pénètre par les voies digestives, on pour- rait remplir la première indication en désinfectant soigneusement les lo- caux où ont péri les animaux et en stérilisant les aliments. Quant à la seconde indication, c’est la méthode déjà employée par Pasteur pour les Oiseaux de basse-cour, c'est-à-dire à la vaccination qu'il faudrait recourir. Les deux moyens pourraient être employés simultanément. Rien ne serait plus facile que de faire des essais de vaccination chez ces Oiseaux. En augmen- tant progressivement la virulence des vaccins, on aurait de grandes chances d'obtenir une immunisation solide qui permettrait à ces belles espèces de résister aux causes d'infection naturelle et de s’acclimater dans notre Mé- nagerie. 205 — Euenyon px Virire BIPÉDE ET GYGLOCÉPHALE, par L. Launoy. (Lavonaromme DE M. Le pnoresseur H. Fivuor,) Les cas de monstruosité signalés chez les Ophidiens sont assez pen nombreux — ceux de dérodymie exceptés — pour qu'il m’ait semblé inté- ressant de signaler celui-ci; il concerne un Embryon né à terme en même temps que cinq autres Vipéreaux d’une Vipera Berus tenue en captivité, à jeun depuis 27 jours. L'animal était vivant. [ mesurait de l'extrémité an- térieure du dentaire à l'extrémité postérieure du corps 11 cent. 5 de lon- gueur totale. Au niveau de la région anale, latéralement et symétriquement nlétés on constatait la présence de deux moignons bien développés, de dimensions inégales (celui de droite 6 millimètres , celui de gauche 4 mill. 5) et formés tous deux d’une portion élargie de 3 mill. 5 à 4 millimètres de diamètre transverse, qu’un pédoncule grêle de 1 millimètre rattachait à la paroi du corps. La portion élargie, lévèrement convexe sur la face dorsale, aplatie sur la face plantaire, était divisée par un sillon médian en 2 doigts parfaitement distincts, non munis d'ongles. On ne constatait aucun rudi- ment de ceinture pelvienne. L'examen histologique montre que le tissu de ces moignons est constitué par des cellules arrondies, toutes au contact les unes des autres, avec, en certains endroits, des îlots de nécrose. Extérieure- ment, le tissu est limité par une série de cellules kératinisées aplaties, sans génératrice reconnaissable. La tête de cet Embryon était remarquable par les caractères suivants : le maxillaire inférieur était bien développé, mais la portion supérieure de la tête était réduite à une sorte de bourrelet ne dépasssant pas la commis- sure labiale; tout le squelette céphalique antérieur, les yeux, les glandes lacrymale et venimeuse faisaient défaut. Au milieu du bourrelet, on remarquait un bourgeon ovoide, simulant un œil impair, recouvert par le técument sans solution de continuité; en outre, au-dessus de ce bourgeon, faisant saillie d’une fossette circulaire superfi- cielle, émergeait une sorte d'éperon de À millimètres de longueur sur 1 milimètre de largeur, constitué par un tissu mou, blanc jaunâtre, que l'examen histologique montre formé d’une masse de substance en dévénérescence amyloïde, criblée de capillaires dilatés; 11 semble bien que le bourgeon est un bourgeon oculaire; des coupes suivant le diamètre antéro-postérieur permettent d’aflirmer que l’on a affaire à une capsule limitée en avant par une cornée, en arrière par deux lames concentriques de cartilage et d’os. Cette capsule était remplie par un liquide albumi- neux. Les lames d’os et de cartilage donnent passage à une formation que ses rapports et sa topographie indiquent comme une rétine, mais qui n’en SAR présente aucun caractère histologique; toutes les cellules qui la composent ont, en effet, une forme irrégulhèrement polyédrique et plus ou moins creusée de vacuoles. On ne trouve pas trace de cristallin derrière la cornée. À la dissection, les organes internes ne présentent aucune lésion macros- copique: il faut noter seulement l’absence des capsules surrénales, que J'avais, sur les conseils du Docteur A. Pettit, spécialement recherchées ; on sait qu'un fait semblable a été déjà signalé par Weigert dans les cas d’hé- micéphalie chez les Mammifères. LE CRISTARQUE DANS LA TIGE ET LA FEUILLE DES OCHNACEES, par M. Pau. van Trecuen. Restreinte aux limites que je lui ai assignées dans mes Notes anté- rieures (), la famille des Ochnacées possède, chez tous ses représentants, un caractère de structure qui, puisqu il y est constant et qu'il ne se re- trouve pas ailleurs, permet de les reconnaître immédiatement parmi toutes les autres plantes. C'est ce caractère, inaperçu Jusqu'ici comme tel, quoique très simple, qui fait l’objet de cette petite Note. Il se rencontre à la fois dans la tige et dans la feuille: mais, comme il y est exprimé d'une manière un peu différente, 11 y a lieu de considérer sépa- rément chacun de ces deux membres. 1. Structure de la tigre. — Sous un épiderme ordinairement glabre, la tige offre de très bonne heure dans son écorce une disposition singulière. Son assise externe ou exoderme est formée de cellules ordinaires, sans ca- ractère particulier; mais il n’en est pas de même de sa seconde assise. Celle-ci est composée de cellules renfermant chacune une mäcle sphérique d’oxalate de calcium, dont la membrane s'est fortement épaissie et lignifiée en dedans et sur les côtés, en prenant des couches concentriques, mais sans offrir de ponctuations, tandis qu’elle est demeurée mince et cellulosique sur la face externe, formant ainsi une cupule ou mieux une alvéole qui enchàsse étroitement la sphère cristalline. Sur les coupes longitudinales ou transver- sales de la tige, chacune de ces cellules à donc la forme d’un arc épais ouvert en dehors, qui loge dans sa concavité un sphérocristal proéminent GO) Pa. vax Trecnem, Sur le genre Lophire, considéré comme type d’une famille distincte, les Lophiracées (Journal de botanique, XV, p. 191, 1901). — Sétouratée, Campylosperme et Bisétaire, trois genres nouveaux d’Ochnacées (Journal de botanique, XVI, p. 33, 1902). — L’embryon des Ochnacées ét son emploi dans la définition des genres (Bulletin du Muséum, VIT, p. 508, mars 1902 ). in. D Le ds — 967 — vers l'extérieur, En suivant le développement dans la tige très jeune, on voit que la sphère cristalline se forme tout d'abord dans la cellule vivante el à paroi mince, C'est seulement un peu plus lard que la membrane s'épaissit et se lignilie, comme il vient d’être dit, en enserrant le sphéro- cristal et le repoussant vers l'extérieur, pendant que le protoplasme et le noyau disparaissent et que la cellule meurt. Là troisième assise corticale et les assises plus profondes n'offrent rien de semblable et restent vivantes comme la première. Le phénomène en question demeure donc localisé dans une seule assise de l'écorce, et c'est dans la seconde, située sous l’exoderme. Pour abréger les descriptions, on nommera eristarque V'assise morte ainsi différenciée, rappelant par là son double caractère d'être à la fois cristalligène et sclérifiée en arcs. Ainsi défini, le cristarque forme évidemment à la tige une cuirasse toute incrustée de fines pierreries, enchâssées dans autant d’alvéoles, qui en aug- mentent la dureté et limperméabilité, qui en même temps réfléchissent fortément les radiations incidentes, de manière à en rendre plus eflicace le rôle protecteur, Mais plus elle est parfaite en soi, plus cette cuirasse doit avoir, comme elle a aussi, ses défauts. Le cristarque est toujours, en effet, discontinu, toujours interrompu çà et là, dans sa largeur et dans sa longueur, par des cellules ordinaires, sans cristal et sans sclérose, demeurées vivantes. Par ces places réservées, restées molles et perméables, l'épiderme et l'exoderme continuent à recevoir du dedans les éléments nutritifs nécessaires à l'entretien de leur vitalité; par elles aussi, la zone interne de l’écorce et la stèle qu’elle entoure continuent à entretenir avec l'atmosphère ambiante les échanges gazeux nécessaires à leur activité. Les stomates, en effet, sont tous situés vis-à-vis de ces places réservées (1), Avec cette constitution générale, le cristarque de la tige subit, dans les divers €as particuliers, c’est-à-dire dans les divers genres de la famille, toute une série de modifications. Ge n’est pas ici le lieu de les exposer en détail, mais je crois devoir en indiquer tout au moins les principales, U) Mes observations sur ce point étaient terminées lorsque j'ai eu connaissance d’un travail exécuté à Florence et publié tout récemment par M. Bartelletti : Studio monografico intorno alla famiglia delle Ochnaceæ e specialmente delle specie males (Malpighia, XV, p. 105, 1902). L'auteur, qui donne aux Ochnacées la large extension généralement admise et que j'ai combaltue, à observé chez quelques- unes de ces plantes, «dans la portion la plus périphérique de la tige», des cellules crislalligènes à membrane épaissie et lignifiée sur la face interne, mais sans en préciser ni le mode, ni le lieu de formation , sans remarquer qu’elles appartiennent toujours à la seconde assise corticale et que leur présence à cet endroit, constante chez les Ochnacées vraies; est un des caractères ies plus frappants de ce groupe de plantes (loc. cit., p. 124). — 268 — parce qu'il peut fort bien arriver qu'elles viennent masquer le véritable état des choses, au point d'induire en erreur un observateur non prévenu. L'une d'elles, et la principale, consiste dans l'inégal développement re- latif de la cuirasse et de ses défauts, c’est-à-dire des portions différenciées , protectrices, et des portions réservées, perméables. Tantôt, en effet, le cristarque n'offre qu’un petit nombre d’interruptüons, qui sont étroites et courtes. C’est la protection qui domine, la perméabilité étant réduite à son minimum. Îl arrive alors que certaines coupes trans- versales et longitudinales passent entre les interruptions et montrent le cristarque continu dans tous les points, de manière à faire croire qu'il est sans défauts, ce qui serait une erreur. Il arrive aussi alors que, çà et là, quelques cellules de la troisième assise corticale se différencient de la même manière, en venant épaissir la cuirasse en ces points, ou que, dans toute la profondeur de l'écorce et Jusque dans l’endoderme, certaines cellules, isolées où par petits groupes, prennent les mêmes caractères, de manière à renforcer la cuirasse externe. Enfin il peut arriver encore que, plus tard, dans les places tout d’abord réservées, les cellules à parois minces de la seconde assise corticale épaississent à leur tour et lignifient leurs mem- branes, mais évalement sur toute la périphérie, en prenant des ponctua- tions et sans avoir formé, au préalable, de cristaux dans leurs cavités. De sorte que, si la cuirasse est désormais tout à fait continue, les anciennes places réservées, les anciens trous actuellement bouchés, se reconnaissent toujours cependant aux deux caractères que l’on vient d'indiquer, et l'erreur à ce sujet est facile à éviter. Tantôt, au contraire, le cristarque offre de nombreuses interruptions, qui sont très rapprochées, très larges et très hautes; 11 est réduit à une sorte de réseau à grandes mailles, ou mieux à des plaques isolées, qui peuvent être très espacées, très étroites et très courtes. C’est Lx perméabi- lité qui l'emporte, la protection étant réduite à son minimum. Il arrive alors que, sur les coupes transversales ou longitudinales, le cristarque n'est représenté que çà et là, par quelques cellules juxtaposées on superpo- sées en pelites bandes où même lout à fait isolées; on peut même rencon- trer de pareilles coupes n’intéressant aucune de ces cellules et où le cris- larque parait faire entièrement défaut, circonstance qui pourrait induire en erreur, si l’on n’en élait averti. Entre ces deux cas extrêmes, 1l y a, suivant les genres et les espèces, un grand nombre d'intermédiaires. Une autre modification s’observe dans certaines plantes, où les cellules du cristarque renferment non plus une mäcle sphérique, mais un simple et gros cristal prismatique, ou quelques petits prismes côte à côte. infin, quoique très rarement, on compte parlois deux et jusqu'à quatre assises à parois minces entre l’épiderme et le cristarque ; il semble alors que celui-ci se soit différencié dans la troisième et jusque dans la cinquième 269 assise corlicale, et non dans la seconde, comme partout ailleurs, On s'as- sure cependant, en étudiant les états plus jeunes, que le eristarque se forme, ici aussi, dans la seconde assise, et que c’est par suile d'un recloi- sement tangentiel ultérieur de lexoderme qu'il se trouve, un peu plus lard, reculé au troisième el jusqu'au cinquième rang. À part son erislarque et les diverses modifications qu'on vient d'y signa- ler, la tige des Ochnacées offre la structure normale. Plus où moins épaisse au-dessous du cristarque, Pécorce y est tantôt dépourvue à la fois de cris- taux et de sclérose , tantôt munie soit de cellules cristalligènes à sphères ou à prismes, sans sclérose, soit de cellules scléreuses à membrane épaissie également tout autour el ponctuée, sans cristaux, soit en même temps de ces deux sortes de cellules. L'endoderme n'y est pas nettement différencié. Considérée dans la région supérieure d’un entre-nœud , elle renferme deux méristèles ; ce sont, comme on le verra tout à l’heure, les deux méristèles latérales de la feuille immédiatement supérieure, qui ont quitté la stèle plus ou moins bas au-dessous du nœud. Aussi, dans la région inférieure de l'entre-nœud, l'écorce en est-elle dépourvue. Il n'est donc pas exact de dire, sans autre explication, comme l’a fait M. Gile 0, que la tige de ces plantes renferme toujours des méristèles corticales; cela dépend, pour une plante donnée, du niveau que lon considère, et pour un niveau donné, de la plante qu'on étudie. La stèle a dans son péricycle un faisceau fibreux en dehors de chacun de ses faisceaux libéroligneux. Ges faisceaux fibreux demeurent distincts, les cellules péricycliques qui les séparent conservant indéfiniment leurs parois minces. [ls vont même plus tard s’écartant de plus en plus, par la crois- sance tangentielle et le recloisonnement radial de ces cellules. Le hber, primaire et secondaire, est dépourvu de fibres; le liber secondaire ren- ferme parfois des cellules cristallisènes, sans sclérose, ou des cellules sclé- reuses à membrane uniformément épaissie, sans cristaux. Le bois, pri- maire et secondaire, est normal; outre ses vaisseaux et ses fibres, le bois secondaire a du parenchyme dans ses compartiments. La moelle lipnifie de bonne heure les membranes de ses cellules; elle contient parfois des cel- lules cristalligènes, sans sclérose, ou des cellules scléreuses, à membrane uniformément épaissie, sans cristaux. À voir l’exoderme se conserver ainsi toujours vivant entre l’épiderme et le cristarque , on pourrait croire que c’est afin de pouvoir toujours donner naissance au périderme. Et de fait, chez bon nombre d’Ochnacées, le péri- derme s'établit dans l’exoderme. IL forme d’abord en dehors un liège à parois ordinairement minces, puis en dedans un phelloderme appuyant ses séries radiales contre le crislarque, mais en discordance avec lui. Plus tard, 0) Gire dans Engler et Prantl : Natürlich. Pflanzenfam., UN, 6. p. 134, 1593. Muséuu. — vu. 18 — 270 — et de dedans au dehors, ce phelloderme épaissit et lignifie la membrane de ses cellules sur la face interne et sur des faces latérales, en forme de cupule ouverte en dehors, en forme d’U sur les sections, à peu près comme dans le cristarque, mais sans y déposer de cristaux au préalable, ce qui permet déjà de ne pas confondre les deux régions. Son assise interne, en contact avec le cristarque, échappe pourtant à cette sclérose, conserve ses parois minces et reste vivante entre le cristarque et l’avant-dernière assise phello- dermique, point de départ de la sclérose centrifuge. Bien que le périderme et le cristarque soient en contact immédiat, la cuirasse secondaire demeure ainsi nettement séparée de la cuirasse primaire. Mais il s’en faut que cette origine exodermique du périderme soit ici un fait général. Chez un grand nombre d'Ochnacées, en effet, c’est dans l’épi- derme même que le périderme prend naissance. Le phelloderme appuie alors ses séries radiales contre l’exoderme et, quand en est venu le moment, la sclérose en Ü y commence par l'assise la plus interne et se propage ensuite vers l'extérieur: en un mot, il se sclérifie tout entier. La cuirasse secondaire n’en demeure pas moins, comme dans le premier cas, séparée de la cuirasse primaire par un rang de cellules vivantes: mais ici ce rang, c'est l’exoderme primitif, c’est-à-dire une assise primaire. L'origine épidermique du périderme a été constatée, dans le Diporide noir-pourpre (Diporidium atropurpureum [de Candolle] Wendland)}, par Douliot, dès 1889 °°. Mais c'est bien à tort, comme on voit, que M. Gilg a cru pouvoir attribuer, en 1893, cette même origine du périderme à toutes les Ochnacées ©. Que le périderme soit d’origine exodermique ou épidermique, il offre, plus ou moins nombreuses et rapprochées suivant les plantes, des places réservées et perméables, c’est-à-dire des lenticelles plus ou moins saillantes, qui correspondent aux stomates de l'épiderme et, comme eux, aux places réservées et perméables du cristarque. En établissant ainsi ses défauts en correspondance exacte avec ceux de la cuirasse primaire, la cuirasse secon- daire permet la continuité indéfinie aux mêmes points des échanges gazeux entre les régions internes de la tige et l'atmosphère ambiante. 2. Structure de la feuille. — La feuille prend à la stèle de la tige trois méristèles, dont les deux latérales quittent la stèle quèlque part au-dessous du nœud, tandis que la médiane ne s’en échappe qu'au nœud même. À la base du pétiole, après que les deux latérales ont détaché chacune en dehors G) Douzior, Recherches sur le périderme (Ann. des Sciences nat., 7° série, Bot., X, p. 342, 1889). | @) Dans Engler et Prantl: Natürl. Pflanzenfamilien, NT, 6, p. 133, 1893. — Cette assertion inexacte a été reproduite encore tout récemment par M. Bartelletti (loc. cit., p. 122, 1902). — 271 — une petite branche destinée aux stipules ou à la ligule, ces trois méristèles s'élargissent, divisent leur faisceau et s'unissent bord à bord en une courbe fermée convexe en bas, plane en haut, n'ayant par conséquent qu'un seul plan de symétrie. Les faisceaux fibreux péridesmiques y sont séparés, comme dans la tige, et la moelle, exclusivement parenchymateuse dans la sous-famille des Ochnoïdées, renferme un are de faisceaux libéroligneux à bois supérieur dans la sous-famille des Elvasioïdées. Le cristarque de la tige se continue dans le pétiole de la feuille, avec les mêmes caractères généraux, les mêmes modifications secondaires el le même rôle protecteur. Il y offre cependant une diflérence qui, pour n'être pas tout à fait générale, est si fréquente, qu’elle doit être tout de suite men- tionnée. Il est rare, en effet, que le cristarque du pétiole ne soit séparé de lépi- derme que par une seule assise de cellules vivantes, comme c’est le cas nor- mal dans la tige. Les plus souvent, on y compte, entre l’épiderme et le cristarque, au moins deux, souvent trois ou quatre, parfois jusqu'à six ou huit assises de cellules à parois minces. Par l’étude des états jeunes, on s'assure pourtant que le cristarque se différencie, ici aussi, dans la seconde assise corticale et que c'est par un recloisonnement tangentiel plusieurs fois répété de l’exoderme qu'il se trouve de bonne heure refoulé vers l'in- lérieur (). Notons encore que le pétiole de ces plantes développe fréquemment un périderme, ou tout au moins un liège, qui y prend naissance, comme dans la tige, tantôt dans l’épiderme , tantôt dans l'exoderme ou plus exactement dans l’assise externe de l’exoderme, d’abord recloisonné, comme il vient d’être dit. Dans le limbe de la feuille, la nervure médiane offre la même structure que le pétiole, progressivement atténuée et appauvrie vers le haut, à mesure que s’en échappent de chaque côté les nervures latérales pennées. Le cris- tarque s’y prolonge aussi à li même place et avec les mêmes caractères. Dans la lame, 1l fait complètement défaut entre les nervures, mais se re- trouve en correspondance exacte avec celles-cr. Dans les intervalles des nervures, l'écorce est palissadique unisériée en haut, lacuneuse en bas, et pourvue en haut, chez les Elvasioïdées, d'un exoderme fibreux à fibres transversales, qui manque aux Ochnoïdées. Les méristèles des divers ordres ont chacune un arc fibreux au-dessous du liber et un autre au-dessus du bois de leur faisceau libéroligneux. ) Dans le pétiole des Ochna, Ouratea, Brackenridgea et Elvasia, M. Bartelletti a observé, de son côté, «au voisinage de la périphérie», des cellules cristalligènes à épaississements lignifiés internes, semblables à celles de la tige. Mais, ici, pas plus que dans la tige, il n’en a précisé ni le lieu, ni le mode de formation; il n’en a pas davantage signalé la valeur taxonomique loc. cit., p. 133, 1902). 18. — 272 — L’arc fibreux supérieur n'est séparé de l’épiderme que par deux rangs de cellules : externe, ou exoderme, conserve ses paroïs minces et demeure vivant; l'interne, au contraire, produit d’abord dans chaque cellule une mâcle sphérique, puis épaissit et hgnifie sa membrane en dedans et sur les côtés en forme de cupule ou d’alvéole ouverte en dehors, en forme d’are sur les sections. En un mot, elle se différencie en une étroite bande de cristarque, recouvrant directement le faisceau fibreux et s’y ajoutant pour protéver plus eflicacement le bois. En contact avec le faisceau fibreux in- férieur, la seconde assise corticale se comporte quelquelois de la même manière, et la méristèle est alors bordée aussi bien en bas qu’en haut par une bande de cristarque. Mais, le plus souvent, cette différenciation ne se produit pas au bord inférieur, et la méristèle n’a de bande de cristarque que sur son bord supérieur. Cette différence s'explique aisément : plus exposée à la lumière ardente du soleil, la face supérieure ou lioneuse du faisceau Hibéroligneux a aussi plus besoin de protection que sa face infé- rieure ou hbérienne (". 3. Résumé. -— En résumé, on voit que le cristarque se retrouve, avec des dispositions diverses, dans toute l'étendue du corps végétatif aérien des Ochnacées. Et comme aucune autre plante, à ma connaissance, ne possède cette propriété, il suflit d’un petit fragment de tige, de pétiole ou de limbe, pour décider, après examen microscopique, si une plante étudiée appartient ou non à cette famille. Le cristarque se retrouve, avec les mêmes caractères et au même lieu que dans la tige, mais progressivement réduit, dans les pédoncules floraux de divers ordres: on n’en observe ni dans les pédicelles floraux, ni dans les diverses feuilles différenciées qui composent la fleur. La racine de ces plantes offre-t-elle aussi cette singulière différenciation ? J'ai pu étudier la racine et ses radicelles de divers ordres chez les quatre Ochnacées cultivées dans les serres du Muséum, deux Ouratées : TO. Théo- phraste (Ouratea Theophrasta | Planchon | Baïllon) et l'Ouratée oliviforme (1) La présence de ces cellules cristalligènes épaissies en arc au-dessus et au- dessous des nervures de la feuille a été signalée déjà, en 1899, par M. Solereder dans trois Ochnacées (Ochna inermis | Forskäl | Schweinfurth, Ouratea acuminata Engler et Elvasia calophyllea De Candolle) [ Systematische Anatomie der Dicotyle- donen, p. 213, 1899). Mais ce botaniste n’a pas remarqué qu’elles appartiennent à la seconde assise corticale, et qu’elles ne font ici que représenter et prolonger dans le limbe tout un vaste système protecteur, le cristarque, qui prend dans la lige et dans le pétiole son plein développement. De pareiïlles cellules se rencontrent d’ailleurs, comme on sait, en contact avec les faisceaux fibreux des nervures, dans la feuille de beaucoup d’autres plantes, appartenant aux familles les plus diverses, sans qu’on puisse les y considérer comme les parties intégrantes d’un cristarque, puisque la tige et le pétiole n’offrent rien de semblable. — 273 — (0. oliwiformis | À. Saint-Hilaire | Engler), et deux Ochnées : le Diporide noir-pourpre (Diporidium atropurpureum | De Candolle | Wendland) et le D. uniflore (2. mniflorum v. T.); je n'y ai rien vu qui ressemblât, de près ou de loin, à un cristarque. Ge résultat négatif n’a rien de surprenant, le mi- lieu terrestre où croit la racine rendant inutile toute cuirasse protectrice. SUR LA PRÉFLORAISON DES OCHNAGÉES, Pa M. Pn. van Tircnen. La préfloraison des Ochnacées est quinconciale pour le calice, tordue pour la corolle: ce double fait est bien connu. Ge qu’on ne sait pas, c’est que, dans un grand nombre de membres de cette famille, la préfloraison quinconciale du calice, la préfloraison tordue de la corolle offrent, lune et l'autre, une modification remarquable, sans exemple jusqu'à présent, qui permet de séparer ces membres de tous les autres, en même temps qu'elle imprime à la famille l’un de ses caractères les plus originaux. Ce groupe se divise, comme on sait, en deux sous-familles : les Och- noïdées et les Elvasioïdées, et chacune de celles-ci en deux tribus, qui sont, pour la première, les Ouratéées et les Ochnées, pour la seconde, les Elva- siées et les Hostmanniées ?. Considérons d’abord la tribu des Ouratéées et prenons, comme premier exemple, une Ouratée. Ce sera VO. Théophraste (Ouratea Theophrasta | Planchon | Ballon), remarquable, comme lindique son nom spécifique, par ses feuilles énormes, rapprochées en parasol à lextrémité des ra- meaux, qui lui donnent le port d’une Théophraste où d’une Crescentie. Découverte dans une région demeurée inconnue de lAmérique du Sud, elle a été introduite en Europe en 1858 par Linden, sous le nom caracté- ristique de Gomphia Theophrasta, donné par Planchon ©, que Baillon a changé plus tard, conformément à la loi de priorité, en celui de OQuratea Theophrasta ®. Depuis cette époque, elle est cultivée dans les serres du Muséum, où elle produit chaque année une ample panicule terminale jaune d’or, mais sans fructifier, malheureusement. Tant par son feuillage que par ses fleurs, c’est une belle plante ornementale ©). 0) Pu. van Tiecnem, L’embryon des Ochnacées et son emploi dans la définition des genres (Bulletin du Muséum, VIT, p. 208, mars 1902). @) Livpex, Catalogue, 1859, p. 8. ) Barzcow, Histoire des plantes, IV, p. 360, 1873. (4) Elle a été figurée en 1867 par M. Hooker (Botanical Magazine, 3° série, XXE, pl. 56, p. 2, 1867). M. Engler l’a identifiée en 1876 avec la plante découverte près d’Hheos, pro- — 27h — La préfloraison du calice y est quinconciale; les deux premiers sépales sont donc recouvrants, le troisième recouvrant par son bord postérieur ou anodique, recouvert par son bord antérieur où cathodique, les deux der- niers recouverts. Mais, tandis que les deux premiers ont leurs deux bords simples, le troisième, simple aussi sur son bord recouvrant, a son bord recouvert dédoublé tangentiellement en deux lames, l’interne plus large et plus molle, pourvue de méristèles, lexterne plus étroite et plus dure, sans méristèles, el les deux derniers ont leurs deux bords pareillement fendus. Cela étant, les sépales à bord dédoublé encastrent, engrènent entre leurs deux lames les bords simples des sépales voisins, ce qui assure vince de Bahia, au Brésil, par Ph. de Martius, que Erhard a décrite en 1849 sous le nom de Gomphia gigantophylla (Flora, XXXIT, p. 241, 1849). En consé- quence, il l’a nommée Ouratée gigantophylle (0. gigantophylla | Erhard | Engler) (Flora brasiliensis, XI, 2, p. 338, 1876). Grâce à l’obligeante communication qni m'en a été faite par M. le professeur Radlkofer, j'ai pu étudier l’exemplaire original de la plante de Martius, conservé dans l’herbier de Munich, et j'ai pu m'assurer ainsi que les deux espèces diffèrent par trop de points pour qu'il soit possible de les identifier. Notre plante a les feuilles plus coriaces et encore plus grandes, mesurant 6o centimètres de long sur 1/4 centimètres de large, au lieu de 44 centimètres sur 10 centimètres, avec un pétiole plus court, atteignant à peine 5 millimètres, au lieu de 10 millimètres, et des stipules dures et persistantes, au lieu de molles et cadu- ques. Le limbe est auriculé à la base et non atténué; les dents du bord sont assez grandes, et non très petites. Les nervures latérales se marquent en creux sur la face supérieure, rendue blanchâtre par un enduit cireux, en relief sur la face in- férieure , qui est jaunâtre; ni sur l’une ni sur l’autre face, on n’aperçoit le fin ré- seau qui les unit : tandis que, dans l'O. gigantophylle, toutes les nervures latérales, ainsi que le délicat réseau qui les joint, sont en saillie et nettement visibles sur la face supérieure. La structure de la tige et de la feuille offre aussi des différences marquées. Dans la tige, le périderme est sous-épidermique dans notre plante, épidermique dans l'O. gigantophylle. Dans la feuille de notre plante, l’épiderme est formé de petites cellules plates lignifiées et l'écorce épaisse renferme des fibres détachées des faisceaux fibreux des méristèles, dirigées en tous sens et venant ramper jusque sous l’épiderme supérieur; dans celle de VO. pigantophylle, l’épiderme est formé de grandes cellules gélifiées plongeant dans l'écorce, qui est mince et renferme, non des fibres errantes, mais des cellules scléreuses isodiamétriques. La panicule terminale de notre plante est aussi beaucoup plus ample et plus fournie; le pédoncule y est en effet ramifié quatre fois, landis qu'il l’est à peine trois fois dans l'O. gigantophylle; par contre, les boutons y sont plus petits et plus pointus, et les pétales moins grands. Le fruit, malheureusement, est inconnu de part et d’autre. Toutes ces différences suffisent à établir que les deux espèces sont bien distinctes et qu'il est nécessaire de conserver désormais à la plante cultivée son nom pri- mitif d'Ouratée Théophraste, En... ee à la fermeture du calice dans le bouton une grande solidité, mais, par contre, exigera plus tard un grand efort pour en amener lépanouisse- ment. Le premier sépale enfonce done son bord cathodique dans le bord ano- dique dédoublé du quatrième et son bord anodique dans le bord catho- dique dédoublé du troisième, Le second sépale enfonce son bord cathodique dans le bord anodique dédoublé du cinquième et son bord anodique dans le bord cathodique dédoublé du quatrième, Le troisième sépale reçoit dans son bord cathodique dédoublé le bord anodique du premier, tandis qu'il enfonce son bord anodique dans le bord cathodique dédoublé du cin- quième. Le quatrième sépale reçoit dans son bord cathodique dédoublé le bord anodique du second, et dans son bord anodique, également double, le bord cathodique du premier, Enfin, le cinquième sépale reçoit dans son bord cathodique dédoublé le bord anodique simple du troisième, et dans son bord anodique, également double, le bord cathodique du second. Pour la distinguer du type ordinaire, cette modification singulière de la préfloraison quinconciale peut être dite engrenée. À ma connaissance, elle ne s'est rencontrée jusqu'ici dans aucune autre famille, Dans ce qui précède et pour abréger, j'ai exprimé le fait qui la carac- térise comme étant un dédoublement tangentiel du bord du sépale. En examinant la chose de plus près " on s'assure qu'il n'en est pas tout à fait ainsi. En réalité, la lame interne, plus large et qui renferme les méristèles latérales , est le sépale tout entier. Sur sa face dorsale, près de la ligne où s'y arrête le bord recouvrant du sépale voisin, le sépale forme d’abord une côte longitudinale qui s’élargit ensuite plus ou moins vers l'extérieur en s'appliquant sur le bord recouvrant, qu’elle recouvre à son tour, mais en demeurant toujours dépourvue de méristèles, Ainsi formée, la lame externe est donc une production surnuméraire, ultérieure, du sépale, ayant la valeur morphologique d’une émergence. I n’en résulte pas moins cette chose paradoxale qu'ici les deux sépales externes recouvrants sont, en défi- nitive, recouverts sur leurs deux bords, et que le troisième a son bord recouvrant également recouvert; tandis que les deux sépales internes re- couverts sont, en définitive, recouvrants sur leurs deux bords, et que la troisième sépale a son bord recouvert également recouvrant. Aussi, à voir les choses ainsi disposées, sans y apporter l'attention suffisante, pourrait- on facilement s’y tromper, comme on s’y est déjà effectivement trompé. C'est, en effet, par ce mode de préfloraison du calice, méconnu comme tel, que s'expliquent deux assertions singulières, autrement inexplicables, formulées au sujet de la plante même qui nous occupe, l'une par Regel en 1865, l'autre par Baïllon en 1873. La ligne de plus faible résistance d’un calice engrené, comme ïl vient d’être dit, étant située là où s’opère la jonction du bord anodique simple du premier sépale avec le bord cathodique double du troisième, e’est-à- — 276 — dire en avant, c'est suivant cette ligne que, sous l'influence de la pression interne qui s'exerce au moment de l'épanouissement, le calice s'ouvre tout d’abord, en laissant passer par la fente le pétale antérieur d’abord plus orand que les autres, d’où, à ce moment, une apparente zygomorphie de À fleur, que Regel a As el figurée. À ce phénomène passager, dont la vraie cause, toute mécanique, lui échappait, 1 a même attaché une importance assez grande pour motiver la ne . pour cette espèce d’un senre distinct, sous le nom de Volkensteinia ©. Insuflisamment justifié de cette facon, ce genre n'a pas élé et ne ee être admis. Savoir si, par la suite, en se fondant sur une série d’autres caractères inaperçus jusqu'ici, il n'y aura pas lieu de le restaurer, c’est une question que je réserve, ne pouvant pas la traiter 1c1, pour un prochain travail. Plus tard, Baillon, bien qu'il rejette aussi le genre nouveau de Revel, a remarqué dans le calice de cette plante une disposition qui, si elle était exacle, porlerait, au contraire, fortement à l’admettre. Le calice y aurait, en effet, huit sépales, au lieu de cinq partout ailleurs. +11 y en a cinq, dit- il, plus intérieurs, disposés en quinconce et qui alternent exactement avec les pétales; puis, en dehors d’eux, trois autres semblables, imbriqués, dont deux postérieurs ©,» Plus tard, M. Engler, pour qui, comme on l’a vu plus haut, cette espèce n'est autre que l'O. pivantophylla d'Erhard, laquelle n’a que cinq sépales au calice, tout en mentionnant et admettant comme vraie l'observation de Ballon, qui devait évidemment le gêner, semble du à la culture la présence des trois prétendus sépales surnuméraires . En fait, cette fois encore, Baïllon a mal observé. Comme j'ai pu m'en assurer par l’examen d'an grand nombre de boutons de tout âge, ces trois sépales n'existent pas : la plante n’a que cinq sépales au calice, comme toutes les autres Ochnacées. Ce qui a trompé Baillon, c’est que les trois sépales internes du cycle quin- concial sont, comme on l’a vu, doubles sur leurs marges, le médian seu- lement sur son bord anodique, les deux derniers sur leurs deux bords. En examinant le bouton en coupe transversale, sans y apporter une attention suffisante, il a pu croire qu'ils sont doubles dans toute leur largeur, ce qui en porterait le nombre à huit, trois externes, dont deux postérieurs, et cinq alternes aux pétales, comme il a décrit. C’est done pour n'avoir pas su reconnaitre le mode particulier de préfloraison qu'il avait sous les yeux, qu'il a été induit en cette grave erreur. Considérons maintenant la corolle. La préfloraison en est tordue, avons- nous dit, c’est-à-dire que chaque pétale a un bord recouvrant et un bord GO Recez, Volkensteinia Theophrasta, Gartenflora, XIV, p. 13, pl. GCCCEXAT, 18569. ® Baron, Histoire des plantes. IV, p. 360, en note, 1873. W) Encres, Flora brasiliensis, XIT, 2, p. 339, 1876. = recouvert. Mais ici, le bord recouvert s'avance vers Fintérieur suivant le ‘ayvon, en s'insinuant entre l'élamine épipétale correspondante et Pélamine épisépale voisine; puis, continuant à s'élargir dans le même sens, 11 se glisse tangentiellement entre Fandrocce et le style, autour duquel il s’en- roule en spirale. Tous les pétales se comportant ainsi, il en résulte que, dans une section transversale pratiquée vers le milieu ou les trois quarts de sa longueur, le bouton se trouve partagé à la périphérie, par cinq cloi- sons radiales, en cinq compartiments quadrangulaires renfermant chacun deux étamines côte à côte, tandis qu'au centre les cinq lames enroulées en spirale, formées par les extrèmes bords recouverts des pétales, Timitent un sixième compartiment pentagonal, logeant le style. Pour abréger, cette modification singulière de la préfloraison tordue, puisqu'elle amène le cloisonnement du bouton en six logeltes, cinq péri- phériques et une centrale, peut être dite cloisonnée. À ma connaissance, elle ne se rencontre pas ailleurs que chez les Ochnacées. Ce double caractère, la préfloraison engrenée du calice et la préflo- raison cloisonnée de la corolle, que nous venons de constater dans POu- ratée Théophraste, se retrouve dans toutes les espèces du vaste genre Ouratée, comme j'ai pu n'en assurer par l'étude des boutons sur les échan- lillons secs de l’Herbier du Muséum. D'une espèce à l’autre, les différences sont très lévères; elles n'intéressent que le calice et ne portent que sur la largeur de Ja lame dorsale des bords dédoublés des sépales internes, qui peut être très étroite, réduite à un petit repli, et sur la distance de cette lame à la ligne médiane du sépale, dont elle peut être très rapprochée si les bords recouvrants des sépales voisins s’avancent très loin. On l’observe aussi, avec les mêmes faibles variations, dans toutes les espèces américaines que, dans le travail récent cité au début de cette Note, jai séparées du genre Ouratée pour constituer à côté de lui les genres Sélouratée, Notouratée, Trichouratée, et qui composent, avec lui, la sous- tribu des Orthospermées. On le retrouve encore, avec les mêmes caractères, dans toutes les espèces de Ancien monde où la déhiscence de l’anthère est poricide, que, dans le même travail, J'ai séparées du genre Ouratée et groupées en huit genres nouveaux , formant ensemble la presque totalité de la sous-tribu des Cam- pylospermées. Il faut remarquer seulenient que chez certains Campy- lospermes, Gercanthèmes et Notocampyles, le bord recouvert du troisième sépale et les deux bords des deux suivants ne produisent plus, à proprement parler, de lame dorsale recouvrante, mais seulement une légère saillie, un cran, contre lequel s’appuie le bord recouvrant du sépale voisin: il n°y a donc plus, en réalité, d’engrènement, et il faut être averti pour recon- naître dans un pareil calice tout au moins l'indication d’une préfloraison engrenée. Si l'on remarque que, dans ces espèces, les sépales sont épais et durs, on pensera que le calice y est par lui-même assez résistant pour — 278 — n'avoir pas besoin ici du surcroît de solidité qu'il se procure d'ordinaire par l’engrènement des sépales. Dans les quelques Campylospermées où la déhiscence de l’anthère est longitudinale et qui forment les deux genres Brackenridgée et Pleuro- ridgée, la préfloraison du calice est simplement quinconciale et celle de la corolle simplement tordue. De là une exception, qui paraît en relation avec le mode de déhiscence des anthères. En résumé, la préfloraison engrenée du calice et eloisonnée de la corolle se montre donc un caractère général des Ouratéées à anthères poricides, e’est-à-dire de la presque totalité de cette vaste tribu. Si l'on vient maintenant à considérer d’abord la tribu des Ochnées, puis celle des Elvasiées et celle des Hostmanniées, on n’y observe plus rien de semblable, La préfloraison du calice y est tout simplement quinconciale, sans engrènement, et la préfloraison de la corolle tout simplement tordue, sans cloisonnement. Chez les Ochnées et les Hostmanniées, où les étamines sont, comme on sait, en grand nombre, serrées sur plusieurs rangs autour du pistil, on conçoit que la préfloraison de la corolle ne puisse plus être cloisonnée. Cette cause d'interdiction n’existant pas chez les Elvasiées, où l'androcée est diplostémone comme chez les Ouratéées, on pouvait s'attendre à y retrouver le cloisonnement de la corolle. S'il y fait défaut, c’est peut- être par suite de la conformation différente du pistil, dont le style n’est plus gynobasique, mais terminal. La préfloraison remarquable qui fait l'objet de cette Note n’est done pas une propriété générale de la famille des Ochnacées, mais seulement une propriété particulière de la plus vaste et de la plus caractéristique des quatre tribus qui la composent. En même temps qu’elle sépare nettement cette tribu des trois autres, elle imprime néanmoins à la famille tout entière, puisqu'elle ne se retrouve pas ailleurs, un de ses traits les plus originaux, en même temps qu'elle offre un grand intérêt au point de vue de la Mor- phologie générale de la fleur. Note ajoutée pendant l'impression. — Gette Note était à l'impression lors- qu'en consultant l’Essai d’une flore de l’ile de Cuba, d'Achille Richard, j'y ai lu, à la suite de la description du genre Gomphia, la remarque suivante, que je cite textuellement : « En analysant les espèces qui font partie de la flore de Cuba, j'ai observé dans la disposition des pétales avant leur épanouissement, et quand les boutons sont encore clos, un arrangement, une préfloraison qui n’avaient point encore été signalés et dont je ne connais aucun autre exemple dans tout le règne végétal. Les cinq sépales du calice ont l’estivation quinconciale, c’est-à-dire que deux des sépales sont extérieurs, deux intérieurs, et le cinquième (sic) a l'un de ses côtés recouvert par un des sépales extérieurs et l’autre recouvrant un des sépales intérieurs. Les cinq pétales, examinés 279 extérieurement , présentent une estivation imbricative et tordue, c'est-à-dire que, par leur côté externe, 1ls se recouvrent mutuellement; leur côté in- terne, au contraire, se replie directement en dedans vers le centre de la fleur, passe transversalement derrière les deux élamines qui correspondent à chaque pétale (sie), se recourbe de nouveau vers le centre de la fleur et va s'enrouler cireulairement autour du style qu'il embrasse étroitement. Comme chacun des cinq pétales présente la même disposition, il en résulte que la fleur non épanouie, coupée transversalement, semble partagée en cinq loges, contenant chacune deux étamines étroitement appliquées l'une contre l’autre, séparées par autant de eloisons qui sont constituées par le bord interne de chaque pétale. Je crois cette disposition générale dans le genre Gomphia, car je l'ai trouvée sans modification dans les quatre es- pèces mentionnées, savoir : (r. #hicifohia DC, acuminata DC, alaternfolia À, Rich. et elhiptica À. Rich. 0.» On voit par là que si A. Richard avait acquis, dès 1845, l’exacte notion de la préfloraison cloisonnée de la corolle dans certaines Ouratées, notion demeurée inconnue de tous les botanistes qui ont suivi, il n'avait pas ce- pendant remarqué la préfloraison engrenée du calice de ces plantes, Des deux caractères simultanés qu'elles possèdent, le plus externe lui avait échappé. NOTE SUR QUELQUES FLORAISONS OU FRUCTIFICATIONS INTÉRESSANTES OBSERVÉES DANS LES SERRES DU MUSEUM, PAR M. GÉROÔME. Il s’agit de plantes nouvelles, rares ou peu connues et pour lesquelles il est utile de donner quelques renseignements. Comme floraison de plantes nouvelles ou rares, nous signalons les sui- vantes : Huwrerra Bazrayr Hua. Apocynée originaire du Gabon, provenant d’un envoi de graines fait par M. le docteur Ballay, ancien gouverneur général de la Guinée française: la première floraison de cette espèce a été observée le 30 janvier 1901, ets’est montrée de nouveau en 1902. L'étiquette de la plante et les registres Fp serres portaient l'indication : D° Ballay, Gabon, +. La détermination spécifique a été faite par M. Hua. Une autre plante, précédemment envoyée aussi par M. le docteur Ballay, o 62! sous le n°, a pu être déterminée l'an dernier, c'est le Rauwwvolfia pleios- cradia K. Sch. D A, Ricuarn : Essai d’une flore de Cuba, 1845, 1, p. 337. — 280 — Pazisora Maczaupr Cornu. Originaire également du Gabon; la description de cette espèce a élé donnée par M. Cornu en 1895 (Bulletin de la Société de botanique). La plante est à signaler pour sa belle et abondante floraison en serre chaude humide; elle se comporte moins bien dans une serre plus sèche, moins chaude et à degré hygrométrique très variable: dans ces dernières conditions, la floraison ne se montre pas. CYGLEA sp. Espèce encore indéterminée, mais paraissant voisine du GC. Arnottü; elle est originaire d’Indo-Ghine et provient d’un envoi du prince Henri d'Orléans, en 1892. La racine forme une souche tubériforme arrondie, en partie hors de terre, et la tige enroulée sur un fil de fer, parallèlement au vitrage d’une serre chaude, est garnie de nombreuses feuilles peltées, de l’aisselle des- quelles naissent successivement des inflorescences pendantes. Pycnocoma Sp. Euphorbiacée originaire du Gabon, provenant d’un envoi du R. P. Klaine; l'étiquette porte les indications suivantes : «R. P. Klaine, Gabon, 1141». C'est la première fois que la plante fleurit; elle a été étudiée par M. Hua. Uvarra sp. s’agit d’une espèce provenant évalement du Gabon, envoi du R. P. Klaine; à la réception des graines, M. Cornu l'avait identifiée à un Xylopia, et c’est sous le nom de Xylopia sp. Gabon qu'elle a figuré en 1895 sur les listes de plantes vivantes offertes par le Muséum aux jardins botaniques français et étrangers. L’étiquette et les registres portent la mention : R. P. Klaine, Gabon, “©, Xylopia» {voir la note ci-après de M. Hua). “04 ? Comme plante dont la floraison est peu connue, citons : DicuorisaxprA unpara Linden, Gommélinée à beau feuillage ornemental, introduite en 1867, mais dont la floraison n'a pas dû être souvent ob- servée, Dans un ouvrage, Les plantes de serre (paru tout récemment, en 1900), on trouve encore l'indication «fleurs inconnues». La floraison de ce Dichorisandra undata à été observée dans les serres du Muséum le 93 avril dernier. M. Gérôme, chef des serres, a pu se rendre comple que la manière dont cette espèce était envisagée dans la mono- oraphie des Commélinées, de GC. B. Clarke (Suites au Prodrome), devait être changée. C. B. Clarke et les auteurs qui ont écrit après lui rattachent le D. undata au D. mosaica Linden: cette manière de voir est admise dans l’Index Kewensis de Hooker et Jackson; mais les deux plantes sont très différentes l’une de l'autre, par la disposition des inflorescences notamment. — 281 — Dans le Dichorisandra mosaica, les inflorescences sont terminales, comme dans la majorité des espèces du genre, et les sépales sont blancs: dans le D. undata, les inflorescences sont axillaires et peu fournies ; elles naissent sur les tiges dénudées au point d'insertion des gaines des anciennes feuilles disparues; les sépales sont roux fauve: les pétales élégamment ciiées au bord. Il reste à étudier de plus près les fleurs de ce D. undata Lind., afin de vérifier si le nom de genre qui lui a été donné par l'introducteur est bien approprié; en tout cas, la synonymie indiquée par G. B. Clarke est inexacte et ne doit pas être maintenue. C'est un des nombreux exemples de plantes horticoles pour lesquelles les renseignements botaniques exacts sont peu abondants, ou font quelquefois défaut. Comme autres floraisons intéressantes à signaler, notons plusieurs Glaviqa : C. umbrosa, C. lancæfolix, G. Riedehana , le dernier ayant à la fois fleurs et fruit; le Cusparia macrophylla (qui produit la racine d'Angusture), le Gera- tozamia mexicana , Gycadée dont il existe de beaux pieds dans les serres et dont plusieurs sont actuellement porteurs de belles inflorescences males, etc. À titre de fructification intéressante, citons celle du Seradophyllum pul- chrum Dene. et Planch., Araliacée très estimée comme plante d'ornement, mais loujours rare à cause de la difficulté relative de multiplication arti- licielle par bouturage ou grellage, et de la rareté des graines. Il y a quelques années, la fructification de cette espèce eut lieu au jardin botanique de Lisbonne; les oraines reçues de cette fructification étaient vides el ne germèrent pas. Actuellement, un pied de Sciadophyllum pulchrum, cultivé au jardin d'hiver, porte de nombreux fruits mürs ou en voie de maturité; 1l sera intéressant de suivre le semis qui a été fait des graines provenant de deux de ces fruits dont la maturité, à Paris, est un fait rare; si ces graines pou- vaient germer, elles permettraient de multiplier plus vite une espèce relati- vement peu répandue. OBSERVATIONS SUR DEUX PLANTES DU (GABON AYANT FLEURI DANS LES SERRES DU MusEu. par M. Herr Hua. 1. Hunteria Ballayi sp. n. Frutex glaberrimus. Folia ampla, elliptica, basi acuta vel obtusa, apice obtuse acuminata, supra nitida, multinervia. Inflorescentiæ cymosæ paucifloræ, sub- sessiles, axillares vel terminales. Calycis sepala 5, lata, rotundata. Corollæ tubus cylindricus ad medium et ad orem paulo consirictus, extus glaberrimus, necnon ac intus nisi ad staminum inserlionem; lobi breves, ovati. Stamina ad quartum — 282 — tubi superius inserta, filamentis brevibus ad basim parce pilosis, antheris ovatis, acutis. Ovarium glaberrimum acutum in quoque loculo 2 ovulatum. Gabon. — A CI. Ballay datum, in Musei parisiensis tepidariis cultum. Dimensions : Feuilles : de 7 centimètres de long sur 2 cent. 5 de large, jusqu'à 16 centimètres sur 7. Sépales : o millim. 7 sur 1 millimètre. Tube : 6 millimètres de long. Lobes de la corolle : 3 millimètres à 3 millim. 5 sur 2 centimètres à la base. Anthères : 1 millimètre de long. Celle espèce, que nous sommes heureux de dédier au regretté docteur Ballay, récemment décédé gouverneur général de l'Afrique occidentale française, est la troisième signalée dans la région du Gabon et du Game- roun. Elle diffère de VA. camerunensis K. Sch. par la longueur relative du tube et des lobes, ceux-ci étant moitié de celui-là, au lieu de lui être sensi- blement évaux; de VIT. ambiens K. Sch. par la brièveté des fleurs ; des deux pa les sépales arrondis au lieu d'être aigus. Les inflorescences, axillaires par essence, se présentent soit à l’aisselle des feuilles des pousses de l’année, soit sur le vieux bois dépourvu de feuilles. Elles peuvent paraitre terminales par avortement du sommet de l'axe du rameau. 2. Uvaria sp. L’Anonacée, dont la floraison vient d'être signalée dans les serres du Muséum, n'appartient pas au genre Xylopia, comme on l'avait cru avant d'avoir vu les fleurs, mais au genre Uvaria. Les fleurs à six pétales ellip- tiques larges, étalés, presque égaux, imbriqués dans le bouton globuleux , ne laissent aucun doute à ce sujet. L'identité spécifique est moins certaine, La forme des feuilles et la dis- position de leurs nervures correspondent exactement à la description de ces organes chez l'Uvaria Cornuana Engler et Diels®, espèce établie à Berlin sur une plante vivante également originaire du Gabon et envoyée par le P. Klaine au Muséum qui la distribuée. Mais la plante, beaucoup plus glabre dès l’état jeune, ne présente plus trace de poils, même sur la côte des feuilles, à l’état adulte. Le calice est entièrement clos dans le bouton, ne présentant au sommet que trois très petites dents, au lieu d’avoir les sépales connés seulement au tiers, Les pétales, d’un vert pâle, sont dé- pourvus, sur la face supérieure, des poils étoilés qui garnissent la face inférieure. Ces derniers caractères, de même que les dimensions de la fleur, sont propres à l'Uoaria Chamæe PB. Et c'est à cette espèce que nous rattache- rions le plus volontiers la plante des serres. Un nouvel examen comparatif, auquel nous nous livrerons au fur et à ee () Monograplueen African. Pflanzenfam. und Gatl, — vi. Anonaceæ, p. 15 1901). — 9283 — mesure de la floraison, nous permettra sans doute de déterminer définiti- vement si vraiment nous avons à faire à une forme de cette dernière es- pèce à feuilles plus allongées et plus acuminées que dans le Lype, où à une espèce distincte, CARDITE NOUVELLE DES ENVIRONS DE PierRErITrE, PRÈS rampes, Note DE M. LE PpRorgsseur SranisLAs MEUNIER. Bien que mes goûts m'attirent ordinairement dans d’autres directions, Je fais de la paléontologie à mes heures et c'est ainsi qu'ayant, en 1878, découvert un gisement oligocène à Pierrefitte (?, près Ét lampes , J'y ai déter- miné 122 espèces, dont 30 élaient nouvelles pour la science. Ce gisement a, depuis lors, été visité maintes fois par les géologues , et plusieurs auteurs ont fait de sa faune l’objet d’études spéciales. Ces détails ne sont pas inutiles à mentionner pour qu'on comprenne l'intérêt avec lequel j'ai reçu dans ces derniers temps la visite d’un habitant d'Étampes, ] M. Louis Chayla, frère de la Doctrine chrétienne, qui m'’ap- portait plusieurs coquilles de Pierrefitte, qu'il considérait comme très rares. Dans le nombre des échantillons qui me sont ainsi parvenus, j'ai re- marqué une valve gauche de Cardita qui me parait nouvelle et que je désire décrire en quelques mots. Elle est assez convexe et mesure 1 > millimètres de longueur sur 1 1 milli- mètres de largeur. À sa surface, se voient dix-huit côtes rayonnantes, hautes et nettement séparées les unes des autres, dont la crète est garnie d’ornements très remarquables, qui consistent en petites granulations répu- lièrement séparées par des étranglements et dont les formes varient depuis celle d’un mamelon arrondi jusqu’à celle d’une pointe surbaissée. Les extré- mités de ces côtes donnent au contour orbiculaire de la coquille, qu'elles dépassent, un profil crénelé. Ces caractères empêchent de confondre la nouvelle espèce avec Cardita Omaliana Nyst, qu'elle rappelle un peu à première vue, mais qui a les côtes traversées par de petits sillons très rapprochés les uns des autres. I est indiqué d'inscrire cette espèce sous le nom de Cardita Chaylai; on peut résumer sa diagnose ainsi : C. testa orbiculata, convexo-corduta , longitudinaliter costata ; costis 18, convexis, distantibus, regulariter granu- latis , marginatis crenatis. 0) Comptes rendus, 1. LAXXIX , p. G11. mn peer SUR UNE EAU MINÉRALE DE MADAGASCAR, par MM. À. Arxaup et V. HASENFRATz. Nous avons reçu, il y a quelque temps, une série d'échantillons relatifs à une eau minérale de Madagascar provenant de Sainte-Marie-de-Marovoay , près Majunga. Get envoi nous a été fait par M. Sluzenski, colon établi dans cette loca- lité; malheureusement, les détails donnés sur la source ou les sources elles-mêmes sont insuffisants : nous espérons cependant pouvoir les faire compléter ultérieurement. «La source, dit M. Sluzenski, existe dans une vallée entourée de petites montagnes el l'eau qu'elle fournit se trouve, à certains endroits, recouverte d'une croûte cristalline; en creusant de petits puits dans le terrain argileux, l'eau s’y rassemble et on peut facilement la recueillir. » Cette description sommaire correspond tout à fait à ce que nous con- naissons sur l'origine de l'eau de Pullna, en Bohème, car c’est aussi dans un lerrain argileux et en creusant des sortes de puits qu'on recueille cette eau minérale. Mais là ne s'arrête pas l'analogie qui existe entre ces deux eaux, ce ne serait pas suflisant pour les mettre en parallèle ; l’eau de Sainte- Marie-de-Marovoay présente en outre une minéralisation et une composition chimique qui la rapprochent à tous égards de son ainée européenne. Ce sont des eaux sulfatées froides renfermant en dissolution de grandes quantités de sulfate de sodium et de sulfate de magnésium, et toutes deux sont très riches en principes minéraux : l’eau de Pullna authentique que nous avons entre les mains contenait 26 grammes de sels par litre, el l'eau de Sainte-Marie-de-Marovoay, de 25 à 27 grammes pour les échan- Uillons les moins riches en matières salines ; toutefois celte dernière con- lient moins de sulfate de magnésium. D'un autre côté, certains des échantillons d’eau minérale prélevés pen- dant la saison sèche à la source de Sainte-Marie contiennent des quantités beaucoup plus considérables de sels (100 à 101 grammes par litre), ce qui rapproche alors cette eau de l’eau de Rubinat, qui renferme, par litre, plus de 103 grammes de sels constitués, en majeure partie, par du sulfate de sodium. Ce dernier sel domine également dans l’eau de Sainte-Marie. Les échantillons d’eau minérale que nous avons reçus constituent trois séries prises à des époques différentes de l'année : d’abord, l’eau prélevée en février 1900 (saison des pluies), l'eau prélevée en août 1900 (saison sèche) et, enfin, l’eau prélevée en août 1901 (saison sèche). Les échan- tillons de février 1900 sont ceux qui représentent l’eau la moins chargée en principes minéraux, probablement en raison de l'apport que les pluies donnent aux sources souterraines. Pour les échantillons de la saison sèche, nous avons deux types à minéralisalions différentes comme concentration, 200 = mais semblables en ce qui concerne les rapports des quantités des différents sels dissous : l’un renferme 101 grammes de sels par Titre; le second, bien moins riche, n'en renferme que 33 grammes, [est probable que ces eaux ne proviennent pas de la même source, mais de sources distinctes dans la même vallée. Enfin les échantillons du mois d'août 1901 (saison sèche) sont bien moins minéralisés que ceux de la même époque de l'année 1900 ; cette eau ne contient que 25 grammes de sels par litre. Ceci ne peut s'expliquer que par deux hypothèses : ou bien la saison sèche a été relativement pluvieuse en 1901, ou bien l'eau n'a pas été prise au même endroit que année précédente. Quoi qu'il en soit, il importe de remarquer que si les quantités de sels dissous dans un litre d'eau sont différentes, les proportions relatives de ces sels sont sensiblement les mêmes d’un échantillon à l'autre; seuls, les degrés de concentration sont variables. L'eau prise en août 1901 ressemble, à s’y méprendre, à celle prélevée en février 1900 ; toutes deux ont à peu près la même teneur en principes mi- néraux (29 à 26 grammes par litre), ce qui paraît indiquer que cette mi- néralisation représente le type le plus constant de ces sources. Toutes ces eaux sont inodores, incolores, ou à peine teintées de jaune pour celles de forte concentration; elles sont limpides; mais quelques échan- Ullons, prélevés sans précautions, contiennent, à l’état de dépôt, une cer- tune quantité d'argile : elles sont lévèrement alcalines, ce qui est dù à la présence d’une petite quantité de carbonates de calcium et de magnésium dissous à la faveur d’un excès d'acide carbonique. Voici les résultats des analyses que nous avons faites de ces différentes eaux : EAUX DE SAINTE-MARIE-DE-MAROVOAY PRISES AVANT LA SAISON DES PLUIES. AOÛT 1900. AOÛT 1901. ÉCHANTILLON À. ÉCHANTILLON B. ÉCHANTILLON C. De... Riot Lapoil 1.0912 1.023933 | Acide carbonique . . ? 38°°9 7 Gaz. Oxypène......... non dosés. 1 5 non dosés,. 4. : 5 PNR RE " 13 O 7 Silicate de magnésium , COSMg CO'Ca, dissous par CG?.., of'269 lraces. 05263 Sulfate de sodium.......... 21 812 655924 16 250 Sulfate de magnésium...... 9 390 29 160 6 618 sulfate de calaum......... 1 9309 1 964 1; 342 Chlorure de sodium. ....... o 5923 1 668 o 420 Azotate de sodium.,........ traces. 2 294 o 662 Résipu Fixe par litre. .... 33296 100940 255554 Muséum. — vin. 19 — 286 EAU DE SAINTE-MARIE-DE-MAROVOAY PRISE PENDANT LA SAISON DES PLUIES. (15 FÉVRIER 1900.) ÉCHANTILLON D. Densité. ae Re EU Er OT TL | 1.092923 | ACIUE CAFDONIQUE. 24 2 0e CT RE 83 5 Gaz NN ORNRENE 27 rentre : rs M Mare. 1 AZOUDE RICE MEN CARS OS LR ONE 58 PORC 1708 Silicate de magnésium, COCa , COM re par COS 6%"263 Sulfate de soditim ee Se Rene es DES LOMIPPANEENNEE 15 128 Sulfate de magnésium... 4h de FÉRR AT SRE 6 723 Sullate de calaumreerrte ct. AL CCR Re | 1 "ds Ghiorure-de sodium. 288 0 CR ER LES 0, 50 Azotate de sodium ..... PRE NT M te SEE : o 538 Résrpu: Fixe par rés 07 OR s 55210 Les résidus d’évaporation de ces eaux, séchés à 180 degrés, comme on a coutume de le faire, renferment une grande quantité d’eau retenue par les sulfates de sodium et de magnésium; quand on les chaufle au rouge sombre dans un tube de verre, on constate facilement le départ d’une notable pro- portion de vapeur d'eau qui se condense sur les parties froides du tube ; en même temps, il se forme un peu de vapeurs nitreuses provenant de la décomposition partielle des nitrates quand l'eau en renferme ; la matière ‘organique, en très faible quantité, est comburée sans qu'on puisse perce- voir la formation de substances charbonneuses ; nous avons d'ailleurs dosé la matière organique par une méthode directe que nous indiquerons plus loin. Les résidus d’évaporation, séchés à 180 degrés, donnent des poids con- stants ; mais, comme il résulte de ce qui précède, ils n'ont qu'un intérêt très relatif, en raison de la quantité d’eau qu'ils retiennent encore à cette température. 4 RÉSIDUS D'ÉVAPORATION SÉCHÉS À 180 DEGRÉS. JT EE EL EM DE A B C D Poids . ne RS TI 366"450 1085128 265920 20760 Il est intéressant de constater que l'une de ces eaux (A) paraît sensible- ment plus pure que toutes les autres : elle ne contient, en eflet, que des traces de nitrate ; il est vraisemblable d'admettre qu'elle a été prise dans de meilleures conditions à la source même, et qu'elle n’est pas souillée par les eaux pluviales, qui peuvent se charger plus ou moins de nitrates par le lavage des couches superficielles du sol. L'eau B, la plus minéralisée, doit avoir été recueillie dans des cavités ou puits de concentration naturels, ce qui semble être justifié par l'existence des croûtes cristallines. Ces croûtes sont des concrétions salines qui ont — 987 — certainement pris naissance par lévaporalion spontanée des eaux saturées de sels; aussi l'analyse indique-t-elle surtout la présence de ceux qui do- minent dans l'eau minérale, savoir : les sulfates de sodium et de magné- sium. Ces cristallisations sont presque complètement blanches, un peu sa- lies toutefois à la surface par quelques poussières ocreuses, Elles se dissolvent facilement et entièrement dans l'eau froide, sauf une trace de matière inso- luble, à peine en quantité suflisante pour rendre les solutions opalescentes. ANALYSE DES CONCGRÉTIONS. MP PRE 1h.70p. 100. A D a ame dunes eos Go.oh D suc. 2h ,41 7... 0.00... 0.59 Ou, perles. .... .......,......... 0.206 LAC EN A MENETE ATEN PAR 100.00 Nous avons recherché et dosé les nitrates dans les échantillons d'eaux À, B, CG, D, par le procédé de Schulze, qui donne d'excellents résultats. On évalue l'acide azotique d’après les volumes de gaz bioxyde d'azote qui se forme dans la réduction des nitrates en présence du protochlorure de fer et de l'acide chlorhydrique. Les poids d'acide azotique trouvés ont été con- vertis en azotate de sodium, et ce sont ces nombres qui figurent dans les tableaux analytiques précédents. La matière organique, contenue en faible quantité dans toutes ces eaux, a été évaluée par la méthode de Xubel et de Tiemann, adoptée par le Comité consultatif d'hygiène de France pour l'essai des eaux potables. Ce procédé consiste essentiellement à faire agir le permanganate de potassium, en pré- sence de soude, sur un volume déterminé d’eau à essayer. La matière or- ganique réduit le permanganate, et on exprime les résultats en acide oxa- lique d’après la quantité d'oxygène consommée dans la réaction. Afin de donner une valeur comparative à ces essais, nous avons dosé simultané- ment, et dans les mêmes conditions, la matière organique dans diverses eaux potables ou minérales. MATIÈRES ORGANIQUES. ÉVALUÉES OXYGÈNE EN ACIDE OXALIQUE CONSOMME par litre. par litre. D 0... .. 34°83 1783 d'Hunyadi-Janos......... RARE h1 6 53 de Rubinat (source Liorach) . ..... hQ 2 6,23 Re ul... ... 269 6 3h de Sainte-Marie-de-Marovoay (prise à la saison sèche)...... Pere 67 4 8 5 de Sainte-Marie-de-Marovoay (prise Maprér is pluies)... ..:... 4.0 73 1 9 3 Pour justifier les rapprochements qu'on peut établir entre T'eau de Sainte- Marie-de-Marovoay et certaines eaux minérales, nous donnons, dans le ta- bleau ci-joint, l'analyse de l’eau de Pullna, faite par Struve, et celle de l’eau de Rubinat, effectuée au laboratoire de l'Académie de médecine. EAUX D : (Source Loeb) PME Silice, alumine, oxyde de fer............. 0%"038 08023 As Sons SL OMAN AS 96 265 16 120 Se ET : de MAÉ RU 3 268 12 191 | de potassium 0 239 o 625 de CACIUIMER AE Le LIRE 1 949 0 338 Citosnss | de sodium. TS PE PA NT nt à 099 7 de magnésium... 4,18. D 2 260 Carbonates de calcium, de magnésium ...... n 0 934 Sulfates de lithium, strontium, baryum..... 7 0 003 Phosphate de potassium. ................ ” 0 013 PRINCIPES FIXES par litre...... tt 108887 328"4ho L'eau minérale de Sainte-Marie-de-Marovoay Gent donc le milieu entre ces deux eaux sulfatées : très riche en sulfate de sodium, comme l’eau de Rubinat, elle contient cependant, en outre, du sulfate de magnésium, comme celle de Pullna. Les sources de Sainte-Marie, captées et aménagées avec tous les soins usités en pareil cas, fourniront certainement une eau minérale intéressante et qui pourra rendre les plus grands services à notre colonie de Madagascar. L'une des eaux (A) que nous avons analysée était remarquablement pure ; aussi, en procédant à un choix judicieux des sources et en écartant les causes de contamination, nous ne doutons pas qu'elles puissent toutes avoir le même deoré de pureté. On sait combien les eaux sulfatées sodico-magnésiennes (Pullna, Rubr- nat, Hunyadi-Janos, Birmenstorf, etc.) sont appréciées par le corps médical et combien est grand lusage qu'on en fait dans les maladies les plus diverses. Nous croyons que l'eau de Sainte-Marie-de-Marovoay justifiera dans l'avenir les espérances que, par sa composition chimique, on est en droit de fonder sur elle. . BULLETIN DU LA | MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE. L È ù 111 d F » ANNÉE 1902. — N°5. 61° RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM. 27 MAI 1902. —_“TQ ——— PRÉSIDENCE DE M. EDMOND PERRIER. DIRECTEUR DU MUSÉUM. M. ve Présipenr dépose sur le bureau le quatrième fascicule du Bulletin pour l'année 1902, contenant les communications faites dans la réunion du 29 avril 1902. Par arrêté ministériel en date du 23 mai 1902, M. Lecoure (Paul-Henri), professeur agrégé des sciences naturelles au lycée Saint-Louis, docteur ès sciences, est chargé des fonctions de sous- directeur du laboratoire de biologie appliquée aux colonies. M. Brôcemanx (Henry-W.), président de la Société entomologique _ de France, directeur du Comptoir d’escompte à Nice, a été nommé _ Correspondant du Muséum par l'assemblée des professeurs de cet _ établissement, le 15 avril 1902. “AM es Fe CORRESPONDANCE. 14 M. Bernier (J.), conservateur du musée colonial de Nouméa , an- _ nonce l'envoi de 390 échantillons de plantes de la Nouvelle-Calé- nr. Lu . "e Muséum. — vu. 20 MP - — 290 — é donie et offre de continuer à enrichir les collections du Muséum, en ce qui concerne la flore de cette colonie. M. Largé (Paul) rend compte des collections qu'il a pu rassem- bler pour le Muséum, grâce aux chasseurs sibériens qu'il a réussi à s'attacher. H a pu ainsi recueillir, par leur intermédiaire, de nom- breux Oiseaux, la peau ou le squelette de quelques Mammifères, entre autres de Phoques, des Reptiles, des Poissons, quelques Grus- tacés , tous animaux provenant de la région du Baïkal. M. Crane (J.), consul de France à Rangoon, a adressé au Mu- séum, des minéraux provenant des mines de rubis de Mogok (Haute-Birmanie ). M. Cugvarier (Auguste) se proposait de faire une communica- Uon sur la mission quil va diriger dans la région du Chari et du Tchad à la dernière assemblée des naturalistes, levée en signe de deuil en raison de la mort de M. le professeur H, Filhol. I à laissé, avant son départ, une note qui a été lue à la réumion du 27 mai, dans laquelle 1l expose les grandes lignes’ de son projet d'exploralion et remercie chaleureusement les personnes qui Font aidé à organiser la mission : M, Liard, directeur de l'enseignement supérieur, M. Edmond Perrier, directeur du Muséum, M. le pro- fesseur Hamy, l'Académie des inscriptions et belles-lettres, MM. les professeurs du Muséum, la Société de géographie, la direction de l'Afrique à l'Union coloniale, M. G. Schweinfurth, le vénérable doyen des explorateurs africains, M. le consul Vohsen, directeur de la « Dietrich-Reimer» et M. le directeur du Musée du Congo belge. M. ze Direcreur du Muséum dépose sur le bureau de l’Assemblée des naturalistes un exemplaire de l'ouvrage contenant les confé- rences faites sur Madagascar, au Muséum d'histoire naturelle, orga- nisées par M. le professeur R. Blanchard, avec le patronage de l'Union coloniale française et du Comité de Madagascar. Ge livre qui a pour litre : Madagascar au début du xx° siècle (Paris, 251 figures : VU ANR ' "bal AU ; ll : LÉ ROOMS "TRS à WAP ADER ê TA. re. M4 \ ne Fe 291 RS Eu à le toxte el une carte physique de Madagascar, échelle au noo »,000°, Société d'éditions scientifiques el lilléraires, rue An- oi jine e-Dubois, 4, 1900), est dû à la collaboration de MM. Raphaël Blanchard, Marcellin Boule, Clément Delhorbe, Emmanuel Drake 4 Gun, Henri Froidevaux, Guillaume Grandidier, Alfred La- % oix et Aristide Marre. LS à + He . Da * é 0 Au nom de la Société d'histoire naturelle d Autun, M. RexauLr r (B.) : | dipos sur le bureau le quatorzième Bulletin de ses mémoires; . cest un volume de plus de 700 pages (mémoires et comptes ren- _ dus). a Parmi les mémoires on peut citer : 1° Catalogue raisonné des plantes phanérogames et cryptogames de la res (MarcarLHOU-D'AYMERIC ) ; 2° Un coin de la Nièvre préhistorique, À planches (V. Arnow); “#3 3° Catalogue raisonné des Coléoptères de Saône-et-Loire et des dépar- … tements limitrophes (L. Fauconxer, Abbé Viturat); à d h° Sur trois nouveaux Polychètes d'eau douce de la Guyane avec 26 3 dessins intercalés (Cu. Gravier); h° Sur le genre Lycastis Audouin et Milne-Edwards (Gun. GRaviER ); 6° Sur les Annélides polychètes d'eau douce (Cu. Gravier); 7° Le genre Sherbounia Don (Amaralia Wew.) genre de la Flore pes (H. Hu); _ 8° Sur quelques Cryptogames hétérosporées (B. Renaucr). _ Les mémoires renferment 33 planches et dessins, et les comptes rendus 11 planches en tout; le volume est illustré par 44 planches cet Fi originaux. : M. le D: Peru (A.) offre à la bibliothèque du Muséum ef au _ laboratoire maritime de Saint-Vaast-la-Hougue un exemplaire du be des principales œuvres de Ch.-H.-G. Pouchet précédé d'une notice À Eur et publié par les soins du D' A. Pettit, Paris, Masson et C?, 20. — 292 — Chine française, couronné par l'Union coloniale (Bulletin de la Société nationale d'acchmatation de France, 1902). M. Lacroix annonce que la Collection minéralogique vient de recevoir un cadeau magnifique. M. Pierpont Morgan vient en effet d'acheter, pour l'offrir au Mu- séum, la collection des pierres précieuses américaines, faite par M. Gr. Kunz, de la maison Tiffany de New-York, pour l’exposition panaméricaine de Buffalo (1901). Cette collection, qui a obtenu les plus hautes récompenses à celte exposition, est constituée par un grand nombre de pierres précieuses taillées accompagnées de magnifiques échantillons de minéraux cristallisés appartenant aux mêmes espèces : tous pro- viennent de gisements américains. Cette série tout à fait remarquable sera exposée dans deux vi- trines spéciales à l’entrée de la galerie de minéralogie. M. A. La- croix donnera au Bulletin une notice détaillée sur cette collection dès qu'elle sera classée. M. le D' Maczaun, médecin de 1° classe des colonies, adminis- trateur colonial au Fouta-Djallon, correspondant du Muséum, à fait don d’une Panthère et d'un Potamochère d'Afrique à la Ména- serie du Muséum. M. Gocpscnmar, 15, place Malesherbes, à Paris, a offert un Lama puanaco à la Ménagerie du Muséum. M. Duponr (Victor), procureur de la République à Dakar (Sé- négal), a offert un Nandou au Muséum. La Ménagerie s'est également enrichie d’un jeune Nandou donné par M. Cuarsonnier, rue Kléber, 11, à Marseille. #9” ce Le M. Auweur (J.-P.), ingénieur, rue Mazagran, >, à Paris, a offert "14 . . / _ un médaillon de néphrite et des plaques de même substance pour les collections de Minéralogie et un album pour la Bibliothèque du nt. Muséum. COMMUNICATIONS. Un mavuscrir pe Danry p’IsNarD À LA BIBLIOTHÈQUE D’ ARR4s , PAR M. E.-T. Hamry. \ J'appelle l'attention de nos botanistes sur un manuserit, dont il est fait x. mention au premier volume du supplément au Catalogue général des Ma- : nuscrits des Bibliothèques publiques de France, que vient de faire paraitre le L Ministère de l'instruction publique (”. . Ce manuscrit a pour titre Cathalogus omnium plantarum horti Reg Pari- siensis in lucem muhi productarum ; 1 est signé Danthi Disnard et porte la # date du 25 jum 1709, le timbre de Cayrol et l'ex hbris d’un abbé de Pré- 7 montré, Jean-Baptiste L’Ecuyer. L: Ge manuscrit de Danty d'Isnard fait partie d’une collection offerte par | M. V. Advielle à la bibliothèque publique d'Arras (n° 66); on ne le 1 trouve pas mentionné dans le catalogue de la bibliothèque de l’auteur, im- | primé à Paris et dont la vente eut lieu le 20 juillet 17440). Antoine-Tristan Danty d’'Isnard n’est point, comme le suppose M. Ad- ) vielle, «un des premiers fondateurs du Jardin des Plantes- qui avait déjà 2 trois quarts de siècle, lorsque ce savant homme fut appelé à remplacer, comme démonstrateur de botanique, Tournefort, qui venait de suc- comber à un accident de voiture le 28 décembre 1708. Il n’a d’ailleurs 3 O) (T. XL. Suppl. T. L., A.-Br., Paris, Plon, 1902, in-8°, p. 184.) () «Catalogue des livres de feu M. Danty d’Isnard, médecin, ancien Professeur Royal des Plantes au Jardin du Roy et de l’Académie royale des Sciences. Dont la : Vente se fera en détail le Lundy 20 Juillet 1744 et jours suivans, en la maison où 4 il est décédé, rue du Paon, quartier S'-Victor. ‘4 «A Paris, chez Gabriel Martin, rue S'-Jacques, à l'Étoile , MDCCXLIV, » (5) Cette nomination de Danty d’Isnard, dont le texte fait défaut dans les Re- gistres de la Maison du Roi, dut avoir lieu tout de suite après la mort de Tourne- fort, car il la rapporte lui-même à l’année 1708 dans son mémoire sur les Évo- nymoïdes : eNous avons, dit-il, obligation de la découverte de cette Plante (Evonymoïdes Canadensis) à M. Sarrasin, Conseiller au Conseil supérieur du Canada, Médecin du Roi, très habile dans la connoissance des Plantes et correspondant de cette Académie, qui l’a envoyée en l’année 1709 au Jardin Royal des Plantes médicinales à Paris, où j'étois pour lors Professeur en Botanique, l’illustre M. Fa- — 294 — gardé que fort peu de temps cette charge, A.-L, de Jussieu assure même qu'il ne fit qu'une fois son cours”, Quoi qu'il en soit, Antoine de Jussieu était nommé à sa place le 10 août 1710. Antoine-Tristan Danty était l’ainé des cinq enfants de Jacques ), «con- seiller médecin du Roy pour les maladies dangereuses et populaires», el d'Élisabeth Poussin, et il était né le 12 mai 1663 à Londres, où son père, «très expérimenté au fait des maladies pestilentieuses», avait été invité à passer, par le roi Charles ÎT, dès 1661 ©, à cause qu'il y avoit quelque soupçon de peste» (), Danty d’Isnard fut nommé, quelques années plus tard, membre de l'Académie des sciences (1716). Il à fait un certain nombre de communi- cations à celte compagnie de 1716 à 1729 © et il est mort en 17438, à l’âge de 80 ans. gon, Premier Médecin du feu Roi Louis XIV, Surintendant de ce Jardin et Ho- noraire de cette Académie m'ayant fait l'honneur l’année précédente de me nommer pour successeur du célèbre M. de Tournelort.» (fist. de l’Acad. Roy. des Sciences. Année M DCCXVI, avec les Mémoires de Mathématique et de Phisique pour la méme année. Paris, Impr. Roy. M DCCXVIIE, in-4°, p. 293.) ® &... Plus fait pour le travail de cabinet, dit l’auteur de la Notice historique sur le Muséum, et ne jouissant pas d’ailleurs d’une bonne santé, il renonça à cette place après avoir fait un seul cours.» (Mém. du Mus., t. IT, p. 8 et n. 1. 1804.) — Son herbier, ajoute Jussieu, «composé de 150 pertefeuilles, et renfermant la plupart des plantes de Tournefort, a été acquis par l’auteur de cette notice. . Il est aujourd’hui au Muséum. ® Ce Jacques Danty était né à Murat, dans le Cantal. Les Danty jouissaient d’une grande considération dans cette ville. Gérôme Danty était consul en 15809, Tristan Danty et un autre Jacques Danty, qui sont peut-être le srand-père et le père du conseiller-médecin, occupaient la même charge en 1614 et en 1651. Quatre autres Danty ont été depuis lors consuls de Murat. (Renseionements com- piques par M. Marcellin Boule.) } Cf. Arch Nat., ZX 609 f° 161 v°. — Cette pièce, datée d'avril 1692, est in- ts Lettres de naturalité en faveur d’Antoine-Tristan, Marie-Marguerite, Anne- Élisabeth, Mathieu et Agnès-Françoise Danty d’Isnard , mnt de Jacques Danty d'Isnard, médecin ordinaire pour les maladies pestilentielles. 4 On sait que ce fut en 1665 qu'éclata la grande épidémie de peste de Londres (the Plague) dont Hodges, Quincy et plus tard de Foé, John Hancock et ue ont fort longuement disserté. ! Voici la nomenclature complète de ces sept mémoires : AN d’un nouveau genre de plantes que je nomme Evonymoides , avec la Description d’une nouvelle Espèce, 12 décembre 1716. (Hist. de l’Acad. Roy. des Sciences. Année M DCCXVT, avec les Mémoires de Mathématique et de Pli- sique pour la méme année, in-h°, p. 290-295, pl. VIT.) Description de deux espèces de Lamium, cultivées au Jardin du Roy, 18 dé- cembre 1717. (Ibid. Année M DOCXVE, p. 268-275, pl. VIT et VII.) Établissement d'un nouveau genre de Plante, que je nomme Cynoglossoides , D 10 ° Srroma. — La tumeur proprement dite est formée par du tissu con- _ jonetif), assez richement vascularisé, dont les fibres dessinent des tourbil- ons irréguliers. Ges dernières se présentent sous deux aspects différents. _ soit agplomérées en faisceaux denses, soit œdématiées. _ Entre les tourbillons, il existe diverses variétés d'éléments : des cellules RE _embryonnaires : à gros noyau — des cellules à cyloplasma oranuleux très — développé, se colorant en vert par le bleu polychrome, et à noyau modé- _ rément riche en chromatine —— enfin des cellules fusiformes, souvent vo- lumineuses , surtout abondantes au voisinage des vaisseaux. Après l'action du bleu Unna, leur cytoplasma se montre bourré de oranulations serrées _ colorées en rouge violacé; leur noyau central est translucide, bleu clair. La présence de ces mastzellen mérite d'être signalée en raison de l'insuffi- — 304 — sance de nos connaissances actuelles sur la répartition de ces éléments. D'autre part, il est mtéressant, à ce propos, de mettre en parallèle la fré- quence, dans l'espèce humaine, de ces mêmes cellules engraissantes dans les fibromyomes utérins. Il est d’ailleurs vraisemblable qu’à mesure que les re- cherches se multiplieront, les mastzellen prendront une extension plus con- sidérable; c’est ainsi que le hasard des recherches a permis à l’un de nous de constater leur présence dans l’appendice iléo-cæcal enflammé. En résumé, la tumeur en question est essentiellement composée par du tissu conjonctif, æœdématié par places; elle doit donc prendre place dans la catésorie des fibromes. L'Icuz pe Sainr-Sor-BELcAsTet , par M. Armano Viré. (Lasoraroire DE M. Le proresseur EpmonD PERRIER.) On sait que les lerrains calcaires en général sont extrêmement fissurés et que l’eau, absente en totalité de leur surface, s'est infiltrée en profon- deur, où elle a donné naissance à des grottes plus ou moins vastes el où elle y forme encore à l'heure actuelle de véritables rivières souterraines. Mais on ne se rend pas toujours bien compte de l'intensité qu’acquiert en certains endroits celte œuvre de creusement du sous-sol; certains pla- teaux sont véritablement criblés de canaux entremélés en tous sens absolu- ment comme l'intérieur d’une éponge et une exploration méthodique nous révèle seule ce phénomène. C’est ainsi qu’en avril dernier nous avons pu examiner à ce point de vue une région s'étendant autour du château de Belcastel (Lot), au bord de la Dordogne. Or, dans la surface que nous avons parcourue, qui ne dépasse pas 300 hectares de terrain, nous avons constaté l’existence de plus de qua- rante cavités souterraines, dont le volume varie de 100 à 20,000 mètres cubes, sans compter plusieurs igues ou puits verticaux qui n’ont pas encore été explorés. Nous ne parlerons guère ici que des deux ou trois plus intéressantes de ces cavités. Le château de Belcastel est situé au confluent de la Dordogne et de son affluent l'Ouysse. L'Ouysse naît toute formée par deux sources très impor- tantes, issues de cavités souterraines actuellement impénétrables, au voisi- nage de Rocamadour et à 18 kilomètres environ du célèbre puits de Pa- dirac. | Sa vallée, encaissée entre deux hautes falaises, est bordée de cavités nom- breuses, dont plusieurs ont été habitées à diverses époques. — 305 — Après un parcours d'une quinzaine de kilomètres, elle passe au village de Lacave et se jette dans la Dordogne sous le château de Beleastel. C’est dans un des plateaux qui bordent son cours , à 1 kilomètre environ au sud-est de Lacave, que nous avons trouvé la cavité qui fait l'objet prin- cipal de cette note. L'Igue de Saint-Sol-Belcastel est un puits vertical dont l'ouverture se compose d’un entonnoir de 10 mètres de diamètre à la surface du sol, mais qui se relrécit jusqu'à n'avoir plus, à 4 mètres en contre-bas, qu'un diamètre de + m. 50 à 3 mètres (allitude, 220 mètres environ). Un puits vertical, régulier, de même diamètre, y fait suite sur une pro- fondeur de 80 mètres. Les parois en sont absolument polies par les eaux et montrent clairement qu'un ruisseau aujourd'hui tari s’y est engouffré. Ce puits est greflé sur une vaste caverne explorée à l'heure actuelle sur 800 mètres environ de longueur. La direction en est sensiblement rectiligne et orientée S. E.-N. 0. La largeur moyenne en est de 20 à 25 mètres, rétrécie, par places, par d'énormes formations stalagmiliques. La hauteur moyenne est de 15 à 20 mètres, mais, par endroits, des amas d'argile et d’éboulis la diminuent singulièrement. L’Ieue, ou puits vertical, aboutit à cette grotte, non point à une extré- mité, mais vers la moitié connue des galeries explorées. Ce fait semble indiquer que le ruisseau jadis engouffré en ce point n’était point le seul agent de creusement de celte grotte, mais n’était qu'un affluent latéral de la rivière souterraine. Les galeries actuellement connues ont été absolument abandonnées à l'heure actuelle par les eaux souterraines, bien qu’on y constate encore quelques suintements alimentant de petites nappes d’eau de 20 ou 30 mètres carrés de superficie sur quelques centimètres de profondeur. La disposition des galeries semble nous indiquer que nous n'en connais- sons encore qu'une partie, les extrémités actuelles étant bouchées par de l'argile, et 1l n'est pas improbable que des travaux de déblaiement ne nous conduisent à de nouvelles trouvailles. Ï est vraisemblable d’ailleurs qu’il existe encore une rivière souterraine, mais à un niveau inférieur. Nous ne parlerons pas ici en détail de la beauté pittoresque de cette grotte; qu'il nous suffise de dire que par l’ensemble de ses stalagmites d’une merveilleuse blancheur et d’une forme rarement rencontrée en France, comme par la beauté de ses stalactites, cette grotte mérite de prendre rang parmi les plus belles d'Europe. Bola do Valeillo. — Un affluent souterrain de l'Ouysse a pu être re- monté sur 70 mètres environ de longueur. Situé près du moulin de Valeille et dénommé pour cette raison, en patois local, Lou bola do Valeillo, 1 re- Muséuu. — var. 21 — 306 — monte vers le sud et se termine par une nappe d’eau qui, au moment de l'exploration, formait siphon. Peut-être, aux basses eaux, pourrons-nous remonter plus loin, | Ajoutons qu'un bel exemplaire de Wiphargus Plateaui robustus Chevr. v a élé recueilli et semble indiquer existence, en ce point, d’une vraie rivière souterraine. Toue du Pech Deliour. — Presque en face de l'ouverture de lIgue de Saint-Sol-Belcastel et de l'autre côté du ravin s'ouvre, au même niveau que lui (220 mètres d'altitude), une autre cavité nommée lloue du Pech Deltour , qui avait été signalé: dès l'an dernier par M, le D' Édouard Mar- Une, qui en avait exploré l’orifice supérieur. Il se compose d’une chambre souterraine d’une trentaine de mètres de longueur, au fond de laquelle est nn double orifice aboutissant dans un même puits vertical qui descend seulement de 30 mètres et aboutit à un talus d’éboulis à 45 degrés, qui s’abaisse lui-même de 30 mètres. Il semble qu’il puisse y avoir là un système analogue à celui de l’Loue de Saint-Sol-Belcastel, mais accès des galeries possibles est actuellement tout à fait obstrué par les éboulis. Nous comptons continuer des recherches dans cette région, et sans doute aurons-nous à y revenir plus tard. ——— Descrirrion pEs CLéribEes rECUEILLIS PAR M. LE D' Dgcorse DANS LE SUD-EST DE MADAGAsCaR, par M. L. Farmmarre. Les Clérides recueillis dans le sud de Madagascar, par M. le D' Decorse, sont intéressants, bien qu'ils ne soient pas très nombreux, Presque tous constituent des espèces et même des genres nouveaux, avec sept ou huit espèces déjà connues: ce fait semble indiquer que chaque bassin de Pile contient des types distincts, plus que pour d’autres familles. Les types déjà connus sont les suivants : MacroreLus macuzicozuis Fairm. Opizo impressus Fairm. STENOCYLIDRUS GEMINATUS F'airm. — VAR, RUFESCENS Farm. OpiLo LaTErAsCIATUS Fairm. PLarvezerus MerazLicus Fairm. — GENICULATUS Fairm. —- pLAnATUS Cast. — TRISTIS Klug. Les descri plons suivantes sont celles des espèces nouvelles recueillies par M. le D' Decorse, sauf une seule, rapportée du sud de Madagascar par Nr. ot Te ET pet à L D CA È — 307 — M. Grandidier; toutes font partie des collections du Muséum d'Histoire naturelle de Paris. Macrotelus maculicollis Fairm., Ann. Soc. Belr., 1898, 239, Les individus recueillis par M. le D° Decorse dans la région nord de lAndroy diffèrent des exemplaires typiques trouvés par M. Perrier de Ja Bathie aux environs de Suberbieville, par une ponctuation plus forte, plus prolongée jusqu'à l'extrémité des élytres qui ont, en outre, une bande _discoïdale brunâtre, mal limitée, el une autre plus courte le long du bord externe. C’est une variété locale, M. suboittatus Fairm. Antenius D. @ Genre voisin des Elasmocerus , dont il diffère par les veux très den et sinués en avant, finement granulés, les antennes grêles , sauf le 1° article, avec une massue presque plus longue que le reste “rh l'antenne et très com- primée, formée par le dernier article auquel les 8° et 9° viennent s’accoler en s’élargissant un peu; le corps est oblong, médiocrement convexe, vil- leux; le corselet est plus étroit que les élytres et rétréei, mais non étranglé à la base, fortement impressionné en avant, non marginé latéralement: l’écusson est court, transversal ; les élytres sont parallèles, un peu angulées aux épaules, arrondies ensemble à l'extrémité, à lignes de points assez gros: les pattes sont courtes, peu robustes, les fémurs antérieurs assez renflés, les postérieurs n’atteignant pas l’extrémité des élytres, les tarses assez épais, lamellés, le 1° article indistinet en dessus, les crochets fortement arqués , lobés à la base. Ce genre me parait voisin des Tillicera , dont il diflère par les yeux très finement granulés, peu sinués en avant, les antennes orêles avec le dernier article formant une longue massue comprimée avec ladjonction des deux pénultièmes articles un peu élargis. Antenius laticlavis. Long. 4 millim. 1/2 à 5 millim. — Oblongus, modice convexus, piceus, sat nitu- dulus, villosulus, capite fere glabro, plus minusve rufescente, prothorace simüliter antice rufescente, elytris basi, sutura et margine externo testaceo-rufescentibus ; capite subtiliter dense rugosulo-punctalo, antennis gracilibus, rufulis, articulis 8° et 9° nigris, latioribus, ad clavam adjunctis, hac stipite fere longiore, compressa, lata, nigra, palpis maxillaribus sat crassis, articulo ultimo ovato, fere oblique truncato, paulo acuminato ; prothorace transverso, lateribus rotondato, basi sat fortiter angustato, dorso ruguloso, antice læviore et transversim impresso, dorso fere trituberoso ; scutello parum distineto, planiuseulo ; elytris oblongis, fere paral- lelis, apice rotundalis, substriatulo-punctatis, stria suturali magis impressa , punctis apice tantum obliteralis, intervallis subtilissime coriaceis ; pedibus sat brevibus, piceis, femoribus basi et tibiis apice rufis, tarsis latis, trilamellatis. 21, — 9308 — Antenius quadrivittatus. Longueur, 5 millimètres. — Ressemble au précédent, même genre de coloration, mais plus étroit, plus convexe, la tête rousse avec une tache frontale noire, le corselet roux avec une grande tache discoïdale d’un brun noir, et les élytres ayant chacune deux bandes longitudinales de même cou- leur: leur ponctuation est beaucoup plus fine et plus serrée, les pattes sont brunes avec les fémurs plus ou moins roux : enfin, les antennes sont termi- nées par une massue de trois articles noirs, assez grands, bien séparés, le dernier arrondi. La différence de la massue antennaire entre les deux espèces est remar- quable, mais ne me parait pas devoir les séparer s'énériquement. Pallenis semicristata. Long. 7 millim. — Elongata, cylindrica, nigra, parum nitida, scutello et ely- trorum utrinque pulls À niveis, 1° posthumerali, 2° ante medium discoïdali, 3° et 4° post medium, illa prope suturam, ïlla externa obliqua ad marginem, 3 pri- mis et 2 medianis spalio rufo conjunctis, ore antennisque rufis ; capite subtiliter ac dense coriaceo punctato, antennis sat brevibus, apice clavalis ; prothorace ovato, basi sat fortiter haud abrupte angustato, dense sat subtiliter rugoso-punctato ; seu- (ello fere rotundato ; elvtris basi fortiter substrialo-punctatis, intervallis paulo ru- gosulis, striis post medium obliteralis, parte apicali dense subtiliter rugosula, basi utrinque paulo elevalis et cristula brevi nigro pilosa ornatis; metapleuris albomaculalis, pedibus piceis, femoribus basi rufis. Ouire les taches ordinaires des élytres, il existe un très petit point blanc sous l'épaule même. Le dessin des élytres rappelle celui des Stenocylidrus , mais les yeux sont différents. Pallenis parceguttata. Long. 8 à 10 millim. — Klongala subcylindrica, rufa, nilida, elytris cærulei', ulrinque maculis 2 niveis, antica minuta, scutello niveo, abdomine cæruleo, meta- pleuris interdum cærulescentibus, pedibus piceis, femoribus basi rufescentibus ; capite subtiliter punctato, antice fortius, inter antennas transversim sulcatulo, an- tennis brevibus basi rufis, clava magna, nigra, lata ; prothorace ovato, postice gra- datim, ante basim sat fortiler angustato, angulis levissime extroversis, dorso den- sissime subtiliter punctulato-rugosulo, breviter nigro-piloso , ante leviter impresso ; elytris elongatis, apice rotundatis, fortiter substrialo-punctatis, apice tantum fere ke bus ct subtiliter rugulosis, basi utrinque nigro-penicillatis. Les taches des élytres sont petites, surtout les antérieures: les postérieures sont parfois accompagnées d’un point blanc très petit : les élytres para s- sent moins brillantes à cause de leur forte ponctuation, mais l'extrémité est très brillante. — 309 — Pallenis elegantula. Longueur, 5 à 6 millimètres. — Forme et coloration de la parceguitata , mais plus petite, avec les taches un peu différentes, l'antérieure plus deve- loppée, la postérieure en bande transversale à peine oblique, touchant le bord externe, n'atteignant pas la suture; la tête un peu plus fortement poneluée, sans sillon transversal entre les antennes ; les antennes sont sem- blables ; le corselet est un peu moins arrondi sur les côtés ; les élytres sont un peu plus courtes, à sculpture semblable, un peu plus ridulée en dehors et sans pinceaux de poils à la base ; les méso- et les métapleures ont aussi une bande blanche ; les pattes sont d’un brun foncé. Pallenis angustula. Longueur, 4 à 7 millimètres. — Forme de la précédente, mais plus étroite et plus cylindrique, même coloration générale, sans taches sur les élytres avec l'extrémité moins brillante ; la tête est ponctuée de même, les antennes sont semblables : le corselet est plus atténué en arrière, ce qui le fait paraître moins fortement rétréei à la base ; sa sculpture est semblable, un peu plus forte; les élytres sont plus finement ponctuées en lignes qui s'arrêtent un peu avant l'extrémité densément et finement ruguleuse ; l’ab- domen est brun ainsi que les pattes, les pro- et mésopleures ont aussi une bande blanche ; les fémurs sont parfois rougeâtres, sauf les genoux. Pallenis hæmatodera. Longueur, 3 millim. 2/5. — Ressemble à l’angustula, mais plus petite, plus étroite, également bleue, avec le corselet roux, mais plus rougeûtre, largement bordé de bleu en avant, et avec la tête rousse, ayant une grande tache d’un bleu noir sur le vertex; la tête est finement et densément ponc- tuée, large en avant; le corselet est plus court, assez arrondi sur les côtés en avant, assez brusquement et brièvement rétréei à la base, très finement ponctué, légèrement impressionné en travers en avant, très brièvement déprimé en travers à la base; l’écusson est bleu: les élytres sont assez for- tement ponctuées en lignes à la base, ces lignes s’effaçant au milieu, la partie postérieure couverte d’une fine ponctuation serrée: le dessus du corps est finement villeux: les tibias sont rougeàtres. Pallenis armipennis. Long. 9 millim. 5. — Oblongus, subparallelus, convexus, nigrofuscus, opacus, pube subtili grisea vestitus, elytris utrinque vittula posthumerali, vittula ante medium prope suturam et vitla obliqua fere mediana, suturam haud attingente squalide albo squamosulis; capite lato, subtiliter dense punctulato, ore rufescente, antennis crassiusculis, prothoracis medium attingentibus, serratis, arliculo ullimo oblongo, basi picea; prothorace valde convexo, antice paulo cucullato, postice sat — 310 — abrupte angustato, antice transversim obsolete impresso; seutello griseo; elytris ad humeros modice angulatis, apice truneatulis, basi fortiter substriato-punctalis et utrinque penicillo basi lato, compresso, apice acuto et porrecto armatis, panc- lis ad vitfam medianam abbreviatis, parle postica basi denudata, apice late cine- rascente; melasterno utrinque albido maculato, pedibus sat gracilibus, grisco lineatis, unguibus basi lobatis; & — © paulo angustior, magis detrita, elytris villa mediana sola ornalis, apice obtusis, penicillis minus validis. Ressemble beaucoup à la description de P. bipenicillata Wat. , mais celle- ei n'a que 8 millim. 5, est d’un noir brillant et les antennes sont presque aussi longues que les élytres. Lagenotillus D. 9. L Ce nouveau genre appartient au groupe des Tillides par l'insertion des : antennes en avant d’une faible échanerure des yeux et le 1° article des tarses bien dégagé. Les antennes de 11 articles, les yeux finement gra- nulés, les antennes en scie, le labre bilobé et les fémurs postérieurs dé- passant notablement les élytres le rangent près des Perilyphus ; 11 en diffère par le corps un peu comprimé, la tête inclinée en dessous, les antennes en scie jusqu'à l'extrémité qui dépasse la base des élytres avec le dernier article acuminé; le corselet est un peu gibbeux, rétréci à la base en goulot de bouteille: les élytres sont déprimées au milieu, plus convexes et légère- ment élargies en arrière avec la base fortement relevée de chaque côté au milieu ; les crochets tarsiens lobés à la base. Le Pallenis ebenina Fairm. (Ann. soc. Belo., 1893, 382) doit rentrer dans ce nouveau genre, dont le faciès, comme chez le genre, suivant, rap- pelle certaines Fourmis. Lagenotillus Alluaudi. / Long. 11 millim. 1/2.— Elongatus, subcylindricus, fusco-niger, nitidulus, ru- fovillosus, elytris medio linea albopubescente valde obliqua ornatis, apice dense rufopubescentibus ; capile antice subtilissime strigosulo, inter antennas {ransver- sim profonde sulcato, his serralis, articulo ultimo oblongo-ovalo, palpis maxilla- ribus articulo ultimo valde elongato-cultriformi, palpis labialibus acuminalo: prothorace antice subgloboso, postice fortiter angustalo et transversim depresso, fere lageniformi, lateribus et antice laxe punctulato; elytris fere parallelis, medio vix sensim anouslalis, ad humeros fortiter angulalis, basi fortiter subslrialo- punclatis, intervallis leviler convexis, utrinque prope scutellum compresso-elevalis et pilosulis, punctis ad lineam albam abbreviatis, hac intus plus minusve russala, dorso post lineam breviter polito et nitidiore, poslice paulo magis convexo et sub- tilissime alutaceo; subtus cum pedibus nitidior, subliliter asperulus, mesopleuris nitidissimis, cum tibiis niveo-linealis. Cette élégante espèce se rapproche de Pallenis ebenina, mais elle est ARE — 311 — moins brillante, le corselet est plus globuleux en avant et forme plus le goulot à la base, les élytres sont fortement bituberculées à la base avec l'extrémité très pubescente. Avant d'être recueilli dans la région de l'Androy, cet Insecte remar- quable avait été trouvé à Diégo-Suarez par M. Alluaud. Arachnoclerus nn. 2. Ce genre est très voisin du Lagenotillus Alluaudi Fairm., dont il diffère par l’exagéralion des caractères. Ainsi son corps est bien plus étroit, plus allongé, plus comprimé: la tête est plus étroite, plus inclinée en dessous : le labre est presque entier; les antennes sont plus longues, atteignant le milieu du corps, bien plus grêles, nullement en scie: le corselet est bien plus étroit en avant, moins gibbeux, plus rétréei en arrière: les élytres sont plus étroites, plus parallèles, un peu déprimées au milieu, relevées à la base avec un faisceau de poils noirs serrés, la partie postérieure bien moins déclive, rétrécie et obtuse à l'extrémité: les paltes sont assez prêles, les postérieures plus longues, bien que leurs fémurs ne dépassent euère l'extrémité des élytres: les tarses sont médiocrement larges, les articles 3-4 lamellés , les crochets appendiculés. Le dernier article des palpes maxil- lures paraît ovalaire, presque tronqué, celui des labiaux un peu triangu- laire. Chez les Lagenotillus, le dernier article des premiers est longuement cultriforme , et celui des seconds oblong:. Cet insecte est bien remarquable par son corps grêle, comprimé, et ses grandes paltes qui lui donnent de la ressemblance avec certaines Fourmis et Arachnides et même avec quelques Cérambycides. Arachnoclerus fallaciosus. Long. 4 à 10 millim — Elongatus, gracilis, convexus, fuscus, opacus, capite prothoraceque paulo nitidulis, prethorace utrinque ad pleuras linea albido-sericea, elytris medio vittula valde obliqua squalide fulvo-squamosula ornatis: capite brevi, rechinato, lævi, vertice subliliter punctulato, antice fere strigoso , antennis sat graci- libus, fuscis, articulo 1° rufopicco, corporis medium superantibus, apicem versus vix crassioribus, articulo ullimno interdum rufescente, prothorace compresso antice sat convexo, postice gradatim declivi et gradatim angustato, dorso medio strigosulo, postice transversim strigoso, lateribus antice fortiter ac longitudinaliter strigoso, parte antica multo læviore; scutello fulvido-pubescente ; elytris elongatis, paulo compressis, medio levissime angustatis, postice angustatis, apice obtusis, sutura usque ad medium anguste griseo-pubescente, humeris sat elevatis, basi opacis, sat fortiter lineato-punctatis utrinque compresso-elevatis et pilosulis, parte apicali dense subtiliter rugosula, punctis majoribus albido-piligeris sparsuta; subtus niger, nitidus, mesopleuris pallido-vittalis, metasterno valde convexo, pedibus gracilibns, posticis longioribus, coxis, femorum basi et apice, tibüis basi et tarsis rufis. Deux individus provenant du Sud de Madagascar, recueillis Pun par M. Grandidier, l'autre par Sikora. ue Stenocylidrus semisuturatus. Long. 4 millim. — Modice elongatus subcylindricus, niger, nitidus, elytris vittula albido-pilosa brevi ad suturæ basin et vittula simili, minus distincta, ad suturæ apicem, dorso medio vitta obliqua alba extus ornatis; capite dense punctu- lalo, ore rufo, antennis gracilibus, piceis, apice parum crassioribus ; prothorace ovato, lateribus antice sat rotundato, postice fortiter angustato, haud strangulato, dorso sat fortiter sat dense punctato; scutello albido; elytris modice elongatis, basi fortiter lineato-punctatis, punctis post medium minoribus et irregularibus ; peclore immaculato, pedibus fuscis, sat validis, femoribus anticis sat inflatis. Voisin des virpulatus et obliquatus, mais plus grand, plus large, sans points blancs sur les élytres, qui sont plus courtes, et ayant une courte bande blanchâtre sur la base de la suture recouvrant l’écusson , et une autre moins nette à l'extrémité de la suture. Stenocylidrus virgulatus. Long. 3 millim. 1/2. — Ressemble extrêmement à l'obhquatus Faim. pour la forme, la taille et l’ensemble de la coloration; mais la dis- posilion des taches est un peu différente, d'abord la couleur du fond est plus noire; sur les élytres, il n’y a pas de point blanc sous l'épaule, les deux points du disque sont moins rapprochés entre eux, l’'antérieur à égale distance de la base et du postérieur, sans teinte rousse entre eux, la bande externe oblique ne se confond pas avec le deuxième point blanc: les élytres sont plus fortement ponctuées à la base, les méso- et métapleures ont une bande de pubescence blanche, les pattes sont d'un brun foncé. Ces deux espèces sont voisines de S. externus Fairm., dont elles diffèrent par la taille beaucoup plus faible, le corselet moms fortement rétréei avant la base, plus finement ponctué, et les élytres plus fortement ponctuées, la bande postérieure fortement arquée et l'absence d’un point blanc derrière l'épaule. Liostylus pictus. Long. 4 mill. — Elongatus, subcylindricus, niger, valde nitidus, pilis albido- sericeis breviter hirtulus, elytris utrinque fascia obliqua ab humero incipiente, suturam versus directa et vitta transversali fere mediana a præcedente vix separala albido-fulvis, ante apicem macula sericeo-villosa albida ornatis; capite paulo pices- cente, dense subtiliter punctulato, antennis oracilibus, dilute fulvis, clava oblonga fusca ; prothorace ovato, paulo transverso, lateribus vix rotandato, postice abrupte breviter angustato, modice sat dense punctato; scutello albido ; elytris sat elon- gatis, dorso medio evidenter depressis, basi lineato-punctalis, punctis medio obsolescentibus; subtus immaculatus cum pedibus fulvus, femoribus basi plus minusve fulvis. Le corselet est peu atténué en arrière, assez brusquement et brièvement Er EE — * $ x — 313 — rétréei à la base, ce qui le différencie beaucoup de L. variegatus , auquel il ressemble, Liostylus analis. Long. à millim. 1/2 à 3 millim. 1/2.— Gracilis, subeylindricus, fasco-niger, ni- tidus, elytris apice rufis; capite sat lato, dense subliliter punctalo, utrinque vage impressiusculo, antennis rufis, sat gracilibus, clava obscuriore, oblongo-elongala , articulis parum densatis; prothorace ovalo, antice convexo, postice angustato, ante basin fortiler strangulato, dense punctulato, basi transversim depresso et plicatulo; elytris elongatis, ad humeros parum angulatis, Hineato-punctatis, punctis apico vix obsolescentibus, intervallis planis, basi utrinque oblonge paulo elevata, unde sutura depressa, humeris paulo convexis et rufescentibus ; pedibus rufis. Opilo costipennis. Long. 12 à 17 millim. — Elongatus, elytris deplanatis, fusco-piceus, nitidus, elytris paulo minus nitidis, plaga media dorsali communi, marginem haud attin- gente et macula terminali favido-fulvis, pedibus testaceo-fulvis, genubus fuscis, fulvo laxe piloso; capite subtiliter rugosulo, fulvo-pilosulo, clypeo paulo rufes- cente, labro fulvo, emarginato, antennis sat gracilibus, prothoracis basin superan- tibus, piceis, articulo ultimo rufo, 4 præcedentibus conjunetis æquali; prothorace basi fortiter sat abrupte angustato, lateribus fere rectis, dorso medio impresso, dense strigoso, lateribus striolatis, basi medio fere tuberoso, parte antica subliliter punctulata, utrinque transversim impressiuscula ; elytris parallelis, ad humeros angulatis, grosse substrialo-punctatis, punctis ad plagam inlerruptis, sed lateribus lere ad apicem prolongatis, intervallis basi convexis, rugosulis, 3° anguste cari- nulato, 5° parum ante apicem abbreviato, 7° postice elevato, parte apicali dense subliliter punctulato-rugosula, sutura paulo elevata; subtus alutacea, tarsis paulo obscurioribus. Var. B, minor, plaga elytrorum ad marginem dilatata et maculam apicalem atlingente, elytris basi rufo vage tinctis, abdomine dilutiore, genubus vix obscu- rioribus , impressione prothoracis haud strigosa. — An Q ? La dépression des élytres et leurs intervalles carénés distinguent cette espèce de ses congénères. Opilo biguttulus. Long. 10 à 11 millim. — Elongatus, postice leviter ampliatus, piceo-fuscus, nitidus, fulvo-pilosulus; elytris medio utrinque macula rotunda aut ovata prope suturam et macula apicali fulvis ornatis; capite rugosulo, inter oculos sat fortiter strigoso, leviter impressiusculo, labro rufo, emarginato, nitido, antennis sat brevibus, prothoracis basin haud superantibus, apicem versus haud crassioribus, obscure testaceis, articulo ultimo oblongo, acuminato, duobus præcedentibas con- junctis paulo longiore , haud crassiore ; prothorace ovato, lateribus haud rotundato, postice leniter attenuato, basi breviter parum fortiter angustato, dorso rugosulo- punctato, medio fovea ovata dense strigosula signato, parte antica læviore et pi- cescente; elytris elongatis, ad humeros sat angulatis, postice leviter ampliatis, — 914 — basi sat fortiter substriato-punctatis, postice sat subtiliter punciato-rugosulis, in- tervallis basi paulo convexis, punctalis, postice cum sutura fere costulatis, 3° et 5° poslice angustis, sed carinulatis; subtus pectore lateribus fortiter punctato, ab- domine magis piceo, punctulato, apice densinus, pedibus testaceo-fulvis, nitidis, senubus late et tarsis picescentibus. Ressemble au costipennis, mais bien plus convexe, plus petit, avec les taches dorsales petites, arrondies, très séparées et les carènes moins sail- lantes; diffère de languinus par sa forme moins étroite, plus convexe et par la sculpture du corselet. | Opilo anguinus. Long. 11 millim. — Valde elongatus, parum convexus, prothorace cum sterno el capite piceis, fulvo-villosulis, modice nitidis, elytris dilute fulvis, fasciola trans- versa ante medium, extus constricta, ad suturam et ad marginem dilatata, et post medium plaga transversali communi fasco-piceis ; capite convexo, lævi, supra oculos utrinque foveola signato, clypeo rulescente; prothorace ovatulo, lateribus fere reclis, basi breviter constricto, dorso dense rugosulo-punctalo, medio depresso et dense strisosulo, depressione basi medio oblonge tuberosa et utrinque convexa; elytris elongatis, fere parallelis, ad humeros angulatis, parum convexis, basi sat fortiler lineato-punctalis, punclis medio obliteralis, parte dimidia poslica subli- liter dense rugosulo-punclulata, intervallo 5° poslice carinulato, apice planato; abdomine nitidiore, piceolo, fulvo tincto, pedibus pilosis, fulvis, genubus breviter piceis, Bien distinct par sa forme étroite, les trois renflements du corselet, les macules des élytres et leur ponctuation assez fine. Platyclerus semiruîfus. Long. 7 millim. — Oblongus, planiusculus, villosulus, capite prothoraceque rufis, elytris basi piceo-rufis, medio vitta transversa communi, ad suturam pro- funde emarginata, et macula apicali communi pallide fulvis, dense pilosulis, spatio intermedio nigro, ad suturam producto; capite sat fortiter punctato, paulo rugosulo, labro late sinuato, antennis brevibus, fusco-piceis, parum gracilibus, clava oblonga, articulo ullimo oblique truncato ; prothorace brevi, lateribus rotun- dato, basi abrupte breviter constriclo, dorso dense rugoso, fere strigosulo, anlice transversim fortiter arcuato-impresso, parte antica convexa, læviore ; scutello griseo- pubescente; elytris ad humeros valde angulalis, parle basali fortiter striatulo- punctala, intervallis asperatis, striis medio obsolescentibus; subtus cum pedibus piceo-fuscis, his sat longe villosis, femoribus sat crassis, basi magis rufo-piceis. Ressemble assez pour le dessin au planatus, mais la coloration est très différente et les bandes sont nettement limitées. Eburifera sexperlata. Long. 4 à 6 millim. 1/9. — Elongata, sat convexa, nigro-cærulescens, nitidula , PA — 315 — re elytris minus el utrinque guttis eburneis 3 ornalis, intermedia ad suturam appro- _ ximata, 3° externa paulo obliquala; capite magis cærulescente, sat dense punctalo, J _ore rufescente, antennis gracilibus, apicem versus paulo crassioribus, prothoracis nr medium haud superantibus; prothorace ovalo, antice sat forliler transversim sul- _ calo, lateribus rotundato, postice sat fortiter angustato et depresso, dorso vix punctulato ; seutello albido; elytris basi substrialo-punctatis, striis ante medium abliteratis, intervallis paulo rugatulis, parte apicali confuse ruguloso-punctala, apice magÿis villosa, sutura medio subtusinterdum rufa immaculata, pedibus piccis aut rufis, tibiis tarsisque obscurioribus. Eburifera biarcuata. Ne. Long. 6 millim. — Elongata, angustula, nigra, nitida, elytris sutura basi Fe anguste albopubescente, medio rufa, ante apicem iterum sed latius albido-pubes- D. - cente, utrinque vitta oblique arcuata eburnea ad marginem dilatata anlice paulo a rufescente marpginala, pedibus rufis, libis tarsisque paulo obscurioribus; capite dense punctulato, antennis fusculis, apice sat late clavatis; prothorace valde con- vexo, lateribus rotundato, postice haud abrupte angustato, dense punctato, disco medio levissime depressiuseulo; scutello albido; elytris basi fortiter lineato-pune- tatis, el utrinque leviter elevatis, punctis medio obliteratis, sulura medio rufa, paulo incrassala lævique, parte apicali subltilissime punctulato-rugulosa; pedibus sat validis, anticis crassioribus. L- Cette espèce est remarquable par l'unique bande éburnée qui traverse F les élytres, très oblique, dilatée sur le bord externe et très convexe. Chez un individu recueilli dans la même réeion par M. Alluaud, les pattes sont d’un brun noir , la bande blanche à la base de la suture est presque effacée , la postérieure encore plus. Eburifera tenuecincta. Long. 5 millim., — Modice convexa, nigra, nitidula, villosula, elytris medio ù vitta tenui transversa leviter convexa, parum eburnea, pallida, suturam haud attingente ornalis; capite sat fortiter punctato, antice truncato, labro emarginato | cum ore obscure rufescente, antennis basi rufis; prothorace parum transverso, la- 2 teribus antice leviter rotundato , postice fortiter angustato et fere constricto, dorso parum convexo, parce punctalo; elytris ad humeros rotundato-angulalis, apice rotundatis, basi fortiter lincato-punciatis, parte postica dense subtiliter punetulalo- rugulosa, ad suluram vage lineolala, basi ad scutellum utrinque convexa; scutella concolore ; subtus cum pedibus nigro picea, his sat longe villosis. Remarquable par sa petile taille et par la bande étroite qui orne les élytres, transversale, sans atteindre la suture et à peine oblique. Abrosius n. ge. Ce nouveau genre de Cléride se rapproche des Hydnocérides par les tarses à 1° article indistinet, les yeux entiers et les antennes insérées près — 316 — de leur bord inférieur; mais les yeux sont assez déprimés, les pattes de longueur médiocre et le faciès est très différent de celui des Evenus, rap- pelant plutôt celui des Aulicus. Les antennes sont gréles, de 11 articles , les trois derniers formant une massue très lâche, assez étroite; le front est assez large, mais les yeux sont médiocrement convexes quoique assez gros, ne débordant guère le corselet; les tarses ont les articles intermédiaires assez longuement lamellés, Abrosius cyaneorufus. Long. 3 à 4 millim. — Oblongus, modice convexus, cœruleus, nitidus, parce nigro et albido-hirtulus, elytris parte dimidia basali rufis, hac parte postice vittula angusta densius villosula, pallida, limitata ; capite sat lato, dense punctulato, ore rufo, antennis gracilibus, rufis, clava obscuriore; prothorace longitudine haud latiore, basi modice angustato, dorso sat dense punctato, lateribus rotundatis, basi haud sinuatis; scutello cæruleo; elytris oblongis, ad humeros sat angulatis, basi sat fortiter lineato-punctatis, punctis in parte postica minalis et inordinatis; subtus cum pedibus rufus, his gracilibus, sat brevibus, tarsorum articulis intermediis sat longe lamellatis. Arotes 1. gr. Genre voisin des Enoplium, ayant comme lui le dernier article des tarses maxillaires sécuriforme:; mais le corps est bien plus court, les yeux sont plus gros, entiers, les antennes à massue plus forte, formant presque la moitié de l'antenne, mais sans émettre de rameaux, le corselet plus large que long, avec les angles postérieurs également arrondis, le bord postérieur finement marginé, se joignant au rebord latéral très fin, qui ne dépasse pas le milieu des côtés: le corselet est presque aussi large en arrière qu'en avant, légèrement arrondi sur les côtés et brièvement rétréci à la base: les élytres sont oblongues, indistinctement élargies après le milieu, leur sculp- Lure est assez forte et en lignes en avant, confuse et plus faible en arrière; les pattes sont médiocres, les tarses paraissent formés de 5 articles assez épais, les crochets courts et faibles. Arotes albozonatus. Long. 3 à 3 millim. 1/2. — Oblongus, sat convexus, nitidus, breviter villosulus, capite prothoraceque rufis, elytris cæruleis, vilta media transversali lata alba, ad suturam interrupta ornatis, pedibus piceis, anticis interdum rufescentibus; capite dense punctulato, ocalis convexis, integris, antennis graciibus, arliculis 2 primis crassis, fulvis, clava sat magna nigra, paulo compressa; prothorace latitudine vix longiore, antice et postice fere æquilato, lateribus sat rotundatis, dorso sat dense punctato, basi tenuiter marginato; scutello ovato, rulescente ; Per ad humeros parum angulatis, basi sat forliter seriato-punctatis, intervallis subtiliter rugosulis , parte postica leviter ac irregulariter punctulata, Les côtés des élytres sont plus ou moins purpurins et la bande blanche 317 — transversale a une villosité pâle, tandis qu'elle est noirâtre sur le reste du corps, sauf sur les côtés postérieurs des élytres où elle est pâle. Xamerpus fasciolatus. Long. 2 millim. 3/4. — Oblongus, sat angustus, niger, nilidulus, pilosulus, elytris utrinque macula post-basali sat magna, suturam fere attingente, et villa ante apicali medio arcuata, utrinque angulata rulotestaceis; capite sat lato, subli- hter punctulato; prothorace paulo transverso, antice angustato, lateribus arcualis, leviter rufomarginatis, dorso sat fortiter et sat dense punctalo ; elytris oblongis, fortiter dense punctatis, apice rotundatis, macula postica interdum eum antica per marginem conjuncta; pedibus rulis. Plus étroit, plus convexe et plus petit que ses congénères: le dessin des élytres est analogue à celui de À. Bourpeoisi Fairm., mais la taille et la forme sont bien différentes. Cué uw »'His P LERIDES NOUVEAUX DU Mous£uu D Histoire NATURELLE DE LARIS, Par M. SiGM. SCHENKLING (nE Hausourc ). 1, Cruinaus nicer Kr., var. rufiventris m. Dans la description de son Cyhidrus niger (Deutsch. Ent. Zeit., 189. p. 82), M. le docteur Kraatz dit que le corps de cette espèce est entière- ment noir, à l'exception de la base des antennes qui est jaune. Un exem- plaire du Muséum de Paris provenant du Congo et un second SRpIre faisant partie de ma collection et provenant FA Bénito (Congo français) ont l'abdomen entièrement roux. 2. Pallenis cuspidata sp. nov. Elongata, nigro-cyanea, capite prothoraceque rufis, elytris apice cuspidalis, densissime punctulatis, anlice fortiter striato-punctatis, nigro-cyaneis, maculis quat- tuvr, scutello lituraque suturali longa ante apicem niveis.— Longueur : 14-16 mil- lim. Madagascar, baie d’Antong:il (A. Mocquerys, 1898). Tête rousse, rugueuse; antennes serriformes à partir du 5° article, noires, sauf le 1° article qui est roux. Corselet roux, convexe, atténut dans sa partie postérieure , plus large que chez Pall. aculipennis Cast., den- sément granuleux. Écusson couvert de pubescence blanche. Élytres d’un bleu noir, bleues en arrière, légèrement renflées de chaque côté de l’écus- son, longues et étroites, acuminées à l'extrémité, mais non aussi longues 4) Jai obtenu ce dernier individu de M. H. Donckier, de Paris. — 318 — ni aussi pointues que chez l'acutipenms ; chaque élytre séparément arrondie au sommet, très finement et densément phnciufe et présentant, en oulre, dans la moitié antérieure, de gros points carrés, disposés en stries. Chaque élytre est ornée de quatre points blancs arrondis, les deux premiers situés sur une même ligne transverse en arrière de Ja Fa l’un tout près du bord latéral, l'autre sur le disque, non loin de la suture; le troisième point (le plus grand) est placé vers le milieu de la longueur de l'élytre à égale dis- tance du bord externe et de la suture; le quatrième point est situé en arrière du milieu et au voisinage du bord externe; il existe, en outre, le long de la suture, près de l'extrémité des élytres, un mince liséré de pu- bescence blanche. Le dessous du corps et les pattes sont d’un bleu noir; les trochanters, roux. Le mésosternum présente de chaque côté une ich de pubescence blanche. L’abdomen est finement velu. Voisin du Pall. acutipennis Cast. , maïs avec les élytres moins longuement acuminées en arrière, le corselet plus large (aussi large que chez le Pall. bicolor Cast.), les taches blanches des élytres plus grandes et différemment situées. 