... U^r. f m ' ^Ith^^ %f\ it i BULLETIN DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE BULLETIN DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE TOME DIXIÈME 1904 LIBRA ' NEW YORK BCTANICAL GARDEN PARIS IMPRIMERIE NATIONALE MDCCGCIV MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE BULLETIN DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE ANNÉE 1904 N° 1 PARIS IMPRIMERIE NATIONALE MDCCCCIV SOMMAIRE. Page.». Nomination de M. Léon Vaillant comme Assesseur du Directeur du Muséum pour 190/1; de M. Joubin comme Secrétaire de l'Assemblée des Pro- fesseurs; de MM. Joiy, P. Serre et E. Poisson comme correspondants du Muséum; de M. A. Lacroix comme Membre de l'Académie des Sciences; de M. H. Lecomte comme Chevalier de la Légion d'hon- neur, de M. le Dr Vincent comme Officier de l'Instruction publique; de MM. Brot, Charbonnier et E. Poisson comme Ofliciers d'Académie. 1 Correspondance. Lettres de MM. J. Soulié, Ch. Alluaud , A. Chevalier. Dons et présentations. Compte rendu de voyage 2 V. Piedallu. Application du chloroforme à la conservation des peaux et des animaux 8 G. Granmdier. Un nouveau Lémurien fossile de France, le Pronyclicebus Gaudryi 9 R. Perrier. Holothuries du cap Horn 1 3 E. Demoussï. Sur la végétation dans des atmosphères riches en acide car- bonique 17 P. Bédé. Nouveau gisement quaternaire au Bas-Meudon, près Paris 26 P. Gaubert. Sur les produits de déshydralation de la chalcophyllite et de l'uranocirlite 96 BULLETIN DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE, ANNÉE 1904. - N° 1 ->$>ç— 73e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM. 2 6 JANVIER 190^. PRÉSIDENCE DE M. EDMOND PERRIER, DIRECTEUR DU MUSEUM. . BRAR " BOTANICi M. le Président dépose sur le bureau le huitième fascicule du Bulletin pour Tannée io,o3, contenant les communications faites dans la réunion du 29 décembre 1903, et la Table des matières du tome neuvième. Par arrêté ministériel en date du 2 3 janvier 1906, M. Vail- lant (Léon), Professeur de zoologie (Herpétologie) au Muséum, est nommé Assesseur du Directeur de cet établissement pour l'année 190Ù. Dans sa séance du 22 décembre 1903, l'Assemblée des Profes- seurs a élu comme Secrétaire pour 190Û, en remplacement de M. Costantin, Professeur de culture, M. Joubin, Professeur de zoolo- gie (Malacologie) au Muséum. A la même date, MM. le D' Joly, Serre (Paul) et Poisson (Eugène) ont été nommés Membres corres- pondante du Muséum. Le 11 janvier lqo4, M. Lacroix (Alfred), Professeur de minéra- logie au Muséum, a été élu Membre de l'Académie des Sciences. Ml SU. M. X. ' — 2 — Par décret en date du a janvier l 906 , M. Lecomte (Henri), sous-directeur du Laboratoire colonial au Muséum, a été nommé Chevalier de la Légion d'honneur. Par arrêté ministériel en date du 1 G janvier 1 90^ , M. le Dr Vin- cent, médecin-inspecteur des troupes coloniales, a été nommé Oiïi— cier de l'Instruction publique, et MM. Brot (Clir.), Ciiarbonier et Poisson (Eugène), Officiers d'Académie. CORRESPONDANCE. M. Soulié (J.), Missionnaire apostolique du Thibet, écrit de Jar- gong, le 20 septembre 1903, pour donner des renseignements sur ses recherches botaniques dans la région qu'il fréquente ainsi que sur les meilleurs modes d'expédition pour les collections destinées au Muséum. M. Alluaud (Ch.), chargé de mission en Afrique orientale, écrit de Nairobi le 1/1 novembre 1903, à M. le Directeur : Monsieur et cher Maître, Je reçois aujourd'hui votre lettre du 16 octobre et suis heureux de savoir que mes Méduses sont arrivées à bon port. J'espère qu'elles vont être étudiées sans tarder J'ai bien cherché à savoir si ces Méduses se développent directement ou par l'intermédiaire d'une l'orme larvaire fixée, mais n'ai obtenu aucun résultat. Il m'aurait fallu un outillage autre que celui très rudimentaire que je possède. Au point de vue rr Poissons », je crois avoir obtenu un bon résultat. J'ai une centaine de Poissons représentant au moins une vingtaine d'esprces dilférentes. parmi lesquelles un curieux Mormyrus et le fameux Protoplerus en nombre. Mais je dois vous avouer que cette collection de Poissons, à laquelle je me suis attaché tout particulièrement, m'a donné beaucoup de peine. Durant six semaines, j'ai péché moi-même ou accompagné les kavirondos, qui font la grande pêche aux paniers, - - et cela chaque jour, — les jambes dans l'eau, la tête au soleil et dévoré par les Moustiques. Je ne vous surprendrai donc pas en vous disant qu'après un mois et demi de ce métier, j'ai été pria d'un fort accès de fièvre qui m'a retenu une se- — 3 — mainc au lit avec délire et m'a force' à venir me remettre à Nairobi. Je suis complètement rétabli et vais repartir d'ici peu passer le mois de décembre dans le « H ij t- Valley» , où je vais explorer les lacs de Naivasha et de Nakuro. Le métis arabe que j'avais dressé aux travaux de taxidermie et qui me rendait de véritables services est tombé gravement malade (d'un abcès au loie probablement). Je suis obligé de le rapatrier à Moin basa et d'en former un autre. Dons récemment faits au Muséum : M. le marquis de Montebello , deux Sangliers pour la Ménagerie. M. le D' Rivet (Mission géodésique de l'Equateur), plusieurs envois de collections zoologiques réunies au cours de sa mission. M. Stévenin, négociant à Addis-Ababa, un squelette de Niam-Niam pour le laboratoire d'anthropologie. Mn,c Sirodot, de Rennes (llle-el-Vilaine), deux portraits de MM. Sirodot et de Lacaze-Duthiers offerts au Muséum. Au nom de M. Fritel (P.-H.), Préparateur adjoint attaché au laboratoire d'Herpétologie, M. Vaillant (Léon) offre pour la biblio- thèque du Muséum le traité de Paléobotanique qui \ient de pa- raître dans la collection : Histoire naturelle de la France; publié par la maison Emile Deyrolle. Cette Botanique fossile est, en quelque sorte, le complément de la Paléontologie zoologique, due également à la plume et au crayon de M. Fritel, présenté à notre réunion du 28 avril dernier. L'ouvrage, accompagné de tableaux synoptiques, contenant 36 planches hors texte, plus 4ia dessins, donnant un ensemble de 546 figures, dessinées par l'auteur, sera, sans doule, aussi favorablement accueilli que le précédent volume et non moins utile aux géologues qui veulent étudier le sol français. M. Clément présente à l'Assemblée et offre à la bibliothèque du Muséum, au nom de la Société centrale d'apiculture et de zoologie agri- cole, la collection complète, 1 h° année et table des matières, du Bulletin d'Insectologie agricole. Cette publication qui a paru de i^~ 5 à 1889 a été continuée plus tard dans L'Apiculteur. Elle contient quantité de notes sur l'entomologie appliquée, que Ton trouverait difficilement réunies ailleurs. — h — M. Roux (E.), Assistant au Muséum, dépose sur le bureau, pour être offerl à la Bibliothèque, un exemplaire de la thèse qu'il a sou- tenue l'an née dernière pour obtenir le grade de docteur es sciences physiques, ayant pour titre : Sur des bases nouvelles dérivées des sucres. M. Hamy communique les dernières nouvelles reçues de la mis- sion de M. Aug. Chevalier. A la date du 2 5 septembre, notre voyageur était à Massacori et s'apprêtait à gagner les îles Kouri sur le lac Tchad. Vers le i5, il avait été informé que la santé de ses collaborateurs Courtet et Decorse, qui avait donné des inquié- tudes, s'était fort améliorée grâce aux soins dévoués du Dr Allain. M. Chevalier avait invité le Dr Decorse à retourner vers le Congo, avec le bagage scientifique fort important qu'il avait réuni. Mon voyage au Nord du Bournou , écrit M. Chevalier , s'est étendu sur 600 kilomètres, à la frontière Nord-Ouest du Ouadaï, aux abords du Fittri, et au Bar-el-Ghazal. J'ai traversé plusieurs tribus d'Arabes soumises depuis les reconnaissances de nos officiers envoyés par le lieutenant-colonel Destenave et par son suc- cesseur le commandant Largeau. J'ai été en outre reçu par une fraction de Ouadaïens , reconnaissant l'au- torité française et commandés par Bayouri , le principal chef de guerre de l'ancien prétendant au trône du Ouadaï, Assyl. Enfin la soumission toute récente des Krédas du Bar-el-Ghazal m'a mis en rapport avec ces nomades de race berbère. Par eux j'ai pu obtenir d'intéressants renseignements sur les parties du Sahara qui s'étendent du Sud de Tripoli au Nord du Ouadaï et du Soudan égyptien; plusieurs m'ont confirmé l'existence dans cette zone de gisements de sel gemme et de natron et la présence de nitrates. Autant les contrés situées en Afrique centrale au nord du 1 2e parallèle sont intéressantes au point de vue scientifique, autant elles sont pauvres en ressources agricoles et forestières. Le pays est partagé entre des dunes de sable sur lesquelles s'étend le climat saharien et des marais d'hivernage qui de\ iennent d'une aridité désolante à la saison sèche. Pendant longtemps, sans doute, la France n'aura qu'un rôle civilisateur à jouer dans ces con- trées, à moins que de grands travaux d'irrigation ne viennent un jour dis- tribuer les eaux du Chari aux plaines sur lesquelles elles s'épanchaient, il \ a quelques siècles, plaines condamnées aujourd'hui à une stérilité presque absolue. Oo retrouve, en divers endroits, la trace de vastes lagunes péné- li.nil jusqu'au cœur du Baguirmi. Autrefois le Chari les remplissait chaque année à fa période des crues et de nombreux canaux naturels reliaient ces — 5 — lagunes entre elles ainsi qu'avec le Tchad. Par suite de la diminution des pluies tropicales , ces contrées se sont asséchées et la steppe saharienne les a envahies. Les bras latéraux du Ghari, qui s'en vont dans l'intérieur à plusieurs centaines de kilomètres du chenal principal , ont leur lit ensablé et désor- mais n'apportent plus de tribut, même pendant les grandes crues, aux lacs disparus. Dans quelques jours je serai dans la partie sud du lac Tchad pour y étu- dier quelques-unes des îles de l'archipel Kouri qui subissent encore l'action de la crue, grâce à laquelle s'est maintenue une réelle fertilité dans celte région d'iles et de presqu'îles. Voyage au Yukou et es Alaska de M. T. Obalski, CHARGÉ DE MISSIOS. En 1902, M. T. Obalski avait été chargé d'une mission d'études par le Muséum d'histoire naturelle afin d'explorer les régions peu connues de l'Est-Canada ; il a rapporté de son voyage d'intéressantes collections aujour- d'hui en étude dans les laboratoires du Muséum. L'année suivante, en 1903, M. T. Obalski chargé de nouveau d'une mission scientifique repartait pour l'Amérique dans le but d'explorer le Nord-Ouest, principalement le Yukon et l'Alaska. M. T. Obalski a raconté brièvement son intéressant mais dur voyage dans le Nord-Ouest de l'Amérique: nous reproduisons quelques passages de son récit : Pour gagner Dawson, principal centre du Yukon, la route la plus facile en partant de France est de se diriger sur New- York ou le Saint-Laurent, de là traverser soit les États-Unis pour arriver à Seattle sur le Pacifique, soit le Canada pour se rendre à Vancouver. Cette traversée se fait en cinq jours; la chevauchée dans les immenses plaines du centre et dans l'Ouest par-dessus les Montagnes Rocheuses est des plus intéressantes et l'on saisit au passage les modifications profondes des aspects de la nature, de la géo- logie et de la flore. Les côtes du Pacifique vers la frontière des Etats-Unis et du Canada sont très tourmentées et rocheuses; elles plongent brusquement dans la mer, les plages se font rares et la flore arborescente s'épanouit jusqu'au niveau de l'eau. De Seattle et de Vancouver parlent des bateaux à vapeur se dirigeant vers le Nord et desservant les stations américaines des côtes du Pacifique. Ces bateaux sur lesquels on jouit d'un certain confortable font escale quelques heures aux principaux centres pour déposer et prendre des marchandises, ce qui permet au voyageur une visite à ces stations qui se font de plus en plus rares à mesure que l'on monte vers le Nord. — 6 — Seattle et à côté Tacoma dans les États-Unis sont des ports très impor- tants; Vancouver, dans le Canada, est beaucoup moins fréquenté quoique bien situé. Près de celte dernière ville est une petite forêt où l'on peut admirer les derniers restes d'une flore gigantesque, le fameux Pin Dou- glas, dont quelques types s'élèvent à près de i5o mètres de hauteur. Dans une bonne traversée on met six jours de Seattle à Skagway en Alaska, petit port d'où l'on monte au Yukon. Le long de la côte du Pacifique on rencontre des petits ports de pêche et de chasse, la plupart bâtis sur pilotis dans la chute brusque d'une vallée entre deux montagnes où près de la civilisation s'élève un petit camp de sauvages indiqué par de curieux totems. Ces sauvages semblent en dégéné- rescence physique, et il est difficile de retrouver en eux les restes de puis- sants et vigoureux groupements humains. Fort Simpson, Wrangel , Juneau sont les principales stations des côtes du Pacifique Nord ; celte dernière est la plus importante à cause des célèbres mines d'or en exploitation. La navigation se fait entre les îles; le voyage est agréable, égayé par le changement du paysage; ce sont tantôt des exubérances de verdure, tantôt des montagnes au pic neigeux, tantôt d'énormes glaciers en marche venant se fondre dans la mer, puis des bateaux de pêche et des nuées d'oiseaux aquatiques. Skagway est situé au fond d'un golfe et bâti sur un marécage enlre les montagnes ; c'est le point d'où l'on monte vers Dawson et les territoires de l'Alaska. Il y a quelques années, au début de la découverte des champs d'or du Klondyke, il fallait, à Skagway, se munir de tous les équipements et provi- sions nécessaires pour un long et pénible voyage à travers les montagnes glacées du Yukon et de l'Alaska; aujourd'hui, on peut poursuivre, dans la belle saison, un voyage relativement facile jusqu'à Dawrson. A Skagway, on prend un petit chemin de fer qui grimpe la montagne VVhite Pass en une dizaine d'heures. Cette White Pass était, il y a peu de temps, un passage des plus terribles; maintenant, par railway, c'est une promenade des plus pittoresques et des plus accidentées. Du sommet de la White Pass on gagne la ville de White Horse située sur le fleuve Yukon, près de puissants rapides. Autrefois, de cette ville on descendait sur des radeaux le fleuve jusqu'à Dawson, et au delà, pendant des semaines; aujourd'hui, tant que le Yukon n'est pas gelé, des bateaux plats à vapeur font le service jusqu'à Dawson et plus loin jusqu'au détroit de Bering. Quand l'eau est très haute et qu'il ne survient pas d'accidents, on met de quatre à cinq jours pour descendre de White Horse à Dawson. Le Yukon est un grand fleuve à cours rapide; il traverse une partie de la province canadienne Yukon Terrilory et tout l'Alaska pour se jeter dans le détroit de Bering. Le voyage sur le Yukon est triste et monotone, le fleuve coule tantôt large, tantôt resserré et formant des rapides, dans un paysage silencieux, morne et sans couleur; plus de hautes montagnes, mais des ballons au sommet dépouillé et neigeux; la végétation est pauvre, l'arbre est chétif. Une fois à Dawson, on est à 35o milles de tout centre de civilisation et de ravitaillement. Dawson, près du 65e degré latitude Nord et du i/ioe longitude Ouest, est une ville assez importante où se concentre toute une population cosmo- polite, dont l'or retiré des Placers du Klondyke fait la fortune. Dans les pays de l'or, l'or n'a pas de valeur ; l'unité monétaire , là-bas , est le dollar. Dawson , sur un petit renfoncement , est adossé à une montagne , près du point où la rivière Klondyke se jette dans le Yukon. Parti en mai, dans la saison propice, M. T. Obalski raconte que son voyage pour gagner Dawson a été presque une promenade ; à mesure qu'il montait vers le Nord, les jours se faisaient plus longs, et en juillet et août la nuit n'existait plus ; la température avait une moyenne de 10 de- grés centigrades ; cependant , parfois , le thermomètre descendait au-dessous du zéro. Fin de juillet, pendant quelques jours , le soleil brillait à minuit. Dès le commencement de septembre, on compte quelques heures de nuit; la nuit se prolonge avec la mauvaise saison, si bien qu'en janvier le jour disparaît pour reparaître ensuite, peu à peu, au printemps. L'hiver, le froid descend au-dessous de io degrés centigrades. L'exploitation des Placers est concentrée , au Klondyke , dans les environs de Dawson. D'une montagne assez élevée, le Dôme, coulent de petites rivières (des creeks); c'est le long de ces creeks que se font les plus impor- tants lavages de graviers aurifères. Les vallées Bonanza, Eldorado, Gold Run se présentent, au milieu des déserts glacés, comme de véritables centres industriels. Les graviers aurifères de ces régions sont des alluvions anciennes ; les glaciers des temps géologiques descendant peu à peu des hauts sommets montagneux ont raboté dans leur course les roches contenant l'or; leur fusion dans des régions plus basses et moins froides a laissé comme un riche semis d'or sur leur parcours. Pour trouver l'or, il faut attaquer par le feu le sol toujours glacé: à mesure du dégel, on enlève la terre, et cela jusqu'à une moyenne de i5 à 20 pieds, et alors on arrive sur une masse rocheuse, solide, le bed-mch. Ce bed-rock est comme une assiette sur laquelle l'or est descendu, sans pouvoir aller plus loin. Sur environ trois pieds, le gravier est riche: on l'amène au jour et on le lave. L'exploitation de l'or ne peut se faire que pendant la belle saison; l'hiver long et terrible plonge le pays dans la nuit et dans la torpeur. Les graviers d'alluvion contiennent, dans certaines vallées, des (pian- — 8 — tités de fossiles intéressants : Mammouths, Mastodontes, Bœufs musqués, Buffles, Elans, grands Cerfs, etc. M. T. Obalski a constaté la présence du Cheval. 3 Le Creek Gold Run, riche vallée aurifère du Klondyke, est particulière- ment fossilifère; des ossements gigantesques et des défenses d'ivoire énormes ornent les camps des mineurs. Le temps manquant, M. T. Obalski décrit rapidement l'histoire natu- relle de ces régions glacées ; il raconte la vie pénible des chercheurs d'or et des trappeurs et son retour difficile, l'hiver, en traîneau, à travers les montagnes de l'Alaska et du Yukon. Il promet de reprendre, avec plus de détail, chaque point intéressant de ce pays lointain, encore bien peu connu. Des nombreuses projections ont complété le récit du voyageur. COMMUNICATIONS. Application du chloroforme a la conservation des peaux et des animaux, PAR M. A. PlEDALLU. Le chloroforme est considéré , ajuste titre, comme un des liquides les plus antiseptiques. Plusieurs auteurs l'ont préconisé pour la conserva- tion des plantes devant servir à l'étude, MM. Bourquelot, G. Bertrand, E. Perrot; en général, on l'a signalé comme conservateur des albuminoïdes. Des plantes très bien conservées , reçues par M. le Professeur E. Perrot, de l'Ecole de pharmacie, m'ont donné l'idée d'essayer le chloroforme pour la conservation des peaux et des animaux. Nous avions l'alcool et le formol ; ils ont tous les deux l'inconvénient capital de durcir les tissus, à tel point que les peaux nous arrivent quel- quefois inutilisables. Quelques expériences faites depuis trois mois, au laboratoire de M. le Professeur Oustalet, m'ont permis de considérer l'eau chloroformée à satu- ration comme jouissant de qualités conservatrices bien supérieures aux liquides précédents. J'ai opéré sur des peaux de Rat et de Renard, des Écrevisses, des Escar- gots, qui sont tous également restés en très bon état; les Écrevisses sem- blent conserver leur couleur naturelle. Quant aux peaux, non seulement les poils ne tombent pas, mais préparées ensuite par les procédés ordi- naires, alun — sel marin et pâle à l'huile, elles sont aussi souples que des peaux préparées étant fraîches. J'emploie de 20 à 2 5 grammes de chloroforme par litre d'eau de Seine; — 9 — en agitant fortement, 9 grammes environ se dissolvent; il reste un excès, absolument indispensable. Je conserve mes animaux dans des flacons bien fermés et change l'eau chloroformée 9 ou 3 fois. Je pense que ce procédé peut avoir des avantages pour les voyageurs , vu la modicité du prix de revient, environ 0 fr. to le litre, et la facilité d'emporter quelques litres de chloroforme en voyage. C'est pourquoi j'ai cru bon de signaler à l'assemblée ces expériences , que je me propose de continuer. Un nouveau Lémurien fossile de France, le Pronyoticebus Gaudryi, par M. Guillaume Grandidier. Grâce à la haute bienveillance de MM. Gaudry et Boule et à leurs conseils éclairés, j'ai pu étudier récemment la riche collection de Lémuriens fossiles de France que possède le Muséum et classer ainsi méthodiquement les différents types de ces animaux qui vivaient à l'époque oligocène , au moment du remplissage des poches à phosphorites. Les Lémuriens qui étaient alors les animaux les plus élevés en organi- sation , puisque , à celte époque , il n'existait pas encore de Singes proprement dils , autant du moins qu'il est possible de l'affirmer clans l'état actuel de nos connaissances, étaient représentés par des formes très diverses qui montrent que déjà on trouve dans le règne animal des différences et des adaptations très nettes, en un mot que l'évolution est déjà très avancée. Ces différentes formes de Lémuriens ainsi que leurs caractéristiques et leurs ailinités feront l'objet d'une étude plus étendue qui ne saurait trouver place ici. Cependant au milieu des Adapis,des Necrolemurs, etc., j'ai trouvé un crâne et un fragment de maxillaire inférieur que je n'ai pu identifier à aucun type connu. 11 m'a donc semblé utile d'en donner dans ce Bulletin une diagnose morphologique préliminaire et d'en publier la reproduction. Le crâne est presque compleL; cependant une arcade zygomatique et les deux arcades orbitaires sont brisées ainsi que la partie du museau située en avant des canines, ce qui nous prive de renseignements sur les incisives. Ce crâne est remarquable par la forme de la boîte cérébrale qui , dans sa partie postérieure est évasée en triangle, la pointe étant tournée en avant et située au niveau des arcades orbitaires", où le crâne est très étroit. La base de ce triangle est formée par l'occipital qui est plat et nettement sépare des autres os du crâne par un rebord formant crête. La crête sagittale proprement dite surmonte la cavité cérébrale et se bifurque ayant d'arriver aux arcades orbitaires avec le bord interne desquelles elle dessine un carré. Elle est nette sans être très accentuée. Il faut signaler aussi la proéminence et la grande dimension des bulles tympaniques qui sont situées à la base — 10 — inférieure du crâne sur le côté interne des surfaces articulaires de la mâ- choire, et le resserrement du museau au niveau des premières prémolaires. Cette dernière particularité donne à la série dentaire une double courbure; le palais, d'abord large dans sa partie postérieure, se rétrécit pour s'évaser à nouveau à l'insertion des canines. 11 est regrettable que la portion antérieure du museau manque, car elle devait probablement être assez importante, l'incurvation des os nasaux, leur volume et leur forme allongée permettant de supposer un long nez , une sorte de petite trompe comme il en existe chez certains Rongeurs et Insectivores. Fig. i . — Crânes de Nycticebus tardigradus et de Pronyctieebus Gaudryi (grandeur naturelle). La formule dentaire du Pronyctieebus Gaudryi est •? i 1 , h i 3 Mâchoire supérieure. — Les incisives manquent et la canine est brisée au ras de l'alvéole: les prémolaires sont au nombre de A; la première est très petite, unituberculée et uniradiculée. Elle est séparée de la canine et de la deuxième prémolaire par un léger espace. La deuxième est encore unituberculée, mais biradiculée, la racine postérieure étant la plus forte. La troisième, comme toutes les dents suivantes, est triradiculée; elle se com- pose non seulement d'une pointe externe aiguë, mais aussi d'une pointe interne moins élevée. A l'extérieur, elle est bordée d'un mince collet qui, à — 11 — l'avant et à l'arriére, forme une petite pointe. La quatrième est semblable à la troisième, mais plus forte; les tubercules sont presque de môme valeur, l'externe s'étant abaissée et celui de l'intérieur ayant pris de l'importance. Fig. 2. — Crâne de Pronycticebus Gaudryi [profil] (grandeur naturelle). Les molaires sont plus compliquées. Elles présentent toujours deux tuber- cules externes, mais les deux premiers, au lieu d'une pointe interne, en ont deux. La plus antérieure de celles-ci est la plus forte et correspond sensiblement à l'espace qui sépare les deux mamelons externes. La posté- rieure, beaucoup moins élevée, est sur la même ligne que la deuxième pointe externe. La dernière molaire est nettement trituberculée; elle est un peu orientée d'avant en arrière et porte un bourrelet important qui entoure le pied du mamelon interne. Les trois molaires sont bordées sur leurs faces externes d'un très petit collet. c. /p 2p. 3p tp tm 2m. 3 m. Fig. 3. — Dents de Pronycticebus Gaudryi (grossies a fois). Mâchoire infkkieure. — Elle est brisée à l'alvéole de la canine et à l'arrière de la dernière molaire. Les prémolaires sont au nombre de /i ; la première manque, mais son alvéole indique qu'elle était petite, uniradicuie'e el très vraisemblablement unituberculée; elle est séparée par un espace appréciable des dents voisines. La deuxième est biradiculée, unituberculée et plus forte que la précédente; elle est également séparée de la déni sui- — 12 — vanle. La troisième est plus forte encore, et se compose d'une pointe anté- rieure assez aiguë et d'un talon postérieur. La quatrième a une pointe aiguë en avant qui porte sur son bord interne une petite éminence paraissant indiquer un deuxième mamelon , que nous trouvons d'ailleurs tout à fait développé chez les molaires suivantes; en arrière de cette pointe, un talon séparé en deux par uue crête tranchante dirigée antéro-postérieurement. Les molaires sont beaucoup moins élevées. Elles sont constituées de deux lobes , dont l'antérieur est le plus haut ; c'est aussi le plus petit. Ce lobe porte deux pointes formant une ligne inclinée vers l'intérieur, la pointe externe étant la plus en avant. Entre les deux lobes se trouve une dépres- sion: celui d'arrière porte aussi deux pointes, mais elles sont plus écartées l'une de l'autre et située approximativement sur une perpendiculaire au plan sagittal de la tête. La dernière molaire rappelle par sa conformation les dents précédentes , mais elle est munie en arrière d'un fort talon qui l'al- longe beaucoup, et paraît en quelque sorte constituer un troisième lobe. DIMENSIONS DES DENTS. Mâchoire supérieure. — Longueur totale de la série dentaire (du bord antérieur de l'alvéole de la canine au talon de m3) o"'oa6 I.ARG. MAX. LONC. MAX. LARC. MAX. c omoo45 pl O 002 f O 0020 p3 o oo3 omoo3 o ooi5 o ooi5 o oo35 p'' o'"oo3 o"'oo4 m1 o ooti o oo5 m- o oo£5 o ooG m3 o ooft o oo55 Mâchoire inférieure. — Longueur totale du bord postérieur de l'alvéole de la canine au talon de »«3 om02& LONG. MAX. LONG. MAX. LAIIG. MAX. pl omooio o'"ooi5 p^ 0 002 0 0010 p3 o oo3 O 002 P4 0 004 O 002 5 m, omoo4 o oo h o oo.r>5 omoo3 o oo35 o oo3 Hauteur du maxillaire inférieur (au niveau de m.) omoo8 Hauteur du maxillaire inférieur (au niveau de p3) o 007 Sans vouloir entreprendre ici d'études comparatives entre ce nouvel animal, les autres Lémuriens fossiles et les Lémuriens actuels, il faut cependant signaler la grande analogie qui existe entre le Pronyclicebus Gaudryi et le Nycticebus tardigradus qui habite la Péninsule indo-chinoise. L'allure générale du crâne qui est la même et l'identité des molaires frap- pent au premier abord ; seules quelques différences dans la disposition des os nasaux et des bulles tympaniques et la présence d'une prémolaire de plus — 13 — chez le fossile exigent la création d'un genre nouveau. Néanmoins pour rappeler cette analogie, j'ai appelé ce curieux fossile Pronycticebns et, pour aider les comparaisons, j'ai fait figurer un crâne de Nycticebus tardigradus à côté de celui décrit dans cette note. M. le professeur Gaudry a bien voulu m'autoriser à lui dédier ce nouveau Lémurien; je le prie d'agréer l'hommage de ma profonde gratitude pour l'intérêt qu'il a daigné porter à mes travaux. Il faut encore remarquer, et ce n'est pas un des points les moins intéres- sants de cette étude, que le Pronycticebus Gaudryi, à l'époque oligocène, était parmi les animaux qui avaient l'organisation la plus complexe et, par con- séquent , était alors au sommet de l'échelle des êtres , tandis que son ana- logue de nos jours est un Lémurien aberrant, en voie de disparition et qui est considéré comme l'un des représentants inférieurs du groupe des Quadrumanes. Holothuries du cap Horn, par M. Rémy Perrier, chargé de cours à la Faculté des Sciences de Paris. L'étude des Holothuries recueillies au Cap Horn, en i883, par la Mis- sion française de la Romanche, étude que j'avais entreprise à la de- mande de M. Edmond Perrier, qui a bien voulu mettre à ma disposition cette précieuse collection, est aujourd'hui terminée. L'important mémoire que Ludwig a publié en 1898 [1) sur les Holothuries antarctiques a notable- ment étendu et surtout précisé nos connaissances sur cette partie de la faune. Néanmoins j'ai pu recueillir un certain nombre de points nouveaux intéressants, que je me propose de résumer ici, avant la publication de mon travail in extenso. Voici rénumération des principales espèces exami- nées : Svnallactes Moselevi Théel. : — 2 individus, entre l'île Navarin et File Hoste. — J'ai déjà montré {î) que , d'après la diagnose que j'ai donnée des genres îlalhyplotes et Synallactes, c'est à ce dernier genre et non au genre Batliyplotes , comme le voudrait Ostergren, que doit se rattacher celte es- pèce, qui n'avait pas été revue depuis Théel. Le faciès général est tout à fait semblable à celui des autres Synallaclcs, et ne rappelle nullement les Uathyplotcs , qui sont beaucoup plus spécialisés. M II. Lidwig, Ergebnisse der Hamburger Magalhaentitchen Sammelreite ; 3,c Licf. Holotlmrien, 1898. M R. Pemurii, Holothuries du «Travailleur* etdiu «Talisman». Masson, 190a; p. 339 ot 3/kj (note). — M — Holothiria [?] PATAGOMCÀ nov. sp. : — i individu, de Santa Cruz (Pata- gonie). — Celte espèce, qui me parait bien nouvelle, ne peut malheureu- sement pas être déterminée rigoureusement, l'animal ayant énucléé ses viscères et ayant complètement perdu ses corpuscules calcaires. Corps sub- cylindrique, long de 53 millimètres, large de i3 millimètres environ, d'une teinte générale brun verdâtre foncé , avec des taches d'un blanc ver- dâtre à la base de chaque appendice ambulacraire. Ceux ci sont des pédi- celles sur la face ventrale, des papilles sur la face dorsale. Les premiers forment quatre bandes longitudinales : les deux médianes , correspondant au radius impair, ont chacune a ou 3 pieds de front; les bandes latérales, plus larges, en ont 5 ou 6, sans qu'il y ait d'ailleurs pour ces pieds une séria- tion autrement précise. En raison de l'abondance des appendices ambula- craires ventraux, la face ventrale a une couleur générale très claire, sauf dans les intervalles qui séparent les bandes, disposition qui permet de distinguer celles-ci du premier coup d'œil. Papilles dorsales alignées sur six rangs longitudinaux, correspondant respectivement : les quatre mé- dianes aux deux radius dorsaux, les deux marginaux chacun au radius latéral correspondant. Les radius latéraux possèdent ainsi à la fois une rangée de papilles et une bande de pieds. Chaque papille s'insère à l'extré- mité d'un tubercule basilaire large, mais peu élevé. Vingt tentacules à disque très découpé. Anneau calcaire formé de pièces presque complètement soudées, sans prolongements antérieurs ni postérieurs. Vésicules tentacu- laires longues de 3 millimètres; un canal du sable soudé au mésentère dorsal, son madréporite libre dans la cavité générale; deux vésicules de Poli. Muscles radiaux très développés. 11 reste un petit fragment du pou- mon gauche, encore adhérent au réseau vascuiaire mésentérique. L'espèce appartient manifestement au groupe des Holothuriinae, si pauvrement re- présenté dans les régions antarctiques (une seule espèce certaine : Stickopus fiiscus). L'absence des organes génitaux ne permet pas de dire sûrement si notre espèce se rattache au genre Stichopus ou au genre Hofothuria; mais la présence d'organes de Cuvier, assez nombreux, fait penser que c'est bien à ce dermer genre qu'elle se rapporte vraiment. Cuccmaria parva Ludwig : — 8 individus; Malouines, canal Franklin , rade de dorée. — Corps recourbé en U. Pieds ambulacraires toujours en séries distinctes sur les radius; en outre, quelques pieds épars, mais peu nombreux, sur les interradius dorsaux; en tout cas, jamais les pieds dor- saux ne sont irrégulièrement dispersés. Cicumarîa i.eonina Semper : — nombreux individus, de toute la région, où celle espèce est certainement très répandue.— Répartition des pieds très variable depuis la disposition rigoureuse en séries radiales jusqu'à leur dissémination absolue comme dans les espèces de Thyone. Par contre. — 15 — forme des sclérites très constante : i° des plaques perforées noduleuses, avec un bec dente' à l'une de leurs extrémités; 20 des boucles très régu- lières avec quatre trous et dix nodules perliformes ; 3° des plaques robustes à larges trous , sans nodules , beaucoup moins abondantes. Cucumaru l.evigata Verrill : — nombreux individus. Gucumaria TABULiFERA nov. sp. : — 9 individus; Baie Franklin, Punta Arenas. — Corps allongé, ovoïde, long de a3 millimètres, large de 10 milli- mètres. Dix tentacules petits mais très ramifiés, les deux ventraux beau- coup plus petits. Pédicelles localisés sur les radius, disposés suivant deux ou quatre rangs sur chaque ambulacre dorsal, six ou huit sur chaque radius ventral; chaque bande radiale divisée en deux moitiés par un espace médian nu. Sclérites : rien que des tables, à disque subrec- tangulaire présentant en général huit perforations, dont deux oppo- sées, plus grandes que les autres, à tige formée de deux colonnettes implantées sur la travée qui sépare les deux grandes perforations; ces colon- nettes convergent Tune vers l'autre et se terminent par une couronne très touffue de longues pointes disposées en un bouquet. Sclérites des pieds rappelant ceux des Tlujonc. Pièces de l'anneau calcaire peu cohérentes entre elles, les radiales avec un prolongement postérieur bifide. Thyone spectabilis Ludwig : — 11 individus, de Sanla-Cruz (Pata- gonie). — Les pièces radiales de l'anneau calcaire sont chacune formées, contrairement aux descriptions données jusqu'ici , de trois articles placés bout à bout et séparés par des sutures. Muscles rétracteurs très déve- loppés , cordiformes. Thyoxe Lechleri Lampert : — 1 individu , de la baie Orange. — Sclé- rites : des disques ronds ou ovales, la plupart imperforés; eu outre de petites coupes treillissées. Ces dernières sont, sur mon échantillon, très raies, ce qui explique que Lampert ne les ail pas mentionnées. Psolidicm convergeas Hérouard : — plusieurs individus, de la baie Orange et de Punta Arenas. — Cette espèce a été rangée par Hérouard dans le genre Cucumaria, mais la différenciation de la région moyenne de la face ventrale en une sole de reptation différenciëe me semble la rattacher bien nettement au genre Psolidium. Elle doit se placer à la base de ce genre, cette sole ventrale étant beaucoup moins spécialisée cnie dans le Ps. dorsipes, et se présentant plutôt comme dans le Ps. panamense. Face ventrale avec deux rangs de pieds sur chaque radius, allant de la bouche à l'anus. Ces pieds, très développés sur la région transformée en sole pé- dieuse, sont beaucoup plus réduits en dehors de celle-ci et prennent la — 16 — forme des pieds dorsaux; ceux-ci sont épars, sans ordre, très courts; mais ils possèdent une ventouse terminale rudimentaire. — Anneau calcaire de 1 o pièces , en forme d'accent circonflexe. — Cette forme est intermédiaire entre le Cucumaria parva et les Psolidium typiques. Psoudium dorsipes Ludwig : — 5 individus de la baie Franklin et des Malouines. — Ils ne présentent aucune se'riation radiale des pieds aux extrémités, et les pieds dorsaux émergent souvent après avoir traversé les plaques dorsales dans des orifices percés au beau milieu de celles-ci. A ces différences près , ils montrent tous les caractères décrits par Ludwig. Psolus antarcticds Pbilippi. Psolus squamatds Dûben et Koren var. Théel [?]. — J'ai retrouvé les deux espèces signalées par Théel (1) dans les régions antarctiques. Elles sont parfaitement différentes , contrairement à ce que croit pouvoir penser Ludwig (2), et, comme l'a montré Théel , la seconde espèce est bien voisine du Psolus squamatiis arctique. Néanmoins , en pré- sence de ce fait unique de l'existence d'une même espèce d'Holothuries aux deux pôles, je crois devoir réserver mon opinion jusqu'à ce que j'aie pu étudier un assez grand nombre d'individus de l'espèce septentrionale. Caldina rugosa nov. sp. : — î individu de l'Ile Picton. — Cette espèce, qui a les mêmes sclérites que le C. Ransonnetii , diffère de cette espèce et du C. co- riacea par son tégument épais et rugueux et par les pièces radiales de l'anneau calcaire, qui sont pourvues de pointes postérieures plus longues et terminées par un petit article mobile. J'ai pu comparer ces trois espèces de Caudina, grâce à l'obligeance de M. von Marenzeller, qui a bien voulu me communiquer quelques Holothuries antarctiques du musée de Vienne. Je me propose d'en parler dans une communication ultérieure , mais je ne veux pas tarder davantage à témoigner ma gratitude au savant professeur de Vienne. Caddina pigmentosa nov. sp. : — î individu, de la Terre de Feu. — Corps assez grand, long de i^5 millimètres, dont 55 millimètres pour la région caudale; coloration lie de vin grisâtre; peau rugueuse, ridée transversalement. — i5 tentacules, présentant deux grandes et deux petites digitations; autour de l'anus 5 groupes de petites papilles. — Sclérites : disques circulaires ou polygonaux, assez irréguliers, dérivant de sclérites semblables à ceux de C. rugosa, mais déformés par un déve- loppement secondaire de calcaire, qui a obturé plus ou moins les perfo- rations (il en existe généralement quatre) et fait entrer en régression la croix « Challenger Reports, t. \IV, 1886, p. 88 et 89. '-'' Ludwig, loc.cit., p. 5/1 (note). — 17 — primaire. Ces sclérites sont inclus dans une capsule épaisse , formée de couches concentriques, et plus ou moins fortement colorée en rouge. Ce sont ces capsules qui donnent au tégument sa coloration. Cette disposition est à rap- procher de celle qui, chez les Trochostoma et les Ankyroderma, aboutit à la formation des disques rougeâtres que présentent fréquemment les espèces de ce genre. On sait que ces disques se forment autour de sclérites pré- existants, qu'ils englobent et font entrer en régression. Cette espèce présente aussi une grande ressemblance avec les Molpadia, tant au point de vue de la forme des sclérites qu'à celui de la disposition par laquelle les muscles radiaux vont s'insérer sur l'anneau calcaire, disposition qui me parait identique à celle décrite par Semper dans le Molpadia auslrads. 11 n'y a pas, à proprement parler, de muscles rétracteurs du pharynx, mais le muscle radial se continue en avant par une membrane musculaire falci- forme, normale, à la paroi du corps, disposée autour de l'anneau calcaire à la façon d'un septum de Coralliaire; le bord épaissi de cette membrane représenterait le muscle rétracteur. — Un organe de Cuvier en grappe, semblable à celui du Molpadia chilensis, seul exemple connu jusqu'ici. — En résumé, cette Caudina présente des ressemblances curieuses avec plusieurs autres genres de Molpadiidés. Trochodota puiîpurea Lesson : — 7 individus de Punta Arenas. Chiridota contorta Ludwig : — 1 individu, Canal de Washington. Chiridota Pisanii Ludwig : — plusieurs individus, de la baie Orange (;i mer bas e) et de Punta Arenas. Sur la vÉgétâtios dass des atmosphères riches E.y ACIDE CARROyiQUE, par M. E. Demoussy. 1 On sait depuis longtemps que l'intensité de l'assimilation chlorophyl- lienne croît avec la proportion de gaz carbonique de l'atmosphère qui en- toure la feuille éclairée. En particulier, MM. Brown et Escombe ont fait voir, il y a trois ans, que l'absorption de l'acide carbonique est proportionnelle à la teneur de l'atmosphère en ce gaz, lorsque celte teneur reste inférieure à un centième. Les plantes profitent-elles de cet accroissement d'assimilation? En les Muséum. — x. — 18 — faisant vivre dans des atmosphères plus riches en acide carbonique que ne Test l'air normal, observera-t-on des développements plus considérables? Mon regretté maître, M. Dehérain, et M. Maquenne avaient déjà abordé cette question il y a une vingtaine d'années, mais n'avaient pas pu con- clure à une influence favorable. J'ai repris ce sujet en employant diverses, méthodes. Pour être certain que les plantes en expérience ne puiseraient du carbone que dans l'atmosphère, je les ai cultivées dans du sable quartzeux calciné additionné d'une solution minérale complète. J'ai utilisé d'abord, comme source d'acide carbonique, du furnier ou de la terre de jardin humide. Ces substances étaient placées dans des cloches en verre, d'une dizaine de litres, disposées dans notre serre, la douille en bas. Sur la terre ou le fumier reposaient, par l'intermédiaire d'une sou- coupe de porcelaine, les pots portant les plantes. Une lame de verre obtu- rait aux deux tiers la grande ouverture de la cloche , de façon à éviter un trop rapide renouvellement de l'atmosphère de cette cloche. Un grand nombre de dosages a été effectué pour déterminer la teneur en acide car- bonique des atmosphères ainsi constituées; les nombres obtenus ont varié entre 5 et 10 dix-millièmes; ils étaient donc deux ou trois fois plus forts que celui qui correspond à l'air normal. Des cultures témoins avaient été disposées dans de l'air ordinaire ; à cet effet, elles étaient placées dans des cloches semblables, au fond desquelles se trouvait du sable humide remplaçant le fumier ou la terre des précé- dentes. Au début, les plantes, venant juste de germer, présentaient un poids très faible, presque négligeable. Après un mois de végétation, les diffé- rences étaient considérables. Tandis que des Laitues venues dans l'air normal pesaient (pour trois plantes) , à l'état frais, 3 gc. 5 et h grammes, celles qui avaient poussé dans l'air enrichi en acide carbonique pesaient 9 et 20 grammes. Des Tabacs fournirent 1 3 et 18 grammes de matière verte dans l'air ordinaire, et 2 3 et 33 grammes en présence de terre ou de fumier. Des Colzas pesaient 1 gr. 3 et 5 gr. 3 dans l'air ordinaire et 1 h gr. 3 dans l'air modifié par le fumier. Ainsi les gaz dégagés par la terre ou par le fumier sont très favorables à la végétation. Quels sont ces gaz? Est-il permis d'attribuer leur action au seul acide carbonique? Ou bien faut-il la rapporter à l'ammoniaque dont MM. Ber- thelot et André ont montré le dégagement par la terre? J'ai d'ailleurs con- statë que 1 kilogramme de terre de jardin dégageait, sous l'influence d'un courant d'air, une quantité d'azote ammoniacal, diminuant avec le temps conformément aux vues de M. Schlœsing fils sur les fermentations en mi- lieu solide. Dans mes expériences, cette quantité a varié de 0 milligr. 9 à o milligr. 2 par vingt-quatre heures. Pour un mois, avec une moyenne de — 19 — o milligr. 6 , cela ferait 18 milligrammes, ce qui est loin d'être négli- geable. Pour faire la part de l'influence de cette ammoniaque, j'ai disposé une autre série de cultures de Laitue. (Cette plante se prête d'ailleurs liés bien à ce genre d'expériences; elle vit parfaitement dans des atmosphères saturées d'humidité peu favorables à d'autres espèces.) Les pots étaient , cette fois , placés sous des cloches rodées reposant sur des plaques de verre rodées, joignant hermétiquement. A l'aide d'une série do petites trompes à eau, je faisais passer dans les cloches un courant d'air, constamment, jour et nuit, à la vitesse d'environ 36 litres à l'heure. Deux cloches recevaient de l'air normal; deux autres étaient parcourues par de l'air ayant préalablement traversé 1 kilogramme de terre de jardin hu- mide, contenant par suite de k à 5 dix-millièmes d'acide carbonique, c'est- à-dire seulement 1 ou 2 dix-millièmes de plus que l'air ordinaire. Mais pour une de ces deux dernières cloches, l'air qui avait traversé la terre était privé de toute trace d'ammoniaque par son passage dans une grande éprou- vette remplie de pierre ponce imbibée d'acide sulfurique étendu. Des bar- botteurs à eau servaient à surveiller le passage des gaz et à leur fournir une dose d'humidité constante. Lorsque le soleil donnait directement sur les cloches, on les recouvrait d'un voile de gaze d'étamine blanche pour éviter que les plantes fussent grillées. Voici quels furent les poids des plantes (quatre dans chaque cas) obtenus après un mois de végétation : Dans l'air normal. 2 5 et 99 gp. Dans l'air ayant traversé la terre kk Dans l'air ayant traversé la terre et privé d'ammoniaque. il Ainsi l'élimination de l'ammoniaque de l'atmosphère fournie aux plantes n'a pas diminué sensiblement le poids de la récolte. Il est juste de dire que la présence dans le sable d'une forte quantité, supérieure aux besoins des plantes, de nitrate de chaux devait rendre bien faible l'influence de l'apport d'ammoniaque dans l'atmosphère. Il est maintenant permis d'attribuer à Yacide carbonique seul l'influence favorable exercée sur la végétation par les gaz dégagés par la terre. Cette expérience suffît pour le démontrer. Cependant on ne pouvait avoir la certitude de l'utilité d'un excès d'acide carbonique qu'à la condition que ce corps fût fourni à l'état de pureté chimique. Dans ce but, j'ai dispose une nouvelle cloche parcourue par un courant d'air charge d'acide carbo- nique obtenu en faisant tomber très lentement de l'acide chlorhvdiique [au- tres dilué sur des fragments de marbre; le gaz était lavé dans une solution de bicarbonate de soude. Les plantes ainsi traitées se développèrent peu et jaunirent rapidement. Pensant que l'acide carbonique n'était pas suffisant- — 20 — ment purifié, je le fis passer sur une colonne de bicarbonate de potasse solide de 5o centimètres de longueur, pour retenir l'acide chlorhydrique qui aurait pu être entraîné. De nouvelles plantes soumises à l'influence de ce gaz montrèrent les mêmes phénomènes de dépérissement. Cet échec se répéta une troisième et une quatrième fois malgré l'interposition de laveurs, de nouvelles colonnes à bicarbonate et de plusieurs filtres en flanelle et en coton cardé pour retenir les impuretés a l'état vésiculaire, et quoique la teneur en acide carbonique de l'air envoyé à la cloche ait été réduite à 7 dix- millièmes. Il était cependant certain qu'une dose d'acide carbonique supérieure à celle de l'air normal était loin d'être funeste. L'heureuse influence des gaz dégagés par la terre prouvait le contraire. En outre, nous avons journelle- ment l'exemple de plantes prospérant dans des atmosphères riches en acide carbonique : sous les châssis des maraîchers, le fumier entrelient une teneur élevée en acide carbonique, que j'ai souvent trouvée supérieure à 3 mil- lièmes. J'ai donc cherché une autre source d'acide carbonique. Je préparai de grandes quantités de solutions aqueuses de ce gaz à l'aide de l'acide carbo- nique liquide du commerce et je fis couler lentement cette solution dans des cloches contenant les pots portant les cultures. L'acide carbonique se diffusait ainsi du liquide qui retenait les impuretés, s'il y en avait. En réglant la vitesse d'écoulement, j'arrivais à maintenir dans l'atmosphère des cloches une dose d'acide carbonique variant de i5 à 25 dix-millièmes. Cette fois, le résultat fut des plus nets : les plantes venues dans l'air ordinaire pesaient, après un mois, moins de 1 gramme; les autres pesaient 17 gr. 5 pour une teneur moyenne de l'atmosphère de i5 dix-millièmes d'acide carbonique et 33 grammes lorsque cette teneur atteignit 2 5 dix- mtflièmes. En même temps, des Laitues soumises aux émanations de la terre pesaient 7 gr. 5 et 10 gr. 5. Ceci démontre sans conteste, à mon avis, que les plantes peuvent profiter à un très haut dgré de la présence de faibles excès d'acide carbonique dans l'atmosphère qui les baigne. Au moment où je terminais ces premières recherches, MM. Brown et Escombe publièrent un mémoire (1) où ils rendaient compte d'expériences tentées dans le même but, mais dont les résultats sont absolument inverses des miens. Ils n'ont pas trouvé qu'il y avait avantage à fournir aux plantes des atmosphères plus riches en gaz carbonique que l'air nbrmal ; fréquemment même les plantes ainsi traitées dépérissaient. MM. Brown et Escombe concluent que les végétaux organisés pour vivre dans une atmosphère à 3 dix-millièmes d'acide carbonique ne peuvent pas profiter de doses plus tu Proceedings of the Royal Society, vol. LXX. — 21 — forles de ce gaz, quoiqu'ils puissent momentanément en absorber de grandes quantités. Mes propres échecs, dont j'ai parlé plus haut, étant vraisemblablement dus à une impureté de l'acide carbonique, je crois que c'est à la même cause qu'il faut attribuer les résultats défavorables des expériences de MM. Brown et Escombe et aussi de celles de MM. Dehérain et Maqueune et de M. Montemartini. Il Des conséquences intéressantes découlent des faits que je viens d'exposer. J'ai fait remarquer que nous observons journellement des plantes pros- pérant dans des atmosphères riches en acide carbonique ; c'est ce qui se passe dans les couches de maraîchers. 11 était permis d'avancer que ces plantes doivent leur développement rapide non] seulement à la tempéra- ture élevée que le fumier entretient sous les châssis, mais aussi à l'acide carbonique que ce fumier dégage. C'est ce que j'ai pu vérifier directement. Quatre pots à sable additionné d'engrais minéral complet ont reçu chaeun quatre Laitues semblables d'un poids de 2 grammes pour les quatre. Ils furent placés sous des cloches de verre, à fermeture hydraulique, ne recevant de l'air que par leur tubulure. Ces cloches étaient disposées dans le jardin du laboratoire, au voisinage d'une couche établie suivant l'habitude des horticulteurs; elles étaient donc à la même température. Dans deu\ d'entre elles circulait constamment de l'air ordinaire à la vitesse de ho litres à l'heure. Les deux autres recevaient de l'air puisé sous le châssis de la couche renfermant de 1 à 2 millièmes d'acide carbonique. A plusieurs reprises, j'ai recherché si cet air coutenait de l'ammoniaque: je n'en ai jamais trouvé, quoique les dosages aient porté sur près de 1 mètre cube d'air passant pendant vingt- quatre heures dans des absorbeurs Reiset à acide sulfuiïque titré. Cela est d'ailleurs conforme aux vues de M. Dehé- rain, qui a montré qu'un fumier bien arrosé ne perd jamais d'ammoniaque. Malgré cela, pour être à l'abri de toute cause d'erreur et ne pas attri- buer à l'acide carbonique ce qui pourrait être dû à la présence fortuite d'un peu d'ammoniaque, une des cloches dans lesquelles c la couche ne reçut cet air qu'après son passage sur une longue colonne de pierre ponce imbibée d'acide sulfurique étendu. Après quinze jours, les plantes fuient pesées, et on obtint les nombre suivants : Pour les plantes venues dans l'air ordinaire 21 et aà >,\r- Pour les plantes venues dans l'air de la couche 5o Pour les plantes venues dans l'air de la couclie ayant passé sur SO'H5 . 60 — 22 — Les deux premiers pots n'ont gagné que 20 grammes de matière verte en moyenne, tandis que les deux autres en ont gagné 53 grammes. Comme il était à prévoir, le passage de l'air sur la ponce sulfurique n'a pas dimi- nué la récolte, c'est même dans ce cas qu'elle est la plus forte. Il y a bien là la démonstration directe de ce que j'avançais. III Ces observations m'amenèrent à penser que je trouverais peut-être dans une cause analogue l'explication d'une curieuse expérience due à M. Emile Laurent (l). Le savant, physiologiste de Bruxelles avait élevé des Sarrasins dans une terre stérilisée, comparativement avec des plantes poussant dans la même terre à l'état normal. Tandis que , dans ce dernier cas , le poids de la récolte était de 90 grammes par pot, les plantes venues en sol stérile ne pesaient que 22 grammes; même, lorsque cette terre stérile était addi- tionnée d'engrais chimique, les pkmtes ne pesaient que 60 grammes. Dans ces conditions, la différence de développement des plantes n'est pas due à la différence de composition chimique des sols: c'est à l'absence de Microbes vivants qu'elle doit être attribuée. Le rôle de ces Microbes restait obscur. Pour metlre ses cultures à l'abri des germes de l'air, M. Laurent les re- couvrait d'un couvercle percé d'un trou fermé par un tampon de coton; la circulation des gaz devait donc être assez lente. J'ai pensé que l'explication résiderait peut-être dans ce fait que ,1a terre non stérilisée dégage de l'acide carbonique favorahle au développement des végétaux. Pour vérifier cette hypothèse, j'ai disposé les cultures suivantes : Des graines de Laitue stérilisées ont été ensemencées dans quatre pots de sable calciné et clans six pots de bonne terre de jardin. Tous reçurent la même dose d'engrais salins, y compris du nitrate de chaux; il en résultait que les pots à terre étaient, au point de vue aliments, un peu plus avan- tagés que les pots à sable; cependant l'influence d'un petit excès de matière nutritive dans ce cas doit être nulle, puisque, dans chaque pot, la dose de substance utile est bien supérieure aux besoins des plantes. Quatre des pots à terre, les n°5 7, 8, 9 et 10, avaient été stérilisés par un séjour de quatre heures à l'autoclave à 120 degrés; 5 et 6 contenaient de la terre non stérilisée. Chaque pot était placé dans une cloche de verre d'une dizaine de litres, disposée la douille en bas, et dont la grande ouver- ture, en haut, était obturée aux deux tiers par une lame de verre. Au fond des cloches j'avais préalablement mis du sable humide pour les pot» à sable 1 et 2 , et pour les pots à terre 5 , 6 , 7 et 8. Au contraire , les pots 3 et h ( sable), 9 et 10 (terre stérile) reposaient sur de la terre identique à celle des pots, en poids égal à celui contenu dans les pots, non stérilisée et ;" Bull. acad. roy. de Belgique, 3° s., t. XI, n° 2 (1886). — 23 — humide. Delà sorte, 3 et k , 9 et 10, à sol stérile, se trouvaient dans une atmosphère renfermant la même quantité' d'acide carbonique (5 à 10 dix- millièmes), fourni par le substratum, que l'atmosphère des pots 5 et G qui fournissaient eux-mêmes cet acide carbonique. Après un mois, les différences étaient considérables; les plantes (trois dans chaque pot) pesaient : Nos 1 et 2 , sable reposant sur sable * 1 gr. 8 3 et h , sable reposant sur terre 9 0 5 et G , terre normale 7 o 7 et 8, terre stérilisée reposant sur sable 2 6 9 et 10, terre stérilisée reposant sur terre 10 o On voit que, dans l'atmosphère ordinaire, les plantes venues dans du sable ne sont pas beaucoup plus mauvaises que celles qui ont poussé dans la terre stérilisée ; au contraire , les plantes poussant dans du sable , mais d;ms une atmosphère enrichie en acide carbonique par la présence déterre, avaient un poids voisin de celui des plantes vivant en terre stérile en pré- sence de terre normale , et les récoltes de ces deux séries étaient sensible- ment égales à celles fournies par la terre ordinaire. En même temps des plantes avaient été cultivées dans des pots à sable et à terre stérile dans des atmosphères enrichies en acide carbonique par la présence d'une solution aqueuse de ce gaz faite à l'aide d'acide carbo- nique liquide du commerce. Gomme la teneur des atmosphères en acide carbonique était assez élevée, 2 à 3 millièmes, les plantes étaient très belles et pesaient en moyenne, par pot, 20 grammes pour le sable et i5 gr. pour la terre stérile. Ainsi il a suffi de donner la même composition à l'atmosphère qui baigne les plantes pour obtenir les mêmes récoltes ; une terre stérile a été aussi favorable que la même terre non stérilisée , lorsqu'une égale quantité de terre normale placée dans la cloche a dégagé l'acide carbonique que le sol slrrile ne pouvait pas fournir. IV Nous savons encore peu de choses sur le rôle des matières carbonées du sol comme aliment direct des végétaux. D'après des expériences récentes, il semble y avoir des cas où la matière organique de la terre est assimila di- rectement par certaines plantes. De ce qui précède on peut avancer qu'il y a au contraire des végétaux qui ne puisent pas de carbone dans le sol : c'est le cas de la Laitue; les substances carbonées de la terre ne lui four- nissent du carbone qu'après leur transformation eu acide carbonique. Dans la nature, la terre dégage constamment de l'acide carbonique, et à une faible distance du sol, à 2 ou 3 centimètres, on trouve fréquemmenl — n — dans l'air une dose d'acide carbonique supérieure à 3 dix-millièmes. Il est certain que les plantes de faible hauteur doivent profiter de cet excès; ce serait le cas des petites plantes des prairies, des végétaux en germination. La présence de lumier, de détritus organiques en voie de décomposition, donne lieu à la formation d'acide carbonique, et l'épandage de ces sub- stances à la surface du sol, en horticulture et dans la culture maraîchère, doit peut-être son efficacité à ce dégagement d'acide carbonique. Si, pour une raison quelconque, la teneur de notre atmosphère en acide carbonique venait à s'accroître, même de 1 ou Revue générale de* Sciences, i. X (1899), p. 337- l--> Communication faite, le 26 janvier 1906, aux naturalistes du Muséum. — 25 — formation. C'est parmi ce sable que l'on rencontre des Coquilles très bien conservées malgré la minceur de leur test. Cette faune est assez semblable à celle qui a été recueillie à Joinville à l'Est de Paris et dont le laboratoire de Géologie possède une des plus belles séries connues. L'épaisseur visible de ce diluvium varie de 1 m. 5o à 2 m. 60. Celle formation est visible sur près de 600 mètres de longueur, puis les couches plongent presque brusquement vers le Sud-Ouest sous une inclinaison d'environ 60 degrés, et sont remplacées par le loess qui les recouvre sans que l'allure du terrain à la surface du sol en soit le moins du monde modifiée. Ce loess est de couleur jaunâtre et légèrement argileux; il présente beau- coup de cohésion ; malgré cela , les plus petites Coquilles (genres Cœcilianella , Clausilia) y sont toujours en parfait état de conservation. FAUNE FLUVIATILE DU DILUVIUM. Gastéropodes* LlMNAEA OVATA Mich. AURICULARIA Micll. Succinea pijtris Ferr. ■ — oblonga Drpd. — Pfeiffeiri Drpd. BlTHYNIA TENTACCLATA Stein. Paludina vivipara Lamk. Valvata piscinalis Mûll. Valvata cristàta Drpd. Planorbis corneos Drpd. ALBUS Miïll. - contortcs Miiller. MARGINATUS Drpd. Ancylus fluviatilis Mùller. Neritina fluviatilis Lamk. Cyclas rivicola Lamk. — fontinalis Drpd. Spbaerilm corneum Drpd Pisidiom amnicum Jenyus. Pélécypodes» Unio batavus Lamk. — littoralis Cuvier. Anodonta cyg.\ea Lamk. En brisant des Coquilles de Paludina vivipara Lamk, nous avons récolté assez fréquemment le jeune de cette espèce, qui est d'une forme tout à fait caractéristique, ayant une vague ressemblance avec Vitrina pelluada Drpd. FAUNE TERRESTRE DU LOESS. « « astéropodcs» Hélix pomatia Linné. — aspebsa Linné. — carthusiana Millier. Hélix nemoralis Linné. — ericetorum Midler. VARIAB1LIS Drpd. -26 Hélix lapicida Linné. — rupestrk Drpd. ROTINDATA Muller. Hvalinu lucida Drpd. CoECILIANELLA ACICULA Lamk. Clausilia parvula Micli. PlJPA CMB1LICATA Drpd. Vertigo muscorum Mich. Gyclostoma elegans Muller. On remarquera la présence de Hélix lapicida Linn; nous avons retrouvé cette espèce dans une petite poche d'argile quaternaire dans la carrière d'Armagnac, à Issy-les-Moulineaux ; cette petite poche repose sur le calcaire grossier supérieur (Lutétien). En ce point, cet Eelix est accompagné de Cyclostoma elegans Muller, et C. aslreium. Malgré toutes nos recherches, nous n'avons pas pu retrouver vivante cette Coquille Hélix lapicida Linné , que l'on trouve si communément dans le Sud de la France, à Barèges,à Cauterets, par exemple. Toutes les autres espèces d'Hélix se retrouvent très communément vivantes dans la région; seulHelix rupestris Drpd .'paraît rare, mais peut-être échappe-t-il aux observations , grâce à sa petitesse. Nous terminerons en remerciant notre confrère et ami M. H. Michel de l'active collaboration qu'il a bien voulu mettre à notre disposition pour les recherches de Coquilles tant au Bas-Meudon qu'à Issy-les-Moulineaux. Sur les produits de déshydratation de la chalcophyllite ET DE l'uRASOCJRTITE, par M. Paul Gaubert. Pendant le coins de mes recherches sûr les figures d'efflorescence , j'ai été amené à étudier la manière dont s'orientent sur un cristal les corps qui prennent naissance aux dépens de la substance de ce dernier, par suite de la perte d'une certaine quantité d'eau. J'ai observé quelques faits intéres- sants ; je signalerai dans la présente note ceux qui sont relatifs à la chalco- phyllite et à l'uranocirtite. Chalcophyllite. As O4 [CuOH]s Cu [OH]2, 3 1/2 H20. — Ce minéral se présente en lames aplaties suivant a\ uniaxes et négatives. La mesure des indices, qui n'avaient pas encore été déterminés, faite au moyen du réfrac- tomètre de M. Klein, m'a donné les résultats suivants (lumière du sodium) : îij = i,G3a3 n,; = 1,07/15 ns - n^ = 0,0578. En chauffant les lames de chalcophyllite au-dessus de 100 degrés, elles — 27 — deviennent un peu plus pâles, conservent leur forme el Leurs propriétés optiques, c'est-à-dire qu'elles restent uniaxes et négatives, et cependant elles ont perdu une partie de leur eau. La perte de cette dernière n'est mise en évidence par aucun caractère bien apparent, et il n'est pas toujours facile de distinguer les lames partiellement deshydratées de celles qui ne le sont pas du tout. Cependant un examen attentif montre que la surface de la base a1 n'est pas aussi plane qu'auparavant, et il esL impossible de faire avec ces lames des mesures avec un réfractomèlre à réflexion totale. La nouvelle substance qui s'est ainsi produite conserve ses propriétés jusqu'à la température du rouge sombre. Suivant l'exemple de M. Rinne, j'appellerai cette cbalcopbyllite modifiée et qui ne contient plus que 20.t p. 100 d'eau, au lieu de 3-2.2 p. îoo, métackalcophyllite. Son système cristallin ne peut pas être déterminé; on sait seulement qu'elle est quadratique, rbomboédrique ou hexagonale. Les figures de cor- rosion qui pourraient indiquer la symétrie n'ont pas de contours nets à cause de l'état delà surface de la base, qui n'est pas plane; aussi elles ne donnent aucun résultat. La nouvelle substance n'occupe pas un volume aussi grand que la chal- cophyllile. Sa densité, qui devrait être en effet de 2.1 3 s'il n'y avait pas de contraction, est de 2.5. Au rouge sombre, la métacbalcophyllite perd complètement son eau. Il se produit une matière brune, transparente, mais qui n'agit plus sur la lumière polarisée. Les figures de corrosion pourraient seules nous indiquer si on a affaire à nu corps cubique ou à une matière amorphe; malheureu- sement , elles ne donnent pas dans ces cas des résultits certains. La densité des lames complètement déshydratées est de 3.5 environ. Les expériences ont été faites sur la chalcophyllite de Redruth (Gornvall). Umnoclrlile [PO4]2 [UO2] Ra, 8 H20. — Des Cloizeaux avait constaté (pie 1'autunite devient uniaxe un peu au-dessus de 100 degrés et qu'à celle température elle perd une partie de son eau , M. Rinne a observé que celte modification se faisait déjà à la température de 70 degrés et qu'à 85 degpw il se produisait de nouveau des lames biaxes. L'uranocirtite, qui est isomorphe de l'autunile, présente, d'après mes observations, des modifications encore plus compliquées. Si on chauffe des lames de clivage d'uranocirtite dans de l'eau bouil- lante, les axes qui font un angle de i5 à 20 degrés autour d'une bissectrice négative se rapprochent et le minéral devient uniaxe. En chauffant plus longtemps, il se produit des bandes biaxes parallèles aux clivages //' et g1. Cette transformation se fait beaucoup plus rapidement si la lame est chauffée dans la glycérine à 120 degrés. Dans l'uranocircite modifiée ainsi, les axes ne sont pas écartés comme dans l'autunile, mais l'écartement augmente jusqu'à nue certaine tempéra- — 28 — ture qui paraît être voisine de 200 degrés. Les lames sont alors semblables à celle de la métaautunite de M. Rinne; aussi je propose de donner le nom de mélauranocirtite au produit correspondant dérivant de l'uranocirtite. Jus- qu'ici, les propriétés de l'autunite et de son isomorphe l'uranocirtite sont identiques, les transformations dans ce dernier minéral se faisant à des températures plus élevées que dans le premier. Mais si on chauffe dans la glycérine bouillante des lames de métauranocirtite, les axes se rapprochent , et, au bout d'un quart d'heure, elles redeviennent uniaxes. Dans ce phos- phate il se produit donc, par suite du départ d'une certaine quantité d'eau . une série de produits bien cristallisés ayant la même orientation que le cristal primitif. Un procédé microchimique très simple permet de distinguer facilement l'uranocirtite de l'autunite , même quand ou n'a à sa disposition qu'une parcelle de substance. Un fragment très petit du minéral est attaqué, sur une lame de verre, par une goutte d'acide azotique additionné de son volume d'eau. 11 se produit avec l'uranocirtite seulement des cristaux caractéris- tiques de nitrate de baryum. MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE BULLETIN DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE ANNÉE 1904 N° 2 PARIS IMPRIMERIE NATIONALE M D CC (XIV SOMMAIRE. Pnges. Congé accordé à M. le professeur E.-T. Hamy et nomination de M. le Dr Ver- neau comme Professeur intérimaire 2q Correspondance. Dons. Lettres de MM. le capitaine Lenfant et Chevalier. Notice nécrologique sur F. Bocourt (par M. L. Vaillant). Compte rendu de voyage (par M. T. Obalski) 29 E.-T. Hamy. Note sur un Axis humain de la grotte des Fées, à Arcy-sur- Cure &! E. Oistalet. Description d'espèces nouvelles d'Oiseaux rapportés par M. G.-A. Baer du Tucuman (République Argentine) 43 G. Grandidier. Note sur les Potamogales du Muséum de Paris 45 E.-L. Boevier. Sur les Péripates des Guyanes 52 — Peripatus Belli (espèce nouvelle de l'Equateur) * 56 H. Coutjère. Note sur le commensalisme de Y Arête dorsalis var. Pacificus (d'après M. Seurat) 5g A.-T. de Rocherrune. Observations sur le genre Bartlettia 60 E. Topsent. Notes sur les Eponges du Travailleur et du Talisman 62 Aug. Pettit. Remarques anatomiques sur le foie de Y Alligator Lucius Cuv. 66 Ph. van Tieghem. Structure de la tige des Calycanthacées 68 P. Bédé et A. Vinchon. Contribution à l'étude du gisement quaternaire d'Arrest ( Somme) nq H. Hohert. Sur une série de roches du Tonkin 83 BULLETIN DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE. ANNEE 1904. — N° 2. -ooo kilo- mètres de portage du Congo, avec 60 à 80 p. 100 de casse du matériel, à cause de toutes ces tribulations.» Nous arrivons, continue le voyageur, sans qu'il en ait coûté la vie à per- sonne, après avoir traversé des populations aussi bizarres que sauvages. Dans le Toubouri, 5o p. 100 des hommes ont le crâne défoncé par les — 31 — coups de matraque, leur vêtement est encore plus rudimentaire rpie celui des Moundangs du Kabi; les femmes ont dans chaque lèvre un rond de bois large comme une pièce de cinq francs qui les rend horribles. Depuis deux mois nous n'avons vu que des gens de ce goùt-là . . . M. le capitaine Lenfant continuait sa route vers le Tchad; il ne comptai! pas être de retour à Forcados avant le icr avril. M. Hamy donne ensuite lecture de divers passages de deux let- tres reçues de M. Chevalier le 17 octobre igo3 et le 17 janvier 190/M ff Depuis le précédent courrier, écrit le voyageur, dans lequel je vous par- lais de mon expédition au Bahr-el-Ghazal, j'ai poursuivi mon vovage vers le Nord en pénétrant au centre du Khanem, à Mondo et Ngouri. De là je me suis dirigé vers le Tchad en coupant l'archipel et venant aboutir à la rive méridionale du lac que j'ai suivie jusqu'aux roches dites Hadjar-el- Amis. La dénomination de lac, pas plus que celle de marais, ne sau- rait convenir à la partie française du Tchad. La région que j'ai traversée, de même que toute la moitié orientale, aujourd'hui parfaitement connue par les levés topographiques des officiers du corps d'occupation, est une terre ferme tout à fait comparable à certaines contrées de la Hol- lande ou des Flandres; elle est coupée d'une infinité de canaux anas- tomosés entre eux, dont les principaux sont dirigés du Sud-Est au Nord- Ouest. Les îles ainsi délimitées ont un sol sableux d'une valeur médiocre, mais les canaux eux-mêmes, dont un grand nombre assèchent périodique- ment, mettent à découvert un sol très fertile qui est liés favorable à la cul- ture du cotonnier, qui ne peut manquer de se développer le jour où des moyens de transport économiques seront assurés vers la mer.- M. Chevalier donne de bonnes nouvelles de ses compagnons. Le doc- teur Decorse a été à l'embouchure du Chari et a poursuivi sur la rive a le- mande du fleuve, avec l'assentiment des autorités, des travaux qui fourni- ront bien des éléments nouveaux à l'étude de la zoologie et de l'ethnographie du Bas-Chari. M. Courtct, au Fort-Sibut, achevait ses études économiques et préparait l'envoi des collections de la mission par l'Oubangui el le Congo. Le Loul était parvenu (rois mois plus tard à Matadi, d'où est datée la dernière lettre de M. Chevalier (17 janvier); notre voyageur annonçait son retour à Paris pour la fin du mois de février, et une dépêche parvenue hier malin nous prévenait qu'il va nous arriver dans deux heures. 3. — 32 — Notice y écho logique sur F. Bocourt, garde des galeries honoraire, par M. Léon Vaillant. Bocourt (Marie-Firmiu) naquit rue des Carmes, le 19 avril 1819; son père, graveur en taille-douce, coopérait à l'exécution des planches du célèbre ouvrage La description de l'Egypte. La proximité du Jardin des Plantes, où il passa son enfance et sa première jeunesse, l'exemple pater- nel, l'entraînaient vers les sciences naturelles et le culte des arts: bien jeuue encore, il marquait ce double penchant. Vers i834. on venait de modifier les services de zoologie en attribuant à chacun d'eux un préparateur spécial; jusqu'à cette époque, un labora- toire unique répondait, pour le soin des collections, aux quatre chaires. Merlieux, sculpteur non sans mérite auquel on doit avec quelques-unes des statues, Tritons et Néréides, qui ornent les vasques de la place de la Concorde, une partie des sculptures de la fontaine du square Notre-Dame et différents bustes, était employé dans le service de l'Anatomie comparée pour l'arrangement des ossements fossiles. S'intéressant au jeune Bocourt, dont il avait pu apprécier les aptitudes, il le recommanda à Bibron, aide- naturaliste et collaborateur de C. Duméril, professeur dirigeant le service d'Herpétologie depuis la mort de Lacépède. Son protégé fut nommé et entrait comme préparateur dans le laboratoire, le 10 septembre; il ne trompa point les espérances de ceux qui l'avaient choisi. Témoignant déjà d'un goût prononcé pour le dessin , Bocourt s'empressa de suivre les cours de Redouté et de Chazal , alors professeurs au Muséum , cours qui avait lieu dans la dernière salle sud de notre ancien bâtiment, où se trouva longtemps le Buffon de Pajou, laquelle, à cette époque, servait de bibliothèque. Ses progrès furent rapides, et les Reptiles de la Ménagerie qui, en 1808, fut iustallée, lui fournissant des sujets d'étude, il fut con- duit à perfectionner singulièrement le montage de ces animaux, préparés jusqu'alors sans aucune grâce, de la manière la plus défectueuse. Citons de cette époque un des trois Caïmans achetés à (on pourrait presque dire : avec) Vallée, le premier gardien de cette Ménagerie qu'il montrait auparavant à la foire de Saint-Germain-en-Laye. Cette pièce se trouve dans nos galeries; on y constate avec quel soin avaient été observés sur le vivant les mouvements de l'animal. Dans celle voie, Bocourt ne cessa jamais de tendre vers une perfection de plus en plus grande, et nombre des animaux qui ornent nos vitrines montrent (pie si, dans ce genre de travail, on a pu l'égaler, il n'a jamais été surpassé. Grâce à son talent artistique, il commença également à enrichir le ser- vice de dessins muraux, qui excitèrent justement l'admiration par une solidité d'exécution telle, que, traités par les procédés de l'aquarelle, ils — 33 — peuvent, sous ce rapport, soutenir la comparaison avec la peinlure h l'huile. Aucun genre ne lui était d'ailleurs étranger: on lui doit le dessin et la gravure pour le portrait de Bibron , paru, après la mort de ce savant , dans Y Erpétologie générale; vous vous rappellerez qu'à Tune des dernières réunions des Naturalistes du Muséum , j'offrais , de sa part , une lithographie représentant Constant Duméril avec une vérité frappante pour tous ceux qui ont connu ce vénérable professeur. La liste de travaux de cet ordre serait longue, je me contente de rappeler ici le vélin représentant un Lézard (Cyclure de Harlan), observé à la Ménagerie des Reptiles, qui figurait à l'Exposition de 1861. Cette œuvre obtint an légitime succès en raison de la difficulté que Bocourt avait su vaincre, de pousser l'étude des détails les plus minutieux à un point incroyable, sans aucune sécheresse dans l'exécution et eu donnant un aspect de vie, qui manque trop souvent à nos dessins d'histoire naturelle. Cette idée de concilier l'exactitude scru- puleuse el le côté artistique fut sa constante préoccupation. M. de Montigny ayant demandé au Muséum de vouloir bien désigner une personne pour se rendre au Siam y chercher un don considérable d'animaux vivants, qu'avaient, à sa demande, offert les rois de ce pays, Bocourt, fut choisi comme présentant toutes les garanties désirables, étant «à la fois un dessinateur habile, un excellent préparateur et un naturaliste familiarisé avec la plupart des branches de la zoologie* , suivant les termes mêmes dont se servit Henri Milne Edwards dans le rapport présent»' à l'Assemblée des professeurs du Muséum au retour de ce voyage. Parti le 5 septembre 1 80 1 , Bocourt ne revint que le i5 novembre 1862. ayanl justifié, et au delà, les espérances qu'on avait fondées sur lui. Les récits de ses excursions avec l'abbé Larnaudie des missions étrangères, dont notre établissement a pu, en maintes occasions, apprécier le zèle pour les recherches d'histoire naturelle et qui déploya une extrême activité en vue d'assurer le succès de cette expédition, ses souvenirs des chasses aux Elé- phants sauvages, auxquelles il avait assisté avec les rois du Siam. étaient d'un vif intérêt. Quant aux résultats scientifiques, il suffit de renvoyer au rapport cité plus haut; on y trouvera le détail des collections importantes que cet intelligent et zélé voyageur avait su réunir en un temps relative- ment court. A peine était-il revenu, n'ayant pas encore eu le temps de mettre en œuvre les précieux documents de ce premier voyage, qu'on le chargeait d'en entreprendre un autre avec la Commission que le Gouvernement impérial formait pour l'étude scientifique du Mexique. Bocourt était Lrop pénétré de son devoir, trop dévoué aux intérêts du Muséum, pour se déro- ber à cette nouvelle charge, et il s'embarquait vers la fin de l'année 186 1 Mais les événements obligèrent de modifier le projet primitif, l'étal poli- tique du pays désigné n'en rendait plus l'accès possible a un uaturalisle; l'Administration supérieure consentit à ce que les fonds accordés reçussenl — Sa- une application un peu différente et autorisa ie voyageur à se rendre dans l'Amérique centrale, au Guatemala. Pendant plus de deux années, Bocourt resta dans ce pays, le parcourant en tous sens sans interrompre un instant ses travaux. Débarqué à Bélize, il descendait delà au laclsabal, puis se rendait dans l'intérieur, visitait la Haute- Vera-Paz , les locali- tés montagneuses de Solola et de Totonikapam, enfin, après de nom- breuses allées et venues dans ces régions, arrivait sur le bord du Pacifique où il séjournait près d'un mois (11 juin au 8 juillet 1 8 6 (> ) dans les pêcheries situées vers l'embouchure du Nagualate, au milieu de quelques familles indiennes de race mélangée , lesquelles se livrent sur ce point à la capture et la salaison du poisson. 11 s'embarquait ensuite àSan-José de Gua- temala pour redescendre le long de la côte ouest de l'Amérique centrale et gagner Panama, en s'arrêtant, sur le parcours, à la Liber tad, la Union, Realejo, Punta-Arenas , touchant ainsi successivement les Etats de San- Salvador, de Nicaragua, deCosta-Rica, où il s'occupait de rechercher encore ce qui lui parut intéressant pour le Muséum, et rentrait en France en 1867. Au cours de ce voyage, d'importantes collections furent expédiées au Muséum, nous ne comptons pas moins de neuf envois, sans parler de ce que le voyageur rapportait avec lui. Outre les notes précieuses qu'il avait rassemblées, Bocourt exécuta, à l'aquarelle, nombre d'admirables cro- quis relatifs surtout aux Reptiles, aux Poissons, aux Mollusques, ani- maux dont les teintes, magnifiques à l'état de vie, disparaissent, on ne le sait que trop, avec les moyens de conservation actuellement usités. Ces dessins , dus à un homme qui unissait à la fois au savoir du naturaliste l'habileté d'un artiste de premier ordre, ont une valeur incomparable et furent d'ailleurs utilement mis en œuvre. Deux importants voyages si avantageusement accomplis, ses travaux incessants, faisaient acquérir à leur auteur une juste estime dans le monde scientifique ; le Gouvernement voulut le reconnaître en le nommant chevalier de la Légion d'honneur, distinction à laquelle Rocourt resta très sensible. De retour enfin au Muséum , il entreprit , de concert avec son chef, le professeur Auguste Duméril, défaire connaître ces richesses dans la publi- cation commencée alors sous le titre de Mission scientifique au Mexique e! dans l'Amérique centrale. Cette collaboration heureuse, dans laquelle les auteurs, sans se spécialiser absolument, s'étaient cependant partagé le tra- vail, l'un devant s'occuper plutôt de la partie descriptive . l'autre de la partie iconographique, eût permis de conduire rapidement l'œuvre à bonne fin, si la mort inopinée de l'un d'eux, à peine la première livraison parue, ne fut venue brusquement l'interrompre. Rocourt n'hésita pas à continuer seul la tâche commune, mais le travail devenait excessif et ne pouvait plus avancer qu'avec lenteur. Cependant nommé garde des galeries, le 16 décembre 1 876 , position — 35 — réservée comme honorable retraite à un ancien employé, et mil ne pouvait en être plus digne, il se trouva avoir plus de temps pour se consacrer au labeur gigantesque qu'il avait assumé, n'ayant plus à remplir les occu- pations multiples dont, comme préparateur, il s'acquittait avec un zèle et une conscience au-dessus de tout éloge. Aussi pour cet ouvrage à peine commencé, dans lequel les Cbéloniens et les Crocodiliens seuls avaient paiu, il achevait Tordre des Sauriens et poussait l'étude des Ophidiens de manière à terminer, ou peu s'en faut , les Serpents aphobérophides , publianl . il y a peu d'années, la dix-septième livraison, ce qui représente un texte de près de 900 pages, accompagné de 90 planches, justement appréciées tant en France qu'à l'étranger pour leur exactitude scrupuleuse et leur incomparable exécution. En 1892, de nouveaux règlements le firent mettre à la retraite: toute- fois', pour lui permettre de poursuivre d'aussi importants travaux, ayant aussi égard à ses longs et loyaux services. l'Administration, sur les ins- tances de notre directeur, Alphonse Milne-Edwords , l'autorisa à conserver le logement qu'il occupait au Muséum , en le nommant garde des galeries honoraire. Bocourt avançait en âge et, malgré son tempérament robuste, sa vie sobre et réglée commençait à en ressentir les atteintes. Une chose le tour- mentait entre toutes, sa vue faiblissait, une opacité cristalline de l'œil droit l'empêchait même absolument de se servir de cet organe, et la difficulté qu'il éprouvait à continuer ses occupations favorites lui pesait lourdement. Malgré l'insistance qu'on put mettre auprès de lui pour l'en détourner, il se fit opérer au commencement de l'année dernière. Malheureuse- ment, par suite de circonstances qui l'empêchèrent de suivie avec la rigueur voulue le traitement consécutif, le résultat ne répondit point aux espérances qu'on aurait pu concevoir. Dès lors, ceux qui l'entouraient ne purent se dissimuler quel coup avait frappé ce magnifique vieillard: nous le vîmes de jour en jour s'affaiblir et, malgré l'énergie extraordinaire qui le faisait, encore à la lin de janvier, venir dans ces collections où s'était passée son existence, il s'éteignait le 3 février 190 4. Simple dans ses goûts, se contentant des jouissances que lui donnait son amour de l'art, Bocourt avait toujours négligé ses intérêts matériels, ne songeant même pas a réclamer les augmentations de traitement auxquelles son ancienneté lui donnaient droit; modeste au delà de toute expression, il resta, peut-on dire, toujours dans celte situation de préparateur, peu en rapport avec son mérite personnel et les services par lui rendus a la science. Fidèle et dévoué serviteur, sa consolation suprême fut de mourir dans ce Jardin des Plantes, auquel il avait consacré soixante-dix ans de son existence, sans autre idée que d'accomplir fidèlement son devoir et de se dévouer au bien de l'établissement qui l'avait accueilli. — 36 — Les Placées du Klondyke, par m. t. obalski , chargé de mission. Dans la précédente réunion, M. T. Obalski a raconté brièvement son voyage au Yukon et en Alaska. Le temps manquant pour développer diverses questions intéressantes sur ces régions glacées, il s'était promis d'y revenir. M. T. Obalski a repris son sujet et a parlé des Placera du Klondyke, qui ont élé la cause principale d'une reconnaissance un peu plus complète des contrées Nord-Ouest de l'Amérique. 11 ne faudrait pas croire qu'avant la découverte des gisements aurifères en Alaska et au Yukon on ignorait ces régions. On connaissait les récits des navigateurs ayant voyagé dans l'océan Arctique, ayant traversé le détroit de Bering- et louvoyé dans le golfe de l'Alaska ; de hardis pionniers s'étaient aussi aventurés dans l'intérieur à la suite des trappeurs et des chasseurs de fourrure, et de puissantes compagnies commerciales y avaient établi des comptoirs ; mais tout ce qu'on en savait n'était pas assez engageant pour tenter une exploration pralique sérieuse. H a fallu la découverte de l'or pour qu'immédiatement une foule aventureuse s'avançât vers le cercle polaire, bravant le froid, la misère, les privations, afin d'un enrichisse- ment rapide. A sa suite sont venus des hommes plus instruits qui ont commencé l'étude de ces régions et en ont donné quelque aperçu plus juste. Dans ces dernières années, des centres importants se sont fondés, et les moyens de ravitaillement sont devenus possibles tout en étant difficiles et très onéreux. Dawson City est la capitale de la province canadienne Yukon Terrilory; c'est le centre le plus important du district Klondyke. C'est dans les en- virons que sont échelonnées, le long des creeks, les grandes exploitations aurifères. Tout le pays est montagneux, boisé en certains endroits de conifères chétifs et de maigres bouleaux. Ces montagnes, à part lesRocky Mountains, sont peu élevées et mamelonnées. La marche y est très difficile; on côtoie les flancs des montagnes , ce qui oblige à de longues sinuosités. Pendant l'été, la neige disparait, mais le sol ne dégèle qu'à peine d'un demi-pied et est couvert d'une mousse humide et glacée et, en certains en- droits d'herbages, pouvant servir de fourrages; dans les lieux abrités, quantité de petites plantes végètent, donnant de petits fruits comestibles. La fonte superficielle de la boue glacée donne lieu à un suintement continu arrivant à former des filets d'eau courante. L'hiver, tout le sol est couvert d'une épaisse couche de poudre neigeuse qui enveloppe le pays comme d'un linceul. — 37 — A une journée de marche au sud-est de Dawson s'élève une montagne nommée Tke Dôme, d'une hanteur de /i,25o pieds; ce Dôme domine toutes les montagnes qui ondulent vers le Sud, tandis que, vers le Nord, s'élèvent au loin les crêtes neigeuses des Montagnes Rocheuses. Du sommet du Dôme, on peut se rendre un peu compte de la topo- graphie de cette région , qui apparaît comme une mer immense avec des vagues moutonneuses énormes, semblant se poursuivre, rapprochées, mas- quant les vallées profondes où coulent de petits ruisseaux (des creeks). Il semble que le pays ait été bien des fois secoué et ondulé par des phé- nomènes sismiques ayant leur foyer principalement vers le Sud. Toute la région de la province Yukon Territory a, d'ailleurs, été le siège de puissants efforts volcaniques qui ont dû modifier, à différentes re- prises, la topographie du pays; certaines vallées paraissent produites par des affa:ssements brusques, aussi voit-on en divers points comme de hau- tes terrasses simulant des remparts gigantesques dominant des plaines. Ces bouleversements sont bien caractérisés dans le sud-est du Yukon, vers While Horse, et là tout le sol est masqué par une épaisse couche de cendre de volcans recouvrant des boues glaciaires, ou des galets roulés d'anciens lits de rivières ; dans certains endroits mêmes , on constate des collines entières de luff volcanique. Dans les régions autour de Dawson, il est difficile de se faire une idée exacte de la géologie, le sol rocheux élant couvert d'une couche plus ou moins épaisse de boue glaciaire et les bouleversements du sol n'ayant point occasionné d'affleurements pouvant fournir des points de repaire. Ce que l'on peut dire d'une façon générale, c'est que la base solide à quelques pieds sous la boue est composée de roches anciennes schisteuses, comme le prouvent les travaux miniers entrepris pour l'exploitation de l'or. Des flancs du Dôme coulent de nombreux creeks; c'est sur le parcours de ces ruisseaux que se font les plus importantes exploitations aurifères de la région : les creeks Bonanza, Eldorado, Hunker, Sulphur, Dominion, Gold Piun, sont les plus riches; en les parcourant dans la belle saison, on oublie qu'on voyage dans les déserts glacés du pôle en voyant l'activité qui règne partout dans l'exploitation de l'or et le développement industriel, véritable- ment prodigieux, quand on se rend compte des difficultés de transports et d aménagement des machinations. A côté, cependant, des puissantes exploitations munies d'engins méca- niques à fin dune énorme production, existe le petit mineur qui. avec des moyens des plus rudimentaires, n'en fait pas moins de fructueuses récoltes. Au début de la découverte des champs d'or, c'est avec un outillage le plus simple que les plus grosses fortunes ont été faites. L'or du Klondyke est de l'or alluvionnaire; on le trouve, sons une couche de boue glaciaire, mêlé à des graviers, et cela sur le sol rocheui du fond, le bedrock. On a constaté aussi des traces de quartz aurifères, mais, les allu- — 38 — vions présentant le plus d'avantages, le quartz est momentanément dé- laissé. Cet or alluvionnaire est accompagné de cassitérite concrétionnée (élain de bois) et de sables noirs constitués principalement par de la magnétite, de l'oligiste, du fer titane, du grenat et du rutile. Quelques pépites sont recouvertes d'oxyde de fer, ce qui les soustrait à l'amalgamation. La venue de l'or au Klondyke est discutée, mais il semble possible d'ad mettre qu'il provient de la désagrégation de filons de quartz aurifère trans- porté par les glaciers. Dans les temps géologiques, la topographie du pays était loin d'être ce qu'elle est aujourd'hui : des chaînons de hautes montagnes volcaniques sil- lonnaient la région, comme actuellement plus au sud en Colombie Anglaise. Ces montagnes renfermaient de nombreux filons minéralisés et notamment des filons de quartz aurifère. Ces hautes montagnes constituées par des micaschistes et des gneiss et filon- nées de quartz aurifère, ont été couvertes par des glaciers; leur affaissement progressif a permis aux glaciers se trouvant ainsi dans des régions plus basses et moins froides de commencer leur fusion et d'opérer peu à peu une marche descendante en rabotant sur leur passage les roches sous-jacentes; arrivés enfin à une faible hauteur, leur fusion plus complète a laissé dépo- ser les matières pulvérulentes vaseuses, les parties rocheuses arrachées et les éléments minéralogiques , par conséquent l'or, métal peu altérable et malléable ; le ruissellement des eaux a charrié tous ces éléments dans les parties basses, et l'or, en raison de sa densité, est descendu au plus pro- fond et ne s'est arrêté que sur la base solide rocheuse, le bed-rock, qui est ainsi comme une assiette sur laquelle gît un semis d'or. Si le bed-rock est craquelé , l'or a passé dans les fentes et s'est déposé plus bas. L'aspect actuel ne donne pas l'idée de ces phénomènes ; le sol, bouleversé bien des fois, ne montre plus la trace de ces immenses glaciers des temps géologiques, et l'or, toujours sur le bed-rock, se trouve aussi bien sur les plateaux que dans les vallées; il se rencontre cependant en plus grande abondance aux niveaux les plus bas de la contrée. L'étude des immenses glaciers descendant des hauteurs et venant se fondre dans le Pacifique, glaciers que l'on voit en voyageant sur les côtes sud-ouest de l'Alaska, permettent de justifier cette manière de voir. C'est dans les niveaux inférieurs de la boue glaciaire, parmi les graviers, qu'on retrouve des restes d'animaux fossiles dans une vase organique fétide semblant indiquer que l'animal a été charrié en chair, entraîné par des torrents. C'est dans le bas de la riche vallée aurifère Gold Run que l'on a constaté jusqu'à présent la plus grande quantité de fossiles de gigantesques Mam- mifères. — 39 — Là-bas, au Klondyke , si on demandait à un mineur où est l'or, il répon- drait : «Gold is where you fini it, l'or est là où on le trouve », et, en effet, en présence d'un terrain vierge, on ne peut avoir aucun indice de la richesse du sous-sol, il faut fouiller le terrain; si c'est bon, si c' est payant, comme on dit là-bas, on continue les recherches; si c'est non payant, on fouille ailleurs. Gomme il est dit plus haut, l'allure du sol n'indique pas la richesse, et si certains creeks actuels sont riches , cela n'indique pas forcément que les grandsg laciers d'autrefois, entraînant des parcelles d'or, ont passé par là: l'or que l'on trouve peut y être descendu par ruissellement ou amené par le charriage d'anciennes rivières n'ayant laissé que peu de traces de leurs cours. Il faut donc trouver l'or et, pour cela, arriver aux graviers aurifères déposés sur le bed-rock, la roche du fond. Le sol du Klondyke est toujours glacé; la faible température du peu de mois d'été ne fond qu'une couche superficielle, aussi, pour atteindre la roche du fond faut-il fondre la boue glacée. Le premier moyen fut le feu flambant directement sur le sol et changeant la masse solide en boue liquide; en continuant le travail au moyen de pierres chauffées, on arrive, en creusant un trou de i5 à 20 pieds, à atteindre peu à peu les graviers aurifères et le bed-rock. Une fois là, toujours par le feu , on fait une galerie qui bientôt devient un vaste souterrain dont la voûte se maintient d'elle- même. De ce souterrain on extrait les graviers aurifères qui, mis au jour, seront lavés. M. T. Obalski raconte que, très souvent, il est descendu clans ces mines et que c'était pour lui un étonnement de voir ces profondeurs parfois énormes nullement boisées et dont les murs se soutiennent d'eux-mêmes, parla puissance du froid collant des éléments infimes. Le danger dans ces vastes salles souterraines n'est pas grand; la glace est plastique, le plafond descend en se cintrant peu à peu et lorsqu'il ne reste plus de place pour circuler, on quitte la mine; bientôt, à la surface du sol, se fait une dépression : le plafond a rejoint doucement le plancher. D'autres fois, et le plus souvent maintenant, on arrive plus facilement au bed-rock en utilisant la vapeur sous pression qui fond plus rapidement la glace; le dégel souterrain s'obtient aussi par la vapeur obtenue au moyen de petites chaudières chauffées au bois. Quand l'eau est en quantité et à une forte pression, on emploie pour le dégel la méthode hydraulique. Pour extraire le gravier et le laver, les appareils du petit mineur sonl bien simples. Une fois sur le bed-rock. on met le gravier aurifère dans un baquet qui est amené au jour à l'aide d'un treuil à main. Ce gravier est alors lavé dans une petite boîte, un berceau (rocker). C'est un parallé pipède en bois recouvert d'une trémie et dont le fond est incline pour — 40 — l'écoulement de l'eau et des sables. Le gravier est mis par petites quan- tités sur la trémie, puis arrosé d'eau; on agite alors la boîte; les sables humides passent au travers de la trémie, tombent sur le plan incliné garni de petites cannelures et sortent, tandis que l'or, plus lourd et angu- leux, est retenu sur le plancher. De temps en temps, ce qui reste sur ce plancher est repris et mis dans un pan, sorte de grand plat, puis lavé à grande eau par agitation rotative. On trouve au fond du plat le précieux métal. Ce simple moyen a donné, au début, les plus fructueux résultats. Dans l'exploitation des placers, une grossf question est l'eau nécessaire au lavage des graviers aurifères; au Klondyke, l'eau des creeks manque parfois, aussi entreprend-on d'immenses travaux pour aller capter au loin quelque ruisseau. M. T. Obalski parle de la richesse vraiment grande de ces placers, des progrès de l'exploitation accomplis dans ces dernières années; il décrit les machines employées, les moyens de transport et de travail; il conte la vie des mineurs, leur insouciance et aussi leur espoir d'une prochaine fortune: chacun doit trouver la zone riche (mother load), par conséquent, toutes les jouissances leur seront acquises. L'exploitation de l'or n'est pas localisée aux environs de Dawson, sur les rivières Stewart, Pelly et Indian River, et, plus au sud, les terrains sont fouillés avec résultat. La saison d'exploitation aurifère dure environ cinq mois. Pendant les hivers terribles de ces régions polaires, une grande partie des mineurs quittent les creeks et sortent du pays, c'est-à-dire gagnent les Etats-Unis ou le sud du Canada; parmi ceux qui restent, quelques-uns profitent de la solidité du sol pour entreprendre des voyages en traîneau de chiens et aller à la découverte de nouveaux gisements d'or, d'autres travaillent souter- rainement dans leur mine et amassent du gravier aurifère qui sera lavé en temps propice; d'autres enfin bûchent dans les massifs boisés et font du bois dont ils trouveront un placement rémunérateur à la reprise du travail. Le Klondyke n'est qu'un point dans l'étendue de la province Yukon Territory et la prospection des pionniers allant toujours de l'avant a montré que les champs d'or s'étendent sur une surface immense. M. T. Obalski ajoute quelques renseignements sur le charbon du Yukon et sur les mines de cuivre de While Horse. De nombreuses projections ont complété le récit du voyageur. — â\ — COMMUNICATIONS. Note sur un Axis humain de la grotte des fées, 1 Arcy-sur-Cure, par M. E.-T. Hamy. M. l'abbé Parât, curé de Bois-d'Arcy, qui continue avec persévérance et succè-i les recherches entreprises naguère par le marquis de Vibraye et le docteur Ficatier dans les vallées de l'Yonne et de la Cure(l), a trouvé, il y a quelque temps, au milieu de terres remaniées provenant de la grotte clés Fées une vertèbre humaine qui lui rappelait tout à fait par sa couleur et par son état de conservation les ossements des argiles sableuses jau- nâtres du niveau inférieur de cette caverne. C'était un axis, presque complet, et M. Parât, qui avait vu au Muséum, dans la collection de Vibraye, l'atlas recueilli naguère par Franchet w, au sein même de ces al- luvions profondes, se demanda si ces deux vertèbres, exhumées ainsi à un si long intervalle, ne proviendraient pas d'un seul et même sujet, disloqué par les eaux et auquel aurait aussi appartenu la célèbre mâchoire qui a donné lieu naguère à d'intéressantes discussions (3). Il fallait, pour s'assurer de cette origine commune, placer en contact Voilas de Franchet et Yaxis découvert par M. l'abbé Parât. L'envoi de cette dernière pièce osseuse au Muséum vient de me permettre ce rapprochement, W Cf. A. Parât. Les grottes de la Cure et de l'Yonne. Recherches préhisto- riques (Congr. Internat. d'Anthrop. et d'Arch. préhist., 12e session, Paris, 1900, in-8°, p. 63-76, etc.) P' M. de Vibraye, Notes sur de nouvelles preuves de l'existence de l'homme dans le centre de la France à une époque où s'y trouvaient aussi divers animaux qui, de nos jours, n'habitent pas cette contrée (Comp. rend, acad., etc., 29 fé- vrier i864). — M. de Vibraye établit nettement que c'est lorsque les couches supérieures et moyennes avaient entièrement disparu sous la pioche de ses ou- vriers « qu'un intelligent et savant collaborateur, M. Franchet, retira de ses pro- pres mains, à la base de la couche inférieure et presque sur le rocher même, un atlas humain s'associant à de nombreux ossements d'Ours et d'Hyènes des cu- ver nesn (p. 4:3). W De Vibraye, Notes sur les ossements fossiles accompagnés d'une mâchoire humaine trouvée dans les grottes d'Arcy (Bull. soc. géol. de France, 2° série, t. XVII, p. /162 et suiv., 1860). Ed. Dupont, Études sur les fouilles scientifiques exécutées pendant l'hiver de 1 865- 1 866, dans les cavernes des bords de la Les se (Bull. acad. roy. de Belgique, 2e sér., t. XXII, pi. Il, 1866). — Cf. Cranta Ethnica, p. 2 4-2 5, fig. 2 4 et pi. II. — 42 — et j'ai constaté, non sans étonnement, que les deux os offrent les mêmes caractères physiques, et s'emboîtent anatomiquement de la manière la plus démonstrative. A la suite de cette épreuve concluante, M. l'abbé Parât a bien voulu offrir la précieuse relique ainsi identifiée, au Muséum, où elle est venue rejoindre sur un des panneaux de la collection de Vibraye la voisine, dont elle était depuis si longtemps séparée. En présentant à l'assemblée des naturalistes ces deux restes de l'homme de la grotte des Fées, contemporains de rr l'industrie du Moustier» dont est pénétré sur o m. 5o d'épaisseur le limon sableux jaune où abondent l'Ours et la Hyène, j'en vais brièvement indiquer les traits les plus apparents, tout en reconnaissant h l'avance que les variations individuelles de ces pièces osseuses sont si grandes qu'il paraît impossible, pour le moment du moins, d'y relever aucun caractère ethnique. Je suis surtout frappé de l'aspect robuste des deux os et de leur développement relatif en largeur. Les insertions musculaires y sont par- tout vigoureusement empreintes et les surfaces articulaires s'y montrent fort nettement découpées. La hauteur de Yaxis est tout à fait moyenne (39 millimètres), mais sa largeur, mesurée en dehors de l'articulation , avec la troisième cervicale (l) (52 millim. 5), l'emporte de h millimètres, c'est- à-dire de 1 3/i 00e sur la même dimension chez quatre sujets (h- millim. 5) assemblés au hasard, qui me servent de termes de comparaison. L'apophyse udontoïde est forte et un peu redressée en arrière; la crête médiane du corps vertébral est fort aceeutuée et sépare deux enfonce- ments latéraux profonds et marqués de deux points bien visibles. Les fa- celtes articulaires supérieures et inférieures sont largement développées, enfin et surtout les laines des deux vertèbres se montrent tout à fait robustes, et celles de Yaxis largement dilatées en arrière. Les apophyses transverses, mal conservées, n'offrent rien de notable, mais l'apophyse épineuse, épaisse et tuberculée, représente une sorte de failière dont les rebords seraient plies à 45 degrés ou environ. Enfin les tubercules qui limitent l'apophyse en arrière et en dehors sont séparés par un écarlement de près d'un centimètre. Par ces derniers détails surtout, la vertèbre d'Arcy se sépare quelque peu de Yaxis des auteurs classiques. Le profil qu'on en pourrait tracer dif- férerait même sensiblement de ceux qu'ont adoptés Cruveilhier, Sappey ou Testut même. Mais on retrouvera des conformations analogues à celle du sujet d'Arcy dans une série quelconque, et je ne me crois pas autorisé pour l'instant à voir dans ces détails morphologiques rien de bien carac- téristique. ('> Je ne puis pas prendre la largeur maxima, à cause du mauvais état des apophyses transverses. — A3 — Description d'espèces nouvelles d'Oiseaux RAPPORTÉS PAR M. G.-A. BaER DU TuCUMAN (RÉPURLIQUE ARGENTINE), PAR M. OuSTALET. Dans une nombreuse collection d'Oiseaux qui a été recueillie par M. G. A. Baer dans la province de Tucuman et dont une grande partie a été acquis? par le Muséum d'histoire naturelle, j'ai trouvé un certain nombre d'espèces qui ne figurent pas dans le Catalogue publié récemment par M. Marcel Lillo(1) et qui, pour la plupart, me paraissent nouvelles. J'en donne ci-après une description succincte. 1 . Buarremon Baeri nov. sp. Buarremon B. semirufo et B. personato affinis, fronte, pileo, regione oculari, mento, gula. crissoque intense rufis, auribus, nucha dorso et alaruin tectricibus cineriis, pectore et abdomine olivaceo-cinereis, in medio albicantibus, pennis se- cundareis, remigibus et rectricibus nigricanlibus, cinerero limbatis, rostro nigri- cante, mandibulœ inferioris parte anteriore cornea, pedibus fuscis. Long, tôt., o m. 189; long, alae, 0 m. 075; caudae, o m. 08; rostri (culm.), 0 m. 010; tarsi, 0 m. oa5. Par la coloration roux-châtain de la partie antérieure de son cou et de sa tête , cette espèce offre certaines analogies avec le Buarremon semirufus Boiss. de Colombie et le B.personatus Cab. de la Guyane, dont elle dif- fère d'ailleurs essentiellement par les teintes du reste de son plumage où il n'y a aucune trace de jaune ni de vert, mais où domine une teinte grise, moins foncée toutefois que celle qu'on observe chez le Buarremon castaneifrons Sel. et Salv. du Venezuela. Aucune des espèces que je viens de citer ne présente du reste la moindre trace de la tache rousse qui couvre la région anale chez ce Buarremon Baeri. Le type de cette espèce est un oiseau de sexe mâle , tué , le 3 1 janvier 1903, à Lagunita (Tucuman), à une altitude de 3, 000 mètres environ. 11 fait actuellement partie des collections du Muséum d'histoire naturelle. 2. Upucerthia Baeri nov. sp. Upucertbia U. validirostri aflinis, sed statura coloribusque admodum di versa, loris fulvcscentibus, superciliis albidis, gula pectoreque albescentibus , abdomine fulvescente, striis albis vix conspicuis signato, dorso imo valde rufescente, remi- gibus basin versus rufis, apice nigrescentibus, rectricibus duabus mediis strictis, !" Anales del Museo National de Buenos- Aires , 1902, t. VIII, p. 169 et suiv. — Ml — rufis, caeteris basin versus et in pogonio externo rufis, in pogonio interno ad apicem nigricantibus , roslro pedibusque nigris. Long, lot, o m. 198; long, alœ, 0 m. 081 ; caudœ, 0 m. 076; rostri (culm.), 0 m. oa5; larsi, o m. 02.3. H y a de grands rapports entre cette espèce et YUpucerthia validirostris , qui était représentée dans la même collection; mais les proportions ne sont pas les mêmes et la distribution des couleurs est notablement diffé- rente chez VU. Baeri, où l'abdomen n'est pas de la même couleur que la gorge et ofïre de légères stries blanches , et où les pennes caudales , au lieu d'être d'une teinte uniforme, offrent sur les barbes internes, dans leur por- tion terminale, une tache brun foncé, taillée obliquement, qui tranche sur le roux vif du reste de la plume. Le type de cette espèce nouvelle est un Oiseau , de sexe mâle , tué par M. Baer, à Lara (Tucuman), à 6,000 mètres d'altitude, au mois de fé- vrier 1903. 3. Siptornis Hilereti nov. sp. Siplornis S. pudibundee aflinis, sed statura majore, caudae alarumque colo- ribus diversa ; supra murino-brunnea, in dorso inferiore vix rufescens, gula macula rufo-flavescente, punctis nigris minutis circumscripta, ornata, pectore et abdomine cinereo-isabellinis, crisso et subalaribus intense rufis, remigibus basin versus vitla fulva signatis, sicut in S. mode s ta , rcctricibus mediis stric- tis, pallide fuivis, lateralibus quinque in pogonio externo intense rufis, interno nigricantibus. Mas et fœmina similes. Long, lot., 0 m. 160; long, alœ, 0 m. 072; caudae, 0 m. 076; rostri (culm.), oui. 010; tarsi, 0 m. 025. Cette espèce appartient au groupe des Siplornis à manteau d'un brun uniforme et à gorge rousse, dont la S. modesta Eyt. peut être considérée comme le type. Elle se rapproche de la S. pudibunda Sel. , du Pérou, mais s'en distingue par une taille plus forte et le mode de coloration de ses pennes caudales, dont les deux médianes sont d'un fauve pâle, tandis que les cinq paires latérales ont les barbes externes et même, chez quelques- unes, l'extrémité teinte en roux vif et les barbes internes d'un brun noi- râtre. Les deux types de cette espèce dédiée à M. Hileret, propriétaire à Santa- Ana, sont un mâle pris à Laguna del Pelado (Tucuman), à 5, 000 mètres d'altitude, le 26 février 1903, et une femelle prise à Lara (Tucuman), à 3,ooo mètres d'altitude, dans le même mois que le mâle. !i. Siptornis Lilloi nov. esp. Siptornis S. Hudsoni aflinis sed bypoebondriis et crisso haud striatis, pallide rufis, rectricibus mediis duabus stiïctis pallide fuivis, proximis duabus fuscis, — £5 — lateralibus quatuor in pogonio enterno aut apice rufis, in pogonio interno nigri- cautibus. Long, tôt., o m. 180; long, alœ, 0 m. 076; catidœ, o m. o85 ; rostri (culm.), 0 m. 0 1 2 ; larsi , o ni. 0 2 h . Par le dessin de son plumage, cette espèce nouvelle a de grandes affinités avec le Siptomis Hudsoni, dont la tête et le dos sont également marqués de stries noirâtres sur un fond brun grisâtre, et dont la gorge présente aussi une tache fauve: mais elle en diffère par la teinte fauve uniforme de ses flancs et de la région postérieure de l'abdomen, sur lesquels on ne remarque aucune trace de stries, et par la coloration bien plus claire des deux rectrices médianes. L'espèce dont je viens de donner une description succincte et que je dédie à M. Miguel Lillo, ornithologiste distingué et auteur d'un Catalogue des Oiseaux de la province de Tucuman, a pour types un mâle et une femelle tués à Lagunita, à 0,000 mètres d'altitude, le 2 février 1908. 5. Miîcoc,ERcui.us leucophrvs d'Orb. et Lafr.? Je rapporte avec quelque doute à cette espèce un petit Tyrannidé tué par M. Baer, à Lagunita, à 3, 000 mètres d'altitude, le 6 février 1908. La forme et les proportions du bec, des paltes, des ailes et de la queue et les couleurs du plumage me paraissent bien être celles que d'Orbigny et Lafresnaye (Synops. Aiium, I, p. 53, et Voij. Avi. mérid. Oiseaux, p. 3ay) et M. Pli. L. Sclater (Cat. Birds Brit. Muséum, t. XIV, p. 97), assignent au Mecocerculus leucophrys, qui n'a pas jusqu'à présent, du moins à ma connaissance, été signalé dans la République Argentine, mais qui a été observé sur une grande partie de l'Amérique du Sud, depuis la Guyane et les Andes de Colombie jusqu'en Bolivie. NoTE SUR LES PoTAMOGALES DU MuSEUM DE PARIS , par M. Guillaume Gra^didier. Un travail du Dr Jenlink paru, il y a quelques années, dans les Notes froin ihe Leyden Muséum a montré l'incertitude qui régnait au sujet de la détermination spécifique des animaux du genre Potmnogale. La rareté des spécimens , le mauvais état des peaux et des crânes en est la cause. La belle série de Potamogales crue possède maintenant le Muséum permet d'élucider la question. Le tableau suivant met en évidence les caractéris- ques de chacun des exemplaires. Potamogale I (C. G. 1 868 , 1 177). — M. Aubry Lecomte (Gabon). Coloration. — Dessus du corps tout à fait roux doré. Cette teinte s'étend Mcskuk. — x- '1 — 46 — assez loin sur les flancs; les membres et les extrémités sont brunâtres. Le dessous du corps est d'un blanc jaune sale. (C'est l'exemplaire le plus ancien.) Vibrisses longues et raides sur les lèvres , les joues et sous la gorge. Une paire au-dessus de chaque œil. Queue relativement mince et fine, de la même couleur foncée que le dos. Dimensions : ; totale o,n54 j du corps ; o 395 ongueur < ^ ^ queue (à partir du point où cessent f les grands poils) 0 1 45 Epaisseur (hauteur) de la queue en ce même point. . 0 oaO r,. , l du museau à l'œil 0 o33 Distance { , , „ ... _ ( du museau a i oreille o 009 Crâne. — Formule dentaire : 3_3 ,_, 3-3 3-3 3-3 1-1 3-3 3-3 Longueur totale du crâne omoG3 Largeur inaxima de la hoîte crânienne o oai Largeur minima 0 008 ide la série dentaire supérieure 0 o3i de la série dentaire inférieure o o3o j de la mâchoire inférieure, de l'articula- tion, à l'incisive antérieure 0 o44 Potamogale II (C. G. 1877, 1 55). — c? , M. Marche (Lopé Okanda). Coloration. — Comme chez l'exemplaire n° III: cependant la bande foncée sur le dos est plus étroite et l'extrémité des grands poils est plus rousse. Les parties foncées qui se prolongent sur les membres sont à peine indiquées. Les pieds antérieurs sont couverts de petits poils courts blan- châtres, taudis que ceux des pieds postérieurs sont bruns. La queue à sa base parait comprimée de haut en bas. Vibrisses grandes et longues sur la lèvre supérieure. Pas autour des yeux mais plusieurs sur les joues, à mi-chemin entre les yeux et les oreilles. Dimensions : f totale om54 j du corps o 4o ■ J de la queue (à partir du point où cessent les grands poils) o 1 h Epaisseur (hauteur) de la queue en ce même, point. . 0 027 „. , ( du museau à l'œil o ok Distance \ . - du museau a 1 oreille o 000 — M Crâne. — Formule dentaire : 3-3 1-1 3-3 3-3 (La boîte crânienne est brisée.) Longueur de la série dentaire supérieure o'"o32 de la série dentaire inférieure o o3o de la mâchoire inférieure de l'articula- tion à l'incisive antérieure o o46 d* âgé, dents usées. '*> Potamogale III (G. G. 1892, 2o63). Mission Jean Dybowski (Congo, poste du Haut-Kemo). Coloration. — Toute la partie supérieure du corps est brune; la four- rure se composant d'une bourre soyeuse dont la partie interne est plus claire et de jarres ou longs poils brillants. Sur les flancs, la délimitation entre le brun du dos et le blanc du ventre est très nette, quoique l'extrémité des jarres des flancs soit teintée de blanc. Les pattes antérieures sont comprises dans la partie claire; elles sont donc recouvertes de poils blancs, sauf la patte droite qui porte une tacbe brune sur sa face externe. Les pattes postérieures sont comprises, au contraire, dans la région foncée du corps et par conséquent brunes. La gorge est blanche; la région anale est dégradée du blanc au brun vers l'extrémité du corps, qui est foncée ainsi que la queue. Vibrisses longues et dures; la majorité d'entre elles prend naissance sur la lèvre supérieure, mais quelques-unes isolées sont implantées non loin des yeux et des oreilles. Dimensions : I totale om3g du corps o 3o Il / < il ■ 4 ' l de la queue (a partir du point ou cessent les longs poils) o 09 du museau à l'œil 0 02/1 du museau à l'oreille 0 o43 Distance Crâne. — Formule dentaire (la boite crânienne est brisée) : .3-3 0-0 3-3 3-3 nn 3-3 0-0 3-3 3-3 ■ ( de la série dentaire supérieure o'"oa3 Longueur , . . * ( de la série dentaire înleneure 0 oao Cet animal est un jeune; la dernière molaire de la mâchoire inférieure n'est pas encore sortie de son alvéole. k. — /i8 — Potamogale IV (G. G. 1892, 9o6/i). — 9 Mission Jean Dybowski (Congo, poste de la rivière Kemo). Coloration. — Identique à celle de l'exemplaire (5e suivant; cependant le dos et les flancs paraissent plus clairs et moins roux, parce que beau- coup des grands poils ont leur extrémité blanche et sont plus brillants. En somme, la fourrure de la 9, comme celle du d\ rappelle beaucoup par sa constitution et par sa couleur (sur le dos) la fourrure de la loutre commune de France. Vibrisses longues et dures comme chez le cf. Une prend naissance au- dessus de chaque œil. Dimensions : [ totale o'"54 5 _ ) du corps o 3q Longueur { i , /, .• . • , < . ° j de la queue (a partir du point ou cessent les longs poils) o 1 55 Epaisseur (hauteur de la queue en ce même point). . o 027 t.. , (du museau à l'œil 0 o3q Distance X , ,,•,-,, ,.„ ( du museau a 1 oreille 0 000 Crâne. — Inconnu. Cette 9 parait plus fine, plus élancée que le cf; la tête est plus étroite et plus allongée. La base de la queue est moins massive. Potamogale V (G. G. 1892, 2o65). — cf, Mission Jean Dybowski (Congo, poste du Haut-Kemo). Coloration. — Dos et tête brun loutre, portant de longs poils brillants bruns. Ces poils recouvrent une bourse épaisse et soyeuse dont la partie profonde est blanche et la surface d'un brun plus clair que les longs poils. Sur les flancs, les grands poils disparaissent et la bourre devient de plus en plus claire. La lèvre supérieure, la gorge et le ventre sont d'un blanc laiteux. Sur les membres, une petite bande brune parlant du dos aboutit à l'origine des doigts. La base de la queue, très volumineuse, brune en dessus, plus claire en dessous. A partir du point où la queue s'aplatit dans le sens vertical et se transforme en organe de natation, les grands poils disparaissent, et elle n'est plus recouverte que de petits poils bruns très courts et très serrés. La tète porte des vibrisses longues et raides. Elles sont implantées en majeure partie sur la lèvre supérieure, mais il en existe aussi sur d'autres points de la tête, en particulier à l'arrière des yeux et sous la gorge. — 49 — Dimensions : totale o'"5 O i)0 , du corps o 3q Longueur { , , ,, .. , . . , J ° 1 de la queue (a parlirilu point ou cessent les grands poils) o îG Épaisseur (hauteur) de la queue en ce même point, . o 037 Distance f du museau à l'œil.. 0 o39 du museau à l'oreille 0 066 Crâne. — Formule dentaire : .3_3 ,_j 3_3 3_3 3-3 1-1 3-5 6-6 Longueur totale du crâne on'oG6 Largeur maxima de la boile crânienne o 021 Largeur minima 0 009 / de la série dentaire supérieure 0 o3i 1 do la série dentaire inférieure o 028 Longueur < , , , , • . e. • j ,, ,• . 