Muséum d'Histoire Naturelle Bulletin DU Mttséttm d'Histoire Naturelle TOME SIXIEME 1900 I s BULLETIN DD MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE BULLETIN DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE TOME SIXIÈME 1900 'Nr:VV VOJ?K PARIS LMPRIMERIE NATIONALE MDGGGC \JO\if BULLETIN "' ,, DU MUSÉUM D'HISTOIUK NATURfc:LLE. ANNÉE 1900. — N° J -0*c=- /il' RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSEUM. 00 .I.WVIER 1900. PRÉSIDENCE DE i\I. MILNE EDWARDS, DIRECTEUR DU MCSÉtlM. M. LE PiîÉsiDENT dépose sur le bureau le huitième l'asoiculc du Bulletin pour Tannée 1899, paru le 3o janvier. Ce fascicule con- tient les communications faites dans la réunion du 26 décembre 1899, le titre et les tables du tome V. Par arrêté niiniste'riel en date du 18 jan\ier, M. Robert du BuYssoN, délégué dans les fonctions de pn-paraleur de la chaire de Zoologie (lusecles et Crustacés), a été nommé préparateur (itu- lairc de la chaire, en remplacement de M. Teutrin, décédé. Par arrêté ministériel du 1-2 janvier, M. (Jaudry, professeur de Paléontologie au Muséum d'histoire natui-elle, a été nommé asses- seur du directeur de cet établissement pour Tannée 1900. COUKESPOiNDANCE. M. L. Ardouin, capitaine au T'' tirailleurs tonkinois, écrit d'Ha- noï, le 1 -'i décembre 1899 : Monsiem- le Directeur , Je viens d'être lixc déhnitivemeat sui- ma destination, et je m'empresse de vous en faire part. iMllSKUM. VI. 1 2 Je dois rester à Hanoï peiiflant deux ans , à moins d'éve'neaieiils in- espérés. Tout est calme au Tonkin ; la région elle-mèine de Quang-'IVliéou- Wan, la seule (jui pouvait laisser entrevoir quelques opérations de guerre, n'a jamais été si tranquille. Aussi suis-je décidé à faire tout au monde pour obtenir nne mission scientifique qui me permettrait d'utiliser les quelques connaissances que jai ac(juises précédemment. Le gouverneur général, M. Dounier, est d'ailleurs très partisan ilc ce genre de inissi;)n. D'après les renseignements que j'ai recueillis, il favoriserait partictdiè- rement, je crois, une mission dirig('e sur le territoire de (Juang-Tchéou- Wan et sur file d'ffaïnan. C'est nne contrée (t'actualité, sur laquelle on ne connaît encore que que très peu de chose, presque rien. L'entomologie, parait-il, y serait assez curieuse à étudier. M. M. WiLLAUMK adresse la ieltrc suivante, datée do Nossi-Hé, le 26 décenibi'e 1899 • Monsieur le Directeur, Au conrs d'une mission en France, an début de i8()(), j'ai eu riionneur d'entrer en relations avec M. Lacroix, professeur au Muséum. Hevenu à Madagascar, en mai, pour y poursuivre mes études des ter- rains liouillers, je suis en mesure de donner des indications intéressantes, après sept mois de recherches pénibles sous ce climat débilitant de la zone maritime. Grâce an bienveillant intérêt que M. Lacroix m'a témoigne' et aux faci- lités qu'il m'a donni'es . j'adresse au Muséum environ Aoo échantillons de la flore, de la faune et des dilTérenles roches constituant le terrain houilfer de la côte nord-ouest; je joins à cet envoi des coupes, une carte géo- l(»;;i(jue et un l'apport sommaire. J'ai donc le grand honneur, Monsieur le Directeur, de vous prier de vouloir l)ien faire bon accueil aux résidlats de mes prennei's travaux. Je sei'ais heureux que la question fut surtout envisagée au point de vue in- dustriel, en dehors de ce qu'elle peut avoir d'inti'ressant au point de vue delà science, car la houille à Madagascar, c'est notre marine maîtresse de la mer des Indes, si elle le veut ; c'est du moins la secrète pensée qui me soutient dans mes efforts. — 3 — M. Lii D' JoLY, médecin-major de la Rance, écrit de Majunga, le 23 décembre 1899 : J'ai le plaisir de vous envoyer, par ce même com-ier, pour les collections du Musdum , trois petites caisses. L'une contient les échantillons des roches composant tous les terrains de la baie d'Amposindana et des îles avoisi- sinantes ; l'autre, des fossiles provenant de la même région ; la Iroisième, des tubes renfermant des Insectes, quelques Poissons et quelques animaux marins. En outie , j'ai adressé à M. Boule , qui s'occupe spécialement de la géologie de Madagascar, des notes détaillées sur ce que j'ai constaté de la composilion des n'jjions où nous avons mis le pied. Les circonstances dépendant de ma vie maritime m"o:it empéclié de re- cueillir autant de documents divers que je l'aurais souhaité ; j'espère, du moins, que le peu que je vous envoie présentera quelque intérêt. D'ail- leurs, nous apprenons qu'au lieu de rester un an, comme nous le pensions au départ, nous passerons encore deux années à l'aire de l'hydrographie sur les côles malgaches; aussi j'espère pouvoir vous expédier de nombreux renseignements et échantillons d'histoire naturelle. Nous resterons toujours entre le cap d'Ambre et le cap Saint- André. Nous avons déjà travaillé en ce dernier point ; mais je n'ai pu que très rarement et pendant peu de temps descendre sur la côte, toute de sable, de marais et de Palétuviers. Les équipes engagées pour faire la triangulation n'ont à peu près rien pu me rapporter. Elles y ont perdu un homme, et l'ingénieur, M. Driencourt, a dû , à la suite, être rapatrié. Il y aurait bien des choses intéressantes à étudier ici, et en particulier les Coraux, mais, seul dans l'étroitesse de ma chandire, qui me sert de laboratoire , je ne me sens pas capable de tout entreprendre comme j'en auiais envie. Pounpioi une expédition scientitîque, comme une expédition hydrographique , ne serait-elle pas complétée par la présence à bord d'un naturaliste? A deux, on pourrait arriver à un sérieux résultat, M. le professeur Bureau donne en ces termes un aperçu des collections entrées on 1899 et au mois de janvier 1900 dans les galeries de Botanique : La publication des rapports annuels du Muséum , qui a duré un certain temps et a dû être suspendue pour des raisons économiques, nous donnait l'occasion d'exposer péiiodiqiiement le mouvement d'entrée des collections dans nos galeries, mouvement plus considérable qu'on ne se l'imagine généralement, surtout pour les chaires qui, comme la botanique, l'ento- mologie, la paléontologie, ont à recevoir et à classer un nombre considé- rable d'êtres. 1 . Je crois qu une revision n'ayant pas l'ampleur de nos anciens ra])|Mtrls, mais sommaire, de ce (]ui a ('■lé lern dans l'année, n'esl })as sans ulilid' el peut trouver sa place dans le UiiUelin de la llôunhni. des n/ilui-dlislcs du Muscinn. Dans l'année 1899, la chaire de botanique (classilicalion cl ramilles nalurelles) a reçu 18,162 échantillons, (l'est une année moyenne. L'entrée de ces objets se décompose ainsi : Par dons 5,5 a ^1 Par achats 5,1 30 Par les voyageurs de l'Etal ou du Muséum i:9*'' Par voie d'éiiiaiijje 5 37 lOTAL l.),lO'J (lonime toujours , ce sont les dons qui donnent le chiiTie le [)lus l'oit, (jes échanlillons, suivant leur nature, se répartissent ainsi : Eclianlilloiis d'herbiers 1 -iM^^h l^Vuils 7^ Piaules fossiles 99 Bois usuels -ig/i Produits el végétaux divers 54 Dessins et gravures 177 ToTVL ) 3,163 Tous, assnrc-ment. ne mi-ritenl pas A'tAiv conser\('s; ainsi la plupart do bois usuels ollerls par M"" La\ allée étaient (i('jà représentés dans les collec- tions. Ils [)rendiont, lorsqu'il y aiu'a lieu, la place d'échantillons moins beaux, et permettront de constituer une série de doubles fort instrucli\e, (pu pourra être oll'erle à quelque établissement public. Des doubles se trouveront aussi dans les envois de nos voyageurs : dans ceux de M. Geay, qui a expion' le territoire contesté franco-brésilien: de M. Pobéguin, qui nous a envoyé un herbim- de la Grande-Gomore ; de M. Maclaud, à qui nous devons une connaissance plus conqilèle du Fouta- Djallon; de M. Chevalier, qui n'a pas ap[)orlé du Soudan moins de 1,200 échanlillons. Ces doubles ne seroiil jamais trop nombirux : car c'est seule- ment (^n les offrant coMuue (■clum<;e que nous pourrons olileiiir les collec- tions botaniques recneillies par les missionnaires scienlili([ues des gouver- nements étrangers , importantes séries cpii ne sont pas dans le commerce. Des collecli(ms laites au Para, à (jayenne, à la Trinilad, etc., par M. Eugvne Poisson , lils de mon di-vom- assistant, il n'est pas à croire qu'on jtuisse prélever (pielque chose ; car M. Eugène Poisson les a faites dans un but particulier : l'étude des plantes à caoutchouc, et il lésa com- — 5 — posées avec \m lel soin , qn'heihiers, fruits, produils, troncs incisés, tout se correspond, tout a été prc-pai'é de telle sorte qu'un botaniste ayant une lonpjUe expérience des voyages scientillques n'aurait pas mieux réussi. Parmi les dons, nous trouverons aussi des doul)les dans les 3,5oo échan- lilions envoyés de la province du Se-Tchuen ((Ihinc) par le P. Farges, dans les 187 plantes de la Guinée française de \I. Paroisse, et dans les /iaa recueillies à Luçon par M. Loher et données par M. Bing- : mais les collec- tions numérotées qui nous ont ét(' offertes devront ("videjument entrer en entier dans nos herbiers. Tels sont , par exemple , Je nouvel envoi de la Société Rochelaise (i56 échantillons), les l^iscicules III, IV et V de VHie- raciotheca gallica et hispanicn, de MM. Harvey-Touvet et Gautier (296 ('chanlillous), etc. Les collections numérotées dont je viens de parler sont des dons; mais il y en a bien d'autres qu'on ne peut avoir que par achat. L'habitude s'est introduite, depuis longtemps déjà, de publier des herbiers connue on pu- blie des livi'es. On fait 10, 90 et jusqu'à 100 herbiers semblables, et on les met en vente par fascicules généralement de 100 plantes, par cciiluries. Ce mot, bien français, a même donné naissance à un verbe qu'on cherche- rail vainement dans le dictionnaii-e de l'Académie : en langage de collec- tionneur, recueillir une espèce à cent exemplaires, pour une publication, c'est ce qu'on appelle centurie)' une ])lante. Les grandes collections numé- l'olées foi-ftiées de la sorte sont tellement conqiarables à des livres usuels de bolanique descriptive, qu'eu Allemajgne, et parfois en France, elles sont vendues par des libraires. Quoi qu'il en soit, elles ont leur place ol)ligée dans tous les grands musées botaniques, dont elles constituent peut-être le fonds le plus important, par la concordance et les termes de conq)araison lîxes qui résultent de leur présence dans ces établissements. Nous n'avons eu garde de les négliger et de laisser se former dans notre herbier général des lacunes irréparables. C'est ainsi que nous avons acquis les trois derniers fascicules de ïHerbarium normale de Scbultz. aujourd'hui arrivé au trenle-neuvième; les plantes de Kabylie, de Reverchon; la Flora e.vaiccotrd amtro-hungarica , dont deux centuries, allant juscpi'à la ti'ente- dcuxième, ont paru cette année; une centurie de X Herbanuni Grœcum nor- male, de Heldi'eich; h^s Plantœ Schlechtcrianœ aiisiro-nfriranœ , cinquième envoi (^100 échantdlons) ; ÏHerbarium ausiro-africanum de Mac Owan. centuries 19 et 90; les plantes du Camerun, de Benker: les piaules de Por(o-Rico. de Sinlenis. etc. Parmi les collections botaniques qui ont pris place dans nos galeries, par dons, par achats ou par voyageurs, pendant le cours de l'année iH()<), ce sont les plantes africaines qui dominent de beaucoup. Cela n'a rien d'étomiani , l'alhMilion gén(Tale ("tant porlt'C sur l'Afrique depuis cpiehpies années; e( je me félicite parliculièrement d'avoir pu faire entrer l'année (h'rnière dans les collections du Muséum G3o espèces de l'Afrique australe — 6 — provenant en partie de rt^gions où il ne serait peut-être pas prudent d'iier- boriser en ce moment-ci. Pour la paléontologie végëtalo. j'ai à mentionner deux dons importants : l'un, des plantes fossiles du bassin de Paris recueillies par M, Fritel. pn'pa- ratenrau Muséum; l'autre, de tufs d'Algérie à empreintes végétales , dus aux rechercbes de M. Joleaud , sous-intendant militaire. 1! est entré au mois de janvier 1900 : 1° Par l'intermédiaii-e de M»' Biet, vicaire apostolique du Thibel, mie importante collection de plantes deTsé-Kou, localité de la province du Se-Tcbuen (Chine) située sur la frontière dn Thibet. C'est la première fois que le Muséum reçoit un herbier de celte région. 11 en possc^dait jusqu'ici seulement quelques échantillons, (jue le prince Henri d'Orléans avait pu se procurer. 9." Un herbier recueilli dans les en\ irons de Vladivostock et du lac llanka (Sibérie orientale), par M. Hugo lîobnhof, qui était parti avec une subvention du Muséum. Cet herbier renferme environ lioo espèces, cpii ne sont pas représenlées par moins de laoo échantillons. Il sera l'objet d'une étude ultérieure. M. le D-" Gley offre à la Bibliothi'que, au nom do la Société de biologie, le volume jubilaire publié par cette Société à roccasion de son centenaire. Ce volume comprend 92 mémoires, dont |)lii- sienrs sont dus à des professeurs, assistants et préparateurs du Mu- séum. M. Gley offre également, en son ^nom personnel, un mémoire intitulé : Les iroubles vasculnires, extrait du tome lll du Trculc de pnlhohgie générale du professeur Bouchard. S. A. S. Albert I", prince de Monaco, dépose sur le bureau de la Bibliothèque du Muséum deux nouveaux fascicules (Xlll et XIV) du grand ouvrage intitulé : Résultats tics campagnes scientifiques ac- complies sur son yacht par Albert I", prince de Monaco, publiées snus la direction du D' Jules Richard. Le fascicule XIH, par MM. Milne Kdwards et Bouvier, est con- sacré aux Crnstacées; le fascicule XV, par M. Berg, de Copen- hague, est consacré aux Nudibranches. — 7 — M. le D' .1. HicnARD lait lioiiiniafre à la Bibliothèque de sou lassai sur 1rs CrusUicés, thèse pour lo doctorat eu médeciue. M. le directeur dépose sur le bureau, au nom de M. le D"" Victor Falio, de Genève, le deuxième volume de la Faune des Vertébrés de la Suisse {Oiseaux) qui vient de paraître et dont Tauteur offre un exemplaire à la Bibliothèque du Muséum. Depuis de longues années, M. Fatio s'occupe de l'étude des Vertébrés de la Suisse, auxquels il a déjà consacré plusieurs volumes. Il a décrit successivement les Mainmiteres, les Reptiles et les Poissons de ce pays, et il aborde aujourd'hui la foinie ornithologique qui est particulièrement riche et variée en raison de la configuration accidente'e du sol de la Suisse. COMMIJIVICATIONS. Deuxième voyage au SpirsuEnc, PAU AlBICHT, prince Dli MoNAOO. L'année dernière j'ai communiqué à la Société des Naturalistes cpielques inqMvssions d'une campagne que je venais de faire dans la région du Spils- ])('[■(>;. Vne campagne semblable. accompHe en 1899, me permet d'apporter anjourd'liui à la Société une note conqilémentaire sur le même sujet. Mon itinéraire m'a conduit, cette fois, dii-eclement dans le nord du Spilsberg, 011 je voidais connnencer des travaux hydrographiques très né- cessaires pour la sécurité des navigateurs, car les seules cartes existantes des côtes de ce pays sont faites d'incertitude et d'erreur. Six personnes étaient attaclii-es à mon laboratoire. MM. le docteur Ri- chard et Bruce pour la zoologie, Guissez, lieutenant de vaisseau dans la marine française, pour l'hydrographie, les docteurs Chauveau et Portier pour des recherches bactériologiques, et Smith, artiste peintre. La Princesse-Alice quitta Tromsô le 38 juillet, doubla rextrémité' nord- ouest du Spitsborg le -16 et fut arrêtée ce même jour par les glaces, vers le 1 h" degré de longitude Est, sur sa route vers le détroit Hinlopen. Aussitôt je résolus de chercher un mouilhige le plus près possible de cette barrière, |)0ur y attendre qu'un passage s'ouvrît. L'échancrure de côte située entre Fiat hook et «Biscayers hook^ et ap- — 8 — poléo sur los carlos anglaises rrlicd bayr allira mon allenlinn ol . nialjnr les répujjnances de mon ])ilole des glaees Jolianssen, je lis roule veis ce (jiii paraissait en élre le fond. Le navire marehail, dans celle ciironslance, avir la plus grande lenteur possihle, et deux sondes foiiclionnaient sans inter- rupLion à l'avant el à l'anière, car la jirofondeur de l'eau diminuait ])arfois d'une manière inquiétante. Mais je persistai dans ma résolution, paice que la comparaison de la côte développée sous mes yeux avec les lignes indi- quées sur la carie me faisait sou|)çonner au delà de celles-ci un espace in- coiuui. Effectivement, dans i'aprés-niidi , la Princcssc-Aitrc occupa derrière une pointe, que j'ai nonunée la rrPointe Bruce îi un mouillage ([ui me seinijleplus sûr, plus commode et plus vaste que tous ceux précédemmeul Aisitc'S par moi au Spitsberg. ( Fig. i . ). "ij;. I . — Vue du IoiilI de la J)aic' lied. Notre tâche pour la saison en cours était tout indiqu('e |)ar cette décou- verte et , après avoir di'linitivemeut mouilli' la Priiicr.ssc-Alicr au point le plus favorable, je mis cha([ue mendirc de rexj)édilion à sa hesogne. Lliy- drograplue disposa de trois eud)a)Talions : un canot h vapeur, un ranol à |)(''lrole et une baleinière, montée par une douzaine d'hommes. La première semaine s'écoula dans un travail assidu, (pii prenait la journée entière et qui entraînait presque tout le persoiuiel du laboratoire jusqu'à de grandes distances vers différents points de l'horizon. On lit des (|u;iiitiLés (le soikIsjOCs et lOii mesura une Joule d'iuigles au lliéoflolite: on oscalarla les nionlagnes el les olaciers ponr l'iablir la lopograpliie soniniain' (lu ffliinlerlandn par la [)! (tiofjrammi'lrie. et, on rassembla beaucoup i\\'\<- menls zoologiqnes. botaniques et minfTaloojqnes. Knfin les nonibrpux glaciers (pii descendent des siqierbes montagnes de la côte occidentale et lancent à la mer des glaçons de toutes les tailles, par leur vêlage continu, furent (étudies et reproduits par la photographie ou la peinture. Parmi les faits qui ont attiré mon attention dans ces circonstances, il en est deux que je mentionnerai ici, mais sans pouvoir leur donner une expli- cation. D'abord, et, du reste, parlant en général de tous les glaciers que j'ai vus au Spitsberg- . j'ai fait cette observation , que leur front avancé dans la mer semble, de loin, ilolter sur celle-ci, mais (jue, de près, il luontre sa séparation avec la sui'face de l'eau par un vide très régulier de o m. ao ou un peu plus, qui paraît se prolonger loin sous le glacier. Ceci s'ex{»li- querait facilement par l'usure de la glace baignée dans une eau relativement chaude et si le front du glacier s'appuyait par quelques points sur le fond de la mer; mais alors la différence des marées augmenterait et diminuerait, dans une oscillation régulière, la hauteur du vide. Or, je n'ai jamais pu constater la moindre variation de celte hauteur. En second lieu, il semble que certains phfinomènes comparables à de petits raz de marée visitent assez fréquenunent les baies dans des condi- tions particulières. Un jour, tandis (jue le peinli'e de rex[)édilion travaillait au boi-d même de la baie Red, et que la mer était absolument calme, mic vague soudaine Ijalaya le rivage, laissant à forliste le temps de sau\er sa personne mais rien de plus. D'autre pai'l. la Princesse Alice , mouillée dans divei'ses baies, a plusieurs fois ressenti, par un toTiips tout à fait beau, le passage subit de quehpics ondes qui lui donnaient un roulis assez fort pour i-éveiller beaucoiq) th'. gens, si c'était pendant les heiu'es de sommeil. Il ne semble pas que ce phi'nomène fût caiis{^ pai- le vêlage des glaciers, car on le constatait sans <{u'il eut été pn'cédé par le coup de tonnerre qui accompagne une pro- duction d'isberg c..j»able d'agiter ainsi la mer, et (|ui s'entend jus(|u'à hiiil ou dix kilomètres. L'un des événements les plus remarquables de mon séjour à la baie Red fut la découverte, tout près de notre mouillage, d'un giand lac ayant quatre ou cinq kilomètres de longueur sur un ou deux de largeur, et qui. avec la dc'pression qui le contient, sépare nettement le massif du cap rrRis- cayersT) de la teire ferme. Il met prescpie en comuumication la baie IVd avec la mer et fait du massif rrRiscayersn uni' presqu'île, .le lui ai doniK- le nom de crRichardîi. Le 2G juillet, ce lac était (Uicore gelé sur sa jilus grande étendue: i'(^s- sayai néanmoins de l'explorer assez |)our savoir s'il contenait des Poissons. Un (ilet du genre trémail fut descendu sur le ïom] . avçc l'aide d'im canot — 10 — lîertlion el non sans grande peine; mais il falliil construire un radeau pour le retirer. Il esl de'monlré, par cette expérience, que le lac Richard est habité [)ar un Sahnonidé (Sdlino (tlpimis): on obtint ces mêmes Poissons au moyen de lignes amorcéi's avec de la viande crue et, chose curieuse, on recueillit dans l'estomac de l'un d'eux un Bruant des neiges. Toutefois, ce lac n'offrant presque aucune nourriture pour des animaux aussi voraces, je pense qu'il leur sert surtout connue terrain de reproduction; et ce qui confirme une telle opinion, c'est la présence de beaucoup de ces Poissons, à un âge très tendre, sous les pierres du rivage. Un déversoir composé d'un réseau de petits torrents, qui s'élargissent parfois en des séries d'étangs, met le lac Pdchard en communication avec la mer par son extrémité nord-est, à travers plusieurs kilomètres de terrain plat et rocheux. (Fig. -2). Vlg. Extiviuilé nord-usl ut déversoir du lac Ricliard. Des Oies sauvages, des Eiders. des ('oltjinbiis et des Oiseaux marins fré(pientent ces parages: des Bruants des neiges voltigent sur la glace, oi'i ils trouvent des Podurelles; des traces de Bennes et de Benards mollirent que ces animaux visitent aussi les environs. Enfin la d<''bâcle qui s'accentua sur le lac me permit d'assister à la pro- duction d'un phénomène qui , dans les régions septentrionales, peut modi- fier profondément la forme de certaines côtes et que l'on désigne sous le nom de rftorossT. Les glaçons poussés ])ar le vent contre le l'ivage de la mer ou d'un lac s'accumuleiU autour de pronioiiloires plais cl. si leur sur- face et leur épaisseur sont uniformes, ils se brisent en blocs identiques ([ni grimpent les nns sur les aulres; on voit alors se formel' une haute muraille dont les éléments seraient d'énormes morceaux de sucre et qui présente son ('lévaliou maximum à l'extrémité du promontoire. (Fig. 3 ). Fig. 3. — Toross sur la rivière du lac Richard. Ce phénomène marche avec une rapitlite singulière : autour du lac j'.ichard il produisit en douze heures des murailles beaucoup^plus hautes qu'un homme. Le travail mécanique dévelop])é dans ces circonstances est assez fort pour déplacer les terrains meubles du rivage, y compris des fragments de roche; aussi les promontoires susdits portent-ils sur leur pourtour une l)etite nmraille de pierres qui se forme à la longue, conserve le dessin schématique du ff toross 5i de glace, et peut devenir une falaise quand elle naît sur le rivage d'une grande nappe d'eau et que la nature et la forme du terrain s'y prêtent. On trouve aux environs du lac Richard ainsi, du reste, que sur une foule d'autres points du Spitsberg, un état particulier de quelques terrains plats, humides, composés de boue et de pierres, et dont je n'ai pu encore trouver l'explication; les pierres, depuis celles de la grosseur d'un œuf jusqu'à d'autres qui atteignent plusieijrs kilograumies , sont séparées de la — \2 — Itnilo cl «livisenl colle-ci on piales-handos innonilirablos, i-oiules on o\ale8, (le (iiiohjiies nièiros. el iaiip.oiilos los unos aux aiilros avec une régula ril(' parl'nilo. Mon sojour à !a haio ]\raves. Kn y ro- vonanl, après une sortie do quelques jours, pendant laquelle mes hydro- <;raplics campés sur une jjlage avaient continué leur besogne, la Princcfisr- Micr s'est échouée sur un bas-fond que les sondages n'avaient pas encore révélé. Tous les moyens suggérés ])ar rex|)érioiice que possèdent des vieux marins comme nous furent mis pendant cinq jours en action pour tirer le navire de ce mauvais pas, mais ils ne produisii-onl aucun résultat, bien (pi'ils fussent appuyés sur l'étude des marées faite avec un marégraphe depuis notre inslailalion dans la baie. Plusieurs centaines de tonnes de matériel et de charbon avaient été débarquées ou jetées à la mer, et je m'accoutumais à l'idée d'un hivernage forcé dans les plus fâcheuses cnndi- tions lorsrpie, le lo août, une manœuvre tentée à la dernière mnuilo de la ])lus haute marée du mois di'livra la Princesse- Alice. Dos le lendemain, les travaux hydrographicines ainsi ([ue les explora- tions lopographiqnes furent repris ; ils continuèrent pendant une semaine encore et, le ik, je sortis de la baie Red après que M. Guissez y eût exécuté o.,/i()o sondag-es et /i,200 mesures d'angles avec lesquels il construit un travail, sans doute le plus conqilet de Ions ceux du môme genre dont les l'égions arctiques auront été l'objet. Je résolus ensuite, avec la presque certitude que mon bateau n'avait aucune avarie grave dans sa coque, de tenter une visite du détroit Hin- lo|)e, qui sépare le Spilsbei'g de la terre du Nord-Est, et où je savais (pi'une importante mission suédoise venait de s'installer pour réaliser en un an ou tleux la mesure d'un arc do mc-ridion. Le S! 8, je parvins effectivement, après avoir traversé un cluuup Ao glace d'une dizaine de milles, à mouiller dans la baie Treurenberg, oii la mission avait construit un refuge en bois, m\ chalet de deux (Hages, très supi'rieur à ceux qui ont eu. pri'cédemment, une destination semblable, et disposé selon les meilleurs [)iincipos do l'hygiène et de la s('curité' pour un liivornage polaire. (Fig'. ^). Il y avait là une douzaine de savants et quelques marins très absorbés par l'achèvement de cette installation. Les uns réglaient de ma- gniliqnes instruments, posaient des téléphones pour conuuunicpier avec dos stations secondaires ou mesuraient des arcs: les autres rangeaient lo bagage ap[)arlonant à la vie matérielle. Enlni un petit croiseiu-, leSeeiisk- siiHil , (pii avait amon('' la mission et une partie de son matériel, sp trouvait là pour aider jusqu'à la lin de cette première saison et remmener quelques ouvriers sp(riau\. Il ('lait bien l'ail pour encourager les honunes d'élite (pii d('vouent leur — 13 — exislence an progrès intellecliicl. le specîacle offeit alors dans celle l)aie, an milieu fies glaces et par 80 degrés de latitude : cent vingt personnes de ►S^r^f" .M Fi». /i. — Inslall.ilions de la inissioii scienliri([iio suédoise de Ti"i?ur,:'nberg. plusieurs nationalités appli(pianl toute leur énergie à la poursuite d'un but élevé! Et je songeais que, bien loin dans le Sud , les masses humaines con- tinuaient leurs querelles autoar d'un peu tl'or ou de pouvoir. La Priiiccsse-Alicc a qnilit' IVcnrcnherg dès le lendemain, parce que les glaces s'accunudaieni rapidenicul dans ses environs et (pie, si tard dans la saison, je craiî'iiais de p-rosses dillicultés si je devais mener un ,i;rand navir(> à (piel([ue assaut violent de glaces com[)ilniées. Il ralSit déjà, jus- qu'au voisinage de liic MDflen. ■•driltis" [)oui' gagner la nici' libre. forcer vignureusi'iiieiit au inilii'U du Là famille de Guy de la Brosse, PAR M. E.-T. Haiiv. J'aime à supposer que les lecteurs de ce lluUcliii auroni [)ris (pielque intérêt aux recberclies (pie je poursuis sous leurs yeux depuis plusieurs années, aOn d'(.'(daircir le myslfVe dont s'enveloppent les origines du pre- mier l'oiidaleur du Jardin du Uoi. A l'époque où j'ai conunencé celle empiète, Guy de la Brosse n'était — là — comiii que par ses œuvres, encore ne les avail-on pas consultées toutes! ''^ C'était h peine si l'on savait, tlepuis la publication du Diclton)iairc critique d(\ Jal, l'épocpie exicte de sa mort *^' et, par contre, la date approximative de sa naissance '^'. 11 avait bien fixé lui-même à Tannée 1616 le début de ses tentatives eu laveur de la création du Jardin des Plantes médicinales'''^; mais pour en savoir un peu plus, il fallait lire, la plume à la main, le Traité il' lu nature des pf/ditcs de 1628 <^' cl l'on y trouvait seulement un passage qui mon- trait l'auteur herborisant rf sur le terire du Mont Valérien n pendant l'été de iGi/i, et par consécpient adirmait que, dès lors, il habitait la capi- tale. Malheureusement, les autres petits événements mentionnés à la hâte, les voyages en diverses contrées (jue l'auteur rappelle avec une regrettable concision, ne se rattachent à aucune date fixe et ne peuvent, par suite, doiuier aucun élément nouveau à une biographie indécise et llottante. C'est vaguement aussi qu'il parle de son père, dans le seul passage consacré à sa mémoire, ce père ^que Dieu absolve^! qui rfn'estoit point uiédiocrement entendue dans la connaissance des plantes et dont le frsça- voir a esté coiïeu dedans les cours des Roys ot des Princes, et par nondjre de gens de bieni. rrAu sentiment des plus doctes, continue-t-ii, il a été jugé très bon médecin et très bon sinqiliste "'\-^ C'est ce père de Guy de la Brosse dont nous apprenons enfin les noms, prénoms et qualités, révélés par deux jiièces authentic[ues que je vais rapi- dement examiner. La première est ïacte de fiançailles des parents du célèbre Fagon, méde- cin de Louis XIV, que je retrouve parmi d'anciennes copies de Saint-Mé- dard, conservées au Cabinet des Titres de la Bibliothèipie nationale '' : f) Le Traité de In Phisionomic, qu'on conscrvo à la bibliothèque nationale dans les manuscrits de Coisiin (Ms. fr. n° 19958) est resté inconnu à tous les bio- graphes, et je n'en vols qu'un seul qui mentionne VEdaircisseiiieiit contre le livre de Beaugrand , !)(/(Y«/e tr Géostatiquen, publié à Paris en 1637 (in-f°). '^^ Cf. E.-T. Hamy. Quelques notes sur la mort et la succession de Guy de la Brosse {Bull, dit Mus. d'Uist. nat. , 1897, P- '^2). '^) L'acte que j'ai reproduit, d'après ,Ial, dit que Guy de la Brosse était, au mo- ment de sa mort (i64i), trâgéde 55 ans 5? , ce qui reporte sa naissance àfannée i5S6. ''') Guy de la Brosse écrivait, en elTel, en 16 '10 (\'. L'ouverture du Jardin Boyal de Paris pour la démonstration des p!antes médicinales par Guy de la I^rosse , Paris, i6ho, br. in-8°, p. i5) que ce jardin crest le fruit des travaux de vingt-quatre années, dix-huicl de pnursuilte el six de culluroîi. '•■'> Glv db la Biîosse. Dj la Nature, Vertu et fltililé des Plantes, divisé en ciu(| livres. Paris, Bollin Baragres, 1 vol. in-i 9, p. 75. (") Ibid. p., 767. ") Exlr. des Reg. de VEglise Paroissiale de S' Médard au. Fauxhourg S' Marcel lez Paris {Bibl. nat., Ms.fr. n" 39 585 , f 69 v°). — 15 — friGo7 '^^ Jiiil[leL], Fian[(;ai]le3] de Henry Fagon, lils d<' r[eu] Pierre fFagon et de Louise Roclier, d:^ la P[aroi]sse Saint-Gerinain-l'AuxïiMTois], rfâgé de 29 ans, comni[issai]re ord[inai]re des guerres, avec d[ainois[elle -Louise de la Brosse, fdle de feu Isaye de la Brosse, Médecin du B[oyj , el ^de D[ainois|eile Judith de la Rivoire, dem[euran]t chez i\L de lu Brosse, n-rae'decin du Roi, son frère. Pressent] Louis de la Chausse'e, beau-frère ffdudit Fagon. 55 Cet acle nous a|)|)rend , comme l'on voit, 1" que le fondateur du Jardin du Roi était fils d'Isaïe de la Brosse et de Judith de h Rivoire; 2° que Louise, dont la tendre affection pour Guy s'est manifestée d'une manière si touchante à diverses reprises , était non point sa nièce , mais sa sœur. Pierre Fagon, le père de Pépoux, mort après 1682 et avant 1607, était frescuier porte-manleau ordinaire du Roii; Henry, le mari de Louise avait été successivement nommé conseiller du Roi, commissaire ordinaire des guerres, capitaine de cavalerie. H est mort après 16A2, séparé de biens avec sa femme. Enfin Louis de la Chausse'e avait ("pousé Marguerite Fagon, sœur d'Henry. Revenons aux proches parents de Guy de la Brosse, nommés dans l'acte de 1687, pour compléter ce qui le concerne, à l'aide d'un autre docu- ment plus explicite. J'ai trouvé aux Archives nationales (Yi56,fol. ln^S v°) une note rela- tive à un certain r- Jacques de Roffiniac , sieur de Marsac, demeuratit à Marsac en Périgordn , et à rrMadeleine de Sardinis, sa femmes , logés, à la date du 17 octobre 161/1 , à Paris, ^^rue de la Calanlre, en la maison de la Blanque, paroisse de Saint-Germain le Vieux??. Les deux époux font rr dona- tion à Ksther de la Rivoire, damoiselle ordinaire de la dame de Sardinis, d'une pension viagère de 100 livres louinois, d'une rente de grains, de la jouissance de la maison seigneuriale de Vdlemaheu, près Soulaines en Champagne, et d'une créance 1?. Et dans le texte de l'insinuation , [)lacé comme d'habitude au bas du contrat, le copiste de 161 1 a pu lire que rrla procuralrice des parties y mentionnées est damoiselle Judith La Rivoire, veuve d'Isaïe de Vtreneau, sieur de la Brosse, conseiller et médecin ordinaire du prince de Contiii, la mère de (îuy et de Louise, vivante encore vingt-lrois ans plus tard, au mo- ment du mariage de cette dernièi-e en 1687. Guy de la Brosse était, connue on le voit, des mieux apparentés, et l'on s'expliquerait diflicilemeot le soin qu'il met à s'isoler de toute cette généa- logie, si ces noms bibliques, /««/e, Judilh, Esllier, qui entourent son berceau , ne manifestaient pas assez clairement des origines prolestantes, fort mal vues dans l'entourage du vainqueur de La Rochelle, l'un des grands protecteurs de Guy. Au surplus , certains La Brosse pratiquaient encore la religion prétendue réformée quelques années plus lard, et les Archives nationales nous ont coiisci-V(' les pièces d'un piocès de iG5i entre M° Jacques de la Brosse, pr.il.icieu soupçonné d'hérésie, et M" Christophe lloubereaii , rrsciudic de la coMuniuiaulé des notlaii-es de la Ville de Tours^i, qui. après de nombreux incidculs judiciaires, se termine enlin par un arrêt du Conseil privé, (pii ordonne que le sieur de la Brosse sera reçu, en remplacement du sieur Bertrand, en l'office de notaire. Ce La Brosse est d'ailleurs le seul que j'aie rencontré, au cours de celte petite enquête, qui ne soit pas établi dans la capitale, dont rien n'enq)èche d'ailleurs qu'il ait pu être ori,oinaire. Tous les autres — et ils sont nom- breux — sont des Parisiens, et j'en trouve dans les actes consultés jus- quen 167/1. Aussi me parait-il qu'il faut tout à fait renoncer à ces origines normande ou bretonne assignées sans preuve à Guy. Fils d'un médecin ju-atiquant à la Cour, il a dû naître, non à llouen on à Nantes, ainsi qu'on l'a si souvent ré|)été, mais bien à Paris même. Peut être linirai-je j)ar trouver une pièce décisive dans quelque coin d'archives inexplorées ! DEsanivrios dune .\ouvelle espèce d'Insecte colÊovtÈre (Calosoma Grandidieri) DÉCOUVERTE DANS LE SUD DE MADAGASCAR PAU M. AlFRED GrANDIDIER, PAR M. Maurice Maindron. Calosoma Grandidieri. Mugiius, robustiis, supra obscure œneus; clytioruin costis imbricalis, quarla , oc- tavn, fluoilociina Covcnli.s viriiloa'nois oxcavat.is; olytronun margine |Mir'|iuioa, j;raiui- lala; coriioiu iiilVa, auleniiis pedibiisque iiijjri'^. — Long, r!.') à ■>7 Muitiniùliv-. Hal)ilal liisiitaiii Alailajjascar, atl ripas uiei'idionuies Ibivii Oiiilahy. Detexit I). Alt'. bord extérieur desélytres. Le prothorax, cordiforme, est assez fortement chagriné, connue la tête. Les élytres ont leurs seize interstries côtelées, nettement divisées transversale- ment par des inq)ressions serrées, ré'gulières, arlient au\ (]alusoma vrais, et se range dans la première division qui a pour type le (]. scrutator F. de l'Amérique du Nord. Cependant on remarquera qu'il présente aussi beaucou[) des caractères propres aux ('((llisirhja, connue les trocbanlers longs et pointus. Nous ne connaissons malbeureuse- laenl ([ue des indi\idus femelles de ce (mIosouhi (iinii(lidicri. (Jnand on possédera des mâles, on pourra classer plus strictement celle nouvelle et rare espèce (jui, en somme, ne ressemble à aucune autre. Qilos(im/i Gvawhdini. TllUIS CoLÙoi'TÈliF.S yoUiEAV.Ï POUI'. LA I'IUM: M.ilMItllE. i>,\n Ch. Alluaud. 1. Taciivs ounaïus. y\[)elz iH^h [orienlalis Metner i858). Es[)èce décrite de la liante-Egypte (Dongola, Louqsorjel de Gi-ylau. M. Guillaume Grandidier en a pris une série d'exemplaires sur les bords de l'Onilahy, au sud-ouest de Madagascar. Cette découverte, jointe à celle de YEpaclius (Oinophroii), que j'ai décrit dernièrement, et d'autres espèces telles que Ciciudela dongolemis Klug, Calosoma seiiegalense Dej., Scarahœus Ra~ dama Fairm. , de divers Brachijcerus , etc., apporte un nouvel exemple de la ressemblance de la faune de l'ouest et surtout du sud-ouest de Madagascar avec celle de l'Africine orientale. M USEUM. VI. — 18 — i. Anémia Sakalava n. sp. — Long. 3 millim. 5. Antennes de ii articles, les deux premiers g-rands, bien disliiicts; les quatre suivants petits, intimement unis; les cinq deniier-s allant en s'élar- gissant giaduellement et formant la massue. Epistome sans rebord élevé en avant. Thorax en quadrilatère très transversal avec les côtés assez di'oiis, les angles antérieurs [)roéminonts, le rebord antérieur dislinct sur les côtés seulement et cfl'acé au milieu, le reliord postérieur continu et régulier. Les tibias antérieurs émettent au côté exierne deux dents lon<;ues et minces, celle du sommet étant notablement plus grande que la suivante dont elle est séparée par une échancrure large et pi-olonde. Ongles des tarses à peine écartés, soudés ensemble à la base. Tète denséiuenl ponctuée et hérissée de pods clairs. Thorax moins densément ponctué et boiwN' de longs poils. Elytres très ii'régulièrement granuleux et très finement pubescents sur toute leur surface. dette espèce est remarquable pai- sa pclite taille, la gracilité exce[)tion- nelle de ses tibias antérieui's et la pubescence de ses élytres. (Test encore une découverte intéressante de M. Guilhiume (îrandidiei- dans Touiist de Ma- dagascar: il en a pris (pielques exeuqjlaires près de Morondava. 3. AcTKNODES Ali.uaudi Kerrcmaus, sub.ip. chloroderus n. subsp. — Long'. iG il a 3 millimètres. J'ai eu à examiner un envoi d'Insectes de Cekodia (bassin de la Maha- vavy, Madagascar nord-ouest ), parmi lesquels se trouvaient (|uelques beaux lîupi-estes. J'ai reconnu (jue c'(''laient des Acteiiodes /l/Z/wa/r// Kerremans, espèce que j'ai découverte en i8()3 à Diego-Suarez, dans le cirque de la Montagne des Français. Mais, tandis que le type de cette espèce a la tête et le thorax d'un beau blu, la i-ace de liekodia a ces mêmes parties vertes avec seulement un vague rellet bleu sur les côtés du thorax; le sonnnet tles é'iylres est d'un rouge moins vif. En résumé, cette nouvelle race a été envahie par le vert et ne prc'sente |)as à un degré aussi parfait l'ordre nalurel des couleurs du spectre solaire qui caractérise le type de .1. Alluaitdi. Types au Musimuu de Paris et dans ma collection. Sun Vi\K ESPECE NOUVELLE DE CiIRÏSOMÉlIDE APPARTENANT AU GENRE CORYNODES, PAR P. LeSNE. M. Gh. Michel a récemment olTeit au Muséum les intéi-essantes récoltes enlomologiques faites en Abyssinie par lui et par l'infortuné Maurice Potter au cours de leur voyage d'exploration dans cette contrée à tili-e de mendjres — 19 — de Ja mission de IJoncliamps. Ces récolles i-eufernieiil nombre de i'ormes piccieuses pour nos collections. Parmi elles, nous voulons signaler aujour- d'hui une belle espèce de Ghrysomélide, ap[)arlenanl au genre Corijnodes et qui ëtait encore inconnue. Nous la décjivons ci-dessous, en la dédiant au voyageur à qui est due sa découverte. Curynodvs Mtcheli. Corynodes Micheli. nov. sp. Ijoti;^. ii-i'i inilliinèlres — Elongalo-ovoidous, nilidissimiis, inelalliciis, rulDre viridi, vel cupico-i<[rieo , elytris ?£ope obscurioribus; antennis basi nielallicis, arli- nilis iiltiiiiis nigris, labro iiigro, larsis supra viridibus. Corpus supra glabrum, subtus setulis tenuissimis parce adspersum. Caput sat fortiter punctalum, ironie paruin convoxa, liaud gibbosa, uiedio longitudiiialiler leviter sulcata. Clypeus niedio poslice fovcnlii Iransversa ab froiile oiiiiiino divisus "'. Sulci orl)itaIi poslice liaud dilaliili 110(1110 allius impressi. Aiitennœ arliculis 6-11 gradalim modice dilatalis, niiiniljus elongalis. Prolliorax conoideus, ialiludine baseos brevior, ialeribusroctis, suliua laloiali iiiedio lato ol)lilorala '-- : supra lenuiler vol sat l'ortiler plus uiiiuisve doii-c punrliilus. Sculelium rolundalum, basi trniicalum, iuipunclalum. Elylra ialiludine bumeraii fere duplo iongiora, pone médium leviter ampliata, lenuiler sat dense [mnclala, nullo modo alutacea '■", carinula subsutuiali deficienle ^''^ de- [tiessione marginali versus apiceni magis conspirua latoraliler impressa. Abdomen nilidissinium, lenuissime paruni dense punctalum. "' Cbez les Corynodes d'AI'ri([uo, l'épistomc est presque loujours complolenient séparé du fronl en arrière : C. Dejeani Bert. , rnureus Sabib. , laulissimns Marsli., coinpressicoriùs Fabr. , nbyssinica Jacoby, Micheli mibi, Raffrayi Lef. , etc. D'autres i'ois il existe une sorte d'isthme rallachant au fronl le sommet de l'angle postérieur de l'épistome : C. aernle-sceiis Fairm., djaiieus Fabr. (d'après un individu déter- miné par E. Lefèvre). '"^' Je ne connais que deux Corynodes africains présentant ce caractère : l'espèce actuelle oii il parait être constant , et le C. nbyssinica lac. où la suture latérale protboracique est tantôt entière, tantôt efl'acée au milieu. ''' C'est bien à tort que les auteurs n'insistent pas dans leurs descriptions sur l'état du tégument élytial. On trouve là, chez les Corynodes, un excellent élément de distinction des espèces. Parfois les élytres ne sont que très faiblement alutacés (C. loutissimus Marsli.). >''^ La carinirle dont il e^t question ici est celle que l'on observe longeant la su- tui'o sur la déclivité apicale chez le Corynodes îautissiintis et cbez quelques autres espèces. — 20 — cf Tibia- aiitica' longiores, levilor curvaUi-, iiitiis pilis deiisis, ereclis, sal lou- ;{is ornalœ. Tarsi anlici arlicuio primo majore. Ç Tihiii' anlii-;i' lockn, breviores, iiilus pube brevi, rocliruila, vesliUi'. Arlii'ulus primas tarsorum auticonim minimus "l Corynodes MIclieli. Tibias anléiiours du cf (%• rie jjauche ) et fie ia V (lijr. de droite). C\iH[ individus ont été recueillis par M. Gh. Michel dans le |)ays des Galla; un sixième individu a été récolté par feu Maurice Potier. L'espèce se tient sur les fleurs de Carduacées. Espèce nouvelle D'IlÉMU'TÈnE de la famille des I'yuruocokid*;, PAR JoANNY Martin. Myrinoplasta Potteri . nov. sp. 9 long. 7 millimètres à 7 mdlini. 5; plus grande largeui' du prothorax : 1 millim. 76. Noii', dos de Tabdomen hrun rouge; la partie basilaii'c du prolhorax. m dessus et sur les flancs, une tache près du sunnuel de chaque squanude élytral, Irochanter et moitié hasilaire des fémurs postérieurs, taches allon- gées transversalement, latérales, sur chacun des anneaux inférieurs de <') La plupart des leniios de comparaison (pii ont permis de rédiger la descrip- tion précédente ont été pris dans la collection du Muséum, étudiée partiellement en 1892 par E. Lol'èvre, en co qni concerne les Euniolpides. Nous avons eu, en outre, sons les yenx des spi-rimens authentiques des C. oljifnninira Jac. , cœrulescms Fairm. et crihrateUiiK Kairm., que M. René ()l)erthiir a bien voulu nous communi- quer. Les deux dernières espèces n'étaient pas représentées dans nos collections. M. Oberlliùr a généreusement abandonné un exemplaire de chacune d'elles au Muséum. — 21 — r;ib(loi)ien . sauf \o deniier, jaune pâle. Des poils noirs, plus nombreux stu- la lèle (pie sui' les autres parties du corps. Tète convexe, transversale, fortement déclive en avant, en triangle écpu'- laléral vue de face. Antennes noires, plus courtes que le corps. Premier et deuxième articles subégaux; le troisième égal aux trois cpiarls du précé- dent; le quatrième, le plus long de tous, cylindrique, presque égal au double de la longueur du troisième. Protborax aussi long que large dans sa partie étranglée, divisé transvei'salement en deux portions presque égales : l'antérieure, cordifoi-me, très linement ponctuée, à côtés latéraux arrondis, rélh^chis; la basilaire en trapèze transvei'sal , lisse, à côtés laté- raux droits. Hémélylres squamiformes. ponctués-rugueux , à bords un peu relevés. Abdomen non pétiole, plus ou moins orbicukiire, à bords latéraux très fortement lélléchis, se recourbant même sur la face dorsale de l'ab- domen. Rostre long, grêle, dépassant les banches postérieures, à premier article plus long que la tête. Orilice odorifique en fente étroite, courte, entourée d'un léger bourrelet. Partie interne des ftMuuis antérieurs munie de poils. Les tacbes latérales jaune pâle des deux premiers segments de l'abdomen seulement atteignent les bords de l'abdomen. Elles s'allongent, comme les autres, en une languette étroite, plus ou ntoins aiguë, n'attei- gnant pas le milieu de l'abdomeii. Sixième segment entier. d Le mâle n'a que 6 millimètres de longueur. Les fémurs antérieurs portent trois épines au côté interne. Les taches jaunes allongées sur les côtés de l'alidomen, eu dessous, ne se montrent que sur les deux premiers segments basilaires. Il y a un coumiencement de tache sur le troisième. Plusieurs femelles et un seul mâle, récoltés en Abyssinie par M. Maurice Potier et à la mémoiie de qui nous dédions ce curieux Hémiptère. Notre espèce diffère de M. mira Gerslàcker par son système de colora- tion, par son prothorax plus raccourci et par son abdomen non p('tiolé. Le catalogue de Lethierry et Severin (189A) place à la fois le genre Mijrtnophisia dans la tribu des Larginœ , p. -ik-i, et dans celle des Pijrrhn- corinœ, p. 260. C'est dans cette dernière tribu qu'il convient de ranger ce genre remarquable. Une espèce nouvelle d'HïménoptÈbe appartenant À LA FAMILLE DES TeNTHRÉDINIDES , PAR Robert du Buysson. Les Hyménoptères recueillis par M. (Ih. Michel en Abyssinie sont peu nombreux. Il se trouve cependant parmi eux une très belle espèce (Ylhjlo- loiiHi Latreille. à bupielle je suis heureux de donner h' nom de notre géné- l'cux e\|)loraleur. — '22 — Hylotoma Micheli 1\. du Bnysson. n. sp. Corps robuste, large, jaune teslacë, avec la lête, les antennes, le méso- notuni, IV'cusson, le postécusson, les hanches, leslrochanlers, les cuisses, des bandes interrompues sur l'abdomen et enfin les valves g.'nilales noir- bleu. Palpes noirs; front jaune-testacé, très convexe; clypeus largement émarginé, les tempes derrière les yeux jaune-testacé et dilatées; ])onctua- tion à peu près nulle ; ailes amples, jaunes, rexlrémité apicale légèrement enfumée, le stigma noir-bleu et une tache arrondie, au-dessous de celui-ci et le touchant, fortement enfumée avec des reflets bleus; l'extrémité des tibias et des deux | renners articles des tarses ainsi que les trois derniers articles en entier, noirs. Abdomen plus laigequele thorax, avec une bande transversale noir-bleu sur quatre segments ou sur les huit premiers (ce qui, sans doute, est chose variable): une ligne jaune médiane, longitudi- nale sur toute la longueur de l'abdomen, sépare ces bandes , excepté parfois sur les deux ])remier3; la couleur noir-bleu n'atteint pas les côtés; le dernier segment est jaune-testacé en entier, a 9 Long, i-^ millimètres. Observations svr le Termes cARBoyARivs Haviland (^', PAR M"" Erriagton de la Croix. ^ Nid de Termes carboiinrius étudié dans la presqu'île de Malacca, à Negri Sembilan (Cherubang), le i a lévrier 1899. — Hauteur du nid. o. '"0,0; diamètre;! la base, fJ mètres. (loiipo du uiil du Ti'vmes carbonari .s Haviland. INid conique en argile jaune très dure et renfermant de nombreuses cavités remplies d'une matière cloisonnée ou spongieuse tendre et l'ri;d)!e, (') Le Muséum doit la délermination des exomplaires rapporl(''s par M"" do la Croix à l'oljlijjoance cîc M. 1). Sliarp, niraloiir de Zoologie au Miiséinn -i A dénis, dont 9 denièi-e le bord oibilnire. Le bord inlerienr ])orle 5-7 dénis. Le bord snpérieur du rostre est concave, et sa pointe dé- liasse léfjèrement le scaphocérite. Les pattes de la première paire, lorsqu'elles sont étendues, dépassent le bord du scaphocérite de la pince presque entière. Les pattes de la deuxième paire sont très égales, grêles et lisses; elles dépassent le scaphocérite de la moitié environ du carpe. Ce dernier article est un peu plus long que le méropodite, un peu j)his com-t que la pince entière. Dans celle-ci, les doigts égalent environ la paume ou sont un peu plus longs. La paume n'est pas plus large que l'extrémité du carpe, les doigis sontinermes, glabres, etjoigneni exactement. Deux spécimens, dont les dimensions sont les suivantes : 1 (C?) -2 (?) I.ongueur totfile 6o hs Deuxième paire, longueur totale '?,') 2.3 Méropodite •- /j ^ 5 <^a''PMHK 1 2 o • > iiiilliin. too 100 / ()0 iiiilliiij. Grande pince i()& Pelile pince 120 Grande j)i nce jS2 Pctile pince i.So Grande pince i6.5 Pelile pince 1 ?>') Grande pince // Pelile pince 70 luillim. 33 2/r 3o 2 G II i3 millim. 7' h -2 «9 ^7 Gi /i3 II 22 iiiillini. 36 2G ;^7 2 G 3.5 2.") Il 1 2 millim. '9 i3 iS i3,:. iG I 2 II 8 Rivière Ivaloina, près Tamalave. M. Maria. Nota. Le spécimen n" h, anormal p;u' la faible taille de sa petite ])ince. l'est également par la sj)inidation plus faible de la carapace, et |)ar une curieuse malformation du telsou , dévié à son extrémité. La grande pince de ce sp^'cimeu, brisée, nest représentée que par une courte portion basale, mais les dimensions de celte partie sont au moins doubles de celles (pie montre la pince opposée. In spécimen du Musée de Vienne, étiqueté ^P. ruclis i eller (?)n, appar- tient également à la nouvelle espèce ''^ \ ariÉtÉs anatomiques de la PodengÉpiialie, PAR LE PROFESSEUR E.-T. HaMY. Dès le début de ses recherches sur les monstruosités crâniennes '"', Etienne '' Ce spécimen m'a élé gracieusement communiqué par M. le D"^ Adensamer, en même lemps que P. rudis type. Je ne sais si la détermination en a élé faile par Heller. ^■'' Gkoffhoï-Sai.nt lliLAiRE, MéiHoin' sur plusieurs (lijjormalioits du crdiir df riidiiiiiie, suivi d'un essai de chissijicalio» des iiionslres ncépli(des (Méiii. du Mus. dlnst.nat., l. Vit, p. So-iGa, pi. III el iV, 1S21, in-'i°). — Cf. Philosoi/hie minloiniqiie , t. Il, p. 3 à 101 , |)l. \ll. — 26 — Geoffroy-Saint Hilaire avait classé à part, sous le nom de j)odeiicci)Ii(i les , certains sujets atteints d'exencéphalie, et chez lesquels une pai'lie du cerveau avait fait hernie à travers la voûte crânienne, niais demeiu'ait toutelbis reliée au reste de la niasse, demeurée en place, |>ar l'intei inédiaire (Pun pédiculi' plus ou moins long et plus ou moins épais. PoDENCKPiiALE, écrivail-il dans son mémoire de 1820, telp avec cerveau sur tige^'K «Cerveau de volume ordinaire, m;iis hors crâne, porté sur un pédicule cpii s'élève et traverse le sommet de la hoîte cérébrale ; les organes des sens et leurs enveloppes osseuses dans l'état normal ; la boite cérébrale composée de pièces alTaissées les unes sur les autres, épaisses, compactes et éburnées'"^'n Une note fort ancienne deChristopher Krahe, et deux descriptions récentes de Gall et de Serres avaient fourni les éléments de cette formule (lescri|)tive. Le jiremier document était beaucou|) trop vague et la ligure (|ui l'accom- pagnait, trop imparfaite, pour pouvoir être d'aucune utilité dans l'espèce'''. Mais les deux autres constituaient vi'aiment les types de deux variétés téia- tologiques bien distinctes. La pièce de Gall, figurée dans le grand ouvrage sur le Syslèiiie nerreu^v'-''^ et cataloguée depuis lors par le célèbre physiologiste sous le nom fort in- exact d'flcép/aXos. '^^ GEOFrROV-S.Vl.NT ]\\hKlRK, op. cit. , \). 155-156. '•''' Chr. KnAiiE, Tlw description oj a nioHsIriKut^ dliild, hum Frulaij thc s/)" ';/ Felirnanj i68â, ni a villajje ralled Heisfigijer . . . . in South JutlainJ [l'hihaojili. Transacl. .lune i684). ■''' (Iall , Anntnmie et pliysiologie du siisiciiie nerveux en néiicrfd et du cerreuu en purticuVier. i'iiris, 1818, in-fol., t. III. p. -^o, , et pi. XVIII, lij;. .'5. — Elle porlail le n° i3 (lo l;i planche XIV, dans i'édilioii de 1810. '^' Plidoi^ophie (inutoutiijue , t. Il, p. 'i5i-/i5a. — 27 — très raccourcis (courbe front, lot. i () luiilimètres) et surliaissésà un tel point , que la selle turcique déborde quebiue |ieu an-dessus et en arrière de leur biird cDronal. Les pariétaux, nklnils à deux lames minces (lonp;ueur ."jo mil- limètres, la rf>eur 2 -3 millimètres), iri-éfi-ulièrement quadranp;ulaires, lais- sent entre eux l'intervalle considérable dont je viens de donner la impure. L'occipital, enfin, où l'écaillé supérieure n'est plus représentée (|uc par un bord épais, replié en arc de cercle derrière le |)édicide delà tumeur cérébrale, couvre rorifiee anormal, en laissant un vide de 8 millimètres entie la l'ace interne de son écaille et la portion basilaire. C'est [)ar là que le cervelet et le bulbe, demeurés entièrement en ])lace, comnumiquaient avec les lobes c'-rébraux . [)endant (pie les deux lacunes symétriquement ouvertes des deux cotés de la selle turci([ue laissaient passer deux prolon- joements, épais d'un peu moins d'un centimètre et lai'ges de 17 a 18 milli- mètres, qui s'étalaient sous les pariétaux et les frontaux. La podencéplialie est ainsi bien caractérisée, et connue l'ouverture anormale correspond à loiile l'ôtcnduc des salures sagiiudes des |)ari(''taiix. je |»ropose de désijjnr'r cette premièi'e variété sous le nom de jiodnieéplinHc sau'illale <''. Le sujet de Serres, figuré et déciit par Etienne (ieoffroy''', diffère sen- siblement du précédent. Le crâne est moins affaissé, la loge qui contenait les portions (rencé[)liale non déplacées est plus vaste, et Torilice que travei'se le pédicule (jui supporte la tumeur exencépbalienne est de dimensions moindres. Les écailles frontales mesurent près de 3 centimètres de la racine du nez au bregma, et les pariétaux entourent complètement l'orilice, qui ne dépasse guère 2 centimètres en lai-geur et -î-j millimètres en longueur. Seulement il se présente ici nue anomalie d'ossilication extrêmement rare : le pariétal est t'orra:' de deux pièces osseuses et comprend, outre la lamelle quadrilatère analogue h celle du pndencéphale de Gall, une autre petite "' La coltcclion d'analoinie coinparéf du Muséum possède un autre crâne de podencéplialo sa{;illale qui no difloreiait de celui de Gall que par ses dimensions un p<'u réduile.-;, s'il n'était pas en même temps atteint de lissure palatine com- plèlo, avec {{ueule de loiq). Le crâne de ce deuxième sujet mesuro do la racine du nez à la nuque h8 millimètres, comme celui de (Jall ; mais il n'atteint d'un tem- poral à l'autre que 58 millimètres, tandis que celui de Gall en atteignait 70. L'ori- lico exencéphaiiquo est plus arrondi, il a 22 millimètres d'avant en arrière, et 27 millimèlios en travers. On peut voir un Irois'.ème exemple de cotte variété dans la remarquable collectiou du Musée Dupuytren (Ténil. n" 70). C'est ime pièce, malheureusement mutilée, qui vient de Blandin. L'orilice excencéplialiquo a •>.h sur '.\-2 millimètres; les pariétaux y sont surt(ml réduits, de façon à n'eire plus (pie des lamelles antéro-postérieurcs irréguliores, de -S millimèlros de larwur et de 1.") millimètres dr lonjjueur environ. (^) Gf. Méiii. du Musniiii, t. VII, p. 97, et pi. IV, fij;. 1 et 2, et Philoxoijli . ana- tniiilti., I. II, |). /i.5:')-'ir)/j, et pi. XII, fiij. 1 et •'. — 28 lame attachée an IVonlnl loiil le long de sa suliire eoronaie. el qu'b^tienne (ieolVioy-Sainl Hilaire considérait comme un inlerpariétnl. Le pédicule caractéristique du podencéphaie s'élevant ainsi dans la suture sagiltale dilatée, en avant du point singulier nommé ohèlion par Broca, je propose de désigner cette seconde variété anatomique par le nom de podeii- cépliallc obéliale. Je réserve les noms de hunhdatlque et d'e/^cfc/rt/cpour deux variétés inédites que je vais maintenant décrire; je distinguerai, en terminant, comme iinaquc une dernière forme, dont Malherbe, de Nantes, a méconnu la véri- table phice, en la classant parmi les cas de notencéphalie '■^K ■«^se^ Fig. 1. Podcncéphalie iambcliiliqiie. La ■podenci'iihalic himhdntiquc est caractérisée par un orifice correspondant an siège de In fontanelle postérieure (lig. i). Le cerveau (;iit hernie par \\n '') Malherbe, Observation de iiolencéfhalie [Jauni, de la Sirliaii médicidc de lu Soc. (iradémùiue , t. XVI, p. ii et suiv. Nantes, 1889). — 29 — li'ou à peu près cii'culaire, ouvert dans l'angle lainbdaliqiie des deux pa- riétaux. Une partie relativement moins importante de Fcncéphale sort à travers cet orifice, et le crâne, un peu aplati seulement de haut en bas et d'avant en arrière, a une forme à peu près ovale. J'ai observé deux exemples de celte variété de ])odencéplialie. Le pre- mier (lig. i) fait partie de la collection tératolo;;ique que j'ai offerte au Muséum. Le crâne mesure 77 millimètres île lonf]-, 5() de large et bà de haut. La perforation à peu près circulaire ( 1 8 millim. sur 20) est ouverte dans les angles postérieurs et supérieurs des pariétaux et n'intéresse à aucun degré l'occipital. Le second, que l'on peut étudier dans la collection de Breschet au Musée Dupuytren [Tcmt. u° 71 ), est, comme le précédent, un crâne d'enfant à terme, long de 83 millimètres, lai'ge de 70 millimètres, et son diamètre basilo-bregmatique est sensiblement moindre (/io mdlim.). La perforation ovoïde, a peu près régulière (81 millim. de long sur 9.6 millim. de large), est ouverte nu milieu du lambda et enqnèle, celte fois, à peu près égale- ment d'une part sur l'occipilal et de l'autre sur les pariétaux normaleinenl articulés en avant de cette ouverture, sur une longueui- de 26 millimètres. ■^^rrC^^f^. •,4 k . AH ,. :w Fig. Podencépiialie épactale. L(; crâne (jni représente, dans ma classification, hi podciiccpluilic rpaclnle (fig. 2) et qui m'a été donné jadis par feu Giraldès, est à la fois plu> ti'iangnlaire et plus déprimé, et ses trois diamètres sont 69, j'à dhb. L'ouverture, par laquelle une petite partie des hénu'sphères avait fait issue au dehors, est ovale en travers et mesure 00 millimètres de lar- — 30 — g-eur ol 18 millimètres de hauteur. C'est aux dépens de l'épacial quelle s'est produite cetle fois ; la moitié droite de celle portion de l'écaillé occi- pitale a presque enlièreinent disparu. La podciiccphiilie iitiaquc a son siège im peu plus bas. Il y ajuste la même diiïéreuce entre celte variété et l'épaclale qu'entre la variété obéliale et la sagittale. L'orifice par lequel l'encéphale s'est en partie échappé de la cavité crânienne est ouvert nu centre de iécaille occipitale, an niveau de Yiiiion, et un cercle osseux, formé des diverses pièces qui composent normalement l'écaillé, parfaitement soudées d'aillenrs . encadre le pédicule cérébral. L'ouverture, de forme ovale, atteint •? 1 millimètres dans son diamètre ver- tical et 1/1 millimètres transversalement; elle est bordée parmi épaississe- ment en forme de bourrelet. La cavité crânienne n'offre guère, dit Malherbe, que le sixième de la capacité normale. Les fosses antérieures et moyennes de la base sont beau- conp plus i-éirécies que les postérieures. La cavité est aplatie, comme chez les sujets précédents, et la face est fort oblique ''^ J'ai di^à dit que Mallieii)C avait classé à tort la têle ainsi décrite au chapitre de la pndcucépludie. 11 reconnaissait pourtant que. chez le sujet de Geoiïroy-Saint Hilaire, type ihi xénhxUc podciicrphnle , l'écaillé occipitale ne forme qu'un arc de cercle plus ou moins étendu au-dessus de la tunieur, ffle reste de la circonférence étant constitué par l'arc |)ostérieur de l'atlas^. Dans l'observation de Malherbe, comme dans loutes celles qui précèdent, il y a une hernie cérébrale, il y a un pédicule reliant la partie herniée au reste de l'encéphale ; il y a donc podencéphn/ic, et comme l'orifice de sortie correspond, cette fois, à l'inion des anthropologistes, je propose de distui- guer cette cinquième et dernière variété sous le nom ih podcncéphaHe iinaque. En résumé, la hernie exencéphalique pédicule peut se localiser de ciiKi manières différentes : ou bien, en effet, cffe se produit aux dépens de la suture sagittale tout entière {p. sagiwdc) ou seulement d'une partie de cette suture, limitée en a\ant par l'obélion [p. obéliale), ou localisée dans l'angle supérieur et postérieur (p. /^™Mrt/(V/«e). La hernie peut encore se produire aux dépens de l'occipital, soit de la partie supérieure de l'écaillé de cet os {p. épnctalc) , soit de sou centre {p. iniaque). Ces dernières variétés appartiennent d'ailleurs à une période |»lus avancée de l'évolution inirautérine, et l'exencéplialie, se manifestant plus lard, ne produit plus de troubles aussi profonds dans le développement général du squelette crànio-facial. (') La colonno vertébralf est normalement conformée, sauf une liimour de la ip-os- seur d'une aveline sortie de sa coque, que Ton voit faire saillie au-dessous de la septième cervicale. 31 Tumeurs chez des Ai^imau.y aya\t vÉcv i la Mib^ACERiE du Muséum (^Deuxième noie) PAR Auguste Pettit. (Laboratoire de M. le professeur Filhol.) Dans une noie antérieure "*, j'ai déjà eu l'occasion — envahie pai' un ("arciiioiuc alvéolaire; eu aucun [>oiul , il uo sujjsisle de traces de la siruclure nor-male. '.]. Epilheiiomd du corps tlu/roïdc chc: une Sari<>uc [Didelphys virpiniana Sliaw. d). — Le volume du corps Ihyroïde es! considérableineut augnienlé; le lolte droit a, environ, 05 millimètres de longueur; le gauche, 4o; l'épaisseur, variable suivant les |)oinls envisagés, atteint la à lo milli- mèlres; la surface de la glande esl parcourue par de grosses veines dila- tées''J. Sur les coupes, le tissu conjonctif (h'Iimiie une série d'espaces irrégn- liei's, dont le dessin général rappelle assez exactement ce qu'on ol)serve h l'élat normal: dans cpielques-uns de ces derniers, on retrouve même la structure habituelle : une couche é])illi('liale périphérique eniourant un bloc de subslance colloïde. Mais, dans la plupart des cas, les dispositions sont tout aulres : le revê- lement épitliéiial a proliféré et forme des masses qui ne lardent pas à i-enq)lir l'alvéole tout entier; les masses de substance colloïde soni , en effet, iaj)idement détruites par ces éléments de non \ elle formation. Le processus est particulièrement net en certains poinis; Tépilhélium hyperplasié forme une série de couches . dont les plus cenli'ales sont au contacl de la sub- slance colloïde; celle-ci présente, à sa surface, une série d'excavations, don! la foi-nie correspond exaclement à celle de la cellule située à ce ni- Ncaii. La niasse colloïde est ainsi creusée d'une série de petites cavités, de formes très variables, mais toutes réunies les unes aux autres par des Iran- silions insensibles. Réduite, au début, à une lentille plan convexe, re\ca\alion ne larde pas à acquérir une forme irrégulièrement sphérique. Finalement, ces phénomènes ont pour résultai la disparition de la sub- stance colloïde et la constitution de cordons épilhéliomateux pleins. h. EphheVioma clic: un Parado.vurc (Paradoa-urus tijpus F. (luv. d). — \ rexcoption des capsules surrénales, des reins et de la \essie, lous les oreanes de la ca\il(' abdominale conslituent une masse conqiacte dans iaipiclle on ne distingue guère ([ue le foie et les intestins; on ne retrouve plus de traces du pancréas, de la i-ile, ni de l'estomac; à la coupe ma- crosco|)ique, on retrouve, en cerlains points, la lumière du canal digeslif: le néoplasme esl form(> par y\y\ tissu blanchâlre parsemé d'exsudats et d'in- farclus hémorragiques. Dans ces condilions, il est inqiossible d'indiquer l'origine du iK'oplasuic, dont le retenlissement est manifeste dans lous les autres organes. Sur de larges coupes intéressant les parties centrales, la liinieiu' apparaît limitée par une en\elop|)e de lissu conjonclif: elle est coiisliluée par des masses épithéliornaleuses, baignaiil ilans des exsudais ''' Il m'a été impossible de liouver les pnrathyroïdes. — n — siiiipiiiiis à Ions les slades do réj^ression ( ht-nioiTa^ios rcîceiilos, caillols organisés, etc.). Co.s dernières so composent ssus, la misère physiologiqne é'Iait extrême, l'émaciation très accusée, ainsi ([u<' la dégénérescence ganglioii- naii'e. PrOVRIÈtÉs PinsiOLOGIQUES DU VEMN DE CoELOPELTIS INSIGNITUS. All-niTÉS /.OOLOGIQUES DES OpiSTHOCLYPnKS , PAR M. C. Phis\lix. Dans un précédent travail ''>, j'ai attiré Tallention des zoologistes sur rutilit(' et rimportance des caractères physiologi(pies pour la classilication des espèces, et j'ai montré t[ue les (lonleuvres agly[)liodontes Tropiiiotiis na- trix et Trop, vipcrinus , par la sécrétion de leurs glandes labiales et par leur sang, ont avec les Vipères les plus grandes affinités. Jusqu'alors, pour étu- dier ces aHinités, on s'en était tenu au critérium anatomique : c'est le squelette ([ui servait à établir les [toints de couqiai-aison. C'est ainsi que (i. A. Boulenger, se basant sur les caractères tirés des dents et du cràn(!, établit la filiation des Aglypliodonles aux Protéroglypbes, d'une part, en passant par Boodon et les Élapines, et des Aglypbodontes aux Vipéridées, d'autre part, en passant par les Opistlioglyplies. La plujiart des auteurs ont adopté ces vues. C'est dans le but d'en appi-écier la valeur que j'ai entiepris ime étude de pbysiologie conqiari'e des glandes labiales et du sang cliez les (Jphidiens. En ce qui concei'ue la position systématique des Opistlioglyplies, j'ai donc recherché si les propri(''lés physiologiques du venin de c^s ani- maux étaient réellement intermédiaires entre celles du venin des Vipères et des Couleuvres. Les seules expériences relatives au \enindes Opisthoglyphes sont celles de M. le professeur L. Vaillant et de S. Jourdain. Dans un mémoire publié en iS8-î<'', M. Vaillant a signalé la grande activité du venin d'un Opistboglyphe, le Nasique (Dr (/oy^/t/syjrasmMs). Il a vu ''' La substance renl'orniéo dans ces vacuoles s'étanl dissoute dans les réactifs, il ne m'a pas été possible d'en déterminer la nature. '•-) Bidl. du Muséum (Vhist. iiat., 189^1,1. H; 189(3, p. o.'i'i. '■■'' L. Vaillant, Mémoires publics par la Société philomalliiquc à l'vcasion du cen- h'iudrr (If sa fondât mil , ( "jSS- 1 8S8. Muséum. — vi. -^ — :}d — 1111 L('zard inourir liuil uiinuk's après rinlroduction des crocheLs, avec des symptômes de paralysie, des Ireniblemeiils el des convulsions. S.Jourdain''' faisant mordre de petits Mammifères et des Oiseaux pjir la Couleuvre de Montpellier les a vus p('rir rapidement. D'après cet auleuj-, le venin de cet Opisthoglyplie a une activité comparable à celui de la Vi- père. Les expériences que j'ai entreprises -' pour analyser les caractères phy- siologicpies du venin de la (louleuvre de Montpellier m'ont conduit à ce résultat inattendu , qu'il n'a aucune espèce d'analogie avec celui de la \ ipère, mais qu'au coiilraire il se rapproche beaucoup de celui du (lobra capello. Expérience I. — Une glaiulo de (Àplopcltis insignitus (jiii vient de mourir à la Ménngerie des Ikpliles est mise à macérer dans deux cenlimèlres cuhcs d'eau gly- cérinée. Viiigl-quatre heures après, on injccla sons la poaude la cuisse d'un Cobaye la totalité du li(iuidc de cette macérai ion. Dix niiimtes à peine s'étaient écoulées que l'animal est aiïaissé sur le ventre, la respiiation est diUlcilo, il y a de l'Ii.per- sécrétion lacrymale. lîientcM la respiration se ralentit considérablement, devient saccadée el s'arrête. Le cœur continue à battre pendant deux minutes environ. Autopsie. — Légère inlillration gélalincnsc au point d'inoculation. Les oroiliettes battent encore vingt minutes après la mort. (Jaiilot noir dans les doux ventri- cules; le sangqui s'écoule du cœur se coagule en une minute. ExPÉBiENCE IL — Ou fait une deuxième ma'i'ration de la glande précédente dans un centimètre cube d'eau glycérinée, et on Tinocnle ilans la cuisse d'un Cobaye. Le premier joui-, on n'observe d'autre symptôme qu'une légère élévation passa- gère de la température (o", 7) et un peu de gonflen)eut au point d'inoculation. Le deuxième jour à 9 heures, on ne remarque rien d'anormal; à 9 heures /i.^), en prenant sa température qui est à peu près normale (38°, 6), on s'aperçoit que l'animal a de la peine à respirer, des mucosités s'échappent en abondance par le nez; les eUbrts de vomissement sont fréquents. A 10 heures, la respiration est de plus en plus pénible: elle est perceptible à distance; éternuements et hoquets. \ 1 heure, même état, agitation, l'animal lève la tète el fait des ellbrls pour aspirer 1 air. Le troisième jour et quatrième jour, même dillicullé à respirer, mucosités dans les narines, la température reste basse : 33",."> et 3.'j",7. Le cinquième jour au malin, on le trouve mort. A l'autopsie, on trouve les poumons très congestionnés et un nodule héjjatisé dans le poumon gauche. Il es! à peu près certain, si l'on compare ces résultats avec ceux de l'expé- rience VI, que les symptômes observés le premier jour étaient dus au venin, mais il est possible qu'une infection jjulmonaire soil venue ensuite se grefler sur les accidents primitifs et ait été la cause réelle de la mort. '•' S. JoiiiDAi.x , Comptes Rend. Ac.dcs Sciences, t. (iVXIII, p. •!07. <-' J'adresse tous mes remercimcnts à M. le Professeur Vaillant et à \l. Calieii iMingaud pour les animaux qu'ils m'ont olili;;eammenl fournis. — 35 — Exi'ihîiENCK III. — Un (Jœlupeltis iiisigiiitiis de grosse taille (longueur i in. 27, pouls /i.3o grniMuies) fut dérapité, et la l("'le mise dans l'eau glycérinée nie fut envovée par Galieu iMingaud, de finies. Les doux glandes disséquées sont mises dans un centinièlre cube d'eau glycérinée. Pensant que le venin avait en grande partie diffusé dans la glycérine, pendant le trajet, j'inocule la totalité de la iiia- cératiou glandulaire à lui (Cobaye. Au bout de sept à buit minutes, l'animal tombe sur le flanc, la respiration devient agonique, puis s'arrête. On note quelques niouveiuents convulsifs. Le cœur continue à battre; pendant liuit minutes, on perçoit ses batlements à la main. Trente minutes après l'inoculation, on lait l'au- topsie: on observe encore quelques battements du ventricule, les oreillettes con- linueiil à ballre régulièrement. Le sang se coagule en deux minutes. Légère inllllration incoion' au point d'iiioculation. dette première série d'expériences donne des indications très nettes sur les caractères de i'envenimatiin par le \eniii de Cœlopeltis : ils sont bien différenls de c nx de l'envenimalion vipéricpic. Les accidents locaux sont peu accentués; rinlillralion incoloi'o du (issu conjonclil" ressemble à celle (pie produit le venin de Cobra: ([uaul aux symptômes oénej-aux , ils se ma- nifestent, dès le début, par des troubles nerveux graves, de rhvpersécrétion lacrymale, sali va ire, une gêne respiratoire cpii aboutit bientôt à un arrêt brusque de la respiration. Pour compléter ces résultats, il reste à examiner un certain nombre de cpiestions relatives à la toxicité du venin, à c!'ll<> du sang, h rintluence du cliaulVage, à l'immumsation, etc. J'en ai abordé quelques-unes dans les expériences suivantes. Elles ont été faites avec les glandes venimeuses enlevées à un animal vivant, et mises en macération dans 3 centimètres cubes d'eau distillée cbloroformée. Expérience IV. — S. h beures 20, on inocule à un (lobayo femelle, pleine, de 53o grammes, o"()5 de la macération de glandes fraîcbes de Cœlopeltis préparée comme il vient d'élre dit. V h beures .35, on l'examine, la respiration est nor- male; à II beures 38, la marcbe devient difluile, les pattes, les postérieures sur- tout, restent écartées, les mouvements sont incoordonnés et bientôt impossibles; l'animal s'affaisse sur le ventre, respire de plus en plus lentement et irrégulière- ment, cl enfin, à /i beures A-3, il axpbyxie; il tombe sur le flanc complètement flasque, avec de petites secousses cloniques des membres; salivation. A d beures /i.j, la rcspiralion est arrêtée, il parait mort; cependant le co'ur bat encore pendani trois minutes. A ce moment , la température, qui était de Sg",/! avant l'inoculation, est descendue à .3 8°, 5. Autopsie. — Légère infillralion gélalineuse incolore au point d'inoculation. Les ventricules soûl distendus, immoliiles, les oreillettes ballent. Le foie et les reins, l'iniestin grèle et les capsules surrénales sont congeslionnés. Les poumons sont 1res congestionnés, el il y a un peu d'empbysème sous-pleural. Sur le fœtus prêt à naiire, les oreilleltes ballenl, les venlricules sont arrêtés. EM>É1UE^CE \. — On fait la même expérience que ci-dessus, mais avec une dose plus de trois fois moindre (o'^a), qu'on inocule dans la cuisse à 5 beures la. a. — 30 — A 5 heures 20, un peu de salivation; cjuand l'animal couil , on observe quelques mouvements incoorclonnés du liain de derrière, comme de brusques soubresauts; bientôt ia respiration est gênée, et l'animal ouvre la gueule pour aspirer l'air; à .") heures 2 5, il s'affaisse sur le ventre, la tête repose sur le sol, les pattes restent écartées; mouvements incoordonnés, paralysie de ia pnlte inoculée qui traîne en arrière; à 5 br-ures 18, l'axpliyxie commence; salivation, larmoiement. A 5 heures 3o, l'animal est sur le flanc et ne tarde pas à mourir. On perçoit les battements du cœur encore pendant cin(| minutes après la mort. A l'autopsie, mêmes lésions que précédemment. Ce chillre de o'"'-2 représente la quinziènie partie de la maee'ratioii entière des deux [{landos de Cœlopehls, et c'est, à peu de chose pr.''S, la dose mortelle miniiiium. Avec o" 1 /( , on provoque encore quelquefois la mort, mais, avec des quantités moindres, l'animal survit. Maljiré la orande diUérence des doses employées, la mort est survenue dans un délai très court, variant de dix-huit à trente minutes. 11 est très rare que les s\ nip- lômes d'inloxicatinn durent pendant plusieui's heures; cependant, j'ai pu ohserver uii cas dans letpiel l'animal n'a succombé ([u'au bout de vingt- (juatre heures. Les conditions de l'expérience se rap[)rocliaienl beaucoup de celles de l'expérience III. Expérience VI. — Les deux glandes qui avaient servi à l'expérience ui furent mises en deuxième macération dans 1 centimètre cube et demi d'eau glvcérinée, pendant huit à dix jours, et le liquide fut inoculé à un Cobaye en trois doses éche- lonnées, de 11 heures à 5 heures 3o. Les symptômes d'empoisonnement ne com- mencèrent à se produire qu'à 6 lieures 5o , sous foime de hoquets et de salivation; à 10 heures, la salivation persiste encore un peu; léger rlioncus, mais il y a un mieux sensible. Le lendemain matin, vers 10 heures, la respiration est très pénible, raie et profonde {ho respirations par minute). L'animal no peut plus marcher, il est affaissé sur le ventre, les pattes écartées, la tête tond)e sur le sol: tempéra- ture : 35 degrés. Mort à lo heures A5. A l'autopsie, lésions ordinaires, poumons très congestionnés, surtout vers les lobes supérieurs. Le procédé de la macération des glandes ne peul évidennneni pas donner la mesure vraie de la toxicité, mais, comme il a été enqilové déjà pour étudier le \enin de la Couleuvre ordinaii'e, il permet de comparer le mode d'activité des deux venins. On sait ([lu^ pour (uer un Cobaye dans un délai de cinq à six heures, il faut injecter le produit j)lical)le au venin de ^ ipèi'e l'est aussi au venin de Couleuvre, puisque ces deux venins agissent de ia nuMiic m;mirre. Les diU'érences entre le venin de (lœlopellis et celui de — 37 — Vi[)èi'e et de Couleuvre se poursuivent si ou les soumet à Taetion de la cha- leur. Taudis que ces derniers s'atle'nuent de 70 à 90 degrés, d'autant plus que la températuie est plus élevée ou la durée du chaulTage plus grande, le premier, au contraire, reste inaltéré après une éhullilion de quinze à vingt minutes. Les expériences suivantes vont nous permettre d'apprécier ces diilerences. L'atténuation du venin de Vipère par la chaleur étaut suffi- samment connue, il suffira de comparer les venins de Couleuvre et de Cœlnpeîfis, ExpiÎRiENCK Vil. — On Inil mucërer pondant vingt-quatre lieiires, dans () centi- mèties cii])es d'eau glycériiiée, six glandes à venin de Couleuvre à «(illier, de dimensions moyennes. On ajoute au liquide très visqueux ainsi oiitenu h centi- mètres cubes d'eau distillée cl on inocule deux (Cobayes, l'un avec 5 centimètres cubes de ce produit glandulaire tel quel, l'autre avec 5 centimètres cubes de ce même liquide maintenu dans l'eau bouillante pendant huit minutes. Tandis que le premier Cobaye est mort en liuit heures avec un abaissement de température de 39°,9 à Sa'iO et les symptômes ordinaires de l'envenimation vipérique, l'autre est resté très vif; toutefois il s'est produit un gonflement au point d'inoculation et un abaissement passager de la température de p. degrés. Le lendemain, l'animal est très bien portant. ExPKRiEXCK VHI. — Une macération de glandes de CwItipclliK , la même qui a ser\i dans les expériences IV et V, est maintenue dans une pipette fermée pendant quinze minutes dans l'eau bouillante, puis elle est inoctdée à un Cobaye, à la dose de o"!î. Dix minutes après, l'animal s'affaisse sur le ventre; il est pris de tremble- ments avec secousses des membres et incoordination des mouvements; la respira- tion est un peu ralentie, cependant on compte iMicore 100 mouvements respira- toires par minute; puis, brusquement, une minute après, elle devient asphyxique et s'arrête; salivation et larmoiement. A ce moment, le cœur bat régulièrement et fort : 100 pulsations par minute; mais il ne larde pas à s'atfaiblir, jusqu'à In mort qui survient dix-buil minutes après l'inoculation. Le chanllage à 100 degrés, pendant quinze minutes, ne produit donc aucune atténuation du venin de Cœlopcllis. Ou sait f[u'il eu est de même pour le venin de Cobra. Faute d'animaux en quantité suffisante, je n'ai pu rechercher à quelle lempt-rature il faut porter ce venin de Coleopeltis pour en détruire la virulence; mais cette granile résistance à la chaleur, ainsi que les caractères de l'envenimation, suffisent déjà pour montrer une ana- logie évidente avec le venin de Cobra. Cette analogie se poursuit si l'on compare la toxicité du sang dans les deux espèces. On sait que l'enveni- matiou produite par le sang chez la Vipère, la Couleuvre et le Cobra est de même nature que celle du venin correspondant. Pour le (]œlopellis , il en est absolument de même. ExPKiUExcK IX. — Un Cœlopelfis insignitus en captivité et à jeun diq^uis di^nx mois est saigné par le cœur. Le s('rMm chargé de globules est inoculé, à la dose di' — 38 — trois centimèlres cubes, dans la cuisse d'un (iobaye. A part de la douleur el de la paralysie de la patte, ce (Jobaye n'a pas éprouve de symptômes d'envenimation pendant deux heures. 11 n'a pas été observé de 7 heures du soir à 11 heures le lendemain matin. A ce moment, il ne parait pas malade; on lui inocule alors, dans la cavité abdominale, trois centimèlres cubes du même sérum. Au bout de cincj minutes, la salivation commence, !a respiration se rali'ntit (So par minute), et il meurt en dix minutes avec les mêmes symptômes, déjà plusieurs lois décrits. Autopsie. — OEdème gélatineux à la cuisse, légèrement teinté par riiémoglo- hine du sang injecté. Congestion inllammaloire énorme de l'estomac el de l'intes- tin. Foie, reins et poumons congestionnés. Congestion vive de la trachée et du larynx, avec mucosités spumeuses dans le larynx. Un peu d'emphysème sous- pleural. Les substances actives contenues dans le sang du Cœlopcliis ont donc les plus grandes analogies avec celles de la glande labiale supérieure. Résis- tent-elles comme le venin à une température élevée? Pour résoudre cette question, il faudrait un certain nombre d'expériences; je n'ai pu encore en faire qu'une, dans des conditions dél'avorables. Néanmoins je vais en ex- poser les résultais. ExPKRiENCF, X. — Ce qui reste du sérum cliargé de gloltnles du Cœloppltift de re\|)érience IX (environ 3" 5) a été addilioinié de c[uel(jues gouttes de chloro- forme et conservé pendant la nuit, à la glacière. Le lendemain , il est complètement (oagulé. Le coagulum est lavé avec un peu d'eau distillée et exprimé à la presse; le liquide rosé ainsi obtenu est chauiré à 58 degrés pendant quinze minutes et inoculé à ii heures 10 dans la cavité alidominale d'un (]obaye. Au bout de dix minutes, l'animal a dn hoquet et fait des ellorts de vomissements, et il perd sa vivacité. L'observation n'a pas été suivie de midi à 2 heures. A ce moment, l'ani- mal a un peu de salivation, mais il est beaucoup plus vif; l'amélioration va crois- sant, et, le soir, il est revenu à l'état normal. (Juarantc-liuit beur(>s après, il est ('■prouvé avec o"a de venin, et il succombe en seize minutes avec les symptômes caractéristiques de l'intoxication. Il est probable qu'uuo ])arlie de venin était restée adhérente au coagu- lum globulaire. En tout cas, la faible quantité dissoute dans l'eau de lavage n'a pas été détruite à 58 degrés et' a produit quelques accidents d'enveni- mation, mais elle n'a pas sufii poui- iunnimiser l'animal contre une dose mortelle. Cette immunisation est du reste diliicile à obtenir; quelques expé- l'icnces dans ce but ne m'ont donn" que des résultats négatifs. De Tensemble des faits exposés dans celte note, il résulte que le venin de Qvhpellis iiisif^niliis dilTère totalement du venin de Vipère et de Cou- leuvre, et se rapproche beaucou[) de celui de Cobra. C'est là, à n'eu pas douter, un caraclèi'o de jireniier ordre ([ui ne |»eul être négligé au point de vue de la place systématique à donner aux Opisthnglyphes dans la classifi- — 39 — cation ot dnns la lilialion joënéaiogique des espèces, il esl évident c[ne deux venins dont la naline et l'action jihysiolngique sont dissemblables sont élaborés par des cellules glandulaires de structure et de fonctionnement dilTérents. Le mode de développement et rhistogenèse de ces cellules glan- didaires pourrait donc fournir des renseignements plus importants que la position relative des dents sur le maxillaiie. Ce sont des caractères qui n'ont pas encore été utilisés pour la classification des Reptiles venimeux. Quels que puissent r[v>' les résultats de celte étude anatomicjue, ils reste- ront subordonnas à ceux que fournit l'analyse physiologique. La nature et les proprii'tés du venin exercent sur les nifeur.-;, sur le mode de nutrition, sur le sang, sur l'organisme enli-r du Reptile une telle influence, que les caractères tirés de son étud<' dominent tous les autres. D'une manière géné- rale, il est à prévoir que l'analyse comparative des fonctions pourra jouer, dans la classification des êtres, un lôle aussi important que celle des con- nexions anatomiques. En atlendant, et comme conclusion de cette étude, nous admettrons ([ue les Opistlioglyphes ne sont ])as intermédiaires entre les Vipéridées et les Couleuvres aglyphodonles, mais bien i)lntôl entre celles-ci et les Golubri- dées ])roléroglyphes. Sur les wdules youRniaiEns du placente des Uriculaires , PAR M. Pn. VAX TlF.r.lIEM. On sait tout l'intc'-rél qui s'attacbe aux Utriculaires (Ulricularid Linné), en raison de la singulière conlVuiiiation de leur corps végétatif. Elles n'ont pas de racines. Ce sont les tVuilles qui en remplissent les fonctions, toutes les feuilles, également découpées en segments filiformes, si elles vivent submergées dans l'eau, comme notre Utriculaire commune, seulement cer- taines feuilles, différenciées en filaments, si elles croissent sur la terre, sur la mousse et sur l'écorce des arbres, comme la plupart ties espèces tropicales. Ces mêmes feuilles produisent aussi des ascidies diversement disposées, sort-s de petites outres qui ont fait donner leur nom à ces plantes et dont le rôle a élé et est encore très discuté. La tige a sa stèle toujours plus ou moins étroite et plus ou moins simplifiée dans sa structure, mais la (h'gradation y atteint son maximum lorsqu'elle est submergée. Il y a déjà trente-deux ans que j'ai signalé, dans fUtriculaire commune, cette extrême réduction de structure (h' la tige submergée, en montrant qu'elle est bien réelbment provoquée par le milieu aquatique, puisqu'elle cesse brusquement dans les rameaux aéiiens florifères, pour y faire place à la structure normale'''. '•' Pli. Vax Tieghem, Analomie de ITtrintlairc rommniie (Comptes rendus, 2.3 novembre i SfiS). — ZiO — D<'jà si remarquables au point de vue véjjétatif, cos plantes oflVent aussi dans Forganisation llorale, notamment dans la structure du pistil, quelque chose de singulier, une disposition jusquici sans exemple, que j'ai observée l'année dernière au cours de mes recherches comparatives sur la structure de l'ovule et sur laquelle la présente petite Note a pour objet d'appeler l'attention. Le pistil des Utriculaires , et en particulier de TU. commune (U. vid- garis L.) qui a fait l'objet principal de mes observations, est formé, comme on sait, de deux carpelles antéroposiérieurs, ouverts et concrescents bord à boi-d dans presque toute leur longueur en un ovaire uniloculaire, surmonté d'un style termin(' par deux stigmates inégaux, le postéiieur plus petit et lisse, l'antérieui- plus grand et couvert de poils. (^Iiacun de ces deux car- pelles produit à sa base u'ne protubérance en forme di' talon , et ces deux talons, concrescents dans toute leur longueur comme les carpelles eux- mêmes, forment ensemble une colonne dressée dans la loge unique. Cette colonne est fortement l'enllée en sphère au sommet, et le renlleinent descend le long- de la colonne en forme de chapeau d'Agaric, de manière à remplir presque entièi-ement la cavité ovarienne. Toute sa suriace est cou- verte de petits ovules serrés les uns contre les autres. En un mot, c'est un placente central libre, pareil à celui des Primulacées, par exemple. Les ovules sont analropes, sessiles, à raph(' sup(>rieur et micropyle inlé- rieur en contact avec le placente, épinastes par cons('quent. Ils n'ont cpi'un seul tégument, plus épais du côté du raphé, où il a huit assises cellulaiies, que du côté opposé, où il n'en a que six, et s'amincissant en biseau autour du micropyle. Le raphé y est dépourvu de mérislèle, le rameau des mé- ristèles placentaires rpii lui est destin(' s'arrètant avant d'y pénétrer. L'épi- derme interne du tégument est nettement dilTérencié, formé de cellules très courtes et très allongées l'adialemenl. Le nucelle rst très mince, n'ayant qu'une série axile de cellules, revêtue par l'épiderme. Dès qu'elle se déve- loppe, la cellule mère de l'endosperme, ou prothalle femelle, qui est la troisième cellule de la série axile, attaque et digère non seulement les deux cellules supérieures, mais encore l'épiderme dans toute sou étendue, de ïuanière à venir s'appliquer contre la face interne du tégument. Le nucelle se trouve alors avoir dispai'u comme tel. En un mot, l'ovule est ténuinucellé, ou transnucellé, et unitegminé. Sous ce rapport , bien qu'elles aient le même mode de placentation , ces plantes diffèrent beaucou]) des Prinuilacées et des familles voisines, où l'ovule est, comme on sait, transnucellé et biteg- ii)in(''. Dans le placente, en face du micro])yle de chaque ovule, il se forme, sous l'épiderme, par recloisonnemenlde quelques cellules corticales externes, qui s'allongent perpendiculairement à la sui-face, un groupe sphérique ou ovoïde de cellules plus petites, pleines d'(ni protoplasme granuleux et sombre, mais sans amidon. Les nodules ojtaques ainsi constitués sont à peu près — /il — aussi ,oros que les ovult^s. Cliacuu d'eux est un ii'servoir uutrilit. destiné à alimenter le développement ultérieur de l'ovule correspondant. En effet, aussitôt l'œuf formé comme d'ordinaire, la f>Tande cellule de l'endosperme, encore indivise, s'allonf|e, traverse le micro|)yle et vient appliquer son extrémité élargie, avec l'œuf qui s'y trouve attaché un peu plus bas, contre l'épiderme du placenlc Elle s'y sonde intimement et le presse d'abord en le rendant de plus en plus concave à cet endroit; j>uis elle l'attaque, le digère et vient se mellre en contact direct avec le nodule. Peu à peu elle en attaque aussi et en digère progressivement les cellules, avec les réserves albuminoïdes qu'elles renferment, en s'y enfonçant de plus en plus profondément. Finalement, elle le n'sorbe |)resque tout entier en s'y substituaiil. Elle s'arrête alors, sans pouv:)ir pénétrer plus prolon- dément dans le placenle; à ce moment, en effet, les petites cellules nutri- tives qui bordent le nodule sur sa face interne bombée se trouvent avoir durci et lignifié leurs membranes, de niiinière à former une calotte résis- lanle qui s'oppose de ce côlé à l'allongement ultérieur de l'endosperme. En même temps qu'elle s'allonge ainsi par son sommet dilaté dans le nodide placentaire, la grande cellule de l'endosperme s'allonge aussi par sa base amincie dans l'épaisseur du t('gument, sous la chalaze primitive. Cette base se dilate (f abord en une amj)oule, qui attaque ensuite et digère une à une toutes les assises sous-jacentes du tégument, à l'exception de l'épiderme externe, qui persiste i^eul. Au dél)ut, la cellule mère de ralbuaien puise donc à la fois par ses deux bouts sa nourrituiv dans les tissus voisins, qu'elle digère en s'y sub- stituant par son .sommet dans le placenle, différencié Ircalement à cet effet, par sa base dans le tégument de l'ovule. Ainsi nourrie, elle se cloisonne à plusieurs reprises transversalement ; les deux cellules extrêmes, renllées en ampoule, ne se recloisonnent pas et se bornent à diviser en deux leur gros noyau; les autres se recloisonnenl dans les Irois directions et produi- sent l'albumen. En même temps, l'œuf s'allonge, se cloisonne et engendre le suspenseur et l'embryon. Plus tard, l'albumen, à son tour, attaque et digère sur ses flancs, une à une, toutes les assises du tégument, à l'exception de l'épiderme externe, qui sul)siste seul pour former le tégument de la graine. En dernier lieu, l'embryon atlacpie et digère cet albumen, qu'il fait disparaître complète- ment, de manière h venii-, à la maturité, s'applicpier conli'e le tégument séminal. La graine mûre est donc dépourvue d'albinuen. En utilisant à cet effet les ressources de l'Hei-bier du Muséum, j'ai pu constater fexislence des nodules nourriciers du placenle dans plusieurs autres espèces d'Utriculaires, les unes sidimergées, comme l'U. intermé- diaire ( U. hitcr média Hayne) , l'U. gibbeuse ( V. gihha L.) , les autres terres- tres, comme l'U. cornue {IL corimta\\n-\\.), ou é'j)iphytes, conmiel'U. réni- forme [U.rcniformls A. S' Ilil.). Cette disposition paraît donc bien conunuue — ^2 — à toutes les espèces de ce vasle genre, qui en compte, comme on soit, plus fie deux cents. Bien qu'ayant la même conformation du pistil et le même mode de pla- centation que les Utriculaires, ni les Genlisées {Goilison A. -Saint HUaii-e), noIammeiU la G. dorëe {Cf.aurca 4. -S' Hil.),ni les Polypoinpliolices {Pohj- /;oîH/)//o/7,r Lehmann). notamment la P. multifide {P. viultijida MùWev) , qui sont pourtant aussi munies d'ascidies et de'pourvucs de racines, ni les Grassettes (P/«g7«VM/rt Toiuiicfort). en particulier la G. vulgaire [P. nif- gnrk L.), qui sont, au contraire, dépourvues d'ascidies et munies de racines, ne possèdent de nodules nouri'iciers dans leur placente central. Celte singulière disposition paraît donc propre au geiu'e Utriculaire, à l'exclusion de toutes les autres Utriculariacées. Ces observations e'taient faites depuis quelque temps déjà lorsque j'ai eu connaissance d'un mémoii-e sur le développement de la graine des Utricu- laires pul)li(' deux ans auparavant, en 1897, par M. Merz >''. Utilisant les matériaux l'apportés de l'inile et de l'Amérique du Sud jiar son maître, M. le professeur Gœbel, de Munich, ce botaniste a pu étudier la structure du placente et des ovules dans dix espèces d'Utriculaires exotiques, les unes terrestres, comme l'U. affine {U. «^««s Wiglit ) . etc. , les autres submergées, comme ru. enflée {U. inflala Walt.), TU. stellaire {U. steUaris L.), etc. Chez toutes, il a constaté la présence des nodules placentaires, qui avaient échappé à tous les auteurs précédents, et encore à M. Kamienski en 1891 ■''. Il les a désignés tour à tour sous le nom de "tissu glandideuxn [Driisciigcirrbr') ou de fftissu nulritiln (Nàhrgewebe). Il a vu. décrit et représenté, dans une série de bonnes figures intercalées dans le texte, comment la cellule mère de l'endosperme, après avoir résorbé tout autour l'épiderme du nucelle, s'alloUjOe à travers le micj'opyle ju-qu'au contact du ])lacente ; comment, l'œuf formé, la cellule mère de l'albumen enfonce son sonunet dilaté, qu'il nomme un suçoir {Haustnrmm) , dans le nodule correspondant, qu'elle ré- sorbe peu à peu; comment, enfin, cette mi'me cillule introduit sa base di- latée en amjioule, qu'il nonnne également un suçoir, un suçoir antipo(li([ue (Aiitipodicii/iausloriuiii), dans l'épaisseur du tép,ument. (|u'elle résorbe aussi progressiv(Mnent. En outre, il a niontré conunent. plus tard, une assise supérieure de Talbumcn située dans le prolongement de l'épiderme externe, seul persistant, en définitive, du tégument ovulaii'e, se subérise. conqilète le tégument séminal à cet endroit et permet ainsi à la graine de se séparer de l'ampoule terminale, qui reste incluse dans le nodule placentaire. Par suite de ces recherches antérieures de M. Merz, l'intérèl de mes propi'es observations se trouvait tellement diminué, que j'avais résolu tout C' ^1. Merz, Untersnchiingen ûhcr dii- Siuncnentwickchniir dcr Utricularieen (Flora, t. 8^1, p. 09; 1897). W Dans Engleh : Nat. PJÏnnzenfam. , IV, 5 b, p. 108: 1891. — 43 — d'abord de ne pas ies publier. Si je m'y décide tout de même aujourd'hui, c'est parce cpie, ayant été' faites indépendamment de celles de M. Merz, elles peuvent lem- servir de contrôle et de ve'rification : c'est aussi parce que, le travail de M. Merz n'ayant porté que sur des espèces exotiques , il n'était peut-être pas inutile de s'assurer directement et de faire voir que nos es- pèces indigènes, notamment l'Ltricnlairc conunune, sont le siège des mêmes phénomènes; c'est encore parce que plusieurs points de détad pa- raissent avoir échappé à l'attention de M. Merz, notamment l'origine sous- é|)idermicp.ie des nodules noui'riciers , à la formation desquels l'épiderme qui les recouvre ne participe pas, ainsi que la production de la calotte lignifiée qui entoure finalement l'ampoule mieropylienne et empêche son allonge- ment ultérieur; c'est enfiu pour essayer d'attirer de nouveau et plus fortement l'attention des embryogénistes sur un ensemble de dispositions dont ou ne connaît pas jusqu'ici d'autre exemple, et {|ui vient, pai' consé- quent, accroître encore l'intérêt, déjà si grand, qui s'attache par d'autres côtés au genre Utriculaire. A cet égard, il est pourtant nécessaire, en terminant, de faire une dis- tinction. Quand on dit que le fait présenté par ies Utriculaires est encore aujour- d'hui sans autre exemple, il ne s'agit, bien entendu, que de la production des nodules nom-riciers dans le placente et de leur digestion ultérieure par l'ampoule terminale, par le suçoir micropylaire de la grande cellule de l'endosperme. En elfet, l'ampoule basilaire, le suçoir chalazieu ou antipo- dique de cette cellule et la digestion progressive exercée par lui sur le tégument ovulaire sous-jacent ont été retroiivés depuis dans plusieurs autres familles de Gamopétales, avec les mêmes caractères que chez les Utricu- laires. C'est ainsi que, tout récemment, l'existence d'un suçoir chalazieu a été constatée chez les Scrofulariacées. Gesuériacées, Pédaliacées, Plantaga- cées, Canqjauulacées , Di])sacacées, pai- M"" G. Balicka ''', et chez les Composées par M"' M. Goldtlus ^-^, Chez ces mêmes plantes, on observe souvent aussi une ampoule terminale, un suçoir micropylien; mais ce suçoir se borne à digérer la région supérieure du tégument ovulaire; rare- ment, comme dans la Torénie {Torcnin L.), il ronge le funicule; jjmiais il ne s'enfonce dans l'épaisseur du placente pour y chercher une noiu-riture préparée à l'avance et accumulée pour lui en une place déterminée. C'est donc à cette foi-mation de nodules nourriciers dans le placente que se ré- (!uit, en dernière analyse, le caractère propre des Utriculaù'es. ■') Giilirielle Balicka-Ivanovska, ContrihutioHs à l'étude du sac embryonnaire chez rirtniiii':: Gamopétales (Flora, LXXXVI , p. Ay; l'Sgg). '■-' M.itliikle GoLDFLPS, Sur la structure et les fonctions de l'assise épithéliale et des antipodes ches les Co)nj)osérs f Journal do Bolaniqno, XI] , p. Syi , i 898 , et XIIJ , p. 9 et suiv., 1899). — hh — SvK LES M.ifiAIS TOURBEUY AVI EPOQUES PlilMAIBES. Note de M. B. Rknault. L'existence de marais tourijeux anciens es! anssi probable que celle des rivières, des étangs et des lacs (|ui se sonl creusés pendant tonles les é|)o- ques jO('nlojoiques à la surface des terres émergées; toutefois, comme nous altribuons lui rôle assez im])ortant à ces jiiarais dans la formation de la ' bouille, nous pensons qu'il es! nécessaire d'établir levu' existence sur des preuves positives. Aux temps primaires, la fermentation des plantes ne conduisait })as nécessaii-ement à la bouille; nous avons publié ici même''' le résumé d'un travail sur les cuticules de Tovarkowo, (pii, on se le rappelle, constituent une couche de charbon remanpiable dans le Culm inférieur du bassin de Moscou; cette couche est uni([uement form(>e de cuticules appartenant à des tiges de fJothrodendron et d'acide ulmique interposé ; aucune partie des tissus cellulaire, ligneux ou cortical de ces Lycopodiacées arborescentes n'a été transformée en bouille, malgré le nondire immense de Bactériacés que l'on trouve encore lixées sur les cuticules plus ou moins cori'odées, mais dont la composition est restée semblable à celle des cuticnles actuelles. Les ra])porls du cai-bone à l'hydrogène et à l'oxygène sont, en effet, pour ces cuticules : -'= 7.6. et - = t), et pour les cuticules de Lierre Il 0 ce etd'Agrave: -=--7.1. -^^ fi.i. bien diUV-reiits de ceux de la bouille: Il o G c H ' 0 D'un autre côté, les charbons de la mine Aléxandrewski du même Ijassin , qui sont formés d'Algues et de fructifications de Lycopodiacées , les cannois de la même région, qui ne contiennent que ces fructifications sans mélange d'Algues, offrent. ])our les rapports du carbone à l'hydrogène et à l'oxy- ffène, les chiffres suivants: -= 17, -=5, c'est-à-dire sensiblement " H o les mêmes que ceux qui se rapportent aux cuticules de Tovarkowo ou aux cuticules actuelles; de part et d'autre, il y a une foi te proportion d'acide ulmique. Il est à supposer que ce-; rapports représentent les limites vers lesquelles tendait le départ de l'hydrogène et de l'oxygène dans les marais Idurlieux, et qu'à partir de ce moment, si l'action bactérie-.me continuait, le résidu disparaissait peu à peu sans changer de composition, comme le prouve l'analyse des cuticules de TovarkovN'o. (') BiiUeliii (lu Mvséuiii. iNoT), p. ^-2^. — /i5 — D'aulre p;iil , ctTlaiiis luaniis anciens oui été cnvaliis \)i\y des eaux sili- ceuses, qui, en pétrifiant les cHlFéreuts organes vég-élaux à divers états de décomposition, les ont maintenus dans l'état oii ils étaient au moment de renvahisseinent des eanx minérales. Ces irruptions d'eaux chai'gées (h silice ont été Iréipientes dans les environs d Autnn, de Saint-Kticnnc. de liuxières, de Saint-Iliiaire, etc. ; les ligures i et -3 repnîsentent deux sections faites l'une dans une toui'be siliciliée de Grand'Croix, l'autre dans une tourbe actuelle. La |)remière contient des fragments de plantes de l'époque : feuilles de Pecoptcrls , bois, écorce. pollen di" (lordaïle, graines variées, etc. Fiji. 1. — ToLulii' liiiuillùrc siliciliéo de Grand'Groix. Gr. aooyi. a. Grain de pollen de Corduïle. — h, c. Débris aniorpties, d'aspect flo- conneux , formant une sorlc de matière fondanieninle. — d. Lamtieaux de filtres hijpndcDniqiws. Vu milieu de ces menus débris se voient de nombreuses [)etites masses amorpbes, d'aspect floconneux, qui , si l'ensemble avait été desséché et légèrement comprimé, auraient formé une sorte de ciment (matière fon- damentale), reliant tous les fragments présentant ou non quelque struc- ture. (>es tourbes siliciflées renferment en outre : des dépouilles d'Inlu- soires des Desmidiées''; des iilaments mycéliens, des Ghytridinées'"^ des Mucorinées, des œufs d'Insectes aquatiques'^*, etc. '') Ijrand'Croix; Sainl-Hilaire. '^* Auf un ; Grand'Groix. (■') Ksnosl. — â6 — La deuxième figure représente une tourbe de Fragny, près Autun, dé- layée dans un peu d'eau de la tourbière. L'aspect général est exactement le même que cehii de la tourbe ancienne; les fragrneuls sont également ir- régidiers. mici-oscopiques, mais aj)partiennent à des espèces différentes de végétaux. [a dernière catéo-orie de Bactériacées am-ait été rar<\ aurait manqué peiil-êlre. dans les lacs peu pi-ofonds où se formaient les bogheads, dans les marais oii s'accumulaient les cuticules de Tovarkovvo, les char- bons-bogheads et les canuels du bassin de Moscou, riches eu princq)es ulniiques, situés à l'intérieur des continents e( peu exposés aux dénu- (lations. Les marais littoraux, au contraire, répartis à la surface des deltas, dans lesquels pouvaient se développer les Bactériacées de la houille, étaient exposés à de fréquentes inondations; les fragments de plantes, plus ou moins volumineux, étaient entraînés dans des lacs ou des estuaires; les Bactériacées anaérobies , favorisées par des eaux plus profondes, aclievaienl la houillifîcation commen- cée dans les marais des del- tas. Le séjour plus on moins prolongé des végétaux dans les marais, avant leur trans- [tort dans les lacs où la houillitication s'est ache- vée , est d'ailleurs confir- mé par la présence, dans des fragments de l)nis par- faitenienl huuillili('S. de mycéliums de (Ihani pi- gnons sapropbytes. La figure .'î représente un de ces bois, dont les vaisseaux contiennent des filaments mycéliens, ana- logues, comme dimensions et comme allure , à ceux que l'on rencontre dans les bois Y\r .h. — Fraijaioul do bols iiouiililié. Gr. 3oo/i.^ des lourbièrcs; do nom- «. Mycélium de CLampignon. breux Microcoques sont b, Microcoqnes disséminés dans ia liouille. disséminés dans la houille fourm'e par les épaississements. 11 est évident que ces Champignons se sont fléveloppés avant la houillilicaliiin des tissus. vM. 'J:\ S:, ' o * ' a — ZiS — Conclusions. — l/.'xislcnc" de marais aux époques i)riiuaires est prou- vée : r i)ar les couches de coinbuslibles de Tovarkowo, formées de cuti- cules, celles des caiinels et des cliarbons-bogheads du bassin de Moscou (jui , toutes, conliennonL des (piantilés notables de composés ulmiques; ■2° Par les préparations faites dans les magiuas silicitiés de Grand'Croix. des environs dAutun, etc., qui renferment, en même temps que les dé- bris les plus résistants des plantes et les flocons amorphes de matière fon- damentale, des dépouilles d'Infusoires, des œufs d'Insectes aquatiques, des Desinidiées , des Mucorinécs , etc. 3" 11 y a lien de distinguer deux catégories de marais : Tune où les Bactériacées de la houille n'ont pu se développer peut-être à cause de l'accumulation de principes ulmiques (charbons russes, |)ar exenq^le. dont la composition se rapproche de celle des cuticules actuelles), l'antre dans lesquels les Baclériacées spéciPupies de la houille ont pu se multiplier et transformer en ce produit la plupart des tissus munis d'épaississemeuts (tourbes des deltas entre autres). A" Le séjour pnvdable des plantes dans des marais avant leur transj)ort dans des lacs ou des estuaires est conlirmé par la présence, dans les bois houilliliés, de mycéliums de Champignons analogues h ceux que l'on observe dans le Ijois des lourl»ières. 5° L"s marais des deltas ont (Hé balayés par de fréquentes inondations; les plantes entraînées ont emporté les Champignons et les Bactériacées qui les avaient envahis. Les Bactériacées anaérobies de la houille ont continué pendant (pielque temps en eau profonde, et dans des conditions pins favo- rables, le travail commenct" dans les marais; delà l'origine du méthane et de l'acide carbonique ([ue l'on trouve encore indus dans beaucoup de houilles. La GiTTI-PeIICHA À la (îiiiVDE CoMOlŒ, l'Ail M. A. AIiLNii Edwakds. Dans des connnnnications précédentes (pii mil paru dans notre liullelin '^ les naturalistes ont été tenus an coui-ant des essais d'intro- duction de XJsonnndra-i'utla à la Grande Coniore par notre correspondant, M. Uiimlilol. et des n'sultals obtenus. Sur la ilemaiidc de M. .lunglleiscli. \\. llnmblot m'a envoyé des feuilles mortes ramassées au |)ied des arl)res, alin qu'elles soient analysées. Je les '■> lluUcliii (lu Mniimin, 1897, I. 111. |>. 17;!; 1898, t. 1\ . p. Hii : 1899, I. V, |). 187. - 'lll ~ ai remises à mon sa\iinl coHegiie (|ui, après les avoir étudiées, ma écrit une lettre fort intéressante (jui> je crois devoir repro luire intégralement : J'ari-'. Il' 3.") janvier 1900. Monsioiir et cher collègue, Les ddTicultés de la récolle des feuilles à'Jsmiandra-guUa, non pas, évidem- ment, sur les repousses des arbres abattus par rexploilalion malaise, mais sur les arbres des forêts, dont la hauteur est le plus souvent très grande, mont été signalées dès que j'ai fait connailre la richesse de ces feuilles en gutfa-percha et la possibilité de les utiliser pour la production de celte substance, très employée aujourd'hui. J"ai été conduit par celle remarque à me préoccuper de savoir ce qu'est devenue la gutla-percha dans les feuilles tombées mortes sur le sol. Ayant pu me procurer, vers la fin de 1890, une petite quantité de feuilles d'hunandra- l'utln, recueillies sur le sol au pied des arbres, mais déjà très fortement atteintes de pourriture, j'ai pu constater qu'elles contenaient en abondance de la gulta- percha ; j'ai été frappé de la propoitioii relativement faible du produit résinifié par ox\ dation. Ce fait confirmait une observation relatée lors de mes premiers essais, sui' la remarquable conservation de la gutia dans les fouilles sèches exposées à l'air pendant un temps considérable, entre la récolte et le traitement. Il montrait une ibis de plus que la nature des tissus et celle des principes sobdiles contenus à i'elat sec dans ces tissus sont très favorables à la conservation de la gutta-perciia enfermée dans les lalicifères; on sait, en efl'et, que cette gulta exposée directement à l'air s'oxyde rapidement. Toutefois, les mau\aises conditions dans lesquelles avaient pu être recueillies les feuilles tombées dont je viens de parler, le temps prolongé pendant lequel elles paraissaient avoir séjourné sur le sol, me semblaient rendre désirable une reprise de l'expéi'ience dans des conditions meilleures, plus voisines de celles qui correspondaient à une récolte régulière. C'est pourquoi, il y a quelques mois, après avoir constaté la richesse en gutla des feuilles récoltées sur les hiinaudm- gulla que ^1. Humblot cultive à la Crande Comorre, j'ai profité de votre bien- veillant intermédiaire pour demander à M. Humblot de vouloir bien faire ramasser les feuilles qui toudjent spontanément de ces arbres. M. Humblot a eu la complai- Siince de donner satisfaction à ma demande et vous m'avez remis récemment deux [)elils sacs contenant ensemble 354 grammes de feuilles tombées et recueillies sur le sol. Voici les observations auxquelles ces feuilles on! donné lieu : J"ai pu retirer d'un lot de 100 grammes cb' ces feuilles 8 gr. 9a dejfulta. LU auire lot sendjiable m'en a fourni 9 gr. 7)o. Les deiiv essais, assez concordants si l'on tient compte des faibles quantités mises en œuvre, conduisent à un rendement moyen de 9,95 pour 100. Ce rendement des feuilles moites est nu peu plus élevé que celui obtenu par moi antérieurement avec des leuilles récoltées vivantes sur les mêmes arbres. Une telle augmentation doit résulter, me sendde-t-il, des résorptions de principes organiques et minéraux ([ui s'opèrent dans la feuille mourante, avant qu'elle se détache du végétal; elle indique, ^si l'on ne^considère que la quantité, le traitement des feuilles mortes connue plus avantageux que elui des feuilles récoltées vivantes. Muséum. — vi, U — 50 — Le pniduil (jue j'ai obleini (l<'s l'euilli'S niortes est fort peu chargé de lésiii"; sa (|iiaHté ne me parait pas inférieure à celle de la gnlta extraite des feuilles des Mii-mes arbres, récoltées vivantes: ramiilli dans Yr:\n cliaiide, il se laisse façonnera la manière de la meilleure giitla, el il donne, j)ar simple traclion, des mondiraiies minces, à éclat soyeux, etc. Les feuilles des jeunes arbres de M. Huinblot ont donc donné une j)remière réponse précise à la (juestioii posée; les résultats fournis par leur examen autoiisent à penser (pic les feuilles iVhonnmlra-gutlo tombées mortes sur le sol constil Lient une excellente matière première pour la fabrication de la gulla-perclia. Il devient mniiiteiiant nécessaire de contrôler ces faits par des essais pratifpiés sur des (pianlités plus importantes, atiii d'étudier de plus jirès la valeur du produit. Je vais demander en Malaisie quelques kilogrammes do feuilles récoltées sur un même groupe de végt'taux, de manière à rendre l'expérience décisive. On peut affîrmer, dès à présent, que le mode de récolte dont il s'agit, s'il n'est ni pénible ni roùteux, s'il échappe entièrement au reproche de nuire au dévelop- pement du végétal, fournit en outre un produit do quahté excellente, de qualité meilleure que celle de la plus grande partie de<; produits que la Malaisie envoie aujourd'hui en Europe. Je vous serais particulièi'oiiieut recouiiai-ement négatif (pii parait appartenir au j;rou|)e de la weinéiiie. On y trouve en outi'e la lieiilandile et la iiK'sidite (pii s'isolent en beaux cristaux macrosco- piques. — 51 — Ilcufandilc. — Ce minerai se présente en masses lamelleuses nu eu cristaux tabulaires atteifjiianl jusqu'à un centimètre et demi de plus jurande dimension. H est blanc ou [)ossède une teinte foncée due à des inclu- sions d'un minéral raanganésifère qui est probablement de la pyrolusite. 