3. Pallenis crinitifasciata Sp. nov. Cylindrica, nigro-caerulea, capite prothoraceque dense rugulosis, antennis nigris, articulo primo rufo-brunneo, elytris parallelis, apice conjunclim rotun- datis, excavato-punctatis, pone medium fascia areuata pilis sericeis albis formata, apice densissine breviler flavo pubescentibus , pedibus longis, nigris. — Longueur : 13 millim, Madagascar, baie d’Antongil (A. Mocquerys, 1898). Stature du Pall. tricolor Cast. Entièrement d’un bleu noir. Tête finement el densément rugueuse; antennes serriformes à partir du 5° article, noires avec le 1° article roux. Corselet également convexe, ses côtés parallèles dans leurs deux-tiers antérieurs, densément et fortement rugueux, présen- ant au milieu un sillon longitudinal peu distinet et quelques rides trans- verses en avant de la base. Écusson couvert d’une pubescence dense, blan- châtre. Élytres parallèles, très fortement gibbeuses à la base, de chaque côté de l’écusson, ces gibbosités allongées et finement ponctuées ; ponctua- lion des élytres forte, sériée, sauf sur le quart postérieur qui est seulement couvert d’une ponctuation a et dense. Élytres ornées en arrière du miheu d'une fascie arquée, blanche, soyeuse, plus large au bord latéral qu'en dedans et n’atteignant pas la suture; extrémité des élytres est pubescente sur une large Pret et quelques longues soies Jaunätres existent dans leur partie antérieure, surtout auprès La la suture. Le dessous du corps et les pattes sont d’un bleu noir; les cuisses postérieures sont remarquables par leur longueur et leur gracilité. Gette espèce doit se ranger à côté du Pall. aulica K1.; elle est facile à distinguer par sa coloration entièrement bleue et par sa pubescence. NT PR ENT. mi: : £ — 319 — !. Pseudopallenis splendida sp. nov. Angusla, splendida, nigra, capite glabro, prothorace minutissime punetulato, antennis brunneis, vix dentalis, elytris post bumeros contractis, basi unicallosis et penicillatis, antice fortiter strialo-punetalis, apice glabris, pone medium fascia fava elevata, ante medium fascia brevissima argentea, femoribus posticis basi Îlavis, Gibüs larsisque rulis. — Longueur, 9 millim. Madagascar, baie d’Antongil (A. Mocquerys, 1898). Les élytres, resserrées en arrière des épaules et dilatées à l'extrémité, ainsi que leurs gibhosités basilaires, ornées chacune d’une toufle de longs poils, font ranger cette espèce dans le genre Pseudopallenis Kuw. (Soc. Entomol., 1893, p. 66). La tête est très brillante et ne présente, çà et là, que quelques points fins: les antennes sont brunes avec le 1°” article noir; les articles 7-10 sont nettement transverses; le dernier article est presque aussi long que les trois articles précédents pris ensemble. Gorselet convexe , Sifsntant une constrietion avant la base et montrant un sillon transversal au Gers antérieur; le disque est très finement pointllé, Tuisant. L'écusson est dépourvu de pubescence, Les élytres présentent à la base une gibbosité pénicillée et, en arrière du milieu, une fascie élevée, jaunâtre, dilatée sur les bords latéraux et ne touchant pas la suture. En avant de cette fascie, il en existe une autre, qui est très courte, formée de poils soyeux blanes. Ponctuation des élytres forte, sériée en avant de la deuxième fascie ; en arrière de celle-c1, les élytres sont lisses et luisantes ; toute la surface des _élytres, surtout vers l'extrémité, est garnie de soies fines ct assez longues. Le dessous du corps est noir ; les méso- et métasternum présentent, de chaque côté, des taches de pubescence blanche. Les pattes sont grêles: la base des cuisses postérieures est jaune, les jambes et les tarses sont roux ou bruns. Voisin du Pseudopall. humericallosa Kuw., mais distinct par sa taille bien plus grande et par ses élytres ornéés de as fascies. L'espèce est aussi semblable au Pall. bifascis Fairm., mais les fascies sont différemment si- tuées; le s'ernum est roux et la base des cuisses postérieures est d’un jaune clair. 0. Stenocylidrus fastigiatus KI., var. rufipes m. La description de Klug (Clert, p. 280, €. [, £ 1) convient bien à un exemplaire long de 12 millimètres, mais dont les pattes sont entièrement rousses. Je donne un nom particulier à cette forme distincte. 6. Tilloclerus aurosus Fairm., var. rufipes m. Un exemplaire de cette belle espèce a les pattes entièrement rousses, tandis que, chez le type, les pattes sont de la couleur du corps, c’est-à-dire noires. Les antennes sont noires. Gette variété se distingue nettement du Tilloclerus lestaceipes Fairm. 7. Casuimerus puzais Westw. La tache blanche de la base des élytres occupe quelquefois toute la base, quelquefois elle manque totalement. Les cuisses postérieures ont chez tous les exemplaires du Muséum (au nombre de 6) l'extrémité foncée; les jambes postérieures sont également plus où moins rembrunies. 8. Callimerus flavofasciatus sp. n. Niger, flavo pilosus, antenuis, pedibus, elytrorum basi, fascia submediana api- ceque flavo-testaceis. — Long. 8,5 millim. Siam (Bocourt). La tête est couverte, dans sa partie antérieure, d’une pubescence blanche, dense; le vertex est très finement et densément ponctué; le labre, les palpes el les antennes sont Jaunâtres; les dernières sont terminées par une massue de quatre articles. Le corselet est aussi large que long, étranglé à la base, profondément sillonné en arrière du bord antérieur, avec une ponctuation clair semée et peu distincte; sur la dilatation latérale existe une fossette peu profonde. É lytres relativement larges, densément et assez fortement et assez irrégulièrement ponctuées, noires, avec la base, une large fascie en arrière du milieu et l'extrémité jaunes ; la fascie basilaire est dilatée auprès de la suture: la fascie médiane est arquée, sa convexité tournée en avant, et elle s'étend , comme la tache basilaire, du bord latéral à la suture. Le dessous du corps est noir à l'exception des deux premiers segments abdominaux qui sont jaunes comme les pattes. Les jambes postérieures ne sont pas dentées. Tout le corps est garni de poils assez longs, blancs sur la tête et sur le slernum, jaunâtres sur les autres parties du corps. Cette espèce se rapproche du Callim. latfrons Gorh., des îles Philippines, mais ses élytres ont une fascie médiane et l'extrémité Jaunes. 9. Priocera strigicollis sp. n. Nigra, nitida, dense cinereo-pilosa, prothorace longitudinaliter rugoso-strigoso, antice et postice ferrugineo, elytris ad medium usque fortiter strialo-punctatis, postice fere laevibus, dimidia parte antica rufa, postica nigra, apice flavo, fasciis duabus propter medium flavis, abdominis segmento primo pedibusque rufis. — Long. 9 millim. Minas Geraes, Caraça (Gounelle, 1886). Tête noire, densément et grossièrement ponctuée, avec les antennes et les palpes roux. Corselet avec des rides longitudinales, serrées et très dis- tinctes sur le disque ; noir, avec les bords antérieur et postérieur TOUX. Élytres rousses dans leurs deux-tiers antérieurs , noirés en arrière, avec deux fascies transversales et l’extrémité ] jeunes ; la première fascie est située immé- diatement en avant du milieu, près du bord antérieur de la partie noire des élytres; cette fascie s'étend du bord latéral jusqu'à la deuxième série te LL LR de points. La deuxième fascie est située en arrière du milieu et atteint la suture, mais non le bord latéral. Les élytres sont marquées de séries de gros points en avant de la deuxième fascie et sont lisses en arrière de celle-ci ; la région avoisinant l’écusson: est déprimée, Les méso-el métasternum sont d'un brun roux: Fabdomen est noir, avec le premier segment roux, Les pattes sont rousses; les cuisses sont renflées à l'extrémité. Le Prioc. strisicollis se sépare de toutes les espèces connues par son cor- selet densément striolé. Quelques espèces (Prioc. spinolae Thoms., cylin- drica Thoms.) n'ont de rides longitudinales que sur les bords latéraux du prothorax. Par sa coloration, notre espèce se rapproche du Prioc. marpi- nicollis Chevr. 10. Priocera pygmaea sp. n. Flavo-brunnea, dense pilosa, capile prothoraceque obscurioribus, prothorace impunclalo, ante medium bigibboso, elylris antice striato-punetatis, fasctis tribus nigris vel brunneis ornatis, femoribus basi flavis. — Long. 5-6 millim. Prov. de Bahia, S. Antonio da Barra (Gounelle, 1890). Tête et corselet d’un brun roux ou noir, luisants, imponctués, le dernier bigibbeux en avant du milieu, les deux gibbosités limitées en avant par un sillon transversal très distinct latéralement. Les antennes sont tlestacées. Élytres marqués de séries de gros points jusqu’en leur milieu, points qui sont surtout nets sur la large fascie noire. Les élytres sont d’un brun jau- nätre et présentent trois fascies brunes ou noires; la première, située à la base, est souvent peu distincte et n’est quelquefois représentée que par une tache effacée : la deuxième fascie est située au milieu, la troisième en arrière du milieu; les deux dernières fascies se rejoignent souvent le long de la suture et au bord latéral. Le dessous du corps est d’un brun jaunätre. Les pattes sont rousses ou brunes; la base des cuisses est jaunâtre. Get insecte est une des espèces des plus petites du genre; elle se rap- proche, par sa coloration, des Prioc, proæima Chevr. et rufescens Chevr. 11. Phloeocopus costatus sp. n. Elongatus, parallelus, flavo-brunneus, capite densissime minute punclato, brunneo , antennis rufo-brunneis, articulo ultimo duobus praecedentibus longiore , prothorace brunneo, basi tuberculato, lateribus dense granuloso , elytris antice grosse seriato-punctatis, interstitio quinto postice fortiter elévato, nigro-brunneis, basi, fascia mediana apiceque flavis, pedibus flavis, geniculis nigris. — Long. 8 millim. Madagascar occid., Tulléar (G. Grandidier, 1899). Corps parallèle, assez plat en dessus. Les antennes atteionent à peine la base du corselet; les articles 9 et 10 sont triangulaires, leurs angles internes pointus ; le dernier article est plus long que les deux précédents Muséum. — vin. 29 — 322 — pris ensemble, Le corselet, d’un brun roux, est de la largeur des élytres et présente en arrière du milieu un relief brillant: le disque est éparsement ponctué et luisant et les bords latéraux sont granuleux. Les élytres pré- sentent dans leur moitié antérieure de gros points disposés en stries, points qui s’effacent brusquement un peu avant le milieu: le cinquième intervalle est caréné et s'étend presque jusqu’à l'extrémité, où la carène offre sa plas forte saillie. Les élytres sont d'un brun noir avec la base assez largement testacée:; une large fascic dentelée située vers le milieu et l’extrémité sont jaunes, Le sternum est brun, l'abdomen d'un brun jaunâtre. Les pattes sont Jaunes avec les genoux noiratres. Cette espèce ressemble au Phlæocopus mediozonatus Fair d'Obok : elle est facile à reconnaître à ses élytres munies d’une carène aiguë. 12. Opilo triangulus sp. n Nigro-piceus, nitidus, capile prothoraceque subtiliter sat dense punctulatis, ore, palpis antennisque rufis, elytris non profunde striato-punctatis, rufo-brunneis , in medio macula laterali triangulari nigra, femoribus flavo-rufis, apice late nigris, tibiis tarsisque brunneis. — Long. 12 millim. Cochinchine (R. Germain, 1864). Tête et corselet d’un brun noirâtre, finement et assez densément ponc- tués: labre, palpes et antennes roux, ces dernières ayant leur massue plus claire, parce qu'elle est revêtue de fins poils blanchâtres. Le corselet pré- sente en avant un sillon transversal arqué et un sillon longitudinal, court et profond. Élytres avec des stries régulières de points serrés et peu pro- fonds, indistincles auprès de la suture; d’une coloration brun roux, chaque élytre présentant au milieu du bord latéral une tache triangulaire noire dont la pointe est dirigée vers la suture. Le sternum est brun ou noir, les bords du métasternum bruns: l'abdomen est d’un brun roux avec le milieu des premiers sements foncé. Les cuisses sont jaunes avec l'extrémité noire; les antérieures sont fortement renflées : les jambes et les tarses sont noirs ou d'un brun roux. Le corps est densément velu en dessus et en dessous. Voisin des Opilo castaneipennis White, sordidus Westw., hypocaustus Gorh., ete., dont il a la forme parallèle, assez déprimée, et les antennes grèles : il est remarquable par ses élytres ornées d’une tache triangulaire noire, 15. Opilo strigicollis sp. n. Parallelus, brunneus, nitidus, capite dense punctato, prothorace nitidissimo , m disco profunde non dense punctato, bituberculato, in medio foveolato et longitu- dinaliter strigato, lateribus rugulosis, elytris ad apicem usque seriatim punctatis, favidis, macula post-scutellari fascisque duabus dentatis brunneis, pectore rufo, abdomine flavo-brunneo, pedibus pallidis, gemiculis migris. — Long. 12 millim. Madagascar occident., Tulléar (Bastard, 1897). — 323 — Les antennes sont d’an brun noir, avec l'extrémité plus claire par suite de la présence d’une villosité jaunâtre, Le corselet est à peine plus long que luge, de la largeur des élytres, très légèrement atténué en avant, forte- ment ruguleux sur les bords latéraux, avec des points peu denses, mais profonds sur le disque ; la dépression médiane présente quelques rides lon- gitudinales. Les élytres sont couvertes de séries de points enfoncés, attei- gnant presque l'extrémité, points partiellement effacés dans la région dorsale postérieure. La couleur des élytres est d’un brun jaunâtre clair : en arrière du seutellum existe une tache noirâtre indistinete ; en outre, les élytres sont ornées de deux fascies transversales noïâtres ; la première, dentelée, est située en avant du milieu et rejoint l'épaule le long du bord latéral; la deuxième fascie est plus large et est située en arrière du milieu. Les pattes sont pâles, avec les senoux noirs. Espèce remarquable par ses élytres ponctuées jusqu'à lextrémité et par les rides discoïdales du corselet ; elle se rapproche de lOpilo brunneotinetus Fairm., de Madagascar, dont elle diffère par sa forme parallèle, par sa sculpture et par sa coloration. 14. Orthrius rufotestaceus Sp. n. Rufo-lestaceus, nitidus, pilosus, capite subtilissime densissime punelulato, pro- thorace dense conspicue punctato, elytris strialo-punclatiss — Long. 8,5 à 11 millim. Dardjiling (Harmand, 1890). Entièrement d'un roux testacé, à l'exception des yeux qui sont noirs et quelquefois du sternum et de l'abdomen , qui sont rembrunis. Tête couverte d’une ponctuation très dense et très fine, à peine visible ; front présentant deux fossetles arrondies et bien marquées , sans carène ; palpes et antennes roux, le quatrième article de celles-ci plus long que le troisième; la massue est pubescente. Le corselet est plus long que large et présente en avant un sillon transversal arqué ; ses flancs sont globuleusement renflés, fortement déprimés en arrière de ce renflement, qui est marqué d’une fosselte du côté dorsal, où il est parfois limité par un sillon arqué; le corselet est en entier finement et densément ponctué, plus distinctement que la tête. Les élytres ont des stries ponctuées, bien marquées, se prolongeant presque toujours jusqu’à l'extrémité ; la strie suturale est faible. Le sternum ét l'abdomen sont roux où bruns ; les pattes sont d’un jaune testacé. Voisin de POrthrius striatopunctatus Schkle. 15. Orthrius tuberculicollis sp. n. Fulvus, mitidus, pilosus, capite subtilissime densissime punctulalo, prothorace inaequali, ante médium luberculis duobus, elytris irregulariter striato-puncta tis, pectore fulvo, abdomine fülvo vel branneo, pedibüs rafo-testaceis. — Long. 7-8 millim. 22, — 32 — Dardjiling (Harmand, 1890). Ressemble beaucoup à l'espèce précédente, mais sa taille est plus petite ; son corselet est imponctué, sillonné longitudinalement et transversalement, et présente, en arrière du sillon antérieur, deux larges tubercules ronds, à +. ; ; , presque toujours bien distincts. Les élytres n’ont de siries ponctuées qu'aux bords latéraux; près de la suture, elles sont presque lisses ou présentent de faibles sillons longitudinaux. 16. Orthrius dorsalis sp. n. Rufo-branneus, nitidus, pilosus, capite prothoraceque densissime subtiliter punc- tulatis, hoc luberculis tribus rotundis, elytris irregulariter profunde striato-punt- latis, brunneis, macula magna communi ante medium apiceque flavis, femoribus apice flavis. — Long. 7-8 millim. Dardjiling (Harmand, 1890). Semblable à l'Orthr. tuberculicollis sp. n. Tête et corselet très finement ponctués. Pronotum inégal comme chez ce dernier , et offrant trois petits tu- bercules dont deux situés en arrière du sillon extérieur, le troisième au milieu du bord postérieur. Ponctuation des élytres plus forte que chez l’es- pèce précédente, le disque ne présentant que quelques points espacés ; la suture est longée en arrière par un profond sillon longitudinal. Les élytres sont brunes, avec une grande tache commune, jaune, en arrière de l’écus- son ; le quart postérieur des élytres est également jaune et comprend une macule transverse rousse. Le dessous du corps est d’un jaune roux ou brun. Les pattes sont d’un brun roux, les cuisses jaunes à leur base. 17. Orthrius lateralis Schklo. , La collection du Muséum contient deux Orthrius, provenant de Ternate (Moluques), auxquels s'applique bien la description de l'Orthr. lateralis Schklo [ Ann. Mus. Genova (2) XX, 1899, p. 138]: mais ces Imsectes sont entièrement d’un roux lestacé, à part les veux, qui sont noirs. 18. Clerus binodulus Gorh. Gette espèce est très variable au point de vue de la coloration. La tache noirâtre transverse de l’angle apical des élytres est quelquefois peu appa- rente ou manque entièrement. L’abdomen est le plus souvent en majeure partie roux, avec le premier ou les deux premiers segments seulement noirs; d’autres fois, la coloration noire s’étend beaucoup, en sorte que les deux ou trois derniers segments restent seuls roux. Au contraire, l'abdomen de quelques exemplaires est entièrement roux; en ce cas, le corselet est aussi roux où brun, ainsi que les pattes, et la tache apicale Jaunâtre est plus large et sans macule noirâtre. Quelquefois, la moitié antérieure des Clytres est en grande partie noire. PTS OR TR . 325 19. Clerus eximius Mannerh. (holosericeus White). Chez cette espèce , les (aches basilaires des élytres sont plus où moins étendues, ce qui fait que tantôt la couleur rousse, tantôt la couleur noire prévaut sur les élytres. La forme extrême chez laquelle la tache commune orbiculaire est en connexion avec les taches humérales et forme avec elles une fascie, est décrite par Mannerheim (Bull. Moscou, 1843, p.248). Mais la plupart des exemplaires du Muséum (il y en a en tout »1 exemplaires) répondent à la description de White (Car. Clerid., 1849, p. 58); 11, les taches noires basilaires sont séparées. 20. CLerus ruricozis Gast., var. nigricolhs m. Spinola a déjà fait remarquer (Cléries, 1, p. 261) que le corselet a parfois la marge antérieure noire. Quelquefois cette couleur noire s'étend sur tout le corselet; j'appelle cette forme var. mgricollis. 21. Clerus elegantulus sp. n. Niger, nitidulus, antennis, basi et apice rufis, prothorace rufo, margine antico nigro, elytris antice subseriatim punctatis, nigris, basi rufo-testaccis, fascia mediana curvata flava, apice cinereo pubescente. — Long. 6 millim. Vénézuéla, La Victoria (F. Geay, 1896); trouvé sur le bois pourri. Tête noire luisante, densément et très finement ponctuée, couverte de poils gris dans sa partie antérieure ; yeux ayant l'éclat du cuivre jaune; palpes roux; antennes noires, sauf à leur base et à leur extrémité qui sont rousses, la massue pubescente. Corselet éparsement et finement ponctué, luisant, roux, avec le bord antérieur noir sur une largeur plus ou moins grande. Les élytres sont couvertes dans leur moitié antérieure de gros points subsériés ; leur moitié postér ieure est finement et à peine distinc- tement ponctuée. Élytres testacées sur leur tiers antérieur, noires en arrière, présentant une fascie jaune, étroite, arquée, dont la convexité est dirigée en avant. L’extrémité des élytres est couverte d’une pubescence d’un jaune gris qui dessine nettement une bande arquée, étroite, partant de la suture et se dirigeant en arrière et en dehors de façon à figurer avec la fascie médiane, dans la moitié postérieure des élytres, un cercle jaune un peu allongé. Dessous du corps et pattes noirs, les épimères du méso- et du métaslernum roux comme les hanches. Espèce proche parente du Cl. Saloini Gorh. 22. AuLicus NERO Spin. Le type de cette espèce a les élytres rousses , avec seulement la suture et l'extrémité bleues ; mais Spinola remarque déjà (Clérites, 1, p. 331) que, parfois les élytres, sont ornées d’une fascie transverse bleue, dont les — 9326 — dimensions paraissent très variables, Une telle variété est figurée planche 27. figure 5. Chez plusieurs exemplaires du Muséum, le bleu des élytres s'étend de plus en plus et forme finalement la couleur du fond. Quelquefois les épaules sont rousses, à l'exception, toutefois, du calus huméral qui esl toujours bleu ; une fascie transversale en arrière du milieu et 1e bord latéral de l'épaule jusqu’à cette fascie sont écalement roux. Au lieu de la fascie, il n'existe parfois sur chaque élytre qu'un point isolé de grandeur variable, situé en arrière du milieu. Quelques exemplaires sont entièrement bleus, à part les épipleures qui sont roux. 23. Lissaulicus dispar sp. n. Oblongus, flavo-rufulus, nitidus, supra inaequalis, irregulariter migro-caeruleo maculatus, elytris basi tuberculatis, antennis flavis, articulis 4°, 8°, 10° nigris, articulo 9° rufo-brunneo, pedibus anticis flayo-brunneis, leviter umbratis, femo- ribus fortiter clavatis, pedibus posterioribus flavis, femoribus nigro-maculalis, tibiis apice tarsisque nigris. — Long. 8 millim. Madagascar, baie d’Antongil (A. Mocquerys, 1898). Je ne place cette espèce qu'avec hésitation, et seulement à titre provi- soire, dans le genre Lissaulieus, dont les espèces actuellement connues ont le dessus du corps lisse et luisant; au contraire, chez la présente espèce, le dessus du corps est inégal, comme chez les Pelonium fasciculatum KI. et scopartum K1., les Erymanthus, ete. Mais quant à la forme générale du Corps et à la figure des antennes et des tarses, l'espèce nouvelle ressemble tout à fait aux Lissauheus. Tête irrégulièrement ponctuée, d'un jaune roux ou brun, maculée de noir; une fascie noire transversale existe sur le front; en arrière de celle-ci s'étend une tache longitudinale, et le vertex présente trois taches plus ou moins confluentes ; les yeux sont profondément échancrés en avant et dorés. Les antennes sont minces et portent une grande massue de trois articles plats, dont les deux premiers sont triangulaires et le dernier ovalaire et acuminé; les premiers articles sont jaunes, le 6° article brun, les 7° et 8° noirs, le 9° d’un brun roux, le 10° (le plus grand) noir, le 11° jaune. Le corselet est plus long que large, atténué en avant et en arrière, avee sa plus grande largeur en arrière du milieu; le disque est éparsement el irréoulièrement ponctué, inégal; il présente un sillon transversal en arrière du bord antérieur, un sillon longitudinal au milieu et une ligne oblique de chaque côté de ce dernier sillon. La coloration du corselet de cet insecte n’est pas aisée à décrire. Des taches et des stries noires sont dispersées sur le disque du prothorax ; il existe une ligne longitudinale de chaque côté du sillon médian, et une autre tache longitudinale, acu- minée en avant et en arrière, est siluée sur la ligne médiane entre ce sillon et l’écusson. Ce dernier est noir. Les élytres sont dilatées en arrière et offrent à leur base une protubérance testacée ; le disque présente plusieurs 7. SE" . 20 fosselles , les unes grandes, les autres petites, et quelques élévations caréni- fopmes ; une carène double s'étend de l'épaule jusqu'au milieu des élytres. Comme le corselet, les élytres sont maculées de noir bleu et de jaune : quelques points noirs bien dislinels sont situés sur une même ligne longi- tudinale le long du bord latéral : la suture, fortement élevée, est testacée dans sa partie postérieure. Le dessous du corps est jaune, sauf le mélas- lernum qui est d’un noir luisant et quelques petites taches noires sur le mésosternum, Les pattes antérieures, d’un brun jaune, sont en partie bru- nâtres; leurs cuisses sont fortement renflées; les pattes intermédiaires et postérieures sont jaunes, avec une tache sur les cuisses, l'extrémité des jambes et les tarses noirs. Tout le dessus de l’insecte est tacheté de groupes de poils gris; des poils noirs plus longs existent au bord postérieur des élytres et aux pattes. L'espèce ressemble quelque peu aux Ænoplioides Fairm. : mais le corselet n'est pas composé de trois parties, et la conformation des palpes est toute autre. À celle occasion, j observerai que le genre Aphelochrou Quedenf. n’est point identique au genre Lissaulieus Waterh.; M. Kuwert à énoncé le premier cette erreur, que M. Lohde a reproduite dans son «Catalogus Cleridarum», Chez Lissaulicus, le dernier article des deux paires de palpes est séeuriforme; chez Aphelochroa , le dernier article des palpes maxillaires est cylindrique. Chez Lassaulicus , la massue des antennes est plate, foliacée; chez Aphelochroa , elle est beaucoup plus étroite et compacte, Les élytres des Aphelochroa sont densément et irrégulièrement poncluées. Tous les Aphelo- chroa connus sont presque entièrement roux, le plus souvent de couleur chair, sauf les pattes qui sont plus ou moins noires. 24. Xenoelerus gen. nov. Corpus elongatum, convexum , alatum. Oculi subtiliter granulali, antice fortiter excavali; palpi maxillares et labiales articulo ultimo securiformi; antennae 1 1-arti- culatae, moniliformes, arliculo ullimo pyriformi, Prothorax convexus, nitidus, fere laevis, antice et postice constrictus, in disco (anlice) foveis duabus profundis, Elytra fere laeves, nitida, humeris valde elevatis, in 4 lateribus pone hasin compressis. Pedes robusti, femoribus posticis elytrorum apicem haud attingentibus, unguieu- lis basi obtuse dentatis. Je propose de créer ce genre nouveau pour le Trogodendron Edvardsi Horn (Trans. Amer. Ent. Soe., VIT, 1880, p. 149). L’insecle présente, il est vrai, le facies d’un Trog'odendron, mais les espèces de ce genre se trou- vent seulement en Australie, tandis que l'espèce actuelle est de l'Amérique septentrionale, En outre, certains caractères diflérentiels paraissent justifier la création d'un genre nouveau. Chez les Trogodendron, les élytres sont couvertes dans leur moitié anté- rieure de points grands, profonds, sériés: le genre nouveau a les élytres — 328 — presque lisses. Elles présentent seulement en avant de fins points clairse- més: en arrière, les points sont plus serrés, mais ils restent toujours très fins. Les épaules sont élevées, mais 11 n'existe pas de pibbosités auprès du scu- tellum, alors que ces gibbosités sont très distinctes chez les Trog'odendron. Le corselet n’est pas granuleux, mais lisse et luisant, et ne présente que quelques points profonds; le sillon transversal antérieur est fortement mar- qué; sur le disque, de chaque côté, se trouve une fossette assez profonde. Les antennes ne sont pas si robustes que chez les Trogodendron; le deuxième article n’est pas globuleux, mais presque de la longueur du troi- sième; les articles 4-10 ne sont pas dentelés; le dernier article est pyriforme, el son bord interne n’est pas droit comme chez les Trogodendron, mais échancré. Les cuisses postérieures n’atteignent pas l'extrémité des élytres on de l'abdomen; les ongles sont épaissis au milieu et obtusément dentés. 25. ErurirEerA cAzLosA KI. Espèce très variable dans sa coloration. Quelquefois la couleur noire prédomine sur les élytres, l'extrémité et les bords latéraux et basilaire de ces organes sont seuls roux; de même, la tête et le corselet sont parfois noirs. Les pattes étant rousses avec une tache fémorale noire, ou noires avec la base des cuisses rousse. La sculpture est aussi variable. La fine granulation de la tête el du prothorax est tantôt distincte, lantôt obsolète, et la pre- mière goutte élevée des élytres, le plus souvent ponctiforme, est quelque- lois transversale. 26. Eburifera pulchra sp. nov. Elongata, sat convexa, subtus viridi-aeneo micans, capite, antennis prothora- ceque rufis, hoc convexo, antice profunde angulatim impresso, disco parce luber- culato , elytris cyaneis vel violaceis, antice seriatim crenato-punctatis, postice irre- gulariler rugosis, gullis obliquis quattuor et punclis rotundis duobus albis, pedibus nigro-cyaneis, femorum basi rufa. — Long. 8 millim. Madagascar, baie d’Antongil (A. Mocquerys, 1898). Le corselet de cette espèce est fortement convexe et présente en avant un sillon transversal très profond, arqué; le disque est granuleux, les granu- lations plus grandes que chez l'Ebur. callosa KI. et clairsemées. L'écusson est couvert d’une pubescence blanche. Les élytres sont en partie d’un bleu noir, en parlie violacées, et couvertes de grands points qui sont presque réguliers en avant et se changent, vers l'extrémité , en grosses rugosités; la série suturale de points forme, jusqu’au milieu, une strie profonde. Au pre- mier et au second tiers de chaque élytre existe une goutte élevée, trans- verse, blanche ; au milieu, entre ces dernières macules, auprès de la suture, un petit point blanc élevé. Le dessous du corps est d’un vert métallique obscur, excepté le prosternum qui est roux. Les pattes sont d’un bleu noir avec la base des cuisses, surtout aux pattes antérieures, rousses. | | 3 . & 3 — 329 — Cette belle espèce est bien reconnaissable aux six gouttes élevées des élytres, ainsi qu'à la coloration et à la sculpture du corselet. 28. Thalerocnemis basiventris sp. Nov. Supra dense flavo pilosa et longe nigro crinita, capite fulvo vel nigro, nitidissi- mo , prothorace brunneo-nigro, transverso, ante medium sulco transverso recto, elytris nigro-brunneis, lateribus nigris, dense punclato-strialis, in medio minus dénse sericatis, femoribus testaceis, nigro-apicatis vel nigro-maculatis, Libris sma- ragdinis, tarsis brunneis. Long. 5-6-5 millim. Nouvelle-Guinée, Dorey (Raffray et Maindron , 1878). La tête est très luisante, imponctuée, le front dépourvu de fossettes, noir ou d’un brun roux; les antennes sont brunes avec la base plus claire et l'extrémité parfois plus obscure. Le corselet est brun, plus large que long : il présente en avant un sillon transversal, droit, indistinct au milieu; ses flanes sont fortement arrondis et portent une fosseite assez grande; le disque est finement et densément ponctué et est couvert de poils jaunes, soyeux. Les élylres sont brunes ou noirâtres, plus obscures à l'extrémité; leur bord externe est noir jusqu'au milieu :les séries de gros points en atteignent l’ex- trémité. Elles sont couvertes de poils jaunes, soyeux, sauf au milieu où il existe une tache rase noirâtre. Le sternum est brun et l'abdomen noir, sauf à la base et à l'extrémité qui sont jaunes. Les cuisses sont jaunes, les pos- térieures avec l'extrémité noire et les quatre antérieures avec une tache noire; les jambes sont vertes, les tarses roux ou bruns. Voisin du Thalerocn. smaragditibialis Kuw.; s’en distingue par la tête et l'abdomen noirs, par les points des élytres plus profonds, etc. 28. Plathanocera gen. nov. Oculi glabri, antice profunde excavali, subtiliter granulati; labrum fortiter emarginatum ; palpi maxillares articulo ultimo fusiformi , labiales eodem longe lrian- gulari; antennae 11-articulatae, articulis 6-11 clavam latam planam formantibus, quam in genere Placocerus. Prothorax basi apiceque angustato, lateribus fortiter rotundatis, pone medium latissimus, antice haud emarginatus, ante medium pro- funde impressus. Elytra ovata, densissime subtiliter pilosa, subliliter striato-punc- tata. Tarsi 5-articulati, articulo primo recondito, tertio bifido, articulis 4 primis Jlamellatis, unguiculis in medio late dentatis. Ce genre présente le facies des Placocerus KI. et Euplacocerus Kr. Mais les antennes sont plates depuis le 6° article (elles le sont dès le 3° chez les Placocerus et Euplacocerus); le 3° article est long et mince, cylindrique ; les articles 4 et 5 sont un peu dilatés à l'extrémité, les articles 6-9 fortement dilatés et anguleux à l'extrémité; le dernier article est inséré dans le 10° et arrondi à l'extrémité. Les élytres sont couvertes de séries de points fins atteignant presque l'extrémité. Au contraire, chez les Placocerus , les élytres sont profondément striées par des rangées de gros points transverses; chez — 990 — les Euplacocerus, les élytres offrent, dans leur moitié antérieure, une ponctuation fine, irrégulière, Les yeux sont ras, profondément échancrés en avant, por plus profonde que chez les deux autres genres. Euplacocerus Kr. et le genre voisin Lacordarius Kuw. ont le dernier article de lous les palpes cylindrique et acuminé; chez Plathanocera, le dernier arlicle des palpes labiaux est triangulaire, Chez Cardiostichus Quedf., les antennes sont composées d'articles cordiformes, peu serrés, pourvus de longs poils; le corps est plus oblong-ovale, les yeux sont garnis de poils, les ongles sont dentés au milieu comme chez notre genre. Le corselet du genre nouveau est convexe, fortement atténué en ayant, moins en arrière; les flanés sont fortement arrondis, la plus grande largeur étant située en arrière du milieu. Il existe en avant du milieu un sillon transversal, profond, arqué: la base est distinctement rebordée:; la marge antérieure est simple, 29, Plathanocera uniformis sp. nov. Fulvo-brunnea, subnilida, capite prothoraceque subtilissime punclatis, fere rugulosis , paucis punctis majoribus instructis, elytris densissime rugulosis, subti- liter striato-punctatis et dense fulvo pilosis, antennarum elaya nigra, — Long. 10 millim. Côte d'Ivoire, Baoulé (H. Pobéguin, 1897). Tout le corps d’un brun rougeâtre, à l'exception de la massue des an- tennes qui est noire; le dessus du corps couvert de poils courts jaunâtres, mêlés de quelques poils plus longs. Le front présente une carène distincte et deux impressions légères. Les yeux sont glabres, profondément échancrés ; le rebord latéral de la tête se prolonge jusqu’au fond de cette échancrure. Les antennes atteionent la base du prothorax et sont fortement dilatées à leur extrémité. La têle a un col court. Le corselet est densément et très finement ruguleux et marqué de quelques points plus gros: dans son sil- lon antérieur existent quelques rides transversales peu distinctes. Le dessous du corps et les pattes sont d’un brun rougeâtre, avee les jambes un peu plus obscures. Le Placocerus fulous Linell de l'Afrique orientale diffère de celui-ci par la ponctuation des stries des élytres grosse, par les yeux velus, par le des- sous du Corps, les pattes et les antennes noires, 30. Oumapius riztrRoNs Gorh. Un exemplaire du Muséum, provenant de Nouvelle-Guinée, à les pales presque totalement noires, 31. Gephaloclerus basipes sp. nov, Niger, nitidus, pilosus, capite prothoraceque fere lævibus, elytris fortiter irre- de te a À rt mn) dd — 331 — gulariter punetatis, femoribus basi albis, genubus larsisque rufis, — Long. 3,0 -4,5 millim, Abyssinie (Mission de Bonchamps, Ch. Michel et M, Potter, 1899). Var, ruficollis m. Niger, prothorace, antennis pedibuque rufis vel testaceis. Tête et corselet lisses et luisants, montrant seulement quelques points à peine perceplibles; le front présente deux fossettes, Les antennes sont Jaunes ayee l'extrémité plus obscure. Le corselet, plus étroit que chez les autres Cephaloclerus , à d’ailleurs la même forme : il présente latéralement en arrière une impression profonde, en avant de laquelle on remarque une fossette. Les élytres sont un peu échancrées au bord latéral, séparément arrondies à l'ex- lrémité, couvertes d’une forte ponctuation irrégulière et serrée. Les pattes sont grêles, garnies de longs poils blancs, les fémurs blanchâtres à la base, les genoux et les tarses roux. La variété ruficollis a le corselet, les antennes et les pattes d'une même couleur testacée. Cet insecte ressemble au Cephalocl. rufofemoratus Kr., mais il a le corselet plus étroit, ce qui rend sa tête encore plus proéminente, Sa coloration est aussi différente. 32, Tenerus robustus sp. nov. Flavo-ochraceus, capite prothoraceque dense et profunde, elytris densissime et minutissime punctatis, his sublilissime quadricostatis, punctis duobus protho- racis, elytrorum apice extremo, antennis, genubus, tibiis tarsisque nigris. Long. 12-15,5 millim. Tonkin septentrional, Haut-Song-Ghai (Rabier, 1895). Cette espèce est la plus grande et la plus robuste du genre. Entièrement d'un jaune d’ocre, à l'exception seulement des mandibules, des yeux, des antennes, de deux points ronds situés en arrière du bord antérieur du corselet, de l'extrémité des élytres et des pattes (excepté la base des cuisses largement teintée de rouge) qui sont noirs, Le corselet présente au milieu du bord postérieur une gibhosité brillante et imponetuée. Les élytres sont marquées d’une ponctuation irrégulière très fine et très dense, surtout dans la moitié postérieure, et montrent quatre légers vestiges de côtes longitudinales, L’extrême bout des élytres seul est noir, Le dessous du corps est roux, densément ponctué, 33. Tenerus analis sp. nov. Flayo-coccineus, antennis, genubus, tibiis, tarsis, thoracis macalis quattuor, elytrorum abdominisque apice nigris, elytris unicostulatis. — Long. 9 millim. Côte d'Ivoire, Assinie (Chaper, 1882). Get insecte à la tête, le corselet et le dessous du corps d’un rouge écar- — 332 — late; les élytres sont testacées ; le corps est partout couvert de poils jaunes, fins, plus ou moins longs. La têle est finement et très densément ponctuée, le corselet l’est un peu plus distinctement mais moins densément; le der- nier a quatre taches noires arrondies, l'une située au milieu du bord exté- rieur, une autre plus petite sur un faible tubereule placé en avant du bord postérieur, et les troisième et quatrième un peu en avant du milieu du bord latéral. Les élytres sont densément ponctuées, la ponctuation deve- nant plus faible en arrière; le long de la suture, il existe un sillon longitu- dinal, el sur le disque, bien plus près de la suture que du bord latéral, on remarque une côle fine mais distincte, atteignant presque l'extrémité; le quart apical des élytres est noir ainsi que les trois derniers segments abdominaux et les pattes, à l'exception de la base des cuisses qui est rouge. Je tiendrais cet insecte pour une forme du très variable Ten. variabihs KI., s’il n'avait une côte sur les élytres, côte caractéristique pour beau- coup de Tenerus asiatiques de même que pour le Ten. biplägiatus Fairm. , provenant d'Obok; en outre, les antennes sont testacées et les pattes sont en majeure partie noires. 34. Pelonium inaequalicolle sp. nov. Elongatum, postice ampliatum fuseum vel nigrum, cinereo-pubescens, anten- nis nigro-fuscis, articulo ultimo apice testaceo, prothorace inaequali, elytris antice fortiter striato-punctatis, in medio dense albo veslitis, apice testaceis, ante api- cem cyaneo-maculatis, pedibus testaceis, femoribus nigro-maculatis. — Long. 15 millim. Amérique méridionale (Castelnau, 1845 ; coll. du Muséum de Paris, un individu); Saint-Paul (ma collection). Ce Pelonium nouveau a des affinités avec les Pel. amoenum Guér., niveum Chev. , etc., chez lesquels les élytres sont en partie couvertes d’un duvet blanc, dense, velouté. Tête brune où noire, densément poncluée, avec la bouche jaune: les antennes sont brunes, leur massue ordinairement plus sombre, le dernier article jaune à l'extrémité, Corselet très inégal; au mi- lieu se trouve une ligne longitudinale partant du bord antérieur et se pro- longeant jusqu'en arrière du milieu; trois sillons transversaux plus ou moins distincts délimitent divers RARE et notamment deux tubercules situés de chaque côté, et trois au bord postérieur, qui sont bien distincts et lisses, tandis que Île corselet partout ailleurs est densément ponctué, sur- toul sur Re bords latéraux. Élytres avec des séries irré égulièr es de gros points jusqu’au milieu ; leur moitié antérieure ‘est brune ou noire, la postérieure jaune; mais il existe sur chaque élytre, avant l'extrémité, une grande tache luisante d'un bleu noir. En avant de cette tache se trouve une large faseie d'un blanc de velours, qui, selon toute apparence, s’enlève facilement par le frottement, Tout le dessus du corps est couvert de poils longs et denses, — 333 — d'un blane gris ; le dessous est noir eLest revêtu, comme les pattes, d'une sorte de velours blanc. Les pattes sont jaunes, les cuisses maculées où an- nelées de noir, les cuisses et jambes antérieures presque totalement noires. Un exemplaire de ma collection a une coloration générale plus obscure. Très voisin du Pel. amoenum Guér., différent par sa plus grande taille, son corselet très inégal, l'absence de la lache bleue humérale et de la petite gibbosité couronnée d’une toufle de longues soies sur le vertex, etc. 39. NecroBrA MuMrArRuM Hope. Ge Necrobia, ainsi que le Necr. glabra Champollion, ne diffère pro- bablement pas du cosmopolite Necr. rufipes Degeer. Les deux espèces ont élé trouvées dans les momies écyptiennes, et Hope dit (Trans. Ent. Soc. London, 1834, p. IX) que la couleur de pourpre, que quelques exem- plaires présentent, provient de l'influence des médicaments employés pour lembaumement des cadavres. Le Muséum possède deux exemplaires pro- venant de Hope. Ils sont d’un testacé pâle, avec les pattes et les antennes plus claires, et leur corselel présente un reflet bleuâtre. Peut-être la colora- ion pale est-elle la conséquence d’une certaine immaturité des insectes? En ce qui concerne la sculpture, les exemplaires ne diffèrent aucunement du Necr. rufipes, très variable sous ce rapport. Quant à l'absence de poils. l'explication qu’en a donnée Hope est très vraisemblable. H£MIPTÈRES HÉTÉROPTÈRES NOUVEAUX D'Asi£, par M. Joanvy Marin. |. Scutellerin2æ. Poecilocoris dissimilis nov. sp. Longueur, 18 millim. 5; largeur, 10 mullim. 5. En ovale un peu allongé, de couleur jaune brun, à macules irrégulières mais symétriques, brun rouge. Tête d’un bran rouge brillant, avec un fin liséré noir à sa base, fortement ponctuée et rugueuse, très peu sinuée au- devant des yeux. À côtés presque parallèles, sur les deux tiers de leur lon- gueur à partir des yeux; ces côtés finement bordés, puis en ovale arrondi à l'extrémité. Tylus dépassant un peu les joues, lisse à son extrémité; tout le reste de la tête fortement ponctué, ridé et rugueux. Pronotum moins rugueux, à ponctuations assez fortes, irrégulièrement espacées:; un sillon profond , transversal près du bord antérieur n'atteignant pas les côtés laté- raux, qui sont un peu déprimés et ridés transversalement, mais les bords — JO lisses, tranchants et droits : angles latéraux arrondis. Écuüsson aussi large à la base que la base du pronotum, tronqué, arrondi au sommet, à ponc- tuations semblables à celles du pronotum, aussi largement dispersées, plus serrées dans le fond des 4 où 5 rides transversales qui existent sur le disque près de la base. Coloration sur le pronotum : une bande parallèle aux bords latéraux, un peu élargie aux angles antérieurs et une tache presque triangulaire sur le disque, de chaque côté de la ligne médiane, brun rouge: sur lécusson : à la base, ue tache impaire Jancéolée; de chaque côté de la ligne mé- diane, une bande, prenant naissance à la base de l'écusson, allant jusque près du sommet et émet- tant, du côté externe, un peu avant le milieu de la longueur du scutellum, une première branche di- rigée vers l'angle basilaire où elle s’élargit; une deuxième branche, un peu en arrière, se dirigeant parallèlement vers le même point, et s’arrétant près du bord du scutellum à la hauteur de la pre- mière bifurcalion: enfin, une troisième branche, au sommet, parallèle au bord de lécusson et re- joignant la précédente. Fig. 1. — Pæcilocoris Le processus du fusionnement des taches pri- dissimilis nov. sp. mitives suit, chez cette espèce, un lout autre mode que chez la plupart des espèces du genre Pæcilo- coris, Dans ce genre, en effet, les taches fondamentales de l’écusson sont au nombre de trois ou cinq à la base, puis deux en arrière, quatre autres encore un peu plus loin que le milieu, enfin, deux au voisinage du sommet. Lorsque les taches s'agrandissent, leur réunion se fait transversa- lement ou à peu près. Dans notre espèce, la réunion se fait longitudinale ment pour les taches les plus rapprochées de la ligne médiane, obliquement pour les autres. Partie découverte des hémiélytres ponctuée, rugueuse, brun rouge, avec la bordure externe jaune; connexivum fortement ponctué, de même couleur, très faiblement jaunàtre à l'angle postérieur des segments. Des- sous du corps, pattes et rostre jaune brunätre, brillant, à reflets verdätres dorés, plus clair sur le disque abdominal. Antennes, poitrine et pattes garnis de poils clairs, plus abondants et plus longs que dans les autres espèces du genre. Antennes noires violacées; le premier artiele et le tiers apical du second brun jaunâtre; premier article n’atteignant pas le sommet de la tête, longueur du second égale à la moitié du précédent ; le troisième égal aux deux premiers réunis; le quatrième un peu plus long que la moitié du troisième. [article cinq manque. Premier article du rostre atteignant la base de la tête, le deuxième atter- L | À | é È 4 L — 33) — gnant la base des hanches intermédiaires, le troisième dépassant le premier segment abdominal et le quatrième dépassant aussi la base du troisième segment. Orilice odorilique prolongé en un canal rectiligne à bords nets et tran- chants à extrémité arrondie, un peu plus long que la moitié de la distance qui sépare l'orifice du bord latéral métathoracique:; abdomen à ponctuations brunes, moins denses sur le disque que sur les côtés; sillon abdominal s'étendant jusqu'au sixième seoment, stigmates bruns. | Une & Yunnan : Yunnan-Sen : altitude, 2,150 mètres, des chasses de Mer Excoflier ; don de M, R. Oberthür 1898, collection du Muséum de Paris. Il. Pentatominnae. Priassus Excoffieri nov. Sp. Longueur, 18 mullim. 5 à 19 millim. 5. Largeur aux angles latéraux du pronotum, 13 millimètres à 13 millim. 5. Dessus du corps lestacé pâle. Tête très faiblement sinuée en avant des yeux, se rétrécissant insensiblement jusque près du sommet qui est arrondi; à joues subconfluentes aussi lon- gues que le tylus; celles-ci assez densément ponc- tuées de noir, ces ponctuations entourées d’auréoles roses confluentes. Sommet de la tête rose. Partie située entre les ocelles dépourvue de ponctuation, lisse et brillante. Antennes pales, testacées, à deuxième article presque deux fois plus long que le premier: troisième article un peu plus long que le deuxième ; quatrième égal à l'article précédent. L'article cinq manque. Pronotum à partie anté- ., Aie $ ii, < LR ge » | Prassus rieure, ainsi que les expansions latérales, sauf un Éxcoffiert nov. sp. espace sur le bord antérieur derrière la tête, ponc- | tué de noir avec marbrures roses entre les points, au-devant d’une ligne tirée des angles latéraux du pronotum; la partie postérieure de celui-ci concolore avec quelques points noirs très espacés: bords latéraux anté- rieurs roses, arqués et crénelés ; angles latéraux aigus, dirigés latéralement et en avant. Scutellum et hémiélytres à ponctuations concolores, plus denses sur ces derniers; marge costale de la corie à ponctuations noires plus grandes que celles de la tête et du pronotum, disposées irrégulière- ment sur un ou deux rangs: membrane hyaline. Rostre à extrémité noire, ne dépassant pas les hanches postérieures, | deuxième article plus long que le troisième. | Abdomen pâle, brillant, finement striolé, sans ponctualions distinctes ; carène lisse; épine ventrale atteignant à peine le sommet des hanches in- termédiaires ; stigmates ainsi qu'un point à la base de chaque cotyle noirs, — 330 — Un autre point noir presque au milicu du bord antérieur du mésostethium. Orifice odorifique prolongé en un sillon plus court que le premier article des antennes. 3 ®© du Yunnan : Yunnan-Sen, altitude 2,150 mètres: récoltées par Ms Excoffier ; don de M. R. Oberthür, 1898, Goll. du Muséum de Paris. Gette belle espèce diffère surtout de P. carinatus Horvath par les an- tennes, par les angles latéraux du pronotum, développés et aigus. III. Tessaratominae. Embolosterna vacca nov. SP. Longueur, 30 millim.; largeur aux angles latéraux du pronotum, 16 millim. 75. En ovale, rétréei vers la partie postérieure du corps. Dessus d’un brun violacé, avec une teinte vert olive foncé sur le pronotum et l’écusson ; mem- brane vert bronzé brillant. Une grande tache jaune sur la moitié apicale de lécusson. Tête petite, à sommet tronqué arrondi, à bords latéraux sinués. Pronotum ponctué, rugueux, surtout sur la partie antérieure el ses côtés latéraux, qui sont droits: angles latéraux arrondis, non déve- loppés. Connexivum jaunâtre; les angles apicaux des segments de l'abdomen aigus, avec la pointe extrême noire. Antennes brunes, dernier article noir. Troisième article presque aussi long que le deuxième, le quatrième égal à ce dernier. Dessous du corps et pattes jaune brun; méso- et métasternum plus foncés, garnis, ainsi que le prosternum , d’un duvet soyeux jaune d’or. Processus du métasternum tronqué arrondi au sommet; sa base tronquée sinuée. Seoment génital de la femelle à peu près semblable à celui de E. taurus Westw. 1 ® Bornéo : Lohaban. Don de M. R. Oberthür, 1898, Coll. du Muséum de Paris. Cette magnifique espèce diffère des Æ. taurus Westw et E. olivacea Hor- vath par son pronotum plus petit recouvrant moins lom lécusson, par l'absence des cornes latérales, par lécusson plus large un peu avant son sommet; par la base de son processus métasternal tronqué sinué, au lieu d’être coupé droit comme dans Æ. taurus. IV. Notonectidae. Notonecta Kirkaldyi nov. sp. Longueur, 13 millim. à 13 millim. 5; largeur, 5 millim. Tête assez large à la base: bords latéraux du notocephalon très faible- ment arqués: vertex un peu plus de deux fois la largeur du synthlipsis. Bords latéraux antérieurs du pronotum droits. Écusson équilatéral, moins és bus … ‘* : #l « — 331 — long que celui de N, wiguttata, chinensis, Montandoni, el moins étiré en pointe vers le sommet, que chez ces espèces; les côtés latéraux faiblement sinués. Fig. 3. — Notonecta Fig. 4. — Patte intermédiaire Kirkaldyi nov. sp. de N. Kirkaldyi Mart. La tête, la moitié antérieure du prothorax, la partie basilaire du clavus et les pattes jaune plus ou moins testacé, Moitié postérieure du prothorax (cette partie est testacée mais parait noire, parce que, par transparence, on voit la coloration du mésothorax), écusson et une fascie transversale ir- régulière sur les hémélytres noirs. Ceux-ci plus ou moins fauves (la fascie noire étant plus ou moins grande et envahissant plus ou moins les hémé- lytres). Membrane brune avec une grande tache noire plus ou moins rap- prochée de la base. Talon du trochanter des pattes intermédiaires en angle émoussé, presque droit. Cette espèce, de la taille de N. chinensis et de N. triouttata, diffère de ces deux espèces par son synthlipsis, la forme des côtés du pronotum et celle des trochanters des pattes intermédiaires qui, chez ces dernières espèces, ont un talon prolongé en une épine courte. Elle diffère en outre de V. Mon- tandom pax sa laille plus faible, sa tête plus petite et par son synthlipsis. Yunnan : Yunnan-Sen, 2,150 mètres d'altitude, récoltes de MF Excolflier : don de M. R. Oberthür, 1898, Coll. du Muséum de Paris et coll. Kirkaldy. Je dédie cette espèce au très distingué Geo. W. Kirkaldy, dont le nom fait autorité dans l'étude de la famille des Notonectidae. SUR QUELQUES ESPÈCES NOUVELLES DU GENRE AUTOMATE DE MAN, par M. COUTIÈRE. A. Gardineri n. sp. La nouvelle espèce est (rès voisine de A. dohichownatha de Man, restée pendant longtemps le représentant unique du genre. Le fond de léchanerure du bord frontal présente une convexité anté- rieure très marquée, et les côtés de ce lobe médian ont une tendance à se continuer sur la carapace, le long d’une lévère dépression. Muséum. — vin. 23 — 338 — L'article proximal du pédoncule antennulaire (portion visible) n’a guère que la moitié de la longueur des ophtalmopodes. L'article médian, de lon- oueur variable avec l’âge des spécimens, est égal au précédent chez les adultes, ou même légèrement pius long. L'article distal a chez les adultes un tiers environ de la longueur du médian. Le scaphocérite atteint Iévèrement plus loin que la moilié de l’article an- tennulaire médian. Le pédoncule antennaire ne dépasse que très lévèrement celui des antennules. Les maxillipèdes externes, comme chez A. dolichognatha. Je rapporte au S de cette espèce une grande pince détachée ayant appar- tenu à un spécimen de petite taille. Longueur totale, 5 millimètres; lon- oueur de la paume, + millim. 25: largeur maxima, 2 millimètres. Les doigts joignent exactement, comme chez À. dohchognatha , mais le carpe est fortement élaroi en avant et son bord distal est trilobé. Les bords inférieurs n’offrent aucune saillie. Le méropodite, fortement renflé, est environ deux fois aussi long que le carpe, et ses bords ne continuent pas ceux de l'ischiopodite, renflé à son extrémité distale. Petite pince comme chez À. dolichognatha. Sur la 2° paire, les seoments du carpe 3 et 5 sont égaux, le seoment 4 un peu plus petit. Ï n’y a aucune différence sensible entre le Set la © en ce qui regarde la forme du bord frontal et des pédoncules antennaires et antennulaires. Le front antennulaire externe a seulement, chez les adultes, 13 articles à la bampe au lieu de 12, comme chez A. dolichognatha. La principale différence sexuelle porte sur la grande pince de la 1" paire, elle est tout à fait comparable à celle que l’on remarque dans l'espèce pré- cédente, Mais la grande pince est plus courte et plus renflée chez A. Gar- dineri, comme le montrent les mesures suivantes : SP. N° 1. SP. N°9. millimètres. millimètres. Honpueur totale. 30 uitende si. nue RU 5.7 h,5 Longueur dela padme hein eve ME h.0 3.29 Largeur maxima de la pince.......... ER 3.3) 2.06 Le rapport de la longueur à la largeur est toujours plus petit que 2, alors qu’il atteint 2.2 chez À. dolichognatha. Le carpe est court, trilobé, très élargi distalement, avec une forte pointe triangulaire sur son bord inférieur (du côté de la pointe du doigt mobile). Le méropodite est court et fortement renflé en son milieu, le rapport de sa longueur et de sa largeur étant de 1.38 à 1.5 (1.6 à » chez À. dolichog- natha). L'ischiopodite est fortement renflé distalement, alors qu'il contmue directement le méropodite chez A. dolichognatha. - Minikoi Atoll: 4 sp. ® mutilés, avec des œufs, a grandes pinces déla- chées ; 1 sp. SG (?) mutilé. 7h al — 339 — Madhu Vahri Atoll : 2 sp. d', 1 jeune et 1 adulte mutilé; + sp. sans leur grande pince. Goïdu Atoll : 1 sp. © sans sa orande pince. Hulule Atoll: 1 pince détachée de G°(?). Ces spécimens font partie d’une collection très étendue de Crustacés, recueillie aux Maldives par MM. J. Stanley Gardiner et Borradaile, qui ont bien voulu me confier l'étude des Alpheide. | Je rapporte également à cette espèce un exemplaire mutilé provenant de Kingsmill Island (collections de PU. S. National Museum) que j'ai eu entre les mains. Le dessin que j'en ai gardé se rapporte très bien à À. Gardineri quant à la forme du bord frontal et des antennes. Toutes les pattes manquaient. Les collections du Muséum renferment aussi trois exemplaires se rap- portant à celte espèce, et que J'avais jusque-là hésité à séparer de 4. doli- chognatha. Deux d’entre eux proviennent de Mascate (MM. Maindron ); j'ai rapporté le troisième de Djibouti. L'un des exemplaires de Mascate, très adulte, porte sur le côté droit un volumineux Bopyrien. Le fouet antennulaire avec 19 articles à la hampe, les sympodites des pléopodes très élargis distalement, contigus sur la ligne médiane , indiquent qu'il s’agit d’un d'; l'examen des glandes génitales et de leurs conduits vecteurs confirme absolument ce fait. Or, la grande pince, par sa forme et ses dimensions, est absolument celle de À. Gardi- neri ©, y compris les caractères du carpe et du méropodite. La saillie tri- angulaire du carpe, à l’un de ses bords inférieurs, est seulement un peu moins accentuée que chez les spécimens typiques. Cette remarquable anomalie est sans doute un fait de castration parasi- taire, bien que celle-ci n'amène pas d'ordinaire de modifications aussi profondes. Il faut en rapprocher la présence, sur les pléopodes, des soies destinées à la fixation des œufs. Ces soies, disposées en deux groupes, très longues chez la ®, ne sont jamais absentes totalement chez le G', mais elles présentent dans le spécimen d'en question une longueur plus grande que de coutume et sensiblement intermédiaire entre les deux états extrêmes de leur développement. Le deuxième spécimen provenant de Mascate est un autre Œ très adulte, pourvu de sa grande pince. Le bord frontal est mutilé. Les pédoncules an- tennulaires sont très semblables à ceux de 4. dolichognatha, surtout par la longueur de l'article médian, presque quatre fois aussi long que l’article distal. Mais les caractères du scaphocérite et du pédoncule antennaire sont ceux de À. Gardineri. La grande pince de la 1° paire diffère nettement de 1. dolichognatha. Par la longueur des doigts, l'épaisseur du carpe et du méropodite, elle est tout à fait semblable à celle décrite antérieurement (Hulule Atoll). Elle offre de plus une léoère saillie sur l’un des bords inférieurs du carpe, tout à fait absente chez À. dolichognatha. 23. — 340 — L'exemplaire que j'ai recueilli à Djibouti est une jeune © portant des œufs. I présente une anomalie en ce que sur la grande pince, qui est pré- sente, les doigts joignent exactement et sont allongés comme chez le Œ!. Comme la saillie du bord inférieur du carpe et le renflement distal de l'ischiopodite sont également peu marqués, il est vraisemblable que la véri- table forme de la pince se serait dessinée à travers les mues suivantes du spécimen, et qu'il s’agit d'un retard dans la croissance provoqué par les premières pontes. À. Gardinert, recueillie à Mascate et à Djibouti en compagnie de À. doh- chognatha, est Jusqu'ici seule présente aux Maldives. Elle paraît aussi avoir une distribution plus étendue (Kingsmill Island), mais la faune des atolls et des récifs du Pacifique n’a pas été recueillie assez complètement pour que l’on puisse fixer les limites d'extension de ces deux espèces, alors que le genre se rencontre dans la zone intertropicale tout entière. A. Talismani n. Sp. Le cephalothorax est très comprimé. L'échancrure du bord frontal pré- sente un véritable lobe médian triangulaire, dont la pointe obtuse atteint presque le niveau des bords de l'échancrure. Les ophtalmopodes sont, par suite, plus complètement abrités; 1ls n’égalent plus en longueur que la moitié de l'article antennulaire basal (portion visible). L'article médian est éval au précédent, ou lévpérement plus court, et à deux fois l’article distal. Le pédoncule antennaire est au plus égal à celui des antennules: le sca- phocérite dépasse un peu le tiers proximal de l'article médian. Les maxillipèdes externes, comme chez À. dolichognatha. Sur la 2° paire, les segments du carpe 3, 4, 5 (extr. distale) sont sensi- blement égaux. Le seoment 1 égale une fois et demie chacun d'eux: le sement 2, deux fois environ. Le telson est plus élargi à son extrémité que chez A. dolichognatha , les épines internes de son bord postérieur ont disparu sur les spécimens. Sur l'un d'eux, la petite pince est présente. Elle est peu caractéristique et rappelle celle des espèces précédentes. Je ne connais la grande pince que par un appendice isolé qui accompagne le même spécimen et lui appartient probablement. Elle est assez semblable à celle de A. dohichognatha S', mais les doigts sont dentés et légèrement béants; la paume est aussi plus courte et l'insertion du carpe se fait vers le milieu de la hauteur de la pince, au lieu de son tiers supérieur, comme dans l'espèce citée. Le carpe est court, beaucoup plus élargi distalement que chez les ® et à fortiori chez les S de À. dohichoonatha. Le méropodite est assez fortement renflé en son milieu; sa longueur égale un peu plus de deux fois sa largeur maxima. L'ischiopodite est légè- rement élargi à son extrémité distale. JAT — Exp. du Talisman, dragage 104. Puerto-Grande (Açores), profondeur, 20 mètres; (collection du Muséum de Paris). a sp. ©, mulilés. A. rugosa 1. sp. L'espèce est très voisine de A. ÆEvermanni Rathbun, dont les types m'ont été très obligeamment communiqués. Comme dans cette espèce, le bord frontal est large, faiblement échancré, et présente sur la ligne médiane une très légère saillie triangulaire. L'article antennulaire médian, chez les © des deux espèces, présente, près de son extrémité distale, du côté interne, un bouquet de 4-5 soies très longues et fortes, qui manquent chez les SG. Les pédoncules antennaires sont plus courts chez À. rugosa ; ils ne dépassent pas en longueur ceux des antennules. La grande pince de la 1" paire est surtout caractéristique de la nouvelle espèce. Les trois spécimens mutilés qui le représentent sont probablement tous des © , mais le fait n’est certain que pour deux d’entre eux; les deux grandes pinces détachées qui les accompagnent leur appartiennent proba- blement. Ces appendices sont assez semblables à ceux que M. Rathbun attribue aux G' d’À. Ron. ; et qui, en réalité, sont vraisemblablement ceux des © de cette espèce”. Mais, chez À. rugosa , la grande pince est plus courte et plus trapue, la paume étant sensiblement carrée : Hhneuenr/intale de la pinoe. . . .............:.... MALE D DR de Mipaumen .............1... MIS Te 2 9 nd. condensé. 15 La pince est aussi plus ornée; les-deux bords inférieur et supérieur sont fortement rugueux et, sur la face externe, près du bord inférieur, on remarque un groupe de 3-4 bourrelets obliques, faisant une forte saillie. Le doigt mobile est courbé en quart de cercle et un large intervalle le sépare du doigt fixe. Chacun ne porte qu’une forte dent à la base et une autre un peu avant la pointe. Le doigt mobile porte, en son milieu, un curieux pinceau de longues soies flexibles. Le carpe est court, très élargi distalement, avec une constriction trans- versale et une forte protubérance inféro-interne. La petite pince, présente sur l’un des spécimens (une ©), est plus massive que chez À. dolichognatha et À. Gardineri. La 2° paire et le telson , comme chez 4. Evermanni. Le telson, toutefois, ne présente pas la longue soie médiane et dorsale de cette dernière espèce. Albatros, Sta. 2799, 8° 44 latitude Nord, 79° 09 longitude 0. (baie de U) Les caractères sexuels sont, chez les Automate, d'appréciation souvent très délicate. Je les examinerai, principalement chez À. dolichognatha , dans une revision du genre que je compte publier incessamment, avec des figures nombreuses. — 342 — Panama); 30 brasses, fond de boue verte, chalut. Trois spécimens dont deux ® , mutilés. (A. Evermanni à été recueillie à Porto-Rico.) EXAMEN CRITIQUE DE QUELQUES ESPÈCES D HOLOTRURIDES ABYSSALES, par M. Rémy Perrier, CHARGÉ DE COURS À LA FACULTÉ DES SCIENCES DE L'UNIVERSITÉ DE Paris. La délimitation des espèces, qui constitue toujours un travail très délicat , présente des difficultés particulières quand on n’a à sa disposition qu'un petit nombre d'individus ou même un seul. On est alors, en effet, exposé à confondre de simples différences individuelles avec des variations plus constantes et plus importantes qui nécessiteraient l'établissement de cou- pures spécifiques. C’est un cas qui se présente avec une fréquence toute particulière dans les études sur la faune abyssale. Beaucoup d'espèces de grands fonds, basées sur un seul individu, parfois mal conservé, ne peu- vent être considérées que comme provisoires, et plusieurs sont probable- ment appelées à disparaître au fur et à mesure qu'un plus grand nombre d'individus pourra être étudié. C’est un pareil travail de simplification qui est le but de la présente note. [. Dans le volume XIV des Challenser”s Reports, Théel a établi, sur un individu provenant de la côte américaine du Pacifique, une espèce qu'il a appelée Ankyroderma Danielsseni. Gette espèce a été revue par Ludwig, et sa description complétée par l’examen de plusieurs individus provenant des mêmes régions (Mem. of Mus. of Compar. Zoology, t. XVIT). Kœbler a rap- porté à la même espèce deux individus dragués dans l’Atlantique, et moi- même ai étudié, dans la collection du Talisman, plusieurs exemplaires qui m'ont paru identiques à celui de Théel. D'autre part, Ludwig, il y a quelques années ( Zeitschr. f. wissent sch. zool., vol. LT), a attiré l'attention sur une espèce autrefois décrite par Risso sous le nom de Wolpadia musculus ; celte espèce était assez mal connue, et Théel ne l'indique qu'avec doute dans son énumération, fort complète, des Holothuries connues lors de la publication de son mémoire; Ludwig a re- donné une description précise de l'espèce; il a montré qu’elle devait se rattacher au genre Ankyroderma et porter le nom d’Ank. musculus. I a, en outre, cru pouvoir admettre que deux espèces précédemment décrites par Petit, Ank. Perrieri et Ank. hispanicum, se rattachaïent à cette espèce. J'avais, de mon côté, étudié ces deux derniers types et les avais rattachés, sans con- naître le travail de Ludwig, à Ank. Damelsseni. Cette divergence n’a au- cune importance, car je crois pouvoir montrer aujourd’hui que Ank. mus- culus et Ank. Danelsseni ne sont qu'une seule et même espèce. Si, en effet, on compare les descriptions que Ludwig lui-même a données — 313 — des deux espèces, on ne peut apercevoir entre elles aucune différence de quelque valeur qui ne soit annulée par l'examen des échantillons que j'ai pu étudier : 1° Ank. Daniclsseni serait un peu plus grand que Ank. musculus ; il a en ellet de 24 à 89 millimètres, tandis que ce dernier n'a que de 11 à 39 millimètres. Mais ces deux échelles empiètent si largement lune sur l’autre, que celte différence ne peut être considérée comme spécifique. 2° Je ne parle ici que pour être complet, de la différence de grandeur de la vésicule de Poli; ce sont là des différences sans importance, qui dis- paraîlraient peut-être même si on éludiait à ce point de vue des individus plus nombreux. 3° Les corpuseules calcaires jouent, pour la distinction des espèces du genre Ankyroderma, un rôle plus important peut-être que dans tout autre oenre. Îls sont particulièrement variés dans les deux espèces en litige, et on peut y distinguer les catégories suivantes : a. Des corpuscules allongés fusiformes, dont la partie médiane est élargie et percée d'orifices, souvent au nombre de quatre. Chez Ank. musculus, le centre de cette partie élargie porte une petite tige, haute de 15 millimètres; cette lige manque, d’après Théel, dans Ank. Damelsseni. Elle n'existe pas non plus dans les échantillons du Talisman, et c'est pour cela que J'ai dû les rapporter à cette dernière espèce, malgré léloignement des lieux d’ori- eine. Mais cette différence prétendue spécilique ne vaut pas, en somme, qu'on s'y arrête; car 1° la tige n'est pas constante dans Ank. musculus, et 2° Ludwig lui-même à vu qu'un certain nombre de corpuscules provenant d'Ank. Danielsseni authentiques portent des tubercules qui représentent la lige en question. b. Des plaques perforées, présentant sur leur pourtour des apophyses plus ou moins longues, existent dans les deux espèces. c. Dans Ank. musculus, Ludwig décrit des plaques perforées circulaires portant en leur centre une longue tige terminée par un disque portant sur son bord six crochets recourbés vers le bas. Ludwig ne les a pas vus dans Ank. Danielsseni ; mais Théel les avait décrits, et je les ai moi-même observés dans cette dernière espèce, qui ne diffère done pas à ce point de vue de Ank. musculus. d. Les plaques en forme de spatules associées en roseites, caractéristiques du genre, se voient dans les deux espèces el sont tout à fait identiques. e. Au centre de chacune de ces rosettes se dresse, ici comme Îà, une ancre. Ludwig, sans y attacher d’ailleurs d'importance, indique que les bras de l'ancre sont un peu plus épineux dans Ank. musculus ; mais j'ai pu observer tous les passages entre les cas extrêmes. J'ajouterai à ce propos que la base de l'ancre est en relation avec une petite plaque circulaire perforée régulièrement ; Ludwig paraît considérer celte plaque comme étant la base même de lancre. J'ai toujours vu cette — 344 — plaque indépendante de l'ancre elle-même, et je crois bien que c’est ainsi qu'a voulu la décrire Théel et qu'il a représentée. | f. Enfin le tégument est parsemé, dans les deux espèces , de corpuscules d'un rouge vineux formés de zones concentriques, qui donnent au tégu - ment sa coloration ; ils sont un peu plus abondants en général dans Ank. museulus que dans Ank. Danielsseni ; mais quelques-uns de mes exemplaires en renferment une très grande quantité, et d’ailleurs 11 y a à cet égard une si grande variation dans une même espèce, qu'on ne peut en tenir comple au point de vue des distinctions spécifiques. °° La différence la plus importante qui séparait autrefois les deux espèces et qui semble avoir déterminé Ludwig à les regarder comme distinctes ré- side dans leur distribution géographique : tandis que Ank. musculus appartient à la Méditerranée et au golfe de Gascogne, les Ank. Danielssent de Théel et de Ludwig venaient des côtes Ouest du Pacifique. Mais cette différence tombe d'elle-même, puisque les individus, provenant de l’Atlan- tique, que j'ai étudiés, se rapprocheraient davantage de Ank. Danielsseni et que Kæhler signale, de son côté, cette espèce dans le golfe de Gas- cogne. Il n'existe, en résumé, aucun caractère précis et suffisamment constant distinguant les deux espèces : elles doivent donc être confondues. Le nom de Ankyroderma Danielsseni, plus récent, doit disparaître de la nomenclature zoologique et céder le pas au nom de Risso, Ankyroderma musculus. [IT Parmi les Holothurides faisant partie de la collection du Talisman , il en est un certain nombre se rattachant au genre Stichopus. Les uns, tous litloraux ou provenant de faibles profondeurs, appartiennent à l'espèce depuis longtemps connue, St. regalis Cuvier. Les autres, venant de pro- fondeurs très variables et pouvant dépasser 1,900 mètres, ont été rattachés par moi à une espèce récemment décrite par Hérouard (Bull. Soc. zool. de France, 1896) sous le nom de Sf. Richardi. J'avais depuis longtemps re- marqué les ressemblances formelles que présentaient les corpuscules cal- caires des individus examinés par moi avec ceux qu'on voit dans le tégument de Holothuria tremula Gunnerus, corpuscules décrits d’abord par Selenka (Zeitschr. f. wiss. zool., t. XVII), puis par Théel (Challenger’s Reports, vol. XIV). D’autres caractères se retrouvent dans les deux espèces , notam- ment les petites taches pigmentaires qui sont si fréquentes dans le téoument de Holothuria tremula, et qui persistent même sur les individus conservés dans alcool. Néanmoins la position générique était indiscutable. Mes indivi- dus, possédant deux buissons de tubes génitaux de part et d'autre du mésen- tère dorsal, appartenaient manifestement au genre Stichopus et ne pouvaient , par suite, être identifiés avec Holothuria tremula, espèce commune qui à été étudiée sous ce nom par nombre d'auteurs et dont la position générique paraissait également des plus certaines. Parmi les espèces décrites du genre Shchopus, c'est à St. Richardi que se référaient mes échantillons, ei cela RER — JUDO d'une façon très certaine, bien que l'auteur de l'espèce n'en ait encore publié qu'une description préliminaire fort courte. Or, d'après un travail d'Ostergren, la prétendue Hol. tremula n'est pas une Holothuria, mais bien un Stichopus. Dès lors, 1 n’y a plus l'ombre d'un doute : le nom d'Hérouard doit tomber dans la synonymie. Le seul nom à conserver est le nom de Gunnerus, reclilié par Ostergren , de la façon suivante : Sachopus tremulus. Gelte espèce est particulièrement intéressante, parce que c’est lun des rares représentants, dans les eaux profondes, de la famille des Holothuridæ (sensu stricto). Recugrenes sur LA CLava squamara O. F, Müzrer, par M. A. BiccarD, AGRÉGÉ DE L'UNivERSITÉ. Ces études ont été poursuivies au Laboratoire maritime de Tatihou, pen- dant les mois d'avril, mai, juin et juillet 1901 ; qu'il me soit permis d’ex- primer ma vive gratitude à mon maître, M. Edmond Perrier, pour les facilités de travail qui m'ont été accordées dans son laboratoire. Je n’ai pas rencontré la Clava squamata à Vile de Tatihou, mais M. Ma- lard, chef des travaux scientifiques, m'a dit l'avoir trouvée en colonies isolées et peu fournies en hydromérides. Divers essais d’acclimatation ont été tentés infructueusement. On peut cependant facilement se la procurer, .car elle abonde, en compagnie de la Coryne fructicosa et de la Campanularia Jlexuosa, sur les Ascophyllum nodosum qui recouvrent d’un épais manteau les rochers des îles Saint-Marcouf, situées à 14 kilomètres environ au sud de l'ile de Tatihou. La Clava squamata forme des colonies compactes renfermant en général un grand nombre d’'hydromérides unisexués, réduits, pour ainsi dire, à lear hydranthe très allongé”? et comprenant une tige entourée à la base par une petite cupule chitineuse représentant l'hydrocaule et une tête munie de tentacules assez nombreux. Bien que les hydromérides appartenant à une même colonie soient le plus souvent tous mâles ou tous femelles, J'ai ce- pendant rencontré, mais rarement, des colonies qui renfermaient des hy- dromérides des deux sexes. Il arrive parfois aussi qu’on trouve des hydro- mérides avec deux têtes. DÉGÉNÉRESCENCE. — Au moment de la maturation sexuelle, les tentacules jusqu'alors bien épanouis se rétractent et ne forment plus que de courts mamelons à la surface de la tête de l’hydranthe; ils semblent en même temps se désagréger; un peu plus tard ces mamelons ont disparu complè- (1) Arcuax, À Monograph of the Gymnoblastic or Tubularian Hydroids. Ray So- cety, 1872. Dont AE tement et les gamomérides sont surmontés par une partie conique, unie, qui ne tarde pas à être résorbée; lhydroméride est alors réduit à l’état de tige supportant les gamomérides matures, dont le nombre diminue au fur et à mesure qu'ils évacuent les spermatozoïdes ou les planules; finalement l’hydroméride ne forme plus qu'une tige courte, sans tentacules ni gono- mérides ; peu à peu, elle diminue de taille et disparaît. Ces phénomènes de décénérescence correspondent à la maturation sexuelle, mais peuvent aussi se rencontrer chez les hydromérides jeunes qui ne possèdent que quelques gamomérides et même chez ceux qui en sont dépourvus. Grerres. — J'ai tenté quelques expériences de greffage, inspiré par les travaux qui ont été faits sur différentes espèces d’hydroïdes, en particulier sur l'Hydre®. Le procédé employé est celui indiqué par G. Wetzel et utilisé par H. Rand. Pour les greffes latérales, on sectionne à la base l’hydroméride qui doit servir de greffon et on introduit un crin très fin, de préférence noir, dans sa cavité digestive par lorifice de section et on le fait sortir par la bouche; le crin doit avoir une longueur plus grande que le greffon, qu'on fera glisser de facon qu'il occupe la partie médiane du crin. Ensuite on fait une incision dans la paroi de la tige du sujet, soit avec des ciseaux fins, soit avec un scalpel; ceci fait, à l’aide d’une aiguille fine, on perce la paroi opposée à l'incision et on introduit dans l'ouverture pratiquée le bout de crin qui déborde la partie proximale du greffon et on applique l'une contre l'autre les deux surfaces de section; on les maintient en contact pendant un certain temps, puis on abondonne la greffe à elle-même. Au bout d'un temps variable, qui ne dépasse pas une heure, la soudure est complète et on peut retirer le crin. Pour les greffes faites suivant la longueur, il suffit d’enfiler les hydro- mérides ou les parties d’hydromérides sur un même crin et à maintenir en contact les surfaces de section pendant un certain temps et retirer le erin lorsque la soudure est complète. À. (GREFFES LATÉRALES. L. Greffes d'hydromérides d’une méme colonie. — Les deux hydromérides restent en bon état avec leurs tentacules en extension, pendant un temps qui peut varier de 2 à 3 jours jusqu’à 25 jours: au bout de ce temps, le 0) D' Hezex Dean Kinc, Observations and Experiments on Regeneration in Hydra viridis (Arch. f. Entwick, 13 Bd. p. 135). Waerzez, Transplantations ver suche mit Hydra (Arch. f. Mikr. Anat., Bd. 45, p- 273). Raxn, The Regulation of Graft Abnormalities in Hydra (Arch., f. Entuwick , Bd. 9,p. 161). À mi À af FR. L — 347 — greflon montre les phénomènes de dégénérescence indiqués plus haut, et lorsque les tentacules et les gamomérides ont disparu , 11 ne persiste plus qu'à l'état de moignon plus ou moins allongé. Je n'ai pas observé la résorp- tion complète, car, avant qu'elle fût accomplie, le sujet dégénérait et ren- trait en quelque sorte dans l'hydrorhize. I peut arriver que ce soit le su- jet qui dégénère le premier, et alors, dans ce cas, si le greffon persiste en bon état quelque temps encore, comme le sujet diminue peu à peu de taillé, il arrive un moment où le greffon s'insère directement sur l'hydro- rhize. Fréquemment, à la base du greffon il se produit un petit bourgeon dont la nature stolonique est indiquée, par ce fait qu'il se fixe facilement au verre des vases servant aux expériences. Ge stolon n’atteint qu'une faible longueur et souvent ne persiste que peu du temps. IL. Greffes d'hydromérides de colonies différentes (màle sur mâle , femelle sur femelle, mâle sur femelle et vice versa). — Les greffes se comportent comme il vient d’être indiqué ci-dessus. IL. Grefles de parties d’hydromérides. — La tige seule, sectionnée à la base et au-dessous des gamomérides , a été greffée latéralement sur un hy- droméride complet; cinq greffes ont été faites; les greffons ont été résorbés avant que les sujets fussent complètement dégénérés. Dans une autre expérience, trois hydromérides sectionnés en avant des gamomérides ont été greffés sur des hydromérides complets. Les sujets sont entrés en dégénérescence au bout de six jours, avant que les greffons qui ont müri leurs éléments sexuels et perdu leurs gamomérides soient résor- bés. (Les greffons, dans ces deux expériences, appartenaient à la même colonie que les sujets.) B. GREFFES LONGITUDINALES. L. Hydromérides soudés par leur extrémité proximale. — Les deux hydro- mérides forment, après la soudure, un polype à deux têtes qui a pu vivre dans deux cas près d’un mois et dans un autre une dizaine de jours avant qu'apparaissent les phénomènes de dégénérescence. Au bout d’un certain temps, la ligne de soudure s’efface complètement. Dans deux de ces cas, il s’est produit un petit stolon au niveau de la soudure. Il. Greffe de la tige seule d’un hydroméride interposée entre l’extrématé dis- tale de la tige et la téte d'un autre hydromeride. — Les trois segments ainsi oreflés ne tardent pas à se souder et, au bout d’un certain temps, on ne distingue plus les hydromérides greffés des autres hydromérides de la co- lonie en expérience. IL. Greffe de la tige seule d’un hydroméride interposée entre l'extrémité distale de la tige et la tête de deux hydromérides distincts. — Mème observa- tion que ci-dessus. — 318 — Peebles () obtint des greffes persistantes avec des Hydractinies de la même colonie ou de colonies différentes ; il put unir des Gastromérides avec des Gonomérides ou des Dactylomérides; des parties de Pennaria greflées sur l'Eudendrium montrèrent une union temporaire du cœnosare mais non du périsare; des parties de Pennaria oreffées l’une sur l’autre s’unirent par leur cœæposarc sans qu'il y eut soudure du perisare; il en fut de même pour la Tubularia. Hargitt® fit des expériences de greffage sur les s'enres Euden- drium et Porypha, sur quelques Gampanularidés et sur une méduse Goïmo- nemus vertens. RéGénéRaTION. — La régénération de la tête après sa section n’a jamais pu être complète. Si les hydromérides étaient sectionnés en arrière des ga- momérides , ils étaient peu à peu résorbés; s'ils étaient sectionnés en avant. les gamomérides mürissaient leurs produits sexuels avant la résorption. Ce- peudant, dans un cas bien net, j'ai pu observer, après la cicatrisation, d'abord la formation d’un prolongement au-dessus des bouquets de gamo- mérides et, sur ce prolongement, se sont formés trois tentacules, el peu de lemps après un autre est apparu. La régénération est plus facile chez d’autres Hydroïdes. Loeb © amontré, en effet, que des parties de tiges implantées dans le sable produisent des hydranthes à l’extrémité qui baigne dans l’eau, qu’elle soit ovale ou abo- rale; lorsque le morceau de tige est suspendu dans l’eau par son milieu, il forme un hydrauthe à chaque extrémité, tandis que lorsque les deux extré- mités sont enfouies dans le sable, il n’y a aucune régénération. Bickford(” obtint des phénomènes de régénération avec des parties très petites de Tubularia. Driesch ©, dans différents mémoires, s'étend sur la régénération chez la Tubularia. Peebles observa que des parties d'hydrantes d'Hydres (, d'Hydractinia et de Podocoryne (” sont capables de se compléter ; des parties de gastromérides greffées dans le même sens ou dans des directions oppo- sées révénèrent de nouvelles têtes à l'extrémité ovale ou obovovale et même 0) Experiments in Repeneration and in Grafting of Hydrozoa. (Arch. f. Entwick, Bd. 10, 1900.) ® Experimental Studies upon Hydromedusæ. (Biol. Bull. vol. 1). G Unter suchungen zur physiologischen Morphologie der Thiere. I. Heteromor- phosis Würzburg, 1891; 11. Organbildung und Wachstum Wiüzrburg, 1892. (1) Notenon Regeneration and Heteromorphis of Tabularian Hydroids. (Journ. of Morph., Bd. 9, 1894.) &) Studien über das Repulationsver mägen der Organismen. L Von den regulati- ven Wachstums-und Differenzirungs fähigkeiten der Tubularia. 11. Quantitative Begulationem bei der Reparation der Tubularia. V. Ergänzende Beobochtungen an Tubularia. (Arch. f. Entwick, Bd. 5, 1897; Bd. 9, 1899; Bd. 9, 1901.) (6) Experimental Studies in Hydra. (Arch. f. Entw., Bd. 5, 1897.) (7) Loc, cit. SR TO | | — NID ss au point d'union; Peebles montra aussi que l'absence de lumière retarde la régénération chez l'£udendrium , réduit le pourcentage des hydranthes régé- nérés de Pennaria, tandis qu'elle n'entrave nullement la régénération dans les espèces des genres T'ubularia et Bougainvillia ; À étudia aussi la régéné- ralion des parties de Tubularia coupées obliquement. Des recherches plus récentes ont été faites par T.-H. Morgan (? sur la Tubularia, Bour@ronnemexr. — Sur sept hydromérides sectionnés à la base, quatre ont graduellement diminué de longueur et, au bout de vingt-cinq jours, n'étaient plus réduits qu'à leurs têtes: un a formé trois courts stolons qui se sont fixés puis détachés, et alors l’hydroméride a subi le sort des pre- miers ; deux autres ont produit Fun un petit hydranthe à sa base et un sto- lon fixateur, l’autre, dont la base était encore entourée de son périsarc chitineux, a donné un stolon assez long sur lequel ont pris naissance deux petits hydranthes; dans ces deux cas seulement, pendant le bourgeonnement basilaire, les hydromérides mères se désagrégeaient. Mazaprs DES JEUNES CHIENS, STATISTIQUE DES VACCINATIONS PRATIQUÉES DU 12 MAI 1901 | AU 19 MAI 1909, par M. GC. Puisazix. Dans une communication du 21 mai 1901, à la réunion des naturalistes du Muséum, j'ai donné mon procédé de vaccination contre la maladie pro- duite expérimentilement chez le Chien, soit par le microbe de la septicé- mie du Cobaye, soit par le microbe retiré du Chien lui-même en puissance de maladie. Beaucoup de bonnes volontés se sont offertes à l'application pratique, et Jai déjà pu, au 1° novembre dernier, présenter à la Société de médecine vélérinaire pratique un aperçu de statistique qui portait sur 298 Chiens vaceinés entre le 15 mai et le 31 juillet 1901, Chiens dont j'avais ds nouvelles certaines trois mois après la dernière vaccination. Ces premiers résultats, qui donnaient seulement une mortalité de 4.3 p. 100, alors qu'il périt, en moyenne, de 25 à 80 p. 100 des jeunes Chiens, suivant les races, m'engagèrent à continuer ces essais pour déter- miner la durée approximative de limmunité conférée par la vaccination. Le nombre des Chiens vaccinés, tant au dehors que dans le service qui fonctionne chaque mardi matin au Muséum, est de 1,250 depuis le 15 mai 1901 jusqu'au 15 mai 1902. Il comprend des Chiens de toutes races et de toutes conditions; de plus, les essais ont été faits non seulement en France, sur les races locales ou (1) Regeneration in Tubularia. (Arch. f. Entwick, Bd. 11, 1901.) — 390 — étrangères, mais en Belgique, en Hollande, en Angleterre, en Alsace, en Suisse, en Alwérie. Toutes les vaccinations faites en dehors du Muséum ont été pratiquées soit par les médecins, soit par les vétérinaires auxquels j'ai envoyé du vaccin. Les observations, ainsi que les renseignements ultérieurs, m’en ont été directement et régulièrement transmis par eux. Un certain nombre de ces essais, et non des moins importants, car ils portent sur des élevages de meutes ou sur des groupes de 20 à 8o Chiens de races diverses, ont été faits, soit en réservant des témoins qui ont con- tracté la maladie dans les proportions de 91 p. 100 et sont morts dans les proportions de 87 p.100, soit en éprouvant les Chiens vaccinés par contact prolongé avec des Chiens malades, sans que les premiers contractent la maladie. Les résultats que je présente peuvent donc fournir sur l’eflicacité du vaccin les renseisnements les plus précis. Sur ces 1,250 Chiens inoculés, 36 seulement ont suecombé à la maladie, ce qui donne une mortalité brute de 2.88 p. 100, assez voisine, par consé- quent, de celle de la première statistique et en amélioration de1.49 p. 100. Celle première statistique n’a pas eu à subir de modifications depuis qu'elle a paru, ce qui montre que les Chiens qu'elle comprend ont passé sans atteinte la période à laquelle ils sont le plus sujets à la maladie. Quant à Famélioration qui s’est produite, elle est due à ce que, par la suite, les Chiens ont été vaccinés plus jeunes que ceux de la prenuère série, la plupart entre deux et trois mois. 209 Chiens sur ces 1,250, soit 2.4 p. 100, ont eu des atteintes bénignes n'ayant pas laissé de tares. Enfin, sur 4o Chiens déjà atteints, 3/4 ont été améliorés et ont guéri. Dans cette stalistique, j'ai naturellement mis à part les Chiens qui, après avoir été vaccinés et s'être bien portés pendant la période à laquelle ils sont le plus sensibles, ont élé tués accidentellement ou sont morts d’une affec- lion intercurrente. En outre, j'ai retranché une trentaine de Chiens briquets d'Artois, appartenant à M. Mallard, qui sont morts d’une affection très aiguë deux mois et demi après la vaccination, et dans le sang et les tissus desquels je n'ai pu déceler le microbe spécifique, qui existe cependant dans les formes suraiguës. Si jacceptais les cas non déterminés, la mortalité ne s’élèverait encore qu'à 4.5 p. 100, chiffre bien inférieur à la mortalité normale. Les résultats de cette statistique ne peuvent être dus à une simple coïn- cidence, qui se serait étendue toute une année sur des Chiens de toutes races placés dans les conditions les plus diverses d'élevage. L'examen des différents cas de morts ou d’atteintes survenues après la vaccination, résumés en tableaux, est intéressant, car il permettra de pré- ciser les conditions d'opportunité et de succès de la vaccmation. ing “Lire + LL LL mr & L os Lu ‘ : p "à : * nd Le « f 1 #7 1 s À # £ — 3p1 — ? . 9 * \ Es I. CAS DE MORT APRÈS VACCINATION. af NOMBRE NOMBRE De. FORME OPRIETAIRE. DE CHIENS D'INOGULA = KT DACE. DE LA MALADIE, TIONS. . à FM. Leranv, au Mans... | 4 | M. Tuimauoiur, à la Cré- OM MS 0 # M. Laurnox , à Niort... 1 M. Durocner, à Étampes. M, Daysixe, à Fontaine- A : -. I M Jovaxe, & Soissons. 4 | | 4 M. Gouzay , à Paris... .. ne ét à {| M. Gray. à Londres... | | M. Sewezc, à Londres. . | D' Jour, à Argent-sur- PMR T-0T....... D° Venveau, à Paris... ‘à M. Gurrwr, à Neuilly. Î M, Le Cauus, à Paris.. L. | D. le comte pe Gisacoa. ca | | LION A. Broncho-pneumonie. . . . 2 Retrievers. B. Forme pulmonaire compli- quée, vésico-pustules . 1 Fox-terrier Broncho-pneumonie, complica- poil rude. lions nerveuses ..,,,.,.... J ‘ catarrh 1 Chienne setter, « de Forme intestinale, oculaire et nasal es, Chorée , vésico-pustules ; à été 1 Pointerde St sacrifié. . . tre mois . nl 5 Braques Saint- À et B. Broncho-pneumonie... Germain. ..} C,D, E. Méningo-cncéphalite. a Chiens cou- LA Mr) B. Forme intestinale qui guc- rit, puis pneumonie. ... a) LA 3 Chiens de trois je A n RRChoreene Ti à: mois ......{ C. Broncho-pneumonie....... 1 Chien des Pr rénées Dysenterie et ictère.......... nr Es 1 Forme pulmonaire, vésico-pus- 1 Grifon.. I BCE P tu Did | DES EN à Re Pie” Broncho - pneumonie, mort e écrasé par un cheval....... 1 Braque limou- Broncho - pneumonie, vésico- SiB..:,.. MOSS LAN ed 2 à où Forme intestinale, vésico-pus- q rie. 5 P a Berger deBri À Net PE he Ed 1 A. Forme intestinale ........ 11Tekel Forme intestinale...,........ 1 Braque PS Germain... 1 Dachshound.. L Forme intestinale.....,...... Forme pulmonaire (expérience avec témoins )..:....4.4:... 1 Decrhound.. Forme pulmonaire....,...... Fox-lerriers... | Forme pulmonaire........... 1 Laverack... OR Ne au na l'animal a été sacrifié après id 2° inoClHation . :. ..... Forme intestinale et nerveuse, 1 Danois .... f A. Pneumonie,....... ee A ie ue. 1 Lévrier russe . | Forme gastro-intestinale. .. 1 Laverack.....| Gastro-entérite ..,........ À a! Pointer... .... Broncho-pueumonie......... : Car ee) MORE Re ET : 36 ayec 1°, _ a avec 1°° 1°° 1 avec avec 1°° _ avec 2°°. 1 1 1 1 1 de 1°°. 1 de 1°°. 2 2 de 3°°,56. 2 de 2°°,96. 2 1/2. 1/2. ; REACTION LOCALE “ LI APRÈS | APRÈS la 1°, la 2°, 0 ” [1 LU “ n [71 “ Abcès. u 0 [1 [e] ” 0 “ 0 u 0 [72 0 1] 0 " 0 [2 0 L/1 tn] " 0 [1 Normale | Normale Normale | Normale Normale | Normale 0 0 0 0 0 0 0 0 0 n 0 [1 Normale | Normale Normale » Normale n Normale | Normale 400 On voit d'après ce tableau : 1° Que les cas d’atteintes suivies de mort sont plus nombreux (soil 25 sur 36) après la première inoculation qu'après la seconde; ajoutons que, dans 20 cas sur 25, la détermination de la maladie a été très rapide et s’est produite dans les premiers jours qui ont suivi l’inoculation ; 2° Que la fréquence des diverses formes de la maladie s’est produite dans les proportions suivantes : -—- pulmonaires. 24108 4 26 ER SERRES NETVETSES. sie ace eve ie ones eus De 0 SC EE intestinales. sue sos sais dre RECENSE DO ÉDÉCHIÉeS 5 relire 4% dre se COMPTES Formes DS OI 3° Que, dans la srande majorité de ces cas, l’inoculation n’a été suivie d'aucune réaction locale, indice extérieur d’une réation de l'organisme. IL. ÂTTEINTES BÉNIGNES APRÈS VACCINATION. RÉACTION NOMBRE HR NOMBRE Re PROPRIÉTAIRE. DE CHIENS k D'INOCULA- | ET RACE. DE LA MALADIE. APRÈS APRÈS LA : à Éruption fugace, vésico-pus- 1 Saint-Germain. P PAS” F P M, Danreux, à Provins. 1 (race non indi-( Forme intestinale, catarrhe ocu- laire et nasal 1 4 0 | ! M. Ducourngau, à Paris.| 1 Golley 1015 acafas] 0 Vésico-pustules et jetage après 1 inoculation 1 (dose nonin-|Normale diquée. } M. Breton , à Paris.... : Setter Gordon. | | 13 Chiens demeut°( Formes très fugaces, n'ayant pas laissé de tares 1 Normale Vicomte de Ha (sur 80)... 1 Chien de meut°.!| dem n M. Seweuz, à Londres.. 6 Fox-Terriers . . | Formes non spécifiées 0 Catarrhe oculaire et nasal, M. Du Mesniz , à Paris. elter 5 , Ed au 1)PeVte diarrhée : Normale Vésico-pustules quelques jours M. Gouray i - : 1 fi après la 2°inoculation g: 1 Chien d'arrêt. | Epilepsie, puis chorée ve TD ; 1 e LJ A M. Lxsrès, à Gontaud.. | : Chien courant. Vésico-pustules après la 2° in oculation 1 Levrette Soit 17 atteintes après une seule inoculation et 12 après deux inocula- lions. en 353 — Ce deuxième tableau n'est pas moins instructif, il montre, comme le premier : 1° Que la fréquence des atteintes (17 sur 29) a été plus grande après une seule qu'après deux inoculations ; 2° Que la grande majorité des animaux atteints n'ont présenté aucune réaction locale. Comme chez les animaux du premier groupe, les atteintes ont suivi de près l'inoculation. Mais, parmi ces cas, rapportés succinctement dans le premier et le deuxième tableau, je relèverai ceux qui appartiennent en propre à M. Sewell, de Londres, parce qu'il les a donnés, in extenso, dans le Veterinary Record du 22 mars 1902 et qu'il les interprète d’une manière qui me parait tout à fait inexacte. : M. Sewell a fait plusieurs séries d'expériences sur des chiens de races diverses: il n’a obtenu dans aucun cas de réaction locale et à peine quel- ques minimes variations de température. Ses résultats sont indépendants des doses qu'il emploie et qui varient de 1° 8 à 3° 56; ils sont indépen- dants aussi du nombre d’inoculations (certains sujets en ont eu trois, la plupart deux). L. Sur 14 Chiens inoculés à des époques diverses, 2 Épagneuls de deux mois et demi meurent presque aussitôt, lun d’ictère, dans les trois jours qui suivent linoculation, l’autre, les Jours suivants, d’invagination intes- tinale. 1 Deerhound puppy de quatre mois, inoculé à deux reprises avec 3°° 56 de vaccin, et un Fox-terrier de six mois, inoculé deux fois avec 2° 95 du même vaccin, sont éprouvés dix jours après la deuxième vaccination par contact avec un Chien infecté : trois semaines après, la maladie se déve- loppe, et les Chiens meurent le 20 novembre 1901, par complications pulmonaires. 2 Fox-terriers de deux mois, de même poids, reçoivent d’abord 2% 36 de vaccin, puis 3° 56; ils sont éprouvés dix jours après par contact avec un Chien infecté et restent indemnes. Un mois plus tard, ils subissent un deuxième contact avec un autre Chien infecté; c'était vers la fin de dé- cembre 1901 ; ils tombent tous deux malades le même jour (10 janvier) et meurent tous deux le même jour (18 janvier 1902). 6 Fox-terriers vaccinés deux fois, éprouvés par un seul contact dix jours après la deuxième inoculation , contractent la maladie et en guérissent. 1 Pug-dog de six mois a été perdu de vue après la deuxième inocu- lation. 1 Bull-dog de onze mois, vacciné deux fois, a résisté à la contagion, mais en même temps qu'un lémoin non vacciné. C’est le seul témoin que M. Sewell introduise dans ses expériences, et il faut dire que, dans ce cas, il n'était guère indispensable, car les Chiens de Musévum. — vu. 2! — 904 — onze mois, même non vaccinés, ont déjà passé, en général, la période à laquelle ils sont le plus exposés à subir la contagion ou l'infection. 6 Chiens sur 14 sont donc morts, 4 de la maladie, 1 d'ictère aigu seul, 1 d'invagination imtestinale. Je ne suppose pas que M. Sewell considère ces deux cas comme une détermination due au vaccin, car lictère qui complique parfois la maladie est un ictère chronique ou subaigu Joint à quelque autre symptôme ou à quelque forme avérée de celte maladie, Quant à l’invagination intestinale, on sait qu'elle est assez fréquente chez les jeunes Chiens, en dehors des états infectieux, et qu'on ne saurait la rattacher spécialement à la maladie. En réalité, les 14 Chiens de M. Sewell se sont comportés comme l’auraient fait des Chiens non vaccinés. En eflet, les proportions relatives des in- demnes, des atteints et des morts sont à peu près celles qu'on réalise chez les Chiens sains, n'ayant pas eu la maladie et qu'on expose à la contagion. Il est donc probable qu'il y a eu, dans ces expériences, quelque défaut de technique opératoire ayant abouti à la stérilisation du vaccin. Car, si je m'en rapporte à ses lettres, M. Sewell, qui confond le vaccin avec un sérum et qui explique l'absence de réaction locale par les précautions d’asepsie qu'il a prises pour les inoculations, a peut-être aussi aseptisé son vaccin. Le même vaccin s’est d’ailleurs montré phlogogène entre les mains d’au- tres opérateurs, notamment de M. Gray, de Londres, qui dans le Veteri- nary Record du 29 mars dernier a spontanément protesté contre les con- clusions de M. Sewel, en s'appuyant sur ses essais personnels se montant déjà, à cette époque, à une vingtaine de Chiens, et aujourd’hui à une qua- rantaine. Dans une première expérience, commencée le 7 novembre 1901, sur huit Dachshound puppies d’une même portée, âgés de 3 mois, M. Graÿ vaccine, par deux inoculations, un premier lot de quatre Chiens qui réa- oissent normalement à chaque inoculation. Quinze jours après la deuxième inoculation, il met ses quatre Chiens vaccinés et les quatre témoins en contact pendant deux semaines avec des Chiens malades, Les quatre té- moins contractent la maladie, trois en meurent et le quatrième, atteint de broncho-pneumonie, guérit. Un des quatre Chiens inoculés contracte ulté- rieurement la maladie, dont il meurt, plus tard que le dernier témoin. Les trois survivants ont été mis depuis la première épreuve en contact avec des animaux malades et y sont restés plus de deux mois sans avoir en- core contracté la maladie. Quant au comte «résidant en France» et qui aurait envoyé à M. Sewel des résultats défavorables et non sollicités sur quatorze Ghiens inoculés avec mon vaccin, je saurais gré à M. Sewel de dévoiler cet inconnu, car Je tiens les renseignements récents el précis de tous les comles et autres amateurs qui ont usé du vaccin, et Je dois dire qu'aucune des observations qui m'ont été transmises ne concorde avec ces renseignements anonymes. _iit-é. Lu — 30) — LE. Cniens DÉJÀ ATTEINTS AU MOMENT DE LA VACCINATION. NOMBRE : om FORME CLINIQUE , | PROPRIÈETAIRE. DE CHIENS ; GUERISON, MORT. QUE PRÉSENTAIT L'ANIMAL. ET RACE, à Catarrhe oculaire et nasal, vésico-pus- Maatiff..,,.. Gi , ; 1 I _ _ M. Gougax , à Paris... DL O6 € PORN IS à 1 Métis, chien d'arrêt... .. Toux et vésico-pustules ............ : À : ‘ Forme pulmonaire grave ........... D' Anssz, à Paris..... a Pointers ..... Fo À ng FA 1 u Maladie au début................. 1 . M. Ducounveau , à Paris. 1 Tov-terrier. Catarrhe oculaire et nasal, diarrhée, 1 ! vésico-pustules ................. A : | z > : | D' Venneau, à Paris....| 1 Danois....... Catarrhe oculaire, entérite, crises | nn ne de etes sos 2 À . M. Wacquer, à Paris... 1 Canîche...... Catarrhe oculaire , toux, parésie du ) train postérieur, .......:.....,.. 1 : M. Pones , à Paris..... 1 Dogue de Bor- Fi | deaux...... Vésico-pustules. ..,...,........... ‘ F | M. Bazzu, à Vitry. .... 1 1 Cocker....... DRE CT cn ie ous té 4 À M. Gorr, à Paris..... 1 Setter....... Jetage, toux ; a été sacrifié... ...... . : D' Stmox , à Paris... 1 Papillon ..... Entériles cOryra.......ssurcsmere - ; M. Leengrow , à Paris... 1 Mastiff....... Catarrhe oculaire et nasal, diarrhée, | Me: nie cbr nt nd a 64 1 ; Braque fran- D' Race, à Gontaud... = me y ' r Çals ...... Catarrhe oculaire et nasal,...,..... i e Prof Hover, à Berne. | éd a Saint- ernard. . . | Exanthème pustuleux.............. î 4 D' Mowrservarn, à Vil- d lecomtal. . . HOTTE | 1 Braque ...... Forme pulmonaire. ............... î ; M. Gisonr, à Laval ..… { 2 Setters ...... Vésico-puslules................... 9 ” l 1 Basset Penn aie ra Idem dira mindean se neens ses re 1% 1 “ | CE CPR Épinal | 3 Saint-Germain. | Maladie au début................. 3 , ; F Re 1 Basset Re. ALATE "eus Idem S'sle sis sas le ee es ein nie aiaaie sas en “ | Forme pulmonaire avec ictère....... 1 n arm es Coureuzr mn 3 Foxhounds.….. | Légère atteinte pulmonaire... .... 1 n 1670 HP TREER Légère atteinte pulmonaire avec un | M 4: 'TONTTCITONNEETEELCE 1 ” D' Jorx, à Argent-sur- Nue Atteinte indéterminée; légère amélio- ER ration après l’inoeulation......... : 1 M. Rarmaux, école vété- 5 3 : rinaire de Lyon D A AP PRO à HN Ra Ras AE ee nee ta canmesstese M. Gray, à Londres... : F2 2 DATE OA SSSR PR ER RE ET n 1 M. Lasarnère, à Castets.| 7 Beagles......!| Catarrhe oculaire, toux..........., NT LE NL M Sie uen contes Aïosi sur quarante Chiens, présentant déjà les diverses formes de la maladie, trente-quatre, c’est-à-dire 85 p. 100, ont guéri, six seulement sont morts, lun de la forme gastro-intestinale, après avoir présenté une ; 4. D po période d'amélioration pendant les huit jours qui ont suivi l’inoculation : trois de broncho-pneumonie, un d’une atteinte non spécifiée. Le sixième appartenait à mon collègue le docteur Verneau: j'en rappelle l'observation , car elle fournit la seule contre-indication à l'emploi du vaccin : Une jeune Chienne danois, de 3 mois, présentait, au moment où elle m’a été amenée, un catarrhe oculaire très marqué, de l’entérite avec diarrhée hémorra- pique datant déjà d’une quinzaine de jours, et des crises convulsives pendant les- quelles l’Animal aboyait et se roulait sur le sol. Cette jeune Chienne reçut, en même lemps que sa sœur amenée avec elle, une seule inoculation de 3 centi- mètres cuLes de vaccin sous la peau de l’aine. Elle eut une crise convulsive le jour même, comme elle en avait présenté les jours précédents. Le lendemain, elle paraissait être mieux; mais la diarrhée continua comme auparavant et ne céda au bismuth qu'après plusieurs semaines. L’appétit revint alors; néanmoins l'animal resta chétif et mourut cinq semaines après l'unique inoculation. Quant à la deuxième Chienne, appartenant au même propriétaire (déjà cité au lableau 1), chez laquelle la même forme de maladie s’est déclarée dans les dix jours qui ont suivi la première inoculation, il ne serait pas étonnant que, vivant avec la précédente, elle n’ait déjà été infectée au mo- ment de la première vaccination. Le vaccin ne semble donc pas avoir un effet favorable sur les formes nerveuses graves déclarées, ni sur ces formes en incubation avancée: quand le système nerveux est primitivement touché, de même que lorsque la lo- calisation pulmonaire est trop sévère, le vaccin arrive trop tard et ajoute son action propre, si minime qu'elle soit, à un état qu'il n'est plus pos- sible d’enrayer. Toutefois il reste vingt-neuf cas, dont quelques-uns avaient des formes pulmonaires compliquées avec parésie du train postérieur. L'action fâcheuse ou nulle du vaccin sur les formes malignes en puis- sance ou en Iincubation avancée, la longueur de l’incubation de la maladie naturelle ou expérimentale, qui varie, probablement suivant les formes, de quinze à trente Jours, expliquent les délerminations graves et à évolu- Lion rapide qui surviennent de préférence presque aussitôt après l'inocula- tion. Dans ces cas, le vaccin n'a qu'une faible action propre sur l'orga- nisme déjà infecté: celui-ci ne réagit pas, et l’évolution naturelle s'effectue, sans qu'on puisse affirmer même qu’elle a été favorisée par l'inoculation. Quelques opéraleurs ont attribué ces morts rapides ou ces atteintes presque immédiates au vacein lui-même, d'autant qu’il s’est produit deux cas, frap- pant trois Chiens d’une même port{e, cinq d’une autre qui paraissaient être en parfaite santé au moment de l'intervention ; mais qu'y a-t-il d’éton- nant à ce que tous les Chiens d’une mémeportée soient infectés? J'ai pu constater très souvent sur les Chiens auxquels je donne expérimentalement la maladie, qu'il y a augmentation normale de poids pendant lineubation: FE FUIT | — 357 — les indications fournies par le poids ne peuvent donc renseigner d’une ma- nière absolue sur la probabilité de cette incubation; il en est de même pour l'allure du jeune animal, qui, n'ayant pas une conscience parfaite de ses sensations, demeure souvent très gai, alors qu'il est déjà gravement touché. Les symptômes initiaux de l'invasion, tremblements, vomissements, diarrhée, hyperthermie passagère, ont le plus souvent passé inaperçus, et la période d’ineubation continue tout à fait silencieuse. Il se pourrait que quelques Chiens, particulièrement débiles ou sen- sibles, puissent être infectés par le vaccin, comme on lobserve dans toutes les vaccinations; mais si on pense qu'il faut environ trois semaines pour que la maladie provoquée par le virus fort où la toxine apparaisse, qu’en outre le vaccin inoculé directement dans les veines n’a pas tué les Chiens qui l’ont reçu; que, d'autre part, ce vaccin n’a pas empêché la guérison de 88 p. 100 des Chiens plus où moins grièvement atteints, et qu’enfin les doses incriminées pour des Chiens de 30 kilogrammes, comme le Chien des Pyrénées de M. Laugeron, n’ont pas incommodé des Griffons bruxel- lois de 1,500 grammes comme celui de M. Gray, on sera amené, au moins pour les Chiens qui forment le plus grand nombre des morts ou des at- teints, c'est-à-dire ceux qui ont été atteints dans la première quinzaine qui a suivi l’inoculation, à considérer ces Chiens comme étant déjà en incuba- tion avancée au moment de l'intervention. On comprend dès lors combien il importe de prévenir même cette incubation en vaccinant les Chiens de bonne heure, alors que les conditions d'infection ou de contagion sont les moins nombreuses , et c'est l’âge de deux mois qui m'a paru le plus favo- rable. Quant aux Chiens qui sont envahis à plus longue échéance, ïil en est qui n'ont reçu qu'une seule inoculation et n’ont pas encore une immunité suf- fisante pour vaincre la contagion qu'ils rencontrent dans les conditions où on les place; d’autres qui, après avoir reçu deux inoculations , sont exposés trop tôt à la contagion ou à l'infection, alors que la réaction vaccinale, qui n'est pas immédiate, n'a pas eu encore le temps de se produire. D'où la nécessité non seulement de placer le Chien qui vient d’être vacciné dans un local sain, mais d'éviter à ce moment toute cause qui peut fatiguer ou affaiblir son organisme, comme le surmenage physique ou lexposition au froid humide, dont on connait l'importance dans la détermination de la maladie. Dix à quinze jours après la deuxième inoculation, le Chien peut reprendre son régime ordinaire et rentrer dans la vie courante. Des considérations qui précèdent, ainsi que des données fournies par Ia statistique, 1l résulte : 1° Que le vaccin ne donne pas la maladie: 2° Qu'il n'est pas nuisible aux animaux déjà atteints : 3° Que deux inoculations sous-cutanées, faites à qninze jours ou trois — 398 — semaines d'intervalle, suflisent pour prévenir l'infection naturelle ou la contagion chez les jeunes Chiens qui ont manifesté une réaction locale. L'immunité conférée par cette méthode est suflisante pour permettre aux jeunes Chiens de traverser la période pendant laquelle ils sont le plus su- jets à s'infecter ou à contracter la maladie. SUR LA FONCTION SÉCRÉTOIRE ET LA MORPHOLOGIE DES PLEXUS CHOROÏDES DU SYSTÈME NERVEUX CENTRAL, par MM. Aucusre Perrir Er Josepn GirARp. (LABORATOIRE D'ANATOMIE GOMPARÉE ET LABORATOIRE MARITIME pu Muséum D'HISTOIRE NATURELLE. ) Soupconnée dès 1664 par Willis, la nature glandulaire de l’épithelium de revêtement des plexus vasculaires du système nerveux central a été formellement affirmée par Faivre, en 1857. L’imperfection des procédés techniques mis en œuvre par cet auteur ne permettait pas une démonstra- tion rigoureuse et, seuls, les travaux récents (Findlay, Kingsbury, Galeotti Studnicka et Obersteiner) renferment des arguments positifs en faveur de celte conception. Pour notre part", nous nous sommes tout d'abord proposé d'établir ex- périmentalement l'existence de processus sécrétoires au niveau des plexus du système nerveux central). Les plexus choroïdes du système nerveux central se présentent à l’histo- logiste dans des conditions d'examen assez rarement réalisées : il est possible, en effet, d'étudier ceux-ci sans intervention de réactifs, dans des conditions qu'on peut considérer comme à peu près normales. L'observation se pratique de la façon suivante : au moyen d’une pipette, à pointe eflilée mais résistante cependant, on perfore la membrane atlanto- occipitale:; on aspire une petite quantité de liquide céphalo-rachidien et on en dépose une goutte sur un porte-objet, muni d’un mince lasseau de verre. Sans larder, de deux coups de ciseaux, on fait sauter la calotte erà- nienne de lAnimal® et on incise verticalement le plafond d’un des ventri- (Voir Comptes rendus Société de biologie, 27 juillet 1901. @) Dans cette note préliminaire, nous nous bornons à exposer les résultats principaux de nos recherches; pour la technique histologique, le détail des expé- riences el la bibliographie, nous renvoyons au mémoire avec figures qui paraîtra prochainement dans les Archives d'anatomie microscopique. " (3) Cobaye notamment. dass n + — 309 — eules , latéraux de façon à mettre à nu le plexus choroïde; on sectionne alors ce dernier au niveau du trou de Monro et on le dépose, sur la lame, dans le liquide eéphalo-rachidien. En procédant ainsi, on peut examiner, à l'état vivant, les plexus cho- roïdes baignant dans leur milieu normal. Evidemment, dans ces condi- lions, une foule de détails échappent à l'observateur; néanmoins un intérêt considérable s'attache aux données acquises de cette manière, car celles-ci nous renseignent sur la structure de la substance vivante moins infidèlement que les préparations oblenues suivant les procédés courants de la technique histologique moderne. Dans le cas présent, il y a une importance réelle à contrôler les images colorées par l'examen direct des tissus encore vivants. En eflet, les cellules de revêtement des plexus sont d’une vulnérabilité extrême, et chez tous les Animaux, dont nous nous sommes servis au cours de nos recherches, les réaclifs fixateurs utilisés n'ont jamais manqué de modifier celles-ci: cer- uns même altèrent leur structure de la façon la plus fâcheuse. Pour se convaincre de ce fait, il suflit d'examiner, à l’état vivant, baïi- gnant dans son propre liquide céphalo-rachidien , un plexus de Cobaye!” : si on fait pénétrer ensuite, entre la lame et la lamelle, une petite quantité de liquide fixateur, on constate des changements profonds dans l'aspect des cellules de revêtement : les cils vibratiles cessent de battre, se dé- forment et se contractent ; le cytoplasma subit une rétraction souvent con- sidérable et des formations d'aspect hyalin deviennent rapidement granu- leuses. Ges phénomènes s’observent avec à peu près tous les réactifs que nous avons essayés ; avec le mélange picro-formo-acétique des frères Bouin, ces graves inconvénients sont atlénués, mais cependant encore sensibles. Les colorations les plus satisfaisantes nous ont été fournies par lhéma- toxyline au fer d'Heidenhain suivie d'orange G ou d'érythrosine. L'administration d’un certain nombre de substances (muscarine, éther anesthésique , éther de Kay, théobromine et phosphate de soude, ete.) dé- termine dans les cellules de revêtement des plexus diverses modifications, dont la plus manifeste consiste en l'accroissement de volume du eytoplasma : la hauteur de ce dernier peut, en effet, dépasser le double de la dimension normale. Ge changement est déjà appréciable sur le tissu observé à l'état vivant dans son propre liquide céphalo-rachidien. Dans ces conditions, on distingue nettement dans les cellules les plus volumineuses deux portions : a, une portion basale, granuleuse, renfer- mant un noyau muni d’un ou de plusieurs gros nucléoles ; b, une portion (2 Nos recherches ont porté, en dehors des Mammifères, sur les Oiseaux, les Reptiles, les Batraciens et les Sélaciens. Voir, pour les détails, le mémoire in extenso, , St distale renflée, piriforme, hyaline, turgescente; au voisinage de cette dernière, et souvent même en rapport immédiat, on observe de nombreux globules présentant exactement le même aspect. L'examen des pièces, traitées suivant la technique indiquée ai-dessus , fournit les résultats suivants : Dans ce cas encore, comme à l'état vivant, les cellules les plus déve- loppées se divisent en deux portions"? : a, la portion basale est formée par un réliculum dense à granulations fuchsinophiles ®), vaguement ordon- nancées en files radiaires: celles-ci se terminent irrégulièrement du côté distal: la plupart des teintures plasmatiques colorent énergiquement cette zone, Le noyau, bien développé, est assez riche en chromatine et renferme un ou plusieurs gros nucléoles®. Cette portion basale est constante dans toutes les cellules. b, la portion distale, au contraire, présente dans son développement des différences considérables, déjà sensibles à l’état normal d'un élément à l’autre, mais particulièrement accusées chez les Animaux auxquels on à administré de la muscarine, de l’éther, du phosphate de soude, etc. Lorsque cette portion n'a qu'une faible importance, elle est formée par un réticulum assez serré; mais les mailles de ce dernier s’élargissent rapidement, et finalement elle est uniquement constituée, dans sa partie distale, par une masse vésiculeuse ne renfermant plus que quelques fila- ments ou même que quelques granulations. En résumé, un certain nombre de substances chimiques (parmi les- quelles il convient de citer en première ligne léther, la muscarine, le phosphate de soude) provoquent les modifications suivantes dans les cel- lules de revêtement des plexus des ventricules latéraux” : la hauteur des éléments épithéliaux s'accroit, la différenciation en deux zones s'exagère, la zone distale prenant un développement plus considérable. Rapprochées des observations antérieures”, ces constatations mettent en 0) Cette division peut être peu marquée ou même presque nulle sur les élé- ments de petite taille qui sont, en somme, réduits à ce qui est décrit ci-dessus sous le nom de portion basale. 2) Méthode d’Altmann. 5) Le mélange vert malachite-fuchsine acide-jaune Martius-nigrosine colore les granulations cytoplasmiques en rouge, les granulations nucléaires en vert. 4) Dans ces lignes, nous nous limitons exclusivement à l’épithélium des plexus des ventricules latéraux; mais il est vraisemblable que ces processus s'étendent à l’ensemble des formations épendymaires. G) Faits morphologiques de Findlay, Kingsbury, Galeotti, Studnicka et Ober- steiner; faits physiologiques de Cappelletti (l'administration de pilocarpine ou d’éther détermine un écoulement exagéré de liquide céphalo-rachidien) et de Cavazzani (non activité des lymphagogues sur la production du liquide céphalo- rachidien ). — 301 — lumière un fait intéressant : elles constituent la démonstration expérimen- tale de la fonction sécréloire de l'épithélium qui tapisse les plexus (ventri- cules latéraux) du système nerveux central. Chez les Mammifères et les Oiseaux, les plexus choroïdes des ventricules latéraux affectent, d’une façon générale, la forme de lames vasculaires plus ou moins contournées, plus où moins villeuses; 1ls ne diffèrent guère chez les divers types que par des détails d'importance secondaire. En revanche, les Vertébrés inférieurs offrent, au point de vue qui nous occupe ici, des dispositions particulières, susceptibles de jeter une clarté nouvelle sur la morphologie de ces appareils anatomiques. C'est ainsi que, chez un certain nombre de Reptiles, les plexus choroïdes des ventricules latéraux ne présentent plus la disposition en lame signalée précédemment. Chez le Jacaretinga latirostris®”, que nous avons spéciale- ment étudié, ces organes sont constitués par un petit nombre de houppes vasculaires distinctes; en d'autres termes, la lame plexo-choroïdienne des Mammifères et des Oiseaux est remplacée chez cet Animal par une série de villosités ramifiées. Celles-ci sont formées par des vaisseaux, un stroma conjonclif très peu abondant et un épithélium de revêtement. L'examen des mêmes organes chez les Sélaciens complète de la façon la plus instructive les renseignements fournis par l'étude des autres Ver- tébrés. Tout d’abord, on est frappé par le développement que présentent chez ces Poissons tous les plexus vasculaires du système nerveux central: cette disposition, d’ailleurs, est vraisemblablement en rapport avec la capacité de la cavité cranienne: cette dernière est toujours remplie d’une quantité notable de liquide céphalo-rachidien, dont on peut facilement recueillir avec une pipette plusieurs centimètres cubes, même chez les spécimens de taille moyenne. Tous ces plexus présentent un caractère commun : leur richesse extrême en vaisseaux sanguins. Comme chez les autres Vertébrés, ils renferment en outre un stroma conjonctif et un épithélium de revêtement. Le stroma conjonctif est toujours extrêmement peu abondant ; en nombre de points même, il fait défaut , et l'élément sécrétant est en rapport immé- diat avec le sang, dans lequel il baigne par sa portion basale; à ce titre, les plexus choroïdes du système nerveux central des Sélaciens rappellent certains types bien caractérisés de glandes vasculaires sanguines ©. G) Nous adressons nos remerciements à MM. les professeurs Vaillant et Oustalet pour les matériaux d'étude (Jacaretinga et Autruches) dont nous leur sommes redevables. @) Comparer notamment les glandes surrénales des Batraciens, in Perrir, Journal de Anatomie, 1896. — 362 — Mais, contrairement aux glandes à sécrétion interne proprement dites, le produit de sécrétion des plexus n'est pas directement résorbé par la voie sanguine; il s'écoule d'abord dans une cavité intermédiaire. Il résulte de ces dispositions anatomiques, que les plexus du système nerveux central peuvent être considérés comme des glandes à sécrétion externe, mais à destination interne. On remarquera, en outre, que, dans un tel appareil, les rapports réciproques des éléments constitutifs sont inverses de ceux qu'on observe dans les glandes à sécrétion externe. [Je me fais un devoir d'exprimer iei ma gratitude à M. le professeur Ed. Perrier pour la large hospitalité qu'il a bien voulu m'accorder, l'été der- nier, dans son laboratoire de Saint-Vaast. C’est dans cet établissement que, oràce à l'aimable concours du chef des travaux, M. Malard, j'ai recueilli tous les plexus de Sélaciens utilisés dans les présentes recherches et que jai pu exécuter un certain nombre d'expériences sur ces mêmes Animaux. — À, Perrir.