BULLETIN du MUSÉUM NATIONAL d’HISTOIRE NATURELLE N° 171 PUBLICATION BIMESTRIELLE zoologie 116 JUILLET-AOUT 1973 BULLETIN du MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE 57, rue Cuvier, 75005 Paris Directeur : P r M. Vachon. Comité directeur : P rs Y. Le Grand, C. Lévi, J. Dorst. Rédacteur général : Dr. M.-L. Bauchot. Secrétaire de rédaction : M me P. Dupérier. Conseiller pour l’illustration : Dr. N. Halle. Le Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle, revue bimestrielle, paraît depuis 1895 et publie des travaux originaux relatifs aux diverses branches de la Science. Les tomes 1 à 34 (1895-1928), constituant la l re série, et les tomes 35 à 42 (1929-1970), constituant la 2 e série, étaient formés de fascicules regroupant des articles divers. A partir de 1971, le Bulletin 3 e série est divisé en six sections (Zoologie — Botanique — Sciences de la Terre — Sciences de l’Homme — Sciences physico-chimiques — Écologie générale) et les articles paraissent, en principe, par fascicules séparés. S’adresser : — pour les échanges, à la Bibliothèque centrale du Muséum national d’His¬ toire naturelle, 38, rue Geofïroy-Saint-Hilaire, 75005 Paris (C.C.P., Paris 9062-62) ; — pour les abonnements et les achats au numéro, à la Librairie du Muséum 36, rue Geoffroy-Saint-Hilaire, 75005 Paris (C.C.P., Paris 17591-12 — Crédit Lyonnais, agence Y-425) ; — pour tout ce qui concerne la rédaction, au Secrétariat du Bulletin, 57, rue Cuvier, 75005 Paris. Abonnements pour l’année 1973 Abonnement général : France, 360 F ; Etranger, 396 F. Zoologie : France, 250 F ; Étranger, 275 F. Sciences de la Terre : France, 60 F ; Étranger, 66 F. Écologie générale : France, 60 F ; Étranger, 66 F. Botanique : France, 60 F ; Étranger, 66 F. Sciences physico-chimiques : France, 15 F ; Étranger, 16 F. International Standard Serial Number (ISSN) : 0027-4070. BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIBE NATUBELLE 3 e série, n° 171, juillet-août 1973, Zoologie 116 Batraciens nouveaux de Madagascar par Jean Guibé * Résumé. — Description d’un genre nouveau et de dix sept espèces nouvelles en provenance de divers massifs montagneux de Madagascar. Abstract. — Description of one genus and seventeen new species from various malagasian mountains. L’étude des importantes récoltes de Batraciens faites au cours de la Recherche coopé¬ rative sur programme 225, consacrée à l’étude des écosystèmes montagnards dans la région malgache, m’a amené à décrire un nombre important d’espèces nouvelles provenant de ces divers massifs montagneux dont certains n’avaient fait l’objet que de prospections res¬ treintes. J’y ai joint la description de quelques espèces récoltées antérieurement. Mantidactylus wittei n. sp. (Fig. 1 A) Holotype : n° 1953-60 MNHN Paris. Environs d’Ambanja. J. Guibé (11-1951). Paratypes : n os 1953-60 A à 1953-60 L MNHN Paris. Même provenance. N os A.682 à A. 684 : Ampi- jora, station forestière à 45 km de Marovaoy (Ouest). N os 1973-944 à 1973-951 MNHN Paris : forêt d’Ankarafantsika. Ch. P. Blanc (11-1973). Espèce de petite taille (25 à 30 mm), d’aspect élancé, à pattes postérieures grêles. Tête étroite, nettement plus longue que large ; museau acuminé ; canthus marqué ; région loréale verticale. Narines beaucoup plus proches de l’extrémité du museau que de l’œil ; espace œil-narine sensiblement égal à celui qui sépare les narines entre elles, un peu plus étroit que l’espace interorbitaire. Doigts à larges dilatations terminales ; orteils à dilatations un peu plus étroites que celles des doigts. Palmure réduite, dépassant peu le tubercule sous-articvdaire basal sauf au 5 où elle se prolonge jusqu’à la base de la dernière phalange. Tubercule métatarsien interne petit et saillant, un tubercule externe presque aussi gros que l’interne. Articulation tibio- tarsienne atteignant au plus l’extrémité du museau. Longueur du corps comprenant plus de 2 fois celle de la tête ; un peu moins de 2 fois celle du tibia ; supérieure à celle du tibia -)- fémur. Coloration. Grisâtre, brunâtre parfois rosâtre sur le dos avec des taches mal définies, * Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons) du Muséum national d’Histoire naturelle, 57, rue Cuvier, 75005 Paris. 171, 1 1170 JEAN GUIBÉ Fig. 1. — A, Mantidactylus wittei n. sp., pied ; H et Mantidactylus grandisonae n. sp., main o' et 2 , pied. plus ou moins distinctes et un semis généralisé de très fines ponctuations noires. Une tache temporale brune et une bande claire de l’œil à l’angle buccal. Parfois une ligne ou une raie claire mésodorsale. En dessous, gorge, poitrine et moitié antérieure de l’abdomen avec des taches blanchâtres sur un fin pointillé noir ; parfois des taches claires plus ou moins nettes sur la lèvre inférieure. Pattes postérieures plus ou moins nettement barrées de som¬ bre. L’espèce est dédiée à M. G. F. de Witte, Conservateur honoraire (Bruxelles). Mantidactylus grandisonae n. sp. (Fig. 1 B et C) Hoi.otype : n° 1972-2085 MNHN Paris : 1 Ambana. camp IV, ait. 1 000 m, forêt de basse alti¬ tude. Chaînes Anosyennes. Ch. P. Blanc (XI et