11 est à remarquer que de beaux échantillons de quartz améthyste, colorés par du manganèse, se trouvent dans ce gisement. Les cristaux distincts sont peu abondants, ils présentent les formes ha- bituelles : g^ (001 ), p (ooi ), o' ( 101 ), rt' (loi), m (i lo). Les lames de clivage montrent une bissectrice positive aiguë. La disper- sion croisée est forte p <; r. Langle des axes optiques ^'3 Ea) en lumière blanclie est deGy" ko '. La densité est 2,169. Un essai L5(>ricky a donné beaucoup de cristaux de lluosiliçate de chaux et des li'aces de soude. Mésolitc. — La mésolite est radiée, finement fibreuse, de couleur blanche ou grise quand le minéral est frais. Altérée, elle est jaunâtre par suite de la présence de petites inclusions lamellaires qui étaient primiti\ement d'oxyde rouge de fer. Sous rintlueace des agents atmosphériijues, cet oxyde rouge s'hydrate et devient jaune. L'angle d'extinction sur les faces du prisme varie de 0 à 10 degrés. La biiéfringeuce est faible. Il existe deux clivages parfaits suivant la direction d'allongement et un autre perjjendicuiaire à cette direction. L'existence des faces m (no) est constante. Je n'ai pu observer aucun pointement distinct dans ces masses ci'istallines atteignant deux centimèti'es suivant leur axe vertical. La densité est 2,1 58. Un essai Boricky met en évidence l'existence d'une grande quaniilé de chaux et d'un peu de soude. Gisemciil du (]ern> de Tança près Santiago [(Ihili). — f/échantillou étudié pi'ovient d'une roche voicauic[ue (probablement un basalte telle- ment décomposé qu'il a été impossible de le déterminer avec précision). Slillj/t". — Les cristaux de slilbite sont tabulaires et pi'ésentenl les formes^''' (010), /> (001), «' (Toi). L'angle pu' est de 89 degrés. Sur les plus petits cristaux, il existe la face A' (100) et une autre (ace de la zone ph\ faisant avec p (001) un ang^e de i-i3°i5' et avec h^ (100) un angle de 106° 80': les faces n' (Toi) disparaissent généralement alors. La densité est o.^oS. Gisement de ('Jiaciibuco , pii's Sianliago (C/iili). — Cet échantillon est dépourvu de toute gangue. — 52 — Scolécùe. — La scoiécitf fst i-n longues aiguilles brillanles ayant les faces (lu prisme m (no) ai h' (loo). Les cristaux présentent les niades com- plexes habituelles de la scolécite. L'angle des axes optiques ( o. Ea ) est de du" io' pour la lumière blanche, autour de la bissectrice aiguë négative. La densité' est 2,2G/(. Un essai Hoiicky a montre des nombreux cristaux de fluosilicate de chaux el ([ueirjues-uns de lluosiJicate de soude. BULLETIN DU MUSÉUM D'HISÏOIHË NATURELLE. ANNEE 1900. - N' 2. It'r RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSEUM. 2 0 FÉVRIER 1900. PRÉSIDENCE DE M. MILNE EDWARDS, DIRECTEUK DU MDSKOM. M. LE Président dépose sur lo bureau le premier fascicule du Bulletin pour l'année 1900 paru le 20 février; ce fascicule con- tient les communications faites dans la réunion du 3o janvier 1900. 11 annonce la mort de M. Emile Blanchard, professeui' lionorair(; au Muséum, décédé le 11 février 1900, dans sa 8i'' année. Des discours ont été |»ronoucéssursa tombe, le i/i février, par M. A. Gau- dry, assesseur du directeur, par M. H. Filbol et par M. E.-L. Bouvier. DiscovBs PBONONci': PAP, M. A. (jAunni. Messieurs, Tout le personnel du Muséum d'histoire nalurelle, en apprenant la mort d'fjiiile Blanchard , a ressenti ia douloureuse émotion qu'on éprouve eu per- dant son plus vieil ami. II appartenait au directeur du Musémn, M. Ai- pluinse Milne Edwîinls. de dire (juelques mois sur la tombe de notre col- lèjjue \('iiéré. lue indisposilion momentanée le priv(î d'accomplir te pieux dexoir: il m'a prié de le r mai's 1S19. Son père était Muséum. — vi. 5 .Vi |,riiiliv(lliis(()iie nalurdlc. Il y ;i h'wn des iiiiiu'es, j.> l'ai \u dans ;a iiio- (l.'st.- d.'ineure de la rii<' de l'EsIrapado, \i\aiit près dv ses parents et veiuiiit à leur aide, iiialfjn- la modicité des appoiiiLemeiils d'un savant à ses débuts; (•"est là une nohle jouissance dont soni privés ceux qui naissent dans une famille aisée: son souvenir a dû pi'njclei- quelques douces lueurs sur la soiid)re vieillesse de lîlaucliard. A l'âge de lâ ans, il était enlié au Mu>(muu d'hisloire naturelle, dans le laboratoire d'entomologie, sous la direction d'Audouin, el, à la mort d'Au- douin, il eut pour clief Henri Milne-Edwards. dont la pioleciion lui a été d'un puissant secoiu's dans toute sa cari'ière. Il n'aNait d'abord d'autre litre (pie celui d'employi' lem|)0]-aire, el il était chargé de travaux matériels. Mais bientôt il aj)prit k' latin, l'anglais, l'allemand, le dessin, la peinture cl il acquit (>n histoire naturelle des comiaissances (|ui étonnèrent ses maîtres. Il devint préparateur en i838, aide-naturaliste en 18^1. En iS'ii, Henri Milne Edwards entn'pi'il avec Ouatrefages son mémo- rable \oyage sur les côtes de Sicile, à bord de la barque Santa llosalia. 11 se faisait descendre au fond de la mer, ])rotégé par un casque de sapeur- pompier en i-apport avec une ])ompe f'cmlanle placée sur la barque; il trouva ainsi une multitude d'êtres jusqu'alors ignoi'és. lùnile Blanchard faisait par- tie de l'expédition, et il y déploya lteaucou[) d'activité. Cela lui donna im- médialement de la n'putation dans le monde scienlitique; elle fut aug- mentée par de nombreux travaux. En 18G3. il a ét('' nonnné membre de r Vcadémie des Sciences et professeur-adjuinislrateur du Muséum d'histoire naluielle. Toute sa vie scientifique s'est déroulée dans le laboratoire d'entomologie du Muséum: il y a ])oursuivi des recherches importantes sur les Insectes et notanuuenl des études d'entomologie agi'icole qui devaient l'amener un jour à être mendn'e de la Société centrale d'Agriculture. Mais on aurait de lui ime idée inconqtlèle si on le jugeait d'après ses publications sur rcntomo- Ingic. (le qui a caractérisé son œuvre scientifique, c'est l'universalité de ses connaissances en zoologie. Il a fait un livre sur les Vers, un antre sur les Poissons. Dans les Annales des Sciences nalure'.les , dans le Bulletin du Comité des Sociétés savantes, dans la Bévue des Deux-Mondes . dans le Journal des Savants, il a, par la variété des sujets traités, révéh- une étonnante activité d'esprit. H a entrepris un ouvrage intitulé V Organisation du Règne animal , où il a conunencé des études sur les Mammifères, les Oiseaux, les Reptiles, les Poissons, les Arachnides, les Mollustpies, etc. Itempli de passion pour les merveilles cachées dans le corps des animaux, il supposait (pie beau- coup de personnes partageaient cette passion et qu'il trouverait de nom- breux sousci'ipteurs. C'était une illusion généreuse: il dut cesser sa publica- tion. Il y a lieu de le regretter, car elle eût formé la plus vaste encyclopé'die de l'organisation des êtres, embellie par les plus magniliques figures peintes par l'auteur. — 55 — Emile Blanchard avait mie linesse extraordinaire de vision qu'il a mise à [)ro(il pour faire des injections et des dissections singulièrement délicates dont il (lomiail hii-m('iiie des dessins et des peintures. Un de ses éminents compafjnons de tra\aii me disait : ^Ses yeux sont comme des venvs fjros- sissants.n Par un triste retour des choses humaines, ces yeux admiiahies. (pii avaient su découvrir tant de faits curieux, s altérèrent rapidement: dès l'âge de lio ans, Blanchard sentit sa vue s'afl'aihiir: chaque année amenait une diiniuMiion; il y a xingt ans, il était presque aveugle: de|)uis dix ans. il rélait tout à fait. Quel!'' plus alli'euse déception peul frapper un chercheur dont la \ie se [)assait à scruter la natiu'e! Une exislence de savant , qui semblait privilégiée par des dons naturels et par des honneurs reçus à un âge où bien peu d'Iionmies les obtiennent, a été livrée à une noire tristesse. Si encore Emile Blanchai'd avait connu les chai'mes de la famille; si, ne ])ouvanl plus voir, il eut entendu les \oix d'une dévoué.' compagne et d'enfants bien-aiuiés! Mais non; il n'a plus rien vu. plus rien entendu! Les visites de ([uelipies amis pouvaient seules, de temps en temps, distraire son àme solitaire. Tout cela est fini. Cher collègue, nous voulons espérer que vous vivez dans un monde meilleur, où \os yeux sont maintenant ouverts par les clartés célestes. Discours de M. Fii.iioi.. membre de thsTinr. M ESSIEURS. Je viens, au nom de iinstilul . rendre un dernier hommage à Emile Blan- chard, cjxii, depuis trente-huit ans, faisait partie de l'Académie des sciences. où il avait été appelé à la suite de la publication de nombreux et 1res im- portants travaux concernant la zoologie et l'anatomie conq)arée. Nul savant ne se trouva plus louché (pic lui de riionneur ipii lui a\ai( ('!(' l'ail en celte occasion. Il prit une pari active aux travaux de r.\cadémie, lanl que ses forces le lui permh'ent, et lorsqu'une cruelle et inqdacable aflection le coniraignit à ne plus assister aux séances, sa pensée ne cessa de se reporter vers cette illustre Cojnpagnie qu'il aimait lanl el de la grandeur de laquelle il se montra toujours si soucieux. Ce fui. pour ceux cpii lapproclièrenl à ces heures pénibles, un devoir de l'enlrelenir des travaux ])résenlés. des dis- cussions soulevées. En écoulant parler, le vieux maître ne semblail plus ressentir les cruelles souffrances dont il était torturé. Le mal sapaisait et c'était avec une joie extrême qu'il s'intéressait aux nouvelles ajiportées. 11 prenait fré([uennnent la parole. évo(piait le souvenir d'incidents, de faits se rapportant à ce qui venait d'élre exposé. \]\\ retour vers les momenis lieui'eux de son exislence s'arcomplissail alors dans son esprit. — 5(i — La iialurc Tavail (Inur (riiiic iin'imiin' prodigieuse (|ii(' le mal aïKiiiol il viciil (le siicconibpr lu' ]»iil jamais allailtlir. Osl à elle qu'il (lui. alors que ses i)auvres veux, coiiuiic il !<■ disail. ue percevaieni [dus la lumière, de pouvoir continuer sa vie scieu(ili([ue. Personne d'enli-e nous n'a pei-du le souvenir de la séance annuelle de TAcadcMuie des sciences qu'il pn-sida el dans laquelle il pi'ononça un long el heau discours. Ses mains tenaient les nondtreux leuillels d'un manuscrit , tour h tour, conune s'ils eussent été lus. le (lél)it étant d'une n'gularilc- parfaite. Il n'v voyait ponrlanl plus el . seuls, les inili('s à sa misère admiraient la puissance de sa mémoire. Fils d'un peintre de talent. [>ossédant de modestes ressources. Emile Blanchard entra à i A ans dans le laboratoire d'Audouin au Jardin des l'Ianles. Il \ tc'moigna d'un goût extrême pour les sciences natuivlles, goût qui ne tarda pas à se transformer en une vcTitahle passion. N'ayant reçu qu'une sorte d'éducation primair<\ il conq)rit iaj)idemenl que pour l)ien et utilement servir la science, à laquelle il allait se livrer corps el âme, il lui fallait ime instruction littéraire pins ('|ev('e que ne l'f'tait celle dont il disposait. A partir de ce monienf. la journée ayant été consacrée au lra\ail du laboratoire, il se liAtait de regagner la demeure paternelle, oii il occupait non seulement ses soirées, mais ses nuits à étudier la littérature li-ançaise, à appicndre. tout seul, les langues anglaise et allemande, dont la connaissance a|)j)rolon(lie lui permit de se tenir au courant de l'évolu- tion des sciences à I étranger. Il entra, ainsi j)réparé, dans la V(ùe des découvertes scientifiques, et ses premières observations consciencieuses, habilement entreprises, le condui- sant à des r('sultats indiscutables, appelèrent sur lui l'attention de ses maîtres. A ce moment, les zoologistes, les analojuistes vivaient sous l'im- pression profftnde causée par l'œuviv gigantesque de Cuvier. Khioui par la vive lumière que ce g('nie venait de projeter sui' l'ensendjle du règne animal, il se rattacha immédiatement, et pour toujours, à l'<'C(de (Ui grand naturaliste et ne considéra plus dès lors comme ayant de la \aleui- (]n<' les c()nce|»tioiis bas('es sur des faits. On conçoit aisément, ainsi ([ue le disait notre confrère M. lianvier, en rappelant l'œuvre de De Oua- Irelages, rrqne des hommes cpii [)endant de nondîreuses années avaient ('t('' fjuidés par ce Ihunbeau . n'aient jamais voulu adinettre qu'd \nd être éclipsé par inie h\pothèse, quelles cpie fussent sa grandeur et sa puissance. H laul pourtant les estiniei- et les respeclei-, quand bien même on appartien- drait à une auti-e école : celle dont les oj-igines se retrouvent dans la science Irançaise et rlonl les ramifications s'étendent aujourd'hui sur- le monde en lier 5). il. Milne Edwards succéda ;i Audouin et alors s'établit entir ce giand maîliv. de (Jiiatrefages et Emile Blanchard inie soile de collaboration don! les résultats eurent tme grande influence siu' la marche des sciences /oo- loi|i(pii's el anal(»mi(pies.('i'esl ii celle ('pocpie (pi(> lui acconq)1i. par ces trois — 57 — savanls. un vovage en Sicile. Ils procéflèreni à IVxploralion de ses cùles, à celle (les protniideui's de la mer qui les baignait, car II. Milne Edwards, enl'eriiié dans nn scaphandre [)riniilif. eul Tiuidace de s'y faire descendre. Des travaux, d'une importance capitale furent la conséquence de ces sa- vantes et pe'rilleuses investigations. Aussi, lorsque Kmile Blaucliaid se porta candidat à l'Académie des sciences, en i8()-». lui fut-il possible d(> soumettre à l'appréciation de ses juges scienliliques une série de travaux de grande \alenr qui lui assurèrent leurs sudrages. Cette série conq)renait rex|»osé d'observations concernant l'anatomie comparée, la physiologie animale et la zoologie. Je rapjjellerai . pour permettre d'apprécier la \ aste étendue des connais- sances de notre regretté confrère, ses mémoires sur l'organisation des \ers, portant parlicnhèrement sur le système nerveux, les vaisseaux sanguins, l'appareil digestif, les organes de la reproduction; lui ensemble de recherches sur l'anatomie et la ph\siologie des Insectes; divers mémoires concernant les Mollusques; un travail capital sur l'osféologie des Oiseaux, ayant servi d(^ base à l'histoire paléontologique de ces êtres, enfin un onvrage considérable renfermant l'exposé de ses vues sur l'organisation ilu règne animal. Celte dernière œuvre fut éditée à ses frais et, pour subvenir aux dépenses nécessitées par la gravure des admirables planches dont elle était accompagnée, il dut chercher des ressoiu'ces dans la pid)lication de nombreux articles scientifiques parus dans les joiu'uaux de l'époque. Les préparations anatomitpies ex(>cutées à cette occasion étaient d'une perfection extrême; malhem-eusement les procédés auxquels il avait recoiu"s pour les obtenir étaient terriblement dangereux. H ne tarda pas à en res- sentir les elfets. Les vapeurs dégagées par les substances dont il se servait poiu' obtenir des injections d'une délicatesse infinie agirent sur ses yeux et provo([uèrenl un ('tal de congestion (jue rien ne put entraver et (pii finit à la longue par amener la perle totale de la vue. ProfondénuMit épris de l'histoire naturelle dont il saisissait tous les charmes, la grandeur, la philosophie, il voulut faire partager par le grand public l'achniration qu'il éprouvait. 11 conçut alors l'idée d'écrire deux jjrands ouvrages : ïlHaloiir des Poissons et celle des Métoniorplioses des liisi'cii's, travaux habilement pi'é'sentés. faits pour charmer l'esprit des cin'ieux de la nature. Durant la dernière période de sa vie, il se préoccupa plus spécialement de la rjuestion de la distribution des animaux à la surface de la terre pen- dant les tenqis anciens et l'époque actuelle. C'est à cet ordre d'idées que se rattachent ses li'avaux sur Madagascar, sur la Nouvelle-Zélande, sur l'existence probable dun ancien continent aniai'ctique, sur la formation du bassin méditerranéen, sujets d'un haut intérêt dont il entretint à maintes reprises l'Académie des sciences. 58 — I/œuvre scipntiti(|U(' (rKiiiilf Blancliard a t-lé. comim' j<' \ioiis de le monirer, considéral)lc. ses n'-siiltals profilables au plus liani degré à i'ana- (ouiie el à la zoologie, aussi son nom reslera-i-il dans l'Iiisloire des sciences relies enlouré iVun itrolond respect el d'une 1res grande considération. natu Discovns DE M. E.-L. BovviEn. professeuh av Muséum. MussiErRs, l/f'-niinenl zoologiste (pic le Mus('uiii cl la Société entoniologique vien- nent de perdre, ne dis|)arailra pas sans laisser de traces dans le siècle qui meurt avec lui. Pai'li irinic origine fort modeste, mon |)r('décesseur au Mns('um sut gcnvir sans d('taillance tous les degrés de la liié-rarcliie intellec- tuelle et scienlillque : les amis des lettres l'ont reconnu pour un des leurs, à cause de sa jdumc ('l("gante cl cliàliéc, et les maîtres illustres «les sciences naturelles, les De Blaiiiville. l(>s Milnc Edwards, l'ont appelé de bonne heure à prendre place parmi eux. Fidèle à l'f'cole de (luvier. dont il fut le dernier disciple, il croyait également nécessaire de bien dire et de bien voir: pendant ])rès d'un demi-siècle, il s'est donné pour règle dappliiiuer ce pi'inci])e, jetant sur les problèmes de la science le vif éclair de sou talent, et contribuant à leur solution [lar une longue s('rie de recherches. C'était, du moins pour la Zoologie, un esprit encyclopédi(jue : au lieu de se localiser dans robservalion des Insectes, il menait à biiMi des études com- paratives sui- l'osléologie des Oiseaux, sur les écailles des Reptiles, sur le système nerveux des Mollusques et sur les races humaines d'Australie. En même temps, il engageait le bon condiat contre les partisans de la géné- ration sponlan('e, se passionnait pour la biologie des Vers pai'asites et mettait les honunes de science sur la trace des migrations que suit dans son d«'\elo]»pcmcnl la Douve du foie. A M'ai dire, ces Iravauv nndtiplcs n"('taient que l(>s lioi's-d'œuvre d'un homme très actif et sinjjidièrcnicnl bien dou(>. Intcrpii-hml dans son sens le plus large le rôle du prolcsscur d'entomologie au Muscum, M. Blanchard croyait pouvoir, ii certains moments, sortir des limites de sa chaire, sauf à y rentrer bien \ile |»otu' rcpi'cndrc el conduire plus loin le sillon conuneucé. Aussi son u'inrc esl-cllc consacrée surtout à l'histoire des êtres articulés. Il poussa jusqu'à ses limites cvlrêmcs l'analomie line de ces animaux et, à ce point de vue, servit de pr(''curseur el de modèle: il fui une époque, m'a-l-on dit, oiî les savants se pressaient au Mus('um poiu' admirer ses magnifiques dissections, (lest h lui. |»his (pi'îi loul autre, cpu» nous devons le meilleui' île nos connaissances sur l'organisation des \rachnides et sur fanatomie conqiarée du système nerveux des Insectes coléoptères, (l'est également grâce à \l. Blanchard que nous savons ([ue les Linguatules ne sont pas des Vers, que la parthiMiogénèze des AraijjiK'es est un invihe el — 59 — ([Ut^ les l)i|)lrrtN j)iipipai'es, iiialgiv leurs appcirPiices ))izan('s. siii\(>iil mt {|('Vp1()|)|)oiii('iiI noriiial à 1 iiilorieui' de ror^oanisinc inatornt'l. .]o passe sur des liavaux de moindre inipoitance ])our arriver à Idiivrap^e aiupiel .M. Blanchard a consacré une bonne partie de son existence et ([ni restera un monument zoologique, bien qu'il soit réduit à de simples frag- ments. Je veux parler de V Organisation du Rogne animal. Dans les vues de rantenr, rrle point de départ de ce travail^ devait être "l'observation entière d'im typp de chacune des grandes familles du Règne animal, et la considé- ration des moditications que subissent les organes chez les divers repré- sentants du groupe zoologique, qui se rattachent au type principal «. En entreprenant cette longue suite d't'tudes monographi(pies . M. Blanchard a\ait beaucoup moins compté sur ses forces ([ue sur son dévouement à la science; |)our pr('|)arer les magnilirjues planches qui ornent l'ouvrage et qui en font une iconoijraphie anatomique hors de pair, le vaillant travailleur (lut se livrer à de lonp;nes et minutieuses dissections, à un travail de dessi- nateur ('puisant cl evap^éré. Sa vue s'affaiblit peu à peu, et il fut obligé d'inlerrompre, Dieu sait avec quel serrement de cœur, l'œuvre cpiil con- sidéra toujours coimne le cotu'onnement et la jusiilication de sa vie. Depuis celle é|)oque, le malheureux savant dut se conliner dans la retraite cl abandonner les recherches qui avaient fait le but et le bonheur de son existence. Coniiiie Lalreille, son illustre prédécesseur, il vil robsciu-ilé se l'aire antoiu' de lui. chaque jour |)lus ('paisse et plus sond)re. Au milieu de celle nuit pr(''matiure. si pénible pour un naluraliste. il dut se renfermer dans ses souvenirs et vivre de son pass('. avec le douloureux sentiment de ce qii il avait n^alisé el de ce quil am-ait pu faire. La mort (\st venue clore pour toujours ces y(^u\ ([ue la maladie avait depuis longtenqis fermés. Je veux croire qu'elle a ("lé pour lui le sip^nal d'une nouvelle aurore et ([u'il entrevoit les lumièi-es de rau-d(^là, à cette heure où nous apportons sur sa tond)e nos snpr('m('s honnuages et un dernier adieu. Lk DiRKCTEUR annonce la mort de M. Adiien-René Fi-ancliet, déc(^(l('' le i5 lévrier, dans sa GG'" année. 11 rappelle les services que M. Franciu't a rendus à la Bolani([ue et les remarquables travaux taxononiiques ([ui lui sont dus. M. le professeur Bureau a ])rononcé. sur la tombe d(^ M. Fi'aii- cbef . le discours suivant : Vieillir dans un milieu tel que le Musf^um , en se livrant à un labem- inté- ressant, n'est cei'Ies pas un sort dont on puisse se plaindre; mais qu(Mle liistesse, à mesui'e qu'on avance en âge. de quitter sur la route ceux dont on a partagé la vie scientifique, les collaborateurs de chaque jour! Condjien — 00 — jVii iii \ii (lispai'iiîlro depuis vinj;l-liiiil ans! Vd. BroUjOniarl , li' iiialiro v('- iK'iv, Tulasiio, VVcddell, Spadi, (îris, Hériricq, Sajntt : •'! il irie sci-a \)m\ |)('niiis d'v joindre le modèle des servileiirs dévoués, le l)i'a\e (îranjon, ce <;aiTon de lahoraloire qui, aloi's que les ohns (Vlalaienl dans Tlierbier el que les balles pereaient les vitrines, s"(''lail installi' nuil el joiu- au milieu des collertions el les avait gardées au péril de sa vie. 1*^1 eondiien la liste s'allongerait si j'y joignais les botanistes attachés ;i d'antres (•liair(\s du Muséum : Decaisne. INaudin, Verlol, el les savants <(ui venaient chercher dans nos ,oalei"ies les éléments de leurs travanv : Alph. de Caiulolle. Emile Planclioa, Bâillon. Fom-niei-, de Saporta et tant d'aidres. Aujourd'hui , voici un nouveau deuil , aussi cruel qu'inattendu. Mercredi , vers les 6 heures, M. Franchet, c{ui avait gardé la chambre par précaution, paraissait, à ceux qui lonl vu, atteint seulement d'un léger l'hume; à 9 heures il n'était plus. A la douleur personnelle ((ue nous éprouvons vient se joindre la préoccupation des conséquences qu'une perte pareille peut avoir [lour notre établissement, car M. Franchet (Hait un des plus ('iiergi(jues travailleurs que j'aie connus; il j-endait de considéraldes services, et la notoriété qu'il avait acquise avait développé nos relations de la ma- nière la plus utile au Muséum. M. Franchet ne s'était pas toujours livré exclusivement à la Botanique. Avant de devenir un de nos botanistes marquants, il avait l\ul, si je puis ainsi dire, un stage dans l'anthropologie préhistorique. Né le -n i avril i 83/i , à Pézou (Loir-et-Cher), il avait été choisi en j857, par le marquis de Vibraye, comme conservateur de ses collections. Il occupa cette situation jusqu'en i 88o , et pendant ces vingt-trois ans il ne se borna pas seulement à l'administration intérieure d'un véritable musée : M. de \ ibrayc lui conlîa la direction de lonilles importantes, (l'est à M. Franchet qu'on doit la cnn- naissance de richesses fournies par deux stations célèbres : le Grand- Pressigny et les Eyzies. On peut juger de l'importance de ces lecherches; car, gr-àcc à la famille de Vibraye, les objets recueilhs sont aujourd'hui au Muséum. Il II! aussi des recherclies dans des stations préhistoriques de lîelgique et, enin' temps, il lrou\ait moyen de publier la Flore de Loir- el-Gher et une excellente monographie du genre Vcrhvnim. M. Franchet était donc loin d'être un inconnu lorsqu'après la mort du marcpiis de Vibraye il arriva à Paris, en i88i. A la suite d'iuie élude faile par une commission spéciale, l'insuffisance numiTi(pie du personnel des galei'ies de botaniipie avait été signalée, et les (llwunbres avaient voté des fonds pour nous adjoindre deux botanistes auxiliaires. L'im bil Franchel, l'autre le l)'^ Sagol. Les bons effets de celle excellenle niesui-e se tirent |)i-omplement sentii-; malheureusement les cn'dils ne lurent j)as maintenus, el M. Franchel eût traversé, avec sa fa- mille, des lenq)s bien dilliciles, si M. Drake del Castillo. dont le nuisée brdamque est en \oie de renq)lacer le regretté musée Delessei-I , n'avail eu — 61 — In lioniip cl gén «lonnait ;.ve.' Ix.nlioiir, H .l.'s c.Mrliisi.ms .Imik- 'j|ran'(lo poilc^o dcVonlaiont naturdlenionl i\o srs Iravaiix <'l de la compa- raison (les (liiï(Tentes flores asiatique ot oiiroix^enne, (lu'il connaissail si Lien. Il fil joinarquer que cei-taius geures de la lloie d'Europe : liliodo- dpndroii.Pniiniln, Pediculrnis. etc.. sont représentés dans les montagnes du Vuiman el du Se-Tchuen par un nombre d'espèces vérilahlement extraordi- naire, que. dans THinialaya. leur richesse spécifique, grande encore, a heaucouj) diminué, et qu'enfin, dans les montagnes de l'Europe, ils ue sont plus représentés que par un nombre relaliveuient inlime d'espèces. 11 ne lui échappa pas que certaines familles sont dans le même cas : les Cyi'- tandi-acées entre autres son l abondantes dans les montagnes occidentales de la Chine; il y en a moins dans IHimalaya; il n'y en a plus qu'une seule dans les Pyn-nées. Ainsi notre flore em-opéen ne, que nous trouvons si belle el si vai-iée. ne serait que le dernier degré d'appauvrissement d'une végé- tation qui a son maximum de développement dans la région montagneuse de l'Ôuestde la Chine, et qui . de là, se serait étendue vers l"Euro])e, en perdant de ses éléments à mesure quelle progressait. 11 n'hésite pas . et il fait bien , à reconnaître dans l'état de choses qu'il constate le lésultat d'une répartition végétale antérieure à l'épocpie actuelle, bien que géologiquement peu ancienne ("I en rapport avec les formations orographiques de l'Europe et de l'Asie, Voilà comment M. Franchet fut conduit, sans le vouloir, à faire delabo- lanicpie fossile, tant il est vrai que cette science et la géographie botanique sont insi'parahles l'une de l'autre. Mais quelle ampleur prend la question soulevée par Franchet lorsqu'on songe que cette migration de l'est à l'ouest (pi'il constate pour le règne végétal s'est faite dans le même sens que les migrations d'un certain nombre d'animaux. Mammifères et Oiseaux, dans le même sens (pie les migrations successives des peuplades humaines. On se trouve alors en présence d'une grande loi à laquelle ont été soumis les deux règnes organi(pies, loi qui faisait déjà sentir ses effets dans la période géologique aiit('rieure ;\ la nôtre. Telles sont les hauteurs philosophicpies auxquelles peut conduire le simple travail d'herbier, lorsqu'il est conquis comme il doit liMce. M. Flanchet était convaincu de celte importance de l'étude comparAlise des formes v(''{)('tales, et il s'y donnait passionnément. Il a succombé, on peut le dire, sur la brèche: mais ce savant ('tait doublé d'un clirétien , il s'est vu mourir, el il n'a pas quitté sa famifle éplorée sans l'espoir de la re- trouver au séjour vers lequel se dirigent les immortelles espérances. Pararroté en date du i"^ février, M. Boule (Marcellin) est nommé professeur intérimaire de la chaire de Paléontologie pendant la pé- riode du i"" mars au 3i août 1900. (Î3 CORRESPONDANCE. Le I». P. HrcnET, supérieur (le ia Mission (loFernan-Vaz, annonce qu'il continue ses recherches en vue d'enrichir les collections du Muse'um. M. Léon DiGUET adresse la lettre suivante date'e de Guadalajara, le 'î5 janvier 1900 : Monsieur le Dircclenr. Je viens d'expédier ;iu Muséum Aon\ caisses couteuaut des coileclions /oologiques, botaniques et elhnop;i-aphiqaes; la premièi-e de ces caisses, embarquée sur le vapeui- de la (loiiqjaguie transatlantique, arrivera à Sainl- JNazaire dans les premiers jours defévriei': la seconde partira parle procbaiu |)aquel)ot et sera en Fi-auce au commencemeut de mars. J'ai envoyé en outre, dans le courant du mois d'octnbi'p. par la voio de Tampico, une caisse contenant des plantes vivantes. Dejinis mon arrivée au Mexique, mon voyage s'est efléctué dans de bonnes conditions; j'ai commencé mes excm-sions par l'État de Jalisco.inais la saison des pluies, déjji trop avancée, m'a contraint . poor éviter les inon- dations qui avaieni rendu les i-outes impraticables, à renoncer cà l'itinéraii'e <(iie je complais suivre; je suis allé alors, en attendant la Un delà saison pluviale, dans les régions de San Luis Potosi et /acatecos. Cette zone, absobunenl désertique, m'a permis, grâce à quelques pluies survenues à propos, de faii'e facilement d(> l)onnes i'('coltes. Les caisses que j'ai expédiées au Muséum sont le résultat de ces excursions. J'ai i-ecneilli enviion denx cents Mammifères et trois cent cinquante Oiseaux, un l)on nombre de lieptiles et une collection de Poissons des lacs et rivières de l'Etat de Jalisco, enlin un herbier qui complétera en partie les lacunes botaniques de mon pi'écédent voyage. Je vais d'ici peu entreprendi-e une expédition ;i la sierra du Nayarit alin de ronliimer les éludes ethnographiques que j'ai entreprises sur les Indiens huichols: j'attends, pour partir, l'arrivée du guide et de rinterprèlf>. (\uo le gouvernemeni mexicain a l)ien voulu m'envoyer chercher. Je pense, avant ce départ, pouvoir faire encore un nouvel envoi aver les collections qui n'ont pas encore pu être embalh-es. Delasieira du Nayarit, je continuerai mon voyage en traversant l'État de Sinaloa et j'irai m'embar(pier à Mazallan pour la basse Californie où je compte rester quelque tenq)s et mettre à prolit les f;icilités que m'otîrii-onl les pêcheries de pei-les pour visiter les îles du golfe de Californie. — G^ — .le coiiiptc ensuite eiroctiicr mon voyage de iclonr |)ai- Manzanillo, afin (le parcdiiiii' r('l;il de Coliina et le sud de Jalisco tout au d('l)ut de la saison des pluies, \o\a};<' au(|m'l. rann«'e dei'nière . j'ai e(e oldi;;.' de l'énoncera cause des inondalions. M. Bastard écrit d'Anibolisatra (Mi.dagascar), à la date du o.o décembre 1899 : Monsieur le Direcleur. Je vous avais écrit que j'irais à Ambolisalra avec \o lieutenant Dutaui-e. Le -'G octobre, en i^lTel . j'ai f[uit(é Tult'ar avec Dul'aui'e; nous devions remonter la Filierenana el . pai' un Ion»; di'lour. revenir par Andranobé el les marais où je coni()lais li'ouver un endroil propice à des foudles. Dès le 97, des accès bilieux assez \iolents. l'ésidlatde six ou sept mois de coiu'ses et de quekpies fjrandes falijiues endur('es cliez les Mabafalv. m'ont con- traint à rentrer à Tub'ar où je suis ]'esl(' caliin-calia pendant quel([ues semaines. (7est pendant ce lenqjs que j'ai recueilli les quelques Poissons, expédiés dans l'alcool , que vous avez dû recevoir à l'heure actuelle. Le lieutenant Dufaure élant rentré à Tidéar et avant été forcé d'y rester pour services, le conunandani Tognenne chargea le garde de milice Villa- nova daller h Ambolisatra et d'y pratiquer des fouilles. Je donnai à Villa- nova qnebjues conseils siu- la manière d'opérer, el il commença à fouiller ilans les premiers jours de novembre. 11 avait à sa disposition six travailleurs. Au milieu de novembie. je \ins le rejoindre avec sept travailleurs. Villanova avait déjà trouv(' beaucoup d'ossements dans un petit marais, ossements d'Hippopotame, de Torlues et de Crocodiles et cjuelques petits os de Pal- mipèdes, probablemenl. ;iinsi (pi'un libia el quelques b-agments de tarses iWEin/dniis. Nous achevâmes rapidement de retourne)' le marais qui, en .somme, ne donna ](as de <>rands résultais. Pendanl ce temps j'avais par- couru les environs. Le pays d'AmIiolisaIra est une si'rie de plaines pai'semées de bouquets de Fainala (Eupliorbia slcnocfada), de Songo-songo (Didicrea inmihilis) el de Tamai'iniers longeant la mer. dont elles sont sépar(>es par une bande de dunes peu élev('es. Ces plaines basses sont d'anciens marécages devenus des pâturages, mais a\ec de noinbi'eux fonds de cuvette où des roseaux cou- vrent une boue à peine desM-chée. Beaucoup plus d'ini mètre. Celte eau rend les recherches presque impos- sibles. Il l;mt donc se conteulei' des endroits plus ou moins secs. C'est un de ces endroits cpie j";ii choisi à •? kilomètres à peine de la mer. Les tra- \ailleurs lont des trous et des li'anchées dans la boue, soi'te de loui'be eu lormalion.et à 1 mètre, et même parfois à :2 mètres ils trouvent des cailloux — 65 — cl une couclip d'argile; cVst là que sont les ossements. Et il \ en a une quanliti' stiipélianle; mais toujours des Hippopotames, des Crocodiles et des Tortues: toutefois, au uiilieu de celte (Mionne quantité d'ossements peu in- téressants, j'ai trouvé des ossements d".Ep\ omis (assez rares), une certaim' (pianfité de petits os d'autres Oiseaux, des màclif)ires et des os longs de Mammifères que j'ai mis dans de vieilles boîtes; comme ils sont, en général, frap-i les. j'ai coulé dessus de la bougie alin d'avoii- un emballage solide qui les empêclie de s'abîmer. Je vais vous expédier ces docmnenls par le conri'ier dii -^5 courant. En plus de ces petites boites d'ossements, j ai encore de quoi remplir un bard où vous trouverez, je l'espère, des choses intéres.santes, et un autre baril a été rempli avec des vertèbres et antres fragments. Je ferai partir à Tuléar, par chaloupe, inie quantité crossements d'Hippopotames assez bien conservés qui i-esteront au centre comme cu- riosili' on que vous pourrez demander si vous en avez besoin. Demain Villanova va cesser de m'aider à ces fouilles, car d est expédié à Majunga. Je continuerai siu' les fonds que vous m'avez donnés à mon départ. Je \ais tâcher d'avoir dix travailleurs. 11 faut les changer de tenqjs en lemps. car le travail qu'ils font est excessivement piuiible. Figurez-vous des liommes dans la boue et l'eau jusqu'au cou, plongeant presque pour retii-er du fond les ossements; avec cela des émanations de marécages (jiie \ous devinez. Jusqu'à hier il faisait luie chaleur excessive. Depuis hier midi la pluie tombe sans discontinuer. Gela gène actuellement luon emballage, car tout est monilb». J'espère que la pluie ne durera pas trop. 11 n'y a pas de village à Ambolisatra. qui n'est qu'un lieu dit et je loge sous un Tamai'iuicr. J'ai bien établi nue sorte d'abri en roseaux, mais c'est une faible défense. Voilà, Monsieur le Directeur, l'état de mes travaux actuels et de mes fouilles à Andjolisatra. Vous me [)arlez des petits Mammifères : à part le Hat incommode qui ronge mes habits et mes souliers, depuis six semaines que je j)arcours sans relâche les bouquets de bois de la région d'où je vous écris aujourd'hui, j<' n'ai pas rencontré un seul petit Mammifère. [»as même de Tam-ecs. si conununs dans d'autres régions. Dans un post-scriptuni à sa lettre, daté de Tuléar 26 décembre 1899, M. Bastard ajoute : J'ai subi à Ambolisatra. lundi, mardi et meirredi. lui ajjan lei-i-ible ([tii a changé la [)laini' mai-écageuse en un vaste lac. La chaloupe sur laquelle j'avais embarqué les ossements fossiles et mes bagages n a pu encore rentj'er à Tuléar. Je ne [)uis vous e\|)édiei- [)ar le courrier (pii part deiuain (pie les quatre petites boites contenant de jielis os d'Uiseaux et de Mammifères. Le i-este |>artira par le prochain courrier. 60 — COMMUiMGATIONS. ]\f. Emile Kacomtza , luiliiralisle altaclu' à I ('X|»(''(lili(iii aiilarclmiic licige, (liiijjre par M. Adiicii de (Icilache, rend compte, dans une lirs intéressante communication , accompagnée de nombreuses pro- jections, (les résultats géïKMaux obtenus par la mission embarciuée à bord de la Belifira , (pii vieni de rentier en Enrojie. après une cam- pagne de plus de deux ans. (^es résultats se trouvant exposés d une nianièi'e assez complète dans le BnUetiii de la Socirlé de géographie (n" G), nous laisserons de coté ce (pii concerne la géograpbie. l'astronomie, la météorologie et Pocéanograpliie el nous ne rapjjorlerons (pie ce (jui a Irait aux sciences naturelles. L'expédition helge a reconnu (jiie le goll'e de Hugbes situé à c(')lé (le laterre de Palmer ((pii est en réalité un vaste archipel de petites îles) constitue l'entrée d'un grand détroit (jiii lait cominuui(juer le détroit de lîrounsfield avec l'océan Pacifi(|ue. Les rives du dé- lioit. nommé canal de la Belgira. sont formées de hautes terres montagneuses, à pentes raides el à vallées étroites, (pii sont les restes d'une région affaissée. Ces leires sont entièrement Ibrinées de roches crislallines anciennes, gi-aniles. dioriles, svéniles; les gneiss n'apparaissent (pi'à la sortie du canal vers l'océan Pacirupie. Elles sont revêtues d"uii manteau de glace, épais et continu, (jnel- tpuîs petites îles et cpiebpu's plages, d'une étendue très restreinte, montrant seules la roche à nu. C'esl sur cette faihie portion découverte de la terre antarcti(pie (pie la Ac'gétation peul se développer; encore est-elle très maigre et ne coiisiste-t-elle guère (pi'en une Graminée ap|)artenanl probahleineni au" g(Mire ifm, çv\ Mousses {Barbida, Bryuni) el en Lichens [Lecanora , \anicana el rsiiea). Dans les endroits où ruisselle l'eau provenant de la lusir.n des neiges se dé- velo|)|)enl eu oulre .piehjnes Algues d'eau douce, des Oscillaires et des DialoiiK'es. il n'est pas facile, dit M. P.acovitza, de caractériser faalaicli.iue au |)onit (le vue biographi(pie. Les faunes et flores (pii ont dû se développei- sur le continent antarcti(fue pendant les épotpies antérieures à la grande période glacière ont dû être complètement détruites pendant cette période, dont l.^s traces sont évidentes en Palagonie, à la Terre-de-Feu et sur les tcn-es du détroit de la Hcigica. Les animaux et les plantes terrestres (p,o — 67 — nous avons trouvés snr les (erres antarcliques sont représentés par des espèces (|ui. toutes, peuvent être transportées par les Oiseaux grands voi- liers, communs à cette région et an.K régions australes tempérées. Les Fossiles terresti-es pouvaient fournir d'utiles indications: malheureuseraenl on n'en a pas encore trouvé. Restent les Oiseaux et les Pinnipèdes. Les Oiseaux conlriljuonl. plus (pie les animaux d'aucune autre classe, a manjuer les dilléreuces profondes qui exislent entre Tensendjle des faunes de riiémisphère sud et les faunes qui appartiennent spécialemeni ;i Tlié- misplière boréal. Ce fait, que M. Milne Edwards a élaldi dans son mémoire fondamenlal sur la Faune des régions australes [1//;/. .SV. nal. (W), t. IX | dès 1879, est encore rigoureusement vrai aujourd'hui, et tout ce que nous avons obserxé pendant notre canq)agne ne fait que le confirmer. Nous avons rencontré des représentants antarcti([ues (hM ordres des Tuhiiiarcs , Slcpaiiopoda et Gariœ. Ces ordres sont représentés aussi dans la faune boréale, mais ils sont cosmopolites. Par contre, les ordres non cosmopolites des Cliioiiida et Iinpciines sont strictement anlarctitpies. Le Chioiiis nlhn fut observé dans le détroit de la Helgica oii il niclie. C'est un habitant de terre ferme. L' [piPiKnhjics Foi-sioii habite la banquise et a été notre compagnon fidèle pendant les treize mois que nous avons passés dans cette région. 11 était accompagné du Pifgom'lis AdcUœ , qui présente deux variétés : l'une à gorge blanche, l'autre à gorge noire. C'est à toi-t (ju'on a considéré la i)remière \ariété comme la forme jeune de la seconde. Les Pygoscells antarcika et papua <>nl établi de vastes rookeries sui- les teires du détroit de la BeJfficn. Le sous-ordre des Phocidés est seul représenté dans la région explorée par rexpédition antarctique belge, et les quatre espèces observées ont toutes été déjà d('crites par les expéditions antérieures. VOffiitorhi/niis Icptoinjx n'a été que rarement observé dans la bantpiise, mais le Lobodoii carcinopliaga est abondant dans les glaces et souvent accompagné du Leplonychotes Wedde^i. Ces deux Phocpies mettent bas au printemps un jeune |)ourvu d'une chaude fourrure. La mère n'allaite son petit nv iKitnrelle. i Les (leiiv os tvmpatiaux soikIi's (lac. eut. et post.). (Gmiiileiii' naturelle.) Le Triocéphale, que j'ai attentivement dissétjué, était un jeune Chat, mâle, à terme. La mère avait mis bas pendant la nuit et l'on avait trouvé mori le petit monstre au milieu d'une portée de jeunes bien conformes et bien portants. La tête, fort réduite (fig. i), ne dépassait guère 3 centimètres au delà du ■'' GEOFFiiOV-SAi\T HiLAiRE. Philosoph. Atialcm. . t. II, p. Q-y. '■' IsiD. GEOFFiiov-SAiM HiLAiRE. IJlsI. gén. et pavluul. (les unoinalifs de l'orgn- nuation chez l'Iunniuc cl les animanj-, l'aris i836, in-8", t. Il, p. ^480, n. 1. '" 1(1. iind., I. II. p. 'lia j. MUSÉCM. M. G — 70 — sternum ; on n'y voyait aucune apparence de lace , mais . à 6 ou 7 millimètres (lu sommet du crâne, une pelile fente ovale en travers simulait une espèce de bouche, bordée en bas ])ar une lèvre convexe, reliant deux petits bour- relets godi'onne's (jui moilaient verticalement et s'étalaient en une paire d'orcilies de 1 5 millimèties de hauleur. L'orifice, cfui simidait une bouche, élait imperforé, el , en l'examinant de plus pi es, je reconnus c|U3 ce n'était qu'un pli superficiel transversale- ment étendu eitre deux très petites cavités arrondies, correspondant aux trous auditifs des deux oreilles rpii s > dre-snieat tout à côté. Je ne tardai pas à mettre à nu deux cercles tympanaux fusionnés (fio. -j) représentant le squelette de Tappareil auditif'. L'ossicule ainsi formé apparaissait sous l'as- pcil d'un petit fer à cheval, large de i cenlimèlre, haut de 9 millimètres. On aurait ])u le prendre tout d"abord pour une mandibule avortée'^'; mais l'absence complète de tout organe dentaire vient bien vite détriimper Tob- servateui-; la nature et la forjjie du petit os a|>poinli vers ses exlréniilés et un peu r nllé vers le centre, les détails de sa face posiérieure taillée en biseau vers son bord interne, relevée vers son axe en une sorte de crochet épaissi, démontrent qu'il s'agit bien de deux cercles tympanaux symétri- quement accostés dans leur moitié interne et très solidement soudés l'un à 1 autre. Une incision verticale, prati({uée droit au-dessous de cedoulde Ijiiqjanal, tombe dans une poche dont l'extrémité supérieure, dilatée en form:^ de poire, n'est séparée que par une mince cloison'^' du pli inlerauriculaire décrit ci-dessus. Tout en haut de celte cavité se dessine une crête mousse qui sépare deux petites dépressions de 2 millimètres de ])rofondeur ; c'est le rudiment des fosses nasales, demeiu'ées avec leur scpliim dans l'état où on les rencontre au début de révolution des cavités de la face. En avant de la poche, et toujouis en haut, apparaît une petite masse de 8 millimètres de haut, de forme molle et indécise, que l'examen microsco- pique montre n'être autre chose que la langue, avec les papilles très déve- loppées comme elles sont chez les Chats, et les intrications de fibres mus- culaires proj)res à cet organe. Immédiatement au-dessous de la base de cette langue rudimentaire se voit un hyoïde un peu alrophir", puis le larynx bien conformé suivi de la trachée-artère. L'œsophage débouche en arrière à "' Dans le (ilial iiouvenu-né, (la caisse) paraît ne consi'itpr que dans lo cercle, du tympan ou os Ijmimnal. (Gkoifroy-Saim iiiLvinii, Méin. du Mus., t. Vil , p. iG'4.) '-' E.-L. Schultarlh s'y est trompé dans l'étude sur trois sujets monstrueux ana- lo[jucs à celui-ci cpii forme la première partie de sa thèse. [De maxiUœ hifeiioris monstroan pnrvilatp rt f/r/'fcf». Commeiiitlio analomo-paliiolopii a, auclore l'>n.-LiiJ. Schuliarlli. Fraiicofiirilii, a. V. l'^if), m-k", p. 8, lit, 17, lab. Il, fifij ll-Vi.) '■'' On connail iiii ci ilalii nonilire de cas dans lesquels la tissure fait commu- niquer la cavité avec l'extérieur el permet au sujet de respirer quelque j)eu après la naissance, ce que n'a pas pu faire le sujet dont il est question. — / ] — sa [)l;ice ; If s ganglions cervicaux . le piieumo-gastrique n offrent rien de particulier. Le cœur est volumineux , les poumons se trouvent naturellement adaissds-, les veines jugulaiiTs eiigorgoer. sont très apparences, et deux gros renflements glanduleux , tout injectés de sang, se inontrenl un peu au- dessus et en dehors de la base des oreilles. Je ne pousserai pas plus loin cette analyse: j'insisterai seulement, en terminant, sur Yiiitciisilé croissanle des phénomènes t'ralologiques qui se ma- nil'estent dans les appareils seiisoriaux de bas en liriul , ou. si Ton préfère. d'arrière en arant. L'organe auditif est représenté p;ir deux oreilles externes complètes et deux os tyuipanaux soudés vers leur milieu. A l'appareil gu- tatif correspond une petite langue où l'on voit encore des nmscles et des |)apilles. Mais l'appareil olfactif n'est plus ({u'im vestige; quant à l'appareil visuel, il a complètement disparu. i\orE PIlÉLIMlNAUiE SUR L ESUOTHELIUM DES VEISES ISTESTIJ^ MES CHEZ LES SÉLACIENS , PAR M. H. Neuville. Eu poursuivant mes recherches sur lanatomie des Sélaciens, j'ai constaté, chez une Raie, une disposition fort intéressante de Fendotlielium des veines intestinales. Cctendothelium, formé de cellules à contours irréguliers, pré- sente des sortes de stomates ra|)pelant ceux que l'on décrit dans l'épiploon du Lapin adulte ou dans le feuillet pariétal du péricarde chez le liât. En d'autres tenues, cette disposition l'appelle celle des membranes séreuses fenétrées. C'est dans la veine inlra-intestinale elle-même que je l'ai constatée le plus nettement; elle se retrouve dans les nombreuses ramifications que cette veine envoie dans toute la valvu!e spirale, et ex'ste peut-être aussi dans les ramifications des autres veines intestinales. Il est, du reste, fort ditlieile, au moins en certains points, de déterminer Taboulissant exact des nombreuses veinules qui serpentent dans l'épaisseur de l'intestin spiral ; je ne puis donc donner, dès aujourd'hui, des indications rigoureusement précises sui" la localisation de ces stomates ([ui , dans tous les cas , paraissent fort nets dans le système do la veine intra-instestinale. Je dois rappeler, comme pouvant être en rapport avec cette disposition, ce fait, qu'il ne parait pas exister de cbylifères distincts chez les Poissons, leurs vaisseaux intes- tinaux charriant tantôt du chyle, tantôt du sang. Sans vouloir interpréter ti'0[) hâtivement celte intéressante disposition (dont je n'ai pas encoi'e suirisamment éludii- la généralité et sur laquelle G. 72 .■xisleiii peut-être d'aiiieurs îles renseiguemeuts bibliographiques) . je puis (lire que, là où je l'ai constatée, elle s'accorde fort bien avec le rôle imj)or- tant de la valvule spirale el de la veine intra-inteslinale dans les phéno- mènes de nutrition. Sun LES ClASMATOCITES de la peau de la SALAMA\DnE TElillESTHE ET DE SA LARVE, PAR M"" C. Phisalix. (LvBdliATOIRE DE M. I.f. PHOKESSKlIi (iuAUVEAU.) En 1890, le pi'otésseur Raavier a découvert, dans les membranes cou- jonctives minces des Vertébrés (grand épiploon des Maimnileres, mésen- tère des Batraciens adultes), de grandes celhdes spéciales qui s'ellritent en granulations, et qu'il a appelées, à cause de cette piopriélé dominante, clasmatocytes. On sait, de plus, qui! en a suivi l'évolution en conservant de la lymphe péritonéale de Grenouille dans une cellule de verre fermée. 11 a pu voir tous les intermédiaires entre les leucocytes el les clasmatocytes constitués. Il considère donc ceux-ci comme des leucocytes . issus des vaisseaux par diapédèse, qui s'arrêtent dans le tissu conjonctif, s'y fixent, grossissent poTU' se résoudre ultérieurement en graïuilations. probablement utilisées par l'organisme. Ce serait une évolution particulière de certains globules blancs, une sorte de sécrétion par effritement que M. Ranvier désigne sous le nom de dasmatose. Si ce pliénomème joue lui rôle dans les phénomènes nutritifs, on doit Irouver ces éléments en plus grande abondance dans les tissus en voie de prolifération active. C'esl pourquoi je les ai recherchés dans la peau de la Salamandre terrestre et de sa Larve, tissu où la division cellulaire est si nette, qu'il constitue l'objet d'étude le plus favorable pour les recherches de cytologie animale. On les y trouve, en effet, à ])rofusion et avec un caractère de granileur qu'ils n'atteignent pas chez les Manunifères. Us existent déjà chez rem])ryon. à côté des granidations vitellines, chez le Têtard pendant toute la vie larvaire; on les retrouve enfin chez les jeunes Salamandres nouvellement transformées ainsi que chez les adidtes où, du fait des mues i-épétées, la peau conserve une grande activité vitale. Ils infiltrent tout le tissu conjonctif de l'animal, principalement au voi- sinage des vaisseaux sanguins, où leur extraordinaire abondance témoigne de l'origine (pie leur attribue le professeur Ranvier. Dans la peau des Sala- mandres adultes el des larves, leurs prolongements sdlonnent le derme et «Milourent d'une couche feutnie le réseau vasculo-pigmentaire. Us suivent (nénie ce i-éseau soi' la paroi externe de la membrane des glandes à venin. — 73 — Pour les uiettip en évidence, il suffit de delaminer ia peau d'une larve (de préférence la peau du menton ou du ventre peu pignientée) , de l'étaler sur une lame de verre, la lace dermique tournée vers le haut, de la fixer et de la colorer par la méthode de Ranvier (acide osmique à i p. loo et violet 5 B). On suit au microscope la coloration progressive, et quand elle est suffisante, on recouvre d'une lamelle et on monte à la glycérine. Mais plusieurs autres méthodes permettent d'obtenir de bonnes prépai-a- tions que l'on peut nmnter au baume et conserver. r/est sur ces piv|);ir;itions qu'ont (Hr faits les dessins delà ligure ci-jointe. 4*^5 S£«v. • ; ■ %v •« . J ■'■''■•'• jj.' ,■ ^p f "^ ^■*^) ""'^l, Clasmatocytes dans le derme des larves de Salamandre terrestre. G. .5/io. Parmi ces méthodes, la suivante a donné d'excellenis résultats : on ftxe la peau d'une Larve par l'acide picionitrique pendant quatieà cinq minutes, on enlève le réactif lixateur par l'alcool à 70 degrés, plusieurs fois i-enou- — 7/1 — vêlé, jusqu'à ce quil ik- se colore plus en j.iMiir. ()a siuToloiv }iai' le bleu dp Unna, uoii ëtendu; lorsque la peau est (riiii Itleu opaque intense, ce qui demande, suivanl Fépaisseur, dix à (piinze minules, on dés- hydrate et on décolore parlicilement par l'alcool absolu. C'est là qu'est la phase déUcale de l'opiVation, il faut saisir le niomenl où le fond général de la peau devient bleu chiir et les dasinatocytes d'un beau rouge violacé. On éclaircit la préparation pai" l'essence de Girolle, on lave rapidement au \ylol. et on monte an baume. Les dasinatocytes pn.'sentent pour le bleu de Unna la juéme élection que pour le violet 5 B; par l'un ou l'autre colorant, le noyau conserve un ton violet bleu qui tranche avec le ton violet rouge du protoplasme environnant et des prolongements. Mais le fond bleu clair les rend plus apparents, et si Ton lient à les conserver, on évite le montage à la glycérine, dans laquelle les colorants diffusent toujours. On obtient la même élection pour le bleu de Unna avec d'autres réactifs livateurs, connue l'acide azotique à h p. loo, l'acide jtici'o-sulfurique, l'al- cool à 95 degrés, et les liipiides chromo-acélo-osmiques de Flemming et de Lindsay. Mais, après l'acide osmique seul, il ne sepro(hiit qu'une coloration bleue uni(pie pour le fond et les ciasmatocytes , qui sont néanmoins distincts par le bleu intense qu'ils présentent: mais on peut faire apparaîtie laméta- chromasie avec un evcellent fixateur en sid)stituant la ihioniiie au bleu de Unna ou au violet 5 B. Grâce h leur élection tout ;i lait particulière pnnr les coloi-ants pri'cédents (violet 5 B, bleu de Unna, Ihioniue), à leurs dimensions énormes de quelques dixièmes de milliiuMi es à un millimètre chez la Salamandre, on peut suivre les ciasmatocytes sur les coujies en série de la peau et des autres tissus de l'animal. Sur les coupes isoh'es, il est plus i-are d'apercevoir leur corps cellulaire, mais leurs prolongements granuleux, ainsi que les granu- lations isolées, sont toujours très apparents. Leurs formes sont capricieuses et variables: les moins différenciés ressem- blent à d'énormes globules blancs, parfois bourgeonnants; d'autres s'allon- gent eu fuseau ; les jtlus nondtreux ont une forme arboris('e dont les prolon- gements inégaux, sinqtles ou ramiliés s'('lendent dans toutes les (Urections sans s'anastomoser entre eux ni avec les voisins. Ces prolongements sont souvcnl nioniliforinesetdiscontinus, fra<'nientésen petits bâtonnels, en petites sphèi-es irrégulières, on en mie siM-ie de granulations. Ils se terminent, généralement, par un j-enllement ovoïde ou sphérique. \ un stade plus avanc(' de lenr évolution, le noyau dis|)arait, et toute la cellule se résout ainsi en une nébuleuse cpii conserve d'abord la forme ramiliée du dasmatocyle, puis s'eiïj'ite délinitivement par utilisation pro- gressive des granulations. On trouve ainsi, sur certaines régions des con- stellations variées où il ne reste plus que des fragments ii-i'c'guliers et des gramdalions pins ou moins fines, provenant de tous les ciasmatocytes qui / 0 — oui achevé leur évolution. La nébuleuse n"a plus cduseivr' de son .'tal <-cllu- laire antérieur que son pouvoir électif pour les colorants, mais il est pro- bable quelle a accjuis son maximuni d'action el que c'est sous forme de poussière microscojiiqiie que les clasmatocytes sont utilisés pai' les tissus voisuis. Les faits précédents montrent l'existence de clasmatocytes dans lui organe où ils n'avaient pas encore été signalés; ils se trouvent en grande abon- dance dans la peau des Batraciens. C. Phisalix en a constaté aussi la présence dans la peau des Céphalopodes, et il est proljable qu'on les trouvera dans les tissus cutanés d'autres Invertébrés. H est permis de penser qu'une grande partie des granulations ainsi disséminées, qui constituent le terme ultime d'une évolution spéciale des globules blancs, sont de natm-e cUasiasique, et qu'à ce titre, la clasmatose peut jouer un rôle important dans les phéno- mènes multiples ditnt la peau est le siège. Sur les pRÉTEynvEs ippiNiTÉs des CrvcifÈres et des PapavébacÉes , PAR M. Pn. VAN TlEGIlEJI. C'est, en Botanique, une tradition universellement acceptée de consi- dérer les Crucifères et les Papavérac'es comme unies par les affinités les plus étroites et de les ranger, en conséquence, côte à côle dans la classifi- cation. Pas de Trnité, petit ou grand, pas de Coui-s, élémentaire ou supé- rieur, où ces deux llimilles ne soient étudiées Tune aussitôt après l'autre et intimement rattachées, pas de Jardin botanique, pas d'Herbier où elles ne soient cultivées ou conservées Tune tout près de l'autre. Cela vient sans doute de ce qu'elles ont en commun une corolle tétramère, un pibld ordi- nairement dimlre à placentation pariétale, un fruit qui s'ouvre habituel- lement par des fentes longitudinales à droite et à gauche de chaque pia- cente,ce qu'on appelle une silique. et que l'on a attr.ché une i;upcrtance pr/dominaute à ces trois caractères, car véritablement tous les autres sont dilL'rents. Pour n'en rap[)eler ici que les principaux, la structure du corps végétatif, pourvu chez les Papavéracées de lacliciieres liiver ement conformés, qui manquent aux Crucifères, doué pai- contre chez les Crucilèrcs de deux sortes de cellules sécrétrices, les unes à myronate de potassium, les autres àmyrosine, qui font défaut aux Papavéracées; le calice, formé de deux sépales caducs chez les Papavéracées, de deux paires croisées de si'pales pei-sistants chez les Crucifères ; la corolle , dont les quatre pétales forment deux paires croisées, la première alterne, la seconde superpos'e au calice chez les Papavéracées, un seul verticille quaternaire alterne avec l'ensemble — 7() — (lu calice chez les (Iriiciièrcs ; raiidrocée, compose (rim nomjjre ordinairc- inent très grand et indéterminé d'ëtamines chez les premières, de quatre ëlamines seulement, épisJpales, dont deux d 'doublées, chez les secondes; le pistil, où les carpelles porlent sur clnupie placente plusieurs séries lon- gitudinales d'ovules chez les Papa véiact'cs, une seule série chez les Cruci- fères; l'ovule, analrope et épinaste chez les premières, campylotrope et hyponastc chez les secondes; la graine, enfin, munie d'un embryon droit avec un albumen chez les i'apavéracées, d'un embryon courbe sans albumen chez les Crucifères : telles sont les nombreuses ol importantes différences (pii éloignent beaucoup ces deux familles et qui déjà |»i'otestent énergique- uient contre fojjinion traditionnelle. A tous ces caractères diiférentiels bien connus, niais jusqu'ici trop négli- gés, si l'on Aient à en ajouter deux nouveaux, on conviendra qu'il est peut-être temps de rompre enlin avec la tradition, de libéi-er ces deux familles des liens purement conventionnels qui les unissent et de les séparer d 'sonnais aussi follement dans la classification qu'elles le sont dans la na- ture. Ces deux dilférences nouvelles, (jui font l'objet delà présente petite Note, résideu! l'une dans la confoi'ination du pistil, l'autre dans lasirucfuie de l'ovule au moment de la formation de l'oeuf. I. ConforitKitioii du pistil. — Indépendant des verlicilles externes de la Heur, le pistil des l'a|iavéracées est formé de carpelles, le plus souvent au nombre de deux, allernisépales et latéraux, concrescents dans presque toute leur longueur en un ovaire surmonté soit d'autant de styles libres, soit d'un seul style termin '• |)ar autant de stigmates diversement conformés. (jCS carpelles sont largement ouverts et chacun deux porte . sur chacun de ses deux bords, plusieurs rangées longitudinales d'ovules anatrojies, hori- zontaux ou obli(piemenl ascendants à ra])hé su])éi'ieur ou externe et micro- pyle inférieur ou interne, ('j)inasfes par conséquent. En d'antres termes, l'ovaire, pris dans son ensemble, est nniloculaii-e à placentation pariétale, et chaque carpelle, pris sépai'ément , est ouvert, ;i placentation marginale |)lurisériéc. [paiement indé])en(lant des verlicilles externes de la fleur, le pistil des Crucifères se compose aussi de deux carpelles, ahern( s avec la paire externe du calice et latéraux, concrescents dans presque toute leur longueur en un ovaire surmonté d'un style unique terminé par deux stigmates bilobés en forme de croissant, unis entre eux de manière à former deux lobes stigma- liques inlercarpellaires. Mais ici les deux carpelles sont fermés, leurs bords concrescents étant venus se joindre au centre et s'y souder par leurs épi- démies, qui demeurent distincts. Ces bords soudi's ne renferment pas de inérislèles et ne |)()rtent |)as non plus d'ovules. Les méristèles extrêmes des carpelles demeurent dans la paroi externe en face de la cloison. C'est là, dans chaque angle, ipie se forme un bourrelet longitudinal portant une — 77 — seul*» siM'ie d'ovules campylolropes , attachés par de loiifis luuicules, hori- zontaux ou obhquement descendants, à court raphé inférieur ou externe et iiiicropyle suj)t'rieur ou interne, liypouast 's par consJfpiont. En d'autres termes, l'ovaire, pris dans son e:isembie, est hilocnlaire à placentation pariétale, et chaque carpelle, pris séparément, est ferin('. à placoutiition latérale unisériée. De l;i, sous une apjiarente ressemblance, que li-adnit le mot de placen- l;ili(in pariétale, mie (lifTi'rence profonde dans la conformation de l'ovaire chez ces deux (amilles. Il est vrai que, sans doute pour ol)éir ;i la tradition, on cherche à climinuei- cette différence en disant que la cloison qni sépare en deux loges l'ovaire des Crucifères, parce qu'elle résulte du rapproche- ment progressif et de la soudui-e des bords carpellaires dout les épidémies demeurent distincts, est une fausse-cloison , et en décrivant tout de même conune nnilocnlaii-e l'ovaire de ces plantes. Mais alors d faudrait dire fausses aussi les trois cloisons qui séparent en trois loges l'ovaire des Liliacées et des familles \oisines, j)uisqu"elles i-ésulteut pareillement d'uue fermeture progressive des carpelles avec simple soudure des bords par leurs épi- dermes distincts. Et d'une façon générale, il faudrait déclarer fausses les cloisons de tous les pistils, très nombreux comme on sait, dout les car- pelles, d'abord ouverts, se ferment par rapprochement et sourlnre des bords, en ne regardant comme vraies que celles des pistils, également nombreux, oii la fermeture des carpelles est réalisée dès l'origine par la concrescence des bords. Si l'on n'exprime pas de cette façon ces deux modes de fermeture, dont la distinction a fl'aillenrs sou importance et doit être faite avec soin dans chaque cas particulier, il faut reconnaître que la cloison du pistil des Cruci- fères est tout aussi vraie que celle de n'ini|iorte quel autre pistil dans le même cas, et que, par conséquent, sou ovaire doit être dit biloculaire. non uniloculaire. Ce que ces plantes ont réellement de remarquable, c'est que les jdaceutes, au lien d'y occuper comme d'ordinaire les extrêmes bords des car|)olles fernu's. ((ni sont ici stériles, sont situés sur leiu's cotés, c'est qu'au lieu d'être marginaux, ils sont l.itéraux. 11 faut réserver le nom de fausses-cloisons aux cloisons turdives, longitu- dinales ou transversales, cpùse forment parfois dans l'ovaire après la consti- tution des œufs dans les ovules, pendant la transformation des ovides en graines et du pistil eu fruit. Par exemple, la cloison longitudinale du fruit des Glaucières, parmi les Papavéracées, est réellement une fausse-cloison. Tel n'est pas, on le sait bien, le cas des Crucifères. 2. Structure de l'oeule. — L'ovule anati'ope épinaste des Papavéracées est formé d'un gros nucelle , qui ])ersisle tout entier autour du prothalle lemelle au moment de l;i lormation de l'œuf, revi'lu de deux minces tégu- ments. Dans les Chélidoines [(IhelidoHium) , les (daucières (Glaurium) . les - 78 — Argémoiies [Ai'gcnioite), elc. , II' lé{|uiiieiil e\leriK' a deux assises seiJe- menl, l'interne en a trois. Au niicropyle. tous deux sVpaissisent par re- cloisonnement Inngenliel; l'interne y dépasse le sommet du nacelle et l'externe, à son tour, dépasse un peu l'interne, de sorte que le tube polli- nique doit lra\erser successivement i'exostome et l'endostonie pour atteindre le sommet du nucelle. y pénétrer et accédei- à l'oosphère. En un mot, l'ovule de ces plantes est cra-^sinucellé ou pernucell'. hiiegminé et diplo- pore''\ L'ovule campylotrope liyponaste des Crucifères se compose d'abord d'un nucelle étroit et long, formé sous l'épidennc de quelques séries longitudi- nales de cellules, pai-fois même d'une seule, courbé dans le plan de sy- métrie et enveloppé de deux t('guments. Dans les Girollées (Clicimnlhus). les Ibérides (Iberis), les Alysses i.Hijssum), les Arabides (Arubis), les Anbriéties (/iMèrie/irt), les Vésicaires {Vesicaria), etc., les deux téguments sont minces, l'externe n'ayant que deux assises, l'interne trois. Dans les Choux (Brnssicn), les Diplotaxes (Diplota.vis), les Raiforts (Rnphamis), les Cocbléaires [Cochk'arhi] , etc.. ils sont plus épais, l'externe ayant ordinai- i-ement quatre assises, l'interne, beaucoup plus massif, en comptant jus- qu'à douze et quinze. Dans tous les cas, au niicropyle, le tégument interne dépasse le sommet du nucelle et est dépassé à son tour par le tégument externe; dans tous les cas aussi, l'épidernie interne du premier a ses cel- lides courles, allongées ladialement, el se montre ainsi neltcment diffé- rencié. Enlin, dans tous les cas. le nucelle sr- trouve, dès avant la formation de l'œuf, entièrement résorbé par la c<"llule mère du prolhalle femelle qui vient s'appliquer directement coulre l'épiderme interne ainsi différencié du tégument intei-ne; il n'a donc qu'une existence ti-ansitoire, el le tube pol- linique, après avoir traversé les deux pores du niicropyle, se trouve immé- diatemenl en contact avec l'oosphère. En un mot, l'ovule des Crucifères est ténuinucellé ou transnucellé, bitegraiué et diplopore. Par son nucelle mince et transitoii-e , il dilfère profondément de celui des Papavéracées, dont le nucelle est gros et permanent. . 3. Conclusion. — A tous les caract-res diffiTcnliels rappelés plus haut. \iennent donc maintenant s'en ajouter deux auli-es : la confoi-mation du pistil, formé de carpelles ouverts à placenlalion marginale plurisériée chez les Papavéracées, de carpelles fermés à placentalion latérale unisériée chez les Crucifères, et la structure de l'ovule, perniicellé chez les ])remières, transnucellé chez les secondes. Il en faut conclure, contrairement à l'opi- nion reçue, que ces deux familles diffèrent beaucoup plus qu'elles ne se Von- à ce sujet : IMi. vais Tiegiiem, Structure de quelques ovules et parti qu'on en peut tirer pour améliorer la Clnssijkation (Journal de Botanique, Xll, p. 197, 1898). — 79 — ressemblent el (l()i\enl. en conséquence, être désormais fortement éioi- pnées l'une de lantre dans la Classilication, au lieu d'y être rapprochées côte à côte, comme il a été f;iit jusqu'ici. Avant proposé récemment di^ prendre l'ovule comme base de la classili- cation des Phanérogames, notamment des Angijspermes , j'ai été amené d'abord à diviser ce sous-embranchement en deux classes : les Inovtdées et les Ovulées, puis à snbdiviser la première classe en deux ordres : les Inniicellées et les .Nucellées, et la seconde en cinq ordres : les Innucellées, les Pernucellécs unilogminées, les Pernucellécs bitegminées, les Transnu- cellées nnitegmiiiées et les Transnucellées bitegminées. Gela étant, les Papa véracées seront classées, à côté des Fumariacées et des Capparidacées, qui ont aussi le nucelle persistant, dans l'ordre des Pernucellées bitegminées, dans le sous-ordre des Dialypétales supérovariées ou Pienonculinées, et dans Palliance des Mérislémones à carpelles ouverts, alliance dont elles sont la laïuille type el qui a reçu d'elles le nom de Papa- vérales "'. Les Crucifères seront rangées dans l'ordre des Ténuinucellées biteg- minées, dans le sous-ordre des Dialypétales supérovariées ou Théinées. et dans l'alliance des Méristémones h carpelles fermés ou Tbéales, alliance dans laquelle, en raison de leur type floral et de leur placentatinn latérale, elles occupent une place à part. Dans le même ordre et dans le même sous- ordre, mais dans l'alliance des Méristémones à carpelles ouverts, toute proche de la précédente, viennent se ranger les Rés('dacées, qui ont aussi le nucelle transitoire et qui conservent de la sorte, dans le voisinage des (Irucilères, la place qu'on leur assigne depuis longtemps. Kl) terminant, c'est justice de rap|)eler que déjà Mirbelen iMt!;), Lindley en i83o et i8/i5 , Agardh en iSôH, ont essayé de réagir contre l'opinion i-eçue, en insistant sur les différences à eux connues qui séparent les Crucifères des Papavéracées , et en éloignant ces deux familles. Dans la Clas- sification, Agardh, en particuliej', s'exprime en ces termes à leur sujet : "Accuratius examen utriusque ordinis apparenteni magis quam veram simi- litudiuem esse docebit: dill'erunt conformatione floris. structura seminum et [jru'cipuè gemmulis, qnœ diversum omnius lypum, me judice, incH- canli ' . Mais si la voix de ces éminents botanistes n'a pas ét(' entendue à ces diverses époques, la mienne le sera-t-elle aujourd'hui? ''> Pli. v\N Tir.;nKM, ÉUmixitH de botanique, 3° iHlitioii, II. p. Aai el A^lO, 1898. "^' J. Agardh, Theoria Hystematis plantarum, p. 7.'} , i8.")8. -- 80 — Le Ko-sam ou Bruceà Sumathajsa Jloxit., PAIÎ J. DVCOWSKI. Au (lébul de novembre 1899, M. le sénateur Paiilial adressait à M. ie Mi- nistre des colonies, en le priant de transmettre son envoi au Jardin colonial, une certaine quantité de fruits t|u"il d('sif;nait sous le non) de kô-snm. Dans une note accoiupagnant cet envoi , M. le sénateur Pauliat s'exprimait ainsi : ffLe Ko-sam est une plante de Chine dont les graines l'ont partie de la pharmacopée chinoise et annamite. ^L'amande de la graine est employée ])ar les médecins chinois contre toutes les hémorragies. Le D' Mougeot, de Saigon, a découvert qu'à la dose de 5 à (> amandes prises le malin écrasées dans de la mie de pain , le Kô-sam ('tait souverain contre les dysentei'ies les plus pernicieuses des pays chauds. fLe Kà-sdiii est vendu couramment dans les pharmacies indigènes de la Cochinchine, mais les pharmaciens et les médecins annamites et chinois ne peuvent dire de quelle province de Chine il est tiré et quelle est la plante dont il provient. "Il y aurait certainement heu d'en essayer la cultui'e. fil a reconnu que la maladie dont meurent les envoyés aux colonies est, dans les quatre cinquièmes des cas, la dysenterie. Or, de l'avis du D' Mou- geot qui en fait un emploi journalier à Saigon, cette maladie ne résiste pas au Kô-sam. "On voit quel intérêt considérable présente cette plante. n'M. le D' Pozzi fait des essais et il va faire faire des analyses chimiques, afin de dégager l'alcaloùh^ ou les éléments actifs du kô-sam.-n M. le D' Pozzi , à qui je demandai de vouloir bien me faire connaître les points principaux du rapport du D"" Mougeot, qu'il avait en sa possession, eut l'extrême complaisance de me confier le rapport lui-même. Cet écrit, ([ue je dois me contentei' de résumer, présente un très réel intérêt. Tout d'abord le D' Mougeot y déclare que, malgré ses recherches, il n'a pu déterminer à quelle plante appartenaient les graines qu'il pré- conise. Toutes les recherches auxquelles il a pu se livrer sont demeurées infructueuses, de même que tous ses essais de semis sont restés vains*''. '■' Dans une iellre portani la date du .3i janvier, Al. le D' .Mougeot s'exprime ainsi : ffj'ai clierclié un peu partout pour me reuseigner sur re Kô-sam que quelques médorins lettrés chinois cl annamites écrivent Kliô-sàni. En langue annamite, tvliô-sàm signifie gentiane. J'ai consulté la Flore eochincliinoise de Loureiro. — 81 — Gesl tloiic siii' ce preiniei- |joint que de\;ueiit toiif d aboid imhIit nos recherches. Une élude du inédicameut nous monlra ((ii'il s'agit non d'une graiui', mais d'un fruit. Ce fruit, qui est une petite drupe, présente à sa surface un aspect réticulé du à la dessiccation de la partie charnue, peu abondante d'ailleurs et ne présentant que 3 ou 3 iniUiinètres d'éj)aisseur. Il est de forme elliptique légèrement insymétrique ;i la hase et terminée par une partie faiblement acumiuée. Sou plus grand diamètre mesure 8 à 9 milli- mètres. A l'intérieur du noyau peu résistant, on trouve une graine ridée. Elle résulte d'un ovule anatrope dressé. La graine est entourée d'un péri- sperme qui est très peu abondant et que Ton est en droit de considérer comme résultant d'une maturation incomplète de la graine, (l'est cette ma- turation incomplète qui expliquerait d'une paît l'aspect v'uW' de cette graine, d'autre part le fait signalé par le D' Mougeot, à savoir, qu'il n'a jamais pu , quelques précautions qu'il ait prises, les faire germer. Les caractères généraux de ce fruit semblaient indiquer qu'il s'agissait d'une Simaroubée. quelques coupes faites dans des fragments de pédicelles tloraux nous ayant fait écarter la possibilité de i-attacher cette graine à d'autres Himilles dont elle possédait certains caractères ( Araliacées). Des i-echerches faites à l'hei-bier du Muséum nous ont permis de re- trouver la plante à lacpielle se rapportent les fruits du Kô-snm. Je dois remercier ici M. Poisson du bienveillant concours ([u'il voulut bien me prêter dans ces recherches. 11 s'agit d'une Simaroubée: c'est le Gonus ainarissinius L. ou Brucea Sumalrnna ViO\h. Ainsi que nous l'avions prévu, de nondjreux exenq)laires de la plante, recueillis par Balansa et portant les dates de i885 à 1889. figurent à l'hi^'hier et la montrent sous tous ses aspects. Le Brucea Sumatrana est un ai'buste de •! mètres Ae hauteur environ, dont l'aire géographique comprend Java, Sumatra, les Philippines, le sud de la Chine et toute llndo-Chine. Ce premier poiut étant élucidé, il nous reste à examiner la partie du i-apport du D' Mougeot ayant trait aux propriétés thérapeutiques de la plante. Les fruits du Kô-Sam présentent à cet égard un réel intérêt, qjii est nettement mis en lumière par les observations cliniques du W Mougeot. Celles-ci portent sur 879 cas. qui ont donné : 799 guérisons complètes en trois à six jours: ^Elle dislingue deux sortes de Kô-sam : ff 1° Le Khô-sàni lioa vàng, trnduclion : gentiane à tleurs d'oi'. Loureiro l'appelle Hobiiiia initis, Linné. Sp. U habitat agrestis in China, raro in Cochinchina , etc.: tra" Le Khô-sam lioa tiâ. gentiane à fleurs ronge sombre : liobinia amarn.. . «M. Pauliis Cua, le grand leltré en caractères chinois. . . veut que ce soil le fruit d'un Panav : Panax Jrucluomm. . . , etc. 'ç D'autres , enfin, en font le Iruil de la Rue sauvage. . (]Vst le cluios!. . . -i — 82 — 07 cas ayant demandé une quinzaine de jours; i5 cas de malades Irop affaiblis ri envoyés à l'hôpital sans améliorations a|tpi'écial)les ; (S insuccès complets. Les procédés suivis |>ar les Annamites poni' administrer le médicament sont variables. Lelruitesl tantôt donné entier ou pilé, cru ou f}rillé, tantôt la praine seule est administrée : c'est à ce dernier procédé que s'est arrêté le D' Mongeot. Il conseille d'adminisirei' de 0 à lo graines inie première fois et 10 à 1-2 les deux jours suivants. Je sus plus lard que le kà-siim était utilisé à Java j)ar les médecins lio'landais et (pi'il donnait, là encore, les plus heureux résultats. Mais nulle étude chimique (ui physiologique n'a jusque-là été entreprise. Ce sont donc ces études qu'il importail d'entreprendre. MM. Bertrand et l'hisalix voulurent bien se joindre à moi pour ('ludier les Fruits de Bruccii et déterminer la nature de ses principes actifs aussi bien (pie leur action sur l'organisme. Knfm j'ai confié une certaine quantité de ces fruits à M. le D' Loir, directeur de l'Institut Pasteur à Tunis, afin de compléter les indications cliniques déjà si nettes cependant que fournit M. le D' Mougeot dans le ra|)|K)rt résumant ses observations. IJénéliciant des données fournies par les nombi-euses autopsies qui ont été pratiquirs par les soins du D' l'hi- salix, elles pourront aider à déterminer plus nejleinent l'action utde de ce médicament. Sun LA COMPOSlTlOiy CUIMKjUli ]>U hf)-SAM, PAR M. (IaB. BlîRTItAM). Comme complément naturel des intéressants détails que M. Dybowski \ient de donner sur le Kô-sam. j'ajouterai fjuelques mots sur les pi-emiers résultats que jai obtenus en faisant l'analyse chiuiique de ce fruit. Quelques dosages préliim'naires ont d'abord montré que cent parties de Kô-sam reiifermenl : Kaii (j. I 5 Huilo jji as^^e j 9.50 Extrait airooliquo /i.3o Tissu el malièros azotées 6 1.^1 G Ceiulres 5.5(j Je me suis ensuite as.suré, à l'aide d'essais physiologiques exécutés sur la Grenouille, que l'aclixité du médicament réside dans l'amande. — 83 — laquelle représente seiiieineni 89 centièmes du poids lolal du lv('»-sani. L'huile, tout entière renfermée dans cette amande et dont la couleur verte, due à une petite quantité de chlorophylle, est, comme le péricarpe, dé- pourvue d'action spécillque '"'. (l'est dans les substances extraites par l'alcool qu'on trouve le principe actif, la hosamine , comme je propose de l'appeler. Malgi-é son amerluine extraordinaire, la kosaniino n'csi pas un alcaloïde; elle se rang.' b"eu plutôt au voisinage de ces corps qu'on désigne hahiluelle- meiit sous le nom de glucosides, parce qu'ils engendrent un sucre réducteur ou glucose quand on les dédouble, notaiinnent par ébullilion avec les acides étendus: cependant je ne suis pas encore fi.xé sur ses produits de dédou- blement. La Ivosfinn'ne est pratiquement insoluble dans la plupart des dissolvants aidiydres : l'éther fie pétrole, le sulfure de carbone, le chloroforme, etc. Elle se dissout focilenient , au contraire , dans i'eau distillée et l'alcool aqueux (même à 96 p. 100). Elle n'est précipitée ni par l'acétate neutre, ni par le sous-acétate de plomb, etc. (l'est en se basant sur ces propriétés qu'on peut séparer successivement la kosamiîie des diverses substances : huile. H'sine, acides, etc., qui l'accompagnent dans l'amande. Je n'insisterai pas davantage aujourd'hui sur les propriétés chimiques de la kosamine, espérant y revenir (juand une provision suffisante de fruits m'aura permis d'en compléter l'étude. Jusqu'ici, le Kô-sam est encore une drogue rare. Ce (jue je viens d'en dire suffit pour arrêter les meilleures formes pharmaceuti(pies sous lesquelles on doit rem|)loyer, et j'ai ciu plus utile, au lieu de satisfaire ma curio-ité de chimiste par des réactions tou- jours destructrices, de remettre ce que j'avais extrait de principe ac'.if à M. le docteur Phisalix poiu' «pi'il en (hH^rmine les principales propriétés physiohtgiques. COSTRIBUTIOS À l'ÉTVDE PHYSIOLOGIQUE DU Ko-SÀM , PAR M. C. Phisalix. La solution de kosamine, telle qu'elle m'a été remise par M. Bertrand, correspond à deux grammes de fruit par centimètre cube. Elle est extrême- ment active; à haute dose, elle détermine, chez les Mammifères (Chien, Lapin, Cobaye), des accidents graves et des lésions caractéristiques. '1'' En réiilité, une Irnce de principe amer existe dans riuiile et dans le péri- carpe des plus jeunes fruits. En épiiisinl riinile par l'eau alcoolisée, évaporant à sec dans le vide et reprenant le petit résidu par l'eau, on obtient en solution un corps tout au moins analogue à la quassine. Peut-être, nno p'Iite ;uinolenles et de la diarrhée: l'animal est trisle, abattu: il reste immobile el se refroidit profjressivemenl: les mouvements sont de plus en plus dilïiciles; le train de derrière oscille: la sensibilité s"atténue; enlin il tombe dans un état co- mateux fjui se lei'uiine par la mort. A l'autojjsie. ou trouve une inllamma- tion caractéristique du tube digestif et des reins; le sang du cieui- gauche, aussi bien que celui du c(eur droit, est noir, sirupeux, incoajjulable; les glo- bules rouges, gonllés et arrondis, sont agglutinc's en une Jiiasse visqueuse; l'hémoglobine a diffusé dans le pln^ima et cristallise presque immédiatement sur la lame de veri'e de la iir.'paration ; les globu'es blancs, très nômbi-eux. sont aussi attaqués pai- le poison ; dans un grand nombre , on voit apparaître le noyau claii', homogène, dans un protoplasma ('gaiement clair avec une membrane d'enveloppe bien limitée; en un mol, il ) a une hyperleucocy- lose avec desli'uction partielle des globules. Voici, à titre d'e\enq)le, une expérience sur le Chien : Expérience. — Chienne on elul de hicUilioa à jeiiu, 1* = 8 lvilu|;. 'loo. Tenipéi'a- rure= 39,3. A 9 lionrcs ho, on inocule dans la veine siplièno 2 centimètres cuhos l't demi tic la soluliim du kosaniine. A peine l'injection est-elle tuile, (pie l'animai lait des mouvements de dé;[hili- lion et salive, pais il esl très afjité. ne peut rester en phice. Mais au bout de 10 minutes, il commence à se calmer; 90 miaules api'ès Tinoculation surviennent des vomissements di' mucosités spumeuses; il y a émission d'urine, l'animal esl trisle, reste couché, reluse le sucre. Les vomissements se produisent à peu près toutes les 90 minutes; dans la mucosité bilieuse, on Irouve dos amas àa i\éma- lodes morts. Bienl(jt au\ vomissements viennent s'ajouter les déjections diar- rliéi(|ues. L'animal se refroiilit ; vers deux lieui-es, sa lempéralure a baissé d'un degré, on observe un tVissonnement général et on voit se produire sous la peau des trémulalions tibrillairos des niusiles. Il sort du sang par la vulve. De 9 lieures a (i liemcs, les vomissemenls persistent el deviennent sanguinolents: le mucus est épais, couleur cliocolal. Les déjections sont beaucouj) plus rares tjue les vomissements; vers la tin, elles sont aussi sanguinolentes. A 6 heures, la tempé- rature est à 38 degrés, l'animal a toule sa connaissance. Le lendemain malin à 9 heurtas, on le Irouve nmrt, encore cha({d: à i'aulopsie, dans l'abdomen on constate, à première vue, la congestion de tout le tube di- gestif, mais elle ne donne qu'une taihle idée de rinflammalioii considéralile de la iniiqueuse, qui est d'un rouge intense, infiltrée de sang noir dans toute sa hau- teur, excepté toutefois au niveau du pylore; la muqueuse œsophagienne esl in- tacte. f)ans I intestin, on trouve encore des Némalodes morts au milieu du mucus sanguinolent. Les reins sont exlrèmemenl congestionnes; la capsule est fendre, luisanle, d'un vouge violacé. A la coupe, on ne dislingue pour ainsi dire pas la substance corticale de la substance inéilullaire: le tissu esl infiltré de sang noir et on voit a la loupe les arborisations terminales des glomérides de Malpighi. On — 85 — pouvait s'allendre à trouver de l'urine sanguinolente dans la vessie; cependant ■elle est presque vide; il y a un peu d'urine légèrement trouble et ne contenant ni sang, ni albumine, ni sucre. Le foie est un peu congestionné, et la vésicule biliaire est distendue par la bile. Dans le péricarde, il y a un peu de sérosité claire. Les parois du cœur sont fortement vascularisées. Le sang est noir, visqueux, non coagulable; Tliémoglo- bine a diffusé, et le stroma des globules forme une masse continue agglutinée. Ce sang reste incoagidé et résiste plusieurs jours à la putréfaction. Les méninges cérébrales sont fortement congestionnées. Si l'on augmente ia dose du poison , on ne diminue pas sensiblement la durée de la survie , et les phe'noniènes e'voluent à peu près de la même ma- nière. C'est ainsi que, chez un Chien de 5 kilogrammes, rinoculalion intra- veineuse de 6 centimètres cubes a tué l'animal en 12 heures, avec les mêmes symptômes que précédemment. Dans une autre expérience, la dose était encore uu peu plus élevée : 1 2 centimètres cubes pour un Chien de 10 kilogrammes. L'inoculation a été faite en une heure par fractions de 3 centimètres cubes dans la veine saphène: un manomètre donnait la pression du sang dans la carotide et on inscrivait en même temps les mouvements respù-atoires. Oi", pendant plus d'une heure , il ne s'est pas produit de modification sensible dans la pres- sion; seul, le rythme respiratoire s'est ralenti (6 mouvements par minute) dix minutes après la première injection ; mais cet effet a été très passager. L'altération du sang ne se fait qu'avec une certaine lenteur, si l'on en juge d'après les phénomènes de coagulabihté. C'est ainsi qu'un tube de sang retiré de la carotide, quatre heures après l'inoculation intra-veineuse d'une forte dose de kosamine, s'est coagulé eu une minute et demie et ne différait pas, à l'œil nu, du 1" tube témoin. Il semble, d'après cela, que la kosamine n'agit pas d'emblée, à la manière d'un poison chimique, et que son action physiologique résulte peut-être d'un phénomène fermentatif se- condaire. Celle hypothèse paraît plus vraisemblable si l'on étudie les effets de cette substance sur la Grenouille. On peut introduire dans le péritoine d'une Grenouille 1 cent, cube 5 d'une solution de kosamine sans amener la mort. Le poison agit presque immédiatement sur les centres nerveux : l'animal est dans la stupeur, les mouvements s'affaibhssent, et, au bout de dix minutes, il reste immobile dans la position où ou l'a placé; les mouve- ments du plancher buccal se ralentissent et deviennent plus amples : de 120, ils tombent à 2 4 par minute. La sensibilité persiste , mais l'animal ne répond que faiblement et avec une certaine lenteur aux excitations les plus foi-tes. Les nerfs et les muscles ne semblent pas touchés par le poi- son; l'excitabilité du sciatique est seulement un peu affaiblie. Ces phénomènes disparaissent peu à peu; au bout de trois heures, la Grenouille commence à se mouvoir un peu et respire mieux; douze heures après l'inocidation , elle paraît guérie; il ne persiste qu'un peu de parésie Muséum. — ti. 7 — 86 — musculaire, qui s'accroît vite par la fatigue; les jours suivants, elle paraît remise; cependant la mort peut arriver tardivement. Si l'on admet l'hypothèse émise plus haut, la kosamine aurait une action directe [primitive sur les centres nerveux et la respiration , action qui se produirait seule sur la Grenouille et, au dëbut de l'intoxication , chez les Mammifères , et une action indirecte secondaire résultant d'une réaction de l'organisme chez les animaux h sang chaud , et qui se manifesterait surtout pai- une modilication du sang et des troubles dans les échanges. Voie (l'inlroduction et doses. — En injection intra-veineuse, la dose minima nécessaire pour tuer un Chien de 8 kilogrammes en lo ou 12 heures est de un centimètre cube, ce qui correspond à o gr. 26 de Kô-sam par kilogramme d'animal. Avec un demi-centimèli-e cube , on pro- voque encore des accidents généraux, vomissements et d^5fécation, mais ils ffont peu intenses et passagers. Par la voie sous-cutanée , la dose mortelle minima est environ le double. Un Chien de 2 kilogr. 270 a succombé en 12 à 10 heures à l'inoculation de o cent, cube h de solution de kosamine. L'action locale est pour ainsi dire nulle. Pai- la voie stomacale, il faut une quantité quatre à cinq fois plus grande que sous la peau pour amener la mort. Un petit Chien de la même portée que le précédent, pesant 1 kilogr. 670, est mort en 20 heures avec 1 cent, cube 6 de la même solution. Et, chose curieuse, les lésions de la muqueuse digestive sont beaucoup moins accentuées que celles du petit Chien précédent. Chez le Cobaye, de 5oo grammes environ, il suffit de 0 cent, cube 2, sous la peau pour tuer l'animal en 20 heures; dans l'estomac, o cent, cube 8 ont amené la mort en 80 heures; cela correspond à 0 gr. 8 dans le premier cas et à 3 gr. 2 dans le second, p;ir kilogramme de Cobaye. Les symj)tômes sont h peu près les mêmes que chez les Chiens : abais- sement de la température, frisson, trénudations fibrillaires des muscles; les vomissements n'existent pas , mais sont retiq)lacés par du hoquet. Mêmes lésions. Toutefois l'inllammation de la muqueuse digestive est moins vive. En résumé, à faible dose, la kosamine est un éméto-calhartique et un cholagogue. Elle paraît exercer une action toxique sur les nématodes et les taenias du Chien. D'après quelques essais, elle posséderait aussi une légère action anti-microbienne. C'est probablement à ces propriétés qu'elle doit ses vertus anti-dysentériques. A doses plus fortes, elle est un poison du sang dont elle détruit les globules et (ju'elle rend incoagulable. Mais ce qui la caractérise, c'est l'action élective qu'elle exerce sur la muqueuse stomacale et intestinale, el sur les reins. — 87 — Sur vyE nouvelle espèce minérale, la Pseudocalcédonite, PROVENANT DU SOL DE PaRIS , PAR M. A. Lacroix. L'étude optique montre l'extrême complexité des jn-oduits siliceux, dé- signés sous le nom de calcédoine, et de ceiu qui consliluent les agates et onyx siliceux. Ils sont constitués par des minéraux fibreux, souvent associés dans un même échantillon, et accompagnés d'une petite cpiantité d'opale, de quartz cristallisé, etc. L'attaque par l'acide lluorliydrique fait voir qu'ds sont formés par de la silice pure, comme le quartz lui-même. La calcina- tion fait percb-eaiLX échantillons un peu de leur poids, en même temps que leur translucidité, mais il suÛît d'inunerger dans un liquide ou dans du baume de Canada une plaque mince taillée dans une calcédoine calcinée , pour lui faire reprendre sa transparence ; il est facile de constater alors que la bii'éfringence des fdjres cristallines n'a pas été modifiée. Cette perte de poids est due à la déshytb-atation de la petite cpiantité d'opale, variable avec les échantillons, qui est associée aux fibres bii-éfringeutes et constitue le dernier témoin de l'état primordial par lequel sont passées les calcédoines. Des travaux récents ont montré que parmi les produits siliceux qui forment les calcédoines, il y a lieu d'établir deux catégories. La première est constituée par ce que j'appellerai la calcédonHc : les fibres sont d<^ signe négatif, mais le minéral est en réalité biaxe et o|)tiquement positif. Une même fibre présente suivant sa longueur des variations continues de biré- fringence, oscillant entre un maximum un peu supérieur à celui du quartz , et un minimum fourni par des parties presque complètement éteintes, cor- respondant aux points dans lesquels l'examen en lumière convergente permet de constater l'existence d'une bissectrice positive avec des axes assez rapprochés. M. Michel Lévy a expliqué cette curieuse structure par un enroulement, autour des fibres, de la bissectrice iig-, qui reste toujours perpendiculaire à la direction de celles-ci. La seconde catégorie de produits fibreux constitue les quartzincs , allon- gées suivant la direction de n^, de n,„, ou suivant des directions plus com- plexes dans le plan n^- n,„, et dont quelques-unes (/«/t'c/Ve) offrent des grou- pements complexes étudiés par M\I. Michel Lévy et Munier-(Jhalmas dans les pseudomorphoses siliceuses du gypse parisien. Les ([uartzines sont, elles aussi, biaxes et optiquement post/fW. De même que les calcédonites , elles doivent être considérées comme des manières d'être particulières du réseau du quartz, et leurs relations intimes avec le quartz doué du pouvoir rota- tatoire ont été mises hors de doute par M. Michel Lévy , puis par M. V^'al- lerant. Ce long préambule était nécessaii-e pour établir l'individualité très nette — 88 — du nouveau minéral qui fait l'objet de cette Note. Il constitue en presque totalité ou en lotalih' des calc('doines, ne se distinguant par aucun ca- ractère extérieur ou chimique de colles que forment la calcédonite ou les quarlzines, mais ses propriétés o[)tiques sont très différentes de celles de ces *<=-- /iS*^ RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSEUM. 27 MARS 1900. PRESIDENCE DE M. A. (lALIDin, ASSESSEUR DU DIRECTEUR DU MUSEUM. M. LE Président doposo sur lo hurcau lo deuxième fascicule du Bulletin pour l'année 1900, paru le 9A mars; ce fascicule contient les communications faites dans la réunion du 20 février 1900. Il annonce que rassemblée des professeurs, afin de reconnailre les services qu'ils ont rendus au Muséum, a nommé Correspotidants : M. AuG. DoLLOT, in[>énieur, et le professeur M. A. -G. Nathorst, de l'Académie des sciences de Stockholm. Il fait part à la réunion de la mort de M. le D"" Henri Beau- regard, décédé à (lannes le 26 mors, à l'âge de ^8 ans. M. Beau- re};ard avait été attaché pendant près de dix-huit ans au lahora- loirc d'Anatomie comparée, d'abord en qualité de déléjjué aux loiictious d'aiib'-naturaliste (1881), puis, à partir de i883, en (|iialilé dassislant. Ce naturaliste distingué avait re'signé, en no- vembre 1898, ses fonctions au Muse'um pour occuper, à l'Ecole supérieure de Pharmacie, la chaire de Cryptogamie, devenue va- cante par la retraite de M. Marchand. Le D' Bcauregard s'était fait Muséum. — vi. 8 — 90 — remarquer jiar des lra\au\ iiii[)orlaiils sur i'Anatouiie comparée, la Zoologie et la Botanique. Il était clievalier de la Légion dlion- neur. CORRESPONDANCE. M. CiiAFFANJON, dans une lettre adressée de Vladivostok, le 6/1 (i novembre 1899, à M. le Ministre de Tlnstruction pubiiijue et com- muniquée à M. le Directeur du Muséum, aunonce Tenvoi de col- lections d'histoire naturelle , recueillies dans le cours de Tannée 1 S99, et donne les détails suivants sur les observations qu'il a faites, dans la vallée du Souifoun et au sud du lac Hanka, sur les migrations des Oiseaux : Au moment de h\ mioralion vers le Nord , les Palmipèdes et les Kclias- siers de toutes sortes se réunissent , paraît-il , sur les bords et dans les ma- re'cages du Yang-tsé-Kiang , remontent la côLe et gagnent la Corée par le travers du golfe du Petcliili , suivent les bords de la mer du Japon et ga- gnent les régions amonriennes et le Nord de la Sib('rie par la vallée du Souifoun et de rOussouri. Je fus, en effet, témoin d'un phénomène \raimeni c.vtraordinaire, auquel je n'avais jamais assisté de ma vie d'explorateur. Dès la [)oinle du jour, des bandes d'Oiseaux, de Palmi[)èdes surtout, s'avancent vers le Nord avec des rapidités qui varient suivant les espèces, forment de véritables taches dans le ciel, et les vols se succèdent si rapi- domcnt et si nombreux, qu'on croit rêver. Si la nuit est claire, on entend des cris d'Oit's, de Cygnes, de Canards et d'autres es])èces qui glissent dans l'air à des bautem-s variables, souvent rasant le sol ou suivant le com-s de la rivière. Tous les liabitanis de la région se livrent, à cette époque, cà de vérita- bles hécatombes (le gibier: des escouades de soldats chasseurs y son! mérap envoyées. 11 s'est formé des sortes d'associations de chasseurs dans les villages, de façon à préjjarer le gibier on à le conserver en glacières. C'est par charretées cpi'on transj)orle le gibier, et j'ai vu plusieurs chasseurs qui. n'ayant tué qu'une centaine (fOies dans la journée (car les Canards et autres espèces ne comptent pas), considèrent la chasse conmie très mau- vaise. Il se produit à cette époque, presque simultanément, deux courants de migrations : les Oiseaux qui se rendent dans l'extrême Nord passent les premiers; ceux qui restent dans la région viennent ensuite, et on voit apparaître successivement les Oies, les Cygnes, les Canards, puis les — 91 — Ecliassiers de toute soile; eufiii les Passereaux forment comme rairière- gaide de ce monde de volatiles du Nord. M. Ferrière, chef de poste au Congo français, dans une lettre écrite sur la Sanga, à bord du Thiriet. le -2 5 décembre i<^99, annonce sa piochaine arrive'e en France. Il rapporte quelques lu- sectes, Poissons, Reptiles, etc., qu'il remettra au" Muséum. M. Bastard a envoyé de Madagascar une Genelte de Schlegel ( Viverricula Schlegeli) vivante. M. LE COMTE Léontieff a déposé à la méjiagerie du Muséum un Guépard et un Caracal, qu'il a rapportés d'Abyssinie, et un (lyno- céphale Doguera provenant de même pays et donné au Muse'uiii par M'"' Marie Des|)lanches. M. Bi^GER a fail don. à la ménagerie du Jardin des Plantes, d'une Antilo[)e [Cephalophus dorsalis) raj»porlée de Grand-Bassam par M. Dandy. M. Weissenthaner a ofl'erl au niènu> établissement un Bdéogale à pieds noirs [Bdeogalus nii>rij/es) rapj)orté de la côte d'Ivoire par son fils. M. Baron, agent du Service maritime postal, a rapporté du Congo et donné au Muséum deux Cercopithèques [Cercopilhectis Diana et C. Brazzœ) et un Cercocèhe [Cercocelnis coUaris). M""" Etiennot a donné un autre Cercocèhe [Cercocebm avilis) cai lun'' dans la région de Soudima (Congo trançais). 8. — 92 — M. Gekiroy Canada a oITerl deux Aiyrelles vivantes des AnliHes ( A rdea en n tluVissima ) . Un Phacochère (y\\'n(\yn' (Phacorluerus ((fricaiiiis) cl deux Pélicans (TAiisIralie { Pclrcamis ronsplcillatus) ont élé ac(juis (hi Jardin Zoo- lo;;i(Hi(' (TAnveis. Il est né à la ménagerie un Lièvre de Vidnirome {Dolicholis pata- P;irini les entrées les plus iinporlanles (jui oui eu lieu r(''cein- nieiil an laboratoire (rEiiloiuolojjic, M. le prolcssciir Bou\ ikk signale les suivajites : He'niiplères , Urlho])(ères cL Hy- ménoplères asiallcjues, offerts l»;»!' M. H. OlîKKTHiJR. (llnysididcs de M.i(lfig;isc;ir. . . . M. Taldjc A. David. Collection délenuiiK'e de GIomh'- rides et de Polydesinidcs. . . . M. Buôi.kmann. Arlln-opodes malgaches M. le D' DucoRst:. Arthropodes de Mayoïnba . ... M. Vkijgnes. Diptères français déterijiinés, . . M. le D' ViLLUNKUMi. \rllii'()p(ides de M.'indclioiM'ie. . . M. Boiimiof. \itliro|)()(les des p;i\s de iVhilia- ialy M. Mastahi). Arthropodes des en\ irons de M;i- .jnnga M. !<■ D' Joi,v. Collection délerniinée de Col('op- lères pah'.uTtiqnes M. le D' \on Hkvdf.x, Lépidoj)léres de V \nnani M. le capitaine Treille. Arthropodes des Seychelles M. Alluaud, Arthiopodes et nids de (inépes de Guad.ilajara M. Dicuet. Collection délerniiiK-e des l.\cid('s du Venezuela A|. E. Simon. — 93 — M. Bouvier si}>iial<^ égalciiiciil la générosité de M. RoborI du Buysson qui vicMil d'offrir au Service de rentoinologie sa riclic col- leclion d'Hyménoptères, y compris celle des Clirysidides .. '-' A Revision ol" tlie African aiid Syi-ian Fislies of the Family Ciclilidœ. G. A. Roulenger. /Voc. Zoid. S,>c. Lnnd. 1898, p. i.Sa, et 1899, p. 98. — 99 — pas l'anale composée de 3 épines et H rayons mous. La ii" épine est la plus longue el la plus forte. Les écailles sont finement denticulées sur les bords. La ligne latérale supérieure s'étend sur 18, l'inférieure sur i5 écailles. Celle-ci commence bien en avant de la terminaison de la supé- rieure. Les écailles en avant des ventrales sont beaucoup plus petites que celles du dos et des côtés. La base des parties molles des nageoires im- ])aires et une grande portion de la queue sont recouvertes de petites écailles. La couleur est d'un brun jaunàtie dans la liqueur avec des traces d'une large tache foncée sur les côtés au-dessus de l'extrémité des pectorales. D. \iv, 1/1; A. III, 8; P. 16; V. 1, 5; L. lai. -îG: L. tians. 17. N" 90-35. Coll. Mus. — Congo. Tliollon. Longueur totale : i()5 millimètres. Cette espèce est surtout remarquable par la largeur des surfaces alvéo- laires qui la rapproche de Pamlllnpin retrodens llilgendorf. Le nombre des rayons mous à la dorsale est considérable: on non rencontre autant que dans Paralilaphi robusta Giinlher. Pelmatochromis dimidiatus sp.. nov. Les dents sont coniques, à pointe dirigée vers l'intérieur, disposées en k ou 5 rangées à la mâchoire supérieure, en -3 ou 3 h lîi mâchoire inférieure. La hauteur du corps esl comprise trois fois 1/2 à quaire fois dans la longueur totale (y compris la caudale); la longueur de la lèle, quatre fois. Le profil supérieur de la télé est très légèrement arrondi. Le diamètre de l'œil est contenu environ trois fois dans la longueur de la tête; il esl supérieur à la longueur du museau. Le maxillaire supérieur s'étend jusqu'à la verticale abaissée du bord antérieur de l'orbile. On ne dislingue pas d'écaillés sur les joues, sauf une ou anghi (Congo français). .1. Dybowski. Longueur lolale : {')•?. millimètres. Hauteur : i5 millimètres. — 100 — N" 92-121. Coll. Mus. — Méni." provenance. liOngneiir (olalc : Ao niillinièlres. Ti'ois exemplaires Irèsjennes. La lione lonp;itii(linale foncée exisie (l(5ja, mais les nageoires sonL (Pnn gi'is noiràlre, les venli'ales non prolongées et les ranp;ées t](> dmls plus on moins iiidis- tincles. Celle espèce a une physionomie bien spéciale s'écailant assez de celle du genre; elle présente néanmoins de grandes aflinités usecPelmatochromhsuh- ocellaius Giintlier des mêmes régions, dont elle se dislingue j)ar sa forme plus allongée, son prolil supérieur bien moins bombé, sa denlilion e| l'absence d'ocelles. Xenocharax crassus sp. nov. La hauteur du corps esl comprise deux fois 1/2 dans la longueur lolale (y compris la candale); celle de la tête, un peu plus de quali-e fois. Le dia- mèli'e de l'œil est contenu près de quatre fois dans la longnenr de la tête et une fois 0//I dans la largeur de l'espace interorbitaire. Les mâchoires sont d'égale longueur: le maxillaii-e supérieur atteint juste la verticale abaissée du bord antéricm' de l'orbite. Il y a 9 séries de dents à la mâchoire supérieure , 3 à rinférieure. Un sillon se prolonge sur la nuque jusqu'à Foi'igine de la dorsale. Cette nageoire, peu élevée, à 19 rayons mous dont 2 rudimentaires, conijuence à égale distance entre l'extrémité du nuisean et l'origine de la caudale. L'adipeuse à insertion large est recou- verte de petites écailles. L'anale esl à i5 rayons, dont 2 rudimenlaii-es. Les ventrales, à 1 1 rayons, s'insèrent au-dessous de l'origine de la dorsale. La candale, pas très échancrée, forme deux lobes arrondis.Les écailles sont au nombre de qh le long de la ligne latérale, et 26 sur la ligne transver- sale. La couleur générale est argentée avec des reflets d'tm bleu acier sui' le dos; il existe des traces d'une dizaine de bandes transversales foncées, assez espacées, à la partie supérieure du corps. Un point iu)ir arrondi se voit à l'origine de la caudale, mais il est très réduit et s'étend à peine sur 5 à G écailles: en revanche, il y a une très large tache noire couvrant tout le tiers antérieur de la dorsale, I). 19: A. 1 5; P. 10; V. 11: L. lai. 7/1: L. transv. 12/1/1. N" 86-38^1. Coll. Mus. — Lekeli ( Alima moyen). Mission de l'Ouest- Africain (M. de lîrazza). Loujjueur totale : 900 millimètres. (^e beau Poisson se distingue de Xciiocliarax spilums Ciinlher, la seule espèce des mêmes parages décrite jusqu'ici, par ses formes plus massives, jihis ramassées, par hi lai-geur de son espace interorbitaire. par sa dorsale l'ejelée en arrière . les ventrales s'insérant non pas sous le milieu de celte nageon-e. mais sous les [)reiniers rayons, par la présence d'une large tache noire à la |)ailie antérii'ure de la dorsale. — 101 — Bryconaethiops Boulengeri s|». iiov. I^a liauteur du corps égale à peu près la longueur delà Lèle; elle est comprise qualre l'ois dans la longueur totale (\ compris la caudale). La hauteur de la lete égale les trois quaris de sa longueur. Le diamètre tic Vœ\\ fait le tiers de la longueur de la têle: il est compris une fois i/3 dans la largeur de l'espace interorbilaire. Une paupière adipeuse fort dévelojjpèe en avant et en arrière recouvre une très grande partie de l'uni . La largeur de la bouche égale le tiers de la longueur de la tète. Le maxillaire supérieur n'atteint pas tout à fait la verticale abaissée du bord antérieur de l'orbite.. Les dents sur 3 rangs en haut soni jaunâtres avec leurs pointes brunes. Il y a 8 dénis à la mâchoire inféi'ieure, sans compter les a petites dents coniques médianes. La dorsale à 1 1 rayons commence un peu en avant de l'insertion des ventrales, plus près de l'extrémité du nuiseau que de l'origine des l'ayons de la caudale: la longueur de sa base é.oale les deux tiers de sa plus grande hauteur. L'anale se compose de ao rayons: son bord est rcctiligne. Les pectorales et les ventrales sont à peu près de même dimen- sion : les pectorales sont séparées par une assez gi-ande dislance des ventrales : ces dernières atteignent l'anus. La caudale est fourchue. Il y a trois rangése d'écaillés entre la ligne latérale et les ventrales. La coloration parait (Ure d'un jaune doré, plus foncé siu- le dos. Il existe une large tache noire au- dessus de la ligne latérale sur la verticale abaissée de l'origine de la dorsale; une bande noire longitudinale commence brusquement sur le pédoncule caudal, sur la verticale élevée de l'exti'c'mité des ventrales. D. 1 1 : A. -^o: P. i/i: V. () : L. lat. oO: L. transv. 7/0. ^■' 8(>-3,jr). Coll. Mus. — Vdoujuas (Ogooué). Mission de rOuest-Alri- cain (M. de Brazza). Longueur totale : i-îo millimètres. Ce Poisson, que sa dentition range dans le genre llrtjconfethiop, a l'té figiu-e' d'aj)rès des excnqdaircs i\\\ Congo même et du lac Léopold il, mais sans description par M. l>oidenger ''' qui le considère comme une simple variété de /l. microsto)im Giinter. Il parait cependant mériter de constituer une espèce à part que nous lui dédions bien volontiers. (1) Ann. Mus. Ciiiiini. Ziiol. Série L Tome I. Fasc. '1. PI. WXVIl, fiy. 1, — J02 lÎE!^SElGNEMEyTS SOn LES ColÉOPTÈRES AlNTHIClByB DE LA COLLECTION L. DriFouR, PAR M. Maurice Pic. La collection L. Dafour ayant é(c donnée au xMuséuin de Paris, j'ai pu la consulter au laboratoire d'Eiiloniologie, et celte consultation, restreinte aux Antliicidœ, m'a permis d'e'crii-e les lignes suivantes : Dul'our ayant décrit deux (sur trois) de ses espèces cVAnlhicus d'Espagne, en les séparant d'une autre évidemment éloignée, ou en les comparant en même temps à plusieurs espèces fort disparates, il m'avait été impossible jusqu'à présent de compi'cntli'e les A. pnUicrus et aimcitiae, de cet auteur, à l'aide de leurs descriptions; j'ai le regret aujourd'hui, après la consul- tation de la colleclion Dufour, de ne pas être plus avancé. D'abord je n'ai rien vu sous le nom de ArUliicus pallicriiS;, mais il existe dans cette collec- lion, sous le nom de olimceus Laf., des exemplaires, provenant de Madrid, qui poui-raieiit fort bien repn'^senter l'espèce nomnm' pallicrus (rien d'im- ])0ssible que ce nom de puUicrus ait été supprimé et remplacé par celui de olimceus, à la suite d'une étude plus sérieuse), car la description de C(;ile espèce petit se rapporter à olivaceus. De celle étude on peut en tirer une conclusion : c'est que le nom de pallicrus n'a (ju'une valeur secondaire et vraisemblablement synonymique. Sous le nom de amicitiae Duf.. d existe un exemplaire entièrement lesk(cé avec des taches foiu'ées élylrales, tandis (|ue la description parle d'un insecte à prothorax noir; que conclure? Il est certain, ou bien que l'espèce désignée sous le nom de ainiciliae est bien mal décrite, ou bien que cet exemplaire ne représente pas le ty[)e primitif, peut-être détruit actuelle- nienl. I/exemplaire existant dans la collection Dufour sous le noui de ainiciiiac se rappoi'te à vespo-liiius llosenh. Sous le nom de paHi/iacmlus Duf. (inédit?) se trouvent deux espèces : A. ^{-gulUitus Piossi et hifasciatus Rossi. Sous le nom de brachimidcs (inédit), et venant de Ponteba : instabilis var. Des Logesi Pic: AiUliicus rennlor Dufour, pour moi, est une espèce va- lable, très voisine de iiisignis Luc. (s. g. lAparoderus Laf.), dont j'ai déjà j)arlé {VEciiaujre, iSyë, p. i3-2), après ra\()ir comprise et acceptée: cette espèce se reconnaîtra à sa pubesceuce jtius ou moins nettement soulevée, au moins eu partie, sur les élytres et à sou aspect mat ou presque mat. Quant à A. ocrlpltalis Duf. [Uclulicnomus], il me parait difficile de se pio- noiicei- calégori(pieme!it à son sujet. D'après M. Fauvel [Tievue d'E)iloiii(>- (" Hullciin P(ia. tS/io, I'. 