| SUR LES LÉSIONS PROVOQUÉES PAR LA LIGATURE DES CÆCUMS CITEZ LES OISEAUX, par M. J. Mauuus. (LABORATOIRE D'ANATOMIE COMPARÉE. ) Les recherches entreprises au cours de ces dernières années sur la pa- thogénie de lappendicite et, plus spécialement, certaines hypothèses émises en France sur la production et le développement de cette affection m'ont engagé à pratiquer la ligature des cæcums chez les Oiseaux. La technique opératoire ne diflérant pas sensiblement de celle que j'ai suivie pour l'ablation des cæcums, je préfère renvoyer le lecteur-aux ren- selonements que j'ai donnés en exposant les résultats du travail auquel je fais allusion”. Je me contente d'ajouter que j'ai eu grand soin de res- pecter les vaisseaux sanguins et les nerfs de ces organes. Je pensais qu'en déterminant ainsi une cavité close, on provoquerait une infection péritonéale à laquelle l'animal devait rapidement succomber, et j'estimais qu'il y aurait un certain intérêt à étudier les lésions histo- logiques déterminées dans les cæcums. C'est sous la direction du D° Pettit que ces expériences ont été faites ; aussi m'est-il particulièrement agréable de le remercier de ses bons con- seils et de son aimable concours. Je me suis livré à une double expérience U) Sur l’ablation des cæcums des Oiseaux, in Bull. Mus. Hist. nat., 1901, p. 18. — 303 — Exvénencs LE — Sur un Canard du poids de 1,475 grammes et dont la tem- pérature rectale s'élève à /41°5, je pratique la ligature du cæwcum droit à la dis- lance de o"oa de l'intestin et, tous les jours, je prends son poids et sa tempé- ralure, à vingt-quatre heures d'intervalle. JOURS. POIDS. TEMPÉRATURE. 2,1 CRAN Re” DETOCP' #10 ho° 8’ ap 1 MANN MR SMORMENES Ni tee. LE D50 ho A rs RS AS MN HR R au. LA Si. (D ho 8 LT idee SUR v 6 à Ve « 1 U5o ho 6 re Mt x EPP ES Le SRCEN L Pa Pae te. 1 400 ho 6 au e: ESS ET TR AN ee A 2 | ho 9 ea a ns eo dus 4 465 ho 6 Lu care ME nr PMP EN gp NAS de ME dl 1 Ti h1 6 A en cet Fr 400 h1 9 a qe date 0 à sos a wscis 1 À90 li dt dd lu di sle 0% mou: 4, D0D ha 5 a à sun no Pt us cu 1 485 h1 6 ns dhthne distri snrn, 1 409 Ha 5 .......... SEPT 1 63a h1 7 Durant les sept premiers jours, l'animal présente un certain abattement : il est atteint de diarrhée et sa Lempérature a sensiblement baissé. Mais, à partir du huitième jour, les signes extérieurs de santé sont revenus et sa température est remontée à l’état normal. Le quatorzième jour, l'animal est sacrifié et, à l’autopsie, on constate que la ligature a cédé, mais que, toutefois, il s’est produit une péritonite enkystée, comme en témoignent les nombreuses adhérences du cæcum avec les organes voi- sins. Le cæcum est ensuite ouvert et, dans la portion ligaturée, on peut observer un développement exagéré du tissa musculaire, Un examen histologique m'a permis d'établir que st°on le comparait avec le tissu musculaire prélevé au même niveau dans le cæcum gauche, on avaitle rapport 100 : 55. Peut-être y a-t-1l eu là un procédé mis en œuvre pour la défense de l'organisme pour arriver à supprimer la ligature qui avait été posée. Quoi qu'il en soit, cette expérience met nettement en évidence la résis- tance opposée par le Canard au développement de la péritonite. Bien que le cæcum soit resté ligaturé pendant plusieurs jours, ainsi qu'en témoigne la trace qu'il présente, l'infection est restée localisée au voisinage immédiat de la portion close artificiellement et les adhérences signalées plus haut én ont rapidement limité le foyer. Je dois également signaler la présence de nombreux macrophages dont l'activité s'oppose sans nul doute aux invasions microbiennes et dont je me propose d'étudier plus tard le rôle. Expértence 11. — Elle a encore été faite sur un Canard dont les deux cæcums ont élé fortement ligaturés au ras de l'intestin, On observe d’abord les mêmes va- — 304 — riations de température et de poids que dans l'expérience précédente. L'animal est sacrifié le dixième jour et, à l'ouverture de l’abdomen, on tombe sur des adhérences mulliples. Celles-ci agglutinent en une énorme masse la plupart des viscères abdominaux, à l'exclusion des reins, des capsules surrénales et de l'ovaire. Le foie, la rate, l'intestin et une partie du gésier forment un bloc solide réuni à la paroi centrale par des brides fibreuses s'étendant sur une surface d’environ 12 centimètres carrés. Le dégagement des anses intestinales est des plus malaisés : on arrive seulement à dégager les portions extrêmes. Le cæcum gauche commu- nique par une fistule avec Pintestin. Le droit est dilaté, complètement isolé du tube digeslif par la ligature et gonflé de gaz et d’une matière noirâtre non félide. Son diamètre mesure près de 2 centimètres. Quant à sa paroi, elle est, dans ce cas, très sensiblement amincie. Le feuillet pariétal du péritoine est parfaitement sain, sans trace aucune de péritonite. Celle-ci est étroitement localisée dans ja masse décrite ci-dessus. Devant les résultats fournis par les deux expériences précédentes, je puis conclure que contrairement à ce qu’on aurait pu en inférer & priori, il ne s’est pas produit, dans ces conditions, de péritonite suraiguë, et le seul fait qu'on en puisse dégager pour l'instant est la résistance remar- quable des Oiseaux à l'infection. On pourra objecter que le résultat négatif de ces expériences n'infirme en rien la théorie du vase clos imaginée pour expliquer linflammation si fréquente de l'appendice chez l'Homme. Aussi m'a-t-il paru intéréssant de poursuivre ces recherches chez les Mammifères et tout particulièrement chez les Anthropoides. En ce moment-ci, ces expériences sont en cours d'exécution au Labora- toire d'anatomie comparée, et j'espère pouvoir bientôt en communiquer les résultats. ACTION PROTÉOLYTIQUE DES GLANDES SALIVAIRES CHEZ LES ÜPHIDIENS, PAR M. L. Launoy. (LABORATOIRE D’ANATOMIE COMPARÉE. ) NOTE PRÉLIMINAIRE. Depuis Fowrana (1) qui le premier remarqua que, «chez les Grenouilles et autres animaux frappés du venin de la Vipère, leurs chairs s’amollissent bien plutôt qu'a l'ordinaire, au point de se rompre pour peu qu'on les touche et de se détacher elles-mêmes des os», et en concluait que «peut-être cette liqueur dans la Vipère est-elle nécessaire à la digestion de cet animal» , quelques anatomistes ou physiologistes : Runozvur (2), Levore (3), Euery (4) — 300 — abondent dans le même sens : d’autres, avee Owen (5) et Mive Enwanps (6), n'altribuent à la salive des Ophidiens qu'une action mécanique dans la déglu- lition de ces Reptiles: les uns et les autres ne basent leur opinion que sur des faits d'observation pure, sans aucun contrôle expérimental. IF faut ar- viver à pe Lacerpa(7) pour trouver des expériences sur ce sujet; cel auteur remarque que le venin des Serpents du Brésil coagule le lait, dissout la fibrine et le blanc d'œuf coagulé; enfin tout récemment Wenrmanx (8), dans une étude faite avec soin du pouvoir digestif du venin de Cobra, conclut de ses expériences, que le venin «peptonise la fibrine bien que faiblement». J'ai repris ces expériences en me servant d’une méthode non plus qua- lilative mais quantitative, dont le principe consiste essentiellement, étant donné un poids p de substance albuminoïde contenant X azote, à déter- miner la quantité d'azote non digéré après un temps t. Pour cela, je me suis servi de la méthode de Beckmaxn(9), dans laquelle on insolubilise les albuminoïdes non digérées en portant à sec le Hiquide qui les contient, après addition d’aidéhyde formique. On effectue ainsi la séparation des produits de digestion. Le dosage est fait par la méthode de Ke pau. Ges expériences ont porté sur la caséina, l’albumine du sérum de Chien ou de Bœuf et la fibrine. À. Glandes parotides de la Vipère. 1° AGTION SUR LA CASÉINE. — Je me suis servi dans ces recherches d’une solution de caséine dans l’eau de chaux à 2 grammes de caséine pour 100" d'eau de chaux, et d’une macération de glandes à venin de Vipère : Six glandes à venin dans 6° de glycérine à 30°. Protocole des expériences : Essai EL — Réaction : neutre à la phénolphtaléine. + 10° solution de caséine + 1% macéralion venin. Essar IL. —— Réaction : 1°° NaoH N/10 + 10°° solution caséine + 1°° venin. Essar DEL. — Réaction : 3/10*% HCI N/10 + 10° solution caséine + 1°* venin. Essar IV. — Réaction 1° 7/10 HCI N/10 + 10° solution de caséine + 1° sérum. Tous ces essais sont portés à Ao degrés et maintenus pendant 5 jours. Pendant ce temps, les phénomènes observés sont les suivants : Essar 1. — 2 heures après mise à l’étuve, la caséine est coagulée au fond du flacon, le liquide surnageant est limpide; ce liquide , après 5 jours, est devenu jau- nâtre et contient des flocons de caséine non dissoute. Essar IL. — La caséine est dissoute pendant les 24 premières heures d’étuve; — 3606 — après 30 heures, elle est coagulée en grumeaux volumineux; après 5 jours, les gru- meaux sont légèrement érodés sur les bords, la liqueur surnageante et lim- pide. Essar IT. Après 8 heures d’étuve, précipité grenu de caséine; après 5 jours, les grains de caséine se sont réunis et forment des filaments ou de volumineux amas; liqueur surnageante limpide jaune clair. Essar IV. — Dès l'addition de HCI, la caséine est précipitée ; l'essai ne change pas d'aspect. Après 5 Jours, on retire de léluve, on applique la méthode de Beck- mann , le liquide provenant du lavage de la caséine est conservé pour les essais qualitatifs. Le dosage de l'azote a donné : AZOTE. Re QE TÉMOIN. ESSAI. milligrammes. milligrammes. TS ENTRE LR CRU Ts. 18,33 Ésgar A7 CRE do ae SUUe PO 19,018 Kagsar TI SARL AU LE 2 RS 18,132 ESS IN Re nn = ee CR OT 29,42 Examen du liquide de lavage. — La réaction du biuret est faible mais pourtant positive dans les essais 1 el 4; la réaction de l’eau de Brôme et la tyrosinase sont négatives. 2° ACTION SUR LE SÉRUM DE BoEuUr. Protocole. — On se sert d’une solution dans l’eau distillée de sérum de Bœuf. Eau distillée.. 00 0 0 0 0 00 0 0 0 0 ee ee € ii UE à LS PRE PAU SE SP A PRIOR ARE A PARU EC CARE D LC LE Avec cette dilution on prépare deux mélanges contenant chacun 120" de dilution + 24° d’une macération dans l’eau thymolée de 8 glandes à venin ; dans le mélange témoin cette macération a été échauflée, elle est active dans l’autre. Avec quelques gouttes d'PO'H* on amène chaque mé- lange à la neutralité au méthylorange, on distribue ensuite dans des fla- cons d'essai à raison de 24° et on dispose deux séries d'essais auxquels on ajoute des quantités variables d'acide HCI N/10 ou d’alcali NaOH N/10. On ramène à volume égal avec de l’eau distillée; après huit jours d’étuve, on neutralise et on procède au dosage de l'azote non digéré. Essai [. — Acide au méthylorange — contient 3° Po‘H libre. Essar I. — Neutre au méthylorange — contient des monophosphales. Essar IT. — Acide au tournesol — contient un mélange de mono- et de biphos- phates. 2 Ê — 307 — Essar LV, -— Neutre à la phénolphtaléine contient des biphosphates. Essar V. — Alcalin à la phénolphtaléine — contient des triphosphates. Sans entrer dans le détail des faits observés, les réactions finales sont : AZOTE INSOLUBILISÉ RÉACTION DE L'EAU NUMÉROS EN MILLIGRAMMES. DE LAVAGE, A — ml DES ESSAIS. | | TÉMOINS. ESSAIS. »h,06 37,4 bo,80 26,23 38,9 3° ACTION SUR LA FIBRINE. Protocole. — On se sert de fibrine de porc essorée ; chaque essai en recoit 1 gramme et ‘on ajoute 20° d’une macération de 6 glandes de Vipère dans 6o*® d’eau thymolée. On passe à l’étuve après avoir déterminé dans chaque flacon les réactions suivantes au moyen de HCI N/10 ou de NaoH N/10. Essar 1. — Neutre au tournesol. Essai IL. — Acide au tournesol, 1°° HCI N/10. Essar III. — Alcalin au tournesol, 1°° NaOH N/10. Après dix jours d’étuve à 4o degrés. Dans l’Essu 1, la fibrine est partiellement dissoute ; le flacon témoin ne montre pas trace de dissolution. Essai IL. — Fibrine gonflée, presque géliliée. Essai LIT. — Fibrine légèrement gonflée. L'examen polarimétrique des liquides a donné au bout de ce temps, pour un tube longueur 1 = 5, les résultats suivants : TÉMOINS. ESSAIS, EN An — 0 4 — — 9° . 1 1 AVÉRNORERNIRANT a, — entre o et — °’ œ, = — 4 Le 2 Em dresse 0 ] =" Les essais qualificatifs sont tout aussi instructifs sur l’action névalive. L’Azo’H précipite léoèrement Let IT; eau de brôme donne avec IT un pré: cipité abondant : la tyrosinase est partout négative. — 308 — B. Glandes labiales inférieures et supérieures de Vipera aspis. 1° ACTION SUR LA CASÉINE. — On se sert de la même solution de caséine que précédemment et d’une macération de 8 glandes labiales inférieures el 8 glandes labiales supérieures dans 8° d’eau thymolée. Protocole : Essai FL — 10° caséine dans l’eau de chaux + 1° de macération glandulaire + 1% 7/10 HCI N/10. Essar ÎT. — 10° solution caséine + 1° macération + 5/10 N/10 HCI. Essai IT. — 10% solution caséine + 1° macération + o. Essai IV. — 10° solution caséine + 1° macération + 3/10 Naoïl N/10. Essar V. — 10° solution caséine + 1°° macération + 1° NaoH N/10. L'examen des phénomènes donne : Essar 1. — Après quatre jours d’étuve à Lo degrés, la caséine précipitée forme des pelits flocons déchiquetés sur les bords nageant dans un liquide lactescent ; quelques flocons sont attachés aux parois du récipient, à la partie supérieure du liquide. Le flocon témoin n’a rien de particulier, sauf quelques grumeaux de caséine. Après cinq jours, les choses sont dans le même état. Essai Il. — Après quatre jours, la caséine est coagulée en couche uniforme présentant à sa surface des aspérités dues à des caiïllots de caséine englobés dans le coagulum ; en agitant le flacon , la pellicule de caséine ne se détache pas, Île liquide est légèrement jaunâtre. Essar IL. — La caséine est comme précédemment coagulée en une pellicule continue qui, par agitation, se détache en larges lambeaux flottant dans l’intérieur ou à la surface du liquide; le liquide est blanc grisätre; le flacon témoin présente un aspect semblable. Essai IV. — Même aspect que le précédent, avec cette différence que le liquide est ici de couleur jaune paille et trouble. Au bout de cinq jours, la caséine est entièrement dissoute dans le flacon d'essai, presque complètement aussi dans le témoin. Essar V. — Même aspect que dans le IV. — Après cinq jours d’étuve, le Kje- hdabl donne : AZOTE INSOLUBILISÉ en milligrammes, EE TÉMOIN. ESSAI. 1. Acide 1° 7/10 HCIN/10. .. .. .. . ... 38. 23.84 IL Acide 3/40 HCN ane RES 2n tee 38.8 21.78 HLrNeutres 224.2 sir RE TEL UÈSE 39 12.90 IV: Alcalin 3/10 NaOH N/10......:..... 37.9 13.80 V. Aicalin 1° NaOH N/10.............. 37.1 21.70 Avec l’eau de lavage, dans tous les essais, biuret, eau de brôme et Lyrosinase ont élé négatifs. 2° Acrion sur LE SÉRUM DE Boeur. — On emploie la même macération — 369 — et une solution semblable à celle employée pour la glande à venin. Les opé- rations ont été conduites exactement comme les précédentes se rapportant à la parotide. Le dosage d'azote et les essais qualificatifs : AZOTE INSOLUBILISÉ RÉACTION DE L'EAU N U M É ROS EN MILLIGRAMMES. DE LAVAGE, 00000, 000 DES ESSAIS, BAU TÉMOINS. ESSAIS, BIURET, * TYROSINASE. . de brôme. | PCROPEE 62,03 60,1 NS lu ei 69,8à 39,6 | 1 CAEN 61,6 L2,3 |: RME 62,8 38,1 : RCIP 61,7 39,9 3° AGrTION SUR LA FIBRINE. — Huit glandes-labiales inférieures et supé- rieures sont mises en macération dans 30 centimètres cubes d’eau distilée thymolée pendant 36 heures ; au bout de ce temps, on divise en trois parties égales et on ajoute à chaque 10 centimètres cubes 1 gramme de fibrine; on laisse en contact pendant 24 heures à la température du laboratoire, et seulement alors on fait varier la réaction des milieux et on porte à l’étuve à Lo degrés. Après 5 Jours de digestion, l’examen polarimétrique donne les résultats suivants : Pour un tube de longueur {= 5 centimètres : ESSAI. TÉMOIN, Essai [. — Acide au méthylorange, 1° HCI N/10... ap — — 8’ tp —— 2 Dan Neutre au tournesol, . . .........1...,. &p — — 3° Ap = O Essar IT. — Alcalin à phénol ph., 3° NaOH N/10... ap — 0 dp 0 Les essais qualificatifs montrent que : En 1, l'acide azotique détermine un précipité notable, le ferro-cyanure acétique précipite, la réaction du biuret est positive; avec l’eau de brôme, on obtient un précipité jaune orange qui se redissout en donnant au liquide une coloration jaune soufre ; à la trentième goutte d’eau de brôme, le pré- cipité ne se redissout plus, le liquide a ‘pris une coloration jaune paille. L’essai à la tyrosinase est népatif. En IL et IIF, l'acide azotique donne seulement un louche; tous les autres essais sont négalifs. C. Groupe lingual. Des esais tentés avec le groupe lingual ayant été absolument négatifs sur la fibrine, je n’ai pas essayé le sérum ni la caséine (4). Muséum. — vu. 25 À |. | BieciocrRAPHIE, 1. F. Foxraxa, 1781. Traité sur le venin de la Vipère, Florence, &. LE, p. »1 et 82. 2. Runozpuar, 1830. Gründriss der Physiolopie, Abt. IT, p. 61. 3. Levnié ®, 1873. Ucber die Kopfdrüsen einheimischer Ophidien. in Arch. f. nukros. FRA p. 697-629. h. G. Émerv ©, 1880. Glandole velenose dei Ser pente, in Ann. del. Mus: Cio. di St. Nat., vol. XV, p. 557. 9. Owex ®, 1866. Comparat. Anatomy and Physiology of vertebrate, El, p. Hip. 6. H. Mrixe-Enwaros, 1860. Lecons de Physiolowie, p. 224. 7. e Lacerna, 1884. Lecons sur le venin des Serpents du Brésil. 8. WEnRMaAñx, 1898. Contribution à l'étude du venin des Me in Ann. Instit. Prsistr- dl XIE, p. 510-516. 9. Beckmaxx. Zeitsch. für analyt. Chemie, t. XXXVI, 793. 10. L.-A. Borrarn”. Les Poissons venimeux , (hèse de médecine, 1889, p. 197. 11. E. Yuxc, 1899. Recherches sur la digestion des Poissons, in Ar- chives de zoolog. expérimentale, p. 121-201. } Levnie s'exprime ainsi : « Speicheldrüsen : diese worden vorgestellt. .. das Epithel erinnert an die Zellen der Labdrüsen im Magen, und die Beobachtung lebender Thicre lehrt, dass ihr Speichel schon eine bedeutende Verdauungskraft besitzen müsse. Gifidrüse : ...aber trotzdem zeigt das Secret oder das Gift mit dem Speichel darin Verwandtschaft, dass hier die verdauende Kraft aufshuchste gesteigert ist, wie dem auch der Leichnam vergifteter Thiere sehr schnell in Faul niss übergeht.. .» @) Euery n’est pas moins affirmatif: — Non si conosce ancora appieno la natura chimica del veleno dei Serpenti . .. debbano esistere (in specie presso alcuni sole- noglifi) fermente digestivi assai potente, ai quali sino dovuti forse la rapida decom- posizione dei tessuti dell animale avvelenato e i flemmoni con vaste distrazioni che furono osservati in talimi casi, in cui l’avvelenamento non ebbe esito mortale. . .» @ Owex dit : «In all Reptiles the secretions entering the mouth rather mucous and mechanical in function than truly salivary, as exercising any alterant influence on the nature of the food.» (1) Borrar», dans son étude de l'appareil à venin de la Murène Hélène, signale que, outre son action Loxique, le venin possède des propriétés digestives puis- santes et «sur le Poisson mort depuis quelque temps déjà, on trouve loules les pa rois de la glande digérées; les os palatins sont alors mis à nu, la muqueuse ayant été dissoute complètement, de même que le tissu fibreux unissant les dents à l'os palatin»; cette observation, comme celle des premiers auteurs sur le venim des ophidiens solénoglyphes, ne repose sur aucune base sérieuse ; il est assez probable que, dans le cas de la Murène, la digestion, si digestion il y a, est due au passage du contenu stomacal, imprégné de suc gastrique, dans V œsophage et la cavité buc- cale, comme l’a fait observer Fung chez d’autres Poissons. | " 1 | | | — 371 — _ Qusiques GENRES Nouveaux D'Ocunacées. CONSTITUTION ACTUELLE DE LA FAMILLE, . par M. Pu. van Tiecuen. Aux vingt-deux genres brièvement définis dans une Note précédente, insérée dans ce Recueil! et qui composent actuellement, groupés d'abord en quatre tribus, puis en deux sous-familles, l’ensemble de La famille des Ochnacées, la suite de mon travail m'a conduit à en ajouter dix-sept autres, que la présente Note a pour objet de faire connaitre. On se souvient que la distinction de ces vingt-deux genres a été fondée en premier lieu sur les modifications de forme, de structure et d’orien- tation de l'embryon. Le grand nombre de ces modifications, dont j'ai signalé jusqu’à dix cas, dans un groupe aussi circonserit et qui passait pour très homogène, a dû étonner les botanistes , comme il m'a surpris moi-même. Et pourtant, je ne les avais pas encore aperçues toutes. Dans l'embryon droit et accombant, je n'avais pas suffisamment dis- tingué le cas où les deux cotyles divergent à leur extrémité en forme de fourche, ni celui où elles se reploient en dehors à leur extrémité, qui se réfléchit vers le bas, du cas ordinaire, où elles sont appliquées tout du long. Dans l'embryon droit et incombant, Je n'avais pas non plus distin- oué suffisamment le cas où les deux cotyles sont planes tout du long, de celui où elles recourbent toutes deux ensemble leurs extrémités vers l'in- térieur en les réfléchissant vers le bas, et je n'avais pas du tout aperçu le cas où l'embryon a sa cotyle externe très grande et sa cotyle interne très petite, logée dans une rainure de la première, en un mot, où il est hété- rocotylé. En tenant compte de ces quatre modifications nouvelles, le nombre des dispositions diverses de l'embryon chez les Ochnacées s’élève aujourd'hui à quatorze. C'est en utilisant ces nouveaux caractères de l'embryon et quelques autres tirés de l’imflorescence et de la fleur, qu'on va pouvoir définir brièvement les dix-sept genres qui font l'objet de ce travail. Douze appartiennent à la tribu des Ouratéées, quatre à la tribu des Ochnées et un seul à la tribu des Elvasiées. Commençons par la première série. 1. Sur le genre restauré Volkensteinie. — Dans une Note antérieure ©), j'ai 8 J 0) Pn. van Tiectem, L’embryon des Ochnacées et son emploi dans la définition des genres (Bulletin du Muséum, VIIT, p. 208, 1902). @) Pu. van Tieçuem, Sur la préfloraison des Ochnacées (Ibid., VIT, p. 275, en note, 1902). 25. — 9372 — montré que l'Ouratée Théophrasle (Ouratea Theophrasta [Planchon] Baïllon), introduite par Linden en 1858, et cultivée depuis cette époque dans nos serres, est une espèce très différente de l'O. gigantophylle (O0. giganto- phylla [Erhard] Engler) du Brésil, avec laquelle M. Engler l'a identifiée en 1876. Ce premier pas une fois fait, et son autonomie étant rendue à cette plante, J'en ai repris l'étude et j'ai pu me convaincre que, par plusieurs caractères, notamment par son port, ses stipules dures et persistantes, SOIL périderme sous-épidermique, son écorce foliaire pourvue de fibres errantes , sa panicule plus ample et ramifiée à quatre degrés, etc., elle diffère assez profondément de toutes les autres Ouratées pour qu'il soit nécessaire d'en fare le type d’un genre distinct. I] y a donc lieu de restaurer le genre Vol- kensteinie, déjà proposé pour elle par Regel en°18630), mais dont la création, insuffisamment justifiée alors, n’a pas élé et ne pouvait pas être admise jusqu’à présent. La plante en question sera donc nommée désormais Volkensteinie Théo- phraste (Vollensteinia Theophrasta | Planchon | Regel). C’est jusqu'à présent la seule espèce de ce genre. Elle fleurit abondamment dans nos serres, mais sans y fructifier, et L fruit y est encore inconnu. 2. Sur le genre nouveau Polyouratée. — Certaines espèces du Brésil, dé- crites Jusqu'ici comme Ouratées, diffèrent de toutes les autres par un dédou- blement partiel ou total des carpelles du pistil, qui en élève le nombre et le porte à dix quand le dédoublement est complet. IL convient de les réunir en un genre distinct, sous le nom de Polyouratée (Polyouratea v. T). Ce genre a pour types la P. hexasperme ( P. hexasperma |A. Saint-Hilaire] v. T) et la P. polygyne (P. polyeyna |Engler] v. T). 3. Sur le scnre nouveau Diouratée. — Ressemblant aux Ouratées par l'inflorescence en panicule terminale et par l’accombance de l'embryon, qui est aussi oléo-amylacé, le genre nouveau Diouratée ( Diouratea v. T.) en diffère nettement par son gynophore discoïde et son fruit, dont chaque drupe, aplatie transversalement, a son bord externe échancré en cœur. Cette forme, que rien n’annonce dans le pistil, lui est imprimée peu à peu par l'embryon au far et à mesure de son développement. Au lieu de s’accroître en longueur, comme d'ordinaire, il se couche, en effet, horizontalement, radicule en dedans, et s’allonge suivant le rayon, en posant latéralement ses deux cotyles; celles-ci, étroites et épaisses, presque cylindriques et sans oreillettes descendantes, sont appliquées l’une contre l'autre dans leur partie inférieure, mais se séparent vers l'extrémité et divergent en forme de fourche, caractère d’où l'on a tiré le nom générique. La disposition D Recez, Gartenflora, XIV, p. 13, pl. 471, 1863. + transversale et la forme bilobée de l'embryon se communiquent nécessai- rement à la graine et au fruit qui le renferment. Ainsi défini, ce genre a pour type la D. cardiosperme (D. cardiospermu [Lamarek| v. T.), qui croît aux environs de Cayenne, à la Guyane française, et que Lamarck a décrite, sous le nom Ochna cardiosperma, dès 1797. Peu d'années après, A.-P. de Candolle entrevoyait en elle un genre nouveau : «Forsan novi generis signum præ se fert», dit-il, en 1811 ©. Aussi M. Engler en a-t-il fait, en 1876, le type de l’une des deux séries, celle des Cardiocarpæ, qu'il distinguait dans les Ouratées américaines, toutes les autres formant ensemble une seconde série, celle des Oocarpæ”. Ce n’est pas assez, el il faut ici, comme le prévoyait A.-P. de Gandolle, établir un genre distinct. A ce genre il faut maintenant rattacher deux autres espèces. L'une, récoltée par Hostmann (n° 1219) à Surinam, dans la Guyane néerlan- daise, a été décrite par Planchon, en 1847, sous le nom de Gomphia suri- namensis ; M. Engler l'a considérée à tort comme une simple variété de l'Ouratea subscandens | Planchon| Engler. Ce sera la D. de Surinam (D. surinamensis | Planchon]| v. T.). L'autre, trouvée aussi aux environs de Surinam, à Splitgerber, a été donnée à l’'Herbier du Muséum par de Vriese ; elle diffère des deux précédentes, notamment par ses feuilles arron- dies à la base et plus fortement dentées ; ce sera la D. sculptée (D. sculpta v. T.), pour rappeler que, dans ce genre, tout le système. des nervures est remarquablement sculpté en creux dans les deux faces de la feuille coriace. C'est à ces trois espèces que se réduit, pour le moment, le genre Diouratée. | 4. Sur le genre nouveau Plicouratée. — Remarquables déjà par la petitesse des fleurs, disposées sur des pédicelles très grêles en panicule terminale , les Plicouratées ( Plicouratea v. T.) diffèrent aussi de toutes les Ouratéées à embryon accombant par la conformation de l'embryon, mais tout autrement que les Diouratées. [ei la drupe est, comme d'ordinaire, ovoïde et portée sur un gynophore piriforme, Mais les deux cotyles de l'embryon, pourvues en bas d’oreillettes descendantes qui recouvrent la tigelle, se replient en haut chacune en dehors, et la portion reployée descend en s'appliquant étroitement contre la face dorsale. C’est de ce reploiement symétrique qu'on a dérivé le nom générique. Ainsi défini, ce genre a pour type la P. parviflore ( P. parviflora [ de Candolle | v. T.) et les autres espèces du Brésil confondues avec celle-ci Q) Lawarcx, Dictionnaire, IV, p. 311, 1797. @) A.-P, pe Canpozze, Ann. du Muséum, XVI, p. 421, 1817. (5) Enczer, Flora brasiliensis, XIL, a, p. 302 et p. 307, 1876. SR) a dans les Herbiers, ou qui n’en sont distinguées que comme variétés, notam- ment la var. 8. Planchoniana de M. Engler, qui sera la P. de Planchon (P. Planchonmana v. T.). 5. Sur le genre nouveau Hémiouratée. — Ressemblant aux Plicouratées par la petitesse des fleurs et la gracilité des pédicelles dans la panicule ter- minale, les Hémiouratées (Hemiouratea x. T.) s'en distinguent aussitôt par leur androcée, qui est réduit à cinq étamines épisépales, par avortement constant des cinq étamines épipétales : d’où le nom générique. Elles en diffèrent encore par le gynophore, étroit et cylindrique dans sa région inférieure et brusquement renflé en boule au sommet, en forme de clou. Ce genre a pour type PH. jolie (1. pulchella | Planchon]| v. T.), du Brésil, où M. Glaziou l'a retrouvée depuis (n° 9385). M. Taubert l'a rat- tachée à tort, en 1893, comme simple variété, à l'Ouratea parviflora de A.-P, de Gandolle. 6. Sur le genre nouveau Tétrouratée. — Semblable aux Hémiouratées par la petitesse des feuilles et des fleurs, ainsi que par le gynophore claviforme, les Tétrouratées (Tetrouratea v. T.) en diffèrent, et en même temps de toutes les autres Ouratéées, par leur fleur tétramère à androcée octandre : d’où le nom générique. Ce genre a pour type la T. de Sello (T. Selloi | Planchon| v. T.), du Brésil, qui en est jusqu'ici le seul représentant. 7. Sur le genre nouveau Microuratée. — M. Glaziou a récolté au Brésil (n° 20803 a) une petite plante à rhizome, émettant des rameaux feuillés très courts, ne dépassant pas 4 à 5 centimètres, à feuilles munies de stipules persistantes. Le rameau se termine per un bourgeon écailleux qui, au printemps suivant , se développe en une grappe terminale simple, à la base de laquelle demeurent les écailles et le long de laquelle persistent les bractées mères avec leurs deux stipules. Par la conformation de son corps végétatif, qui ressemble à celui des Gam- pylochnelles d'Afrique, et par son inflorescence terminale en grappe simple, cette plante diffère de toutes les autres Ouratéées et se montre le type d’un cenre nouveau, que je nommerai Microuratée (Microuratea v. T.). L'espèce en question sera la M. de Glaziou (M. Glaziovi v. T.). Weddell en a récolté au Brésil, dès 1844, une autre espèce (n° 3972), qui sera la M. de Weddell (M. Weddelliana v. T.) 8. Sur le genre nouveau Camptouratée. — Chez les Orthospermées à em- bryon incombant que j'ai réunies d’abord dans le genre Notouratée ( Notou- ratea v.T.), l'embryon offre deux conformations différentes, ce qui con- — 375 — duit nécessairement à dédoubler ce genre. Tantôt, en ellet, les cotyles sont planes dans toute leur longueur : c'est la forme la plus simple, Les espèces qui la présentent constitueront désormais seules le genre Notouralée res- treint (Noutouratea v. T. emend.); telle est, par exemple, la N. inondée (N. inundata | Spruce | v. T.), du Brésil. Tantôt, et le plus souvent, les cotyles reploient ensemble leurs extré- mités vers l'intérieur, où elles redescendent plus ou moins bas en s'acco- lant intimement sur le dos de la cotyle interne; bien que droit, Fembryon n'a plus alors qu'un seul plan de symétrie, qui coïncide nécessairement ave le plan de symétrie commun du carpelle et de lovule. Les espèces qui offrent ce caractère remarquable seront désormais réunies dans le genre nouveau Camptouratée ( Camptouratea x. T.), qui renferme notamment la G. ilicifoliée (C. sheifolia | de Candolle | v. T.), des Antilles, la C. castanéi- foliée (CG. castanerfolia | À. Saint-Hilaire] v. T.), la G. persistante (C. persis- tens [A. Saint-Hilaire | v.T.), ete., du Brésil. Par le reploiement des cotyles, ce genre correspond, avec incombance, au genre Plicouratée, avec accombance. En même temps, bien que la graine y soit encore droite, il établit une transition marquée vers les Campylospermées de l'Ancien Monde. C’est ce qui en fait l'intérêt propre. 9. Sur le genre nouveau Ouratelle. — Différant de tous les précédents par son inflorescence latérale, qui termine un court ramuscule, et par ses feuilles caduques, le genre nouveau Ouratelle (Ouratella x. T.) a pour type l'O. du Mexique (0. mexicana [H.B.K.] v.T.). I comprend aussi deux espèces nouvelles des Antilles, l’une récoltée à Saint-Thomas par Finlay en 1841 (n° 120), que je nommerai O. de Finlay (O. Finlayi v. T.), l’autre rapportée de la Guadeloupe en 1843 par Lherminier, qui sera VO. de Lherminier (O. Lherminieri v. T.). On n’en connaît pas encore le fruit. 10. Sur le genre nouveau Gymnouratelle. — Les fleurs sont disposées iei en longs épis d'ombellules distantes, insérés directement à l’aiselle des écailles inférieures de la pousse feuillée, et entièrement nus, dégarnis de fleurs, dans leur moitié inférieure; c’est de ce dernier caractère que l’on a tiré le nom de ce genre nouveau ((ymnouratella v. V). Par ce mode d’in- florescence , 11 diffère de toutes les autres Ouratéées américaines et ressemble à plusieurs Ouratéées de l'Ancien Monde, notamment aux Cercanthèmes. Il se réduit, pour le moment, à une seule espèce, la G. pendante (G. pendula |Pæœppig] v.T.), originaire du Pérou. Le fruit y est encore inconnu. Les dix genres précédents sont des Ouratéées. de la sous-tribu des Orthospermées; les deux suivants appartiennent à la sous-tribu des Campy- lospermées. — 9316 — 11. Sur le genre nouveau Cercinie. — Ressemblant aux Cercanthèmes par leur inflorescence, qui est un épi d’ombellules distantes, en forme de queue, caractère commun d’où l’on a tiré aussi leur nom (, les Cercinies (Cercinia v. T.) en diffèrent notamment parce que les épis y sont axillaires des feuilles et non pas des écailles basilaires de la pousse feuillée. Ce genre a pour type une espèce nouvelle, récoltée en Cochinchine par M. Thorel (n° 643) en 1862-1866, qui sera la Cercinie de Thorel (Cercinia Thoreli v.T.). Les épis y sont prêles, recourbés en haut et beaucoup plus longs que les feuilles. Elle a été retrouvée au Cambodge, en 1895, par M. Godefroy (n° 355). I comprend aussi une autre espèce nouvelle, découverte dans le bassin du Sé-Moun , au Laos méridional, par M. Harmand en 1875-1877 (n° 13 1). Elle diffère de la précédente par ses feuilles plus étroites et plus longues et surtout par ses épis trapus et condensés, beaucoup plus courts que les feuilles. C'est à ces deux espèces de Cochinchine que se réduit pour le moment le genre Cercinie. 12. Sur le genre nouveau Diphyllopode. — Par la grandeur et la disposi- tion des feuilles, par l’inflorescence, qui est aussi un long épi d'ombellules distantes, à région inférieure dégarnie, enfin par la conformation et la structure de l'embryon, qui est aussi incombant et oléo-amylacé, les Diphyllopodes (Diphyllopodium v.'T.) ressemblent aux Notocampyles. Ils en diffèrent parce que l’épi y termine un court rameau latéral ne portant que deux feuilles, de même forme que celles de la tige, mais moitié plus petites, caractère d’où l'on a tiré leur nom et qui les rapproche des Diphyllanthes. Ce genre a pour type la plante récoltée au Gabon en 1896 par le P. Klaine (n° 157), que je nommerai Diphyllopode de Klaine (D. Klawei v. T.). Plus grandes encore que dans le Notocampyle de Mann et dans le Diphyllanthe de Duparquet, les feuilles mesurent jusqu’à 60 centimètres de long sur 20 de large. Les deux feuilles du rameau floral n’ont que 30 centimètres de long sur 10 centimètres de large. Il y faut probablement rattacher aussi la plante récoltée en 1896 au Cameroun par M. Zenker (n° 1001), que M. Engler a nommée Ouratea Zenkeri, mais qu'il n’a pas encore publiée; ce sera le D. de Zenker (D. Zenkeri [Engler mss. | v. T). Les douze genres qui précèdent se rattachent à la tribu des Ouratéées; considérons maintenant ceux qui se rangent dans la tribu des Ochnées. 13. Sur le genre nouveau Diporochne. — Défini comme il l’a été dans () De xepxôs, queue. — 311 — une Note antérieure”, le genre Porochne comprend deux sortes d'espèces. Dans les unes, l'inflorescence est une grappe terminale simple, comme chez les Ochnes;: c'est à elles qu'on le limitera désormais. Ainsi res- treint, le genre Porochne ( Porochna v. T emend.) a pour type la P. d'Otto-Hofimann (P. Hoffmanni-Ottonis Engler), d’Angola. I com- prend aussi deux autres espèces de la même région récemment nommées comme Ochna, mais non encore publiées, savoir : la P. d’Antunes (P. Antunesi |Engler mss.| v. T), et la P. brunâtre (P. brunnescens [Gilg mss.| v. T.). Il y faut probablement ajouter les deux espèces de la même région nommées l’une Ochna davilhflora par M. Gite, Pautre Ochna huillensis par M. Engler, mais non publiées jusqu'à présent ; je n’en ai pas ehcore vu les fruits. Dans les autres, linflorescence est une grappe terminale composée d'ombellules pauciflores: on les groupera dans un genre distinct sous le nom de Diporochne (Diporochna v. T). Ge genre a pour type la D. mem- braneuse (D. membranacea | Oliver] v. T), de l'Afrique occidentale, et com- prend aussi la D. rougeâtre (D. rubescens v. T), la D. de Hiern (D. Hiernit v. TT}, la D. paniculée (D. paniculata x. T) et la D. latisépale (D. latisepala v. T), toutes de la même région (?. 14. Sur le genre nouveau Polythece. — Tel qu'il a été défini dans le tra- vail précédent, le genre Diporide renferme trois catégories d'espèces, diffé- rant par la conformation du pistii et de embryon, et qu'il faut maintenant considérer comme trois genres distincts. Les unes ont l'embryon isocotylé avec un pistil isomère, c’est-à-dire formé de cinq capelles épipétales: comme elles comprennent le D. noir-pourpre( D. atropurpureum [de Candolle] Wendland), type du genre , c'est pour elles que l’on conservera le genre Diporide restreint (Diporidium Wendland emend.). D'autres ont aussi l'embryon isocotylé, mais le pistil y dédouble partiel- lement ou totalement ses carpelles, ce qui en élève le nombre et le porte à dix si le dédoublement est complet, et même à plus de dix s’il se répète sur certains carpelles. On les groupera dans le genre nouveau Polythèce (Polythecium v. T.). Ainsi caractérisé, ce genre renferme notamment le P. de Madagascar (P. madagascariense [de Candolle] v. T), le P. de Humblot (P. Humblotianum | Baïllon | v. T), aussi de Madagascar, le P. de Fischer (P. Fischeri | Engler] v. T), de l'Afrique orientale, etc. Cette pulymérie du pistil se retrouve aussi chez les Disclades, où elle appartient, semble-t-il, à toutes les espèces. Par elle, les deux genres Dis- clade et Polythèce correspondent ensemble, dans les Ochnées, au genre © G) Bulletin du Muséum , 1902, p.214. @ Voir à ce sujet : Pa. van Tieçneu, Subdivision du genre Ochne et constitution actuelle de la tribu des Ochnées (Journal de Botanique, XVT, p. 124, 1902). 378 — Polyouratée dans les Ouratéées. On la rencontre aussi chez les Ochnes, les Porochnes et les Diporochnes. De savoir s’il ne faudra pas plus tard dédou- bler à leur tour ces trois genres d’après ce caractère, c'est une question que je réserve pour un examen ultérieur. 15. Sur le genre nouveau Hétéroporide. — D’autres Diporides, enfin, ont ie pistil isomère, mais avec un embryon dont la cotyle externe est très orande, la cotyle interne très petite, logée dans une rainure de la grande, en un mot, quiesthétérocotylé et nécessairement incombant. On les réunira dans le genre nouveau Hétéroporide ( Heteroporidiumv. T.). Il comprend no- lamment l'espèce que M. Schweinfurth a récoltée en Abyssinie (n° 664 et 1726), qu'il a identifiée à tort avec l'Ochna inermis Forskäl et que je nommerai H. d’Abyssinie (H. abyssinicum v. T.). H faut y rattacher aussi une espèce que M. Deflers a rapportée de lYemen (n° 56), en même temps que L'Ochna inermis (Forskäl) avec laquelle il la aussi identi- fiée, mais dont elle est bien distincte; ce sera le H. d'Arabie (H. arabi- cum v. T.). Bien que le fruit, la graine et l'embryon s’y maintiennent droits, par son hétérocotylie, ce genre fait évidemment transition vers les Ochnes, Porochnes et Diporochnes. C’est ce qui en constitue l'intérêt propre. 16. Sur le genre nouveau Campylochnelle. — Dans les prairies de sable qui bordent la route de Brazzaville, au Congo français, Thollon a récolté en avril 1891 une petite plante (n° Ao1o) à rhizome, dressant dans l'air de très courts rameaux, longs de 3 à 4 centimètres seulement, simples ou ramifiés. Chacun de ces rameaux, dépouillé de ses feuilles anciennes, qui sont caduques, se termine par un gros bourgeon écaïlleux, dont les écailles sont munies de deux stipules latérales et libres, divisées chacune en cinq segments sélacés, eux-mêmes ciliés à la base. À l’aisselle de chacune des deux ou trois écailles supérieures, se développent côte à côte deux ou trois pédicelles simples, sans bractées, longs de 15 à 20 millimètres, ter- minés chacun par une fleur. Après -quoi, le rameau produit deux ou trois feuilles qui n’atteignent leur dimension définitive que plus tard, pen- dant la fructification. Enfin il se termine par un nouveau. bourgeon écail- leux, destiné à l’année suivante. La feuille, brièvement pétiolée, est munie de deux stipules latérales, libres et persistantes, divisées, comme celles des écailles, en cinq segments sétacés. Son limbe est longuement ovale, alténué à la base et au sommet, mesurant 8 à 10 centimètres de long sur 1 centim. 5 à 2 centimètres de large ; le réseau des nervures y est peu marqué en bas, mais très fortement saillant en haut; sur le bord, finement denté en scie, l'extrémité de chaque dent est blanche et transparente. Chose singulière, le limbe a des stomates sur la face supérieure et ils y sont localisés presque exclusivement sur les — 3719 — nervures, tandis que sur la face inférieure ils sont, comme à l'ordinaire, situés dans les mailles du réseau, à l'exclusion des nervures, La fleur à de nombreuses élamines, à anthères caduques, aussi longues que les filets persistants, s'ouvrant par deux fentes longitudinales. Le pis- til à cinq carpelles et le style, assez gros à la base, va s'atténuant pro- gressivement au sommet, où il demeure entier. Plus tard , le pédicelle s’allonge jusqu'à mesurer 3 centimètres de long ; le calice persiste et s'accroît ; le gynophore, entouré des filets staminaux et assez peu renflé, porte cinq drupes droites, aplaties latéralement. Chacune de celles-ci a son noyau divisé dans sa moitié inférieure par une fausse cloison creusée de deux petites cavités aérifères; recourbée en anneau autour de cette cloison , la graine est étroite, aplatie latéralement, et prolonge son extrémité chalazienne descendante en un appendice filiforme. L’embryon a ses cotyles étroites, situées latéralement : en un mot, il est accombant. Il est exclusivement oléagineux. Par l'inflorescence, qui est un court épi d’ombellules traversé par la pousse feuillée, par la déhiscence longitudinale de l’'anthère et par la struc- ture du fruit, cette plante se rapproche beaucoup des Brackenridgées et encore plus, à cause de l’accombance de l'embryon, des Pleuroridgées de l'Afrique orientale. Elle en diffère par l’androcée triplostémone avec ramifi- cation, qui en fait une Ochnée. Elle constitue, dans la tribu des Ochnées, le type d’un genre bien distinct, que je nommerai Campylochnelle (Campylochnella v.T.), et espèce sera la G. de Thollon (C. Tholloni ds Ti}. … Dès à présent, il est certain qu'elle n’est pas le seul représentant de ce nouveau genre. Îl faut y rattacher sans doute, bien que les auteurs n'en aient pas vu le fruit , l'espèce du Congo belge (Kisantu), décrite en 1900. par MM. De Wildeman et Durand, sous le nom de Ochna arenaria; ce sera la G. des sables (C. arenaria | De Wild. et Dur.] v. T.). H y faut probablement rapporter aussi, bien que les auteurs n’y aient signalé ni le mode de dé- hiscence de l’anthère, ni la structure du fruit, l'espèce d’Angola (Huilla et Humpata) publiée tout récemment, en mai 1902, par MM. Engler et Gile, sous le nom de Ochna angustifoha ; ce sera la G. angustifoliée (CG. angusti- Jolia Engler et Gilg.| v.T.). Et il yen a d’autres, originaires, comme les précédentes, de l'Afrique occidentale. Par l'addition de ces quatre genres nouveaux, la tribu des Ochnées se trouve maintenant composée de neuf genres, que l’on peut grouper en lrois sous-tribus : les Rectiséminées, où la drupe, la graine et l'embryon sont droits, avec embryon isocotylé (Ochnelle, Diporide, Polythèce) ou hétéro- colylé (Hétéroporide) : les Curviséminées, où la drupe, la graine et l'em- bryon sont réniformes, avec embryon toujours hétérocotylé (Ochne, Po- rochne, Diporochne) ; les Plicoséminées , où la drupe étant droite, la graine et l'embryon sont ployés en anneau (Campylochnelle). Les Plicoséminées — 300 — ; sont dans cette tribu ce que les Gampylospermées sont dans la tribu des Ouratéées. Enfin, c’est à la tribu des Elvasiées que se rattache le dernier des genres qui font l’objet de cette Note. 17. Sur le genre nouveau Trichovasélie. — Ressemblant au genre Vasélie par sa fleur pentamère, le genre Trichovasélie ( Trichovaselia x. T.) en dif- fère d'abord par la pubescence brune qui recouvre les jeunes rameaux et les pédoncules floraux de divers ordres, caractère qui lui a valu son nom, ensuite par la réduction constante du nombre des étamines, qui s’abaisse à sept par avortement des trois antérieures ; il y en a quelquefois six ou huit. En même temps, le pétale antérieur est plus petit que les autres, et il en résulte une zygomorphie très nette. Ainsi défini, ce genre a pour type une plante récoltée, en 1887, par M. Gaillard, au Vénézuéla, à San Fernando de Atabapo (Haut-Orénoque ). Plus petites que dans les Elvasies et Vasélies actuellement connues, les feuilles y sont blanchâtres sur la face supérieure par suite d’un dépôt cireux; c’est pourquoi je nommerai l'espèce Trichovasélie blanchâtre (7. ca- nescens v. T.). C'est, pour le moment, le seul représentant de ce genre, qui, par sa pubescence, offre dans la tribu des Elvasiées une exception corres- pondant à celle que présente le genre Trichouratée dans la tribu des Ouratéées. Par cette nouvelle acquisition, la tribu des Elvasiées se trouve mainte- nant composée de trois genres distincts. 18. Constitution actuelle de la famille des Ochnacées. — Si maintenant l’on ajoute aux vingt-deux genres énumérés dans la Note précédente les dix-sept genres nouveaux distingués dans celle-ci, on obtient un total de trente-neuf genres. Ceux-ci sont groupés d’abord en quatre tribus, dont une est subdivisée en deux sous-tribus, une autre en trois sous-tribus , tandis que les deux dernières restent entières. Puis, ces quatre tribus sont groupées à leur tour en deux sous-familles. E£ le tout ensemble compose, dans son élat actuel, la famille des Ochnacées. Le tableau de la page suivante résume cette constitution. CONSTITUTION ACTUELLE 381 — DÉ LA FAMILLE DES Ocunacies. accombant 4 droit, isocolylé, ORTUOSPERMÉES, incombant diplostémone. Ouratéées. Embryon dialycarpelle, à style gynobasique. OCHNOIDEES. Androcée OCUNACÉES. sr Pistil I D nifèrme roses PR hétérocotylé, incombant. mbryon 3 AL a isocotylé , accombant.., ! diplostémone. ar EE gamocarpelle , ee Pistil isomère. Embryon accombant..... style terminal. nr ELVASIOIDÉES. | Méristémone. } idiote Hostuan- * Pistildimèére..:.. 4... 3:.104.4 0. niées. accombant. isocotylé, courbe, ; h CamprLos- incombant. PERMÉES. hétérocotylé, incombant. accombant. isocotylé , , droit, : incombant . RECTISÉMINÉES. hétérocotylé, incombant. 4 Ouratée. Volkensteinie. Polyouratée. Trichouratée. Sélouratée. Diouratée. Plicouratée. Tétrouratée. Hémiouratée. Microuratée. Ouratelle, Gymnouratelle. Notouratée. Camptouratée. Pleuroridrée. Campylosperme. Cercinie. Cercanthème. Bisétaire. Brackenridyrée. Notocampyle. Dip'yl'opode, Diphyl'anthe. Spongopyrène. Fhabdophylle. Monélasme. Ochnelle. Disclade. Diporide. Polythéce. Hétéroporide. Ochne. Porochne. Diporochne. Campylochnelle. Elvas'e, Vaselie. Trichovasélie. Hostmannie. Les caractères généraux de la famille ainsi constituée, ainsi que les ca- ractères spéciaux des sous-familles, tribus, sous-tribus, genres el espèces qui la composent, seront exposés en détail, tant au point de vue de la Mor- phologie interne qu’à celui de la Morphologie externe, dans un travail d’en- semble que j'espère pouvoir publier bientôt dans un autre Recueil. — 302 — SUR L'HOMOLOGIE DU SAC POLLINIQUE ET DU NUCELLE CHEZ LES ÉNDOPROTHALLEES OU PHANÉROGAMES, par M. Pn. van TIEGuE. S'il est en Morphologie végétale une vérité importante, aujourd'hui bien démontrée et qui s'impose à tous, c’est assurément l’identité de valeur ou. comme on dit, l’homolopie, qui existe chez les plantes de l’embranchement des Endoprothallées où +Phanérogames», entre le microdiodange produit par l’élamine, ce qu'on appelle ici le «sac pollinique» , et le macrodiodange produit par le carpelle, ce qu’on appelle ici le «nucelle», chacun de ces deux corps étant une émergence différenciée de la feuille correspondante. Cette homologie n'est d'ailleurs que la suite et, pour ainsi dire, le pro- longement de celle qui existe pareillement, comme on sait, chez les Exo- prothallées ou +Cryptogames vasculaires» hétérodiodées, entre le micro- diodange et le macrodiodange, chacun de ces deux corps étant ici un poil différencié de la feuille. Et celle-ci, à son tour, dérive, comme conséquence nécessaire, de l’origine commune de ces deux corps, qui procèdent par simple différenciation du diodange neutre des Exoprothallées isodiodées. Aussi a-t-on lieu déjà d’être surpris lorsque tout à coup vient à se pro- duire dans la Science une assertion contraire; mais cette surprise devient de l’étonnement lorsqu'une pareille assertion trouve aussitôt crédit auprès des Maîtres de l'enseignement supérieur, qui la professent dans leurs Cours et l’exposent dans leurs Traités. Le devoir s'impose alors de protester contre celle altération oflicielle des notions les plus importantes et les plus soli- dement établies et d'essayer d'empêcher, s’ilen est temps encore, l’erreur ainsi propagée par en haut d’envahir à tous les degrés l’enseignement public. Cest ce devoir que, pour mon compte, je viens remplir au- jourd'hui. M. Molliard, nommé récemment Maître de conférences de Botanique à la Faculté des sciences de l’Université de Paris, a publié, en 1896, un travail intitulé : Homologie du massif pollinique et de l'ovule(". Dès le début, il s'y montre bien peu au courant de l'état de la question, puisqu'il croit qu'a cette date «on n’a pas encore cherché à établir d’une manière un peu précise la correspondance des diverses parties de l’étamine et du carpelle, en particulier la valeur comparée du sac pollinique et de l'ovule >». I aurait dû savoir non seulement que le problème était depuis longtemps complètement résolu, mais encore que la solution en était, @ M. Morurann, Homologie du massif pollinique et de l’ovule (Revue générale de Botanique, VIT, p. 273, 1896). G@) Loc. cit., p. 273. — 383 — depuis douze ans déjà, devenue classique”. C'est pourtant cette prétendue lacune qu'il s'est proposé de combler. À cette fin, il s’est adressé exclusivement à la Tératologie, qui est, comme on sait, la plus indirecte, la plus aléatoire et la plus décevante des méthodes d'investigation morphologique, celle aussi qui exige le plus de réserve et de prudence dans l'interprétation des faits accidentels qu'elle livre à l'observation. Il a étudié, en particulier, la transformation des élamines en carpelles et des carpelles en étamines dans les fleurs monstrueuses. En se fondant sur quelques faits de cet ordre déjà observés par divers bota- nistes, et en y ajoutant quelques observations personnelles sur une Tulipe, un Narcisse, une Pétunie, il est arrivé, en définitive, à formuler la con- elusion suivante : «Un massif pollinique correspond à un, ou, plus souvent, à plusieurs ovules. Il y a donc homologie entre le massif pollinique et l'ovule tout entier, et non entre le massif pollinique et le nucelle considéré isolément®?». Cette assertion est évidemment contraire à la vérité antérieurement démon- trée, qui a été rappelée plus haut. Un ovule étant un segment de feuille ou une foliole, qui produit, porte et enveloppe un nucelle, il est clair que si le sac pollinique est l’homologue d’un ovule entier et même de toute une rangée d’ovules , il ne saurait être en même temps l’homologue du nucelle de l’un de ces ovules. Sans s’arrêter à celte contradiction, l'importance du sujet en valait pourtant la peine, M. Molliard s’est borné à nier l'homologie antérieurement établie, alors qu'il eùt fallu tout d’abord , avant de songer à la remplacer par une autre, en démontrer l'inexactitude, Sa conclusion ne repose d’ailleurs sur aucune preuve directe. Les quelques faits tératologiques imvoqués en sa faveur ne prouvent, en effet, qu’une seule chose, c'est que le bord d’une feuille avec tout ce qu'il porte est l’homologue du bord d'une U) Voir notamment, dans mon Traité de Botanique, le paragraphe intitulé : Homologie du nucelle et du sac pollinique (1° édition, p. 855, 1884, et 2° édition, p. 899, 1891). ®) Loc. cit., p. 283. — Notons ici qu'en ce qui concerne la Pétunie et les nombreuses Gamopétales qui se groupent autour des Solanacées, M. Molliard consi- dère encore l’ovule de ces plantes comme formé d’un nucelle soudé au tégument , partageant ainsi et sanclionnant une erreur grave, familière aux botanistes descrip- teurs, mais qui peut s’excuser chez eux par l'insuffisance de leurs moyens d’obser- vation (p. 280, et même Recueil, VIII, p. 51). En réalité, les ovules de ces Gamopétales, comme aussi ceux d’un grand nombre de Dialypétales (Ombelli- fères, etc.), ont tout d’abord un nucelle libre, indépendant du tégument dans toute sa longueur ; mais la région externe de ce nucelle, c’est-à-dire la paroi du macrodiodange, disparait Lotalement dès avant la formation de l’œuf, de manière que la région interne, c’est-à-dire le prothalle femelle issu de la germination sur place de la macrodiode, vient s'appliquer directement contre la face interne du tégument. En un mot, ils sont fransnucellés ou transpariétés. Voir à ce sujet : Pa.van Tiscuem, L’Œuf des plantes considéré comme base de leur classification (Ann. des Sciences nat., 8° série, XIV, p. 289, 1901). — 381 — autre feuille avec tout ce qu'il produit : ce qui est évident en soi. Mais ce serait une erreur grave d'en conclure que chacun des corps, quelle qu’en soit la nature, que porte le premier bord est, par cela même, homologue à chacun des corps, quelle qu’en soit aussi la nature, que produit le second. C'est pourtant cette erreur que l’auteur a commise. À raisonner de la sorte, on arriverait à dire, par exemple, qu'un poil porté par un bord de feuille velu et entier est l'homologue d’une dent produite par le bord d’une autre feuille dentée et glabre, ou encore qu'une sac pollinique de Bryophylle, par exemple, puisqu'il occupe à lui seul tout le bord de l'étamine, est l’homologue de la rangée de bourgeons adventifs qui occupe dans celte plante tout le bord de la feuille végétative, bourgeons qui ne tardent pas à prendre chacun une racine et à devenir ainsi autant de plantules complètes ; en d’autres termes, que le sac pollinique est ici l’homologue non seulement d'une plante entière, mais de toute une série de plantes entières. Autant d’évidentes absurdités. Aussi longtemps que le mémoire de M. Molliard est resté confiné dans l'obscurité d’un Recueil, il n’y avait peut-être pas lieu de s’en trop émouvoir et l’on pouvait, sans grand inconvénient , garder le silence à son sujet. Mais cet état de choses a changé brusquement le jour assez récent où les Profes- seurs de botanique des Universités de Paris et de Toulouse ont cru pouvorr le produire en pleine lumière, en adopter la conclusion, l’enseigner dans leurs Cours comme une vérité démontrée et l’exposer en détail avec figures à l'appui, comme une découverte nouvelle, dans un Traité en voie de pu- blication, destiné à compléter leur enseignement et à en étendre le bénéfice à d’autres catégories d'élèves”. Dès ce jour, il y a eu véritablement péril en la demeure, et c’est ce péril qu’on a cru devoir signaler ici. Dans le mal déjà fait de ce côté et qui va forcément s'étendre, s’il n’est peut-être plus temps d’en arrêter les progrès, on n’aura du moins aucune part de respon- sabilité. 0° G. Bonnier et M. Leccenc nu Sagrox : Cours de Botanique à à l’usage des élèves des Universités, des Écoles de Médecine et de Pharmacie, et des Écoles d'Agriculture (1, p. 564, fig. 919 à 926, 1901). D BULLETIN Le | pu © MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE. 7 2 U» » ù L wi ANNÉE 1902. — N° 6. De 62" RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM. 2/1 JUIN 1902. 9 ——— PRESIDENCE DE M. EDMOND PERRIER, DIRECTEUR DU MUSEUM. M. ze Présinenr dépose sur le bureau le cinquième fascicule du ; Bulletin, pour l'année 1902, contenant les communications faites dans la réunion du 27 mai 1902. da La Par arrêté en date du 5 juin courant, M. Giraun (Jean-Louis), _ docteur ès sciences naturelles, est nommé stagiaire près le Muséum d'histoire naturelle. M. Le Direoreur communique à l'assemblée des naturalistes une lettre dans laquelle M. Chevalier (Auguste) mentionne les résultats de son séjour au Sénégal et les relations qu'il espère créer entre le NL * Muséum et l'Afrique occidentale. M. le Gouverneur général de : FAfrique occidentale, qui l’a accueilli avec la plus tite bienveil- _ lance, l'a présenté en termes très élogieux à à la Chambre de com- | merce de Saint-Louis; à cette occasion, M. Chevalier a fait une {conférence relative aux cultures à entreprendre dans la colonie. PRE Vo. CORRESPONDANCE. Le Comité d'initiative du Congrès international des orientalistes qui se uendra à Hanoï, du 1° au 6 décembre prochain, présidé par M. Sexarr (Emile), membre de l'Institut, a invité le Muséum à se faire représenter à celte réunion scientifique. M. D. Bois, assistant de la chaire de culture, a été désigné comme délégué du Muséum par une délibération de l'assemblée des professeurs de cet établissement en date du 10 juin courant. M. le général Bassor, directeur du Service géographique de lar- mée, à fait parvenir au Muséum un envoi préparé par M. le docteur Rivet, de la mission géodésique de l’Equateur. Get envoi consiste en un lot d'Insectes recueillis à Tulcan. M. Wicner (Émile) adresse au Muséum d'importantes collections qu'il a faites au Brésil, dans la région de Tijuca. La lettre d'envoi est accompagnée d'une notice détaillée, de Lo pages, relative aux objets recueillis, mis en ordre et numérotés avec soin. Aux indica- tions de date et de provenance sont joints, dans beaucoup de cas, des détails biologiques intéressants, avec croquis à l'appui. Le zèle et l'intérêt avec lesquels M. E. Wagner a entrepris ces rechérches fauniques, toutes nouvelles pour lui, font bien augurer de celles auxquelles il va se consacrer entièrement dans les plaines du Chaco (République Argentine), où il a l'intention de se fixer. M. le professeur Hauy a dressé, à la demande de M. le Directeur, un tableau complet des fonctionnaires de l'ancien Jardin du roi, depuis sa fondation, en 1626, jusqu'à sa transformation en Muséum national d'histoire naturelle, en 1793. Ge tableau est destiné à remplacer celui que M. Frémy avait fait peindre dans le vestibule de l'Administration et qui présente un grand nombre d'indications erronées. M. 1x Dircoreur remercie M. Hamy de ce travail qui résume Îles — 387 — recherches historiques auxquelles il s'est livré dans ces dernières années. Des mesures seront prises pour que ce tableau chrono- logique soit reproduit à bref délai dans le vestibule de PAdminis- tration du Muséum. [l'est né à la ménagerie du Jardin des plantes, pendant le pre- mier semestre de 1902, un assez grand nombre de Mammifères et d'Oiseaux, parmi lesquels on peut citer des Antilopes à bézoard (Antilops cervicapra), un Cerf-Cochon (Cervus porcinus), un Bou- quetin d'Espagne (Capra pyrenaica), des Mouflons à manchettes (Ovis tragelaphus), un Mouflon de Corse (Ovis musimon), une Hé- mione (Æquus hemionus), un Porc-Épic (Hystrix cristata), des Faisans dorés (Thaumalea picta), des Faisans argentés (Gennœus nycthemerus), des Faisans de Bel (Gennœus Bel). M. » Ormieny (Henri) a offert au laboratoire de paléontologie du Muséum de précieux modèles de Foraminifères sculptés par Alcide d'Orbigny. M. le docteur Heckez, directeur de l'Institut et du Musée colonial de Marseille, annonce l'envoi au Muséum de Protoptères (Proto- 9 plerus annectens) vivants. COMMUNICATIONS. Le Nice, par M. Le caprraine E. LENranT. Le Niger se compose de trois parties : la première partie s'étend depuis la Guinée française jusqu’à la région lacustre, qui comprend les lacs Debo, Télé, Fat, Faguibine. La crue commence en Juin; le niveau des eaux s'élève jusqu'en octobre, puis s’abaisse ensuite jusqu’à la saison des basses eaux. Durant toute cette période, le Niger monte, il inonde ses rives et la campagne avoisinante. À Mopti (au confluent du Bani), la crue se double et prend de telles pro- 20. — 300 — porlions, que la sampagne devrait être engloutie s'il ne se trouvait à proxi- mité un condenseur, capable de se gonfler, de s'étendre et de s'immerger sous son influence. Ce condenseur est la région lacustre, vaste cuvette d'inondation que le Niger vient remplir pendant six mois , et qui précisément lorsque cesse la la crue, lorsque le fleuve va se trouver à sec par suite de la disparition de celle-ci, se dévonfle, se détend et refoule les ondes dans le bief aval ou se- conde partie du fleuve, qui s'étend depuis Tombouctou jusque vers Gaya, tout près de la frontière anglaise. La première partie du fleuve, pendant huit à neuf mois de l’année, possède done une grande masse d'eau, se trouve navigable, et tout en s'écoulant dans une seconde artère fluviale, déverse son trop plein dans un condenseur. C’est là un phénomène très intéressant et des plus importants pour la na- vigalion, car le Niger, qui s'étend depuis la source jusqu'aux lacs, formera loujours sa crue occidentale; la région lacustre se gonflera toujours et la seconde partie du fleuve qui, elle, circule dans une région sèche où les tor- nades et les pluies sont incapables de produire une crue, aura done, chaque année, un débit, un étiage, des inondations assurées. On observe, donc dans la boucle ce phénomène remarquable, à savoir, qu'en pleine saison sèche, depuis octobre jusqu'en mars de l’année sui- vante, le Niger Kabara-Say monte d’une façon lente et progressive sur ses rives, Où Il FE un limon fécondant, créant ainsi dans ces territoires dé- sertiques une vallée d’une richesse et d’une fertilité supérieures, dit-on, à celle du Nil égyptien. D’Io au Delta, 1l se produit chaque année des pluies torrentielles de mai à novembre. Îl en résulte ce que J'ai appelé la crue orientale, véritable trombe d’eau dont l'écoulement se fait par ce ravin à parois verticales, qui s'appelle la basse vallée nigérienne. Il s'ensuit que toute cette partie du fleuve recoit deux crues, la première, dite orientale, qui commence en juin et finit en octobre, la seconde, dite occidentale, qui rehausse l'étiage de novembre en avril. La crue totale a donc deux maxima et deux minima; la seconde empêche le fleuve compris entre Yelloua et Jebba de se transformer en un ravin ro- cheux et brülant lorsque disparaît la première crue. Ce phénomène est tout entier caractérisé par l'intensité de la navigation à vapeur depuis Jebba jusqu’à la mer. Il existe à Boussa et en aval de ce village des rapides longs et dangereux. Sur ces vastes plans inclinés, l’écou- lement des e eaux acquiert une telle violence, que la seconde crue ne par- vient jamais à rehausser le niveau de ces r: apides, bien que son volume soit aussi considérable que celui de la première, mais elle est trop lente et trop progressive, en sorte qu’elle maintient simplement l'étiage suflisant pour qu'il soit possible d'affronter ces obstacles. Ha Ut 309 Telles sont la troisième partie du Niger et lhydrologie de ce fleuve, Sa vallée n'est pas moins intéressante pour le géologue, À Lokodja, sur le bas Niger, au confluent de la Bénoué, on voit s'élever sur chaque rive des hau- teurs de oo à 500 mètres, dont la ligne de faite est horizontale, Ces hauteurs s'éloignent du fleuve, puis s'en rapprochent de manière à le suivre constamment. On les voit loujours où que Fon soit, à Jebba, à Badjibo, à Boussa, à Gaya, à Say, à Kendadji, mais ce qui est plus curieux encore, c’est que ces hauteurs diminuent d'altitade par rapport au fleuve à mesure que lon monte ; en sorte qu'a Kendadji, elles n'ont plus que 100 ou 150 mètres d'altitude, mais elles sont toujours horizontales, Plus loin , dans la haute vallée, à Bamako, par exemple, leur hauteur n'est plus que de 126 mètres. Ge terrain est très original. D'abord la partie supérieure est un immense champ de graviers quartzeux, roulés et arrondis, disposés sur un bloc de conglomérats ferrugineux ; ces graviers montrent nettement que leur isolement brovient des pluies et des phénomènes naturels; ces con- glomérats semblent être le résultat d'un travail de compression. Ne serait-ce pas la poussée de masses d’eau considérables qui aurait été capable de rouler ces fragments de quartz et de les encastrer dans un ciment de mi- nerai magnétique ? En dessous de ces bancs de conglomérats épais de 15 à 20 mètres par- fois, on trouve des bancs de marnes siliceuses tant soit peu caleaires, puis, sous ces marnes, des bancs énormes de grès ou de granits roses, enfin, tout à fait en dessous, le sous-sol de tout ce plateau est une masse d'énormes blocs graniliques fondus et coulés les uns sur les autres. Voilà le plateau nigérien, voici sa coupe vue du fleuve et bee pratiquée par lui. Au-dessus de ce plateau se trouvent des massifs de peu d'importance et de faible altitude. Ge sont au Dahomey les monts de lAtakora, au Soudan le massif Roussa, le Beledougou, les monts de Kong, le Foutah, ete. Nous voyons done, d'abord, le fleuve sortant de la Guinée et venant se jeter dans la mer à Diafarabé, au fond d’un golfe arrondi analogue à celui du Tonkin; plus loin, à hauteur de San, le Bani se jette évalement dans ce golfe. Djenné n'existe pas, le plateau nigérien est noyé; plus tard la mer disparait, Djenné s’élève, la région lacustre seule survit pour recevoir les crues combinées du Niger et du Bani; cette immense cuvette demande à déverser son trop plein, elle choisit comme voie d'écoulement la plus forte pente, el vous voyez tout à coup cette masse d'eau qui s’élance à l'assaut du plateau nigérien pour y creuser sa route. Le plateau se fore, le fleuve s'écroule, arrachant tout à Labezenga, à Kendadji, à Tillabéri; 11 saute par-dessus les fondations granitiques de ce plateau, tandis qu'il ravine les pentes et met à nu les grès roses et les marnes. Ge n’est pas tout. Le Niger trouve une faible issue au milieu d'énormes assises de granit rose et de grès rouge, faille profonde, sinueuse, en W, dans laquelle il s'écoule lentement. Le voici à Gaya, il apporte toute sa masse d'eau grossie encore par les pluies de la région; le fleuve s’élargit, il se fait immense et profond ; c'est alors une masse énorme qui cherche sa route et qui brise tous les obsta- cles. I entre dans les gorges de Boussa, dont les pentes lui procurent un écoulement rapide, les montagnes de Jebba lui barrent la route, il en arrache une partie et saute par-dessus, formant une cataracte de 30 à ho mètres. Il parvient enfin à renverser cette barrière; il donne alors naissance aux rapides d'Ourou Patassi et Garafiri, mais trouvant à Jebba des issues faciles et nombreuses, 1l s'étale mollement dans son lit jusqu’à la mer. Il résulte de tout ceci que la vallée du Niger, comprise entre Say et les sources, est cultivable; elle produit beaucoup parce que le fleuve dépose sur ses rives un limon fécondant; le voyageur trouve partout sur son pas- sage : coton, sésame, arachides, indigo, ail, riz, patates douces, igna- mes, etc. k I n’en est pas de même pour le bas fleuve, dont les rives sont des maré- cages perpétuels à cause de la succession ininterrompue des deux crues qui les inondent et les transforment en lacs de boue liquide. C’est donc chez nous que se trouve le Nil migérien; c’est à nous qu'est revenue cette bonne aubaine. En remontant le fleuve, on rencontre d’abord, dans la rivière Forcados, les races Sobos sur la rive droite et Idjos sur la rive gauche. Ces indigènes portent sur tout le corps des incisions formant des dessins symétriques simulant des collines, des ceintures, des têtes, des animaux. Ce sont des coups de canif assez profonds pour traverser le derme et donner un relief appréciable au tatouage qui semble formé de larmes de chair. Ces tribus habitent des cases triangulaires comme celles des Yorubas et des Nagos du Dahomey; ils construisent des magasins pour lhuile de palme dont ils font commerce; leurs villages, situés au bord de la rivière, sont fort sales, mais la verdure intense qui les entoure les rend très pitlo- resques. C’est seulement en débouchant sur le Niger que l’on trouve les Yorubas et les Nupés. Le Nupé vit sur le fleuve et dans la campagne avoisinante, depuis Outcha jusqu'à quelques kilomètres en aval de Boussa. I navigue sur le fleuve, c’est un piroguier adroit et hardi. Comme cultivateur il est plutôt médiocrt et paresseux, il pousse devant lui sa raclette juste assez pour obtenir le mil suffisant à sa nourriture d’une année; joignez à cela des niébés, quelques ignames, quelques ba- nanes; c'est tout ce qu'il désire. Je crois qu'il est difficile de trouver des gens plus stupides, sales, paresséux et voleurs. £ La physionomie du Nupé n’est pas toujours laide; le prognathisme est { — 391 — moyen, les lèvres sont épaisses, les pommettes saillantes, le erâne pointu. Il porte trois entailles partant de l'oreille jusqu'à la commissure des lèvres ; le corps est recouvert d’incisions et de dessins qui représentent surtout les Caïmans. Les riverains des rapides sont des races peules du centre de l'Afrique, ‘à races pillardes que les épaves des rapides ont attachées sur les rives du 7 2 fleuve. Ces riverains venus du Kanem, appelés Kambaris, sont d’un type tout | à fait spécial. Face large, pommettes saillantes, maxillaires aplatis, les na- vines tendues, le nez écrasé, le prognathisme accentué, la barbe et le sys- tème pileux très développés. Ils portent sur chaque joue six traits reliant l'oreille au menton, plus une croix en dessous de l'œil, Les Boussaouas sont des Aoussas fugitifs, réfugiés à l'entrée des rapides, tout au moins pour le roi, sa famille et sa noblesse ; l’homme ordinaire est un croisement de Aoussa, de Nupé, de Kambari ou de Bariba. Les Goungaouas habitent les îles et les villages situés entre Boussa et Otonou; à Yelloua, ce sont des Yaouraouas, véritables brutes, absolument dénués d’aptitudes physiques, chose assez surprenante chez les noirs. Les Goungaouas portent sur les tempes deux séries de trois traits horizontaux, surmontées de trois traits verticaux, séparées par un groupe de trois traits horizontaux. Tout le corps est incisé; chez la femme, les seins sont recouverts de des- sins variés. C'est seulement lorsqu'on sort des méandres que forme le Niger entre Boumba et Kirtachi, que l’on rencontre des races tout à fait sympathiques et susceptibles de manifester quelque intelligence. Mais aucune de ces races n'est pure, ce sont des croisements de Sonrais à divers degrés, avec des Peuls ou des Dendis jusque vers Ausongo. . À Kirtachi, on trouve des Zaberinas; à Say, des Peuls noirs à figures fines mais indiquant des croisements avec d’autres races; à Sorbo, des Djerinas. Toutes ces peuplades sont pacifiques et douces; c’est un éégient dont nous pourrons tirer profit. Nous parlerons pour terminer de la race bambara. Il y a deux sortes de Bambaras : le cultivateur où Bambara proprement dit; le piroguier ou Somono qui nous sert de laptot ou de pilote. Ces deux ; hommes diffèrent comme occupations, mais ils sont semblables l’un à l'autre au point de vue facies, mœurs, coutumes. — Le Bambara de la brousse est ce que l’on appelle chez nous le brave paysan ; 1l porte sur chaque tempe une grosse natle courte, ses cheveux croisés sur le milieu du crâne lui donnent un air tout à fait bon enfant. Sa bonne figure respire la force et la douceur, de grosses lèvres; le nez _épaté, la face large, les maxillaires épais, la mâchoire arrondie, de beaux yeux langoureux, le front haut, le crâne souvent pointu avec un progna- EE SOMME : thisme accentué, des lèvres peu épaisses, une apparence de robustesse el de solidité. Le Somono, lui, ne s'est jamais mêlé aux guerres de races; il est avant Lout piroguier et transporteur, ses intérêts lui commandaient une sage neutralité, les partis combattants le rétribuaient pour passer leurs armées d’une rive à l’autre. Dès le jeune âge, le Somono circule sur le fleuve, sur des pirogues mi- nuscules; plus tard, il convoie ses semblables jusque vers Tombouctou. Rien ne leffraie, les rapides lui sont familiers: si le fleuve s’agite et dé- couvre ses rochers, du premier coup d’œil il a distingué la passe à choisir ou bien il sait se réfugier dans un bras moins dangereux. Il existe une véritable noblesse dans la race mandingue et surtout chez les Malinkés et les Bambaras. La race tout entière se compose de douze familles ancestrales et porte douze noms qui se prévalent tous d’antécédents singuliers et qui constituent un cas très curieux de totémisme. \ Ces familles sont ainsi surnommées, d’après leur importance nobi- liaire : Taraoré, le Lièvre. CouLouBaLy, l'Hyrax. KouÉ., Kanré, Kané, la Panthère. ® Diana ou Kawara, le Lion. GurRé, Dé, le Sanglier. Samaké, l'É léphant. Forana, la Gazelle. Deuercé, la Tortue. Marixo, le Caïman. Kerra, l'Hippopotame. Touré, le Musulman. Cette dernière famille est presque méprisée. Tous ces noms sont accompagnés de prénoms, comme Tonié, Lanciné, Baniesse, Sibry, Ousman, Oumarou , Moutou , etc. Le Bambara est musulman parce que cette religion séduit les simples, mais il reste de plus fétichiste et fait d’ailleurs sa prière et ses salams lors- qu'il y pense ou bien lorsqu'il en a le temps. Il croit en la puissance d'Allah, mais cela n’atténue en rien ses croyances ancestrales et le culte profond qu'il voue à sa famille et aux mânes de ses. ancêtres. Le climat du bas Niger est très neltement tranché en deux saisons : la saison sèche, qui dure environ six mois, de novembre à mai, qui se trouve inter rompue par une dizaine de journées lourdes et pluvieuses en février, mais qui se dislingue de celle du Soudan par ce fait qu’en novembre el” S Le , È ' ï « K — 393 —— décembre l'on vit dans un brouillard épais, dû à l'évaporation de cette belle vallée que le Niger a submergée. La saison des pluies commence en mai, elle atteint son maximum d'in- tensité en août et septembre, mais au lieu de lornades successives comme au Soudan, ce sont des orages suivis pendant huit à dix jours de pluies Lor- rentielles. La tornade se forme dans PEst, la tromb: de vent vient de l'Orient, ainsi que la pluie: elle est suivie quelquefois d’un vent d'ouest fort dés- agréable. Ge vent refoule les nuages vers l'Est et prépare de la sorte une nouvelle tornade. La flottille du bas Niger va prendre une nouvelle organisation définitive, son personnel sera moins surmené ; nous avons tracé la route à nos succes- seurs, ce sont eux qui rapporteront tous les documents utiles à la science, car nous avons subi des épreuves tellement pénibles , que notre énergie suf- fisait tout juste pour nous permettre d'explorer les routes à suivre. Mais nous pouvons assurer que les savants trouveront parmi les ofliciers de la flottille des amis dévoués pour guider leurs pas et leurs recherches dans la vallée du Niger, ce beau fleuve que nos piroguiers appellent Djoliba, la Rivière des Chansonniers. L Les CnAMACOGOS, ESQUISSE ANTHROPOLOGIQUE, par M. E.-T. Hanur. Le lotissement du Chaco paraguayen, fixé par le décret du Gouverne- ment supérieur du 29 octobre 1885 l}, laisse en dehors des quatre zones el des terres réservées qu'il délimite, un emplacement assez vaste qui com- prend toute la contrée sauvage qui s'étend vers le Nord au delà du du 21° degré de latitude Sud sur le bord occidental du fleuve. C’est le territoire, aux bornes indécises, où erraient jusqu’à ces derniers temps, agitées par la crainte perpétuelle des invasions des terribles _ Caduvés © de la rive brésilienne, de petites tribus que leur sauvagerie maintenait à l'écart des blancs et tout à fait en dehors de l’action des Ré- publiques rivales qui se disputent la possession de leurs blanos. La principale de ces petites nations nomades est celle des Chamacocos ou Ciamacocos , localisée sur la rive droite du Paraguay entre le 21° etle Œ) Voir la carte intiulée : El Chaco Paraguayo dividido en zonus, secciones y lotes de acuerdo con el decreto del Superior Gobierno del Paraguay, fecho 27 oct. | 1885. ® Caduvei, Cayubeos. Mbayas. — 394 — 20° degré de latitude australe, depuis les environs du Fuerite Olimpo jusque vers le Puerto Pacheco. Encore pui à l'époque où Alcide d'Orbigny ® rédigeait son Homme Américain ®, les Chamacocos ont été entrevus pour la première fois par le docteur ON APE Moure? aux alentours de la station fluviale à laquelle ce voyageur a donné le nom de Bahia negra(. M. P. Ehrenreich, qui les nomme Chamokokos, s’est contenté de men- tionner vaguement quelques particularités deJeur costume ). Par contre, M. Guido Boggiani, installé pendant quelque temps comme colon aux abords du Puerto Pacheco, a su profiter des bonnes relations établies avec ces sauvages voisins pour nous les faire connaître, à certains égards tout au moins, avec une abondance et une précision tout à fait re- marquables !°. Le voyageur italien, auquel on doit également des rensei- gnements précis sur ces Caduvés de la rive orientale dont ; je parlais en commençant cette note(), a dépeint avec beaucoup de poésie la contrée, (0) À. d'Onstenr, L'homme américain (de l'Amérique méridionale) considéré dans ses rapports physiques et moraux, Paris, 1839, 2 vol. in-8°. —- Il n’est pas du lout question des Chamacocos dans cet ouvrage, où sont cependant énumérées plus de trois cents.tribus du continent Sud américain. Le seul nom qui se rapproche vraiment de celui des Chamacocos dans la nomenclature d'A. d'Orbigny est celui * des Chamanucas dont l'illustre voyageur fait une tribu de la nation Chiquito (t. IF, p. 196). C’est d’ailleurs à cetle même nation que les Chamacocos appartiennent par leur dialecte. @) Il ne paraît pas, en effet, que les Samoucous étudiés par d'Orbigny et dont le nom se rapproche beaucoup de celui des Ciamacocos ou Ghiamacocos puissent être confondus avec ces dernie.s. M. Guido Boggiani, dans la monographie citée plus loin, a longuement insisté sur les différences profondes qui séparent les deux peuples (p. 17-24). | (6) A. Moure, La havière Paraguay depuis ses sources jusqu’à son embouchure dans le Parana (1851-1854). [ Bull. Soc. de géogr., 5° sér., t. T, 1861.] (4) «Les Indiens chamacocos, dit seulement Moure ; habitent les alentours de Bahia Negra et les rives du Paraguay jusqu'à Capon Queimado. Ces Indiens ne sont pas hostiles et semblent, au contraire, fuir l'approche des voyageurs (loc. cit., p. 387). D'après M. G. Boggiani, les Chamacocos ne dépasseraient plus aujourd’hui du côté du Nord, le Puerto Pacheco (p. 28). 6) T remontait le fleuve pour gagner le haut Xingu en compagnie de M, Von der Steinen. — Cf. Verhandl. der Berliner Gesellsch, für Anthrop., Jahrg., 1887,s. 596. (6) G. Bocerant, L. Ciamacoco, Roma, Soc. Roman. per l’antropologia, 1894, br. gr. in-8° de 126 p. et Ga fig. U) G. Boceraxr, 1 Caduvei, Studio intorno ad una tribu indigena dell alto Paraguay nel Matto Grosso ( Brasile), Roma, Soc. geogr.ital., 1895, fasc. gr. in-8° de 59 p. et 19 fig. — Cf. Id. Viaggi di un artista nel? America meridionale. I Caduvei (Mbaya o Guaycuru) con prefazione ed un studio historico ed etnografico del Doit. G.-A. Colini, 112 figure intercalate nel teslo ed una carta geogralica. Roma, 1895, 1 vol. di pag. 339. . — 395 — qu'il connaît fort bien; il a consacré à l'ethnographie des Indiens!” de pit- toresques descriptions accompagnées d'un fort grand nombre de phototy- pies généralement bonnes. Il a formé une admirable collection d'objets de toutes sortes dont le ministère de l'instruction publique d'Italie à fait Vacquisition pour le musée d’ethnographie de Rome. [I a recueilli enfin un long vocabulaire qui met en évidence la parenté des Ghamacocos avec les autres nations du groupe Chiquitéen de d'Orbigny ©. Mais il ne s’est occupé qu'en artiste des caractères physiques des natu- rels, et ce qu'il a écrit sur la matière manque de la précision qu'on de- mande auiourd'hui à tout travail vraiment scientifique. C’est cette lacune dans l’œuvre de M. Boggiani, que va me permettre de commencer à remplir un envoi d’un correspondant fort zélé, qui réside à Asuncion, M. Henry Gosset. C’est dans une des stations fondées par M. Boggiani, au Puerto 14 de Mayo, un peu au Sud du Puerto Pachero, que M. H. Gosset a exhumé le squelette de Ghamacoco que je vais maintenant examiner. Les travaux de déboisement entrepris par MM. Boggiani et Acevedo, et poursuivis par notre compatriote, M. Amédée Frier, qui a continué leur entreprise, amènent depuis quelque temps dans le voisinage des Blancs des bandes d’Indiens, dont le nombre atteint parfois plusieurs centaines. Mais ce n’est pas un de ces leñadores actuels que M. H. Gosset a réussi à exhumer, non sans quelque péril. C’est un sujet bien plus ancien et dont les ossements, profondément décomposés, ne contiennent presque plus de malière organique : sujet doublement précieux pour son antiquité relative 0) M. Hassler d’une part, M. Balzan, de l’autre, avaient déjà recueilli diverses pièces ethnographiques attribuées aux Indiens Chamacocos. Mais la collection du premier, qu'on a pu voir à l'Exposition universelle de 1889 et qu’il avait anté- rieurement décrite dans le lome Il du Feruschau d’Aarau, a été présentée au public dans des conditions qui en ont fàcheusement compromis la valeur scien- tifique. D’un autre côté, les précieux objets envoyés par le second à mon excellent ami le professeur E.-H. Giglioli, qui les a publiés dans l’Archivio per l’antropologia, de 1890 ( Di alcuni strumenti litici tuttora in uso presso à Cliamacoco del Chaco boli- viano , loc. cit., t. XX, faëc. I, 1890). — Cf. L. Bazzan. Un p6 più di luce sulla dis- tribuzione di alcune tribu indigene della parte centrale dell” America meridionale (Arch. per Pantropol. e la etnolog., vol. XXIV, p. 71, 1894), proviendraient , d’après M. Boggiani, non des Chamacocos, mais bien des Tamanas qui. habitent plus loin dans l'intérieur. H est vrai que ces Tamanas, Tumahanas, Timinahas sont quelquefois désignés sous le nom de Chamacocos bravos. (Cf. Boggiani. Guaicurd. Sul nome, posizione geografica e rapporti etnici e linguistici di alcune tribù antiche e moderne dell America Meridional con una carla, Roma, Soc. geogr., 1899.) @) est remarquable que dans sa carte de 1836 qui est uniquement établie à l'aide des documents linguistiques qu'il avait recueillis au cours de son voyage, A. d'Orbigny ait justement fait descendre la limite méridionale de son Rameau Chiquitéen sur la rive droite du Paraguay jusque vers le 21° degré. — 396 — qui en assure la pureté ethnique et pour sa nouveauté scientifique: c’est, en effet, le premier Chiquitéen dont on aura pu faire l'étude, Ge squelette, féminin selon toute apparence, est empâté dans une glaise résistante; toutes les extrémités articulaires des os longs ont disparu, et le seul renseignement que l’on puisse tirer de l'examen de ce qu'il reste de diaphyses se rapporte à la taille du sujet, évaluée, par comparaison, à 1 M. 59 environ. Le crâne, exfolié par places et entièrement calcifié, est relativement épais et lourd, surtout pour un crâne de femme. Toutes les sutures sont demeurées ouvertes. Les dimensions sont fort restreintes. La capacité est à peu près de 1,200 centimètres cubes, inférieure de 1/10 à celle des crânes féminins de race blanche. Le diamètre antéro-postérieur (o m. 166), plus réduit à proportion que le transverse (o m. 133), fait monter l'indice céphalique à 80.1. Le diamètre basilo-bregmatique l'emporte quelque peu, par contre, sur la même mesure obtenue chez nous. La réduction porte d’ailleurs surtout sur les régions antérieures de la boite crânienne. La courbe antéro-postérieure du frontal, par exemple, n’a que 110 millimètres, et l'horizontale préauriculaire tombe à 102. Le front, presque sans glabelle, est tout à fait lisse; les bosses s’eflacent et les courbes fuient vers le haut et sur les côtés. Les pariétaux n'offrent aussi que des bosses mal indiquées et plutôt un peu antérieures. L'ocei- pital est sans protubérance, mais muni d'un tore épais, et les détails de la base y sont relativement mouvementés. Les apophyses mastoïdes sont robustes, mais courtes, les arcs zygroma- tiques solides et relativement écartés. La largeur maximum de la face at- teint 129, dépassant de 7 millimètres la même mesure chez la femme de race blanche. Par contre, le front est plus étroit, presque dans la même proportion (—6). Le diamètre interorbitaire est aussi un peu peu plus étendu. Le squelette nasal, égal en largeur, est un peu plus allongé et l'indice nasal descend à 46. Les os propres sont fins et relevés en un dos sensiblement convexe et qui dessine un profil quelque peu recourbé. Les orbites ont une forme à peu près quadrilatère et sont aussi hauts que larges. Le prognathisme sous-nasal est bien accentué et comprend , dans son obliquité très apparente, toute la moitié antérieure de l’arcade. Les dents, saines, éburnées, à peine un peu entamées par l'usure, sont fort serrées et chevauchent même en avant; la mandibule relativement - épaisse (symph., 15.5; br. horiz, 17 millimètres) est marquée d’em- preintes robustes; ses branches montantes sont relativement larges, son menton est plutôt pointu. Si l’on compare ce type, dont cette rapide description tente de fixer les 397 — aspects les plus caractéristiques, avec les types déjà connus de l'intérieur du Brésil, on constate de nombreuses analogies et certaines différences que le petit tableau ci-joint permettra de préciser. Les mesures des femmes Guaranis que j'ai ainsi rapprochées de celles de la femme Chamacoco, sont empruntées au tableau XLVIE, p. 479, des Crania ethnica. CHAMACOCO, GUARANIS, PRINCIPALES MESURES, 22 19 h ® Capacité cränienne................. ‘71,900 ? 1,390 antéro-poslérieur maximum . 166 167 Diamètre € transverse maximum ..... : 139 13/ | vertical basilo-bregmatique. 131 133 AP | LA a Ne ne a DE 80. ; céphalique auleur-longueur......... 70:9 79.0 hauteur-largeur. ......... 98.A 99 +7 horizontale totale. ...... sie 469 h8! he: horizontale préauriculaire.. . 201 22 / transversale totale. ....... Lo3 h39 transversale susauriculaire . 277 209 IFOMIAE, . à «+ 11/4 118 antéro- | pariétal ....... 110 119 postérieur) occipital....... 110. 109 ; totdis ic 3 "0 465 h75 PTE SENTE | MAXIMUM. . + + » - 106 111 , MINIMUM... ... 87 92 biorbilaire externe. ....... 100 103 miarerbifaice............ 23 23 bizygomatique . ..... PU Ere 129 132 È La 37 37 : se LUI SRE NE es 37 35 Me orne 0 NE US, 100.0 94.5 y, FR UE ET NAN PB) 2h | |. SAN AIRES 50 h7 D in ibn ue. ou 46.0 01.0 L SUR UNE NOUVELLE ESPÈCE DE RonNGEUR pu Genre Lopniomys, par M. E. Ousrazer. Le laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux) a reçu dernièrement des collections qui ont été recueillies dans le cours de la mission de M. le vi- comte du Bourse de Bozas, en Abyssinie et dans le pays des Gallas. Dans ces collections, que j'étudie en ce moment, j'ai eu la satisfaction de trouver un Mammifère des plus intéressants, un Rongeur du genre Lo- — 398 — phiomys, qui me paraît appartenir à une espèce inconnue des naturalistes jusqu'à ce Jour. Sous le nom de Lophiomys Tmhausi, mon illustre prédécesseur, M. Alph. Milne Edwards, a proposé de désigner une nouvelle espèce, dont il a donné en 1867, dans les Nouvelles Archives du Muséum‘), une description détaillée, tant au point de vue anatomique qu’au point de vue z00!ogique, et qu'il a prise pour type non seulement d'un genre particulier, mais d'une famille nouvelle de l’ordre des Rongeurs. Comme M. Mine Edwards le constata immédiatement, il était, en effet, impossible de faire rentrer dans l’une quelconque des familles délimitées jusque-là ce Lophionys dont M. Imbaus, receveur des finances, avait rap- porté en France un individu vivant qu'il avait acquis à Âden, en revenant de l'ile de La Réunion. L'animal , qui vécut pendant près de deux ans au Jardin zoologique d’acclimatation du Bois de Boulogne , présentait , en effet , un as- pect tout à fait insolite. Notablement moins gros qu'un Lapin et de forme plus allongée, 1l avait la tête relativement petite, le museau noirâtre, orné de fortes moustaches, les oreilles de grandeur moyenne et presque glabres, le corps assez épais, reposant sur des pattes courtes et terminé en arrière par une queue longue et touffue. La conformation de ses pieds de derrière, dont le pouce était détaché et opposable aux autres doigts, le rapprochait un peu du Pitecheirus melanurus de Java et dénotait un animal grimpeur, et, en eflet,le Lophiomys était véritablement pédimane et pouvait saisir for- tement une branche avec ses mains postérieures. Aux pieds de devant, au contraire, le pouce était très réduit et composé de deux phalanges seulement. La fourrure était douce au toucher et composée de deux sortes de poils, les uns courts et fins, d’un blanc pur, les autres beaucoup plus longs, d’un brun foncé et presque noirs au milieu, et d’un blanc pur à la base et à l'extrémité. Ces poils présentaient en outre une disposition tout à fait par- ticulière. Sur le dos, ils se dressaient en une crinière mobile, tandis que sur les flancs ils retombaient latéralement, de telle sorte que, de chaque côté de l’échine, 1l y avait une raie longitudinale aussi nettement tracée que par la main d’un coiffeur et au fond de laquelle s’implantaient des petits poils aplatis. Ces sillons, toutefois, ne se prolongeaient pas jusque sur la région postérieure du corps, où le pelage était particulièrement long et touffu. Enfin, sur la queue, les poils allaient en se raccourcissant d'avant en ar- rière, ce qui donnait à l'ensemble de cet appendice la forme d’un cône très allongé, dont le sommet ou lextrémité était d’un blanc pur. Grâce à la disposition et à la coloration particulière des poils, toute la (1% série, & TE, 1867, p. 81, et pl. VI à X. Ce Rongeur avait été signalé an- térieurement par M. Milne Edwards dans le journal l'institut, 1867, p. 46, et dans une communication à l’Académie des Sciences (C. R. Acad. Se., t. LXIV, p. 812). Ci AO fourrure présentait sur les flancs un aspect chiné, piqueté de blanc sur fond noirâtre ; mais la erinière se détachait nettement du reste du corps el offrait trois bandes longitudinales superposées, dont la moyenne était noire et les deux autres blanches. Sur le sinciput s’étendait une bande noi- râtre qui, en avant, se prolongeait un peu en pointe sous la ligne mé- diane du front et se continuait, d'autre part, sur la nuque où elle était bor- dée de chaque côté par un espace blanchâtre. Le front était marqué d'une grande lache blanche en forme de V, dont la pointe descendait entre les yeux tandis que les branches remontaient jusque sous les oreilles, qui étaient à demi dénudées. Un petit trait blanc soulignait l'orbite, enfin la gorge élait brunâtre et faiblement poilue, de même que la face ventrale du corps. Après la mort de cet animal, M. Milne Edwards put en étudier le ca- davre et découvrit dans les différents viscères, et surtout dans la charpente osseuse, des dispositions intéressantes. Ainsi, pour n’en rappeler qu'une, je dirai que la crête sagittale, qui est apparente sur la ligne médiane du crâne chez tous les Mammifères dont les muscles masticateurs acquièrent un grand développement, ne s'élève pas seulement chez le Lophiomys d'Im- haus en une paroi verticale, mais se partage en deux lames horizontales qui divergent à gauche et à droite et vont, en se recourbant légèrement , se souder à l'os jugal, dont la forme est lamelleuse et qui atteint des dimen- sions considérables. Des expansions du temporal et de loccipital entrent également dans la composition de ce vaste bouclier osseux, qui occupe tout le sinciput et dont la surface est couverte de granulations miliaires. Pendant les dix-huit mois qu'il vécut au Jardin d’acclimatation, le Lo- phiomys rapporté par M. Imbaus ne subit aucun changement, n1 sous le rapport des dimensions, ni sous le rapport du pelage. L'examen de la den- tition et du squelette montra du reste que c'était un individu adulte. Peu de temps après que M. Milne Edwards eut décrit son Lophiomys Tmhausi , le professeur Peters, de Berlin, eut entre les mains un crâne de la même espèce obtenu par le docteur Schweinfurth à Maman , au nord de Kas- sala, et l’attribua à une espèce inédite qu'il nomma Phractomys œthiopicus 0. . Trois ans plus tard, un Lophionys fut tué d’un coup de bâton à Keren, dans le pays des Bogos, dans le cours de l'expédition d’Antinori, et sa peau et son squelette figurent maintenant dans les collections du Musée de Gênes. Puis, en 1881, le Muséum d'histoire naturelle de Paris reçut un se- cond exemplaire complet du Lophiomys que M. Raffray, consul de France en Abyssinie, s'était procuré à Massouah, et la même année le Musée de Florence s'enrichit d’un magnifique spécimen pris à Erkanid, sur les mon- tagnes entre Souakin et Singat, par M. le comte L. Marazzami ©. En 1897, GW) Zeitsch. Ges. Natur, 1867, t. XXIX, p. 195,et Suézungsber., Ges. Naturfr., Berlin, 1867, p. 1 et 19. @) E, H. Gicuiour, Zoolog. Anzeiger, 1881, p. A5. — 100 — le prince Henri d'Orléans rapporta un crâne de Lophiomys de son voyage en Abyssinie et le remit au Muséum. Enfin, il y a quelques années, le Jar- din zoologique de Stuttgart reçut, paraît-il, deux individus vivants de cette Sue rare et curieuse, dont on connaît maintenant exactement le pays d’ori- gine (”. D’après les renseignements recueïllis par les voyageurs , ses domaines s'étendent depuis une ligne allant de Souakin à Kassala jusqu’à la côte du Comal. IL vit 1à sur les montagnes, au milieu des rochers, dans les crevasses desquels il cherche un refuge et se nourrit de racines et de feuilles ©), Le spécimen obtenu par M. Raffray ressemble tout à fait par ses dimen- sions et ses formes générales au type de l'espèce, mais il est un peu déco- loré, le noir étant remplacé sur son pelage par du brun foncé. En 1896, une seconde espèce de Lophiomys fut décrite par M. Samuel N. Rhoads d'après un sujet adulte pris en 1894 à Sheikh Husein, dans la région occidentale du Gomal, _ le docteur A. Donaldson Smith , et re- çut le nom de Lophiomys Smithi®. Cette espèce se distingue du L. Inhétt par sa taille plus petite, par sa queue moins longue que le corps et dé- pourvue de touffe terminale et par les couleurs et le dessin lépèrement dif- férents de son pelage. Chez ce Lophiomys Smithi, c'est, en eflet, du gris fer qui s'associe à du blanc pour produire sur les flancs un mélange confus et qui trace sur le dos trois bandes longitudinales mal définies. Entre les oreilles, on aperçoit une bande noire, en forme de V, qui descend de chaque côté pour rejomdre une large plaque noire qui occupe le tour des yeux, les joues et le museau et qui n’est recoupée que par un petit trait blanc situé au-dessous de chaque œil et par une large tache blanche, de forme arrondie, en devant de chaque oreille. La queue est presque unicolore et n'offre un peu de blanc qu'à l'extrême pointe. Enfin M. Rhoads a signalé, soit dans les rapports des pièces qui entrent dans la constitution du bouclier osseux du crâne, soit dans la forme de la mâchoire inférieure, de très légères particularités, la dentition étant à peu près identique à celle du Lophiomys Imhausi. On ne connaissait donc jusqu'ici que deux espèces de Lophiomys, le Lophiomys Imhausi M. Edw. et le L. Smithi Rhoads. Je viens aujourd'hui signaler d’une façon succincte, en attendant que je puisse en donner une description détaillée, accompagnée d’une figure, une troisième espèce, de taille beaucoup plus forte que les précédentes , espèce que je proposerai de désigner sous le nom de Lophiomys Bozasi, et dont le type a été capturé à 3,000 mètres d'altitude environ, à Goba, dans le pays des Gallas aroussis ; au sud de l'Abyssinie, (0) Kuzz. Zool. Garten, t. XXXV, n° 5, p. 134. . @) E. H. Gicuiou, loc. cit. &) Proceed Acad. Nat. Sc. Philad., 1896, p. 524, et pl. XXV. / um DO Ce Lophiomys Bozasi se distingue immédiatement du L. Pmhausi et du L. Smithi par ses dimensions: la longueur lotale de l'animal, du bout du museau à l'extrémité de la queue, étant de o m. 535, tandis qu'elle n'est que o m. 445 chez le L. Jmhausi el de o m. 380 chez le L. Smithi. À côté.de ses animaux, le Lophiomys Bozasi est done un véritable géant. La fourrure est aussi plus abondante, plus touffue que chez les deux espèces précédemment déeriles, ainsi qu'il convient à un animal vivant à une grande hauteur au-dessus du niveau de la mer; mais elle offre la même disposition que le Lophiomys Imhausi et le L. Smith, le pelage de la région dorsale étant séparé, au moins sur les 2/3 antérieurs de la longueur du corps, du pelage des flancs par ces sortes de sillons où sont implantés des poils d’une nature particulière, aplatis et comme spongieux. La robe est également chinée de noir et de blanc, mais le blanc dessine des taches plus larges et même des sortes de bandes interrompues sur les flancs, tandis que le noir domine sur le milieu du dos et envahit loute la queue, à l’exception de l'extrémité où se treuve une grosse toufle blanche. Sur la tête, on ne distingue point de marque noire où blanche en forme de V: mais , de chaque côté d’une bande noire, un peu mouchetée de blanc, qui continue antérieurement les bandes dorsales, on voit une tache blanche allongée, formant sourcil. Une autre tache arrondie existe au-dessous de l'œil, comme chez le Lophiomys Smithi, et, comme dans cette dernière espèce, tout le museau et le tour des yeux sont noirs. Les moustaches, éga- lement de couleur noire, sont très fortes et quelques-uns de leurs poils mesurent de g à 10 centimètres de long. Les oreilles externes, plus arrondies que chez le Lophomys Imhausi, mais guère plus développées, puisqu'elles n’ont que + centimètres en tout, sont presque glabres, et les doigts ne présentent en dessus que des poils clairsemés, d’un noir foncé, La plante du pied est dénudée, de couleur rosée, et présente, aux pattes de devant, cinq pelotes ou lobes et, aux pattes de derrière, six pelotes, absolument comme chez le Lophiomys Imhausi, mais ces pelotes n’ont pas la même forme que dans cette dernière espèce; elles sont moins régulière- ment arrondies, plus prismatiques, surtout celles de la première rangée. Les doigts paraissent, en dessous, fortement ridés transversalement, parce qu'ils sont un peu crochus, disposition qui convient à un animal aussi grimpeur que marcheur, et qui s'étend aux quatre membres, de telle soite que si les extrémités des membres postérieurs constituent de véri- tables mains, grâce à leur pouce léoèrement opposable, celles des membres antérieurs peuvent évalement saisir Îles aspérités des rochers avec une certaine force. Tous ces doigts sont munis d'ongles recourhés et acérés, à l'exception du pouce, qui ne porte qu'un ongle rudimentaire, surtout aux pattes de devant. Ici, du reste, le pouce est lui-même réduit à un court mot- enon, comme chez les autres Lophiomys. Le crâne, que j'ai comparé à ceux du L. Imhausi, que possède le Muséum , Muséuu. — vu. 27 ss HT m'a offert par rapport à ceux-c1 les plus grandes similitudes. IL est vrai qu'il n’y a pas trace sur les crânes des L. Bozasi de cette petite pièce carrée, située à l'angle sourcilier externe, que M. Alph. Milne Edwards a si- onalée sur le crâne du L. Imhausi et qui représente une expansion de la portion sous-jacente du temporal, et, sous ce rapport, la tête osseuse du L. Bozasi ressemble à celle du L. Smithi. Mais cette pièce n’est pas constante, même chezle L. Imhausi, où parfois, comme ici, l'os jugal et le frontal arrivent directement en contact. Comme on pouvait s’y attendre, d’après la taille plus forte de l’animal, la tête osseuse du L. Bozasi est seulement beaucoup plus volumineuse que celles du L. Imhausi et du L. Smithi qui ne diffèrent guère l’une de l’autre sous le rapport des dimensions. Ici la longueur du crâne est de o m. 070, au lieu de o m. 08 comme chez le L. Imhausti, et le diamètre transversal maximum de o m. 045, au lieu de o m. 036. La mâchoire inférieure est aussi beaucoup plus puissante, mais la dentition est exactement la même dans les trois espèces. L'individu d’après lequel a été rédigée cette description sommaire du Lophiomys Bozasi est une femelle chez laquelle les mamelles offrent une disposition assez curieuse, étant situées, celles de la première paire sous les aisselles , les suivantes à égale distance entre les membres antérieurs et pos- térieurs. L'Oxyrorne GEAr | OxyLornus (CoccystEs) GLANDARIUS Lix.] DANS LE MIDI DE LA FRANCE. — UN Coucou ACRIDOPR4GE, par M. J. Küvckez D Hercuzais Ü), ; L'Oxylophe Geai est normalement un Oiseau africain ; 1l est commun en Égypte et en Nubie, se rencontre en Algérie et se trouve en nombre dans l'Arabie et la Palestine. Franchissant assez souvent la Méditerranée, il élargit son aire d'habitat et se montre isolément ou par couples en Grèce, en ltalie, en Espagne ; on a constaté qu'il se reproduit dans ces deux derniers pays; il a été vu ou capturé à différentes reprises dans le Midi de la France. Vieillot ® rapporte que plusieurs individus ont été trouvés dans le Languedoc, dans différentes années». Polydore Roux ©? mentionne qu'il se U) Je prie M. Oustalet, professeur au Muséum, et M. Louis Bureau, directeur du Musée d'histoire naturelle de Nantes, d’agréer tous mes remerciements pour l’obligeance qu'ils ont mise à me procurer tous les renseignements qui m'étaient nécessaires. @) Faune française, 1821-1828, p. Go. 6) Ornithologie provençale, 1825-1839, p. 104. — 103 — voit en Provence; #il se l'est procuré plusieurs fois et a ordinairement ren- contré des jeunes de l'année». Crespon!” a signalé sa présence dans le Gard; lui-même et des chasseurs ont tiré sur quelques individus. Suivant Jaubert et Barthélemy Lapommeraye ©, un sujet de la collection de lun d'entre eux fut pris au filet sur la plage de Peyrolles, près de Montpellier. Édouard Beltremieux () indique l'Oxylophe Geai comme un Oiseau de pas- sage dans la Charente-Inférieure , au printemps et en élé, mais qui apparait rarement. Louis Companyo © a remarqué, à des époques très éloignées, l'apparition de cette espèce dans des contrées montagneuses; le premier sujet qui lui fut rapporté avait été tué dans le bois de Cortsavi (arrondis- sement de Géret); depuis lors il l’a vu, mais très rarement, au marché de Perpignan». Dubaleu (? fait observer que «deux individus de cet Oiseau très rare, capturés aux environs d'Hendaye (1849-1853), figurent au Musée de Bayonne». Adrien Lacroix ? a reçu un exemplaire presque adulte venant de Rivesaltes, le 2 mai 1870. Timothée Rey, de Nissan (Hérault), cite deux captures : 1° un mâle adulte tué le 25 juin 1884 (près de Nissan, probablement) ; 2° un tout jeune, récemment échappé du nid, reçu à la fin de mai 1885 de Pézenas, environs de Béziers. Au témoignage de P. Siépi ® , un Oxylophe Geai mâle, tué le 10 mars 1886 par M.S8. Bellisen, à Sainte-Marie, banlieue de Marseille, figure dans le musée de cette ville. Enfin nous sommes chargé d'offrir au Muséum, de la part de M. A. Délugin, de Périgueux, un bel exemplaire d'Oxylophus glandarius, qu'il a tué le 1* septembre 1901 dans une grande plaine de la commune de Vauxans (Dordogne). Gette capture d’un Oiseau ne visitant qu'accidentel- lement le Midi de la France n'aurait, comme les précédentes, qu'un intérêt relatif , Selle ne nous fournissait des indications précises sur son régime alimentaire. 0) Ornithologie du Gard, 1840, p. 268, et Faune méridionale, &. 1, 1844, p. 289. ® Richesses ornithologiques du Midi de la France, Marseille, 1859, p. 338. G) Musée Fleuriau, la Rochelle, 1859, p. 6. — Faune vivante de la Charente- Inférieure, (Ann. acad. de la Rochelle), 1862-1863-1864, n° 6; p. 14 et 2° édit. même recueil, 1883-1884, p. 499. | (%) Hist. nat. du dép. des Pyrénées-Orientales , t. U1, 1863, p. 173. 6) Cat. crit. des Oiseaux observés dans le dép. des Landes, des Basses-Pyrénées et de la Gironde, Actes de la Soc. Lin. de Bordeaux, 1871, t. XXVIIL (3° sér., t. VIIE), p. 448. 6) Cat. raison. des Ois. da::s les Pyrénées fr. et les régions limitrophes , Toulouse, Paris, 1873-1875, p. 273. (1) Sur la présence du Cuculus glandarius dans le Midi de la France (Bull. Soc. z0ol de Fr.), g mars 1886, t. XI, p. 18. (8) Le Coucou Geai en Provence, Feuil. des Jeunes Nat., 1°* mai 1886, t. XVI, p- 86. : | 27. =S<- AVR == Les seuls renseignements que nous possédons sur la nourriture ordinaire de lOxylophe Gif nous sont fournis par Brehm?, Allen et Tristram. Voici ce que dit Brehm à ce sujet(” : «Dans les Oiseaux que j'ai tués (en Égypte), j'ai trouvé desi insectes de toute espèce, des Chenilles. Allen a surtout trouvé (également en É œyple) des Sauterelles. Tristram a rencontré, en Palestine, les Oxylophes par bandes, faisant un jacassement continuel dans les Zizy- phus et parfois s’élançant à la poursuite d'une Sauterelle et venant s’en repaïtre à loisir sur leur perchoir». West à remarquer que les observations de Brehm et d'Allen ont été futes en Égypte, celle de Tristram en Palestine, et que ces régions sont des terres promises pour les Sauterelles. Or ce qui est par- ticulhièrement intéressant, c’est que le sujet tué dans la Dordogne, préparé par M. Germain, ancien vétérmaire de l’armée, naturaliste bien connu, re- üré à Périgueux, contenait exclusivement dans son jabot des Sauterelles com- munes au pays. Si l'on veut bien se rappeler que 11 départements du Sud et du Sud-Ouest de la France ont eu à subir en 1901 (juin, Juillet, août et septembre) une invasion des plus extraordinaires de Sauterelles (Aeridiens : Caloptenus utahcus), n'est-on pas conduit à admettre qu'il y a rapport entre l'apparition de l'Oxylophe Geai dans le Midi de Ja France, et la multipli- cation des Sauterelles dans cette région, Les mêmes conditions climatériques qui ont favorisé la multiplication de ces dernières n'ont-elles pas favorisé aussi les déplacements des Oxylophes Geais ? [ne faut pas oublier que 1 Italie et l'Espagne, où se rencontrent ces Oiseaux, sont des pays où les Acridiens (Caloptenus italicus , Stauronotus maroccanus) sont souvent uné plaie redou- table. Sur DES REPTILES ET BATRACIENS DE L'AFRIQUE ORIENTALE ANGLAISE, DU GABON ET DE LA GUINEE FRANÇAISE (RÉGION DE Kourouss4), par M. F. Mocquaro. [. AFRIQUE ORIENTALE ANGLAISE, M. le D’ Fernique, chargé de mission, a récemment fait parvenir au La- boratoire d'herpétologie une collection de Reptiles et de Batraciens recueillis par ses soins dans l'Afrique orientale anglaise. Elle comprend surtout des espèces connues: deux, cependant, nous ont paru nouvelles, et un assez grand nombre d’autres, marquées d’un astérisque dans la liste suivante, manquaient à la collection du Muséum. Par les vides qu’elle vient combler, (1) Bream, Oiseaux, éd. fr., p. 176. 2 Trisrran, d'après O. du Murs, La vérité sur le Coucou, Paris, 1879, p.123. À — 10 — | celte collection acquiert une certaine importance. Voici la liste des espèces | dont elle se compose, avec l'indication de leur provenance : “A. CnamæLeon raverensis Steind, 5 ex. dont 4 Œ. — Mombasa. "2, — mræniarus Fischer, à ©, — Alhi-Plain et Ndjiri. “3. Hemvacryzus Tonxient Mocq., 1 ex. — Alhi-Plain, 1,450 m. d'alt. Hemidactylus Bocagei Tornier (nec Boulenger) : Die Thierwelt Ost-Africas, Reptilien und Amphibien, p. 12, 1896. Cette espèce, différente de celle décrite antérieurement sous ce même nom par Boulenger (Cat. Liz., 1, p. 125, 1885), portera celui de JF. Tor- meri, du nom de l’auteur qui l'a fait connaitre. M © . Hewmacriuvs masoura Mor. de J., 1 ex. — Ndjiri. “5. Prariwuouts rascrara Boulenger, 1 ©. — Ndjiri. * 6. Agama pLanicers Peters, 11 ex. SG et PSP. — Boura. 7. — mossammica Peters, 9 ñ .— Alhi-Plain, 1,450 m. d’alt. 8. — arricozzis Smith, 1 Â: —- Alhi-Plain, 1,450 m. d'alt. *O, Goxarones Arricanus Werner, 2 ex. Get ®.— Alhi-Plain, 1,450 m. | d’alt. 10. Larasria Loncicaupara Reuss, 1 ex. —— Boura. “11. — Boscar Bedriaga, 1 4: — Alhi-Plain. 19. Masuia srriara Peters, 4 ex. — Alhi-Plain. Ces spécimens ont 38 séries d’écailles autour du corps. Les lobules du bord antérieur de l'oreille sont indistinets où peu nombreux (9 où 3). 13. Lvcosoma Sunpevazzt Smith, 6 ex. — Allhi-Plain. 1%. Zamenis Surrm Boulenger, 1 Â: — Ndjiri. “15. Coroxezca semionnara Peters, 1 ex. — Ndjiri. Longueur totale : 715 millim., dont 177 pour la queue. Brun nuirâtre uniforme en dessus. Même coloration en dessous, avec celte restriction que la région gulaire est blanc grisâtre, que la face infé- rieure du cou et environ le liers postérieur de celle de la queue ont une teinte blanc crème, et que le bord postérieur des gastrostéges et des uros- téges dans les deux tiers antérieurs de la queue présentent un liséré blane sale. La partie postérieure du bord Jabial supérieur est blanc jaunâtre. Les deux crochets maxillaires postérieurs, plus longs que ceux qui les précèdent, sont séparés de ces derniers par un espace libre, ainsi que l'a figuré Peters (Reise nach Mossambique , HE, Amphibien, pl. XVI, fie. 9 ce). — 06 — 16. Howarosoma Lurrix L., 1 ex, Œ. — Ndjiri. Cet exemplaire offre bien les caractères assignés à l'espèce, mais les écailles du tronc, lisses et disposées comme d'ordinaire en 15 séries longitudinales, sont dépourvues de fossette apicale. Teinte ardoisée uniforme, avec quelques petites taches blanchâtres sur les lèvres et sous la gorge. Longueur totale : 235 millimètres, dont 43 pour la queue (un peu moins que le cinquième). 17. Lvcopuiniun capexse Smith, var. B Boulenger, 1 ex. — Ndjiri. “18. APARALLACTUS CONCOLOR Fischer, 1 ex. — Alhi-Plain. Ge spécimen offre celle particularité, que la nasale est en contact avee la préoculaire. 19. Psammoruis srBicaxs L., 1 G'. — Boura. 90. Psammormis sugrænrarus Peters, 1 ®. — Alhi-Plain, 1,450 m. d’alt. 921. Tarsoruis oprusus Reuss, 1 4: — Ndjiri. 292. Lepropira HorEemBorAa Laur, 2 À: — Boura et Ndjiri. 23. Rana mascarenrensis D. B., 1 ex. — Riv. Atchi, monts Kikouyou, 1,450 m. d’alt, Orteils aux deux tiers palmés ; narine à égale distance de l'œil et de l’ex- trémité du museau, ou même un peu plus près de l'œil; une raie blanc grisätre médio-dorsale ; une ligne de même teinte sur toule la longueur du membre postérieur, en dessus, depuis la base de la cuisse jusqu’à l’extré- mité du tarse. 2h. Raxa oxyrnyncna Smith, 1 ex. — Même provenance. Orteils complètement palmés ; narine plus près de l'extrémité du musean que de l'œil; museau plus saïllant que chez À. mascareniensis ; pas de raie blanche médio-dorsale, ni de ligne sur le membre postérieur. 29. PHRYNOBATRACHUS NATALENSIS Smith, 2 ex. — Même provenance. 26. Rarpra Saziæ Bianconi, 19 ex., dont 1 G'. — Même provenance. La coloration de nos spécimens, qui est la même pour tous, sauf quelques variations d'intensité, est très voisine de celle figurée par Bianconi (Mém. Acad. Se. Istit. di Bologna, 1.1, p.164, pl. VIT, fig. 2, 1850). En dessus, oris brun uniforme lavé d’un peu de violet et finement ponctué de noir. Cuisse tout entière d’un rose vif ou couleur de chair ; les autres parties du membre postérieur, y compris le pied, qui sont en contact les unes avec — 107 — les autres lorsque le membre est ramené sur lui-même, ont une teinte - semblable ou un peu plus pâle, et il en est de même de la main. Cette co- loration disparaît assez rapidement dans l'alcool, surtout, à ce qu'il m'a semblé, sous l'influence de la lumière. La face ventrale offre des traces de celte teinte, ce qui permet de supposer qu'elle y est plus accusée chez l’ani- mal vivant. Un sac vocal externe sous-gulaire avec un disque adhésif chez le mâle. Un sac vocal existe également chez la femelle, car, dans ce sexe, on observe aussi sous la gorge un repli transversal sous lequel s'ouvre une poche beau- coup moins profonde que chez le mâle, tapissée par une membrane très mince et plissée, qui est même évaginée chez l’une de nos femelles (n° 01- h57). Un repli allant d’une aisselle à l’autre peut ou non traverser le thorax, ce qui explique que la présence de ce repli soit niée par les uns (Boulenger, Cat. Batr. Sal., p.123) et aflirmée par d'autres (Peters, Reise nach Mos- sambique, Zool. IIT, Amphibien, p. 169). 27. Rappia Ferniquei nov. sp. Tête déprimée, museau subtriangulaire, court, égal en longueur au dia- mètre horizontal de l'orbite ; tympan indistinct ; espace interorbitaire beau- coup plus large que la paupière supérieure ; narine un peu plus près de l'extrémité du museau que de l'œil; canthus rostralis obtus ; région frénale modérément oblique. Doigts à demi palmés, le premier plus court que le second ; orteils largement palmés, la membrane interdigitale atteignant presque les disques terminaux, à l’exception toutefois du quatrième orteil, où elle dépasse légèrement le niveau du dernier tubercule sous-articulaire. Le membre postérieur étant dirigé en avant, l'articulation tibio-tarsienne atteint le bord postérieur de l'œil. Peau lisse, légèrement granuleuse sur les côtés de la face ventrale et sous les cuisses. Pas de repli transversal sous le thorax. Le mâle pouvu d’un sac vocal sous-gulaire et d’un disque adhésif réniforme, arrondi sur les côtés et étendu sur toute la largeur de la région gulaire. Gris fauve en dessus, avec une légère teinte brune de la narine à la ra- cine du membre antérieur et des mouchetures un peu plus foncées sur toute la face dorsale du corps et des membres ". Face ventrale gris de sable, le disque adhésif finement ponctué et, sur ses bords latéro-postérieurs, lavé de brun sombre. Un seul spécimen mâle mesurant 25 millimètres de l'extrémité du mu- seau à l'anus et provenant de la rivière Atchi, à l'altitude de 1,450 mètres, U) C’est à la série des Striolatæ du D’ Tornier (Die Thierwelt Ost-Africas , Lief. IV, Reptilien und Amphibien, p- 39, pl. IV, fig: 21-23) que notre spécimen se rapporterait le mieux quant à sa coloration. — 108 — 28. Rappia symetrica nov. Sp. Forme un peu lourde. Tête assez élevée; museau court, égal au diamètre horizontal de l'œil, tronqué à son extrémité et brusquement rétréei à sa base; tympan indistinet: espace interorbitraire d’un tiers plus large que la paupière supérieure; narine beaucoup plus près de l'extrémité du museau que de l'œil; canthus rostralis assez distinct; région frénale presque verti- cale. Doigts à demi palmés, le premier notablement plus court que le second, à disques terminaux bien développés, orteils largement palmés, la membrane interdigitale atteignant le disque terminal du 3° et du 5° orteil et le dernier tubercule sous-articulaire du 4°. Le membre postérieur étant dirigé en avant, l'articulation tibio-tarsienne atteint l'œil. Peau lisse en dessus (avec quelques petits tubercules qui sont peut-être accidentels) et sous les cuisses: face inférieure des flancs granuleuse. Sous l'abdomen un repli circulaire encadrant une surface ridée transversalement et qui semble bien constituer une disque adhésif. Un sac vocal s'ouvre sous le bord postérieur convexe d’un disque gulaire couvert de gros granules déprimés. Face dorsale d’un brun très pâle avec, entre les yeux, une tache noi- râtre en forme de T, et en arrière, surtout sur la ligne médiane, quelques mouchetures. Une bande de cette même teinte noirâtre part de la narine et, se dirigeant en arrière à travers l'œil, occupe toute la hauteur de la région frénale, couvre la tempe et se continue latéralement jusqu’au niveau atteint par le coude lorsque le membre antérieur est appliqué contre le tronc. En arrière, et sur le même plan horizontal, est une seconde tache semblable, également paire, dirigée obliquement et parallèlement au bord postérieur de la précédente, en bas et en arrière, concave en avant et convexe du côté opposé, séparée de la première par un intervalle égal à celui qui sépare ses bords antérieur et postérieur. À leur extrémité postéro-inférieure, ces deux taches passent graduellement à la teinte rose pâle de l'abdomen, et dans le reste de leur étendue sont bordées d’une ligne blanche (probable- ment jaune sur le vivant), plus large du bord inférieur de l'œil à la racme du membre antérieur, plus étroite sur le canthus rostralis, qu'elle suit en avant. Une 3° tache de même teinte, mais impaire, surmonte l'anus, également bordée en dessus d’un liséré blanc irrégulier. La cuisse est d’un rose päle très finement ponctué de brun sur sa face postérieure, avec de fines mou- chetures sur la face inférieure de sa base. La jambe , le tarse et l’avant-bras sont traversées en dessus, à leur extrémité proximale, par une barre limitée à son bord distal par une ligne blanche. Au talon est une tache sombre entourée d’un cercle blanc presque complet. La face ventrale est d’un blane grisälre, un peu rosé latéralement. La région gulaire et les lèvres sont finement mouchetées de brun. je — 109 — Un seul spécimen mâle mesurant 27 millimètres de l'extrémité du mu- seau à l'anus, de même provenance que l'espèce précédente. Il est à remarquer que toutes les taches décrites ci-dessus sont d'une symétrie parfaite, et que partout où elles ne sont pas bordées de blanc, elles se fondent graduellement dans la teinte voisine plus claire. On peut aussi constater qu'aucun des systèmes de coloration décrits et figurés chez les Rappia par le D°Tornier (oc. cit.) ne rentre dans celui que présente l'espèce que nous venons de faire connaître, 99, Cassina sexeGaLensis D. B., 1 ex. — Riv. Atchi. 