XII-1971). Paratypes : n os 1972-2086 à 1972-2098 MNHN Paris : 10 Ç et 3 g. Même provenance. BATRACIENS NOUVEAUX DE MADAGASCAR 1171 Espèce de petite taille (<$ : 18 mm ; $ : 21 mm). Tête nettement plus longue que large ; museau triangulaire, subacuminé, obliquement tronqué vers l’arrière de profil ; canthus arrondi : région loréale haute, verticale. Narines plus proches de l’extrémité du museau que de l’œil ; espace œil-narine plus étroit que celui qui sépare les narines et que l’espace interorbitaire, sensiblement égal an diamètre transversal de l’œil. Tympan petit. Langue sans papille médiane. Dents vomériennes absentes. Doigts à dilatations terminales moyennes ; des tubercules surnuméraires sous les méta¬ carpiens et le carpe ; chez les mâles les doigts sont aplatis, élargis et largement frangés. Orteils à petites dilatations terminales ; à palmure assez réduite, sauf au 5, prolongée en frange. Tubercules métatarsiens interne et externe présents. Articulation tibio-tarsienne atteignant au moins l’œil. Longueur du corps comprenant environ 3 fois celle de la tète ; près de 2 fois celle du tibia, un peu supérieure à celle du tibia -)- fémur. Téguments lisses sauf sur la région abdominale postérieure. Chez les mâles il existe une grosse formation glandulaire fémorale oblongue et des sacs vocaux ouverts sur le plan¬ cher buccal. Coloration. Sans caractéristiques ; fauve, plus ou moins rembruni sur la tête et le dos : région tympanique brune ; cette teinte se prolonge en s’atténuant sur les flancs, elle est limitée en dessous par une bande blanche étendue sur la lèvre supérieure. Face ventrale blanchâtre avec parfois un fin pointillé sombre. L'espèce est dédiée à Miss A. G. C. Grandison du British Muséum. Mantidactylus pauliani n. sp. (Fig. 2 A) Holotypf. : n° 1972-1508 MNHN Paris. Nosiarivo (massif de l’Ankaratra). Ch. J 1 . Blanc (1-1972). Pabatypes : n os 1972-1509 à 1972-1513 MNHN Paris. Même provenance. N os 1972-1514 à 1972- 1516 MNHN Paris. Forêt Betay (massif de l’Ankaratra). Ch. P. Blanc (1-1972). Taille moyenne (<$ : 25 mm ; $ : 30 mm). Tête courte, à contours plus ou moins arron¬ dis, plus longue que large ; museau largement ogival, arrondi de profil, plus court que le diamètre transversal de l’œil ; canthus arrondi ; région loréale oblique. Narines équi¬ distantes de l’œil et de l’extrémité du museau ; espace œil-narine plus étroit que celui qui sépare les narines et que l’espace interorbitaire. Tympan égal à la moitié du diamètre ocu¬ laire chez les femelles, aux 3/4 chez les mâles. Langue sans papille médiane. Dents vomériennes absentes. Doigts assez longs, grêles, à petites dilatations terminales. Orteils à dilatations plus larges que celles des doigts. Palmure étendue atteignant la dilatation à tous les orteils. Tubercule métatarsien interne étroit, allongé ; pas de tubercule externe. Articulation tibio- tarsienne atteignant l’œil. Longueur du corps comprenant 3 fois celle de la tête ; plus de 2 fois celle du tibia, supérieure à celle du tibia -f fémur. Téguments irrégulièrement granuleux sur toute la face supérieure (dos et membres) ; BATRACIENS NOUVEAUX DE MADAGASCAR 1173 face inférieure lisse. Chez les mâles, il existe une grosse glande fémorale saillante, arrondie, cratériforme ; chez les femelles, cette formation est discoïdale, aplatie. Prépollex saillant en forme de tubercule mousse. Coloration. Gris verdâtre foncé avec des macules noirâtres, irrégulières et peu dis¬ tinctes sur le dos. Dessous du corps blanc sale. Face supérieure des pattes postérieures largement barrée de sombre. Cette espèce est dédiée à mon collègue et ami le Dr R. Paulian, initiateur de la RCP 225. Mantidactylus pseudoasper n. sp. (Fig. 2 B) Holotype : n° 1873-752 MNHN Paris : 1 $ de 29 mm renfermant de gros œufs de 2,5 mm de dia¬ mètre. Massif du Marojezy, en forêt (300 m). Ch. P. Blanc (VII-1972). Par atypes : n os 1973-753 à 1973-755 MNHN Paris : 3 Même provenance. Espèce de taille moyenne (32 mm). Tête grosse, un peu plus longue que large ; museau acuminé, plus long que le diamètre oculaire ; canthus marqué, incurvé ; région loréale haute, verticale, concave. Narines plus proches de l’extrémité du museau que de l’œil ; espace œil-narine égal à celui qui sépare les narines et à l’espace interorbitaire, plus étroit que le diamètre oculaire. Tympan grand et net. Langue sans papille médiane. Dents vomériennes en deux petits groupes séparés, situés en arrière du niveau postérieur des choanes. Doigts longs et grêles ; 1 et 2 égaux, ce dernier plus court que le 4, le 3 sensiblement aussi long que le museau. Dilatations terminales grandes, élargies transversalement. Tuber¬ cules sous-articulaires saillants, de gros tubercules carpiens ; prépollex en tubercule à la base du pouce. Orteils longs et grêles, le 5 plus court que le 3. Dilatations terminales un peu moins larges que celles des doigts. Palmure réduite, dépassant à peine le tubercule sous- articulaire basal aux orteils 3 et 5. Tubercules métatarsiens interne et externe présents. Articulation tibio-tarsienne atteignant un point entre l’œil et