71. -' Ejjd. SciviU. Mil., i.S/17, I. Jl, |i. 38o; LAFKRiii, Monogr., p. -'.ti'A. — 103 — (oi>ie, i8g5, p. isi ). .1. occipilalia Diif. ''' a pour synonyme O. jniitclalus Laf. ^"', synonymie signalée par Dul'onr [Act. Bord. 3.^8) sur rindication d'Aubé. La collection Dufour n'offre aucune trace de celte synonymie, mais, par conti'e , c'est anguslalus Laf. qui est porté comme synonyme sm* l'éti- quette de occipifalis Duf. , tandis que , dans sa monographie . de Marseul a inscrit occipilalis Duf. comme synonyme de unifascinlus Bon. Dans cette confusion de noms ou de synonymies, je crois que ma réserve au sujet du nom de occipilalis (nom que je n'ai jamais employé) a été fort naturelle, el il me paraît très juste de continuer à employer le nom de 0. pimclatus Laf. (exemple donn(' par les monog-raphes et les catalogues), espèce sûrement spéciliée, de préférence à celui de occipitalis, se rapportant à une espèce incertaine. Odowites mouveaux ou peu co\yus, puî M. Re\é Martin. Dans un lot dOdoiiates de sa collection que le Mummimi de Paris a bien voulu me comnuuiiquer, j'ai trouvé un mâle d'une espèce remarquable de LU^elluliue, voisine d'une espèce décrite par M. Karsch. Je m'empresse de la faire connaître et de lui donner, sur le conseil de M. le professeur Bou- vier, le nom de l'intrépide voyageur iiible nouvelle, pour faire (piehfues remaj-ques sur un rare Insecte africain déjà décrit par .M. de Selys-Longcham|)s . et [)our nommer qu<'l(pies Odonates de ma collection que je crois nouveaux. L'étude des Libellules est toujours un peu dédaignée en France, mais les entomologistes anglais, allemands et américains s'y adonnent île plus en plus, et nous devons esjiérei' que cet exemple va être suivi par quebpK^s- uns de nous , les compatriotes de Rambur. L Camacinia Harniandi nov. sp. Voisine de la C. Harlrrli Kai'sch. d* Longueur totale : i^o millimèli-es: abdomen, 3.5 millimèti-es: aile inf., kh milbmètres: largeur de l'aile inf. au niveau de l'arculus. i () milli- mèti-es: au niveau du nodus, i.5 niillimèli-es. Aux ailes supérieures : i6 anlénodales et la j)ostnodales; 6 cellules dans cba(pie triangle discoïdal, h dans chaipie interne, i by])ertrigonale jaune, 1 dans l'espace sous- médian; d'abord 5 cellules postrigonales , puis des séries de 4 , de 3 et de a . Aux ailes inférieures: 1 3 anlénodales, i5 poslnodales; 3 cellides dans _ lO/i — chaqiip hianole discoïdal. 9 hypertrigonalos jaunes : dans resinice [mslri- ponal : T) rcirulos d'nn volé e\ 7 de l'anlre, ])nis des séries de (x et de 3. Los ailes soni remarquablement colorées : la base des A est d'nn safrané brillant dans toute la largeur, jusqu'au triangle discoïdal des supérieures et jusqu'au delà des li'iangles aux inf('rieuros: au milieu de cette nuance salVanée se détachent des manpies d'un noir brun, savoir : aux supérieures, nue ligne remplissant l'espace sous-costal juscju'à la première anténodale, une autre l'esjiace sous-médian jusqu'au triangle avec même une forte tache ;i la hase de l'espace médian; aux intérieures, des marques remplis- sant l'espace sous-costal jusqu'à la troisième ant(>nodale, la moitié basale de l'espace médian et l'espace sous-médian tout entier, ainsi que les triangles et l'espace supi'a-trianguiaire. Pterosligma noir couvrant environ 3 cellules. La face est entièrement jaune-ltrun jusqu'aux yeux, (pii sont peu con- lio-us: le lboi-ax est brun avec apparence de raies anléhumérales jjIus foncées; l'abdomen est jaune aux trois |n-emiers segments et passe ensuite an brun jusqu'à l'exlrémit*': les appendices sont bruns avec un peu de noirâtre à la base cl au bout des supérieurs. Les pieds noirs, sauf la base des fémurs brune. Habitai. — Montagnes du Sikkim. Un d pris par M. Harmand; aujour- d'hui daus la collection du Muséum de Paris. O mâle paraît être presque adulte. Cette espèce ressemble beaucoup à la C. Hnrtcrti de Karsch, de Sumatra; mais, ouli-e un certain nombre de petites différences indiquées daus la description, la diversité de patrie porterait à croire ([u'il s'agit d'une bonne espèce voisine. Il y a lieu de remarcpier que la (l. Uarlerli porte une ligne brune au bord postérieur des ailes inférieures. Il n'y a pas trace de cette ligne chez notre espèce. 2. Perithemis intensa Kirby var. nov. cnlifornica. Celte Perithemis trouvée par M. Diguet dans la Basse-Californie est de très grande taille. Longueur du corps : 9.7 à 28 millimètres; longueur des ailes étendues, kk millimètres. Les ailes sont uniformément jaune foncé, avec le bout extérieur des triangles discoïdaux i)lus rougeâtre. Tous les triangles discoïdaux sont peu larges et portent une nervule; les triangles des su[)érieures sont suivis de H ran<>s. puis d'une s(>rie de 9 et enlin (Vuno série de '^ nervules; les quatre |)léi()stignuis sont égaux, louges, bordés en dessous d'un trait noir; la membranul*' est grise. Les appendices snpériem-s sont franchement jaunes, très pointus, plus bruns à l'ext^'iniU'. — 105 — o. Phyllogomphus ^thiops Selys. d* Abdoiiien, 48 à 5o millimètres. Ailes à peu près limpides , étroites, avec la costale jaune clair; le pte'ros- ligma médiocre, jaune clair, surmonlani 5 cellules. Aux supérieures, i5 anténodales et i-! postnodales: aux inférieures, 1 1 et lâ. La mendjranvde longue, jaunâtre, excessivement éti-oite: l'angle anal très pi'oéminent. Face jaune, sauf la lèvre supérieure entourée de noir; la lame de l'occi- put jaunâtre sale, un peu ciliée. Thorax brun marron avec, en bas, un large collier jaune, 2 bandes aut('humérales jaunes coniluentes avec le collier, a bandes humérales et 3 bandes sous les ailes, assez mai marquées. Abdomen long, assez mince, cylindrique, brun noir, ayant le i" segment très court, brunâtie: le 2' une fois plus long avec une ceinture jaune dans la moitié basilaire, le reste briui: les 8"'-6' avec deux taches cylindriques jaunes assez longues parlant de la base et séparées par une raie dorsale noirâtre, rextrémité (le i/4 ) noirâtre: le 7° avec une tache basilaire jaune couvrant les 3/4, le dernier quart noirâtre; le 8" long, brun rougeâlre clair, ainsi que le 9', plus court de moitié que le précédent: le 10° rougeâtre, un peu plus long que le 9', mais moins que le 8^ Sous ce 8% une large feuille plissée, brunâtre rougeâtre, s'étendant un [)eu sous le 9'. Les oreillettes très rudimrutaires. Appendices supérieurs jaunes, épais à la base, dépassant la moitié du 10° segment, s'écartanl d'al)ord, puis se rapprochant parleurs bouts pointus et effilés. Vus de prolil, ils ont lair d'un fuseau aminci, avec apparence de deux dents: l'appendice inféi'ievu' jaune épais, plus court d'un tiers, recourbé en haut au bout, si on le regtu'de de |)rofil. Les parties génitales du 2' segment très dévelopj)ées. Les pieds bru- nâtres, les fémurs courts et finement denliculés, les tibias à épines très courtes. Les appendices suj)érieurs de l'Insecte examiné diflereni un peu de ceux figurés dans la Monographie des Gomphines de M. de Selys-Longchanq)s: li>s |»arlies géuitah^s du 2" segmpuf sont identiques à ccHos figurées dans h; même ouvi'age. Iliihihd. Bords du Niger. — Collection du Muséum de Ptu-is. h. Pseudomacromia hova nov. sp. (S Longueur totale : Ay millinièlrcs: longueur de rabdoniru : 38 milli- mètres; aile inférieure : 36 millimètres. Les quatre ailes lim|)ides, mais safranées au centre, à la hauteur des nodus: les supérieures avec 10-12 aniénodales. la dernière non continue Muséum. — vi. o — 106 — el (J-7 [)osliiO(lales; les iiilih'ieurcs avec 7 anléiiodalcs et 8 posliiodales: le pLeroslijjnia j»(iliL, noirâlre, couvranl environ 2 ceJlules. La lêle l'elalivement très grosse: (ace jaune venlàlre avec la lèvre supé- i-icui'O entourtV ([\iu mince filet noir: le front et le veriex bleu métallique. Le lhora\ vei'l foncé, recouvert d'un épais duvet blanc bleuâtre, ayaut une Une lipne jaiuie dorsale, les côtés avec 3 lignes jaunes plus ou moins interrompues, le dessous jaune clair. Abdojuen noii' : les trois premiers segments couverts d'un duvet blanc bleuâtre et ))orlant, chacun, un dessin jaune dorsal et la suture noire au i>()ul: les /l'-S'' avec une très fine ligne jaune dorsale, une fine ligne basale et une tache oblongue mince de chaque côté de chaque segment: le ()'' ayant à peine apparence de la ligne jaune dorsale, le 10" noir. Aj)pendices longs, noii's, pi-esqne aussi longs que les deux derniers segments: l'inférieur à peu près aussi long que les supérieurs. Membranule blanchâtre. Pieds noirs, à l'exception des premiers e[ deuxièmes fémurs (pii soni jaunes. Madagascar (2 (5* coll. Martin). 5. Pseudomacromia natalensis nov. sp. 9 Longueur totale, 62 millimètres: abdomen, 38 millim. env.; aile in- féiieure, oi) millimètres. Les quatre ailes limpides, safranées seulement en haut entre le nodus el le j)terosiigma, celui-ci très court et étroit, jaune, ne surmontant guère plus d'une cellule. Aux supérieures, 11-12 anténodales, 8-9 postnodales; aux inférieures, 8 anténodales et 9-10 postnodales. Face jaune, dessus du l'roul et vertex bleu métaliicpie. Thorav brun à l'eflels verls avec apparence de raies jaunes dessus et sur les côtés (mauvais état). Abdomen gris brun, les deux pi-emiers segments uniformément de cette couleur, avec une ceinture noire terminant le 2"; le 3" avec une mince croix jaune formée de la raie dorsale et d'une autre raie perpendicidaire à la dorsale: vers le centre du segment, le bout lioi- vâtre; les auti'es segments noirs avec une longue el assez large tache jaune ur chaque côté jusqu'au (f , ayant de plus, le 3'. le h° el le 5°, les sutures aunes, le 10" noir, les appendices courts, noirs. La meinbi-anule jjris noirâtre avec un peu nous semble, est de com[)arer les deux formes et de faire ressorlii-, de ci'll ■ façon, en (iiioi elles sont dissend)lables. Fi.wiiAi i)\ M. Lacbl. (5. Rubricauda no\. sp. d. Ailes un peu salies, le \rn\l eu- Ailes absolument limpides, fumé. Un vestige jaune Ijruuàtre à la Toute la base des ailes tacliée de base des quatre dans les espaces brun marron, jusqu'à la â' anténo- costal et basilaire. dale aux supérieures et jusqu'à la (Ajoutons qu'un auli-e indi\idu i " aux inférieures. n"a aucune trace de cetle couleur jaune brnnàlre à la Itase des ailes.) Ptéi-osligm;i 1res petit, brun, sur- Pl('rostigma beaucoup plus long, moiilanl une cellule el demie. jaune surmontatit pres(]ue o cellules. lo aulécubilales aii\ sup(''rieures. i ."î antécnbitales aux supéricin-es. Tliorax \eil bronz(' avecdes taches Thorax bleu bronzé avec des jaimt's sur les cotés. taches rougeàtres plus larges sur les cotés \bdomeM ifoir bronz(> \ari(' de Mtdomen eutièremeni el unilor- jamjàtre, notannneni au 7' segment. nuMUiMil brun rouge du 1" au der- nier segment , avec apparence d'une mince raie noire aux sutures. 10' segineiil a\ec poin'econiipie, 10' segment avec pointe conique droite. très forte , ronge, un j)eu recourb('e. Appendices anaux jaune clair. A])|)endices auanx brun rouge. Les deux espèces habitent Madagascar. Nous ne |)ensons pas (piil s'agisse lii dime sinqile variété, bien que les deux insectes aient idenli- ([uemenl les mêmes formes. — 101) — Sur quelques nouvelles espèces âppautenant AU genre DlGHELASPlS DaRWIN , PAR M. A. Gruvel, CHARGÉ DE COURS A LA FACULTÉ DES SCIENCES DE BORDEAUX. Genre Diehelap^iis Dakwin. Dans la collection des Girrliipètles du Muséum, dont M. le Professeur Bouvier a bien voulu me confier l'e'tude, j'ai rencontré cinq nouvelles espèces dont je vais donner ici les di;i{)noses, réservant Tétude complète ponr un peu plus tard. 1° Dichelaspis lepadiformis A. (îruvel. Espèce d'assez grande taille. Carène terminée en disque à la base, lorga , trilobés en l'orme de hache. Toutes les plaques capitulaires clievauchanl les unes sur les autres. Scuta avec le segment latéral an moins deux fois moins large que le segment antérieur et égalant environ les deux tiers de la longueur de celui-ci. Terga avec le tranchant présentant une légère saillie arrondie à sa partie antéro-supérieure. Le manche deux fois aussi large que le segment anté- rieur des sciiln et foi-mant une pointe, fortemenl recoui-bée vers la carène. La longueur totale des le)gn dépasse (renviron i/5 d(^ sa longueur le seg- ment antérieur des scula. A[)pendices terminaux grêles et dépassant la moitié- de la longueur du sixième cirrhre. Pénis court et trapu, terminé en crochet lisse h son extrémité et annelé dans son tiers moven. Cette espèce prend place entre D. Gniijii Dai'win et /). petlucida Darwin, Elle n'est représentée que par m\ seul exemplaire dans la Collection. Son origine est inconnue. 'i" Dichelaspis Vaillanti A. Gruvel. Espèce rencontrée à Suez par M. Vaillant sui' des branchies de Keitlu- itus pelagicus. Capludum présentant deux lobes antéro-supérieurs, saillanis en avant. ScuUt avec le segment lah'ral non calcifié et d'une largeiu' égale, environ, au quart de celle du segment antérieur. Points d'union des seg- ments chitinisés. Segment lati'ral parallèle à la base du ctipiltilum. Tcrga calcifiés, de forme variable, mais pn-sentant généralement deux snillies an- térieures. Carène terminée en fourche à branches jamais calcifiées et dont les extrémités sont toujours tournées vers le pédoncule. — 110 — Appendices ferminaux n'atteignant pas le 2" segment de la rame du 6' cirrhre. Pënis grêle se rélre'cissanl graduellement vers le sommet, où il s-, termine par un bouquet de poils fins. Cette espèce est voisine de D. Nepluni Macdonaid. 3° Dichelaspis Maindroni A. Gruvel. Cette espèce comprend trois variétés, A, B et C, recueillies, la i'" à Mascate. par M. Maindron, la -2" à Sumatra, par M. Beauvais. et la 3° à Obok , par M. Maindron. Ces ti-ois vai'iétés difï'èrent Tune de Taulre seulement pai' la forme du capiluhiin et des phicjnes capitulaires, mais elles sont identiques en ce qui concerne le corps proprement dit de Tanimal. Dans un lot, venant de Kurracliec (Maindron), j'ai rencontré les trois formes ivunies. Elles sont, du reste, toutes adultes et en état de l'epro- duction. Les caractères spécifiques de la forme C, la plus évoluée, sont les sui- vants : (]apitulum arrondi, globuleux, avec deux lobes supéro-autérieurs , saillants vers le sommet. Sctila avec le segment latéral beaucouj) plus dé- velojipé que le segment ant('rieur, affectant l:i l'orme d'un triangle rec- tangle. Segment antérieur des scuta fortement recourbé et parallèle au bord antérieur du capituliun. Points de jonction des segments, calcifiés. Pas de lerga. Carène fortement recourbée, terminée inférieurement |)ar deux fourcbes espacées, aplaties, formant comme une sorte de tlisque avec une écliancrure médiane antérieure, Pédoncule orné de gros grains cbitineux, jaunâtres. Appendices terminaux à peine plus longs que le pédicule du G'cirrhre. Pénis énorme, orné presque entièrement de ci'ocbets tiiangulairew à som- mets tournés vers la base du pénis. Cette espèce se })lace à côté" de D. alataAuv. et D. cor kur. k" Dichelaspis Coutierei A. Gruvel. CapituluiH aplati surtout vers la partie supérieure et présentant le plus souvent deux bourrelets cbitineux, l'un à peu près parallèle au bord dorsal, l'autre unissant les deux premiers en passant siu- la ligne dorsale. Segment latéral des scula beaucoup plus large, mais moins long que le segment antérienr. Terga absents. Carène dépassant la moitié de la longueur du boi-d dorsal du capiliiluiii et terminée en fou relie à sa partie inférieure. Pédoncule et capHulum ornés de fines granulations chitineuses. Appendices terminaux plus courts que le pédicule du 6" cintre. Pénis court et étroit, glabre sur toute sa surface. excepl(' ton! à l'ail à l'extré- mité, où il [irésenti; une coui'onnc de soies com'tcs. — 111 — (^elto espèce, rapportée de Djibouti par \1. Coiitière, 1897, est voisine de D. cor Aiir. 5. Dichelaspis Aurivillii A. Grnvel. Capilulnm très comprimé. Scuta avec le se,o;ment latéral environ trois fnis aussi large que ie segment antérieur, de même longueur que lui et fortement encoche au bord carinal. Tcrga en forme de pentagone irrégulier, dont le côté placé en face du segment antérieur du scuium est remplacé par un angle rentrant. Carène terminée par un disque triangulaire rattaché au corps de la plaque par un pédicule étroit. Pédoncule transparent, sans ornements. Pénis long et grêle, extrémité en pointe mousse, terminé par un bouquet de longues soies. Appendices terminaux égalant environ la moitié (ki p(-dicule du G' ciriiu-e , couroiuiés par un bou(juet de très longues soies glabres. Fixés sur les branchies d\in Crusiacé d'origine inconnue. Cette espèce est voisine de D. Hœki Stebbing et D. anùguœ Slebbing, mais elle s'en distingue facilement par un certain nombre de caractères. Rkhiarques. — Les cinq nouvelles espèces que je viens de décrire som- mairement, portent à vingt-quatre le nombre des espèces connues du gcni'e Dichelaspis. Déjà Darwin et AuriviUius ont signalé le fait, que la forme des plaques capitulaires peut varier dans la même espèce; mais cette modification at- teint, je crois, ses plus grandes proportions dans resj)èce que j'ai signalée sous le nom de D. Maindrom. Là, en eiïel , les plaques et même in forme ..-énérale ikxcapilidum sont si différentes, qu'on pourrait, au premier abord, faire trois espèces différentes des formes signalées; cependant aucun arasite de cet Ehips el lui donna le nom de Porocephnlus gracilis. La Lingualule que j'ai examinée appartient également au genre Porocvphdits caractérisé par la l'orme cyliiidro'ïde du corps, tandis que celui- ci est aplati dans le geiu'e Liiigiinfuln, mais ne Pordccpluilus Seiiriiti N.-L. (léplialotliornx vu par la l'ace ventrak', très grossi. ressemble en rien à celle de Diesing. Je lui ai donné le nom de Poro- cephnlus Seurati. Description. — Corps cylindroïde: le diamètre du corps diminue gra- duellement jusqu'à la partie poslérieui'e de l'animal. Céphalothorax distinct, plus volumineux que le reste du corps. Les crochets sont inégaux; les plus éloignés de la ligne médiane ou an- térieurs sont un peu plus petits que les postérie irs. Entre ces deux der- niers crochets, mais un peu au-dessous, se trouve la bouche. Elle se pré- sente sous la i'ormi.' d'une dépression circulaire, au tond de laf[uelle on aperçoit une annature cornée. Abdomen foi'mé de 60 anneaux nettement sépai-i's les ims des aulj'es jusqu'à la partie terminale qui esl arrondie. Longueurlotale: 2/1 millimètres. Longueiu' du céplialollioi'ax : 9. millimètres. Largeui- du céphalothorax : •> millim. i/-^. Largeur à la partie moyemie : 1 millim. ij-i. Largeur à la partie terminale : .3//i de luillimèlre. ILihitdt. — Trouvé sous la peau, dans la partie superlicielle des nmscles d'un Elaps fuliniis L. ^ provenant du Gujilémala. ^'' A.-]''. SiiiPi-F,ï, An aftcinpt lo revise llu' laiiilly IJngii(iliiUiI(e. /Irchires de Parasildloi'ic , t. I, p. ,^)a, 1S98. — 113 — De l'existescë, à LEMnouaiiunE de la GirtoynE, DE lOsthes. angulata Lamvk., à l'époqv^ Gallo-Rom AIME, PAR M. LE D"" A. T. DE ROCHEBRUNE. Il est admis aujourd'hui que riluitredite de ff Portugal", Ostrea angulata Lamck., si commune à i'eudjouchuie du Tage, et qui compte pour une très large part dans l'alimentation, a été introduite dans les parcs du Sud-Ouest de la France depuis 1866, et que, vers cette époque, elle se serait accli- matée à Tembouchure delà (iironde dans des circonstances assez cui-ieuses. Notre confrère, le D' Fisclier, dans un mémoire» Sur les coiiditioits d'exis- tence de l'rr Ostrea angulatav, rapporte <'' cf qu'un navire cliargé d'Huîti-es du Tage, se rendant à Bordeaux, versa dans la (Jironde une partie do sa cai- gaison, qu'il sup[)Osait avariée: les Huîtres lombèrent sur le banc noies, des indica- tions suliisamment explicites pour atfirmer nos assertions. Au cours de l'année 1868, des ballastières ouvertes dans la vaste plaine alluviale de la Charente, aux environs immédiats de Jarnac, mirent à dé- couvert des substrnclions gallo-romaines qu'il nous fut donné d'examiner. Gessid)structions, disposées suriuie surface d'environ 700 à 800 mètres, appartenaient sans conteste à une riche villa construite à droite de Jarnac et à 600 mètres de cette vUle. Elles consistaient en murs de 1 mètre de haut, en moyenne, délimitant des cliandires de dimensions variables revê- tues d'une couche de ciment fin, sur lequel avaient été appliquées des cou- leurs en détrempe, ainsi que le montrent de larges fragments, que nous possédons, nniform(Mnent teintés do rouge et de bleu foncé. Des fouilles pratiquées dans les espaces délimités par les murs mirent à découvert de nombreuses briques à rebord entières et brisées, des plaques (0 Jour,,, de Cniich., \ol XXVIII, p. 88, 1880. — Il/l — (If marbre ayani servi au daihior des ]ii(''res, et des fVnPiiients de vases en leri'C rouge avec ornements en reliel'd'ime assez riche JacLure. A dioile de la villa existaient six fours de petites dimensions à voûtes cin- trées, remplis de débris de charbon et de cen'Ires, au milieu desquelles abon- diiieut des vases lirisi's du type précédent, associés à des poteries noires [)lus grossières. Enfin, à gauche, s'('tendnit un amas de (erres noirâtres de lo mètres de long', sur -2 mètres de large et 3 mètres de haut, mélangées de cendres, de briques en morceaux, dont l'un poi'te l'empreinte d'un pied de Chien, des clous en fei- et en broiize, quelques tenons de même métal, des gou- lots (Famphores, des poids cylindriques en terre cuite avec trou de suspen- sion, des ossements de Fore, de Mouton, de BieuC et, point capital, une grande quantité de valves (VOslira aiignlaUi, (pielques valves d'OsIrcii edulis Lin., de Mijlilns ediilis Lin., de C.ardhuii ediih Lin., de Tapes piil- lastni Ment., de coquilles de Litlorina lillorcn Lin., Mollusques alimen taires sur nos côtes, comme tout le monde le sait. Il est évident que l'amas de terres oii gisaient tons ces restes doit être considéré comme formé de dél)ris de cuisine, comparable en petit aux Kjoek- kenraoeddings. Ces faits établis, nous nous sommes demandé d'où pouvaient provenir ces Mollusques et en particulier ÏOsIroa angulata. Il ne fallait pas songera Tembouchure du Tage, tandis (pie les cotes de la (iironde étaient toutes indi(piées. La distance entre notre villa et ces côtes est relativement courte; de [)lus, diverses voies dont on suit encoi'e aujourd'hui la trace se dirigeaient vers i'estuaire Girondin. Telle est la voie de Saint-Jean-d"Angély à Blaye, passant par Mesnac, Glierves, Cognac. Jarnac, Jonzac, Marcillac et Blaye; telle est la voie d'Angouléme à Saintes passant par Bassoau , Hiersac, Jarnac, traversant la Charente au port de Chassier. pour gagner Cognac etMer[)ins: \(iies ayant entre elles des embranchements, comme aussi celle de Saintes à Contras, hupielle sunit à son tour à celle d'Angonlème à Bordeaux, [irès de Contras. Notons ([ue, sur le parcours de ces voies, existaient de nombreuses villas, des stations plus ou moins inqiortantes ayant de fréquents rapports enli'e elles, manpiant en quelque sorte les ('tapes échelonn('es entre le., points de gisement des Huîtres et les localités où elles étaient apportées pour la con- sommation. On sait combien les Huîtres étaient estimées des Romains. On sait cpi'au iv' siècle de notre ère, Ausone a chanté dans ses épîtres les Huîtres engTaiss('es dans l'estuaire de la Gii'onde. que Sidoine Apolli- naire, au v" siècle, parle des viviers et des parcs à Huîtres bordelaises, que Rondelet les cite ('gaiement, ainsi que Conrad Gesner et AIdrovande, etc. Doit-on, dès lors, supposer (pie l'Os// <,'« angulata a été introduite et cid- — 115 — livée dans l'esliiaiiT' de ia (iironde à l'époque gallo-romaine, c'et^t-ii-dire tintie l'an 48 avant J.-C. , ('poque où la Gaule fut détinilivement subjuguée . et Tan /io6 de notre ère, marquant la première invasion des Barbares ol la chute de l'Empire romain? Évidenunent non: car, pendant celte période, la culture des lluîlres n'était probablemcnl pas encore mise en pratique. Sans doute, à ce moment, les riverains se bornaient à pécher les Mollusques sur place. |)our les con- sommer ou les expédier dans les localités de l'intérieur assez rapprochées des côtes; ils y recueillaient l'OsZrcrt angidata et YOstrea ef/«/« , |)arce (pi'elles y étaient autochtones. L'iiitroduclion de Y(htmi (uii;ulai.ai\ l'embouchure de la Gironde en 1886 ne prouve donc nullement qu'elle n'y existait pas depuis de longs siècles à l'état spontané. Elle y existait comme sur d'autres points de nos côtes océaniques. Notre sympathique collègue, M. J. Mabille, nous a afîirmé avoir recueilli VOstrea HiiPuInta en iuillet i8(j3 sur les rochers des environs de Saint-Jean-dc-Luz , particulièrement au lieu dit lejort Sainte-Barbe. Le savant malacologisle est un observateur trop consciencieux pour que son affirmation puisse être mise en doute. D'autre part. Hidalgo est porté à croire que l'Huître trouvée à Cadix adhérente aux rochers, nommée Ostrea plicala \r.w Gliemnitz. n'est autre que YOsIrea angiildla, à forme légèrement modiliée par suite de sou genre d'habitation. Petit de la Saussaye partage cotte manière de voir. Si cette opinion est exacte, voici deux staticns authenti(jues de YOstren angulata spontanée. Sans être trop affîrmatif, on peut conjecturer que, vu le polym()r[)hisme des Huîtres, la forme en ([uestion a pu souvent être confondue avec certain spécimen de YOsirea edulis , connue des exenq^laiies provenant des cultures tendent à le démontrer. L'attention portée sur ce [xnnl permettra, nous n'en doutons pas, di-, découvrir d'autres stations et d'aiîirmer les conclusions que nous croyons pouvoir poser d'ores et déjà : 1° L' Ostrea angulata esl un Molhistjue cssenthllrinont propre à nos côtes océaniques ; 3° Sa découverte à l'cndjouchure de la Gironde remonte à l'êpo/jm' gallo- romaine ; 3" Elle n'y était pas cultivée à ce moment, mais faisait partie intégrante de sa faune. — 116 — DlAOyOSE DES I^SPÈCES yOlVELLES dHoLOTUBIES DnAGuÉES PAU I.E TrA\ AILLEUll ET LE TaI.ISMAN , PAR M. RÉMY PeRRIKR , CFIAROÉ DE COURS À LA FaCULTK DES SCIENCES DE PaRIS. (Troisièmk et dermèke mote '".) Famille des TESSELAT^. (Eclni. Perrier, TikiIc de zoolofrie.) Genre ll^psilodiiiria , E. Perrirr ( = SiMiEiiOTiii ri v Liidwig). Hypsilothuria attenuata E. Pcnier. Dans ma note préliminaire (C. //. Ac. Sciences, G juin 1898), j'avais admis l'idenlitë de cette espèce avec SjilKrrolliinid hileiilaculdta. Les deux formes ont, en efl'et, une foule de caractères comuums. Toutefois il existe quekpies différences extérieiu'es assez importantes [tour que je croie prudent de les distinguer spécifiquement jusqu'à plus ampie information. Le corps présente une partie moyenne renflée . tandis que les deux parties terminales recourbées vers le haut sont parallèles l'une à l'autre, quelquefois même sensiblement convergentes, et forment deux tubes, sensiblement verti- caux, partant presque côte à côte de la l'égion renflée moyenne. La taille est bien plus petite que dans l'espèce de Ludwig. Hypsilothuria Talisniani E. Perrier, Forme générale sensiblement pareille à la précédente ; mais cbeminée buccale cylindrique, tronquée à son extrémité: cheminée anale atténuée à son extrémité, plus mince e.t plus courte qu:^ la buccale; piquants des plaques calcaires plus courts (pie dans l'espèce précédente, plus courts encore et plus serrés sur la cheminée buccale, manquant sur la cheminée anale. Ambulacres dorsaux paraissant dépourvus de pédicelles. 10 tenta- cules, les deux ventraux riidimontaii'es, le suivant, sur chaque côté, beau- coup plus grand (pie les antres. Famuj.e des ELPIDIIDiE (- Elasipoda). Tiiiiiii DES »EIMATIi%'.*:. Laetmogone violacea Théel ( ^ L. si>o\(;ios\ Théel ^ L. Broxgwrti Edm. Perrier). - 83o"' - ilià-ï". '') Voir />'((//. Muscuvi, iHy(j, j). 2^^ cl ayy. — 117 — L. Jowflaliii , décrit par L. Petit, comnio espèce distincte, ne peut être tout au plus considéré (jue comme une variété de celle-ci. Benthogone rosea Kœhler. i i o3"' — âio5"'. Celte espèce est très variable . mais les échantillons observés peuvent se ré- partir en trois groupes qui constituent trois variétés. Le type a le corps large et aplati, et, sur le côté, le tégument s'épaissit jusqu'à atteindre plus dun centimètre d'épaisseur. Tégument lisse, blanchâtre dans l'alcool: [lapilles dorsales courtes, disposées sur deux rangées voisines de la ligne mé- diane. Une variété [cjjliiidricu) a le corps haut et étroit, presque cylindi'icjue : le tégument est rugueux, d'tm gris jaunâtre, nullement épaissi sur les côtés du corps; les papilles dorsales sont notablement plus longues; en dehors des deux l'angées pi'incipales, il en existe un certain nombre d'autres, espacées les unes desaulres, et donnant l'indication d'ime seconde rangée sur chaque anibulacre. Une seconde variété (â-lincnla), où le corps a la même forme que dans c>j[iii(lrica, s'en distingue parce qu'il existe sur chaque anibulacre une se- conde rangée de papilles presque complète, en dehors de la rang<'e prin- cipale. Tr.iiiL DKS KLPIDIIX.I':. Elpidia glacialis Théel. En l'abseMce de matériaux en bon état, j'avais, dans une note prélimi- naire (d /?. Ac. Se, "3.3 nov. i89()), décrit sous le nom (h Tutcla ccliiiiKtu , des individus que je puis, grâce à l'examen de meilleur matériel, identi- tiiT avec Elpidia filacialis. Celle espèce arctique est signalée pour la pre- mière l'ois dans l'Atlantique Ciiilral (eûtes randcs cl pclilcs ; celles des rangc'os latérales , plus irré}';iilières. Papilles anlerieiires recourbées en Taux sur la face ventrale , en avant de la bonche. — Sclérites : sur la (ace dor- sale, jtlaques perforées de deux espèces, des grandes et des petites, un peu (lifTërenles de celles de 0. vinf/ibilis , mais pas de spicules hrnnchus dicho- loinrs ; sur la face venirale, des plaques perforées plus petites et dr nont- hreux spicules droits ou arqués, épineux à leur extrémité. Ces derniers n'existent pas chez 0. mutribilis. Peniagone porcellus n. sp. — /i,o6o mètres. (jorps court et ramassé: face ventrale aplatie, face dorsale gibbeuse; pé- dicelles latéraux de la face venirale, au nombre de i6 à \(^, disposés en une seule rangée, commençant tout près de la bouche, et se continuant sans interruption en ari'ière. Appendice dorsal très court, uettement foi'uié de h papilles , bien séparées les unes des autres et coakscentes seulement par leur base; en arrière de Tappendice, 2 papilles isolées. Sclérites formés par une tige, portant à chaque extrémité deux bras divei-genls inclinf-s vers la profondeur du tégument. Peniagone vexillum n. sp. Un individu très mal conservé, que j'avais d'abord rapporté à P. a:orica Marenzeller, mais qui en est peut-être spécili(juement distinct à cause de la séparation des lanières latérales de l'appendice dorsal, et à cause aussi de la forme des sclérites ventraux, différant des sclérites dorsaux (;t de ceux de P. aiorica. Us sont en forme d'X , tout à fait plans, et leurs bras ne portent aucune trace de prolongement extérieur. Genrk Perjaiiiitia (Voir' ('.. R. Ac.Sc, toc. rit.). P. roseum. Cette espèc(! a été suflisamment définie dans la note pr.'liminaire men- tionnée ci-dessus. Tribu des PSYC'ilR08»0'rB\'«;. Je n'ai rien d'imj)orlant à ajouter à la définition succincte que j'ai donnée des espèces de cette tribu dans ma note pn'liminaire. Ces espèces .sont les suivantes ; Euphronides auriculata ii. sp. — 1,918'" — 2,'^ 10". — Côtes du Maroc. Euphr. Talisman! n. s[). — 2,1 .'i5" — 2,220'". — 110 — Euph. violacea n. 8[). — 1,880"' — /i.oôo'". Psychropates buglossa fv l'crriei' = Ps. (Iiumaldii liéruiiard. — ■2, -210'" - 5,000'". Ps. fucata 11. sjt. — '1,160 inèlres. — Aroi'os. Benthodites lingua. — i,i-3<,) niètres. Benthodites glutinosa. — 0,170" — 3,/i3-2"'. — Açores. Famille di:s SYNAPTID^. Synapta abyssicola. Famille des MOLPADIIDjï;. Trochostoma Blakei Tliéel. — o,()oo iikV.ips. — Côlos du Siuiooal. Trochostoma albicans Thcel. — 3, 200 mètres. — Sénéjjal. Ankyroderina Danielsseni Tlioel. — 106"'— 1,189"'. Ankyroderma inarocannum 11. s[). — (mIqs du Maroc. Scleiites : 1 " des [jroupes de jdaquos en spatules, avec une ancre à leur centre; 2° des cor[)uscules roujoe-brun; 3° des sdériles robustes, à larges perforations, les uns airondis, en rosace, les autres prolonges par deux brandies opposées, percées de nombreux: trous; h" des pla(|ues perforées, percées d'une cinquanfaine de trous, à bord muni de prolongements, et portant au cenire une lige. Ankyroderma loricatum n. sp. — Côtes d'Es[)agne. Sclërites très nombreux et très grands, formant dans le tigument un revêtement continu : 1" groupes de spatules peu nombreux, et ne renfer- mant que deux ou trois spatules, probaldement avec une ancre centrale : 9" plaques perforées irrégulières, présentant sur leur pourtour de nombreux prolongements, s'avancant eu général dans deux directions opposées (rare- ment trois ou davantage), de façon que, dans cliaque direction il y a de deux à cinq prolongements ])arallèles; pas de lige ni de tubercule central; 3° de très rares sdériles en rosace ; h" des corpuscules ovales rouge-bi'un. — Anus entouri' de 5 dents calcaires. — 120 — Di: LlIlhlI-PBOEiSCÉPnAUE , PAR M. E.-T. Hamy. l);ins iinocnni'lc iiolopivseiilw à la réunion des natiM'alisles du Muséum, au mois do (iécoiidjrc derniej'*''. j'ai décrit un cas de proencéplialie que je qualilierais volontiers de chi.s.s/qiie. Les fronlaux, dont Fécailie n'est plus représentée que par deux lamelles rabattues eu avant eu une courte visière, s'étalent en une sorte de large j)lale-lbrme, qui supporle en partie les deux hémisphères céi-ébraux dépla- cés. Il ne reste de bien apparent, de ces deux pièces osseuses, que ce qui coi'j'espond aux apophyses internes et externes et à la voûte un peu sur- baissée qui les relie. La lésion est prescpie symétrique, puisque la moitié gauche est seulement un peu plus déprimée que la droite, el l'on ne con- state aucune autre déformation notaltle de la face qu'un ])eu d'affaissement de la racine du nez el im cerlain dcp;r(' (r('carlemen( des yeux. CràiK! «riiéini-proencéjiliale, Midi'ii li;iiil. (3/3 [fraudeur.) Telle est la proencéplialie maie, |)arfois compli(piée de (pielques altéra- tions secondaii'es des Irails An visage, j)arfois aussi plus cireon.scrite et pouvani même, comme je viens de le conslaler sur une pièce du Musée Dupuytren {Téraloloij-., n" /19), se limiter à l'un des deux fronlaux, en l'es- peclant à peu près l'autre. La proencé])halie se réduit alors à n'êti-e plus ■') E.-T. IIamv, fSote xw un ci-dni' e 1 2 jan- vier, cet animal est dans un état inijuiétant : son poids est tombé à 1 kilogr. 85o; il Y il e\o])htalmie de l'œil gauche: les paupières sont collées par l'exsudat des conjonctives enllammées. Lesjoui-s suivants, l'état s'aggj-ave , l'animal maigrit de ])lus en ])lus; on le trouve mort le i5 janvier au malin. A l'autopsie, on ne trouve rien d'anormal dans les viscères. Après avoii- énucléé l'œil gauche pour chercher dans la cavité orbitaire la cause de l'ex- ophtalmie, on trouve les luuscles i-amollis. formant une masse jaunâtre, caséeuse. On coupe l'arcade zygomatique et on constate que l'extrémilc' maxdlaire du muscle lem|)oral el le masséter sont jaunes, ramollis, nécro- sés. Il en est de même des |)[('rygoïdiens, des muscles profonds du cou et des muscles pharyngiens. Cà e( là on trouve des loyers de ramollissemenl caséeuxet, en certains points, les os du crâne sont di'midés. An micro- scope, à un faible grossissemeni , on voit des libres musculaires isolées, dé- générées au milieu de giol)ules de graisse et de leucocytes, La coloration au violet de gentiane met en évidence des bacilles et des lilaments ténus qu'on ne retrouve pas dans le sang. Les cultures du sang restent stériles. Les muscles malades ensemencés dans le bouillon donnent une culture d'un microbe identique à celui que Ton trouve dans les muscles. Bacléri(Aoi>ic. — Axpccl des ciilliors. — La pi'oliféralio:i du microbe dans le boudion do lîœuf st('rilisé se fait lenlement. Ce n'est qu'après o, /| heures, plus souvent même après h8 heures, (pielle devient apparenti» sous forme de petites loulfes lilamenteuses qui partent du fragment de muscle; ])uis des flocons cotonneux nagent dans le licpùde, d'abord clair et ensuite légè- remcal trouble. Peu à peu, le bouillon s'éclaii'cit et les microbes se dépo- sent lentement. Les cultures pn-senlent encore deu\ caractères cpii les foui '^ liullitlin du Miménin il'llisidiii' iiulni-cllc , I. IV, i(S()8, j). 279. — 123 — lacHeineul reconnaître. Dès le débiil, des hnlles gazenses sortent du mor- ceau de muscle, s'accunnilent à la surface du liquide et forment, en se rdunissanl, des lâches blanches spumeuses: une fois ([ue le microbe a net- tenKMit proliféré, il se développe une odeur foi'te , caracléristique, ra[)pelant celle du fromage. (kractères morphologiques et biologiques du microbe. — Dans une pi'é[)a- ration fraîche et non colorée, le microbe apparaît conmie un bacille immo- bile, réfringent, homogène, non articulé, de longueur variable. On trouve des bacilles courts, droits, rigides, à côté de filaments très longs, occu- pant tout le champ du microscope cl sVnchevètrant dans tous les sens. Le microbe se colore par les solutions hydro-alcooliques d(> couleurs d'aniline, mais il ne prend pas le Gram et se décolore par la méthode de Ziehl. Après coloration, on dislingue nettement les espaces clairs qui fragment(^iil le l)a- cille ou le filament en articles plus ou moins longs. Le microbe est entouré d'une gaine claire, bien visible après coloration à la fuchsine. Dans les cul- tures âgées, les formes courtes, fragmentées, dominent; le [)roto(>lasma devient granuleux et se creuse de petites vacuoles; il y a un gi-and nondji-e de granulations libres, colorables et jieu réfringentes. Le bacille que l'on li'ouve dans les muscles possède les mêmes caractères ([ue celui des cul- tures. La photOjOiaphie ci-jointe, (pie je dois à l'oblijjeance de M. ClKupiel, représente, au grossissement de itJ5o, Taspecl du miciobe dans une pré- paration à la fuchsine. 11 cultive difiicilement dans les milieux usuels, et il est rare qu'il proli- 10. — V2à — l'ère quand ou le rc'cnseiiiciice (mi deuxièine f;('ii(Talioii. J'ai essayé sans succès divers milieux, bouillons glycérines, glycoscs, lail, agar simple el glycérine. Le procédé qui m'a donné les meilleurs résultais est le suivant : Dans du bouillon de Bteufpejjtouisé, ou inlroduil un morceau de muscle frais de Cobaye; on le laisse à l'éluxe poui- réj)rouver et ou l'ensemence ensuite avec la culture originelle; dans ces conditions, le bacille prolifère cl conserve sa virulence : j'ai pu ainsi le propager pendant trois générations successives. Ce microbe ne pousse pas dans le vide. Laissé en contact avec l'air, il perd assez vite sa virulence; il la conserve beaucoup plus longtemps en pi- pettes fermées; an bout de quatre mois, il tue encore le Lapin en produi- sant les lésions musculaires caract<'risliques (pie nous allons décrire. Inocnldtioii . — Si l'on inocule dans la veine de l'oreille d'un Lapin nu centimètre cube d'une culture récente contenant la bactéridie myopliage, on provoque, à coup sûr, une maladie qui évolue en 3 à 5 jours et se ter- mine par la mort. En deux heures, la lempéi'ature s'élève de i degri' à i",5 : la fièvre persiste avec (pielcjues oscillations jusqu'au dernier jour de la ma- ladie, puis elle diminue rapidement: la température rectale peut descendre jus(|u'à ■}.'] degrés. Cet abaissement coïncide, en généi-al, avec des troubles de paralysie plus ou moins étendue : l'animal immobile est affaissé sur le ventre, les pattes antérieures écartées; la tête repose sur le sol: souvent il y a du torticolis, de l'opisthotonos, du nystagmus; à la palpaliou, on perçoit du gonflement et de la crépitation en difféients points du corps. Dans deux expériences, j'ai observé le gonflement du masscter et un peu d'exophtalmie. La diarrhée est fréquente et survient dès le début. En même tenq)s que la température baisse, la respiration devient moins fréquente, le cœur se ralentit ; l'animal meurt dans l'algidité. A l'autopsie, les lésions sont localisées dans les muscles. Elles sont plus ou moins accentuées et plus ou moins étendues. Au i" degré, ce sont de petits tubercules blancliâires, entourés d'une zone congestive; le plus souvent, ce sont de larges taches pâles de couleur mastic, au niveau des- (|uelles le tissu muscidaire est profondément mortifié. Ces foyers de nécrose peuvent exister dans toutes les régions; on en trouve dans le muscle car- diaque; ils ne manquent jamais dans les muscles de la gouttière vertébrale. Quand la survie est assez longue, la mortification peut gagner les os; dans un cas, je l'ai vue envahir le cervelet. L'ensemencement de parcelles de muscle n('crosé donne quelquefois, à côté de la bactéridie niyo|)hage, des espèces différentes, tant aérobies qu'anaérobies; mais ces microbes ne sont [)as les agents de la maladie; ce n'est que secondairement cpi'ils ont en- valii les nmscles malades, sm-tout quand ceux-ci se trouvent au voisinage de la bouche ou du pharynx. L'inocidation dans les muscles détermine à [)eu près les mêmes synq)- — 125 — tomes et ranimai meui-t aussi i-api«lement. La nécrose se propage de proche en proche et s'étend à une assez grande distance du point inocule. Réceptivité. — Le chien paraît assez résistant, h centimètres cubes de cul- ture inoculés dans la veine saphène d'un chien de G kil. 700 n'ont pas dé- terminé de symptômes graves. Le pigeon succombe à l'inoculation intra-musculaire avec des lésions de nécrose très étendues. Il en est de même du cobaye. En résumé, il existe chez le Lapin une maladie caractérisée par une mor- tification plus ou moins étendue du tissu musculaire. Elle est produite par la prolifération d'un bacille filamenteux, aérobie, dont l'inoculation repro- duit les lésions musculaires. 11 diffère du bacille de la nécrose de Rang et (la Streptothris cuniculi de Schmorl. Aussi, à cause de sa localisation pri- mitive dans le tissu musculaire qui est son milieu de culture par excellence, je lui ai donné le nom de Bacilfe iinjophfige et je propose de désigner la maladie (ju'il provoque sous le nom de Myosite nécrosonte. Dosage compaeatif de l'alcool da.xs le sang et da\s le lait APRES ingestion DANS l' ESTOMAC, PAR M. Maurice Nicloux. Dans mes dernières communications faites à la réunion des Naturalistes <"', j'ai démontré le passage de l'alcool de la mère au fœtus et de l'alcool dans le lait: c'est cette seconde partie que je complète aujourd'hui en donnant les (piantités d'alcool contenues dans le sang et dans le lait au même instant , après ingestion d'alcool dans l'estomac. La technique est la même que celle décrite précédemment. A l'animal en expérience (chienne ou brebis) on introduit dans l'estomac, au moyen d'une sonde oesophagienne, de ralcool à 10 p. 100, et successivement d'heure en heure on fait au même instant des prises de sang et de lait. On distille dans le vide à 5o degrés au moyen de l'appareil de M. Gréhanl. L'alcool contenu dans le distillatum est alors dosé i)ar mon procédé. Je n'entrerai pas dans le protocole détaillé de toutes mes expériences, me contentant de renvoyer au méiuoire complet actuellement sur le point de paraître '^^. '•' finUelin tlu Mtiséuni d'iilsloire naturelle, n" S, p. /136 ol /iaq. Année 1 Sqf). '■^' L'Obslélrique, mars 1900. — 126 — Voici l(s i('siiUii!s. J/oxpérience I a (l(;jà ('lé publién. Je lui ai néanmoins laissé une piaco dans \o tableau. MîMEROS DES EXPKlilENCES. 1. (Cliioiinc) Jl. (^(Jhieiiiie) III. (Cliicnne). IV. (Brel.is). QUANTITE D'ALCOOL INGÉllÉ' par kilogr. du poids de l'animal. TEMPS COMPTE depuis la fin u l'ingeflion. 1 oo'" ")(> 5o :u, ' (10 (Kl 3 (M) oo :5o :5o 3o t. :}(. ■Ao :U) 0 0 :\(> 3o 3o 3o 3o •^n 7 3o 93 00 x\LCOOL ABSOLU POUR 1 00 CEINT. Cl BES DE SANG eu iiiènie iiislanl. l'eul. cuIji' o.->.") o.->'l 0.1 I ().-î(3 n.'M') 0.3(1 o.3o 0.9 0 0.9 i 0.33 0.39 0.37 0.3/1 o. 1 G 0.1 9 0.9 1 0.9 1 0.90 0.18 0.1 0.1 .) 0.1 3 Néant. Cl' Il t. cubes. iNoii déterminé. Lleiii. Idem. 0.3 0.^1 G o.A.^) (I.'l.') 0.3 1 0.38 0./18 O.T)'! 0.5 '1 Non déterminé. 0.9 1 0.2 3 0.93 0.9 1 0.1 9 Non déterminé. Non déterminé. 0.1 '1 Non déterminé. [/examen de ce tableau inonlre combien les teneurs en alcool du saufj- et du lait sont voisines: l'expérience 1\^ sur la IJrebis est , ;i ce point de vue, très intéressante. L'expérience III présente des écarts plus jorands; mais il faut dire que la (Ihienne en expérience n'était pas en pleine lactation, elle n'avait pas encore mis bas. Les (pi;mlit('s d'alcool contenues dans le lait sont faibles. voi.sines de — 127 — 0,25 p. 1 oo (ralcool absoiu, à l'état d'ivresse assez accentuée, n'allant pas jusqu'à la perte de l'intelligence (expérience I). Nul doute cependant qu'on ne puisse ainsi expliquer certaines convul- sions de nouveau-nés, tirant leur origine de l'alcoolisme des nourrices, comaie le rapportent un certain nombre d'observations cliniques. liEMABQUES SUR LE DOSAGE DE L ALCOOL DAyS LE Si YG ET DANS LE LAIT, PAR M. Maurice Nicloux. Je rappelle en quehpies mots le mode opératoire. Le li(]ui(le, sang ou lait, dans lequel on veut doser l'alcool est dislillé dans le vide à oo degn-s, au moyen de la pompe à mercure, d'après les indications de M. le professeur (îréhant. Le dislillalum, d'une linq)idité absolue, renferme tout l'alcool. Celui-ci est alors dosé par mon pi'océdé. r/osi à propos de ce dosage que je désire présenter quelques reuiar([ues. Le principe en est le suivant : . Si, dans une solution très diluée d'alcool de teneur inférieure à 2 p. i ooo, on verse du bichromate de ])otasse en solution c'tendue ( i ç) gr. par litre) el de l'acide sulfurique, l'alcool est oxydé, le bichromate est réduit et passe à l'état de sulfate de sesquioxyde de chrome; cela proportionnellement à la quantité d'alcool contenu dans la solution. Si la quantité de bichromate est insuffisante ou, ce qui revient au même, si l'alcool est en excès, la teinte est verl-bleu, couleur du sulfate de sesquioxyde de chrome étendu. Si, au contraire, ce même bichromate est en très petit excès (une ou deux gouttes), la teinte passe au vert jaune, d'où In possibilité du dosage, grâce an virage du vert bleu au veit jaune, Or, un grand nombre de substances volatiles organiques''' étant suscep- '" C'est pourquoi, ilaiis un autre ordre d'idées, uous avons oxaiuiné les li- quides distillés provenant du sang, du lait, des urines et des tissus à l'état normal. Nous soniuies arrivé aux résultats suivants : Substances héddctrices , alcool ou autres, comptées en alcool. Lait de femme Néant. Lait de femme (autre échantillon). . Proportion inférieure à i '.^00,000 Lait de vache Proportinn : i/'/i 00,000 Lait de \aclie (autre érhaiililioii ) Proporlion ; i/'yo,ooo Sang fœtal Proportion : 1/100,000 Urine liumaiiie Proportion : 1/800,000 Urine hinnaine (autre ('■< liaiililj.ni ) Proportion : i/56o,ooo Foie de hœiif Proportion : 1/1 5o, 000 On est loin des proportions considérables de cet alcool normal signalé par A. Ré- — 128 — tiljles de réduire le bichromate dans ces coudilioiis. il nous fallait démon- trer que nos dosages n'étaient entachés d'aucune erreur, hormis celles inhérentes au procédé lui-même. Guidé par celte idée théorique que, ;i riavei'se du plus grand nombre des composés organiques attaqués, et par conséquent oxydés par le bichro- mafe de potasse et l'acide sulfuri(iue, l'alcool éthyiique donne par son oxy- dation acide ;:cétique et eau sans acide carhouhjw , j'ai imaginé un dis- positif exp('rimental très simple, permettant d'effectuer avec les li(|uides distillés retirés du sang et du laif' la réaction d'oxydation par le bichro- mate, en recueillant les gaz qui |)0uvaient se di'gngor. La présence ou l'ab- sence d'acide carbonique devait me permettre, . (Comptes rendus de TAca- démie des sciences, t. LXXV, p. .S3o, 1879; t. LXXVI, p. «36, 187.3; t. LXXXIX, p. 573, 1879, el AhikiIpa (Ii> rhitnip et ,1e phiinlqii,' , W série, t. Xl\ , p. l'ioo , i8(So. (') Ces liquides no reufermenl pas d'aldéhyde. ^-' Voir tous les délails de cette discussion dans le iiuMuoire coniplel : L'Ohsl/'- tr'Hjue , mars 1900. — 129 — Le JARiniS DE liENÉ MORIN , PAR M. E.-T. Hamy. J'ai (l('jà (lil, en rapjielant ici même le peu que Ton sait de l'ierre Morin qui lut. eu son lem|)s, le premier lleurisle de Paris*'', ([ue l'un de ses frères. René Morin, exerçait la même profession dans la capitale et lui a laissé son établissement à sa mort. Ce René Morin, le deuxième des (ils de Pierre rfcn son vivant marchand, demeurant à Paris^i, et de Marye Gousture, figiu-ail, en 1619, au contrat de mariage de son frère cadet Pierre, troisième du nom, avec Fi-ançoise de le Rrosse, cousine du fondateur du Jardin Royal. Il en était question, une seconde fois, dans YAdiis aux Curieux imprimé à la fin des Ueiiuinjitex né- cessaires pour In culture des fleurs (iG58). «Outre les jtlaules cy-devant descriles, i"en ay encore d'autres très rares, écrivait Pierre Morin, dont ie n'ay eu le temps d'en faire des listes ])articulières; d'autant que ie n'en possède la plus grande partie que depuis peu. par le deceds de René Morin, mon frère, homme qui pendant sa vie a ^sté aussi curieux qu'auti'C de l'Europe. J'ay iugr à propos «l'en faire icy vu advei'tissement en gros pour la satisfaction de ceux qui sont amateurs de choses rai'es.^ Et il énumérait rr plusieurs simples rares et curieux : beaucoup de Plantes Boiseuses et Ligneuses; quantité de Fibreuses; force Ligamenteuses, et abondances de Bulbeuses, Tuberculeuses et Genoiiilleuses, entre lesquelles il y a de belles lacintes. Colchiques, loncpiilles, Narcisses, Lys-Narcisses des Indes de plusieurs espèces. Autres Plantes des Indes, Couronnes Impé- riales à grandes lleurs, à plusieurs étages, à ileiu-s doubles, à flein- iaune et à fueille rayée, ou de la Chine; surtout une grande quantité de Tulipes de la Gbine, c'est-à-dire à fueille rayée, entre lesquelles il y en a d'aussi belles, bien panachées de couleurs aussi rares et fantasques que des ])ana- chées ordinaù-esfl. La liste continue pai' des rrexcellentes Anémones à large fueille, et diver- sité de celles qu'on nomme hermafrodites , les Muscarls nouveaux de dilTé- rentes couleurs des Anciens et quelques-uns delà Chine ou à fueille bordée n. Puis ce sont des rr Cyclamens de Veronne rares, de Levant , du Mont Lyban, de Scyo. de Corfou , de Perse, d'Antioche, à fleur sim[)le et double. rrHugucteau de diiïérenles couleurs, d'un assortiment desquels on peut avoir des (leurs toute l'année: Oreilles d'Ours de toutes couleurs; enlin nombi-e de Capiiaires, très beaux et rares, dont la plupart ne portent pas ('' Cf. E.-T. Hamv. Le Jleurisle Pierre Morin le jeune, dit, Troisième {Bull, du Muséum, 1897, p. iS()-i90. — Son père et son Irère aine avaient, avant lui, porté ce prénom de Pierre. — 130 — (le Heurs, iK'Miitiiiniiis l'on en |»i'ul l'aire cslat. lanl à cause de leurs l'acullés médicinales ([ue piiur leur verdui'e, ([ui est la |)lus belle, uelle el agréable (fu'on puisse voir el c|ui avec cela dure tou( le long de rainiée. Ils se con- sei'\eiiL lacilenienl dans les jardins sans aucune culture, pourveu «ju'on les piaule en lien irais, ou autre pari, à l'ombre de (juelqne muraille et que le soleil n^'cliaulïe guère. i Presque toutes ces collections, mises en vente par Pierre Morin en i658 , venaient de René, qui pendant près de quarante ans avait assemblé dans ses plates-bandes les lleui-s les plus recbercbées. Ce jardin remontait, en effet, an delà de 1621: notre regretté collaborateur, Adrien Francbet. en avait récemment retrouvé le catalogue impiimé à Paris celte année même en une petite brochure in-i9 de 26 pages ''^ Ce petit livre rarissime est in- titulé ffCATALOGi s PLANTARim HORTi Renati Morini inscriptarum ordine alpha- betico, cum quatuor aimi tempoi'ibus quibus llorenl. Quaî Vere llorent nolaulur literis ve, qufe a'stale œ , qme antumno an, (juo- hyeme h;/. MDCXxp^'.i Le jardin de René Morin comprenait dès lors (trente-sept ans avant la r('daction de IMm qu'on vient de lire) au moins 365 espèces ou variétés (rAconits, Aloès, Amaranlbes, Anémones, Antirrhines, etc., etc. Comme toutes les collections de plantes du même leuqis, celle de René Morin abondait surtout en espèces bulbeuses: on n'y comptait pas moins de hh tulipes, la Bracquelière et la Duchesse, la Cornhaerl el la Rral)an- •çonue, la Jean Sims el la Carniesine Vangeury. les Draps-d'Or elles Draps- d'Argeul, Coucquebaker, Ravenol, Doebnans, Gastellenaert,dont les noms trahissent les origines. Puis, c'étaient des Iris (ao), des Jacinthes (i'2), des Narcisses (12), des Lys (8), des Colchiipies (8). Les Anémones , les Pienon- cnles de Tripoli étaient aussi relativement abondantes. Les plantes d'origine étrangère entraient pour une large part dans la collection totale; elles venaient surtout du Levant, de l'Italie el de l'Es- pagne. L'ensemble témoignait d'une ntrmilè vraiment féconde. . . Il serait très intéressant de comparer cet iineulaire oublié avec VEnchi- rul'wu des Robin, presque contemjiorain (1620): ce rapprochement des {\mx listes de plantes ])ermellrail de faij-e honnêtement à René Morin la petite place à laquelle il semble avoir droit dans l'histoire des progrès de rhoi'ticulture. C'est une besogne à laquelle je me permets de convier quelque ami de l'histoire des plantes: il voudra bien se rappeler, d'ailleurs, que ce hou Jlouriste oublié a été l'un des collaboratciu's de \H<»iiis de Lenis Jonctjuel'^'. (') Proi)u])lonient elle on avait 38, car le bas de la •!()" paffc do cv calalooiio (ilj}]nih('iiqup osl encore of-riipé par les Tulipeu seiotincs. '-^ Sans iiicaiilé. (^1 Cf. Iliill. (lu Mtiséiiiii . iS()7, p. i()ii. 181 Sur les pRÉTEisnnEs affinités T)ES PlOMBAGACÉeS ET DES IhlMULiCEES , PAR M. Ph. van Tieghem. Tous les botanistes saccordent anjouixriuii h regarder les Flomha8ac( dans Teiidostome; siiiqtle dans la région infi'rieure, l'épi- dermc s'y recloisonne sur les lianes dans la i-égion supérieure, pour rede- venir simple au sommet, oii il recouvre l'extrémité du prothalle femelle ou endos[)erme. Le tégument externe n'a que deux assises cellulaires et ne s'épaissit pas autoui- du large exostome. L'interne n'a aussi (pic deux assises. mais, autour de l'étroit eudostome, il s'épaissit heaucou[) par rccloisonnc- ment, dépasse l'exostome et forme au dehors un bouton saillant. C'est sui- ce bouton massif, dans lequel l'endostome est alors complètement oblitéré, que vient s'ajiplicpier et se souder intimement le bouchon conducteur dont il a été cpiestion plus haut. Ln un mol, l'ovule de ces plantes esthy|)onaste, crassinucell»' ou pernucellé, bitegmin(' et endopore '''. La structure dilïérente de l'ovule, dont le nucelle notanunent est gros et permanent chez les Plombagacées, mince et transitoire chez les Primulacées, sépare donc profondément ces deux familles. 3. Conclusion. — A ux caractères didérentiels déjà connus et rappelés plus O Le Stalice velu (.S', puhcrula Wotjb.) donne lieu, sous ce rnpporl, à une re- marque iutéressanle. Certaines fleurs ont dans leur pistil ia coalbrmalioa normale , mais d'autres, eu bien plus grand nombre, semble-t-il , y offrenl quelque chose de singulier. Attaché à la base par un courl funicule, l'ovuli' anatrope y est dressé. 11 dirige par consi'quonl en bas, contre le fond de l'ovaire, son micropyle, dont rendoslome saillant presse le fuiiicnle, en haut, vers la base du style, sa cli:ilaze, contre laquelle vient s'appliquer, en s' élargissant, le bouchon conducteur. Ce ren- versement do l'ovule permet-il loiit de même au tube pollinique d'accéder à l'oosphère, et par quel chemin? Si l'œuf se forme dans ces conditions et se dé- veloppe eu un embryon, celui-ci tournera sa radicule eu bas, ses cotylédons en haut, prenant ainsi dans le fruit une position inverse de la normal'. De pareils fruits à radicule infère se rencontrent-ils effectivement dan^ celte espèce? C'est une question que j'examinerai dan^ un prochain travail. — iU — liaiil, si l'on ajoute ceux (jui viennent d'être tirés de la conformation du pistil et de la structure de l'ovule, il devient nécessaire de séparer désor- mais Ibi'lenient ces deux ramilles dans la (llassificadon. Les Priimdacées doivent être classées dans l'ordre, jusqu'ici peu nom- breux , des Transnucellées bitegminées, et dans le sous-ordre des Gamo[>é- talesà ovaire supère, dont elles sont la lamille type et qu'on nommera les Prhnultnêes. Les Plomha.oacées doivent être rangées dans l'oi'dre immense des Per- nucellécs bilegminées, dans lequel lein- corolle gamopétale et leui- pistil supère leur assignent aussitôt un(! place à pari. Elles y sont, en effet, jus- qu'ici le seul repi'ésenlant certain du sous-oi'dre des (Jamopi'lales supéro- vai'iées, qui tirera d'elles le nom de Plomhafpnk's '*'. Ainsi réparties entre les deux divisions primordiales du groupe des Ovu- iées nucellées , ces deux familles se trouveront désormais , comme il convient , très éloignées l'une de l'autre dans la Classification '•-"'. Kn lei'minani, il est nécessaire de remarquer «|ue. dés iSyO. loul en classant les Plondjagacées à côté des Prinudacées, Bcnlliam e( llooker ont signalé quelque allinité entre cette fannlle et les Polygonacées '•'). dette ma- nière de voir a été adoptée e[ développée plus tard, en iS86, pu- Maury, qui regarde même cette ressemldance avec les Polygonacées comme pjé- donunanle'^'. Haillon a essayé de la concilier avec Topiiuon reçue, en iulei'- calant les Plombagacées entre l(\s PrimuJacées et les Polygonacées'^'. Wm\ que celle allinité avec les Polygonacées n'ait pas été admise par les auteurs qui ont suivi, notannuenl par M. Fax, en 1891^''^ elle ollVe dii moins quelque chose de vi'ai. Gomme celui des Plondjagacées, l'ovule des Polygo- nacées est, en eiïet, pernucellé bitegnnné; ces deux faudlles font donc par- tie du m('me ordi'e. La conl'ormalion du |)istil , qui est pluricarpelh- , uuiovulé, à ])lacentation basilaire; celle du fruil , cpu' est unachaine: celle de la graine, qui a un albumen amylac(', sont aulanl de traits coiiinuuis. Mais la ressem- blance s'ari'ête là. Les feudles ordinairement ligulées, le type lloral ordi- nairement Irimère, parfois dimère, le calice dialysépale, la corolle dialy- >'' Il faudra sans doute classer à colé d'elles, dans ce même sous-ordre, la i'aniille des Caricacécs, où l'ovule est également pernucellé bilegminé, où la corolle, surloui dans la fleur mâle, est également gamopélale, et où le pistil est également supère. '-' Sur la division du groupe des Dicolylédonos ovulées nucellées en quatre ordres, voir Pu. Van Tieghem: Sli-uctiirc de quelques orales et parti qu'oit en peut livev p(ii(f (uiu'horer la (]lasi:ifwalio:i (Jiiurunl de Botanique, XII, p. 197, 1898). '■'* Bentham et Hookiiii: dcticra . II,p. ();>/i, 187(1. '''' Malirï: Etudes sur l'Di-jnmiKutuiu des l'hnuliunuiacées (^Aiui.des Se. nul., Jiol., 7' série, IV, p. 96. i88(;). ■'" liAii,Lo\ : ]li:l,>irf (les pluntva, XI, p. M.")/|. I'S9-J. "' Dans ExcMiii: ,'V«/. Pfinuzeufuui., IV, 1, p. 1 -j 1 , i8()i. — 135 — pétale, raner- metlront de suivre le développement si particulier de ce Alusa. A cette façon si spéciale de végéter viennent se joindre d'autres parlicu- larilés qui accentuent, |)eut-on dii-e, le caractère de plantes à végéta- tion alternante que send)ie vouloir ])rendre celle espèce. En effet, dans le \olumin(?ux plateau i-hyzomatiquc; du Musa pamdisiaca et M. snpicatum, par exem[)le, les cellules ne renferment que très peu d'un amidon el à grains extrêmement fins, au point de ne mesurer que de 4 fx à lAfx. Dans le Musa de la Sangba, au contraire, l'amidon est extrêmement abondant, el il est constitué en majeure partie de grains mesurant de Aofx à (J5fa. ac- compagnés de quelques grains de petite laille mesurant de h(x à \o(x. Les gros grains d'amidon sont arrondis, souvent pyriformes et porleni lui bile enfi'actueux. Dans une monographie parue dans le Bulletin de Kew , en i8()A, il est (juestion d'un Musa, originaire des bords du lac Nyassa, dont les carac- tères de végétation ne sont donnés que d'une façon ])ea j)récise, ce qui s'explique par le fait indiqué dans la iuonogra])bie dont nous parlons, à savoir, (pie la délerminalittn n'est faite que d'après des notes envoyées par sir Joliu Kirk. Ce Musa produit des graines ([ui ont un caractère d'analogie av(X' ceux du Musa de la Sanglia. L'espèce déci'ite est désignée sous le nom de Mu.srt Liriii^sloiiidiia kirk. Nous avons pu croire, un moment, qu'il s'agissait là de la même j)lante — 137 — que celle dont nous avions reçu des j]raines. Nous nous sommes donc em- pressé de demander à M. Tissehon Dayeta, le distingué directeur du Jardin royal de Kew, de vouloir bien nous dire quels étaient les caractères de vé- gétation des spécimens qui, suivant la note du bulletin précitée, étaient cul- tivés dans les serres de l'établissement qu'il dirige. Dans sa réponse, le Directeur du Kew nous dit : rrEn ce moment, nous cultivons le Musa Livingstoniana à Kew. Les semis sont encore très jeunes et pas encore caractérisés; la sève des feuilles est d'un rouge vif. n Dès lors, aucun doute n'est plus possible, car la sève du Musa de la Sanglia n'est jamais colorée. Lie Bananier de la Sangha se caractérise par ses fruits secs, longs de A-6 centimètres, renllés vers l'extrémité qui a cniiou '.\ centimètres de diamètre. Ses capsules ont une déhisccnce ruptil(! afteclant le sommet du fruit. Le péricarpe est lisse, d'un brun sombre, dessinant par un niaine- lonnement la forme des graines que renferme le fruit. Celles-ci sont noires, lisses, spbériques etoblongues, [)aifois relevées de a-o cotes, résultant de la compression dans le fruit; elles ont de i centimètre à i cent. -2 (b; dia- mètre. Le bile est petit, à bords lisses, creusé régulièrement. Les feuilles concolores, d'un vert pâle, portent sur les bords un lisière blanc. Elles sont, dans le jeune âge, lanc(=oléeset étroites, puis s'élarr-issenl: dès lors, la nervure pi-iacipale creusée en gouttière est largement saillante en dessous; elle est du vert clair des feuilles. Les nervures secondaires sont saillantes et bien accentuées. Les gaines des feuilles forment une tige peu élevée. De bonne heure, l'axe liypocotyléserenlle, donnant naissance à un pseudo- bulbe lisst", blanc el cbarnu, renfermant en abondance une fécule mesurant de 10 à (35 [t. En raison du l'ait que cette plante est considérée dans son pays d'orixine comme plante fétiche, nous proposons de lui donner le nom de Musa rcU- giosa. Sur uyE espèce youvELLE de Gastilloa de Costa-Rica, PAR M. .1. Poisson. \u cours des deux voyages successifs accomplis pai- mon (ils en Amazo- nie, aux Vntilles (^1 au Costa-llica, en 1898 et 1899, et dont l'objectifprin- cipal était la récolte des plantes et des graines destinées à des entreprises de cultiu-es dans nos colonies''', U n'avait pas négligé de recueillir des maté- (') Voyaîïo.s faits pour ].■ compta de M. (iodefroy-Lobeuf. Muséum. — vi. — 138 — liaux fréluflf on dosobjotsqui pouvaienl enrichir les coUecliousclti Muséum. Il a rapj)orlé de nnnibreuv spécimens de plantes dlierhier, des fruits et des {«•raines, une série d'échantillons de caoutchouc et des houieilles de latex, des troncs de bois d'Hevea, de Balata, etc., et des ustensiles d'ex[)l()itation de ces divers produits qu'on ne se procure pas sans dillicidté; les habitants des régions pai-courues ne s'y prêtant gnière et craij(nanl toujours <{u"oii en lire un profit dommageable pour eux. Pour le premier voyage, j'avais obtenu en faveur du jeune voyageur une mission gratuite, grâce à la bienveillance du président de la Commission des missions, M. Milne Edwards. Quanlau second voyage, l'itinéraire suivi fui ii peu près le même au début , mais cependant un petit naufrage survenu en vue de Cayenne en modifia forcément le parcours. Nonobstant, le but principal de la deuxièmi* partii- de ce voyage lui atteint : il s'agissait surtout d'atteindre les forêts d'arbres ii caoutchouc du Gosta-Rica et de s'en procurei- des graines. M. Pitlier de Fa- bréga. directeur de l'Institut physic()-géographiqu(> à San-.losé, auquel j'avais recommandé Eugène Poisson, lui fut d'un grand secours en lui in- diquant les endroits où ii devait se transporter ])oar voir ce qui l'intéressait . et l'accompagnait parfois lui-même dans ses excursions. Il lui signala, entre autres choses, une espèce particulière de Casiilloa, coiuiue sous le nom de lliilé Machndo, et assez abondante déjà à une dizaine de lieues de la capi- tale, mais il ignorait son nom spécifique. Arrivé sur le point où se trouvait le végétal dont il s'agit, mon fds en prit des rameaux avec iem's fruits (pi'il mit dans des flacons avec solution de formol. A son retour en Eu- lope, il alla en Angleterre pour ses propres affaires, et il a[)pril du sym- pathique et distingué botaniste, M. Hemsiey, conservateur de l'herbier de Kew, que des spécimens de cette Arlocarpée étaient déjà parvenus entre ses mains, maisqu"il lui manquait les fruits si CcU'actéristiques de cette es- pèce, qu'il se proposait de pul)lier sous le nom de Cnstilloa Tunti. Notre établissement scientifique n'ayant rien à refuser au jardin de Kew, qui est si généreux à son égard , lui fit parvenir deux récej)tacles fi-uctifères de ce nouveau Castilloa, que le Muséum était seul à posséder jusqu'alors. Ce qui le distingue du C. daslicn , qui fournit au conunerce la majeiu'e partie du caoutchouc de l'Amérique centi-ale, c'est la consistance des feuilles qui sont plus épaisses, scabres en place d'être duveteuses, au moins à l'état adulte; puis les inflorescences, semblables au début, sont bientôt différen- ciées en ce que, loi'sque le, fruits nuuissent, ceux-ci restent inclus dans le réce])tacle commun (nom que prend désormais rinllorescence à maturité), taudis qu'ils font saillie au dehors du réceptacle du (]. clnstica. Il est étonnant qu'un arbre qui fournit une partie du caoutchouc du Costa-Rica, et peut-être des Républiques voisines, n'ait pas encore été' connu des botanistes. D'ailleurs, pour beaucoup d'autres espèces cahout- chouquifères, il en est ainsi, et pour quantité d'autres jtroduits végétaux, — 139 — on ne connaît que la partie négociable, mais non le signalement des espèces d'où on les tire. Le genre Cnstilloa ëlail h peu près monotype jusqu'alors. Une deuxième espèce iîgurée par Gollins'"' (C Markaminna), originaire de Panama, est mal connue et i-arissime dans les herbiers; l'espèce du Costa-Rica vient donc apporter un troisième type à ce genre, et dont on retrouvera peut- être d'autres repre'sentants nouveaux dans l'intérieur de la Colombie. Cet Etat est une source importante de caoutchouc actuellement, et qui ne fera que se développer avec les exigences de l'industrie. Sur un nouveau procédé d^ extraction du caoutchouc contenu dans les écorces de diverses plantes et, notamment, DU Landolphia, PAR MM. A. Arnaud kt A. Verneuil. Les applications industrielles du caoutchouc se multiplient de jour en jour, sans qu'il soit permis d'espérer que la production puisse indéfiniment s'accroître par l'exploitation des seules ressources naturelles et spontanées. Aussi les industriels ont-ils déjà songé à utiliser les cultures intensives de certaines plantes à caoutchouc, et le rapide essor que prennent les cultures coloniales justifie pleinement leurs espérances '■'. Les Landolphia tiennent le premier rang parmi les espèces à préconiser pour la culture, non seulement en raison de leur rapide croissance, mais aussi parce que le caoutchouc qu'ils fournissent est de toute première qualité. Ces Lianes croissent spontanément dans presque toute l'Afrique et four- nissent déjà, par le procédé barbare de la saignée, ou incision , une grande quantité de caoutchouc très apprécié dans le commerce. Le procédé de la saignée, le seul universellement employé, ne réussit cependant que médio- crement avec les lianes Landnfpliia ou autres, car le latex de celles-ci, loin de s'écouler facilement et abondannnent. comme cela a lieu pour le Hcvea du Brésil ou les Castllloa de l'Amérique centrale, se coagule presque instanta- nément sur le lifu même de l'incision, laissant ainsi la majeure partie du caoutchouc dans les vaisseaux laticifères. Depuis quelques années, on a beaucoup cherché une solution donnant toute satisfaction, mais pre>que tous les procédés proposés reposent sur '') Report oj the caoutchouc oj commerce. '^> On fait actuellemeiii au Congo belge des plaiilalions de Landolphia sur une grande échelle. — 1/iO — remploi (les dissolvants appropriés, tels que le sulfure de carbone, la ben- zine, eLc, . agissant sur les ocorces de Lniidnlphid desséchées et grossière- ment pulvérisées. Mais les dissolvants doivent être employés en quantité énorme jiar rapport au caoutchouc et, de ]>lus, par évaporation, ils donnent toujours un caoutchouc ayant perdu une partie de sa ténacité et de sa va- leur commerciale. Aussi , quelle que soit ia simplicit(' relative d'un tel pro- cédé, n'en connaissons-nous pas d'application industrielle. On a pensé à détruire, ou tout au moins à désagi'éger le cellulose de l'i'corce, soit par l'action des alcalis, soit par celle des iicides, afin de mettre en libei'tf' le caoutchouc. Le procédé récemment préconisé par M. Deiss utilise l'aération destructive de l'acide sulfurique concentré. Mais, quoique ce procédé soit appliqué, ])araîl-il , pour traiter les écorcesdu Willughbeia dans la presqu'île de Malacca, il est évidemment trop coûteux pour que son apphcation se généralise. Nous avons réussi à tourner la dilliculté en traitant les écorces par un procédé purement mécanique, sans iuicinie intervention chimique. Les écorces fraîches ou sèches de Lamhlphia [lÀancs Toll du Sénéjjal ou Lianes Gohine du Soudan) mises obligeamment à notre disposition par l'éminent horticulteur M. Godefroy-Lebeuf, qui fut l'un des premiers à préconiser le traitement direct des écorces, nous ont donné d'excellents résidtats, que nous résumons ici: Les écorces sèches sont pulvérisées au pilon ou à la meide, ])uis tamisées de façon à séparer /io ou 5o p. i oo de poudre fine ne renfei'mant pas de caoutchouc. Le résidu, en partie aggloméré par placpies, est imbibé d'eau chaude, puis soumis de nouveau au broyage, qui détermine la formation d'une pâte épaisse et friable, la(juelle est ensuite tamisée au sein de l'eau chaude. Un nouveau J)r()yagc du maji'Jiia resté sur le tamis fait ap[)araître, dans la masse, des filaments vermiculaires blanchâtres de caoutchouc. Ceux-ci, par un battage sullisamment prolongé, s'agglomèrent de plus en plus et finissent par formel" des masses spongieuses renfermant la totalité du caout- chouc. Pour séparer le reste de l'écorce adhérente, on projette le tout dans l'eau bouillante; le caoutchouc, plus léger, venant surnager à la surface, estfacilementrecueilli. l^arun battage final, on le transforme en une plaque ou l'éseau, formé de caoutchouc presque pur. La purification complète s'effectue par passage aux cylindres-laminoirs à vitesses différentielles, ainsi que cela s'opère ordinairement pour la puri- fication des caoutchoucs bruts. Avec les Lanâolphia, les rendements sont très bons : l'écorce aérienne fournit 8 à 9 p. 100 de caoutchouc; l'écorce de racine, ih à i5 p. 100 et davantage; le tout venant, mélange de l)rindilles de diverses espèces , donne encore () ;i 8 p. 1 00. L'écorce d' Hnucornia américaine, traitée par le même proci'dé, nous a donné plus de U p. 100 d'excellful caoutchouc. Les dissol- — 1^1 — vanls no donnent pas de rendement pins foils, et encore fanl-il tenir complc dans ce cas des résines et matières grasses dissoutes. Ce procède inécaniqne d'extraction, d'une grande simplicité, est appli- cable partout et, de plus, par son mode d'obtention même, le caoutchouc ainsi |)rëparéa subi une véritable purification etsetrou\e exempt des corps gras et résineux qui le souillent ordinairement, même quand il a été re- cueilli par coagulation directe du latex. En résumé, le broyage, eu milieu humide, procédant par écrasement ou percussion combinée avec l'emploi judicieux de l'eau chaude servant à la levigatiou de la masse senii-pàteuse obtenue, conduit directement à l'extrac- (ion totale du caoulchouc contenu dans les écorces, et cela sans avoir recours à aucuu réaclif chimitpie. Nous croyons que l'industrie, par l'inter- médiaire des plantations coloniales, |)0urra tirer un parti très avantageux de ce nouveau mode d'exlractiou. BOCHERS CBEVSÉS PAJl DES CoLIMAÇOys À SaLIES-DU-SaLAT (HAVTE-GAROyyE). NOTK DE M. EdOUAHD HarlÉ. En me promenant sur les derniers contreforts des Pyrénées, dans ies pittoresques environs de Salies-du-Salat (Haute-Garonne), j'ai observé sou- vent que des rochers de calcaire compact ou marbre présentent, parendioits, des groupes de trous cylindroiques de la grosseur du pouce. D'après les habitants du pays, ces trous ont été creusés par des Colimaçons, et, en eflét, j'y ai vu de nombreuses Hélices. Le fait m'ayant paru intéressant, j'ai prélevé plusieurs blocs assez volumineux , ayant un grand nombre de ces trous, et je les ai donnés aux musées d'histoire naturelle de Toulouse et de Bordeaux. L'un de ces blocs provient du grand rocher Le Rocaou, situé près du lieu dit Pmndullléou , à i kilomètre en aval de Salies, mais dans la commune de Cassagne, vers l'altitude ooo mètres. Les autres proviennent des environs de La Planère de Pey Jouau, près d'Arbas, mais dans la com- nuuie de Fougaron, vers i'altitude 900 mètres. L'échantillon qui accompagne cette note a été prélevé aussi à La Planère de Pey Jouau. Le creusement de trous .semblables par des Colimaçons a déjà été signalé. Constant Prévost, dans une communication à l'Académie des sciences, du 3o octobre 1 85-'i, rrsur la perforation des roches calcaires attribuée à des Helixfl, rappelle avoir déjà signalé, depuis plus de vingt ans, mais sans succès, que des Hélices ont ci'eusé des tubes cvlindi-oïdes dans le calcaire U2 — semkrislallin du Monte Pelo[ji'inu (Sicile). Ces tubes avaient de 8 à lo centi mètres de iongueui' siii' un diamètre de 3 à ^4 centimètres pour ceux lial)ités par des Hélices adultes, et de li à 5 millimètres seulement pour ceux habités par des jeunes. D'après Y Année scientijiqne pour i858, de Louis Figuier, rrle phénomène obseivé autrefois par M. Constant Prévost sur le calcaire du Monte Pele- jj-rino ne s'est retrouvé dans aucune autre localités. Ko i86i, Bouchard-Chantereanx a publié, dans les Annales des sciences ualurelles [Zoologie), une intéressante note avec planche au sujet de ses ff observations sur les Hélices saxicaves du Boulonnais^. Bonchard-Chan- tereaux y a ex])os(' avoir découvert, dans un bois, à quelques kilomètres de Boulogne-sur-Mei- (Pas-de-Calais), des rochers de calcaire dur perforés par des Hélices. Leui's trous sont circulaires, de i9 à iB centimètres de pro- fondem-. Ils sont disposés par groupes sous les rochers ou sm- celles de leurs faces qui ne sont pas exposées au mauvais temps, et ils ont une pente plutôt montante ([ue descendante, dispositions qui ont toutes ce résultat capital, d Vil 1 pécher cjue les trous ne soient envahis par l'eau et leurs occu- pants noyés. L'Hélice qui creuse ces trous est ïEelix liortensis. Ces trous lui servent à hivei-ner, et elle creuse, pendant l'hivernage , au moyeu d'un suc acide et à raison, parfois, de i centimètre dans un seul hivernage. Ne m'étant jamais occiqîé de conchyologie, je n'ai pas recherché si ces études ont été continuées: mais j'ai constaté que les nombreuses personnes qui ont vu mes blocs de rochers perforés ont été fort surprises et n'avaient aucune idée du phénomène en question. 11 m'a donc semblé qu'il n'était pas sans intérêt de le signaler. Le rocher Le Bocaou n'est pas le seul, aux environs immédiats de Salies, où j'ai vu ces trous. Il y en a quelques-uns, presque en face, sur fautre rive du Salai , dans le rocher qui surplombe la grotte de flnstituteur , près de Maridou , commune de Mazères. Le premier rocher est ex])osé au soleil , en plein ^lidi; le second est orienté à l'Est et se trouve sous bois. Ces trous sont fort communs dans le massif calcaire d'Arbas, à quinze kilomètres environ de Salies: ils abondent dans la forêt de hêtres de La Planère de Pey .Tonau . de 8oo à i.ooo mètres d'altitude, dans celle de Coumeclare, commune deSaleich. aux mêmes altitudes; au sommet dénudé du roc Malécharl , altitude : 1,109 mètres. Au printemps dernier, les trous des environs immédiats de Salies conte- naient beaucoup d'occupants. Mais lorsque, au mois d'août, j'ai voulu en extraire qnelques-uns ])onr en l'aire déterminer l'espèce, j'ai eu peine à en trouver. Tous étaient partis, à Texception de quelqnes infortunés qui, en se retournant dans leurs trous, s'y étaient coincés et ne pouvaient plus bouger. Je les ai extraits avec diiricnlté et les ai envoyés à un savant mala- cologiste de mes amis, M. Paul Fagot, Ce sont, d'après lui, des Helia- ne- moralis Linné. — 1A3 — Les retardataires étaient bien plus nombreux dans les trous situés sous bois et à plus grande altitude, do La Planôre d.- Pey Jouan et de Counie- clare. J'en ai recueilli de nombreux sujets qui, d'après M. Fagot, sont dos Hélix hortrnsis Muller. M. Fagot a ajouté que celte seconde espèce est jdus montagnarde que la première; que, d'ailleurs, plusieurs auteurs réimissent ces deux espèces en une seule. Les Hélices en question des environs immédiats de Salies sont de taille sensiblement plus forte que celles du massif d'Arbas et, fait très concordant , les trous sont généralement plus gros à Salies que dans le massif d'Arbas. Les trous sont de la grf)sseur des Cioliiuaçons ipù les creusent et les liabi- tenl, ou, plutôt, un peu plus gros. (Cependant y- n'ai pas vu, connue (.onstant l'révosi , des trous de très petit diamètre pom- les très jeunes sujets. Les trous ont tous la grosseur (In poMco ou d lui gros doigl. Leui' |)rofoiideur. connue Boucliard-tlban- lereanx la observé à lîoidogne-sur-Mer, ne dé[)asse piière i5 à i5 centi- mètres. Peut-être, dans certains cas au moins, cette limitation du creuse- ment n'esl-(dle qu'apparente et provient-elle de ce cjiie , souvent , les parois qui séparent chaque ouvertuni île ses voisines sont minces et que , par suite, elles sont détruites, à l'entrée, par les actions atmosphériques, aussi vite que le fond est creusé par les Colimaçons, de sorte que la surfac»; du rocher s'avance vers l'intérieur à mesure que le fond des trous pénètre plus en avant? Souvent, dans un tulte qui remonte parallèlement à la surface du rocher, toute la paroi extérieure a été détruite et le tube est devenu une gouttière. A force de creuser, les Colimaçons percent la cloison ({ui séparent les trous les uns des autres ou de l'extérieiu-; ce qui reste de cloison se termine alors par une partie mince comme une feuille de papier. A Salies et à Arbas, les trous sont groui>és, généralement en grand nombre, sur de petites surfaces. Ainsi, par exemple, une surface de 0 m. 3o sur o m. 3o en sera criblée, ou bien encore une siu-face de o m. 3o de haut sur un mètre de long. Les surfaces à trous ne sont donc pas bien grandes, mais, le plus souvent, il y en a plusieurs sur le même ([uartier de rocher. Je n'en ai vu que dans du calcaii-e dur ou du marbre. Les Colimaçons choisissent des parois verticfdes ou Itien le dessus de parois en surplomb, (!t leurs trous vont en remontant, de manière h éviter l'intro- duction de l'eau. Dans le massif d'Arbas, leur action est des plus actives et Iransforme en une sorte de dentelle, sur o m. 26 ou 0 m. 3o de largeur, le dessous de beaucoup de rochers sui-plombants. P. S. — Cette note était déjà envoyée lorsqu'on m'a indiqué des ff observations sur une roche perforée par des Escai-gotsn publiées par M. Stanislas Meunier dans le Nnturaliste du 1" janvier 1900. 11 s'agit d'un calcaire de Constantine (Algérie) creusé par des HclLv aspcrsa pen- dant leur repos estival, fait signalé peu avant pm- M. Bretonnière dans — làh — les Comptes rendus de l'Acndémie des Sciences du i"' octobre 1888. M. Sta- nislas Meunier ne cite pas d'autre cas, ce qui me confirme dans l'idée que ce phénomène a été bien rarement signalé. Il pense que ces Hélices doivent agir mécaniquement au moyen de pai'ticules siliceuses dont il a constaU^ l'existence en dissolvant un individu dans l'acide sulfurique. Je regrette que mon passé géologique m'ait si mal préparé à étudier tlavantage cette intéressante question. -f^ BULLETIN DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE. ANNÉE 1900. - N" 4. -=> *-Cr kU' RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM. l'^'^ MAI 1900. PRÉSIDENCK DK M. AIJ5EHT CAUDllY, ASSESSEIR Dli DIRECTELT. DU MUSÉOM. M. LE Président dépose sur ie bureau le troisiJ'me fascicule du Bulleiin pour Tannée 1900, paru le 26 avril; ce fascicule contient les communications faites dans la réunion du 97 mars 1900. Il annonce en ces termes à l'Assemblée la perte cruelle que lé Muséum vient de faire dans la personne de son Directeur : Messieurs , Depuis notre dernière réunion, une profonde douleur a envahi tout notre Muséum d'histoire natui-elle; notre meilleur ami, notre Directeur, Alphonse Milne Edwards, s'est éteint le samedi 91 avril, à 9 heures du matin, dans toute la force de son esprit. Nous l'avons conduit à sa der- nière demeure mercredi 26 avril. Au cimetière Montparnasse, des disconis ont été prononcés au nom delà Science française par M. Leygues, Mi- nistre de rinstruction pul)lique; au nom de flnstitut, dont Alphonse Milne Ear M. Hutinel; au Muséum. — vi. ^'^ -- l/i6 — nom (le la Société nalionalc centrale d'agricullnre par M. Louis Passy ; au nom (le la Socitîtédcge'ograpliie par le baron Hulol, à la place de M. Mau- noir; au nom des ëièves de M. Milne Edwards, du laboratoire de zoologie (Manunifôres et Oiseaux) et dit personnel de la m(3rtagerie du Muséum par M. E. Oustalet. Messieurs , vous étiez tous présents. Je ne pense donc pas devoir repro- duire les éloges qui ont été prononcés. Les discours qui ont été pro- noncés sur la tombe de M. Milné Edwards sont insérés dans notre Bul- letin. Les iijq)ressions de chacun de nous peuvent être résumées par ces deux mots : La Science fran(;aise a fait une grande perte, car Alphonse Milne Edwards a laissé dans la zoologie, la g(30grophie, la paléontologie luie puissante empreinte. Le Muséum d'histoire naturelle a fait une grande perte, car personne ne l'a plus aimé qu'Alphonse Milne Edwards, personne ne l'a servi avec plus de dévouement et d'habileté. Je voudrais seidement dire quelques mots sur l'institution de cette Uéu- nion des naturalistes du Muséum, qui est une des plus belles, une des plus fécondes de son Directorat. J'ai connu le temps où le Muséum n'avait pas ces magnifiques labora- toires (pii ont été élevés rue de Buffon. Les différents services étaient rap- jji'ochés les uns des autres et nous étions en communication continuelle. La cour de la Baleine, triste aujourd'hui, était très animée; au rez-de- chaussée se trouvait le laboratoire de chimie minérale ; au-dessus, le labo- ratoire d'anatomie comparée et des chambres exiguës constituant le nais- sant laboi'atoire de paléontologie. En arrière de l'anq^hithéàtre d'anatomie comparée, il y avait le laboratoire d'antliropologie. Celui de chimie orga- nique, dirigé par Chevreul, (^tait enclavé dans le grand amphith('àtre. Près du bâtiment maintenant occupé par l'Administration et le logement du Di- recteur, il y avait une spacieuse construction (jue plusieurs d'entre nous ont connue, car il n'y a pas longtemps qu'elle a été enlevée pour faire place au joli jardin actuel : tous les services de la zoologie y étaient concentrés : ceux de mammalogie et d'ornithologie, ceux d'herpétologie (Reptiles et Poissons), ceux d'entomologie et de malacologie: le cal)inei de physique élait là aussi. Des couloirs de la galerie dé minéralogie servaient d'asile aux géologues et aux minéralogistes. Les laboratoires de cryptogamie et de phanéi-ogamie étaient dans le Musée de botanique. Assurément, nous étions mal logés et nous atU'io'ns mauvaise grâce de nous plaindre ([u'on nous ail fait des laboratoires admirables où nous avons toules tacililés pour nos recherches. H n'en est pas moins vrai que la plu- part d'entre nous sont éloignés de leurs collections et que les membres de la grande famille scientifique du Muséum sont plus séparés les uns des autres ipi'ils ne l'étaient dans le vi(^ux Muséum. — U7 — Mais, grâce h nos réunions des naturalistes, nous nous retrouvons chaque mois tous enseml)le. Avant que la séance commence, nous avons le temps dV^hang^r de coi-diales poignées de mains. T/est plaisir de se i*evoir; c'est plaisir de considérer cette assemblée d'hommes de tout âge, de toute posi- tion sociale, de toute opinion, réunis par un commun amour de la science, travaiUeurs pour la plu[)art bien désintéressés qui ne sont pas silrs d'ac- quérir de la gloire , mais sont sûrs de ne pas acquch'ir de l'argent par leurs recherches scientifiques. Avant ces réunions des naturalistes du Muséum, ou n'aurait jamais pu soupçonner la somme énoi-me de travail produite par tous ces chercheurs modestes qui vivent dans le silence du laboratoire : anthropologisfes et zoologistes, anatomistes et physiologistes, botanistes et agriculteurs, géologues et minéralogistes, paléontologistes, physiciens et chimistes, chacun apporte un rayon de lumière; tous ces rayons réunis forment un large faisceau qui illumine la grande nature. Enlin nos réu- nions offrent des encoiu-agements aux voyagem-s du Muséum qui vont dans tous les pays de la terre chercher des richesses scientifiques incon- nues. Ils savent qu'au retour de leurs aventureuses excursions, ils recevront dans cette enceinte un chaleureux accueil en reconnaissance de leurs ef- forts. C'est Alphonse Miine Ed\vards qui a imaginé nos réunions ; en cela , il s'est montré homme de cœur et véritable homme de science. Honneur à lui ! Puissions-nous conserver sans l'iimoindrh- l'institution des Réunions des naturalistes du Muséum fondée par notre cher et regretté Directeur! Les discours suivants ont été ^^rononcés le a 5 avril sur la tombe de M. Milne Edwards : Dis€ovn.s i>E M. Leygues^ MisiSTBE DE l'Instruction publique et des Beavx-Auts. Messirurs, Milnc Edwards, souffrant de])uis trois semaines, avait cru pouvoir re- prenfhe, malgré le mal qui le minait, sa place au bureau de l'Académie. Vaw rechute l'a enqjorté brusquement. Ses forces physiques ont trahi son énergie morale. Il est tombé victime de son devoir. La Science française fait, par la mort de l'éminent naturaliste, une perte cruelle. La carrière de Milne Edwards fut rapide et brillante. Il ignora l'âpre lutte , les déceptions , la longue attente qui marquent les débuts de tant de maîtres. 13. — \hS — Dè5 lYige de six ans, il avait vécu au Muséum. Il avait grandi au milieu des collections et à Tombre des arbi-es vénérables du vieux ff Jardin du roy n. Il eu connaissait les coins les plus ignorés. 11 semblait que la direction de ce grand établissement, qu'il aimait avec passion, ne put revenir qu'à lui. Il la prit effectivement en 1891. Mi lue Edwards mérita son bonheur. Il perla sans défaillance le poids d'un nom illustre. Il voulut ajouter un rayon nouveau à ceux dont son père l'avait illuminé. Il réalisa cette noble ambition. Chercheur infatigable , esprit actif, curieux et clair, il laisse après lui des travaux importants et hautement estimés sur l'anatomie, la zoologie et la paléontologie. Pendant près d'un demi-siècle, Milne Edwards n'a cessé de produire. Les recherches anatomiques, zoologiques et paléontologiques sur la fa- mille (les Chevrotains , l'histoire des Crustacés fossiles, les recherches ana- loini(jues et paléonlolugi(|ues pour servir à l'histoire des Oiseaux fossiles de la France, les recherches sur la f;\une ornithologique disparue des îles Mns- careignes et de Madagascar marquent les grandes étapes de sa carrière scientifique. Mais son ceuvre la plus considérable est celle qu'il accomplit à l)ord du TmimUlcur et du Talisman , avec la Commission chargée d'étudier les grandes profondeurs de la mer. Milne Edwards avait reçu la direction active de ces explorations sous- niarincs qui, commencées dans le golfe de Gascogne, furent poursuivies sur les côtes de l'Espagne et du Maroc et dans la mer des Sargasses. Ces explorations furent couronnées d'un succès éclatant. Elles amenèrent des découvertes décisives qui, contrairement à l'opinion établie alors, et corroborée par les sondages exécutés (jar Forbes dans la mer Egée, révé- lèrent dans les derniers alùmes des eaux l'existence de tout un monde d'êtres ignorés. xMilne Edwards prouva (|ue la vie était |)ossible dans les solitudes de la mer privées de végétation et vouées éternellemeiil à l'ininio- bilité et à la nuit. Milne P^dwards a consign('' dans un magnifique ouvi-age les obserxalions recueillies au cours de ces mémorables campagnes. J'ai résumé en quelques nu)ts l'œuvre du savant. Je dois un honunage reconnaissant à l'administrateur. A la tête du Muséum, Milne Edwards développa inie aclivih'' ([ui eut sa récompense. Il réorganisa et compMta nos collections. Il demaiida et oljtini la con- struclion et l'inslallation des galeries de paléontologie, d'anatomie conqja- rée et d'anthropologie. Il ci-éa le Bullcl'tn du Muséum et organisa l'enseignement pour les voya- geurs naturalistes. — l/iO — Milue Edvvar.îs ('lail iin l.omnie craclion. Sous uno enveloppe di'liealc se cachaienl une volonté très ferme el une àiiie passionnée. Milne Edwards se donnait tout entier aux œuvres qu'il entreprenait et à ceux qn'il aimait. En 1898, il denianda au !\linisli'e d'éclianircr la croix de commandeur (pii lui était destinée contre une croix d'oOicier et deux croix de chevalier, qui furent données à ses coilaborateurs. Son obsei'vation était très pénétrante et il y avait en lui ini fonds de sensibilité inconnu. 11 y a un an à peine, après le congrès des Sociétés savantes qui s'était tenu à Toulouse, nons nous rencontrions sur les causses cadurciens. Nous venions de visiter les rivières souleri-aines de Padii'ac et nous suivions des pistes rocailleuses où le pied buttait à chaque pas. Milne Edwards me par- lait de son Muséum el de ses admirables collections, de son beau jardin et du monde si vai'i(^ d'animaux qui le peuple. 11 me racontait des traits admirables de coiu-age, de sacrifice et de cha- rité qu'il avait surpris chez les bétes. Il avait connu un Clievreau qui était brave comme Bayard, et un frêle Oiseau des îles qui était doux et bon comme saint Vincent-de-Paul. 11 citait des faits el des dates. Sa parole s'é- chaulTail. son ivil mobile et brillant s'atlendiissail. Il me charma el m'énuit. Je le pressai de recueillir dans nu pelit ouvrage les récits que je venais d'entendre. Je pensais à nos écoles et au bel enseignement moral que nos eid'ants auiaient trouvé dans un tel livre. Professeur, administrateur, membre de l'Institut, membre ou président de nos grandes commissions ou de nos grandes associations scienti- fiques, Milne Edwards apporta partout la même exactitude, le même zèle chaleureux et attentif. Il fut l'un des meilleurs parmi les bons serviteurs de la science el de l'État. DlSCOVliS PRONOMCÉ PAU M. Mavbice LÉv), pnésiDE^T DE iJ Académie des Scie\ces, AU NOM DU BUREAU DE l'AgADÉMIE. Messieurs, A l'heure même où s'ouvre l'Exposition , où Paris se prépare à célébrer des fêtes qui sont les fêtes de la Science, la Science est en deuil. L'Institut de France, l'Univei'silé de Paris, l'Académie de médecine, plusieurs So- ciétés savantes dont Al[»liouse Milne Edwards fut Pun des soutiens, et son nom, l'une des parures, sont représentés autour de sa tombe, trop tôt ouverte. Les savants sont avertis par la voix d'en haut (|ue, si les joies dont res- plendit, en ce moment, la France sont le IVuit de leur œuvre patiente et — 150 — séculaire , parfois assez éclatante pour apparaître aux yeux de tous, le plus souvent modeste cl cachée, toujours efficace , il leur est pourtant interdit de les goûter sans amertume. Leur joie, h. eux, doit demeurer austère et tenipérée par la grave pensée de la mort. L'Académie des Sciences a marqué le deuil de son Vice-Président en levant sa dernière séance publique. Avant de la lever, j'ai essayé, autant que me l'a permis mon peu de compétence dans les sciences naturelles, de l'etracer la noble et féconde cariière de notre regretté confrère. Ici j'ai le devoir d'élre bref. Aussi bien tous, à quelque titre que nous ])ortions la parole, n'aurons-nous pas à exprimer une même })eiisée, pensée d'admirative trislesse et de pieuse commémoration? Alphonse Milne Edwards, qui a eu le rare privilège d'ajouter un nouvel éclat à un nom déjà illustre, était de l'école de Cuvier. Il aimait à appuyer la science sur l'observation plus que sur la pure raison. De son laboratoire et de SOS célèbres voyages d'exploration, il lui a apporté des faits précis et de nombreux matériaux pour le présent et l'avenir. Ces faits et ces maté- riaux, il savait les grouper avec méthode et en tirer des théories solides. Il ne passait pas volontiers de la théorie scientifique à la doctrine. Lt ihéo- l'ie est impersonnelle en ce sens qu'une fois faite et bien assise, chacun peut la vérifier et la faire sienne. La doctrine reste toujours personnelle et invérifiable. Il a (étudié la vie à des milliers de mètres de profondeur sous les mers. Mais l'âme humaine, il la jugeait placée à des profondeurs insondables. Il n'a pas passé la frontière, mal jalonnée selon lui, qui va des sciences na- turelles à la psychologie. Le professeur était disert, bien en ])ossession de soi et d'une parfaite clarté. L'administrateur du Muséum était admiré de tous ses collègues pour son initiative, son activité extraordinaire, qui lui a peut-être coûté la vie, sa vigilance, qui savait s'appliquer aux moindres détails aussi bien qu'aux grandes choses. De ces qualités, nous avons eu quekfues troj) courts témoignages au Comité administratif de l'Académie des Sciences. Alphonse Milne Edwards était mon aîné et mon ancien à l'Académie. Selon l'ordre naturel des choses, il devait me précéder au bureau. Les hasards d'une mortalité plus grande dans les sections des sciences mathé- mathiques que dans celles des sciences physiques ont changé cet ordre. Du moins, l'ayant à mes côtés comme Vice-Président, ce qui était à la fois u'i grand honneur et un charme véritable, car il était de relations paifaites, devais-je espérer que l'un des jdus doux parmi les honneurs attachés h ma Pi'ésidence serait d'avoir à la lui transmettre à la lin de l'année. Elle ne pouvait pas aller à des mains plus dignes, à un nom plus honoré, à une science plus éprouvée, une conscience plus soucieuse des charges acceptées, une volonté [)lus ferme de les remplir. — 151 — Mais ici la mort est venue se mettre à la traverse de l'humaine pi^e'vi- sion. Au lieu de la Présidence , ce sont les éternels adieux de 1 Académie et de son bureau que j'ai la cruelle mission de lui offrir. Qu'il les reçoive donc, ces adieux, tristes mais tendres; qui s le smven dans l'au-delà où il est entré, comme la marque du souNenu- durable qiui laisse dans la Science et parmi ses confrères. DlSCOVKS 7)E M. FlLHOL. ME3/«RR BE LAiUnÉMIE DES SciESCES , AU NOM DE l'AcADÉMIK. Messieurs , La mort impitoyable ne cesse de frapper dans nos rangs. Il y a quelques semaines, à peine, elle enlevait à la section de zoologie un veux maitir, E. Blanchard; aujourd'hui, elle lui ravit brutalement A. Mdne Edwards, auquel de nombreuses années d'existence semblaient encore être assurées. La Zoologie française perd, dans ce dernier savant, un de ses adeptes les plus dévoués", un de ceux qui l'ont le plus honorée et le mieux SGPY16 • j Élevé au Jardin des Plantes, en plein mUieu scientifique, il apprit de bonne heure à goûter les charmes de la nature. L'exemple inconq.arable du travail incessant et de son immense puissance lui fut donné par son père , H Milne Edwards, qui lui transmit ses hautes qualités d observateur, son jugement sûr et cet espi'ilde dévouement absolu à la science qui lui a valu le respect, l'admiration de tous ceux qui l'ont connu. On peut du-o que le but qu'il poursuivit toute sa vie fut d'accroître nos connaissances scientitiques non seulement en publiant ses nombreux et si importants travaux personnels, mais encore en facilitant les recherches des zoo bgistes à quel.nie école qiuls aient appartenu, de quelque nationalit. dont ils fussent issus. Que de fois ne i'ai-je entendu s'écrier : .Peut-il y avoir une joie plus grande «lue celle ipi'éprouve un maître à voir ses élèves accomplir de beaux travaux et recevoir la juste récompense quils ont méritée! . Il entra de bonne heure dans la voie des recherches scientdiques , c.r il avait à peine vingt ans lorsqu'il publia sou premier travail consacre a l'étude des globules du sang de certains Reptiles. A partir de ce movuent ses œuvres allaient se succéder d'une façon ininterrompue, et elles alla.en porter sur les sujets les plus divers de nos sciences zoolog.ques. Ce ne sont pas seulement les êtres qui peuplent nos continents, les rivages ou les fonds de nos mers , qui seront le sujet de ses savantes investigations ; . va étendre ses recherches aux populations disparues, ayant vécu a la surlace aela Terre durant les temps géologi.pies. Il nous apprendra que s turent leurs caractères distinctifs, leurs distributions géographiques, les liens qui — 152 — les ratlacliaient entre elles , ainsi qne ceux qui les unirent à la faune mo- derne. Ces travaux, embrassant des sujets d'une grande diversité, témoi- p-nent d'une érudition vraiment surprenante. Je ne songerai ici à les rappeler toutes, tellement elles sont multiples; je signalerai seulement celles qui ont plus particulièrement fixé l'attention du monde scien- lifique. En 1868, sur la proposition d'une conmiission spéciale, dont Elie de Beaumont était le rapporteur, l'Académie choisit pour sujet du prix Bordin l'étude comparative des faunes ou des llores des diverses parties du globe situées au sud du -îS' parallèle de latitude australe. La distrilnilion géogra- phique des animaux paraissant offrir beaucoup d'intérêt pour la zoologie générale ainsi (pie pour la zoologie , A. Milne Edwards aborda l'une des séries de recherches sur lesquelles l'Académie appelait l'attention, et fit par- venir à l'Institut un ouvrage manuscrit sur les faunes des régions australes comparées à celles des autres parties du globe ; il joignit à cet envoi un atlas de 176 cartes destinées à représenter graphiquement le mode de dis- tribution (les principales espèces animales tant marines que terrestres dont ces faunes se composent. Ces études très étendues ont eu des résultats importants que viennent de confirmer les voyages les plus récents vers le pôle Sud et plus parliculièrement celui de la Belgica. Elles ont montré que le continent antarctique, fort pauvre en Oiseaux teiTestres, n'en possédant aucun (pii ne puisse être considéré comme originairement de provenance étrangère, était nettement caractérisé par ses Oiseaux nageurs. D'autre part, aucune des iniluences biologiques connues ne permet d'ex- ])liquer la diversité des formes animales peuplant les terres antarctiques. Celte fîuine pélagienne spéciale paraît s'être étendue progressivement du coiTtinent polaire, situé sous le méridien de l'Australie, vers le Nord et vers l'Est de manière à gagner, en se divisant en deux branches, d'une part, les parages de la Nouvelle-Zélande, d'autre part, les îles américaines antarctiques, puis les îles de la région Kerguelienne , les côtes du Sud de TAustralie. Il ressort aussi de ce travail, conclusion plus importante encore, que la lîume avienne des terres antarctiques est différente de celle des ter- res arctiques et que la théorie de la condensation des mêmes forces ani- males aux deux pôles est Ituisse. L'Académie couronna cette œuvre et décida son impression dans le Uecueil des savants étrangers. Depuis Desmarest, dont l'ouvrage date de 1822, les naturalistes avaient abandonné l'étude desGruslac('s fossiles. A. Milne Edwards chercha de bonne heure à combler celte lacune. Mais, par (^ela même que cette branche delà science avait été négligée, les matériaux en étaient rares et dispersés un peu partout. Entraîné par sa grande activité, A. Milne Edwards se décida à visiter les principales collections d'Europe pour les réunir. 11 recueillit d'autre part de très nombreux échantillons dans divers gisements fossili- fères. Aloi's seulement il conunença la publication de plus de cinquante notes — 153 — ou mémoii-es où il décrivit et fît figurer un nombre considérable d'espèces ou de genres nouveaux. Mais les questions générales ne cessant d'attu-er son attention, il recbercba quel profit la géologie pouvait tirer de ses découvertes, et il montra que les Crustacés fossiles fournissent des rensei- meats du plus liaut intérêt pour la détermination de l'âge de certaines coucbes terrestres. 11 devint aussi le fondateur de la Paléontologie cai-cino- logique. Si l'étude des Crustacés anciens avait été négligée , celle des Oiseaux fos- siles avait été également laissée de côté. Celte grande lacune dans l'histoire des formes animales anciennes dépendait de deux circonstances : du jietit nombre de débris fossiles d'Oiseaux contenus dans les collections publiques ou privées, et de l'opinion assez généralement répandue que les caractères ostéologiques ne présenteraient dans cette classe d'animaux que peu de ])récision. En 1889, E. Blanchard se prononça nettement contre cette manière de voii-, et il montra , par des exemples bien choisis , non seulement que ces caractères sont susceptibles de fournir des éléments de détermma- tion aussi rigoureux que chez les autres animaux vertébrés, mais aussi ({u'iis peuvent être d'un grand secours pour l'étude des aflinités zoologi- ques dont nos classifications sont destinées à être l'expression. Ce résultat important décida A. Milne Edwards à commencer d'abord sur i'anatomie des Oiseaux, qui vivent actuellement à la surface du globe, une longue série d'observations ayant pour objet l'établissement des carac- tères ostéologiques de chacun des groupes naturels de cette classe ; puis à rechercher attentivement, dans nos divers terrains, les débris que pou- vaient y avoir laissé les Oiseaux des périodes géologiques, et à appliquer à la détermination rigoureuse de ces restes les données fournies par l'étude des espèces vivantes. Sous ce double rapport, presque tout était à faire. A ce sujet, comme lorsqu'il s'était agi des Crustacés fossiles, A. Milne Edwards visita, tant en France qu'à l'étranger, les collections publiques ou privées, puis il se livra à des recherches paléontologicpies , plus fructueuses qu'il ne pouvait l'espérer. Les terrains tertiaires du Bourbonnais, de la Limagne, du midi de la France, les alluvions des cavernes lui oflrirent plus de 10,000 échantillons. Avec ces documents, il se mit à l'œuvre et il publia de 1869 à 1871 ses observations dans deux grands volumes in-i", accom- pagnés de 900 planches '''. A parth- de ce moment, la Paléontologie orni- tliologique était assise sur des bases inébranlables. L'étude des Mammifères, celle des Oiseaux, appelèrent longuement son attention, et nous lui devons la description de plus de 100 espèces des premiers de ces animaux. Les caractères extérieurs de ces êtres fixèrent na- turellement son attention ; mais il se préoccupa tout particulièrement de (1) L'Académie des Sciences accorda pour cctlo œuvre à A. Milno Edwards le grand prix des sciences piiysiques et naturelles, — 154 — leur constitution anatomique. Je ne saurais passer sons silence à ce sujet ses beaux nu'^moires sur l'appareil respiratoire des Oiseaux et la magnifique publication qu'il fit paraître, en collaboration avec M. Graiulidier, sur les Lémuriens rapportes de Madagascar par notre savant confrère. Les mono- graphies des Indris, des Propithèques, des Avahis , accompagnées de centai- nes de planches d'anatomie, constituent un monument scientifique rivali- sant avec les plus belles publications parues à l'étranger. Jusqu'en 1860 on ignorait, faute de documents précis, si le fond des mers était habité par des espèces animales. Une heureuse circonstance per- mit à Alphonse Milne Edwards de résoudre définitivement celte question, et ce fut là le point d'origine des campagnes de dragages sous-marins si importantes par leurs résultats, efiectuées depuis tant en France qu'à l'étranger. A cette époque , une rupture vint à se produire dans le câble télé- graphique immergé entre la Sardaigne el Hône. Le câble était cassé en un point où la profondeur atteignait plus de douze cents brasses. Un frag- ment fut remis à Alphonse Milne Edwards, et celui-ci constata que plusieurs Polvpiers et diverses Coquilles se trouvaient être fixés à sa surface. Les ani- maux étaient évidemment vivants au moment de leur sortie de l'eau, car leurs parties molles restaient préservées. La présence d'êtres animés au fond de nos Océans était ainsi démontrée. C'est à partir de ce moment que furent accomplies les grandes campagnes scientifiques d'exploration sous-marines auxquelles nous devons la connaissance de la faune abyssale si riche, si curieuse, qui semblait devoir échapper éternellement aux inves- tigations humaines. Sur la demande pressante d'H. et A. Milne Edwards, le Gouvernement français organisa les expéditions du Tramilleur et du Talisman, et le résultat de ces recherches fut mis sous les yeux du public, qui en fut émerveillé. La Société de géogi-aphie accorda à Alphonse Milne l'Mwai'ds qui, avec une énergie, un savoir incomparables, avait dirigea ces difficiles recherches, sa grande médaille d'ox*. Quand on jette un regard sur l'ensemble de l'œuvre accomplie par Al- phonse Milne Edwards, on est profondément frappé de l'étendue du travail accompli ainsi que de l'importance qu'eurent ses découvertes sur la marche des sciences zoologiques. J'oserai dire (]U(\ pour tout esprit consciencieux, son œuvre rivalise, dans des voies diftérentes, avec celle de son père et que leurs deux noms resteront à tout jamais entourés du respect universel. Le travail fui la joie de notre regretté confrère durant le j)rintenips et l'été de sa vie, el lorsfjue, l'automne venu, un malheur épouvantable lui ravit la compagne qu'il chérissait, il devint sa suprême consolation. Ceux qui l'ont ap|)roché n'oubliei-ont jamais son accueil bienveillant, sa courtoi- sie parfaite, sa loyauté, la sûreté de sa |)arole, sa bonté infinie, l'esprit du devoir, qu'il poussait, hélas! trop loin, car nous lui devons de le pleurer aujourd hui. — 155 — DiscouBs DE M. Albert Gàvdry, membre de l'Institut, AU NOM DU Muséum d'histoirk naturelle. Messieurs , Au nom du Mus(^nm criiistoire naturelle, je viens prononcer quelques mots de reconnaissance pour les services que lui a rendus son bien-ainié Directeur. Si Henri Milne Edwards a illustré le Muséum , son fils Alphonse Milne Edwards ne lui a pas fait moins d'honneur. Paléontologiste et géogi'aphe. en même temps que zoologiste , il a embrassé l'étude des êtres à travers les Ages et à travers les diftérentes contrées de la terre. 