0 J de la mâchoire intérieure , de 1 articula- ' tion à l'incisive antérieure 0 0/17 r Potamogai.e VI (C. G. 1897, "21^)- — Mission Edouard Foa (Haut- Congo, confluent de l'Oubanghi). Coloration. — Dos roux avec bande dorsale un peu plus foncée. Rap- pelle beaucoup l'exemplaire n° V. Peau non montée, en mauvais état, les membres manquent. Le dessous du corps est plus jaune que dans tous les autres exem- plaires. Dimensions : [ totale omlf] , 1 du corps 0 36 Longueur < , , ,. ,• , • , , , 0 j de la queue (a partir du point ou cessent les grands poils) 0 11 Epaisseur (hauteur) de la queue en ce même point. . o 017 (?) Pas de crâne. Potamogale VII (G. G. 1898-1676). 9 (jeune), R. P. Buléon (pays des Eshiras). Coloration. — La disposition des couleurs est la même que chez les exemplaires provenant de M. Dybowski. La teinte du dos est seulement différente; elle est plus foncée, plus brun sépia ou violacé et s'étend plus bas sur les flancs et le long des membres. — 50 - Le dessous du corps est d'un blanc 1res pur. Vibrisses grandes comme dans les autres exemplaires. Dimensions : totale om53 du corps o ho de la queue (à partir du point où cessent les grands poils) o 1 3 Épaisseur (hauleur) de la queue en ce même point. ... o oa3 du museau à l'œil o o3à Longueur Distance / du museau a 1 oreille o obi Crâne. — Formule dentaire : .3-3 i-i 3-3 3-3 , i—— c pm — — m — — = 4o. 3-3 i-i 3-3 3-3 Longueur totale du crâne omo6i Largeur maxima de la boite crânienne o oiq5 Largeur minium 0 009 ide la série dentaire supérieure 0 o3 de la série dentaire inférieure o 0275 de la macuoire intérieure, de 1 articulation à l'incisive antérieure 0 0/4 a Cette 9 doit être arrivée à sa taille, mais est encore jeune; plusieurs des dents de remplacement ne sont pas encore sorties de leurs alvéoles. Potamogale VIII (G. G. 10,02, 691). — M. Haug (Congo, Gabon). Coloration. — Le dos est brun loutre; les grands pods qui le recouvrent sont plus fins et plus clairsemés que dans la majorité des autres exemplaires de telle sorte que la teinte plus claire de la bourre apparaît do place en place. Sur les flancs, les poils blancs se mélangent aux poils foncés; le ventre et la gorge sont blancs ainsi que la partie interne des pattes. Sur leur face externe, celles-ci sont ornées d'une bande brune. La queue puis- samment musclée est entièrement brune et dépourvue de grands poils. La lèvre supérieure porte de nombreuses et longues vibrisses ; les unes , les plus près de la boucbe, sont blanches tandis que les autres sont noires. Il en existe aussi deux ou trois au-dessus des yeux. Dimensions : totale o'"5o du corps 0 35 delà queue (à partir du poiuL où cessent les grands poils) 0 1 5 du museau à l'œil 0 o3a du museau à l'oreille o o53 Longueur Distance — 51 — Crâne. — Formule dentaire : .3-3 o-o 3-3 3-3 ai d-o o-o 3-3 3-3 Largeur totale du crâne on'o55 Largeur maxima de la boite crânienne o 020 Largeur minima 0 008 !de la série dentaire supérieure 0 026 de la série dentaire inférieure 0 02& de la mâchoire inférieure, de l'articulation à l'incisive antérieure 0 o38 Potamogale IX (C. G. 1902, 692). — M. Haug ( Congo , Gabon). Coloration. — Identique à celle de l'exemplaire précédent. Dimensions : ! totale om45 du corps o 35 de la queue (a partir du point ou cessent les grands poils ) 0-10 du museau à l'œil o 028 Distance j du museau à l'oreille 0 o47 Pas de crâne. Ce tableau quoique abrégé et incomplet , puisque la plupart des exem- plaires sont montés et que, systématiquement, les caractères généraux qui déterminent le genre Potamogale ont été laissés de côté, montre les très grandes analogies de taille et d'aspect extérieur qui existent entre tous ces animaux et, par conséquent, explique la confusion qui a régné jusqu'ici dans la détermination spécifique de ces petits mammifères insectivores aqua- tiques. Il faut cependant remarquer que les Potamogales III et VIII diffèrent de tous les autres par l'absence de canines, et, ainsi que le n° IX, dont le crâne est inconnu, ont une coloration plus vive et plus nettement tranchée que celle des autres spécimens, brune sur la partie supérieure du corps et blanche en dessous. Ils sont donc absolument identiques à l'animal décrit par Allman, dont l'exemplaire type est, depuis i863, resté unique, et par conséquent ils appartiennent à l'espèce incertaine que Jentiuk, dans sa ré- cente étude, proposait de nommer P. Allmani, si son existence réelle était démontrée. Par contre, les six autres exemplaires de la collection du Muséum appar- tiennent à l'espèce type du genre P. Vclox, décrite par du Chaillucn 18O0. — 52 — Sur les Péripates des Guyanes, par M. E.-L. Bouvier. Dans un récent mémoire (igo3),M. Richard Evans a décrit sous le nom de Peripalus guianensis une espèce nouvelle d'Onychophore dont il captura divers spécimens sur la rive orientale du fleuve Demerara , dans la Guyane anglaise. La récolte, qui comprenait 8 femelles et un mâle, fut tout entière envoyée au Musée Britannique, à l'exception de deux femelles. Comme les autres Onychophores de la grande collection londonienne, ces matériaux furent soumis à mon examen et, au premier abord, j'y reconnus trois formes dis- tinctes : l'une très voisine d'un Péripate brésilien, le P. Ohausi Bouv. qui habite les environs de Rio-de- Janeiro , — la seconde assez voisine d'un Onychophore des Guyanes, le P. im Thurmi Sclater, — la troisième inter- médiaire entre la précédente et un autre Onychophore des Guyanes, le P. Edwardsi Blanchard. Une étude plus minutieuse m'a permis de fixer assez exactement la posi- tion zoologique de ces trois formes : la première n'est qu'une variété du P. Ohausi, et comme elle comprend le mâle de M. Evans avec plusieurs femelles, je lui attribue le nom de P. Ohausi var. guianensis Evans; — la seconde a des affinités très réelles avec le P. im Thurmi , mais on ne saurait la confondre avec cette dernière, et je la considère comme une espèce distincte à laquelle je donne le nom de P. Evansi, en l'honneur de M. Evans qui l'a découverte ; quant à la troisième, elle est très voisine de la précé- dente, encore qu'elle se rapproche beaucoup du P. Edwardsi par la structure de ses téguments; mais comme les deux femelles qui la représentent étaient disséquées, il ne m'a pas été possible d'en faire une étude complète, et je crois sage de la regarder comme douteuse. En dehors de ces formes, on trouve dans les Guyanes trois autres espèces d'Onychophores : le P. Edwardsi Blanch. , le P. im Thurmi Sel. et ie P. Geayi Bouv. Le nom de P. im Thurmi fut attribué par Sclater (1888, 3/i/i) à des Onychophores femelles qui provenaient des environs de Deme- rara et qui paraissaient avoir tous 3o paires de pattes. M. Sedgwick, qui étudia ultérieurement (1888, h1] h) la petite collection recueillie par Sclater, y trouva 7 exemplaires munis de 3o paires de pattes, fi qui en possédaient 3 1 paires et un dernier où le nombre des pattes locomotrices se réduisait à 27; en raison de ces différences, il ne crut pas devoir conserver le nom de P. im Thurmi et le remplaça par celui de P. demeraranus. La dé- nomination de Sclater doit évidemment s'appliquer à l'espèce qui a pour — 53 — type des exemplaires munis de 3o paires de pattes, et j'ai pu m'assurer que, dans cette espèce, on range des Onycliophores où le nombre des appen- dices locomoteurs varie entre 20 et 3i paires. Avec M. Richard Evans [igo3, 1 58), on doit croire que le spécimen muni de 27 paires de pattes appartient à une autre espèce et, dès lors, il convient de réserver à cette dernière le nom de P. demeraranus. Toutes les femelles recueillies par M. Evans ayant 27 ou 28 paires de pattes, on pourrait croire que lune ou l'autre des formes qu'elle représente n'est rien autre chose que le P. deme- raranus tel que nous venons de le considérer. Celte manière de voir est très rationnelle, ■ mais comme Tunique exemplaire de P. demeraranus ne semble plus exister, comme, d'autre part, les Péripates de M. Evans sont ornés de losanges dorsaux qui n'existaient pas dans les exemplaires de M. Sclater, rien ne permet de faire l'identification avec certitude , et il vaut mieux laisser leur autonomie aux trois formes qui font l'objet de cette note. Ainsi, abstraction faite du P. demeraranus qui reste une espèce douteuse, on connaît dans la Guyane six sortes de Péripates , dont je crois utile de résumer les caractères dans le tableau suivant : 1. Espèces caractérisées par des papilles accessoires peu nombreuses et par des papilles principales à base quadrangulaire , séparées par de pro- fonds sillons orientés dans le sens longitudinal. 3a paires do pattes dans la $ ; ovaires à la hauteur de la 8e patte préanale et rattachés au niveau de lu 5e patte préanale par un i'uiiicule long, simple et grêle. Réceptacle séminal de 610 f*, glandes salivaires atteignant presque le segment génital. Tubercules urinaires des pattes IV et V indépen- dants du 3e arceau des soles P. Geayi Bouvier. 2 7 ou 9 8 paires de pattes \ chez la $ , a/i chez Pas de losanges dorsaux. Iu- le Loc. cit. , p. 1 007. MrsFOM. — x •'» — 62 — En conséquence nous donnons la diagnose des jeunes Bartlettia , ayant avec l'adulte, du reste, une notable analogie. Goncha clongato ovata, subfragilis, inaequilateralis ; postice breviter rotun- data, antice in rostro longissimo, abrupte truncato producta; margine superiore recto, margine venlrali subconcavo; umhonibus tumidis, obtusis; ligamentuni brève, internum; impressiones musculares duae, parvissimœ, superficialos; super- ficies valvarum, epidermide cinereo induta, antice regulariter concenlrice plicata, ot oblique striata, striis crassis, imbricatis; postice nuda, intus marguritacea , cœrulescente. Long., 0,010; lat. , 0,00/1 ; crass. , o,oo3. a. Valve vue en dessus. Jeunes Bartlettia. b. La même vue en dedans, grossie deux fois et demie. c. Valve (g. n.). La rareté supposée des Bartlettia, dans les localités où il habite, pourrait êlre expliquée par une sorte de prédilection pour ce Mollusque, des Silu- roides du genre Doras qui eu font une consommation énorme quand ils sont jeunes, si l'on en juge par le nombre d'environ 55o trouvés par nous dans une porlion d'intestin de o m. 1 5 de long. Notes sur les Eponges du Travailleur et du Talisman, PAR M. E. ToPSENT, CHARGÉ DE COURS A l'ÉCOLE DE MÉDECINE DE RENNES. 1. Hexactinella Filholi nov. sp. Parmi les Hexactinellides nombreuses qui proviennent de la campagne du Travailleur se trouve une Dictyonine marquée de l'étiquette suivante : Joannella compressa, 1 h août 1881 , dragage nc XXXVIII, profondeur 1,900 mètres. C'était là, sans doute, une détermination provisoire établie par son auteur, quel qu'il soit, sur le simple examen des caractères extérieurs de l'échantillon. Elle pouvait, sans l'étude au microscope, paraître assez exacte. — 63 — La forme générale du corps et la distribution des orifices sur ses deux faces répondent assez bien, en elïel, au signalement, texte et figure, que Schmidt a donné de sa Joannella compressa (1) du golfe du Mexique II eûl été désirable que la ressemblance se fût étendue à la spiculation . la descrip- tion par trop incomplète de Schmidt ne permettant pas d'assigner à Joan- nella compressa une place quelque peu naturelle parmi les Dictyonina con- nues. Tel n'est cependant pas le cas, car la Diclyonine du Travailleur ne possède ni les hexacls libres à actines terminées en massue et couvertes de denticules verticillées , ui aucune des deux sortes d'hexasters dont Schmidt a fait mention. Les deux Eponges diffèrent donc l'une de l'autre , au moins en tant qu'espèces, à la condition toutefois que Schmidt n'ait pas désigné sous ce nom de Joannella compressa plusieurs formes spécifiquement dis- tinctes, ainsi qu'il l'a fait pour Volvulina Sigsbeei. L'Eponge qui nous occupe est une Hexaclinella , la quatrième du génie. la première que l'on découvre dans l'Atlantique, si, comme je serais tente de l'admettre sur des observations récentes , H. Grimaldii Tops. , malgré? ses touffes de soies superficielles, doit être rattachée au genre Choneslasmn . Je propose de la nommer Hexaclinella Filholi, eu hommage à la mé- moire du regretté professeur du Muséum, qui, comme on sait, portait un vif intérêt aux Eponges recueillies par le Travailleur et le Talisman et par- ticulièrement aux Hexactinellides. Hexaclinella Filholi affecte la forme d'une plaque rigide, dressée sur la pierre qui lui sert de support, haute de 5 centimètres, large de 3 cent, h . à la base et de 6 centimètres au sommet, épaisse de 5 à 10 millimètres en bas et de 10 à 20 millimètres en haut, enroulée sur elle-même et évasée dan6 sa portion supérieure, de manière à figurer presque une moitié d'en- tonnoir fendu suivant sa longueur. Sa face externe est percée d'orifices nombreux et larges ( n à 3 milliin. ô i , ronds ou ovales, souvent marginés, entre lesquels s'étendent des dépres- sions irrégulières, étroites et peu profondes, criblées elles-mêmes d'ori- fices beaucoup plus petits. Le tout est tendu, dans les parties que des frot- tements n'ont pas trop détériorées, d'une membrane spiculeuse réticulée, dont des pentacts dermiques constituent la trame; le réseau, par plans, e6t rendu indistinct par une accumulation de soies diactinales dont les pointes saillantes déterminent en ces points une légère hispidatioo de la surface, mais ailleurs, notamment au-devant des larges milices, il est au et apparaît comme un crible délicat. Les grands orifices donnent accès directement dans des canaux d'un diamètre égal au leur, qui, après avoir pénétré en droite ligne dans le corps jusqu'à une certaine profondeur, te ramifient et s'unissent par de larges anastomoses aux ramifications de leurs (" Schmidt (0.), Die Spongiendei Meerbuxen von Mexico , p. •">.">, pi. IV, li{f. t i : lena, 1880. — 64 — voisins, lien résulte, dans toute l'épaisseur de la plaque, un système com- plexe de canaux spacieux où aboutissent des canalicules venus des orifices plus étroits de la paroi. Sur la lace interne, les canaux principaux se terminent, en suivant, sur- tout dans la région supérieure, une direction plus ou moins oblique. Entre leurs orifices s'accusent des dépressions profondes, d'allure capricieuse, qui rendent toute cette face beaucoup plus irrégulière que la face externe du corps. Une membrane réticulée a dû la revêtir aussi; on en voit encore de grands lambeaux jusqu'à une hauteur de 12 millimètres au-dessus du support. Mais le spécimen est fort endommagé. Ses bords, tout autour, sont rognés. Des paquets de fdasse, dont il n'est pas complètement dégagé, lui ont arraché la plus grande partie de son revêtement. Déjà , du reste , avant de supporter les vicissitudes du dragage , il n'était pas en excellent état, puisque, d'un côté et sur toute sa hauteur, la mort de ses tissus avait laissé à découvert sa charpente dictyonale. Cette charpente, assez fragile, en somme, se compose d'hexacts soudés, dont l'épaisseur, mesurée sur des fragments du bord de la coupe, est, en en moyenne, de o millim. 12 à 0 millim. i3. Leurs aclines ne demeurent jamais complètement lisses, les plus grosses se parsemant de tubercules punctiformes ou même de petites épines qu'on voit augmenter de nombre et se presser sur les plus minces d'entre elles. Celles des actines, beaucoup plus fines que les autres et particulièrement rudes, qui demeurent libres, se terminent constamment par un renflement très marqué et très épineux. Même à un faible grossissement, les hexacts apparaissent striés en long, leurs stries parallèles s'écartant autour du centrum pour se réfléchir d'une acline dans l'autre. Dans les régions superficielles de la plaque, autour des orifices, la charpente, plus dense, forme des mailles assez étroites, iné- gales et diversement tordues. Au contraire, dans la paroi des canaux, elle aflecle plus de régularité , allonge ses mailles et dessine des lignes princi- pales qui courent parallèlement au grand axe des canaux. L'Eponge prend insertion sur son support par une plaque basilaire dont la constitution est curieuse à étudier dans les points où , comme au centre fie la coupe , elle dépasse les deux faces de la portion dressée du corps. A la surface, on y trouve un réseau irrégulier et lâche d'hexacts soudés, à actines longues et fines (o millim. 006 à o millim. 008 d'épaisseur), armées d'épines assez fortes et assez espacées. Dans cette couche s'implantent de nombreuses soies diactinales pareilles à celles du revêtement des surfaces libres de la coupe. Plus profondément, se mêlent aux hexacts grêles d'autres hexacts deux ou trois fois plus épais, dont les épines deviennent plus hautes et plus pointues et qui, peu à peu, prédominent. Plus profondé- ment encore, ce sont des hexacts à actines courtes mais grosses, chargées d'épines très acérées, souvent même composées, et aussi de fins tubercules. Enfin, au voisinage de la pierre, il n'y a plus qu'un lacis solide d'hexacts — 65 — robustes, noueux, n'ayant pour ornementation que des tubercules peu marqués. Nous avons vu que des pentacts soutiennent un mince revêtement des deux faces du corps. Ils sont semblables de part et d'autre, avec quatre actines tangentielles légèrement recourbées en dedans, une actine proxi- maie droite et une actine distale atrophiée, réduite à un tubercule obtus. De fines épines les couvrent entièrement. Leurs extrémités, ni renflées, ni acérées, présentent presque toujours une sorte de fissure dans le prolon- gement du canal axial. Epais de o millim. 0-26 à 0 millim. o3o .les pen- tacts ont des actines tangentielles longues de o millim. G et une actine proximale qui peut dépasser 1 millim. 1. En raison de leurs dimensions. le réseau à mailles carrées ou quelque peu rectangulaires qu'ils dessinent est parfaitement visible à l'œil nu. Des soies diaclinales, fréquemment fasciculées, accompagnent partout et souvent en grand nombre les pentacts. Elles sont lisses, acérées, fines et souples. Ne mesurant parfois que o millim. 8 sur 0 millim. 002, elles atteignent pour la plupart 0 millim. 85 à o millim. 95 de longueur sur o millim. oo/i5 d'épaisseur en leur milieu. Parmi ces soies, se rencontrent aussi des scopuîes. Mais, en multipliant les préparations de lambeaux du revêtement prélevés de place en place, je nai réussi à découvrir que trois spicules de celte sorte; encore les ai-je tous obtenus sur la face externe de l'Eponge, in silu , le cladoine en dehors, sans confusion possible, par conséquent, avec des corps étrangers. Beau- coup de scopuîes ont pu se trouver accidentellement arrachées, mais j'es- time que, normalement, le nombre en devait être très restreint. De forme assez banale, elles consistent en une tige droite, amincie en pointe au bout proximal, divisée du côté distal en quatre actines peu divergentes à termi- naison obtuse. Les actines sont entièrement raboteuses; la lige, elle, ne se montre un peu raboteuse qu'au voisinage de ses extrémités. Les scopuîes rencontrées mesurent, l'une, o millim. 73, et les deux autres, 0 millim. 99 de longueur totale, dont o millim. 16 pour le cladoine dans le premier cas, et o millim. 18 dans les autres. L'épaisseur des actines diminue gra- duellement de o millim. 008 à leur origine jusqu'à 0 millim. oo'i au ni- veau de leur extrémité libre. J'ai éprouvé quelques difficultés à reconnaître les uncinètes. Je voyais seulement, dans le parenchyme, des soies diactinaies en apparence sem- blables à celles de la surface par leur forme et par leurs dimensions. En les examinant à des grossissements suffisants, j'ai remarqué que beaucoup de ces soies internes présentent sur leur longueur, à intervalles égaux, une série d'étranglements, et, sur certaines d'entre elles, j'ai constaté avec la dernière évidence, surtout à une petite distance de leurs pointes, l'exis- tence de crans à peine accusés, distribués comme ceux des uncinètes des Uncinaiopkora en général, mais dépourvus de barbules. Les uncinètes de — 66 — Hexactinclla Filholi sont donc très peu différenciés. Si i'on rapproche leur description de celles que F.-E. Schulze a données des uncinètes de Hexac- tinella tnbulosa et de H. venlilabrxm , on conclut à une tendance de la part des Hexactinclla à simplifier cette catégorie de spicules. A moins que cette simplicité même ne doive, au contraire, être interprétée comme l'ébauche d'une forme de spicules qui se parfait dans des genres voisins. Hexaclinella Filholi ne produit qu'une seule sorte d'asters , des discohexas- tcrs à six actines simples, grêles, raboteuses, terminées par un petit disque à bord deuticulé. La longueur des actines, d'un microsclère à l'autre , varie entre o millim. o33 et o millim. o5. Des Hexactinclla connues , c'est de H. ventilabrum Carter, du Japon , que l'éponge du Travailleur se rapproche le plus. Mais, sans qu'il soit besoin de serrer de très près la comparaison , les microsclères présents de part et d'autre empêchent toute confusion entre les deux espèces. Remarques anatomiques sur le foie de l'Alligator Lucius Cuv., par M. Auguste Pettit. Le foie de X Alligator lucius Cuv. est essentiellement constitué par des cordons cellulaires n'affectant pas, en général, d'ordonnancement net; toutefois, à proximité de certaines veines efférentes, on constate une dispo- sition radiaire des travées hépatiques, mais celle-ci demeure toujours peu accusée et ne s'étend guère au delà des régions limitrophes du vaisseau. Eparses irrégulièrement dans l'épaisseur du parenchyme hépatique, on observe des masses de tissa conjonclif renfermant des rameaux de la veine porte et de l'artère hépatique ainsi que des canaux biliaires. Les cordons hépatiques ont une forme cylindrique, mais ils sont tou- jours plus ou moins contournés et présentent d'assez nombreuses anas- tomoses; leur diamètre oscille entre a 5 et 3o jm. Us sont formés par des cellules ll) cylindriques, de 12 fx environ de hauteur, disposées circulaire- ment au nombre de /i-6 en moyenne et comprenant un noyau, un spon- gioplasma ainsi que des granulations de diverses espèces. Les limites intercellulaires sont nettement marquées par une condensa- tion cytoplasniique fortement acidophile. La paroi distale est le siège d'un épaississement ectoplasmique encore plus accusé, très chromophile, dessi- nant une lumière glandulaire, qui parcourt le cordon dans toute sa lon- <') Les deux Alligators que j'ai eus à ma disposition étaient dans un élat des plus précaires; leurs foies présentaient même des altérations qui m'ont empêché d'en poursuivre l'élude cytologirjue. — 67 — gueur. En outre, le parenchyme hépatique renferme des masses pigmen- taires et quelques rares cellules de kupfler. Les zoologistes contemporains s'accordent presque unanimement pour considérer les Crocodiliens comme les Reptiles les plus perfectionnés de la faune actuelle, et on doit reconnaître que la constitution du système cir- culatoire de ces animaux légitime cette conception; mais, à ce propos, il convient de remarquer que les autres organes ne révèlent pas une supé- riorité comparable; au point de vue de la structure du foie, notamment, l'ancien groupe des Crocodiliens (l), dont l'apparition à la surface du globe remonte à l'époque secondaire , n'a même pas dépassé le stade primitif que certains Ichthyopsidés (Lamproie adulte, Pleuronecles , etc.) ont cependant franchi. Foie de Y Alligator lucius Cuv. Le foie est formé de cordons cellulaires, parcourus par un canalicule central; par places, des masses pijpnentairos. En haut et adroite, trois cordons, plus fortement grossis, coupés perpendiculairement à l'axe longitudinal. (l) Les quatre ordres actuels de Reptiles présentent , au point de vue th la struc- ture du foie, une assez grande homogénéité; chez tous, cet organe esl plua ou moins nettement tubulé; celte disposition constitue ainsi un caractère différentiel entre les deux grands groupes de Sauropsidés. 68 — 11 en est, d'ailleurs, du parenchyme hépatique comme des enveloppes des centres nerveux (1), et la discordance, qu'on constate entre la phyloge- nèse des divers groupes de Vertébrés et le développement organique du foie chez les mêmes êtres, est une preuve nouvelle que nombre d'appareils anatomiques relèvent d'une évolution spéciale, susceptible de se manifester indépendamment des affinités zoologiques. Structure de la tige des Calycanthacees, PAR M. PH. VAN TlEGHEM. Les deux genres Calycanthe (Calycanthus Linné) et Chimonanthe (Chi- monanthus Lindley), qui forment ensemble la petite famille des Calycan- thacees, offrent, comme on sait, dans la structure primaire de leur tige, une anomalie singulière, qui fait de celte famille l'une des plus distinctes et des plus originales qu'il y ait dans toute la classe des Dicotylédones, no- tamment dans le grand ordre des Perpariétées bitegminées, ou Renoncu- linées , auquel elle appartient (2). Aussi , depuis qu'elle a été reconnue comme telle par Lindley en 1819, a-t-elle été admise par tous les botanistes, à l'exception toutefois de Bâillon, qui l'a incorporée en 1868, comme série distincte, à la famille des iMonimiacées. Telle qu'elle a été comprise par tous les anatomistes qui l'ont étudiée, depuis Mirbel, qui l'a découverte ici, au Muséum, en 1828, en passant par Gaudichaud (i833), Lindley (i836), Treviranus (i847), Henfrey (18/18) etVoronine (1860), jusqu'à M. Lignier (188/4 et 1887) et M. So- lereder (1899), et telle qu'elle est, en conséquence, exposée dans tous les Traités et enseignée dans tous les Cours, cette anomalie serait la même dans les deux genres et consisterait, chez l'un comme chez l'autre, dans la présence au sein de l'écorce, à chacun des angles de la tige carrée, d'un faisceau libéroligneux inversement orienté, c'est-à-dire tournant son liber en dedans et son bois en dehors, bordé d'un arc fibreux sur sa face ligneuse externe , et s'épaississant plus tard par un arc générateur situé entre le liber et le bois, arc générateur qui produit, en dedans, du liber secondaire centrifuge, en dehors, du bois secondaire centripète. Ces quatre faisceaux corticaux ne seraient autre chose que les faisceaux latéraux des deux feuilles opposées supérieures, sortis de la stèle dès la base de l'entre-nœud et mon- tant dans l'écorce avant de se rendre dans ces feuilles au nœud suivant, en (J) A. Pettit, Sur li's enveloppes des centres nerveux. Bulletin du Muséum, n° 3, igo3. (2) Ph. van Tieghem, L'œuf des plantes considéré comme base de leur classifi- cation, Ann. des scienc. nat., Bot., 8° série, XIV, p. 333, 1901. — 69 — même temps que les deux faisceaux médians échappés de la stèle au nœud même. Pourtant, dès 1 885 , en s'appliquent à préciser mieux qu'il n'avait été fait jusqu'alors la limite entre l'écorce et la stèle dans la tige de ces plantes, M. Hérail a été conduit à un résultat différent. Pour lui, comme pour tous les auteurs précédents , l'anomalie est bien encore la même dans les deux genres , mais , dans tous les deux , ff les faisceaux périphériques prennent nais- sance dans le péricycle, restent pendant fort longtemps dans cette région et ne sont que fort tard repoussés dans l'écorce, pour devenir corticaux au sens étroit du mot(1)*. En conséquence, il a classé celte disposition , non parmi les anomalies de l'écorce, mais parmi celles du péricycle. Bientôt après, en 1887, M. Lignier a combattu cette manière de voir et affirmé de nouveau que, dans les deux genres, les faisceaux inverses prennent nais- sance dans l'écorce même où, à tout âge, ils demeurent situés (2). Aussi, plus récemment, en 1899, M. Solereder s'est-il contenté de signaler, en quelques mots, l'opinion de M. Hérail, en faisant remarquer, non sans raison, qu'elle aurait besoin d'abord d'être confirmée (3). Sur ce point intéressant et controversé, j'ai voulu me faire une opinion personnelle, et le premier résultat de mes recherches a été que, contraire- ment à l'avis de tous les auteurs sans exception, il est nécessaire de consi- dérer séparément les deux genres de la famille, parce que l'anomalie se présente chez l'un et chez l'autre avec un caractère différent. Une fois de plus, c'est la preuve que, s'il est désormais indispensable que les classifica- teurs veuillent bien tenir compte de la structure intime des plantes, il n'est pas moins urgent que les anatomistes consentent à ne pas négliger leur conformation externe. Etudions donc sommairement la stuclure primaire de la tige et le mode d'insertion des feuilles d'abord dans le genre Ghimonanthe, puis dans le genre Galycanthe. 1. Structure de la tige, du Chimonantke. — Le genre Ghimonanthe n'est représenté que par une seule espèce, originaire du Japon, le Gh. précoce (Ch. preecox [Linné]) w. Il est caractérisé dans sa morphologie externe, (1) Héiuil, Recherches sur l'anatomie comparée de la ti{je des Dicotylédones, Ann. des Scienc. nat., Bot., 70 série, II, p. a'i3, i885. '•^ Lignieh, Recherches sur l'anatomie comparée des Calycanthées, Archives botan. du nord de la France, lit, p. Gi, en note, 1887. ('' Soleheder, Systématisait 0 Anatomie (1er Dicotyledonen , p. 3o, en note, 1899. (4) Le Calycanthu» prœcox do Linné a été séparé des autres espèces et constitué en genre distinct, sous le nom de Chimonanthu» , par Liu.lley, en 1819. C'est con- trairement à la loi de priorité que ce botaniste a changé en même temps son nom spécifique en celui de Cliimonantlms fragram, sous lequel il est ordinairement cultivé dans les jardins. iM. Hérail dit avoir étudié quatre espèces différentes, — 70 — comme on sait, par ses bourgeons écailleux et par ses fleurs solitaires axillaires, développées avant les feuilles, munies de nombreuses bractées, où les feuilles du périanthe sont jaunes en dehors, pourpres en dedans et fortement odorantes, et où l'androcée n'a de fertiles que ses cinq étamines externes. Il l'est tout aussi bien dans sa structure, comme on va voir, par le caractère particulier de l'anomalie de sa tige. Rappelons d'abord que , lorsqu'elle est nettement marquée sur toute la périphérie, la limite entre l'écorce et la stèle de la tige s'établit, suivant les plantes, de trois manières différentes : tantôt par la différenciation totale de l'assise la plus interne de l'écorce, c'est-à-dire de l'endoderme, tantôt par la différenciation totale de l'assise la plus externe de la stèle, c'est-à-dire du péricycle, tantôt de ces deux façons à la fois. Chez le Ghimonanthe, c'est la seconde manière qui se trouve réalisée. L'endoderme, en effet, y est dépourvu de cadres subérisés et n'offre pas non plus d'autre différen- ciation bien nette, si ce n'est parfois une plus grande quantité de grains d'amidon. C'est le péricycle qui est fortement différencié tout autour, mais cette différenciation s'opère en deux temps successifs. Tout d'abord et de bonne heure, il s'y forme, en dehors des faisceaux libéroligneux de la stèle, autant d'arcs fibreux séparés par des arcs de parenchyme chloro- phyllien à parois minces; la limite se trouve ainsi jalonnée. Plus tard, l'assise externe de ces arcs de parenchyme, sans changer la forme de ses cellules, en épaissit et en lignifie fortement les membranes , surtout sur les faces internes et latérales qui se creusent de canalicules, en forme d'U. Ces arcs scléreux relient l'un à l'autre et bord à bord les arcs fibreux primitifs, et le tout forme alors, à la périphérie de la stèle, un étui continu, qui la sépare désormais de l'écorce tout autour et très nettement. A partir de ce moment, la limite est et demeure complète. Sur la coupe transversale d'une branche d'un an parvenue à cet âge, on reconnaît immédiatement, même sans coloration, cet étui mixte, et l'on y distingue facilement les arcs fibreux primitifs, qui sont très brillants, des arcs scléreux ultérieurs, qui sont très sombres. Dans une branche d'un an, complètement développée, étudiée en automne ou en hiver, la sclérose intercalaire du péricycle com- mence à s'opérer dans le cinquième entre-nœud à partir du sommet ; elle progresse ensuite assez lentement et ne s'achève, en fermant tout autour l'étui péricyclique, que du huitième au dixième entre-nœud, c'est-à-dire à environ 3o centimètres de l'extrémité. C'est donc à ce niveau, ou plus bas, qu'il faut pratiquer les coupes si l'on veut saisir aussitôt et avec pleine évi- dence le véritable état des choses. On voit . par là , combien est inexacte , savoir : Calycanthutjloridus, C.prtBcox, C. grandiflorus et Chimonanthu* fragrans (loc. cit., p. a38). Il ne s'est pas aperçu que ces trois derniers noms désignent une seule et même espèce, le C. grandiflorus n'étant qu'une variété culturale du C. prœcox, lequel est identique au Ch.fragrans. — 71 — pour le Ghimonanthe, l'assertion de M. Solereder, d'après laquelle le péri- cycle est dépourvu d'anneau scléreux, muni seulement de groupes fibreux isolés fl>. Dans une telle coupe transversale, sous lépiderme incolore, qui est muni, comme on sait, de poils courts unicellulaires, pointus et recourbes vers le haut, scléreux et siliciGés, l'écorce verte s'étend, pareille à elle- même tout autour et sans rien offrir d'anormal, un peu plus mince seu- lement aux angles de la tige que sur les côtés, formée de deux couches, l'externe à membranes épaissies et brillantes, coHenchymateuse et sans méats, l'interne méatique à membranes minces et ternes, renfermant quelques cellules sécrétrices isolées un peu plus grandes, pleines d'huile essentielle. Son assise externe, ou exoderme, produit de bonne heure un périderme réduit à un liège à grandes cellules carrées ou allongées radia- lement, sans phelloderme. Son assise interne, ou endoderme, n'est diffé- renciée que faiblement par ses grains d'amidon plus nombreux. La stèle est carrée, à angles arrondis plus proéminents que ceux de la tige. Rangés en une courbe circulaire ou ovale et séparés par des rayons unisériés ou bisériés, les faisceaux libéroligneux sont normaux, ainsi que la moelle qu'ils entourent. Le liber est tout entier mou et ses rayons ren- ferment des cellules oléifères dont la moelle se montre dépourvue. Seul , le péricycle offre quelque chose de remarquable. Mince sur les côtés, où il se réduit à l'étui scléreux hétérogène dont il a été question plus haut et à une ou deux assises de cellules demeurées vivantes en dedans de cet étui , il est beaucoup plus épais sur les angles, où il occupe tout l'espace com- pris entre la surface carrée de la stèle et la surface circulaire de l'anneau libéroligneux. Là, il est composé de quatre choses. En dehors est un arc fibreux plus épais et plus large que les arcs fibreux des côtés, auxquels il est réuni par l'assise de cellules sclériliées en U. Contre le bord interne concave de cet arc s'applique directement une bande tangenlielle formée de vaisseaux et de fibres, elle-même recouverte en dedans par un arc plus épais et plus large, qui la dépasse de chaque côté, formé de tubes criblés et de cellules de parenchyme : c'est le faisceau cribrovasculaire inverse bien connu. Enfin les tubes criblés les plus internes, souvent écrasés, de ce fais- ceau sont séparés des tubes criblés les plus externes, également écrasés. du liber par trois à cinq assises de grandes cellules demeurées vivantes et renfermant des chloroleucites, qui appartiennent encore au péricycle. Il est de toute évidence qu'ici les faisceaux inverses sont situés à l'intérieur du péricycle, dans la zone moyenne duquel ils se sont différenciés. 11 est donc incorrect de les dire, comme on fait, libéroligneux, puisqu'ils sont placés en dehors de la région libéroligneuse. Ce sont des faisceaux cribrovascu- laires inverses péiicycliques. ni Soleheder, loc. cit., p. 29. Cette assertion est répétée à la pape 3o. — 72 — Si l'on descend maintenant au-dessous du niveau considéré , en étudiant des entre-nœuds de plus en plus âgés, on y retrouve indéfiniment les fais- ceaux inverses dans la même situation. Le seul changement qu'ils subissent est de s'épaissir sur place, comme on sait, par un arc générateur situé entre l'arc criblé et la bande vasculaire, qui produit en dedans un arc criblé secondaire centrifuge, en dehors une bande vasculaire secondaire centripète, en un mot, une bande de pachyle inverse, pendant que, de son côté, l'anneau libéroligneux normal s'épaissit par une assise génératrice intercalée au liber et au bois primaires , qui produit en dehors un anneau de liber secondaire centripète , en dedans un anneau de bois secondaire cen- trifuge, en un mot, un pachyte annulaire direct. Les quatre bandes du pachyle inverse péricyclique demeurent d'ailleurs, à tout âge, indépendantes l'une de l'autre et du pachyte annulaire normal. Si l'on remonte, au contraire, au-dessus du niveau considéré, en étu- diant des entre-nœuds de plus en plus jeunes, on y retrouve encore, et jusqu'au sommet, les faisceaux inverses dans la même situation. Seulement, par suite de la disparition progressive de la sclérose intercalaire du péri- cycle , qui cesse complètement vers le cinquième entre-nœud, comme il a été dit plus haut, la limite entre l'écorce et la stèle devient de moins en moins apparente. Elle demeure pourtant très nette jusqu'au sommet, puis- qu'elle est jalonnée, à d'assez courts intervalles, par les arcs fibreux que le péricycie différencie de très bonne heure , et déjà dans le premier entre- nœud. Pour l'obtenir, il suffit, en effet, de suivre cellule à cellule l'assise de parenchyme chlorophyllien qui relie entre eux bord à bord tous les arcs fibreux. Aucun arc fibreux n'existant, aux angles de la lige, entre les fais- ceaux inverses et l'anneau libéroligneux , la ligne ainsi tracée s'infléchit en dehors à chaque angle on rattachant aux deux petits arcs fibreux péricy- cliques voisins le grand arc fibreux superposé au faisceau inverse corres- pondant. Ces quatre grands arcs (ibreux appartiennent donc, comme tous les autres, à la zone externe du péricycie, et, par conséquent, les faisceaux inverses qu'ils recouvrent sont situés, ici aussi, dans la zone moyenne du péricycie. Les qualre faisceaux cribrovasculaires inverses de la tige du Chimo- nanthe sont donc dès l'origine et demeurent à tout âge situés dans la zone moyenne du péricycie. Ainsi comprise, celte anomalie est sans autre exemple connu jusqu'à présent, ce qui donne à ce genre un grand intérêt au point de vue de la Science générale. Il nous offre, en effet, un type vraiment nouveau de structure caulinaire monostélique(1). Tout au plus "' On sait que la feuille des Ancistrocladacées différencie, dans la zone externe de son péricycie fibreux, des fascicules cribrovasculaires inverses, offrant ain*i une anomalie semblable à celle de la lijje du Chimonanthe. Mais, dans ces plantes, l'anomalie n'existe que dans la feuille, la lige ne la présente pas. (Voir Journal de Botanique, XVII, p. l5l, 1908.) — 73 — pourrait-on comparer celte disposition , et encore ne serait-ce que de fort loin, aux faisceaux cribrovasculaires qui se forment dans le pe'ricycle de certains rhizomes (Acore, diverses Primevères, etc.) et de certaines tiges rampantes (Monstère. etc.), où ils s'anastomosent en réseau pour servir à l'insertion des racines latérales, ce qui leur a fait donner le nom de réseau radicifere. Ici , ce n'est pas à l'insertion des racines , mais bien à celle des feuilles que les faisceaux péricycliques contribuent à chaque nœud, et c'est cette contribution qu'il convient maintenant d'examiner. Insérées, comme on sait, sur les côtés de la tige carrée, deux à chaque nœud diamétralement opposées, les feuilles forment toutes ensemble quatre séries, alternes avec les quatre faisceaux péricycliques qui correspondent aux angles. Au-dessous du nœud, à un niveau où les faisceaux médians des deux feuilles n'ont pas encore quitté l'anneau libéroligneux, il se fait d'abord dans le pe'ricycle , sur chacune des deux faces alternes aux feuilles , un faisceau cribrovasculaire inverse transversal , qui relie l'un à l'autre les deux faisceaux longitudinaux correspondants. Quoique profonde, cette anastomose transverse s'accuse au dehors par un léger bourrelet. Un peu plus haut, un arc libéroligneux, assez large pour entraîner avec lui en dehors de son liber cinq ou même sept arcs fibreux péricycliques et pour devoir, en conséquence, être considéré comme composé d'autant de faisceaux libéroligneux contigus , se sépare de l'anneau libéroligneux de la stèle pour se diriger vers la feuille dont il constituera la méristèle médiane. Eu s'incurvant, il détache sur chaque bord une petite branche, qui s'élève en divergeant. Au même niveau, chacun des deux faisceaux péricycliques détache aussi, du côté de la feuille, une branche qui s'élève en divergeant. Ces deux branches voisines s'unissent bientôt et pénètrent dans la feuille dont elles constituent ensemble, de chaque côté, la méristèle latérale. Un peu plus haut, le faisceau médian émet de nouveau, sur chaque bord, une petite branche qui va s'unir en arcade avec le faisceau latéral du même côté, en formant entre les trois mérislèles de la feuille une anastomose transverse. Enfin , un peu plus haut encore , lorsque des deux bords de l'ouverture laissée dans l'anneau libéroligneux par le départ du large faisceau médian se sont séparés les deux larges faisceaux en regard destinés à la stèle du rameau axillaire, on voit une branche émanée de chacun des deux faisceaux péricycliques voisins se diriger, en passant en dedans de la méristèle laté- rale de la feuille, vers le faisceau axillaire correspondant et s'unir à lui. Les faisceaux péricycliques inverses du rameau se trouvent ainsi raccordés à la base avec ceux de la branche qui le porte. En somme, la stèle de la tige contribue de deux manières, mais très inégales, à l'insertion de la feuille. Sur la face correspondante, sa région normale lui fournit une seule et large méristèle, qui presque tout entièir en forme la méristèle médiane. Sur les angles voisins, sa région anormale, — là — c'est-à-dire chacun de ses faisceaux cribrovasculaires inverses péricycliques , ne lui fournit qu'une petite branche qui, en tournant légèrement sur elle- même et eu s'unissant à une petite branche de la méristèle médiane, en forme la méristèle latérale. De plus, il se fait à chaque nœud trois anasto- moses transverses : la première, dans la tige, entre les faisceaux inverses du péricycle; la seconde, dans la base de la feuille, entre ses trois méris- tèles; la troisième, entre les faisceaux du péricycle de la tige et les fai- sceaux du péricycle du rameau axillaire. Mais, en aucun point, il n'y a d'anastomose dans la stèle entre les faisceaux inverses péricycliques et les faisceaux directs normaux; les deux systèmes sont et demeurent complète- ment indépendants. 2. Structure de la tige des Calycanthes. — A la structure caulinaire du Ghimonanthe , ainsi bien connue, comparons maintenant celle des Caly- canthes, en prenant pour type le G. fleuri (C. Jloridus Linné) que j'ai particulièrement étudié, non sans m 'être assuré toutefois que les autres espèces, notamment le G. lisse (C. lœvigatus Wildenow) et le G. occidental (C occidentalis Hooker et Arnolt), offrent les mêmes caractères essentiels. Originaire de l'Amérique du Nord, ce genre est caractérisé clans sa morphologie externe, comme on sait, par ses bourgeons nus, non écailleux, et par ses fleurs solitaires terminales, développées après les feuilles, mu- nies à la base de deux paires de bractées seulement, où les feuilles du périanthe sont concolores et rouge foncé, et où l'androcée possède environ treize étamiues fertiles, qui sont plus internes que les stériles. Dans sa structure, il ne l'est pas moins nettement, comme on va voir, par le carac- tère différent de l'anomalie de la tige. Comme dans le Chimonanthe , la limite entre l'écorce et la stèle y est marquée de bonne heure par la différenciation, dans la zone externe du péricycle , d'arcs fibreux séparés par des arcs de parenchyme vert. Mais , ici , la sclérose externe ultérieure de ces arcs de parenchyme ne se produit pas et les arcs fibreux demeurent indéfiniment isolés ; du moins , les ai-je encore trouvés tels dans une tige de quatre ans. Il ne se fait donc pas d'étui sclé- reux mixte et, par suite, la limite des deux régions n'est à tout âge que jalonnée de distance en distance. Pour demeurer ainsi moins apparente , elle n'en est pas moins facile à tracer, comme il a élé dit plus haut pour la région jeune de la tige du Ghimonanthe. Les arcs fibreux péricycliques se différenciant ici sous les angles à la même dislance du centre que sous les côtés, il en résulte que, sur la coupe transversale, la ligne ainsi tracée est circulaire. La stèle est donc cylin- drique, avec un péricycle pareil, également mince, tout autour de l'anneau libéroligneux et en tout point normal. C'est l'écorce qui est ici le siège de l'anomalie. Gomme dans le Ghimonanthe et sous un épidémie semblable, elle se — 75 — compose de deux couches, l'externe collenchymaleuse sans me'als, l'interne à membranes minces, méatique et pourvue de grandes cellules oléifères ; son exoderme produit aussi le périderine, et son endoderme n'est pas non plus nettement différencié. Mais, ici, elle est plus épaisse aux angles que sur les cotés, et là, elle renferme dans sa zone interne quatre cordons entourés chacun d'un endoderme particulier. Entre l'endoderme du cordon et celui de la stèle, il n'y a d'ordinaire qu'une ou deux assises de parenchyme chlo- rophyllien; le cordon est donc très voisin de la stèle. Il se compose, en dehors, d'un large arc fibreux, plus épais en son milieu où il fait saillie en dedans en forme de crête, de manière à offrir sur son bord interne deux concavités. Dans chacune d'elles est logé un paquet de vaisseaux mêlés de parenchyme, bordé en dedans par un arc épais de tubes criblés mêlés de parenchyme, formant ensemble un vaisseau cribrovasculaire inverse dirigé obliquement par rapport au rayon. L'arc fibreux externe recouvre donc deux pareils faisceaux, qui divergent vers l'intérieur en forme de V renversé. Entre les arcs criblés et les paquets vas- culaires se trouve un arc générateur commun aux deux faisceaux, pro- duisant en dedans du tissu criblé centrifuge, en dehors du tissu vasculaire centripète; tout en épaississant le cordon , ces tissus secondaires relient l'un à l'autre par le milieu les deux faisceaux d'abord séparés et tendent à les unir en un seul faisceau bilobé en dedans et en dehors, à lobes écartés en dedans, rapprochés en dehors. Chacun des deux arcs criblés primitifs, qui demeurent toujours bien distincts en devenant les deux lobes internes, est bordé en dedans par un arc fibreux plus étroit et plus mince que l'arc fibreux externe; ces deux petits arcs fibreux des lobes sont reliés bord à bord, l'un à l'autre en dedans et au grand arc fibreux externe sur les côtés, par une assise de cellules de parenchyme, qui, ça et là, peut se sclérifier plus tard. La couche hétérogène ainsi formée, jointe aux deux faisceaux voi- sins qu'elle enveloppe, constitue une méristèle, dont elle est le péridesme. Chacun des cordons angulaires ainsi composé est donc une méristèle corticale. C'est comme si, dans le Chimonanthe , chacun des faisceaux angu- laires inverses delà stèle en était sorti, avec la couche de péricycle qui l'entoure, notamment avec l'arc fibreux externe qui le recouvre, pour cheminer désormais librement dans la zone interne de l'écorce, non loin de sa posilion première. Avec cette différence toutefois que, dans le Chi- monanthe, le faisceau inverse est simple, tandis qu'ici chaque méristèle renferme deux faisceaux inverses géminés et divergents. Sur la tige ainsi constituée, l'insertion des deux feuilles s'opère à chaque nœud, mutatis mutandis, comme chez le Chimonanthe. H y a donc d'abord , sur chacune des faces alternes aux feuilles, une anastomose transverse dans l'écorce entre les deux méristèles correspondantes, Puis, il y ;i formation Tom von Post et Kunze, Lexicon generum phanerog., p. G7, 190^1. — Au nom de Calycanthus (Linné, 1759), M. 0. Kunze a substitué, comme plus an- cien, celui de Beurera (Ehret, 1755). J'ai cru devoir, dans co travail, conserver le nom linnéen. / / moins aberrante, tant par la simplicité' du faisceau cribrovasculaire inverse que par sa situation dans le péricycle. Celle des Calycauthes marque un stade plus avancé, où le faisceau inverse non seulement est sorti de la stèle au nœud colylédonaire avec la couche du pe'ricycle qui l'entoure, par une sorte de pincement de la côte correspondante, pour constituer dans l'écorce une méristèle indépendante, mais encore s'est dédoublé en deux faisceaux voisins divergents. De ces deux genres, c'est donc le Chimonanthe, le genre japonais, qui se montre le plus ancien et c'est de lui que les Calycanthes, le genre américain , semble être dérivé. Qu'on la considère sous l'une ou l'autre de ces deux formes , c'est-à-dire dans l'un ou l'autre des deux genres de la famille, l'anomalie de structure de la lige des Calycanthacées est jusqu'à présent sans autre exemple connu. Par là, cette petite famille non seulement se montre distincte de toutes les autres, mais offre un grand intérêt au point de vue de la Morphologie générale. Pour terminer, il reste à comparer les conclusions de ce petit travail aux résultats obtenus par les deux auteurs qui se sont occupés le plus récem- ment de la question, M. Lignier et M. Hérail. Pour M. Lignier, comme pour tous les auteurs précédents, l'anomalie des Calycanthacées est la même dans les deux genres constitutifs de la fa- mille et, comme pour tous les auteurs aussi, à l'exception de M. Hérail, elle est dès le début et demeure indéfiniment localisée dans l'écorce. Pour- tant, en étudiant la tige du Cbimonanlhe, ce botaniste n'a pas manque* d'y apercevoir et même d'y figurer l'étui scléreux qui, à partir d'un certain âge, comme on l'a vu , limite la stèle et qui passe en dehors des faisceaux inverses. "Les éléments internes du parenchyme cortical, dit-il, sont scié-- rifiés. Ils forment une gaine mécanique continue, peu épaisse, accolée aux ilôts fibreux libériens de la couronne normale. Vis-à-vis des massifs angu- laires, cette gaine se détache de la couronne normale et englobe ces massifs, tig. 1 et a, pi. IV(1)». Cette attribution de l'étui scléreux à l'écorce et les deux figures sur lesquelles elle s'appuie sont inexactes. Jamais, en effet, on ne trouve l'assise scléreuse accolée à la face externe des arcs fibreux, comme elle est représentée figure s. Si elle occupait réellement celle posi- tion, elle résulterait de la sclérose de l'endoderme: c'est l'endoderme qui fournirait tout autour la limite de l'écorce et de la stèle, et notre conclu- sion relative à la situation des faisceaux inverses dans le péricycle n'en serait pas changée. Mais il n'en est pas ainsi. La sclérose a son siège dans l'assise circulaire qui renferme les libres externes des arcs fibreux; elle n'en- veloppe donc pas ces arcs, mais les réunit seulement bord à bord en un étui mixte continu , qui est péricyclique. Il esl vrai que M. Lignier nie dans la tige de ces plantes IVxistence d'un endoderme et d'un péricycle et y m Loc. cit., p. 56, 1887. MlIStXM. — X. ù — 78 — attribile les arcs fibreux au liber (l). Mais alors les arcs scléreux qui les réunissent bord à bord seraient, eux aussi, libériens, et puisque l'étui scléreux tout entier libérien ainsi formé enveloppe les faisceaux inverses, il en faudrait conclure que ceux-ci sont, à plus forte raison, libériens et non pas corticaux. M. Lignier attribue d'ailleurs aussi de pareilles cellules scléreuses à l'écorce de la tige des divers Calycanlhes qu'il a étudiés (2). Je n'en ai ja- mais trouvé trace dans ce genre, même dans une tige Agée, notamment dans une branche de quatre ans du G. fleuri. N'y aurait-il pas eu ici confu- sion avec le Chimonanthe? Contrairement à l'opinion de Voronine, qui les croyait reliés à chaque nœud avec l'anneau libéroligneux normal, M. Lignier a reconnu la com- plète indépendance des faisceaux inverses par rapporta cet anneau, depuis le niveau inférieur où ils sont constitués comme tels, c'est-à-dire depuis le nœud cotylédonaire, jusqu'au sommet de la tige(3). Ainsi qu'on l'a vu plus liant, celte indépendance, fait très important pour l'intelligence de la struc- ture de ces plantes, existe tout aussi bien si les faisceaux inverses sont pé- ricycliques, comme dans le Chimonanthe, que s'ils sont corticaux, comme dans les Calycanthes. Chez ces derniers, elle suffirait à prouver qu'ils ne sont pas de simples faisceaux foliaires. Pour M. Hérail, l'anomalie est aussi la même dans les deux genres, mais, dans l'un comme dans l'autre, les faisceaux inverses prennent nais- sance dans le péricycle, y restent quelque temps, puis en sortent pour s'établir dans l'écorce, sans que l'auteur précise, ce qui serait pourtant né- cessaire, ni l'époque de celte sortie, ni le mécanisme suivant lequel elle s'opère(4). 11 n'en est pas ainsi, comme on le sait maintenant. Quand les faisceaux inverses sont péricycliques, comme dans le Chimonanthe, ils le demeurent indéfiniment. Quand ils sont corticaux, comme dans les Galy- canlhes, ils le sont dès l'origine. 11 est probable que c'est la confusion de ces deux genres , regardés à tort comme ayant la même structure caulinaire et pouvant dès lors indifféremment être pris l'un pour l'autre, qui a trompé M. Hérail. Quand il a vu les faisceaux inverses dans le péricycle, c'était sans doute chez le Chiuomanthe, bien qu'il n'y ait pas aperçu l'étui sclé- reux si caractéristique; quand il les a vus dans l'écorce, c'était sans doute chez un Calycanlhe. La différence dépend , en effet , non de l'âge de la tige considérée, mais du genre auquel elle appartient. C'esl pour ne l'avoir pas compris qu'après s'être approché de la vérité plus qu'aucun de ses devan- ciers, M. Hérail l'a pourtant laissée échapper. (1' Loc. cit., p. 22 , p. 112 el p. 1 1 3. (î' Loc. cit., p. h 7 et p. 55. (3> Loc. cit., p. 1 13. W Hérail, loc. cit., p. 2/11, i885. — 79 — Co\TRIBUTIO\ À LÉTUDE DU GISEMENT QUATERy.URE d'ArREST (SoMMb) , par MM. P. Bédé (Attaché au Laboratoire de M. le Professeur Stanislas Meunier) ET A. VlNCHON. Poursuivant notre étude des terrains quaternaires , nous désirons signaler aujourd'hui à l'attention des naturalistes du Muséum un gisement fossi- lifère qui, quoique connu depuis longtemps déjà, mérite une étude parti- culière. En effet, dès i83/i-i835 , sur les indications d'un médecin du pays, le docteur Ravin, Buteux a mentionné ce gisement dans son Esquisse géo- logique du Département de la Somme en ces termes : irM. Ravin m'a montré à Arrest un calcaire d'eau douce très dur, compact, bien que présentant de petites cavités lubuleuses, dues au dégagement des gaz, comme toutes les roches de ce genre et contenant les fossiles suivants déterminés par M. Pi- card : Achatina lubrica, Bulimus , Clausilia , et surtout Hélix hispida , Hélix lapicida, Hélix nemoralis , Hélix nitida, Hélix rolundata. II forme à l'ouest du village une partie assez considérable d'un coteau dirigé de l'Est à l'Ouest. L'autre partie appartient à la craie dont on aperçoit les rangées de silex pyromaques noirs et contre laquelle il paraît juxtaposé.» Dans une autre note, Buteux rapportait cette formation au Miocène! C'est tout ce quia été dit sur ce gisement. L'un de nous, dans uue série d'excursions faites en 1902 , a rapporté toute une faunule, parmi la- quelle deux espèces nouvelles, un Hélix et un Buliminus. Ce gisement est situé à moins de 1 kilomètre au sud- ouest du village d' Arrest, à l'endroit appelé rrla Tuffière». C'est une formation assez impor- tante; elle s'étend sur plus de 000 mètres de longueur et est située à une altitude assez élevée (3o mètres environ) ; elle recouvre la craie Sénonienne. Cette roche est très chargée en silice et d'une très grande dureté eu certaines parties de sa masse; tout cela présente des caractères qu'on n'est guère habitué à rencontrer dans cette région. D'abord, il est certain que ce gisement appartient au Pleistocène et non pas au Miocène, comme l'a dit Buteux. Toutes les espèces se rapprochent soit des espèces vivantes, soit des espèces décrites par Bourguignat dans l'ouvrage de Bertrand, La Seine, et appartenant au quaternaire ancien. On en aura la preuve en examinant la liste que nous donnons de nos pre- mières récoltes*1'. (,) Le laboratoire de géologie du Muséum possède foules ces coquilles, qui seront exposées dans la galerie ou dans la salle d'exposition temporaire. il. 80 — Faune terrestre» Clausilia Joisvillensis iïourff. Hélix fulva Drpd. — rotundata Miiller. — lapicida Linné. - arbustorum Linné. — nemoralis Linné. Hélix hortensis Millier. — Cossmanm Bédé. — celtica Bourg. Bulimincs Meumeri Bédé. Ferrlssaccia surctlindrica Linné. Limnaea palustris Millier. PLANORBIS ROTUNDATlîS. Faune fluviale. Cyclas cornea. Malheureusement . Cyclas cornea a été complètement brisé en le déga- geant. On remarquera la pauvreté relative en espèces fluviales comparati- vement au nombre des espèces terrestres, et tandis que nos trois espèces fluviales ne sont représentées que par un exemplaire de chaque espèce , les échantillons iX Hélix sont, au contraire, fort nombreux dans nos récoltes. Clausilia Joinvillensis Bourg. Coquille fusiforme, ventrue, élégamment côtelée, spire lancéolée, acu- minée, embryon mammelonné, uni, \h tours un peu convexes, s'accrois- sant lentement , séparés par une suture peu marquée ; dernier tour bicaréné , carène de la bouche bien marquée, ouverture périforme, la base subcana- liculée; péristome ouvert, continu; lamelle supérieure épaisse; l'inférieure étroite, se réunissant à la précédente; a lamelles interlamellaires ; Tune entre les premières lamelles, l'autre sur la columelle; 1 pli palatin vers le haut. Hauteur, 12 millimères; diamètre, 3 millim. 5. 1 seul échantillon. Junior. LlMNAEA PALUSTRIS Millier. Celte espèce n'est représentée dans nos récoltes que par 1 exemplaire mutilé. La pointe spirale manque; cependant notre échantillon est assez complet pour nous permettre de le rapporter à celte espèce sans aucun doute. Coquille de forme ovalaire, spire allongée, 6 à 7 tours striés; stries spirales irrégulières sur toute la longueur du test de la coquille. Planorbis rotundatcs. Cette petite coquille n'est pas très rare dans le gisement d'Arrest, nous en possédons a exemplaires; coquille discoïde, 5 à 7 tours ornés de stries d'accroissement très fines, suture bien marquée, ouverture légèrement ova- laire et oblique par rapport au plan de la coquille, péristome jaunâtre; les — 81 — exemplaires que nous possédons sont de petite taille : 3 millini. 5 de dia- mètre, tandis que, dans l'espèce vivante, on peut observer des exemplaires atteignant 7 millim. 5 de diamètre. Hélix (Eiconulus) fulva Drpd. Cette belle espèce n'a été récoltée qu'exceptionnellement dans notre gise- ment; nous n'en possédons qu'un seul exemplaire en très bon état de conservation. Coquille conique un peu globuleuse, embryon obtus, 5 tours très peu ornés, stries d'accroissement très peu visibles, même au grossissement de 3o diamètres, dernier tour subcaréné, ouverture compri- mée plus large que baute, ombilic imperforé. Hauteur, 9 millim. 5: dia- mètre 3 millimètres. Heliv (Pvramidila) rotuxdatus Millier. Nous avons recueilli 1 exemplaire de cette belle espèce mesurant : hau- teur, 2 millimètres; diamètre, 5 millimètres. Coquille discoïde, carénée: 6 tours ornés de stries d'accroissement très régulières , ligne suturale bien marquée; ouverture semilunaire; ombilic extrêmement ouvert, laissant apercevoir tous les tours de spire. Hemx (Helicigona) lapicida Linné. Cette espèce avait déjà été signalée dans ce gisement par Buteux ' . Coquille discoïde, 5 à 6 tours ornés de stries d'accroissement et de granu- lations très fines, le dernier à carène tranchante. Ligne suturale bien mar- quée, ouverture elliptique anguleuse, péristome réfléchi, bord blanc, ombilic laissant apercevoir en partie l'avant-dernier tour. Malheureusement, nous n'avons pu récolter qu'une coquille, non adulte, qui ne présente que 3 tours: elle montre cependant bien les caractères de cette espèce. Hélix (Ariaxta) arbustorum Linné. Cette espèce est très commune dans le calcaire d'Arrest; nous en avons recueilli plusieurs exemplaires qui ont conservé en partie leurs couleurs et surtout la bande colorée qui se trouve sur tous les tours , visible sur la spire au-dessus de la ligne suturale; ce qui permet de reconnaître faci- lement cette espèce de fossile. Coquille globuleuse, striée, ombiliquée: 5 à 6 tours ornés de zones brunes et jaunes interrompues, dernier tour portant fréquemment l'empreinte d'une ancienne bouche; péristome blanc, réfléchi: bord cohunellaire s'étalant très légèrement sur le dernier tour. On peut observer tous ces caractères sur nos exemplaires fossiles. (l> Dans les Mémoires de l'Académie des Sciences, Igricullure, Belles-Lettres, Arts du département de la Somme (Amiens, i8/i3, p. a4i). — 82 — Hélix (Tachea) nemoralis Linné. Nous n'avons récolté que 2 exemplaires de cette espèce ; sur l'un d'eux , on voit encore les bandes colorées sur le dernier tour, une de ces bandes visible sur toute la spire, qui est assez élevée et finement striée; les bouches de nos exemplaires ne sont pas intactes et ne laissent pas voir le labre réfléchi à l'extérieur. Hélix (Tachea) hortensis Mûller. Cette belle espèce est assez fréquente à Arrest; nous en possédons plu- sieurs exemplaires en bon état de conservation , celte coquille qui a beau- coup de ressemblance avec Hélix nemoralis Linné, dont elle est peut-être une variété, diffère par sa taille moindre, sa spire moins élevée et son péristome blanc. Hélix Gossmanni Bédé nov. sp.(1). Coquille déprimée, un peu connexe en dessus, ornée de stries d'accrois- sement irrégulières; 5 à 6 tours s'accroissant régulièrement; spire dépri- mée, suture assez profonde, ombilic assez grand, laissant voir tous les autres tours ; bouche ovalaire plus large que haute ; hauteur, 3 à k millimètres : largeur, 8 millimètres. Cette coquille diffère de Hélix hispida L. par sa forme plus aplatie, ses tours plus larges et moins globuleux, son ouver- ture moins haute. D'autre part, on ne pourrait le confondre avec Hélix celtica Bourg. , dont elle diffère par sa spire plus élevée et par sa bouche moins grande. Nous dédions cette espèce à M. Cossmann, directeur de la Revue critique de Paléozoologie. Hélix celtica Bourg. Nous possédons 1 exemplaire de cette jolie espèce; notre coquille montre bien les caractères que lui a assignés Bourguignat ; 6 tours un peu con- Arexes et un peu anguleux séparés par une suture à peine marquée , le der- nier tour à peine plus grand que les autres, incliné, comprimé par-dessous; la bouche est un peu oblique ; le péristome droit s'épaississant vers le bord columellaire , qui s'élargit légèrement. Hauteur, 3 millimètres; diamètre, 7 millimètres. Buliminus Meunieri Bédé nov. sp.(î>). 11 n'a été, malheureusement . recueilli qu'un seul exemplaire de cette uou- (1) Cette coquille sera figurée dans le Bulletin du Muséum au retour do M. P. Bédé de son voyage en Tunisie. (2> Idem. — 83 — velle espèce; cette coquille a été malencontreusement mutilée h l'embryon en la dégageant, mais elle a bien conservé tous ses caractères. Coquille oblongue, ornée de fines stries granuleuses d'accroissement comme dans le Bulinnnus monUmus Drp. , 7 tours; hauteur, i4 milli- mètres; longueur, 5 millimètres. Ouverture ovalaire avec une pointe peu sensible tournée en bas et à gauche; labre sensiblement droit, légèrement réfléchi à l'extérieur vers le haut de la coquille; bord columellaire s'étalant légèrement sur le dernier tour. Cette coquille a quelques affinités avec Buliminm montanus Drpd.; cependant elle en diffère par sa forme moins globuleuse , par son dernier tour plus élevé, par son ouverture beaucoup plus oblique, par rapport à l'axe de la coquille et moins large proportionnellement. Il s'agit bien là de différences très marquées qui motivent la séparation de cette coquille en une nouvelle espèce ; nous espérons que de nouveaux matériaux nous per- mettront de compléter cette diagnose et de faire figurer un nouveau type plus complet. Nous dédions cette espèce à M. le professeur Stanislas Meu- nier, notre vénéré maître. Ferrussaccia scbcylindrica Linné. Coquille de forme ovalaire, oblongue; 6 tours, le dernier égal au tiers de la coquille; test lisse, brillant, de couleur jaunâtre; bouche ovalaire; labre presque droit, bord columellaire s'étalant légèrement à l'extérieur; longueur, 637 millimètres. Cette belle coquille se recueille assez fréquem- ment à Arrest dans un très bon état de conservation ; elle a conservé son aspect luisant qui est caractéristique dans cette espèce; nos exemplaires sont à peine un peu plus ventrus que dans l'espèce vivante. Nous espérons que les recherches que notre cher confrère, M. Vinchon, va entreprendre dans cette riche localité , nous permettront de compléter la monographie de cette faunule et d'essayer d'exposer une hypothèse expliquant la formation de cet horizon quaternaire qui a beaucoup de points de ressemblance avec le gisement que nous avons observé à Sfax, en Tunisie. Là, toutefois, nous n'avons pas trouvé trace de faune fluviatile. Sur uyE série de Roches du Joya/.v, par M. H. Hubert. (Laboratoire de M. le Professeur A. Lacroix.) Si les documents concernant la géologie du bassin du fleuve Rouge sont aujourd'hui déjà nombreux, on n'a cependant que peu de renseignements sur la pétrographie proprement dite de cette partie de l'Indo-Chine. A notre — 8/i — connaissance, MM. Michel-Lévy, A. Lacroix et Leclère(l) s'en sont seuls occupés , encore ne lont-iis fait qu'incidemment , à propos des roches de ia Chine méridionale. Dans un voyage qu'il fit pendant l'année 1901 à travers l'Annam et le Tonkin, M. E. Beauverie a recueilli un certain nombre de roches qu'il a envoyées à M. A. Lacroix par l'intermédiaire de M. Dupouy, directeur du laboratoire du service des travaux publics à Hanoï, ancien élève du labo- ratoire de Minéralogie au Muséum. Les roches provenant du Tonkin appar- tiennent en général à des types qui n'ont pas encore été signalés dans cette région. Aussi, considérant qu'il y aurait intérêt à décrire sommairement les plus caractéristiques d'entre elles, M. A. Lacroix a-t-il bien voulu me charger de ce travail. Dans cette description, j'étudierai successivement les roches éruptives et les roches métamorphiques. 1. ROCHES ERUPTIVES. Familles des GRANITES. On trouve, à Yen-Bay (fleuve Bouge), une micropegmatite très altérée. I. Quartz et orthose souvent associés, pyrite. II. Micropegmatite. III. Galcite, épidote, damourite. Les roches provenant du gîte stannifère de Tin-Tuc (au nord-ouest de Gao-Bang) sont la granulite et le greisen. a. Granulite. — Boche profondément altérée dont les feldspaths sont transformés en kaolin. b. Greisen. I. Quartz, muscovite, pyrite, mispickel. chalcopyrite, éru- bescite. III. Chlorite. Boche d'un gris rosé, très fraîche. Le quartz présente des inclusions liquides en forme de cristaux néga- M Michel-Lèvv, A. Lacroix et Leclère, C. R. Ac. des Se, 1900, t. CXXX, .311. A. Leclère, Étude géologique et minière des provinces chinoises voisines du Tonkin, Annales des Mines, année 1901, p. 287. P — 85 — tifs et, plus rarement, de fines baguettes de rutile. La muscovite est légè- rement chloritisée. La pyrite forme de petits cristaux cubiques; le mispickel, la ehalco- pyrite et l'érubescite, des traine'es microscopiques. Dans le lit du Song-Liep, torrent près de Hougay, on trouve une micro- granulhe à grain fin. I. Magnétite, pyroxène, orlhose, albite-oligoclase, quartz. II. Magnétite, magma microgranulilique. III. Damourile dans les feldspaths , particulièrement dans l'ortbose , très altérée ; delessite remplaçant les cristaux de pyroxène originellement contenus dans la roche. Dans cet échantillon , on distingue très nettement à l'œil nu les deux temps de cristallisation. Les phénocristaux bipyramidés de quartz sont corrodés, les inclusions liquides y sont rares. Le plagioclase, riche en soude, présente les deux macles de l'albite et de la péricline, celle-ci plus rarement. L'angle maximum d'extinction dans la zone de symétrie est de 120. Ses cristaux, lorsqu'ils sont zones, sont constitués par des individus légèrement plus basiquee au centre. Les formes/? (001) m(iTo) t (1 10) «' (Toi) gx (010) sont celles qu'on observe le plus généralement. Les affleurements de rhyolites (porphyres) sont nombreux au Tonkin. Toutes celles dont nous nous occuperons ici se trouveraient, d'une ma- nière générale, dans la région que M. Leclère signale comme appartenant au carboniférien (l), suivant une ligne dont la direction approximative serait de Lang-Son à Van-\en. Rhyolitc (Porphyre) de Giang-Tieu (nord-ouest de Thaï-Nguyen). I. Pyrite, albite, orthose, pyroxène, quartz. IL Magnétile, orthose, quartz globulaire. III. Chlorite, limonite, delessite : celle-ci épiginisant le pyroxène. Phénocristaux corrodés. On trouve la pyrite en petits cubes au milieu des phénocristaux de quartz. Le quartz est l'élément le plus abondant de la pâte. Il forme des sortes d'épongés englobant pœcilitiquement les microliles feldspathiques et le verre très abondant. H s'oriente autour des phénocristaux pour donner du quarlz auréolr. "■ A. LeclÈbe, loc. cit. — 86 — Rhyolile (Porphyre) des bords de la rivière Noire. I. Magne'tite, orthose, quartz. II. Magne'tite, orthose, quartz globulaire. III. Cal cite. L'orthose est souvent macle'e suivant la loi de Carlsbad. Les phénocris- taux présentent les faces p (001) a1Ji (201) m(no)elgl (010). Rhyolile (Porphyre) de Than-Moï. I. Magne'tite, augite, albite-oligoclase , quartz. H. Magne'tite, augite, orthose, quartz globulaire. III. Epidote et delessite épigénisant le pyroxène. Pioche à pâte d'un gris verdàtre montrant à l'œil nu des phénocristaux de quartz et de feldspath : ceux-ci à cassure brillante très nette. Les phénocristaux feldspathiques, maclés suivant la loi de l'albile, sont très riches en soude. L'angle maximum d'extinction dans la zone de symétrie est de 90. Les phénocristaux de quartz sont très corrodés. Les microlites d'orthose , abondants , ont des dimensions très réduites. De beaux sphérolites feldspathiques sont développés au milieu du quartz globulaire. Rhyolile (Porphyre) de Binh-Hoa. I. Magnétite, andésine-oligoclase , orthose, quartz. II. Magnétite, magma microgranulitique avec quartz globulaire. III. Séricite, delessite. Les phénocristaux feldspathiques ont des contours arrondis à la manière des cailloux roulés qui forment les conglomérats. Celte structure particu- lière , due aux actions dynamométamorphiques , donne à la roche un aspect qui rappelle beaucoup celui du porphyroïde de Mairus (Ardennes). Ces phénocristaux sont entourés d'une première zone de microgranulite, puis d'une deuxième zone où la séricite domine, le tout étant isolé au milieu du magma de quartz globulaire. L'orthose renferme parfois des cristaux d'andésine-oligoclase et du quartz, celui-ci étant soit en cristaux individualisés , soit à l'état de quartz globulaire. On y trouve également des sphérolites feldspathiques. L'andésine-oligoclase présente les macles de l'albite et de la péricline. L'angle maximum d'extinction est de i3°. Un essai microchimique décèle la chaux en abondance. Les phénocristaux de quartz , corrodés , offrent des extinctions roulantes. Le quartz globulaire se transforme fréquemment, au contact des phéno- cristaux, en quartz auréolé. La delessite forme des agrégats de plusieurs millimètres, constitués par — 87 — la réunion d'une grande quantité' de cristaux aplatis suivant leur face de clivage. Le pléochroïsnie se fait dans les teintes suivantes : Vert olive foncé. Jaune brun très ndlo. Rhyolite (Pechstein) de Lang-Saï (près de Van- Yen). I. Albite, orthose, quartz. II. Magma pétrosiliceux. III. Pennine. Roche présentant, au milieu d'une pâte d'un gris verdâtre, une série de petits anneaux blancs irréguliers. Au microscope, cette pâte, vitreuse, pré- sente la structure fluidale, avec passage à la structure perlitique; les cris- tallites y sont abondants. Le quartz forme de grandes masses déchiquetées se soudant suivant des ligues très sinueuses dans un même cristal. Les extinctions roulantes y sont constantes. Famille des DIABASES. Diabase quartzifère de Nam-Nang (sud-est de Cao-Bang). I. Uménite, pyroxène ouralitisé, plagioclases. II. Micropegmatile d'orthose et de quartz. III. Sphène, damourite, hornblende, pyrite, calcite, épidole, delessite. A l'œil nu, on remarque dans cette roche des feldspaths très abondants, d'un blanc rosé, avec de grandes baguettes d'amphibole ayant jusqu'à 3 centimètres de longueur et des cristaux de quartz atteignant 1 centi- mètre. Tous les éléments du premier temps ont été remplacés par des produits d'altération, les plagioclases par la damourite, le pyroxène par l'amphibole, l'ilménite par le sphène, mais leur forme originelle s'est conservée intacte et l'ensemble a gardé la structure ophitique. L'ilménite, moins profondément transformée que les autres éléments , se retrouve encore en longues baguettes visibles à l'œil nu. Les cristaux de plagioclases sont tellement altérés, que leur détermination est impossible. L'amphibole, souvent maclée suivant h1 (100), moule ophiliquement les feldspaths. Le pléochroïsme, très faible, se fait dans les teintes variant du vert brun clair au jaune pâle presque incolore: il est beaucoup plus vil sur le bord des cristaux, où l'ouralitisation est plus complète. Les phénocristaux de quartz, assez rares, sont très déchiquetés. La mi- cropegmatile, très belle, s'est largement développée dans les cavités inter- — 88 — sertales de la roche. Elle est beaucoup plus abondante que dans les types de diabases quartzifères normales. La calcile , qui forme de petites plages xénomorphes , se présente en outre en grands cristaux avec la macle polysynthétique i1 (01Ï2), carac- téristique d'actions dynamométamorphiques puissantes. Contrairement à ce qui se passe pour les plagioclases de celle roche, l'orthose s'y est conservée intacte. Ses cristaux, très volumineux, sont aussi très abondants. Ainsi, en ne considérant d'une part que l'association des plagioclases el des métasilicates , — primitivement représentés par le pyroxène, — on ferait de cette roche une diabase dans les cavités iriterser- lales de laquelle la micropegmatile se sérail développée. Mais, d'autre part, l'abondance de l'orthose est tellement exceptionnelle, qu'il semble bien <|ue cette roche doive être rapprochée des monzonites. Malheureusement, l'état de décomposition de cet échantillon, le senl de ce type rapporté par M. E. Beauverie, n'en permet pas l'étude approfondie. Famille des DIORITES. M. Beauverie n'a rapporté qu'un échantillon d'une dioritc très altérée provenant du lit de la Bivière Noire. Famille des GABBROS. Gabbro de Giaug-Tien, au nord-ouest de Thaï-Nguyen. I. Magnétile, labrador, divine, diallage. 111. Hornblende, chlorite, bowlingite. Boche d'un gris verdàtre, d'un grain moyen, dans laquelle les cristaux de pyroxène peuvent atteindre un centimètre de longueur. La magnétite forme de petites plages xénomorphes . très rares. Le labrador possède un éclat vitreux et un clivage 1res brillant. Au mi- croscope, ses plages, toujours xénomorphes, présentent les macles de Carlsbad, de la péricline et de l'albile. Celte dernière, ne faisant jamais défaut, donne naissance à de larges bandes hémitropes. L'état de fraîcheur remarquable de ce feldspath permet d'effectuer des mesures précises. L'angle maximum d'exlinction dons la zone de symétrie varie de 270 à 3i°, ce qui correspond à un labrador intermédiaire entre les variétés kbl A»t et A&3 Ah4. Dans les plages globuleuses d'olivine , les clivages, parallèles à g1 ( o 1 o ) et p (001), sont peu nets : on constate surtout des cassures curvilignes, plus développées dans les points où le minéral subit un commencement de rubéfaction. Le diallage forme surtout des plages irrégulières possédant un éclat bronzé. H est caractérisé en plaques minces par ses plans de séparation sui- — 89 — vaut A' (100). Les inclusions brunes, assez rares, se trouvent à la fois suivant ces plans de séparation et suivant des directions parallèles diffé- rentes de hx. Le pléochroïsme , très faible, se produit dans des teintes variant du brun jaunâtre au gris verdàtre très pâle. L'angle a , mesuré dans /y1, est d'environ A3 degrés. L'ordre de consolidation des éléments de la rocbe est anormal. Ainsi l'olivine a cristallisé après le feldspath dont elle englobe les petits individus. Quant au pyroxène, il moule fréquemment, lui aussi, les cristaux de labrador; ou bien encore, il remplit les cavités inlersertales de la roche. Cependant on le rencontre parfois en éléments automorpbes. Ainsi, bien qu'on n'ait pas affaire à la structure ophitique proprement dite, il faut néanmoins admettre que la cristallisation du pyroxène, commencée avant celle du labrador, ne s'est achevée qu'après la consolidation définitive de ce feldspath. Les produits d'altération sont rares dans cette roche. Le diallage se transforme légèrement en chlorite. L'ouralitisation sur les bords est plus fréquente. La décomposition de l'oliviue donne naissance soit à des pro- duits ferrugineux opaques, surtout lorsqu'elle se trouve au milieu >h\ pyroxène, soit, plus rarement, à de la bowlingite. Famille des BASALTES. Les épanchetnenls basaltiques semblent abondants aux environs de Van- Yen (Rivière Noire), notamment à Tu-Cuc et à Lang-Saï. Basalte de Tu-Cuc (sur la route de Hong-Hoa à Van-Yen). I. Magnétite olivine, labrador. II. Magnétite, augite, labrador. III. (laïcité. L'olivine se présente avec les faces j> (001), h1 (100 I. #•' (010), c1 101 i) a1 (101), g-1 (120). Les phénocrislaux de labrador, mariés suivant la loi de l'albite, appar- tiennent à la variété A63 A»^. Les microlites feldspat biques , moins fré- quemment maclés, sont constitués par le labrador Ai An.. On trouve clans ce basalte de larges cavités remplies par de la calcite secondaire. Ce minéral forme des sphérolithes à croix noire, dans lesquels, en lumière parallèle, on voit nettement les anneaux concentriques se for- mer lorsqu'on fait varier la mise au point. Basalte doléritique de Lang-Saï. I. Magnétite olivine. II. Magnétite, labrador, augite. III. Bowlingite, calcite. chlorites. — 90 — Roche montrant à l'œil nu, au milieu d'une pâte d'un vert très foncé, de petites masses sphériques noires , constituées par des amas de chlorite entourés d'une pellicule de magnétite. La structure ophitique est très nette. Le péridot présente accidentellement les faces p (001), h1 (100) et a1 (101). Ses cristaux sont entièrement transformés en bowlingite. Celle-ci se présente sans forme propre, épousant les contours du minéral primitif. Le clivage suivant h1 (100) est constant (la face h1 [îooj correspondant à la face p [001] de l'olivine). La structure est maillée et régulière. Le pléochroïsme, très net, se fait dans les teintes suivantes : nff dm Dp vert jaunâtre. vert jaunâtre clair. jaune verdâtre presque incolore. Les axes optiques sont très rapprochés: l'allongement est positif. Les microlites feldspathiques, très minces et très allongés, rarement maclés suivant la loi de l'albite, sont constitués par du labrador A6t A»r Les chlorites, très développées dans cette roche, où elles forment le remplissage des vacuoles, sont représentées par la pennine et, accessoire- ment, la delessite. Basalte de Lang-Saï. I. Magnétite divine. II. Magnétite, labrador, augite. III. Bowlingite, delessite. Roche extrêmement friable, à pâte homogène gris verdâtre. L'olivine, toujours entourée d'une gaine parfois très épaisse de produits ferrugineux , a été transformée soit en bowlingite, très faiblement pléo- chroïque, soit en produits ferrugineux secondaires. Ceux-ci sont d'ailleurs très répandus dans la roche, où ils remplissent de larges fissures. La delessite remplil entièrement des vacuoles pouvant atteindre plu- sieurs centimètres de diamètre. A leur périphérie, le minéral est d'un vert olive, tirant sur le vert d'herbe, tandis qu'au centre il est d'un rose carmin foncé. Au microscope, les deux variétés se montrent en petites aiguilles formant de très beaux sphérolithes. Les fibres de la delessite verte sont beaucoup plus fines et plus longues que celles de la delessite rose, mais la structure radiée est beaucoup plus constante dans cette dernière. Pour la variété verte, le pléochroïsme se fait dans les teintes vert pâle; pour la variété rose, il a lieu dans les teintes jaune et rose presque incolore. Dans les deux cas , l'allongement est positif. B. ROCHES MÉTAMORPHIQUES. Les gneiss sont extrêmement abondants au Tonkin. où MM. Michel-Lévy. A. Lacroix et Leclère les ont déjà signalés. Ils forment de vastes massifs : l'un — 91 — des plus importants se trouverait, d'après M. Beauverie, entre la vallée du Fleuve Rouge et celle du Song-Chay. Aux localités déjà citées pour leurs formations gneissiques , nous ajouterons seulement ici la région minière de Lnng-Son . où l'on trouve un type riche en bïotite et contenant de grands cristaux d'orthose de plusieurs centi- mètres de longueur, maclés suivant la loi de Carlsbad. Parmi les Micaschistes, celui de Lang-Nhu (entre Lao-kay et Bao-Ha i est remarquable par sa richesse en disthène et en grenat mélanite, ce der- nier minéral en rbombododécaèdres peu nets. Pyro.rénile à grenat, du Haut-Fleuve Rouge. Forme des galets assez volumineux, de teinte grisâtre, à grain fin, dans lesquels le quartz et le grenat constituent de larges traînées, tandis que le pyroxène, au contraire, n'existe qu'en petits individus. Les autres éléments sont : les feldspalhs basiques à très grands angles d'extinction: le sphène, assez rare; la hornblende, la chlorite et l'épidote secondaires. Le quartz, le pyroxène et les feldspaths se moulent réciproquement, par- fois même le fait se produit pour deux cristaux de pyroxène d'orientation différente. Le quartz , en grandes plages fortement laminées par les autres miné- raux, présente des extinctions roulantes. Ce minéral est rempli de larges inclusions à bulle mobile, h un ou deux liquides, renfermées dans des cristaux négatifs à contours géométriques très nets. On le trouve encore affectant la structure micropegmatique au milieu des feldspaths. L'angite, très répandue, est pauvre en fer: l'angle a de la bissectrice aiguë avec l'axe vertical c est inférieur à Uo degrés. On y trouve des pro- duits secondaires en inclusion le long de plans de séparation. L'ouralisation est partielle; quelquefois aussi il y a transformation en épidote. Les grenats, sans formes géométriques précises, affectent une struc- ture pœcilitique et contiennent des cristaux de quartz , de feldspath et de pyroxène. La chlorite donne des fibres très minces présentant une orien- tation constante ou bien formant de très beaux sphérolithes. La masse est remplie, surtout au centre, par de fines inclusions de rutile. Àmphibolite à grenat de Traï-Hutt (Fleuve Rouge). Apatite, magnélite, hornblende, pyroxène, labrador, oligoclase-albite, quartz, grenat, bïotite, chlorite. La magnétite est remarquable par sa structure finement déchiquetée, qu'elle conserve au milieu des plages d'amphibole. La hornblende ferrifère, à angles d'extinction très petits, est très abon- dante. Elle est souvent maclée suivant h1 (100). Pléochroïsme énergique : ll^r «m "f Vort brun. Vert brun clair. Jaun° brun très pâle. — 92 — Les cristaux d'amphibole, profondément déchiquetés, sont fréquemment associés aux feldspalhs. Us affectent alors, au voisinage des cristaux de grenat, la structure dite hêphylitique. Le quartz montre toujours des extinctions roulantes très nettes. Les seules inclusions sont constituées par de fines baguettes de rutile. Les cristaux de grenat, rougenlres, atteignant 1 centimètre, englobent pœcilitiquement les autres éléments de la roche. Dans la région cuprifère de Da-Chong, sur la basse Rivière Noire (au pied du Ba-Vi), on trouve un schiste aclinolitique d'un gris vert clair, L'actinote s'y présente en longues baguettes d'un noir verdâtre, d'aspect craquelé, allongées suivant l'axe vertical et orientées dans le sens de la schistosité. Le pléochroïsme, intense, a lieu dans les teintes suivantes : n<$■*- 75e REUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM. 29 MARS 190^. PRÉSIDENCE DE M. EDMOND PERR1ER, DIRECTEUR DU IHUSKUM. M. le Président dépose sur le bureau le deuxième fascicule du Bulletin pour Tannée 190&, contenant les communications faites dans la réunion du 2 3 février 190^. Un diplôme d'honneur a été décerné au Muséum à l'occasion de sa participation à l'Exposition internationale de pêche et de pisci- culture de Saint-Pétersbourg. Dans sa séance du i5 mars 1906, l'Assemblée des Professeurs a nommé Correspondant du Muse'um M. Fourtau (René), ingénieur civil au Caire (Egypte). CORRESPONDANCE. M. Charcot, chef de l'expédition antarctique française, écrit à à M. le Directeur (19 janvier 1 90/1) pour lui annoncer son départ prochain d'Ushuaia; il lui renouvelle ses remerciements pour loul Muséum. — x. 7 — 94 — ce que le Muséum a fait en faveur de l'expédition Malgré les diffi- cultés du début, il a bon espoir dans le succès final et se félicite de la collaboration de MM. Turquet et Gourdon. Par lettre du 17 décembre 1903, datée de la Paz (Basse-Cali- fornie, Mexique), M. Diguet (Léon) envoie des renseignements sur ses récoltes et ses recherches; il compte séjourner environ trois mois dans la partie sud de la péninsule et visiter les pêcheries de perles situées entre le cap San Luca et le cap Pulmo et dans la baie de la Paz (îles de San José et d'Espiritu Santo); son retour en France aura probablement lieu en juin ou juillet. M. Gravier écrit de Djibouti, le 12 mars 190/1, pour annoncer qu'il adresse au Muséum six caisses de collections destinées à divers laboratoires; il partira de Djibouti dans les premiers jours d'avril. M. Seurat (L.-G.), [lettres du 10 décembre 1903 et du ier jan- vier 190^1] donne quelques détails sur les travaux du laboratoire deRikitea : J'ai été, dit-il, visiter deux fois l'île de Marutea du Sud (archipel des Tuamotu), Lord-Hood Island des Anglais; j'ai passé trente-cinq jours dans cette île déserte avec un indigène Pomolu , à mon premier voyage. Celte île venant d'être ouverte à la plonge, j'y suis retourné passer quinze jours au milieu d'une population nomade d'environ cent personnes .... Vous savez que celte île a été visitée, il y a près de 80 ans, par Hugh Cuming et que ce dernier en a rapporté un certain nombre de formes, décrites depuis par Reeve, en particulier YAvicula Cumingi Reeve, qui est la variété polynésienne de la Margaritifera margaritifera L. (var. Cumingi); je vous citerai aussi deux Chaînes, Vermetus maximus Reeve, etc., dont les types sont également de Marutea ; je suis étonné que Cuming n'ait pas récolté la Margaritifera panasesœ Jameson , qui est si commune dans ce lagon. La faune de ces îles est loin d'être riche, et je vous assure que c'est au prix des plus grandes peines que l'on peut arriver à quelque résultat; il y a loin de la richesse de faune de Saint- Waast, et la chose s'explique par la migration des formes les mieux douées au point de vue de la faculté locomotrice des embryons de l'Ouest vers l'Est; étant placé dans l'un des points les plus extrêmes du Pacifique oriental, je me trouve peu favorisé; toutefois, on a quelquefois — 95 — des surprises : il paraît que les Oncidies ne doivent pas se trouver dans la Polynésie, et cependant il en existe sur les récifs de Marutea et même à Manga Rêva. J'ai pu faire, lors de mou premier voyage, de nombreuses observations sur les Cénobites (Cenobita perlata Edir), qui étaient mes compagnons habituels. Les Oiseaux {Stema lunata Peale, Phlogoenas, Numenius Jemoralis Peale, Aetitio Licanus, Ptilinopus coralensis, etc.) étaient également très familiers; à mon second voyage, ils ont vite perdu cette familiarité, à cause des pour- suites incessantes dont ils sont l'objet; les Requins eux-mêmes, autrefois si communs et si familiers, avaient fm à l'approche de l'homme. J'ai un envoi en préparation pour le Muséum. . . (Rikitea, 1" jan- vier 190/1). La faune pélagique est pauvre, et je m'y attache naturelle- ment; d'une façon générale on trouve : i° des Gopépodes, des Calanus, Eupliausia très commune, larves de Squilles, Zoés (très communes); a" Larves véligères de Gastropodes et de Lamellibranches. Les Euphausia font un carnage de celles-ci ; 3° Gténophores; k" Sagitta, très communes; 5° Rotalia, Globigérines , Péridiniens; 6° Méduses, Phy salies, Vélelles, Halobates plus rares. . . J'ai connu les travaux récents de M. R. Dubois sur les perles; je crois que cet auteur exagère la valeur de ses résultats pratiques. Il n'est pas exact de dire que, dans les conditions normales; il faut ou- vrir 1,200 à i,5oo Méléagrines pour trouver une perle fine. Le nombre dépend des localités. Vous trouverez des perles dans presque toutes les Margarilifera panasesœ Jameson du lagon de Taiaro (ïuamolu) et vous n'en trouverez pas à Marutea du Sud ni à Temoe. L'huître perlière des Tuamotu, Margaritifcra margaritifera var. Cumingi Reeve, contient beau- coup de perles dans un lagon, Kaukura, bancs de Tearai et d'Atituili aux Gambiers, tandis que celles-ci sont très rares, mais par contre très belles, à Marutea du Sud. D'une façon générale, on peut dire que plus le Mollusque est infecté, plus on a de chance de ne trouver que de h grenaille (seed pearls), c'est-à-dire des perles sans valeur. La chose la plus pratique, à mon avis, est d'ensemencer les îles non pro- ductives, de Mollusques atteints du parasite (deslode) et de protéger les Tnjgon. M. Turquet, de la mission Charcot, dans ses lettres des i5 et 21 décembre 1903, 18 et 22 janvier 1906, rend compte de la pre- mière partie de son voyage. Tout lui semble marcher à souhail pour l'expédition antarctique française qui rencontre partout le [dus 7- - 96 — sympathique accueil. Le départ de Buenos-Aires , où le Français avait dû subir quelques re'parations, a eu lieu le 2 3 décembre. Après une courte escale à Pile Ano nuevo (dépendance de l'ile des Etats), pour embarquer des chiens mis gracieusement à la disposition de l'Expédition par le Gouvernement Argentin, le navire arrivait le 1 1 janvier à Ushuaia (Terre de feu), d'où il repartait le 23 février pour la baie Orange, distante d'une cinquantaine de milles. De là l'Expédition se dirigera vers l'île Wiencke et la baie des Flandres. M. Turquet annonce l'envoi du programme de l'Expédition et de photographies. M. Wagner (Emile), à Villemomble (Seine), annonce l'envoi de quatre caisses de collections recueillies au Chaco (Brésil). Lettre du 6 mars 190/1. Dons et envois : Un squelette et une peau d'Okapi donnés au Muséum par le gouverne- ment de l'État indépendant du Congo, à Bruxelles. Deux Céphalophes, deux Chiens de Baribas, un Calao caroncule, une Grue couronnée et autres collections scientifiques données au Muséum par M. A. Ferlus, administrateur colonial. Le squelette du Chimpanzé Consul [Troglodytes niger) donné au Muséum par M. Bostock , directeur de l'hippodrome Bostock et Gis. M. Quinton dépose sur le bureau le livre qu'il vient de publier sous le titre de : Veau de mer comme milieu organique, et en donne le résumé suivant : Ce livre va établir successivement les deux points suivants : i° La vie animale, à l'état de cellule, est apparue dans les mers; 20 A travers toute la série zoologique , la vie animale a tendu à maintenir les cellules com- posant chaque organisme dans un milieu marin, en sorte que, sauf quelques exceptions, présentement négligeables et qui semblent ne se référer d'ailleurs qu'à des espèces inférieures et déchues , tout organisme animal est un véritable aquarium marin , où continuent à vivre , dans les conditions aquatiques des origines, les cellules qui le constituent. i° L'origine aquatique de toutes les formes animales est d'abord cer- taine. Les seules espèces animales qui respirent selon le mode aérien, pré- sentent toutes dans leur embryogénie une respiration branchiale primitive — 07 — (fentes branchiales des Vertébrés aériens, par exemple). De pins, celle origine aquatique est marine. Les formes d'ean donce ne sont jamais que des formes secondaires, doublant simplement, çà et là, les formes marines, qui, seules, composent l'ossature presque tout entière du règne animal. C'est ainsi que la disparition de toutes les formes d'eau douce n'entraînerait la disparition, dans la série zoologique que de 1 classe, 5 ordres, tandis que celle des formes marines entraînerait la disparition totale de 6 groupes, n embranchements, ho classes, 109 ordres. Ainsi tous les organismes animaux dérivent d'organismes marins. Les cellules primordiales d'où sont dérivés ces organismes ancestraux furent donc nécessairement des cellules marines. La vie animale, à l'état de cellule, est apparue dans les mers. 20 La vie animale, en créant des organismes de plus en plus compliqués et indépendants, d'abord habitants des mers, puis des eaux douces ou des terres, a toujours tendu à maintenir les cellules composant ces organismes dans un milieu marin, naturel ou reconstitué. Ceci est d'abord flagrant pour les premiers organismes de la série ani- male : Spongiaires, Hydrozoaires, Scyphozoaires. Chez ces organismes, ouverts anatomiquement, comme on sait, au milieu extérieur, le milieu vital intérieur de l'animal est l'eau de mer elle-même; celle-ci pénètre l'or- ganisme entier par une multitude de canalicules, assimilables aux capil- laires. L'eau de mer elle-même baigne toutes les cellules. Chez les Invertébrés marins plus élevés, un phénomène d'une impor- tance de premier ordre se produit. La paroi extérieure de l'animal est perméable à l'eau et aux sels, en sorte que, par simple osmose, le milieu vital intérieur de l'animal est encore, au point de vue minéral, le milieu marin, ce donl témoigne par ailleurs l'analyse chimique directe. L' hémo- lymphe, en effet, présente une composition minérale tout à fait voisine de celle de l'eau de mer. Chez l'Invertébré d'eau douce, une inversion de la [dus haule signifi- cation a lieu. L'animal n'est plus perméable à l'eau ni aux sels. 11 main- tient, en face d'un milieu extérieur presque totalement dessalé, un milieu vital à taux salin élevé, constant et spécifique, et que l'analyse chimique directe montre encore être un milieu marin. Même faciès chimique marin du milieu vital de l'Invertébré aérien. Enfin, chez les organismes les plus élevés de la série zoologique (Verté- brés), les plus éloignés de la souche marine (Mammifères, Oiseaux), l'expérience établi! l'identité du milieu vital des cellules et du milieu marin. A.) Trois Chiens sont injectés en eau de mer (I), le premier des 66 ceo- tièmes, le second des 81 centièmes, le troisième des io4 centièmes de son poids (en 8h i4, 8h ho, nh lio). Le rein élimine à la vitesse de l'injec- tion. Pendant toute l'expérience, les animaux cessent à peine d'être nor- (1) Eau de mer ramenée à l'isotonie. — 98 — maux; aucune agitation; pas de troubles digestifs ou négligeables; aucune hématurie; aucune albuminurie, ou insignifiante; tous les réflexes. Après vingt-quatre heures, le rétablissement est effectué; les animaux présentent un aspect plus vif qu'avant l'expérience. B.) Deux Chiens sont saignés à blanc par l'artère fémorale (saignée entraînant la mort de l'animal, si celui-ci est abandonné à lui-même), puis aussitôt injectés d'une quantité d'eau de mer égale à celle du sang perdu. Le lendemain, ils trottent . Ils triomphent de l'infection déterminée par la plaie, reconstituent rapidement l'hémoglobine perdue. Au bout de quelques jours, leur rétablissement est complet, leur aspect plus vif qu'avant l'expérience. C.) Le globule blanc est le témoin par excellence du milieu vital d'un organisme. D'autre part, sa délicatesse est telle qu'il est réputé ne vivre dans aucun milieu artificiel. Sa vie dans l'eau de mer, au cas où on l'y obtiendrait, serait particulièrement démonstrative. L'expérience est tentée sur 8 espèces appartenant aux 5 classes de Vertébrés : Poissons, Tanche; Batraciens, Grenouille; Reptiles, Lézard; Mammifères, Homme, Lapin, Chien; Oiseaux, Capucin de Chine, Poule. Une unité de sang de chacuue de ces espèces est noyée dans 25, 5o, ioo unités d'eau de mer. Dans tous les cas, le résultat est positif. Le glo- bule blanc de toutes les espèces expérimentées, soustrait à l'organisme et porté brusquement dans l'eau de mer, y vit à volonté. L'analyse chimique directe confirme cette identité minérale du milieu vital et du milieu marin. Les sels du plasma sanguin sont les sels mêmes de l'eau de mer. Ils vont jusqu'à se sérier entre eux dans les deux cas dans le même ordre d'importance ; i° Chlore, Sodium; 2° Potassium, Calcium, Magnésium, Soufre; 3° Silicium, Carbone, Phosphore, Fluor, Fer, Azote (Ammonium). Bien mieux, l'analyse chimique révélait dans l'eau de mer, à des doses extrêmement minimes , la présence de certains corps non admis dans l'organisme. Or, ces corps y existent, à l'état normal, d'une façon constante, à des doses voisines. Ces nouveaux corps, absolument constitu- tifs des organismes les plus élevés , sont : l'Iode , le Brome , le Manganèse , le Cuivre, le Plomb, le Zinc, le Lithium, l'Argent, l'Arsenic, le Bore, le Baryum, l'Aluminium. Us font passer le nombre des corps organiques de 12 ou i5, actuellement reconnus, à 26. 5 autres sont prévus. Enfin, loin que cette composition marine du milieu vital, cbez le Ver- tébré supérieur, résulte des aliments naturels ingérés , l'analyse des aliments fondamentaux (aliments végétaux), lesquels sont extraordinairement pauvres en soude, montre au contraire que celte composition marine est réalisée en dépit de l'alimentation. Il y a pour ainsi dire maintien actif. De tout ce travail, une loi nouvelle semblerait résulter : «La vie ani- male, apparue à l'état de cellule dans les mers, a maintenu, à travers toute la série zoologique, les cellules composant chaque organisme dans un milieu marin». En réalité, celte loi ainsi exprimée serait inexacte. Quelques organismes inférieurs (Spongiaires et Hydrozoaires d'eau douce, ouverts — 99 — anatomiquement au milieu ambiant; Anodoniû cygnea , Mouled'eaa douce, ouverte osmotiquemenl) n'ont pour milieu vital de leurs cellules que le milieu d'eau douce. Le maintien n'est donc pas absolu, d'une extrémité à l'autre de la série évolutive. Mais ces organismes inférieurs semblent être en même temps des organismes déchus. D'autre part, la loi de constance marine n'est pas une loi isolée , mais un fragment d'une loi de constance plus générale dont elle doit revêtir l'expression. Sa véritable formule, on délinitive, semble devoir être : rfLa vie animale, apparue à l'état de cellule dans les mers, a tendu à maintenir, à travers la série zoologique, pour son haut fonctionnement cellulaire, les cellules composant chaque organisme dans un milieu marin. Elle n'a pas maintenu ce milieu chez tous les orgauismes, mais ceux où ce maintien n'a pas été effectué ont subi une déchéance vitale». Faisons abstraction pour l'instant de ces quelques organismes à milieu vital marin non maintenu. Un organisme, si haut que soit le rang qu'il occupe dans l'échelle animale, apparaît désormais comme un véritable aquarium marin, où continuent à vivre, dans les conditions aquatiques des origines, les cellules qui le constituent. Les forets canadiennes, par M. T. Obalski, chargé de mission scientifique. 11 y a, pourrait-on dire, deux Canada. L'un est la région habitée oii s'est développée la civilisation américaine , et que parcourent des lignes de chemins de fer reliant de grandes villes. L'agriculture, l'industrie, le com- merce y fleurissent, et cette région, pour nous, Européens, c'est le Canada. Pourtant ce n'est qu'une faible partie du Dominion. L'autre, région de forêts et de glace que le peuplement n'a pas encore atteinte, est en grande partie inexplorée et parcourue seulement par les Indiens et les chasseurs de fourrures. Il est malaisé de voyager à travers ces forêts sans fin, coupées par de grands cours d'eau à marche rapide et périlleuse, par des tourbières, et pourtant on s'y aventure, les uns à la découverte de quelque gisement minier qui doit donner une fortune facile, les autres pour les chasses, les pêches, si fécondes en émotions, d'autres enfin par goût pour cette vie étrange et libre partagée avec les sauvages. Pour entreprendre une longue excursion en forêts pendant la belle saison, il est nécessaire de s'organiser d'avance. II ne serait pas possible de s'avancer seul et, pour chaque explorateur en partance, il faut un Indien et an Canadien qui serviront de porteurs et de guides. On doit se munir d'une tente légère pour le campement, d'un canot d'écorce pour la descente .les — 100 — rivières et des rapides , de provisions de bouche en quantité suffisant pour le parcours, car il ne faut point compter pouvoir se ravitailler eu roule, bien que la chasse soit cependant d'un utile secours alimentaire. Il faut aussi une boussole, un bon fusil avec munitions et des haches, armes puissantes dans la main du Canadien. Les provisions se composent de lard salé, de conserves, de biscuit, d'alcool, de thé, de sucre et d'allumettes. La hache et les allumettes sont les armes indispensables du trappeur; la hache lui servira et pour la chasse et pour s'ouvrir un chemin ; elle lui sera utile pour monter en halte un camp auprès duquel la précieuse allu- mette lui permettra d'établir un feu absolument nécessaire, car sa chaleur atténuera la fraîcheur de l'air et la fumée chassera les terribles Moustiques du Nord qui vous harcèlent sans cesse. On doit prendre le plus grand soin de ces allumettes si utiles, aussi les entoure-t-on de tout ce qui peut les préserver de l'humidité. La marche en forêt est très pénible; le sol humide, couvert d'épaisses couches de Mousses et de Fougères, fonce sous les pas du voyageur; des arbres morts, décomposés, barrent la route et obligent à une gymnastique fatigante sous la charge que l'on doit nécessairement porter. D'horizon , on n'en voit point; la vue est continuellement masquée par une forêt de mâts, aussi est-on forcé de faire tant de détours , qu'on est rompu après une bien courte route. A la halte du soir, ou établit un campement sommaire pour passer, à la belle étoile, près d'un grand feu, une nuit souvent troublée par l'approche des fauves. On évite le plus possible la marche éreintante à travers bois en suivant en canot le cours des rivières. Ce n'est pas que le chemin soit plus court en lui-même, mais le temps passé en forêts ne compte guère comme fac- teur; on y vit inconscient des jours, comme hypnotisé sous un charme singulier qui fait aimer le silence et la vie indépendante et naturelle de l'Indien. La vie dans la forêt n'est point dangereuse; les trappeurs sont inoffen- sifs et les fauves ne sont pas à craindre. Le sauvage est un compagnon en général taciturne; il ne sait que quelques mots d'anglais et de français , est peu pressé et paresseux ; il a son utilité comme guide dans les forêts et pour la descente des rapides dans les canots d'écorce , qu'il manie admirablement. Ces canots sont très légers el flexibles ; ils sont faits avec l'écorce du bouleau et n'ont guère plus de 3 m. 5o de long sur o m. 70 de large; ils peuvent contenir trois personnes installées sur le fond avec leurs bagages. L'Indien, assis à une extrémité, le conduit avec un petit aviron. Sur ce léger et frêle esquif, on parconrt de longues routes liquides et l'on descend les rapides, pentes d'eau torrentueuse s'étendant parfois sur — 101 — plusieurs kilomètres de longueur, obstruées par des battures, suite incohé- rente de rochers saillants entre lesquels l'eau cascade. Ces rapides sont toujours dangereux à parcourir, mais l'indien manie si facilement son canot qu'on les passe sans trop d'avaries. En voyageant l'été à travers les forêts canadiennes, le sous-bois osl . comme nous venons de le dire, très pénible à traverser, aussi rechercbe- t-on le chemin mouvant des rivières, qui, malgré la descente périlleuse des lapides, présente beaucoup moins de fatigue, obligé que l'on est d'emporter avec soi une charge encombrante. Mais celte route de la rivière n'existe pas toujours; c'est alors qu'il faut se tailler un sentier dans la forêt, â travers laquelle on n'avance que len- tement. Les premières heures du voyage offrent quelques nouveautés, puis la forêt devenant bientôt de plus en plus dense, la vue se fatigue, bornée qu'elle est par les quelques arbres toujours à peu près semblables qu'on a devant soi. Pour se mieux guider, on gravit des points élevés; l'œil se repose alors en pleine lumière sur une immense mer de verdure et sur des chaînons montagneux simulant une succession de vagues géantes. Les sommets les moins éloignés semblent être tout proches, et la distance qui en sépare facile à franchir; c'est là une illusion qui se détruit bientôt. En effet, en regardant plus attentivement, on distingue dans les vallées comme de grandes plaines à herbages rèches, de teinte plutôt jaunâtre, tranchant sur le vert foncé de la forêt, ou bien d'autres plaines, d'aspect différent, cou- vertes d'une végétation d'allure étrange , rasant un sol plat et uniforme : ce sont des savanes et des tourbières. Après une longue et difficile pérégrination sous le couvert de la forêt . on est agréablement surpris en découvrant ces larges espaces; la route, tout à l'heure encombrée, parait désormais libre et facile, on se croirait sur le bord d'un lac aux eaux verdoyantes immobilisées; la forêt, en effet, s'arrête tout court, découpée suivant le contour de ces plaines. Le paysage est original et curieux, et cette vue largement éclairée vous ravit et tranche par contraste avec le sous-bois sombre et monotone : on voit le ciel, des oiseaux, de grands horizons et la silhouette pittoresque des arbres de haute futaie. Les oiseaux égayent les ramures et la lisière est animée par* l'appa- rition de fauves aux aguets pour chasser quelques herbivores venant pour brouter les herbages des savanes et les lichens des tourbières. Mais ces plaines, qui présentent un charme particulier pour les yeux, sont un danger pour le voyageur; on n'y peut pénétrer qu'avec de grandes précautions , car la savane cache sous ses herbages un sol humide et peu sûr. Quantité de mares, de ruisselels profonds la sillonnent, aussi faut-il en éviter la traversée qui, au premier abord, semblait devoir être facile. — 102 — Les tourbières sont plus dangereuses encore, mais on s'aperçoit aisé- ment qu'il ne faut pas s'y aventurer, car, dès les premiers pas, le sol qui semblait si affermi par le massif des Mousses et des Lichens, cède sous les pieds du voyageur qui s'enfoncent dans une boue agglutinante et glacée. L'Indien est assez bon conducteur dans ces dangereuses plaines ; cepen- dant, même avec lui, on ne s'y hasarde que si l'on y est obligé. Les savanes sont, dans beaucoup de cas, des tourbières qui, en s'assé- cbant, ont permis à la végétation herbacée de croître à la surface. On en trouve un peu partout dans les forêts canadiennes. Parfois, elles couvrent de grandes étendues, faisant de lumineuses taches auprès de l'exhubérante et sombre végétation forestière. Toutes ces forêts, coupées par de nombreuses rivières, parsemées de lacs , de savanes et de tourbières , ont un même caractère ; elles sont com- posées d'Arbres, en général de faible grosseur et d'essences très limitées; cependant, sur le versant du Pacifique, certains Arbres prennent un déve- loppement énorme, entre autres le Sapin Douglas, le géant canadien. Les Conifères dans l'Amérique du Nord forment une forêt de mâts serrés les uns contre les autres; ils meurent sur place, debout, et leur noir feuil- lage est remplacé par une toison jaune verdâtre de fines algues (foin de ca- ribou) qui serviront d'aliment à l'Élan (Orignal) et au Renne (Caribou) pendant les longs hivers. L'hiver, tout est couvert d'une épaisse couche de neige et l'exploration se fait en traîneau attelé de chiens. La forêt canadienne du nord présente le phénomène d'une éternelle jeu- nesse; la poussée de vie de l'Arbrisseau lui fait chercher place à la lumière; sitôt éclos, l'Arbuste pique droit vers le ciel , pousse vite et, prenant pour lui l'humus du sol, étouffe en quelques années ses solides voisins dont la prochaine décrépitude précédera une rapide décomposition; leurs éléments organiques retourneront à la terre, fertiliseront le sol pour les jeunes géné- rations à venir. Ce cycle se poursuit d'un siècle à l'autre, et toujours, sans cesse, renouvelant la sombre verdure avant qu'elle soit séculaire, et la faisant toujours jeune. Le Canadien sait cela , et il sourit quand on lui parle de l'épuisement de ses forêts; il comprend que la nature qui fait naître est plus forte que la hache qui détruit, aussi bûche- t-il et brùle-t-il à même : des siècles et des siècles s'écouleront, la forêt existera au Canada. On ne se préoccupe point de sylviculture; cependant quelques efforts — 103 — se poursuivent pour éviter la trop grande destruction des arbres dans les régions habitées. D'immenses étendues forestières couvrent le Canada, et cependant les essences n'y sont pas très nombreuses ; c'est partout , à peu près , les mêmes arbres, mais le paysage leur donne une allure toujours changeante. Sur le sommet des montagnes, ravalés par les ouragans glacés, ils se tordent, poussent dans le sens du vent leurs ramures, et semblent se pré- cipiter avec lui dans nue course vertigineuse et folle; sur les pentes, sur les flancs dé coteaux, ils piquent droit, ont des silhouettes géantes, et leurs sommets forment une ondoyante nappe de feuillages; sur les rives des torrents et des rivières, ils s'épanouissent à l'aise, et le voyageur sui- vant dans son canot d'écorce le fil de l'eau semble cheminer à travers une vallée profonde creusée à pic dans la verdure. Toutes ces forêts septentrionales ont, avons-nous dit, un même carac- tère : elles sont composées d'arbres petits, d'essences très limitées. Les espèces suivantes se rencontrent partout : ( blanche : Picea alba; Épinelte < noire : Picea nigra; ( ronge (mélèze d'Amérique) : Lari.v americana; Sapin baumier: Abies balsmnifera ; ( blanc : Pinus Slrohus ; ' ' ' ' ( rouge : Pinus resinosa; Cyprès (Pin gris) : Pinus Banksiana; Cèdre blanc : Thuya occidentalis ; Bouleau blanc. : Behila excelsa ; Peuplier baumier : Populus balsamifera ; Tremble : Populus tremuloïdes ; Frêne noir : Fraxinus sambucifolia ; Cerisier sauvage : Cevasus. Dans les forêts canadiennes (à part quelques régions situées au delà des Montagnes-Rocheuses), l'arbre, avons-nous dit, ne vieillit pas. aussi ne prend-il pas un grand développement. J'ai pu étudier révolution de ces forêts septentrionales dans les endroits où l'incendie a détruit l'ancienne végétation des conifères. Je dirai en pas- sant que, bien que la destruction des bois soit en partie faite pour le coté industriel, le Canadien détruit souvent la forêt pour claircr, comme on dit là-bas, pour voir un peu clair dans ces impénétrables fourrés forestiers. Ces incendies s'étendent parfois sur des milles et des milles, au grand plaisir du colon, qui pourra plus facilement voir le relief de la terre donl il s'est rendu propriétaire et où, une fois l'enlèvement des racines exécuté (désoiichagc) , il pourra avoir des champs pour l'élevage et établir dés cul- tures; car chaque Canadien agriculteur rêve îles plaines de l'Ouest «lu — 10/i — Dominion, de la Beauce des enviions de Québec, où la culture donne des résultats rémunérateurs. Quand le brûlé (espace détruit par le feu) est abandonné sans défriche- ment, entre les gros troncs de conifères calcinés, mais encore debout, on voit bientôt apparaître une végétation qu'on ne soupçonnait pas et qui s'épanouit, grâce à la venue de la lumière. Ce sont d'abord des plantes herbacées, des groseilliers, des framboisiers sauvages, etc., dont les bour- geons, dans ces terrains humides et couverts de mousse, ont résisté au feu. Celte première végétation sur le sol déboisé est composée d'une quan- tité de petites plantes trappues dont les fruits arrivent à mûrir; aussi ces graines sont-elles très recherchées par les Indiens et les Canadiens qui, souvent loin de tout centre agricole, sont privés de légumes et d'autres fruits plus savoureux. Là-bas, on est très friand de ces Jruitages des savanes. Au bout de quelques années, on voit poindre à travers cette verdure des bourgeons d'arbustes plus vigoureux; ce sont des peupliers, des merisiers, des saules, des bouleaux, etc., qui après une vingtaine d'années auront pris peu à peu possession du sol et donnent momentanément au paysage un aspect de région tempérée et une teinte d'un vert agréable, qui con- traste avec le sombre feuillage de la vieille forêt. Alors les jeunes coni- fères s'élèvent, robustes et pressés; ils poussent droit, couvrant de leur sommet les premiers venus. Après cinquante ans, les conifères, envahissant toujours, commencent à étouffer les autres essences. Après cent ans, peu- plier, bouleau blanc, etc., ont vécu, les conifères ont tout détruit et tout remplacé; à cent cinquante, la forêt a repris l'aspect des âges d'autrefois, le sous-bois s'est assombri , le sauvage et les fauves reprennent possession de leur domaine, Déjeunes conifères continuent à pousser pendant que d'autres vieillissent et meurent, et ainsi, chaque siècle, la forêt est renouvelée. Les racines de ces arbres s'étalent en plateau , à la surface du sol sous la mousse et ne piquent point en profondeur. Lorsque les Français ai rivèrent au Canada au xvn" siècle, toute la région du Saint-Laureul n'était que forêts, s' étendant indéfiniment en tout sens: la colonisation, les grands travaux urbains ont modifié le faciès d'une partie de la contrée, mais le Canada n'en reste pas moins le pays du bois : la forêt couvre encore des étendues immenses. L'Est, depuis l'Océan jusqu'aux grands lacs, est couvert d'essences fores- tières s'étageant sur la chaîne des Laurentides; l'Ouest aux plaines fertiles a aussi des bois abondants dans Les régions élevées; les versants des Mon- tagnes-Rocheuses, et surtout celui du Pacifique, ne sont que forêts, mais là l'arbre prend plus d'ampleur et en quelques points, entre autres près de Vancouver, on voit des arbres gigantesques. Tout le Nord, jusqu'à la région des glaces, n'est qu'un horizon infini de conifères. — 105 — A mesure que l'on monte vers le Nord, l'arbre se fait plus rare; vers le 65e degré de latitude, il devient rare, maigre et chétif; au 70e degré, il n'existe plus. La superficie des forêts et des bois du Canada est de près de ho p. 100 de toute l'étendue de son territoire; elle est donc plus grande que la superficie d'aucune des contrées de l'Europe; la superficie des forêts de France n'étant que 16 p. 100 de la surface totale. Les régions boisées canadiennes couvrent 285,000 milles carrés. Outre l'étendue des forêts de la Nouvelle-Ecosse, du Nouveau-Brunswick, du Sud de Québec et d'Ontario, du Manitoba et de la Colombie anglaise, il y a encore la grande forêt septentrionale du Canada, qui s'étend du détroit deBelle-Isle, en contournant l'extrémité nord de la baie James, jusqu'à l'Alaska, sur un parcours d'environ h, 000 milles de longueur sur 700 milles de largeur. Les essences ne sont pas très variées : sur 34o espèces d'arbres que l'on trouve sur le continent nord américain, 123 poussent au Canada, dont 94 à l'Est des Montagnes-Rocheuses, et 29 sur les côtes du Pacifique. Il nous a paru intéressant de donner la liste des principales essences du Dominion , toutes indigènes : NOMS FRANÇAIS. NOMS CANADIENS. NOMS TECHNIQUES. Bouleau à feuilles de peu- Bouleau rouge Belula populifolia. plier. Bouleau à papier Bouleau à canot Betula papyrifera. Bouleau élancé Bouleau blanc ou Merisier Betula excelsa. blanc. Bouleau merisier Merisier rouge Betula lenta. Bouleau noir Bouleau noir Betula nigra. Garyer amer Noyer dur Carya amara. Caryer blanc Noyer tendre Carya alba. Caryer tomenteux Noix blanche Carya tomentosa. Charme d'Amérique Charme Carpinus americana. Chêne hlanc Chêne blanc Quercus alba. Chêne étoile Chêne gris Quercus stellata. Chêne rouge Chêne rouge Quercus rubra. Chicot du Canada Bonduc Chicot Gymnocladus canadmsû. Epinette blanche Petite épinette Abies alba. Epinette noire Epinette jaune ou Grosse Abies nigra. épinette. Epinette de Norvège Épinelte de Norvège Abies excelsa. Erable à épis Erable bâtard Acer tpicatum. Erable à fruits laineux. . . Érable blanc Acer dasycarpum. — 106 — NOMS FRANÇAIS. NOMS CANADIENS. NOMS TECHNIQUES. Érable jaspé Bois barré Acer pensylvanicum. Érable rouge Plaine Acer rubrum. Érable à sucre Érable à sucre Acer saccharinum. Érables à feuilles do frêne. Érable à Giguères Negundo fraxmifolium. Frêne à feuilles de sureau. Frêne noir, Frêne gras. . . Fraxinus sambucifolin. Frêne d'Amérique Frêne blanc Fraxinus americana. Frêne pubescent Frêne rouge Fraxinus pubescens. Hêtre commun Hêtre Fagus sylvatica. Mélèze d'Amérique Épinette rouge, Tamarac. Larix americana. Noyer cendré Noyer tendre Juglans cinerea. Orme d'Amérique Orme blanc Ulmus americana. Orme roux Orme rouge Ulmus fulva. Ostryer de Virginie Bois dur, Bois de fer Ostrya virginica. Peuplier à grandes dents. Peuplier Liard Populus grandidentala. Peuplier baumier Tremble Populus balsamifera. Peuplier du Canada Pin blanc Populus canadensis. Peuplier faux-tremble Tremble Populus tremuloides. Pin blanc du Canada Pin blanc Pinus Strobus. Pin des rochers Pin gris-cyprès Pinus Banksiana. Pin doux Pin jaune Pinus mais. Pin rouge Pin résineux Pinus resinosa. Platane d'Occident Platane de Virginie Platanus occidentalis. Pruche du Canada Pruche Tsuga canadensis. Sapin baumier Sapin blanc Abies balsamifera. Sapin d'Amérique Sapin rouge Abies americana. Saule blanc Saule . . Salix alba. Saule jaune Saule jaune Salix vitellina. Sorbier d'Amérique .... Cormier-Maskouabina. . . . Sorbus americana. Tliuya d'Occident Cèdre blanc Thuya occidentalis. Tilleul d'Amérique Bois blanc Tilia americana. L'exploitation du bois se fait principalement pendant l'hiver. A celte ('•poque, des milliers de bûcherons se répandent dans les forêts, établissent leurs camps et vivent en groupe pendant des mois sans contact avec la civi- lisation; ce dur métier donne de l'occupation pendant la froidure à une bonne partie de la population agricole, qui resterait inactive pendant le long hivernage. Grâce à la facilité de transport quoflre la neige durcie sur le sol et les rivières gelées , les billots sont réunis sur différents points pour former, au printemps, lors de la débâcle, des radeaux de bois flottés qui descendent les nombreux affluents des grandes rivières pour gagner de grands chan- tiers où le billot sera débité , puis livré à la consommation. — 107 — COMMUNICATIONS. Catalogue des Oiseaux rapportes par M. Geay de la Guyane française et du Conteste franco-brésilien, par M. A. Menegaux. (Première note.) Ces collections ont été recueillies par M. Geay pendant ses campagnes de 1898 dans le Haut-Carsevenne (Ancien Contesté) et de 1900 et 190-2 dans les diverses régions de la Guyane française. Elles sont importantes, tant par le nombre des spécimens rapportés que par celui des espèces dif- férentes qui atteint 1 59 , et renferment environ ho espèces qui n'ont pas encore été signalées dans la Guyane française et une femelle de Formi- caridé non encore décrite. Ces collections apportent donc un complément intéressant à la faune oruitliologique de notre Colonie et nous permettront de combler certaines lacunes de la Collection générale du Muséum. Psittacidés. 