la narine. Longueur du corps comprenant 2 fois 1/2 celle de la tête ; 1 fois 2/3 celle du tibia, sensiblement égale à celle du tibia -f- fémur. Téguments finement granuleux sur le dos et les membres, parsemés de verrucosités saillantes, arrondies, anguleuses ou allongées ; en dessous, granuleux sur l’abdomen. Chez les mâles il existe un fort empâtement fémoral glandulaire oblong et des sacs vocaux de chaque côté de la mandibule. Coloration. Sur le dos, noirâtre légèrement nuagé de brun. Pattes nettement barrées de sombre jusqu’aux orteils. En dessous, le bord de la mandibule est tacheté de noir et blanc ; la gorge et la poitrine plus ou moins intensément noirâtres, avec une bande médiane claire ; partie antérieure de l’abdomen et face postérieure des cuisses nuagées de noir et blanc comme les flancs. L’espèce est par son aspect général et sa coloration sombre assez proche de M. asper (Blgr.), elle diffère cependant par sa palmure beaucoup plus réduite et la longueur de sa patte postérieure qui ne dépasse pas l’extrémité du museau. 171 , 2 BATRACIENS NOUVEAUX DE MADAGASCAR 1175 Gephyromantis elegans n. sp. (Fig. 3) Holotype : n° 1972-1827 MNHN Paris : 1 $. Chaînes Anosyennes. Ch. P. Blanc (XI-1971). Paratypes : n os 1972-1828 à 1972-1841 MN1IN Paris : 12 £ et 2 $ des Chaînes Anosyennes. Ch. P. Blanc (XI-1971). 3 : massif de l’Andohahelo. J. Arnoult (1-1954). Espèce de grande taille (35 mm), à longues pattes postérieures. Tète à peine plus longue que large ; museau largement arrondi, aussi long que le diamètre transversal de l’œil ; canthus net ; région loréale haute, verticale, concave. Narines plus proches de l’œil que de l’extrémité du museau ; espace œil-narine plus étroit que celui qui sépare les narines et que l’espace interorbitaire ; égal au demi-diamètre oculaire. Langue sans papille médiane. Dents vomériennes en deux séries obliques entre les choanes. Doigts grêles, à dilatations terminales grandes, le 3 nettement plus long que le museau. Orteils longs, à dilatations terminales à peine plus étroites qu’aux doigts. Palmure réduite, ne dépassant le tubercule sous-articulaire basal qu’au 5 e orteil. Métatarsiens externes unis sur toute leur longueur. Tubercule métatarsien interne petit, pas de tubercule externe. Articulation tibio-tarsienne atteignant au moins l’œil. Longueur du corps comprenant 2 fois 1/2 celle de la tête ; un peu plus de 1 fois 1/2 celle du tibia ; égale ou inférieure à celle du tibia -(- fémur. Coloration. Grisâtre en dessus avec sur la région dorsale des bandes noirâtres, bordées de clair, de disposition variable, la médiane élargie en T au niveau des yeux. Canthus sou¬ ligné de noir. Flancs grossièrement maculés de blanchâtre. En dessous, la gorge et la poi¬ trine noirâtres avec de petites taches blanches ; abdomen marbré de sombre sur fond clair. Membre antérieur brun avec des taches claires en dessous. Cuisse, tibia et tarse barrés transversalement de sombre en dessus, avec de grosses macules blanches ; en dessous, irrégulièrement taché de sombre. Gephyromantis klemmeri n. sp. (Fig. 4) Holotype : n° 1973-955 MNHN Paris : 1 Ç ovulée. Massif du Marojezy (600 m). Ch. P. Blanc (XII-1972). Paratypes : n os 1973-956 à 1973-963 MNHN Paris. Même provenance. Espèce de petite taille (Ç : 23 mm ; : 21 mm) d’aspect élancé, à pattes postérieures longues et grêles. Tête nettement plus longue que large ; museau acuminé, haut, arrondi de profil ; canthus arrondi ; région loréale haute, verticale, concave. Narines plus proches de l’extrémité du museau que de l’œil ; espace œil-narine sensiblement égal à l’espace interorbitaire ou à celui qui sépare les narines, plus étroit que le diamètre transversal de l’œil. Tympan net. 1176 JEAN GUIBÉ Langue sans papille médiane. Dents vomériennes en deux petits amas largement sépa¬ rés. Doigts longs et grêles ; le 3 nettement plus long que le museau. Dilatations terminales nettes, un peu plus étroites que le tympan. Tubercules sous-articulaires saillants, deux tubercules carpiens. Orteils longs et grêles, le 4 très allongé. Dilatations terminales nettes, plus étroites que celles des doigts. Palmure nulle. Tubercules sous-articulaires, métatar¬ siens interne et externe présents, nets. Articulation tibio-tarsienne atteignant au moins le museau. Fig. 4. — Gephyromantis klemmeri n. sp., main et pied. Longueur du corps comprenant 2 fois 1/2 celle de la tête, 1 fois 2/3 celle du tibia ; plus courte que celle du tibia -f- fémur. Téguments finement chagrinés dessus et dessous, sauf sur la gorge et la poitrine. Chez les mâles il existe une grosse glande fémorale arrondie, saillante, cratériforme et des sacs vocaux externes de chaque côté de la mandibule. Coloration. Face dorsale brune avec des taches irrégulières fauves, parfois à peine indiquées. Lèvre supérieure éclaircie, lèvre inférieure à taches alternativement claires et sombres. Dessous foncé avec des taches claires, irrégulières sur la gorge et la poitrine chez les femelles ; chez les mâles, les sacs vocaux sont noirs, la gorge blanchâtre sale avec une grande tache médiane, oblongue, sombre, marquée