30. Buro recucaris Reuss, 2 ex. — Riv. Atchi. Je trouve, comme Peters (oc, cit., p. 178), que le diamètre vertical du tympan égale seulement les deux tiers du diamètre horizontal de l'œil, et qu'il ne lui est pas égal ou presque égal comme l'indique Boulenger (Cat. Batr. Sal., p. 298). Le tympan est d’ailleurs situé tout près de l'œil. Le plus grand de nos deux spécimens à 48 nullimètres de l'extrémité du museau à l'anus: l’autre est très jeune. 31. Xevopus Müzrert Peters, 10 ex. —.Même provenance. Cette espèce n'a pas toujours été décrite avec exactitude. Jen rappellerai les caractères suivants, d’après les spécimens que j'ai sous les yeux : Tentacule un peu plus grand que le demi-diamètre de l'œil. Tubercule métatarsien assez saillant, obtus, dépourvu d’épine, blane crème. Un léger repli transversal convexe en avant entre les yeux. Orteils palmés jusqu’à la base de la griffe. L’articulation tarso-métatarsienne atteint l'œil. Canaux po- reux. disposés transversalement à la partie supérieure des flancs sur une ligne allant de l'anus jusqu’à la région cervicale; quelques-uns épars sur le cou et les épaules. Il forment sur la paupière, où ils sont rangés obliquement, une sorte de rosace tout autour de l'œil, excepté en face du tentacule. Une autre série part de la région ventrale préanale, se dirige de chaque côté en dehors en suivant le pli de l’aîne, puis longe le bord latéral de l'abdomen jusque près de l’aisselle. Une rangée borde également la lèvre inférieure. Brun en dessus, avec de nombreuses taches noires; face ventrale jaune sale, parsemée de petites taches brunes apparentes surtout sous les cuisses et pouvant manquer chez les Jeunes. Ces caractères concordent avec ceux que Peters a assignés à cette espèce et avec la figure que l’auteur a donnée de celle-ci (Loc. eit., p. 180, pl. XXV, fig. 3-3 a). Le plus grand de nos spécimens mesure 48 millimètres de l'extrémité du museau à l'anus. Ils proviennent, comme tous les Batraciens mentionnés plus haut, de la rivière Atchi sur le mont Kikouyou, à 1,450 mètres d’al- litude, / = Ne IL. Gao. À la suite de son dernier séjour au Gabon, M. Haug, a fait, pour la seconde fois, don au Muséum d’une collection herpétologique recueillie à environ bo kilomètres au Sud-Ouest de Lambaréné. Elle se compose de 29 espèces de Reptiles et 23 de Batraciens, en tout 52 espèces, dont quel- ques-unes restent encore à déterminer, Sur ce nombre, dix, parmi les es- pèces connues, ne figuraient pas encore dans la collection du Muséum ; quatre autres doivent être considérées comme nouvelles. Je ne mentionnerai ici que ces espèces, en passant sous silence celles qui sont communes aux deux collections réunies par M. Haug et qui se trouvent énumérées dans le mémoire que j'ai publié sur la première de ces collections (?, Hewmacryzus RicHarpsont Gray, 1 ex. ©. Lyconacrvzus Fiscaert Bouler, 2 ex. Masuia Baresn Bouler. Rana crassipes Peters, 3 ex. Panyvogarracaus AURITUS Boulgr, 3 ex. Rappra PusILLA Cope, 2 ex. Rappra FuscrGuLa Bocage, 2 ex. Hycampares paAzmATus Peters, 5 ex. 1 d 3. h. A: 6. ArrHRoLEPTIS INGUINALIS Boulgr, 3 ex. SA 8. 9. 0. 1 HywexocniRus Bogrréer: Tornier, 17 ex. Je dois signaler aussi la présence au Gobon de Leptodira Duchesnii Boulgr, dont le Muséum possédait déjà plusieurs exemplaires de diverses localités du Congo (Loango, Setté Gama) et dont j'allais livrer la deserip- tion à l'impression lorsque parut celle de M. Boulenger (”?. Rana subsigillata À. Dum est également représentée dans la collection de M. Haug par un unique spécimen. Phyllodactylus palmatus nov. sp. Tête oviforme; museau arrondi, creusé en gouttière en dessus, un peu n L2 \ L2 ] LA « . plus long que le diamètre horizontal de l'œil, égal à la distance de ce der- nier organe au centre de l’orifice auditif. OEil saïllant , dépourvu de disque sus-orbitaire. Derme sus-céphalique libre d’adhérence avec le crâne. Pho- lidose homogène. , 0) Bull. Soc. Philom., 8° sér., t. IX, p. 5 (1896-1897). @) Matériaux pour la faune du Congo, t. IL, fase. 1, p. 10, pl. IV, fig. 1 (1901). CHU . Rostrale rectangulaire, à bord supérieur coneave, deux fois plus large que haute; narine ouverte directement au-dessus de la suture qui joint la vostrale à la première supéro-labiale, entre ces à boucliers et 3 nasales, dont la supérieure ou interne, la plus grande, est séparée de sa congénère par une rangée transversale de 4 écailles granuleuses semblables à celles qui recouvrent le museau. Pupille verticale, étranglée en son milieu ; paupière entourant l'œil presque complètement. Orifice auditif petit, en fente horizontale. 11 ou 12 labiales supérieures, 9 ou 10 inférieures. Mentonnière subtriangulaire, à extrémité postérieure arrondie, non plus grande que les labiales adjacentes; une paire de petites postmentonnières se distinguent à peine des écailles agrandies qui bordent les labiales infé- rieures, les suivantes passant graduellement aux fines granulations gu- laires. Membres courts, robustes, bordés en arrière d’un repli membraneux qui est très large sur le membre postérieur. Doigts à demi palmés, les or- teils aux trois quarts, les uns et les autres très déprimés et garnis infé- rieurement d’une série de lamelles transversales entières, fortement dilatées ; expansion terminale bien développée, pourvue en dessous de 2 plaques notablement plus longues que larges, à contour externe convexe, en con- tact dans leur quart proximal et séparées dans le reste de leur étendue par un sillon qui reçoit la griffe; face dorsale de cette expansion couverte d'écailles granuleuses ; griffes dépourvues d’une gaine formée de grandes écailles. Face dorsale tout entière couverte de très fines granulations, agrandies sur le museau, ainsi que sur la queue où elles sont disposées en rangées transversales plus ou moins régulières. Quelques petits tubercules coniques sur le bord supérieur de la paupière. Écailles ventrales petites, légèrement imbriquées, plus ou moins régu- lièrement hexagonales, un peu agrandies sous le tibia. Queue préhensile (?), égale en longueur à la distance de l'œil à l'anus, très déprimée, plane in- férieurement, à bords tranchants garnis d'écailles saillantes réunies par groupes en forme de lobes; écailles sous-caudales plus grandes que les ventrales , plus ou moins régulièrement hexagonales, imbriquées et dispo- sées en séries transversales. Gris bran en dessus, la tête plus sombre; quelques trainées brunâtres sur la région temporale et les côtés du cou; deux taches brun foncé à la base de la queue, une de chaque côté, presque en contact sur la ligne médiane à leur extrémité postérieure et laissant entre elles un intervalle anguleux d’un gris blanchâtre. À la partie supérieure des flancs se voient 2 lignes longitudinales noirâtres, irrégulières, une de chaque côté, entre lesquelles s'étendent, sur le dos, 4 lignes transversales de même teinte et également irrégulières, mais continues, l’ensemble de ces lignes figurant une échelle, La face dorsale de la queue est aussi coupée par des lignes — 112 — transversales noires largement séparées par des intervalles gris clair dans leur moitié antérieure, brun pâle dans l’autre moitié. 2 spécimens femelles mesurant 47 millimètres de l'extrémité du museau à l'anus. Cette espèce, qui est arboricole, présente des particularités sur lesquelles il,y a lieu d’insister. La griffe, fortement rétractée entre les lobes terminaux des doigts, ne fait pas saillie à leur extrémité et elle est dépourvue d’une gaine formée de grandes écailles; les doigts sont palmés; la pupille, allon- gée verticalement, est étranglée en son milieu, et la paupière entoure l'œil presque complètement: enfin, la queue, recourbée inférieurement en trom- pette, paraît préhensile. Peut-être cet ensemble de caractères, qui éloignent nos spécimens de toutes les autres espèces de Phyllodactyles, serait-il suffisant pour motiver l'établissement d’un genre nouveau. Toutefois lexamen de plus amples matériaux me parait nécessaire avant de pouvoir trancher la question. Lycophidium Werneri nov. sp. Rostrale deux fois plus haute que large; internasales à peine aussi grandes que les nasales; préfrontales très légèrement plus longues que larges; frontale triangulaire, sensiblement plus large que longue, plus courte que sa distance de l'extrémité du museau, lequel égale la longueur des pariétales; frénale aussi longue que les préfontales, larcement en con- tact avec l'œil, à bord supérieur horizontal, le bord inférieur présentant un angle très obtus intercalé entre la 2° et la 3° supérolabiale; une préoculaire surmontant l'extrémité postérieure de la frénale, un peu plus petite que la sus-oculaire, en contact avec la frontale: 2 postoculaires contiguës l’une et l'autre avec la pariétale: diamètre de l'œil plus erand que sa distance au bord labial: temporales 1 + 2; 7 supéro-labiales, les 3°, 4° et 5° en contact avec l'œil, la 6° la plus grande ; sous-mandibulaires antérieures en contact avec les 5 premières inféro-labiales, les postérieures très petites. Écailles en 17 séries longitudinales, celles de la rangée vertébrale un peu plus grandes que les autres; 185 gastrotéges; anale entière; 43 urostéges divisées. Brun sombre uniforme en dessus: le ventre un peu plus clair, avec un liséré blanc sale sur le bord postérieur des gastrotéges. Des bandes noires transversales, étroites, larecement espacées et peu apparentes sur la partie postérieure du corps, se voient de chaque côté de la face dorsale, celles d’un côté alternant ordinairement avec celles de l’autre, et descendent presque jusqu’ à la partie inférieure des flancs. Un spécimen femelle d’une longueur totale de 350 millimètres, dans la- quelle la queue entre pour 45 millimètres. Cette espèce est voisine de L. irroratum Leach. Elle s'en distingue par une frontale plus large que longue, par une frénale en contact avec l'œil, — M3 — par 7 supéro-labiales au lieu de 8, par les écailles de la ligne vertébrale un peu plus grandes que les autres, enfin par sa coloration. J'ai le plaisir de la dédier à mon sympathique collègue de linstitut zoologique de Vienne, le D' Franz Werner. Hylambates ocellatus nov. sp. Forme assez élancée, Tête un peu plus large que longue: museau dé- primé, à face supérieure plane, un peu plus long que le diamètre horizon- tal de l'œil, arrondi à son extrémité; narine beaucoup plus rapprochée de celle-ci que de l'œil; canthus rostralis bien indiqué, mais non anguleux: région frénale oblique, concave; espace interorbitaire notablement plus large que la paupière supérieure ; tympan bien distinct, égal au demi-dia- mètre de l'œil. Dents vomériennes en 2 petits groupes entre les narines in- ternes. Doigts modérément allongés, libres, le premier plus court que le second, terminés par des disques beaucoup plus petits que le tympan; or- leils à demi palmés, les 3 dernières phalanges du 4° libres, terminés par des disques plus petits que ceux des doigts; tubercules sous-articulaires arrondis, larges et saillants, tous simples. Un tubercule métatarsien interne large, comprimé; pas de tubercule externe. Le membre postérieur étant di- rigé en avant, l'articulation tibio-tarsienne atteint l'œil. Peau lisse en dessus, granuleuse sous l'abdomen; des granulations très déprimées sous la gorge et sous les cuisses. Pas de repli sensible entre l'œil et l'épaule. Face dorsale gris brun, avec des points blancs épars, entremêlés de ponctuations noires; face ventrale d’un gris sale. Une bande noire, bordée en dessus par une ligne blanc grisätre qui suit le cauthus rostralis, part de l'œil en se dirigeant en avant, longe la partie supérieure de la région fré- nale et va s’étaler sur les faces latérales de l'extrémité du museau, où elle _s'unit à celle du côté opposé; région frénale inférieure brun grisâtre; ré- glon temporale brun noirâtre: une ligne blanche au-dessus du bord labial supérieur; un petit trait vertical de même teinte sur la pointe du museau. Sur les flancs, une série de 3 ou A taches noires cerclées de jaune. Un liséré blanc grisâtre suit le bord externe du membre antérieur, depuis le coude jusqu’au disque términal du doigt externe. Un seul spécimen mesurant 57 millimètres de l'extrémité du museau à l'anus. Hylambates Haugi nov. sp. $ Forme svelte. Tête un peu plus large que longue; museau arrondi, bus- qué, court, dépassant à peine le diamètre horizontal de l'œil, qui est un peu plus distant de la narine que l'extrémité du museau; canthus rostralis anguleux jusqu'à la narine; région frénale oblique, concave: espace inter- — 14 — orbitaire aussi large que la paupière supérieure; tympan bien distinet, égal au demi-diamètre de Tœæil. Dents vomériennes immédiatement en ar- rière du niveau des narines internes (d’un côté, la dent est en dedans de l'orifice). Doigts presque libres, le premier sensiblement plus court que le second, terminé par des disques modérés, plus petits que le tympan: or- teils à demi palmés, pourvus de disques plus petits que ceux des doigts: tubereules sous-articulaires larges et saillants, le distal des 4° et 5° orteils bilobé (comme chez H. palmatus Peters). Un tubercule métatarsien interne modérément large, comprimé ; pas de tubercule externe. Le-membre posté- rieur étant dirigé en avant, l'articulation Ubio-tarsienne atteint l'extrémité du museau. Peau lisse sur le dos et sous la gorge, granuleuse sous l'abdomen et sous les cuisses. Pas de repli entre l'œil et l'épaule. Gris cendré un peu sombre, avec de fines ponctuations noires en dessus, plus clair en dessous ; fi postérieure des cuisses et inférieure du tarse d’un brun pâle, bordé de blanc au-dessus de l'anus. Trois barres peu _accusées sur le tibia. Un spécimen mesurant 44 millimètres de l'extrémité du museau à l'anus. Je ne terminerai pas cet article sans appeler l'attention des voyageurs naturalistes sur les richesses herpétologiques qu’une exploration métho- dique ne manquerait pas de faire découvrir au Gabon. On vient de voir quelles intéressantes espèces, même parmi celles qui étaient déjà connues , et provenant d’une même région, M. Haug en a rapportées. De son côté, M. Boulenger a reçu dans ces dernières années, de San Benito, une collec- tion de Reptiles et de Batraciens renfermant de nombreuses formes nou- vélles, surtout de Batraciens, dont quelques-unes fort curieuses (Pr. Z. S., 1900, p. 433, pl. XXVII à XXXL, et 1901, p. 708, pl. XXXVIII)®. Nul G) Parmi ces Batraciens nouveaux décrits par M. Boulenger, il en est un ( Gampsosteonyx Balesü) qui présente cette singularilé d’avoir des doigts portant des griffes constituées par la phalange terminale elle-même. Mais cette disposition est-elle naturelle? Ne serait-elle pas accidentelle? Voici la base sur laquelle repose le doute que j'émets. Chez le spécimen de Rana subsigillata À. Dum. mentionné plus haut, on observe un certain nombre de doigts, en particulier 3 orteils au même pied, dans lesquels la dernière phalange, libre de toute espèce de tégu- : ment, recourbée et obtuse, ou même un peu renflée à son extrémité, offre, au premier abord , l'aspect d’une griffe. Seulement, on s'aperçoit bien vile que cette disposition résulte d’un accident : elle manque de symétrie. I est probable que . l'espèce en question vit sur des fonds sableux dont les grains anguleux finissent, à la suite de frottements réitérés dus au grattage, déchausser et mettre à nu la dernière phalange. En est-il de même chez Gampsosteonyx ? Je me permets d'attirer sur ce point l'attention de M. Boulenger. | _ — 15 — doute qu'en fouillant avec plus de soin les eaux de toutes sortes : rivières, marais, marigols, nos explorateurs ne les capturent à leur tour, ainsi que d’autres ayant jusqu'ici échappé aux recherches, LIT, Guinée FRANÇAISE. Bien qu'ils soient peu nombreux, les Reptiles envoyés récemment de la Guinée française, région de Kouroussa, par M. Pobéguin, ne manquent pas d'intérêt : d’abord, parce qu'ils proviennent d’une région jusqu'ici inexplorée ; en second lieu, parce que, sur les 16 espèces auxquelles ils se rapportent , il s'en trouve une nouvelle et 3 autres qui ne figuraient pas encore dans les collections du Muséum. En voici l'énumération : 1. Psizonacryzus caupicvcrus À. Dum., 4 ex. 2. Tyeuors puxcrarus Leach (T°. liberiensis, var. intermedia lan), 1 ex. Ge spécimen a 32 séries d'écailles, 3. Tyracops cæcus A. Dum. , 1 ex. h. Mrzonox varrecarus Peters, 1 ex. Écailles en 15 séries; gastrostéges, 129; anale divisée; queue mutilée. Une bande dorsale sombre bordée d'une ligne de points blancs, comme chez M. ohivaceus Peters; ventre blanc, sans tache, Espèce nouvelle pour le Muséum. 9. CoronELLA coronATA Schlegel, 1 jeune. Écailles en 19 séries, pourvues d’une fossette apicale; 173 gastrotéges ; anale divisée; 71 urostéges doubles. Dents maxillaires au nombre de 17, les 2 dernières les plus grandes et séparées de celles qui les précèdent par un intervalle libre. Coloration normale. Longueur totale, 160 millimètres, dont 37 pour la queue. Gelte jolie espèce était encore inconnue au Muséum. 6. Dromormis PræoRNaTus Schleg., 1 ex. 7: Psamuorais sisizans L., var. À., Boulgr, 2. 8. LeprontrA noramsorra Laur., 3. 9. Leptodira Pobeguini nov. sp. Forme robuste. Corps assez fortement comprimé; face ventrale avec des carènes latérales peu accusées. Rostrale à peine visible d'en haut, beaucoup plus large que haute: in- a, ternasales modérément plus courtes que les préfrontales qui sont plus larges que longues; frontale à bord antérieur transversal, une fois et un tiers aussi longue que large, plus longue que sa distance de l'extrémité du museau, légèrement plus courte que les pariétales, beaucoup plus large que les sus-oculaires; narine ouverte entre deux nasales assez courtes; fré- nale quadrangulaire, un peu plus longue que haute; œil modéré, d’un diamètre égal à sa distance de la narine; une préoculaire étroite, un peu élargie à son extrémité supérieure, bien séparée de la frontale; 2 postocu- laires , linférieure 2 fois aussi haute que la supérieure; temporales 2 + 3; 8 labiales supérieures, la 4° et la 5° bordant l'œil, 11 ou 12 inférieures: sous-mandibulaires antérieures en contact avec les 4 premières inféro- labiales, beaucoup plus longues et plus larces que les postérieures, qui sont largement séparées sur la ligne médiane par une paire d’écailles. Écailles disposées en 19 séries longitudinales, lisses, pourvues d'une lossette apicale impaire; gastrostéges, 207: anale divisée: 59 urostéges -doubles. Face dorsale sombre, traversée par des taches brunes irrégulières et mal délimitées, qui descendent avec plus ou moins de netteté jusqu'à la partie inférieure des flancs et présentent le plus ordinairement, de chaque côté, une paire de grands ocelles grisätres dissymétriques. Face ventrale d'un blanc sale , avec de nombreuses taches noirâtres rectangulaires éten- dues sur une partie plus ou moins grande des pastrostéres : face inférieure de la tête sans tache. Un spécimen femelle de 815 millimètres de longueur totale, dont 123 pour la queue. 10. Dasyreuris scagra L., var. Æ., Bouler, 1 ex. 11. Nasa niericozzis Reinh., 1 ex. 19. Causus ruomsearus Lichtenst., 4 ex. Ces deux dernières espèces en mauvais état. 15. Rana rrivonis Boeltger, 1 ex. Cette espèce est voisine de R. æquiplicata Werner (V. Boulenger, Proc. Zool. Soc., 1900, p. 417); elle en diffère par l'absence de canthus rostra- lis, par une narine plus rapprochée de l'extrémité du museau que de l'œil: par un espace inlerorbitaire plus étroit que la paupière supérieure: far la présence de 2 tubercules métatarsiens et d’un tubercule sous le talon: enfin par un membre postérieur plus court. Notre spécimen mesure 65 millimètres de l'extrémité du museau à l'anus. Cette espèce a été établie par le docteur Boettger dès 1881, d’après 16 spécimens provenant de Rufisque et de Dakar, et il y a lieu de s'étonner qu'elle fasse seulement aujourd’hui sa première apparition au Muséum. — 117 — 1%. Rana Lovcrmosrnis Peters, 1 ex. Monatsb. Akad. Wiss. Berlin, 1870, p. 646, pl. 1, fig. 5. L'unique spécimen qui représente cette espèce à 63 millimètres de lon- gueur de Pextrémité du museau à l'anus. I diffère du type spécifique en ce que les orteils sont incomplètement palmés (aux deux tiers seulement) et que le lL° dépasse de beaucoup le 3° et le 5°. 15. Hemisus sUuDANENSE Steindachner, 1 ex. 16. Buro recurams Reuss, var. A., Bouler, 1 ex. Il nous semble bien que B. lahifrons Boulgr (Pr. Z, S., 1900, p. 435) est identique avec celte variété, et 11 y aurait heu de voir si, Pidentité élant reconnue, cette espèce doit être considérée comme distincte où comme une variété de B. repularis. CICHLIDE NOUVEAU DE LA GUYANE FRANÇAISE, par M. Le D' J. PEzLecrin. Comme le faisait observer M. le P' Vaillant"), la faune ichtyologique des Guyanes, et parliculièrement de la Guyane française, n’est pas encore bien connue, malgré l’époque reculée de la colonisation. C’est ainsi que parmi les collections encore à l'étude, rassemblées par M. Geay lors de son précédent voyage dans ces régions, se trouve une belle série composée de 8 spécimens d’un Cichlidé qui semble appartenir à une forme nouvelle de- vant rentrer dans le genre Acara. Nous nous faisons un plaisir de dédier celte espèce au vaillant et zélé voyageur qui a tant enrichi nos collec- tions. Ces Poissons proviennent de la rivière Camopi , affluent de la rive gauche de l'Oyapock, et par conséquent de la Guyane française, non du lerritoire jadis contesté entre la France et le Brésil. Les indigènes les désignent sous le nom de Prapra, terme général qui s'applique là-bas indistinctement à la plupart des Gichlidés. Acara Geayi nov. sp. D. a ques: AE 852 Ps: : V. TI, 5: Ecailles 3 1/2/27/9. La hauteur du corps est contente » fois ou à peine plus de » fois dans la longueur, la longueur de la tête 3 fois. La hauteur de la tête est supé- (9) L. Varsranr, Contribution à l'étude de la faune 1chtyologique de la Guyane française. N. Arch. Mus. (4) 11, 1900, p. 123. Muséum. — vin. 28 — 18 — ricure à sa longueur, Le profil est convexe, régulièrement arrondi. Les dents coniques, à pointe brune, sont disposées aux deux mâchoires en h rangées environ, la rangée externe est composée de dents plus volumi- neuses. Le maxillaire supérieur s'étend jusqu’à la verticale abaissée du mi- lieu de l’espace compris entre la narine et le bord antérieur de l'œil. La narine est plus près de l'extrémité du museau que de l'orbite. Le diamètre de l'œil est inférieur à la longueur du museau chez les plus grands spéci- mens et égal chez les jeunes. Chez les premiers, il est compris 2 fois 3/4 dans la longueur de la tête: chez les seconds, 2 fois 1/4. Chez les adultes, la largeur interorbitaire est à peu près égale au diamètre de l'œil. On compte 4 à 5 rangées d’écailles sur les joues (différence qui ne semble pas être sous l'influence de l’âge). L’opercule est partout écailleux. I y a 7 bran- chiospines à la partie inférieure du 1° are branclnal: celui-ci ne possède naturellement pas de lobe à la partie supérieure. Le pédoncule caudal est sensiblement plus haut que long. La ligne latérale supérieure perce 17 à 19 écailles, l'inférieure 8 ou 9, plus » sur la caudale. Les épines de la dor- sale sont égales à partir de la 4°, qui fait un peu plus de la moitié de la longueur de a tête. Lès 3 épines anales sont progressivement croissantes. La base des parties molles de ces deux nageoires n'est pas écaïlleuse. La longueur de la pectorale est égale à celle de la tête. Les ventrales, légère- ment prolongées, atteignent les premiers rayons mous de l’anale. La colo- ralion très caractéristique est brun olivätre ou jaunâtre, avec deux bandes noires transversales; la première s'étend de l'œil à l’angle de l’opercule; elle s'élève au-dessus de l'œil, sur la nuque, et va rejoindre celle du côté op- posé; la seconde, qui commence au-dessous du 7° au 10° rayon dur de la dorsale, croise les flancs presque jusqu'à la ligne médiane inférieure. Les parties molles postérieures de la dorsale et de lanale et la caudale d’une leinte générale brunätre sont ponctuées de blanc. N° 01-444 à 144. Col. Mus. — Rivière Camopi (Guyane française). M. Geay. Longueur : 63+91—8h, 60+91—81, 50+15=—65, 46+14— 6o, 41 +14—55, 35+11—46, 31+10—41, 29 +10—30. Ces Poissons semblent assez voisins d'Acara rivulata Günther, espèce de l'ouest de l'Équateur, sur laquelle M. Boulenger(” a donné, il y a peu de temps, des détails complémentaires. Les chiffres sont à peu près sem- bables : Acara rivulata. D. (XUT) XIV-XV, 10-11: A. II, 8-9: Sq. 26-28 3 | 9—10 ds k £ 3 1/2 Acara Geayi. D. (XIV) XV, 9-11: A. TT, 8: Sq. 27 à 2 \ 0) Bol. Mus. Torino, XIV, n° 335, 1899, p. 9. — M9 — Cependant, dans notre espèce, les formes sont plus ramassées, l'espace interorbitaire est plus étroit: 11 y a 4 à 5 rangées d'Ccailles sur la joue au lieu de 3, nombre habituel (exceptionnellement 4) dans celle de Günther, Enfin la coloration bien conservée et très caractéristique est complètement différente. I n'y a pas lieu de s'arrêter avec trop d’insistance sur la distance consi- dérable des l'eux dont elles proviennent l'une et l'autre; on sait, en efet. que , dans l'Amérique du Sud tropicale, les cours d’eau de bassins différents communiquent entre eux à certaines époques de l'année, et tout porte à croire que, jadis, ces rapports élaient encore plus fréquents, ce qui à con- tibué à donner une grande homogénéité à la faune ichtyologique de ces régions. Cicuzip£ Nouv£sau pu CoXG0 FRANÇAIS, par M. Le D' J. Pescecrin. - Les récents travaux de M. Boulenger ont montré la richesse jadis in- soupconnée de la faune ichtyologique du Congo. Parmi les familles les mieux représentées se trouve celle des Cichlidés. Dans son remarquable ouvrage sur les Poissons du Congo, M. Boulenger n°y distingue pas moins de 24 genres, parmi lesquels la science lui est redevable de 19. Nous donnons dans cette note la description d’un Poisson nouveau appartenant au genre Paratilapia, qui vient s'ajouter aux 18 espèces déjà connues de ces régions. Ce spécimen se trouvait parmi une petite collection de Poissons rassem- blée par M. Degcorgis, mécanicien de la marine à Brazzaville. C'est une forme voisine de Paratilapia nigrofasciata, dont nous avons donné ici- même la description"), reproduite depuis par M. Boulenger dans son im- portant recueil ©). Paratilapia dorsalis nov. sp. D. XIV, 10; A.III,8; P.14; V.I,5; Kcailes 3/27/10. La hauteur du corps est comprise 2 fois environ dans la longueur, celle de la tête 2 fois 1/2. Le profil du museau descend en ligne droite. I y a à la mâchoire supérieure 4 rangées, et à la mâchoire inférieure 3 rangées de dents coniques à pointe brune dirigée vers l'intérieur; celles de la ran- gée externe sont plus volumineuses. Le maxillaire supérieur n’atleint pas la verticale abaissée du bord antérieur de l'œil. La longueur du museau est ‘) J. Pecreemix, Poissons nouveaux ou rares du Congo français. Bull. Mus., 1900, p. 349 et 353. @ G, À. Bourexcer, Les Poissons du bassin du Congo. 1901, p. 421. 28. — 120 — égale à l'espace interorbitaire qui est inférieur au diamètre de l'œil; celui-ci est compris 3 fois dans Ja longucur de la tête. Il y a 3 séries d’écailles sur la joue: 7 branchiospines à la partie inférieure du 1° arc. Le pédoncule caudal est plus haut que long. Les écailles ne sont pas denticulées. La ligne latérale supérieure s'étend sur 19 écailles, l'inférieure sur 7, plus 2 sur la caudale. La nageoire dorsale est composée de 14 longues épines et de 10 rayons mous. La 4° épine mesure la 1/2 dè la longueur de la tête. L'anale est composée de 3 épines croissantes et de 8 rayors mous. La 3° épine est plus forte, mais un peu plus courte que la dernière de la dor- sale. La pectorale pointue égale environ la longueur de la tête; elle atteint l'anale ainsi que la ventrale. La caudale n’est pas fourchue. La coloration mal conservée est brun jaunâtre. Il existe une tache foncée à l'angle de l'opercule. Les nageoires sont gxisätres; les parties molles de la dorsale sont ponctuées de blanc. N° 00. — 202. Coll. Mas. — Brazzaville (Congo français). M. Depcor- ps. Celie espèce se distingue de Paratilapia mgrofasciata Pellegrin , de Ngan- chou, par ses formes plus ramassées, par son œil plus grand, par les épines de la dorsale plus fortes et surtout plus longues, la pec:orale plus longue el la coloration. | Voici les principales dimensions de > Spécimens types de taille très voi- sine : PARATILAPIA PARATILAPIA NIGROFASCIATA. DORSALIS. millimètres. millimètres. Longueur du COPDS APN PIN RSR 128.8 Go 6o Hanteur:duommpé. 255 LE DEMI RRS 26 29 Longueur de la tête...... ARR Rex tutti 2 Longueur de la caudale....:........... LR ES 21 Diamètre.de l'œ. 1... 5e, 80 JP 6 8 IV® épine corsale . .... AS Re re A0 13 Pectorale JR IST EN in evo AIN EE 23 Nore SUR DEUX ESPÈCES FRANÇAISES DE COLEOPTÈRES pu GEvREe Rusvinius, par M. P. Leswe. Le genre Rhipidins, si remarquable entre tous les Goléoptères par la con'ormalion singulière des espèces qui le composent ct surtout par les mœurs parasitaires toutes spéciales qui ont élé observées chez l'une d'elles!" (Cf, Sunpevazz in sis (von Oken), 1831, p. 1222. — 121 — n'avait encore été rencontré en France qu'en un très petit nombre de points du Sud-Est. En 1872, M. E. Abeille de Perrin avait fait connaître une espèce © trouvée par lui dans une vallée du massif de la Grande-Chartreuse. Dix-sept ans plus tard, M. le docteur Chobaut en avait découvert une se- conde ® en explorant les pentes du Mont Ventoux, et l'on avait recueilli à deux reprises à Marseille une forme exotique ( À. pectinicornis Thunb.) , ori- ginaire des Indes-Orientales, et évidemment importée avec les Blattes qui . pullulent à bord des navires arrivant des contrées d'Extrême-Orient !. Outre ces trois espèces, on ne connaissait comme existant en Europe que le R. apicipennis, Kraatz (*, rouvé une seule fois près d'Arnstadt, en Alle- magne (©). \ Avant-corps vu de dessus et de profil chez les Rhipidius quadraticeps Ab. (fig. Let 11) el parisiensis Lem. (fig. IL et IV). Au cours d’une excursion faite à Nemours (Seine-et-Marne) par la So- ciété entomologique de France, le 16 juin 1901, nous avons eu la bonne fortune de capturer une forme appartenant au même genre qui avait échappé () Rhipidius quadraticeps, E. Ab, de Perr., Et. sur les Col. cav., Marseille, 1872, p: 36; L’Aballe, XII, 1875, p. 181. @) Rhip. Abeillei Chob. in Mém. de l’Ac. de Vaucluse, 1892, p. 243. (3) Cf. Caosaur in Ann. Mus. civ. di Genova, 1894, p. 118. () Cf. Deustche ent Zeitschr., 1891, p. 358. - (5) De toutes les espèces connues de Rhipidius, le sexe femelle n'a été décrit que chez le seul R. pectinicornis. Les mäles ne se rencontrent d’ailleurs qu'isslément et sont généralement d’une rareté extrême. — 122 — jusqu'ici aux recherches des entomologistes. Nous l'avons décrite tout ré- cemment "? sous le nom de Rip. parisiensis. L'objet de la présente note est de compléter 1 a diagnose sommaire que nous en avons donnée et de consigner à celte occasion quelques données comparatives sur l'espèce de la Grande-Chartreuse, dont nous avons pu étudier le type grâce à l’obligeance de M. E. Abeille de Perrin. Ruspipius parisiENsIS Lsn. ( a). — Long. cire, À millim. 1/3. — Niger, elytris pedibusque pallidis, nigr PRE: antennis pallidis, articulo primo lamellisque articulorum 4-1 1 brunneis: palpis nigro-brunneis, Caput supra et pronotum granulis minulis dense exasperala pilisque brevibus semi-erec- üis irregulariter directis aspersa. Caput leviter elongatum, lateribus subpa- rallelis, angulis anticis el posticis rotundatis. Lobi dorsales oculorum an- ousti, medium capilis postice haud attingentes, margine postico illorum angulum rectum vel leviter oblusum : dre a Ocelhi temp: rales 4-6, acer- vati, in sinu postico oculorum sil, tuberculum prominulum submoriformi utrinque formantes. Pronotum antice angustalum, trapezoidale, latitudine basali tertia parte brevior, angulis anticis subrotundatis, posticis rectis, lateribus perspieue sinuatis, basi leniter rotundata, linea media longitu- dinali tenuiter cariniformi. Scutellum trapezoidale, latitudine poslica vix brevior. Elytra elongata, latitudine triplo longiora, tenuissime aspero- puuclala, margine inlerno postice transverse énutiée rug'ala, apice mem- branacea. Alæ infuscatæ. Le Rhipidius parisiensis se range au voisinage immédiat des À. quadraticeps Ab., /. apicipennis Kraatz et R. kabylianus Chob.®. Il diffère principale- ment de la première de ces espèces par sa tête un peu moins allongée, par son prothotax beaucoup moins large et dont les angles postérieurs sont droits au lieu d’être ds el par son écusson moins court. Elle se dis- tingue de l'aprcipennis © par la conliguralion de léchancrure commune du bord postérieur des yeux , qui dessine un angle droit et même un peu obtus au lieu de former un angle très aigu, et par la forme des angles postérieurs du prothorax. Elle paraît se rapprocher surtout du Æabylhianus ; mais elle s'en différencie par la sinuosité très marquée des bords latéraux du pro- thorax, par la forme des angles postérieurs du pronotum et par la colora- tion des palpes. Le type unique du Rhip. parisiensis a été recueilli aux premières heures de la journée en battant le feuillage d’un jeune Chêne au-dessus du para- pluie renversé. Nous l'avons déposé dans les collections du Muséum. Bull. Soc. ent. Fr, 1902, p. 182. @) Celle dernière espèce, publiée il v a quelques mois (Bull. Soc. ent. Fr., 1902, p. 89), a été trouvée près de Dellys, en Kabylie. NIM. le D' Kraatz et J. Weise ont bien voulu nous fournir des indications * très précises sur le type de cette espèce. — 123 — Nous avons dessiné, vu de dessus et de profil, l'avant-corps de l'Insecte. ainsi que celui d’une espèce voisine, le ZE. quadraticeps Ab. (fig. HV), et nous avons joint à cette note le relevé de quelques mensurations prises su les types de l’une et l'autre de ces espèces. NATURE DES MENSURATIONS, R, QUADRATICEPS, R, PARISIENSIS, millimètres. millimètres. Longueur du corps()......,,..,...., h env. h.3 env. de l'insertion des antennes au bord postérieur de la Di LR ES PORT 0.9 0.56 istance... 4 du bord postérieur des yeux au bord postérieur de la MA en NE JL Jon 28 0.28 Largeur de la tête en arrière des yeux. 0.h6 o.h2 Epaisseur (près de la base......... 0.37 0.39 delatête | au niveau des yeux..... » 8.953 0.46 Largeur du lobe dorsale des yeux. . ... 0.18 0.14 Longueur du prothorax suivant la ligne D... 0.67 0.67 Largeur du prothorax à la base ...... 1.24 1.06 Longueur de l’écusson. ......... LR 0.18 0.28 Largeur de l’écusson au bord diese: 0.6 6:35 Distance du bord postérieur de lé- eusson au bord postérieur du méta- 2112 ÉTAPE TS PRNETE 0.81 0.71 deFElyires. ee 55... 1.76 1.80 Longueur du cuilleron apical de l'é- À Me ira. 0.18 0.39 du tibia intermédiaire... , 0.95 0.89 Les AsrarTHes (COLÉOPTÈRES CÉRAMBYCIDES ) ET GENRES VOISINS, DE LA COLLECTION pu MusEuu pE Paris, par M. RENÉ OpErTuHüR. L'ordre de classement suivi dans la liste ci-après est celui adopté par Gahan (in Trans. Ent. Soc. Lond., 1901, p. 37). Les espèces marquées d’un astérisque sont celles dont les représentants ont été comparés aux Lypes. () La déformalion que subit l'abdomen chez les individus desséchés ne permet pas de donner ici de mesures absolument exactes quant à la longueur totale du corps. — 124 — + 1. Asrarnes PERPLEXA Newm. — Philippines (Laglaize, 1875); Manille (1861). 2. À. Muszecur Thoms. — Philippines (Laglaize, 1875): Lucon (Marche, 1880); Manille (Barot, 1839, 1861). 3. A. ciBsicoLuis" Thoms. — Moyen-Mékong : La Khon (D° Harmand, 1878); Cambodge (D° Harmand, 1875): Cochinchine (Miche de la Malleray, 1868; Pierre, 1878); Cochinchine, Monts de Chaudoc (D' Harmand, 1877); Malacca (1863). 4. À, pimipraTa Gory. — Java méridional (H. Fruhstorfer — Oberthür, 1902); Bornéo (R. Oberthür, 1902); Bornéo ou Sumatra (1873). Var? — Moyen-Mékong : La Khon (D'Harmand, 1878 ): Cochinchine (Pierre, 1878): Cochinchine, Monts de Chaudoc (D° Harmand, 1877 ); isthme de Kra (D' Harmand, 1885). Contrairement à l'avis de M. Gahan, je considère ces derniers: individus du continent comme spécifiquement distincts de ceux de l'archipel malais. . A. BIMACULATA Fabr. (externa Pase. sec, Brit. Mus.). — Bombay (Fon- tanier, 1839). 6. A. vrocacerpennis" Thoms. (sonita* Thoms.). — Sikkim (D° Harmand, 1886 ); Bhoutan anglais: Maria Basti (R. Oberthür, 1902); Assam, monts Khasia (R. Oberthür, 1902). 7. À. sanrminipennis Fairm”. — Tonkin (D' Langue, 1885 et 1887). 8. À. priscopazis" Chevr. — Chine (Reiche, 1840: Parzudacki, 1832). Chang-Haï (Deyrolle, 1854). Se-Tchouen, Siäo Lou (R. Oberthür, 1902). Kiang Si (Armand David = R.Oberthür, 1902). Kiou-Kiang (Pratt — R. Oberthür, 1902). a LA LL 9. A. cyanorrera* Gahan. Île Hainan (Oberthür, 1902). 10. A. spcenpipa Fabr. (teste Gahan). — Bornéo occidental, Pontianak (À. Oberthür, 1902). 11. A. Lemornes" Thoms. — Java (Reiche). 12. A. unicoror Pase. — Bornéo (Chaper, 1891; R. Oberthür, 1902). Bornéo septentrional (R. Oberthür, 1902). 13. A. rerminara Pasc. — Malacca (1863; de Morgan, 1892). 14. À. Levis Newm. — Philippines, Luçon (Marche, 1880); Manille (1861). 15. A. vecara* Thoms. — Java (Reiche, Toussaint, 1862: J.-D. Pasteur. 1894); Toëgoë (R. Oberthür, 1902): Socrabaja (de Waal, 1895). 16. A. rurgscexs" Thoms. — Java (Toussaint, 1862) : Gounod Gedeh (R. Oberthür, 1902 ). — ‘45 — 17, A. nirens Fabr. — Bornéo (Boucard, 1875). Malacea (1863; de Mor- gan, 1892). 18. À. rNonanrina Thoms. — Bornéo occidental, Pontianak-(Oberthür, 1902). Malacca (de Morgan, 1892 ). 19. A. mipanrira" Thoms. — Bornéo S.-E. (H.-W. Bates = R, Oberthuür, 1902 ). 20. A. cxcra* Gahan. — Java (J.-D. Pasteur, 1894). 21. A. parrira Gahan. — Bornéo (Oberthür, 1902 ). 22, A. rravivenrris Pasc. — Bornéo septentrional, Sandakan (Montano et Rey, 1880). Malacea (de Morgan, 1892). Île Bengkalis, côte Est de Sumatra (Maindron, 1885). ° 23. A. sp. — Moyen-Mékong, La Khon (D' Harmand, 1878). 2h. Anasrarues niériconnis* Thoms. — Malacca (E. Deyrolle, 188»). 29. A. meLaGrara* Gahan. — Moyen-Mékong : Luang-Prabang (Counillon , 1896) et La Khon (D° Harmand, 1878). Gambodge (D° Harmand, 1879). — L'un des exemplaires est typique. 26. GureonomA pazinivenrris" Thoms. — Laos, Luang-Prabang à Theng (A. Pavie, 1888), La Khon (D' Harmand, 1878 ); Cambodge (D' Har- mand , 1875); Battambang (A. Pavie, 1886). Cochinchine (Miche de la Malleray, 1868), Monts de Chaudoc (D' Harmand, 1877). 27. G. sp. — Manille (1861). 28. C. sp. — Java? (de la Savinière, 1879 ). 29. CG. comarTa* Galan. — Chine (Gallery, 1846). 30, Careoxoma Forruner Thoms. — Cline septentrionale (Stevens, 1855). TJ. var. sapoxicA* Gahan. — Japon (R. Oberthür, 1902); province de Satsuma, Mukoda (R. Oberthür, 1902 ). 31. Lasropunys LaTIFRONS* Gahan. — Bhoutan anglais, Maria Basti (R Oberthür, 1902). 32. PLaxomicRus VENTRALIS" Gahan. — Tonkin (D' Langue, 1886). 33. CGyavasrus AuLICUS Pasc. — Célèbes, Makassar (R. Oberthür, 1902). — 126 — Trors NOUVELLES ESPÈCES DE MALACODERMES Dr L'HIMALA4YA, par M. J. Bourczois. 1. Podabrus marmoratus nov. sp. Valde elongatus, parallelus, vix nitidus, subtiliter pubescens; capite supra pla- no, lævi, pone oculos prominentes , præsertim in g', valde angustato, fusco-brun- neo, vitta longitudinali, regione temporali sicut et facie inferiori testacco-flavis; antennis gracillimis, brunneis, articulo secundo tertio haud breviore; prothorace | elongato-trapezoidali, elytris angustiore, latitudine basali multo longiore, apicem versus angustalo, medio transversaliter depresso, ad latera sat profunde impresso, postice leviter bigibboso, lævi, lestaceo-flavo, vitta lata longitudinali fusco brunnea utrinque, lateribus vix explanatis, in medio et ante basin leviter sinualis, an- gulis antcrioribus rotundatis, posterioribus acutis, extrorsam paululum dentato- productis; scutello fusco obtriangulari; elytris leviter ruguloso-punctatis, fusco- brunneis, margine , sulura costisque longitudinalibus 3 parum celevatis flavis, intervallis ipsis irregulariter transversim lus lincolatis (ita ut elytra sicut marmo- rala appareant); corpore subtus pedibusque brunneis, abdomine infuscato, coxis, * trochanteribus tibiarumque basi testaceis; unguiculis omnibus apice fissis. g'. Angustior; anlennis apicem corporis attingentibus. ® . Paulo latior; antennis corpore brevioribus. Long. 19-14 millim. Himalaya : Dardjiling (J. Harmand, 1890), Œ, ®. — Muséum de Paris. Espèce remarquable par sa forme étroite et parallèle, son corselet en trapèze allongé et ses élytres marbrés. 2. Podabrus (Anolisus) eburneus nov. sp. Elongatus, parallelus, nitidiuseulus; capite nigro, sub lente confertissime punc- tulato, subliliter pubescente, pone oculos, præsertim in g‘, valde anguslato, fronte plus (g) minusve ( $ ) impressa ; oculis maximis, valide prominentibus (Z ); antennis filiformibus, corpore brevioribus, nigro-fuseis, articulo secundo tertio dimidio breviore; prothorace subquadrato, elytris angustiore, longitudine basi fere æquali, apicem versus paulum angustato, lævi, pallide eburneo flavo, disco nigro-maculato, utrinque ad latera bi-impresso, postice leviter bigibboso, margine antico subrotundalo et utrinque prope oculos anguste emarginato, lateribus medio sinuatis, angulis posticis subquadralis, apice retusis; scutello nigro, parvo, obtri- angulari; elytris valde elongatis, pube sericea, subhirsuta sat dense vestitis, levi- ler rugosis, pallide albido-flavis, sutura infuscala; corpore subtus fusco-nigro, abdomine seumentis luteo-marginatis; pedibus fusco-brunneis, genubus, tibiarum apice tarsisque dilutioribus ; unguiculis basi dente valido armatis. Long. 6-7 millim. Himalaya : Dardjiling (J. Harmand, 1890), S, ©. — Muséum de Paris. ‘rs + Jolie petite espèce, facile à reconnaitre à sa tête très fortement étranglée en arrière, surtout chez le G', dont les yeux sont, en outre, très grands et très saillants, à son corselet d’un blanc d'ivoire un peu jaunâtre, rehaussé dans son milieu d’une lache noire subquadrangulare et à ses élytres très allongés, d’un flave pâle, revêtus d’une pubescence très fine, soyeuse, _mi-dressée, 3. Themus Harmandi nov. sp. Elongatus, parallelus, nitidiusculus vel subopacus, subtiliter flavido-pubescens : capite subplanato, postice vix angustalo, levier punctulato, flavo-ochraceo, utrin- que cirea oculos macula brunnea; mandibulis rufis, apice infuscatis; antennis gracilibus, fere longitudine corporis (4), brevioribus (9 ), brunneïs, articulis apice flavis, secando tertio vix breviore; prothorace elytris paulo angusliore, sub- quadrato (3°) vel paulum transverso (9 ), brunneo, macula magna, subquadrata, lutea ad angulos anticos utrinque, lateribus, plus ($) minusve (3) rotundatis, anie basim profunde emarginalis, dorso parum dense punctulato, postice utrin- que valde gibboso et medio longiludinaliter sulcato ; angulis anticis retusis (4) vel rotundatis (@ }, posticis extus productis, dentalo-acutis, sæpius flavo-macu- latis; elytris sat dense punctato-rugulosis, obsolele costalis, sparsim setulosis, lu- lis, maculis brunneis confluentibus dense conspersis; corpore subtus pedibusque luteis, abdomiae, femoribus ante apicem tibiisque ultra basim brunnescentibus larsorum arliculo ultimo bipartito, unguiculis omnibus simplicibus. — Long. 9-13 millim. Himalaya : Dardjiling (J. Harmand, 1890), S', ©. — Muséum de Paris. Getle espèce, par l’ensemble de ses caractères et notamment par les cro- chets de ses larses simples dans les deux sexes, me paraît devoir rentrer dans le genre Themus Mots. (Etud.ent., VE, 1857, p.27), que Lacordaire a admis dans son Genera , mais qui semble être resté ignoré de tous les auteurs subséquents. L'espèce typique (Th. cyaneipennis Mots., du Japon) a été redéerité plus tard par Kiesenwetter, sous le nom de Cantharis venatrix (Bert. ent. Zeus., 1874, p. 271). Les Telephorus khasianus Gorh., metallescens Gorh. et bon nombre d’autres Cantharis ou Telephorus asiatiques sont aussi des Themus. Le genre Telephorops Fairm. (Ann. Soc. ent. Fr., 1886, p.339) en est bien voisin, sinon synonyme. PoLYMORPHYSME DES PASTEURELLA, par M. C. PHisazix. On sait qu'en modifiant la ‘composition chimique des milieux de culture par différentes substances, entre autres par les antisepliques, on exerce une influence très marquée sur le mode de végélation et sur la forme des Microbes (Guignard et Charrin, Roux, Metschnikoff, etc.). Quant aux mi- — 198 — lieux de culture naturels, ils varient avec chaque espece et ils impriment aux Microbes des modifications de forme et de virulence plus où moins importantes suivant l'animal et même suivant la région de l'organisme où se fait la culture. C’est ainsi que le Bacille charbonneux s’allonge démesu- rément dans les vaisseaux de la Pie-mère (Chauveau), se raccourcit jus- qu'à prendre la forme de Coceus dans lorganisme du Chien (Phisalix, Martel), que le Bacille de Koch sc ramifie dans les tubercules des méninges (Babès ct Levaditi). Dans certains cas, les modifications sont tellement profondes, qu'il serait impossible de reconnaitre dans ces formes anormales l'espèce microbienne que l’on a inoculée, si l’on n'avait suivi les différentes phases du phénomène. Dans le cours de mes recherches sur la maladie occasionnée chez le Chien par la Pasteurella caviæ et la P. canis, j'ai eu l'occasion d'observer à quatre reprises différentes, chez les animaux morts de celle maladie, une forme mycélienne qui paraissait n'avoir aucun rap- port avec le Gocco-Bacille spécifique et dont l'aspect et la colorabilité rappe- lait le Microbe que j'ai décrit chez le Lapin sous le nom de Bactéridie Myophage. Cependant, comme Je le démontrerai plus loin, on avait bien affaire au Cocco-Bacille démesurément allongé. Les observations que J'ai faites se rapportent à des Chiens qui ont contracté la maladie après avoir recu dans les veines une injection de poison soluble fabriqué par la Pas- teurella, et c’est dans l’épanchement pleural et dans le poumon que s'était multipliée, concurremment avec un Streptocoque, la Pasteurella filamen- teuse, Pour mieux préciser les conditions, je donnerai le détail d’une expérience. Expérience. — Le 29 décembre 1901, à 11 h. 10, j'inocule dans la veine saphéne d’un Chien basset de À mois, pesant 6 kilogr. 200, 12 centimètres cubes de Pasteurelline. Une minute après l'injection, l'animal est pris d’un trem- blement généralisé; il devient de plus en plus triste; à 4 h. 45, on voit sur- venir de la salivation, des mouvements nauséeux qui bientôt sont suivis de vomissements abondants de nourriture et de déjections diarrhéiques; la respiration est plus profonde et plus rapide (4o mouvements à la minute); puis, dès que les vomissements de mucosités hilicuses ont cessé, survient nn accès de fièvre très accentué, comme lindique la marche de la température et du pouls : HEURES. TEMPÉRATURE. RESPIRATION. POULS. 11.12 380.9 7 7 12.00 38.8 ho imperceplible. 2.30 h1.92 39 ho, très faible. h.45 ho.o 7 nl Le 30 décembre au matin, la température est redescendue à 38, les batte- ments du cœur sont moins rapides, 1/44 par minute, et plus forts, mais la tristesse et l’inappétence persistent, De RON Le 31 décembre, l'animal va un peu mieux, il a mangé un peu de soupe; température : 39.5; yeux larmoyants. Le 1% janvier l'état s'aggrave ; mucosilés purulentes dans les yeux, hyper- sécrétion nasale ; température : 40.5; pouls : 1723 la respiration est régulière el normale : 20 mouvements par minute; la marche cest pénible; tremblement. . Le » janvier, même état général; température : 39.2; légère hémorragie nasale gauche; poids : 5 kilogr. 070. Le 4 janvier, température : 38.5; pouls : 168; l'animal ne mange pas et maigrit de plus en plus; poids : A kilogr. 800. Le 6 janvier, température : 39.2. On constate sur la queue une tuméfaction douloureuse avec légère mortification de la peau, qui est distendue, rouge, sai- gnante ; l'extrémité de la queue sur une longueur de 8 centimètres est complète- went insensible. Au niveau de l'articulation tibio-larsienne ganche, on trouve une tumeur fluctuante, indolore; on aperçoit de la crépitation tendincuse; à droite, tumeur analogue au niveau du tarse. Le 5 janvier, la tumeur gauche s’est ouverte spontanément; les tendons sont à nu. Le 9, l'extrémité de la queue, complètement mortifiée, s’est détachée. De la tumeur synoviale droite, ouverte au bistouri, s'échappe un liquide couleur café au lait, riche en leucocytes; c’est une véritable purée du Cocco-Bacille spécifique ; l'ensemencement en bouillon donne une culture mélangée de Streptocoque et de Cocco-Bacille; température : 39; pouls : 128; tremblement; poids : 4 kilogr. 200. L'état général parait meilleur; l'animal est uñ peu plus gai et a un peu mangé. Le 10 janvier, vésico-pustules aux aines, grande tristesse, inappétence com- plète. Le 11, l’état empire et, le 123 au matin, on le trouve mort. Autopsie. — On trouve au niveau, du trochanter droit, un abcès qui s’est ou- vert près de la base de la queue. Les lobes inférieurs des poumons sont infiltrés de sang noir avec plaques d'hépatisalion; il y a un épanchement sanguinolent dans les deux plèvres. - Rate normale, — Reins congestionnés. Dans les prépara- tions de l’épanchement pleural et du poumon, on observe un Streptocoque qui prend le gram et un Bacille très allongé, qui ne se colore pas par la méthode de Gram, Les cultures du sang sont restées stériles. Les cultures du poumon sont fertiles; elles contiennent les deux espèces microbiennes trouvées dans les préparations : un Streptocoque el un Bacille filamenteux très pâle que j'ai réussi à isoler et à ra- mener à la forme de Cocco-Bacille. Cette expérience montre que la maladie des jeunes Chiens peut être pro- voquée par l'injection de toxine seule, ce qui apporte une nouvelle démons- tration de la spécificité du Microbe; elle montre que, sous l'influence de l'intoxication, des Microbes saprophytes peuvent acquérir une grande viru- lence: elle montre en outre que l'association de certains Streptocoques im- prime à la maladie une marche rapide et un caractère partieulièrement dangereux. Dans ces conditions, le Microbe spécifique disparait souvent el on ne le retrouve pas dans les tissus, ou bien il se modifie à Lel point, qu'il devient méconnaissable. …— 139 — Il suflit de jeter les yeux sur la figure ei-jointe pour avoir une idée de l'étendue des variations des Pasteurella. Il est difficile, à première vue, de considérer ces longs filaments enchevêtrés , dont les limites dépassent le champ du microscope, comme appartenant à la même espèce que ces Cocco- Bacilles si ténus dont Pasteur nous a révélé l'existence. On trouve quelque- fois, il est vrai, dans les cultures atténuées du Cocco-Bacille, des formes bacillaires, mais elles sont rares, et leur longueur n'atteint pas la propor- ton d’un mycélinm filamenteux. Ici, au contraire, ce sont des éléments mycéliens formé: d'articles généralement assez longs, séparés par un espace clair, très souples, se recourbant en tous sens, de telle sorte queles filaments sont repliés sur eux-mêmes et s’entrecroisent. Ces formes allongées persistent pendant les premières cultures, mais elles diminuent peu à peu et. au bout de 5 ou 6. les courtes dominent. Non seulement elles possèdent tous les caractères de cuite et de coloration des Pasteurella typiques, mais elles en ont les propriétés virulentes; linoculation intra-veineuse de 2 à 3 centimètres cubes tue les jeunes Chiens en cinq à dix heures, avec les mêmes symptômes et les mêmes lésions que si l’on avait injecté une culture de Gocco-Bacille, I sufit d’un passage par le Chien pour faire dis- paraitre les formes mycéliennes ; l’ensemencement du sang donne une eul- ture typique du Cocco-Bacille. ” — 4931 — Ainsi se trouve établie l'identification de ce mycélium avec la forme raccoureie que seule nous connaissiohs jusqu'ici, C'est un nouvel exemple des variations morphologiques que peuvent subir les Microbes sous lin- {luence des modifications du milieu de culture, Î, AGTION DE QUELQUES VENINS SUR LES GLUCOSIDES. IL. Acrrov pu venix pe CoBRA SUR L'ÉMULSINE, par M. L. Lauwoy. J'ai pu constater dans une première série de recherches qu'aucun des glucosides suivants : amygdaline, coniférine, salicine, arbutine et digitaline , ne sont dédoublés par les extraits aqueux ou glycérinés (en présence de thymol ou de toluol) de glandes parotides ou labiales de Vipère (Vipera aspis), de Couleuvre (7. natrix), de glandes à venin de Scorpion (Buthus europacus). de Scolopendre (S. morsitans), de Cobra, pas plus que par les solutions filtrces à la bougie ou au papier, chauffées ou non, de venin de Cobra pur en pail- letles. Au cours de ces essais, j'avais remarqué que lorsqu'on eflectuc le mélange d’une solution de venin de Cobra pur et d’une solution d'émulsine lillrées au papier et rigoureusement limpides, il se produit smmédiatement un louche qui en quelques heures se résout en un précipité blanc, grenu, d'apparence gélatineuse. Conditions de formation du précipité: — Le précipité ne se produit pas dans le mélange de la même solution d'émulsine avec le venin filtre à la bougie ; dans ce cas, après vingt-quatre heures seulement à la température du laboratoire ou après six heures à l'étuve à 45 degrés, on observe un fin granulum au fond du tube à essai; avec le venin chaufté à 75 degrés pen- dant trois quarts d'heure et débarrassé des albuminoïdes coagulables à cette température, le précipité peut encore se produire, mais, comme dans le cas précédent, il représente un minimum ; avec le venin chauffé à 100 degrés, il n'y a plus trace de précipité ni d'opalescence dans le mélange des deux solutions. Ces résultats sont donnés pour des solulions de venin et d’émul- sine neutres au touruüesol ct mélangées à volume égal. En milieu acide, (12 gouttes de solution de venin + 1 goutte de solution normale HCI.), le précipité a lieu au contact de l'émulsine, mais est redissous instantanément par agitalion ; il ne reparait pas par neulralisalion de la solution au moyen de CON’ à 2 p. 100:11y a pourtant une légère opalescence. En milieu alealin , on peut considérer deux cas : 1' l'alcalinité est obtenue par quelques goulles de solution CO‘Na” 2 p. 100.11 y a une légère opalescence au con- tact des premières gouttes d'émulsine : celte opalescence s'accentue et se concrète en un dépôt pulvérulent par la chaleur (deux heures d’étuve à — 132 — 45 degrés): 2° l'alcalinité est obtenue au moyen de 3 gouttes de solution N/10 NaOH ; pas d'opalescence. Par neutralisation au moyen de HCI N/10, dans le premier cas il y a légère augmentation du précipité produit visible après séjour à l'étuve; dans le second cas, apparition d’opalescence. Si nous considérons Ja réaction qui se passe au moment de la neutra- lisation : COS Na? + 2HCI + albuminoïde = 2 NaCI + CO? + H20, € 2° NaOH + HCI — albuminoïde — NaC + H?0, le précipité peut être dü, dans la première réaction, à l'CO° tout d'abord, peut-être aussi à la concentration de NaCI. Influence de la pression osmotique. — On pouvait penser que, parmi les causes multiples de rupture d'équilibre qui interviennent au moment du mélange des solutions de venin et d’émulsine, rupture d'équilibre réelle- ment traduite par un phénomène de précipitation, l’inégale concentration moléculaire des solutions en présence constituait un facteur important. Il n'en est rien, et j'ai pu vérifier au contraire, au moyen de la méthode cryoscopique, que le maximum de précipitation était alteint pour des solu- tions de venin et d’émulsine tsotoniques mélangées à volume égal. Pour une solution de venin, 0.05 dans 11 centimètres cubes d’eau dis- üllée (le point de congélation étant pris après filtration sur 10 centimètres cubes de solution}, le A — — 0,02. Ainsi l’on a : À : ; 7 : . abondant Solutions (1 centimètre cube solutiom venin . .. A — —- 0,0 FES ; : ee ARR ee précipite, isoloniques. {1 cenlimetre cube solution émulsine, À — -- 0,02 à En ù immédiat. Solution | an ; à rt DRE à centimètre cube solution venin ... A— — 0,04 (précipité, faible, 1 \: centimètre cube solution émulsine, A — — 0,02! immédiat. hyvpotonique. | ; ‘louche immédiat, Solution | . ‘ e . 4 ga saur . : 1 centimètre cube solution venin . .. A — — 0,02 léver précipité, diastasique ; re ET: ; é ; 1 centimètre cube solution émulsine. A — — 0,04 japrès 24 heures hypertonique. | de contact. Action du venin de Cobra sur l’émulsine. — L'observation de ce phéno- mène de précipitation me conduisit à l'hypothèse que peut-être le venin de Cobra pouvait être doué d’une action accélératrice ou frénatrice sur le fer- ment soluble en question. De multiples dosages m'ont appris : « Lorsqu'on se sert de solution à 0.10 p. 100 de venin et d’émulsine : 1° Le mélange à volumes égaux de ces deux substances agissant sur un poids déterminé d’amygdaline eflectue l'hydrolyse d’un poids P de glucoside sensiblement égal au poids P” de glucoside dédoublé dans l'essai témoin et constant, quelles que soient les conditions expérimentales ; — 498 — > Le précipité formé au contact des deux solutions entraine une partie du ferment soluble, la plus grande partie restant en solution. 8 Lorsqu'on se sert d’une solution de plus faible teneur en émulsine (0.01 p. 100) et d’une solution de venin à 0.04 p. 100, et si, au lieu de caleuler le terme final de la réaction, on effectue des dosages après des lemps successifs, on constate : 1° une diminution faible, mais notable, dans la proportion de glucoside dédoublé pendant les premières heures ; 2° le terme final de la réaction ne change pas. y Avec les mêmes solutions d'émulsine et de venin, le terme final de la réaction ne change pas, même lorsqu'on fait varier, l'émulsine étant égale à 1, la proportion de venin de 1 à 32. En résumé, de ces premiers faits on peut conclure que les phénomènes de précipitation observés sont d'ordre physique, dus à un état de contact, sans qu'il intervienne aucune action spécifique du venin sur l'émulsine ". CERCOURATÉE ET MONOPORIDE, DEUX GENRES NOUVEAUX D'OCHNACEES, par M. Pu. van TiEGHE. Aux trente-neuf genres d'Ochnacées distingués et classés dans ma dernière Communication ©, la suite de mes recherches m’a conduit à en ajouter deux, que la présente Note a pour objet de définir. Le premier, que je nommerai Cercouratée (Cercouratea), fait partie de la tribu des Oura- léées, dans la sous-tribu des Orthospermées; le second, que je nommerai Monoporide (Monoporidium), appartient à la tribu des Ochnées, dans la sous-tribu des Rectiséminées. Ï. SUR LE GENRE NOUVEAU Cercouratée. Tel qu'il a été limité dans le travail précité, le genre Ouratée (Ouratea Aublet emend.) comprenait loutes les Ouratéées orthospermées glabres à stipules caduques, à grappe terminale composée à deux ou trois degrés, à fleur pentamère diplostémone avec pistil isomère, à embryon accombant avec cotyles droites, appliquées tout du long et oléo-amylacées. Sui- vant que la grappe composée terminale offre trois ou seulement deux degrés 0) Voir Soc. de Biologte, 7 juin 190». @) Pn. van TrEcHE, Quelques genres nouveaux d'Ochnacées. Constitution ac- tuelle de la famille (Bulletin du Muséum, VIT, p.371, mai 1902) et Constitution nouvelle de la famille des Ochnacées (Journal de Botanique, XVI, p. 181, juin 1902 ). , Muséum. — vin. 29 — 34 — de ramification, en d'autres termes, suivant qu'elle est une large panicule pyramidale où un étroit épi d'ombellules distantes , en forme de queue, les nombreuses espèces de ce genre étaient groupées en deux sections : les Paniculées ( Paniculatæ) et les Spiciformes (Spiciformes ) , Ce sont ces deux sections qu'il conviént maintenant d'ériger en genres distinets. À la première, puisqu'elle renferme l'Ouratée de la Guyane (Ou- ratea guianensis Aublet), type du genre, on conservera le nom d’Ouratée (Ouralea). La seconde constituera désormais le genre Cercouratée (Cer- couratée v. T.) ©. Ainsi défini et facile à reconnaitre, ce genre renferme notamment la Cercouratée cassinifoliée (C. cassin/oha | de Gandolle | v. T.), la G. glauque (C. glaucescens | À. Saint-Hilaire | v. T.), la C. à queue (GC. caudata | Engler | v. T.), ete. du Brésil; la GC. du Magdaléna (C. Magdalenæ |Triana et Planchon | v. T.), de la Nouvelle-Grenade; la G. longifoliée (GC. longifoha [de Candolle| v. T.), des Antilles, etc. Son introduction porte à quinze le nombre des genres de la sous-tribu des Orthospermées. Ïl. Sur LE GENRE NOUVEAU Monoporide. À côté du Diporide noir-pourpre (Diporidium atropurpureum | De Can- dolle] Wendland), originaire du Cap. et sous le nom très impropre de Ochna multiflora De Candolle, on cultive dans les serres, à ma connaissance, rois espèces distinctes d'Ochnacées, d’origine également inconnue, ressem- blant à ce Diporide par la flenr solitaire au sommet d'un court ramuscule latéral sans feuilles et par la déhiscence poricide de l’anthère, n'ayant done rien à voir avec la véritable Ochne multiflore, où, comme l'indique son nom , les fleurs sont rapprochées en une longue grappe terminale et où Ja déhiscence de l'anthère est longitudinale. L'une de ces plantes, cultivée notamment dans les serres de la Ville de Lyon et dans celles de M. Barbey, à Valleyres (Vaud), est un Diporide de la section des Uniflores ®, voisin du D. noir-pourpre auquel 1l ressemble principalement par les lenticelles très nombreuses et très rapprochées qui hérissent ses jeunes rameaux en les rendant verruqueux, mais dont il diffère par des feuilles plus grandes et à dents plus saïllantes. C’est à elle que Je réserverai désormais le nom de D. uniflore (D. umiflorum v. T.). proposé dans un travail antérieur ©, 0) Journal de Botanique, XNT, p.186. ® De xepnos, queue. 6) Voir sur ce point : Ph. van Tiecuem, Subdivision du genre Ochne et consli- tulion actuelle de la tribu des Ochnées (Journal de Botanique, XVI, p. 127, 1902 ). G) Loc. cit., p. 126, #902. d —— 130 — La seconde, cultivée notamment dans les serres de Kew, est aussi un Diporide de la section des Uniflores, qui ressemble au précédent par la forme et la dimension des feuilles, mais en diffère surtout par la forme aplatie des jeunes rameaux et par leur surface lisse, due à ce que les lenti- celles ne s’y forment que beaucoup plus tard et sont aussi moins nom- breuses et plus espacées. Ce sera le D. lioclade (D. leiocladum v. T.). La troisième espèce, qui est cultivée dans les serres du Muséum, est aussi de beaucoup la plus intéressante. Comme dans le D. noir-pourpre et le D. umiflore, les jeunes rameaux y sont hérissés de lenticelles très rapprochées, qui les rendent tout granuleux. Par leur forme, leur dimension et leur consistance, les feuilles ressemblent à celles du D. uniflore, dont elles diffèrent pourtant dans le détail de leur nervation. Mais la fleur offre plusieurs caractères remarquables, qui séparent cette espèce non seulement de tous les Diporides de la section des Uniflores , mais encore de tous les autres Diporides et même de toutes les autres Ochnées. Le calice, avec ses cinq sépales verts, et la corolle, avec ses cinq pétales jaunes, odorants, plus grands que les sépales et fortement onguiculés à la base, ont la conformation normale. L’androcée n’a que quinze étamines : cinq superposées aux sépales et dix superposées deux par deux, côte à côle, aux pétales. Toutes ont le filet un peu plus court que l’anthère, me- surant 2 millimètres de long, quand l’anthère mesure 2 millim. 5 à 5 nulli- mètres. Toutes ont l’anthère étroite, creusée seulement de deux sacs polli- niques, séparés par une mince cloison et courbés autour d’un épais connectif; les grains de pollen y sont sphériques et munis sur l’équateur de quatre pores saillants ©. Chez toutes aussi, l’anthère s'ouvre au sommet par une seule petite fente tangentielle intéressant les deux sacs, qui s'élargit bientôt en un large pore arrondi. Elles sont pourtant de deux sortes. Les cinq épisépales , en effet, prolongent leur connectif en dehors, au delà des deux sacs polliniques et du pore apical, en une pointe dans laquelle se ter- mine la méristèle de l’anthère. Cette corne n'existe pas dans les dix éta- mines épipétales, qui ont leur sommet arrondi. Les dix étamines épipétales sont aussi un peu plus àgées que les autres, car elles ouvrent leurs anthères avant elles. On en conclut que l’androcée est obdiplostémone, le verticille épipétale dédoublé étant le premier et le plus externe, le verticille épisépale simple le second et le plus interne. Cette obdiplostémonie est confirmée par la position du pistil, dont les cinq carpelles sont épipétales, comme il est de règle quand l’androcée est obdiplostémone. Le style, plus long que les étaniines, est cannelé tout du long et se divise au sommet en cinq courtes branches, terminées chacune par un stigmale renflé verdätre. (1) Les grains de pollen des Diporides, notamment du D. lioclade, ont cinq pores équatoriaux saillants. 20 4 — 136 — Je ne connais pas encore le fruit de cette plante et j'ignore, en consé- quence, comment la graine et l'embryon y sont conformés. Malgré cette Line l’androcée offrant ici, dans le nombre des étamines, dans leur disposition, dans leur structure et dans leur dimorphisme, une série de caractères sans exemple, non seulement dans la tribu des Ochnées, mais dans toute la famille des Ochnacées, je n'hésite pas à regarder cette espèce comme le type d'un genre nouveau, que je nommerai Monoporide (Monoporidium). Vu les cornes qui terminent les anthères des étamines épisépales, ce sera le M. cornu (M. cornutum). C'en est jusqu’à présent le seul représentant. Ainsi caractérisé par son singulier androcée, le genre Monoporide sera classé provisoirement, jusqu'à ce qu'on en connaisse le fruit, la graine el l'embryon, à côté des Diporides, puisque le pistil y est isomère, dans la. sous-tribu des Rectisiminées de la tribu des Ochnées. Son introduction porte actuellement à six le nombre des genres de cette sous-tribu. L'adjonetion des deux genres nouveaux définis dans cette Note élève à quarante et un le nombre des genres qui constituent actuellement la famille des Ochnacées. STRUCTURE DE L'OVULE DES CARICACEES ET PLACE DE CETTE FAMILLE DANS LA CLASSIFICATION, par M. Pu. van Trecuen. Si, comme on le faisait nagüère, on réunit toutes les Dicotylédones di- périanthées où la corolle est formée de pétales libres en un même groupe, sous le nom de Dialypétales, et toutes celles où la corolle est formée de pétales concrescents en un autre même groupe, sous le nom de Gamopé- - lales, on est quelquefois bien embarrassé pour dire auquel de ces deux groupes se raltache une famille donnée. Mais nulle part cet embarras n'est plus grand que pour la petite famille des Caricacées, dont la place dans la Olassification est, par suite, encore très incertaine et très discutée. Les fleurs de ces plantes sont, comme on sait, unisexuées par avôr tement, avec diœcie. Mais, tandis que b fleur mâle a ses cinq pétales concrescents en un long tube, avec dix étamines en deux verticilles, concrescentes par leurs filets au tube de la corolle, la fleur femelle a ses cinq pétales entiè- rement libres. Ces plantes sont donc bien nettement des Gamopétales par l'individu mâle, et non moins nettement des Dialypétales par Pindividu femelle. Auquel des deux faut-il donner la préférence ? En les incorporant aux Bixacées, comme Ballon en 1873, ou aux Passi- loracées, comme Bentham et Hooker en 1867, ou en les classant, avec des réserves et faute de mieux, à côté de celte dernière famille, comme A. de r — 137 — Candolle en 1864, Eichler en 1878 et M. Engler en 1893, la plupart des botanistes ont fait pencher la balance du côté de l'individu femelle et les ont considérées ainsi implicitement comme des Dialypétales. Le premier, en 1876, Caruel a protesté contre cette manière de voir. Estimant que la dialypétalie de l'individu femelle résulte d’un arrêt de déve- loppement et que c'est l'individu mâle qui offre l’organisation florale ty- pique, il a regardé ces plantes comme des Gamopétales et, dans ce groupe, il les a rapprochées des Diospyracées, qui ont, comme elles, les fleurs unisexuées avec diæcie el aussi, comme elles, l'androcée diplostémone ©? Plus tard, en 1889, M. de Solms, admettant que, dans la fleur femelle, les pétales sont unis à la base en un tube très court, ce qui est inexact, les a regardées, à son tour, comme de véritables Gamopétales et leur a trouvé, par cette gamopétlalie, une certaine ressemblance avec les Cucurbitacées ©, analogie déjà indiquée sous d’autres rapports par divers botanistes depuis À. L. de Jussieu, notamment par A. de Candolle en 1861, par Decaisne en 1868, par Eichler en 1878. J'ai pensé que la structure de l’ovule, jusqu'ici négligée, pourrait, ici comme dans d’autres cas analogues, jeter quelque lumière sur les aflinités encore si obscures de ces plantes, et c'est le résultat de cette étude qui fait l'objet de cette petite Note, Les Caricacées comprennent actuellement cinq genres. Les Carices ( Ca- rica Linné) ont l'ovaire uniloculaire et les styles ramifiés au sommet. Les Mocinnes (Mocinna Ramirez) ont l'ovaire uniloculaire et les styles simples. Les Hémipapayers (Hemipapaya À. de Candolle, comme section) ont l'ovaire pluriloculaire et les styles ramifiés, Les Vasconcellées (Vasconcellea À. de Saint-Hilaire) ont lovaire pluriloculaire et les styles simples, avec les pétales de la corolle alternes aux sépales du calice, comme dans les trois genres précédents. Enfin, les Jaracaties (Jaracatia Marcgraf®) ont aussi l'ovaire pluriloculaire et les styles simples, mais avec pétales superposés aux sépales, disposition très rare, comme on sait (”. () Canuer, Nuovo Giornale bot. italiano, VIT, p. 26, 1876. @) Dans Enerer et Pranrz, Natürl. Pflanzenfamilien , II, 6 a, p. 98, 1893. &) On écrit partout Jacaratia Marcgraf. C’est une faute. Ce genre a été décrit en 1648 sous le nom de Jaracatia, que lui donnent les Brésiliens, par George Marcgraf, de Liebstad, dans son Historiæ rerum naturalium Brasiliæ libri octo, p. 128 (avec une figure dans le texte, p. 129). Il doit donc bien être nommé Jaracatia. Endlicher, en 1840 (Genera, p. 933), a écrit correctement ce nom. La faute a été faite postérieurement, par A. de Candolle, semble-t-il, en 1864. Elle a été reclifiée déjà dans l’Index Keweusis, en 1893 (p. 1249), mais seulement d’après Endlicher, sans remonter, comme je l'ai fait, au texte original. (5) Dans sa monographie du Prodromus (XV, 1, p.413, 1864), A. de Gandolle ne reconnait dans la famille que les trois genres Curica, Vasconcellea et Jara- catia; il ne distingue les Hemipapaya que comme section des Vasconcellea. Dans — 138 — Je n'ai pu étudier la structure de l’ovule que dans trois de ces genres (Garice, Mocinne et Vasconcellée), faute de matériaux vivants pour les deux autres. / Le pistil du Garice papayer (Carica Papaya Linné) se compose, comme on sait, de cinq carpelles alternes avec les pétales, largement ouverts et concrescents bord à bord en unovaire uniloculaire, surmonté de cinq styles libres, divisés au sommet en plusieurs branches stigmatifères. Les bords concrescents et très peu saillants des carpelles forment cinq larges placentes pariétaux, tout couverts d’un très grand nombre d’ovules anatropes, attachés par de gros et longs funicules. L'ovule est formé d’un nucelle très épais, qui persiste tout entier au moment de la formation de l'œuf, et de deux tésuments, distincts dans toute leur longueur et sensiblement de même épaisseur, comptant l'un et l'autre six à huit assises cellulaires. À la chalaze, le méristèle du raphé passe dans le tégument interne et s’y ramifie en patte d’oie dans toute la large surface d'insertion du nucelle, sans toutefois la dépasser en remontant plus haut. Cette pénétration des méristèles dans le tésument interne est un si très rare, comme on sait. On ne le connaît bien jusqu'ici que chez les Euphor- biacées. Je l'ai observé aussi chez les Magnoliacées vraies, c’est-à-dire les Magnoliers (Magnolia Linné) et les ARE (Liriodendron Linné). On en voit ici un troisième exemple. Cette vascularisation est d’une haute im- portance au point de vue de la valeur morphologique qu'il convient d’attri- buer au tégument interne. Elle montre, en effet, que ce tégument n'est pas seulement un poil différencié, comparable à l’indusie des Fougères, par exemple, comme on l’a cru longtemps, mais bien un véritable dédou- blement du técument externe, perpendiculaire à son plan; en un mot, une ligule de ce tégument, ainsi que je l'ai indiqué dans un récent Mé- moire 0), Au micropyle, le tégument interne recouvre le sommet du nucelle et il est recouvert à son tour par le técument externe, dans l’orifice duquel 1 enfonce son sommet. Le tube pollinique a donc ici à traverser successive- ment l’exostome et l’endostome pour accéder au nucelle. Au-dessus du hile , le funicule forme, du côté du micropyle, une protubérance qui recouvre l’exostome d’une sorte d’obturateur. À sa base même, immédiatement au-dessus de la palmure vasculaire, le la Flora brasiliensis (fase. GVI, p. 175, 1889), M. de Solms-Laubach n’en dis- tingue même que deux : Carica et Jaracatia ; rattache les Hemipapaya et les Vas- concellea comme seclions au geure Carica. Le genre Mocinna était encore inconnu à ces deux monographes. O) Pu. vax Tiecuem, L’œuf des plantes considéré comme base de leur Classi- fication (Ann. des scienc. nat., 8° série, Bot., XIV, p. 290, 1901). — 139 — nucelle à une hypostase large, mince et plate, en forme d'assiette, À son sommet, l’'épiderme s'épaissit et recloisonne plusieurs fois ses cellules tan- gentiellement. Séparé de cet épiderme par une épaisse calotte, le prothalle femelle est cylindrique et normalement conformé, En un mot, l'ovule du Garice papayer est perpariété bilegminé et di- pore. Dans la Mocinne hétérophylle (Mocinna heterophylla Ramirez), dont les fleurs femelles, récoltées au Mexique et conservées dans le formol, ont été obligeamment mises à ma disposition par M. Diguet, le pistil forme à sa base cinq grosses cornes en correspondance avec les cinq placentes, épi- pélales par conséquent, qui, en pressant sur la base des pélales, y déter- minent autant de poches, et le fruit porte à sa base cinq épines qui ré- sultent du développement des cinq cornes de l'ovaire. L'ovaire est uniloculaire, surmonté de cinq styles simples, et renferme sur ses cinq placentes pariétaux, larges et très peu saillants, un grand nombre d'ovules anatropes horizontaux à raphé inférieur, hyponastes par conséquent. L'ovule est conformé essentiellement comme dans les Carices, et le funicule y forme aussi une lame recouvrant le micropyle. Il y à pour- tant deux différences. D'abord, le méristèle du raphé, après avoir pénétré dans le tégument interne et s’y être ramifié sous la chalaze, prolonge 1c1 ses branches plus ou moins haut dans la partie libre, au-dessus de la sur- face d'insertion du nucelle. Ensuite, l’hypostase est située-ici plus haut dans le nucelle, directement sous le prothalle femelle: en outre, elle est plus étroite, plus épaisse et plus creuse, en forme de cupule. La portion du nucelle comprise entre la chalaze et l’hypostase persiste dans la graine et y forme, sous l’albumen, une périsperme rudimentaire ". Dans les Vasconcellées, le pistil est formé de cinq carpelles fermés et concrescents en un ovaire quinquéloculaire, surmonté de cinq styles simples. Dans la région inférieure , les cloisons sont non seulement soudées, mais con- crescentes au centre; dans la région supérieure, elles se séparent au centre et vont s’écartant de plus en plus. Elles sont munies de méristèles, dont les marginales sont, dans la région inférieure de l'ovaire, disposées en cercle dans le massif central de concrescence, avec leur liber en dehors et leur bois en dedans, de manière à simuler une stèle. Ce n’est pourtant pas sur les bords des carpelles que sont portés les ovules ; ils naissent, les uns en une rangée longitudinale dans l'angle formé par la cloison avec la paroi externe, les autres sur la cloison même, en une seconde rangée longitudi- nale, peu distante de la première. Ce mode de placentalion latérale n'est pas sans rappeler celui des Crucifères, et 1l faut, ici comme chez les Cru- cifères, éviter avec soin l'erreur très répandue, qui consiste à dire fausses QG) Voir sur ce point : Pu. van Tixcuem, L’hypostase dans le fruit et dans la graine (Bulletin du Muséum, VIIE, p. 45, janvier 1902). — A0 — les cloisons, qui résultent, iei comme partout ailleurs où on les dit vraies , de la fermeture des carpelles ©? Dans la V. quercifoliée (V. quercifolia À. de Saint-Hilaire), cultivée dans les serres sous le nom de W. hastæfohia Hort. ou de V. hastata Caruel, l’ovule est conformé comme dans le Carice papayer, avec méristèles du técument interne limitant leurs branches à la surface d'insertion du nu- celle et hypostase plate et large, située à la base même du nucelle, Le tégument externe est ici un peu moins épais que l'interne, n ‘ayant que cinq assises cellulaires , tandis que l’autre en a huit à dix. La V. grêle (V. gracilis | Regel |) offre dans son ovule un caractère sin- gulier. Plein dans le jeune âge, le sommet du nucelle se creuse plus tard, par destruction des cellules terminales, d’une cavité qui n’intéresse, semble- t-il, que l’épiderme recloisonné, en laissant subsister au-dessous d'elle l’épaisse calotte qui la sépare du prothal'e femelle. Cette cavité rappelle ce qu'on a appelé la chambre pollinique dans le nucelle de diverses Astigmatées. l'érosion qui l'a produite se propage en haut sur les bords de l’endo- stome, qui s'élargit d'autant, mais sans en atteindre le sommet. Il en résulte une poche ovoïde, remplie d’un liquide hyalin mucilagineux, logée : mi-parlie dans le sommet du nucelle, mi- partie dans le tégument interne. À diverses reprises, j'ai vu un tube pollinique, après avoir traversé T'exo- stome, venir appuyer son extrémité, dilatée en forme de pied ou de mar- leau , au sommet de cette poche, sans s’avancer plus loin, comme s'il devait y déverser directement ses deux anthérozoïdes. S'il en était ainsi, ceux-ci auraient à traverser ensuite non seulement le liquide de la poche, mais encore l'épaisseur de lissu qui sépare la poche du prothalle femelle. H v a donc lieu de faire, sur ce point et dans cette direction, une série de recher- ches, qui pourraient être très intéressantes et qui n’offriraient peut-être pas de grandes difficultés, la plante fleurissant fréquemment dans nos serres. En résumé, si l'on met à part la disposition spéciale observée dans la Vasconcellée grêle, l’ovule offre, dans toutes les Caricacées, la même con- stitution. Partout il est anatrope, perpariété, biteyminé, dipore, à tégu- ment interne vascularisé. La plupart des Gamopétales ont, comme on sait, l’'ovule tout autrement conformé: il y est transpariété unitegminé. La plupart des Dialypétales ont, au contraire, l’'ovule pareillement conformé, c'est-à-dire perpariété bitegminé. [l semble done que les Caricacées doivent être considérées plutôt comme des Dialypétales que comme des Gamopétales, et que ce soit l'in- dividw femelle, mieux que l'individu mâle, qui en indique les véritables affinités. Pourtant, il y a quelques Gamopétales où l’ovule est transpariété biteg- PF G) Voir sur ce point : Pu. van Tireneu, Sur les prétendues affinités des Cru- cilères et des Papavéracées (Bulletin du Muséum, VE, p. 75, 1900). ED, no ‘ miné, comme les Primulacées, les Diospyracées, ete. ; ce West évidem- ment pas de ce côté qne les Caricacées peuvent prendre place, ce qui écarte l'affinité avec les Diospyracées, indiquée par Garuel. Mais il y en a aussi quelques autres, en moindre nombre encore, où il est perpariété bi- tegminé, notamment les Achariacées, les Cucurnitacées, etc. À les consi- dérer comme des Gamopétales, c'est done du côté de ces deux familles que les Caricacées viendraient se classer. D'autre part, si on les regarde comme des Dialypétales, c'est dans la grande masse de ces plantes, où l'ovule est perpariété bitegminé, qu'elles viendraient se ranger, el comme l'androcée y est diplostémone et Povaire supère, on devrait les-elasser dans lalliance des Géraniales, Là, tandis que leur placentation toujours pariélale les ferait ranger à côté des Moringactes et des Canellacées, leur remarquable appareil laticifère et Punisexualité de leurs fleurs leur assureraient une place à part. Mais cette division en Gamopétales et Dialypétales doit être aujourd'hui rejetée au second plan , et c’est autrement, eroyons-nous, qu'il faut aborder le problème. D’après la manière dont le carpelle s’y comporte par rapport à la macro- diode et au prothalle femelle qu'elle engendre par sa germination sur place, la classe des Dicotylédones, ou Homoudiodées, se partage, comme on sait, d’abord en deux sous-classes, puis en sept ordres . C’est à l'ordre des Perpariétées bitegminées que les Caricacées se rattachent incontesta- blement. Cet ordre est composé en très grande majorité d’Apérianthées, d'Apétales supérovariées et inférovarites, et surtout de Dialypétales supé- rovariées et inférovariées. Mais il renferme aussi quelques Gamopétales : les unes à ovaire supère (Salvadoracées, Plombagacées, Achariacées), formant l'alliance des Plombagales , les autres à ovaire infère (Cucurbitacées), for- mant l'alliance des Cucarbitales. À cause de leur gamopétalie partielle, c'est parmi celles-ci que les Caricacées prendront place, et comme elles ont l'ovaire supère, c’est dans alliance des Plombagales qu’on les elassera. Dans cette alliance, par lunisexualité des fleurs et la placentation parié- tale, c'est à côté des Achariacées qu'elles se rangeront, et c’est aussi la place que Je leur ai assignée dans ma récente Classification générale ©. Elles en diffèrent encore beaucoup, il est vrai, notamment par leur ap- pareil laticifère, par la dialypétalie de l'individu femelle et par l'androcée diplostémone. C'est seulement la preuve qu’elles constituent, quelque place qu’on leur assigne dans l’ensemble, une famille bien distincte, bien précieuse aussi, puisqu'elle apporte à la Science générale plusieurs contri- butions intéressantes. (0) Pa. van Tiscueu, L’œuf des plantes (loc. cit., p. 291, 313, 314, 329, 1891). ® H., L'œnf des plantes (loc. cit., p. 341, 1901 ). — 442 — En terminant, remarquons que cette place attribuée, en définitive, aux Caricacées, concilie les vues des botanistes qui leur trouvaient des affinités avec les Passifloracées, puisque les Achariacées faisaient naguère partie de cette famille, et de ceux qui leur trouvaient des ressemblances avec les Gucurbitacées, tout près desquelles elles sont maintenant rangées. . NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA COAGULATION DES LATEX À CAOUTCHOUC, par M. Henri Lecomre. Dans une précédente communication (1901, n° 4, p. 192), nous avons déjà rappelé un certain nombre d'observations que nous avions eu l'occasion de faire pendant un voyage d’études au Congo (1893-1894). Ces obser- valions tendaient à montrer que les latex fournis par des lianes d'espèces différentes ne se comportent pas de la même façon en présence des agents ordinaires de coagulation. Ayant eu à notre disposition dans ces derniers temps du latex de Lan- dolphia Heudeloti D. G. provenant de Kouroussa, nous avons pu poursuivre notre étude. Conformément à ce que nous disions dans notre première note, les so- lutions aqueuses de bichlorure de mercure ne provoquent en aucune façon la coagulation du latex. Si on a pu les utiliser pour transformer les latex en caoutchouc, il ne faut voir là qu’une simple action mécanique. En effet, les globules contenus dans un latex étant moins denses que le liquide, tendent constamment à monter pour venir former une crème à la surface. La force ascensionnelle F des globules peut être donnée par la for- mule suivante, dans laquelle d représente la densité du liquide, d celle des globules et r le rayon de ces derniers : F— 4/3 x r° (d — d’). Cette force ascensionnelle: est donc proportionnelle au volume des glo- bules et, d'autre part, à la différence de densité entre le liquide et’ les globules. Si on élève la valeur de d, la force ascensionnelle augmentera, G'est ce qui arrive nécessairement quand on ajoute au latex une solution aqueuse de bichlorure de mercure, et l'augmentation est d'autant plus notable que la densité de ce sel est, comme on le sait, très grande. Les globules mon- tent donc à la surface et forment une crème épaisse, dans laquelle les plus gros globules, arrivés les premiers, occupent la partie supérieure. Il suffit alors d’un simple malaxage entre les doigts, c’est-à-dire d’une pression aidée — 113 — d'une légère élévation de température, pour transformer cette crème en caoutchouc, Mais, comme on le voit, l'addition de bichlorure de mercure n'a pour effet que de hâter l'ascension des globules, en modifiant la densité du liquide dans lequel ils sont plongés : c’est une action purement méca- nique el non pas, comme on à pu le dire, un phénomène véritable de coa- gulation. En ellet, quand la crème est constituée, il suflit d'agiter un peu fortement le récipient pour disséminer les globules et reconstituer l’'émulsion primitive. C'est au même ordre d'action qu'il faut ramener l'effet produit par l'ad- dition d’eau. On sait, en eflet, que l'addition d’une assez grande quantité d’eau à un latex provoque l'ascension rapide des globules et facilite, par con- séquent, la formation d’une couche de crème, En eflet, si la force ascensionnelle est soumise aux lois énoncées plus haut, il est nécessaire d'ajouter qu'en fait cette ascension est d'autant plus dificile que le liquide est plus visqueux, par suite de la présence de sucres, d’albumine ou d’autres substances en dissolution. En ajoutant de l’eau à un latex, on diminue la viscosité du liquide et, par conséquent, on atténue la résistance qu'offre ce liquide à l'ascension des globules. L'effet produit par l'addition de l'eau se trouve donc expliqué très facilement. Certaines substances paraissent, au contraire, exercer une action d’ordre chimique. On sait, par exemple, que l'alcool et différents acides minéraux ou organiques sont de très bons agents de coagulation. Il nous a paru in- téressant de signaler l'action produite par divers alcools monatomiques. Fait assez curieux, les quantités de ces alcools qui sont nécessaires pour coaguler le même poids de latex et pour l'amener sensiblement au même état sont d'autant plus faibles que ces alcools sont plus élevés dans la série et, par conséquent, que leur poids moléculaire est plus grand. Pour le même poids de latex, la coagulation a été obtenue par les pro- portions suivantes des divers alcools, en représentant par 100 la proportion d'alcool méthylique : 0... . 7... … 100 rene des 48 onu H0.....:...1......., 93 M PO 16 amylique GPO. : esse sssccnssses 9 Ces expériences ont été répétées plusieurs fois et nous ont toujours fourni approximativement les mêmes résultats. Nous disons approximati- vement, car il est bien évident ‘que, dans l'appréciation du résultat obtenu, il est diflicile, sinon impossible, d'arriver à une rigueur absolue, attendu que ce résullat consiste dans la formation d’un caillot de caoutchouc et non pas dans une réaction facilement déterminée et limitée. I ne peut done pas nous venir à l'esprit de considérer les nombres ci-dessus comme repré- —— Jo —- sentant autre chose que des résultats approximatifs. Mais ces résultats n’en présentent pas moins un certain intérêt, parce que, dans leur ensemble, ils montrent que les alcools monatomiques possèdent, vis-à-vis des latex à caoutchouc, un pouvoir coagulant d'autant plus prononcé que ces alcools sont plus élevés dans la série. Au point de vue pratique, il est bien évident qu'on ne peut songer à employer directement des alcools tels que l'alcool butylique ou l'alcool amylique. D'ailleurs, l'alcool amylique, par exemple, ne se mélange pas à l'eau, mais 1! se dissout facilement dans l'alcool éthylique, de telle sorte qu'en ajoutant un peu d'alcool amylique à de l'alcool ordinaire, on aug- mente de beaucoup le pouvoir coagulant de ce dernier. Or, les alcools mal distillés contiennent toujours des alcools de queue et, parmi ceux-ci, une proportion parfois assez notable d'alcool amylique. I en résulte donc tout naturellement que ces alcools sont plus avantageux que l'alcool éthylique ordinaire au point de vue spécial de la coagulation du latex. L'intérêt théorique de ces résultats l'emporte d’ailleurs sur l'intérêt pra- tique, car on n'est pas encore bien fixé sur la nature même du phénomène de coagulation , et c'est seulement par une étude attentive de toutes les con- ditions qui déterminent cette coagulation, qu'on pourra se faire un jour une idée aussi juste que possible du mode d'agglomération des globules dans la préparation des caoulchoues. Enfin je signalerai encore un fait qui se rapporte non à la coagulation, mais à la nature même des latex. Ayant eu récemment à ma disposition, gräce à l'obligeance de MM. de Vilmorin, un certain nombre de jeunes plants d'Hevca brasiliensis Mull. Arg., de Castilloa elastica Gerv., de Mami- hot Glaziovii Mall. Arg., de divers Landolphia et Marsdenia, j'ai constaté la présence constante dans les latex de ces végétaux, d’une oxydase provoquant l'apparition d’une coloration bleue, puis verte, après addition d’un peu de teinture de gayac. Il ne serait pas impossible que la présence de cette oxydase soit en rapport avec la production de substances hydrocarbonées dans les latex par oxydation des carbures d'hydrogène. : 1 , SUR UN POINT DE L'HISTOIRE DU PAULOWNIA AU MUSEUM, par M. J. Poisson. Le Jardin des Plantes, comme on le sait, a été le rendez-vous-de quan- lité de nouveautés horticoles, même à une époque où les voyages étaient peu fréquents et les relations dificiles avec les pays étrangers. On envoyait de préférence à cet établissement des graines ow des plantes à la suite de démarches entreprises par quelques-uns des savants qui étaient à sa tête. NP PT PUR D, 7 2 — 445 — L'histoire du Marronnier et du Robinier est bien connue, pour ne eiter que ces deux exemples. -Une nouveauté horticole beaucoup moins ancienne est celle du Paulo- wnia, qui date de 1835, et les circonstances qui l'ont fail apparaitre au Muséum sont presque inconnues el mérileraient d’être rappelées. IL y eut, pendant la première moitié du siècle qui vient de s’écouler, des jardiniers de grande valeur au Jardin des Plantes et notamment Thouin . Poiteau, qui eurent sous leurs ordres des praticiens ayant laissé d’excel- lents souvenirs : Richer, Dalbret entre autres, et de plus modestes et non moins habiles : Pépin, Camuset, Cappe, et enfin Neumann qui vint au Mu- séum après avoir passé plusieurs années à la Réunion. La direction toute paternelle du service de la culture d'alors, sous Des- fontaines puis sous B. de Mirbel, laissait une grande latitude aux chefs jardiniers qui, chacun de leur côté, quêtaient de toutes parts des éléments nouveaux, qui firent pendant un tiers de siècle la richesse incomparable du Muséum en végétaux intéressants. En 1834, Neumann père recevait d’un officier de marine, ami de sa fa- mille, un de ces bibelots que l’on offre en cadeau en Extrême-Orient, consis- tant en petits vases de porcelaine enchâssés dans une gaine reconnue plus tard pour être du bois de Paulownia. Dans chacun des vases, on a soin de mettre des graines de différentes plantes ou arbres estimés dans le pays. Comme on pense bien, Neumann se hâta de semer ces graines, dont quel- ques-unes ne lui étaient pas connues. On avait l'habitude alors de mettre en serre toutes les plantes ou graines venant de pays étrangers, mais on dut revenir plus tard de cette pratique fâcheuse. Sur trois germinations obtenues du végétal qui nous intéresse, une d'elles périt d’étiolement. La seconde devait bientôt la suivre, et Neu- mann soupçonnant la perte de la dernière plantule, se déeida à la mettre en pleine terre en face d’une des grandes serres avec un abri pendant quel- que temps, afin qu’elle s’habituât peu à peu à cette nouvelle condition. Le succès fut complet, car c’est à cetle même place qu'on peut voir aujour- d'hui le premier Paulowina obtenu en France à cette époque (”?. Neumann, qui était un des rédacteurs de la Aevue horticole, a publié un très court article avec figure du Paulownia en août 1843, et 11 dit : Le temps de sa floraison n’est pas encore certain, quoiqu'il ait enr en 18/49, à la fin d'avril. Le pied mère qui a fructifié au Jardin des Plantes a donné des graines; sur cent qui ont été semées le 7 janvier dernier (1843), so1- xante-quinze ont levé dix jours après». Ainsi le Paulownia du Muséum a fleuri et fructifié huit ans après sa ger- mination, ce qui est la moyenne de ce que nous savons maintenant sur la floraison de cet arbre. Quant à la facilité avec laquelle on multiplie ce vé- () À un mètre du sol, il mesure actuellement 3 m. 15 de circonférence. — 46 — gétal, Neumann, en praticien consommé qu'il était, nous l’apprend dès 1843, et il prévoit déjà qu'il ne sera pas difficile sur le choix du terrain. Il a imaginé le bouturage par racines au mois de mars, époque la plus favo- rable selon lui, en tronçons peu enterrés dans les pois que l’on place sur couche tiède. Enfin il a bouturé les rameaux dans la tannée avec le plus grand succès. Bien que nous soyons fixés sur la facilité de reproduction du Paulownia et de sa rusticité exceptionnelle à nos plus rudes hivers, il est bon de rappeler que ces constatations ont été faites dans le Jardin des Plantes, par le personnel compétent de cet établissement, au début de l’ap- parition de ce bel arbre, lequel a le double mérite d’être utile et orne- mental. Le Paulownia imperialis Sieb. et Zucc. figuré et décrit dans la Flora ja- ponica, où sa place est düment établie comme scrofularinée, avait été con- sidéré comme Bignonia par Thunberg et Incarvillea par Sprengel. Cela n'étonnera pas, car, par les caractères extérieurs, le Paulownia zappelle bien plus une bignoniacée qu'une scrofularimée. Cet arbre, maintenant répandu partout et même utilisé dans les planta- tions urbaines, est très réputé en Chine et surtout au Japon, sa patrie, pour son bois dont on fait un usage courant, comme chez nous pour le Peuplier ou le Sapin; aussi la culture en est-elle réglée administrativement. La légèreté du bois est extrême, puisque sa densité ne dépasse guère 0.24 à 0.26 en meyenne. [l y a cependant des essences tendres et d’autres demi- dures suivant la nature du sol et son exposition ©? Le Kiri, nom vulgaire du Paulownia au Japon et Too ou Hak-Too en Chine, est réservé pour la menuiserie d'intérieur (vitrines, caisses) et tous les petits objets d’un usage journalier. Les tiroirs, qui, chez nous, sont énéralement à glissement, là sont rainés el superposés en piles dans les maoasins des marchands de l'Extrême-Orient. Les raisons qui font rechercher ce bois sont, d’une part, sa lépèreté, et, d'autre part, le orand mérite de ne pas +fendre» ni «jouer», comme on dit en langage de métier. Des planches faites avec du bois de Paulownia cultivé au Muséum, ainsi que des vitrines venant du Japon même justifient cette réputation par leur bon état de conservation. Les éiéments composant ce bois sont très homogènes et bien disposés pour former un ensemble à souhait pour une pareïlle matière. L'association des fibres, à parois peu épaisses, avec un parenchyme ligneux relativement abondant ne provoque pas de retrait d’un élément sur l'autre. Les rayons médullaires, composés de deux ou trois assises de fines cellules, sont très courts dans le sens longitudinal. On sait que, le point faible étant habi- tuellement dans un bois les rayons médullaires, c’est en ces points que se Voir Dupont, Les essences forestières du Japon, 1880. 4 | ; ÿ ; CA \ 4 A L \ — AT — roduiront les gereures et les fentes, d'autant plus que ces ravons seront A | Y étendus et auront des cellules à parois peu épaisses. Par ses fins el courts rayons, le bois de Paulownia échappe à cet inconvénient. L'usage de ce bois pour les raisons qui précèdent entrerait avec avantage dans la pratique en Europe, bien que les sortes de bois ne manquent pas dans notre région. DÉVELOPPEMENT DES ÉLÉMENTS PRÉCURSEURS DES TUBES CRIBLES DANS LE THUIA ORIENTALIS, par M. G. Cnauveaun. Nous nous proposons dans cette Note d'étudier sur un exemple déterminé des éléments précurseurs dont nous avons récemment annoncé l'existence chez les Gymnospernes ©. Choisissons comme exemple le Thuia oriental et prenons une plantule dont les cotylédons sont encore en partie entourés par le téoument de la graine, É 4 1° Dans la racine. — Sur une coupe transversale faite à un millimètre du sommet de la radicule (fig. 1), nous constaterons, à première vue, la présence de deux taches claires de forme ovale allongée occupant cha- cune environ le quart de la stèle. Ces taches paraissent plus claires que le reste de la stèle, parce qu'elles sont formées de cellules plus grandes que les autres. Ces cellules («, b, fig. 1) sont les éléments précurseurs des tubes criblés. On peut les distinguer de très bonne heure, grâce à leur accroisse- ment précoce au milieu d’un tissu encore assez homogène. Îls prennent naissance aux dépens d’une assise alors située en dedans de Vassise sous-endodermique. En deux points diamétralement opposés, cer- lines cellules de cette assise se divisent par une cloison langentielle de fa- con à donner un arc formé de deux assises, mais ces deux assises présentent toujours une certaine irrévularité due à ce que le cloisonnement tangentiel ne-frappe pas également toutes les cellules. Quand ce cloisonnement s'opère, les cellules qui en sont le siège se trouvent séparées des initiales de la stèle par une dizaine de cellules environ. Ensuite les cellules de ces deux arcs cessent bientôt de se diviser par des cloisons transversales et, continuant de croître surtout dans le sens de l’axe de la radicule, ac- quièrent une grande longueur qui leur donne une forme tubulaire bien marquée. 0) G. Cuauveau», De l’existence d’élements précurseurs des tubes criblés chez les Gymnospermes (Compt. Rend. Acad. des Se., juin 1902). — 118 — En dehors, lassise sous-endodermique se dédouble un peu plus lard tangentiellement , de telle sorte que désormais les éléments précurseurs sont séparés de l'endoderme (e, fig. 1) par deux assises (p, fig. 1) qui re- présentent par conséquent le péricycle. Parfois le péricycle en certains points parait simple, cela tient à ce que une ou plusieurs cellules ne se sont pas dédoublées; mais, dans la plupart des cas, le périevele est formé de deux assises. Fig. 1. — Coupe transversale menée à 1 millimètre du sommet de Ja radicule. Thuia orientahs. G. 500. “. Tube précurseur extcrne. — b. Tube précurseur interne. — +. Tube eriblé futur. e. Endoderme. — p. Péricycle. Le nombre des éléments pr'curseurs est assez variable dans chaque arc ou faisceau !). On en trouve une douzaine au plus constituant l’assise ex- Lerne du faisceau, disposés côte à côte au contact du péricycle; il y en a moins dans l’assise interne parce que, comme nous l'avons dit, certaines des cel- lules mères ne se sont pas divisées tangentiellement, et en particulier celles qui se trouvent situées aux extrémités de l’are. La forme et la grosseur de ces éléments est aussi variable. En général, les externes (a, fig. 1) sont plus gros que les internes (b, fig. 1), mais l'inverse se présente çà et là dans chaque faisceau. Au sujet de leur forme, ce qui prédomine c’est la grandeur de leur diamètre dans le sens radial. Nous avons déjà dit que leur longueur dans le sens de l’axe peut devenir très grande, elle dépasse d'ordinaire trente fois leur grosseur. Les éléments externes (4, fig. 1) deviennent donc de véritables tubes (a, fig. 5): leur paroi reste mince dans toute son étendue, en particulier (1) Quand le nombre des faisceaux libériens est de trois, les éléments précur- seurs sont beaucoup moins nombreux dans chaque faisceau. — 119 — sur leurs faces transversales qui, rarement planes, sont le plus souvent arrondies et disposées obliquement, ce qui en augmente la surface. En ré- sumé, ces éléments externes sont des tubes conduisant les matières élaborées jusqu'au méristème terminal, grâce à la minceur de leur membrane; mais là s'arrête la différenciation de leur paroi qui ne présente aucune modifi- cation appréciable. OA Er ROOSVO ® . a A Le EF 19. 2. — Coupe transversale de la racine. Etat plus âgé que le précédent. Thuia oriertalis. G. 200. Dans loutes les figures, les mêmes leltres ont même signification. v. Vaisseaux. Les éléments de lassise interne (b, fig. 1) sont de véritables tubes comme les précédents, mais ils peuvent présenter un degré de plus dans leur différenciation. Sur leurs faces tranversales, leur paroi offre parfois de fines ponctuations constituant l’ébauche d’un crible. En outre, sur certains points de leurs faces longitudinales internes, leur paroi subit une modifi- fication spéciale qui aboutit à la formation, en chacun de ces points , d’une petite plage criblée (b, fig. 5). Ges seconds tubes communiquent done faci- lement par les plages criblées avec les premiers tubes criblés qui leur suc- cèdent vers l'intérieur. Quand ecs tubes précurseurs, plus ou moins différenciés, sont en pleme Muséum. — vai. 30 — 150 — activité, ce qui a lieu au voisinage du sommet, leur turgescence est très grande. I en résulte une compression des cellules péricycliques voisines (p, fig. 1) et des cellules libériennes (f, fig. 1), qui se traduit, sur les coupes, par un aplatissement radial de ces deux-sortes de cellules. Plus lard, ces cellules internes (1) primitivement aplaties deviennent à leur tour turgescentes et subissent peu à peu la modification spéciale qui caractérise les premiers tubes eriblés (t, fig. 2); leur paroi s’épaissit et-sur leurs faces transversales se forment ‘des cribles bien distincts. À partir de ce moment, les premiers tubes précurseurs perdent leur turgescence et entrent en voie de régression (a, fig. 2). Les cellules libériennes situées en œ C2) XY) \K EE 67 F 19. 3. — Coupe transversale menée au-dessus de la radicule. Thuia orientalis. G. 200. dedans des premiers tubes criblés évoluent à leur tour en tubes criblés semblables aux premiers, et les cellules qui les suivent vers l’intérieur deviennent génératrices et se cloisonnent activement. La formation de ces cellules nouvelles s'accompagne d’une pression qui se manifeste surtout sur les tubes précurseurs. D'abord, ce sont ceux de l’assise externe qui se réduisent (a, fig. 2), puis ensuite ceux de l’assise interne (b, fig. 9 ),-et leurs membranes comprimées forment ensemble, plus tard, une ligne d'épaississement bien marquée entre le péricycle et les premiers tubes criblés. Dès lors, la racine ne présente plus d’autres traces de ces éléments précurseurs, qui n’ont, par conséquent, qu’une existence transitoire, el le — 51 — passage du péricycle aux tubes eriblés complètement différenciés parait se faire brusquement. 2° Dans l'axe hypocotylé. — Si, au lieu de suivre le développement des tubes précurseurs dans la radicule de plus en plus âgée, nous suivons ces tubes depuis la radicule jusqu'aux cotylédons non encore épanouis de Ja jeune plantule du début, nous verrons qu'ils se continuent en conservant la même direction jusqu’au niveau de l'insertion des deux cotylédons. En allant de la radicule au nœud cotylédonaire, on observe un certain nombre de modifications dues au changement de milieu et dont les plus apparentes consistent dans la suppression progressive des cadres d’épaississement des assises corticales internes et dans la délimitation de moins en moins tranchée entre l'écorce et la stèle. Mais il se produit aussi d’autres modifications, inaperçues jusqu'ici, relatives aux tubes précurseurs. Fig. 4. — Coupe transversale menée au-dessous des cotylédons. Thuia orientalis. G. 200. Les tubes précurseurs externes (a) présentent des plages criblées sur leurs faces internes et latérales; les tubes précurseurs internes (b) en pré- sentent sur toutes leurs faces. On constate, dans certains cas, une différenciation plus ou moins mar- quée de la paroi de certains de ces tubes (b, fig. 3), qui peuvent dès lors se confondre par leur aspect avec les premiers tubes criblés, eux-mêmes déjà différenciés (+, fig. 3). D'ordinaire, tous les tubes précurseurs diminuent peu à peu de gros- seur, à mesure qu'on s'éloigne de la radicule, en même temps qu'ils su- bissent une modification de leur paroi de plus en plus grande. Les tubes 30. — 152 — externes qui, dans la racine, conservent leur paroi mince dans toute son étendue, présentent, de place en place, une petite plage criblée. Ces plages se voient bien sur les coupes longitudinales (b, fig. 5) et transversales (a, fig. 4); elles se montrent sous forme de petits épaisissements lenticulaires de la membrane traversés chacun par un petit nombre de fins canalicules. Ces plages criblées sont situées soit sur les faces longitudinales latérales faisant communiquer entre eux les tubes externes, soit sur les faces longi- tudinales internes, les mettant en communication avec les tubes de l’assise interne. Les faces transversales conservent des parois minces br permettent des échanges faciles entre les tubes superposés. à NOR en Re Fig. 5. — Différents tubes du liber présentant divers deprés de différenciation. a. Portion de tube externe pris dans la radiculc. — b. Portion de tube externe pris dans l’axe hypocotylé, au voisinage des cotylédons, montrant les plages criblées sur sa face interne. — b”. Portion de tube précurseur interne , pris au même niveau que le précédent, montrant des plages cri- blées sur toutes ses faces et un crible peu épais sur sa face transversale. — t. Portion de premier tube criblé pris au niveau des deux précédents. Thuia orientalis. G. 300. Les tubes internes suivent, dans leur différenciation, la même marche progressive (b, fig. 4); ils présentent des plages criblées sur toutes leurs faces longitudinales (4, fig. 5), tandis que ceux de la racine en possédaient seulement sur leurs faces latérales internes. En outre, leurs parois transver- sales se transforment en autant de cribles épais, et enfin leur paroi dans — 153 — toute son étendue présente la modification caractéristique qui se constate chez les premiers lubes eriblés proprement dits, de telle sorte que, par tous leurs caractères, ces tubes internes, qui n'étaient que des tubes pré- curseurs dans la racine, deviennent au-dessous des cotylédons des tubes tout à fait comparables aux premiers tubes criblés. in dedans de ces tubes internes, les cellules évoluent en autant de tubes criblés nou- veaux (t, fig. 4). Un peu plus tard, quand l'assise génératrice située en dedans du liber commence à fonctionner, les tubes précurseurs s'atro- phient et, sous la pression des assises nouvelles, ils se trouvent comprimés. Souvent c’est l’assise interne de ces tubes qui s’atrophie en premier lieu, l’assise externe s'atrophiant ensuite; l’ensemble de leurs membranes, in- complètement digérées encore, forme un trait de séparation plus où moins marqué entre le liber proprement dit et la péricycle. Fig. 6. — Coupe transversale d’un cotylédon non encore épanoui. Thuia orientalis. G. 300. 3° Dans les Cotylédons. — Les tubes précurseurs, au nœud cotylédo- naire, se continuent vers le haut en suivant une direction différente, de telle façon que la moitié des tubes d’un faisceau s’écarte des tubes formant l'autre moitié, et il en résulte que l’on a maintenant quatre faisceaux cor- respondant deux à deux aux faisceaux précédents. Continuant ainsi à s’écarter l’un de l’autre en restant toujours en dedans du péricycle, ces quatre faisceaux arrivent à se trouver en dehors des faisceaux ligneux plus internes et, peu après, ils se réunissent deux à deux de façon à former dans chaque cotylédon un faisceau unique superposé au faisceau ligneux, mais chacun des nouveaux faisceaux libériens comprend deux moitiés correspondant chacune à un faisceau différent de la radicule. Ce faisceau libérien du co- tylédon offre d’ailleurs la même constitution avec un degré de différencia- — 54 — tion plus avancé encore en ce qui concerne les tubes précurseurs. En effet, ici, les plus externes de ces tubes offrent sur leurs faces latérales et internes de petites plages criblées nombreuses et leur paroi s’épaissit un peu aux angles (a, fig. 6). Les tubes internes (b, fig. 6) possèdent des plages cri- blées sur toutes leurs faces et en dedans d’eux se montrent les tubes criblés proprement dits (1, fig. 6). D'ailleurs, tous ces tubes précurseurs (a, b) ont une existence transitoire comme dans les autres parties de la plantule. Quand lassise génératrice a fonctionné, ces tubes entrent en voie de ré- gression et les restes de leurs membranes marquent plus tard exactement la limite entre le liber et le conjonctif. h° Dans les autres parties de la plante. — Au-dessus des cotylédons, soit dans la tige, soit dans la feuille d’une plantule plus âgée que la pré- cédente, les premiers éléments libériens qui apparaissent sont déjà très différenciés et l’on nc retrouve plus les formes primitives intermédiaires. Au contraire, ces formes primitives se retrouvent dans tout le système radi- culaire. Quel que soit l’ordre de la radicelle considérée, cette radicelle pré- sente toujours au début les éléments précurseurs des tubes criblés , tels que nous les avons décrits dans la radicule. CONCLUSIONS. En résumé, dans le Thuia, le liber présente un caractère primitif non encore rencontré en dehors des Gymnospermes. Dans les premières phases de son développement, il est formé de tubes à paroi mince sans aucune dif- férenciation , puis de tubes à paroi peu différenciée, mais offrant çà et là de petites plages criblées qui permettent d'arriver sans transition brusque aux premiers tubes criblés. Ces premières phases existent dans le dévelop- pement du liber de la radicule et de toutes les radicelles. Elles existent aussi dans l’axe hypocotylé et jusque dans les cotylédons, mais à mesure qu'on s'éloigne de la radicule, on constate leur réduction progressive, ré- duction qui correspond à une accélération dans le développement. Cette accélération se manifeste par la différenciation de plus en plus avancée des éléments précurseurs, de telle sorte qu'au-dessus des cotylédons les phases primitives du développement du liber paraissent supprimées. Les Cacrées DE CosTaric4, PAR M. LE D' Ace. Were. Dans la géographie botanique de l'Amérique centrale, et en particulier de la République de Costarica , qui fait l’objet spécial de la présente étude, la famille des Cactées a laissé jusqu'à présent une page à peu près blanche. — 55 — Deux ou trois Ripsalis, parmi lesquels inévitable A. Cassytha répandu dans toute l'Amérique tropicale, un ou deux Cereus sans détermination pré- cise, voilà tout ce qu'il était possible de trouver, au chapitre des Cactées, dans toute la littérature botanique relative à la Flore de la riche et intéres- sante région qui s'étend d’un océan à lautre, depuis Port-Limon sur l'Atlantique jusqu'a Puntarenas sur le Pacifique, et depuis les frontières du Nicaragua jusqu’à celles de la Colombie. Nous avons voulu nous rendre compte si cette pénurie de renseignements tenait à l'absence véritable des Cactées dans ces terriloires, où simplement à l'insuflisance des explorations faites jusqu'à ces derniers temps. Dans ce but, nous nous sommes adressé, avec l'appui du Muséum, aux botanistes ou collecteurs de l'Institut physico-géographique de San-José de Costarica, dirigé avec autant de compétence que de persévérance par M. le professeur Henri Pittier. Nous avons trouvé auprès d'eux un accueil em- pressé, et dans une correspondance de plusieurs années, nous avons obtenu de MM. H. Pittier, Ad. Tonduz, P. Biolley et Carlos Wercklé une foule de renseignements inédits et de nombreux échantillons, secs ou vivants. Nous avons pu ainsi constater qu'à Costarica les Cactées sont loin d’être aussi rares qu'on le croyait, et au lieu des trois ou quatre espèces connues très imparfaitement jusqu’à présent, nous avons pu établir une liste de plus de vingt espèces, en grande partie nouvelles, qui font l'objet de la présente communication , et dont le nombre augmentera certainement beau- coup lorsque les explorations se seront étendues davantage. Tous les renseignements obtenus ont confirmé qu’il n'existe à Costarica aucun représentant des Cactées globuleuses , si répandues dans d’autres contrées de l’Amérique. On n'y a trouvé, jusqu’à présent, aucun Echino- cactus, aucun Mamillaria, aucun Echinopsis, aucun Melocactus. Les Gactées de Costarica sont en grande majorité des espèces épiphytes , appartenant aux genres Cereus, Phyllocactus et Rhipsalis. Les Cactées terrestres sont en mi- norité, et se bornent à quelques espèces de Cereus, dont une seule est de forme columnaire et habite les rivages plus secs du Pacifique, en compa- gnie d’un Pereskia arborescent. En outre, le genre Opuntia est représenté par une espèce cultivée pour ses fruits comestibles, et peut-être par deux pe- tites espèces sauvages , sur lesquelles nous n'avons que de vagues indications. Nous n’avons aujourd’hui ni l'intention ni la prétention d'écrire une monographie définitive des Cactées de Gostarica. Nos documents présentent encore trop de lacunes, et les plantes qu'elles concernent ont besoin d’une observation plus prolongée et d’une culture comparative dans nos collec- tions d'Europe. Nous voulons simplement donner une première liste, ou énumération descriptive préliminaire, pour prendre date et préciser le point de départ de recherches ultérieures. A notre grand regret, nous sommes obligé de laisser provisoirement de côté plusieurs espèces sur lesquelles nous n'avons que des renseignements insuffisants. — 56 — CEREUS. Î. C. Aragoni nov. sp. M. Ge Gierge columnaire, le seul connu à Costarica, croit dans la partie chaude et sèche du versant du Pacifique, où on lui donne le nom de Cardon. On le irouve surtout du côté de Puntarenas et sur la côte du golfe de Nicoya, où il est planté en forme de haïes ou de palissades, comme le Cereus maroinatus au Mexique. Il y atteint une hauteur de 5 à 6 mètres, sur un diamètre de 15 centimètres. On en fait des haies en plantant des tronçons de 1 à 2 mètres en ligne droite, serrés les uns contre les autres, de facon à se toucher. On obtient ainsi des chemins étroits, clos des deux côtés sans interruplion par des murs solides constitués par ces Cereus. Le nombre des côtes est en général de 6 à 8, larges, obtuses, à crête arrondie. Sur un exemplaire vivant de ko centimètres de hauteur que j'ai observé, la tige a 10 centimètres de diamètre; elle est d’un vert foncé et ressemble de loin à un tronc de Cereus marginatus. Les côtes, au nombre de 5 ou 6, larges de 3 centimètres, sont séparées par des sillons d’abord aigus, plus tard larges. Aréoles distantes de 2 centimètres, garnies en naissant de tomentum blanc convexe, plus tard nues. Aïguillons rigides, subulés, d’abord couleur ivoire à pointe brune, plus tard tous gris; 7 extérieurs, longs de 5 à 10 millimètres, et 1 central, porrigé, long jus- qu'à 2 centimètres. Les fleurs fraiches ont, dit-on, 8 centimètres de longueur; conservées dans l'alcool, elles ont 6 centimètres: elles sont livides, tubuleuses, peu épanouies, à limbe recourbé en dehors. Tube squameux, creux et vide à sa moitié inférieure, rempli à sa moitié supérieure par les étamines courtes, étagées: style ne dépassant pas le limbe. Fruit arrondi-conique, de 3 à A centimètres de diamètre, couvert de tubercules rhomboïdes aplatis portant à leur sommet une aréole tomen- teuse et aculéifère. Chair blanchâtre (?). Grosses graines noires, de 5 à 6 millimètres de longueur sur 3 à 4 millimètres de diamètre, à test noir mal, très fragile. Var. palmata. Dans certaines localités de la province de Guanacaste, ces Cereus forment des fasciations ou cristations nombreuses et très remar- quables. Elles différent des cristations des autres Gereus par leur forme plate, palmée, qui leur fait donner par les naturels le nom de palmas. D’autres fois, au lieu d’être plates, elles sont plus divariquées. Ces eris- talions, abondantes dans certaines localités, sont très rares dans d’autres. 0) Dédié à M.Manuel Aragon, directeur général de la Statistique à Costa-Rica. RL oh es of — 157 — 2, GC. acutangulus Olto in Gatal. hort. berol., 1833. Syn. C. baæaniensis Karw., C. ramosus Karw., C. princeps Pfr. — Cereus sp., sepes vivas formans prope S. José (Polakowsky, 1877). Vieille espèce très polymorphe, à 3, 4 ou 5 angles, très répandue dans tous les pays riverains de la mer des Antilles ou du golfe du Mexique. Ce Cereus, un des plus anciens habitants de nos serres, n’est autre chose que le Cactus pentagonus Linné, Cereus pentagonus Haw., et existait sous ce dernier nom dans la vieille collection de Monville à Rouen; les descriptions de Haworth et de Pfeiffer le font reconnaitre facilement. Il a, du reste, plus souvent 3 angles que 4 ou 5; il est caractérisé par sa tige débile, arti- culée, et sa fleur blanche, nocturne, en trompette, portant sur l'ovaire el sur le tube quelques aiguillons courts et rigides. Fruit rouge, d'environ 8 centimètres de diamètre et de longueur, sub-costé ou sub-anguleux, épineux. Épiderme rouge clair, très é épais, renfermant une pulpe fibreuse rouge écarlate parsemée de grosses graines noires. Planté à San José en haies (Polakowsky, Tonduz). N° 2393, cours inférieur du Rio Diquis (Pittier, 1897). N° 3, vivant (H. Pitlier, 1901). 