11 n'a pas seulement observé les créatures que le soleil éclaire, mais, à bord du Travailleur et du Talisman, il a dirigé quatre expéditions sous-marines où, avec la colla- boration d'habiles naturalistes, appartenant la phqiarl au Muséum, il a découvert beaucoup d'êtres jusqu'aloi's cachés dans les profondeurs des Océans. Son ouvrage sur les Oiseaux fossiles , composé sur le modèle de ceux de (juvier, est un monument scientificpie impérissable. Alphonse Milne Edwards a été , jusqu'à sa mort , un maître incontesté pour l'étude des Oiseaux , des Mammifères et des Crustacés. Quand même nous le considérerions uniquement au point de vue de ses publications, nous pourrions dire (pi'il est une des plus grandes gloires du Muséum. Mais ce n'est pas le principal titre qu'il ail à notre reconnais- sance. Né à Paris le i3 octobre i835, il a été nommé préparateur de son père à la Faculté des sciences en i856. Il est devenu, en 1869. aide- naturaliste au Muséum. En 1876, il a été appelé à la chaire de mannnologie et d'ornithologie; cotte chaire impose des devoirs multiples, car elle com- prend les services de la ménagerie, des collections, et les montages d'aui- maux. En 1891 , nous l'avons choisi pour être Directeur du Muséum. Il a été un Directeur incomparable. 11 y a, dans le Jardin des Plantes, tant de savants éminents et de dévoués auxiliaires dont il faut faciliter la tAche, tant de richesses scientifiques qui s'accroissent chaque jour, tant de bAtiinents à entretenir, tant d'animaux à nourrir et de plantes h soigner, tant de détails de toute nature , qu'à moins d'avoir été mêlé à son admi- nistration , il est difficile de se rendre compte du labeur qu'elle exige. Alphonse Milne Edwards connaissait tout, était présent partout; il avait communiqué un entrain universel; notre vieux Muséum rajeunissait, et le Directeur, à force de donner l'exemple du travail , s'était fait une auréole d'affectueux respect. Une de ses plus belles innovations a été l'institution des réunions des naturalistes du Muséum, réunions charmantes, où, chaque mois, nos nom- — ir>r) — breux camarades se relrouvent ensemhie el apportent en commun les résultats de recherches très variées. Avant ces réunions, on n'aurait pu se rendre compte de la somme de travail fournie par tant de chercheurs mo- destes , passionnés pour la science. Une autre préoccupation de M. Milno Edwards a été de mettre les voya- geurs eu état de rendre prolitables leurs courageuses et souvent dangereuses explorations. lia, dans ce but, créé un enseignement spécial pour les voyageurs, et, quand sa maladie s'est déclarée, il commençait à établir des liens intimes entre le Muséum et les institutions coloniales (pi'on prépare en ce moment. 11 est extraordinaire (prun homme au(iuel on doit tant tie beaux travaux de science ])ure et dont tout le temps, depuis neuf ans, semblait devoir être pris par radministralif)n du Muséum, ait pu continuer à faire un coiu-s à l'École de pharmacie, ait participé aux recherches de la Société nationale centrale d'agricidture et soit devenu un des mendjres les plus actifs de la Société de géographie. Assurément, cet étonnant travailleur a été récompensé de ses peines : il était ce qu'on appelle un homme hem-eux. Fils d'un savant éminent, il avait une intelligence exceptionnelle; le travail, pour lui, était mi jeu. Outre les satisfactions scientifiques que lui avait données la vue d'une multitude de créatures inconnues avant lui, il avait eu tous les honneurs, avec la conscience de les avoii' mérités : docteur en médecine, docteur es sciences, professeur à l'Ecole de pharmacie, puis professeur au Musi'um , membre de l'Institut depuis 1879, cette année vice-président, et par consé- quent appelé à devenir président l'année prochaine , membre de la Société nationale centrale d'agriculture, membre de l'Académie de médecine, pré- sident de la Société de géographie , commandeur de la Légion d'honneur, décoré de plusieurs ordres élrangers, enfin directeur d'un vaste étabhsse- ment connue le Muséum , où tous ses efforts étaient couronnés de succès. Mais il n'existe point ici-bas de bonheur pai-fait. Alphonse Milne Edwards avait épousé la fille de Desnoyers, l'ancien bibliothécaire du Muséum; sa femme, comme cela se voit souvent dans les ménages de savants, s'était identifiée avec lui: elle l'aidait dans ses travaux scientifiques. Il la perdit en 1887, et le vrai bonheur s'enfuit. En vain, une sœur d'un grand esprit et d'un grand cœur, M""' Dumas , tenait .«a maison et avait pour lui les soins les plus attentifs; il avait gardé un fonds de tristesse. On vient de me raconter que, dans la nuit de sa mort, il fit apporter le portrait de sa femme, le tint sur son lit face à face avec lui, demanda une lumière pour l(> mieux voir, et quand il l'eut regardé, il dit : Je meurs sans regret, je rais retrouver celle que j'aime. II s'est éteint le 91 avril, à a heures du matin. Cher ami, vous êtes heureux, actuellement d'avoir retrouvé celle que vous aimez ; vous jouissez d'avoir fait un peu de bien sur notre pauvre — 157 — terre, en facilitant les plaisirs que donne à quelques Lonimes Te'tude des merveilles de la nature. Mais, nous, dans ces jours de printemps où notre Jardin des Plantes devient joli et joyeux, nous sommes tristes en suivant ses allées oii nous ne vous verrons plus. Je ne crois ])as que jamais Direc- teur du Muséum ait montré plus de dévouement que vous et ait causé, par sa mort, de plus universels regrets. Discours de M. Moissas, membre de l'Institut, AU NOM DE l'Ecole supérieure de phaumagie. Messieurs, Nos confi-ères vous ont rappelé quelles étaient les qualités du savant et de l'administrateur que nous venons de perdre. J'ajouterai quelques mots senlement, au nom de l'Ecole de pharmacie, à laquelle Alphonse Milne Edwards a appartenu pendant trente-cinq années. Nommé à la chaire de zoologie, le 21 juin i865, alors qu'il n'avait pas trente ans ivvolus, il fut et il resta un professeur remarquable. Son enseignement était méthodique , clair et précis. Après avoir traité toutes les parties de son programme, il savait aborder les grandes questions de physiologie ou d'hygiène qu'il dé- crivait d'une façon magistrale. H enrichissait ainsi son cours de conseils utiles, de théories nouvelles, d'idées générales, auxquelles il tenait beau- coup. Son enseignement était vivant et fécond. Elevé, tout enfant, au milieu des riches collections du Muséum d'his- toiie naturelle, Alphonse Milne Edwards ne pouvait les oublier à l'École de pharmacie. Aussi, tout en étendant son enseignement, voulut-il encore augmenter nos modestes collections. Ce qu'il obtint avec un crédit des plus restreint est surprenant. Il sut se faire donner les animaux nécessaires, il fit des économies pour acheter de beaux échantillons, il les classa lui-même avec passion, les disposa suivant ses vues, et aujoiu-d'hui il nous laisse une collection zoologique que bien des universités pourraient nous envier. A côté de ses qualités de professeur et d'organisateur, Alphonse Milne Edwards en possédait d'autres. C'était un homme de bon conseil. Appelé, en 1886, à être l'assesseur de Gustave Planchon, que nous avons eu le chagrin de perdre , il y a quelcpies jours, nous ne pouvions faire mieux (pie de le charger de nos intérêts au conseil de l'Université et au conseil académique. Toujours maître de lui, de relation sûre, fidèle à ses amitiés, il savait imposer le respect et ne se livrait qu'à bon escient. Mais lorsqu'il s'aban- donnait dans un petit cercle affectueux , il étonnait par la finesse de son jugement, par l'esjtrit de ses réparties et surtout par les quahtés de son cœur. Toujours pnU à donner des conseils à ceux qui savaient lui en — 158 — (lemaûder, très l'espectuèiix de la science, il a conservé, jusqu'à la fin de sa vie, Uno grande et sincèi'e aiFection })our les jeunes savants qui venaient travailler auprès de lui. Son plus grand bonheur, après celui de l'étude, était de découvrir des ititelligenCes , de les encourager au travail et à la recherche, j)uis de les pousser dans la carrière et de les aider de ses conseils et de son influence. Tout cela était fait avec une disci'étion et un tact par- faits. Les moyens d'action étaient d'ailleurs très simples. Sa vie pouvait servir d'exemple. Il était travailleur par plaisir et bon administrateur par tempérament; ne ménageant jamais ses peines, toujours prêt à un nouveau travail et l'acceptant avec gaieté. Nous pouvons dire qu'il est mort à la lâche, ne voulant pas s'arrêter, ne voulant pas écouter les conseils de ses amis, les adVctueuses représentations dune sœur qui l'adorait et qui lui avait refait un foyer dans ce vieux Muséum où il était entré enfant et oii s'était écoidéo sa carrière scientifique tout entière. L'idée du devoir dominait toute sa vie , et , pour son initiative , pour soli abnégation, pour sa conscience, nous lui devons le Iribut de nos regrets douloureux ([ue, Comme une poignée de fleurs, nous apportons sur sa tombe. Au nom de l'Ecole de pharmacie , nous lui adressons un stqjrèmtt adieu. DiSCOVkS BB M. HuftNEL, AU NOM DE l'Académie de médecine. En ce jour de deuil, je viens, au nom de l'Académie de médecine, adresser un dernier adieu à l'un de ses membres les plus éminents. ,1e no vous parlerai ni des travaux ni de la vie de Milne Edwai'dg; cette lâche a})par(ient à ses collaborateurs el à ses amis. A eux revient l'hoimeur de vous rappeler les ouvrages qui ont placé notre collègue au premier rang des naturalistes et les succès légitimes qui ont jalonné lès étapes d'une vie Consacrée tout entière ali cuite de la science. Issu d'une race dé savants, Alphonse Milne Edwards ^tait le Rîs d'un des physiologistes les plus illustres dont notre pays ait le droit de s'en- orgueillir, el il a suivi d'un pas ferme les traces glorieuses de son père. Toute sa vie s'est passée dans l'adjuirable centre d'études qu'est le Jardin des Plantes. Il a fait ses débuts dans ce magniflcpio laboratoire, il V a p;ran(li et il en est devenu, jeune encore, le chef incontesté» (}uand ou abordait cet homme aimable et bienveillant, dans sa reirailo fleurie, on reconnaissait en lui le philosophe que ne troublent point Ips bruils du dehors et dont le travail est la seule pensée conune l'unique passion. Mais, qu'on ne s'y trompe pas, sa bienveillance n'était pas de la fai- blesse, et son amabilité n'avait rien de banal. Il ne se livrait pas volontiers, — 159 — el il olait constant darts ses affections. Il avait acquis et il a su Conserver de solides âmitie's qni ont fait le charme de sa vie. Milne Edwards était un organisateur de plumier ordre. Il Ta [)i*oUvé h maintes reprises. Ses expe'ditions scientifiques sur le Travailleur et sur le Talisman furent merveilleusement réglées, et le Muséum lui doit la plus grande partie des progrès réalisés depuis vingt ans. Pour mener cà bien cette œuvre difficile, il fallait une autorité incontestée. Cette autorité, il ia possédait; il la devait non seulement à ses titres, à ses travaux et à sa valeur scientifique, mais surtout h la fermeté de son carac- tère. Il avait un jugement droit et tme roîonté inflexible. Sachant bien ce qu'il voulait, il le faisait exécuter sans faiblir. S'il est bon d'être fermé, il est dans la vie des circonstances dilliciles, 011 il faut montrer de l'habileté. Milne Edwards était doué d"une très grande linesse. H l'a montré plus d'une fois, l'année dernière encore, dans une circonstance que je ne rappellerai pas , car elle est présente à toutes les mémoires. Rien de plus original ni de plus charmant que certains de ses discours; je citerai seulement celui qu'il prononça lors de l'inauguration des nou- veaux bâtiments du Muséum. Cet homme, d'apparence chétive, était doué d'une activité surpre- nante ; rien ne l'arrêtait , rien ne semblait le fatiguer. Le savant se repo- sait de son travail en montant à cheval oU en se livTant à des exercices pénibles. En i885, alors qu'il occupait déjà la chaire de zoologie an Muséum et qu'il était, depuis 1877, membre de l'Académie des sciences, il fut nommé membre de l'Académie de médecine, dans la section de th('rapeulique et d'histoire naturelle. Il y entra, le fi-ont auréolé de la gloire paternelle et chargé déjà d'un superbe bagage scientifique. Il nous apportait une série de travaux: du plus grand intérêt siu- la composition chimique et le déve- loppement des os, et des indications précieuses sur les propriétés physio- logiques de certaines plantes. Ce n'est pas sans quelque fierté que nous voyons, nous médecins, des hommes comme Mdne EdAvards venir s'asseoir à nos côtés. Après avoir éludie' la vie dans ses manifestations les plus curieuses et les plus diverses, ils sont pour nous des guides incomparables pour l'élude de l'homme. Ils nous montrent combien sont complexes les fonctions dès êtres vivants et combien variables sont les appareils fpii en assurent l'exécution. Ils élar- gissent notre horizon et nous apprennent à envisager l'homme , sain ou malade, d'une façon plus élevée et plus philosophique. Il y a toujours, parmi nous, dfe ces savants qui, sans être médecins, au sens al)solu du mot, font plus que nous-mêmes pour la médecine. C'est à cette classe d'hommes qu'ap[)arliennen( Pasieur, Claude Bernard et Milne Edwards — IGO — père; Alphonse Milne Edwards marche à leur suite. Us portent devant nous le flambeau et ils éclairent la voie dans laquelle nous devons mai-cher : ils sont notre lumière et notre gloire ! Discours de M. Louis Passy, Membre de l Institut, AU NOM DE LA SoGIÉtÉ NATIONALE d'aGRICULTURE. Messieurs, Le jour solennel où fut offerte à Henri Milne Edwards une médaille d'honneur à l'occasion de ses leçons sur l'anatomie et la physiologie com- parée, Dumas disait: rrMon cher ami, vous avez eu un rai-e bonheur; vous avez vu s'élever auprès de vous, se former à vos leçons, s'inspirer de votre exemple, marcher sur vos traces, un fds digne de vous, un confrère prêta construira à son tour le monument qui couronnera sa vie, et qui sera digne de continuer celui que vous léguez à la postérité, un émule, enfin, qui n'oubliera jamais le spectacle touchant dont il vient d'être le témoin.') Ces paroles de Dumas résument admirablement la vie scientifique d'Al- phonse Milne Edwards; car, avec son père, et après son père, il entreprit et acheva les études célèbres sur les Crustacés, qui les conduisirent à pénétrer les secrets de la nature jusqu'au fond de la mer. Il y a soixante ans, les naturalistes, dans leur cabinet, étudiaient les animaux marins et ne son- geaient pas à les saisir dans la profondeur de leurs demeures et à les observer dans les actes mêmes de leur vie. La méthode expérimentale d'Audouin et d'Henri Milne Edwards n'a pas cessé d'être poursuivie, et les travaux considérables dirigés par Alphonse Milne Edwards, après les expéditions du Traimlleur et du Talisman, con- tribuèrent à ouvrir sur la zoologie des mers des horizons nouveaux. Ce n'est pourtant pas la renommée que s'était acquise Alphonse Milne Edwards, du vivant et après la mort de son père, qui pouvait seule décider la Société nationale d'agricidture à lui donner une place dans sa Section d'histoire naturelle. C'est d'abord le pieux respect que la Société a toujours professé pour ces familles illustres qui continuent, à travers les âges, le culte des mêmes sciences, et ne font, pour ainsi dire, de plusieurs vies scientifiques qu'une seide vie. Les deux Milne Edwards, les trois Becquerel , les quatre Vilmorin, sont, dans notre conq)agnie, les représentants de la tradition, sans laquelle la science n'aurait pas de fondement durable. En 1891, MUne Edwards reçut la direction du Muséum; en 189-2, il devint notre confrère. Le Muséum et la Société nationale d'agriculture re- nouvelaient ainsi leur alliance séculaire; car ces vieilles et nobles institutions ont toujours été unies dans les liens les plus étroits, par la succession des savants qui ont présidé tour à tour à leurs conuuunes destinées. — IGl — L'année dernière, Miine Edwjirds rnpp«^lnil les [laiolcs de Thil)au(le;ui, qui, en lyiji, voulait associer rrdans l'enseigiicnienL du Must'iim la théorie à la pralique ])our former des cultivateurs 11, et il ajonlait que depuis sa fondation, en 16-27, ^^ Jardin des Plantes avait regardé comme une de ses jiiissions de favoriser l'agronomie en France et dans les colonies. La Société nationale d'agriculture a salué avec reconnaissance, dans la direction du Muséum par Milne Edwards, la volonté de servir par les leçons d'un enseignement supérieur, et par le secours de ses admirables collec- tions, la nouvelle patrie française que le cours des événements nous a forcés de créer a l'étranger. Sa présence dans toutes les sociétés savantes qui, ces derniers temps, se sont emparées des (|ucstions coloniales, nous montre le mobile de sa conduite et la force de ses espérances. Ces espérances sont les nôtres. Au milieu de tous les discours qui se succèdent autour de cette tombe, la Société nationale d'agriculture avait le devoir d'élever la voix pour honorer une dernière fois le grand nom de Milne Edwards et pour offrir à celui dont nous déplorons la perte l'hommage de nos sentiments les plus dou- loureux. Discovns DE AJ. Màu^oin, AU NOM DK LA SoCIÉtÉ DE GEOGRAPHIE. Messieurs, De hautes paroles ont détini la place occupée par AI[»honse Milne Edwards dans la science qui fut sa vie, dans le Muséum auipiel il était si profondé- ment attaché, car ce domaine de ses chers Iravaux restait paré, pour lui, des plus lointains souvenirs de sa jeunesse. A côté des marques de deuil qui lui étaient dues par la science et par le pays, la Sociélc' de géographie avait le devoir d'appoiler ici le tribut jilus modeste, mais non moins cordial de ses regrets. Depuis trois ans, elle avait appelé Alphonse Milne Edwards au fauteuil de la présidence et comptait le réélire plusieurs années encore. Présider une société scientifique libre, ouverte, composée d'éléments variés, où la hiérarchie n'a guère d'autres règles, d'autres sanctions que celles de la courtoisie, exige des qualités spéciales qu'Alphonse Milne Edwards possédait au plus haut degré. L'une de ses préoccupations dominantes fut de multiplier les voyages français entrepris dans un but scientifique et de trouver les ressources nécessaires à les réaliser. Tous , ici , nous savons dans cjuelle large mesure il y a réussi. Notre douleur sera ressentie dans le Comité des missions scientifiques au Ministère de l'instruction publique, où la volonté ferme, persuasive et MnsÉUM. — VI. i3 — 162 — calmo iVAlphouse Milne Edwards, président de la Gominissiou, exerçait une influence prépondérante. Elle retentira également dans la Réunion des voyageurs français, qui s'était seri-ée avec un respectueux empressement autour du président de la Société de géographie. Eidin l'écho s'en propagera jusqu'au centre de l'Afrique, jusqu'à celle héroïque mission Foiu'eau-Lamy, au départ de laquelle Alphonse Milne Edwards avait si puissamment contrihué par un acte de généreuse iiii- liative. Les meml)res de la Société de géographie ([ui ont assisté à des séances gén(M-ales de la Société savent combien étaient (lues ou élevées, intelligibles pour tous, ses allocutions, où le savoir se présentait sous un aspect atlractil. Ils ont eu l'occasion d'admirer le spirituel à-propos des cjuelques mots d'intime bienvaillance dont il accom|)agnait la remise des médailles aux \oyageurs lauréats delà Société. La disparition de l'homme éminent aucpiel nous rendons les derm'ers devoirs, laissera surtout un vide douloureux chez ceux-là qui, ayant eu le privilège d'être ses collaborateurs, ont pu voir à l'oeuvre cet esprit si pon- déré, si logique, si sain; auxquels il a été donne» d'entrevoir toutes les richesses de ce cœur réservé. Ses collègues à la Société de géogi-aphie savent, connue tous ceux qui ont connu Alphonse Milne Edwards, quelles furent son énergie, son abné- gatiftn en présence du devoir; mais ils garderont surtout un souvenir inef- façable do la bonne grâce discrète, de la chaleur, en quelque sorte latente, (pii se dégageait de celte âme d'élite, trempée d'ime inaltérable sérénité. (iardons-nous de penser qus ces qualités de pure forme s'effacent devant les mérites d'un autie ordre, ne sont que néant en face d'une tombe. Elles sont, en réalité, le charme de la vie; elles sont ce qui nous rapproche le plus de l'au-delà 1 Discours de M. E. Oustalet, assistant de la chaire de Zoologie {Mammifères et Oiseau.i), et sous-directeur du laboratoire de Zoologie anatomique (Hautes-Etudes). Unis dans un même senthuent de deuil , les élèves et le personnel du labo- ratoire de zoologie et de la ménagerie du Muséum , en déposant quelques fleurs sur la tombe de M. Milne Edwards, m'ont chargé d'être leur inter- prète et d'exprimer la profonde douleur qu'ils éprouvent de la mort de leur éminent professeur, de leur chef aimé et respecté. M. Milne Edwards avait toutes les qualités d'un bon chef : la rectitude de jugement, la décision, la fermeté sans rudesse. Tous ceux qui étaient placés sous ses ordres savaient qu'il avait le souci constant des intérêts qui ~ 163 — lui olaieat coafiiis, (jiie, s'il était avare de promesses, il tenait toujours ce qu'il avait promis. Us savaient aussi qu'on ne faisait jamais inutilement appel à son cœur, et plusieurs d'entre eux ont eu des preuves de sa discrète bonté. Les qualit('s dominantes de M. Milne Ed\A'ards donnaient h son enseigne- ment une incomparable netteté, et la variété de ses connaissances lui per- mettait de guider ses élèves dans les voies les plus diverses. Parmi ceux qui se sont succédé dans ce laboratoire des Hautes-Études , que M. Milne Edwards a dirigé pendant })rès de trente ans, les uns proles- sent au Muséum , en Sorbonne , dans les Facultés de province ou à l'étranger; les autres occupent des situations plus modestes; mais, quelles que soient leurs fonctions, les diJl'érences de leui's âges, les oppositions de leurs idées ou de leurs caractères , tous s'associent dans les mêmes regrets. Avant d'éli'e installé rue de Bufl'on , le laboratoire de zoologie anatomique occupait une petite maison de la rue Cuvier, et quelques-uns de ceux qui sont réunis dans ce jour de tristesse, revoient sans doute en pensée ces salles étroites, où ils travaillaient côte à côte, exempts de jalousie, groupés autour de M. Milne Edwards qui, dai>s toute la vigueur de sa jeunesse, les stimu- lait par son exemple et les initiait souvent à ses propres travaux. Des années se sont écoulées, le laboratoire s'est déplacé et agrandi, mais les mêmes traditions de bienveillance de la part du maitre, de confiance ré- ciproque entre les élèves, ont été précieusement conservées. Ainsi se sont établis entre tous ceux qui ont travaillé sous la direction de M. Milne Edwards des liens de sym|)athie que le lenips ne peut affaiblir et à la formation desquels le maître a puissamment contribué. Mais combien d'autres titres M. Milne Edwards n'a-t-il pas à notre con- naissance ! Aussi, est-ce de tout cœur que nous, ses anciens élèves, nous nous joi- gnons à ceux qui, hier encore, suivaient son enseignement ])our olfrir à sa mémoire un suprême hommage de lespect et d'affection. Cher Maître , adieu ! CORRESPONDANCE. M. Vergnks, par une lettre écrite de Majumba (Congo français), le 2 mars 1900, annonce qu'il a profilé du passage de M. Baron, agent du service des postes et correspondant du Muséum, pour en- voyer au Jardin des Plantes quelques petits Mammifères vivants, iô. — 16/1 — qui, dit-il, ressemblent à des Ecureuils, mais sont de taille plus faible et qui sont assez communs aux environs de Majumba'^). Il se met à la disposition des professeurs du Muse'um pour leur procurer des squelettes de Chimpanzé et de Gorille, ainsi que des Serpents vivants. M. Rkmy, (|ui vient d'être nommé professeur au lycée de Petro- zavodsk (Russie), sera e'galement très heureux de procurer au Mu- séum des si)écimens d'histoire naturelle. M. Armand uk Montrom) a envoyé' au Muse'um la dépouille d'un Pétrel, accompagnée d'une lettre dont il sera donné des extraits ci- après, dans une note de M. Oustalet, relative à l'Oiseau. M. Barboza du Bocage, directeur du Muséum d'histoire naturelle de Lisbonne, a envoyé au Muséum des exemplaires de deux espèces nouvelles de Chiroptères d'Angola, Vesperugo Jlavcsceus et V. An- chietœ. M. L. DiGUET a adressé au Jardin des Plantes un nouvel et impoi'- tant envoi de spécimens d'histoire naturelle recueillis dans l'État de Jalisco (Mexique). M. LE Professeur Stanislas Meunier dépose sur le bureau un vo- lume intitulé : Les ancélrcs d'Adam, histoire de l' Homme-fossile , par M. Victor Meunier P'. Ce livre, qui est un précis des découvertes de Boucher de Perthes, avait été imprimé en 1875 par un libraire de Paris, qui, mû par un sentiment que nous n'avons plus à qua- ('> (les petits Mammifères sont probablement des Galagos. '') Un vol. in-18, Paris, 1900. Fischabcher, 33, rue de Seine, édit. — 1G5 — lificr, détruisit totalement l'édition au moment de le mettre en vente. C'est tout récemment qu'un des plus fidèles auditeurs des cours du JVIuséum, auteur lui-même de découvertes préhistoriques importantes, M. Adrien Tliieullen, membre de la Société' anthropo- logique et admirateur ardent de l'œuvre de Boucher de Perthes, demanda à M. Victor Meunier l'autorisation de sauver de l'oubli le volume mort-né, en publiant l'édition actuelle. Ces incidents ont été racontés par l'auteur, dans une courte préface, qui constitue à peu près le seul changement subi par l'ouvrage, enrichi cependant en même temps d'un portrait et d'un autographe de Boucher de Perthes. COMMUIVICATIOIVS. Dl SCBIPTION DE DEUX ESPECES NOUVELLES 7)E PlONGEUHS [MvRWÉs) Or.iniNAlRES DE LA NoilVELLE-Gui S Ée MÉlilDIOyALE, PAR M. A. Mii>NK Edwakds'''. Los types des deux espèces décrites dans cette noie font partie d'un petit Idl (le Mammitères qui a été récemment acquis ])ac le Muséum (Ihisldire iialurt'lle de i\l. Manlou, négociant à Paris, et qui provient de la Nouvelle- (! Il iiK'c anglaise. Les animaux qui le constituent ont tous été tués dans la partie haute du itassin de la livière Aroa, à une altitude de 3,ooo à 7,000 pieds. Mus Goliath. Ce Fiat, à raison de sa taille, vient se placer à coté des plus grandes espèces du giou[)e. Il est un peu plus petit que le Mtts AnHuiulcilIn de l'ile de Florès, décrit par M. Jentink, et que le MuUomijs Rotliscliildi de la '■' Ce travail est le dernier qui soit sorti de la plume de AI. Milne Edwards, qui l'a rédigé peu de jours avant sa mort, alors qu'il élait déjà profondément atteint par la maladie qui devait l'emporter. 11 a été presque entièrement écrit de sa main, car je me suis borné à ajouter les renseignements que j'ai pu obtenir sur la pro- venance exacte des spécimens dont j'avais négocié l'acquisition et qui avaient vivement intéressé mon illustre Maître. E. OUSTALET, — 166 — Nouvelle-Giiiiiée brilannique. Il ressemble , par ses dimensions, au Mus mpemlor des Iles Salomoii, et il dépasse nolablemeut, sous ce rapport, les Miisrex, macropus, arucnsis et validus. La tête, comparée au corps, est prande et forte. Les poils qui la couvrent, très courts sur le museau, s'allongent sur la portion crânienne: ils sont d'un noir brunâtre à leur extrémité et d'un brun-gris à leur base; les poils des joues sont plus clairs, plus laineux et plus courts. L'œil n'est pas entouré d'un cercle plus foncé. Les vibrisses sont noirs dans presque toute leur longueur, jaunâtres vei's leur extrémité. La fourrure du dessus du corps est très épaisse et ne se compose que de poils flexibles; il n'y a pas de poils aplatis et épineux comme chez le Mus sirmandvillei. Les poils formant la couche profonde sont doux, très serrés et d'une teinte plombée brillante; mais celle Icinle est masquée , surtout sur le dessus du dos , par des poils plus longs , d'un noir-brun brillant. Quelques-uns prennent des dimensions plus considé- rables : ils mesurent jus(pi'à 7 centimètres; leur base est noirâtre sui- )uie longueur de /l centimètres environ, leur portion terminale est d'un jaune ocreiix brillanf. Ces poils, très flexibles, donnent au Mtis Goliath un as|)ect très r(Miiai'(piable. Fig. 1. — Mus Golialh cf. l'allé «uiclin de devaiil. Fig. 9. Mus. Colidili cf . Palle gauphe de derrière. Chez le Mus Armandvillei , les soies les plus grandes ne dépassent pas 3 centimètres et demi. Chez le Maîloiin/s Jlothschildi , elles sont [ongut's, mais d'une coideur noire à l'extrérailé, comme chez les Mus imperalor, vp.k et macropus. — 167 — Mus barbatus. Queue écaiUeuse,uniforménieut brunâtre à sa base. Sur une longueur (le 3 centimètres, les écailles ne forment pas d'anneaux réguliers; sur les i4 centimètres suivants, on compte environ 112 à ii5 anneaux; à l'ex- Irémité, sur 3 centimètres et demi, les écailles ne forment plus d'anneaux. Fi{|. 3. — Mus barbatus d" ■ Patte {jauche de devant. Fig. 'i. — Mus liarbatiis d" . Patte gauclie de derrière. Moustaches très grandes et fournies, noires, sauf vers IVxliV-niité. qui est jaunâtre. Les plus longues mesurent lA centimètres, et, repliées en arrière , elles atteignent presque la naissance de ia cuisse. Longueur du corps et de ia tète «'27 cent. Queue ° ' '^ ' Pied : °'«'^ Poils très doux, très fournis; les longs poils dépassent à peine le poil sous-jacent et ayant enviroi\ un centimètre et demi. Note sur, l'OEstrelata Fe/e, Procellarien des îles du Cap-Vert, PAR M. E. OUSTALET. M. Vrmand de Montrond. propriétaire à lUe de Fogo, dans l'archipel du Cap-Vert, a adressé tout récemment à M. le Directeur du Muséum, ])ar l'intermédiaire d'un de ses amis, la dépouille d'un Pétrel, qui m'a été remise — 108 — el que j';ii iiiimédiatoinont pu rapjioiior à l'cspt'ce desionée ])ai' M. ie conilo Salvador! sous le nom d'OtJslieliita Fece ^''. Celte espèce est restée pendant longtemps confondue nyecïOEstrelala mollis Gould '"^ et n'a été distinguée qu'en 1899, à cause de légères différences dans la taille et le mode de colo- ration. L' OEalrelata Fcw est de taille plus forte que YOEsirdata mollis; elle a la poilrine blanche, sans bande grise, et les llaiics plus fortement rayés de gris. D'un autre ccMé, VOEstrelata mollis qui l'ré([ueule les parlies méridionales de l'océan Atlantique et de l'océan Indien, et principalemenl les parages de 1 ile Kerguelen, des îles Saint-Paul el Amsterdan et de l'Au- slralie, ne dépasse pas l'équaleur et reste très probablement en deçà du 50'" ou mêiue du 3o^ parallèle, sa limite inlerieure étant formée par le 5o' pa- rallèle''': au contraire, VOEsirclnla Fcœ ne se trouve que dans les parages des iles du Cap-Vert, de Madère et, peut-être, des Canaries. 11 paraît donc exister enli"e les aii'es occupées par les deux espèces ou, peut-être, par les deux races d'une même espèce, un large hiatus qui explicpierait les diffé- rences que M. Salvadoii a signalées enti'c les deux formes et cjue j'ai pu vérifier moi-même. C'est à VOEstrelata Fca' que se raj»|iorlenl, d'après M. Salvadori, les spécimens, di'signés à tort sous le nom (VOEstrelata mollis, tpii ont été trouvés non })as sur lile de Madèi'e même, mais dans les îlots environ- nants, à Porlo-Santo, à l'île de Baixo, en face de Porto-Sanlo, sur le petit groTq)e de rochers des Désertas et à Saô-Nicolao, dans l'archipel du Cap- Vert. L'île de Fogo, ou île de Feu, qui a|)parliont à ce dernier ai-chipel, constitue une nouvelle station de l'espèce. D'a[)rès les renseignements fomnis par M. de Montrond dans une lettre qui accompagnait l'envoi du s|)écimen, VOEstrelata Feœ est d('signée, par les habitants des îles du Cap-Vert, sous le nom de Ghon-Ghon ^''\ a cause du cri cjue rCiseau fait entendre la nuit en volant. Ce cri, un peu tremblé, se prolonge pendant environ quatre secondes : celui du mâle est dans le dia])ason du baryton, celui de la femelle d'un octave i)lus élevé. Comme tous les Oiseaux du même genre, les Pétrels de cette espèce sont nocturnes et carnivores''*'. Sur les îles du Cap- Vert , ils creusent, dans le lit (les torrents desséchés, à une altitude de 800 à i,-:2oo mètres, des terriers de 3 à h mètres de profondeur et y construisent des nids formés de petites branches où ils j)endent deux œufs, frlls ne paraissent ([u'à la fin du mois de '') Anu. Mus. Cir. Gen., 1899, â*" série, t. XX, p. 3o."J, el Ibis, 1900, l. VI, p. 3o2. '2) Ann. Nal. Ilist., 18/1/1, l. XllI , p. 363, el Brids nf Aitslralat , 18/18, l. Vil, pt. L, 0. Salvin, Cat. Birds Brit. Mtiseum, 189O, l. XXV {part). '^' T. Salvadori, Ihis, 1900, t. VI, p. 'Aoi. '*) On GoD-Gon. '^' C'est sans doute à cause de ses liabiludes nocturnes que l'Oiseau avail été con- sidéré par M. de Monlrond coniino un petit Hilnm de mer. — 1G0 — lyÉDITS COmEl\NA\T tB.S ToRTUES DE TEUBE GIGAyTESQUES DE l'île Jva^ de NoVE (1. FaI\QVHAR) \ocÉAy InDIET^\, PAR M. A. A. Fauvel, correspondant du Muséum. En 1892, nous avons eu l'heureuse chance de découvrir dans les grandes Archives du Dépôt des cartes et plans de la Marine, à Paris, les journaux de hord originaux des capitaines des navires de la Compagnie des Indes orientales le Charles et l'Elizabeth, les sieurs Jean Grossin et Lazare Picault, envoyés en ijha, par Mahé de la Bourdonnais, étudier les îles si- gnalt'es parles navigateurs portugais au N.E. de Madagascar, sur la route du cap de Bonne-Espérance aux Indes. Au cours de ce voyage, ils découvrirent plusieurs îles nouvelles et fixèrent la position d'un certain nombres d'autres, qui étaient fort inexacte- ment placées siu- les cartes que l'on possédait alors. En tout cas, c'est à eux qu'on doit la première description d'Agalega , de Jean de Nove crJoàu da Nova, des Portugais a, et de l'archipel des Seychelles dont Lazare Picault acheva la reconnaissance à un second voyage en 1 7/1/1. Eu feuilletant ces intéressants manuscrits, dont nous avons le premier signalé l'existence dès 1898 ''', nous y avons trouvé la mention de Tortues de terre gigantesques sur l'île de Juan de Nove , aujourd'hui nommée île Farquhar par les Anglais. Gomme nous croyons que cette découverte a échappé aux différents au- teurs qui se sont occupés de l'histoire de ces animaux, entre autres : M. Th. Sauzier('\ M. le D' Giinther, M. le D^ Léon Vaillant «'^ M. H. Froidevaux^^', (') Annales des Sciences naturelles, Zooluine, 1880, 6° série, t. XVI, art. n° 5. ''^' Ibis, 1798, a. 99. D'après ce que m'a écrit M. le comte T. Salvadori, celte espèce serait identique à ia mienne, et le nom de Puffinus Mariée devrait tomber en synonymie. (3) Revue française de l'étranger et des colonies, i5 mai 1895, L'archipel des Seychelles. Elude de cartographie. (^) Les Tortues de terre gigantesques des Mascareignes et de certaines autres îles de la mer des Indes. Brochure in-8", 82 pages, 3 gravures. Paris, G. Masson, 1898. '5) Nouveaux documents historiques sur les Tortues terrestres des Mascareignes et des Seychelles {Bull, du Muséum d'Histoire naturelle, 1899, u° 1, p. 19-28). '*) Textes historiques inédils ou peu connus relatifs aux Tortues de terre de l'île Bourbon. [Bm//. du Muséum d'Uis. nul. (1899, 11° 5, p. 21 4)-] — 171 — nous avons pense qu'il ëfait utile de donner ici l'extrait de ces journaux de bord concernant ces Tortues, aujourd'hui disparues de la plupart des îles où on les observa aux xvii° et au xviii" siècle. Journ/tl du bateau ff/e Charles^, Icnu par J. Grossiii , parll de rUe de France en iy^a, retour en cette ile en ijâ3. Après avoir pris leur longitude de ddpart au cap Saint-Sébastien , au N.O. de Madagascar, le CJiarles et l'Elizabeth, naviguant de conserve, le- vèrent le plan de l'ile ou banc de Gargados (Cordouat ou Cordouan), puis celui de l'ile Agalela ''>. Le 29 octobre 18^2, ils arrivaient en vne d'un groupe d'iles. Voici le texte même du journal de Jean Grossin : Lundy 99° octobre (17^19) Coiilinué la route du N, E. 1//1 E. et E. N. E. et ce malin sur les huit heure nous avons eu connaissance d'une fjrande isle 1res plaUe qui no peut <^lre antre que Jean de Nove qui nous restoit de TE. au N. N. E. du compas dislence de cinq iieus. Elle nous a paru séparée eu plusieurs isle mais l'aient approchée nous avons re- connu que ce n'est qu'une seulie isle bien boisée formant une circonférence de quinze iieus, la mer y entrant par la partie de l'E. forme une grande bée semée dislols comme cm le peut voir sur le plan cy joint, nous avons coloié celte isle en la partie du ouest a la dislence de deux a trois encablure sondant sans cesse sans trouver fond, a onze heure et demie étant a la pointe du N. E. nous avons trouvé fond a quarante brasse fond de sable et corail ou nous avons mouillé. Nous avons trouvé en rangeant celte isle de for courant qui l'ont une liens par heure aient jolie le locq a rencre le courant porte comme la cote. La Routte depui hier midy au moiiillage ma value Suivant la hauteur et lestime le nord single 10 I. i/3. Latitude a Oh : sud à l'encre 9'" 3o"'. Longitude suivant Pitergost '-' 7/1=5 m. Longitude a suivant la carte fransaise h^= 55. La Route depuis Agalega a celte isle est le N. 0. un deg'So min. Ouest chemin dix sept liens. Suivant Pitergost je nay trouve que peu de différence a Laterrage de celte isle ; la carte fransaise la marque par 10 deg' 10 min. 0 ce qui est faux. Mardy So" octobre Hier a une heure après midy nous armâmes nos chaloupes et descendimes à terre nous avons (rouvé un très bâu pais platl et un peu marescageux Ires bien boisé quoique les arbres ne soils pas bien haut, nous y avons trouvé quantité de Tortue de terre dont les plus petite sont plus grosse que les plus grosse de l'isle Rodrigue (') Dépôt des caries et plans de la Marine. Grandes archives, carton 118, nièce n° (3. <"^' Observée à l'encre norouest , 1 8 degr. — 172 — il y en a que six homme ne peuvent porter ne pouvant entrer en notre canot, elles ïOiit plus rondes que celles de Rodrigue et font des cris comme un vâu elles sont beaucoup plus tendre et mieux {joutée que celles de Rodrigue, nous y avons trouvé beaucoup de giliier comme tourterelle de plusieurs espèce de merle canard et beau- coup d'autre oiseaux qui nous sont inconnus mais nous n'avons point tiouvé d'Eau douze [sic) quoique je ne crois pas possible qu'une aussy grande isle soit sans eau y aient quantité doiseaux qui ne vive pas d'eau de mer. Ce matin jai envoie un off' de chaque B"" avec trois hommes armées (sic) pour entrer den linterieur de lisle pour cbeiclier de l'eau douce et relever toutte les pointe afin de chercher un meilleur motiillage que celuy ou nous sommes, ne pouvant faire un séjour assé longl en celle isle pour en faire un plan exat (sic) s'il ny a point d'Eau douce étant mouillé sur un fond de corail et toujours au moment dapareiller par la force des courants qui sont lies violents. Mercredy Si" octobre Les vents ont continué de régner du S. E. au S. S. E. grand frais par grains. Cette apré midy les ofl" sont revenus aiant parcouru trois a quatre lieus de l'isle sans trouver d'eau douce étant très pressé de la soif aient consommé celle quils avoits enportée ce qui nous a fait prendre le parly d'apareiller après avoir enbarqué le plus de tortue que nous avons pu. Jeudy i" novembre Ce matin a sept heures nous avons apareil'é de lisle Jean de Nove En face du feuillet portant le journal du 3o octobre est collé un plan de même grandeur, fort bien dessiné à l'encre et représentant l'Ile Jean de Nove, située par la latitude observée 9° 3o' et par la longitude de 7/4° 5' méridien suivant Piiergost (île de Fer). Ce plan comporte deux îles allongées , séparées l'une de l'antre à la partie Nord par une masse d'îlots rocheux et bordés de coraux. L'une et l'autre sont couvertes d'arbres et, sur la partie Sud de l'ile la plus orientale, sur laquelle les oÛiciers du Charles ont descendu, on remarque le dessin de sept grosses Tortues de terre. La plus grosse n'ayant qu'un centimètre, on ne peut évidemment en reconnaître l'espèce. Le mouillage est marqué par une ancre à la pointe N. E. de cette île. Le journal de l'Eliznbeth, rédigé par le capitaine L. Picault, est beau- coup moins soigné que c lui de son collègue. Il ne comporte aucun plan. Il est intitulé : Jotmuil de navigation de la tarlane rd' Elisabeth r, , en 77^3, avec le bateau nie Charles -n , par Lazare Picault allant en découverte '-^K du 27° au 99° octobre selle de aujourdbuy Jean da Nova située et observée Lai. Sud 9" 27' long. S' Seb. 75* 3 a vue 7/1' .^j. CJ Dépôt des cartes et plans de la Marine. Grandes archives, carlon 118, jiièce 7. — 173 — Il mouille par a 9 brasses a 2 ou 3 encablures au N. 0. de Tisle fond de sable gravier et coquillages. 29° octobre a 2 b. après midy avons desandu a leire les équipages de deux canot armé pour voir si on bauroil trouve de niond^ dessus non trouve perfonnc que de la tortue de terre''' teriblemenl grosse une vaut bien selle de mer dont elle monte aussi. Pandant noete séjour du 29" au premier novambr^ visite Tisle pour voir si on Irouveroit '■-'> mais point ni sont que de pierre a cbeau et dans lest lia ancore beaucoup dex isles grande au nombre de 8 paroit l'aire une arcbipelle et im- possible de pouvoir aller les visiter a cause qu'elle sont avant lendroit ou nous sommes mouilles et une paleslinne (s/c). Pour les mares de toute sorte dMioiseau bon a manger jeiisque de tourlerelle et beqnasse comme en France tortue de terre et de mer. Nous avons embarqué 54 tortue de terre qui valent bien selle de mer de 100 a t5o I. pesant net. Dumage que ne se trouve d'beau. ... Le vaut a (oujour vante du S. S. E., S. E. à TE. S. E. grand frech. Les courants ou marées sont terible de 2 b. le jour de la nouvelle Imie elle a marne plus de i5 pied environt. Landroit ne propre a rien que en passant prand: e de rafrecbisemant. Le 1" novembre a 8 b. du malin parti de Jean da Nova Le groupe Jean de Nove, appeb' par les Porlugfiis, qui l'ont vu les pre- miers, Joâo (la Nora , est porlé sur 1rs cartes actuelles des amirautés anglaises et françaises sous le uom anglois de Ile Farqiikar. Il forme une altole de 1 1 milles 1/2 de longueur du .N. 0. au S. U. La position exacte est donnée dans les instructions nautiques anglaises par les observations fiiiles à la seule maison que l'on y trouve, appelée Halls Hous", du nom d'un Mau- ricien qui, en i885, avait la concession de la pêche dans ces îles, et qui est située à la pointe iNord de l'île la plus septentrionale, par 10° (V 45" de latitude Sud et Si" 10' ai" Est de (ireenwicli. Le lagon central élant sans profondeur ne peut donner abri ([u'ix de petits bâtiments. Les deux plus grandes îles du groupe, séparées par trois petits îlots, sont situées sur la partie orientale du récif de corail. Une troisième île, l'île Goélette, forme la pointe Sud de l'archipel. C'est sans doute sur celle-là, s'il faut considérer comme exact le plan de J. Gressin, que celui-ci Irouva les grosses Tortues figurées par lui à la pointe la plus méridionale de file de l'Esl , ipii. en 17^2, paraissait beaucoup plus grande quelle n'est actuellement. Siu- le plan anglais n" 718, la grande île dessinée par J. Gressin a fait place à un banc de corail. H y aurait donc eu affaissement du groupe et dis[)arilion d'une partie sous les eaux. A l'époque 011 fut dressé le plan anglais (vers )885), les deux grandes îles étaient couvertes de buissons de Filaos et de Cocotiers. L'île Nord avait encore une élévation de 1 5 mètres , sur laquelle se trouvaient la maison de (') Beaucoup de Tortue de terre et de mer sur Jean da Nova. Embarque .54 Tor- tue de terre qui valent liien selle de mer. '^' Ici les mots trdc l'eau '? sont évidemment oubliés. — 17/1 — Htill , nii mât de pavillon et un bouquet de Filaos de 8 mètres de liaiileur. Les Poissons et les Tortues abondent parmi ces îles, disent les instruc- tions nautiques françaises, et l'on peut se procnrer de Teau en creusant des trous dans le sable. La mer y est haute à U heures en pleine et nou- velle lune et marne de 9 mètres aux syzygies et de i m. 5 aux quartiers. Les courants portent jO('néralement à l'Ouest , avec une vitesse de 2 à /i nœuds. Les noms de Turtle pond et Turtle Hill portes sur le plan pris de la mai- son de Hall indiquent que le Caret y était commun et qu'on en faisait la pèche. Quand aux Tortues de terre, il n'en est plus question, et elles y ont sans doute disparu depuis longtemps , comme cela est arriva dans toutes les îles de l'océan Indien , à l'exception d'Aldabra , d'oii viennent d'ordinaire celles (pie l'on élève ii Mahé des Seychclles, à Maurice et à la Réunion. (Juelie pouvait bien être exactement l'espèce à laquelle appartenaient les Tortues giganlesques découvertes sur Jean de Novc, pai- J. (irossin et L. l'icault? Il est probable qu'elles étaient d'une espèce voisine, sinon la même que celle que l'on trouve encore aux îles Aldabra , à savoir : la Tcs- tudo clcphaiitina. On ne le saura sans doute exactement que le jour où l'on aiu-a pu faire des fouilles dans le sol des îles Farquhar, et qu'on y aura découvert les restes de ces Tortues. A propos de l'histoire de ces animaux, il n'est pas sans intérêt de dire ici cpxe nous avons reçu l'été dernier (juillet 1899), du 11. P. Philibert, franciscain curé de l'anse Royale à Mahé des Seychelles, deux œufs de Tortue gigantesque trouvés, l'un à 6 pieds sous terre à l'anse Royale, l'autre à h pieds a l'anse aux Pins: ce dernier a été malheureuse- ment brisé, mais le premier est aujourd'hui intact dans les collections du Muséum. Notons aussi que nous avons trouvé un plan du port de l'île Seychelles datant de 1766; il porte un excellent dessin au lavis à l'encre de Chine d'une Tortue éléphantinc, copiée évidenunent d'après nature ''^ Sur trente exemplaires de PrOTÉES récemment RAPPORTÉti ÀV MasÉUM, PAR M. Armand Viré. J'ai l'honneur de présentera la réunion des natm^alistes quelques exem- plaiies du fameux Protcus uuguincus {der Olm des Autrichiens), que j'ai j)u me procurer la beinaine dernière dans les cavernes de la Garniole. (') Plnn du port de l'isle Seychelle i"'70Xi'"5o, altribuahle à LaffiUc de Brossier, injfétiieur des colonies. Archives du dépôt des cartes et plans de ia Marine. Porteleuiile 222, division A , pièce 6. — 175 — LoProtée est un animai rare, même dans son pays d'origine, et que l'on n'a que très difficilement vivant chez nous. C'est pourquoi j'ai cru bon do vous en mettre quelques-uns sous les yeux. Le Protée est pour ainsi dire le doyen des animaux cavernicoles. C'est le plus anciennement connu el le plus anciennement étudié de tous les ani- maux souterrains. Dès 1689, dans un bien curieux ouvrage sur la Carniolo, Vnlvasor men- tionne cet animal et le décrit comme ffun Dragon de jietile taille et ressem- blant à un Lézard Ti, que l'on rencontre parfois dans une source sortant d'une caverne entre Loylscli et Laybacli. En 1761 , Steinberg l'étudié plus en détail. Les exemplaires de Steinberg pi-o venaient du curieux lac de Gzirknitz. Enfin, en 1768, Laurenti, dans son Synopsis rrptiliiiin emciidalti , donne une étude exacte sur cet animal. Linné, à qui Laurenti avait envoyé un dessin de cet animal , le prenait pour une larve de Lacertien , mais Lau- renti y vit un animal différent (mihi videtiir geiius singularc). Nous ne rappelons pas tous les travaux faits depuis sur cet animal. Le Prolée est un Amphilneu urodèle, de forme assez variable, mais ne constituant, quoi qu'on en ait pu dire, qu'une seule espèce. Le corps est allongé, anguillifonne , cylindrique, à museau tronqué. Les yeux sont toujours atrophiés, mais à des degrés divers. Tantôt . . . MoRMVROPS MAsuivxas Boulcuger. — Mokaka. — Marie Scbiltbuis. — Diélé. — Vaillaxti Pellegrin. — Diélé. Petrocephalus simus Sauvage. — Adouma. Marcuse.nius spiiekodes Sauvage. — Adouma. — iXKiRH'ixMS Boulenger. — Diélé. (iNATiioNEXUs MooRH (liuither. — Adouma, Lékéli. — Stanleyanqs Boulenger. — Nganchou. — Kutuensis Boulenger. — Diélé. ^') Exposition di' l;i niissioii de Brazza au Muséum, Revue scientlfque, ."^ juillet 1886, t. XXWIII, p. 17. (-) J. PELLEi;niN, Poissons nouveaux du Congo français. Bull. Mus. 1 900, u° H, p. 98. '■') BouLENGEH, Polssons uouveaux. Ami. Mus. Congo. Zuol. I., l. I, fasc. 1 à 5, nov. i8f)S à (lôc. 1899. Muséum. — vi. l[^ — 178 — C'yprinidH; .... Labeo cvclorhvnchus Boulen{»-er. — N{>-anchou. Barilius KiNGSLEVyE Bouleiigei'. — Mokaka, Lf'kilu. C'haraeiiiidse. . HvDROCioN LiNfiATUs Bleeker. — Ngaucliou. Phago Boulengebi Scliiltliuis. — Diélé. Mesoborus crocodilus nov. gen. — Diélé. Neoboros ORSATns Boulengci'. — Mokaka. DiSTicHODUS NOTOSPiLus Guiitlier. — Diélé. — Lusosso Schiltlinis. — Mokaka. — FAscioLATUs Bouleuger. — Ngancliou. — Ai.Tus Boulengor. — Diélé. Alestes MACROPHTHALiics Gïnitlier. — Adouma , Brazza ville. — LiERRECHTsii Bouleiiger. — Alima moyen. — FucHsii Bouleuger. — Nganchou. BrvcoN:Ethiops Mocquardianus Thominot. — Adoimia. — BouLENGERi Pellegiiii. — x\douma. Petersius HiLGENDORKi Bouleiîger. — Diélé. Xenocharav spilurus Giintlier. — Adouma, Franceville. — GRASSUS Pellegrin. — Lékéti. GiTHARiMis GiRBOsus Boulongop. — Ngaucliou. Siliiridse SvNODONTis Akro-Fisgiieri HilgBudorf. — Nganchou. — POLVODON Vaillant. — Adouma. ■^— N0TATUS Vaillant. — Nganchou. Gephyroglanis ogooensis nov. pp. — Adouma. Peltura scaphyrhynchura nov. sp. — Diélé. €iflili Lamprologus gongoensis Schillhuis. — Nganchou. Laii.Trintliioi . . Ctenopoma Kingslev/e Gi'mtlier. — Franceville, Diélé. — nanum Giuilher. — Franceville. — O0ELLATUM Pellcgriu. — Mokaka. — ACUTiROSTRE Pellogrin. — Diélé. Mesoborus nov. gen. La forme se rapjii'oche du genre Paraphago. Les mâchoires sont mas- sives, h supérieure Iriangulaire, Fintérieure trapézoïde; les prémaxillaires sont synarthrosés ainsi que les dentah'es. 11 existe deux rangées de dents aux deux mâchoires, une rangée externe formée de dents antérieures, grandes, en forme de canines et de dents latérales pointues, comprimées, à pointe tlirigée en arrière, habituellement sans pointe secondaire, et une i-angée interne de dents très petites. La léte est dépourvue d'écaillés. Les na- rines sont très rapprochées de l'œil, séparées par une petite valvule. Les ouvertuies branchiales sont largement ouvertes, les membranes branchios- tèges, comme dans le genre Neoboriis. Le corps est allongé, comprimé. Les — 179 — écailles petites sont fortement cilie'es. La ligne late'rale est complète, à tubes droits, non ramifiés. Il n'y a pas d'appendice écailleux à la base de la ven- trale. La dorsale est située au-dessus des ventrales. L'adipeuse, comHe, est bien développée. M, Boulenger faisait récemment remarquer que. dans la famille des Gha- racinidés, les genres Eugnathkhihtjs , Paraphago , Phngo, Neohorus , îchthyo- borus constituaient un groupe à part , celui des Ichllujohoriim . Ce genre nou- veau vient encore relier plus intimement ces cinq genres an milieu desquels il vient se placer. Par la forme, en effet, par la présence de deux séries de dents à chaque mâchoire, par l'absence d'appendice écailleux à la base de la ventrale, il se rapproche beaucoup du geni-e Paraphago créé en 1899 par M. Boulenger, mais la présence de dents canines en avant des mâchoires indique ses affinités avec les genres Ichtlnjoborus de Giïnther et surtout Neohorus, formé aussi en 1899 par M. Boulenger'*' et dont le Muséum a la bonne fortune de posséder deux spécimens provenant également de la mission de Brazza. Les caractères qui permettront de distinguer dans ce groupe le genre Mesoborus seront donc les suivants : Dents canines sur le devant des mâchoires qui sont armées de deux séries de dents ; nageoire dorsale au-dessus des ventrales : pas d'appendice écailleux à la base des ventrales ; écailles petites , ciliées. Mesoborus crocodilus nov. sp. La hauteur du corps est comprise h fois 1/2 dans la longueur totale (y compris la caudale); la longueur delà tète, 3 fois i/3. La lai-gem- de la tête est contenue 3 fois dans sa longueur; le diamètre de l'œil «pii est très grand, /i fois 1/9. La mâchoire supérieure atteint presque la verticale abaissée du bord antérieur de l'œil. Il y a 2 canines principales à l'extrémité de la mâchoire supérieure, suivie d'une ou de deux plus petites; h principales -à la mâchoire inférieure , sans compter 2 petites dents coniques médianes. La bouche fermée, les deux canines supérieures dépassent en avant la mandibule : une encoche latérale existe dans la mâchoire supérieure pour faire place aux canines inférieures ; ces dents sont assez inégales. On compte 28 dents laléi'ales environ de chaque côté et à chaque mâchoire poui' la rangée externe ; celles de la rangée interne sont très petites , mais nettement visibles. Les os du dessus de la tête sont striés. Les bords operculaires dessinent à la pai-tie inférieure de la tête une sorte d'X. La dorsale est située au-dessus des ventrales ; l'origine de ces dernières nageoires correspond au 7*^ rayon de la dorsale, qui comprend 18 rayons, dont 1^ branchus, le plus long égalant la moitié de la longueur delà tête. L'adipeuse recouverte à sa base de petites écailles est plus rapprochée de la caudale que de la dorsale ; '" Ann. Mus. Con^o. Zooi. L Fasc. l\ , p. 76 et 78. lit. — 180 — elle commence au-dessus du lo' rayon de l'anale. Celle-ci est compose'e de 1 h rayons , dont 1 1 branchus. Les pectorales un peu plus longues que les ventrales se terminent bien en avant de l'origine de ces dernières nageoires. On compte onze séries d'écaillés entre la ligne latérale et les ventrales. La caudale à lobes arrondis est entièrement recouverte de petites écailles. La coloration est brun jaunâtre avec des traces de deux séries de grandes lacbes noires , latérales, alternantes, les inférieiu-es au nombre d'une di- zaine traversant la ligne latérale ; les nageoires sont plus ou moins distinc- tement marquées de noir. D. 18; A. 1/4; P. 17; V. 10: L. lat. 96; L. trausv. lVl5• N° 86-377. Coll. Mus. — Diélé. Mission de TOncst Africain. (M. de Brazza.) Longueur totale, 266 millimètres. Gephyroglanis ogooensis nov. sp. La hauteur du corps est conqirise 5 fois i/A dans la longueur, jusqu'à l'extrémité du milieu de la caudale: la longueur de la tète, 0 fois i/-2. Le orand diamètre de l'œil , de forme ovale , est contenu h fois i/:î dans la longueur de la tête, 1 fois 1/0 dans l'espace interorbitaire. La partie supé- rieure de la tête est granulée, l'opercule nettement strié. Le museau formant un cône assez obtus dépasse sensiblement la mâchoire inférieure : sa lon- gueur égale deux fois, chez l'adulte, le grand diamètre de l'œil. Le prolon- gement occipital est plus lonp; que large et en contact avec le bouclier de rinterépineux. Le barbillon nasal, fort court, équivaut à la moitié du grand diamètre de l'œil ; le barbillon maxillaire égal aux 3/A de la longueur de la tête atteint l'opercule. Le barbillon mandibulaire externe fait environ la 1/2 de la longueur de la tête ; l'interne arrive aux 9/0 de l'externe. La dor- sale est composée d'une épine llnement striée et armée en arrière de petites denticuiations et de G rayons mous dont aucun n'atteint l'adipeuse. Gelle-d est à peu près aussi longue (pie haute. L'épine de la pectorale dépasse un peu la moitié de la longueur de la tête ; son bord interne est muni d'une quinzaine de dents rédinées assez fortes. Les ventrales atteignent, chez l'adulte , l'origine de l'anale. (]elle-ci comprend iC) l'ayons, dont 2 rudimen- taires et 1 0 branchus. La caudale est profondément échancrée ; ses lobes sont très allongt-s et pointus, le supérieur surtout qui dépasse notalilement l'inférieur. Les canaux mucipares au-dessous de l'œil et les ramifications de la lio-ue latérale sont bien développés. La couleur est brunâtre au-dessus, d'un blanc argenté sur les côtés et le ventre. On voit un petit point noir à la partie supérieure de la fente branchiale ; les nageoires sont gris foncé. D.I,6; A. 16; P. î,<): V. 6. N" 80-422. Coll. Mus. — Adouma (Ogôoué). Mission de l'Ouest Africain. (M. (le Brazza.) — 181 — Longueur InUile, 820 millimètres. Le genre Gephyroglmtis formé l'année dernière par M. Boulenger*'' comprend deux espèces du Congo, G. congiais el G. lougipinnis , entre lesquelles vient se jjlacer l'espèce de l'Ogàoué que nous décrivons ici, qui emprunte h l'une et à l'autre divers caractères, mais que disling^uent surtout la forme de la caudale et la longueur de l'anale. Peltura scaphyrhynchura nov. sp. La hauteur du corps est contenue 9 fois environ dans la longueur (sans la caudale), la longueur de la tête 5 fois. La tête est en forme de proue; son profil supérieur est légèrement arrondi : sa plus grande largeur est com|)rise 1 fois i/3 dans sa longueur. Les narines sont situées à ime grande .distance de l'extrémité du museau et écartées l'une de l'autre. Les 6 bar- billons sont gi'os, courts et veri'uqueux. Les barbillons maxillaires ne font guère plus du tiei's de la longueur de la tête. La lèvre supérieure est très verruqueuse : elle dépasse notablement l'inférieure. Le prolongement occi- pital étroit, plus long que large, est en contact avec le bouclier de l'intéré- pineux. Les yeux petils, situés au deuxième tiers de la longueur de la tête, sont séparés par une distance près de 9 fois égale à leur diamètre. La doi- sale est placée au milieu de l'espace qui sépaie les pectorales des ventrales ; elle est composée d'un premier rayon flexible un peu plus long que la tête et de 7 branchus ])rogTessivement décroissants. Une petite adipeuse commence plus près de la fia de la dorsale que du début de la caudale. L'anale est à 9, rayons dont 7 branchus. La pectorale est composée d'une é])ine faible, dont le bord externe est garni de soies et de 10 rayons branchus; elle n'atteint pas la ventrale. Celle-ci comprend une épine flexible et 5 rayons , dont l'extrémité dépasse l'origine de lanale et se termine sur la verticale abaissée du début de l'adipeuse. On compte 1 5 boucliers dorsaux et 1 2 ventraux qui se rejoignent sur le pédoncule caudal aplati et complè- tement cuirassé , et forment encore 8 anneaux rappelant assez la disposition qu'on observe dans le genre américain Loricavia , avec lequel ce Silure pré- sente certaines affinités morphologiques. La couleur générale est brunâtre; les nageoires brunes sont transversalement divisées par une large bande claire. 11 existe un point noir à l'origine des rayons de la caudale. D. 1,7; A. 9; P. 1,10; V.I,5. N° 86-^2/1. Coll. Mus. — Diélé. Mission de l'Ouest Africain. (M. de Brazza.) Longueur, 19.3 miflimètres (caudale mutilée). Ce Poisson, désigné en 1886 par M. le professeur Vaillant sous le nom de Boumea scaphyrhynchura et ir remarquable par l'aplatissement du pédon- ''' Ann. Mus. Cf)«g'o. Zooi. I. Fasc. 3,p./i2, et Fasc. .^),p. 109. — 182 — cille caudal el le mode de cuirassement de celui-ci n, doit rentrer dans le genre Peltura formé postérieurement par M. Perugia''^ qui le sépare du genre de M. Sauvage rr surtout à cause de l'important caractère d'avoir le corps partiellement cuirassé n. Cette espèce à laquelle nous conservons le nom donné par M. Vaillant se dislingue nettement de Pellitm Bovei Perugia , aussi du Congo, par la longueur plus grande de la tête, la situation des narines, le nombre des rayons de la pectorale, les barbillons plus courts. MoEUBs ET Métamorphoses nuyE TentiirÈde APPAnTENANT À LA PAUSE TUNISIESyE, PAU L.-(i. Seurat. Lors de mon dernier voyage en Khroumirie (P»égeucede Tunis), j'eus l'occasion de rencontrer, au mois de juin 1899, quelques jeunes Chènes- liège non encore démasclés, dans la couche subéreuse desquels s'étaient établies de nombreuses larves de Tentbrèdes ; chacune de ces larves avait creusé une galerie sensiblement normale à la surface de l'écorce, de 2 à 3 centimètres de longueur, s'avançant jusque dans la région profonde de l'écorce, et terminée en cul-de-sac dans cette région, à section sensiblement circulaire, de 9 millim. 1/2 à 2 millim. 3/4 de diamètre, ouvertes à Pextérieur par un trou arrondi, de même calibre. Ces larves, ramenées en France, ont continué à vivre el se sont nymphosées dès les premiers beaux jours de cette année ; j'ai pu obtenir, dès les premiers jours d'avril, de nombreux spécimens des deux sexes du Strongylogaster Dcsbrochersi Konow , et du Stroiigylogaster Dcsbrochersi var. leplicus Konow. Description do. la larve. — La larve est d'une couleur générale vert d'herbe. Elle comprend une tête assez volumineuse, bien distincte, trois segments Ihoraciques portant chacun une pane de pattes aiticulées, et dix segments abdominaux. La tête porte latéralement , et très en arrière , deux yeux bordés d'un large cercle noir; en avant, deux antennes courtes, massives, coniques, cinq-articulées, l'article terminal étant de couleur brune; les antennes sont situées de chaque côté des mandibules et entourées d'un cadre chilineux arrondi. '■' A. Perugia, /wtorwo ad alcuni Pesci raccolti al Congo dal capilano G. Bove. Ann. mus. civ. Genova , 2° série, X, 1890-91, p. 972. — 183 — Armature buccale. — Le labre, de couleur marron, est échaiicré en avant sur son bord libre ; à droite et à gauche du cadre buccal sont deux mandibules fortement cbitinisées , i-deutées, ces dents étant de couleur noire; la mandibule est fortement fixée en avant et en arrière, les seuls mouvements possibles étant des mouvements de ropprocbement et d'écar- tement sur la ligne médiane autoui- d'un axe antéro-postérieur ; les dents de la mandibule sont courtes, fortes, tranchantes siu- leur face interne, et sont bien propres au travail de fouissage du Liège. Les mâchoires sont également fixées d'une façon très solide : une lame basilaire allongée est maintenue en place sous le cadre buccal ; cette lame présente des lignes d'épaississeraent qui en assurent la rigidité ; elle porte latéralement un palpe maxillaire massif, conique, 5-articulé, testacé, l'ar- ticle terminal étant brun; la lame basilaù-e se continue, à son extrémité antérieure, par un lobe en forme de griffe, fortement chitinisé, articulé par sa face externe à la base du palpe, et par son extrémité postérieure interne à une tête d'articulation en rapport avec deux tiges fortement cliitinisées, qui sont des épaississements de la membrane basilaire, l'écartement de ces deiLx tiges étant maintenu par une troisième qui constitue la base d'un triangle isocèle; celte base s'appuie sur celle d'un second triangle dont le sommet est solidement fixé au côté postérieur de la lame basilaire : grâce à cette disposition, le lobe externe possède une solidité très grande et peut se mouvoir autour de son articulation avec l'article basilaire du palpe. La mâchoire comprend en outie un lobe interne, recouvert par le pi-écédent, constitué par une lame pentagonale articulée par un sommet à la base du palpe, et portant sur son côté interne dix longues baguettes chitineuses dont l'ensemble forme une sorte de peigne. La lèvre inférieure est de couleur testacé clair ; les palpes labiaux sont 3--articulés, le dernier article étant de couleur plus foncée. Thorax. — Les trois segments thoraciques portent chacun une paire de pattes assez rapprochées sur la ligne médiane, 5-arliculées , le dernier article étant constitué par une griffe assez forte ; les trois articles terminaux sont bruns ; l'article basilaire présente, sur sa face antérieure et sur sa face postérieure, une ligne chitineuse brune ; la face postérieure de la patte est garnie de poils plus nombreux et plus allongés. Le prothorax porte une paire de stigmates ovales très grands, situés à la même hauteur que les yeux ; le raéso- et le meta thorax sont dépourvus de stigmates. Abdomen. — L'abdomen comprend dix segments, le premier étant très étroit; les huit premiers segments portent chacun une paire de stigmates, situés latéralement à un niveau légèrement plus élevé que le stigmate pro- thoracique; ces stigmates sont elliptiques, beaucoup plus petits que le — 18/1 — premier. Les deuxième, troisième. . . ., huitième segments, et le segment anal, portent sur leur face ventrale, et latéralement, chacun une paire de disques amhulatoires, rétractiles, terminés à leur extrémité par une sorte de ventouse. La région dorsale du segment anal est très développée; l'anus, allongé transversalement, est terminal. Appareil respiratoire. L'appareil trachéen comprend essentiellement deux troncs longitudinaux latéraux en communication avec l'extérieur par neuf paires de troncs stigmatiques ; les troncs stigmatiques sont en outre reliés entre eux par des arcs trachéens plus (ins, dont l'ensemble forme un second tronc longitudinal. Les troncs latéraux sont reliés entre eux, dans la région abdominale, par des commissures latéro-venlrales; les troncs latéro-dorsaux et les troncs profonds ne présentent rien de particulier. Adttllc. — Les palpes maxillaires , très allongés , sont 6-arlicuiés , l'article basilaii'e étant très ])etit, les cinq autres sensiblement égaux entre eux: les palpes labiaux sont A-articulés, les quatre articles étant sensiblement égaux entre eux. Le corps de l'adulte présente latéralement neuf [)aires de stigmates : le premier stigmate , plus grand que les autres, allongé, est situé dans la membrane ai-ticulaire qui réunit le ])ronotuni et le mésonolum, en avant de l'aile antérieure : le second stigmate est situé sur le bord inférieur du tergile du segment médiaire : il y a enfin sept ])aires de stigmates sur les tcrgites des sept premiers segments abdominaux. Les troncs longitudinaux latéraux existent avec les mêmes caractères (jue chez les larves; ils sont réunis par sept commissures laléro-ventrales abdominales. La tarière de la femelle est relativement courte, l'œuf est allongé, un peu arqué. 11 est probable que ces larves de Tenthrède ne fouissent le Liège que lorsqu'elles sont parvenues à l'état adulte, et n'y viennent chercher qu'un al)ri pour passer l'hiver et acconq)lir leurs métamorphoses; l'examen de leur galerie ])arait le démontrer; ces galeries sont, en ellet, creusées par la larve de l'extérieur, vers l'intérieur, et du même calibre dans toute leur longueur; on tr(Hive à la surface du Liège de nombreuses ébauches de ces galeries ; en tout cas , la présence de ces larves ne peut qu'être préjudiciable à l'arbre, l'écorce étant quelquefois sillonnée dans tous les sens. Un certain nombre de ces galeries sont occupées par un cocon cylin- dri(pie, ari'ondi aux deux bouts, papyracé, brunâtre pâle, qui est celui d'au Ichneumonide, le Spilocrijlus ornaius Gravenhorst (déterminé j)ar M. le D' Tosquinet), dont la larve est parasite de celle des Tenthrèdes. La larve de cet Insecte est sendilable à celles des Iclmeumonides parasites externes : les troncs trachéens latéraux sont réunis par des commissures laléro-ventrales abdominales. — 185 — I.e Slroiiffijlognslcr Desbrochersi a été renconlr(' par M. Desbrocliers à Teuiet el Hàad (Algérie) et décrit par M. le pasteur Konow'*', qui a bien voulu déterminer nos exemplaires. Physiologie de la CoLon.rnos chez Hippolvte varians, PAR J.-W. Keeblk, m. a. (lambridjfe ET F.-W. Gamble, M. Se. Owens Ojllefje, Manchester ('), (travml fait au laboiîatoibk maiutimk du muséum, DiniGÉ PAn M. LK PROFESSEUn PERRIKB.) Introduction. — Pendant l'été de 1899, nous avons continn(^ . au labo- ratoire maritime de Tatihou, les recberches commencées Tannée préc(>denle siir le même sujet. Nous devons exprimer nos sincères remerciements à M. le professeur Perrier et à M. Malard, qui nous ont permis de travailler à Tatihou et qui ont mis à notre disposition les riches ressources du la- boratoire. Nous avons été beaucoup aidés, dans ces expériences, par l'habileté et la patience de M" keeble (jui non seulement a vérilié nos résultats, mais nous a recueilli des matériaux avec beaucoup de zèle et souvent conseillé pour l'établissement de méthodes d'observation spéciales. Pour rendre intelligibles les résultats obtenus pendant cette année, il est nécessaire de résumer brièvement l'état de la question telle ([ue l'avaient établie antérieurement soit nos propi-es recherches, soit celles des au leurs. Krôyer, Malard, Herdmann , et surtout Pouchet, dans un travail clas- sique, ont établi le pouvoir que possèdent certains Crustacés de changer rapidement de coideur. Il est bien démontré qaHipjiolijte varians possède plusieurs formes dis- tinctes par leur coloration, et ces variations coïncident avec l'habitat de façon si étroite, que nous pouvons dire : rrLa couleur de l'animal est celle du fond sur lequel il se tient •>!. Les observateurs ne sont pas d'accord sur l'étendue du changement de couleur chez Hippolijle varians et la façon dont il s'eO'ectue, ni sur la nature des stimuli qui amènent ce changement, et le processus par lequel agissent ces stimuli. (') Deutsche Eulom. Zeitscli, iS()i , Hett 11, p. 2 1/1-91 5. (-' Ce mémoire, écrit en anglais, a été obligeamment traduit par M. Coutikre. chef de travaux à l'Érole des Hautes-Études cl professeur agrégé à l'Ecoli^ supé- rionre de Pharmacie. — 186 — Nos expëriences de 1898 nous avaient amené aux conclusions suivantes: 1° La coloration iVHippolyte vartans est fonction du temps : elle varie, et cela régidièrement, dans les ai heures, passant plus ou moins au rouge vers le coucher du soleil, et prenant, au contraire, une teinte bleu-azur pâle ou bleu-verdâtre à la tombée de la nuit. Cet état nocturne de la colo- ration dure jusqu'au lever du soleil elle disparait alors subitement, pour faire place à la couleur du jour pr('cédent. Nous avons donné le nom de Nocturnes aux Hippolyte placés dans ces conditions d'obscurité; ils sont caractérisés non seulement par la teinte bleue ou l)leu-verdàtre et l'extrême contraction des chromatophores , mais encore par une transparence très grande et une irritabilité spéciale ; '2° Ce changement nocturne de coloration et le retour à la teinte diurne normale sont périodiques, c'esl-à-dire cpi'ils ont lieu même si l'excitation lumineuse est invariable. Hippolijle prend la rrlivrée» nocturne à l'heure habituelle, bien que soumis à un éclairage constant, et récupère la colora- tion diurne au lever du soleil , bien que maintenu dans une obscurité constante. Le changement de coloration est devenu une habitude soumise au système nerveux, encore qu'il soit influencé, souvent de façon profonde et rapide, pai" les conditions extérieures; 3° Dans son état diurne, H. vaiians est très sensible à certains change- ments dans la quantité de lumière qu'il reçoit. Le passage de la teinte brun-foncé à une absence presque totale de couleur ou à la teinte verte, à travers plusieurs colorations dégradées, s'effectue avec une grande rapidité en exposant l'animal à la lumière réfléchie par une surface de porcelaine blanche. Dans un vase semblable, mais recouvert de mousseline, un état assez semblable à celui de la phase nocturne est assez rapidement réalisé; h" Le changement de couleur du fond entraîne, mais avec une lenteur extrême, un changement corrélatif rrpar sympathie n chez H. varinns. Alors que le passage de la couleur diurne k la teinte nocturne, et vice versa , s'ef- fectue souvent en quelques secondes, le changement de teinte demande des jours lorsqu'il est corrélatif de la variation de couleur du fond. Nos recherches à Tatihou, que nous allons maintenant résumer, se groupent sous les titres suivants : I. Confirmation et extension de nos résultats préalables: II. Etat des chromatophores dans les études larvaires d'//. varinns ; III. Dimorphisme sexuel; IV. Processus par lequel H. varians atteint la coloration typique de l'adulte. 1. a. Périodicité. — Nous confirmons notre découverte et nous reten- dons aux formes alliées, ainsi qu'à des espèces variées de Mysis (voir Pr. — 187 — Roy. Soc. Y. 65). Des dessins, donnant l'état des chromatophores pendant les états diurne et nocturne , paraîtront dans un mémoire où seront exposés les résultats de nos recherches. (Un résumé en a été publié dans le Quai. Journ. ofMicrosc. Se.) La périodicité se manifeste chez les spécimens auxquels on a enlevé les yeux. b. La lumière monochromatique agit peu siu" la phase diurne, si ce n'est qu'elle facilite l'apparition de la phase nocturne. Elle est complètement inefficace à effectuer le retour à l'état diurne. c. Des expériences sur l'efficacité des différentes sources lumineuses ont montré que la coloration de l'adulte, chez llippolyte, est déterminée en o-rande partie, sinon entièrement, parles tUvers degrés d'intensité lumi- neuse auxquels l'animal a été soumis. Nous ne savons pas sûrement s'il existe des races colorées û'H. varians; nous savons seulement qu'une forme donnée, verte d'abord, pourra s'être développée avec la teinte brune, rouge ou une autre encore, si le fond environnant y était approprié. Arrivé à maturité cependant, Hippolyte a perdu en grande partie sa sen- sibilité aux variations d'intensité lumineuse. Au laboratoiie , nous avons vu une semaine s'écouler avant que le changement de couleur du fond amenât un changement corrélatif dans la teinte de l'animal. Des observations faites in siiH font penser cependant que ce changement peut s'ellectuer en un tenq)s plus réduit, deux à trois jours. Dans les reclierches à la grève faites pendant les très grandes mai'ées, nous perdîmes de vue conqjlètcment les spécimens verts d' Hippolyte varians. Ils avaient quitté Zostera mari lima pour Fucus vesiculosus, situé plus profondément, et lorsque nous les décou- vrîmes , deux ou trois jours après, ils étaient d'une couleur jaune-ljrunàtre en harmonie avec leur nouvel entourage. Plus rapide que celle décrite pré- cédemment , cette variation de couleur est encore remarquablement lente. Il a été montré, d'autre part, que les chromatopliores sont assez mobiles lorsqu'ils sont directement stimulés. Il en découle, à notre sens, que la qualité de la lumière a, sm-la redistribution du pigment, une action moins [)rofonde que la quantité de cette lumière. Il faut noter cependant que le premier facteur peut jouer, dans d'autres cas, un rôle important, en déter- minant le mode de production du pigment. Nous espérons pouvoir revenir sur ce point. IL Formes larvaires. — La Zoë , parfaitement transparente lorsqu'elle vient d'éclore, est caractérisée par ses chromatophores disposés symétri-. quement. Gomme ceux de l'adulte, ils sont polychromatiques : ils con- tiennent un pigment rouge fondamental et une seconde substance, vert- jaunâtre à la lumière transmise , jaune à la lumière réfléchie. Les chromatophores larvaires sont très sensibles aux changements d'in- — 188 — tensité lumiaeuse; ils se contractent et s'étendent rapiflement, suivant que la quantité de lumière arrivant sur eux croît ou décroit. Le passade de la larve à i'aduile consiste, pour ce qui concerne le déve- loppement de la coloration, en une augmentation graduelle des masses pijjmentaires le long de l'intestin et de la chaîne nerveuse, et sur une bande transversale de chac|ue segment. A la fin, la fusion plus ou moins complète de ces plages colorées donne à l'animal soit une teinte uniforme, soit une apparence rayée ou marquetée. III. DiiiKiriÂisme sexuel. — La disposition la plus compHipiéo de la colo- ration , chez //. varians , se rencontre chez les femelles. Les mâles sont plus petits et plus simplement marqués que les femelles , même les moins actives. IV. Processus par loque! ^IJippoli/ter, arrive à la couleur de l'adulte. — Nous ajouterons seulement quelques mots à ce que nous avons exposé plus haut (sections 1 et II), que la lumière agit sur les chromalophores par l'intermédiaire de l'œil et du système nerveux central. 11 y a toutefois un mode plus direct d'action, car les chromalophores d'une patte isolée réa- gissent aux changements d'intensité de la lumière. La couleur finale résulte de la coopération de ces deux modes, mais il nous paraît évident, d'autre pai't, que le changement de coloration est profondément lié au métabo- lisme de l'animal, et que la périodicité, idée plus familière aux botanistes qu'aux zoologistes, ne s'apphque pas seulement aux variations de teinte, mais exprime le fait cjue. chez ces animaux, un ihytme s'est établi dans l'exercice d'une , sinon de toutes les fonctions. SvR UNE ESPECE NOUVELLE DU GENRE ScALPELLUM VROVE'^ANT DE LÀ COLLECTION DU MusÉV M D^ HISTOIRE NATURELLE DE PARIS, PAR M. A. Gruvel. Scalpellum patagonicum A. Gruvel. Capitulum présentant i/i plaques entièrement calcifiées, largement séparées les unes des autres par un intervalle chitineux (en particulier les plaques latérales). (Jarène coui'bée eu un angle net à ïumbo qui se trouve placé environ au milieu de cette pièce et forme une légère saiUie sur la partie supérieure. Pièces carino-latérales formant un éjjeron en pointe recourbée vers le sommet du capitulum. Rostre triangulaire, assez déve- loppé. Pas de sous-carène. — 189 — Pédoncule orné seulement de quelques épines irrégulières, dont le som- met dépasse à peine la surface cuticulaire, et disséminées sans ordre h la surface. 11 n'y a pas de limite nette entre le capituliun el le pédoncule. Espèce voisine de ScalpcUmn vulgare Leacli. Dimensions*'' : Longueur du capituluin : i/i millimètres; largeur : 9 millim. 1/2. Longueur du pédoncule : 10 millimètres; largeur : 7 millimètres. Un seul exemplaire recueilli en Patagonie par le lieutenant lugoul'. H est fivé sur des hydraires. Sur quelques espèces nouvelles du oeshe Soalpkllum PROVENANT DE LA CAMPAGNE DU TaLISMAN, PAR M. A. Gruvel, CHARGÉ DE COURS À LA FaCULTÉ DES SCIENCES DE BoRDEAUX. 1. Scalpellum Ed^war(isii A. Gruvel. Gapi(ulum portant ik plaques en partie membraneuses. Carène arquée; undio très peu éloigné de fapex ; bord dorsal aplati, bordé par deux ai-èles latt'rales nettes, mais peu prononcées. Pièces supra-latérales présentant une portion calcifiée en forme de V; la cuticule n'est pas recouverte de poils. Deux paires de plaques latérales; un rostre triangulaire »>t bien déve- iopp(î, Terga avec les parties latérales calcifiées formant un V renversé. Umbo des pièces caréno-latérales aigu et dépassant le Ijord externe de la carène. Pas de sous-carène. Pédoncule glabre, orné de huit séries longitudinales et alternantes . d'écaillés irrégulières, allongées transversalement. Chaque série portant 7 ou 8 écailles. Dimensions : Longueur du ca[)itulum : '2l^ millimètres; largeur : 1 lï millimètres. Longueur du pédoncule : 6 millim. i/a; largeur : 6 millimètres. Un seul exemplaire, 26 août i883. Dragage n" i36 par une profon- deur de 4,255 mètres. Je dédie à feu M. le professeiu- Milne Edwards, directeur du Muséum d'histoire naturelle, qui, sur la demande de M. le professeur Bouvier, a bien voulu me confier l'étude des Gin-hipèdes rapportés par le Talisinau, cette très intéressante espèce qui vient se placer à côté de Se. Japonicuin Hoek. ('' Quand il existe plusieurs édiantillons de fa même espèce, les dimensions données ici correspondent toujours à l'éctiantiflon le plus frand. — 190 — 2. Scalpellum recurvitergum A. Gruvel. Capitulum avec i/i plaques enlièremenl calcifiées. Carène presque droite, l'umbo ëlarit 1res rapproché de l'apex; bord dorsal aplati, bordé par deux arêtes latérales nettes , mais peu saillantes. Terga triangulaires avec Tapex fortement recourbé du côté de la carène. Scuta dont le bord lergal dépasse en longueur la moitié du bord basai des terga et dont le bord latéral est fortement encoche poiu* recevoir Tumbo proéminent de la plaque supra-latérale. Plaque infra-médio-latérale en forme de verre à boire. Rostre allongé, très étroit; pas de sous-carène. Pédoncule glabre , orné de huit séries alternantes de plaques allongées transversalement et légèrement séparées par une portion ciiitineuse. Chaque série porte 5 ou 6 écailles. Cette espèce, voisine de Se. carinatnm Hœk, est représentée par un seul échantillon, dragué le lo août i883 (Dragage n° 1 18), au sud-ouest des Açores, par une profondeur de 3,176 mètres. 3. Scalpellum longirostrum A. Gruvel. Capitulum avec i3 plaques entièrement calcifiées, minces, li'anspa- rentes, à striation à peine visible. Carène atteignant seidemeut le niveau delà pointe supérieure des scuta et dont la partie inférieure est cachée en- tièrement par les pièces caréno-latérales et la sous-carène; bord dorsal arrondi, sans arêtes latérales, finement strié. Bords antérieurs des terga et des scuta, en ligne droite. Pièces infra-médio-latérales triangulaires, allongées et à angle supérieur nionsse. Rostre triangulaire, présentant une sorte de carène médiane el anté- rieure arrondie. Sous-carène moins haute que ie rostre. Pédoncule glabre, orné de séries nondjreuses d'écaillés fines, trans- parentes, régulièrement alternes, imbriquées el à bord libre arrondi ; chacjue série comprend une dizaine d'écaillés environ. Cette très jolie petite espèce se rapproche beaucoup de Se. aciilum Hrek. Dimensions : Longueur du capitulum : 6 millimètres; largeur : 2 luilllm. 26. Longueur du pédoncule : 2 millim. 5; largeur : 1 millimètre. Les indications étant un peu effacées, je ne puis affirmer l'exactitude absolue des deux premières : li juin? Dragage n" 1 ? mais profondeur de 1,923 mètres. Un seul échantillon. h. Scalpellum atlanticum A. Gruvel. Capitulum comprimé portant i4 plaques épaisses , entièrement calcifiées avec sliies d'accroissement délicatement marquées. Carène régulièrement courbe; umbo à l'apex, bord dorsal aplati avec arêtes latérales nettes, mais peu saillantes. Terga triangulaires avec arête peu saillante du côté carénah — 191 — Scula quadranpjUlaires, irréguliers , dont ie bord tergal égale environ le tiers bord basai des (erga. Umbo des pièces caréno-lalérales légèrement saillant en arrière de la carène et recourbé vers le sommet du capitulum. Bord antérieur des plaques rostro-latérales 1res peu élevé, égalant à peine la moitié du bord scutal. Plaques infra-mcdio-latérales triangulaires , à sommet légèrement recourbé en avant. Rostre petit, ovale, mais distinctement visible h la surface. Pas de sous- carène. Surface des valves recouveile par une mince cuticule portant, surtout vers la périphérie des plaques , de petils poils très fins. Pédoncule couvert de poils très fins et orné de huit séries longitudinales et alternes d'écaillés allongées transversalement, légèrement séparées par une partie chiliueuse. Dimensions : Longueur du capitulum : ii millimètres; largeur : 6 millimètres. Longueur du pédoncule : 2 millira. 1/2; largeur: 2 millim. 3/4. Cette espèce voisine de Se. rubrum Hœk a été recvieillie le iG août 1 883 (Dragage n' 128), aux environs des Açores, par une profondeur de 960-998 mètres. 11 en existe deux échantillons. 5. Scalpelluxa striatum A. Gruvel. Capitulum aplati postérieurement , légèrement rentlé du côté antérieur avec ih plaques fortes, entièrement calcifiées, recouvertes d'une cuticule mince , portant , vers les limites , des plaques de poils fins et courts. Les stries radiaù-es et celles d'accroissement des plaques sont fortement marquées. Carène régulièrement courbe avec une voûte aplatie, bordée par deux arêtes latérales saillantes; elle est largement séparée des terga et des pièces supra-latérales par un intervalle chitineux. Terga nettement triangulaires, apex droit et pointu, arête carénale peu saillante. Scula quadrangulaii-es avec bord basai à peu près égal au bord tergal. Apex tourné vers la carène. Umbo des pièces caréno-latérales dépassant sensiblement le bord externe de la carène et situé vers la partie inférieure de ces plaques. Bord antérieur des pièces rostro-latérales égale la moitié environ du bord scutal. Umbo non saillant. Pièces infra-médio-latérales petites , triangulaires. Rostre petit, allongé verticalement, caché par les bords libres des pièces rostro-latérales et recouvert par une membrane chilineuse qu'il fauteidever j)our l'apercevoir. Pas de sous-carène. Pédoncule recouvert d'une cuticule portant de nombreux pods fins et courts , orné de 7 séries longitudinales d'écaillés allongées transversalement , alternes , comprenant chacune de 9 à i o écailles. — 192 — Dimensions : Longueur du capitulum : 3o millimèli-es; largeur : 17 millimètres. Longueur du pédoncule : 10 millimètres; largeur: 9 millimètres. Celte espèce voisine de Se. riililiiin Darw. et Se. incisum Aur., draguée le 9 2 août i883 (Dragage n" i3i ), par une profondeur de 2,998 mètres, à Test des Açores, est représentée par trois exemplaires très beaux. 6. Scalpellum alatum A. Gruvel. Capitulum aplati avec ih plaques fortes, épaisses et finement striées entièrement calcifiées. Carène régulièrement courbe, umbo à l'apex; bord dorsal plan avec arêtes latérales nettes, mais sans arête médiane comme Se. eximium Hœk. Terga irrégulièrement triangulaii-es , allongés, avec apex droit et mousse, et présentant une arête carénale et un sillon plus antérieur. Senta quadran- gulaires avec bord tergal dirigé très obliquement et presque deux fois aussi long que le bord basai. Apex droit. Plaque supra-latérale plutôt quadrangulaire; pointe scuto-tergale légère- ment recourbée en avant. Plaque infra-médio-latérale à apex fortement contourné sur lui-même, en dedans. Umbo des pièces caréno-latérales atteignant le bord externe de la carène et recourbé vers le sommet du capitulum. Rostre large, ovale, en partie couvert par les bords libres des plaques roslro-latérales, portant une arête saillante sur la ligne médiane antérieure et recouvert par une culicide cpi'il faut enlever pour l'apercevoir. La cuticule qui recouvre les plaques est mince, couverte de poils fins, courts et disséminés sur toute la surface. Pédoncule également couvert de poils et orné de 6 séries longitudinales et alternes d'écaillés allongées transversalement. Gbaque série comprend de 5 à 6 écadles. Dimensions: Longueur du capiluliun : 27 millimètres; largeur : 17 millimètres. Longueur du ])édoncule : \lx millimètres; largeur : 10 millimètres. Cette espèce est voisine de Se. eximium Hœk. Elle a été recueillie dans plusieurs dragages : cap Cautin, profondeur de i,35o à 1,590 mètres; Maroc, 1,120 mètres de fond, et cap Noun, i,255 mètres. 7. Scalpellum luteum A. Gruvel. Capitulum aplati avec i3 plaques, fortes, épaisses, entièrement calci- iiées, glabre et à stries radiaires fortement marquées. Carène régulièrement courbe avec une voûte plate bordée par des arêtes latérales saillantes. Elle n'est pas séparée des autres plaques. Tergum triangulaire à apex droit et arête cai'énale nette. Scutuin présentant une arête saillante et dont le bord basai est à peu d — 193 — près ('j;;il ;ui bord tergal, l'ièccs roslro-lalcrales l'aisaiil saillie on poinle en avant îles scnta. Unibo des pièces caréno-latèralcs déj)assant le'g-èrenient le 1 tord externe de la carène. Plaque infra-médio-latérale petile, trian- gulaire. Pas de roslre, pas de sous-carène. Pédoncule glabre, orn(' de lo séries longitudinales et alternes d'écaillés serrées, losangiques , allongées transversalement. Chaque série portant en- viron 1 2 écailles. Dimensions : Longueur du capitulum : 20 millimètres; largeur : 12 millimètres. Longueur du pédoncule : 8 millimètres ; largeur : 5 millimètres. Cette espèce est voisine de Se. vitrcuin Hœk. Elle a été recueillie le 1 0 août 1880 (Dragage n" 118) au sud-ouest des Açores, par une profondeur de 3,175 mètres,. Un seul exemplaire. 8. Scalpellum curvatum A. (îruvel. Capituliun comprimé av(x* i3 plaques, Ibrles, solides, entièrement cal- cili('es à stries radiaires et d'accroissement nettes, mais non saillantes, com- plètement glabres. Carène presque droite, avec une voûte plate bordée d'arêtes latérales saillantes, non séparées des autres plaques. Terga triangulaires, apex légèrement recourbé vers la carène, arête peu saillante.Scuta quadrangulaires avec bord tergal plus long (pie le bord basai et apex tourné en arrière. Arête médiane nette, non saillante. Umbo des pla([ues rostro-lal(''rales ne dépassant pas le bord antérieur des scuta l>ord antérieur des i-ostro-latérales égalant les 3/4 du bord scutal. Ces trois bords antérieui's (rostro-latérale, scutum et tergum) formant un arc parfaitement régulier. L'uudjo des pièces caréno-latérales ne dépassant pas non plus le liord externe de la carène. Pla([ues infra-médio-latérales triangulaires équilatérales. Pas de rostre , jias de sous-carène. Pédoncule glabre, orné de 8 séries longitudinales et alternes d'écaillés allongées transversalement, peu nettes, serrées, mais légèrement séparées par ime partie cbitineuse. Chaque série porte de 9 à 10 écailles. Dimensions : Longueur du capilubmi : 18 milliniètros; largeur : 6 millimètres. ].,ongueur du pédoncule : h millim. 1/2; largeur : 2 millim. 1/2. Espèce voisine de Se. viti^eum Hœk. Draguée le iT) août 1 883 (Dra- gage n" 128), par une profondeur de 1,287 'nèlres. Açores. Un seul exemplaire. ',). Scalpellum Talismani A. Gruvel. Capitulum comprimé avec i3 plaques, fortes, entièrement calcifiées, recouvertes en partie d'une cuticule portant des poils lins et courts. Stries MusKim. — VI. i5 — 19/i — radiîiires et d'accroissement des plaques, nettes, mais peu saillantes. Cai'ène courlte supérieurement, presque droite inférieurement , avec une voûte aplatie, bordée latéralement par des arêtes nettes el assez saillantes, sur- tout dans la partie inférieure. Elle n'est pas sépai'ée des autres placjties ; ter;;a (rianguiaires à apex, droit et arèle peu saillante. Scuta quadrangulaires dont le bord tergal est plus long que le bord basai et l'apex louriK' vers la carène; arête médiane assez nette, mais non saillante. Ûmbu îles pièces rostro-latérales dépassant légèrement le bord anti'rieur des scuta, et dont la longueur du bord antérieur égale presque celle du bord sculal. Umbo des pièces caréno-latérales dépassant très lé- gèrement le bord externe de la carène. Plaques infra-médio-latérales isocèles. Pas d(^ rostre, pas de sous-carène. Pédoncule couvert de poils fins et courts, orné de 6 séries longitu- dinales alternes d'écaillés allongées transversalement et comprenant chacune six ou sept pièces. Dimensions : Longueur du capitulum : 18 millimètres: largeur : 9 millimètres. Longueur du pédoncule : 3 millim. 5; largeur : k millim. 5. Cette espèce, voisine de Se. rigidum Aur.et Se. cimatum A. Gruvcl . a ét(' draguée le 26 août 1880 (Dragage u" i36), par /4,-255 mètres de fond. Il en existe un seul exemplaire. Coïncidence fortuite et étrange, le même cou|) de drague a ramené à la surface deux espèces dont l'une est la première et l'autre la dernière de toutes celles ra[)portées par le Talisman ^ d'après la classification que nous avons adoptée. Aussi, puisque nous avons dédié la première à l'illustre Naturaliste, chef de la mission scientifique, nous attacherons à la dernière le nom du bateau qui a permis de jamener à terre les belles collections que nous connaissons en partie. De LosTÉooàyiE du l'noyiAL chez l Homme 1 PHOPOS o'f/.V£ DOUBLE A.\OMALIE 7)'o.s,s7/-'fC.rr/OV DE CET OS, OBSERVÉE CHEZ UN MONSTBE yOTENCÉPHALE , PAR M. LE PROFESSEUR E.-T. H/\HIV. Plusieurs ti-aités modernes d'ostéologie humaine continuent à enseigner <|Me le frontal se développe par deux points d'ossification symétriques, qui se montrent vers la fin du deuxième mois de la vie intra-utérine, un — 195 — peu au-dessus des arcades orbilaires , et rayonnent à la fois vers i'ëcaille et vers ia base '''. Cependant l'évolution de cette portion de la voûte crânienne nVsl pas aussi simple que ces textes le donneraient à croire. En efïet , les ostéogé- nistes, depuis Serres jusqu'à Rambaud et Ch. Renault, ont démontre' qu'à côté de ces points primitifs, vus depuis longtemps par Fallope, apparaissent assez vite, vers la base de l'os, d'autres points secondaires. I L'un de ces points, le plus volumineux, se voit, vers le soixante-qnin- zièine jour, au niveau de chacune des apophyses orbitaires externes: un autre, moins important, surgit, en même temps, on dedans et on arrière de l'apophyse interne , au-dessus du crochet du muscle grand oblique de l'œil. Le point orhitaire interne, moins étendu, se soude et disparaît beaucoup plus vite que l'externe; j'ai vu parfois, chez des fœtus de 4 à 5 mois, coupant à peu près en travers l'apophyse correspondante, un léger sillon, dernier vestige dune suture qui va dispai-aitre ; mais il ne m'est jamais échu de discerner les contours exacts de cet ossicule sur des sujets plus jeunes. Tel qu'il m'est apparu, notamment, sur un fœtus de fi mois, le petit os était une lamelle ongulée de deux millimètres de hauteur. Le point orhitaire externe est beaucoup plus longtemps visible cpie l'in- terne, et j'en avais déjà suivi l'évolution, dans les conférences d'ostéologip que je donnais au laboratoire d'anthropologie du Muséum, il y a plus de vingt-cinq ans. Les pièces, que j'avais déposées alors dans nos collections et qui figurent aujourd'hui dans une des salles de ia nouvelle galerie, mon- trent cette lame osseuse, constituant au moins une notable partie de l'apo- physe oi'bitaire interne , superposée aux rayons osseux émanés du centre pri- mitif, mais ne prenant aucune part à la formation de la face cérébrale de l'os. Sur un [)etit frontal droit de cinq mois environ, on distingue parfaitement, d'une pai't, à la face externe de l'os, d'autre part, dans l'c'paisseur de son bord pai'iétal, deux siHons convergeant en arrière, en dehors et en haut, et qui limitent nettement une sorte de pyramide triangulaire, dont les dimensions verticales atteignent 8 à g millimètres et dont la largeur mesure 3 millimètres vers le bord. On retrouve celte même épiphyse sur d'autres frontaux plus âgés de ma collection. Trois fœtus de 6 mois, par exemple, montrent encore la suture de i'ossicule avec le reste de l'écaillé, demeui-ée bien visible sur une ('' Voyez, par exomple, les éditions les plus récentes des livres classiques de Cruvcilliier et de Sappey. — Béclard, dans son célèbre mémoire sur VOstéose, n'avait aussi parié que do deux points osseux du frontal. 1 a. — 196 — lonpueur de près de a centimètres, tandis qne, sur denx de ces snjets, le bord posti^rieur est profondément sillonné dans son é[)aissenr. Huit Fœtus de 7 à 9 mois, choisis à dessein dans un bon nombre d'autres, ont con- servé plus ou moins marqués cette suture et ce ■sillon *'^ et Ton j)eut suivre, sur l'ensemble de ces douze pièces, l'évolution d'un petit canal osseux qui peut atteindre 12 millimètres de long et dépasse parfois i millimètre de larp,e et dont cependant je ne trouve aucune mention chez les anatomistes. Ce canal, (pii loge sans doute 01 — miné, celle manière de voir a du moins l'avantage de ranger les Salicact-es dans Tordre dont elles font réellement partie. Mais, dans cet ordre innnense, elles doivent occuper une place très éloignée de celle des Tamaricacées; elles font partie, en elTet, du sous-ordre des Apérianthées, tandis que les Tamaricacées appartiennent au sous-ordre des Dialypétales supérovariées. Elles n'ont d'ailleurs aucune affinité réelle avec cette famille. Le pistil à placentation pariétale, la ca[)sule à déhiscence doisale, la graine à albumen membraneux, sont, en effet, des caractères qui se rencontrent dans les familles les plus diverses, et, quant aux poils séminaux, que l'on invoque surtout à l'appui de ce rapprochement, ils ont une origine très dilférente dans ces deux familles, étant issus du tégument et propres à la graine, chez les Tamaricacées . du funicule et étrangers à la graine chez les Salicacées. \0TE SUR QUELQUES FOSSILES T)E MADAd.iSC.lU PARVENVS îlÉcEMMEyr AU LAISOnATOl r.F. DE PalÉoSTOI.OGW. , PAR M. AIakcelliis Boule. M. le docteur Decorse, médecin des Colonies, nous a fait parvenir, entre autres fossiles, un certain nombre de vertèbres et de fragments d'cis de Dinosauriens recueillis au pied d'une colline, sur la rive droite du lleuve Belsiboka. Ce gisement paraît être voisin de celui que M. Depéret a signalé au sud de Majunga. Parmi les débris recueillis par M. le docteur Decorse, certains se rapportent à un Dinosaurien herbivore; d'autres, notamment (pielques dents tranchantes, crénelées, à un Dinosaurien cai-nivore, prolta- blementà un Me/jalosaunis. M. Schneebli, ingénieur suisse établi à Diego-Suarez , nous a remis, lors d'un voyage qu'il a fait à Paris, un certain nombre d'Inverlc^brés fos- siles provenant de la région tout à fait septentrionale de l'Ile, de la Mon- tagne-des-Français. J'ai déjà eu l'occasion d'appeler l'attention de la Piéunion sur la richesse paléontologique des environs de Diego-Suarez, et j'ai montré cpie la plupart des élages crétacés y sont représentés par des couches fossi- lifères. Les fossiles de M. Schneebli sont d'une conservation remarquable. Vous pouvez en juger par les échantillons que je vous présente : l'un est un Schlenhachin armé de longues éi)ines et très voisin du Schl. injlala de notre pays ; l'autre est un Turrilitcs qui me paraît identique au T. iiidicus Stol. (lu Crétacé supérieur de l'Inde, et qui est remarquable par la l)onne conservation de sa bouche. — 202 — Bemarques sur les Tourbes et les Houilles, PAK M. J{. Rknault. A l'une (le nos dernières réunions, j'ai indiqué i'exislence de marais tourbeux aux époques primaires et montré que ces marais devaient être divisés en deux catégories : Tune, dans laquelle les eaux, à peu près sans écoulement, s'étaient chargées de principes ulmiques et avaicnl déternu'né la production de charbons lignitoïdes; l'autre, exposée à des inondations fréquentes plus favorables au développement des Baclériacées de la houille, qui pouvaient y eommencei' leur œuvre. Aujourd'hui, je viens compléter les observations précédentes et insister sur les analogies et les dift'érences des combustibles tourbeux et houillei'S. Dans des bois d'Aulne de la tourbièie de Louradou (Cantal), on ren- contre fi^équem nient des Slreptothryv'^'^ formés, dans le très jeune âge, de trois arthrospores réunies en étoile à trois rayons. Ces spores, en s'allon- geant, peuvent donner naissance à trois Bacilles qui, en se multipliant et restant soudées en chaînettes, constituent une Ractériacée composée de trois branches, le plus souvent inégales, écartées de i 20 degrés. Cette Bactériacée, désignée sous le nom de S treptotliryx [Gladolhijx) Martyi, se désarticule avec la plus grande facilité quand elle est exposée ;i l'air, d'abord en chaînettes, puis en articles longs de 2(u.5 ; leur membrane mesure Oft. ^. Si les circonstances continuent à être défavorables, le proto- plasme se réimit en deux masses sphéricjues réfringentes, les articles s'étran- glent et se séparent en deux moitiés contenant une arthi'ospore qui mesure ofji. 8. Celles-ci peuvent donner naissance soit à des chaînettes simples, soit à des individus composés de trois branches. Certains bois houillifîés de Commentry et de Saint-Etienne renferment, dans les cellules et les vaisseaux, des organismes semblables à ceux des toui'bières. Sous un grossissement de 55o diamèti'es, on les voit disposés en chaî- nettes ou en articles séparés; leur longueur est de 1 fx. 8 à 2 {x. 5, leur lar- geur de o {x. 5 à o [x. 6. Dans beaucoup d'articles libres ou soudés, le protoplasme s'est rénni en masses sphéri([ues mesurant ofx.ô: il y en a généralement deux; elles peu- vent être considérées connue des arthospores.Si les articles sont séparés, ils ressemblent à des Diplocoques. J'ai donné le nom de Bacillus colletas à cette forme de Bacille. Une autre forme, qui peut être proche parente de celle-ci, se rencontre également dans les bois liouillifiés; les chaînettes sont bifurquées à branches "' Cladotliryx Macé. — 203 — inégales, droites ou arquées; les mesures prises sur un échantillon ont donné, pour la longueur du rameau principal, yf^t. 9, comprenant quatre articles; les deux branches mesurent Cfx. 7 et 'à[x.