de clair au centre. L’espèce est dédiée à mon collègue le Dr K. Klemmer du Musée de Francfort. BATRACIENS NOUVEAUX DE MADAGASCAR 3177 Rhacophorus microtis n. sp. (Fig. 5) Holotype : n° 1973-1080 MNHN Paris. Chaînes Anosyennes. Ch. P. Blanc (XI-1971). Paratypes : n os 1973-1081 à 1973-1086 MNHN Paris. Même provenance. Espèce de taille moyenne : 30 à 35 mm ; Ç : 40 à 46 mm), d’aspect robuste, à grosse tête aplatie, un peu plus large que longue, à contours arrondis ; museau rond, large, tron¬ qué de profil, plus long que l’œil ; canthus arrondi, incurvé ; région loréale oblique, large, concave. Narines plus proches de l’extrémité du museau que de l’œil ; espace œil-narine plus étroit que celui qui sépare les narines ou que l’espace interorbitaire. Tympan net, très petit, beaucoup plus étroit que les dilatations digitales, éloigné de l’œil. Langue échan- crée en arrière. Dents vomériennes en deux petits groupes en arrière du niveau postérieur des choanes. Doigts à très larges dilatations terminales ovales, en particulier au 3. Doigt 1 nettement plus court que le 2 qui est plus court que le 4. Aucune trace de palmure entre les doigts. Tubercules sous-articulaires petits ; sole palmaire granuleuse. Orteils à dilatations plus Fig. 5. — Rhacophorus microtis n. sp., main et pied. JEAN GUIBÉ 1178 étroites que celles des doigts ; palmure entière, non échancrée, atteignant la dilatation à tous les orteils. Tubercules sous-articulaires petits ; tubercule métatarsien interne présent, pas de tubercule externe. Articulation tibio-tarsienne atteignant l’extrémité du museau. Téguments lisses en dessus, fortement granuleux en dessous. Coloration. Teinte de fond jaunâtre avec de grandes macules irrégulières brunâtres. Membres antérieurs et postérieurs nettement barrés de sombre jusqu’à l’extrémité des doigts et des orteils. En dessous, blanc jaunâtre. Rhacophorus williamsi n. sp. (Fig- 6) Holotype : n° 1973-1091 MN1IN Paris : 1 Ç. Ambohimirandana, massif de l’Ankaratra. Ch. P. Blanc (1-1973). Paratypes : n os 1973-1092 à 1973-1099 MNHN Paris. Même provenance. Espèce de taille moyenne ($ : 38 mm) à pattes postérieures longues. Tète un peu plus longue que large ; museau obtus, arrondi, nettement courbé de profd ; canthus indistinct ; région loréale haute, oblique. Narines à peine plus proches de l’extrémité du museau que de l’œil ; espace œil-narine plus étroit que celui qui sépare les narines et que l’espace interor¬ bitaire. Tympan petit et peu distinct. Langue épaisse, faiblement échancrée en arrière. Dents vomériennes en deux forts groupes, étroitement séparés. Doigts à dilatations terminales grandes, aussi larges que le tympan. Doigt 2 nettement plus court que le 4. Palmure entre les doigts externes au tiers. Tubercules sous-articulaires gros, nets ; un tubercule très net sur le bord interne du pouce. Orteils à dilatations plus étroites que celles des doigts. Orteil 5 sensiblement égal au 3. Palmure étendue, échancrée, prolongée en frange jusqu’à la base des dilatations. Tubercules sous-articulaires nets ; un petit tubercule métatarsien interne. Articulation tibio-tarsienne atteignant au plus la narine. Longueur du corps comprenant plus de 3 fois celle de la tète, 2 fois celle du tibia ou un peu moins, supérieure à celle du tibia fémur. Téguments lisses en dessus, fortement granuleux sur la poitrine, l’abdomen et la face postérieure des cuisses. Coloration. Sur le dos, de larges marbrures brunes sur fond clair. Ces marbrures sont parfois réduites et forment un semis de petites taches noirâtres. Chez les juvéniles les mar¬ ques sombres sont fondues plus ou moins dans la teinte générale qui devient gris sale. Dessous du corps blanchâtre ainsi que les flancs et la face postérieure des cuisses. Pas de barres transversales sur les pattes postérieures. Les dilatations terminales des doigts et des orteils sont rose saumon. L’espèce est dédiée au Dr E. E. Williams de l’Université Harvard. 1180 JEAN GUIBE Mantipus bipunctatus n. sp. ( Fi g- 7 ) Holotype : n° 1962-916 MNHN Paris : 1 Ç. Forêt de Fivahona (massif de l’Andringitra). J. Mil- lot (1959). Paratypes : n os 1962-915 et 1962-917 MNHN Paris : 2 <$. Même provenance. N° 1953-166 MNHN Paris : 1 juv. Forêt au col d’Ivohibé (massif de l’Andringitra). J. Millot. Espèce de petite taille (35 mm), d’aspect robuste, à courtes pattes postérieures. Tête un peu plus large que longue ; museau court, à peine plus long que l’œil, acuminé, ne dépas¬ sant pas la bouche ; canthus net, incurvé, région loréale concave. Narines plus proches Fig. 7. — Mantipus bipunctatus n. sp., aspect général, main et pied. BATRACIENS NOUVEAUX DE MADAGASCAR 1181 de l’extrémité du museau que de l’œil ; espace œil-narine plus étroit que celui qui sépare les narines ou que l’espace interorbitaire. Tympan distinct, un peu plus grand que le dia¬ mètre oculaire. Main à doigts courts, obtusément arrondis à l’extrémité ; tubercules sous-articulaires et métacarpiens grands. Doigt 3 plus court que le museau. Orteils courts, obtus ; le 4 à peu près égal à la moitié de la longueur de la