3. G. trigonus Haw., var. costaricensis. Ce Cereus, de la Section des Gierges triangulaires, est très recherché à Costarica pour son excellent fruit connu sous le nom de Pitahkaya, et dif- fère notablement du Cer. triangularis de nos collections d'Europe. Ce der- nier, originaire du Mexique, produit souvent dans nos serres (ainsi qu’en pleine terre dans le Midi ou en Algérie) ses énormes fleurs et son grand fruit ovoïde, rouge carmin, couvert de grandes squames foliacées et renfer- mant une chair blanche comestible. Son congéaère de Costarica s’en dis- tingue par sa tige plus glauque et surtout par son fruit, tout aussi grand mais plus sphérique, moins squameux, et rempli d’une pulpe cramoisie d'un goût très délicat. Par ces caractères, 1l se rapproche davantage du Cierge triangulaire des Antilles, dont le P. Plumier dans ses manuscrits, datant de 200 ans, a donné la première description sous le nom de Melo- cactus trigonus repens, et dont Haworth a fait son Cereus trisonus. Nous ne pourrions cependant pas aflirmer d'une facon absolue que notre Pitahaya de Costarica est tout à fait identique avec celui de Plumier, quoique ce dernier ait également un fruit à chair cramoisie, et nous préférons le con- sidérer provisoirement comme une variété costaricienne du Cereus trigonus Haw. — M. Ad. Tonduz en a donné dans ses +Herborisations au Costa- Rica» (Bulletin de l’herbier Boissier, tome IIT, 1895) une bonne photogra- phie, qui permet de se faire une idée du port de ce Cierge grimpant et de l'abondance de ses grandes fleurs blanches, de plus de 30 centimètres de longueur et de diamètre, — 158 — Les exemplaires que nous eultivons, soit au Jardin des Plantes , soit dans le Midi, ne sont pas encore assez adultes pour bien marquer leurs caractères différentiels, mais se distinguent déjà par leur couleur quelque- fois glauque, comme celle du Cereus Ocamponis, par l'absence de liséré ou de marge sur la crête des côtes, et par-la saillie que forment les aréoles. Les fleurs du Pitahaya, quoique semblables à celles du GC. ariangularis de nos jardins d'Europe, ont cependant sur l'ovaire et le tube des squames foliacées plus étroites et moins charnues. Il en résulte que le fruit lui- même est moins squameux, et que ses squames sont beaucoup plus ca- duques, ce qui lui donne un aspect fort différent. Le fruit de Costariea est aussi gros et atteint également le poids de 500 grammes: mais il est sur- tout remarquable par la saveur délicate de sa pulpe cramoïsie qui teint la bouche en rouge carmin. Ge fruit est très recherché sur le marché de San José, où il se paye fort cher. Il passe pour un des meilleurs du pays. Dans l’intérieur, les Pitahayas mürissent moins bien: les plus estimées viennent des Terres chaudes près de la côte (Wereklé). N° 2301, 2302, 2303, 2307, 2308. (Tonduz.) 4. G. stenopterus nov. sp. Cereus de la Section des triangulaires, mais plus grimpant, formant une plante plus courte, très ramifiée, qui pousse sur les arbres, sur les rochers et dans les précipices (Tonduz, Wercklé). Caractérisé par ses 3 côtes ou ailes, très minces, comprimées. Nos exemplaires sont trop jeunes pour être bien décrits. Il parait que cette espèce est surtout remarquable par sa grande fleur rouge carmin, nocturne, de 18 centimètres de diamètre (Wereklé). Dans l'herbier de M. Tonduz, au Muséum, il y à une fleur sèche; l'ovaire est glabre, couvert de squames ovales obtuses; le tube est glabre et garni de squames allongées linéaires: les pétales sont nom- breux, très étroits, linéaires, de 5 centimètres de longueur. Étamines nom- breuses, plus courtes que les pétales. Le fruit est, dit-on, rouge et ana- logue à celui du Cer. trigonus. N°* 1909 et 1919, Vallée de Tuis (Tonduz, 1898). N° 13053, Herbar. Tonduz in Mus. paris. Tucurrique, près Turialba (Wereklé). 9. CG. calcaratus nov. sp. Cierge grimpant, très allongé, peu ramifié, non articulé, qui monte du pied au sommet des arbres, en s’attachant comme le hierre contre l'écorce. Tiges trigones, d’un vert luisant, de 2 centimètres de diamètre ; côtes com- primées, sub-aiguës; aréoles distantes de 3 centimètres, placées sur la page supérieure d’un tubercule nasiforme rostré formant une saillie arron- die, analogue à l’éperon du Cer. rostratus. Ghaque aréole porte un à deux pe (TE ÿ aiguillons courts, subulés, très rigides et durs, sub-immergés, peu visibles, mais très sensibles au toucher. Nous n'avons aueun renserenement sur la fleur ni sur le fruit; mais, malgré cela, l'espèce paraît suflisamment caractérisée. Port-Limon, n° 20 (H. Pittier, 1901). 6. G. Tonduzii nov. sp. Cierge grimpant, triangulaire, quelquefois quadrangulaire, à angles émoussés, d’un vert jaunâtre, peu épineux, montant sur les grands arbres et atteignant des dimensions phénoménales (Tonduz). Caractérisé par son fruit jaune citron, hérissé de faisceaux d’aiguillons comme une grosse châtaigne. Un de ces fruits, envoyés par M. Tonduz, porte encore à son sommet les restes de la fleur. Celle-ci paraît courte, à limbe petit : le tube floral est épineux; les étamines paraissent avoir été courtes et insérées en gradins sur le tube; les divisions périgoniales, mal conservées, sont très petites et peu nombreuses. Le fruit est sub-globuleux, de 3 à 4 centimètres de diamètre, à peau jaune citron et pulpe blanchätre : il n’est pas tuberculé, mais couvert de plus de 100 aréoles très rapprochées et facilement caduques ; chaque aréole se compose d’une pelote ronde de tomentum brun très court, sur lequel sont insérés sans ordre apparent une trentaine d’aiguillons faibles mais sub- rigides et fragiles , longs de 5 millimètres à 1 centimètre. Ombilie nu, large de 15 millimètres, formant un entonnoir de 1 centimètre de profondeur. Graines obovées, brun foncé luisant, lisses, longues de 2 millim. 2, arron- dies au sommet, pointues en bas: hile ventral allongé. N° 1915, trouvé en 1898 par M. Tonduz au Copey (1,800 à 2,900 mètres d’al- titude), près de Santa Maria de Dota. C'est le Cereus le plus commun au Copey, .lantôt sur les arbres, tantôt sur la terre (Tonduz). 7. CG. miravallensis nov. sp. Cierge grimpant très ramifié, s’attachant et se moulant sur l'écorce des arbres comme du lierre, et finissant par envelopper ou écraser le tronc et les branches sous la masse formidable de ses tiges envahissantes. Ces tiges, tétraptères ou pentaptères, montent tout le long de l'arbre, parallèlement “et se serrant les unes contre les autres: il en naît autant qu'elles peuvent trouver de la place pour se coller le long du tronc ou des branches : les ra- mificalions du Ceréus qui ne trouvent plus de place découverte restent courtes et presque sub-plobuleuses. La fleur a la forme d’une fleur d'Echinopsis, mais est plus grande, noc- turne, blanche en dedans, cuivrée en dehors. Fruit gros comme un œuf, rond, très épineux, carmin clair, à chair blanche insipide. Volcan de Miravalles ( Wercklé). — 60 — 8. G. Wercklei noy. sp. Espèce épiphyte, mais non grimpante. Pousse sur les rochers ou sur les branches des arbres, d'où elle pend en formant une touffe épaisse très ra- mifiée. Ressemble à certains Rhapsalis par ses tiges cylindriques, canalicu- lées, vertes, grosses comme le petit doigt, complètement inermes, sillonnées par une douzaine de côtes droites, lisses et profondes. Ces tiges inermes, canaliculées, donnent naissance à de très grandes fleurs (qui n’ont été vues que fanées) et à un fruit rond, jaunâtre, gros comme un œuf de poule et excessivement épineux ; à chair blanche non comestible. Cerro Mogote, près Miravalles (Wercklé). 9. C. Tunilla nov. sp. Cierge grimpant grêle, à 4 angles (quelquefois 3 ou 5), vert foncé, peu radicant, épais de 1 centimètre, rarement de 15 millimètres. Dans la jeu- nesse, les côtes paraissent être sub-comprimées; mais, plus tard, la tige de- vient presque prismatique et les côtés plans. Aréoles assez éloignées, de 3 centimètres environ, plus tard jusqu’à 4 ou 6 centimètres; aréoles sail- lantes, feutrées, hémisphériques avec de nombreux petits aiguillons fauve clair, longs de 6 à 8 centimètres, divergents comme les épingles sur une pelote :; dans la jeunesse, les aiguillons sont moins nombreux ; en outre, ils sont souvent caducs, et alors la plante est quelquefois sub-inerme. Cette espèce, que les indigènes appellent Tunilla, est caractérisée par sa fleur tout à fait spéciale, qui forme, avec celle de l'espèce suivante (C. Gon-. zalezi), un type nouveau et particulier. Elle à fleuri à Paris, au mois d'août 1901, sur un jeune exemplaire greffé sur C. Nycticalus. Malheureuse- ment, je n'ai vu que la fleur déjà sèche. Elle est rose, courte (environ 6 centi- mètres de longueur sur 4 centimètres de diamètre) et offre, de loin, une certaine ressemblance avec la fleur rose du Phyllocactus phyllanthoïdes ; mais son tube est tuberculé et sétifère ; les divisions périgoniales sont courtes (en- viron 2 centimètres), dressées en entonnoir, et ont une nuance rose sau- moné. Les étamines, nombreuses, sont insérées en un seul groupe, à la gorge du tube. Trouvé sur un chêne, près du village de Tablon, à 2 lieues S. O. de Cartago (altitude : 1,400 mètres). Des Cierges grimpants analogues sont, du reste, signalés dans des localités voisines, entre autres l’espèce suivante. 10. G. Gonzalezii nov. sp. Reçu en janvier 1901 de la propriété de M. Alb. Gonzalez, à Pacayas, au N.E. de Cartago. La diagnose suivante fut rédigée à cette époque : C. ramosus, scandens vel repens, radicans, 3-vel rarius 4-angulatus, e viridi violascens, subinermis, vel aculeis 4-5 debilibus subremotis; floribus brevibus sal- monels ; ovario setifero, sepalis petalisque lanceolatis. — 61 — Cette espèce paraît moins grimpante que la précédente, dont elle se rap- proche du reste beaucoup. M. C. Wercklé, qui m'a envoyé les deux espèces, assure qu'il ne faut pas les confondre. Le C, Gonzalezn est généralement triangulaire, épais de a à 3 centimètres, d’un vert plus ou moins violacé très caractéristique, surtout sur les bords, quelquefois sur toute la surface. Les aréoles, distantes d'environ 25 millimètres, portent 4 à 5 aiguillons débiles sub-sétacés, fauves, longs de 3 à 4 nullimètres, L'espèce paraît, du reste, très polymorphe, ainsi que la précédente, et il se pourrait que leurs différences ne soient pas sufisantes. Toutes les deux produisent souvent de Jeunes pousses presque plates, comme des rameaux de Phyllacactus. La fleur, courte, saumonée, nocturne et matinale, a une longueur de 6 centimètres sur 4 centimètres de diamètre. Tube sétifère, saumon orangé, irrégulièrement sillonné et mamelonné, comme sculpté dans la cire; squames sépaloïdes, charnues, épaisses, dures; 15 pétales rose saumoné, Odeur de Cattleya, très agréable (Wercklé). Fruit jaune, allongé, épineux, comestible. Environs de Pacayas, 1,700 mètres d'altitude. PHYLLOCACTUS. 1. P. Pittieri, Web. in Dict. d’hort., 1898, p. 957. Cette espèce appartient au groupe du Phylloc. phyllanthus, dont elle se distingue facilement par ses rameaux plus lâches, quelquefois retombants, et par ses fleurs beaucoup plus courtes et plus larges. En outre, elle est très florifère el ses fleurs nocturnes durent une bonne partie de la journée du lendemain. Rameaux plats, allongés, longs de 30 à 4o centimètres, larges de 3 à h centimètres, à bords légèrement sinués; aréoles distantes de 3 centi- mètres. Fleurs paraissant en automne (octobre, novembre), ascendantes, c’est- à-dire tendant à la verticale, longues de 10 à 13 centimètres; limbe large “de 6 à 8 centimètres, semblable à une étoile de 25 à 30 rayons élalés comme ceux de la Rose des vents. Ovaire et tube d’un vert clair, presque nus, ne portant que quelques très petites squames aiguës, vertes; tube droit, non recourbé. Divisions périgoniales Tinéaires aiguës; les extérieures sépaloïdes vertes, plus longues que les intérieures, qui sont blanches et _ disposées.sur deux rangs. L'étoile formée par la fleur a, par conséquent, les rayons extérieurs verts et les rayons intérieurs blancs. Etamines insé- rées en un seul groupe à la gorge du tube, au nombre d'environ 75, courtes, dressées, blanches. Style rosé ou blanc rosé dans sa partie visible, rose carmin dans sa partie renfermée dans le tube. La nuance du style varie, d’ailleurs, selon les fleurs, depuis le blanc ou blanc rosé jusqu'au rouge — 62 — carmin. Stigmates : 10, blancs, étalés. La fleur a une odeur fine et douce, assez pénétrante, se rapprochant un peu de celle de la jacinthe. Vallée de Tuis, n° 1918 (Tonduz). Ligne du chemin de fer de l'Atlantique, près Matina (H. Pittier, n° 10319). Forêt de las Vueltas, Tucurrique (Herbar. Tonduz in Mus. Paris, n° 13053). 2. P. cartagensis nov. sp. Cette espèce fait partie du même groupe que la précédente, mais ses fleurs sont plus grandes et se rapprochent de celles du P. Hookeri. Cepen- dant les rameaux diffèrent de ceux de ce dernier, parce qu’ils ne sont ja- mais marpinés. Cette nouvelle espèce parait également très florifère. La tige et les rameaux sont à peu près semblables, comme forme et comme longueur, à ceux du P. Ackermann. Les fleurs sont nocturnes, blanches, élégantes et bien ouvertes, peu charnues et faciles à sécher pour l’herbier. Elles ont 20 centimètres de longueur sur 10 à 12 centimètres de diamètre; leur ovaire vert, de 8 milli- mètres de diamètre, porte 6 à 7 très petites squames à peine marquées; le tube, grêle, de 6 millimètres de diamètre, rosé ou rougeâtre, est presque nu et ne porte que 4 petites squames pointues. Le limbe périgo- nial est en forme de coupe bien ouverte; les divisions, au nombre d’une trentaine, ont environ 6 centimètres de longueur sur 6 à 8 millimètres de largeur; les extérieures, sépaloïdes, sont jaunâtres ou orangées: les inté- rieures , blanc pur. Pamines blanches, dressées, insérées en un seul groupe à la gorge du tube; anthères jaunâtres. Style plus ou moins rougeätre, ainsi que les stigmates. Var. : refracta Web. — Dans cette variété, qui n’est peut-être pas tout à fait constante, les divisions périgoniales extérieures sont réfractées, ou abaïssées vers le tube, et donnent ainsi à la fleur une forme un peu difié- rente. Le fruit de l'espèce, ainsi que celui de la variété, est allongé, long de 7 à 8 centimètres sur 3 centimètres de diamètre, avec quelques côtes ob- tuses, rouge extérieurement, à chair blanche, fade. 1 est comestible et porte dans le pays le nom de platanillo de monte (petite banane des bois). Sauvage aux environs de Cartago, altitude : 1,100 mètres (CG. Wercklé). N° 2061, Cartago (Tonduz, 1898). 3. P. lepidocarpus nov. sp. Espèce très distincte, nettement caractérisée tant par son port que par. ses fleurs et ses fruits. Par sa disposition staminale en deux étages séparés, elle s'éloigne entièrement des deux espèces précédentes et se place dans le groupe des Phyllocactus à étamines bi-sériées. Par sa tige et ses rameaux , elle compte parmi les espèces de petite taille, — 163 — et ressemble assez au P. phyllanthoïdes; mais ses fleurs sont grandes, blanches et nocturnes. Les jeunes pousses, encore cylindriques, se distinguent déjà par les sé- tules piliformes de leurs aréoles; les rameaux sont d'un vert luisant, longs de 20 à 25 centimètres sur 3 centimètres de largeur; aréoles distantes de a à 3 centimètres, garnies de quelques poils très fins. Si les rameaux sont de petite taille, les fleurs sont, au contraire, assez grandes et atteignent 20 centimètres de longueur. Elles sont surtout carac- térisées par leur ovaire allongé, couvert de longues et nombreuses squames charnues, étroites, linéaires, aiguës tantôt érigées, lantôt recourbées ou rétrofléchies. Aucune autre espèce du genre Phyllocactus ne présente une pareille conformation de l'ovaire, à laquelle le fruit doit à son tour un as- pect tout particulier, unique dans le genre. L'ovaire squameux, vert rougeàtre, est surmonté d’un tube arrondi absolument nu et glabre, rouge pale en bas, rouge carminé en haut. Un seul rang de sépales. carmin clair, longs et très étroits; pétales d’un blanc pur, larges et peu nombreux. Étamines blanches, longues, en partie fixées au milieu de la hauteur du tube, en parties insérées à la gorge. Pistil éga- lement blanc. x Le fruit est très caractéristique, long d'environ 9 centimètres sur 4 centi- mètres de diamètre, d’un rouge foncé violacé, et couvert d’une trentaine de longues squames charnues, étroites, aiguës, les unes érigées, les autres en partie réfléchies, ce qui leur donne l'aspect de cornes. La chair est blanche, un peu acidulée et agréable au goût. Je dois ces détails à l’obligeance de M. C. Wercklé, avec une fleur sèche et des croquis de la fleur et du frait. Le Copev, près Santa Maria de Dota, 1,800 à 2,500 mètres, épiphyte. — N° 1916 (Tonduz, 1898). Environs de Cartago, 1,400 mètres (CG. Wercklé), h. P. costaricensis nov. sp.? Espèce très vigoureuse, des environs de San José, ayant à peu près le port du P. grands ou du P. macropterus. Nous en cultivons depuis cinq ans de grands exemplaires vivants; mais, en attendant qu’ils fleurissent, nous sommes obligés de les laisser provisoirement parmi les espèces dou- teuses. Frondes longues d'environ 30 centimètres, sur 6 à 7 centimètres de largeur, à bords presque droits, crénelés ou plutôt incisés à des intervalles de 3 à 4 centimètres. Fruit long de 8 à 9 centimètres sur 6 à 7 centimètres de diamètre; l’épicarpe parait avoir été rouge, nu, non squameux, portant la trace de côtes longitudinales. Cet épicarpe a la consistance, la ténacité et la sou- — 64 — plesse du cuir. Graines noires, grandes , de la même forme que celles du Phylloc. phyllanthus , obovées à hile allongé ventral. Rio Virilla, près San José, n° 2305 (Ad. Tonduz). Rio Maria Aguiïlar (P. Biolley, 1898). — La Uruca (P. Biolley). D. P. macrocarpus nov. sp.? C’est également une espèce encore douteuse, basée sur des documents incomplets; mais elle est considérée dans le pays comme distincte, sous le nom de Pitahaya de hoja. Elle parait ne se trouver qu’à Piedras Negras, à moitié chemin de San José au Pacifique. Elle est de grande taille et a une très grande fleur nocturne blanche. Mais elle est surtout renommée pour son fruit, qui atteint 15 centimètres de longueur sur 5 centimètres de dia- mètre, et porte de nombreuses côtes plus où moins irrégulières, assez aiguës mais peu saillantes; 1l est carmin rosé extérieurement, à char blanche. Bon fruit, mais un peu fade. Piedras Negras, altitude 800 mètres (CG. Wercklé, 1900). Piedras Negras, n° 12 et 13 (H. Pittier, 1901). 6. P. grandilobus nov. sp. Espèce paraissant bien distincte, et remarquable à première vue par la largeur extraordinaire de ses frondes, bordées de lobes énormes. Les ra- meaux secs que nous avons vus ont jusqu'à 25 centimètres de largeur, avec une nervure médiane grosse comme le doigt, et portent sur leurs bords de très grands lobes arrondis qui séparent les aréoles. Nos exemplaires vivants, quoique peu développés, se distinguent également par leurs di- mensions exceptionnelles. Les fleurs sont, dit-on, grandes, blanches, noc- turnes. On dit que le fruit est rouge en dehors et en dedans (?); mais cela n’est pas certain. La Hondura, altitude 800 mètres: au N.E. de San José, entre La Palma et Carrillo (Wercklé, 1900). La Hondura, Pittier, n° 11, 1901. RHIPSALIS. Î. R. Cassytha Caerln, 1878. Cactus pendulus des anciens auteurs. Vieille espèce bien connue, épi- phyte sur les branches des arbres, répandue dans toute l'Amérique chaude et même dans l'Afrique tropicale. Tiges longues, pendantes, grêles, cylin- driques, vertes, inermes. leurs petites, blanchâtres, fugaces. Baies blanches, de 6 à 7 millimètres de diamètre, remplies d’un suc mucilagi- neux gluant, avec une vingtaine de graines noires allongées. — 165 — N° 9529, forêts de Shirores, Talamanca. N° 9311 et 2313, Jimenez, versant Atlantique. N° 2304, La Colombiana, côté Atlantique. N° 1919, forêts de Tuis, ete. Var. rhodocarpa Web., in Diet. d’'hortic., 1898, p. 1046. Baies d'abord blanches, ensuite rose pâle. Variété peu constante. N° 2314, vallée de Tuis, Turialba (H. Pittier, 1897). 2, R. ramulosa Pleifler, 1837. Cereus ramulosus Salm., in Hort. Dyck., 1834. Rhipsalis coriacea Polakowsky, 1877. Tiges grêles, cylindriques, rigides, ligneuses. Rameaux alternes, aplatis, minces, verts, étroits, lancéolés, crénelés, longs de 195 à 25 centimètres, larges de 19 millimètres. Petites fleurs blanchâtres. Baies blanches, 8 mil- limètres de diamètre, portant 2 ou 3 larges squames semi-lunaires roses ; graines nombreuses, noires, obovyées. Épiphyte sar les arbres élevés d’où pendent ses tiges, longues quelquefois de plusieurs mètres. Parait assez répandu. Environs de Cartago (Polakowsky); Aguas Calientes ( Wercklé); n°° 1911, 2321, 2322, vallée de Tuis, Turialba (Pittier, Tonduz); Los Frailes, 1,300 à 1,400 mètres d'altitude (P. Biolley). Les jeunes plantes , que J'ai fait élever de graines, ont des rameaux plus courts, obtus au sommet et correspondent absolument à la description du Rhupsalis ramulosa, qui n'est que la forme juvénile du À. coriacea. M. le professeur K. Schumann (in Flora brasil., 1890) considère cette espèce comme synonyme du Cactus alatus Swartz, de la Jamaïque, que les auteurs plus anciens identifiaient plutôt avec le À. Swartziana Pfr., qui, disent-1ls, habite également la Jamaïque. I se peut que M. Schumann ait raison, mais cela n’est pas démontré, et, dans le doute, il vaut mieux s'abstenir Jusqu'à ce que la Jamaïque soit plus complètement explorée. 3. R. angustissima nov. sp. Cette curieuse espèce semble une miniature de la précédente, ainsi que le montre la photogravure ci-contre, en demi-prandeur naturelle. Les tiges sont également grêles, cylindriques, ligneuses; les rameaux sont alternes, aplatis, linéaires, lancéolés, longs de 8 à 10 centimètres, sur 5 à 6 milli- mètres de largeur; crénelures distantes de 2 centimètres. Nous ne connaissons la plante que d’après des échantillons d’herbier, et nous n'avons pas de renseignements sur les fleurs ni les fruits. La plante a élé trouvée en un seul exemplaire à Caché, au S.E. de Cartago, dans la vallée du Reventazon, à 1,000 mètres d’altitude (P. Biolley, 1902). Muséuu. — vu. 31 — 166 — “| lis z 4 CA STL., 4° LAA Rk ès * « a Ÿ 73 k PR . x * » À si à & NS us à Le # ie N à EX : a Ce ie un NS Frs NI ÿ y ñ: — 67 — h. R. Biolleyi nov. sp. Tiges extrêmement ramifiées, très longues, flexueuses ou tordues, quoi- que sub-rigides et grimpant jusqu'au sommet des arbres, sans entrenœuds ni articulations: elles sont grêles, de 5 à 6 millimètres de diamètre, quel- quefois plus ou moins cylindriques, d'autres fois aplaties, mais le plus souvent obtusément tetragones ou (riangulaires, vertes, quelquefois bru- nâtres ou violacées, pourvues de nombreuses racines aériennes. Aréoles très petites, distantes de 5 à 6 centimètres ou davantage, marquées d'un duvet presque imperceptible. £ Cette espèce très distincte peut être classée dans la section des Angulosue, mais n'a d'aflinité réelle avec aucune des espèces de cette section. Elle paraît exiger un assez grand développement pour fleurir, puisque des exemplaires de plusieurs mètres de longueur et très ramifiés n’ont pas en- core montré leurs fleurs. On dit(?) que les fleurs sont petites et verdätres. Originaire, dit-on, des environs de Port-Limon (P. Biolley, 1899). Mais se trouve aussi dans la vallée du Reventazon, par exemple à Naranjo, à 1,000 mè- tres d'altitude (H. Pittier, n° 26, 1901). _— 9. R. Tonduzii Web. in Dict. d’hort., 1898, p. 1046. Tige rameuse , touffue , articulée, sub-érigée ou pendante. Articles verts, lonys de 6 à 10 centimètres, sur 1 centimètre de diamètre, à 4 ou 5 angles. Les articles inférieurs sont ordinairement pentagones, les supérieurs pres- que toujours tétragones, plus rarement lrigones. Côtes comprimées comme celles des À. pentaptera où trisona, subaiguës, crénelées; crénelures dis- tantes en moyenne de 2 centimètres, imermes, sétigères dans la jeunesse. Fleurs petites, blanchätres. Ovaire exsert. Baies assez grandes, globuleuses, de 7 à 8 millimètres de diamètre, lisses, blanches. Graines allongées, falciformes, à sommet pointu. À un examen superficiel , celle espèce présente une cerlaine ressem- blance avec les 22. pentaptcra Pir., À. sulcata Web. , et R. trigona Pfr., mais, en réalité, elle est tout à fait distincte. N° 2300, Ochomopo, altitude 1530 mètres (Tonduz 1896). N° 2312, Pont du Rio Tarrazu, près San Marcos (C. Wercklé 1897). N° 2310, Jimenez (P. Biolley). Sans numéro, à Piedras Neoras, 800 mètres (C. Wercklé). OPUNTIA. - 1. ©. Ficus indica Mill. Cultivé pour ses fruits qui se vendent aux marchés de San José et de Cartago. Un exemplaire, envoyé par M. Ad. Tonduz (n° 2309), est cultivé à Nice depuis 5 aps, et parait identique au Figuier de Barbarie de la ré- Ce — 168 — gion méditerranéenne (0. Ficus Indica), sauf la couleur plus verte de son fruit (?). | 2. 0. sp. ? D'après M. Carlos Wercklé, il existe en outre deux petites espèces sau- vages (?), sur lesquelles les renseignements manquent. PERESKIA. 1. P. Nicoyana nov. sp. Dans les régions chaudes et sèches du littoral du Pacifique (golfe de Nicoya, Guanacaste, Puntarenas, etc.), beaucoup de haies sont constituées par des Péreskias arhorescents qui s'élèvent jusqu'à 8 mètres de hauteur, avec une couronne large et assez épaisse formée de rameaux très droits. Les indigènes leur donnent le nom de Matéares. On en voit dont le tronc a jusqu’à 20 centimètres de diamètre, et 2 mètres de hauteur jusqu'aux premières branches. Leur écorce est très semblable à celle de nos cerisiers ; le bois est très solide et aussi dense que celui de nos arbres forestiers. Les jeunes pousses sont grosses et garnies de nombreuses feuilles vertes, planes, sessiles (non pétiolées), oblongues, d'environ 6 centimètres de longueur. Les fleurs ont 35 millimètres de diamètre et sont de couleur orange rou- setre. Le fruit a les dimensions et la forme d’une grande nèfle; 11 est jaune citron, insipide et plem de poils courts à Pintérieur, presque comme le fruit de la rose. — Les renseignements qui précèdent ont été fournis par M. C. Wercklé, qui a, le premier, observé ce curieux végélal et nous l'a signalé dès 1896. Des rameaux vivants, recueillis sur notre demande par M. Ad. Tonduz près de Nicoya, et envoyés par M. P. Biolley en 1900, sont ligneux, vert- grisatre, avec canal médullaire; ils ont 6 à 8 millimètres de diamètre. Aréoles saillantes, disposées en spirale, et portant chacune une feuille et un aiguillon unique, droit, gris, vigoureux, rigide, long de 4 à 5 centi- mètres. Feuilles oblongues, rétrécies vers leur base, peu charnues, glabres, vert mat sur leurs deux faces, avec plusieurs nervures principales, sub- parallèles aux bords de la feuille; elles ont de 5 à 7 centimètres de longueur, et environ 20 à 25 millimètres de largeur. Les jeunes pousses sont d’un vert tendre, lisses; leurs aréoles sub-tomenteuses portent à l’aisselle de la feuille un aiguillon fin, brunâtre et quelques’ poils blancs de 2 centimètres de longueur. s Deux de ces rameaux récoltés par M. Tonduz portaient des vestiges de boutons naissants et ont fleuri l’année suivante à Nice, chez M. Roland- Gosselin. La fleur dure très peu; elle s’ouvre avant midi et se referme le soir même. Elle a 5 centimètres de diamètre; l'ovaire, globuleux, vert, — 169 — inèrme, est garni de squames vertes, lancéolées, sub-spatulées, et de sé- pales verts bractéiformes. Les pétales sont élalés, disposés sur deux rangs et finement laciniés comme certains œillets: 1ls sont de couleur carotte un peu orangé. Étamines nombreuses, filets jaunes; anthères pelites, jaune- clair. Style jaunâtre, court; stigmates 6, de la même nuance, courts et serrés. — Le style est remarquable par sa forme. Sa base forme un cône élargi, dans lequel la cavité ovarique fait saillie, donnant ainsi presque l'apparence d'un ovaire semi-supère. Nous avons été frappé par l’'analogie de cette fleur laciniée ou frangée avec celle du Pereskia lychnidiflora , ainsi nommé et décrit par De Candolle dans sa Revue de la famille des Cactées (1828) où est reproduit le dessin inédit des botanistes espagnols Mocino et Sessé. Ces derniers l'avaient ap- pelé Cactus fimbriatus. On ne connaît pas la localité où ils ont trouvé ce Pereskia ; le texte relatif à leur dessin n’a pas été publié. Mais nous devons faire remarquer que ces botanistes ont surtout exploré les côtes du Pacifique (en 1799 et années suivantes). D’après Colmeiro (Madrid, 1858), ils ont commencé leurs pérégrinations par +le cap de Arenas, sur la côte méridio- nale de Nicaragua». (Costarica faisait alors partie du Nicaragua.) Is ont . done visité Puntarenas (cap de Arenas), et il est fort possible et même pro- © bable que ce soit là qu’ils ont fait le dessin de leur Cactus fimbriatus, dont la description s'applique du reste en tous points au + Mateares» de Gosta- rica. Nous laissons à l’avenir le soin de décider définitivement si notre Pereskia Nicoyana est le même que ce Pereskia lychnidiflora qui est connu depuis 75 ans par les livres de De Candolle, souvent copiés par les auteurs subséquents, mais qui n'a jamais été introduit vivant dans nos collections, 2. P. sp. ? Une autre espèce de Pereskia paraît exister près de la baie de Salinas, côte du Pacilique (frontière du Nicaragua et de Costa-Rica, 11° lat. Nord). M. Henri Pittier y a vu en 1890 «une Cactée à fleurs rouges, formant un arbuste élancé, dont le tronc était parsemé de groupes d’aiguillons acérés de 5 centimètres et plus de longueur ; feuilles petites, ovales et succu- lentes». M. Ad. Tonduz, qui a visité la même localité avec M. Pittier, dit que les Cactacées, qui sont au nombre des plantes typiques de la région , y forment parfois de grands et curieux entrelacements». Avis aux explorateurs futurs ! 2e 2 OQuecques Aicues DE Mapacascar, par M. P. Harior. Les Algues, au nombre de quarante-huit espèces différentes, dont la liste suit, ont été, pour la plupart, récoltées dans larégion de Fort-Dauphin, par M. Ferlus, actuellement administrateur colonial au Dahomey. Parmi elles, huit étaient nouvelles. Ce sont les Siphonocladus Delphini, Phacelocarpus affinis; Delesseria Ferlusu ; Melobesia triplex; Lithothamnion erubescens f. madagascarensis Foslie : Laithophyllum acrocamptum, madagascarense et pseudolichenoides Heydrich. Quelques échantillons proviennent de M. le docteur Joly, médecin de la marine, et ont été recueillis à Nossi-Bé ou et sur d’autres points de Pile. Je remercie très vivement M. F. Heydrich, de Wiesbaden, qui a bien voulu étudier les Mélobésiées et m'en envoyer les diagnoses qui sont insé- rées dans ce Bulletin. CLADOPHORA COMPOSITA Harvey. CAULERPA RACEMOSA var. uvifera W. v. Bosse. —— var. Zeyheri W. v. Bosse. La variété Zeyheri du Caulerpa racemosa devra probablement être maintenue comme espèce (GC. Zeyheri Kütz.) Hacvuepa cunearTa Hering. f. typica Eth. Barton. VaLoniA coxrervoines Harvey. Siphonocladus Delphini sp. nov. S. pilis globosis ovatisre, 2-3 cent. allis; filamentis membranaceis, arcte ag- grevatis, rigidis, ramosioribus; ramis primariis et secundariis fere æquicrassis, sat regulariter dichotomis, articulis cylindraceis, tenuiter tunicatis, apice rotun- dato-obtusis, 80-100 y latis, decies circiter longioribus. Facies Ærapropile sed stractura Siphonocladi. Eckconra rapraTA ( Turn.) J. Agardh. f. exasperata(Turn.). Forme africaine de l'Ecklonia radiata, qui a été distinguée par Mon- tagne, sous les noms de Capea exasperata et biruncinala ; c'est aussi l Eck- lonia polymorpha Rostaf. v. lanciloba Sond. (Herb. Mus. Paris. ). CysroPayLLum MuRICATUM ( l'urn.) J. Agardh. GELIDIUM CARTILAGINEUN ( L.) Gaill. Evcneuma spimosuu (L.) J. Agardh. ms ER Puacezocareus grirozæus Holm. . — TRISTICHUS J. Agardh. Phacelocarpus affinis sp. nov. L 7 P. (Euctenodus) fronde distiche decomposita, pinnis linearibus pectinato-pin- nalipartitis, ala costam conspieue prominulam utraque facie convexam marginante iustructis, dentibus a basi laliore acuminatis, rachidis latitudinem pro more su- perantibus. Cette espèce, qui nous a paru nouvelle, se rapproche des Phacelocarpus complanatus Harv. et alatus Harv., tous deux originaires de PAustralie. Le P. affinis s'en distingue par les pinnules lépèrement crispées, la côte bi- convexe à nervure médiane saillante , les dents plus allongées. GRAGILARIA LICHENOIDES (L.) Harv. Tyzetopnora Beckert J. Agardh. Hypvea muscrrormis (Wulf.) Lamrx. La plante de Fort-Dauphin répond à la forme Esperi Bory, à peine dis- tinete du type par sa consistance cartilagineuse et sa teinte purpurine. HyPNEA PARMOSA J. Agardh. HymenoczLAaprA KkowIENSsIs Schimitz. CarysymeniA uvARIA (L.) J. Acardh. Delesseria Ferlusii sp. nov. D. frondibus e radice pluribus, alatis, distiche-ramosis, segmentis alternis utro- que latere rami principalis dispositis, pinnatifidis; segmentis linearibus, erecto- patentibus, ultimis plus minus decompositis; ala spiraliter contorta costa multo la- tiori, sinuosa, denticulata, apice obtusa; sporangiis utroque latere costæ disposilis, subrotundatis. Speciem hanc omnino distinctam, Delesseriæ alatæ aflinem, alæ dispositionc spirali valde conspicuam, inventori Ferlus Hibenter dicavimus. LaurencrA concrvna Mont. NeuRYMENtA FRAXINIFOLIA (Mont. J Agardh. Vivaura riusriaTA (R. Br.) J. Agardh. PozxsIEPHONIA. Fragments indéterminables. Prioniris ogrusa Sonder. CRYPTONEMIA RIGIDA Harvey. — 172 — Melobesia triplex Heydrich sp. nov. Sur les frondes de Neurymenia. LirHOTHAMNION ERUBESCENS Foslie f. madagascarensis Foslie, New Forms of . C2 e Lithothamnia, 1901, p. 3. Lithophyllum acrocamptum Heydrich sp. nov. — madagascarense Heydrich sp. nov. — pseudo-lichenoides Heydrich sp. nov. AwPHIROA FRAGILISSIMA (L.) Lamrx. — EPHEDRÆA (Lamrck.) Harvey. — ANCEPs (Lamrck.) Decaisne. — Bowersaxxir Harvey. CerLosporum STAnGERI (Harvey) Areschoupg:. — PROLIFERUM (Lamrx).— Le Cheilosporum sagittatum (Lamrx.) Aresch. ne peut en être séparé. — GuLTRATUM ( Harvey) Areschoup. / ARTHROCARDIA PALMATA (EI. et Sol.) Aresch. — Warni Harvey. JANIA LoncrrurcA Zanard. CorALLINA NATALENSIS Areschoug , in J. Agardh Spec. 2, p.574 (Sched. ad calcem GC. roseæ ). J'ajouterai à cette liste un certain nombre d’Algues recueillies sur di- vers points de Madagascar et de Nossi-Bé et données au Muséum par M. le docteur Joly, médecin de la marine : CauLerpa RACEMOSA J. Agardh. — Nossi-Bé, nov. 1899. Hazymepa macroLoBa Decaisne. — Nossi-Bé, nov. 1899. CYSTOPHYLLUM MURICATUM (Turn.) J. Agardh. — Madagascar : Baie de Baly. Geztoium riGtnuM (Vahl) Grev. — Madagascar : Baie de Baly. Hvypnea muscrrormis (Wulf.) Lamrx. — Madagascar : Baie Ampasindova. Gracizarta Wriçarn (Turn. )J. Agardh. | Mecosesia Lesozisit Rosan. — Sur des feuilles de Cymodocea, Gap Saint- André, Beloleaka (Madagascar), août 1899. ré PPT ENFE TT — 73 — Ouerours () voureures Mérorésiérs pu Muséum D'HISTOIRE NATURELLE DE Paris, par M. F, Hevoricn (ox Wixssanen). ” 1. Lithophyllum cristatum (Menegh.) Heydr., Lett, al Corinaldi n. 9 : Heydrich, Melobesie (Berichte d. deutsch Bot. Gesells. 1897, p. 411). Syn. : Lithophyllum tortuoum (Esp.) Foslie. Forma ramosissima Heyd. f. nova. Cette forme diffère de la forme genuina Hauck, Meeresalen, p. 271, t. IL, f. 6, par ses ramules anastomosés, six à huit fois ramifiés et étagés les uns au-dessus des autres. Toute la plante offre un aspect des plus gra- cieux. Les branches, épaisses de 1/4 à 3/4 de nullimètre, sont, sur toute leur surface, pourvues de conceptacles à tétrasporanges. Melobesia triplex sp. nov. Cette petite algue forme sur le Neurymenia de petites plaques arrondies, peu élevées, un peu lobées, de 3 à 6 millimètres, à bord un peu recourbé, mais lisse. Le thalle est fixé au substratum par toute sa face inférieure. Le bord du thalle, en voie de croissance, est composé de trois couches de cellules : une moyenne à éléments mesurant 8 x de largeur sur 10 y de long, une supérieure , à cellules arrondies, ayant 8 y de dimension; une inférieure en contact avec le substratum. Les cellules de cette dernière couche ont les mêmes dimensions que celles de la couche supérieure. Le thalle me- sure 4o x d'épaisseur ; les cellules périphériques et celles de la base disparais- sant de bonne heure, il ne présente très fréquemment qu’une seule couche, mais alors la lumière des cellules correspond en hauteur et en épaisseur à celles des deux autres. Le bord, vu de face, est formé par une grande cel- lule terminale du double plus large que les autres. Au côté inférieur, on observe fréquemment des cellules fusionnées en forme d’'H. Les chroma- tophores sont formés de deux gros corps arrondis. Les tétrasporanges mesurent 30 y de large sur 70 x de long et sont logés dans des conceptacles de 190 x de diamètre, à un seul pore proéminent. Les conceptacles à anthéridies ont un diamètre de 80 y. Lithophyllum madagascarense sp. nov. Le thalle est d’abord attaché au substratum par un disque basilaire, qui donne naissance, de place en place, à des rameaux dressés, épais de 3-4 mil- () Heypricu, Lithothamnieen des Museums d’Hist. nat. in Paris (Englers’ Bota- nische Iahrbücher, 1901, p. 528-545). nr AA limètres à la partie inférieure, puis aplatis et s’élargissant jusqu'à 6 à 10 millimètres. Le sommet est plat et large, de telle sorte que la surface est tabulaire. Les rameaux, longs d’enviren 6 centimètres, sont habituellement huit fois ramifiés; ils sont d’abord arrondis avec un diamètre de 3 millimètres , puis à la hauteur de 5 millimètres environ ils s’élargissent en une branche larve de 3 millimètres dans sa partie inférieure et de 10 millimètres dans le haut. De cette branche partent de nouveaux ramules, au nombre de trois et trichotomes. Ce mode de ramification se répète cinq à six fois, de sorte que la base ne mesure qu'un centimètre environ de largeur, tandis que le sommet est souvent large de 4 à 6 centimètres et formé de trois ou quatre divisions trichotomiques. Les ramules s’anastomosent entre eux, mais ne s'unissent pas assez inli- mement pour qu'on ne puisse se rendre compte du mode de ramification, surtout extérieurement. Le thalle est formé de plusieurs couches de cellules : celles de la partie supérieure ont un diamètre de 19 x; à la partie moyenne, elles sont aplaties et hautes de 10 y sur 14 y de long; les inférieures mesurent 19 p de lar- geur sur 18 x de longueur. Les de des couches supérieures sont formés de trois à quatre corpuscules allongés, rapprochés les uns des autres et attachés à la membrane de la cellule. Les tétrasporanges sont disposés dans des conceptacles plans munis d’un pore aigu. Ces derniers mesurent 300 x de diamètre et 200 y de hauteur et sont profondément immergés dans le thalle. Les tétrasporanges sont longs de 80 y, épais de 32 y et divisés transversalement en quatre. Les jeunes rameaux avant leur élargissement rappellent le Lithophyllum proboscideum (Fosl.) Heyd. Par sa partie supérieure élargie, le L. madagas- carense ressemble à l’'Hyperantherella incrustans (Phil.) Heyd. f. Haroyi Foslie, 4. Lithophyllum acrocamptum sp. nov. Le thalle forme une couche, épaisse de 2 millimètres, lisse, attachée aux pierres et aux coraux; les bords s’enchevêtrent fréquemment et poussent les uns sur les autres. Il donne naissance à de petits ramules, épais d’abord de 2 millimètres, recourbés au sommet, qui plus tard atteignent 5 milli- mètres sur 3 millimètres d'épaisseur et sont arrondis. Ges rameaux s’épais- sissent au sommet qui est recourbé et s’anastomosent. Ge mode de rami- fication se répète trois à quatre fois, de sorte qu'avec l’âge la plante forme des masses de 4 à 6 centimètres. C’est cette incurvation des rameaux à leur sommet qui forme le caratère distinctif de cette espèce. Les cellulés de la couche basilaire ont 10 y d'épaisseur sur 4o y de lon- eueur; les supérieures et les moyennes n’ont que de 20 à 25 x de longueur. . je da: La | PL " + s LA Lake — 175 — Les chromatophores sont arrondis, au nombre de 8 à 10 environ dans chaque cellule. Les conceptacles se développent aussi bien sur le disque basilaire que sur les rameaux, sauf au sommet. Ils ont 300 y de diamètre, sont peu proéminents, enfoncés habituellement dans le thalle et recouverts par les couches en voie de croissance. La description du Lithothamnion retusum M. Kostie (On some Litho- thamn. p. 1) se rapproche beaucoup de celle de notre plante. Dans le L. retusum , le sommet des rameaux est +obpyramidal» et «depressed in centre», ce qui ne se rapporte pas au L. acrocamptum. De plus, les cellules et les chromatophores du L. retusum n'ont pas été décrits, ainsi que la fructification. Par ses sommets recourbés, le L. acrocamplum présente peut-être quelque ressemblance avec Le Lithotamnion imbricatum Dickie ©), dont les ra- meaux sont dits +subhorizontales». k. Lithophyllum pseudolichenoides sp. nov. Thalle horizontal et foliacé, épais d'a peine 1/4 de millimètre et large de 1 à 2 millimètres, attaché au substratum par toute sa face inférieure. Le bord est libre mais recourbé en dedans. La plante est d’abord disciforme ou scutiforme, plus tard elle est lobée mais non confluente et recouvre entière- ment les rameaux du substratum. La surface est lisse et finement granulée. Les cellules basilaires sont diversement conformées. Dans les parties cen- trales et les plus âgées de la fronde, elles forment des rhizoïdes longs de ho y sur 12 g de largeur, disposés les uns à côté des autres en rangées peu serrées. Dans les parties inférieures, elles se soudent fréquemment, trois à quatre à la fois, non seulement re la même couche, et la fusion peut s’élendre aux rangées supérieures ou inférieures. Les dimensions des cellules de la partie moyenne varient de 4 à 8 u. Les cellules de la cuticule, exactement conformées en demi-lunes, mesurent 4 pr de diamètre. Gelles des parties inférieures du thalle atteignent de 16 à 24m et sont peu serrées. Les tétrasporanges divisés transversalement en quatre ont 60 x de lon- eueur sur 44 p d'épaisseur. Ils sont renfermés dans des réceptacles munis d’un ostiole, qui mesurent 60 x de hauteur et 160 y de diamètre inté- rieurement et vus de face 330 y environ. Ces conceptacles sont à peine voütés et presque de niveau avec la euticule. Le pore est très étroit; il se ferme aisément en.rentrant dans la cavité du conceptacle qui arrive à être recouvert par les tissus de la partie en voie de croissance, de sorte qu’on trouve de ces organes de fructification au milieu même du thalle. G) Cnazzexéer Exped., Journ. Linn. Society, 1876, p. 4867. La diagnose de Dickie me paraît assez exacte, aussi je ne pense pas qu'il faille changer le nom et le remplacer, comme l’a fait M. Foslie, par celui de Lithothamnion Dichrier. — 76 — Les anthéridies sont logées dans des conceptacles qui ont au dehors les mêmes dimensions que ceux des tétrasporanges ; mais sur la coupe ils pa- raissent sous forme de cavités planes, hautes tout au plus de 30 x sur 160 p de diamètre. Les anthéridies sont disposées en rangées comme dans les Perispermum ®). Je n'ai pas vu d'organes femelles. Peut-être, par ana- logie avec ce qui se passe dans le Perispermum hermaphroditum Heyd., ces derniers se développent-ils dans les mêmes conceptacles que les anthéridies. S'il en était ainsi, le L. pseudolichenoides devrait être considéré comme un Perispermum. | Le L. pseudolichenoides ne peut être comparé qu'avec Lithotamnion liche- noies (EI. et Sol.) Heyd., Lithothamnion mesomorphum Foslie ©) et L. syn- trophicum Foslie ®, qui sont tous trois de vrais Lithothamnion. « QUELQUES CONSIDERATIONS SUR LA GÉOGRAPHIE BOTANIQUE Du Maroc, D'APRÈS LES RÉCOLTES DE M. R. DE SEGONZAC, par M. En. Bonwer. M. le marquis René de Segonzac, ancien officier de spahis, a consacré une partie de l’année 1901 à une exploration du Maroc, au cours de la- quelle ïl a recueilli un petit herbier qu'il a offert au Muséum ; bien que peu nombreuse, cette collection présente néanmoins un réel intérêt pour la géographie botanique, puisque plus d’un cinquième des espèces qui la com- posent, soil 27 espèces sur 130, sont nouvelles pour la flore marocaine. Sous le rapport de la répartition géographique, ces 27 espèces peuvent se classer ainsi qu'il suit : Seize sont plus où moins répandues dans le bassin méditerranéen : Asrerocarpus GLusit Gay. Hericurysuu axçeusrirouium D. C. ÂRENARIA CAPITATA Lam. Taraxacuu oBovaruu D. C. Cerasrium Borssiiri Gren. SCROPHULARIA RAMOSISSIMA Lois. Lincu puncrarum Presl. Rosuarinus orricinauis L. Porentizza HirrA L. var. Viscum azsum L. parasite sur Nerium Craræcus MoNoGyxA Jacq. Ocranper L. Sorgus TormiNazIs Crantz. EurnorsrA nicæEensis AI. SEDUM AMPLEXIGAULE D. CG. Avena rarua L. SANTOLINA INCANA Lam. À () Heyprien, Entwick. d. Corall. genus Perispermum (Ber. d. deutsch. Bot. Ge- sell., 1901, p. Log). @) Fos, New Melobes., 1900, p. 5. (5) Jbid., p. 6. É | | 3 4 l , ue ns L'ute de dés - . 1 4 La made” éodic tnt ar a Os mr D à ne D. ti béée , sons liPreté | à di | — AI — Six habitent l'Algérie et quelques-unes se retrouvent également en Tu- nisie : Hecranwrmemum Fonranesn B. et R. Caupanuza arcanrica Coss. et D, R. Dranraus sennurarus Desf, Tuvmus azLognmiensis B. et R. Panonrenra Cossoxrana Gay. OniGanum GLanpuzosum Desf, var, Quatre sont spéciales à la péninsule ibérique : Anexocanpus mispanIGus D. C. (1) Nepgra Borssiert Willk. et Lye. CazamiNraA Gnanarensis B. et R. (non| Buxus sazearica Lam. auct. mult.). Une enfin, l’Astragalus Boissieri Fisch., est localisée dans les sierras espa- gnoles, les montagnes de la Sicile et le mont Parnasse. D’autres espèces, sans avoir la même importance que les précédentes, mérilent cependant une mention spéciale, parce qu'elles n'étaient connues que dans une ou deux localités du Maroc et que M. de Segonzac les à retrouvées sur des points fort éloignés de la station où elles avaient été pri- mitivement observées; je citerat notamment : Pxæonia corrAcea Boiss. CARLINA INVOLUGRATA Poir. Benseris mispanica B. et R. CENTAUREA SEUSANA Chaix var. maroccana HezranraEemum RuBELLUM Presl. Coss. — GrAUGuM Pers. Fraxinus pimorpua Coss. et D. R. SILENE CORRUGATA Ball. Livaria LuripA Ball. Paronycnra nIVEA D. C. Teucrium Pouum L. var. atlanticum Gazium Tuneranum Lam. Ball. Bezus minura D, C. Rumex ruyrsoines Desf, PeriberæA Fuscara Webb. Fonriwazis Duriæt Schimp. C'est la partie orientale de l'Atlas marocain ainsi que le pays des Beni- Mgild et des Beni-Mtir qui ont fourni à M. de Segonzac ses meilleures récoltes botaniques, ce qui s'explique non seulement par l'orographie de la région, mais aussi par ce fait que la partie orientale du Maghreb n'avait pas encore été visitée par les botanistes. Ce n’est pas, à vrai dire, ka confi- guration du sol qui rend l'accès de l’Atlas marocain si difficile aux natura- listes, mais bien plutôt les populations qui l’habitent; composées en ma- jeure partie de Berbères insoumis, elles défendent avec un soin jaloux leur indépendance contre toute tentative et, dans ce but, ne laissent pénétrer sur leur territoire n1 les Roumis, ni les représentants du sultan de Fez. (1) Cette espèce indiquée jadis au Maroc, sans localité précise (in Bull. Soc. bot. Fr., XX, 1853, p. 57), n'a pas été admise par J. Barr dans son Spicilegium Floræ maroccanæ G 878 );ilétait donc intéressant de constater, d’une façon précise , qu'elle appartenait bien à la flore de ce pays. — 178 — L'Européen qui s’aventure chez ces tribus doit déguiser sa personnalité et avoir une parfaite connaissance de la langue et des mœurs arabes : il faut en outre qu'il cache soigneusement tous les instruments d’observation, notam- ment les appareils photographiques qu’il porte avec lui; il est même néces- saire qu'il mette une certaine réserve dans la récolte des objets d'histoire naturelle, afin de ne pas éveiller les soupçons des indigènes; cependant, avec de la sagacité, de la prudence et quelques ruses, on arrive à mettre en défaut la défiance des Arabes; c’est ce que prouvera surabondamment le livre que M. de Segonzac prépare en ce moment et dans lequel le lecteur trouvera la reproduction d'environ 850 vues photographiques, prises au cours de son voyage, par ce vaillant explorateur. SUR LES COLLECTIONS BOTANIQUES FAITES AU Dauomey, rar M. Le Tesru, par M. Henri Hu. Pendant son séjour au Dahomey, où il était établi en qualité d'ingénieur aoronome, au service d’une compagnie d'exploitation, M. Le Testu s’est occupé à réunir une collection des plantes de sa région. Un premier envoi, arrivé au Muséum le 10 octobre 1901, et une seconde série rapportée par le collecteur à son retour, dans le courant du mois de ai, forment un ensemble de 295 numéros de plantes préparées pour l’'Herbier et représentant 250 espèces environ. Il faut louer M. Le Testu du soin apporté par lui à suivre, exactement les instructions qui lui furent données au laboratoire des recherches dé- pendant de l'Herbier du Muséum. La valeur de ses récoltes en a été sensi- blement accrue. Aux échantillons secs, dont le nombre d'exemplaires pour chaque espèce permettra une étude approfondie, sont joints, pour certaines espèces dont l'intérêt avait été signalé, des échantillons conservés par voie humide dans le formol, et aussi des fruits secs et des graines, quand la chose à été pos- sible. Les étiquettes, mentionnant les particularités de station, ont été soi- gneusement établies. Le fait d’avoir été récoltée en entier dans un rayon restreint, par un botaniste résidant sur place et capable de suivre l'évolution des espèces, rend cette collection bien plus précieuse que celles qui sont faites le long d'un itinéraire par un explorateur. On ne saurait trop répéter combien cette méthode offre d'avantages pour les botanistes collecteurs. Elle seule permet de tirer des conclusions sérieuses concernant la géographie bota- nique, et, d'autre part, elle seule peut nous procurer l'assurance que cer- lains fruits appartiennent à une même espèce récoltée en fleurs quelques mois auparavant. ; A 4 -— 479 — La contribution apportée par M. Le Testu à notre connaissance de la Flore du Dahomey est done des plus importantes. Nous n'avions jusqu'ici e des documents peu nombreux, dus à un missionnaire de la congré- galion du Saint Esprit, le P. Ménager, et offerts au Muséum par feu Ballon , en 1881, et quelques spécimens rapportés par M. Eugène Poisson, à la suile d’un voyage d'affaires, année dernière. Le classement sommaire de la collection de M. Le Testu permet déjà de présumer l'intérêt que présentera son étude approfondie. De nombreux {ypes de la Flore d'Oware et Bénin de Palisot de Beauvois s'y retrouvent, entre autres le Landolphia ovariensis , sur lequel l'attention à déjà été attirée dans le Bulletin, comme origine principale du Caoutchouc au Dahomey ©. Pawmi les autres plantes, on peut, dès à présent, signaler de bons échan- tillons mâles et femelles d'une curieuse Morée, classée autrefois avec doute, par M. le professeur Bureau, dans le genre Maclura, sous le nom de M ? excelsa Ÿ?, et que, plus récemment ®, on a détaché de ce genre en même lemps que l'espèce américaine type du genre Clorophora de Gaudichaud. Bien qu’elle soit répandue sur toute la côte de Guinée et utilisée à la con- struction (c'est le Æoco de la Guinée septentrionale), le Muséum n'en pos- sédait jusqu'ici que des échantillons màles, en petit nombre. Enfin il convient de mentionner particulièrement deux iniéressantes acquisitions pour notre Herbier : deux fruits d'Apocynacées peu ou point connus ; ceux du Bassea axillaris Hua (Zygodia Benth.) et du Motandra, dont il n’est peut-être pas superflu de publier dès à présent la description. DsscriPTION p£ DEUX FRUITS D'APOCYNACÉES AFRICAINES, par M. Henri Hua. Î. Baïssea axillaris !). Le fruit de cette espèce à élé déjà sommarement décrit par MM. de Wil- deman et Durand, sous le nom de Guerkea Schumanniana ©, sur des échan- tions provenant du Congo indépendant. Ces auteurs l'avaient rapproché @) Bulletin du Muséum, 1902, p. 62. @) D. C. Prodr., XVII, p. 231. 6 Benrnan et Me Genera, I, p. 363. 6) Voir pour la synonymie : Henri Hua. Identité générique du Zygodia axillaris Benth. et des Baissea in C. R. Ac. des Sc., séance du 14 avril 1902. 6) Waizpeman et Duraxo, Matériaux pour la flore du Congo, in Bull. de la Soc. R. de Bot, de Belgique, 1899, p. 128. — 80 — du fruit des Surophanthus, tout en faisant ressortir certaines différences évidentes. C’est, en somme, un fruit de Baissea. Pour lever tous les doutes, nous en reprenons la description détaillée, d’après les excellents matériaux de M. Le Testu. Follicules géminés, sensiblement cylindriques, à sommet obtus, unis à la base par un empâlement peu sensible, s’écarlant lun de l’autre suivant un angle pres- que droit, en se courbant légèrement en dehors. Longueur, 20 à 25 centimètres; diamètre, 5 à 6 millimètres. Péricarpe fortement parcheminé, à surface externe revêtue d’une pubescence laineuse brune, courte et serrée, à surface interne très lisse. Placenta mince, proéminent à l’intérieur, se détachant complètement à Ja dehiscence. Graines rangées en deux séries le long de ce placenta, linéaires, à base obtuse, à sommet tronqué muni d'une aigrelte roussätre, à face extérieure régulièrement convexe, à face intérieure (appliquée au placenta) plane ou largement canaliculée, marquée d’un raphé proéminent sur la ligne médiane. Tégument brun foncé, lisse, adhérent à l'albumen. Albumen charnu, épais, embryon droit à radicule cylin- drique, à colylédons très étroils, aigus au sommet. Longueur de la graine, 15 à 18 millimètres; largeur, 2 à 3 millimètres ; épaisseur, 1 millim. 25; longueur de la radiçule, 2 millimètres, des cotylédons, 12 millimètres; largeur des cotylédons, 1 millimètre à peine; longueur des soies, 20 à 45 millimètres, les plus courtes sur les graines du sommel du fruit. 9. Motandra. Complètement inconnu jusqu'a présent. La définition du fruit que nous allons donner va modifier les affinités douteuses de ce genre, placé dans tous les Genera à côté des Zysodia. Les graines, ovales, larges, aplaties, bordées, rappellent certaines graines d’Asclépiadées. Le follicule, ligneux, court, ovale, aigu, est absolument différent du follicule cylindrique des Baissea, Alafia et genres voisins, au milieu desquels le genre Motandra avait été placé. Follicules géminés ligneux, à base large, à sommet aigu incurvé, placés en pro- longement l’un de l’autre. Revêtement laineux, brun dans la jeunesse, caduc à la fin, laissant une surface lisse, noïirätre. Bords de la suture très aigus à la dé- hiscence. Placenta large à la base, très aigu au sommet, canaliculé sur sa face externe, marqué sur sa face interne de nombreuses cicatrices linéaires , longitu- dinales, se détachant à la déhiscence. Longueur, 8 à 12 centimètres ; diamètre à la base, 1 centimètre. Graines ovales, aplalies, arrondies à la base, à sommet tronqué, muni d’une aigrette soyeuse d’un beau blanc; serrées les unes sur les autres, elles sont plus ou moins comprimées. Quand elles sont libres, leur face externe est à peine convexe; la face interne légèrement concave est bordée et présente vers le sommet un hile linéaire occupant 1/3 de la hauteur. Tégument fauve, glabre, facilement détaché de lalbumen mince. Embryon à radicule cylindrique, à cotylédons elliptiques larges, à base cordée, à sommet arrondi, à réseau de nervures développé. Lon-. TNT TRE. À. 0— 181 — Ne gueur de la graine, 15 millimètres ; largeur, 7 à 8 millimètres ; épaisseur, uinillim, 5 fe à a millimètres; longueur des poils de l’aigrelte, 4o à 50 millimètres; longueur NP e de la radicule, 4 à 5 millimètres; longueur des cotylédons, 5 à 6 millimètres; lar- LE ’ *" À GTR \ : geur des cotylédons, 6 à 7 millimètres. SUR LA DOUBLE RÉFRACTION ACCIDENTELLE DES CRISTAUX CUBIQUES, : par M. Pau Gaugerr. Un cristal cubique, comprimé mécaniquement, devient biréfringent et la double réfraction disparaît dès que la substance n'est plus soumise à la compression. Cependant on obtient une biréfringence permanente dans cer- taines conditions , et en particulier dans le cas où la surface cristalline sur laquelle s'exerce la pression présente des points de rupture. Ainsi une pres- sion exercce sur une lame isotrope de clivage de blende, de sel marin, etc. , au moyen d'une aiguille pénétrant dans le cristal, provoque la formation * de bandes biréfringentes dont la direction est en rapport avec la symétrie cristalline. Un parallélépipède de sel gemme, soumis à la torsion, présente aussi des bandes ayant la double réfraction. Cette biréfringence persiste in- défimiment à la température ordinaire. La collection de minéralogie du Muséum possède des échantillons de sel gemme, ayant servi, en 1867, aux expériences de Reusch, qui sont encore biréfringentes. M. R. Brauns a étudié cette doub’e réfraction produite artificiellement sur de sel gemme, la sylvine, la blende, le nitrate de plomb, la senar- montite, et il a conclu de ses observations que les anomalies optiques de ces corps étaient dues à des pressions, qui sont produites de diverses façons. J'ai repris l'étude de ces anomalies en expérimentant sur un grand nom- bre de corps, afin de rechercher les relations existant entre la production de cette double réfraction accidentelle et les autres propriétés cristallines, comme le clivage et l’élasticité. Je ne donnerai ici que quelques-unes des observations que j'ai faites, un mémoire beaucoup plus étendu devant être consacré à celte question. Todure de potassium. — Si on exerce avec une aiguille une pression sur la face du cube, de façon à percer la surface, il se produit deux bandes bi- _réfringentes dirigées dans la direction de la diagonale de la face et allant en S'élargisssant à partir du point où la surface a été rompue. Le phéno- mène est en somme le même que celui qu’on observe sur la sylvine, mais tandis que dans cette dernière l'allongement est positif, dans l’iodure de po- tassium 1l est négatif comme dans le sel gemme. Fluorine. — La structure des cristaux est très complexe, comme l'ont Muséum. —- var. 3 de — 82 — démontré les travaux de M. F. Becke!? et surtout ceux de M. Wallerant ©}; cependant ,en prenant des échantillons aussi purs que possible et sans ano- malies optiques, on constate qu'une pression exercée sur la face du cube donne naissance à 11 production de deux bandes biré ringentes à angle droit et dirigées, comme dans le cas précédent, suivant la diagonale de la face. L'allongement des bandes est positif. La même pression exercée sur la face de loctaèdre provèque la formation de trois plages biréfringentes dont la plus grande direction coïncide ou est parallèle avec les bissectrices de la face octaédrique. L'allongement est encore positif. Les plages ne sont pas ici nettement tranchées comme dans le sel marin, l'iodure de potassiunn la blende, mais en faisant agir la pointe vertica- lement, on arrive à avoir des plages bien définies. Avec l’iodure de potassium et surtout la fluorine, il se produit des plans de cassure (compliqués dans le dernier minéral) sur lesquels je reviendrai dans une prochaine note. Grenat almandin. — Les échantillons étudiés proviennent de Ceylan et sont absolument monoréfringents. Le minéral étant assez dur, une pointe d'acier n'arrive pas à entamer facilement sa surface, aussi faut-il employer une pointe en diamant. Tout autour du point de pénétration, il se produit une parte biréfringente très peu étendue, aussi 11 vaut mieux pour consta- ter le phénomène rayer la face étudiée. De chaque côté de la raie, 1l se pro- duit une bande biréfringente très étroite et à double réfraction faible, qu'on constate cependant facilement avec une lame de quartz teinte sensible. L'orientation optique des plages biréfringentes n’est pas constante, et le grenat parait plutôt se comporter comme un corps vilreux que comme les minéraux précédemment étudiés. Rubis spinelie. — En rayant une face octaédrique avec un diamant, il y a production de plages biréfringentes très étroites et sans orientation op- tique constante comme dans le grenat. Des observations semblables ont été faites sur d’autres minéraux et sur des cristaux artificiels, mais les résultats sont identiques aux précédents. Action de la chaleur sur la double réfraction accidentelle. — M. R. Brauns a montré qu'à une température modérée la blende artificiellement biré- fringente redevient isotrope. J'ai constaté que la fluorine, le grenat, le spi- nelle reprennent aussi leur isotropie autour de la rayure quand on les chauffe, mais la température est beaucoup plus élevée que pour la blende. Avec cette dernière, on observe un fait intéressant. La lame de clivage est OF, Becke, Altzversucle an Fluorit. Tsclermal’s Mitth., XE, f. 382, 1890. EF. Warseranr. Bull. soc. fr. de Min.; & XXE, p. 44, 1898. — 083 — portée à la températare à laquelle la biréfringence provoquée artificielle- ment disparaît; avee une aiguille on exerce une pression , il y a production des bandes biréfringentes signalées plus haut, mais dès que l'aiguille cesse d'agir, la chaleur fait disparaître ou affaiblit du moins très fortement la double réfraction , de telle sorte qu'en pressant plus où moins sur l'aiguille, on voit la couleur des bandes angmenter ou diminuer, à vue d'œil, d'inten- sité. Le cristal parait être tout à fait plastique. Un phénomène semblable se produit à la température ordinaire et avec beaucoup d'intensité avec la senarmontite. Le même fait se produirait avec le sel gemme, la sylvine, l'iodure de potassium, en les portant à la température à laquelle la biré- fringence provoquée par le choc disparaît, mais le phénomène est moins net qu'avec la blende. Des observations qui précèdent et de celles qui ont été faites antérieure- ment il résulte les faits suivants : ? ° [y a production de bandes biréfringentes très nettes et régulière- Re orientées dans les corps possédant un clivage facile. Les plages sont en général irrégulières (excepté dans le nitrate de plomb), si le cristal ne possède pas de clivages ; 2° Les bandes biréfringentes , bien que n'ayant pas toujours des contours réguliers , ont leur plus grand allongement en coïncidence avec la projection es axes ternaires du cristal sur la face considérée ; * À une certaine température, la double réfraction accidentelle disparaît dant. h° À cette température, le cristal est plus ou moins plastique, la biré- fringence varie à vue d'œil, avec l'intensité de la compression. Explication du phénomène. — On peut faire deux hypothèses pour ex- _pliquer cette double réfraction ainsi produite : * Admettre que les molécules constituant le cristal ne sont pas cubiques et que l’ébranlement moléculaire leur fait quitter la position primitive dans laquelle leur groupement produit un corps isotrope, pour prendre une position nouvelle dans laquelle la compensation optique n’a plus lieu. 2° Supposer que les molécules, sans changer leur orientation , ont été comprimées comme dans le cas des expériences de Brewster, de Bücking , etc. , mais la limite d’élasticité ayant été dépassée, le cristal ne revient plus à son état primitif. Je ferai remarquer la concordance qui existe entre les faits qui nous occu- pent el ce que l’on sait sur l’élasticité des corps cubiques. On à vu que la plus grande longueur des bandes biréfringentes c'est-à-dire la direction suivant laquelle le cristal se modifie le plus facilement, coïncide avec la projection de l’axe ternaire sur la face considérée; or, les observations de Voigt, de Groth, etc., sar des cristaux de substances clivables, montrent — 84 — que les coeflicients d'élasticité ne sont pas les mêmes dans un cristal eu- bique suivant les différents axes: le coeflicient le plus faible se rapporta à l'axe ternaire. Il est même probable que si les expériences étaient étendues à un plus grand nombre de corps, on trouverait que cette différence dans les coeflicients d’élasticité est d'autant plus accentuée que le clivage est plus facile. Ces considérations permettent de se rendre compte de la formation des bandes. La compression modifie le cristal sur une plus grande étendue dans la direction de la projection de l’axe ternaire que dans les autres di- rections. La modification du réseau ne se manifeste pas à l'extérieur par d'autres propriétés. J'ai produit des figures de corrosion sur la blende, et les parties, devenues biréfringentes, n’ont pas montré de déformation ap- parente. L'attaque n'a pas été plus rapide que sur le reste de la face, comme cela a lieu pour les cristaux de calcite, maclés artificiellement. BULLETIN DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE. ———— —— ANNÉE 1902. — N°7. a ——————— ——_——— D pe — ——— — —————— 63° RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM. 25 NOVEMBRE 1902. ——29-Q>— ‘PRÉSIDENCE DE M. EDMOND PERRIER. DIRECTEUR DU MUSEUM, M. ve PRÉSIDENT dépose sur le bureau le sixième fascicule du Bulletin pour l'année 1902, contenant les communications faites dans la réunion du 24 juin 1902. * Par décret en date du 22 juillet courant, M. Gaupry (A.), pro- fesseur de paléontologie au Muséum d'histoire naturelle, est admis, sur sa demande, à faire valoir ses droits à une pension de retraite > er A à dater du 1° août 1902. Par le même décret, M. Gaupry (A.) est nommé professeur honoraire. Par arrêté en date du 4 novembre 1902, sont nommés boursiers près le Muséum d'histoire naturelle : Boursiers d'agrégahion. — 1° année : MM. Cnareraix (Eugène); Gavcxer (Antonin); 2° année : Démousseau (Louis). Boursiers de doctorat. — 1° année : MM. Maweze (Théophile); SIRVENT (Louis); 2° année : Launoy (Louis); Deprar (Jacques). Boursier de voyage. — 2° année : M. Turquer (Jean). Muséum. — vuix, : - 33 — 186 — Par arrêté en date du 12 juillet 1902, ont été nommés : 1° Officiers de l’Instruction publique : MM. Mexecaux, assistant ; LESNE, assistant. 2° Officiers d'académie : MM. Marrin, préparateur; Vazcée, préparateur. CORRESPONDANCE. M. Merwarr (Émile), Secrétaire général de la Guyane française, annonce la création d’un musée local à Cayenne, et en même temps l'établissement, dans le jardin colonial de Montabo (à 2 kilomètres de Cayenne), d’une ménagerie où séjourneront les animaux pris vivants dans la colonie et destinés au Muséum d'histoire natu- relle. M. Wacxer (Émile), qui explore le Ghaco austral (République Argentine), écrit d'Icaño qu'il a fait expédier au Muséum six caisses de collections comprenant des Oiseaux de proie; des Insectes, avec un nid de Mélipones ; des Cactées de la région. M. Wagner a trouvé également deux urnes funéraires des anciens habitants du pays; ces vases contenaient des ossements, dont deux crânes qui sont Joints à l'envoi. M. Cugvauier (Auguste), chef de la mission scientifique Chari- Lac Tchad, a envoyé de Brazzaville quatre caisses d'herbiers et une caisse d'animaux. Parmi ceux-ci, se trouvent des Spongiaires d’eau douce analogues à des formes que l’on a considérées, jusqu’en ces derniers temps, comme localisées dans l'Amérique du Sud. M. Gray (Félix) annonce de Cayenne un important envoi long- temps retardé à cause de l'épidémie de fièvre Jaune qui a sévi sur la colonie. L'ensemble des collections expédiées cette année au Muséum par M. F. Geay se compose de sept caisses contenant environ 4,000 spécimens. LA? Rés. s — 1h87 — M. le D' River, de la Mission géodésique française de l'Équateur, a fait parvenir au Muséum, dans une série d’envois, des Insectes, des Oiseaux et des Plantes de la vallée interandine. La mission a commencé ses travaux géodésiques sur les hauts sommets des Cor- dillères, où M. le D' Rivet compte faire d’intéressantes récoltes. M. Ferrer, ingénieur des travaux publics, en mission sur la côle ouest de Madagascar, a adressé au Muséum des coquilles ra- massées sur la plage de lile Androsa et au cap Saint-André. M. Boucar» a offert récemment toute une série d'animaux inté- ressant les diverses chaires de zoologie du Muséum. M. Bez (Marc), ingénieur civil, a donné au Muséum des col- lections d’essences forestières et de plantes en herbier qu'il a re- cueillies au cours de ses missions en Indo-Chine, en Amérique et en Afrique. M. Dysowskr (J.) a offert au Muséum les pièces de collection suivantes : un Spongiaire de la Guadeloupe, des Insectes, une Tortue luth et divers spécimens provenant des Comores et du Congo. MM. Haurereuuce (L.), directeur de l'Annuaire des syndicats agricoles et de l’agriculture française, partant en mission agricole pour lIndo-Chine, l'Inde anglaise et Ceylan et À. Gauthereau, à Santa Rosalia (Basse-Californie, Mexique), offrent de recueillir des collections pour le Muséum d'histoire naturelle. »“ M. Auricosre, directeur de l'Office colonial, annonce l'envoi de documents destinés au Laboratoire colonial, et demande en échange le Bulletin du Muséum. 33. us MRB SE M. Lassé (Paul) a rappelé à grands traits le voyage qu'il vient d'entreprendre en Sibérie et au Japon. Il a fait projeter, devant l'assemblée des naturalistes, de superbes photographies représen- tant les principaux types ethniques des régions qu'il a parcourues. M. le Directeur remercie vivement cet excellent explorateur pour les collections qu'il a rapportées et les relations qu'il a cherché à établir entre le Muséum et les Musées sibériens et japonais. M. Ogausxi a fait une communication préliminaire sur son explo- ration dans le Canada septentrional. M. le Directeur rappelle com- bien le Muséum est redevable à ce distingué voyageur, qui a contribué à enrichir les collections de notre grand Musée national et à d A L < 2 \ L 4 LA à les faire connaître dans le Dominion canadien, où l'élément fran- çais, quoique en minorité, Joue cependant un rôle très actif. M. Varzuanr (Léon) présente un portrait de Bloch. L'auteur de cette toile, haute de o m. 92 et large de o m. 72, serait un nom- mé VoirotÜ). Le célèbre ichtyologiste est représenté à. mi-corps; assis à sa table de travail, ayant ouvert devant lui son grand ouvrage, à la planche où se trouve figurée : La Reine Des Carpes; un Cyprin doré, dans un bocal cylindrique, est placé sur le coin de la table, à sa A Quand bien même le personnage ne serait pas connu, ces accessoires sufliraient pour le désigner. Le traité de Bloch commença à paraître en 1782, mais il est probable qu'il s'agit ici de la grande édition en français, publiée de 1785 à 1797; ce serait à cette dernière date que la peinture fut exécutée; ce naturaliste avait alors 74 ans. Humboldt, d'après la tradition, fit cadeau de ce portrait à Va- lenciennes; à la mort de ce dernier, il fut donné à Émile Blan- chard. Se conformant au désir qu'avait exprimé celui-ci, ses héri-. tiers ont fait remettre cette peinture au Laboratoire d'ichtyologie. (1) On parvient à lire, dons le coin du tableau en bas à droite, sur la teinte verte du tapis qui garnit la table : S. Voirot P* en 1797 àâgé de 85 ans | bad: à 0 7 Min: + Bi M. le professeur SransLas-Meunten dépose sur le bureau de la réunion des naturalistes, pour la bibliothèque du Muséum, un volume qu'il vient de publier sur la Géologie générale). C'est le ré- sumé du cours récemment professé par l'auteur et dont la conclu- sion générale est que la profondeur du sol constitue un laboratoire d'une activité incessante, où les masses rocheuses subissent des transformations ininterrompues. La constatation de cette vie intense du milieu géologique jette sur un très. grand nombre de phéno- mènes une lumière des plus vives et vient compléter les progrès déjà procurés par la doctrine actualiste. Elle montre que, dans le plus grand nombre des cas, la substance d’une couche un peu an- cienne n'est pas de l’âge géologique de cette couche; qu’elle s’est substituée en tout ou en partie à la matière initiale qui a subi, en outre, de profonds changements de structure. Des exemples très précis empruntés aux gîtes de phosphates fos- siles, aux couches de minerais de fer oolithique et à bien d’autres matières, font voir la fécondité du point de vue activiste dans les directions les plus diverses. L'auteur s'attache aussi à montrer, à l’aide des faits d'observa- tion , que l’histoire de la terre se réduit aux stades d’une majestueuse évolution, dans le couts de laquelle 1l n’y a place pour aucun acei- dent du genre de ceux qu'on a désignés sous le nom de révolutions du globe. Il fait voir en particulier que la formation du diluvium et le creusement des vallées se sont réalisés de la manière la plus progressive, et 1l s'attache à ramener les phénomènes glaciaires qui ont laissé des traces si nettes à la surface des continents à leurs dimensions véritables, parfois si singulièrement exagérées. La conclusion de toutes ces études, c’est que la croûte terrestre est le siège d'une véritable physiologie où des fonctions distinctes sont réalisées par des organes particuliers. C'est grâce au jeu simul- tané de ces divers appareils et aux effets mutuellement complé- mentaires qu'ils déterminent, que l'équilibre mobile du globe est maintenu. M. Renaucr dépose sur le bureau les mémoires suivants : 1° Un tirage à part de sa note insérée dans les Comptes rendus de () Volume in-8° illustré de la Bibliothèque scientifique internationale. Paris, Alcan, 1903. — 190 — l’Institut, intitulée : Sur quelques pollens et tubes polliniques fos- siles du terrain houiller ; 2° Sur une Parkériée fossile du terrain HEURE de Saint- Étienne, 1909; 3° Un travail sur quelques micro et macrospores fossiles ( Bulletin de la Société d'histoire naturelle d' Autun, 1902); L° Sur la transformation de la matière organique des plantes en combustibles fossiles (Bulletin de la Société d'histoire naturelle d’Autun, 1902); 5° Sur les marais tourbeux aux époques primaires (Bulletin du Muséum d'histoire naturelle, 1900). M. Bois (D.) offre à la bibliothèque du Muséum les ouvrages suivant(s : 1° La récolte et l'expédition des graines et des plantes vivantes des pays chauds; leçon faite au Muséum (Enseignement spécial pour les vovageurs naturalistes), Revue des cultures coloniales, 190: ; 2° Une nouvelle espèce de Cotoneaster du Yunnam, le Cotoneaster Francheti (Revue horticole, n° du 16 août 1902); 3° Tableau synoptique des principaux genres d’Orchidées culti- vées par Bois (D.) et GÉRÔME (J.), Journal de la Société nationale d'horticulture de France, août 1902. COMMUNICATIONS. CATALOGUE DES MAMMIFÈRES RAPPORTÉES PAR M. GE4Y DE LA (GUYANE FRANÇAISE EN 1096 ET 1900, par M. À. Menecaux. (TROISIÈME NOTE.) I. Rongeurs. 1. Sciorus variaABILIs Is. Geoff. Sciurus variabilis Ts. Geoffroy, Mar. Zool., 1839, pl. IV, et Allen, Monogr. of N. Am. Rod., 1877, p. 768. — NII — M. Geay a rapporté de l'Ouanary deux échantillons dans alcool, et de Saint-Georges d'Oyapock, deux spécimens en peau, un mâle et une femelle. Déjà en 1897, il en avait envoyé au Muséum un spécimen provenant de Vénézuéla. Le nom indigène de cet animal dans la Guyane française est Grand Guer- hingué. Le Muséum possède une série assez complète de cet Écureuil variable. Son aire de dispersion est très vaste. On le rencontre dans le Costa-Rica, à Panama, dans la Colombie, le Vénézuéla , le Brésil occidental, la Guyane, l'Équateur, le Pérou, la Bolivie et le Chili. 2, Sciurus AESTUANS L. Sciurus aestuans Linné, Syst. nat., T, 1766, p.88, et Allen, Monopr. of N. Am. Rodentia, 1877, p. 756. Sciurus pusillus Desmaret, Mamm., 1820, p. 337, pl. LXXVIT, fig. 2. Un échantillon dans l'alcool, provenant de l’Ouanary , M. Geay, 1900. Une peau, rapportée par M. Geay dans son voyage effectué en 1898, est montée aux Galeries sous le nom de pusillus Desm. Son nom indigène est Petit Guerlingué. L'Écureuil nain de la Guyane est très commun dans l'Amérique méri- dionale. M. Geay la rapporté du Vénézuéla. On le trouve en outre dans la Colombie , le Brésil occidental et méri- dional, le Pérou et la Bolivie. 3. PEROMYSCUS MEXICANUS de Sauss. Hesperomys mexicanus de Saussure, Note sur quelques mammifères du Mexique (3° article), in Rev. et Mag. de Zool., 1860, p. 103, pl. IX , fig. 1 et 14, et Allen, Bull. Am. Mus., Il, 1889, p. 179. Peromyscus , Gloger, Naturg., 1841. M. Geay a rapporté, en 1900, un adulte et trois jeunes dans lalcool. Ils proviennent des forêts du Camopi dans la Guyane française. Le nom indigène est rate-bois. La longueur du corps de l'adulte est de 105 milli- mètres et celle de la queue de 100. On l’a rencontré surtout dans le Mexique méridional, à Vera-Cruz, Santa-Efigema. 11 faut donc étendre beaucoup son aire de dispersion et y ajouter la Guyane et probablement le Nord de l'Amérique du Sud. h. Rerraropon Azsronr Thomas. Thomas, Proc. Zool. Soc., 1880, p. 691, fig. 1 et ». L’échantillon unique rapporté en 1900, dans l'alcool, par M. Geay, pro- vient des environs du Camopi. Il en existe au Muséum un spécimen monté, rapporté par M. Geay en 1896, du Vénézuéla. H est un peu plus grand que le précédent. — 192 — : Cet animal se trouve donc non seulement au Vénézuéla, , mais encore dans la Guyane française. 9. Mesouys (Echinomy s) spinosus Geoff. Echimys spinosus Desmaret, Nouv. Dict., 8e x: p. Se Mesomys Wagner, Arch. Naturg., 1845, T, p. 145. ei Le Rat épineux D’Azara, Voy. dans l’Am. mérid., de pe Val pl. XIIL. M. Geay a rapporté de la Guyane, en 1898, un échantillon conservé dans l'alcool. Toutes les espèces de ce genre habitent les régions tropicales de l’Amé- rique méridionale. Mais le Rat épineux d’Azara se rencontre plus spéciale- ment dans la Guyane, le Brésil central et méridional, Mina-Geraes, le Paraguay, la Bolivie et les Andes jusqu'au Cochabambo. 6. Dasyrrocra acoucuy Erxleb. Cavia acouchy Erxleben, Syst. Reon. Anim. , 1777: p. 254. Dasyprocia acouchy Desmaret, Mammif., p.358 , 1820. M. Geay a rapporté, en 1898. de la Haute-Carsevenne, deux échantillons, dont un mâle, qui ont été montés et sont exposés aux galeries. Cet animal se rencontre dans les forêts de la Guyane, du Brésil, des bords de Amazone et du Rio Negro. Il. Ruminants. À. Cariacus (Mazama) AMERIGANUS, var. sAvANNARUM Cab. et Schom. Cervus dama americana Erxleben. Syst. Reon. animals, p. 312, 1777. Cervus (Mazama) virginianus H. Smith, in Grifith’s Animal King- dom, vol. IV, p. 127, 1827. Cervus savannarum Cabanis et Schomburgk, Reise British ds j IL, 1848, p. 785. | Cariacus savannarum Brooke, Proc. Zool. Soc., p. 920, 1878. La peau d’un seul individu mâle provenant des forêts marécageuses des environs de la crique Toutane, dans le bas Oyapock. M. Geay, 1900. Mais deux crânes en bon état de conservation. Le nom indigène est Cariacou royo. La longueur du corps de ce Cerf était de 1 m. 10; à lt antérieures avaient o m. 46, les postérieures o m. 57. Cette race à pelites cornes est intermédiaire entre les races de Virginie et celles de Colombie. En 1897, M. Geay avait déjà rapporté du Vénézuéla un jeune Faon de cette variété. Cet animal se rencontre dans les savanes de la Guyane, dè la Co- lombie et du bassin de l’Orénoque. ; RS — 193 — 2. Mazama picuoroma Illig. Cervus dichotomus Wliger, Abhk. Ak. Berlin, p. 108 et 117, 1811. Cervus paludosus Desmarest, Mammolorie, vol. I, p. 443, 1899. Mazama paludosus H. Smith, in Griffith's Animal Kingdom, vol. V, p+ 316, 1897. Cariacus palustris Lesson, Nouv. Tabl. d'Hist. nat., p. 173, 18h». M. Geay a rapporté un crâne d’un jeune Cerf tué dans le Bas Oyapock, en 1900. Le Cerf des marais se trouve fréquemment au Brésil et à la Guyane, dans le Paraguay, dans Entre-Rios, dans le désert du grand Chaco et les districts boisés de l’intérieur de la République Argentine. Il'est abondant dans la province de Matto Grosso. III. Édentés. ©" A. Cuorospus nipacryLus L. _ Bradypus didactylus Linné, Syst. nat., p. 51. Cholæpus didactylus Miger, Prod. syst. Mammif., p. 108, 1811. Cet échantillon de taille moyenne provient du Haut Oyapock. Son nom indigène est Paisou. . ILest plus noir que les échantillons montés des galeries; c’est donc un animal relativement jeune. Tous les poils sont noirs ou brun foncé sur une longueur plus ou moins grande, excepté au milieu du dos où ils sont d’une couleur jaune sale. L'Unau est répandu sur de vastes surfaces dans l'Amérique méridionale, dans la République de l'Équateur, dans le Brésil septentrional, en particu- hier dans les bassins des fleuves Negro, Xié, Içama, Vaupé, et dans les Guyanes. Sa présence dans les Antilles et l'Amérique centrale (Gray) n’est pas certaine. Une variété de cette espèce est dés à la Colombie. 2. Branypus CUCULLIGER Wogl. Bradypus tridactylus Linné, Syst. nat., t. 1, p. 50. Bradypus cuculliger Wagler; Isis, p. jee 1831. M. Geay a rapporté de la Guyane, en 1898, les dépouilles de deux échantillons, un mâle et une femelle, qui ont été montés et sont exposés aux galeries L’Aï à capuchon, déjà signalé dans les Guyanes anglaise et hollandaise, sur le Demerara et le Surinam, existe donc aussi dans la Guyane française. Comme ïl a été aussi capturé en Bolivie, il est très probable qu'il vit dans l'immense région du Haut-Amazone comprise entre ce pays et la Guyane. — 94 — 3. TamanpuA TETRADACTYLA L., Subsp. niGra Geoff. Myrmecophaga tetradaclyla Linné, Syst. nat., 1766, p. 56. Myrmecophaga tetradactylus var. B Schreber, Säugeth, W, p. 205, pl. 68. Myrmecophaga nigra Geoffroy, Collection du Muséum. Myrmecophaga tamandua var. F. Desmaret, Mammif., 1829, p. 374, et Nouv. Dict., t. XIT, p. 107. Tamandua Gray, Annals of Philosophy, new series, 1895, vol. X, p. 343. L'animal rapporté par M. Geay en 1900 est probablement une femelle : il provient des bords de l'Ouanary. Cet animal paraît être assez rare; il est bien figuré dans d’Arana. (Voir dans l’Am. mérid., 1, p. 255, pl. VIL.) Les divers auteurs qui l'ont étudié le considèrent tantôt comme une variété de l’espèce type, dont la coloration est pourtant si différente, tantôt comme une espèce particulière; parfois même l'assimilation est encore prouvée plus loin et on le fait rentrer dans l'espèce tetradactyla simplement comme forme mélanique. Pourtant, 1l me semble que ce mélanisme s'accompagne de caractères constants et différentiels assez nets pour qu’on soit autorisé à le regarder au moins comme une sous-espèce. La couleur de cet animal est d’un noir très foncé uniforme sur tout le corps. Les poils ont partout la même longueur (même à la racine de la queue où ils n’atteignent que 2 centimètres), excepté sur la tête et la nu- que où ils sont un peu plus courts et dressés en brosse. Ce caractère dis- tingue ce Tamandou noir du type de lespèce chez lequel les poils du corps sont longs, ainsi que ceux de la racine de la queue, qui atteignent 7 centimètres, ce qui lui donne un aspect tout différent. Les oreilles sont noires, poilues en dehors, nues en dedans; elles ont une longueur de 4 centimètres, c'est-à-dire que leurs dimensions dépassent celles des oreilles de longicauda (3 cent.) de la Guyane. La queue, moins poilue dans sa première moitié, devient ensuite brus- quement, blanche et elle est alors couverte de poils épais blanc jaunâtre. Le pelage est constitué par une seule sorte de poils, moins abondants sous le ventre que sur le dos. I n’a donc pas de sous-poil. L’extrémité ultime des poils, sur une longueur de 1/2 millimètre environ, est sans pigment et blanc jaunâtre, puis incolore à la pointe. Là où les poils ne sont pas couchés, sur la nuque et la tête, le pelage paraît comme saupoudré d’une fine poussière jaunâtre; dans ces mêmes endroits d’ail- leurs la pointe est rarement intacte, elle est déchirée, effilochée, comme si l'animal avait l'habitude de les frotter contre des corps durs. Les mesures prises par M. Geay sur l'animal indiquent des dimensions supérieures à celles des échantillons de tetradactylus et de longicauda que possède le Muséum. Ce sont : ce Sn Lin es L'an à DS, mt ré TS à :; — 495 — DRBRROMR LIL. CODE. à de «le mainpet e vioc0 tiue 0 590 millim. Mipnaueur de Ïn queue. ,.,..... 40e ue a à o 560 ne. du cou. , ... bide pe a End d 160 NO PP CASE DAS RTE 180 LE a en VU a Liu due: 210 RE DR IR be. ei. à so situe don se 190 de la base de la queue.............. 150 CL OP 310 1,71 4 TS PANANEENNNRESERESRSS h10 Ses ongles médians (3 et 4) ont les mêmes dimensions que dans les deux spécimens du Muséum. Seul l'ongle externe est un peu plus petit , et l’ongle interne un peu plus gros. On voit que la queue est presque aussi longue que le corps. Elle en représente les 14/15 , tandis que dans le Tetradactyle type elle n’en est que les 5/6 et dans le Longicada les 11/12. Dans l'ouvrage de Desmaret, les dimensions indiquées pour la queue atteignent les 7/8 du Corps. En outre , elle est plus épaisse à la base que dans les échantillons que J'ai eus à ma disposition. Le Tamandou tétradactyle se rencontre dans l'Amérique centrale et méridionale , au Mexique et au Guatémala, au Pérou et au Paraguay. H vit aussi dans le haut Orénoque (Territ. Amazones), dans le Brésil oriental, dans les Guyanes et les îles Trinitad. La variété noire paraît avoir un habitat plus limité. IV. Marsupiaux. 4. Dinerpays MARsuPIALIS L. Didelphys marsupialis Linné, Syst. nat., 1760, 1, p. 54, et Thomas Cat. of Marsup., p. 323, 1888. Deux échantillons ont été rapportés par M. Geay, l’un en 1898 dont le corps attemt 36 centimètres et la queue 28. Le nom indigène de cette Sarigue est Manicore ou Pian. Les deux spécimens récents avaient une taille ne dépassant pas celle indiquée dans les ouvrages, mais l’un d’eux avait une queue plus longue que le corps, Elle RoenE ici les 9/8 du corps, tandis que dans l’autre échantillon elle n’en était que les 7/8. La Sarigue ordinaire habite depuis les États-Unis de l'Amérique du Nord jusqu’au Sud du Brésil et au Chili. 2. Dmwerpays marsupraLis, var. Aurira Wied. Didelphys aurita Wied, Beitr. Nat. Bras., 1896, IT, p. 399, et Bur- meister, There Br Far 1854, p. 130. Un mâle Fa forte taille tué dans les forêts marécageuscs des bords de lOuanary en 1900. Son nom indigène est Pian. — 196 — Son COrps avait une longueur de 43 centimètres, depuis le bout de la tête jusqu'à la racine de la queue: celle-ci mesure 46 centimètres. Elle est donc plus longue que le corps. Une grande confusion règne dans la spécification des Sarigues. Comme cet indiida répond exactement à la description donnée par le prince Max. de Wied et par Burmeister pour le Didelphys aurita, je le rapporte à cette espèce, en le considérant toutefois comme une variété de marsupialis. Cette variété rousse parait être répandue dans presque toute l Amérique du Sud à travers la Colombie, le Vénézuéla, la Guyane, le Demerara, le Brésil oriental, Santarem , Rio de Janiero, et la Sierra dos Orgaos. 3. Dinezruys (PuiLaNder) PuiLanDER L. Didelphys philander Linné, Syst. Nat., 1760, p. 54. : Philander caryoppolin Burmeister Erläut. Fauna Brass p. 76, pl xIŸ, 1830. M. Geay a rapporté, dans l'alcool, des environs de Saint-Georges, une femelle avec ses quatre petits, et un mäle de . taille cp FE de l'Ouanary. Cet animal habite les régions orientales et pt des de l'Amérique du Sud, c’est-à-dire dans les Guyanes hollandaise, anglaise et française et dans le Brésil (Manaos). 4. Dinerruys (MeracuiRus) opossum Seba. Philander opossum Seba, Thesaurus, T, dige p. 56, Pre XXXVI, fig. 1 à 3. Didelphys opossum Linné, Syst. Nat. ; 1760, p. 55. En 1897, M. Geay avait tué un mâle sur les bords du Rio Lunier, dans la Haute Garsevenne et un autre en 1898 dans l'isthme du Darien. L’échan- tillon rapporté dans l'alcool en 1900 provient des bords de lOuanary. Son corps et sa queue atteignaient des dimensions dépassant légèrement celles indiquées dans le catalogue de Thomas. Le corps avait 31 centimètres et la queue 32. L’opossum quica habite les forêts de l'Amérique centrale et méridionale depuis le Mexique jusqu'à la République Argentine. 1! est surtout fréquent au Guatémala, au Costa Rica, dans la Guyane, le Demarera, l'Équateur, la Bolivie et l'État de Rio Co do Sul. ‘é — 197 — Ogsenvarions sur Les Léumuonrtevs nisparus pe Mapacascan ), Cozcecrions AzcLuaun, GAUBERT, GRANDIDIER , par M. Guizcaume GRANDiptER. Au printemps dernier, le Muséum a reçu trois collections de paléonto- logie provenant de Madagascar. Ce sont celles de M. Alluaud, du lieutenant Gaubert et la mienne. Elles proviennent toutes les trois de fouilles effectuées dans la caverne d’Andrahomana qui est creusée dans la falaise calcaire qui longe la mer, à 4o kilomètres environ au sud de Fort-Dauphin; ma col- lection comprend en outre le résultat des recherches faites dans les marais de la côte occidentale de l’île, à Ambolisatra et à Lamboharana. . Cette note a pour but de montrer d’abord les magnifiques pièces que renferment ces collections, d'indiquer ensuite brièvement comment, grâce à ces nouveaux documents, on peut orouper en familles les Lémuriens disparus de Madagascar et enfin de détruire certaines synonymies que des descriptions rapides faites sur des débris épars avaient légitimées au pre- mier abord. Getle étude comparative m'a élé simplifiée encore par l'examen des pièces que M. Sikora a lui-même trouvées, 1l y a quelques années, dans celle même grotte d'Andrahomana et qu'il m'a montrées à mon passage à la Réunion , et par l’extrême obligeance de M. Woodward, le chef du dé- partement géologique du British Museum et de M. Forsyth Major qui, pendant un récent voyage à Londres, ont mis à ma disposition, pour les étudier, les beaux documents du Musée Britannique. Les Lémuriens disparus de Madagascar peuvent se classer en quatre groupes. s Ë Groupe des Megaladapis (Forsyth Major) comprenant : Mecazapaprs mapagascariensis (F. M.) décrit d’après des fragments provenant d’Ambolisatra et dont quelques dents ont été retrouvées dans les cavernes d'Andrahomana et dans les marais de Lamboharana. Le fémur de cet animal a été décrit en 1899 sous le nom de M. Filholi ; nous avons in- -:1). Cetle note donne les résultats provisoires d’études actuellement en cours. Les descriptions détaillées et les reproductions litliographiques de toutes les pièces nécessaires à l'explication du texte paraîtront prochainement dans un vo- lume sur les Animaux disparus de Madagascar. A la fn de ces observations, on trouvera la liste de tous les animaux dont M. Alluaud, le lieutenant Gaubert et M. G. Grandidier ont rapporté des osse- ments. — 198 — sisté à ce moment sur les particularités qui le caractérisent : largeur et apla- tissement de la diaphyse, développement des trochanters indiquant une puissance musculaire énorme. Il est possible qu'il faille aussi rattacher au M. madagascariensis le Thau- mastolemur Grandidieri, dont nous ne connaissons que l’humérus qué M. Filhol a décrit en 1895. L’élargissement en éventail de l'extrémité cubi- tale de cet humérus qui rappelle beaucoup l'extrémité de l'os correspondant du Megaladapis Edwardsi plaide en faveur de cette hypothèse, tandis que sa longueur et sa gracilité semblent au contraire devoir le faire rattacher à un autre animal. | Mecaraparis Enwarpst (G. G.). En 1899, j'ai décrit et figuré dans ce Bulletin une dent de la mâchoire inférieure et deux molaires supérieures d'un animal de très grande taille, de la même famille que le M. madagas- — E _— Mâchoire inférieure de Megaladapis Edwardsi (G.G.) [1/2 grandeur]. cartensis ; j'avais donné à cet animal 1e nom de Peloriadapis ; car, outre la taille, certaines dispositions des tubercules des dents m’avaient permis de le distin- guer génériquement des Mepaladapis. Depuis, la belle étude de M. Forsyth Major sur le Megaladapis insionis, les descriptions de M. Lorenz von Li- burnau, les observations que j'ai pu faire sur les collections de M. Sikora, enfin , les résultats des fouilles de MM. Alluaud et Gaubert m'’autorisent à affirmer aujourd'hui que tous ces vestiges paléontologiques doivent être rangés dans le genre Mepaladapis créé en 1895 par M. F. Major et porter le nom de M. Edwards; les différences qui avaient été jadis la cause du — 199 — nom Peloriadapis n'ayant plus de valeur suffisante, en présence de la série des documents. I faut donc établir pour ce géant des Lémuriens la syno- nymie suivante : Megaladapis Edwardsi (G. G.). Syn.: Peloriadapis Edwardsi (G. G.). Megaladapis insignis (Maj.). Megaladapis brachycephalus (Lor.). Palæolemur destructus (Lor.). Mesoadapis destructus (Lor.). Megaladapis dubius (Lor.). Nous reproduisons ici, en demi-grandeur, une magnifique mâchoire in- férieure de M. Edwardsi provenant des collections de M. AHuaud ainsi Mächoire inférieure de Mepaladapis Edwardsi (G. G.) [1/2 grandeur]. qu'en grandeur naturelle une phalange découverte par le lieutenant Gau- bet dans le même gisement d’Andrahomana. Gette dernière est tout à fait curieuse à cause de sa forme très arquée et de sa longueur qui est de 56 millimètres d’une extrémité à l’autre. La main de ce Lémurien devait Phalange de Megaladapis Edwardsi (G. G.) [grandeur naturelle]. donc être longue et mince comme celle des Indrisinés. Quant à la courbure des phalanges, elle rappelle celle des grands anthropoïdes. Ce sont là des indications biologiques importantes qui montrent que ces animaux élaient plus arboricoles qu’on ne pouvait le supposer à la vue de leurs os courts et massifs. — 200 — a . . . . . . Les principales dimensions des dents de la mâchoire inférieure du M. Edwardsi sont : Longueur de la série dentaire du talon de la dernière mo- - AE laïre à la pointe de la canine..." 00 195 millim. Longueur de la série des trois molaires. .............. 78 Longueur de la dernière molaire. ................... lo r L2 e L] \ Le L2 À Epaisseur maximum de la dernière molaire. ....... ” in 16 Le fémur du M. Edwardsi a été figuré, en 1899, comme appartenant au M. madagascariensis, ce qui est une erreur. Sa taille, sa longueur ré- duite, son aplatissement, l'élargissement de ses extrémités montrent bien neltement à quelle espèce 1l faut le rapporter. Je reproduis ci-dessous les principales dimensions de cet os. Les dimensions de ce fémur, du côté droit de Megaladaps Fdwardsi ; sont : Longueur totale entre le sommet de la tête et le bas du condyle du, méme £0té. .:..., 4,2 4440, 2% COS 220 millim. Largeur maxima du corps de l'os (au niveau de la portion inférieure du-grand trochanter). ................:. .b6 Largeur eines em eve 0h COTE ARE "ai Largeur en hauleur du col du fémur................. 32 — en épaisseur du col du fémur........... Tu ee , 23 Diamètre antéro-postérieur de la tête... ....:......... 39 transverse tenta bêle. 2.172. PSN 38 Angle de l'axe de la tête avec l'axe du corps de l'os. ...., 30 degrés. Distance de la portion la plus élevée de la tête à la portion la-plus élevée du 8° trochanter...,....,..710#14%% : 68 millim. Longueur de la cavité digitale. .....,........... VAE 28 L Largeur de la cavité digitale au sommet.............. 8 — de la cavité digitale à la partie rétrécie............ 5 _— de la cavité digitale au be 2 CEE CRPPC ME ES 8 Largeur du fémur au niveau du troisième trochanter..... ho Épaisseur du fémur entre les condyles. ............... 27 — du fémur au point le plus rétréci de l’os........... 20 — du fémur au niveau de la fin de la cavité digitale. ... 31 Je dois aussi signaler dans cette note, toute sommaire que les cir- constances m'obligent à la faire, quelques particularités de ce M. Ed- wardst. L'extrémité antérieure d’une mâchoire inférieure provenant des collec- tions de M. Gaubert montre que le M. Edwardsi avaït six incisives pro- clives à la mâchoire inférieure; ce fait entraîne une analogie de plus entre les Megaladapis et les Lepilemur, analogie que M. F. Major avait déjà fait remarquer à plusieurs reprises , entre autres pour l'absence d’incisives su- K - — DO — a ee À périeures. Ces deux caractères, absence d'incisives à la mâchoire supérieure et présence de six incisives proclives à la mâchoire inférieure, éloignent le groupe des Megaladapis de celui des Adapis de l'époque tertiaire. On a, en . effet, constaté chez ceux-ci la présence d'incisives supérieures que MM. Fi- Thol et Gervais, contrairement à l'opinion de Blainville, supposent au nombre de six (au moins en ce qui concerne l'Adapis magnus) et l'Adapis minor n'a que quatre incisives inférieures très inclinées. Cette belle pièce de M. Gaubert présente encore une autre particularité, c'est un espace libre assez considérable, long d'environ 15 à 16 milli- mètres entre les incisives de la mâchoire inférieure et la première prémo- laire. Get espace forme une sorte de barre comme il en existe chez les ruminants. Est-ce là une différence sexuelle ou une anomalie individuelle : c’est ce qu'il est impossible de décider dans l’état actuel de nos connais- sances, car nous n'avons pas la machoire supérieure correspondante. En tous cas, celte solution de continuité dans la série dentaire est infiniment plus petite dans l’exemplaire représenté ci-contre, où la canine est presque eu contact avec la prémolaire. Parmi les autres pièces du squelette de M. Edwardsi , il faut signaler un tibia dont l'aspect ramassé et massif est caractéristique, sa plus grande lon- gueur étant de o m. 17; une extrémité cubitale d’humérus qui est élargie en éventail et mesure o m. 07 environ comme diamètre maximum ; et une extrémité inférieure de radius aussi très large et très épaisse. Cet épanouissement de l'extrémité de l'humérus, ainsi que la longueur de cet os qui est sensiblement supérieure à celle du fémur, rappelle la dis - position des parties correspondantes du squelette des grands anthropoïdes, du gorille en particulier, et, par conséquent, permet de supposer pour les Megaladapis un genre de vie analogue à celui de ces grands singes, ce que les phalanges nous avaient déjà fait prévoir. IL. Groupe des Palsæopropitheeus (G. Grandidier) comprenant : Pazsorrorrraecus 1NGENS (G. G.). De cette espèce, la seule du groupe, il n’y a que peu de chose à dire; les documents étant en petit nombre et tous au Muséum. Ils proviennnent d’ailleurs tous des gisements d’Ambo- lisatra et de Belo, sur la côte occidentale de Madagascar. Malgré cela, je tiens à figurer ici deux des fragments les plus caractéristiques du squelette de cet animal, que j'ai rapportés de mon dernier voyage. La première de ces pièces est une mâchoire inférieure à peu près com- plète; la formule dentaire et la disposition des dents, sauf le petit intervalle entre la canine ou pour parler plus exactement si on applique au Palæo- propithecus la théorie de Geoffroy Saint-Hilaire relative à la dentition des Lémuriens supérieurs, entre la prémolaire caniniforme et la deuxième prémolaire , rappellent tout à fait celles des Propithéciens et, par consé- Muséuu. — vin. 3h — 502 — quent, légitiment le nom de Palæopropüthecus que j'avais donné à cet ani- mal en 1899, alors que je n’en connaissais que les molaires.” IN L 9410 Loppangeu imopueas] (-9 9) sua8ur snoayndoidoæoz 9p aanotoqu J'insiste sur la présence de quatre incisives seulement àla mâchoire in- férieure, disposition anatomique qui rapproche le Palæopropithecus des Indrisinés el des Archacolemur, tandis qu’elle l’éloigne des Megaladapis. — D03 — | Dimensions principales de la mâchoire inférieure du Palæopropithecus ». . Ke ingens : Distance entre la pointe de la prémolaire caniniforme et p À le talon de la dernière molaire..................... 72 millim. Distance entre la pointe de la prémolaire. caniniforme et le sommet du condyle ............ do 14.0 ts 120 Longueur de la série des trois molaires. ......,....... 21" 48 Longueur de la 1° molaire (la plus grande)........... NET, 2 . U . Epaisseur maximum de la 1° molaire (la plus grande)..,, 9 Distance entre les pointes des prémolaires caniniformes. .., 26 La deuxième est un fémur dont la torsion est tout à fait extraordinaire. L’angle du plan médian de la tê'e fémorale avec celui qui passe par l'axe Fémur de Palæopropithecus mgens (G. G.) | 1/2 grandeur]. du genou est en effet très grand. Cette déformation particulière de l'os in- dique un animal qui s’accroche aux troncs des arbres et se meut avec len- teur. Cette supposition biologique est encore confirmée par l'aspect massif 34. | 20) fa — 904 — de l'os, ses grosses extrémités et les puissantes Insertions musculaires qui y sont imprimées. Celle torsion du fémur n'existe pas chez les animaux “Lopeanqeu auopueas] (9-9) suodur snooyndoudoæj op eanotugqut oarotpe]y souples etlégers qui procèdent par bonds ou vivent d’une existence nelte- ment arboricole, chez les Propithäques de Verreaux, par exemple, qui, de se DOS — même assez considérable chez plusieurs d'entre eux. LOT . . . ge . . nos jours, habitent la même région que jadis le Palæopropithecus ingens , et dont la dentition est celle qui se rapproche le plus de la grande espèce ; _ disparue. Chez les singes anthropomorphes, cette torsion se retrouve et est Dimensions du fémur du côté gauche du Palæopropithecus ingens : Longueur totale entre le sommet de la tête et le bas du con- ns nn int... .... 185 millim. Largeur minima du corps de l'os. ................... TER | OT NON CE CCE 21 Épaïsseur du col du fémur. ......................... 7 ee de l’axe de la Lête avec l’axe da corps de l'o3....... 60° Longueur de la cavité digitale. . :.........:.......... 25 millim. Ke Largeur de la cavilé digitale. ...... D Tes sue 10 = AXE entre La ne a | me PH RER 19 NE ns ] au poids le plus rétréei de l’os..:......... 19 36 A oiveu de la En: dé la cavité digitale..... 13 Largeur maxima du fémur au niveau de l'articulation de l’ex- trémité inférieure... ......... RSR ne se Il paraît vraisemblable de rattacher aussi au Pa'æopropithecus un hu- mérus en mauvais état, trouvé jadis par M. Grevé dans la même localité “4 de Belo et que M. Filhol a attribué à un Dino!emur, ainsi que la partie infé- rieure d'un fémur, On peut aflirmer maintenant que ce dernier os appar- tient à un Archæolemur et que lhumérus en question est sans aucun doute _ d’une bête plus grande et plus robuste que ne peuvent l'être les animaux je qui font partie du groupe des Archæolemur. De plus, M. Filhol, dans sa des- criplion de 1895, reconnaissait les analowies de cet humérus avec celui des _ Propithèques. H donnait comme dimensions de cet os : g' Diamètre transversal de la tête humérale..,.:....,....,.. 36 millim É ? te Diamètre antéro-postérieur de la tête humérale. ......... 3/4 4 7 Distance entre le sommet de l’arcade cubitale et la partie la ÈS plus élevée de la tête huméräle. ............. ARE É 161 (A suivre.) — 506 — ODONATES INDO-OCÉANIENS DES COLLECTIONS Du Mus£um, par M, RENÉ Martin. Heterogomphus unicolor nov. sp. 1 unique du Siam capturé par M. Bel. Muséum de Paris. Abdomen 52 millimètres, aïle inf. 48 millimètres. Aïles hyalines, le pterostigma brun jaune, long, étroit, surmontant 5 cellules, costale brune, membranule blanche, très petite. Face et front entièrement jaunes: thorax brun avec une raie humérale mal délimitée, d’un brun plus foncé; espace interalaire brun avec une raie jaune entre les ailes. Abdomen brun, le dos des segments, surtout des derniers, prenant une teinte noirâtre, le 7° teinté de jaunâtre, le 8° élargi, les 9-10 courts. Appendices bruns, minces, de la longueur du 10° seoment, très poin- tus, écartés l’un de l’autre. Fémurs bruns, tibias et tarses noirs. Ressemble à une espèce de Java, probablement non décrite et qui fi- gure dans la collection De Selys sous le nom d’{L. icterops. Toutefois, d’après les notes prises sur cette collection, l'Icterops est plus petit et porte deux larges plaques jaunes sur le dessus du thorax, son abdomen est noirâtre et, chez lui, le 7° segment est presque en entier d’un beau jaune. Orolestes octomaculata nov. Sp. 1S unique du Cambodge, au Muséum de Paris. Abdomen 53 millimètres, 18-20 postcubitales. Aïles très pétiolées, étroites, tachées chacune de brun marron comme ui : une première bande commençant au nodus et finissant à la 8° cellule après le nodus, mais empiétant au centre, à droite et à gauche, de façon à remplir au milieu et jusqu’en bas une douzaine de cellules, lesquelles sont plus claires à leur centre; une °° bande remplissant 4 ou 5 cellules sous le ptérostigma et même un peu avant et n’atteignant pas tout à fait le bord postérieur de l'aile, de sorte que l'insecte porte sur les quatre aïles huit bandes brunes. Ptérostigma brun, long, couvrant 4-5 cellules, assez épais, rectangu- laire ; le bout des ailes très lévèrement nuancé de brun. Face noirâtre, nez vert; le dessus de la tête noirâtre, nuancé de vert foncé peu apparent, derrière de la tête roussâtre, ligné de zigzags noirs. Prothorax jaunâtre marqué de taches noirâtres; thorax vert bronzé en dessus avec deux lignes brun jaunâtre de chaque côté de l’arête dorsale, deux bandes brunes humérales; les côtés nuancés de noirâtre, le dessous Jjaunâtre. + 4 i : +400 | Be — 007 — "A. _ Abdomen noirâtre, le 1° segment jaunâtre avec apparence d’une marque ra _ dorsale plus sombre, le a° jaunâtre sur les côtés avec une mince ligne dor- sale jaunâtre, les articulations plus claires, les 8-9 avec des taches ou traits en flammèches jaunâtres, de chaque côté de l’arête, au bout, le 10° flam- . mé de noirâtre et de jaunâtre, échancré au centre au bout. _ Appendices supérieurs plus longs quele 10° segment, noirâtres, écartés à la base, en demi-cercle large avec une forte dent en dessous, avant le bout, pointus; des inférieurs très courts en gros manchons. Pieds roussâtres, tarses noirs, à épines assez grandes. Diffère de O. Selysi par les taches des ailes, la taille un peu moindre; le secteur nodal commence 7 cellules 5 après le nodus aux ailes supérieures et 5 cellules 5 aux inférieures. GENRE Paraphæa nov. sp. Ce nouveau genre est créé d’après un insecte G' unique, de Manille, ap- partenant au Muséum de Paris. Il est de la lécion Euphœa de M. de Selys. L'espace basilaire est libre, le secteur médian naît du principal vers la fin du quadrilatère; les pieds sont assez longs, le corps mince, le fond de la couleur du corps rouge, mais le dessus du thorax tout noir. Le nodus est placé juste à la moitié de l'aile. Les appendices supérieurs sont peu courbés, non dilatés, les inférieurs petits; le bord postérieur du _10° segment porte un mamelon. Paraphæa barbata nov. sp. Abdomen 55 millimètres, aile inf. 41 millimètres, 24 anténodales et 2h postnodales aux supérieures; 24 anténodales et 24 postnodales aux inférieures. Ailes hyalines, (rès peu teintées de safrané, le bout à partir de lextré- mité du ptérostigma limbé de brun; le ptérostigma brun couvrant 7 cel- lules, large au centre, aminci aux deux bouts qui sont pointus, surtout in- térieurement. Quadrilatère petit, court, traversé. * Dessus de la lèvre supérieure blanc bleuâtre, tout le reste de la face noir ainsi que le dessus de la tête. Prothorax noir marqué au centre de dessins rougeâtres. Thorax noir avec 2 larges raies rougeàlres au bas des côtés mal marquées. Attaches des ailes rouges. Abdomen long, très mince, rouge, tournant au brun sur les derniers _ segments, le 10° sepment avec un gros trait noir dorsal, le 9° avec un fort bouquet de poils au-dessous de chaque côté, le 10° portant un énorme ma- melon noir, élevé, comme fendu en deux et formant par suite une échan- __ cruredroite, élevée. Appendices supérieurs noirs, longs, minces, un peu courbés au bout, — 508 — poilus; les inférieurs beaucoup plus courts, noirs, très épais, s'écartant à leur extrémité. 1 de Manille, pris en juin. Micromerus robropictus nov. sp. 1 G' de Bornéo, au Muséum de Paris. Abdomen 18 à 19 millimètres, aile inf. 20 millimètres. 10 anténodales et 20 postnodales aux ailes supérieures. Ailes étroites, les supérieures hya- lines, lévèrement teintées de safrané à la base, avec un long ptérostigma noir ; les inférieures hyalines teintées lévèrement de safrané à la base, mais complètement noires à leur extrémité, cette couleur commençant àla 8-1 0° cellule après le nodus. Face et tête noires avec deux points jaunes à la lèvre supérieure, deux gros points jaunes sur le front, des taches ou lignes jaunes le long des yeux, cinq points jaunes sur le dessus de la tête. Prothorax marqué de points jaunes. Thorax noir avec un point carré jaune orange au milieu en bas, une raie humérale jaune et une large raie jaune de chaque côté. Attaches des ailes avec des points orangés. Abdomen noir, le 1° segment avec une tache jaune de chaque côté, le 2° avec une tache rouge brique dorsale sur ses deux premiers tiers, les 3-7 avec une large tache rouge brique dorsale couvrant presque tout le seg- ment, le 8° avec deux fines lignes ronge brique partant de la base; le reste noir. Appendices supérieurs noirs, minces, assez longs, un peu en demi- cercle, les deux bouts se croisant. Vus de côté, ils paraissent minces et cy- lindriques. Les inférieurs moitié plus courts, légèrement courbés en haut. Pieds minces, brun noirâtre, avec les altaches jaunes. Espèce remarquable par ses ailes inférieures seules tachées de noir. Alloneura dorsonigra nov. sp. 1 S d'Amberbaki (Nouv.-Guinée) provenant de M. Raffray et appartenant au Muséum de Paris. Il appartient au groupe de la plagiata avec la nervule basale postcostale siluée sous la première anténodale, le secteur supérieur du triangle finis- sant un peu après la veine terminant le quadrilatère. Abdomen : Lo millimètres: aile inf. : 25 millimètres. Ressemble beaucoup à erythroprocta Selys. La description de lerythro- procla donnée par M. de Selys s'applique, mais chez notre espèce : ° La taille est notablement plus forte; 2° Le secteur supérieur du triangle dépasse la veine du quadrilatère ; 3° Le devant de chaque œil est jaune cuir, le reste de la tête noir; te Le ptérostigma jaune brun est rectangulaire, couvrant presque 2 cel- lules : PR” 7 ETS, À _ — 509 — 5° La 9° moitié du 7° segment, ainsi que les 8/10 sont d’un roux brun, ainsi que les appendices ; 6° Les appendices supérieurs sont épais, coniques, plus longs que le 10° segment, amineis au bout qui est courbé en bas; 7° Les pieds sont noirs, la base des fémurs assez largement rousse. Nonobstant ces différences, la face noire et les derniers segments plus ou moins espacés en font une espèce extrêmement voisine de erythroprocta Selys. GENRE Paracnemis. d. Quadrilatère à côté supérieur n'ayant que la moitié environ de l'in- férieur, de sorte que l'angle inférieur est modérément aigu. Lèvre inférieure analogue à celle des Hemicnemis, ainsi que les an- tennes. Appendices supérieurs du G' très épais, courts, comprimés, de forme conique, les inférieurs, très épais, très courts, un peu pointus en haut. Réticulation des ailes à peu près comme chez les Hemicnemis, dont ce genre diffère surtout par la forme du quadrilatère et par les appendices anals du G. Les ailes ne sont pas pétiolées tout à fait jusqu’à la nervule basale; les cils des pieds sont excessivement longs. Paracnemis Alluaudi nov. sp. 2 C Madagascar, Fort Dauphin, en décembre. — Collection du Mu- séum. Secteur médian naissant un peu avant la veine du nedus, le sous-nodal de cette veine. Ptérostigma brun cerclé de jaune, en losange peu allongé, couvrant 1 1/2 cellule; 14-15 postnodales aux ailes supérieures. Tête noire, avec le devant couvert de longs poils, les joues, les lèvres, l’'épistome bleuâtres ou jaunâtres, le front et le dessus de la tête noirs avec une raie bleue d’un œil à l’autre, passant par les ocelles. Prothorax noir avec 2 taches bleu-pris au lobe médian, réunies par une raie de même couleur. Thorax noir en dessus, bleuâtre en dessous, avec 2 raies humérales bleuâtres ne touchant pas le haut. Abdomen : 34-35 millimètres (aile inférieure : 25 millimètres), assez long , grêle, noirâtre; le 1° segment avec les côtés jaunes, le 2° ayant au centre une tache bleuâtre plus ou moins marquée, les 3-6 avec un demi-anneau basal bleuâtre, les 8-10 bleuâtres, le 10° terminé en dessus par deux ma- melons. Appendices supérieurs courts et très épais. Pieds noirs, sauf les fémurs. qui sont jaunâtres; cils très longs. Ressemble beaucoup de forme à Hemicnemis bilineata Selys, mais en dif- fère notablement par la face poilue, les raies du thorax, les appendices. — 510 — Pseudophlebia trinervulata nov. sp. La 1 G' unique du col de Sakavalana (Madagascar) appartenant au Mu- séum de Paris et provenant de la mission de M. Charles Alluaud. Abdomen : 19 millimètres; aile inf. : 21 millimètres. | Aïles hyalines, un peu safranées à la base, ptérostigma brun, épais, long. Aux ailes supérieures, 12 anténodales et 7 postnodales; aux infé- rieures, 9 anténodales et 7 postnodales. Aux supérieures, 3 nervules dans l’espace sous-médian ; aux inférieures, seulement 2 nervules dans le même espace. Face jaune, le milieu de la lèvre supérieure noir, le nasus noir; le front et le vertex bleu métallique. Prothorax noir avec 2 taches jaunes dorsales accolées en haut. Thorax d’un noir profond, avec une tache jaune dorsale au milieu, courte, et une très fine ligne dorsale jaune, les côtés avec 2 larges raies d’un jaune verdâtre. Abdomen court, très mince, noir brun, sauf le bout du 1° segment jaune, une tache dorsale jaune au centre du 2°, les côtés des 2-4 jau- nâtres , le 4° ayant en plus 2 petits points jaunes à la base de chaque côté de l’arête dorsale, les 5-7 avec une petite ligne jaune courte de chaque côté de l'arête vers le milieu, les lignes du 7° plus épaisses. Appendices noirs, les supérieurs de la longueur des 2 derniers seg- ments, de forme ordinaire, l’inférieur presque long. Pieds noirs; les fémurs, au moins les premiers, jaunes intérieurement. Espèce qui a tout à fait la forme des Tetrathemis des Indes orientales. Pourrait peut-être constituer un nouveau genre voisin des Pseudophlebia. Nesolestes rubristigma nov. sp. d. Abdomen : 32-33 millimètres; aile inf. : 27 millimètres. 19-22 post- nodales aux supérieures. Aïles hyalines, ptérostigma carré très épais, court, les côtés extérieur et intérieur égaux presque aussi longs que les côtés supérieur et inférieur aussi égaux; les derniers un peu plus longs aux ailes inférieures; rougeâtre, couvrant 2 1/2 cellules, entouré d’une nervure noire. Tête noir acier; rhinarium jaune, derrière des yeux noir. Prothorax à fond noir, mais cette couleur masquée en dessus par du bleu clair pulvérulent, le lobe postérieur plus arrondi et plus court que chez N. alboterminata. Thorax noir vert acier avec une fine ligne jaune de chaque côté à la suture humérale, ne touchant ni le haut, ni le bas; jaune clair en dessous. Abdomen noir luisant en dessus et sur les côtés, jaune en dessous, cette dernière couleur remontant seulement sur les 2-3 segments en un anneau basal étroit, très interrompu à l’arête. Le reste tout noir. — 511 — Appendices anaux noirs, les supérieurs aussi longs que le 9°,en pinces semi-circulaires, dilatés aux deux tiers par une forte, longue et large pro- tubérance, en dessous et intérieurement, Appendices inférieurs très courts, plutôt minces, poilus. Pieds noirâtre luisant, avec les attaches jaunes. ® inconnue. Isaha (Madagascar). Voyage de M. Alluaud. Ressemble à N. alboterminata, mais bien différente par la forme et la couleur de son ptérosligma, le prothorax, la taille plus petite et un peu plus robuste, la couleur de l'abdomen et des pieds, les appendices supé- rieurs et surtout les inférieurs. M. de Selys a rapproché Nesolestes alboterminata de Nevrolestes trinervis, dont il différerait par une 3° nervule antécubitale et 1 ou 2 postcostales surnuméraires, deux caractères exceptionnels, dit-il, chez les Agrionines. Or, sur une trentaine d'exemplaires d’alboterminata, 5 ou 6 ont deux nervules postcostales au lieu d’une, tantôt à l'aile supérieure, tantôt à l’inférieure, et 2 exemplaires ont cette postcostale surnuméraire aux quatre ailes. H existe encore à Madagascar une troisième forme que nous considérons comme une variété de D mais- qui tient le milieu entre alboter- minata el rubristioma. Elle diffère de rubristima par la forme du prothorax et celle du ptéro- sligma, par la couleur du thorax, qui porte, au lieu de la simple ligne hu- mérale de rubristigma, deux raies minces, dont la supérieure, très courte et placée plus bas que l’autre, ne lui fait pas suite. Elle en diffère encore par l'abdomen, plus jaune, et par la couleur des pieds. Elle diffère de alboterminata par la taille et l'apparence, qui sont celles de rubristigma , par les raies du thorax et par les appendices du mâle. Chez celte variété, les appendices supérieurs du mâle ont la forme de ceux de rubristigma , mais avec une protubérance pelite et non énorme, tandis que les inférieurs sont longs comme ceux de alboterminata. Il y a là deux espèces certaines, et la 3° forme intermédiaire qui serait une variélé d’alboterminata, à moins qu’elle ne soit le résultat d’un accou- . plement entre les deux espèces. Nous n’osons soutenir cette thèse, car, si _on a constaté des accouplements entre espèces différentes d’Odonates, on n'a encore jamais recueilli un insecte qui fût certainement un hybride. Nesocordulia spinicauda nov. sp. G. Abdomen : 45-46 millimètres; aile inf. : 31 millimètres. Aux ailes supérieures, 11 anténodales et 8 postnodales ; aux inférieures , 8 anténodales et 8 postnodales. Aux ailes supérieures, le triangle interne est vide, son bord interne très brisé: il y a deux rangs postrigonaux. — 912 —- Ailes limpides avec une lépère teinte safranée à la base, le ptérostigma petit, mince, noir, la membranule grise. | Face vert bronzé, avec seulement une tache en forme de trapèze jaune au milieu du nasus et la lèvre supérieure largement jaune; le vertex bleu métallique. Thorax vert brillant avec une raie Jaune aux côtés, sous l’aile supérieure et le bas des côtés jaune. Abdomen noir avec des lignes vermiculaires Jaunes aux côtés des 1-5 seg- ments; au 7°, deux petites taches basales séparées par l’arête; au 8°, ces taches sont remplacées par deux petites lignes; le 10° terminé en haut par une forte épine noire courbée en arrière. Pieds noirs, longs. Appendices noirs seulement à la base, ensuite d’un beau jaune serin en forme de pinces allongées, l'inférieur beaucoup plus court. La femelle est semblable au mâle, sauf que l'abdomen est plus court, mince et étranglé; les appendices droits, longs, jaunes. Les aïles safranées jusqu'aux triangles. Fort Dauphin (Madagascar). Mission Alluaud, en janvier. Les trois espèces de Nesocordula connues se ressemblent. Toutefois la spinicauda est plus petite que les deux autres, notamment que Ja flavicauda , dont elle a la coloration. Le mâle en diffère par la forme de ses appendices supérieurs, dont le bout est courbé intérieurement et figure des pinces, tandis que les appendices de flavicauda sont, au bout, un peu courbés ex- térieurement et n’ont pas le renflement médian de l'espèce voisine. De plus, flavicauda a beaucoup plus de jaune à la face et la membranule blanchâtre. La 3° espèce, rubricauda, est reconnaissable à son abdomen rougeûtre, ainsi que les appendices, et aux taches brunes basales des 4 ailes. Chez la ® spinicauda , les appendices sont beaucoup plus longs que chez la © flavi- cauda. Gette dernière n’a aucune trace de safrané aux ailes. NorE Sur QuELQuEs CHoLz£viENs pu MusEum, PAR M. G. PorTEvix. Je viens d'examiner, grâce à l'amabilité de M. le professeur Bouvier, un certain nombre de Choléviens appartenant au Muséum de Paris. Voici la liste de ces insectes : 1. Prionochaeta Harmandi. nov. sp. — Nippon moyen, env. de Tokio et alpes de Nikko, 1 G',1 © (D'° Harmand). 