1*(1). Pyrrhura picta Mùll., Cat. Birds Brit. Mus., t. XX, p. 217. Un mâle et une femelle des bords du Camopi. Granivore. Signalé dans la Guyane anglaise et à l'île Trinidad. Il n'est donc pas étonnant de le rencontrer dans la Guyane française. D'après Finscb , on le trouve même dans le Para. 2*. Chrysotis farinosa Bodd., Cat. Birds Brit. Mus., t. XX, p. 280. Spécimen de la Rivière Luuier, dans le Haut-Carsevenne, et une jeune femelle des environs de Saint-Georges d'Oyapock. JNom vulgaire hu-o meunier. Signalé dans les Guyanes hollandaise et anglaise. Il se trouve donc aussi dans la Guyane française et le Contesté franco-brésilien, et probablement dans le Nord-Est du Brésil. 3. Pionds menstruus L. , Cat. Birds Brit. Mus., t. XX, p. 3a 2. Une jeune femelle des Mornes du Mahury. Se trouve depuis le Cosla-Rica jusqu'au Pérou et probablement jusqu'à la Bolivie, à travers la Colombie, l'Equateur, le Bassin de l'Amazone, les Guyanes et l'île Trinidad. (0 L'astérisque indique les espèces nouvelles pour la Guyane française. — 108 — k*. P. fuscus Mùll., Cat. Birds Brit. Mus., t. XX, p. 334. Échantillon de la Rivière Limier (Contesté franco-brésilien) et une femelle des Mornes du Mahury. Signalé dans la Guyane anglaise et le Bas-Amazone jusqu'au Bio-Negro. C'est donc aussi une espèce de la Guyane française. Falconidés. 5. Ibycter américains Bodd. , Cat. Birds Bril. Mus., t. I, p. 35. Un mâle et deux femelles de Saint-Georges d'Oyapock. Nom vulgaire Caucau. Signalé dans l'Amazonie, l'Equateur, la Colombie. Au Sud, le long de la côte, il descend jusqu'au Tropique du Capricorne; au Nord, il atteint le Guatemala et le Honduras. H n'est donc pas étonnant qu'on le rencontre en Guyane. 6. Geranospizias coerulescens Vieil!., Cat. Birds Bril. Mus., t. I, p. 8i. Une femelle de Saint-Georges d'Oyapock. Nom vulgaire Pagani. Signalé du Sud du Mexique au Panama et dans l'Equateur, les Guyanes, l'Amazonie jusqu'au 70e degré de longitude occidentale, et dans le Sud du Brésil et la Bolivie. 7. Urubitinga albicollis Lath., Cat. Birds Brit. Mus., t. I, p. 216. Un mâle de l'Ouanary. Nom vulgaire Pagani. Se trouve dans l'Amazonie, le Venezuela, les Guyanes et Trinidad. 8. U. malanops Leth., Cat. Birds Brit. Mus., t. I , p. 220. Femelle de Saint-Georges d'Oyapock. Nom vulgaire Pagani blanc. Connu dans l'Amazonie et les Guyanes. 9. Herpetotheres cachicamus L. , Cat. Birds Brit. Mus., t. I, p. 278. Signalé depuis le Sud du Mexique jusqu'à la Bolivie et au Paraguay. 10*. Elanoïdes furcatus L. , Cat. Birds Brit. Mus., t. I, p. 317. Un mâle de Saint-Georges d'Oyapock. Signalé dans le Sud des Etats-Unis, l'Amérique centrale, la Colombie et le Brésil. Il habite donc aussi la Guyane française. Accidentellement, on le voit en Europe. 11* Haupagiis BI0ENTATUS Lath., Cat. Birds Bril. Mus., t. I, p. 362. Echantillon de l'Ouanary et un mâle du Camopi. — 109 — Signalé dans le Haut Amazone, la Colombie, le Venezuela, la Guyane hol- landaise, le Brésil et l'île Trinidad. 11 existe donc aussi dans la Guyane française. Plcidés. 12. Dendrobates Gassini Malh., Cat. Birds Brit. Mus., t. XVIII, p. 36o. Trois mâles venant de Saint-Georges d'Oyapock, de l'Ouanary et de Saint-Jean du Maroni. Nom vulgaire Charpentier. Spécial aux Guyanes , où il était déjà signalé. 13*. D. affinis Sw., Cat. Birds Brit. Mas., t. XVIII , p. 363. Un spécimen de Saint-Georges et un mâle du Mahury. Déjà signalé dans le Brésil oriental , mais pas dans la Guyane française. U*. D. Cœciliœ Malh., Cat. Birds Brit. Mus., t. XVIII, p. 366. Trois mâles du Sinnamary et du Mana et une femelle de Macouria. Nom vulgaire Charpentier. Signalé dans l'Equateur, la Colombie et la province de Chiriqui, dans le Panama, mais pas dans la Guyane. 15. Celecs jumana Spix, Cat. Birds Brit. Mus., t. XVIII, p. 628. Un mâle du Camopi , et deux spécimens du Bas et du Haut Carsevenne (Contesté). Signalé déjà dans l'Etat de Para et près des bords de l'Oyapock. 16. C. rufus Gm., Cat. Birds Brit. Mus., t. XVIII, p. 43 1. Mâle et femelle de l'Ouanary. Nom vulgaire Charpentier. Ce pic roux de Cayenne a été signalé dans les Guyanes et dans le Nord du Brésil , au Sud de Barra do Bio-Negro. 17*. Cerchneipicus torquatus Bodd., Cal. Birds Brit. Mus., t. XVI II , p. 437. Mâle de Saint-Georges d'Oyapock. Nom vulgaire ('harpentier. Le pic à cravate noire a été signalé dans les Guyanes anglaise et hollan- daise et dans le Nord du Brésil , de Barra do Rio-Negro jusqu'à Pernambuco. Il n'est donc pas étonnant qu'on le trouve dans la Guyane française. 18. Crocomorphds flavus Midi., Cat. Birds Brit. Mus., t. XVIII, p. Mo et 572. Un mâle de l'Ouanary et une femelle du Mana. Nom vulgaire Chalu- tier. MlJSbUHi. X. — 110 — Ce pic jaune est signale dans les Guyanes, le Para, le Pérou oriental et l'Equateur. 19. Campophilus rubricollis Bodd., Cat. Birds Brit. Mus., t. XVIII, p. £67. Un mâle de la rivière Lunier dans le Haut Garsevenne; un mâle et une femelle des Montagnes du Mahury. Habite les Guyanes et la portion du bassin de l'Amazone comprise entre celle région et l'Equateur oriental. 20*. Picummus minutus L., Cat. Birds Brit. Mus.,i. XVII I, p. 54 2. Spécimen du Mahury. Nom vulgaire Charpentier. Signalé dans la province de Bahia et le Pérou. 11 remonte donc au Nord jusqu'à la Guyane française. 21. P. ondulatus Cab. , Cat. Birds Brit. Mus., t. XVIII, p. 543. Mâle de Saint-Georges d'Oyapock. Déjà signalé dans les Guyanes, où il paraît confiné. Bucconidés. 22*. Bucco Swainsoni Gray, Cat. Birds Brit. Mus., t. XIX, p. i83. Échantillon sans indication de lieu. Guyane française. Ce Barbu n'est signalé que dans le Sud-Est du Brésil. Il remonte donc jusque dans la Guyane française. 23. B. tamatia Gm., Cat. Birds Brit. Mus., t. XIX, p. 188. Femelles de Saint-Georges d'Oyapock et du Maroni. Nom vulgaire Matant. Le Tamatia est signalé dans les Guyanes et dans l'Amazonie jusqu'au Rio- Negro. 24. Monacha nigra P. L. S. Miill., Cal. Birds Brit. Mus., t. XIX, p. 20-2. Un mâle de l'Ouanary et une femelle de la Rivière Lunier (Contesté). Régime insectivore. Le Coucou noir de Cayenne a été signalé dans les Guyanes anglaise el française ainsi que dans la partie inférieure du bassin de l'Amazone. 25. Ciieuooptera teneiîrosa Pallas , Cat. Birds Brit. Mus., t. XIX, p. 207. Un mâle et une femelle des monts Sinery. Signalé dans le Venezuela, les Guyanes et le bassin inférieur de l'Ama- zone. — 111 — (apitonidés. 26. Gapito niger P. L. S. Mull., Cat. Birds Br'u. Mus., t. XIX , p, m. Un mâle et une femelle de l'Ouanary. Insectivore et granivore* Ce Barbu tacheté a été signalé dans les Guyanes. Rhamphastidés. 27. Rhampuastos erythrorhynchus Gm. , Cal. B'mls Brit. Mus., t. XIX, [). 128. Mâles et femelles venant de la rivière Limier dans le Haut Carsevenne , du Gamopi et des montagnes de Roura. Nom vulg. : Gros bec. Déjà signalé dans les Guyanes, le Para et l'Amazone inférieur. 28. Ramphastos vitellinds Licht. , Cal. Birds Brit. Mus., t. XIX, p. l32. Mâles venant de la rivière Limier, de Saint-Georges d'Oyapock et de l'Ouanary. Régime granivore. Nom vulg. : Criard à gros bec (Saint-Georges). Signalé dans les Guyanes, à l'île Trinitad et dans l'Amazone inférieur. 29. Pteroglossds aracari L., Cat. Birds Brit. Mus., t. XIX, p. 1 38. Echantillon du Gamopi. Déjà signalé dans les trois Guyanes et l'Amazone inférieur. 30. Selenidera piperivora L. , Cal. Birds Brit. Mm., t. XIX, [>. i5j. Un mâle de la rivière Lunier et une femelle de l'Ouanary ; nom indi- gène : Gros bec. Régime granivore. Signalé dans les Guyanes et l'Amazone inférieur. Galhulidés. 31. Galbula viridis Lath., Cat. Birds Brit. Mus., t. XIX, p. i64. 1 mâle des bords du Sinnamary. Ce Jacamar a déjà été signalé dans les Guyanes, l'Amazone inférieur et le Venezuela. 32*. Galbula albirostris Lath., Cat. Birds Brit. Mus., t. XIX. p. 169. Échantillon du Gamopi. Insectivore et granivore. Déjà signalé dans les Guyane anglaise et hollandaise, dans la portion pé- ruvienne du haut Amazone et dans l'Est de l'Equateur. Il existe donc dans la Guyane française. 8. — 112 — Cucullitlés. Piaya cayanaL. , Cat. Birds Bril. Mus., t. XIX, p. 373. Mâle de l'Ouanary ; nom vulg. : Piaye grande espèce. Signalé depuis l'Amérique centrale jusqu'à la République Argentine. 34. P. mindta Vieill. , Cat. Birds Bril. Mus., t. 19, p. 378. Deux femelles de l'Ouanary et un jeune sans nom de localité. Nom vulg. : Piaye petite espèce. Régime insectivore. Habite le Panama, la Colombie, l'Equateur, le Pérou, le Brésil central et les Guyanes. 35. Diplopterus n-evids L. , Cat. Birds Brit. Mus., t. XIX, p. 4 2 3. Deux mâles et deux femelles (dont un jeune) de l'Ouanary, où on le dé- signe par le nom de Fontange. Un mâle et une femelle du Mahury, où on l'appelle Flesté. Ce coucou tacheté de Gayenne a été signalé dans l'Amérique centrale jusqu'au Mexique et dans toutes les parties chaudes de l'Amérique du Sud , par conséquent dans les Guyanes. Momotidés. 36. Momotus momota L. . Cat. Birds Brit. Mus., t. XVII, p. 319. Deux mâles et deux femelles des rives du Camopi et des Mornes du Mahury ; nom vidg. : Outouc. Régime insectivore et granivore. Déjà signalé dans les Guyanes, sur les bords du Rio Negro et dans le Para. Trogonidés. 37. Trogon viridis L. , Cat. Birds Brit. Mus., t. XVII, p. 458. Un mâle et une femelle des rives de l'Ouanary; nom vulg. : Rocoua. Le Couroucou de la Guyane a été signalé dans toute l'Amérique du Sud , au Nord du tropique du Capricorne et à l'île ïrinidad. Alcédinidés. 38. Ceryle americana Gm. , Cat. Birds Brit. Mus., t. XVII, p. i3i. Une femelle venant des bords du Camopi; régime insectivore. Signalé dans la plus grande partie de l'Amérique du Sud : Colombie, Equateur, Guyanes, Amazonie et Brésil. 39. G. BUPBRCiLïOSA L., Cat. Birds Brit. Mus., t. XVII, p. i3g. Echantillons de Saint-Georges d'Oyapock et des rives du Maroni. Signalé dans les immenses régions de la Bolivie, de l'Amazonie, du Brésil et au Nord dans les Guyanes et l'île Trinitad. — 113 — 40. C. inda L., Cat. Birds Brit. Mus., t. XVII , p. 1.37. Échantillon des rives de l'Oyapock. Déjà signalé dans l'Amérique centrale à partir du Guatemala et dans l'Amérique du Sud jusqu'à l'Equateur, le Pérou, les (iuyanes, Amazonie et le Brésil. Caprimtilgidés. U\*. Stenopsis ruficervix Sel., Cat. Birds Brit. Mus., t. XVI, p. 584. Mâle et femelle des environs de Saint-Georges d'Oyapock ; nom vulg. : Mooeilio. Signait' dans les montagnes de la Colombie, de l'Equateur, du Vene- zuela et de la Guyane britannique. Il est donc naturel de le rencontrer dans la Guyane française. 42. Nyctidromus alricollis Gm., Cat. Birds Brit. Mus., t. XVI, p. 587. Mâle de Saint-Georges d'Oyapock ; nom vulg. : Moœlio. Le Monlvoyau de Buffon se trouve partout depuis le Mexique jusqu'au Sud du Brésil, mais il manque dans les Antilles. Trochilidés. 43. Glaucis iursuta Gin., Cat. Birds Brit. Mus., t. XVI, p. ki et 655. Femelle du bas Mahury. Signalé depuis le Gosta-Bica jusqu'à Bahia, à travers la Colombie, le bassin de l'Amazone, les Guyanes et Trinitad. 44. Prasitis prasina Less. , Cal. Birds Brit. Mas., t. XVI, p. 56. L'Orvert de Buffon se trouve dans les Guyanes et à travers l'Amazonie, jusqu'au pied des Andes de l'Equateur et du Pérou. 45*. Thalurania furcata Gm., Cat. Birds Brit. Mus., t. XVI, p. 84. Mâles de l'Ouanary, du Mahury et de Saint- Jean-du-Maroni ; femelles de l'Ouanary et du Camopi. La Thaluranie à queue fourchue n'habite que les Guyanes. Boucard la signale dans le haut bassin de l'Amazone. 46. Chrysolampis moschitusL., Cat. Birds Brit. Mus., t. XVI, p. 1 83 et 657. Mâle du Siunamary. Le Bubis-Topaze est répandu depuis l'état de Bolvie jusqu'à l'ile Tri- nitad, à la Guyane, au Venezuela, et à la Colombie à travers la vallée de l'Amazone. — 114 — 47. Doleromyia fallax Bourc, Cat. Birds. Brit. Mus., t. XVI, p. 177. Un échantillon de la Guyane sans lieu précis d'origine. Cette espèce est rare et a été signalée dans le Nord de la Colombie, le Venezuela, mais pas encore dans la Guyane française. 48. Agyrtria leucogaster Gm. , Cat. Birds Brit. Mus., t. XVI, p. 181. Un mâle des bords du Mana. Se trouve dans la Guyane française et le Brésil oriental, jusqu'à Bahia. 49*. A. niveipectus Cab. et Heine, Cal. Birds Brit. Mus., t. XVI, p. 180. Un échantillon. Signalé dans le Venezuela, la Guyane anglaise et l'île Trinidad. Il doit donc aussi se tenir dans la Guyane française. 50. A. Tobaci Gm., Boucard Gênera Humming Birds, p. i5o. — A. viridissima, Cat. Birds Brit. Mus., t. XVI, p. 186. Mâles et femelles de l'Ouanary. Ce Colibri se rencontre dans les îles Tobago et Trinidad, dans les Guyanes et le Venezuela et, d'après Salvin, dans le bas Amazone. 51. Eocephala coerulea Vieill. , Cat. Birds Brit. Mus., t. XVI, p. 24 1. Mâles et femelles de l'Ouanary et du Mana. L'Eucéphale à gorge bleue est abondant dans les Guyanes, aux îles Tobago et Trinidad, mais se trouve encore dans le Venezuela, l'Equateur oriental, jusqu'au Sud-Est du Brésil. 52. Ph^tornis sdperciliosls L. , Cat. Birds Brit. Mus., t. XVI, p. 270. Mâle de Saint-Jean du Maroni. Le Phaetornis à bande sourcilière, qui est bien connu dans les Guyanes, se trouve aussi dans la vallée de l'Amazone jusqu'au pied des Andes. 53. P. Bourcieri Less. , Cat. Birds Brit. Mus., t. XVI, p. 278. Spécimen de l'Ouanary. Signalé dans les Guyanes, la vallée de l'Amazone et au pied des Andes, dans l'Equateur et le Pérou. 54*. Pygmornis striigularis Gould, Cat. Birds Cal. Mas., t. XVI, p. 281. Échantillon du Maliury. Vit dans la Colombie, l'Equateur, le liant bassin de l'Amazone. Son aire d'habitat s'étend donc jusqu'en Guyane. — 115 — 55. Pygmornis longiemarei Less. , Cfit. Birds Brit. Mus., t. XVI, p. 2 83. Mâle de l'Ouanary. Signalé seulement à Gayenne et dans l'île Trinidad. 56. Campylopterus longipennis Bodd., Cat. Birds Brit. Mua., t. XM, p. 288. Echantillons du Maroni. Spécial aux Guyanes anglaise , hollandaise et française. 57. Lophorms ornatus Bodd., Cat. Birds Brit. Mus., t. XVI, p. &20. Jeune mâle des environs de Saint-Georges d'Oyapock. Le Lophoinis huppe-col est connu dans les Guyanes , l'île Trinidad et le Venezuela. Timélidés. Thryothorus coraya Gm. , Cat. Birds Brit. Mus., t. VI, p. 234. Une femelle de Saint-Georges d'Oyapock et un mâle du Mahury. Le Coraya est déjà signalé dans la Guyane anglaise et à Gayenne. 59*. Troglodytes striatulus Lafr., Cat. Birds Brit., I. VI, p. 254. Deux mâles de Saint-Georges d'Oyapock et du Mahury. Ce Troglodyte, signalé déjà dans le Panama et la Colombie, paraît nouveau pour la Guyane. 60*. Donacobius atricapillus L. , Cat. Birds Brit. Mus., t. VI , p. 364. Trois mâles et une femelle de Saint-Georges d'Oyapock. Nom vulgaire Oiseau jaloux. Signalé dans l'Amérique du Sud , et en particulier au Brésil. Il vil donc aussi dans la Guyane. Tnrdidés. 61*. Turdus phaeopygus Cal)., Cat. Birds Brit. Mus., t. V, p. 208. Deux femelles de l'Ouanary. Bégime insectivore. Signalé dans les îles Trinidad et Tohago, à l'Est et à l'Ouest de la Guyane; dans le Venezuela, la Colombie, la portion péruvienne du bassin de l'Amazone et le Para. Il n'est donc pas étonnant qu'il vive dans la Guyane française. 62*. Turdus fumigatus Licht, Cat. Birds Brit. Mus., t. V, p. 216. Un mâle de Saint-Georges d'Oyapock. Nom vulgaire Grive. Celle Grive, signalée au Venezuela , près de POrénoque, ae trouve donc aussi dans la Guyane française. 11 fi Hirundinidés. 62. Tàchycineta albiventris Bodd., Cat. Birds Brit. Mus., t. X, p. 1 13. Un mâle de Sinnamary ; nom vulg. : Hirondelle blanche ou de rivière. Cette Hirondelle est signalée depuis le Sud du Brésil , dans le bassin de l'Amazone, le Pérou, l'Equateur, la Colombie et les Guyanes. G3. Progne chalybea Gm., Cat. Birds Brit. Mus., I. X, p. 118. Une femelle de Mahury; nom vulg. : Hirondelle noire (de Cayenne). Signalée depuis le Mexique jusqu'au Sud du Brésil et à la Bolivie. 66. P. tapera L., Cat. Birds Brit. Mus., t. X, p. 180. Un échantillon de l'Oyapock. On trouve celte Hirondelle depuis la République Argentine , le Sud du Brésil et la Bolivie jusqu'aux Guyanes, au Venezuela et à la Colombie. Cœrébidés. 65. Cœreba coerulea L. , Cat. Birds Brit. Mus., I. XI, p. 33. Nombreux mâles et femelles du Kourou , du Sinnamary, du Mahury. Cet animal est signalé dans la Colombie, l'Equateur, l'Est du Pérou et de la Bolivie ainsi que dans le bassin de l'Amazone, de l'Orénoque et dans les Guyanes. 66. Certhiola chloropyga Cab. , Cat. Birds Brit. Mus., t. XI, p. Uh. Deux mâles et une femelle du Cainopi et de l'Uet la Mère. — Insecti- vore. Signalé dans les Guyanes, le Para, le Sud-Est du Brésil et la Bolivie. Tyrannidés. 67. Fluvicola pica Bodd., Cat. Birds Brit. Mus., t. XIV, p. 35. Mâle de la pointe de Macouria. Signalé dans la Colombie, le Venezuela, les Guyanes et l'île Trinidad. 68. Todirostum cinereum L. , Cat. Birds Brit. Mîis., t. XIV, p. 69. Deux mâles du Mahury ; nom vulg. : Bec Canard. Se trouve dans l'Amérique centrale depuis le Mexique , dans le Nord de l'Amérique méridionale jusqu'au Sud-Est du Brésil. 69*. T. pictum Salv. , Ibis, janv. 1898, p. i53. Un femelle deSainl-Jean du Maroni; nom vulg. : Bec Canard. — 117 — La description de Salvin, faite sur un seul échantillon de la collection H. Whitely, n'indique pas le sexe. Elle correspond à la femelle rapportée par M. Geay. Mais celle-ci, avec une tête d'un noir très brillant, a un bec qui, tout en ayant la longueur signalée , frappe par sa largeur. Il a 7 milli- mètres, tandis que celui de cinereum n'en a que 5 1/2. Très voisin de T. qultatum. Signalé à Aunai dans la Guyane anglaise. Il se trouve donc aussi dans la Guyane française. Il paraît très rare. 70*. T. signatum Sclat. et Salv., Cat. Birds Brit. Mus., t. XIV, p. 76. Échantillon de Saint-Georges d'Oyapock. Se trouve dans le haut bassin de l'Amazone et dans l'Est du Pérou , donc n'est pas signalé dans la Guyane française. 71. Colopterus galeatus Bodd. , Cat. Birds Brit. Mus., t. XIV, p. 91 . Un mâle(?) de Saint-Jean du Maroni. Cet animal , décrit par M. Daubenton sous le nom de Figuier huppé de Cayenne, existe dans le Venezuela, les Guyanes et le bas Amazone. 72. Mionectes oleagineus Licht. , Cat. Birds Brit. Mus., t. XIV, p. 112. Deux mâles du Mahury. Signalé dans la Colombie, l'Equateur, l'Est du Pérou, l'Amazonie, les Guyanes et le Sud-Est du Brésil. 73. Myiopatis semifusca Sclat., Cat. Birds Brit. Mus., t. XIV, p. 19.3. Un mâle du Mahury. Se trouve dans la Colombie, le Venezuela, les Guyanes, le Para et le Brésil oriental. lh. Tyrannulcs elatus Lath., Cat. Birds Brit. Mus., t. XIV, p. 19.8. Une femelle du Mahury. Signalé dans l'Amazonie, les Guyanes, la Colombie et le Panama au Nord. 75. Tyranniscus gracilipes Sclat. et Salv., Cat. Birds Brit. Mus., t. XIV, p. i33. Une femelle du Mahury. Vit dans la Bolivie, l'Amazonie, le Venezuela et les Guyanes. 76. Elainea paganà Licht., Cat. Birds Brit. Mus., t. XIV, p. 187. Une femelle des environs de Saint-Georges d'Oyapock; nom vulg. : /■'«"- tange. — 118 — Se trouve depuis le Mexique jusque dans la Bolivie et le Sud du Brésil , ainsi que dans les îles Tobago et Triuidad. 77. Myiozetetes cayennensis L., Cat. Birds Brit. Mus., t. XIV, p. 160. Mâle et femelle du fleuve Mahury ; nom vulg. : Quiquivi. Signalé dans le Panama , la Colombie , l'Equateur, le Pérou , le Vene- zuela , les Cm y ânes et le bas Amazone. 78. PiHYNCHOCYCLUS POLIOCEPHALUS SCLATERI Hellm. Hellmayr, U. neue u. vvenig bekannte sudam. Vogel. , Verh. Zool.-Bot. Gesell. Wien., 1903, p. 207. Bh poliocephalus (nom Nud.). Pelz., Onith. Brasil, p. 110. Rh. sulphuresccns (non Spix). Sclat. et Salv. , P. Z. S., 1867, p. 578. Rh. megacephalus (non Swains). Sclat., Cat. Birds Brit. Mus., t. XIV, p. 170. Rh. poliocephalus , Berl. et Hait., Nov. Zool., 1902, p. A7. Signalé dans le bassin de l'Amazone et de l'Orénoque, dans les Guyanes et la province de Bahia. 79*. Pitangus derbianus Kaup. var. rufipennis Lafr. , Cat. Birds Brit. Mus., t. XIV, p. 175. Deux femelles de l'Ouanary et du Mana; nom vulg. : Quiquivi. Régime insectivore , granivore. Variété signalée dans la Colombie , le Venezuela et l'île Trinidad , donc pas encore dans la Guyane. 80*. Myiodynastes solitarius Vieil!., Cat. Birds Brit. Mus., t. XIV, p. i85. Une femelle de l'Iracouba ; nom vulg. : Quiquivi. Signalé dans le Paraguay, l'Est du Pérou , le Sud du Brésil et acciden- tellement dans le Nord de la Guyane anglaise, donc aussi dans la Guyane française. 81*. Myiobius sulphureipygius Sel., Cat. Birds Brit. Mus., t. XIV, p. 200. Mâle et femelle des environs de Saint-Geo rges d'Oyapock et un mâle de Saint-Jean du Maroni; n. vulg. : Mésange 9 et Fontange d" (Saint-Georges). Signalé dans le Mexique et l'Amérique centrale jusqu'au Cliiriqui dans le Panama. Son air d'habitat est donc beaucoup plus vaste qu'on ne l'ad- mettait 82. Myiaiîciius NKiiur.EPS Sclat., Cat. Birds Brit. Mus., I. XIV. p. 258. Spécimen de l'Ouanary. — 119 — Signalé clans l'Equateur, la Colombie, le Venezuela, l'Amazonie et les Guyanes. 83. M. ferox Gm., Cat. Birds Brit. Mus., t. XIV, p. 253. Mâles et femelle de Saint-Georges d'Oyapock, du Mahury et de l'ilet de la Mère; nom vulg. : Fontange. Signalé depuis Veragua, à travers toute l'Amérique du Sud, jusqu'à la République Argentine. 84. Tyrannus melancholicus Vieill. , Cal. Birds Brit. Mus., t. XIV, p. 273. Deux mâles de l'Ouanary et du Mahury, deux femelles du Sinnamary. nom vulg. : Quiquivi. Régime granivore. Cette espèce s'étend depuis le Mexique jusqu'aux environs de Buenos- Ayres, dans l'Uruguay et dans la Bolivie. AnTHICIDES NOUVEAUX DES COLLECTIONS DU MUSEUM DE PaRIS par M. Maurice Pic. Macratria Decorsei nov. sp. Robuste, modérément allongé, noir de poix avec la tête d'ordinaire roussâtre , densément revêtu d'une pubescence grisâtre longue ; antennes el pattes testacées avec les tibias postérieurs rembrunis ou obscurcis. Tête longue, rétrécie derrière les yeux, avec le vertex profondément impres- sionné, fortement et densément ponctuée; yeux éloignés du bord posté- rieur de la tête. Antennes grêles et assez courtes, à 3 derniers articles plus longs et peu épaissis. Prothorax long mais robuste, peu rétréci postérieure- ment, plus ou moins impressionné sur le disque, et sillonné latéralement à l.i base, fortement et densément ponctué. Elytres assez longs, atténués au sommet, un peu plus larges que la base du prothorax, faiblement si ries. Pattes robustes, testacées, avec les tibias postérieurs rembrunis ou obscur- cis. Extrémité de l'abdomen et pygidium testacés. Longueur : 6 à 8 millimètres. Madagascar, Androy, Haut Manambovo (Dr J. Decorse, 1901 ). Espèce remarquable par sa forme robuste jointe à la densité de sa pu- bescence. Formicomus fortipes Fairm. , var. anguliceps. Noir, avec les élytres verts, ces derniers assez larges, la majeure partie — 120 — basale des antennes et la hase des cuisses testacées; cuisses ante'rieures d munies d'une dent courte. Tibias simples. Tête très atténuée eu arrière. Longueur : k millimètres. Madagascar, lmanombo et Boeni (Dr J. Decorse, 1901). Formicomus armipes nov. sp. d*. Modérément allongé avec les élytres assez larges; brillant, noir avec les élytres verts, la base des cuisses et les antennes teslacées. Tête indistinctement ponctuée, tiïangulairement atténuée en arrière. Antennes longues et grêles, testacées, avec les derniers articles un peu rembrunis. Prothorax plus long cpie large, dilaté et arrondi en avant, droit sur la base, indistinctement ponc- tué et subdéprimé sur le disque. Écusson triangulaire. Elytres subovalaires (ayant les épaules marquées), subarrondis au sommet, à pubesceuce gri- sâtre espacée et ponctuation fine. Pattes noires avec la base des cuisses testacée, cuisses antérieures larges et fortement dentées, avec les tibias ar- qués et dentés en dedans. Longueur : h millimètres. Madagascar, Boeni (Dr J. Decorse, 1901). Voisin du précédent, mais bien distinct par la structure des pattes anté- rieures d ; à placer dans le voisinage de Schimperi Pic. Formicomus Decorsei nov. sp. cf. Allongé, brillant, testacé rougeâtre, avec les élytres bleus, les membres presque entièrement testacés. Tête assez longue, diminuée et subarquée en arrière, distinctement ponctuée, un peu rembrunie. Antennes longues et grêles , testacées , avec les derniers articles obscurcis. Prothorax plus long que large, modérément dilaté en avant, droit sur la base, distinctement ponc- tué sur le disque. Ecusson triangulaire. Elytres longs, subparallèles, tron- qués au sommet, à pubesceuce grisâtre espacée et ponctuation fine. Pattes testacées avec les cuisses rembrunies au sommet, cuisses antérieures larges et dentées avec les tibias presque droits, faiblement dentés en de- dans. Longueur : 3 millim. 5. Madagascar, Androy, Haut-Mandrare (Dr J. De- corse, 1901). Facile à reconnaître à sa forme étroite et allongée jointe à sa coloration. A placer près de F. Alluaudi Pic. Formicomus Potteri nov. sp. Modérément allongé , noir, avec les élytres bleuâtres , la base des antennes et une partie des pattes testacées ou rousses. Tête assez longue, triangulaire- ment atténuée en arrière, follement ponctuée. Antennes longues et grêles, testacées avec l'extrémité obscurcie. Prothorax plus long que large, dilaté, arrondi en avant, droit sur la base, fortement et densément ponctué, — 121 — presque opaque. Ecusson peu marqué. Elytres subovalaires (ayant les épaules marquées), subarrondis au sommet, à longue pubescence grisâtre espacée et ponctuation assez forte. Pattes plus ou moins foncées avec la base des cuisses et les tibias antérieurs testacés ou d'un testacé roussâtre, les cuisses, et parfois les tibias postérieurs, largement obscurcis , les cuisses antérieures <3 munies d'une dent subtronquée au sommet. Longueur: à millimètres à 4 millim. 3. Abyssinie, Mission de Bonchamps (Ch. Michel et M. Potier, 1899). Rappelle F. Boltegoi Pic et distinct par sa tête plus atténuée eu arrière . la ponctuation subruguleuse du prothorax. A placer près de infasciatus Pic et voisins. Antiucus Ragazzii Pic, var. Micheli. Coloration analogue à bifasciatus Rossi , c'est-à-dire avec les élytres bifas- ciés de roux, et ainsi distinct de Ragazzii Pic ayant les élytres foncés, vaguement marqués de roux antérieurement et sur le pourtour. Longueur: 3 millim. 3. Abyssinie, Mission de Boncliamps (Ch. Michel, l899)- Anthicus Chevalieri nov. sp. Assez étroit et allongé, subdéprimé, brillant, noir de poix avec la base du prothorax et les membres testacés, les élytres fasciés de pâle. Tête courte et large, arquée en arrière, fortement ponctuée, moins sur le ver- tex. Antennes longues et grêles, rembrunies au sommet. Prothorax plus long que large, distinctement ponctué, fortement dilaté, arrondi en avant, sinué sur les côtés, un peu élargi à la base , celle-ci plus claire et plus den- sément ponctuée. Ecusson triangulaire. Elytres assez allongés, subparal- lèles, subarrondis au sommet, assez déprimés en dessus, impressionnés en dessous des épaules, ornés d'une pubescence fine subargentée et de deux fascies flaves, avant et après le milieu, qui se réunissent sur la suture. Pattes lestacées avec l'extrémité des cuisses ou des tibias un peu rembrunir, les tibias antérieurs épaissis au sommet. Longueur : 3 millimètres. Moyen Niger (A. Chevalier, 1900). Voisin de i. Bellii Pic, dont il diffère par la forme et la ponctuation de la tête, ainsi que par le dessin élytral. Anthicus guyanensis nov. sp. Robuste et assez court, presque mat, noir de poix, revêtu dune pubes- cence flave, fine et assez dense, avec les premiers articles des antennes el les pattes testacés. Tête courte et grosse, presque mate, assez densément et fortement ponctuée, tronquée en arrière, impressionnée légèremenl au milieu. Antennes assez courtes et grêles , un peu épaissies à l'extrémité, 199 — — Y *a ^ obscures avec les premiers articles plus ou moins teslace's. Prothorax mat, court et large, dilaté-arrondi en avant, sinué sur les côtés, densément ponc- tué. Ecusson assez large. Elytres courts et larges, subarrondis au sommet, Fortement ponctués, un peu brillants, marqués d'une impression sculel- laire. Pattes grêles et teslacées. Longueur : 2 millim. 5 à 2 millim. 8. Guyane Française : Camopi et Ouanary (F. Geay, 1900). Sans doute voisin de trapcnsis Champ. Rappelle par sa forme oceanicus Laf. , mais plus trapu et d'ailleurs tout autre par la coloration. Nota. — Les Macratria Decorsei, Formicomus v. anjjulicej)s et Pottari, Anthieus guyanensit figurent aussi dans nia collection. EnVMERATIO ScOLYTIDABUM E SlKKlM ET JaPAI S AT ARUM MuSEI HISTURIVO- NATURALIS PaRISIORUM, QUAS DOMINVS J. HaRMAND ANNIS l8()0 ET igOl COLLEGIT DESCRIPTIONIBUS SPEGIERUM 1SOVARUM ADJECTIS auctore Dr Max Hagedorn, Hamrurgehsi. Hvlesinds laticollis Blandford, Transact. enl. soc. London, 1896, part. 1. 1 spécimen. — Patria : Yeso. Polygraphus orlongus Blandford, /. c. , i spécimen. — Patria : Nippon moyen. — proximus Bldfd, 2 specimina. — Patria : Nippon moyen. Ips (Tomicus) cembrae Heer, Obs.ent., i836. 2 specimina. — Patria : Nip- pon moyen. Lepicerds aspericollis Eichoff, Ratio tomicinorum. 33 specimina. — Patria: Dardjiling, 1879. Xyleborus lewisii Bldfd, /. c. 1 spécimen. — Nippon moyen. — PRAEvins Bldfd , I. c. 1 spécimen. — Patria : Nippon moyen. Xyleborus hirtus nov. sp. , 1 spécimen. — Dardjiling. — geminatus nov. sp. , 1 spécimen. — Dardjiling. Scolytoplatïpds tycon Blandford , Transact. eut. soc. London, i8(j3. 3 d1. — Nippon moyen. — shogdm Bldfd , /. c. 1 9. — Nippon moyen. — mikado Bldfd, /. c. 1 d\ 1 9. — Nippon moyen. — raja Bldfd, /. c. 1 c?, 3 9. — Dardjiling. Scolytoplatypus pubescens nov. sp. 5 9. — Dardjiling. — minimua nov. sp. 1 9. — Dardjiling. — muticus nov, sp. 1 c?, 2 9. — Nippon moyen. — 123 — In collectioneScolylidarum, quant Muséum historiço naturali, cui gra- liasquam maximas ago, bénévole mecum communicant, complures exis- tant species, quae, nisi fallor, nondum descriptae sunt : duae generis Xylcbori, très Scolytoplatypi Schaulf. Hujus generis adhuc novem species cognitae sunt, quarum primam, Se. permirum 1891 publicavit dominus C. Schaufuss Misniensis, octo ceteras, Se. tycon, shogun, daimio, siomio, mikado, raja, brahma, eulomoidem, dominas Walter F. H. Blandford Londiniensis. Specierum adhuc descriptarum subséquentes inveni in colleclione Pari- siensi : tycon 3 d, shogun 1 9, raja 1 d, 3 9, mikado 1 d, 1 9; restant novem individ.ua , quae ad novas species pertinere videntur. Fig. i-fi. — Sculytoplatjipitfi pubascens [Iagedorn. Scolytoplatypus pubescens nov. sp. Feminn : oblonga, cylindrira, nitida, glabra, ferruginea , vel castanea vel oigro- picea, pedibus anterioribus et anlennariim funiculis obscorioribus , clava magna rotundato-elongata pilis orvctls consporsa pedi busqué mediis et posticis ferruginflo- lestaceis; capile globoso, frunte prope os crista tiiangulari transversa el linea média — 124 — longitudinali impressa ad verticem ascendente no la ta ; prothorace quadrato subti- liter punctuiato , parcissime pubescenti , in disco poro magno rotundo , lateribus sinualis, angulis anticis rotundatis, posticis productis, basi truncata; mesonolo prothorace non obloclo et linea inediana longitudinali plus minusve impressa in duas parles adaequales diviso; scutello parvo triangulari fere vertirali; elytris irre- gulariter punctatis, declivitate profonde striatis, interslitiis rugosis, pilis ferru- gineis brevibus dense obtcctis, interstitio primo elevato. Mas : latet. Long., h millimetra. — Patria : Dardjiling, 5 Ç . Individua quinque perscrutata variant in omnibus gradibus ejusdem coloris inter nigro-piceum , castaneum , brunneo-ferrugineum : immalura sunt pallidiora, matura obscuriora. lnsignis est pubescentia declivitatis, quae magnopere differt a relicnio corpore glabro et nitido , sicut cum sculp- tura frontis notas praebeat speciei. Clava antennarum longo-ovalis , densius et longius pilosa est, numerosis foveis pellucentibus superficie obtecta. Glavarum forma et prothoracis basis truncata in medio non producta apte convetiiunt cum subgenere Spongocerus Blandford , ubi noslra species locuni suum post siomio Bldfd. recte habeat. Fig. 7-10. — Scolytoplatypus mulicus Hagedorn. C. Caput. — CX. Coxa anlerior. Scolytoplatypus muticus nov. sp. Elongatus cylindricus nitidus nigro-piccus, antennis, pedibus elytris in mare lotis, in femina ad basin ferrtigineo-testaceis; fronle in mare excavata, opaca, pilis fulvis cilialis circumdata, in femina nitida, convexa, subtiliter dense punctata, linea média longitudinali notata; clava antennarum ovali, in mare elongala et — 125 — ciliis longioribus obtecla; prothorace qundrato, apice in marc sinuato, in (emina truncato, lateribus sinnatis, angulis anterioribixs rotnndatis, posterioribus pro- ductis, disco antice fortins, — fere ruguloso in mare, — postice subliliter punctato el singulis pilis brevibus ornalo. Mesonnto et scutello ut in prïore. Elytris irregula- riler punctalis, in declivilate profunde striatis, interslitiis elevalis, i° et 3° fortins, cetcris minus tuberculatis, truncalura in mare plana et fere verticali, in femina convexa. Coxis anterioribus fasciculo pilorum longorum fulvoruin ornatis. Long. , 3 millimetra. — Patria : Nippon , 1^, a J. Klylra maris fere tota fulva et nitida, a declivitate fere plana circulari cl verticali proptei* opacitatem facile distinguenda. Femina altéra dimidio an- teriore, altéra plaga parvula basali elytrorum fulva, reliqimm corpus niti— dtun et nigrum. Statura gracilior omnibus aliis speciebus generis xrjlolerum genus in memoriam revocat. Diversitatem sexus ex notis exteris quoque cognoscere possumus : feminae poro rotundo in disco prothoracis oroatae, individuum unicum masculinum processu prosterni fere quadrato, inter validas coxas immisso angulis anterioribus paullo productis notatum , qualis figura fonnae prosterni a domino Blandford in Scolytoplatypo shogun des- criptae similis et affinis esse videtur; foramen autem prosterni in shogun a Blandford commemoratum in meo exemplo videre non potui. Altinet ad subgenus Spongoccrus Blandford et locum suum post pubcscenlem mihi habeat. Fig. it-12. — Scolytoplatypus minimus Hagedorn. Scolytoplatypus minimus uov. sp. Elongatus cyliudricus, ferrugineo-testaceus , subopacus, pedibus antennisque flavis; capite subliliter reticulato, oculis oblongis nigris integris; clava anteiuianini subacurainata; prothorace lalitudine longiore angulis poslicis vix productis, basi bisinuata, in medio producta, in disco obscuriore linea mediana subelevata a poro rotundo incipiente usque ad basin fere producta; mesonoto et scutello ut in prio- ribus. Elytris prolhorace paullo longioribus, apicem versus declivibus, striis sub- sulcatis uniseriatim punclatis, intorstitio primo etiam iu declivitate usque ad apicem descendente, ceteris ad declivitalem productis abhinc obliteratis, truncalura ip-a opaca irregulariter punclata. Long., a millimetra. — Patria : Dardjiliûg, î ? . Musédm. — x. '.• — 126 — Minimus mihi notus generis, atlinet propter clavam subacuminatam , prothoracis basin medio productam et sculpluram elytrorum ad subgenns tacniocertis Bldld. ; habeat lociim saum juxta S. raja Bldfd. Golor pallidus, qui in disco solum prothoracis obscurior brunneus est, in iminaturilate exempli unici causam habere videtur. Xyleborus hirtus nov. sp. Breviter cylindricus brunneus subnitidus toto corpore longis pilis pallidis cilialus, anleunis et pedibus vix dilutioribus; capite convexo, crebrc rugulose punctato linea média longitudinali subelevata; prothorar.e magno fere globoso, lalitudine medii pnullo breviore, basi recte truncato, angulis posticis rotundatis , lateribus et apico arcu subaequali fortiter rotundato, supra valde convexo, ad médium discum gib- boso, antcrius fortius tuberculato-scabrato, poslerius subtiliter punctulato. Scu- lello postice rotundato, nigro, nitido, laevi. Elytris subconvexis,thorace sesqui lon- gioribus, subtiliter striato-punctatis, interstitiis planis; irregulariler punctatis, declivitate fere in medio elytrorum sensim incipiente, punctato-striala, interstitiis omnibus subtiliter, i°, 3° et 5° fortius granulatis iisque subelevatis. Long., h millimelra. Lat., a millimetra. — Patria : Dardjiling, î Ç . Xyleborus geminatus nov. sp. Oblongo cylindricus, nigro piceus nitidus, sparsius longius pilosus, antennis tibiis tarsisque ferrugineis, thorace magno subgloboso; elytris punctato strialis, interstitiis planis uniseriatim subtiliter punctatis, apice truncato retuso punclato- striato, interstitiis latis planis obsolète punctatis, i°, 2°, 3° in summa declivitate spinulis binis longiore anteriore minore posteriore oruatis. Long., 3 millimetra. — Patria : Dardjiling, î Ç . INDEX ET EXPLICATIO IMAG1NUM. Figurae î et a : Scvlytuplalypus pubescvns mihi : fémur, tibia el larsi anleriores', £ . Figura 3j I pes médius, Ç. Figura h f Scolytoplatypus \ anlenna , Ç . Figura 5 1 pubescens mihi. j maxilla dextra , Ç . Figura 6 ) ( palpi labiales, Ç. Figura 7] [ tibia et tarsus antcrior, minimus mihi 2 r r igura 1 9 | | antennae , $ . 127 — DESCRIPTION D'UNE NOUVELLE ESPECE DE PsEUDOTHKLPHUSA RECUEILLIE PAU M. F. GeAY DANS LA GuYANE FRANÇAISE, PAR M. LE Dr G. NOBILI, DD MdsÉE d'aNATOMIE COMPAREE À TuRIN. M. le professeur E.-L. Bouvier a eu l'amabilité de m'envoyer un exem- plaire mâle d'une Psetidolkelphusa recueillie par M. F. Geay dans une source, à 70 mètres d'altitude, dans les montagnes entre Matoury et Kaw (Guyane française). Cette espèce me paraît nouvelle, et j'en donne ici la description. J'ai le plaisir de dédier ce nouveau Crustacé à l'explorateur bien connu du Venezuela et de la Guyane. Pseudothelphusa Geayi nov. sp. La carapace est me'diocrement convexe dans les deux directions; sa sur- face est très finement chagrinée, non ponctuée. Le sillon céphalique est large et peu profond, presque droit 11 n'y a pas d'autres sillons marqués sur la carapace, mais quelques dépressions seulement près des régions médio-postérieures. Le front est infléchi en bas ; son bord supérieur caréniforme, tranchant et irrégulièrement granuleux, couvre complète- ment l'inférieur qui n'est pas visible en regar- dant l'animal du dos. Le bord supérieur est légère- ment arqué, continu, non échancré au milieu. Le bord inférieur, qui est avancé et marginé, est un peu sinueux, mais il ne forme pas deux arcades bien nettes comme chez beaucoup d'espèces. La surface, concave entre les deux bords, porte des granules dans sa partie moyenne. La hauteur du front est un huitième de sa largeur. Les bords latéraux de la carapace sont dentés; les dents paraissent plus petites que chez P. den- lala, et ne sont ni plus grosses ni de forme différente que chez les autres Pseudothelphuses à bords latéraux dentés. La dent hépatique est marquée mais plus basse que l'orbitaire, la dent cervicale est nulle. La largeur des orbites égale les trois quarts de leur longueur (mesurée du front à l'angle extérieur); le bord supérieur est obscurément granulé, l'inférieur finement mais distinctement crénelé. La région gastrique n'est pas délimitée latéralement : elle est médiocre- ment bombée. Les lobes épigastriques sont peu prononcés; il n'y a pas do sillon allant de ces lobes au front. Les régions branchiales sont un peu bom- bées, mais ne sont pas bien séparées des régions médianes de la oaraj Les maxillipèdcs externes (lïg. 1) ont l'exognathc très réduit, long à l'i l,T- !• (' — 128 — peine comme le tiers de l'ischium. Le bord externe du mer us est unifor- mément arrondi et ne forme pas d'angle. Les parties voisines du cadre buccal sont très poilues. Les pattes de la première paire sont inégales, mais ont la même confor- mation et sont également armées. L'iscbium a quelques granulations coniques sur son bord supéro-interne. La face interne du merns est bordée supérieurement par une double rangée de gros tubercules coniques, infé- rieurement par une rangée simple de tubercules plus petits; entre ces deux bords, on observe une série transversale de petits granules près de l'ex- trémité antérieure du merus. Le bord supérieur ou externe est granulé. Le carpe porte une grosse épine, à laquelle font suite quatre ou cinq petites :pines tuberculiformes. Extérieurement, dans sa moitié inférieure, le carpe est quelque peu granulé, ainsi que le long de son bord antérieur. La grosse pince a les doigts plus longs que la paume; la paume est bombée et lisse sur les deux faces, mais porte une série de granides sur le bord supé- rieur et une autre série plus forte sur le bord inférieur qui se continue sur le doigt. Les cinq premiers tubercules de cette série sont dentiformes. Le doigt mobile est arqué et les deux doigts rapprochés laissent un espace vide. Le doigt mobile porle six rangées longitudinales de granules squamiformes déprimés , disposés tout autour de sa surface. Il y a aussi trace de ces séries sur le doigt immobile. Ce doigt est bisulqué extérieure- ment. La hauteur de la portion palmaire est un peu plus grande que sa longueur sur la grosse pince , et égale sur la petite pince. La petite pince diffère de l'autre parce que ses granulations sont plus marquées et ses doigts plus rapprochés. Les dents du bord tranchant ont à peu près la même forme sur les deux pinces; elles sont grosses, molariformes, alternées avec des dents plus petites. Les pattes ambulatoires ont une longueur médiocre. Le méropodite est denticulé sur son bord supérieur dans toutes les pattes; sur celles de la deuxième paire, le bord antérieur de la face inférieure est aussi denticulé. Le carpopodite porte deux crêtes faiblement denticulées : le propodite esl denticulé sur les bords supérieur et inférieur et porte aussi quelques lignes spinuleuses. Le doigt porte cinq rangées d'épines; il est aussi long que le propodite et la troisième partie du carpopodite. Le dernier article de l'abdomen du mâle est triangulaire et un peu plus court que le précédent. Les verges sternales sont très fortes, tordues en spirale à l'extrémité et pourvues de petites spinules. Largeur de la carapace 73 millimètres. Longueur de la carapace 4o. Largeur du front 90 Hauteur du front 2,5 Longueur des orbites 1 1,5 Largeur des orbites 8 129 DROITB. n.tOCHB. I de ,a mai" 58 49 miUim. Longueur j de la portion palmaire a/i 90 ( du doi^t mobile 34 20 Hauteur de la portion palmaire 27 20 Longueur du méropodite ( k" paire) 2 5 millimètres. Largeur du méropodite ( 4e paire) 1 o,5 r l du carpopodite ( k* paire) 1 5 Longueur , r V, ,,; .r , ' 0 ( du propodite (ti paire) i3,5 Largeur du propodite ( lt° paire) 7 1 du daclylopodite 10, Longueur < du pénultième art. de l'abdomen 8,5 f du dernier art. de l'abdomen 8 Cette espèce, dans la table dichotomique donnée par Miss Hathbun dans sa monographie des Pseudolhelplmsiens(1), viendrait se placer près de P. dentata Edw. , espèce de laquelle elle me parait aussi voisine. En jugeant d'après la description du synonyme P. tenuipes Pocock, la P. Geayi s'en distinguerait par l'absence d'e'chancrure médiane sur le bord supérieur du front et de sillon post-frontal, par les orbites plus longues que larges {i\ etc. Crevettes de la famille des Atyides : espèces qui font partie DES COLLECTIONS DU MUSEUM D ' HISTOIRE NATURELLE , par M. E.-L. Bouvier^. 1. Genrk Xiphocaris von Martens, 1872. (Ephyra de Haan, Miersia Kingsley.) X. compressa de Ilaan, 18/19. — Melbourne (Emeric, h ex.). 2. Genue Troglocaris Dormilzer, i853. T. Schmidti Dormitzer, i853. — Cinq exemplaires de cette curieuse espèce se trouvent dans la belle collection de Cavernicoles que M. Viré* a u> Ratubun (M.-J.). A contribution to a knowledge of the freshwater Cr;ilis of America. — The pseudothelphusina». Proc. U. S. Nul. Mus., XXI, 1898, p. 507-537. (-> Pocock (R.-L). Contributions to our knowledge of the Cruslacoa of Domi- nica. A. M. N. H. (6), v. 3, 1889, p. 7, pi. Il, Gg. 1. (3> Dans un mémoire intitulé : Observations nouvelles sur le* Crevettes de lu famille rfrs Atyidés, l'auteur exposera prochainement un certain nombre île mes '■! de remarques sur les Crustacés d'eau douce qui constituent ci' groupe curieux. — 130 — réunie au Muséum; trois proviennent de la grotte d'Odolina , près Mariera, les deux autres de la grotte de Humpolje. 3. Genre Atyaëphyra de Brilo Capello, 1866. (Hemicaridim Orlmann.) A. (Caridina, Hemicaridina) Desmaresti, Millet, t832. — La Marne non loin de Paris (Jacques, 2 ex.); Bretagne (A. Milne Edwards, 20 ex.); Maine-et-Loire (20 ex.); la Seille à Cuisery (A. Milne Edwards, 6 ex.); la Mosson près Montpellier (2 ex.); Tunisie, dans l'oued Miliana et dans l'oued Bezirk (H. de Chaignon, 16 ex.); environs de Tébessa (E. Che- vreux, 1 ex.), de Bône (Ed. Ghevreux, 6 ex., Letourneux, 6 ex.), Algérie (exemplaires décrits par Lucas sous le nom de Caridina longiroslris); Ma- roc : environs de Tanger dans l'Oucd-el-Soudi (G. Buchet, 2 ex.), Judus (G. Buchet, 2 ex.), Oued Ida (G. Buchet, 10 ex.). h. Genre Caridina Milne Edwards, 1887. (Caradiua Kingsley.) G. nilotica Boux i833 (= G. hngiroslis Edw. , 1837): 10 Espèce typi- que. — Bivière de la Macta, près d'Oran (Boux, exemplaires types de la C. longiroslris). Les exemplaires algériens qui, dans la collection, étaient rapportés à cette espèce, sont des Atyaëphyra Desmaresti. 20 Var. Minahassae de Man, 1902. — îles Gélèbes, Minnahassa (2 cotypes incomplets provenant du voyage de M. le Professeur Kiikenlhal et donnés par M. de Man). G. Wycki Hickson, 1888 : i° Espèce typique. — Gélèbes (3 exemplaires provenant du musée de Dundee, peut-être des colypes); rivière près de Pa- lopo, dans les Gélèbes (1 exemplaire déterminé par M. de Man et prove- nant du voyage de M. le Professeur Max Weber); Nouvelle-Calédonie (Heurtel, 3 exemplaires). 2° Var. gracilipes de Man, 1892. — Gélèbes du Sud, Makassar ( 3 exemplaires déterminés par M. Schenkel, recueillis par le Dr Sarasin et donnés par le musée de Baie); Célèbes, île Maros (1 cotype donné par M. de Man et provenant du voyage de M. le Professeur Max Weber). 3° Var. paucipara de Man , 1898. — Kimberley (1 exemplaire, E. Si- mon); Madagascar (nombreux exemplaires trouvés dans des paniers offerts au Musée ethnographique par M. le Dr Mayer; ces exemplaires paraissent cuits et destinés à la vente); bras de l'Anilabry, Kofotsy, à 5o kilomètres de la côte (G. Grandidier, 2 exemplaires); rivière Imananbo (Dr Decorse, 9 exemplaires); Fort-Dauphin, la Vinangbe (Dr Decorse, 3 exemplaires): dans l'Ivololo (Gh. Alluaud, 2 exemplaires); Tananarive (G1 Doit, 2 exem- plaires donnés par M. A. Dollfus); 8 autres exemplaires de Madagascar sont remarquables lous par l'atrophie plus ou moins prononcée «le l'apex 10s- — 131 — irai, qui est largement obtus (G. Grandidier) : Ile' Maurice , Curepipe, dans les ruisseaux, à 600 mètres d'altitude (Gh. Alluaud, 7 exem- plaires). La variété pnucipara a été établie par M. de Man pour des spéci- mens recueillies au Natal ; elle se distingue de la variété grncilipes par le petit nombre de ses œufs, dont les diamètres varient entre G5o - 5oo (i et 900 - 5oo fi. Celte variété curieuse semble être, comme on voit, localisée dans l'hémisphère Sud. C. Simoni nov. sp. — Cette espèce appartient au groupe des Caridi- nes, où le rostre long et relevé vers le haut ne présente pas en dessus d'épine subapieale. La carène roslrale supérieure est complètement inorme dans sa partie terminale sur un tiers delà longueur du rostre, la carène inférieure sur un quart. Le rostre dépasse assez notablement les pédon- cules anlennulaires; il est fortement comprimé en lame de sabre. Les pattes préhensiles sont robustes, et celles de la 20 paire dépassent à peine le milieu de l'écaillé des antennes. Se rapproche surtout de la C. Wychi, var. gracilipes, dont elle se distingue par l'armature roslrale, et de la C. ensifem, où le rostre est plus grêle et armé de denticules sur toute la longueur de la carène ventrale. Dédiée à M. Eugène Simon, qui l'a cap- turée à Kandee, dans l'île de Geylan (12 exemplaires). C. ensifera Schenkel, 1902. — Célèbes, lac Posso (2 cotypes recueillis par le Dr Sarasin et donnés par le musée de Bâle). G. togoensis Hilg., 1893, var. Decorsei, nov. var. — Cette Variété res- semble à la forme type par la plupart de ses caractères, et notamment par . mm . 1 1 les grandes dimensions des œufs, qui mesurent en moyenne — jr. Son carac- tère propre, c'est la multiplicité des dents rostrales, qui répondent commu- nément à la formule — ^ — : les variations extrêmes de celte formule sont 3+17 3 + 24 — t: — et . Dans la forme type, la formule moyenne est 2 ou 3 + i5 . . Un autre caractère propre de la variété, c'est la (orme de L'apex rosirai qui est complètement inerme en dessus et en dessous, beau- coup plus nettement encore (pie dans la C. laevis; ce caractère ne présente aucune variation dans les nombreux spécimens dont j'ai fait l'élude, tandis qu'il est d'une grande rareté dans la forme type. Congo français, rivière près de Mpoko (Dybowski,/i exemplaires dépourvus d'oeufs); région Cl îari- Tchad, Krébédje (Fort-Sibul) et lîinguélou (Dr Decorse, 11 exemplaires ovifères recueillis en novembre 1902), rivière Gribingui (Dr Decorse: — 132 — 25 exemplaires ovifères recueillis en janvier 1903); Bangoran, février 1903 (Chevalier). Coloration rougeâtre uniforme, autant qu'on en peut juger d'après les spécimens conservés dans le rhum. C. laevis Heller, 1869. — Java, lac d'eau douce Situ Bagendit, près de Garut ( 1 exemplaire donné par M. de Man et provenant du voyage de M. le professeur Max Weber). C. fossarum Heller, 1862. — Syrie (3 exemplaires en mauvais état, Letourneux). G. syriaca nov. sp. — Dans le même lot que la précédente espèce et aussi mal conservés se trouvaient 2 exemplaires d'une autre espèce caracté- risée : i° par son rostre inerme dorsalement sur moins d'un quart de sa lon- gueur; 20 par son armature rostrale dont la formule est — ; 3° par la posi- tion de ses dents rostrales inférieures , qui se trouvent vers le milieu de la carène. Tous ces caractères distinguent cette espèce de la C. a/ricana Kingsley (qui habite l'Afrique australe), dont elle se rapproche d'ailleurs à tout autre égard. Les types de l'espèce sont dépourvus d'œufs; ils se trouvaient réunis avec les exemplaires précédents de C. fossarum et des fragments de thorax et d'abdomen appartenant sans doute à l'une ou à l'autre espèce. Sur certains de ces fragments abdominaux, il y avait de très gros œufs, aussi gros que ceux des spécimens de la (1. fossarum; il est impossible de rapporter ces fragments à une espèce plutôt qu'à l'autre, de sorte qu'il est probable , mais non certain , que la C. syriaca se range parmi les espèces dont l'œuf a de grandes dimensions. C. serratirostris de Man, 1892 : i° Espèce typique. — Ile de Salayer, rivière de Bangkalan (1 cotype provenant du voyage de M. le professeur Max Weber et donné par M. de Man). 20 Var. celebeusis de Man, 1892. — Célèbes, rivière Palopo, à Luwu (1 cotype ayant la même origine que le précédent). C. Weberi, var. sumatrensis de Man, 1892. — Sumatra, côte orien- tale, pays des Battak, près de Deli (1 cotype provenant du voyage de M. le professeur Max Weber et donné par M. de Man); Cochinchine, mares des forêts (Harmand, 3 familles ovigères avec des œufs de rrz ); (Har- # 0«jO II U2 0 (X ' mand, 1 femelle ovifère, dont les œufs mesurent — ); Bombay (Houx, 200 ;xJ J v nombreux exemplaires assez mal conservés et dépourvus d'œufs). Les exem- plaires de Cochinchine et de Bombay diffèrent des formes typiques de la — 133 — variété par leurs dents postrostrales moins nombreuses (2 ou 3 au lieu de 5). Dans l'espèce type (et sans doute aussi dans les types de la variété), les œufs, d'après M. de Man, ne dépassent pas 3oofx dans leur plus grand diamètre. G. japonica de Man, 1892. — Japon, Kagar (Hayagana) [1 cotype donné par M. de Man], C. pareparensis de Man, 1892. — Célèbes, rivière dePare-Pare (1 co- type provenant du voyage de M. le Professeur Max Weber et donné par M. de Man). G. timorensis de Man, 1893. — île de Timor, lac de Nefko (un cotype recueilli par M. le docteur Ten Kate et donné par M. le docteur de Man). C. Grandidieri nov. sp. — M. Guillaume Grandidier a trouvé cette espèce à Madagascar, dans la rivière Fandiamanana. Très voisine de la C. timorensis, elle s'en distingue par son rostre plus long (il dépasse le ier article antennulaire et peut s'étendre presque jusqu'à l'extrémité du pé- doncule) et légèrement infléchi vers le haut dans sa partie terminale lon- guement inerme, par ses dents rostrales inférieures moins nombreuses (ordinairement 1, rarement 2, exceptionnellement 3) et par la longueur sensiblement plus réduite de toutes ses pattes. Formule rostrale commune -, formule générale 1. Tous les exemplaires, au nombre de \k, sont dépourvus d'oeufs; d'après M. de Man, ces derniers mesurent, dans la C. timorensis , -7. . Je me fais un devoir de placer cette espèce sous le 000 (i vocable de M. Grandidier. Un petit exemplaire douteux a été recueilli par M. Decorse à Mavatanana. C. parvirostris de Man , 1892. — Ile de Flores, rivière près de Bombang (un cotype provenant du voyage de M. le Professeur Max Weber et donné par M. de Man). G. Davidi nov. sp. — Inkiafou, Ghensi méridional où elle a été trouvée par le regretté abbé David. Assez voisine de la C. serrata St. de Hong-Kong, dont elle se distingue par son rostre plus long (qui dépasse souvent le 2e article antennulaire) et fortement infléchi vers le bas, ses denticules dor- saux peu nombreux (8 ou 9 ordinairement, au lieu de th), el par ses pattes plus robustes et plus courtes. Celles de la 2" paire ne dépassent pas l'écaillé anlennaire; celles de la 5* paire sont remarquables par la longueur de leur doigt qui égale presque la moitié du propodite. Doigts des deux — 134 — paires de pinces sensiblement aussi allongés que la portion palmaire ( 18 exemplaires, tous dépourvus d'œufs, el parfois à demi desséchés). G. Richtersi Thallwitz, 1891 (=C. serrata Richlers, 1880). — Ile Mau- rice, Curepipe, 600 mètres d'altitude, ruisseaux et mares (Gh. Alluaud, 5 exemplaires, y compris 2 femelles ovipares dont les œufs mesurent environ 1 i5o ft' 700 (X C. apiocheles nov. sp. — Espèce très voisine de la G. Richtersi dont elle se distingue : i° par son rostre un peu plus court; 20 par sa ca- rène ventrale plus saillante en avant; 3° par les rares denlicnles qu'on observe assez fréquemment sur cette partie de la carène; h" parle doigt un peu plus court des pattes postérieures; 5° par la réduction des doigts des pinces qui sont plus courts que la porlion palmaire, surtout dans les deux pinces antérieures ; G" par l'aspect de ces dernières qui sont globu- leuses el fortement pyriformes (10 exemplaires types qui se trouvaient mé- langés aux spécimens originaux de la C. typus Edw. et qui provenaient sans doute de la même localité, peut-être des Seychelles). Mtitatioti Edwardsi Bouv., 1906, diffère de l'espèce type par la forme des pattes de la 20 paire, qui ressemblent à celles de la première, ce qui réalise l'état propre aux Ortmannia ( 1 exemplaire qui se trouvait mêlé aux précédents). G. tvpiis Edw., i837(=C exiliroslris St., 1860). — Localité inconnue, mais probablement les Seychelles (4 exemplaires types qui se trouvaient mêlés aux spécimens de C. apiocheles signalés plus haut); Mahé , les Seychelles (Gh. Alluaud, 2 exemplaires); Madagascar, torrents de la baie d'Antongïl (10 exemplaires, dont plusieurs atteignent 35 millimètres, Moquerys, coll. Ed. Ghevreux), Diégo-Suarez (Ch. Alluaud, 1 exemplaire), Fort-Dau- phin (Gh. Alluaud, 1 exemplaire), environ de Tulléar (Bastard, 6 exem- plaires de couleur rouge lie-de-vin uniforme); île de Salayer (1 exem- plaire provenant du voyage de M. le professeur Max Weber et donné par M. de Man); Gompang (Astrolabe, 7 exemplaires, à rostre généralement inerme, tantôt à peine plus long que le 1er article des antennules, tantôt dépassant un peu le 2e); îles Mariannes (Marche, 7 exemplaires à rostre court, peu caréné, à peine aussi long que le 1" article antennulaire, d'ail- leurs tout à fait normaux), Nouvelle-Calédonie (Heurlel, 8 exemplaires). C. madagascariensis nov. sp. — Cette espèce se dislingue delà (]. typus: \" par son rostre légèrement relevé vers le haut; 20 par l'atrophie complète de son épine basilaire sous-antennaire; 3° par la structure de ses pattes antérieures (carpe non excavé en avant ou à peine échancré el 1 fois t/a — 135 — à 2 fois 1/2 aussi long que large ; pinces sub-rectangulaires , à doigts presque aussi longs que la portion palmaire, qui est peu épaisse et qui fait peu saillie en arrière de son articulation sur le carpe). Rivière Fandramanona (G. Grandidier, 1 1 exemplaires tous dépourvus d'œufs). G. isaloensis H. Coutière, 1899. — Considérée comme une simple variété delà C. typus par M. Coutière, cette forme mérite, semble-t-il, d'élre élevée au rang d'espèce. Ce n'est point seulement par son rostre triangu- laire, inerrue, à peine caréné et singulièrement court, que celle espèce se distingue de la C. typus, elle en diffère aussi par sa taille minime (i5 milli- mètres au lieu de 3o à 35), par l'atrophie complète de l'épine sous-an- lennaire, par le carpe très peu échancré de ses pattes antérieures et par ses œufs qui sont énormes ( 1 millimètre de diamètre moyen), tandis que ceux de la C. typus sont petits (3oo à Aoo fi) et très nombreux. Les types de cette espèce ont été découverts par M. Guillaume Grandidier dans le fleuve Onilahy, sur la côte ouest de Madagascar (ho exemplaires d'après M. Coutière); d'autres exemplaires (4o environ, dont une seule femelle ovigère) ont été capturés par le même voyageur dans une petite source, entre Salvambany et Manasco, le 27 août 1898. C. edulis nov. sp. — Se rapproche de la C. madagascariensis , mais son rostre est toujours franchement triangulaire, aigu, aussi long ou légèrement plus long que le 1er article antennulaire, muni en dessus d'une légère saillie carénale que limite de chaque côté une dépression assez profonde, en dessous d'une saillie plus faible encore et toujours inerme; — l'épine sus-antennaire du bord antérieur de la carapace est rudimentaire ou nulle; les pattes de la 2e paire atteignent à peine le milieu de l'écaillé antennaire, et les doigts des pattes postérieures sont plus longs que le tiers du propo- dite. Madagascar (M. Catat, très nombreux exemplaires cuits, visiblement préparés pour la vente sur le marché, et tous de la même espèce, ce qui prouve que celle-ci est grégaire; un abdomen délabré s'y trouvait . garni de 1res gros œufs). Je rapporte à la même espèce deux exemplaires fort incomplets recueillis à Auantsahalankely. C. similis nov. sp. — Malgré les apparences, se distingue de la C. typus par tout un ensemble de caractères importants: rostre plus court, moins infléchi cl plus rarement denticulé; épine sous-anlennaire transformée en triangle à pointe aiguë; pattes antérieures oviformes à doigts (dus courts; pattes de la 2e paire plus allongées, dépassant l'écaillé antennaire el remar- quables par leurs doigts qui égalent 1 fois 1/2 au moins la longueur de la portion palmaire; doigts des pattes postérieures ayant au plus le quarl 1 1 5o f* . de la longueur du propodile ; œufs énormes — et par suite très peu — 136 — nombreux. Mahé, les Seychelles , dans un ruisseau (Ch. Alluaud, 20 exem- plaires dont la taille maximum varie entre 20 et 25 millimètres). G. brevirostius St., 1860 : Seychelles, torrents (Ch. Alluaud, 8 exem- plaires dont les plus grands ne dépassent pas 20 millimètres; pas d'oeufs). G. singhalensis, 1896 : Ceylan , Newera Elya (un cotype provenant de M. Goutière). 5. Genre Linnocaridina Caïman, 189g. G. tanganyikae Caïman, 1899. — Lac Tanganyika (5 cotypes prove- nant du musée de Dundee). 6. Genre Ortmannia M. Rathbun, 1901 M. (Alyoida Ortmann.) Ortmannia americana Guéri n-Menneville, 1867 (Caridina americana G. -M.); Cuba (Pelers, 8 exemplaires). Ortmannia potimirim F.Mùller, 1881. — Brésil : à Blumenau, province de Santa Catharina (1 cotype provenant de la collection de Fritz Mùller, par l'intermédiaire du musée de Turin). Ortmannia mexicana de Saussure, i858 (Caridina mexicana de Saussure, 1 858 ). — Vera-Cruz (Salle, 3 exemplaires). Caridina apiocheles Bouv. mut. Edwardsi Bouv. — Seychelles? ( 1 exem- plaire type). Atya serrata Sp. Bâte, 1888, mut. Alluaudi Bouv., 190^. — Ile delà Réunion, ravin des montagnes de Salasie et d'IIelbour (Alluaud, 5 exem- plaires types); île Maurice, Curepipe (Alluaud, 1 exemplaire); Sainte- Marie de Madagascar (coll. Chevreux, 1 exemplaire); montagne d'Ambre (Alluaud, 1 exemplaire). Atya bisulcata Randall, 1839, raut. Henshawi Rathb., 1901. — Ilono- I11I11 (Ballieu, 9 exemplaires); îles Sandwich (Ballieu, h cotypes). O Dans une note intitulée : Sur le genre Ortmannia Rathb. et les mutations de certains Alyiidés (C. /?., t. i3N, p. /t/16, igoA), l'auteur s'est efforcé d'établir que VAlya serrata et VA. bisulcata se présentent très fréquemment Tune et l'autre sous la forme Ortmannia, ce qui serait une mutation par atavisme. Depuis, il a con- staté 1889. — Martinique (Bous- seau, nombreux exemplaires; Bellanger, nombreux exemplaires; Chaf- fanjon, k exemplaires). A. intermedia nov. sp. — Grande Atye appartenant , comme VA . robusta et ï A. occidentalis, au groupe où le rostre s'élargit régulièrement en arrière de ses échancrures latérales qui forment un angle plus ou moins obtus, où la carène médiane est droite, sauf à la partie antérieure qui peut s'in- fléchir avec le bas, où les saillies tuberculiformes des trois paires de pattes sont peu élevées, et où la partie terminale cornée de ces saillies, quand elle existe, reste toujours fort courte. Tandis que, dans ce groupe, VA. robusta et l'A. occidentalis se distinguent par leur carène dorsale qui se termine un peu en avant de la pointe du rostre, par leur carène ventrale accentuée et par les saillies squamiformes des méropodites des trois paires de pattes postérieures, VA. intermedia est caractérisée par sa carène dorsale prolongée jusqu'au bout du rostre, par l'atrophie complète de sa carène ventrale, et par les saillies arrondies, très peu squamiformes et à peine — 138 — cornées en avant, de ses méropodites. Le rostre de cette espèce est large et peu allongé en avant de ses échancrures latérales qui sont fortement obtuses ; ses pattes sont beaucoup plus grêles que dans toutes les autres grandes formes du genre. — Afrique occidentale : île Saint-Thomas (Nobre, h exemplaires types). A. africana nov. sp. — Cette espèce appartient au même groupe et à la même subdivision que VA. intermedia dont elle se distingue : i° par son rostre plus long et bien plus étroit en avant des échancrures latérales qui sont beaucoup plus fortement obi uses; 2° par sa carène dorsale qui ne s'infléchit pas sensiblement dans sa partie distale; 3° par la face inférieure du rostre qui, au lieu d'avoir une forme arrondie, est fortement saillante et présente quelques denticules en avant; h" enfin par les saillies des méropo- dites , qui sont assez hautes et largement cornées à l'exlrémité libre. — Samkilla, dans la rivière Ogooué (Marche, î exemplaire type). A. scabra Leach. i8i5 (= A. margaritaceu A. M. Edw., 186A , A.sulca- Ivpes Newp. , 18Û7, Sp. Bâte). — Nouvelle-Calédonie (3 exemplaires, types de VA. murgaritacea) ; Victoria en Australie (Baron von Mùller, 2 exem- plaires).— Darien (Geay, 6 petits exemplaires). — Venezuela, San Esteban (E. Simon, 2 petits exemplaires); Naricual (Chaper, 6 exemplaires). — Mexique, Oaxaca, vallée nationale (Salle, 6 exemplaires). — Iles du Cap- Vert (Barboza du Bocage, 1 exemplaire; A. de Cessac, 7 exemplaires un peu anormaux en ce que le rostre s'élargit régulièrement en arrière des échancrures latérales qui sont d'ailleurs fort obtuses). — Ile Fernando-Po (2 petits exemplaires). — lie San-Thomé (A. Negreiros, 1 exemplaire). — Eu outre, deux splendides exemplaires, à carapace extraordinairemeul ru- gueuse en avant, sans aucune indication de localité. A. gabonensis Giebel , 1875. la plus belle et la plus grande espèce du genre, peut atteindre \h centimètres de longueur. — Kayes (Dr Coppin, 3 beaux exemplaires); Chutes de Félou (colonel Archinard, 5 exemplaires, les uns de médiocre taille, les autres énormes ) ; Soudan (colonel Archinard, 2 exemplaires de faible taille). Monographie du oesrë Haiuianma, PAR LE Dr A.-T. DE KoCHEBBRUNE. Dans un mémoire ayant pour titre : Documents sur la faune malaco- logique de la Cochinchinc et du Cambodge^, nous avions proposé en 1881, M Bull. Soc. Philom. Paris, 29 octobre 1881, Tir. à part, p. 11, pi. I, tig. 1 à 5. — 139 — sous le nom à' Harmandia, la création d'un genre pour un Uniomdœ des plus remarquables, découvert dans les rapides de Sombor-Sombor, par notre savant et affectionné confrère M. le Dr Harmand. Ce e-enre qui, du reste, a été généralement accepté, est caractérisé de la façon suivante : Genre Harmandia Rochbr. Conclia œquivalvis, in«equilateralis, plicata, subalata ; dens cardinalis in valva dextra, obliquus, pyramidalis, elongatus, interne denticulatus; in valva sinistra profonde excavalus; lamellœ trifurcatui : antica brevis, coucava, acuta; interna angustata, longa, cuUrata; postica similis abbreviata ; impressio rauscularis antica ovoidea, postica subrotimdata , superficialis; impressio pallealis haslatat». Jusqu'ici, ce genre rarissime n'était représenté que par un petit nombre de spécimens d'une forme unique, Y Harmandia Somboriensis Rochbr., dé- crit et figuré dans le recueil précité. Tout dernièrement, nous avons eu la bonne fortune de découvrir, parmi les Unionidœ des collections du Muséum, une nouvelle forme provenant de l'un des voyages de Gastelneau (18^7), et portant pour toute indication de provenance : Cochinchine, sans désignation de localité. C'est cette forme nouvelle que nous décrivons ici en la dédiant à l'explo- rateur qui l'a découverte, mais, avant, nous croyons utile de donner à nou- veau la diagnose de la forme type; de cette façon, les rapports et les diffé- rences existant entre les deux formes seront plus facilement appréciables , et l'on aura ainsi une sorte de monographie d'un genre à peine connu , dont les uniques représentants font exclusivement partie, croyons-nous, fies collections du Muséum de Paris. Harmandia Somboriensis Rocbbr. Harmandia Somboriensis Rochbr., Bull. Soc. phil. Paris. , 1881, et Tir. à rt, p. 12 , pi. I, fig. 1 à 5. Concha ovato-elliptica, tenais, griseoviridescente , pussim errosa; supra sub- angulata, infra convexa; anlice abrupte concava, semi ovala; postice In aluni bre- vem subcompressam , dilatata; ad marginem plicata; antice radialim stnata, slriis prominentibus; centraliter costis, latis intense curvatis, ornata; postice radiatim subcostata, costis fere ad partein mediain coucha}, profunde circula ri tei interruptis, laminalis, laminis imbricatis; intervallum c.ostarum minutissime, con- centrice striatum; ad marginem inferiorem, sulcis antice granulosis, redis, pos- W Nous avons dû modifier légèrement notre première diagnose, ainsi que celle de la forme type, par suite d'une étude plus complète et turtout pour renié dier aux fautes d'impression que renferme notre mémoire de la Société pbilo- matique. — uo — tice costis divuricalis, sub crassis tecta; umbones parvi , erosi; intusalba, nili- dissima. Long., 0,026; lat., 0,016; crass., 0,008. Habitat. — Les rapides de Sombor-Sombor, Cambodge (Dr Harmaud). Harmandia Castelneaui Rochbr. Harmandia Castelneaui Rochbr. Mss. in Coll. Mus. Paris(l). Concba compressa, subovata, solida, fuscogrisea; supra recta ; infra oblique convexa; antice brevis, subtecta, mucronata, mucrone obtuso, conico; postice in alam latam, angustatam, compressam, desinente; radiatim coslata, costis an- ticis 8, rectis, oblique dispositis, superne granulosis, costis posticis 5, latis, cur- valis, laminatis, cum precedentibus angulalim abeuntibus; intervallum costarum, inlense circulante!- striatum, striis crassis, undulatis; dens cardinalis in valva dexlra, obliquus, denlitulacus; in valva sinistra sub excavatus; lamella antica brevissima, subrecta; interna longissima , subconcava, angulosa; postica brevis. recta; umbones brevissimi, errosi; intus plumbeo cœrulescenle, nitidissima. Long., 0,026; lat., 0,0 1 6 ; crass. , 0,006. Habitat. — Cochinchine (Castelaeau). V Harmandia Castelneaui diffère du Somboriensis : par une taille un peu plus forte et par ses valves plus épaisses; par son bord antérieur non con- cave et presque ovale , mais court, droit et terminé par une pointe obtuse et conique; par son bord extérieur atténué en une aile large anguleuse, et non courte arrondie obliquement; par un plus grand nombre de côtes, les antérieures droites, granuleuses, atteignant le bord ventral, et non écailleuses et interrompues à leur partie médiane par un profond sillon ; les postérieures obliques, larges, saillantes, à larges écailles imbriquées, et non finement granuleuses; par les espaces intercostaux ornés de stries épaisses et non finement striés; par la dent cardinale droite, oblique, pro- fondément denticulée et non pyramidale et denticulée sur le côté interne; par ses lamelles dont l'antérieure est très courte, presque droite, et non concave; par l'inférieure courte, droite, et non aussi longue que la mé- diane; enfin par la coloration de l'intérieur des valves, d'un bleuâtre plombé très brillant, et non d'un blanc pur, nacré. Nous ferons observer que Y Harmandia Castelneaui doit être considéré , par les naturels des régions où il vit, comme un objet d'une certaine valeur, car la perforation régulière et intentionnelle qui existe à la partie antérieure (|) Celte forme sera figurée dans un grand Iravail en préparation sur les Unin- nidm de la Collection du Muséum ; il en sera de même de tous les Unionidœ que nous avons précédemment décrits, ou que nous pourrons décrire comme prise de date avant la publication du travail général. l/ll de chacune des valves, dénote qu'elles ont servi soit comme ornements soit comme amulettes, à l'exemple des valves de Bartleltia, dont nous avons parlé dans une précédente communication. DlAGNOSES DE MOLLUSQUES NOUVEAUX PROVENANT DE LA MISSION DU BoURG DE BoZAS , PAR MM. LE Dr A.-T. DE ROGHEBRUNE ET L. GeRMAIN. Les Mollusques rapportés par les membres de la mission du Bourg de Bozas, bien que peu nombreux (ho formes), présentent néanmoins un in- térêt très grand, car, sans parler de la conservation parfaite des spécimens, ils proviennent de localités jusqu'ici à peu près inconnues , et plusieurs formes (i3) sont entièrement nouvelles (1). Nous en donnons aujourd'hui les diagnoses, en attendant un travail d'ensemble en préparation, où nous entrerons dans les détails qui ne sau- raient trouver place dans ce recueil. Limncea Nimoulensis Piochbr. et Germ. Testa rimala, ventrosa, subovata, opaca, fragili , pailide cornea, fere laevigata aut substria tula la; spira brevi, tecliformi, conica; anfractibus 3/a, 4, rotundatis percejeriter crescentibus , sutura impressa separatis; ultime- maximo, ovato 6/7 altitudinis œquante; apertura subverticati , ovato rotundata, peristomale recto et aculo; columella contorla, superne subcanaliculata. AU., 0,01 35 à 0,01 5; diam., 0,009 a 0,010; ait. apert., 0,010 à 0,011; diam., 0,007. Habitat. : Nimoulé, bords du Nil. Blanc. Altitude : 65o mètres. Planorbis Bozasi Bochbr. et Germ. Testa supra subplana et centra regulariter coneava, subfus concavo umbilicata (nmbiliciis médius, pervius, subprofundus), subdiapbana, nitida, cornea, aut corneo cinerea, irregularitcr slriatulala ; anfractibus h , U 1/2 regulariter et ve- lociter crescenlilms, supra subrotundatis, subtus atteuualis, ac circa umbilicus angulalis; sutura supra mediocriter impressa, sublus regulariter profunda ; ultimo maximo, subamplo; apertura parum obliqua, transversali subovata, superne sublimala, inferne exacte arcuata, peristomale recto, acuto. Ail., o,oo4 à o,oo5; diam., 0,01 1 à o,oi5. Habitat. — Bords du Lac Ghalla, pays Oualamo. (I) La plupart de ces formes sont dédiées aux membres de la mission. Muséum. — x. 10 — 1/(2 — Physopsis Didieri Rochbr. el Germ. Testa sinislrorsa, ovato vcntrosa, globulosa, opaca , subsolida , eleganler slriata (stri;e médiocre subœquales , regulariler dispositae), spina brevis, subplanulata , apice bene depressa et compressa, anfractibus 4, perceleriter crescentibus, con- vexis, sutura profil nda separatis; ultimo permaximo, tumido, regulariler convexo, circa suturam vix subplanato, ac fere totam altitudincm altingente; apertura suli- obliqua, semi ovata, superne augulata, inferne bene acuta, ac valide canaliculata , externe convexa, peristomate recto et acuto; columella contorta, truncata. Alt., 0,01 4; diara., 0,012; ait. apert., 0,010 ; diam., o,oo5. Habitat. — DouGlé, bords du Nil Blanc. Altitude : 65o mètres. Succinea Brumpti Rocbbr. et Germ. Testa elliptica, tenui, pellucida, confertira regulosissirae striata, albida; spira brevi, anfractibus 3 1/9, sutura profunda separatis; superior rainutissimus, tne- dianus mediocris, subovatus, ultimus amplior, ovato elongatus, longitudinis a/3 œquante; apertura vix obliqua, subovata, peristomate subrecto, acuto; colu- mella subarquata, superne leviter subcanaliculata, marginibus callo parum pro- ducto, junctis. AU., 0,008; diam., 0,006; ait. apert., 0,006; diam., 0,002. Habitat. — Bords de la rivière Omo. Limicotaria Joubini Rochbr. et Germ. Testa perfora ta (perforalio semitecta), ovoideo oblunga, solidula, opaca, sub- liliter striatulata, pallide ochracea, cura flammulis violaceo vinosis, irregulariter sparsis, ornata; spira oblunga, ad summum obtusa (apex lœvigatus), anfrac- tibus 7, convexiusculis, lente et regulariter crescentibus, sutura impressula sepa- ratis; ultimo convexo, 3/5 altitudinis œquante; apertura subobliqua, semi iunala, elongata, superne acute angulata, inferne ad basim columellœ subangulata , externe mediocriter convexa; peristomate recto et acuto; columella recta, superne dilatata, inferne attenuala. Alt., o,o'i6 à 0,066; diam., 0,022 à 0,0266; ail. apert., 0,018; diam., 0,01 i5. Habitat. — Entre les rivières Aba et Dongou, bassin du Congo. Alti- tude: 1,100 mètres. Subulina Kassaïana Rochbr. et Germ. Testa imperforala, gracillima, elongalocylindrica, solidula, translucida, parum nitenle, corneo viridcsccnle , mediocriter et regulariter striatulata; spira perelon- gata, cylindrica, ad summum obtusa; apice obtuso (anfractus embryonalis minu- tissimus); anfractibus 8, convexis, lente crescentibus, sutura profunda separatis; ultimo convexo; apertura obliqua, ovata, intus lutescente; peristomate recto, acuto; collumella brevis, subrobustn, inferne abrupte truncata. — 143 — Ait., 0,0 ia5 à 0,01 4 5 ;diam. , o,oo3 ù o,oo35; ait. apert. , 0,000; diam. , 0,002 à o,ooa5. Habitat. — Confluent du Kassai, Congo. Altitude : 3oo mètres. Trochonanina Bonhouri Rochbr. et Germ. Testa mediocriter perforata, elevato lenliculari, subdepressa, tecliformi, soli- dula, opaca, subnitida, cornea aut cinerea, eleganter et mediocriter si riata (stria: regularos, obliqua; et sat undulatae); spira tecliformi subdepressa; anfraclibus 5 t/a, 6, subronvexiusculis ; regulariter crescenlibus , ultimo majore, carinato (carina acuta), supra subconvexo, infra convexiore; apertura obliqua, irregulariter trans- verse subrotundata, ad carinam subangulata; peristomate recto, subincrassatulo; margine columellari supra reflexo ac triangulatim dilalato. Alt., 0,010 à 0,01 1 ; diam., 0,01 65 à 0,01 7; ail. apert. , 0,007; diam., 0,00 7 ~> à 0,008. Habitat. — Bords du lac Abbay. Trochonanina Zeltneri Rochbr. et Geirn. Testa large perforatissima , acule cariiiala, subconoidea , nitida, subpellu- cida, supra subtiiissime striatula (striœ regidares), corueo fursco zonata, infra uniformiter cofl'eo lactescente; spira conoidea, ad summum acuta (apex exiguus proeminens); anfractibus 6, convexiusculis , regulariter crescentibus , sutura impressula separatis; ultimo majore, acute carinato, superne subcompresso , interne convexiore; apertura obliqua, transverse irregulariter oblonga, peristomate recto, aculo, margino columellari, superne breviter triangulatim dilatato. Alt., 0,008; diam., o,oi3; ait. apert., o,oo55 à 0,006; diam., 0,006. Habitat. — Tunibo, pays Oualamo. Altitude : 1,902 mètres. Vitrina Bozasi Rochbr. et Germ. Testa subcomplanata , imperforata, transverse ovato elongata, pellucida, tenuis- sima, transversim concentrice pticata, plicis crassis, undulatis, corneobrunnea; nitidissima; spira brevissima, sululemissa, anfractibus 2,5, ultimo teslam fere totam efformante, sutura profunda interne separato; apertura late ovata, margine columellari depresso, abbreviato, membranaceo, labium suberassum, cultratum. Alt., 0,01 3; diam., 0,018; ait. apert. , 0,008 ; diam., 0,006. Habitat. — Bords de l'Ouellé, affluent de l'Oubangui. Limax Sidamoensis Rochbr. et Germ. Corpus crassum, cylindricum, posticealtenuatum, subcarinatum; cauda obtusa; luteo cinereum, maculis pallide cœrulescentibus , nubeculis, passim obductum, rugosum, rugis obliquiis, paululum rcliculatis, ornatum; clypeus magnus, tume- scens, anlice regulariter angnlatus, obtuse apiculatus, postice rotundatus, concen- trice granidosus; pes luteolus, marginibuscirculariter elTusis; tentaticuli luteoli. Long., o,o52-, lai. max., 0,012; long. clyp. , 0,022; lat., o,oi4. 10. — 1M — Habitat. — Pays des Sidamo, au voisinage du Mont Abar. Altitude: i,3 y o mètres. Corbicula Doufilei Rochbr. et Germ. Concba minuta, trigona, crassa, subsolida, striis concentricis minulis regula- riter impressa, nilida olivaceo lutea, ad umbones pallidiore ac flammulis castnneis elongalis oruata; anlice paululum compressa, subangulala, postice subattenuata , rotundata'; umbonihus tumidis; ligamentum validum, brève, brunneum; dentés cardinales parvi; lamellae robustae, minutissime lenticulalae; impressio antica rotunda, subprofunda, postica superficialis ; pagina interna valvarum violacea, sub- nitida. Long., 0,008; lat., 0,007; crass., o,oo5. Habitat. — Doufilé, sur les bords du Nil blanc. Spathella Bozasi Rochbr. et Germ. (l). Goncha transverse oblongo elongata, inaequilatera, subsolida, pallide olivaceo- fusca; striis incrementi regularibus, ad partem inferiorem laminosis; umbones minuti, vixerosi, contigui; margo dorsalis subelliplicus, ventralis fere reclus, medio sat profunde sinuatus; anterior rotundata elongatus; posterior in roslrum longum subacutum productus ; ligament um longum ; impressio muscularis anterior profunde impressa, longe elliptica; posterior ovafa, lacrimaeformi ; intus pallide rosea, marginibus caeruleonitidis. Long., o,o85; lat., o,o38; crass., 0,02^. Habitat. — Lit de la rivière Bass, apporté par les crues du lac Rodolphe. Spathella Brumpti Rochbr. et Germ. Goncha oblongo ovala, compressa, inaequilatera, solida, subponderosa, corneo- brunnea, nitida; striis incrément! latis, distantibus, antice praesertimque postice, late laminosis; umbones erosi, prominuli, subinflexi, contigui; margo dorsalis fere recuis; venlralis convexus, subundulatus; anterior ovatus, posterior dilatalus, in rostrum subcorapressum , subdecurvatumque productus; ligamentum longum, prominulum; impressio muscularis anterior, biplex, trapezoidalis, antice solum profonde impressa; posterior subquadrata; intus sordide rosea, cretacca, vix nilida. Long., 0,080; lat., 0,0/12; crass., o,025. Habitat. — Lit de la rivière Bass, apporté parles crues du lac Rodolphe. W Nous inscrivons sous toutes réserves le genre Spathella, proposé d'une part par Bourguignat. en 1880, pour des types démembrés des Spatha, de l'autre par J. Hall, également en i885, pour un Lamellibranche du Dévonien d'Amérique; nous aurons à examiner plus tard la valeur de ces genres et à préciser l'auteur qui doit bénéficier des droits de priorité. — U5 — Sur le geniie Wallacee, considÉbé comme type d'une famille nouvelle, les WallacÉacÉes, PAR M. Ph. VAN TlEGHEM. Sjmice a récolté aux confins nord-ouest du Brésil et de la province de Amazouas, au bord du Rio Uaupès, près de Panure, en i852-i853, une plante remarquable (n° 2/170), dont il a fait le type d'un genre nouveau, sous le nom de Wallacee (Wallacea) et qu'il a nommée W. insigne (Il . insignis Spruce). Ce genre a été décrit pour la première fois en 1 8 G :>. par Bentham et Hooker, qui l'ont classé à côté des Cespédésies [Cespedesia Gou- dot) dans la tribu des Luxembourgiées, tribu qu'à l'exemple de Planchon ils rangeaient dans la famille des Ocbnacées (1). Plus tard, en 1876, il a été décrit à nouveau et, en outre, figuré par M. Engler, qui lui a conservé cette place , où il a été maintenu depuis par tous les botanistes (3). Au cours d'une série, de recherches sur la famille nouvelle des Luxem- bourgiacées, dont les résultats seront publiés prochainement dans un autre Piecueil, j'ai été conduit à étudier à mon tour cette espèce, qui est encore aujourd'hui le seul représentant du genre, et j'ai pu me convaincre que, par l'ensemble de ses caractères, elle diffère trop profondément de toutes les Luxembourgiacées pour pouvoir demeurer comprise avec elles dans une même famille. Elle doit. donc en être exclue, pour devenir le type d'une famille distincte, les Wallacéacées. La présente petite Note a pour objet d'exposer les motifs qui justifient cette conclusion. 1. Structure de la tige et de la feuille. — La Wallacee insigne est un petit arbre à feuilles caduques, isolées suivant 2/5, pétiolées, à grandes stipules promptement caduques dont les bords sont reployés en dedans, mesurant jusqu'à U et 5 centimètres de longueur et dépourvus de cils à leur base. Le limbe est coriace, ovale, atténué à la base, arrondi au som- met, à bord entier et ourlé, penninerve à nervure médiane saillante sur les deux faces, à nervures latérales obliques et parallèles, très fines et très serrées, formant une stiïation visible sur les deux faces. Par ce dernier caractère, la feuille ressemble, il est vrai, à celle des Blastémanlhes (Blast ■•- manthus Planchon) et de la Pécilandre (Pœcilandra Tulasne) parmi les Luxembourgiacées, mais tout autant à celle des Ilhabdophylles (Rhahdn- phyllum van Tieghem) et des Elvasies (Elvasia A.-P. de Candolie) parmi les Ocbnacées, à celle des Calophylles (Calophyllum Linné) parmi les Glu- siacées, etc. (" Bkntham et Hooxeh, Gênent plant., I, p. 3ao, 186a. <2> Engler, Flora bras., XII, 2, p. 36a, pi. LXXVl, 1876. - Voir aus^i Gilq dans Ntitùrl. Pflanzenfam. , III, (>, p. 1 '17, i8o3. — 146 — Marquée de bonne heure à chaque nœud par les larges cicatrices en arc, presque annulaires, des stipules caduques et plus tard par les grandes cicatrices triangulaires des feuilles tombées , la tige a sa surface brune assez longtemps lisse et dépourvue de lenticelles. Sous 1'épiderme glabre , forte- ment cutinisé et formé de petites cellules , l'écorce renferme des cellules à mâcles sphériques et contient des méiïslèles, au nombre de six vers le milieu de l'entre-nœud , munies d'un arc fibreux péridesmique et destinées toutes a la feuille prochaine. Le péricycle différencie de petits faisceaux fibreux , disposés en cercle et séparés par du parenchyme. Le liber secondaire ren- ferme de nombreux petits paquets de fibres, disposés en deux cercles un peu irréguliers dans une branche d'un an, en quatre cercles dans une branche de deux ans; en un mot, il est stratifié, à raison de deux couches fibreuses par année, comme dans le Tilleul, par exemple, avec cette diffé- rence toutefois qu'ici les rayons primaires ne se dilatent pas en éventail en traversant le liber secondaire. Le bois secondaire est normal , avec rayons unisériés ou bisériés et sans couches concentriques annuelles. La moelle lignifie les membranes de ses cellules dans sa zone périphérique et ça et là seulement j>ar petits groupes dans sa région centrale. Elle renferme des cellules à mâcles sphériques. Elle est dépourvue de ces faisceaux sur- numéraires qu'on y rencontre constamment chez les Godoyées, parmi les Luxembourgiacées. Le périderme se forme assez tardivement dans l'exoderme, en exfoliant l'épiderme, avec un liège à cellules carrées, dont les membranes s'épaissis- sent et se lignifient fortement sur les faces internes et latérales , en forme d'U, et sans phelloderme. La feuille prend à la lige les six méristèles corticales présentes au nœud considéré, comme il a été dit plus haut, avec une méristèle mé- diane sortie de la stèle au nœud même. Dans le pétiole, elles affectent une disposition remarquable, qui ne se rencontre chez aucune Luxembour- giacée. Elles forment d'abord une courbe fermée , aplatie latéralement, plus haute que large, qui renferme dans son parenchyme central deux faisceaux libéroligneux superposés, l'inférieur orienté normalement, liber en bas, bois en haut, le supérieur inverse. Puis, de chaque côté de cette courbe, sur chaque flanc du pétiole, l'écorce contient quatre méristèles, distinctes et superposées, à section circulaire, formées chacune d'un anneau fibreux péridesmique, d'un anneau libérien et d'une plage ligneuse centrale. Pro- gressivement, de haut en bas, ces méristèles corticales fournissent au limbe ses premières nervures latérales; elles disparaissent donc peu à peu et on ne les retrouve plus vers le milieu de la nervure médiane. Demeurée seule, la courbe fermée contient ici deux arcs superposés de faisceaux libéroligneux; l'inférieur, fortement concave vers le haut, a six faisceaux orientés normalement, liber eu bas, bois en haut; le supérieur n'a que deux faisceaux inversement orientés. — 147 — Dans la lame, Pépiderme, qui n'est pas gélifié, n'a de stomates qu'en bas. L'écorce, fortement palissadique bisériée en haut, ne renferme pas de sclcrites, mais contient beaucoup de cellules à mâcles sphériques. Les mé- ristèles latérales lais.^ent entre leurs arcs fibreux et l'épiderme deux rangs de cellules à parois minces ; en un mot, elles ne sont pas cloisonnantes. La seconde assise, celle qui borde les libres péritlesmiques et qui est l'endoderme, a, sur les deux faces, un cristal octaédrique dans chaque cellule et forme ainsi , des deux côtés , une bande de cristarque endoder- dermique. Si, par la stratification du liber secondaire de la tige, la Wallacée res- semble aux Godoyées et aux Blastémanthées , c'est-à-dire à deux des trois tribus qui composent la famille des Luxembourgiacées ; si, parla nervation du limbe foliaire , elle se rapproche encore plus des Blastémanthées , elle diffère beaucoup de toutes les plantes de cette famille par la présence de méristèles corticales dans le pétiole de la feuille et par la complète intégrité du limbe. 2. Inflorescence , jleuv et fruit. — L'inflorescence est axiïlaire, et non pas terminale, comme chez toutes les Luxembourgiacées. C'est une courte grappe simple, ombelliforme et pauciflore, avec deux à quatre fleurs, à bractées mères caduques. Au-dessus de sa base , chaque pédicelle porte deux écailles caduques, qui sont les deux stipules d'une bractée unique dont le limbe a avorté, au-dessus desquelles il est articulé. Le pédoncule est dépourvu de ces faisceaux médullaires qu'il possède chez toutes les Godoyées , parmi les Luxembourgiacées. Le calice à cinq sépales libres, égaux, en préfloraison quinconciale , qui persistent quelque temps après la chute de la corolle et des étamines; ils sont triangulaires, à bords recourbés en dedans et mesurent 2 5 millimètres de long sur 7 millimètres de large. La corolle a cinq pétales alternes, libres, égaux, à peine plus grands que les sépales, en préiloraison tor- due. L'androcée a de nombreuses étamines libres, issues de ramification: en un mot, il est niéristémone. Les étamines y sont de deux sortes. Les extérieures sont nombreuses, on en compte vingt à vingt-cinq sur deux rangs, toutes semblables et stériles, réduites chacune à un filament grêle, aminci en pointe, mesurant 5 à 6 millimètres de long. Les intérieures, au nombre de cinq, disposées en un verticille épisépale, sont fertiles, formées d'un filet court, mesurant 3 millimètres, et d'une anthère longue, mesurant 12 millimètres, à quatre sacs polliuiques, s'ouvrant tout du long latérale- ment par quatre fentes rapprochées deux par deux au fond du sillon cor- respondant; au sommet, ces quatre fentes confluent sur la face interne en une ouverture en forme de boutonnière, de manière à faire croire que la (leliiscence est poricide. Les grains de pollen sont ovoïdes à trois plis. La série des coupes transversales pratiquées dans la base de la fleur met — 1/i8 — en évidence le nombre réel et la disposition des éléments de Pandrocée dimorphe ainsi constitué. Après le départ des mérislèles destinées aux pétales, la stèle émet cinq mérislèles alternes, épisépales, en forme de fer à cheval. Dans chacune d'elles, l'arc externe se détache et se divise aussitôt latéralement en quatre ou cinq petites branches, qui se rendent dans autant de staminodes; les deux bords internes se rapprochent et s'unissent en une méristèle unique, qui passe dans l'étamine fertile. L'androcée se compose donc de cinq étamines épisépales seulement; il est isostémone. Mais ces étamines se ramifient, en formant par leurs branches externes les stami- nodes, par leurs branches internes les étamines fertiles. Le pistil se compose de deux carpelles antéroposlérieurs , largement ouverts et coucrescents par les extrêmes bords en un ovaire uniloculaire fusilbrme, surmonté d'un style conique à stigmate entier. Les extrêmes bords des carpelles ne se recourbent pas du tout vers l'intérieur, mais s'affrontent en se soudant directement; ils ne peuvent donc pas porter les ovules. Ceux-ci sont auatropes et attachés par leurs funicules sur la face interne, ventrale, des carpelles, vers le milieu de la largeur de chaque côté, en deux séries longitudinales rapprochées. En d'autres termes, il y a ici quatre placeutes pariétaux bisériés, mais la placentation, au lieu d'être marginale et simple, comme d'ordinaire, est latérale et double. Très remarquable en soi et très raie , comme on sait , cette conformation du pistil ne s'observe dans aucune Luxembourgiacée. Pour retrouver «nielque chose de semblable, il faut s'adresser à des groupes très éloignés, aux Orobanchacées , par exemple, avec carpelles ouverts, ou aux Cruci- fères, avec carpelles fermés. La paroi de l'ovaire est parsemée de cellules scléreuses, groupées en nodules. L'ovule anatrope a un nucelle persistant jusqu'après la formation de l'œuf, recouvert par deux minces téguments; en un mot, il est perpa- riété bitegminé. La série des coupes transversales de la base de la fleur montre qu'après le départ des cinq méristèles épisépales en fer à cheval destinées à l'andro- cée, la stèle émet en arrière et en avant deux petites mérislèles opposées, qui demeurent simples et sont les nervures médianes des deux carpelles antéroposlérieurs. Puis, progressivement, les deux arcs libéroligneux laté- raux s'écartent l'un de l'autre et se divisent tangentiellement d'abord en deux, puis en quatre méristèles, qui sont les nervures latérales des deux carpelles. Ensuite la loge se creuse au cenlre et la paroi interne commence à porter les quatre doubles rangées d'ovules. Celles-ci sont situées en face et reçoivent leurs méristèles non des deux nervures latérales extrêmes de chaque carpelle, mais de celles qui sont intercalées entre celles-ci et la médiane, c'est-à-dire à mi-distance du milieu et du bord, comme il a été dit plus haut. En même temps et dès la base, on voit se différencier dans l'épaisse paroi de l'ovaire, suivant le diamètre transversal qui passe entre — 149 — les nervures marginales dos deux carpelles, le long de la ligne de concros- cence de leurs extrêmes bords par conséquent, une bande de tissu, formée de deux assises, entre lesquelles se fera, à la maturité, la déhiscence du péricarpe. Celle-ci s'annonce doue, dès le début, comme intermarginale. Les choses étant ainsi, c'est par erreur que Bentham et Hooker d'abord, puis M. Engler et tous les auteurs qui ont suivi , ont assigné au pislil de cette plante trois carpelles et à son ovaire trois placentes pariétaux , situés comme d'ordinaire aux bords concrescents des carpelles (1). C'est proba- blement cette méconnaissance de la véritable conformation du pislil qui a conduit ces botanistes à classer ce genre parmi les Luxembourgiacées à pislil trimère. Le fruit est ovoïde, prolongé en pointe par le style persistant, et mesure a5 millimètres de long sur 10 millimètres de large. Le péricarpe, dont la surface est saupoudrée de grains rouges et comme ferrugineuse, est épais d'environ 2 millimètres et scléreux dans toute son épaisseur, mais très iné- galement. Les nodules scléreux de la paroi ovarienne primitive s'y distin- guent toujours nettement. Entre eux , le parenchyme originel a aussi épaissi et lignifié, mais beaucoup moins, les membranes de ses cellules, qui sont remplies d'une substance rouge brun. Il ne s'en fend pas moins longitudi- nalement à la maturité en deux valves, qui sont antéropostérieures. Les deux fentes se font, en effet, latéralement, par décollement des deux assises cellulaires formant la bande intermarginale différenciée dont il a été ques- tion plus haut et qui ont seules échappé à la sclérose générale. Chaque valve correspond donc exactement à l'un des carpelles primitifs et entraîne avec elle les deux placentes pariétaux de ce carpelle, portant chacun deux séries de graines espacées. Celles-ci n'étant pas mûres dans les écbantillons de Spruce, on n'en connaît encore ni l'embryon, ni l'albumen. Les auteurs précédents n'ont pas remarqué combien il eût été singulier de voir un fruit bivalve, et reconnu par eux comme tel, succéder à un pistil trimère. Pour n'être peut-être pas impossible , la chose pourtant ne s'est encore jamais vue. S'ils avaient fait cette remarque, peut-être auraient-ils évité leur erreur relative au pistil. Toutes les Luxembourgiacées ont pour fruit, comme on sait, une capsule septicide, dont le péricarpe, formé de deux couebes, l'externe molle, l'in- terne scléreuse, s'ouvre en autant de valves que le pistil avait de carpelles , cinq chez les Godoyées, trois chez les Luxembourgiées et les Blastéman- thées. Si, par la remarquable conformation de son androcée, à la fois méristé- W Bentham et Hookku, Gênera plant., 1, p. 3ao, 1862. — Engler, Nova Acta, XXXVII, 2, p. 6, pi. XII, tig. 9, 187/4, el Flora brat., XII, a, p. 36a, pi. LXXVI, fig. D, 1876. — Gilg, Naturl. Pflanzenfam., III, 6, p. i35, 6g. E, p. 167, 1893. — 150 — mone et dimorphe, la Wallacée ressemble aux Blastémanthes et surtout à la Pécilandre, elle diffère profondément de toutes les Luxembourgiacées par son inflorescence axillaire, par la dëliisceuce longitudinale de ses anthères, par la dimérie de son pistil et surtout par sa placentation à la fois pariétale, latérale et double, enfin par la conformation de son fruit, dont le péricarpe, tout entier scléreux, s'ouvre, par deux fentes intermargi- nales, en deux valves portant chacune, entre le milieu et le bord, deux doubles rangées de graines. 3. Conclusion. — En résumé, tant par la structure du corps végétatif que par la conformation de l'inflorescence, de la fleur et du fruit, la Wal- lacée n'est pas une Luxembourgiacée. L'ensemble de ses caractères ne per- mettant de l'introduire dans aucune autre famille connue, il faut bien reconnaître qu'elle est le type d'une famille nouvelle , les Wallacéacées. L'ovule y ayant un nucelle persistant avec deux téguments, c'est dans l'ordre des Perpariétées bitegminées ou Renonculinées que cette famille prendra place. L'androcée y étant méristémone et le pistil y étant formé de carpelles complètement ouverts , c'est dans l'alliance des Papavérales qu'elle viendrait se ranger (1), tandis que les Luxembourgiacées, où l'androcée est aussi le plus souvent méristémone, mais où le pistil a ses carpelles plus ou moins complètement fermés , seraient mieux placées dans l'alliance voisine des Malvales. Toutefois, si l'on tient compte de la stratification du liber secondaire de la tige, inconnue jusqu'ici chez les Papavérales et très fréquente, au con- traire, chez les Malvales, caractère qui a conduit déjà à ranger dans cette alliance les Bixacées, malgré l'ouverture complète des carpelles dans leur pistil, il semble préférable d'y classer aussi les Wallacéacées. Que ce soit dans l'une ou dans l'autre de ces deux alliances, la remar- quable structure du pétiole, le dimorphisme de l'androcée et sa partielle stérilité, la dimérie du pistil avec quatre placentes pariétaux, enfin la sin- gulière conformation du fruit qui en résulte, tous ces caractères assurent à celle petite famille une place à part. (1) Voir à ce sujet : Pn. van Tikgfiem, L'œuf des plantes considéré comme base •le leur classification (Ann. des Scienc. naL, 8e série, Rot., XIV, p. 333, iç)oi). — 151 — Le gîte de contact de Trong-Loc et les ampiiibolitf.s DE LA PROVINCE DE QvANG-NaM (A\'NAM), par M. H. Hubert. (Laboratoire de M. le Professeur A. Lacroix.) Dans une note récente (1), j'ai cherché à montrer la variété des types pétro- graphiques du Tonkin , grâce à un certain nombre d'échantillons recueillis par M. E. Beauverie, et adressés à mon savant maître, M. A. Lacroix, par l'intermédiaire de M. Dupouy, chef du laboratoire des travaux publics à Hanoï. Reprenant une nouvelle série d'échantillons faisant partie de l'envoi de MM. Dupouy et E. Beauverie, et dont M. A. Lacroix a bien voulu me con- fier l'étude, je me propose aujourd'hui de montrer l'existence d'un gîte de contact dans la province annamite de Quang-Nam. Je profiterai de l'occasion qui m'est donnée de parler de la pétrographie de cette province pour signaler en outré quelques-uns des types d'amphi- boliles qu'on y rencontre. Gîte de contact de Trong-Loc. D'après les indications de M. E. Beauverie, il existe à Trong-Loc, à la bordure du terrain houiller, un pointement de granité à amphibole. Au voisinage de celui-ci se trouve un rrgîte où la magnétite est exploitée super- ficiellement par les indigènes». Or, l'élude des roches encaissantes semble montrer que ce gisement de magnétite est dû à un phénomène de contact. L'action métamorphique du granité a déterminé : i° La transformation des calcaires préexistants en marbres (calcaires marmoréens); 2° La formation de roches à grenat (pyroxénites, grenatiles); 3° La constitution dun gîte métallifère (hématite et magnétite). Afin d'établir ces faits, je décrirai sommairement trois types de roches rapportées par M. E. Beauverie. a. Calcaire marmoréen. — Il est intéressant de constater que le calcaire de Trong-Loc est presque identique à celui qu'on trouve au pic d'Ar- bizon (Hautes-Pyrénées), au contact d'un granité à hornblende, et dëcril par M. A. Lacroix dans son Mémoire sur les Pyrénées et ses phénomènes de contact (i). O Bulletin du Muséum, 190A, n° 9. M A. Lacroix, Le granité des Pyrénées et ses phénomènes de contact, ••' Mé- moire. — Bulletin de lu carte géologique de France, n" 7», t. XI, p. 55. — 152 — Au milieu de la calcite, qui forme la masse de la roche, on trouve du grenat grossulaire, de l'idocrase, du diopside, de la phlogopite et de l'épi- dote. La calcite est d'un blanc rosé montrant au microscope la macle poly- synthétique bl (oi72), très développée. Le grenat, très abondant, est d'un jaune brun clair. Dans les parties superficielles, où la calcite a été dissoute partiellement, ses cristaux se présentent en relief. Ce sont des rhoinbododécaèdres bx (no) pouvant mesurer jusqu'à 1 centimètre de diamètre. Ils ne sont pas limités par des faces bien nettes, et au microscope on voit qu'ils englobent pœcilitique- ment de petits graius de calcite. Cette structure pœcilitiqne est encore rendue plus manifeste en lames minces par l'abondance des inclusions de diopside, d'épidote et de phlogopite. L'idocrase forme de grands cristaux vert pistache ayant fréquemment 1 centimètre de longueur, peu allongés suivant l'axe vertical et présentant les faces m (no), h1 (100), b1'2 (1 1 1) et p (001). Vus au microscope, en lumière polarisée parallèle, ces cristaux se mon- trent zones; les différentes zones offrent des biréfringences différentes, mais elles restent toujours de même signe optique (négatif) pour toutes les couleurs du spectre. Comme le grenat, l'idocrase englobe pœciliquemenl les autres éléments delà roche : calcite, épidote, etc. Son pléochroïsme, très net, se fait dans les teintes suivantes : Jaune citron 1res pâle. Gris jaunâtre presque incolore. Ces cristaux d'idocrase sont implantés sur ceux de grenat. Le diopside forme des petites plages xénomorphes. La phlogopite est très répandue dans toute la roche. C'est une variété pauvre en fer, ayant un pléochroïsme très faible. Quant à J'épidote, également très développée, elle est fréquemment as- sociée au mica. Elle est remarquable par son pléochroïsme énergique qui , en lames minces, a lieu dans les teintes variant du jaune d'or au jaune pâle presque incolore. b. Pyroxénite à grenat. — Roche d'un gris verdàtre dans laquelle on distingue difficilement le pyroxène à l'œil nu. En revanche, on y trouve d'importantes masses métalliques (hématite) accompagnées d'épidote verte et de malachite. L'examen microscopique y révèle en outre : le quartz , l'orthose, l'aclinote, le grenat et la hornblende. L'augite forme des plages très déchiquetées, sillonnées de produits secon- daires. Elle est fortement ouralitiséc et pléochroïque dans les teintes variant du jaune clair au vert bleuâtre presque incolore. — 153 — Avec l'augite, l'élément le plus abondant est l'hématite , dont les plages englobent des cristaux de quartz, d'orthose, d'amphibole, d'actinote et de grenat. Tous ces minéraux, à formes cristallines parfaites au milieu de l'héma- tite, ne se retrouvent plus dans les autres parties de la roche, à l'exception toutefois du quartz et du feldspath, qui constituent parfois de liues traînées irrégulières. L'épidote, très énergiquemeut pléochroïque, moule souvent les autres éléments. c. Grenatite. — La gangue même de l'hématite , à laquelle elle est inti- mement associée, est formée par un grenat brun jaune parfois rougeâlre. Ce grenat est ferrifère et calcique , se rapprochant ainsi de la variété mélanite. Au microscope, cette grenatite se montre sillonné de petites veinules con- stituées par des agrégats microscopiques de quartz. La simple description de ces roches impose un rapprochement avec les gisements des Pyrénées, où l'on trouve des types analogues. De même que nous avons identifié avec le calcaire marmoréen du pic d'Arbizon celui de Trong-Loc, nous mettrons en parallèle le gîte de contacl de cette dernière localité avec celui de Boutadiol (Ariège), décrit par M. A. Lacroix (1). Dans l'un et l'autre de ces gisemeuts, le minerai de fer s'est produit au contact du granité à amphibole et des masses calcaires. Dans les deux cas également, des espèces minérales semblables se sont individualisées et la gangue du minerai est formée par un grenat qui passe du grossulaire au mélanite. Le gîte métallifère constitué semble donc avoir la même origine de part et d'autre, c'est-à-dire qu'il résulte de la réduction d'émanations ferrifères provoquées par la venue du granité au milieu des calcaires. On a vu qu'outre la maguétite, qui se trouve seule à Boutadiol, on trouve de l'hématite à Trong-Loc. Le fait se rencontre également dans 1rs gîtes de contact du Banat, dont la formation est due aux mêmes causes. Dans cette dernière région, on trouve en outre des sulfures métalliques , nota m ment ceux de fer, de cuivre, de plomb et de zinc. Or nous avons vu la ma- lachite à Trong-Loc, où elle existe à la surlace du sol. Il est donc fort na- turel de penser que, de même qu'au Banal, on pourrait trouver au moins de la chalcopyrite ou de l'érubescite en profondeur. Les trois types de roches que nous avons décrites sutlisent déjà pour montrer qu'à Trong-Loc on se trouve bien en présence de phénomènes (1) A. Lacroix, loc. cit., p. 9. — 154 — de contact identiques à ceux des Pyrénées. Le petit nombre d'échantillons rapportés ne permet malheureusement pas de voir si la série complète des types pyrénéens se rencontre dans cette localité. C'est soi' ce point, ainsi (pie sur les phénomènes de métamorphisme endomorphe, et sur la re- cherche de sulfures métalliques analogues à ceux du Banal que devront por- ter les recherches ultérieures. Les phénomènes de contact sont vraisemblablement très nombreux dans la province de Quang-Nam, étant dounés la présence des types éruptifs au milieu des formations sédimentaires. Ces types sont du reste très abon- dants. C'est ainsi qu'à Trong-Loc notamment, non loin du granité à amphibole signalé par M. Beauverie, on trouve encore une micropeg- malite. Cette roche, très fraîche, présente des phéuocristaux automorphes de quartz bipyramidé et d'orthose, autour desquels la micropegmatite est surtout développée, le reste de la pâte affectant la structure microgranu- litique. Les autres éléments sont : l'albite-oligoclase, la biolile et, acces- soirement, l'épidote et la delessite. L'examen miscroscopique montre (pie le quartz est souvent corrodé. 11 est sillonné de traînées d'inclusions : les plus grandes à deux liquides, les plus petites à bulle mobile. Certaines plages ont des extinctions roulantes. Quant aux phénocristaux d'othose, ils sont allongés suivant l'axe ver- tical et possèdent les faces p (001), m(oIo),g-(oio) et alP (201). Les Amphibolites de la province de Quang-Nam. On sait que les schistes cristallins sont très abondants dans la région de Quang-Nam. M. E. Beauverie a recueilli un certain nombre de ces schistes, parmi lesquels se trouvent surtout des amphibolites. Nous nous bornerons à en décrire sommairement quelques types, car nous ne possédons pas assez de renseignements en ce qui concerne les conditions de gisement de chacun d'eux pour en faire une étude plus approfondie. Amphibolites de la vallée du Cu-Dé. — Ces amphibolites se trouvent au voisinage d'un gneiss à biotite. Dans un premier type , on rencontre surtout de la hornblende et de la biotite, avec comme éléments accessoires : le sphène, l'apatite, la magné- tite, le labrador et le quartz. Tous ces éléments forment des agrégats au milieu desquels la hornblende se présente avec les faces p(ooi), m (110), h* (100) et g1 (010). Ces agrégats sont de plus entourés par de grands cristaux corrodés de horn- blende souvent maclés suivant A1 (100). Cette structure particulière se retrouve dans plusieurs types d'amphibolites que nous décrivons ici. Parmi les éléments accessoires, les cristaux de sphène, très rares, sont — 155 — toujours aulomorphes : ils sont caractérisés par leur aplatissement sui- vant o* ( 1 0-2 ) et la pre'sence de pyramides de la zone p m ( oo t ) ( 1 1 o ). Un second type d'ampliibolile de la même région est constitué par de la hornblende, des feldspaths, de l'ilméuite, de la biotite,de Papatile, de l'actinote et accessoirement de l'épidote et de la chlorite. Les feldspaths, assez abondants, sont sillonnés de produits secondaires. Ils sont représentés soit par de l'orthose , soit par de l'oligoclase-albite. La biotite, également très altérée, est peu développée dans la roche. Son pléochroïsme est très faible. Elle est entourée d'épidote et de chlorite. Les plages de hornblende, maclées suivant A1, sont très développées. Elles sont déchiquetées , renferment des produits d'altération et sont très énergiquement pléochroïques. Amphibolite de la rivière de Hué. — Cette amphibolile a été recueillie sur les bords de la rivière de Hué (à environ ho kilomètres en amont de la capitale), au voisinage de filons d'hématite. Cette roche est remarquable par l'abondance de la hornblende commune dont les cristaux peuvent atteindre plusieurs centimètres de longueur. Ces cristaux, très fréquemment altérés, se présentent en lumière natu- relle avec une zone périphérique beaucoup plus claire. La biréfringence varie également du centre à la périphérie du minéral. Ces grandes plages d'amphibole entourent souvent les autres éléments de la roche, parmi lesquels se trouvent, comme pour certaines amplibo- lites delà vallée du Cu-Dé, des cristaux automorphes d'amphibole possé- dant les faces m (no), h1 (îoo), p (ooi), g1 (oio), a1 (Toi). Ils offrent la macle polysynthétique h1 (îoo). Les autres éléments de la roche sont : le quartz, présentant parfois des extinctions roulantes; le labrador, la magnétite, l'épidote et des produits d'altérations dont le plus abondant est la chlorite. Amphibolites de Lang-Biang (chaîne annamitiquc). — Dans un premier type de cette région , les cristaux de hornblende sont très analogues d'as- pect à ceux de la rivière de Hué. Mais ils sont constitués par de la horn- blende ferrifère. On trouve en outre, dans cette roche, de la pyrite ayant des formes géométriques (cube, dodécaèdre pentagonal), de la chalco- pyrite, de l'érubescite , de l'apatite, du quartz et des plagioclases. Ceux-ci sont fréquemment imprégnés de damourite; ils sont constitués par de l'andésine, maclée suivant les lois de Carlsbad et de l'albite. Un autre échantillon d'amphibolite de Lang-Biang diffère du précédenl par la grand»! abondance du quartz (à extinctions roulantes el à inclusions de grenat et de rutile) et par la présence de biotite, de sphène el d'orthose. Les nombreuses ressources minières de la province de Quang-Nam el la — 156 — facilité d'accès de cette partie de l'Annam expliquent les recherches suc- cessives qui y ont été faites. Mais jusqu'à ce jour, croyons-nous, ces recherches ont surtout porté sur les gisements métallifères susceptibles d'exploitation. Or, il serait intéressant de s'occuper concurremment de la pétrographie approfondie de cette région, car, outre la variété des types qu'on est certain d'y rencontrer et qui promettent d'abondants sujets d'étude, cette question offre aussi un côté pratique, puisque, nous l'avons vu , la formation de gisements métallifères importants peut s'y trouver liée à l'existence de certaines roches. MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE BULLETIN DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE ANNEE 1904 N° 4 PARIS IMPRIMERIE NATIONALE MDCCCG1V SOMMAIRE. Pages. Décès de MM. Gh. Rouget, S.