tète. Tubercules sous-articulaires et métatar¬ sien interne grands. Articulation tarso-métatarsale atteignant l’œil. Longueur du corps comprenant 2 fois 1/2 celle du tibia et 1 fois 1/2 celle du tibia -j- fémur. Téguments lisses ou finement chagrinés ; un bourrelet supratympanique prolongé sur les flancs. Coloration. Brun pâle avec sur le dos des taches allongées plus sombres, plus ou moins nettement bordées de blanc. Une tache entre les yeux. Régions loréale et tympanique, ainsi que les flancs fortement rembrunis en dessous du repli latéral qui est souvent souligné de blanc. Une paire de petites taches inguinales noires cerclées de blanc. Face ventrale jaunâtre, marbrée de brun sur la gorge, la poitrine et les côtés de l’abdomen. Membres avec des taches foncées, liserées de clair. Face inférieure des cuisses finement ponctuée de brun. Certains individus sont dépourvus de taches sombres sur le dos ; celui-ci est brun rougeâtre avec de petites marques claires ; les taches inguinales sont toujours présentes. Mantipus guentherpetersi n. sp. (Fig. 8) Holotype : n° 1953-165 MNIIN Paris : 1 Ç. Massif du Tsaratanana (2 600 m). Pabatypes : n os 1953-A-165, 1953-B-165 MNHN Paris. Même provenance. N os 1973-592 et 1973- 593 MNHN Paris. Même provenance. Mission ORSTOM : Ch. P. Blanc (1966). Espèce de petite taille (25 mm). Tète sensiblement aussi large que longue, à contours arrondis ; museau obtus, plus long que le diamètre transversal de l’œil ; canthus marqué, incurvé. Narines équidistantes de l’œil et de l’extrémité du museau ; espace œil-narine plus étroit que celui qui sépare les narines et que l’espace interorbitaire. Tympan petit, distinct. Doigts grêles, obtus, à tubercules sous-articulaires peu nets ; prépollex développé chez les mâles. Orteils longs et grêles, sans dilatations terminales, ni palmure. Tubercules sous-articulaires et métatarsien interne gros ; de petits tubercules plantaires. Articulation tarso-métatarsale atteignant l’œil. Longueur du corps comprenant un peu plus de 2 fois celle du tibia, 1 fois 1/2 celle du tibia -j- fémur. Téguments chagrinés sur le dos, plus ou moins granuleux sur le dessus de la tête et les paupières. Parfois un fin repli sur le museau, plus net sur le dessus de la tête. Région latéro-dorsale occupée par une grosse formation glandulaire rappelant l’aspect des glandes parotoïdes et donnant à la peau un aspect poreux. Dessous du corps lisse. 1182 JEAN GUIBÉ Fig. 8. — Mantipus guentherpetersi n. sp., main et pied. Coloration. Uniformément brun rougeâtre en dessus avec de petites taches foncées irrégulières. Régions loréale et tympanique plus sombres, limitées par la cantlius, le bord palpébral et la région supratympanique. Une zone éclaircie, mal délimitée en avant du tympan. Flancs avec des taches sombres, parfois des bandes longitudinales. Face ventrale plus claire, tachetée ou marbrée. Membres comme le dos. L’espèce est dédiée au Dr Günther Peters du Musée de Berlin. Platyhyla alticola n. sp. (Fig. 9) Holotype : n° 1973-693 MNHN Paris. Massif du Tsaranana, en forêt. Mission ORSTOM : Ch. P. Blanc (XI-1966). Espèce de taille moyenne (35 mm). Tète arrondie, aplatie, sensiblement aussi longue que large ; museau arrondi de profil, un peu plus long que le diamètre transversal de l’œil, canthus non marqué, région loréale oblique. Narines sensiblement équidistantes de l’œil, et de l’extrémité du museau ; espace œil-narine plus étroit que l’espace entre les narines, presque 2 fois aussi large que l’espace interorbitaire. Tympan peu distinct, caché sous la peau. BATRACIENS NOUVEAUX DE MADAGASCAR 1183 Doigts courts et larges, les 2 et 4 sensiblement égaux, dilatations terminales grandes, plus ou moins quadrangulaires. Tubercules sous-articulaires gros et saillants, un tubercule carpal et un gros prépollex allongé. Orteils courts et larges, à dilatations plus étroites que celles des doigts. Une courte palmure basale. Tubercules sous-articulaires gros et saillants, un tubercule métatarsien interne. Articulation tibio-tarsienne atteignant la racine du mem¬ bre antérieur, articulation tarso-métatarsale atteignant au plus l’œil. Longueur du corps comprenant presque 3 fois celle de la tête ; 2 fois 3/4 celle du tibia et J fois 1/2 celle du tibia -f- fémur. Fig. 9. — Platyhyla alticola il. sp., main et pied. Téguments finement chagrinés sur le dessus, grossièrement granuleux sur la poitrine, l’abdomen, les flancs et la face postérieure des cuisses. Pas de repli supratympanique dis¬ tinct. Coloration. Uniformément brun fauve en dessus, plus clair en dessous avec un très fin pointillé foncé délimitant les granules. Pourtour de la mandibule pointillé de sombre. Dents vomériennes en deux longues séries sur toute la largeur du vomer postérieur. Ceinture scapulaire à clavicule bien développée, concave en avant. Phalanges terminales en Y, articulées par un double condyle. 