2. CaroPomorpaus RurIPENNIS Luc. — Algérie (A. Grouvelle). 3. Prouwapnacus (scionrepa) rumarus Spenc. — Nippon moyen, env. de Tokio et alpes de Nikko (D° Harmand). TT. \ 1015 — h. Promarnacus ruscirroxs Kr. — Nippon central, env. de Tokio et alpes de Nikko (D° Harmand). — Kiang-si (abbé David). 9. Promaemacus Hizert Kr. — Nippon central, env. de Tokio et alpes de Nikko (D° Harmand). 6. Bissochactus nov. g. Spinipes Murray, — Caracas (Sallé). 7. Carors ascurezLans Murr. — Caracas (Sallé). Il est à remarquer que les types de ces deux dernières espèces avaient été recueillis par Sallé au même endroit vraisemblablement avec les exeu- plaires que j'ai examinés. Prionochaeta Harmandi nov. Sp. Alra, opaca, depressa, subparallela. — Pronolo subtiliter griseo-luteo pubes- cente. — Coleopteris griseo pubescentibus. — Anlennis nigris basi et articulo ultime ad apicem luteis. — 4 millim. — 4 millim. 5. Nippon central, env. de Tokio et alpes de Nikko (D° Harmand). Celle espèce se distingue à première vue de P. opaca Say de l'Amérique du Nord par sa forme presque parallèle sur les côtés, son aspect déprimé et la pubescence gris jaunâtre du pronotum. Chez l'espèce américaine, plus ovale et plus convexe, la pubescence est entièrement sombre. Elle est aussi plus fortement striée sur les élytres que P. Harmandh. Le genre Prionochaeta Horn ne comprenait jusqu'à présent que l'espèce décrite par Say et élait par conséquent propre à l'Amérique du Nord. La découverte d’une seconde espèce au Japon est très intéressante. Dissochaetus (Reitter in lit.) nov. ÿ. Mesosternum carinatum. Coxae intermediae non disjunelae. Coleoptera trans- versim strigosa. — Tibiae calcaribus magnis armalae. — Z Tarsi anteriores tri- bus primis arliculis dilatatis. — Tarsi inlermedii simplices. Ce nouveau genre se place entre les genres Ptomaphagus HE. et Anema- dus Ritr. On doit y rapporter vraisemblablement Catops momlis Murr. de Caracas, Choleva fimbriata Matth. de Costa-Rica et Ch. semipicea Matth. du Guatémala. ARACHNIDES RECUEILLIS DANS L'AFRIQUE TROPICALE par M. Epouarp lo, PAR M. EUGÈNE Simon. Iscanormeze Rurenserer (Karsch). Thelechoris Rutenbergi Karsch, Abhl. d. Naturw. v. Bremen, VIT, 1881, p: 196. ES Fri Entomothele striatipes EË. Simon, Ann. Soc. ent. Fr., 1888, p. 246. Thelechoris Ruterbergt E. Simon, Hist.nat. Ar., I, p. 187. Chiré (Afr. occid. ). Cette espèce a été découverte à Madagascar: nous lavons reçue depuis du Natal et de Zanzibar. ‘ Nora. — Les genres Thelechoris Karsch et Entomothele E. Sim. sont synonymes du genre Jschnothele Ausserer. Tetragnatha Foai sp. nov. ®. Long. g müllim. Cephalothorax longus, humilis, antice longe altenuatus, fronte sat angusta et truncata, fulvo-rufescens opacus, longe albido-pilosus, regione oculorum leviter infuscata. Area oculorum latitudinem frontalem totam occupans. Oculi poslici superne visi in lineam leviter recurvam, linea antica paulo latiorem, medii a sese quam a lateralibus paulo remoliores. Area oculorum mediorum paral- lela et subquadrala (vix longior quam latior), directa, antice leviter convexa, oculi medii antici reliquis oculis majores, prominuli. Oculi laterales a medüs parum remoli, spatio vix angusliore quam spalio inter medios anticos et poslicos a sese distantes, anticus prominulus postico multo minor. Abdomen angustum, longum et cylindraceum, postice, supra mamillas, breviler elevatum et turbinatum, om- nino cinereo-testaceum et albido-pubescens. Chelae longae, proclives, cylindraceae, fulvo-rufulae, laeves, margine superiore sulci dente subapicali sat forti leviter cur- valo, dein dente parvo remoto, dein dentibus seriatis paulo longioribus 3 vel 4, imargine inferiore dente apicali, supra radicem unguis sito, sat longo, recto et acuto, dente 2° fere simili sed obliquo, dente 3° paulo minore, dein dentibus parvis inter se aequis seriatis 7-8, munitis, ungue longo, sinuoso, supra, prope basin, minule dentato. Partes oris fusco-olivaceae. Sternum pedesque pallide lutea sed patellis, tibiis metalarsisque cunctis annulo parvo apicali nigerrimo iusi- gniter ornatis, pedes aculeis debilibus et parum longis paucis munitis. Cette espèce appartient au 4° groupe (») du genre T'etragnatha, ne com- prenant jusqu'ici que le T. clavigera E. Sim. de l'Afrique occidentale. T. Foai diffère de T. clavigera par ses yeux plus gros et plus resserrés, les médians postérieurs un peu plus séparés l'un de l'autre que des laté- raux, le groupe des yeux médians parallèle, les médians antérieurs plus gros que les postérieurs, l'abdomen brièvement conique à l'extrémité au- dessus des filières ,enfin par les patellas, tibias et métatarses ornés chacun d’un petit anneau noir apical. Araneus RurIPALPIS (Lucas). — Du Haut-Zambèze. Espèce répandue dans toute l’Afrique tropicale. Rhene Foaiï Sp. nov. & (pullus) long. 3 millim. Cephalothorax circiter æque longus ac latus, antice quam postice multo longius attenuatus, supra deplanatus, corlaceo-0pacus, niger, — 515 — pilis longis pronis albido-luteis, in medio leviter micantibus, vestitus, Pili oculorum et elypei albido-lutei, supra oculos sat longi et densi. Oculi antici apicibus in lineam subrectam (vix recurvam), laterales a mediis spatio oculo laterali minore distantes. Area oculorum dorsalium maxima , parte thoracica multo longiore et postice cephalothorace haud vel vix angustiore, oculi postici parvi. Abdomen sat longe oblongum, antice leviter prominulum sed obtusum, supra nigrum, duriusculum, pilis pronis sordide albidis vestitum sed vitta media con- fusa glabra notatum. Ghelae, partes oris sternumque nigra. Pedes 1° paris om- nino nigri, robusti, femore late clavato, tibia crassa superne leviter deplanata, inferne convexa extus aculeo submedio, intus aculeis binis armata, metatarso bre- vissimo superne deplanato , inferne aculeis 2-2 sat longis munito, tarso metatarso circiter æquilongo acuminato. Pedes reliqui graciliores, fusco-castanei, tarsis luteis, lineis albo-pilosis ornati. Cette espèce intéressante fait presque le passage du genre Ahene au genre Homalattus ; elle se rattache au premier par ses yeux antérieurs en ligne très légèrement recurvée et par l’'armature de ses paltes antérieures; elle s’en éloigne, pour se rapprocher des Homalattus, par son céphalothorax au moins aussi long que large, ses yeux latéraux antérieurs peu éloignés des médians, enfin par ses tibias antérieurs légèrement aplanis en dessus. Je ne puis rien dire des caractères sexuels, le seul individu recueilli par M. E. Foa étant un jeune mâle. CHELIFER OSTENTATUS Tômôsvary. Trouvé par M. E. Foa dans les sables du Haut-Zambèze; espèce ré- pandue dans presque toute l’Afrique tropicale; elle se fixe souvent sous les élytres des gros Coléoptères de la côte de Guinée. NorTE Sur LES PALÆMONIDÆ 4FRICAINS PROVENANT DES EXPLORATIONS D'ÉD. F04, par M. H. Courière. Les Palæmonidæ rapportés par Ed. Foa de ses voyages d'exploration appartiennent à trois espèces. L'une d’entre elles était déjà connue sur la côte africaine orientale, à Madagascar; elle avait été rencontrée assez loin dans l’intérieur, dans le bassin du Zambèze. La désignation imprécise du lieu où elle fut recueillie par Foa, «région des grands lacs», ne permet malheureusement pas de dire si son aire de dispersion doit être étendue de “beaucoup, ni dans quel sens. Cette extension, qui pouvait être prévue pour le lac Nyassa, — dont le Zambèze est le réservoir par le Ghiré, — devient, au contraire, d’un haut intérêt s’il s’agit des autres grandes nappes d’eau de l'Afrique équatoriale, se déversant par le Congo ou le Nil. Des deux autres espèces , l’une est nouvelle pour la science; la secontle 516 — l'est probablement aussi, mais elle est trop pauvrement représentée pour donner une certitude à cet égard. Toutes deux portent comme indication de localité : rHaut-Congo», et appartiennent par conséquent, dans l’état actuel de lhydrographie africaine, au bassin atlantique de ce continent. C’est à notre connaissance, la première fois que l’on recueille les Palæmo- nidæ de cette région, — en mettant à part P. Niloticus du Nil inférieur et P. Moorei du Tauganyika — et il n’est pas besoin de faire remarquer quelle lacune dans la connaissance de ces Eucyphotes est due à l'absence de matériaux pour toute celte vaste région. Les deux espèces rapportées par Foa ne peuvent fournir sur les affinités de cette faune careinologique que des données très imprécises. Les quel- ques spécimens qui les représentent sont certainement, pour l'une d'elles, des jeunes, et n’ont probablement pas atteint, pour l’autre, leur taille ma- xima. Si l'on cherche à les comparer aux espèces américaines, on voit qu'il n'y a guère que les jeunes de P. forceps H. M. Edwards, — P. acanthurus Wieomann — P. macrobrachion Herklots, et de P. Mexicanus Saussure, qui offrent quelques affinités avec les deux espèces de Foa, elles-mêmes vol- sines l’une de l’autre. | Les ressemblances sont certainement beaucoup plus accentuées avec les espèces indo-malaises et malgaches, plus nombreuses, il est vrai, et mieux connues que les formes américaines. Îl faut donc, en résumé, ajourner tout essai de comparaison approfondie jusqu’au jour où la faune des Palémons africains sera connue assez complètement. Comme il s’agit d'animaux co- mestibles, de capture fort aisée, 1l suffira certainement d'attirer sur ce point l'attention des naturalistes voyageurs pour que la liste des espèces croisse de façon rapide. On peut être assuré que toutes les formes recueil- lies présenteront, comme celles dues à Ed. Foa, un intérêt très grand. Elles représentent la partie la plus obscure du problème si complexe de la distribulion dans l’espace du genre Palæmon. GENRE Palsæmon. P. (Parapalæmon ) dolichodactylus Hg. Hilgendorf. Monatsb. Ak. Wiss., Berlin, p. 840, pl. IV, fig. 18, 1878. Cette belle espèce est représentée par un spécimen G' de grande taille, dont voici les dimensions : Lonpuetr totale. à. ESS ere Re 90 millim. 2° peréiopode (gauche) .. ............. ER en « .. 134 — a° pertiopode (dr). 4m 2/22 ANT Re 76 — La carapace est fortement spinuleuse sur Île céphalothorax et les deux derniers segments du corps : le rostre, dont la formule est gr dé- \ ser is 1e 2 06 hf HS — D17 — passe un peu en avant le scaphocérite, que la 1" paire de palles dépasse aussi de la longueur de la pince distale, Les articles de la grande pince (2° paire) ont respectivement pour lon- gueur, en millimètres : méropodile, 24; carpe, 926; propodite, 3»; doigts , 35; ces derniers, béants, portent à leur bord interne 25-30 sail- lies coniques, plus fortes et plus espacées vers la base; la paume est couverte de son épais revêtement feutré habituel, remplacé sur les articles proxi- maux du membre par des poils raides assez denses. Ces poils forment à eux seuls le revêtement de la petite pince, dont les articles ont respectivement, en millimètres : méropodite, 16; carpe, 18; propodite, 13; doigts, 17. Les peréiopodes suivants portent aussi de longues soies, surtout le méro- podite. L'espèce paraît commune dans les cours d’eau de la côte africaine orien- tale, du Natal à Zanzibar; jusqu'à présent, elle ne parait pas avoir élé rencontrée au delà de Telte, sur le Zambèze. L'exemplaire rapporté par Ed. Foa porte malheureusement comme unique indication : «Région des grands lacs». Peut être provient du bassin du Nyassa, en raison de la communicalion que ce lac possède avec le Zambèze par le Chiré. L'espèce existe à Madagascar, ainsi que je l'ai fait connaitre d'après des spécimens dus à M. A. Grandidier, et provenant de la zone centrale des grandes forêts de l’île. P. (Eupalæmon) Foai nov, sp Cette espèce est représentée par trois spécimens, un Get deux ®. Voiei les caractéristiques de l’'exemplaure G typique : (1) 6 A. Formule rostrale : eu totale du corps en millimètres... 70,5 des peréiopodes de la 2° paire .... 69 DROIT. GAUCHE, de Liécinopodile.. ...… ...,:... 1 4 10,9 Longueur { qu RM... one. us. 19 13 a ...... . 20 19,79 Die de BPpnee...........1.. 21,79 2h totale du propodite............ 1h 16,5 ledes deipis.. 1... ...,.... 7,79 7,5 Le carapace est entièrement lisse et glabre; le rostre s'étend à peine sur le céphalothorax; son bord supérieur est notablement plus large que linfé- rieur et régulièrement convexe; le rostre dépasse légèrement en longueur les antennules: il est un peu plus court que le scaphocérite. La première paire de pattes dépasse ce scaphocérite du tiers distal du carpe, et de toute la pince. Muséum. — vi. 39 — 518 — Les membres de la 2° paire, à peu près exactement symétriques, sont entièrement lisses, sauf quelques granulations aiguës, assez espacées, au bord inférieur de la paume. Au toucher, ils paraissent toutefois lépère- ment scabres. Le membre tout entiér est grêle et cylindrique, les doigts joignent exactement. Le doigt mobile porte seul deux faibles dents arrondies près de sa base; son opposé est inerme; l’un et l’autre portent une faible bordure de soies de part et d'autre de la ligne médiane. Le telson est aigu, sa pointe médiane égalant en longueur les épines laté- rales internes. Les deux spécimens © ont les dimensions suivantes : (1)8 B. Formule rostrale : Er totale du corps... 1:12 re téra 58 totale de la 9” pRe.,. 44-0010 Lo de l'ischiopodite {droit}... .,t:....:sv... 7 du mérôpodite (Groit). 6: secret 7 MONEUr À ddcarpe l'aruit). NN IN PPT 11 totale de la pince (droit)......:........ 19,5 du propodite (droit).....,,.,,.. ae SN ISEE TI des: ddigtas sde uhe sante xt à APT te h,5 où . Formule rostrale : LOS OR CODES ue cu a base 69 totale de la 2° paire. ..:.....,.. 5l DROIT. GAUGHE, de F'ischiopodite 2. 4%... 40% 9 9 Longueur { qu méropadite re tili di. vs aol 10 10 du carpe 444 14 206 0 daté du 66 14,5 15 totale de la pince... .,.......7. 1 17 He da paume 2: ah: hr 12 12 des doipis. si. 2 M spratets u D La forme du rostre est la même que chez le G, et le nombre des dents très sensiblement égal. La 1" paire dépasse le scaphocérite de la longueur de la pince distale seulement. La 9° paire est à peu près inerme, les deux dents du doigt mobile étant moins marquées encore que chez le G!. Ni l’une ni l’autre ® ne portent d'œufs. Si l'on en juge par le grand développement et la distension des pleurons abdominaux , l’une d’entre elles a dû se libérer récemment de ses larves, mais aucune de celles-ci n ‘est demeurée sous l'abdomen de la &. ê ! — 519 L'espèce se laisse comparer avec de nombreuses formes indo-malaises et malgaches. P. Ide Heller en diffère par l'inégalité constante, — bien qu'assez faible parfois, — des membres de la 9° paire, par une formule rostrale différente, par la carapace, déjà nettement scabre chez les spé- cimens d' de la taille de P. Foui. P. Weberi de Man, très voisin de P. /dæ, se distingue de la nouvelle espèce par la forme tout autre de son rostre, et aussi, comme P. Idæ, par les proportions différentes de la pince, plus courte que le carpe, sauf chez les très jeunes spécimens, et couverte de granulations bien visibles. P. Idæ var. Idella Hilgendorf diffère de P. Foai par son rostre très denté, par ses pattes de la 2° paire garnies de poils, et sur lesquelles le carpe dépasse encore légèrement la pince en longueur. P. Ritsemeæe de Man est très voisin de P. Four. Le rostre est toutefois un peu différent; il s'étend plus loin sur le céphathorax et porte un plus grand nombre de dents. Les différents articles des membres de la 9° paire sont très semblables, comme longueur respective, à ceux de la nouvelle espèce, sauf les doigts, toujours notablement plus longs que la moitié de la paume. Les pattes 3, 4, 5 sont plus grêles que chez P. Fou. Chez P. dispar V. Martens et P. Sundaiïcus Heller, la forme du rostre est différente. La longueur de la première paire de peréiopodes, les proportions relatives de la pince et du carpe, l'armalure des doigts sont également dif- férents chez P. dispar ; chez P. Sundaicus , les doigts sont plus longs que chez P. Foai. P. multidens H. Coutière, de Madagascar; P. Moorer Calman, du Tan- ganyika, diffèrent de P. Foai par le rostre plus denté, les membres de la 2° paire très grèles, les doigts inermes et allongés. Parmi les espèces américaines, le P. acanthurus, Wigman — P. forceps M. Edwards présente seul quelques ressemblances avec P. Foai, en s’adres- - sant aux exemplaires ] jeunes. Mais la forme du rostre est différente comme profil, longueur et nombre de dents ; les doigts sont notablement plus longs sur les bris de la 2° paire, le carpe, plus court. Récemment Aurivillius a démontré que P. macrobrachion Herklots, de l'Afrique occidentale, devait également être considérée comme synonyme de P. acanthurus, dont les variations individuelles sont considérables, Même en tenant compte de celles-ci, constatées sur des spécimens de taille semblable, P. Foai reste parfaitement distinct des formes précitées. Les spécimens de P. Foai portent comme unique indication de prove- nance : Haut-Congo, (septembre 1897). P. (Eupalæmon) sp. (2?) La troisième espèce du genre Palæmon rapportée par Ed. Foa est pro- * bablement aussi nouvelle pour la science, mais elle se fonde sur un exem- , 39. 020 — plaire unique et n ‘ayant pas atteint son développement maximum, ce qui rend sa détermination incertaine. Hs ‘agit d'un G' dont voici les caractéristiques : 1 Formule rostrale : . totale du corps, en millimètres. .......... (63 totale de la 4° paire 00,0 2 RERO de Tischiopodite;!. "LIRE 8 Dose du méropodite .......... La à ÉÉREMNNERS 9 ducarpe ts :Hh mous ÉLUS QUES MASSE ENS de la pince entière ........ tr ab HE HOTTE de Ja paume... 4... neuet sente 00 des doigts. ....... D PARU Un 6 Le rostre ne porte qu’une seule dent sur le céphalothorax. I est de forme lancéolée, révulièrement convexe sur son bord supérieur, éval à peu près en longueur au pédoncule antennulaire, un peu plus court que le scapho- cérite. | La 1" paire de pattes dépasse ce dernier de la pince distale entière et d'une très petite portion du carpe. La 9° paire est faible et peu déve- loppée. Ses articles, cylindriques, sont recouverts d’un très faible feutrage brunätre très caduc et au-dessous duquel le membre apparaît lisse et glabre. Les doigts sont presque inermes, avec deux faibles denticules sur le doigt mobile et un seul sur le doigt fixe. La 2° paire de membres est parfaitement symétrique ; étendu en avant, le méropodite alteint exactement l'extrémité distale des pedoncules antennulaires. Les pattes suivantes sont recouvertes aussi, plus irrégulièrement, de la même pubescence brunâtre et caduque. Le telson est très semblable à celui de P. Foai. Celte espèce est assez voisine de l'espèce indo-malaise, malgache et afri- caine P. Sundaicus , très largement distribuée et connue sur la côte orientale de Natal à Zanzibar. Les proportions des pinces de la 1°° et de Ja 2° paire sont sensiblement les mêmes. Les différences portent sur le rostre, relevé vers la pointe chez le P. Sundaicus et portant au moins deux dents, sinon trois , sur le céphalothorax. De plus, chez P. Sundaicus, les pattes la 2° paire et les suivantes ne portent pas trace de poils feutrés. P. superbus Heller, qui se rapproche par ce dernier caractère de la nou- velle forme, s’en éloigne par les proportions différentes de la 2° paire où les doigts sont plus allongés. P. Ritsemæ de Mau en diffère par le carpe, plus long que la pince entière. Pas plus que P. Fou, l'espèce ne peut être confondue avec P. acan- thurus Wieowman , ou sa forme vicariante P. macrobrachion Herklots; le rostre a une autre forme et une formule différente; la 2° paire, chez ces espèces, | , pe Ê ; à : À \ » 1 # 1 1 e. ë est feutrée seulement le long de la erête des doigts et devient rapidement scabre avec l'âge: les doigts sont plus allongés, le arpe plus court, P. meæxicanus Saussure, l'une des rares formes américaines aflines. en diffère par le rostre plus long, plus denté, relevé à la pointe ; par le carpe, plus long que la pince entière chez les jeunes , et par les doigts garnis de poils. Les caractères du spécimen qui fait l'objet de cette description ne sont vraisemblablement pas ceux des adultes, et ceux-ci doivent acquérir une taille bien supérieure. Il est rare, en effet, que, dans le groupe Eupa- læmon, les espèces à pinces recouvertes de poils feutrés possèdent des membres de la 2° paire ne dépassant pas largement la longueur du corps, surtout chez les adultes . Aussi nous semble-t-il préférable de laisser indé- cise la détermination de cette seconde forme, en l'absence d’un nombre suflisant de spécimens. $ Gette espèce provient, comme la précédente, de la région du Haut- Gongo (septembre 1897). DIAGNOSE D'UN ÂMPHIPODE NOUVEAU (ORGHESTIA EXCAVATA) PROVENANT Du Haur-Zameëze, PAR M. Ep. CHEVREUX. L’Amphipode décrit ci-dessous a été Danone du Haut-Zambèze par le regretté naturaliste Édouard F où, explorateur de l'Afrique centrale. Bien que nous n'ayons, pas de renseignements précis sur l'habitat de cette espèce, 1l semble certain qu'aucune Orchestie n'avait encore été trouvée à une aussi grande distance du littoral. Les exemplaires sont au nombre de cinq : trois mâles et deux femelles. Le plus grand d’entre eux ne mesure que 7 millimètres, ce qui range la nouvelle espèce au nombre des plus petites du genre Orchesha. Voici les principaux caractères de l’Orchestia excavala. Male. — Corps fortement comprimé. Plaques coxales des deux pre- mières paires un peu plus hautes que les seoments correspondants du mésosome. Plaques coxales de la cinquième paire beaucoup plus larges que hautes. Plaques épimérales des trois seoments du métasome crénelées au bord postérieur et terminées en arrière par un petit prolongement aigu. Bord dorsal du deuxième segment de l’urosome débordant fortement sur celui du troisième sement. Yeux grands, ovalaires. Antennes supérieures plus ou moins mutilées. chez tous les exemplaires recueillis. Antennes infé- rieures atteignant à peu près le tiers de la longueur du corps. Dernier article du pédoncule beaucoup plus long que l’article précédent. Flagellum plus court que l’ensemble des deux derniers articles du pédoncule et com- posé de treize articles. Gnathopodes antérieurs à peu près de même forme que ceux du type du genre, Orchestia littorea (Mont.), mais beaucoup plus — 522 — robustes, Bord palmaire du propode légèrement concave. Dactyle aussi long que le bord palmaire. Propode des gnathopodes postérieurs ovale, le bord palmaire n'étant séparé du bord postérieur que par une petite échancrure. Dactyle fortement recourhé, beaucoup plus long que le bord palmaire. Pattes des cinq paires suivantes garnies de nombreuses petites épines. Arücle basal des pattes des trois dernières paires crénelé au bord pos- térieur. Branche des uropodes de la dernière paire aussi longue que le pédoncule. Telson léeèrement échancré à l'extrémité, garm de douze épines d'inépale taille. Femelle. — Antennes inférieures un peu plus courtes que celles du mâle, flagellum comprenant seulement douze articles. Propode des gna- thopodes antérieurs beaucoup plus court que le carpe. Bord palmaire très petit, assez fortement échancré. Dactyle atteignant trois fois la longueur du bord palmaire. Propode des gnathopodes postérieurs prolongé bien au delà de l'extrémité du dactyle. Le nom spécifique fait allusion à l’échancrure du bord palmaire du pro- pode des onathopodes antérieurs. CATALOGUE DES CIRRHIPÈDES APPARTENANT À LA COLLECTION pu Museun, PAR M. À. GRUVEL, MAÎTRE DE CONFÉRENCES À LA FACULTÉ DES SCIENCES, UÜniversiTé DE BORDEAUX. La collection des Cirrhipèdes du Muséum se compose d’un assez grand nombre d'échantillons secs, particulièrement parmi les Operculés, et d’un nombre considérable d'échantillons, plus ou moins bien conservés, dans l'alcool. Déjà les exemplaires rapportés par le Travailleur et le Talisman ont fait l'objet d’un important mémoire qui va paraître incessamment; il en est de même pour les Pédonculés dont l'étude paraîtra dans le prochain fascicule des Nouvelles Archives de la Collection du Muséum. Je ne ferai donc que rappeler ici les noms ou compléter la liste des espèces renfermées dans la collection avec toutes les localités connues. PÉDONCULÉS. GENRE Pollicipes Leach. P. connucopra Leach., — Concarneau; Dakar (Chaper, 1895); Gorée (Ro- bert); Saint-Jean-de-Luz (Chevreux); expédition de Jean de Mayen (Pouchet, 1896); la Rochelle (d'Orbigny); Saint-Jean-de-Luz (Doll- fus); Saint-Louis (Blondel). Quelques échantillons sans habitat. LL l'A" de P: _— Se. — 23 — uecans Lesson. — Java (Philibert ). mirezLa L. — Mindanao (Hombron): (Le Guillou); Hawaï; Amboine (Quoy et Gaimard): Japon (Dyborrski, 1881); Cochinchine (Har- mand, 1900 ). PoLymenus Sowerby. — San Francisco (musée de Cambridge ). spinosus Quoy et Gaimard. — Nouvelle-Zélande (Quoy et Gaimard). serrus Darw. — Nouvelle-Zélande, Astrolabe (Quoy et Gaimard), Genre Sealpellum Leach, 1817. Epwarosur À. Gruv. — Expédition du Talisman; Açores. Vase blanche par 4,255 mètres. Type! viLosum Leach. — Nouvelle-Zélande, musée d'Otago (M. Filhol). Rene: A. Gruv. — Saint-Paul-de-Loanda (Cavalier de Cuverville, 1886); sur une tige d'Hydraire. Type! Peront Gray. — Habitat inconnu. VULGARE Leach. — Expédition du Talisman; cap Bojador , par 175 mètres de fond, sur radioles de Dorocidacis papillata ; côtes de Bretagne, golfe du Lion, sur touffes d’Hydraire; Saint-Jean-de-Luz (Ghevreux . 1893); Algérie (M. Deshayes). PATAGONICUM À. Gruv. — Côtes de Patagonie (lieutenant Ingouf, 1883), sur une tige d'Hydraire. Type! SALARTIÆ À. Gruv. — Mission du cap Horn, par 889 mètres de fond ; sur une tige de Salartia. Type! LURIDUM Aur. — Bretagne, 1887, sur Aglaophænia myriophyllum. RECURVITERGUM À. Gruv. — Expédition du Talisman; S. O. des Açores, par 3,179 mètres. Type! ANGUSTUM À. Sars. — Musée de Copenhague; fixé sur Eschavella palmata. LONGIROSTRUM À. Gruv. — Expédition du Talisman ; Côtes du Portugal, par 1,923 mètres. Type! ATLANTIOUM À. Gruv. — Expédition du Talisman; Açores, par 960- 998 mètres. Type! sTRIATUM À. Gruv. — Expédition du Talisman ; Nu N.E. de San Miguel, 2,999 mètres. Type! VELUTINUM Hoœk. — Expédition du Talisman; cap Cantin (1350- 1,990 mètres), sur une Caryophyllie ; cap Mogador (1,050 mètres ); Fuereventure (2,000 mètres) sur Dandrôphyllie; : Pilones (889 mètres). 1648 Hœk. — Expédition du Talisman;. Açores (4,787 mètres). REGIUM Hœk. — Expédition du Talisman ; Açores, N. E. de San Miguel (4,787 mètres). LUTEUM À. Gruv. — Expédition du Tulisman: S. O. des Açores (3,175 mètres). Type! VITREUM Hœk. — Cap Ghir (2,185 mètres) sur Caryophyllie. FEES EU Sc. cunvarun À. Gruv, — Exp. du Tulisman: S. O. des Açores (3,175 mè- tres). Type! — Tazismani À, Gruv. — Exp. du Talisman ; golfe de Gascogne (4,255 mè- tres). Type! Genre Eithotrya G. B. Sowerby, 1822. L. porsais G. B. Sowerby. — Philippines. — Varenriana Gray. — Enfoncées entre des coquilles d'Huitres, à la base de Tetraclita porosa; Zanzibar. — TRUNCATA Quoy et (raimard. — Île des Amis (Quoy et Gaimard). Genre bla Leach, 18925. Î. quaprivazvis Cuvier. — Port du Roi-Georges; expédition de l’Astrolabe (Quoy et Gaimard, 1829); Djibouti (Coutière, 189%); Madagascar, rochers de Nossy-Comba (D° Joly, 1 899): Pérou. Gexre Lepas L., 1767. L. rascicuLaris Ellis et Solander. — Canaries (Chevreux): la Rochelle (d’'Orbigny): Canaries (Robert); voyage de la Coquille; Vineyard Sound (Smithsonian Institution); Sumatra (Bourdas): côte de Gui- née (Leach) : Sénégal (Dollfus, 1901). — ANSERIFERA L. — Mission de Atlantique Nord (C. de Cuverville) : Dorey (Raffray et Maindron, 1877): [. Soulou (Montano et Rey, 1880 ); expédition de la Bonite à Poulo-Pinang (Eydoux et Souleyet ): Mer Rouge (D' Jousseaume, 1892); Sumatra (Martin); Congo : Bata (Pobéguin, 1892); Zanzibar (Max. Cornu): Madagascar : Ta- matave (Ardouin, 1893, à sec): Panama (Chaper, 1890). — DENTICULATA À. Gruv. — Baie de Honda: nur (Marche, 1880 ): mer des Sargasses. Type! — PECTINATA Spengler. — Expédition de la te (Eydoux); Canaries : las Palmas (Chevreux): Canaries (Robert); Pérou (Eydoux et Sou- leyet): Méditerranée (Coste); Quoy et Gaimard: océan Atlantique (Gaudichaud) ; Toulon; Canaries : San Sébastien de la Gomera (G. Bu- chet, 1897): Djibouti (D'Jousseaume, 1 888 ): Nouvelle-Guinée, sur spirules (Raffray, 1878 ); Cannes; Nice; Mostaganem (Dollfus, 1901). — ANATIFERA L. — Le Havre: Açores (Dussumier); Bahia (Lemesle); la Rochelle (d’Orbigny); Nouvelle-Zélande: le Pouliguen (Audouin et Edwards); Terre-Neuve; Sandwich (Ballieu); Sénégal (Heudelot ); (Eydoux); Carolles (A. Dollfus, 1900): Bohuslan (Malen ); rade de Brest (Le Guillou); Sumatra (Beauvais, 1885); Antilles (Robert); Vera-Cruz; la Martinique: expédition du Talisman ; littoral des Açores ; Lh août. Var. : dentuta Darw. — Seychelles (Lantz, 1878). 525 — L ausrraus Darw. — En mer (laequinot); de Rio de la Plata au cap * Horn (Gaudichaud); par 49° 5-43° Ouest (amiral Reveillère, 1896). — mesruninara Aur, — Cap de Bonne-Espérance (de Castelnau ); colonie du Cap : Table-bay (Holub, 189h); Guadeloupe (Beaupertius). — Huu Leach. — (Collection Férussac): Cadix. | Var. : californiensis À. Gruv. — Californie (L. Diguet, 1901). Ginre Pœeilasma Darwin, 1891. P. Kemerenr Darw. var. : communis Darw. — Expédition du Talisman, cap Bojador (640-782 mètres) fixés sur Scyramathia Carpenter: ; Acores sur Cancer bellianus. ‘ Var. : aurantia Darw. (ancienne espèce de Darwin). — Expédition “ii du Talisman, cap Bojador sur Emumnita prcta (h10 mètres) et sur (1 _ Dorocidars papillata (250-355 mètres). < — crAssum Gray. — Açores sur Cancer bellianus. — rissum Darw. (sec). — Habitat inconnu. Be: Genre Dichelaspis Darwin, 1851. 2 D. Aurwizzur A. Gruv. — Sur les branchies d'un grand crustacé d'espèce inconnue, Habitat évalement inconnu. Type! 2 — LEPADIFORMIS À. Gruv. — Habitat inconnu. Type! ù > —, Varscanrt À. Gruv. — Suez (Vaillant L.) sur les branchies de Neptunus pelagicus. Type! $ — Darwins Filippi. — Méditerranée : Naples. à — Maivoront À. Gruv. . . 1248 Var. À : Indes anglaises : Kurrachee (Maindron, 1895-1896) sur De. branchies de Palinurus. Type ! be. Var. B. : Mascale (tros. 1895-1896); Sumatra CERN: ‘Te | 1885). Type! Var. C : (type de l'espèce) Obock, Kurrachee (Maindron, 1895- 1896). Type! — Courieret À. Gruv. — Djibouti (H. Coutière, 1897). Type! GENRE Conchoderma Ollfers, 1814. G. aurirum L. — Bassin du Havre, sur carène de bateau (Ch. Darwin, 1844); rade de Bombay (Dussumier): Pérou; Callao (Fontaine) sur Coronula diadema ; Norvège (Pouchet, 1883) sur Coronula diadema ; expédition de Jean de Mayen (Pouchel, 1896). — VIRGATUM Spengler. — Cap de Bonne-lspérance (Delalande): côte de Malabar ( Dussumier ). — ifunrert R. Owen. — Océan Indien. — 026 — à GENRE Alepas Sander Rang, 1829. A. minura Filippi. — Méditerranée, golfe du Lion (Pruvot): expédition du Talisman, cap Bojador (350- -305 mètres ) sur radioles de Dorocidaris papillato. — QuADRATA Aur. — Basse-Californie (L. Diguet, 1901) sur le pédoncule d’un Lepas Hill, var. : cahforniensis. » Le nombre des échantillons de Cirrhipèdes pédonculés contenus dans la collection du Muséum est, en réalité, bien supérieur à celui que nous in- diquons ci-dessus: mais nous n'avons cité dans cette liste que les types pour lesquels l'habitat est indiqué, les seuls qui présentent un réel intérêt. Il sera publié prochainement une liste des Cirrhipèdes operculés, asymé- triques et symétriques, quand notre travail de revision sera terminé. SUR UNE FORME GÉANTE DE SPERMATOZOÏDES CHEZ LES CIRRHIPÉDES, PAR M. À. GRUvEL. Plusieurs auteurs ont déjà signalé chez les spermatozoïdes de certains animaux un démorphisme très curieux. Tout récemment encore (Comptes rendus de lAcad. des sciences, 21 juillet 1902), Voinov (D. N.) signalait un fait analogue chez un Coléoptère aquatique, le Cybister Ræselu. À ma connaissance, un semblable phénomène n’a été encore signalé qu'une fois chez les Crustacés. T1 m'a été donné de l’observer, pendant le mois de septembre dernier, au laboratoire de Tatihou, où M. Ed. Perrier, directeur du Muséum, avait bien voulu m'accorder l'hospitalité, ce dont je le remercie bien vivement ici. En cherchant à élucider la strncture des spermatozoïdes chez quelques G irrhipèdes de la côte, mon attention fut attirée par une forme curicuse, environ cinq fois plus grande que l’autre et qui provenait d'échantillons de Balanus perforatus assez grands, récoltés dans l’une des îles de Saint-Mar- couf, près de Saint-Vaast. Tandis que, dans la forme normale, la tête est allongée dans le sens de la longueur et que le spermocentre, s’il existe, n’a pas pu être décelé par les procédés employés, dans la forme géante, très rare, la tête, volumineuse, est allongée dans un sens perpendiculaire à la longueur et le spermocentre se présente de la façon la plus nette sous la forme d’une petite masse arrondie et très facile à colorer par les réactifs nucléaires. Je dois ajouter que les échantillons de Balanes de Saint-Marcouf ont été recueillis à une assez grande distance les uns des autres, de un à plusièurs mètres. Fe = +7 527 Sur des individus agglomérés, comme ceux que l’on rencontre à Bar- fleur, j'ai bien retrouvé une forme de spermatozoïdes semblable à celle de Saint-Mareouf, mais beaucoup plus petite, quoique encore environ deux fois et demi aussi grande que la forme normale. Nous aurons l’occasion de voir, plus tard, comment se produit cette forme géante de spermatozoïde; mais il est probable, ainsi que le dit fort bien Voinov, que cette différence morphologique correspond à des raisons biologiques spéciales que nous chercherons à mettre en lumière pour le cas qui nous occupe particulièrement 161. Chez les individus séparés par une assez grande distance, où, par con- séquent, la fécondation réciproque directe est impossible, les œufs ne peuvent recevoir l’imprégnation que de spermatozoïdes provenant de la- mimal lui-même, par autofécondation, ou bien de spermatozoïdes prove- nant d'animaux voisins, mais séparés par une assez grande distance. Comme ces spermatozoïdes vivent assez longtemps dans l’eau de mer, il est probable que c’est dans la fécondation à distance que les formes géantes jouent un rôle actif. La sécrérion pans L’iNresTIN moyen pu Bomsus aGroruM (Fagricius), par M. L. Semicnon. (LABORATOIRE D'ANATOMIE COMPARÉE. ) En raison des modifications que les divers fixateurs provoquent dans la consüitution des cellules, j'ai, concurremment, eu recours à l'examen des “tissus vivants ainsi qu’à l'observation des coupes colorées. L'examen des tissus vivants peut être pou chez le Bourdon, dans les conditions suivantes : L'abdomen est ouvert rapidement, l'intestin moyen est réséqué, fendu Jongitudinalement, déposé à cheval sur une lamelle, la surface interne diri- oée vers l'extérieur. La lamelle est placce alors sur un porte-objet et obser- vée aussi rapidement que possible. Deux cas peuvent se présenter : l'intestin moyen renferme du miel, ou il est à l’état de vacuité. Dans cette dernière circonstance, la plupart des cel- lules émettent immédiatement des gouttelettes hyalines et quelques-unes de celles-ci deviennent libres. Ces formes ont été déjà décrites chez des ani- maux appartenant à divers groupes et nommées goutteleties sarcodiques. Lorsque l'organe est rempli de miel en voie de digestion, on ne voit plus de pouttelettes: mais on peut les faire apparaître. H suffit, pour cela, de retirer le miel qui recouvre l'épithélium (souvent le plateau.de celui-ci est arraché par cette manœuvre). Comme les gouttelettes n’ont pas la même réfrimgence que le miel, celui-ci n’empécherait pas de les voir, si elles exis- taient, quand il recouvre les cellules. — 528 — Donc, les gouttelettes que nous venons d'observer sont des altérations causées par le contact de l'air, et non pas un produit de sécrétion normal. Pour voir celui-ci, 1l faut observer l'épitiélium à travers l'aliment transpa- rent qui le recouvre. La préparation offre alors l'aspect suivant : Examinées de profil, les cellules situées au sommet des rides que pré- sente l'intestin moyen ont, assez exactement, la forme d’une massue. La portion basale se distingue mal. La portion distale, qui proémine, se pré- sente dans des conditions d'observation favorables. Elle renferme des grains réfrmgents, incolores , moins nombreux lorsque la digestion est avancée. Leur nombre est souvent assez considérable pour masquer le noyau. Du côté de la surface libre, la cellule est bordée par une zone claire, cor- respondant : à un plateau en brosse. Ce dernier, ayant ‘une réfringence à peu près égale à celle du miel. reste invisible. Le miel est parsemé de grains de sécrétion particulièrement abondants au voisinage immédiat des cellules. | | Chez un certain nombre de Bombus, l'intestin moyen présente deux ré- gions d'aspect différent : une où la digestion est achevée, l’autre où elle se poursuit. La première se distingue par son étroitesse; les rides y sont rap- prochées, leurs cellules sont vides de grains. La seconde est plus large (un tiers environ); les rides en sont plus écartées, et rendues opaques par les grains de sécrétion, qui bourrent leurs cellules. Ces modifications sont dues, à Ja fois, à l'état de la sécrétion et au degré de contraction de deux couches musculaires, lune circulaire, l’autre longitudinale. L’excitation de ces muscles par plusieurs fixateurs est la cause de graves altérations. Ces réactifs, agissant sur l'organe frais, déterminent une rè- traction brusque de ce dernier. En même temps, les cellules expulsent, d'un seul coup, les grains de sécrétion qu'elles renferment. Alors, sur les coupes, les cellules apparaissent comprimées les unes contre les autres, et le centre du canal est occupé par une masse de grains agglutinés. Les por- tions de l'organe, qui ne contiennent pas d’aliment, sont beaucoup moins modifiées. Le sublimé et l'acide picrique en solutions saturées dans l’eau, le liquide de Bouin, celui de Lindsay, provoquent les modifications qui viennent d'être indiquées. L'acide acétique à 1 p. 100 agit de la même façon. Par contre, l'acide osmique à 1 p. 100, les solutions d'iodure de potassium ioduré de Lugol ne produisent pas l'émission des grains et conservent la forme de la celiule. En résumé : Les cellules en massue qui couronnent les rides de lintes- tin moyen élaborent un produit de sécrétion affectant l'apparence de grains réfringents. Ceux-ci ne sont pas expulsés d’un seul coup, mais suecessive- ment, à mesure que la digestion s’avance. Certains fixateurs feraient croire à une expulsion totale et unique des grains si l'on ne complétait l'étude des coupes par celle des tissus vivants. he - ré ” ñ COR 529 — Si, après avoir été débarrassé du miel qui le recouvre, l'épithélium est exposé au contact de l'air, on constate l'apparition de gouttelettes sal cO- diques. Sans prétendre qu'elles ne puissent être, chez d'autres animaux, un produit normal , je note que , chez le Bombus agrorum , elles sont un produit artificiel. L4 L4 SUR UN CÉRIANTHAIRE PÉLAGIQUE, var M. Cu. Gravier. Les pêches pélagiques pratiquées de juillet à septembre dans l'Atlantique septentrional, la Manche et la mer du Nord, donnent fréquemment diverses formes d’Actinies que l’on désigne sous le nom d’Arachnacus et que l'on considère comme des larves de Gérianthes. La grande expédition allemande de 1889 (Plankton-Expedition) recueillit à la surface de l'océan Atlantique de nombreuses formes nouvelles de Cérianthaires, mais aucun individu adulte. Il semble donc que ces animaux abandonnent à un stade plus ou moins précoce de leur développement la vie à la surface pour gagner le fond de la mer, où on les drague. En explorant le golfe de Californie, M. Léon Diguet a eu récemment la bonne fortune de capturer des Cérianthaires qui nageaient en nombre considérable dans les couches superficielles. Ces Acti- nies, qui présentent des caractères non signalés chez les espèces actuelle- ment connues, contiennent, pour la plupart, des éléments reproducteurs parvenus à un état très voisin de la maturité. La colonne, éminemment contractile, mesure, chez les exemplaires à l'état de complète extension, de 4o à 50 millimètres; translucide chez l'animal vivant, elle est incolore, sauf à l'extrémité inférieure un peu renflée, terminée en pointe mousse et perforée. Les tentacules marginaux, subulés, de même longueur que la colonne et incolores comme elle, sont sensible- ment insérés sur un même cercle; ils ne forment pas, en tout cas, de cycles nettement distincts, comme chez certains types du même ordre. Leur nombre varie de 23 à 26 ; le nombre le plus fréquent est 25; celui qui est situé dans le plan de symétrie et qui correspond au siphonoglyphe est toujours de dimensions réduites. Les tentacules labiaux sont disposés en deux cycles autour de l’orifice buccal; celui qui correspond au tentacule marginal de dimensions réduites manque. Ces tentacules sont sensiblement de même taille, cylindriques, alternant presque régulièrement d'un cycle à l’autre et beaucoup plus courts que les marginaux. Le plus fréquemment il ya, de part et d'autre du plan de symétrie, 12 de ces tentacules d’un côté, 11 de l’autre, en tout, avec le tentacule médian, 24 tentacules la- biaux correspondant ? à 25 tentacules marginaux. Les cloisons qui s’attachent au siphonoglyphe, qu Édouard van Bene- £ LÀ 1 re 3 PAR 1 in CRE — 530 — den ©? appelle cloisons directrices , s’avancent assez loin vers le pôle aboral. Le premier couple de cloisons latérales offre des caractères très particuliers. À la différence de ce qu’on observe chez les autres Cérianthes, elles s’ap- prochent beaucoup moins du pôle aboral qu’un certain nombre de cloi- sons des couples suivants. Elles se distinguent de toutes les autres par leur bord libre. Jusqu'au milieu environ de leur longueur, ce bord présente deux bourrelets de teinte brun foncé, remplis de nématocystes et de cellules glandulaires, séparés par une gouilière médiane. À ce niveau est un court peloton formé par l’entéroïde; au-dessous de ce dernier, le bord libre est mince et simple comme celui des cloisons directrices et celui des cloisons stériles, au-dessous de l’entéroïde. Les cloisons du second couple, avec leurs gros pelotons entéroïdaux à la partie supérieure, sont plus longues que les cloisons précédentes. À partir de celles-ci, les cloisons stériles et Re cloisons fertiles alternent révulièrement. Les cloisons du troisième et du cinquième couple méritent une men- tion spéciale; ce sont les plus longues de toutes. Elles se distinguent de toutes les autres en ce qu'elles portent, tout près de leur extrémité in- férieure, un petit renflement en forme de saucisse et dépendant de l'enté- roïde. À partir des cloisons du sixième couple, la décroissance de longueur se poursuit régulièrement jusqu'aux cloisons de formation la plus récente. Les cloisons d’un même couple montrent, en général, une inépalité frappante ; elles n'apparaissent pas en même temps, celle de droite étant toujours en avance sur celle de gauche. Aucune cloison ne porte de prolongements ra- mifiés de l’entéroïde, n1 bothrucnides, ni cnidorages. Les caractères des cloisons, et en particulier des cloisons directrices et des cloisons des premier, second, troisième et cinquième couples, diffé- rencient nettement ce Cérianthaire de tous ses congénères actuellement connus. Les cloisons ne présentent pas la disposition quatroseptale que Faurot®) a mise en évidence chez le Cerianthus membranaceus. Elles se laissent plutôt grouper par biseptes seulement. De toutes les formes larvaires recueillies dans la «Plankton- Expédition» par le National, c’est de celle décrite par E. van Beneden sous le nom de Dactylactis que s'éloigne le moins le Cérianthaire dont il est ici ques- lion. Cette forme sexuée de Gérianthaire, la première qui ait été trouvée jus- qu'ici, montre que la vie pélagique, qui est la règle dans le jeune âge chez ces animaux, peut persister à l’état adulte chez certains d’entre eux; ) Édouard van Bengoen. Les Anthozoaires de la « Planliton-Expedition», avec 16 planches, 1 carte et 59 figures dans le texte, 1898. } L. Fauror. Etudes sur l'anatomie, l'histologie et le développement des Aclinies, Arch. de 2001. expér. et géneér., 3° série, t. XIIT, 1895. — 531 — - l'adaptation d'un animal normalement fouisseur à la vie pélagique vient à l'encontre des théories qui considèrent les formes vivant à la surface comme les plus primitives dans chaque groupe. Les Hyproïpes pe LA BAIE DE LA Houcur, Le par M. A. Birann. Cette courte note n'est qu'une liste des Hydroïdes qui pour la plupart | ont été récoltés par moi-même pendant différents séjours que je fis au Labo- _ratoire marilime de Saint-Vaast-la-Hougue. Cette liste préliminaire ne comprend pas, sauf deux espèces, les Méduses que j'ai trouvées ; la liste de celles-ci sera publiée plus tard dans un travail qui comportera plus de dé- veloppement et sera accompagné de figures. La détermination des différentes espèces a été faite au laboratoire de Malacologie du Muséum dirigé par M. Edmond Perrier. J'indique dans cette note le lieu de récolte et l’époque de M reproduction. Les renseignements donnés sur cette dernière ne sont pas absolus : je note seulement la période de temps pendant laquelle j'ai trouvé une espèce en É reproduction ou bien, si celle-ci est en reproduction ou non au moment de sa récolte. Les dragages ont tous été faits dans les régions du Petit Nord et du Grand Nord à une profondeur de 90 à 25 mètres. | La terminologie est empruntée a au Trailé de zoologie de M. Edmond Per- | : rier. I. Hydroïdes Gymnoblastiques. HypracmniA ecHINATA Fleming. — Reproduction d'avril à aout. Sur des coquilles habitées par des Pagures; bancs de sable entre l’île de Tatihou el la jetée de Sant-Vaast et entre l’ile et Réville. . GLava souamarTa O. F. Müller. — Reproduction d'avril à septembre. Abondant sur les Ascophyllum nodosum des îles Saint-Marcouf. CG. mucricornis Forskâl. — Trouvée une seule fois sur une Algue en juillet | non en reproduction. Convne vaginaTA Hincks. — Reproduction de mai à juillet. Parc du labo- ratolre, anciens parcs à huîtres, flaques sur le bord nord de la mare d’Ovit. | CG. Fruricosa Hincks. — Reproduction d'avril à juin. Iles Saint-Marcouf, | sur les Ascophyllum nodosum. , SYNCORYNE ExXIMIA Allman. — Reproduction en novembre. — | Bouée de la Dent; sur coquille de Mytilus edulis. S. PULCHELLA Allman. — Une colonie unique non en reproduction trou- | vée sur l’Ascophyllum nodosum (jetée du port de Tatihou). = on — SARSIA STRANGULATA Allman. — Un seul exemplaire trouvé au voisinage du port de Tatihou. CLavarTezLA PRoLIFERA Hincks. — Je n’ai pas trouvé cette espèce, mais je la note parmi les Hydroïdes de Saint-Vaast, car sa Méduse (Eleutheria) a été trouvée par Claparède!”, qui la considère comme commune. BouGainvizcrA RAmosA Van Beneden. — Cette espèce présente des ra- meaux minces el flexibles qui ne se terminent pas par un hydranthe, mais sont susceptibles de se fixer et de donner un stolon sur lequel se dévelop- pent des hydromérides; pour celte raison, j'appellerai ces rameaux, ra- meaux stoloniques ; is ont été vus par Van Beneden (?, qui les désigne sous le nom de «bourgeons lonvs en lanière». Get auteur n’a pas connu leur rôle. Hincks © et Allman!” ne les mentionnent pas dans l'espèce anglaise. Reproduction en juillet. Face inférieure des rochers de Montgroso dé- couvrant à marée basse: sur les pierres qui peuvent découvrir aux grandes mares, dans les flaques situées äu delà de l'Ilet (S. E.); courants des parcs ; anciens parcs: dragages. B. muscus Allman. — Cette espèce montre aussi des rameaux stoloniques. Reproduction en septembre. Bouée de la Dent; dragages; sur le Sertularia cupressina et l'Hydrallmania falcata. Periconmus Repens T. S. Wright. — Reproduction en Juin. Coquilles el opercule du Nassa reticulata ; le Gava: banc de sable au voisinage des an- clens parcs. P. vesrirus Allman. — Une seule colonie trouvée, non en reproduction en septembre. | Evpexprium RAMEuUM Pallas. — Une colonie récoltée en mai, non en re- production. Dragage; sur un tube d’Annélide. E. ramosum Linné. — Reproduction de juillet à octobre. Dragage: courant des parcs sur un unique rocher. E. carizrare Alder. — Reproduction commence en septembre. Rochers de Saint-Siméon , rochers au delà de l'Het (S. E.), courants des parcs, dra- gage: sur l'Antennularia ramosa. Tusucaria aumiis Allman. — Reproduction en septembre. Bouée de la Dent. Ecrorceura Dumorrtier Van Beneden: — Reproduction en septembre. Courants des anciens parcs. 1) Beobachtungen ue, Anatomie und NE wirbelloser There, “ “pag 1863, in-! ! Recherches sur F ci ogénie des Tubulaires, ete. Nouveaux Mém. acad. de SR t. XVII, 1844. < } À History of the British zoophytes, London, 1868. (A Monograph of the Gymnoblastie or Tubularian Hydroids, Ray Soctety, 1071. ee: sb à SANTA NRA TE —— DOS —— Convmonpna Nurans Sars. — Une seule Méduse trouvée en juillet au voi- sinage du port de Tatihou. Il, Hydroïdes Calyptoblastiques. Hazecwum mazecwum Linné. — Reproduction en mai et juin. Dragage. Très abondant. H. Bganu Johnston. — Reproduction en juin. Dragage. H. sessiux Norman. — J'ai pu observer les gonoclades femelles qui n’é- laient pas connus jusqu'alors. Ils ressemblent à ceux de l'Halecium Beani, mais la gonothèque est moins allongée et plus renflée à son extrémité dis- tale. Il existe une variété de cette espèce qui vit fixée à la base des Cysto- seira, ou sur les tubes de Sabelle: elle diffère par sa taille plus petite, par sa coloration brunâtre et par la présence d’annulations irrégulières. Cette variété détache des propagules‘"” complexes formées par deux gastrom- rides à la base desquels naissent trois à quatre rameaux stoloniques. Reproduction en juin et juillet. Rochers de Saint-Siméon; rochers bor- dant au Sud la mare d'Ovit, courants des pares. Variété naine dans les courants des anciens parcs. Laroëa ariemina Sars. — Rampant sur le Sertularia abietina, en repro- duction (forme Coppinia) en août. Dragape. L. serpexs Hassall. — Bouée de la Dent sur le Bougainvilla muscus. L. pyemarA Alder, — Dragage sur l'Hydrallmania falcata. Cuspinez LA cosrara Hincks.— Certaines hydrothèques présentent une cour- bure à la bace, comme La/oëa serpens. Dragage sur le Sertularia cupressina. CaLYcELLA sYRINGA Linné. — Dragage. Espèce commune sur les S. cu- pressina, Hydrallmaniu falcata, Diphasia rosacea, Obelia longissima. Ren- contré aussi à marée basse sur le Sertularia argentea. Lepxoscypaus renuis Allman. — Rochers de Montgroso et rochers en bordure Sud de la mare d’Ovit; dragage sur l'Hydrallmania falcata. Les colonies obtenues dans l'eau profonde montraient des gonothèques en mai. Cuyria Jonnsront Alder. — Espèce très répandue sur les Cystosaira et autres Aloues, Zostera marina, Hydrallmania falcata, Sertularia cupressina , Obelia longissima. J'ai rencontré aussi cette espèce sur une ponte de Loligo vulgaris. En reproduction d'avril à août. OgeLiA GENIGULATA Linné. — On trouve aussi à Tatihou les deux variétés signalées par Miss Laura Thornely®? et CI. Hartlaub®. La variété simple est moins commune ; on la trouve sur les frondes de Laminaria saccharina () A. Brcxamn, De la scissiparité chez les Hydroïdes, C. R. Acad. se.,t. CXXXIIL, out. 17. ®) Supplementary Report upon Hydroid Zoophytes of L. M. B.C. district. Proc. and Trans. Liv. Biol. Soc., V, 8, 1894. (3) Die Cælenteraten Helgolands. Wiss. Meeresunters N. F. Bd 1, 1897. Muséum. — vin. 36 — Dh — (courants des parcs); la variété ramifiée est plus répandue (courants des parcs, anciens parcs, prairies de zostères); elle est fixée sur un grand nombre d'Algues (Cystoseira, Enteromorpha, Fucus) et aussi sur les feuilles du Zostera marina. Les deux variétés forment des propagules allongées: elles ont été vues par Miss Laura Thornely( qui les compare au prolongement en forme de vrille du Campanularia angulata. Gette espèce est en reproduction depuis le milieu de mai jusqu'au milieu de juillet. À la fin de la période de reproduc- tion, J'ai remarqué une grande variabilité dans le nombre des tentacules des Méduses. Sur 38 observées, il ÿ en avait 1 à 18 tentacules, 1 à 19, 7 à20,6à21, 8 à 92,0 à 23, 0 à 924. O. Loxcissima Pallas. — Cette espèce présente deux variétés: une très al- longée qui correspond à la description qu’en donne Hincks et qu’on trouve fréquemment dans les dragages et une d’une taille moindre rencontrée à la la côte pendant les grandes marées. C’est cette dernière que j'ai déterminée par erreur Obelia flabellata Hincks, dans ma note sur la scissiparité®); je m'étais appuyé sur l'affirmation de Bétencourt® que la Méduse avait 2h tentacules on un nombre voisin et aussi sur l'apparence d’une hydro- thèque à bord plan, erreur facilement explicable à cause de la minceur extrême de l’hydrothèque, qui le rendait indiscernable dans cette variété: J'ai reconnu, par l'emploi d’un colorant de la chitine (Hématoxyline d'Er- lich où Delafield), que ce bord présente les mêmes sinuosités que dans la variélé d’eau profonde. Espèce très commune soit dans les dragages, soit sur le banc de sable qui s'étend des parcs à huitres à la jetée de Saint-Vaast. Reproduction d'avril à juillet. O. micaoroma Linné. — La fausse détermination de la petite variété d'Obelia longissima m'avait entraîné à faire une espèce nouvelle, Ubelia rhunicola®, mais je me range à l'avis d'Hartlaub qui, dans l'analyse d’une de mes notes ( Biolop. Centralbl., 1x Jahrg., 1902, p. 686), la considère comme Obeha dichotoma. Gräce à l'emploi de Thématoxyline Delafeld, j'ai vu très nettement que le bord de l'hydrothèque est festonné, ce qui con- corde avec ce que dit Hincks®}: +on close investigation it (the rim) is found to be very slightly sinuated ». Une variété de cetle espèce m'a montré une grande variabilité dans le nombre des tentacules des méduses à leur sortie. Pour une colonie, sur U) Loe, cit. @) Loc. cit. ‘ ®) Les Hydraires du Pas-de-Calais, Bull, scientif. France et Belgique, S. 3, €.T, 1888. () A, Bisrann, De la Stolonisation chez les Hydroïdes, CG. R; Acad. se., t CXAXIIT, 1901. 6) Loc. cit. DR TP OC "nt ee D30 — 23 méduses observées, j'en ai trouvé 4 à 16 tentacules, 6 à 17, 9 à 18, 3 à 19, 1 à 20 ; dans une autre colonie, j'ai observé les chiffres 21, 9, 23, a 4. Espèce très répandue sur le Rhun , dans les anciens pares , à la voûte des rochers (La Hougue, Montgroso, au delà de lIlet); dans les dra- gages sur différentes espèces d'hydroïdes. En reproduction de mai à juillet O. wrurca Hincks®). — Sur d’autres hydroïdes. Dragage. Gonoruyrea Lovenr Allman. — Peu abondante, reproduction en mai: voüle des rochers de Montproso et des rochers bordant la mare d’Ovit au Sud. G. nas Sars. — Montre des rameaux stoloniques ; reproduction en mai. Au delà de l’Ilet, fixé sur un gros caillou; courants des parcs. CAMPANULARIA VERTICILLATA Linné. — Dragage. C. rLexuosa Hincks. — Très commun à la voûte des rochers sur diffé- rentes algues. Miss Laura Thornely®? a, comme moi-même, constaté la présence de rameaux stoloniques. Reproduction d'avril à août. GC. aneurarA Hincks. — Abondante sur le Zostera marina, rencontré aussi sur le Cystoseira granulata dans les anciens pares ; les colonies qui vivent sur ces algues ont un prolongement en forme de vrille (rameau sto- lonique) plus long que celui des colonies qui vivent sur le Zostera marina. Reproduction fin juin et commencement de juillet. G. rarinenvarA Aider. — Sur différentes espèces d’hydroïdes. Dragage. SERTULARELLA POLYZONIAS Linné. — Montre la stolonisation ainsi que l'indique Hartlaub®? et comme j'ai pu fréquemment l’observer. Reproduc- duction en juillet et août. Courants des pares, rochers situés au delà de let (S. E.) et au Sud de la mare d'Ovit. Dragage. Dipnasta rosacga Linné. — Reproduction en avril, au niveau des marées: d'avril à août, en eau profonde. Courant des parcs ; au delà de Pet (S.E.); dragage; sur d’autres hydroïdes. SERTULARIA PUMILA Linné. — Très commun partout à marée basse sur les rochers comme sur les Fucus. Reproduction d'avril à août. S. OPERGULATA Linné. — Rejeté à la côte en masses considérables dans les gros temps. Je l'ai rencontré aussi à marée basse au delà de Pet (5. E.) et à Barfleur. Reproduction de mai à juillet. S. rizicuLA Ellis et Solander. S. ABIETINA Linné. — Assez commun dans les dragages. Reproduction en Juillet et août. S. cupressinA Linné. — Très abondant dans les dragages aux mois de mai et juin, où il est en pleine reproduction. 0) On the Polyzoa and Hydroida of the Mergui Archipelago collected...., J. Lin. Soc. Lendon Zoology, V, °1, 1889. @) Loc. cit. G@) Revision der Sertularella Arten Abhdlgn. Geb. des Naturwiss. Hambg , 16 Bd. 1901. 36. Le D nl S. angenreA Ellis et Solander. — Moins répandu que le précédent, se rencontre aussi dans les mares de marée au delà de l'Ilet (S. E.). HyprazLmAnIA rALCATA Linné, — Assez commun dans les dragages, trouvé une fois au delà de lIet à marée basse. Reproduction en mai. ANTENNULARIA ANTENNINA Linné. — Assez commun dans les dragages : reproduction en Juillet et août. A. ramosa Lamarck. — Commun dans les dragages. Reproduction de mai à août. AGLaopnentA PLUMA Linné. — Reproduction de mai à juillet. Mare d’Ovit et anciens parcs sur l'Hahdrys siliquosa et sur le Cystoseira granulata. PLumuLartA PINNATA Linné, — Dragage. Reproduction en juin. P. seracea Ellis. — Reproduction en juin et juillet. Dragage; sur l’An- tennularia ramosa. P. ecmnurara Lamarck. — Cette espèce est très commune. Je l’ai trouvée sur le Chorda filum, le Zostera marina, sur les pierres, sur le Cystoseira, et, dans ce dernier cas, les colonies étaient fortement colorées en brun rougeûtre. Certaines colonies montraient, comme chez le Plumularia simihs, un article sans hydrothèque entre les articles à hydrothèques. Ge fait a été aussi observé chez cette espèce par Miss Laura Thornely®. Une variété qui croissail en compagnie du Tubularia humihs (Bouée de la Dent) montrait fréquemment deux hydroclades insérées sur le même article de lhydro- phyton. Les épines des gonothèques ne sont pas toujours très développées. Enfin j'ai aussi observé, mais rarement, la ranufication des hydroclades. Reproduction de mai à juillet. | P. nazecioïves Alder. — J'ai observé que l'extrémité des colonies, où les hydroclades sont transformés en rameaux stoloniques, pouvait se détacher et constituer ainsi une propagule complexe probablement capable de donner naissance, après fixation, à de nouvelles colonies. Reproduction en juin et juillet ; très commun dans les anciens parcs. ÉTUDE COMPARATIVE DES EFFETS DU VENIN DE VIPERE SUR LE SANG DE CHIEN ET DE LAPrin, PAR M. C. Pnisazix. Fontana introduisant directement du venin de Vipère dans la jugulaire du Lapin constata que l'animal mourait foudroyé avec des secousses con- vulsives et que le sang était coagulé et noir dans les gros vaisseaux et dans le cœur. I en conclut que le venin de Vipère a la propriété de coaguler le sang de tous les animaux. C'était aller au delà de ce que «l'expérience G) Loc. cit. = D97 — seule démontre», et, en oubliant ce principe qu'il avait posé lui-même, Fontana risquait de se tromper. Déjà en 1737, Geoffroi et Hunauld , dans des expériences sur le Pigeon, le Chat, l'Oie, le Coq d'Inde et le Chien, avaient remarqué qu'il n’y a point de coagulation dans le sang, mais au contraire tous les signes de la fluidité. Cent cinquante ans plus tard, À. Mosso, dont les expériences ont été faites sur le Chien, observe les mêmes phénomènes, et il admet, malgré l'autorité de Fontana, que le sang des animaux tués par le venin de Vipère perd la faculté de se coaguler. Pas plus que celle de Fontana, cette généralisation n'est exacte. Les expériences que J'ai faites dans le but d'expliquer ces divergences d'opinion m'ont conduit à cette constatation, que les faits décrits par Fontana sont aussi exacts que ceux de ses contradicteurs et qu'en réalité la différence des résultats suivant que le venin est inoculé au Chien ou au Lapin tient à des variations physiologiques de l'espèce. Ce sont ces varia- tions ont j'ai cherché à déterminer la nature en analysant les changements F qui se produisent dans le sang, #n vitro, sous l'influence du venin. Si, dans une seringue stérilisée contenant une solution de venin à 1 p. 1000 dans l’eau salée physiologique, on aspire une quantité de sang égale ou supérieure à celle du venin par la canule introduite dans la veine, et qu'on projette le mélange dans un tube stérilisé, on peut en suivre les modifications. Elles diffèrent suivant qu'on a affaire à du sang de Chien ou de Lapin. Tandis que le sang de Chien devient noir et ne rougit plus par agita- tion, le sang de Lapin reste rouge et rougit davantage par agitalion. En outre, le sang de Chien reste complètement fluide, homogène. Le sang de Lapin, au contraire, se sépare en deux couches : une inférieure de teinte foncée où s’assemblent les globules et quelques flocons de coagulum et une supérieure lévèrement teintée en jaune. Pendant plus de deux heures, les globules rouges peuvent fixer l'oxygène quand on brasse le mélange avec l'air, puis, peu à peu, la teinte noirätre s’accentue et, au bout de douze heures, elle est presque aussi marquée que dans le sang de Chien. Pour- quoi ces différences? L'examen histologique va nous le dire. Action du venin sur les globules du Chien. — Si on examine au microscope le sang de Chien récemment mélangé au venin, on constate que les glo- bules rouges, peu nombreux et dissociés flottent librement dans un liquide très fluide; ces globules ont perdu leur forme discoïde et roulent comme de petites sphères: au bout de douze à quinze heures, ils ont complètement disparu par dissolution dans le plasma. En même temps, l’hémoglobine s’altère et se modifie: elle prend une coloration brune qui s’accentue peu à peu et devient noirâtre; elle perd complètement la faculté de fixer l’oxy- gène et de rougir par agitation. I est probable qu'elle s’est transformée, au moins partiellement, en méthémoglobine. — 538 — A l'inverse des globules rouges, les globules blancs ne sont pas sensi- blement altérés; 1ls sont sphériques, granuleux, hérissés de petits prolon- gements en pointe; leur noyau est masqué: ils paraissent plus nombreux qu'à l'état normal, parce que les globules rouges en partie dissous ont diminué considérablement; ils ont une tendance à se réunir en petits amas, Au bout de quinze à vingt heures, alors que tous les globules rouges ont disparu, on trouve encore quelques amas granuleux de globules blancs, Dans une préparation sèche colorée au bleu de méthylène et à l’éosine, on voit les leucocytes se dessiner nettement sur un fond rose; les globules rouges, très rares el à bords estampés, sont peu apparents. Action du venin sur les globules du Lapin. — Les globules rouges du Lapin sont beaucoup moins vite attaqués par le venin que ceux du Chien. Après deux heures , les globules rouges sont presque intacts, alors que les globules blancs ont presque tous disparu; il n’en reste que quelques débris. Peu à peu, les globules rouges se dissolvent et, au bout de douze à quinze heures, l'hémoglobine a diffusé en même temps qu’elle a pris une teinte brune foncée que l'agitation ne modifie plus. Elle a donc subi la même modification que chez le Chien. Rôle des globules dans les phénomènes de cougulabilité. — Le venin de Vipère exerce done une action directe sur la coagulabilité du sang, et le sens de cette action paraît être en rapport avec la résistance relative des deux espèces de globules. En effet, chez le Chien, ce sont les globules rouges qui sont les premiers attaqués par le venin; chez le Lapin, ce sont les globules blancs; dans le premier cas, le sang est incoagulable; dans le second, au contraire, on voit apparaître un coagulum partiel dont le volume semble diminuer à mesure que l’hématolyse progresse. Les choses se passent comme si la destruction des globules rouges avec transformation de l’oxyhémoglobine en méthémoglobine mettait en liberté des substances anticoagulantes. Si ce phénomène est tardif et conséculif à la leucolyse, comme cela arrive chez le Lapin, l’action du fibrin-ferment peut s'exercer jusqu’au moment où les substances antagonistes viennent en entraver les ellets, M. Delezenne a émis, pour expliquer l’action de diverses substances sur la coagulation du sang une théorie d’après laquelle la destruction des glo- bules blanes et des globules rouges mettrait en liberté des principes anta- gonistes, parmi lesquels ceux qui proviennent des globules rouges favo- riseraient la coagulation. Je suis d'accord avec M. Delezenne pour admettre que les globules jouent un rôle important dans les phénomènes de coagulabilité, et cela même en dehors de l'intervention indirecte du foie, mais je pense que, sous Pinfluence du venin de Vipère, l’altération des globules rouges et de de 1089 — l'hémoglobine a pour effet de mettre en jeu l'activité de substances anti- coagulantes, C’est ce que je vais démontrer en analysant le phénomène de l'hématolyse par les venins. Hématolyse par les Venius. — On sait, depuis les recherches de MM.S. Flexner et H. Noguchi‘?, de Calmette ©), que les globules de Chien L lavés à plusieurs reprises peuvent être mélangés à une solution de venin sans subir la moindre hématolyse; mais dès que l’on ajoute une goutte de x sérum de chien normal ou chauffé à 58-60 degrés, la dissolution des glo- bules s'opère en dix à quinze minutes. J'ai constaté qu'avec le sérum de Lapin, la dissolution est moins rapide, et les résultats varient suivant que : le sérum a été chauffé ou non chauffé, Dans le premier cas, l'hématolyse se fait progressivement; elle est complète en une heure, avant que les - globules aient eu le temps de se déposer, tandis que, dans le second cas, les globules se déposent, et c'est à peine si au bout de deux heures ils commen- cent à être attaqués. Il existe done dans le sérum de Lapin une substance antihémolytique qui est détruite par le chauffage. Cette anthémolysine na- turelle est une des causes qui empêche la dissolution des globules de Lapin lavés quand on ajoute du sérum de Lapin non chauffé au mélange de ces | globules et de venin. Cependant, quand on supprime cette substance par | le chauffage, le sérum ne devient pas plus hémolytique pour les globules 0 de Lapin. I n’en est pas de même si l’on emploie du sérum de Chien. Celui-ci, après un ou plusieurs chauffages à 58 degrés, possède la pro- priété de dissoudre les globules de D. Il faut en conclure qu'il contient ! un principe sensibilisateur plus actif que celui du Lapin. 4 Ces faits corroborent ceux que M. Calmette a découverts; ils montrent, en outre, que c’est à la proportion relative d’antihémolysine et de sensibili- | satrice dans le sérum qu'il faut attribuer le rôle le plus important dans ; l'action hématolytique des venins. Toutefois la résistance propre des globules intervient aussi dans le phé- nomène. Les globules de Lapin sont plus résistants que ceux de Chien. 4 L'expérience suivante le démontre. Dans deux tubes contenant, le premier | une émulsion de globules de Lapin, le second une émulsion de globules de Chien dans le venin de Vipère, on ajoute la même quantité de sérum de Lapin chauffé; or, tandis que les globules de Chien sont dissous en une heure et demie environ, les globules de Lapin résistent et se dépo- sent au fond du tube. C’est à peine si, au bout de quinze à vingt heures, on observe une légère hémolyse. Action méthémoglobinisante du venin de Vipere. — J'ai répété toutes ces () The Journal of experimental medecine, vol. VI, 1902. @) Comptes rendus de l'Académie des sciences, 16 jum 1902. — 540 — expériences avec le venin de Gobra et j'ai constaté les mêmes phénomènes, avec cette différence que lhématolyse est beaucoup plus rapide; avec le sérum de Chien, elle est presque instantanée. Et cependant, quand on mé- lange du sang de Chien avec le venin de Cobra, les globules se dissolvent el le sang se coagule en quinze ou vingt secondes, alors qu'il reste incoagu- lable avec le venin de Vipère. Le seul fait de la dissolution des globules rouges ne suflit donc pas à expliquer une si grande variation de coagula- labilité, H y a autre chose. En effet, tandis qu'après l’action du venin de Cobra sur le sang ou sur les globules de Chien, lhémoglobine ne paraît pas sensiblement modifiée , au moins pendant plusieurs heures, avec le veain de Vipère, elle se transforme très rapidement en méthémoglobine. Quelle est done dans le venin de Vipère la substance dont l’action semble si comparable à celle d’un ferment. Serait-ce l’échidnase? L'expérience justifie cette hypothèse. Après qu'on a détruit ce ferment par un chauffage de 80 à 100 degrés, pendant quinze minutes, le venin de Vipère se comporte comme le venin de Cobra, il coagule le sang et dissout les globules lavés sans modifier sen- siblement l'hémoglobine. Si l'échidnase est bien l'agent de transformation de l’hémoglobine en méthémoglobine, elle doit avoir les propriétés d’un ferment oxydant. Et, en elfet, elle donne avec la teinture de g'aïac la réaction colorée des oxydases , alors que le venin de Gobra ne donne pas cette réaction. En résumé, le venin de Vipère produit des effets inverses sur la coagu- labilité du sang suivant qu'il est inoculé au Chien ou au Lapin, et cette différence tient à une variation physiologique de l’espèce. Chez le Lapin, les globules rouges sont plus résistants que les globules blancs et le sérum contient en excès une antihémolysme très active. Les globules rouges du Chien sont moins résistants que les globules blanes et plus fragiles que ceux du Lapin. Dans le sérum du Chien prédomine une sensibilisatrice qui favo- rise l’hémolvyse. Enfin c'est à l’action oxydante de léchidnase qu'est due la transformation de l’hémoglobine et la mise en liberté des substances anti- coagulantes. : L'OXYDE DE CARBONE DANS LE SANG DES ANIMAUX ISOLÉES EN MER, par M. Maurice Niczoux. Le sang des Chiens vivant à Paris renferme de petites quantités d'oxyde de carbone (De Saint-Martin, Desgrez et Nicioux, Nicloux ). Quelle est l’origine de ce gaz? Les expériences faites à la campagne, à 25 kilom. 500 de Paris, dans des conditions forcément imparfaites, d'isolement des animaux et dont les (Voir la bibliographie complète de la série des travaux parus depuis 1898 dans la note de Nicloux : «Sur la présence de l’oxyde de carbone dans le sang du nouveau-né», Comptes rendus de l’Académie des sciences, 1901, t. CXXXII, p. 19014 "HER — 911 — résultats ont été publiés antérieurement, ont montré une diminution mar- quée de la proportion d'oxyde de carbone, En serait-1l de même dans de meil- leures conditions au double point de vue de l'isolement et de la pureté de l'atmosphère respiré? L'installation des animaux en mer dans un ilot désert suflisamment éloigné de la côte pouvait réunir les conditions requises. Mais la réalisation d’une telle expérience est compliquée, les détails de son orga- nisation multiples, les frais matériels qu'elle devait occasionner nombreux. J'ai pu, néanmoins, la mener à bien, grâce à mes maitres, MM. les pro- fesseurs Gréhant, Budin et Dastre, dont les laboratoires respectifs ont par- licipé aux dépenses; je leur en exprime toute ma reconnaissance; grâce à la collaboration si bienverllante et si éclairée de M. Louis Lapieque, que je ne saurais trop remercier ici. Bateau à voile constamment disponible et laboratoire étaient absolument indispensables. L'un et l'autre furent mis par lui gracieusement à ma disposition, et, le 13 juillet dernier, l'expé- rience commençait dans les conditions suivantes. Au voisinage de Paimpol (Côtes-du-Nord), dans la rade du même nom, à l'Est de la baie de Launay , au Sud de l’île de Bréhat, se trouve un groupe d'îles et de rochers, dont une seule, l’île de Saint-Riom, est habitée; elle constitue une ferme unique. À 1 kilom. 200 au Nord de celle-ci est situé le rocher appelé +le petit Morog» , dont les cartes marines font mention ; le point le plus proche de la terre ferme est situé à environ 2 kilomètres du rocher; c’est un cap in- habité: les autres parties de la côte sont sensiblement plus éloignées. Ce rocher fut choisi comme un lieu d'isolement. Un enclos en treillage de fil de fer en partie recouvert d’une toile de tente y fut consl:uit; trois Chiens parisiens y furent amenés. Toutes les vingt-quatre heures en général , quel- quefois toutes les trente-six heures, les animaux étaient pourv us de nourri- ture. [1 vécurent ainsi jusqu'au 4 août, soit 23 jours, époque à laquelle l'expérience prend fin. A celte date, la pompe à mercure, le mercure, les réactifs et tous appa- reils et instruments nécessaires à une prise de sang et à l'extraction des gaz sont transportés non sans quelques diflicultés di laboratoire sur une grève au pied du rocher. Sur cette grève, absolument en plein air, les ant- maux sont successivement opérés. Les gaz sont extraits de 4o centimètres cubes de sang dans le vide en présence d’acide phosphorique: is sont con- servés dans des cloches bouchées sur l’eau et ramenés au laboratoire pour être soumis à l'analyse. Au retour, les gaz sont mis successivement et immédiatement à circuler dans le petit appareil à acide iodique que j'ai décrit antérieurement ©. La quantité d'iode mis en liberté par la réduction 4) Maurice Niczoux, Dosage de petites quantités d'oxyde de carbone dans l'air, Comptes rendus de l’Académie des sciences, 1898, t. CXXVI, p. 746; et mémoire dans Annales de chimie et de physique, 1898, 7° série, t. XIV, p. 565-574. — 542 — de l'acide iodique donne une coloration très manifeste du sulfure de car- bone. Le dosage de l'iode correspond à une quantité d'oxyde de carbone qui, tout caleul fait, pour 100 centimètres cubes de sang, est de : Chiens, ESS nd US SRE SE 0 CC. 09 RFF Bien ee Th nait RO ONE 0 12 A OP NP A Ces résultats sont à peu près les mêmes, un peu inférieurs à ceux donnés par les Chiens vivant à Paris ; supérieurs à ceux que j'ai obtenus sur les trois Chiens opérés à la campagne. Ces expériences tendraient à démontrer l'existence de l’oxyde de carbone comme produit normal de l'organisme, ainsi que j'avais été amené à le conclure autrefois; d'autre part, les faits rapportés dans la note suivante paraissent conduire à une généralisation du phénomène et pourront peut- ‘être intervenir plus tard dans l'explication à en fournir. Je reconnais cependant que la question qui comportait une solution absolue et définitive dans le cas d’un résultat négatif n’est pas résolue, une quantité d'oxyde de carbone, si infinitésimale soit-elle dans l'air, pouvant expliquer cette petite proportion d'oxyde de carbone dans le sang. Quoi qu'il en soit, les résultats de cette expérience, difficile à répéter dans des conditions générales plus parfaites, devaient être rapportés ; ils ne m'ont pas permis d'apporter la solution du problème posé. Je le regrette d'autant plus que je pensais avoir fait tout le nécessaire pour y arriver. Qu'il me soit permis d'exprimer encore une fois toute ma reconnais- sance à M. Louis Lapicque. Sa grande compétence pour tout ce qui con- cerne les choses de la mer a simplifié et rendu possible ce qui, pour moi, eût constitué des difficultés quasi insurmontables. L'OXYYDE DE CARBONE DANS LE SANG DES Poissons, par M. Maurice Niczoux. J'ai profité de mon séjour au laboratoire de M. Louis Lapicque pour examiner le sang des poissons au point de vue de l’oxyde de carbone, Je me suis adressé au Congre ( Conger vulgaris, Guvier), animal de forte taille que l’on peut aisément se procurer vivant. Trois individus pesant en moyenne h kilogrammes furent opérés ; les quantités de sang pris au moyen d'une canule de verre dans l'artère bran- chiale furent respectivement de 25, ho et Lo centimètres cubes. Les gaz ont été extraits dans le vide en présence de l'acide phosphorique ou de l'acide tartrique et mis à circuler dans mon petit appareil à acide iodique. nl on. + ‘ à Le, à ACTA — 543 — … On obtient ainsi une petite quantité d’iode caractérisant ainsi la présence d’un gaz réduisant l'acide iodique, comme le font exactement dans les mêmes conditions les gaz extraits du sang des animaux ou de l'homme (nouveau-nés) et pour lesquels l'identification avec loxyde de carbone a été faite (De Saint-Martin , Nicloux ). Ce gaz réduisant l'acide iodique (je rappelle que ni l'hydrogène ni le méthane ne réduisent l'acide iodique) doit être de l'oxyde de car- bone. Les proportions de ce gaz, lous calculs faits, seraient, pour 100 centi- mètres eubes de sang, respectivement de ; o ce, 025, o ec. 04, o ec, 85, ENCORE QUELQUES GENRES NOUVEAUX D'OCANACÉES. T'ALEAU RÉSUMANT LA COMPOSITION ACTUELLE DE LA FAMILLE, par PH. VAN TIEGHEM. Les deux genres décrits dans ma Communication précédente ont porté à 41 le nombre des genres composant alors la famille des Ochna- cées. Depuis, la suite de mes recherches m'a conduit à en distinguer plusieurs autres, que la présente Note a pour*objet de définir. 1. Sous-tribu des Orthospermées. — Sept de ces genres nouveaux ap- partiennent, dans la tribu des Ouratéées, à la sous-tribu des Orthosper- mées. Tel qu'il a été défini au début®, le genre Camptouratée ( Camptou- rateaw.T.) renfermait, au point de vue de l'inflorescence, deux sortes d'espèces. Les unes ont une grappe composée à trois degrés, en forme de lwge pyramide, en un mot une panicule; c'est à elles qu'il convient au- jourd’hui de restreindre ce genre. Les autres ont une gr appe composée seulement à deux degrés, en forme d’étroite queue ; on les sépare mainte- nant des premières et on les réunit en un genre nouveau, sous le nom de Sténouratée (Stenouratea v.T.)). Ainsi 7 eue les Sténouratées sont aux Camptouratées, avec embryon incombant à cotyles reployées au sommet, _ ce que les Cercouratées sont aux Ouratées, avec embryon accombant à cotyles droites tout du long. Ce genre à pour type une espèce récoltée par Ü) Ph. van Tiscuem, Cercouratée et Monoporide, deux genres nouveaux _* d'Ochnacées (Bull. du Muséum, VIT, p. 483, 29 juin 1902). @) Ph. van Tiecuem, Quelques genres nouveaux d'Ochnacées. Constitution actuelle de la famille ( Bull. du Muséum, VIE, p. 374, 27 mai 1902). 6) De o7evos, étroit. — 544 — Wright au Nicaragua, inexactement rapportée par lui au Gomphia nitida Swartz, qui sera la St. de Wright (St. Wrioht v.T.). Parmi les Orthospermées à panicule où l'embryon est accombant au raphé, il en est quelques-unes où l'embryon a ses cotyles inégales, la plus grande se prolongeant, au sommet, en une pointe qui se recourbe en crochet sur la plus petite et se loge dans une échancrure que celle-ci pré- sente à son extrémité, de manière à s'engrener solidement avec elle. On les réunit ici dans le genre Ancouratée ( Ancourateav.T.)(). Cette hétéroco- tylie ne laisse à l'embryon qu'un seul plan de symétrie et, chose sans autre exemple connu, ce plan est perpendiculaire au plan commun de symétrie du tégument séminal et du carpelle, ce qu'on peut exprimer d’un mot en disant qu'ici la symétrie de lembryon est transversale. Partout ailleurs, en effet, lorsque l'embryon n'a qu'un seul plan de symétrie, soit parce qu'il est monocotylé ou hétérocotylé, soit parce que, étant isocotylé, il est recourbé sur lui-même, ce plan coïncide avec le plan de symétrie du tégu- ment séminal: en un mot, la symétrie de l'embryon est longitudinale. Et lorsque l'embryon, étant isocotylé et droit, possède deux plans de symétrie, l'un des deux plans coïncide avec le plan de symétrie du tégument séminal. Partout ailleurs donc. la graine a, dans son ensemble, un plan de symétrie, qui lui manque 1c1. Cette exception a son importance au point de vue de la Science générale, parce qu’elle montre qu'il n°ÿ a pas de nécessité morphologique à ce que la graine ait dans son ensemble un plan de symétrie, comme on pouvait le croire tant que la règle était générale. Aussi donne-t-elle un intérêt tout particulier au genre Ancouratée, qui la présente ici pour la première fois. Ainsi défini, ce genre a pour représentant le plus A connu la plante de la Guadeloupe que Lamarck a décrite, en 1796, sous le nom de Ochna longifolia ©, et plus tard, en 1811, A. P. de Candolle sous celui de Gomphia longifoia ®. Ce sera maintenant VA. longifoliée (A. lonpifoha (Lamarck) v. T.). Toutes les Orthospermées pubescentes ont été tout d’abord groupées par moi dans le genre Trichouratée (Trichouratea v. T.) ®. Mais, depuis, j'ai pu voir que la structure de la feuille, la nature de l’inflorescence et l’organisa- tion florale elle-même subissent, dans cette série de formes, plusieurs modi- fications qui conduisent à y distinguer autant de catégories d'espèces, au- tant de genres nouveaux. (1) De ayxwr, extrémité recourbée. ®) Lamarok, Dictionnaire, IV, p. 511, 1796. (@) À. P. pe Canpozre, Annales du Muséum, XNIT, p. 417, pl. X, 1811. (G) Ph. vas Tiecues, L'embryon des Ochnacées et son emploi dans la définition des genres (Bull. du Muséum, VI, p. 215, 25 mars 1902.) — 545 — Celles qui ont la structure foliaire normale, l'inflorescence en panicule, l'androcée diplostémone et le pistil isomère composeront seules désormais le genre Trichouratée restreint. Celles qui, avec les trois derniers caractères, offrent dans la feuille une structure particulière, ayant des stomates tout aussi nombreux sur la face supérieure du limbe que sur la face inférieure et en même temps l'écorce palissadique en bas tout aussi bien qu'en haut, constitueront désormais le genre nouveau Pilouratée (Pilouratea v. T.) °°. I a pour type la syst du Brésil décrite par Pohl, en 1831, sous le nom de Gomphia ovalis ©, qui sera la P. ovale ( P. ovalis (Pohl) v. T.). Celles qui ont, comme les Trichouratées, la structure foliaire normale, mais dont l'inflorescence est une grappe composée seulement à deux degrés, en forme de queue, par où elles se distinguent à la fois des Trichouratées et des Pilouratées , formeront à l'avenir le genre nouveau Villouratée (Villou- ratea \. T.)®. I a pour type la plante récoltée par Schomburgk à la Guyane anglaise (n° 242), qui sera la V. spiciforme (V. spiciformus v. T..). Celles qui, avec la remarquable structure foliaire des Pilouratées, ont l'inflorescence en queue des Villouratées, composeront désormais le genre nouveau Dasouratée ( Dasouratea v. T.), qui est au genre Villouratée à peu près ce que les Pilouratées sont aux Trichouratées. Il a pour type l'espèce découverte en 1874 au Paraguay par Balansa, retrouvée récem- ment dans la même région par M. Hassler, que M. Chodat vient de décrire sous le nom de Ouratea Hassleriana ©? et qui sera la D. de Hassler (D. Hass- leriana (Chodat) et.) Celles qui, avec la structure foliaire normale et l'inflorescence en pani- cule des Trichouratées, ont l’androcée réduit à son premier verticille, c'est-à-dire aux cinq étamines épisépales, par suite de l'avortement constant du second, c'est-à-dire des cinq élamines épipétales, composent le genre Hémiouratée (Hemmouratea v. T.). Déjà distingué dans une Note anté- rieure , 1l avait été classé parmi les Orthospermées glabres, la pubescence de ses jeunes rameaux et de ses pédicelles floraux m’ayant tout d’abord échappé. Ge n’est done pour lui qu’un simple déplacement. Celles, enfin, qui, avec la structure foliaire normale et l’inflorescence en panicule des Trichouratées , subissent dans leur pistil un dédoublement qui - M De pilus, poil. ®) Pour, Plant. bras. Icones, I, p. 118, pl. 180, 1831. 6) De villus, poil. &) De daous, velu. 6) Cnopar, Plantæ Hasslerianæ (Bull. de l'Herbier Boissier, 2° série, 1, p. 740, juillet 1902 ). (6) Pu. van Tiecuem, Quelques genres nouveaux d’Ochnacées (Bull. du Muséum , VILI, p.374, 27 mai 1902). | — 546 — augmente le nombre des carpelles et peut le porter à dix, s’il est complet, constitueront désormais le genre Pléouratée (Pleouratea v. T.)°, qui est aux Trichouratées, parmi les Orthospermées pubescentes, ce que le genre Po- lyouratée est aux Ouratées, parmi les Orthospermées glabres. Il a pour type la plante du Brésil que À. de Saint-Hilaire et Tulasne ont décrite, en 1849, sous le nom de Gomphia pubescens ®, et qui sera la P. pubescente (P. pu- bescens (A. de Saint-Hilaire et Tulasne) v. T.). Parmi les nombreuses Orthospermées glabres à embryon accombant au raphé, à inflorescence en panicule, à fleur pentamère avec pistil isomère, que lon a maintenues dans le genre Ouratée restreint, il en est quelques- unes qui diffèrent de toutes les autres par la structure de la feuille, qui a des stomates ausssi bien sur la face supérieure du limbe que sur sa face in- férieure. On les en sépare ici pour en former le genre nouveau Isouratée (Isouratea v. T.) ®, qui est ainsi aux Ouratées, parmi les Orthospermées glabres, ce que le genre Pilouratée est aux Trichouratées parmi les Ortho- spermées pubescentes. Il a pour type la plante du Brésil que A, de Saint- Hilaire a décrite, en 1824, sous le nom de Gomphia humilis ® et qui sera maintenant V1 humble (1 kumilis (A. de Saint-Hilaire) v. T.). 2. Sous-tribu des Gampylospermées. — Deux de ces genres nouveaux appartiennent, dans la tribu des Ouratées, à la sous-tribu des Campylo- spermées,. Toutes les Campylospermées à embryon accombant où l'inflorescence est ‘terminale ont été maintenues Jusqu'ici dans le venre Campylosperme r'es- treint. Chez la plupart, cette inflorescence terminale est une large grappe composée à trois degrés, en un mot une panicule; c’est à elles qu'on limitera désormais le genre Gampylosperme. Ghez quelques-unes, cette inflorescence terminale est une étroite grappe composée à deux degrés , en forme de queue: elles constitueront le genre nouveau Campylocerque (Campylocereum v. 1.) 9), qui est ainsi aux Gampylospermes, parmi les Campylospermées, ce que le genre Gercouratée est aux Ouratées, ce que le genre Sténouratée est aux Camptouratées, ce que le genre Villouratée est aux Trichouratées, parmi les Orthospermées. Il a pour type la plante (n° 291) récoltée par Gaudichaud en 1837, à Tourane, en Gochinchine, qui sera le G. strié (G, striatum \. T.). Toutes les Campylospermées à embryon incombant, hétérocotylé à coty- 0) De æAéor, plus, davantage. @) A. pe Sainr-Hiraire ct Turasne, Revue de la Flore du Brésil méridional (Ann. des Scienc. nat., à° série, XVII, p. 137, 1842). 6) De foos, pareil. } A, pe Sainr-Hinaime, Flore du Brésil méridional, 1, p. 66, 1824. 6) De xépxos, queue. RATE PE UT ; NIV — 547 — lette externe, ont été groupées jusqu'ici dans le genre Monélasme (Monelus- mu \. Dh L'inflorescence y est toujours terminale, mais tantôt c'est une large grappe composée à trois degrés, en un mot une panicule; tantôt c’est une étroile grappe composée seulement à deux degrés, en forme de queue. Les premières conslitueront seules désormais le genre Monélasme restreint. Les secondes seront réunies dans le genre nouveau Exomicre (£xomicrum vs À.) ®, qui est ainsi aux Monélasmes ce que le genre Campylocerque est aux Gampylospermes. Son. représentant le plus anciennement connu est la plante récoliée à Oware et décrite, en 1807, par Palisot de Beauvois sous le nom de Gomphia glaberrima ®, qui sera maintenant l'E. très glabre (E. glaberrimum (P. de Beauvois) v. T.). 3. Sous-lribuw des Rectiséminces. — Dans la tribu des Ochnées, la sous- tribu des Rectiséminées reçoit aussi un genre nouveau. Toutes les Rectisé- minées à embryon accombant au raphé, où la déhiscence des anthères est longitudinale, formaient jusqu'ici le genre Ochnelle. On ne conserve désor- mais dans cè genre que celles où le pistil est en même temps isomère. Les autres, où le pistil subit dans ses carpelles un dédoublement qui en élève le nombre et le porte à dix, s’il est complet, en seront distraites et consti- tueront ensemble le genre nouveau Polyochnelle ( Polyochnella v. T.). Son représentant le plus anciennement connu est la plante de l'ile Maurice, que Lamarck a décrite, en 1796 , sous le nom de Ochna mauritiana ®): ce sera la P. de Maurice (P. mauritiana (Lamarck) v. T.). h. Sous-tribu des Plicoséminées. — Dans la tribu des Ochnées, la sous- tribu des Plicoséminées ne comptait jusqu'ici que le seul genre Campy- lochnelle (. Il a fallu tout d’abord y faire entrer les deux genres Bracken- ridgée et Pleuroridgée, classés auparavant parmi les Ouratées, dans la sous-tribu des Campylospermées. Après quoi, on y a introduit deux genres nouveaux. Celles de ces plantes qui ouvrent leurs anthères par deux pores au som- met constituent le genre nouveau Campylopore (Campylopora v. T.), qui a pour représentant, unique jusqu'ici, la plante d'Australie décrite en 1869 par F. de Müller, sous le nom de Brackenrido'ea australiana ®. Ge sera la CG. d'Australie (C. australiana (F. de Muller) v. T.). () De eéw, en dehors, et pexpôs, petit, pour exprimer que, dans l'embryon, la petite cotyle est externe. @) P, 5e Brauvois, Flore d’Oware et de Bénin, U, p. 22, pl. 71, 1807. (3) Lawanok, Dictionnaire, IV, p. 512, 1796. (&) Pu. van Tiscuew, Quelques genres nouveaux d’Ochnacées. Constitution actuelle de la famille (Bull. du Muséum, VIII, p. 381, 1ÿ02). 6) F, ne Musxer, Fragmenta, V, p. 29, 1865. OCHNACÉES. Pistil | diaiycarpelle. OCHNOÏDÉES. Androcée | droite. ORTHOSPERMÉES. diplostémone. Ouratées. { Graine reployée. \ CAMPYLOSPERMÉES. droite. RECTISÉMINÉES. |° méristémone. Ochnées. réniforme. Graine CURVISÉMINÉES. reployée. PLicosÉMINÉES. diplostémone . Elvasiées....... gamocarpelle. ELVASIOÏDÉES. Androcée méristémone.. Hostmanniées... Camptouratée. Sténouratée. Notouratée. Plicouratée. Ancouratée. Diouratée. Trichouratée. Pilouratée. Villouratée. Dasouratée. Hémiouratée. Pleouratee. Vollkensteinie. Ouratce. Isouratee. Polyouratée. Tétrouratee. Cercouratée. Sétouratée. Microuratee. Ouratelle. Gymnouratelle. Bisctaire. Campylosperme. Campylocerque. Cercinie. Cercanthème. Notocampyle. Diphyllopode. Diphyllanthe. Spongopyrène. Rhabdophylle. Monélasme. Exomicre. Ochnelle. Polyochnelle. Disclade. Diporide. Polythèce. Monoporide. Hétéroporide. Ochne. Porochne. Diporochne. Brackenridpee. Pleuroridgée. Notochnelle. Campylochnelle. Campylopore. Elvasie. Vasélie. Trichovasélre. Hostmannie. — 549 — Les Plicoséminées à androcée méristémone où l'embryon est accombant, comme dans les Pleuroridgées, continueront à former le genre Campy- lochnelle. Celles où l'embryon est incombant, comme dans les Bracken- ridgées, seront réunies dans le genre nouveau Notochnelle (Notochnella v. 1.) 9. I a pour type, unique jusqu'à présent, la plante des Philippines décrite d'abord par Blanco, en 1845, sous le nom de Ochna fascicularis ”, puis par Villar, en 1880, sous celui de Brackenridgea fascicularis ”, Ge sera la N. fasciculée (N. fascicularis (Blanco) v. T.). 0. Tableau résumant la composition actuelle de la famille des Ochnacées. — Les douze genres nouveaux que lon vient de distinguer: et de caracté- riser brièvement appartiennent tous à la sous-famille des Ochnoïdées, neuf d’entre eux y prennent place dans la tribu des Ouratées, les trois autres dans la tribu des Ochnées. Leur introduction porte désormais à cinquante- trois le nombre total des genres de la famille des Ochnacées , dont la com- position actuelle se trouve résumée dans le tableau ci-contre. PASSAGE DE LA DISPOSITION PRIMITIVE À LA DISPOSITION SECONDAIRE DANS LES COTYLÉDONS DU PIN MARITIME (PiNuS MaARITIMA), par M. G. CGuauveaup. ‘étude du développement du Pin maritime (Ponus maritima) vient con- firmer les résultats qui nous ont été déjà fournis par les Angiospermes ©. Nous avons fait ressortir dans une communication récente à l’Académie ©) combien ce résultat est contraire à la théorie des phytons, qui, d'après ses partisans, s'appliquait cependant tout particulièrement aux Gymnospermes. La présente note a pour but de décrire en détail, à l'aide de figures, la marche du développement de l'appareil conducteur et d'exposer, en parti- culier, de quelle double manière se fait la succession de ses diverses phases à l'intérieur du cotylédon. Dans la radicule du Pin maritime, très près du sommet, des cellules groupées en un nombre variable de faisceaux s’allongent plus que les 0) De vwros, dos. @) Branco, Flora de Filipinas, 2° édit., p. 245, 18/5. (5) Jbid., 3° édit., Novissima Appendix, p. 4o, 1880. (5) G. Cmauveaun, Passage de la posilion alterne à la position superposée de l’appareïl conducteur avec destruction des vaisseaux centripètes primitifs dans le cotylédon de l'Oignon (Allium Cepa), Bull. du Mus. d’Hist. nat., 1902, p. 52. (6) La théorie des phylons chez les Gymnospermes, Compt. rend. Acad. des sc., 24 nov. 1902. Muséum. — vin. 37 = 50. — autres en forme de tubes. Ces cellules représentent le premier degré de différenciation des éléments libériens; ce sont les tubes précurseurs dont nous avons signalé l'existence chez les Gymnospermes(), En raison de leur différencialion peu marquée, il est difficile, sur les coupes transversales, de tracer la limite entre ces tubes et les cellules du péricyele. Il y a entre ces deux sortes d'éléments, non pas une séparation tranchée, mais une différenciation graduelle. Cela explique pourquoi les auteurs qui, d’ordi- naire, sont si facilement d'accord quand il s’agit du péricycele de la racine des autres plantes, se trouvent presque toujours en désaccord en ce qui concerne l'épaisseur du péricyele des Gymnospermes. En général, les tubes précurseurs sont séparés de l’endoderme par trois assises péricycliques et se trouvent répartis eux-mêmes dans chaque faisceau en deux ou trois assises irrégulières. SNS es Pr. C.-- Fig. 1. — Pinus maritinma. Coupe transversale de la radicule. LRQ L. Faisceau libérien. — C. Canal sécréteur. — P. Faisceau ligneux primitif, Au milieu de l’espace qui sépare deux de ces faisceaux voisins (L, fig. 1) il se différencie de très bonne heure un canal sécréteur (C, fig. 1) qui se trouve séparé de l'endoderme par quatre ou cinq cellules. De part et d'autre de ce canal, et séparé de lui par une des cellules sécrétrices, un premier vaisseau se différencie; un second vaisseau se différencie ensuite en dedans du premier,-puis un troisième. Bientôt, les nouveaux Vaisseaux @) De l'existence d'éléments précurseurs des tubes criblés chez les Gymno- spermes, Compt. rend. Acad. des sc., 30 juin 1902. | ? à n ner | TT — 551 — Lt LA ve Len ren riés se” trouvent au contact, en dedans ‘du canal, Ces vaisseaux CN ES : + d CN . . . . | . - LE (P, fig. 1 forment ainsi une goutlière demi-circulaire entourant vers l'in- “rie r le canal (C) qui se montre loujours séparé du fond de cette goutlière h CSL E = A gOtasen: He SN DE MoPou,=:esta8st FOREST Or ARRET EULS Dern DAMON e \ > \ _ CREER SV E es CAR à [o Er @ RSS ®, 1 (3 aù L: CS . = FLAT ER EE Sc: MN A ns CAS VI TLAOTAT SES ARS CHANCES ee ne EE x RE ess ÉÉ () Ho Fig. 2. — P. maritima. Coupe transversale de la tigelle es: dans sa région moyenne. G X 80. DE _ Les mêmes lettres désignent dans toutes les figures les mêmes éléments. M. Vaisseaux intermédiaires qui sont le point de départ du faisceau L leux cellules parenchymateuses. C'est cet état du développement que À représentons (fig. 1). Plus tard, de nouveaux vaisseaux se diffé- nt en dedans des précédents, et, étant donné leur développement iièrement ceéntripète, tous ensemble peuvent être considérés comme 37. — 552 — = constituant le faisceau ligneux primitif profondément modifié par la pré- sence du canal sécréteur. En tout cas, ce canal est lié étroitement au faisceau et il persiste aussi loin que lui, jusque dans le cotylédon, ainsi que nous allons le voir. Hi de . 1% en 7 I 2e (? t }) S = 4 ve TS LS À HET RQ lee = FN RE Y TE 55 () où CE pour oi CAT Vis CSS SA at AN TT ae Ca > ee Bee 15 F2 bete AT FR AA ee HT ÿ} LD {Yi FR ee x ur He Lo 1 TE PE LC TE ie he 6. ) XIE RSC LS @ A A Ca?! RES on A RIT OS a 2 ART À CURSEUR OC RTS 7 C à æ, ff u CE) arr, LT) +) 02 2 Y< es e Los re — 2 Me : TL 28) FX UE LH SERRES RER A 2 Fig. 3. — P. mariima. Coupe transversale de la ligelle menée au-dessous des cotylédons. G X 80. S. Vaisseaux ligneux superposés ou secondaires constituant le faisceau destiné au cotylédon supplémentaire. La disposition alterne des faisceaux libériens et ligneux se continue dans toute la longueur de Taxe hypocotylé (fig. 2 et 3), ainsi que M. Van Tieghem la déjà signalé chez d’autres espèces de Pin), À mesure qu'on (0 Ph. van Tieçneu, Sur la structure primaire et les affinités des Pins, Journ. de Bot., 1891, p. 281. 11 — 553 — _ s'élève au-dessus de la radicule, on constate une réduction du faisceau _ligneux primitif, en même temps que l'apparition plus hâtive des formations _ intermédiaires et secondaires. Le faisceau ligneux primitif, ainsi réduit dans sa partie supérieure (P, fig. 3), au lieu de se modifier brusquement a au-dessous des cotélydons, comme on le croyait, se continue directement à l'intérieur du cotylédon (P, fig. 5), ainsi que son canal sécréteur externe , (G, fig 5). Les deux portions voisines des deux je, à p un faisceaux libériens de la racine situés de part et "rm « I Section transversale _ d'autre se continuent en alternance avec lui dans le faite à la base d’un _ même cotylédon (L, fig. 5). Au début de la plan- cotylédon. G x 25. tule, la méme disposition primitive alterne existe Le pre our 2 est donc dans la radicule, la tigelle et les cotylédons. Pre Si, dans un jeune cotylédon encore enfermé complètement dans la graine, _ on part de la base vers la pointe, on voit la réduction du faisceau primitif e k 4 À = … Lorie re al à #: Lt LC ‘Le Mons Fig. 5. — Portion centrale grossie de la figure 4. G X 160. _ Le faisceau ligneux (P) alterne avec les deux faisceaux libériens (L, L), s’accentuer de plus en plus et les deux faisceaux libériens se rapprocher l'un de l'autre, vers la ligne médiane, en dehors du canal sécréteur. Ge " - rapprochement graduel des deux faisceaux libériens entraine une réduction _ dans le nombre des vaisseaux intermédiaires; les nouveaux vaisseaux qui se forment, depart et d’autredes précédents, setrouvent, en effet, beaucoup plus _ tôt superposés au liber. La production des assises secondaires se montre aussi _ plus hätive. Enfin il arrive que le faisceau primitif n’est plus représenté par aucun vaisseau; le canal sécréteur lui-même disparait (fig. 6). Dès lors, les deux faisceaux libériens se réunissent en dehors de la place occupée plus . RAS Tue bas par le canal, formant un are libérien unique (L, fig. 6), et les premiers vaisseaux différenciés à ce niveau, qui représentaient les vaisseaux inter- médiaires (M, fig. 6), se trouvent superposés en dedans de ce faisceau libérien et forment avec les nouveaux vaisseaux (5, fig. 6) un faisceau tas M Fig. 6. — Portion centrale d’une section faite nn peu au-dessus de la précédente (fig. 5). G X 160. libéro -ligneux unique. Pendant auelque temps, les cellules situées en dedans du liber, dans la région médiane du faisceau correspondant à la place occupée, plus bas, par le canal, ne présentent pas la disposition en séries radiales qui se voit à droite et à gauche (fig. 6) et attestent ainsi la récente disparition de ce canal. Un peu plus haut, ces cellules sont rem- —_——_——— ue Fig. "7. — Section transversale du même cotylédon faite à deux millimètres de sa base, au-dessus de la précédente (fig. 6). G X 25. placées par des files de cellules issues de cloisonnements secondaires et l’on a un faisceau libéro-ligneux typique (fig. 8). En suivant un cotylédon très jeune à partir de sa base, on assiste donc à la suppression graduelle des premières phases du’développement de l'appareil conducteur; et, à partir d’une certaine distance, la dernière phase seule se trouve représentée. Cest la confirmation de ce que nous avons déjà décrit dans les Angiospermes. Las à \ l'a : . . ee «5 LOTIR . . | . . ‘ : eu de suivre la modification progressive se produisant à mesure EE e 7-5 “A 3, . “ . . de la base du cotylédon, nous suivons la modification qui un même niveau, à mesure que la plante avance en âge, : PRPRTE » v e gi ! k dal > + Sr ÿ: È . ". Fig. 8. — Portion centrale grossie de la figure 7. G X 160. AL Le 7 à |: LC ANR, 7 nous trouverons à la base du cotylédon la succession suivante. D'abord le aisceau ligneux primitif est représenté par trois ou quatre vaisseaux (P, fig. 5) et accompagné de part et d'autre par plusieurs vaisseaux intermé- diaires (M, fig. 5); les deux faisceaux libériens (L, fig. 5) sont représentés ; À ‘up ) "R Pan ” ( A vi | lion centrale d’une section faite à la base du colylédon. G X 160. É État plus âgé que celui représenté par la figure 5. Me ê ds tubes précurseurs en dedans desquels se trouvent déjà de oisonnements secondaires. | | s tard, aux vaisseaux intermédiaires s'ajoutent des vaisseaux — 556 — daires (S, fig. G). En dedans des tubes précurseurs (L, fig. 9), 1 se . différencie aussi des tubes criblés de diamètre beaucoup plus étroit, à paroi bien différenciée, dont quelques-uns proviennent distinctement des éléments secondaires. En même temps que se fait cet accroissement par différenciation des éléments secondaires, les vaisseaux qui représentent Îe faisceau primitif entrent en voie de régression et disparaissent bientôt; les vaisseaux Intermédiaires refoulés par les formations secondaires prennent peu à peu la place du faisceau primitif, puis ces vaisseaux intermédiaires sont à leur tour résorbés de proche en proche (M, fig. 9) et les cellules de parenchyme situées en dedans d'eux les digèrent complètement et occupent peu à peu leur place (fig. 10). À la fin du développement du cotylédon, on ne trouve plus, à la place occupée auparavant par les vaisseaux primitifs et intermédiaires , que des cellules de conjonctif, séparant les uns des autres les vaisseaux opposés ou secondaires. Ges vaisseaux (5, fig. 10) forment avec les tubes criblés, de chaque côté du canal, un faisceau libéro-ligneux. Chaque faisceau libéro-ligneux est alors tout entier formé d'éléments secondaires , car les tubes précurseurs et les premiers tubes criblés ont disparu , comme ont disparu les formations lisneuses contemporaines. ’ io: “OR tes FR be a 4 ER RS. | TX ON (TT NE AZ eV LA @ | “© GEO _— j À {SL Sas Le ee C AAA Le 2e + “ A Pan FAN “ui À A à ue se À >: À >» e [ 18 42: che ‘Ha RS re à EX. mn UT Fig. 10. — Portion centrale d’une section faite à la base du cotylédon. G X 160. État encore plus âgé que le précédent (fig. 9). Seul, le canal (CG, fig. 10) persiste, mais nous savons qu'il disparaît lui-même un peu plus haut. C’est donc seulement sur 1 à 2 millimètres de longueur, à partir de la base du cotylédon, que l’on constate l'existence de deux faisceaux séparés par un canal. Gela peut expliquer pourquoi les di- vers auteurs qui ont étudié ces cotylédons les décrivent comme parcourus par un unique faisceau libéro-ligneux, sans canal sécréteur. Nous n'avons pas indiqué le nombre des faisceaux de la radicule, parce que ce nombre est susceptible de variations assez grandes. Le nombre des cotylédons varie aussi, et si la tige et la racine étaient formées par la réunion — 557 — des bases des feuilles, comme le prétendent un certain nombre de bolanistes, le nombre des faisceaux de la radieule devrait être, sinon égal, au moins proportionnel à celui des cotylédons. Or, les partisans eux-mêmes de la théorie des phytons ont constaté qu'une telle proportionnalité n'existe pas. En effet, une plantule à cinq cotylédons peut présenter cinq faisceaux radi- culaires , tandis qu’une autre plantule à sept cotylédons , par exemple, possé- dera seulement quatre de ces faisceaux. Quand le nombre des faisceaux radiculaires égale celui des cotylédons, ce que nous avons constaté plusieurs fois sur des plantules à cinq cotylédons, chaque cotylédon reçoit un faisceau ligneux primilif, comme nous venons de le décrire, et tous les cotylédons ont la même structure. Mais, le plus souvent, le nombre des cotylédons est supérieur à celui des faisceaux radiculaires. Alors, seuls , les cotylédons correspondant à ces faisceaux reçoivent chacun un Qisceau ligneux primitif: les autres reçoivent d’autres faisceaux qui pren- nent forcément naissance au-dessus de la radicule. Pour nous, tous les fais- ceaux nés en dehors de la racine sont de formation plus récente que les faisceaux radiculaires, et, pour cette raison, ils ne possèdent pas la dispo- sition alterne, qui seule est primitive. Si notre manière de voir est exacte, elle nous conduit à cette conclusion assez inattendue, c'est qu'il doit exister une différence de structure entre les cotylédons de la méme plantule. S Fig. 11. — Portion centrale d’une section faite à la base d’un cotylédon supplémentaire montrant un faisceau libéro-igneux unique. G. X 160. Cette différence existe en effet. Dans l’exemple représenté par nos dessins, la plantule a cinq faisceaux radiculaires et six cotylédons. Chacun des cinq cotylédons reçoit le faisceau ligneux primitif auquel il correspond, comme — 558 — nous l'avons dit (fig. 5), et le sixième cotylédon reçoit à sa base, dès le début, un faisceau hbhéro-ligneux (fig. 11) dépourvu de canal sécréteur. Cela justifie donc l'interprétation qui nous fait considérer ce cotylédon comme postérieur aux précédents. es Suivons d’ailleurs le mode de formation du faisceau de ce nouveau “coty- lédon. À quelque distance au-dessus de la radicule, l’un des faisceaux pri- mitifs présente, d'un seul côté, une différenciation de ses vaisseaux inter médiaires (M, fig. 2); puis, à mesure qu’on se rapproche des cotylédons, ces vaisseaux augmentent en nombre et les nouveaux (5, fig. 3) se trouvent bientôt superposés en dedans du liber, Désormais, le nombre de ces vais- seaux superposés va continuer à s’accroître aux dépens des éléments secon- daires qui sont apparus très tôt dans la partie supérieure de la tigelle, ainsi que nous l'avons déjà signalé. 1 TS \ ] / À Fig. 12. — P. maritima. Section transversale menée à la partie supérieure de la tigelle, au niveau où se détachent les coty- lédons. Pour simplifier le dessin, on a indiqué seulement le contour des cotylédons et des faisceaux libériens et ligneux. G X 29. A. Cotylédon recevant le faisceau ligneux primitif P et les deux moitiés voisines des faisceaux libériens L, L. — B. Cotylédon supplé- mentaire qui reçoit la portion moyenne du grand faisceau libé- rien L et les vaisseaux superposés S. Quand on arrive au niveau du point de départ des cotylédons, les Vais- seaux superposés (S, fig. 3) forment, avec le liber primaire qui leur cor- respond, un faisceau hbéro-ligneux situé à égale distance de deux faisceaux ligneux primitifs voisins. On voit, à l’examen de la figure 12, comment se fait la répartition des faisceaux dans les cotylédons. L’un de ces cotylédons, À, par exemple, -reçoit le faisceau ligneux primitif, P, qui se continue directement à son intérieur en s’incurvant en dehors, accompagné par le canal sécréteur ex- et | aie | Lie el par la moitié voisine des deux faisceaux libériens L. Pour le coty- lédon nouveau B, c’est la région moyenne seulement du grand faisceau libérien L qui pénètre dans le cotylédon, accompagnée en dedans par le faisceau ligneux superposé S; les deux portions latérales du grand faisceau libérien se rendent chacune dans le cotylédon voisin. Quand il y a deux cotylédons nouveaux, un autre faisceau primitif se comporte de même, pour lui fournir un faisceau superposé, Ces deux coty- Jédons peuvent être dès lors diamétralement opposés ou situés du même côté de l'axe. Il peut y avoir plus de deux cotylédons nouveaux , et le même faisceau primitif peut fournir un de ces nouveaux faisceaux cotylédonaires de chaque côté. On trouve un grand nombre de dispositions différentes relativement au nombre et à la position de ces nouveaux cotylédons. Le canal sécréteur est, comme nous l’avons vu, étroitement lié au faisceau ligneux primitif; 1l l'accompagne jusque dans le cotylédon , où il disparaît avec lui. En considérant ce canal dans la ligelle de certains Pins voisins, M. Van Tieghem l'a regardé comme une continuation, vers le haut, du système sé- créteur radiculaire ©). Cette opinion, repoussée par les auteurs qui prennent la feuille pour point de départ du développement, se trouve justifiée, par tout ce qui précède, plus complètement encore qu’on ne pouvait le sup- poser alors. L'origine de ce canal est très ancienne, puisqu'il se différencie avant les premiers vaisseaux ; c’est pourquoi on ne le retrouve pas au dos des faisceaux nés plus tard, en dehors de la racine, pas même dans les faisceaux des “cotylédons supplémentaires. = CONCLUSIONS. Les principaux résultats de notre étude peuvent s’énoncer ainsi. L’ap- pareil conducteur du Pin maritime, comme celui des Angiospermes, pré- sente dans son développement une succession de phases dont la première est caractérisée par la disposition alterne. Gette phase primitive persiste depuis la radicule jusque dans le cotylédon, à l'intérieur duquel elle dis- 4 L2 L2 . LA L] f paraît de deux manières distinctes : 1° par réduction graduelle résultant.de l'accélération du développement, plus rapide à mesure qu’on s'éloigne de la radicule ; 2° par résorption sur place et disparition successive des éléments primitifs, d’abord bien différenciés. Tous les faisceaux qui prennent naissance en dehors de la racine sont de formation relativement récente et, par conséquent, ne présentent pas la disposition alterne primitive. Aussi, quand le nombre des cotylédons dé- passe le nombre des faisceaux radiculaires, les cotylédons supplémentaires présentent, dès leur début, la disposition superposée qui caractérise la . phase secondaire du développement de l'appareil conducteur. » G) Log. cit., p. 282. LL PES TER SUE UNE ESPÈCE NOUVELLE DU GENRE MICRANDRA, par M. Juces Poisson. Le genre Micrandra a été formé et décrit par Bentham (in Hooker’s Journal of Botany, vol. VI, p. 371, 1854), pour deux espèces d'arbres observées par le botaniste-voyageur Spruce au cours de ses voyages dans le Nord-Ouest du Brésil. Attribuées d’abord au genre Siphonia de Richard, ces plantes furent érigées plus tard en genre spécial à cause de l’indépen- dance des cinq étamines de leurs fleurs, et de leurs feuilles qui sont simples, contrairement à celles des Siphonia qui ont trois folioles. Les deux espèces de Micrandra décrites par Bentham sont le AL. sipho- noides et le M. minor. Cependant l’auteur reconnait que cette dernière es- pèce est très voisine. de la précédente, mais ; sur les aflirmations de Spruce, qui a vu sur pied les deux arbres et en a rapporté des échantillons, Ben- tham maintient son M. minor. Depuis, Muller a publié dans le Prodrome de De Candolle (XV, 2, p. 709) l’ensemble des espèces de ce genre, en y ajoutant un type nouveau, c’est-à-dire le M. elata Mull. et le M. siphomoides avec trois variétés : &, major; BB, manor ; y, genuina. Ces végétaux sont des arbres de taille plus ou moins élevées des ré- gions brésiliennes et circonvoisines du Haut-Amazone, mais toujours en terres basses et inondées périodiquement. Leurs habitudes sont conformes à celles des Hevea, dont ils se rapprochent par plusieurs caractères, et les Micrandra sont lactescents au même titre que les Hevea, semble-t-il, car dans les ouvrages spéciaux 1ls sont quelquefois indiqués, pour mémoire, comme producteurs de caoutchouc, mais sans le moindre détail; ce qui prouve que l’histoire de ces Euphorbiacées n’est guère connue. Une occa- sion s’est offerte, l’année dernière, d’avoir quelques éclaircissements sur ce point intéressant. Le Laboratoire de Botanique recevait, en 1901, de M. Godefroy-Lebeuf des échantillons qu'il avait demandés à un de ses correspondants de la réoion vénézuélienne du Haut-Orénoque, en vue de se renseigner sur la valeur industrielle du caoutchouc fourni par les Micrandra. Ces échantillons consistent en rameaux feuillés de rejets ou de jeunes individus, vraisemblablement, et de rameaux portant de jeunes fruits, puis des fruits mürs contenant des graines bien conformées ©; enfin des fragments d’écorce et du caoutchouc que ce végétal produit, n'avaient pas été omis. Nous ajouterons à cet ensemble un tronçon de racine avec un 9) Les graines ayant été semées aussitôt leur arrivée en France n’ont point germé. I est très probable que, de même que les graines d’Hevea, ces graines: perdent promptement leur vitalité. \ — 561 — abondant chevelu, indiquant que celte racine croissait dans Peau ou dans un sol très humide. L'identification de ces échantillons avec les espèces déjà décrites était toute indiquée. Les. matériaux paraissaient bien être ceux d’un Micrandra dont lesimilaire n'existait pas à l'herbier du Muséum. D'ailleurs , les spécimens de ce genre sont rares dans les collections, à cause des diflicultés qu’on éprouve à se les procurer, les arbres d'où ils proviennent croissant en des points inondés, peu accessibles et en pays toujours malsains. D'autre part, les échantillons du Muséum sont tous à l’état de fleurs, et ceux qui nous occupent sont seulement avec des fruits. Or, sachant qu'en Angleterre existe la plus complète collection des plantes du voyageur Spruce, qui explora avec soin les régions du Haut-Amazone, je priai le distingué conservateur de l'herbier de Kew, M. Hemsley, de comparer les échantillons, de notre espèce douteuse que je soupçonnais devoir être nou- velle, ou très proche du M. siphonioides, avec les types de l’herbier an- glas. Mais j'appris de cet obligeant et habile botaniste que l'espèce commu- niquée manquait dans les collections de Kew. En la circonstance, bien que l’on ait un certain nombre de points de repère pour distinguer cette plante de ses congénères, 11 manque un élé- ment important, qui sont les fleurs, pour en faire une description complète. Néanmoins on pourrait être autorisé à lui donner un nom spécifique pro- visoire, en attendant que les matériaux complémentaires nous arrivent. Ce qui frappe le plus en considérant les spécimens de l’Orénoque, c’est la dissemblance des feuilles entre elles et qui peut être excessive. En con- séquence, le nom de M. heterophylla pourrait convenir à cette espèce. Les feuilles des rameaux stériles, de rejets ou de jeunes plants peuvent atteindre une tulle maxima de o m. 32 de limbe sur un diamètre de o m. 14. avec un pétiole cylindrique de o m. 09 de longueur; mais la taille peut n'être que o m. 15 ou o m. 12 ou même o m. 10 de longueur totale pour les feuilles des rameaux fructifiés. Le limbe est elliptique ou ovale lancéolé, parfois avec un peu d'irrégularité à la base; son sommet est acuminé ou très acuminé et sa base est obtuse, et l’on y voit les traces plus ou moins appréciables d’une ou de deux glandes discoïdes. Les nervures principales et secondaires sont plus saillantes et beaucoup plus écartées entre elles que celles du M. siphomoides. Enfin, dans cette dernière espèce, on remarque quelques rares touffes de poils à l’aisselle des nervures secondaires, tandis qu’elles sont beaucoup plus développées et évidentes pour le M. heterophylla. La panicule fructifère-(très incomplète sur nos échantillons) est feurllée presque sur toute sa hauteur; elle porte des jeunes fruits ayant la taille d’un pois moyen. Les fruits mürs rappellent par le volume et la forme ceux du Ricin : o m. 02 X o m. 025); leur surface est lisse, mais ridée sur le sec, et le pédicelle qui les porte est enfoncé assez profondément entre les carpelles. she Les oraines, de couleur brune, sont luisantes, cordiformes, avec une arêle médiane évidente et des sinus latéraux peu profonds. Ces graines: contiennent un embryon à cotylédons minces, entourés d’un albumen oléa- gineux relativement peu abondant. Le voyageur auquel on doit ces échantillons nous tin que les Mi- crandra forment d'immenses massifs sur les bords des rivières de la région vénézuélienne du Haut-Orénoque (il ne dit pas s’il s’agit d'une ou de plu- sieurs espèces ). «La gomme (caoutchouc), dit-il, est inconnue sur les marchés de Giudad Bolivar, où cependant elle a été présentée; mais la routine, là plus qu’ail- leurs, se fait sentir, et présenterait-on une marchandise de bon aloï, si elle diffère quelque peu de ce qu’on a l'habitude de négocier, on ne trouve pas acheteur. C’est ce qui explique pourquoi tant de sources de caoutchouc ne sont pas connues, quoiqu'elles abondent dans la région.» Le caoutchouc du M. heterophylla n’est qu'une qualité moyenne, com- parée à celle des meilleurs sortes d’Hevea. M. Morellet, qui a une grande compétence en cette matière, reconnait dans ce caoutchouc un produit que l'on trouve fréquemment associé aux échantillons qui viennent du Haut- Amazone, et sans qu’on sache à quelles espèces botaniques on doive le rapporter. Ces renseisnements prouveraient, en somme, que la gomme de Mi- crandra, en certains points de sa région privilégiée, est acceptée par le commerce local. Maintenant que nous connaissons un produit commerçable avec son origine certaine, il reste à connaître la qualité de la gomme fournie par les autres espèces de.ce genre Micrandra; 1 n’est pas douteux qu’il en arrive peut-être en grande quantité, soit pure où en mélange avec de la gomme d Hevea, mais ce sont là des problèmes à résoudre et qui, comme on peut s'en convaincre, ne sont pas exempts de difficultés. : Nore sur LA cuLTURE pu COTONNIER AU DauomEr, par M. Eucène Porssox. Parmi les colonies françaises, le Dahomey est une de celles dont l'avenir agricole offrira peut-être le plus d'imprévu au point de vue des cultures qu’on pourra y faire prospérer. Comme pour l'ensemble du continent noir, la fertilité du sol de cette colonie est relative, et c’est aux cours d’eau où aux pluies qui le fécondent que on est redevable des produits utiles qu'on en retire, et dont on peut accroître le rendement par les améliorations apportées aux cultures ac- 0 569 — ru Lo DT Elus Ÿ - tuelles . Au nombre de ces dernières, celle dif Cotonnier parait appelée à vu réussir quand on se rend exactement compte des conditions da pays. ÿ xrbe Cotonnier vient au Dahomey à l'état sauvage, el 8 la été introduit “3 £ crien ne le ferait supposer. On le rencontre aussi dans l'intérieur des terres 2% +: en petites cultures pour les besoins des indigè nes. x an … La plante est annuelle, ses fleurs sont jaunes avec une macule rouge à la base des pétales et elle semble bien se rapporter au Gossypium her dora, = Les poils de ses graines adhèrent assez fortement au tégument et ils sont __ relativement courts, c'est done un coton courte-soie. Cependant ce coton est nerveux el les pagnes qui en sont faits durent davantage que ceux Lissés en Europe. Iy a quinze ou vingt ans, la maison Régis, de Marseille, avait fait acheter du coton et activé sa production aux environs Nord de Grand-Popo; onen expédia une importante quantité en France. Mais une mauvaise année, causée par l'insuffisance de pluie, étant survenue, et à sa suite la famine, les féticheurs , peut-être guidés par des motifs intéressés, prétendirent que c'était la culture du Cotonnier qui avait amené celle calamité, et brusque- ment les indigènes l’abandonnèrent. En dehors de cette tentative, le coton n’a servi jusqu'alors au Dahomey qu’ au tissage nécessaire aux nègres; sa culture diminue chaque jour par Fy 7 ” À ‘ L: L :, Ru” suite de l'introduction des filés et des étoffes européennes ayant plus belle | apparence, et elle cessera tout à fait, à moins que lon achète le produit qui sera récolté pour à x em me alors on est certain d’avoir autant de vs coton qu'on en voudra. Re On pourra améliorer la production du Cotonnier au Dahomey assuré- ment, c’esl ce qu'a déjà tenté de faire le Gouvernement en introduisant _ des graines de races américaines; les indigènes sèmeront directement les graines qu'on leur donnera sans avoir besoin de recourir à des intermé- diaires, pour éviter les dépenses inutiles; c’est ce qui semble le plus sage pour le moment. Un où deux Européens compétents surveilleraient les a 40 tures en cours, et en même temps étudieraient sur place les essais aux- ES quels donnerait lieu l'introduction des races nouvelles. L'achat direct du 7 colon aux indigènes serait le procédé le plus avantageux au début, et, à mom avis, en deux années on obtiendrait une extension considérable de _ cette culture, quand on serait certain de trouver l'écoulement des ré- È … coltes. L'introduction d'espèces plus estimées que le Gotonnier indigène, soit 4 d'Égypte ou d'Amérique, ne serait opportune que lorsque la production de l'espèce du pays sera très développée, dans deux ou trois ans, par exemple, alors que les travailleurs seront bien entrainés à cette culture. Si d'emblée on voulait leur imposer des procédés perfectionnés nouveaux pour de eux, il en résulterait un trouble pour leurs habitudes. C’est progressive- _ ment qu'il faut amener le Dahoméen à un travail inaccoutumé et com- — 564 — mencer par des essais de petite étendue d'abord, de manière à pouvoir mieux suivre les progrès et apprécier les résultats. J'estime qu'on pourrait trouver au Dahomey 20,000 kilomètres carrés de terres cultivables pour le Cotonnier, mais à une distance de 100 kilo- mètres de la côte, et de là jusqu’au Soudan, c’est-à-dire entre le centième et le trois centième kilomètre environ, le CGotonnier pourraît être cultivé partout par les indigènes. Le sol de la région considérée est maigre en général, aroilo-ferrugi- neux el très siliceux; 11 manque d'acide phosphorique et de chaux, élé- ments si nécessaires, ainsi que la potasse, au Gotonnier (). Un engrais qui pourrait convenir aux cultures de ce pays, s'il était possible de lavoir à bon marché et avec un transport peu coùleux , serait fourni par les scories de déphosphoration; on pourrait y joindre quelques engrais chimiques appropriés; enfin on devrait tirer le parti le plus utile des produits de débroussement et de sarclage qu'exigent les cultures. L'irrigation des cultures serait d’un établissement facile. I existe au Dahomey quatre grandes rivières qui débordent irrégulièrement, de mai à septembre, el qui permettraient d'installer une irrigation à peu de frais, quand on en sentira le besoin. Jusqu'ici, le coton est produit sans autre soin que le sarclage qu'exigent les cultures pour n'être pas envahies par les herbes. Les saisons sont favorables pour les exploitations dont il s’agit; on a au Dahomey une saison pluvieuse irrégulière de mai à septembre, avec une petite saison sèche intermédiaire en juillet-août. En semant les graines du Cotonnier à la fin de Ja saison plavieuse, on récolterait au mois de février suivant. Je n’ai pas encore remarqué de maladie ni d’insecte attaquant le Coton- nier dans cette colonie. Les sauterelles se montrent rarement et seulement par très petits vols. Une circonstance particulièrement favorable à l'espoir qu’on peut fonder dans l'avenir de la colonie dahoméenne, est la facilité de la main-d'œuvre. Les indigènes sont d’un naturel très doux, généralement dociles et assez travailleurs. L'administration du chemin de fer a employé jusqu'à 6,000 noirs pour les travaux de terrassement et autres, sans jamais avoir à s’en plaindre. D'ailleurs, les Dahoméens cultivent leurs petits champs et leurs jardins particuliers avec un soin qui m'a surpris et que je n'avais re- marqué nulle part ailleurs en Afrique. Le chemin de fer atteindra, dans quelques mois, la région qui convient le mieux au Cotonnier et amènera toutes les récoltes avoisinantes à la 0) Test au moins singulier de voir que les éléments qui, à analyse, manquent dans ces terres, sont cependant trouvés dans le sol par les plantes, et qui ne peuvent s'en passer d’une façon absolue. be, ne ne ne , — ET DE AMP RTE Zi LUE + —. 