-C. Glavel et M. Pasteur. Nomination de MM. L.-A. Bonhoure et E. Wagner comme correspondants du Mu- séum * 57 Correspondance. Lettre de M. Alluaud-, don à la Ménagerie ; présentation d'ouvrages par MM. Oustalet (pour M. Trouessart), Clément et Mene- gaux. Comptes rendus de voyages par MM. G. Courty (Amérique mé- ridionale) et T. Obalski (Mines du Canada) i58 A. Menegaux. Catalogue des Oiseaux rapportés par M. Geay de la Guyane française et du Contesté franco-brésilien (2e note) 17& Léon Vaillant. La livrée néotésique de la Tortue sillonnée ( Testudo calcarata Schneider) . . . ., 186 Léon Vaillant. Sur un Cyprinoïde nouveau de Tunisie, le Lenciscus (Phoxi- nellus) Chaignoni 188 A. -T. de Rochebrune. Sur une collection de Limneidœ du département de la Charente 190 E. Topsent. Notes sur les Éponges du Travailleur et du Talisman ig5 L.JJLapicque. Sur les Bambous employés comme sarbacanes par les sauvages de l'Inde et de la Péninsule malaise 201 H. Hubert. Sur les minéraux associés à l'Émeraude dans le gisement de Muso (Nouvelle-Grenade) 202 BULLETIN DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE. ANNÉE 1904. - N° 4. -$>4 — — 76e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSEUM. 2 6 AVRIL I90&. PRÉSIDENCE DE M. LÉON VAILLANT, ASSESSEUR DU MUSEUM. " botani^al GARU M. le Président dépose sur le bureau le troisième fascicule du Bulletin pour Tannée 190/1, contenant les communications faites dans la réunion du 29 mars 1906. Il a le regret d'annoncer à l'assemblée le décès de M. Rouget (Cbarles), Professeur honoraire du Muséum d'histoire naturelle, à Saint-Jean-sur-Mer, près Villefranche (Alpes-Maritimes), de M. le Commandant Glayel (Simon-Constant), Surveillant ge'néral du Muséum, et de M. Pasteur (J.-D.), Inspecteur ge'néral des postes et télégraphes, Correspondant du Muséum, à Batavia (Java). Dans sa dernière séance, l'Assemble'e des professeurs a nommé MM. Bonhoure (L.-A.), Gouverneur de la Côte française des So- malis, à Djibouti, et Wagner (Emile), chargé de mission dans l'Amérique du Sud, comme Correspondants du Muséum. Muséum. — x. 1 ' 158 — CORRESPONDANCE. M. Alluaud (Ch.) écrit de Kiboscho (Kilimandjaro), le 22 février 190/1, à M. le Directeur, pour lui annoncer son prochain retour et lui donner quelques renseignements sur la deuxième partie de son voyage : Après sept mois de recherches en Afrique orientale anglaise, dit-il, je me suis rendu à petites journées au Kilimandjaro, dont l'étude constitue la seconde partie de ma mission. J'ai déjà fait deux ascensions sur cette fa- meuse montagne. La première, du 26 au 3o janvier, m'a conduit jusqu'à 3,200 mètres d'altitude environ, c'est-à-dire dans la zone des prairies, au-dessus de la zone des forêts. A cette altitude, dont la faune est très pauvre mais très particulière, j'ai surtout augmenté mon herbier de nom- breuses espèces spéciales qui manquent au Muséum. Ma seconde ascension avait pour but d'atteindre la limite inférieure des neiges éternelles et de me rendre compte de la limite supérieure de la vie sous l'équateur. Je suis redescendu, il y a trois jours, de cette expédition, qui a été fort pénible mais des plus intéressantes. J'ai atteint l'altitude de 5,ooo mètres. A cette hauteur, toute vie a cessé, sauf quelques Lichens sur les rochers. Vers 4,ooo mètres, l'énorme et invraisemblable Senecio Johmtoiri dorme an paysage un caractère des plus étranges, au moment où les Bruyères, ornées de pendeloques dCUsnea, cessent. Puis les Senecio disparaissent eux- mêmes et la flore n'est plus représentée que par des Immortelles, Helij- chrysum, de plusieurs espèces. A 6,5oo mètres, les touffes d'Immortelles deviennent de plus en plus rares; les Insectes cessent de se montrer et eiùin , vers 6,800 mètres, c'est le désert glaciaire, les éboulis de pierres où le zoologiste et le botaniste n'ont plus rien à faire. A 0,000 mètres, c'est la limite inférieure du glacier sud-ouest de Kibo. Je n'avais rien à faire au-dessus et, après avoir recueilli quelques spéci- mens de roches volcaniques, obsidienne, etc., je suis redescendu vers un climat plus clément avec mille difficultés. En effet, quoique je fusse parti de grand matin de mon campement, établi à environ 6,200 mètres, j'ai été surpris par le brouillard qui, tous les jours, enveloppe le sommet de 9 heures du matin à k heures du soir. Le Kibo est le sommet principal du massif du Kilimandjaro; il dresse à 6,010 mètres son dôme couvert de neiges éternelles. La nuit, à mon cam- pement, j'ai observé la température de — h" centigrades Je ne m'étendrai pas plus longuement sur mon voyage au Kilimandjaro, puisque dans trois mois j'aurai le plaisir d'en entretenir de vive voix la — 159 — réunion des Naturalistes du Muséum Je compte prendre à Zanzibar le paquebot du 26 avril, qui me déposera à Marseille le i5 mai. Veuillez agréer, etc. M,ne la duchesse d'Uzès a fait don à la Ménagerie du Muséum de deux Cerfs et d'une Biche. M. le professeur Oustalet présente à l'Assemblée, au nom de M. le Dr Trouessart, le Supplément au Catalogue des Mammifères vivants et fossiles, avec la note suivante de l'auteur :• Le Supplément dont j'ai l'honneur de présenter le premier fascicule à la réunion des professeurs du Muséum met à jour, jusqu'en 1906, le Cata- logue publié il y a cinq ans ( 1897-1899). Ce serait une nouvelle édition, si piàcc à une disposition typographique spéciale, qui renvoie au Cata- logue, on n'avait évité de reproduire les indications bibliographiques déjà données dans cet ouvrage. Cependant toutes les espèces figurent ici nomi- nativement, dans leur ordre systématique, avec les changements apportés par les travaux publiés pendant celte période quinquennale. On a pu éviter ainsi une réimpression aussi encombrante qu'onéreuse. Tout en étant complet, ce supplément ne dispense donc pas du Catalogue, dont il sera le troisième et dernier volume. Les remaniements et les additions que j'ai du introduire dans ce supplé- ment sont considérables. Le^ espèces nouvelles proviennent surtout des découvertes faites dans les territoires du Nord-Ouest de l'Amérique du Nord (Alaska), dans l'Extrême-Orient (archipels de la Malaisie et des mers de Chine), dans le centre de l'Afrique. Les sous-espèces se sont également multipliées. Aujourd'hui que la théorie transformiste a conquis droit de cité dans la science, on ne saurait nier l'utilité que présente la distinction de ces races géographiques, pour lesquelles on a créé la nomenclature Iri- nominale, et qui sont en définitive des espèces en voie de formation. Elles nous montrent l'influence que le climat, l'altitude, la ségrégation dans les îles ou sur des chaînes de montagne, exercent sur la forme et le pelage d'ani- maux ayant manifestement une origine commune. La faune même de l'Europe s'est accrue, depuis cinq ans, dans des pro- portions inattendues. Après les recherches de Sélys Longcharaps, de Kcvserling et Blasius, de Gerbe, qui remontent au milieu du siècle der- nier, il semblait que celle faune était définitivement fixée et bien connue. Il n'en est rien. Les travaux récents de MM. Thomas. Barret-Hamilton . Nehring. Satunin et d'autres encore, ont montré qu'il y avait de* espèces nouvelles à découvrir, ou tout au moins à distinguer, sur ce vieux conti- 1 1 — 160 — lient, et que la répartition exacte des sous-espèces ou races locales était encore à établir nettement. C'est là un sujet d'études qui devrait tenter de jeunes naturalistes, et pour lequel il n'est pas nécessaire de faire de loin- tains voyages. Je viens de parler des espèces vivantes. Les espèces fossiles se sont égale- ment accrues dans la même proportion. Ce supplément sera publié très rapidement. Le second fascicule est déjà sous presse, et le volume sera complet avant la fin de Tannée 190/i. M. Clément (â.-J.) dépose sur le bureau un exemplaire de la 0e édition de son ouvrage : Y Apiculture moderne. M. Menegaux de'pose sur le bureau de l'Assemblée pour être offerts à la Bibliothèque du Muséum, au nom des éditeurs et au sien, les fascicules 10e, 1 ie, 12e et i3ede son ouvrage sur les Mam- mifires : Le 10e fascicule traite des Loirs, des Rats et des Souris; il contient une planche représentant le Hamster et 6 figures noires; Le 1 ie comprend les Lièvres et les Porcs-Épics avec 3 planches et 12 li- gures et 48 pages; Le 12e traite des Chevaux, des Anes et des Mulets, en 4o pages accom- pagnées de 5 planches représentant nos plus belles races et 5 figures ; Le i3e étudie les Éléphants, les Rhinocéros et les Tapirs, 3 planches et 3 figures illustrant le texte. Itinéraire et orservatiovs géologiques a travers l amerique méridioyale, par m. g. couuty. Au cours de la mission scientifique française dans l'Amérique du Sud de MM. G. de Créqui Monlfort et E. Sénéchal de la Grange, exécutée pen- dant l'année 1903, j'ai parcouru et étudié plus spécialement le désert d'Acatama, c'est-à-dire la zone comprise entre le 2 3e et le 2 4e degré «le latitude sud, ainsi que la région de Lipez et du Tilicaca (Bolivie). J'ai d'abord, dans les environs immédiats d'Antofagata, constaté la pré- sence de dépôts très étendus de nitrate de soude ou rrcaliche». Ceux-ci donnent, par un phénomène de capillarité, l'illusion d'une terre fraîche- — 161 — ment labourée. C'est l'aspect, du moins, du dépôt de nitrate de soude trSalar Carmen». Ce dernier se décompose ainsi en quatre niveaux superposés; en commençant par le plus inférieur on rencontre : i° la coba ou cova, sorte d'argile avec cristaux de sulfate de chaux et quelquefois fie la thénardite ou sulfate de soude anhydre ; a" le conjelo ou chlorure de sodium mé- langé avec de la terre; 3° le caliche proprement dit ou mélange de nitrate de soude, de chlorure de sodium et de terre avec une proportion de 3o à 35 p. îoo de nitrate de soude; 4° la croûte de surface, composée de chlorure de sodium mélangé de terre. A Salar Blanco ou Pampa Blanca, tout près de Pampa Central, on trouve à la surface du sol le caliche avec mésotype et sulfate de sodium; au-dessous, la coba avec cristaux de thénardite. Le désert d'Atacama ne forme pas une région plate dans toute son étendue; il est parsemé de cerros ou montagnes à versants doux et com- posés par des aplites. C'est une zone de désolée, pas le moindre vestige de végétation. 11 faut gagner Calama pour rencontrer un oasis qui doit son existence aux dérivations des eaux du Rio Loa. A une demi-journée de Sierra Gorda, j'ai atteint à mule Caracoles. J'y ai recueilli des calcaires à Posidonia, qui me les font ranger dans le lias su- périeur (étage loarcien). Ces mêmes calcaires se sont parfois transformés en marbre, comme à Marmolès, sous l'action d'un métamorphisme curieux. J'ai aussi rencontré à Caracoles beaucoup de nodules calcaires qui devaient leur origine au fossile qui a servi de centre d'attraction. Les calcaires liasiques de Caracoles sont traversés par des roches à horn- blende et des porphyres à grands éléments. De Caracoles, j'ai gagné la région volcanique de San Pedro: le substra- tum du volcan San Pedro (5,635 mètres d'altitude) est constitué par des trachytes à biotite qui ont une ressemblance manifeste avec la domite du Puy-de-Dôme. Ces trachytes sont surmontés, à Conclu, d'un calcaire, ou plutôt d'un travertin lacustre silicifié à Lymnées et à Orbitolitos, que je considère comme tertiaire. Si on s'éloigne de celte région pour se rendre à Ollagiïe, on voit d'Ascotan à Cebollar d'immenses dépôts de borates de chaux ou boratcras avec efflorescences de soufre: il n'est pas rare d'y ren- contrer des sources d'eau chargée d'acide borique. D'OHaguë j'allai voir à Uyuni le r Lago de Sali ou la r Pampa Salinas». C'est encore un dépôt de sel distribué en trois ou quatre couches de o m. 10 à o m. i5 super- posées. A trois heures environ d'Uyuni, on atteint en chemin de 1er Pulacayo, centre minier très important. Je lis souvent le trajet de Pulacayo à I yuni pour me rendre à Cobrizos, où l'on exploite du cuivre Datif dans un grès peut-être permien au point de vue pétrographique , puisque je n'y ai — 162 — rencontré aucun fossile. Ce cuivre est recouvert d'une légère couche d'ar- gent qui a dû se déposer d'une façon galvanoplastique. La présence du gaz carbonique dans la mine de Cobrizos rend l'exploitation difficile, et on n'a pas encore songé pent-étre, en raison des difficultés de transport, à amé- nager des appareils d'aération. Si nous revenons à Pidacayo, nous nous trouvons en présence de grès rouges à sulfate de chaux cristallisé. On y rencontre du cuivre, de l'argent, de la blende et même de l'or disséminé dans la chalcopyrite. Toute la partie comprise entre Pulacayo et San Vicente est très riche en argent et en cuivre. De Pulacayo pour me rendre à San Vicente, j'ai rencontré aux envi- rons de Cerda des sources d'eaux sulfureuses à la température le + 6 degrés centigrades avec des grès très altérés aux alentours. A San Vicente, j'ai recueilli du cuivre gris avec pseudomorphoses de sulfate de baryte en silice. De San Vicente à Huancane, j'ai observé des dunes de sable ellipsoïdales fort intéressantes: à San Antonio de Lipez, des porphyres quartzifères avec filons de bromure d'argent et d'argent natif. En regagnant ensuite le district de Ghicbas, j'ai ramassé du bismuth roulé et de la cassiterite à Quechisla , au pied du Cerro Chorolque. H y a un fait intéressant à noter, c'est que lesfdons d'étain du Cerro Chorolque se changent en profondeur en argent, de telle façon que l'étain ne forme qu'une croûte superficielle. J'ai recueilli en ce même endroit des porcellanites. Je me suis dirigé de là à Tazna; là, j'ai pu constater la présence du cuivre natif parallèlement placé à un filon de bismuth. J'ai repris ensuite mon exploration géologique au Nord de la Bolivie, dans la région dévonienne d'Oruro, pour aller jusqu'à La Paz. De La Paz à Huaqui, c'est-à-dire au bord du lac Titicaca, j'ai observé des schistes et grès rougeâtres micacés à Trilobites et à Spongiaires également dévouions. Plus près du lac Titicaca, à Aygachi, on rencontre un calcaire compact, noirâtre, avec veinules de quartz correspondant au calcaire de Saint-Hilaire en France, à Produclus Cora d'Orb. et au calcaire marin de l'Hlinois U. S. A. Les ruines de Tiahuanaco , en dehors de leur gros intérêt archéologique, sont fort curieuses aussi au point de vue de la provenance de leurs énormes blocs. Les uns sont en grès rouge qui se trouve tout auprès des ruines à a ou 3 kilomètres environ; les autres, en roche éruptive trachytique; ils ont du être rapportes de la presqu'île de Copacabana. Telles sont, d'une façon très succincte, les observations que j'ai pu faire de mai 1903 à janvier 190A. — 163 — Les mines d'Amiante, de Chromite et de Mica au Canada., par M. T. Obalski, Chargé de mission scientifique. Pendant mon séjour au Canada , j'ai pu étudier avec quelques soins diffé- rents gisements miniers des régions de l'Est; j'ai recueilli des notes et d'importantes collections de roches et de minéraux qui sont aujourd'hui en étude dans les laboratoires du Muséum. J'ai plus particulièrement étudié les gisements d'amiante, de chrome, de mica , éléments minéralogiques entrés aujourd'hui en graml dans l'in- dustrie: ils sont recherchés dans le monde entier et très demandés au Canada. L'Amiante ou Asbeste au Canada. L'amiante ou asbeste est un produit qui , depuis une vingtaine d'années , est de plus en plus demandé par l'industrie. Le Canada est un des plus grands producteurs d'amiante et l'on peut dire qu'il fournit environ 90 p. 100 de la consommation du monde entier. REGION DE L'AMIANTE PROVINCE DE QUEBEC „ , . . ECHELLE : un mille tupo^çe Travaux et £xcavat/ons (Amiante) • • Carte de la région de l'Amiante dans la province de Québec. Dressée par M. Oki^ki. On distingue deux variétés d'amiante: l'amphibole trémolite fibreuse ca- ractérisée par l'amiante d'Italie, et la chrysotile ou serpentine fibreuse qui est l'amiante du Canada et qui se trouve exclusivement dans la serpentine. — 164 — Chimiquement, l'amiante est un silicate de magnésie hydraté con- tenant un peu de proloxyde de fer; à une haute température, il perd son eau d'hydratation et sa propriété fibreuse en durcissant, mais sans ce- pendant se fondre ni être transformé; on peut donc dire que l'amiante est incombustible mais non indestructible. Le centre de production au Canada est le Sud de la province de Québec, dans une région montagneuse où des grands centres miniers prospères se sont établis, Thelford, Black Lake, Dauville. Des mines s'ouvrent aussi vers Colraine et la région laurentieime de l'Ottawa. La situation des principales mines est telle que les transports sont réduits au minimum; en effet, les mines du Thetford et du lac Noir sont traversées par le chemin de fer Québec Central, tandis que les mines de Danville sont reliées à la ligne du Grand-Tronc par une branche spéciale. Les autres pays où l'amiante a été principalement signalé sont l'Italie, la Russie, la Corse, la Hongrie, la Suède, Terre-Neuve, l'Amérique du Sud, l'Afrique du Sud: mais la plupart des gisements ne sont pas exploités et les autres ne fournissent que des quantités très limitées et dans des conditions telles qu'ils ne peuvent supporter la concurrence de l'amiante canadien. L'amiante du Canada a une densité de 9.5; sa couleur est blanche eu verdâtre, mais les fibres séparées sont blanches, brillantes et soyeuses et d'une longueur allant de o à 3 pouces, mais atteignant quelquefois 5 et même 6 pouces d'un seul fil; les veines d'amiante se trouvent disséminées dans tous les sens sans loi apparente dans la serpentine, courant quelque- fois sur des longueurs d'une centaine de pieds et plus. H y a une vingtaine d'années, les usages de l'amiante étaient très limi- tés; il était plutôt considéré comme curiosité minérale et l'Italie était à peu près le seul pays producteur. Depuis, ses qualités comme non-conducteur de chaleur, son état fibreux, son incombustibilité l'ont fait rechercher pour certains usages industriels, tels que le garnissage des pistons de machines à haute pression, la couverture des tuyaux de vapeur et des chaudières à vapeur, le filtrage des acides, etc., si bien que la demande a considérable- ment augmenté et que l'amiante est devenu dans l'industrie mécanique un produit de première nécessité. En outre des usages ci-dessus mentionnés, l'amiante est employé pour garnir les joints des tuyaux d'air chaud, les obturateurs des pièces d'artil- lerie, comme isolant dans l'industrie électrique, pour le filtrage des huiles, le garnissage des coffres-forts pour imiter les feux des grilles dans le chauf- fage au gaz, pour remplacer l'étoupe dans les boites à graisse; on eu fa- brique des ciments, des peintures, des briques, des brûleurs de gaz, des blocs de verriers, des pipes, etc. On en fait des feutres, des tissus pour l'usage des pompiers, des verriers, des ouvriers travaillant le fer et les acides, des incinérateurs, etc., des cables employés dans les incendies, — 165 — des tapis el des toiles de théâtre et des papiers d'emballage, de tapis- serie, etc. L'amiante est employé seul ou en combinaison avec d'autres matières textiles, et aussi avec le fer ou l'acier, le caoutchouc; on augmente ses pro- priétés lubrifiantes en le mélangeant avec du talc. L'exploitation dans la région de Thetfort se fait dans des carrières ou- vertes sur le flanc de la montagne d'une hauteur de 3oo mètres environ. On emploie l'air comprimé pour la perforation de la roche serpentineuse et des derryks à câble pour l'extraction. La roche contenant l'amiante est grossièrement débitée à la mine en mor- ceaux allant au triage, puis au moulin. Ceux du triage vont dans des hangars où de jeunes garçons séparent au petit marteau la fibre de la roche formant ainsi les deux qualités pre- mière et deuxième crude , dont les débris vont au moulin. Au moulin, on traite les roches contenant un peu de fibre, les débris du premier triage et de la mine. Tous ces débris étaient autrefois dédaignés; il n'en est plus de même aujourd'hui, la moindre fibre est utilisée. La production et la demande de l'amiante suivant une marche ascen- dante, les Compagnies perfectionnent leur matériel : les derryks ordi- naires sont remplacés par des derryks à câbles, et des moyens mécaniques sont employés pour le triage et pour l'utilisation des fibres courtes. Dans les mines pourvues d'un matériel de choix , les plus longues fibres ayant été retirées au marteau, les débris du triage et de la mine sont con- duits dans un séchoir où ils passent, surtout dans la saison humide, avant d'être écrasés. Ces séchoirs sont des cylindres de 3o à ko pieds de long sur 3 à 5 pieds de diamètre, chauffés extérieurement par les flammes d'un foyer; dans quelques cas, on les chauffe intérieurement par un courent d'air chaud; ils out une inclinaison d'environ î sur 12, et l'axe est muni de palettes pour agiter et diviser la masse. La roche jetée à la partie haute arrive sèche à la partie basse et se rend au concasseur soit directement, soit par un élévateur. Le premier concasseur est de grande dimension et la roche en sort de la grosseur du poing pour se rendre à un plus petit concasseur donnant la grosseur d'une noix. Dans quelques moulins, la roche passe alors sur une table sans fin où des enfants enlèvent les morceaux sans fibres. La masse est alors conduite aux rouleaux écraseurs, qui sont unis ou ondulés: mais, dans quelques moulins, elle passe avant dans un fronunell classeur qui sé- pare le fin du gros. La masse passe généralement par deux paires de rouleaux el se trouve réduite en gros sable. Le transport de l'un à l'autre de ces différents appa- reils se fait par des élévateurs. Quelquefois ce sable passe de suite sur des lamis à secousses à l'une des extrémités desquels se trouve une cheminée d'appel, qui, à l'aide d'un ventilateur, aspire la partie fibreuse la plus — 166 — légère. Dans tous ies cas, ce sable se rend aux cyclones, qui consistent en une boite métallique dans laquelle tournent en sens contraire et à grande vi- tesse deux roues à palettes, qui pulvérisent complètement le produit, qui est aspiré et passe sur des tables à secousses munies d'aspirateurs qui séparent la fibre du sable fin, ce dernier Sonnant ce qu'on a appelé asbeslic. Dans certains cas, ces cyclones ont été remplacés par des macbines appelées jnmbo simplifiant le travail. Les produits aspirés se rendent dans des chambres de dépôts , d'où ils sont ensuite conduits dans un hangar où on les met en sacs. A propos de triage, on emploie parfois une espèce de moulin chilien à roues verticales en pierre tournant dans une cage métallique. Au début de cette industrie, les Compagnies préparaient un certain nombre de qualités qui, maintenant, sont pratiquement réduites à deux, \& fibre 'proprement dite et le paper stock, composé de fibres très courtes. La capacité des moidins peut être estimée ou par la quantité des roches passées, ou par la quantité de produits marchands obtenus. La proportion de fibre dans la roche est variable; mais pour les mines de la région de Thetford, on peut compter de 1 à 2 p. 100 première et deuxième crude et 6 à 7 0/0 de fibre obtenue au moulin , fibre et paper stock; de plus, les débris de la mine et ceux du triage doivent donner 10 p. 100 et parfois bien au delà. On peut donc dire qu'un moulin bien conduit, traitant par exemple 5oo tonnes de roches, devrait fournir de 3o à ho tonnes de produit mar- chand par jour, Au début de l'exploitation de l'amiante, alors qu'on n'utilisait que des fibres au delà de i/4 ou 1/2 pouce, on considérait la proportion de 1 à 3 p. 100 de matière utile comme exploitable, a p. too étant profitable et 3 p. 1 00 très avantageux. Aujourd'hui que toute la matière fibreuse est obtenue dans les appareils de séparation mécanique, cette proportion atteint, comme nous venons de le dire, facilement i5 p. 100. L'expédition des produits d'amiante durant l'année dernière, pour les districts de Thetford, Lac Noir et Danville, s'est élevé à 4o,ooo tonnes, valant 1 ,3oo,ooo dollars à la mine ou au marché. La production de l'amiante au Canada a donné , d'après les documents officiels, les chiffres suivants : QUANTITÉS. VALEURS. tonnes. dollars. 1880 38o 3^700 1885 a.Mo i4a,44i 1890 9,800 1,260,260 1895 8,756 368,i75 1900 3o,6/ii 763,â3i 1901 38,079 i,i86,434 — 167 — Une partie de cet amiante est utilisée en Canada, la majeure partie va à l'étranger. L'exportation fournit le tableau suivant : 1900. 1901. QUANTITÉS. VALEURS. QUANTITES. VALEURS, tonnes. dollars. tonnes. dollars. Grande-Brelagne. . 1,782 70,769 3,326 136,296 États-Unis 13,677 322,986 18,117 660,086 Allemagne 2,56 1 80,816 2,s35 85,365 Belgique 6,616 16,260 2,211 161, 665 France il tt 260 25,097 Autres pays // // 588 8,983 Ces régions de l'amiante versThelford sont bien intéressantes à parcou- rir; le sol riche en mines, non seulement d'amiante, mais de chrome, pro- met un développement immense à ces régions. Des villes s'élèvent, des tra- vaux se poursuivent pour capter les rivières à courant rapide, pouvant donner la force motrice bon marché à tout le mécanisme si utile pour une extraction rapide et rémunératrice. J'ai exploré toute la région autour des lacs Noir et Caribou; le voyage est instructif à tous les points de vue et surtout pour les sciences naturelles. Les Fiançais qui s'intéressent aux questions minières :asbeste, chrome, alluvions aurifères, etc., feraient bien d'aller voir là-bas. Arrivant à Québec, où tout le monde parle le français, ils gagneraient en quelques heures la station du Black Lake (Lac Noir) où, là encore, le parler français est compris. De là ils gagneraient Thelford avec un Canadien comme guide et interprète, car dans celte dernière ville il est utile de manier l'anglais. Ce voyage les con- vaincrait de la richesse minière de la région et du développement apporté en quelques années à l'exploitation. J'ai rapporté de mon voyage de nombreuses et importantes collections d'amiante, échantillons minéralogiques pris dans les différentes mines et produits divers d'asbeste à l'état des fibres, d'éléments fins et de poussières. Ces collections ont été remises aux laboratoires de géologie et de minéra- logie du Muséum d'Histoire naturelle. Le fer chromé ou chromite au Canada. Pendant longtemps, le fer chromé n'était considéré que comme une curiosité minéralogique , et son usage industriel n'est venu que quanti on l'a appliqué aux industries chimiques et métallurgiques. Le fer chromé est employé pour la fabrication des bichromates de potasse et de soude dont on se sert dans la peinture et L'impression dea étoiles. Ces produits forment la base des couleurs au chrome, jaune, — 168 — orangé, vert, etc.: on utilise le bichromate dans la construction de cer- taines piles électriques , pour le tannage du cuir; il sert aussi en chimie et un peu en médecine. Le chrome entre dans la composition des ferro- chromes qui servent à obtenir des aciers au chrome, jouissant d'une très grande dureté, et employés pour les cuirasses des vaisseaux et des forts , les obus , les outils à découper le fer, les têtes de pilons et les semelles dans les bocards, les coffres-forts, etc. On fabrique des ferro-chromes de teneurs variables, allant de ho à 90 p. 100 de chrome ; les aciers chromés peuvent tenir de 1 à 10 p. 100 de chrome. On s'en sert aussi pour les alliages avec l'aluminium. Le chrome métallique a été isolé , mais il n'est pas à notre connaissance qu'il soit utilisé industriellement. Plus récemment, on a employé le fer chromé de basse teneur dans la construction des parties de fourneaux exposés à de hautes températures , à cause de ses propriétés essentiellement réfractaires . et notamment dans les parties intérieures des fours Martin et dans les fours à réverbère pour la fusion du cuivre. On fait aussi, depuis quelques années, avec le minerai de moyenne teneur, des briques réfractaires au chrome. Le fer chromé ou chromite a une densité de 4,5, soit environ 7 pieds cubes à la tonne: sa dureté est entre 5 et 6: il donne une rayure et une poussière brune caractéristiques: il est inattaquable par les acides et infu- sible ; son aspect est celui du fer magnétique ou du fer titanique. 11 est composé de fer à l'état de protoxyde et de chrome à l'état de sesquioxyde ; cependant les éléments fer et chrome peuvent être remplacés en partie par la magnésie, la silice et l'alumine, qui alors en atténuent la teneur, sans préjudice du mélange avec la serpentine, d'ailleurs facile à discerner. A l'état théorique, la teneur en sesquioxyde de chrome est de 65 à 68 p. 100, mais il est rare que la teneur réelle dépasse 56 ou 57 p. 100 dans les échantillons choisis, et les essais industriels en masse atteignent rarement 53 à 54 p. 100. La teneur marchande pour l'industrie des bichromates est de 5o p. 100: au-dessous de 48 p. 100, le minerai est considéré comme inférieur. Dans l'industrie chimique, les minerais pauvres en silice sont les plus estimés. Les pays producteurs de fer chromé sont l'Asie Mineure, la Syrie, la Macédoine, la Nouvelle-Calédonie, la Nouvelle-Galles du Sud (Australie): on en trouve aussi en Norvège, en Autriche, en Russie, à Terre-Neuve et aux États-Unis, dans la Pensylvanie, le Maryland et la Californie, etc. Le Canada devient de jour en jour une des régions les plus productrices de chromite ; il y a peu de pays qui puissent rivaliser avec la province de Québec pour les facilités d'exploitation et d'expédition. En effet, les mines de chrome situées au Sud de Québec, dans la région — 169 — du Lac Noir, sur une large étendue de coteaux à roches de serpentine, sont traversés par ie chemin de fer Québec-Central ; ces mines sont voisina de celles de l'amiante, aussi des centres de population se sont formés, four- nissant la main-d'œuvre bon marché et abondante. Carte de la région du Chrome dans la province de Québec. Dressée par M. Oljalski. Gomme indication de surface, les gisements de chromite se révèlent par une espèce de croûte spongieuse noire, d'un aspect ferrugineux, paraissant en tache sur la serpentine, et par des roches libres, caractéristiques, sur le sol. Quelquefois ces croûtes sont seulement superficielles, et d'autres fois pénètrent dans la serpentine assez profondément. Dans d'autres cas, le minerai apparaît tout de suite à la surface avec son aspect métallique el sur une grande épaisseur. Ces gîtes ou plutôt poches de fer chromé n'onl aucune régularité: ils semblent indépendants les uns des autres. On ne saurait dire si ces dépôts se prolongent en profondeur; les travaux exécutés — 170 — dans les régions du Lac Noir [Black Lake) n'ont guère atteint que 5o à 80 pieds. Le fer chromé, avons-nous dit, ne se trouve guère qu'à ia surface, en poches irrégulièrement disséminées dans la serpentine et sans grande pro- fondeur; il en résulte que l'extraction en est relativement facile et n'im- plique pas grands travaux d'art. Chaque mine de chromite n'emploie qu'un petit nombre de travailleurs. On fait sauter la roche et, avec un derryck, on enlève les blocs bien minéralisés; après épuisement, on passe à un autre gîte voisin. Dans les bons gisements, les frais d'extraction peuvent varier de 1 à 3 dollars; en moyenne, on compte 5 dollars par tonne comme prix d'extraction et transport au chemin de fer. Les minerais sont généralement de haute teneur, mais doivent être triés à la main , d'où résultent une perte et une incertitude dans la teneur. Or, si le marché est facile pour 5o p. 100, il n'en est pas de même pour les teneurs inférieures, aussi a-t-on cherché l'enrichissement systématique des minerais pauvres. On a essayé pour cela différents procédés mécaniques qui, dans leur généralité, se composent d'un concasseur, d'un rouleau écraseur, d'un broyeur et d'une table qui est formée d'une toile sans fin en caoutchouc, inclinée dans le sens latéral. Le minerai pulvérisé est distribué à une extrémité, et, en marchant avec la toile, il se déverse peu à peu dans une nappe d'eau en mouvement dont le courant entraîne les parties légères ; le minerai pur, plus lourd , se concentre au fond du bassin. Par ce procédé d'enrichissement, la teneur monte de 5 à 10 p. 100. On peut prendre comme moyenne des analyses faites de chromite les c'.ilfres suivants : Sesquioxyde do chrome Go Protoxyde de fer 3 5 Alumine, magnésie, silice, chaux 1 5 Total 1 00 La production canadienne va principalement aux Etats-Unis et en Angleterre. Cette industrie est d'ailleurs dans son enfance: cependant on peut prévoir un développement important dans l'exploitation. J'ai remis au Muséum d'Histoire naturelle une collection de minerais de chromite. Le mica au Canada. Le mica est un minéral qui, grâce à ses propriétés caractéristiques, transparence, élasticité, inatlaquahilité par la chaleur et par les agents chimiques, trouve chaque jour dans l'industrie moderne des applications nouvelles et précieuses; aussi ce produit est-il liés recherché et demandé. — 171 — Au Canada, l'exploitation du mica est florissante; les États-Unis en im- portent une grande quantité; l'Angleterre et la France en demandent. Le mica est le plus généralement employé' en feuilles. Commercialement, on le distingue en mica blanc et mica ambré. Le mica blanc sert pour garnir les portes des poêles, pour verres de lampes et abat-jour, pour des lunettes d'ouvriers travaillant le verre, le fer; comme transparent pour abriter la ligure, pour les conducteurs d'au- tomobiles, etc.; pour remplacer le verre dans les vaisseaux de guerre ou dans les édifices exposés aux détonations. Le mica ambré est exclusivement employé dans l'industrie électrique, où il est considéré comme l'isolant le plus parfait. Le pouvoir isolant du mica est, en eflet, supérieur à celui de toute autre matière susceptible d'être employée dans la construction des armatures . son principal avantage étant dû à sa structure, qui permet de l'obtenir en feuilles d'une minceur extrême et d'une uniformité d'épaisseur parfaite, possédant d'ailleurs une dureté suffisante pour empêcher une usure trop rapide sous l'action des brosses. De plus, les très hautes températures auxquelles les armatures sont soumises dans les circuits courts, ou par des défauts de construction, le laissent pratiquement inaltéré. Les qualités demandées au mica par l'électricité, quelle qu'en soit, d'ailleurs, la couleur, sont donc la résistance à de très fortes températures et sa non-conductibilité électrique; il doit aussi se cliver aisément, se rouler sans se briser, être élastique, non fissuré, et ne pas présenter de taches ferrugineuses , ni trous , ni crevasses. Le mica canadien présente ces qualités. Pendant longtemps, la couleur paraissait influencer son usage; mais maintenant on s'en préoccupe peu, pourvu que le mica soit bien clivable, quoique la résistance isolante paraisse être moindre pour les va- riétés foncées, dont la coloration est due au fer. Avec les débris, on prépare, pour l'industrie électrique, des plaques nommées micanite et micabeston, qui sont formées par des feuilles très minces collées ensemble et comprimées; on obtient ainsi des plaques de 1/16 de pouce d'épaisseur qu'on coupe ensuite à des dimensions voulues. Le mica pulvérisé est employé par une foule d'usages: pour les papiers à tapisserie, les décors de théâtre, les petits objets de marqueterie, poudres coloriées, etc.; comme lubrifiant pour les machines et dans les boites à graisse; on le recommande comme matière absorbante dans la fabrication de la dynamite. Depuis quelques années, les déchets de mica sont employés pour fabri- quer des espèces de couvertures isolantes (laggings) pour les chaudières à vapeur, tuyaux de vapeur, etc. Une grande Compagnie a moule pour eelte industrie d'importants ateliers à Toronto, à Montréal cl à Londres ( Vn- gieierre) qui comportent des machines qui nettoient le mica. l'effieuiHenl — 172 — et le gondolent, puis le distribuent à une autre série de machines, où sont formés des espèces de matelas serrés dans du treillage en fil de fer. Les différentes variétés de mica peuvent se diviser en deux classes : le produit industriel et les variétés minéralogiques. i° Muscovite : mica potassique, présentant une couleur verte, brune ou rougeâtro, sous une certaine épaisseur. — Phlogopile : couleur jaune, ambré, mica magnésien. — Biotite : couleur noire, mica ferro-magnésien. 2° Lépidomelane : mica ferro-potassique , vert ou noir. — Lépidolile : mica lithinifère , couleur perlée , rose ou violette. — Criophyllite : mica lithinifère, couleur verte. — Astrophyllite : mica titanique, rose, couleur d'or. Les principaux pays producteurs de mica sont les suivants : Les Indes anglaises fournissent à l'industrie de grandes quantités de muscovite. En Chine, vers la baie kiao-Chan, on mentionne des dépôts importants encore inexploités. A Godfjeld, en Norvège, on trouve beaucoup de mica muscovite vert, en partie brisé. On en trouve aussi en Australie , en Russie et en Sibérie. La République Argentine possède aussi du mica. Aux États-Unis, le mica muscovite vient principalement du New Hamp- shire, Caroline du Nord, South Dakota, New Mexico et quelques autres États ou territoires de moindre importance au point de vue de leur pro- duction, tels que Idaho, Nevada, Wyoming, etc. Au Canada, les gîtes sont nombreux et importants dans les provinces Ontario, Québec, Colombie anglaise. Dans l'Ontario, on trouve daus la chaîne Iaurentienne des dépôts importants de mica ambré, qui sont ex- ploités avec profil; le centre le plus important est Sydenham. En Colombie anglaise, il existe, vers Tète Jaune Cache, dans les Mon- tagnes Rocheuses, des dépôts importants de mica blanc. Dans la province de Québec, c'est dans la région d'Ottawa et vers le Saguenay que se rencontre en quantité le mica. Le mica au Canada, dans les provinces de l'Est, se voit surtout dans la partie de la formation Iaurentienne, où le pyroxène domine, et qui ren- ferme aussi d'importants dépôts d'apatite. Dans l'Ottawa, le mica sa trouve en masse associé au phosphate, en veines , en poches ou en chapelets. Daus des veines de calcite, généralement rose, bien caractérisées, qui, parfois, traversent le pyroxène, et, d'autres fois, les gneiss laurentiens eux-mêmes, la variété de mica est le phlogopite qui se trouve en cristaux bien nets vers les parois. On y rencontre aussi des cristaux d'apatite verte et du pyroxène empâté dans la calcite. Les poches de mica, parfois assez abondantes, se trouvent généralement — 173 — en des points où le pyroxène a pris un grand développement; on y voit moins de calcite et pas on peu de phosphate. La biotite est généralement trouvée dans ce genre de dépôt, mais on y rencontre aussi la phlogopite. La distribution du mica en poches successives ou chapelets est un inter- médiaire entre les deux précédents : les cristaux se trouvent dans des bandes de pyroxène cristallisé. C'est de la phlogopite généralement en relations avec les masses d'apatite. On peut considérer le mica ambré comme contemporain et faisant partie des bandes du pyroxène de la formation laurentienne, le genre du dépôt paraissant dû aux conditions mécaniques dans lesquelles ces poches se sont formées. Des essais comparatifs faits en Angleterre ont montré que, pour l'indus- trie électrique, le bon mica ambré canadien est égal sinon supérieur au mica indien, à cause de sa flexibilité et de sa facilité de clivage. Les gisements de muscovite ou mica blanc sont très caractéristiques; ils se présentent sous forme de veines régulières dans des dvkes depegmatite a gros éléments, traversant les gneiss de la formation laurentienne. Dans le corps de la veine, on trouve le quartz vitreux, très clair, parfois un peu rosé, le feldspath orlhose blanc, mais, parfois, présentant des opales- cences ou des colorations vertes qui peuvent le faire employer comme pierre de joaillerie, sous le nom de pierre adulaire et de pierre des ama- zones (microline), elle mica en cristaux, parfois très considérable. Ces veines sont distribuées irrégulièrement et en grosses masses bien isolées. Indépendamment de ces éléments, on trouve la tourmaline noire en gros cristaux, le grenat (almandin et mélanite), l'émeraude commune (béryl) . de couleur vert pâle, etc. Ces minéraux n'ont pas de valeur comme pierre précieuse, mais, cependant, quelques parties sont susceptibles d'être taillées. Dans ces veines, on trouve aussi des minéraux rares, tels que monazite, cléveite, cérite, pechblende, smaragdite, colombite et d'autres en petites quantités. Ces minéraux ont une grande valeur, ils peuvent augmenter le revenu des mines. Pour que l'exploitation de ces mines soit fructueuse, il faut que les veines soient assez larges et le mica assez grand. Il arrive que certaines de ces veines tournent à la pegmatite; l'élément mica disparaît, mais le feld- spath orlhose essentiellement potassique peut être employé par les ma- nufactures de porcelaine, et le quartz dans la fabrication du verre. Ces deux éléments, feldspath et quartz, constituent un produit secondaire. C'est dans la région du Saguenay que se trouvent les principaux gise- ments de mica blanc. Pour l'extraction, elle se fait dans des carrières à ciel ouvert; le mica est miné par les procédés ordinaires, en évitant cependanl que les coups de mine ne brisent les faisceaux de cristaux; aussi les lions doivent-ils Muséum. — x. ia — 174 — élre placés avec discernement Les blocs de mica sont alors sommairement séparés de la roche et envoyés à la surface où on rejette les parties absolu- ment mauvaises, et le reste va à l'atelier où il est débité et classé. Les blocs de mica sont ensuite séparés en morceaux maniables à la main. Au début de l'industrie du mica, on le coupait en morceaux de forme rectangulaire; plus lard, pour que l'acheteur puisse utiliser à son gré la plus grande surface possible, on en vint h rejeter seulement les parties défectueuses, laissant à la feuille une forme quelconque. Dans les deux cas, le travail se fait avec un couteau ou ciseau manœuvré à la main, d'où le mot Irimmed, voulant dire préparé, en usage au Canada. Plus tard, celte préparation se fit avec plus de soin, en ne laissant que la partie utili- sable, et l'on dit alors thumb Irimmed; c'est en cet état que le mica cana- dien est généralement livré sur le marché. J'ai pu faire une intéressante collection de mica présentant les plus rares spécimens, collection que j'ai remise au Muséum d'histoire naturelle. M. J. Obalski, inspecteur des mines du Gouvernement canadien pour la province de Québec, à qui je dois les principaux renseignements qui m'ont servi dans cette étude, a trouvé, parmi les éléments rares contenus dans les mines de mica, de l'uranium en quantité appréciable, ce qui a permis de compléter et en Amérique et en France les études faites sur le radium. COMMUNICATIONS. Catalogue des Oiseaux rapportes par M. Geay de la Guyane française et du Contesté frasco-rrésilies , PAR ML A. MeNEGAUX. (Dkuxikmb note.) FormicarldéAa 85. Tiiamnophilus N-EVius Gm. , Cal. Birds Brit. Mus., t. XV, p. 197. Deux mâles de l'Ouanary et du Mahury. Habite le Costa-Rica, le Panama, la Colombie, l'Equateur, le Pérou, le Venezuela, la Guyaue et le Brésil méridional. 86*. Th. ambiguus Sw., Cat. Birds Brit. Mus., t. \V, p. 201. Un mâle de Saint-Georges d'Oyapock et une femelle de l'Ouanary. Régime insectivore. — 175 — Signale seulement dans le Sud-Est du Brésil. 11 remonte donc jusqu'à la Guyane. 87. Ta. cirrhatis Gm., Cal. Birds Brit. Mus., t. XV, p. 202. Deux mâles du Sinnamary et du Mana. Habite une région assez limitée : le Venezuela, les Guyanes et l'île Trinidad. 88. Tu. doliaus L. , Cal. Birds Brit. Mus., t. XV, p. 207. Mâles jeunes et adultes, femelles de Saint-Georges d'Oyapoek, de rOuanary, du Mahury et du Mana. Nom \ulgaire Ginga. Régime insec- tivore. Il vit depuis le Sud du Mexique jusqu'au Venezuela, à la Guyane, à Tîle Trinidad et au Bas Amazone. 89. Thamnomanes glaucus Cal»., Cat. Birds Brit. Mus., t. XV, p. 227. Deux mâles de Saint-Jean du Maroni et de la rivière Limier (Contesté*). Déjà signalé dans les Guyanes, l'Amazonie et l'Equateur, 90. Thamnophilus Camopiensis nov. sp. Une femelle des bords du Gamopi. Tout entière d'un roux ferrugineux uniforme , excepté la gorge et le pour- tour des yeux, qui sont d'un noir foncé, et la poitrine, qui est d'un gris rous- sàlre. Cette femelle est, dans les parties supérieures, les ailes, la tête et la queue, d'un roux ferrugineux plus foncé que chez la femelle de Doliatus ; la gorge est d'un noir foncé qui remonte un peu latéralement le long du cou et passe par-dessus les yeux en les encadrant. La poitrine est d'un gris roussâtre, car les barbes de la base des plumes sont noir ardoisé, celles de l'extrémité sont ferrugineuses. La couleur du ventre de plus en plus roussi passe peu à peu à celle des couvertes inférieures de la queue qui sont nette ment rousses et sont un peu plus claires que les rectrices. Les couvertes infé- rieures des ailes sont fauve rougeâtre. Pas de tache blanche sur le dos. Cette femelle me paraît se rapprocher du groupe de Leuconota où les mâles ont une couleur générale noire et où les femelles sont rousses sans slriation. J'ajouterai qu'aucune des femelles décrites dans le catalogue de Sharpe, ou figurées dans les ouvrages originaux, ne m'a paru identique au type rapporté par M. Geay. D'après ce voyageur, les yeux sont bruns, le bec noir, les pattes gris bleuâtre, les ongles gris; le corps sur le vivant a o m. oq5 . le cou o m. o.'5. Le régime est insectivore. 1 9 . — 17G — DIMENSIONS. Longueur totale ao5 inillhn. Ailes 83 Queue 7/1 Longueur du bec 18 Tarses 9 5 On trouve au musée de Vienne deux mâles entièrement noirs qui ont été décrits par Pelzen dans Y Ornithologie Brasiliens, p. 1A1, sous le nom de Th. mœstus Pelz. Us proviennent de Cayenne; seraient-ce peut-être les mâles de l'espèce dont je décris aujourd'hui la femelle? Le catalogue du Brilish Muséum n'en parle pas. 91. Mvrmotherula axillaris VieUl., Cat. Birds Brit. Mus. , t. XV, p. 238. Mâles de l'Ouanary et de Saint-Georges d'Oyapock. Habite le Bas Amazone, la Guyane et l'île Trinidad. 92. Formiciyora <;risea Bodd. . Cat. Birds Brit. Mus., t. XV, p. 269. Femelle du Mahury. Dans cet échantillon, la poitrine est d'un jaune roussâlre, tandis que l'abdomen est tout entier d'un jaune très pâle. Le Grisin habite les Guvanes et le Sud-Est du Brésil. 93. Heterocnemis n^via Gm. , Cat. Birds Brit. Mus., t. XV, p. 275. Deux mâles de Saint-Georges d'Oyapock. Régime insectivore. Ce Fourmilier grivelé est spécial à la Guyane française et anglaise. 94. Percnostola finerris Licht. , Cat. Birds Brit. Mus., t. XV, p. 273. Trois mâles et deux femelles de Saint-Georges d'Oyapock, du Camopi, du Mahury, de l'Ouanary. Nom vulgaire Ginga. Insectivore. Signalé dans la Guyane française et dans l'Amazonie. 95. Hypocmemis cantator Bodd., Cat. Birds Brit. Mus., t. XV, p. 285. Trois mâles du Camopi, de l'Ouanary et de Saint-Jean du Maroni. Régime insectivore. Le Carillonnrur de Cayenne a été signalé dans les Guyanes, l'Amazonie, l'Equateur et le Pérou. 96. H. melanopogon Sclat. , Cat. Birds Brit. Mus., t. XV, p. 290. Un mâle et une femelle du Camopi. Nom vulgaire Petit Gris. Insectivore. Signalé dans les Guyanes, le bassin de l'Amazone et l'Est du Pérou. — 177 - 97. H. Thérèse Des Murs, Cat. Birds Brit. Mus., t. XV, p. 2<)-i. Echantillon fie Camopi. Signalé dans l'Amazone supérieur, l'Est du Pérou, l'Equateur et la Guyane française. 98. Pithvs albifrons Gm., Cat. Birds Brit. Mus., t. XV, p. 20,4. Une femelle du Camopi. Le Manikup de Cayenne est signalé dans les Guyanes, l'Amazonie, l'Equateur et la Colombie. 99. Gymnopithys rufigula Bodd. , Cat. Birds Brit. Mus., t. XV, p. 20,7. Une femelle du Camopi. Régime insectivore. Vit dans les Guyanes, le Bas Amazone, la Colombie. 100. Grallaria varia Bodd., Cat. Brids Brit. Mus., t. XV, p. 3i5. Un mâle de la rivière Lunier, dans le Haut Carseveune. Le roi des Fourmiliers de Daubenlon habite la Guyane, le Para et le Nord-Est du Brésil. 101. G. brevjcadda Bodd., Cat. Birds Brit. Mus., t. XV, p. 021. Un mâle et une femelle du Camopi. Nom vulgaire Perdrix yaman (rare). Régime insectivore. Le Beffroi de Cayenne est signalé dans la Guyane, la Colombie, l'Equa- teur et le Pérou oriental. 102. G. macularia Temm. . Cat. Birds Brit. Mus., t. XV, p. 3zk. Un mâle du Camopi. Signalé dans les Guyanes et le Pérou Oriental, et vit probablement aussi dans le haut bassin de l'Amazone. 103. Corvthopsis antiioïdes Cuv. , Cat. Birds Brit. Mus., t. XV, p. 335. Un mâle du Camopi. Régime insectivore. Vit dans les Guyanes et tout le bassin de l'Amazone. Dendrocolaptidés. 104*. Synallaxis albescens Temm., Cat. Birds Brit. Mus., t. XV, p. 43. Un mâle venant du Mahury. Nom vulgaire Charpentier. Signalé dans le Panama depuis Veragna et dans toute l'Amérique du Sud jusqu'à Buenos-Ayres et la Plata. Comme il existe aussi dans l'île Trinidad . le Para et la Guyane anglaise, il n'est pas étonnant de le trouver dans la Guyane française. — 178 — 105. S. guianensis Gm., Cat. Birds Bril. Mus., t. XV, p. 46. Deux mâles de Saint-Georges d'Oyapock. Habite les Guyaues, l'Amazonie et la Colombie. 106*. Automolus turdinus Pelz. , Cat. Birds Bril. Mus., t. XV, p. 87. Un mâle venant de Kourou. Nom vulgaire Charpentier. Signalé dans les Guyanes anglaises et le Bas Amazone. Il se trouve donc aussi dans la Guyane française. 107. Phylidor erythrocercis Pelz. , Cat. Birds Brît. Mus., t. XV, p. 101. Spécimen des bords du Gamopi. Signalé dans les Guyanes, le Para et jusqu'à Barra do Rio Negro. 108. Glvhiorhynchus cuneatus Liclit., Cat. Birds Brit. Mus., t. XV, p. ia4. Trois mâles et femelles venant de Saint-Georges d'Oyapock, du Mahury, et de la rivière Lunier. Nom vulgaire, Cliarpentier. Répandu partout sur les immenses régions comprises entre le Sud du Mexique et la République Argentine. 109*. Dendornis rostripalleus Sororia Berlepsch et Hartert, Novi- talcs Zoolog., t. IX, avril 1902 , p. 63. Un mâle de l'Ouanary. Régime insectivore. A été signalé dans la Guyane anglaise, ainsi que dans le bassin de l'Orénoque et ses affluents. Cette espèce existe donc aussi dans la Guyane française. 110*. Dendornis nana Lawr., Ibis, 1860, p. 161. Un mâle du Camopi. Cette espèce établie par Laurence, en i863, et admise par Hellmayr, est donc différente de Susurrons. L'échantillon rapporté par M. Geay est lout à fait semblable à ceux rpii , dans la collection Boucard , sont étiquetés Costaricensis , et qui par leur bec noir se séparent de Susuirans. Cette espèce signalée dans l'Amérique centrale, dans le Honduras et le Panama parait donc avoir une aire de dispersion très vaste, puisqu'on la retrouve dans la Guyane française. 111*. D. multiguttata Lafr. , Cat. Birds Brit. Mus., t. XV, p. i38. Deux mâles de l'Ouanary et de Saint-Georges d'Oyapock. Nom indigène, Charpentier. Ce Dendornis est signalé dans l'Amazonie et avec un point de doute près de l'Oyapock. Il existe donc bien dans la Guyane française. — 179 — 112. D. pardalotus Vieill., Cat. Birds Brit. Mus., t. XV, p. i34. Un mâle de la rivière Limier. Nom vulgaire, Charpentier. Le Grimpar flambé de Levaillant paraît spécial au Bas Amazone et aux Guyanes. Pourtant Buckley l'a signalé dans la Bolivie. 113. Dendrexetastes Temminkii Lafr. , Cat. Birds Brit. Mus., t. XV, p. î/io. Une femelle de l'Ouanary. Régime insectivore. Signalé dans la Guyane française seulement. Cet échantillon est conforme à la description originale de Lafresnaye. La coloration n'est pas variée de taches claires sur la tête ; celles-ci ne se remarquent que sur le cou et le haut du dos, où elles sont blanches , bordées de noir et non d'un roux pâle. Dans le catalogue des Dendrocolaptidés du British Muséum, on a omis ces taches du dos, car l'auteur n'a probable- ment eu à sa disposition qu'un spécimen plus jeune. Ceci vient de m'êlre confirmé par M. Hellmayr. ll/l*. Dendrocincla turdina Licht., Cat. Birds Brit. Mus., t. XV, p. 167. Deux mâles de Saint-Georges d'Oyapock. Nom vulgaire, Charpentier marron. Signalé dans le Sud-Est du Brésil. Il remonte donc beaucoup plus au Nord, puisqu'il existe à la Guyane française. 1 1 5*. Dendrcolaptes plagosus Salv. et Godm. , Cat. Birds Brit. Mus. , t. IV, p. 172. Un spécimen de la rivière Carsevenne (Contesté). N'est signalé que dans la Guyane anglaise. Son aire d'habitat s'étend donc plus à l'Est et comprend probablement aussi la Guyane française. 116*. D. certhia Bodd., Cat. Birds Brit. Mus., t. XV, p. 173. Un mâle du Camopi. Régime insectivore. Le Grimpar picucule est connu depuis longtemps dans le Brésil oriental . les Guyanes anglaise et hollandaise. H faut donc y ajouter la Guyane française. 117*. Dendroplex picus Gin. , Cat. Birds Brit. Mus., t. XV, p. l38. Deux mâles du Malmry et du Sinnamary et une femelle de Kourou. Nom vulgaire , Charpentier. Le Talapiot de Dauhenton se trouve dans le Bas Amazone, le Brésil el la Bolivie; il remonte donc plus au Nord jusqu'à la Guyane française. — 180 — Yiréonitlés» 118*. Vireosylvia chivi Vieill., Cat. Birds Brit.Mus., t. VIII, p. 290. Un mâle de Saint-Georges d'Oyapock. Nom vulgaire, Bluet de Palétuvier. II a été déjà signalé au Brésil et particulièrement au Para. Il n'est donc pas étonnant qu'il vive aussi dans la Guyane française. 119. Cyclorhis guunensis Gin. , Cat. Birds Brit. Mus., t. VIII, p. 319. Un échantillon des rives de i'Oyapock. Cet animal vit dans la Guyane et le Nord-Est du Brésil. Pipridcs. 120. Pipiu auréola L., Cat. Birds Brit. Mus., t. XIV, p. 393. Trois mâles et trois femelles de Saint-Georges , de l'Ouanary et du Mahury . Bégime insectivore. Ce Manakin habite le Venezuela, la Guvane et l'île Trinidad. 121. P. AiRiCAPiLLA Brin., Cat. Birds Brit. Mus., t. XIV, p. 296. Une femelle du Mahury. Habite les Guyanes, le Venezuela, la Colombie, l'Equateur et l'Ama- zonie. 122. P. leucocilla L. , Cat. Birds Brit. Mus. , t. XIV, p. 297. Trois femelles du Camopi, du Mahury et un spécimen des monts de l'Oyack. Bégime granivore. Habite depuis le Panama jusqu'au Sud-Est du Brésil et au Pérou. 123. Chiromaciiaeris manacusL. , Cat. Birds Brit. Mus., t. XIV, p. 3i3. Un mâle de Saint-Georges d'Oyapock. Nom vulgaire Pilote cochon. Le Manakin habite les Guyanes, l'Amazonie, le Venezuela, la Colom- bie , l'Equateur et le Pérou. 124*. Gh. gutturosa Desm., Cat. Birds Brit. Mus., t. XIV, p. 3i3. Un échantillon du Maroni. Signalé dans le Sud-Est du Brésil: il remonte donc jusque dans la Guyane française. Cotingldésa 125. Titvra semifasciata Spix., Cat. Birds Brit. Mus., t. XIV, p. 33o. Un échantillon de la Bivière Carsevenne (Contesté). Son aire de dispersion s'étend du Sud du Mexique jusqu'au Sud du Brésil et de la Bolivie. — 181 — 126. Lathria cinerea Vieil., Cat. Birds Brit. Mus., t. XIV, p. 35*2. Un mâle de la rivière Limier, deux mâles et une femelle des bords du Camopi , où on l'appelle Voyant. Régime inseclivore et granivore. Le Cotinga cendré habite les Guyanes et tout le bassin de l'Amazone. 127. Lipangus suiplex Licht. , Cat. Birds Brit. Mus., t. XIV, p. 356. Une femelle des Montagnes du Haut Garsevenne et un mâle du Camopi. Nom indigène, Voyant. 11 a été signalé dans la Colombie, les Guyanes, le bassin de l'Amazone et le Brésil sud-oriental. 128. Phoenicocercus carnifex L. , Cat. Birds Brit. Mus., t. XIV, p. 067. Un mâle de la rivière Carsevenue(Contesté). Régime granivore. Signalé dans les Guyanes et l'Amazone inférieur. Il est donc naturel de le rencontrer dans l'ancien Contesté franco-brésilien. 129. Rupicola crocea Vieill., Cat. Birds Brit. Mus., t. XIV, p. 369. Un mâle et une femelle jeunes, venant de l'Ouanary, avec un nid. Ré- gime insectivore et granivore. Le jeune mâle a l'aspect d'une femelle, mais on voit déjà par endroits le plumage se teinter d'orangé , en particulier sur le pourtour des yeux, sur les couvertures inférieures des ailes , sur celles de la queue et sur la gorge. Les couvertures intérieures des ailes sont orangées. La femelle est brune en totalité. La livrée du mâle ne se caractérise donc que tardivement, car ce spécimen a déjà la taille de l'adulte , mais encore la livrée du jeune. Le Coq de roche est spécial aux Guyanes et au Bas Amazone. 130. Qcerdla cruenta Bodd., Cat. Birds Brit. Mus., t. XIV, p. 3o6. Un mâle du Camopi. Régime granivore. Se trouve dans les Guyanes, le bassin de l'Amazone, l'Equateur, la Colombie et l'Amérique centrale jusqu'au Costa-Rica. 131. Gvmnocephalus calvds Gin. , Cat. Birds Brit. Mus., t. XIV, p. 4oi. Un spécimen du Camopi et une femelle de la rivière Lunier. Régime insectivore. Nom vulgaire , Oiseau moupé. Spécial à la région des Guyanes. Tanagridésa 132. Euphonia violacea L. , Cat. Birds Brit. Mus., 1. XI, p. ~'\. Deux mâles de Kourou et de Saint-Jean duMaroni. Nom vulgaire : Petit .oins. — 182 — Signalé à la Guyane, à l'île Trinidad et dans la partie inférieure du bassin de l'Amazone. 133. Tanagra episcopus L. , Cat. Birds Brit. Mus., t. XI, p. 7. Deux mâles du fleuve Mahury et de l'Het la Mère. Nom vulg. : Bleuet. Ce Tangara a été signalé dans les Guyanes et le Para. 134. T. palmardm Max. , Cat. Birds Brit. Mus., t. XI, p. i5q. Trois mâles venant de Saint-Georges d'Oyapock, de l'Ouanary et du Mahury. Nom vulgaire : Bleuet noir ou Bleuet vert. Répandu dans tout le Nord de l'Amérique du Sud et jusqu'au Costa- Rica. 135. Tachyphonus serwamus L. , Cat. Birds Brit. Mus., t. XI, p. an. Un mâle venant de la rivière Lunier (Contesté) et un spécimen du Ca- mopi. Régime insectivore. La forme typique est signalée dans les Guyanes , l'Amazonie , l'Equateur et la Colombie. 136*. Rhamphocœlus dimidiatusLafr., Cat. Birds Brit. Mus., t. XI, p. 172. Deux mâles venant de Macouria. Signalé dans le Panama, la Colombie et le Venezuela. Son aire d'habitat s'étend donc plus à l'Est jusqu'à la Guyane française. 137. Ramphocoelus jacapa L. , Cat. Birds Brit. Mus., t. XI, p. 17/i. Deux mâles et deux femelles de Saint-Georges d'Oyapock et un mâle du Sinnamary. Nom vulgaire : Bec d'argent. Signalé dans tout le Nord de l'Amérique du Sud et dans l'ile Trinidad. 138. Abremon silens Bodd., Cat. Birds Brit. Mus., t. XI, p. 273. Un mâle des environs de Saint-Georges d'Oyapock. Le Tangara de la Guyane a été signalé en outre à l'île Triuidad et dans la partie inférieure du bassin de l'Amazone. 139. Saltator magnus Gm., Cat. Birds Brit. Mus., t. XI, p. 285. Rivière Limier dans le Haut Carsevenne. Le Tangara des grands bois est signalé dans le Panama et les immenses régions du Nord de l'Amérique do Sud jusqu'à la Bolivie et au Sud — 190 — caractère différentiel le plus saillant, sans aucun doute, est celui des écailles de la ligne latérale, qui, dans l'espèce d'Heckel, varie de 56 à 66 d'après Gùnlher, chiffre incomparablement plus élevé que dans l'espèce tunisienne; on peut y ajouter la longueur de la tète n'occupant que i/5 de la longueur du corps, au lieu de presque i/3. Le Phoxinellus Libani, Lortet, du lac de Tibériade, appartient-il bien à ce sous-genre? on peut le contester, car la dorsale commence nettement en arrière de l'anale dans l'espèce typique le Phoxinellus Zegeri, tandis que, dans l'espèce syrienne, ces deux nageoires sont insérées à un même niveau, caractère considéré comme important chez les Leuciscus. Pour distinguer ce Phoxinellus Libani de la nouvelle espèce, on peut, en dehors de ce caractère, noter que les écailles sont plus petites, 48 à la ligne latérale, et que l'œil n'occupe que i/5 delà longueur de la tête au lieu d'en faire plus du \jk. Quant au Phoxinellus croaticus Steindachner, M. Gùnther le range, avec raison, dans le genre Paraphoxinns , le tégument n'étant pas revêtu d'écaillés imbriquées régulièrement. Le Leuciscus (Phoxinellus) Chaignoni paraît très commun dans les cours d'eau de la partie Nord-Est de la Tunisie, où M. le vicomte deChaignon l'a découvert. Ce naturaliste a relevé dans plusieurs endroits la température de l'eau où il péchait ce Poisson; pour les cours d'eau, elle a été trouvée de 12° à 170, mais, à la Laverie, source thermale, la température s'élève à 26°. Cette nouvelle espèce est intéressante par l'extension qu'elle indique en ce qui concerne la répartition géographique du sous-genre, lequel n'était connu jusqu'ici avec certitude que de l'Asie Mineure. Elle augmente le nombre des Cyprinoïdes de la légion barbaresque où l'on n'avait signalé jusqu'ici que le Barbus callensis , Cuvier et Valenciennes, le B. set'wimensis , Olivier et Valenciennes, le Leuciscus callensis, Guichenot. Sun UNE COLLECTION DE LlMN/ElDAE DU DEPARTEMENT DE LA ChaBENTE , PAR M. LE Dr A.-T. DE ROCHEBRUNE. En 1869, nous avions adressé à M. Deshayes, avec lequel nous étions en relations suivies, un petit lot de Mollusques charentais recueillis par mon père, et uniquement composé de formes du genre Limnœa. Dans la lettre qui accompagnait cet envoi, nous priions notre savant cor- respondant de vouloir bien vérifier nos déterminations. Les années se succédèrent sans avoir obtenu de réponse quand, der- nièrement, nous avons retrouvé, dans un des tiroirs de notre laboratoire, le lot de Limnœa en question, sans noms rectifiés, bien entendu, et portant seulement nos numéros d'ordre et l'indication de leur provenance. — 191 — Nous venons de soumettre ces formes à l'examen de MM. Locard et Germain, qui se sont empressas, suivant leur bienveillante habitude, de nous donner à leur sujet tous les renseignements désirables. Ces formes, à leur avis , sont particulièrement remarquables et quelques- unes d'une assez grande rareté: en les déposant dans les collections du Muséum, nous nous bâtons d'en donner la liste. Comme dans une récente note sur les / nionidœ cbarentais, nous enn- uierons les localités d'où elles proviennent et leur distribution géographique européenne. Gevkb liiimiti-'si Brug. Limn/ea stacnalis Lamck. syst. , 1801 , p. 91. Habitai. — La Vienne, près Conldens; marais tourbeux de Breuty. Distribution géographique. — Le Nord-Est et l'Est delà France, Allemagne, Suède, presque toute l'Europe; typique dans le Danube à Belgrade (Bourguignat). Nos spécimens de la Vienne rentrent dans la forme Typique (Germain), du Danube. Limn.ea VVesterlundi , Loc. , Coq.fluv. Fr. 1 8 9 3 , p. 18. Habitat. — Fossés de Vesnat, alimentés par la Charente. Distribution géographique. — Assez rare, un peu partout en France (Locard). Europe centrale, Transylvanie. LlMN/EA COLPOD1A Bg't. , SpiC. llUllaC, p. 99, pi. XI, Gg. 1 2 et 1 /( . Habitat. — Ruisseau de l'Anguienne près Saint-Marc, la Touvre. à Fissnc, bords de la Charente à Cbalonnes. Distribution géographique. — Assez rare, un peu partout (Locard). Environs de Constantinople, Anatolie (Bourguignat). Limn.ea PELOPiiiLA Bgt., Spic. malac. , p. 97, pi. XIII . (ig. 7-8. Habitat. — Fossés alimentés par la Charente, près Basseau. Distribution géographique. — Presque partout en France (Locard), Suisse, Lac des Quatre-Gautons, à Kussnachleta (Bourguignat). Limnaea Rochebruni Germain. M. Germain, ainsi que M. Locard, qui, comme nous l'avons dit précé- demment, ont revu nos Limnma charentais , considèrent celle forme comme absolument nouvelle; en l'inscrivant sous le nom de Rochebruni, M. Germain a voulu rendre hommage à la mémoire de mon père, qui la découverte, nous l'en remercions, et nous donnons sa diagnose, ainsi que les obser- vations qui l'accompagnent. Testa olilougovontrosa, subfragitts, Iraiislucida. pallidc cornoa, m: nia, tenuissime et irregulariter striata; spira parum producta : apice aculo; an- i3. — 192 — fraclibus 5 i/a, fi, convexiusculis, celeriter et regulariter c.rescenlibus, sutura impressa separatis; ultimo amplissimo , ovalo clongafo 6/5 altitudinis superante; apertura obliqua, ovalo oblonga , inferius ampliori ac bene rotundata ; externe bene convexa; peristomate recto, aculo; columella contorta, dilatala. Alt. o,ofro. — Diam. 0,020 1/2. — AU. apert. 0,02 h. — Diain. 0,0 ih- Limnœa Rochebruni Germ. G. N. Habitai. — Fossés de Vesnat , bords de la Charente. Très rare. Le Limnœa Rochebruni appartient au groupe européen des Stagnaliana. C'est avec le Limnœa Borealis Bgt. qu'il présente le plus d'affinités, mais il s'en distingue par sa spine relativement courte, dont le dernier tour plus ventru arrondi dans le bas, très développé, présente son maximum de développement vers la base de l'ouverture, rappelant ainsi un peu l'allure si caractéristique du dernier tour des Limnœa du groupe du Limnœa acu- minata de l'Inde; par son ouverture plus ample, et surtout par sa columellc bien plus tordue. LlMN.EA AURICULARIA Dup. , Hist. ttioll. , p. Zl8o , pi. XXII, lîg. 78. Habitat. — Fossés de Vesnat et de Saint- Yrieix. Distribution géographique. — Partout en France. Limn.ea acutolabiata Germ., Moll. Maine-et-Loire, p. 167, pi. II, fig. 5-6. Sub. Var. E. Habitat. — Bords du Clain , près Confolens. Distribution géographique. — La Maine, en Reculée à Angers. Peu commun (Germain). Limnea stricta Loc. , Coq.jl-uv. Fr., 1 8 f) 3 , p. 26. Habitat. — Fossés des Bretonnières, près Roulel. Distribution géographique. — Saint-Nazaire, environs de Paris. Rare (Locard). LlMN.EA AMPULLACEA RoSSm, IcOtl. , [). 1Q, fig. 12^, 1 835. Habitat. — La Tardnuère, près deL arochefoucauld. — 193 — Distribution géographique. — Ille-et- Vilaine , Pyrénées , Nièvre Dau- phiné, Lyonnais. Assez rare (Locard). Allemagne, Bavière. LlMN\EA MICROCEPHALA KÙst. , Coiicll. Cdb., p. 9, pi. XI, fig. 7-8. Habitat. — Mares d'écorchement du chemin de fer près Livernan. Distribution géographique. — Région orientale, Aisne, Seine. Isère, Rhône, Var (Locard). Limn.ea limosa Moq. Tand. , Hist. moll., p. 465. Habitat. — Fossés de Chalonne. Forme typique mélangée avec une variation minor. Distribution géographique. — Commun partout (Locard). Limn.ea limosina Loc. V Echange, 1892, t. VIII, p. 18. Habitat. — Fossés de Vesnat. Distribution géographique. — Commun partout (Locard). Limea conglobata Loc. L' Echange , 1892, t. VIII, p. 18. Habitat. — Fossés tourbeux de Lunesse. Distribution géographique. — Isère, Drôme, Rhône, Saône-el-Loiro, Côle-d'Or, Anjou. Assez rare (Locard). Limn.ea pctriformis Loc. L'Echange, 1892, t. VIII, p. 18. Habitat. — Fossés de Clergon. Distribution géographique. — Oise, Seine-et-Marne, Isère, Rhône. Rare (Locard). Limn^a obtosa Serv., Lac Balaton, p. 5i. 1801 (Sin. descrip.). Habitat. — Fossés de Vesnat et de Saint-Yrieix. Distribution géographique. — Un peu partout. Peu commun (Locard). Hongrie. Limn.ea intermedia Mich. (lompl. i83i, p. 86, pi. XVI, fig. 17, 18. Habitat. — Environs de Mouthiers, fossés d'Heurtebise. Distribution géographique. — Localisé dans l'Est; Rhône, Ain, Isère, Aube, Seine. Assez rare (Locard). Limn.ea Millieri Bgt. 1890, in Coll. — Loc, Coq. Jluv. Fr., 1898, p. 3i. Habitat. — Fontaine sous Mouthieur. Distribution géographique. — Mont Agel, près de la Turbie; Alpes- Maritimes. Rare (Locard). LiMNtfA vulgaris C. Pfeiff. , Deutsch. Moll., 1821, 1, p. 89. pi. IV, fig. 22. Habitat. — Fossés de Mosnac , Heurtebise. Distribution géographique. — Très commun partout (Locard). Limn.ea lacustrina Serv.. Lac Balaton, p. 52. Habitat. — Fossés de Basseau. Distribution géographique. — Presque partout (Locard): Hongrie. — 19/4 — Ll.MN/EA PEREGRA Dup. . EtSt. Moll., p. A 7 2 , pi. XXIII, fig. 6. Habitat. — Fontaine dite Font llouillouse, près Barbezieux. Distribution géographique. — Très commun partout (Locard). Limîuea subsouda Loc. , Coq.Jluv. Fr. , p. 35. Habitat. — Bords de l'Argence. Distribution géographique. — Saôue-et-Loire, Isère, Bouches-du-Rhône , Avcyron. Rare (Locard). Limn.ea Ullipitschi W ester. Nachr. Blàtt, 1875. Habitat. — Eaux stagnantes: Saint-Michel, Heurtebise. Distribution géographique. — Ain, Rhône, Isère, Savoie. Assez rare (Locard). Lombardie. Limne/EA palustris Drap. , Tab. moll., p. 5o. Habitat. — Fossés de Vesnat, Saint-Marc, Marécages de Saint-Gybard. Distribution géographique. — Commun partout (Locard). Li.mn.ea corviformis Bgt. mss. Loc. , Coq.fluv. Fr., 1893, p. ho. Habitat. — Marécages de Breuty, La Couronne. Distribution géographique. — Lyonnais, Dauphiné, Basses Alpes. Peu commun (Locard). Limn.ea coxtorta Bgt. in Serv., Lac Balaton, p. 61. [Gén. descript.) Habitat. — Etang du Sérail, près Confoiens. Distribution géographique. — Partout, mais peu commun (Locard). LuiNiEA Ligerica Bgt. in Serv., Lac. Balaton, p. 5 Schulze (F.-E.), Hc.racli iclliden des indischen Oceanes, II. Thcil. Die llertn- terophora, p. 05. Berlin, 1895. ' Imma (I.), Studies 0 ihc llexc.cli cllida, I, p. ">o, Tokyo, 1901. — 200 — demeurent très courts et ne tendent même pas à se diriger vers la base des crochets. C'était, en effet, une erreur d'interprétation que l'étude des ancres de Malacosaccus unguicuklus et de leurs malformations va nous permettre de rectifier. Ici, l'intersection des canaux qui marquent l'axe des actines atrophiées se fait exactement dans l'épaisseur du renflement. On y compte nettement, au bout du canal axial de la tige, cinq petits canaux très courts. Une seule actine de l'hexact se développe pour former la tige , et l'ancre est à proprement parler un monact. Quelquefois il arrive que deux actines opposées se développent ; il en résulte une soie rigide composée de deux moitiés faciles à distinguer d'après l'orientation inverse de leurs épines; à leur origine se voit l'intersection des canaux des quatre actines avortées et, autour de cela, une couronne de crochets pareils à ceux du renflement hasilaire d'une ancre normale; ces crochets souvent se recourbent tous du même côté, sans doute vers l'acline qui, seule, était destinée à s'allonger, ou bien ils se dirigent partie dans un sens et partie dans l'autre, ou enfin ils se bifurquent au sommet d'un mamelon commun. D'autres fois, ce sont deux actines d'orientation différente qui viennent à se développer; l'ancre se compose alors de deux tiges à épines récurvées, qui émanent à angle droit d'un renflement commun armé de crochets relevés vers elles ; dans le renflement s'observe , comme précédemment , l'intersection des canaux rudi- mentaires des actines disparues. Il est clair, par conséquent, que, dans les ancres de Malacosaccus, le renflement basilaire représente le centre noueux de l'hexact modifié; les crochets de son bord, de nombre variable, du reste, ont simplement la valeur d'excroissances secondaires, de même ordre que les dents récurvées de la tige. Et tel est sans doute aussi le cas méconnu des ancres de Placopegma solutum. Regadrella phoenix 0. Schmidl. J'ai émis en 1896 (1) l'avis que l'Hexaclinellide du Talisman décrite et figurée par Filhol (2) sous le nom nouveau de Trichaptella elegmis ne diffère pas de Regadrella phœnix. L'examen des spécimens delà collection confirme l'exactitude de cette supposition. J'ai même eu le plaisir de trouver au Mu- séum l'un des plus beaux représentants de la prétendue Trichaptella, dont l'étiquette primitive avait été raturée et modifiée conformément à cette manière de voir. (" Topsent (E.), Résultats scientifiques de la campagne du Caudan dans le golfe de Gascogne, fasc. Il, p. 276 (Ann.de l'Université de Lyon, 1896). <2) Filiiol (H.), La vie au fond des mers. Paris, 1 8 8 5 . — 201 — Sun les Bambous employés comme sarbaca\es par les sauvages de l'Inde et la Péninsule malaise, par M. Louis Lapicque. J'avais été frappé, dans la Péninsule malaise, de la longueur extraordi- naire des entre-nœuds de Bambous employés comme sarbacanes par les Sakaïes ou Séinangs de la vallée du Perak. Ces instruments, d'une longueur d'environ deux mètres sur un diamètre de 2 à 3 centimètres, sont consti- tués par deux tubes de Bambou introduits l'un dans l'autre de façon à se doubler dans toute la longueur. Or on ne remarque aucune trace de nœud. Les Européens qui habitent dans le voisinage de ces tribus ont tous noté ces échantillons végétaux comme extraordinaires, et ceux que j'ai entre- tenus m'ont dit ne pas connaître sur pied le bambou qui le produit. Je viens de retrouver dans le sud de l'Inde des échantillons tout à fait analogues. La sarbacane est beaucoup moins employée par les tribus de jungle dans cette région que dans la région malaise; mais quand on la rencontre, elle présente la même particularité ; elle est constituée d'un simple tube de bambou, mais ce tube peut avoir près de deux mètres sans trace de nœud. Les échantillons que j'ai rapportés proviennent les uns des monts Anémalé, je les ai acquis des Poulayers et des Moudouars du massif de Pounaclu ', où ils vivent à une altitude de 800 à 1,200 mètres. D'autre part, dans un village de Panyans du Wainaad, j'ai trouvé et acquis un morceau de Bambou encore brut, muni de nœuds à ses extrémités, et qui montre alors bien nettement la longueur énorme de l'entre-nœud. Ces Pa- nyans vivent à une faible altitude, mais juste au pied du massif du Wai- naad, qui élève en pente raide à un millier de mètres son liane couvert d'une jungle très épaisse. C'est de cette jungle que provenait l'échantillon que j'ai rapporté. Ces gens m'ont dit que c'est toujours dans la montagne qu'ils vont chercher de tels Bambous. Us les considèrent d'ailleurs comme as ez rares et leur attribuent par suite une certaine valeur. Je ne sais s'il s'agit d'une espèce particulière ou d'une forme spéciale d'une espèce commune. Je n'ai pu, occupé à d'autres recherches, me mettre dans la jungle à la poursuite de la plante vivante. Je crois bon, en tout cas, de signaler le fait aux botanistes. Je pense que c'est exclusivement dans la montagne qu'on pourra ren- contrer ce Bambou. Dans l'Inde, les tribus de jungles n'existent que dans les régions mon- tagneuses; mais dans la Péninsule malaise, outre les tribus dont je parlais plus haut et qui habitent la vallée du Perak, dans une région de montagnes assez élevée, j'ai eu l'occasion d'observer d'autres tribus qui leur sont appa- rentées et qui habitent, plus au Sud, des régions de collines basses. Or ces dernières tribus, qui font usage de sarbacanes 1res analogues, son! s — 202 — obligées de les constituer avec des Bambous à entre-nœuds plus courts, en perçant le nœud intermédiaire. Sur les Minéraux associés À l' Emeraude DANS LE GISEMENT DE MlJSO (NOUVELLE -GRENADE), par M. H. Hubert. (Laboratoire de M. le Professeur A. Lacroix.) De tous les gisements d'émeraude actuellement exploités , le plus célèbre est celui de Muso (Nouvelle-Grenade) : on sait que c'est là que se rencon- trent les cristaux les plus estimés en joaillerie. Ce gisement est très inté- ressant, tant à cause de sa constitution même que par les minéraux qu'on y trouve associés à l'émeraude. Parmi ceux-ci, on avait déjà signalé la cal- cite, le quartz, la pyrite, la dolomite, la parisile, l'allopliane , la fluorine, le gypse, l'anthracite et la pyropbyllite. A cette liste déjà longue, il faut en- core ajouter l'albite. Je me propose d'étudier dans cette note ceux des minéraux associés à l'émeraude qui n'ont pas encore été décrits. En même temps, je résumerai les travaux antérieurs relatifs au gisement de Muso, afin de donner un aperçu général de la question. Au milieu d'un calcaire bitumineux, riche en fossiles, et de sebistes noirs appartenant au terrain néocomien, on rencontre des veines consti- tuées par des éléments entièrement cristallisés. Tantôt ceux-ci sont à grain fin et forment une véritable roche (calcaire à émeraude); tantôt, au con- traire, ils sont en gros cristaux et tapissent seulement les parois de la fissure : c'est dans ces conditions que se trouvent les émeraudes qui font l'objet de l'exploitation de ce gisement. Je m'occuperai successivement du calcaire à émeraude et des minéraux individualisés qui forment des géodes. CALCAIRE À ÉMERAUDE. La masse de la roche est constituée par de la calcite, au milieu de laquelle on voit, à l'œil nu , de petits cristaux de pyrite, très abondants, et , p'us rarement, de la dolomite et de la parisite en éléments assez volumineux. L'examen microscopique révèle en outre du quartz, de l'albite, de l'émeraude et, accessoirement, du rutile et de la limonile. La calcite, xénomorphe, se présente en petits grains. Les autres miné- raux, généralement automorphes, sont peu abondants; nous les étudierons lorsque nous les considérerons dans les géodes où ils sont plus développés. L'albite, cependant, mérite une mention spéciale. Lorsqu'on fait dissoudre le calcaire dans l'acide cblorbydriqiie, on la trouve sous forme de petits cristaux blanc sn'atteignant pas 3 millimètres dans leur plus grande dimen- — 203 — sion, avec une face d'aplatissement très développée ayant souvent l'aspect d'un losange. Ce feldspath est généralement limité par des faces peu nettes, ce qui rend les mesures goniomélriques dilliciles. Néanmoins j'ai pu recon- naître avec précision les faces p (001) m (1 10) /(no) a1 (101) rt1/J(Qoi) et ffl (01 o) : cette dernière étant la face d'aplatissement. Ces cristaux possèdent deux clivages distincts parallèles aux faces p(ooi) et m (no). Us sont régulièrement maclés suivant la loi de l'albite; mais je n'y ai pas rencontré la macle du Roc Tourné, qu'on trouve généralement dans les gisements analogues. L'existence de ce feldspath offre un certain intérêt. En effet, il y a lion de remarquer que les formes cristallines qu'il présente sont celles qu'il affecte au milieu des calcaires, soit lorsque ceux-ci se trouvent mélamor- phisés indépendamment de toute roche éruptive, comme dans certains fjisemenls des Alpes; soit, au contraire, lorsqu'ils ont été modifiés, connue dans les Pyrénées, au contact de la Iherzolite ou des ophites. Enfin, ces formes sont encore celles de l'albite qu'on rencontre dans des liions métal- lifères, comme ceux d'Anglas (Basses-Pyrénées), décrits par mon savant maitre, M. A. Lacroix (,). Il est remarquable de voir que les minéraux de Muso ne sont pas venus se développer par imbibilion dans les calcaires, mais que l'action de minéra- lisation a été localisée uniquement dans les fissures des roches sédimen- taires, formant ainsi de véritables liions endigués. Parmi les éléments accessoires du calcaire à émeraude, je signalerai le rutile, on fines baguettes au milieu de la calcite, et la limonite. Celle-ci, qui provient de la décomposition de la pyrite, forme d? très petites plages intercalées dans les plans de clivage de la calcite. MINÉRAUX DES GEODES. Emeraude. — L'émeraude de Muso est remarquable par sa belle couleur et sa transparence qui restent homogènes même dans les plus gros cristaux. Ceux-ci peuvent atteindre plusieurs centimètres : on en connaît un ayant () centimètres de longueur. Ce minéral a tout d'abord été étudié par Des Cloizeaux1"1 qui y a reconnu les combinaisons de formes suivantes : m(lo7o)/t2(2l3o) A'(ll2o) J9(000l) «'(liai) il(l01l) /»' fl (202 1) : m(\o\o) p(oooi) ffl'(n-2i) è'(ioii) i1/2(aoai) t>(ai3i) avec v w(ioio) p(ooo\) «'(liai) ^(îoi 1) t>(a i3i) z(liQ$'d) avec : = b] //■"/t"3; w(ioio) p(oooi) «'(liai) .r([). 7 . i().8) avec x= bxp 6'" hin a. ■ O A. Lacroix, Minéralogie de la France, II, p. 157. M Des Cloizeaux, Manuel de Minéralogie , I, p. 365. — 204 — M. Vrba'1' a depuis effectué de nouvelles mesures sur les cristaux de Muso. 11 a signalé de nouvelles combinaisons : p(0O0l) Wl(ioïo) t'(lOli) &'/2(202l) rt'(ll2l) i2(ioi2) ô2/3(3o32) A,':,(3o3i)ft:,(ii23) «,/3(336i) a5(5i65); J»(l0 10) /i1 (l 12 0)p(000l) A'(lOll) i'2/3(3o32) i1/2(202l) «'(ll2l) :(4a(>3; rt,(2i3i) &l/4(4o4i) fe^ia.o.Tâ.i) A(ai^3) s(i6."8.â4.i). Calcite. — La calcite est l'élément le plus abondant des géodes. Ses cris- taux, d'un blanc de neige, ont des faces remarquablement courbes et striées, celles-ci pouvant s'étendre dans une même zone sur un parcours de 80 degrés. Les formes se rapprochent beaucoup de celles observées sur la calcite de Rodefjord (spath d'Islande). Les cristaux que j'ai observés se rapportent à deux types : i° Formesdelazonep(ioi i)(2)(ioo)(3) b\ot 12) (1 10) d[(i 120) (101); 20 Combinaison des formes précédentes avec le prisme e2(ioio) (1 12). Dans le premier type, j'ai reconnu les faces : p(ioî"i)(ioo) 61(oiÏ2)(no) i2(ii23)(2io) &5/"(i/i5a) (54o) /V/"(7. ! 4.77.1 5) (11.4.0) i3(2i3/i)(3io) &4(3i45)(4io) &5(4i56)(5io) //'(5f67)(6io) i7(6i7"8) (710) ^(8.1.9.10) (910) ^(1120) (101)

(73o)] 1/2 £3[tt (3io)] 1/2 b5 [ir(5io)] et une face comprise entre b5 et i40(/io. 1 .0), faisant avec p un angle de 175° 5i' et dont le symbole, déterminé par le calcul, correspondrait à 1/2 bli [w( 1 k . 1 . 0)] : l'angle calculé de pbu étant de 175° 55'. Tous les cristaux du type octaédrique ont un aspect très dissymétrique, grâce au développement très inégal des faces : ainsi , p manque à certains pointements et, dans un même cristal, on a une face 1/2 62 plus développée que celles de l'octaèdre, alors que les autres sont microscopiques. Type IL — Je n'ai trouvé que quelques spécimens du type II. Leur caractéristique est d'avoir jp(ioo) dominant. Celte face est toujours pro- fondément striée parallèlement aux arêtes du dodécaèdre pentagonal. Les autres faces, très réduites, sont : a1(iti)o1''(aai)a,(aii) 1/2 P [77(210)] i/as [v (3ai)] 1/2 t [ir(4ai)]. Type III. — Ce type est rare dans le gisement de Muso. La forme dominante est le dodécaèdre pentagonal 1/2 &2[w(yio)] associé aux faces a1 ( 1 1 1 ) a1!'1 ( 2 2 1 ) rt2 ( 2 1 1 ) et p ( 1 00 ). Tous ces cristaux de pyrite, nous l'avons dit, sont très petits. Aussi, pour mesurer l'angle des faces trop peu développées pour donner une image au goniomètre, j'ai adopté le dispositif suivant, dont je n'ai trouvé nulle part la description. 11 consiste à associer au goniomètre un micros- cope mobile parallèlement à son axe, grâce à un chariot sur lequel il est fixé et qui peut se déplacer suivant deux directions rectangulaires. Le cristal étant convenablement centré, les angles des faces sont mesurés en utilisant les images réfléchies successives d'une source lumineuse placée à l'infini, comme pour le goniomètre de Mallard; seulement, au lieu d'observer ces images directement, on considère celles que forme l'objectif sur l'oculaire, et on les regarde avec une lentille à très court foyer. On fait coïncider ces images non plus avec celle donnée par une surface réflé- chissante, mais avec la croisée des fils du réticule. — 207 — Parisite. — Ce minéral a été étudié par Des Cioizeaux (1) et M. Vrba'2'. Des Cioizeaux en a signalé toutes les combinaisons observées. Ce sont : p (0001) b1'2 (2021); pal (liai) bl/î: m (1010) pb?l'2 (aol3) b1*; mpa1^'1^: pa2 (usa) a1 b1'2 x (6395) - d1'22 d1'13 b1'5: p8(ni8) a'b2 (ioT-3) b1 (io^i)b1'2: pa4(ii24) a2 «3/2(s243) b2 b1'* ; pak a3 (na3) a3/* a1 b1 b1/s. Cet auteur signale la base p comme étant ordinairement courbe, les faces de la zone pb1, larges et cannelées horizontalement, celles de la zone p a1, étroites et striées horizontalement. Autres minéraux. — La dolomite se présente en petits rhomboèdres pri- mitifs p (îot i)(3) (ioo)(4) tantôt blancs, tantôt d'un gris noirâtre. Ils ne sont pas toujours limités par des faces nettes. L 'anthracite a été signalée dans le calcaire de Muso par Jeannetaz (5) et Damour (6). Quant au gypse et à la fluorine, ils ont été rencontrés : le pre- mier par Max Bauer(7), la seconde par Des Cioizeaux (8). On sait enfin que Yallophane existe également à Muso. La collection du Muséum en renferme plusieurs échantillons transparents d'un très joli vert bleuâtre. En groupant ainsi les connaissances actuelles sur les minéraux de Muso , nous nous sommes simplement attaché à en faire ressortir les propriétés eristallographiques , car il y a toujours intérêt à préciser les formes que présentent les minéraux dans des conditions bien déterminées, d'autant plus que ces formes sont, dans certains cas, caractéristiques des gisements où on les rencontre. Au moment de la mise en pages de cette note, M. Albertini a eu l'ex- trême obligeance de me communiquer un certain nombre de renseigne- ments que je suis heureux de pouvoir signaler ici. La position topographique du gisement de Muso est la suivante : sur un plateau dominant le confluent du Rio Minero et d'une rivière aujour- d'hui desséchée, se trouvent les bâtiments delà mine (administration, lo- gements des ouvriers, etc.). Ce plateau et les hauteurs opposées surplom- bant la vallée sont sillonnés de filons h émeraude dont on aperçoit les affleurements à flanc de coteau. Les schistes et les calcaires noirs qui les contiennent présentent des plis et des dislocations remarquables; ils sont recouverts superficiellement par une couche de sables pléistocènes. " Des Cloizeadx, Manuel de minéralogie , II, p. i(i3. (2> Vhba, Piirisit von Nengrada (Zeitchrift fur Krisl. , iô, p. 2 1 0 ). (3' Notation de Bravais. M Notation de Miller. (5> J.vnnktaz, Bull. Soc. min., année îKari, p. 1 3 1 . (6> Damour, Bull. Soc. min., année 1897, p. i83. (7' Mas Bauer, Edelsteinlcunde , p. 357. (R) Des Cloizeadx, Manuel de minéralogie, II, p. îô'i. — 208 — Lorsqu'on est à Las Cases, c'est-à-dire aux bâtiments qui sont sur le plateau; on voit, après les pluies , que des filons situe's au Nord de la vallée du Rio Minero il se dégage de la vapeur d'eau. Ce phénomène se repro- duit un peu plus à l'ouest au milieu des mêmes formations schisteuses, mais d'une façon presque continuelle. L'examen de ces derniers schistes m'a permis d'y constater la présence de petites veines de calcite semblables à celles des filons à émeraude , mais stériles, et surtout de minces couches de pyrophyllite, 1res étendues et pouvant atteindre 1/2 centimètre d'épaisseur. D'autre part, la vapeur qui se dégage actuellement imprègne les schistes d'une sorte d'enduit ronge constitué par de l'hématite et dépose fréquemment de petits cristaux de gypse. Ceux-ci atteignent au plus 2 millimètres de longueur; ils ont des formes géométriques très nettes avec, comme faces dominantes : gx (010) m (110) et a3 (211). En ce qui concerne la formation du sulfate de chaux, que je n'ai ren- conlré que dans ces schistes , elle s'explique par l'action successive de la va- peur d'eau sur la pyrite et la calcite de ces terrains, déterminant ainsi la réduction de la pyrite en hématite, puis la transformation du carbonate de chaux en sulfate de chaux. Bien qu'il ne soit pas toujours visible dans ces schistes rouges, le sulfate de chaux y est très abondant, comme on peut s'en rendre compte en les épuisant par l'eau. On trouve également des chlorures dans les eaux de lessi- vage : leur présence indique bien une origine profonde des eaux thermales. La pyrophyllite est plus répandue dans les schistes rouges que dans le calcaire à émeraude, où Damour(I) l'a signalée. Une des particularités de ce calcaire est d'exister souvent en minces filonnets dont la pyrophyllite constitue les salbandes; cette disposition se rencontre notamment dans la pena cambiada (niche changée) qui forme les parties pauvres des filons. La pyrophyllite de Muso est remarquable par sa couleur verte, iden- tique à celle de l'émeraude. L'exploitation des filons de Muso se fait aujourd'hui par abattage à ciel ouvert, comme au temps où les Indiens la dirigeaient. Les Espagnols avaient cependant construit, depuis, des galeries profondes, niais celles-ci ont été abandonnées depuis leur départ du pays. Bien que l'extraction des émeraudes à Muso soit antérieure à l'époque de la conquête espagnole, ce gisement est encore aujourd'hui en pleine exploitation. Le rendement trimestriel connu est extrêmement variable; il peut atteindre facilement 100,000 à 200,000 carats; dans le seul mois de janvier 1902, on a extrait 110,000 carats. 11 convient de faire remarquer en indiquant ces chiffres que beaucoup de filons ne sont pas exploités et, d'autre part , que les pertes par détournement sont énormes. (1' DiMOin, loc. cil. MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE BULLETIN DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE ANNEE 1904 N° 5 PARIS IMPRIMERIE NATIONALE MDGCCCIV SOMMAIRE. Toge.'. Décès de M. C. Formant et de M. Mabille. Nomination de M. le lieutenant- colonel Péroz comme surveillant-général du Muséum. Legs de M.Po- tron 209 {Correspondance. Lettres de MM. Ch. Alluaud, Baslard, Boucard, Cordier, Poirmeur; dons et acquisitions; naissances à la Ménagerie; décès de MM. Drake del Gastillo et le Dr Vincent; présentations d'ouvrages. Compte rendu de voyage par M. T. Obalski 210 Léon Vaillant. Le grand Serpent de mer observé de nouveau dans la baie d'Along 217 J. Pellegrin. Characinidés nouveaux de la Casamance 218 — Cyprinodontidés nouveaux du Congo et de l'Oubanghi 221 Bégimbart. Dytiscides et Gyrinides recueillis au Venezuela et à la Guyane ' par M. F. Geay et faisant partie des collections du Muséum d'His- toire naturelle 226 Maurice Pic Description de deux Ptinides et d'un Notoxus faisant partie des collections du Muséum de Paris 226 G. Nobili. Diagnosos préliminaires de vingt-huit espèces nouvelles de Sto- mapodes et Décapodes macroures de la mer Bouge 228 L.-G. Seurat. Observations biologiques sur les Cénobites (Cenobita perlata Edwards) 238 K. KrjEplin. Catalogue des Scolopendrides des collections du Muséum d'his- toire naturelle de Paris 2^3 A. -T. de Bochebrune. Becherches sur la validité de certains genres d'Unio- nidee africains a54 Ch. Gravier. Compte rendu d'une mission scientifique à la côte française des Somalis 2 63 Ed. Lamt. Liste "des Arches recueillies par M. Ch. Gravier à Djibouti (1 ç)o4 ). 269 A. Pettit. Sur la production expérimentale de la pyknose 279 ■ — Sur un cas de leucoplasie vaginale chez la Guenon mone ( Cercoceùiis mona Schreb. ) 281 m E. Gleï. Becherches sur le sang des Sélaciens. Action toxique du sérum de Torpille ( Torpédo marmorata) 282 G. Ciimuii), De la continuité de l'évolution foliaire dans le Sapin Pin- sapu (Abies Pinsapo) 2S/1 BULLETIN DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE. ANNEE 1904. — N° 5. 1T REUNION DES NATURALISTES DU MUSEUM. 3l MAI I90/1. PRÉSIDENCE DE M. EDMOND PERRIER, DIRECTEUR DU MUSEUM. M. le Président dépose sur le bureau le quatrième fascicule du Bulletin pour Tannée 190/1, contenant les communications faites dans la réunion du 26 avril 190/1. Il a le regret d'annoncer à rassemblée le de'cès de M. Formant (Célestin), Peintre attaché à la section de moulage du Muséum et de M. Mabille, Attaché au laboratoire de Malacologie. Par arrêté ministériel en date du 18 mai 190/1, M. Péroz, Lieutenant-Colonel en retraite, a été nommé Surveillant général du Muséum en remplacement de M. le Commandant Clavel, décédé. Par dépêche datée du 10 mai 190/1, M. le Ministre de l'Instruc- tion publique et des Beaux-Arts transmet un extrait du testament olo;;raphe du 9 janvier 190/1, par lequel M. Potron (Charles- Eugène) lègue une somme de 5o,ooo francs pour élever une statue à Bernardin de Saint-Pierre. Ml -Il M. X. I •' — 210 — CORRESPONDANCE. M. Alluaud (Ch.) annonce (12 mai 1906) l'envoi de cinq caisses renfermant des collections diverses destinées au Muséum. M. Bastard écrit de Tuléar (Madagascar), le 2/1 avril 1 90/1 , pour annoncer l'envoi au Muséum de Serpents et de Lémuriens vivants. M. Bougard (Adolphe), par lettre date'e de l'Ile de Wighl (7 mai 1906), annonce l'envoi au Muséum d'une partie des col- lections ornithologiques qu'il donne à l'établissement. M. Cordier, d'Alger, envoie au service d'anthropologie une tête de jeune fanatique arabe, décollé au yatagan (26 mai 190/1). M. le Lieutenant Poirmeur écrit de Béehar à M. le Directeur, le 1 1 mai, pour annoncer l'envoi d'échantillons de roches et de fossiles; il ajoute : Nous avons marché pendant tout le mois d'avril et la 1" dizaine de mai : i° Dans le bassin du Guir, au Nord des Bahariat: pendant cette recon- naissance, nous avons parcouru les deux rives du fleuve, en sortant même légèrement, à l'Ouest, des limites du iei croquis que je vous ai envoyé. a0 Nous sommes repartis, presque sans arrêt à Béehar, vers le Sud, et nous avons poussé jusqu'à Kersas, à 1G0 kilomètres au Sud d'igli, sur la Saoura. La structure générale du terrain reste bien, dans mon esprit, celle que j'ai indiquée sur le calque : grand anticlinal méridien , dont l'effondre- ment partiel a formé la vallée de la Zousfana, avec ramifications diverses, la principale, prolongement du rrTarf el Djebel» se dirigeant vers l'Ouest. Au Sud d'igli, j'ai pu constater que cet anticlinal se recourbe vers l'Est, à une douzaine de kilomètres au Sud de Béni Abbès. (La Saoura le coupe à deux reprises à cet endroit.) Ce coude est dû à la pression d'un autre anticlinal plus puissant, qui vient de l'Ouest. (Chaîne d'Ougasla et de — 211 - Kersas.) Ces opérations sont d'ailleurs en concordance avec les renseigne- ments donnés par M. E.-F. Gauthier (Sahara Oranais; Annales de géogra- phie du i5 mai io,o3). Un synclinal large et sans doute profond occupe au contraire la région Bahariat bas Oued Bou Dib, si remarquable par ses tr Tables ^ , dépôts horizontaux qui ne sont sans doute qu'assez peu fossilifères. Les Tables sont certainement tertiaires. Leur 1" étage, qu'il faut iden- tifier avec les * masses de recouvrement" de la Saoura, que M. E. F. Gau- tier a déclaré ne pouvoir déterminer, est formé d'un banc de calcaire gros- sier reposant sur des bancs plus tendres comprenant : grès et poudingues tendres , argiles blanche et rouge , gypse. Il repose indifféremment sur le dévonien de la Saoura, le carhoniférien d'ïgli et du Guir, le crétacé du Barguet Kénadsa. Le 2° étage, assez analogue, moins les argiles, constitue les grandes Tables du Guir, une partie du Hammada qui nous sépare du Tafilalet; plus au Nord, la Gara Oglet Ziar, l'Oum es Seba en sont égale- ment des débris. Ce deuxième étage repose en général sur le premier. Au cheïb Rassou (rive gauche du Guir), il couronne au contraire le soulève- ment primaire (versant Sud de l'anticlinal). Plusieurs questions se posent encore : i° Le Trias existe-t-il dans la région? M. E. Ficheur(1) avait attribué à ce système les gypses et les terrains salés déjà signalés dans le Guir, en 1900, par le lieutenant Barthélémy. Je ne partage pas cette opinion : le gypse, abondant surtout sur la rive droite du Guir, y est englobé dans le 1" étage des Hammadas horizontaux, cer- tainement tertiaire. Le sel est abondant; l'eau du Guir (qui coule jusqu'au synclinal des Bahariat) est salée et peu magnésienne. Elle donne par éva- poralion des dépôts souvent exploitables. Ce sel-là vient de loin , et peut-être les composants du Guir l'ont-ils dissous dans des gisements triasiques. Mais il existe dans le Guir moyen (le Guir proprement dit, celui des Bahariat) un gisement abondant de sel gemme, où vont se réapprovisionner les nomades. Il se trouve sur la rive gauche, à 1 kilomètre environ au \. E. des gour Mefired. Je n'ai pas pu reconnaître de près ce -rocher de sel" . mais un pointement Iriasique au milieu de ce grand synclinal me parait bien improbable. En outre, les Tables voisines, au dire des indigènes, se- raient également riches en sel. La présence du sel gemme, comme celle du <;\ pae dans le Tertiaire, n'ont d'ailleurs rien que de très normal. Je crois pomoir attribuer au Trias un affleurement, assez réduit «Tail- leurs, de schistes et grès verts et n lie de vin» , qui s'appuie, aux abords de Kenadsa, sur le carhoniférien, dont il a l'inclinaison de couches, et sur lequel repose la falaise crétacée, moins inclinée. (|) Bulletin de la Société géologique de France du 6 février 1901. 1 •"). __. 212 2° Le Djebel Béchar est-il carboniférien dans toul son relief actuel? Je vous ai transmis le mois dernier un gros cristal qui peut être inté- ressant à ce sujet. J'ai encore à vous adresser quelques échantillons des diverses roches. 3" La question du charbon (!) Je crains, hélas! que l'espoir dont m'avait fait part M. Bureau ne soit déçu. Le point d'où provenait mon rhizome de Stygmaria Ficoïdes (dans l'Oued bou-Gharraf) est sur le versant Sud-Ouest de l'anticlinal Est-Ouest (Sud-Ouest, à cause d'un épanouissement qui se détache de l'anticlinal en cet endroit). Depuis, j'ai trouvé un autre échantillon à peu près identique, en un point analogue comme position dans le soulèvement : vers le bord de la Hammidet el Ghannami, à 5 kilomètres au Sud d'Oglat Ghérassa; il y a là des affleurements rocheux. De plus, le fragment (de Lépidodendron sans doute) que je vous ai adressé le mois dernier (N° 2/1), trouvé au Guebb-el-Aouda , sur le même versant Sud du même anticlinal. A part ces trois fossiles, je n'ai pu découvrir, malgré des recherches minutieuses, aucune empreinte végétale de nature à faire songer au voisi- nage d'un banc de houille. J'ajouterai que les couches d'où proviennent mes trois échantillons sont stratifiées au-dessous des plaquettes qui ont fourni les beaux fossiles du Mouïzib el Atchane, et surtout au-dessous du banc de calcaire à Crinoïdes si ca ras téris tique entre Taghit et Igli, que M. E.-F. Gautier a pu le consi- dérer comme constituant presque à lui seul tout le massif du Djebel Bechar. Ce calcaire, noir, puis blanc à son sommet, est comme le couron- nement du soulèvement; je n'ai rien vu de primaire au-dessus, en aucun endroit. Or, ce calcaire est encore du carboniférien inférieur el marin. Je serais donc assez tenté de croire que nos échantillons de bois «■ houil- lère sont des débris entraînés par les courants et fossilisés dans les couches marines. Dans cette hypothèse même, il faut bien admettre qu'il a existé, à la même époque et dans les environs (mais dans quelle direction et à quelle dislance?), une terre émergée à laquelle ont été arrachés ces végétaux. Celte terre émergée, sur les rivages de laquelle ont pu se former des couches de houille, exisle-t-elle encore? A-t-elle été entièrement emportée par l'érosion, elle et son précieux produit? Peut-on espérer la retrouver, engloutie aujourd'hui dans un synclinal ou un effondrement? Le problème est intéressant, tant au point de vue scientifique qu'au point de vue éco- nomique. — 213 — M. Serre (Paul), consul de France à Batavia, annonce (22 mai 190/i), l'envoi de documents et transmet, avec une noie sur deux plantes médicinales de Java, employées contre certaines maladies du foie et dos reins, divers renseignements sur l'histoire natu- relle du pays qu'il habite. Animaux intéressants entrés à la Ménagerie depuis le iermars ip,o'i : 2 3 mars 1906. — • 2 Hyènes rayées. — Acquisition. \h avril 190/i. — 1 Cercopithèque eryllirogastre. — Don de M. Megv, inspecteur des affaires indigènes. 22 avril 190/1. — 2 Spatules roses; 2 Canards mandarins; 2 Faisans blancs; 2 Faisans versicolores ; 2 Faisans ve'nérés; 1 Marabout de l'Inde. acquisitions faites à la vente du Jardin zoologique d'Anvers. 7 mai 190/i. — 2 Loups de Russie. — Acquisition. 17 niai 1906. — 1 Chat-tigre (Felis minuta). — Don de M. Legros, ingénieur des arls et manufactures. Naissances : 1 Antilope bubale; 2 Cigognes blanches: 2 Gazelles à bézoard; 5 Fai- sans de Bel; 7 Faisans d'Amherst. M. le Président a le regret d'annoncer le décès de M. Drake del Castillo et de M. le docteur Vincent, deux collaborateurs du Muséum qui comptaient parmi les plus dévoués. Al. le professeur Gréiiant (N.) offre à la Bibliothèque du Muséum un mémoire de M. Henry Chapman, publié dans les Procedings of tlie Academy of Natural Sciences of Plriladelphia, en janvier 1906, et ayant pour titre : Observations ou Tupaia, with Rofleclions on Ihe Origin of Primates. M. van Tieghem (Pli.) offre au Muséum, pour sa Bibliothèque, un exemplaire du Mémoire Sur les Luxembourgiacées qu'il vienl de publier dans les Annales des Sciences naturelles, Botanique, 8e série. I. Xl\ , 1 90/1, et s'exprime en ces termes : Par suite des longues recherches auxquelles je me suis livré à son sujet e| ilmii j'ai exposé à diverses reprises les principaux résultais ;i noire — 21â — Réunion, la famille des Ochnacées, comprise avec l'extension de pins en plus large que lui ont donnée progressivement les auteurs et, en dernier lieu, MM. Engler et Gilg, a dû subir, en définitive, un démembrement profond. Ce démembrement n'a pas produit moins de sept familles bien dis- tinctes, savoir : les Ochnacées vraies , avec cinquante-sept genres, groupés en quatre tribus et deux sous-fa milles, qui ont fait l'objet de deux Mé- moires étendus, suivis de deux Notes complémentaires; les Luxembour- giacées, avec douze genres, groupés en quatre tribus, qui sont le sujet du mémoire actuel; les Sauvagésiacées, avec six genres, les Lophiraci'es , les Wallacéacées, les Euthémidacées et les Strasburgériacées , avec chacune un genre seulement, qui ont fait l'objet d'autant de Notes séparées. Ces sept familles appartiennent toutes à la classe des Homoudiodées ou Dicotylédones et à la sous-classe des Ovulées , mais elles s'y rangent dans trois ordres différents. Les Luxembourgïacées , Sauvagésiacées, Wallacéacées, Euthémidacées et Strasburgériacées appartiennent à l'ordre des Perpariétées bitegminées ou Renonculinées , les Lophiracées à celui des ïranspariétées unitegminées ou Solaninées, les Ochnacées à celui des Transpariétées biteg- minées ou Primulinées. C'est la preuve évidente de la grande hétérogénéité du groupe primitif et de la nécessité de son démembrement. Les grands Mammifères fossiles dans le Yukon et l'Alaska. par M. T. Obalski, Chargé de mission scientifique M. En voyageant dans le Nord-Ouest Amérique vers les régions glacées que traverse le fleuve Yukon, j'ai été surpris de la quantité d'ossements fos- siles ornant l'entrée des camps de mineurs et de sauvages : c'étaient des bois gigantesques, des cornes énormes et de longues défenses d'ivoire. Poursuivant mon voyage à travers les champs d'or du Klondyke et de l'Alaska, j'ai pu me rendre compte de l'origine de ces ossements, extraits la plupart du fond des mines d'or en exploitation. Le sol du Yukon Terri tory et de l'Alaska présente dans son ensemble l'aspect d'une mer immense dont les vagues incohérentes sont des chaînons montagneux peu élevés, à sommets arrondis; ces montagnes sont dominées par de hautes ramifications des Montagnes Rocheuses à crêtes aiguës, nei- geuses, se perdant dans les nues, d'où descendent d'immenses glaciers venant se fondre dans des régions plus basses ou s'écoulant dans le Paci- fique. (l> Voir Bulletin du Muséum d'Histoire nntarelh , 1 90^1 , n° 1 , p. 5 : 1 906 , n° 2 , p. 36. — 215 — Dans l'intérieur du pays, ces glaciers sont peu visibles, recouverts qu'ils sont de matières boueuses sur lesquelles végètent des mousses el des lichens: ils accusent néanmoins leur présence, dans la belle saison, par une froide humidité et un abondant ruissellement arrivant à former de polîtes rivières ravinant les flancs des coteaux et les vallées. Sur les bords abruptes du Pacifique, les glaciers forment de larges fleuves descendant dans la mer qui les ronge par le flux et reflux et les fond peu a peu. Le sol est toujours glacé. Trois mois de belle saison , dont la température moyenne est de 10 degrés centigrades, ne dégèlent qu'une couche superfi- cielle permettant à une maigre végétation de se faire jour; un long et ter- rible hiver avec des températures atteignant 45 degrés centigrades et plus au-dessous de zéro immobilise tout sous un linceuil de neige. Un grand fleuve à cours rapide traverse le Yukon Territory et l'Alaska; c'est le Yukon e \ohveau n 1 \s /. 1 /; !//■: i> iiONG, par M. Léon Vaillant. L'existence du monstre marin désigné vulgairement sous le nom de Serpent de mer n'est plus douteuse aujourd'hui. M. Oudemans, dans un traité spécial, dont M. Racovitza, en 190)), donna un excellent résumé, a rassemblé tous les textes et renseignements antérieurs sur le sujet; le second de ces naturalistes y ajoute des observations concluantes, dues à M. Lagresille, lieutenant de vaisseau, lequel, à trois reprises, dans la baie d'Along, rencontra l'animal et le vit à distance, mais avec certitude. Il est intéressant de signaler aujourd'hui une nouvelle observation faite dans les mêmes lieux, le 2.r> lévrier dernier et dans des comblions plus favorables, par le lieutenant de vaisseau L'Eost,.sur la canonnière la Désirée. Le rapport de cet officier, publié dans I' [venir du Tonlàn | 1 '1 el 1.) unis 1 90/i), résume les témoignages de différentes personnes du bord : le docteur Lowitz, le timonier Sourimant, le quartier-maître mécanicien — 218 — Pinaud et autres, tous avaient vu l'animal, qui s'était assez approché pour passer au-dessous du navire. Son aspect ne rappellerait pas celui d'un Cétacé, et la peau rugueuse paraît couverte plutôt d'écaillés que de poils. La tête, don! le détail n'a pu être observé, comparée par les uns à celle d'un Phoque, mais plus allongée, par d'autres à celle d'une Tortue, est supportée par un cou plus étroit; sa grande largeur était de o m. 4o à o m. 80, suivant les diverses appréciations. L'animal progressait par ondulations, d'ordinaire dans un plan ver- tical, plus rarement dans le plan horizontal. Une chose est nettement indiquée : l'animal fait sortir deux jets d'eau vaporisée par les narines et non par le dessus de la tête. Ces particularités me paraissent ne pas se rapporter à un Mammifère, groupe dans lequel M. Oudemans est porté, en dernière analyse, à ranger l'animal prohlématique en question, mais plutôt confirmeraient l'opinion qu'on se trouve en face d'un Reptile, très vraisemblablement Pythonomorphe et plus ou moins voisin du Mosasaurus, qui, dans les temps paléonto- logiqnes, a réalisé le grand Serpent de mer, comme je l'ai exposé dans mon cours depuis longtemps. Cette manière de voir n'est pas sans analogie avec celle exprimée par M. Cope dans une restauration faite en 1882 à la fois de YElasmosauvus, du Lœlops aquilinguis et du Mosasaurus. Ce zoologiste a même muni ce dernier Reptile de larges gastrostèges , organes dont il est peu probable qu'il ait été pourvu, puisqu'ils sont destinés à une locomotion terrestre; suivant mon hypothèse, il s'agirait d'ailleurs d'un Lacertien et non d'un Ophidien. Chabacimdès youvEAUA de la Casamance. par M. le D1 Jacques Pellegrin. Le D' Maclaud vient d'adresser au Muséum d'histoire naturelle une petite collection de Poissons de la Guinée portugaise, récoltés dans la Casa- mance, à la hauteur de kolibantan, le 3 mars îooi, et dont voici la liste : Elopidae Elops laccria Cuvieret Valenciennes. Clupeidae .... Pellonuîa vora.v Gunther. Characinidae. . Sarcodaces odor Rloch. — Alestes senegalensis Steindachner. — *. . Neoborus quadrilineatus nov. sp. — Nannocharax dimidiatus nov. sp. Cyprinidae . . . Barbus camptacanthus Bleeker. — Labco Selii Valenciennes. — 219 — Parmi ces espèces se trouvent deux formes nouvelles, particulièrement intéressantes, appartenant à la famille des Characinidés et rentrant dans les genres Nrohorm et \ 'annocharax . Le genre Neoborus, 1res voisin (Ylchthijoborus, fut l'orme', en 1899, par M. Boulenger. II ne comprenait jusqu'ici qu'une seule espèce du Congo, le Ncohorus ornatus Boulenger (1), décrit d'après plusieurs exemplaires de Bikoro (lac Tumba) et de Kutu (lac Léopold II). Celte forme avait d'ail- leurs déjà été signalée, non décrite, dès 1886, par M. le professeur Vail- lant(2), sous le nom A'Ichthyoborus tœniatus, d'après deux exemplaires de Mokaka, provenant de la mission de M. de Brazza. Il est très curieux de voir remonter un représentant du genre Neobonts jusque dans la Guinée portugaise. La deuxième forme nouvelle portera à 7 le nombre des espèces connues du genre Nannocharax , fondé en 1867 par M. Gunttier(8) et qui ne comp- tait jusqu'ici que les espèces suivantes : N. brems Boulenger, de l'Oii- banghi; N.J'ascialus Ciïulher, du Gabon et du Haut-Congo; N. niloticuê Joannis, du Nil; N. ehngatus Boulenger, du Haut-Congo; N. tœnia Bou- lenger, de l'Oubanghi; N. intermedius Boulenger, du Sud de Cameroun. Neoborus quadrilineatus nov. sp. La hauteur du corps est contenue 5 fois 1/2 dans la longueur, sans la caudale; celle de la tête, 3 fois i/h. La tête, aplatie au-dessus, est a fois 1/2 aussi longue que haute. Le museau, relativement fort, est assez long et un peu pointu; sa longueur dépasse un peu celle de la partie post- oculaire de la tête et, en conséquence, l'œil est un peu plus rapproché de la fente branchiale que de l'extrémité du museau. Le diamètre de l'œil est un peu supérieur à l'espace in ter-orbi taire et est contenu h fois dans la longueur de la tête. On compte 20 à 21 petites dents de chaque côté, à la mâchoire supérieure , 17 à 18 de chaque côté, à l'inférieure; ces dents, surtout les antérieures, sont comprimées, à pointe principale dirigée en arrière et munies d'une petite pointe secondaire postérieure. En avant existent 2 grandes canines à l'extrémité de la mâchoire supérieure , 3 à l'inférieure. Il n'y a pas de dents internes. Les branchiospines courtes, ru- dimentaires , sont au nombre d'une dizaine à la partie inférieure du premier arc branchial. Les écailles, à bord fortement cilié, sont au nombre de 90 en ligne longitudinale, de 12/12 en ligne transversale, 8 entre la ligne latérale et la nageoire ventrale. La ligne latérale à tubes droits, non rami- fiés, est unique, médiane, complète, et s'étend jusque sur la caudale. La Inn. Mut. Congo. Zo„l., 1, p. 78, pi. XXIV, fig. '1 (1899). (2) Exposition de la mission de Brazza au Muséum. ïïeviif scientifique, 3 juillet i88<), t. XXXVIII, p. 17. (s> Ann. Mai;. N. H. (H), XX, 1867, p. lia. — 220 — nageoire dorsale commence presque au-dessus de la base de la ventrale, à égale distance de la narine et de l'origine de la caudale; elle comprend 16 rayons dont i3 branchus, le plus long faisant à peine les a/3 de la tête. La dorsale adipeuse, petite, est plus rapprochée de la caudale que de la dorsale rayonnée. L'anale basse est compose'e de 10 rayons, dont le der- nier correspond à l'adipeuse. La pectorale, un peu plus courte que la ven- trale, mesure les a/5 de la longueur de la tête. La ventrale est terminée bien avant l'anus. Le pédicule caudal est deux fois environ aussi long que haut. La caudale est nettement fourchue, à lobes légèrement arrondis à l'extrémité. La partie supérieure du corps est jaune clair, la partie inférieure, blanche: h bandes longitudinales parallèles noires courent sur les côtés: la première, très étroite, va de la tête à l'origine de la dorsale; la seconde se termine en arrière de cette nageoire, en rejoignant celle du côté opposé: la troisième dépasse l'adipeuse; la quatrième, beaucoup plus large, s'étend de l'œil à la caudale, où elle se termine par un triangle noir foncé dont le sommet atteint l'extrémité des rayons médians de la nageoire. Deux autres larges barres de même couleur traversent obliquement les 2 lobes de la caudale, qui sont noirs à l'extrémité. Le fond de la caudale est jaune vif. La dorsale est grisâtre, avec la partie supérieure des rayons antérieurs plus foncée: les autres nageoires sont blanchâtres. D. 16; A. i5; P. i5; V. ii; Ec. 1-2/90/12. Nn 04-54. Coll. Mus. — Gasamance : D' Maclaud. Longueur : 98 + 19 = 117 millimètres. Cette jolie espèce se distingue nettement de Neoborus ornatus Boulenger par son museau plus fort, plus court et plus large, son œil plus grand, sa dorsale commençant moins en arrière, presque au-dessus des ventrales, ses dents moins nombreuses, ses écailles un peu plus grandes et sa colo- ration très différente. Nannocharax dimidiatus nov. sp. La hauteur du corps égale environ la longueur de la tête et est con- tenue h fois i/3 dans la longueur, sans la caudale. La tête est 1 fois î/a aussi longue que haute. Le museau, légèrement courbé, est à peine plus court que l'œil, dont le diamètre, un peu supérieur à l'espace inler- orbitaire, est contenu à peine 3 fois dans la longueur delà tête. La bouche est petite; les dents sont bicuspides. Les sous-orbitaires recouvrent la joue. L'opercule est nu. Les écailles fortement dent iculées sont au nombre de 5 a en ligne longitudinale, 7/10 en ligne transversale, 6 entre la ligne laté- rale et la ventrale. La ligne latérale, à tubes droits, est médiane et com- plète. La dorsale, composée de i5 rayons dont 12 branchus, commence en avant de la base de la ventrale, un peu plus près de l'extrémité du — 221 — museau que de l'origine de la caudale; ses rayons antérieurs sont égaux à la longueur de la tête. La dorsale adipeuse, très petite, est beaucoup plus rapprochée de la racine de la caudale que de la fin de la dorsale rayonnée. L'anale an rayons dont 8 branchus. La pectorale, pointue, fait les 3/4 de la tête et se termine bien avant Ja ventrale, qui n'atteint pas l'anus. Le pe'dicule caudal est un peu plus long que haut. La caudale est fourchue. La coloration générale est grisâtre. Les écailles supérieures ont le bord plus foncé. Une large bande foncée, longitudinale, étendue de la partie su- périeure de l'opercule à la caudale , divise le corps en deux parties égales. Un point noir existe en haut de la partie antérieure de la dorsale. D. i5; A. n ; P. i4; V. io; Ec. 7/52/10. N° 04-55. Coll. Mus. — Gasamance : D1 Maclaud. Longueur : 43 -f 1 1 = 54 millimètres. Ce Poisson se rapproche de N. tœnia, espèce de l'Ouhanghi récemment décrite par M. Boulenger(l). Elle s'en distingue par son museau un peu plus court, son œil plus grand, sa dorsale un peu plus reculée, ses écailles plus nombreuses transversalement et sa coloration. Cyprwodostidés nouveaux du Congo et de l'Oubanghi, par M. le D1 Jacques Pellegrin. La mission Ghari-Lac Tchad, dirigée si habilement par M. Auguste Che- valier, a rapporté de riches matériaux ichtyologiques recueillis avec un zèle infatigable par le Dr Decorse. Les poissons récoltés dans le Tchad même et surtout à kousri et à Forl- Archambault sur le Chari, fort nombreux et ne comprenant pas moins de quarante espèces, doivent faire l'objet d'une Note ultérieure m. Un accident, d'après les renseignements communiqués par le D' Decorse, a causé la perte de la presque totalité des pêches effectuées dans le bassin du Congo, principalement à Krebedjé , sur la rivière Tomi, sous-allluenl de l'Oubanghi. Seuls quelques spécimens minuscules provenant les uns de Bessou sur l'Oubanghi, les autres de Brazzaville sur le Congo, ont pu échap- per; ce sont des Gyprinodontidés appartenant au genre Haplochilus et représentant deux espèces nouvelles décrites ici, et un Gichlidé VHemi- chromis bimaculatus Gill, extrêmement commun dans toute l'Afrique occi- dentale. (° Ami. Mus. Cou;;». Zool,, II, p. 38, pi. VIII, tig. 3 (1902). M Gomme on devait s'y alteii Ire, la faune ichtyologique du lac Tchad et du Chari présente de profondes affinités à\u\f part avec colle du Nil, d'autre part avec celle du Sénégal et en troisième lieu avec celle du Congo. — 222 — Haplochilus Ghevalieri nov. sp. La hauteur du corps est contenue 4 fois à 4 fois 1/2 dans la longueur, sans la caudale, celle de la tête 3 fois 1/2. La tête est très aplatie au-dessus. La mâchoire inférieure est proéminente. Les dents de la série externe fines et aiguës sont plus volumineuses et assez espacées. Le diamètre de l'œil est égal ou un peu inférieur à la longueur du museau et est contenu 3 fois dans la longueur de la tête , 1 fois 1/2 dans l'espace inter-orbitaire. Il existe de grandes écailles sur la tête et sur l'opercule. Les écailles cycloïdes sont au nombre de 27 ou 28 en ligne longitudinale, de 8 en ligne transversale. La ligne latérale est représentée par une série de petits points. La dorsale, à 7 ou 8 rayons, commence au-dessus de l'antépénultième rayon de l'anale, 3 fois plus près de l'origine de la caudale que du bord antérieur de l'œil, au niveau de la 19e ou 20e écaille longitudinale. L'anale a 1 3 ou i4 rayons, les postérieurs égalant environ ceux de la dorsale. La pectorale atteint la ventrale et fait les 2/3 de la tête. La ventrale arrive à l'anale ou presque. Le pédicule caudal est au moins aussi haut que long. La caudale est en pointe , les rayons médians sont très prolongés et dépassent la lon- gueur de la tête. La coloration est des plus brillantes. Le dos est olivâtre, les côtés et le ventre sont jaunes. Une ligne foncée court sur le bas des flancs et du pédi- cule caudal. Chaque écaille sur les côtés porte un large point rouge-carmin. Les nageoires sont jaunes, la dorsale, l'anale et la caudale finement ponc- tuées de carmin. Les mâchoires sont bordées de carmin. Une ligne semi- circulaire brune s'étend, à la face inférieure, d'un angle de la bouche à l'autre. D. 7-8; A. 1 3-i 4; P.i4; V.5; L.loug. 27-28; L.trauss.8. N° 04-62. Coll. Mus. — 3 exemplaires. Brazzaville : Mission Chari- Lac Tchad (Ghevalier-Decorse). Longueur totale : 48, 48, 47 millimètres. Cette jolie espèce, que je dédie bien volontiers au chef de la mission Chari-Tchad , se rapproche surtout â' Haplochilus singa Boulenger, espèce récemment décrite (1) d'après uu exemplaire mâle des marais de Borna à l'embouchure du Congo. Elle s'en distingue surtout par la forme de sa caudale, dont les rayons médians sont prolongés en pointe accentuée tandis qu'au contraire cette nageoire est rréchancrée, quelques-uns des rayons supérieurs et inférieurs étant prolongés», dans l'espèce de M. Boulenger. H. CÀevalieri présente aussi certains caractères communs avec H. cmnc- ronensis Boulenger (2) de la rivière Kribi, mais, dans celte espèce, la dorsale commence bien plus en avant. (1> Ami. Mus. Congo, Zool,, I, \>. ii3, pi. XLVII, fig. 1 (1899). M Ânn. Mag. N. H., 7, (XII), iqq3, p. kho. — 223 — Haplochilus Decorsei nov. sp. La hauteur du corps est contenue 3 fois 2/3 à k fois dans la longueur, sans la caudale, la longueur de la tète 3 fois 1/2. La tête est plate en des- sus. La mâchoire inférieure est proéminente. Les dents coniques sont Unes et aiguës. Le diamètre de l'œil est au moins égal à la longueur du museau et est contenu 1 fois 1/2 dans l'espace inter-orbitaire, près de h fois dans la longueur de la tête. Il y a de grandes écailles sur l'opercule. Les écailles cycloïdes sont au nombre de q5 à 28 en ligne longitudinale, 11 ou 1 2 en ligne transversale. La dorsale, à 8 ou 9 rayons, commence au-dessus du milieu ou du début du 3e tiers de l'anale, 2 fois plus près de l'origine de la caudale que du bord antérieur de l'œil, au niveau de la 1 6e ou 17e écaille longitudinale. L'anale a 1 3 ou 1 k rayons égalant environ ceux de la dor- sale. La pectorale fait les a/3 de la tête. Les ventrales, petites, n'at- teignent pas l'anale. Le pédicule caudal est 1 fois 1/2 aussi long que haut. La caudale est arrondie, acuminée, les rayons médians plus ou moins pro- longés en pointe, égalant parfois la longueur de la tête. La coloration est uniformément jaunâtre avec le bord de chaque écaille très foncé. Le ventre est clair. Une ligne sombre s'étend de la tête à l'ori- gine de la dorsale. Chez les femelles, les nageoires sont grisâtres, la dorsale, l'anale et les ventrales avec de petits points carmins plus ou moins nombreux. Cliez les mâles (?) , quelques lignes longitudinales de petits points de même couleur se voient en outre sur les écailles de l'opercule et des lianes; des points carmin existent aussi sur la caudale, qui est finement bordée de carmin. D. 8-9; A. i3-i4; P. i5; V, 6; L. long. 26-28; L. transv. 