ù avec quatre et trois ar- ticles. A cet état, cette Bactérie rappelle quelque peu le Streptothryx chro- mogenes de Gasperini en fragments et dont les articles seraient allongés au lieu d'être sphériques. J'ai désigné cette Bactériacée sous le nom de Strep- tothryx anthracis. Les exemples qui précèdent montrent que le hois des tourbières et celui des houillères l'enferment quelquefois des formes bactéi'iennes analogues; ils prouvent en outre que certains bois houillifiés ont dû séjourner quelque temps dans des tourbières placées sur le littoral. La transformation de la cellulose et de ses isomères en tourbe, en lignile, en houille se fait par une élimination de l'hydrogène et de l'oxygène plus grande que la perle de carbone correspondante ; en effet : Pour la cellulose et ses isomères, les rapports du carbone à l'hydrogène et à l'oxygène sont : Pour les lignites : Pour la houille pure: 11 y a donc déshydrogénation et désoxygénation. Il est impossible pour les tourbes et les lignites de représenter par une formule unique les trans- formations éprouvées par les tissus si divers et arrivés à des stades diffé- rents de décomposition. Pour la houille, en choisissant un bois homogène de Gordaïte ou d'/lr- thropiiiis, il est possible, au contraire, d'indiquer au moyen d'une seule formule la transformation de la cellulose en un composé défini G'H^O : (G^H'»07 = 2(G'H^0) + j/t(CH^) + i6(G0^) + 6(H^0). Le produit solide (G'H'^0) représente la houille formée et le cinijuième du poids de la cellulose; les quatre cinquièmes restants sont constitués par du méthane de l'acide carbonique et de l'eau. Une partie de ces produits gazeux ou liquides s'est dégagée, l'autre a été retenue dans la houille par affinité capillaire, ou se trouve logée dans de nombreuses vacuoles ressem- blant à des bulles gazeuses qui auraient été emprisonnées dans une matière visqueuse; la houille qui entoure ces réservoirs microscopiques à grisou renferme les Microcoques et les Bacilles qui lui ont donné naissance. C Q 0=^>8. C 0 r = .1,0. C H=^7 C 0 = 7- — 'JOA — COMPABAISON nES dÉpÔTS DE l'Oi.ICOCÈiSE HSfÉRIEVR D.ISS LE SUD DE LA LlMAGSE ET l'ÎlE DE WlClIT, PAR M. .1. (llliAUD. L'rtude (les formations tertiaires lacustres que je poursuis dans le Pla- teau central m'a permis de reconnaître entre Issoire et Brioude des dépôls calcaires fossilifères qui n'avaient ])as encore éié signalés. Dans cette j'égion, au-dessus de dépôls d'argiles sableuses détritiques reposant sur le granité ou le gneiss, on rencontre des alternances de marnes et de calcaires ren- fermant, suivant les points, des faunes d'eau douce ou des faunes d'eau saumàtre. Parmi les fossiles d'eau douce, IJinnen long'tscaln , L. ncwnhmta, L. stri- gnaa sont sui-tout abondantes. Les couclies saumàlres renferment Pottnnidcs subiiKiiJjarhaccus, Cerilhium pitaïUnn , C. conjumium , Cijrena semistriata. La comparaison de ces faunes avec celles bien connues du bassin pari- sien ne donnait pas des résidtats bien précis. I. hmglscata, en effet, caracté- rise les calcaires de Saint-Ouen, faciès latéral des sables de Beaucliamp. L. slrigosa se rencontre dans les marnes supragypseuses. (les mollusques d'eau douce se letrouvent à Ronzou , près du Puy. I^es Céritlies arrivent jus(]iM'dans les sables de Fontainebleau. En revanche, l'élude paléontologique à laquelle je me suis livré pendant le cours de l'hiver dernier, au laboratoire de paléontologie du Muséum, sous la bienveillante direction des mes e.xcellents maîtres, MM. Albert Gaudi-y et Boule, m'avait conduit à des rapprochements incessants avec les fossdes de l'ile de Wight. Gela m'a décidé à aller examiner sur place les formations iluviomarines oligocènes si développées dans cette région. Les assises ran- gées dans l'Oligocène par les géologues anglais comprennent: i" à la base, la série d'Headon formée par des marnes et des argiles avec des calcaires intercalés; 2" la série de Bembridge avec calcaires et marnes; 3° la série d'Hempstead, composée surtout d'aigiles. J'ai pu reconnaître c£ue la faune d'eau douce de Roazon et du Lembrou se rencontre dans les calcaires d'Headon et surtout dans les calcaires de Bembiidge; les espèces saumàtjes du Plateau central sont les mêmes que celles des marnes de Bembridge. L'identité se poursuit dans les Ituines de Manunifères. Le Musée d'histoire nalurelle de Londres possède, en effet, des colleclions de Mammifères de Konzon et de Bembridge presque identiques. Les calcaires de Bembridge et de Ronzon étant du même âge que le cal- caire de Brie, nous pouvons attribuer à la même époque les calcaires du sud du bassin d'issoire. Ce synchronisme est justifié par les Marsupiaux [)rovenant de ces calcaires que possèdent les galeries de paléontologie du Muséum. Les Marsupiaux caractérisent essentiellement la base de l'Oligo- cène; ils disparaissent, en effet, en France après le Sannoisien. — 205 — Les Mollusques fournissent une caractéristique semblable, sur laquelle je (le'sire attirer l'attention. On connaît, à Touest d'issoire, à Montaigut-le-lîianc. Régnât, des cal- caires remplis de petites Mélanies striées longitudiiiairment, appartenant à la section Slriaklla et localisées aujourd'hui dans les régions chaudes de l'Asie et de l'Afrique. Les Striatelles se rencontrent très abondaniinenl à l'ile de Wight,dans les couches d'Headon, de Bembridge, niélaiig-ées à des Potaniides , des (îyrènes. Partout, dans le Limbouj;;' belge, en Alsace, en Bretagne, dans le bassin du Gard, etc., elles sont localisées dans les assises inférieures de l'Oligocène. Ces coquilles sont donc précieuses, puisqu'elles iixent nettement un niveau paléontologique d'une très grande extension géographique. San DEUX PSIŒDOMORPIIOSES MINÊltALliS , PAR M. A. Lacroix. J. SpHfîNE EN ANATASK. Le s|»liène de Sainte-Marie-aux-Mines (carrière Saint-Philippe) est bien connu des minéralogistes. Il constitue de gros cristaux bruns atteignant |)lus d'un centimètre de plus grande dimension. Ces cristaux sont aplatis grâce à la ])rédominance des faces i''' (m), accompagnées de yj (ooi ), A' (i oo), avec, parfois, m (i lo), o' (102): les raacles /*' ne sont pas très rares. Ces cristaux se rencontrent dans des liions constitués par des feldsj)allis, du ([uartz et du diopside et traversant les cipolins et les gneiss: on les trouve aussi dans les nodules feldspathiijnes englobés dans les cipolins et en partie transformés en une substance onctueuse d'un blanc verdâtre, dt'crite (tar Delesse sous le nom de pyrosclcrile et identifiée par M. Croth a\ec la pscu- dophitc (^pennine presque dépourvue de fer). Alb. Midler a décrit autrefois *'' des pseudomorphoses de sphène en broo- kite, trouvées dans la pyrosclérite; j'ai relaté son observation dans ma Mi- néralogie de la France , sans avoir pu la vérifier, n'ayant pu , à l'époque de ma publication, me procurer un échantillon de ces curieuses pseudonior- |)hoses, introuvables depuis longtenqjs. M. Lesshn, le fils du minéralogiste alsacien , dans la collection duquc;! Alb. Millier avait rencontré le? pseudomor- phoses qu'il a décrites , a bien voulu me remettre deux échantillons fie la collec- tion de son père ; c'est leur étude qui faitl'objet de cette note, lis sont consti- tués par de la pscudophite renfermant plusieurs cristaux de sphène devenus ternes et très tendres. L'un d'eux est en partie recouvert de lamelles d'un (0 Verhandl. Nalurforsck, Gesellsch, Basvl, I, 578, 1^57. — 'i06 — noir bleuâtre très e'clatantes , appliquées sur les faces exte'rieures du splièue ; çà et là, on observe la tranche de lames semblables, noyées au milieu d'une matière blancliâ Ire; elles sont implantées à peu près normalement aux faces dusphène. Dans un autre échantillon , les ci'islaux de sphène sont d'un gris bleu; leui- cassure laisse voir de petits cristaux lamelleux d'un bleu de la- vande pâle , distribués sans ordre. Toutes ces pseudomorphoses sont extrêmement fragiles et tendres, et il suffit de les gratter avec une aiguille pour en détacher une poussière cris- talline, en partie formée [)ar des pioduits micacés et en partie par de petites lames d'un l)leu foncé par transpaience, ne donnant que les réactions clas- siques de l'acide titaniqne ; leur examen au microscope m'a fait voir qu'elles ne sont pas constituées par de la brookite, mais par de Yanatnse. Les cristaux ont, en effet, la forme de lames quadratiques, aplaties suivant la base, dont les angles sont parfois tronqués par une petite facette parallèlement à l'intersection de laquelle se trouvent de fines stries. Dans quelques cas, ces facettes prennent un large dévelo})pement , elles sont alors très striées; fréquemment, comme cela a lieu si souvent dans les cristaux d'anatase, une ou deux de ces facettes sont beaucoup plus déve- li>[)pées que les antres, donnant ainsi aux cristaux un faciès dissymétrique; ces faces striées correspondent certainement à plusieurs octaèdres, les uns extrêmement surl)aissés, les autres, au contraire, assez aigus; il n'y a pas, du reste, possibilité de les mesm-er. Enfin quelques-une> de ces lamelles portent l'indication de dioctaèdres. A côté de ces cristaux lamelleux d'anatase se rencontrent quelques cris- taux très petits , du même minéral , offrant la forme aiguë b'^\ii\) de ceux de rOisans; ils sont colorés en jaune. Au microscope, les lames couchées bien à plat sur p sont monoréfrin- gentes; elles permettent de voir en lumière convei'gente une croix noire (se disloquant un peu parfois) avec signe négatif. Ces caractères optiques sont ceux de l'anatase et ne permettent pas de confondre ce minéral avec la brookite biaxe, optiquement positive et qui, grâce à sa dispersion ('norme, offre en lumière convergente des images si caractéristiques. On peut se demander dès lors si mes échantillons sont bien identiques h ceux étudiés par Millier; cela me paraît probable, étant donnée leur iden- tité d'origine (collection Lesslin) et de caractères extérieurs. Cet auteur n'ap- puie du reste pas sa détennination sur des caractères précis . il se contente de dire : «Les cristaux isolés ont le faciès de ceux de lirookite et j)orlenl de petites troncatures sur leurs ongles. « L'aspect de quelques-uns des cristaux que j'ai étudiés permet d'expliquer la méprise de Millier; dans ceux-ci, en efïet, deux couples seulement de faces octaédriques opposées sont large- ment développées, le second couple de faces octaédriques manque, ou n'est indiqué c(ue par de très petites faceltes. La lame ofïre alors rasp(Ht d'un cristal rhombique, terminée par un pointemenlde 90 degrés et en particulier d un — 207 — cristal de l)rookile aplati suivant h^ et présentant les faces m, c^ (i 9 1 ) et de petites facettes d'un orthodnrae. L'ang-le plan de h\ limite par les faces e,, étant de 98" 16', alors que celui des cristaux d'anatase est rigoureusement de 90 degrés, on comprend qu'un sim|)le examen à la loupe ail pu in- duire Millier en erreur ; il est toutefois singulier (pi'il n'ait pas pensé àl'ana- tase,à la couleur de laquelle il compare sa brookite. H faut reconnaître du l'esté que la structure à ce point lamellaire del'anatase est tout à fait excep- tionnelle et ne parait pas avoir (Hé signalée dans d'autres conditions. h^n résumé, les pseudomorphoses de sphène en brookite n'existent pas; les cristaux de Saiiite-Marie-aux-Mines sont transformés en analase, Une pseudomorphose analogue a été antérieurement décrite par Diller "' dans un granité à hornblende de la Troade. Les cristaux d'analase consti- tuant cette pseudomorphose s'y présentent sous forme d'ortaèdre b\ II. Ilménite en anatase. Les gneiss des environs de Vannes (Gonleau, anse de Salins, etc.) ren- ferment de gros ci'istaux de rutile en totalité ou en partie transformés en ilménite. Von Lasaulx, qui les a décrits ^^\ a signalé l'existence de petits cristaiTX d'anatase à la sm*face d'un de ces cristaux de rutile, sans pouvoir préciseï- les relations mutuelles des deux minéraux. FiG. L Anatase pseudomorpliisanl ilinéiiite (anse de Salins, près Vannes). Lumière naturelle ; grossissement de 60 diamètres. M. de Limur, rinventeiu- de ce gisement, a bien voulu remettre à notre collection l'imique échantillon d'anatase qu'il possédait; j'en ai extrait (') Neues Jahrb. i8S.3, I, 187. (^) Zeihch.f. Kry>^L VIII, ."i/i , i883. _ 208 — (jiiel(|iies lames minces. Dans lune d'elles, ou voit l'analase en cristaux ph"\ aplatis suivant la base, implantés sans oitli-e dans les cavités du rutile ti'ès corrodé; dans une autre préparation, Tanatase olTre le même caractèi-e, mais le lulile est partiellement transformé en ilménite; on peut allii'iuer (jue non seulement 1 anatase est postérieure au rutile, mais encore à rilme'nite aux dépens de laquelle elle s'est certainement formée (tijj-. i). Cette anatase ne s'est donc pas produite directement aux dépens du ru- tile, [)ar paciunoi-phose, ce qui est du reste conforme à ce tpie Ton sait sur l'histoire de ces deux minéraux. Le rutde est, en effet, dans les conditions naturelles , la forme la plus stable de l'oxyde de titane; on connaît des para- morphoses d'anatase et de brookite en rutile , alors que l'inverse n'a jamais été observé. Le rutile s'est d'abord transformé en ilménite, etc'estce dernier minéral qui a été ensuite pseudomorpliisé en amtase, par élimination du fei- et cristallisation de l'acide titanicpie. De semblables transformations d'ilménite en anatase ont été signalées dans quelques roches, mais il est fort probable (pie, dans la plupart des ras, le minéral néogène microscopique, (pii n'a pu être isolé, était en réalité constitue- par i\u sphène. BULLETIN DU MUSÉUM D'HISTOIHE NATURELLE. ANNEE 1900. - N' 5. /lô*^ RKUNION DES NATLIRaVLISÏES DU MUSEUM. '2[) MAI KJOO. IMiKSIDKNCK l)K M. \M;l';in' (iAllDin, ASSKSSKI U Dl UIKKCTKI U DU MUSEUM. M. Li: PiiKsiDKNT dépose sui' le Ijiircaii le ([iiiilririiic l'asciciilc du Bidk'lin pour Tannce i()oo, paru le 'J7 mai; ce l'ascicule coulienl ies comiiiimications faites dans la réunion du 1" mai i()oo. H annonce qu'il a reçu de M. le professeur Ray Lancastkiî, Di- recteur de la section d'histoire naturelle du Hritish Muséum, une lettre dans laquelle ce savant exprime, en son nom personnel cl au nom des Trustées du Britisli Muséum, toute la part qu'ils prennent à la perte que le Muséum d'histoire naturelle de Paris vient d'»*proii- ver dans la personne de son Directeur, M. A. Milne Edwards. H constate ensuite, avec une grande satisfaction, que le iMuséum occu]»e dignement sa place dans l'exposition organisée au (îliam[» de iViars, parle Ministère de l'inslruclion publique. La nombreuse se'rie de puldications envoyée {)ar le Muséum cl <{ui se rapj)orlent à une période de dix années seulement te'moigne, dit-il, de l'activité scientiTupi»; (|ui règne dans cet étahlissenient. .\ii;M'.i;v. - M. I (j — 1>1() — CORRESPONDANCE. M. Alllaud aHuoncp sou prochain départ pour Madagascar, où il espère faire d'abondantes récoltes pour le Muséum. M. Cnillauiiie Grandidier pre'senle la note suivante, sur la con- vention laite entre les Puissances européennes pour la conservation des animaux utiles vivant à VvAul sauvage dans TAlVicpie centrale : Los diverses Puissances ourope'ennes qui possèdent des colonies dans l'Alïicpie centrale, entre le 20° degn' de latitude noj-d et le if degré de latiliido sud, se son!, ce mois-ci, réunies à Londres, sur riiivilation du (iouvernement de la Heine du Royaume-Uni de la (Irande-Rretagne et d'Ir- lande, pour s'entendre sur les moyens d'empêcher le massacre sans con- trôle et d'assurer la conservation des diverses espèces animales utiles à l'homme, ou inoffensives, (pii vivent à l'état sauvage dnns cette zone. M Ringer, le célèbre explorateur du Sénégal et do Soudan, directeur au Ministère des colonies, a représenté la France à ce Congrès, et il m'a chargé de donner connaissance à la réunion des naturalistes du Muséum des dispositions adoptées dans la Convention qui vient d'être signée le 17 mai dernier, par les plénipotentiaires des Elats inléressés, dispositions qu'il est important de signaler aux voyageurs zoologisles : 1" Il osl . à l'avenir, interdit de chasser et de tuer les Vautours, les Oi- seauN-Si'crétaires , les Hiboux et les Pique-Rœufs ( Buphagm) à cause de leur utilité, et les Girafes, les (Jorilles , les Cliimpanzés, les Zèbres des mon- tagnes, les Anes sauvages, les Gnous à queue blanche (Connochœtes gnu), les h]lans et les petits Hippopotames de Libéria, à cause de leur rareté et du danger de leur disparition, ainsi, du reste, que tous les autres animaux que chatpie gouvernement local jugera nécessaire de protéger pour des raisons analogues: •ï' Il est interdit de chasser et de tuer, tant qu'ils ne sont pas adultes, les l']lé|)liants,les Rhinocéros , les Hippopotames, les Zèbres autres (pie ceux \is('s au paragi'aphe précédeol , les Ruilles, les Antilopes et les (iazelles (notamment les Hubulis , Davudlsciis , ConnocJmles , (Irphdlopkus , Orcntra- giis, Oiibia, Uapkiccros, i\csolragm, Mnd(M/ut( , ('obus, Cjcroic/ipni , Pclm, /Kpi/ccros, Anlidorcas, Gazclla, Aminodorcas , Lilhocmnius , Dovcoboiigus , Oiipr, Addax, Hippolrtigus, Taurolragus , StiX'psicerus , Tmgclaphus) . et les Ibex. H n'est pas non plus permis de chasser et de tuer les femelles de ces divers animaux lorsqu'elles sont accompagnées de leurs petits, et il est rccoMuiiaudé d'exiler de tuer toute femelle, autant qu'elle peut être recou- — 1>11 — mie, à l'exception de celles des animaux nuisii)les vis(^s au paragraphe lo. Ordre est aussi donné de ne chasser et tuer qu"(;ii nombre restreint les jeimes mâles. Des peines sévères seront édictées contre tous ceux qui tue- ront de jeu lu's Eléphants; toute défense pesant moins de 5 kilogranunes sera confisquée; 3° Il est aussi recommandé de ne chasser et tuer qu'en nombre restreint les divers Sangliers, les Colobes et les Singes à fourrure, les Fourmiliers {Orycteropus) , les Dugongs (Halicore), les petits Félins, les Servals, les (îué[)arils [Cynœlurus), les Chacals, les Faux-Loups (Profcles). les pelils Singes, les Autruches, les Marabouts , les Aigrettes, les Outardes, lesFran- colins, Pintades et autre gibier à plumes, les grands Chélouiens. On |)roii(lra les mesures propres à assurer la protection des œufs d'Autruche: A" 11 est convenu qu'on organisera autant que ])ossible des Réserves ou assez grands territoires ayant toutes les qualités l'cquises au point de vue de la nourriture et de l'eau, et, si faire se peut, du sel, pour la conser\a- vation et la reproduction des animaux sauvages, dans lesquelles il sera prohibé de chasser, capturer ou tuer aucun animal vivant à l'état sauvage, sauf ceux qui seront spécialement exceptés par l'autorité locale; 5° On fermera la chasse à certaines saisons pour favoriser l'élevage des petits : 6" Personne ne pourra chasser sans être pourvu d'un permis délivi-é parle Gouvernement local, révocable en cas d'infraction aux dispositions précédentes ; 7" On restreindra autant que possible l'usage des filets et trappes pour capturer les animaux et l'emploi d'explosifs ou de poison pour prendre le poisson est formellement prohibé; 8° On établira des droits d'exportation sur les cuirs et peaux de Girafe , d'Antilope, de Zèbre, de Rhinocéros et d'Hippopotame, ainsi que sur les cornes de lUiinocéros et d'Antilope et sur les dents d'Hippopotame; 9" On prendra des mesures pour empêcher la ti-ansmission des maladies contagieuses des animaux domestiques ou animaux sauvages; 10° On prendra aussi les mesures propres h réduire le nombre des IJoiis. Léopards, Hyènes, Chiens chasseurs {Lycaon pictus). Loutres, Cynocéphales et tous Singes nuisibles, des grands Oiseaux de proie autres ([ue ceux spécifiés au paragraphe |)remier, des Crocodiles, des Pythons et des Serpents venimeux. On encouragera la destruction des œufs de Croco- diles et de Serpents. Les principes posés dans les paragraphes précédents ]>ourront néan- moins être l'objet de dérogations, soit en vue de permettre la récolte de spécimens pour les musées et jardins zoologiques ou dans tout aiitre but scientifique, soit dans un intérêt d'administration. Les Parties contractantes se sont engagées à favoriser, autant que pos- sible, la domestication du Zèbre, de l'Eléphant, de l'Antriiche. rlr. i(). — Jli — Celle conveiilion ae'lé conclue pour quinze années el reslera en vigueur, par lacile reconduclion , laiil qu'aucune des Puissances ne la dénoncera, et celle dénoncialion n'aura d'effel qu'à son égard. Sans des lois prolecliices. les animaux vivant à l'état sauvage dans l'Afrique eussent certainement disparu à bref délai. On ne peut donc (pi'élre reconnaissants aux Gonvernements qui possèdent des colonies flans ce con- lincnl, d'avoir pris des mesures pour enrayer celle dispai-ilion , fort regret- laide à I ou s égards et nuisible non seulement à la science, mais aussi au conuuei'ce. M. VoiLLOT a envoyé au laboratoire d'Analuniie coniparée du Muséum le squelette complet d'une femelle d'Eléphant d'Afrique (^Elephas africoims). M. (ii;\v, actuellcuieul eu mission dans la (iiiyane. a adressé au UM'iiie laboratoire un fœtus de Sarigue et des Cbiropli'ics. inàles cl femelles. Quelques femelles sont en e'tat de gestation. M. Eugène Poisso\ a fait don à la iMénageric duii Cbimpan/.é cl il a raj)porté de son dernier voyage un Kinkajou {(lermk'ptes ciuidt- volvulus), offert au Muséum par M. Godefroy Leiîkuk. M. UitANDOA, conseiller d'adminisiration, a donné à la MiMiaPcrie un Mangouste [Hei-pcsles major) et un Perenoptère (A^foy^/z^'oy/ jiilrahis). M. Hézaurk, consul général à Siani , a donné une jeune Tigresse. MM. pMiwiTct Hi.oNDKT. UH Cercopi tbè(|ue nocturne (Ccrcop/VAcr//,* )i ici il tins). — '2\: > Parmi les animaux ((iii soiil iirs à ia Ménagei'ic durani le mois (TaM'il et (le mai 1900. on |)('iil cilci-: un Makimonf>oz. un Porc- lipir. sept Cliarals. une Antilope P)ultal(' cl un Lama nuUe. M. B. PiKXALiLT (lé[)o.se sur le hureau. pour ia Bil)iiotliè(|U(' : 1" hn fascicule intitulé: Conslfléivlions iiomwllcs sur les towhcs cl les houilles ; 9" Un mémoire sui- les Mkroorgan'mnes des combustibles fossiles, accompagné du 11 allas renfermant Qi planches en pliototv[)ie. M.PaulLABBÉ.qui a e'te'cliar<;é d'une mission à file de Saklialine. donne un aperçu de la situation et de la nalure du pa\s (|u"il a \isilé. el de la population (|ui s'v trouve: L'île de Sakhaline, dit-il , est situe'e au nord du Japon cl séparf^e do la re'gion de 1" \niom- par la mer de Tarlarie. Sa superficie est «'gale ;i peu près au cinquième delà France; sa longueur est d'environ 1,000 kilo- mètres, sa largeur varie entre 9.^ et 900. fiCs trois quarts de llle sont occupés par des forets pres([ne inipéné- Irahles: les vallées. 1res ('Iroites, sont très fertiles, mais les inondations y soiil fréquentes et la Itelle saison dure si peu, que les céréales ani\eiil rarement à maturité. L'ile sert de colonie pénitentiaire et f on consacre à ragricnilure les forces des condamnés , qu'on emploierait peut-être plus avantageusement dans les charbonnages, dans les mines, ou aux soiu-ces de naphte, nombreuses dans le bassin inférieur de la Time, Les résultats obtenus par les Russes font douter du caractère moralisateur de la transj)orlation. La grande richesse de Sakhaline consiste dans les produits de la chasse et de la pèche: c'est la pêcle surtout qui fait vivre les populations sauvages de file. Ces populations se composent de Ghiliaks, d'Aïnos, de Toungouses et d'Orolchones. Les (îhiliaks et les \ïnos sont les plus nombreux. Les Orotchoues, devenus orthodoxes, vivent de (liasse et de pèche sur la côte orientale. Les Toungouses s'occupent de l'élevage des Rennes. M. Paul Labbé a tour à tour vécu chez les (îhiliaks et chez les Ainos. s'occupanl à la fois d'ethnographie et d'anthropologie. Le type, le carac- tère, les habiludes de ces popnlaiions sont restés beaucoup plus purs, beaucoup plus iirimitifs que ceux des (ibiliaks de 1" Amour qu'ont IoucIk's — 21 'i — les inlliioiicos russe el chinoise, el (|iio ceux de-; Aïnos de Tilo de Yeso, transformés par les Japonais. M. Paul Labbé rapporte de son séjoin' au milieu de ces peuples, des colleclioiis, des pliotogra|)hies, des listes de mensm-alions, des documents de genre divers. Les Aïnos forment évidemment une race à part au milieu des autres populations dExlrénie-Orient, et le voyagem- a obtenu souvent des men- surations très semblables chez les Aïnos et les prisonniers pelits-russiens de la colonie. L'orateur a termind sa communication en racontant la cé'ëmonie la plus typique des Aïnos, la fêle de l'Ours ([u'on immole et qu'on envoie comme messager aux Dieux, pour obtenir de ces derniers des Poissons en été et des Zibelines en hiver, M. Paul LvBBÉ a fait projeter sur le lal)leau de Ixdles |)liolo- <>ra[)liie.s représentant des types des liabilanls de Sakhaline: Baclikirs et Kirghizes, (Ibiliaks el Aïnos. M. Aug. CiiRVVLiKi! a ensiiilc rendu compte (le sa mission scien- lili(|ue ( 1898-1 900) à tra\<'rs rAfri(|ue occidentale française et a dépeint rasjieci , la eonfiguralion du soi. la vége'tation du pays qu'il a traversés, en faisant projeter sur le tableau diverses ])boto- grapbies re|)résentant des paysages et des types d'indigènes. Ou trouvera jdus loin la |>artie de sa communication ndalive à la botaniciue. COMMUmCATIONS. Note sur. des ossements d^hsimaux disparus, rnOVESAST o'AMBOLISATnÀ, Sun la cote sud-est de MADAdlSCAn. PAR M. Guillaume (tranoidieu. Le Muséum vient de recevoir de Madagascar une intéressante collection d'ossements d'animaux aujourd'hui presque tous disparus; ils proviennent des fouilles effectuées par M. Bastard dans les marais d'Ambolisati'a , qui sont situés à •% kilomètres environ au nord deTulear, sur la côte sud-ouest — i>15 — do l'ile.Gc gisement, découverl en i 808 par M. A. Grandidier, a été depuis lors oxpioité avec succès par tous les naltualistes qui ont passé dans cette localité. Ce nouvel envoi comprend un grand nombre d'espèces de Mammifères ; les Lémuriens disparus surtout y sont abondants et leurs ossements très intéressants parce qu'ils complètent et confirment les diagnoses que M. H. Filliol,M. Forsyth Major et moi, nous avons faites des représentants de cette faune bizarre, aujourd'hui totalement éteinte, quoiqu'elle ait été con- temporaine de l'Homme à une époque relativement récente. LÉMURIENS. — G. Lemlr. — Lcmur insigtm (H. F.), représenté par deux humérus en bon état de conservation, l'un ap[)artenanl à un individu très jeune, l'aulre à un adulte; ce dernier est légèrement plus coiu-t ([ue riKunérus du type de l'espèce, mais ce nest là vraisemblablement ({u'uiie différence sexuelle ou individuelle. Lemur intenneiUus (H. F.), représenté par le maxillaire inférieur gauche portant seulement la deuxième prémolaire. On doit probablement aussi rattacher î\ celte ('S[)èct' la partie postérieure d'un crâne comprenant les frontaux, les pariétaux, les temporaux, locci- pital et la base conq^iète tout à fait intacte, ("etle magnifique pièce, dont la conservation est parfaite, ne porte pas malheureusement les maxillaires, qui, dans les circonstances actuelles, auraient seuls permis une déteimi- nation absolument certaine. Dimensions : largeur maxima du crâne h la naissance postérifuro de l'arcade zygomatique, o m. o/i8 ; largeur derrière l'arcade orbitaire. o m. 09(). Distance entre la suture des os frontaux et des nasaux et le bord inférieur du trou occipital, om.070; distance entre les bords externes des caisses tympaniques, o m. 0/11: (listance entre les bords externes des apopliyses, om. 00 9. G. DixoLEMi p. 'H. F.). — Dinolemur Gretei (H. F.), représenté par un fémur complet, dont on ne connaissait jusqu'ici que l'extrémité inférieure; cet os est relativement court, fort, moins aplati que les fémurs de Megala- dapis ; ses dimensions caractéristiques sont : longueur totale entre le sommet de la tète et le bas du condyle du même coté, o m. 17.S ; largeur à la hauteur de la base du grand Irochauter, o m. 0 -îo ; largeur ininima, o m. o 1 par dciiv fragments du maxillaire inférieur, l'un du côt(' droit por- tant les trois dernières molaires et la nioili(' de la |)i ('molaire, l'autre du cù[r <;auche ne portant cjue les deux dernières molaires. Toutes ces dents sont très us('es et appartenaient à des animaux fort àg('s. Cette mâchoire, pai- son aspect g('n<''ral. par la disposition du maxillaii'c et parla conlormalion des tubercules des dents, est seirdtlahie à celle du Propillwcua l'rricdu.ri, mais la taille en est beaucoup plus gi-ande (les dents sont près de deux fois et demie plus longues) et ([uelqnes autres diff(''rences conlirment le genre Pafœopropitheciis. (j. Me(;aladapis (F. M.). — Megaladapis inadagascarimsis [V M.) . repré- senté par (lilférenls os des membres cl , en particulier, par un fi'inur et les extrémités d'un cidntus et d'un tibia. \}n crâne, dont il n'existe que la partie postérieure, doit aussi être ra|)- port(' au gein-e Megalddapk : mais une dilVérence assez sensible dans la hauteur de l'occipital enqx'che de la ranger ])armi les M.viadagascaricnsis, sans cependant (ju'il y ait une différence spécifique assez nette pour auto- riser une description. G. Archeolemur (fl. F.). — Ce genre est représenté par un grand iioiid)re d'os et, en particulier, par une série d'humérus (pii dilféi-enl entre eux par des caractères d(> taille assez sensibles, quoique ne pouvant être tixés spécili([uement d'après les documents que nous avons. liNSP]GTIV()l(RS. — Ils ne sont représentés que par des ossements de Ccnlo/es ccaudalm. C'est l'espèce encore vivante actuellement, qui est lé- — 217 — pandue dans I île enlièi'o: on a du rfsle Irouvé des débris de cel animal dans tous les g-isenients iialéontologiques explorés jusqu'à ce joui-. CARNASSIEPiS. — G. Cams. — Ce genre est représenté par de nom- breux débris de Chiens, de tous les Ages; c'est probablement le même animal que le Chien actuel, qui vit à l'état sauvage sur tonte la côte ouest de Ma- dagascar. Les documents ostéologiques ne permettent pas du moins de l'en distinguer. G. Crvptoprocta. — Crtjptoprocta feroœ , représenté par de nondjreux os des mendtres et par des fragments de mâchoires. PACHYDERMES. — G. Hippopotamds. — //. Lemetki{\. G.) et //. kpto- rijnchns (A. G et H. F.). Ces deux espèces sont représentées par de 1res nom- breux débris de toutes sortes, quoique M. Bastard n'ait envoyé (pie les pièces intéressantes soit par leur petite taille (péronés, phalanges, os du carpe et du tarse, vertèbres caudales) et par suite rares dans les collections, soit par leur bon état de conservation. RUMINANTS. — G. Bos. — Uos uKulagascariemis. Cet animal est h^ même que le Bœuf à bosse qui est actuellement domestiqui' par les indigènes, el que ceux-ci élèvent en grands troupeaux dans route la région. OISEAUX, — G.^pvoRXis. — Mjyijnrnk w^ens, fragmenis du bassin . un fénun' el des verlèbres dorsales. .Spynruis ma.viinus : des tibias, dont deux portent des Irons ronds. 1res nets, de i à 2 centimètres de diamètre, et certainement faits de main d'homme sur les os frais, avec un instrument coupant. Les indigènes, in- terrogés par M. Bastard sur l'origine de ces trous, n'ont donné que des ex]>li- cations invraisemblaldes. La raison de ces perforations et l'usage que Ifs contemporains des .'Epi/omis ont pu faire de ces os ainsi troués sont encore inexpliqués. A celte même espèce, il faut rapporter aussi une magniliciue série de vertèbres sacrées .. soudées entre elles par une gaine osseuse qui enveloppe leur partie ventrale, sans cej)endant intéresser le corps de la vertèbre elle-même. Quoique beaucoup d'Oiseaux aient ainsi des vertèbres sacrées plus ou moins réunies entre elles, il est, je crois, peu d'exemples de soudures aussi complètes que celle que présente ce curieux document. Une autre série de vertèbres de taille moindre et appartenant proba- blement à une petite espèce iVMpynrrm présente la même [)articularilé anatomique et est aussi en parfait état de conservation. (i. Cfatrorms. — Les Cenirortiis, ainsi que d'autres genres voisins d'Oi- seaux d'eau, sont repi'ésenl(''s par beaucoup d'ossements des mendires. — 218 — REPTILES. — Crocodilus robuslus, l'espèce encore vivante acluelleihenl dans les lacs el les marais du centre de Madagascar, représentée par des plaques nuchales, des fragments de crâne et des os des mendjres. Trstitdo Grandidieri. — Cette Tortue de 1res grande taille, dont des cara- paces enlières ont déjà été rapportées de la même localilf", n'est repi'ésenléc dans cet envoi que par des fragments de sa carapace el quelques humérus et fémurs. Tesimlo radiala. — Tortue de taille bien inférieure à la préc(>dente; les débris trouvés peuvent provenir d'individus morts l'écemment, car cette espèce est très commune dans toutes les plaines calcaires de le région. Note sun une particulabitÉ de conformatiois t>e i\ patte CHEZ LES MAyCHOTS, PAR M, E. OuSTALET. En 1899, le Muséum a acquis la dépouille d'un \Iancliot «pii avait ligur*', de son vivant, au nombre des Oiseaux exhibés dans rétablissement dit du Pôle Nord. Ce Manchot ne venait pourtant point du pôle Nord, tant s'en l'aul; il était originaire des régions australes, probablement des Falkland ou de l'île keiguelen. et appartenait à l'espèce (pii a été appelée d'abord Manchot paf ou, par Sonnerat ''^ ensuite Aptenodyles papua , par Forster'", plus tard encore Aptenodyles lœniala, par Peale '^'. C'est le Pygosci'îis pnpua ou P. tœniata des auteurs modernes ^^l Ce dernier nom, Pygvscelis lœnùiUi , quoique n'ayant pas la priorité, me paraît devoir être préféré, parce que le premier consacrerait une erreur primitivement commise dans l'indication de l'habitat de l'espèce. Le Pygoscelis papua, en effet, n'habite pas la Nou- velle-Guinée, mais bien, comme je le disais tout à l'heure, les Falkland ou Malouines, la Géorgie du Sud, l'ile Marion, Kerguelen, l'île Ci-ozet, l'île lleard, l'île Macquerie, l'île Paulet, l'île Dundee et l'ile Stewart "''. C'est Sonnerat, le premier, qui a induit en erreur les naturalistes en al- O Voyante à la Nouvelle- Guinée , 1776, p. 181 ol pi. GXV. '^) Conimentcitinnes ijottmgmses , 17S1, t. III, p. j/io, pi. III. (^) ZooL U. St. ExfL, Eœped., Bmls, i8i8, p. 96/1. (*) 0. GiiANT, Cat. Birds Biit. Muséum, 1898, f. XXVI, p. G3i. '-''> 0. Grant, hw. cit., ot A. MiLNK Edwards, Faune des régiom australes, Aiiit. lies Se. Mil.; ZooL, 1879-1880, 6" série, t. IX, arl. 11" /i , p. 5(5, ot Bibl. dés l taules- Et ades, Se. uat. , t. XXXI, art. n" '1, p. 59. — 519 — li-ibuatU rOiseaii ;i la fauno do la Papoiiasie. Dans son Vnijage à la Noiirrllr- Giiinée^^\ après avoir consacré quelques pages aux caractères extérieurs et aux mœurs des Manchots (pii habitent, dit-il. les Indes et l'Américpie, il dctnne la description de trois Manchots, qu'il (h'signe sous les noms de Mmi- chol de la Nouvcllr-Giiiiiée , de Mancliot à collier de la Noui^elle-Gtiinéo cl de Mancliol papou. On pourrait croire qu'il a observé et dessiné ces Oiseaux d'après nature, car les trois planches qui les représentent sont signées de son nom : Somcnit del. Et cependant, en feuilletant une collection de des- sins et de manuscrits qui sont conserv('s à la Bildiothèque du Muséum, et qui forment la liasse Connnerson, liasse qui m'a déjà fourni des documents intéressants sur la faune des îles Mascareignes ^"', j'ai trouvé trois dessins dont deux sont signés Jossigny, et d'après lesquels les trois planches de Manchots des Voyagea de Sonnerat ont été évidenunent exéculi-es. C'est à peine si, du dessin à la gravure, la pose des ailes a éti' modifiée; tout le reste concorde admirablement. Or, si des trois dessins il en est un, celui qui n'est pas signé et qui est d'une exécution bien inférieure, qu'il est impossilile de rapporter au Man- chot du (Àip, au Spheniscus dcmersits, quoiqu'il porte cette indication ma- nuscrite : Pin/fouin du Cap, d'une écriture qui n'est pas celle de Commer- son, les deux autres planches représentent, sans aucun doute possible, l'une le Manchot de la Nouvelle-Guinée de Sonnerat '^\ ou Manchot des îles Malouines de Daubenton(*\ ou Apicnodyles palachonica de Forster^^'; l'autre, le Manchot papou de Sonnerat ou Pygoscelis papua ou P. tœniata. Dans son Catalogue des Jmpennes du British Muséum, M. 0, Grant était du reste arrivé exactement aux mêmes conclusions pai* l'examen des planches de l'ouvrage de Sonnerat'*"". Comme moi, il n'avait pu rapporter ni au .S'/)//c- niscus demersus, ni même à aucune autre espèce actuellement coniuie du groupe des Manchots, le M««c//o^ à collier de la Nouvelle-Guinée'' ' : comme (') P. 5 7S et siiiv. (-) Bull, du Muséum, 1896, i. II, p. -iao. (■■'' Voyage à la Nouvelle-Guinée , p. 180, pi. 11 3. (■') Planches enlumméen , X, p. 56 (n° 975). '"•) Commentatioiies i(otiitigc»Hes , 1781 , t. III, pi. II. <'') 0. Grant, Cal. liirds Brit. Muséum, l. XXVI, p. (ia/i, 0^37, ().'5t. Voii' aussi A. MiLNE Edwards, loc. cil. — M. Grant luit remarquei, avec raison, à propos lin Manchot à collier de la Nouvelle-Guinée décrit i-l fitjiiré par Sonnerat, que cet Oiseau est indique cojnine ayant un espace dénudé, d'un rouge sang, autour de l'œil, caractère que n'offre aucune espèce de Manchot actuellement comme, mais qui existe chez les Cormorans. La même particularité est signalée aussi par Forsler dans son Aptenodytes lorquata. (') L'indication erronée relative à l'habitai des Manchots n'est, du reste, })as la seule faute de ce genre qu'on relève dans l'ouvrage de Sonnerat. N'indiqne-t-il pas le Secrétaire {Sevpentarius secretarius) comme se trouvant non seulement aux Philippines! mais en Afri(jue. (Fo'/«/;'.' '' la ^ ouvelle- Guinée , p. 87.) — 220 — moi, il n'avait pas hésitr à assiniilei- lo Mtmchol de la J^nuvelle-Guince à \' Aplenodijtes patnchouica (ou mieux patagonica) et le Maiichol papou on Pygoscelis papua ou tœiilata. En résumé, sur trois Manchots que Sonnerat l'ait venir de la Nouvelle- (iuinée, terre dont les rivages ne sont fréquentés d'ailleurs, on le sait posi- tivement, par aucune espèce de ce groupe, il y en a deux au moins qui sont originaires soit des régions antarctiques du Nouveau-Monde, soit de quelques îles perdues de l'océan Indien. Comment Sonnerat a-l-il pu en avoir con- naissance? il est certain tout d'abord qu'il n"a |)U les observer dans le cours de son voyage de l'Ile de France à la Nouvelle-duinée. Il est probable même qu'il ne les a jamais vus vivants et cpi'il les a décrits et figurés soit d'après les spécimens rapportés j)ar Philibert Oommerson, soit sim- plement d'après les documents recueillis par ce voyageur et d'après les dessins exécutés par Jossigny. Comme j'ai eu l'oc-asion de le dire ailleurs, (jommerson a accompagné Mougainville pendant mie grande partie de son voyage autoui- du monde, et s'il n'a pu, par suile d'avaries survenues au bâtiment qu'il montait, rejoindre cet illustre navigateur qu'après (|ue ce derniei- avait quitté les Malouines, il a effectué avec lui la traversée du dé- tittit de Magellan, et il a pu se procurer des Oiseaux habitant les régions antarctiques de l'Amérique, j)robablement même des Oiseaux des Malouines. Le dessinateur Jossigny, qui faisait également partie de l'expédition, a pu ('gaiement exécuter, soit d'après le vivant, soit d'après des spécimens pré- parés, des croquis de Manchots. Ces notes et ces croquis, après la mort rie Gommerson, ont dii être mis entre les mains de Sonnerat, soit h l'île de France oii ce voyageur- avait été le collaborateur de (lommerson, soit à Paris où les documents et les collections de l'infortuné voyageur arrivèrent en 1774 et où Sonnerat publia son Voyage à la Nottiielle-Guiiiée. Ils ont ))u se trouver ainsi mélangés avec les matériaux qui avaient été réunis par Sonnerat lui-même, et on s'expliquerait ainsi (pie ce dernier les ait publiés dans les siens, de la meilleure foi du monde. Toutefois il est dillicile de comprendre que, dans ce cas, Sonnerat n'ait pas distingué ses propres dessins de ceux de Jossigny et qu'il se soit attribué ces derniers. Dans la figure du Manchot papou qu'il a publiée et qui n'est, à mon avis, qu'nne reproduction assez maladroite de la figure originale de Jossigny. Sonnerat a modifié à tort certains détails : il a réduit la longueur de la bande claire qui est située en arrière de fœil et ipii, dans le dessin de Jossi- gny, s'étend jusqu'à l'orbite; en changeant la position des ailes, il n"a plus laissé voir sur la face infimeure de l'une des ailes,que Jossigny avait montrées étendues, une tache apicale foncée: enfin il a supprimé sur le bord interne de chacune des pattes une membrane eaucoup plus grande extension chez le Pi/gos- cc/i-s antartica oii elle forme un lobe arrondi comme chez le Pijgoscelispapna ou lœninta. Si elle n'a pas été reconnue, c'est que les naturalistes n'ont eu d'ordinaire sous les yeux que des dépouilles sur lestpielies elle était recro- ([uevillée. (Jette membrane présente un certain intérêt au point de vue morpho- logique. Elle parait représenter en ellét une portion de la membrane beau- coup plus étendue qui rattache le pointeau second doigt chez les Tofipalmes ^'^ \oir uolaaiiuent les lijjure-i de Splieniscus deinersus, de .S);/(. magdlaincus , (VHudijptc's chrysolophiis et d'/i. chrysocome , publiés dans le Voyage of II. M. S. ClioIlcHjfer, Znnlùgy, t. II, 1881, Aves, pi. XWIl à XXX incl., la llgui'e de Sphe- niscns IIiunhoNti , publiée dans les Proccedings Zool. Suciely Loiidon (1879, p. 7) et exécutée d'après un individu vivant au Zonhgical Gardons, etc. (^) PI. I. •'' Voyage of II. M. S. Challpiiger, Zoology , t. IV, i8 ta Sociélf do jjcojfrapliie, iSgo, 11" 1 , p. 7). — 223 — M. Charles Michel, M. Potier, M. JJailholiii et des chasseurs iiuligèiies, et (loiil les dépouilles furent préparées par M. Potter et M. Michel. Ce dernier, à son retour en France, s'empressa de les remettre au Muséum, en son nom et au nom de M. Potter qui, au moment où la mission avait du repreniiui jaunàlrc — IJoiui'. i2. NliOPiniOiV PlîRCNOPTIiUUS. Vu individu. — Adigat. I). HvLiAKTUS vociFEii (Dand.j. /(. NlSAETUS BELLIOOSUS (Daud.). Cette espèce a été rencontrée conununi'tncni . ii pai'lii- de la Didcssa. allluentduNil Bleu. T). Spizaetus occiPiTALis (Daud.). D.nix spécimens , tués l'un à Leka, en face de lîimiv. ra;;lii' dans la \;d- [(■e de la Didessa. G. BuTEO AUGiuî (Biipp.j. (Quatre individus tués à Bouré, à Leka, et dans la \alli''c de l'Onio, siu' les bords du lac Uodolphe. 7. CeRCHNEIS TINNUNCULA ( L. ). Deux spécimens. — Immero, sur la rive droite du liai'o. 8. Melierav pol^zomis (Biipp.). Deux s[)écimens. — Rives t\\i l'aro. D. PoLVIiOROIDES TVPIC.OS (Sniilli). l n spécinien. — Bouré. U). MlLNLS /EliVPTlDS (Cm, ). (hiaire individus de celte <'spèc(! hès c(uiinnuic ont été obtenus à IJouré fl il Tchara, dans la vallée de la Didessa. 1 i . BuBo ciiNERAscEXS ( Guér. ). Deux spécimens. — Bouré. 1::^. Melaxobucco AitvssiMcus (i^alli.). Lu spécimen. — Immero. ^'' Voir (Joiiijtics fcniliis (fps nrfUireH de lu SoàcUuh (ji'jiirriipJuc , iS()() , i/' 1 , p. 1 G. 2 2 A \o. MelAiNobucco ^ouatorialis (Sheliey). l)('ii\s[H'cinieiis. — Boiiré, i,(Joo mètres fralliluclv, «'l lives du Baio. l 'r. Centropus monachus ( lUipp.). (lu individu. — Immero, 65o iiiôti-os (raltiliidc. 15. TtIRACUS LEDCOTIS (Rii[)|1. ). Deux spécimens. — Borné. IG. GOLIUS LEUCOTIS (Uiipp.). Un spécimen. — Bouré. 17. BvCANISTES CRISTATUS (Hïipp.). (Quatre individus. — Bouré. 18. LOPIIOCEROS MELANOLENCUS (Licill. ). Un spécimen. — Bouré. ]'.). liOriIOCEROS MASUTUS (U.). Dcuv individus, tués Tun dans la xalli-c de la Uidessa, laulrr prés d" Anna, cnlre celle rivière e( la plaine. :20. (Ikuw-e uudis (L.). Trois spécimens. — Bords du Baio. 21. Halcyon sëmicoerui.ea (Forsl.). Quatre spécimens. — Bords du Baio. 22. MeROI'S PERSICIS (Pall. ). Un spécimen. — Immero, sur la livc droilc i\[\ IJaio. 23. MeROI>S ALBICOLLIS ( \'.). Un individu. \eux l'ouges. -;— Bouré. 24. Merops (Mrarn'OPiiAGDS ) cvANOsTicriis ( (Itili.V Deux spécimens. — Boids du Bai-o. 25. Merops (\Ielitïopii\(;ijs) Bullocki (V.). Deux spécimens. — lunnero. 2G. CoR4(;r\s ABvssiMcus (Bodd.). Deux spécimens. 27. EURVSTOMIIS AFER (lialll.). Deux spécimens. — Bouré. 28. Nectuunia tacazze (Slanl.). Un individu. Yeux bruns. — Bouié. 29. TUROIJS ABVSSIiNICLS ((lUl.). Un spécimen. — Bouré. 'M). ClSTICOl.A r.OBLSlA l^lliipjl.j. — 225 — ."Vl. PvciNOMOïUS ARSiNOE (Heiiipr. et Ehr.). '•):î. CuATEKOpas LEucopvGios (Ri'ipp.). Trois individus. Yeux rouge cerise. — Boun-. .').'). COSSVPHA (BeSSORNIs) SEMUtUKA ( Riïpp. ). Un individu. Yeux bruns. — Bouré. .')'l. PsALIDOPROCNE PRISTOPTERA (Riipp. ), Un individu. Yeux noirs. — Bourë. o5. Terpsu'hom': cristata (Gm.). Deux individus. Février 1898. — Bouré. 3G. Platvstira albifrons (SharpeV Femelle. Yeux bruns. — Bonn*. 'M. Hradyornis'Chocolatina (Bi'ipp.). 1)8. Bichanga atra var. assimilis (BecbsL). Un spécimen. — Inimero. o9. Lamcs iiaMERALis (Stanl.). Trois individus. Veux brun jaunàli-f. — I)our<'. /|(). Dryoscopijs /ETiuoPicrs (Gm. ). Un spécimen. — Bouré. '1 1 . Bocagia Potteri n. sp. I u individu. \cu\ i-ouges. — Boun-. Bocajfia Polleri Ji. sp. B. miiuil.r' iifliiiis, sed cucullo oiiuiiiio iii{jii), siipt'i'- cilils albis carenle, dor.-o nijjro iiiaculalo el scapiiHs uiiiroloribiis, nifis, distiu- {juenda. Uoiin-. lot., o"',i 9."); long, ake, o"'o79 : caïuUc, o"',o79: roslri (culm.), o"',oi9; loi'si , o"',0'?'i. CiOlle espace vaiiabii' ;ip|i-26 — fauve clair: les diinensioiis sont aussi à peu près les luèuies, mais, comme riiiili(pi<' la «liajjuose, la IL Polteri se dislingue de la IL miniila par l'absence de raie soiircilière claire et de taches noires sur les scapulaires, et de la 7). Aiichicld' par la présence de larges taches longitudinales noires sur le dos. D'après Shelley ''\ la B. Anchietne s'ëtend à travers le continent africain depuis l'Angola jusqu'à Zanzibar et à Lamu (,ï]quatoria) et la />'. minuta du Congo cl de la côte d'Or à la région du Haut M Blanc. La B. Potleri paiait occuper dans l'est une région circonscrite. Peut-être est à cette iorme cpie se rapportant quelques spécimens du Haul-Nil attribués à />'. iiiinuia. un. Lammuis i:nwiir,o(;ASTi:R 1 C/i'elsclun.). Un spécimen. — Immero. /|3. PASSliU SWAINSOM (l{iip[».). Un spécimen. — Boujv'. hh. Slîr.lNDS STRIOI.ATUS ( Hlipp. ). Un spécimen. — Bouré. /l5. ViDLA l>r.lNCU>ALlS (U. ). Vin individu. Yeux brun jaune sombre. — Bonn'. /i6. Pentiiktriv laticauda (Liclit. ). Un individu. Yeu\ brims. — Bouré. hl . llROBUACinA l'iioKisicKA \Aii. Tr.wKusu (Salvad. ). Un individu. Yenx biun jaune. — Bouré. /l8. PvilOMELANA FlUKDEKlCHSEM (Fïsch. et Rcich. ). Un individu. Yeux brun jaune. — Bouré. 'l9. Hi;ri:i>ai>iiAXTES Guerim (Lah'.) ou Baolaekciit (V.). Un individu. — lîouré. 50. BliPlIAGA ERVTHROKHVXCllA (Staul.). Deux individus. Yeux rouges. — Bouré. 51. LaM1>R0ï0R!NIS PURI'UROI'TERUS ( Biipp.). Deux spécimens. — Bouré. 5i2. Lami'rocoi.ius ciiAî,vr./Eiis (Etc.). Deux individus. Yeux jaun(> orange. — Bouré. 53. CoRVULTUR CRASSIROSTRIS ( Biq>p.). Un spécimen. — Bouré. 5^. Heterocorax oapeinsis (Licht.). Deux spécimens. — Bouré. "' Ibis, i8(j7, p. .533 el, anlco , Ihis, iMyo, p. 20 cl 77. et i8<)/), p. 18. — -i-n — 55. Anastomum lamelligkuus (Teui.). Un spécimen. — Iiiuiiero. 56. MVCTERIA SKNEGALENSIS (Sliaw). 57. BaLEARICA PAVONINA (L.). Un spécimen. — Gampemenl Moiiorou, Ixu-ds du IJjutt. 58. Ibis (Hagedashia) hagedash (Lath. ). Trois individus. — Bouré. 59. HlMA>(TOPDS CANDIDUS (Bonil. ). Un spécimen. — Bivo du Baro. 60. HOPLOPTEBUS SP1S0.SUS ( L. ). Dl»elin) grandit loin de ses congénèi^s, dans une chambre close, sortant de sa cage, allant, venant dans l'apparlement, i-echeirhant la société de ses maîtres, dont il fait les délices. Très gourmand, insolent, d'humeur détestable et piquant 1>8 — Ki-Ki commence par des gazouiUemeiils en sourdine, qui ne sorlenl pas de sa g'orfje, couuiie le chant du Tarin; ])uis il passe au doux silllemenldu l)OUvi'euil, aux trilles du Serin, pour monfei' au |)ersi(lage de la (îrive. Comme le Merle aussi, il prend de liaul des brihes d'airs connus. (Test un Oiseau ino(|ueur, par excellence. — Il est regrettable (jue depuis les beaux jours, |)ar les fenêtres ouvertes, il se soit mis en communication avec ses ])areils dont il connaît bien les cris et piaillements expressifs, mais, s'il en assaisonne aujourd'hui ses tirades, il revient bientôt à des motifs plus har- monieux et plus agréables aux oreilles. Bien des personnes ont été témoins, à Brest, des chants de Ki-Ki. Per- drait-il ses (jualités s'il était transporté dans un autre milieu? Il est peu probable, car, connue tous les Oiseaux bien soignés en cage, il manifeste surtout son contentement et sa joie et salue de ses chants l'eau fraîchement versée, les graines app('tissanles, la salade tendre, et la prison éclairée j)ar les cliauds ravons du soleil! C.iltil'ACliS DU TkSTIiIK) IIICIUUMIVKS (ivNTHEi;, M'I'AlirKNA^T AU MusÊë DU IIaVRE, PAR M. Léon Vailla^it. Ayant eu l'occasion de visiter, l'iinnée dernière, le musée du Havre avec son zélé directeur, jM. Lenniei", mon attention se porta sur une Tortue de grande taille, regardée comme Tortue éléphantine, mais qui appartenait visiblement à une tout autre espèce et dont la forme générale me parut des plus remarquables. Ayant exprimé le désir d'étudier de plus près ce curieux exemplaire, d'un examen difficile dans la vitrine oii il était plac(^ , notre collègue me lit savoir que le musée possédait plusieurs carapaces semblables et que celle, placée dans la galei'ie, avait et*' arliliciellement complétée poiu' la lèli^ (!t les membres, alin de donner au public luic idi'e [dus démonstrative de ce (jue sont ciîs Beptiles. Avec son obligeance bien connue, il vient de conununiquer au laboratoire d'Herpétologie deux cara- (taces et des photographies de l'animal rétabli, pièce qui, vu son état actuel, ne pouvait être facilement transportée. (les carapaces offrent les caractères que iM. (iiinther assigni' aux Tortues gigantesques des îles (îalapagos, à savoir, l'absence de plaque nuchale et la plaque gulaire double. 11 est d'ailleurs facile de reconnaître qu'elh^s appar- tiennent à l'espèce que cet auteur a désignée sous le nom de Testudo niicro- phyes el que l'on rencontre dans la partie septentrionale de l'île Albc- inarle. Elles pi'oviennent d'individus de s.'xes différents. On sait que, chez cette 229 espèce, la fonne esl très dissemblable enire les inâles et les femelles, la flossière chez les premiers e'iant surbaissée, aplatie, le coalour légèrement rétréci en avant, d'oà résulte pour l'ensemble une l'orme triangulaire; chez la femelle, au contraire, cette même partie de la carapace est bombée, sphérique, son contour orbiculaire ''^ Les principales dimensions de ces deux carapaces sont les suivantes : , ( en ligne droilo Lonfi[ueui' . . l , , ( en suivant la coin-lmie. . Dossière. . , ,. , ._ l en Jip-iii' ilroile l^ai-ffenr . . . • '1 , , (en suivant la coiirlmre. . / Loiifiieiir MÂLR. FEMELLE. cenliini'tres. 81 (il 9" Gi 0.) (i 33 30 centiinélres. 70 86 r)(j 9" :)3 3(5 33 l'Iaslion . < Larfeur ( Flèrhe do profondeur pour la concavité. ( Hanlenr ' " i bongueur de l'altacbe dorso-plastraie. . D'après les documents que ui'a communiqués M. Lennier, relatifs au troi- sième individu placé dans sa collection, ce serait un mâle, dont la dossière mesure 96 centimètres de long sur 71 centimètres de plus grande largeur (en ligne droite pour l'une et l'autre dijuension), la hauteur de la cara- pace étant environ de 5o centimètres. 1 /origine exacte de ces pièces rares, et depuis longues années dans le musée du Havi-e. est malheureusement inconnue. Sur queloues espèces du genre I'Ilaps de i-a CouECTioy DU Muséum, PAR M. L.-G. Seurat. (^I^utor, VTOiuEs DE Zoologie A\AT0MioiiE du ^fusÉuM ET DE M. LE l'KOFESSEUIi L. VAILLA!Vr.) (îrace à l'obligeance de M. le professeur Vaillant, j'ai pu examiner la pluparl des espèces du genre Elaps de la Collection du Muséum, ('elle note a pour bul de préciser quelques points relatits à certaines de ces espèces. '') Gï'^T^ER, 1877. Tlie fri^raiitir IjouJ-Torlniiies , p. 78, pi. XXXIV, XXXV et XW'Vf. — 230 — 1. Ehips Mnrcgrnvi Neuwied. c? -N° 7058. Hahilat: Guyane. {E. lemniscatus D. B. part.) MAle ; 9 90 gastrosièges; anale divisée; 34 ui'ostèges doubles. N" 7059. Hab. : Guyane; gastrostèges : -^iç); anale divisée-, queue mu- til('e. 9 N" 89,80. Hab.: Brésil; gaslroslèges : 9 a G; anale divisée; •20 uro- stèges, la plupart doubles. N° 3929. Hab.: LaTriuitad; gastrostèges : a-2o; anale divisée; 33 uro- stèges, les premières simples. Duméj'il et Bibron ont confondu cette espèce avec l'^'/ap lemukcatvsh.; on peut la distinguer par les caractèi-es suivants : Grande taille , corps trapu; la queue courte, obtuse à l'extrémité, où l'on compte h séries d'écaillés, a une longueur égale au onzième cbez le mâle , au quinzième cbez la femelle , de la longueur totale. Nasale postérieure plus petite que l'antérieure; internasales petites, beaucoup plus petites que les préfrontales; prëfi'ontales grandes, allongées, étroites, plus longues que larges. Frontale petite, subpentagonale, à angle postérieur arrondi, une fois et demie aussi longue que large, plus courte que sa distance à l'extrémité du museau, plus courte que les pariétales, un peu plus large que la sus-oculaire. Pariétales grandes, beaucoup plus longues que Inrges, légèrement plus longues que leur distance des inter- nasales. Sus-oculaire plus courte ou à peine aussi longue que les préfron- tales; œii ti'ès petit: son diamètre est environ le tiers de sa distance à la boucbe. Le nombre des gastrostèges est plus petit que chez 1'^. (emiiis- ciitiis ; beaucoup d'urostèges ne sont pas divisées. Coloration. La région supérieure de la tète est traversée en son milieu par une bande noire très large dorsalenient, couvrant la frontale et la moitié antérieure des pariétales, (jui se rétrécit ordinairement sur les côtés et cesse au niveau de la lèvre supérieure; y à 9 triades d'anneaux noirs sur le corps jusqu'à l'anus, une sur la queue; l'anneau noir médian de chaque triade est à peine plus large que les externes; les anneaux noirs, plus larges dorsalement que venlralement, sont séparés par des espaces dont beaucoup d'écaillés sont marquées de noir à l'extrémité ; les Iriades sont séparées l'une de l'autre par des espaces (rouges) a à 3 fois plus étroits que l'ensemble de la triade, quelques écailles seulement de ces intervalles sont marquées de noir à l'extrémité. 2. Elaps LiîMMSOATiis Linné. N° 97,0. d; Habitat : Guyane; a/17 gastrostèges; anale divisée: aT) urostèges doubles. — 231 — N" 579. Jeune; Hab. : l'ara; aTif) gastrostèfjes ; anale divisée; 3(» ui'o- slèfjcs cIoiiIjIos. i.e corps est un peu plus allongé que chez l'espèce précédente : la queue mesure le douzième de la longueur totale chez le mâle. Nasale postérieure légèrement plus petite que Fan térieure; internasales grandes, aussi longues que larges; leur longueur est à peine plus petite que celle des prél'ronlales; préfrontales plus lai'ges que longues, assez grandes; frontale subpenla- gonale, une fois aussi longue cpie large, beaucoup plus large que la sus- oculaire (pres(pie deux: fois); sa longueur est juste égale à sa distance h Textrémité du museau, et beaucoup plus petite que les pariétales; pariétales longues, larges, beaucoup plus longues que leur distance des internasales : leur longueur est égale à celle de la frontale et de la suture préfi-ontale réunies. Sus-oculaire longue, étroite. |)lus longue que les pn*- iVontales; œil petit, moitié de sa distance à la bouche. Les urostèges sont toutes divisées. ColoralioH. Une bande noire traverse la tète au niveau des yeux, cou- vrant la frontale, le tiers antérieur des pariétales, les sus-oculaires, la pré- oculaire et les [)ost-oculaires , la première temporale presque en entier, les '^\ l\\ ïi' supérolabiales et la région antérieure de la G' ; cette bande est plus large que dans ïE. Margmvi, et, de plus, elle est plus lai-ge lat(v ralement que dorsaleuient; la mentale, les i'", a", 3% 4" inférolabiales et la région antérieure des inter-sous-maxiliaires sont noires. 19 triades d'anneaux noirs sur le corps jusipi'à l'anus; les anneaux d'une même triade, plus larges dorsalenient que yenlralement, sont séparés par des intervalles étroits, probablemeul rouges; les triades sont séparées par des espaces beaucoup plus larges, probablement rouges également (la coloration rouge persiste sur quelques écailles), dont les écailles sont mar- quées de noir à l'extrémité. La queue porte 5 anneaux noirs sépan^s par des espaces rouges, les ',] premiers groupés en une triade. 3. Elaps frontalis I). I). N" 578. Hab.: Côte Ferme (Beauperthuis). c?; -îoy gastrostèges ; i8 urostèges doubles. Type. N''85/i. Hab.: Brésil (Claussen. i8U); ^Jtd gastrostèges; anale divi- sée; 2 4 lu'ostèges doubles. Type. N° IhSd. Hab. : Brésil; 9; a3i gastrostèges; anale divisée; 19 uroT stèges doubles. N° 87, li^. Hab.: Brésil (i'ougnel). Elapn hetevochiliis Moci\, • -^ah) gas- trostèges; anale simple; y <( urostèges, ■;,, — 232 — Hab. : Venezuela (Louis Martin); 9.^?} gaslrostèges ; anale simple; 95 urostèjj'es doubles. N" 87,188. Hab. : Onëroque (Chaffanjon) :21s! gastrostèges : anale di- vise'e; 3i urostèges. (lorps allongé, queue courte; rostrale légèrement plus haute que large; nasale antérieure à peine plus grande que la postérieure; internasales grandes , un peu plus petites que les préfontales ; préfontales légèrement plus larges que longues; frontale subpentagouale, grande, une fois et demie aussi longue que large, plus large que la sus-oculaire ; aussi longue que sa distance à l'extrémité du museau, plus courte que les pariétales: pariétales larges, plus longues que leur distance des inleniasales ; sus-oculaire grande, plus longue (jue large, beaucoup plus longue que les préfontales, aussi longue que la suture des préfontales et des internasales ; œil grand, aussi grand ou à peine plus petit que sa distance à la bouche ; temporales 1 + 1 ; 7 supérolabiales . la ?)' et la li" limitant Forbite inférieiu-ement ; 7 inféro- labiales, les deux de la première paire se touchant sur la symphyse. Queue obtuse à son extrémité, où Ton compte h séries d'écaillés; anale divisée (Types) ou entière. (lolornlioii. — La coloration de la tête est assez variable: les ])laques du nuiseau sont marquées chacune de taches noires bordées de jaune; une bande noire traverse la tcUe au niveau des yeux, couvrant toute la frontale et les sus-oculaires ; les pariétales sont marquées de noir dans leur région jwstérieure, ou sont conq)lètement noires. Corps avec 10 à i3 triades danneaux noirs, et une sur la queue, sépa- rées par des espaces ri>uges plus larges que les anneaux noirs, les ('cailles de ces espaces étant légèrement marquées de noir à ievtrémité; les anneaux noirs sont aussi noirs dorsalement que ventralement; ceux d'une même triade par des espaces à peu près aussi larges c[u'eux, les écailles de ces intervalles étant fortement maculées de noir à l'extrémité et sur les côtés. Le premier anneau noir commence innnédiatement en ai'rière ou sur la l'égion postérieure des pariétales. On doit rapporter à cette espèce YE. heterockilus Mocq. , dont le prin- cipal caractère est la présence de 6 supérolabiales, la 2' et la 3' limitant l'orbite inférieurement; si l'on examine le bord de la lèvre supérieure, au niveau de la première supérolal)iale , on s'aperçoit que la première supéro- labiale, qui est ici très grande, résulte de la soudure de deux plaques: une légère encoche indique l'ébauche de la ligne de séparation, qui ne s'est pas faite; il y a par conséquent 7 supérolabiales, la première et la seconde étant soudées ; la première et la seconde inférolabiales se sont également fusion- nées : adroite, la soudure est complète, à pj-auche, une légère indication d'une ligne de séparation existe sur le bord de la lèvre inférieure. Cet indi- vidu montre d'ailleurs une tendance manifeste à la soudure des plaques ce- — 233 plialiques; à gauche, la seconde temporale et les post-lemporales sontfu- sioimées; à droite, les deux temporales et les post-lemporales forment une grande plage irrégulière indivise. Les autres caractères des plaques céplia- li(iiies et la coloration sont les mêmes que dans YE. frontalis. RpAniEBCHES DA?IS LES CAVERNES T)' AoTRlCHF. , EV lITÎ/f. igOO, l'AK M. Armand Viré. Note préliminaire. Siu- les conseils de notre regretté maître, Alphonse Milne Edwards, nous avons entrepris récemment cpielques recherches dans les célèbres cavernes de la Carniole, dans l'Autriche méridionale. Notre principal objectif était la comparaison de la faune souterraine de ce pays et celle des cavernes de France. Malgré la brièveté de notre \oyage, nous avons pu rapporter des docu- ments sulllsamment copieux pour nous livrer à une étude assez- conqilèle. (pie nous publierons ultérieurement, nous bornani aujourd'hui à ([uelcpies mots d'ensemble. La Carniole, terre classique des cavernes, berceau des éludes spéleo- logiques, mérite à juste titre d'être placée au premier rang des régions ii cavernes. Par la simplicité relative des phénomènes d'hydrologie souterraine, par l'ampleur qu'v prennent ces phénomènes, pai- la grandiose beauté de ses oTottes et de leurs obscures rivières, par la richesse de sa faune obscun- cole, elle mérite d'attirer et de reteniiHe naturaliste et le voyageui-. Car, malgré un siècle de recherches , la Carniole souterraine réserve encore bien des découvertes et cache encore plus d'un animal inconnu, puisque, depuis dix ans, nombre de cavernes nouvelles y ont été découvertes , et que . cette année même, M. le D' Valle, de Trieste, y vient de récolter une pré- cieuse espèce inédite, curieuse à plus d un titre. Comme nos Causses, la Carniole ou karst ^'' est un vaste plateau calcaire, d'âge plus récent que l'ensemble de nos Causses (néocomien), entièrement lissuré et qui absorbe les eaux de pluie pour en former de grandes rivières souterraines, qui ressorteut sous forme de sources puissantes dans les thal- wegs. Ci Le mot Carniole est le nom de la province administrative, tandis quo le mol Karsl est plutôt nu terme {rôograpliicpie, rappelant, comme notre mol Causse, la conliguraliou {{(''olof^ique du pays. — 23/i — Commo clipz nous, les cavernes sont tantôt horizontales ou à peu près (Grollen ou llohlen), tantôt en forme de puits verticaux analogues à nos avens (Uolines ou Feichtern). Les deux plus beaux types en sont les grottes d'Adelsberg et de Saint- (janzian. Le réseau souterrain d'Adelsberg, long de plus de lo kilomètres, com- prend ])lusieurs grottes. lue petite rivière, la Pinka, entre vers le village d'Adelsberg sous une paroi calcaire et forme la première grotte d'Adelsberg, cpii se relie à celle de Gross Otlok. Celte rivière se retrouve plus loin au fond de vastes dolines (Magdalena Jama, Pinka Jama) et va ressortir au jour par la belle grotte de Planina. Une superbe doline suivie d'une belle grolte, la Kolesiuvka Jama, sujierposée au courant, n'atteint pas la rivière. Sainl-Ganziau correspond à notre Bramabiau, mais sur une échelle plus grandiose. Depuis longtemps, la faune des nombreuses cavités de la Carniole a été (•ludiée en détail. Elle se compose d'espèces ubiquistes, retrouvées en France, en Angleterre et jusqu'en Amérique, et d'espèces très spéciales, étroitement localisées dans la région, dans un petit nombre de grottes ou même dans une grotte uni([ue. Poissons. — Pas plus en Autriche qu'eu France , on n'a encore retrouvé de Poissons analogues à ceux qui ont été signalés en Bosnie-Herzégovine ou aux Etats-Unis. Batraciens. — Parmi les animaux spéciaux à la Carniole a figuré jus- (pi'ici le fameux Pvoteiis anguineus Laurenti, dont nous avons parlé dans la (leinière séance. Mais voici que le monopole vient de lui en être enlevé par l'Amérique, où l'on vient de trouver un animal qui lui est étroitement allié et forme une seconde espèce du genre des Proleoidœ, le Typhlnmolgc Rat/t- huiii, étudié par le D' Stejneger, de Washington. Celte espèce ne |)araît guère différer du Protée autrichien (pie par la présence de h doigts au lieu (le 3 aux pattes antérieures, et de 3 au lieu de 2 aux pattes postérieures. Cruslaccs. — Un autre animal spécial à la Carniole est le Troglocoris Schmidti Dorniitzer, seul Crustacé de la famille des (Jarididœ que l'on con- naisse actuellement dans les eaux souterraines. Tl en existe deux variétés, caractérisées par la longueur différente du rostre. Nous en devons de bons exemplaires à l'obligeance du D' Valle. La Carniole fut également le seul pays où l'on connut pendant longtemps un Sphaeromien souterrain, la Monolistrn cœca Gerslo'ker, C'est une curieuse petite espèce d'eau (louce, connue depuis un demi- siècle et assez rare. — 235 — On serappplie que l'on adécouvert en France, depuis cinq ans, Iroisaiilres types de Spliaeroniiens souterrains d'eau douce. Un quatrième vient d'être recueilli dans le Gard , par notre collaborateur M. Paul Faucher. Ce sont : Caecosphaeroma VIrei, C. Galimardi, C. Faucheriei Splmeroniides Raymondii. Cette année même, M. le D^ Valle a récolte un Isopode nouveau, un Aega d'eau douce absolument particulier, dans ime caverne des environs de^Trieste. Nous lui laissons le soin de faire connaître lui-uK-mesa trouvaille au monde savant. Les ,l.«ip//»s d'Autriche comprennent VAselhis aquaticus et IM. camticus, mais aucune forme analogue aux Cecidoiea d'Amérique ni au Steiiosellm cnecus de France n'a été jusqu'ici rencontrée. Parmi les formes terrestres, le Titanelhes nlhus vit, parfois en grand noml)re,surleboiscn décomposition. 11 nous parait à première vue assez variable, et nous ne serions pas surpris de voir diminuer le nombre des espèces du groupe. Coléoptères. — Dans son ensemble, la faune des Coléoptères peut se comparer à la nôtre, et nous n'y insisterons pas pour le moment. Tlujmmntves. — On se rappelle que, pour les Qanpodes souterrains de France, nous étions arrivés à cette conclusion, qu'il n'y avait pas lieu de maintenir les espèces précédemment créées d', parce que les caractères sur lesquels on s'était appuyé variaient à l'infini. Or nous avons pu recueillir un certain nombre d'exemplaires en Autriche (Adelsberg, Gross Ottok, Magdalena Jama, Kolesiuvka Jama, Lueg, Saint-Canzian, Rudolph GroUe, etc. ), et nous avons pu constater que dans une même grotte on pou- vait trouver, comme en France, tous les passages entre ces anciennes es- pèces. C'est ainsi qu'à Adelsberg méuie et à Ottok, nous avons pu récoltei- divers types se rapportant au C. staphilinus ordinaire, au C. erobophiln Ha- mann (espèce créée sur des individus du ùdmirienherg d' Adelsberg), au C. Cookei Packard, au C. DargUam Moniez, avec une foule de passages entre ces divers types. L'observation ne saurait être plus concluante. Les Podurelles et les AnoureUes nous ont donné d'intéressantes formes. Orthoptères. — Les Troglophilus , très abondamment représentés en Au- triche, ne le sont chez nous que par les Dolichopodes des Pyrénées. Arachnides. — Us sont en général en Autriche beaucoup plus modifiés que chez nous. Les espèces décolorées et aveugles {Stalita taenaria, par ex.) y sont nombi-euses , mais rares ou absentes chez nous. ^" Abmand Viré, Ln Faune Muterraine de France. Paris, Bailiière, 1900, p. 80-9!^. — r,\C) — Myriapodes. — Les Myriapodes paraissent pliitôl moins abondanis que chez nous el composés d'espèces différentes. ISons pensons néanmoins que des recherches suivies pou iraient donner de bons résultats, parce que l'étude de ce groupe a <'té un peu négligé. Nos deux dernières explorations en France nous ont donné 3 espèces entièrement nouvelles, et il esta sup- poser qu'une étude méthodique amènerait en Auli-iche à des résultats ana- logues. Vers. — Us y sont surtout représentés, comme en France, pai' la Pla- naria cavatica. Telles sont, en très rapide résumé, les principales comparaisons à élalilir dans les deux faunes. Nous devons, eu (erminant, remercier toul particulièreiiient M. le D' An- tonio Valle, sous-directeur du musée de Trieste, dont l'inépuisable obli- geance nous a élé particulièrement précieuse, M. de Marcheselti et M. Ma- rinitsch, de Trieste, M. Progler, notre aimable hôtelier d'Adelsberg, elle guide Wilcherde GrossOttok, qui nous accompagna dans toutes les grottes, (i'est grâce à leur concours que notre rapide voyage a j)u être fructueux et nous a inspiré le désir d(! le reprendre plus tard. San LAPPABEIf. RESPir.ATOniF. ni: 1.4 r.Anvt: vu i.a (Ihrvsis shanguaiknsis SiufTii . l'Mt L.-(j. Seurat. ( Ij\ii(>Rvroir,KS DE Zoologie A^^TOMlotJE uo Muséum et de M. Bouvikh.) M. R. du Buysson a bien voulu me remettre quelques larves vivantes de la CJirijsIs slianghniensis Smith, provenant des environs de Shanghai e( dues à l'obligeance de M. l'abbé de Joannis. La larve comprend une tête, et à la suite treize segments, le dernier portant l'anus à son extrémité. L'aiinature buccale comprend un labre subquadrangulaire, à bord li])re légèrement incurvé, garni de petits tuber- cules ; deux mandibules affectant la forme d'un solide ])risMia(ique à cinq faces, à bases triangulaires non parallèles, à face externe fortement con- vexe , rencontrant la face interne concave suivant une arête qui présente trois fortes dents, l'inférieure légèrement plus grande; les mandibules son! solidement attachées au cadre buccal par deux de leurs sommets : en avant, au niveau du point d'attache du labre, le cadre buccal présente un condyle (]ui enire dans une cavité de la mandibule; en arrière, le sonmiet de la mandibule est développé en une apophyse (]ui est maintenue dans une cavité du cadre buccal: par suite de cette disposiliou, les seuls mouvements — l>37 — |»ossihles sont «les inouvemeuls juitour (Tuii axe aiiléro-posléi'ieiir, c'esl- ;i-flire des mouvemenls de rapprocliemenl et d'éeaileiiieiit sur la li[fne mé- diane: les niàclioires sont formées d'im aiticle basilaire solidement attaclié et d'un article (ermimd massif, portant un jialpe très court, lid»ercnIil'orme; la lèvre inférieure porte ég'alement deux palpes latéraux i -articulés, tubei- ruliformes; nu peu au-dessus de lalip;ne des palpes, elle présente un orifice impair médian, allongé transversalement, qui est l'orifice des p^landes à soie. Appareil respiratoire. — Les parois latérales du corps portent dix paires de stigmates consécutifs, situés, ceux de la première paire, sur la région postérieure du [)rotliorax, un peu avant sa limite avec le m'sothorax; ceux de la deuxième paire, sur le mélathorax: ceux de la troisième, sui' le seg- ment m('diaii-e (qualriènie segment dn corps): ceux des quatrième, cin- quième. . . , dixième paires, sur les segments cinquième , sixième. . ., on- zième du corps, c'est-à-dire sur les sept premiers segments abdominaux [troprement dits. L'orifice des stigmates est circulaire et enlouré d'un anneau chitineux ; cel orifice mène dans une ampoule piriforme qui s'alti'nue giaduellementet est en communication avec le tronc stigmaliquc, dun calibre plus grand, [»ar nu orifice très petit. L'a[)pareil trachéen comprend essentiellement deux troncs longitudinaux latéraux, de fort calibre, s'atténuant légèrement d'avant en arrière, réunis dans la région antérieure du prothorax , au niveau de sa limite avec la tête , par une forte commissure sus-œsophagienne transversale, et dans la région postérieure du onzième segment par une commissure sous-intestinale. Ces troncs latéraux sont en rapport avec les stigmates par dix branches stig- ma tiques courtes. Dans le voisinage immédiat des branches stigmatiques naissent deux gros rameaux : un rameau latéro-dorsal , qui naît sur le côté interne des licincs latéraux, inunédiatement en avant de la branche stijjinatique, se diri>>e \ers la lace dorsale du cor|»s, émet de nombreuses ramifications laté- ralement et dorsalemeul, et se résout en fines hranches dorsalement, sans s'anastomoser avec celui du côté opposé: un rameau latéro-ventral nait sur la face inférieure du tronc latéral, au niveau de la branche stigmatique, et se divise [)resque aussitôt en un tronc latéi-o-ventral superficiel et un tronc profond; le premier se dirige vers la face ventrale du corps et se réunit au tronc correspondant du côté opposé dans les segments quatrième, cin- quième. . . , neuvième, dixième du corps, en sorte qu'il y a sept commis- sures latéro-ventrales abdominales; les troncs latéro-venlraux superficiels prothoracique, métalhoracirpie, et du onzième segment se résolvent en nombreuses ramifications à la face ventrale du corps, sans s'unir à ceux du cùl(i opposé; les dix paires de troncs latéraux superficiels (y compris les — -238 — commissures) émettent sur la ligne médiane ventrale de nombreux lilels Iracliéens liés lins, dirigés longitudinalement, qui s'enchevêtrent, Ten- semble formant un paquet longitudinal ventral supei'tlciel ; près de son origine, le tronc latéro-ventral siiperliciel émet un rameau qui se résout en nombreuses branches un peu au-dessus de la ligne des stigmates. Le tronc profond s'enfonce à l'intérieur du corps et se résout en nombreuses bran- ches dirigées longitudinalement, dont l'ensemble forme un paquet trachéen longitudinal central, courant dans tonte la longueur du corps. llcgion antérieure du corps. — En avant de la premièi'e branche sligma- li(|ue naîtun gros tronc trachéen , sur lequel naît un rameau superficiel (pii se résout on Unes Ijranches à la face vi-ntrale du prothorax et de la région postérieure de la tête; le tronc trachéen lui-même se dirige vers la face ventrale antérieure de la tête, en se divisant en deux bi-anches dont l'une se rend à la lèvre inférieure et aux mâchoires, et la seconde émet des rameaux mandibulaires et un gros rameau qui se dirige ver.-; la face dorsale anté- rieure de la tête où il se résout en fdets trachéens. lléfl ion postérieure dti corps. — Les trachées des segments postérieurs (douzième et treizième) viennent de deux paires de troncs trachéens qui nai'-'sent sur la commissure postérieure sous-intestinale. Conclusions. — Le système trachéen des larves des Chrysidides''^ est caractérisé par la présence de dix paires de branches stigmatiques , s'ou- vrant toutes à l'extérieur par des stigmates; la disposition des commissures prothoracique et du onzième segment est la même que dans les autres Hyménoptères entomophages (Ichneumonides, Braconides, Chalcitlides); la présence de sept commissures latéro-venl l'aies abdominales est égale- ment un caraclère impoitant. (11 y a huit de ces commissiu-es chez les lai'ves des Ichneumonides et des Braconides.) Note fnÉLiMinAiiiE sun quelques Crustacés désavoues RECUEILLIS PAB L EXPEDITION ANTARCTIQUE UELiiE , P,\r. IL (ioUTiÈRK. EiiRvpoDiis Latkeili.ei (îuérin. (Guérin, Méin. du Musrunt . t. XIV, ]). ob'i, |)l. \IV , \^->.H.) Miers'-) a noté chez cet Oxyrhymjue l'existence de deux variétés, a el f3, (" L'appareil trachcMi de la larve de la Chrysis ignita L., que nous avons eu l'occasion d'étudier, est absolument Fenddahle à celui de la Chriish shauiyhnionsh. (-) MiEiis, lirachyurea du «UiaUviujo-n, p. 32-2/1, pi. IV cl V, 188G. — 239 — (jii'il incline à croire de valeur spécifique, mais qu'il n'a pu toutefois séparei', les différenees n'affeclant que les tnâles. Il s'ajjil en realilé diin cas remarquable de dimorpbisme de ce sexe, send)la]jle à celui que Bor- jadaile-'' a mis en évidence chez Saron maimoraltis Olivier, et que j'ai constaté aussi chez Pafœmon lar Fabr. Les c? A'E. Latreillei dont Miers fait la variété (3 . el (ju'il considèie comme une forme anomale , sont au contraire les seuls typiques. Ils se distinguent à prejnière vue des 9 parleur cai-apace eulièrement nue. les pointes rostrales grandes , les pattes ambulatoires très longues, rallonge- ment portant surtout sur le méropodite, enfin ])ar les pinces de la pre- mière paire, dont la paume es! fortement renfl(V, et Tarmatuie des doigts plus marquée. Les autres mâles (var. a de Miers). qui paraissent être en nombre sen- siblement égal , sont pour ainsi dire rrféminisésT^. Leurs pointes rostrales sont plus courtes, divergent rarement et très j^eu : les pattes ambulatou'es sont relativement courtes , comiue chez les femelles : la paume est très peu renflée et ses bords inférieur et supérieur sont parallèles. Enfin la cai-a- pace, bien que beaucoup moins masquée que chez les 9, porte toujours les traces plus ou moins étendues d'un revêtement de corps étrangers, de sorte que ces d* ressemblent aux 9 non seulement par les caractères mor- phologiques , mais encore par un détail de haute signification , puisqu'il concourt à la protection de la progéniture en dissimulant la femelle. Les d* adultes, à de très l'ares exceptions près, ont la forme typique; les jeunes c?, n'ayant pas encore acquis la maturité sexuelle, ont l'aspect tf féminisé» ; mais , entre ces deux limites, il n'y a aucun rapport entre la taille des spécimens et la prédominance de l'une quelconque des deux formes, qui sont, de plus , reliées par de nombreuses gradations. Cette atténuation des caractères du c?, dans le sens du sexe 9, ne |>araît l'econnaître pour cause ni la profondeur , ni la latitude où vivent l«'s spé- cimens, ni le parasitisme. Même en admettant qu'il s'agisse d'un état tran- sitoire , que les d* très adultes arrivent à franchir en prenant définitive- meni les caractères de leur sexe, k difliculté persiste à expliquer comment la moitié envii'on des mâles l'estent féminisés et montrent une sorte d'her- maphrodisme "-virtuel n pendant la durée })i"esque entière de leur exis- ience. Distribution : Anti'ri(pie méridionale, jusqu au i'érou à I ouest, jus/iO — (jllAlNGON AM'AKCTKIS IMcIlcr. (Pleller, Nalurh. Mua. .lahrb. llaiiihitr^. iviss. Aiislall, IV, [). ^jT), |»l. I, lio-. 1-91, 1887.) Une iiii[)orlance particulière s'allaclie à l'étude de cette forme, dont la d('Cou\eite a été pour Pfeffer l'un des arguments en faveur de la f hipola- litén des faunes. D'après cet auteur, non seulement le genre (yrangon est Itipolaire , mais Crangon anfarcticus est très voisin de Craugon Fmiiciscoruin Stimpson, espèce boréale localisée à la côte ouest de l'Amérique septentrio- nale (Puget Sound, San Francisco). Ortmann , qui a réfuté , depuis , la plupart des raisons tirées par Pfeffer de {■('■lude des Crustacés aninrctiques, n'a pas examine' Crangon aniavdkus , et, admeltaiit d'après l'auteur pircédent la ressemblance étroite de celte espèce avec Cr. Franckcoruni , il exjilique sa présence dans l'Antarctique par une Miigialion le long de la côte américaine, migration dont on reconnaîtra, dit-il, tôt ou tard la réalité '^\ Or il se trouve c[ue Crangon antnrcticus , bien que présentant une res- semblance générale avec les es})èces bor('ales et arctiques des genres Cran- pwi et Sckrocrangon , se distingue des unes et des antres par des caractères iuq)ortanls, qui rendent insoutenable, en particulier, l'idée d'une parenté ('•Iroile avec Crangon Frnncîscortim. Le cépbalolborax est nettement aplati, ainsi que la moitié antérieure de l'abdomen : celui-ci est brusquement coudé et rétréci à partir du 3° segment, le (j' pl('osomite est beaucoup plus grêle et allongé que chez Crangon , le lelson plus t'iargi à son extrémité distale. En un mot, par la forme du corps, Crangon antarcticus se rapproche beaucoup plus des formes abyssales du genre Pontophiliis, P. Challenger^ , profundns , jnnceus . recueillies j)ar le Challenger. En outre, rarlhrobranchie, toujours présente sur le 3" maxillipède de Crangon ( ap])cndice ?) , fait défaut chez C:r. aniarciicas , dont la fornude liiancliiale est ainsi aiialo|;ue à celle de Sclerocrangon boreas Pbip|)s, Sri. iniiiilliis Dana, Sel. [Cherapliilus) Agassiiii Smith, et comprend iurK(ueiiienl 5 [deurobranchies (abstraction faite des épipodiles sur les ap[)endices ,/il — base (lo cet article, diuiiiel semble iiaîlre la |)aili(' lenninale de la rame, l'o- liacée et frangée de longues soies. (liiez Cr. aniorcùcus , la rame interne beaucoup plus longue, presque égale à l'externe, est constituée tout entière par le prolongement latéral décrit ci-dessus, de sorte que la partie terminale foliacée a disparu complè- tement. L'extrémité distale du prolongement porte seulement quelques épines très faibles. On voitcjue, par ces multiples différences, Ci'oii<>oii nnUivclJcns , distinct à la l'ois (les genres ('roiiffoii , Sclcrocrnni'on et Poiilnphihis , pourrait être con- sidéré à son tour comme de valeur générique. Si nous continuons à le ran- ger dans le genre Cmngoii , c'est parce que les limites des genres, cliez les Cronnou'tdn' , nous pai-aissent insutlisaunnenl précises, beaucoup d'espèces n'ayant été étudiées que ti'ès supertlciellement. Si, connue le veut Ortmann, (-V. niiUircliciis est une espèce boréale émigrée, ce n'est pas dans les espèces actuellement connues du geiu-e Cniiimm qu'il faut chercber la forme migra- trice. H serait certainement plus prolitable de faire connaître nu'nutieuse- uieut, comme l'a si bien fait G,-0. Sai-s*-' pour Pont, iiorrctjicus , les vrais caractères du plus grand nondjre possible d'espèces. l)istril)ution : Soutli-Geoi-jjia (IMeffer), Antarctique, 71" lat. S., 88" long. 0., par /)oo ou 5oo m. (E\p. de la ffBelgica^). Sur vise espèce nouvelle dc genre Lkpas Linnk, p\R M. A. GnuvKL, CHARGÉ DK COURS \ LA F\CULTK DES SCIENCES DE BoRDEAUX. Parmi le lot considérable d'espèces de Cii-rbipèdes appartenant au genre Lcpas, je n'en ai rencontré qu'une seule qui soit nouvelle pour la science, dans la collection du Muséum de Paris. Lepas denticulata A. (îruvel. Diagnose : Ctipltiihnn aplati sur les parties antérieure et postérieure, légèrement rentlé vers la région médiane. Toutes les plaques sont contiguës. La bauteur du ca[)itulum est de -2 millim. 5o environ, sa largeur de 1 millim. 65, — La cfirènc est terminée en fourche à sa partie inférieure, et cliacune des brandies porte, du côté pédonculaire. deux pointes saillant''s, l'une interne plus grande, l'autre externe de longueur moitié moindre; sur la ligne médiane dorsale, cette plaque présente (piatre dents saillantes, entre lesquelles s'en trouvent de très jjetites. Scula très développés, ornés cou mie les autres placjues, du reste, de lignes <■'' (J.-O. Saiss, Nyt. Miijr. Nalitr. Clirialidiiia, XV , p. 2^12, pi. 1 et u, 1868. Muséum. — vi. 1 S — 2/i-2 — radiairos roiivoih's de «It'iiliculatious assez prononcées. L'an,ole posléro-infé- rieiir recouvre une partie de la rëgion inférieure de la carène et i'angle antéro- inférieui' forme un crochel ])ro<'niinent du rôle pédonrulaire. Les lcri>(i sont irrégulièreineul triangulaires, l'angle inféiieur est aigu et arrive au-dessus du milieu tle la carène. Un des caractères les plus nets, c'est (pie le scutiini gauche présente une dent à l'angle inféi-o-antérieur el du côté interne. Il n'y a pas de dent à droite. Je n'ai pas tiouv('' d'ajipendices lilamenteux, mais je ne saurais allirtner (pi'il n'en existe pas, car je n'ai eu iju'un seul échantillon ;i ma disposition, el encore en mouvais état de conservation, le llacon (pii le contenait ayant été privé d'alcool pendant (pielqm» tem[)s. Pédoncule extrêmement court et (Hroit (environ le quart de la largeur maxima du copitulum): sans ornements. Rencontré à la siu-face de la haie de Honda (Philippines) . par M. Marche, en 1880. Svn ij:s espixus sov\elu:s APPAiîTE^Ayr au (iesue Vkhiiuca PliOVEX IIST DE Li CAMPAGNE DU TaLISMAN, PAR M. A. (llUJVEL, r,nvu(;K dk coi rs a la PAcur/rÉ des sciences de Bordeaux. Plus de vingt (Thantillons aj)partenant au genre I crruai ont été ramenés par les dragages du TaUsmaii ; six espèces sont nouvelles ])our la science. 1. Verruca longicarinata A. (rriivel. Test non dé[>iimé. Plan sculo-tergal à jjcu |>rès pcrpciidlciilalrc à la base. — .SVv//»(» mohile orné de deux côtes articulaires saillantes, conliguës el longeant le Ijord tergal. Apex rlu scutum très pointu mais non saillant. 7'c;- .<>iiin mobile à peu près losangique, avec une côte saillante formant la grande iliagonale et une autre légère suivant le l»ord antérieur; apex mousse. — Carène à apex très pointu el fortement saillant en arrière. — floslre pointu mais non proéminent. — Les sommets de la carène et du l'oslre sont pres([ue au même niveau, celui de la carène restant un peu plus élevé ce- |)endanl. La limite entre ces deux pièces est peu nette du côté rlu volet mo- bile. Stries d'accroissement sur le test. Pas de stries lonj;itudaies. Espèce voi- sine de 1 . old'uiiia Hoek. Trois échantillons fixés sur des Bi-yozoaires récolt('s dans la mer des Sar- gasses, dragajfe n" 117, profondeur : 36o'î mètres, le 9 août i883. — 2/i3 — 2. Verruca erecta A. Gruvel. Test lion déprimé. Plan scnlo-tergal perpendiculaire à la base df l'orme elliptique. Sciiliim mobile avec deux côtés articulaires, dont la ])remière est très élroite et peu saillante et la dernière fort nette, longeant le boid lergal; cette pièce e?t très étroite et sa forme rappelle un peu celle d'une feuille de houx. Apex pointu, non saillant. Tergum irrégulièrement losan- gique, avec une côte articulaire saillante formant la grande diagonale. Ca- rène très élevée à apex pointu et saillant. Rostre quadrilatère à apex pointu très })eu saillant et atteignant à peu près le niveau de la moitié de la hau- lein- de la carène. Les stries d'accroissement, qui existent seules, sont sail- lantes surtout sur la partie postérieure de la carène et du tergum fixe. Cette espèce est assez voisine dp V. obliqua. Hœk. Un seul exemplaire, tixé à côté de Scalpellum recurvitergum A. Gruvel, i-écolté le lo août i883, dragage n" 118, par une profondem- de 3 176 mètres, Açores. 3, Verruca linearis A. Gruvel. Test déprimé. Plan du volet mobile presque parallèle à celui de la base. Scutum mobile ornr- de trois côtes articulaires, dont la première est à peine visible, les deux autres très nettes. Apex pointu, non saillant. Tergum mo- bile avec trois côtes articulaires, également, la tioisième étant la plus étroite et la plus saillante. Apex mousse. Carène et rostre à apex non saillants, pré- sentant des stries parallèles et des côtes longitudinales imbriquées, mais peu saillantes. L'articulation de l'opercule mobile (scutum et tergum) avec la carène et le rostre est presque absolument droite. Cette espèce semble assez voisine de V. recta Aurivillius. Draguée le 16 août 1886 (n" 128), par une profondeur de 960-998 mètres, Açores. Ù. Verruca trisulcata A. tîruvel. Test déprimé. Plan de l'opercule mobile pr.xpie parallèle à celui de la base. .SV«/m;/^ mobile présentant trois côtes articulaires, la troisième formant simpleujeut une arête fortement saillante. Aj)ex jxtintu , très lép-èrement iti'o- éminent. Tergum mobile, trapézoïde , avec trois côtes articulaii-es dont la mé- diane est la plus large ; la troisième est fortement saillante. Apex arrondi , guère plus élevé que celui du scutum. Carène à apex mousse, légèrement saillant en dehors. Rostre à apex arrondi , non saillant ; ces deux pièces sont ornées de stries parallèles et de côtes longitudinales antérieures qui s'inliiquent l'une dans l'autre alternativement. J^es stries d'accroissement , aussi bien celles qui ornent les pièces operculaires que les parties intri({uées de la carène et du rostre, sont très nombreuses et très peu distantes l'une de l'autre. Ressendjle un peu à l'espèce fossile V. prisca Bosquet. Draguée le 16 août i883 (dragage n"' 128 et 129), par ime jirofondeui- — L>Vl — (le 9(k>-()<)8 iiiètrps, Acorcs: olle nsl represeulée par deux exeinplaircs, un pour cliaque di'agaj>e. 5. Verruca striata A. Gruvel. Test assez fortement déprimé. Plan de Topercule presque parallèle à celui de la base. Sculuiii mobile avec trois côtes articulaires à jieu près d'égale largeur, la dernière étant la plus saillante et formant une véritable côte aplatie el non une sim[)le arête. Apex non saillant, s'aïuètant presque au même ni- veau que celui du tergum. Terguin mobile avec trois côtes articulaires, la troisième élant aussi la plus proéminente : les stries d'accroissement sont très saillantes , assez es{)acées l'une de l'autre et en j)etit noinbre. Apex de la carène el du rostre mousses et non proéminents, portant des stries d'accroissement nettes, ainsi que des côtes longitudinales dont les an- térieures sont intriquées Tune dans l'autre alternativement. L'apex du scii- liiin fixe est fortement recom'bé vers la base du tesl. Cette espèce est assez voisine de la précédente, V. trhulcata A. Gruvel. Il existe en tout neul'écbantillons fixés sur des radioles d'Echinides. Dra- guée le 00 juillet 1880 [\f 11 4), dans les parag^es de l'île du Cap-Vert, par une jjrofondeur de 698 à G35 mètres. G. Verruca imbricata A. Gruvel. Test assez fortement déprimé. Plan de l'opercule à peu près parallèle ;i celui de la base. Scntuin mobile présentant cinq côtes articulaires, dont la première et la dernière sont les plus étroites, mais toutes sont saillantes. La forme de cette pièce est celle d'un triangle allongé: l'apex pointu fiiit une légère saillie. Le terg«w mobile, à peu près losangique, présente, dans la moitié- antérieure, cin([ côtes articulaires bien marquées: l'apex est mousse. Les stries daccroissement sont très saillantes et semblent s"ind)riquer comme les tuiles d'un toit. La carène et le rostre ne forment qu'une légère proémi- nence par leur apex amoindi'i. Ces pièces présentent des stries parallèles à la base sur toute leur surface, et. antérieurement, des plis longitudinaux im- briqués. L'apex du scutum fixe forme une saillie considérable en dehors du tergum. Cette espèce ne se rap]>rocli<; d'aucune autre connue. Un seul exenqdaire, dragué le -jy juin i883 (n° 5g), |>ai' une profondeur de ()/i('» mètres. Presque toutes les espèces nouvelles sont représentées pai' lui seid ou im nombre extrêmement réduit d'exemplaires. Avec les six que je viens de dé- crire, le nombi-e des espèces vivantes appartenant au gem-e ] erriica est porté à \ingt-trois. — i>'.5 — Nouvelles oiiSERVATioNS sun los de TÎEnTiy, PAR M. Li: PROFESSEUR E.-T, IIamY. C'est à JJectin qu'on attribue la découverle de l'os wonmen fonUmcUaire bregimit'Kjue , et l'on donne assez liabitueHement à cette pièce osseuse le nom du célèbre ostéologisle '"'. ^J'ai quelquefois, disait Bertin dans son cbapitre intitulé : Des clefs ou os surnuméraires du crâne ^'K j'ai quelquefois observé à l'endroit de la' fon- tanelle un grand os surnuméraire, de iigui-e carrée, qui s"ai-ticulait a\ec l'os frontal et a\ec les pariétaux. ^^ ^ Cet os suriuiméraire n'est pas bien fréquent. M. Chambellan, auteur d'une thèse sur les os wormiens, passée devant la Facultc^ de médecine- '', en a jK)ursuivi la recherche siu- 198 crânes de Parisiens, et ne la rencontré que deux fois, ce qui donne à peu près le rapport 1/100. Une fois, l'ossicule (^lail ovale ("): xmo autre fois, il était ([uadrangulaire et se rap|)rochait . par con- séquent, de celui dont il est (piestion chez Berlin. Dans les deux obsei\ations de M. Chambellan, les os triaient uniques el presque de même grandeur; ils mesuraient, en elfet, -deux centimètres en- VMon dans leui- plus grand diamètie. qui (Hait Iransversah '). Depuis ([uarante ans que j'ai commencé à m'occuperd'analomie humaine, j ai sou>ent rencontré des faits analogues à ceu\ (jue je viens de rappeler. Mais je n'ai noté que les plus caractéristiques et je n'ai voulu mellie en place, dans la salle anatomique de notre nouvelle galerie , que des pièces véritablement exce|)lionnelJes, Mes observations sont an nomljie de qualie. La preimère porte suj- mie léle masculine (Ane. coll. XI. .588) qui ne difï;^,e que |.ar des dimensions un peu phis considérables de l'une de celles de M. Chambellan. L'os fontanel- iaire. intercalé entre les deux parié'taux el les deux frontaux demeurés dis- tinct-^, est de forme trapézoiVle: sa largeur, qui ne dépasse pas 1 o. millimètres en avant, atteint -j.j millimètres en arrière: ses dimensions antéro-posté- rienres sont (également de 97 millimètres. In autre normien fait assez exactement pendant à celui-ci iialo-rachidien. Pour l'urine, je dois dire que ce passage était hien connu. Tous les auteui's qui se sont occupés de l'élimination de l'alc/H)! et de la f(»rme sous laquelle il disparait de l'organisme ont eu à compter avec la sécrétion l'énale et à doser l'alcool qui s'i'limine parles reins. Pour ma part, j'ai vérifié d'une façon très nette ce passage, et me suis limité à la compa- raison des teneurs en alcool du sang et de l'urine. La technique expérimentale est très simple. A des Chiens ou Cobayes , on introduit dans l'estomac, au moyen d'une soiule oesophagienne, de l'alcool à 1 0 p. 1 00, dans des proportions variant entre i et 5 centimètres cubes d'alcool absolu par kilogramme du poids de l'animal, l ne heure à deux heures après au plus, on distille sang et liquide étudiés dans l'ajipareil de M. le ])rofessem- Gréhant: l'alcool contenu dans le liquide distillé est dosé |)ar mon procédé. (" Comptes rendus de l'Acadt-mie des Srieitces, cxxv, p. cSr)5, 9.(i miirs 1900; Comptes rendus de la Société de Biologie, 3o tiécemitie 1 8 1 1 ) / Exp. 11.. 5 ;ï'' li> à ;}''io 0.75 o.Co (•.ij'l o./iS Liquide i g 1 F)-/ '- tî'' à 3'' 30 0.32 0.3G P^"" \ V II créatiqu-. ) l'^'^P- "•• 5?'' 3''à3''5o 0.33 o./i5 Bile ^"P-';- 5 3''/i5 0.0 (1 ii.5'i ( Exp. 11.. 5 i''3o 0.38 o.io ,, . '\ Exp. 1 . . 5 i''3.. o.Ao 0.^0 ( Exp. IL. 5 i'' 0.39 o.3o W'^''" / Exp. !.. cephalo- „ „ rachidien. ) '^"P- "•• .j iSr> 0.60 O./li) 5?C^; 3'' 30 0.3 '1 0.36 l'i Les animaux ont vomi : le premier i li. 0 après la lin de 'ingestion ; le se coud 1 II. 9- l'-") Même animal tjiie celui lie l'exp. I. (fjii| uide pancréaliiiue. ) Mov Kipto/ur/ov botàmqve du Soudas frâsçais, PAU M. Auii. Chevalier. En octobre 1898, j'avais l'bonneur d'être chargé par M. le général de Trentinian, alors lieutenant-gouverneur du Soudan français, de l'explora- tion botanique de cette colonie , dans la mission économique formée en vue d'une étude méthodique des ressources du pays. — 2/i9 — La récente capture de Samoiy venait de pacifier et de placer définitive- ment sous noire domination les vastes territoires de la boucle du Niger, dont la belle exploration de M. Binger nous avait révéM une partie des richesses. Notre mission, composée de i5 membres qui devaient, dans des domaines variés, étudier les moyens pratiques de mettre notre nouvelle colonie en valeur, arriva à Kayes le jour même oîi Samory y entrait accompagné de sa famille et conduit par une partie des troupes qui avaient coopéré, sous la direction du commandant de Lartigue, à sa capture. Notre mission se dispersa aussitôt arrivée , chacun devant se rendre aux points oii l'appelaient ses recherches personnelles. Le programme que je m'étais tracé était très vaste. M. le général de Tentinian me donna les moyens de l'exécuter. Voulant réunir un nombre aussi considérable que possible de documents sur ia géographie botanique du pays, je tenais à le parcourir dans les zones les plus variées et à observer la succession complète des saisons. Dans les premiers jours de janviei-, je parvenais sur les bords du Niger, li liammalvo, après avoir traversé les innombrables plateaux de laléi'ile qui séparent l'extrémité actuelle de la ligne du chemin de fer du Soudan , de la vallée du grand fleuve resté si longtemps mystcnieux. C'était an début de la période sèche; les feux de brousse commencent à s'allumer à celle époque. Lorsque les grandes Graminées, qui constituent la flore de la savane, ont desséché leurs chaumes, elles s'enllanmienl avec une rapidité prodigieuse , si un foyer d'incendie se trouve allumé. A ia suite de ces feux répétés chaque année, bon nombre d'ar])res ar- rivent à épaissir leurs écorces. leurs zones d'accroissement subérophello- dermique venant à fonctionner plus activement. Pres([ue tous les arbres sont ainsi protégés du feu pai- une épaisse couche de liège. L'écorce extérieure est en pai-tie carbonisée par l'incendie tie la bi'ousse , mais l'arbre ne meurt pas; il perd seulement ses feuilles, et sa vé- gétation est retardée. Les arbres les plus abondants qui présentent ces ('(•orces épaisses sont lo Karité {Bassin Parhii), le Ouoro (Terminalia itia- croplei-a), le Mingo [Spondias lutea). La végétation de ces plateaux qu'on retrouve dans tout le Soudan est ordinairement très uniforme. Supposez une forêt très peu épaisse avec des arbres de la taiUe de nos Chênes, à feuillage ordinairement clair, donnant une ombre légère. Espacez beaucoup ces arbres, placez entre eux, tantùl des places nues et arides semées de termitières en champignons, couvertes de hautes herbes sèches ordinairement brûlées à celte époque, tantôt des buissons de Lianes ou d'ar- bustes comme le Gardénia aux rameaux tortueux , et vous aurez un aperçu de ce qu'est l'aspect de la \égétation du Soudan dans sa plus grande éten- due. De loin en loin , l'œd se lepose sur des bosquets de Pahniers. IWniers [lionissus ^Etlmpium) qui apportent une note plus tropicale — 250 — dans ce paysage, ou bien sur des collines gréseuses peu élevées mais très déchiquetées et couvertes souvent de grandes Euphorbes catiformes et de Balsamodemh'on africanum, l'arbre à encens du pays. Dès qu'on arrive à la vallée du Aiger, la végélalioii devient plus ver- doyante, et ce caractère s'accentue à mesure qu'on remonte le fleuve. A Bamniako, le Niger a déjà 1200 mètres de largeur, et c'est une des impressions les j)lus vives que j'aie goûtées dans mon voyage que celle que j'ai ressentie à la vue de cet admirable fleuve ^\w\ déroule lentement son ruban majestueux dans une plaine assez étroite dans laquelle s'épandenl ses eaux à riiivernage. Je me suis rendu dans le pays de Samory en suivant le Niger en pirogue jusqu'à Siguiri, puis, à partir de ce poste, j'ai arpenté le pays en parcou- rant successivement les territoires de Siguiri, Kouroussa, Kankan, coupant le Niger à diverses reprises. Le fleuve est encore large de 5oo mètres près de kouroussa, mais ses eaux étaient déjà assez basses pour que j'aie pu le passer à gué en beau- coup d'endroits, entre Siguiri et Kouroussa. Ses petits aflluents qui des- cendent soit du revers oriental du massif du Fouta-Djalon, soit des mon- tagnes du Sankaran, sont souvent plus difliciles à franchir, parce qu'ils sont ])lus ])rofondémenl encaissés. Ces cours d'eau de la l'égion sud du Soudan sont bordés d'arbres for- mant un inextricable fouillis d'essenses diverses, enlacés de Lianes mêlées à des espèces qui donnent un cachet tout à fait tropical à la flore : grands Bandjous, Palmiers Raphia qui fournissent un excellent vin de palme, Pal- miers à hiiWe (Eleis Gnineensis), le bel Aiilhodeista Vo/jcHi (jui a le port d'iui Palmier et dont les larges feuilles servent à emballer les noix de kola. Les deux arl»res les plus remanpiables de la brousse de celte région sont le karité ou arbre à beurre et la Liane à caoutchouc. On a tant parlé de l'Arbre à beun-e des Band>aras que je me croirais autorisé à n'en rien dire s'il ne tenait une si large place dans l'alimentation des peuplades de la boucle du Niger, qui retirent de sa graine une graisse végétale pour la préparation de tous les mets. Le karité est, par excellence, l'essence caractérislitpie du Soudan fran- çais comme le Chêne est l'essence caractéristique des plaines de nos zones lempérées. C'est un arbre de moyenne grandeur qui perd ses feuilles à la liu de l'hivernage. En février, il se couvre de belles fleurs blanc-crème très odo- rantes, attirant beaucoup les Abeilles, très nombreuses dans le pays. Il ré- prend alors ses feuilles lancéolées, coriaces , ondulées-crispées sur les bords. Son fruit ariive à maturité en juin. 11 est de la taille et de la couleur d'une grosse Prune reine-daude. Une mince pulpe sucrée, assez agréable , recouvre son noyau, qui a la couleur et la forme d'un Marron. Tout le caoutchouc du Soudan et de la majeure partie du Sénégal est — 251 — fournie par une liiane de la famille des Apoeyiie'es, le Laiidolphin Heude- lotii A. D. G. , auquel M. Hua a consacré un intéressant mémoire publié dans le Bulletin du Muséum. Je tiens dès aujourdliui à recliller quelques observations iiiconqdètes ou erronées de divers voyageurs, oitservations qui ont probablement été le point de départ de tentatives d'exploitation du caoutchouc par des procédés, qui, s'ils étaient appliqués, amèneraient rapidement la ruine de toutes nos possessions de l'Afrique occidentale, dont le caoutchouc constitue la prin- ci[)ale richesse. La Liane à caoutchouc est surtout connnune dans la zone comprise entre 10" 1/2 et 13" i/a de lat. A. Elle existe çà et là au noid comme au sud de ces limites, mais partout elle est disfribuée d'une façon très irrégulière; ainsi on en rencontrera jusqu'à 5oo Lianes à l'hectare sur un parcours de quelques kilomètres (ou plus souvent sur une cinquantaine de mètres seulement), et on pourra marcher ensuite plusieurs jours, n'observant seulement que de rares exem- plaires. La [)résence de la Liane par places seulement est la conséquence d'une appétence spéciale et le résultat d'une concurrence vitale. L'inlerxenlion de l'Honune est à peu près négligeable dans la disjiersion actuelle de l'arbuste. L'indigène , en effet , dans l'Afrique occidentale , ne coupe jamais les Lianes, contrairement à l'opinion (jui a généralement cours. 11 se contente de praticfuer sur le tronc des incisions, de distance en dis- tance, et de recueillir le lalex ou de le coaguler directement sur l'arbre. Ce procédé est inliniment plus lationnel que le procédé barbare qui con- sisterait à décortiquer les Lianes et à traitei' ensuite l(;s écorces par des pro- (■i'd(''s spéciaux j)our obtenir tout le caoutchouc ({u'elles contiennent. Les Lianes décorli(iuées mourront fatalement, et si leur souche arrive à donner des repousses, la croissance en sera toujours très lente. Il faut, en effet, quinze ans environ ])our ([uune liane atteigne 5 centimètres de diamètre, c'est-à-dire commence à ponvoir être saignée, et son rendement, (piand elle a cette taille, est encore extrêmement faible. La plupart des belles Lianes de la brousse sont au moins cinquantenaires, et les détruire, ce serait sacrilier la Poule aux œufs d'or. Dans le sud du cercle de Kouroussa, nous avons renconti'é quelques pieds de Kolatiers, plantés dans les villages, mais il faut aller à dix jours plus an sud dans le pays des Tômas et cliez les peuplades antliropophages de rinterland de la Côte d'Ivoire pour trouv. r ces arbres en grande quan- tité. L'espèce cultivée est le Sierculia acuminata Pal-Beauv. type. Le Ko- latier est partout l'objet d'une véritable vénération. Samory, quand il lazziait un village et en brûlait jusqu'aux arbres à palabres, se gardait de toucher aux Kolatiers, car cela lui eût été néfaste. Le Bambara (pii a eu rim|)rudence de planter un jeune Kolatier a lié son existence à celle de l'arln-e qu'il doit protéger par tous les moyens. — 252 — Selon un préjujjé populaire, il doit mourir l'année où l'arbre connnence à tlonner des fruits, et j'ai di'i uioi-même engager de longs palabres pour pouvoir cueillir un j-amcau en fleurs pour mes collections; les vieux étaient persuadés que cela allait m'attirer les plus grands malheurs. De la région sud du Soudan , je me dirigeai vers Sikasso où j'arrivai îi la fin d'avril. C'est le commencement de l'hivernage dans cette région. Dès l'arrivée des premières pluies , la brousse reverdit et se couvre de fleurs très bril- lantes : des Orchidées terrestres, des Phrynium, des Commellinées, des Légumineuses, des Composées épanouissent leurs corolles de tous côtés. Je me rendis de Sikasso à Bobo-Dioulasso en suivant la crête monta- gneuse qui forme la ligne de partage des eaux entre ie bassin du Niger et ses affluents et ceux des Rivières du Sud. C'est une région très pittoresque, couverte de rochers escarpés , souvent taillés à jour. Ces rochers sont constitués par des bancs de grès grossiei-s très horizontaux, contenant souvent des lits de galels roulés. La Liane à caoutchouc est abondante dans ces montagnes, qui sont habitées jiar des peuplades très |)rinntives : les Mboiugs , les Tumis, les Toimings, qui n'avaient pas encoi-e jju être amenés à faire leur soumission lors de mon passage. Ces peuplades cultivent dans leurs champs, à côté des arbres qui produi- sent des fruits pour leur nourriture, d'autres végétaux fournissant des produits toxiques servant à empoisonner leurs armes de guerre. Le plus célèlu-e de ces poisons est le Strophantus hi.spidus DC. dont il existe de nombreux exemplaù-es autour de chaque village dans la Voila. De Bobo-Dioulasso , je me dirigeai vers le Nord en traversant la Volta à Samandini. Je quittais ainsi le pays des Bobos pour passer chez les Mi- niankés, excellents agiiculteurs , mais race très indépendante, qu'une colonne était en train de soumettre pendant que je traversais le pays. J'arrivai à San, le 18 juin, un peu fatigué et surtout éjirouvé par les tornades d'hivernage qui trempèrent mes collections à plusieurs reprises. Quelques jours après , j'étais à Djenné. l'ancienne capitale de l'empire Songhay, actuellement encore la ville la plus remai-([uable de tout le Soudan. Après avoir recueilli les éléments d'une flore très curieuse, composée de plantes annuelles à ('volution très lapide , qui se développent sur les sables des bords des eaux dès l'apparition de l'hivernage, pour disparaître recou- veiles par l'inondation quelques semaines après, je ])renais une embarcation sur leBani, principal affluent du Niger. Deux jours plus taid, j'atteignais le grand fleuve africain pour la seconde fois et j'arrivais à Tondjouctou le i5 juillet. Je suis resté dans la célèbre ville du Soudan près d'un mois, à étudier la flore spéciale de cette région, flore assez riche, comparée k la pauvreté de celle du Sahara. — l>53 — Les dunes sont souvent nues sur de grands espaces, et c'esl seulement après les premières pluies en juillet (|ue de maigres plantes herbacées appa- raissent et lleurissent par place. La végétation ligneuse se compose surtout des essences suivantes : diverses espèces d'Acacias, de nombreux Iltjphœnc Thcbnka , le Balniiiles jEgijptiaca qui donne un fruit appelé Dntte-nmère , recherché des indigènes, le Snhn- dora Persica, le seul arbuste qui donne un peu d'ondîre et sur lequel les Touaregs jettent leurs tentes pour s'abriter du soleil. En quittant Toml)ouclou,je me rendis dans la r('gion des lacs du Sahel. Le 8 août, je campais à El-Marsara, à quelques centaines de mètres du point où fut massacrée la colonne Bonnier en 1896. Je traversai le lac P'ati à cheval dans toute sa longueur. Il ny avait pas une goutte d'eau, bien ([ue l'inondation et la saison des pluies fussent assez avancées. Le commandant Hourst a relevé ces lacs, une année de très grande crue, de sorte que leur inq)ortancc paraît exagérée. A part le Faguibine qui a réellement une étendue considéral)le en toute saison , les autres dépressions ne méritent vraiment pas le nom de lacs. Je restai quelques jours à Ras-el-Mà, notre poste extrême de cette région, d'où nous tenons en respect les bandes pillardes de Mam-es et de Touaregs. Enfin, (pialre jours plus tard, je revenais au Niger après avoir traversé les Daouna, pays de culture du blé de Tombouclou. Ma descente du fleuve de Sumpi à la ligne des convois s'effectua sans grands incidents; je traversai le lac Debo par un vent assez violent et pour éviter les vagues, atteignant parfois deux mètres de hauteur, qui couraient à sa sui-face, mes pagayeurs durent ramer toute une journi'e à traveis une foret d'Acacias sur laquelle l'inondation du Nigei-, arrivée à son maximum, s'était ('tendue. A mon passage à Sansanding, je reçus le meilleur accueil de notre ami le fama Mademba, noir foutanké, qui a été choisi comme chef des Etats de Sansanding a|)rès avoir rendu les plus j|rands services à la France. MadeJid)a m'offrit pour le Muséum une splendide collection des bois de ses Etats et facilita mes recherches sur les usages indigènes des [)lantes de sa région. Après avoir atteint Bammako. à la lin de llilxernage, je parvenais à Saint-Louis le 28 novembre, et M. le Gouverneur général Chaudiéme con- fiait une nouvelle mission à travers le Sénégal. En lerminanl cette causerie, je tiens à ex])rinier ioulc la leconnaissance cpie je dois à M. le général de Treutinian. Si ma mission a lappoiti* quelques résultats scientifiques ou ('conomiques, c'est à lui surtout que j'en suis redevable. M. le généial de Tienlinian a facilili' ma tache par tous les moyens, faisant mettre à ma disposition les documents amassés dans les postes où je passais, me faiwuit donner partout les moyens de transport nécessaires — 25/1 — pour mes collections, enfin m'accordanl les escortes militaires pour jiassor dans les territoires encore peu pacifiés de la Volta ou de la irgion de Tom- honclou. Je tiens également à rappeler le souvenir de jnon infortuné camarade Legeal, géologue de la mission du Soudan. Legeal s'était séparé de moi à lîanniiako pour aller étudier la géologie du nord du Soudan. Quelques semaines plus tard, après avoir exploivles numlagnes du Hombori , Legeal tomhail au puils de (ïossi, frappé d'une lance louareg. Son nom vient grossir la liste d('jà longue des explorateurs scientifiques (pii son! lomltés dans ces régions inliospilalières, victimes de l'Homme ou de la natm'e. Florule des Avens des Causses MÉjean et de Sauvetekre, PAR M. J. MaHEU. Dans notre excursion de 1899 siu- les (lausses en compagnie de MM. A. Viré et Cord, nous nous sommes attaché plus particulièrement à l'étude de la llore des Avens. Nous distinguerons dans les Avens quatre zones : 1" Zone de surface, à la pleine lumière, au voisinage de l'orifice. 2° Embouchure même de l'Aven. — .lour modéré. 3" Parois et fonds des puits. — Obscurité partielle. Il" Galeries. — Obscurité totale. La première zone ne renferme (pic des Cryptogames, particulièrement des Fougères: en effet, le fait même de la formation des goulfres a ciitraiiu- luie dénudatiou du rocher, lavé ensuite par les eaux qui s'y engouffrent, laissant ainsi trop peu de matériaux d'alimentation pour qu'il puisse s'y développer des Phanérogames , sauf dans les Avens à orifices très larges (Bagneous). Le j)lus souvent, ce sont les Lichens et les Mousses (pii forment la végé- tation de l'embouchure même de l'Aven. Voici les espèces les plus intéres- santes qui y furent observées: lîolîMVCER CKMADOl'llIMS !\yl. Dackvmicks Uhticae. ExDOCARPOX MIMATIM Ach. FrULAMV I)I1,\TATA. Phvscia PAp.iETixA Div. — varia Aureala Nyl. UsNEA B,\p.R\TA Fries, UsxEA BAïuîATA Varia Fi.oRiDA P'ries. CoP.MCULARIA ACUI.EATA. ClADONIA PIXIDATA. Pamvaria nigra Hudo. Nyl. TiECIDEA GEOGRAPHICA Acll. Umbilicaria purtilata Hofl'u. 255 — Toutes espèces vivant sur les milieux schisteux et pierreux. A l'orifice et sur les parois des Avens, ce sont les Mousses cpii doniinenl : Gymnostojindm ciiRViROSTRiM Herd. Hypnim alopecurcm Schump. RITARDI.CM L. NeKERA CRISPA. lÏYPXUM CRISTA-C\STRKNSIS. Pterogomih gracile Swartz. L'ensemble des Mousses nous montre que la ilore Bryologiquc se rap- proche de celle du Plaleau Central et du Jura supérieur et non de celle du Midi , comme cela a lieu pour les Phanéroj;air.es. Dans l'intérieur mèine doî l'uils, on ne rencontre plus qm le petit nombre d'espèces suivantes, tant qu'il y a traces de lumière et jusqu'aux plus jjrandes profondeurs : FiSSTDENS ADIANTOIDES Hudw. — varia Major, fissidens ad1ant0ides. — Forma. Mmom undi i.atcm. Brachytleciom populeus B. E Les espèces retrouvées également à la surface du Causse subissent ici un certain nombre de modifications s'accentuant davantage suivant les profon- deurs où ont été rencontrés les échantillons. Une seule espèce Fissidens iidiaiiloïdcs (Forma) arrivant seule à végéter au fond des puits à l'obscui'ité [)arlielle. .Nous signalons quelques-unes de ces transfornuitions, nous réservant de faire à ce sujet un travail d'ensemble, mais on sait combien sont longues les récoltes des échantillons. Nekera Crispa lleder. — Les feuilles de cette espèce récoltées dans les Avens (Plô del Biau) soiil pliilôt longues que lai'ges, plus profondément dentées que dans l'espèce type, ne présentant jamais comme cette dernièiv d'apparence de nervures; son extrémité est allongée en une poinle flexible, sans cependant affecter la courbure de Nel.cro Pumila. Au microscope, les feuilles des Avens se présentent comme l'oi'iiiées par des cellules étroites, allongées, à parois épaissies par endroit, et les cellules du bord sont aussi allongées que celles du centre, fait contraire à ce que Ton observe dans le type. Quant à la disposition de ces cellules, elle est absolument irrégulière. On observe parfois dans les feuilles de certains échaiilillons récoltés assez profondémi'ut (Aven sans nom, situé près de celui de Corgne dans les falaises des gorges du Tarn à 5o mètres et pres(pie à l'obscurité totale), des grands méats, où les cellules ne sont pas formées et les voisines désorgani- sées. Les échantillons de cette espèce sont toujours à peine colorés. INekeria c.omplanata Schump {Hi/piium complanaluin): souvent mélangée à cette dernière, ne semble i)as s'élre inodidée. Tammim ALOi'EoiRiîM Scliuiiip (Hi/piiuiH alopccwunt). — Celle espèce, qui se rencontre toujours peu profondément, ne stihil que des nioflificalions Miorphologiques. Elle se présente beaucoup plus allongée, moins feuillée, et porte moins de subdivisions secondaires. La leuille est plus allongée au lieu d'être ronde comme dans l'espèce type. Si l'on h\i une coupe transver- sale el que l'on compare celle-ci avec une coupe faite sur une feuille dun écbantillon normal, on voit que la nervure de la feuille des A\ens esl plus large mais moins épaisse que l'autre, par suite toujours d(> la tendance de la feuille à l'allongenienl. HvPNUM RUTABULUM L. — Ou Sait que cette espèce présente un grand noml)re de variétés reliées entre elles par un grand nombre d'intermédiaires. Ici les rameaux sont exlréniemenl allongés, très espacés, parfois dressés. fia plante est plus verte. Les feuilles sont très allongées, à pointe fixe, droite, peu flexible, entièrement dentées. La nervure est aplatie, bifurquée au moins trois ou (juatre fois, s'arrêtant dans la moitié de la liauteur du lind)e et non dans les trois quarts coTume dans l'espèce t\j)e. En lai-geur, les nervures ou leurs subdivisions atteignent jusqu'au bord du limbe. Hypnum cnisTA-cASTRENSis L. — l^'euiUes moins nondn-euses que dans l'espèce type, rencontrées dans les forets de Sapins pai-mi les autres Mousses. L'espèce suivante Fissidens adiantoides (varia Major), rencontrée jus- ([u'au fond des abîmes, nous sert de passage pour arriver aux Cbauq)ignous. La tenqiéralure de 7 à 1 s degrés est un peu faible pom- le développemeul des Cliampiguons, aussi ne rencontre-l-on que des moisissures ou de pe- tites espèces se rapportant à la liste suivante ; RlUZOMORPHA MOLINARIS. A(;Anici s MELLns. MuCOR MICEDO. Mycexa iiiemalis Retz. CoLLYBIA CIRRHATA SchuH. CORTIOUM LACTEUM. Marasmhs ROTULA D. K. Stereum ferrcgixeum Pries. Podisoma clavvri.eforme Dabi'v. Vgaricus alxerus Bull. Mitrula palddosa Fi'ies. AscoBOLus vmosis Berkl. Marasmils foetidus Son. Les Mousses, (]ui Joutes serelrou\eul à la surface des Causses, subissent ici un certain nombre de modilications, s'acceuluant de plus en plus, mais non d'une façon constante, à mesure qu'augmente fa profondeur. Les causes de ces tranformations sont nombreuses : dans les écfiantif- fons du fond des puits el des galeries, les feuilles recevant les radiations solaires obliquement, la cbloropbylle se juasse en bandes, se trouvant de face, par rapport au rayon incident. Les espèces jencoiilrées à l'intérieur '1,M (les galeries sonl plus décolorées, et nous n'avons j;iiii;iis reiiconlré aucunt; Mousse à lobscurité totale. Toules les espèces sujelles à Iransfornialions ont éprouvi- des tendances ;i rallongement, non seulement chez les mousses, niais encore chez les (Ihampignons, Les Mousses, ayant besoin de beaucouj» d'humidité pour se développer. Iroiivenl ici une almosjdière convenable, le repos de Tair cl l'obscurité em- [X'chant l'évaporation du liquide et la trans[)iration; de plus, on sait ([u"une planl(! élev('e à l'obscurité grandit plus vile et a des entre-nonids jtlus longs; mais le régime alimentaire, ici, considérablement a|j[)auvri, ne di>il |)as rive sans influence dans les résultats polymorphiqiies, de même que la faible température. Le fait le plus remarquable, c'est que les espèces des cavernes ne se rc- liivdtiispiit pan par ellcs-mèiiK's. Les Champignons sont généralement stériles, aucun d i^ix nenousa^anl i-évélé ar la station. Les spores de ces (puitre espèces étaient-elles douées de [)ropriélés ger- minatives, nous n'avons pu faire d'expériences à ce sujet. En résumé, la llore des abîmes présente des types peu nombreux, et. depuis la surface du sol, la végétation subit une décroissance constante, passant depuis les Phanérogammes par les Fougères, les Lichens, les Mousses hépatiques et enfin les Champignons. De plus, le-! Champignons devenus Asporogènes pour les espèces vérita- blement cavernicoles, particulièrement Mijcenn nil.