1184 JEAN GUIBÉ Platypelis tsaratananaensis n. sp. (Fig. 10) Hoi.otype : n° A-685 MNHN Paris. Massif du Tsaratanana : forêt de bambous (2 600 m). II. Pau- lian (X-1949). Pahatypes : n os A-686 à A-690 MNHN Paris. Même provenance. Espèce de petite taille (26 mm), à corps long et étroit, à courtes pattes postérieures. Tête aussi large que longue ; museau arrondi, aussi long que l’œil ; canthus indistinct ; région loréale oblique. Narines plus rapprochées de l’extrémité du museau que de l’œil ; espace œil-narine un peu plus étroit que l’espace interorbitaire et que celui qui sépare les narines, égal au demi-diamètre transversal de l’œil. Tympan petit, peu distinct. Fig. 10. — Platyhyla tsaratananaensis n. sp., dessus de lu tête, main et pied. Doigts assez longs, le 3 nettement plus long que le museau, les 2 et 4 égaux ; dilata¬ tions terminales larges. Tubercules sous-articulaires grands, prépollex et tubercule carpal nets. Orteils à dilatations terminales grandes, sauf au 1. Une courte palmure. Un gros tubercule métatarsien interne. Articulation tibio-tarsienne atteignant l’œil. Téguments entièrement lisses dessus et dessous, parfois quelques granulations sur la région abdominale postérieure. Mâles avec des sacs vocaux ouverts sur le plancher buc¬ cal. Coloration. Uniformément brunâtre sur le dos. Les paupières supérieures plus ou moins marbrées ou teintées de blanc. Souvent des taches claires sur les flancs. Membres concolores. Face inférieure jaunâtre avec un fin pointillé noir. BATRACIENS NOUVEAUX DE MADAGASCAR 1185 Anodonthyla rouxae n. sp. (Fig. 11) Holotype : n° 1973-666 MNHN Paris. Chaînes Anosyennes, bambous. Ch. P. Blanc (XI-1971). Paratypes : n os 1973-626 à 1973-665 ; 1973-667 et 1973-691 MNHN Paris. Même provenance. Espèce de petite taille (26 à 28 mm). Tête courte et massive, un peu plus large que longue ; museau court, sensiblement égal au diamètre transversal de l’œil ; région loréale haute et verticale ; canthus peu marqué. Narines plus proches de l’extrémité du museau que de l’œil ; espace œil-narine plus étroit que celui qui sépare les narines et que l’espace interorbitaire. Tympan caché sous la peau. Doigts courts, en particulier le 1 qui est dépourvu de dilatations, les autres avec de larges dilatations terminales. Tubercules sous-articulaires gros ; prépollex saillant chez les mâles. Orteils à dilatations plus étroites que celles des doigts. Tubercules sous-articu¬ laires nets ; un tubercule métatarsien interne net. Articulation tibio-tarsienne atteignant le"tympan. Longueur du corps comprenant 3 fois celle de la tète, 2 fois 1/2 celle du tibia. Téguments lisses sur le dos, chagrinés sur la gorge et la poitrine, granuleux sur l’abdo¬ men, les faces postérieure et inférieure des cuisses. Les mâles ont de chaque côté de la poi¬ trine, au niveau de la racine du bras, une callosité saillante formée par une apophyse de l’humérus qui est considérablement développé, en particulier la crista medialis. Fig. 11. — Anodonthyla rouxae n. sp., main et pied. 1186 JEAN GUIBÉ Coloration. Teinte de fond brunâtre ou grisâtre avec des marques dorsales foncées, noirâtres, donnant entre les yeux une barre transversale bordée de clair en avant ; une large bande transversale, anguleuse vers l’avant, sur la région scapulaire, et une autre ana¬ logue sur la région inguinale. Entre celles-ci, un pointillé ou des vermiculations claires et foncées. Région tympanique et flancs foncés, tachés de clair. Dessous du corps blanc sale, taché ou vermiculé de sombre sur la gorge, la poitrine et la région abdominale anté¬ rieure. La gorge des mâles est fortement rembrunie. Chez certains individus, la bordure blanche de la bande interoculaire s’élargit et envahit en partie le dessus de la tête. lui coloration des jeunes est beaucoup plus variable, en particulier la disposition des bandes transversales foncées est souvent irrégulière et fragmentée. Les femelles matures renferment de très gros œufs pouvant atteindre plus de 2 mm de diamètre. L’espèce est dédiée à ma collaboratrice M me R. Roux, assistante au Muséum. Stumpffia grandis n. sp. (Fig. 12 B) Holotypf. : n° 1973-715 MNHN Paris : 1 $. Massif du Marojezy (1 300 m). Ch. P. Blanc (VII- 1972). Paratypes : n os 1973-716 à 1973-719 MNHN Paris : 1 Ç. Même provenance. Espèce de 24 mm, d’aspect svelte, à pattes postérieures grêles. Tête nettement plus longue que large ; museau subanguleux, verticalement tronqué de profil, un peu plus long que l’œil ; canthus marqué, incurvé ; région loréale haute et concave. Narines plus proches de l’extrémité du museau que de l’œil ; espace œil-narine plus étroit que celui qui sépare les narines et que l’espace interorbitaire. Tympan grand. Doigts à petites dilatations terminales pourvues d’un sillon incomplet en dessous, le 1 réduit, le 2 plus court que le 4. Tubercules sous-articulaires indistincts. Orteils longs et grêles ; dilatations terminales comme aux doigts. Orteil 1 rudimentaire, le 2 plus court que le 5. Palmure absente. Métatarsiens externes étroitement unis. Tubercules sous-arti- culaires et métatarsien interne indistincts. Articulation tibio-tarsienne ne dépassant pas l’œil. Longueur du corps comprenant environ 3 fois celle de la tête ; 2 fois celle du tibia, à peu près égale à celle du tibia -j- fémur. Coloration. Grisâtre sur le dos avec des marques noires : une entre les yeux, trois sur la région scapulaire, un grand chevron plus ou moins net sur la région dorsale postérieure ; des taches sur les flancs. En dessous, gorge et poitrine entièrement noirâtres avec quelques petites taches blanches ; abdomen et face inférieure des pattes postérieures marbrés de noir et blanc. Pattes irrégulièrement tachées ou barrées de sombre en dessus, les mains et les pieds rose saumon. 