11-12. N° OA— 61. Coll. Mus. — 5 exemplaires. Bessou (Oubanghi) : Mission Chari-Lac Tchad (Chevalier-Decorse). Longueur totale : ko, 09, 29, 97, 2/1 millimètres. Le plus grand spécimen est une femelle avec des œufs. Cette intéres- sante petite espèce, que je me fais un plaisir de dédier à mon ami le D' Decorse qui a recueilli avec tant de soin les riches matériaux ichlyolo- giques rapportés par la mission Chari-Tchad, est surtout voisine d//. spi- lauchen A. Dnméril, du Gabon, mais peut en être distinguée par sa mâchoire inférieure proéminente, son œil plus pctit(1), sa coloration et surtout par ses écailles plus nombreuses en ligne transversale. (" Sur les 3 exemplaires types, d'Auguste Dumerii, mesurant respectivement ■'17, ^7 et 36 millimètres, le diamètre de IVil est contenu a fois i/j dans la lon- gueur de la tèlo. 22# Dytiscides et Gyrinides recbellis au Venezuela et à ia Gu\ [ne par M. F. Geay et faisant partie des collections du Muséum d'his- toire NATURELLE, par M. le D' Maurice Regimbant. Dytiscidae* Derovatellus leintus Wehncke. — Guyane française : Ouanary. Desmopachria nov. sp. (unique). — Même localité. Anodontocuilus maculatus Bab. — Même localité. Bidessus sorinamensis Rég. — Guyane française : Gamopi. Bidessonotus obtusatus Bég. — Ouanary. Notomicrds brevicornis Sharp. — Même localité. Pronoterus? nov. sp. (unique). — Venezuela : Sarare. Siphis cimicoides Aube. — Ouanary. Canthydus nov. sp. (unique). — Guyane fr. : Biv. Lunier. Hïdrocanthus debilis Shp. — Biv. Limier, Ouanary, Bas Mahury; Vene- zuela : Sarare. Laccophilus cayennensis Aube. — Guyane française : Ilet le Père. Laccophilus flaviventris Bég., nov. sp. — Long. 3 millim. 1/2. Ovalis, sat elongatus, postice attenuatus, sat convexus; capite et pronoto rulis, hoc post oculos flavo et in medio baseos fusco transversim bimaculato, elytris fusco-castaneis, subnebulosis, fascia postbasab intus obliqua, plus minus disinle- grata, macula minuta saepissime gémi n a exlus ad médium, fascia transver- sali laciuiata post médium apiceque rufis, epipteuris flavis; corpore sublus rufo, pedibus antennisque pallide flavis, tarsis posterioribus infuscatis. Espèce ressemblant beaucoup à L. saavis Sharp, du Mexique , mais plus petite et plus étroite de forme, avec les dessins plus réduits et plus disso- ciés; réticulation analogue, c'est-à-dire double, la grande polyédrique , la petite ronde , toutes les deux peu imprimées; la tête et le pronotum sont jaune roussàtre, la première montrant en arrière deux marques en acco- lade un peu rembrunies , le second marqué de deux taches transversales brunes le long de la base et d'une tache très vague jaune pâle derrière les yeux , tache qui doit être très apparente chez l'insecte vivant et qui se re- trouve chez un certain nombre d'espèces; ély très brun marron plus ou moins foncé, très vaguement nébuleux, ornés des dessins suivants jaune roux : i° une bande transversale oblique en dedans située en arrière de la base , tantôt presque entière , tantôt divisée plus ou moins en trois taches — 225 — géminées, dont l'externe, la plus petite et parfois inconstante, ne touche pas la bordure extérieure à l'épaule, et dont l'interne, la plus grande et la plus constante, est aussi étroitement séparée de la suture; 20 une tache latérale médiane touchant la bordure, tantôt géminée, tantôt conlluente; 3° une bande postmédiaue transversale touchant la bordure, mais abrégée au tiers externe et formée de cinq petits traits longitudinaux plus ou moins confluents ou séparés; k° une tache apicale vague et très mal limitée. Dessous du corps d'un roux clair cpielquefois un peu rembruni sur l'abdomen; pattes et antennes jaune pâle, tarses postérieurs ferrugineux. — Guyane : Ouanary et Bas-Carsevenne. Copelatus nov. sp. (unique). — Le plus petit des Copelatus, malheu- reusement impossible à décrire tant il est immature et incolore : long. , •2 millim. 3/4 ; testacé, très allongé, sans stries aux élytres. — Ouanary. Copelatus nov. sp. (unique). — Voisin de C. longicornis Shp. — Guyane : Bas Garsevenne. Copelatus Geayi nov. sp. — Long. 5-5 millim. i/4. Ovalis, elongatus, liaud parallelus, parum convexus, rufo-ferrugineus , tenuiter punclidatus, pronoto striolis brevibus extus magis numerosis instructo, elytris l'usco-ferrugineis , ad basin anguste dilutioribus, striis undecim in disco tcnuibus sed profundis quarum iinparibus postice ieviter abbreviatis, alteraquc submarginali longissima munitis; pedidus anlennisque flavis. Espèce voisine des C. striatoptcrus Aube et Brulfei Aube, mais de couleur différente, ayant comme ses deux congénères la strie submargi- nale des élytres étendue de la base jusque presque au sommet; les strioles du pronolum sont courtes, assez nombreuses, plus imprimées et plus rap- prochées vers les angles postérieurs; les onze stries des élylres sont Gnes mais très imprimées , les impaires un peu plus courtes que les autres , la sulurale qui est la plus courte atteignant les trois quarts de la longueur. Tout le corps est roux ferrugineux, les élytres beaucoup plus foncés, très légèrement irisés et plus pâles sur une étroite bordure vague à la base. — Guyane : Ilet le Père. — Trois femelles. Aglymbus Leprieuri Aube. — Guyane : Gainopi. Platynbctes decempunctatus Aube. — Guyane : mont de kaw. Hydaticcssubfasciatus Cast. — Ouanary. Tiiermonectes màrgineguttatus Aube. — Mont de Kaw. Megadvtes GiGANTEUsGast. — Guyane : entre le Mana et le Maroni, dans le massif de l'Acarouani. Megàdyte8 costalis Aube. — Ouanary. Megàdytes PONCTicoLLia Aube. — Ouanary, Muséum. — x. 1 '» — 226 — Megadytes laevigatus Brullé. — - Ouanary; outre Je Mana et le Maroni. Megadytes Steinheili Sharp. — Mana et massif de l'Acarouani. Cîyrinidae* Gyrites speculiger Rég. — Venezuela : Apure et Rio Nula. Gyrites sericecs Laboulb. — Venezuela : Arauca. Gyrites Geayi nov. sp. — Long. 4,5-5 millimètres. Ovalis, parum elongatus, convexus, supra fusco-castaneus , angustissime flavo marginatus, infra rufo-ferrugineus , peclore utiinque late fusco; prothoracis mar- gine punctato-tomentoso sat angusto, antice latiore; elylrorum margine tomen- toso angusto, secunrlum truncaturam haud latiore et suturam vis anle angulum internum allingente. — c? nitidissimus, omnino laevis, libiis anterioribus sat late triangularibus, tarsis sat late ovatis. — § plus minus late postice reticulata et subopaca , ad basin et sculelium nitidissima. Très voisin de G. pygmaeus Rég., dont il a la taille, la forme et les ca- ractères généraux , il s'eu distingue surtout par sa couleur d'un marron foncé à peine irisé sur les élytres , par la bordure tomenteuse un peu moins étroite et par la réticulation de la femelle qui tantôt n'existe qu'au voisinage du sommet, tantôt occupe presque toute l'étendue de l'élytre, moins la base et la région scutello-suturale. — Guyane : rivière Lunier et Haut Garsevenne. Gyretes pygmaeus Rég. — Guyane : montagne de Montsinéry. Gyretes scaphiduormis Rég. , var. — Long. 6-7 millimètres. — Diffère du type par la taille plus grande et un peu plus d'ampleur en arrière de la bordure tomenteuse des élytres. — Venezuela septentrional : Auauco, affluent du Guayra. Hydropliiliclae . Stethoxus ater Fab. (ensij'cr Brullé, ovalis Rrullé, brasiliensis Gasl.) — Gayenne et massif de l'Acarouani, entre le Mana et le Maroni. Tropisternus ovalis Gast. — Mana. Description de deux Ptinides et d'un Notoxus FAISANT PARTIE DES COLLECTIONS DU MUSEUM DE PàRIS, par M. Maurice Pic. Ptincs multimaculatus nov. sp. Brevis et latus, nigro piceus, pilis fulvis hirsulus, thorace ad basin et latera- liter elytrisque, la maculatis (maculis albidis à,'\,d , oblique ilispositis); anlemiis robustis, nigris; pedibus sat gracilibus, rufescentibus. — Madagascar. — 227 — Court et large, noir do poix, seulement un peu brillant sur les élytres orné de poils fauves eu partie redressés et longs, avec deux macules ba- snles sur le prothorax et douze macules blanches sur les élytres, six sur chacun. Tète moyenne, ornée d'une macule de pubescence blanche sur le front ; antennes foncées, robustes, légèrement revêtues de pubescence grise à la base; prothorax court et large, faiblement élargi sur les côtés médians , un peu étranglé en dessous du milieu et élargi ensuite, gibbeux en dessus sur le milieu du disque, granuleux, orné, de chaque côté de la base, d'une macule blanche; écussou foncé; élytres courts et larges, à épaules mar- quées mais subarrondies, obliquement diminués en arrière, subtronqués et subexplanés au sommet, déprimés sur le milieu antérieurement, forte- ment ponctués en lignes (avec les intervalles étroits) au milieu ou vers l'extrémité, mais à ponctuation serrée à la base: chacun de ces organes est orné de six macules blanches espacées et disposées deux à deux , un peu obliquement et à peu près en ligne longitudinale, les internes au-dessus des externes; pattes roussâtres, grêles, un peu pubescentes de gris. Long., •2 millimètres environ. Région de l'Androy : Ambovombe (D' J. Decorse, 1901). Cette espèce, très particulière par sa sculpture et son dessin, est des plus faciles à reconnaître entre toutes les espèces déjà connues de cette ré- gion; on peut la placer dans le voisinage de Emmerezi Pic. Ptinus Decorsei nov. sp. Sat elongatus, brevissime pubescens, niger, elylris siibcœf uleis , llior.ice in disco elytrisque albolineatis; anleimis robustis, longis ad basin pube albida ves- titis, apice nigris; pedibus nigris, albido pubescentibus. — Madagascar. Assez allongé, noir avec les élytres bleutés, seulement un peu brillant sur ces organes, orné d'une double pubescence courte, l'une faite de poils écailleux blanchâtres et couchés, l'autre faite de poils obscurs soulevés; des dessins blancs sur le prothorax et les élytres, ceux-ci allongés. Tête longue; antennes foncées atteignant le milieu des élytres, assez fortes et ornées d'une pubescence blanchâtre à la base, un peu épaissies au sommet a\ec les derniers articles dépourvus de pubescence blanche; prothorax assez long, modérément élargi en avant, rétréci à la base, orné d'un sillon bordé, de chaque côté, d'une ligne blanche se rejoignant en arrière et cessant en avant du milieu de cet organe: muni sur les côtés d'un faisceau de poils noirs, en forme de dent; écusson petit, pubescent de blanc; élytres assez larges el relativement longs, subparallèles, courtement atténués el Bubarrondis au sommet, assez fortement striés-ponctués avec les intervalles droits, doublement pubescents, ainsi qu'il est dit plus haut, el ornés SU!1 le disque de dessins blancs disposés longitudinalenienl . ceux ci ayanl la forme de traits allongés, avec des traces de petites macules en 16. — 228 — dessous de l'écusson cl sur les cotés en dessous du milieu, sommet irrégu- lièrement marqué de la même pubescence écailleuse blanche; pâlies foncées, moYennes, assez densément revêtues de pubescence blanchâtre, tarses un peu roussàlres. Long., 3 millimètres environ. Région d'Ambovombe, plaine d'Etsaramonto (Dr J. Decorse, 1901). Encore une espèc des plus distinctes; à placer près de metailicus Pic et très différent de cette espèce, en plus des dessins, par sa forme plus robuste, le prolhorax paraissant denticulé sur les côtés, par suite de la pré- sence d'un faisceau pileux denti forme fait de poils raides et foncés. Dédié au D' J. Decorse, à qui l'on doit de nombreuses et intéressantes découvertes dans notre riche colonie de Madagascar. Notoxus perivianus nov. sp. Elongatus, fere opacus, testaceus, immacnlatus, pube marina vcstilus et pilis pallidis hirsutus. — Amerira meridionalis. Allongé, presque mat, entièrement leslacé, sauf les yeux noirs, sans taches, orné d'une pubescence grise un peu soyeuse et en plus de poils clairs dressés, finement et densément ponctué. Tête déprimée sur le front; antennes lestacées, assez robustes, dépassant la base du prolhorax: prothorax subglobuleux antérieurement, courtement étranglé à la base, corne assez large et longue, faiblement dentelée sur les côtés: élytres plus larges que le prothorax, très longs, subparallèles, atténués en arrière et subarrondis au sommet; dessous du corps de la coloration du dessus; pattes testacées. Long. , U millimètres. Pérou : Gusco (Gay). Gette espèce, par sa forme allongée, sa ponctuation \\m et dense, devra prendre place près de bicolor Say; elle est très distincte par sa coloration jointe à son aspect presque mat, par suite de sa ponctuation fine et de la pubescence assez dense qui la recouvre. DlAGNOSES PRELIMINAIRES DE VINGT-HUIT ESPECES NOUVELLES DE StOMATOPODES ET DÉCAPODES MACROURES DE LA MER RoUGE , PAR M. LE Dr (j. NOBILI. (Musék d'Anatomie comparée, Turin. ) Les descriptions étendues et les figures des vingt-huit espèces décrites dans cette note préliminaire paraîtront dans un travail d'ensemble sur la carcinologie de la mer Rouge, (pie M. le Professeur Edmond Perrier a bien voulu admettre dans les Annales des Sciences naturelles. — 229 — Vingt-six de ces dites espèces font partie des collections du Muséum, si riches en crustacés de la mer Rouge, grâce aux recherches savantes de MM. H. Goulière, Jousseaume, L. Vaillant, Ch. Gravier et d'autres natu- ralistes. Une espèce appartient au Musée de Turin, une autre au Musée de Modène. Deux des espèces du Muséum se trouvent aussi dans les collec- tions du Mnséo civico de Gênes. Je suis heureux d'exprimer ici mes plus vifs remerciements à M. le Pro- fesseur E.-L. Bouvier qui m'a confié l'étude des crustacés de la mer Rouge, conservés au Muséum, et m'a donné aussi hospitalité dans le Bulletin pour la publication de ces diagnoses préliminaires. STOMATOPODA. Genre I^*iosqtiiIla Dana. 1 . Lysiosquilla vicina nov. sp. Voisine de L. tigrina Nob. Rostre pourvu de trois épines d'égale lon- gueur. Sixième article de l'abdomen non épineux en dessous; telson pourvu de huit épines marginales (deux submédianes longues et trois latérales de chaque côté). Entre les deux épines submédianes, il y a douze spinules, et deux épines mobiles sous elles. 11 y a une épine entre la pre- mière et la deuxième marginale, une entre la deuxième et la troisième, une entre la troisième et la submédiane. L'épine qui, chez L. tigrina, se trouve en dessous et en arrière de la première marginale, manque ici. Les pattes ravisseuses manquent sur l'unique exemplaire. Longueur, 97 millimètres. — Obock (M. Gravier). DECA.PODA. PEN^IDEA. Genre Metap«*iia*iis W. M. 2. Metapenœus Stebbingi nov. sp. Rostre grêle, faiblement recourbé, pourvu de 9-10 dents et arrivant jusqu'à l'extrémité du deuxième article du pédoncule des antennules: crèle postrostrale très courte, aboutissant en avant de la moitié de la ca- rapace. Les péréoporles I-I1I portent une épine sur le basipodile; les pé- réopodes 1II-I\ portent, chez la femelle, une petite expansion laminaire à la base; la patte de la cinquième paire, chez le mâle, porte une incision précédée par une dent. Petasma terminé par quatre cornes, courbes et rap- prochées, et présentant deux petites verges styliformes à son extrémité. Terga des somites abdominaux IV-Vl carénés; telson pourvu de 0-8 paires d'épines marginales mobiles. Longueur, 80-90 millimètres. Mer Rouge (M. Jousseaume); Suez (M. Letourneux et M. Vaillant 1. — 230 — 3. Metapenseus cognatus nov. sp. 9 Rostre grêle, faiblement recourbé, pourvu de 10 dents. Crête post- rostrale continuée jusqu'au bord postérieur de la carapace. Épine sus-orbi- taire distincte. Péréopodes I-III pourvus d'une épine à leur base. Segments abdominaux I-Vi carénés. Telson pourvu de spinules marginales. Thelycum comme celui de M. Deschampsi Nob. Tout le corps est revêtu de poils courls. Longueur, 48 millimètres. — Djibouti (M. Jousseaume). h. Metapenaeus consobrinus nov. sp. Groupe du M. velutinw. Rostre légèrement dirigé en haut et arrivant chez le mâle jusqu'au premier article du pédoncule antennulaire, droit et arrivant au deuxième article chez la femelle, pourvu de huit dents, dont la première seule est placée sur la carapace et séparée des autres. Epines ven- trales, à la base de la deuxième paire de pattes, petites. Pétasma asymé- trique : il résulte (à l'extérieur) formé par deux verges, l'une membra- nacée, renflée et bosselée; l'autre plus mince, plus dure et prolongée en un bec, sans épines. Thelycum en forme de w. Sixième article de l'abdo- men long comme les cinq neuvièmes de la longueur de la carapace. Telson pourvu de trois paires d'épines marginales assez fortes. Longueur, ao mil- limètres. — Djibouti (M. Goutière). 5. Metapenaeus Vaillanti nov. sp. Groupe du velutinus. Très voisin de l'espèce précédente, mais le pétasma est un peu denticulé à son extrémité, et le thelycum est formé par deux plaques qui laissent entre elles une petite cavité. Sixième article de l'abdo- men aussi long que les trois quarts de la carapace. Longueur, /JG milli- mètres. — Suez (M. Vaillant); mer Rouge (M. Jousseaume). HIPPOLYTID^B. Genre Virfoiiis Stimpson. 6. Virbius (?) jactans nov. sp. Rostre élevé, portant cinq dents sur son bord supérieur dont trois so.nl placées sur la carapace, et lisse inférieurement. La deuxième paire do pattes n'arrive pas à l'extrémité du scaphocérite; les trois articles du carpe ont la même longueur. Les pattes Ill-Y ont une épine à l'extrémité des méropo- dites, et leur propodite est dilaté à l'extrémité et porte le dactylopodile crochu à son angle postérieur, en formant ainsi nue espèce de pince. Lon- gueur, 9 millimètres. — Djibouti (M. Goutière). — 231 — LATREUTIDiE. (îbnre Latreutes Stimpson. 7. Latreutes pymœus nov. sp. Faciès de Tozeuma. Rostre et scaphocérite très longs, subégaux. Rostre plat supérieurement, tranchant inférieurement , plus long que la carapace, légèrement recourbé. Une épine sur la carapace au commencement du rostre, et dents près de la pointe du rostre. L'angle ptérigostoniien de la carapace pourvu de quatre spinules. Pattes de la première paire très courtes. Pattes de la deuxième paire arrivant jusqu'à l'extrémité du pédon- cule des antennes ; deuxième article du carpe une fois et demi aussi long- que le premier et deux fois aussi long que le troisième. Telson se terminant en pointe très longue, pourvue de deux épines de chaque côté. Dactylo- podites des pattes Hl-Y biunguiculés et armés d'autres petites spinules. Longueur, 1 3-i 7 millimètres. — Djibouti (M. Coutière). 8. Latreutes Gravieri nov. sp. Carapace pourvue de deux épines sur la partie dorsale , en arrière de la base du rostre. Rostre lamelleux, beaucoup plus long que haut, un peu pins long que le scaphocérite, armé sur son bord supérieur de six dents, dont cinq presque équidistantes dans la partie antérieure et la sixième un peu plus en arrière. Pointe du rostre tronquée et armée de quatre petites dents; bord inférieur pourvu d'une seule dent. Yeux armés d'une épine conique sur les cornées. Bord antérieur de la carapace près de la base des antennes et à l'angle ptérygostomien armé de petites épines acérées. Pattes de la deuxième paire dépassant les pédoncules des antennes inférieures. Pattes II1-V à propodite armé d'épines, à dactylopodite terminé par deux ongles de même longueur, mais l'accessoire plus fort que l'ongle termi- nal, et d'autres épines plus petites. Longueur, 9 millim. 5. — Djibouti (M. Gravier). Genre Tozenma Stimpson. 9. Tozeuma erythraeum nov. sp. Rostre à peine plus long que le scaphocérite, cultriforme, pourvu d'une seule dent placée sur la carapace, et de 3-4 dents sur le bord inférieur. N \ a une épine susorbitaire. Angle externe de l'orbite dentiforme. Scaplio- cérite plus long que la carapace. Angle ptérigostoniien aigu. Epine bran- chiostégale forte, mais n'arrivant pas au bord de la carapace. Plaques épimé- riennea du cinquième segment de l'abdomen pourvues d'une petite dent. Dos des segments 4-5 de l'abdomen prolongé en une petite saillie denti- — 232 — forme. Premier article du carpe de la deuxième paire de pattes presque aussi long que les deux autres pris ensemble. Pattes de la troisième paire arrivant presque à l'extrémité du scaphocérite. Méropodite des pattes IÏI-V armé d'une double rangée de cinq épines mobiles; propodite armé de nombreuses spinules disposées en deux rangées, dactylopodite pourvu d'environ quinze spinules. Longueur, 32 millimètres. — Mer Rouge (musée de Turin). Genre Hippolysmata Stimpson. 10. Hippolysmata multiscissa nov. sp. 7—0 Rostre un peu plus court que le pédoncule des antennules , avec -j—j dents . dont deux ou trois placées sur la carapace , la première non éloignée des autres, et les dents du bord inférieur aussi grosses que celles du bord supérieur. Ischiopodite des pattes de la deuxième paire divisé à son extré- mité en quatre articles, méropodite partagé par toute sa longueur en dix- sept articles environ, carpopodite divisé en trente articles environ. Méropo- dites des pattes 11I-V armés de trois grosses épines mobiles. Longueur, 3o millimètres. — Djibouti (M. Coutière). PONTONIIDAE. Genre Periclimenes Costa. 11. Periclimenes soror nov. sp. Rostre portant 1 1-1 3 dents en dessus, lisse en dessous; les deux bords convexes. Il n'y a pas d'épine sus-orbitaire. Pattes de la première paire arrivant à peine à l'extrémité du scaphocérite, doigts larges, convexes en dessus, et pourvus tout autour du bord tranchant d'un grand nombre de petites dents (comme chez P. Pelitthouarsi). Pattes de la deuxième paire grêles, à doigts très courts (longs à peine d'un tiers de la portion pal- maire de la main). Dactylopodites des pattes ambulatoires pourvus d'une épine accessoire. Voisine de P. BrockiiDe Man. — Djibouti (M. Coutière). Genre Coralliocaris Stimpson. 12. Coralliocaris hecate nov. sp. Rostre grêle, pourvu de dents, arrivant à peine à l'extrémité du deuxième article du pédoncule des antennules. Pattes de la deuxième paire très inégales; la grosse main longue, à elle seule, à peu près comme les trois quarts de la longueur du corps, doigts moins longs que la moitié de la portion palmaire, recourbés vers la face interne. Ces pattes sont disposées — 233 — verticalement. Dactylopodite des pâlies ambulatoires avec une protubérance basale très petite. Longueur, 10 millimètres. Longueur de la grosse main, 7 millimètres. — Djibouti (M. Coutière). Sous-Genre Onjoo«'ari«* nov. subg. Coralliocaridis. La protubérance basale du dactylopodite des pattes III— V est très réduite ou manque, mais l'on observe des épines accessoires. 13. Coralliocaris (Onycocaris) aualitica nov. sp. (I). Carapace courte et large ; rostre dépourvu de dents, long à peine comme la moitié des yeux, recourbé en haut. Angle orbitaire saillant. Scaphocérite petit, sans épine apicale. Ischiopodite de la deuxième paire de pattes pourvu d'une saillie spiniforme; main comprimée, disposée verticalement, à peu près triangulaire; doigts presque aussi longs que la paume. Dactylopodiles des pattes I II— V pourvus d'une petite protubérance basale et d'une épine accessoire, dentée. Longueur, 9 millimètres. — Djibouti (M. Coutière). \k. Coralliocaris ^Onycocaris) rhodope nov. sp. Rostre arrivant jusqu'à l'extrémité du premier article du pédoncule des antennules, pourvu de 2-^ dents spiniformes et dirigées en avant. Pattes de la deuxième paire inégales et verticales, granulées. Méropodites et pro- podiles des pattes ambulatoires pourvus de spinules: protubérance basale du dactylopodite presque effacée; épine accessoire bien distincte; bord entre les épines et de la protubérance denticulé. Longueur. i5 millimètres. — Djibouti (M. Coutière). Genre Typton Costa. 15. Typton Bouvieri nov. sp. Carapace très convexe. Rostre pourvu de a-3 dents; épine oculaire forte; premier article du pédoncule des antennules pourvu d'une épine basale et d'une petite spinule apicale; deuxième et troisième articles très courts. Pattes de la deuxième paire inégales; carpe très court; main grande, pyri- fornie; doigt mobile haut, arqué, comprimé, non denté. Propodite des pattes III— V longs, portant a-3 spinules à l'extrémité, daclylopodites 1res courts, biunguiculés. Telson lancéolé, pourvu de quatre épines ter- minales et de deux latérales. Longueur, 21 millimètres. — Djibouti 1 M. Coutière). '" AuaA/iTjff, nom grec d'une localité près de Zcila; probablement le ;;nll"' de Tadjourab. — 234 — PALAEMONIDAE. Genre Palsemonella Dana. 1 6. Palœmonella biunguiculata nov. sp. Voisine de P. orientalis Dana. Rostre avec - dents. Carapace a pourvue d'une épine anlennaire et d'une épine hépatique (qui manque à P. orientalis). Pattes de la deuxième paire inégales et dépourvues d'épines; mérus plus long que le carpe; carpe un peu plus court que la paume. Paume plus longue que les doigts. Pattes IIl-V grêles et longues; dactylo- podites armés de deux ongles à peu près de même force. Longueur, 1 1 mil- limètres. — Djibouti (M. Goutière). 17. Palœmonella aberrans nov. sp. Rostre haut, lancéolé, pourvu de - dents, arrivant jusqu'à la moitié du dernier article du pédoncule des antennules. Pattes de la première paire dépassant le scaphocérile avec les doigts. Pattes de la deuxième paire iné- gales el grosses , dépourvues d'épines , dépassant le scaphocérite. Le carpe est long à peine d'un tiers du mérus et d'un sixième de la paume. La main est cylindrique, convexe, plus longue que la carapace. Les doigts sont un peu plus courts que la paume sur la plus grosse patte, un peu plus long sur la plus petite patte. Les pattes 1II-V ne dépassent pas le scaphocérile. Le telson porte en dessus trois paires d'épines mobiles. Longueur, 28 milli- mètres. — Djibouti (M. Goutière). PROCESSIDiE. Genre Processa Leach (Nika Risso). 18. Processa Coutierei nov. sp. Rostre large, triangulaire vu en dessus, caréné sur la partie supérieure et latéralement un peu retroussé au bout, à bords ciliés, plus long que les yeux. Épine antennaire absente, et représentée seulement par un angle. (Les ectognathes et les pattes de la première paire manquent. ) Carpe des pattes de la deuxième paire partagé en six articles. Pattes IIl-V médiocres: pro- podite des pattes III-1V non armé; propodite des pattes de la cinquième paire armé de fortes épines mobiles. Longueur, i5 millimètres. — Djibouti (M. Goutière). CRANGONIDÏE. Genre Corallioerangon nov. ge ren. Maxillipèdes externes avec le septième article bien développé. Rostre court, arrondi, denticulé tout autour, couvrant presque entièrement les — 235 — yeux. Les branchiostégites sont séparés du tergum de la carapace par une suture continuée sur toute la longueur de la carapace. Cinq petites crêtes très peu saillantes et finement denticulées sur la carapace. Scaphocérite trèB réduit. Deuxième paire de pattes normalement développée, non rudimen- laire, mais simple (il n'y a pas de pince). Abdomen sans épine ventrale et très peu sculpté. Le premier segment ne porte pas de pléopodes. 1!). Coralliocrangon Perrieri nov. sp. Rostre arrivant à peine à l'extrémité du premier article du pédoncule antennulaire, arrondi, finement denticulé, couvrant les yeux dont les cornées seules sont visibles. Epine antennaire angulaire. Scapbocérite lancéolé et très réduit. Carapace granulée et très légèrement rugueuse. Cinq crêtes, faibles et finement denticulées : la médiane occupant toute la longueur de la carapace; les externes courtes et obliques, les deux autres un peu con- vergentes en avant. Une suture sépare chaque brancbioslégite du tergum. Segments de l'abdomen carénés dorsalement, faiblement sculptés. Plaques épimériennes latéralement tronquées, arrondies en arrière. Méropodite des pattes de la première paire dilaté et denticulé au sommet. Bord préhensile du propodite armé de trois dents et denticulé. Doigt crochu. Pattes de la deuxième paire de longueur normale, mais simples. Le doigt est denticulé intérieurement et pourvu en dessus d'une tonde de soies. Longueur, 16 millimètres. — Djibouti (M. Coutière). THALASSINIDEA. Genre Axiopsis Borradaile 190.3. 20. Axiopsis aethiopica nov. sp. Carapace sans aire aplatie antérieurement; le scapho et le stylo- céi'ite sont très petits. Le rostre est pourvu de trois épines marginales sur chaque bord, et d'une épine terminale aussi longue que les deux latéro- lerrninales; une série de spinules sur sa surface dorsale. Sur la carapace il y a deux séries latérales (une pour chaque partie) de spinules; entre ces deux séries, il y en a deux autres plus petites. Les chélipèdes sont fortement inégaux; sur le chélipède plus gros, l'iscbiopodite et le méropodite porlenl des denticulations menues ; le carpe est long environ de la moitié de sa hau- teur et est pourvu d'une dent. La portion palmaire est liés convexe, lisse, ne présentai)! que «les petits tubercules peu nombreux et déprimés près de l'articulation des doigts. Les doigts sont sillonnés. Les peréopodes lll-l\ sont subchéliforraes; le propodite porte une série de spinules brunes sur sa lace extérieure. La plaque sternale n'est pas dentée. Le telson a une épine — 236 — médiane sur le bord postérieur, une épine à la base, deux à l'extrémité de chaque bord latéral et Irois paires de spinules sur la face dorsale. L'exo- podite des uropodes porte 9-12 épines sur le bord extérieur; il est sillonné et inerme en dessus; l'endopodite a de k à 6 épines, et porte en dessus une crête pourvue de trois épines. Longueur, 26 millimètres. — Mer rouge (M. Jousseaume, Muséum de Paris); Djibouti (M. Jousseaume et M. Cou- tière, Muséum deParis); Massaouah (MM. Issel et Beccari, Museo civico de Gênes). 'Ienjîe Upogehia Leach. 21. Upogebia Osiridis nov. sp. Voisine de U. maior De Haan et de U. capensis Krauss. Rostre triangu- laire, sillonné, pourvu de 4-5 dents sur chaque bord, long de plus de quatre fois les dénis latérales. Sillons latéraux divergents postérieurement. Méro- podile de la première paire de pattes pourvu d'une série de spinules très petites, parallèle au bord interne, à bord supérieur lisse ; carpopodite pré- senlant une petite épine et 2-3 denticules supérieurement , et une longue épine intérieurement vers la face interne; main non denticulée, dépourvue d'épine interne, à bord supérieur bicaréné; doigt immobile long un peu plus d'un tiers de la longueur du doigt mobile. Bord postérieur des uropodes denticulé. Longueur, 27 millimètres. — Mer rougâ (M. Jousseaume). 22. Upogebia (Gebiopsis) rhadames nov. sp. Celte espèce est voisine de U. Savigmji. = Calliadne Savignyi Strahl. = Gebia isodactyla Ortmann (type examiné), mais en diffère par le rostre assez long, triangulaire, pourvu, de chaque côté, de 5-6 granulations spi- niformes; parle carpe de la première paire de pattes pourvu d'une dent tuberculiforme sur le bord inférieur; par le bord inférieur de la portion palmaire de la main denticulé. — Souakim, dans les éponges (M. Jous- seaume, Muséum de Paris); Djibouti (M. Coutière, Muséum de Paris); Mas- saouah (MM. Issel et Beccari, Museo civico de Gênes). 23. Upogebia (Gebiopsis) octoceras nov. sp. Voisine de Gebiopsis Darwini Miers = G. intermedia De Man, mais distiucle par le rostre pourvu de 8 dents sur son bord antérieur, par le méropodite delà première paire de patles dépourvu de spinules, par le sixième segment de l'abdomen très distinctement denticulé au long de tout son bord postérieur. - Aden, Obock et Périm (M. Jousseaume). Genre < allianassa Leach. 24. Callianassa (Gheramus) Jousseaumei nov. sp. Celte espèce est voisine de C. amboinensis De Man, mais en diffère parle — 237 — bord inférieur du mérus du carpe et dupropodite du chélipède dont les dents sont plus grosses. Le carpe de la première paire est un peu plus long ; [Gh. \lluaud 1 1 coll. ll.-W. Brolemann, 1902). — Ikh — Cryptos hortensis Leach. — France: Toutteville; Allier: LeVernet, Vichy : Malavaux et Bois de Randan: Trou des Godes (près d'Hyères); Basses-Alpes : lac d'Allos, 2,000 mètres d'altitude, Carnelle, Chau- mont-en-Vexin, Chàteauroux; Basses-Pyrénées : Aluisquy, bois d'Ilhé [Naboieguy] ; environs de Lyon : Decines, Barbezieux, Eure et Seine- Inférieure [Gad. de Kerv.]; Rouen : Forêt- Verte: Lyons -la-Forêt : canton du Gouffre, Sospel [Sainte-Claire-Deville] et Menton, la Ferté-Milon ; Aude : Belcaire, 1,200 mètres d'altitude [V. Mayet], Fontaine-de-Vaucluse ; Paris : serres du Jardin des Plantes; Gard : Lirac, Ponl-du-Gard et Bellevue (près Avignon), Italie; Lombardie: Milano, Collio, Vallrompie, Mainate, Alzate, Emilie : Borgolaro, Dalmatie : Castelnuovo, Roche di Cattaro; Herzégovine : Iablanica; île Canaria, st. n° 67 et île Tenerife [Gh. Alluaud]; Aeores : Cal- deira de Gorvo [prince de Monaco] et Madère [coll. Alluaud] (coll. H.-W. Brôlemann, 1902); France : Gormeilles (H. Lucas, 1891); Madère ( Fauve! , 1897). — Dorle Pocock. — Australie : Victoria [coll. François] (coll. H.-W. Brô- lemann, 1902). — sp. — Nilgiries : Goonoor, i4-3i juillet 1901, q,ooo mètres d'alti- tude (Maurice Maindron, 1902); Pérou : Paita (Eydoux, i838). Theatops Newport. Theatops spinicaldls Wood. — Nouvelle-Caroline [E. Simon] (coll. H.-W. Brôlemann, 1902). — posticis Say. — Nouvelle-Caroline et Louisiane [E. Simon] (coll. H.-W. Brôlemann, 1902). Otocryptops Haase. Otocrvptos gkacilis Wood. — Californie (Lorquin, i853). — rumginosus L. Koch. — Japon (Boucard, 1900); Japon (1869). — sexspinosds Say. — Japon : Yokohama [E. Simon]; Etats-Unis d'Amé- rique : Washington, Ter. L, Nouvelle-Caroline et Louisiane [E. Si- mon ] ; Indiana : Bloomington [1 885] (coll. H.-W. Brôlemann , 1 902 ). — ferrugineis Linné. — Haut et Bas-Carsevenne (F. Geay, 1897 et 1898); Venezuela : colonie ïovar [E. Simon, février 1888]; Guate- mala [J.-J. Bodriguez, leg. 1892 et igo.3 ] (coll. H.-W. Brôlemann, 1902). — *245 — Otocryptops melanostomus Newport. — Java : Sockaboemi [coll. Prillwilz, 1895] ; Venezuela : San Esteban , mars i888,etCorozal, février 1888 [E. Simon]; Costa Rica : Ma del Coco [P. Biolley, 11-18 janvier 1902] (coll. H.-W. Brolemann, 1902); Haut et Bas-Carsevenne (F. Geay, 1897 et 1898); Saint-Domingue (Salle, 1861). Scolopocryptops Newport. Scoloi'ocryptops Miersii Newport. — Brésil : Para, 10 févr. 1900 [Goeldi] et Venezuela : San Esleban [E. Simon, mars 1888] (coll. H.-W. Brolemann, 1902); Guyane: Contesté franco-brésilien, Bas-Carse- venne et Oyapock : Camopi (F. Geay, 1899 et 1900); Cayenne [coll. Lacordaire] (H. Lucas, 1877); Sainte-Lucie (A. Fleury, 1897)- Newportia Gervais. Newportia Ernsti Pocock. — Venezuela : Caracas [ E. Simon] (coll. H.-W. Brolemann, 1902); Haut-Carsevenne (F. Geay, 1897). — amazomca Brolemann. — Brésil : Manaos [ Bicego leg. (v. Ihering), Co-types] et? Sertâo de Pernambuco [Gounelle, 1889]? (coll. H.-W. Brolemann, 1902). — longitarsis Newport. — Brésil : Manaos [Bicego leg. (v. Ihering)]; Venezuela : colonie Tovar, Corozal, Caracas et La Cumbre [E. Si- mon, 1888] (coll. H.-W. Brolemann, 1902); Caracas (Chaper, i885); Haut et Bas-Carsevenne (F. Geay, 1897 et 1898). — var. sararensis Brolemann. — Bas-Sarare (F. Geay, 1896. Types et type anormal ! A un. Soc. eut. p. 3 1 g , 1 8g 8 , Jig. 1 -2 ). — Simoni Brolemann. — Venezuela : La Gayra et Corozal [E. Simon, janv. et févr. 1888] (coll. H.-W. Brolemann, 1902). — collaris Kraepelin. — Bas-Carsevenne (F. Geay, 1898. Types!); Guyane : Territ. contesté (F. Geay, 1899). — Bogersi Pocock. — Costa-Bica : Isla del Coco [P. Biolley, 11-18 janv. 1902] (coll. H.-W. Brolemann, 1902). — monticola Pocock. — Equateur : Troya ( Dr Rivet, 1901). — Bicegoi Brolemann. — Brésil : Manaos [Bicego leg. (v. Ihering)] (coll. H.-W. Brolemann, 1902. Co-types!). Otostigmus Porat. Otostigmus SPINICAOD08 Newport. — Maroc : oued Melha, oued Sidi, Mont- lîark. h juill. 1897: oued Sidi Hamadsech, ô juill. 1897 : de Zawît- — 2â6 — moulaihanam à Tacondud, i5 juill. 1897 '■> Heheri, 19 juin 1897 (G. Buchet, 1897); Ténérife (1878); Algérie : Oued-Rir [Kùnckel d'Herculais ] ; Canaries : île Lanzarote, station n° 5i [Ch. Alluaud, 3 févr. 1890], ile Fuerteventura [Ch. Alluaud] (coll. H.-W. Brôle- mann, 1902); Algérie : Touggourt et Tunisie : Gabès (coll. Nonal- hier, 1898); Gbott [187/1-1875] (Duveyrier, 1897). Otostigmus aculeatus Haase. — Tonkin : frontière du Kouang-Si ( A. Weiss , 1901). — politus Karsch. — Chine : Pékin (montagne) et environs de Pékin, Shensi mérid. : Inkiaphou et Hang-tchong-fou [1873] (A. David, 1872 et 1873); Australie: North Queensland : Cooktown [E. Si- mon] (coll. H.-W. Brôlemann, 1902). — geophilinds Haase. — Soambawa [von Grelatt, 1895] (coll. H.-W. Brôlemann, 1902). - cevloîsicus Haase. — Birmanie : Palon [voyage de L. Fea, 1885-1889] (coll. H.-W. Brôlemann, 1902). — scaber Porat. — Birmanie : Malewoon [voy. de L. Fea, 1 885-1 889]; Chine : île de Tchou-San | coll. R.-P. Barberet, 1/2 Nadar, 1896] et ouest de Chang-Haï [coll. abbé de Joannis] (coll. H.-W. Brôlemann, 1902); Cochinchine : montagne de Chaudoc [janv. 1877] (Har- mand, 1877); Siam : Lakhone (Dugast, 1891). insularis Haase. — Bhoutan anglais (R. Oberthiir, 1899); Philip- pines : pén. des Camarines, Vulcan de Mayon, Tabaco d'Albay [E. Simon] (coll. H.-W. Brôlemann, 1902). — asper Haase. — Mariannes (Marche, 1888). — punctiventer Tômôsvary. — Côte or. de Sumatra : Palembang, forêt du Nirou (Bouchard, 1902); Philippines : pén. des Camarines, Vulcan de Mayon, Tabaco d'Albay [E. Simon] et île Vanikoro [Ph. François, nov. 1893] (coll. H.-W. Brôlemann, 1902). — ■ astenus Kohlrausch. — Matupi (Mus. de Hambourg, 1908): Philip- pines: Luçon, 1875 (Laglaize, 1875); Mariannes (Marche, 1889); Nouvelle-Calédonie : Vallicoro, 1893 (François, 189A). — ruguloscs Porat. — Seychelles : île la Digue et Mahé [ coll. Ch. Al- luaud]; Birmanie : Palon [voy. de L. Fea, 1885-1889] et ile Mau- rice (coll. H.-W. Brôlemann, 1902); île Maurice : Curepipe (Ch. Alluaud, 1900); Siam (P. Larnaudie, 186/i); envir. de Bangkok ( Harmand , 1882). — 247 — Otostic.mis spinosus Porat. — Algérie : Biskra (coll. Noualhier, 1898); Java : Buitenzorg (D1 Spire, 1 90 1) ; Java : Sockaboemi [coll. Prillwitz , 1895]. (Coll. H.-W. Brôlemann , 1902.) — orientalis Porat. — Nilgiries : Goonoor, i4-3i juill. 1901, 2,000 mè- tres d'altit. (Maurice Maindron, 1902); Gochinchine : Saigon [Holbé, i885-i886], Seychelles : ile Marianne [coll. Gh. ALluaud]; Samoa : île d'Ououlou [Dr Philippe, 1888]; Nouvelles-Hébrides et Vaté [coll. Ph. François] et Fidji [coll. Dr Philippe, 1888] (coll. H.-W. Brôlemann, 1902). — metallicds Haase. — Sumatra : Palembang, forêt du Nirou (Bou- chard, 1902). — MULTiDENS Haase. — S. 0. de Bornéo : Bendjermasin (Mus. de Ham- bourg, 1908); Java : Sockaboemi [coll. Prillwitz, 1895] (coll. H.-W. Brôlemann, 1902). — productus Karsch. — San Thomé (Musée de Hambourg, 1903). — scabricaudus Humbert et Saussure. — -Brésil (Glaziou, 1888); Brésil: Sao Paolo, Piquette et Alto da Serra [Ihering]; Costa-Bica : Isla del Coco [P. Biolley, 11-18 janv. 1902] et Guatemala [J.-J. Bodri- guez, 1891 1 (coll. H.-W. Brôlemann, 1902); Cayenne (Mélinon, 1876). — denticulatls Pocock. — Guatemala [J.-J. Bodriguez, 1891 et 1908] (coll. H.-W. Brôlemann, 1902). — ■ Pococki Kraepelin. — Haut-Carsevenne (F. Geay, 1897. Type!). — Silvestrit Kraepelin. — Equateur : Biobamba, San Gabriel et émir. de Tulcan (DrBivet, 1901 et 1902). — gîmnopds Silvestri. — Gabon (Thollon, i883); Congo (de Brazza, 1886). — Goeldii Brôlemann. — Venezuela : San Esteban [E. Simon, mars 1888] et Brésil : Para [Goeldi] (coll. H.-W. Brôlemann, 1902). — inermis Porat. — Venezuela : Colonie Tovar [E. Simon, févr. 1 888 ] ( coll. H.-W. Brôlemann , 1 902) : Cayenne [coll. Lacordaire] ( H. Lucas , 1877); Nouvelle-Grenade : Popayan (A. David, 187C). — Fdlleborni Kraepelin. -- Congo franc. : Bas-Ogôoué, entre Lambaréné et la mer (E. Haug, 1901). — mmbatus Meinert. — Bolivie [Gorlepp] et Brésil : Sào Paolo, Faren da Nova Niagara [E. Gounclle, janv. 1899] (coll. H.-W. Brôle- mann, 1902). — 248 — Otostigmus muticus Karsch. — Lima et Gerros de Amancaes al N. de Lima [août, sept, et oct.] (coll. H.-W. Brolemann, 1902); Haut- Carsevenne et Guyane franc. : Gamopi (F. Geay, 1897 et 1900). — inermipes Pocock. — Congo franc. : N'Kogo (H. Bonnet, 190.3). — cacdatus Brolemann. — Brésil : Sao Paolo, Itapetininga [Ihering, janv. 1897] (coll. H.-W. Brolemann, 1902. Co-type!); Guyane franc. (F. Geay, 1900). — tibialis Brolemann. — Brésil [v. Ihering] (coll. H.-VV. Brolemann, 1902. Go-types!); prov. de Rio Janeiro : Montagne des Orgues (E.-R. Wagner, 1902). — Sp. — Cochinchine : Saigon (Harmand, 1875); Java (Obertlmr, 1899); Bornéo (Ghaper, 1891); Abyssinie : Pays Gouragui [L.Di- dier leg. , mars 1902] (mission du Bourg de Bozas, 1902), Isthme de Panama : Bas-Obispo (coll. H.-W. Brolemann, 1902). Alipes Imhoiï. Alipes multicostis Imhoff. — Assinie (coll. H.-W. Brolemann, 1902). — Grandidieri Lucas. — Afrique or. : Tanga (Gierra, 1895); Kondoa (Bloyet, 1886). Rhysida Wood. Rhysida immarginata Porat. — Birmanie : Bangoon (Mus. de Hambourg, i9o3);Nilgiries: Goonoor, i4-3i juillet 1901, 2,000 mètres d'altif. (Maurice Maindron, 1902); Bachien (près Saigon), mai i885 (Pavie, 1886); Birmanie : Palon [voy. de L. Fea, 1880-1889]; Java : Sockaboemi [Prillwitz, i8(/i], Java [Gad. de Kerville, dédit], Venezuela : Caracas [E. Simon , 1 888 ] et Guatemala [ J.-J. Rodriguez , leg. 1891 et 1903] (coll. H.-W. Brolemann, 1902). — nuda Newport. — Ceylan, i883 (Ghaper, i883); Siam : Bangta- phan (J.-M. Bel, 1893); Paraguay (Gochelet, 1868); Colon (Tombe, i883). — togoënsis Kraepelin. — Gambie [Gad. de Kerville] (coll. H.-W. Broie* mann, 1902). — calcarata Pocock. — Siam (Guyon, 1897): Bachien ( près Saigon ) , mai 1880 (Pavie, 1886). — longipes Newport. — Indes angl. : Bombay [ E. Roman . 1 H92 | ; Brésil : Bahia [Ihering, 8 août 1896]; Sénégal : Sorrcs [Lataste, leg-. Proust] et Patria ignota [Gad. de kerville J (coll. H.-W. Brolemann, 1902); Pondichéry, Bongkalis, Kurrachee, août 1896; Pondichéry, — 249 — août 1901; Malabar : Mahc, ic' au i3 juillet 1901; Coromandel : Genji, sept. 1901; Ceylan : Kaudy, mai 1901, et Nilgiries : Coo- noor, 1 4-3 1 juillet 1901, 3,000 mètres d'altil. (Maurice Maindron , 1881, i885, 1896, 1901 et 1902); Pondichéry (Reynaud, 1896; Dussumier, 1896); Ceylan, i883 (Ghaper, 1 8 8 3 ) ; Gochinchine (Beauvais, 188 4; [mars i885] Girard, 1880); Philippines : Luçon (Porte, 1861); Madagascar: Majunga, mai 1896 (Bastard, 1896); Amérique (1899); Brésil, juin (Lucas, 1887). Rhvsida céleris Huiubert et Saussure. — Pérou : départ, de Guno, prov. de Sandia et Brésil Manaos [Bicego leg. (v. lhering)] (coll. H.-W. Brole- mann, 1902); Amazone (d'Anthonay, 1892); Venezuela (Chaper, i885); Bas Sarare (F. Geay, 1896). — i'Aucidens Pocock. — Erythrée : Dintorni di Adi Gaie : Sottii Sasei [An- dreini coll., 12 juill. 1902] et Keren [Giauf. Turali, 1900] (coll. II.-W. Brolemann, 1902); Pondichéry, Velantanguel et Genji (Mau- rice Maindron , 1881). ' — lithobioides Newport. — Coromandel : Genji, sept. 1901 (Maurice Maindron, 1901). — crassispina Kraepelin. — Coromandel : Genji (Maurice Maindron, 1881). — Stuiilmanni Kraepelin. — Zambèze (Durand, 1882). — Petersi Porat. — Bhoutan anglais (R. Oherthiir, 1899); Port-Elisa- beth (Mus. de Hambourg, 1908). — <;i;i>rea Kraepelin. — Bhoutan : Maria Basti (R. Oberllhir, 1900. Types!). — I\. sp.? — Pondichéry, août 1901 (Maurice Maindron, 1902). — S|>. — Manille [Baer-Léveillé] (coll. H.-W. Bmlemann, 1902). Ethmostigmus Pocock. Etiimostigmus TRKiONOi'onus Leach. — Province d'Angola : Huïlla et côte occid. d'Afrique (P. Gampana, 1886 et 1887); Congo (Dy- bowski, 1892 et 189/i [avecsa mue] ; deBrazza, 1886); Thollon. 1892 et 1897; Guest, 1892; H. Pobéguin, 1892 [1880], Rigod 1900): Congo [Abeille de Perrin, 1/2 Gazagnaire], côte occid. d'Afrique : Loango [Petit aîné], Assinie et côte or. d'Afrique [coll. Nadar] (coll. H.-W. Brolemann, 1902); Congo franc. : Brazza- ville (P. Bourdarie, 1900); Bas-Ogôoué, entre Lambaréné <•! la mer (E. Hang, 1901); Libreville (Pierre, 1889); Bassin de la — 250 — Sangha (E. Régnier, 1899); (Jgôoué : Franceville (Guiral, i883; [oct. 1886]; Thollon, 1886); Alima Leketi (de Brazza, 1886); Mayombé : vallée du Kouilou (A. Vergnes, 1898 et 1899); Sam- kila (Marche, 1877); Rivière San Béni to ou Eyo, mai (Guiral, i885); Gabon (Aubry-Lecomte , i854); Loaogo (Bonnel de Mé- zières, 1898; H. Pobéguin, 1900); Haut-Oubangbi (Viancin, 1 895 ); Bives du Niger (Lancbier, i883) ; Dahomey ( Revol, 1897); Côte d'Ivoire (de Bovée, 1902); Assinie (Ghaper, i883); Gap Lopez, i885 (Bois-Guillaume, 1903); Sierra Leone (Seignac-Les- seps, 1861); Guinée franc. : région de Kouroussa (H. Pobéguin, 1901); Tourane (Eydoux, 1862); Ile de Konakry (Dr Maclaud, 1897); Konakry [rrPlantation Kakimbo»] (L. Adam, 1898); Haut- Cavally (Gh. van Cassel, 1899); Sénégal : Sirigui, Kali-méné (DrLaffont, 1888); Soudan (Penty, i863); Archip. du Cap-Vert (A. Bouvier, 1875); Bagamoyo : Kondoa (Bloyet, i884): Tanga (Gierra, 1895): Ghiré (E. Foa, 1895); Zanguebar : Mrogoro (Le- roy, 1889); Haut-Zambèze (E. Foa, 1894); Abyssinie : Moulou [de Zeltner, leg. juin 1902] (mission du Bourg de Bozas, 1902); Algérie? (ménagerie des Beptiles du Mus. de Paris. Ethmostigmiîs i'vgo.megas Kohlrausch. — Bhoutan anglais : Maria Basli (B. Oberthiïr, 1899, 1900 et 1901). — cribrifer Gervais. — lie Bourou (Qttoy et Gaimard, 1829. Type!) — BiscLCATiis Tômosvary. — Nord de Bornéo : Sandakan (Montano et Rey, 1880). — rubripes Brandt. -- Java : Sockaboemi [coll. Prillwitz, 1895]; Aus- tralie : North Queensland, Cooktown [E. Simon, dédit] et Vani- koro [François, nov. i8g3] (coll. H.-W. Brôlemann, 1902) ; Chine (1903); Australie (Verreaux, 1847 ; de Mniszech, 1897); Queen- sland : Rockhampton (Thozet, 1870); Melbourne, baron von Mueller (1895); Brisbane (1867); Sydney (de Castelnau, 1879); Détroit de Torres : Thursday et Nouvelle-Guinée (Lix, 1890 et 1891): îles Salomon (Jouffroy d'Albans, 1888); Tasmanie (Verreaux, 1847). — platycephalus Newport. — Nilgiries : Coonoor, 1 4-3 1 juillet 1901, 2,000 m. ait., Pondichéry et Malabar : Mahé (Maurice Maindron, 1901, 1902 et 1903); Java (Baffray, 1878); Dorey (Raffray et Maindron, 1878); Nouvelle-Bretagne (Lix, 1890). — spixosus Newport. — Geylan (Deschamps, 1889); Colombo (Erring- ton de la Croix, 1900). — 251 — Pithopus Pocock. Pithopus calcaratds Pocock. — Brésil : Sertaô de Pernambuco [Gounelle] et Sancto-Antonio de Barra: Sertaô de Bahia | Gounelle, désert. 1889] (coll. II.-VV. Brôlemann , 1902). Scolopendropsis Brandt. Scolopendropsis baiiiensis Brandt. — Sancto-Antonio de Barra : Sertaô de Bahia [Gounelle dédit, de'sert, 1889] (coll. H.-W. Brôlemann, 190-3). Asanada Meinert. Asaxada brevicornis Meinert. — Obok,mars 1893, Mascate, nov. 1896 et Pondichéry, juin 1901 (Maurice Maindron, 1893,1896 et 1902). Pseudocryptops Pocock. Pseudocryptops Walkeri Pocock. — Erythrée : Dintorni di Adi-Ugri [An- dreini coll. juin et juill. 1901] et île Périm [Dr Jousseaume, leg. ier févr. 1891] (coll. H.-W. Brôlemann, 1902). Cupipes Kohlrausch. Ci i'ipes ungulatus Meinert. — Guyane franc. : Camopi et Oyapock : Oua- nary (F. Geay, 1900). — Gervaisianus G. L. Koch. — Algérie : [Dr B. Blanchard], Bône [Che- vreux, juin 189GJ et Alger: Saint-Eugène Observatoire, 25 mars 1888 (coll. H.-W, Brôlemann, 1902); Philippeville (H. Lucas, 1 84g ) ; envir. d'Alger (Mares , 1896). — NEOCALEDOMcis Kraepelin. — Nouvelle-Calédonie : Ganala (Bougier, 1881. Types!). — impressus Porat. — Paraguay (Gochelet, 1868) ; Cuba [Lefèvre, mars 1889] (coll. H.-W. Brôlemann, 1902). — andinus Kraepelin. — Pérou: Sandia et Bolivie [Gorlepp] (coll. H.-W. Brôlemann, 1902). — Sp. — Bas-Sarare [Exemplaire jeune décrit et figuré par H.-W. Brô- lemann in Ann. Soc. Ent. i8g8, p. 3i8 ,Jig. 3.] (F. Geay, 1890). Cormocephalus Newport. Cormocephalus pi stuuatus Kraepelin. — Nouvelle-Calédonie (Marie, 1897; Banaré, 18G7. Type!). 9^9 Gormocephalus pvgjiaeus Pocock. — Coromandel : Genji, Mathéran (près île Bombay), nov. 1896; Pondichéry, août 1901, et Nilgiries : Coo- noor, i4-3i juill. 1901 (Maurice Maindron, 1881, 1896 et 1902). — Buttneri Kraepelin. — Afr. or. allem. : Mombasa. juill. (Dr Fernique, 1900). — aurantiipes Newport. — Australie (Famerach, 1808); Victoria [coll. François] (coll. H.-W. Brôlemann, 1902); Victoria intérieur : ri- vière Murray (de Castelnau, 1875) : près de Port-Philipp, 19 juin 1896 (baron von Mueller, 1895); Melbourne (1897); Australie : Swan-River, 18 hh (Verreaux, 1897). — Var. marginatds Porat. — Australie : Swan-Piiver, \%hh (Verreaux, i847). — rdbriceps Newport. — Nouvelle-Calédonie : Nouméa [Dr François] (coll. H.-W. Brôlemann, 1902); Australie : Svvan River, i8Vi (Verreaux, 1897); Melbourne (baron von Mueller, 189b). — rrevispinatus L. Kocb. — Australie (Mus. de Hambourg, 1903). — Westwoodi Newport. — Tasmanie, sous les écorces d'Eucalyptus, déc. i843, et Australie (Verreaux, i844 et 18A7); King George's (de Castelnau, 1877). — Huttoni Pocock. — Nouvelle-Zélande (Petit, i85a). — dispar Porat. — Madagascar : Morondava, Ankotokolsy, 2 mai 1898 (G. Grandidier, 1899); Tananarive (Catat, 1890); Fort-Dauphin , ic' déc, et Andrahomana (Ch. Alluaud, 1901); Majunga, 1892 (1903); Diego-Suarez : Montagne d'Ambre [coll. Ch. Alluaud] (coll. H.-W. Brôlemann, 1902); Antsirana [plateau] (capitaine Ardouin, 1897); Nossi-Bé : Hellville, mai (Dr Joly, 1900); Nossi- Bé (Mus. de Hambourg, 1903); Détroit de Cook (H. Filhol, 1876). — Var. sarasinorum Haase. — Ceylan : Nuwara Eliya [E. Simon, 1892] (coll. H.-W. Brôlemann, 1902). — setiger Pocock. — Victoria [François] (coll. H.-W. Brôlemann, 1902). — ei.egans, var. GRAciLiPLEURUs Kraepelin. — Madagascar : col de Saka- valana (Ch. Alluaud, 1901). — nitidus Porat. — Port-Élisabeth (Claine, 1896); Madagascar : An- drahomana [M. de P., 1901] et Fort-Dauphin : Manantanlely (Ch. Alluaud, 1901). — 253 — Gormocephalus Var. Willsi Pocock. — • Madagascar (Calai, 1890); col de Sakavalana (Ch. Alluaud, 1901); Victoria (coll. H.-W. Brôlemann , 1902). — S|». — Afr. austr. : pays des Basoutos, Cafrerie (Christol, 1889 et 1896); Cap de Boune-Espérance (Chaper, 1897); Madagascar : Makaraingo (Dr Escoffre, 1898); Fort-Dauphin : la Vinangbe, 10 mai 1900 (D' Decorse, 1900); Fort-Dauphiu, 1" déc. (Ch. Alluaud, 1901): Archip. des Loyalty, nov. 1886 (Caillot, i88(i). Hemiscolopendra Kraepelin. Hemiscolopesdra ciiilensis Gervais. — Chili (Pissis, 18/io = Scolo- pendra pallida Gervais. Type!); Chili [ Simon-La taste?]; Chili: Cor- dilliera de Ghillan, déc. 1892 [Germain Lataste] (coll. H.-W. Bro- lemann, 1903 ). — laevigata Porat. — Républ. Argent. : Tandil (Forgues, i884); Buenos- Ayies (Duhamel, 186 k: Rafinesque, 1897); Nouvelle-Grenade: Popayan (A. David, 1876); Cayenne [coll. Lacordaire] (H. Lucas, 1877). — Mioiiaelsem Attems. — Patagonie : du Guy au Bio Teca, ocl.-nov. (H. de la Vaulx, 1898); Chili (Pissis, 18/10); Cerros de Valpa- raiso, sept. 189/1 [Garlos Porter-Lalaste] (coll. H.-W. Brôlemann, 1902); Coquimbo (Gaudichaud, i83a et 1 8 96); Santiago, 1808 (Gay, i8âo). — platei Attems. — Chili : Cerros de Valparaiso, sept. 189/i [Carlos Porter-Lataste] (coll. H.-W. lîrolemann, 1902). — punctiventris Newport. — Louisiane [E. Simon j (coll. H.-W. Brôle- mann, 1902). Trachycormocephalus Kraepelin. Trachycobsiocephalus mirabilis Porat. — Erythrée : Saharguma [coll. P. Magretti, iA mars 1900] et Ohok [Leveillé coll.] (coll. H.-W. Brô- lemann, 1902); Turquie d'Asie : Mossoul, févr. 1880 (de Saulcy, 1880): Mascate, oct. et nov. 189G, et Kurrachee, août 1896 (.Mau- rice Maindron , 1890); Ohok ([mars] Larligue, 188G ; [mars| 1890: Maurice Maindron, i8<)3: D' Devaux, 1892; Dr Jous- seaume, 1890 et 1897); Périm (Dr Joussoaume, 1908). Arthrorhabdus Pocock. WmiiORiiviiiMs kormosus Pocock. — Port-Elisabelli (Mus. de Hambourg, 1903); Cap de Bonne-Espérance (J. Verreaux, 1867; Chaper, "s«.)7)- — 254 — Recherches sur la validité DE CERTAINS GENRES d'UmOMD* AFRICAINS, PAR M. LE Dr A.T. DE RoCHEBRUNE. Partisan à tort ou à raison des coupes génériques, surtout quan 1 il s'agit de certains groupes de Mollusques dont l'ensemble, qu'on nous passe l'expression, est quelquefois formidable, tel, par exemple, le groupe des Unionidœ, que nous avons spécialement en vue eu ce moment, nous pensons néanmoins qu'il ne convient pas de les multiplier outre mesure , et que, pour qu'elles soient fondées, il est nécessaire de les établir sur des caractères tranchés et indiscutables. Chez les Unionidœ, en général, les caractères des coupes sont plus parti- culièrement basés sur la charnière, et la disposition des dents qu'elle porte, dents souvent désignées aujourd'hui sous le nom de pseudocardinales , et celle des lamelles qui les accompagnent. Viennent ensuite : la nature et la forme des impressions musculaires, la couleur de l'intérieur des valves, le mode de sculpture de leur partie externe, etc.(1). L'examen d'un nombre considérable d'Unionidœ nous engage à sou- mettre aujourd'hui le résultat de nos observations au jugement des Mala- cologistes ; nous nous bornerons , dans ce travail , à considérer les genres Pharaonia Bourguignat(2), Zaïria Rochebrune (S) et Reneus Jousseaume(i), démembrés des Unio proprement dits , et dont les collections du Muséum de Paris possèdent les types ; nous étudierons ensuite le genre Parreysia Conrad (5), puis enfin le genre Grandidieria Bourguignat(6), ce dernier rela- tivement à la place qu'il doit occuper dans la classification. Le genre Nodularia de Conrad (7) devant servir de base à nos discus- sions , nous avons tout d'abord à établir ses caractères , qui , d'après l'auteur lui-même , sont les suivants : Genus Nodularia Conrad. Shell elliptical to elongated , pointed behind ahout midway up from the base, the posl-basal part produced ; bcak sculpture variable, irregulary zigzag-radial; W Simpson, Synop. of the Naïades, in Pr. Unit. St. Nat. Mus. Smith. Inslit., v. XIII , iijoo. ('2) Mat. Moll. Aceph. Syst. Europ., I, 1880. M Bull. Soc. Mal. Fr., III, 1886. (") Bull. Soc. Zool. Fr., XI, 1886. M Pr. Ac. N. Se. Philad., VI, p. 2G7, i853. M Bull. Soc. Mal.Fr., II, i885. M Lac. cit., et Simpson, loc. cit., p. 806. 25,r often breaking inlo nodules, and extending in many cases over a part or ail of tlie disk; right valve wilh two usually compressed pseudo cardinals, one above tbe other, Ibe lower the more elevated, separated by a parallel sided socket, and having one latéral; left valve witli two compressed pseudo cardinals, botli in front of the beaks, and two lalerals ; cavity of tbe beaks moderate, not compressed, anteriof muscle scais deep. posterior sballow, nacre white. En prenant la charnière comme principal caractère (1), et en choisissant pour type du genre le Nodularia /Effypliaca Caill. , on voit, en effet, que la valve droite porte en avant deux lamelles {pseudocardinales) comprimées, plus ou moins longues, dirigées parallèlement à la direction de la char- nière, l'inférieure ordinairement la plus haute, et séparées par une rainure plus ou moins profonde : «Separated hy a parallel sided socketn ; que celle même valve montre en arrière une longue lamelle mince, plus ou moins comprimée, presque continue avec les deux antérieures. On voit encore que, sur la valve gauche, il existe une lamelle unique (et non deux, comme le dit Conrad), comprimée aiguë , destinée à s'emboiter daus la rainure située entre les deux pseudocardinales de la valve droite, et (ju'en avant existent deux lames latérales, également minces, comprimées, parallèles , elles aussi séparées par une rainure dans laquelle pénètre la lamelle de la valve droite. Cette conformation diffère suffisamment de celle des Unio types pour qu'il soit légitime d'en séparer les formes sur lesquelles se montrent les caractères énumérés. Il importe défaire remarquer que ces caractères, parfaitement tranchés sur tous les spécimens observés, ne sont pas cependant toujours identique- ment semblables; ils varient en effet, légèrement, suivant les formes que Ton examine, et , qui plus est , suivant les spécimens d'une même forme. Ces variations consistent dans le plus ou moins de longueur des lamelles, dans leur minceur plus ou moins accusée, dans la hauteur de la lamelle inférieure ne dépassant pas toujours celle de la lamelle supérieure, ou deve- nant plus forte, variations semblant dépendre de la taille ou de l'âge des sujets. On observe, du reste, les mêmes variations chez tous les Unionidœ . quels qu'ils soient et à quelque genre qu'ils appartiennent; il suffit de con- sidérer les Unio les plus typiques pour se convaincre de ce que nous pourrions appeler le polymorphisme de la charnière, dans ce groupe de Mollusques. Ces faits établis, quels sont les caractères assignés aux Pharaonia . Zaïria , lirnens , et quelle est leur valeur générique? M Nous ne tenons pas compte de la sculpture des valves <| n<- nous considé- rons comme un caractère purement spécifique. — 256 — Grnos Pharaonia Brgt. rcLe genre Pharaonia, écrit Bourguignat(1), est caractérisé par une char- nière avec dent antérieure aussi mince et souvent presque aussi longue que la postérieure : quelquefois les deux dents se rejoignent et ne font pour ainsi dire qu'une lamelle continue sur tonte la longueur de la charnière; la dent antérieure ou lamelle est tantôt simple, tantôt double." Cette caractéristique, exposée d'une façon assez confuse ou tout au moins incomplète, car elle ne parle ni de la valve droite ni de la valve gauche , ce qui laisse supposer que ces deux valves ont une dentition sem- blable, permet néanmoins d'affirmer qu'elle ne diffère pas de celle des Nodularia. On trouve, en effet , dans les deux genres une dent antérieure aussi mince et aussi longue que la postérieure, ne faisant pour ainsi dire qu'une lamelle continue sur toute la longueur de la charnière ; on trouve égale- ment dans la dent tantôt double, tantôt simple, les deux lamelles ou pseudocardinales comprimées des Nodularia, dont l'une est généralement plus haute que l'autre. Quelques-uns des Pharaonia types de Bourguignat, que nous avons sous les yeux, ont tous ce qu'il appelle la dent antérieure toujours double; la petitesse et le peu d'élévation de l'une chez certains échantillons lui ont sans doute laissé croire qu'elle manquait dans bien des cas. Si aux caractères de la charnière on ajoute ceux tirés des impressions musculaires, on voit que, chez les Pharaonia, comme chez les Nodularia, l'impression de l'adducteur antérieur des valves est profonde , tandis que celle de l'adducteur postérieur est faible {2). Qu'enfin la coloration interne des valves n'est pas plus invariablement blanche «nacre white-n chez les uns que chez les autres, car les Nodularia, contrairement à l'assertion de Conrad, ont, comme les Pharaonia , la nacre tantôt d'un blanc pur, tantôt d'un rose pâle ou d'un bleu iridescent. O Loc. cit., 1880. M Certains auteurs, Simpson entre autres (loc. cit.), semblent considérer comme caractères génériques : la forme, la disposition, la profondeur des im- pressions musculaires chez les Unionidœ. Nous croyons que si elles peuvent compter quand il s'agit de la différenciation des formes; que si relies doivent, avec Fischer (Man. Conch. , p. ()o5), être examinées avec attention, parce qu'elles fournissent des renseignements sur l'organisation des animaux», elles n'ont, géne- riquement parlant, qu'une valeur relative, d'autant plus qu'elles varient dans une même forme en raison de l'âge des sujets; qu'en outre leur plus ou moins de pro- fondeur, notamment, est une conséquence de l'épaisseur des valves, les muscles adducteurs devant nécessairement s'implanter plus profondément sur une valve épaisse et robuste que sur une valve mince, ayant dans le premier cas à exercer une traction plus énergique que dans le second. — 257 — Nous concluons des comparaisons précédentes que le genre Pharaonia ne diffère eu rien du genre Nodularia el qu'il doit cire rayé de la nomen- clature. Genus Zaii'Sa Rochbt. Les éclaircissements que nous venons de donner sur le genre Pharaonia s'appliquent intégralement à notre genre Zaïria. Lorsqu'en 1886 nous proposions ce vocable pour quelques Lamelli- branches du Congo, nous ne connaissions pas le genre Nodularia de Con- rad: aujourd'hui, l'étude des Unionidre de la Collection du Muséum nous démontre la non-valeur du genre Zaïria, et nous nous faisons un devoir de le déclarer. Chacun peut commettre des erreurs involontaires «Errare humanum es/», niais quand celui qui les a commises les reconnaît, il doit au public scientifique, il se doit à lui-même de le proclamer hardiment ! Nous donnions comme caractères du genre Zaïria : "•Une charnière à lamelles bifides très allongées, peu proéminentes, une dent unique à la valve droite, bifide, comprimée, allongée, striée; de plus, une lamelle très allongée, assez haute, obscurément denticuléeà la valve droite. - Celte diagnose, dans le goût de celle des Pharaonia de Bourguignat, u'enlraine et ne mérite aucune discussion; c'est la reproduction un peu confuse de la caractéristique des Nodularia , et rien de plus. Nos formes de Zairia ont été acceptées; désormais elles devront être inscrites dans le genre Nodularia. Genus Réunis lou«s. Notre ami el confrère le Dr Joussaume a cru utile, à son tour, de pro- poser en 1886 le genre Reneus, pour quelques Unionidœ du Haut-Sénégal, dédiant son genre au savant malacologisle Bourguignat, donl le prénom René a été pris pour vocable (1). Ce genre a, selo:i lui, pour caractères : rrUne charnière formée de dents latérales longues et peu saillantes, et de dents cardinales Iamelleuses , dont la direction se trouve dans l'axe du bord supérieur.» Indépendamment de trois formes nouvelles que décrit le Dr Jousseaume, il inscrit, parmi ses Reneus, trois Unio de la Sénégambie, que nous avions publiés précédemment, en 1882 (S). (,) Plusieurs auteurs ont la fâcheuse habitude de latiniser certains noms pro- pres (rime façon quelque peu fantaisiste, ce qui entraîne soin en I îles critiques fâcheuses; le nom Reneus est dans ce cas. René, prénom d'homme, se dit en latin Renatut (c'était le surnom de Végète): c'est donc de ce nom que le genre déviait être baptisé si les caractères qui lui sont assignés étaient acceptables. ' Bull. Soc. Phil. Paria, 7C série, VI, 1883, p. 33. MUSBI H. — X. • I {^ — 258 — Prenant pour typeuotre Unio Bachoyi{i), par exemple, comme les formes du Dr Jousseaume, nous trouvons, et chacun trouvera avec nous, que les dénis latérales longues et peu saillantes, comme les dents latérales lamel- leuses dirigeas dans l'axe du bord supérieur, sont la représentation fidèle des lamelles des Nodularia. Le genre Reneus n'a donc pas sa raison d'être. Simpson, du reste, dans son Synopsis ofthe Naïades, a fait justice, en 1900, des trois genres précités; il ne les accepte pas et place avec raison dans le genre Nodularia les formes décrites sous leur appellation. Par contre, dans ce travail remarquable à plus d'un titre, Simpson a pratiqué en grand des mélanges hétérogènes dans le genre Nodularia no- tamment. Il faut, selon toute évidence, attribuer ces confusions regrettables au manque de documents authentiques. Trop souvent le savant malacologiste américain s'en est rapporté à des descriptions parfois incomplètes ou à des figures inexactes. S'il eût eu en main, par exemple, les types de Bour- guignat, certainement les erreurs commises auraient été évitées. Possédant tous ces types, il nous sera facile, dans notre catalogue sys- tématique et raisonné des Unionidœ des Collections du Muséum de Paris, en préparation, de fournir les preuves en faveur de notre manière de voir. Gexus l'arreyttia Conrad. Le genre Parreysia établi par Conrad, en 1 8 5 3 , présente pour carac- tères : Shell solid, inflated, oval lo subrhomboid, witli full, high, zigzag, radially sculptured beaks, the sculpture oflen extending over the disk; epidermis smooth and bright, sometimes a little rayed, vvith two irregular pseudocardinals in the left val\c which are more or less broken into ragged denticles or are strongly verticatly slriate, and two lalerals, the lower the larger; right valve with one, sometimes two pseudocardinals, the upper small, compressed, and a few lul- O Parmi nos trois Unio sénégambiens , il en est un, YUnio Duponti, complète- ment différent de ïUuio Duponti de Bourguignat. Nous l'avions dédié au Dr Martin- Dupont, pour des spécimens recueillis sur les bords du Backoy, l'un des affluents du Sénégal ; il doit rentrer dans le genre l\oludaria. L'Unie Duponti de Bourguignat, publié en i883, provient des bords du lac Nyanza, près de l'embouchure du Liwoumbou, et a été dédié au P. Dupont, chef de la mission du Nyanza. C'est un Unio type, comme nous le démontrerons plus lard. Quoi qu'il en soit, afin d'éviter toute confusion, l'un des deux mots doit tombe,r, et, en bonne justice, c'est celui de Bourguignat, postérieur au nôtre d'un an. Nous proposons dès lors de nommer Y Unio Duponti Brgt : Unio postumus! (né après la mort du père, Traduction littérale, (lic.éron.j. — 259 — bercles bebind them, with two laterals, the upper the larger; cavily ol" the beaks rallier decp, not compressée!; dorsal scars under the binge, not visible; Oie two upper anterior muscle scars very deep, confluent, the lower linear; nacre white (bo salmon, iridescent bebind. abstraction faite encore une fois de l'ornementation des valves, il résulte de celte diagnose que, chez les Parreysia, la charnière porte sur la valve gauche deux pseudocardinales irrégulières, plus ou moins denticulées, ébréchées , déchirées si l'on veut , ou striées verticalement , et deux lamelles latérales, dont l'inférieure est la plus large; que la valve droite porte une, quelquefois deux pseudocardinales dont la supérieure est petile, com- primée avec un petit tubercule en arrière et deux lamelles latérales, la supérieure la plus large(l). Chez les Unio types, la charnière de la valve droite porte deux dents latérales antérieures et une longue dent latérale postérieure lamelleuse (lamelle) subparallèle au bord cardinal; la charnière de la valve gauche est composée d'une dent latérale antérieure, d'une dent cardinale placée sous les crochets*-*-' et de deux longues dents latérales postérieures lamelliformes, transverses (3). Ajoutons que les deux dents latérales antérieures de la valve droite sont tantôt massives, tuberculeuses ou mamelonnées, épaisses, tronquées, tri- angulaires, carrées, tantôt plus ou moins longues et comprimées, simples ou denticulées , à denticules plus ou moins aigus , parfois pyramidales ; que la lamelle est épaisse, lisse ou denticulée; mince et tranchante ou striée obliquement, accompagnée ou non du bourrelet (dont il est question en note) plus ou moins épais, plus ou moins filiforme, obtus ou tranchant. (,>ue la dent latérale antérieure de la valve gauche subit des variations (1) Sonvent, chez les Unio type», on remarque le long de la lamelle de la valve droite, à son insertion sur la valve, une sorte de bourrelet généralement de faible épaisseur, un peu tranchant parfois, destiné à renforcer cette lamelle, principalement quand elle est mince et relativement haute. Ce bourrelet a pu être pris dans certains cas comme une seconde lamelle-, un examen attentif montre qu'il fait corps avec la lamelle et se confond avec le bord tranchant de la région postérieure de la valve; il ne peut donc être qualifié de seconde lamelle, contrairement à l'assertion de Conrad. «C'est improprement, écrit Bourguignat (Bull. Soc. Mal. Fr.. i885, p. que, chez les Unio. on appelle la dent antérieure cardinale, parce que cette fausse cardinale n'est en réalité qu'une latérale raccourcie par suite de l'exiguïté de la région antérieure; la cardinale mur ti'exiite pa$; il n'y a que deux latérales, donl l'antérieure, parce qu'elle est écourlée , a reçu le nom impropre de cardinale.» L'opinion de Bourguignat est erronée : la dent antérieure n'est pas appelée cardinale, c'est la pseudo-cardinale des auteurs américains; la véritable cardinale située en dessous des crochets exislc toujours, telle que nous la décrivons. Fischbb, Man. Canch., 1687, p. 999. 18. — L>(IO — un tout semblables à celles des dents de la valve droite, que la dent cardi- nale placée entre les crochets existe toujours, qu'alors elle est massive ou très aiguë, mamelonnée ou à denticules profonds, souvent réduite à un tubercule plus ou moins saillant, arrondi et lisse ; qu'enfin les deux lamelles latérales sont ou épaisses et obtuses, ou longues, minces et tranchantes, ou bien encore lisses , ou coslulées et striées obliquement. Simpson donne Y Unio multidentalus de Philippi , qu'il identifie avec ÏUnio corrugaia de Lamarck, comme le type du genre Parreysia{l). En examinant ce type , comme les différentes autres formes africaines que l'auteur range dans ce genre, et en le comparant à n'importe quel Unio typique, il est impossible de constater la moindre différence. Seulement, on observe que ces prétendus Parreysia, généralement de pe- tite taille, appartiennent à la catégorie à' Unio dont les dents sont compri- mées, simples ou denticulées, à denticules plus ou moins aigus, etc., carac- tères très inconstants, comme on vient de le voir, que l'on retrouve en outre chez de nombreux Unio européens entre autres, et insuffisants pour légitimer la création ou l'adoption d'un genre'2'. Les Parreysia, pour nous, sont des Unio des plus typiques, et nous pen- sons être flans le vrai en déclarant ce genre comme inacceptable. Genus diraiidî.. i885, p. 1 etsuiv. <"> Loc. cil. , p. 827. :' Luc. cit. . p. 3 cl '1. — 201 _ rrlîourguignat, écrit Simpson, by a most brilliani stroke, placed this group (Grandidieria) in thc Corbiculidae(l).fl Afin d'effectuer ce most brillant stroke, pour nous servir de l'expression même de Simpson, Bourguignal décrit d'une part la charnière des Vnio types, de l'autre celle des Corbicula , puis il compare leurs charnières à celle des Grandidieria dont il donne la diagnose suivante (2) : «•Sur la valve dextre, ramassée en une masse relativement énorme, deux fortes lamelles profondément laciniées et denticulées, séparées par un sillon où vient s'emboîter la lamelle unique (également très denticulée de la valve senestre). Chez les Unio, c'est le contraire, la valve dextre n'a ordinairement qu'une dent, et la senestre deux(1). rrEn arrière de cette masse, juste au niveau des crochets, à l'étrangle- ment de la charnière, on remarque deux petites denticulations divergentes, tout à fait semblables, seulement en petit, aux dents cardinales des Corbi- cula ou des Sphœrium. '(•Chez le Grandidieria gravida , elles sont très visibles''0; chez le G. Cy- renopsis, elles sont presque totalement atrophiées; enfin chez les G. rostrata , Tomsoni, Tanganikana, etc., elles s'accusent par deux petits tubercules. rr Enfin, du côté postérieur, une lamelle allongée, analogue à celle des Corbicula, et reçue sur la valve senestre dans un sillon d'une lamelle rigide. rrEn somme, au point de vue de la charnière, ces soi-disant Unio sont des Spheridœ chez lesquels la latérale, par suite de récoui'lemenl de la région antérieure, a pris un grand développement au détriment de la cardinale.» Nous n'avons pas à revenir sur la charnière des Unio que nous avons précédemment décrite suffisamment, et au sujet de laquelle nous ne sommes pas d'accord avec le savant créateur du genre Grandidieria ; nous nous bornerons à reproduire, d'après tous les auteurs, la description de celle des Corbicula mis en cause, et, à notre tour, nous ferons quelques com- paraisons. rrChez les Corbicula, la charnière porte sur chaque valve: trois dents cardinales divergeantes, et des dents latérales allongées comprimées, lamel- liformes, finement striées; deux dents latérales antérieures el deux posté- rieures à droite; une latérale antérieure et une latérale postérieure à gauche (4).j) M Ce caractère n'est pas fixe! Ces deux valves chez les Unie ii/pes, portent sou- vent indifféremment une ou deux pseudo-cardinales plus ou moins distinctes. 1 Doc. cit., p. 3 et h. M Sur les trois spécimens de cette forme ayant servi de types à Bourguignal (décrits et figurés par lui, lor. cit., pi. I, (ig. î à 6) el que nous possédons, les denticulations divergentes sont invisibles. Voir notamment Fiscbeii, /oc. cit., p. iooi. — 262 — Les collections du Muséum de Paris possèdent les 25 formes de Gran- didieria décrites par Bourguignat; ce sont sur ces types d'auteur, dont plu- sieurs ont été figurés et qui sont représentés chacun par un assez grand nombre d'échantillons, que nous établissons nos comparaisons; malheu- reusement, nous sommes forcé de le dire, à regret, Bourguignat a déplo- rablement interprété la charnière du nouveau genre qu'il créait : un examen, même superficiel, fait voir que la charnière des Grandidieria est calquée sur celle des Unio les plus typiques. En effet, les deux fortes lamelles profondément laciniées et denticulées de la valve droite, ramassées en une masse relativement énorme (1), sépa- rées par un sillon où vient s'emboîter la lamelle unique également denli- culée de la valve gauche, se voient chez les Unio les plus communs, même chez ceux de nos rivières de France. Ce sont les pseudo-cardinales de toutes les formes à valves épaisses et robustes, comme nous l'avons déjà fait re- marquer; or, malgré leur petite taille, les Grandidieria ont une coquille massive et des plus épaisses, rien d'étonnant, dès lors, dans la force excep- tionnelle de leur pseudo-cardinales (2). D'un autre côté, les deux petites denticulations divergeantes au niveau des crochets à l'endroit de l'étranglement de la charnière, et tout à fait semblables aux dents cardinales des Corbicula, n'existent pas, et l'on ne sait pourquoi Bourguignat les prend comme caractéristique, car, après les avoir décrites, il les nie formellement lorsqu'il dit : "Chez les Gran- didieria cyrenposis, elles sont presque totalement atrophiées; chez les Grandidiera rostrata, Thomsoni et Tanganikana, elles s'accusent par deux petits tuber cules». 11 est rarissime de découvrir ces petits tubercules, mais quand ils existent, ils représentent simplement la cardinale que nous avons dit exister chez les Unio. «•Au point de vue des impressions musculaires les Grandidieria, ajoute Bourguignat, ne sont pas des Unionidœ , mais bien des Corbiculidœ. Chacun sait, en effet, que, chez les Unio, l'impression antérieure est toujours mul- tiple, c'est-à-dire que sur les côtés existent constamment une ou deux autres impressions secondaires aussi profondément accentuées que la cen- trale, et que l'impression postérieure est double par suite d'une sous-im- W La figure très grossie des dents latérales antérieures du Grandidieria gra- vida, donnée par Bourguignat (loc. cit., pi. I, p. 6), ne nous rappelle en rien la dentition des Corbicula, c'est tout ce quil y a de plus fantaisiste; c'est, si l'on veul . la représentation d'une feuille d'acanthe disposée en bénitier! W Comme exemple, nous trouvons chez un Grandidieria pris au hasard, de ai millimètres de long sur 18 millimètres de large, une épaisseur moyenne de 5 millimètres pour chaque valve, épaisseur relativement consddA'able si on la compare à celle de nos plus grands Unio. — 263 — pression située à l'angle supérieur de la grande, juste au-dessous ou à l'extrémité de la lame latérale. -(liiez les Corbiculidœ, au contraire, les impressions antérieure et posté- rieure sont toujours simples et non multiples; or, chez les Grandidieria . les impressions sont simples comme celles des Corbiculidœ.* Cette assertion est encore fausse, les impressions des adducteurs des valves sont constamment profondément marqués, surtout l'antérieur, chez les Grandidieria; l'impression postérieure est toujours double, quel que soit le Grandidieria observé. Enfin, preuve non moins concluante des vues erronées de Bourguignat. au moment où il décrivait son genre, c'est qu'il oublie de dire que, chez les Corbieula, l'intérieur des valves n'est pas nacré, tandis qu'il l'est chez les Unio, hélas! aussi chez les Grandidieria! D'après les éclaircissements que nous venons de donner, le genre Gran- didieria est certainement discutable, et il pourrait disparaître sans grand dommage pour la science; nous croyons cependant qu'il est sage de le maintenir tout au moins momentanément, parce qu'il représente une série de formes propres au lac Tanganika, dont la faune malacologique offre des particularités si remarquables, formes qui par leur ensemble constituent dès lors, dans le grand genre Unio, un petit groupe tout aussi distinct que beaucoup d'autres, comme lui incomplètement caractérisés, et cependant acceptés par la majorité des malacologistes. Quant à sa place, elle doit être indiscutablement marquée parmi les Unionidœ, tous les caractères Corbieuloïdes que lui attribue son auteur fai- sant absolument défaut. En résumé, de ce qui précède, nous nous croyons en droit de con- clure : i° Les genres Pharaonia, Zairia, Reneus et Parreysia, doivent dispa- raître, les caractères assignés par leurs auteurs étant insuffisants pour légi- timer leur maintien ; 9° Le genre Grandidieria peut être maintenu, mais il lait partie inté- grante des Unionidœ, dont il présente tous les caractères, n'ayant rien qui puisse le rapprocher des Corbiculidœ. Compte ;;e.vd(/ d'um- mission scientifique .1 la cotf. française des Sommas, pak M. Charles Gravier. La riche faune de la mer Bouge qui, dans le siècle dernier, a attiré tant de naturalistes, a un intérêt particulier pour nous, à cause des recherches de Savigny qui fit partie de la Commission de savants emmenés par Bona- parte en Egypte. Il manque à nos collections .nationales nombre d'espèces — 264 — recueillies et décrites par le célèbre zoologiste, dont le Muséum n'a jamais possédé les types originaux. Djibouti offre aux chercheurs des avantages spéciaux; sa rade si magni- fiquement encadrée possède toute une série de récifs dont l'exploration méthodique ne présente pas de difficultés sérieuses; de plus, la faune du golfe de Tadjourah , par suite de la position géographique même de ce dernier, procède à la fois de celle de la mer Rouge et de celle de l'océan Indien. Avant d'indiquer les résultats de la mission scientifique qui m'a été confiée dans la région de la Somalie française, je dois, avant tout, rappeler l'accueil particulièrement cordial et le concours extrêmement précieux que j'ai trouvés chez M. A. Bonhoure, gouverneur de la Côte française des Somalis. Non seulement ce haut administrateur m'a offert la plus géné- reuse hospitalité à la Résidence même, mais il a mis à ma disposition, chaque fois que les besoins du service ne les retenaient pas ailleurs , la balei- nière et le boutre du Gouvernement avec leurs équipages indigènes; ces libéralités ont singulièrement facilité ma tâche et diminué les frais de mon voyage, entièrement à ma charge. Naturaliste de tempérament, et d'ailleurs entomologiste distingué, M. A. Bonhoure n'a cessé de s'intéresser à mes travaux. Lorsque les lourds soucis de l'Administration coloniale lui en laissaient le loisir, il m'accompagnait dans mes excursions en mer. Je n'oublierai jamais l'exquise courtoisie de cet homme de haute culture et de grand cœur qui m'a rappelé bien sou- vent, par contraste, la malveillance mesquine et hypocrite, l'insigne mau- vaise foi dont j'ai été l'an dernier, eu d'autres milieux, le témoin écœuré et aussi la victime. C'est dans le golfe de Tadjourah et, plus particulièrement, dans la baie de Djibouti, qu'ont été entreprises les recherches fauniques qui faisaient l'objet de ma mission. J'ai pu séjourner une semaine aux îles Massaha (Musha des caries marines); au voisinage de ce petit archipel, dont les seuls habitants sont : le Dankali, gardien du phare à l'île Massaha, et le Somali, surveil- lant du lazaret inutilisé de l'île Maskallé (Maskali des cartes marines), sont situés des récifs des plus intéressants au point de vue zoologique. J'ai eu la bonne fortune d'accompagner M. Bonhoure dans l'un de ses voyages à Obock, autrefois siège du Gouvernement de la colonie, aujourd'hui en ruines lamentablement tristes. J'ai pu y faire de fructueuses récolles, par- ticulièrement au récif de la Clochellerie, où une ligne de haut fond découvre en partie à chaque marée; j'en ai rapporté également, pour le laboratoire de géologie, des documents instructifs au point de vue de l'histoire des plages soulevées. Enfin, après avoir traversé le désert somali, si impressionnant et si varié d'aspect, j'ai recueilli un certain nombre d'in- sectes sur la route de Dirédaoua (terminus actuel de la ligne de chemin de 1er qui va être prolongée jusqu'à Addis-Abcba, capitale de l'Ethiopie) à Harrar. — 265 — Tous les endroits accessibles à mer basse ont été soigneusement explorés. Tout auprès de la Résidence, les sables vaseux m'ont fourni des formes variées : des Holol lui ries, des Némertiens, des Annélides Polychètes (Euni- ciens, Pbyllodociens, Anciens, Nephthydiens , Chétoptériens , Sabelliens), des Mollusques (Murex, Bulla, Venus, Solen, etc.), une Virgulaire dont j'ai pu observer la curieuse biologie et qui est actuellement à l'élude, des Crustacés fouisseurs, etc. Dans les flaques d'eau circonscrites à mer basse par les rides de la surface, où la température peut s'élever jusqu'à 35 degrés et au-dessus, on voit assez fréquemment des Méduses voisiues des Cassiopea, ayant jusqu'à i5 centimètres de diamètre. Sur la plate- forme calcaire située à l'Est du plateau du Serpent, j'ai recueilli, dans les mêmes conditions, de superbes colonies de Zoantbes, des Thalas- sèmes, des Euniciens, de nombreux Mollusques, notamment df-sChames, des Arcbes, des Doris, des Cliitons, etc. Mais ce sont surtout les récifs coralliens qui constituent, pour le natu- raliste , une mine pour ainsi dire inépuisable. Rien ne saurait donner une idée de la suprême élégance de forme et de la richesse de teinte de ces polypes coralliaires et de leurs commensaux; l'observation d'un de ces récifs par un temps calme, sans une ride à la surface de la mer. est l'un des plus beaux spectacles qu'il soit donné à un zoologiste de contempler. J'ai eu cette bonne fortune, pour la première fois, aux îlesMassaha, le lundi 2 5 janvier. Parti de l'île Maskallé, à 6 heures du matin, sur le boutre du Gouverne- ment, avec le soleil implacable de ces régions, je me proposais de parcourir une partie du grand récif qui s'étend au large de l'île Massaha, vers l'Est. Malheureusement, il n'y avait pas la moindre brise; à il heures, nous n'étions qu'à quelques centaines de mètres de notre point de départ el nous nous voyions forcés de renoncer au but de notre excursion: mais j'avais eu, à cette déconvenue, une large compensation. La surface de la mer était comme un véritable miroir; on pouvait voir jusqu'à sept et huit mètres de profondeur tous les détails du fond, grâce à la transparence par- faite des eaux. Lorsque le bateau passait au-dessus des parties vivantes du récif, on avait sous les yeux les Polypiers avec leurs formes si diverses, leurs teintes si fraîches et parfois si vives, surtout aux extrémités des rami- fications des Madrepora; dans ces édifices calcaires animés, fourmillaient des commensaux, notamment des Poissons, aux colorations les plus chaudes elles plus étonnantes, et, çà et là, on apercevait d'immenses Holothuries noires, longues de 60 à 80 centimètres, larges de 7 à 8 centimètres, éten- dues paresseusement sur le sable. C'était une vision inoubliable qui m'a remémoré les illustrations A[\ beau livre de Saville Kent sur le grand récif barrière d'Australie (1). !l) VV. Saville Kknt, The gréai barrier reef of Auttralia ; its producti and poten- tialities, London, YV.-ll. Alleu and C° limited, i3, Waterloo Place S. W., i8g3. s — 266 — Dans la rade de Djibouti, aucun de ces récifs n'est à sec à mer basse, de sorte que c'est seulement grâce aux indigènes que l'on peut se pro- curer les animaux qui peuplent ces formations coralliennes. Les Somalis, très habiles plongeurs, apportent assez ponctuellement les objets qu'on leur désigne de l'embarcation où l'on se tient, muni du miroir des pêcheurs de perles. En brisant en très menus fragments les Polypiers ainsi ramenés à la surface et qui paraissent être absolument compacts, on trouve \\n<> foule d'animaux qui se sont creusé \m gîte à l'intérieur de la masse cal- caire : Actinies, Annélides Polychètes, Géphyriens, Crustacés, Tuni- ciers, etc. 11 ne suffit pas de placer ces polypiers dans des cuveltes rem- plies d'eau de mer; il faut les diviser en parties aussi petites que possible; au I rement, la plupart des organismes ne quittent pas leur habitat et meurent en place. Lorsque la profondeur dépasse 5 à 6 mètres, il esl nécessaire d'avoir recours à la drague; le travail au marteau et au ciseau qu'exige la capture de certaines formes comme les Bénitiers, devient alors beaucoup trop pénible, même pour les plongeurs les plus endurants. A l'aide d'un filet de llensen dont M. L. Dantan se sert constamment au Laboratoire de Saint- Vaast-la-Hougue, et que M. Edmond Perrier a bien voulu me prêter, j'ai pu faire, à différentes heures du jour, des pêches de urlace pour l'étude des organismes pélagiques. Quoique les résultats de ces pêches ne soient certes pas dénués d'intérêt (outre de nombreuses formes de Crustacés, j'ai recueilli ainsi des Salpes agrégées et des soli- taires, des Siphonophores, des Méduses, des Cténophores, des Vers péla- giques, beaucoup de larves, sans compter les Protozoaires et les Diato- mées), ils eussent été tout autres si j'avais pu disposer du matériel et du personnel nécessaires pour l'exécution des mesures rigoureuses faites d'après les principes de l'école Scandinave. On sait que l'étude du Plankton, qui préoccupe de plus en plus et à juste titre les zoologistes, se relie inli- memenl à la biologie marine, à celle des Polypiers des récifs en particu- lier, et aussi à une question beaucoup plus haute, celle de la circulation de la matière vivante à travers les Océans ( Stojfivechsel des Allemands). Dans les environs de Djibouti, il existe une nappe d'eau douce souter- raine qui se maintient à une très petite distance de la surface. Là où l'on a percé des puits, on a transformé le désert en oasis : c'est ainsi qu'a été créé le jardin d'Ambouli, où l'on cultive avec succès des légumes et même des (leurs pour la colonie européenne. Des Arabes de l'Yémen ont étendu ces essais pour leur propre compte et ont, entre autres, de superbes plantations de tabac. Au voisinage de la Doudah, — rivière dont le lit ne contient de l'eau que quelques heures par an , après les rares pluies de ces régions. — on a creusé des puits dans une exploitation agricole, où diverses plantes, notamment le Cotonnier, paraissent bien prospérer. Dans ces puits, où la nappe d'eau est accidentellement mise en communication avec la surface, j'ai trouvé des Insectes aquatiques et aussi deux espèces de — 267 — Poissons, dont un certain nombre d'individus ont la rétine presque com- plètement dépigmentée; cette particularité est sans doute en relation avec leur vie obscuricole. 11 y aurait grand profit à faire une étude de ces eaux d'infil- tration, au moyen desquelles on pourrait créer dans le désert somali des centres de culture et fixer les populations pastorales essentiellement nomades qui l'habitent. Un peu au delà de Daoueulé, il y a des traces profondes et étendues de phénomènes d'érosion; la contrée, désertique, aujourd'hui d'aspect désolé, parfois même très lugubre, a eu un régime hydrographique dont les rares points d'eau actuels sont vraisemblablement les derniers ves- tiges; en l'un de ces points (Abocco, à 206 kilomètres de Djibouti), où la distribution du breuvage précieux aux troupeaux donne lieu à des scènes véritablement bibliques, j'ai trouvé une forme pédonculée de Gastéro- 111 \ cèle, du genre Podaxon. Je me suis attaché surtout, en ce qui concerne les pièces destinées au Muséum , à combler les lacunes de nos collections d'Invertébrés. J'ai pu , au cours de ces travaux, faire de très utdes remarques qui me permettront de compléter sur certains points le guide que j'ai écrit pour les voya- geurs naturalistes (1). Les Invertébrés inférieurs sont fréquemment de petite taille; il est souvent peu aisé de les reconnaître et parfois même de les trouver; il est plus difficile encore de les préparer convenablement, car ils se déforment considérablement sous l'action des fixateurs les plus énergiques ci deviennent alors méconnaissables; les voyageurs naturalistes, malgré tout leur zèle, en rapportent rarement de leurs excursions. Je dois signaler à ce sujet un ensemble de pièces toutes nouvelles pour le Muséum : ce sont le. diflérents types de Polypiers avec leurs polypes épanouis. Nous ne pos- sédions jusqu'ici que les squelettes calcaires de ces Cœlentérés. Dans le même ordre de choses, il convient de mentionner des Polypes hydraires,des Bryozoaires, des Holothuries variées, des Actinies, de nom- breux Mollusques Nudibranches aux formes les plus bizarres et aux teinlcs les plus brillantes, une grande collection d'Annélides Polychètes, une belle série de Tuniciers, un Balanoglossus d'Obock, etc. Les matériaux accumulés au cours de ces recherches n'ont pas rempli moins de 34 caisses, qui ont été expédiées au Muséum en trois envois dis- tincts. Les soins minutieux que j'ai pris moi-même au moment de l'em- ballage ont permis de faire parvenir le tout à destination en parfait étal de conservation , sans qu'aucun des récipients fût brisé. Le triage de ces matériaux a été mené activement, de sorte que j'ai pu déjà distribuer plusieurs groupes à des spécialistes compétents, qui pu- blieront prochainement les résultats de leurs observations. On aura une ll) Ch. Gravikh, Méthodes de récolte, de fixation <■< de consei'vation des Inverté- bré» ( inthropode» exceptés). Imprimerie Nationale, 1 90 1 , Librairie Masson , 1 ou |>. , 1 1 .'! figures dans le teite. — 268 — idée de l'importance des éléments de collections que vient ainsi d'acquérir le Muséum par les indications suivantes. M. Nobili (du musée de Turin), à qui M. E.-L. Bouvier a confié l'élude d'une partie des Crustacés provenant de ma mission , a déjà signalé qu 1 ques formes très rares, comme YHymenocera elegans Heller, singulier Ma- croure à articles foliacés, d'une richesse admirable de coloration, qui, en nageant, simule d'une façon très curieuse un Papillon au vol, le Lysios- quilla maculata Wood Mason, connu seulement à Bombay et à Samarinda, le Nikoides Danae Pauls, qui n'a pas été revu depuis la description russe de Paulson (1875), etc. M. le professeur Joubin étudie les Némertiens; je tiens à le remercier vivement en outre du matériel mis à ma disposition, grâce auquel j'ai pu notamment prendre de nombreux clichés photographiques; M. le professeur Ludwig von Graff (de Graz) a bien voulu se charger de la détermination des Planaires; M. Vaney, maître de conférences à la Faculté des Sciences de Lyon, de celle des Echinodermes. Un premier examen a permis à M. Hérubel de reconnaître une douzaine d'espèces de Géphyriens , dont deux sont nouvelles ; plusieurs autres donnent lieu à d'intéressantes remarques, soit au point de vue de l'anatomie com- parée, soit à celui de la zoogéographie. M. Edouard Lamy, attaché au laboratoire de Malacologie , a commencé à déterminer les Gastéropodes prosobranches; en outre, il donne, dans ce Bulletin même, la liste des espèces d'Arches que j'ai recueillies dans le gol!e de Tadjourah; sur 16 espèces, h n'ont pas encore été trouvées dans la mer Bouge. M. Vignal donnera sous peu la liste des Cérithidés de la même région. M. le D' Anthony a trouvé parmi les Lamellibranches, dont il fera con- naître prochainement la liste, des ma'ériaux d'étude pour ses recherches de morphogénie générale, notamment parmi les Tridacnes et les Ghames. J'ai, pour mon propre compte, à compléter et à achever un mémoire sur les Annélides Polychèles de la nier Bouge, dont les deux premières parties ont été publiées dans les Nouvelles Archives du Muséum. Je rapporte une provision considérable de ces animaux , dans laquelle existent certainement des espèces nouvelles. Les récifs du golfe de Tadjourah, pour la plupart accessibles en tout temps, soulèvent une foule de problèmes biologiques du plus haut intérêt. Ils ne répondent en aucune façon au schéma classique indiqué dans les traités de zoologie et de géologie; ce ne sont pas des récifs frangeants (et pas davantage des Saumrife ou des Sirandriffe de Kr.'uner (l)), ni des récifs barrières, ni des atolls. Sur une surface de sable fin sensiblement plane. •'' A. K ramer, Ueber den Ban der Korallenriffe und y R. Mac An- drew on Testac. Moll. Gulf of Suez, Ami. and Mag. Nat. Hist. 5esér., vol. XVIII. 1888. A. Kraussi Pbil. Dr Jousskaume, Moll. rec. par le D1' Faurot dans la nier Rouge et le G. d'Aden, Mém. Soc. Zool. France, vol. I. 1891. A. imbricata Brug., E.-A. Smith, Mar. Shells from Aden, P. Z. S. London. 1901. A. arabica Forsk., R. Sturany, Lamellibr. Rolh. Meer. E\p. «Pola^i Denksch. Akad. H iss. Wien, Bd. 69. 19(11. A. refusa Lmk., H. Fischer, Coq. rec. par M. de Gennes à Djibouti, Journ. de Conch., vol. XLIX, n° 2. Cette espèce, de distribution géographique très étendue (mer des An- tilles et océan Indien) et de contour extrêmement variable, reconnue iden- tique par Deshayes à Y A. umbonata Lmk., a une synonymie des plus com- pliquées. Ayant eu déjà à aborder ailleurs ce sujet (I), je me borne à rappeler ici que ce sont des spécimens de celle Arche de la mer Rouge, représenté»! par Savigny dans les planches de Mollusques de la Description de l'Egypte (pi. X, fig. 11 et 12), qui ont reçu les différents noms d\l. arabica, d\l. Kraussi, &A. retusa; c'est en particulier sous ce dernier nom que M. 11. Fischer a signalé cette coquille précisément de Djibouti. Djibouti. Une trentaine d'échantillons , dont cinq individus dans l'alcool (récifs des Messageries, du Météore et du Pingouin). 3. Arca ventricosa Lamarch. iSi(). I. ventricosa Lamarck, Anini. sans verl., vol. VI, p. 38. iS'i."). A. ventricosa Lmk., Philippi, Abbild. Conch., Bd. Il, Arca, Tab. III. 6g. h et 5. L'A. ventricosa est une forme qui se rencontre dans tout l'océan Indien : il n'est donc pas surprenant que M. Gravier l'ait trouvée à Djibouti. Elle a presque la même sculpture que VA. imbricata Brug. (= umbonata Lmk. I, et, ainsi que celle-ci, elle baille très largement sur le coté ventral. Mais. comme l'indique Philippi, tandis que, chez VA. umbonata. le ligament couvre entièrement l'aréa cardinale, il n'occupe même ps la moitié de celte aréa u) Ed. Lamy, l.isle des Arches conservées avec étiquettes de Lamarck dans les collections du Muséum d<> Paris, Journ. de Conch., vol. LU, n° 2 (sous presse |. ij72 chez II. ventricom, qui se caractérise en plus par la coloration blanche de si région antérieure. Djibouti. 3 exemplaires. h. Arca (Barbatia) setigera Reeve. i8'i5. Arca setigera Reeve, Concli. lco:i., vol. II, i » 1 - XIV, Gg. gh. i(SS6. A. setigera Rve, A. -H. Cooke, Ti;»lac. Moll. Gulf of Suez, Ann. and Mag. Nat. Hist., 5 e sér., vol. XVI II. iqoi. Barbatia setigera Rve, R. Stuiukv, Lamollibr. Iiolh. Hcer. Exp. ttPola», Denksch. Akad. Il m. Wien, Bd. G9. Cotte espèce de la mer Rouge est inséparable de Y A. lacsrala L. des Phi- lippines, dont elle est tout au plus un stade jeune pour le D1 Kobelt ou une variété locale pour M. Cooke: elle est , en effet, seulement plus petite, le côté postérieur a moins d'expansion et les soies épidermiques sont disposées en rangées simples. Djibouti. Un individu bien typique , d'assez grande taille (long de ào millimètres) dans l'alcool (récif du Météore) et deux petites coquilles très jeunes (10 à 10 millimètres). 5. Arca (Barbatia) parva. j 833. Byssoarca parva Soweiusy, Proc. Zool. Soc. London. i8'i3. Arca parva Sow., Reeve, Conch. Icon., vol. II, pi. XVîl, %. 119. 1886. A. parva Rve, A.-H. Cooke, Teslac. Moll. Gulf of Suez, Ann. and Mag. Nat. Hist., 5e sér., vol. XVIII. Je rapporte à VA. parva, dont la présence dans le golfe de Suez, obser- vée par R. Mac Andrew, a été confirmée par M. Cooke, une petite Arche (longue de i5 millimètres), à sculpture très délicate et qui présente la co- loration «rubido-caslaiieart indiquée par Reeve; intérieurement, elle est, dans sa partie postérieure, de teinte ttfusco-mgricante* , comme le dit Lamarck de son A. pistachia, et ceci semble donner raison au D' Kobelt qui croit à l'identité possible de ces deux espèces. Djibouti. Un exemplaire (îles Musha). 6. Arca (Barbatia) nivea Ghemnitz. 178^1. Arca nivea Chemnitz, Sysf. Conch. Cab., Rd. Vil, Tab. 54, lig. 538. 1888. Barbatia nivea Chemn., Dr Joisseaume, Moll. rec. par le Dr Fan rot dans la mer Rouge et le G. d'Aden, Mém. Sac. ZovI. France, vol. 1. 1901. B. nivea Chemn., R. Stcbanï, Lamcllib. Roth. Meer. lixp. trPola", Denksch. \had. Il iss. II ien, Bd. 69. A celte espèce de la mer Rouge, figurée par Chemnitz (Tab. 54, lig. 538) sous le nom (Y A. nivea, et qui a reçu postérieurement de Gmelin celui — 273 — d'A. ovata, Deshayes a réuni, avec raison , une autre forme de Chemnitz, VA. candida Eeïblingi (Tab. 55, fig. 542); car, contrairement à l'opinion deReëve, on trouve, comme le dit Krauss {Sudafrik. Mol!., i848), tous les intermédiaires dans le degré de gibbosité des valves et dans la position des crochets, ce qui montre le peu d'importance de ces caractères sur lesquels ces deux espèces ont été distinguées. Djibouti. Une centaine d'échantillons, dont une vingtaine (récifs du Pingouin et du Météore et îles Musha) dans l'alcool (notamment un grand individu long de 90 millimètres). 7. Arca (Barbatia) decussata Sowerby. 1 833. Byssoarca decussata Sowerby, Proc. Zool. Soc. London. 1886. Arca decussata Sow., A.-H. Cooke, Testac. Moll. Gull' of Suez, An,,. and. Ma/r. Nat. llist., 5" sér. , vol. XVIII. 1901. Barbatia decussata Sow., R. Sturanï, Lamellibr. Rotli. Meer. Exp. rrPola», Denl.sch. Ahad. Wiss. Wien , Bd. 69. 1901. B. decussata Sow., H. Fischeu, Coq. rec. par M. de Gennes à Dji- bouti, Jvurn. de Conch., vol. XLIX, n° 2. La sculpture de VA. nivea Ghemn. (== A. Helblingi Brug.) consiste fondamentalement en côtes rayonnantes granuleuses croisées par des stries d'accroissement concentriques plus faibles. VA. decussata Sow. est une forme extrêmement voisine qui, indépendamment d'une grande mutabilité dans la forme , présente une sculpture variable et qui pourrait tout au plus se caractériser par ce fait, que les stries d'accroissement y deviennent aussi fortes que les côtes. Ces deux espèces étaient d'ailleurs confondues par Lamarck sous le nom (VA. trapezina W, et l'ensemble des nombreux spéci- mens rapportés par M. Gravier fournit une nouvelle preuve de la difficulté qu'il y a à les séparer, car c'est un peu artificiellement qu'on peut placer dans Tune ou l'autre certains de ces échantillons. Djibouti. Une cinquantaine de spécimens, dont quelques-uns dans l'alcool (des Musha). Obock (sables du Port et récif de la Clochetterie). -a individus dans l'alcool. 8. Arca (Barbatia) lima Reeve. i863. Arca lima Heeve, Gond). Icon., vol. II, pi. XV, lig. 101. 1891. Barbatia lima Rvc, E. A. Smith Mar. Shells from Aden, Proc. Zool. Soc. London. D'autres Arches encore ont été signalées par Gh. Mayer (Cat. Foss. Tert. Mus. Zurich, Moll., 1868) comme des modilications du type nivea, reliées C Ed. La ut, loe. cit. MoséoM. — x. ni — tlh — entre elles par toute une série de formes intermédiaires; de ce nombre sont les A. lima et A. bu tinta de Reeve. Si, en effet, les nodules d'intersec- tion des côtes rayonnantes et des stries d'accroissement prennent une grande importance, on voit s'affirmer ainsi une ornementation qui, exis- tant dans Y A. lima, est encore bien plus accentuée chez Y A. bullata, où .les côtés sont crénelées de nodosités très nettes et régulièrement disposées. Djibouti, k spécimens, dont a dans l'alcool (récifs du Météore et des Messageries). 9. Arca (Barbatia) tenella Reeve. 18^1 3. Arca tenella Reeve, Conch. Icon., vol. II, pi. XIV, fig. 91. Cette espèce à coquille oblongue, subcylindrique, mince, presque translucide, ornée de très fines stries rayonnantes granuleuses et ayant ses crochets situés très en avant, a été indiquée des Philippines par Reeve et des Mascareignes par Deshayes et Martens; on ne peut donc être étonné que M. Gravier l'ait recueillie à Djibouti. Djibouti. 5 exemplaires, dont h individus dans l'alcool (1 du récif des Messageries et 3 des îles Musha). 10. Arca (Acar) plicata Chemnitz. 179F). Arca plicata Chemnitz, Syst. Conch Cab. , Bd. XI, Tab. 20A, fig. 3008. iX8<>. A. plicata Chomn., À. H. Cooke, Testac. Moll. Gulf of Suez, Ann. and. Mng. Nat. HisL, 5e sér., vol. XVIII. 1888. Acar divaricata Sow., Dr Jodsseaume, Moll. rec. par ie Dr Faurot dans la mer Rouge et le G. d'Aden, Mém. Soc. Zool. Fr., vol. 1. 1891. Acar domingensis Lmk., E. A. Smith, Mar. Shells from Aden, /'. Z. S. London. 11)01. Barbatia divaricata Sow. (= plicata Chemn.), R. Stdrany, Lamellibr. Roth. Meer. Exp. «Pola», Denhsch. Akad. Wiss. Wien, Bd. 69. Cette espèce cosmopolite, dont le domaine d'extension embrasse toutes les mers chaudes, a reçu différentes appellations : domingensis Lmk., sqtui- mosa Lmk., clathrala Defr. (non Reeve), gradata Rrod. et Sow., divaricata Sow. , donàciformis Rve. , pusilla Sow. , etc. ; tous ces noms , qui ont été proposés comme correspondant à autant d'espèces distinctes d'habitats dif- férents, doivent faire place à celui plus ancien à' A. plicata Chemn., car toutes ces formes passent si complètement les unes aux autres qu'en l'ab- sence d'indication de localité, il est impossible de rapporter un échantillon donné plutôt à telle ou telle de ces prétendues espèces. Djibouti. 3 spécimens, dont un dans l'alcool. — 275 — 11 . Arca ( Acar) reticulata Chemnitz. 17&&. Arca reticulata Chkmnitz, Syst. Conch. Gab., Bd. VII, 'lab. 54, fig. 54o. M. W. H. Dali (Rep. Dredg. «Bkke» , MolL, Part. I, Bull. Mus. Comp. Zool. llarv. Coll. Camb., vol. XII, 1886) identifie de plus VA. plicata, avec tous ses synonymes, à Y A. reticulata de Chemnitz et de Gmelin. J'ai dit ailleurs11) que je ne croyais pas pouvoir accepter cette opinion, car, dans la collection du Muséum, j'avais rencontré , provenant de la Nouvelle- Calédonie et mélangées à des exemplaires à' A. plicata de même habitat, des coquilles évidemment voisines, mais de forme subquadrangulaire, de coloration jaunâtre et dont la sculpture , au lieu d'être grillagée comme dans ceux-ci, me paraissait correspondre, sinon au texte de Chemnitz, du moins à la figure publiée par lui (Tab. 54, fig. 54o) pour son A. reti- culata; les côtes, en effet, y sont formées de tubercules arrondis et elles sont séparées par de profonds sillons qui ne sont pas traversés par des stries concentriques saillantes ; il n'existe donc pas là ces interstices carrés ou oblongs que l'on observe entre les nodosités pointues de VA. plicata. Les croquis ci-joints montrent suffisamment cette différence dans l'orne- mentation de ces deux Arches. 1. .1. plicata Clieinii. 2. A. reticulata (ihi-iiin. Or, M. Gravier a rapporté de Djibouti, en même temps que les spéci- mens d'A. plicata mentionnés plus haut, deux échantillons dont la forme, la couleur et la sculpture répondent complètement k la description précé dent»; et que, par conséquent , j'identifie aussi à VA. reticulata; ils confirment en effet, âmes yeux, l'autonomie de celle-ci comme espèce distincte. Djibouti. 2 spécimens. 12. Arca (Anadara) antiquata Linné. 1767. Arca antiquata Linnk, Syst. Nat., t. I, pars II, édit. Ml, |>. 1 1 'm . 1N91. Anadara antiquata L., E. A. Smith, Mar. Sbells from Aden. P. /. S. London. (!) Ed. Lamy , loc. cit. ".»• — 276 — Ainsi que \I. Smith (foc. cit. , p. hoi) en admettait la possibilité , l'examen d'une série un peu nombreuse de spécimens conduit à réunir en une seule espèce VA. antlquata L. (= maculosa Rve) et VA. scapha Meus- clien, car les caractères sur lesquels on a voulu séparer ces deux formes, à savoir, le nombre des côtes et l'importance du ou des sillons existant sur les côtes antérieures, sont des plus variables (1). Cependant, étant donnée l'extrême mutabilité de la grande espèce ainsi constituée, on peut convenir de réserver plus spécialement le nom (VA. an- tiquata (= maculosa) aux coquilles dont les côtes sont munies de tubercules et dont les antérieures sont divisées en général par un seid sillon particu- lièrement net. Djibouti. Un spécimen , répondant bien à cette définition. Un autre exem- plaire, de taille plus faible (long de 23 millimètres), est légèrement inéqui- valve, ainsi que c'est fréquemment le cas pour les jeunes échantillons. 13. Arca (Anadara) scapha Meuschen. 1788. Arca scapha Meuschen, Zoophyl. Gronov., Fasc. III. 1886. A. scapha Chemnilz, A. H. Cooke. Teslac Moll. Gulf of Suez, Ann. and Mag. Nat. Hist., 5e sér., vol. 18. 1888. Anomalocardia scapha Chemn. , D1 Jousseaume, Moll. rec. par le D' Faurot dans la mer Rouge et le G. d'Aden, Mém. S. Z. Fr., vol. I. 1891. Anadara scapha Chemn., E. A. Smith, Mar. Shells from. Adcn, /'. Z. S. London. 1901. Anomalocardia scapha Chemn., R. Sturany, Lamellibr. Roth. Meer. Exp. rrPolan, Denksch. Al.ad. Jim. Wien, Bd. 69. Sous le nom (VA. scapha, mais comme correspondant plutôt à une va- riété qu'à une espèce, on peut désigner, d'autre part, les coquilles dont les côtes aplaties montrent une réticulation très délicate, due à ce que chaque côte, étant divisée par un trait fin longitudinal médian, souvent accompagné de deux latéraux, est ainsi partagée en quatre costules, coupées elles-mêmes transversalement par les stries d'accroissement fines et serrées (2). Djibouti. 2 exemplaires. Obock (récif de la Glocbetterie), un individu très jeune, dans l'alcool. Cl) Sous le nom d\4. transversales, H. Adams a décrit une coquille de la mer Rouge, qui, comme le prouve la figure donnée par lui (Proc. Zool. Soc. London, 1872, pi. III, iig. 16), n'est qu'un jeune spécimen d\4. scapha, ainsi que le dit M. A. H. Cooke, ou plutôt (VA. antiquata. (2) La présence de ces côtes quadriradiées, qui avait paru à Reeve èlre Tunique caractère distinctif de son A. Hanl.eyana , signalée précisément de Djibouti par M. H. Fischer, s'observe en effet généralement chez VA. scapha, comme le montre très bien la ligure de Hanlev (Ipsa Linn. Conch., pi. I, lig. 4). — 277 l/|. Arca (Anadara) uropygmelana Bory de Saint- \ incent. 182^1. Arca uropygmelana Bory, Encycl. Méthod. Vers, pi. 307, fig. 9. i843. A. holoserica Reeve, Conch. Icon. , vol. II, pi. fig. 1 1. 1888. Anomalocardia holosericea Rve, D1 Jousseaume, Moll. rec. par le Dr Fau- rot dans la mer Ronge et le G. d'Aden , Me' m. S. Z. Fr., vol. I. 1891. Anadara holoserica Rve., E. A. Smith, Mar. Shells from Aden, P. Z. S. London. VA. uropygmelana Bory ( = A. holoserica Bve) rappelle énormément VA. scapha par sa coquille pourvue de 3a à 33 côtes et obliquement qua- drangulaire , à côté postérieur présentant supérieurement une légère encoche et inférieurement une expansion roslriforme ; il suffit, pour se rendre compte de cette ressemblance, de comparer à la figure à A. scapha qu'on trouve dans Hanley (Ipsa Linn. Conch., pi. I, fig. k) celle donnée parle Dr kobelt {Conch. Cab., Taf. 23, iig. 5,6) pour VA. uropygmelana. Celte dernière espèce se différencie par son épiderme velouté, par ses larges côtes plus lisses et surtout par l'area cardinale losangique qui , développée surtout en arrière des sommets chez VA. scapha, est, au contraire, chez VA. uropygmelana , allongée en avant des crochets et plus courte en arrière d'eux. Mais on conçoit comme un pareil caractère, tenant à une question de plus ou de moins, est incertain ; aussi comprend-on que M. Sturanv, dans ses Lamellihr. Roth. Meer. Exp. «Pola* (Denksch. Ahad. Wiss. Wien, Bd. Go , 1 90 1) , mentionne , entre autres A. scapha, un exemplaire qui , dit-il . est semblable à VA. holoserica. C'est également d'une façon un peu pro- blématique que j'y rapporte quelques-unes des Arches recueillies par M. Gravier. Djibouti, 7 exemplaires, dont un dans l'alcool. 15. Arca (Anadara) clathrata Reeve. i8'i3. Arca clathrata Reeve, Conch. Icon., vol. II, lig. 48. 188(1. A. pyipncea H. Adams (= clathrata Rve/uu.), A. H. Cooke, Tcstac. Moll. Gull'of Suez, Ami. and. Ma^.Nat. Hist., 5e sér. , vol. 18. 1886. A. rotundicostata Rve (= clathrata Rve), A. H. Cooke, ibid. 1891. Anadara clathrata Rve, E. A. Smith, Mar. Shells from Aden, /'./..S'. London. 1901. Anomalocardia clathrata Rve., R. Sti ranï, Lamellibr. Roth. Meer. Kvp. trPolan, Denksch. Akad. Wiss. Wien, Bd. 69. Cette Arche, que Reeve plaçait dans le voisinage d'/i. Deshayesi Hanley et qui, d'après M. Smith, est étroitement alliée à VA. radiata Bve, se rap- proche en effet de ces formes, en même temps qu'elle s'éloigne des A. anti- quota et scapha par l'existence de sillons losangiques sur l'area ligamen- — 278 — taire. M. Gooke y a rattaché comme synonyme Y A. rotundicostala Rve et comme jeune Y A. pygmaea H. Adams. Djibouti (récif du Météore). Un individu dans l'alcool. Tandis qu'il y a en général dans cette espèce 2 5 côtes (Rep. Lameïïibr. Challenger, i885), M. Smith a mentionné (1891) un exemplaire d'Aden ayant trois côtes de plus que le type de Reeve; c'est le cas du spécimen rapporté par M. Gravier, où il y a précisément 98 côtes. 16. Gucullaea granulosa Jouas. 178A. Arca coneamerata var., Chemnitz, Syst. Conch. Cab.,Bd. VII, Tab. 5^5, %. 528. 1886. Cncullœa. granulosa Jonas, Proc. Zool. Soc. London. 1870. C. granulosa .Ion., Reeve, Conch. lcon., vol. XVII, Cuculleea, \>\. I, fig. 2. M. E.-A. Smith (Mar. Shells from. Aden, P. Z. S. London, 1891) a si- gnalé d'Aden le Cuculleea coneamerata Martini . synonyme, pour Deshayes", de C. auriculifera Lmk. M. Gravier a rapporté de Djibouti une jeune Cucullée, de couleur violacée avec taches brunes, qui présente plutôt tous les carac- tères du C. granulosa Jonas; en effet, elle est franchement inéquivalve, de forme subquadrangulaire, avec côté postérieur convexe, et surtout son ornementation, où des stries transverses , croisant les côtes longitudinales, déterminent une sculpture très nettement treillissée, correspond bien à la figure de Chemnitz (Tab. 53, fig. 528) représentant, d'après le D1 Kobell , l'espèce de Jonas, comme également à celle donnée par Reeve [Cucullœa, pi. I, fig. 2) pour ce C. granulosa. Une remarque peut être faite à propos de ce jeune spécimen : c'est que, s'ii présente la disposition typique de la charnière des Cucullées à longues dents en avant et en arrière, il n'en est pas de même pour la lame myophore de l'impression musculaire postérieure : elle n'y existe point encore: mais Gh. Mayer (Cat. Foss. Tert. Mus. Zurich, Moll., 1868) a démontré que la présence ou l'absence de cette lame est un caractère secondaire, car elle fait défaut également chez plusieurs Cucullées fossiles; et, d'autre part, inver- sement, comme le dit M. W.