<>aris , Fries (espèce se rencontrant onze fois sur lO Avens), montre rinlluence du milieu sur la transformation des espèces et la faculté sporogène. Note sun lIntisï de Madaoascàii, PAU AL E. OlUki; DEL CaSTILI.((. L'objet de la présente note est une plante très rcmai-quable au double point de \ue (^conomiipic cl bctlaniquc el connue à Mailagascai- sous le nom A'Inllsi/, ou bien encore <ïl[crol, p^WM #« Exlmil ili' la llenir ilr VaihijfiKrar. Cli<'hi' lie M. PriiiUiomiue. IV. lÎROUSSK AI Mll,ll:i l)l; H(.H Kl.l.i: VOl SHK i.' Eu l' Il OnBI A /VÏ7V). — 250 — très, et la circonférence, à un mètre du sol. de soixante-dix à quatre- vingts cenliniètres. Les racines présentent de curieux renllenienls gorgés d'eau et de suc. L'arhre est quelquefois raineux dès la base, et les branches en sont plus ou moins étalées et touffues; d'autres fois, il s'élève à une cer- taine hauteur sans produire de ramifications. Los premières branches sont irrégulières et tortueuses ; mais, peu à peu, les rameaux et les ranuiles naissent plus régulièrement et présentent une disposition dichotome ou subverticillée, de sorte que les jeunes branchages ont un peu l'apparence du Gui; les jeunes ramules sont légèrement charnues et articulées sur le ra- meau qui les porte. Les feuilles sont éparses et réduites à de tout petits mamelons. Les inlloi-escences naissent non loin ou immédiatement au-des- sous du sommet des dernières ramules; ce sont de petites cymes extrême- ment raccourcies, sur lesquelles on voit généralement, à côté d'une lleur dévelopj)ée. deux ou trois autres avortées; les cymes portent un petil nombre de bractéoles étroites et légèrement charnues, f.es sexes sont tou- jours séparés; mais je ne puis dire si l'Intisy est monoïque ou dioïque, n'en ayant vu que des ranudes détachées. Le périanthe des Heurs mâles es! urcéolé : il présente à son sommet, gén('ralemenl, ciziq divisions en forme de languettes laciniées sur les bords, et alternant avec autant de glandes n Inlisy est vers Behata et Tsilamahana. Voici maintenant la diagnose latine de ce nouvel Eiipliorhia : Euphorbia Intisy, sp. nov. Ai 1)01 en, ((nliic {ii-iseo, raniulis <{lal>iis (liclKiloiuis vel siilivcrlicilialis inscr- tione articiilalis cariio-is. P'olia sparsa, minuta, |mlviniforiiiia. (Iymuc iirovissi- ma>, suIp apirc vol inira apioem ramuiormii liisorla-, llore unico ol diiolnis vol ti'ibus aixirlivis Ijracloola linoari crassiiisonla iiisiruclis. l<"loi'es uiiisoxiiales, m ulroque soxu periaiilliii iircoolali lobis liitviltus laceris quinque cniii eaux ;i rellets blanchâtres sur leur portion externe, aspect dû à la couche subéreuse et incolore de la surface, mais légèrement rosés par suite de la présence d'une matière brune, rési- noïde, située dans les cellules du parenchyme sous-jacenl. Dans la province du Para, cette écorce est liabilnellement nommée Ara- tiicio, appellation vraisemblablement fort ancienne. Par ailleurs, mais tou- jours en pays brésilien, le nom vernaculaire serait différent; quoi qu'il en soit, il n'en résulte pas moins que l'emploi de ce végétal est fort répandu dans le pays. La décoction ou la macération de la racine servirait aux Indiennes comme eau de toilette pour tonifier la peau, attéiuier ou faire disparaître les rides, en LUI mot tons usages ayant pour but de rendre leurs attraits plus du- rables. Mais là ne se bornent pas les applications de l'Aratacio qui est aussi employé pour un usage externe ayant plus d'importance. C-e n'est pas précisément comme apéritif , quoiqu'elle en tienne souvent lieu, (|uest estimée la liqueur faite avec de la racine d'Aratacio, mais bien [)arce qu'on la considère comme un toni([ue qui tempère l'excès de la transpiration. L'Ai-alacio a aussi la réputation d'avoii' des vertus excilanles et quelque peu aphrodisia([ues qui contribuent pour unepai-t à son succès, (l'est en macération dans du rhum en proportions mesurées que celte drogue est consommée. H est bon de faire remarque)' ([ue sa saveur est assez forte et légèrement poivrée: aussi l'association d'un peu d'eau et l'adjonction d'un morceau de sucre, pour un palais européen , ne paraissent pas superflues. L'écorce d'Aratacio avait intrigué d'autant le jeune voyageur qui l'a rap- portée qu'il apprit au Brésil qu'une maison française, depuis quehpies années, s'en faisait expédier de grandes quantitt's; son succès serait donc assuré chez nous sans avoir été ébi'uité et nonibi-e ii}ii'liii du Muséum, — 2G3 — Les cultiues uécessaires sont obtenues, suivant la méthode habituelle, avec une décoction de levure de bière, renfernuiiit cin({ grammes de ma- tières solubles par litre. On y ajoute A pour loo d'érythrite'''. Le liquide est ensuite réparti, en couche de deux centimètres et demi d'épaisseur, dans de grands matras à lai-ges cols fermés par des tampons d'ouate un peu lâches et des doubles capuchons de papier à filtres. Après siérilisation et ensemencement, on maintient les matras à la température de 28 à 29 de- grés. L'oxydation est terminée après trois semaines environ. On j'épan; les zooglies, on sature exactement le liquide avec un peu d'eau de baryte et on évapore à consistance de sirop épais, par distillation dans le vide. Le sirop est repris peu à peu par un demi-li Ire d'alcool absolu auquel on ajoute ensuite son volume d'éther : il se fait un précipité épais, (ju'on épuise par nn second traitement h l'alcool étliéré, et les solutions, réimies et filtrées, sont évaporées dans le vide. On obtient de cette ma- nière environ 8.S à 90 grammes d'un sirop jaune paille, presque entière- meni formé d'érythrulose, mais resté jusqu'ici incristallisable. (lomme la dioxyacétone , l'érythrulose réduit ra|)idement a froid la licpii'iu" de Fehling, se dissout en abondance dans l'alcool absolu, même additionné de plusieurs volumes d'éther, et se combine au bisidiite de sodium. En solution aqueuse , il est dextrogyre. Le pouvoir rotatoire augmente pendant les heures qui suivent la dissolution et, après une journée au moins à la température ordinaire, presque immédiatement, si l'on chauffe, il alteini 1 1 degrés environ pai- ra[)porl au sirop desséché dans le vide sur facide sulfuriipie. L'érythrulose n'esl pas fermenlescible. On eu a dissous un demi-gramme dans 10 centimèlres cubes d'une forte décoction de levure el après avoir ajouté 0 gr. 9.b de levure pressée, on a iniroduit le tout sous une petite cloche, sur la cuve à mercure. En même temps on a préparé une cloche té- moin, sans éi'ythrulose Après trois jours, à la température de i5 à 18 de- grés, la petite quantité d'acide carbonique qui s'était dégagée avait exacte- ment le même volume dans les deux cloches. La levure avait d'ailleurs conservé son pouvoir ferment, car un peu de saccharose ùilroduit dans les cloches déterminait déjà, aj)rès une demi-heure, un dégagement de gaz al)(indanl. liV-rylliiulose, dissout dans un peu d'eau, S(.' C()nd)ineà la phényihydi-azine a\i'c dégagement de chaleur, mais, pas plus (pravcc les autres sucres à l'onction atonique, je n'ai pu obtenir d'hydrozone cristallisée. La même chose se passe avec la parabronm})hénylhydrazine et la benzylphénylhy- drazine. <'' La plus grande partie de l'érUlirile qui in'n servi dans ces expériences m'avait été donnée par M. de Luynes et M. Hanriol , que je suis iieureux de remercier ici. — -iG/i — A chaud, au (Dnlraire, eu soiuliou a((''tu[ue ékuidue, H se précipite très ivtpifloMieul (le Mi;if>-uiliqu('s or;iz(iU(;s eu aiguilles jauuc (Toi'. La ])liënylli(Tylhrui(isazoue est iégèremenl soluMi' dans la bcnzuie houil- lanle. très s()lul)le à lioid dans l'acétone et l'alcool éthyliipte. r»eciistallisée par retroidissejnent d'une solution dans l'acétone ('li'udue, rllu a donné à l'anal vsc les n-sultats suivants ; (; U.CIILK TI\OII\K. IMII li (^''-H'^Az^n 6. '1.7-! ()'i./ia (i.'H, (i.o'i 18. Ha 1^ 7!l <.;ii'li()ii(' Jiyflroîfciit' Vzolo Elle est fusible à 17/1" (au bloc Ma(|ueuue^ et dévie de o°ô à di-oile quand nu l'examine au polarinièlre, suivant la méthode de Nenljerg '*'. La paiabromophénylérythralosozoue présente à peu près les mêmes pr.tpri('lé que la précédente, mais elle fond à 19/1-195. Par calcination avec de la chaux pure, elle a donné : Br. o/»,8i (cale. : 35, 08). Une propriété très importante de l'hérythrulose est sa résistance à loxy- dalion de hnuue en présence de l'eau. Contrairement à ses deux isomères aldéhydes nVeMunent connus '^\ il ne donne pas d'acide monohasicpie cor- respondant eu (/'. L'érylhrulose ne saurait être, par suite, qu'un sucre (■(■loniipie. el sa formule de constitution doit s'écrire : (JH^OII—CH . OH - CO ^ CIPOU. l'iesie à s;i\iiir. en di'pit du pouvoir lolatoire ohserv(', s'il appartient ;. la S'iie droite tm ;i la série gauche, ou même s'il u <'st pas lorni.' par un m lau!>-e des deux iuvei-ses o|)ti(pies en quantités nii'gales. Je montrerai hi ntôt, [)ar riiydrogénation, qu'il appartient à la série droite. 1 11,'rirhi. I. \\\lt. p. :5:?8/i-3;^88 (1889). A. W MU., Iln'lrhi, I. WMf,].. oGlif) (i9(,o),el 0. Rifk. Ihld.. \> .:U')']-2. BULLETIN DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE. ANNEE 1900. - N" 6. hiV RÉUNION DES NATURALISTES m MUSÉUM. 26 JUIN 1900. PRKSIDENGE DE U. EDMOND PERHIER. DIRECTEUR DU MCSÉDM. i\r. j,K Président dépose sur ie hureaii le cinquièiiH' fascicule du Bulletin pour Tauiiée 1900, paru le 2(3 juin; ce fascicule contient les communications faites dans la réunion du 99 niai 1900. l'ar décret de M. le Président de la République, en date du 27 mai 1900, M. Perkieh (Jean-Octave-Edmond), membre de TAcadémie des Sciences, piofesseur de Zoologie (Annélides, Mol- lusques etZoopliytes)au Muséum d'bistoire naturelle, a été nommé (hrecteur de cet établissement, pour une période de cinq ans, en remplacement de M. A. Milne Edwards, décédé. l'ar arrêté d,. M. le Ministre de rinstruction publique, en date du 10 juin 1900, M. Darragon, chargé temporairement des fonc- tions de préparateur de la chaire de Minéralogie au Muséum dliis- toire naturelle, a été nommé titulaire de ces fonctions. M. LE Président prononce Téloge de Henri Milne Edwards et d\\lphonse Milne Edwards. Le texte de cette allocution sera publié dans les Nouvelles Archirca du Muséum. Muséum. — vi. /" 20 ^ 266 CORRESPONDANCE. M. Capus, (lirecLeur de i'agriculUire el du cojmneiTe de TIihIo- Cliine , a adressé au Muséum des échantillons de produits du Tonkin. Ces échantillous sont arrivés le 20 juin. M. BiARD d'Aunay, consul }]énéral de France à Sydney, a envoyé une collection de Mollusques (laslropodes et Laiiu^llihranclies d'Australie et de ïasnuuiie. Les exemplaires se l'ont remar(|uer par leur excellent état de conservation et quelques-uns ont une grande valeur. M. Léon Vaillaat, professeur délégué, annonce que le [)r('in!er fascicule du tome II de la h" série des Nouvelles Archives du Muséum d'Histoire nolureilc a été présenté à TAssenihlée des professeurs. 11 contient : Le père de la Zoologie française , Pierre Gilles d'Alhy, par le D'' E.- T. Hamy. r La Tortue de Pcnw/if (ïestudo indica, Schneider). Elude histo- rique, par M. Léon Vaillant (PI. VIII). Lichenes Extra-Europœi a pluribus collectoribiis ad Muséum parisiense missi el ah A. M. Hue elaborati (suite). [PL I à VI.] Contribution à rétude de la faune ichtyologique de la Guyane fran- çaise el du Contesté franco-brésilien , [)ar M. Léon Vaillant (PI. VII). M. Albert Cocteau, notaire à Paris, offre au Muséum, par Tin- termédiaire de M. le professeur Léon Vaillant, le portrait de son cousin, The'odoro Cocteau, bien connu par ses travaux sur les Reptiles et dont le nom est hoiiorahlement cité en plusieurs en- droits dans Y Erpétologie générale de Duuéril et Biiîron. C'est un crayon relevé de blanc sur papier chamois; il mesure, avec le cadre, Aa centimètres sur Zh centimètres; la ])artie supë- — 267 — Heure du buste seulement est figurée; la tête a lo centimètres de hauteur. Au revers, le même savant est représenté sur son lit de mort, la tête seule cette fois; on lit en haut : rr Jean-Théodore Cocteau, docteur-médecin, né le i5 mars 1798. à Paris, décédé le i3 mai i838, à Paris 7,; et à la partie inférieure gauche : cfAnia mort sera remis à M. Percheron et, après lui, à M. Cocteau, notaire à Melun. A. Lefehvre,, O. Ces indications portent à présumer que ce portrait, ou plutôt ces portraits, dus à un artiste dont le nom ne nous est pas connu, avaient été légués à Alexandre Lefehvre, auteur de nombreuses notes sur les Insectes et fondateur de la Société entomologique de France. 11 était intimement lié avec Théodore Cocteau, comme cela ressort de la notice nécrologique qu'il publia sur celui-ci, en i838('^), et de leur amitié commune avec Percheron ('*'. Nos collections avaient fourni à Cocteau les éléments pour la plupart de ses méiuoires; sa ligure avait donc sa place marquée dans celte série, aujourd'hui si riche, de i)ortraits que possède le Muséum d'Histoire naturelle; aussi ne saurions-nous témoigner trop de reconnaissance au généreux donateur qui veut bien s'en dessaisir en faveur de notre établissement. M. A. Lacroix dépose sur le bureau la seconde édition du Guide de la collection de Minéndo^oie — qui sera mis en vente dans quelques jours. La publication de celte brochure de 1 12 pages était rendue né- cessaire par les nombreux accroissements et les transformations apportées à notre collection depuis 1896. Ce guide comprend la liste par ordre systématique de toutes les espèces et variétés de minéraux possédés par le Muséum, avec, en '" Les mots ici en itaUque ont été intercalés après coup; ils paraissent de la même main mais écrits avec une encre différente et sont, en tout cas, devenus peu lisibles. ^ (2) Revtie zonloQ-ique par la Société Cmiéricnne . 1 838, p. 91 à 96. L'article est simplement signé : A. L. ^(■^) Voir Desmarest, 1868. Notic mr In rie H k, travaux: cntomologiques d'Ale.randro Lefebvre. Ann. Soc. entomolog. de France, h' série, t VIII n 877- 884. ' '■ '' 20. — 268 — oulro. riiidicalion de leur formule rliimique. de leui'' système crislallin et du iiume'ro de la vitrine (|ui les coutient. Une exacte indication des diverses collections spéciales annexées à la collection générale et un index alpliabétique détaillé, au{]- nienlé des principaux synonymes usuels, termineni ce guide et faciliteront les recherches des visiteurs. M. PuisALix juésente la thèse de M'"" Pliisalix-Plcot : llechenhcs embryologiques, Inslologiques et physiologiques sur les glandes à renin de la Salamandre terrestre. M. Dëmkeh olfre à la hihlothèque son ouvrage intitulé : Les Raees et les Peuples de la Terre; Elémetits d'anthropologie et d'ethnographie, Paris, Schleicher, 1900. in-iG avec 176 planches et ligures. On trouvera condens', dans ce petit volume de 692 pages, loul ce (ju'il y a d'important à connaître en anthropologie et en ethno- graphie pour (pielqu'un qui ne s'est jamais occupé de ces sciences. Mais le caractère scientili(jue du livie n'a pas souffeit pour cela : les spécialistes eux-mêmes y trouveront groupés de noud)reu\ ren- seignements épars d'ordinaire dans une foule de recueils eu foutes langues et souvent (liflTiciles à se procurer. L'ouvrage comporte deux parties. Dans la première, l'auteur, après avoir établi la distinction entre la notion de la race et celle de groupe ethnique (peuple, trihu, jx'uplade, etc.), passe eu i-evue les caractères physiques ou somatologiques (|ui distinguent les races (taille, indice céphali(|ue, pigmentation, cerveau, etc.), et les ca- ractères ethniques qui dillérencient les groupes ethniques. Parmi ces caractères, les uns sont linguistiques (gestes, paroles, écriture), d'autres sociologiques (vie mate'rielle, vie ])sychi(|ue, vie fami- liale, vie sociale). La seconde partie comj)rend la classification des races et des peuples et leur description dans Tordre géogra- phique, avec un court aperçu du préhistori(|ue de chaque partie du monde. Les trois appendices se composent des tableaux des mesures, de la taille, de l'indice céphalique et comprennent plusieurs centaines de séi'ies sutlisantes. — 260 — Les illustrations on( été choisies avec un ^land soin; ce sont pour la plupart des pholof-ravures des sujets authentiques ohservés ou mesurés par des savants autorisés ou par l'auteur lui-même. Les nomhreuses notes bihliooraphiques au bas des pajjes per- mettent de compléter les notices, souvent trop brièvement ënoncées. M. G. Seurat fait hommage à la Biblioth.xpie d'un tirage à part de son Mémoire intitulé: Observations biologiques sur les"Pem,siles des Chênes de h Tmiisie. Ce mémoire a été publié dans les Annales des Sciences nalurelles. COMMUNICATIOrVS. COMTRIBITION À l A \'TH ROPOLOGrE DE H HaUTE-AlBAME. PAR M. E.-T. Hamv. I M. Degrand, acl.iellement consul de France à Philippopoli , était parvenu en 1898 à prati([uer une fouille dans une nécropole de l'Albanie, à Test de Scutari où il ié.sidait alors, et il rajiporlail un peu plus lajd au' Musée national de Salut-(iermain les pièces qu'il y avait découvertes. M. Salomou Reinach a signalé, au nombre des antiquités ainsi recueillies par M. Degrand, crune bague en argent, dont ie chaton est orné d'une li- gure de Mercure qui permet d'atîirmer que cette nécropole appartient à une époque voisine des premiers tenqjs de l'Empire^. Parmi les autres objets, continue M. Reinach <'), rril y en a beaucoup qui présentent un ca- ractère tout particulier, constituant une série très curieuse qui se ladache à celles dont ou est redevable à l'exploration des nécropoles deRosnie-. Et d ajoute en terminant que, comme l'Albanie est encore, au point de vue archéologique, complètement inexpbnre, il convient de signaler, dès à <') Ciimpt. Rend., Acad. hunipL et IMlea-J.i'lhpn: 1S99, p. 10. — 270 — présent, i'importance d'une collection recueillie ainsi an cœur d'une pro- vince demeurée jusqu'ici à peu près inaccessible à r(Mude. L'antliropolog-ie albanaise est tout aussi peu avancée. A peine a-l-on, récemment, imprimé quelques renseignements sur la population acluelle du pays'"'. Les deux crânes, de date ancienne, de cette même nécropole àl'estdeScutari, que M. Degrand veut bien nous offrir, viennent donc fort à propos , pour permettre aux anthropologisles de prendre un premier aperçu de la morphologie céphalique entièremeni inconnue des lilyrieiis d'autrefois *2). En voici une brève description. II Ces deux crânes sont dans un état de conservation qui permet d'en faire une étude assez complète. Le premier, masculin, adulte, a gardé sa manre moindre (fépines à la nageoire dorsale , la ligne lat(''- rale inférieure commençant plus en arrièi-e et la coloration. Tilapia bilineata nov. sp. La hauteur du corps est contenue trois luis dans la longueur totale (y compris la caudale), celle de la tète trois fois et deux tiers. Le diamètre de l'œil est contenu trois fois et demi dans la longueur de la télé, une fois un quart dans l'espace inlerorbitaire, une fois trois quarts dans la longueur du museau. Le maxillaire supéiieur s'arrête au-dessous du milieu de la distance qui sépare la narine du bord antéiieur de l'œil. Il existe chez l'adulte, à la mâchoire sup(M"ieure, une rangée externe composée de 79 dents bicuspides plus volumineuses, séparées par un assez gi'and espace de 5 rangées régu- lièi-es de dents Iricuspides; mêuie disposition à la màdioire inférieure, où l'on ne conijjte que h rangves de dents bicuspides. Les pointes des dents — 277 — sonl hi'Miif's. Il y a d séries rrécailles sur la jonc el de grandes e'cailles sur l'opercule. Les braiicliiospines sont au noudjre d'une dizaine à la partie inférieure du premier arc. La dorsale est composée de i 7 à iS épines, égales à partir de la quatrième, et de 8 à 9 rayons mous, dont les premiers ne sont hraucluis (pie tout à fait à l'extrémité supéi'ieure, seulement chez l'adulte. Les pectorales courtes, pointues, font à peine les trois quarts de la tête et finissent bien en avant de l'origine de l'anale. Les ventrales n'at- teignent pas l'anus. L'anale possède 3 épines croissantes; la troisième est plus longue que la plus longue épine de la dorsale. La caudale est recou- verte de petites «'cailles et à lobes arrondis. Les écailles sont cycloïdes chez l'adulte. La ligne latérale supérieure perce 21 écailles, l'inférieure, 12. La couleur générale est brun jaunâtre. Une bande longitudinale noire s'étend le long de la ligne latérale supérieure jusqu'à rextréniité de la dorsale; une seconde bande noire va de l'angle supérieur de l'opercule ;i l'origine de la caudale au niveau de la ligne latérale inférieure. D. XVII-XVIil. 8-9; A. m. 7: P. i/.; V. I. 5; L. long. 3o: L. transv. i3. N° SG-i'lSS. Coll. Mus. — Diélé. Mission de l'Ouest africain (M. . Diego (ainsi que ceux de YAnaphe Panda). Ces nids sont de la grosseur du poing et davantage, de forme ovale, et contiennent plusieurs rangs de cocons (5o à loo) des Bondjyx, serrés et pressés les uns contre les autres à peu près connue des grains de raisin sur une grappe : ils sont enfermés dans une enveloppe coimnune assez résistante (comme du cuir) et que le bout de chaque cocon rend bossuée et in('gale. La chenille de la Phycide vit sans doute des poils des chenilles et surtout de leurs déjections, peut-être aussi des cadavres de celles qui périssent et des chrysalides qui se dessèchent (Mabille), et aussi des chenilles vivantes {Fromholz), mais Goquerel dit MnsÉuM. — VI. -Il — 282 — qu'elle se noiurit des chrysalides du Bombyx, les dévorant, ne laissant que la partie chitineuse. ffLe docteur Fischer rapporta des nids de VA. Panda de l'intérieur de l'Afrique le -^o novend>re; ces nids devaient avoir été récollés cin([ mois aupai-avant par les indig-ènes, qui assurent que la chenille vit deux ans avant de se transformer en papillon. En effet, rapportés en Europe, l'édu- cation continua jusqu'au mois de décembre de l'année suivante ; les che- nilles se transformèrent alors, fdant leurs cocons dans les cocons vides de VA. Panda, et la première éclosion eut lieu le 1 1 janvier; d'autres eurent lieu encore jusqu'au i4 février, et un dernier papillon parut le 20 sep- tembre. D'autres chenilles restèrent sans se transformer jusqu'au mois d'octobre (Fromhoh). rrLe type de Coquerel existe au Musée national à Paris, ainsi que les exemplaires dont M. Mabille s'est servi pour sa description et (jui sont éclos au Musée '1. On voit les analogies (pii existent entre le M. carnifex et la nouvelle espèce que j'appellerai Meloccis voraa-. S'il existe d'autres espèces de Meloccis, il est bien vraisemblable qu'elles doivent vivre de même; il serait donc très inléressant de recueillir, en Afrique spécialement, les nids de chenilles; on pourrait obtenir ainsi des éclosions de nouvelles Phycides parasites. Metoccis vorax , ^. Grandeur nalurellp, Voici la description de la nouvelle espèce : M. vorax n. sp. Mis aulicis l)runneo- A. Viré. Ln faune sontcrraiiip. Paris, Raillièro, 1900. — 288 — liciles, sinon impossibles. Aussi floil-on préparer les animaux à la fixation en les anesthésiant préalablement. Ces opérations préliminaires sont sou- vent longues, toujours délicates et varient avec le genre d'animaux auxcpiels on s'adresse. Grâce à l'assistance zélée et éclairée de M. Charles Richard, pi-éparateur au Muséum, nous avons pu recueillir pendant le mois d'août une collection d'animaux variés, dont l'étude n'est pas achevée, dont on jug-ora l'importance par les nombres suivants : GERBES. ESPÈCES. Spongiaires g g Polypes i3 lO Echinodermes g g Vers 61 89 Mollusques; .j(; r 1 Tunicieis 3 3 ToTAI i^Y ig5 Parmi les animaux recueillis, il en est un certain nombre qui présentent un intérêt particulier : ce sont ceux (pii ont été décrits par les zoologistes étrangers qui sont venus étudier la riche faune de Saint-Vaast-la-Hougiie (rirnbe, Keferstein, Chqtarède, etc.), et dont un cei-tain nombre man- quaient aux (lolleclions du Muséum. Parmi les Annélides P(ilych(Mes, un di-agage elTeclué le 01 août 1899, *'''"^ ^^ ^^^^^ t'c la Hougue, nous a fourni une espèce nouvelle du genre Proccrastea Langerlians (voir ci-dessous). Sue une nouvelle espèce du genhe Procerastea Langehuans {P. Pebriebi) de Saint-Vaast-la-Hougue, PAR M. Charles Gravieh. Dans les matériaux pi'ovenant d'un dragage elfoctué le 3i août 1899 dans la baie de la Hougue (région du Petil-Noid), j'ai recueilli (|ualre in- dividus d'une espèce nouvelle de Syllidiens qui appartient au genre Proce- raslea Langerhans''^ (jhacim des individus se compose de deux pai'ties net- tement distinctes : 1° une partie anl('rieure ou la souche; -2° une partie postérieure ou le stolon sexué. La souche présente des caractères uniformes, qui seront décrits en premier lieu; le; stolons sexués, tous du sexe mâle, se trouvent être à des stades difl'érenls les uns des autres de maturité et ") P. Langehuans, Dio Wurmsfauna von Madeira {Zeilsch. fur irixxoiifirh. Znol. Bd. XL, 18S II). /- — 289 — nierilenl chacun une mention spéciale. L'un des exemplaires, au([nel il ne nianc^ne prol>alilemenl cjue les ciiTes anaux, mesure 8 millimètres de lon- gueur, 0 millim. -lo de largeur et compte àS segments sétigères. Un second exemplaire, incomplet, a lo millim. 5 de longueur avec 46 se'tigères. Un troisième exemplaire, auquel il manque également un certain nombre de segments postérieurs, mesure ii millimètres de longueur, o millim. 35 dans sa plus grande largeur et compte 55 sétigères, Enfin, le quatrième exemplaire, le seul complet, a i/i millim. 5 de longueur avec 6i séligères. Dans chacun des individus, les i3 premiers sétigères appartiennent à la souche; les autres segments forment le stolon sexué toujours unique. Le corps tout entier, de l'orme très grêle, est d'un vert peu foncé, sans aucune ornementation spéciale. L Souche. — Le prostomium, arrondi en avant (fig. i), un peu plus large que long, n'est séparé du reste du corps, en arrière, par aucune dé- limitation nette. Les yeiLX sont fort développés, presque au contact l'un de l'autre de chacpie côté, et munis de lentilles volumineuses et très saillantes; celles des yeux antérieurs ont leur axe dirigé en avant (fig. 2), celles des yeux postérieurs sont orientées latéralement {{\g. 3). Les trois antennes sont relativement puissanles, longues et massives, cylindriques, un peu étran- glées à leur base. 11 n'y a aucune trace de })alpe visible siu" la face dorsale. Le corps s'élargit immédiatement en arrière du prostomium. Les deux cirres tentaculaires fixés de chaque côté au niveau de la partie postérieure de ce dernier sont beaucoup ])lus courts qiie les antennes. Le cirre dorsal du second segment, premier sétigère, inséré plus haut que les a])pendices du premier segment, est légèrement renilé en massue. li n'existe pas [)lus de séparation apparente entre le second segment et le premier qu'entre celui-ci et le prostomium. Les segments suivants du stolon ne portent ni cirre dorsal, ni cirre veniral. Le parapode, réduit ici à son j)lus grand état de sinijdicilé, est constitué luiiquement par un mamelon sétigère conicjue assez peu saillant, situé dans la région médiane et renllée de chaque segment, et traversé |)ar un acicule droit axial. Les soies sont de formes extrêmement variées, les unes simples, les autres composées. Parmi les premières, les unes (û^^. h) renlléos au sommet, se terminent par deux pointes recourbées iné<;ales: certaines de ces soies, plus épaisses, portent des pointes plus courtes et plus trapues (fig. 5). D'autres soies de même forme (fig. 6) sont h'gère- ment dilatées au sommet, avec deux pointes brèves recourbées l'une vers l'autre. Enfin certaines soies simples ont, à leur sommet un peu rentlé et couvert de petites saillies régulières, un prolongement latéral, fin et recli- ligne (fig. 7). Parmi les soies composées, les unes (fig. 8) ont une hampe droile. renfiée an sommet, avec un rostre saillant, pointu , un peu recourbé , au-dessous du(piel on remarque une série de petites aspérités, et une serpe — 290 -- L'oiilice de la Iroinne est tort H/rn.'f- il ,^\, „ 1 uieiue .séUgeie, pnus remonte pour déboucher à la limite — 291 — de séparation du troisième et du quatrième setigèro, dans ie proventricule. Celui-ci, à peu près aussi long que le quatrième sétigère, est ovoïde; sa paroi est relativement très e'paisse: on n'aperçoit qu'une étroite lumière axiale par transparence. IL Stolon sexdé. — A. L'individu dont le stolon est le plus éloigné de l'état de maturité est celui qui mesure 8 millimètres de longueur et compte 48 sétigères, dont i3 pour la souche et 35 pour le stolon. On remarque après le troisième sétigère (tlg. lo) une petite bande très étroite, mais net- tement délimitée toutefois, et qui est la première indication du stolon. De chaque côté, il existe sur cette bande une grande cellule claire qui est peut-être l'ébauche ])rimitive de la lentille des yeux antérieurs. A partir du quinzième segment et jusqu'à l'extrémité postérieure, il existe, au-dessus et un |)eu en arrière de chaque mamelon sétigère, un cirre dorsal aplati ayant la forme d'une petite languette ovale. B. L'individu qui, après le précédent, était le plus éloigné de la ma- turité sexuelle au moment où il fut dragué, est l'exemplaire entier qui me- sure ik milHm. 5 de longueur et conqite 6i sétigères, dont i3 pour la souche et /i8 pour le stolon. Le quatorzième sétigère présente (lig. ii) l'ébauche du pi-ostomium du stolon; ce prostomium est de forme quadran- gulaire arrondie aux angles. Les yeux antérieurs sont bien marqués, les postérieurs réduils à deux petits points. L'emplacement des antennes la- térales et celui des cirres dorsaux du second segment sont marcjxiés par de courts ntamelons un j)eu plus développés à droite qu'à gauche. Il n'y a pas encore trace de l'antenne médiane, ni des cirres tenta cul a ires. Tous les segments, du qtiinzième au dernier, possèdent un cirre dorsal de chaque côté. Le pygidium, de forme arrondie (tig. 12), presque aussi long que les deux derniers segments, porte deux cirres anaux foliacés, brièvement pédicules. G. Chez le troisième individu , la formation du prostomium au quator- zième sétigère est beaucoup plus avancée que chez les deux précédents. Des quatre yeux , les antérieurs seuls sont bien développés et munis chacun d'un cristallin visible; les postérieurs sont encore réduits à desimjdes taches pig- menlaires. En avant, on peut remarquer les ébauches des deux antennes latérales; l'antenne médiane n'est jjas encore indiquée. Latéralement, on observe deux éminences situées l'une derrière l'autre; la plus antérieure, la moins dévolop])ée, correspond au cirre tentaculaire dorsal du premier segment; l'autre est le cirre dorsal du premier sétigère, qui apparaît plus tôt ([ue les cirres tentaculaù-es. Tous ces appendices sont un peu plus dé- veloppés du côté droit que du côté gauche. D. Le quatrième individu, également incomplet, d'une longueur de — 292 — 10 niillini. 5, avec /i() segments, dont i3 pour la souche e( 33 pour le stolon, est le plus inléi-essant de tous, à cause du degré de développement de ce dernier. La consii'iction en arrière du Ireiziènie sétigère est ici beau- coup plus accentuée que chez les autres exemplaires (fig. ih). La souche et le stolon ne sont plus reliés l'un à Taulre que par un péflicule fort étroit. Les deux antennes latérales, larges à leur hase, se divisent chacune en deux lobes, un intérieur et un extérieur plus dévelopj)é; ces appendices bifides rappellent les appendices de même forme qui sont caractéristiques du stolon mâle {Pohjbosirichus) des Autolytés. L'antenne médiane, insérée beaucoup plus en arrière, est gj-aducllement renflée à sa base. Les cirres dorsaux du premier sétigère du stolon sont de beaucoup les plus développés. Les cirres tentaculau-es sont beaucoup moins longs , et les ventraux sont j)lus courts que les dorsaux. Bien que l'évolution du stolon paraisse avancée, aucun segment n'est porteur des soies natatoires caractéristiques de la forme épitoque. (Cependant le Ireizième sétigère n'est relié au reste du corps que par un étroit cordon, ce qui fait présager la mise en liberté prochaine du stolon. Le genre Proeerastea a été ci'éé en i88A par Langerhans pour un Sylli- dien qu'il découvrit à Madère. La Proeerastea nematodes Langerhans mesure de h à 7 luillim. 5; sa taille est donc moitié moindre que celle de l'espèce décrite ci-dessus. Elle dilfère en outre nettement de cette dernière pai- le prostomium qui est quadi'angulaire et porte quatre petits yeux, pai- la forme plus trapue des antennes, par la forme et la répartition des soies et par les caractères de la trompe. Malaquin ''' a décrit et (igm-é une seconde espèce du même genre, la Proeerastea HaUeziana des côtes du Boulonnais. Celle-ci diffère de la Proee- rastea Perrteri par le prostomium qui porte quatre yeux de petites dimen- sions, surtout les antérieui-s. et des antennes plus courtes, en massue, par les cirres lenlaculaires qui ont sensiblement la même longueur que les an- tennes, par la forme des soies, par la longueur plus grande de la ti-ompe et le nombre plus considéral)le des dents au tréjian. Le nondjre des segments parait être moindre dans les deux espèces de Madère et du Boulonnais (jue dans celle de Saint- Vaast-la-Hougue. Dans le genre Proeerastea , le parapode est réduit à sa plus sinqjle ex- pression, au mamelon sétigère qui, lui-même, est assez peu saillant, dans la ])artie antérieure du cor|)s surtout; à l'absence de cirre ventral com- mune à tous les Autolytés s'ajoute ici celle du cirre dorsal. Les appendices tactiles sont représentés uniquement par lesanteimes, les cii'res tentacu- laires et les cirres dorsaux du premier sétigère. Dans l'état actuel de nos connaissances, ce genre réalise la forme la jiius simple que l'on puisse '"' A. AtALAQuiN, Rocliorclios sur los SWIidions [Mviiioirca ili' lu Soc. tien Se. et Avis de Lille, i8q.3). — 293 — citer dans la Iribn îles AiUolvies, la plus primitive de la famille des Syl- lidiens '■''. Sur use collection d'Animaux recueillis aux îles Cuausey EN AOiT i8gg, PAR M. Cii. Gravier. La richesse de la l'aune des îles Chausey est bien connue depuis le séjour qu'y iirenl, eu iS-^S, Audouinet H. Milne Edwards ''^accompag-nës de lems jeunes femmes. Treize ans plus tard, de Ouatrefages <'> y demeura pendant ti'ois mois et doiuia de ce minuscule archipel, si pittoresque, si curieux ;i tous éj;ai-ds, une description des [)lus charmantes, dont la lecture vous incite fortement à le visiter. Depuis, un certain nombre de naturalistes, notam- ment Ïj. Crié, L. Corbière, Joyeux-Laffuie et tout i-écemment H. Cadeau de Kerville *'"', ont parcouru les Chausey pour en étudier les animaux et les plantes. C'est vers ces îles, qui constituent une localité privilégiée pour les zoolo- gistes, que, grâce aux précieuses indications fournies })ar M. A. Pizon, M. le professeur Ed. Perrier a dirigé une excursion des plus fructueuses, quoique de courte durée, du 19 au 26 août KS99. C'est surtout le fameux rr Saca- viromi, situé entre ''la Meules et fies Oiseaux^, qui ne découvre qu'aux plus grandes marées (le jeu des marées atteint son njaxinnun d'anq)litude sur les côtes françaises dans cette région de la Manche, de Cranville à Sainl-Malo) et dont Audouin, II. Milne Edwards et de (hiatrefages avaient vanté les ressources, que nous avons exploré avec ardeur. Aucun de nous ne pourra oublier les recherches fatigantes, sans doute, mais si iutéies- sanles, que nous avons faites sous un soleil ardent, dans ce goulet pi-ofon- dément encaissé; les grandes [)lages formées par les Ascidies couq)osées sous dos pierres si rai'ement retournées, présentaient en particulier des teintes d une vivacité et dune variété admirables. C' Cil. Gr.AviKii, Sur une iioiiwlle espèce du "[oiirc Procerastea Laiifjprliaiis, l'évolution et les afliiiités de ce genre [Ann. des Se. nat., Zool., 8" série, t. XI, p. 37-03, pi. I). (-' AuDoriN et H. AIilne EinvAnns, Recherches pour servir à l'histoire naliirelle dn lillorid de In France (1" vo'iniie : Voyage à Granville, aux îles Ciiausey et à Saint- Malo), Paris, Crocliard, i8.39-i88/i. '-^^ \. DE QiiATREi'AcES, Sonveitirs d'un nnluralisle , Paris, Cliarpenlier, •! vol. iu-i 11 , iSô'j. '*' H. Gadeau de Kervh.le, Recherches sur la fniuie marine et niarihnie de la Normandie (i" voyaj;e : Piégion de GrainiHe et lies Cliausey), Paris, iS()^i, .l.-l>. Baillière et lils. — 29li — L'élude encore inachevt^e des matériaux recueillis à Chausey, pour la pre- paratiou desquels M. le docleur Pierre Fauvel a eu la couiplaisancc de jii'aider coustammeut , a fourni les résultats suivants : GEMlES. ESPÈCES. Spongiaires ij ç) Polypes 9 9 Erliinodorincs o /( Vers 06 A 5 Mollusques 10 17 Tuniciers i o 11 Total 8;2 95 Note svr use collection de Mollusques d Australie PARVENUE récemment AU LKRORATOIRE DE MaLACOLOGIE, PAR M. Cu. Gravier. M. Georges Biard dAiniay, consul général de France à Sydney, a adi-essé tout récemment au Muséum d'Histoii-e naturelle une caisse de Mollusques provenant de PAuslralie (New Soutli Wales, (Jueensland) et des îles voisines (Nouvelle-Guinée. Iles Salomon, etc.). Les exemplaires recueillis avec soin sont tous dans un état de conseivation des plus remarquables et forment dans leur eusendjle une collection de grande valeur. Bien que la faune malacologique de ces régions soit assez largement représentée au Muséum, l'envoi de M. G. Biard d'Aunay renferme les échan- tillons de treize espèces que cet élahlissement ne possédait pas encore ; ces espèces se rapportent aux genres Patelin (1 espèce), Pupiim (1 espèce), Leptopoma (1 espèce), Voluta (i espèce), lleli-v (7 espèces) et Bulimus (2 espèces). Recherches emrryologiques , histologiques et physiologiques SUR les glandes à venin de la Salamandre terrestre, PAR M'"' C. PlIISALlX. Dans une communication précédente*'', j'ai exposé cjuelques faits relatifs h la stiuclui'e de la jicau de la Salamandre terrestre et de sa larve. Les *'î Bulletin du Muséum d'Histoire naturelle, ao févriei" 1900. s — 295 — recherches que j'ai continuées sur le même sujel, parlicuhèremenl sur les g-laiides venimeuses et les venins de cet Urodèle, m'ont conduite à la dé- couverte de laits nouveaux qui sont exposés avec détails dans une thèse illustrée de sept planches en couleurs ^'', et dont je résume les j)rincipaux points. Les auteurs qui ont étudié les mœurs de la Salamandre terrestre ne sont pas d'accord sur l'époque et les circonstances de la ponte ; du fait qu'on rencoutre de toutes jeunes larves au printemps et eu automne ou plutôt de l'automne au printemps, quelques auteurs, comme Cachet'"', concluent à deux pontes par an; d'autres, comme Paràtre ''^', pensent quil n'y a cp^i'une i)onte, et qu'elle dure d'octobre à mars. Ces divergences s'expliquent par ce fait, assez rare chez les animaiLx, que la Salamandre peut choisir son moment pour pondre et ditîérer à volonté, si les condition extérieures de température et de lieu sont défavorables à la vie de ses larves. J'ai pu vérifier le fait en soumettant des Salamandres, capturées vers la fin du mois d'avril , alternativement à des conditions dilTérentes : avaient- elles de l'eau claire et une température convenable, elles se mettaient à pondre ; les plaçait-on dans des conditions défavorables , elles s'abstenaient. Comme une même portée se compose d'une soixantaine de larves, il est aisé de répéter un certain nombre de fois la même expérience sm- le même animal, et de s'assm'er de la réalité des faits précédents. D'après mes observations , la Salamandre porte environ un an, du com- mencement de l'été au printemps suivant. Elle commence à pondre vers les premiers jours d'avril, plus ou moins tôt, suivant le temps de la saison. Cette ponte est discontinue et dure ordinairement une huitaine de jours, lorsque l'animal n'a aucune raison de détenir ses larves , sinon elle se pro- longe, chaque ponte partielle étant suivie d'une ou de deux semaines de repos. Quant aux oeufs fécondés, ils se dévelop})ent assez rapidement pour donner en juillet de jeunes embryons pourvus de leur vilellus, et en octobre des larves jirêles à être pondues. Si l'automne est beau, il peut y avoir ponte de ces larves de l'année; de même eu captivité, on a des pontes d'hiver et aussi dans la nature , d'après Paràtre ; mais ce sont là des pontes partielles et anticipées qui ne s'achèveront qu'au printemps suivant. Les larves nées au piintemps se développent pendant l'été et effectuent leur transformation en jeunes Salamandres terrestres vers la fin de l'été. Au moment de leur transformation, la peau des larves contient les deux espèces de glandes à venin que l'on rencontre chez l'adulte : les unes, ") Schleicher frères, éditeurs, 1 5, rue des Saints-Pères, Pari.s. *^) Notice sur la Salamandre terrestre. Société Linéenne de Bordeaux, t. It, 799. *^5 Notes sur la frSaiamandra maciilosar. Mémoires de la Société Zoologique de France, t. VII, 189^. — 296 — qui n|)p;iraissenl de bonne heure, alors que l'embryon esl encore pourvu (le son vilelhis, ce sont 1rs glandes joranuleuses: elles ont une (opographie déterminée, aflectant certains i-apjjorts avec les organes de la ligne latérale, et occupent sui-tout la face dorsale de tont l'animai. Les antres n'appa- raissent qu'tà la fin de la vie larvaire; elles achèvent, comme les premières, leur complet développement après transformation de la larve âgée en jeune Salamandre; ce sont les glandes muqueuses. Ces deux espèces de glandes venimeuses ont une même oi'igine méso- dermique et suivent pendant quelque temps un développement parallèle. Leur bourgeon glandulaire se foi'me par la division mitosique d'une cellule située dans la moitié supérieure du derme, immédiatement au-dessous du l'éseau vascnlaire supérieur. 11 ne se fait pas immédiatemgnt de cloison- nement intercelhdaire, elles noyaux de ce bourgeon sont plongés dans un proloplasme comnuin. Quand les cellules du Ijoni'geon se dilTérencient, la division iiidirecle cesse, et les mulli|)lica lions cellulaires qui surviennent se font par division directe. La périphérie du bourgeon glandulaire s'orga- nise en membrane propre, dont les cellules deviendront des libres muscu- laires lisses. Celte membrane est épaissie, au niveau du futur canal excrétenr, en une sorte de calotte ou muscle orbiculoire, qne le venin devra franchir pour s'échapj)er de la glande. Tout autour de ce bourgeon se trouve un réseau vasculo-pigmenlaire serré, provenant de la réunion des deux réseaux qui liniilent le derme. Enfin celui-ci. refoulé par l'ex- pansion croissante du bourgeon, lui forme une enveloj)pe primitive. L'acinus achève son développement morphologique conqjlot, dans le derme, avant la formation du canal excréteur. An fur et à mesure c|ue l'acinus se développe, son pôle externe se rapproche de plus en plus de la face profonde de l'épidémie jusqu'à lui devenir tangent. Un voit alors les fibres centrales du muscle orbicvdaire de la calotte s'écarter et ménager un orifice jiar lequel s'insinue le contenu glandulaire, cjui arrive ainsi en contact direct avec la face interne de l'épiderme. Dans celui-ci, apj)araît, suivant un trajet |)erj)endiculaire à sa surface, un mince cylindre de gélilication qui intéresse seulement la partie moyenne des cloisons inter- cellulaires; puis ce cylindre s'entrouve sur sa face profonde sous la pression croissante du contenu, qui agit connue un coin, et fait céder peu à peu l'épiderme gélifiée jusqu'à la cuticule, qui se rompt la dernière. Lorsque le canal excréteur est ouvert au dehors, et que la glande a expidsé son trop- plein , le canal excréteur devient conqilèlemenl cylindrique, et sur ses parois se développe une cuticule. En outre, il se trouve fermé inféi-ieurement parle nuiscle orbiculaire, ([u\ se couqiorte comme un véritable sphincter. Ainsi , glandes granuleuses et glandes mu([ueuses ont en commun leur origine mésodermique, et par conséquent les mêmes tissus ])ériglandu- laires. Les seules difiérences que nous puissions noter jusqu'à présent tiennent à l'apjiarilion précoce des premières, à leur (lévelop))enient lent. — 297 — à leur répartition lixe sur la face dorsale et à leurs dinieusions énormes et variables, comparés à l'apparition tardive, au développement rapide, à la dissémination sur tout le corps et à la grandeur uniforme el limitée des secondes. Les différences qui surviennent portent sur l'évolution des cellules centrales du bourgeon glandulaire qui donneront l'épilhélium tvpique et régidier chez les glandes muqueuses, irrégulier et alypicp.ie pour les glandes granuleuses. Dans les glandes muqueuses, le protoplasme, d'abord diffus, se condense et se limite, par une membrane, autour de chaque noyau, et constitue un épitliéliimi qui recouvre toute la moitié profonde du cul-de-sac glandulaire. Cet épilhélium est formé de grandes cellules cylindriques, à noyaux petits, à protoplasme clair et homogène, qui se distingue à peine du contenu excrété dans la lumière de la glande. Ces noyaux sont tous semblables ; ils ont la forme de pyi'amides triangulaires à base périphé- rique en rap])ort avec la membrane propre, et à sommet ellilé comprimé par la confluence du sonnnet lilire des cellules. La glande conserve un tel aspect ])endant toute son existence et la sécrétion nuageuse que le proto- plasme élabore acquiert d'emLilée ses propriétés toxiques. Les glandes granuleuses ne ])ossèdent pas de i-evètement épilhélial con- tinu. Les noyaux provenant de la division directe des cellules internes ûu bourgeon sont aussi appliqués directement sur la membrane musculaire, mais ils se distinguent nettement de ceux des glandes muqueuses par leur forme sphérique, leurs dimensions très inégales et leur dissémination. En outre, le protoplasme reste diffus dans toute la cavité de la glande, de telle sorte que les noyaux sont libres à la périphérie d'une masse proto- plasmique commune. A l'inverse de ce qui se produit dans la glande nui- queuse, c'est surtout le noyau qui évolue pour fournir le produit de sécré- tion. En suivant le développement embryogénique des glandes à venin , on peut saisir l'origine et la formation des granulations réfringentes qui cons- tituent la partie aciive du venin. D'api'ès l'opinion de Drasch, ces granulations seraient formées j)ar le protoplasme g('néral rie la glande, le syncytium dans lequel plongent les cellules géantes de Leydig. Les granulations qu'on i-enconti-e dans ces der- nières n'auraient aucune importance et (libéreraient totalement par leur diamètre, leur pouvoir fixateur des colorants, leur inactivité sur la lumière polarisée, des grosses granulations venimeuses, fortement coiorables et bi- réfringentes. Mes recherches sur ce sujet ne me permettent pas d'accepter cette ma- nière de voir. J'ai pu suivre tous les stades de l'évolution des grains de venin sur des coupes en série faites après fixation au Pérenyi, puis colorées à l'hématoxyline aliuiée et à l'éosine. (jomme je lai indiqué, l'épithélim discontinu des glandes gi-anuleuses Muséum. — vi. a 2 — 298 — est représenté au début par des noyaux égaux, intimement applitpiés sur la memln-ane musculaire, et plongés dans un protoplasme commun. Quelques- uns de ces noyaux, au voisinage de Técpuiteur de l'acinus, ne lardent pas à entrer en aciivilé; ils grossissent de manière à acquérir cinq ou six fois le volume des noyaux inactifs, fixent plus fortement les colorants; Tliéma- toxyline alunée les colore en bleu sombre, tandis que le protoplasme envi- ronnant et la membraiie propre se colorent en rose par i'éosine. A leur intérieur, on aperçoit de gros tubes nucléiniens à paroi bleu sombre, h con- tenu irrégulier et moniliforme qui transparaît en ton violet rosé. Ces tubes nucléiniens, disposés parallèlement entre eux et à la surface, sont réunis par de fins tractus qui se colorent également en bleu. C'est à l'intérieur de ces tubes nucléiniens qu'on voit tout d'abord se différencier les premiers grains de venin sous forme de petites spbères bomopènes, légèrenient colorées en rose par I'éosine. Ces granulations deviennent de plus en plus distinctes; elles s'accumulent dans les mailles du réseau et, suivant leur place, se groupent au centre du noyau ou ten- dent à se raj)procber de la périphérie. Puis il apparaît de ces granulations à la surface du noyau, formant de petits chapelets à quatre ou cinq gi-ains qui semblent émis par le même orifice de la membrane réticulée. Toute la surface externe du noyau émet ainsi des granula lions qui refoulent peu à ])eu le protoplasme général et s'en forment une sorte de paroi adventice. On a ainsi autour de chaque noyau en travail un amas de granulations nelleinent limité par une membrane réticulée, sur laquelle s'insèrent les inailles du réseau protoplasmique. On ne peut conserver h ces formations secondaires le nom de cellules géantes que leur donnait Lcydig, pas plus que celui de cellules venimeuses, connue les désigne Drascb. Ce sont des sacs à venin, formés directement par le noyau en activité. Ces sacs à venin, qui connnencent à se former chez la larve et qui sont déjà assez nombreux dans les glandes de la toute jeune Salamandre, ne dif- fèrent pas, h première vue, par les réactions hislologiques, des sacs à venin des Salamandres adultes. Et cependant ces jeunes granulations ne possèdent pas encore la propriété convulsivante caractéristique du venin de l'adulte. A ce moment, le noyau n'a pas achevé son évolution; les grains de venin continuent à se former et, en s'accunmiant à son intérieur, refoulent le ré- licuknn imcléaù'e. Celui-ci, pressé à la base du noyau contre la paroi musculaire de la glande, s'amincit de plus en plus et finit par disparaître, de sorte que le noyau prend la forme d'une cupule, ou d'un parachute fixé par ses cor- dages à la membrane pro])re. An fur et à mesure que le noyau émet des granulations, il devient plus clair, les tubes nucléiniens disparaissent ; il ne reste plus que les fins tractus du réseau nucléaire qui se modifient et se colorent en rose, comme le pro- toplasme environnant. C'est le terme ultime de tous les noyaux. — 299 — ()acl(jues noyaux, au lieu d'accomplir sur place leur évolution, lomhenl avec leur sac à venin dans le syncytiuni glandulaire; ils conserveul leur l'orme sphérique primitive, peuvent se diviser et finissent par se rf^soudre en granulations; d'autres, au contraii'e , forment successivement plusieiu-s sacs qui s'avancent comme une masse bourgeonnante vers l'intérieur de la glande. Le grain de venin est donc une fornialion nucléaire, mais il ne possède pas d'emblée toutes ses propriétés ; il semble n'arriver à maturité complète que dans le sac à venin ou dans le syncytium oii il grossit et acquiert ses caractères délinitifs. De ce venin granuleux, on peut retirer plusieurs alcaloïdes ayant même action cjue le venin lui-même, et ne différant entre eux, au point de vue physiologique, que par leur toxicité. Ces alcaloïdes n'existent pas à létat libre dans le venin; ils résultent probablement d'une hydratation des prin- cipes immédiats suivie de dédoublements. Au point de vue physiologitpie, ces alcaloïdes agissent tout d'abord sur le cerveau , puis sur le bulbe et enfin sur la moelle. Le symptôme dominant est la convulsion, et la mort arrive par arrêt des mouvements respira- toires. Le poison n'agit pas directement sur le cœur, mais il détermine une élévation considérable de la pression sanguine. La résistance des différents animaux à ces alcaloïdes est très variable. Pour tuer les Batraciens et en particulier la Salamanch'c elle-même , le Triton crête, l'Alyte, il faut de très fortes doses, taudis que les Oiseaux et les Mam- luifères carnivores sont très sensibles : il suffit de i milligr. 8 de Salaman- diidine par kilogramme pour tuer un Chien, cjiiand on choisit la voie sous- cutanée. Par le tube digestif, U faut, pour produire les mêmes effets, une dose de lo à 90 fois plus giande. C'est à cette cii'constance qu'il faut rapporter l'échec d'une tentative d'empoisomiemenl citée par Laurcntius, et dans lequel une femme admi- nistra à son mari une soupe à la Salamandre. Pour produire quelques symptômes dans ces conditions , il faudrait au moins quati"e ou cinq Sala- mandres, et cette femme n'en avait mis qu'une! Tandis que le venin est en partie annihilé ou détruit dans l'intestin et le foie, il est au contraire absorbé rapidement par la cavité buccale, et il suiTit de le projeter directement sur la langue d'un Chien ou d'une Grenouille pour les faire mourir avec les symptômes caractéristiques. Quant au venin muqueux, produit de l'activité protopiasmique de l'épi- ihélium glandulaire, je n'ai pu jusqu'à présent en isoler de principe loxi(|ue défini. Reialivement à l'animal, il se comporte à peu près comme la sueur, et sa sécrétion est inlluencée par les mêmes causes. Mais il a, principale- ment sm' la Grenouille, les Oiseaux, les petits Rongeurs, une action stupé- fiante, paralysante, qui amène la mort en trois ou quatre jours, suivant la 99 . — 300 — dose employée. Chez les Mammifères supérieurs, ce venin ue délermiue guère qu'un peu d'aslhénie et de somnolence passagères. Indépendamment du rôle que ces glandes à venin jouent comme moyen de défense, elles ont aussi une autre fonction, celle-là moins connue, qui se traduit par Texistence dans le sang des principes venimeux; leur appa- rition est cori'élalive du développement des glandes. Si Ton considère quFedyau. J'ai eu le plaisir de parcom-ir cette der- nière région en compagnie de M. Osenat, directeur du service des douanes de la Casamance. Les habitants de Séléki et de Floup-Fedyau ne sont poini anthropoj)hages, comme on le croit ordinairement; ils se contentent de faire mourir ceux des leurs suspectés d'être sorciers , en leur faisant absorber un breuvage contenant des viscères humains en juitréfaction et des décoctions d'écorce de Tali {Erijtlirophlwuin Guiiicciise), arbre 1res répandu en Casa- mance. Loin de nous faire boire le Tali, les Floups-Fedyau, chez qui nous étions venus sans escorte et sans armes, nous versèrent copieusement un vin de pahne exquis, qu'ils retirent de la base des régimes de VEkis Gui- tieensis. Remontant ensuite la Casamance, je visitai successivement Ziguinchor. Sinedone, Adéane, Mangacounda, sur la rive gauche. Guidé par MM. Roy et Laglaize, qui, par un très long séjour en Casa- mance, sont arrivés à en connaître les coins les plus intéressants, je pus l'aire d'abondantes récoltes dans les environs de Sedhiou. Je traversai en- suite le Yaciiie et le Fogny en compagnie de M. Cligny, qui poursuivait des recherches sur la faune de la Sénégandjie. Nous avons ainsi parcouj-u successivement dans le Yacine et le Fogny : Tambanaba. Marsasoun, Mampalago, Koulaye, Rignona, Marancounda. Sindialone. Je rendrai compte dans une autre notice des résultats scientifiques de mon voyage m Casamance. mais je tiens dès maintenant à remercier M. Valzi, administrateur de la Rasse-Cazamance, et M. le capitaine Séguin, administrateur supérieur, pour les facilités très grandes qu'il m'ont données pour poni'sui\re mes recherches dans cette région intéressante. — 309 — Documents novveavx coivc£/î.v.i.\'r les LAShoivaiÉEs utiles T>E L Afrique occidentale Fr,À\aAisE, PAR M. Henri Hua. Celte noie concerne deux plantes sur lesquelles diverses personnes onl a(lir;i notre attention, intéressées qu'elles étaient parla richesse de leur latex en produits i)lus ou moins utilisables. Pour arrivera leur connaissatice parlaite, il a l'allu le concours de plusieurs , auxquelles nous adressons nos plus sincères remerciements. M. le professeur Arnaud, dont je n'ai pas à rappeler les recherches récentes sur les caoutchoucs, MM. Bouéry, ingé- nieur h Dubréka, qui poursuit sur place d'intéressantes études, A. Cheva- lier, dont les belles explorations au Soudan et au Sénégal n'ont pas besoin d'être vantées ici, Codefroy-Lebeuf, l'importateur et le divulgateur de tant d'espèces économiques, Lecerf, son correspondant de Conakry, Eugène Poisson, chargé de recherches spéciales en Al'rique occidentale, Paioisse, dont le Muséum apprécie depuis longtemps le zèle et l'habileté dans la ré- colte des échantillons, doivent, à des titres divers, être unis dans notre gratitude. Et, remarquons-ie en passant, un seul voyageur, si bon botaniste lut-il, ne peut, par des matériaux recueillis au cours d'une exploration passagère, être assuré d'avoir tous les documents utiles à la bonne iden[i(icalion de ses échantillons. Souvent devra-t-il , pour avoir l'expression parfaite des résultats espérés par lui à la suite de ses récoltes, attendre que d'autres aient complété les notions fournies par elles. Celui qui séjourne a de grands avantages sur celui qui passe, car il peut suivre l'évolution des végétaux (pii l'intéressent. Mais rien ne vaut, pour l'identilication aussi parfaite que possible d'une espèce exotique, la réunion de divers échantillons, h divers états, recueillis dans diverses localités, à diverses époques. L'histoire des deux plantes dont nous nous occupons ici est un bon exemple de ce que nous venons d'avancer. L'une d'elles est le plus anciennement connu des Landolphia , le L. owa- rimsis de Palisot de Beauvois , sur laquelle M. Armand a naguère attiré notre attention: l'autre est une nouvelle espèce de (lavpodhms , ('. hirsuta, que M. Chevalier a récemment soumise à notre examen ; à l'une et l'autre se rattachaient divers documents nouveaux dont la mise en œuvre fait l'objet du présent travail. 1. Landoli'Iua owariensis p. B. M. Arnaud, professeur de chimie au Muséum, reçut cet hiver de M. Bouéry, ingénieur fixé à Dubréka, près Conakry (Guinée française), en vue des éludes qu'il a enti-eprises sur les caoutchoucs, des échantillons d'un — 310 — excollonl protliiit exploité dans la région, accompagnés cFun rameau flori- fère conservé dans le formol alin d'en permeltre la délerminalion. L'analyse do ce l'amean, qui fut soumis à notre examen, nous y (it reconnaître le Landolphia owanciisis P. ]]. , qui , à ma connaissance, n'avait pas encore été signalé authentiqueraent dans notre colonie de la Guinée française. Cette espèce, intéressante au point de vue industriel, puiscju'elle donne un caoutchouc de bonne qualité, et au point de vue botanique, puisqu'elle est le type du genre Landolphia, était restée longlemps mécomuie dans l'Herbier du Muséum, oii il n'y avait qu'un exemplaire d'une authenticité incontestable, provenant de Palisot de Beauvois, et faisant partie de l'Her- bier de Jussieu. Depuis, parmi les échantillons de l'Herbier général, on a pu lui rapporter sûrement les numéros 1778 et 1810 de Barler, provenant d'Onilska, dans la région du Bas-Niger, et le numéro SqSo de Welwitsch, provenant de la région de Golungo Alto eu Angola , station la plus méridionale de l'espèce. On trouvera une bonne description détaillée, d'après les échan- tillons de Welwitsch, dans le Catalogue of Welwitschs African Plants, de M. Hiern, ni, p. 661 . où la plante porte le nom de Pacouria oivariensis. Déplus, parmi les plantes récollées au Baoulé (Côte d'Ivoire), en oc- tobre 189G, parM. Pobégnin, figure, sous le n° 19/1, un aLandolphiaa fleurs blanc jaunâtre, à fruit en boule, orange, de la grosseur d'un citron, don- nant du caoutchouc '1 , qui doit également se rapporter à cette espèce. Il en est de même pour un échantillon (n° 17), malheureusement de mauvaise conservation, et sans fleurs, rapporté l'an dernier par M. Bouéry, et accompagné d'aquarelles représentant la liane dépourvue de feuilles, avec son récorce d'un gris sale, tirant un peu sur le rouge, surtout aux extrémités r ; deux rameaux feuilles; et un autre portant déjeunes fruits pii'iformes arrondis, atlachés directement au pédoncule, avec quelques lobes du calice persistant, mais sans cette atlénuation de la base du péri- carpe qui est caractéristique du L. IJcudclolii. ff Les jeunes feuilles, dit le collecteur, sont d'un vert rouge, puis d'un vert jaune; quant aux pousses, elles sont i-ouges au début; le fruit, analogue à des oi'anges, est vert, puis jaune sale, et alors les feuilles sont d'un vert sombre en dessus, plus clair en dessous. « Les feuilles sèches sont identiques à celles de l'échan- I il Ion du Bénin de Palisot de Beauvois. Les aquarelles sont étiquetées Foré, comme certains échantillons de L. Ifcudelotii de MM. Paroisse et Maclaud. Ce serait donc un nom géné- rique pour les Lianes à bon pi'oduit. Enlin nous avons acquis la connaissance dos fruits eux-mêmes, malheu- reusement pas encore arrivés à maturité complète, pai' de beaux rameaux fructifères, rappoités ces jours derniers par M. Lecerf, do Conakry. Ils sont bien identiques à ceux représentés par l'acpiareile de M. Bouéry : les plus grands, contenant une vingtaine de graines, ayant de 6 ta 7 centi- mètres de long sur .^ à 6 centimètres de large ; les plus petits, uniséminés, — 311 — avant environ tî cenlimèdvs sur i cenl. 5 . — Des ramcanx fleuris, récollés el mis en herbier par M, Eugène Poisson, et que M. Lecerf allirine appar- tenir à la même espèce que ses fruits, sont remarquables par la taille des ileurs, un peu supérieure à ce qu'elle est dans le type. Mais Taspecl géné- ral des feuilles et de l'inflorescence à bractées caduques de bonne heure nous amène à ne ims douter de leur identité. (lomme une certaine confusion règne encore dans les esprits louchant les espèces de Lomlolphia du Sénégal et de la Guinée, nous croyons devoir résumer dans le tableau ci-dessous les caractères des trois espèces que l'on peut éti'e apj)elé à rencontrer dans la région: les L. Hcudclnlii el Scnc[i<(- Icmk, un peu partout, mais ne dépassant pas Gonakry au Sud sur la côte; le L. oivarieusis renq)laçant le premier vers le Sud seulement, oii le second serait représenté par le Landolphia Jlortda Uenth. L. Hecdklotii. Jeunes pousses irès pu- bescenles. F. pelilcs {h à i o cm.) elliptiques, peu acuiiii- nécs, pubescentcs eu des- sous, nu moins sur lu iiei-- vure médiane et le pétiole. Iiijl. élémentaires très serrées; bracféoles sem- blables aux sépales, persis- tantes. Lobes du calice ovales, velus en dehors, luieuieiit pubescents en dedans; les extérieurs plus petits. Limbe de la corolle large de plus de t cenlimèlre, à lobes oblongs linéaires in- curvés suivant le bord gauche. Etamines insérées vers le milieu du hibo. Ovaire turbiné poilu au sommet, lobules du stig- mate, subaigus de même longueur que le manchon cylindrique. L. OWAniKNSIS. Jeunes pousses médio- crement pubescenles. F. assez fjrandes (12 a i5 cm.), ordinairement ai- guës à la base, acuminées au sommet; à la tin, glabres sur les deux laces. Très pe- tites stipules dans la jeu- nesse. //(/i!. élémentaires un peu moins serrées; liractéoles promptemenl caduques. Lobes du calice ovales, velus en dehors, finement pubescents en dedans; tous sensiblement égaux. Limbe de la corolle de 1 cenlimèlre environ, à lobes ovales, relativement larges, droits. Etamines insérées au- dessus du milieu du tube. Ovaire turbiné poilu au sommet, lobules du stig- mate plus obtus, égaux au manchon cylindrique. L. SENEGALEiVSlS. Jeunes pousses glabres. F. assez grandes (8 à t5 cm.), souvent arrondies au sommet, ou aigués, à acuuien peu distinct; tou- jours très glabres. //;/?. élémentaires lâches; bractéoles persistantes. Lobes du cahce tron- qués apiculés, glabres en dedans. Limbe de la corolle de 3 cenlimèties de diamètre environ et plus, à lobes plus larges au-dessus de Il moitié. Klamines insérées au- dessous du milieu du tube. Ovaire turbiné glabre, stigmate à lobules beau- coup plus courts que le manchon oblong. — 312 — L. Hkudelotii. I*'ruil , comme une grosse pi'uiio, un abricot ou une petite orange, globuleux, allémié à la base. Excellent caoutchouc. L. OWAlilENSIS. Fruit , comme une pe- tite orange, piriforme glo- buleux , non atténué à la base, sépales persistants. Caoutchouc de bonne qualité. L. SENEOALKNSIS. Fruit, comme une belle orange, globuleux long, à pédoncule renflé vers l'in- sertion. Produit mauvais. INotons onlin tnif les Crnits do toiilosces espèces vnrieiil considérablenienl (le taille sur Je niènie individu et sur la même branche, suivant le nombre de graines venues à bien. Chez tous, il peut y avoir des fruits inonospermçs. gros comme des cerises, à côlé de fruits polyspermes atteignant les tailles indi(piées. '2. (JAUPODINLS UIRSLTA H. S|». En 1898, M. G. Paroisse rapportait, des plateaux feri-ugineux de Bam- i»aya (Foula-Djallon), deux rameaux, eu feuilles seuleuieni, d'une Apocy- nacée sur laquelle son altenlion avait élé attirée par fabondancc de son latex , et qu'il désigna sur ses étiquettes sous le nom sousou de Bonhhc. C'est, dit-il, une r grande liane, grosse comme le bras à k base, à fruit jaune, de la grosseur d'une orange, à noyaux entourés d'une pulpe acidulé sucrée'i. Les jeunes rameaux sont hérissés de poils longs, roussâlres sur le sec, et qui persistent quelque temps, quoique plus l'ores, sur les parties plus vieilles, où Técorce devient de teinte foncée et se parsème de grosses lenlicelles blanches, arrondies, éparses. Les feuilles, opposées, à pétiole assez long, à limbe elliptique, arrondi au sommet et même parfois émar- giné chez les feuilles de la base des pousses, plus allongé et très courlemenl acuminé chez celles du sommet , souvent vaguement tronqué ou cordiforme à la base, ont la face supcM'ieure glabre, sauf sur la nervure médiane, où se trouvent des poils analogues à ceux de la tige, et la face inférieure plus pâle, munie des mêmes poils hirsutes sur les nervures jusqu'au o" ordre; entre ces nervures, un réseau serré de veines fines. Nous n'avions alors trouvé, dans l'herbier du Muséum, rien qui res- scnd)lât à celte plante, et, bien quil y eût toutes chances pour n nous demander notre avis. Nous eûmes le soupçon dèlre en présence dune nouveauté. Mais tout ce qu'il nous fut alors possible d'alfirmer, c'est que ce ne devait pas être un des Landolpliia connus dans la rt^gion : en |)articulier le L. lomentosa , dont nous venions d'établir, dans la note citée plus haut, l'identité spéci- fi(pie avec le L. lleudelotii, dont il est une forme des terrains secs ou mari- times, circonstances expliquant suflisanmienl ses feuilles plus coriaces et sa pubescence plus accentuée. M. Godefroy-Lebeuf nous mit alors en rapports avec M Lecerf, dont il tenait les graines, et qui, en résidence à Gonakry, était, mieux que per- sonne, en mesure de fournir des renseignements complets sur celte plant*' intéres ante. M. Lecerf se mil à notre disposition avec la meilleure bonne grâce, et son concours nous fut des plus précieux. Les choses en étaient là quand M. Auguste Chevalier, chargé de mission botanique au Soudan d'abord, par M. le général de Trentinian, alors lieu- tenant gouvei'neur du Soudan français, puis au Sénégal par M. Chaudii-, gouverneur général de l'Afrique occidentale, détacha, des très nombreux et fort intéressants documents récoltés par lui, pour nous en confier l'étude, une Apocynacée, récollée vers la fin de janvier, en Casamance, et qu'il estimait susceptible de fournir un produit utihsable. Les rameaux hirsutes, l'aspect général des feuilles nous rappelèrent im- médiatement le Bonkiléâe M. Paroisse. Les indorescences, sessiles à l'aisselle des feuilles (déjà souvent tombées au moment de la floraison), la situation des étamines vers le sommet du tube renflé à ce niveau, la forme de ces étamines à filets relativement longs, grêles, arrondis, à anthères aiguës au sommet, arrondies à la base des loges, nous amenèrent à rapprocher cette plante du genre Carpodimis. A cause de ses longs poils, nous la nommons Carpodinus kirsuta. Les matériaux d'herbier eu fleurs que nous avions demandés à M. Lecerf, et que M. Eugène Poisson se chargea de rapporter de Conakry, conjoin- tement à d'autres, non fleuris, l'écoltés par lui-même sous le nom de Bonkay, ont complété les notions acquises par l'examen des échantillons de MM. Pa- roisse et Chevalier. Ils nous ont permis notamment d'apprécier la variabilité de taille et d'aspect présentée par les feuilles, qui peuvent avoir depuis û centimètres de long sur 2 cent. 8 de lai"ge à la base de pousses déve- loppées sous l'influence de la sécheresse, sm- des branches buissonnantes, jusqu'à près de 20 centimètres de long sur 9 centimètres de large sur des pousses vigoureuses , d'allure sarmenteuse. Un échantillon , dû à M. Poisson , et qui présente ces feuilles gigantesques (la movonne l'Iant deSà 1 acenli- iVFcsKUM. — VI. " •);) — :\\à — mètres sur o cenl. 5 à 5 centiinètres ), monlre dailleurs des vrilles termi- nales longues de oo à ho centimètres, à rameaux rares et très courts, formant des crochets alternes, et, à l'aisselle des feuiiles qui pre'cèdent im- médiatement la plus jeune des vrilles, de jeunes pousses de remplacement umnies d'un épais revêtement de ces poils violets qui avaient attiré l'atten- tion sur les geruiinations de M. Godelroy-Lebeuf. La présence de ces vrilles terminales, constatée également sur des écliantillons de M. Lecerf, dans une plante à inflorescences axillaires sessiles, conlirme le rattachement du Bonkité au genre ('arpodiiiu-;, dont l'espèce type, le f". dulcis Sabine, végète absolument de cette manière, mais av; c des vrilles plus grêles. Enlin les fruits, tout récemment récoltés pai' M. Lecerf à Tanéné, près G(makry, à la lin d'avril et rapportés par lui, il y a seulement dix jours, ont achevé de nous donner la notion, aussi conqilète et aussi précise que possible, de cette plante, sur laquelle tant de points d'interrogation avaient été posés de divers côti's depuis l'an dernier. Ces fruits sont rattachés, le plus souvent isolés ou par deux ou trois, au moyen d'un [)édoncule épaissi mais très court, à certains nœuds delà pénul- tième pousse, dont les feuilles sont toud)ées vers l'époque de la floraison, en janvier-février, et qui, en avril-mai, à l'époque de la maturation, est con- tinuée par une pousse récente, présentant le caractère hirsute propre à l'espèce et garnie de feuilles qui paraiss/nt devoii- [)ersister jusqu'à la florai- son suivante. Ils iap[)ellent absolument, par leur aspect extérieur, ime orange à peau très lisse; ils en ont la forme ellipsoïde régulière, presque globuleuse, la couleur, la taille même, variant, sur les exemplaires mis entre nos mains, de i) à 8 centimètres en diamètre. Leur surface laisse exsuder une substance ])oisseuse élastique, analogue au latex de la tige, et qui se retrouve aussi dans l'intérieur de la cavité. Le péricarpe, dans son ensejnble, est charnu, homogène, sans couche scléreuse (ce qui, d'après M. Pierre, est un caractère des ('arpodinus , quoique non exclusif d'autres genres), et épais de 7 a 10 mdlimètres. Dans la cavité unicpie , à paroi très lisse, — où les côtes placentaires peuvent encore être distinguées avec quelque attention, alors que, d'ailleurs, toute connexion avec les graines nous parait ronqjue, — les graines sont agglomérées en une boule pul- peuse, fibreuse, d'un jaune intense; dans cette pulpe sont dispersées, sans ordie apparent, de 6 à lô graines environ, comprimées, d'une forme générale elli|)soïdale aplatie, d'environ 2 centimètres sur le plus grand dia- mètre, ] cent. 7 sur le plus |)etit, avec une épai-^seur de 0 cent, j a i cen- timètre au maximujn; sous le tégum 'ut, qui est de couleur pâle, se trouve un albumen corné, divisé en deux lobes par un embryon aussi large que la graine, dont les cotylédons, extrêmement minces, sont étroitement a])pli- qués à la surface de l'albumen ; ce lait explique , étant le même chez le arp. dulcis, l'erreur des auteurs, qui, en l'absence de documents en bon- ^'état, ont pu croire à l'absence de l'alhumen dans les graines de (Inrpo — 315 — dinus. La radicale, courte, épaisse , obtuse , iogëe entre les oreillettes des cotylédons, acliève l'analogie entre ces graines et celles des autres Landol- phiées que nous connaissons, et qui diffèrent par la taille, la couleur, l'épaisseur du tégument, plus que par la structure générale. Les indigènes, rappoiie M. tihevalier, coni])arent ce fruit h celui du Saba [Landolphia Seiifgalensis Radlk.), dont, en effet, il se rapproche par son aspect général. Il parait donc utile de noter les différences les plus faciles à voir. Le fruit du Carpodiiius hirsula est presque sessile , un peu à la façon d'une pèche ; sa surface est absolument lisse, son péricarpe homogène. Celui du Liwdolphia Scnegalciisis est pendant à un pédoncule toujours assez long, renflé immédiatement sous l'insertion du fruit; la surface est parsemée de lenticelles , et le péricarpe est muni d'une couche serrée de granules sclé- j'eux, à une faible distance de la surface. L'ensemble de ces divers matériaux nous a permis d'établir la description suivante : Garpodinus hirsuta n. sp. Novellis dense violaceo hirsutis; floribus minoribus in cyrais multifloris ad axillas foliorum delahenlium sessilibus; frnctu globoso amplo. Frutex Irunco robusiiori, nlte scandens, parce cirrosus; novellis pilis violaceis densis hirsutis; cortice mox atiobrunneo, lenticcllis albis consperso, demurn griseo fisso. Folia oblonga, inCma apice rotundo, basi obtiisa nonnunquam cordala; pa- gina superiori viridi, prœlei- costœ canaiiculum g!a!)rpscenti; pagina inferiori paliidiori, nervis liirsulis, fjuarum 7-8 utiinque obli(|ue incurvis, venis leniiissime reliculalis. Injlorescentia cymosa , donsa, ad axillas tolioriiin delabenliiim sessilia, iiiultifloia, bracteis sepalis simillimis intermixiis, rufo pidiescentibus. Ccdyx fere ad basim 5-fidus, extus pubescens, inins giaber, segmentis ovalis, qiiincnnnaliter valdo imbricatis. Corolln bypocrateriniorpha, extus breviter pubesrens, tubo broviori ad apicem inflato, ad osincrassato, inlus giabro, nisipili nonnulli inter slamina vix conspicui; lobis (ubo parum longioribus, linearibus, ad apirem obtusis. ad margl- nein dexierum in ainltastio oblecUun, pilis longiusculis mox evanidis, ciliatis, intus, uisi ad extremam basim, glaberrimis. Slamina ad parlem lubi suppriornm inserta, filamenlis lenuibus, glaberrimis, antheris ad apicem acutis subapiculalis ad basim loculorum rotundalis, basidorsiûxis. Germon glohoso lurbinalum, ad apicem piio- sum, placentis a; ovulis /1-6 seriatis. 5-G in quaqua série. SUjliis jjlaber, stigmate ad basim annulato incrassato, apiculis 3 brevibus obtusis. Frucliis in ramis sub- se-^siles, globosi, laevissimi, citrnrn aurantiacum simulantes; poricarpio carnoso, pvtus et inlus resinifero. Semina in pulpa aurea, resinosa, eduli, nididanlia; albu- mine corueo; cotyledonibus lati eliiplicis, basi auriculatis, pianis, lenuissimis; radirula brevi, crassa, truncala; plumula nulla. Casamance : rive droite, Fogny, forêt de Bignona (Chevalier); rive gauche, Sinédone, à 60 kilomèlres de la côle (IIarcens/eiire Carpodims, a moins d'en créer un tout exprès pour des particularités minimes , procédé qui augmenterait la confusion au lieu d"aider à ia déter- mination. Le Carpodims hirsuta vient s'ajouter aux nombreuses espèces rapportées plus ou moins justement, dans les six dernières années, comme apparte- nantàcepenre'''resté monotype pendant 70 ans a|)rès sa création , puisque , (les deux espèces décrites par S. bine en 1828 {Trans. hort. Soc), l'une, le C. acida, est restée problématique et n'est peut-être qu'une forme de l'autre, C. dukis, h fruits plus petits et dont l'acumen ne s'est pas déve- loppé. Ces espèces, au nombre d'une quarantaine, sont toutes de l'Afrique occi- dentale, le C'. Iiirsitta étant la plus septenirionale par sa station de la rive droite de Casamance; l'espèce type du gem-e, C. dtdcis, se rencontre à peu près à la même latitude, étant commune, sans parler des anciennes loca- lités d'Heudelot (Rio Nunez) et de Don (Sierra Leone), en Guinée fran- raise, du côté de Gonaki-y (Bouéry, Eug. l'cisson). au Soudan, où l'ont récolté MM. Chevalier et Paroisse, ce dernier l'ayant trouvée en feuilles entre Timbo et Kouroussa (n, 16) et entre Niagassola et Kita (n. 3i). Les antres s'échelonnent le long de toute l'ancienne côte de Guinée jusqu'aux bouches du Congo. Un petit nombre seulement ont été constatées à l'inté- rieur, comme le ( '. dukis au Soudan , le C. Lunceokta , St. , et le C. gracihs , K. Sch. , au Congo, vers Léopoldville. Plusieurs sont citées comme susceptibles de fournil- du caoutchouc : ainsi C. Barteri, Stapf, au Lago; C. unijlonis, Stapf; Foretiana, Pierre; JumeJlei, Pierre, au Gabon ; C. hmceolata , K. Sch. , dans l'État indépendant du Congo. Le Carpodinus hirsula a été remarqué par les indigènes et les Européens, à cause de l'abondance de son latex, qui serait, rapport(^ M. Chevalier, d'après le dire des indigènes, deux fois plus considérable que chez le Tollr (Landolphk Heudelotii) , d'où se tire le bon caoutchouc du Sénégal, du Soudan et du Fouta. La présence de ce latex dans le hber se constate encore très facilement sur le sec, ainsi que j'ai pu le voir sur un bel échantillon de bois, gros fomme le bras environ . faisant partie des collections de M. Chevaliei'. Entre i'écorce, d'un gris clair à la surface du rhytidome ièndillé, mais rougv foncé dans son épaisseur, et le bois rosé, exsude une substance poisseuse, très extensible en lames minces revenant sur elles-mêmes par élasticité il) Stapf, in Kew Bulletin (189/1 j, p. 19; (1H98), p. 3o.3; in Hookers le. l'tan- farum, tab. 2 568 (avrit 1898); in Wilde.man et Dirasd, Ann. du Musée du Conmi, Fîot., sér. I., niustratio»es, p. 67, lab. xxix; d°, Flore, fasc. I, p. 'ih (189;)). — li. ScHUMANN, ia l'/lmzenjamdien , IV, -j , p. i3i (avril 1896); in Englkiî, Bot. Jahrbucher, XXIII, p. aip-aSi (sept. 189C). — G. Pierre, in Bull. Soc. lin- nôenne de Paris, 2' série, n" 5, p. .S7 (mai 1898). ^ 31S -» natureile. La même substance est abondante a la surface du péricarpe et dans linlérieiir du fruit. Ce latex, conguhible par les acides, donne une masse pâteuse et élas- tique, malboureuscmenl toujours un pou poisseuse nalurelleinent, mais que, néanmoins, certains industriels pourraient, paraît-il, employer dans la fabrication de caoutcboucs de seconde qualité, encore excellents pour certains usages. INotie compétence personnelle s'arrête devant ia cjueslion industrielle. C'est aux cbimistes à préciser la valeur du produit, dont les échantillons ont été confiés par M. Chevalier à M. Gahriel Bertrand. Nous avons rempli notre mission en faisant connaître l'identité botanique d'une plante appelée à jouer un rôle secondaire à côté des lianes foui'iiissant le caoutchouc de première qualité de l'Afrique occidentale et qui sont, en première ligne , le Landolplna Heudelotii et le L, owarionsis. Note sur, quelques Ebables pbovenant des tufs éocènes DE Sl'iZANNE, PAR M. Langeron. La samare, que nous avons décrite l'an dernier (Bnll. du Muséum , n" -j, février 1899) sous le nom (Y Acer antiqnnm , établit incontestablement l'exis- tence du genre Acer, à Sézanne. 11 nous est donc |)ermis de chercher, dans ce groupe, des rapprocheniPiits pour nue série d'empreintes qui rappellent absolument certains de nos lù*ables actuels. Acer Pseudoplatanus eocenicum. n. sp. La ressemblance étonnante qui existe entre cette empreinte et les feuilles de certains Acer pseudo-p/alnmi-s. L. ne nous pei-met pas de lui donner un autre nom. Elle présente une analogie Irappanle avec un échantillon prove- nant de l'herbier Schur, et recueilli pi'obabieraent en Hongrie (Hb. Mus. Paris). La moitié environ de l'empreinte a disparu, mais il est facile de voir que c'était une feuille quiuquélobée, assez mince, munie de courts lobules plutôt que de véritables d'-nls, Acer palceopalniatuiiî. 11. sp. Cette feuille est caractérisée par s;^s cinq lobes profonds, ovales-acumi- nés, finement denté^î. EH? est voisine de VAcer polymorphum (palmatum) plioccnicum. Sap. des cinériles du Cantal. Elle n'en diffère que par le nombre moins considérable des lobes et par les dents plus fines et plus nombreuses. Parmi les espèces vivantes dont elle se rapproche, citons : — 319 — Acer palmatum Thunb. , .4. jajmiiciim Thiinb.. A. Camphellii Hook pt Th., A. sinense Pax. Maigre sa fino deniiculalion, la forme ovalaire de ses lobes et leur profondeur Féloignent des Liqmdainbnr. Acer S3zannense n. ?p. Celte empreinte représente une feuille de dimensions moyennes, Iri — on peut-être — (piinquelobée, munie de grosses dents irr.'gulières et peu nombreuses. On peut la comparer à des espèces fossiles cl à des espèces vi- vantes. Citons, en piemière ligiv, Acer brnrhijpliijlhim Heer, du miocène d'OKningen (Heer flora torliario Helveliœ lll., laf. CXVll, lîg. lo). La pa- renté de cet Acer est just ment une question intéressante : Heer le rattache au groupe de ï Acer opiillfolliini , tandis que Schimper le com])are à VAccr nigrt/m Mich. et que Pax le rang-e, dans sa section des Polacospicnia , à côté de VAcer spicatnm. Après un examen attentif de ces diverses espèces, nous pensons devoir nous ratlacher h Topinion de Heer et pouvoir rapjjrocher notre empreinte, ainsi que VAcer hrucltijplij/lliim . de Y Acer opulifo'iiiinWiW. Seulement , tandis c[n Acer bracJujpinjHiim ressemble surtout aux OpulifoUum typiques h petites feuilles, notre Krabl,^ sei'a parent de Y Acer hijrcanvm Fiscli. et Mey. et de la var. grnnafense Boiss., de IVl. opu'ifolium. L'Acer opuUfoUmn pUocenkiim Sap. de Mcxi mieux et Y Acer recogmhnn Sap. de Manosque présentent aussi des puiiits di' compajaisoii avec A. seznnncnsc et des affinités analogues. Acer lœtum eocenicum. u. sp. Celle feuille ressemble beaucoup a'ix icer lœtnin Mey. et A. piclum Thunb. Elle possède un limbe large et mince, soutenu par des nervures l'ayonnautes aboutissant à des lobes étalés, peu profonds, amincis au som- met, parfîùtement entiers. Elle diflère peu de Y Acer lœtinn pHocenictnn Sap. de Meximieux. .4CER SLBTENLILOBATI M. La place de Y Acer lenuilobaium Sap. du Bois d'Assou, près Manosque. est encore douteuse. Schimper et Schenk (in Paléontologie, de Zittel) le rangent p:;rmi les Palœomacrmtha. Notre empreiule est très voisine de cette espèce. C'est une feuille à contour suborbiculaire, à trois lobes, dont deux latéraux peu développés et terminés par une pointe très fine et allon- gée, et un médian dont rextrémilé a malheureusement disparu. Il devait être beaucoup plus développé que les autres et terminé de même par un acumen long et fiu. L'allure de cette empreinte rappelle celle des Acer per~ tinatum W.ll., A. rapUlipes Maxim., .1. tegmentosum Maxim., A. rufinerve Sieb. et Zucc. , A. peiisijlmnicum L. La présence h Sézanne de ces Erables, appartenant à divers groupes, présente un grand intérêt. C'est la première fois que Von ccnslatc h un — 320 — niveau aussi bas des restes probables du genre Ace]*. La similitude que res restes présentent avec les formes actuellement vivantes permet de penser que les grandes lignes de ce groupe étaient déjà tracées telles (pi'elles le sont aujourd'hui. Pl,A\"n-S FOSSIU-S MIOCÈNES b^ioVENT-BAV (SpiTZBERGy NoTi; DE M. B. Keinault. Il y a quelques mois, M. Richard, conservateur des collections scienti- ficjues de S. A. le prince do Monaco, m'a prié de déterminer une petite collection d'empreintes de jjlantos fossiles, provenant du Spitzbei'g et com- posée de soixante-seize échantillons: j'y ai reconnu trois Cryptogames, cinq Conifères, une Monocolylédone (Iris ), sept Dicotylédones. A ces échan- tillons se trouvait joint un fragment de bois silicitié appartenant à une Séquoi'e, ou peut-être au Piiuis Mac-Chirn Heer; le mauvais état de con- serv ition ne m'a pas pas permis de trancher la question. Un fragment de combustible , recueilli dans la même région lors de l'ex- pédition de la Manche (commandant Bienaimé) en i8g/i, a montré, au moyen de coupes minces, que ce combustible n'était pns constitué par de la houille, mais par un chai'l)on lignitoïde riche en principes ulmiques. Parmi les enq)reintes indiquées ci-dessis, j'ai lencontré ({uelques nou- velles variétés AeCorijlHs et une espèce nouvelle d'/v/'/zs^a»» , dont on trou- vera ci-après la description. Les espèces végétales en question ont élé i-ecueillies sur le plateau du INordenskiôldberg et rappoi'tées par le yacht Princesse Alice, de S. A. le prince Albert de Monaco, pendant les campagnes i8()8 et 1899. Les espèces ou variétés que j'ai reconnues dans celle collection sont : Cryptogames : Equisetum Grimaldii , n. sp. Sphenopteris Blojistrandi , Hr. FlLIClTES DEPERDITCS, Hr. Conifères : Séquoia Laxgsdorfii , Brongt. Seq. Langsdorfii, var. longifolia et brevifoi.h. Taxodium gracile , Hr. TaXODIIM DUBIIM. Bi'ongt. ToBREVA lîOREALIS, Hr. — :V21 — MoNOCOTVLÉDONES Iris latifolia, Hr. Dicotylédones : Alnus Kefersteixii, Goep. var. alata. GoRVLUs Mac-Quarrii, ForI). CoRYLUS Mac-Quarrii , vac. GORYLUS SCOTTII? Hf. POPULLS RlCIIARDSOM, Hr. Platanes aceroides, Goe|>. TiLiA Malmgreni, Hr. Hedera Mac-Glurii, Hr. PiNcs Mac-Gluru? Hr. L'espèce suivante m'a paru nouvelle : Equisetum Grimaldii. Tiges rol)usles, larges de 18 à 20 milUiniètres, côtes très marquées, leur distance est d'un millimètre; la longueur des entre-nœuds dépasse 7 centimètres; rarement, les échantillons montrent deux articulations succes- sives; chacune d'elles est munie d'une gaine développe'e, longue de i4 mil- limètres environ, serrée contre la lige, garnie de côtes et de sillons très visibles; la distance des côtes est de 1 millimètre comme sur la tige, les bords sont dentelés, les dents sont acérées, longues de 2 millimètres. 11 n'est pas rare de rencontrer des articulations ramifères; les rameaux larges de 2 à 3 millimètres sont organisés comme les tiges; souvent, celles- ci se montrent brisées transversalement, aux articulations; une pellicule noii'e charbonneuse semble indiquer la présence d'un diaphragme se rap- portant à un rhizome. Je n'ai pas rencontré de tubercules , ni d'épis. Les Equisetum arcticum, E. boréale du Miocè:ie de Grinnel-Land , d.i Spitzberg, décrits par Heer, ont une taille beaucoup plus petite; ils mesu- rent 5 à 6 millimètres de diamètre seulement; les gaines sont courtes: elles ne portent que cinq dients, mesurant 1 millimètre environ de hauteur. VEquiseUim Wiiikleri d'Islande et du Groenland est un peu plus large; il atteint 8 à 1 1 millimètres, mais les gaines sont beaucoup moins longues que dans notre échantillon, les dents sont plus courtes et moins nom- breuses. La taille développée de XEqum'lum d'Advcnl-Uay, 1a distance considé- rable des articulations, la longueur des gaines munies de dents très nettes — 322 — el acërées me portent à le considérer commo une espèce nouvelle, compa- rable, par la taille, aux grandes espaces vivantes Equisetuin Martii, E. gi- .oriiiietun;ie lui donne le nom d' Equlsetum Grimaldii , en l'honneur de l'ex- plorateur qui la rencontrée. Pinus sub Mac-Ci urii Heer? Parmi les échantillons d'Advent-Bay se trouvait un fragment de bois (Il partie silicitié; des préparations ont monti'é que l'on avait affaii'e à un bois de Conifère, dont le tissu assez mal conservé s'était gonflé sous l'in- llueiice des eaux minéralisanles. Les ponctuatious aréolées mesurent environ lo ju de diamètre; elles sont généralement disposées sur un seul rang, distantes, irrégulièrement espa- cées; ou en trouve quelquefois sur deux rangs; dans ce cas, elles n alternent pas, mais sont disposées au même niveau, deux ou trois paires se suivent sans interruption, puis sont remplacées par des ponctuations disposées sur un seul rang; il peut encore se présenter plusieurs alternances successives de rangées formées d'une ou de deux ponctualions. Le pore central a la ligure d'une ellipse aUougée. Les rayons cellulaires sont simples, formés de cellules rectangulaires plus allongées dans le sens radial que hautes. Parfois, ou remarque des files de cellules renfermant des gouttelettes de couleur brune; je ne pense pas que ce soient des globules résineux, mais je crois que ce sont simplement des produits de décomposition des parois sous l'influence microbienne; ou voit, en eiïet, dans leur voisinage, des corps coccoïdes à parois très nettes, mesurant i,5 [j. et 0.8 a: ces derniers se rencontrent surtout sur les membranes moyennes. .le ne puis identifier cet échantillon avec ceux décrits par Heer, sous le nom de Piniis Mnc-CJnrn; pour indiquer, toutefois, qu'il existe entre eux certaines analogies, je le désignerai sous le nom de Pmvs sub-Mac-CJurii. Charbon MiociiNE d Ave.nt-Bay (Voyage de la Manche, i8'j/i}. Le combustible d'Advent-Bay est un charbon lignitoïde, et non de la houille; il cède aux liqueurs alcalines une certaine quantité de nuUières idmiques; réduit en plaques minces, il présente, au sein d'une pâte amor- plie brun foncé, quelques fi'agmenls végétaux reconnaissables, tels que des lambeaux d"('piderme et de cuticules, des spores mesiu-ant 45 fx de dia- mètre, des macrospores avec leurs trois lignes radiantes, des grains de pollen, des débris de tissus parenchymateux formés de cellules prismatiques plus hautes que larges, dont les parois sont munies de pores, des mycé- liums d'Hypliomycètes, elc. — 323 — DESQRlPTIOy DE //ArCH;1îOLEMUR ROBUSTUS, yOUVELLE ESPÈCE DE LÊmbRIE!s SUB-FOSSILE DE MADAGASCAR, PAR M. GuiLLAUMK GrANDIDIKR. Parmi les ossements provenant des foujHes que j'ai effectuées en 1S98, à Belo, sur la côte ouest de Madagascai-, se trouvaient un humofiis. un ra- ^- Os du bras d'Archteolemur robustus. (i/a grandeur.) dius et un cubitus appartenant à un Lëmurien disparu, de grande taille. En étudiant ces documents comparativement avec ceux que le Muséum possède — 32/i — sur cette cuiieuse faune sub-fossile de Madagascar, j'ai cru recounaître une analogie assez grande entre ces débris et ceux correspondant de YArchœo- lemur Majori (H. Fiihol); aussi, jusqu'à nouvel ordre, ce nouveau Lëmu- irien a-t-il été placé dans le genre Archœolemur, mais je lui ai donné le nom d'A. rohustus (G. G., nov. spec), car il diffère nettement du précédent par sa longueur, par ses formes massives et par sa crête deltoïdienne qui est plus saillante. BULLETIN DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE. AISNÉE 1900. - r 7. ■HS-S'C'-- liT REUNION DES NATURALISTES DU MUSEUM. 27 NOVEMBRE I9OO. PRÉSIDENCE DE M. EDMOND PERRIER. DIRECTEUR DU MUSKUM. M. LE Président dépose sur le bureau le sixième fascicule du Bulletin pour Tanne'e 1900, paru le 10 août et contenant les communications laites dans la réunion du 26 juin 1900. il annonce les nominations et distinctions honorifiques suivantes: Par décret de M. le Pre'sident de la Héj)ublique, en date du 20 août 1900 : M. OusTALET (Jean-Frédéric-Eniile), docteur es sciences, assistant au Muséum d'histoire naturelle, a e'Ié nommé pro- fesseur de Zoologie (iMammilères et Oiseaux) audit établissement, en remplacement de M. A. Milne Edwards, déce'dé. Par arrêté ministériel en date du i3 novembre 1900, M. Depou- SARGUES (Eugène), préparateur de la chaire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux) du Muséum d'histoire naturelle, a e'te' nommé assistant de Zoologie, attaché à ladite chaire, en remplacement de M. Ous- TALET, appelé à d'autres fonctions. MdsÉUJI. VI. .;,/| — 326 — Par arrêtés ministériels en date du i5 novembre 1900, ont été nommés : 1° Stagiaires du Muséum (9" anui'e) : M\I. Seurat et Viré, doc- teurs es sciences naturelles ; 9° Boursiers du Muséum ( T" année) : M. Dop, admissible à l'agrégation des sciences naturelles; M. Dantan, licencié es sciences naturelles, pourvu du certificat d'études supérieures (Chimie géné- rale) ; (9' année) : M. Goa, admissible à l'agrégation des sciences natu- relles ; 3° Boursiers de doctorat (9'' année) : M. Billard, agrégé des sciences naturelles ; M. Raairaud, licencié es sciences naturelles; M. Tardy, licencié es sciences naturelles, ingénieur agronome; k" Boursiers pour la préparation des voyages (9' année): M. Che- valier, licencié es sciences naturelles; M. Piedallu, pourvu du diplôme de chimiste (Faculté des sciences de Bordeaux). Par décret de M. le Président de la République, en date du 1 1 août 1900, M. Becquerel (Antoine-Henri), membre de l'Institut, prolesseur au Muséum d'histoire naturelle, a été nommé oflicier de la Légion d'honneur. Par arrêté ministériel en date du 93 juillet 1900 ; M. Bureau (Edouard), professeur au Muséum, a été nommé offi- cier de l'Instruction publique ; MM. Gravier, assistant au Muséum; Neuville, préparateur au Muséum; Nicloux, préparateur au Muséum; Convers, employé au secrétariai du Muséum, ont été nommés officiers d'Académie. Enfin, sur la demande de M. le Directeur du Muséum, M. le Ministre de l'Instruction publique a bien voulu nommer également officier d'Académie le R. P. Bighet, en récompense des services que ce savant missionnaire a rendus au Muséum, en faisant parve- nir à cet établissement de nombreux spécimens de la faune et de la ffore africaines, et à la France, en créant sur la côte d'Afrique plusieurs centres d'instruction. M. LE Président fait part à l'assemblée de la perte sensible que la science et le Muséum viennent de faire dans la personne de — 327 — M. l'abbé Armand David, corrospondanl du Muséum, chevalier de la Légion d'honneur, décède' à iàge de 76 ans, le 9 novembre 1900, dans la maison des Lazaristes, nie de Sèvres, à Paris. Il rappelle que le courageux missionnaire avait parcouru FEmpiie chinois du Nord au Sud et de l'Est à l'Ouest, exploré l'un des premiers les provinces tibétaines voisines de Setchuan et y avait découvert une foule d'espèces nouvelles de Mammifères, d'Oiseaux, d'Insectes, de Plantes dont les types se trouvent maintenant dans les galeries du Muséum. Il exprime ensuite le vif regret que les professeurs du Muséum, prévenus trop tard par une simple lettre du décès de cet éminent voyageur naturaliste, n'aient pu assister à ses obsèques. CORRESPONDANCE. Le SEcnÉTAiRK donne lecture de la lettre suivante qui aélé adres- sée de Fort-Dauphin (Madagascar) à M. Guillaume Grandidier, par M. Charlcb Alllalid : Foi t-Daupliin, 3o août igoo. Je viensde passer cinq jours à Andrahomana et il me tarde de vous parler de cette contrée véritablement extraordinaire. Parti de Fort-Dauphin le 21, nous allons déjeunera Soanirano où le capitaine Détrie, le lieutenant Colombat et le docteur Mayer nous rejoi- gnent. Le lieutenant Gauberl , prévenu par le capitaine Détrie, arrive de Manambaro et se joint à nous. Au lac duFanjahira, on se sépare, et nous continuons avec M. tiaubert qui nous reçoit fort aimablement dans son poste de Mnnanibaro qui est dans les meilleures conditions d'insalubrité, entouré de rizières et de niaiigols. Le lendemain, ci't excellent lieutenant lient à nous escorter jusqu'à Andrabom:m;i. Nous dt^eunous à Ranopitso et arrivons à 5 heures du soir au poste d'Andralmmana , taillé en pleine brousse sur une colline qui domine la petite anse. La brousse étrange du pays Antatsimo commence de la rive ouest du grand et pittoresque lac de P«anofotsy, mais file ne donne encore qu'une très vague idée de ce qu'elle devient autour du poste d'Andrahomana. Dans ce poste, de création assez récente, nous nous installons, aussi peu confortablement que possible, dans une paillote qui sert de dépôt de riz. La nuit, les Rats, par centaines, viennent jusque sur nos lits. . . Dès le lendemain matin, nous commandons une ff maison de campagne ^i où nous — ;V28 — serons plus à l'aise pour les séjours iiltérieurs que je projette dans cette région (paradisiaque pour le naturaliste). Le 23, nous prenons le chemin des cavernes — mais au lieu d'y aller directement, nous descendons jusqu à la plage de l'Ouest et longeons les falaises, afin de voir s'il n'y a pas d'autres groites inexplorées. Après ?) heures de marche fort pénible et parfois périlleuse, nous atteignons la grande caverne, celle où Sikora a trouvé le fameux crâne. Cette caverne est fort pittoresque, mais je vois avec peine que mon prédécesseur a presque tout fouillé: il y a passé 18 jours consécutifs à faire des fouilles avec une vingtaine de travailleurs ! Néanmoins je constate qu'il reste encore quelques bous coins, et nous allons voir la seconde caverne qui est fort différente de la première. La grande grotte dite des Cliaiwes-Soiois est très vaste avec voûte perforée et même écroulée sur plusieurs points; on peut y travailler partout sans lumière. La seconde, au contraire, n'a qu'une petite ouvertuj'C située à 3 mètres sur le rocher à pic, ce qui en a l'endu l'accès dillicile, même aux Lémuriens — Sikora y a trouvé beaucoup moins que dans la précédente. La couche d'humus est beaucoup plus profonde — enfin elle a été laissée par Sikora dans un excellent état pour continuer des fouilles, le fond en est obscur. Mais l'heure s'avançait, et après avoir escaladé la falaise nous regagnons le poste à travers la brousse. Le 9/1, j'engage une douzaine de travailleurs et je fais faire trois grands trous dans une dépression en bas de la colline près de la plage de l'Ouest. A 1 mètre, on trouve l'eau et la glaise et aucun vestige de fossiles. Cependant cette dépression marécageuse me semblait propice à WEpijoniis et à l'Hippo- potame. Nous capturons un gros Ci'abe qui fait d'énormes trous dans cette région. Le 25, je jirends 6 travailleurs et nous revenons à la grande grotte où je fais faire un trou de près de a mètres depi'ofondeur dans un endroit encore non fouillé. Près de la surface, des squelettes l'écents de Ptvopus — un peu plus bas, des débris innombrables de Tortues — enfin, vers la profondeur de 1 mètre, quelques os qui me paraissent meilleurs. Une belle canine supé- rieure , un sommet de fémur, etc. , qui me semblent appartenir au grand Lémurien de Sikora {t). . . Vous en jugerez. Mais j'avais employé la matinée à faire tadier un chemin pour faciliter l'accès de la grotte et, la nuit venant, il a fallu se repher sur le poste. Le 26, je fais un peu de botaiùque. Mais quelle llore ! Tout est extraor- dinaire, fantastique. Je photographie les arbres, j'en prends des rameaux lleuris dont quelques parties sont mises en alcool. Mais il y a là du travail poui' des semaine^. D'ailleui's, nous accaparons le logement [irovisoire des olliciers de passage et, le 27 . nous reparlons ])ar la même route pour Fort- Dauphin. Ndus constatons que uoli-e case est déjà chajpentée — les roseaux — 829 ~ qui feront les iniirs et la loiture arrivent pai'fi'i'os paquets — ce sera bientôt terminé et nous reviendi'ons nous installer pour tout le temps nécessaire d'ici peu. Ce n'est là qu'un premier aperçu de la région d'Andrahomana, et je suis perplexe en pensant à l'énormité du travail à accomjdir : il y aurait là de quoi occuper un botaniste et un paléontolnjriste pendant une année. Les Insectes, les Reptiles, tout est également nouveau pour moi. Mes porteurs de fdanzana, qui ne peuvent songer à me porter dans la brousse épineuse, m'aident de la façon la plus efficace dans la rechercbe des Biby de toutes sortes. Le capitaine Détrie vient de me proposer un grand tour au centre de TAndroy. C'est une occasion que je ne puis laisser écliappei'. Nous partirons le 7 septembre et pousserons jusqu'au lleuve Ménarandra, au delà du poste de Bekitro où dernièrement le lieutenant Lambert a été grièvement blessé. C'est une région encore peu sûre: quoifjue sa [lacification soit assez avancée, il n'est pas prudent de s'y aventurer sans escorte. Je vais voii' là des régions absolument nouvelles. A ce propos, je constate que toutes les cartes de ces parages du centre Sud sont très incomplètes et surtout très inexactes. On travaille ici à une carte du cercle de Fort-Dauphin : malheureusement , le tracé des côtes reste inexact sur bien des points. Il y aura, vers le i 6 septembre, un grand /.«irtn/ (palabre) à Bekitro, entre les conunandants des divers cercles. Le colonel Vallet viendra de Betroka . le capitaine Détrie de Fort-Dauphin et peut-être le commandant Lucciardi de Tuléar. Cette tournée va me prendre le mois de septembre. J'aurais préféré revenir à Andrahomana continuer mes fouilles, mais l'occasion est trop belle, mon devoir est delà saisir. Je passerai octobre dans les cavernes d'Andrahomana. En même temps que cette lettre que j'envoie ^voie du Cap^ , je fais au Muséum un envoi contenant quelques os d'Andrahoniana et des plantes de la même localité. Cet envoi parviendra par le Havre. Du reste, au dernier moment, je joindrai à cette lettre une note détaillée de mon envoi. Les os de la caverne ont été brisés : il est difficile d'obtenir des indigènes qu'ils aillent doucement, surtout pour faire un premier trou vertical. Maintenant que le trou est fait, j'avancerai peu à peu en creusant en dessous et faisant ébouler les parois ; de la sorte on lisquera beaucoup moins de briser les échantillons. Bekitro est à moitié chemin sur une ligne droite qu'on tirerait de Fort- Dauphin il Tuléar. îl làul 7 jours de Forl-Dauphin à Bi kitro en marchant bien. Je jjartii-ai en avant pour voir les rives boisées du Mandraré qui doi- vent être riches. Le Muséum a bien reçu la caisse mentionnée dans la lettre ci- — 330 — dessus et contenant quelques débris d'ossements de Lémuriens et de Replik's recueillis dans la caverne d'Andraliomana, au sud de Fort- Dauphin (sud-est de Madagascar), et des échantillons de Plantes de la même région. Il a reçu également une caisse envoyée au mois d'août 1900, par \1. le Gouverneur ge'néral de Madagascar, et renfermant des os-ements d'Hippopotame sub-fossile {Hipjmpolamus Lnnerlei), extraits des marais d'Antsirabé, dans le centre de Madagascar. M. LE Président annonce qu'après la clôture de l'Exposition, le Muséum s'est enrichi d'un certain nombre d'objets ayant figuré dans les sections étrangères ou dans les pavillons des colonies fran- çaises et qui ont été généreusement olferts par les commissaires des diverses sections et par quelques exposants. A ce propos, il adresse des remerciements à M. Paul Labbé, qui avait été oniciellement chargé par le Ministère de l'Instruction [mblique d'obtenir pour le Muséum un certain nombre de spécimens et qui s'est acquitté de cette mission avec le plus grand zèle, et à MM. Seurat et Chevalier qui ont recueilli dans les collections exposées soit des graines et des bois attaqués et des Insectes nuisibles, soit des échantillons botani [ucs et des produits végétaux. D'.uilres objels ont été obtenus par l'initiative des professeurs de Muséum. Parmi les objets qui sont ainsi entrés dans les collections du Muséum, on peut citer une magnifique dent de Mammouth, un squelette d'Eléphant de Ceylan, (juclques iMammileres, Oiseaux et Reptiles de la rnème île; un Elan et des Phoques de Norvège, donnés en échange par le Muséede Bergen, des Élans et un Phoque du Canada, quelques Oiseaux du Caucase, des Mauimifères, des Oiseaux et des Poissons de la cote des Çomalis et de la Guyane, des Mammifères, des Oiseaux et des Insectes de Madagascar, etc. La ménagerie du Jardin des Plantes a reçu également des Zébus, des Makis et des Oies qui avaient figuré dans l'exposition de Mada- gascar au Trocadéro. M. Gley fait hommage de son livre : Essai de philosophie et d'his- toire de la biologie. — 331 M. NicLOux offre à la Bibliothèque du Muséum sa thèse de doc- torat en me'decine intitulée : Bechenhcs exférimevtales snr V élmination de lalcool dans l'organisme. Délernmiation d'un alcoolisme congénital M. Renault dépose sur le bureau, au nom de la Société d'histoire naturelle d'Atitun, la seconde partie de son douzième Bulletin; elle renferme : i° la continuation de la toxicolojjie de M. de Rochebrune, 5o6 pages et 288 figures intercalées dans le texte; 2" les procès- verbaux des se'ances et les comptes rendus des excursions (896 pa- ges), en tout plus de 900 pages. Le volume de Tannée 1900 se compose de 1,890 pages, 826 figures intercalées dans le texte et 8 planches hors texte. En outre, il dépose en son nom une notice biographi(iue sur M. A. Milne Edwards, membre de Tlnstitut et directeur du Muséum d'histoire naturelle. M. AuG. Chevalier présente un ouvrage qu'il vient de publier : Nos connaissances actuelles sur la géographie botanique et la fore écono- mique du Sénégal el du Soudan, et, à ce propos, donne quelques ren- seignements sur les modes de préparation du caoutchouc sur la côte occidentale d'Afrique. COMMUNICATIONS. Note sub la bÉpautitîon des animaux domestiques DANS LE Soudan français, PAR M. Emile Raillaud, chargé de mission du Ministère des colonies et du Gouvernement du Soudan. Les diffërentes espèces d'animaux domestiques que l'on trouve dans le Soudan français se rencontrent sur le Niger. Plus on se rapi.roche de l'Equateur, d'une manière générale, plus ces animaux dégénèrent et même vivent ditlicilement. Dans la partie liante du cours du Niger, presque jusqu'à Bamako , on trouve des l>œufs et des Moutons en abondance sutTisante pour que l'on eu exporte une (piantité assez considérable en Guinée française et à — 38^2 — Sierra-Leone. Les espèces sont cependant petites. Les Bœufs , plus grands que ceux du Fouta, n'ont que ia taille des races de la Bretagne. Ils valent, dans celte région, de 5o à 60 francs, et les Moutons, qui n'ont pas de laine mais bien des poils, 10 francs. Ce n'est qu'à Ségou que coinniencent à apparaître les Moutons à laine et les Bœufs à bosse. Le véritable pays d'élevage est cependant 1 1 région des inondations. Cette région est presque entièrement habitée par des Peuls, qui sont parmi les plus admirables des peuples pasteurs. Lorsque les eaux com- mencent à se retirer, elles laissent à découvert d'immenses prairies où paissent les troupeaux. Pendant la sécheresse, comme parlout au Soudan, les bètes se contentent d'herbe sèche. Dans le Delta intérieur, les indigènes leur donnent pendant celle saison du Bourgou, qu'ils coupent dans le lit du fleuve. Le Bourgou est cette plante qu'a étudiée M. Chevalier et qui a des vertues saccharifères très remarquab'es. Les Bœufs du Delta sont plus grands que n'importe quelle espèce d'Europe, lis valent sur place une trentaine de francs. Les troupeaux se composent en général de deux à trois cents individus. Les Moutons à laine sont d'une petite espèce. Leur laine est abondante et longue. Toutefois elle est de mauvaise qualité. J'ai eu l'occasion d'en faire examiner des échantillons par la Chambre de conunerce de Roubaix. Ils ont été trouvés remarquables en ce sens qu'ils paraissaient lavés, telle- ment ils contenaient peu de suin, mais ils ont été qualifiés de brûlés, c'est-à-dire assimilés à une sorte de poil mort. Nous pensons que cela vient de fréquents croisements avec les espèces à poil. Il serait peut-être possible, en exerçant une surveillance dans ce sens, d'obtenir une meilleure laine. Les Moulons valent dans le Delta de 2 fr. 5o à 3 francs pièce. Les Aigrettes et les Marabouts vivent en abondance dans cette région; on en tirera parti par la chasse; mais si l'on peut obtenir de bons l'ésul- tats par l'élevage , c'est un des points où il y a le plus de chances de réussir. Dans la région des grands lacs, les Touaregs remplacent les Foulbés comme pasteurs. Ils élèvent sur les rives des lacs les espèces ordinaires du Sahara. Les Moutons sont de Irè-i haute laille, grands comme des Chiens danois, et les Bœufs, au contraire, sont petits et sans bosse. La région des Grands Lacs est une de celles où l'on élève le plus d'Ane^î. De Tombouclou à Gao, l'élevage est pratiqué dans le l!t même du fleuve par les populations foulbées. Le Bourgou pousse le long des deux rives, sur une largeur qui dépasse quelquefois hoo mètres. C'est dans ces prairies fluviales que paissent les troupeaux de Bœufs qui passent leur vie dans l'eau jusqu'au poitrail. Ils sont de la même espèce que ceux du Macina. I^es indigènes les échangent contre du sel que leur apportent les Maures, ou contre des tissus qu'ils vont chercher à Tombouctou ou au Hombori. De Gao à Saï, se trouve une région que nous ajipellerons la l'égion des îles. Le Niger a en ces points plus de i5 kilomètres de large. Son lit est — 333 — rempli de graiifles îles, dont la pluparl soal inondées aux. hautes eaux. Les Songhays qui habitent cette l'égioii du ileuve y cultivent d'immenses champs de riz, qui est récolté peu de temps après la fin de l'inondation. Pondant la culture du riz, les troupeaux paissent sur les dunes, et dès que la ré- colte est faite, ils reviennent dans les îles. Ce que les îles présentent de plus intéressant, en dehors des grandes cul- tures de riz qui s'y font, c'est qu'elles servent de véritables parcs d'élevage pour les Autruches. On trouve en eflet dans les îles , Surtout dans celles qui supportent les vil- lages, dos Autruches apprivoisées. Ou pourrait penser qu'elles viennent dans ces îles an moment oii le fieuve est presque à sec. Ouelques-imes ont pu , en effet, êlre surprises par les eaux, mais la plupart sont bien nées dans les îles, à la suite d'une sorte de domestication. Les indigènes l'allirmenl, et du reste elles sont presque toutes dans les villages qui sont dans les îles en- toiu-ées d'eau. C'est de cette région que viei'uent la plupart des plumes qui arrivent à Tombouctou. Je pense que c'est là que les Europi'ens devront se livrer à l'élevage des Autruches au Soudan, parce qu'il y est déjà pratiqué et que les îles conviennent parfaitement. 