1188 JEAN GUIBÉ Stumpffia roseifemoralis n. sp. (Fig. 12 A) Holotype : n° 1973-712 MNHN Paris. Massif du Marojezy (1 300 m). Ch. P. Blanc (VII-1972). Paratypes : n os 1973-713 et 1973-714 MNHN Paris. Même provenance. Espèce de petite taille (19 mm). Tête à peu près aussi longue que large ; museau suban¬ guleux, obliquement tronqué vers l’arrière de profil ; canthus marqué, incurvé ; région loréale haute, verticale, concave. Narines plus proches de l’extrémité du museau que de l'œil ; espace œil-narine nettement plus étroit que celui qui sépare les narines et que l'espace interorbitaire. Doigts à faibles dilatations terminales, pourvues en dessous d’un sillon incomplet ; doigt 1 réduit, le 2 égal ou un peu plus court que le 4. Tubercules sous-articulaires indis¬ tincts. Orteils à dilatations comme celles des doigts ; orteil 1 rudimentaire, le 5 plus court et plus grêle que le 3. Palmure absente. Métatarsiens externes étroitement unis. Tubercules sous-articulaires et métatarsien interne indistincts. Articulation tibio-tarsienne atteignant l’œil. Longueur du corps comprenant 2 fois 2/3 celle de la tète ; environ 2 fois celle du tihia ; égale à celle du tibia -)- fémur. Téguments entièrement lisses dessus et dessous. Coloration. Sur le dos, brunâtre très finement pointillé de foncé, nettement éclairci sur les flancs. En dessous, blanchâtre finement ponctué de brun sur la gorge et la poitrine. Face antéro-supérieure des cuisses brune, faces postérieure et inférieure roses, cette teinte se prolongeant sur la face interne des tibias. Le reste de la patte plus ou moins uniformément brunâtre. Microhyla palmata n. sp. (Fig. 13) Holotype : n° 1973-1146 MNHN Paris. Ambana (Chaînes Anosyennes) (90 m). Ch. P. Blanc (XI- 1971). Paratypes : n os 1973-1147 et 1973-1148 MNHN Paris. Même provenance. Espèce de petite taille (21 mm). Tête triangulaire, aplatie, museau anguleux ; arrondi de profil ; deux fois aussi long que le diamètre oculaire ; canthus indistinct ; œil petit ; région loréale oblique. Narines plus proches de l’extrémité du museau que de l’œil ; espace œil-narine plus étroit que l’espace interorbitaire, sensiblement égal à celui qui sépare les narines. Tympan indistinct. Main à doigts robustes, obtus, le 1 rudimentaire, le 3 long et large. Tubercules sous- articulaires indistincts. Pied à orteils légèrement renflés à l’extrémité ; le 5 nettement plus court que le 3. Palmure entière. Tubercule métatarsien interne présent, peu marqué, pas de tubercule externe. Articulation tibio-tarsienne atteignant l’extrémité du museau. Longueur du corps comprenant 4 fois celle de la tête, 1 fois 2/3 celle du tibia, un peu supérieure à celle du tibia -f- fémur. BATRACIENS NOUVEAUX DE MADAGASCAR 1189 Fig. 13. — Microhyla palmala n. sp., colonne vertébrale Téguments grossièrement et irrégulièrement granuleux sur le dos et les membres ; entièrement lisses dessous. Coloration. Brunâtre sur le dos et les membres ; gorge et poitrine brunâtres ; abdomen et face inférieure des cuisses jaune avec des taches foncées irrégulières ; le reste des mem¬ bres comme le dos, avec des barres jaunes transversales plus ou moins nettes sur le dessus du tibia et des cuisses. Dents maxillaires et vomériennes absentes. Clavicule et procoracoïde absents ; ster¬ num cartilagineux avec des traces basales de calcification. Pupille horizontale. Langue entière. Doigts et orteils obtus ou légèrement renflés à l’extrémité. Colonne vertébrale diplasiocoele ; vertèbres à centrum beaucoup plus large que long ; premières apophyses transverses longues et fortes, les dernières courtes et dirigées vers l’avant. Vertèbre sacrée élargie, les processus cylindriques de l’ilion dépassent fortement vers l’avant les apophyses transverses de la vertèbre sacrée. Crâne large, fortement ossifié. Nasaux grands, contigus. Fronto-pariétaux étroitement séparés, à bords latéraux convexes, un peu rétrécis en avant. Sphénethmoïde court et large, ne dépassant pas les fronto-pariétaux. Parasphénoïde large, peu rétréci en avant. Palatins 1190 JEAN GUIBE réduits, irréguliers, soudés au sphénethmoïde, n’atteignant pas le maxillaire ni la ligne médiane. Maxillaire sans apophyse palatine. Région prootique robuste et large. Squamosal à processus zygomatique et supérieur rudimentaires. Carpe à 5 os. Tarse à 2 os. Phalanges terminales obtuses. Il ne m’est pas apparu nécessaire, dans l’état actuel de nos connaissances, de créer un genre nouveau pour cette espèce dont l’ensemble des caractères s’inscrit dans les limites de variabilité de ceux de Microhyla. Quant à la présence à Madagascar d’un représentant de ce genre cosmopolite, elle n’a rien de surprenant. Madecassophryne n. g. (Fig. 14) Dents vomériennes et maxillaires absentes. Clavicule et procoracoïde absents, sternum et omosternum cartilagineux, à contours mal définis. Pupille horizontale. Langue entière. Doigts et orteils obtus. Colonne vertébrale procoele ; vertèbres à centrum plus large que long ; les trois pre¬ mières apophyses transverses fortes, longues, les suivantes plus grêles et plus courtes, les deux dernières réclinées vers l’avant. Urostyle articulé par deux condyles. 