-H. Dali (Gontrib. to the Terliary Fauna of Floride, Trans. Wagn. Fr. Inst. Se. Philadclphiti , vol. NI, part. IV, 1898) dans un autre sous-genre, chez les Noetia, les impressions des muscles adducteurs sont parfois marquées par une crête saillante aussi forte que chez certaines Cucullées. Djibouti. Un spécimen de très pelile taille (long de 10 millimètres). — 279 — Sur la pnoDUcrioy expérimentale de la ptknosb, par M. Auguste Pettit. Le sérum du sang de l'Anguille exerce, sur un grand nombre d'espèces cellulaires (1) du corps des Mammifères et des Oiseaux, une action cyto- lytique énergique, affectant surlout le cyloplasma; à ce point de vue, les éléments qui constituent la portion glandulaire de l'hypophyse de certains Oiseaux (Poule et Pigeon) méritent une mention spéciale, car, chez ces ani- maux . les altérations nucléaires ("' prédominent , et elles frappent par leur intensité et leur précocité : une dose de sérum égale approximativement à — du poids de l'animal suffît en effet pour provoquer, en un laps de 5ooo temps variant entre une demi-heure et une heure et demie, des modifi- cations profondes dans la structure nucléaire (3). Les lésions hypophysaires consécutives à l'administration ,4) de sérum d'Anguille n'offrent pas de systématisation nette; cependant les cordons les plus lésés sont , en général , groupés les uns à côté des autres et occu- pent la partie centrale de l'organe. Les modifications intéressent à la fois, mais avec une intensité différente, le cvtoplasma et le noyau : a. La trame spongioplasmique devient de plus en plus lâche, de plus en plus apparente; elle se détruit progressivement et peut même, par place, disparaître complètement. h. A l'état normal , les noyaux sont nettement limités et renferment un certain nombre de lins karyosomes, réunis par un réseau de linine. La modification initiale parait consister en une diminution de volume du novau. d'où résulte une sorte de condensation de la substance chroma- tique. Les karyosomes se rapprochent les uns des autres, le suc nucléaire se raréfie et, par une contraction progressive, l'ensemble se transforme en une masse compacte, ne mesurant guère que la moitié du diamètre normal, ne présentant plus trace de structure et fixant intensivement et (1) Cellules rénales, hépatiques et nerveuses, hématies, etc. Ces phénomènes ne sont pas spéciaux aux Oiseaux, mais, chez aucun des autres ;mimaux examinés, ils n'affectent une intensité comparable. M La karyolyse s'observe également, avec une certaine intensité, dans les cellules des luhes contournés du rein des Mammifères. M Le sérum d'Anguille a été injecté aux Oiseaux par voie intra- veineuse sui- vant la technique indiquée précédemment : A. Pettit (Archives internationales de pharmaeodynamie , 1901 ). — 280 — confusément les colorants basiques (I); en un mot, le noyau est frappé de pyknose (2). Il est d'ailleurs à remarquer que, dans les conditions où ont été réalisées ces expériences, certains noyaux dépassent le stade pyknotique et s'effri- tent en menus fragments (karyolyse) qui se disséminent dans le cyto- plasma. Les pyknoses nucléaires sont extrêmement nombreuses; dans certains cordons, leur pourcentage s'élève à •jb et même 80 p. 100; mais les noyaux sont très inégalement frappés, de telle sorte qu'on peut aisément les grouper en séries de figures régressives, unies les unes aux autres par des transitions insensibles. En résumé, l'injection intra-veineuse de quantités minimes de sérum d'Anguille détermine , chez la Poule et le Pigeon , en un laps de temps va- riant entre une demi-heure et une heure et demie, la pyknose d'un grand nombre de noyaux des cellules constituant le lobe glandulaire de l'hypo- physe; cette dégénérescence consiste essentiellement en la disparition du suc nucléaire et en la condensation de la chromatine, qui se transforme en un bloc anhiste et fortement réfringent. Dès lors, la question se pose de savoir si cette modification dans la struc- ture du noyau n'est pas imputable à une déshydratation (3) et si, par consé- quent, il ne convient pas de rechercher dans des processus analogues la cause plus ou moins prochaine des réactions cellulaires en apparence les plus diverses, mais présentant toutes ce caractère commun, de relever de variations dans la tension osmotique (4). c,) Les faits observés par J. Jolly sur les hématies vivantes du Triton con- cordent avec les présentes constatations. (Archives d'anatomie microscopique, VI, 4, 1904.) W Rapprocher de ces observations les phénomènes qui ont pour siège le noyau des normoblastes évoluant en normocyles, et surtout le noyau des hématies de Triton en voie de karyokinèse. (J. Jolly, loc. cit.) (3) Voir les publications de A. Guhd relativement à l'anhydrobiose et à la tonogamie. (Comptes rendus de la Société de biologie, passim, 189^1-1904.) l4) Tous les phénomènes de mérogonie (température, Viguier — substances chimiques, Loeb, 0. et R. Hertuig, Morgan, Delage, Viguier, Giard) «pren- nent une clarté inattendue si l'on se débarrasse des idées de prédestination de l'œuf et du spermatozoïde, de la sexualité de la chromatine, qui ont tout obscurci, et si l'on se borne à considérer les éléments génitaux comme des cel- lules ordinaires dont la chromatine a été réduite » Ed. Pehrier et Ch. Gra- vier, Anu.Sc. nat., XVI, 345, 1902. — 281 — Sur un cas de leucoplasie vaginale chez la Guenon mone (Cercocebus mon a Scureb.), par M. Auguste Pettit. La présente observation (,) est relative à un Cercocebus mono, Sclireb. 9 morte, en 1898, à la Ménagerie du Muséum d'histoire naturelle de Paris, de tuberculose pulmonaire avec propagations au foie , au rein et à la rate. Les organes génitaux sont sains; en revanche, la surface interne du vagin présente un aspect nacré anormal , rappelant la teinte que prend une muqueuse touchée légèrement au crayon de nitrate d'argent; en outre, elle donne la sensation d'une membrane parcheminée, rugueuse, hérissée même, en certains points, de petites aspérités. L'examen des coupes pratiquées à divers niveaux montre que les lésions consistent essentiellement en une hyperkératinisation accusée et une hyper- trophie des papilles. a. Derme. — Le derme est légèrement sclérosé et présente quelques îlots de cellules inflammatoires; ses papilles sont anormales au point de vue de la forme , du nombre et du développement. b. Efklerme. — Le stratum germinativum est nettement limité par la vitrée, qui dessine une ligne extrêmement irrégulière, mais ininterrompue. Au niveau du stratum filamentosum , dont les ponts et les espaces intercellu- laires sont remarquablement développés , on observe un certain nombre de noyaux pyknotiques. Le stratum granulosum frappe par son épaisseur; il comprend i-5 rangées de cellules bourrées de granulations d'éléidine, qui diffusent dans la couche cornée susjacente. Celte dernière représente, en moyenne, la moitié de la hauteur totale du revêtement épidermique et est formée d'éléments kératinisés présentant encore des vestiges de noyaux; on n'y distingue pas de stratum disjunctum nettement différencié. Kn résumé, les lésions vaginales constatées chez ce Cercocebus mona sont caractérisées par : a L'hypertrophie de la couche à éléidine; f3 Le développement exagéré du stratum corneum; y L'irrégularité des papilles. Elles doivent donc prendre place dans la catégorie des altérations leuco- plasiques. Ce cas de leucoplasie vaginale observé chez un Singe, dont l'immunité vis-à-vis de la syphilis est confirmée par les recherches récentes, m'a paru mériter une brève description , en raison des théories pathogéniques exclu- sives de certains auteurs. M Cette observation a été déjà signalée par \lantilla (thèse Tac. méd. Paris, 1901) et par Perrnrliet {G)inén>ln^it> , 3, iqoA), auxquels je l'avais communiquée. — 282 — Recherches sur le sang des Sélaciens. Action toxique du sérum de Torpille (Torpédo marmorata), par M. E. Gley. Les recherches faites sur la toxicité du sang ou du sérum sanguin des Poissons, beaucoup moins nombreuses que celles faites avec le sérum des Mammifères, paraissent limitées à la famille des Murénides {l]. Il y a intérêt à étendre ces recherches. Les Murénides sont des Téléostéens. Dans le sang d'autres Poissons, trouve- t-on aussi un venin? Considérons, par exemple, les Sélaciens. Parmi eux, il y a tout un groupe particulièrement intéressant au point de vue physio- logique, celui des Hypotrèmes, comprenant les Raies et les Torpilles , c'est- à-dire des Poissons électriques. J'ai constaté que le sang de Torpille ( Torpédo marmorata ) contient une substance très toxique pour divers Mammifères : Chien, Lapin, Cobaye (2). On recueille aisément le sang de cet animal en introduisant une canule clans l'aorte, près du cœur. On centrifuge; on obtient une grande quantité d'un sérum clair habituellement et très légèrement bleuâtre, qui se conserve sans altération à la glacière, si on a pris soin de le recueillir aseptiquemenl. Pour 10 centimètres cubes de sang, on a de 8 à 9 centimètres cubes de sérum. Le sang contient donc peu d'éléments solides. — Ce sang, quand il n'a pas été en contact avec les tissus de l'animal, coagule très lentement. Par la centrifugation , on obtient souvent en réalité, non pas le sérum, mais le plasma. A la longue, il se forme dans ce plasma un caillot en sac. Le plasma coagule abondamment à la température de 56 degrés; on peut donc admettre qu'il contient beaucoup de matière fibiïnogène. Le sérum de Torpille, injecté dans les veines du Lapin, tue cet animal à la dose de 1 c. c. 8 à 2 centimètres cubes par kilogramme (3). Le sérum est préalablement dilué dans une égale quantité d'eau salée ou dans une quantité supérieure. A cette dose, les Lapins meurent dans un laps de temps qui varie de 8 ou 10 minutes (le plus fréquemment) à ho minutes. Les (1' A. Mosso : Un venin dans le sang des Murénides [Arch. italiennes de biol., X, 1/11-169; i888). — Mosso a expérimenté avec le sang d'Anguille, de Congre et de Murène. (2) Ces recherches ont été commencées à la station biologique d'Arcachon , où j'ai été accueilli par le professeur Jolyet de la façon la plus aimable. Depuis, il a pris la peine de m'envoyer du sérum dans d'excellentes conditions. Je dois le remercier vivement de cette obligeance. '3) Le sérum d'Anguille est environ dix fois plus toxique pour le Lapin (voir L. Camds et E. Gley, Recherches sur l'action physiologique du sérum d'Anguille.. . [Arch. internat, de pharmacody>ianrie , V, p. 2/17-30Ô, 1898]). — 283 — principaux accidents consistent en des trembles respiratoires (augmentation d'amplitude des mouvements respiratoires , dyspnée, quelquefois de la polypne'e), delà pare'sie, un peu d'agitation motrice; la parésie s'aggrave rapidement et la respiration s'arrête; la sensibilité est conservée jusqu'à la mort; à l'ouverture immédiate du thorax, on constate que le cœur bat encore. Avec des doses moindres ( 1 centimètre cube à 1 c. c. 5 par kilo- gramme), les animaux présentent des accidents plus ou moins graves (polypnée, parésie, diarrhée, abaissement de la température centrale) qui durent plus ou moins longtemps (en général, 2 4 heures avec la dose de 1 c. c. 5 par kilogramme). Ce sérum est un peu plus toxique pour le Cobaye. La dose de î c. c. 5 par kilogramme tue en dix minutes (l'injection est faite dans une veine jugulaire); avec i centimètre cube, les animaux meurent en quelques heures (5 à 6 heures). Les troubles respiratoires et de la motricité sont analogues à ceux que présentent les Lapins; on observe quelques mouvements convul- sifs (1) ; la mort est due aussi à l'arrêt de la respiration. Je n'ai pas déterminé la toxicité pour le Chien. Mais j'ai constaté sur cet animal que, à la dose de o c. c. 7 par kilogramme, le sérum de Torpille, injecté dans une veine, amène une chute considérable de la pression san- guine inlra-artérielle et une grande diminution de la coagulabilité du sang. Ce sont des effets que produit aussi le sérum d'Anguille. Quand la pression s'est un peu relevée, une nouvelle dose la fait de nouveau tomber. Il est possible que l'on obtienne cette diminution de la pression avec des doses plus faibles encore. Le sérum chauffé pendant un quart d'heure à 57 degrés perd ses pro- priétés toxiques. Du moins, une quantité un peu supérieure (2 c. c. k par kilogramme) à la dose sûrement mortelle chez le Lapin et une dose double (3 centimètres cubes par kilogramme) de la dose sûrement mortelle chez le Cobaye n'ont pas provoqué d'accidents. On sait que tous les sérunis toxiques perdent leur action par le chauffage au-dessus de 55 degrés; c'est là un fait général. Parmi les propriétés du sérum de Torpille , il faut spécialement signaler sa propriété globulicide. Par là encore, il se rapproche de tous les autres sérums. Les globules du Lapin laissent diffuser leur hémoglobine en quel- ques heures dans une solution isotonique de chlorure de sodium à laquelle on a ajouté du sérum, même dilué à 1/1 000e; après 2 4 heures, il y a une légère hémolyse avec la dilution à 1/2000". Les globules du Cobaye sont un peu plus sensibles; l'hémolyse est nette après 10 heures dans la dilution à 1/2000'; après 2 4 heures, il y a encore une faible hémolyse dans une solu- tion à i//ioooc. Ce sérum est donc très hémolytique. Il l'est beaucoup moins cependant que le sérum d'Anguille qui détruit encore les globules de Lapin (,) Los Lapins en présentent aussi parfois, mais cette phase est très l>rève. — 284 — à 1/10000* et à i/i5ooo'(l). — Ce sérum chauffé à 56 degrés pendant i5 minutes a perdu cette propriété, si bien que même une dilution à i/ioe reste sans effet. Par des injections répétées et graduellement croissantes de sérum , on peut immuniser le Lapin contre l'action toxique. En même temps, lorsque l'immunité est réalisée, le sérum du Lapin a acquis la propriété antiglobu- licide; une quantité déterminée du sérum de l'animal immunisé protège les globules d'un autre Lapin contre l'action hémolytique d'une quantité déterminée de sérum de Torpille (S) ; la dose antihémolytique nécessaire varie naturellement avec le degré d'immunisation. Je me propose de rechercher si le sang de la Raie, poisson électrique du même groupe, est également toxique et si le sang d'autres Sélaciens non électriques présente ou non la même action. De la continuité de l'Évolution foliaire dans le Sapin Pinsapo (Abies Pinsapo), PAR M. G. ChAUVEAUD. Chez les Conifères, les feuilles définitives sont précédées, comme on sait, par des feuilles primordiales plus ou moins nombreuses. En étudiant le développement des feuilles de ces plantes, j'ai pu constater que leurs carac- tères différentiels sont encore moins tranchés qu'on ne l'indique d'ordinaire et que le passage de la première feuille primordiale à la feuille définitive est le résultat d'une différenciation progressive continue. Pour faire celte constatation, prenons, par exemple, Y Abies Pinsapo chez lequel il a été décrit et figuré (3) les cinq catégories de feuilles suivantes : i° Feuilles d'une pousse de première année; •2° Feuilles d'une pousse de seconde année; 3° Feuilles d'une pousse de troisième ou quatrième année; k° Feuilles d'une pousse de cinquième année; 5° Feuilles d'une pousse de ii année ou feuilles définitives. (l) Voir L. Camus et Ë. Gley, loc. cit. W C'est un nouvel exemple d'une réaction directe, in vitro, d'une antitoxine sur une toxine (voir L. Camus et E. Gley, loc. cit.). (3> Auc. Dac.uillon, Recherches morphologiques sur les feuilles des Conifères (Revue géii. de bot., p. 968, t. II). — 285 — Les caractères de ces diverses catégories de feuilles peuvent se résumer ainsi. Les stomates manquent à la face supérieure des feuilles de première année; ils existent sur cette face dans les autres feuilles et deviennent de plus en plus nombreux aux deux faces des dernières catégories de feuilles. Les fibres hypodermiques manquent dans les feuilles de première année: elles apparaissent dans les feuilles de seconde année et augmentent à chaque catégorie nouvelle. Le sclérenchyme de la méristèle localisé au- dessous du liber dans les feuilles des trois premières catégories pénètre entre les deux branches du faisceau et s'étend au-dessus du bois dans les feuilles des deux dernières catégories. Enfin le faisceau libéro-ligneux est unique dans les feuilles de première année, tandis qu'il est nettement divisé eu deux branches dans les feuilles suivantes. Ce dernier caractère est regardé par les auteurs comme la modification la plus importante, et c'est sans doute parce que la véritable nature de cette modification leur a échappé qu'ils ne pouvaient pas conclure à une évolution progressive continue. B L Fig. i . — Abie» Pinsapo. Portion de la coupe transversale d'une feuille définitive. Etat très jeune. Le faisceau libéro-ligneux unique comprend un seul vaisseau B et trois tubes criblés L. Or, si l'on met à part l'absence de stomates à la face supérieure des feuilles de première année, les distinctions qui précèdent sont peu rigou- reuses. Ainsi plusieurs fibres hypodermiques apparaissent au milieu de la face inférieure des feuilles de première année (l) ; d'autre part , le faisceau dans ces mêmes feuilles commence à se diviser. Mais ce qui établit bien mieux C> La différenciation de l'hypoderme e9t un caractère si variable, que certains individus de même espèce présentent sous ce rapport des différences notables. Ainsi dans VA. Pinsapo de l'Ecole de botanique du Muséum, les feuilles défini- tives ont un hypoderme inoins différencié que les feuilles de cinquième année d'un autre A. Pinsapo habitant un parc des environs de Paris. — 286 - encore la continuité de la différenciation foliaire, c'est l'étude du dévelop- pement de la feuille définitive elle-même que nous allons résumer. B L Fig. 2. — Etat plus âgé que le précédent. Le nombre des vaisseaux B et des tubes criblés L a augmenté. Kntreeux commencent à apparaître ies formations secondaires disposées en séries radiales régulières. B Fig. 3. — État plus avancé montrant le grand développement pris par les formations secondaires. Les vaisseaux ligneux primaires subsistent encore, mais les tubes criblés primaires ont disparu. — L'. Liber secondaire. — E. Grandes cellules médianes qui sépareront en deux groupes les formations libéro-ligneuses secondaires. Au début, son faisceau libérodigneux est simple dans toute sa longueur (fig. î). Ensuite les formations secondaires prennent naissance et se déve- — 287 — loppent très rapidement ( fig. a). Parmi les files cellulaires radiales ainsi produites, la plus grande partie se différencie en bois et en liber semblables au bois et au liber secondaires de la lige, tandis que les files radiales situées au milieu du faisceau (E, iîg. 3) cessent bientôt de diviser leurs cellules (pii s'accroissent plus que leurs voisines, et, au lieu de se différencier en tubes criblés et en vaisseaux, ces cellules se sclérilieul plus tard, formant ensemble une bande qui sépare l'un de l'autre les deux groupes libéro- ligneux secondaires. Pendant que ces formations secondaires se produisent , les tubes criblés primaires d'une part, et les vaisseaux primaires d'autre part, s'atrophient et sont complètement résorbés. De telle sorte que, à une époque peu avancée du développement, il ne reste plus aucune trace du faisceau unique primitif, et l'on a en apparence deux faisceaux libéro-ligneux nettement distincts et séparés (fig. 4). Fig. 4. — ■ Etat plus àgê qui; les trois précédents. Les vaisseaux primaires ont disparu. Les deux groupes libéro- ligneux secondaires L', B' sont séparés l'un de l'autre par les grandes cellules E qui, plus tard enrore, se transformeront en sclérenchyme. Une ligne épaissi1 reliant les deux groupes li- bériens L', L' est le dernier vestige du faisceau libérien uni- que. En ce qui concerne les stomates, leur nombre augmente progressivement avec l'âge de la feuille. La différenciation progressive de l'bypoderme se constate de façon encore plus évidente, et l'on rencontre tous les degrés, — 288 — depuis le moment où seules quelques fibres se montrent au milieu de la lace inférieure, jusqu'à l'état adulte où elles forment une couche tout autour de la feuille. La sclérification dans la méristèle suit pareillement une marche progressive : d'abord localisée au-dessous des fibres libériennes , elle s'étend ensuite entre les deux groupes libéro-ligneux et au-dessus du bois. La feuille définitive représente donc non seulement l'état le plus diffé- rencié, mais encore reproduit, dans son développement, les stades inter- médiaires qui correspondent aux feuilles primordiales successives. Gela montre bien la continuité de l'évolution foliaire. Si cette continuité avait jusqu'ici échappé, c'est parce que la transformation du faisceau s'ac- complit très rapidement dans la feuille encore très jeune. C'est un exemple intéressant de l'accélération que peut présenter l'appareil conducteur dans son développement. Cette accélération est d'autant plus grande que la feuille considérée est plus différenciée; elle atteint son maximum dans la feuille définitive. MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE BULLETIN DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE ANNÉE 1904 N° 6 PARIS IMPRIMERIE NATIONALE MDCCCCIV SOMMAIRE. Pnpr;. Correspondance. Lettres de MM. le D' Tautain et Desplagnes. Communica- tions de MM. L. Vaillant, L. de Nussac, T. Obaiski. Dépôts d'ou- \ rages 29° Léon Vaillant. Quelques Reptiles, Batraciens et Poissons du Haut-Tonkin. 297 F. Mocquard. Description de quelques Reptiles et d'un Batracien nouveaux de la collection du Muséum 3oi Jacques Pellegrin. Poissons du Chari et du lac Tchad, récoltés par la mission Chevalier-Decorse 3°9 J. Vachal. Halictus et Sphecodes provenant des chasses de M. le D' G. Ri- vet , à Riobamba , Ecuador 3 1 3 Joanny Martin. Un nouveau genre du groupe des Natalicolaria ( Tessara- tominœ) de l'Inde méridionale (Hémiptères) 3t4 Karl Kr^plin. Catalogue des Scolopendrides des collections du Muséum d'histoire naturelle de Paris 3 1 6 Adrien Dollfus. lsopode terrestre nouveau recueilli par la mission Foureau- Lamy 3ao L. Jourin. Note sur quelques Némertes recueillies par M. Ch. Gravier dans le golfe de Tadjourah 3a6 A.-T . de Rocherrcne. Recherches sur quelques types de la famille des Mu- telidce 332 L. Germain. Sur quelques Mollusques terrestres et fluviatiles rapportés par M. Ch. Gravier du désert Somali 344 L. Vignal. Liste des Coquilles de la famille des Cérithidés recueillies par M. Ch. Gravier aux environs de Djibouti et d'Obock ( 190A) 354 L.-G. Seurat. Sur le rôle des Algues vertes dans l'évolution des jeunes Margaritifera 35g Bavaï. Note au sujpt des échantillons non déterminés du genre Pecten com- muniqués par le Musée d'Amsterdam 363 Remy Perrier. Nouvelle contribution à l'étude des Holothuries de la Nou- velle-Zélande 367 — Sur une nouvelle espèce de Chiridota 370 E. Topsent. Notes sur les Éponges du Travailleur et du Talisman (III). . . 872 N. Gréhant. Emploi du grisoumètre simplifié du professeur Gréhant : ap- plications physiologiques 378 ( Voir la suite à la page 3 de la couverture. ) Pages. C. Phisalix. Recherches sur les causes de l'immunité naturelle des Vipères et des Couleuvres 38o R. Roland-Gosselin. OEuvres posthumes de M. le Dr Weber, médecin- inspecteur de l'armée 38a L. Rlaringhem. Production par traumatisme d'anomalies florales dont cer- taines sont héréditaires 399 (j'aille. Noie sur des formes diamétralement opposées apparues sur un Che- lidomum majus et un Ranunc dus aconûvfolius Ao3 P. Rédé. Contribution à la géologie de la Tunisie 4o5 P. Gaubert. Sur les anomalies de forme des cristaux d'acide picrique. ... '11 1 H. Hcbert. Sur quelques roches du centre africain 619 BULLETIN DO MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE. ANNEE 1904. — N° 6. «=><§>Q 78B REUNION DES NATURALISTES DU MUSEUM. 28 JUIN lf)04. PRÉSIDENCE DE M. EDMOND PERRIER, DIRECTEUR DU MUSEUM. M. le Président dépose sur le bureau le cinquième fascicule du Bulletin pour l'année 1906, contenant les communications faites dans la réunion du 3i mai 190^1. CORRESPONDANCE. M. Hamy communique à l'Assemblée un extrait dune lettre qu'il vient de recevoir de M. le docteur Tautain, secrétaire général de la Guinée française à Conakry (27 mai 190 4). Je mène une enquêle sur l'existence du Vagana en Guinée-, écrit M. Ton. tain, et cela m'amène à faire recueillir des Insectes qui, bien entendu, ne répondent pas toujours à mes indications, niais je rainasse tout dans l'in- tention d'envoyer au Muséum. S'il n'y a pas de neuf, il pourra y avoir en tout cas des exemplaires plus frais et qui pourront intéresser les collections. dette enquête que je mène actuellement au milieu de mes occupations admi- nistratives me rappelle le temps déjà bien lointain où j'observai le Sagana à Ségou et où, par suite, je ne pouvais me ranger à la doctrine admise par 1rs vétérinaires qui voulaient à toute force faire mourir les Chevaux de Ml .SKI M. — X. 20 — 290 — paludisme; les discussions sans nombre que j'ai eues à ce sujet; le projet de mission que j'avais formulé lorsque je suis parti pour Bamako. Si j'avais alors lu une description du Nagana ou si j'avais pu avoir les instruments de recherches que j'avais demandes en 1886, il y a déjà quelque temps que la maladie serait connue, car j'avais l'avantage de n'avoir pas les idées préconçues des vétérinaires et d'y avoir vu, cliniquement parlant, plus clair qu'eux. Il a fallu i>3 ans pour qu'un vétérinaire s'aperçût qu'il fallait chercher autre chose que l'impossible paludisme pour expliquer la mortalité d'animaux qui y sont réfractaires. M. Hamy donne également lecture d'un passage d'une lettre du lieutenant Desplagnes, en date de Dounzou, 3 avril 1904. Après avoir annoncé la découverte qu'il vient de faire des ruines de l'an- cienne Koukiya, la première métropole de l'ancien empire Songbai , M. Des- plagnes ajoute : cJai, pendant mon voyage sur le Niger, recueilli dans de nombreux ateliers de l'âge néolithique sur le bord du fleuve , ainsi que dans des cimetières à tombes entourées d'une enceinte circulaire et sur àestumuli, une quantité considérable d'instruments de pierre polis et éclatés d'un faciès tout spécial. Je n'ai recueilli que les plus caractéristiques et les mieux con- servés pour vous les rapporter. J'en ai actuellement six caisses pleines, un chargement à rendre jaloux tous les musées préhistoriques d'Europe. M. le professeur Vaillant (Léon) communique le fait suivant : Un aquarium contenant de 5o à 60 litres d'eau, ayant été abon- donné quelque temps dans les dépendances de la Ménagerie des Reptiles, il s'y développa une grande quantité de Larves de Cousin; un certain nombre déjà étaient passés à l'état de Nymphes. J'y lis mettre, un soir, une demi-douzaine de jeunes Poissons rouges, nés Tannée dernière dans les bassins extérieurs et longs aujourd'hui de h à 6 centimètres; le lendemain matin, toutes les Larves et Nymphes avaient disparu. C'est la justification expérimentale du conseil, que j'ai donné depuis longtemps, d'utiliser ce Poisson dans les petites pièces d'eau pour se débarrasser de ces incommodes Diptères. — J91 — La question des Chevaux de Napolèos Ier al Mvsèi m. PAR M. LoUIS- DE -\lSSAC. La découverte dans les caisses de la réserve du Musée du Louvre de restes d'un cheval qui aurait appartenu à Napoléon I", a fait signaler plu- sieurs reliques semblables. Gela n'est pas étonnant pour les nombreuses bêtes que l'Empereur a moulées dans ses guerres, où il en eu dix-huit luées sous lui. La presse a fait connaître qu'il y en avait au moins une dont la trace existait au Muséum. Mais elle s'est fait l'écho de diverses légendes qui se sont formées autour. Vous me permettrez de chercher à préciser ce point curieux dans l'histoire des collections de notre établissement. Au Laboratoire d'anatomie comparée se trouve actuellement un squelette de cheval qui sert à l'étude des élèves naturalistes et des artistes fréquen- tant la Maison. Il porte en inscription : Cheval de raee amlalouse. Sujet figure dans l'Histoire naturelle (les Mam- mifères de Ceoffroij-Suint Hifaire et Frédéric Cnvier. — Donné au Muséum , le 1 Si juin 1 8aS . par le baron de Montarun. Dans l'ouvrage indiqué par cette légende, au tome I", sous le titre : Cheval d'Espagne, est reproduite la description qu'en fait Buffou (t. IV, p. a3i). Les auteurs avouent qu'il n'y a rien à y ajouter; ils se contentent de présenter la gravure coloriée qu'ils publient, par ces quelques lignes : f-Le cheval que nous donnons comme type de race d'Espagne avait incontestablement celte origine, et il était regardé comme réunissant tous les caractères et les beautés de cette race. Il pourrait cependant eu avoir perdu quelques-uns, car il était âgé quand nous l'avons fait dessiner. Il sortait des écuries de Bonaparte, à qui il avait été envoyé, avec plusieurs autres, par le roi d'Espagne. Cette circonstance, qui est certaine, no- per- met d'élever aucun doute sur sa pureté originelle et la perfection de ses gjiaiités. — Mars, i8a5.- Et le dessin qui accompagne la notice, fait par Verner, le peintre habi- tuel de la Maison (I), montre bien une bête de petite taille, couleur Isabelle Disons enfin (pie, selon le témoignage recueilli auprès de M. Yisto, l'in- scription du squelette qui se réfère à l'ouvrage portail , avant les événe- ments du d septembre 1870,1a mention : Cheval de Napoléon Bonaparte: Or, nous sommes en droit, croyons-nous-, de nous demander, malgré ces indications, si vraiment le cheval publié par (îeolIroy-Saint Mil lire et Cuvier se rapporte bien au squelette conservé au Laboratoire d'anatomie '" L'original n'existe point dans le recueil des vélins conservé à la bibliothèque du Muséum. ■jo. — 292 — et qui était, il y a trois ans, au rez-de-chaussée, dans les anciennes gale- ries de zoologie. Certainement, il y a eu confusion. Nous avons , en effet , une attestation contradictoire dans les notes qu'a laissées à la Bibliothèque de Garcassone Pons, de l'Hérault. Ce personnage avait eu l'idée de demander à Vincent, sellier en chef de l'Empereur, comme à tous ceux de l'entourage immédiat, quelques détails sur son service. L'employé donna maints renseignements précis sur les bêtes qu'il harna- chait, et notamment sur Tamis, le cheval de Waterloo; il l'avait même soigné, car la selle le blessait souvent. Or, la description qu'il en oll're ne répond pas beaucoup à celle que font les auteurs de l'ouvrage sur les .Mammifères. C'est bien un cheval de petite taille, comme généralement (1) ceux que montait le grand Empereur; il a bien la robe à fond blanc, telle que l'indiquent le baron Gros dans son tableau de la bataille d'Eylau, et même Théophile Gautier; mais le signalement de Tauris est tout autre. Tauris élait un joli cheval persan, d'un gris-blanc argenté, cadeau de l'empereur Alexandre au congrès d'Erfurt. H avait fait toutes les campagnes du Nord : il élait entré à Moscou, il avait traversé la Bérésina. H était du départ pour l'île d'Elbe et du retour; son odyssée s'acheva à Waterloo. ff Pendant la bataille, écrit Vincent qui le soignait, l'Empereur ne le quitta que lorsqu'il retrouva sa voiture. 11 le donna à M. deMontaran, écuyer, qui se trouvait à la Malmaison lors du départ pour Sainte-Hélène: celui-ci en fit prendre grand soin, 11 le faisait promener tous les matins, à la main, place Vendôme, autour de la colonne de la Grande- Armée. » Celte bête a fini ses jours à Brazeux , la terre que possédait le baron de Montaran, commune de Vert-le-Grand, près Corbeil. On lui avait donné une compagnie d'honneur de chevaux célèbres en retraite. Tel Cascaret, le poulain favori du duc d'Orléans; telle Etoile, jument d'élite, cadeau à M. de Villume-Sombreuil de Madame Royale la duchesse d'Angoulême'"'. On raconte que ces illustres coursiers, représentant à leur façon les trois ll) A son retour de l'île d'Elbe, selon le témoignage de M'ne d'Abrantès (ioc vo- lume, p. 556), il montait crun petit cheval de montagne très vil' et très petit". Serait-ce Tauris ? D'autre part, le comte de Eas-Cazes nous apprend que, pour se rendre de Biars à Longwood, k l'Empereur montait le cheval qu'on lui avait fait venir du Cap : il était petit, vif, assez gentils. = Dimanche, 10 décembre 38i5, Mémorial de Sainte-Hélène, 1 vol., p. 1 3g. Celle habitude de monter des petits chevaux lui permettait de mettre plus faci- lement pied à terre, quoiqu'il quittât rarement la selle. Il croisait souvent ses bras sur sa poitrine et laissait flotter les brides sur le cou de sa monture, ne la dirigeant qu'avec les genoux. Notes et remarques aimablement communiquées par M. Ludovic Gratiolet. (a) Détails déjà publiés par le Journal des Déliais , 1 g juin 190/1, et rectiliés. I ( — 293 — gouvernements qui se succédèrent eu France, ne vivaient guère en bonne intelligence. Et leurs disputes éclataient surtout quand il leur fallait aller à la promena le. Le cheval de Napoléon ne voulait jamais céder le pas à ses compagnons d'écurie et de gloire historique. A la mort de Tauris, sa noble provenance dut porter M. de Montaran à en faire don au Muséum. M",e Gratiolet, qui a l'extrême bonté de nous trans- mettre ces souvenirs, nous assure que le donateur était particulièrement lié avec Cuvier. Mais ce ne peut être au cheval qu'il a décrit avec (ieoffroy- Saint-Hilaire, que se rapporte le squelette. L'inscription ne s'expliquerait qu'en admettant que M. de Montaran eût possédé plusieurs montures pro- venant des mêmes écuries de l'Empereur. Il avait bien la manie des che- vaux; en se séparant de son maître, — le 39 juin i8i5, — avant de quitter la Malmaison, il échangea avec Gourgaud rame carabine tournante- contre un cheval anglais venant également de Waterloo ". Les compatriotes de Wellington prétendent aussi posséder les restes d'un autre animal qu'aurait monté à cette bataille leur ennemi vaincu^ . C'est donc un véritable intérêt qui s'attache au squelette conservé an Muséum, et qui. lui, paraît une pièce authentique, et mérite bien d'être identifié. Son voisinage dans les anciennes galeries avait du reste fait partager son auréole à d'autres bêles moins célèbres autour de lui. C'est ainsi que, pour les visiteurs et les artistes, la dépouille d'un animal de race baskire, à poils roux, longs et frisés, passait pour celle du cheval de Napoléon Ier. Comme Tamis, il est vrai , il venait de Russie; il avait été amené par les armées moscovites. De même, les deux pur-sang arabes, dons du prince «le Wagram. ont été |>ris pour des. . . Wagram (Napoléon ayant eu un coursier connu sous ce nom de victoire), (" Général Baron Gourgaud, Sainte-Hélène, IIe volume, pièce annexée. Note relevée par M. Ludovic Gratiolet. W 11 existe, en effet, à l'institut militaire de Wilehall. à Londres, un autre squelette de cheval qu'on appelle Marengo. Un des sabots converti en tabatière se trouve dans le mess des officiers de la garde-royale, au palais de Saint-James. Sur le couvercle en argent du sabot, don «du colonel Angerstein à ses camarades 75 , est gravée l'inscription suivante : «Saliot de Marengo, cheval de bataille, berbère, ayant appartenu à Napoléon et monté par lui à Marengo, à Austerlitz, à [éna, à Wagram, et dans la campagne de Russie, à Waterloo». Autour du sabot est tracée cette légende : «Marengo était blessé à la hanche gauche, lorsque son maitre le monta à Waterloo, sur le chemin creux, aux avant-postes». Il n'est pas défendu d'élever de sérieux doutes sur cette monture, qui a été un peu trop partout à l'bonneur et au danger, dit VEclair (16 juin 190'!). en démontrant avec l'histoire de Tauris, selon les notes de Vincent, que le cheval de Waterloo n'a pas passe en Angleterre. — m — Naturellement ces petils du f'olkelore intime du Muséum ne tiennent pas devant l'examen du catalogue que M. Oustalet a bien voulu faire pour nous. La question de la présence du squelette de ïauris au laboraloire d'ana- tomie comparée n'en reste pas moins à élucider complètement . Dans i'étude «pie fait, des archives de la Maison. M. Hamy. peut-êlro trouvera-t-il la solution définitive. Mais nous croyons bien que l'historien ne fera que confirmer nos reven- dications pour le Muséum, pour ce souvenir zoologiqne de la Bataille des Géants. Ses moindres petits détails n'ont pas seulement un intérêt de curio- sité, au moment où l'on érige à Waterloo un monumenl à l'aigle blessé. La POPULATION INDIENNE AU CaNAI) I . PAR M. T. Obalski, Changé de Mission scientifique. D'une nombreuse population indienne nomade dans les forêts du Nord- Amérique à l'arrivée des Européens, il ne reste plus qu'un petit nombre de types, la plupart en dégénérescence. Bien des raisons ont causé l'anéantissement de la race sauvage cana- dienne : le progrès sous toutes ses formes bonnes et mauvaises et la non- assimilation en sont les principaux facteurs. Quand les Français s'établirent au Canada, au commencement du xvif siècle, les Indiens, maîtres du pays, se disputaient entre tribus les ter- ritoires de chasse; deux grandes familles, les Iroquois et les Algonquins, se faisaient entre elles des guerres sanglantes , et c'est en s'alliant avec l'une d'elles, les Algonquins, que Champlain, en 1608 , put commencer l'éta- blissement d'une colonie à Québec. L'origine des Indiens du Nord-Amérique est toujours controversée; cependant on peut distinguer deux types sauvages : l'un serait venu des régions du Pacifique, l'autre de l'Atlantique. Le premier de petite taille, à membres grêles, à visage plat, est taciturne; il aime l'eau, est peu agressif et paresseux : le second, plus grand, plus fort, à traits accentués, est terrestre, il est belliqueux et grand chasseur. Ces deux groupes aborigènes ont donné lieu dans le roman au type idéal du Peau-Rouge. Qu'on sache bien qu'au Canada, le Sauvage est un homme civilisé, qui lit et écrit, qui s'habille et vit comme tout citoyen du Dominion, mais n'en fuit pas moins la civilisation, préférant la vie âpre, niais libre des forêts à celle des centres de population où il pourrait trouver une vie moins pénible et un certain bien-être. — 295 — Nous ne pouvons ici faire une longue étude sur l'Indien , nous donnerons seulement quelques renseignements sur son étal actuel. On admet généralement en Amérique que les Indiens du Canada peuvent être groupés en trois grandes familles : les Tirmehs, les Algonquins et les Hurons-lroquois. Les Tirmehs ou Dené-Dindjiès sont disséminés dans la vallée de l'Atha- basca, la région du Mackenzie et celle à l'ouest des Montagnes Rocheuses. Les Algonquins et leurs nombreuses tribus voyagent depuis le littoral de l'Océan Atlantique et le lac Supérieur jusqu'aux contrées situées au sud du Nord-Ouest Canadien. Le cris est le langage typique de cette race, la plus répandue de toutes les familles indiennes. Les Hurons-lroquois et les groupes qui s'y rattachent parcourent l'As- siniboine et la région des lacs jusqu'au littoral de l'Atlantique. Le dénombrement delà population indienne du Dominion accuse 35 tri- bus, dont : 19 Dené Dindpés, 11 Algonquins, 5 Hurons-lroquois. Leur population fournit les chiffres suivants : Déné Dindjiés 39,500 Racos <' Algonquins fi 3,700 Hurons-lroquois 9,5oo Total. 92,700 Leur manière de vivre : Uniquement de poissons 17,850 Vie de camp à chasse 17,100 Dans les villages, dans les districts établis 1 (>,i 5:o En famille dans les bois fii,Coo Leur position général au point de vue géographique : A l'Ouest des Montagnes Rocheuses 20,600 A l'Est 72,1 ou La distribution dans les provinces : A / lie du Prince-Edouard 3io Nouvelle-Ecosse 1 ,6fio Nouveau-Rrunswick a,/too Québec 7,000 Ontario 1 3. 000 Manitoba 55o Colombie Anglaise ai,3oo Terre de Rnpert 3o,ooo Le Labrador et 1rs pays baignés par la nier Glaciale. . . 17,600 — 296 — De ces 9-3,700 Indiens, 7-2,000 résident dans les réserves et le reste est nomade. Le Gouvernement canadien a pris en tutelle les Sauvages qui sont nourris et vêtus aux dépens du Trésor public. Des écoles primaires et industrielles, ainsi que des pensionnats, ont été fondés pour les Indiens et des professeurs, dont bon nombre sauvages, se consacrent à renseignement; ces écoles comptent quelques milliers d'élèves. Dans l'accomplissement de celte tâche, le Gouvernement a obtenu le concours de plusieurs associations religieuses qui ont établi des missions en divers endroits et sont arrivés à gagner la confiance des Sauvages. Les Indiens, dans les réserves se maintiennent en nombre, tandis que les nomades diminuent: dans l'ensemble , on constate une diminution assez notable, aussi ne peut-on prévoir un long avenir à ces races sauvages. En voyageant à travers l'immense étendue du Canada, surtout quand on veut pénétrer dans les régions inexplorées, il est nécessaire de se servir des Indiens comme guides, c'est ainsi que dans mes explorations j'ai pu prendre contact avec différents groupes et assisté à des fêtes et réminiscences de la vie sauvage. Les Esquimaux ou Inimités, qui ne doivent pas être compris parmi les Indiens, sont les plus vieilles races aborigènes du Canada; ils habitent la lisière nord du Dominion, le long des cotes du Labrador, de l'Ungava, du Kewatin,du Mackenzie; malgré leur aire immense, ils parlent la même langue; leur degré de civilisation est assez élevé. M. le Professeur Vaillant (Léon) annonce que le premier fascicule du tome VI de la ke série des Nouvelles archives du Muséum d'histoire naturelle a été présenté à la dernière assemblée des professeurs. Il contient : Les OEufs de Onycophores , par M. E.-L. Bouvier. Révision des Cirrhipèdes appartenant à la collection du Muséum d'histoire naturelle, par M. A. Gruvel. PI. I à VIII. M. le Dr Pellegrin (Jacques) offre à la Bibliothèque du Muséum la thèse de doctorat qu'il a dernièrement soutenue devant la Fa- culté des sciences de Paris et intitulée : Contribution à l'étude anato- mique, biologique et taxinomique des Poissons de la famille des Cichlidés. — 297 — M. le Professeur Grkhant (N.) dépose sur le bureau, au nom de l'auteur, une thèse du Dr A. Bianchi, ayant pour titre : Recherches expérimentales sur le traitement de /' ivresse alcoolique. M. Ramond (G.) dépose sur le bureau le catalogue de la he série des Expositions temporaires des Actualités géologiques , organisée sous la direction de M. le professeur Stanislas Meunier, dans une salle contiguë à la galerie de Géologie. Il suffit d'un coup d'oeil jeté sur ce catalogue ou sur ceux des expositions antérieures pour se rendre compte de l'augmentation toujours évidente des objets exposés, qui comprennent : Des échantillons stratigraphiques , lithologiques et paléontologiques; Des préparations microscopiques; Des documents graphiques, manuscrits et publics, tels que caries, coupes, profils géologiques; des cartes-itinéraires des explorations ré- centes ; Des photographies et dessins ; Des brochures et volumes se rapportant à des travaux récents , sur tous les chapitres de la Géologie et sur les sciences qui s'y rattachent ; Des appareils de Géologie expérimentale construits d'après des modèles établis par M. Stanislas Meunier, etc. Les voyageurs et correspondants du Muséum, ainsi que plusieurs auditeurs du cours de géologie, ont participé à celte Exposition et ont contribué, dans la plus large pari, à en assurer le succès. COMMUNICATIONS. Quelques Reptiles, Bâte aciens et Poissoys du Haut-Ton kiw par M. Léon Vaillant. Parmi les objets recueillis de juin 1902 a février 1903, à Lang-Son (llatil-Tonkin), par le Dr Louis Vaillant, de l'armée coloniale, se Irouvenl deux petites collections, l'une de Reptiles ei Batraciens comprenant 9 es- pèces représentées par 16 individus. Tau Ire de Poissons, encore moindre, 5 espèces et 1 o individus. Parla légion où les récoltes <»nl été faites, cel — 298 — envoi n'est pas cependant sans présenter un certain intérêt, il apporte de plus à nos collections d'Ichthyologie une espèce non connue devant cons- tituer un genre nouveau. Les Reptiles et Batraciens déterminés par les soins de M. Mocquart sont les suivants : 1 . Hemidactvlls Bowrwgii Gray. 2. Gecko verticillatus Laurenti. 3. Typhlops rraminds Daudin. h. HvPSIRlIINA PLUMBEA Boié. 5. Callophis Mac Clellandi Beinhardt. 6. Biingarls i'asciatds Schneider. 7. Amphiesma stolatdm Linné. 8. Zamenis Korros Schlegel. 9. Riiacophorls maculati s Gray. Pour les Poissons, on trouve : 1 . Glarias fuscus Lacépède (1). 2. Carassios auratus Linné. 3. Luciocyprinus Lang-Soni nov. g. et sp. h. MlSGURNUS ANGUILLICAUDATUS Gantor. 5. Ophicephalus tadianus Jordan et Evermann(2). Tous les Poissons ont été péchés dans le Song-Ki-Kong , affluent supérieur (1) (lette espèce est-elle distincte du Clarias ahbreviatus Cuvier et Valenciennes? En ayant égard aux deux exemplaires de ce dernier Silure qui se trouvent dans nos collections (N° individuel : A. q5a-2 ) et ont été rapportés de Macao par Eydoux et Souleyet, d'après les étiquettes authentiques, l'identité ne paraît pas douteuse. En ne citant que les caractères les plus objectifs , on trouve pour formule des rayons : D, 6i ; A. 4o à 46; pour longueur relative des barbillons : nasal dépassant l'ar- ticulation buméro-pectorale, maxillaire dépassant l'extrémité de l'épine pectorale, mandibulaire externe étendu presque aussi loin que ce dernier, mandibulaire in- terne atteignant l'articulation buméro-pectorale. Mais plusieurs de ces caractères ne répondent pas à la description originale, laquelle, par exemple, donne pour la formule de l'hypoptère A. 3a. H est vrai que les deux individus en question ne doivent être regardés que comme co-types, car ils mesurent l'un 1 35 -j- 17 = 109 mil- limètres, l'autre 110-1-19=199 millimètres; or, le type est dit mesurer 7 ppuces et demi, c'est-à-dire 90/1 millimètres; il n'aura pu, sans doute, être conservé. Ne présentait-il pas quelque anomalie individuelle? Y a-t-il eu des erreurs d'im- pression? (5> L'exemplaire unique, long de 100-f- 19= 1 19 millimètres, quoique en assez médiocre état de conservation, paraît cependant bien répondre à la description et à la figure données par les auteurs américains (Proc. P. S. Nat. Mus. T. \X\, p. 33 o, fig. 10) de l'espèce trouvée à Formose. Il faut convenir toutefois que cet Ophicephalus tadianus paraît bien voisin de Vf), polylepis , Bleeker. — 299 - du Li-Kiang, qui , sous le nom de Si-kiang, débouche dans la mer de Chine, à Macao. Ils appartiennent franchement à la faune chinoise, tandis que les Reptiles et Batraciens sont de la faune indienne ou insulindienne. Ceci est à rap- procher des faits connus de l'indépendance fréquente des faunes terrestre et aquatique dans une même région; l'Egypte en fournit un exemple frappant, souvent cité. Le petit nombre des espèces recueillies ne donnant qu'une idée nécessairement incomplète de la faune herpétologique aussi bien que de la faune ichthyologique , on ne peut cependant présenter qu'avec réserve celte conclusion , quelles que soient les probabilités d'une confirmation ultérieure. • ii.MiK Luciocyprinus* Piscis ex Cyprinidœ familia Cyprininaque seclione. Non adiposa palpebra, nec ano-hypopteralis squamata vagina; epipterum minus 9 parlitorum radiorum in- structum. Caput quadialo-pyramidale, ferè lam altum quam latum, super com- planatum. Rictus lateralis; labiae carnosœ nulhe , absquè cirros ; oris margosimplex; mandibula leniter maxillam eminens, nim obtuso symphysiali tubercule Epipteri initium paululô post corporis médium, vis catopedes antecedens ; uropterum l'urcatum. Corpus plane squamis, sat numerosis, obtectum ; suborbilalia ossicula normale disposita; gêna? nudœ non catapbractae. Dentés pbaryngeales ignoti. Bien que l'absence de l'appareil branchial, lequel avait été conservé, mais fut peu après accidentellement détruit, laisse en suspens certains points de cette diagnose, il ne paraît pas douteux que ce Cyprinoïde ne constitue un genre spécial. Il ne peut être rapproché que des séries dont le Barbus d'une part, le Gobio de l'autre, peuvent être regardés comme chefs de file. Le développement médiocre ou nul de lèvres charnues, l'absence de bar- billons, les écailles nombreuses, la fente buccale latérale et très prolongée en arrière, ne permettent pas de le placer dans une quelconque de ces nom- breuses coupes génériques. On aurait pu penser aux Thijnnichthijs Bleeker, mais la forme comprimée, élevée de ceux-ci, la faible étendue de la fente buccale, leur donne un faciès très différent de celui du iMCXûcyprime, LiciocvriuMJS Lang-Soni. D. 3,8; A. 3,5-fV. 9, 8. Squama* : 1 /i/102/1 4. Species liucusquè nnica, generis diagnosi definita. Tête entrant pour 2/9 dans la longueur du corps; la hauteur équivaut à 1/6, l'épaisseur à 1/7, la longueur de la caudale A i/5 . de cette même dimension. La forme générale du corps est arrondie, s atténuant graduellement, et comprimée sur les cotés en arrière. — 300 — Têle remarquablement plane sur ses faces supérieure et latérales, ce qui lui donne une forme grossièrement cubique , les faces latérales tombant à angle droit de la face supérieure. Museau long, i/3 environ de la longueur de la tête; bouche peu prolraclile; le maxillaire atteint au moins le niveau du bord postérieur de l'œil; mâchoires simples, sans lèvres distinctes, la mandibule relevée à la symphyse en un tubercule mousse. Pas de bar- billons. OEil médiocre, 1/10 de la longueur de la tête; l'espace inler- orbitaire, environ trois fois plus grand, mesure 3/i 1 de cette même di- mension. Sous-orbitaires peu étendus. Anus à la jonction des trois quarts antérieurs avec le quart postérieur du corps. Ligne latérale, après une portion descendante, faiblement oblique, de quelques centimètres, se plaçant au milieu delà hauteur pour se continuer en ligne droite jusqu'à la base de la caudale. Origine de la nageoire dorsale un peu au delà du milieu du corps et très peu en avant de l'insertion des nageoires ventrales ; grand rayon arti- culé simple; cependant son extrémité , sur une faible longueur, reste divisée en deux branches. Origine de la nageoire anale à une petite distance en arrière de l'anus; sa base est très courte: troisième rayon constitué comme celui de la nageoire dorsale, mais plus profondément divisé. Les nageoires pectorales offrent deux rayons simples : le premier, très court, paraît intimement uni, comme soudé, au second, qu'il semble renforcer; il est solide, tandis que l'autre, quoique simple, est articulé sur la plus grande partie de sa longueur. La coloration de ce Poisson n'offrait rien de remarquable, rappelant celle que présente la généralité des Cyprinoïdes. Dans l'état actuel, la ligne latérale est indiquée par une bande étroite, foncée, s'élargissanl quelque peu d'avant en arrière; toutes les écailles, autant qu'on en peut juger — la disposition est toutefois très nette sur les rangées qui avoisinent la ligne latérale — offrent une tache sombre à la partie antérieure du champ postérieur, placée dans l'angle que forment les deux écailles imbricantes antécédentes ; il en résulte des séries parallèles de lignes , qui doivent orner le corps sur toute sa hauteur. Iris, argenté , jaune à sa partie supérieure. Le docteur Louis Vaillant a noté que les trachéaux étaient courts et peu nombreux sur les arcs branchiaux. Dimensions du spécimen unique : millimètres. 1/1000. Longueur du corps 780 // Hauteur 1 3 '1 17 Epaisseur 115 ia Longueur de fa tète 221 29 Longueur de f'uroptère i63 ai Longueur du museau 76 35 Diamètre de l'œil a 5 11 Espace interorbi taire 63 3o — 301 — N° 03-633. Coll. Mus. Habitai. — Rivière Song-Ki-Kong (à Laug-Son). Description de queloles Uedtiles et dus Batracien souveai i de la collection du museum, PAR M. F. MoCQUARD. Amphisbaena Haugi nov. sp. Museau arrondi, assez saillant. Koslrale petite, triangulaire: supéro- labiale antérieure, nasale et préfrontale fusionnées en un grand bouclier formant avec son congénère une longue suture sur la ligne médiane et recouvrant tout le museau ; une paire de frontales modérément dévelop- pées suivies dune paire de pariétales un peu plus longues et moins larges; pas d'oculaire distincte: œil invisible: deux supéro labiales en arrière du grand bouclier rosirai, l'antérieure bordant les frontales, la postérieure la plus petite; une temporale aussi grande que les pariétales, bordant ces dernières d'un côté et s'appuyant d'autre part sur la dernière supéro- labiale et en partie sur l'avant-dernière ; une inféro-labiale antérieure très grande et deux postérieures très petites; mentonnière quadrangulaire, élargie en avant, beaucoup plus longue que large, comprise entre les iuféro-labiales de la première paire. On compte 235 anneaux sur le tronc et 29 sur la queue; ebaque an- neau; au milieu du tronc, contient 16 segments, 8 au-dessus et 8 au- dessous de la ligne latérale, qui est distincte, ainsi que la ligne dorsale. Les segments bordant ces lignes sont étroits, beaucoup plus longs que larges, les intermédiaires sont carrés et ceux des deux séries médio-ven- trales sont sensiblement deux fois aussi larges que longs. Deux segments anaux très grands et huit pores préanaux. Le corps tout entier présente une teinte gris clair uniforme. Un seul spécimen mesurant i'io millimètres de longueur totale, dont 16 [tour la queue. H provient du Gabon, à environ 5o kilomètres au sud-ouest de Lambaréné. Il faisait partie du dernier envoi fait au Muséum par M. Ifaug et était resté indéterminé. Cette espèce est très voisine d'Amphisbœna liberiensis Boulgr. dont elle diffère par l'absence d'oculaire, par des frontales plus petites, des parié- taies plus grandes, une temporale unique et le nombre beaucoup plus faible des segments compris dans un anneau du tronc (i(i au lieu de '1 |. Atractus Micheli nov. sp. Museau obtus. Koslrale beaucoup plus large que haute, de forme assez nettement triangulaire; internasakw très petites, plus larges que longues; — 302 — préfrontales 1res grandes, à peine plus longues que larges; frontale ter- minée en arrière par un angle aigu, aussi large que longue, plus courte que sa distance de l'extrémité du museau et surtout que les pariétales; une frênaie environ deux fois el demie aussi longue que haute, surmontée d'une petite préoculaire qui sépare l'œil de la préfontale; 2 postoculaires: temporales 1+2 ; 7 supéro-labiales, la 3e et 6e bordant l'œil: mentonnière séparée par la première paire d'inféro-labiales de l'unique paire de sous- mandibulaires . celles-ci très grandes et suivies de 2 larges écailles gulaires impaires. Écailles en 17 séries; 1/16 gastrostèges ; anale simple; /16 urostèges divisées. Teinte sombre en dessus, brun fauve dans la partie antérieure du tronc, avec un collier noir, suivi d'autres bandes transversales irrégulières, les antérieures disposées plus ou moins nettement par paires, parfois inter- rompues sur la ligne vertébrale où elles alternent entre elles, les posté- rieures se fusionnant el devenant indistinctes. Face ventrale jaunâtre en avant, avec de nombreuses taches brunes qui dominent sur la ligne mé- diane: en arrière, les taches deviennent moins sombres, mais plus nom- breuses, plus fusionnées, et, passant au brun, la teinte jaunâtre dispa- rait presque complètement. Lèvres jaune sale avec taches brunes. Un seul spécimen d\ mesurant 35o millimètres de longueur totale, dont 6h pour la queue. Il faisait partie d'une collection de Reptiles de la Guyane française, donnés au Muséum par le Comité local de l'Exposition de 1900, Comité auquel ils avaient été offerts par M. Michel, pharmacien des colonies. Cette espèce se distingue facilement de A. Favœ, Filippi, chez laquelle une petite préoculaire surmontant la frênaie est aussi interposée entre l'œil et la préfrontale, par les deux caractères suivants : la mentonnière est séparée des sous-mandibulaires par les iuféro-labiales de la première paire et le nombre des gastrostèges est beaucoup moins élevé (1/16 au lieu de 171 à i85). Liopliolidophis nov. g. (Colubridarum). Quelques espèees de Colubridés de Madagascar. Lcplophis lalcrulh. D. B. (Dromicus Stumpffii Boellgr, lui est identique), Dtvmicu-t sexlinc/ihis , Ciinth. , et Dr. dolichocercus , Peracca, ont été rapportés par M. Boulenger'1 au genre Tropidonotus , dont elles présentent effectivement la dentition, en même temps que les vertèbres postérieures du tronc sont pourvues d'hy- papophyses comme celles des Tropidonotes, caractère qui fait défaut chez les genres américains Leptophis et Dromicus , dans lesquels il était impos- sible de les maintenir. J'avais donc accepté celte substitution de nom géné- '" Cat. SnaL, I, p. 2/16 (1893). — 303 - rique, mais aw<- des réserves (I), pensant qu'usa étude plus approfondir ferait peut-être, — die/ ces espèces à écailles lisses, ou dont les mâles. chez quelques unes, offrent, cette singularité', qu'on n'observe pas chez les Tropidonoles, d'avoir la queue incomparablement plus longue que les femelles, — découvrir des particularités d'organisation qui les éloigne- raient définitivement de ces derniers. Ces réserves ont reçu aujourd'hui leur justification. D'une étude comparative des caractères des hémipénis chez les divers groupes d'Ophidiens (2), Cope conclut que «ces organes fournissent des indications de réelle affinité plus importantes que toute autre partie jus- qu'ici examinée de ces Reptiles (3). Dorénavant, ajoute-t-il, ou ne peut êtoe assuré de la place qu'un Ophidien doit occuper dans le système, tant que les hémipénis n'auront pas été examinés, n Or, en comparant ces organes chez les espèces citées plus haut el chez les Tropidonoles, on constate des différences qui ne permettent pas de maintenir toutes ces espèces dans le même groupe générique. Chez les vrais Tropidonotes , en effet, les hémipénis sont simples, pourvus à la hase de quelques fortes épines osseuses: chez nos espèces malgaches, au contraire, les hémipénis sont profondément bifurques i à peu près comme on le voit dans le mémoire de Cope, pi. ah, iig. q, chez Pscudaspis cana), et les épines sont plus nombreuses et beaucoup plus petites. J'ai constaté la bifurcation des hémipénis chez les trois espèces malgaches mentionnées ci-dessus, ainsi que chez une quatrième que je décris plus loin comme nouvelle et qui a été la cause occasionnelle de ces comparaisons. Sans doute, des hémipénis bifurques s'observent dans des groupes très éloignés les uns des autres et ne sont pas liindice d'une proche parente entre les Ophidiens appartenant à ces groupes: mais, il importe de le remarquer, on ne les rencontre pas en même temps que des hémipénis simples chez les espèces d'un même genre homogène. Il me parait donc hors de doute que les Golubridés de Madagascar rap- portés par M. Boulenger au genre Tropidonolus ne peuvent être conservés dans ce genre. Je propose, pour ces espèces, le nom générique de Liopkoiidophis ' qui peut être caractérisé de la manière suivante : Dents maxillaires en série continue, au nombre d'environ ao à •■•> : dents mandibulaires subégales, décroissant légèrement en longueur d'avant O Bull. Sor. Phil., s* sétv, t. VII, i8()'i-i89r). W Transactions ofthe Amer. Philos. Society, t. Wlll, 189/1, P- '^7' I1'- ^ à \XXIII. \i.u> «ayons <|u'il \ a là quelque eecagétatioii de la pari de Gope. (1) De \eios, li<-o. '1>vài>. écaille * et 0$i$, Serpent. — 304 — en arrière; tête ]>lus ou moins distincte du cou ; œil modérément développé , à pupille arrondie; corps cylindrique; queue le plus souvent beaucoup plus longue chez le mâle que chez la femelle; écailles lisses, sans fossette apicale,en 17 ou 19 séries longitudinales; gastrostèges sans carène lalé- rale; anale et urostèges divisées; vertèbres dorsales postérieures pourvues d'hypapophyses ; hémipénis profondément bifurques. Liopholidophis Grandidieri nov. sp. Rostrale 2 fois plus large que haute, visible d'en haut; internasales plus larges que longues, un peu plus courtes que les préfrontales; fron- tale une fois et un tiers aussi longue que large, aussi longue que sa dis- tance de l'extrémité du museau , sensiblement plus courte que les parié- tales; narine ouverte entre l'internasale et 2 nasales, dont la postérieure est la plus courte; frênaie aussi haute que longue; une préoculaire large- ment séparée de la frontale et 2 postoculaires, l'inférieure la plus haute, en contact avec la pariétale; diamètre horizontal de l'œil égal à sa dis- tance du bord antérieur de la narine: temporales 1+2 + 0: 8 labiales supérieures, la 6e et la 5e bordant l'œil, la 7e la plus grande; 9 labiales inférieures, les quatre premières en contact avec les sous-mandibulaires antérieures, qui sont plus larges et plus courtes que les postérieures. Ecailles du tronc lisses, sans fossette apicale, 2 fois et demie aussi longues que largos, en 17 séries longitudinales. Gastrostèges 171 ; anale divisée; 221 urostèges chez le mâle. Queue, dans ce sexe, notablement plus longue que le tronc et la tête pris ensemble. Face dorsale brun sombre sur la tête, noire dans tout le reste de son étendue, avec des stries blanches sur les bords des écailles dans la partie antérieure du tronc; lèvre supérieure blanc jaunâtre, d'où part une raie de même teinte qui s'étend dans toute la longueur du tronc sur la moitié contiguë des écailles des deux rangées externes; cette raie, dans la partie antérieure et la partie postérieure du tronc, est bordée, en dessus, par une raie noire de même largeur, qui, en avant, part de l'œil et qui, dans le tiers postérieur du tronc, est surmontée par une raie blanche plus étroite; celle-ci se continue sur les côtés de la queue en s'élar- gissant à la base et devenant ensuite de plus en plus étroite et plus sombre. La gorge et la face inférieure du cou sont d'un blanc sale; puis apparaissent des taches noires irrégulières qui bientôt, en se mulliplant. se fusionnent, de manière que la face ventrale du tronc, y compris la moitié externe de la première rangée d'écaillés, ne tarde pas à présenter une teinte noire uniforme. La queue est parcourue par h bandes noires longitudinales, une dorsale, une ventrale et 2 latérales, la première la plus large, sé- parées par autant de bandes d'un blanc sale; elles se continuent les unes et les autres jusqu'à l'extrémité de la queue, à l'exception de la bande noire — 305 — ventrale qui. peu à peu, devient plus étroite, puis discontinue, et qui disparait enfin dans un peu plus du tiers postérieur de la queue. Un spécimen mâle d'une longueur to'.ale de 1 m. 636 , celle de la queue étant égale à 912 millimètres, près des quatre septièmes de la longueur totale et dépassant ainsi de 188 millimètres celle de la tête et du tronc réunis. 11 provient de l'embouchure du Saint-Augustin. Cette espèce, que j'ai le plaisir de dédier à M. Guillaume Grandidier, à qui le Muséum en est redevable, se distingue de L. sexlineatus Giinth et de L. doliscliocercus Peracca par la hauteur moindre de la rostrale, la Forme plus allongée des écailles du tronc, la longueur plus grande de la queue et le nombre notablement plus élevé des urostèges. Pseudoxyrhopus dubius nov. sp. Tête peu distincte dn cou, assez courte, à museau très large. Tronc épais et allongé, tout d'une venue. Rostrale 2 fois plus large que haute, juste visible d'en haut; inter- nasales aussi longues que larges, un peu plus courtes que les préfrontales, qui sont beaucoup plus larges que longues; frontale pentagonale, à bord antérieur transversal, aussi large que longue, aussi longue que sa distance de l'extrémité du museau , plus courte que les pariétales; narine ouverte entre 2 nasales, dont la postérieure est plus haute que l'antérieure; frênaie près de 2 fois aussi longue que haute, terminée en pointe eu arrière; une préoculaire très largement séparée de la frontale, et 2 postoculaires en contact l'une et l'autre avec la pariétale correspondante; œil petit, d'un diamètre égal à la moitié de sa distance au bord postérieur de la narine; temporales 1 + 2 , la première ne touchant à la postoculaire inférieure que par son angle antérieur légèrement tronqué: 8 labiales supérieures. la hc et la 5e bordant l'œil, les 3 dernières de beaucoup les plus grandes et peu différentes en longueur et en hauteur; y labiales inférieures, la 5e très grande, les h premières en contact avec les sous-mandibulaires antérieures, qui sont plus larges et notablement plus longues que les postérieures. Ecailles du tronc lisses, losangiques, sans fossette apicale, disposées suivant â5 séries longitudinales; 20^ gastrostèges ; anale entière1''; hk urostèges doubles, plus un nombre indéterminé, la queue ayant été brisée près de son extrémité. Sur un fond général blanc jaunâtre s'étendent, en dessus, deux bandes noires longitudinales paires, dont l'interne dorsale, d'une largeur de 3 écailles el demie, est séparée par a largeurs d'écaillé de sa congénère avec laquelle elle se réunit sur le milieu de la queue; les 3 bandes latérales, plus (l) L'anale est entière; mais un sillon médian se voit sur sa moitié antérieure; est-ce lin indice de division.' \li SBI M. — \. :! 1 — 306 — étroites, de la largeur d'une écaille et demie seulement, sont séparées des bandes dorsales par 2 largeurs et demie d'écaillés et disparaissent à la base de la queue pour être remplacées par quelques maculatures brunes plus ou moins apparentes. Le dessus de la tête offre la même teinte sombre, d'où partent les 2 bandes dorsales; les latérales ont leur origine un peu en arrière de la commissure buccale. La lèvre supérieure est blanc jaunâtre , avec, sur son bord, des taches brunes que l'on observe également, un peu plus accusées, sur la lèvre inférieure. Sur la ligne médio-ventrale est une série de petites taches rondes d'un brun pâle, visibles surtout dans la partie postérieure du tronc. Un spécimen d\ de 80 centimètres de longueur de l'extrémité du mu- seau à l'anus, sur un diamètre, au milieu du tronc, d'environ 25 milli- mètres. 11 provient de Madagascar, d'où il a été envoyé au Muséum, sans indication de localité, par M. Rousson, explorateur. Il est certain que les 3 espèces, Ps. microps Gùnthr, Ps. tritaeniatus Mocq. et Ps. diibius, ont entre elles de grandes affinités; elles me paraissent cependant distinctes. Sans tenir compte de la forme simple de l'anale chez la dernière de ces espèces, qui peut être accidentelle, elles peuvent, en effet, se distinguer l'une de l'autre par les caractères suivants : Chez Ps. microps et Ps. dubius, la frênaie est très sensiblement 2 fois aussi longue que haute, et la frontale, qui est pentagonale, aussi large (Ps. dubius) ou un peu moins large (Ps. microps) que longue, a une lon- gueur égale à sa distance de l'extrémité du museau; chez Ps. tritaeniatus, au contraire, la frênaie est beaucoup plus courte, et la frontale, de forme hexagonale, est sensiblement plus longue que large, plus longue que sa distance de l'extrémité du museau et seulement un peu plus courte que les pariétales. Cette dernière espèce semble donc pouvoir se distinguer assez facilement des 2 premières. D'autre part, Ps. dubius diffère de Ps. microps en ceci : le nombre des gastrostèges est moins élevé (qo4 au lieu de 22^1); les internasales sont plus longues relativement au préfrontales, les sous- mandibulaires antérieures notablement plus longues que les postérieures, au lieu de leur être égales comme chez Ps. microps (et aussi chez Ps. tri- taeniatus), et les pariétales sont beaucoup plus courtes. Enfin, le système de coloration est tout différent chez les 3 espèces : en-dessus, d'un brun uni- forme chez Ps. microps, avec 3 bandes noires longitudinales sur fond blanc jaunâtre chez Ps. tritaeniatus, et h bandes semblables sur ce même fond blanc jaunâtre chez Ps. dubius. Sans doute, toutes ces différences sont de peu d'importance; mais si, comme le pense M. Boulenger (Cat. Snak., t. III, p. 61 3), Ps. tritaeniatus est identique à Ps. microps, il doit vraisemblablement en être de même dePs. dubius, et on se trouverait alors en présence d'un des exemples les plus frappants des variations de coloration qui peuvent survenir chez une — 807 — espèce donnée. En est-il ainsi? nous eu douions. Toutefois, la quesliou ne peut être tranchée que par la comparaison d'un certain nombre de spé- cimens de chacune des espèces ou variétés en litige, et le Muséum ne possède actuellement qu'un seul individu de chacune d'elles. Lamprophis Rogeri nov. sp. Tête assez allongée, un peu plus large que le cou: museau étroit, obtus à son extrémité; tronc sensiblement comprimé, à face ventrale ar- rondie. Queue très courte. Rostrale plus large que haute, visible d'en haut; internasales aussi lon- gues que larges, étroites à leur extrémité antérieure, plus courtes que les pivfrontales, qui sont un peu plus larges que longues; frontale subtrian- gulaire , terminée en arrière par un angle aigu , une fois et trois cinquièmes aussi longue que large , aussi longue que sa distance de l'extrémité du museau , à peine plus courte que les pariétales ; nasale divisée , allongée , à côtés opposés parallèles; frênaie beaucoup plus longue que haute; une préoculaire largement séparée de la frontale; deux postoculaires, dont l'in- férieure seule touche à la temporale antérieure; diamètre de l'œil contenu 2 fois dans la longueur du museau; pupille ronde; temporales 1 + -2 , Fan- térieure très grande, losangique, tronquée à son extrémité antérieure: 8 supéro-labiales , les 3e kc et 5e bordant l'œil; mentonnière aussi longue que large, à bords latéraux concaves, très étroite en arrière; h labiales inférieures en contact avec les sous-mandibulaires de la première paire, qui sont notablement plus longues que les postérieures, celles-ci séparées par une écaille. Ecailles du tronc en 19 séries, lisses, sans fossette apicale; iq5 gastro- stèges; anale entière; 38 urostèges divisées. Sur la teinte fondamentale, qui est jaune paille en dessus, blanc crème en dessous , se détachent d'assez nombreuses bandes et lignes longitudinales sombres. C'est d'abord une bande médio-dorsale, large de 3 écailles dans le tronc et qui s'étend depuis l'extrémité du museau jusqu'à la pointe de la queue, en se bifurquant au niveau des yeux pour redevenir simple sur la nuque. Une autre bande brune, large de h écailles dans le tronc, séparée, do chaque côté, de la première par un égal intervalle et bordée inférieure- menl par une raie blanc pâle, large de 2 écailles, part du bord postérieur de l'oeil et ne disparait qu'un peu en avant de l'extrémité de la queue. Les écailles de l'intervalle clair compris entre cette bande et la médio-dorsale sont marquées pour la plupart, surtout dans la partie antérieure du tronc, d'une tache brune à leur base. Enfin . sur la face ventrale, se voient 5 raies de cette même teinte brune, la paire externe sur les extrémités des gastro- stèges et la moitié contiguë des écailles de la rangée voisine; les 3 autres se réduisent plus on moins distinctement, surtout la médiane, à des séries de 9 1 . — 308 — lâches. Une bande un peu moins sombre, bordée pwo$, Crapaud. — 309 — Toutes les parties supérieures ont une teinte lustre pâle avec des mou- chetures un peu plus claires et une ligne vertébrale blanc jaunâtre allant de l'extrémité du museau à l'anus; des points blancs se voient aussi épais à l'aine, ainsi que sur la face supérieure des cuisses et des tibias. A ['encontre de ce qui a lieu généralement, la l'ace ventrale a une teinte beaucoup plus foncée que la face dorsale , d'un brun sombre, presque noir sous les cuisses et les tibias, s'alténuant un peu sur les côtés de la tête; et la ligne de sépa- ration de ces deux teintes dorsale et ventrale est partout nettement tranchée. La gorge, l'abdomen et la face inférieure des cuisses sont parsemés de nombreuses petites taches blanc jaunâtre; sur la face externe des tibias se trouvent en outre quelques taches beaucoup plus grandes, irrégulières cl plus claires, d'une teinte blanc crème. Un beau spécimen, mesurant 43 millimètres de l'extrémité du museau à l'anus et provenant de la rivière Sarare en Colombie. 11 fait partie des collections herpétologïques envoyées au Muséum par M. Geay, l'un de ses plus zélés et de ses plus habiles voyageurs natura- listes. Ces collections feront ultérieurement, je l'espère, l'objet d'une étude spéciale; en attendant, je me fais un devoir de dédier à son inventeur l'in- téressante espèce qui vient d'être décrite. Ctenophryne se distingue de Otophryue Boulgr(l), par l'absence de pré- coracoïde, par une langue adhérente sur toute sa longueur, une pupille verticale, l'absence de tympan, un repli pharyngien pectiniforme et des orteils palmés. Ctenophryne Genyi offre assez l'aspect extérieur de Otophryue robusta Jloulgr (loc. cit., pi. V, fig. 5). Poisso\s du Chari et du lac Tchad, RÉCOLTES PAR LA MISSlO\ ChEVALIER-DeCORSE . par M. le D* Jacques Pelleorin. Dans une note précédente (2), j'ai fait connaître deux espèces nouvelles Haplochilus Chevaficri et Haplochilus Decorsei, recueillis dans le bassin du Congo, par la mission si bien dirigée par M. Auguste Chevalier. Le pré- sent opuscule est consacré aux matériaux ichtyologiques , beaucoup plus importants, rassemblés par le D' Dccorse dans la région du Chari et du lac Tchad. Les Poissons proviennent du lac Tchad même , de Kousri dans le bas cours du Chari, à son confluent avec le Logone, et de Foit-Areliain- ('•) Traits. Linn. Society nf London, Zoology, 2° sér., vol. Vlll, [>. 55 (1900). (-> J. Pellegrih , Cyprinodontidés nouveaux du Congo ot d.- l'Oubanghi, /.'»//. ilftt*., iqii '1 , 11. 231. — 310 — bault, localité située bien plus en amont, à l'endroit où le fleuve reçoit la rivière Boungoul(l). Ce sont des régions encore inconnues au point de vue ichtyologique , aussi les spécimens rapportés par la mission Chevalier présentent-ils un o-i-and intérêt. La faune du Sénégal offre de grandes affinités avec celle du Nil , il n'est donc pas étonnant qu'on rencontre dans le Chari et dans le lac Tchad beaucoup d'espèces communes à ces deux régions. Au Sud. le Chari est en relations plus ou moins étroites avec l'Oubanghi. affluent du Congo, ce qui explique la présence dans ses eaux de certaines formes nouvellement décrites du bassin de ce dernier fleuve. Je donne la liste avec la provenance de toutes les espèces recueillies par la mission Chari-Lac Tchad. Deux sont nouvelles : un Cyprinidé du genre Labeo et un curieux Mormyridé du genre Hyperopisus. Un petit Siluridé appartenant au genre Synoclonlis et non décrit ici pourrait sans doute aussi être considéré comme une forme encore inconnue , mais c'est un spécimen un peu jeune. LepidosirenidH>. . Protopterus annectens Owen. — Kousri. Poljpteridïe PoLYPTERUS BICHIR Geoffroy. Kousri. — Delhezi Boulenger. — Fort- A rcham bault. Tetrodontidse . . . Tetrodon fahaka Hasselquist. — Fort-Archambault. Silnridse Eutropius Grenfelli Boulenger. ■ — Kousri. SCHILBE MVSTUS Lillllé. KoilSH. Clarotes laticeps Riïppel. — Kousri. Chrysichtiiys macrops Gùnther. — Fort-Archambault. Synodontis schall Bloch Schneider. — Kousri, Fort- Archambault. — membranaceus Geoffroy. — Kousri. — sp(?). — Fort-Archambault. Cyprlnidae Labeo coibie Rùppel. — Kousri. — Selti Valenciennes. — Kousri. — senegalensis Valenciennes. — Lac Tchad, Fort- Archambault. — chariensis sp. nov. — Fort-Archambault. Chnracinldse. . . . Sarcodaces odoë Bloch. — Fort-Archambaull. Hydrocyon Forskali Cuvier. — Kousri. Alestes Kotschyi Heckel. — Kousri. W Cf. la carte de la mission. Société de géographie. Séance solennelle du sa- medi .'ïo avril 190/1. Mission seienlilique et économique Chari-Lac Tchad dirigée par A. Chevalier 1902-190/1. Croquis des itinéraires, dessiné par .1. Hansen. — 311 — Ckaraelntdce Alestes macrolepidotus Guvier et Valenciennes. — Fort-Archambault. Ichthvoborus microlepis Giinther. — Fort-Archam- bault. Distichoous ai/tus Boulenger. — Forl-Archambault. Citharinus Geoferovi Guvier. — Lac Tchad, Fort- Archambault. Mormyrldte Petrocepualus bane Lacépède. — ■ Kousri. Marcosenius Lhuysi Steiudachner. — Fort-Archam- bault. Gnathonemus cyprinoïdes Linné. — Kousri. — senegalensis Steindachner. — Fort-Archam- bault. — elephas Boulenger. — Kousri. Hyperopisus bebe Soiuiini. — Kousri. — tenuicauda sp. nov. — Fort-Archambault. Mormyrus Jubelini Guvier et Valenciennes. — Kousri , Fort-Archambault. Gymnarchus niloticus Cuvier. — Fort-Archambault. Cichlidse Hemichromis fasciatus Peters. — Fort-Archambault. — bimaculatus Gill. — Fort-Archambault. Tilapia mlotica Linné'. — Fort-Archambault. — Heodeloti A. Duméril. — Fort-Archambault. — melanopleura A. Duméril. — Fort-Archam- bault. — Zillii Gervais. — Fort-Archambault. Anahantidse Anabas Weeksi Boulenger. — Fort-Archambault. Ophioeephalida? . Ophiocephalus obsciirus Giinther. — Fort-Archam- bault. Mastacembelida». Mastacembelus Loennbergi Boulenger. — Fort-Ar- chambault (1). Labeo chariensis nov. sp. La hauteur du corps égale la longueur de la tête et est comprise quatre M Autant qu'on en peut juger sur des photographies communiquées par M. le Dr Decorse, deux espèces peuvent être jointes à cette liste, un Percidé le Laie* niloticus Gmel. , représenté par un énorme spécimen de 1 m. ao de lon- gueur, et un Osleoglossidé aussi de grande taille, VHeterolis niloticut Cuv. Ces deux espèces se rencontrant à la fois dans le Nil et le Sénégal, il est naturel de les retrouver aussi dans le bassin du Ghari. — 312 — fois dans la longueur sans la caudale. La largeur de la tête fait les Irois quarts de sa longueur. Le museau est très proéminent, recouvert de nom- breux tubercules. Des tubercules s'étendent sur les côtés de la tète jusqu'à l'œil. L'espace interorbitaire est plan, aplati. L'œil supéro-latéral , entière- ment dans la seconde moitié de la tête, est contenu six fois dans la lon- gueur de la tête, près de trois fois dans la longueur interorbitaire. La sur- face interne des lèvres possède de nombreux plis transversaux. Un tout petit barbillon complètement cacbé dans le pli labial existe de chaque côté. Les écailles du ventre en avant et entre les pectorales sont fort petites. On compte trois écailles entre la ligne latérale et la ventrale. La dorsale à dix rayons branchus est falciforme; son bord supérieur est écbancré profondé- ment: les rayons antérieurs extrêmement prolongés mesurent une fois trois quarts la longueur de la tète, trois fois et demie celle du dernier rayon. L'anale possède sept rayons dont cinq branchus. La pectorale un peu plus courte que la tête n'atteint pas la ventrale qui finit à l'anus. Le pédicule caudal est un peu plus long que haut. Il y a douze écailles autour du pédicule caudal. La caudale est fourchue , à lobes pointus. La coloration est uniformément brun-olivâtre, claire en dessous. La tête est violacée. D. 12; A. 7; P. 18; V. 9; Ec./i 1/2 | 34 | 61/3. N° 04-92. Coll. Mus. — Forl-Archambault : Mission Ghari-Lac Tchad ( Chevalier-Decorse ). Longueur : 2Ûo + 6o = 3oo millimètres. Celte espèce vient se placer auprès de Labeo Lukulœ Boulenger et de L. parvus Boulenger, du bassin du Congo , qui possèdent aussi seulement 12 écailles autour du pédicule caudal. La forme tout à fait particulière de sa dorsale la rapproche de Labeo falcifer Boulenger. Hyperopisus tenuicauda nov. sp. La hauteur du corps égale environ la longueur de la tête et est comprise cinq fois dans la longueur sans la caudale. La tête plus longue que haute a le profil supérieur courbé. Le museau est égal à la moitié de la por- tion post-oculaire de la tête. L'œil fait la moitié ou un peu plus de la moitié de la longueur du museau. La largeur de la bouche représente i/5 de la longueur de la tête. Les dents aux mâchoires sont échancrées au nombre de trois à cinq en haut, de six en bas. 11 existe au menton un renflement glo- buleux assez marqué. L'origine de la dorsale est deux fois et demie à trois fois plus éloignée de l'extrémité du museau que du début de la caudale. L'origine de l'anale est à égale distance du bout du museau et du début de la caudale. La pectorale arrondie fait les trois quarts de la tête ou presque. La ventrale représente la moitié de la longueur de la pectorale. Le pédi- cule caudal est deux fois et demie à deux fois trois quarts aussi long (pie — 313 — haut, mesurant les deux tiers de la longueur de la tête. Ou compte seize écailles autour du pédicule caudal. La caudale échancrée est écailleuse, à lobes obtusément pointus. La coloration est ardoisée au-dessus, violacée sur les côtés et sur le ventre. L). i3-i4; A. 64; P. n; V. 6; Ec. 18 | io5 | ao-a3. N° 04-111 - 112. Coll. Mus. — Fort-Archambault : Mission Ghari- Lac Tchad (Chevalier-Decorse). Longueur : 270 + 35 = 3o5et i5o+ 10 = 160 millimètres. Ces Poissons sont assez voisins iïHijperopisus bebe Lacépède, du Nil et du Sénégal , la seule espèce du genre connue. Ils s'en distinguent principale- ment par la plus grande longueur du pédicule caudal et, en conséquence, le moindre nombre d'écaillés autour de celui-ci; par le menton plus globu- leux , la livrée plus sombre. Hauctus et Sphf.cooes provenait des chasses de M. le D' G. Rivet, 1 Riobamba, Ecuador, PAR M. J. VACHAL (ArGENTAT). 1 . H. Riveti 9 d\ nov. sp. Très semblable à H.alticola (Vacb. m Revue d'entomologie , Gaen, 1906. p. 23), en diffère dans le sexe féminin par sa tête plus petite, sa face plus étroite (les ocelles pairs à peine plus rapprochés entre eux que de l'œil ) , le sculum nasale écrasé , noir mat , entouré plus ou moins d'un liséré cuivreux mat, par l'espace cordiforme long, comme ogival, mat, ayanl à peine le bout métallique, et par la paroi anale plus rétrécie dans sa partie supérieure. Le d a le scutum nasale normal , métallique ; il diffère en outre de H. alticola par l'intervalle oculo-mandibulaire aussi long que la largeur de la base de la mandibule, et par le chaperon , plus allongé et plus projeté en avant. 9 longueur, 8-9 millimètres: aile, 6-b millim. 5; ci1 longueur 7 mil- lim. 5; aile, 6 millimètres. 3 9 et 1 â. '2. H. antarius 9, nov. sp. Ressemble, quanta la couleur, à II. purpurissus (Vach. Mise, entomol., Nailiouue, 1903, p. 98), mais en diffère par sa tète plus petite, sa lace bien moins large et bien moins longue, à orbites à peine convergentes en bas, ses joues nulles (dans H. purpurissus presque aussi longue »pie la largeur de la base de la mandibule), et par son tibia postérieur et la base du prototarse 3 testacés. Longueur, 0 millim. 5; aile. S millimètres. 1 9. — 31/i — Ces deux espèces appartiennent au groupe que j'ai désigné sous le nom de Paragaposlemon. 3. H. (Augochl.) notares 9, nov. sp. Abdomen, trunci latcra et pars postiea œneo-viridia , faciès et scutellum ctipreo micantia, mesonotum nigrescens plus minus bine iliïnc cupreo niteus. Antenna.', tegulœ, tibiœ posticœ et tarsi omnes nigri. Tête, tronc et ventre garnis de petits poiis dressés, peu épais, gris- roussâtre sur la lace , bruns au vertex , noirâtres sur le disque du mesono- tum, blancs sous le ventre, fauves sous le prototarse 3; brosse tilnale obscure. Aile grisâtre à nervures foncées; éperon de la patte 3 blond à 3 épines. Aire dorsale du segment médiaire grande, tout entière occupée par des strioles très fines, très nombreuses, devenant obsolètes en ar- rière. Longueur, 9 millimètres ; aile, 7 millim. 5. 1 9. h. H. (Augochl.) Joannisi (Vacb., m Mise, entomol., 190/1, p. 19 et 2/1). 2 d. 5. Sphecodes equator d\ nov. sp. Niger, mandibulis dimidio apicali testaceis. Aile hyaline, nervures brunes, cellule cubitale 2 plus étroite le long de la nervure radiale. Antennes courtes , l'article h à peine plus long que 3. Mesonotum et scutellum brillants, à ponctuation presque fine, assez dense. Aire dorsale du segment médiaire en croissant, tout entière occupée par des rides longitudinales grosses. Abdomen brillant à pointillé visible seulement sous un fort grossissement, à dépressions lisses. Longueur, h millim. 78; aile, 3 millim. 5. 1 d*. Le tout au Muséum de Paris. Un nouveau genre du groupe des Natalicolaria (TeSSARATOMIN/E) de l'I\de méridionale (Hémiptères) , par M. Joanmy Martin. Le groupe des Natalicolaria (Horvvath) n'était, jusqu'il présent, répandu qu'en Afrique, où il semblait en être l'une des caractéristiques. Le genre que nous faisons connaître étend la répartition de ce groupe jusque dans l'Inde, et il est permis de croire que l'on trouvera quelques-uns de ses re- présentants à Madagascar où ils sont encore inconnus. — 315 — Knipysariis nov. g. Corps plan, ovale, tête foliacée plane, triangulaire, un peu plus large (jue longue , à sommet arrondi , à lobes latéraux beaucoup plus longs que le tylus et contigus. Tubercules antennifères inermes, non visibles en dessus. Bucculae peu élevées , parallèles , un peu plus hautes en avant qu'en arrière où elles diminuent insensiblement. Ocelles un peu plus distants entre eux que des yeux. Rostre court, atteignant les hanches antérieures, à premier article un peu plus court que les bucculae, le second de longueur subégale aux deux autres réunis. Antennes courtes, robustes, à cinq articles, premier article loin d'atteindre le sommet de la tète, le second un peu plus long que le troisième, celui-ci subégal au premier, cylindrique, indistinctement sillonné; quatrième plus étroit à la base qu'au sommet, sillonné en dessus et en dessous, un peu plus long que le second article; cinquième de lon- gueur égale au précédent, fusiforme, sillonné dans sa moitié basilaire. Pro- notum à partie antérieure plane assez brusquement déclive à partir d'une ligne tirée des angles numéraux, à bords latéraux convexes non dévelop- pés, tranchants, unis, à angles latéraux postérieurs très obtus. Ecusson équilalère, faiblement convexe, à frein s'étendant presque jusqu'au sommet, celui-ci faiblement développé à bords parallèles, tronqué presque droit. Bord costal du corium droit, lisse, vers la base, puis formant un angle obtus, bord apical du corium très largement arrondi. Membrane à nervures longitudinales nombreuses, partant de la base. Prosternum avec une impression longitudinale assez large à bords un peu relevés; mésosternum muni d'une carène faiblement épaissie, assez élevée, et de hauteur égale sur toute sa longueur; métasternum à carène élevée en croix, étroite longiludinalement et transversalement convexe, s'avançant en une pointe aiguë jusqu'au devant des hanches intermédiaires, munie en arrière, d'une échancrure étroite et profonde. Abdomen, presque circulaire chez le mâle, en ovale arrondi chez la femelle, plus large que les hémiélytres ; connexivum largement ditaté , bords externes des segments continus les uns avec les autres. Second segment de l'abdomen développé en une pointe étroite, aiguë, s'engageant dans l'échancrure basilaire de la carène métaslernale. Pattes courtes, inermes, à tibias sillonnés, tarses biarticulés. Ce nouveau genre par ses antennes de cinq articles se rapproche de Eitcosternum Spinola. Grâce à l'extrême obligeance de M. Schouteden , de Bruxelles, qui a bien voulu me communiquer un exemplaire de E. I)cl>>- fforguri Spiniola, j'ai pu faire une utile comparaison. Empysarus diffère de Encosiormim par la forme subarrondie, plane, foliacée de son corps, par la structure de ses antennes, dont le second article est une fois et demie plus long que le premier, tandis que ce même article est plus de deux fois plus court i\. — 324 — 1891). — Australie, Swan River [i844] (Verreaux, 1897). - Nouvelle-Zélande (Petit, i85a). — Nouvelle-Calédonie (Banaré, 1877). Tahiti [1892] et [femelle avec son nid] (R. Blanchard, 1896). - — Archip. Gambier : île Mangareva, Rikitea. août 1902 (G. Seurat. 1908). - - Iles Sandwich, mai 1876, Honolulu, mai 1877 et juin 1878 (Ballieu, 1872, 1875, 1876, 1877, 1878 et igoà). — Patria ignota [ Gad. de Kerville] et [individu trouvé sur le port de Bordeaux , dans du bois de Campêche: baron J. de Guerne] (coll. H.-VV. Brôlemann , 1902). Scoloi'endra SDBSPiNiPES Leach. , var. Dehaani Brandi. — Indes orientales : (1897). - Pondichéry (Maurice Maindron, 1902). — Calcutta (Doumerc, 1 864). — Birmanie : Bhamovoy. de L. Fea, i885-8g (coll. H.-W. Brôlemann, 1902). — Intérieur de Malacca (Rolland, 1881). ■ — Environs de Malacca (Montano et Rey, 1879). - Poulo-Penang (Claine, 1891). - - Cochinchine ou Indo-Chine (Bar- thélémy, 1897). — Cochinchine : (Jouan, 1866; Germain, 1867; Lambert, 1872; Julien, 1875-. [avril 1878] Pierre, 1878; [mars i885] Girard, i885; général Bégin, 1889; [avi>il l87°] Rigod, 1897: coll. H.-W. Brôlemann, 1902). - - Saigon : (Capus [?],• 1898: ( a mai i854. dans une petite pagode] 1903). — Nord de la Cochinchine: pays des Mois Chero (Harniand , 1877). — Siam : (Massié, 1896; [1862] de Castelnau, 1877). ■ - Bangkok (Bo- court, 1862 et 1896; Harmand, i883). — Luang-Prabang (Cou- nillon, 1896). - - Province de Baugtaphan (J.-M. Bel, 1893). Siam : entre Vatana et Kabin [mai 1880] (Pavie, 1886). ■ — La- khone (Dugast, 1891). - - Annam : Tuyen-An (coll. H.-W. Brô- lemann, 1902). — Tonkin ([189/1] Dr Girard, 1894; Lichtenl'elder, 1897; L. Vaillant, 1903). - -Tonkin : Phare de Dô-Zon (DolH'us, 1902). — Japon (Steenacker, i883). • — Sumatra : Deli, rivière Bedagneh [1880] (L. Bochet, 1903). — Sumatra (Martin, 18.87: Brucke, 1880; Beauvais, i884). — Java : (Steenstra, Toussaint. 1862: Ploem, 1880; [Sockaboemi, coll. Prillwitz, i8g5] coll. H.-W. Brôlemann, 1902). — Ile de France (Freycinet, igoS). — Flo- ride, E. Simon dédit (coll. H.-W. Brôlemann, 1902). — Martinique (1897). — Salabury (Bocourt, 1908). var. Hardivickci Newport. — Environs de Bellary, Wagra Karour (Chaper, 1880). — Coromandel : Genji,sept. 1901 (Maurice Main- dren, 1901). — Ceylan (Deschamps, 1889). var. spinosissiiiHi kraepelin. — Philippines : Pén. des Camarines : l)o- lorès Tayabas | E. Simon] et Manille (coll. H.-W. Brôlemann, 190-!). — Luçon [1875] (Laglaize. 1875). — 325 — Scolopendra var. mulilatis L. koch. — Chine : Ile de Tchou-San [coll. R.-P. Barberet-i/2 Nadar, 189/1], Ouest deChang-Ilaï [coll. Abbé de Joan- nis] et Japon (coll. H.-W. Brôlemann, 1902). — Japon centra! : Setsu (musée de Hambourg, 190.3). — Nord du Japon : Nippon (])' Soller, 1888). — var. japonîea L. Koch. — Japon (1869). -- Nippon moyen:environs de Tokio (Harmand, 1901). — Yokohama (coll. H.-W. Brôlemann . 1902). — var. multidehs Newport. — Tonkin : Lao-Kay (D' Chevalier, 1902). — Côte orientale de Sumatra : Palembang, forêt du Nirou (Bouchard. 1902). — Ile de Konakry (D' Maclaud, 1897). IsOPODE TERRESTRE NOUVEAU RECUEILLI PAR LA MISSIOS FoURE iU-LiU Y, par M. Adrien Dollfus. Porcellio hirtipes nov. sp. Corps ovale , à surface complètement lisse. Ccphalon (?). Pereion : sinuosité postéro-latérale du premier segment à peine indiquée, Pleon : en retrait peu sensible sur le pereion; processus latéraux mé- diocres. Porcellio hirtipes nova species ( c? )• i. Preniicrs pléopodes. — ?.. l'allé pereiale. — 3. Côté d» premier segment pereinl. U. Partie postérieure du cor|>s. Pleotelson plus large que long, triangulaire, à côtés un peu incurvés el à pointe subaiguë. Pattes pereiales h poils spinescenls très développés. — 326 — Pleojwdcs munis do doux paires do hachées. Exopodite dn premier pléo- |»nde à pointe obtuse allongée chez le d*. Uropodes d (?). Dimensions : 11 millimètres X 5 millim. a5. Ce Porcellio, dont le cephalon et les uropodes font défaut dans le seul exemplaire qui a été recueilli, se rapproche du Porcellio laevis Latr. , sur- tout par la forme du premier segment pereial et par celle des premiers pléopodes (d), — mais il s'en distingue par sa surface entièrement lisse, par la forme du pleotelson , qui est plus court et moins incurvé latéralement , — et par ses pattes à poils spinescents bien plus accentués que chez P. laevis. Un exemplaire (incomplet) appartenant au Muséum de Paris (mission Foureau-Lamy : Sahara, région de l'Air, El Bioth, n° 17, 3o novembre; D' Fournial). Note sur quelques Némertes recueillies par M. Cn. Gravier DANS LE GOLFE DE TaDJOURAII , PAR M. L. JOUBIN. Parmi les nombreux animaux que M. Gli. Gravier a rapportés du très intéressant voyage qu'il a fait pendant l'hiver de 190/1 à Djibouti, se trouvent quelques Némertes. Les unes sont entièrement nouvelles, les autres sont signalées pour la première fois dans cette région ; elles sont impor- tantes à connaître en ce qu'elles étendent l'aire de dispersion géographique de ces espèces. Pour certaines d'entre elles , je n'ai pas cru devoir préciser l'espèce en raison de la disparition, due aux liquides conservateurs em- ployés, des divers caractères délicats qui servent à les distinguer et dont la présence permet seule de les identifier avec certitude. On sait, en effet, que malgré tout le soin que l'on prend dans la fixation des Némertes, les réactifs fixateurs les décolorent, effacent les légers plis épithéliaux qui marquent la région antérieure, déterminent une violente contraction sous l'influence de laquelle l'animal se brise, et lui font enfin rejeter sa trompe. Les déterminations précises sont presque toujours rendues impossibles, surtout pour les petites espèces, et les matériaux récoltés au prix de grandes fatigues et au cours de longues expéditions sont à peu près perdus. C'est une des raisons pour lesquelles les Némertes exotiques ne commencent à être connues que depuis un petit nombre d'années, les espèces préparées sans soin au cours des expéditions et des voyages anciens étant à pou près sans valeur. Je crois devoir, à ce sujet, rappeler, — et je m'adresse plus particulière- mentaux naturalistes voyageurs du Muséum, — que le procédé très simple qui donne de beaucoup les meilleurs résultats consiste dans l'immersion — 327 — brusque des Némertes vivantes dans Veau bouillante; on les y laisse de 1 à 10 secondes, selon leur taille; elles s'y étalent, au lieu que les réactifs or- dinairement employés les contractent, elles n'ont pas le temps de se briser et elles conservent en partie leur coloration. On les plonge ensuite dans le formol à 3 p. îoo , où on ne les laisse que de 1 à 3 heures. Ce passage par le formol n'est pas indispensable. Enfin on les conserve définitivement dans l'alcool à 70 degrés. Si l'on a eu soin de prendre, avant l'opération, note de la couleur de l'animal et de faire un croquis, même rudimentaire , de la tête en indiquant les sillons et les plis qui la distinguent , on peut être certain d'avoir pré- paré des documents très utiles qui permettront une description précise et caractéristique. Jusqu'à présent, les renseignements que l'on possède sur les Némertes de la mer Rouge sont tout à fait insignifiants, et il est certain que nous ne connaissons qu'une proportion infime des Némertes de cette région. Aussi les documents recueillis par M. Gravier présentent-ils un intérêt de pre- mier ordre. Dans cette note préliminaire, je ne donnerai qu'un aperçu rapide de ces Vers ; leur étude pourra plus tard être complétée et contribuer à la descrip- tion d'une faune générale des Vers de la mer Rouge. Carinella aurea nov. sp. Ile Musha, a5 janvier 190/1. — Deux individus brisés et décolorés: c'est seulement l'étude des coupes qui permet de voir les caractères du genre. Mais comme aucune autre espèce ne présente la coloration notée par M. Gravier, je vais pouvoir en faire une espèce nouvelle. L'animal est de couleur jaune d'or; il a environ 1 millimètre et demi de diamètre et 6 à 8 centimètres de long. La section du corps est ronde et sensiblement de même dimension dans toute la longueur du corps. La tête ne présente aucun sillon sensible, et elle ne semble pas avoir de dilatations latérales comme en ont beaucoup de Cannelles. Cette Némerte vit dans les fentes des rochers de la côte, à la surface. Eupouà cl'rta Hubrecht. Baie de Djibouti; dans li base d'un Pontes vivant, i5 janvier i()o4, M. Gravier a recueilli un magnifique exemplaire de cette Némerte, atteignant q5 centimètres de long sur 0 à 8 millimètres de large. Elle pré* sente les lignes nombreuses brun rouge, discontinues, sur fond blanchâtre, caractéristiques du type normal. Cette espèce n'avait pas encore été signalée dans la mer Uouge. Elle est remarquable par son extrême cosmopolitisme; elle a, en effet, été trouvée d;ms les localités suivantes : Méditerranée, Maurice. Vmboine, Iles Viti, Marquises, Carolines, Samoa, Palaos, Nuka-Hiva, Terre-de-Feu. 328 Drepanophorus Gravieri nov. sp. Un individu recueilli à Djibouti, le 6 février io,o4, dans une excavation d'un Porites. L'animal vivant a une couleur jaune brun fauve, avec des arborisations plus foncées. Dans l'alcool , il s'est complètement décoloré et il a perdu une grande partie de son épithélium cutané. Sa longueur était de 8 centimètres; la largeur est d'environ 1 1 à 1 2 millimètres sur l'échan- tillon conservé. La musculature, devenue visible, est extrê- mement puissante; l'animal devait pouvoir nager rapidement, comme le font les Drepa- nophorus, à la manière des sangsues. Les bords du corps sont ondulés , retroussés vers la ligne médiane dorsale, ce qui, à pre- mière vue, le fait ressembler à une Langui. Un bourrelet médian s'étend sur les deux tiers du dos. Il en part des stries perpendiculaires se dirigeant vers le bord relevé. Autour de l'ori- fice de la trompe, se trouvent des yeux for- mant les trois quarts d'une circonférence dor- sale. La trompe, très grosse et musculeuse, est dévaginée et rattachée au corps par son ligament postérieur qui sort par l'orifice du rhynchodœum. La dimension de la trompe et son volume considérable devaient complète- ment modifier l'aspect de l'animal lorsqu'elle était contenue dans le corps. Je dédie cette très curieuse espèce à M. Gra- vier qui l'a trouvée à Djibouti. Drepanophorus Gravieri. — Vue dorsale de l'animal de grandeur naturelle. En bas, la tète vue de face grossie, montrant les deux lignes d'yeux. Amphiporus marmoratds Hubrecht. 1 individu fragmenté; trouvé dans le sable vaseux à l'est de la Rési- dence ; Djibouti , 2 février 190/1. D'après les notes de M. Gravier, cette Némerte est de couleur rouge orangé, avec la région antérieure du corps rouge brun uniforme. Dans l'échantillon conservé, qui a 5 ou 6 centimètres de long, le corps est couvert de fines granulations noirâtres, semées irrégulièrement comme de petits grains de sable, à bords nettement découpés. L'ensemble rappelle assez bien Y A. virgalus Biirger, mais, dans cette espèce, les taches sont en files longitudinales régulières, tandis qu'ici elles sont disséminées sans ordre. — 329 — Celte variété diffère, par la coloration , des types décrits jusqu'ici. Mais, dans la Méditerranée, les individus présentent des couleurs variant du blanc au brun, en passant par le gris, le rose et le jaune. II n'y a donc pas d'im- possibilité à ce que la livrée varie encore dans cette région. Je n'ai pas cru que ce caractère fût suffisant pour créer une espèce nouvelle. I . marmoraius n'a encore été signalée que dans la Manche et la Médi- terranée : elle est assez fréquente dans cette dernière mer. Amphipobus (roseus?) [0. F. Millier]. 1 individu recueilli, le 1 1 février iqo4, dans le sable vaseux, a l'est de la Résidence, Djibouti. Cet animal, de couleur rouge brun uniforme, a environ 6 centimètres de long. Celte détermination est douteuse en raison de l'absence de renseigne- ments sur les détails de la tête et la présence des yeux. Il est probable qu'il constitue une variété foncée de l'espèce type qui a été signalée non seulement en Europe (Méditer- ranée, Manche, Norvège, Laponie), mais aussi dans l'Amérique du Nord. Eunemertes Bonhourei nov. sp. î exemplaire. — Ile Musha, a5 février io,o4. L'unique échantillon de cette intéressante Némerte a 5 centimètres de long environ ; dans la moitié an- térieure du corps, 2 à 3 millimètres de large, et h environ dans la moitié postérieure. La section de la première est un ovale bas, celle de la seconde est complètement plate. La couleur de l'animal est brun jaune uniforme. La tête est séparée du cou par un sillon complet très net; la région antérieure, comprenant la tête et la première partie du cou , a une forme triangulaire ac- centuée. Des deux côtés de l'orifice de la trompe se trouvent deux taches noirâtres, en forme de virgule, Eunemertes Bonlum formée certainement [tardes yeux serrés les uns contre les autres, mais dont je n'ai pu compter le nombre. La forme lancéolée, foliacée de la partie supé- rieure du corps est tout à fait caractéristique. Je ne la connais chez aucune autre espèce. Bien (pic n'ayant pu faire de sections dans cette Némerte, dont il n'existe qu'un exemplaire en raison des caractères de sa tête cl de l'aplatissement du corps, je crois devoir les rattacher nu genre ret. - Ensemble de l'nnimal, de gran- deur naturelle, vu par la lace dorsale. A droite, la tête grossie. — 330 — Evtvmertes. Je dédie relie espèce à M. Bonhoure, gouverneur de Djibouti et correspondant du Muséum. TeTRASTESIMA S|). 2 individus recueillis sous les pierres à marée basse, le a3 février 1904. Djibouti. Ces deux petites Némertes, incomplètes et décolorées, sont à peu près indéterminables. L'une d'elles est certainement un Tetrastanma; l'autre lui ressemble, et il est probable cm' elle appartient au même genre. — Elles étaient toutes les deux de couleur brune, foncée, uniforme. Mickura (tristis?) Hubrecht. 2 individus. Sur les pierres, mer basse, au sud du plateau du Serpent. Djibouti. La couleur de ces échantillons est noir uniforme. Us ont environ y centi- mètres de long. L'un d'eux a un appendice caudal très long, filiforme. Cette Némerte ressemble beaucoup à la Micrura tristis Hubrecht. Elle en diffère cependant par une petite tache blanche à l'extrémité de la tête, au- tour de l'orifice de la trompe. Si ce n'était cette particularité, je n'hésiterais pas à identifier avec certitude ces échantillons avec Micmra tristis. Jusqu'à présent, cette espèce n'est signalée que dans la Méditerranée. Micrura sp.? Plusieurs individus, pris le i5 mars ioo4, à Djibouti, derrière le Secré- tariat, dans les pierres, à mer basse. D'après les indications que m'a données M. Gravier, la couleur de l'ani- mal varie du jaune au brun, en passant par le rouge: il n'y a pas de dessins ni d'ornements sur le corps, qui a i5 à 20 centimètres de long sur 2 à 3 millimètres de large. Le corps, grêle, à tête peu distincte, à sillons céphaliques peu pro- fonds, se termine par un petit appendice caudal de 2 à 3 millimètres de long. L'ouverture de la trompe n'est pas à la pointe du corps, mais à environ 1 millimètre en arrière. Les échantillons conservés sont entièrement décolorés; ils font des bou- cles et des nœuds très serrés. L'ensemble de ces caraclères est trop peu net et précis pour que je puisse considérer cette espèce comme defiitilivement nouvelle ou l'assimiler à une autre déjà connue. Je préfère la laisser sans nom, au moins provi- soirement. — 331 7 .i'ï&£SW£. fv. «'. Lineds genicdlaths (Délie Chiaje) Bûrger. 1 e'cliaulillon. Récif du Pingouin, Djibouti, 19 février iqo4. — Dragué à 1 8 mètres dans une Hydnophorclla. L'échantillon rapporté par M. Gravier a 10 ou îa centimètres de long. L'animal vivant était presque noir, mais, dans la région antérieure du corps, il était pourvu de 7 bandes transversales annulaires, blanches. La plus voisine de la tête était la plus large, les autres s'atténuaient progressivement jus- qu'à la 7e. Biirger a ligure une Némerte presque semblable trouvée à Naples (Fauna und Flora des Golfes v. Nea- pel, 22e monographie, pi. V, fig. 16); mais il n'in- dique que 6 bandes ; les bords de la tête sont un peu plus clairs dans l'espèce de Djibouti. Il ne me paraît pas utile de faire une espèce nouvelle pour une Né- merte qui, sauf ces détails, rappelle de si près la va- riété noire du Lineus geniculatus 0. Biirger: cepen- dant je crois devoir faire remarquer que Biirger aurait légitimement pu faire une espèce de sa variété noire, qui diffère si profondément du type normal vert à dessins et anneaux blancs si nets et si constants. N'ayant pas eu les pièces en mains, je ne veux pas trancher celte question. Jusqu'ici le Lineus geniculatus n'a été signalé que sur divers points des côtes de la Méditerranée. Il est donc nouveau pour la mer Rouge. APPENDICE. Cette note était terminée lorsque M. Krempf, qui fit aussi, en 1901-1902, un voyage à Djibouti, pour étudier plus spécialement les coraux de cette région, me remit une fort belle Némerte recueillie et préparée par lui. Elle est nouvelle, et je crois utile d'en joindre la description à celle des espèces rapportées par M. Gravier, puisqu'elle provient de la même localité. Cerebratulus Krempfi nov. sp. 1 individu. — Djibouti, 1902, récif des Messa- geries. Bloc de corail mort et gravier corallien. Rap- porté par M. Krempf. Ce Cerebratulus est remarquable par les taches noires irréguiières dont il est couvert et cjui me paraissent démontrer que cet animal est mimétique, peut-être de coraux. Ces taches caractéristiques Cerelinitnliis krempfi. — L'animal de gran- deur naturelle, vu par la face dorsale. En haut, la tête un peu grossie vue de profil. — 332 — sont disséminées sur un fond blanc ivoire. Elles sont pins nombreuses sur la face dorsale que sur la face ventrale, plus serrées dans la moitié anté- rieure du corps que dans la postérieure. Le corps est long d'environ i o centimètres , large de 1 ; il est terminé assez brusquement en arrière, sans appendice filiforme, muni sur ses trois quarts postérieurs d'une carène latérale qui donne un aspect iosangique à la section. Sa tête bien développée est blancbe, la bouclie grande. H y a un rang de taches noires sur le bord dorsal postérieur de la tête, et quelques-unes très petites disséminées sur le reste. Un sillon circulaire sépare la tête du cou; les sillons latéraux sont très développés, profonds et s'étendent au delà du sillon circulaire. Je dédie cette jolie espèce à M. Krempf qui l'a découverte à Djibouti. Recherches sur quelques types de la famille des Mutelide, par m. le dr a.-t. de rochebrune. Le genre Iridina de Lamarck doit-il être considéré comme synonyme du genre Mutela de Scopoli , ou bien les deux genres doivent-ils être main- tenus, contrairement aux idées généralement en cours à l'heure actuelle? Telle est la question que nous nous proposons d'examiner dans cette note. Pour permettre de peser le pour ou le contre du sujet en litige, il est indispensable de reproduire quelques-unes des opinions émises par les Malacologistes qui se sont plus particulièrement occupés de ces Mollusques : nous citerons en premier lieu Bourguignat. Dans un travail sur les espèces nouvelles et genres nouveaux des Lacs Oukéréwé et Tanganika (1), l'auteur cherche à démontrer que les deux genres sus-mentionnés , étant parfaitement distincts l'un de l'autre, doivent être maintenus. Pour Bourguignat : ffTous les auteurs ont confondu et amalgamé comme à plaisir les Mutela et ï Iridina de Lamarck; la faute en revient à Ferussac , Rang, Deshayes , qui, les premiers, se sont imaginé que Y Iridina, type du genre établi par Lamarck, était semblable à celles du Nil rapportées par le voyageur Caillaud. «■Lorsque Scopoli (2), continue Bourguignat, a proposé pour le Mutel d'Adanson sa nouvelle coupe générique de Mutela, il a caractérisé la ('' Décembre t885,p. o et suiv. Tntrod. Hist. nat., j>. 3 r DOD des nio\ens employés par les Chinois pour déterminer la formation de Perles. Tout le monde sait que le Mytilus plicalus de Solander esl devenu le Dipsas plicalus de Leach (1); tout le monde sait que ce Dipsas est encore, de nos jours cultivé en Chini pom servir à la fabrication des Perles et des Camées en nacre (2); pour qui connaît les. Dispsas, ils diffèrent tellement des Mulela, sous tous les rapports, qu'il est de toute impossibilité de les confondre. ». On ne peut supposer un instant que Ferussac ait pu commettre une erreur aussi capitale, car certainement il ne connaissait pas les Dipsas ou Barbala d'Humphrey; il a dû être trompé pas de faux renseignements ou bien, embrassant sons le nom général (YAnodonta les Mulela, les Barbala, les Dipsas, commettre involontairement la confusion que nous signalons. S'il en était autrement, et nous nous refusons à le croire, de défenseur que nous étions tout à l'heure, nous deviendrions à notre tour accusateur; nous préférons invoquer le bénéfice des circonstances atténuantes. Deshayes, dans un mémoire sur l'anatomie de Ylridine du Nil-\ aussi bien que dans l'Encyclopédie méthodique (4), reproduit .presque textuelle- ment, en le développant, le passage précité de Ferussac. rrLes Iridines, dit-il, sont des Coquilles lacustres; le peu d'individus qui m'étaient connus venaient de Chine. Autrefois, on les confondait avec les Mulet les et les Anodonles, que l'on nommait Moules d'eau douce; Humphrey, cependant, les en avaient distinguées sous le nom de Barbala. ff Brugnière confondit celte Coquille avec les autres espèces dont il avait fait son genre Anodonlites. Tons les auteurs, et M. de Lamarck lui-même, jusqu'à la publication du IVe volume de l'Histoire des animaux sans ver- tèbres, suivirent l'opinion de Brugnière, qui semblait, au reste, confirmée par ce que les analogies peuvent offrir de plus certain. Cependant M. de Lamarck, d'après la considération de la charnière et la forme générale de la (1> Zonl. Miscellany , I, i8i5, p. îao, pi. III. — Simpson, dans son Synopsis des Naïades, loc. cit., p. 583, écrit au sujet du Dipsas plicalus Liach, qu'il inscrit sous le nom de Crislavia Schumacher : «This seems to be the first authentic descrip- tion of tins species; il lias been claimed that the Mytilus dubius of Gmelin is this, but he refers to figures 3, pi. a5 in the vol. ofChemnitz, which, I am quite certain, is not the species in questions. Simpson a parfaitement raison, la figure citée représente le Mulela dubia, type du Mutel d'Adanson. M L'industrie dont il est ici question aurait eu pour promoteur un naturel de Hul-che-fu, nommé Ye-jin-yang, et qui vivait au xin* siècle. Elle est pratiquée encore aujourd'hui dans le voisinage du fleuve Ning-Po, où l'on pèche les Dipsas. (Fisciikiî, Man. Conchyl., p. ioo3.) ^ Me'nt. Soc. Hisl. Nul., Paris, t. III, p. u et suiv. W Loc. cit., t. II, p. 3 là. • ) •> — coquille s'eloignanl de celle des Anodontes, institua le genre Iridine. Outre que l'antériorité' de ce genre fut contestée à M. de Lamarck, la valeur des caractères ne le fut pas moins, et la plupart des" onchyliogistes ne l'adop- tèrent pas. ff Ainsi, M. de rerussac considère avec juste raison VIridine trouvée par M. Caillaud comme étant de la même espèce que celle de Chine , il pense même (pie la Coquille qu'Adanson avait fait connaître sous le nom de Mutcï peut se rapporter avec quelque certitude à l'espèce qui nous occupe. wLa différence principale qui existe entre les individus de la Chine et ceux d'Egypte, c'est que les uns ont la charnière crénelée dans toute sa longueur, tandis que les autres n'offrent que très rarement ce caractère; nous le con- sidérons comme de très peu d'importance, et l'on en sera convaincu cou nue nous si l'on fait attention que ces crénelures du bord manquent ou existent dans la même espèce selon les circonstances locales. Ainsi on sait, par exemple, que les individus qui reviennent du Sénégal ont presque toujours la charnière crénelée, tandis que ceux du Nil font toujours simple. * Cette assertion est complètement fausse! Elle est fausse, parce que sur g5 échantillons du Nil et du Sénégal que nous avons sous les yeux , un seul, nous insistons sur ce chiffre, un seul, du Nil, présente sur la mire droite â minuscules denticulations à peine visibles à l'œil nu , à peine sensibles au toucher, dont il ne faut conséquemment pas tenir compte. Si Deshayes n'attache aucune importance aux denticulations de la char- nière, il considère comme caractéristique le nombre et la position des im- pressions musculaires. tr C'est ainsi, continue-t-il, que dans les espèces que nous avons pu exa- miner, nous en avons vu toujours quatre indiquant l'attache des adducteurs. Ces impressions sont grandes, les deux antérieures sont presque égales, placées très près l'une de l'autre, la plus externe obliquement, la plus interne en travers et presque au même niveau; elles sont ovales et géné- ralement superficielles; les deux impressions postérieures sont inégales, la plus petite est au-dessus de l'autre; enfin comme dans les Muleltes et les Anodontes, on voit une impression placée dans le crochet, ovale, profonde et donnant attache au muscle rétracteur du pied. "Ainsi il y a véritablement cinq impressions musculaires dans la co- quille des lridines; quelquefois et surtout dans l'espèce la plus ancienne- ment connue, l'impression musculaire antérieure et interne est décomposée en deux ou trois autres groupées à la même place que devrait avoir l'unique (pie l'on \ trouve habituellement. » Nous regretlons d'être à nouveau en désaccord avec le savant Deshayes. mais il faul se rendre à l'évidence; or que l'on prenne soit un / nio type, soil un Mutela, soit un [nodonta, constamment on trouvera sur chaque valve : 1° en avant, deux empreinles musculaires, l'une généralement grande, ovale, quadrangnlaire on trapézoïdale, plus ou moins profonde, Muséum. — x. a.'