11 n'y a point de Fauves et il n'y a pas besoin de faire de parcs arliliciels. On retrouve dans la boucle du Niger les mêmes diffi-rences que nous avons rencontrées le long du Ileuve. Dans le Nord, sont les troupeaux de grands Moutons à poil ras, élevés par les Touaregs. Au milieu de cette zone sont les villages de Penlhs qui entretiennent des Bœufs sans bosse. Los Autruches se trouvent aussi en abondance dans cette région, mais en moins grand nombre cepemlant que dans les iles. C'est surtout dans la région du Centre qu'il y a le plus de troupeaux. Ce sont toujours les Foulbésqui les entretiennent dans le Mossi, le Gourounsi. le Kiprsi, le Yatenga, mais c'est pour le couqjte des populations autochtones. Les Moutons sont presque partout remplacés par des Chèvres. Les Foulbés se consacrent presque entièrement à l'élevage des Bovidés. Les Bœufs sont de petite race et sans bosse. Les bestiaux donnent lieu à un commerce très important du Nord au Sud. Ils sont échangés contre des kolas et à la côte contre des produits euro- péens. Ce commerce est entre les mains des Mossi. En résumé, nous pouvons tirer parti des troupeaux de notre Soudan à condition de faire porter nos efforts au début sur la région des inondations oii sont les plus belles espèces. Avant que les chemins de fer permettent d'en lii-er parti, il y a cependant un commerce intéressant qui peut être fait en ahmeutant les colonies de la côte avec les bêtes de Lintérieur. Il faudra surtout nous servir des })euples foulbés pour nous aider dans les efforts cpie nous ferons dans cet ordre d'idées. — 33/1 — Note sur les familles Krou, Mandé et Agni-Achanti {Afrique occidentale), Ad sujet de quelques photographies ethnographiques PRISES AU Libéria et à la Cote d"Ivoire, PAR M. DeLAFOSSE, ADMlNISTIiATEUR ADJOINT DES COLONIES. 1° krou. — Les Krou habitent le long- de la Cûle occidentale d'Afrique, depuis Monrovia environ jusqu'au rio de Fresco; à l'intérieur, ils s'éten- dent jusqu'à une ligne variant entre le 6' et le 7" degré de latitude Nord. Ce nom dp Krou ou Kroomcn (hommes de Krou) , qu'on leur donne également, est une déformation orthographique du mot anglais crewmen (hommes d'é- quij)e), qui leur a été donné, et principalement à celles de leurs tribus qui haijitent la région de Sinoe, à cause du grand nombre d'entre eux qui s'engagent coamie hommes d'équipe à bord des paquebots ou navires, depuis plusieurs siècles. Eux-mêmes ne se connaissent pas de nom de i"ace ou de famille. Dans la pratique, on réserve généralement le nom de Krou ou Kroomen à la tribu qui habile la région de Sinoe, sur la côte libérienne. Les Krou du Sassandra et ceux du (lavally nous sont un peu connus, grâce aux explorations des adminislratpurs Pobéguin, Hoslains et Chomann. Mais ceux du Libéria sont à peu près inconnus, car, si tout le monde en a rencontré à la côte ou sur les navires, personne, sauf le Hollandais Biit- tikofer, n'a encore pénétré dans leur pays. Ils semblent assez réfractaires à l'intrusion des Européens parmi eux et préfèrent aller aux Blancs que de laisser les Blancs venir à eux. Ils sont en général trapus, forts et bien charpentés, d'une teinte allant du rouge clair au brun foncé; en générai, leur couleur est de plus en plus claire à mesure qu'on s'avance vers l'Est. Plusieurs de leurs tribus, en par- ticulier celles de la région de Sinoe et de la rive droite du bas Cavally, ont comme manpie ethnique une large raie noire verticale allant de la naissance des cheveux à la racine du nez et partageant le front en deux. Les traditions locales disent que cette marque fut adoptée au temps où les blancs faisaient la traite des esclaves , afin que les Krou, qui fournissaient des esclaves aux négriers mais qui n'ont jamais été emmenés eux-mêmes en esclavage, pussent se reconnaître les uns les autres et se distinguer des tribus voisines. Les habitations de Krou sont en général rectangulaires le long de la côte et circulaires dans quelques tribus de l'intérieur. Chez les Krou de Bassa et de Sinoe, les murs sont faits à l'aide de nattes fixées sur un clayonnage en nervures de Palmier ; le^ toits sont h quatre pans. Q° Mandé. — La famille mandé ou mandingue est l'une des familles — 335 — nègres les plus intéressantes de l'Afrique occidentale et peut-être la plus nombreuse. Les Irois tribus les plus importantes de celte famille sont : les Malinke', les Bamana (ou Bambara du Haut-Sënégal et du Haut-Niger) et les Dyoula (de la n'gion de Kong et du Djiiaini). Les Mandé proprement dils sont représentés au Libéria par deux tribus : les Vaï et les Maiiianka. Les Vfiï habitent le long de la côte, entre la rivière de Half-Cape-Mount et la rivière Soulimali; ils sont, par conséquent, à cheval sur la frontière anglo-libérienne. Ils ne s'étendent pas très loin à l'intérieur. Us sont surtout remarquables parce fait, qu'ils constituent le seul peuple nègre connu ayant une écriture propre et écrivant sa langue; l'alphabet vaï, d'invention exclusivement imligène, est un alphabet syllabi(pie et coni- prenil plus de 2 -20 caractères. Il est d'un usage général parmi toute la po- pulation. Les Vaï ont adopté presque tous le costume généralement en usage par nu les Musulmans noirs de l'Afrique occidentale. Leurs cases sont de deux sortes : les unes, circulaires, avec toits coni- ques, servent à l'habitation; les autres, rectangulaires, avec toits à deux pans, servent, durant la journée, de salles de repos et de cuisines. Les Manianka, qui habitent au nord des Vaï, forment une seule et même tribu avec les gens du Konian ou Konianka (région de Beyia, Guinée fran- çaise). Ils présentent dune façon très nette le trait caractérislicpie comnnni à tous les Mandé et qui consiste dans la saillie prononcée des ponmiettes. Ils n'ont, pas plus que les Vaï, aucune marque ethnique. La famille mandé est représentée à la Côte d'Ivoire par les Dijoula, qui sont répandus dans le pays de Kong, le Djimini et les régions avoisinantes, au milieu d'autochtones appartenant à des familles diverses et notamment à celle des Sénoufo. C'est à tort qu'on donne parfois le nom de Bambara aux Dyoula, les con- fondant ainsi avec les Bamana on Bambara du Haut-Sénégal, dont ils sont d'ailleurs très voisins au point de vue ethnique : les Bamana sont tatoués de trois raies verticales sur chaque joue, tandis que les Dyoula de race pure n'ont aucun tatouige. Qaant aux enfants issus des unions des Dyoula avec les Sénoufo , ils sont marqués comme les Sénoufo de trois raies partant de la commissure des lèvres et remontant jusqu'aux tempes en s'écartant en éventail. Les Dvoula de race impure , ainsi tatoués, sont appelés Sorongid. Quant à l'appellation de Bambara, elle est donnée par les Dyoula aux Sénoufo, c'est-à-dii'e h des gens qui ne sont pas de race mandé. Les Dyoula ont assez souvent de la barbe, mais elle ne leur vient en général qu'à un âge assez avancé. Les hommes ont adopté le costume mu- sulman . tel qu'on le rencontre dans presque toute la Boucle du Niger. Les — 336 — femmes portent en gi'néral une sorte de cliAlenoir posé sur la tèle el rrron- vrant toute la partie postérieure du corps. Elles portent en général les che- veux natlés on trois tresses, Tune retomjjant sur le front, les autres au- dessus de chaque oreille. Les cases des Dyoula sont en général reclangulaù'es; les murs sont faits de petites hriques posées encore molles et maintenues par une charpente en hois. 3° Aipù-Achanti. — La famitle Agni-Achanti occupe un territoire tiès étendu coni|)renant, d'une façon gcMiérale, toute la Côte d"Or anglaise et la moitié orientale de la Cùle d'Ivoire française. A la Côte d'Ivoire, elle est représentée par deux trihus principales : les ApoUonicns et les Agni. Les ApoUoniens ont été nommés ainsi parles navigateurs à cause de l'har- monie de li'urs formes et de leur belle prestance; leur nom véritable est Zciiin. Leur pavs propre est situé sur la côte, en pays anglais, entre la lagune d'Assinie et la rivière Ankobra. Mais, commerçants par excellence, ils se répandent dans tous les centres de la Côte d'Ivoire on il y a de l'argent à gagner, et on en rencontre jusque dans le Djimini. Ils sont en général bien Itàlis et bien faits, mais ont souvent, les hommes au moins, une ligure ingrate. Leurs fennnes sont renommées pour leur beauté. Les A;>ni, bien plus nombreux que les ApoUoniens, peuplent la région d'Assinie, l'Indénié. l'Assikasso, le Moroudu. le Baoulé, l'Anno et le Dya- mala. I']n p;énéral, ils se font remarquer par une (li,sproportion assez marquée entre la partie supérieure et la partie inférieure du corps, les jambes étant presque toujours courtes par raj.jxirl au biist;' et aux bras. Ils n'ont aucune marque ethnique. Dans la forêt, ils ont des cases rectangulaires aux murs faits de nervures de Palmi(M- recouvertes ou non de terre et au\ toits faits de palmes ou de larges feuilles rondes: on rencontre aussi de vastes maisons circulaires avec cour intérieure. En pays découvert, ils ont en général des cases oblongues aux murs faits de bois et de terre et aux toitures laites d'herbes sèches, et aussi des mai- sons circidaires à cour intérieure. Dans le Sud, l'habitation de chaque fiuiiille se conqjose de plusieurs cases donnant sur une coiu" commune, et ce grou|)ement est entour('' d'ime palissade: dans le Nord. la palissade disparaît le pins souvent et les cases sont isolées. A côte de chaque groupe de cases, se trouvent de petits greniers en t(>rre, affectant ])bis ou moins la forme d'une urne cylindrique ou cylindro-conique, isolés (lu sol par des pierres espacées et coilTés d'un cliapeau de paille — 337 — conique : iis servent à enfermer les ignames, le riz on le mil; on enlève le chapeau pour prendre ou déposer des provisions. (Juelt[uel()is ce chapeau est remplacé par quelques palmes de Borassus sim|)lement jiosées sur Tou- verlure supérieure. Les Agni se vêlent de tissus généralement laits et teints par eux; les hommes faits portent une vaste pièce d'étoffe dont ils se drapent comme d'une toge; les femmes portent un pagne ceint autoui- des reins, le buste l'estant découvert. Nouvelles oBSERVATioys sun la giwtte de Kakimbon (Guinée française) , PAU M. E.-T. Hamy. Je reviens aujonrd'luii à ce curieux gisement dont j"ai déjà entretenu notre réunion l'an dernier, afin de reclilier une ou deux erreurs de détail et d'ajouter quelques renseignements importants à ceux qui figurent aux pages 337-339 de notre Bulletin de 1899. Je suis mieux renseigné, en effet, sur la topographie de la grotte ouverte entreKapoi'oetK()nakry,h to kilomètres du Kakimbon, au nord-est de l'île où s'élève la capitale de la colonie, et à 5oo mètres seulement de la mer. La cavité d'oîi provenaient les pièces de M. Paroisse, que je vous présentais Tan dernier et celles que je vous montre aujourd'hui, mesure k mètres de profondeur sur 10 mètres de largeur, et une énorme roche de magnétile, atteignant à son sommet une dizaine de mètres de haut, la surmonte et la protège. Devant la cavité passe un étroit sentier qui conduit de Kipé a Rotoma.en franchissant à gué un peu plus loin la rivière de kakimbon. Ce cours d'eau contourne par derrière le grand rochei- et vient se précipiter, au Sud de la caverne, par une chute de plusieurs mètres, dans un petit lac de forme ovale, qui baigne le [Aed de la falaise où s'ouvre notre grotte. Ce lac, dont le niveau moyen esl a 5 mètres au-dessous de l'en- trée de la cavité, est en comnmnication constante avec la mer, qui en est séparée par un éti'oit espace couvert de Palétuviers, et monte à chaque marée d'une manière très sensible. On voit que la shuation était particulièrement attrayante pour des Sau- vages. Sous un abri bien sec et suffisamment étendu (Ao mètres carrés), adossé k une rorhe inaccessible, dont les abords latéraux étaient fort aisés à défendre, ils pouvaient en sécurité utiliser les ressources abondantes que le lac et la côte mettaient à leur disposition. L'eau du Kakimbon, en amont de la chute, à quelques pas de la grotte, est limpide et saine; le petit lac est très poissonneux et les Palétuviers sont chargés d'Huîtres excellentes. Enfin les matériaux pour la fabrication des instruments usuels gisent à peu de dislance. — 338 — Aussi des iiidig'ènes, de race d'ailleurs Inconnue, se sont-ils installés anciennement dans une station aussi privilégiée et la couche de limon de 0 m. hoh 0 m. 5o d'épaisseur qui tapisse la roche naturelle contient-elle en abondance des instruments qui, dan» nos contrées, seraient considérés comme néolilhiques. J'ai déjà décrit et figuré dans ma noie précédente quelques-unes de ces pierres taillf'es, exposées depuis lors dans noire ga'erie d'Anthropologie. M. le D' Ballay m'a fait remettre ])rès de 700 nouvelles pièces. Les limouites taillées dominent considérablement dans cette grande collection, comme elles dominaient déjà dans la petite. J'en ai examiné en effet plus de 5oo, enlevées à des plaques cassées en larges morceaux ou à des cailloux roulés , plus ou moins volumineux, apportés de la région du Mancah; elles ont des formes généralement bien arrêtées, quoique les sur- faces conchoïdales ne soient jamais bien nettes et que les bulbes de percussion soient réduits à des élevures assez mal circonscrites. Presque toutes ces limonitesont conservé une de leurs faces à l'état naturel; un petit nombie seulement montrent des traces de travail sur les deux faces à la fois. Les formes archaïques dites lancéolées ou amijgdaloïdes se manifestent rarement: des pointes pkis soignées se rapprochent, au moins en gros, de celles de Solutré. D'autres plus épaisses et plus grossières vont vers les formes de la Dubréka, dont j'ai figuré ici même un spécimen, il y a trois ans'''. Le reste de la collection se compose de formes plus simples : couteaux , pointes, perçoirs, disques; les grattoirs sont à peu près absents ou du moins toujours mal dessinés, et les tranchets ne sont représentés que par deux ou trois pièces d'ailleurs plutôt douteuses. Il est vrai que ces deux types industriels appartiennent de préférence à des peuples plus boréaux, chez lesquels la préparation des peaux est tout à fait essentielle. Les Troglodytes du Kakimbon n'avaient p :;s plus besoin de ces outils spéciaux que les anciens habilants des oasis sahariens, dans les stations desquels ils font absolument défaut. Les haches polies en limoiiite sont fort rares au Kakimbon ; presque tous les instruments sont en labradorile, et non pas en grès, comme je l'ai imprimé par erreur ^'l M. Lacroix a déjà signalé rem|iloi de cetle roche chez les anciens Indigènes de Massa M'Gombo ''' aux bords de la Dubréka, et parmi les pièces [)résentées par le capitaine Moreau à l'assemblée des naturalistes au Muséum en mars dernier, il s'est encore rencontré plusieurs spécimens de la même roche, transformés en haches ou en her- minettes ''*'. (') Cf. E.-T. Hamï, L'àg-e de pierre dans la Dubréka. [Bull, du Mus., 1877, p. 283.) c^) Loc. cit., p. 338. W Bull, du Mus., 1877, p. 28i. (*) Ibid., 1900, p. 9^. — 339 — » Les plus remarquables sont des haches à double tranchant qui pouvaient successivement s'emmancher par Tun ou l'autre bout, La Libradorite a en outre fourni la matière d'un gros pohssoir et d'un certain nombre d'outils grossiers, dans le diUail desquels il n'est pas nécessaire d'entrer ici*''. Il se trouve de phis, dans la collection d'ensemble qui m'a été confiée par M. le D' Baliay, une trentaine d'objets en quartz de petite taille, façonnés en lames, en pointes triangulaires ou amygdaloides, et plusieurs blocs de grès ferrugineux, dont nn ou deux semblent présenter des traces dépolissage; un marteau de quartzite avec dépressions digitales; deux haches polies de la même matière; enfin plusieurs molettes en syénile néphéiniqiie , cette roche intéressante découverte naguère à Konakry et aux îles de Los. Lacérami(jue,quifaisaitdéfautàlabase du gisement, abonde dans unecou- che moyenne, sous forme de fragments de vases usuels, de fabrication médiocre, mais artistiquement décorés de chevrons, de losanges, d'arceaux, etc. Enfui la couche superficielle, celle que M. le D' Maclaud considérait (je l'ai di^jà dit) comme formée en majeure partie d'ev-voto de féticheurs, a do:mé un morceau d'ambre brut, une scorie de fer au bois, une coquille d'Achatina variegata [F'àh. Col.) et un caillou roulé ovale et aplati, percé d'un trou naturel et peint en rouge. Ces objets divers ont du être apportés dans la grotte par ces féticheurs Cimos ouSimons, dont j'ai sommairement rappelé ici les pratiques. Ainsi que je le faisais remarquer en terminant ma première note, la fouille de la grotte, qui a fourni tant de matériaux intéressants et nouveaux pour notre science, est demeurée imparfaite. Un ra|)port inédit de M.Albert Mouth, en date du 16 août dernier, dont je dois la communication à l'amabilité de M. l'abbé Ijreuil , permet de préciser ce qu'il reste à faire pour avoir achevé les travaux. M. Month montre, en etret, sur le plan joint à sa note, que la plate-forme qui prolonge l'ancien sol de la grotte en avant de la falaise à pic, dans laquelle la cavité est creusée, est demeurée intacte sur une épaisseur de près de 3 mètres. Si vous voulez bien vous rappeler que c'est presque toujours cette portion du plancher des grottes et des abris sous roche qui fournit les plus abondantes récoltes, vous ne manquerez pas de vous associer au vœu que je formule de nouveau ici, pour que M. le gouverneur fournisse bientôt les moyens de terminer les fouilles du Kakimbon, pour le plus grand proût des études préhistoriques en Afri- que occidentale. '•' J'ai décrit tout ce matériel en détail dans une notice lue au Congrès d'an- thropologie préhistorique en août dernier. — 3/40 — Note sur une Otarie de Californie nÉe à la Ménagerie, PAR M. E. Sauvinet. Le 96 janvier 1897, la Ménagerie du Miise'um eut le regret d'inscrii'e, sur Kon registre de sortie, la mort d'un mâle d'Olarie de Californie (Oto- ria caUformca). On dut priver la femelle d'un nouveau compagnon, le |M'i\ de celui-ci ëlant, beaucoup trop élevé pom' les faibles ressources dont dispose la Ménagerie. Le 2 décembre i8()(), un établissement zoologic[ue particulier, le ffPôle Nord ri, se vit dans la nécessité de mettre en vente ses pensionnaii'es , au nombre desquels se trouvaient sept Otaries; le Mus('umi en accpiit une qui aussitôt fut mise dans le bassin, près de rAmpliilliéàtre, et fit assez rapi- dement connaissance avec la veuve solitaire. La nouvelle venue donna longtemps quelques don les sur la nature de son sexe, et cela à cause de ses cris ressemblant à s'y méprendre à ceux du mâle. En tout cas, ses allures plutôt vives ne faisaient penser en aucune façon à celles dune femelle en état de gestation. Cependant, le i3 juin, c'est-à-dire 6 mois et iS jours api'ès son arrivée à la Ménagerie, la très bruyante Otai'ie enqilit l'air de gémissements tellement spéciaux, que je ne tai'dais pas à aller me rendre conq)te de visu du motif de ces ])lainles. A la clarté des étoiles (il était onze heures de la nuit) , je pus constater la nais- sance d'un petit animal à poils ras, épais et très bruns, de la grosseur d'iiu Chien de Terre-iNeuve de '2 mois. La mère, avec une grande sollicitude, se mit aussitôt à la toilette du bébé qui dui'a jusqu'au jour. Enliii, après un bain qui ne pai'ut pns très apjtrécié de ce dernier, puisque c'est dans la mâchoire maternelle qu'il lit, du haut de la plate- forme, un plongeon sonore mais de courte durée, la mère revint avec son son précieux fardeau sur le rocher oii, avec mille soins attentifs, elle se mit à i-emplir ses devoirs de nouriùce. Les cinq jours qui suivirent la n lissaiice, il nt' fut |»oiiit permis au nou- veau-né de se metti'e à l'eau; ce n'est ([ue le sixième que la mère, avec beaucoup de précautions, leutiaina doucement à l'eau, le soutenant, le portant au besoin sur son dos. C(^s promenades nautiques durèi'ent jusqu'au jour oii le petit, se sentant assez fort [>our se passer de l'aide de sa mère, et mrme de sa permission, put prendj-e, seul, ses é!)ats dans le bassin. L'ai'rivée de ce nourrisson sembla un moment sinon détruire, du moins gâter les l)oiis !-a])[)orls (jui existaient entre les deux femelles adultes. La jeune mère ne permettait point à sa voisine d'approche:' de son ]»etit, les disputes étaient continuelles et iiuissaieiil quehpiefois même par des ba- tailles; au moment des re[»as surtout, le s|)ectacle ('lait très amusant. La Ixiiuic entente sendjle à pr('sent vouloir revenii', peut-être jusqu'au jour — 3/il — très proche où le jeuue, qui jusqu'alors s'est conteaté du lait materuel, voudra lui aussi prendre sa part des Poissons distribue's à ses aînées. Aujourd'hui, 97 novembre, notre élève a plus de 6 mois; sa grosseur est plus dti tiei's de celle de sa mère; sa tête qui, les premières semaines de sa naissance, était ronde, s'est sensiblement allongée. L'accroissement est à peu près le mi'me que chez les jeunes Chiens; sa démarche surtout s'est modi- fiée; il ne fait plus, comme aux premiers jours, de ces sauts qui lui don- naient les apparences d'un Crapaud et le rendaient si comique. Sa santé est excellente et nous sommes eu droit d'espérer qu'il comptera longtemps pai'mi les hôtes de noti'e Ménagerie. Sur là présence de la Gazella isabella Gr. DANS LE SoD-EsT ALGERIEN, PAR E. DE POUSARGUES. Depuis les récents voyages d'exploration de Sir Edm. Loder ''', de M. A. E. Pease'') et deM. J.S. Whitaker '"' etlesdernierstravauxdeMM.Ph.L. Sclater et 0. Thomas ''', l'étude si longtemps obscure des Gazelles de Barbaine et de leur habitat réciproque a été singulièrement élucidée. Abstraction faite ici de la Gazella rufma Thos. dont l'origine algérienne n'est pas prouvée, nous savons maint(^uant, tout au moins pour le Sud-Est algérien et le Sud de la Tunisie, que la Gazella Cuvieri Og., Gazelle des montagnes, Edmi des Arabes, ne se rencontre qu'à une certaine altitude, dans la chaîne de l'Au- rès et les contreforts méridionaux de l'Atlas tunisien ; que la Gazella lepto- ceros F. Cnv., Gazelle des sables, Bim des Arabes, ne fréquente que les régions exclusivement sableuses du Sahara et ne dépasse pas vers le Nord le 33" degré de latitude; enfin, que, dans les plaines semi- désertiques et caillouteuses qui forment comme une zone de transition entre les montagnes et le désert saharien, vit la Gazelle des plaines ou Gazelle commune, Gazella clorcas L., Rezal des Arabes, dont l'aire d'habitat empiète un peu, au Nord, sur la G. (Àivieri Og., et au Sud, sur celle delà G. leptoceros F. Cuv. Telles sont les conclusions très nettes qu'ont formulées les explo- rateurs et auteurs précités, et, après leurs remai-quables travaux, on pou- vait bien croù-e close la hsle des Gazelles d'Algérie. Cependant j'ai décou- vert récemment des preuves incontestables de la présence d'une quatrième espèce dans le Sud-Est algérien. "' Proc. Zonl. Soc. London, p. ^178, iSqli. t^J ML, p. 81.3, 189G, et p. 593, 1899. (3j Ibid., p. 81 G, 189 G. '''> Book o/Antelopes, vol. lll, passim, 1897-1898. MdSÉDM. — VI. 2 5 — 342 — Au commencement de cette anne'e, je fis un assez long séjour à Biskra, et j'eus l'occasion d'assister à l'arrivée de plusieurs caravanes venant soit des montagnes du Nord-Est, et en particulier de l'Ahmar-Kadou, soit des déserts du Sud (Ouargla, Oued-Souf, Tougourt). Pendant la saison hiver- nale, toutes ces caravanes apportent sur le marché de Biskra de nombreux massacres de Gazelles tr-ès recherchés des tom^istes ; je pus ainsi , en peu de temps, me procurer de beaux spécimens bien typiques des trois Gazelles précitées. Mais, en fouillant un jour dans un amoncellement de cornes de G. dorcns L., je ne fus pas peu surpris de ti'ouver un massacre de mâle adidte d'une forme toute spéciale et ne se rapportant à aucune des espèces signalées en Algérie. Quelque temps après , j'eus la bonne fortune de mettre la main sm- un second massacre mâle adulte de la même espèce , également perdu dans un lot de cornes de G. dorcas. Ces cornes sont recourbées en arrière et très peu comprimées latéralement; elles divergent très régulière- ment jusqu'à la courbure à angle droit de leur pointe eu crochet dirigée en dedans et eu haut; les anneaux sont relativement peu nombreux, mais forts, bien espacés et à peu près équidistants de la base au sommet. Tous ces caractères, bien différents de ceux que présente la G. dorcas L. , répondent au contraù-e très exactement à la description des cornes de la Gatella isabclla Gv. de MM. Ph. L. Sclater et 0. Thomas, et surtout aux excellentes figures que M. Blanford <'> a publiées sous une dénomination erronée. Les mesiu-es suivantes prises sur les deux massacres de G. isahella de Biski-a , comparées aux mesures similah-es prises sur des spécimens de G, dorcas de même provenance, permettront d'apprécier les différences des rapports de la longueur des cornes au nombre des anneaux. G. ISABELLA. G. DORCAS. Longueur des cornes sui- vant la courbure aSV"' 2 77'"5 3 97" 277™ 3 67'" Nombre des anneaux .. . 17 16 27 ai ai Il me paraît impossible d'expliquer la présence de la G. isabclla Gr. dans le Sud-Ouest algérien autrement que pai- une expansion et une migration uatm-elles de cette espèce à travers le Sahara. Du reste, un autre fait bien probant est venu dissiper les doutes que j'aïu-ais pu avoir à ce sujet. Dans un des jai^dins publics de Biski-a, nommé le square Dufoiu-, se trouvait parqué un petit troupeau de Gazelles , parmi lesquelles deux mâles semi- adultes appartenant également à celte espèce. Il n'y avait pas à se mé- prendre à la forme massive de leurs cornes déjà longues de i5 à 20 centi- mètres, à lem- divergence, à leurs anneaux largement espacés et sm-tout à leur crochet terminal si caractéristique. J'ajouterai de plas que ces deux (1) Geol.and Zool. abyss. Eccped., vol I, p. 961, Pi. I, %• 1, 1870. — 3/i3 — individus, malgi-é leur iion-matmité , prësenlaiont une taclie nasale bien nette, et que la bande sombi'e des flancs, d'un brun foncé, se détachait vigoui'eusement sur le fond fauve claù' du pelage. La Gazelle d'Isis visite donc le Sud-Est algérien, mais eu assez petit nombi-e à en juger par la pénurie de ses dépouilles, compan-e à l'extrême abondance de celles des autres espèces dans la même région. L'extension de son aire d'habitat serait à peu près identique à celle de la G. dorcas sm- le continent africain. De la zone côtière désertique de la Mer Rouge , entre Massouah et Souakim et des pays des Bogos et de Baraka (Blanford), elle gagnerait le Sennaar (Hemprich et Ehrenberg), puis, passant siu' la rive gauche du Nil, elle s'avancerait à travers le Kordofan (Gray) jusqu'au Sahai'a, et de là jusqu'au pied de l'Atlas. Ce fait n'a rien qui doive nous étonner, quand nous voyons les G. dor- cas et G. leptoceros nous offrir le même exemple. Bien plus, n'a-t-on pas constaté tout dernièrement que la Gazella ruffrons Gr. ''' se propage à tra- vers tout le Soudan depuis ia Sénégambie jusqu'aux rives du Nil Blanc? (Fachoda, Faki-Kohé.) Gomment la G. isabella a-t-elle pu échapper, jusqu'à présent, aux re- cherches faites dans le Sud-Est algéiienVOn ne peut se l'expliquer que par la rareté des individus de cette espèce dans ces régions; d'autre part, la ressemblance vague et lointaine qui l'a fait si longtemps confondre avec la G. dorcas y a peut-être lai"gement contribué. Notons cependant que le com- mandant Loche *'■' avait signalé luie quatrième Gazelle algérienne sous le nom (ÏEl Chcrgui, et cette dénomination désigne probablement la G. isa- bella plutôt que la G. rujina, dont l'origine, ainsi que je l'ai déjà dit, est problématique. Sur le Neomylodon et i'HTiMcnÉ des I\diens Tehdelches, PAR M. A. ToURNOUiCR. Bien des hypothèses ont été faites sur le Neo7nylodon et sur Vllyiinchc (lemich de M. F. Ameghino) , jusqu'à ce jour, sans que pour cela le mys- tère qui entoure ces animaux ait été éclairci. J'ai pu faire, dans mou dernier voyage en Patagonie, certaines observa- tions intéressantes pour les naturalistes. De l'avis général de tous les Indiens Tehuelches, ïlhjimché est un Amphibie de la grosseur d'un grand Lion, d'un pelage brun foncé , les yeux bordés de poils jaunes clairs s'allongeant vers l'oreille sans pavillon externe. La chose la plus remarquable et qui fait croire que YHijimché des Indiens et le Neonujlodon de la grotte d'Eberu- (') Proc. Zool. Soc. London, p. 85, 1900. (-' Expl. scient, de l'Algérie, Mamm., p. 6g, 18/17. — Uh — hard son! doux aiiiinaux distincts, est qu'il possède, à ia mâchoii'e infé- rieure, deux dents qui sont soit des canines, soit des prémolaires en forme de petites défenses; tous les Indiens sont d'un avis unanime sur cette par- ticularité. D'ailleurs, étant moi-même un soir à Tairùt sur les bords d'un rio, dans l'intérieur de la Palajjonie, j'ai vu émerger devant moi, dans le com-ant de la rivière, la tête d'un animal répondant bien aux descriptions faites par les Tehuelches, et, quoique l'obscurité fût assez grande, j'ai pu constater que la tête, grosse envii'on comme celle d'un Puma, était ronde, avait la région cérébi-ale bien développée, des tacbes plus claires autour des yeux et un léger rctroussement de la lèvre supérieure produit, sans doute, pai* les défenses. Quoique lui ayant envoyé une balle, je n'en ai plus trouvé trace les jours suivants, malgré mes recherches le long des berges. Selon certains Indiens, il aui-ait cinq doigts devant et trois derrière; d'autres disent cinq aux quatre membi-es, et ils prétendent que leur em- preinte serait semblable à celle d'un grand Lion. Cet animal se nourrit de Nandous , de Guanacos , etc. qui viennent boire la nuit sur les bords des lacs et des rios; comme la béte est fort trapue, très vigoureuse , elle entraîne sa proie , la noie et la mange dans le terrier qu'elle a creusé le long des berges les plus à pic, dans les endroits où le courant est rapide et la rivière profonde. Quand les eaux sont basses, plu- sieurs ibis les Indiens m'ont montré, sur cei'tains bancs de sable formés d'après eux par le déblaiement des terriers, des empreintes malheureuse- ment très effacées, ressemblant en effet à celles d'un Lion. Le lieu d'ha- bitat de ces animaux est très restreint; comme ils vivent exclusivement dans les parties les plus inabordables des rios de l'intérieur, il n'est pas éton- nant qu'ils soient inconnus jusqu'ici des naturalistes, dautant plus que les Indiens en ont une gi-ande terreur superstitieuse et n'en parlent qu'à contre- cœur; ainsi un jeune Hyimché, tué sur les bords du rio Genguel, par un Indien, fut brûlé par celui-ci pour conjurer le mauvais sort. Jamais un Indien n'établira son lolclo sur les bords d'un lac, d'un rio ayant la réputation d'être fréquenté par le Hyimché. Plusieuis endroits, notamment un gué du rio Santa-Gruz , portent le nom de Uijimché. Je crois , d'après ce que je viens de dire , qu'il est difficile de nier l'exis- tence du Hyimché et de l'assilimer au ISeomijhdon décrit par MM. F. Ame- ghino, P». Hauthal, Otto Nordenskjold , etc. L'avenii- me l'éserve-t-il , dans ma prochaine exploitation, la chance de me saisir du mystérieux animal, malgi'é les dilHcultés de l'entreprise? Je le désire bien vivement dans l'intérêt de ia science. — 3/i5 — JJlAGNOSES d'espèces NOUVELLES DE RepTILES DE MaDAGASCAB, PAR M. F. MOCQUARD. Dans le cours de son voyage d'exploration à Madagascar, en 1898 et 1899, M. Guillaume Grandidier a recueilli une importante collection de Reptiles cjui a été déposée au laboratoire d'herpélologie du Muséum, et dont je viens de terminer l'étude. En attendant le travail d'ensemble que je me proj)Ose de publier pcochainement dans le Bulletin de la Société philo- mathique sur celte collection , je donne, dans cette note, la diagnose des espèces qui me paraissent devoir être considérées comme nouvelles. 1. Chamœleon Grandidieri n. sp. Pas de casque ni de crêtes céphaliques d'aucune sorte ; un léger repli transversal indique seid, en dessus, la limite postérieure de la tête; ni crête dorsale, ni gulaire, ni ventrale. Une pocbe axillaire. Pholidose bomo- gène, granuleuse sur le tronc; écailles sus-cépbaliques polygonales, modé- rément agrandies, inégales. Un spécimen femelle des environs de Suberbieville , ayant /i5 milbmètres de longueur de l'extrémité du museau à l'anus. 2. Chamaeleon fallax, n. sp. Espèce très voisine de Ch. nasutns D. B. , avec laquelle elle a été jus- qu'ici confondue et dont elle se distingue par les particularités suivantes : Une petite crête pariétale médiane existe chez les 2 sexes, et le mâle est pourvu d'une crête dorsale formée de petits tubercules largement espacés, arrondis sensiblement et non spinifonnes; l'appendice nasal n'est pas plus long chez le mâle c|ue chez la femelle, et il n'y a pas de poche axillaire, contrairement à ce que l'on observe chez Ch. nasutus. EnCm, sur les tempes, les côtés latéraux du casque, les flancs et la face antéro-supérieure des membres, les écailles sont plus grandes. Deux spécimens , mâle et femelle , de la forêt d'Ikongo. 3. Brookesia dentata n. sp. Espèce ayant des affinités avec Brookesia tuherculata Mocq. , dont elle diffère par les caractères suivants : la crête surciliaire est découpée en 7 ou 8 denlicules arrondis, le supérieur, dirigé en haut et en avant, étant le plus saillant ; trois tubercules osseux , arrondis et rangés à peu près sur une ligne transversale, se voient, de chaque côté, sur le bord postérieur de la tête , qui se continue sans ligne de démarcation avec la région cervi- cale ; la zone médio-dorsale ne présente pas de granulations disposées en — 3^6 — clievroDs, mais, de chaque côte de cette zone, se Irouvent 3 épines osseuses saillantes, à extre'niilé arrondie, dirigées transversalement: la face ventrale est bordée à droite et à gauche par une série longiludinale régulière de grosses granulations, et elle est parsemée, ainsi c|ue le cou et la gorge , de petits tubercules, comme les flancs. La tête est brune, le tronc grisâtre. Un spécimen mâle des environs de Suberbieville. h. Phyllodactylus brevipes n. sp. Cette espèce se distingue de Ph. porphijreus Daudin par la brièveté de ses membres , par sa narine sans relation avec la rostrale et par la pré- sence de grandes écailles bordant, en dedans, les 6 ou 5 inféro-labiales antérieures de chaque côté. Un spécimen femelle de 70 millimètres de longueur totale , dont 35 pour la cjueue, provenant d'Ambolisatra. 5. Phyllodactylus Bastardi n. sp. Pholidose hétérogène. Tubercules dorsaux presque en contact les uns avec les autres et mas([uant à peu près complètement les granules inter- posés, très grands, lri{'driques, très fortement carénés, disposés en 19 ou ih rangées longitudinales et en rangées transversales obliques, verticillés sur la face dorsale de la queue, où ils forment (î rangées longiluilinales. Ecailles abdominales petites, lisses, plus ou moins régulièrement hexago- nales. Rostrale ne bordant pas la narine. Tête sul)lriangulaire, très dis- tincte du cou; derme sus-céphalique adhérent au crâne; pupille elliptique; orilice auditif en forme de fente verticale. Mend)res robustes; doigts et orteils garnis inf'rieurement de lamelles transversales divisées sur la ligne médiane, quelques-unes simples sous les oi'teils. Dessus de la tête gris de sable, encadré postérieurement par la teinte brun fauve de la face dorsale du tronc , sur laquelle se détachent 3 bandes transversales d'un blanc grisâtre d'autant plus appai'entes que l'animal est plus jeune et disparaissant même complèlement chez l'adulle, c|ui j)i'eud une teinte noirâtre presc[ue uniforme sur le tronc et la queue, plus claire inférieurement , avec des taches grisâtres éparses. Trois spécimens femelles, dont 2 jeunes, ont été recueilhs par M. G. Grandidier, l'un aux environs de Tuléar, les 2 autres à Forl-Dauphin. Deux spécimens de [)lus grande taille, mâle et femelle, à teinte 1res sombre, ont été envoyés ultérieurement du pays Mahafaly par M. Basiard. Ces derniers mesurent respectivement yt et yS millimètres de l'extrémité du museau à l'anus. 6. Hoplurus Grandidieri n. sp. Comme chez H. fierinensis Grandidier, le corps est très déprimé, la — 347 — quelle (rès élargie et également très déprimée à la base , les écailles dor- sales granuleuses, les verticilles de la queue serablablement disposés. Elle s'en distingue en ceci : les écailles du museau sont plus fortement caré- nées; celles de la région temporale sont plus grandes, coniques et piuri- carénées; les granulations latéro-dorsales sont plus petites, de même que les écailles ventrales; les écailles de la moitié postérieure de la face supé- rieure des cuisses se réduisent à de fines granulations comme sur les flancs. Les denticulalions du bord antérieur de l'oreille sont moins grandes que les écailles temporales, tandis qu'on observe le contraire cbez E. fieri- nensis. Le dessus de la tête est brun ; la face dorsale du tronc et des membres vert olive parsemé de petites taches noires, avec une bande vertébrale plus claire passant graduellement à la teinte fondamentale. Un beau spécimen mâle, de Vananitalo (forêt d'Ikongo), mesui'ant loG millimètres de l'extrémité du museau à l'anus. 7. Zonozaurus longicaudatus n. sp. Une petite interpariétale: 7 supéro-labiales , dont h en avant de la sous- oculaire; écailles dorsales stiiées et non carénées, en 16 rangées longitudi- nales; boucliers sus-céphaliques finement sculptés; ventrales en 8 séries longitudinales; i5 ou 16 pores fémoraux de chaque côté; queue circulaire sur toute son étendue, plus de 3 fois aussi longue que la tête et le tronc réunis. Brun-olive sombre en dessus, sans raies longitudinales, avec des séries de stries bleuâtres transversales, entremêlées de petites taches noires; les bandes sombres séparées par ces stries descendent sur les flancs en deve- nant de pins en plus étroites et laissant entre elles des intervalles bleu clair. Face ventrale blanc crème sous la gorge, blanc bleuâtre dans le tronc. Un seul spécimen femelle d'une longueur totale de 456 millimètres, dont 3/i5 pour la queue. Provient d'Andoarano. 8. Rana pigra n. sp. Espèce de grande taille, à formes lourdes. Tête plus large que le tronc, snblriangulaire, déprimée; museau court, à peine plus long que le diamètre horizontal de l'œil; région hémale con- cave; canthits rostmlis arrondi; narines à égale distance de l'œil et de l'ex- trémité du museau; espace inter-orbitaire plus large cpie la paupière supé- rieure; tympan indistinct; dents vomériennes en 2 groupes relativement petits , situés en arrière du niveau des narines postériem-es et dirigés très obliquement de dehors en dedans et d'avant en arrière. Doigts modérément — 3Zi8 — allongés, terminés par de petits disques, le premier plus court que le se- cond; orteils presque entièrement palmés, à disques terminaux un peu plus grands que ceux des doigts; phalange terminale courte, à extrémité obtuse; un tubercule métatarsien interne saillant, allongé; un petit luber- cule hémisphérique sous le talon , entouré de granulations tuberculeuses. Le membre postérieur étant dirigé en avant, l'articulation larso-métatar- sienne atteint le bord antérieur de l'œil. Peau foitement chagrinée en dessus, lisse sous le ventre. Un repli allant de l'angle postérieur de l'œil à la racine du membre antérieur: une glande discoïde sous la cuisse. Face dorsale brun olive, parsemée de petites taches claires; face ven- trale blanc jaunâtre uniforme; de larges taches sombres mal définies sur les membres. Un seul spécimen mâle, de la forêt d'Ikongo, mesurant 1 15 millimètres de l'extrémité du museau à l'anus. 9. Mantella aurantiaca n. sp. Museau sub triangulaire, un peu plus long que le diamètre horizontal de l'œil; narine plus rapprochée de l'extrémité du museau que de l'œil; can- thus rostralis indistinct; région frênaie sensiblement verticale: tynq)an petit, à peine égal au demi-diamètre de fœd; espace interorbitaire plus large que la paupière supérieure. Les 2 premiers doigts de même lon- gueur: les 2 autres réunis à la base, le quatrième s'étendant aussi loin que les 2 premiers; doigts et orteils terminés par de très petits disques; tuber- cules sous-articulaires distincts; 9 tubercules métatarsiens. Le membre pos- térieur étant dirigé en avant, l'ai'ticulalion tibio-tarsienne atteint le tynqian. Face doisale finement chagrinée , face ventrale lisse. Dans l'alcool, blanc jaunâtre très pâle lavé de brun; d'un rouge orangé uniforme à l'état vivant. Deux spécimens capturés dans une forêt entre Beforona et Moramanga. Poissons houveadj ou bares du Co^go français, PAR M. LE D"" Jacques Pellegrin. Gomme complément à nos notes précédentes''', nous .donnons ici la description de quelques-uns des curieux spécimens ichtyologiques rap- portés en 1886 par la Mission de l'Ouest africain. C'est ainsi que, dans la famille des Mormyridés , nous ajoutons deux espèces au genre Momiyrops, que , parmi les Gharacinidés , nous décrivons le genre nouveau Hemisti- (') Cf. Bull. Mus., 1 899 , n" 7, p. ,357 et .862 ; 1 900, n" 3 , p. 98 ; n° /i , p. 1 77 : n" 6, p. 376. — 3^9 — chodus et , en outre , une espèce de Distichodus , qu'enlin , dans la famille des Gichiide's , nous augmentons ie genre Paralilafia d'une espèce. Nous profilons aussi de l'occasion pour signaler ime petite collection fort intëressaute provenant des mêmes régions, arrive'e récemment au Muséum et due à M. Degeorgis, mécanicien de la marine à Brazzaville: bien que peu riche en individus, elle renferme cependant plusieurs animaux rares. En voici la liste : Poli/pterus rclropinnis Vaillant, iSî/HO rudinientaires; le plus élevé égale les 3/^ de la longueur de la lêle. L'adipeuse est tiès petite et plus rapprochée de la caudale que de la dorsale rayonnée. L'anale est composée de 1 9. i-ayons: le dernier correspond à peu près à l'adipeuse. Les pectorales sont courtes, pointues, faisant la 1/2 de la longueur de la lête; les ven- trales font les 3/4 de cette longueur: à leur base se trouve un appendice écailleux pointu: elles dépassent l'orifice anal, mais n'alleignent pas la na- geoire. La caudale, bifurquée, forme deux lobes assez pointus, en partie recouverts de petites écailles. Les écailles fortement ciliées sont au nombre de 78 en rangées longitudinales: 10/11 en rangée transversale, 6 entre la ligne latérale et les ventrales. La coloration est brun grisâtre sur le dos , argent('e sur les côtés et le ventre. Les nageoires sont pâles. Il existe au sommet des premieis rayons de la dorsale une petite tache noire, et à la caudale 3 taches noires assez irrégulières. Les lèvres sont noires. D. i5; A. 12: P. i5; V. io;L. lat. 78: L. transv. 10/11. N° 86-376. Coll. Mus. — Adouma (Ogôoué). Mission de l'Ouest afri- cain (M. de Brazza). Longueur totale : 1 1 o millimètres. — 353 — Par la forme de ses dents e'chancrées, ce Giiaracinidé se rapproche des genres Dislichodus et Nannocharao.-, mais ia disposilion de ces dents à la nià- clioire supérieure csl tout àffail sp(?ciale. Pour le reste, ce Poisson semble assez voisin du groupe des Iclilhi/oborinœ [ct^]iavt\cn]un'cmenl du genre Neoborus , avec lequel il présente de grandes allinili's niorpholugicjues. M. le professeur Vaillant ,',Pn 1 887 , désigna ce Poisson sous le nom de Monostichodus clongatus , en faisant simplement remarquer ff que la disposition de ses dents échancrées, et situées sur un seul rang, distingue le genre des Distichodusri, Aucune description^ii'en a été donnée. Nous nous faisons un devoir dedédicr l'espèce à noire savant maître. (Juant au nom de Monostichodus , nous lui avons préféré, comme plus caractéristique encore, celui à' Ilemistichodus [rj(xi(TU5 demi, a-li/^o^ rangée", àhovs dent) à cause de la curieuse disposition des dents à la mâchoire su- périeure. D'ailleurs,! il ^arrive parfois que, dans le genre Disticliodus , la seconde rangée de dents est ou très petite ou mancjue tout à fait. Paratilapia nigrofasciata n. sp. La hauteur du corps dépasse un peu la longueur du la tète et est conte- nue 9 fois 1/2 dans la longueur (sans la caudale). Le profil du museau descend en ligne droite. Le diamètre de l'œil égale environ ia lonjjueur du museau et est contenu 3 fois i/-2 dans la longueur de la tète et 1 fois -i/o dans Pespace interorbitaire. La maxillaire n'atteint pas la verticale abaissée du bord antérieur de l'œil. 11 y a 3 à 4 séries de dents petites et peu dis- tinctes: celles de la série externe sont un peu plus volumineuses. On compte 3 séries d'écaillés sur les joues. Les écailles de l'opercule sont grandes. Les branchiospines sont au nombre d'une dizaine à la partie inférieure du pre- mier arc branchial. La nageoire dorsale est composée de 1/1 épines à peu près égales à partir de la 5" et de 11 rayons mous, prolongés en pointe. Les plus grandes épines sont contenues environ 9 fois 1/9 dans la longueur de la tête. Les pectorales sont pointues et font les 'S/h de la longueur de la lèle. Les ventrales sont prolongées en filaments et, chez un des spéci- mens, dépassent très notablement l'anale. Celle-ci est composée de 3 épines croissantes et de g rayons mous, formant une pointe comme ceux de la dorsale. La caudale est arrondie. Les écailles non denticulées sont au nombre de 97. La ligne latérale supérieure comprend 17 écailles, l'infé- rieure, 1 G. La coloration générale , en alcool , est brunâtre avec , sur les côtés , 6 larges bandes transversales noires, n'atteignant [)as la région ventrale. Une grande tache noire existe sur l'opercule, ainsi qu'une petite à la base des premiers rayons mous de la dorsale. Les parties molles de la dorsale et de Panale sont traversées par 5 ou 6 fines stries longitudinales. Les ven- trales sont noirâtres. D. XIV. 11; A. m, 9: P. 19: V. I. .^: L. lat. 97: L trans. 3/i9. — 35^ — N° 86-Û52 et /i53. Coll. Mus. — Ngaachou. Misson de l'Ouest africain (M. de Brazza). Lonjî'ueur totale : 90 et 76 millimètres. Ce Poisson se rapproche le plus de P. cerasognster, espèce récemment décrite par M. Boulenger, d'après des exemplaires du lac Léopold 11; mais sa coloration tout à fait autre, le nombre des rayons mous à l'anale (9 au lieu de 7), sa dorsale plus élevée et divers autres caractères autorisent, semble-t-il, à l'en séparer. Poisson nouveau du lac Baïkal, PAR M. LE D"" Jacques Pellegrin. Parmi les belles collections recueillies dans l'Asie septentrionale par M. Chalfanjon et données au Muséum par M. L. Mangini, collections qui furent d'ailleurs l'objet d'une exposition particulière dans les galeries, il y a 3 ans, se trouve un Poisson provenant de la décharge du lac Baïkal, qui mérite de fixer l'attention. En effet, malgré de nombi-euses recherches, nous n'avons pu le rapporter à aucune forme déjà signalée; aussi nous dé- cidons-nous à donner une description de cet animal qui constitue, semble- t-il, un genre à part dans la famille des Coméplioridés représentée jusqu'ici seulement par une simple espèce. Cottocomepliorus nov. gen. Corps allongé, nu. Yeux grands, latéraux. Museau moyen: bouche large. Dents crochues assez petites; dents vomériennes et palatines. Membranes branchiostèges soudées à l'itshme: 6 rayons branchiostèges. Pseudobran- chies présentes. Deux dorsales; l'antérieure est moitié moins développée que la postérieure, qui égale l'anale. Ventrales présentes thoraciques. Rayons de la deuxième dorsale et de l'anale simples. Pectorales vraiment longues. Cottocomephorus megalops n. sj). La plus grande hauteur du corps est contenue h fois i/3 dans la longueur (sans la caudale): la longueur de la tète, 3 fois 1/2. Le corps samincit en arrière ainsi que dans le genre Comephortis. La hauteur de la tête est con- tenue 1 fois et 9/3 dans la longueur. Le maxillaire supérieur atteint la verticale abaissée du centre de l'œil. Celui-ci est fort grand: son diamètre dépasse la longueur du nmseau et est contenu 3 fois dans la longueur de la tête. Il existe des lèvres assez minces aux deux mâchoires. L'intermaxil- laire est un os long et grêle; le maxillaire supérieur est élargi à la partie postérieure. Les dents, quoique petites, sont notablement plus grosses et les rangées moins nombreuses que dans le genre Coiucphoriis ; elles ne sont pas visibles latéralement , la bouche étant refermée ; elles sont recourbées , — 355 — leur pointe dirigée vers l'inte'rieur. Il existe des dents sur les palatins et le chevron du vomer, dont la re'union forme une sorte d'accent circonflexe. La mâchoire inférieure dépasse un peu la supérieure. La langue est grosse , courte et charnue. A travers la peau, on perçoit un soiis-orbitaire étroit firti- cidé avec le préopercule. Les os paraissent en général assez peu consistants. Au-dessous de l'œil, sm* la mâchoire infériem-e et le long du préopercide, existent de très petits pores. Les membranes branchiostèges sont soudées à l'isthme; les rayons branchiostèges, au nombre de 6. 11 existe une dizaine de comtes et grosses branchiospines à la partie inférieure du premier arc. Le préopercule se montre par le bord arrondi de sou limbe et porte 3 ou h petites encoches. Les narines sont plus rapprochées du bord antérieur de l'œil que de l'extrémité du museau. La première dorsale commence à peine un peu en arrière de l'origine des pectorales et comprend 9 rayons simples assez flexibles et reliés par une fine membrane transpai'enle : les plus longs, c'est-à-dire ceux du milieu delà nageoire, sont contenus -2 fois i/-i dans la longueur de la tète. La seconde dorsale et l'anale se correspondent parfaitement. Les rayons de la deuxième dorsale , non branchus , croissent jusqu'au cinquième, qui est contenu 2 fois dans la longueur de la tète: ceux de l'anale sont analogues. Les pectorales attachées sur une sorte de pédicule sont fort développées: elles sont contenues -2 fois et i/3 dans la longueur totale (sans la caudale). Les rayons sont simples, mais plus développés (pie dans le genre Coincphovus. Les ventrales thoraciques sont un peu moins longues que la base de la première dorsale. La caudale est formée de rayons fourchus comme dans le genre Comephoriis. Le corps est nu. La ligne laté- rale ne paraît pas dépasser la verticale abaissée de l'extrémité de la pre- mière dorsale: elle comprend une dizaine de pores. La couleur est brun noirâtre sur la tête et au-dessus du corps, blanc argenté sur les côtés et sur le ventre. Comme dans le genre Comephorus , on voit, mieux à la loupe qu'à l'œil nu, une infinité de petits points noirâtres , principalement sur la peau des flancs. Les rayons des dorsales , des pectorales et de la caudale sont plus ou moins foncés; ceux des ventrales et de l'anale, jaunâtres. D. 9-19; A. 21; P. 20; \. 5. N° 97-590. CoU. Mus. — Rivière Angai-a (en amont d'Irkoutsk). Chaf- fanjon et L. Mangini. Longueur totale : 180 millimètres. En somme, ce curieux Poisson semble devoir former un genre nouveau. Le nom de Cotlocompphorus , que nous lui avons donné, indique assez ses aflinités; en effet, la présence de ventrales, la conformation des ouïes et de la bouche, la conformation des sous-orbilaires, qui paraissent soudés au préopercule, le rappiochent du genre Cotlus, mais l'aspect général, la dis- position des nageoires à rayons siuqiles et tous les autres caractères le placent avec les Goméphoridés. — 356 — D'ailleurs, la valeur el la place réelle de ce dernier groupe ont été et sont encore aujourd'luii l'objet de nombreuses controverses parmi les icbtyolo- gistes. Nous ferons remarquer cependant que déjà, en 1861, M. Giïntlier, dans h tableau synoptique des familles d'Acantboptérygiens qu'il donne à la fin du troisième volume de son Caialo grosse dont aigué, verticale, puis l'ourlet se termine lui-même, un peu [.lus en arrière, par une forte dent horizontale, un peu émoussée. La parti -apicale de l'api.endice, dépourvue d'ourlet latéral, porte (toujours sur sa face interne) une courte carène médiane, assez élevée, qui s'étend jusqu'à la fonte séparative des deux lol.es ; de chaque côté de cette carène médiane, il en existe une autre, beaucoup plus longue, sinueuse, prenant son origine bien avant la partie coudée de l'arceau et se prolongeant un peu au delh'du commence.iienl de la fente médiane. L'hiatus existant entre le pygidium et l'hypopygium laisse apercevoir l'anus et les organes sexuels de l'Insecte. Corps entièrement d'un brun marron foncé, avec les mandibules, les antennes et les pattes plus rougeAtres. Télé, thorax et pétiole très finement coriaces, assez luisants, marqués d'une ponctuation très fine et éparse. Abdomen à pu près lisse, très luisant, couvert de points extrêmement fins et très épars: face interne de l'hypopygium assez mate et plus ou moins rugueuse. Pilosité et pubescence nulles. Longueur, près de 5o millimètres. Cette femelle rappelle, par l'aspect général, celle dn Dorijhs h-lvolus L. ; mais, indépendaimnent des caractères de détail, elfe s'en dislingue tout de suite' par la larj;eur de sa tète, par ses man.lihules grêles, par son thorax étroit, par son abdomen atténué à la base et au sommet, ainsi que par la structure assez différente du dernier segment. Ouossou, Guinée française: un seul individu capturé, en 1899. par M. Talbot et appartenant au Muséum de Paris. — 368 — Pour compléter Thistoire de cette remarquable Fourmi, il sera intéres- saut tle transci-ire ici les rensei^onements transmis par M. le D' Talhol dans une lettre adressée, en même temps que rinsecle, à M. A. Milne Edwards : J'ai riionneur do vous adresser ci- joint une pondeuse de Maniaus d'Afrique, dite communément reine. Cette reine a été recueillie au moment de la migration d'une colonie mère à une colonie probablement nouvelle à établir. L'exode de cette nou- velle colonie a duré plus de douze heures. C'est vers la huitième heure que la reine a été recueillie au point ou le sentier des Manions coupait perpendiculairomeat un sentier humain. Je n'insiste point sur la Ibrmalion certainement connue de ces sentiers, d'un centimèlre de large environ, lorsqu'ils passent en terrain découvert. Les ouvrières élèvent sur les bords de ces sentiers des parois de plusieurs millimètres de hauteur avec des grains de terre pris au sol. Des deux bords supérieurs de ces parois, les guerriers , se tenant attachés par les pattes, forment un toit réticulé au- dessus do la rigole au fond de laquelle passent les ouvrières. Ils se maintiennent ainsi sur la défensive, élevant la tète perpendiculairement et tenant les mandibules écartées. Lorsque l'on parvient à détacher les premiers qui se fixent solidement aux parois, on peut ainsi les élever en colonnes de sS à 3o centimètres, tous for- mant un réticule par les adhérences de leurs pattes. Les Manians sont essentielle- ment migrateurs. C'est sur tout à la lin de la saison sèche et au début de l'hivernage qu'on trouve leurs colonies migratrices (janvier, féviiir, mars). Ignore-t-on la cause de ces exodes ? Vodà ce t|ue je ne sais. Et c'est en considération de ce point que j'ai cru intéressant de recueillir et de vous adresser ladite pondeuse. Elle se servait dans la mesure du possible do ses pattes pour progresser; elle était pour ainsi dire portée par luie nuéo d'ouvrières, qui la poussaient en nvanl. Elle était en état de ponte, car nous avons pu roruoillir des (oufs sur la spatule qui termine l'abdomen. Il résulterait de ces remarques que les migrations des Manians seraient sans doute identiques, dans les causes qui les déterminent, aux exodes de colonies de certains insectes qui vivent en société, comme les Hyménoptères Apides par exen.ple, dont un certain nombre se détache à certaines épo([ues, pour aller, avec une reine, fonder une colonie nouvelle. Il est très legrettable que M. le D' Tcdbot nait pas songé à joindre à la Fourmi femelle qu'il nous envoie, un petit nombre d'ouvrières, qui eussent permis d'identilier, d'une manière certaine, la monslrueuse pondeuse, dont nous donnons ci-joini la figure au trait, due à i'iiabile ci"iyon de M"'' Pou- jade. Les trois dessins de détails ont été exécutés d'après naliu'e par M. Mo- bert-du-Buvsson. Sur la prése^ice du genre Catai'Aguroides DANS LES EAUX SUBLITTORALES DES COTES DE FraNCE ET d'AlgÉRIE, PAR M, E.-L. Bouvier. • Les Catapaguroides sont des Pagu riens dont les mâles présentent des tubes sexuels plus ou moins longs à la place qu'occupent normalement, chez les Décapodes, les orifices génitaux. Leur tube sexuel gauche est très court, — 369 — mais celui de droite s'allonge beaucoup et, sous la foruied'uu sabre, se dirige de droite à gauche à ia base de l'abdomen. Découverts par le Travailleur et le Talisman dans l'Atlantique oriental , ils sont représentés dans les Antilles par les (jitapdfjurus et dans la mer des Indes par les Cestopagurus ; mais ces deux derniers genres n'ont plus qu'un tube sexuel, celui de droite, qui tantôt s'enroule en spirale snr le côté droit du corps {Catapagurus) , tantôt passe en écharpe sous l'abdomen et vient se terminer au côté gauche par un mince fdament tortillé ( Cestopagurus ). Les Aimpagnrns de nos mers sont éga- lement des formes très voisines , mais leur tube sexuel unique occupe la lianche gauche et se recourbe en arceau sur le même flanc du corps. Les Catapngnroides sont représentés jusqu'ici par deux espèces abyssales : le C. microps^Aw . etBouvier,qui se trouveentre 900 et •2,!200 mètres de pro- fondeur, et le C.megalop^YAw. etBouv., qu'on a capturé entre 3oo et 700 mè- tres. Outre ces deux formes, le Travailleur en a recueilli une troisième, le C. acutifrons Edw. etBouv., qui aurait été trouvée aux Canaries, par des fonds de i,-2 00 mètres. L'étiquette qui acconq)agne l'unique spécimen de cette espèce ne correspond pas exactement à la liste du relevé des dragages, de sorte que cette profondeur de 1,200 mètres ne peut être donnée avec toute certitude. En tout cas, les (ktapaguroides paraissaient jusqu'ici se tenir très loin de notre littoral, l'espèce qui s'en rapproche le plus, le C. microps, habitant les profondeurs du golfe de Gascogne, entre 900 et 9,200 mètres. Or, j'ai pu me convainc: e récemment que le curieux genre a un repré- seuta;it sur nos côtes , et que ce représentant a été décrit par Boux , en 1 828 , sous le nom de Pagurus timidus. Un jeune et zélé zoologiste, M. Dubosc, m'ayant soumis les Paguriens qu'il avait recueillis cette année à Boscoiï, dans un dragage, je ne fus pas peu surpris d'y trouver trois exemplaires, deux mâles et une femelle, qui apparleaaient évidenunent au genre Qitapagu- roides. J'eus vite fait de les attribuer au Catapagiiroides acutifrons, mais je ne lus pas médiocrement surpris de constater que la femelle paraissait absolument semblable à une femelle de Pagurus timidus Roux que renfer- maient les collections du Muséum et que M. Vayssière m'avait envoyée de Villehanche. Je poussai mon examen comparatif le plus loin possible et j'acquis la conviction que les deux espèces n'en faisaient en réalité qu une. C'est d'ailleurs un Crustacé fort rare, et comme autrefois on ne s'occupait guère des caractères sexuels des Paguriens, il n'y pas lieu de s'étonner que Roux, Heller, Costa et Milne Edwards n'aient point mentionné les tubes génitaux du Pagurus timidus; m outi-e, l'espèce est fort petite, et il faut une attention toute spéciale pour apercevoir ces menus organes. Je n'ai pas retrouvé dans nos collections les exemplaires de Milne Edwards, mais j'ai observé les tulies sexuels sur les exemplaires de Boux et de Heller, que le Musée de Vienu' m'a gracieusement communiqués. En conséquence, le nom de Catapaguroidcs acutifrons Edw. et Bouv. doit disparaître et être remplac;- par celui de (ktapagiiroides timidua Boux. — 370 — L'espèce se rencontre assez fréquemment sur le littoral méditerranéen (Mar- seille, d'après Ronx ; Gênes, d'après Vérany ; Lissa, d'après Heller ; Pouzzoles, d'après Coste: prairies lillorales devant Sonialy, d'après Gourret; Ville- franche, d'après Vayssière); on a vu plus liant que le Travailleur l'avait trouvée aux Canaries et que M. Dubosc l'a découverte à Roscofl'. On a donc des chances de la rencontrer sur toutes les côtes françaises, non loin du iiltoral. Appendice. — Cette note était rédigée depuis quelques jours, lorsque j'ai eu l'occasion et la bonne fortune de dépouiller une très intéressante collec- tion de Crustacés, que M. Paul Pallary a recueillie pour le Muséum dans le golfe d'Oran. M. Pallary est un chercheur consciencieux et sag-ace, qui sait faire d'importanles g-lauures où d'autres avaient passé avant lui; avec les faibles ressources dont il dispose, il a pu effectuer plusieurs dragages dans les fonds les plus riches de la mer algérienne, c'est-à-dire par i5-3o mètres, et l'éunir de la sorte des matériaux dignes d'attention. Dans le groupe des Paguriens, sa collection est toute renqilic de raretés {Calcinus ornaius Roux, Eupagiirus anachoretus Risso, Eupaouius sctilptimamis Lucas) et renferme enti'e autres une ti'entaine d'exenq)laires de Caiapaguroides timidus. En étudiant ce riche matériel, j'ai ])u me convaincre que l'espèce est une des plus variables de nos pays; tantôt sa pince droite est triangulaire et plus courte que le corps, tantôt elle est ovale et beaucoup plus longue; dans le premier cas, l'animal est ordinairement nu; dans le second, il présente de longs poils sur tous ses appendices. Les dilférences de coloration sont encore plus considérables : dans la collection réunie par M. Pallary, on trouve des exemplaires qui sont d'un rouge violacé uniforme, et d'autres oii le céphalothorax et les appendices ont une jolie teinte orangée; dans les deux cas, on observe une bande longitu- dinale plus foncée sur les bords des appendices ambulatoires et sur la face externe de leur méropodite; mais, tandis que les spécimens de couleur orangée présentent une raie longitudinale très vive sur la face supéi-ieure de leurs pédoncules oculaires, les exemplaires de teinte violacée sont or- dinairement dépourvus de cette marque. Les spécimens capturés par M. Dubosc se rangent à côté de ceux qui ofiVent la teinte orangée, non sans avoir d'ailleuis une coloration qui leur est pi-opre; leurs pédoncules oculaires sont d'un rouge bien plus intense et ne présentent pas de raie longitudinale: en outre, leurs appendices présentent une teinte plus uni- forme, et la bande longitudinale du méiopodile y est seule apparente. Les exemplaires décrits par Roux paraissent se rattacher à la torme vio- lacée: ils avaient des bandes longitudinales de couleur plus intense sur les pédoncules oculaires et sur les appendices. Heller ne signale pas ces raies, mais il mentionne une bande transversale plus foncée sur chacun des articles des pattes: le même ornement lut également aperçu par Roux. Les deux - ^1\ — auteurs ont eu l'avanlage d'étudier l'animai vivant, ce qui leur a permis d'en noter la couleur fondamentale, qui était d'un brun verdàtre. Les exem- plaires que j'ai eus à ma disposilion étaient tous dans l'alcool ou le formol, et l'on peut croire tpie leur coloration violacée ou rougeatre provenait de l'action de la liqueur conservatrice sur les pigments de l'animal. Sur vn type nouveau de Svllidien Fauvelia [nov. gev.) martinensis (.v. .sp.), PAR M. Ch. Gravier. En septembre 1898, M. P. Fauvel a recueilli, dans l'anse Saint-Martin, près du cap de Hague, trois exenqîlaii-es dun type nouveau de Syllidien ([u'il a bien voulu nous adresser pour les collections du Muséum d'Histoire naturelle. L'individu qui est décrit ici, auquel il manque une partie de la région postérieure, mesure 8 millimètres de longueur, 1""" 2 sans les parapodes (1""" 5, parapodes y compris), dans sa plus grande largeur; le nombre des segments séligèi'es est de hi. L'ornementation se nkluit à de iînes ponc- tuations uniformément réparties sur toute la surface dorsale. Le prostomium ( lig. 1) a une forme quadrangulaiie, [)Ia.; large (jue longue, un peu plus étroite en arrière qu'en avant, à bord antérieur con- vexe. Les yeux antérieurs, avec leur lentille orientée en avant, obliquement, sont un peu plus volumineux que les postéiieurs , dont la lentille est orientée latéralement, un peu en arrière. Les yeux sont situés, de cliaquR coté, sur une région en saillie formant une soi'te de joue; la dépression Cjui sépare ces joues est plus étroite et plus profonde en arrière qu'en avant. Les deux palpes, assez saillants, à contour arrondi, sont indépendants l'un de l'autre (lig. 1 ol 2 ). i^e prostomium ne présente aucune antenne. Le premier segment n'est visible sur la face dorsale que de cliaque côté du prostomium. il ne porte aucun appendice. Sur la fjice \entrale (lig. 2 ), il s'étend en avant prescjue aussi loin que le prostomium et présente une •'chancrure médiane antérieure corres[iondant à lorilice buccal. I^e second segment, premier sétigère, porte une lame dorsale lixée un peu en avant de sa limite postérieure, aussi large que le prostomium, dont il couvre [iresipie la moilic- dp la surface (et même plus de la moitié chez l'un des exemplaires de l'anse Saint-Martin). Cette lame n'est attachée au corps que par le bord soudé au premier sétigère. La face ventrale est presque plane, tandis que la face dorsale est forte- ment bombée; les cirres ventraux, très trapus, font saillie de chaque côté du corps. Dans le paj'apode, le cij-re dorsal, jiresque indiscernable dans la partie antériem'e du corps, est une sinq)le saillie à peine marquée de la paroi au- — :M2 — dessus du lobe sétigère (i\^. 3). Celui-ci est une masse arrondie indistiuc- lemeul bilabiée, soutenue par trois ou quatre acicules conligus situés au-dessus du faisceau de soies, dont les extrémités, parfois très saillantes, sont boutonnées ou coudées vers le haut (lig. h). Les soies, au nombre de 26 environ dans la région moyenne du corps, sont composées. La hampe est arquée, renllée et coupée obli(piement au sommet; le bord du rostre saillant est strié (fig. 5). La serp(^ est courte, recourbée fortement à son extrémité terminée en pointe mousse. Dans les segments de la région postérieme, il s'y ajoute, à chaque pai'apode, une soie simple, droite ou légèrement arquée, s'amincissant gj-aduellement juscpi'à son sommet arrondi (tig. C). Le cirre ventral est un gi-os mauK'lon aussi épais que le lobe sétigère, un peu en retrait par rapport à ce dernier, comme le cirre dorsal. Dans la trompe (lig. 1 et 7 ; celle-ci représente la trompe vue de côté, hi face (lorsale étant supposée à gauche ) , la gaine pharyngienne, à paroi épaisse, s'étend en lign(> droite jusqu'au sixième sétigèj-e. La trompe pliaryn- gienne présente deux parties distinctes : 1" une région antérieure rentlée. — 373 — qui, vue par la face dorsale, a la l'orme d'une masse ovoïde, à paroi très épaisse; 2° une région postérieure, d(^ calibre un peu moindre, à paroi plus mince, recourbée obliijuemenl vers la face ventrale. 11 n'y a aucune apparence d'armure à l'entrée de la trompe |)haryngie]uie; mais, à cause de la supei'posiliou des diverses parties de celle r^'gion du tube digestif, il est impossil)le, malgi'é la transparence des tissus obtenue avec l'essence de cèdre, d'être absolument aflirmatif sur ce point, c{ui ne peut être élucidé que par la méthode des coupes. Le jirovenlricule , très développé, s'étend du huitième au seizième séti- gère; sa paroi épaisse offre à considérer les strialinns transversales caracté- rislirpies (h' cette partie de la trompe des Syllidiens. Le ventricule, à peine disccniaijle, forme une région courte, étranglée à la suite du j)ro ventricule, débouchant dans l'intestin , à calibre plus grand que ce dernier, à paroi mince et glandulaire. Par suite de l'invagination de l'extrémité postérieure du proventricule dans l'intestin, celui-ci parait commencer immédiatement en arrière du proventricule. 11 n'y a pas trace de c(pcums ventriculaires. Le S\llidien, dont la description précède, se rapproche du genre Odon- lusyllis Glaparède pm- la lame soudée au premier sétigère et par la trompe pharyngienne, dont la première partie, à paroi épaisse, rappelle les deux gros coussinets mobiles fie X Odonlosijllis fulgurans Clapai'ède, par exemple '"'. Il s'en éloigne par le reste de ses cai'actères extérieurs et par l'absence , à la ti'ompe. d'un demi-cercle venti-al de dents à pointes recourbées en arrière. 11 se rappi'ochc davantage, par sa fox'me générale, du genre Platysyllis Grube '"', dont les caractères de la trompe ne sont point connus. Cependant la présence d'une antenne médiane, le développement du cirre dorsal, les caractères des soies et leui- nombre réduit à 1 chez le genre Platysyllis, sutlisent amplement à séparer la forme d('crite par Grube de celle dont il est question ici. L'absence de cii'res lentaculaires chez les Syllidiens n'a été constatée jusqu'ici que chez la Sijllis inaculosa H. Milne Edwards''^', chez la Sijllis normannica Glaparède ''', pour lesquelles Ehlers '*' a fondé le genre IsosijlUs, et chez la Plnlysijllis senipcriana Grube *°'. "^ A. Mala Recherches sur les Chilapodes. Tlièse de Paris, 1899. — 386 — échapper par les orifices glandulaires (foramina repugnatorin) un liquide jaune qui impr<''gne la peau, et dont l'odeur forle et piquante persiste plu- sieurs heures. Celte S('Crétion se dessèche rapidement à l'air, mais si on met l'animal dans l'eau elle y diffuse aussitôt et la colore en jaune. Avant eu l'heureuse fortune de pouvoir récolter quelques centaines de Iules , j'en ai profité pour préparer une solution de leur venin et en étudier les propriétés physiologiques. Une centaine de Iules ont été excités, elle venin recueilli dans 2 0 centimètres cubes d'eau distillée. Le liquide ainsi obtenu sert inunédiatemeut pour les expériences suivantes : Expérience I. — Le h septembre, à 8 heures, j'inocule i centimètre cube de la solu- tion dans la cuisse droite d'un Cobaye de iao grammes. Il i-essent immédiatement une douleur très vive; il se sauve en criant et en tenant la paltc soulevée, puis il reste immobile dons un coin. Il survient du gonflement ,1a douleur se calme et, à 9 heures, l'animal ne parait plus malade. A ç) h. a5, j'inocvde de nouveau i ce. 1/2 au même point. La douleur est aussi vive qu'au début; pendant 20 minutes il se plaint, mais aucun symptôme général ne se manifeste. Le gonllement s'accentue; le 5 au matin, il y a de l'œdèni" du ventre, et il se forme une petite escarre au point d'inoculation. Pas d'accidents généraux. Guérison. Si le venin inoculé sous )a peau est peu actif, il n'en est pas de même quand on l'introduit dans le péritoine. Expérience II. — Le h septembr.% à ç) li. :20 , j'inocule, dans la cavité périto- néale d'un Cobaye de /i5o grammes, 1 centimètre cube de la solution de venin. L'animal éprouve une grande douleur; il reste affaissé pendant 5 minuté;, immo- bile, le poil hérissé, puis il revient à lui, mais il a perdu toule vivacité. (l'est à peine s'il fait (pioiques pas (pinnd on l'excite. Le ventre est dur et on ob-ierve quek[ues hoquets. A 1 h. 3o , il semble aller un peu mieux. Je lui inocule de nouveau 1 centi- mètre cube de la solution dans l'abdomen. Immédiatement après, douleur vive, hoquets, etforts de vomissements. Respiration un peu stertoreuse. Le 5 septembre, au matin, l'animal est très alfaissé; il reste immobile, le poil hérissé et se refroidit. L'état va eu s'aggravant et l'après-midi il a du fris on. A 6 heures, il est à l'agonie. Mort à 10 heures. Autopsie. — Péritonite généralisée : épanchement séro-sanguinolent abondant. Piqueté hémorragique sur l'estomac, l'intestin grêle, i'épiplooû. Fausses mem- branes grisâtres a la surface du foie. Me trouvant loin du laboratoire, dans les montagnes du Jura, je n'ai pu aller plus avant dans l'étude de ce venin , que j'ai reprise un mois plus tard. C'est la même solution qui ui'a servi. Elle avait fortement bruni, mais elle avait conservé son odeur piquante. La virulence n'a pas diminué, comme le montre l'expérience suivante : ExpÉRiEivcE m. — Le 9 octobre, au h. 10, j'inocule, dans l'abdomen d'un Co- — 387 — baye de /i5o grammes, i ce. 1/2 de la solution de venin du lulus leirestns con- servée depuis un mois. Les symptômes ont été les mêmes que dans rexp(riencell ; la température s'est progressivement ahaissée comme le montre le l;ibleau suivant : 10'' 5o 3ç)"5 11" 3o 37° 8 '7 1 2 heures 37° 1 /i5 33° 3'' 20 3i°7 .1, o 6" 3o 2(/ Au début, on observe des hoquets ave: eilorts de vouiissements. l'uis, au hir et à mesure que la température diminue, les symptômes s'aggravent : l'animal reste immobile, le poil hérissé; il marche difficilement, le train de derrière oscille. L'adynamie s'accentue de plus en plus; à G heures, il est affaissé sur le ventre et la tète repose sur le sol. La respiration reste intacte : 160 par minute. Le 10 au matin , on le trouve mort. L'autopsie montre les mêmes lésions que dans l'expé- rience IL Ce vciiiu, qui [jroduit des lésions mortelles dans le péritoine, ne pro- duit pas d'accidents graves quand on Tinocule à la dose de 2 centimètres cubes dans la veine jugulaire d'un Cobaye. Cependaul il ne reste pas sans effet. Tout d'abord, il se l'ait par la piqûre de la veine une hémorragie qu'il est diiïicile d'arrêter. Comme le sang n'est pas incoagulablc, elle est très probable- ment due à une action vaso-dilatatrice. L'animal perd de sa vivatit'; il reste im- mobile; il est ap-ité par un frissonnenieat d'abord continu, puis intermittent, qui dure plusieurs heures. Après l'inoculation, il y a eu abaissement de température de l'S, mais il doit être attribué au moins en partie aux troubles occasionnés par l'opération ; ^4 5 minutes après qfi'il a été détaché, le Cobaye est revenu à sa tem- pérature initiale. En même temps que le frisson, l'adynamie s'est accentuée : l'animal est affaissé sur le ventre et de temps en temps laisse tomber sa tôle sur le sol. La respiration n'est pas troublée : 120 à 1/10 mouvements par minute. Au bout de trois heures, ces sunptômes ont presque complètement disparu. Inoculé dans l'abdomen d'une Grenouille, à la dose de 1 3 de centimètre cube, le venin du luhis terrcslri'< détermine une paré~ie des mouvements, augmentée par la fatigue, mais qui ne persiste pas très longtemps. Chauffée à l'ébullilion h lair libre, la solution de venin émet des va- peurs fortement odorantes qui se condensent en goulte'.ettes jaunâtres à la partie supf'rieure du tube, et perd une grande partie de ses propiiétés toxiques, f/alténuation est d'autant plus grande que le chauffage a été plus longtemps prolongé, mais il conserve encore, même après G heures d'ébul- lilion, une certaine toxicité, qui se manifeste pendant quelques heures, chez le Cobaye, par un abaissement notable de la température (2 degrés). Si la solution de venin est chauffée dans une pipette close, elle n'est | as pas atténuée par l'ébullilion. Si l'on inocule , dans l'abdomen de deux Cobayts de même poids, la même dose de venin (2 ce. 95) chauffée à l'ébullilion |)endant 20 minutes à l'air libre dans le premier cas, en pipette close dans — 388 — ie deuxième, ie premier Cobaye survit (abaissement de température = 3 de- grés); le second Cobaye, auconiraire, meurt en 2 4 heures , avec les symp- tômes caractc'ristiques. Pour affaiblir sensiblement le venin chauffé en tube clos, il faut le porter à la température de l'so (îegrés pendant 9.0 minutes, et encore dans ce cas il produit des troubles qui se traduisent par un abaissement de 3 degrés dans la teinpéi'alure du corps. Les Cobayes qui ont résisté à l'inoculalion de venin sont-ils vaccinés? Dans cet ordre d'idJcs, je n'ai fait qu'une expérience : un Cobaye qui avait reçu du venin chauffé dans l'abdomen fut éprouvé au bout de 8 jours ; il mourut avec les symptômes et les lésions caractéristiques. De l'ensemble des expériences exposées dans celte note, on est amené à conclure que le principe actif du venin du hilits lemsirh n'est pas une substance albuminoïde et ([u'en outre il est volatil. 11 devenait intéressant de d('tei'miner la nature exacte de ce principe : c'est ce qui fait l'objet de la note ci-dessous. 1^1 QllINONE, l'BiyvlPE ACTIF DU l7i,V/iV OU luLUS TERRESTRIS, PAR MM. BÉna et Piiisalix. Le luliis terrestris vit facilement en captivité; s'il a été entretenu dans de bonnes conditions de nourriture, ses glandes cutanées se maintiennent en activité sécrétoire, et on peut au bout d'un certain tem|)s, quinze jours environ, recueillir une nouvelle quantité de venin aussi al)ondante qu'à ia première excitation. L'animal enroulé est placé sur une soucoupe en por- celaine et excité soit mécaniquement, soit par un courant d'induction. La première méthode est préférable. Dès qu'on presse légèrement sur les anneaux avec le dos d'un scalpel, on voit presque imuK'diatement sourdre de petites gouttelettes jaunâtres à l'endroit conq)rimé. Le réllexe est presque instantané. Il est limité à quelques anneaux et se produit des deux côtés du corps. Aussi dès qu'on déplace l'animal, on voit sur la porcelaine une petite tache jaunâtre d'aspect graisseux qui ne tarde pas à se décolorer. En exci- tant de proche en proche les côtés du corps, on obtient une sécrétion gé- néralisée, et si l'on baigne alors l'animal dans une goutte d'eau, ou d'alcool, ou d'élher, le venin se dissout immédiatement dans le liquide qu'il colore en jaune d'or. La solution aqueuse du venin est neutre au papier de tournesol-, elle a une odeur forte et piquante. Si on la porte à l'ébullition, le liquide distillé conserve la même odeur et possède encore ses propriétés toxiques. Nous avons essayé un grand nombre de réacticns pour déterminer la — 38V> — nature du piiucipe actif, et après une se'rie de recherches, nous sommes arrivés à celle couviclion , que le venin renferme de la quinone , et cela [wur les raisons suivantes : i" 11 possède l'odeur de la quinone; 9." Qnand on chaufle àrébullition sa dissolution aqueuse, il est entraîné avec la vapeur d'eau ; 3" Le liquide qui passe à la distillation est jaune et il abandonne à i'éther toute la substance qu'il tient en dissolution. Si Ton évapore l'éther sur un verre de montre très rapidement, le résidu jaune qui s'était formé €t qui possède une odeur très forte, disparait au bout de quelques instants. Ce résidu jaune est soluble dans lalcool; il Test aussi dans l'eau, nmis beaucoup moins (jne dans l'éther; car si on évapore la solution éthérée et qu'on reprenne le résidu par une petite quantité d'eau , il reste des parties solides non dissoutes ; un excès d'eau redissout le tout ; h" Le liquide provenant de la distillation réduit à chaud le nitrate d'ar- gent annnoniacal aussi neutre que possible. Nous nous sommes assurés que la (piinone possède cette réaction, qui n'a point été mentionn(ie jusqu'ici; 5° Le li(piide distillé additionné d'alcali brunit ra[)idement an contact de l'air ; 6° Le liqviide distillé mis en présence, à froid, d'iodure de potassium et d'acide chlorhydriqne met en liberté de grandes quantités d'iode. Toutes ces propriétés appartiennent aux quinones, en général, et ne sont point caractéristiques du premier terme de la série , la quinone pro- prement dite. Dans le but de préciser la nature du corps isolé, nous avons employé l'hydrocérulignone, le réactif que Liebermann (DeM^sr/; chemisch. Gesell- sch., 10, iGi5)a donné comme caractéristique '' delà quinone ordinaire. Nous l'avons d'abord essayé sur des solutions de quinone à 5 grammes pour 1000. Dans ces conditions, 2 gouttes d'une solution saturée d'hydro- cérulignone dans l'alcool à 96 degrés donnent avec 3 centimètres cubes de la solution de quinone ci-dessus une coloration jaune rouge, et en agitant on voit se foi'mer dans la liqueur, en deux ou trois minutes, un précipité chatoyant qui, examiné au microscope, se montre formé de lines aiguilles qui paraissent noires. Le liquide obtenu avec le venin fraîchement distillé fournit cette même réaction et dans le même tenqis. Le venin récent et non distillé la donne aussi. Cette réaction, vraisemblablement due à l'oxydation de l'hydrocéru- lignone et à sa transformation en cérulignone , est très sensible : Liebermanu dit qu'elle permet de reconnaître 5 milligrammes de quinone par litre. W M. Liebermaiin a bien voulu nous envoyer un peu de s^on précieux réactif et nous sommes heureux de l'en remercier ici. Muséum. — vi. 5 8 — 390 — Il eût ëtë préfërablo frisoier la ([uinone en tialure et fie l'analyser, mais la quantité de substance dont nous disposions n'a pas atteint 9 centi- grammes. Pour appuyer ces données chimiques, nous avons comparé Taclion phy- siologique de la quinone à celle du venin du Inliia tcrrestris , et nous avons constaté qu'elle est absolument idenli(pie. Introduite sous la peau, elle m produit qu'une action locale; dans l'abdomen, elle cause la mort avec les mêmes symptômes déjà décrits pour le venin du hilus tcrrestris: dans les veines, elle détermine les mêmes troubles passagers; elle est fortement atténuée par un chardTage de lao degi'és pendant ao minutes, ce cpii tient à l'altération de la quinone. La dose nécessaire pour tuer un Cobaye par injection intra-péritonéale est de 1 milligr. 8 environ. En se basant sur ce chiffre, on arrive, par le calcul, à trouver cju'un seul Myriapode donne environ o milligr. -y.-i deipii- none à chaque excitation, ce qui fait '?.-î milligi-ammes pour i oo individus. Nous sommes donc amenés à conclure, d'après l'ensemble des faits énoncés dans cette note, que le venin du lulns terre.-itris renferme une quinone et très vraisemblablement de la quinone ordinaii-e. C'est là un foit intéressant et nouveau, car jusqu'ici , à notre connaissance, on n'a pas signalé de corps analogues produits par les Invertébrés. Tout récenunent, M. Beijerinck [Arch. nèerland. des Se. exactes et nat., 1900, p. 3'?6) a vu qu'un Champignon inférieur saprophyte des racines de certains arbres , le Strrptoihrix chromogenes de Gasperini , produit aux dépens des matières organiques du sol de la quinone qui, par ses fonctions oxydantes, jouerait un rôle considérable dans la formation de l'humus. Il n'est donc pas surprenant que le Iidus tcrrestris , qui se nourrit aussi de détritus végétaux , puisse ("laborer cette substance dans ses glandes cuta- nées. Quant au rôle physitdogique de cette sécrétion , il est encore peu connu; il est vraisemblable d'admettre que, grâce à son odeur pénétrante, elle est capable d'éloigner nombre d'ennemis et de servir ainsi à ces Myriapodes comme moyen de défense '". '^5 L'espèc*^ qui a servi à ces recherches est ic SchizophyUmii medilerraneum Latzel. AcTioy nu i.ioiiDic prostatique nn Mvopotame scn lk pv.odvit DE SÉcltÙrioy DES \ ÎISICULES SÉMiyALES, iMii L. (ivMUS i:t E. Glev. J'ai, il y il ([ii('lqu<> Ifinps, oxpnsé ici-niênio ''' les resiillals Pi'm'raiix dos l'oclipi-clips (|iio jo pom-Miis (le|)iiis plusieurs années, en collalxu-alioii avec M. L. Camus, sur le rôle des glandes pi'iiilaies accessoires. 11 esl à coup sur inléressanl d't'leiidre ces recherches au plus gi-and nombre d'aniiuauN. .\\aul eu récemment à noire disposiliou un Myopolame "^ MM. L. Gamcs et E. Cir.EV. Rote des ijbniles accessoires de raj)i)Mreil jM'iilhil nulle diins la ivproduction. {Bull, du Musrnm d'IUxtoire naturrlle, 1S99, p. •).");?, sénnre du 3o mai.) '-) Jo remercie ^r. Sauviiiel, qui a eu l'ohligeaiice do me signaler la mort do ret animal, dès qu'il on a ou (oiinaissanco. Cet animal, né i'i la Méiiagorio ii y a .'} ans, pesait 5 kilojjr. Mod. Les ojaiidos [jénitaios, bien développées, posaient respt'olivement : Testicules rj „,>, 3g Vésicules séminales i /i 3(, Pi oslate interne .", (j-, Prostate externe ou glande de (lonpor 15 00 (■') Voir nos recherclies antérieures in Cumples rendus di' l'Amdéwi'des Scii'urox, 189(5,1899, 1900, et Comptes rendus de lu Sociélrde lliologie, iS()G, 1897, 1S99 et 1 nno. 28. 100 degrés poiidanl 5 minutes, le suc |n'ostatique peni son action coaga- iante. D'autre part, ce suc prostatique agglutine assez rapidement, à la (em- pérature dulahoi-atoire, les particules solides qui se trouvent en sns|)ension dans une dilution du contenu vésiculaire dans l'eau ou dans l'eau salée. 11 agglutine également les globules rouges du Lapin, mais celte action n'est pas très énergique, Entin il agit sur le contenu des vésicules séminales- du Cobaye [)our le coaguler. D'un autre côté, la diastase prostatique du Cobaye délermine, dans une solution du contenu v<'siculaii'c du Myopotame, un précipité blanc qui augmente avec le l(>mps. Quant au liquide de la glande de Cooper ou prostate externe du Myopo- tame, il est légèrement jaunâtre et alcalin, très visqueux, soi-le de gelée avec laquelle nous n'avons ))u faire d'expériences. Note sun la géologie du Congo français ENTRE LA SaNOIIA ET lAtLANTIQUE [MiSSION FoURNEAv), PAR M. LE D' Spire. (LaBORATOIUE OK ÎM. le PROFESSKliR A. LaCROIX.) Chargé, dès notre retour en France, par M. l'administrateur Fourneau d'étudier les (>chantillons géologiques rapportés par la mission dont nous avions eu l'honneur de faire partie, nous avons jiu , gi'âce à la bienveillante direction de M. A.Lacroix, étudier nos collections pétrograpliiques. La mission Fourneau (i 898-1 t des veines inlerstralitiées de véritables granuliles dépourvus de mica (apliles), de la granulite à biotite, des liions de pegmatite à grands éléments, de quartz laiteux et ealîn de diabase ;i structure ophitique. 3^ zone. - Eiiire la M'voung et la rivière Okano, dans une région dont Zouiameyong forme à peu près le centre. — Les roches d(; cette zone sont en moyenne à ])lus grands éléments. 11 est ditlicile d'('tablir une démarcation nette entre le gneiss et les granités très fnkpiennuent gneissiques. Cette dinicullé est eucni'e augmentée par Timpossibilité où l'on se trouve de faire des oliservations slratigi-apliiques coutiuues, les roches étant partout recou- vertes parla végétation. (Quelques roches intéressantes se rencontrent dans cette série, et particulièrement un gabino andésitique micacé et quartzifère. Quaul aux gneiss, ils affeclent fréquemment le même aspect qiie ceux de la zone pi'écédeute et i-enfei'inent des intercalations d'amphibolite et des lits interstratifiés de f^i'anidite. I) 4e zone. - De l'Okano au mont Mékonga. — Nous sortons ici des roches cristallophyéliennes pour entrer dans une puissante série de phylliles et de quartziles, au milieu de laquelle se trouvent des granités, des fdons d'apiite, de pegmatite et de quartz laiteux. Ces phyllites présentent des types variés de métamorphisme du contact des granités (à l'exclusion complète des schistes à andalousile). On rencontre notamment des phyllites à biotite et ilniénite, rappelant certains types des Ardennes et, au contact immédiat du granité, des schistes micacés feldspathisés (leptynoUtes). S*' zone. - Du mont Mékonga à la ligne de partage des eaux de l'Ogoué el du Bolioué. — Le granité, qui n'était qu'un accident dans la zone précé- dente, prédomine ici; ce granité a fréquenmient ses éléments orientés, et contient çà d là de la hornblende. 11 est parfois associé à des diorites andé- sitiques qui ne dillèrent du gabbro de la 3° zone que par la disparition du pyroxène. Ce granité présente d'autre part quelquefois des phénomènes de (KiKiniomiUjirnorphisme inU'iistv, une l'oclic rccucillio dans cetle n-fjion est |H'()l>ahl('mi'iil uin' rlial)iise niiralitisf'O. 6^ zone. Zone inariliiiie. — On u'\ Iroiut' plii.s aiiciiiii,' l'oclic oruplive ou crislnlloplivllicniip, mais des grès bien stratifiés auxquels succèdent, près de la cùlc. des scliistes argileux alternanl avec des grès. Enfui, Inul au voi- sinage de la nier, des marnes e( argiles schisteuses secondaires ou lerliaires disposées liorizontalement. Il esl int r.'ssanl de compar.'r les r('sullals généraux de celle coup:- avec ceux de la coupe de lOgôoué' l'aili- par M. Barrât "\ cette dernière (■tanl souvent sensiblement parallèle ii la nôli'e. Kn jKUiaul de louesl . on voit au nord conmie au sud la nu-uie l'ornialion degrés el de sables, et il convient donc de |)oursuivre vers Kaudjama la ligne cpii forme la linuti; occidenlale des ;;rès du pavsdes i)alék«'s. C'est le Karoo, la formation su- perlicielle la plus coui'amnient renconli'ée en Afrique. Les fragments de quart/, laiteux cl de j'oclies gi'aniliques altérées, que nous avons trouvés dans plusieurs ravins, nous font penser que cette coucbe de sables doit re- |)osei' en de nombreux points sur un subsiralum gneissique ou granitique. De flvindo à l'Okano. nous avons rencontré presipie partout un sub- sti'atum de nature essentiellement gneissique; or M. Barrai fait remarquer que, clans la léjiion située un peu plus au sud, il n'a rencontré nulle part t\v M'ritables jjueis-;. Il uest pas possible cependant- de voir, dans les roches rubani'es que nous avons ('ludiées au laboi-atoire de M. A. Lacroix, féquivaleiit «les schistes l'eldsjiathisi's (leptynolites ) décrits par M. Barrât et ([ue nous avons nous-mêmes rencontrés dans la o'zone au contact du granité. Le ca- ractère gneissique de nos roches est très nettement accusé, et il nous semble nécessaire d'établir entre ces foi-nritions el les voisines une démarcation nette, sans vouloir cependant préjuger en ri 'u de leur âge absolu. Les [)]iyllites (>t les schistes métamor-phiséspar le granité de notre h' zone sont cvidenunoit les homologues d(!s schistes métamorphiques f'idspalhisés que M. Barrât attribue au précambrien et au silurien uK'tamorphicpie; mais cette zone est beaiicouj» moins é'Iendue (jue dans la r«'gion de l'Ogôoné: en elfet, tandis (jue sur le lleuve elle constitue tout lespace conqjris entre IN'jolé et Ijopé (avec çii et là des inicrcalalions granitiques), soit 200 kilo- mètres environ, nous ne l'avons rencontré que de l'Okano au mont Mékonga. Notre 5' zone constitue la pointe méridionale des Monts de (li-islal et, pour elle, nous arrivons aux mêmes conclusions que M. Barrai. Enfin notre 0' zone ou zone sublillorale, de nature essentiellement gré- seuse el marneuse, a été déjà étudiée par Lenz et Barrât, dans les environs de làbreville et dansleMouny. Nous n'y avons pas rencontré les formations schislocalcaires décrites plus au sud par Barrai et attribuées par lui au dé- '■' .Sur la géolajjie du Congo Iraiiçais, Aini. des Mines, avril i8y'). — 395 — vonieii. mais en revanche nous avdns linuvé comme eux, en ailant de l ouest vers la crique Maga. les mi'ines roches, gi-ès. schistes et enliu argiles d'âge secondaire ou tertiaire. Telle est, rapidement esquissée, la [ihysionomic générale de la géologie du pays bakota et pahouin. iNous n'avons pas rencontré, sans doute, de types pélrographiijues nouveaux, mais nous es[)érons tout au moins que les documents rapportés par la mission Fourneau poin-ront servir un jour à l'établissement d'une carte géologi(|ue cora[)lète du (^ongo Français. Laissant de coté les déterminations macroscopiques de tous nos échan- tillons, nous nous contentons de donnera la suite de cette étude générale les analyses microscopiques des échantillons les jdus intéiessanls. ANALYSE MICROSCOPIQUE DES PRINQU'AUX ECHAN'riLLO>S DÉPOSÉS AU LABORATOIRE DE M. A. LACROIX. Deuxième zone. N" m. Giicisft •jraiiulitiiiiiv. Huche rubannée, pauvre en hiotitc Lexamcn microscopique donne les indications suivantes : Cette roche est riche en orlhoseet en quartz granuli- lique souvent englobé en grains arrondis au milieu des feklspaths. H existe également de petites ({uantités de microcline et d'un oligoclase acide. La biotile est colorée en vert foncé; elle englobe une assez grande quantité d'épi- dote et forme des auréoles |)léochroïques intenses autoiu" des criï^taux de zircon. Enlin la roche contient un peu de muscovile. en partie primaire (englobée dans la hiotite) et en partie secondaire. Au point de vue de la structure, la roche est li-anchement granulilique , le quartz foi-mant des grains arrondis, souvent groupés en nids, qui entourent les feldspaihs. Ils se trouvent aussi en cristaux globuleux inclus dans ces mêmes minéraux. 11 y a lieu de signaler la présence, sur le bord de ceux-ci, de petites plaques .îe quartz vermiculé. Enfin, pour terminer, la roche contient un peu de ma- gnétite et d'apatite. N° 17. Même aspect macroscopique que l'échantillon n" 12, même composition que cette roche. Elle est cependant plus franchement granulitique; le quai'tz n'est plus associé en nids, mais distribué uniformément avec le feldspath qui, lui- même, est grenu. La biotite est plus fraîche. La roche est plus riche en mi- crocline. — 396 — N" 18. Didlmsc à structure ophiliquc. [vil loi'lif, trniii.' leinle vert foncé, est très cunipacte. A Texamen micros- ropkjuo, on conslate l'exislence de cristaux d'un l'elspalli triclinique du Ijroupe du loliradoi-, assez basique, allongé et enjjlobé opliitiqueinent par de très grandes [)lages d'augile maclé suivant li'. Il existe, en assez grande abondance, de l'ilinéiiite. Le pyroxène se transforme sur les bords en amphi- !)nle vei't d'herbe très j)léochroïque. Le feldspalh présente deux modes d'al- lération. 11 est tout d'abord piquelé de produits secondaires; quelques- unes de ses plages sont en outre parcourues |)ar des fentes sinueuses que remplit une chlorite à peine biréfringente. La roche conlient également quelques moules de grands cristaux, sans forme distincte, enlièrcnient transformés en cette même chlorite; il est possible, sans qu'on puisse le dé- montrer, qu'ils aient <'té originellemeni constitués par du péiidol. Troisième zone. 1N° !:i5. Gahbro niidésilifjne. M. A. Lacroix désigne sous ce nom un échantillon (rime roche de faciès gra- iiiliijue, remarquabliMurnt fraîche, montrant à l'œil nu un feldspath trans- lucide d'un gris verdàtre, riche en stries, de la biotite, du p\roxène. Le grain (h' la roche est semblable à celui du granité au milieu duquel on h; rencontre. Le microscope permet de déceler les éléments suivants : Apatite, zircon. biotite. magnétite, pyroxène monoclinique, amphi- bole, feldspath, quartz, épidote. — Le feldspath forme de grandes plages xénomorphes: il a|)|)artient, pour la plus p^rande partie, à Toli- goclase acide: les extinctions syméiritpies se font, en eflét, sous des angles extrêmement faibles. Le pyroxène est un dio]»side vert clair, presque inco- loi-e, en lame mince, présentant fréquemment les plans de séparation suivant h' du diallage. 11 est nettement postérieur aux feldspaths, dont il entoure les plages. On ne peut pas dire cependant qu'il y ait structure ophi- ti(pie, le feldspath n'étant [)as allongé et présentant, au contraire, une ten- dance manifeste à la structure grenue. L'amphibole est une hornblende verte: elle joue le même rôle structural que le pyroxène, dont elle est cepen- dant distincte. 11 existe en outre quelques cristaux d'amphibole, inclus dans les feldspaths. La biotite est également un élément en moyenne plus jeune que le feld- spath. Elle se concenti-e dans certaines parties de la roche renfermant des grains de quartz, et elle moule alors le pyroxène, bien cpie, çà et là, on la voit ce[)endanl englobée dans les feldspaths. 11 existe, dans l'échantillon étudié, des pscudoinoi'phoseseu chlorite, épidote, quartz linement grenu et — ni) 7 — ^ aclinote, duii minéral dis[);irii, ([iii, par sa sliucUu'e, paraît avoir été du (liopside. La magiK'tilo se présente en petits grains tins ou enj)Oussières inclus dans les lif^Idspaths ou dans le pyroxène, mais la plus grande partie est posté- rieure à ces minéraux qu'elle moule: elle est alors accompagnée d'un peu de pyiite. Çà et là, on la voit Ijordée par du leucjxène, ce qui sendjii' indiquer qu'elle appartient à la titonomagnétite. 11 send:)le rc'sulter de ce qui précède que cette roche, qui est de beau- coup le type le pins intéressant de la collection Fourneau, constitue un type acide de la i'amille des gabbros. Mallieureusement, notre attention n'ayant pas été attirée spécialement sur celte roclie, prise à pn-mière vue pour un granité à grain moyen, nous n'avons [)as déterminé ses l'clations avec les roches granitiques qui l'entourent. Il nous faut signaler encore l'état de conservation parfaite de cette roche, contrastant avec l'état de dé- conqiosition des granits l'avoisinant. N°' 26 à 3o. Série de roches granitiques. Toutes ces roches, parfois un peu ruhannées, souvent massives, sont très décomposées. Nous les désignons sous le nom de granité granulitique. Ce sont, en ellét, des roches dans lesquelles le quartz hleu laiteux a une tendance à s'isoler en grains arrondis au lieu de former des plaques xéno- morphes, c, cette roche est rnbanné(v d'im blanc — .••;<.»,s — i-oso ou vorl pnle pai' [)li:cos, siiivanl le (l(',o'n' de concentration des feld- spallis et des micas alternant en lits distincts. N" /lO. ylmphiholitc Celle i'oche est excUisivenieiit conslitm'e par de l'aniphiliole en pelit'^ cristaux verts, à peine color;'s en vert clair dans les lames minces. Ainplii- bole associée à nn peu de majjiiétite. Celle roche ne présente pas de rnbannemeni dans Icsf'cliantillons iapp;ii'- li's (échantillons de la orossenr du poino). Quatrième zone. N" /|(». PlnjUitr. A Td'il lui. cette roche ressenihle à un scliisie saliui' à surface ondulf-e. d'un jjiis (Fardoise. L'examen microsc()pit[ue montre qu'il est coustitu(' par des lamelles d'tni minéral sériciteux et de jC^rains de quartz, ces deux nnnérauv étant 1res riches en inclusions carhui'ées. A noter égalemeni la présence d'iui peu de clilorite. Au milieu de celte roche, mais très clairsemi'es, apparaissent di s lamelles de hiotile, d'environ un denn-millimèlre. Eidin il existe, eu l'aihle aliondance, de petits cristaux de lournialine. N° /iS. PhiUilc à hiolilc. Cette roche présente le même aspect macroscopique cj^ue réchantilloii n" A6, mais sa crislalliuilé est plus jjraude. De plus, ou y distinoue en très grande ahondance, à l'œil nu, de petites lamelles arrondies, vaouemeni hexagonales, uHrant au premier abord une cerlaine analogie avec l'ollré- lite. L'examen plus approfondi montre cependant que la coloration de ce minéral est franchement noire, qu'il reste opa(|ue, même en lames minces, et (jue l'on a ail'aire à de l'ilménile. La tourmaline et la clilorite sont plus abondantes que dans la i-oche n" hCt; les .<>randes lames de mica, qui n'y sont pas ])lus nombreuses, sont en l'evanclie remarquables par l'intensité des auréoles pléochroïques, autour de nombreuses inclusions de zircon. Celte roche présente une analogie frappante avec les schistes à oltrélite de i'Ardenne. JN" 5']. Lcpiijuolitc. J'emploie ce nom, dans le sens proposé par M. A. Lacroix, pour désigner des schistes micacés feldspalhisés. A i'n-il nu, elle présente un asj)ect un peu micasehisleux; elle est très friable. Au microscope, on y dis- tingue le quartz, comme élément dominant : il est accompagné de feldspath orthose et d'un feldspalh Iriclinique, qui paraît aller jusqu'à l'andésine. f^a — 399 — biotito possède la slnicLure luthituelle aux schistes micacés de contact; elle moule le quartz et se trouve rarement englobée par celui-ci. Le mica est eu grande partie constitué par de la l)iotife, accompagnée d'un peu de muscovite. Cetle roche a le faciès typique des quartzites feldspathisés au contact du granité. M" 70. Granité à miiphibole. Cette roche est très altérée. Le feldspath dominant y est l'orthose avec des plagioclases indéterminables, un feldspath triclinique, qui paraît être de Loligoclase, mais ne peut être déterminé exactement, à cause de l'ex- trême abondance des produits micacés qui le remjdissent, de même que l'orthose. La hoinblende verte est accompagnée de i)iotite en assez grande abondance. Cinquième zone. N" 71. Granité écrasé. Cet échantillon ne constitue pas un granité de type spécial, mais des actions mécaniques extrêmement puissantes ont dû le laminer et réduii-e par place ses éléments en fine poussière, qui englobe des fragments ténus qui ont résisté à l'écrasement. 11 existe mie très pelite fjuantité de mica blanc secondaire dans les parties écrasées. N" 72. Diorite granulitique. Cette roche présente, au point de vue des cai-ac(ères extérieurs, la plus grande analogie avec la roche n° aS. Elle est constituée en grande partie par de la biotite et de la hornblende. Le feldspath est franchement granuli- tique: la liorn blende et la biotite sont en partie antérieures et postérieures à cet élément. Un examen microscopique permet de déceler également de la magnétite et un peu de quartz. On peut faire au sujet cette roche les mêmes observations que pour le n° 20 : il est possible qu'elle constitue un faciès des granités voisins. \^ 76. Diorite. Même nature (pic la roche n" 75, mais elle est beaucoup plus riche en horiddende verte, en magnétite et moins abondante en biotite. L'absence complète de structur(^ schisteuse rend peu probable pour cette roche une hypothèse gneissique à laquelle peut faire penser un peu sa structure spéciale. En réalité, elle est d'origine éruptive. iN" 77. Même natuj'e que les roches précédentes, mais, à l'inverse de celles-ci, elle est très altérée. Les feldspalhs tricliniques sont actuellement criblés d'épidote, de zoi- zite,qui les épigénisent pres([ue entièrement. L'ampliibole, très abondante. — âOO — d'nii veil hltmâlro, est très neltemeul secondaire; les grands cristaux ont une structure ciislallitique. On rencontre des moules de grands cristaux d'ilniénite jdus ou moins complets transformés en laucoxène. Quant àla strucliue intime de cette roche, bien qu'elle soit complètement masquée par la décomposition des minéraux de la roche, on peut suppo- ser qu'elle a été. originellement, celle des diabases. Les cristaux de felds- path sont aplatis, enchevêtrés les uns dans les autres, laissaid cepen- dant entre eux des intervalles actuellement remplis par du quartz grenu. Nous croyons, dans ces conditions, pouvoir faire de cette roche une dia- base très ouralitisée. BULLETIN DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE. ANNEE 1900. — N° 8. /i8" RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSEUM. l8 DÉCEMBRE I9OO. l'HESlDENGË DE M. EDMOND PERRIER, DIRECTEUR DU MUSEUM. M. LE Président dépose sur le ])ureaii le septième fascicule du Bulletin pour Tannée 1900, contenant les communications faites dans la réunion du 27 novembre 1900. Par arrêté du 12 décembre, M. Philippe, préparateur de la cliaire de Physiologie végétale du Muséum, est nommé prépara- teur de la chaire de Physique végétale du même établissement (emploi vacant). Par arrêté du 3 décembre, M. Laugier, préparateur de la chaire de Physique appliquée au Muséum, est admis, sur sa demande, à faire valoir ses droits à une pension de retraite à dater du t" jan- vier 1900. Par décret de M. le Président de la République en date du \h décembre 1900, M. Gaudry (Albert), membre de l'Institut, professeur au Muséum, a été nommé commandeur de la Légion d'honneur; M. Phisalix, docteur en médecine, assistant de Patho- logie comparée au Muséum, a été nommé chevalier de la Légion d'honneur. MusiiuM. — VI. 29 — Zi02 — En donnant connaissance de ce décret à la réunion, M. le Pré- sident prononce les paroles suivantes : Le Muséum a eu sa part, non pas celle à laquelle il pouvait s'attendre, mais enfin une part dont nous devons nous réjouir, daus la promotion de la Légion d'honneur. M. Phisalix, assistant do la chaire de Physiologie générale, a été nommé chevalier de la Légion dlionneur pour ses belles recherches sur les \enius, dans lescpielles il est secondé par sa jeune et si intelligente femme, M'"^ Marie Phisalix, docteur eu médecine, que j'ai eu Thonueur d'avoir comme élève à l'Ecole normale supérieure de jeunes filles de Sèvres. M. Phisalix a su créer au Muséum un laboratoire dont plus d'une fois l'Institut Pasteui' a pu envier les découvertes ; nous pouvons être tiers d'une croix si vaillamment gagnée. C'est avec une émotion profonde que nous saluons une autre promotion . celle de notre bien-aimé doyen, M. Albert Gaudi-y, au grade de comman- dem' de la Légion d'honneur. L'habitude que nous avons de nous voir daus le Mus('um nous empêche quehjnefois d'aijprécier aussi haut que nous le devrions la gloire des nôti-es. Permettez-moi de l'appeler à tous t'(euvre de notre éminent maître. A une époque où les idées de Guvier sur la fixité des espèces régnaient eu maîtresses, où il était particidièremenl dangereux de s'élever contre elles, bien avant Darwin, M. Albert Gaudry apporta la démonstration que les espèces actuelles descendaient d'espèces antérieures, fossiles, bien différentes. Du sol de cette Grèce qu'il aime tant el tpiia |)ro- duit tant de chefs-d'œuvi-e, il tira toute une faune d'animaux disparus et rendit à jamais célèbre le nom de Pikermi, la petite localité oii il avait exécuté ses fouilles. Depuis cette é|)0(pie di^jà lointaine, devenu assistant d'Alcifle d'Orbigny, son beau-frère, puis de d'Archiac, avant d'être profes- seur au Muséum, il ne cessa d'accumuler les uiatériauv d'étude et de pré- parer ces Enchaineiiients du monde animal qiù demeurent connue un des ])lus beaiLV livres du temps. La chaire de Paléontologie n'avait pas de collection ; elle n'avait même pas le droit d'en avoir; les squelettes fossiles dépendaient de la chaire d'Ana- tomie comparée. M. Albert Gaudry obtint que cette anomalie cessât, et le lendemain du jour où il était aniorisé à les exposer, il émerveilla nos yeux par les riches collections pour lesquelles il a fallu bàlir un jialais. Les êtres y sont représentés dans l'ordre de leur évolution , et le poète qu'est notre vénéré collègue rêve de couronner cette grandiose série par quelque belle statue montrant la forme humaine dans toute la splendeur de sa beauté ; nous espérons que ce rêve sera bientôt réalisé. Mais si grand que soit le savant, ce n'est pas seulement lui que nous entendons fêter aujom'd'hui, c'est avant tout l'homme renq)li de charme et de bouté , vers lequel vont toutes nos synq)atlùes comme seraient allés vers — 403 — lui tous nos suffrages s'il avait voulu être directeui" du Muséum. C'est le collègue qui , durant sa longue caiTière au Muséum , n'y a jamais trouvé que des amis, qui a doiuié à tous l'exemple de l'inaltérable bienveillance, de la probité scientifique la plus haute, de la droiture aimable et sereine. Nous souhaitons qu'il éprouve quelque joie de la respectueuse affection dont nous avons tant de plaisù* à l'entourer! M. Albert Gaudry répond en ces termes : Le Directeur du Muséum vient de parler avec une bienveillance extrême des efforts que j'ai laits pour rendre quelques services à la science. 