000 côte. Jusqu'à présent, le transport à tête d'homme était le seul employé mais ce procédé serait trop coûteux (1 franc par journée de 30 kilomètres) pour songer à transporter une marchandise telle que le coton à de grandes distances. Pour l'expédition en Europe, il part deux bateaux par mois pour Mar- seille, un pour Bordeaux et le Havre et plusieurs bateaux étrangers pour Hambourg et Liverpool. La Compagnie du Chemin de fer m'ayant chargé, en 1900-1901, de - Jui faire connaître les ressources de toute nature de cette colonie, j'envoyai à Marseille des spécimens de tous les produits que je pus me procurer, et notamment deux tonnes de coton non égrainé, tel qu'on l'achète au Daho- mey(?. J'ai payé une moyenne de 3 fr. 25 les 25 kilogrammes de coton achetés à 200 kilomètres de la côte. Dans un seul village on n'en a procuré 5o charges de 25 kilogrammes, et, un an après, peut-être à cause de cet achat, en repassant dans le même village, on m'en a offert 350 charges, ce qui est très suggestif. Dans une province très peuplée de nègres travailleurs, à Abomey, le conseil des chefs indigènes, que j'ai interrogé, m'a assuré qu’on culliverait en coton toute l'étendue que je désirerais, ce qui prouve suflisamment, que nul obstacle ne s’opposera dans cette colonie à une culture qui contri- buerait grandement à sa richesse. D'ailleurs, dans les colonies voisines du Lagos et du Togo, on a, depuis plusieurs années déjà, profité des condi- lions propices que présente cette région africaine pour s'intéresser au coton. Je viens d’être chargé d’aller dans la colonie allemande limitrophe du Dahomey pour voir quels sont les résultats qui ont été obtenus par une grande compagnie du Togo sur ses essais de culture. Toutefois on ne saurait trop recommander à nouveau de négocier direc- tement avec les producteurs indigènes, sans recourir à l’onéreux concours des intermédiaires , car alors les salaires s'élèveraient promptement à o fr.60 ou © fr. 75 par jour, ajoutés à des frais généraux qui absorberaient les bé- néfices de l’entreprise. 7 J1 y aurait lieu d'étudier, pour l’égrainage du coton, la question de savoir si celle opération devrait se faire dans le pays même, ce qui paraïîtrait préférable, au moyen de machines appropriées, puis en utilisant les graines broyées pour l'engraissement des animaux et surtout pour amender les terres, ou bien s'il v aurait avantage à exporter le colon non égramé. L x Moséov. — vur. 38 — 566 — NoTe SUR LES PLANTES À CAOUTCHOUC DE L'INDO-CHINE FRANÇAISE, PAR J. TURQUET. Depuis quelques années, on recherche activement dans les forêts de l'Indo-Chine les plantes dont le latex renferme du caoutchouc. Les rensei- onements obtenus Jusqu'ici sur ce groupe de végétaux sont dus aux mis- sionnaires et explorateurs, aux administrateurs des provinces et aux colons. Grâce à ces renseisnements, des indigènes, des colons, des sociétés ont pu créer des centres d'exploitation el leurs entreprises deviennent chaque jour plus prospères. Le latex fourni par plusieurs espèces de lianes, dont quelques-unes très répandues dans certains districts, est très apprécié, non seulement en France, mais aussi sur certains marchés étrangers, el notamment à Hambouro. Le prix de vente varie de 6 à 9 francs le kilo- oramme et l'exportation pendant la seule année 1900 s’est élevée à la somme de près de 2 millions de francs. C’est donc là pour notre colonie de PExtrême-Orient une source de revenus qu’il y a lieu de développer. Les plantes exploitées pour la récolte du caoutchouc appartiennent à plusieurs tribus de la famille des Apocynacées et notamment à celle des fchitidées. Le latex de certains Ficus parait aussi entrer en ligne de compte dans la production totale. Très peu d'espèces parmi celles fournissant un latex riche en caoutchouc ont été étudiées de telle sorte qu'on doive accepter leur détermination comme certaine; et encore, parmi elles, il en est dont l'attribution à tel ou tel genre a entrainé des discussions souvent stériles. Aussi bien, nous nous contenterons de citer seulement les espèces les plus connues et celles dont la classification est encore imparfaite à cause du manque de doeu- ments : 1° Le Parameria glandulifera où barbata (au Laos : Khua mal: khao nwhë, liane à fruit en forme de corne de jeune buffle). Cette espèce, trouvée il y a longtemps en Indo-Chine, est presque partout exploitée et elle donne un caoutchouc de bonne qualité. Elle est très répandue en Cochinchine, au Cambodge et au Laos. Elle est connue depuis de longues années dans l'Inde et en Malaisie. 9° L'Ecdysanthera micrantha (en laotien : Khua mak Khao ugua, hane à fruits en forme de corne de bœuf). Son identification n’est pas encore définitive, puisqu'elle n’est pas admise par tous les auteurs. Son latex est légèrement coloré en rouge et donne un caoutchouc très apprécié. On dit que la plante fleurit en mars-avril et que ses fruits mürissent en août; ils. sont comestibles et très recherchés par les indigènes à cause de leur saveur acide. 9° Enfin, tout récemment, on a cru reconnaitre dans un échantillon an on Don fi Re le Le ét 4. EE RS 5 | ss 007 provenant du Laos uné espèce appartenant au genre Micrechites et à laquelle on a donné le nom de Micrechites napeensis. Nous ne citerons que pour mémoire un certain nombre d’autres espèces auxquelles on a attribué les noms de : Eedysanthera Tournieri; E. lineari- carpa, E. cambodiensis Xylinabaria Reynaud; Parameria Griffith ; Micre- chites Bailloni, et dont la caractéristique générique est loin d’être décisive. Par contre, plusieurs espèces de Willugbya, telles que W. cochinchi- nensis, vriesianus, elc., paraissent mieux élablies. D'après les descriptions sommaires qui eñ ont été données, on peut dire que beaucoup d’autres espèces encore non déterminées appartiennent à des genres qui possèdent de nombreux représentants dans l’Assam, l'Himalaya et la Péninsule malaise. L’aire de distribution des plantes à latex caoutchoutifère est des plus étendues. On les trouve en Indo-Chine, dans les provinces de Bien-Hoa et de Tan minh, l'île de Phu Quoc, au Cambodge, où elles sont à peine ex- ploitées, en Annam, dans les provinces de Vinh et de Hatinh, sur le ver- sant oriental de la chaîne annamitique, dans la vallée du Song-Ca, au Tonkin, dans la province de Yen-thé et la vallée de la Rivière Noire. Mais : c’est surtout au Laos, dans les vallées du Mékong et de ses affluents, que l'on a constaté leur présence. C'est surtout dans la partie du Haut Laos comprise entre le 16° et le 19° parallèle qu’elles se trouvent en abondance. La zone de leur végétation s'étend depuis les bords humides des fleuves ét des rivières jusqu’à une alutude de 13 à 1,400 mètres. Mais, dans celte zone, chaque espèce paraît avoir comme une aire de prédilection où sa croissance semble sinon exclure, du moins l'emporter d’une façon notable sur celle des espèces voisines. On aurait remarqué que les terrains argileux conviennent presque ex- clusivement au développement de ces espèces végétales, tandis que les sols ‘ calcaires seraient impropres à leur culture. Des différents modes de repeuplement qui ont été essayés pour recou- vrir à l’aide de ces lianes des espaces dénudés, le bouturage est, paraît-il, celui auquel on doit accorder la préférence, du moins pour celles des espèces mises en expérience. Mais il est bien évident que des plantations d’une certaine étendue né- cessitent la création préalable de jardins et de stations d'essais où sera tentée la culture d'espèces dûment déterminées et reconnues comme propres à fournir un latex riche en caoutchouc de bonne qualité. D'ailleurs, 11 paraît certain que les espèces indigènes doivent être préférées aux Ficus où aux arbres d'importation étrangère, tels que le Manihot, les Hévéas et Cas- tiloas. 38. — 568 — Le SOUFRE NATIF DE LA PLace DE L4 RéPugcique, À Paris, PAR M. LE PROFESSEUR STaniscLas MEUNIER. Les grands travaux actuellement en cours d’exécution dans le sol de Paris pour l’élablissement du chemin de fer métropolitain fournissent à la géologie locale une foule de documents intéressants. C’est ainsi que, dans ces dernières années et grâce à l’obligeance éclai- rée de M. Paul Fourcade, nous avions la notion d’un vrai gisement de man- ganèse en voie de formation sous la Place de la Concorde. En pleins gra- viers de Seine, mais dans un point que depuis bien longtemps la rivière n’a pàs remanié, les eaux d'infiltration, arrivant au contact de galets cal- caires, déposent peu à peu les traces impondérables de manganèse qu’elles contiennent et qui à la faveur des siècles ont coloré le terrain en noir pro- fond et même parfois ont cimenté les pierrailles les unes avec les autres de façon à en faire un véritable poudingue. On sait que, dans bien des localités, le manganèse oxydé constitue des dendrites à la surface des roches; le D’ Eugène Robert en avait signalé des traces dans le diluvium de Charonne l; mais, sur la Place de la Con- corde, la proportion du métal est considérable, et si le gisement avait de plus grandes dimensions, il ressemblerait à certaines mines exploitées. L'intérêt d'une semblable constitution est surtout de nous montrer les entrailles du sous-sol parisien en proie à une activité de tous les instants et qui vient contredire l'opinion qu'on se fait tout d’abord'et bien natu- rellement des régions souterraines, où il semble qu'il doive régner comme une manière de repos éternel. Si j'y insiste, c’est qu'une nouvelle trou- vaille accentue encore ce point de vue fécond en nous permettant d'évaluer d'une manière précise le temps employé par la Nature à la production de cristallisations remarquables. Je dois la connaissance des faits que je vais résumer au dévouement pour la science d’un des correspondants les plus zélés du Muséum, M. Auguste Dollot, et c’est une occasion que Je saisirai avec empressement d'insister sur les éminents services que rend depuis bien des années à notre établissement cet observateur éminent. Après nous avoir procuré d'impor- tantes collections venant de pays très divers, après avoir composé une innombrable collection de photographies géologiques qui constituent un vrai monument de consultation à chaque instant fructueuse, M. Dollot s'est consacré à l'étude attentive et détaillée des couches entaillées par les tra- G) Bruéeran, La Seine, t. 1, p. 106; à la page 246 du même ouvrage, l’au- teur, notant la trouvaille par M. Roujon d'oxyde de manganèse dans le diluvien, émet avis que cette substance métallique peut provenir du bassin de la Saône. PS] Sri — 569 — vaux du métropolitain : il a dressé des coupes exactes sur tout le réseau, il a prélevé des spécimens judicieusement choisis et il nous a ainsi révélé une foule de particularités insoupçonnées du sous-sol parisien. C’est de cette façon , par exemple, que les épures de M. Dollot font voir dans les couches qui supportent Paris des inflexions parfois très accentuées et qui contrastent singulièrement avec l'horizontalité presque géométrique qu'on s’est plu si longtemps. à leur attribuer. Donc, M. Dollot m'a appris que la voie de notre chemin de fer urbain venait de recouper à sa traversée de la Place de la République un vrai amas de soufre pur, et c’est en sa compagnie que, grâce à M. Locherer, in- génieur des Ponts et Chaussées, qui m'a fait le meilleur accueil dans les travaux, j'ai pu étudier le point signalé. Tel que je l'ai vu ces jours-ci, le tunnel dans la partie située à peu près au droit de la rue Meslay traverse, à 8 mètres environ, sous le pavé, une terre noire très argileuse renfermant des débris de bois et présentant de toutes parts des veinules, de petits amas et des géodes de soufre cristallisé. L'aspect de cette roche est d'autant plus remarquable, qu'il rappelle celui de certaines couches de gisements sulfurifères et spécialement des Tapets, dans le département du Vaucluse. Pour comprendre lorigine du soufre cristallisé dans une semblable situation , il faut avant tout considérer la manière d’être relative des masses constitutives du sol traversé. La voie dans le tunnel sera établie sur des couches sableuses et caillouteuses, visibles sur 6 mètres environ d’épais- seur et renfermant des fossiles roulés du calcaire grossier. H faut certaine- ment les regarder comme quaternaires; elles représentent d'anciens dépôts de la Seine dont elles ont le niveau (de 22 à 28 mètres environ). Sur ces sables, et dans une dépression qui atteint son maximum de pro- fondeur au droit de la rue Béranger, sont disposées les argiles noires sul- furifères. Les substructions qui y sont enfouies et spécialement celles qui soutenaient la «Porte du Temple» au xiv° siècle, montrent que ces argiles constituaient, au temps de Charles V, un marais qui a donné son nom au quartier. On rencontre en abondance, dans ces argiles, des coquilles la- custres et des coquilles terrestres que M. Paul Bédé, attaché à mon labo- ratoire, a déterminées, et qui appartiennent aux espèces suivantes : Sucet- nea putris Linn. ; Hehix aspersa Mull. ; À. pomatia Linn. ; H. nemoralis Linn.: H. hortensis Mull.; H. ericetorum Mull.; Hyalina sp. ?: Planorbis corneus Poir.; P. marginatus Drap.; Lymnea limosa Linn.; L. palustris, Klem. ; By- thinia tentaculata Linn. À certains niveaux, les débris végétaux à peine alté- rés sont si abondants, que la masse en prend l'aspect tourbeux. Les fouilles ont montré qu'à l’époque dont il s’agit, les terres noires étaient entaillées en face de la rue du Temple pour le passage d’un système d’égouts. Les arpiles palustres sont séparées de la surface actuelle du sol par des remblais opérés de main d'homme et dans la composition desquels en- — 570 — traient les matières les plus hétérogènes. Les plâtras y dominent et avec eux se voient des débris calcaires et des terres plus ou moins sableuses; dans le tout sont disséminés des débris animaux comme des cornes et des os de ruminants, des fragments de cuir et toutes sortes d’autres résidus. On sait qu’en 1670 furent comblés dans ce point même d'anciens fossés qui sont ainsi devenus le boulevard Saint-Martin, à l’aide de matériaux pris dans le voisinage. C'est sans aucun doute la substance des plâtras qui a fourni le soufre mis au jour en ce moment, et à ce sujet il convient de rappeler qu'en 1881 M. Daubrée a signalé à l’Académie des sciences !” la trouvaille de soufre cristallisé sous le pavé de la rue Meslay et de la Place de la Répu- blique. Le fait actuel se rattache évidemment à celui-là, mais 11 vient y ajouter des particularités tout à fait nouvelles et qui sont très instructives. En effet, cette fois, ce n’est plus dans la substance artificielle des plâtras que le soufre est découvert, mais dans des couches parfaitement normales, déposées au fond d’une pièce d’eau douce où vivaient toute une faune et toute une flore. Jusqu'à la fin du xvi° siècle, ces dépôts n'avaient rien qui put les distinguer des dépôts lacustres ordinaires. C’est à partir de cette époque que les eaux d'infiltration, se chargeant de sulfate de chaux vers les régions superficielles, ont imprégné sans relâche les vases sous-jacentes de matière saline, sur laquelle les substances organiques ont pu exercer leur ; influence réductrice. Il a, par conséquent, suffi de deux siècles environ de cette action occulte pour que les géodes de soufre aient acquis les dimen- sions que nous observons aujourd’hui. C'est un exemple bien net de l’activité avec laquelle des changements peuvent se déclarer au sein des formations déjà constituées et leur donner des caractères à la production desquels les conditions du milieu générateur initial ont été absolument étrangères. f # La Mancasire D ÉPERNAY, Nore 0e M. LE pror. Sraniszas MEUNIER. Je me suis trouvé tout récemment, en examinant à Épernay les fonda- lions d’une construction, en présence d’un fait qui m'a paru intéressant, en témoignant de l’activité actuelle de phénomènes qu'on est généralement porté à regarder comme définitivement arrêtés. Il s’agit de la formation des rognons spéroïdaux, bien improprement qualifiés, dans les campagnes, () Comptes rendus, |. XGIL, p. 101 el 1440, — 571 — de pierres de foudre , et qui, noyés au sein de la craie blanche, consistent dans l'espèce de sulfure de fer que les minéralogistes appellent marcasite . Dans cette situation géologique, on ne trouve ordinairement ces rognons , dont la cassure fibreuse et rayonnante est d’un jaune métallique rappelant plus ou moins la couleur de l'or, qu'enveloppés d'une écorce plus ou moins épaisse de limonite ou hydrate d'oxyde de fer. Il est très manifeste que la limonite représente le résultat de l'oxydation du sulfure et on doit en conclure que les rognons, même dans la masse de la craie où ils ont cependant pris naissance, ont cessé depuis bien longtemps de s’accroitre et qu'ils sont même en voie de destruction. De à à rattacher leur formation à l'époque même du dépôt de la roche qui les enveloppe, il n’y a pas très loin , et c'est en ellet l'opinion qui a été souvent adoptée, Or, dans le gisement d'Épernay que je signale, les choses se passent tout autrement. Les rognons de marcasite ne sont point pourvus de la robe ocracée habituelle, et ils sont au contraire aussi brillants, aussi métalliques à l'extérieur que dans leurs régions internes. Leur surface est toute hérissée de pointements très vifs. Je crois que jamais on n’en a vu d'aussi agréables à l'œil, et c’est l’avis de mon collègue, M. le professeur A. Lacroix , qui a mis avec empressement l’un de mes échantillons dans la collection exposée de minéralogie. Comme la marcasite est une substance fort altérable, nous sommes amené à croire que le banc de craie d’où ces rognons ont été retirés, loin de présenter, comme c’est le cas ordinaire, des conditions défavorables à la conservation du sulfure, jouit, au contraire, des qualités propres à la con- crélion de ce minéral. Les spécimens qui sont sous vos yeux doivent être regardés comme étant de formation actuelle, et c’est la raison qui m'a décidé à vous en entretenir. NouvrAu PROCEDE D'OBSERVATION DES CRISTAUX MICROSCOPIQUES EN LUMIÉRE CONVERGENTE, PAR M. Pauz Gauserr. Quand on n'a pas à sa disposition un objectif très fort et que les cris- taux à examiner en lumière convergente sont petits, on peut avoir recours avec avantage au procédé suivant : Avec une aiguille fine, on dépose une goutte de glycérine, d’iodure de méthylène ou d’un autre liquide très ré- fringent, sur le cristal à examiner. Cette goutte joue le rôle d’une lentille (aussi faut-il avoir soin qu'elle soit déposée bien régulièrement) et permet de voir les images obtenues en lumière convergente. La grandeur de ces images dépend des dimensions de la goutte liquide. Pour les observer, il n'est pas nécessaire d'enlever l’oculaire comme dans le procédé de von “ — 572 — Lasaulx, il suffit seulement d'élever un peu l'objectif, et le microscope fonc- tionne à la fois en lumière convergente et en lumière parallèle. On peut, par conséquent, se rendre immédiatement compte de la ere des axes optiques. Au lieu d'employer des gouttes liquides comme lentilles, il serait évi- demment profitable de se servir d'une lame de verre très mince qui porte- rait, régulièrement disposées, de très petites lentilles très rapprochées les unes des autres. Un tel dispositif pourrait rendre de grands services pour la détermination des minéraux des roches, surtout des feldspaths, par la méthode de M. Fouqué. En effet, la plaque serait examinée simultanément en lumière parallèle et en lumière convergente et les caractères optiques des minéraux seraient rapidement passés en revue. SUR LES CONSTANTES CAPILLAIRES DES FACES CRISTALLINES, PAR M. Pauz Gaugerr. M. P. Curie ® à développé une théorie remarquable de la formation des faces cristallines, dans laquelle il fait intervenir les constantes capillaires entre l’eau-mèreet le cristal. Les formes qui prennent naissance sont telles, que la somme des produits de la surface de chaque face par la constante capillaire de cette dernière ait une valeur minimum. M. Brillouin con- sidère surtout les tensions existant sur les arêtes. Des mesures ont été faites par Berent, Rota, qui ont trouvé que la constante d’adhésion entre l’eau-mère et le cristal a une valeur particulière pour chaque face. - Hs ont employé le procédé de G. Quincke, c'est-à-dire qu'ils ont mesuré l'angle de raccordement entre la surface d’une goutte d’eau-mère avec la face cristalline. Ces auteurs n’ont expérimenté que sur des cristaux cu- biques. Leurs résultats ont été contestés par Pockels, qui admet que l'angle de raccordement est nul. Berent et Rota n'ont expérimenté que sur des cristaux cubiques. La surface d'adhésion de la goutte est circulaire, mais ilétait intéressant de déterminer la variation subie par. l'angle de raccordement avec la direction dans les cristaux anatropes. De nombreuses mesures m'ont montré que cette variation était très faible. Sa surface d'adhésion est, par suite du peu de variation de l'angle de raccor- dement, presque circulaire. Cependant, en opérant avec des lames de chi- vage de gypse et de l'alcool coloré par du bleu de méthylène et tenant en dissolution une substance telle que l'acide benzoïque qui permet de limi- ter le contour de la surface d'adhésion, on obtient des figures qui sont elliptiques. (0) Bull. de la Soc. Min. ,t, VIT, p. 145, 573 — _ Le grand axe de l'ellipse fait avec l'arête pg' un angle de 17 degrés environ. Le rapport du plus grand axe au plus petit est environ de 1,06. IL est beaucoup plus petit que celui des axes des ellipses isothermes et des figures de décollement, Mais ce qui est remarquable, c'est la coïnci- dence des directions axiales de ces ellipses. Ces dernières sont en rapport avec le réseau de la substance. Pour le gypse, on voit que, dans un même plan, la constante d'adhésion est en rapport avec la densité linéaire du réseau et qu’elle est plus grande dans les directions où les nœuds sont plus rapprochés que dans les autres . Les résultats des mesures faites sur le gypse et sur quelques autres sub- stances à clivage parfait seront publiés ultérieurement. CONTRIBUTION À L'ÉTUDE DES LIANES À CAOUTCHOUC D'AFRIQUE, par M. ARNauD. J'aireçu en septembre dernier de M. Chevalier, chef de la mission scien- üifique du Chari-lac Tchad, un envoi très intéressant de la région de Braz- zaville. IL consiste en neuf échantillons de racines, rhizomes et tiges aériennes de différentes Landolphiées. En ce qui concerne l’origine et la description botanique de ces échantillons, je renvoie le lecteur à la note de M. Cheva- lier, publiée dans les Comptes rendus de l’Académie des sciences, t. GXXXV, + CT D’après M. Chevalier, les rhizomes des Landolphia Tholloni et humalis seraient la principale source du caoutchouc d’herbes dont il a été souvent question dans ces dernières années à propos des caoutchoucs africains. Si nous nous reportons aux notes publiées à ce sujet et notamment aux Tro- penpflanzer de Warburg de ces dernières années, nous voyons qu'il est déjà question de l’origine du caoutchouc d'herbes ou plus exactement du caoutchouc de racines, qui, d’après cet auteur, serait extrait de rhizomes traçants, gros comme le doigt, de certaines apocinées , qui rampent dans le sable et qui appartiennent aux genres Carpodinus et Clitendra; «dans la partie orientale du district de Kwango (Congo belge), de vastes lerritoires sont littéralement couverts de ces ton. Outre les échantillons de M. Chevalier dont je vais donner plus loin les analyses, j'ai eu entre les mains, dans le courant de cette année ou des années précédentes, divers échantillons de rhizomes provenant de cm la région du Kassai (Congo belge) et qui se rapprochent beaucoup par leur aspect général de ceux que vient de m'envoyer M. Chevalier, mais qui en diffèrent par une richesse beaucoup plus grande en caoutchouc : c’est ainsi PR er que les échantillons Chevalier n°° 1 et 2 se rapportant au Landolphia Thol- loni ont une teneur de 5 p. 100 de caoutchouc par rapport au poids de l'écorce du rhizome, tandis que les échantillons du Kassaï que J'ai reçu an- térieurement par la voie belge atteignent des teneurs en caoutchouc variant de 12 à 15 p. 100. Peut-être, avant de conclure à une commune origine botanique de ces divers échantillons, y aurait-il lieu d'examiner encore la question et de rechercher directement l'origine botanique des échantillons du Kassai à teneur élevée en caoutchouc. Dans tous les cas, ces rhizomes ne peuvent être traités par la méthode ordinaire de la saignée, peu applicable à des tiges souterraines de faibles dimensions et qui, du reste, possèdent un latex peu abondant, se coagu- lant très rapidement. Au contraire, ces rhizomes se prêtent très bien au traitement mécanique que nous avons décrit et préconisé dès l’année 1900, M. Verneuil et moi, pour l'extraction du caoutchouc des écorces. Analyses. — Échantillons Chevalier. N° 1. Racines de Gankélé ( Landolphia Tholloni Dewèvre). Poids total de l'échantillon, 262 grammes, composé de fragments de rhizomes de o m. 22 de longueur, et de diamètre variant de 3 à 11 milli- mètres, à écorce de couleur noirâtre, légèrement rugueuse, à cassure sèche et laissant apparaitre de nombreux filaments de caoutchouc à la périphérie interne de l'écorce. Le rapport du poids de l'écorce au bois proprement dit a été déterminé dans ces rhizomes : L'écorce séchée à l'air jusqu’à poids constant retient une proportion d’eau égale à 12,16 p. 100. Le caoutchouc, renfermé dans l'écorce exclusivement, a été dosé compa- rativement par les dissolvants et par le procédé mécanique : Caoutchouc par dissolvants dans l'écorce séchée à l'air.... 4,80 p. 100. Caoutchouc par procédé mécanique.................. 5,05 ce qui conduit pour le rhizome entier à une teneur en caoutchouc égale à 3,08 p. 100. Pour les dosages suivants, relatifs aux autres échantillons, nous n ’indi- querons plus que les résultats obtenus par le procédé mécanique, car celui-ci bien conduit donne presque toujours des résultats supérieurs et plus exacts que le procédé par dissolvants. — 970 — N°2. Racines de Gankélé( Landolphia Tholloni). Poids total de l'échantillon : 255 grammes, composé de fragments dé rhizomes de a à 12 millimètres de diamètre et sensiblement. de même ap- parence que les rhizomes de l'échantillon n° 1. La cassure de l'écorce montre aussi des filaments de caoutchouc, mais moins nombreux. JS NN RASE 61,00 p. 100. |"; " SPRECR RS OPPOSER Er 39,00 Humidité dans l'écorce séchée à l'air. ............... 11,99 dame. h,23 Caoutchouc par rapport au rhizome entier. .......... 2,58 N°3. Racines d'Iboula (Landolphia humalis Schlechter ). Poids total de l'échantillon : 183 grammes, composé de fragments de rhizomes de 3 à 12 millimètres de diamètre, écorce de teinte grisâtre, plus lisse que celle du rhizome du Landolphia Tholloni, cassure à filaments de caoutchouc, moins abondants que dans les échantillons 1 et 2. Écorce du rhizome...... A es GRIS CURE 59,59 p.100. RUE, AMAR EUR CES LENS DER PIORE FORRES EPS ho,45 Humidité dans l'écorce séchée à l'air. ..... RATE à 11,66 Caoutchouc dans l'écorce séchée à Pair. ............. 9,69 Caoutchouc par rapport au rhizome entier........... 1.58 N° 4. Racines d'Iboula ( Londolphia humilis ). Poids total de l'échantillon : 200 grammes, composé de fragments de rhizomes de même apparence et de mêmes dimensions que ceux de l’'échan- üllon précédent. home It DA Liu rue. 57,66 p. 100. M -.. CARRE TIR 21: Ve I SE AURA EN ONMIR LE h2,34 Humidité de l'écorce séchée à lair................. LATE NO Caoutchouc dans l'écorce séchée à l'air. .............. 1,77 Caoutchoue par rapport au rhizome entier. els as £ 1,02 N° 5. Racines de Massia (Carpodinus Lanceolatus, K. Schumann). Poids total de l'échantillon : 190 grammes, composé de fragments de racines de 4 à 13 millimètres de diamètre , à écorce rugueuse, de couleur brun clair et d’un aspect tout différent de celui des échantillons précédents, à cassure ne donnant pas traces de filaments de caoutchouc, très friable et se réduisant facilement en poudre fine. "4 D Diam. : . 2.0, de Minute in. 4 000 pr 100: RAA LM Los à den Jul PRE ARE QE CC: L'analyse aussi bien par les dissolvants que par le procédé mécanique — 576 — donne des résultats négatifs”quant au caoutchouc qui fait totalement dé- faut. N° 6. Rameaux aériens du Landolphia humilis. Poids total de l'échantillon : 117 grammes, composé de fines tiges à écorce très adhérente à couleur brunâtre et de 2 à 6 millimètres de dia- mètre. La cassure de l'écorce ne donne aucun filament de caoutchouc: à l'analyse, pas trace de caoutchouc. N° 7. Rameaux aériens du Landolphia Tholloni. Poids total de l'échantillon : 17 grammes, composé de fines tiges assez semblables aux précédentes, quoique de beaucoup plus petites dimensions. Absence totale de caoutchouc. N° 8. Rameaux aériens de Carpodinus Lanceolatus. Poids total de l'échantillon : 18 grammes, composé de petits rameaux cassants, ne donnant pas trace de caoutchouc à l'analyse. N° 9. Écorce de tige de Malima (Landolphia Klaini Purri?). Écorce de couleur brune, rugueuse, cassante, donnant des (ilaments de caoutchouc peu aboudants. Caoutchouc dans Pécorce séchée à Pair............... 3,03 p. 100. Ïl est à remarquer que les échantillons des rhizomes du Carpodinus en- voyés par M. Chevalier ne contiennent pas de caoutchouc, tandis qu'au contraire, pour les échantillons du Kwango, Warburg attribuerait au Gar- podinus l’une des espèces à rhizomes RU en caoutchouc. D’autre part, les échantillons provenant du Kassai que j'ai reçus récemment se rap- prochent beaucoup par leur aspect général des rhizomes du Landolphia Tholloni et nullement de ceux du Carpodinus. BULLETIN DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE. ANNÉE 1902. — N°8. —— ————————_—_—__—_—__———_—————— À — -———— ———— 64° RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM. 23 DÉCEMBRE 10902. D) —— PRÉSIDENCE DE M. EDMOND PERRIER. DIRECTEUR DU MUSEUM. M. Le Présipenr dépose sur le bureau le septième fascicule du Bulletin pour l'année 1902, contenant les communications faites dans la réunion du 25 novembre 1902. Par arrêté en date du 12 novembre courant, M. GirauD (Jean- Louis) est maintenu comme stagiaire au Muséum d'histoire natu- relle, pendant l’année scolaire 1902-1905. Par arrêté en date du 10 décembre courant, M. Jonver (Henri) est chargé de nouveau, pour un an, à dater du 1° décembre 1902, des fonctions de préparateur de la chaire d'anatomie comparée du Muséum d'histoire naturelle. Par arrêté en date du 12 Juillet 1902, M. Visro (Émile) a été nommé oflicier de l’Instruction publique. CORRESPONDANCE. M. ou Boure ne Bozas annonce, de Némoulé-sur-Nil, l’envoi de quatre caisses d'animaux recueillis en Abyssinie par la mission qu'il dirige. Une notice détaillée donne des renseignements cir- Muséum. — vi. 39 — 978 — conslanciés sur la faune des diverses régions parcourues par M. du Bourg de Bozas et ses compagnons. L'envoi consiste surtout en Ver- tébrés et en Arthropodes, auxquels s'ajoutent quelques Mollusques et un certain nombre de Lombriciens. M. le D' Jocv, à bord de la Meurthe qui a pour mission la sur- veillance des Nouvelles-Hébrides, signale l'envoi qu'il vient de faire de Mollusques terrestres et d'eau douce, d’Insectes et de roches provenant de ces îles et des terres voisines. La Meurthe doit se rendre aux îles Wallis, puis sur les côtes d'Australie, de Tasmanie et de la Nouvelle-Zélande; au cours de celte croisière, M. le D’ Joly se propose d'adresser au Muséum de nombreux matériaux pour les coHections. M. Lacrave (Michel), commissaire général du Gouvernement français à l'Exposition de Saint-Louis, aux États-Unis, invite le Muséum à prendre part à l'Exposition internationale qui s'ouvrira à Saint-Louis, au mois d'avril 1904. M. le Directeur rappelle à la réunion des Naturalistes la dou- loureuse perte que le Muséum vient de faire en la personne de M. le professeur Dehérain. Grâce aux connaissances étendues en bo- tanique qu'il avait acquises chez M. Decaisne, et aux travaux de chimie qu'il avait commencés chez M. Frémy, M. Dehérain avait conquis une place éminente parmi les agronomes. Les plus pré- : ai SPECTRE au FETE ALU Ke cieuses qualités de l'esprit s’alliaient chez lui à une simplicité charmante et à une courtoisie accueillante qui lui avaient valu’ la . . . , 4 Le | plus vive sympathie de tous ceux qui l'ont connu. Très attaché à ses élèves, dont il suivait les recherches avec la plus bienveïllante attention, 11 s'était créé une véritable famille scientifique qui avait pour lui une affectueuse vénération. Le Muséum perd en lui un de ses maîtres les plus réputés et un de ses amis les plus sûrs. em. (19 — Durant le deuxième semestre de l'année 1902, la Ménagerie du 902, FH Muséum a reçu en don un assez grand nombre d'animaux, parmi lesquels on peut citer : Un jeune Chimpanzé mâle (Troglodytes niger), rapporté de la côte occi- dentale d'Afrique par M. Gazengel ; Un Magot (/nnus ecaudatus), don de M. Siffermann ; Trois Macaques ordinaires (Wacacus cynomolgus), de MM. Barcet, Brout et Mauriès ; Deux Macaques toques (Macacus pileatus), de M. Ballossier et de M°° Fouchy; Deux Macaques bonnet-chinois (M. sinicus) et un Macaque du Tehéli (M. tcheliensis), de M"° de Bojano,-de M. Penaveyre et de M"° Calvet ; Un Cynocéphale papion (Cynocephalus sphinx), de M. F. Godchaux ; Un Cynocéphale mandrill (Cyn. mormon), de M. L. Merrien ; Un Cercopithèque grivet (Cercopithecus griseo-iridis), de M. Cor- tardre ; : Deux Cercopithèques callitriches (GC. callitrichus), de M"° G. Beaure- paire et de M*° Thivans ; Un Cercopithèque patas (GC. patas), de M. Bonnard ; Un Cercopithèque à collier blanc (C. monoides), de M. Berly ; Un Gercopithèque hocheur (GC. nictitans), de M. Gazengel ; Deux Cercocèbes à collier (GC. collaris), de M. Gazengel et de M. Pichat; Un: Cercocèbe à joues blanches (C. albigena), de M. Gazengel ; Un Sajou brun (Cebus fatuellus), de M. Emile Merwart, directeur de l'Administration pénitentiaire de Gayenne ; Un Tamarin œdipe (Midas œdipus), de M. Collin ; Deux Tamarins nègres (Midas ursulus), de M. L. Olivier; Deux Makis mococos ( Lemur catta), de M. Thollet; Un Maki roux (L. rufus), de M. Frelupt: Un Maki mongoz (L. mongoz), de M. Vasseur: Un Maki à front rouge (L. rufifrons), de M. Blaine : Un Maki à front noir (L. brunneus), de M. de la Taille; Un jeune Lion et deux jeunes Lionnes (Felis leo), de M. le comte A. Le Marois : : Un Chat-uigre, de M. le D' Lacour, médecin aide-major de 1"° classe des troupes coloniales) ; Deux Genettes du Dahomey. de M. et M"° Romanet ; Deux Mangoustes (Herpestes ichneumon), de M. Edmond Pezon; Trois Renards (Canis vulpes), de M. R. Barthélemy, de M. Bessandon et de M. Dahetze: Quatre Chacals (Canis anthus et C. aureus), de ML, Benvry, de MM. Pi- neau, Perreau et Vigouroux ; 39. — 580 — Une Fouine (Mustela foina), du conservateur du cimetière du Père=La- chaise ; Une jeune Loutre ( Lutra vulgaris), de M. R. Picard; Un Raton crabier (Procyon cancrivorus), de M. E. Merwart: Un Phoque veau-marin (Phoca vitulina), de M*° Delavaquerie: Quatre Lérots (Myoxus nitela), de M. Crépin et de M. Sajous; Trois Rats blancs (Mus decumanus var.), de M. le directeur du Temps et M. Chantelouve; Quatre Agoutis (Dasyprocta agut), de M. E. Merwart: . Un Cabiaï (Hydrochærus capybara), de M. Charbonnier ; Un Bouc de Malte , de M. Crépin; Un Pécari à collier (Dicotyles tajacu), de M. E. Merwart; Un Perroquet amazone (Chrysotis amazonica), de M"° Blusset: Un Vautour fauve (Gyps fulvus), de M. le comte de Montaigu: Un Percnoptère (Neophon perenopterus), de M°”° Blanche Mante; Deux Buses ( Buteo vulgaris), de M. Durand et M”* Derobert: Deux Faucons cresserelles (Cerchneis tinnunculus), de M" Lugo et de M. Niaudet ; Un Autour (Astur palumbarius), de M. P. À. Pichot; Un Épervier (Accipiter nisus), de M. Doumeng: Une Chouette chevêche (Athene noctua), de M. Berthomier ; Une Hulotte (Syrnium aluco), de M"° Boullet; | Un Chat-Huant à lunettes (Syrnium perspicillatum), de M. E. Merwart; Un Serin (Serinus canarius), de M"° Blusset: Une Pie ( Pica rushica), de M. Irissou ; Deux Tourterelles des bois (T'urtur communis), de M. Baube: Deux Pigeons polonais noirs, de M. E. Rouiller ; Un Sanderling des sables (Calidris arenaria), de M. Bessond ; Un Grèbe castagneux (Podiceps minor), de M. Dersin; Quatre Goélands (Larus canus), de M. Martin ; Une Mouette rieuse (Larus ridibundus), de M. frissou, etc. Durant la même période on à enregistré à la Ménagerie la naïs- sance de nombreux Mammifères et Oiseaux, savoir : Dix-huit Cochons d'Inde à poil frisé ; Un Zèbre (Bos indicus ) ; Deux Antilopes nylgauts (Boselaphus tragocamelus ) ; Trois Gazelles à bezoard (Antilope cervicapra) ; Un Mouflon à manchettes (Ovis tragelaphus ); Trois Brebis du Dahomey; Un Bouc et une Chèvre de race Haoussa de Sokoto; Sept Boucs et cinq Chèvres naines du Sénégal: — 581 — Un Faisan de l'Annam (Gennœus Bel): Trois Paons ( Pavo muticus) :; Seize Canards de Barbarie ; Quatre Tinamous roux (Tinamus rufus), ete. M. Bouvier (E.-L.) dépose sur le bureau, pour la bibliothèque du Muséum, les h1°, ho° et 43° livraisons des Lépidoptères exotiques, par J. Hübner et GC. Geyer, nouvelle édition publiée par W. F. Kirby (Londres) et P. Wytsman (Bruxelles). M. Denxer présente les cinq premiers fascicules de la Biblio graphie scientifique française pour l'année 1902 (Paris, in-8°, édit. Gauthier-Villars), et les trois premiers volumes de l’/nternational Catalogue of scientific hiterature, 1" année, 1901 (Londres, in-8°, en dépôt chez Gauthier-Villars), et donne les explications qui suivent : Jusqu'à présent la bibliographie scientifique a été faite par fragments et d’une façon fort irrégulière. On avait une bonne bibliographie pour telle science et pas du tout pour telle autre; et dans chaque science, la zoologie peut-être exceptée, on n'avait des bibliographies que pour certaines pé- riodes ou pour certains pays seulement, suivant les possibilités des biblio- graphes dévoués ou le bon vouloir des éditeurs généreux. Un pareil état de choses ne pouvait durer, et plusieurs essais de bibliographie permanente et intégrale furent tentés. Un seul, à notre connaissance, a réussi, mais très imparfaitement. C’est le Catalogue of scientific papers publié par la So- ciété Royale de Londres. Malheureusement, cette publication a été limitée volontairement aux recueils et ouvrages existants dans la bibliothèque de la Société et ne pouvait par conséquent être complète. De plus, elle ne comportait que les titres des ouvrages classés par noms d’auteurs. En 1894, la Société Royale voulut continuer cette publication en l’élargissant , notam- ment en y introduisant le classement par matières et l'enregistrement de la littérature courante; mais elle s’est aperçue bientôt que telle entreprise dépassait les forces et les moyens d’une compagnie savante. C’est alors qu’elle s’est adressée, par voie diplomatique, aux gouverne- ments et aux académies de tous les pays civilisés, en les invitant à coopérer à la rédaction d’un catalogue permanent, périodique et international de la littérature scientifique courante du monde entier, rédigé par noms d'auteurs et par matières. I n’a pas fallu moins de cinq années (1895- 1900) et de trois conférences internationales convoquées à Londres, pour — 982 — aboutir à la réalisation de ce projet. Des délégués de tous les États civilisés (sauf l'Espagne, la Roumanie, la Serbie et les Républiques sud-américaines ) ont pris part à ces conférences et finirent par se mettre d'accord jusque sur les détails de l’entreprise. La France y a été représentée par M. Darboux, secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences, par M. H. Poincaré, membre de l’Institut, et par votre serviteur. Dès l'année 1901, les bureaux régionaux ont été organisés dans tous les pays qui ont adhéré à celte œuvre, aussi vaste qu'importante. [ls sont aujourd’hui en plein fonctionnement. Dans cerlains pays, ces bureaux se contentent de rédiger les fiches manuscrites en langue du pays en les accompagnant d’une traduction, s’il y à lieu, dans une de ces quatre langues : français, allemand, anglais, italien, et de les envoyer au bureau central, qui siège à Londres et qui publie le catalogue annuel sous forme de dix-sept volumes in-8°, à raison d'un volume pour chacune des sciences suivantes : A. Mathématiques: B. Mécanique; G. Physique: D. Chimie; E. Astronomie: F. Météoro- logie; G. Minéralogie; H. Géologie; J. Géographie physique: K. Paléon- tologie; L. Biologie générale; M. Botanique; N. Zoologie; O. Anatomie humaine; P. Anthropologie; Q. Physiologie; R. Bactériologie. Dans d’au- tres pays, les bureaux régionaux, tout en rédigeant les fiches conformé- ment à l'entente internationale, les publient sous forme de bibliographies nalionales. C’est ainsi que procède le bureau allemand, dont la publication hebdomadaire paraît réculièrement depuis 1901; c’est de la même façon qu'agissent le bureau des pays de langue polonaise et celui du Japon, fai- sant paraître des bibliographies trimestrielles. Chez nous on a également décidé de publier, à partir de l’année 1902, une Bibliographie scientifique nationale, et ce sont les premiers numéros de ce recueil mensuel que j'a l'honneur de vous présenter en ma qualité de secrétaire du bureau régional français. Si cette heureuse combinaison de publications nationales avec l’entre- prise internationale va se généraliser, et j'ai des raisons sérieuses de croire qu'il en sera ainsi, les travailleurs scientifiques de chaque pays seront, d'une part, tenus rapidement au courant du mouvement scientifique natio- nal, et, d'autre part, au bout de l’année, ils pourront avoir sous les yeux, chacun pour sa spécialité, le volume du Catalogue international, publié à Londres, qui leur donnera les titres des travaux scientifiques parus dans les recueils ou à part dans tous les pays du monde. Je vous présente les premiers volumes parus de ce catalogue pour l’année 1901; ils sont consacrés respectivement à la botanique, à la chimie et à la physiologie. En y jetant un coup d’œil, vous vous apercevrez quelle masse de renseignements ils contiennent et combien ïls sont faciles à consulter, gräce à la disposition typographique très claire, au classement méthodique rigoureux et à l'abondance d’index alphabétiques. Les volumes concernant les autres sciences sont sous presse et vont paraître successivement d'ici le — D83 — mois d'avril ou mai 1903. À partir de cette date commencera l'apparition des volumes consacrés à l’année 1902, et ainsi de suite. Vous voyez done, Messieurs, qu'à l'heure actuelle l'enregistrement des publications scientifiques est assuré d’une façon régulière, soit par les gou- vernements, soit par les académies dans tous les pays du monde, à quel- ques exceptions près et d’ailleurs sans grande importance; cet enregis- tement se fait d’après un plan uniforme et international qui ne gêne en rien le développement de la Bibliographie nationale. C’est, en somme, le rève des bibliographes du xix° siècle, réalisé au xx°, et bientôt il nous paraîtra peut-être bien étonnant qu'il ait fallu attendre si longtemps l’orga- nisation de l'enregistrement régulier, permanent et international des pro- ductions de la pensée humaine, tandis que les autres phénomènes pério- diques, naturels ou sociaux, relevant de la météorologie, de la géodésie, de l'astronomie, de la métrologie, de la démographie, etc. sont pourvus, depuis des années, d'organes enregistreurs, permanents et internationaux et qui fournissent les meilleurs résultats. Permettez-moi de dire, en terminant. combien je suis heureux de voir que dans notre pays, grâce à l'initiative du directeur défunt, M. Milne Edwards, et aux encouragements du directeur actuel, M. E. Perrier, ce service bibliographique régulier, quoique dépendant directement d’un des bureaux du Ministère de l'instruction publique, est en quelque sorte rattaché au Muséum. [1 lui est rattaché non seulement parce que le se- crélaire et l'organisateur du bureau français du Catalogue international est en même temps bibliothécaire du Muséum, mais encore et surtout parce que plusieurs des collaborateurs de ce bureau ont été choisis parmi les professeurs de notre établissement. C'est une nouvelle preuve de ce que le Muséum sait, quand il le faut, se tenir au courant des exigences scientifiques modernes et se trouve tou- jours prêt à appuyer toute œuvre utile au progrès des sciences. M. Mexscaux dépose sur le bureau de l’Assemblée, pour la bi- bliothèque du Muséum, le premier fascicule d'un ouvrage ayant pour titre La vie des animaux illustrée, publié par la maison J.-B. Baillière, sous la direction du savant directeur du Muséum, M. Ed. Perrier : M. Menegaux a été chargé de la rédaction des Mammifères et des Oiseaux. Les Mammifères formeront deux volumes grand in-8° de 5oo pages environ chacun, contenant de nombreuses photogravures et 80 planches — 984 —- coloriées qui sont de vrais œuvres d'art, tant par a précision des détails que par la perfection du tirage. «Mon ouvrage ne fait double emploi avec aucun ouvrage existant actuel lement sur les Mammifères. «Bien que ce soit une œuvre de vulgarisation scientifique où le dalle trouvera les faits et les détails curieux qu'il désire sur la biologie, l'habitat et les produits des Mammifères, j'ai donné à l'ouvrage un caractère tel! que l’homme de science n'y sera pas dépaysé par le vague et l'imprécis. «On y trouvera la description de tous les genres actuellement admis; seu- lement parmi les espèces j'ai dû faire une sélection. J'ai pensé qu’il valait mieux n'insisler que sur les espèces européennes, sur celles de nos colo- nies, puis sur celles qui présentent quelque intérêt au point de vue biolo- oique, afin d'éviter les énumérations fastidieuses. «J'indique ensuite, en quelques lignes, les espèces considérées comme moins importantes, avec leur caractère dominant et leur habitat. J'ai la conviction que cette adjonction sera des plus utiles et qu’elle favorisera les recherches des spécialistes en fournissant une première indication. «Afin de compléter le caractère pratique de ce livre, j'ai donné aux ant- maux domestiques la place qu'ils méritent. «Pour chaque espèce étudiée, j'indique, d’après les échantillons des oaleries, les caractères extérieurs, la dentition, les particularités ostéo- logiques, la taille ; J'insiste tout particulièrement sur la distribution à la sur- face du globe, sur les formes et les variétés géographiques, sur les mœurs, authentifiées par la citation des noms d’auteur ; puis je cite les procédés de chasses, j'étudie les habitudes et la psychologie des captifs, et enfin je n'ai garde d'oublier les usages , ainsi que les produits , que ces animaux peuvent Énfaue à l’homme. «Pour grouper tous ces faits, j'ai eu recours à des sous-titres différents, qui permettront au lecteur de trouver immédiatement le renseignement qu'il cherche. Il m'a semblé que le texte, disposé ainsi, serait forcément plus méthodique en supprimant toute répélition, et qu'il gagnerait non seulement en ordre, en clarté et en précision, mais qu'il serait plus propre à rendre service aux zoologisles. «Je me suis efforcé de rassembler et de coordonner tout ce qu’on ‘con- nait sur les Mammifères, de montrer combien est vaste le domaine qu’em- brasse cette partie de la zoologie et combien il s’est agrandi encore sous l'influence des illustres penseurs qui, comme Lamarck, Darwin et Ed. Perrier, n’ont pas craint d'aborder de front, en se basant sur les données connues, les problèmes les plus élevés et les plus passionnants posés par la science et la sociologie contemporaines. «J'ai le ferme espoir que cet ouvrage rendra service aux savants, aux agriculteurs, aux jeunes gens avides de savoir, et surtout aux voyageurs scientifiques, en leur permettant non seulement d'étudier la faune des 589 régions qu'ils désirent explorer, mais encore de se faire une méthode de travail fructueuse, «La magnifique illustration en couleurs, qui n'a pas encore été atteinte dans aucun ouvrage de ce genre, attirera certainement à la zoologie bon nombre d'indifférents. «Ce premier fascicule, qui commence par une magistrale préface de M. Perrier, et dont je n'ose pas dire ici tout le bien que je pense, traite des Singes et des Lémuriens. Il contient 4 planches en couleurs et 124 pages. Je me suis étendu avec plaisir sur la psychologie des Singes et sur les Anthropoïdes. | «Parmi les Semnopithécidés, j'étudie avec plus de détails PHouleman et le Colobe Guéréza; parmi les Gercopithéeidés, les Macaques, et en particulier le Magot et l'Hamadrya. «Le groupe si intéressant des Lémuriens a été assez développé. Pour cette rédaction , J'ai tenu compte des travaux les plus récents, et en particulier de ceux de M. G. Grandidier». COMMUNICATIONS. Le Tuuuius pe LA Boucnaizze, À Savoisr, Core-n Or, par M. Le D' E.-T. Hany. La dernière campagne de fouilles de M. H. Corot dans le nord-ouest du département de la Côte-d'Or n’a pas été aussi fructueuse que les précédentes et je ne vous en aurais point parlé, si l’envoi que vient de me faire ce zélé correspondant ne m'avait fourni une observation nouvelle à l'appui de celles dont j'ai déjà présenté ici-même le résumé ©. M. Corot attaquait cette fois un tumulus d’une certaine importance, dans la coupe n° 22 du bois de la Bouchaille, sur le territoire de la commune de Savoisy. Le monticule n'avait pas moins de 20 mètres de diamètre, mais ne dépassait pas 1 m. 50 en hauteur. H ne s’y rencontra qu'une seule sépulture qui occupait, tout à la base, le centre de l'enceinte funéraire. Elle se composait d’une chambre faite de ces pierres plates qu’on nomme laves en Bourgogne, entre les débris des- quelles gisaient les restes d’un squelette en fort mauvais état, ayant la tête au nord et les pieds au sud. «Sur tout le pourtour, m'écrit M. H. Corot, G) Cf. ET. Hamy, Les tumulus des Vendues de Verroilles et de Montmorot , à Minvt (Côte-d'Or). (Bulletin du Muséum, 1902, p. 178-181.) — 586 — dans une aire de deux mètres carrés environ, j'ai relevé des traces de dépôts cendreux, mais je n'ai pu recueillir aucun fragment de mobilier bien carac- téristique». : Ce n’est donc que par une assimilation, autorisée d’ailleurs par la situation et la construction de la chambre de pierre de la Bouchaille, que l’on peut accepter son synchronisme avec celle qui occupait le fond du tumulus de Banges et dont l'ancienneté relative est suflisamment établie ©, Or, à la Bouchaille comme à Banges, c’est un brachycéphale des plus accentués, mâle et adulte, qui occupe la sépulture la plus profonde, la plus centrale, celle en somme pour laquelle le monument a été construit. Le crâne, fort mutilé, qui est parvenu entre mes mains est remarquable à la fois par son raccourcissement antéro-postérieur et sa dilatation trans- verse. Les diamètres sont indéterminables, dans l’état incomplet où la trouve, mais on n’en saurait évaluer l'indice à moins de 86, c’est-à-dire qu'il offre des proportions égales à celles du sujet de Banges , qu'il rappelle d’ailleurs d’une manière générale. Sa circonférence ne dépasse pas o m. 525. Le sujet est adulte, je l'ai déjà dit; ses os cräniens sont d’une épaisseur et d’une densité ordinaires et ne présentent aucune particularité anato- mique. Toutes les sutures crâäniennes sont encore visibles à la face externe, mais s’effacent par contre vers l’intérieur. Les dents se dressent suivant les formes ordinaires. Les os longs sont ceux d’un homme robuste et très musclé, d'une taille un peu supérieure à la moyenne. Un fémur, dont j'ai pu non sans peine rassembler les débris, mesure 432 millimètres, ce qui correspond environ à une taille de 1 m. 63 ©. J'ai noté, sur les autres débris d'os long, la largeur de la ligne âpre du fémur, un certain degré de platyenémie, enfin et surtout, la forme carrée des péronés (?. Les deux os de l’avant-bras droit avaient été brisés par une fracture qui s'était consolidée vicieusement. Les sewments inférieurs ayant basculé en dedans et en avant, un large cal s’était étalé à plat d’un fragment à l’autre de chaque os. Mais les deux cals étaient restés indépendants et une sorte de poulie de glissement s’était formée au contact des os, permettant, dans une certaine mesure, des mouvements normaux. Tels sont les seuls renseignements qu'il soit possible de tirer des osse- ments recueillis dans la fouille de la Bouchaille. Si incomplets qu'ils se pré- sentent, ils n’en apportent pas moins un témoignage de plus en faveur des 0) Cf E.-T. Hamy, Sur une sépulture néolithique découverte par M. H. Corot sous un tumulus à Minot (Côte-d'Or). (Bulletin du Muséum, 1901, p. 309-311.) @) Les fémurs de Banges atteignaient 44 centimètres et la taille assignée était de 1 m. 65. CF. Bull. du Mus., 1901, p. 311. = 600 idées que j'ai plusieurs fois exprimées déjà devant cette assemblée sur la date d'apparition et le rôle ethnogénique des brachycéphales dans notre pays. On voit ici, en effet, une fois de plus cet élément ethnique en rapport avec les derniers de nos mégalithes. La Bouchaille continue à soi la série de Banges, de Fontvieille-lès-Arles, ete. OpsEervarions sur LES LEMURIENS pisparus pe Mapacascar. Couzecrions Azzuaun, Grauserr, Granpiprenr (suite), PAR M. GUILLAUME GRANDIDIER. IL. Groupe des LEMUR (Linné), comprenant : Lemur insiGnis (H. F.). Les lémuriens disparus comprennent aussi des animaux appartenant au genre Lemur proprement dit. M. Filhol en 1895 a décrit, sous le nom de L. insignis, un humérus et, sous le nom de L. inter- medius, une mâchoire inférieure et un humérus. Ces deux os du bras, qui proviennent d'Ambolisatra et qui ont été rapportés à des animaux d’es- pèces distinctes, ne diffèrent en réalité que par la taille. De même, en 1899, j'ai figuré dans ce bulletin deux dents qui ont été trouvées à Antsirabé au moment où le général Gallieni y a fait réunir des collections paléontologiques pour l'Exposition universelle de 1900 et dont l'analogie avec les dents correspondantes des Ghirogales m'avait frappé: aussi avais-Je dénommé cet animal Palæochirogalus Jullyr. Mächoire superieure de Lemur insignis (grandeur naturelle). Depuis cette époque, de très nombreux documents sont venus enrichir nos collections et malpré les petites différences de taille et de conformation qui existent entre les os analogues, il faut grouper sous un même nom. celui de Lemur insignis , ces restes, qui ont été exhumés de toutes les régions — 588 — de Madagascar où des fouilles méthodiques et suivies ont été faites. H existe en effet au Musée de Paris des ossements de Lemur insionis provenant d'Ambolisatra, d'Antsirabé, de la grotte d'Andrahomana, de Belo’et de Lamboharana, F sado l'ELGT : ï Mächoire supérieure de Lemur insignis (grandeur naturelle), Mâchoire inférieure de Lemur insionis (grandeur naturelle ). Le crâne du Lemur insignis dont nous connaissons la partie antérieure et la mâchoire inférieure, qui sont figurées ici, rappelle par son aspect général celui des Lémurs actuellement vivants, en particulier du L. mongos. Il diffère cependant un peu des animaux actuels par la dentition de la mâchoire supé- — 289 — rieure : le bourrelet interne de la dernière prémolaire et des deux premières molaires est en eflet continu et très prononcé chez l'espèce disparue comme chez les Chirogales, tandis qu'il est surbaissé où même divisé en deux parties par une échancrure chez les Lémurs vivants; le Lemur varius serait celui qui, à ce point de vue, se rapprocherait le plus du L. insignis, mais il a la face sensiblemeut plus allongée; les dents sont beaucoup plus mas- sives, plus serrées, ce qui rend la série dentaire plus courte, laquelle est aussi légèrement ineurvée, tandis que les Lémurs actuels ont les dents de la mâchoire supérieure presque en ligne droite. Mächoire inférieure de Lemur insipnis (grandeur naturelle). Il faut signaler en outre le resserrement considérable de la boite crà- nienne entre les arcades orbitaires, la courbe du front, qui se relève d’une manière brusque et accentuée, et enfin les saillies qui circonserivent sur Île crâne un carré frontal très nel. Presque toutes les parties caractéristiques du squelette du Lemur ensignis figurant maintenant dans nos collections, il paraît utile, afin d'éviter des confusions et en attendant que ces pièces soient figurées intégralement, de donner ici les principales dimensions des os des membres. Humérus : . \E Pbpueur 1 1... SRE CES sn Sesvuusr098: Mn Largeur minima de la diaphyse de los................ 10 antéro-postérieur de la tête humérale. . . 20 Diamètre ER La ST NS Smet ee ee 29 Largeur maxima de l'extrémité cubitale ste 2e 30 Radius : La section du corps de cet os est nettement triangulaire, les arêtes en sont très vives. Longueur totale... NOR RR UE, Pa 4 of feet «+ 1906 millim. minima . la FRE VAN PAT Repas 7 Largeur ! maxima de la tête cubitale............. Æ 10 maxima de l'extrémité inférieure, ......... 12 0 —— N Fémur : Longueur tolale entre le sommet de la tête et le bas du condyle du même côté 0 CR .. 142 millim. { maxima du corps de los (au niveau des 2° et 3’ trochantegsh use A0. 232 808 aiatte 08 Fe . Largeur ae : minima du corps de l’os............. Se 13 en hauteur du col du fémur.............. 19 Epaisseur du col du fémur.......... ae ete er CO CNE 11 Longueur de la cavité digitale ,........... ne es «NES 19 Largeur de la cavité digitale dans sa partie centrale .... . 5 Largeur maxima du fémur à sa partie inférieure. ....... 29 Tibia : Longdeur :totale.:. 75... 200 RES RE 123 millium. Re : * + (Vsupérieure : 5.88 k 28 Epaisseur maxima de lextrémité | . P x IBICrIEUTE , / 04. AE 20 LA "4 Péroné : Longueur Lolale SSSR ER LE EDR 113 milhim. IV. Groupe des ARCHÆOLEMUR (Filhol ). Des Archæolemur et des autres animaux du groupe, il n’est pas possible de parler longuement pour le moment, car le Musée Britannique de Londres possède un crâne dans un état de conservation absolument parfait ainsi que la majeure partie du squelette du même animal. M. Forsyth Major à signalé brièvement ces beaux documents dans le Proceedings of the Zoo- logical Society of London du mois de décembre 1899 sous le nom de Weso- pithecus australis, mais il doit prochainement les publier et les figurer dans leur intégralité. C'est donc ce travail qui, dans l'avenir, devra servir de base aux déterminations des animaux de ce groupe. Quoi qu'il en soit, ayant eu connaisssance de la presque totalité des ossce- ments se rapportant aux Lémuriens disparus de celte famille, je crois dès maintenant pouvoir établir une synonymie qui, si MM. Forsyth Major et Lorenz von Liburnau veulent bien l’accepter, comme je l'espère, peul éviter bien des confusions dans les études à venir. Le groupe des Archæolemur comprend trois genres : 1° Genre Archæolemur (H. F.) syn : Lophiolemur (H. F.) Dinolemur (H. F.) [fémur seulement |. Nesopithecus (F. M.) Globilemur (F. M.) Protoindris (Lor.) | Ce genre Archæolemur comprend deux espèces d'animaux; les uns, — 591 — d'après les dimensions de l'humérus, qui a été le premier document décrit en 1895, doivent porter le nom d'Arcuxozemur Muom; ils sont relati- vement plus grèles que les autres. C’est à cette espèce qu'il faut rattacher le Nesopithecus australis, le Protoindris globiceps et le Bradylemur Bastardi. Quant à la deuxième espèce, qui a été décrite par Filhol sous le nom de Lophiolemur Edwardsi, elle doit, en réalité, prendre celui d’ArcuæoLenur Enwansr et admettre comme synonyme Nesopithecus Roberti. 2° Genre Bradylemur (G. G.). Provisoirement, il paraît utile de laisser ce genre subsister par suite des différences notables qui le séparent des Archæolemur. À la mâchoire inférieure du Bradylemur robustus notamment, la der- nière molaire n'est pas divisée en deux lobes par un sillon transversal comme chez les Archæolemur, et ne compte que trois tubercules au lieu de quatre; la grosseur des canines, la direction de la série dentaire, qui forme un angle dont la pointe est tournée vers l'extrémité du museau, la forme arquée des incisives inférieures et enfin l'épaisseur massive des os maxil- laires sont autant de caractères différentiels. H faut aussi, je crois, rapporter au Bradylemur les os du bras décrits sous le nom d’Archæolemur robustus. (Bulletin du Muséum d'histoire natu- relle, Paris, juin 1900.) 3° Genre Hadropitheeus (Loa.). Tous les documents qui se rapportent à l’Hadropithecus stenognathus sont à Vienne et nous ne connaissons cel élrange représentant de la faune dis- parue de Madagascar que par le beau mémoire que Lorenz von Liburnau lui a consacré. Gomme l’auteur lui-même reconnait que l'Hadropithecus pré- sente des analogies avec les Archæolemur, il n'y a aucun doute qu'on doit ranger dans le même groupe ces deux genres. LisT£ DES ANIMAUX DONT DES OSSEMENTS ONT ÉTÉ RÉCUEILLIS par MM. Accuaun, GaAuBERT ET G. GRANDIDIER. Dans la caverne d’Andrahomana par M. Alluaud : Mammifères. Hippoporamus LeuERrLer. Bos MADAGASCARIENSIS. Mecaraparis Enwanpsr. Capra nineus. MEGALADAPIS MADAGASCARIENSIS. Pnroprruecus VERREAUXI. Oiseaux. LEMUR INSIGNIS. ÆPYxoRNis. ArcaæoLemur Musoni. CENTroRNIs. CuiroGALUS SAMATL. Perrrs Passeneaux ET OISEAUX DE PROIE. Preropus Enwarpsi. Mus pecumanus. Viverra rosa (var. nov. Alluaudi, de | Tesruno Graxniienr. grande taille). | CrocopiLus.RoBusrus. Reptiles. — 992 — Dans la caverne d’Andrahomana par M. le lieutenant Gaubert : Mammifères. Mecazaparis Enwanpsi. MEGALADAPIS MADAGASCARIENSIS. Proprraecus VERREAUXI. Preropus Enwanrpsi. CENTETES ECAUDATUS. CRYPTOPROCTA FEROX, Var. nov. spelea (de grande taille). Mus DEcuMANUS. Mus uuscuzus. BosS MADAGASCARIENSIS. Oiseaux. Æpryonnis. Reptiles. Tesruno GRANDIDIERI. TESTUDO RADIATA. CROCODILUS ROBUSTUS. Dans la caverne d’Andrahomana par M. G. Grandidier. Mammifères. Mscaraparis Epwanpsi. Proprrnecus VERREAUXI. LEMUR INSI6NIS. LEMUR cATTA. ARCHÆOLEMUR Mason. CHIROGALUS MYOXINUS. Preropus Enwarpsi. CENTETES ECAUDATUS. CRYPTOPROCTA FEROX Var. spelea. Viverra rosA (var. Alluaudi, de grande taille). GazipnA. Hypogeomys (nov. sp.) (1). Mus DpEcuMaANus. d Bos MADAGASCARIENSIS. Oiseaux. ÆPYoRNIs. OISEAUX DE PROIE. Reptiles. CrocoDiLuS ROBUSTUS. PELOPHILUS MADAGASCARIENSIS. Dans les marais de Lamboharana et d’Ambolisatra par M. G.Grandidier : Mammifères. MEcazaparis Epwanpsi. MEGALADAPIS MADAGASCARIENSIS. Propirnecus VERREAUXI. PALÆOPROPITHECUS INGENS. BRADYLEMUR ROBUSTUS. LEMUR iNsiGNIS. Arcaæozemur Musoni. CHiromys MADAGAscaRIENSIS (dents per- cées pour être portées comme pa- rure). Preropus Epwarpsi. CENTETES ECAUDATUS. CRYPTOPROCTA FEROX. Gaxipra. Mus Decumanus. Hiprororamus LEMERLEI. Bos MADAGASCARIENSIS. CAPRA HIRGUS. BRADYTHERIUM MADAGASCARIENSE (? ). Oiseaux. ÆPYORNIS INGENS. ANAS ET AUTRES ÜISEAUX D'EAU. ARDEA ET AUTRES ÉcrrassiERs. Hazrærus ET AUTRES OISEAUX DE PROIE. Reptiles. Tesrupo GRANDIDIERI. TESTUDO RADIATA. CROCODILUS ROBUSTUS. (4) La description de cette nouvelle espèce de rongeur sub-fossile de Mada- gascar paraîtra dans le prochain Bulletin. | | | — 93 — LÉSIONS STOMACALES oBSERVÉES cuez UN PYTHON DE SÉ4, par MM. Léon Varccanr er Aucusre Perrir. Le Serpent (Python Sebæ Gmelin), qui a fourni le sujet de notre observation , fut envoyé à la Ménagerie par les RR. PP, Blancs ; il avait été trouvé à Tabora, lieu situé entre le lac Tanganyika et la côte africaine orien- tale, par 5 degrés de latitude Sud environ. À son arrivée, le 24 juillet 1899, il pesait 16 kilogrammes ; il mangea facilement et avec avidité, si bien que son poids se trouva être de 23 kilo- grammes, en augmentation de 7 kilogrammes sur la pesée primitive, le 26 mars 1901, c'est-à-dire après vingt mois. Celte opération du pesage, qui fut faite en mettant l'animal dans un sac, le dérangea de ses habitudes et pendant trois mois il refusa toute nourriture, d’après l'observation qu’en fit M. Bruyère, commis de la Ménagerie. Il se remit un peu plus tard et accepta les proies comme précédemment. Par suite de nécessités d'installation, ce Python fut transporté dans une autre cage le 23 avril 1902 ; 1l pesait alors 27 kilogrammes. Ces changements, qui, pour des animaux aussi apathiques, semble- raient, au premier abord, devoir être indifférents, paraissent, au contraire, on l’a remarqué depuis longtemps, très chanceux, et cet Ophidien en est un nouvel exemple. En effet, il parut perdre de son activité et ne voulut prendre aucun des aliments qui lui furent offerts depuis. Vers le 17 juin suivant, on vit la partie moyenne du corps présenter une enflure limitée, qui se développa avec une rapidité extrême et l'animal mourut le 25 j juin, deux mois après ce changement de cage, ayant vécu à la Ménagerie près de trois ans (exactement deux ans et onze mois). Mesuré à ce moment, sa longueur fut trouvée de 3 m. 76. À l'ouverture de l’animal, au point où pendant les derniers jours s’ob- servait le renflement, on constate la présence d’une masse d'aspect charnu qu'on met à découvert en incisant l’œsophage et la portion de l’estomac qui lui fait immédiatement suite. Elle est de forme sphéroïdale, mesurant environ o m. 28 de longueur, sur o m. 25 de largeur et o m. 18 de pro- fondeur, résistante, et présente, un peu au-dessous de son sommet anté - rieur, vers sa partie ventrale, un orifice (n° 4 de la figure) assez lâche et dans lequel il est facile d'introduire les deux doigts: une sonde, qui y est conduite, pénètre dans l'intestin grêle (n° 1); ce dernier est donc en conti- nuité directe avec la tumeur, s’enfonçant dans celle-ci à la partie postérieure et y disparaissant. Pour se rendre comple de la formation de ce corps singulier, il faut admettre que la portion pylorique de l’estomac entraînant l'intestin s’est retournée, invaginée d’arrière en avant, dans celui-là, s'y est trouvée étranglée et a subi par ce fait une dégénérescence inflammatoire ayant amené Muséuu. —- vi. ho de l'estomac, qui se prolongeat inuer aroi P t, enveloppant la tumeur, pour se cont avec l’'œsophage. — 3. Poche kystique. — 4. Orifice anté- rieur conduisant dans l’intestin grêle. , erlieuremen 1. Intestin grêle. — 2. extéri le développement de la masse. Cette hypothèse expliquerait la soudaineté de la maladie et sa marche rapide. L'examen histologique a donné les résultats suivants : Les lissus de néoformation se sont développés aux dépens des tissus de l'estomac (n° 2 et 3); ils sont creusés de kystes de dimension variable, en général de faible volume ; lun d'eux, cependant, à une capacité de près d'un litre et était rempli d’un liquide nauséabond, purulent, dans lequel fourmillaient des Microbes assez semblables au Proteus. (Cette poche est représentée ouverte en 3.) Toute la masse (? en question est formée par du üissu conjonctif, dont les fibres sont séparées les unes des autres par d’abondants exsudats de mucine infiltrés de leucocytes. Cet ensemble est parcouru par des vaisseaux assez nombreux, dont la paroi est exclusivement conslituée par des éléments conjonctifs. La muqueuse présente des altérations de sclérose d'intensité variable : peu accusées dans la portion postérieure (voisinage du point mar qué 4), ellesacquièrent leur maximum dans la région du gros kyste (3). Au niveau de l'incision, toute trace de muqueuse a disparu : les parois de la poche sont uniquement formées par des fibres lamineuses , infiltrées de leucocytes. Les vaisseaux, qu'on observe dans cette zone, sont thrombosés et le coa- oulum, qui les obstrue, est parsemé de fines aiguilles de carbonale de chaux. Un autre exemple d’altérations très comparables nous a été offert , 1l y a quelques années déjà, par une Grenouille (Rana esculentu, Linné), con- sérvée depuis plusieurs mois dans le laboratoire d’analomie comparée. Chez ce Batracien, la tumeur sortait à moitié de la cavité buccale et faisait saillie à l'extérieur; d'autre part, elle était de nature purement conjonc- live, sans trace de dégénérescence muqueuse. DESCRIPTION D ARACHNIDES NOUVEAUX DE LA FAMILLE DES À VICULARIIBES FAISANT PARTIE DES COLLECTIONS DU MuUSEUx, par M. E. Simon. Diadocyrtus nov. 9en. À Scalidognatho cui afline est, differt area oculorum, .superne visa, angusliore postice quam antice (in Scalidognatho paralicla), oculis mediis posticis a latera- bus posticis subcontiguis (in Scalidognaiho sat lale separatis), utrinque spatio %) Le matériel histologique a été fixé à l'alcool à 100 degrés et au liquide de de Lindsay. Comme colorants ont été employés l’hémalun ct l'orange G ou le mélange de Van Gieson — la thionine — le bleu polychrome — le rouge magenta et le mélange indigo-picrique de Cajal. ho. — 596 — inter oculos laterales oculo angustiore (in Scalidognatho latiore), fovea thoracica magna magis procurva, metatarsis tarsisque quatuor anticis usque ad basin longe el crebie scopulalis, metatarsis aculeatis sed tarsis muticis. — Tarsi poslici acu- leali unguibus ut in Scalidognatho. | D. Decorsei sp. nov. © long 18 millimètres. Cephalothorax longus, fusco-castaneus, laevis et glaber, sed parte cephalica linea selosa munita. Abdomen longum, cylindraceum, fusco-testaceum. Chelae nigrae, pilosae, denlibus raslelli validis et numerosis, intus fere inordinatis. Par- tes oris, sternum pedesque fusco-rufula, pedibus posticis dilutioribus. Pedes an- tici breves, metatarsis tarsisque crebre et longe scopulatis , metatarsis açuleis bise- riatis 2-2 subtus armatis. Pedes postici longiores, melatarsis 4° paris valde com- pressis utrinque muticis, subtus aculeatis. — Madagascar : Ambovombe (Decorse 1901). Zophoryetes nov. sen. À Trittame L. Koch, cui verisimiliter affine est, differt imprimis fovea thora- cica recte transversa, parte labiali apice spinulosa, coxis pedum-maxillarium intus ad basin area sat magna, crebre el minute spinulosa, munitis, chelarum rastello ex spinis longis, parum robuslis et uniseriatis, composito. Z. flavopilosus sp. nov. © long. 15-18 millimètres, Cephalothorax longus, humilis, fusco-castaneus, crebre et longe flavido-pi- losus. Abdomen fuscum, subtus dilutius, flavido-pubescens et hirsutum. Pedes pallidefusci, pilosi, antici mutici , tarsis cunctis crebre et integre scopulatis, me- tatarsis quatuor anticis tarsis paulo longioribus, usque ad basin crebre scopulatis, metatarsis 3° paris fere usque ad basin, 4° paris in parte apicali scopulatis. Mada- gascar : Antongil (Mocquerys). Genysochoera n0V. sen. Cephalothorax crassus, glaber et nitidus, fere Puchylomerti, sed fovea thoracica magna et profunda, in medio recla, ulrinque recurva. Area oculorum plus duplo latior quam longior, superne visa paulo angustior postice quam antice, oculi — quatuor antici in lineam modice procurvam, parvi, inter se subaequales, medii a lateralibus (utrinque leviter prominulis) quam inter se multo remotiores, oculi poslici utrinque a sese appropinquati, medius (interior) longus et rectus altero saltem 1/3 major. Oculi laterales utrinque a sese late distantes, posticus antico multo minor. Chelae validae, rastello ex dentibus mediocribus numerosis et inordinatis composito, instruclae. Pars labialis saltem haud latior quam longior, apice obtusa et denticulis paucis munita. Coxae pedum-maxillarium usque ad apicem crebre et inordinate denticulate. Sternum antice valde altenuatum et, pone parlem labialem, impressum. Pedes breves, quatuor antici mutici, me- lalarsis Larsisque brevibus, usque ad basin crebre scopulatis, quatuor posliei anticis crassiores, femoribus valde clavatis, tibia 3° paris patella breviore et vix longiore quam latiore; pedes 3° paris patella tibiaque ad apicem, metatarso intus, usque d — 097 — ad basin, minute et sat numerose aculeatis; pedes 4! paris, metatarso ad apicem tarsoque exceplis, mutici. À Genysa imprimis differt oculis mediis posticis lateralibus mullo majoribus (mediis anticis haud minoribus), pedibus multo brevioribus et crassioribus, tegamentis glabris, etc. G. Decorsei sp. nov. (® long. h5 millimètres. Cephalothorax nigro-castaneus, antice utrinque leviter rufescentitinctus, parte thoracica testaceo-marginata, laevis, nitidus et glaber, sed parte cephalica linea media setosa nolata et regione clypei parce nigro-crinita. Abdomen magnum, nigro-violaceum, pubescens. Chelae, sternum pedesque nigricantia. — Madagas- car : Behara (Decorse 1901). Cestotrema noOV. gen. A Diplothela sat affine. — Cephalothorax longus, modice convexus, fovea tho- racica parva sed profunda, valde procurva semicirculari, Oculi fere ut in Idiopi ordinati, duo antici ad marginem frontalem sili, a sese spatio oculo fere duplo minore separati, reliqui aream remotam, compactilem occupantes, duo antici magni (cum oculis anticis minoribus aream multo longiorem quam latiorem et antice quam postice paulo angustiorem designantes) et quatuor postici parvi (praesertim medii), lineam recurvam formantes. Chelae angustae et longae, ras- tello ex aculeis longis et pluriserialis composito, ad apicem instructae. Pars la- bialis mutica, multo latior quam longior, apice recte secta. Coxae pedum-maxil- larium intus ad basin denticulis obtusis paucis (5-7) munitae. Sternum paulo longius quam latius, sigillis parvis marginalibus. Pedès, praesertim postici, sat longi, quatuor antici haud aculeati sed setis spiniformibus longissimis muniti, metatarsis tarsislongioribus , tarsis apiceque metatarsorum breviter scopulatis. Pedes postici aculeis longis paucis armati, tarsis subtus setosis utrinque leviter scopulalis. Tarsi cuncti apice truncati, fasciculis densissimis coronati, unguibus minutissi- mis, fasciculis brevioribus omnino abditis. Mamillae duae, validae ut in Diplo- thela, articulo medio basali breviore, ultimo parvo et obluso. GC. Bastardi sp. nov. © long. 18 millimètres. Cephalothorax fulvo-rufescens, sat crebre et longe albido-sordido pubescens, parte thoracica tenuissime nigro-marginata. Abdomen magnum, ovatum et con- vexum, fulvo-lividum, supra parce punetatum et postice lineolis transversis fus- _cis arcuatis notatum. Chelae, sternum, partes oris pedesque rufescentia, longe nigro-hirsuta. — Madagascar : regio Mahafaly (Bastard 1900). Acropholius nov. gen. À Diplothela sat, affine. Cephalothorax sat brevis, modice convexus, fovea tho- racica profunda et lata, leviter procurva. Area oculorum tola paulo longior quam latior et postice quam antice latior. Oculi duo antici a margine siti, magni, a sese spatio oculo haud angustiore distantes, reliqui oculi remotiores, duo magni, cum oculis anticis (vix minoribus) aream paulo latiorem quam longiorem et anlice — 598 — quam poslice latiorem occupantes, et quatuor postici parvi (pracsertim médii) lineam recurvam designantes. Chelae robustae, rastello ex aculeis sat longis nume- rosis composito, munitae. Pars labialis mutica, multo latior quam longior. Coaxe pedum-maxillarium intus ad basin denticulis paucis, 3-4 uniserialis, munitae. Sternum paulo longius quam latius, sigillis parvis marginalibus munitum. Pedes breves, antici robusti, metatarsis tarsisque aequilongis, usque ad basin crebre scopulatis. Pedes postici longiores, metatarso 3° paris utrinque aculeis biserialis 2-9 armato, metatarso 4° paris selis spiniformibus longis consperso, atque ad api- cem aculeis paucis pectineque, ex setis quatuor composito, munito. Tarsi antici unguibus parvis, fasciculis brevioribus, postici unguibus fasciculis aequilongis. Mamillae duae. A. Mathiauxi sp. nov. © long. 15-18 millimètres. Cephalothorax nigro-castaneus, setis nigris longis conspersus, sublaevis, sed parte cephalica postice leviter inaequali et impressa. Oculi laterales postici longe ovati, haud emarginati, obliqui, mediüis posticis vix 1/3 minores et oculis anticis multo minores. Abdomen ovatum, nigrum, pubescens, subtus antice dilutius. Mamillae nigrae, apice testaceae. Partes oris, sternum, coxaeque pallide rufes- centia, Pedes fusco-castanei, femoribus ad basin tarsisque dilutioribus. Madagascar : Andevorante (Mathiaux, 1900). A. Alluaudi sp. nov. ® long. 15 millimètres. À praecedenti differt, fovea thoracica paulo minore, oculis lateralibus posticis ovalis intus leviter emarginatis, medis poslicis plus duplo majoribus et oculis anticis haud vel vix minoribus. — Fusco-rufescens vel olivaceus. abdomine supra fusco-livido, inordinate lestaceo-guttulato, subtus fulvo. — Madagascar : Isaka (Ch. Alluaud) 0). Entypesa nov. gen. Cephalothorax longe ovatus, humilis, fovea thoracica profunda, tubere oculo- rum vix laliore, recte transversa sed utrinque leviter recurva. Oculi quatuor antici in lineam leviter procurvam, inter se appropinquati, medii rotundi lateralibus ovatis fere 1/3 minores. Oculi poslici utrinque subconligui, medius leviter angu- losus laterali ovato non multo minor. Oculi laterales utrinque subconligui, pos- ticus antico fere duplo minor. Pars labialis mutica, non multo latior quam lon- gior. Coxae pedum-maxillarium intus ad basin area minute et obtuse granulosa (granulis circiter 20) munitae. Pedes parum longi, tarsis anticis metatarsisque, basi excepto, scopulis sat densis, vitta setosa sectis, munitis, melatarsis aculeis inferioribus sat brevibus biseriatis subtus instructis, tibüs setis spiniformibus longis paucis munitis. Pedes postici, praeserlim metatarsis, valde et numerose aculeati, tarsis setulosis. Ungues superiores dentibus numerosis biseriatis muniti. Mamillae superiores abdomine circiter duplo breviores, articulo medio basali lon- giore , arliculo ultimo medio cireiter aequilongo, acuminato, ‘Nous avons reçu celle espèce de Sainte-Marie de Madagascar. PPT 0, — 599 — Ab. lxamado, eui afinis est, imprimis differt metatarsis anticis scopulatis et oculis lateralibus utrinque a sese subcontiguis. E. nebulosa sp. nov. (® long. 12 millimètres, Cephalothorax fusco-rufescens, in medio paulo dilutior, crebre et sat longe luteo-pilosus. Abdomen longe oblongum, supra atrum, pubescens, maculis tes- laceis conspersum , subtus dilutius, regione epigasteris rufulo-tincta. Chelæ nigrae, valde nigro-crinilae. Partes oris, sternum pedesque fusco-rufescentia, metatarsis anlicis aculeis 3-3 subtus armatis. Mamillae nigrae, articulo ultimo apice testa- ceo. — Madagascar : Sakavalana (Alluaud). HYMENOPTÈRES NOUVEAUX Du Coco, Par M. R. pu Buyssow. M. E. Haug a donné, en 1901, au laboratoire d’Entomologie un certain nombre d'Hyménoptères récoltés par lui dans le Congo français, dans le bas Ogooué, pays compris entre Lambaréné et le littoral de la mer. Parmi ces insectes, il se trouve trois espèces nouvelles dont voici les descriptions. Chalinus Haugi nov. sp. Corps robuste, subparallèle, entièrement vert-bleu métallique. Antennes larges, comprimées ; scape court, convexe en dessus, arroñdi à l'extrémité, le 2° article très court, le 3° beaucoup plus grand que le scape, droit, non arqué, le 5° très court, de moitié plus court que large et pas plus long que le 2°, le 6° plus long que le 3°, le 0° long comme le 3°, arqué légère- ment convexe en dessus, l’angle apical externe aigu, le 10° long comme le 4°, roussâtre et tronqué à l'extrémité, Tête à peu de chose près sem- blable à celle du Ch. imperialis Westw. Prosternum très fortement caréné. Ailes à reflets bleus : les antérieures assez fortement enfumées, avec une petite tache hyaline transversale dans la 2° cellule cubitale, s’avançant un peu dans la cellule radiale et dans la 2° discoïdale; la 1" discoïdale très petite. Dessous des tibias et les tarses antérieurs roux. Abdomen avec le premier sepment tergite caréné légèrement, ponctué densément, le 7° ter- oite se terminant par un mucron caréné, roussâtre, très ruguleux; 3° et }° sternites ventraux incisés léoèrement au milieu, le bord apical aminci et roux, le 5° sternite porte en son milieu une forte carène rousse, très saillante, terminée en fort mucron roux, le 6° sternite très grand, fortement ruguleux transversalement, profondément canaliculé dans son milieu sur toute sa longueur, le disque roux. © Long. 19 mil. Les Chalinus Konow sont au nombre de deux espèces, qui habitent l'Afrique : le Ch. imperialis Westw. et le Ch. plumicorns Guérin. H n°y a — 600 — que les mâles qui soient connus. La découverte de M. Haug est donc intéres- sante à tous les points de vue. Hedychrum Haugianum nov. sp. Corps de taille moyenne, robuste, très déprimé, entièrement vert-pa un peu doré, avec une teinte bleu-clair vif sur tout le milieu de l'abdomen dans toute sa longueur; pubescence de l’avant-corps courte, raide, dressée, grosse, noire. Tête tachée de bleu-bronzé vers les ocelles, les côtés derrière les yeux nuls, très rétrécis; joues nulles; cavité faciale doré-feu, striée transversalement; antennes brun foncé, les deux premiers articles verts, le 3° plus long que le suivant ; ponctuation de la tête et du thorax médiocre, modérément serrée, ruguleuse, subréticulée, profonde; pronotum long, les côtés subparallèles, les angles antérieurs droits, une lécère dépression longitudinale au inilieu, deux petites taches bleu-bronzé sur le disque; l'aire médiane du mésonotum bleu-bronzé; postécusson et mésopleures grossièrement ponctués-réticulés; écusson avec des points épars sur le disque, les intervalles lisses; angles du métathorax grands, droits, divari- qués; pattes concolores, torses roux-brun, fovéole des tibias postérieurs très petite, sublinéaire; écailles brun-noir, tachées de vert à la base; ailes très enfumées. Abdomen large, lévèrement caréné, le disque peu convexe, la ponctuation petite, serrée sur les côtés, très clairsemée sur le disque, les intervalles très lisses et brillants; 3° seoment long, les angles latéraux très distincts. Ventre noir de poix, les seoments tachés de vert; 3° sement avec un mucron recourbé en-dessous, assez profondément entaillé, les angles arrondis ; 4° segment roussâtre. © long. 7 mil. Cette espèce, quoique voisine des Hedychrum Bouyssou Buyss. et Ra- doszhkowskyr Buyss., s’en distingue par tout un ensemble de caractères. Megachile scindularia nov. sp. Corps de taille presque grande, noir, recouvert de poils épais, assez longs, fauves sur la face, fauve-noirâtre sur le vertex et le dessus des pro- et mésonotum, gris-blanchâtre sur le reste de la tête et du thorax; l’abdomen couvert de poils serrés, plus courts, plumeux, roux vif, sauf sur le 1*’sep- ‘ment où ils sont très longs et gris-blanchâtre; les poils du dessous de la tête et du thorax sont plus ou moins plumeux. Tête fortement dilatée der- rière les yeux, clypeus normal, mandibules normales avec le disque plan fortement aciculé-strié. Antennes longues, noir de poix, le 3° article très court, subégal au 2°. Les orbites internes finement carénés parallèlement aux yeux. Ponctuation du dessus de la tête et du thorax petite, régulière, profonde, très serrée, subréticulée; aire du segment médiaire très fine- ment chagrinée. Écailles noir-brun; ailes hyalines à la base, enfumées dans la moitié apicale avec de légers reflets bleu d'acier: pattes normales. les — 1601 — tarses garnis de poils roux vif; les hanches, trochanters et la base des cuisses antérieures densément feutrés de poils plumeux, Abdomen beau- coup plus large à la base qu'au sommet, la ponctuation médiocre, serrée, peu profonde ; 1° segment tergite profondément creusé sémicireulairement à la base, le 6° segment déprimé sur le disque, puis aminei en lame trans- versale, subarrondie, triangulairement émarginée à l'apex ; une dent assez forte se trouve de chaque côté à la base du segment. Les sternites ventraux sont noirs, tous amineis et roussâtres au bord, à ponctuation assez forte, peu profonde, serrée et entremélée de quelques longs poils clairsemés, roux ; le 4° segment déprimé à sa base, plus grand que les autres et large- ment arrondi. long. 16 mill. La femelle diffère du mâle simplement par les caractères qui sont par- ticuliers à son sexe. Les mandibules sont bidentées; la dent apicale sub- aiguë, recourbée, la 2° arrondie à l'extrémité et profondément séparée de la 1°. Le bord antérieur du clypeus est irrégulièrement crénelé, avec de grandes soies raides, brunes; le disque plan porte une ligne longitudinale brillante. La pubescence des tarses est très raide, courte et très serrée en dessous, principalement à la paire antérieure ; la brosse ventrale entière- ment rousse et lrès peu dense. © long. 19 millim. La nidification consiste en un cylindre formé de petits fragments d’écorce lrès irrégulièrement elliptiques, collés par une de leurs extrémités el im- briqués comme les tuiles d’un toit. Ce cylindre est appliqué contre l'écorce des arbres; et, grâce à sa couleur et à sa composition, il est difficile de l'apercevoir. Les cellules sont placées bout à bout dans le cylindre, suivant la coutume habituelle des Mégachiles. La première cellule construite , c’est- à-dire la plus près de terre, est arrondie à sa base. Les fragments d’écorce sont reliés très solidement par une résine végétale, qui forme également un revêtement à l'intérieur des cellules. Les larves se filent chacune un cocon très souple, étroitement appliqué contre les parois de leur cellule. La Faune er 14 Fiors sourerraives Du Purrs ne Panrrac (Lor), par M. ArwanD Viré. (LagorarorRe DE M. Le proresseur Enmonp Perrier.) La Faune des cavernes a jusqu'ici passé pour une faune pauvre, aussi bien en espèces qu’en individus. Cette opinion, facilement concevable, mais parfaitement erronée, provient d’une idée à priori, qui consiste à ne considérer comme habitable que la portion de notre globe soumise aux influences extérieures dans lesquelles nous vivons nous-mêmes (cha- leur forte ou tempérée, lumière abondante, puissante végétation, ete.). La Faune arctique et la Faune des grands fonds marins sont déjà venues modi- — 602 — fier un peu nos idées sur ce point, et nous allons voir tout à l'heure que le milieu obscur doit aussi les rectifier tout à fait. # Une seconde cause d’erreur est l'insuffisance des recherches qui vient mettre une lacune dans la vie, là où 11 n’en existe que dans nos connais- sances. La chasse dans les cavernes n’est pas une partie de plaisir; la difficulté des accès, l'obscurité humide, la crainte de l'inconnu, les frais énormes de beaucoup d’explorations et surtout le peu de temps dont on dispose géné- ralement sont autant de facteurs qui paralysent les recherches. Depuis quelques années, nous avons voulu voir si cette prétendue pau- vreté zoologique des grottes était bien réelle. Nous nous sommes astreints à passer de longs jours, parfois de longues semaines à explorer la même grolte (Baume-les-Messieurs, Dargilan, Sorrèze, Bétharram, Catacombes de Paris, etc.). Certes, un tel procédé demande beaucoup de temps et ne prête pas à des découvertes sensationnelles, mais 11 a cet avantage de nous faire pénétrer plus intimement le fond des choses et nous a permis en par- ticulier de nous convaincre qu’au fond des cavernes comme à la surface du sol la vie pullule sans cesse. Un nouveau champ d’études s’est ouvert à nous, que nous avons pu exploiter d’une façon méthodique. En 1889, MM. E.-A. Martel, Gaupillat, Delaunay, etc., découvraient la belle grotte de Padirac. En 1898, nous entreprenions de la rendre acces- sible aux savants et aux touristes 0). Sous notre direction, des aménagements confortables en même temps que discrets ont été exécutés à Padirac et en rendent désormais la visite aussi facile qu'agréable. Un ministre de l'Instruction publique, M. Georges Leygues, guidé par le regretté À. Milne Edwards, et plusieurs membres de l’Institut, est venu inaugurer solennellement le Puits de Padirac et a pu se rendre compte de l'intérêt scientifique considérable présenté par cette cavité, qui est en même temps une des plus imposantes et des plus pittoresques du monde entier. Un personnel fixe est chargé d’y guider les touristes toute l’année. Aussi en avons-nous profité pour dresser deux des guides, Louis Bel et J. Tour- nié, à la recherche de la faune souterraine. Nous nous y rendons nous- même fréquemment el pouvons y contrôler et y compléter les recherches. Les procédés de chasse y sont de deux sortes : 1° pour la faune terrestre des appâts fixes (vieux bois, matières organiques diverses); 2° pour la faune aquatique, des nasses en toile métallique, diversement appâtées. Tournier et Bel sont chargés d'aller périodiquement relever les nasses et recueillir la faune terrestre. 0) Cet aménagement a pu s'effectuer grâce au concours de nombreux sou- scripteurs savants , arlistes, financiers, etc., et grâce à la collaboration dévouée de la Société des Voyages économiques ( Voyages universels). Près de 150,000 fr. ont été ainsi employés. Sd D — 603 — Fig. 1. — Stenasellus Virei Dollfus. — Les récoltes sont par eux mises dans des tubes pleins d'alcool et une étiquette indique le lieu et le jour de la récolte (ceci pour tacher de fixer la question encore controversée de l’époque ou des époques de reproduc- tion des cavernicoles) ; grâce à ces procédés, la faune de Padirac commence à être suffisamment connue et s’est révélée comme relativement très riche. Près de quarante espèces, bien déterminées, sont déjà cataloguées; beau- coup sont encore à l'étude, surtout parmi les Thysanoures, les Diptères et les Vers; plusieurs sont nouvelles et spéciales à Padirac et nous apportent des documents bien nouveaux sur l'origine et la formation de la Faune souterraine. | Voici la liste des espèces rencontrées : Crustacés. Amphipodes. Nipaarçus PLatEaur var. robustus Che- Copépodes. vreux. Cxezors viripis Jurinac. CYCLOPS FIMBRIATUS. Plusieurs espèces non encore détermi- | Srenasezzus Viret Dollfus () (spécial à nées. Padirac). Isopodes. 0) Des doutes ayant été récemment émis sur la validité du classement du Stenasellus Virei Dollfus (fig. 1) dans le groupe des Asellotes, nous avons repris l'étude complète de l’animal. Grâce à une excellente loupe binoculaire de Zeiss, qui est vraiment un instrument merveilleux, nous avons pu étudier très en détail la morphologie externe, ainsi que le système des pièces buccales de cet animal, et nous sommes arrivé à la conclusion suivante. NL l É Ne Fig. 2. — Organes buccaux du Stenasellus Virei Dollfus. L'aspect extérieur du Stenasellus, qui semble à première vue le rapprocher des Tanais, l'en éloigne déjà, mais l’examen approfondi des appendices respiratoires, locomoteurs et masticateurs (fig. 2) ne saurait laisser aucun doute sur sa véritable place parmi les Asellotes. Les figures 1 et 2 ci-jointes nous dispensent d'entrer — 00) — ASELLUS AQUATIQUS. — cavameus Schiodte. Tricuoniseus nosEus. — cAvennicoLa Budde-Lund. PoncELLIO DILATATUS. — SCABER. Arachnides. Nesricus cezzucanus Clerck. Mera Menanpi. Porywicnonox Larzeut cazticum VerhœælfT, Thysanoures. Cauronka srarayunus Weslw. — — var, Gooker Pack. PseuposiNeLLA cavennanum Moniez. Tomocenus Tallb. H£ronomurus Niribus. — MAnGArITARIUS Wankel. TRIDENTIFERUS, Var. minor SC j 8 Eug. Simon (fig.3). É Iscuynorsaris LUTEIPES Eug (fig.3) Doliéotéres, Quenius mesomezinus Marsch. TriICHOPHYA PILICORNIS. PreRoOSTICHUS CRISTATUS. AGAX ATER. CRYPTOPHAGUS SCUTELLATUS. — DISTINGUENDUS. ALEOCHARA MAESTA. ÂTIHETA SULCIFRONS. Chernetides. À déterminer. Acariens. À déterminer. Myriapodes. Porypesmus INcoxsTANs. dans plus de détails à ce sujet, et permettent de dire que le nom de Stenasellus appliqué à notre animal est bien valable. On remarquera cependant que le Stenasellus présente avec nos Asellus ordi- naires de profondes différences. D’abord la ressemblance entre les divers segments beaucoup plus prononcée que dans l’Asellus ; ensuite la présence de deux segments thoraciques de plus. 11 est regrettable que la possession d’un seul spécimen de l'espèce ne nous permette pas de voir comment se comporte le système nerveux qui est sans doute moins coalescent que dans l’espèce normale. Quoi qu’il en soit, les caractères extérieurs nous montrent que le Stenasellus est moins différencié que VAsellus, qu'il semble être plus près du type ancestral et que l’on est en droit de se demander si l’on n’a pas affaire ici à un type très archaïque, à une forme survivant exceptionnellement sur un point, alors que tous ses semblables, qui devaient exister aux époques géologiques antérieures dans nos ruisseaux aé- riens seraient disparus par suite du changement des climats. Quelques rares exem- plaires, adaptés au milieu souterrain, auraient seuls survécu. Le Stenasellus a été récolté le 16 août 1896 dans une nasse au fond de la rivière souterraine du Puits de Padirac, au nombre de deux exemplaires. Nous les avions mis, pour les étudier ultérieurement, dans une boîte de zinc avec de l'eau. Mais, à cette époque, sortir du Puits de Padirac était une chose compliquée, dificile et même périlleuse. Il fallait, pour atteindre le sol du plateau, remonter près de 100 mètres d’échelles de corde dans le vide ou dans des cascades glacées et, dans les manœuvres compliquées nécessitées par cette ascension, la boîte s’ou- vrit, une partie de l’eau se répandit et l’un des exemplaires disparut. Jamais plus il ne s’en est retrouvé dans nos nasses, bien que, depuis 1899, les récoltes de faune soient poursuivies très régulièrement. L'espèce semble disparue et peut-être avons- nous récolté les derniers spécimens. — 606 — Diptères. Vers. En détermination. EISENIELLA TETRAEDRA Sav. — ROSE Sav. Mollusques. ù HELopniLus RuBIDus. HyazimiA ceccaria Müller. PLanarta cAvarica Frics. Hezix noTUNDATA. = HISPIDA. Mammifères, Byrminezza Panimacr Locard nov. sp. | RniNozopuus FERRUM EQuINUN. (spéciale à Padirac), VESPERTILIO MURINUS. Comme on le voit, beaucoup de ces animaux sont des espèces que l'on rencontre aussi bien à la surface du sol que sous terre, et plus d’un natu- raliste va nous reprocher de les faire figurer dans une liste consacrée à la faune souterraine. Fig. 3. — Ischyropsahs luteipes E. Simon. C'est un reproche que nous ne saurions admettre. Il n'existe pas de limite tranchée entre la faune normale et la faune sou- terraine absolument modifiée, et {ous les critériums proposés (cécité, dé- pigmentation, etc.) n'ont rien d'absolu. L'une de ces faunes provient de l'autre et plus d'une espèce vient nous en apporter la preuve. L’Asellus aquaticus, par exemple, que l'on trouve en très grand nombre dans notre rivière souterraine, ne diffère pas, dans la majorité des eas, de l'espèce des ruisseaux aériens. Cependant bon nombre sont plus ou moins décolorés et ont des yeux réduits, d’autres sont tout à fait décolorés ct ont des yeux imperceptibles!”, d’autres, enfin, sont décolorés et complètement av eugles et répondent par- faitement au type de l’Asellus cavaticus, de Schiôdte. Ferons-nous des uns des lucicoles, des aulres des cavermcoles ? Où sera la limite? Où placerons-nous les individus dépigmentés, mais qui ont encore U) Voir À. Viné, La Faune souterramne de France, Paris, Baïllière, 1900. — (607 — des yeux ? Mieux vaut ne considérer qu'un seul Asellus, l'Asellus aquaticus , modifiable selon les milieux où il vit. Négligeons ces querelles de mots et appliquons-nous à l'étude de la biologie de tout ce que nous rencontrons sous terre. Notre champ d'étude s'élargit ainsi et s’éclaire singulièrement, et nous saisissons, par une ana- lyse patiente et raisonnée, la série des transformations des espèces qui changent de milieu. Padirac nous apprend encore autre chose. Une espèce, Stenasellus Virei Dollfus, que nous y renconträmes en 1896, vient nous montrer que la Faune actuelle n'est pas seule à peupler les eaux souterraines, mais que les Faunes anciennes disparues de la surface du sol par suite des changements de climats ont laissé quelques représen- tants dans les eaux des cavernes. Quant à ce qui est de la richesse en individus, nous dirons simplement que l’Asellus et la Bythinella se rencontrent par dizaines de mille, que le Niphargus, les Pseudosinella, les Acariens , les Diptères, elc., se trouvent par milliers. Le Stenasellus seul fait exception sans que nous puissions assigner une cause à cette anomalie, et s’il est nécessaire de tout expliquer, nous dirons simplement que la cause en est dans ce que l'espèce est en voie de dispa- rition. FLORE. Moins riche est la Flore, parce que les végétaux en général ont besoin de lumière pour assurer leurs fonctions chlorophyllennes et leurs fonctions reproductrices. Un certain nombre de Champignons ont cependant été récoltés et éludiés par M. Maheu. Citons seulement ceux qui ont été ren- contrés à l’obscurité absolue et profondément modifiés dans leurs fonctions de reproduction. Coprinus micaceus, Polyporus zonatus, P. Versicolor, Licea vermicosa , Peziza elatium, Mycena aciculo, Stereum hirsutum , var. luteum , Crepidotus molls, agaric indéterminable. Enfin nos eaux souterraines, quoique remarquablement pures (220 mi- crobes seulement par centimètre cube), renferment huit espèces de bactéries (analyse de M. Maheu). Bacillus luteus, Bacillus megatherium, Bacilus gyratus albus, Bacillus aquatihs , Micrococcus aurentiacus, Micrococcus cremoïdes, colonies grises, bacilles prenant le gram, colonie blanche en clou micrococcus. Comme on le voit, l'étude d’une seule grotte, faite méthodiquement, et patiemment poursuivie, montre dans la Faune et la Flore souterraines une richesse jusqu'ici insoupçonnée, et peut nous faire à bon droit présager bien des trouvailles précieuses par le développement méthodique de nou- velles recherches. — 608 — DescriPTION DE MoLLusquEs NouvEAux APPARTENANT À LA FAUNE SOUTERRAINE DE FRANCE ET D'ÎTrALI£, Par M. Arxouzp Locarp. Bythinella Padiraci Locard. Coquille de très petite taille, environ deux fois plus haute que large, subcylindroïde allongée, à peine un peu plus étroite au sommet qu’à la base; quatre à cinq tours de spire; le premier très petit, les suivants bien convexes, arrondis dans le bas, à croissance rapide, régulière, progres- sive; sommet très obtus, arrondi-aplati; suture linéaire, simple, très accusée par suite de la convexité des tours; dernier tour un peu haut, un peu plus grand à sa naissance que la demi-hauteur totale, largement arqué latéralement, arrondi dans le bas, fortement déclive à l'extrémité; fente ombilicale étroite mais sensible; ouverture subcirculaire, lépèrement plus rétrécie dans le haut que dans le bas, sensiblement aussi haute que le tiers de la hauteur totale ,inscrite dans un plan à peine oblique, avec son grand axe très faiblement incliné par rapport à l’axe de la coquille; péristome continu chez les sujets biens adultes , mince, droit, tranchant; test assez solide, peu épais, lisse, brillant, subopaque, d’un blanc jaunacé; très clair, encroûté sous une couche assez épaisse, d’un noir terne et finement granuleuse. Hanieuntolale eh 7 Si RAR Nr 3 à 3 1/2 millim. Diamètre: Max. : : 56.2 2.20% 1 1/2 à 1 3/4 = Habitat : Padirac, très commun dans la rivière souterraine. Cette espèce dont nous avons pu examiner un grand nombre d'individus présente quelques variations qu’il importe de signaler. Beaucoup de sujets vivants ou morts sont fortement encroûtés d’une matière noire qui re- couvre toute la surface du test. Get encroûtement modifie lépèrement le pro- fil de la coquille, en augmentant un peu sa taille et en altérant son galbe: ce dépôt est en effet un peu plus abondant sur la partie latérale des tours, et de moindre épaisseur au voisinage de la suture; celle-ci peut alors paraître comme canaliculée, et les tours ont un peu l'allure du Bythinella carinulata®); mais on trouve en même temps des individus qui sont dé- pourvus de leur incrustation. On peut ainsi facilement rétablir le profil normal de cette espèce tel que nous l’avons décrit , avecses tours convexes . arrondis surtout dans le bas, séparés par une suture profonde. On peut établir des var. minor, curta, elongata, ventricosa, etc., qui se définissent d’elles-mêmes. 9 Hydrobia carinulata, Drouët, 1868. Mol. Côte d'Or, p. 90. — Bythineila carinulata, Loc., 1893. Conch. franc., p. 87. — 009 — Le Bythinella Padiraci peut être rapproché des B. opaca Liegler que l'on a signalé notamment dans les départements de la Lozère et de l'Aveyron: mais il s'en distin- gue : par son galbe plus étroite- ment allongé; par sa spire plus haute avec un tour de plus: par sa croissance plus régu- lière, plus progressive; par son dernier tour proportion- nellement moins haut, ete. I a plus d’analogie avec le Bythi- nella gracihs © que l'on trouve dans plusieurs fontaines de l'Aveyron; mais il s'en sépare : Fig. 1. par son galbe moins étroit, moins haut; par ses tours de spire plus convexes-arrondis; par sa suture plus profonde; par son dernier tour un peu moins développé, à crois- sance plus régulière, etc. ©. Lartetia Virei Locard. Coquille de taille très petite, d’un galbe conoïde un peu court, allant en s’atténuant progressivement de la base au sommet; sommet petit, obtus, arrondi, comme troncatulé; spire peu haute; quatre tours; le premier ar- rondi-aplati; les deux suivants étroite- ment arrondis latéralement, à croissance un peu lente, mais progressive et répu- hère; le dernier un peu plus grand à sa naissance que les deux tiers de la hau- teur totale, d’abord bien arrondi comme les tours précédents, puis fortement dé- clive-allongé à lextrémité; suture li- néaire, simple, très profonde par suite de la convexité des tours; ouverture ovalaire, un peu plus grande que le tiers de la hauteur totale, inscrite dans un plan à peine oblique, avec Fi D, 9: 19 2 0) Paludina opaca, Liegler, 1850. In Frauenfeld, Ueb. Pal. gat. Pal. virid., p. 16. — Bythinella opaca, Loc., 1893. Conch. franc., p. 88. @) Bythinella graclis, Loc., 1893. Conch. franç.. p. 89. G) L'animal présente des yeux sous forme de petites taches noires à la base externe des antennes. Ces yeux, qui paraissent souvent normaux, ne sont plus, souvent, que des résidus pigmentaires sans rapport avec le nerf optique. L'étude histologique en sera faite prochainement. (A. Viré.) Muséux. — vu. 1 — 610 — son grand axe fortement incliné par rapport au grand axe de la coquille : fente ombilicale presque nulle, entièrement masquée par le péristome; pé- ristome continu, mince, tranchant, lévèrement détaché de l’avant-dernier tour; bord columellaire arqué, en partie réfléchi sur la fente ombulicale; bord externe faiblement projeté en avant, de manière à dessiner une en- coche pleurotomoïdale assez large mais peu profonde; bord inférieur.assez étroitement arqué mais non saïllant par rapport au bord supérieur; test solide, assez épais, lisse et brillant; d’un blanc opaque après la mort de l'animal. Hauteur totale. 216 mA, PERRET .. 3 im Diameire maine ce MEN De Re de 6 IDE Cette élégante espèce a été recueillie, en 1901, par M. Armand Viré dans une grotte d'Italie, le Covolo della Guerra, près de Lumignano et de Costozza, aux environs de Vicence; c'est dans cette petite grotte qu'ont été trouvés le Cœcosphaeroma bericum et plusieurs autres espèces intéres- santes. [l n’a pu récolter que quatre échantillons seulement. Nous sommes heureux de donner à cette espèce nouvelle le nom de ce savant explorateur. Dans la monographie que nous avons publiée en 1882! des espèces connues jusqu'alors dans le genre Lartetia, nous avons été conduit à les ranger dans deux groupes bien distincts basés sur le galbe plus ou moins allongé des coquilles. Le Lartetia Virer appartiendrait donc, d’après la description que nous venons d’en donner au groupe du L. diaphana, ren- fermant les formes affectant un faciès conoïde un peu court, ventru à la base, avec des tours de spire bien arrondis. Mais aucune des espèces connues jusqu'à ce jour ne présente un galbe aussi court, avec des tours aussi peu nombreux en même temps aussi convexes, et un dernier tour relativement aussi allongé. [l sera donc toujours facile de le bien distinguer de ses congénères. D'autre part, l’encoche pleurotomoïdale et les autres caractères aperturaux, Sans être extrêmement développés, sont cependant très suffisamment établis pour permettre d’aflirmer la place de cette espèce dans le genre Lartetia, tel qu'il a été institué par le regretté Bourgwignat ©. Jusqu'à ces dernières années, les Lartetia n'avaient été observés que dans le Nord-Est de la France, vivant dans les eaux fraîches et limpides des sources, mais voici deux formes nouvelles : les Lartetia umbihicata ? et L. Virei qui viennent déplacer l'habitat normal du genre, tel qu'il était com- pris jusqu’à ces derniers temps. En effet, ces deux espèces, quoique abso- lument différentes, ont élé trouvées dans des milieux souterrains du dépar- 1) A. Locarn, 1882. Monogr. du genre Larteha, in Contrib. faune malac. rant., LE, p::6. ®) Boureuiexat, 1861. Cat. Moll. terre fluv. diluvienne env. Paris, p. 15-17. %) Lartetia umbilicata, Loc., 1901. In Bull. soc. Étude sc. nat. Nimes (tir. à part). É | | 0 | 4 — OIL — tement du Gard et du nord de l'Italie, Malheureusement, nous n'en connaissons pas l'animal. Il eût été en eflet fort intéressant de savoir si leurs organes visuels ne se sont pas modifiés alors que leurs congénères vivent en pleine lumière à la surface du sol. Valvata Moquiniana de Reyniés. Valvata Moquiniana, de Reyn., tx Dupuy, 1851. Hhst. Moll., p. 586, pl. XXVIIT, fig. 15. — Mog. Tand., 1855. Hist. Moll., IL, p. 545, pl. XLI, fig. 26-31. — Loc., 1882. Prodr., p. 250. — Loc., 1889. Mon. genre Valvata, Contr., XV, p. 57. — Loc., 1893. Conch. Franc., p. 128, fig. 131. Le type de Reyniés provenait des alluvions du Lot près de Mende, dans la Lozère. Depuis, nous l'avons également reçu d'Estaing dans l'Aveyron. M. Paul Faucher, qui, à la demande de M. Armand Viré, recherche la faune souterraine du Gard (voir Bull. 1900, n° 6), en a récolté une dizaine d'échantillons dans les puits de Sauve dans le Gard. Cette forme, qui appar- lient au groupe du V. globulina ®”, est caractérisée : par son galbe déprimé- olobuleux:; sa spire relativement peu haute avec 3 à 3 1/2 tours bien étagés, bien convexes:; son ombilic assez étroit; son ouverture oblique et bien arrondie. Sa taille ne dépasse pas de 1, 1/2 à 2 millimètres de dia- mètre. C’est, croyons-nous, la première fois que l’on signale la présence d'un Valvata dans des milieux souterrains. ACTION PHYSIOLOGIQUE DE L'EXTRAIT DE FRAISES, par M. E. GLey. Dans des travaux antérieurs, j'ai soutenu que les substances anticoagu- lantes du groupe des albumoses, qui sont en même temps lymphagogues, sont aussi excilo-sécrétoires ©. Une propriété commune réunit donc toutes ces substanees. Or, on sait depuis longtemps que plusieurs d’entre elles, même ingérées en très pelite quantité par des individus qui y sont particu- lièrement sensibles, déterminent de lurticaire, C’est ce qui m'avait donné l'idée de rechercher si les fraises, qui produisent de l’urticaire chez cer- taines personnes, ne posséderaient pas une action lymphagogue et anti- (0) Locarn, 1889. Contrib. , XV, p. 51. ® E. Grey, Action des substances anticoagulantes du groupe de la propeptone sur les sécrétions. Bull. du Muséum, 28 juin 1897, p. 244. — Sur le mode d’action des substances anticoagulantes du groupe de la propeptone. Action de ces sub- stances sur les sécrétions. In Cinquantenaire de la Soc. de Biolopie, Paris, Masson et C°, 1899, p. 701-713. hi2. — 612 — coagulante. La question a déjà été posée par Clopatt © en ce qui concerne la propriété 1ymphagogue, et ce physiologiste a découvert que l'injection intra-veineuse d’un extrait aqueux de fraises amène laugmentation dela lymphe du canal thoracique chez le chien. Les fraises contiennent donc une substance lymphagogue. J'ai jugé inutile de refaire les expériences très démonstratives de Clopatt. J'ai continué seulement celles que j'avais commencées. Je me suis surtout servi de fraises des bois préalablement desséchées à l'étuve vers 50-55 degrés. On pulvérise soigneusement et on conserve à l'abri de lhumidité. Pour les expériences, j'ai toujours pris la même quantité de cette poudre, soit 1 gramme pour 10 d’eau distillée portée à lébullition ; on laisse deux ou trois minutes la poudre dans l'eau chaude, on filtre et on injecte dans une veine. Cet extrait est très acide (présence d'acide malique). Je l'ai employé tel quel ou neutralisé. L'injection fait immédiatement baisser la pression intra-artérielle. L'effet est aussi brusque et aussi marqué qu'avec une peptone commerciale (la peptone de Witte, par exemple). Ainsi, sur un chien de 10 à 12 kilo- grammes, la pression tombe, dès que lon a injecté 10 à 20 centimètres cubes de la solution à 1 pour 10, de 20 centimètres de mercure, dans la carolide, à 4 ou 5 centimètres; de grandes oscillations cardiaques s’ob- servent, puis la systole diminue d'amplitude, le cœur se ralentit: la pression se relève peu à peu et en 4 à 5 minutes est remontée à 17-18 centimètres de mercure ©. Je n'ai jusqu'à présent recherché action sécréloire que sur le pancréas, chez le chien anesthésié par le chloralose. L'effet oblenu a été très net. D'après ce que j'ai vu des effets exeilo-sécrétoires des substances analoguës, telles que la peptone, l'extrait de muscles d’écrevisses, etc., 11 est très vrai- semblable que l'extrait de fraises doit agir aussi sur les autres glandes. Si lon suit les variations de la coagulabilité du sang, en même temps que celles de la pression intra-artérielle, on constate que le sang devient moins coagulable. Cependant je n'ai jamais obtenu , en injectant des doses de poudre de o gr. 25 à 1 gramme par kilogramme d'animal, d’incoagulabilité complète, comme avec la peptone ou l'extrait de muscles d'écrevisses, etc. Je n'ai observé que des retards dans la coagulation, variant de quinze minutes à une ou deux heures. De son côté, Clopatt, dans ses expériences, ne note qu'une seule fois (Expér. Il) que la Iymphe coagule beaucoup plus lente- ment après qu'avant l'injection. Cependant, même quand le retard n'est pas considérable, on voit le plasma se séparer très rapidement des globules, 4) A, CLoparr, Ueber die lymphagogen Eigenschaften des Erdbeerenextractes. Skand. Archiv f. Physiol., X, Lo3-h12; 1900. (®) J'ai observé sur Îles animaux non anesthésiés une phase, d'assez courte du- réc, de narcose, comme à la suite des injections intra-veineuses de peptone. — 613 — comme il arrive quand le sang doit devenir complètement incoagulable; mais bientôt ce plasma se coagule indépendamment de la masse globu- laire, In vitro, si l'on ajoute à du sang de chien à peu près moitié de son vo- lume d'extrait de fraises à 1 p. 10 (par exemple, + centimètres cubes de celte solution pour 5 centimètres cubes de sang), on obtient une incoagu- labilité qui dure en général vingt-quatre heures et plus. Le plasma se sépare très vite des globules. Sur le Lapin, l'injection intra-veineuse d'extrait aqueux de fraises, neu- tralisé ou acide, ne détermine aucune modification de la coagulabilité du sang. Cet animal m'a paru aussi réfractaire à la substance anticoagulante contenue dans cet extrait qu'à celle qui se trouve dans les peptones du commerce. Je signalerai encore un autre effet physiologique de l'extrait de fraises. Get extrait aqueux, naturel (c’est-à-dire acide) ou neutralisé, préparé à froid où à chaud (comme il a été dit plus haut), exerce sur les hématies du Chien, du Lapin et du Cobaye (seuls animaux sur lesquels jusqu'ici j'ai recherché le fait) une action agglutinante des plus marquées. Ce sont les hématies du Chien qui s'agglutinent le plus vite (presque instantanément) et le plus fortement. Quelquefois celles du Lapin ne s'agglutinent pas ou s’agpglu- tinent peu et tardivement. L’extrait neutralisé est moins actif sur les plo- bules du Lapin. L'action est aussi nette sur les globules préalablement lavés que sur le sang total. Comme l'extrait de fraises est très riche en sels et en matières sucrées, pour éliminer toutes ces substances qui peuvent influencer le phénomène de l’agglutination, j'ai soumis à la dialyse cet extrait aqueux. Le produit qui reste dans le dialyseur est encore très lévèrement acide. Je l'ai employé tel quel, après redissolution dans l’eau salée, ou neutralisé. L'action agglu- tinante s’est encore manifestée, et avec une intensité apparemment égale. — Je me propose de poursuivre l'étude de cette agglutinine. Il serait intéressant de voir si d’autres substances anticoagulantes et lymphagogues possèdent une semblable propriété agglutinante, à quelque degré que ce fût. Ainsi cet extrait de fraises, dont j'ai l'intention d’ailleurs de continuer l'étude, possède des propriétés physiologiques remarquables, étant lympha- gogue, sécrétoire, hypotensif, lévèrement anticoagulant et agplutinant. — 614 — SUR UNE OURATÉE DE L’'ASCENSION, par M. Pa. van TiEGHEM. À son retour en France en 1829, après un voyage de trois années dans le Grand Océan sous le commandement du capitaine Dumont d’Urville, la corvette l’Astrolabe a visité, comme dernière relâche, l’île de l’Ascension. À. Lesson, pharmacien de l'expédition, en a rapporté, entre autres plantes, une Ochnacée, que j'ai pu étudier dans notre Herbier du Muséum et qui m'a paru, tant à cause du genre auquel elle appartient que de son habitat céographique, mériter quelque attention. L’échantillon est très incomplet, se réduisant à huit feuilles, toutes détachées de la tige qui les portait, et à trois sommités de rameaux, munies chacune de quelques pédicelles fructifères disposés en une courte panicule terminale. Encore les fruits en sont-ils tous tombés et perdus, ne laissant que leurs cinq cicatrices autour du sommet d’un gynophore ovoide, mesurant 7 à 12 millimètres le long sur 8 millimètres de large. Mais, tel qu'il est, 1l va nous permeltre de déterminer avec certitude la sous-famille, la tribu, la sous-tribu et avec une grande probabilité le genre auquel la plante appar- üent, dans lequel elle vient constituer une espèce nouvelle. La seule existence du gynophore suffit déjà à caractériser une Ochnoïdée. Autour de sa base est un cercle de dix petits moignons, qui sont les très courts filets persistants de dix élamines à anthères caduques; la plante est donc une Ouratée. Au-dessous se voient les cinq larges cicatrices des sépales tombés; cest donc une Orthospermée. Enfin, comme elle est entière- ment glabre dans toutes ses parties, même sur ses pédicelles fructifères, et que ceux-ci sont disposés en une panicule terminale, elle doit être classée, tout au moins provisoirement, dans le genre Ouratée (Ouratea Aublet), parmi les espèces douteuses de ce genre, jusqu'à ce que l'étude du fruit mür pernelte, d’après la conformation et l'orientation de l'embryon, de lui attribuer sa place définitive. Dans ce groupe d'espèces, tel qu'il se trouve composé dans un Mémoire récemment publié®, notre plante se distingue de toutes les autres et se montre nouvelle; je la nommerai Ouratée de Lesson (Ouratea Lessoni x. T.). Ses feuilles, notamment, dont le pétiole mesure environ 1 centimètre, ont un limbe ovale atténué à la base, prolongé en longue pointe au sommet, à bord muni de très petites dents espacées, très luisant sur les deux faces, à nervures latérales de deux sortes, peu saillantes, les plus grandes recour- 9 Pn. van Tiecuen, Sur les Ochnacées (Ann. des Sciences nat., 8° série, Bot. , XVI, p. 25h et suiv., 1902), | — 615 — bées vers le haut et longeant le bord, mesurant 16 à 18 centimètres de Jong sur 5 à 6 centimètres de large. La structure de la tige et de la feuille offre aussi quelques caractères intéressants. La tige a son cristarque externe bien développé, quoique discontinu, situé à un rang de l'épiderme:; elle n’a pas de cristarque endodermique et les ares fibreux péricycliques, qui sont larges et minces, ont une tendance à s’unir en une couche continue par la sclérose des cellules intermédiaires. Le périderme s’y forme dans l'épiderme. La feuille a dans son pétiole un cristarque externe, séparé de l’épiderme par une seule assise, et un cristarque endodermique bien développé. Le limbe a son épiderme fortement gélifié, son écorce faiblement palissadique et ses méristèles munies d’une bande de eristarque endodermique en haut et en bas. Ainsi dûment constatée, la présence d’une Ouratée à l'ile de l’Ascension me paraît offrir, au point de vue de la Géographie botanique, un certain intérêt. Cette île est située, en effet, solitaire au milieu de l’océan Atlantique, à peu près à égale distance de la côte orientale de l'Amérique, en face de la province brésilienne de Pernambuco, et de la côte occidentale d'Afrique, en face de la province portugaise de Loanda, deux régions très riches, comme on sait, en Ochnacées, notamment en Ouratées, mais où cette tribu est représentée par deux sous-tribus très distinctes , toutes les Ouratées d'Amérique, qui ont le calice caduc, appartenant à la sous-tribu des Or- thospermées, toutes celles d'Afrique, qui ont le calice persistant et accrescent, se rattachant à la sous-tribu des Campylospermées. Puisqu’elle est une Orthospermée , comme on vient de le voir, l'Ochnacée de l’Ascension donne à la végétation de cette île un caractère nettement américain. Ge résultat est nouveau et inattendu. L’Ascension est, en effet, rattachée à l'Afrique par les géographes, et aussi par les botanistes. On sait peu de chose, il est vrai, sur la végétation, d’ailleurs très pauvre, de cette île. Néanmoins, dans ses Considérations sur les Flores insulaires, M. J. Hooker n’a pas hésité à lui attribuer, comme à Sainte-Hélène, qui est beaucoup plus rapprochée de la côte d'Afrique, une végétation afri- caine ©. On voit que, tout au moins en ce qui concerne la famille des Ochnacées, il y a dans l’assertion de cet éminent botaniste quelque chose à modifier. () Ann. des Scences nat., 5° série, Bot., VE, p. 284 et p. 294, 1866. — 616 — STRUCTURE DE L'ETAMINE CHEZ LES SCROFULARIACÉES, PAR M. Pa. van Tiecnem. Il est aujourd’hui bien démontré et universellement reconnu que les plantes dites naguère Phanérogames sont des Prothallées, à prothalles de deux sortes profondément inclus dans le corps adulte, en un mot, des Endoprothallées. Cette inclusion des deux prothalles rend ici l’union des deux gamètes qu'ils produisent pour former l'œuf aussi cachée, aussi difi- cile à observer que possible; d’où une contradiction flagrante avec le nom donné jusqu'à présent à ce groupe, qui oblige à le rejeter, comme je l'ai fait voir ici même dans une Note antérieure). Les grains de pollen de ces plantes sont donc autant de microdiodes, pro- duisant chacune en germant un prothalle mäle; les sacs polliniques sont autant de microdiodanges; Panthère est le limbe et le filet le pétiole d’une microdiodophylle ; l'étamine, enfin , est cette microdiodophylle tout entière. Depuis que la valeur morphologique de l’étamine est ainsi mieux comprise, l'importance des diverses modifications de forme et de structure qu’elle subit suivant les plantes et le parti qu’on en peut tirer pour améliorer la Classification ont été de jour en jour plus appréciés. Aussi peut-on s'étonner que ces modifications ne soient pas encore aussi bien connues qu’elles mé- riteraient de l'être dans plusieurs familles même très vastes et très répan- dues. Pour aujourd’hui, je me bornerai à en examiner une seule à ce point de vue, et ce sera les Scrofulariacées. Dans la fleur de ces plantes, l’étamine offre deux types de structure très différents, suivant que l’anthère y est dorsifixe, pendante, bifide et creusée de quatre sacs polliniques longitudinaux, en un mot tétrathèque, ce qui est le cas le plus fréquent, ou basifixe, dressée, entière et creusée seule- ment de deux sacs polliniques transversaux, en un mot dithèque, ce qui est le cas le moins fréquent. Étudions séparément ces deux dispositions, dans leur caractère général et leurs principales modifications. 