? — 338 — l'autre plus petite, ordinairement arrondie, située en dessous et en côté de la première; a" en dessous des crochets, une impression étroite, allongée, dirigée obliquement d'arrière en avant; 3° en arrière, deux impressions musculaires, l'une très large, arrondie, ou elliptique, l'autre situe'e en des- sous de li première se confondant souvent avec elle, ovale, arrondie; 4° enfin (ce dont Deshayes ne parle pas) une empreinte palléalc, gouvenl profonde, sinueuse, partant de l'angle de l'impression antérieure pour aller rejoindre l'angle de la postérieure. Les cinq impressions que Deshays dit exister chez les Iridincs ne leur sont donc pas propres, puisqu'elles existent invariablement chez tous les autres types observés; ces impressions ne peuvent donc être invoquées comme caractère générique, et il faut forcément revenir à la dentition de la charnière. En résumé, Deshayes se basant sur l'anatomie seule, accepte le genre Iridina; il partage également l'opinion de Ferussac sur les prétendus Iri- dincs de Chine et sur celles du Nil et du Sénégal : k C'est avec juste raison que Ferussac considère l'Iridine de Caillaud comme étant de la même espèce que celle de Chine; le Mulcl dAdanson est dans le même cas*, a-t-il écrit ! R(;éditerons-nous la plaidoirie faite plus haut en faveur de Ferussac? nous ne l'osons pas ! Ferussac exprimait ses idées en î 8q3 , Deshayes en i83o; Feaissac est mort eu 1 833 , Deshayes, mort en 1 8 7 5 , a été" professeur de Malacologie au Muséum de Paris, où les collections déjà considérables ont dû lui fournir des renseignements précieux; il n'est pas revenu, que nous sachions, sur ses premiers dires; pour nous l'énigme devient de plus en plus insoluble; nous nous taisons, laissant à d'autres la tâche de l'expliquer! Ce long historique va nous permettre de discuter à notre tour la validité des genres Iridina et Mutela; il était nécessaire tant pour contrôler notre manière de voir que pour étayer les éclaircissements qu'il nous resle à donner. Bourguignat , on l'a vu , considérait comme prudent de respecter le genre Iridina de Lamarck et de ne pas le confondre avec celui des Mutela de Sco- poli, parce que Y Iridina exotica semblait avoir quelques rapports avec ses Cameronia. Nous axons dit que nous acceptions celte manière de voir sous certaines réserves. Rappelons que l'échantillon provenant du xoyage d'Olivier et sur lequel Rourguignat passe trop rapidement constitue pour nous le type de [Iri- dina exotica de Lamarck; voyons quels sont les caractères que ce savant lui assigne, ceux que Scopoli donne à ses Mutela, alors nous pourrons expo- ser à notre tour les caractères des deux types tels que nous les comprenons, et essayer de déterminer la place qu'ils doivent, selon nous, occuper dans la classification. — 339 - Seopolî donne à son genre Mntela : «Cardo prominentiis cxiguis scabem. Adanson décrit son Mulel avec une charnière sans dents , seulement ornée de quelques aspérités peu sensibles. Lamarck caractérise son genre Inclina par cette phrase: «Cardo longus, linearis, versus médium attenuatus , per longitudinem tuberculosus , tuberculis inœqualibus crebris, ligamcntum externum mangxnale ; il ajoute : Testa œqui- valvis, ineequilatera , transversa, natibus parvis, sub recte inflexis; imprcs- siones muscu lares ut in Anodontis* . Notons que Lamarck ne donne pas la Chine comme pays d'origine de son Iridina exotica, mais «les rivières des climats chauds n (1). Pour nous , les caractères des Iridina et des Mntela sont les suivants : Iridina. — Charnière très longue, linéaire, atténuée un peu en arrière des crochets où elle forme un angle excessivement obtus, plate et élargie en avant, franchement lamelleuse en arrière, et obtusémeul tranchante, tuberculeuse au centre, à tubercules réguliers, saillants, arrondis, semblables à de petites perles, petites denticulations très serrées, régulières, obliques, saillantes sur la partie obtuse de la lamelle; denticulations obliques, onduleuses, interrompues, profondes sur la partie élargie antérieure; trois impressions musculaires peu pro- fondes, la supérieure longue, elliptique, la médiane subquadrangulaire, l'inférieure petite , onduleuse; deux impressions musculaires postérieures également peu pro- fondes, continues, formant un ensemble longuement cunéiforme; une impression sous-ombonale, étroite, allongée, oblique, granuleuse; impression palléale bien marquée, presque droite, arrondie en arrière, onduleuse à la région anté- rieure. Les Mntela Bourguignati Aucey, Smithi Martens, truncata Martens, et une forme nouvelle provenant du cours du Makala, vallée du Vouami, que nous aurons à décrire plus lard, présentent une charnière et des impres- sions musculaires identiquement semblables. Nous v reviendrons lout à l'heure. Mutela. - Charnière moins longue que chez les Iridina, droite, linéaire, ('■gaiement mince dans toute sa longueur, à lamelle postérieure courte, très mince, tranchante, entièrement lisse ou présentant exceptionnellement quelques denti- culations minuscules, dont le nombre ne s'élève pas au-dessus de cinq ou si\; deux impressions musculaires antérieures plus ou moins accusées, situées pres- que sur le bord môme de la valve, la supérieure ovoïde ou quadrangulaire, l'inférieure toute petite presque linéaire, dirigée en côté; deux impressions mus- culaires postérieures, la supérieure assez profonde, ovale, elliptique, l'inférieure située obliquement en coté, très petite, longuement ovoïde, a peine marquée ou faisant défaut dans la plupart des cas; impression sous-ombonale 1res étroite, oblique, onduleuse; impression palléale plus ou moins marquée, ovale arrondir en avant, obtuse en arrière, faiblement onduleuse dans toute son étendue. M Loc. cit., t. VI, p. 8g. 33. — 3/iO — Ces caractères tirés dune part de la dentition de la charnière, de l'autre des impressions musculaires, chères à Deshayes, d'après l'examen d'un nombre considérables de spécimens, suffisent, nous le croyons, pour auto- riser le maintien des deux genres Iridina et Muleta. D'après Bourguignat (1), les Mutela du Sénégal et d'Egypte doivent se diviser en Mutela proprement dits, à charnière pourvue çà et là de quel- ques petites aspérités plus ou moins accentuées , en Mutelina à charnière complètement lisse, étroite, et filiforme, en Calliscapha à charnière lisse aux extrémités, denliculée seulement à la région des nates, dont le type serait pour lui le Mutela Bourguignali d'Ancey. Nous ne reviendrons pas sur la caractéristique des Mutela pris sensu stricto, que nous venons de donner, et sensiblement différente de celle de Bourguignat; quant aux Mutelina, ils ne se distinguent pas des Mutela par une charnière complètement lisse, étroite et filiforme, mais par d'autres caractères assez tranchés pour plaider en faveur de l'adoption du genre. Ces caractères sont les suivants : mutelina. — Charnière droite, lisse, étroite, filiforme, portant toujours à la région postérieure une lamelle courte, mince, subobluse; impressions mus- culaires peu marquées, deux antérieures, la supérieure cunéiforme, l'inférieure lenticulaire; deux postérieures, la supérieure petite ovale, l'inférieure qua- drangulaire; une sous-ambonale réduite à quelques petites cavités punctiformes ; impression palléale très elliptique peu visible. Ajoutons que les Mutelina, Mollusques toujours de petite taille, se font remarquer par leur faciès siliquiforme; les valves sont étroites, allongées, d'une minceur et d'une fragilité excessives et presque transparentes dans bien des cas. En ce qui concerne les Calliscapha, la caractéristique donnée par Bour- guignat n'est pas exacte; nous avons précédemment dit qu'ils ne différaient en rien des Iridina; en outre, Bourguignat ne devait pas ignorer que Swain- son avait proposé le genre Calliscapha pour les Mutela en général W, et qu'il est unanimement considéré avec raison comme synonyme de ces derniers. 11 a oublié qu'en le choisissant pour indiquer un groupe mal défini, il pou- vait amener des confusions toujours regrettables. Quoi qu'il en soit, acceptant avec Bourguignat les genres Mutela propre- ment dit et Mutelina, nous les inscrivons naturellement dans la famille des Mutelidœ; cette famille établie presque exclusivement pour les formes afri- caines(3) doil , selon nous, pour le moment du moins, comprendre les genres M Loc. cit., p. 1 1 et ta. W Tr. on Malac, i8âo, p. 38o. t3) 11 y aura lieu d'examiner plus tard si certains genres asiatiques et améri- cains doivent faire partie de cette famille. — 341 — suivants, abstraction faite du genre Iridina type, dont nous essayerons plus bas de fixer la véritable place. Familia MUTELIDiE. Genus Spatha Lea, i838. — Type : Anodonta rubens Lamarck. Genus Leptospatlia Rochebrune et Germain, 190A. — Type : Anodonln ar- enata Caillaud. Gems .Ispatharia Bourguignat, i885. — ■ Type : Margaritana Vignoniana Bernardi. Genus ÎMoncetia Bourguignat, i885. — Type : Muncitia Ancey Bourguignal. Genus Matela Scopoli, 1777. — Type : Mytilus dubius Gmelin. Genus iWiitelîna Bourguignat, 1 8 8 5 . — Typ? : Iridina rostrata Rang. Genus Pseaelospatha Simpson, 1900. — Type : Burtonia ehngata Bourgui- quaf. Genus Chelidoiiopsis Ancey, 1887. — Type : Chelidonura aricetina Rocbe- brune. Genus Brazzwa Bourguignat, 1 885. — Type : Brazzœa ventrosa Bourgui- gnat. On sait que Bourguignat était dispose' à voir dans ïlridina de Lamarck . une forme sinon identique, du moins très voisine de celles sur lesquelles il avait établi son genre Cameronia. On sait, d'autre part, que, dans l'important travail de Simpson souvent cité, le genre Cameronia de Bourguignat est inscrit comme sous-genre du genre Pliodon et placé dans la famille des Mutelidœ^K Nous nous bornerons à appeler l'attention sur la charnière des formes ap- partenant à ce ou à ces genres, nous réservant de discuter plus tard sur leur valeur respective, et nous trouvons : IMiodoai. — Charnière silonnée, d'une extrémité à l'autre, par de nombreuses denticulations transverses, denticulations profondes, presque aussi fortes les unes que les autres, excepté dans la région des nates où ces denticulations sont plus petites, plus serrées et presipie perpendiculaires. Cameronia. -- Charnière o tirant à sa partie antérieure une lamelle courte, comprimée, très émoussée; à sa partie postérieure, une série de denticulations ana- logues à celles des Pliodon, mais plus courtes, moins robustes et n'occupant que le premier tiers de la longueur de la ebarnière; souvent la lamelle antérieure montre quelques denticulations plus ou moins arrondies. ' /,ec. cit. . j). OOO. — 342 — La charnière de Ylridina de Lamarck , comparée à ces deux charnières des Pliodon et des Cameronia, présente évidemment certaines différences, mais on y trouve aussi de grandes analogies, que nous avons cherché à préciser dans nos diagnoses, à l'aide desquelles il est facile de déterminer les rap- ports et les différences ; inscrire dans la famille des Mulelidœ Ylridina si peu semblable aux Mulela, nous semblerait anormal, aussi anormal que de voir nombre d'auteurs nommer Mulela des Pliodou les plus typiques. A notre avis, les formes à dentition pliodonte, et Ylridina nous semble faire partie du nombre, doivent être séparées des Mutelidœ, et nous croyons logique de les grouper en famille sous l'appellation de Pliodoniidœ. Nous aurons alors : Familia PLIODONTIDvE. Gbnus Iridina Lamarck, 1819. — Type : Iridina exotica Lamarck. Genus Pliodon Conrad, i85i. — Type : Iridina ovata Swainson. Gbnus Cameronia Bourguignat, 1879. — Type : Iridina Spekii Woodward. A la suite de ces éclaircissements, il serait inutile de poser des conclu- sions qui, en somme, ne seraient que la répétition abrégée de ce travail. Le fait capital que nous avons cherché à mettre en évidence est la légi- timité du genre Iridina de Lamarck, sa différence d'avec les Mutela et ses rapports avec les Pliodon. En nous appuyant sur des documents authentiques, sur les types nom- breux des Collections du Muséum de Paris, avons-nous élucidé une question longtemps controversée? Nous l'espérons! Les preuves abondent en faveur de notre manière de voir, et nous sommes prêt à soumettre ces preuves à l'examen des Malaco- logistes désireux de contrôler nos assertions. 11 nous reste, en terminant, à examiner un type rare de la famille des Mutelidae, YAnodonta Guillaini Recluz, que Simpson (1) place dans la famille des Unionidœ et dont il fait le sous-genre Spalhopsis de son genre Lamelli- dens, intercalé dans le voisinage des Parreysia Conrad, d'um1 part, et des Arconaia Conrad , de l'autre. Selon lui, ce Spathopsis (unique dans le sous-genre) a pour caractères : Spathopsis. — «Shell long, elliptical, compressed, beaks ratlier low, said to hear concentrically roughencd ridges, with slight plications in front and behind them; posterior ridges not dcveloped; surface shining, smooth; hinge Une narrow, with faint, greatly elongated pseudo cardinals and iaterals; escatcheon deep, Irian- gular; beak cavities shallow; anterior muscle scare elongated; posterior faint; iii- descent behind. s W Loc. cit., p. 85 7. — 343 — Recluz (,) donne a son type provenant de Brava, dans la rivière Denoy, pays des Çomalis, entre autres caractères : rrLes sommets entiers, aigus, fléchis en avant; le bord cardinal entier faiblement marqué en avant d'un sillon qui ne se continue pas sur le reste de la lame ; celle-ci , qui n'est qu'une nymphe profondément tronquée en arrière, porte un ligament épais brun; les impressions musculaires sont compliquées comme dans toutes les Ano- dontes». Cette forme, selon Recluz, a beaucoup de rapports avec YAnodonta rubens de Lamarck, que nous savons être le Spatha rubens des auteurs. Les Collections du Muséum de Paris possèdent un spécimen provenant également de Brava, identique en tout à celui de Recluz; comme lui, il ne présente nulle trace de pseudocardinales et de latérales faibles et très allon- gées «Muge ivith faint, greatly elongated pseudocardinals and latcralsn , comme lui, ainsi que le fait observer Crosse, dans sa note complémentaire suvYAnodonla Guillainim , «les crochets ne sont pas lisses, et portent des sillons concentriques rugueux» , c'est tout ce qui se rapproche de la descrip- tion de Simpson : «heaks said to bear concentrical roughened ridges, with slight plications in front and behind thcm» , en somme c'est un Leptospalha Type, un Spatha pour ceux qui n'accepteraient pas notre genre. Simpson , en créant son sous-genre , ne connaissait que la description de Recluz, car il a soin de dire en note(3) : tri hardi y know where to place this, as ihe description is lacking in several esscntial cliaracters. « Mais s'appuyant sur la sculpture des crochets, qui pour lui constitue un caractère générique , comme nous avons eu l'occasion de la signaler à diverses reprises, il ajoute : «It is probable that the beack sculpture is raucb like that of LameHidens ins- tead of being properly concentrée, and it may bo a subgenus of thaï group». Nous ne saurions trop le répéter : les sculptures des crochets, des valves entières, même, si l'on veut, ne suffisent pas pour autoriser même un Sous- Genre parmi les Nayades. Le Sous-Genre Spathopsis n'a aucune raison d'être: aussi ce n'est pas avec hésitation, difficilement, Hardly, que nous établirons la place de 1' InO- donla Guillaini; nous l'inscrirons sans hésiter, hardiment, Hardily, dans le groupe des Spatha et dans la famille des Mutelidœ. '') Journ. Cunckyl., I, i8Ho , p. 55. Jùurn. Conchyl., XXXI, t88S, p. 221, et pi. TX,fig. û. Loc. cit. , />. 858. :Vi/i Sur quelques Mollusques terrestres et flu y utiles rapportés par M. Ch. Gravier du désert Somali, par M. Louis Germain. M. Ch. Gravier a rapporté , de sa mission dans le golfe de Tadjourali , quelques Mollusques terrestres et lluvialiles; je lui suis très reconnaissant d'avoir eu l'amabilité de m'en confier l'étude. Toutes les espèces signalées ici ont été recueillies à Andobed, à environ 900 mètres d'altitude, dans une région absolument privée d'eau, si ce n'est quelques heures par an, pendant lesquelles les lits desséchés des rivières sont transformés en tor- rents. C'est probablement à cette dernière circonstance que l'on doit la présence de Mollusques à Andobed, les Coquilles ayant sans doute été, au moment des pluies, entraînées des plateaux supérieurs jusque dans cette région relativement basse (lj. Quelques-unes de ces espèces n'avaient pas encore été signalées dans ces contrées; elles viennent compléter, en partie, les notions que nous possédions sur la faune malacologique du Somal. Succinea rugulosa Morelet. Succinea badia Martens , in Malakozool. Blatt., 1869, p. 210 (non Morelet); — rugulosa Morelet, in : Annal, mus. civ. Genova, III, 187a, p. 199, PL IX, %. 7; — Jickeli, Moll. N. 0. Afrilc, 187 h, p. 168, PI.' II, fig. 9 [anatomie], et PI. VI, fig. 12 [coquille]; — Bourguignat, Hist. malacol. Abijssinie, 1 883 , p. 2 h et p. 1 09 , pi. VIII , fig. 53-5 h : — Pollonera, in Bollellino Musei Torino , XIII, h mars 1898, p. 9. C'est avec raison que Carlo Pollonera l2) considère les Succinea Poirieri Bourg. (,)etS. Adoivensis Bourg. (''> comme de simples mutations du S. rugu- losa Morelet. Le S. Poirieri n'est qu'une variété elongata , ne différant du type rugu- losa que par sa spire plus allongée et à croissance plus rapide: le S. ido- l1' Ces Mollusques, pour la plupart, ont été recueillis par des Somalis (Issas) dans la région d'Andobed, en plein désert, et m'ont été donnés à Diredaouali par M. Carette, attaché à la Direction des chemins de fer éthiopiens [note de M. Ch. Gravier]. W POLLONEKA, loc. Cit., l8g8, p. 9. W Bourguk.nat, Hist. Malacol. Abyssinie, 1 883 , p. 25, pi. VIII, fig. 55-56 | Succinea Poirieriana], <4> BotKGBIGNAT, l»c. cit., 1883, p. o(i, |.l. VIII, fig. .r>7~r>S. — Mb — wensis est, au contraire, une variété ventricosa, de galbe plus écourté, à dernier tour très ventru-globuleux et à ouverture relativement plus ample que dans le type figuré par Morelet. Nous indiquons ainsi ces variations : SuCCIHEA POIRIEKI ScCCINEA ADOWENSIS \Jorma ehngata]. [Jornut ventricosa]. SUCCINEA KUGULOSA [forma nonnalis]. Le Succinea ru g dosa , qui vit dans toute l'Abyssinie montagneuse, par familles de so à 3o individus, n'habiterait, d'après Pollonera, que dans les régions sèches, pierreuses et élevées, éloignées des cours d'eau. Les échan- tillons d'Andobed viennent corroborer cette opinion du savant Italien. Ce sont des individus junior qu'il convient de rapporter à la forme Adowensis. Bulimus (Gerastus) ïlgi Soleillet [nom. cm.). Rclimus Abvssinicus var. Jickeli, Mollusk. Nord-Ost AJrik., 187^, p. io3, pi. V, fig. 2B (seulement). — Ilqi Soleillet in Bourguignat, Mollusq. ierr.fluv. Choa, décembre i885, p. 1 1. Le Bulimus Ilgi (1) est une espèce du groupe dul?. Abyssiniens, voisine du B. Gaîinieri Bourg (2). On le distinguera surtout de celte dernière Coquille à son ouverture dont les bords sont très rapprochés et convergents — ils sont, au contraire, très écartés chez le B. Gaîinieri — et à sa columelle for- tement lamelleuse à la base. Le test est orné de véritables costulations saillantes, un peu serrées, légèrement arquées. Hauteur : 22 millimètres; diamètre : 10 millimètres. Cette espèce, découverte aux environs d'Ankober [Choa] par le voya- geur Soleillet, est nouvelle pour la faune abyssine. La forme voisine. Buli- mus Gaîinieri, habite les hauts plateaux de l'Hamacen [Raffray |. M. Pollo- nera^ en a signalé une variété minor elongalula , recueillie par le général de Roccard aux environs de Mahio. W Dédié à M. 11g. M BouncuiGNAT (J.-R.). — Hist. Malaeol. Ahvssinie; 1 883 , p. 56, pi. I\. fig. 60 | Bulimus Galinierianus]. W Poixokbra (Carlo). — Molluschi lerr. Buv. dell'Eritrea in Bollettino Mu$ei... diTorino, Mil, '1 mars 1898, p. 6. 3/i 6 Bulimus [Nap^us ] Sennaaricus Pfeiffer. Pupa Sennaarica Pfeiffer, in : Malakoz. Blâlt., 1 855, p. 177; - - Pfeiffer, Procecd. zool. society London, 1 856, p. 35; — Pfeiffer, Monogr. Helic.viv., IV, i859,p. 668. Hulimus cerealis Paladilhe, m An», mus. civ. Genova, 111, 1872, p. 16, pi. I, fig. 22-28. Bulïmimjs [Napœus] fallax Jickeli , Moll. N.-O. Afrik., 187/1, pi. V, fig. 1 B et C (senlementyi) . Bulimos Sennaaricus Bourguignat , Malacol. Abyssinie , 1 883 , p. 5 9 et p. h h ; — Jousseaume , Esp. lerr. Massouah, etc., in Bull. soc. malacolog. France, Vil, 1890, p. 85. Ce petit Bulime, qui paraît abondant, d'après les auteurs, sur les hauts plateaux de l'Abyssinie, a été recueilli par M. Ch. Gravier sur les bords d'un petit lac desséché. Les échantillons rapportés, de très petite taille, ne sont d'ailleurs pas adultes. Limicolaria sp . Un seul fragment indéterminable d'une espèce du groupe du Limicolaria flammata Pfeiffer se trouvait au milieu de très nombreux exemplaires du Melania tnbercula Mùller. Limnaea Africana Ruppell. Limn/ea Africana Ruppell, in Bourguignat, Hisl. malacol. Abyssinie; i883. p. g5 et p. 126, pi. X. fig. 99; — Bourguignat, Mollusq. AJriq. équator., mars 1889, p. 157; — Bourguignat, Hist. Malacol. Tan- ganika, 1890, p. 10 , al Annal, se. nat., X, 1890, p. 10. L'unique échantillon d'Andobed n'est pas typique; les premiers tours de spire sont relativement trop élevés; le dernier, un peu moins globuleux , est nettement méplan-incliné à sa partie supérieure comme chez le type ; l'ouverture, très faiblement oblique, présente un bord externe recliligno sur presque toute sa longueur. Test jaunacé très clair, brillant, orné de stries ('mes, irrégulières, un peu flexueuses. Hauteur : 16 millimètres; O L'ouvrage de Jickeli : Fauna der Land-und Siiswasser Mollusken Nord- Ûst Afrika's, parut à Dresde en 187/1. " ml ""l"'"111' dans le volume XXXVII (u° 1) des Nova acta der Ksi. Lenp. - Carol. Deutschen Akademie der Natur- forscher. — 347 — diamètre: 8 millimètres; hauteur do l'ouverture: n millimètres; dia- mètre : 5 millimètres. Cette espèce n'avait encore été signalée que dans le lac Demben [Ruppel, in Bourguignat ]. Limnaea truncatula Millier. Limn/ka tbdncatdia Mûller, Verm. Hist.; 1776, II, p. i3o. — peregra? Jickeli, Mollusk Nord-Ost Afrik, 187A, p. iq3, pi. VII, — Umluasianus Kuster, in Ghemnitz, a' éd., 1869, p. 32, pi. VI, fig. 4-5. — truncatula Jickeli, loc. cit.; 187*, p. iq4, pi. VII, fig. 10;-- Bour- guignat, Malacol. Abyssinie, i883, p. 126; — Bourguignat, Moll. Afrique èquator., mars 1889, p. 167; — Carlo Pollonera in Bollell. Musei di Torrino , XI II, h mars 1898, p. 10. Cette espèce européenne, véritablement cosmopolite, a été signalée en Abyssinie par tous les auteurs qui ont écrit sur la faune africaine Le seul échantillon rapporté par M. Ch. Gravier est conforme à la figu- ration donnée par Jickeli sous le nom de L. peregra. Hauteur, 8 milli- mètres; diamètre, h millim. 5. Genhe Planorbis Guettard. De tous les Mollusques rapportés par M. Ch. Gravier, les Planorbes sont les plus nombreux et aussi les plus intéressants; ils présentent, en effet, des variations assez étendues que nous allons passer en revue. Los Planorbes, signalés jusqu'ici en Abyssinie, sont au nombre de sepl se répartissant, de la manière suivante, eu trois groupes (1) : A. Groupe du Planorbis Boissyi. 1. Planorbis Boissyi Poliez et Mich. [Pollonera ](a). W Le D' Innés a recueilli, dans les marais du Nil-Blanc, un peu à l'est de l' Abyssinie, deux autres Planorbes qui n'avaient encore été signalés que dans la Basse-Egypte : le Planorbis Paeteli Jickeli [Mollusk. Nord-Ost Afrik., 187/1, p. -un, 'pi- VII, 6g. 19] du groupe du PL Boissyi, et le PI. Mareoticus [nues | Recensement Planorbes, Valvées d'Egypte, in Bull. toc. malacol. France, 1. l88fi . p. 33g | du groupe du Pi. Innesi Bourg. M. Paul Pau.ary a figuré récemment cette espèce [P. 1\i.laiiy, Mollusques recueillis par l)r Innés Bey dans le Haut- Nil; Le Caire, 1908, p. 6, pi. I, l\g. 1]. t'2> J'indique, entre parenthèses, les auteurs qui ont découvert ou signalé les espèce-,. L'en ■r.ition des localités ne sauinii trouver place ici. - 348 — 2. Planorbis Ruppclli Dunker [Ruppell, Blandfort, Newill, Schiiller, Isselet Beccari, Jickeli, Pollonera, Bourg de Bozas]. 3. Planorbis Herbini Bourguignat [Blandfort, Raffray, Pollonera, Gh. Gravier]. B. Groupe du Planorbis Adowensis. h. Planorbis Adowensh Bourguignat [Bourguignat, Pollonera, Gh. Gravier]. 5. Planorbis Monceti Bourguignat [Gh. Gravier]. G. Groupe du Planorbis Abvssinicus. G. Planorbis Abyssiniens Jickeli [Jickeli, Blandfort, Pollonera. Gh. Gravier]. 7. Planorbis ^Ethiopiens Bourguignat [Jickeli]. A ces espèces, il faut encore ajouter les Planorbula Alexandrina Ehren- herg(1) et Planorbula Boccardi Pollonera (2) découverts par le général de Boc- card; le Segmentina angusta Jickeli (3) et enfin le Caillaudia angulata Bour- guignat (i\ ce qui porte à onze le nombre des formes planorbiennes actuellement connues en Ahyssinie. Bourguignat a, dans ses différents mémoires sur la faune malacologique de l'Afrique, classé en deux groupes les grands Planorbes du centre africain. Le premier comprenant, — en éliminant les espèces purement égyp- tiennes, — les Planorbis Boissyi{5\ P. Sudanicus{6\ P. Tanganikanus (7) , P. Bozasim, P. Rappelli<-9\ P. Herbini{U>\ est caractérisé par un galbe rela- tivement plat et une spire à enroulement lent. Le second , constitué par les Planorbis Lavigeriei (11) , P. Adowensis (,2), P.Bridouxi[n\ présente, au con- (1) Ehrenberg, Symb. phys. , i83i, N. î. M Pollonera (Carlo), Bolleltino Musei di Zoologia. . . di Torino, mars 1898, XIII, p. 11. W Jickeli, Mollus. Nord-Ost Afrik., 187/1, P- 290' P1- VI1' fig- 9^ W Bourguignat (J.-R.), Hist. Malacol. Abyssinie, i883, p. 99 et p. 199. W Potiez et Michaud, Galerie Moll. Douai, 1 838, I, p. 208, PI. XXI, fig. /1-6. W Martens, in Malakozool. Blâtt., 1870, p. 35. O Bourguignat, Iconogr. malacol. TanganiLa, 1888 , PI. 1, fig. 16-17, et Hist. malacol. lac Tanganika, 1890, p. 16, PI. I, fig. 16-17. M De Bochebrune et Germain, in Bulletin Muséum hist. natur. Paris, 190/4, p. 1Û1, et Mémoires soc. zool. France, 190/1, PI. I, fig. a-4. W Dunker, in Proceed. zool. Society London , 18/18, p. /12. (l0) Bourguignat, loc. cit., i883,p. 101. CD Bourguignat, loc. cit., 1888, PI. I, fig. 5-8 [P. Lavigerianus], M Bourguignat, Mon. Egypte, Abyssinie, etc 1879, p. 1 1 . (") Bourguignat, loc. cit., 1888, PI. I, fig. 9-19 [P. Bridouxùmus], — 349 — Iraire, un galbe globuleux cl une spire à enroulement rapide, devenant extra rapide chez le P. Bridouxi. Or, lorsqu'on examine une série complète de ces formes, on observe que, non seulement il y a passage entre les deux groupes (,), mais encore que ces espèces constituent une série très homogène dont les deux types extrê- mes, ne présentant plus que de lointains rapports, sont reliés par tous les intermédiaires. Le tableau suivant indique cette filiation : Planorbis Boissh. Planorbis Sudanicus. Planorbis Tanganikanus. PLANORBIS KuiTIXLI. Planorbis Herbini. Planorbis Lavigeriki. Planorbis Adowensis. Planorbis Adowensis var. nànor^K Planorbis Bridouxi forma oricnlalis r']. Planorbis Bridouxi forma occidentalis "'. Quant au Planorbis Monceti (,|), nous en parlerons plus loin. Nous consi- dérons, en effet, l'espèce de Bourguignat comme une/orme de coquille qui peut se retrouver chez tous les Planorbes signalés précédemment. Planorbis Herbini Bourguignat. Planorbis ruppelli Jickeli, Moll N.-O. AJrik., 187/i, PI. VII, fig. 18 [seulement). W Cette affinité des deux groupes de Bourguignat est si manifeste, que la con- tusion a été faite : Pollonera [Bolleltino Musei Z00L. . Torino, XIII, 1898, p. 1 1] rapproche, à titre de variété, le PI. Adowensis du /'/. Herbini; en réalité, V Adowensis est plus voisin du P. Lavigerici dont il ne diffère que par son dernier tour à croissance plus rapide. [Comparez les figures 1 et 5, 3 et 7, 6 et 8 de la PL I de l'Histoire Malacologique du lac Tanganika. ] W Forme de passage qui sera définie plus loin. M Je considère le Planorbis Bridouxi comme composé de deux variétés : I une habitant l'Abyssinie et la région des Grands Lacs [forma oriental** |, L'autre vivant dans le bassin du lac Tchad | forma occidentalis]. W Bourguignat, Hist. innlacol. lac Tanganika, 1890, p. 18. — 350 — Planorbis Hirbini. Bourguigaat, llisi. Malacol. Abyssinie, i883, |>. 101 ,.[ j,, 19y; — Pollonera, in Bollettino Musei. . . Torino, XIII, h mars 1898, p. 11. Le Planorbis Herbini est une espèce très voisine du PL Huppelli. On l'en distinguera surtout à sa croissance spirale plus rapide , le dernier tour étant relativement très ample. Par ce dernier caractère, le PL Herbini se rap- proche du PL Adowensis, mais il s'en sépare nettement à son galbe, beau- coup plus comprimé et à son ouverture plus oblique et moins anguleuse à la base. Les échantillons d'Andobed sont bien typiques; ils mesurent 9-1 1 millim. 5 de diamètre pour 3-4 millimètres d'épaisseur. Planorbis Adowensis Bourguignat. Planorbis Herbini, var. Adowensis Pollonera, Molluechi. ter. tluv. deli' Erilrea , in Bollett. Musei. . . Torino, XIII, h mars 1898, p. 11. Planorbis Adowensis Bourguignat, Desci ip. esp. nouv. Mollusques Egypte, Abyss., Zanzib. , etc., 1879, p. 1 1 ; — Bourguignat, Hisl. malacol. Abys- sinie, 1880, p. 101 et p. 128; — Bourguignat, Iconogr. malacol. lac Tanganika, 1888, PI. I, fig. \-h: — Bourguignat, Hist. malacol. lac Tanga- nilta, 1890, p. 17, PI. I, fig- 1-4, et Annal sciences natur. , X, 1890. même pagin. Sous le nom de Planorbis Bridouxi (1', Bourguignat a offert au Muséum . de Paris trois échantillons de Planorbes : Le premier, provenant du lac Tanganika, est une petite Coquille profondément ombiliquée en dessous, assez profondément en dessus, à dernier tour dilaté vers l'extrémité, et qui rentre bien dans le type Bridouxi ~K (D Bourguignat, Iconogr. malacol. lac Tanganika, 1888, PI. I, fig. 9-12, et Hist. malacol. lac Tanganika, 1890, p. 20, PI. I, fig. 9-12. Remarquons que la ligure 1 0 , qui représente la Coquille en vraie grandeur, est mauvaise : elle n'est pas du tout une reproduction de la figure 9. La dilatation du dernier tour est bien différente dans les deux figures et, sur la figure 10, on observe, au voisinage du dernier tour, un étranglement anormal qui n'existe pas chez cette espèce. W Cet échantillon est une variété à dernier tour beaucoup moin» dilaté que dans le type figuré par Bourguignat. C'est ce que j'appelerai PL Bridouxi , forma orientaliê. La forme absolument typique, identique, — à la taille près, — à la figuration de Bourguignat, a été rapportée du lac Tchad par la Mission Foureau- Lainy. C'est une Coquille pouvant atteindre i5 millimètres de diamètre, à dernier — 351 — Les deux autres, provenant de Kibanga, ne sont pas des PL Bridouxi : vus en dessus, ils ont exactement le même enroulement que le PL Adowen- sis. le dernier tour n'étant pas très dilaté, comme chez le PL Bridmuci. En dessous, cependant, la dépression ombilicale est plus étroite et plus pro- fonde que chez le type Adowensis. Il n'y a pas là, néanmoins, de caractères suffisants pour séparer ces deux Coquilles, et le Bridouxi du Muséum n'est qu'un PL Adowensis var. minor. M. Gh. Gravier a rapporté, d'Andobed, un petit Planobe qui est incon- testablement très voisin des Coquilles de Kibanga données par Bourguignat au Muséum. 11 a, en effet, en dessus l'enroulement de Y Adowensis, et en dessous un enroulement analogue à celui du PL Bridouxi; mais son allure générale et la faible dilatation de son dernier tour le rapprochent davantage du PL Adowensis^. Les deux Planorbes de Kibanga et celui tour relativement énorme, très dilaté vers l'ouverture. C'est donc une variété major par rapport au lype de Bourguignat, qui ne mesure que 7 millimètres de diamètre [PL Bridouxi, forma occidentalis]. L'aire de dispersion du PL Bridouxi semble ainsi s'étendre du lac Tcbad au lac Tanganika. D'autre part, M. Foa a fait don, au Muséum de Paris, d'un petit Planorbe voisin du PL Bridouxi, et provenant également du lac Tanganika. Chez cette Coquille, le dernier tour est énorme, bien dilaté vers l'ouverture. La face infé- rieure est plus profondément ombiliquée en entonnoir, limitée par une angu- losité beaucoup plus accentuée, ce qui fait que l'ouverture n'est pas presque ronde, comme chez le type Bridouxi, mais très fortement anguleuse en bas, l'angulosilé supérieure étant également bien accentuée. Celte forme présente, comme le PL Lavigeriei, trois angulosités dont les deux dernières, très accen- tuées, donnent à la partie basale de l'ouverture l'apparence d'un V. Cette ouver- ture est relativement plus grande et plus oblique que chez le PL Bridouxi. Le lest est corné en dessus, verdâtre en dessous, assez solide. Diam., 5-6 milliin. 5; haut., a millim. 5-3 millim. 3/4. Je considère cette forme comme une variété du PL Bridouxi, à laquelle j'attribue le nom de var. Foai, en l'honneur de M. Foa, qui en a fait la découverte, en 1897, sur les bords du lac Tanganika. W En réalité, le Planorbe d'Andobed est intermédiaire entre le PL Adowensis cl les deux Coquilles de Kibanga déterminées Bridouxi par Bourguignat. Comparé à ces dernières, le Planorbe de la Mission Gravier en diffère par sa coquille un peu plus profondément ombiliquée en dessus et un peu plus largement ombili- quée en dessous. Nous avons ainsi deux termes de passage qui s'établissent de la manière suivante : Planorbis Adowensis. l'i.wonws Adowensis var. minor [d'Andobed . Planorbis Adowknsis var. minor [de Kibanga Planorbis Bridouxi. — 352 — d'Audobed constituent ainsi une forme de passage se rapportant, comme \ar. minor, au PL Adowensis. Les individus junior sont déjà très faciles à distinguer de ceux des Pla- norbes de la série du PL Ruppelli. Ils présentent une spire relativement très globuleuse, une ouverture étroite, très développée en hauteur, fortement anguleuse en liant et en bas et dépassant notablement, en dessus et en dessous, le dernier tour de spire. Planorbis Monceti Bourguignat. Bourguignat a décrit, sous le nom de Planorbis Monceti i'), une Coquille qui ne diffère du PL Adowensis que par la forte déclivité de son dernier tour. M. Ch. Gravier a recueilli, dans la rivière d'Andobed, trois Planorbes des plus intéressants par leurs caractères : Le premier (fig. 1) est une Coquille du groupe du PL Herbini; elle est, en effet, de galbe peu élevé, et son ouverture, assez développée dans le sens horizontal , est placée un peu bas par suite de la déclivité anormale du dernier tour. c Fig. i. Planorbis Herbini, anormal; — fig. 2. Planorbis Monceti, lype de Bourguignat, au Muséum de Paris; — fig. 3-4. Pla- norbis Adowensis , échantillons anormaux. Le deuxième (fig. 3) et le troisième (fig. k) sont incontestablement des PL Adowensis à dernier tour déclive : l'enroulement des tours en dessus et en dessous, le galbe du dernier, très globuleux, les caractères de l'ouver- ture, ne laissent aucun doute sur cette identification. Or, lorsqu'on com- pare la figure 3 avec la figure 2 qui représente le type du PL Monceti donné par Bourguignat au Muséum de Paris, on est frappé de l'analogie complète des deux coquilles. Les Planorbes rapportés par M. Ch. Gravier montrent donc que le caractère de déclivité du dernier tour, caractère que je con- sidère comme un commencement de subscalarilé, est une anomalie qui peut se retrouver indifféremment chez les divers Planorbes africains du groupe W Bourguignat, Hisl. malacol. lac Tangnnika; 1890, p. 18. — 353 — du PI. Hoissyi. On l'observe également chez un assez grand nombre d'échan- tillons du Pl. Bridouxi, rapportés du lac Tchad par les membres de la mission Foureau-Lamy. H y a donc lieu de supprimer le PL Monceti Bourg. , simple anomalie des PI. Adowensis , P. Herbini, etc. Planorbis Abyssinicus Jickeli. Planoubis nov. sp. Brandford, Geol. zool. Abyssinie, 1870, p. 673. Planorbis Abyssinicus Jickeli, Beiseberichl , 1872, p. 43; — Jickeli, Moll. N.-O. Afrik., 1874, p. 21 5, pi. VII, fig. 21 (excellentes fig.); — Mevill, Hand liai Moll. Ind. mus., 1878, p. 244; — Bourguignat, Hist. malacol. Abyssinie, 1 883 , p. 128; — Kûster Dunker et Clessin, in Martini etGhemnitz, Iconogr., 188G, p. 129, pi. XXII, fig. 8(l): — Pollonera, in Bollettino Mi/sei. . . Torino , Xlll, 4 mars 1898, p. 11. Cette petite espèce, très répandue dans toute l' Abyssinie, est également abondante darfs la rivière d'Andobed. Les échantillons sont bien typicpjes, mais de taille un peu faible. Avec le type, on rencontre la variété suivante : Pl. Abyssinicus var. Gravieri nov. var. Coquille se séparant du type : par sa taille plus petite, son enroulement plus rapide, son dernier tour dilaté à l'extrémité, sa face inférieure plus profondément ombiliquée, son ouverture plus arrondie, moins obliquement transverse et à bords très convergents. Le dernier tour présente une légère carène absolument basale, bien visible aux environs de l'ouverture. Diam. , 3-3 mm. i/a; haut., 1 millimètre. Melania tuberculata Millier. Nërita tuberculata Millier, Verm. Hist., If, 1774, p. 191 (e.rcl. syn.). Melania dembeana Ruppell, in Reeve, Iconogr., XII, sp. 161. — Abvssinica Ruppel, in Jickeli, Mail. N.-O. Afrik. , 1874, p. 253. — tuberculata Bourguignat, Malacol. Algérie, 11, i864, p. 25 1 , pl. XV, fig. 1-12; — Bourguignat, Hist. Malacol. Abyssinie, 1 883, p. 102 et p. i3i; — Bourguignat, Iconogr. Malacol. lac Tanganika, 1888, pl. XI, fig. 26-27; — Bourguignat., Hist. Malacol. lac Tanganika, 1890, p. i(33, pl. XI, fig. 26-37;- Pollonera, in Bollelt. Musei Torino, XIII, 4 niais 1898, p. 12. O Figures médiocres, qui ne sont que la reproduction, un peu agrandie, de celles si exactes de l'ouvrage de Jickeli. Muséum. — x. a '1 — 85â — Cette espèce cosmopolite est extrêmement abondante dans la rivière d'Andobed. Les échantillons, 1res variables de taille, présentent un poly- morphisme étendu portant à la fois sur le galbe et. principalement , sur l'or- nementation sculpturale du test. La variété costata Bourguignat (1) est une de ces nombreuses mutations; elle est d'ailleurs aussi commune que le type. La spire est toujours tronquée, même chez les jeunes. Ces derniers ont une coquille très différente de celle des adultes : Jickeli (2) en a donné une excellente figuration se rapportant, très exactement, à quelques individus recueillis à Audobed au milieu de nombreux Melania tubcrculata adultes. Melampus Siamensis Martens. Melampus Ehrenbergianus Morelet. in An. mus. civ. Gcnova, t. III, 1872 , p. 2o3, Tavol. IX., fig. i3; — Bourguignat, Malacol. Abyssinie, i883, p. ia3. — Fasciatus Issel, Moll. Abyssinie, in Annal, mus. civ. Genova , t. IV, 1873, p. 529. — Siamensis Martens, Monatsb. Akad. iviss. Berlin, 1860, p. 54; — Jickeli, Moll. N.-Ost Afrilc, 187 4, p. 176. taf. VII, fig. 2; — Bourguignat, Malacol. Abyssinie, i883, p. 123; — Pollonera, in Bolletl. Musei. . . Torino , h mars 1898, p. 12. C'est bien à tort que Bourguignat sépare le M. Ehrcnbergi du M. Sia- mensis; ces deux prétendues espèces, qui vivent ensemble, sont reliées par tous les intermédiaires. Bords de la mer, à Djibouti. Une cinquantaine d'échantillons, dont quel- ques-uns de petite taille. Liste des Coquilles de la famille des Ceritiudes recueillies par M. C11. Gravier aux e.xvirons de Djibouti et d'Orock (igoâ). PAR M. L. VlGNAL. M. Ch. Gravier a bien voulu nous communiquer, pour en établir 1 1 liste, les Coquilles de la famille des Cerithidés, qu'il a rapportées des envi- rons de Djibouti et d'Obock. Qu'il nous permette de l'en remercier bien sincèrement. Parmi ces Coquilles, nous n'avons rencontré aucune espèce nouvelle , (,) Bodrguignat, Malacol. Algérie, 1*64, II, p. 232, pi. XV, fig. 3. M Jickeu, Moll. Nord-Ost Afrik, 187a.pl. VII, fig. 3G a-h. — 355 — mais plusieurs d'entre elles n'avaient pas encore éfé signalées clans ces localite's, et d'autres présentent des variétés assez intéressantes. Dans la liste qui va suivre, nous ne citerons comme synonymie (pie l'ou- vrage où l'espèce a été décrite et les principales monographies donl les ligures se rapprochent le plus des échantillons (pie nous avons eus entre les mains. 1. Cerithium (Cerithium) erythraeonense Lamarck. 1822. Cerithium erythréeonense Lamarck, Anim. sans vert., vol. VII, p. 70. lohi-îQkà. Cerithium erijthrœonense Kiener, Spec. et Icon. coq. Vit. Genre Gerite, p. G, pi. III, fig. 2. 1 855. Cerithium i a berosum Fabricius, Sowerby Thés. Cnnch., vol. II, p. 855, pi. CLXXV1II, fig. /19. 1 865. Cerithium tuberosum Fabricius, Reeve, Conchol. tcortica. Genus Cerithium, species 5, pi. I, fig. 5. 1890-1898. Cerithium erythrœonense Lamarck, Kobelt in Martini uud Cheu. éd. nov. Gatt. Cerithium, p. 77, pi. XV, fig. 2-3. Localité. — Djibouti. Observations. — Echantillons typicpies de taille moyenne. 2. Cerithium (Cerithium) echinatum Lamarck. 1829. Cerithium echinatum Lamarck, Anim. sans vert., vol. VII, p. Gg. 1 855. Cerithium echinatum Sowerby, Thés. Conch., vol. Il, p. . Cerithium rostratum Reeve, Conch. iconica Genus Ceril h ium, species 9 5 ., pi. XIV, fig. 95. Localité. — Djibouti, Obock. 11. Cerithium (Vertagus?) turritum Sowerby. Variété Pfefferi Dunker. 18K0. Vertagus Vjefferx I)i nkbb, Index Molluscorum maris Japonici, p. i<>s, pi. |\ lijj. 1 •! , 1 lî, là. — 358 — Localité. — Djibouli. Observations. — Le Cerithium turritum Sowerby el la variété PJejjeri Dunker ne possèdent pas tous les caractères de la section des Vertagus, c'est-à-dire, un pli à la columelle et un canal recourbé ; seul le pli exisle , mais le canal est absolument droit. Nous ne croyons pas, cependant, qu'il soit nécessaire de faire une section nouvelle pour une seule espèce. Il n'en est pas de même pour un grand nombre d'autres Coquilles ran- gées par tous les auteurs dans la section Vectagus. Ces Coquilles ont le canal recourbé, mais ne possèdent pas le pli columellaire qui nous paraît être cependant un caractère plus important que celui tiré de la forme du canal. Nous proposons, pour ces Coquilles, la nouvelle section de Pseudoverta- gus , en prenant pour type le Cerithium aluco Linné et en y rangeant les Cerilhium Sowerbyi kiener, maculosum Martyn , nobile Reeve , etc. 12. Cerithium (Semivertagus) papillosum Sowerby. 1 855. Cerithium papillosum Sowehby, Thés. Conch., vol. II, p. 876, pi. GLXXX1V, fig. 2 1 5. Localité. — Djibouti. Observations. — Cette espèce appartient certainement à la section Semi- vertagus créée par M. Cossmann et dont le type, le Cerilhium unisulcatum Lamarck, est une coquille fossile du bassin de Paris. Nous ne croyons pas que le C. Papillosum Sow. ait été déjà signalé dans la Mer Rouge. 13. Cerithium (Semivertagus) zebrum Kiener, Variété bilineata Vignal. i()o3. Cerithium zebrum Kiener, var. bilineata Vignal, Sur les variétés du Ceri- thium zebrum, Kiener, iu Journal de Conch., vol. 5i, p. 26, pi. II, fig. 10. Localité. — Obock. Observations. — Nous n'avons vu de cette petite espèce, qui n'était pas encore connue de la Mer Rouge, qu'un seul échantillon en mauvais état. 14. Cerithium (Semivertagus?) Bavayi Vignal. 1901. Cerilhium Bavayi Vignal, Description de Ceritkid.es nouveaux, iu Journal de Conch., vol. xlix, p. 3o4, pi. VIII, fig. 7-8. Localité. — Obock. Observations. — Cette petite coquille s'éloigne un peu de la section des Scinivcriagus; nous croyons cependant que c'est encore dans celle section qu'il convient le mieux de la placer. — 359 — Le Cerithium Bavayi Vignal n'étail connu jusqu'ici que de la Nouvelle- Calédonie, il est intéressant de le retrouver dans les parages de la Mer Rouge. Variété denticulala Vignal. 190 1. Cerithium Bavayi Vignal, var. deuticulatq Vignal. — Description de Ceri- thidés nouveaux, in Journal de Conch., voi. 69, p. 3o5. Localité. — Djibouti à l'île Musha. 15. Cerithium (Colina) pingue A. Adaras? l855. Cerithium pingue A. Adams. Soweiiby, Thés. Conch., vol. Il, p. 877, pi. CLXXXIV, fig. 217. Localité. — Djibouti. Observations. — Nous avons quelques doutes sur la détermination de celte espèce qui n'était représentée que par un seul échantillon en mauvais état. Ce serait encore une espèce nouvelle pour ces régions. 16. Potamides (Tympanotomus) fluviatilis Pot. et Micli. 1 838. Cerithium Jluviatile Potiez et Miciiaud, Galerie des Mollusques de Douai, p. 363, pi. XXXI, fig. 19-20. 1866. Tympanotemut /luriatilis Pot. et Mich., Reeve, Conch ol. iranien demis Tytn- pnnotomus , species 9, pi. II, lig. 9. Localité. — Djibouti. 17. Potamides (Terebralia) palustris Linné. i855. Cerithium palustre L., Sowerby, Thés. Conch., vol. II, p. 88a, pi. GLXXXV, fig. 261. i865. Pyrazus palustris L., Rkeve, Conc. lcon., genre Pyrazus, sp. 2. Localité. — Djibouti. Sur le rôle des Algues vertes dass l'évoi.i ti»\ DES JEUNES MaRCARITIFERA (M. MaRGARITIFERA VAR. CfMIMil ViEEVE ET M. PANASKSAE Ja\1.), PAR M. L.-G. SEURAT, DIRECTEUR DU LABORATOIRE DE ZOOLOGIE DE RlKITKA (MaNGAREVA, PACIFIQUE Son). L'Huître periière des lagons des Tuamotu, el des Gamhier, la kfayvrri- tifera margaritifer* var. Cumingi Reeve, est à sexes sépares. Il esl assez difficile de distinguer la coquille des Huîtres perhères de chacun des deux — 360 — sexes : la coquille du mâle est plus arrondie, son diamètre transversal, de la charnière au bord libre, étant plus petit, proportionnellement, que chez la femelle ; cet allongement de la coquille de la femelle dans le sens trans- versal suffit à une personne exercée pour distinguer les deux sexes. L'examen du pied de l'animal permet de reconnaître immédiatement le sexe : la partie postérieure du pied est beaucoup plus volumineuse et mieux délimitée de la région ventrale du corps chez la femelle que chez le mâle ; la partie digitiforme du pied est constituée de même. Les œufs, expulsés artificiellement, se mélangent immédiatement à l'eau de mer: les spermatozoïdes, au contraire, se ramassent en masses glaireuses, filantes, qui tombent au fond, et il faut certaines précautions pour les mélanger à l'eau de mer ; ce sont des corps arrondis , très petits , qui ont un mouvement saccadé tout spécial ; tandis que les œufs meurent rapidement en aquarium, les spermatozoïdes conservent longtemps leur vitalité. Le développement de l'œuf, que nous n'avons pas encore pu suivre complètement, donne naissance à un embryon véligère, pourvu d'une co- quille équivalve, marquée de stries concentriques très rapprochées. Les pêches de surface, faites du mois d'octobre au mois d'avril inclus, donnent un grand nombre de ces prodissoconques , associées à des embryons véli- gères de Margaritifera panasesae Jam , de Melina isognomum L., (YOstrea mordax Gould var. , etc. , et à des véligères de Gastropodes. Ces embryons sont très faciles à observer dans un verre de montre ; les embryons de Lamellibranches sont pourvus d'un pied très grand par rap- pord aux dimensions de l'animal, à l'aide duquel ce dernier rampe à la surface du verre de montre; ces embryons ont une très grande vitalité, et il m'est arrivé de les retrouver vivants après les avoir laissés une nuit dans un cristallisoir, tandis que tous les autres animaux du plankton étaient morts. Le problème que nous nous sommes posé est de savoir ce que devien- nent ces embryons véligères avant de se fixer. En examinant, au mois d'août 1903, les pâtés de récifs qui affleurent dans le lagon de Marutea du Sud, nous avons trouvé, au milieu des Algues vertes, des exemplaires très jeunes de Margaritifera panasesae non attachés par un byssus; un exemplaire, mesurant 1 millim. 9 de diamètre transversal, était déjà fixé par un byssus, mais sa coquille était encore li=se et non ornée de lamelles; la coquille d'une jeune M. panasesae attachée sous les lamelles qui ornent les valves de l'Huître perlière (Marutea, h décembre 1903), mesurant 2 millim. k de diamètre transversal , présente, au contraire, quatre rangées de lamelles. D'autre part, nous avons pu observer les faits suivants dans l'archipel des Gambier : Les bouées placées à l'entrée de la passe de Taravai , au sud de l'île Mangareva, sont couvertes d'Algues, parmi lesquelles les Ulves — 361 — sont les plus abondantes; au milieu de ces Ulves, on trouve toute, une série d'animaux, des Amphipodes, des Crabes, des Pycnogonides , de petits Gastropodes , et enfin de jeunes Ostrea mordax Gould var. , Anomîa ione, Margarinfem panasesae et M. margarifera var. Cumingi Reeve. Ces deux dernières espèces de Mollusques ne sont pas attachées par un byssus et se meuvent au milieu des Algues à l'aide de leur pied , qui est très développé. Margaritifera panasesae. Les plus petits spécimens observés mesurent un demi-millimètre de dia- mètre transversal, de la charnière au bord libre (fig. 1), et ne présentent que deux lamelles branchiales garnies de cils dont le battement continu est facile à observer. De temps en temps, l'animal entie-baille sa coquille et sort son pied, à l'aide duquel il explore les objets environnants. o~o (TS Fiff. 1 . — - Jeune Margaritifera pnnasesœ Jam. X 54. Banc de Testa (Gambier), 8 mars 190/1. a. Tache blanche. — b. Prodisso- conque. — c. Emplacement du muscle. Fip\ 9.. — Jeune Margaritifera panasesœ Jam. X 54. Banc de Testa, 8 mars 190/1. (On voit les deux valves de la prodistoconque ; la valve gauche eut en partie cachée.) a. Prodissoconque (valve gauche). — b. Prodisso- conque (valve droite). — c. Marge. La prodissoconque est très nette sur ces jeunes; elle mesure 0 mil- lim. 39 de diamètre transversal de la charnière au bord libre de la coquille et présente un crochet très accusé, la région du crochet étant occupée par une tache blanche. La struclure prismatique de la dissocouque ne fait pas suite immédiatement à la structure concentrique de la prodissoconque, la prodissoconque et la dissoconque «Haut séparées par une marge qui atleint presque deux centièmes de millimètres de largeur. - 362 — Margaritifera margaritifera var. Cumingi. Les jeunes M. Cumingi se distinguent aisément des M. panasçsac par leur couleur sombre. Quand on examine une de ces jeunes Huîtres per- lières, on aperçoit les branchies et le cœur par transparence, ainsi que le manteau, dont le bord est limité par un bourrelet présentant des dota- tions ou lamelles qui correspondent, pour la position, aux lamelles qui orneront plus tard la coquille. Fi;}. 3. — Jeune Margaritifera margaritifera var. Cumingi Reeve. Valve droite (X n5). — Banc de Testa (Gambier), 8 mars 190/1. a. Prodissoconque. — b. Dissoconque (structure prismatique). — c. Marge limitant la prodissoconque. Fig. h. — La même, vue du côté interne (X 1 15). a, b. Prodissoconque. — c. Charnière. Ces jeunes M. Cumingi grandissent jusqu'à atteindre 5 millim. 5 de diamètre : c'est alors que les lamelles commencent à apparaître; à ce stade, les Huîtres perlières sont déjà attachées par un byssus. Les jeunes Méléagriues se conservent très bien vivantes, à la condition d'agiter l'eau ; nous en élevons depuis quelques semaines dans l'appareil — 56â — de Fabre-Domergue et Biétrix et dans des flacons où arrive un courant d'air. Ces Méléagrines se déplacent très fréquemment, quand elles ne se trouvent pas bien en un endroit, et ce déplacement peut se faire de deux façons : une jeune Margaritifera Cumingi, jetée au fond du tonneau de vcrie, a remonté, à l'aide de son pied, le long des parois du tonneau, à une allure assez rapide, comme le montrent les chiffres suivants : !!> li. 54' ïi S h. S9' du soir : 4a mUJimètres, soit 8°"" h par miuule. h li. .">;) 5 h. o4' 35 -j*"" h h. o4' 5 h. 09' 3a 6""" a Les Margaritifera peuvent s.e maintenir en équilibre dans l'eau, avec leur pied étendu , et alors elles se meuvent par un brusque mouvement de fermeture des valves, à la façon des Limes, mais les mouvements de ferme- ture et d'ouverture de la coquille sont moins saccadés. Les faits qui précèdent nous montrent que les Algues vertes, et les tJI ves en particulier, semblent être un lieu de prédilection pour les très jeunes Huîtres perlières, qui y passent une des périodes les plus difficiles de leur évolution : ce n'est que quand ces Huîtres ont atteint un certain diamètre qu'elles se laissent tomber au fond pour y trouver un support convenable. )NdTE AV SUJET DES ÉCHANTILLONS NON DÉTERMINÉS DU GENM PeCTEN COMMUNIQUÉS PAR LE MuSEE d'AmSTERDAM , par M. Bavay. ' I Au SUJET DE L'EXAMEN DE LA SERIE DES PeCTEN VIVANTS DE LA COLLECTION DU MuSEUM. M. le professeur Joubin ayant bien voulu me permettre de passer en revue non seulement la série des espèces du genre Pecten exposées dans les vitrines du Muséum, mais encore tous les doubles appartenant à l'établis- sement, j'ai pu réussir à arrêter dans mon esprit l'idée (pie l'on doit se faire de la manière d'être de ce grand et beau genre de Mollusques acé- pbales. Laissant de côté presque complètement les espèces fossiles et tenanf compte de ce que j'ai pu voir de près, palper et examiner dans quelques collections importantes, telles que celle du Musée de Genève, celle de \l. Daulzenberg. du LV .lousseaunieel même dans la mienne, j'arrive à cette conclusion . qu'un bon nombre d'espèces de ce genre sont essentiellement — 364 — variables , que la variation se fait sous l'influence de conditions pas encore bien connues quant à leurs effets , et qui sont sans doute la profondeur et la température des eaux, l'e'tat des courants, l'importance des marées et la nature des fonds, etc.; mais qu'en tous cas la variation est souvent suscep- tible de devenir telle qu'elle ne peut manquer de donner lieu à la descrip- tion d'espèces nominales nouvelles pour tout naturaliste non prévenu de cette variation. Trois ou quatre espèces du genre Pecten sont surtout remarquables sous ce rapport. Je citerai d'abord le P. opercularis L. de nos mers d'Europe, fort variable, mais chez lequel la plupart des Gonchyliologistes actuels s'ac- cordent à ne voir qu'une seule espèce avec un assez grand nombre de variétés. Le Pecten glaber L. de la Méditerranée, dans lequel les uns ne recon- naissent qu'une seule espèce , tandis que d'autres, et non des moins experts , en admettent une demi-douzaine. Le Pecten senalorius Gmelin , de l'Océan Indien et Pacifique , à côté duquel on range au moins six espèces , qui, à mon avis, n'en sont que des variétés ou mieux des sous-espèces. Le Pecten squamosus Gmelin, qui est absolument dans le même cas que le P. senalorius. L'étude des nombreux et très intéressants matériaux rassemblés au Muséum m'a confirmé pleinement dans une opinion déjà bien dessinée, et elle m'a permis de suivre pas à pas les transformation d'un type prétendu spécifique, pour arriver à un autre type non moins spécifique. Je puis même dire que, sous ce rapport, mes vues premières se sont trouvées lar- gement dépassées. Pour quelques autres types, mal fixés pour tous, les limites se sont accentuées, sont devenues nettes et claires, de telle façon qu'une espèce douteuse pour beaucoup de naturalistes et pour moi-même est devenue parfaitement définie. J'ai pu examiner un certain nombre de précieux échantillons nommés par Lamark et pouvant par suite servir de types. Cet examen n'a pas été sans résultats. C'est ainsi que j'ai constaté que le Pecten lividus de Lamark est toute autre chose que l'espèce admise sous ce nom par les auteurs mo- dernes, que l'espèce de Lamark est absolument ce'.le décrite plus tard sous le nom de P. tegula ipar Wood; le P.foliaceus de Quoy en est à peine une variété. La diagnose de Lamark et la note en français qui la complète sont bonnes et exactes malgré leur brièveté; le type existe dans la collection du Muséum, par conséquent les noms de P. tegula de Wood et P.foliaceus de Quoy doivent passer en synonymie , cédant le pas au nom Pecten lividus Lamark (non auctorum). Le Pecten Jlabellalus , Lamark, décrit dans une diagnose latine très brève, suivie d'une phrase française un peu trop courte, laisserait peut-être quel- — 365 — ques doutes sur l'identification de l'espèce. Cette phrase signale la ressem- blance que P. flabellatus aurait avec P. opercularis, qui en serait cependant différent. Ce n'est pas absolument suffisant, mais l'échantillon type existe. C'est l'espèce que Reeve a décrite beaucoup plus tard sous le nom de P. 'eopardus, ou du moins P. leopardus Reeve, n'est qu'une variété tachetée du P. flabellatus de Lamark. Les cartons de Pecten portant l'étiquette de Lamark ont été placés à part dans les tiroirs du laboratoire de malacologie. M. le professeur Joubin compte les réunir dans une vitrine spéciale aux autres types de notre grand naturaliste systématique. J'ai rencontré dans les tiroirs du Muséum quelques exemplaires l'ap- portés des grands voyages du siècle précédent, d'autres recueillis par les voyageurs du Muséum ou par des professeurs comme M. Filhol. Parmi les apports de ce dernier ligure un lot important du P. Dieffenbachi Gray de Nouvelle-Zélande et un exemplaire et demi, c'est-à-dire un individu com- plet et une valve supérieure isolée mais superbe du beau P. Multisqua- malus, Dunker, signalé comme des Antilles et que M. Filhol a rapporté de Nouvelle-Zélande. Les échantillons de Pecten rapportés par l'expédition au cap Horn, pour observer le passage de Vénus, sont nombreux, et l'examen de leur ensemble m'a permis de réunir en deux espèces seulement six espèces nominales. Enfin, j'ai rencontré, dans un achat fait en 1876 à un voyageur, au Japon, M. Allart, plusieurs espèces nouvelles, pour la plupart, du reste, déjà observées ailleurs et qui feront l'objet de descriptions ultérieures, A la suite de cet examen, tous les échantillons ou au moins tous les groupes d'échantillons ont été étiquetés par moi; un exemplaire, au moins, souvent plusieurs de chaque espèce et de chaque variété importante, ont été placés dans les vitrines publiques, et de nombreux doubles restent à la disposition des concliyliologistes, soit dans les tiroirs fermés des galeries, soit dans ceux du laboratoire de malacologie. Il Adoptant absolument l'idée de plus en plus admise aujourd'hui que la comparaison du plus grand nombre possible d'exemplaires variés assure dans la meilleure mesure possible la bonne détermination des espèces. M. le professeur Joubin a fait appel à plusieurs musées pour obtenir communica- tions de certains genres de Mollusques. Plusieurs directeurs ont répondu en promettant ou en envoyant immédiatement des matériaux. C'est à la suite de cet appel que j'ai pu examiner les individus indéterminés ou de déter- mination douteuse du Musée d'Amsterdam. M. Marc Weber, directeur de cet établissement, a adressé au Laboratoire de Malacologie: 1" un loi assez considérable de fort beaux Pecten secs, -!0 un loi de Pecten conserves dans l'alcool. — 366 — Le premier lot renfermait surtout des espèces provenant des mers qui avoisinent les Indes néerlandaises. Je citerai une série de Peclvn luculentus Reeve et P. Dri ngi Reeve ^ dont l'étude m'a indiqué la réunion probable de ces deux espèces en une seule. Une série de la forme connue sous le nom de Pecten splendidulus Reeve, dénomination donnée à des coquilles brillamment colorées en rouge, en rose ou en violet clair, d'une sous-espèce ou variété du P. senatorius Gm. Quelques exemplaires du rare et beau P. Amaliœ Kobelt, que notre Muséum ne possédait pas. Un individu en parfait état de fraîcheur et de développement du P. Sowerbyi 'Reeve. espèce antérieurement décrite et nommée P. Tumbezensis par d'Orbigny. Un individu très frais et provenant des Moluques du P. Coudetni, espèce que j'ai décrite récemment, sur un exemplaire venu de Nouvelle-Calédonie. Une très curieuse suite de P. asperrimus Lamark, provenant de la Baie d'Exmouth, au N.O. de l'Australie. Ces individus présentent à un haut degré une disposition assez fréquente dans le genre Pecten et qui consiste en la différenciation de trois ou cinq côtes. Ici, cette différenciation est accu- sée par le développement exagéré des squames épineuses de la rangée mé- diane sur ces cinq côtes. Ce développement pas très fort daus un ou deux exemplaires s'accentue sur d'autres, pour devenir tellement prononcé sur quelques autres exemplaires , qu'il donnerait certainement lieu à la descrip- tion dune espèce nouvelle si ces derniers individus étaient isolés. Je signalerai enfin plusieurs échantillons d'un petit Pecten nouveau , déjà rencontré au Muséum de Paris et dans quelques collections particulières. L'un des échantillons d'Amsterdam, particulièrement frais et beau, servira de type à cette nouvelle espèce de Nouvelle-Calédonie et des Moluques, décrite sous le nom de P. Wilhehninœ. Les échantillons dans l'alcool étaient des espèces des mers du Nord de l'Europe provenant de dragages et aussi un individu récolté vivant par M. Max Weber lui-même à Port-Natal. Cet exemplaire appartient à une espèce nouvelle, déjà vue ailleurs, et qui portera le nom de Pecten Weberi. En somme, l'examen de ce lot de Coquilles rares et bien conservées m'a été des plus profitables. Ajoutous que le Musée d'Amsterdam a bien voulu céder, par échange, au Muséum de Paris, sept ou huit belles espèces qui manquaient à notre collection. III Au sujet d'échantillons du uenrio Pecten COMMUNIQUÉS PAR lI\DUX MvSEUM DE CALCUTTA. L'Indian Muséum de Calcutta a également envoyé au laboratoire de ma- lacologie une série de Pecten provenant des côtes indiennes et des îles An- — 367 _ daman. L'examen de ce lot a peu ajouté à notre connaissance sur In faune maïacologique côtière des Indes orientales proprement dites. JNous avons pu remarquer cependant l'abondance et la variété de provenance des Pecten tranqûebarieus Gmelin, et albo-tinealus Sowerby, la première espèce très peu polymorphe, mais assez polychrome; la seconde toujours bien sem- blable à elle-même, quelle que soit sa provenance. Ces faits ont certaine- ment leur valeur dans l'ordre d'idées que nous suivons. Toutes les coquilles envoyées appartiennent à des espèces côtières, et plusieurs sont représentées par de simples échantillons de grèves, donnant une indication de localité toujours utile. Cependant, à cetenvoi étaient joints quatre tubes renfermant des espèces obtenues par dragages à une cerhi lé profondeur. Une de ces espèces esl malheureusement représentée par une seule valve; les trois autres sont, l'une représentée par un exemplaire entier et recueilli vivant, les deux autres (deux Amussium), par des valves supérieures et inférieures dis- semblables. J'ai pu établir, avec ces matériaux, les diagnoses de ces trois espèces nouvelles. Nouvelle contribution a l>etube des Holothuries de la Nouvelle-Zélande . PAR M. PlÉïWY PERRIER, Chargé de cours à la Faculté des sciences de Paris. En réponse à l'envoi de ma note «Sur deux espèces nouvelles d'Holo- Ihuries de la Nouvelle-Zélande» (,), le professeur Emile von Marenreller a bien voulu me communiquer plusieurs spécimens du Muséum de Vienne prove- nant de la même région. Il attirait en même temps mon attention sur les ressemblances qui lui paraissaient exister entre mon Cucumaria Filholi et le Cucumaria Huttoni Dendy. L'examen comparatif de ces divers spécimens ma convaincu que les deux espèces ci-dessus sont tout à fait distinctes. Par contre, j'ai pu constater que le Cucumaria Filholi présente de très grandes analogies avec le Cucumaria alba (Hutton) Ludwig, comme je l'avais conclu dans ma première note des descriptions de Dendy'2' et de Ludwig (9). Toutefois quelques différences séparent les deux forons . notamment la forme générale et surtout l'aplatissement du corps, la fotme des appendices ambulacraires,elc. Peut-être ne faut-il pas les séparei s a <" Bull. Mus. d'hist. nat. de Paris. 1 . ,,).'', , p. iUà. W Dendv, Journ. Lin. Soc. Zoolngy, vol. XXVI, 1897, P- ' "»• M Ludwig, Ergelmùse der Hamburger \fagalhaénn*chen Summdreia*. ■">"' Lie/., 1898, p. 29. — 368 — spécifiquement; mais j'estime que le nom de C. Filholi doit rester, au moins comme désignant une variété du C. alba. Parmi les espèces néo-zélandaises du musée de Vienne que j'ai eues en communication, il en est une autre des plus intéressantes, dont la déter- mination générique a été très discutée : décrite d'abord par Dendy (1) sous le nom de Colochirus ocnoides, puis rattachée sans nouvelle étude au genre Cucumaria par Ludwig (2) , elle a été plus récemment étudiée avec détail par Reiffen (3), qui a créé pour elle le genre nouveau Ludwigia. La description de ce dernier auteur est fort différente de celle de Dendy, notamment en ce qui concerne la nature et la disposition des appendices ambulacraires. Dendy décrit : i°,swr la face ventrale, 3 rangées de pédicelles présentant plusieurs rangs de pieds, mais s'étendant sur une très petite longueur dans la région moyenne du corps; a° sur la face dorsale, des papilles éparses, également localisées sur la région moyenne du corps. Au contraire, Reiffen déclare que tous les appendices ambulacraires sont des pédicelles, très petits, localisés sur la région moyenne du corps, et formant, sur les 3 ambulacres ventraux, des rangées multiples, tandis que les a ambulacres dorsaux n'ont qu'un petit nombre de pieds disposés sur une seule file. Pour les deux auteurs, la région antérieure et la région pos- térieure du corps sont totalement dépourvues d'appendices. Gomme Reiffen a eu à sa disposition 12 individus, on serait tenté de considérer sa description comme seule exacte, à moins qu'elle ne se rap- porte à une espèce différente de celle de Dendy. J'ai demandé à Pieiffen de me communiquer quelques-uns de ses échantillons , mais ma lettre ne l'a sans doute pas touché , car elle est restée sans réponse. Or, j'ai examiné deux individus du musée de Vienne, dont l'un paraît conforme au type de Reiffen, tandis que l'autre reproduit, en les exagérant même, les caractères donnés par Dendy. Ces deux individus appartiennent, j'en suis convaincu, à la même espèce, car ils concordent par la plupart de leurs caractères , notamment par la forme des sclériles calcaires ; ils dif- fèrent beaucoup par la répartition des appendices ambulacraires, mais l'on doit simplement admettre que l'espèce est très variable à ce point de vue. L'un des individus, long de 120 millimètres, porte sur sa face dorsale (fig. 1 B) de nombreuses papilles, très apparentes, de forme hémisphé- rique, ayant à peu près 2 millimètres de largeur à la base; elles sont disposées sans ordre, plus abondantes sur les côtés du corps, plus clair- semées sur la ligne médiane. Ces papilles, dont l'existence est niée par Reiffen, frappent à première vue et ne sauraient passer inaperçues. Elles paraissent manquer sur le second individu, long seulement de (1' Dendy, loc. cit., p. 36-48. (2) Ludwig, loc. cit., p. 29-311. W Reiffkn, Zàtschr. f.voistentch. Zool., t. LX1X, p. SgS; pi. XLV. — 369 — 9 5 millimètres, conformément cette fois à la description de Reiffen, et je crois que leur absence est bien réelle, car, même sur les préparations in Mo du tégument dorsal , on ne voit rien qui puisse faire croire à l'exis- tence de papilles rétractées. Fig. 1. — Cucumaria ucnoides (Dendy) Ludwig. A. Face ventrale. — B. Face dorsale. Les pédicelles, bien conservés sur le grand individu, sont localisés sur une très petite étendue de la face ventrale, longue de 18 millimètres seu- lement, soit le septième de la longueur totale du corps (flg. 1 A). Il se constitue ainsi dans la région moyenne une sorte de sole ventrale peu différenciée qui a conduit Dendy à rattacher l'espèce au genre Cobchirus. Les pédicelles forment 3 rangées multiples, correspondant aux 3 radius ventraux et bien distincts sur une longueur de 11 millimètres; mais en avant et en arrière de la sole, des pédicelles apparaissent aussi sur les interradius, unissant ainsi les 3 rangées ambulacraires. En avant et en arrière de la région occupée parles pédicelles, se trouvent des papilles semblables à celles de la face dorsale. Contrairement aux deux auteurs précités , j'ai constaté que les papilles se continuent dans la région antérieure du corps jusqu'à l'extrémité buccale, ets'y disposent suivant 5 rangées simples, correspondant aux 5 radius. Les papilles se continuent de même, mais peu de temps, sur la région postérieure, qui, à partir de 1 centimètre de sa base, est mie. Muséum. — \. afi — 370 — Quant aux pieds dorsaux décrits par Reiflen, je n'ai pu les retrouver, soit qu'ils n'existent pas réellement, soient qu'ils aient disparu par une conservation défectueuse. Le petit individu présente une très légère flexion dorsale, mais il n'y en a pas trace dans le second; ce caractère, indiqué à la fois par Dendy et Heiffen, n'est donc pas général. Les sclérites principaux du tégument ne sont pas, comme l'a décrit lleiffen, des plaques réticulées, mais bien des plaques creusées de canalicules anastomosés, s'ouvrant au dehors par des orifices soit près du bord , soit sur les faces de la plaque, surtout à sa face externe. Cette même structure se re- trouve dans les plaques de Cucumaria alba, décrites aussi jusqu'à présent comme des plaques réticulées. L'existence dune sole ventrale, même aussi réduite que nous venons de la décrire, la différenciation des appendices ambulacraires en pieds ven- traux et en papilles dorsales placerait cette espèce dans le genve Colochirus, conformément à la conclusion de Dendy. Mais l'existence affirmée par Reiffen de pieds dorsaux, la disparition possible des papilles dorsales rend cette détermination générique très problématique. L'établissement d'un genre spécial, proposé par Reiffe i , et basé sur l'absence d'appendices ambulacraires sur les régions extrêmes du corps , n'est pas justifié, puisque j'ai montré que les papilles peuvent se prolonger jusqu'à la bouche, et que leur disparition sur la région postérieure du corps s'observe chez d'autres Dendrochirotes, sans qu'on ait cru devoir baser sur ce caractère l'établissement de coupes génériques spéciales. D'ailleurs, notre espèce présente, avec Cucumaria Huttoni et surtout C. alba, des analogies si frappantes, qu'il me semble bon de ne pas séparer ces espèces et de conserver la dénomination de Cucumaria ocnoides proposée par Ludwig. Mais il n'en reste pas moins que cette espèce suggère quelque doute sur la légitimité du genre Colochirus. En fait,' le groupe des Cuctt- maridœ présente une homogénéité telle que l'on a dû abandonner toutes les coupures (Ocnus, Semperia, etc.) proposées pour dissocier ce bloc. Il ne serait pas impossible que le genre Colochirus dût subir le même sort, en raison de l'impossibilité de préciser les limites de ce genre et des Cucumaria typiques. Sur une nouvelle espèce de Chiridota, PAR M. llÉMY PERRIER, Chargé de cours à la Faculté des sciences de Paris. Parmi quelques individus de la pointe Sud de l'Amérique méridionale, appartenant au Muséum de Vienne, qu'a bien voulu me communiquera titre de comparaison , M. le professeur Emile von Marenzeller, se trouve une — 371 — fort jolie espèce de CÀiridola , dont ce savant m'a prié de faire la détermi- nation. C'est une espèce nouvelle que je suis heureux de lui dédier, à titre de remerciement et d'hommage pour ses beaux travaux sur les Holothu- ries. Je l'appellerai Chiridota Mareazelleri. Les deux individus (fig. a A) sur lesquels je fonde cette espèce viennent du détroit de Magellan. Le corps, cylindrique, gros et court, a 33-26 mil- limètres de long sur 10-1 1 millimètres de largeur en son milieu ; les deux extrémités sont presque tronquées ; il n'existe pas d'amincissement caudal. Le tégument, épais et opaque, est fortement marqué de plis transversaux, qui s'effacent au niveau des radius. La couleur, d'un blanc jaunâtre en des- sous , est d'un rouge vineux au-dessus , plus foncée sur la région moyenne et sur l'interambulacre dorsal, s'eslompant sur les côtés, ainsi qu'en avant et en arrière. Cette couleur rougeâlre s'accentue par la présence de lines lignes fortement colorées, dessinant une sorte de craquelure assez régu- lière, qui cesse d'être visible dans les parties incolores. Fig. -j. — Chiridota Marenzclleri n. s|>. A. Face dorsale. — B. Un tentacule grossi 8 fois. -- C, D, E. Scléritcs cloilés. Les papilles roligères (lUidchen-papillen) sont très peu nombreuses : elles forment, sur chaque interradius dorso latéral, une série longitudinale; sur le plus grand individu, on en trouve 6 à gauche et g à droite, el leur dis- position est assez symétrique; à chaque papille de gauche correspondent à droite, sur le même niveau transversal, soit une papille, s<>ii deux papilles juxtaposées : seule, la dernière papille de droite n'a pas de symétrique à gauche. Il existe is tentacules (flg. a B), dont la tige porte de chaque côté 90, -- :m-2 — 3 rameaux digitiformes ; ceux de la dernière paire étant insérés au sommet même de la tige. Les sclérites comprennent : i° Les roues à 6 rayons, caractéristiques du genre Chiridola cl localisées dans les papilles rotigères ; 2° De nombreux sclérites étoiles ((ig. 2 C-E), épars dans tout le tégu- ment; ils ont la forme d'un disque percé en son centre et présentant sur son bord de 6 à 8 fortes dents coniques assez variables; sur ses deux faces, le disque porte, autour du trou central, des tubercules irréguliè- rement distribués. Sclérites des tentacules en forme de G, à corps peu courbé, dont les ex- trémités portent de 2 à 3 petites dents. Anneau calcaire de 1 0 pièces soli- dement unies. Muscles longitudinaux longs de 3 milliui. 5 , avec un léger sillon médian. Us détacbent en avant un court, mais volumineux muscle rétracteur, qui n'a pas plus de 3 millimètres de long, et qui est uni à la partie antérieure du muscle radial correspondant par une membrane assez mince, formant un septum radial. Vésicules de Poli assez nombreuses; j'en ai compté 11, ayant de 1 à h millim. 5 de long, et localisées, contrairement à la règle ordinaire, dans la moitié droite du corps, notamment dans l'inter-ambulacre ven- tral ; plusieurs d'entre elles peuvent se réunir avant d'aboutir à l'anneau ambulacraire. Par la forme de ses sclérites étoiles, le Chiridola Marenzelleri s'écarte de toutes les autres espèces du genre. Notes sur les Éponges du Travailleur et du Talisman. III. Leucopsàcus scoliodocus Ij. var. retroscissus; Sarostegia oculata Tops., par m. e. topsent, CHARGÉ DE COURS À l'EcOLE DE MEDECINE DE ReNNES. Leucopsacus scoliodocus Ijima, var. retroscissus n. v. La faune de l'Atlantique ne comptait jusqu'ici qu'un seul représentant de la famille des Leucopsacidœ au sens d'Ijima(1); encore Caulocalyx lencr F. E. Schulze avait-il été obtenu dans la partie la plus australe de cet océan , par un dragage du Challenger à l'Ouest de Tristan d'Acunba (j . (1) Ijima (I.), Studies on ihe Hexactinellida , Contribution III [Joum. of the Col- lège of Science Imp. Unir., vol. XVIII. Tokyo, 1903). (2> Schclze (F.-E.), Report <>« ihc Hexactinellida collected by H. M. S. Challenger. Edinburgh, 1887. — 373 — Les deux espèces connues du genre Leucopsacus Ijima n'avaient été si- gnalées qu'au Japon. C'est donc une véritable surprise que de retrouver l'une d'elles ou, tout au moins, une variété de l'une d'elles parmi les col- lections du Talisman. C'est aux îles du Cap- Vert que Leucopsacus scoliodocus var. rctroscissus a été recueilli, par iu° 5i'-i6° 5a' lat. N. et 27" 3o'-37° 3a' lg. W. et par 633-598 mètres de profondeur. L'échantillon unique, fixé sur un fragment macéré d'Aphrocallistes, est un petit sac globuleux d'un blanc pur, haut et large de 17 millimètres, creux jusqu'en bas, à parois assez peu épaisses, spongieuses et souples, ne différant guère, extérieurement, des individus typiques que par le diamètre pins grand (10 millimètres) de son orifice cloacal. Sessile, il se rétrécit à sa partie inférieure et prend attache à son support par l'intermédiaire d'une plaque basidictyonale vitreuse, so- lide, relativement épaisse, longue de 11 millimètres et large de 6 milli- mètres. La plaque basidictyonale a une structure analogue à celle de Chauno- pectella cavernosa Ijima (Le, pi. V, fig. 1 3). Les spicules qui la composent sont des hexacts soudés à actines abrégées (0 millim. 06-0 millim. 07), épaisses (o m illim. o3), parfois presque lisses , mais, le plus souvent, armées d'épines acérées dont la longueur variable peut dépasser o mill. oa5. La zygose s'établit, d'une façon géuérale, par les extrémités des actines; par places, elle se renforce au moyen de synapticules transversales paraissant résulter de la fusion d'épines situées sur des hexacts voisins et qui viennent à se toucher. L'ensemble constitue un réseau irrégulier à trame résistante, à mailles étroites et serrées. Çà et là , quelques rares hexacts , de néoforma- tion peut-être, à rayons épais et courts (o millim. oh sur o millim. 01), à bouts obtus et rugueux , peuvent n'affecter encore avec la charpente que des rapports de contiguïté. Cette région du corps est , au moins à sa sur- face, riche en microsclères , notamment en discohexasters à rayons simples, caractéristiques de la variété; elle contient surtout une abondance remar- quable de discohexasters à rayons secondaires excessivement délicats, et d'un diamètre souvent inférieur à 0 millim. oa5. A son pourtour, de nombreux principolia se modifient en une touffe de longs diacts à bouts finement épineux, marqués, beaucoup plus près d'une de leurs extrémités (la proximale, je pense) que de l'autre, d'une nodosité simple ou quadri- lobée où se croisent les canaux des actines avortées. Les hexacts libres qui constituent le squelette de la portion charnue du corps sont, par leur forme et par leurs dimensions, pareils à ceux des Leu- copsacus scoliodocus typiques et se disposent tout comme eux. Leurs actines , lisses, sauf au bout, presque toujours flexueu ses, atteignent fréquemment et parfois dépassent 2 millimètres de longueur et o millim. où d'épaisseur à leur origine; mais il en est de beaucoup plus petites. Je n'ai pas constaté de différence appréciable de [aille «Mitre les hexacts qui occupent L'épaisseur — 37/i — de la paroi et ceux qui se trouvent en bordure de la cavité' cloacale; ceux-ci ne forment d'ailleurs pas une couche distincte, de sorte que, à proprement parler, il n'y a pas de gastralia. De loin en loin, dans le parenchyme, se mêlent aux hexacts de rares diacts, tels que ceux qui se groupent au voi- sinage de la plaque basidictyonale. A la face externe du corps, les hexacts périphériques se transforment en pentacts par atrophie complète de leur actine distale; leurs aclines tan- gentielles, droites ou légèrement récurvées, s'allongent relativement peu et ne mesurent en moyenne que o millim. k-o millim. 5 sur o millim. 02 5 à o millim. o3 d'épaisseur à la base. La différenciation de ces spicules est suffisante pour les élever au rang de dermalia. Les microsclères présents se répartissent en quatre catégories : Ce sont d'abord , plus abondantes que toutes les autres , de grandes dis- cohexasters à rayons simples, droits, lisses, longs de o millim. io5 , grêles à la base (0 millim. 002), un peu plus épais vers leur extrémité libre: celle-ci porte toujours un verticille de quatre crochets acérés, récnrvés, flexueux et longs (souvent 0 millim. o3). Cette forme de microsclères n'a pas été notée par Ijima chez Leucopsacus scoliodocus; si elle y existe, à l'occasion, comme un dessin le ferait supposer (/. c, pi. III, fig. 3o), il est probable qu'elle s'y développe mal et s'y confond avec la suivante (/. c. , pi. III, fig. 29). Ici, au contraire, la séparation est très nette; ces discohexaslers correspondent évidemment aux grandes discohexasters à rayons composés de Chaunopeclella caoernosa (/. c, pi. IV, fig. 9). Leur prédominance et la constance de leur ornementation en font les éléments caractéristiques de la variété retroscissus. Puis viennent, en nombre assez restreint, d'autres discohexasters à rayons simples, à peu près de même taille que les précédentes, mais s'en dis- tinguant sans hésitation possible par leurs crochets; ceux-ci, constamment au nombre de cinq à l'extrémité de chaque rayon, restent courts (0 mil- lim. 01 an plus) et se récurvent d'un seul trait sans décrire de sinuosité. Elles correspondent, à leur tour, aux rrhexactinose discohexasters" des deux Leucopsacus d'ijima et aussi à la forme b (/. c. , pi. V, fig. i4) des disco- hexasters à ravons composés des Chaunopectella. Leur homologie avec ces dernières apparaît d'autant mieux qu'on les voit quelquefois se compliquer par ramification d'un ou de plusieurs de leurs rayons. Tant que celte rami- fication n'intéresse qu'une partie de leurs rayons et ne produit qu'un mi- nimum de rayons secondaires, elle ne leur fait rien perdre de leurs di- mensions; mais quand elle aboutit a la formation de discohexasters à rayons principaux portant chacun plusieurs rayons secondaires, elle peut entraîner la réduction d'un tiers de la taille de ces microsclères ou davantage. Ces formes compliquées demeurent rares chez Leucopsacus scoliodocus var. retro- scissus et, d'après leur origine, ne méritent pas d'être rangées dans une catégorie à part. — 375 — Gela convient, au contraire, très bien à d'autres discohexasters, assez nombreuses, sphériqucs, variant entre o millim. oA et o millim. 06 de diamètre et tout à fait semblables à celles de Leucopsacus scoliodocus typique (/. c, pi. III, fig. 32-34). C'est à celle troisième catégorie de microsclères que semblent se rapporter les discohexasters excessivement délicates que nous avons vues s'accumuler au niveau de la plaque basidictyonale. Enfin, de loin en loin, dans les préparations, s'observent de ces mi- crosclères qu'Ijima désigne sous le nom de tyljloricomes (/. c. , pi. III. fig. 3i), quoiqu'il n'y ait pas lieu de les distinguer des si/imatncomes de ChautiopecteUa cavemosa (/. c. , pi. IV, fig. 2 et 3). D'un diamètre de o mil- lim. o5 environ, ils portent sur chaque rayon principal six rayons secon- daires groupés en une sorte de périanthe et terminés par une palette sans dents distinctes , rejetée latéralement puis récurvée. Exception faile de ses microsclères de première catégorie, ces disco- hexasters à rayons simples dont les disques se décomposent invariablement en quatre crochets très longs et flexueux, la Leucopsacide du Cap- Vert ressemble trop à Leucopsacus scoliodocus du Japon pour qu'il soit permis d'en faire plus qu'une variété de celle espèce. Une comparaison établie sur un nombre plus considérable d'échantillons conduirait peut-être même à la considérer simplement comme un L. scoliodocus d'un développement re- marquable, chez lequel la spiculalion de l'espèce aurait atteint le plus haut degré de différenciation. Ijima a constaté, en effet, chez une Eponge voi- sine, Chaimoprctrlla cavernosa , que les grandes discohexasters delà formée, homologues de celles qui nous frappent ici, absentes chez les jeunes indi- vidus, font ensuite leur apparition et, progressivement, deviennent prédo- minantes chez les spécimens parvenus à leur complet développement. Ijima a, d'ailleurs, fait connaître des exemples plus curieux encore de variabilité des Hexactinellides avec l'âge. Les différences profondes qui, chez certaines formes, peuvent exister entre les individus jeunes et les adultes, compliquent singulièrement l'élude de ces Spongiaires, gênée déjà par la rareté des spécimens en bon état. Ainsi, sans l'abondance fortuite des matériaux dont il disposait, Ijima eut, de son propre aveu, éprouvé un grand embarras en présence de ses toutes jeunes RegadreUa okinoseana, el je doute quej'eusse élé capable de déterminer correctement une jeune Rega- dreUa ■phœni.v draguée par le Talisman aux environs de la Praya. Cette petite Eponge se présentait comme un sac ovoïde, haul de 1 1 milli- mètres, large de 6 millimètres au plus, béant au sommet, sans support mais terminé inférieurement par un nodule basidiehonal très dur. de a millimètres en tous sens. Des perforations assez étroites se distribuaient sur s' s flancs avec une certaine régularité. Les mégasdères présents étaient seulement des pentacts superficiels, dont Tartine proximale atteignait presque la face doacale, et des diacts à centre noueux . tangentiels . rn fnis- ceaux qui se croisaient obliquement. Il n'y avait pas de gastralia. \ beau- — 376 — coup d'égards, la ressemblance avec les Levcopsacus était très grande. Toutefois les parois du corps me semblaient un peu trop minces et surtout la spiculation comprenait des graphiocomes. Ces microsclères , en me faisant penser aux EuplecteUidœ, me mirent sur la voie, ljima avait récemment ob- servé (/. c.) des Regadrella d'aussi petite taille ne possédant non plus ni crible cloacal, ni gastralia, et dont les dermalia manquaient également d'actine distale. Je devais donc avoir affaire à une Regadrella, plus lente encore que R. okinoseana à acquérir sa spiculalion définitive, puisque le spécimen du Talisman avait déjà percé ses orifices latéraux. Pourtant un détail me causait quelque incertitude. La spiculation de l'Eponge en question comprenait quatre sortes de microsclères : des flori- comes de o millim. 08 de diamètre; des grapbiocomes relativement nom- breux, de o millim. 06 de diamètre, à rbapbides longs de o millim. 097; de rares onychasters de o millim. o63 de diamètre, portant sur chaque rayon principal deux rayons terminaux amincis et courbés; enfin, plus communes que les précédentes , quoique en nombre restreint , de véritables discobexasters de 0 millim. 07 à o millim. 09 de diamètre, portant sur chaque rayon principal deux ou trois rayons terminaux rigides, épais jus- qu'au bout, couronnés de six ou sept dents concrescentes sur presque toute leur étendue en un plateau ou disque plein, de 0 millim. 007 de largeur. Or, Regadrella phœnix , à laquelle il était naturel de penser, était considérée par F.-E. Schulze et par moi-même comme dépourvue de discobexasters; les autres Regadrella décrites se trouvaient être dans le même cas. Il me fallut donc reprendre l'examen de Regadrella phœniœ adulte. Deux spécimens ont suffi à fixer mon opinion. L'un, de la collection du Talisman , provenant des côtes du Maroc (280 37' lat. N. — i5° 22' long. W.), représente la partie inférieure à demi solidifiée d'un individu, revêtue de chair et pourvue d'hexacts dermiques et de- pentacts gastriques en place. 11 possède quatre sortes de microsclères : des floricomes de 0 millim. 10 de diamètre; des onychasters abondantes, de 0 millim. 8 à 0 millim. 1 de diamètre, à rayons principaux portant chacun deux ou trois rayons secon- daires amincis et courbés , terminés par un petit groupe de crochets faibles, large en tout de o millim. 002 environ; des graphiocomes assez nom- breux, à rhaphides longs de 0 millim. 06: enfin, des discobexasters de 0 millim. i3 de diamètre, éparses, assez rares, à rayons princi- paux courts, portant chacun deux rayons secondaires longs de 0 mil- lim. 06, droits, épais jusqu'au bout et couronnés d'un groupe de cinq ou de quatre crochets. Les spicules de cette dernière catégorie ne sont des discohexasters véritables qu'au cas 011 les crochets de leurs rayons se- condaires existent au nombre de cinq; les crochets deviennent alors con- crescents entre eux jusqu'au voisinage de leur extrémité et constituent par leur réunion un plateau ou disque d'un diamètre de près de 0 millim. o 1 . Au nombre de quatre seulement, les crochets, robustes et recourbés, — 377 — s'isolent dès leur base et ne forment donc plus de plateau ; les microsclères en question peuvent alors recevoir, si l'on veut, le nom d'onycliaslers, mais ils sont d'un type particulier. Le second spécimen, du golfe de Gascogne, provient de la campagne du Caudan. Je n'y trouve que trois sortes de microsclères, les graphiocomes paraissant faire complètement défaut. Mais il y a des floricomes, des ony- chasters abondantes à rayons secondaires grêles par deux ou trois, enfin, éparses, des discohexaslers ou, plus exactement, des onycbaslers dérivées, car leurs rayons secondaires ne portent que quatre crochets robustes et in- dépendants. Je connaissais déjà ces grosses discoh exasters , dont le diamètre atteint o millim. 12 et o millim. ik. Je les ai même signalées d'après ce spécimen (I). Elles représentent bien une catégorie à part de microsclères et , s'il s'observe des intermédiaires entre elles et les onychasters communes, c'est uniquement sous le rapport de la taille. De tout ce qui précède il résulte que Regadrella plueuix possède norma- lement des microsclères de quatre sortes, des floricomes , des graphiocomes, des onychasters et des discohexasters. Ces dernières, peu nombreuses, cou- ronnent leurs rayons secondaires de disques pleins et larges , à bord denti- culé, tant que le nombre de crochets qui les termine varie entre cinq et sept (jeune Regadrella delà Praya, Regadrella âgée du Maroc); elles imitent des onychasters quand le nombre des crochets tombe à quatre ( Regadrella du Maroc, Regadrella du golfe de Gascogne). Mais, même à cet état, elles se distinguent très bien des onychasters essentielles de l'espèce parce que leurs rayons secondaires sont droits et non pas fiexueux , épais jusqu'au bout et non pas graduellement amincis, et terminés par des crochets robustes et recourbés. L'étude d'une jeune Eponge révèle leur origine particulière. Puisque les grandes discohexaslers de Leucopsacus scoliodocus var. re- Iroscissus m'ont conduit à rappeler des exemples connus de variabilité des Hexactinellides avec l'âge, j'en profiterai pour consigner ici des observa- tions personnelles au sujet encore de Regadrella phœnix. J'ai dit, ailleurs, (/. c. , p. 3g) n'avoir pas trouvé d'onychasters dans un spécimen des Açores composé de plusieurs cornets charnus emboîtés dans une base solide et ma- cérée. La collection du Talisman contient un spécimen de configuration assez semblable, fragment entièrement mou d'un individu sacciforme développé au fond d'une ancienne base solide. Les hexacts dermiques et les pentacts gastriques (ceux-ci peu nombreux) y sont en place; les floricomes y me- surent, comme dans les cas précédents, o millim. 107-0 millim. 11 de diamètre; les graphiocomes ont des rhaphides longs de o millim. 07; mais les onychasters l'uni de nouveau défaut. Cette particularité, notée à 1 Topsent (E.), Epuiifres des Açores, [>. ko (Résultats des campagnes scienti- fiques du Prince de Monaco: Fasc. \XV. Monaco, 190a). — 378 — deux reprises dans des conditions identiques, ne saurait passer pour un effet du hasard. Elle Semble, pour le moment, caractériser ces individus qui, greflés à l'intérieur de Regndreîla phœniw mortes, ont l'air de les régénérer. Sarostegia oculata Topsent. En même temps que Leucopsacus scoliodocus var. retroscissus , le Talisman a recueilli quatre fragments d'une Farréide nouvelle que j'ai décrite récem- ment(1) sous le nom de Sarostegia oculata d'après des matériaux abondants et en bon état provenant d'opérations de la Princesse-Alice dans les mêmes parages. Morts longtemps avant le dragage, ces fragments sont tous macérés ; le plus grand , rameux , haut de i4 centimètres , sert même de support inerte à une Hamacanlka Cartcri Tops., qui l'enveloppe presque entièrement. Ils n'auraient pas suffi à faire connaître l'espèce. J'ai pu seule- ment m'assurer qu'ils lui appartiennent, grâce à quelques sarules caracté- ristiques obtenues çà et là en raclant les points les plus abrités de leur surface. Emploi dv grisoumètre simplifie du Professeur GrÉiiant : applications physiologiques, PAR M. N. Gréhant. J'ai décrit dans mon volume de l'Encyclopédie Leauté, intitulé VOœyde de carbone, le grisoumètre simplifié que je vous présente aujourd'hui et qui me rend les meilleurs services dans un grand nombre de recherches. Quand on se sert de cet instrument, il est nécessaire de faire les lectures dans le tube gradué extérieur qui comprend 80 divisions, à une tempé- rature absolument invariable et à la pression atmosphérique. i° J'introduis de l'air renfermant un millième seulement de formène ou méthane, gaz que le grisou peut renfermer dans la proportion de 90 j). 100, à l'aide d'une petite cloche et du robinet pointeau; ce mélange remplit l'ampoule, dont le volume est 202 centimètres cubes et 73,5 divi- sions; on fait passer le courant 600 fois pour porter au rouge vif la spi- rale de platine et au bout d'un quart d'heure on trouve 67, c'est-à-dire une réduction de 6,5 divisions qui correspondent à un millième de formène. Le grisoumètre très sensible serait très utile pour doser le grisou flans l'atmosphère des mines de charbon; il permettrait d'éviter des catas'rophes qui sont encore trop fréquentes de nos jours. (1> Topsent (K.)> Sarostegia oculata, Hexactinellide nouvelle des îles du can Vert ( Bull, du Musée océanographique, Monaco, 20 mai 190/i). — 370 — Applications diverses : 1 ° Je fais respirer à un animal carnassier, à un Chien , qui a reçu 1 centi- gramme fie chlorhydrate de morphine par kilogramme, un mélange d'air et d'oxyde de carbone à an millième; on découvre la veine jugulaire et, à l'aide d'une sonde et d'une seringue , on aspire dans le vaisseau du côté du cœur 20 centimètres cubes de sang dont on extrait les gaz dans le vide après addition d'acide phosphorique trihydralé; on fait trois prises de sang. Après le début de l'empoisonnement, on obtient au bout de : i heure. a heures. 3 heure». ( Acide carbonique.. . 5o,/i 5i,5 ^7,^1 Da,1S . Oxygène 8,2 5,o 1,3 , 00 cent, cubes de sang. ( ^ (,(i ^.^ 5 , Q , iiQ Ainsi après deux heures d'empoisonnement partiel, le volume d'oxyde de carbone fixé par l'hémoglobine est double de celui qui a été fixé au bout d'une heure. H est probable que l'absorption de l'oxyde de carbone dans la propor- tion d'un millième pourrait devenir mortelle au bout d'un certain nomhre d'heures. 2° Expérience de mesure du volume des poumons et des sacs aériens chez un oiseau (canard). On analyse dans Teudiomètre à eau de l'hydrogène de l'appareil de Kipp et on trouve le gaz tout à fait pur. On mélange dans une cloche à robinet : a5o centimètres cubes d'hydrogène pur. 200 centimètres cubes d'oxygène. Sur l'oise:ui convenablement fixé, on isole la trachée (pie l'on ouvre ef dans laquelle on fixe un tube de verre; on fait respirer l'animal à travers deux soupapes hydrauliques du lapin, qui démontrent l'inspiration et l'expiration. On tourne le robinet à trois voies de la cloche à la fin d'une expiration et on fait respirer le mélange gazeux; quinze mouvements res- piratoires se succèdent et mélangent intimement les gaz de la cloche avec (•eux des poumons et. des sacs aériens; on ferme le robinet et on analyse dans l'eudiomètre 33 ce. 3 du gaz de la cloche qui l'enferment 10 centi- mètres cubes d'hydrogène; on écrit la proportion : 33,3 '■ = x = 82") centimètres cubes. 10 2f)0 Retranchons de ce nombre fi«5 centimètres cubes retrouvés dans la cloche 3Ao — 380 — Le volume des poumons des sacs et des os qui sont remplis de gaz est égal à 34 o centimètres cubes. En me servant du grisou mètre, j'ai pu réaliser la même mesure avec un volume d'hydrogène beaucoup plus petit. 3° Pour montrer les sacs aériens, après cette expérience de mesure, que j'ai faite il y a déjà longtemps, j'ai sacrifié l'oiseau en unissant le tube fixé dans la trachée avec un petit sac de caoutchouc renfermant un litre d'oxyde de carbone; l'oiseau a présenté des convulsions, des battements d'ailes; il est mort en moins de deux minutes. Avec un aspirateur, j'ai fait un vide partiel dans les poumons et dans les sacs aériens , j'ai ouvert l'abdomen et le thorax en incisant sur une sonde cannelée, puis j'ai insufflé par la trachée de l'air légèrement com- primé; on a vu les sacs se gonfler et remplir une partie de l'abdomen et du thorax; les membranes qui limitent ces réservoirs aériens sont très minces et très fragiles. J'ai rempli ensuite d'eau la cage thoracique et par un tube fixé sur la trachée, on a reconnu par insufflation le passage de bulles d'air qui traversaient d'abord les orifices qui existent sur les poumons, à l'état normal. En terminant , je fais projeter devant vous mon grisoumètre qui a été construit comme celui-ci par Golaz , mais dont l'ampoule est quatre fois plus petite. Projections du frontispice et du portrait de Vesale, que j'ai fait photogra- phier sur le beau traité de ce grand analomiste. Recherches sur les causes de l'immunité naturelle des Vipères et des Couleuvres, PAR M. C. PhISALIX. Dans une communication précédente (1) j'ai montré (pie l'immunité natu- relle des Vipères et des Couleuvres, quoique très élevée, n'est pas absolue, et qu'elle varie considérablement suivant que le venin est introduit dans le péritoine ou dans la cavité crânienne. Dans le premier cas, il faut îoo à 120 milligrammes de venin pour déterminer la mort, tandis que, dans le second cas, 2 à h milligrammes suffisent. La plus grande partie du poison introduit dans le péritoine ou sous la peau n'arrive donc pas aux centres nerveux : que devient-il? Les expériences qui font l'objet de cette note ont pour but de répondre à cette question, et voici comment elles ont été exé- cutées : une forte dose de venin de Vipère (i5 à 20 milligrammes) était dissoute dans 2 centimères cubes d'eau salée et inoculée dans le péritoine (1) Bulletin du Muséum, 1903. — 381 — ou sous la peau d'une Vipère ou d'une Couleuvre. Au bout d'un temps va- riable de une à quinze beures, on sacrifiait le Reptile et on recherchait, par inoculation au Cobaye, si une partie du venin restait dans les tissus, en particulier dans le sang et dans le l'oie. Or, dans aucune des cpiinze expé- riences ainsi faites, il n'a été' constaté d'augmentation sensible de la toxicité du sang ou du foie. Et cependant il suffisait que, sur les i5 ou 20 milli- grammes de venin injecté, il en restât seulement un demi-milligramme dans la circulation pour que le sang extrait d'une Vipère pût donner la mort h un Cobaye. D'autre part, il est facile de vérifier que cette dose de venin in- troduite sous la peau en a disparu au bout de deux beures et que, dans le péritoine , la disparition est encore plus rapide. D'après ces faits, il est naturel de penser que le veniu a été détruit ou neutralisé, et qu'il existe dans le sang des substances capables d'opérer cette neutralisation. C'est l'hypothèse que nous avions admise G. Bertrand et moi quand, après avoir chauffé du sérum de Vipère à 58 degrés pendant quinze minutes, nous avions constaté que ce sérum, primitivement toxique, devenait antitoxique. Dans notre manière de voir, le chauffage détruit les substances toxiques tout en respectant les substances antitoxiques. Notre expérience pouvait être et a été interprétée d'une autre manière : les subs- tances antitoxiques ne préexisteraient pas dans le sang, mais prendraient naissance sous l'influence du chauffage ; quant aux substances , toxiques elles ne seraient pas constituées par du venin en nature, puisque celui-ci résiste à la température de 58 degrés , mais par une substance albuminoïde, ana- logue à l'ichtyotoxine du sérum d'Anguille. Pour démontrer que l'antitoxine n'apparaît pas sous l'influence de la chaleur, il suffit d'employer un procédé où le chauffage n'intervient pas : c'est la filtration. En effet, le sérum de Vipère dilué avec de l'eau salée et filtrée sur bougie Berkfeld ou Chamberland perd complètement ses pro- priétés toxiques et devient antitoxique. Cette expérience répond donc à la première objection. Quant à la seconde, relative à la nature du poison con- tenu dans le sang de Vipère, le fait que ce poison est détruit quand on chauffe le sérum à 58 degrés ne suffit pas pour affirmer que ce n'est pas du venin en nature, car si on ajoute du sérum de Vipère à une solution de venin, et qu'on porte le mélange à la température de 58 degrés pendant quinze minutes, on en détruit à coup sur les propriétés toxiques. Le sérum chauffé à 58 degrés a donc le pouvoir de détruire le venin, et on peut admettre que le poison du sang, dont les propriétés physiologiques sont identiques à celles du venin, est, lui aussi, du venin en nature. Mais alors une nouvelle objection se présente : pourquoi le sérum est-d toxique, pourquoi le venin qu'il renferme n'est-il pas complètement neutra- lisé par l'antitoxine? On peut expliquer de deux manières celte contradic- tion apparente : on bien la quantité d'antitoxine est inférieure à celle qu'il faillirait pour neutraliser le venin, ou bien sou action est entravée par celle — 382 — dune substance antagoniste. La première hypothèse ne peut être admise; en effet, le sérum qu'on peut extraire du sang- d'une Vipère de taille moyenne (environ 2 centimètres cubes), ne contient pas assez de veuin pour tuer un Cobaye, et, cependant, il suffit de 2 centimètres cubes de sérum filtré pour neutraliser une dose mortelle pour un animal de même poids. Quant à la seconde hypothèse, elle s'accorde mieux avec les faits pré- cédents. On s'explique aisément qu'une diastase antagoniste soit détruite parla chaleur et reste sur le filtre, alors que l'antitoxine a des propriétés différentes : celle-ci résiste en effet à un chauffage à 68 degrés pendant quinze minutes et traverse le filtre. Quelle est la nature de cette substance antiloxique ? Il est difficile pour le moment d'esquisser une réponse à cette question; mais on peut affirmer que cette substance est complexe : elle contient au moins deux principes distincts, dont l'un agit sur l'échidno-toxine et l'autre sur l'échiduase. Dans certaines conditions, on peut dissocier les effets produits par chacun d'eux. C'est ainsi que du sérum filtré sur une bougie peu poreuse n'a qu'une faible action sur l'échidno-toxine; si la dose est insuffisante, il n'empêche pas la mort, mais, à l'autopsie, on ne constate aucun des effets caractéristiques de l'échidnase. En résumé, l'immunité des Vipères et des Couleuvres pour leur propre venin doit être attribuée à la présence dans leur sang d'une antitoxine libre qui neutralise le venin injecté à mesure qu'il pénètre dans la circulation. Œuvres posthumes de M. le D' Weber, MEDECIN INSPECTEUR DE l' ARMEE, PUBLIÉES PAR M. R. ROLAND-GOSSELIN. 1. Plantes nouvelles. 2. Floraisons inédites de plantes déjà décrites. Les descriptions inédites de Cactées que j'ai l'honneur de présenter au Muséum, sont toutes tirées des notes du regretté docteur Weber: j'ai cru devoir ne pas publier aujourd'hui, en son nom, un plus grand nombre d'espèces, sachant que, seules, celles (jui suivent, avaient été revues el rigoureusement vérifiées par l'auteur. Je possède un grand nombre de notices inachevées ou demandant à être contrôlées encore. J'en ferai ultérieurement l'objet d'autres communi- cations. R.R.-C. — 383 — I. Plantes inédites. Mamillaria Senilis Lodd. , var. Diguetii (var. nov.). Cette plante provient de la Sierra de Nayarit, où M. Diguet l'a trouvée à 2, 5 oo mètres d'altitude. Il en a envoyé au Muséum un magnifique spé- cimen, sous forme d'une masse hémisphérique composée de 35 têtes, mesurant a 5 centimètres de diamètre. Cette variété se distingue du Mamillaria (Mamillopsis) senilis type, par les deux caractères suivants : i° Elle porte des aiguillons extérieurs rigides (non criniformes ni llexueux comme le type). 2° On remarque aux aiselles adultes 2-3 petites sétules criniformes. L'observation ultérieure des fleurs révélera peut-être d'autres diffé- rences. Cereus huitcholensis nov. sp. Espèce appartenant au genre Echinocereus , et probablement au groupe de l'Ech. acifer; envoyée au Muséum en 1900 par M. Diguet, de la Sierra de Nayarit (Mexique). Plante très gazonnante, touffue, drageonnante. Tiges de h à 5 centi- mètres de longueur au maximum , sur 2 centimètres de diamètre. Côtes 1 1 peu saillantes, subarrondies. Aréoles très rapprochées , aiguillons rigides , peu piquants, d'abord jaunâtres, plus tard gris, extérieurs 10-12, courls, un quart à un demi-centimètre de longueur; un central atteignant parfois 1 centimètre de long. Fleur et fruit non observés: ovaire sphérique très petit, garni de nom- breux aiguillons sétiformes blancs. Bouton subsphérique petit. Cereus Dusenii nov. sp. Cette espèce a été trouvée sur les bords du Rio negro (4o° de latitude Sud), et rapportée par M. Dusen, ingénieur suédois. Plante ramifiée dès la base, et sur les tiges. Tiges érigées d'abord, puis décombantes, longues de 5o centimètres, au maximum, sur l'exemplaire observé, mais semblant devoir s'allonger encore. Diamètre des tiges environ 3 centimètres, sans les aiguillons. Epidémie vert clair un peu pruineux, surtout dans la jeunesse. Côtes, généraleineut 8 à 10 au début, i5 sur les tiges plus longues, tuborculées et recouvertes par un réseau d'aiguillons empêchant de les distinguer. Tubercules distants de 5-6 millimètres, con- fluents en côtes longitudinales, sub-spiralcs ; sillons peu profonds, aigus, siiiui's; base des tubercules sub-hexagonale, allongée. Aiguillons extérieurs i5-20, parfois davantage , rayonnants, jaunes, atteignant pour la plupart — 384 — un centimètre. Intérieurs 8-10 jaunâtres presque bruns, longs d'environ 2 centimètres, droits ou plus ou moins crochus à la pointe. Les supérieurs sont le plus souvent droits , et les inférieurs recourbés. Les crochets termi- naux sont dirigés en tous sens. Tous les aiguillons des jeunes pousses sont rougeâtres, et cette couleur persiste assez longtemps. La fleur n'a été examinée qu'à l'état sec. Elle a environ 1 o centimètres de longueur. L'ovaire squameux porte des aiguil- lons courts , droits , rigides. Le tube allongé et mince semble cannelé , par décurrence des squames crinifères. Les divisions pétaloïdes sont étroites, lancéolées, aiguës. L'ensemble n'est pas blanc et parait plutôt rouge. Eta- mines nombreuses, insérées en deux séries. Style fort, ne les dépassant guère, et plus court que les pétales. Type de fleur rappelant en petit celles de certains Echinopsis. Cereus longicaudatus nov. sp. Espèce épiphyte grimpante. Tiges cylindriques ne dépassant guère 16317 millimètres de diamètre, très longues, parfois deux mètres sans se ramifier, radicantes, droites et rigides. Côtes 10, peu saillantes (à peine 1 millimètre), arrondies , laissant entre elles un espace creux de même forme et de même dimension , de telle sorte que la coupe d'une tige représente une ligne ondulée régulière. Aréoles peu rapprochées, distantes d'environ 2 centimètres, arrondies, légèrement tomenteuses, à peine bombées, portant 10-12 aiguillons ra- diants assez régulièrement disposés, et 4-6 intérieurs divariqués, tous cri- niformes , très peu piquants, de longueur variant entre 5 et 20 milli- mètres, d'un blanc un peu jaunâtre et devenant grisâtres avec l'âge. Fleurs et fruits non observés. Cette plante a été envoyée de Mesquititlan (Mexique) par feu M. Langlassé qui l'a trouvée croissant au pied d'un arbre à environ 1,000 mètres d'altitude. Nota. — M. Dijjuet a envoyé en 190/4 de Mazatlan une plante semblant iden- tique. R- R--G. Cereus Sirul nov. sp. Espèce mexicaine découverte par feu M. Langlassé au Mexique, dans la vallée du Rio Mexcala (Guerrero), où les indigènes la nomment Sirul. Plante ramifiée non radicante , rampant sur les rochers. Tiges fortes , glabres , d'un vert grisâtre, d'environ 10 centimètres de diamètre, généralement tétragones, plus rarement tri ou pentagones, tou- jours, même jeunes, assez fortement tuberculées. Côtes arrondies, épaisses, sinueuses, laissant entre elles, sur les jeunes tiges, des intervalles profonds qui deviennent presque plans avec l'âge. Les côtes portent au-dessus de chaque aréole, à environ 2 ou 3 millimètres, un sillon assez profond donnant à la lige l'aspect tubercule. — 385 — Aréoles distantes de 2 centimètres environ, saillantes, pose'es presque horizontalement sur le haut de la partie bombée des côtes, hémisphériques garnies de tomentum feutré gris clair. Aiguillons extérieurs 9, régulièrement disposés en rayons sur un même plan, forts, piquants, gris, à pointe plus foncée, de 5 à 20 millimètres de longueur. L'inférieur est presque toujours le plus court. Un seid aiguilllon intérieur, peu plus fort mais plus long, atteignant parfois 3 centimètres, droit de même couleur cendrée. Fleurs et fruits non observés. Cereus viperinus nov. sp. Nom vulgaire : Organito de Vibora. Espèce provenant de Zapotitlan, où on la rencontre dans des endroits arides et rocheux. Tige grêle , dressée , rameuse non grimpante ni radicante, de 2 centimètres de diamètre au maximum, de couleur grisâtre, ayant tout à fait l'apparence d'un rameau de bois mort, portant 8 à 10 côtes tout à fait arrondies, aplaties sur le dos , séparées par des sillons aigus peu profonds. Aréoles nues, distantes d'un centimètre environ. Aiguillons extérieurs courts, adprimés contre la côte, 3-5 dirigés en haut, 3-4 vers le bas, grêles, rigides, gris, longs de 3-4 millimètres. Un aiguillon central très court, à peine long d'un demi- millimètre, subulé, rigide, pointu, horizontal. Fleur rouge cerise tirant sur le ponceau, de 5 à 6 centimètres de longueur. Tube grêle garni d'aréoles aculéifères. Limbe très légèrement oblique, de 3 à h centimètres, [létales dressés, sauf un ou deux se touchant, qui sont révolutés et contri- buent par cette forme à rendre le limbe oblique. Les étamines laissent à nu la partie inférieure du tube. Les fleurs paraissent pleines, les lacinies pétaloïdes étant plurisériées. Les rameaux jeunes sont verts; les côtes légèrement tuberculées à l'in- sertion des aréoles. Les jeunes aréoles portent un léger duvet floconneux blanc, qui disparaît piomplement. Cette plante porte de grosses racines tuberculeuses longues de 20 centi- mètres et plus, souvent, réunies en touffe à la base de la tige. Fruit sphérique de 3 centimètres de diamètre , d'un rouge vif à la ma- turité, portant des aréoles munies de tomentum et de petits aiguillons grêles, rigides, bruns ou noirâtres. Graines relativement peu nombreuses (60 environ par fruit), noires, presque lisses, très grosses, longues de 2 millim. 5 et larges de a milli- mètres, obliquement tronquées à la partie supérieure : hile large et allongé, sub-basilaire , oblique. Graines en forme de bonne! phrygien. Le fruil esl couronné par le périanthe desséché . . appartient au groupe des Opuntia Salmiana et Spegazzmii. Tige tout à fait cylindrique j non tuberculée, d'un vert olive noirâtre, ayant environ la grosseur du petit doigt. Aréoles rapprochées, distantes à peine de iî millimètres, disposées < 11 sepl séries subspirales, parfois presque verticales, garnies de tomentum — 394 — blanc laineux mêlé d'une touffe de petits aiguillons faibles, divnriqués, couleur d'ambre, longs de 3-4 millimètres, piquants, et de sétules blan- châtres glochidiées. Folioles très petites, 1 millimètre de longueur , vert foncé, lancéolées. Fleurs et fruits non observés. 2. Floraisons inédites de plantes déjà décrites. Cereus Donkelaerii , S. D. Ovaire à peine distinct du tube, couvert de squames nombreuses, brunes, très étroites, lancéolées, entremêlées de laine blanche et d'aiguillons séta- cés assez longs , rigides et piquants. Tube long, y compris l'ovaire, de i5 centimètres sur 2 centimètres de diamètre à la partie inférieure, et k centim. 5 à la partie supérieure, can- nelé par décurrence des squames nombreuses, brunes, linéaires aiguës, longues de h centimètres, qui le recouvrent et portent aux aisselles un pin- ceau de laine blanche frisée , longue de 2-3 centimètres, et des aiguillons, surtout à la partie inférieure. Les squames tubaires sont distantes de base à base de î à 9 centi- mètres. La couleur générale du tube est rouge lie de vin, et semble saupoudrée d'une fine poussière blanche donnant à l'ensemble un ton pruineux. Sépales nombreux, étroits, lancéolés aigus, bruns en dehors, jaunâtres à l'intérieur, de 9 à 10 centimètres de longueur, sur environ k millimètres de largeur. Pétales blanc pur, oblongs lancéolés, assez nombreux, de 8-9 centi- mètres de longueur sur 10 à 17 millimètres de largeur; suivant la hauteur mesurée, légèrement gaufrés. Le limbe, en forme de coupe, mesure une dizaine de centimètres de diamètre à l'extrémité des pétales; les sépales mesurent 20 centimètres de diamètre et sont récurves, ayant la même tenue que dans la fleur du (,'. grandiflorus. Étamines très nombreuses. Filets blancs, verts à la base. Anthères jaune maïs; style les dépassant de 3 centim. 5. Stigmate à ao divisions non étalées. Odeur faible de pavot. La fleur s'ouvre à 7 heures du soir, pour se refer- mer au lever du soleil, le lendemain. Cereus Malletianus Gels. Les boutons sortent à la fois, en couronne apicillaire sur de jeunes aréoles, à 1 ou 9 centimètres seulement du sommet. Leur forme est d'abord globuleuse; ils se terminent alors en pointe obtuse. Plus tard, une fois le — 395 — tube bien allongé, les divisions extérieures forment sur le bouton de légères cannelures, et le centre devient ombiliqué. Fleurs nocturnes s'ouvrent vers le soir, se refermant le lendemain vers 1 o ou 1 1 heures. Elles exhalent une odeur comparable à celle de la pivoine. Fleur épanouie, q centimètres de longueur sur 7 de diamètre limbaire. Limbe tout à fait étalé, portant au centre une espèce de collerette de 9 centi- mètres de largeur, formée par les étamines qui sont disposées en entonnoir, et dont le rang le plus extérieur dépasse la gorge de 1 centimètre. Style plus court que les étamines. Stigmate placé au fond d'un entonnoir formé par les anthères. Le style a, en tout, 5 centimètres de longueur au- dessus de l'ovaire. Il est jaunâtre. La partie creuse du tube a 2 centim. 5. Les étamines ne commencent donc à s'insérer qu'à cette hauteur. Elles sont étagées sur toute la hauteur du tube; les inférieures ont -2 centim. 5 à 3 centi- mètres; le rang le plus haut n'a que 1 centim. 5 de longueur. Filets ver- datres, anthères jaune pâle. Pétales 16, larges de 8 millimètres, longs de 2 centimètres, blancs, avec ligne médiane un peu rosée, surtout à l'extérieur, lancéolés, acuminés, unisérirs. Sépales plurisériés; ceux du rang interne (au nombre de i5-i6) dé- passent un peu les pétales, sont plus étroits que ces derniers, longs de 2 centim. 5 , larges de 5 à 6 millimètres, et bruns. Echinopsis Schickendantzii, Web., syn. : Gereus Schickevdantxii, Web. Floraison observée pour la première fois en mai 1898, sur un exem- plaire qui, en 1901, avait quarante tiges, partant toutes de la souche et dont les plus hautes avaient 1 m. a5 sur 10 à 19 centimètres de diamètre, et portait 182 boulons à fleurs. Les boutons se montrent d'abord, et constamment, sur les aréoles les plus jeunes , tout à fait centrales, lors de la reprise de la végétation. Celle-ci étant rapide, les fleurs s'épanouissent généralement à plusieurs centimètres du sommet (5 à 10). Elles s'ouvrent vers 5 heures du soir et restent fraîches pendant 36 heures. Elles sont grandes, blanches, très odo- rantes (odeur de jasmin, de chèvrefeuille. . .), longues de 17 centimètres sur autant de diamètre. Tube de ()-io centimètres de longueur, vert clair, en forme d'entonnoir allongé, ayant 1 centim. 5 de diamètre à la base et 6 centimètres de dia- mètre au-dessous des sépales, garni de squames linéaires vertes, longues de 6-8 millimètres, distantes au moins de 1 centimètre et portant à leur aisselle un pinceau de poils noirs Irisés. Sépales 30-95, étalés réfléchis, lancéolés étroits, larges de 5-1 o milli- mètres, verl pâle. — 396 — Pétales 3o, disposés sur trois rangs dressés, ouverts, blanc pur, longs de 8 centimètres sur 3 de large. Ceux du rang extérieur, lancéolés comme les autres, n'ont que 7 centimètres de longueur sur 1 centim. 5 à 2 de largeur. Etamines, vertes à la base, blanches à leur moitié supérieure, nom- breuses. Un rang est soudé au limbe. Les autres sont insérées tout le long du tube en laissant au bas un inlervalle libre de 3 centimètres. Etamines inférieures longues de 6 centimètres; supérieures, de 3 centi- mètres. Anthères jaune maïs. Style blanc, dépassant les etamines, large de 3 millimètres. Stigmates 20, jaunes allongés, longs de 1 centim. 5 à 2 centimètres. Nota. — Quand Weber décrivit cette espèce, que ses superbes fleurs permettent de considérer comme une des plus belles , il ne la connaissait que par de très jeunes semis et par les descriptions que feu Schickendantz lui avait envoyées avec les graines. Weber (Dicl. de Rois, p. ^73) indique a5 centimètres comme bauteur des tiges. Or, cultivée ici, à Villefranche-sur-Mer, depuis dix ans, la plante atteint aujourd'hui des dimensions encore plus grandes que celles indiquées ci- dessus. Certaines tiges dépassent 1 m. 5o et 1 5 centimètres de diamètre. Sauf pour le diamètre des tiges, je considère qu'on peut admettre la vérité des renseignements fournis jadis à Weber, spécialement en ce qui concerne la longueur. H s'agit en effet d'une plante presque couchée, dont seulement l'extrémité se redresse au moment de la montée de la sève. Comme de la base partent annuel- lement plusieurs rameaux, l'ensemble représente une masse de tiges superposées, couchées, ayant chacune l'extrémité relevée d'une vingtaine de centimètres. Il est impossible de juger exactement la longueur des tiges. Dans mes cultures, j'avais d'abord essayé de luteurer les longues tiges. J'y ai renoncé, comprenant vite que la plante adulte exige la position horizontale. R. R.