11 a ajouté que, dans le Muséum, personne n'était plus aimé que moi. Je le remercie du fond du cœur pom* cette bonne parole, (pii vaut toutes les distinctions du monde. M. LE Président fait connaître ensuite que, par arrêté de M. le Ministre de rinstruction publique, en date du ii de'cembre 1900, il est institue', près la Direction du Muse'um d'histoire naturelle, un Laboratoire rattaché à l'Ecoh^ pratique des Hautes-Etudes et destiné aux recherches de Biologie applique'e aux colonies. Il annonce enfin qu'au mois de janvier prochain commencera une série de conférences organisées sous les auspices de TUaion coloniale française et complètement indépendantes de renseigne- ment du Muséum ainsi que du nouveau Laboratoire de recherches de Biologie appliquée aux colonies. Ces conférences se feront dans une salle du Muséum mise à la disposition des organisateurs par le Directeur du Muséum. CORRESPONDANCE. M. Bastard rend compte de la nouvelle mission qu'il vient d'ac- complir dans le S. 0. de Madagascar. D'abord, le voyageur raconte comment le général Calliéni le chargea d'une mission politique ayant pour but d'explorer le pays Mahafaly et d'essayer d'amener à se soumettre pacifiquement à l'autorité française les peuplades de ces régions, qui jusque-là s'étaient oppose'es énergiquement à toute péne'tration des Européens. La mission eut des dangers à courir, mais parvint cependant à 29. — dO/j — son but, c'est-à-dire que M. Bastard réussit à persuader aux cliels malialalys d'accepter le pavillon français. Le voyageur n'a pu se livrer à toutes les recherches scientifiques qu'il aurait voulu faire, mais les indications qu'il rapporte de ce pays encore myste'rieux permettent d'espérer une abondante et pro- chaine moisson de pre'cieux documents, notamment en ce qui con- cerne les fossiles. M. Bastard termine en racontant les fouilles qu'il a pratiquées pendant plusieurs années à Ambolisatre et qui lui ont fait de'cou- vrir, en outre d'ossements d'Mpiorms, dont un important frag- ment du bassin, des restes de Le'murieus, dont une espèce nouvelle, le Bradijlemur Bastardi. 11 fait projeter sur le tableau une série de [)hotograpliies prises dans les régions qu'il a parcourues et repre'- sentant des paysages, des types d'indigènes, etc. Le Muse'um a reçu une caisse de M. le commandant Gaubert, de Manambaro, extrême-sud de Madagascar. Elle contenait un sque- lette de Propitheciis Verreauxi, un Chirogalus mijoxinus, des e'chantil- lons de terres salines et des fleurs d'une Euphorbe. Le Ministère de l'Agriculture et du Commerce du Japon a bien voulu faire don au Laboratoire d'Entomologie du Muséum de trente boîtes contenant des Insectes nuisibles et les Plantes aux dépens desquels ils vivent. Cette collection, admirablement préparée par les naturalistes de la station entomoiogique de Tokio, a figuré à l'Expo- sition universelle de 1900. — /lOf) — COMMUNICATIONS. La grotte NEOLITHIQUE DE GÉmÉNOS [BoVCHES-DV-BbÔNe) , PAR M. LE PROFESSEUR E.-T. HaMY ^^h A une vingtaine de raèlres au-dessus du fond du ravin de Saint-Giair et sur la gauche, dans un massif de calcaires jurassiques, se voit une exca- vation naturelle de /i à 5 mètres carre's, dans laquelle on ne peut péne'- trer que par une fente étroite. Cette entrée était naguère encore bouchée pai- un gros bloc contre lequel était amoncelée de la terre; feu M. Marion, de Marseille, y pénétra le premier. ffAu fond de la grotte, écrivait-il au commencement de 1876 à M. Car- tailhac, reposaient une quinzaine de squelettes, parmi lesquels ceux de plu- sieurs Femmes et Enfants. Quelques os étaient calcinés, dit-on; des os d'ani- maux se trouvaient d'ailleurs mêlés aux débris humains. Parmi eux étaient des mâchoires inférieures de Bos jeunes et des dents et deux noyaux osseux de cornes de Ruminants. f Un certain nombre d'objets avaient été placés auprès des morts. 11 fimt citer d'abord un petit nombre de silex du type couteau et deux ou trois pointes de flèches en forme de feuille de Saule, plus grossières que celles du tumulus de Allouch "Il y avait encore des fragments de vases et poterie grossière ; l'un d'eux est ornementé d'un bourrelet avec dépressions opérées par les doigts '"'.w Ces quelques renseignements, ajoute M. Cartailliac, ^fuous permettent déjà de placer cette nouvelle grotte sépulcrale à côté de celles de Saint- Jean- d'Alcas (Aveyron), de Durutby, couclie supérieure (Landes), de Labri et de Durfort (Gard) , du Trou du Frontal (Belgique), et de tant d'autres dans lesquelles les Hommes de l'âge de la pierre poiie déposaient leurs morts. 51 Et M. Cartailliac termine en annonçant que rrles ossements et objets recueillis ont été coudés à l'étude de M. de Quatrefages par l'éminent pro- fesseur de zoologie de Marseille n. M. de Quatrefages a envoyé, en effet, au laboratoire d'anthropologie du Muséum, le i5 février 1876, une caisse renfermant deux crânes humains à peu près entiers, des fragments de six autres crânes, deux mâchoires in- t" Cette note a été rédigée pour répondre à une demande de renseignements adressée à i'adminisiratiou du Muséum, par M. Cierc, directeur du Musée d'ar- cliéologie de Marseille. <^' Mnt. pour rhht. nat. de l'homme. T. XI, p. 98, iStO. — ^i06 — fërieures complètes et des portions de treize autres, enfin un certain nombi'e d'ossements assez mal conservas du tronc et des membres. M. Marion avait joint à cet envoi deux silex taillés et quelques fragments de poterie, une corne sciée de béliei-, enfin des di'bris osseux de Porc et de (Ihèvre. L'existence de ces derniers animaux dans la collection envoyée par M. Marion , la présence des poteries modelées à la main et d'un long- frag- ment de pointe de silex en forme de feuille de Saule, finement (aillé à petits éclats sur ses deux faces, au milieu d'ossements provenant de plus de quinze sujets, Hommes , Femmes et Enfants, justifient pleinement l'opi- nion de M. Carlailhac sur la nature et sur l'Age de la grotte sépulcrale de (léméuos. La petite tribu qui inbumait ses morts dans cette retraite appai- tenait, sans aucun doute, à la période néolitliique. Comme il est particulièrement intéressant de fixer pour cette période les caractères anthropologiques des habitants d'un littoral dont nous connais- sons déjà les indigènes, beaucoup plus anciens, inhumés dans les grottes rouges dites de Menton, j'ai décrit et mesuré avec soin les crânes de la collection Marion, que l'on pourra ainsi rapprocher utilement des séries antérieurement recueillies dans le voisinage. 1 J'ai dit qu'il se trouvait dans l'envoi adressé de Marseille à M. de Qualre- fages deux crânes humains entiers. De ces deux crânes, l'un et l'autre admirablement conservés, le premier est masculin, le second féminin. Le crâne d'homme, tout à fait complet, est de capacité avantageuse; il ne cube pas moins, en effet, de i,G85 centimètres cubes, dépassant ainsi de itîS ceutiuiètres cubes la moyenne actuelle. Ses trois circonférences, hori- zontale, antérieure et transverse, toutes trois supérieures à celles des Fran- çais d'aujourd'hui (Broca), atteignent lespectivement o m. 53(), o m. Suj et 0 m. kliS. Mais ce développement relatif porte sur les régions posté- rieures : étant donné, par exemple, que la courbe horizontale totale est plus longue de 1 1 millimètres que celle de nos contemporains, la portion post- auriculaire de celte courbe l'emportera de >ji millimètres, tandis que la pré-auriculaire sera, au contraire, plus petite de lo millimètres. Les diamètres antéro-postérieur et Iransverse se combinent de manière à donner un indice céphalique placé à la limite supérieure de la sous- dolichocéphalie ; l'indice de longueur-hauteur est également plus bas de deux centièmes que sur les crânes actuels , l'indice de hauteur-largeur ne varie presque pas. Le profil crânien est bien régulier ; la courbe générale se dessine sans ressaut et sans méplat, mais (ce qui complète ce que l'on a dit tout à l'heure de la courbe horizontale) tandis que la région frontale offre des dimensions légèrement inférieures airx moyennes actuelles, les régions pa- — àOl — ric^tales et occipitales se montrent l'une et l'autre beaucoup plus développées que sur les sujets d'aujourd'hui , de sorte que la dollchocéphalie est posié- rieiire, ainsi que Broca l'avait déjà fait remarquer sur des sujets de la même période. Les bosses latérales, frontales et pariétales sont mal indiquées, la norma verûcoUs est franchement ovale. 11 n'existe presque aucune trace de crête sur la ligne médiane. Aucune des sutures ne présente la moindre anomalie; la synostose com- mençait à fermer la sagittale à la fois en avant et en arrière. La base du crâne montre des empreintes musculaires vigoureusement accentuées. La face est à peine un peu plus développée dans les deux sens que sur les Français modernes, et l'indice facial varie extrêmement peu. 11 en est de même du nez , dont les os propres sont toutefois plus courts et plus busqués. L'espace interorbitaire est plus large, l'orbite plus étroit et, par suite, l'indice orbitaire un peu plus élevé. La voûte palatine l'em- porte sensiblement dans toutes ses dimensions; les dents, fortes et saines , sont usées à plat. Le crâne de la femme de Géménos, encore très volumineux ( i ,6o5 centi- mètres cubes''') , répète presque exactement les formes générales de celui de l'homme; il a presque les mêmes indices céphaliipios, mais l'indice facial est sensiblement plus faible, tandis que l'indice nasal se montre , au contraire , un peu plus élevé. Je ne parlerai des mesures que pourraient donner les auti'es pièces osseuses, assez mauvaises, en général, de la collection Marion, que pour en déduire la taille approximative des sujets des deux sexes , qui m'a paru correspondre à i m. 65 ou i m. GG pour les hommes, i m. 52 ou i m. 53 pour les femmes. On ne peut, d'ailleurs, relever sur ces os aucune particularité ostéo- logique vraiment intéressante : pas de perforation olécrânienne , pas de courbes exagérées, pas d'aplatissement ou de saillie notables de ([oelque face ou de quelque bord. Un tibia gauche est toutefois remarquable par la jjlessure de guerre qu'il a reçu jadis. Cette pièce, qui a éti' ligurée par M. Verneau, dans un vo- lume de la Bibliollièguc des Merveilles intitulé : L'eii/ance de ribiiiiaiiilé '"', montre encore engagée entre le bord externe du plateau et le haut de la face correspondante de la diaphyse une flèche de silex finement denticulée dont la pointe sort de plus d'un centimètre, tandis qu'une cicatrice de i5 millimètres précédée d'une perte de substance d'un centimètre enlevée en <'' Une perte de sul)stance au front empêche un cubage parfait. Le chiffre i,6o5 est probablement un peu faible. ('^) Paris, 1890, m-12, p. 2o5. — /i08 — biseau marque en avant et en dehors du plateau son enfre'e dans le tibia. Le sujet blessé était appuyé sur le genou gauche , la jambe horizontalement dirigée en arrière, quand il fut frappé de cette flèche (pii est demeurée dans l'os oii le travail de réparation Ta retenue t''. II Les crânes de Baoussé-Roussé , autrement dit crânes de Metiton, auxquels il convient de comparer en premier lieu ceux de Géménos, en diffèrent no- tablement, de prime abord, par leur dolichocéphalie, qui est bien plus accentuée , sous Tinfluence simultanée de l'augmentation des dimensions antéro-postérieures et de la diminution des diamètres transverses. Latiorma verticalis est plutôt peiitagonale qu'ovoïde, et l'on peut remarquer la pré- sence de deux caractères qui faisaient défaut à Géménos : un rudiment de crête sagittale, d'une part, et, de l'autre, un méplat très sensible au-devant de l'angle lambdatique. L'inion est aussi plus renflé et la base est phis aplatie. La face est sartont remarquable chez les sujets de Menton par son déve- loppement en largeur, et les orbites, en particulier, sont tout à la fois plus bas et plus larges. Enfin la taille moyenne n'est pas inférieure à i m. Sa, pojir le sexe masculin, à i m. 65 pour le sexe féminin (Verneau). Ces traits, qui reproduisent, en les atténuant parfois, ceux de la race des Troglodytes de l'âge du Renne, dite irice de Cro-Magnon , distinguent nettement les êtres humains qui vivaient sur le littoral de Provence à la fin des temps quaternaires de ceux dont les fouilles de Marion ont permis de constater la présence sui' les mêmes rivages à l'âge de la ])ierre polie. Ces derniers rentrent dans le tyjie des dolichocéphales néolithiques dont les cavernes sépulcrales, analogues à celle de Géménos, sont relativement nombreuses en certaines régions de la France. On pourra notamment les comparer avec ceux de Nogent-Ies-Vierges , dont j'ai donné les principales mesures dans les (hania Ethnica '^'. Ce type s'est maintenu d'ailleurs assez tard en Provence, mais en se mé- langeant dès l'apparition des métaux, au Castellet de FontvieiUe-lès-Arles , par exemple, avec un autre type, dont la brachycéphalie se caractérise par des indices qui peuvent dépasser 82. Le crâne du tumulus préromain de PeyroHes, que nous avons reçu en '^' Il est remarquable que M. Cazalis de Fondouce ait justement trouvé dans une des sépultures du Castellet, dont nous rapprochons plus loin celle de Géménos, une blessure de guerre fort analogue à celle que je viens de décrire brièvement. (Cf. Cazalis de Fondouce, Les Temps préhistoriques dans le Sud-Est de la France, Allées couvertes de la Provence, a" mém. Montpellier, 1878, m-h", p. 16.) ''^' Cran. Ethnica, p. Ag.S. — A09 — 1899 , n""" Capacité i/)85" ^'^^^l. Circonférence horizontale .')3r)""" 010""" •)io / antéro-postérieur. . . 190 180 t83 transversal ih% iho i^i" basilo-bregmatique. loi 1^16 1-17 l)ianiètre{ frontal aiaxinmni . . \-îh 117 ' ' -^ frontal minimum. . 98 9-) 9'' Ijiorbitaire externe. 107 10:? lo^! hizyfjomatique . . . . i35 i-?'' i-'^ Hauteur de la face 90 77 9« C^) ^^"^'■■•"l largeur ai a^î ^5 .■^ v. i largeur 38 89 3o Orbite . . , °, 00 0/, Qa ( hauteur 33 oi od longueur-largeur.. 77-8 77-7 7S.0 longueur-hauteur.. 70.5 70.0 69.7 . ,. , hauteur-largeur... 90.5 90.0 90.9 Indice.../ ^ . , rr a R^ ^ l\(\ 1 \ facial bb.b 02.0 oO . 1 nasal ^5.3 /47.S 48. o orbitaire 86.8 87.1 80. 8 En rësumé, les observations inédites, dont il vient d'être question, nous montrent les mêmes types humains se succédant dans le même ordre en Provence que dans les autres contr>'es occidentales , depuis l'âge du Renne jusqu'à ceux du bronze et du i'er. Deux races dolichocë])hales bien distincte^ , l'une de grande taille, l'autre plutôt petite, se sont succédées sur place, quand survinrent à leur tour les brachycépliales. qui devaient si profondément transformer le type régional. (1) Ce tumulus de Peyrolles est situé à une petite distance de remplacement d'une station romaine, oiii l'on a fouillé à diverses reprises des sépultures à inci- nération et à inhumalion. A l'intérieur du iumulus, on Irouve une tombe formée de pierres non taillées, mais soigneusement choisies pour s'adapter; il n'y avait aucun objet caractérlsti([ue auprès du mort: mais, par sa construction même, le monument remontait certainement à des temps bien antérieurs à l'occupation romaine. — à\0 — Note sur quelques Insectes QUI ATTAQUENT LES TUBERCULES DE LA PaTATE À LA GvINÉe FRANÇAISE, PAR L.-G. Seurat. (Laboratoire de M. le professeur Edm. Perrier.) Parmi les produits alimentaires fig-iirant au pavillon de la Guine'e fran- çaise, à l'Exposition universelle, se trouvaient deux bocaux de tubercules de Patates (Ipomea bntatns Lum.): grâce à Tobligeance de M. V. Gaboriaud, commissaire de cette colonie, j'ai jui obtenir un certain nombre de ces tu- bercules, à l'effet de rechercber les Insectes qui les attaquent. Ces tubercules renfermaient de nondjreuses larves, nymplies et des adultes de deux Cole'optères , un Gurculionide, la Calandva orijzœ Linné, et un Antlu'ibide , V Araeocerus fasciculaius de Geer {Araeocerus coffeœ Fabricius); ces deux Insectes sont cosmopolites. La Calandre du riz attaque le Riz, le Mais, le Mil, etc.; elle paraît causer beaucoup de ravages dans le tubercule de la Patate, qu'elle mine entière- ment; l'adulte sort par un orilice arrondi, mesurant à peu pi-ès un milli- mètre de diamètre. La larve a été décrite en i8/i8 par Kollar; elle présente une tête volumineuse et un corps foniK' de treize segments; l'anus est ter- minal et bordé par trois lobes. Nous avons signalé récemment quelques-unes des particularités de l'appareil respiratoire: il y a neuf paires de stigmates. les stigmates de la première paire étant beaucoup plus giands que les sui- vants; les stigmates thoraciques sont d'ailleurs en ra])port immédiat avec des troncs tracliéeus très volumineux, en sorte que leur importance physio- logique est très grande; les branches stigmatiques sont très courtes: les troncs trachéens longitudinaux latéraux s'étendent de la région antérieure du corps, oii ils se réunissent, jusque dans le onzième segment, où ils sont unis par une anastomose transversale: ils sont, en outre, en communication entre eux par huit troncs anastomotiques transversaux passant à la face ventrale du mésothorax , du métathorax et des six premiers segments abdo- minaux. Au moment de la nymphose, la neuvième paire de stigmates est rejetée avec la mue , en sorte que la nymphe n'a que huit paires de stigmates. La larve de Y Araeocerus fnscicnhiliis vit dans les substances alimentaires les plus diverses; Lucas, qui l'a décrite en 1861 {Ann. Soc. Ent. France, 1861 : iv. 1. pp. 399-406), l'a trouvée dans les branches d'une espèce de Gingembre (Zingiber) de Chine, dont elle dévore toute la partie ligneuse, ayant soin toutefois d'en respecter l'écorce; l'auteur ajoute qu'elle dévore le Café, le Cacao, le Gassia, etc.: en 1877, il signale sa présence dans les fruits de Y Eleococca vernictosa , Euphorbiacée très commune en Cochiuchiue {Bull. Soc. Ent. France (5) vii p. Lxvii): T. Glover {Rep. Commissioner of Agriculture, 1872, p. ni, fig. 3, Washington) signale Araeocerus coffeœ comme attaquant les Pèches eu Louisiane. Chitteuden décrit ses métamor- phoses en 1897. — à\\ — J'ai pu nie procurer dans difife'rents pavillons, en pai-ticuiier dans celui de la Guyane française, grâce à l'obligeance de M. Bassières, des cej'ises de Caféier qui avaient été attaquées pai- cet Insecte; la larve mange l'albumen des graines, et l'adidte sort par un trou elliptique de 2 mill. 5 de longueur sur 2 millimètres de largeur, creusé dans l'enveloppe du fruil, cependant très résistante. Les larves de Y Araeocerus sont assez nombreuses dans les tubercules de la Patate, dans lesquels elles creusent des galeries sinueuses; lors de la sortie des adultes, les tubercules sont criblés de trous ovales df 2 mill. 5 sur 9 millimèlres. La larve porte neuf paires de stigmates d'une forme beau- coup plus simple que cbez les Curculionides. Quelques tubercules de Patate étaient attaqués, en outre, par les larves du Tencbroïdes maurilanicus. La Patate est attaquée par un certain nombre d'Insectes: les Américains ont signalé, parmi ceux qui attaquent les feuilles, des Chrysomélides : Cas- sida hiviltata Say, Cnssida nigripes Oliv. , Phijsonota unipunclata Say, Cofln- cjjcla giittata Oliv., Coplocycla aurkhalcea Fabr. , Sijslena elongata Fabr. {Insect life, iii, p. 55); des Tenlbrèdes : ^VA/cocerMsetenwi' Norton {TheSwcet- Potato Sawjly ; Insect Life i, pp. Zi3-/i5, fig. 7 et 8) et Schizocerus privatus Norton [Larger Sweet-Potato Sawjly ; Insect Life iv, p. 7/1 et v. pp. 2^-26, tig. 6); deux Lépidoptères, le MacrosHa cingulata Fabr. {Sweet-Potalo Haivk-moth) et ÏEurycreon ra nia lis G. ( Garden Web-Worm; Insect Life iii, p. 338). Les tubercules sont attaqués en Louisiane, en Floride, etc., par un Curculionide,le Cylasformicarius Fabr. {Siveet-Potato Rootborer; Sivcef- Potaio Rooi-Weevil; Insect Life iii , pp. 336 et hok etv.p. 261); dans l'Ouest, également par un Curculionide, r.4rff/«("^Ms;esse/«/Ms(/Hsec^I?/ê, iii, p. 37), Dans la remarquable collection d'Entomologie offerte au Muséum par la Station agronomique du Ministère de l'Agriculture et du Commerce du Japon figure un Spbinx, le Protoparce orientalis dont la chenille dévore la feuille de la Patate (Satsumaimo). J'insiste, en terminant, sur l'intérêt qu'il y aurait à connaître les enne- mis de la Patate dans les colonies françaises où cette plante est cultivée: il .sérail utile également d'avoir des renseignements sur l'importance des di- vers parasites et de savoir, eu particulier, quels sont les ravages de V Araeo- cerus fasciculatus et de la Calamlrn oryzœ. Note sur use collection dAlpiieib/e pbovenai^t du détroit de Torrès. par h. coutière. M. le professeur Caïman a bien voulu me coranmniquer les Alpheidœ fai- .sant partie d'une collection de Crustacés recueillis dans le détroit de Toirès, par M. le professeur Haddon. Je donne ici la liste des 18 espèces de ces Alpheidœ, appartenant aux deux genres Alphetis et Symlpheus. — M2 — (jenre Synalplieiis Sp. Baie. Synalpheus comatulauum Hasswell. Alpheus comatularuni Hasswell. Synalpheus falcntus Sp. Bâte. 1 sp. c?. — Torrès Straits. Synalpheus stimpsoni de Man. 1 s p. 9. — Wyer reef. Synalpheus neptdnus Dana. 1 sp. d* jeune. — A Ihany passage, lo fins. Synai,phels biunguiculatos Stimpson?. de Man. 1 s|). d*. — Albany passage, lo fuis. 1 sj). c3*. 2 S]). 9. — Entre Ormont reef et lîrotlier's Islaiid. () s|). jeunes. — Même station, dans une K|innge. Synalpheus neomeris de Man. 1 sp. d, 1 sp. 9. — Entre Hammond Island et Wednesday Spit, 5 fuis. 1 sp. 9. — Tori'ès Straits. Synalpheus neomeris, var. Pococki H. (1. ' '. 3 sp. c?, 1 sp. 9. — Albany passage, lo fms. SvwLPHiîis Loevimanus, var. Haddoni, n. (l'est la pi'emière mention qui est faite de la présence de Sijiwlpheus lœmnanus dans le Pacilique, et l'espèce a élé longtemps tenue comme parti- culière à la Méditerranée. J'ai fait i-emaïquer antérieurement que Synnl- pheus spinifrons H.-M. Edwards, des côtes du Giiili, était très probablement cette espèce, que Si/nalplieus Jœvimamis var. longicarpus Herrick, extrême- ment commun sur la côte américaine atlanli(|ue, en était très peu distinct, et j'ai décrit enlin une nouvelle variété, Si/iinlphciis lœnmamis, var. Par/iiiti, provenant d'Aïuiobon *''. Aucun doute n'est possible sur la parenté 1res étroite te), vase à foramiuileres et autres orga- nismes de petite taille , Diatomées, etc. Les particules ténues qui consti- tuent le fond de la nourriture de THuitre ne suffisent projjablement pas à satisfaire la voracité de l'Eunicieu; aussi paraît-il vraisemblable que ce dernier ne cherche dans le Lamellibranche qu'un abri sûr qu'il abandonne lorsqu'il éprouve le besoin de capturer une proie. Le Mollusque ne semble d'ailleurs point incommodé île ce conuucnsalisme temporaire, selon toute apparence; à une exception près (celle de l'Huître qui donnait asile à l'exemplaire incomplet dont la longueur atteignait au moins i5 centi- mètres), les Huîtres cominensalisées ne présentaient aucune réduction de taille par i-apport à celles d'entre elles qui n'étaient pas dans le même cas. Le fait ne serait pas, du reste, particulier aux Euniciens: si YEunice Ha- rassii est celui c|ue l'on rencontre de beaucoup le plus fréquemment dans cet habitat p;u-licidier, M. G. Laforest a trouvé cependant, dans les mêmes conditions, Va PlujUodocc rubiginosa de Saint-Joseph, la 7V«/(/«ere?.s Diiine- rilii (jeune) Audouin et M.-Edwards, et la Lagisca exlenmta (jeune) Grube. Au point de vue du commensalisme et du parasitisme, la famille des Euniciens mérite une mention toute spéciale. Ainsi ï (Jphnjoirocha piterilis Glaparède et Metschnikolf qui, à maturité sexuelle, conserve encore des caractères larvaires et se trouve d'ordinaire à l'état libre dans les dragages, a été recueilli par Monticelli'"' dans la cavité du corps de h Cucamand planci à Naples. 11 y a là, tout au moins, un très curieux cas de conmien- salisme ou d'endoparasitisme facultatif. Le Labroroslratus parasiticus , découvert par de Saint-Joseph''' dans la cavité générale (!e divers Sylhdiens {Eusyllis monilicomis, Sijllis proliféra, '') Baron de Saim-Joseph, Les Annélides polycliètes des côtes de Diiiard, 2" par- tie {Ann. des Se. natur., Zoologie, f série, t. V, 1888, p. 2o3). (2) MoNTiCELLi, Notizia prolimiiiare iiitoriio ad alcuni inqiiiiiin degli Hololhu- roidea del goilb di Napoli (Mouitore zoolouico ilaliano, Firenze, 1892, n° 12, p. 25o). (■'' Baron de Saim-Joseph, Les Annélides polycliètes des côtes de Dinard, a" par- lie (inn. des Se. iialur., Zoologie, 7° série, t. V, 1888, p. 3-j4-a3o, pi. IX , lîg. 77-85). — Ml — PionosijUis laiiielligera , Gruhea cinvata), montre une réduction frappante de l'appareil maxillaire, surtout de la mâchoire supérieure. Le même natu- raliste a recueilli une fois un individu de la même espèce à l'état libre dans une touffe de Bi/tiiililœa ramenée par le chalut; ce fait est très intéressant, car il montre que, chez ce type, le parasitisme n'est que transitoire, et il est à rapprocher du phénomène de même ordre que présentent un certain noml)re d'Alciopiens à l'état larvaire. Le parasitisme s'accuse davantage chez YOligognalhus Bonell'ue Spengel^'^ qui vit dans la cavité générale de la Bonellie et dont la mâchoire inférieure est plus réduite, les soies moins saillantes que dans le type précédent. Enfin, la dégradation est encore beaucoup })lus manifeste chez ïHœmatocleptes Terebellidis Wiren ''\ qui paraît plus complètement adapté à la vie parasitaire, car on le trouve dans la lacune sanguine située dans la paroi de l'estomac de la T. Strômii (entre répithéhum interne et la couche musculaire de la paroi). L'armature maxillaire est encore plus atrophiée que chez les deux Euniciens précé- dents, ce qui se conçoit chez un animal jdongé constamment dans le liquide sanguin; les yeux ont disparu, les soies ne font plus du tout saillie : elles restent complètement incluses dans le parapode. Celui-ci présente un lobe sadlant que Wiren regarde comme un cirre dorsal, mais qui ne peut guère être considéré comme tel : l'acicule du parapode pénètre dans l'axe de ce lobe; deux soies sont situées au-dessus de l'acicule, une au-dessous (pi. I, Gomme on le voit, le comniensalisme exceptionnel et temporaire chez ïEunice Hnrnssii est également facultatif chez YOphri/olroclia pucrilis ; mais, chez ce dernier, il peut y avoir un véritable endo[)arasitisme. Cet endopa- rasitisme parait encore être transitoire chez le Lahrorostratus parasiticns ; il devient probal>lement permanent chey Vfllifrognnthus Bonclliœ et surtout chez ïHfematocteples Terebellidis ; à mesure que la tendance au parasitisme s'accentue, les a])pareils maxillaire et locomoteur se réduisent parallèlement. Note sur iwe collection dammav.y recueillis ÂU LaBOIMTOIRE maritime de SAiyT-VAAST-LA-HoUGUE EN igOO, PAR M. Cn. Gravier. La collection des espèces des côtes de France relevant du Service de la chaire de Malacologie, que nous avons commencé à constituer l'an der- C J.-W. SrENGKL, OligognathuH BonclUœ, eine Rchmarolzonde Euninoo (A/j»/i. aus der Zool. Station zuNeapcl, 3" Bd, 1883, p. i5-52, Inf. II-V). ^^' A. WinEN, Hœmatocleptes Terebellidis, nouvelle Annélii.le parasite de la fa- mille des Euniciens (Z?(7ir(Hg' ^(7/ Â. Svcnska Vet. Akad, Handl., 188C, Bd XI, n" 1 2 , 9 planches). Muséum. — vi, ,So — àlS — nier*'', vient de s'enrichir considérablement, grâce à i'impor tante récolte faite cette année même , en août et septembre , au Laboratoire maritime de de Saint-Vaast-la-Houg-ue, par M. Edouard Lebrun, préparateur au Mu- séum, M. E. Lebrun, qui s'est particulièrement appliqué à la recherche des Mollusques, a réussi à en rassembler un lot aussi varié qu'abondant, dont la détermination a été faite par M. Jules Mabille; il a pu mouler sur place un certain nombre de préparations intéressantes relatives à Tembi-yogénie de plusiem's Géphaloj)odes (Sepia, Loligo, Sepiola) , dont il a rapporté des embryons à divers états de développemeut. M. E. Lebrun n'a nullement négligé les autres groupes d'invertébiés marins et s'est eiïorcé, avec uu zèle des plus louables, de combler, dans la mesure du possible, les lacunes de nos collections de l'an dernier: celles-ci se sont, en outre, grossies d'un certain nombre de formes de l'océan Atlantique , que nous avons recueillies en août 1900, en compagnie de M. Charles Richard, préparateur au Mu- séum , sur les côtes de Vendée. Pour apprécier les résultats de la mission confiée à M. Edouard Lebrun , il suffît de jeter un coup d'œil sur le tableau suivant, indiquant, pour chaque embranchement, le nondire des genres et celui des espèces rapportés : Spongiaires Polypes Ëcliinoderines Vers Moiiusques Tuniciers 1 OTAL . Note sur une Collection de Mollusques d'eau douce du Japos parvenue recemment au laboratoire de malacologie, PAR M. Ch. Gravier. M. le Commissaire impérial du Japon à l'Exposition universelle de 1900 a bien voulu offrir au Muséum d'Histoire naturelle de Paris un lot impor- tant de Mollusques d'eau douce. Les exemplaires qui le composent, nom- breux pour chaque espèce, tous de belle taille, dans un parfoit état de con- servation, déterminés avec soin, forment un ensemble précieux pour notre grand Musée national. Parmi les espèces japonaises ainsi acquises, qui ne (^) Bulletin du Muséum d'Histoire naturelle, 1900, n" (>, p. 287 et a 98. GENRES. ESPECES. 5 5 7 7 7 8 3o 36 77 112 9 10 i35 178 — M9 — fipjUraieiit pas encore dans les collections du Muse'iim, il faut citer : Palu- diim oxylropis, var. Sclateri v. Frauenf, Melania Loëbbcchii Brot, Melaiiia niponica Smith , Lyinnœa pervin v. Martens , Unio nipponensis v. Martens , Unio japonensis Lea, Unio Bramltii Kobelt, Anodoidn laula v. Martens, Anodonta woodiana L^a, Anodonta callipi/gos Kobelt. Corhicida hiformis . Reiuh., Corbicula leaiia v. Martens, Corbicula sandaï Reinh. et Cyclas hele- rodoH Pilsbi'y. ISoTE snn LES canaux biliaires de lEmev [DouM.Ens Nov.e-Hollandi.e) , PAR M. R. BOULART. Je rappellerai que les canaux excréteurs du foie, chez les Oiseaux, sont au nombre de deux, lorsque la vésicule ])iliaire fait défaut. Ces canaux s'ouvrent généralement isolément dans l'intestin. Quand la vésicule biliaire existe, ces canaux sont plus nombreux. On trouve en effet: i" un conduit hépatique formé par la réunion de deux branches jirincipales provenant des lobes gauche et droit du foie, conduit qui peut présenter sur son trajet une sorte de sinus; 2° un canal cystique; ces deux canaux se réunissent, chez le Calao, de Aiçon à constituer un canal commun ou cholédoque; 3° un ou deux canaux hépato-cystiques qui s'ouvrent dans la vésicule. Ayant eu l'occasion, grâce à l'obligeance de M. Filhol, de disséquer un Emeu, j'ai pu constater que cet Oiseau présentait, au point de vue qui nous occupe, une particularité que je n'ai trouvée signalée dans aucun traité d'anatomie, ni même dans un travail spécial sur cet Oiseau, travail du à M. Duchamp ''\ Cette particularité est-elle individuelle ou a-t-elle échappé à lobservation des anatomistes C|ui se sont occupés de la question? Celte dernière hypothèse est plausible, étant donnée la quantité de graisse qui recouvre généralement les viscères des Coureurs et rend la dissection des canaux biliaires très dillicile, alors même qu'ils sont remplis avec une masse à injection colorée. Le foie de l'Emeu, volumineux, est composé de deux lobes principaux profoiulément séparés à la partie médiane du bord postérieur. La vésicule l)iliaire est très développi'e et présente, à létat de vacuité, la forine d'un ellipsoïde allongé. Gonllée par l'injection, elle otTre une incurvation prononcée. La vésicule biliaire mesure 9 centimètres de long et 3 centimètres dans sa plus grande largeur. Le canal cystique est relativement grêle. La vésicule reçoit un canal hépato- cystique assez volumineux. Des deux canaux hépatiques, le droit se dirige vers l'intestin, tandis que f'> DucuAMP, Ann. Se. nat., 187.3, t. XVII, art. n° 11. 3o. — /i20 — le gaucho aboutit à un réservoir qui rapjielle comme ("orme la vésicule biliaii'e, mais qui est de dimeusions plus petites. Il n'est pas sans intérêt de constater, chez l'Emeu, l'existence d'un second réservoir qui, au lieu de recevoir la bile par un canal hépalo-cystique, est rempli par le canal hépa- tique gauche. Note pbÉlimisaibe sur l'action phvsiologique DU poison les Wabemba , PAR E. Glev. M. Guillaume Grandidier a remis récemment au Laboratou-e de physio- logie générale quelques morceaux d'une écorce qu'il tenait du P. Dupont, évoque dans l'Est africain. D'après les indications recueillies par ce mis- sionnaire, les Wabemba, peiq^lade hal)itant la région comprise entre le iac Tanganyka et le lac Banguelo , se servent de cette écorce pour tuer leurs condamnés; l'écorce ayant été préalablement l)royée, on en administre une portion ff de la grosseur d'un petit pois au condamné, qui meurt peu après dans des convulsions tétaniques^. (Communication orale de M. Grandidier.) J'ai fait quelques essais sur la toxicité des extraits aqueux et alcoolique de celte écorce. Les deux extraits sont actifs. La substance qu'ils contiennent est un poison cardiaque qui, à faible dose, arrête rapidement le cœur de la grenouille en systole. La sensibilité et la motihté de l'animal, Je cœur étant arrêté, restent intacts pendant longtemps. Sur les animaux à sang chaud, il se produit, avant l'arrêt du cœur, une série d'accidents, dont quelques-uns sont d'origine bulbaire. Ainsi le Cobaye, 6 ou 7 minutes après l'injection sous-cutanée d'une dose d'extrait correspondant à 1 grannue d'écorce, pousse des cris de douleur, fait des efforts de vomissements et présente de la dyspnée. La patte dans laquelle a été faite l'injection est rouge et plus chaude que l'autre. Puis siu'viennent des convulsions, mais, à C3 moment, les battements du cœur sont à peine perceptibles, et la respiration est très ralentie; ce sont des convulsions asphyxiques. L'animal meurt en un quart d heure environ avec cette dose évidemment forte. J'ai observé aussi sur le (Cobaye, à la fm de l'intoxication, une dissociation remarquable des mouvements respiratoires, ceux de la face persistant alors que ceux du thorax sont aliolis. Si l'on enregistre sur le Chien les modifications de la pression inlra- aortique, on constate, comme le montrent aussi les tracés cardiographiquos pris sur la Grenouille, une augmentation assez marquée de fénergie des systoles venlriculaires et, h certains moments, un ralentissement du cœur; malgré ce ralentissement, la pression intra-carotidienne ne diminue pas. — ^(21 — Mais je n'ai fait que commencer cette étude des variations cardio-vascu- laires, importantes à coup sûr, et qui pourraient conduire à des applications thérapeutiques. En résumé, l'écorce en question contient un poison, non pas convulsi- vant, mais surtout cardiaque (appajtenant au groupe des poisons systo- liques''^). Sun LA COAGULATION DES LATEX DES ApOCYNACÉeS DU SÉnÉgAL ET DU SoUDAy OCCIDENTAL, PAR AUG. ChEVALIEH. Depuis quelques années, la famille des Apocynacées a été l'objet de recherches variées, et, à diverses reprises, des missions scientifiques sont allées en Afrique, spécialement pour étudier la valeur de ses nombreux représentants en lant que plantes à caoutchouc. On sait dt^à que presque tous les sujets qui fournissent cette précieuse substance, sur le continent africain , appartiennent au genre Landolphia ; mais quand on recherche , dans les nombreuses notices publiées, le nom des espèces auxquelles ils appar- tiennent, on se heurte aux plus grandes incertitudes. Le plus souvent, les voyageurs se sont bornés à recueillir le nom indigène; or on sait que rien n'est plus variable, d'une peuplade à lautre, que la dénomination attiibuée à une plante. Le nom de Talli , par exemple, est employé par les Wolols pour désigner un arbre qui fournit l'un des poisons les plus actifs qui existent en Afrique, V Er y throphhv uni gui accuse G. Don; le même nom de 7'rt//? est usité par les Foulbés et les Touconleurs p)ur désigner l'arbuste appelé Kinkélibah par M. Fleckel et qui n'est autre que le Combrctum allum Perr. Ce dernier, non seulement n'est pas dangereux , mais il constituerait au con- traire un excellent spécifique contre les fièvres bdieuses. D'autres fois, les explorateurs rapportent bien des matériaux d'herbier ou des renseignements précis sur les lianes, permettant de les déterminer, mais ils sont en désaccord sur la valeur de la fr gommer: fournie parla plante. Cela tient souvent à ce qu'ils ont donné trop de crédit aux dires des indigènes, dires qu'ils n'ont ordinairement pas vérifiés. Aussi la plupart des renseignements que l'on possède sur les Lianes à caoutchouc sont-ils généralement très vagues, quoique très nombreux. Certaines espèces, comme Landolphia florida ?m\Û\^'\ L. senegalensis (') Dans son IIm-g {Die Pfeilgifte, Berlin, 189/1), L. Lewin ne fait pas mention do ce poison dos Wabemba. (^) H. Lecomte est le seul auteur qui, à notre connaissance, ait signalé celle espèce comme ne donnant pas de caoutcliouc, maisnne résine qui sert à le frauder. — A2-2 — Kotschy et Peyrilsch, regardées souvent comme doûiiant un bon caout- cliouc, fournissent, en réalité, un produit sans valeur. Pour éviter ces causes d'erreurs, au cours de notre mission au Sénégal et au Soudan, nous avons toujours lait récolter sous nos yeux le latex à expérimenter. Le pays que nous avons parcouru est bien moins riclie en Apocynacées que la région des grandes forêts équatoriales, aussi nos recherches n'ont porté que sur un nombi-e très restreint d'espèces. Suivant la façon dont leurs latex se comportaient avec les réactifs, nous avons groupé ces plantes en quatre divisions, qui , comme on le verra, n'ont aucun rapport avec les affinités botaniques. Groupe I. — Ancvlorotrys am.ena Hua '''. — Lorsqu'on incise l'écorce de la Liane, les gouttelettes de latex qui viennent perler se coagulent imnK-- diatement à l'air, par évaporation, sous forme d'une résine blanche pu Icé- rulenie. Le latex recueilli entre les doigts donne également aussitôt une fine poussière blanche. La quantité de latex fournie par la Liane est trop faible pour que nous ayons pu en recueillir suffisamment pour l'expéri- menter. \] Ancijloholrijs amœna est répandu sur les plateaux laléi'itiques de grès ferrugineux, dans le massif du Fouta-Djalon , sur les hauteurs de l'Oulada et du Sankaran dans le bassin du Haut-Niger, enfin sur les hauteurs d'où descendent la Gomoé, la Bagoé, le Bani et la Volta, plus à l'Est. Groupe II. — Landolpiua senegalensis(A. DC.) Kotschy et Peyritsch. — Cette Liane, appelée Saba ou Sngrnia par les Bambaras, Made ou Mada par les Wolofs, est probablement l'Apocynacée la plus répandue dans la Sénégambie et le Soudan occidental. L'écorce incisée laisse couler un latex abondant. Les gouttelettes recueillies entre les doigts donnent une substance d'un blanc cendré, à' ahor A foiiement poisseuse. Traité par les acides, le latex donne bientôt un léger voile de fines pelli- cules blanches solides, qui, recuedhes avec un filti'e, paraissent analogues au produit fourni par le latex du groupe I. Il ne se produit aucune autre coagulation: le latex conserve, l'écume enlevée, le même aspect. Par les alcalis, par les solutions salines, par l'alcool, on n'obtient aucun résultat. Pour obtenir précipitation de la résine , il faut employer la chaleur. Le latex commence à se coaguler après que l'r'hullition a commencé. La coa- gulation est terminée lorsqu'un tiers du sérum a été évaporé. Le rendement (') Hua, Sur une des sources du caoutchouc du Soudan français. (Bulletin du Muséutii, 1899, "" ^' P* 17^-) L'auteur signale le Laiidolphia lleudelotii comme donnant du jjon caoutchouc, d'après les renseignemeuts et les matériaux rapportés par M. Paroisse. — Zi23 — en produit solide séché est de i5 à 20 p. 100. La substance obtenue est d'abord blanche, très élastique, non poisseuse; mais à mesure qu'elle se dessèche, elle perd son e'iasticité. Vingt-quatre heures après sa coagulation, elle est devenue dure et cassante comme de la résine, d'un blanc cendré, facilement rayable à l'ongle. Si on la chauffe dans l'eau , elle se ramollit de nouveau et devient plas- tique vers 70 degrés. C'est la seule qualité qu'elle possède de la gutta-per- cha, dont elle n'a point les autres propriétés physiques. M. Henri Hamet a montré qu'on pouvait employer ce produit soit pour la fobrication de l'ébonite, soit comme agglomérant associé à une petite quantité de caoutchouc de Landolphia Heudelolii pour la fabrication des objets qui ne demandent pas une matière de première qualité. Si l'industrie arrivait à l'uliliser en grand, ce serait une très importante source de richesse pour les colonies françaises de l'Afrique occidentale. Le Landolphia JJorida Bentli., appelé Bili par les Barabaras, nous a donné avec son latex, coagulé par la chaleur, un produit analogue. Cette Liane, cantonnée le long des cours d'eau, au Sud du Soudan, y est peu fréquente et ne remonte pas au Nord de la latitude 12° 1/2 N. VAlstonia scholaris (L.) R. Br. est un grand arbre que nous n'avons rencontré que dans la Basse-Casamance. L'écorce de son tronc contient beaucoup de latex, qui, traité par la chaleur, s'est comporté de la même façon que les précédents. Le rendement du latex en coagulum séché a été de 20 à 95 p. 100. Traité par les acides, le latex donne aussi un léger nuage de pellicules blanches. Les latex fournis par le Carpodinus dulcis G, Don , le Baissea multijlora A. DC. , YAlafa landolphroidcs (A. DC.) Benth. et Hook. , appartiennent vraisemblablement à la même catégorie, si l'on en juge par la façon dont ils se comportent sur les doigts. Toutefois le latex qu'ils contiennent existe en si faible quantité , qu'il n'a pas été possible d'en recueillir assez pour le traiter par les acides ou par la chaleur. Groupe III. — Carpodinus hirsita Hua ^'\ — Cette espèce, appelée Kaha foro parles Mandiiigues, décrite récemment par M. Hua sur des échantillons que nous avons rapportés de la Basse-Casamance, a été ti'ouvée en outre dans plusieurs localités de la Guinée française. De toutes les Lianes que nous avons examinées, c'est la plus riche en latex. Une Liane vierge, de taille moyenne, convenablement saignée, peut donner en février, époque à laquelle nous opérions, environ un litre de latex. Le rendement du latex en coagulum a été de 3o à ^o p. 100. Ce coagulum est très C' Hua, Documents nouveaux concernant les Landolphiées iitiies de l'Afrique occidentale française. {Bulletin du Muséum, 1900, n" 6, p. 809.) remarquable par sa consistance tout à fait dit^rento des substances pro- duites par les autres Lianes que nous connaissons. Au dire des indigènes de Casamance, le latex ne se coagulerait pas par l'eau salée, et ce serait la laison pour laquelle ils ne IVxploilent pas. En revanche, les acides (chlorhydriquc, suli'urique, azotique, vinaigre, jus de citron) précipitent inimëdiatenienl le plasma. L'acide clilorliydrique, en particulier, donne d'excellents résultats. Les alcalis retardent la coagulation. Chauffé, le latex se piend également en masse, avant que le point d'ébul- lition soit atteint. Le même jihéuomène se produit lorsqu'il est abandonné à l'air pendant quelques jours. En coagidant par l'alcool , on obtient un produit blanc-rougeàtre , gélatineux et peu élastique, La substance obtenue par les acides ou par la chaleur est blanche ou légèrement rosée; elle est très plastique et s'étire en longs rubans qui se soudent sans pouvoir s'enrouler comme ceux du Landolphia Heudelotii, ou en très minces feuilles d'un blanc-diaphane. Exposée à l'air, en quelques instants la surface de la masse coagulée devient très gluante et adhère for- tement aux doigts; mais, pétrie entre les mains, elle reprend aussitôt sa plasticité, et ces propriétés curieuses se conservent indéfiniment. Une niasse de cette substance exposée à l'air depuis huit mois s'est seulement résinifiée sur une épaisseur d'un demi-millimètre environ. D'autres échantillons con- servés dans le formol ne se sont pas altérés. ^I. Henri Hamet a pu vulca- niser ceux que nous lui avons soumis et fabriquer, avec, des pièces qui. sans avoir les qualités du caoutchouc de Landolphia Ileudelotii , ont une réelle valeur marchande. Nous laissons aux chimistes le soin de déterminer cette substance, mais il nous a paru intéressant d'appeler dès maintenant l'attention sur elle pour l'intérêt industriel qu'elle peut avoir. Ajoutons qu'elle n'est encore l'objet d'aucune exploitation. Groupe IV. — Landolphia Heudelotu A. DC. — C'est cette espèce, nommée ToZ/par les Wolofs, Goïne par les Bambaras, découverte en 1760 par Adanson dans la presqu'île du Cap- Vert ''\ qui fournit actuellement la presque totalité du caoutchouc exporté depuis l'embouchure du Sénégal jusqu'à l'embouchure du Niger (environ 2 millions de kilogranunes par an, d'une valeur en Europe de 12 à i5 millions de francs). Le Ficus Vogelii Miq. n'en fournit qu'une très petite quantité: en 1899, sur les ^77,806 kilogrammes exportés par le Sénégal (de provenance du Soudan et de la Casamance), le caoutchouc de Ficus n'entre que pom- 20,000 kilogrammes au maximum; il est d'ailleurs facile à reconnaître à son peu d'élasticité, qui ne permet point de le façonner en rubans {livists) enroulés ensuite en boules, et surtout à sa couleur rouge-groseille. Une autre Liane, le Landolphia oœariensis Pal.-Beauv., qui existe sur la '" Adanson, Histoire naturelle du Sénégal, Paris, 1767. — /i25 — côte d'Afrique depuis la Guinée française jusqu'à l'Angola, donnerait aussi un bon caoutchouc, mais on ne sait si elle est véritablement exploitée et en quelle pioportion. Elle manque totalement dans les régions que nous avons parcourues, et des renseignements publiés par Sadebeck''^ l'ont croire que, même à la Côte d'Ivoire et au Togoland, le caoutchouc est fourni par le Landolphia Heudelotii A. DC. Enfin Calotropis procera Ait., indiqué, par divers auteurs, comme fournissant une partie du caoutchouc du Sénégal, n'en a jamais produit. Etant donné cette unité de source du caoutchouc dans l'Afrique occiden- tale française, on peut se demander à quoi tient la grande variété des pro- duitL-! conmierciaux exportés par les comptoirs de la côte : alors que le Haut-Niger fournit des sortes qui sont cotées sur les marchés d'Anvers et de Liverpool jusqu'à 8 francs le kilogramme et peuvent soutenir la compa- raison avec les meilleures qualités de Para et du Congo , les Rivières du Sud exportent des variétt's dont les plus inférieures atteignent à peine le prix de -2 francs le kilogramme. Celle mulliplicilé de variétés tient uni- quement aux procédés de coagulalioii employés et à la conservation plus ou moins bonne du produit qui en résulte. De tous les latex que nous avons étudiés, c'est celui de cette Liane qui est le plus facile à coaguler. Le caoutchouc se forme si rapidement, que, si l'on saigne un tronc exposé au soleil, ce qui est le cas général, au milieu du jour, dans la brousse du Soudan, il ne sort pas une goutte de latex : la gomme formée aux lèvres de la blessure constitue un bouchon qui arrête l'écoulement. Aussi l'heure la plus propice pour cette opéi-alion est-elle le grand matin, avant le lever du soleil, lorsque la plante est en pleine tur- g-oscence, surtout de décembre à mars, [)ériode des grandes rosées, les végétaux de ces l'égions absorbant certainement l'eau par les feudies. Le rendement en latex est faible. Nous estimons qu'une Liane adulte, par conséquent âgée de ao à 5o ans<-^, soumise à une traite régulière deux fois l'an, ne peut donner |)lus de i5o grammes de latex par an, ce (]ui représente à peine 5o grammes de caoutchouc. Les colosses, comme celui que nous avons signalé à Folo (territoire de la Volta) et qui mesurait 1 m. 3o de circonférence à 1 mètre au-dessus du sol, peuvent donner plus d'un kilogramme de caoutchouc, mais ils sont très rares et probable- ment plusieurs fois centenaires. Nous avons remarqué que certains individus, à égalité de croissance, ''' R. Sadebeck, Die Kiilturgewachse der deutschen Kolonien und ihre Eizengnisse ('S99)' P- 27J. Lo Landidphin Trnuiiii Sedeb. //( Dowèvro, assimilé aujourd'hui au Landolphia Heudelotii, par le créuteur de l'espèce lui-même, a élé indiqué à Pelil-Popo. (-' A. Chevalier, Nos connaissances nctucUes sur la flore économique in Une mission an SénégnJ (Cliallamel, 1900), p. 218. — /i26 — donnaient plus de lalex que d'aulres. C'est une indication pour ceux qui voudraient sélectionner les plantes en vue de la culture. La densité du latex de Lnndolphia Heudclotii est de 0.98 à 0.99, et celle du caoutchouc 0.92 à 0.98, d'après Henri Hamet''^ Le rendement du latex en caoutchouc est variahle suivant la saison : il est un peu élevé en saison sèche, mais il oscille toujours entre 28 et 33 p. 100 (pesées faites le lendemain de la coagulation, alors que toute l'eau d'interposition n'est pas encore complètement évaporée). Aussitôt après sa coagulation, quelle que soit la méthode employée, il est hlanc, mou, très élastique, jamais gluant; il se soude facilement à lui-même, propriété qu'il perd au bout de quelcpies heures. Les procédés de coagulation du lalex de cette Liane sont excessivement nombreux; voici les principaux : 1° Les indigènes de l'Afi'ique occidentale, habitués depuis longtemps à fabriquer le caoutchouc pour en garnir les extrémités de leurs baguettes h tamtam, n'ont probablement connu d'abord d'autres procédés de coagu- lation que ceux-ci, encore en usage chez plusieurs peuplades primitives : tantôt ou reçoit le latex sur les parties du corps en sueur, tantôt on le re- çoit dans des tessons de calebasses et on y verse , pour le coaguler, soit des urines, soit des lessives de cendres. Dans l'un et l'autre cas, ce sont évi- demment les sels dissous qui agissent. Ces procédés primitifs tendent à disparaître ; 2° Abandonné quelques jours à l'air, le plasma se précipite peu à peu et finalement se dépose tout entier; mais il se forme dans la masse de nom- breuses inclusions de sérum contenant des matières azotées et point de dé- part de fermentations ultérieures. C'est par ce |)rocédé défectueux que sont obtenus les lumps ou blocs de Cape-CoasI ; 3° La chaleur coagule rapidement le latex chaude, même avant l'ébul- iition, si l'on a soin de le remuer en même temps; mais, dans ce cas encore, il se produit de nombreuses inclusions de sérum. M. H. Hamet a imaginé, pour éviter cet inconvénient, un appareil qui permettrait de traiter le latex par la vapeur d'eau sous pression à 100 ou i3o degrés centigrades, tem- pérature à laquelle le caoutchouc n'est pas altéré; li° Le même ingénieur, en employant un appareil à force centrifuge (écremeuse du type Alexandra) exécutant 6,000 à 8,000 tours à la minute, a obtenu un très beau caoutchouc. Malgré leurs dispositifs très ingénieux, ces deux appareils ont l'inconvénient do n'être pas à la portée des Noirs; 5° L'enfumage , si généralement ajipliqué au Brésil pour la fabrication du caoutchouc d'i/et'Crt, n'a pas donné de résultats satisfaisants pour le Landolphia Ueudelotii, malgré les précautions prises par H. Hamet. On sait ^'' Henri Hamet, Le Soudan et la Guinée {Mémoires de la Société des ingé- nieurs civils Je France, Bulletin de Mars 1900). — /j27 ~ qu'il fanl que celte opération soit faite par des fumées épaisses , riches en éléments créosotes. On pourrait essayer l'enfumage par la combustion des rameaux verts de YEuphorbia hahamifcra Ait. ou Salane des Wolofs; il n'existe pas, il est vrai, dans les pays à Lianes, mais il serait facile de l'v cullivei- ; 6° De nombreux procédés chimiqui^sont été préconisés pai- divers Euro- péens. D'une façon g(Miérale, tous les acides et la plupart des solutions salines coagulent. L'alcool précipite aussi le caoutchouc, mais lui enlève une partie de son élasticité. L'acide chlorhydrique très étendu e>t de tous les réactifs celui qui nous a donné les meilleurs résultats. H. Hainet a ob- tenu de très beaux échantillons par l'emploi de cet acide, avec des latex qu'il recommande d'aseptiser préalablement par du formol à — ou nar ^ 5oo ^ du gaïacol ou du salol. L'emploi du fluorure de sodium , qui se comporte à la fois comme aseptisant et comme coagulant, lui a donné aussi d'excel- lent caoutchouc. Toutes les plaques que nous avons obtenues en coagulant du latex préa- lablement stérilisé au formol, par des acides dilués, et que nous avons la- vées aussitôt à grande eau pour enlever l'excès d'acide, sont demeurées inaltéi-ées depuis j)lus d'une année que nous les conservons. Ces procédés de fabrication du caoutchouc ne sont malheureusement point à la portée des Noirs et ne le seront probablement jamais : il leur faut un moyen plus simple; 7° Ce moyen , ils l'ont trouvé dans la solution de sel marin ou même dans l'emploi de leau de mer. Le bon marché du sel, le long de la côte, a permis à cette méthode de se répandre sur tout le littoral , depuis la Casa- mance jusqu'au Bas-Niger. Le procédé le plus usité par les indigènes est le suivant : on fait une solution de sel dans un flacon en verre dont le bouchon est traversé par quelques pailles, formant pipette. A mesure qu'on saigne les Lianes, on asperge les blessures d'eau salée, comme avec un goupillon. Le caoutchouc se forme immédiatement sur l'arbre et on n'a qu'à l'enlever à la main. De cette façon, rien n'est perdu, tandis qu'en recueillant le latex directement, une partie demeure sur la plaie, les dernières gouttes n'arrivant pas à tomber. Cet avantage ne compense pas, selon nous, les défectuosités de la coa- gulation au sel marin, dont l'extension nous paraît être l'une des causes de la diuiinution de la valeur marchande du caoutchouc de la Guinée fi-an- çaise. Le produit du Landolphia Heudehtn précipité par le sel marin s'altère, en effet, très raj)idement, quelque précaution qu'on prenne pour le con- server. Une grande partie des échantillons tigurant à l'Exposition Univer- selle et fabriqués en Casamance j)ar ce procédé sont devenus poisseux. — '(28 — surtout au moment des griindes chaleurs. Seul, le caoutchouc en galettes minces, copieusement lavées à l'eau douce au moment de la fahricalion, ne s'est pas transformé. L'indigène, au lieu de prendre ces précautions, en détachant le coagu- lum déposé sur les incisions, enlève aussi les bavures d'écorce restées sur la plaie. Leur poids s'ajoute à celui de la rrgommeTi contenant encore des inclusions de sérum. La récolte terminée et les boules fabriquées, il se préoccupe d'en accroître le poids en mettant tremper le tout dans des eaux souvent croujiissantes, avant de l'apporter au comjîtoir. Le traitant euro- péen Ini-mêmo, au lieu de cher'^her à atténuer ces défauts, les exagère le plus souvent : les boules de caoutchouc, coupées en deux, sont mises à macéj'er plusieurs jours dans des baquets contenant de l'eau saumâtre de l'embou- chure des rivières. C'est après s'être imprégnées de toutes ces impuretés qu'elles sont expédiées en Europe, où elles ne tardent pas à s'altérer. Il faut altri])uer à ces ditférenfes causes la mauvaise tpjalité de plus en plus accentuée des caoutchoucs de la Casamance et de la Guinée française, mauvaise qualité qui peut détermine-, d'un jour à l'autre, une crise com- merciale, dans un pays où le caoutchouc forme les quatre cinquièmes de la valeur totale des exportations. Déjà le stock de caoutchouc invendu à Liver- pool est considérable ; 8° L'emploi des coagulants végi'taux nous parait être le seul moyen facile qui soit à la poi'tée des Noirs pour obtenir des qualités tout à fait supérieures. Aussi avons-nous fait tous nos eflbrts pour le répandre au cours des missions qui nous avaient été confiées par le général de Tienli ■ nian et le gouvernement général de l'Afrique occidentale. Les coagulants GKn. Don à la ménagerie du Jardin des Plantes d'une Antilope (Cepha- loplus dorsalis), rapportée de Grand-Bassam par M. Daudy 91 — Fait remettre par M. Guillaume Grandidier une note sur la convention conclue entre les Puissances européennes pour la conservation des animaux utiles vivant à l'état sauvage dans l'Ethiopie centrale 910 BLAPiCHAiîD. (Mort de M. Emile.). . . ; &'i Blondet et Pauwit. Don d'un Cercopithèque nocturne ( Cercopithecus nicli- taUS ) 2 12 BoHNHOFF. Envoi d'Arthropodes de Mandchourie 92 BouLART (R.). Note sur les canaux biliaires de l'Emeu (Dromeeus Novœ-IIol- landiœ) '119 Boule (Marcellin) est nommé professeur intérimaire de la chaire de Paléon- tologie pendant la période du 1"'" mars au 3i août 1900 62 — Note sur quelques fossiles de Madagascar parvenus récemment au La- boratoire de Paléontologie aoi BoiRCKT {V.) [En collaboration avec M. E. Gley.]. Présence de l'iode dans le sang 3oo Bouvier (E. L.). Discours prononcé sur la tombe de M. Emile Blanchard, 58 — Sur la présence du genre Catapagiirotdes dans les eaux sublittorales des côtes de France et d'Algérie par M. E. L. Bouvier 368 Brandox. Don d'un Mangouste {Herpestes major) et d'un Percnoptère {Neopliron pileotns) à la ^lénagerie 912 Brolemann. Don d'une collection déterminée de Glomérides et de Polydes- mides 92 BncHET (Gaston) et Pettit (Aug.). Sur le thymus du Marsouin 87^1 Bureau (E. D.). Aperçu des collections entrées en 1899 et au mois de jan- vier 1900 dans les galeries de Botanique 3 — Discours prononcé sur la tombe de J\L A. R. Franchet 09 — Nommé officier de l'Instruction publique 826 Buyss3N (Robert du) nommé percepteur titulaire de la chaire de Zoologie (Insectes et Crustacés) au Muséum d'histoire naturelle 1 — Une espèce nouvelle d'Hyménoptère appartenant à la famille des Tenthrédinides, par M. Robert du Buysson 21 — Don de sa riche collection d'Hyménoptères 98 Camus (L. ) et Gley. Action du liquide prostatique du Myopotame sur le produit de sécrétion des vésicules séminales 891 Capus. Envoi d'échantillons de produits du Tonkin 266 Chevalier (Aug.). Relation de sa mission scientifique (1898-1900) à tra- vers l'Afrique occidentale française 2 1 i — Son exploration au Soudan français 268 — Son exploration de la Sénégambie 3o2 — Titulaire d'une bourse pour la préparation des voyages 826 — Présentation d'un ouvrage 33 1 CocTEvu (Albert). Don du portrait de Théodore Cocteau ^66 — IxM — CoNVEBS. Nommé officier d'Académie %?Xi H. GonTiÈRE. Sur quelques Macroures des eaux douce<5 de Madagascar. ... f 3 — Note préliminaire sur quelques Crustacés décapodes recueillis par l'ex- pédilion antarctique belge 208 — Note sur une collection d'Alpliéidès provenant du détroit de Torrès. . . hi \ Daudy. a rapportée une Antilope (Cpplialophus dorsnlis) de Grand-Bassaui. f)t Dantan. Nonnné boursier du Muséum oii>j DarragOiN. Nommé préparateur de la cliaire de Minéralogie au Muséum.. . 26Ô Davjd (M. i'abbé). Don de (îlirysidides de Madagascar 9a — (Mort de M. l'abbé Armand) .330 Decorce. Don d'Artbi'opodes malgacbes 92 Delafosse. Note sur les familles Krou, Mandé et Agni-Acbanli (Afrique occidentale) 826 Delisle. (D'' Fernand). Présentation de deux crânes de Touaregs qO Demcker. Présentation d'un ouvrage 2G8 Desplancbes (M°" Marie). Don à la Ménagerie d'un Cynocépliale doguera d'Abyssinie 91 DiGLET. Lettre do M. Léon ()3 — En\oi d'Arlropodos et de nids de Guêpes de Guadalajara 9a — ■ Envoi de spécimens d'iiistoire naturelle recueillis dans l'Etat de .la- iisco 1 fVi Directeur (Le). Déposn sur le bureau, au nom de M. le D' Victor Fatio, de (ienève, le deuxième volume de la Faune des Veiiébrés de lu Suisse ( Oiseaux) qui viont de paraître 7 — Félicite MM. Gaudry et Pliisalix '102 DoLLOT (Aug.). Ingénimir, est nonnné correspondant du Muséiun !-'9 Dop. Nommé boursier du Muséinn 32(5 Drake DEL Castillo (E.). Notc sur rintisy de Madagascnr •2b'] Dybowski (J.). Le Kô-sam ou Brucea Sumatrana Ho — Note sur im Bananier du Congo français 1 35 IIbriington (M"*) DE LA Croix. ObservatioDS sur le Termes carbonarius Ha- viland 22 Etie>>et (M""). Don d'un Cercocèbe du Congo français 91 Fatio (D'' Victor). Don d'un ouvrage à la Bibliotlièque 7 Fauvel (A.). Textes inédits concernant les Tortues de terre gigantesques de l'île Juan de Nove (L Farquhar) [océan Lidien] 170 FiLHOL (H.). Discours prononcé sur la tombe de M. Emile Blanchard. ... 55 — Discours prononcé sur la tombe de M. A. Milne Edwards i5i Fleltiaux (Ed.). Liste des Ciciudelidœ , Elateridœ et Euciemidœ recueillis dans le Japon central par M. le D' J. Harmand, de 1896 à 1897, par Ed. Fleutiaux 356 Franchet. (Mort de M. Adrien-Bené) 59 Gamble (F. W.) et Keeble (J. W.). Physiologie de la coloration chez Hyp- polyte varions 1 85 — /iâ2 — Gaubert (Commandant). Envoi de Manainbro (extrême sud de Mada- gascar) de spécimens d'histoire naturelle io3 Gaudrv (A.). Professeur de Paléontologie au Muséum, nommé Assesseur du Directeur dudit établissement i — Discours prononcé sur la tombe de M. Emile Blanchard 54 ■ — Annonce la perle cruelle que le j\Iuséum vient de iaire dans la personne de son Directeur, M. A. Milne Edwards i46 — Discours prononcé sur la tombe de M. A. Milne Edwards 1 55 — Promu au grade de commandeur de ia Légion d'honneur ioi — Réponse aux félicitations de M. le Directeur 4o3 Geay. Envoi de Mammifères dans l'alcool 2 1 *2 Geffroy Canada. Don au Muséum de deux Aigrettes des Antilles {Ardea candidissima) vivantes 9^ Giraud. (J.) Comparaison des dépôts de l'Oligocène inférieur dans le sud de ia Limagne et l'ile de Wight 2o4 Gleï (E.). Présentation d'ouvrages 6, 33o — Note préliminaire sur l'action physiologique du poison des Wabemba. . A20 — [En collaboration avec J. Bourcet.] Présence de l'iode dans le sang.. . 3oo Gley et Camls (L.). Action du iiciuide prostatique des glandes séminales du Myopotamus sur le produit de sécrétion des vésicules séminales 891 GoA. Nommé boursier du Muséum 32t) G0DEFR0Y Lebeif. Don d'un Kinkajou à la Ménagerie 212 Grandidier (Guillaume) présente de ia part de M. Binger une note sur la convention faite entre les Puissances européennes pour la conservation des animaux utiles vivants à l'état sauvage dan^ l'Afrique centrale. . . 210 — Note sur des animaux disparus provenant d'Ambolisatra , sur la côte sud-est de Madagascar 9iu — Description de YArchœoleniur robiistas, nouvelle espèce de Lémurien sub-fossile de Madagascar 3a3 Gravier (Ch.). Noie sur une collection d'animaux recueillis au laboratoire maritime de Saint-Vaast-la-Houguo, en août 1899 287 — Sur une nouvelle espèce du genre Procerastea Langerhans (P. Perriert) de Saint-Vaa8l-la-Hougue 288 — Sur une collection d'animaux recueillis aux iles Chausey, en août 1899. 298 — Note sur une collection de Mollusques d'Australie parvenue récemment au laboratoire de Malacologie 29a — Nommé ofBcier d'Académie. . ''20 — Sur un type nouveau de Syllidien {Fauvelia martinensis) 871 — Sur le commensalisme de YEunice Harassii Audouin et Milne Edwards et de YOstrea edulis L '• 1 5 — Note sur une collection d'animaux recueillis au laboratoire mari- time de Saint- Vaast-la-Hougue en 1900 ^17 — Note sur une collection de Mollusques d'eau douce du Japon parvenue récemment au laboratoire de Malacologie 4i 8 Grl'vel (A.). Sur une espèce nouvelle du genre Scalpellum provenant de la collection du Muséum d'histoire naturelle de Paris 188 — Sur quelques espèces nouvelles du genre Scalpellum provenant de la campagne du Talisman ' ^° — kkz — Gruvel (A.) Sur quelques nouvelles espèces appartenant au genre Diche- laspis Darwin , ^q — Sur une espèce nouvelle du genre Lepas 2 ^i i — Sur les espèces nouvelles appartenant au genre Verrncn provenant de la campagne du Tulisman 3/, 2 Guy de la Brosse (La famille de), par M. E.-T. Hainy 1 3 Hamy (E.-T.) La famille de Guy de la Brosse i3 — Variélés anatomiques de la podencéphalie 2 5 — Contribution à l'anatomie des Triocépliales gn — Observations à propos de la communication de M. le capitaine Moreau sur des hache-^ polies de la Haule-Falémé q5 — De rbénii-propncéphalie j i,Q — Le jardin de Bené Morin , 2q — De l'ostéogénie du frontal chez l'Homme, à propos d une double anomalie d'ossification de cet os, observée chez un monstre notencéphale lali — Nouvelles observations sur l'os de Berlin a/, 5 — Contribution à l'anthropologie de la Haute-Albanie 269 — La grotte néolithique de Géménos (Bouches-du-Rliône). . Zioo Harlé (Edouard). Bochers creusés par des Colimaçons à Salies-du-Sarlat (Haute-Garomie) j /, j Heyden (D' von). Don d'une collection déterminée de Coléoptères paiéarc- tiques y2 Hua (Henri). Documents nouveaux concernant les Landolphiées utiles de l'Afrique occidentale française 3oq Hutinel. Discours prononcés sur la tombe de M. A. Mibe Edwards i58 JoANNis (M. l'abbé J. de). Note sur une Phycide vivant en parasite dans un nid de Chenilles provenant de Mayomba (Congo) 280 JoLY (D' ), Lettre écrite de Majunga 3 — Envoi fait au laboratoire d'Entomologie du Muséum, par M. le D' Jolv, d'Arthropodes des environs de Majunga 02 JcNGFLEiscH. (Lettre de M.) /,q Keeble (J.-W.) et Gamble (F.-W.). Physiologie de la coloration chez Hip- polyte varians j gc Labbé (Paul). Belation de sa mission à l'île Sakhaline 9i3 Lacroix (A.). Sur deux pseudomorphoses minérales 2o5 — Sur une nouvelle espèce minérale, la pseudocalcédonite , provenant du sol de Paris g„ — Présentation d'ouvrage 067 Langeron. Sur quelques Erables provenant des tufs néocènes de Sézanne ... .3 18 Lacgier. Admis à faire valoir ses droits à la retraite , . /io 1 Launoy (L.). Modification des échanges respiratoires consécutive à la piqûre d'un Hyménoj)tère , chez les larves de Cétoine dorée 383 Léontieff (Le Comte). Dépôt à la Ménagerie du Muséum d'un Guépard et d'un Caracal d'Abyssinie et d'un Cynocéphale doguéra provenant du même pays et domié par M"" Marie Desplanches gi — Ixlxh — Lesne (P.)- Sur une espèce nouvelle du Chrysomélide appartenant au genre Coryitodes , par M. P. Lesne 18 Lévy (M;iU!ice). Discours prononcé sur la tombe de M. A. Milne Edwards. i/iq Leygues. Discours prononcé sur la tombe de M. A. Milne Edwards li'y Maheu (J.). Florulc des avens des causses Méjean et de Sauveterre aBi AIaindhon (Maurice). Description d'une nouvelle espèce d'Insecte coléoplère [Calosoma Grandidievi) découverte dans le sud de Madagascar, par M. AH'red Grnndidier 1 G Marshall ( [U:v. T.-A.). Description de deux espèces nouvelles de Braco- nides 3 1 3 Martin ( Joanny). Espèce nouvelle d'Hémiptèrc de la famille de Pyrrhocoridœ. 20 Martin (René). Odonates nouveaux ou peu connus i o3 Maumus (J.). Sur les caïcums du Casonr austral 377 Maunoir. Discours prononcé sur la touibe de M. A. Milne Edwards i(h Meunier (Stanislas). Présentalion d'un ouvrage de sou père, iM. Victor Meunier 1 G/i Milne Edwards (A.). La Gutta-Percha à la Grande Coinore /18 — (Mort de M. A.) 1 /i.ô — Description de deux espèces de Rongeurs (Mu ridés) originaires de la Nouvelle-Guinée méridionale i65 Mocquard (F.). Diagnoses d'espèces nouvelles de Re])tiles de Madagascar. . 3i5 MoissAN. Discours prononcé sur la tombe de M. A. Milne Edwards 157 MoNTROND (Armand de). Lettre 16/1 , 1G6 MoREAu (J.-L.-M.), Capitaine d'infanterie de marine. Note sur des liacbes polies provenant de la Haute-Faléiné (Sénégal) gi MoniN ( Le Jardin de René), par M. E.-T. Hainy 1 3() Nathorst (A.-G.), de l'Académie des sciences de Stockholm, est nommé cor- respondant de Muséum 89 Neuville (H.). Note préliminaire sur rendolbolium des veines intestinales chez les Sélaciens 71 — Nommé officier d'Académie 3â6 Neveu-Lemaire. Description d'une nouvelle espèce de Linguatule 111 NicLoux (M.). Dosage comparatif de l'alcool dans le sang et dans le lait après injection dans l'estomac i95 — Remarques sur le dosage de l'alcool dans le sang et dans le lait 127 — Passage de l'alcool ingéré dans qi-elques liquides de l'organisme : lymphe , salive, bile, li(]uide pancréatique, urine, liquide céphalo-rachidien.. . 2/17 — Nommé officier d'Académie 826 — Présentation d'un ouvrage 33 1 Oberthlr (R.). Don d'Hémiptères, Orthoptères et ffyménoptères asia- tiques 92 Odstalet (E.). Discours prononcé sur la tombe de M. A. Milne Edwards. . iti3 — Note sur VOEstrelata Feœ, Procellarien des iles du Cap- Vert 167 — Note sur une particularité de conformation de la patte chez les Man- chots 218 — h!ih — OosTALET (E.). Catalogue des Oiseaux rapportés par la mission de Bon- fhamps 222 — INoinmé professeur de zoologie (Mammifères et Oiseaux) au Muséum. . 335 Passv (Louis). Discours prononré sur la tombe de M. A. Milne Edwards . . lOo Pauwitt et Blondet. Don d'un Cercopithèque nocturne (Cercopilhecns nicti- ««««) 3 12 Pellegrin (D' Jacques). Poissons nouveaux du Congo français. , . g8. i 77, 3/18 — Radiographie appliquée à la détermination de momies de Poissons. ... 175 — Gichlidés nouveaux do l'Afrique équaloriale 275 — Poisson nouveau du lac Baikal 35i Perrier (Jean-Oclave-Edmond). Nommé Directeur du Muséum 266 — Prononce l'éloge do MM. Henri et Alphonse Milne Edwaids ;;()5 Perrier (Rémy). Diagnoses des espèces nouvelles d'Hololhuries draguées par le Travailleur et le Talisman (3* et dernière note) 1 iG Pettit (Auguste). Tumeurs chez des animaux ayant vécu à la nicnagerie du Muséum 3j Peitjt (Auguste) et Bcchet (Gaston). Sur le thymus du Marsouin 37Z1 Philippe. Nommé préparateur de la chaire de Physique végolale /joi Phisalix (C). Propriétés physiologiques du venin du CœhpeUh iiimgnkus. Affinilés zooloifiques dos Opisllioglyphos, par M. C. Phisalix 33 — Cunirihulion à l'étude physiologique du Kô-snm 83 — Sur un nouveau Microbe pathogène : la Bacléridie myophage du Lnpin (Bacilliis myophagus Cuniculi) j 2 , — Présentation d'un ouvrage a5g — Un venin volatil : sécrétion cutanée du lulus lerreslris 38 — Nommé chevalier de la Légion d'honneur ioi Philalix (C.) et Béhal. La quinone, principe actif du \enin du lulus terres- «'■'« 388 Phisalix (M"' C). Sur les clasmatocytesde la peau de la Salamandre terrestre et de sa larve „2 — Rech; rches embryologiques, hislologiquos et physiologiques sur les glandes à venin de la Salamandre torreslro .iq/j I>ic (ALiuiice). Renseignements sur les Coléoptères Anthicidœ de la collec- tion L. Dut'our , y.> PiEDALLr. Titulairo d'une bourse pour la préparalion des \oyages 32O Poisson (J.). Sur une espèce nouvelle de Cnsttllon de Cosla-Rica iS- — Sur l'Aratacio du Brésil ^gj — Note sur le caoutchouc de la Nouvelle-Calédonie /i3, Poisson (Eugène). Don d'un Chimp.uizé à la Ménageiio 219 PoDJADE (G. A.). Description d'une nouvelle espèce de Lépidoptère de Perse. G8 PousARGUES (E. de). Noto sw VHylohates nnsutus (A. Milne Edwards) 273 — Nommé Assistant de la chaire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux). . . 325 — Note sur la présence de la Gazrlla isabrlla dans le Sud-Est algérien 3/i i Racovitza (Emile) Communication sur les résultats gén.'raux obtenus par la mission embarquée à bord de la Belgica (JlJ Rambaud. Nommé boursier de doctorat 32C, o 0 — kkù — Raï Lancaster. (Lettre de M. le Professeur) 20Q Remy. (Lettre de M.) , 1 r,/| Renault (B.). Sur ios marais tourbeux aux époques primaires hk — ■ Note sur les tourbes et les bouilles 202 — Plantes fossiles d'Advent-Bay (Spitzberg) 820 — Présentation d'ouvrages 98 , 2 1 3 , 33 1 Richard (J.). Présentation d'ouvrage n RocuEBRUNE ( D'' A.-T. de). De l'existence, à rembouchure de la Gironde, de VOstrea angulata Lamck à l'époque gallo-romaiue 1 13 Sauviinet. Note sur une Otarie de Californie née à la Ménagerie 3/io Seurat (L.-G.). Mœurs et métamorpboses d'une ïenlbrède appartenant à la faune tunisienne 183 — Sur quelques espèces du genre Elaps, de la collection du Muséum, par L.-G. Seurat aag — Sur l'appareil respiratoire de la larve de la C/iri/sî's s/in«g'/ia!'en.ns Smitb.. 286 — Sur la morpbologie de l'appareil respiratoire de la larve du Trijphim Vesparum 270 — Sur la morpbologie de l'appareil respiratoire des larves de Bembex. . . 36 1 — Note sur quelques Insectes qui attaquent les tubercules de la patate à la Guinée française Ziio — Présentation d'un mémoire 269 — Nomme stagiaire du Muséum 826 Simon (E. ). Don d'une collection déterminée des Lycidés du Venezuela. ... ga Spire (D'). Note sur la géologie du Congo français entre la Sanglia et l'Atlantique (mission Fourneau) 3c)2 Spurr. Sur des zéoliles de l'Uruguay et du Chili 5o Talbot. (Lettre du D') 868 Tardy. Nommé boursier du doctoral 826 TouRNOLËn. Sur le Neomijfodon et VUi/wiché des Indiens Tehuelches 3^3 Treille (Capilaine). Don de Lépidoptères de l'Annam 92 — Au sujVît d'un Moineau 227 Vaillant (Léon). Carapaces de Testudo tnicrophyes appartenant an Musée du Havre 228 — Présentation du premier fascicule du tome II des Nouvelles Archives du Muséum , 265 Vax T1EG11EM (Pb.) Sur les nodules nourriciers du placenle des Utriculaires. 89 — Sur les prétendues afTinités des Crucifères et des Papavéracées 76 — Sur les prélendues atrmités des Piombaginées et des Primulacées 181 — Sur la structure de l'ovule et de la graine et sur les affinités des Sali- cacées 107 Vergnes. Envoi d'ArIbropodes de Mayumba 92 — Lettre d.^ Mayumba 1 63 Verneuil (A.) et Arnaud (A.). Sur un nouveau procédé d'extraction du caout- cbouc contenu dans les écorces de d. verses plantes et, notamment, du Laudolphta 189 — îxM — Villeneuve (D''). Don de Diptères français déterminés q^ Viré (Armand). Sur trente exemplaires de Protées récemment rapporlés au Muséum j n/i — Recherciies dans les cavernes d'Autriche, en avril 1900 a33 — Contribution à l'étude des eaux et de la faune souterraine du Gard. Un Isopode nouveau, Cœcospbœronm Faucheri Dollfus et Viré a84 — Contiiiiution à l'étude des eaux souterraines des départements du Tarn, de l'Hérault et du Rhône /i33 — Nommé stagiaire du Muséum SîiO VoiLLOT. Don d'un squelette d'KIéphant d'Afrique 21a Waele (D' Henri de). Sur l'embryologie de l'œil des Poissons (note préli- minaire) SnS Weissentha^er. Don, à la Ménagerie, d'un Bdéogale à pieds noirs (Bdeoga- lus nigripes) rapporté de la Cote d'Ivoire par son fils qi WiLLAuME (M,). Lettre écrite de Nossi-Bé a — /i/iS — TABLE PAR ORDRE MÉTHODIOIjE. ;jo ACTES ET HISTOIRE DU MUSÉUM. , Pages. Mort di' M. Emile Blanchard, professeur honoraire au Muséum S '4 Discours prononcé sur la toml.e de .Al. Emile Blanchard par M. Filhol, memhre de rinslitut Discours prononcé sur la tomlie de M. Emile Blanchard, par M. E.-L. Bou- ^'•^'' ; :^8 Discours prononcé sur la tomhe de M. Emile Blanchard par M. A. Gaudry, assesseur du directeur du Muséum '\ 5/) Mort de M. Alphonse Milne Edwards, directeur du Muséum 1^5 Paroles prononcées par M. A. Gaudry en annonçant la perle cruelle que le Muséum vient de faire dans la personne de son directeur iA5 Discours prononcés sur la tond)e de M. A. Milne-Edwards : Discours de M. Leygues, Ministre de rinslrucfion puhlique et des heaux- .«'■t« 1^7 Discours de M. Maurice Lévy, président de TAcadémie des sciences liq Discours de M. Filhol, membre de l'Académie des sciences 1 5Î Discours de M. Albert Gaudry, mendire de l'Institut i55 Discours de M. Moissan, mend)re de Tlnstitut 1 5^ Discours de M. Hutinel, membre de l'Académie de médecine i58 Discours de M. Louis Passy, membre de l'Institut 160 Discours de M. Maunoir, au nom de la Société de Géo,(jraplii(> lO, Discours de M. E. Oustalet, assistant de la chaire de Zoologie iGj Eloge de MM. Henri et Alphonse Milne Edwards prononcé par M. Edmond l'c'Ticr .^(3- Nomiiiation de M. Pc rier ( .lean-Octave-Edmond) comme directeur du M;'^''"'" ^ aO.') Nominalion de M. Oustalet (Jean-Frédéric-Émile) comme professeur de Zoologie (Mammifères et Oiseaux) au Muséum 326 Nominalion de M. de Pousargues (Eugène) comme assistant de la chaire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux) au Muséum SaS Nomination de iM. Marcellin Boule comme professeur intérimaire de la chaire de Paléontologie pendant la période du T' mars au 'âi août .1900 gg Nomination de M. Darragon comme préparateur de la chaire de Minéra- logie au Musémn ggt^ Admission de M. Laugier, pn'parateur de la chaire do Physique apjiliquée, à faire valoir ses droits à la retraite ./,„i -- 4/49 — Nominalion de M. Pl.ilippe comme préparateur de la chaire de Physique végétale J ^ Mort de M. Adrien-René Franchet ^V Discours prononcé par M. le professeur BurVaû'sùrla tombe"de*M. a'.-R Fraiil ^ ciiet Mort de M. le docteur Henri Beaurepard a^ Mort de M. l'abhé A. David .9 Nomination de M. A.-G. Nathorst, dé l'AcàdémiVdes 'sciences* de s'tôcïl.olm' ^'^ comme correspondant du Muséum Nomination de M. Aug. Dollot, ingénieur Vommé correipondan'l du Mul '^ seum Nomination de MM. Seurat et' Viré'comm'e's'tâgiaire; "du 'Muséinn u'^ an^ ^^ née) '■ Nomination de MM. Dop et Daulan' co'mm'e'hou'r'sie'rs 'd'u Mu'séum'f','"" ànl ^'^ née) ^ Nominalion de M. Goa comme bo'u'rs'iér d'u' Muséum' (* a"-='a'nn'é'e ') lit Nomn^ation de MM. Billard, Ra„d)aud et Tardy comme boursiér's'dé 'd'o'cl lorat (2' année) Nominalion de MM. Chevalie'r'e't'piédallu'c'om'mé'bo'urs'iérVpo'u'r'i'a'pr'é'pa: ^'^ ration des voyages ^ ^ ^'dCineur' ^^* ^"'"■' ^"^^ "'" '^""^^ dé'c'o'mm'a^déûr' 'de' h 'légion ^'^ Nomination de M. Becquerel (Antoine-Henri') "a'u'gr'adè 'd'ofliciér' ■d'e''^ ^"' Légion d honneur Nominalion de M. G. Plnsdk écimmJdiJvdi;; 'dei^Ugi^n 'd'hémléur: ! ! fo! tirs:; 7l!:^^rT:':[ ""^^--^ ' ^™^°^ '-'^'-'-^ Réponse de M. Albert Gaudry aux félicitations de M. le Di'r'ect'e'ur tl Nomnialion de M. Edouard Bureau au grade d'oflicier de l'instruJti'o'n' u.'- hUqiie •' ''"' '"" ' '•i!>iruciion p.; omination de MM. Gravier," N;;;iii;; "Nid^ûi'jt' co,;;;r; ;;;n;i;è oflici;,; (1 Académie lémie . Nominalion du R. P. Ridiet comme ofiicier d'Acad'ém'ié f"'? Crémation, près la direction du Muséum, d'un lal.oratoir'e' dé'r'Ec'oie" 'de^ ' Hautes-Eludes destiné aux recherches de biologie appliquées aux colonies . /.o3 Conférences sur Madagascar organisées au Mu^émn' sous les auspices de 1 Union coloniale française Part prise pa.- le Muséum à l'Expo^ilio;; ûnivé^iilé'dé \'c^ôô.'.'. '.'.[ !'! Mission de M. Bastard dans le Sud-Ouest de Madagascar. . . . " " ,'1 Acquisition pour la ménagerie d'un Phacochère d'Afrique (P/i'^'c^V^:,.;; rfncanusYl de deux Pélicans d'Australie (Pekcanus conspLuatus). . . 02 Naissance a la ménagerie du Muséum d'un Lièvre de PalagLie (DolLus ' palagoiucn) Naissance à la ménagerie 7unê ]êûn: Oil^ie '{ot^rm ' cd^rnic:). '.'...W ul Don d un Chimpanzé à la ménagerie, par M. Eugène Poisson. . . . . , ' Don au Muséum par M. Baron, agent du Service postal maritime, dé deux Cercopithèques {Cercop^thecus Diana et C. Brauœ) et d'un Cerco- celje ( Lei-cocebus oollaris ). 91 Muséum. — vi. d-2 — àbO — Don d'un Cercopithèque nocturne (Cercopilhecus nictitans), par MM. Fau- wet et Blondet 212 Don au Muséum, par M"^ Eliennel, d'un Cercocèbe {Cercocebus ogilis) capturé dans ia région de Soudima (Congo français) 91 Don d'une jeune Tigiesse par ^I. Rézaure, consul général à Siam 212 Envoi d'une Genette de Madagascar (Vivemculn Schlegeli) vivante, par M. Bastard 91 Don d'un Kinkajou à la ménagerie, par M. Godefroy Lebeuf 212 Don à la ménagerie d'une ^langouste [Herpestis major) et d'un Percnoplère [Ncopltron pileatus)^ par M. Brandon 212 Don fait au Muséum, par M. Geoffroy Canada, de deux Aigrettes (Ardea candidissima) vivantes, des Antilies 92 Entrée au Muséum de diverses collections ayant figuré à l'Exposition uni- verselle u c '^3o Envoi de produits du Tonkin, par M. Capus 266 Envoi, par M. le commandant Gauhert, de Manambaro (extrême Sud de Madagascar), d'échantillons d'histoire naturelle 'loA Envoi fait par M. Geay, chargé d'une mission dans la Guyane, de Mammi- fères conservés dans l'alcool 212 Envoi, par M. Barboza de Bocage, de Chiroptères dans l'alcool 16A Envoi fait au Muséum, par M. Bohnhof, d'Arthropodes de Mandcliourie . . 92 Envoi fait au laboratoire tl'Entomologie du Muséum, par M. Vergnes, d'Ar- thropodes de Mayumba 9^ Don fait au Muséum, par M. le docteur Decorse, d'Arthropodes malgaches. 9a Envoi fait au laboratoire d'Entomologie du ^luséum, par M. le docteur Joly, d'Arthropodes des environs de Majunga 92 Envoi fait au laboratoire d'Entomologie du Muséum, par M. Bastard, d'Ar- thropodes du pays des Mahafaly 9^ Don fait au laboratoire d'Entomologie du Muséum, par M. Alluaud, d'Ar- ihi'opodes des Seychelles 9^ Envoi fait au laboratoire d'Entomologie du Muséum, par M. Diguet, d'Ar- thropodes et d'3 nids de Guêpes de Guadalajara 92 Don fait au laboratoire d'Entomologie du Muséum, par M. le docteur von Heyden, d'une collection déterminée de Coléoptères paléare tiques.. 93 Don fait au laboratoire d'Entomologie du Muséum, par M. E.Simon, d'une collection déterminée dc^ Lycidés du Venezuela 9 g Don fait au laboratoire d'Entomologie du iMuséuni, par M. R. Ubertbur, d'Hémiptères, Orthoptères et Hyménoptères asiatiques 9'3 Don fait au laboratoire d'Entomologie du Muséum, par M. l'abbé A. David, de Chrysidides de Madagascar 9^ Don fait au laboratoire d'Entomologie du Muséum, par M. Robert du Buys- son, de sa riche collection d'Hyménoptères 9"^ Don fait au laboratoire d'Entomologie du Muséum „par M. le docteur Ville- neuve, de Diptères français déterminés 9^ Don fait au laboratoire d'Entomologie du iMuséum , |)ar M. le capitaine Treille, de Lépidoptères de l'Annam 9^ Don fait au laboratoire d'Entomologie du Muséum , par M. Brulemann, d'tme collection déterminée de Glomérides et de Polydesmides 9^ lus- — /i51 Envoi d'une collection de Mollusques gastropodes et nudibranches d'Au„ Iralie et de Tasuianie, par M. Biard d'Annay 266 Don^ lait par M. Voillot du squelette complet d'une femelle d'Éléphant d'Afrique {Elephas africaivis) Don du portrait de Théodore Cocteau, par M. Albert Cocteau! ......... 9(36 Présentation d'un ouvrage, par II. A. Lacroix , ^g„ Présentation d'un ouvrage, par M. Deniker ' _ _ ' ^(53 Présentation d'un mémoire, par M. G. Seurat 3(Jq Présentation du 1 - fascicule du tome II des Nouvelles Archivés du Muséum * par M. Léon Vaillant ' m pv , ... ,, 26b Présentation d un ouvrage, par M. Phisalix ^gg Présentation d'un ouvrage, par M. Gley 00 Présentation d'ouvrages, par M. B. Renault g3, '^ii, 33 1 Présentation d'un ouvrage, par M. Nicloux ". '33, Présentation d'un ouvrage, par M. Chevalier ,\\' 33 j La famille de Guy de la Brosse, par M. E.-T. Haniy .....*.'.'.'.' \^ Le jardin de René Morin, par M. E.-T. Hamv , .,^ AIMTHROPOLOGIE ET ZOOLOGIE. Note sur des Haches polies provenant de la vallée de la Haute-Falémé (Sénégal), par M. J.-L.-M. Moreau, capitaine d'infanterie de marine.. . ah Observations de M. Hamy à propos de la communication précédente q5 La Grolte néolithique de Géménos (Bouches-du-Rbôno), par M. E.-T. Hamy. /io5 Contributions à l'anthropologie de la Haute-Albanie, par M. E.-T. Hamy " oÇya Présentation de deux crânes de Touareg, par AL le D' Fernand Uelisle '" ai] Notes sur les familles Keou, Mandé et Agni-Achanti (Afrique occidentale) par M. Delà fosse o^. Variétés analomiqnes de la podencéphalie, par M. le professeur E.-T. Hamy. 35 Contribution à l'anatomie dos Triocéphales, par AL E-T. Hamy 60 De l'hémi-proeiicéphalie, par iM. E.-T. Hamy 1 20 Deuxième voyage au Spitzberg, par S. A. S. Albert V\ prince de Monaco . 7 Communication sur les résultats obtenus par la mission embarquée à bord de la Belffica, par M. Emile Racovilza, naturaliste attaché à l'expédition antarctique bsl<>o Relation d'une mission à l'ile Sakhaline, par M. Paul Labbé 2,3 Envoi de spécimens d'histoire naturelle de l'État de Jalisco ( Me i in ne'),' par M. L. Diguet af PI,- ,, " . . 10a Relation dune mission sc.entifiqiie (1898-1900), à travers l'Afrique occi- dentale française, par M. Aug. Chevalier 21/, Note sur la répartition des animaux domestiques dans le Soudan français' par M. Emile Baillaud ' 00 p ,. .... , . odi Convention laile entre les puissances européennes pour la conservation des animaux utiles vivant à l'état sauvage dans l'Afrique centrale 210 Chimpanzé donné à la ménagerie du Aluséum ^. Cercopithèques et Cercocèbe donnés à la ménagerie du iMuséum.. . , Note sur ÏHylohates nasulus, par M. E. de Pousargues V. gi, 212 272 32, — 452 — Chiroptères d'Angola envoyés au Muséum par M. Barboza de Borage i6i Description de deux espèces nouvelles de Rongeurs (Mnridés), originaires de la Nouvelle-Guinée méridionale, par M. A. Milne Edwards i65 Mangouste donnée à la ménagerie 313 Genelte donnée à la ménagerie 91 Kintajou donné à la ménagerie 213 Note sur une Otarie de Californie née à la ménagerie, par M, Sauvinet. , . 3/io Naissance à la ménagerie d'un Maki mongoz, d'un Porc-Epic, de sept Clin- cals, d'une Antilope Bubale et d'un Lama mâle 3i3 Naissance d'un Lièvre de Patagonie {DoUchotis pntngmùca) 93 Acquisition pour la ménagerie d'un Phacochère d'Ai'rique et de Pélican d'Australie 92 Sur la présence de la Gnzella habella Gr. dans le Sud-Est Algérien , par M. E. de Pousargues 3i 1 Catalogue des Oiseaux rapportés par la mission de Bonchamps, par M. E. Ouslalet 322 Percnoptère (Neopliroii pileatus), donné à la Ménagerie 313 Aigrettes (Al-dea candidissima), données à la Ménagerie 93 Au sujet d'un Moineau, par M. le capitaine Treille, de liniauterie de marine 397 Note sur YŒstrclala Feœ, Procellarien des îles du Cap Vert, par M. E. Oustalet 167 Diagnoses d'espèces nouvelles de Reptiles de Madagascar, par M. F. Moc- quard 3i 5 Textes inédits concernant les Tortues de terre gigantesques de l'île Juan de Nove (îles Farquhar) [océan Indien], par M. A.-A. Fauvel 170 Carapaces du Testudo tnia-ophyes Gùnther, appartenant au musée du Havre, par M. Léon Vaillant 338 Sur quelques espèces du genre Elaps de la collection du Muséum, par M. L.-G. Seurat 329 Sur trente exemplaires de Protées récemment rapportés au Muséum, par M. Armand Viré 1 7^ Radiographie appliquée à la détermination de momies de Poissons, par M. le D' Jacques Pellegrin 178 Poisson nouveau du lac Baïkal, par M. le D"^ Jacques Pellegrin 35i Poissons nouveaux ou rares du Congo français, par M. le D' Jacques Pellegrin 98, 177, 348 Cichlidés nouveaux de l'Afrique équatoriale, par M. le D' Jacques Pellegrin. 376 Arthropodes de ^layumba donnés au Muséum 93 Arthropodes de Madagascar donnés au Muséum 93 Arthro])odes de Seycholles donnés au Muséum 93 Arthropodes de Mandchourie envoyés au Muséum 9 Collection d'Insectes nuisibles donnée par le ^Ministère de l'agriculture et du commerce du Japon 4o/t Arthropodes de Guadalajara donnés au Muséum 92 Coléoptères paléarctiques donnés au Muséum 93 Note sur quelques Insectes qui attaquent les tubercules de la patate à la Guinée française, par M. L.-G. Seurat ^ 1 o 2 — 453 — Descriplion d'une nouvelle espèce d'Insectes coléoptères {Calosomn Grandi- dieri) déconverls dans le sud de Madagascar par M. Alfred Grandidior, par M. Maurice Maindron j g Liste des Cicindelidœ , Elaieridœ et Eucnemidœ recueillis dans le Japon central par M. le D'' J. Harmand de 189^ à 1897, par M. Ed. Flou- liaux Q-c . oao Trois Coléoptères nouvaux pour la faune malgache, par M. Ch, Alluaud.. , 17 Lycidés du Venezuela donnés au Muséum qg Sur une espèce nouvelle de Ghrysomélides appartenant au genre Corynodes, par M. P. Lesne o Renseignements sur les Coléoptères Anthicidee de la collection L. Dufour, par M. Maurice Pic ^ ^ Espèce nouvelle d'Hémiptère de la famille des Pyrrhocoridœ , par M. Joanny Martin 20 Odonates nouveaux ou peu connus, par M. René Martin ,o3 Hémiptères, Orthoptères et Hyménoptères asiatiques donnés au Muséum.. 93 Chrysidides de Madagascar donnés au Muséum 02 Collection d'Hyménoptères de M. R. du Buysson donnée au Muséum q.3 Descriplion de deux espèces nouvelles de Braconides, par le Rév. T.-A. Marshall nçn Une espèce nouvelle d'Hyménoptères appartenant à la famille des Tenlhré- dinides, par M. Robert du Buysson g , Mœurs et métamorphoses d'une Tenthrède appartenant à la faune tunisienne, par M. L.-G. Seurat Observations sur les Termes carbunarius Haviland , par M"" Errington de la Croix 1»2 le .... 32 ^>ur la lemelle probable de l'inomwa ntg-ncans (Hyménoptère), par M. Ernest ■ ^''^''' 36^ Sur quelques nouvelles espèces appartenant au genre Dichelaspis Darwin, par M. A. Gruvel, chargé de cours à la Faculté des sciences de Bor- deaux „ , 109 hur une espèce nouvelle du genre Scalpellum provenant de la collection du Muséum d'histoire naturelle de Paris, par M. A. Gruvel 188 Sur quelques espèces nouvelles du genre Scalpellum provenant de la cam- pagne du Talisman, par M. A, Gravel 189 Sur une espèce nouvelle du genre Lepas Linné, par M. A. Gruvel, chargé de de cours à la Faculté des sciences de Bordeaux a4 , Sur les espèces nouvelles appartenant au genre Verruca, provenant de la campagne du Talisman, par M. A. Gruvel, chargé de cours à la Faculté des sciences de Bordeaux 2 /^ ^ Sur un type nouveau de Syllidien, Fauvelia (nov. gen. 7nartinensis n. sp.) par M. Ch. Gravier _ / 3 Sur le commensalisme de YEunica Harrassii Audouin et M, Edwards et de ÏOstrea edulis, par M. Ch. Gravier ^ j 5 Sur une nouvelle espèce du genre Procerastea Langerhans (P. Pm-ieri), de Saint-Vaast-la-Hougue, par M. Charles Gravier 288 Envoi au Muséum d'une collection de Mollusques gastropodes et nudibranches d'Australie et de Tasmanie 266 9 — h^k — Note sur une collection de Mollusques d'Australie parvenue récemment au laboratoire de Malacologie, par M. Ch. Gravier a9'i Don de Diptères de France au Muséum 9 Don de Lépidoptères de l'Ânnam 9^ Description d'une nouvelle espèce de Lépidoptère de Perse, par M. G. -A. Poujade ^^ Note sur une Phycide vivant en parasite dan^ un nid de chenilles provenant de Mayumba (Congo), par M. l'abbé J. de Joannis 980 Don, par M. Broleuiami, d'une colleclion de Glomérideset de Platydesmides. 99 Sur quelques Macroures des eaux de Madagascar, par II. Coulière a3 Noie préliminaire sur quelques Crustacés Décapodes recueillis par l'expédi- tion antarctique belge, par M. H. Coutière a 38 Sur la présence du gen)e Cfl^a/jftgHroî'rfcs dans les eaux subiillorales des côtes de France et d'Algérie, par M. E.-L. Bouvier 368 Note sur une collection cVAlpheidw provenant du déiroit de Torrès, par H. Coutière ^1 ' 1 Contribution à l'étude des eaux de la faime souterraine du Gard. Un Isopode nouveau, Cœcosphœroma Faucheri DolU'us et Viré, par M. Armand Viré 2^ Recberclies dans les cavernes d'Autriche, en avnl 1900, par M. Armaiid Viré •••••• ^•^•'^ Description d'une nouvelle espèce de Lingualule par M. Neveu-Lemaire.. . 111 Note sur une collection de Mollusques d'eau douce du Japon, parvenue récemment au laboratoire de Malacologie, par M. Ch. Gravier A 18 De l'existence, à l'embouchure de la Gironde, de VOitrea angulata Lamck, à l'époque gallo-romaine, par M. le D' A. T. et Rochebrune 1 13 Diagnose des espèces nouvelles d'Holothuries draguées par le Travailleur et le Talisman , \)ar M. Rémy Perrier, chargé de cours à la Faculté des sciences de Paris (troisième et dernière notes) 116 Note sur une colleclion d'animaux recueillies au laboratoire maritime de Saint-Vaast-la-Houguo en août 1900, par M. Ch. Gravier.. 287 Note sur une collection d'animaux recueillis au laboratoire maritime de Saint-Vaast-la-Hougue en 1900, par M. Ch. Gravier A 1 7 Sur une collection d'animaux recueillis aux îles Cliansey, en août 1899, par M. Charles Gravier "• '^l^ ANATOMIE ANIMALE. De l'ostéogénie du frontal ciiez l'homme à propos d'une double anomalie d'ossification de cet os, observée chez un mon Ire notencépbale, par M. E.-T. Hamy U)'' Nouvelles observations sur l'os de Bertin, par M. E.-T. Hamy a^i.^ Don au Muséum d'un squelette d'Éléphant d'Afrique ai 9 Sur le lliymus du Marsouin, par MM. Auguste Peitit et Gaston l'.ndiot.. . 37'i Sur les cœcums du Casoar austral, par M. J. Maumus 877 Note sur les canaux biliaires de rEmeu {Donnœits Norm-UoUamlùe), par M. R. Bouhrt • • ''M) — /i55 — Note sur une parlitularilé do conlormalioii de la patte chez les Manchots, par M. E. Ouslaiet • • , ^ ^ ^ ^ g Sur i'embyologie de l'œil des Poissons (note préliminaire) , par le D' Henri de Waele , de G and 3 g Tumeurs chez des animaux ayant vécu àlaménageiie du Muséum (deuxième note) , par M. Auguste Peftit 3 ^ Note préliminaire sur l'endolhéiium des veines intestinales chez les Séla- ciens , par M. II. Neuville „ , Sur les clasmaiocyles de la peau de la Salamandre terrestre et de sa larve par M"" C. Phisalix ' Sur l'appareil respiratoire de la larve de la C/.jv/.s/s shnngaiensis Smith, par L. G. Seiuat ^gg Sur la morphologie de l'appareil respiratoire de la larve du Tijplwn Vespa- rum Ralzeburg, par M. L. G. Seurat 279 Sur la morphologie de l'appareil respiratoire des larves de Bembex, par ^f- L. G. Seurat ,... gg, PHYSIOLOGIE. Dosage comparatif de l'alcool dans le sang et dans le lait après ingestion dans l'estomac, par M. Maurice Nicloux , ^5 Remarques sur le dosage de l'alcool dans le sang et dans le lait, par M. Maurice Nicloux ^ ^ „ Passage de l'alcool ingéré dans quelques liquides de l'organisme : lymphe, salive, bile, liquide pancréatique, urine, li(pnde céphalo-rachidien, par M. Maurice Nicloux .,/, Présence de l'iode dans le sang, par M. E. Gley, en collaboration avec M. F. Bourcet o„^ 000 Action du liquide proslaîique de Myopolame sur le produit de séci^étion des vésicules séminales, par MM. L. Camus et Gley Soi Note préliminaire sur l'action physiologique du poison des Vabendja, par M-;-^'W h.o Conlnhulion à l'élude physiologique de Ko-sam, par M. G. Phisalix 83 Propriétés physiologiques du venin du Cœlopellis insilniitus. Aflinités zoo- logiques des Opislhoglyphes, par M. C. Phisalix 33 Recherches embryologi(|ues, hislologiques et physiologiques sur les glandes à venin de la Salamandre terrestre, par M'"= C. Phisalix .' gq/. Modification des échanges respiratoires consécutive à la piqûre d'un Hymé- noptèrc, chez les larves de Cétoine dorée , par L. Launoy 383 Un venin volatil : sécrétion du Mus tcrreslris, par M. C. Phisaliv 385 La quinone, principe actif du venin Ldus terreslris, par MM. Béhal et C. Phisalix 000 Sur un nouveau microbe pathogène, la Bactéridie myophage du Lapin {BacUlnm myophagm Cuniculi), par M. C. Phisalix. . . ' 121 Physiologie de la coloration chez lUppiihjle varions , par J.-W. Keeble, M. A. Cambridge et F. W. Gamble, M. S.Ovven's Collège, Manchester. '. " 1 85 — /i56 — BOTANIQUE. Mon exploration au Soudan français, par M. Aug. Chevalier a'iS Mon exploration botanique de ia Sénégambie, par M. Aug. Chevalier 3o2 Note sur un Bananier du Congo français, par M. J. Dyboswki i 35 Le Kô-sam ou Brucea sumatraiia , par M. J. Dybowski 81 Sur TAralacio du Brésil, par M. Jules Poisson 261 Note sur rintisy de Madagascar, par M. E. Drake del Caslillo 957 La Gulta-Percha à la Grande-Comore, par M. A. Milne Edwards i8 Note sur le caoutchouc de la Nouvelle-Calédonie, par M. J. Poisson 43 1 Sur la coagulation des latex des Apocynées du Sénégal et du Soudan occi- dental , par M. Aug. Chevalier • ^'^-^ Documents nouveaux concernant les Landolphiées utiles de l'Afrique occi- dentale française, par M. Henri Hua • ^09 Sur une espèce nouvelle de Casltlloa de Cosla-Bica, par M. J. Poisson.. . . 187 Florule des avens des causses Méjean et de Sauveterre, par M. J. Maheu.. afj'j Sur les nodules nourriciers du placente des Utriculaires , par M. Ph. van Tieghem 3ç) Sur les prétendues affinités des Crucifères et des Papavéracées, par M. Ph. van Tieglimen 7^ Sur les prétendues affinités des Plombagiuées et des Primulacées, par M. Ph. van Tieghem ^ '' * Sur la structure de l'ovule et de la graine et sur les affinités des Salica- cées , par M. Ph. van Tieghen * 97 PALÉONTOLOGIE, GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE. Sur le Neomylodon et l'Hyimché des Indiens Tehuelches, par i\L Tourneux. 3^i3 Description de r/lrc/i«eo/mM?'?-otm/«s, nouvelle espèce de Lémurien sub- fossile de Madagascar, par M. Guillaume Grandidier 3^3 Noie sur des ossements d'animaux disparus, provenant d'And>olisatra, sur la côte sud-est de Madagascar, par M. Guillaume Grandidier ai^ Note sur quelques fossiles de Madagascar parvenus récemment au labora- toire de Paléontologie, par M. Marcellin Boule ^01 Rochers creusés par des Colimaçons, à Salies-du-Salat (Haute-Garonne ), note de M. Edouard Harlé ^''» Plantes fossiles pliocènes d'Advent-Bay (Spitzberg), par M. B. Renault. . . 3ao Sur quelques Érables provenant des tufs éocènes de Sézanne, par M. Lan- geron ''*'' Remarques sur les tourbes et les houilles, par M. B. Renault 202 Sur les marais tourbeux aux époques primaires, par M. B. Renault lili Note sur la géologie du Congo français entre la Sangha et l'Atlantique (Mission Fourneau), par M. le D' Spire ^92 Comparaison des dépôts de l'Oligocène inférieur dans le sud de la Limagne et l'île de Wight, par M. J. Giraud 206 — /jr>7 — Conlribulion à l'élude des eaux souterraines des départements du Tarn, de l'Hérauitetdu Lot, par M. Armand Viré /i33 Sur une nouvelle espèce minérale, la Pseudocalcédonite , provenant du sol de Paris, par M. A. Lacroix 87 Sur deux pseudomorplioses minérales, par M. A. Lacroix 2o5 CHIMIK ET PHYSIQUE. Sur la composition chimique du Kô-sam, par M. G. Bertrand 82 Sur l'oxydation de l'éryllirile par la Bactérie du sorliose. Production d'un nouveau sucre : l'érythrulose, par M. Gabriel Bertrand 262 Sur un nouveau procédé d'extraction du caoutchouc contenu dans lesécorces de diverses plantes et, notamment, du Landolphia, par MM. A. Arnaud et A, Verneuil 1 3q ^58 — TABLE PAR ORDRE GÉOGRAPHIQUE. Pages. Région paléarctique. Don fait au laboratoire d' Entomologie du IMuséum, par M. le D' von Heydeu, d'une collection délei-minée de Coléoptères paléarticques ga — Deuxième voyage nu Spilziîerg, par S. A. S. Albert l*"', prince de Monaco 'j — Plantes fossiles pliocènes d'Advent-Bay (Spitzberg), par M. B. Henauit. 3âo Frange. La grotte néolitliique de Géménos (Bouclies-du-Bliône) , par M. E.-T. Hamy Zio5 — Collection de Diptères français donnés au Muséum 92 — Sur une collection d'animaux recueillis au laboratoire maritime de Saint- Vaast-la-Hougue, en août 1899, par M. Ch. Gravier 287 — Note sur une collection d'animaux recueillis au laboratoire maritime de Saint- Vaast-la-Houi;ue, en 1900, par M. Cli. Gravier /n'y — Sur une collection d'animaux recueillis aux iles Cliausey, en août 1899, par M. Ch. Gravier 29,3 — Sur une nouvelle espèce du genre Pivcerasten (P. l'crriert) do Saint- Vaast-la-Ho ligue, par M. Cb. Gra\ier 288 — De l'existence, à l'embouchure de la Gironde, de VOstrca angulnta Lamck à l'époque gallo-romaine, par M. A.-T. de Rochebrune 1 13 — Florule des avens des causses Méjean et de Sauveterre 254 — • Rochers creusés par des Colimaçons à Salies-du-Sarlat (Haute-Garonne), note de l\l. Edouard Ilarlé 1 /i 1 — Sur quelques Erables provenant des tufs de Sézanne, par M. Langeron. 3i8 — Contribution à l'étude des eaux et de la faune souterraine du Gard. — Un Isopode nouveau, Ceecosphœroma Fauclieri Dollfus et Viré, par M. Armand Viré 28 A — Contribution à l'étude des eaux souterraines des départements du Tarn , de l'Hérault et du Lot, par M. Armand Viré /j33 Albanie. (Contribution à l'anthropologie de la Haute-), par fl.-T. Hamy. . 2^9 Autriche. (Becherches dans les cavernes d'), par M. Armand Viré 9o3 Carniole. Sur trente exemplaires de Protées récemment rapportés de la Garniole au Muséum, par M. Armand Viré 1 •-/i Cap Vert. (Note sur Y OEstrelata Feœ , Procellarien des iles du), par M. E. Oustalet 167 Tunisie. Mœurs et inétamorj)lioses d'une Teulhrède appartenant à la faune tunisienne, par INI. L.-G. Seurat 182 Egypte. Radiographie appliquée à la détermination de momies de Poissons, par M. Jacques Pellcgrin 175 — /i59 — Abïssime. Dépôt d'un Guépard, d'un Caracai cl d'un Cynocéphale doguéra, par M. le comte Léonticlï. 9 ^ — Sur une espèce nouvelle de Chrysomélide appartenant au genre Cory- nodcs, par M. P. Lesne * ^ — Espèce nouvelle d'Hémiptère de la famille des Pyrihocoridœ, par i\[. Joanny Martin ; ^^ Une espèce nouvelle d'Hyménoptère appartenant à la famille des Ten- tliridinèdes, par M. Robert du Buysson 21 — Région du Haut-Nil.— Catalogue des Oiseaux rapportés par la mission de Bonchamps, par M. E. Ousialet • • • 222 Afrkiue oniENTALE. Note préliminaire sur l'action physiologique du poison des \Vabemba, par M. E. Gley ^20 Soudan français. Présentation de deux crânes touaregs, par M. le D' Fernand Dolisle 9*^ — (Note sur la répartition des animaux domestiques dans le), par M. Emile Bailiaud -^^i — (Exploration au), par M. Aug. Chevalier 2A8 Soudan occidental. (Sur la coagulation des latex des Apocynées du Sénégal et du), par M. Aug. Chevalier ^'21 SÉvÉr.AMBiE (Exploration de la), par M. Aug. Chevalier 3o3 Sénégal. Note sur des haches polies provenant de la vallée de la Haute- Falémé, par M. J.-L.-M. Moreau, capitaine d'infanterie de marine, . 9 A Observations de M. Hamy à propos de cette communication 96 — (Sur la coagulation des latex des Apocynées du) et du Soudan occi- dental , par ^l. Aug. Chevalier ^21 Afrique occidentale française (Relation d'une mission à travers 1'), par M. Aug. Chevalier 2i3 — Note sur les familh's Ixrou, Mandé et Agni-Achanti, par M. Delafosse. 3.S'i — (Documents nouveaux concernant les Landolphiées de 1'), par M. Henri Hua 309 Guinée frvnçaise (Note sur (juelques Insectes (]ui attaquent les tubercules de la Patate à la), par M. L.-G. Seurat '''lo Côte d'Ivoire. Don, par M. Weissontharer, d'un Bdéogale à pieds noirs {Bdpfigalus nigripes) rapporté de la Côte d'Ivoire 9* Don fait par M. Ringer à la xMénagerie du Muséum d'une Antilope {Cephalophus dorsalis) rapportée de Grand-Bassam par M. Daudy. . . 91 Afrique éqcatoriale. (Envoi d'un squelette d'Éléphant d'), par M. Voillot. 912 — (Cichlidés nouveaux de 1'), par M. le D' Jacques Pellegrin 276 Fernan Vaz. Lettre du R. P. Richef Testudo niicropbyes 228 Testudo radiata 218 Tetracora alnilolia .807 Tetrigus Lewisi 3.56 ïhaumaslolemur 2 1 G Thaumaslolemur Grandidiori . 216 Tigra .... 212 Tilapia bilineata 27G Tilapia sexfasciata 277 Tilia Mainigieiii 82 1 Titanetbes albus 2 35 Torenia /i 3 Torpédo 879 Torroya borealis 820 Tortues de terre. 170 Tragelapbus a 1 0 Tricboplalus 289 Triocépbales 69 Trocbosloiiia albicaus 119 Trocbostoma Biakei 119 Troglocaris Scbniidti 2 3'i Troglophilus 285 Trypboii \ esparuin 279 Turacus leucotis 22/1 Turrilites indicus 201 Tardas abyssiuicus 2 ai Typba 3o/i Typbloniolge Ratbbuni 28^ Uinbiiicaria pustulata 206 Lnio Brandsaï ii 1 q Uiiio japoueiisis A 1 9 Unio nipponensis '119 Drobrachia pba nliea t'rtr. Tra- vers! 226 Urostigma Vogelii.. 3o8 TJrsus ferox 3 1 Lsuia barbala a56 Usiiia barbala vav. Fiorida. . . 2 54 Utricularia offiiiis /12 Utricularia coriiiila lii Utricularia gilibi Ai Utricularia iuflala A2 Utriculai'ia iutermedia hi Utricularia renifoniiis In Utricularia stellaris. .. . lii , 80/1 Utricularia vulgaris do Vautours 210 Verruca erecla 2^8 Verruca imbricata 21/1 Verruca iiuearis 2^3 Verruca longicaiiuala 9/49 Verruca obliqua 2/ia Verruca prisca 2 A 8 Verruca recta 268 Verruca slriala 2^4 Verruca trisucala 2^3 Vespa vulgaris 279 Vesperugo Anchielfc iGA Vesperugo flavesceiis iGA Vidua priiicipalis 2 2 G Vivericula Scidegeii 91 Volula 2y4 Xeiiocliarax crassus. .. 100, 178 Xenocharax spilurus 178 Ximenia aniericana A3o Xylobius japonensis 809 Xylopia OEtliiopica 807 Zaïitlioxyloii Senegalense 807 Zèbres . Zyga'iia Escalerai. '. . 68 Ma — TABLE DES FIGURES ET DES CARTES CONTENUES DANS CE VOLUME. Pages. Vue du fond de la baie Red 8 Exirémité nord-est et déversoir du lac Richard lo Toross sur la rivière du lac Richard 1 1 Inslallalion de la mission scientifique suédoise de Treurenberg i3 Calosoma GrnmUiUeri 17 Corynodes Micheli 19, 20 Coupe du nid du Termes cnrbonnriiiH 9 2 Podencéphalie lanibdatique 28 Podencéphalie épactale 29 Tourbe silicifiée de Grand'Croix i5 Tourbe actuelle i*') Fragment de bois houillifié ^17 Chat triocéphale à ternie 69 , 70 Clasmatocystes dans le derme des larves de Salamandre torreslre 78 Porocephaius Seurati 112 Crâne d'hémi-proencéphale 120 Bacillus myiifhagus Cunicali 128 Portrait de M. A. Milne Edwards en lace de la page i/i6 Mus Goliath 166 Mus barbatus 167 Nofencéphale vu d'en haut 19^ Anatase pseudoniorphisant ilincnite 207 Enpiwrhia intisy en lace les pages a58 et 2,^9 Metoecis vornx 282 Cœcosphœromn Faucheri 28b Procerastea Perrieri 290 Archœolemiir robtistus 828 Anomma nlgricans 86/1, 365, 366, 867 Faiivelia mai-tinemis ■ 872 Phocœna communis 87.) Syitalpheus leevimanus var. lladdoni ^ 1 3 — ^75 ERRATA. Page 6, ligne 8 (à partir du bas). Au lieu de sur le bureau de la IhhHothèque , lisez sur le bureau pour la Bibliothèque. Page 39, ligne 20. Au lieu de Uriculaires , lisez Utriculoires. Page 119, ligne -2. Au lieu de Psychropates , lisez Psychmpotes. Page 212, ligne h (à partir du bas). Au lieu de Perenoptère, lisez Percnoptère. Page 25i, dernière ligne. Au lieu de Urnbtl,caria purtula(a,]hez U.pustuhia. Page 272, lignes 17 et 18. Au Heu de le ptorhinos, lisez leptorhines. Page 367, ligne /i. Au lieu de distinstement , lisez distinctement. Page 368, ligne 7 (à partir du bas). Au lieu de Robert-du-Buysson , lisez Robert au nuysson. Page 332, ligne 3. Au lieu de Syngnatides, lisez Syngnatludes.