1. Type tétrathèque et ses principales modifications. — Dans les Müfliers (Antirrhinum), les Linaires (Linaria), les Mimules (Mimulus), le Paulov- nier (Paulovnia), les Rhinanthes (Rhinanthus), les Mélampyres (Melam- pyrum), ete., le filet de l’étamine porte, fixée à son extrémité par le sommet de sa face dorsale, une anthère pendante, bifide, en forme de fer à cheval à branches plus ou moins divergentes, dans chaque moitié de laquelle il envoie un rameau de sa méristèle bifurquée. Une coupe transversale de l’'anthère faite au voisinage du sommet, dans la partie commune, y ren- (0 Pa. van Tiecnem, La fleur dans les plantes vasculaires dites Cryptogames (Bulletin du Muséum, VIT, p. 106, février 1902). E — 017 — contre quatre sacs polliniques, deux de chaque côté, tandis que, plus bas, chaque moilié séparée n'en renferme que deux, Chacun de ces sacs s'ouvre vers l'intérieur de la fleur par une fente longitudinale propre ; mais les deux fentes d’un même côté sont tellement voisines, qu'elles simulent une fente unique. Vers le sommet, les deux paires de fentes se rappro- chent, mais en demeurant bien distinctes jusqu'à la fin. Dans les Digitales (Digitalis), les Maurandies (Maurandia), les Leuco- phylles (Leucophyllum), les Aptosimes (Aptosimum), etc., l'anthère offre la même forme et la même structure, avec cette différence que les paires de fentes, en se rapprochant au sommet, s'unissent et confluent en une double fente unique, en forme de fer à cheval, différence peu importante, car on l'observe non seulement entre genres voisins, mais entre espèces d’un même genre, comme on le voit, par exemple, chez les Véroniques ( Vero- nica), les Galcéolaires (Galceolaria), etc. Une série de modifications plus importantes, mais aussi plus cachées, résulte de la manière dont se comportent les deux sacs de chaque paire. Tantôt, en effet, ils n’offrent entre eux au dehors aucun sillon, mais sont séparés en dedans par une cloison, qui est mince et plane s'ils ont une section transverse ovale, comme dans les Müfliers, les Lainaires, les Véro- niques , les Ghélones, etc., qui est épaissie et fortement bombée en son mi- lieu s'ils ont une section transverse arquée en fer à cheval, comme dans les Digitales, ete. Tantôt, au contraire, ils sont séparés en dehors par un sillon profond et n'offrent entre eux en dedans aucune cloison; alors aussi 1ls peuvent avoir une section transverse ovale, comme dans les Torénies, etc. , ou arquée autour d’une bosse fortement saillante, comme dans le Paulov- mer, ele. Que les deux sacs d’une même paire soient séparés par une cloison interne ou par un sillon externe, ils s'ouvrent d’ailleurs chacun pour son compte par une fente longitudinale, mais les deux fentes sont tellement rapprochées, de chaque côté de la cloison dans le premier cas, au fond du sillon dans le second, qu’elles simulent une fente unique. Enfin une autre modification, particulièrement intéressante, comme on le verra tout à l'heure, résulte de ce que, dans certaines de ces plantes, l’une des moitiés de l’anthère, avec la paire de sacs qu’elle renferme, s’atro- phie et demeure stérile, comme dans les Harveyes (Harveya), les Sopubies (Sopubia), les Gentranthères (Centranthera), etc., où même avorte com- plètement, comme dans les Cycnes (Cycnium), les Striges (Striga), les Buchnères (Buchnera), les Zaluzianskies (Zaluzianskia), etc., ne laissant à l'étamine que deux sacs polliniques longitudinaux, situés d’un seul côté du filet, ce qui la rend asymétrique. Dans ces divers genres, l’étamine devient donc dithèque par avortement. Ge premier type, auquel se rattachent le plus grand nombre des genres et où l’étamine diffère peu , après tout, de sa conformation ordinaire et banale, a été, naturellement , reconnu de tout temps par les botanistes descripteurs. — 618 — Admettant pour vrai que les deux sacs d’une même paire confluent en-une seule cavité, en une seule loge, par la destruction de la cloison qui les séparé, et que cette cavité, cette loge, s'ouvre ensuite par une seule fente située vis- à-vis de la cloison disparue, deux erreurs qui sont encore aujourd’hui très répandues malgré les efforts faits à plusieurs reprises pour les corriger ©), ils ont pris, comme on sait, et conservé la mauvaise habitude de dire bilocu- laires les anthères à quatre sacs polliniques , uniloculaires les anthères à deux sacs. Ils décrivent donc tous l’anthère d’un Müûflier, d’une Linaire, d’un Mimule, etc., comme biloculaire à deux loges séparées au sommet, celle d'une Digitale, d’une Maurandie, d’un Leucophylle, etc., comme bilocu- laire à deux loges confluentes au sommet, et prennent grand soin, dans la définition des genres, de distinguer ces deux cas. Ils ont bien vu aussi, dans certains genres, l'atrophie, et, dans d’autres, l'avortement complet d’une des a de lanthère, qui devient par là uniloculaire. L'étude de ce premier type ne nous apprend donc pas grand’chose de nouveau, mais elle était nécessaire à l'intelligence du second. 2. Type dithèque et ses principales modifications. — C’est tout autrement que l’étamine est conformée dans les Scrofulaires (Scrophularia), genre type de la famille, dans les Molènes (Verbascum), les Gelsies ( Celsia), les Chénostomes ( Chænostoma), les Manulées (Manulea), les Némésies (Ne- mesia), les Limoselles ( Limosella) et bon nombre d’autres genres. Le filet s’y prolonge au sommet en un limbe arrondi et réniforme, dont le bord supérieur est entier, épaissi et creusé de deux sacs polliniques transver- saux, plus ou moins arqués en fer à cheval. Les coupes longitudinales tan- gentielles montrent que ces sacs sont à tout âge simples et continus d’un bout à l’autre. Sur les coupes longitudinales médianes, on voit qu'ils n'ont ordinairement pas de sillon entre eux au dehors, mais sont séparés en de- dans par une cloison, tantôt plane si leur section transverse est ovale, comme dans les Chénostomes , ete. , tantôt fortement bombée de chaque côté si leur section transverse est arquée el semi-lunaire, comme dans les Mo- lènes, les Celsies, les Scrofulaires , les Némésies, etc. Ils s'ouvrent, chacun pour son compte, de part et d'autre de la cloison, par deux fentes très rap- prochées simulant une fente unique, qui est longitudinale pour eux, mais transversale pour l’étamine dont ls occupent le sommet. En résumé, dans tous ces genres, l’anthère est basifixe , dressée, entière, dithèque à sacs transversaux. Tel qu’on vient de le caractériser, ce second Lype a été jusqu'ici totale- Voir sur ce point, Ph. van Tigemem, Observations sur la structure et la déhistence des anthères des Loranthacées, suivies de remarques sur la structure et la déhiscence des anthères en général (Bulletin de la Société botanique de France, XLIT, p. 363, 1895) et Éléments de botanique, 3° édition, 1, p. 358, 1898. — 619 — ment méconnu comme lel par les botanistes descripleurs. Tous, en effet, s'accordent à décrire l’anthère des Molènes , des Scrofulaires, des Limoselles , des Chénostomes, ete., comme biloculaire à loges confluentes au sommet, ou, ce qui revient au même, comme uniloculaire par confluence apicale des deux loges. Suivant eux, ces divers genres ne difléreraient done pas, à ce point de vue, de ceux de notre premier type où, comme dans les Di- gitales, par exemple, les fentes qui ouvrent les deux paires de sacs con- fluent en effet en une seule au sommet. Il y a là, dans cette confluence supposée et qui n'existe pas, une erreur, qui est grave, puisqu'elle sup- prime la question , et que la présente Note a pour principal objet de dissiper. Qu'on ignore encore aujourd’hui comment est faite exactement l’anthère d’une Molène ou d’une Scrofulaire , c’est à peine croyable et c’est pourtant la vérité. S'il est possible, comme nous allons maintenant l'essayer, de rattacher le second type au premier, ce sera par une voie bien différente et beaucoup plus indirecte. 3. Comment le second type dérive du premier. — Bien qu'il s'en montre, au premier abord, très différent, on peut se demander si le second type d'étamine ne pourrait pas tout de même être, de quelque façon, rattaché au premier. La famille des Scrofulariacées étant par ailleurs très homogène, il y a tout lieu de croire que les recherches dans ce sens aboutiront à un résultat satisfaisant. À cet effet, rappelons d’abord l'existence, dans le premier type, d’un certain nombre de genres où, par avortement complet d’une moitié de l'anthère, l'étamine est devenue dithèque, à sacs longitudinaux disposés sur Jun des flancs du filet, ce qui la rend asymétrique et unilatérale. Remarquons ensuite que, dans les Chénostomes, si les deux grandes étamines sont conformées comme il a été dit plus haut, il n’en est pas de même des deux petites. Celles-ci ont leur anthère rabattue latéralement sur le flanc du filet qui regarde l’étamine symétrique, de manière à ressem- bler aux étamines du premier type dont une moitié d’anthère a subi un avortement total. D'autre part, si, dans les Molènes de la section Lychnite (Lychnitis), les cinq étamines ont toutes, en eflet, l’anthère réniforme et terminale, dans les espèces de la section Thapse ( Thapsus), les trois petites sont seules ainsi conformées , les deux grandes ayant leurs anthères situées latéralement sur les flancs en regard de leurs filets. Enfin , dans les Celsies, qui ne diffèrent, comme on sait, des Molènes que par l'avortement complet de létamine médiane, les deux grandes étamines ont aussi chacune, dans la fleur épa- nouie, leur anthère attachée latéralement sur le flanc du filet qui regarde l’étamine symétrique, tandis que, dans le bouton, le filet recourbe en dehors son extrémité, de manière que l’anthère unilatérale, devenue ainsi réniforme, paraît portée transversalement à son sommet. — 620 — Plusieurs genres du second type offrent donc, dans une partie de leurs étamines, la conformation unilatérale et asymétrique qui caractérise, dans le premier type, les genres où une moitié de l’anthère a complètement avorté. Dès lors, pour ramener le second type au premier, il suffit d'admettre d'abord que l'avortement de la moitié de l'anthère située sur le flanc externe du filet y est constant, puis que la moitié subsistante, attachée au flanc interne, remonte le long du filet pour s'établir transversalement à son sommet, en forme de chapeau de gendarme, de manière à rendre à l’élamine tout en- tière sa symétrie bilatérale. Ge petit déplacement explique, en effet, à la fois le contour réniforme de l’anthère et la transversalité des deux sacs polli- niques qu'elle renferme et de la double fente qui les ouvre. Par ces deux modifications successives, le second type se trouverait donc dériver du premier, et la fleur reprendrait ainsi lunité de composition que l’on doit s'attendre à y rencontrer dans toute famille aussi homogène que celle dont il est ici question. h. Applicahon au groupement des genres. — Après avoir distingué de la sorte les principales modifications de structure que subit l'élamine chez les Scrofulariacées, on peut se demander jusqu'à quel point il est possible de les utiliser pour le groupement des genres de cette famille. Si l’on admet, comme il a été dit plus haut, que l’anthère réniforme à deux sacs transversaux dérive, par un avortement suivi de déplacement, d'une anthère à quatre sacs longitudinaux, il faudra tout d’abord mettre d’un côté tous les genres à anthère complète, de l’autre tous les genres à demi-anthère, que celle-ci soit longitudinale et unilatérale dans une étamine asymétrique, ou transversale et terminale dans une étamine redevenue symé- trique. Les quelques genres où l’une des moitiés de l'anthère, plus petite que l’autre, est plus ou moins alrophiée, seront maintenus dans le premier eroupe, où ils feront transition vers le second. La famille se trouvera partagée ainsi en deux sous-familles, qu’on pourra nommer respectivement les Holanthérées, à anthère entière complète , ‘et les Hémianthérées, à anthère incomplète par avortement, à demi-anthère. Chacun de ces groupes primordiaux pourra être ensuite subdivisé d’après le mode de séparation des deux sacs d’une paire, suivant qu'elle a lieu par un sillon externe ou par une cloison interne, et d’après la forme de la sec- tion transverse de chaque sac, suivant qu’elle est ovale ou arquée autour d’une bosse de tissu stérile. Ce qui donnera, pour chacun d’eux, quatre oroupes secondaires. Dans chacun des groupes secondaires provenant du partage du premier groupe primordial, on pourra faire intervenir encore l'indépendance ou la confluence au sommet des doubles fentes longitudinales de déhiscence, ce qui en doublera le nombre. Sans y insister davantage, il suffit d’avoir indiqué 1e1 le principe de cette classification. ns 601 à D. Résumé. — En résumé, chez les Scrofulariacées, et c'est ce qui fait, à ee point de vue, l'intérêt propre de cette vaste famille, l'étamine, tout en élant partout essentiellement tétrathèque, se présente, suivant les genres, sous lrois aspects différents. Tantôt, et le plus souvent, elle est complète et à symétrie bilatérale. Tantôt, par simple avortement lotal d'une moitié de l’anthère, elle devient dithèque, à sacs polliniques longiludinaux situés tous deux du même côté du filet, ce qui la rend unilatérale et asymétrique. Tantôt, enfin, à ce même avortement s'ajoute un déplacement vers le haut de la demi-anthère subsistante, qui la rend terminale à sacs polliniques transversaux et restitue à l’étamine une nouvelle symétrie bilatérale. 6. 1! y a deux sortes d’étamines dithèques. — Cette sorte de dithécie, provoquée par l'avortement total d’une des moitiés d’une anthère tétra- thèque, qui rend l’étamine asymétrique, se retrouve çà et là en dehors de la famille des Scrofulariacées, mais seulement, et l’on voit bien pourquoi, chez des plantes ayant, comme elles, la fleur zygomorphe. Les Sélagacées, par exemple, que certains auteurs incorporent, 1l est vrai, purement et simple- ment aux Scrofulariacées , l’offrent dans tous leurs senres. Elle est constante aussi dans les Marantacées et les Cannacées, parmi les Monocotylées. Ailleurs, on ne l’observe que dans certains genres, comme les Sauges (Sala), par exemple, chez les Labiées. Mais nulle part, semble-t-11, on n y rencontre ce déplacement consécutif de la demi-anthère subsistante, et ce retour de l'étamine à la symétrie bilatérale que nous ont offerts les Scrofulaires, les Molènes, etc., chez les Scrofulariacées. Il faut d’ailleurs soigneusement éviter de confondre cette dithécie uni- latérale avec une dithécie bien différente, qui caractérise plusieurs autres familles, comme les Épacridacées les Asclépiadacées, ete., parmi les Stigmatées, comme les Abiétacées, etc., parmi les Astigmatées. Là, l'an- thère ne produit réellement, de chaque côté de sa ligne médiane, qu'un seul sac pollinique, et l’étamine conserve, en conséquence, sa symétrie bilatérale. Là, c’est une dithécie vraie, essentielle, primitive, et non une dithécie fausse, accidentelle, consécutive, comme celle dont 1l a été question dans ce qui précède. H ne suflit donc pas, pour caractériser sous ce rapport un genre, une tribu, une famille, de dire que létamine y est dithèque; 1l faut encore expliquer comment elle l’est, si elle l’est essentiellement, avec symétrie bilatérale, ou si elle l'est devenue par suite d’avortement partiel, avec uni- latéralité et asymétrie. — 622 — SUR DES PRODUCTIONS CICATRICIELLES, À FORME BIEN DEFINIE, OBSERVÉES SUR LE TRONG DE BouLEau (Brrura), par M. G. Cuauveaup. M. Obalski a rapporté, de son récent voyage, des productions spéciales récoltées dans les forêts d’Anticosti, sur le tronc d’un vieux Bouleau mort depuis longtemps. Mises à découvert par la chute de l'écorce, ces produc- tions se présentaient comme autant de clous solidement fixés dans le bois du tronc. M. Obalski arracha un certain nombre de ces productions qui entrainèrent en même temps de petits lambeaux de bois demeurés adhérents. I les soumit à l’examen d’une université américaine qui répondit par la mention {nconnu. Au laboratoire colonial du Muséum, M. Lecomte pensa, à première vue, que ces productions étaient peut-être des racines adven- tives modifiées dans des conditions spéciales, et c’est pour cette raison qu'il me proposa de les examiner. Fig. 1. A. Production cicacrielle du Bouleau. — B. La produetion précédente en coupe longitudinale. — C. Production cicatricielle avec un frag- ment du tronc de Bouleau sur lequel elle est fixée. G x 3 Ces productions ont une forme bien définie et consistent en une sorte de pied supportant une tête élargie terminée en cône surbaissé. Nous avons reproduit deux de ces corps dont l’un (A, fig. 1) a une taille moyenne, et dont l’autre (C, fig. 1) est le plus petit des divers échantillons que nous possédons. La couleur de ces corps est d’un gris-blanchätre, mais, sur la section que présente la base du pied, la masse centrale est de couleur bran rougetre, la gaine prisätre ayant une faible épaisseur. Tous les SOUS échantillons ont été ainsi cassés; ils sont done incomplets dans leur partie rétrécie qui se continuait plus où moins profondément à l'intérieur du tronc du Bouleau. Si l’on fait une coupe longitudinale passant par le milieu de ces corps. on constate que la masse brun rougeàtre qui en forme la presque totalité présente des lignes alternativement plus claires et plus foncées (B, fig. 1 ). Ces lignes sont très rapprochées les unes des autres vers la base du pied, et diversement ondulées; elles s’espacent davantage dans la région renflée où elles deviennent fortement convexes vers le haut. Sur beaucoup d’échan- tillons dont la surface est un peu altérée, les lignes foncées s’espacent en- core davantage dans toute la portion supérieure du corps et forment autant de feuillets séparés les uns des autres, demeurant réunis sur le pourtour seu- lement. Toute cette masse centrale est constituée par un tissu analogue au liège et formé de couches cellulaires successives. Chaque couche comprend en moyenne vingl assises de cellules superposées en files régulières (G, lig. 2); les premières assises sont formées de cellules à cavité assez large . puis viennent d’autres assises dont les cellules ont une cavité de plus en plus réduite, les dernières assises ne présentant plus que des cellules très comprimées , comme cela se produit pour le liège. La couche suivante offre la même structure ainsi que toutes les autres. Les assises à larges cellules correspondent aux lignes claires que nous venons d'indiquer, les assises à cellules comprimées correspondent aux lignes foncées. Ces couches sont étroitement unies entre elles et diversement plissées dans la portion basilaire du corps, tandis que dans la portion renflée elles s’espacent davantage et même souvent elles se séparent sur presque toute leur étendue, la déchirure des larges cellules formant ainsi autant de feuillets distincts. L’assise géné- ratrice qui a donné naissance à ces couches de liège est située profondément dans la partie du tronc demeurée en place, mais sur leur pourtour ces couches se raccordent avec d’autres couches sembiables orientées autrement (G, fig. 2) qui ont pris naissance aux dépens d'éléments générateurs silués sur tout le pourtour du corps que nous étudions. Ces éléments générateurs appartiennent à un lissu formé de grandes cellules irrégulières présentant des traces d’une altération ancienne (B, fig. 2). Ce tissu altéré se continue lui-même vers l'extérieur avec le tissu hgneux normal du Bouleau (A, fie. 2) qui enveloppe d’une gaine la plus grande partie du pied. La portion supérieure du pied ainsi que la partie renflée sont recouvertes seulement par ce tissu à grandes cellules qui se continuait probablement avec le tissu normal de l'écorce. Sur la plupart des échantil- lons , la gaine ligneuse se montre fendue dans toute sa hauteur suivant deux lignes diamétralement opposées qui correspondent au plan vertical passant par l’axe du Bouleau. La presque totalité de ce corps est donc formée par un tissu de cicatrisation qui a pris naissance aux dépens des cellules du pourtour. Ge tissu cicatri- — 624 — ciel très résistant a subsisté dans son intégrité, tandis que les tissus voisins, écorce et liber, ont disparu ; le bois lui-même est complètement envahi par un mycélium de champignon qui achève de le désagrécer sans qu'aucun filament de ce champignon ait pénétré dans la masse cicatricielle. 1 DE re . je AU on À ne ee | 2 A RS, S SE K\ LE = \ ee _— A Ç A 0 1e 1. ne me is 70 £ ane A 1 EEE = Re — — RS 1 a JONSC ot Ha A : 220 Li . TX /. he UR HE ro) Ur ol 7 A li ji 224 dal ÿ 1 RE A Ÿ UE de u je De 17 — THRUE nr — SE on ES ES ne SOC pl HUE A B AE Fig. 9. — Portion grossie d’une coupe longitudinale faite entre les points Det E (B, fig. 1) et comprenant une bande étroite prise au bord externe de la coupe. A. Tissu ligneux normal du Bouleau constituant la gaine externe. — B. Tissu alléré qui à donné naissance au tissu cicatricie C. Si nous avons pu indiquer la nature histologique de ces formations, nous ignorons absolument la cause qui les a provoquées. Nous ne connaissons en effet aucune production qui puisse en être rapprochée. I est bien évi- dent que altération qui a causé leur apparition n’est pas une blessure banale, accidentelle. Toutes ces formations semblables ont été sans doute provoquées par une cause identique, par l'action d'une même espèce ani- male, par exemple, s’exerçant sur le Bouleau vivant, peut-être même pen- dant son jeune âge. Mais par quel animal et dans quel but cette altération at-elle été produite? Voilà ce qui ne pourra être résolu que par l'observation directe ou par l'apport de matériaux favorables présentant ces productions cicatricielles à leur début. TABLE DES MATIERES CONTENUES DANS CE VOLUME. | TABLE ALPHABETIQUE DES AUTEURS ET DES PERSONNES CITÉS. Ausent (J.-P.). Don d'échantillons de néphrite et d’un album. ......... Auzuaub (Ch.). Présente des photographies de Madagascar. ........... — Nommé oflicier de l’Instruction publique ........................ — Description d’un Coléoptère nouveau du genre Scarabæus (Ateuchus) 2 CO ON SON PIN IT I PI EEE ET Anse (D' L.). Compte rendu d’une mission scientifique aux Indes anglaises. — Liste des Oiseaux, Reptiles et Insectes qu'il a rapportés de l'Inde, de Ceylan et d'Égypte A ON 7. 1... px — Mammifères et Oiseaux qu'il a rapportés de lInde................ — | En collaboration avec M. le D° C. Phisalix.] Une observation d’hypno- LT PT ae ee so 0 00 AnvauD (A.). Discours prononcé lors de linauguration de la statue de mu... LR D D —- Recherche et dosage du caoutchouc dans quelques Lianes africaines. . . — Sur la constitution chimique de acide taririque......,...... 149, — [En collaboration avee M. V. Hasenfratz. | Sur une eau minérale de M ue 0 ae à ne oo — Contribution à l’étude des Lianes à caoutchouc d'Afrique. ......... Auricoste. Documents envoyés au Laboratoire colonial. ............... Bassor (Général), directeur du service géographique de l’armée. Remet des Insectes envoyés de Tulcan par M. le D' Rivet.........,...,..., Becouerez (H.). Conférence sur La radio-activité de la matière ......... Bec (J.-M.). Don de collections botaniques de lIndo-Chine, de l'Amérique M nn sd Jah des Bernier (J.). Envoi de 390 échantillons de plantes de la Nouvelle-Calé- PP EPP EE TER Buranp (A.). Recherches sur la Clavata squamata O. F. Müller. .,....... — Les Hydroïdes de la baie de la Hougue...................,..... Broeu (Portrait du célèbre ichtyologiste), présenté par M. L. Vaillant... Boux (G.). Des ondes musculaires, respiratoires et locomotrices chez les ne ele Mollusqmesss.. : is eme seront ve ae aate Muséum, — vu, 42 — 626 — Bois (D.). Liste de quelques floraisons intéressantes observées dans les. serres du Musénm..,:..., 0 CRE RS APS * — Nommé chevalier de la Légion d'honneur. ....... 1. + SENTE — Désigné pour représenter le Muséum, à Hanoï, au Congrès internatio- nal des Orientalisies 04:20 ta et tre A D l'a — Don de plusieurs ouvrages à la bibliothèque. ........... ss STORE Bonxer (Ed.). Quelques considérations sur la géographie botanique du Maroc, d'après les récoltes de M.R. de Segonzac............... Bossière (R.). Envoi de collections de la Terre-de-Feu et des îles Ma- louines. . ... CT CE RO A D Boucarp. Envoi d'animaux divers. ..... siens se 0 6 RE . Bouze (M.). Conférence sur Les créatures géantes d’autrefois. .......... — Nommé professeur intérimaire de paléontologie pendant la durée du congé accordé à- M. A'Gaudry., 26...) 2.0 see ER Ts 00 Boure pe Bozas (Du). Envoi d'animaux de l’Abyssimie. . .......... di 08 Bourerois (J.). Malacodermes récoltés au Japon par M. J. Harmand (1900). — Deux nouvelles espèces de Plateros recueillies dans l'Himalaya par M. 3. Harmand ten » aénntuelé PE " — Trois nouvelles espèces de Malacodermes de l'Himalaya. ......... fe ouvier (E.-L.). Conférences sur Les Mouches à miel.....,..... TT — Présente les 41°, 42° et 43° livraisons des Lépidoptères exotiques. . . .…. Bouxssou (J.). Envoi de Reptiles, Insectes ct Lombriciens de l’Ogoué..... Bréçanxp (Lieul'). Nommé officier d’Académie. ......... ETS Brôzeuanx (H.-W.). Don de sa collection de Myriapodes. .......... — Nommé correspondant du Muséum. .............,............. Bureau (Ed.). Conférence sur La Botanique au Muséum . ............ ” Buyssox (R. pu). Hyménoptères nouveaux du Congo....,....,.:,...... Cuarsonnier. Don d'un Nandou. . ... veste is SAS sh ble Cuarezaix (E.). Nommé boursier d’agrégation (1° année). ........... ; Cuauveaup (G.). Passage de la position alterne à la position superposée de l'appareil conducteur, avec destruction des vaisseaux centripèles pr i- milifs dans le colylédon de l'Oignon (Allium. Cepa)......4000s ‘ — De la variation de structure existant à l’état normal entre les racines et les radicelles de la Marsilic (Marsilia)................ + RÉboiE — De la répartition des épaississements extracellulaires dans les lacuncs corticales de la racine des Préles (Equisetum) . .... sels, ARE —— Développement des éléments précurseurs des tubes criblés dans le Thuia orientalis. ...... nt De MR te CR sp care let ASE — Passage de la disposition primilive à la disposition RARE dans les cotylédons du Pin maritime (Pinus maritima) ....,............. — Sur des productions cicatricielles, à forme bien définie, observées sur le tronc de Bouleau (Betula), par M. G. Chauveaud ........,..... Cuaevazier (Aug.). Mission d'exploration au Chari et au Tchad ......... — Lettre mentionnant les résultats de son séjour au Sénégal. Conférence faite par lui à Saint-Louis. . COURTE PR AE AIN 1 — Envoi de cinq caisses (herbiers et animaux de Re a) ra OR Cuevazier (D'). Envoi de spécimens de la faune et de la flore du Tonkin. À 114 — 027 — Cuevneux (Ed.). Diagnose d'un Amphipode nouveau (Orchesha excavata) du Haut-Zambèze .....,..... SANTO y SAN SP ss. Caine (J.). Envoi de collections diverses de l'Inde et de la Birmanie . ... — Envoi de minéraux des mines de rubis de Mogok (Haute-Birmanie) . Courré pe Mapacascar. Présentation de l'ouvrag e Madagascar au début du vr° siecle, contenant les conférences faites au Muséum, sur Mada- Conxu ee) Notice + 57 À di par M. Ed. Bureau (portrait) . . Cosranrin (J.). Résumé des distributions de graines, plantes vivantes, etc., faites par le Muséum, du 1° octobre 1900 au 1° octobre 1901.... Courière (H.). Sur quelques espèces nouvelles du genre Automate de Man. — Note sur les Palæmonidæ africains provenant des explorations d'Ed. Foa. Davin (E.). Discours prononcé lors de l'inauguration de la statue de Michel- Eugène Chevreul ......,. 2 OO TEE Denérain (P.-P.). Conférence sur La culture du blé en France — (Mort de)....... Ras uen gui do e Dézvex. Don d’un Oxylophus glandarius Deuousseau (L.). Nommé boursier d’agrégation (2° année). ........... etuUR e € eo d'au DER CRIE DOUX OUNFAGES. D 4 0e de ne de snede see eders eee Deprar (J.). Démission de boursier de doctorat (2° année). Mission géolo- pique en Grèce . . ........ MARNE ATH Rs Musa dise. — Nommé boursier de doctorat (2° année)........................ Doumer (Paul). Envoi d’un jeune Éléphant femelle nommé Rachel... .... un Nandou. 7... as ee sun sosie dodo spen Dünsr (D° J.-U.). Offre un mémoire sur le développement des cornes chez RAMANIS A cOPNeS Creuse... ......, 4.4... ess eee ee 0 — Sur ie développement des cornes chez les Cavicornes.. ..,........... Dysowskr (J.). Don d’un spongiaire de la Guadeloupe, d’Insectes, d’une Tortue luth et autres spécimens des Comores et du Congo........ Farmmaine (L.). Description des Clérides recueillis dans le Sud-Est de Ma- D Méta. sua, 4e, sinouos es sous a Favor. Remet le complément de la collection des Insectes houillers de Com- ---... ‘ Ferrer. Envoi de coquilles de l’île Androsa et du cap Saint-André Fiznoz (Mort de M. H.), professeur d’Anatomie comparée. ........ Fveuriaux (Ed.). Deuxième liste des Cicindelidæ, Elateridæe et Meloside (Eucnemidæ), recueillis au Japon par M. le D' J. Harmand....... Foucères (Marquis de). Dépose un Rapport sur lApiculture coloniale, cire du a genre e à se e ….. eo. m5 D. ein 8 a) ae à, sa 20 etete GazzauD (E.-J.). Démission de boursier de doctorat Gauserr (P). Sur les figures de décomposition des cristaux ............ 7 our lnccrossement des cristaux. . .....:4 uses « soldes vecu — Sur la double réfraction accidentelle des cristaux cubiques ..... — 628 — Gauserr (P.). Nouveau procédé d'observation des cristaux microscopiques en lumière-conxerpentes: 25:27:22; 0335 38e den 0e CUS — Sur les constantes capillaires des faces cristallines. ................ Gaucuer (A.). Nommé boursier d’agrégation (1°° année) .............. Gaupry (A.). Présente un travail Sur la sinulitude des dents de l’homme et de quelques animatie.". "is, LENS ESS VITE — Nommé assesseur du Directeur du Muséum pour lannée 1902...... — Donne des renseignements sur la mission de M. Tournouër......... — Annonce la remise, par M. Favol, du complément de la collection des Insectes houillers de Commentry A UE NE 14373 NERO — Remerciements à l’occasion de son cinquantenaire RARE il FU — Admis à la retraite et nommé professeur honoraire. .............. É Gaurier (A.). Discours prononcé à l’occasion de l'inauguration de la statue de Michel-Eugène Chevreul ................. A / Gay (E.). Nommé officier de lInstruction publique. . ... «+ SCENE PE HABDENEE ee de ta de in 19 de 1e 20 Po Paie Fa SO Deus 2e cie le Fais 22e s STE RES — Annonce l’envoi de sept caisses de chou (4,000 spécimens) ..... Gérôme (J.). Note sur quelques floraisons ou fructifications intéressantes observées dans les serres du Muséum ..... 65 SM ORNE Girar» (J.) [en collaboration avec M. À. Perrrr |. Sur la fonction sécrétoire et la morphologie des plexus choroïdes du système nerveux central . . Ginaup (3.=L.)- Nommé Stapisire VS 200 NN ONCE En PARLE — Maintenu comme stagiaire pour 1902-1g903..................... Gzey (E.). Nommé chevalier de Ja Légion d'honneur. ................ — Action physiologique de l'extrait de fraises ...................... GoLbseummwr. Don d'un Lama guanaco......".:.""2 4010" HORDE Graxpinier (G.). Résultats de sa mission dans le sud de Madagascar. . . .. .— Observations sur les Lemuriens disparus de Madagascar. Collections AÏ- luaud, Gaubert, Grandidier,. ........... RE | h97, Gravier (Ch.). Contribution à l'étude des Annélides Polychètes de la mer Ronge:[Sae)eu it er ARR LISE LR SEE — Sur les Annélides Polychètes d’eau douce... ...................... — Dépose un mémoire traitant des Annéhdes Polychètes d'eau douce et re- latant la découverte de trois espèces nouvelles . . ... j Ne RME CRE nn Grénanr (N.). Conférence sur L’æœl et la vision. ......... RER GnouveLze (A.). Liste des Coléoptères (Silphide, Nitidulide, Reyes) Cucujidæ, Cryptophagidæ) recueillis par M. le D’ J. Harmand dans le Japon central. ......... RSI DORE MSC Gnuvez (A.). Catalogue des Crrhipèdes appartenant à la collection du Mu- SOUMET es se st este see CR) ... 0... — Sur une forme géante de Spermatozoïdes chez les Cirrhipèdes. . ..... Hauy (E.-T.). Signale la publication, par M. E. Rüticr, de trois lettres écrites par Buflon à Jalabert de Genève. ........ ARBRES ee J - Types ethniques du Rhodope.......... DT RE En RME à È -— Conférence intitulée : Tombouctou... .... LSIPITAL NE LUNETTES 1 — Présente un ouvrage de M. Ludovic Legré......,,....... AUX 7 15 — 029 Hay (E.-T.). Les Dublas de Bulsar, esquisse anthropologique . ........, — Les tumulus des Vendues de Verroilles et de Montmorot, à Minot PI M EE OC ET — Gravures rupestres de la Table du Mahury, près Cayenne. ..,...... — Un manuscrit de Danty d’Isnard à la bibliothèque d'Arras, ..,,..... — Rédaction d’un tableau complet des fonctionnaires de l'ancien Jardin du A — Les Chamacocos, esquisse anthropologique. ..................... — Le Tumulus de la Bouchaille, à Savoisy, Côte-d'Or....,.,...,.... Hamior (P.) | en collaboration avec M. Parourizan» |. Liste des Champignons récoltés au Japon par M. le D° Harmand ............,........ D ue Alques de Müdagascar. . . ..........,...,...,.,,,.... Hazenrnarz (V.). Sur les sels de l'acide cétostéarique. . .......,........ Hasenrnarz (V.) [en collaboration avec M. A. Anvaup |. Sur une eau minérale I Heckez (D°'). Envoi de Protopterus annectens vivants. ................. Hexny (L.). Présente un Agenda horticole dont il est l’auteur. . . .. PER EU: Heypricu (F.). Quelques nouvelles Mélobésiées du Muséum de Paris... ... Hua (H.). Quelles espèces produisent le caoutchouc da Dahomey, d’après les documents fournis par M. Le Testu......................... — Observations sur deux plantes du Gabon ayant fleuri dans les serres du une cire ” — Sur les collections botaniques faites au Dahoinev par M. Le Testu..... — Description de deux fruits d’Apocynacées africaines . .....:......... — Envoi de collections des Nouvelles-Hébrides . .................... Joxper (H.). Prolongation de ses fonctions de préparateur d'anatomie com- Lé Küvoxez D’Hercuzais (J.). L'Oxylophe Geai (Oxylophus (Coccystes) glan- darius (Linné) dans le Midi de la France. — Un Coucou acridophage. Kuwz (G.). La collection de pierres précieuses américaines qu'il a réunie est acquise par M. Pierpont Morgan qui la donne ensuite au Muséum... . mon nues Se de Reittet 238, — Communication sur un voyage en Sibérie et au Japon.............. Lacroix (A.). Conférence sur : Les bordures du trotton de Paris. Ce quelles nous apprennent sur la biologie des roches... ................... de ee du en ousadeinesesene Lauxox (L.). De l’action amylolytique des glandes salivaires chez les Ophi- diens (2° note)...... CRIE CT LS hésite Phéiuse — Embryon de Vipère bipède et cyclocéphale...................... — Action protéolytique des glandes chez les Ophidiens............... — I. Action de quelques venins sur les Glucosides. IT. Action du venin de Cobra sur l'émulsine.......... APR Re PE Er PO LU 2 — Nommé boursier de doctorat (2° année) .....,.. .............. Lecourte (P.-H.). Chargé des fonctions de sous-directeur du laboratoire de biologie appliquée aux Colonies, ..... or ET EEE = 69 — Lecoure (P.-H.). Nouvelles observations sur la coagulation des latex à caou- . . ho téhotie. . "MMS RER RC RS LeGRé (L.). Présente un ouvrage sur la Botanique en Provence au LFTT SOS ER RE SAUTER NE UE PRES er Fr LenranT (Capitaine E.). Le Nigel AN LE EP: FES TOUTES AT Lesne (P.). Note sur deux espèces (frtgibes de Colédptéces du genre KRhipidius. . SIN A ÉCN EC RSS RAR ET EE 1.14 SEVRES ARR LocarD (A.). Derripios de Mollusques nouveaux appartenant à la Faune souterraine de France et d'Italié. 70.142200 NES L'Onza pe ReicnenserG (Capitaine pe). Offre une citettéa de Lépidop tères de Madagastar,: ts: er PERS ie. © Ha SSD Macraup (D°). Don d’une Panthère et d'un Potamochère d'Afrique. . . ..…. Maranp (A.-E.). Des variations mensuelles de la Faune et de la Flore mari- times de la baïe de la Hougne. : : 54:40 9633 0008 Manerce (Th.). Nommé boursier de doctorat (1° année)... .. RL LE RE Max (J.-G. ne) Description d’une espèce nouvelle du genre Heteropanope Stimpson, provenant de la Côte d'Ivoire (Heteropanope africana, n. sp.) 2.9 19 70e 0 0, 0°. 6'".e10.5,.0 e70) 0 MR ENTRE 6 Re 675 1e "01. B-5 bre ES) ar . 0 © 00,0 DT 27e Marin (J.). Hémiptères hétéroptères nouveaux d’Asie.............. 4e: Marvin (R.). Odonates indo-océaniens des collections du Muséum... ... À Maumus (J.). Sur le troisième cæcum des Oiseaux. .................. — Sur les lésions provoquées par la ligature des cæcums bé les Oi- BRU 4 Su ee AU ele OR EE NP NRC EE s'CTENOE - Mecczer (G.). Sur le rubis artificiel de MM. Frémy et Verneuil... .... Î Ménéçaux (A.). Catalogue des Mammifères rapportés de la Guyane fran- çaise par M. Geay, en 1898 et 1900 (1°, 2°, 3° notes)... 11, 295, — Présente le 1°* fascicule de l'ouvrage La Vie des animaux illustrés... . Merwarr (E.). Envoi de trente-deux animaux vivants de la Guyane...... — Annonce la création d’un musée local à Cayenne et d’une ménagerie à A D à De Peu ne cents muse tee cle CO E EE ANA Meunier (Stanislas). Conférence sur Le grisou et les catastrophes dis les mines de howlle; origine et l’utilisation des gaz souterrains natu- 0 CR AE Se TRE RE A CCC CCC <— Apérçu péolopique sur le Bambouk : : : 244.242: 42200008 he À — Origine de quelques Roches siliceuses stratifiées.. ................ — Note sur une Cardite nouvelle de Pierrefitte, près d'Étampes. . . .. — Donne son ouvrage sur la Géologie générale. ................... j —— Le soufre natif de la place de la République, à Paris. .......... PE — La Marcasite d’ Épernay. LORS SR MEME ee Tir EURE Mainisrre pe LA Guerre. Désigne MM. Decorse et Courtet pour accompa- gner M. Aug. Chevalier au Chari.............. A - VASE Mocquarn (D° F.). Sur des Reptiles et Batraciens de l'Afrique orientale an- glaise, du Gabon et de la Guinée française (région de Kouroussa). . Morceau. Envoi de fossiles de la province de Majunga................ Musser (G.). Les collectionneurs de bêtes sauvages (1047-1572)....... Nevvizce (H.). Offre un mémoire sur Les dérivés industriels du grain, du ri, dans PIndo-Ghine française... ....,,....,...,,,2...,.4. 19: 307 h20 6oS 158 209 190 h85 25h 333 506 30 309 145 hgo D83 238 hSG RL à : = — 631 — Ogarskr (T.). Communication sur son voyage au Canada..,..,....... Onenrnür (R.). Les Astathes (Coléoptères cérambycides) et genres voisins de la collection du Muséum de Paris... .. be Blot AE à d'otis À à 4 Onmiexx(H. »°). Don de modèles de Foraminifères sculptés par Alcide d’Orbigny Ousrazer (E.). Revision de quelques espèces d'Oiseaux de la Chine occi- | CT TO ORNE NET ET TE TIRER — Le Cheval de Prjevalski (£quus Prjevalski) au Muséum. ......,... — Sur une nouvelle espèce de Rongeur du genre Lophiomys. ......... Pazcanie (V.). Don d’un ouvrage sur la Physiologie des plantes. ....... Parouzzarn (N.) [en collaboration avec M. P. Hamor]. Liste des Cham- pignons récoltés au Japon par M. le docteur Harmand........... Pax (J.) [en collaboration avec M. J. Poisson]. Sur trois espèces cacti- formes d’Euphorbes de la côte occidentale d'Afrique. ........... Peuzecrin (D° J.) [en collaboration avec M. L. Varcraxr|. Cichlidés nouveaux de l'Amérique centrale. . . .......,.....,.454:..4..2. — Cichlidés du Brésil rapportés par M. Jobert..................... — (Cichlidé nouveau de la Guyane française. ...................... — Cichlidé nouveau du Congo français. ....... en Users à 0. Perrier (Ed.). Discours prononcé lors de l'inauguration de la statue de 0... ue — Conférence intitulée : Le Muséum d'Histoire Naturelle. ............ — Nommé Président de la Commission internationale de zoologie... ... — Allocution relative au cinquantenaire scientifique de M. A. Gaudry... Perrier (R.). Examen critique de quelques espèces d’Holothurides abyssales. Perrir (D° A.). Offre un ouvrage intitulé : Recueil des principales œuvres de el Elie. 7 ob cu mèue Un th sms eb died ; — [en collaboration avec M. L. Vaizzanr |. Fibrome observé sur un Mepalo- batrachus maximus Schlegel, à la Ménagerie du Muséum. ....... . -— [en collaboration avec M. L. Vaizcanr |. Lésions stomacales observées San 2! D Re dr bin sh des uss tes — [en collaboration avec M. J. Girarp|. Sur la fonction sécrétoire et la morphologie des plexus choroïdes du système nerveux central. .... Puisazix (D° C.). Relations de parenté entre nos deux espèces indigènes de Vipères ( Vipera aspis et Vipera berus). Utilité des caractères physio- ans a Clastification. .. . .....................,... — Sur la présence du venin en nature dans le sang du Cobra......... — [En collaboration avec M. le D' L. Arsez |. Une observation d’hypno- UT à à" 1 | CORSENMNRRET EST — Choléra des Autruches et des Nandous........................ — Maladie des jeunes Chiens. — Statistique des vaccinations pratiquées MA MM iQ0t du.15 mai 1908. ....uha70 à dose en set. — Polymorphysme des Pasteurella. . .,.:,...:.:.:.4.44444 es a — Étude comparative des eflets du venin de Vipère sur le sang de Chien ONE y ln cogne LU an LÉ un prenree ait 236 — 632 — Pic. Description d'un Dorcadion de la Turquie d'Asie (Goléopt.)...... Prervonr Monçax. Acquiert, pour l’offrir au Muséum, une collection de pierres précieuses anéricaines faite par M. Gr. Kunz........... Prrreen (6). “Letteé RER A EMI er se SE RSR Poséçuix. Nommé officier de l’Instruction publique... ......... ait winl Poisson (Eug.). Note sur la culture du cotonnier au Dahomey.......... Poisson (J.). [En collaboration avec M. J. Pax.] Sur trois espèces cactilormes d'Euphorbes de la côte occidentale d'Afrique. ................. — Sur un point de l’histoire du Paulownia au Muséum... .......... — Sur une espèce noutelle du genre Micrandra.................... Portevin (G.). Note sur quelques Choléviens du Muséum.............. Pueuesi-Conri. Discours prononcé lors de l'inauguration de la statue de Michel-Eugène Chevreul....................... set ee RamsauD (P.). Don d’un Calao (Bucorvus abyssinicus Bodd.)..,..:2148608 Raraoun (M°° Mary J.). Description des nouvelles espèces de Par atholblne | appartenant au Muséum de Paris.......... + scene RexauzT (B.). Don d'ouvrages divers. Notice biographique sur le comte NL:-Desvermayi. :. rs ur Moses sa néstéel HIER Rirter (E.). Publication de trois lettres intéressantes écrites par Buffon à Jalabert (de Genève)............. MAPRINU CE ‘+. ss se River (D'). Envois d'Oiseaux, d’Insectes et de plantes de l’Équateur.. 78, — Envoi d’Insectes recueillis à Tulcan....................... LENS Senexkuixe (Sigm.). Clérides nouveaux du Muséum de Paris........... Senicuon (L.). La sécrélion dans l'intestin moyen du Bombus agrorwm, (Fabiious):#% 06,0 ARTS ent cie: NÉE SENART (E.). Invite le Muséum à se faire représenter, à Hanoï, au Congrès international des Orientalistes. ........................... 44° SEURAT (L.-G.). Chargé d’une mission scientifique aux iles Touamotou ..… . Simox (E.). Arachnides recueillis au cours de la mission de MM. J. Bon- nier et Ch. Perez au golfe Persique (mars et avril 1901). ....... — Arachnides recueillis dans l’Afrique tropicale par M. Ed. Foa....... — Description d’Arachnides nouveaux de la famille des Avicularüdes fai- sant partie des collections du Muséum de Paris........... Jour SIRVENT (L.). Nommé boursier de doctorat (1° année)............... Société D'HISTOIRE NATURELLE D'Aurun. Le 14° bulletin de ses mémoires est présenté par M. B. Renault. ................:...:..... LME Tourvoüer. Envoi de fossiles de Patagonie. ........................ Turquer (J.). Nommé boursier de voyage (2° année). ....... ....... — Notes sur les plantes à caoutchouc de l’Indo-Chine française. . ...... Varsranr (L.). Présente le 2° fascicule du tome III de la 4° série des Nou- velles archives du Muséum... ........54.2,.6.1..5 2506 ; — [En collaboration avec M. J. Pellegrin]. Cichlidés nouveaux de l'Amé- rique centrale 4 susnstunt, al 06e GERS NP ER TERENRS — Offre un ouvrage de M. le D' Louis Vaillant-Hovius....... 48 SES — 033 — Vauuccavr (L.). [En collaboration avee M. À, Petit, | Fibrome observé sur un Megalobatrachus maximus Schlegel, à la Ménagerie du Muséum. — [En collaboration avec M. A. Pettit. | Lésions stomacales observées chez un‘Python de Séba............ AA ET AURAI ds — Présente un portrait du célèbre ic hifologisto Bloch. Ref e Le site Van Tixcaem (Ph.). L'hypostase dans le fruit et dans la gra. CNE dos — Deux Ochnacées nouvelles intéressantes par leur habitat géographique. — Présente l’ouvrage : Physiologie des plantes, offert par M. V. Palladine. — Don de l'ouvrage : OEuf des plantes considéré comme base de leur classi- TD us dus 41e A A each did na ds —— La fleur dans les plantes vasculaires dites rene UE EE dass — L'embryon des Ochnacées et son emploi dans la définition des genres. — Le cristarque dans la tige et la feuille des Ochnacées. ....,....... DT prétoramon) des Ochnacées.,. . ....,..::..,..... 44000. — Quelques genres nouveaux d'Ochnacées, constitution actuelle de la fa- de rt le on EE. “PEN AD An. E dla, —- Sur l’homologie du sac pollinique et du nucelle chez les Endoprothallées NN A dE NES PS MENEE — Cercouratée et Monoporide, deux genres nouveaux d'Ochnacées.. ..... — Structure de l’ovule des Caricacées et place de cette famille dans la 1 TE PP NAN ES — Encore quelques genres nouveaux d'Ochnacées. bte tait la Donpohen actuelle dela famille” ............,..:.,,..,..... — Sur une Ouratée de l’Ascension. ...... M Rae rue es —- Structure de létamine chez les Scrofulariacées. ..... SALUE MERE VerGnes. Envoi de Serpents et d'Insectes de la région de Mayumba. . .... Vuzraume (M.). Nommé correspondant du Muséum.................. Visé (A.). Contribution à l'étude de la répartition géographique du genre Niphargus en France et dans le nord de Fltalie............... — L'Igue de Saint-Sol-Belcastel . T'AS PNA rs SM OR SR ne — La Faune et la Flore enities FT Puits de Péid (Lot) ART Wappy (J.). Annonce l’envoi de collections diverses. ................. Wacner (E.). Envoi de collections de la région de Tijuca............. — Envoi de six caisses de collections (Oiseaux de proie, Insectes [ Nid de Mélipones]|, cränes et Cactées) du Chaco austral............... Weger (D' A.). Notes sur quelques Agaves du Mexique occidental et de euh uote ds de née — Les Cactées de Costarica.................... D UE LOT Weiss. Envoi d’Insectes du Tonkin........ Lt ere ée rs dégr 382 h33 h36 543 614 616 198 1 es GO = TABLE PAR ORDRE MÉTHODIQUE. ACTES ET HISTOIRE DU MUSÉUM. Acquisition par la Ménagerie d’un Gynopithèque nègre et d’un Phalanger renard: : 4 5 2203 PANNE PNR NENT NE ORS è — par la Ménagerie, d’un exemplaire du Cheval de Prjevalski (Equus Prjetalshu).s: 5 2508 SUR DER MERE EN SERRES Acquisitions faites par la Ménagerie au cours du 2° semestre 1902 ...... Admission à la retraite de M. le professeur Albert Gaudry, et nomination comme professeur honoraire de Paléontologie, ................. Cinquantenaire scientifique de M. le professeur À. Gaudry............. Collections zoologiques de la région du Baïkal rassemblées par M. Paul Labbé, en faveur du Muséum... :4.::, 204.444 RE iréation des Conférences publiques du dimanche (sujets des conférences pour l'année 1909): :.. russes, 26 CUS Congé accordé à M. le professeur A. Gaudry et nomination de M. Boule comme professeur intérimaire de Paléontologie Re. Communication de M. le docteur Luc Arbel sur la mission qu'il vient d’ac- complir aux Indes anglaises. .4......sauçcsnne 0 — de M. Guillaume Grandidier sur la mission qu’il a accomplie au Sud de Madapascane. ses: 14 2e ea at RE — de M. Auguste Chevalier sur la mission qu'il va diriger dans la région du Chan et du Tchad, . : 4.224 + 4220 ND CORRE — de M. Paul Labbé sur le voyage qu'il vient d'accomplir en Sibérie et au Japon... en. ci du RM Eve set eee RE — de M. Obalski sur le voyage qu’il vient d'accomplir au Canada. ..... Démission de MM. Gallaud et François, boursiers de doctorat... ....... — de M. TJ. Deprat, boursier de doctorat, en vue de la mission géologique qu'il doit accomplir én Grèce, 64 La nt #9 6000 0 A4 SOON Départ de M. G. Seurat, chargé d’une mission Rae aux îles Toua— MOÉOU, à 4 LR RU LR AN CL ANNEE AN ER ARR GR EPP ENTRE Désignation de MM. Decorse et Courtet pour accompagner M. Aug. Cheva- valier dans sa mission d'exploration du Chari.................. — de M. D. Bois, assistant, pour représenter le Muséum au Congrès in- ternational des Orientalistes ‘à Hanoï. . 52 SR Discours prononcés au Muséum le 11 juillet 1901 par MM. Ed. Perrier, directeur du Muséum; A. Gautier, membre de l’Institut; Arnaud, professeur au Muséum ; E. David, chef du laboratoire et de l'atelier de teinture de la Manufacture nationale des Gobelins, et Pugliesi- Conti, conseiller municipal de Paris, à l’occasion de l'inauguration de la statue de Michel-Eugène Chevreul...,...,............., =" 99) vs Don, par M. Pierre Rambaud, d’un Calao (Burorvus abyssinicus Bodd ). . — par M. Ludovie Legré, d'un ouvrage intitulé : Botanique en Provence I ' par M. le professeur V. Palladine, d’un ouvrage intitulé: Physiologie NN CP — d'un mémoire, par M. van Tieghem.....:...................., — d'ouvrages divers, par M. B. Renault. ......................... — par M. Brolemann, de sa collection complète de Myriapodes. ....... — par M. le capitaine de l’Orza de Reichenberg, de Lépidoptères recueillis TO PO ON ra es tds vv ee — par M. le docteur Ulrich Dürst, d’un Mémoire sur le développement des cornes chez les Ruminants à cornes creuses, ....,,,......... — par M.le marquis de Fougères, d’un Rapport sur l’agriculture coloniale, 77 on. INR Eu thus 1 29,7 LA . . ’ — d'un ouvrage intitulé : Etude expérimentale de quelques lésions visce- rales causées par le venin des serpents, par M. le docteur Vaillant- — par M. le docteur A. Petit, d’un ouvrage intitulé : Recueil des princi- de CR = HG Poucheln es in ne so. — par M. H. Neuville, d’un mémoire sur Les dérivés industriels du grain, nr ane Plhdo-Clune française. 2"... — par M. Pierpont Morgan, d’une collection de pierres précieuses améri- caines acquise par lui de M. Gr. Kunz (de la maison Tiffany de NS PR EE EE — par M.le docteur Maclaud , d’une Panthère et d’un Potamochère d'Afrique — d’un Lama guanaco, par M. Goldschmidt....................... es par Me Wictor Dupont... ........,.,..,.411,.... D eos par MCharbonnier. "1. :. ...,..,:,..,.,,,:.... — par M. J.-P. Albert, d'échantillons de néphrite et d’un album....... —- par M. Henri d’Orbigny, de modèles de Foraminifères sculptés par MR M ER FU cu on. à — par M. le professeur Stanislas Meumier, d’un ouvrage sur la Géologie M LL D mem onvrages, par M.-D: Bois... ............,.,....:.., Dons d'animaux par diverses personnes (2° semestre 1902)............ Documents envoyés au Laboratoire colonial par M. Auricoste, directeur de l'Office colonial, en échange du Bulletin du Muséum............ Envoi, par M. J. Claine, de collections diverses recueillies en Birmanie et be pa NP DEL Eu SRG. — par M. J. Bouyssou, de Reptiles, Insectes et Lombriciens de l'Ogoué.. — par M. Moriceau, de fossiles recueillis à Majunga................ — par M. F. Geay, de phosphates et de roches de l’ile du Grand-Conné- . table et de pièces anatomiques diverses ...................... — par M. Weiss, d’Insectes recueillis au Tonkin.................... — par M. TJ. Waddy, de collections provenant de la Martinique... ...... — par M. le docteur Rivet, d’Oiseaux, Insectes et Plantes de la région de OR SN AE AN bete ur h89 hgo 979 h87 © 9 1 — 636 — Envoi, par M. Tournoüer, de fossiles de Pa‘agonie. ...............,... — par M. René Bossière, de collections de la Terre de Feu et des îles Malouimeg:.… 52 fire taie cie RS ; — par M. Vergnes, de Serpents et Insectes de la région de Myesbee — par M. le docteur Chevalier, de spécimens de la Faune et de la Flore de Tonkin. ssesmesuduent e ORO S ER — par M. Paul Doumer, Gouverneur général de lIndo-Chine, d’un jeune éléphant femelle nommé Rachel. ......,,.,........... 0. — par M. Émile Merwart, de 32 animaux vivants de la Guyane, 56e — par M. Bernier, de 396 échantillons de plantes de la Nouvelle-Calté- dome: écusenni-erétiant Monte te OS — par M. J. Claine, de minéraux des mines de rubis de Mogok (Haute- Birmanie }.siire mors oomenrenrenth autel out IE 6e OS — par M. le docteur Rivet, d'insectes de Tulean (Équateur) rats 25 le — par M. Émile Wagner, de collections diverses de la région de Tijuca. Ce voyageur va explorer le Chaco..s...s:. ss. tete — par M. le docteur Heckel, de Pit annectens vivants... ..,...,. — par M. E. Wagner, d'Oiseaux de proie, Insectes (nid de Mélipones), crânes et Cactées du Chaco austral. 0... CRE — par M. Aug. Chevalier, d’herbiers el animaux de Brazzaville... ...... — par M. F. Geay, de sept caisses de collections (4,000 spécimens) de la Guyane .......... ER — par M. le docteur Rivet, d’Insectes, Oiseaux et plantes de l'Équateur . ; — par M. Ferrier, de Coquilles de l'ile Androsa et du cap Saint-André... — d'animaux divers. par M: Boucard:... .:....%.2.0L 000 — par M. J.-M. Bel, de collections botaniques de l’Indo-Chine, d'Amérique et d'Afrique. ;5 0 at eee EN SRE RES — par M. J. Dybowski, d’un Spongiaire de la Guadeloupe, d’Insectes, d’une Tortue luth et de divers spécimens des Comores et du Congo. — par M. du Bourg de Bozas, d'animaux de l’Abyssinie. ............. — par M. le docteur Joly, de collections des Nouvelles-Hébrides. . ..... é Hommage rendu à la mémoire de M. de Lacaze-Duthiers, fondateur du la- boratoire Arago, à Banyuls-sur-Mer......................... Inauguration de la statue de Michel-Eugène Chevreul, au Muséum. Dis- cours prononcés, à cetle octaslon ei. . 5, ne mel ee cu RE L'Office colonial (Palais-Royal, Paris) fera le meilleur accueïl aux personnes venant de da part du Muséum......…..s. ts she PT Liste d'animaux divers nés à la Ménagerie du Jardin des Plantes........ Lettre de. M. I. Pither...:.….:280 0. fus castle AN SRE — de M. F. Geay relative à ses récoltes scientifiques en Guyane. ....... —- de M. Labbé relative aux échanges qu'il cherche à établir entre le Mu- séum et les musées de Sibérie et du Japon. .................. - de M. A. Chevalier sur les résultats de son séjour au Sénégal... ..... Mort de M, Henri Filhol, professeur d’Anatomie comparée. . ...... is È - 637 — Mort de M. P.-P, Dehérain, professeur de Physiologie végélale. ..,.,.:,, Nomination de M. le docteur E. Gley, comme chevalier de la Légion d’hon- NS RS OP Pr ON à Ee — de M. Maxime Villiaume, comme correspondant À Mséon) PP. — de M. Albert Gaudry, comme assesseur du directeur du Muséum pour a dt Ci PÉCRRAAERINER a da À IPS HEIN MES UE AE FPE — de M. Marcellin Boule, comme professeur intérimaire de Paléontologie pendant la durée du congé accordé à M, A. Gaudry............. -— de M. Désiré Bois, comme chevalier de la Légion d’° abus — de MM. Pobéguin, Alluaud et Geay, comme ofliciers de station M RO an a 0 à. — de MM. Condamy et Brégand, comme officiers d’Académie . ........ — de M. P.-Henri Lecomte, comme sous-directeur du laboratoire de és CT OMR IR M IE un 6,0 — de M. H.-W. Brôlemann, comnie correspondant du Muséum ....... — de M. Jean-Louis Giraud, comme stagiaire du Muséum (1'° année). — de M. Jean-Louis Giraud, comme stagiaire du Muséum (°° année)... — de M. À. Gaudry, comme professeur honoraire à la suite de son admis- co vuue. — de MM. Eugène Chatelain et A. ace + comme boursiers d’agrération A NE — de M. Louis Démousseau, comme boursier d’agrégation (2° pe — de MM. Théophile Mamelle et Louis Sirvent, comme boursiers de doc- dl — de MM. Louis Launoy et Jacques Deprat, comme boursiers de doctorat 2... DAME SDPERE TE à — de M. Jean Turquet, comme boursier de ue (aannée}e 0e, — de MM. À. Ménégaux et P. Lesne, comme ofliciers de lInstruction pu- M Ru. —- de MM. J. Martn et V. Vallée, comme ofliciers d’Académie.. ....... — de M. H. Jondet, comme préparateur temporaire d’Anatomie comparée a RU. RE MORE D Rens Offres de services présentées par MM. E. Bardon, Pierre Lombard, Ferrière et’le comte de Mouzelly-Saint-Mars.. ....................... 0 111 21e NRNNSSESeEREE ER RS ER RRERS ; 4 par MM. L. Hautefeuille et À. etre RTS NS Lt OR Van Présentation, par M. L. Vaillant, du second fascicule du Lome HE de la Ahsene des Nouvelles Archives! 10 Du li sou ouse. — par M. Ch. Auaud, de photographies prises à Madagascar... ....... — par M. L. Henry, d'un Agenda horticole dont ïl est l’auteur... ...... — par M. le Directeur, de louvrage : Madagascar au délut du xx° siècle, contenant les conférences faites au Muséum sur Madagascar . ..... par M. B. Renault, du 14° Bulletin de la Société d'histoire naturelle par M. L. Vaillant, d’un portrait du célèbre ichtyologique Bloch. .... 978 291 188 — 638 — Présentation de divers mémoires par M. B. Renault. ...... ARRET — par M. Bouvier, des 41°, 49° et 43° livraisons des Lépidoptères exo- tiques. die à be aan set I OS RS — par M. Deniker, de cinq fascicules de la Bibliographie scientifique fran- çaise et de trois volumes de l'International Catalogue of scientific hitte- FOTOS SNS it Mo she ee Ki ete ane te irieiersie OR COR — par M. Ménégaux, du 1° fascicule de louvrage : La vie des animaux illustrés ist jeta reg At ere es SNS Publication, par M. Ritter, de trois lettres intéressantes écrites par Buffon à Jalabert ; de. Genève . . 1.4 44 04 ue es NES Remise, par M. Fayol, du complément de ia collection des Insectes houïl- lers de Commentry... svt css et OR Tableau complet des fonctionnaires de l’ancien Jardin du Roi (1626-1793) dressé par M. le professeur E.-T. Hamy ............,..:.....: Un manuscrit de Danty d’Isnard à la bibliothèque d’Arras, par M. E.-T. ANTHROPOLOGIE, ZOOLOGIE ET ANATOMIE. Reptiles, Insectes et Lombriciens envoyés de l’Ogoué (Congo français) par M. Bouyssou, directeur de la Société de N’Kogo... ........... Pièces anatomiques envoyées de la Guyane par M. F. Geay..........., Insectes du Tonkin envoyés par M. Weïss., ,..........1..,. 20000 Travail sur la sinulitude des dents de l’homme et de quelques animaux, pré- sonté par M. Albert Gaudey. 00. tt RER ERS Calao (Bucorvus abyssinicus Bodd.) donné à la Ménagerie par M. Pierre Rambaud.. air ait ot et EE Cynopithèque nègre et Phalanger renard acquis par la Ménagerie.. ...... Types ethniques du Rhodope, par M. E.-T. Hamy...........,........ Catalogue des Mammifères rapportés par M. Geay de la Guyane française, en 1698 et 1900, par M. À. Ménégaux (1”;.note)..... 52208 Coléoptères (Siphidæ, Nitidulidæ, Rhysodidæ, Cucujidæ, Cryptophapide) recueillis dans le Japon central par M. Ile docteur Harmand, par M. A. Grouvelle.. .,,452 5% 80e 5 den LAN RS R RRU Deuxième liste des Cicindelidæ, Elateridæ et Melasidæ (Eucnemidæ) re- cueïllis au Japon par M. J. Harmand, par M. Ed. Fleutiaux. ..... Sur les Annélides Polychètes d’eau douce, par M. Ch. Gravier..,....... Des variations mensuelles de la faune et de la flore maritimes de la baie de la Hougue (novembre et décembre), par M. A.-E. Malard........ Sur le troisième cæcum des Oiseaux, par M. J. Maurous 424 : Oiseaux, Insectes et plantes de la région de Riobamba envoyés au Muséum par M. le docteur lister PSC RR een LACS ; SES Collection de Myriapodes curopéens donnée au Muséum par M. H.-W. Brôlemann . .......... PE PE ON TO PL EU PMR 581 581 583 9 ) 158 386 295 SDS Et © — 639 — Les Dublas de Bulsar, esquise anthropologique, par M, E.-T, Hamy.. Cichlidés nouveaux de l'Amérique centrale, par MM. Léon Vaillant et Jacques Pellegrin.. ......, déntens ot décuous eu af doiradde Malacodermes récoltés au Japon par M. J. Harmand (1900), par M. I. Bour- nr nude dues à du oem qe a oie ee nn à 0 fan à Deux nouvelles espèces de Plateros de l'Himalaya, par M. J. Bourgeois... Description d’un Dorcadion de la Turquie d'Asie (Col.), par M, Pic. .... Contribution à l'étude de la répartition géographique du genre Mphargus en France et dans le nord de l'Italie, par M. Armand Viré....... Collection de Lépidoptères de Madagascar offerte par M. le capitaine de AR del suture mo vésne Serpents et Insectes de la région de Mayumba (Congo occidental) envoyés DRM Nergnen. 4.41. ...... on ee era da ee dan he ee Spécimens de la faune du Tonkin envoyés par M. le docteur Chevalier... . Rapport sur Papiculture coloniale, cire et miels, donné par M. le marquis nan uen ue eee eine Mémoire sur le développement des cornes des Ruminants à cornes creuses, pe docteur Ulmeh, Dürsti...…. ....4.,......:.,... Mémoire traitant des Annélides Polychètes d’eau douce et relatant la dé- couverte de trois nouvelles espèces, par M. Ch. Gravier.......... Compte rendu d’une mission scientifique aux Indes anglaises, par M. le ES PP I SE Liste des Oiseaux, Reptiles et Insectes de l'Inde, de Ceylan et d'Égypte, mpportés par M:-le docteur. L. Arbel.....,...,..........,..... Mammifères et Oiseaux de l'Inde rapportés par M. le docteur Luc Arbel. . Les Tumulus des Vendues de Verroilles et de Montmorot, à Minot (Côte- DT D le docteur E-T. Hamy:i ........4.,....,..,. Cichlidés du Brésil rapportés par M. Jobert, par M. le docteur Jacques ES CN AIMESPREES PERAUNE Description des nouvelles espèces de Parathelphusa appartenant au Muséum D 2 Mary L,.Raibbun... ... ......, ,.......,0. Coléoptères Lampyrides recueillis aux environs de Tokio (Japon) par M. le docteur Harmand, nommés et décrits par M. Ernest Olivier. ...... Des variations mensuelles de la faune et de la flore maritimes de la baie de la Hougue (janvier et février), par M. A.-E. Malard............ | Sur le développement des Cornes chez les Cavicornes, par M. le docteur ln M dou dotées sue ok Jeune Eléphant femelle (Rachel) envoyé à la Ménagerie par M. Paul Dou- mer, gouverneur général de l’Indo-Chine..................... Trente-deux animaux vivants, de la Guyane, envoyés à la Ménagerie par NO I ET Hommage rendu à la mémoire de M. H. de Lacaze-Duthiers, au Labora- toire Arago, de Banyuls-sur-Mer. ...,...................... Mort de M. Henri Filhol, professeur d’Anatomie comparée au Muséum... Gravures rupestres de la Table du Mahury, près Cayenne, par M. E.-T, hs uno ue ets 2 dépit raté fragile Les collectionneurs de bêtes sauvages (1047-1572), par M. G. Musset... Le Cheval de Prjevalski (Equus Prjevalshkii) au Muséum, par M. E. Oustalet. — 610 — Description d’un Coléoptère nouveau du genre Scarabæus (Ateuchus) du Sud de Madagascar, par M. Ch. Alluaud.................. JL PANS RE 290 Arachnides recueillis au cours de la mission de MM. J. Bonnier et Ch. Pérez au golle Persique (mars-avril 1901), par M. E. Simon .......... 292 Description d’une espèce nouvelle du genre Heteropanope Simpson, prove- nant de Ja Côte-d'Ivoire, Heternpanope africana n. sp., par M. J.-G. de Man #ibe bé és RSR SR ME AR Re À A: 254 Embryon de Vipère bipède et cyclocéphale, par M. L. Launoy........... 269 Collections zoologiques de la région du Baïkal rassemblées en faveur du Muséum, par M. ' Paul Labbé. 44 SUR, 68 CES 290 Le 14° bulletin de la Société d'histoire naturelle d’Autun est présenté par M..B.'Rendult .. 4 Juil LU RON GRR 291 Ouvrage intitulé : Recueil des principales œuvres de Ch.-H.-G. Pinebae) etc., “offert au Muséum, par M. le docteur A. Pettit................. 291 Panthère et Potamochère d'Afrique, donnés à la Ménagerie par M. le docteur Maclaud.:s js uen es Rene RARE ss 2 UEX PONS Lama guanaco donné à la Ménagerie par M. Goldschmidt.............. 292 Nandou donné à la Ménagerie par M. Victor Dupont. .............. «. 292 Nandou donné à la Ménagerie par M. Charbonnier.......,...,....... 293 Un manuserit de Danty d’Isnard à la bibliothèque d'Arras, par M. E.-T. Hat se AU ONE RE TU SM SHARE RER 203 Catalogue des Mammifères rapportés par M. Geay, de la Guyane française, en 1898 et 1900, par M. A. Ménégaux (2° note)......,....... 299 Fibrome observé sur un Megalobatrachus maximus Schlegel, à la Ménagerie du Muséum, par MM. Léon Vaillant et Auguste Peltit. .......... 301 Description des Clérides recueillis dans le Sud-Est de Madagascar par M. le docteur Decorse, par M. L. Fairmaire .............,.... 306 Clérides nouveaux du Muséum d'histoire naturelle de Paris, par M. Sigm. Schenkling... ..:.... He de tea ever ge 0 CNE 317 Hémiptères hétéroptères nouveaux d'Asie, par M. Joanny Martin. ...... 333 Sur quelques espèces nouvelles du genre Automate de Man, par M. H. Cou- tièee. LL LR EE ANR NS CRE LES MR N ET IMONIRNREREES 337 Examen critique de quelques espèces d'Holothurides abyssales, par M. Rémy Perrier. $4 SN UE SR AR) SCOR RS 3h49 Recherches sur la ul squamata O.F. Müller, par M. A. Billard ...... 345 Sur la fonction sécréloire et la morphologie des plexus choroïdes du système nerveux central, par M. M. Auguste Pettit et Joseph Girard. ..... 398 Sur les lésions provoquées par la ligature des cæcums chez les Oiseaux, par. ML Maumes.: , 542 SRE E ARR MR RES 362 Insectes recueillis à Tulcan et envoyés par M. le docteur Rivet HE NTM 386 Collections diverses envoyées de la région de Tijuca par M. Émile Wagner. 386 Animaux divers nés à la Ménagerie du Jardin des Plantes . ....... 387, 980 Protopterus annectens vivants envoyés à la Ménagerie par M. le docteur Hecküli sis LA A MNRIRS SE TR TE SR 387 Le Niger, par -M. le capitaine E. Lenfant. ...,...464.4400 040008 387 Les Chamacocos, esquisse anthropologique, par M. E.-T. Hamy......... 399 Sur une nouvelle espèce de Rongeur du genre Lophiomys, par M. E. Ous- balete UE NUE RER TMS RTE JS CHA GNECE LEE 307 cn Gil L'Oxylophe Geai | Oæylophus (Coceystes) glandarius Lin. | dans le Midi de la France. Un Coucou acridophage , par M. 3. Kunckel d'Hereulais. . Sur des Reptiles et Batraciens de l'Afrique orientale anglaise, du Gabon et de la Guinée française (région de Kouroussa), par M. F. Mocquard . Cichlidé nouveau de la Guyane française, par M. le docteur J. Pellegrin. Cichlidé nouveau du Congo français, par M. le docteur J. Pellegrin. . . ... Note sur deux espèces françaises de 2 aa du genre Rhipidius, par 0,217 TAPER ds: APE ONE ERP EE Les Astathes (Coléoptères cérambycides) et genres voisins, de la collection du Muséum de Paris, par M. René re pi Gus. ue Trois nouvelles espèces de Malacodermes de l'Himalaya , par M. J. Bourgeois. Création d’un musée local à Cayenne et d’une ménagerie dans le Jardin colonial de Montabo, annoncée par M. Merwart................ Six caisses de collections | Oiseaux de proie, Insectes (nid de Mélipones), crânes et Cactées |, recueillies dans le Chaco austral (République Argentine) et envoyées par M. E. Wagner ........... Animaux envoyés de Brazzaville par M. Auguste Chevalier. ............ Sept caisses de collections (environ 4,000 spécimens) envoyées de Cayenne par M. F. Geay...........,................... Insectes et Oiseaux envoyés de l'Équateur par M. le docteur Rivet.. Coquilles de lile Androsa et du cap Saint-André (Madagascar) envoyées ou a oem min dans oo à Animaux divers offerts par M. Boucard ....................... A3 Spongiaire de la Guadeloupe, Insectes, Tortue luth et autres spécimens des Comores et du Congo donnés par M. J. Dybowski.............. Catalogue des Mammifères rapportés par M. F. Geay, de la Guyane fran- çcaise, en 1895 et 1900, par M. A. Ménégaux (3° note) Odonates indo-océaniens des collections du Muséum , par M. René Martin. Note sur quelques Choléviens du Muséum par M. G. Portevin Arachnides recueillis dans l'Afrique tropicale par M. Ed. Foa, par M. Eu- nu à à dde sou bal 2 3 UE Note sur les Palæmonidæ africains provenant des explorations de M. Ed. Don De M. Coulière. 1.4... ...... Diagnose d’un Amphipode nouveau (Orchestia excavata) provenant du Haut Zambeze, par M9 Ed; Chevreux . . . 5... 1: Catalogue des = die appartenant à la collection du Muséum, par D Cane. Re due eue à ar d ANA: HRUT Sur une forme ie . Spermatozoides chez les A Le par \. A. Couvel... |. all a tds ue Sur un Gérianthaire pélagique, par M. Ch. Gravier.................. Les Hydroides de la baie de la Hougue, par M. À. Billard. ............ Animaux donnés par diverses personnes au cours du 2° semestre 1902... Présentation, par M. E.-L. Bouvier, de trois livraisons des Leprdopteres CE AT UT EEE Présentation, par M. Ménégaux, du 1° fascicule de Lu wie des animaux id US 0 DER NE V OUT EE Le Tumulus de la Bouchaille, à Savoisy (Côte-d'Or), par M. le docteur LL PNR ENTRER Er ERP E PRET Muséuu. — vin, 13 ho ho! h17 h19 h20 23 h26 186 — 642 — Lésions stomacales observées chez un Python de Séba, par MM. L. Vaillant et À, Petlib, 552%. . o@ee e e IPN CRE ‘. 999 Description d’Arachnides nouveaux de la famille des Aviculariides funR partie des collections du Muséum , par M. E. Simon............ 999 Hyménoptères nouveaux du Congo. : :. 4,444 2400 CNRS 599 La Faune et la Flore souterraines du puits de Padirac (Lot), par M. A. Viré. 601 Description de Mollusques nouveaux appartenant à la faune souterraine de France et d'Italie, par M. Arnould Locard. ............,...,. 608 BOTANIQUE. Agenda horticole présenté par M. Louis Henry........... STLLL 5 Des variations mensuelles de la Faune et de la Flore maritimes de la baie de la Hougue (novembre et décembre), par M. A.-E. Malard. . ... 30 L'hypostase dans le fruit et dans la graine, par M. Ph. van Tieghem.... 43 Deux Ochnacées nouvelles, intéressantes par leur habitat géographique, par M, Ph. van Tiéghem....:40. PR TETS ARRR N h7 Passage de la position alterne à la position superposée de l'appareil con- ducteur, avec destruction des vaisseaux centripètes primitifs, dans le cotylédon de l’Oignon (Allium Cepa), par M. G. Chauveaud.. ..... 5 Les trois espèces cactiformes d'Euphorbes de la côte occidentale d'Afrique, par MM. JT. Poisson et J, Par... 244 6600 0e en FR PARU 0 Quelles espèces produisent le caoutchouc du Dahomey, du ba FROAI ments fournis par M. Le Testu, par M. Henri Hua............. 62 Liste de quelques floraisons intéressantes observées dans les serres du Mu- séum, en janvier 1060 par MT Bols. 50414404 0 F 68 Plantes de la région de Riobamba envoyées au Muséum par M. le teint RiNebrna Rte SUN SP EN SA MPOS ETNIRRES nÉvt 78 Ouvrage intitulé : Botanique en Provence au xvi° siècle, donné au Muséum par M: Ludovie Legré. 5,44 0 ee «+ me 1008 Ouvrage intitulé : Physiologie des plantes, donné au Muséum par M. le pro- fesseur V. Palladine et M*° N, Karsakoff. . ..,:..: 2.227000 79 Mémoire intitulé : L’œuf des plantes considéré comme base de leur classifi- cation, donné au Muséum par M. Ph. van Tieghem............. 80 Ouvrages divers donnés à la bibliothèque du Muséum par M. B. Renault.. Bo La fleur dans les Plantes vasculaires dites Cryptogumes, par M. Ph. van Tioghem. 00e NT SN PR PRET OI . 106 De la variation de structure existant à l’état normal entre les racines et les radicelles de la Marsilie (Marsilia), par M. G. Chauveaud........ 11/ De la répartition des épaississements extracellulaires dans les lacunes corti- cales de la racine des Préles (Equisetum), par M. G. Chauveaud... 197 Liste des Champignons récoltés au Japon par M. le docteur Harmand, par MM. P, Hariot et N, Patouillard, de sessut «23 4 129 Liste de quelques floraisons intéressantes observées dans les serres du Aude, ON NN VTT TARN ÉÉTITL ÉVITE EAU T0 Résumé des distributions de graines, plantes vivantes, ete., faites par Île Muséum (culture), du 1° octobre 1900 au 1° octobre 1901...... 43h — 013 — Spécimens de la flore du Tonkin envoyés par M. le docteur Chevalier... . . Des variations mensuelles de la Faune et de la Flore maritimes de la baie de la Hougue (janvier et février), par M. A.-E, Malard....,....... L'embryon des Ochnacées et son emploi dans la définition des genres, par Me Ph;van Tieghem...,,...,.... PR AN 0 ER ET Notes sur quelques Agaves du Mexique occidental et de la Basse-Calilornie, par M. le docteur À, Weber. ..... RP ue 0h Gale Le cristarque dans la tige et la feuille des Ochnacées, par M. Ph. van 0 ONE ET CO EE EEE EEE Sur la préfloraison des Ochnacées, par M Pnetvan/Tieghem. . ......... Notes sur quelques floraisons ou fructifications intéressantes observées dans les serres du Muséum, par M. Gérôme. ..................... Observations sur deux plantes du Gabon ayant fleuri dans les serres du nn... .,....0.,....,.,,... Le 14° bulletin de la Société d'histoire naturelle d’Autun est présenté par MN NN PT PP PP EEE Mémoires sur Les dérivés industriels du grain, du viz dans l’Indo-Chine française, offert au Muséum par M. H. Neuville. ...... UE Quelques genres nouveaux d’Ochnacées. Constitution actuelle de la famille, D in lien): .,.,.,,,...,.,,..,...,,..., Sur l’homologie du sac pollinique et du nucelle chez les Endoprothallées ou Phanérogames, par M. Ph. van Tieghem..................... Envoi de 390 échantillons de plantes de la Nouvelle-Calédonie fait au Mu- sutpar MBernier, . :..,.,..... TA ER DAMES LES de Cercouratée et Monoporide, deux genres nouveaux d'Ochnacées, par M. Ph. Rs... RONA a ir aie dns aude à Structure de l’ovule des Caricacées et place de cette famille dans la classi- Evan Liephem:. . :,,,.,..............,.. Sur un point de l’histoire du Paulownia au Muséum, par M. J. Poisson. . Développement des éléments précurseurs des tubes eriblés dans le Thuiïa ee pan. G: Chanyeaud,., ....:.:.....,. Ads PE à Les Cactées de Costarica, par M. le docteur Ab. Weber.............. Quelques Algues de Madagascar, par M. P. Hariot........ PRÉC une Quelques nouvelles Mélobésiées du Muséum d'histoire naturelle de Paris, par M. F. Heydrich..... A te RS RON RE EE Quelques considérations sur la géographie botanique du Maroc, d’après les récoltes de M. R. de Seponzac, par M. Ed. Bonnet............. Sur les collections botaniques faites au Dahomev par M. Le Testu, par uso. Description de deux fruits d'Apocynacées africaines, par M, Henri Hua... Cactées du Chaco austral (République Argentine) envoyées par M, E, Wagner. . 2 ue uen aus e lou Herbiers envoyés FA Brazzaville par NE un, Chevalier. . .......0440 Plantes envoyées de l'Équateur pariMe ie docteur Mivet.. 24.62 445 Collections d’essences forestières et de plantes en herbier de l’Indo-Chine, de l'Amérique et de l’Afrique données pe M, LM Bat mn Divers mémoires présentés par M. B. Renault... dr ÉLUR LRANS HMS Ouvrages divers donnés à la Bibliothèque par M. D. Dal at 0 pe LE 18 190 208 218 — 644 — Encore quelques genres nouveaux d’Ochnacées. Tableau résumant la compo- sition actuelle de la famille, par M. Ph. van Tieghem........... La Faune et la Flore souterraines du Puits de Padirac (Lot), par M. A. Viré. Sur une Ouratée de lAscension, par M. Ph. van Tieghem. ............ Structure de l’étamine chez les Scrofulariacées, par M. Ph. van THE Sur des productions cicatricielles, à forme bien définie, observées sur le tronc de Bouleau (Betula), par M. G. Chauveaud. .,.......... PHYSIOLOGIE. De faction amylolytique des glandes salivaires chez les Ophidiens, par M. .L. Launoy (2°.nof6).......,.,.04242.0 48.000 Des ondes musculaires, respiratoires et locomotrices chez les Annélides et les Mollusques, par M. Georges Bobn............11# Relations de parenté entre nos deux espèces indigènes de Vipères (Vipera aspis et Vipera berus). Utilité des caractères physiologiques dans la classificalion ;:par M..G. Phisalix,. …...,....... 0 CU Sur la présence du venin en nature dans le sang du Cobra par M. C. Phi- Une observation d’hypnotisme chez le Cobra, par MM. Luc Arbel et Phisalix. Etude expérimentale de quelques lésions viscérales causées par le venin des Serpents, par M. le docteur Louis Vaillant-Hovius; offerte à la Biblio- thèque par M. le professeur Léon Vaillant. .................... Choléra des Autruches et des Nandous, par M. C. Phisalix. ........,.. Maladie des jeunes Chiens. — Statistique des vaccinations pretiquées du 15 Mal 1901 au 15 mai 1902, par M. C. Phisalix............. Sur la fonction sécrétoire et la morphologie des plexus choroides du système nerveux central, par MM. Auguste Pettit el Joseph Girard. ....... Action protéolytique des glandes salivaires chez les Ophidiens, par ME Lagneoy.:2: 65... SUR SR RS PS Polymorphysme des Pasteurella, par M. G. Phisalix. ..........,....... 1. Action de quelques venins sur les Glucosides. IL. Action du venin de Cobra sur d'émulsine, par M. L.Launoy,, :,...8.4.42 4,620 RS La sécrélion dans l'intestin moyen du Bombus agrorum (Fabricius), par M. L. Sennéhon.: 11.282 08e CURE ES CRE Étude comparative des effets de venin de Vipère sur le sang de Chien et de Lapin, par M. 0. Phisalix..# 2.40. ROUE L’Oxyde de carbone dans le sang des animaux isolés en mer, par M. Mau- rice Nicloux... Est, Séis ge ne PRE RCE CP CE CORRE L’Oxyde de carbone dans le sang des Poissons, par M. Maurice Nicloux... Action physiologique de l'extrait de fraises, par M. E. Gley............ PALÉONTOLOGIE, GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE. Échantillons de phosphales et de roches de l’île du Grand-Connétable envoyés 43 Go G14 616 622 39 96 102 10/4 207 239 261 349 308 3064 ha7 mn. D Fossiles de Patagonie envoyés par M, Tournouer, .... ion site SE rite Aperçu géologique sur le Bambouk, par M. le professeur Stanislas Meunier, Sur les figures de décomposition des cristaux, par M. Paul Gaubert ..... Sur le rubis artificiel de MM. Frémy et Verneuil, par M. Melezer.. . ..... Origine de quelques roches siliceuses stratifiées, par M. le professeur Sta- ot ée 0 so cold date 0 6» Sur l’Accroissement des cristaux, par M. Paul Gaubert................ Cardite nouvelle des environs de Pierrefitte, près Étampes. — Note de M. le ne Monnier. 5... ......,,,.,...,0.0, Minéraux des mines de rubis de Mogok (Haute-Birmanie) envoyés par D ue coco Collection de pierres précieuses américaines acquise de M. Gr. Kunz (de la maison Tiffany de New-York) et donnée au Muséum par M. Pier- A NE in, Echantillons de néphrite et album donnés par M. J.-P. Albert ........ 4 L’Igue de Saint-Sol-Belcastel, par M. Armand Viré. .................. Modèles de Foraminifères, sculptés par Alcide d'Orbigny, donnés par NN ERP RER Dr Pen letcapitaine E. Lenfant : ....:..............,.,,.. Sur la double réfraction accidentelle des cristaux eubiques, par M. Paul I DT ue do 1 Ouvrage sur la Géologie générale donné à la Bibliothèque du Muséum par M processeur Slanisias Meunier... .5:2,............... Observations sur les Lémuriens disparus de Madagascar. Collections Aluaud, Gaubert, Grandidier, par Guillaume Grandidier ........... hg7; : CHIMIE ET PHYSIQUE. Recherche et dosage du caoutchouc dans quelques Lianes africaines, par A .. NE ER RE NUL des cou 0 As Sur la composition chimique de lacide taririque, par M. le professeur ..... 4.2. des 1 1/10; Sur les sels de l’acide cétostéarique, par M. V. Hasenfratz............. Sur une eau minérale de Madagascar, par MM. À. Arnaud et V. Hasenfratz. Nouvelles observations sur la coagulation des latex à caoutchouc, par M. Henri Lecomte ........ nie à MU UN dénude ASNT NAS Te 70 15) 138 145 69 229 154 28/ ha — (646 ne TABLE PAR ORDRE GÉOGRAPHIQUE. EUROPE. Bucéarie. Types ethniques du Rhodope, par M. E.-T. Hamy....,...... 6 France. Des variations mensuelles de la Faune et de la Flore maritimes de la baie de la Hougue, par M. A.-Malard................4.: : 30, 190 — Liste de quelques floraisons intéressantes observées dans les serres du Muséum de Paris, en janvier 1902, par M. D. Bois..,...... : 68 — Collection de Myriapodes donnée au Muséum de Paris, par M. H. W. Bi'ülemanns oiseau Te ORNE TT soda er 00 — Contribution à l'étude de la répartition géographique du genre Niphargus en France et dans le Nord de lItalie, par M. A. Viré.........44, 9! — Liste de quelques floraisons intéressantes observées dans les serres du Muséum de Paris... 4,5... disc v ee tee 3 133 el 99/ — Résumé des distributions de graines, plantes vivantes, ele., faites par le Muséum de Paris, du 1° octobre 1900 au 1° octobre 1901... 184 -— Gomplément de la collection des Insectes houillers de Commentry, remis au Muséum de Paris par M. Fayol......,2, 2000 NINNES 158 - Le Tumulus des Vendues de Verroilles et de Montmorot, à Minot (Côte- d'Or), par M. 1e D'RERe Has Un EE COMORES 178 — Description des nouvelles espèces de Parathelphusa appartenant au Mu- séun de Paris, par N° Mary J. Rätibuñ. :. ....... 200 18/ — Hommage rendu, au Laboratoire de Banyuls-sur-Mer, à la mémoire de M. H. de Duché -DUte ls 0 85 2 8 à vue 6e 00 Ve Ce ORNE 938 — Les collectionneurs de bêtes sauvages (1049-1599), par M. G. Musset, dela Rochelle, Sox 16406 een CS CR ORNE QUE —— Le cheval de Prjevalski (Æquus Prjevalskii) au Muséum de Paris, par MR OMS EU nes se 66e 0 aa 6 Dettes RSR oh! — Note sur quelques floraisons ou fructificalions intéressantes observées dans les serres du Muséum de Paris, par M. Gérôme. ........... 279 — Observations sur deux plantes du Gabon ayant fleuri dans les serres du Muséum de Paris, par M. Henri Hua.i:......14.4 +R 00200 281 — Cardite nouvelle des environs de Pierrefitte, près Etampes. Note de M. le professeur Stanislas Meunier: .: 464,40 RL LOL RSR ORNERS 283 — Le 14° Bulletin de la Société d'histoire naturelle d’Autun est présenté : par M.,B. Renaglt. eur. dt nan at ASE 291 — Un manuscrit de Danty d’Isnard à la bibliothèque d'Arras, par M. E.-T, Hamÿe 6 sua te SRE NE De EN Ne SR 293 — Fibrome observé sur un Megalobatrachus maximus Schlegel, à la Ména- gerie du Muséum de Paris, par MM. L. Vaillant et A. Pettit...... 301 RS à + ND. France. L'Igue de Saint-Sol-Belcastel, par M. A. Viré, .,.,,,,,.,,... — Clérides nouveaux du Muséum de Paris, par M, Sigm. Schenkling.. . . — Animaux divers nés à la Ménagerie du Jardin des Plantes de Paris. . . — Protopterus annectens vivants envoyés au Muséum de Paris, par M. le OP EEE — L'Oxylophe Geai (Oxylophus [ Coccystes | glandarius Lin.) dans le Midi de la France. Un Coucou acridophage, par M. J. Künckel d'Herculais. — Note sur deux espèces françaises de Coléoptères du genre Rhipidius, par A II — Les Astathes (Coléoptères cérambycides) et genres voisins de la collection du Muséum de Paris, par M. René Oberthür,...,..,........., — Sur un point de l’histoire du Paulownia au osé de Paris, par M, J. ans ONE OP EE EEE — Quelques nouvelles Mélobésiées du Muséum de Paris, par M. F. Hey- is dans doute ou ot à — Odonates indo-océaniens des collections du Muséum de Paris, par M. R. 2 OI OC eau tie — Note sur quelques Choléviens du Muséum de Paris, par M. G. Portevin. — Catalogue des Cirrhipèdes du Muséum de Paris, par M. A. Gruvel.... — Les Hydroides de la baïe de la Hougue, par M. A. Billard. ......... — Le soufre natif de la place de la République, à Paris, par M. le profes- seur Stanislas Meunier. ...,...... NN AN a REN GE Dés core —— La Marcasite d'Épernay. Note de M. le professeur Stanislas Meunier. . . -- Le Tumulus de la Bouchaille, à Savoisy (Côte-d'Or), par M. le D' E.-T. — Description d’Arachnides nouveaux de la famille des Aviculariides fai- sant partie des collections du Muséum de Paris, par M. E. Simon... — La Faune et la Flore souterraines du Puits de Padirac (Lot), par M. A. A D ne ee ans de sa bases sécu sie — Description de Mollusques nouveaux appartenant à la Faune souterraine de France et d'Italie, par M. A. Locard. ..,.......,...,.,..., Irae. (Contribution à l'étude de la répartition géographique du genre Niphargus en France et dans le Nord de l), par M. A. Viré..,... — Description de Mollusques nouveaux appartenant à la Faune souterraine de France et d'Italie, par M. À, Locard. ,,.,.,,,,.,.,,,:.,,.. Suisse. Lettres écrites par Buffon à Jalabert de Genève...........,, : — La 6° session du Congrès international de zoologie se tiendra à Hortie D LOMME RE . ASIE. AstE (Hémiptères hétéroptères d’), par M. J. Martin................. Birmanie (Collections diverses de) et de l'Inde, envoyées par M. J. Claine. — (Minéraux des mines de rubis de Mogok Haute-), envoyés par M. J. Claine. 304 317 387 — (OMS + Drouxeane. Le cheval de Prjevalski (Equus Prjevalskü) au Muséum de - Paris par M'E. Oustatet. : 1.4.4 4% ce SE Gozre Persioue (Arachnides recueillis au) par MM. J. Bonnier et Ch. Pe- rez, par. M. E.: Simon: .;:2..3 08 STRESS Himazaya (Deux nouvelles espèces de Plateros de l’), par M. J. Bourgeois. — (Trois nouvelles espèces de Malacodermes de l), par M. J. Bourgeois. . Ixoe (Collections diverses de Birmanie et de P) envoyées par M. J. Claine. — Odonates indo-océaniens des collections du Muséum de Paris, par . M. R. Martin 0.000000 0 0 000 0 0. 0e [nes AnGLaises. Les Dublas de Bulsar, esquisse anthropologique, par M ET lamy se 400.0. Née ne CS ue TES PT TREE — (Gompte rendu d’une mission aux), par M. le D' L. Arbel......... — (Mammifères et Oiseaux des) rapportés par M. le D' L. Arbel, ...... Ivo-Cuine (Jeune Éléphant femelle [ Rachel] envoyé de l') par M. P. Doumer. — (Mémoire sur : Les dérivés industriels du grain, du riz, dans ?'), offert par M. 41" Neuville. 24508 SRE RRQ REA ” — (Collections botaniques de l’), offertes par M. J.-M. Bel. ........... INno-Cuine rRANGAISE (Notes sur les plantes à caoutchouc de P), par M Turquel sets érosion sue Japon. (Coléoptères Silphidæ, Nitidulidæ, Rhysodidæ, Cucujidæ, Crypto- phapidæ recueillis au) par M. le D° Harmand, par M. A. Grouvelle. — (Deuxième liste de Cicindelidæ, Élateridæ et Melasidæ (Eucnemidæ) re- cueillis au) par M. JS. Harmand, par M. Ed. Fleutiaux. ......... — (Malacodermes récoltés, en 1900. au) par M. J. Harmand, par M. 9: Bourgeois. MERS IUT LS CU CET STONES — (Liste des Champignons récoltés au) par M. le D° Harmand, par MM. P. Hanot et N. Patouillard. 5402, 24 RR 04 AR GUEST CNRS — Coléoptères Lampyrides recueillis aux environs de Tokio par M. le D'° Harmand, nommés et décrits par M. Ern. Olivier. ........... — (Fibrome observé sur un Megalobatrachus maximus (Schleuel) à la Mé- nagerie du Muséum de Paris, par MM. L. Vaillant et À. Pettit. .... Sigérie (Relation d’un voyage en) et au Japon, par M. P. Labbé... 9238, — (Collections zoologiques recueillies dans Îa région du Baïkal, par NL: PP Dabbe EC PP NET A RÉ PR RCE Timor (Sur une Ochne nouvelle originaire de), par M. Ph. van Tieghem. Toxxi (Insectes du) envoyés par M. Weiss. ........................ — (Spécimens de la Faune et de la Flore du) envoyés par M. le D'Che- palier. 5 ns ER DISC NN CIMNER ARR PER NE PE RS ENIDER — (049 — Tovuis, M, D. Bois représentera le Muséum, à Hanoi, au Congrès internu- NO me do dome 0 386 Tunoure »'Aste (Description d'un Dorcudion de la), par M. Pie.....,... 99 AFRIQUE. Anyssinie (Animaux de l}) envoyés par M. du Bourg de Bozas.....,.,..., 977 Arnioue (Sur une Ouratée nouvelle à stipules latérales et libres, originaire » OT ER M MR as DR. Laos à oo à du oo oe à dote 5o — Recherche et dosage du caoutchouc dans ANS Lianes africaines, par ne se cena a ee 69 — (Panthère et Potamochère d’) donnés ee M. le docteur Maclaud... 292 —-(Nandou d’) donné par M. V. Dupont......................... 292 EU 2 pan l-ile capitaine Lenfant:…......4:...,4..,.4.,,,:. 4.4. 387 — Description de deux fruits d’Apocynacées africaines, par M. H. Hua... 479 — (Collections botaniques de l) données par M. J.-M. Bel............ 187 — Note sur les Palæmonide africains provenant des explorations d’'Ed. Foa, DR, à D Mad dia be aise à ad 8 à on Le 519 — (Contribution à l'étude des Lianes à caoutchouc d’), par M. Arnaud .. 573 ArriQuEe occipenTaLe (Sur trois espèces cactiformes d’Euphorbes des côtes er RE 1: Paisson-et:J: Pax ....:,:,.., esse 60 — Aperçu géologique sur le Bambouk, par M. le professeur Stanislas ce « a ou Me ture nee ee LD AFRIQUE ORIENTALE. Sur une espèce de Rongeur du genre Lophiomys capturé à Goba (pays des Gallas), par M. E. Oustalet. ................. hoo AFRIQUE ORIENTALE ALLEMANDE (sur des Reptiles et Batraciens de l), par 5... oc svt 601 AFRIQUE TROPICALE (Arachnides recueillis dans l) par M. Ed. Foa, par D .............:..... D13 Ascension (Sur une Ouratée de l’), par M. Ph. van Tieghem........... G14 Caart (MM. Decorse et Courtet sont désignés pour faire partie de la mission MN EE PE ARE 237 — (Communication de M. Aug. Chevalier sur la mission qu’il va diriger au) M M ne de us seven - 290 Comores (Insectes, Tortue luth et spécimens divers du Congo et des) donnés M RL DE AP A 485 Cowco (Insectes, Tortue luth et spécimens divers du ) et des Comores, donnés PM Drybowski : .:. 4.2, ARR PR PANIQUE 2e PAR FAUL ESS { — 650 — Conco. (Hyménoptères nouveaux du), par M. R. du Buysson. .... “sel à 111008 Coxco Français. Reptiles, Insectes et Lombriciens de l’Ogoué ne pi M. 3, Bouyésôu:. 5. ssl atouts atteste in Res — (Cichlidé nouveau du), par M. le docteur J. Pellegrin.............. h19 — Animaux et herbiers envoyés de Brazzaville par M. Aug. Chevalier. ... 486 Cowco occipenraL. Serpents et Insectes de la région de Mayumba envoyés par M. Vérgnes «a si siege: ss bsuus seau tu 00e 5. 158 Côre n»’Ivéire (Descriplion d’une espèce nouvelle du genre Heteropanope Stimpson, provenant de eh Heteropanope africana, n, 8p., par M. 3.-G, de Man... ... Sdisiiaisiséeusé sadeséi dtésrea te 25h Danowex (Quélles espèces produisent le caoutchouc du), FRA fournis par M. Le Testu, par M. H, Hua....,:..:,.... dés Da s55 Ga —— (Sur les collections botaniques faites au) par M. Le Testu, par NA Es CÉRM 0 8e Un diivisniiessu ve cos ta ‘6 78 — (Note sur la culture du Cotonñier au), par M. E, Poisson, ..,,...,. 562 Gason (Observations sur deux plantes du) ayant fleuri dans les serres du Muséum de Paris, par M. H: Hua,......,,:......., soscsvevili A0 — (Surles Reptiles et Batraciens du), par M. F. Mocquard............ ho Guinée Française (Sur des Reptiles et Batraciens de la), région de Kou- roussa, par M. F, Mocquard.....::..........: RARE PO QU Mipacascar. Fossiles de la province de Majunga envoyés par M. Moriceau. 2 — (Photographies dé) présentées par M. Ch. Alluaud ............... 5 — (Collection de Lépidoptères de) offerte par M, le capitaine de L'Orza de Reichenberg issues uses 04h fe be OS 198 — (Mission effectuée dans le Sud de) par M. G. Grandidier.......... 17h -— (Description d’un Coléoptère nouveau du genre Scarabirus LÉRNEES | du Sud de}, par M°Ch. Allnahd...4:...3:4492-2:00 20020000 250 —— Sur une eau minérale de Sainte-Marie-de-Marovoay, près Majunga, pär MM. À. Arnaud. ét V: Haseufratz. 4: 26 dede. Lee 284 - (Présentation d’un ouvrage contenant des conférences faites, au Mu- séum, sur) et intitulé : Madagascar au début du xx° siècle ....... 290 — (Description des Clérides recueillis dans le Sud-Est de), par M. le D° Detorsé, par M. L, Fasmaire.. .:..,2.4.9.:0104 0000 306 — (Quelques Algues de), par M. P. Hariot.......,.,,.,.... 4 dite ko — - Goquilles de l'ile Androsa et du cap Saint-André envoyées par M. Fer- POP 2 08 nee ele tee moe SE D 0 MR CINE CN ES UOTE 437 - (Observations sur les Lémuriens disparus de). Collections Alluaud, Gau- bert, Grandidier, par G. Grandidier............,....... h97, 587 Maroc (Quelques considérations sur la géographie botanique du), d’après les récoltes de M. R. de Segonzac, par M. Ed. Bonnet..,....... h76 ns (JD 1) Zanuèze (Diagnose d'un Amphipode nouveau | Orchestin exeavatu | du Haut=); par M, Ed, Chevreux . . sisi sas ssitsicsssssuvessst AMÉRIQUE. Amémoux (Collections botaniques de l) données par M. .-M. Bel....... Amémioue cenrrane (Cichlidés nouveaux de l), par MM, 4 Vaillant et RP EE ? AMÉRIQUE MÉRIDIONALE. Les Chamacocos, esquisse anthropologique, par ua e a 8 à vo o à os 0 à Bnésiz (Gichtides rapportés du) par M. Jobert, par M. : D’ J. Pellegrin. Collections de la région de Tijuca envoyées par M. E. Wagner. ..... Cuuronni£ (Notes sur quelques Agaves de la Basse-) et du Mexique ocei- dental, par M. le D° Ab. Weber. .,,,:,.::,....., ao à : Ganapa (Relation d'un voyage au), par M, Obalski ...,,,:.,:,:..:... Gosra-Rica. Lettre de M. H. Pittiersssssssssssssssesscs issus PU Cote de), par M. le D° Ab. Weber. ..............,.,... Éouareur. Oiseaux, Insectes et plantes de Riobamba envoyés par M. le PP... 2 6 6 APR EP RER M da Via ete eo — Insectes envoyés de Tulcan par M. le D' Rivet................... — (Insectes, Oiseaux et Plantes de l), envoyés par M. le D' Rivet..... Là Erars-Unis. Collection de pierres précieuses américaines acquise et donnée au Muséum de Paris par M. Pierpont Morgan................. Guyane Française. Echantillons de phosphates et roches de Pile du Grand- Connétable et pièces anatomiques, envoyées par M. F. Geay...... — (Catalogue des Mammifères rapportés de la), en 1898 el 1900 (1, 2° et 3° notes), par M. A. Ménégaux........ Dora NP 127390; — (Trente-deux animaux vivants de la), envoyés par M. E. Merwart.... —Lhctitre de M. F. Geay (datée de Cayenne). ..................... — Gravures rupestres de la Table du Mahury, près pas par M. E.- ei soudés ee SRE SAN — (Cichlidé nouveau de la), par M. le docteur J. Pellegrin. .......... — M.E. Merwart annonce la création d’un musée local à Cayenne el d'une ménagerie à Montabo. ...............,... APPRIS PÈE — Sept caisses de collections (4,000 spécimens), envoyées de Cayenne, y 4... SAN MERE Masounes (Collections des Îles) et de la Terre de Feu envoyées par M. R. 0 Ne os ttd PEER PE PRIE D ARR LE 221 202 — 0952 — Mexioue occipenraL (Notes sur quelques Agaves du) et de la Basse-Cali- fornie, par. M. le docteur À. Weber. ..,4tht-tF6 NC RS Paraconie (Fossiles envoyés de), par M. Tournoüer.......,.........ù Répugique ARGENTINE. Exploration des plaines du Chaco, par M. E. Wagner: RSR SE RER ER RS PO SERRES — Envoi de six caisses de collections (Oiseaux de proie, Insectes [ nid de Mélipones |, crânes et Gactées du Chaco austral), annoncé par M. E. Wagner sente ET UMA MERE CP CRRREE VE Terre De Feu. (Collections de la) et des iles Malouines, envoyées par M.’René Boissière. . 024.00 lin ef TERRE TER ENTREE ; OCÉANIE. Océanie. Odonates indo-océaniens des collections du Muséum de Paris, par MR. Martin. 200.0 CODE ORNE Nouvezze-CaLÉDoniE (Plantes de la) envoyées de Nouméa par M. Bernier. Nouvezces-Hésrines (Collections des) envoyées par M. le docteur Joly... Touamorou (Mission scientifique aux îles), confiée à M. G. Seurat....... Ne 79 386 186 158 289 578 = (6068 TABLE ALPHABÉTIQUE DES ESPÈCES ET DES PRINCIPAUX GENRES. Pages. NES APE UT Abrosius cyaneorufus. . ...... 316 a ....... …, h17 Acropholius Mathiauxi . ..... 598 Acropholius Alluaudi........ 598 Rent Dalyio............. 22/ Agave tequilana ........... 220 . . . 526 Allium cepa (anatomie) . .... 52 Alloneura dorsonigra........ 5oë RE .. .. . . … 307 Antenius laticlavis.. ........ 307 Antenius quadrivittatus .. .... 308 Anthurus trifidus, ......... 132 Prachnotierus............. Li Arachnoclerus fallaciosus. . ... 311 : . .. 316 Arotes albozonalus ......... 316 Artibeus bilobatus.......... 14 ER . .... h23 DONS ENRNES .. - . -. ...... 32 Athous Harmandi.......... 21 Automate Gardineri........ 337 Automate rugosa........... 341 Automate Talismani........ 346 Basssea axillaris . . ......... 459 Betulus (Observation sur des productions cicatricielles) .. 629 Bombus agrorum (sécrétion). 527 D CRU. ............. 291 Bradypus cuculliger. . ...... UTr) Bucorvus abyssinicus. . ...... D Bythinella Padiraci......... 6o8 a... a AUX TEA EES 5 Callimerus flavofasciatus. . . .. Cardiophorus Lewisi. ....... Cardiophorus subæneus.. . . .. Cardita Chaylai............ Cariacus (Mazama) americanus, Var. SAYANNATUM ......... MAPS. «ns à se à 0 de e Cephaloclerus basipes. . ..... Cercetius Perezi........... MErCOMPALÉ : , ue sa us Cereus acutangulus......... Cereus Aragoni............ Cereus calcaratus.......... Cereus Gonzalez. ......... Cereus miravallensis. ....... Cereus slenopterus. ........ Cereus Touduzun........... Cereus trigonus, var. ES ie à ému aroae Cerianthaire pélagique. . .... Cestotrema Bastardi......., Chabnus Hanoi: ...,.."... Chamacncos 1: 172, à... 4... Cholæpus didactylus........ Clava squamata ......,,... Clerus binodulus......,..... Clerus elegantulus ......... Clerus eximius ....... ns de Corymbiles japonicus . ...... Corymbites Lewisi.. ....,,.. Pages. 320 Corymbites Motschulsky1.. . . Cotoneaster Francheti....... Cryptohypnus nitidus. .... Ne Cynopithèque nègre ........ Dasyprocta acouchy......... Delesseria Ferlusni......... Dermatea endoneura........ Diadocyrtus Decorsei . ...... D'iC RÉEL RER Dictyopterus (Eros) Harmandi. Dictyopterus (Platycis) conso- DTA SU ENT ASS Didelphys marsupialis.. . . ... Didelphys marsupialis, var, au- Dissochaetus:.,. 3 musee Eburifera biarcuata......... Eburifera pulchra.......... Eburifera sexperlata . ....... Eburifera tenuecinclta .. ..... Eisigella ouanaryensis .. . .... Embolosterna vacca.. . ...... Entypesa nebulosa.......... Epurea Harmandi . ..... Poquisetim.. 7.4.7, de Equus Prjevalsku...,.,..,.. Euphorbia Poisson ........ Euphorbia Renouardi....... Fraises (Action physiologique de d'extrait de): 040% Murta horrens .. 5,40 uuc Genysochaera Decorser. ..... Heros (Gichlasoma) hetero- Done she een Heros (Cichlasoma) spinosis- du CRM ENS etat ANR DRE Héros MEN 25 amine Heterogomphus unicolor.. .. . Heteropanope africana. . .... 22 Heydichrum Haugianum . ... 660 Hunteria Ballayi.. ......... 281 Hydnum cucullatum.,.,,,.. 131 Hylambates Haugi ......... h13 Hylambates ocellatus . ...... L13 Hypocælus japonicus . ...... 94 bla. SL USERS 59h Lagenotillus. ...<"#M@u#s? 210 Lagenotillus Alluaudi....... 310 Lama guanäco®. 00 202 Landolphia florida......... 65 Landolphia owariensis . ..... 65 Landolphia scandens.. ...... 66 Lartetia Virei..,., #08 6oy Lemur insignis... 587, 588, 589 Lantinus lamelliporus. . . .... 191 Lopas,. :,,,,3N0400RTRRRRES bol Leptodira Pobeguini........ h15 Liostylus analis...,........ 319 Liostylus pictus ........... 31% Lissaulicus dispar.......... 326 Lithophyllum acrocamp- DU. 56 AUS h72, 47h Lithophyllum cristatum. .... (VE) Lithophyllum madagas- CAPONS + 2e h72, 473 Lithophyllum pseudoli- chenoïdes... ... h72, 475 Lithotrya ; : 2 20000 92 À Lonchoglossa caudifera. . .... 11 Lophiomys Bozasi.......... hoo Lophostoma bidens ,....... 19 Lycastis ....... 400 160 Lycophidium Werneri . ,.... h19 Macrotelus maculicollis.. .... 307 Marsilia (anatomie). ....... 11/ Mazama dichotoma......... h93 Megachile scindularia. . ..... 600 Mepaladapis Edwardsi...... 198 Megaladapis madagascariensis. 197 Megalobatrachus maximus (tumeur), . 04 SIM 301 Megapenthes flavus........ 19 RS Megapenthes japonicus.. .... 18 Melanotus Harmandi,...... a1 Melobesia triplex...... he, 173 Mesomys (Echinomys) spi- 70 SONNERIE . : Aps no) 560 Micromerus robropictus. . . .. boë Microrhagus ramosus. . ..... ol Molossus nasutus ........,. 19 Molossus rufus, var. obscurus. 19 Monoporide. ...........,. h34 CO RAP h80 Myriapodes.. . ... Dr tés: 80 Neetroplus Bocourti. ....... 85 Neopallodes Harmandi.... 15, 17 Nesocordulia spinicauda. .... 511 Nesolestes rubristigma . . . ... b10 MADMENRS...::.:....... gl Notonecta Kirkaldyi........ 336 Ochna Decaisneï........... h9 Ochnes.... 47, 208, 266, 273, 371, 433 2... 506 Opilo anguinus............ 31/ Opüo biguttulus........... 313 Opilo costipennis. ......... 313 Opilo strigicollis.. . ........ 392 Opilo triangulus........... 399 Opuntia Ficus indica. ...... h67 Orchestia excavata. .... NT ba: Orolestes octomaculala . . .... bo6 Orthrius dorsalis ...,...... 32/ Orthrius lateralis. ......... 324 Orthrius rufotestaceus. . . . .. 323 Orthrius tubereulicollis. . . ... 323 Ouratea Lecomteï.......... 51 Ouratea Lessoni. .......... 61/4 Oxylophus glandarius . . . .... ho2 Palæmon (Eupalæmon) Foai.. 517 Palæmon (Eupalæmon) sp. (?). 519 Palæmon (Parapalæemon) doli- Sodomie. -:,........ 516 Palæopropithecus ingens. . . .. 5o1 Pallenis angustula, . . ....... 304 Pallenis armipennis , . ...,.. 309 Pallenis crinitifasciata . . ..... 318 Pallenis euspidata, ,...,.... 317 Pallenis elegantula. ..,..... 309 Pallenis hæmatodera. . ...... 300 Pallenis parceguttata.. ...... 308 Pallenis semicristata. ....... 308 Pallodes Bouvieri.. ...... 1, 16 Paracnemis Alluaudi........ >09 Paraphæa barbata ... ..... 507 Paratilapia dorsalis.. . ...... h19 Pasteurella (Polymorphysme). 427 11"). ANNEES FILTER Pelonium inaequalicolle . . . .. 332 Pereskia Nicoyana ......... 168 Peromyseus mexicanus . . . ... TE Phacelocarpus aflinis.. . ..... h71 Phalanger renard. ......... D Phloeocopus costatus........ 3921 Phyllocactus cartagensis. . . . . . h62 Phyllocactus costaricensis . .., 465 Phyllocactus grandilobus..... 164 Phyllocactus lepidocarpus. . .. 46» Phyllocactus macrocarpus. . .. 164 Phylocactus Pittieri. . ...... h61 PhyHodactylus palmatus ..... 410 Phyllostoma elongatum. . . ... 19 Pinus maritima.. ,......,.. 49 Plateros (Planeteros) Harmandi. 9° Plateros (Planeteros) proxi- US «sue tes sde done 93 Plathenocere. 4 24005 329 Plathanocera uniformis.. . . .. 330 Platyclerus semirufus . . ..... 31/4 Pleurotus Harmandi.....,... 131 Podabrus (Anolisus) eburneus. 4926 Podabrus marmoratus . ..... h26 Pecilasmass mm 525 Pœcilocoris dissimilis . ...,.. 333 Pollicipess Les ee 022 Polyporus (Merisma) lithophyl- loides; 52 EE ae 130 — 6956 — Polamon (Parathelphusa) Beau- VOLSL : 3° 4 ie ER RER RS 185 Potamon (Parathelphusa}; Du- pas ete MERE 185 Potamon (Parathelphusa) Ger- MAANISL es A CEE Ce 187 Potamon (Parathelphusa) Har- man > LUS ba EE Lit 186 Potamon (Parathelphusa) Main- AE RNA ES CE TO AP 18/4 CRETE NE Lee A Ce Le 187 Potamon (Parathelphusa) Neisi. 186 Potamon (Parathelphusa) pro- RUB A CLUBS Ar 2 186 Potamon (Parathelphusa) te- tragonum. .-. 4 er 180 Priassus Excoffieri. . . . ...... 339 Priocera pygmaea.......... 321 Priocera strigicollis. . ....... 320 Prionochaeta Harmandi. 512, 913 Protopterus annectens....... 387 Pseudopallenis splendida..... 319 Pseudophlebia trinervulata. .. 510 Psilocladus variolosus. . ..... 188 Pvyractonema Harmandi ..... 188 Pyractonema puerile........ 189 Pyrocælia umbrosa......... 189 Python de Séba (observ. sur des lésions stomacales) .... 593 Rappia Ferniquei. ......... ho7 Rappia symetrica . .... ciel Reithrodon Alstoni . ........ ho1 Rhene.Foa à L'oeil grue Spears »1/ Rhinophyllia punilio.. ...... 15 Rhipidius parisiensis.. . ..... ho Rhipidius quadraticeps. . . . .. ho Rhipsalis angustissima. . . . . .. 465 Rhipsalis BioHevyi ..,....... h67 Rhipsalis Cassytha......... Rhipsalis ramulosa ......... Rhipsalis Tonduzi......... Saccopteryx leptura ........ Salpelimn .. .: 2,000 Scarabaeus Sevoistra. ....... Sciurus aestuans........... Scrofulariacées (structure de l'étamime)...., 22e Siphonocladus Delphini.. .. .. Stenasellus Virei ........... Stenocylidrus fastigiatus. . . . . Stenocylidrus semisuturatus. . Stenocylidrus virgulatus. .... Tamandua tetradactyla subsp. Dipra, ++. 0 20 > NP TER Tenerus analis.... 22 Tenerus robustus .......... Tetragnatha Foai::,,, Thalerocnemis basiventris.. .. Themus Harmandi......... Thomisus Bonmieri......... Thuia orientalis : .. . 1:08 Tilloclerus aurosus. ........ Tylostema longifolium....... Uyaria....t.( 00 0 Valvata Moquiniana . ....... Vampyrops lineatus......... Vipera aspis et Vipera berus (Parenté). 4 uv Vipera berus (embryon). . ... Wickersia.:.....:.10 "002 Xamerpus fasciolatus . ...... Xanthochrous (Perennes) me- lanocephalus.…..!.,.., 25 Xéhoclerus...:6." 2.205808 Xylobanus japomicus........ Zophoryctes flavopilosus . . — 657 — TABLE DES FIGURES ET DES CARTES CGONTENUES DANS CE VOLUME. Pages. Plantule d'Oignon (Allium cepa). Anatomie (fig. 1 à 10). 53, 54,55, 56, 57 8,99 Dre csps et Vipera beérus (fig:.1 et 2)..........,.,...,.,...... 103 Marsilia Drummondii (Coupe transversale de la Racine de). Phases de dé- veloppement (fig. 1 à 8).. 114, 115, 116, 117, 118, 119,.120, 199 -- (Coupe tranversale de la Radicelle de). Phases de développement (fig. 9 ee nee oo 0 0 124,195, 126 Equisetum ramosissimum (Portion de coupe transversale de la Racine d”). Phases de développement (fig. 1 à 3).......,........... 128,429 Essai d’une carte géologique du Bambouk......................... 130 Itinéraire suivi en 1901 par la mission Grandidier dans le Sud de Mada- 0 ............ 179 Coupe verticale et longitudinale de ia cheville naissante de la corne d’un a mmmmes (fig 4).................:......... 199 Représentation schématique du développement de la cheville des cornes a a sets 201 Coupe verticale de l’étui corné d’un Veau de la race auvergnate âgé de nn (ge D)... 0... osseuse. 202 Coupe verticale de la corne d’un Veau charolais âgé de 30 à 4o semaines ..................... 209 Représentation schématique du changement de corne (fig. 5).......... 203 Agave tequilana Web. (Photographie) [fig. 1]...................... 221 — Photographie de la plante en fleurs (fig. 2)..................... 299 Gravures rupestres de la table du Mahury......................,.. 240 .............., 259, 256 Tumeur et face dorsale de la patte antérieure droite d’un Megalobatrachus 2 ON PE EE EE EE 301 Coupe transversale d’une masse polyforme de cette tumeur (fig. 2)..... 302 SE 334 de OR I ET 335 Mars... cute. eau: 337 ire de)... :.......,..,,,.4..0 dieu 337 Avant-corps vu de dessus et de profil chez les Rhipidius quadraticeps et pa- RER TT I ET ECO ET TE Lai a mturolla (fig..1)..... 0. oem ono see e à e 430 Thuia orientalis. Anatomie (fig. 1 à 6)...... h48, 4kho, 450, 451, 45a, 453 a Ne, dun. + 46Q MN COMEEG. 0.0 0 4 0 des de ve de coneo does use 466 Muséuu. — vins. 44 en Mesaladapis Edwardsi (G. G.) [ Mâchoire inférieure de]............... 198 — (Mâchoire inférieure et phalange de).......... Re 0 199 Palæopropithecus ingens (G. G.) [ Mächoire inférieure de)............. 502 — (Fémur de)......... dE. CO RORRE RON NUE mr | 503 — (Mächoire inférieure de)............. ses rase SERRE 50! Pinus maritima. Anatomie (fig. 1 à 12). 550, 591, 552, 5953, 554, 555, 556, 557, 598 Mächoire supérieure de Lemur insignis. ...................... 587, 588 Mächoire inférieure de Lemur insignis ................ 0 588, 989 Lésions stomacales chez un Python de Séba........................ 594 Stenasellus. Virei Dollfus. : 4... 204: asie CR OR OS 603 —=+Organes -buceant.; a. 6.0 es Eee ‘+ SÉMSONNSE 6ol Ischyropsatis luteipes. E, Simon. :.....1 SENS CREER 606 Bythinella Padiraci.et Lattetia Vireis 3 secs 609 Productions cicatricielles observées sur le tronc de Bouleau (Betula). 622, Gal — 659 — ERRATA. ———— Page 3, 8° ligne, à partir du haut. Lire : Pittier (H.), au lieu de Waittier (H.). Page 53, 1° ligne, à partir du bas. Lire : à partir de la radicule, au lieu de à . partir la radicule. Page 63, »° ligne, à partir du haut, Lire : Heudelotii, au lieu de Hendelot. Page 68, 11° ligne, à parür du haut. Lire : cœrulescens, au lieu de cærellscens. Page 126, 10° ligne, à partir du bas. Lire : radicelle, au lieu de radiellle. Page 126, 7° ligne, à partir du bas. Lire : travail, au lieu de travait. Page 149, 18° ligne, à partir du bas. Lire : contenu , au lieu de contenue. Page 168, 15° ligne, à partir du haut. Lire : tris blanc, au lieu de iris hlanc. Page 1797, 17° ligne, à partir du bas. Lire : primitif, au lieu de primihf. Page 196, 4° ligne, à partir du haut. Lire : Cirrhipèdes, au lieu de Cinhipèdes. Page 233, 6° ligne, à partir du haut. Lire : chlorhydrique, au lieu de chorhy- drique. Page 348, 6° ligne, à partir du haut. Lire : cæposarce, au lieu de cœnosarc. Page 348, 14° ligne, à partir du bas. Lire : obovale, au lieu de obovovale. Page 369, 2° ligne, à partir du bas. Lire essais, au lieu de esais. Page 379, 11° ligne, à partir du bas. Lire : aisselle, au lieu de aiselle, Page 398, 11° ligne, à partir du haut. Lire : Lophiomys, au lieu de Lophionys. Page 399, 11° ligne, à partir du bas. Lire : Lophiomys, au lieu de Lophionys. Page 410, 15° ligne, à partir du bas. Lire : Gabon, au lieu de Gobon. Page 414, 4° ligne, à partir du bas. Lire : dus au grattage, par déchausser, au lieu de dus au grattage, déchausser. Page 445, 19° ligne, à partir du haut. Lire : Bosc, au lieu de Desfontaines. Page 446, 8° ligne, à partir du bas. Lire : éléments, au lieu de éiéments. Page 484, 2° ligne, à partir du haut. Lire : se rapporte à, au lieu de se rap- porta à. Page 499, 9° ligne, à partir du bas. Lire : Gaubert, au lieu de Gaubet. Page 509, 15° ligne, à partir du haut. Lire : au point, au lieu de au poids. Page 509, 18° ligne, à partir du haut. Lire : anaux, au lieu de anals. Page 519, 14° ligne, à partir du haut. Lire : céphalothoraz, au lieu de cepha- thorax. Page 520, 5° ligne, à partir du bas. Lire : de Man, au lieu de de Mau. Page 534, 18° ligne, à partir du haut. Lire : ou un nombre, au lieu de on un nombre. Page 539, 5° ligne, à partir du haut. Lire : Vemins, au lieu de Venius. Page 540, 7° ligne, à partir du haut. Lire : coagulabilité, au lieu de coagulala- bilité. Page 570, 2° ligne, à partir du bas. Lire : sphéroidaux , au lieu de spéroidaux. ui ” Li ' - 1 4, re ra o f de Ÿ Fait ; “4 or LENS 6 se 4 là pe: F PA # é où AT ) hu Mtart ME HN LT EL VE PA ité tons # al A at e A QAE EN COR RS LLEE TA #6 RU ON LUE US EE jee Pt fee LA. Ca tt HEURE ir el (4 De AR à tre EU We HuËr RÉ +44 LE MAIL LN ET À (UE, PAG me, nurul PEN TT TT ur Le ta AC 65 MT: NT F KE FUN Er OPEN 4 Rush ft "ÉONE RE él ART, | 4! ste E 0 | us HE UE ÉPART k Hat 1% \'41Ptt k ai a } : Éd (L'nal' at TL cité “Ain Gr AU is $ ui ta LEA photo A5 alt ir MN FE HU ntPtéur À ill 4 se CUT 21: 6 MARS A Fo A01E DIX LE URE 47 ‘a | AR M AMSITINUUME, et T Re LE CPR UT ACL DA Le AR CLEAN PE she TE a fe Hu Ha RE L'ETAT LT ARE or AN CEA AU PAL th 11 DNA TO vs A Ÿ CCYA SEE 2 wf 11+ IN PY r si af) e n.: 45 NN. dite QUUA 1 CET AT D T4 Ci Vo Ware AE Mr cf Ru NT SRE EE SAR ‘ ' e 4 U , à ke & d UNLOAE DEUX GNU ANNE RS, MER ONE be PT tte ‘at 0 M éra ie APE UN Rime LÉ Et ral tA RTE h + “3 ee Er et #3 Ml HN CEA HÉTANNRE “ fi 1h -'isifi Fa Des, We uwié £ nês DE 1 Le Li gui Bt a A sfr une ba FRET Li #t, Ait FE Se | de so #: MATE NE sou dé Ft | AUS ED AL QE res ss Font Hot ne if É | ant) choinis 4$ of At cu en Fa «+ (a ol RE : V7 nm « j FA : | AU ‘ a ’ ri À j 13 PL L à . c LA k è f" à LU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE ——— —— _— BULLETIN DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE ti QC — — ANNÉE 1902 PARIS IMPRIMERIE NATIONALE MDGCCCII Nomination de M. Giraud comme stagiaire au Muséum, Fi M. comme chargé pour un an des fonctions de préparateur de la el d'anatomie comparée; de M. Visto camme officier de ruse aHocution de M. le Directeur du Muséum relative à la mort de M. le 4 Matt Professeur Dehérain; dons faits à la Ménagerie; présentations d'ou- À vra Sesesseeessse esse ere esse eee nee 6e ge eue E.-T. Hauy. Le tumulus de la Bouchaille, à Savoisy (Côte-d'Or). ......, : G. Granpinier. Observations sur les Lémuriens disparus de pee s} Collections Alluaud, Gaubert, Grandidier. (Suite.)............. L. Varzzawr et A. Perrir. Lésions stomacales observées chez un Python . Sébas is Ses rte ARS S ETRS Ung Pe 0 PES E. Snow. Description d’Arachnides nouveaux de la famille des AA me faisant partie des collections du Muséum. \::.....4.. 4000 R. pu Buxssox. Hyménoptères nouveaux du Conpo in UN IREEERS M A. Vié. La Faune et la Flore souterraines du puits de Padirac (Lot). CAE RE te A. Locarn. Description de Mollusques nouveaux appartenant à à la Faune sou ÿ FEPM TON ‘terrame de France et d'Italies fi 0, LUE RENE RO AU E. Gzer. Action physiologique deTextrait de fraises: :.7 RP . F Ph. van Trecae. Sur une Ouratée de l’Ascension. ................. 2 RE - t } — Struclure de l'étamine chez les Scrofulariacées. ............... eee k _ G. Cæauveaur. Sur des productions cicatricielles, à forme bien Behbie ob- À _ servées sur le tronc de Bouleau (Betula).. RE PIRE j Reine Table des mabièrestà à. .N44 0e Re M hs Le PPT | Las: pue FEU AICE } ‘# ÿ à fl k ."? Le , VA \ \" és k LV" 118 (OR Le f x CR A Là 7 ire LA «1 ue fo qi " 1 WA NA 0 à + À UNIVERSITY OF ILLINOIS-URBANA 570P21B BULLETIN.$ PARIS 1 Ml 011 8 1902 3