1192 JEAN GUIBE Crâne large. Nasaux réduits, largement séparés. Fronto-pariétaux étroits, largement séparés par une large fontanelle. Sphénethmoïde grand, impair, dépassant largement les fronto-pariétaux, longuement prolongé vers l’avant en forme de rostre. Région nasale présentant une calcification marquée. Vomer très réduit, sans processus postérieur. Pala¬ tins bien développés, séparés sur la ligne médiane. Squamosal à processus zygomatique et supérieur développés. Carpe à 5 os. Tarse à 2 os. Phalanges obtuses. Madecassophryne truebae n. sp. (Fig. 14) Ilo lotype : n° 1973-1149 MNHN Paris. Chaînes Anosyennes. Ch. P. Blanc (XI-1971). Pabatypes : n os 1973-1150 à 1973-1173 MNHN Paris. Même provenance. Espèce de petite taille ($ : 23 mm ; $ : 20 mm). Tête un peu plus large que longue ; museau court, ogival, arrondi à l’extrémité en vue latérale ; environ aussi long que l’œil ; canthus arrondi ; région loréale haute, légèrement concave. Narines équidistantes de l’œil et de l’extrémité du museau ; espace œil-narine un peu plus étroit que celui qui sépare les narines, sensiblement égal à l’espace interorbitaire. Tympan distinct. Main à doigts longs et obtus, les 3 et 4 égaux. Tubercules sous-articulaires indistincts. Pied à orteils allongés, obtus, sans trace de palmure. Tubercules sous-articulaires et méta¬ tarsien interne peu distincts. Articulation tibio-tarsienne atteignant l’œil. Longueur du corps comprenant au moins 3 fois celle de la tête, 2 fois celle du tibia, égale à celle du tibia -|- fémur. Téguments chagrinés, avec sur le dos et les flancs de gros tubercules épars. Face infé¬ rieure et flancs granuleux. Coloration. Teinte générale sombre avec une figure plus foncée en forme de croix sur le dos, délimitant 4 taches plus claires au niveau des régions scapulaires et dorsale moyenne. Dessous blanchâtre, saupoudré de noir sur la gorge, la poitrine et parfois l’abdomen. Pattes barrées transversalement de sombre ; le dessous des cuisses jaunâtre. Certains indi¬ vidus sont presque uniformément noirâtres en dessous. Les femelles matures renferment de très gros œufs de 2,5 mm de diamètre. Les mâles ont un sac gulaire vocal renflé. L’espèce est dédiée au Dr Linda Trueiî, Université du Kansas, dont les conseils m’ont été précieux. Manuscrit déposé le 22 mai 1973. Bull. Mus. nam. Hisl. nat., Paris, 3 e sér., n° 171, juillet-août 1973, Zoologie 116 : 1169-1192. Achevé d’imprimer le 30 mars 1974. IMPRIMERIE NATIONALE 3 564 004 5 Recommandations aux auteurs Les articles à publier doivent être adressés directement au Secrétariat du Bulletin du Muséum national d'Histoire naturelle, 57, rue Cuvier, 75005 Paris. Ils seront accompa¬ gnés d’un résumé en une ou plusieurs langues. L’adresse du Laboratoire dans lequel le travail a été effectué figurera sur la première page, en note infrapaginale. Le texte doit être dactylographié à double interligne, avec une marge suffisante, recto seulement. Pas de mots en majuscules, pas de soulignages (à l’exception des noms de genres et d’espèces soulignés d’un trait). Il convient de numéroter les tableaux et de leur donner un titre ; les tableaux compliqués devront être préparés de façon à pouvoir être clichés comme une figure. Les références bibliographiques apparaîtront selon les modèles suivants : Bauchot, M.-L., J. Daget, J.-C. Hureau et Th. Monod, 1970. — Le problème des « auteurs secondaires » en taxionomie. Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 2 e sér., 42 (2) : 301-304. Tinbergen, N., 1952. — The study of instinct. Oxford, Clarendon Press, 228 p. Les dessins et cartes doivent être faits sur bristol blanc ou calque, à l’encre de chine. Envoyer les originaux. Les photographies seront le plus nettes possible, sur papier brillant, et normalement contrastées. L’emplacement des figures sera indiqué dans la marge et les légendes seront regroupées à la fin du texte, sur un feuillet séparé. Un auteur ne pourra publier plus de 100 pages imprimées par an dans le Bulletin, en une ou plusieurs fois. Une seule épreuve sera envoyée à l’auteur qui devra la retourner dans les quatre jours au Secrétariat, avec son manuscrit. Les « corrections d’auteurs » (modifications ou addi¬ tions de texte) trop nombreuses, et non justifiées par une information de dernière heure, pourront être facturées aux auteurs. Ceux-ci recevront gratuitement 50 exemplaires imprimés de leur travail. Ils pourront obtenir à leur frais des fascicules supplémentaires en s’adressant à la Bibliothèque cen¬ trale du Muséum : 38, rue Gooffroy-Saint-Hilaire, 75005 Paris.