-G. Opuntia caracasana , S. D. Ovaire petit, ovoïde, de 2 centimètres de longueur sur 1 centimètre de diamètre, portant une douzaine de petites aréoles non saillantes, garnies de quelques courtes sétules fauves. Fleur très petite, charnue, rouge, enfoncée dans l'ovaire. Sépales aigus, courts , un peu charnus. Pétales plus larges, plus minces, terminés en pointe moins aiguë que les sépales. Limbe peu étalé. Etamines et style blanc rosé , plus courts que les pétales ; anthères jau- nâtres. Fruit lagéniforme, long de h centim. 5, large de 5 à G millimètres à la base, de 22 millimètres au tiers inférieur et de 1 centimètre à la partie supérieure. — 397 — Ombilic étroit, profond de 1 centimètre. Le fruit est blanc rosé, sauf à la partie supérieure, entourant l'ombilic qui est vert clair. Au-dessous de chacune des aréoles sétifères, qui sont posées sur un léger renflement , on remarque une tache verte de quelques millimètres, plus ou moins allongée. Pulpe du fruit rouge carmin, à suc non colorant, d'une saveur acide. Graines assez nombreuses , longues et larges de 3 millimètres , épaisses de 2 millimètres, fortement marginées. Hile subventral. Cette plante est, par sa fleur, à classer à côté de YOp. quitensis (Web.). La petite taille de ses articles longs de 8 à 10 centimètres sur 5 à 6 de large en fait une espèce très distincte et particulièrement remarquable par la dureté de l'épiderme qui est finement chagriné. Opuntia pes corvi Lecomte. Fleur jaune pâle de h centim. 5 , à 5 centimètres de longueur et 3 à h de diamètre. Ovaire obové de 1 8 millimètres de longueur sur 1 2 de diamètre , pres- que nu , portant seulement a ou 3 aréoles . avec un pinceau de sétules et une foliole courte , épaisse , rougeâtre. Sépales triangulaires, acuminés, verdâtres, à pointe rouge, Pétales de 3 centimètres de long, 18 millimètres de large, jaune canari , élargis au sommet ; sommet obtus , émarginé ou mucroné. Étamines jaune d'or ; anthères jaune soufre. Style blanc , légèrement renflé à sa moitié inférieure. Stigmate blanc 6-8 fide, en griffe. Opdntia pilifera Web. La plante décrite dans le Dictionnaire de Bois, page 89/1, n'a fleuri qu'en 1902. Fleur de 5 centimètres de diamètre. Ovaire ovoïde de 3 centimètres de long sur 2 de diamètre, portant 12 séries spirales de 8 aréoles munies de glochides fauves, courtes et de poils blancs, longs, frisés comme ceux des articles. Divisions périgoniales rouge amarante, veinées de pourpre, étalées en roue peu fournies, avec intervalle entre les rayons. Divisions intérieures 10-12, allongées, étroites, 2 centimètres de longueur, à peine 5 milli- mètres de largeur, presque ligulées, peu pointues. Divisions extérieures plus courtes, mais plus larges, de même couleur, spatulées. Etamines roses de 1 centimètre de longueur, disposées en plusieurs gradins. Anthères jaune soufre. Style de 2 centimètres de longueur, rouge pourpre, renflé à son tiers inférieur, dépassant les étamines de près d'un centimètre. Slig- mate à sept rayons connivents. — 398 — Fruit rouge pourpre, long de 5 centimètres sur 3 centim. 5 à h de dia- mètre. Pulpe rouge, peu abondante, sans saveur. Graines grandes, h millimètres de hauteur el largeur, subarrondies, anguleuses, presque carrées ; marge accentuée, assez saillante. Hile subven- tral à lèvre inférieure formant un bec assez saillant. L'origine de cette espèce n'était pas exactement connue. M. Diguet l'a envoyée au Muséum, en mai iqo3, de Mitla (province d'Oaxaca). Opentia Schekrii Web. La fleur a été décrite dans le Bulletin de la Société nationale d'acclima- tation, année 1900. Fruit mûr, examiné chez M. Thomas Hambury, à la Mortola, en sep- tembre 1902, Diamètre à peine 3 centimètres, uni, non tubercule, obco- nique. presque hémisphérique, à large ombilic subéreux blanchâtre, de 2 centim. 5 de diamètre, plat. Le fruit est beaucoup pins nu que l'ovaire à cause de la caducité des poils sétiformes. Sa couleur extérieure est carmin foncé. 11 est carminé clair en dedans et imprégné d'un suc rose transparent. Le fruit unique observé avait à son centre une cavité ovarique petite ne renfermant que trois graines de près de h millimètres de largeur et dia- mètre, aplaties, marginées, lisses. Opcntia australis Web. Fleurs sortant de l'extrémité d'articles absolument semblables aux articles stériles dans lesquels l'ovaire est enfoncé. Ces articles ovarifères sont garnis de faisceaux d'aiguillons semblables à ceux des autres articles, mais les aiguillons y semblent plus développés que sur les autres articles. Les deux aiguillons centraux aplatis, glumacés, dressés, recourbés vers le haut, atteignent près de 2 centimètres de lon- gueur vers le sommet de l'article florifère. Les fleurs sont enfoncées dans un entonnoir de 5 millimètres de profon- deur. Elles sont jaunes , ouvertes et ont 3 centimètres de diamètre. Les sépales ou squames sépaloïdes sont peu nombreuses, subulécs. étroites, et entourent le sommet de l'entonnoir ovarique. Llles sont accom- pagnées d'aiguillons plus lins et non aplatis. Pétales assez larges, obtus, jaunes. Étamines disposés par gradins, en laissant vide la partie inférieure de l'entonnoir, qui est traversé par le style grêle , un peu épaissi à la base. Fruit ressemblant à un petit article, mais presque inerme, les aiguillons devenant caducs à la maturité. 11 n'a guère que a centimètres de longueur — 399 — et renferme peu de graines , généralement quatre ou cinq graines assez grosses; 3 à h millimètres de diamètre étroitement marginées, ridées, plissées ( semina corrugata). Par sa graine, cette espèce se rapproche de Y Opuntia diademata (Lem.). L'embryon est en forme de fer à cheval, courljé autour d'un albumen blanc, peu abondant. La consistance du test delà graine n'est pas osseuse comme dans presque tous les Opuntia. Elle est plus molle, presque subéreuse. Production par traumatisme d'anomalies florales dont certaines sont héréditaires, PAR M. L. BlARINGHEM. En décembre 1902, j'ai signalé (l) la présence de nombreuses anomalies dans les inflorescences du maïs cultivé. Le pan icule mâle porte fréquemment des fleurs femelles fertiles : par contre, l'épi latéral femelle présente parfois fies fleurs mâles à pollen abondant. Les circonstances dans lesquelles j'avais remarqué ces irrégularités m'avaient permis de les attribuer à une action extérieure brutale, à un véritable traumatisme. De plus, la germination parfaite des graines obtenues me laissait espérer une hérédité possible de la déformation. Les expériences et les cultures que j'ai faites depuis ont pré- cisé et confirmé ces hypothèses. Par des traumatisines divers, j'ai provoqué l'apparition d'anomalies florales dont certaines sont héréditaires. I. Production des anomalies par traumatisme. J'étudierai d'abord, comme étant ie cas le plus simple, une anomalie peu connue de la Pensée , Viola tricolor, var. maœima. 1° Pensée. — Un pied très vigoureux de Pensée présente, au milieu «les nombreuses tiges normales et abondamment lleuries. une tige fasciée sur une longueur de 8 centimètres et terminée par trois rameaux, dont deux latéraux simples, le troisième étalé à section rectangulaire avec de nombreux bourgeons non développés. Les bractées sont insérées irrégulièrement cl à la base du rameau fascié sont groupées deux par deux. Dans ci' cas. elles n'ont que trois stipules, deux latérales normales, une médiane à symétrie bilatérale et résultant de la soudure complète des deux stipules voisines. Le pédoncule lloral placé à leur aisselle est unique, mais sa section montre (1) dompte* rendus des séances de la Société de bmhgie, 20 décembre l$oa. — 400 — 7 faisceaux libéro-ligneux au lieu de h. Il porte trois bractéoles (voir le diagramme A de la figure 1). La fleur unique se compose de 8 sépales, 8 pétales, 8 étamines et 8 carpelles, chaque verticille alternant avec le précédent; deux pétales ont des éperons et les quatre étamines correspon- dantes des appendices nectarifères ; les huit carpelles forment un pistil très spécial dont le stigmate bilobé laisse une trace de la fusion de deux ovaires simples (normalement à trois carpelles chacun). Les organes reproducteurs ont conservé toute leur fertilité. Fig. i. — Diagrammes des Pensées doubles. A. Pensée dont ta duplicature est accidentelle. — B. Pensée dont la duplicature est expérimentale; b. petite fleur latérale; p. s. pétale sépaloïde. L'examen de la tige fasciée m'a permis de déterminer la cause de cette anomalie. Sur les faces inférieures et supérieures, les tissus sont déchirés en plusieurs points, échelonnés sur deux génératrices opposées; les blessures sont cicatrisées en partie , mais laissent encore des orifices béants. La fascia- tion de la tige me paraît être la conséquence d'un écrasement accidentel à une époque où les bourgeons floraux n'étaient pas encore développés. Pour vérifier cette hypothèse, j'écrasai avec précaution les extrémités de dix jeunes rameaux portés par des pieds différents. Un mois plus tard, un des rameaux me donnait à la fois la fasciation et la duplicature de la fleur moins régulière que la précédente, mais comparable (voir le diagramme B de la fig. î ). A l'aisselle de deux bractées munies de deux oreillettes latérales simples et d'une oreillette médiane à symétrie bilatérale, un pédoncule floral est soudé à l'axe même de la tige sur une longueur de 3 centimètres. Il porte h bractéoles et, à l'aisselle de l'une d'elles, en arrière de la Pensée double proprement dite, une petite fleur (b) formée de 2 sépales, 2 pétales à épe- ron et î étamine. La Pensée double a 6 sépales, dont deux soudés par leurs bords; un pétale sépaloïde (p. s.) forme la transition entre le calice et la corolle dont deux pétales ont un éperon , les cinq autres étant simples; l'androcée a 7 étamines normales et une étamine pétaloïde munie d'une an- thère et de l'onglet rougeàtre qui la recouvre normalement; les carpelles, au nombre de fi, renferment de nombreux ovules. — ZiOt — La symétrie de celte fleur double n'est pas aussi complète (pie dans le premier cas. Les pièces florales sont en nombre variable d'un verticillc à l'autre et présentent des organes de transition; de plus, l'appendice necla- rifère d'une e'tamine rejete'e latéralement, n'ayant pu pénétrer dans l'éperon qui en était éloigné, s'est allongé et recourbé au-dessus du pistil. Malgré ces légères différences, le groupement des pièces florales par soudure a lieu entre organes ou parties homologues, comme l'ont remarqué depuis long- temps Geoffroy-Saint Hilaire (1) et Moquin-Tandonp). i° Maïs. — Les déformations du Maïs sont plus complexes et résultent d'ailleurs d'actions mécaniques plus violentes [compression , torsion , section). Le simple écrasement des tiges, fait aux nœuds à une époque où. j'espé- rais déformer par compression les jeunes épis latéraux femelles, ne m'a pas donné de modifications ni dans la nature, ni dans la disposition des fleurs. Néanmoins j'ai obtenu par ce procédé des pieds ramifiés portant leurs épis normaux sur des pédoncules atteignant 5o centimètres de longueur. Les bractées rapprochées dont l'ensemble constitue la gaine de l'épi sont alors écartées et ont à leur aisselle des épis d'ordre secondaire plus ou moins développés. La torsion des épis latéraux est très délicate. L'épi enfermé dans sa gaine est très rapproché de la tige, et il est difficile de le dégager sans briser celle-ci. D'autre part, l'effort de la torsion s'exerce seulement sur les feuilles extérieures , et souvent la gaine glisse sur l'épi qu'elle renferme sans l'en- traîner dans sou mouvement. Sur 1 h épis qui ont survécu à la mutilation : 9 ont leurs rangées de graines très serrées les unes contre les autres et enroulées sur une hélice conique ; a ont des rangées groupées deux par deux et séparées entre elles par des sillons profonds; 3 épis m'ont fourni la transformation locale de fleurs femelles en fleurs mâles fertiles avec amincissement de l'axe. Dans ce dernier cas, l'épi avail une tendance exagérée à l'allongement et faisait saillie hors de la gaine. Les actions que je viens de décrire sont localisées à certaines parties du végétal et n'ont jamais entraîné la mort de l'individu opéré. H n'en esl pas de même pour celles que je vais signaler ici rapidement et qui ont provo- qué la fascialion plus ou moins accentuée des rameaux de l'inflorescence mâle avec production de fleurs femelles. La torsion des tiges autour de leur axe m'a donné une proportion de ^5 p. îoo de pieds déformés. Aucun des individus n'est mort à la suite de cette opération. '■' Geoffroy-Saiht IIii.aiiie, Dut. dus*, d' Histoire naturelle, art. Monstre. (2) Moquin-Tamuin . Eléments de Tératologie végétale, iN'm , p. 966. Muséum. — x. 27 — 402 — La section longitudinale faile à un moment où le particule mâle était forme' lirais non dégagé des feuilles qui l'enveloppent m'a donné des pieds rabou- gris, rougeâtres, à torsions et fasciations de toutes sortes. La proportion des pieds déformés, au sens indiqué plus haut, est de kh p. 100 (non compris les pieds morts : ia p. 100 des individus opérés). La section transversale , faite à peu de distance du sol, est la plus simple et donne les meilleurs résultats. La proportion des pieds déformés varie, dans diverses séries d'expériences, entre 60 et 75 p. 100. Dans ce cas, sur- tout lorsque le pied n'avait qu'une tige au moment de l'opération, la mort est fréquente et s'élève à 3o p. 100 en moyenne. Ces chiffres ont été obtenus dans quatre séries d'expériences distinctes et montrent la progression graduelle de la déformation avec l'importance du traumatisme. Dans la culture en grand, il y a seulement 3 à 5 p. 1000 d'anomalies. J'attribue ces cas, soit à des accidents inévitables produits pendant le sar- clage, soit encore à la destruction des jeunes bourgeons par les vers ou les larves d'insectes. Dans mes petites parcelles expérimentales de contrôle, j'ai eu jusqu'à 5 p. 100 d'anomalies, ce qui s'explique par la nécessité de passer souvent entre les plantes au moment des expériences. IL Hérédité de la déformation. Elle n'a été étudiée que pour les graines récoltées sur le panicule mâle du Maïs. Je n'exposerai ici que les résultats obtenus en suivant la descen- dance d'un seul individu. Le pied origine, dont on avait coupé (section transversale) une tige nor- male à la base, était, au moment de la récolte, à tige unique, portai) I latéralement un petit épi femelle à graines avortées et, à l'extrémité, un panicule dont l'axe principal résultant d'une fasciation avait 6 rangées de graines, les rameaux latéraux k ou 2 rangées. La plupart des fleurs mâb's et femelles étaient avortées ou non fécondées , mais j'ai pu récolter 60 graines en bon état. Plantées dans un sol bien fumé , elles ont germé très irrégulièrement et en pleine période de sécheresse. Au début de juillet, 28 pieds seulement étaient bien développés; 20 présentaient en fin d'août l'anomalie de la plante-mère et, dans certains cas, beaucoup plus accentuée. La proportion dépasse 70 p. 100 sans tenir compte des graines qui n'ont pas levé. J'en conclus que les traumatismes peuvent provoquer l'apparition de carac- tères téralologiques héréditaires. /i03 Note sur des eor.mes diamétralement opposées apparues SUR UN ChELIDONIUÎH MAJUS ET UN lUlSUNUULUS ACONITIFOLIL'S, par M. Cailli:, Chef de l'Ecole de botanique du MuséYm. En 1899, k Muséum recevait en dépôt de Sainl-Pélersbourg un lot de plantes destinées à figurer à l'Exposition universelle de 1900; dans ce lot se trouvait un fort pied de Chelidonium majus, xar. flore pleiio. Cette plante fut rempotée en bonne terre lui convenant et placée sous abri. L'année suivante je fis placer cette plante avec toutes celles du même envoi dans la partie réservée au Jardin Impérial de botanique de Saint-Pétersbourg à l'Exposition universelle dans la classe 69 au ïrocadéro. Les terres crue je fis apporter étaient substantielles et de bonne qualité; le (Ihelidonium majus, var. flore pleno, fleurit abondamment et donna des fleurs parfaitement doubles. Le Jardin Impérial de botanique de Saint-Pétersbourg ayant fail don de ses plantes au Muséum, le Chelidonium qui nous occupe fut rempoté et fleurit en 1901 de façon identique à l'année précédente, c'est-à-dire com- plètement double. En 1902 , je le transportais dans l'Ecole de botanique; à la floraison , je constatais la présence de fleurs doubles et de fleurs semi- doubles; en 1903, les fleurs semi-doubles étaient en majorité et quelques fleurs simples firent leur apparition; celle année, à la dernière floraison qui apparut en mai et dure encore, toutes les fleurs sont simples cl nor- males. Celle plante à son arrivée était en caissette dans une bonne terre sub- stantielle; jusqu'à son transport à l'Exposition , je l'ai maintenue en poldans un bon compost; depuis, jusqu'à l'époque de sa mise en place à l'étiquette dans l'École de botanique, la plante a toujours été cultivée en bonne terre et toujours les fleurs ont été doubles. Dès sa mise eu place dans un terrain très chargé de calcaire, contenant beaucoup de cailloux, maigre, appauvri, les variations apparaissent et vont en augmentant jusqu'au retour complet au type primitif CJie/idonium majus. Le 8 juin 1897, je recevais d'un correspondant d'A vallon ( lonne) trois pieds de Ranonculus aconilijolius provenant d'herborisation. Ces plantes lurent mises en pot le jour même, en terre de bruyère pure; elles furent placées sous châssis où elles demeurèrent jusqu'en 1902. Pendant ce laps de temps elles reçurent les soins que réclamai: leur état ; rempotages, arro- sages, elc. Au printemps 1909, désirant faire figurer la plante à l'École de bota- nique, je transportais à l'étiquette un pied de ce Ranunculus ; je le c< nsidé- rais comme sacrifié, car déjà j'avais fait plusieurs essais avec des plantes 37. — /iOA — analogues qui périssaient infailliblement par suite de la forte proportion de calcaire que contient le sol de l'Ecole de botanique, de sa pauvreté, de son usure, pourrais-je dire, qui lient à ce que depuis sa plantation dans l'ordre de la classification Brongniarl, en 1 843 , les mêmes plantes sont cul- tivées aux mêmes endroits, et à un apport de calcaire par les eaux d'arro- sage qui sont à notre disposition, acbevant ainsi de rendre la culture de certaines plantes presque impossible. Malgré cela, la plante résista, passa l'hiver; en iqo3, quoique ayant diminué de force, ce Ranunculus lleurit d'une façon normale et donna quelques graines; rrces graines semées dès la maturité n'ont pas germé». Cette année, vers le i 5 mai, la plante fleurit, présentant^ l'exclusion de toutes autres, des fleurs absolument doubles, d'un beau blanc, beaucoup plus grandes que les fleurs normales des pieds cultivés en châssis. Dans ces fleurs, tous les organes ont disparu et sont remplacés par des pièces pétaloïdes ; les feuilles qui accompagnent la tige florale , au lieu d'être mo- difiées comme elles le sont généralement , ont la forme des feuilles radicales , les hampes florales sont plus courtes et moins ramifiées que dans les plantes types. Les deux autres pieds de même provenance que j'ai continué à cultiver en pot en châssis et en terre de bruyère n'ont présenté que les modifications habituelles à ces Renoncules, c'est-à-dire quelques fleurs avec un pétale supplémentaire mais inséré sur le même verticille que les autres. Le cas de ce Ranunculus aconilifolius doublant spontanément par suite de son transport dans un terrain chargé de calcaire, appauvri, usé, est ana- logue aux cas cités par Darwin : Variation des Animaux et des Plantes. tome II, page i5q, où il dit : rr D'autre part, la culture dans un terrain très pauvre paraît quelquefois, quoique rarement, déterminer la production des fleurs doubles. J'ai autrefois décrit quelques fleurs complètement doubles, produites en grand nombre sur des plants sauvages et rabougris de Gen- tiana amarella, croissant dans un sol calcaire très pauvre. J'ai constaté une tendance à la production des fleurs doubles chez un Ranunculus repais , un jEsculus Pavia et un Staphylea croissant dans des conditions défavora- bles. T> Le Professeur Laxton dans le Gardener's Chronicle, 1866, cite le cas d'un Pois commun qui , après une période de fortes pluies, fleurit une seconde fois et produisit des fleurs doubles. Il en est de même pour le Chelidonium majus var. Jlore pleno , retournant au type par suite de sa culture dans un sol appauvri. Lindley cite dans Theory qf horticulture , page 333, le cas d'un Anthémis nobilis et d'un Narcisse redevenus simples après transplantation dans un sol pauvre. — 405 — Contribution 1 la géologie de la Tunisie, par m. bédé, attaché au museum. (Laboratoire de M. le Professeur Stanislas Meunier.) L'année dernière, une série d'excursions aux environs de Sfax en Tunisie m'avait permis de montrer à la réunion des Naturalistes du Muséum que la série des terrains quaternaires, aux environs de Sfax, était très déve- loppée; aussi avais -je résolu d'y revenir. J'exposerai mes recherches sous forme d'un journal de voyage, pour n'en tirer des conclusions qu'après mon retour, afin de réserver la primeur de mes recherches au Muséum. 1. Visite aux gisements étudiés l'année dernière (19 mai 1906). Aujourd'hui, nous nous sommes proposé d'étudier dans sa constitution intime la couche de quaternaire ancien à Strombus mediterraneus Duclos , dans la plaine de Mouhnville, et nous nous sommes rallié à celte idée qu'il fal- lait procéder par parties afin de voir tout en détail. De notre campement de la Maison du Caïd de Sfax, dans l'Hennechir-el-Mezra , m'élant dirigé vers Sfax, je pris la route de Saint-Henri, laquelle avait déjà attiré mon attention, par les nombreux Mollusques qui la jonchent. Environ à la moitié de celle-ci et sur la droite en se dirigeant vers Sfax , à environ 60 mètres devant une borne (unique dans la route), j'ai remarqué un sable rempli de débris de test de Foraminifères (1) et Protozoaires visibles à l'œil nu. Un peu plus loin, le sable contient de très nombreuses petites lentilles de gypse, puis apparais- sent enfin les premiers fossiles, vestiges de la zone de quaternaire ancien; ceux-ci deviennent de plus en plus nombreux au fur et à mesure que l'on avance vers Sfax. En plein gisement, on peut remarquer une curiosité géo- logique: c'est la formation de calcaires gypseux en petits lits qui encroûtent les *ossiles. Ce gisement nous fournit les espèces suivantes : Murex trunculus Linné. Cerithilm vulgatum Brug. NASSA MUTAB1LIS Desll. CoNUS MEDITERRANEUS BlUg. NatICA JOSEPH INIiB Rissu. Leuchocroa gandidissima Drdp. Cardium edule L. Gastrana fragilis L. , var. tareittina. LoilIPES LACTEA Poli. Cet endroit porte le n° o4 sur la carte de Sfax. De cette roule, je me rends à celle de Si-d-Hadj-Mohammed-el-Hreribi. J'observe que l'épaisseur de la couche fossilifère dans le puils i4, qui m'élait cachée par les eaux l'année dernière, atteint 1 m. 10 d'épaisseur. (|) Tous les échantillons mentionnés ont été envoyés au Laboratoire de Géo- logie. — 406 — Un peu plus au Nord, au point os, se trouve un affleurement de Mollus- ques. Cardium edule L. s'y trouve en grande abondance; j'y ai recueilli : ClRDIUM EDULE L. Ceiutiiium vulgatum Brug. Natica Joséphine Risso. Murex trunculus Linné. A Oo mètres plus au Nord, à droite de la même route, au point o1, une coupe de terrain nie fait constater la disparition du gisement de Coquilles; j'y observe la coupe suivante : Sable de surface ho centim. Banc de calcaire gypseux compact, très dur, grisâtre (forma- tion subatlantique de Pomel) 5o En retournant vers le campement, on retrouve au point o'\ à l'Ouest de Saint-Henri, les Mollusques caractéristiques du quaternaire ancien en grande abondance à la surf ice du sol. 2. Visite aux gisements étudiés l'année dernière (suite), [qo mai 190/i.] Aujourd'hui, n'ayant que peu de temps à disposer pour mes recherches, je suis allé visiter mon gisement de la Poudrière, qui est assez éloigné des autres. 11 est situé, comme son nom l'indique, près de la poudrière, à environ 1 kilomètre au Nord-Est de Sfax et à 20 minutes du rivage. Son altitude est minima et ne dépasse pas 1 m. 5o; j'y recueille : Murex trunculus Linné var. conglo- batut Mirh. Cbritqiud vulgatum Bmg. Natica josephiniae Risso. Nassa mutabilis L. N. Ferrussaci. CONDS MEDITKRRAXEUS BrUg. PlRENRLLA CON1CA BlailIV. Jagonia reticulata Poli. LoRIPES LACTEA Poli. Cardium edule L. A RCA NO* L. Tapes decussata. Tellina planata L. Gastrava FR\GILIS L. Il est à remarquer que , l'année dernière, je n'avais jamais recueilli Area Noœ L. dans les plages anciennes à Stromhus mediterraneus Duclos. A l'état meuble, Tellina planata L. et Gaatrana fragilis L. ne sont représentées que par des exemplaires brisés. On recueille fréquemment dans ce gisement des cristaux de gypse len- ticulaire, soit à l'état de lentilles, soit à l'état de petites roses de sable. — 407 — 3. Excursion aux environs de Sidi Mansouu ET DÉCOUVERTE d'un NOUVEAU GISEMENT FOSSILIFERE (22 mai 10o4). Aujourd'hui, je me suis proposé d'examiner le calcaire quaternaire ancien depuis la maison du caïd de Sfax, dans l'Hennechir-el-Mezra, jusqu'à Sidi Mansour. Au départ du campement, on traverse les lagunes sablonneuses d'un oued, puis la route s'engage dans les tolinos, un peu plus au Nord que la maison du caïd; au point o5, vestiges de quaternaire ancien. Murex trunculus L. I Cerithium vulgatum Brug. CONUS MEDITERRANEUS Brilg. | A i kilomètre plus au Nord que cet affleurement, au point o6, je dé- couvre le nouveau gisement. J'y recueille : Cerithiujj vulgatum Briig. PlREVEM.A CONICA Blaînv. Murex truncdlus L. var. dilatatus Dautz. Natica josephiniae Bisso. Nassa mutabilis L. N. FERRUSSACI L. BlTTIUM SJ). LORIPES LACTEA Poli. Carmum EDOLE L. ÏAPES DECUSSATA. On remarque dans ce gisement la très grande abondance du Pirenella ronica Blainv. Jusqu'ici , nous n'en avions recueilli que de très rares exem- plaires. L'altitude de ce gisement est environ k mètres. H repose sur un calcaire gypseux visible sur plus de 3 mètres d'épaisseur, sur le bord de la mer. Ce gisement visité, je me rends à Sidi Mansour, petite ville religieuse où se trouve une vieille lour romaine. Je reviens ensuite au campement en passant par le marabout de Si el hadj Mohammed el Karibi. C'est une sorte d'enceinte, haute de 1 mètre, avec un trou dans le bas pour y pénétrer, construite sans art , avec des pierres disposées les unes sur les autres ; à l'intérieur, une pierre tombale, une jolie lampe et un brûle-parfum en argile cuite. A remarquer dans l'hennechir Djebla, près du point d'altitude 7 sur la carte, 3 puits romains placés en triangle, où vivent une quantité innombrable de geckos. h. Si; r u décoi verte d'un os tÏelephas sp? (2/1 mai 1906). Ce malin, en allant à la chasse, en la Compagnie de I un de mes boys lounès, à 2 kilomètres à l'Ouest de notre campement, vers la roule de Si el hadj Mohammed el Keribi, mon attention a éie attirée par une pièce — /i08 — blanchâtre de 1 mètre carré de grandeur environ. Je me dirige vers cet objet de couleur insolite, dans cette région nù tout est couleur de sable, et je trouve la pièce en question. C'est exactement à 6 kilomètres Nord de Sfax, et à 20 mètres de la route , que j'ai recueilli cet os. C'est le haut d'un os iliaque qui devait appartenir à un Elephas de belle taille, si l'on en juge par la grandeur de notre exemplaire. La face interne est très bien conser- vée, tandis que la face externe est corrodée entièrement et laisse voir la structure interne de l'os. Selon les conseils reçus dans le Cours des Natu- ralistes, je fais exécuter deux photographies de l'échantillon, trop grand pour être expédié, photographies qui seront déposées au laboratoire. 5. Visite aux gisements étudiés l'année dernikre (suite), [•i 5-2 6 mai 1906.] Dans ces deux journées , je me suis livré à l'étude complète et à la récolte des fossiles de mon gisement de la tranchée Morin, sis à 5 kilom. 5oo au Nord de Sfax ; j'en ai relevé soigneusement la coupe au 1/1 00e que je dépo- serai au Muséum. La coupe du terrain du côté de la maison du caïd débute par des cal- caires grisâtres assez durs, assez compacts, avec quelques trous attri- buables à l'érosion. La couche 1 , la plus supérieure, contient quelques fos- siles. La couche n° 2 renferme une quantité innombrable de Pirenetta conica Blainv., coquille, au contraire, fort rare dans le reste du gisement. La couche n° 3 représente véritablement la couche fossilifère; assez régu- lière d'abord , elle augmente d'épaisseur vers la fin du gisement. Nous y avons recueilli : Morex trunculusL. var. dilatatus Daulz. Mirex tronculus L. var. conglobatus Mich. CONUS MEDITERRANEUS BrUg. G. mercati (?) [à la base du gisement]. Cerituium vulgatum Brug. Nassa mutaeilis L. N. Ferrdssaci. Pirenella conica Blainv. Leuchochroa candidissima Drpd. Cardium edule L. (en toutes variétés). LORIPES LACTEA Poli. Gastrana fragilis L. var. tarentina. Tellina planata L. Tapes decussata. Arcv NOtë L. Cette dernière espèce représentée seulement par un débris. Ce gisement est le plus riche en grosses espèces parmi les gisements meubles du qua- ternaire ancien des environs de Sfax. Au-dessus du gisement, en deux points, on peut remarquer des bombe- ments très épais du sable de surface. Dans le premier bombement, une couche de sable est très distincte de la masse générale par sa couleur noi- râtre et son grain plus grossier. — 409 — Cette tranchée est située à gauche de la route de Sidi-Mansour , lorsque Ton se dirige vers Sfax. A peu près à la hauteur du milieu du gisement, de l'autre cùté de la route, et parmi les jardins, petits gisements beaucoup moins importants; même faune. 6. DECOUVERTE D'UN NOUVEAU GISEMENT FOSSILIFERE, DIT GISEMENT trDE BûERlO n (icr-2 juin 1904). C'est au hasard seul qu'il faut attribuer la découverte de ce gisement, qui est tout superficiel, mais d'une richesse remarquable. En effet, c'est à la place même où était installé notre camp que je l'ai d'abord observé. 11 est visible à peu près sur i5o mètres de longueur, avec une largeur très variable qui ne dépasse guère 3o mètres. Sa partie la plus riche est au Sud , entre la route et le bord de la mer. Rien à la surface du sol de particulier n'attire l'attention; il faut enlever une petite couche de sable superficiel pour cribler les nombreuses espèces de petits fossiles. Ce gisement se trouve exactement à mi-flanc de la petite colline sise avant l'oued de la Maison du Caïd. Il est d'un niveau sensiblement supérieur à celui de la «r Tranchée Morin», et paraît corres- pondre à la couche n° 2 de ce gisement. J'ai recueilli dans le nouveau gisement les espèces suivantes : Natica Josephim^ Resso. PlRENELLA CONICA BlaCIll. CoLCMBELLA RUSTICA L. NASSA MUTABIL1S L. N. Ferrussaci. Murex tbunculus L. var. dilatatwt Dautz. M. truisculcs L. var. conglobatm Mich. Cerithium vulgatum Brug. CoiNUS MEDITERRANEUS BrUg. Levchochroa candidissima Drpd. Jagonia reticuta Poli. LORIPES LACTEUS Poli. Gardium edule L. (de toutes variétés). Pectunculus violaceus Lam. Arca no«L. Tapes decussata. Tellisa planata L. J'ai recueilli, en outre, un grand nombre de Coquilles appartenant aux genres suivants; malheureusement, les types de comparaison me man- quant, je n'ai pu les déterminer spécifiquement; ce sont les genres : Gastropodes» Trochus. NeriHna. Raphitoiim. Phasiaiirlln Bithynia. Verini'tits. Rissoa. l'itsus. Tissoina. Trtmealella Hriforis. Huila. Il il lin m. Dcntalium. Corbula. — 410 — Scapliopodes» Pélecypodes. Dona.v. Cette dernière faune est toute nouvelle; nous ne l'avions observée que sur de rares exemplaires. 7. Visite aux gisements étudiés l'année dernière (12-10 juin îooi) (suite). L'année dernière , une course sur la route de Sidi-el-Hadj-Hellol , à quel- ques kilomètres de Sfax, un peu plus au Nord que le Bir-Chilar-Rouhon , m'avait permis de signaler ce gisement. Malheureusement, le temps man- quant, ne m'avait pas permis de faire de longues observations. Depuis, le temps a fait son œuvre, en dégradant considérablement cette tranchée; cependant j'ai pu faire les quelques observations suivantes. L'épaisseur visible de ce calcaire fossilifère est assez variable; on n'en voit pas la base. 11 débute à la partie supérieure par un calcaire caverneux brisé en morceaux, englobé dans un calcaire plus friable et dans le sable de surface, puis se présente une zone de calcaire très dur, grisâtre, com- pact, surtout à sa partie supérieure. C'est dans cette zone que l'on rencontre en grande abondance Leucho- chroa candidissima Drpd. Cette zone a une épaisseur de o m. 10 environ; elle présente souvent des altérations; le calcaire a été dissous, puis pré- cipité, et les fossiles ont été fréquemment très fortement endommagés. Le calcaire à sa partie inférieure est jaunâtre, moins dur et présente beaucoup de fractures dans sa masse. Dans cette partie de la tranchée se trouvent en très grande abondance de petits Hélix, rarement bien con- servés; le test a presque entièrement disparu, ou ce qui en reste laisse la détermination très douteuse. Quoi qu'il en soit, l'année dernière j'avais recueilli : Leuchochroa cakdidissima Drpd. Hélix elitha L. Bg. Hélix Newhapsi L. Bourg. — (Xeiîopmla) sp. ? Le tout est recouvert par des remblais atteignant une épaisseur de •2 m. 5o. On trouve fréquemment à la partie supérieure du calcaire fossi- lifère de petits champignons de calcaire de formation récente. 8. Sur l'allure des sables de surface au Nord de Sfax (1 h juin 1 90&). Souvent déjà, dans mes observations, j'ai consigné sous le nom de rt sable — 411 — de surface» cette niasse de sable superficielle de formation récente, qui s'étend sur une très grande échelle, dans toute la Tunisie Quelques observations particulières m'ont engagé à consacrer toute une journée à celte formation dans le N. E. de Sfax. Immédiatement au Nord de Sfax, sur une petite partie de la plaine de Maulinville, à peu près au centre du trian- gle formé par la route de Sidi-Mansour d'une part, celle de Tunis et la ligne de chemin de fer Sfax-Gafsa (gare des Albbas) de l'autre, j'ai fait exé- cuter une petite fouille qui m'a présenté, à la partie supérieure, sur une épaisseur d'environ o m. 02 à o m. 0/1 , une croûte très solide, blanchâtre, composée de sable jaunâtre agglutiné avec du sel marin. H faut remarquer que lorsqu'il a plu et que l'eau a séjourné un certain temps dans un creux, puis s'est évaporée, on trouve à sa place de très jolies cristallisations de sel gemme. Au-dessous de cette couche s'est présentée une couche d'épais- seur variable de sable argileux jaunâtre, contenant des poches de sel gemme (o m. 10 à 0 m. 20), puis, sur om. 76 , du sable jaunâtre argileux h grains fins. Plus bas commence à apparaître la couche de coquilles du quater- naire ancien. Plus au Nord, près du gisement de la poudrière, le sable est saturé d'eaux gypseuses, et l'on trouve alors des cristaux du gypse lenticulaire et en forme de roses de sables. Sur la route de Saint-Henri, comme je l'ai déjà signalé, se retrouvent des petits cristaux de gypse à même le sable de la surface. Près de la route de Sidi-el-Hadj-Mohammed-el-Ilrerilii, un puits nous montre que ce sable n'a plus que 0 m. ho d'épaisseur. Enfin, entre tous ces points, le sable forme de petites dunes. Ici, le sable a été admirablement trié par grosseurs par le vent, et l'on peut passer insensiblement du sable le plus fin au petit gravier à éléments quartzeux de 2 millimètres de grosseur. Sur les anomalies de forme des cristaux d'acide picriqve, PAR M. PAUL (rAUBERT. L'acide picrique cristallise dans le système orthorhombique et esl hémi- rnorphe. Les cristaux, formés sur une lame de Verre d'une solution aqueuse, sont aplatis suivant g1 et montrent en lumière convergente la bissec- trice np perpendiculaire à la plaque. Les figures de corrosion, identiques à celles de la calamine, permettent d'orienter complètement le cristal. Les cristaux déposés par une eau-mère contenant beaucoup de glycérine ou par la glycérine seule ont, à la température ordinaire, la même for ipie ct'u\ qui sont déposés par l'eau. Mais, au-dessus de iqo degrés environ, il se produit des cristaux aplatis avant un contour rigoureusement circu- laire. L'aplatissemenl a lieu suivant //', comme dans les cristaux ordinaires — 412 — du même corps, ce qui est mis eu évidence par l'examen en lumière con- vergente et par l'étude des figures de corrosion. Pour obtenir avec sûreté ces cristaux anormaux, on opère de la façon suivante : Une goutte de glycérine, dans laquelle on ajoute de l'acide picrique, est mise sur une lame de verre et portée à une température supérieure à 122 degrés, point de fusion de l'acide picrique, sur une platine chauffante. L'acide picrique fond et est alors miscible à la glycérine en proportions assez notables. On retire la lame de verre et, par suite du refroidisse- ment, l'acide picrique se sépare sous forme de gouttelettes liquides dont le nombre et le volume dépendent de la quantité relative dissoute et de la vitesse du refroidissement. La température continuant à s'abaisser, ces gouttelettes se solidifient, et au lieu de donner un sphérolite , comme cela a lieu habituellement, elles se transforment en un cristal unique; quelque- fois la goutte est formée de deux cristaux maclés suivant el. Ces cristaux lenticulaires examinés en lumière naturelle ne se distinguent en rien d'une goutte liquide, à tel point que, sans niçois, il n'est pas possible de voir à quel moment la cristallisation commence. On pourrait penser, si on n'avait pas les moyens de s'assurer que le disque est un corps solide, qu'on a affaire à des «■ cristaux liquides* de M. 0. Lebmann, el, en tâtonnant , on peut arriver à obtenir les apparences variées fournies par ces derniers. L'acide picrique, fondu sur une lame de verre, donne parfois un cristal unique orienté comme les corps précédents, ce qui prouve que la pesan- teur joue parfois un certain rôle dans l'orientation des molécules cristallines. L'acide benzoïque donne aussi un cristal unique, en se solidifiant sur une lame de verre, cristal toujours orienté de façon qu'un axe optique soit perpendiculaire à la lame. Sur quelques Roches du centre africain [Mission de M. le Capitaine Lenfant] par H. Hubert. (Laboratoire de M. le professeur A. Lacroix.) Au cours de la belle mission qu'il vient de terminer si heureusement , M. le capitaine Lenfant(1) a recueilli quelques échantillons pétrographiques des légions qu'il a traversées. M. le professeur Hamy a eu l'extrême obli- geance de me les communiquer, je suis heureux de pouvoir lui exprimer ici mes bien vifs remerciements. (1) Capitaine Lenfant, Correspondance. Bulletin de la Société de Géographie. IX , 2, année io,o4. — /il3 — Roches de M'Bourao. — On sait aujourd'hui, grâce au capitaine Lenfant , qu'il est possible d'atteindre par eau le Tchad en remontant successive- ment le Niger, la Bënoué, le Mayo-Kabi (affluent de la Bénoué et déver- soir du lac Toubouri), puis en traversant le lac Toubouri et pour reprendre le Logone jusqu'au Tchad, la communication entre le lac Toubouri et le Logone étant assurée, du moins plusieurs mois par an. Dans celte étonnante succession de biefs navigables, le seid obstacle sé- rieux est la série de rapides et de cascades que forme le Mayo-Rabi aussi- tôt après sa sortie du Toubouri. Ces accidents ne s'étendent pas d'ailleurs sur une grande longueur, puisqu'ils n'ont contraint la mission à recourir au portage que pendant une trentaine de kilomètres ; ils sont néanmoins considérables : la hauteur de la grande cataracte de M'Bourao est de 60 mètres. D'après M. le capitaine Lenfant, en remontant le fleuve, on arrive d'abord rà une sorte de cirque fermé, avec une crevasse de la montagnes; le fleuve coule bientôt rrau milieu de blocs et de rochers de 80 à 100 mètres de hauteur, puis on arrive entre deux murs à pic de i4o à i5o mètres (1)*>. De l'amont à l'aval, il y a trois chutes successives : d'abord une cascade de 6 à 8 mètres sur une longueur de 5o mètres, puis plus bas une seconde de 8 à 10 mètres rrqui se déverse dans une cuvette de laquelle le fleuve saute en une cataracte de 60 mètres au-dessus du gouffres. Tous ces obstacles sont constitués par du granité. La roche, superficiel- lement très altérée, est extrêmement friable; sa couleur rosée est parfois très vive. A l'œil nu , on n'y distingue guère que des feldspaths et de la biotite. La roche rappelle celle du granité à amphibole de Syène. L'examen microscopique y révèle en outre du zircon, de la magnétite, de la horn- blende, de l'oligoclase , du microcline, de l'orthose et du quartz. Tous ces éléments sont dépourvus de formes nettes. L'amphibole est une hornblende verte en individus allongés suivant l'axe vertical, éuergi- quement polychroïques, lorsque le minéral est intact. Mais ce n'est généra- lement pas le cas, et l'on se trouve souvent en présence de sections décom- posées non polychroïques (sauf le long des fissures qui traversent les cristaux), et entourées d'épidote vermiculée secondaire. La biotite est le plus abondant des éléments colorés. Elle est fréquem- ment transformée en chlorite (pennine). Dans ce dernier cas, ou y trouve de nombreuses inclusions de rutile. Parmi les feldspaths, le microcline est de beaucoup le plus répandu; ses (1) Ces roches, qui sont d'un beau blanc, sont très tendres. Grâce aux frustules de diatomées qu'on y rencontre, leur poussière est très onctueu-i'; aussi les femmes indi(j('iios s'en i-ndnisenl-ellos les doigts, afin de les rendre plus lisses, lors- qu'elles filent ie coton. C'est même cetlr particularité qui avait attiré l'attention de M. le capitaine Lenfanl >'t qui l'a conduit à en recueillir des échantillons. — h\h — plages sont toujours sillonnées de veinules d'albite. Quant à l'oligoclase , on le rencontre en cristaux maclés suivant les lois de l'albite et de Carls- bad , beaucoup moins développés. Les sections de ce feldspath , normales à la bissectrice aiguë (np), ont leur angle d'extinction à 3 on h degrés de la trace de g1 (010), ce qui caractérise un oligoclase Ab3 AnL. Enfin l'orthose , assez rare dans la roche , offre cette particularité , d'avoir un très grand écartement des axes optiques autour de np. Les feldspaths de ce granité sont souvent sillonnés de produits micacés secondaires (damnurite ). Le quartz est 1res rare ; il forme de petites plages irrégulières. Au voisinage de ce massif granitique, on trouve des rhijoHtes à œgtjrhie. Ces roches se rencontrent dans le fleuve même (à une vingtaine de kilo- mètres en aval de M'Bourao ) ; elles y forment des sortes de dalles assez développées. En outre, les échantillons recueillis se débitent facilement en plaquettes de quelques centimètres d'épaisseur ; ils sont généralement altérés. A l'œil nu, les feldspaths se distinguent nettement, ainsi que les grains de quartz, au milieu d'une pâte verdâtre. L'examen microscopique permet de reconnaître parmi les phénocristaux le quartz, l'orthose, l'albite, l'apatite, la cossyrile, l'aegyrine. Le quartz forme des cristaux bipyramidés corrodés. L'orthose, maclée suivant la loi de Garlsbad , offre rarement des formes nettes ; ce feldspath est généralement sillonné de filonnets d'albite (microperthite). Ces cristaux sont remarquables par leur alignement : dans une même plaque mince , presque toutes les sections sont orientées optiquement d'une manière identique. On trouve en outre de grands cristaux essentiellement constitués par de l'albite. Tous ces feldspaths possèdent de nombreuses inclusions de damourile ; certains d'entre eux sont partiellement remplacés par du quartz globulaire. Les éléments colorés sont riches en soude. Ils sont , malheureusement , souvent très décomposés. L'aegyrine, d'un vert foncé, forme de petits cristaux allongés suivant l'axe vertical, que j'ai pu isoler en traitant par l'iodure de méthylène environ i5o grammes de la roche pulvérisée; elle possède les propriétés normales de ce minéral. J'attribue à la cossyrite de grands cristaux d'un brun presque noir, très polychroïques, offrant la plus grande analogie d'aspect avec celle de Prni- tellaria ; leur teinte est trop foncée pour qu'il m'ait été possible d'en déter- miner les propriétés optiques. J'ai constaté que ce minéral n'est pas attaqué par l'acide chlorhydrique et qu'il est titanifère. La pâte de la roche est presque entièrement vitreuse; elle affecte souvent la structure fluidale. On y rencontre parfois quelques microlites d'oithosc et du quartz globulaire. Le quartz et les feldspaths ont quelquefois une — 415 — tendance à foi-mer de petits sphéroliles ou groupements de structure micro- pegmatite. Enfin on trouve fréquemment des sortes d'enclaves entièrement cristallisés où le quartz globulaire domine. Ces rhyolites sont très semblables d'aspect à celles que le lieutenant La- coin (1) a rencontrées à l'Hadjer-el-Hamis, pitons qui s'élèvent sur la rive Sud du Tchad, et, en même temps, à celles décrites par M. A. Lacroix (2) et provenant des environs de Djibouti, ainsi que celles étudiées par M. Ar- sandaux dans le désert Somali-Dankali , le Gboa, etc.(3). La présence de ces roches sodiques dans l'Afrique centrale a un grand intérêt théorique, car elle montre que les roches alcalines qui entourent de toutes parts le continent africain (4) ne lui forment pas seulement une ceinture régulière : elles paraissent caractériser l'Afrique tout entière, qui, si cette opinion est confirmée, formerait une vaste province pétrographique. Calcaires du Bomon. — Dans la seconde partie de son voyage, M. le ca- pitaine Lenfant a parcouru les bords du Tchad et s'est avancé vers l'Ouest jusqu'à la capitale du Bornou. Le sol de cette région est, paraît-il, surtout composé d'argile. Mais on y rencontre aussi des calcaires. Leur existence est intéressante à constater, étant donnée l'importance économique qu'ils peuvent avoir localement : on sait en effet que ce type de roche est rare en Afrique, où on le recherche souvent en vain. Les échantillons recueillis par le capitaine Lenfant proviennent soit des environs de Koukawa, soit d'Oulgo (rive Sud du Tchad). Ce sont, des cal- caires marneux; leur composition est très variable d'un échantillon à un autre: pour celui d'Oulgo, le plus argileux, elle e6t approximativement la suivante : Carbonate de cliaux 06 p. 1 oo. Argile 16 Sable 18 Ce type répond à celui d'un calcaire susceptible d'être employé pour la fabrication de la chaux hydraulique. Ce calcaire contient en assez grande abondance des fragments de petites coquilles brisées dont la détermination n'est pas possible. L'examen mi- croscopique de la partie insoluble dans l'acide chlorhydrique montre également la présence de frustules de Diatomées. M. Houle, qui a bien voulu examiner ces échantillons, considère ces calcaires comme des dépôts lacustres. ('' Bull. Soc. gèol. France, A° série, III, tao3, p. 4g4. W Comptes rendus, GXXX, 1900, p. 120S. M /è»V/.,GXXXVIl, 190:5. M A. Lacroix. Nouv. Archives Muséum, h' série, 1, 190a , p. i56. — 416 — La partie sableuse contient du quartz, du microcline, un plagioclase à petits angles d'extinction, de la hornblende, de la mngnétite et de la tour- maline (on trouve parfois des cristaux de ce dernier minéral, très poly- cliroïques, limités parles faces du prisme et d'une pyramide); elle se cons- titue dans des débris de roches granitiques. Eléments déposés par les eauœ. — Parmi les autres échantillons rap- portés par M. le capitaine Lenfant, se trouve du nalron, bien cristallisé , provenant du Tchad; on connaissait déjà l'existenee de ce sel dans les rrbahrsfl du Tchad, où sa récolte est depuis longtemps l'objet d'une exploi- tation indigène (l). Le capitaine Lenfant a rencontré également à Ouallo une saline inconnue des indigènes. Le chlorure de sodium forme la presque totalité des dépôts de cette saline, mais, dans le produit de sa dissolution, j'ai constaté la pré- sence d'une quantité notable d"acide sulfurique et de potasse. Il est pro- bable qu'il existe , mélangés avec ce sel , du chlorure de potassium et de la lliénardite, mais ces deux derniers corps sont en trop faible quantité pour pouvoir être déterminés minéralogiquemenl. La mission a rapporté aussi de la vase de la Benoué. C'est un sable fin constitué par tous les éléments détritiques des roches granitiques de la région. De cette description des échantillons recueillis par la mission Niger- Bénoué-Tchad, trois faits sont intéressants à retenir : l'existence, à M'Bourao , d'un massif granitique dont la composition est très voisine de celle du granité de Kendadji , que j'ai eu l'occasion d'étudier dans ce recueil (2); la présence dans la même région de roches sodiques (rhyolites à regyrine); enfin le développement possible des couches calcaires sur les rives du Tchad. Je suis heureux de pouvoir adresser mes biens sincères remerciements au vaillant chef de la mission, M. le capitaine Lenfant, qui a bien voulu mettre à ma disposition ces intéressants documents. (,) D'Huapt, Bulletin de la Société de Géographie, IX, 3, année 190/1 , p. 178. '-' Bulletin du Muséum, année 1903, n° 8. MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE BULLETIN DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE ANNEE 1904 N° 7 PARIS IMPRIMERIE NATIONALE MDCCCCIV SOMMAIRE. Pages. Mutations. Nominations. Communications de décès. Distinctions honori- fiques fit rj Correspondance. Lettres de MM. Vasse, Serre, Goissaud, Seurat, Buchet et du général Berthaud. Félicitations. Dons et envois. Dépôts d'ou- vrages. Collections et ouvrages offerts. Décès 4 i 9 E.-T. Hamy. Urbain Baudineau, sienr de Mêle, démonstrateur au Jardin du Boi (i63f»-i6(Î9) 424 — Sur une hache en limonite trouvée aux environs de Konakry (Guinée française) 427 — L'allée couverte des carrières de Boylaie, à Saint-Etienne (Oise). . . . ia8 E. Oustalet. Catalogue de9 Oiseaux rapportés par la Mission Chari-Lac Tchad 43i L. Vaillant. Sur l'habit singulier d'un Batracien anoure (Megalixaîm hptosomus Pelers) de l'Afrique tropicale ouest. (Lettre de M. le Dr Maclaud. ) 436 D' J. Pellegbin. Mormyridés nouveaux da la collection du Muséum 438 E. Simon. Etude sur les Arachnides recueillis au cours de la Mission Du Bourg de Bozas en Afrique 442 F. Marchal. Sur quelques Cochenilles nouvelles 448 L. Joubin. La Collection Lamarck 459 Dr A.-T. de Bochebrune. Sur deux genres nouveaux lYUnionidœ provenant de la Sénégambie , '160 — Essai monographique sur le genre Chamberlainia Simpson 463 L. Germain. Note préliminaire sur les Mollusques recueillis par les membres de la Mission A. Chevalier, dans la région du Tchad et le bassin du Chari 466 Ch. Gravier. Sur ie9 Annélides Polychètes de la mer Rouge (Nephthydiens, Glycériens) •. 472 A. Billard. Hydroïdes récoltés par M. Ch. Gravier dans le golfe de Tad- jourah 48o L. Fage. Sur la forme épi toque de Nereis fucata Sav 485 C. Phisalix. Sur un nouveau caractère distiuctif entre le venin des Vipéridés et celui des Cobridés 491 ( Voir la suite à la page 3 de la couverture. ) Pages. Ed. Bureau. Sur les accroissements récents des collections botaniques du Muséum 'iç/i Edm. Bosnet. Sur un Nipadites de l'éocène d'Egypte '199 G. Ghauveaud. L'appareil sécréteur de l'If ( Taxas) 002 D. Bois. Présentation du Pé-tsaï ou Chou de Chine 5i 2 L. Blaringheji. Le laboratoire d'essais de semences de Svalof (Suède). .. 5i4 0. Caille. Note sur un essai de culture en plein air de VEuryale fero.v. . . 019 A. Viré. Recherches spéléologiques sur le Causse de Gramat, en 190'L. . . 021 P. Bédé. Excursion géologique dans l'Oued-Akarit (Tunisie) . 022 J. Martin. Hémiplère Sculelléride nouveau de Madagascar 5a5 A. Pettit. Sur la présence de cellules fusiformes dans le sang des Ichthyop- sides consécutivement à l'ablation de la rate aao » — Sur la pyknose du noyau des hématies 5a8 BULLETIN DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE. ANNEE 1904. — N° 7. 79K REUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM. 29 NOVEMBRE I90&. PRESIDENCE DE M. EDMOND PERRIER, DIRECTEUR DU MUSEUM. M. le Président dépose sur le bureau le sixième fascicule du Bulletin pour l'année 190A, contenant les communications faites dans la réunion du 28 juin 1906. Par décret en date du 3 o juin 190^1, la chaire de Physiologie ve'gélale, devenue vacante à la suite du décès de M. le Professeur Dehérain, est transformée en chaire de Botanique (Classification et familles naturelles des Cryptogames). Par décret du 3o juin 190/1, AI. Mangin (Louis-Alexandre), docteur es sciences naturelles, Professeur agrégé des sciences na- turelles au lycée Louis-le-Grand, est nomme' professeur de la chaire de Botanique (Classification et familles naturelles des Cryptogames), nouvellement créée au Muséum. Par arrêté ministériel du 19 juillet 190Z1. M. le commandant Annet (Armand-André) est nommé Surveillant général du Muséum, en remplacement de M. le lieutenant-colonel Péroz , démissionnaire. Par arrêté ministériel du 22 juillet 190&, M. GuÉRiN (Joseph- Edouard-Désiré) est nommé Préparateur de la chaire de Zoologie \ll SKI M. \. 'S — 418 — (Annélides, Mollusques et Zoophites), en remplacement de M. Le- brun, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite. Par arrêté ministériel du 21 novembre 190^1, M. Hariot (Paul- Auguste-Joseph), Préparateur de la chaire de Botanique (Organo- graphie et Physiologie végétales) au Muséum, est nommé, sur sa demande, Préparateur de la chaire de Botanique (Classification et familles naturelles des Cryptogames) audit établissement. Par un arrêté de même date, M. Viguier (René-Adrien-Léon- Jules) est nom nie' Préparateur de la chaire de Botanique ( Organo- graphie et Physiologie végétales), en remplacement de M. Hariot, appelé à d'autres fonctions. Par arrêté ministériel du 21 novembre igoA, M. Bernard (Georges) est nommé peintre à l'atelier de moulage du Muséum, en remplacement de M. Formant, décédé. Par arrêté ministériel du 28 octobre 1 90A , sont nommés boursiers près le Muséum d'histoire naturelle pour Tannée 1908-190^1, sa- voir : en qualité de boursiers de doctorat (iie année), MM. Bierry (Georges-Henri), Brongniart (Jean-Désiré-Marcel), Couyat (Jules- Pierre); en qualité de boursier d'agrégation (ire année), M. Laurent (Marie-Henri-Armand); en qualité de boursiers de doctorat (2° an- née), MM. Gréhant (Stéphane-Jean-Célestin), Kahn (Aroii-Albert); en qualité de boursier de voyage (2e année), M. Lesesne (Georges). M. le Président a le regret de faire part à l'assemblée de la perte que le Muséum a faite en la personne de M. Kenault (Bernard), assistant de la chaire de Botanique, décédé à Paris, le \k octobre 190/1. Il retrace en quelques mots la vie et les beaux travaux de ce savant modeste, qui n'a laissé que de sympathiques souvenirs au Muséum. M. le Président annonce aussi la mort prématurée de M. Martret (Vincent), membre delà Mission Chevalier (Chari-Lac Tchad), an- cien stagiaire du Service des Serres au Muséum, décédé à Ploui- gneau (Finistère), le 7 octobre dernier. Distinctions honorifiques. - Par décrets des 12 et 2 5 juillet 190A, MM. Chevalier (Auguste), Coubtbt cl le I)' Decorse, de la mission - ai 9 — Chari-Lac Tchad , sont nommés Chevaliers de la Légion d'honneur. — MM. Maiîthet, delà même mission, Caille et La yé, on! été nommés Chevaliers du Mérite agricole. — MM. Danguy, Lambouk et Richard ont élé nommés officiers de l'Instruction publique; MM. dl Buysson el Matadt, officiers d'Académie. CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire donne une analyse de la correspondance, qui comprend : Lettres de M. Vasse (G.) , datées de Massi-Kesse , des 1 o juin , 3 septembre et ier octobre 190/i , donnant des renseignements sur son \oyage et sur les démarches qu'il a faites pour enrichir les collections du Muséum. Lettres de M. Serre (Paul), des 17 juin, 12 août et 96 octobre 1906, annonçant l'envoi de collections diverses. Lettre de M. Goissaud (Antony), du Service topographique de Mada- gascar, h Fort- Dauphin (2/1 juin 100/t). annonçant l'envoi de Reptiles vivants et donnant des détails sur ses recherches. Lettre de M. Skurat (G.), (Taïti, 1 er août 190/i), annonçant l'envoi de 12 caisses de collections destinées au Muséum. Lettre de M. Blchet (G.), à Tanger (6 septembre 1906 ), donnant des renseignements sur ses recherches. Lettres de M. le général Berthaud, Directeur du Service géographique de l'armée, au Ministère de la Guerre (i5 septembre et 17 octobre 190/i), transmettant des collections envoyées au Muséum par AI. le D' Rivet (Equateur). M. Le Directeur du Muséum adresse ses félicitations à M. La m y, Préparateur temporaire de la chaire de Malacologie, pour les travaux importants qu'il a accomplis avec le plus entier dévouement dans les collections de Malacologie pendant les dernières vacances. Dons et envois récemment parvenus au Muséum : Par décret du i" août 190/1 , le Muséum est autorisé à accepter la do- nation qui lui est faite par M. Dumni» (Ernest- Armand) des collections botaniques et de la bibliothèque eongtituées par feu son grand-père. M. le a8. — A20 - D1 Gosson, ainsi que d'une somme de 5o,ooo francs, dont la rente sera des- tinée à assurer l'entretien desdites collections. Don par M. le Dr Bavay d'une collection de Coléoptères européens, formée par fen son fds. Don par M. de Morgan (J. ), Délégué général en Perse du Ministère de l'In- struction publique, à Croissy-sur-Seine (S.-et-O.) , des importantes collections zoologiques et paléonlologiques recueillies par lui en Perse. Collection de Tellurures d'or des mines de Kalgoorlie, donnée au Mu- séum par MM. Covett et Bewick, ingénieurs. Collection de Serpents provenant des colonies anglaises de l'Afrique du Sud, donnée par M. Miron (François), ingénieur. Paca et Tortue envoyés par M. Picard, sous-directeur de l'Administra- tion pénitentiaire de Cayenne. Don par M. de Créoui-Montfort des collections provenant de sa mission scientifique dans l'Amérique du Sud. Echantillons de minerais d'argent dldaho, donnés au Muséum par M. Pakeman. mk\a<;eme. i Hamadryas ^. — Offert par M. Descaves. 1 Néophron percnoptère. — Offert par M. Lassalie. i Ours du Caucase. — Offert par M. le prince Micliel Stourdza. ■> Métis de Chien et de Chacal d* et 9. — Offerts par M. R. Legros. i Antilope chevaline (Hippolragus equinus var. gambiauus ). — Offerte par M. Labret oigne du Mazel. 5 Gerboises. — Offertes par M. le docteur Dufl'au. i Coendon velu. — Offert par M. A. Lyoïmet, contrôleur des services maritimes postaux. ■i Hoccos alectors, i Hocco bec en rasoir. — Offerts par M. MicKaud Marinoni. i Bouc de Palestine. — Offert par M. Crépin. 2 Makis mococos, i Rat palmiste. — Offerts par M. le capitaine Modest. i Paca. — Offert par M. Picard, sous-directeur de l'administration péni- tentiaire de Cayenne. •> Ours bruns. — Offerts par M. André. i Magot. — Offert par M. Laporte. i Hamadryas. — Offert par M. L. Deshayes. 3 Courlis cendrés. — Offerts par M. Delavallée. i Grand Héron blanc. — Offert par Mme d'Osmond. 2 Chats de Siam. — Offerts par M. Bouzaud. i Gazelle Corinne. — Offerte par M. Leclercq. 2 Cercopithiques vervets. — Offerts par M. Gaétan Dary. 421 — Naissances. — Mammifères : \ Furets; 1 Biche (métis de Cerf de France et de métis 9 de Cerf de David et de Biche de France); 1 Métis 9 de Cazelle Dorcas £ et de Gazelle de Palestine 9; î Hémione; i Chèvre Jha- ral; 1 Cerf wapiti; 1 Hippopotame 9: i Mouflon à manchettes: a Anti- lopes cervicapra; 3 Antilopes nylgauts; î Mouton à longues jambes. Oiseaux : a Faisans blancs; 3 Faisans à collier: a Aigrettes des Antilles, 3 Faisans de Bel. A part quelques-uns qui ont succombé immédiatement après leur nais- sance, la plupart de ces animamx ont pu être élevés dans de bonnes con- ditions. acquisitions. — i Atèle: î Magot; î Maki noir; î Puma; î Tigre jeune; 4 Gouras couronnés; ôo Perruches ondulées: 7 Sarcelles de Chine; 2 Nandous. Au nom du docteur Kalt, M. Pettit offre à la Bibliothèque un impor- tant ouvrage intitulé : Anatomie et physiologie comparées de l'appareil ocu- laire, qui constitue une revue documentée des connaissances actuelles relatives aux organes visuels dans la série zoologique. Don, par M. Guillaume (Léon), inspecteur des Domaines de l'Assistance publique à Saint-Cyi-lÉcole (Seine-et-Oise), à la Bibliothèque du Muséum de deux ouvrages allemands traitant des Carex, très anciens et devenus très rares (texte et planches coloriées à la main). • M. G. Ramond dépose sur le bureau une série de Notes impri- mées, extraites des Comptes Rendus des Congrès annuels des Sociétés savantes et de ceux de Y Association française pour V Avancement des Sciences; elles sont relatives à des études géologiques faites dans Paris même, dans sa banlieue et dans la partie centrale du Bassin de Paris, désignée plus spécialement sous le nom de Région pari- sienne. G. Bahom) et Aug. Dollot (Correspondant du Muséum). — Le Chemin île fer de Courcelles au Champ de Mars; le Chemin de fer d'Issy à Viro- tlay ( IL G.V. le Métropolitain; les Travaux de l'Exposition universelle de 1900; etc. ( Extraits de l'A. F. A. S.: Congrès de Nantes, 1 898; Congrès d" tjaccin, 1901 ; Congrès de Monlauban, 1909 , etc.) — m G. Ramo;\d. — Ligne d'Issy el V irollay : Congrès des Sociétés savantes, 1902. — Etude d'hydrologie géologique (dans la région parcourue par ce chemin de. fer): Congrès d'hydrologie de Grenoble, 1909. G. Ramond. — Observations sur les travaux du Service de l'assainisse- ment de la Seine: Congrès de Caen, 1896; Congrès de Saint-Etienne, 1K97; Congrès de Nantes, 1898. G. Ramond. — Etude géologique de l'aqueduc de dérivation vers Paris des eaux de la vallée du Loing (prises à Nemours [Seine-et-Marne]) et de celles duLunain ( atïkieul du Loing); Congrès des Sociétés savantes, 1899. G, -F. Dollfus 1 du Service de la Carte géologique de France) et G. Ra- mond. — Le chemin de fer de Paris à Orléans (Observations géologiques faites à l'occasion de travaux récents dans la vallée de l'Orge , aux abords de Saint-Michel, Monllhéry [Seine-et-Oise]); Congrès de l'A. F. A. S., à Angers, igo3. G. Ramond. — La transformation du canal de' l'Ourcq (Observations géologiques faites sur les travaux préparatoires); Congrès des Sociétés savantes, îqoi: etc. Comme président de la Société de spéléologie, association spé- ciale fondée en 189;") par M. E.-A. Martel , l'explorateur bien connu, M. G. Ramond remet les derniers fascicules parus des publi- cations périodiques de celle société. Spelunca (Bulletins et Mémoires de la Société de spéléologie). N° 33 (mai 1903). — E. Foirmer, professeur à la Faculté des sciences de l'Université de Besançon; o' campagne spéléologique dans la chaîne du Jura. Y Mi (août îgoo). — R. J. Fonné : lia grotte des Echelles (Savoie). N° 35 (novembre 1903). — Max Le Couppev de la Forest : Quelques grottes des Etats-Unis d' Vmérique. N" 30 (mars 190A). — F. Mazauric : Explorations hydrologiques dans les régions de la Cèze et du Bouquet (Gard), 1909-1903. N° 37 (juin 190/1). — Chronique de la Société de spéléologie et Notices spéléologiques , etc. La Société de spéléologie a pour but de développer les recherches scientifiques souterraines de toute nature, et d'en publier les résul- tais; elle mériterait d'être plus connue et de voir accroître, par l'extension du nombre de ses adhérents, ses moyens d'action. Son objet , bien moins restreint et bien moins spécial qu'il n'apparaît au premier abord, présente une portée pratique des plus considé- — 423 râbles à l'époque actuelle, car les explorations spéléologiques jettent la plus vive lumière sur Irois questions qui deviennent tout à fait vitales pour l'humanité, et dont, il y a une vingtaine d'années, on ne savait sinon rien, du moins que des choses incomplètes ou fausses, c'est-à-dire le mode réel de circulation des eaux dans les sols fissurés; la transmission des microbes pathogènes parmi ces sols et leur in- fluence sur les eaux alimentaires, et la diminution progressive de ces eaux par suite de la dessiccation lente, mais assurée, de l'écorce terrestre. Si Ton l'ait allusion aux: autres travaux de spéléologues sur la Faune obscuricole, le magnétisme intra-tellurique , les gise- ments métallifères et les sources thermo-minérales, la Flore des Cavernes, etc., — on voit que cet ordre d'investigations dépasse les limites d'une simple curiosité ou d'un sport non moins dangereux (jue l'alpinisme! La Société de spéléologie a publié jusqu'à ce jour 61 fascicules [37 mémoires et 2^1 bulletins (ceux-ci sont incorporés, depuis 1901, dans les Mémoires, sous le titre commun de Spelunca)], renfermant plusieurs mitaines de plans, coupes et illustrations origi- nales. L'étranger v esl représenté comme la France. Le numéro 07 des Bulletins et Mémoires, cité plus haut, renferme notamment le compte rendu détaillé des communications faites de 1901 à 190/1 aux Congrès annuels des Sociétés sa\antes; il montre à merveille quelle surprenante quantité de faits nouveaux la Spéléologie l'ail connaître. Il est vraimenl regrettable que le groupe des savants spécialistes qui s'y consacrent ne soil pas plus important, et il est pénible de constater que, comme trop souvent, une idée bien française trouve p!us de faveur hors des frontières <|ue sur le sol natal; depuis l'exemple donné par notre Société de spéléologie, e1 [tour ne men- tionner qu'un pays, il ne s'est pas fondé en Italie moins de quatre irutres ou cercles spéléologiques : à Udine, à Brescia, à Bologne et à Home! Le sujet mérite d'être mieux encouragé publiquement W. Le siège de la Société de spéléologie est à Paris, rue de Lille, a0 34. Ln cotisation annuelle est de i5 francs. La correspondance doil être adressée à \I. E.-A. Martel, secrétaire général, pue Menars, n° 8 , à Paris? les demandes d'admissions, cotisations, etc., à M. Lu- cien BniET, trésorier, à Charly < Usne). Ouvrages divers offerts par les auteurs à la Bibliothèque du Muséum : MM. Bois : Diatomées récoltées eu Cochiuchine , Padoue, iqo4. — L. Iches : L'Abeille domestique, son élevage et ses produits, Paris, 1905. — Labbé (Paul) : Les Russes en Extrême-Orient, Paris, 1906. — Labbé (Paul) : Sur les-grandes routes de Russie, Paris, 1905. — Raveret- Wattel : La Pisciculture, I. Traité pratique de l'élevage industriel du Poisson (Salmonidés), Paris, 1906. M. Hamy, professeur d'anthropologie, fait savoir que la célèbre collection d'anthropologie préhistorique du docteur Prunières, de Marvéjols, offerte généreusement par sa veme au Muséum d'his- toire naturelle, a été mise en place pendant les vacances par les soins de M. le docteur Verneau, assistant de la chaire, avec le con- cours de M. Dèdoyarf , préparateur. Celte collection, unique en son genre, occupe un grand meuble récemment installé dans le vesti- bule supérieur du grand escalier du Musée neuf, 2 , rue de Bufîon. M. Costantin , professeur de Culture, a reçu du Supérieur de la Mission catholique de Loango (Congo français) l'avis de décès de M«* Carrie, premier vicaire apostolique du Congo français, qui a été un excellent correspondant de la chaire de Culture. MRr Carrie est décédé à Loango le 1 3 octobre dernier. COMMUNICATIONS. i!RBAiy B AUDI y EAU. SIEUR DE MeLE, DEMONSTRATEUR AU JaRDIN Di Roi (l635-l 66$) , par M. E.-T. Hamy. L'édit de mai i635, en constituant définitivement le Jardin des Plantes médecinales, créé depuis janvier 1626 au faubourg Saint-Victor, dotait d'un personnel scientifique le nouvel établissement royal. Urbain Raudineau , doc- teur-régent de la Faculté de Paris, élève favori de Bouvard, fut un des — 425 — trois titulaires des places de démonstrateur établies alors à l'instigation du premier médecin du Roi "). Urbain Baudineau ou Baudinot était Angevin, Andegavus, ainsi que le désignent ses actes probatoires à la Faculté de médecine. Sa famille se composait de deux branches dites de Mêle et de la Pisselouvette. [Un certain Laurent Baudineau, de cette dernière lignée , était «escuyer de î'escurie de Sa M% et touchait à ce titre /ioott de gages le i4 janvier i6a5. | Urbain appartenait à la famille des Baudineau de Mêle, et je trouve un de ses petits-fils, Louis-Pierre Urbain, marié à Angélique de Furtière, en relation d'affaires avec le célèbre auteur comique Florent Carton d'Ancourt (17 fé- vrier 1720). La biographie d'Urbain Baudineau est fort courte. Nous le suivons d'abord dans ses épreuves de doctorat qu'il subit avec régularité du 5 jan- vier 1626 au 5 août 16 a 8. Die Jovis i5a mensis januarii anni 1(126 magister Francisais Mandat Doclor medicus prœfuit suo ordiue actui quodlibetario, respondente magistro Urbano Bodineau Andegavo. Et fuit quœstio : An a Reumatismo disenteria xaxor)0r;s('2). Die Jovis a° aprilis anni 1626 magister Drbanus Bodineau Andegavus Baccalaureus respondet de Gardinalitia quœstione, moderatore magistro Jacobo Lœtus (3> doctore medico. Caput autem theseos hoc fuit : An cui bono Tabacocapnia per nares et os W? Die martis 6 julii anni 1627 magister Urbanus Bodineau licenciants disputavit de vesperiarum quœstione préside magistro Joanne Cousin doctore medico, qui medicinae candidato hove quœstionem proposuit : An mutationes temporum pariant morbos ? Alteram quœstionem Magister llieronymus Coulu ^ doclor medicus eidem ma- gistro Urbano Bodineau liccntiato : An mutationes temporum sanant morbo»®! Die Jovis 5° augusti anni 1627 laurea appollinari insignitur magister Urbanus Bodineau, prœside magistro Joanne Cousin doctore medico, proposuit autem quœstionem magistro Pctro Girardet doctori medico : In in febribus maltgnis copiosr cibandum '.' [,) ...avons créé et érigé, créons et érigeons par ces présentes, en tiltre d'of- fice, trois uns conseillers medecyns de la Faculté de Paris et non d'aultres, qui auront la quallité de démonstrateurs et operateurs pharmaceutiques en nostre jardin pour l'aire la démonstration de l'intérieur des plantes, etc. . . (Etablisse- ment du Jardin des Plantes au faubourg Saint-Victor, à Paris, inay iG35.) f irch. des AJf. étrang., Mém. et Doc, fonds France , vol. 1690, loi. 1-5-178.] M Commentaires de la Faculté, t. XII, fol. 1 38 r°. 1 I.œtus est un Ecossais d'Aberdeen, reçu docteur en i6oa-i6o3, et qui lui professeur royal de médecine de i6o5 à 1628. W Commentaires de la Faculté, t. XII, fol. l3o Vn. W Jérôme Goulu reçu en 1608-1609, lils du professeur royal Reg. Grmcm Ling. Prof. (i6o3-i6a3). " Commentaires de la Faculté. I. XII, fol. i63 r°. — 426 — Altérant quu^tioiiempnesesproponil magistro Hieronymo Goulu doctori medico: An infebrums vomitus provocandus ? Il est docteur depuis huit ans, quand Bouvard le présente à la nomination du Roi. Sa pratique médicale est obscure ; nous savons seulement qu'il a sul>i, en passant malgré ses origines, la mauvaise humeur de Guy Patin pour avoir donné trois fois le vin êmêtique. Son enseignement au Jardin du Roi, qui a pourtant duré trente-quatre années, n'a pas laissé de traces. Il n'est question de Baudineau et de ses démonstrations dans aucun livre, dans aucun journal du temps et ce n'est que par les provisions pour son successeur, le célèbre Fagon, que nous apprenons son décès survenu à Paris en 1669. Désirant continuer l'establissemeiit fait par le feu Roy, noslre 1res honore sei- gneur et père, des charges de démonstrateur de l'intérieur des plantes et opérations pharmaceutiques au Jardin des plantes médecinales eslably à Paris au fauxbourg de Saint Victor et estant nécessaire de pourveoir à Tune des diltes charges vacante par la mort de feu Me Rodineau , sçavoir faisons qu'estans bien informez de la suffisance, capacité et expérience de Me Guy Crescent Fagon, notre conseiller et médecin ordinaire de la Reyne noslre très chère et très amée épouse et compagne, mettant aussy en considération l'exercice public qu'il a fait avec succez et appro- bation pendant scpl années de ia charge de démonstrateur et opérateur pharma- ceutique par commission du feu S1' Valot, conseiller en nos Conseils et noslre premier médecin... avons audit Guy Crescent Fagon donné et octroyé par ces présentes et donnons et octroyons la ditte charge de démonstrateur et opérateur pharmaceutique au dit Jardin des Plantes médecinales pour y faire les démonstra- tions publiques de la matière médecinale et des opérations de chimie suivant et conformément à l'institution de la ditte charge. . . (1). C'est là, comme on le voit, l'origine véritable de la chaire de chimie qui existe encore aujourd'hui, et dont Urbain Baudineau se trouve ainsi le premier titulaire. Bien modestes nous apparaissent dans le passé déjà lointain de notre vieux Jardin des Plantes, les débuts de l'enseignement public. Jacques Cousinot et Marin Cureau de la Chambre, associés à Urbain Baudineau dans l'édit de j 635 , n'ont pas plus marqué que leur collègue comme démonstrateurs , et c'est, en dehors du Jardin Royal, qu'ils ont l'un et l'autre, conquis les titres qui ont sauvé, dans une certaine mesure, leur mémoire de l'oubli (2\ Arch. Nat. 0° 16, fol. 76 v". - - 18 lévrier 1(172. (3> Cousinot est mort eu 1 6/46, après avoir brillé dans la chaire de René Chartier au Collège de France, et rempli pendant trois années les fonctions de premier médecin du Roi. Mann Cureau de la Chambre élait frdo l'Académie un des pre- miers et un des plus éminensn suivant l'expression de Guy Patin, et il avait écrit quantité d'ouvrages sur des sujets fort \ariés, lorsqu'il succomba la même année (pie Raudineau, en 1669. — 427 — Le successeur de Gousinot parait avoir été un certain Jean Bourgoin. que l'on ne connaît que de nom, et Frauçois Cureau de la Chambre, ciommé à la place de Marin son père, n'a jamais paru dans sa chaire. Si i; I \e HACHE i:\ LIMONITE TROUVEE AUX ENIVRONS DE KoNIKRY [Guinée française), par M. E.-T. Hamy. J'ai reçu pour le Muséum de M. Laurent Moutli. chef du service des travaux publics de la Guinée française, par le courrier du 22 octobre, une pièce intéressante, découverte par ce chercheur perséve'rant et souvent heureux, à quelques kilomètres de Konakry. C'est une hache en limonite, taillée à larges éclats et polie seulement à son extrémité coupante et sur me seule de ses faces. Le tranchant est demi-circulaire; le corps de l'outil va en se rétrécissant graduellement de plus de moitié jusqu'au talon qui est coupé carrément. La longueur atteint i3 centim. 5, la largeur mesure de 5 centim. 5 h 9 cenlim. 1 et l'épaisseur maxima dépasse 9 centim. 5. (l'est la plus volumineuse hache de ce genre que nous ait encore donnée l'Ouest africain. La grotte du Kakimbon, à Konakry, fouillée en 1899 par le même explorateur, M. Laurent Motith , avec l'aide de MM. Rous et Vlherl Moutli. avait donné deux haches semhlahles ' dont une seule intacte, et cette pièce, figurée dans le compte rendu du Congrès d'anthropologie de 1900 1 iig. 9), aussi épaisse et presque aussi large que celle que je vous pré- sente, ne dépasse pas 12 centimètres en longueur. M. Laurent Mouth a ramassé l'instrument en se promenant sur la voie ferrée, dans la banlieue de Konakry. "Le chemin de fer avait fait. M dit-il, hallaster la voie entre l'isthme de Tombo et le kilomètre fi, et la hache en question avait été jetée par hasard à la surface du bailafl où je lai trouvée. J'ai recherché les différents locaux d'emprunl de ce ballast sans rencontrer d'autres pièces. Je continuerai ces recherches cl vous tiendrai au courant de leur résultat. La hache est plus belle que toutes les pièces que nous avons pu trouver au k'akombon . . . J'ai tenu à faire connaître dans notre Bulletin qui a déjà publie plu- sieurs notes sur l'archéologie préhistorique de la Guinée française . ce nouveau témoignage de l'existence, dans ces territoires de l'Ouest africain, (1> Cf. E.-T. HamV. La grotte du Kakimbon, à Rotomn, près Konakrj (Guinée française). (Congr. intern. d'Anthrap. préhist., XII" sess. , 1900, p. aSg-aAo.) Cf, Bull du Mm»., 1. III. p. 289; 1. \. p. a36: 1 W. p. 337. — 428 — d'une civilisation néolithique, d'un caractère très spécial, assez bien limitée jusqu'à présent au bassin du Sénégal et de la Falémé, d'une part, de l'autre, à cet ensemble de cours d'eau communément désignés par les colons sous le nom de Rivières de Sud. . . M. Laurent Moutb termine sa lettre en me signalant l'existence d'une grande grotte dans les des de Los, qui viennent de nous être cédées par l'Angleterre. rrDès qu'on pourra \ aller sans difficulté, dit M. Moutli . je la ferai fouiller et m'empresserai de faire parvenir au Muséum les pièces (pie j'y pourrai découvrir. » L'allée couverte des cabrieres ve Roylaie, r a Saint-Etienne (Oise), par M. E.-T. Hamy. Un ouvrier qui tirait de la pierre au lieu dit les carrières de Roylaie, commune de Saint-Etienne, arrondissement de Gompiègne, avait successi- Aement déchaussé et brisé un quartier de roche à fleur de sol, puis quatre grandes pierres verticales sur lesquelles cette masse s'appuyait, lorsque la rencontre d'un certain nombre d'ossements et d'une hache de pierre polie lui suggéra l'idée que ce pouvait bien être une ancienne tombe qu'il avait ainsi ouverte. 11 arrêta son exploitation et prévint le fermier, qui transmit aussitôt la nouvelle au propriétaire du terrain. M. le comte de Bertier. Celui-ci, déjà mis au courant par les fouilles très fructueuses, antérieurement exécutées sur le même plateau, àCourtieux et à Montigny- l'Engrain , accourut bien vite sur place et reconnut tout de suite l'exis- tence d'une allée couverte, parfaitement caractérisée, de l'âge de la pierre polie. Après avoir fait le nécessaire pour sauvegarder ce qui restait encore du monument. M. de Bertier en a lui-même achevé la fouille, et voici la description sommaire qu'il en donne dans une note manuscrite qui accompagne le lot d'ossements humains qu'il a emoyé à mon labo- ratoire du Muséum. La galerie, orientée du Sud au Nord, mesurait environ 6 mètres. L'entrée , ouverte au Sud , était close par trois pierres verticales de o m. 8o de large: le fond était formé d'une grande roche dressée qui ue mesurait pas moins de a m. 45 de largeur sur i m. 70 de hauteur et o m. 4o d'épaisseur. A deux mètres de l'entrée, deux grosses pierres debout cou- paient l'allée en deux chambres inégales. La galerie de Boylaie atteint 2 mètres en travers et 1 m. 35 au-dessus du dallage sommaire qui en constitue le plancher. Le toit se compose de quatre grandes dalles, dont la dernière, vers le fond, s'était anciennement — 429 — Jtrisée sur place et avait écrasé la majeure partie des squelettes qu'elle devait protéger. Il restait trois mètres environ de l'allée absolument intacts. Tout cel espace était plein de squelettes entassés pêle-mêle <>. în-8°, pass. -- E. Houzé, Les néoli- thiques de laprovincede Namur, Dînant, iQO&,br.in-8° de 100 |>. el i3 pi. Etc. — 430 — Deux autres crânes de l'allée couverte des carrières de Roylaie (oui avec ceux dont je viens de parlée un contraste très frappant. Bien différentes de ces calottes crâniennes surbaissées el dilatées en arrière, si caractéristiques chez les sous-brachycéphales d'Orrouy on de Cumières, de Hastières ou du Trou-Gendron , les voûtes de ce second type sont harmo- nieusement ovales et reproduisent de la manière la plus parfaite cet autre type que j'ai le premier dégagé jadis sous le nom de Dolichocéphale néoli- thique et que l'on pourrait désigner sous le nom de type de Meudon, si l'on voulait lui imposer le nom de la localité où il s'est pour la première fois nettement manifesté dès i853" . Très allongés (d. a.-p. 19/i el 193 milli- mètres) et relativement étroits (d. tr. max. , 187 el 1 38 millimètres), ils donuenl ensemble l'indice 70.7 inférieur à celui des dolichocéphales néo- Htkiques si bien accentués de l'allée couverte de Vic-sur-Aisne (ind. cépli. 71.4), par exemple, ou du petit dolmen de Billancourt (ind. céph. 7i.5). Le troisième groupe est moins intéressant. Intermédiaire aux deux types fondamentaux que l'on vient de distinguer, il nous montre des diamètres qui oscillent d'une part entre 181 et i84 millimètres, de l'autre entre 1 38 et i/»2 et des indices qui s'échelonnent d'une part depuis 76.2/4 jusqu'à 77,17 (ind. moy. 76,90). Une seule de ces pièces a conservé eu partie sa face osseuse dont les indices facial, orbitaire et nasal sont respectivement représentés par 64,8, 96,4 et enfin 5a. M. de Bertiel a recueilli quelques os longs; j'ai trouvé dans son envoi quatre fémurs entiers et cinq tibias. La longueur des premier va de 388 mil- limètres à 463; celle des seconds atteint de 3 1 6 à 875 millimètres, ce qui indique de grandes variations dans les tailles et confirme la multipli- cité des origines que décelait l'examen des têtes osseuses. Sur les fémurs on observe dans deux cas la coexistence d'une plalymérie bien apparente et d'un renforcement colonnaire assez considérable de la crête fémorale; sur les tibias la platyenémie est fort accusée dans nn cas et l'indice qui la mesure descend à 61, 85. Confondus avec les ossements humains, gisaient dans la terre meuble de l'allée couverte les menus objets qui constituent l'appareil funéraire de l'âge de la pierre polie dans nos contrées. C'étaient des éclats de silex, des cou- teaux, des grattoirs, une lame de scie cassée, un perçoir et une flèche de même matière; une grande hache polie, deux autres de moindre taille, une dernière percée d'un trou vers le talon: sept pendeloques en pierres de diverses couleurs, vertes, blanches, noires m, trois agates percées, une défense de sanglier et deux coquilles également percées , deux morceaux de '') Cf. Serbks, Note «tr la paléontologie humaine, Compte rend. Acad. Se, i. XXXVII, |». 5iQ, i853. - C'est le type Gall de Serres. I ne amulette bleue a été dérobée avant l'inventaire de M. de Bertier. — 'i31 — nacre, un fragment de corne, deux petits cylindres d'os ; enfin plusieurs fragments d'une poterie grossière. Tous ces objets sont soigneusement conservés par l'amateur éclairé dont l'heureuse intervention a sauvé de la destruction et de l'oubli ce nouveau témoin des vieilles mœurs néolithiques dans notre bassin parisien. J'ai déjà dit que les ossements sont dans notre collection préhistorique. Catalogue des Oiseaux rapportés par la Missio\ Chari-Lac Tchad, PAU M. E. OuSTALET. (PnEMIKItE PARTIE.) La Mission Chari-Lac Tchad, dirigée par M. A. Chevalier, a rapporte un assez grand nombre d'Oiseaux que j'ai examinés et comparés avec des spécimens provenant d'autres régions de l'Afrique, et dont je donne ci-après le catalogue systématique. L'élude de ces Oiseaux , qui ont été recueillis par un des membres de la Mission, M. le Dr Decorse, et qui sont, pour la plupart, accompagnés d'indications de localités, m'a permis de compléter les données que l'on possédait jusqu'à ce jour sur la répartition géogra- phique de certaines espèces. 1. PsiTTACLS (PoiOCEPIIALUs) FLAVIFRONS Rupp. Reichenow, Die Vôgel Afrikas, 1902-1906. t. II, part. 1. p. 18, 11*870. 1 q mâle tué à Krébédjé en décembre 1902. Pattes et yeux noirs. Ce Perroquet a la léle en majeure partie brune, mais sur le menton et les côtés du cou on aperçoit déjà des taches jaunes, premiers vestiges d'un masque de couleur plus brillante. Sous cette forme, l'Oiseau correspond à peu près à ceux qui ont été décrits par le Dr R. R. Sharpe sous les noms de P. crassus et de P. Bohndorfi et que M. Reichenow considère comme de jeunes individus du P. flavifrons. 2. Lophoaetus oceipiTAi.is Dand. Reichenow, op. cit., t. 1, part, a, p. 58a, n° 682. Un mâle de Korl-Archambault, février njo3. Iris jaune d'or; paupières et pattes blanches. 3. Kaupifalco monogrammicus Tem. Reichenow. op. cit., t. I. part. 2, p. 5/17, u° 653. ' Un os percé d'un trou qui semblait .noir servi de manche d'outil, aurait été soustrait par un visiteur. — '.32 — Mâle tué à Beso (ou Bessou ) en septembre 1902. Yeux d'un brun rose; pattes d'un vermillon orangé: cire d'un rouge vermillon. k. Cerchneis tjnni nculus L. Reiehenov\, op. cit., t. I, part. 2 , p. 6 Ai, n° 5 2/1. Femelle tuée à Fort-Archambault en février ioo3. Yeux bruns et pattes jaunes. 5. Scotopelia Peu (Tem. ) Bp. Reichenow, op. cit., t. I, part. 2, p. 6/18, n° 829. Une femelle de cette belle et grande espèce, tuée sur les bords de la rivière Gribingui en janvier 1903. Gel Oiseau avait l'iris d'un gris rose. M. Reichenow indique, au contraire, les yeux de la Scotopelia Peli comme étant d'un brun tirant plus ou moins sur le rouge. 6. Asio LEUcoTis Tem. Reichenow, op. cit., I. I, pari. 2, p. 661, n° 5^3. Une femelle de Fort-Archambault , février 1903. OEil d'un rouge vif; pattes d'un gris beige. 7. Lybius bidentatus Shaw. Reichenow, op. cit., t. I, p. 119, n° 664. — Melanobucco bidentatus Shelley, Ibis, 1889, p. £7 h. Un mâle et une femelle tués à Krébédjé eu décembre i 902. Ces Oiseaux avaient l'iris d'un gris argenté, le tour de l'œil jaune d'or, les pattes d'un noir clair. Ges renseignements concordent en partie avec ceux qui nous sont fournis par M. Reichenow. D'après celui-ci, en effet, les pattes seraient d'un brun foncé et les yeux soit d'un gris blanc, soit d'un brun châtain foncé. L'Oiseau tué par M. le D' Decorse a la bande oblique de l'aile d'un rouge carmin vif, comme les parties inférieures du corps. 8. Lybius \ieilloti Leach. Reichenow, op. cit., t. II, part. 1, p. 127, n" 67G. Quatre spécimens, en livrée d'adulte plus ou moins complète. L'un de ces sujets ne diffère point d'un exemplaire provenant de l'Afrique orientale que le Muséum d'histoire naturelle avait reçu précédemment. \). Pious (Dendromus) Garoli Malh. Reichenow. op. cit., t. II, part. 1, p. 168, n' 7/10. Femelle, de Beso (ou Bessou), septembre 1902. Yeux bruns, pattes verdâtres. — 433 — Individu semblable à un spécimen Lue à Ouaddah (Haut-Congo) par M. Dybowski en 1892. 10. Picus (Dendromus) maculosus Val. Reichenow, op. cit., t. II. part. 1, p. 170, n° 7/12. Deux femelles prises l'une à Bangui en août 1902, l'autre à kivbédjé en septembre 1902. La première avait les pattes d'un jaune vert et les yeux roses, la seconde les pattes vertes et les yeux noirs. 11. Picus (Dendromus) xantiioloimius Harg. Reichenow, op. cit., t. II, part. 1 . p. 188, n° 7<>2. Femelle luëe au Fort db Possel, le ie' septembre 190-?. Pattes gris ver- dâtre. Yeux rouge fonce". 12. COCCYSTES GLANDARIUS L. Reichenow. op. cit., t. II, part. 1. p. 81, n° 832. Deux individus, dont un maie tué à Krébédjé en décembre 1902. Ce dernier individu avait les yeux jaunes et les pattes grises. La coloration de l'iris parait, du reste, être assez variable dans cette espèce et passerait, d'après Reichenow, du gris brun clair au brun foncé. Fischer l'indique comme étant d'un blanc jaunâtre. 13. Chrysococcyx ccpreos Bodd. Heichenow, op. cit., t. II, part. 1, p. 9/1, n°6/i2. Un individu tué à Impfondo en août 1902. Yeux rouges, pattes noires. Un autre spécimen pris à Meltem le 1 h septembre 1900 et deux exem- plaires sans indication de provenance. \k. CoRVTIIEOI.A CRISTATA V. Reichenow, op. cil., t. II, part. 1 , p. 2b, n° 58u. Mâle, de Beso (ou Bessou), septembre 1902. Veux bruns, pattes noires, bec jaune à la base et rouge dans sa moitié terminale. Cet Oiseau, d'après M. Decorsc, avait des parasites vermiformes dans les culs de sacs conjonctivaux internes. 1."). SCHIZORHIS ZONURA Riïpp. Chizaerkis zonura Reichenow, op. cil., I. Il, part. I. p. 3i, 11' 584. I ne femelle tuée à Fort-Archambault en lévrier 190.'). Pâlies d'un gris noir; yeux bruns. L'espèce n'avait été obsenéc jusqu'à ce jour que dois l'Afrique orien- tale. MusKiiM. — x. ay — àU — 16. Tubacus Zenkebi Reich. Reichenow, op. cil., t. II, part. 1, p. 50, n° G 12. Un mâle tué à Beso (ou Bessou) en septembre 190-2. Iris d'un brun rose. Tour des yeux vermillon vif; pattes noires. L'espèce n'avait jusqu'à présent été signalée que dans la région du Ka- nieroun, mais M. Reichenow avait déjà supposé qu'on pourrait le rencon- trer dans la Basse-Guinée. 17. CoRACIAS CVANOGASTEB CUV. Reichenow, op. cit., t. II, part. 1, p. 227, n° 796. Deux femelles prises à Beso (ou Bessou) en septembre 1902. Yeuv d'un vert glauque, pattes d'un noir grisâtre. M. Reichenow indique au con- traire les pattes de ce Rollier comme étant brunâtres et les yeux bruns. 18. Ceratogvmna atrata Tem. Reichenow, op. cit., t. II, part. 1, p. 289, n° 80 h. Un spécimen bien adulte, du Fort de Possel. 19. Bycanistes Sharpei EU. Reichenow, op. cit., t. II. part. 1, p. a45, n° 811. Un spécimen de Krébédjé, décembre 1902. Palîes noires: yeux bruns. Gomme M. Reichenow l'a déjà fait observer, la coloration des sectrices mé- dianes est variable dans cette espèce. Chez le Calao tué par M. le D1 De- corse, les pennes médianes de la queue sont en effet blanches à la base, noires au milieu et de nouveau blanches à l'extrémité; chez un mâle l'ap- porté de Diele (Congo) par M. de Rrazza en 1886, une de ces plumes, qui commence à se développer présente le même dessin, tandis que chez un autre mâle, rapporté par le même voyageur, les rectrices médianes sont noires avec un étroit liséré blanc à l'extrémité, Ces différences ne paraissent donc pas être des différences sexuelles. ^0. Lophocebos erythroshynchus Tem. Reichenow, op. cit., t. Il, part. 1, p. 262, n" 827. Deux mâles de Kousri (ou Kousseri), août 1903. Yeux marron foncé; angle des mandibules rose; pattes noires. 21. Ortholophus albocristatus Cass. Reichenow, op. cit., t. II, pari. 1. p. 267, n° 829. ll'I. Cerïle maxima Pall. Reichenow, op. cil., t. II. part. 1. p. 298, n" 85.'). — 435 — Une femelle, tuée sur les bords de la rivière Cribiugui en janvier igp3. Pâlies d'un gris vert; yeux d'un noir verdâtre. Reichenow avait indiqué les pâlies comme étant d'un brun olive ou d'un brun noir et les yeux d'un noir brunâtre. 23. Cervle rudis L. Reicbenow, op. cit., I. Il, part. 1 , p. 20,5 , n° 854. Un [Oiseau de cette espèce, tué à Mora le io septembre 1900, offre, comme cela arrive quelquefois chez le Geryle rudis, une deuxième ceinture noire, très étroite, située un peu en arrière de la première bande pec- torale. 24. HALCïOiV SENEGALENSIS L. Reichenow, op. cit., t. Il, part. 1, p. -28-2, n° 84i. Un mâle tué à Bangui au mois d'août 1902 et un autre individu pris à Beso en septembre de la même année. Les pattes de ces deux sujets étaient noires, mais l'iris était rouge chez le premier, brune chez le second. 25. Halcyon semigbrdljsus Forsk. Reicbenow, op.cit., t. II, part. 1, p. 276, 11° 834. Quatre spécimens dont un pris à krébédjé en décembre 1902. Ce der- nier avait les yeux noirs (ou peut-être d'un brun foncé, comme le dit M. Reicbenow) et les pattes rouges. 26. Ispidina picta Bodd. Reicbenow, op. cit., t. II, part. 1, p. 28G, n" 844. Un mâle tué à Beso en septembre 1908. Cet Oiseau, qui avait les yeux jaunes et les pattes d'un rose tirant sur le jaune, est évidemment un jeune individu, car le bec est relativement court et noir avec l'extrême pointe jaunâtre. Chez l'adulte, au contraire, les mandibules sont rouges, les pâlies rouge de corail et les yeux brun foncé (Reichenow ). Deux sujets adultes ont été tués par M. le Dr Decorse à Fort-Archam- bault et à Krébédjé en octobre 190-?. Ceux-ci ne diffèrent point d'un spé- cimen rapporté du Congo par M. de Brazza, 27. CoRYTIIORNIS CYAXOSTIGMA Riipj). Reichenow, op.cit., t. II, part. 1, p. 289. n° 849. Un spécimen pris à Kousri, le 21 aoùl iqo3. 28. \liaiTToi>iiA<;rs Buu.oc.ki V. Reichenow, op. cit., t. II, part. j. p. 3ûq, n 8(i3. «9 — 436 — Un spécimen semblable à un exemplaire rapporté de l'Afrique orientale (rives du Bar») par la mission de Boncbamps. 29. Melittopiiagls pusillus St. Midi. Reicbenow, op. cit., t. II, part, i, p. 3o5, n" 860. Trois individus pris àDjimlilole 18 septembre 1903. 30. Melittoimiagds gularis Shaw. Reicbenow, op. cit., t. II, part. 1, p. 012, n° 867. Un spécimen de Moujimbo, août 1902. Iris et pattes noirs. 31. Merops .nubicus Gm. Reicbenow, op. cit., t. II, part. 1, p. 3-39, n° 881. Un mâle et une femelle pris à Krébédjé en 1902 et un individu sans in- dication précise de localité, ^eux rouges; pattes noires. 32. Iriusor erythrorhv.nchus Lichl. Reicbenow, op. cit., t. Il, part. 1, p. 338, n° 887. Un mâle tué à Beso (ou Bessou) en septembre 1902. leux noirs: pattes roses. 33. SCOPTELIS ATERRLMIS Stepll. Reichenow. op. cit., t. II, part. 1, p. 34/i, n" 891. Un spécimen tué à Sao le 10 septembre 1908. Sur l habitat singulier d'un Batracien anoure (Megalixalus leptosomus Peters) de l'Afrique tropicale olest. PAR M. LE Dr MaCLAUD. (Extrait d'une lettre, en date du 5 novembre io,o4, adressée à M. Léon Vaillant.) trLa singularité des circonstances dans lesquelles j'ai recueilli ces Batra- ciens lait que mes souvenirs, au sujet de leur capture, sont encore très présents à ma mémoire. ff C'était exactement le 7 lévrier dernier, au beau milieu de la saison sèche. Nous étions en station au village de Douma , capitale de la province peuhle du Niampayo, à 180 kilomètres environ dans l'Est de Sedbiou, Casamance. rLe pays est presque uniformément couvert de Bambous; à celte époque «le l'année, l'eau est rare et les rivières sont complètement desséchées; notre campement était situé à une centaine de mètres d'une mare, dernier vestige d'une nappe d'eau assez étendue en temps d'hivernage. — 437 — t Mes hommes avaient coupé une assez grande quantité de Bambous dans le voisinage et étaient occupés à la construction de ma case. Devant moi, un indigène fendait de bout en bout, à l'aide de son inachète, une tige de Bambou vert, pour en faire des lattes, quand mon attention fut attirée par la chute de plusieurs petits animaux qui semblaient s'échapper de l'entre- nœud du Bambou , que le couteau venait d'ouvrir. rrJe ramassai immédiatement une demi-douzaine de petites Grenouilles, qui ne cherchaient d'ailleurs pas à s'échapper. Leurs mouvements étaient lents et maladroits, mais, dans l'entre-nœud du bambou, une trentaine d'autres étaient blotties, très serrées les unes contre les autres (1). Une pâte brune tapissait la cavité du Bambou et formait un petit amas au-dessous des Batraciens; celte pâte m'a paru être du mucus desséché, mêlé à des excréments. ff Après une exposition de quelques minutes au soleil, les Grenouilles devinrent beaucoup plus agiles : certaines tentaient de s'échapper. Je les recueillis toutes dans un tube que je remplis de formol étendu d'eau. La survie des Grenouilles dans la solution formolée fut très longue; la vivacité de leurs mouvements offrait un contraste frappant avec la somno- lence qu'elles manifestaient aussitôt après leur sortie du Bambou. rrCe Bambou était percé d'un trou déjà ancien, dirigé suivant l'axe de la plante et mesurant 16 millimètres dans ce sens, 3 millimètres à k milli- mètres en travers. Il m'a paru très admissible que les Grenouilles pouvaient franchir cet orifice (:!). rrj'ai observé de semblables trous sur beaucoup de Bambous ;3); j'ai trouvé dans les entre -nœuds perforés des Fourmis, des Termites, voire ") Vingt-six de ces Batraciens ont été rapportés par le voyageur. (L. \ .) W Cette espèce de Batracien, dans laquelle M. Mocquard a reconnu le Mega- lixahis leptosomus Peters, parait être toujours de petite taille, d'après les exem- plaires remis au Muséum par différents voyageurs. L'épaisseur de la tète, sur les sujets conservés dans l'alcool, est à peine de h millimètres. Étant donnés l'état de la peau lubréfiéc par le mucus et la compressibilité dont jouissent les organes sur le vivant, la supposition du Dr Maclaud est parfaitement justifiée. (L. A.) (3) Il n'est pas facile de décider quelle est l'origine de la perforation. On était tenté de croire qu'elle était due à un Insecte, mais, comme me l'ont fait observer M. Bouvier et M. Lesne, la perforation n'a pas la régularité qu'on connaît géné- ralement dans les travaux de ces êtres. M. Bureau, auquel la pièce a été présen- tée, pense que la perforation a été produite de main d'homme avec un fer rougi: aux extrémités de la fente se trouvent, en effet, sur l'épidémie des traces qu'on peut croire dues à des brûlures. En Indo-Chine, co procédé serait, parait il. habituellement employé sur les Bumbous \i\ants pour obtenir desfûles éoliennes; le vent, en pénétrant dans ces tubes ainsi préparés, provoque l'émission de son< plus ou moins harmonieux. Ceci, toutefois, n'a jusqu'ici jamais de signalé en Afrique; M. le IV Maclaud sera sans doute à même d'élucider ce point curieux de son intéressante observation. (L. \ .) — 438 — mémo un Scorpion, mais il no m'a pas été donné de retrouver dos Gre- nouilles. "Un indigène, âgé, qui se trouvait près de moi, m'a affirmé qu'il avait déjà observe un fail semblable. Les autres noirs le voyaient pour la pre- mière luis. <*» à a8 rayons, 1rs antérieurs plus allongés ainsi d'ailleurs qu'à la dorsale. La pectorale est — 440 — un peu plus courte que la télé el atleiut juste l'origine de la ventrale. Le pédicule caudal est a l'ois 1/2 à 3 fois aussi long que haut. La caudale écailleuse à la base forme 2 lobes longs et pointus. On compte 7/7 écailles entre la dorsale et l'anale, 8 autour du pédicule caudal. La coloration est brun-olivàtre avec une bande verticale noire entre les rayons antérieurs de la dorsale et de l'anale, et de petites lignes longitu- dinales foncées parallèles sur chaque série d'écaillés des cotés. Alima. N° 86-319. Coll. Mus. — Dielé : Mission de l'Ouest africain (M. de Brazza). Longueur totale, i5o millimètres. N° 86-324. Coll. Mus. — Lékéli : Mission de l'Ouest africain (M. de Brazza). Longueur totale : i3o millimètres. Cette espèce est très voisine de G. Moorei Gunther, du Gabon, de l'Ogooué et du Bas-Congo à laquelle elle avait été primitivement rapportée (,). Elle s'en distingue néanmoins par son renflement plus volumineux au menton, son profil moins arrondi, sa pectorale moins longue. Elle forme transition entre G. Moorei Gunther et G. kutuensis Boulenger du lac Léopoldll, dont la dorsale est plus longue et commence en avant de l'anale. Je dédie volontiers cette espèce à M. Lambour, du laboratoire d'Herpéto- logie du Muséum. Gnathonemus Friteli nov. sp. D. 19; A. 3i; Sq. io/GF)/i4. La hauteur du corps égale la longueur de la tète et est contenue 5 Ibis 1/2 dans la longueur, sans la caudale. La tête est plus longue que haute. Le profil est régulièrement arrondi. Le museau l'ait 2 fois le diamètre de l'œil qui est contenu 7 l'ois environ dans la longueur de la tète, 3 fois dans l'espace interorbitaire. La bouche est au niveau du bord inférieur de l'œil. Les dents sont fortement échancrées; on en compte sur le spécimen type h dont 2 antérieures volumineuses à la mâchoire supérieure et 5, sur une rangée, à la mâchoire inférieure. Le menton porte un renflement globuleux marqué. Le dos est arrondi. La dorsale à 19 rayons commence au-dessus du 12e rayon de l'anale, sa base égale environ la longueur de la tète et est (l) J. I'ellkgmn, Poissons nouveaux ou rares du Congo français. (Bull. Mus. iqoo, n° 3, p. 177-) La mission de l'Ouest africain a recueilli à \douma (Ogôoué) le G. Moorei Gunther et à Diélé (Alima) le G. kutuensis Boulenger, ce qui a permis une comparaison entre ces divers spécimens. — hk\ — contenue près de 3 fois dans la distance qui sépare son origine de la fente branchiale. L'anale comprend 3 1 rayons , les antérieurs plus allongés formant une sorte de lobe. La pectorale, arrondie, fait les 3/4 delà tête et n'atteint pas la base de la ventrale. Celle-ci est contenue î fois 1/2 dans la pectorale. Le pédicule caudal est 2 fois 1/2 aussi long que haut. La caudale , écailleuse à la base, forme 2 lobes arrondis. On compte 8/9 écailles entre la dorsale et l'anale, 12 autour du pédicule caudal. La coloration est uniformément brunâtre. Alima. N° 86-320. Coll. Mus. — Diélé : Mission de l'Ouest africain (M. de Brazza). Longueur totale, 1 35 millimètres. Cette espèce, que je dédie à M. Frilel, du laboratoire d'Herpétologïe du Muséum, est surtout voisine de Gnathonemus BentleyiEoulenger du district des Stanley-Falls. Elle s'en distingue par sa dorsale plus courte et par con- séquent commençant plus en arrière, par son anale aussi plus brève, par sa pectorale n'atteignant pas l'origine de la ventrale. Elle présente aussi des affinités avec Gnathonemus LivingstoneiBouïenger^ de la rivière Rovuma, à corps plus court et plus élevé et par conséquent à écailles plus nombreuses en ligne transversale, à pectorale atteignant l'ori- gine de la ventrale. Gnathonemus Bruyerei nov. sp. D. 96; A. 33; Sq. 12/55/17. La hauteur du corps est contenue 3 fois 1/9 dans la longueur sans la caudale, la longueur de la tête 5 fois. La tête est à peine plus longue que haute avec le profil supérieur courbé. Le museau est contenu un peu plus de 3 fois dans la longueur de la tète et fait 1 fois 1/2 le diamètre de l'œil qui est compris h fois 1/2 environ dans la longueur de la tète, 2 fois dans l'espace interorbitaire. La bouche, située au niveau du bord inférieur de l'œil , est munie de petites dents nettement échancrées , au nombre de 5 . dont 3 antérieures à la mâchoire supérieure, de 5 à la mâchoire inférieure. Le menton porte un appendice globuleux médiocrement développé. La dorsale, qui commence légèrement en arrière de l'anale, comprend 26 rayons, les antérieurs plus élevés. Son origine est 2 fois plus éloignée de la fente bran- chiale que son dernier rayon ne l'est du début de la caudale. L'anale est composée de 33 rayons, les antérieurs plus développés. La pectorale pointue, aussi longue que la tête, est étendue jusque vers le milieu de la ventrale donl elle fait 2 Ibis la longueur. Le pédicule caudal esl 9 fois 1/9 aussi ' l'r. Zoo/. Soc., 1898, p. 8o3. — M2 — long que haut. La caudale, écailleuse à la base, forme deux lobes pointus. On compte 1 o/i 1 écailles entre la dorsale et l'anale, 1 -7 autour du pédicule caudal. La coloration est argentée, plus foncée sur le dos, avec des traces d'une bande verticale noire entre l'origine de la dorsale et celle de l'anale. Côte d'Ivoire. N° 94-396. Coll. Mus. — Côte d'Ivoire : Pobéguin. Longueur totale : 1 1 o millimètres. Celte espèce, que je dédie à M. Bruyère, attaché à la Ménagerie des Reptiles du Muséum , est voisine de Gnalhonemus senegalensis Steindachner du Sénégal; elle s'en distingue toutefois par ses dents nettement échancrées, au lieu d'être coniques (1), et par ses écailles un peu plus grandes. Etude sur les Arachnides recueillis AU COURS DE LA MISSION Du BoURG DE BoiAS ES AFRIQUE, par M. E. Simon. 1 . Liste des espèces. Cutotrema Zeltneri, sp. nov. — Abyssinie : Mont Fické (ou Firké), ait. i,45om («le Zellner). Pisenor RicALCARATTS, sp. nov. — Rivière Anton, affluent gauche de l'Omo (L. Didier). Latrodectls tredecim-gdttatus Ep.ebi s Audouin. — Abyssinie : Mont Fické (de Zeltner). Tbtraghathà nitens Audouin. — Bassin du Nil, région des Madi et Niam- Niam,alt. i,ioo"'(L. Didier). Leucauge i ngulata Karsch. — Congo belge : Irébou au confluenl du Congo-Oubanghi (L. Didier». — Rivière Dongou et ses atlliienls (L. Didier). — umdulata Vinson. — Abyssinie : Moullou, au sud de Harar (de Zeltner). M Sur un spécimen do G. senegalensis Steind. de la GuincV française, envoyé par M. Pobéguin tout récemment et dont les dimensions sont égales à peu près à celles du type de G. Bruyerei, les dents sont nettement coniques. Il en estde même chez !<■* adultes de l'espèce décrite par .M. Steindachner. — 443 — Nepiiila femoralis Lucas. — Congo belge : rives de l'Ouellé. — senkgalensis Walclcenaer. — Abyssinie : Mont Fické. — i'ilipes Lucas. — Abyssinie : Moullou. — Congo belge : rives de l'Ouellé. — cruentata Fabr. — Congo belge : rives du Congo à Irébou, rives de l'Ouellé (L. Didier). \ rgiope Lordi 0. P. Cambr. — Abyssinie : environ de Harar, pays Sidamo (Abyss. mérid.). Mont Fické". — Rivière Anton, affluent gauche de l'Omo (L.Didier). — flavipalpis Lucas. — Congo belge : Irébou. Cvrtophora citrioola Forskol. — Vallée de la rivière Dongou et de ses affluents (L. Didier). Cyrtarachne Walleri Blackwall. — Entre le Touikouana et la région ha- bitée par les Soudanais Cbouli (i,4oo à i,6oom) [L. Didier]. Gasteracantha scapiia Gerstaecker. — Choa : Bia-ou-Araba dans la vallée du Herrer (deZeltner). Pays Tourkouaua et des Soudanais Cbouli (L. Didier). — Hildebrandti Karscb. — Bassin du Nil : région des Madi et Niara- Niam (i,ioom) [L. Didier]. Araneus rlfipalpis Lucas (Ep. seiniammlata Karscb). — \ allée de la rivière Dongou et de ses affluents. — cereolus E. Simon. — Vallée du Herrer : Bou-Sidimo (deZeltner). — strcpifer E. Simon. — Vallée du Herrer: Bou-Sidimo (deZeltner). — Theisi Walckenaer. — Bassin du Nil : région Madi-Bari et Niam- Niam. — Vallée delà rivière Dongou (L. Didier). Larinia Chloris Aud. ('?). — Entre Donfili (bassin du Nil) et la rivière Dongou (bassin du Congo) [L. Didier]. ïiiomiscs albohirtus E. Simon. — Vallée du Herrer : Bou-Sidimo. Pays Galla Annia : rivière Faressa (de Zeltner). Monoeses paradoxus Lucas. — Vallée de la rivière Dongou et de ses affluents (L. Didier). Tir.Ei.Lus Vossioni E. Simon. — Abyssinie : vallée du Dagota (de Zeltner) [espèce découverte à Khartoum |. Heteropoda regia Fabricius. — Rives du Congo mo\en (L. Didier). Micrommatà vittigerum E. Simon. — Abyssinie : Gofa (espèce découverte au Transvaal). Awiiita unifasciata, sp. nov. — Congo belge : rives de l'Ouellé (alt.g5o"') [L.Didier]. ElJPHOSTHENOPS BAY0ANIAN1 s Br. Capello. — Congo belge: rives de l'Ouellé. Ocyale Atalanta Audouin. — Abyssinie : Mont Fické, vallée du Dagota. Lvcosa drbàna 0. P. Cambr. — Bassin du Nil : région Madi-Bari et Niam- Niana (L. Didier |. Peucbtia kRABicA E. Simon. — Abyssinie : vallée du Dagota (de Zeltner). — hhh — Peccetia Casseli E. Simon. — Rives du Congo moyen : Irébou (L. Di- dier). Oxyopes Dubourgi, sp. nov. — Bassin du Nil : région Madi-Bari et Niam- Niam. — Vallée de la rivière Dongou et de ses affluents (L. Didier). Oxvopedon rufocaligatcm E. Simon. — Ogaden : vallée de la Bourka (de Zeltner). Tuvene squamulata E. Simon. — Vallée de la rivière Dongou et ses affluents (L. Didier). blccdlenta Gerstsecker. — Abyssinie : Bou-Sidimo dans la vallée du Herrer (de Zeltner). Heliophanus Dubourgi, sp. nov. — Vallée de la rivière Dongou et de ses affluents (L. Didier). Didieri , sp. nov. — Bassin du Nil : région Madi-Bari et Niam-Niam (L.Didier). Partona africana, sp. nov. — Abyssinie : Terfadai, vallée de la Bourka (de Zeltner). — Capturé sur Tenu ou sur la vase le 2G juillet 1 901 . Damon médius Herbst. — Rivière Anton, affluent gauche de rOmo(L. Di- dier). Buthus hottem-ota HiNAx L. koch. — Abyssinie : rivière Niama (affluent du Nil), Moullou au suri de Harar (de Zeltner). Parabuthus villosus Peters. — Pays Tourkouara près du puits de Kalou- léonniorri (ait. 700 m). — grammanus Pocock (?). — Pays Bouma, rive droite de l'Omo (ait. 6oo,n). (1- Didier.) — heterurus Pocock. — Abyssinie : Mont Fické. Uroplectes occidentale E. Simon. — Foret des Ababoua et rives de la Roubi. — Fischeri karsch. — Abyssinie : Ozohaout dans la vallée du Dagota. (De Zeltner.) Scorpio Smithi Pocock. — Pays des Somalis. Opistacanthis AFRicAM s E. Simon. — Forêt des Ababoua et rives de la Roubi. Chelifer cancroides L. — Abyssinie (probablement introduit). 2. Descriptions des espèces nouvelles. Cl i tôt rem a . nov. gon. Ali Ancylotrypa , cui allinis est, diiïert oeuloruni iinca anlica rhagis proetirva, regione clypei lalioru, in medio coavexa el crinita, sigillis poslicis sterni mnuiuis, ovalis, obliquis, anticc convergentibus et a sese appropinqualis, parte labiali sallem liaud laliore quam longiorc, mutica, ronvexa et obtusa, pedibm quatuor anliris poslicis multo breviorilins et gracilioribus. - Metalarsi antici ulrinque usque ad basai scopulati, sublus setosi cl aculeati. Ungucs larsoruin anticoruru numerose biseriatim dentali, postici dentibus basalibus paucis rtniserialis maniti. — U5 — Clitotrema Zeltneri, uov. sp. , 9 long. 28 mm. Céphalothorax crassus, laevis et glaber, parte cephalica setis aigris paucis, viltara médian] designantibus, nolala, regione clypei convexa et inordinatim nigro-crinila , l'usco-olivaceus, parte cephalica antice, thoracica ad marginem lato dilutioribus et fulvo-testaceis, area oculorum in medio nigro-notafa. Oculi quatuor antici sat magni, inter se subaequales et fere aequidistantes, medii nigri et rotundi, latérales ovati et albi, oculi postici anticis multo minores utrinque, a sése appropinquali, lateralis longns et ovatus medio major. Abdomen magnum ovatum et convexum fulvo-lividum pubescens, mamillae testaceae. Chelœ validas, nigro-caslaneae, rastello ex dentibus parvis numerosis, inter se requis, composito, arma ta?. Sternum pedesque fulvo-rufescentia, metatarsis tarsisque infuscatis, melatarso 11 paris aculeis validis 7 vel 8, parum regulariter biseriatis, tibia aculeis longis fere seti- formibus h vel 5 uniseriatis, subtils armatis, metatarsis tarsisque posticis sublus numerose aculeatis. Pisenor bicalcaratus , nov. sp. , d long. 00 mm. Céphalothorax nigellus, pilis longis et pronis fulvo-sericeis vestilus. i'ovea tho- racica profunda subrecta (vix recurva). Oculi ordinarii. Abdomen ovatum, nigel- hun, fulvo nigroque hirsutum. Pedes longi, nigricantes, coxis femoribusque sublus, prteserlim posticis, dilutioribus et fiilvo-rufescenlibus, tibia antica apicem versus parum ampliata, calcare inferiore longo et arcualo, spinam apicalem vali- tlam et arcualam gerenle, calcare interiore multo minore, obtuso, spina basali recta (calcare vix longiore) armato. Pedes-maxillares nigricantes, femore sublus diluliore, tibia patella paulo longiore, apicem versus leviter attenuata, larso brevi et obtuso, apice sublus parum distincte bilobato, bulbo rufulo, lobo piriformi, spina bulbo non multo longiore, arcuata, compressa, attenuata sed apice oblusa. Fig. 1 et a. Voisin de /'. nigellus E. Simon: il en diffère par l'éperon interne du libia de la première paire de pattes obtus et accompagné d'une épine basi- laire droite le dépassant à peine (l'éperon interne du P. nigellus est très court et son épine basilaire est beaucoup plus longue, dentiforme aiguë |, par le tarse de la patte-mâchoire plus court et moins nettement bifide, enfin par la pointe du bulbe plus épaisse et à peine plus longue que le lobe, tandis (pie celle de P. nigellus est longuement prolongée el sétiforine. — 446 — Anahita unifasciata, nov. sp., d* long. G mm. Céphalothorax nigricans, linea média testacea et albo-pilosa sat angusta, an- tice Ieviter attenuata et oculos raedios aniicos ferc altingente, poslice subtililer crenulala, supra ornatus. Abdomen nigrum, cervino-pubeseens, supra vilta média lanceolata obscure rufula et tenuiter albo-marginala notatum , subtus antice dilu- tius. Chehe testacea*, antice late nigriranli-vittntœ. Partes oris sternumque pallide luleo-testacea. Pedes longi, rnetatarsis iarsisque gracillimis, pallide lutei, antici femoribus ad apicem, tibiis metatarsisque in medio late infuscatis, postici annu- iati, tibiis anticis aculeis inferioribus longissimis et pronis 5-5 aculeisque latera- libus minoribus, metatarsis aculeis inferioribus longissimis 9-2 et utrinque aculeis lateralibus binis armatis. Pedes-inaxillares pallide lutei, femore prope apicem olivaceo-annulalo, tibia Ieviter olivaceo-variegata , tarso rufescenti tincto ; tibia patella fere î/H longiore , cvlindracea , apopliysi carente, intus aculeis subbasi- laribus longissimis binis, extus aculeis brevioribus binis uniseriatis armata; tarso ovato, apice acuminato; bulbo simplici, late ovato, ad basin emarginato, intus stylo libero marginato. Ab A. lineata E. Sini. , cui allinis est, imprimis dilïert, pictura corporis multo obscuriore, cephalothorace nigro, linea angusta alba ornato , tibia pedum-maxilla- rium maris paulo breviore et tarso paulo latiore. Oxyopes Dubourgi , uov. sp., cS long. 5 mm. Céphalothorax flavescens, nitidus, regione oculorum nigra sed albo Havidoque squamulala, parte tboracica maculis parvis, cinereo-pilosis, vix cxprcssis, uolata, clvpeo sub oculis lineolis nigris binis, versus marginem Ieviter divaricatis, ornato. atque utrinque ad angulum minutissime nigro-notato, parle cepbalica lata,paruin attenuata, postice, ante striam thoracleain , Ieviter depressa. Abdomen oblongum, poslice valde atlenualum, pallide testaceum, albido-squamulatum, subtus vitta média lata, nigro-punctata , antice evanescente et abbreviata, notatum. Chelœ fla\ida?, antice lineola nigra, apicem haud atlingente, notatae. Partes oris ster- numque llavida, hoc utrinque tenuit r uigro-marginatuin. Pedes tenues et sat brèves, luteo-olivacei, versus ext remita tes sensim obscuriores, tibiis superne nigri- canti-linealis, aculeis nigris numerosis et longissimis valde armati. Pedes-maxil- lares sat brèves et robusti, lutei, femore subtus nigro-vitlalo, patella extus tibia intus nigro-notalis et nigro-crinitis, tarso fusco nigro-crinito ; patella bre\i, latiore quam longiore, aculeis longis 3 vel h supra armata; tibia patella circiter sequi- longa, mutica, apophysi carente; tarso magno, late ovato, acuminato, tuberculo bumili et obtuso extus ad basin munit». Ab 0. Dumonti Vinson, cui aflinis est. imprimis differt, tibiis pedum nigro- lineatis et abdomine squamulis micantibus carenle. Heliophanus Dubourgi , nov. sp. , cf long., h mm. Céphalothorax subtîliter eoriaceus, oiger (non albo -marginatus). Pili oculorum sordide albidi, brèves et obtusi , uniseriali. Cl\ jj^hs pilis albidis lanreolatis pau- cis mimitus. Abdomen nigrum , supra erebre llaxido-pubescens, ad marginom anlicuin paulo dilulius, subtils parce rinereo-pilosum. Cln-ly, lrans\ersim rugatai, partes oris sternumque nigra. Pedes 11 paris coxis lemoribusque nigris, — hkl — palellis tibiisque fusco-castaneis subtus dilutioribus, metatarsis fulvo-rufulis, tarsis lnleis, pedes sex postici coxis femoribusque nigricantibus vel olivaceis reliquis articulis Hawdis, palellis tibiisque quatuor posticis apice auguste fusco- annulatis. Pedes î1 paris tibia metatarsoque pilis longissimis et tenuibu- sed parum densis munitis, tibia aculeis interioribus triais validis et leviter unralis, Fig. 3 et h. uno subbasiiari, reliquis binis subapicalibus et aculeis exterioribus multo mi- noribus triais, metatarso, tarso multo longiore et leviter curvato, aculeis validis 2-2, subtus armatis. Pedcs-maxillares nigri , nigro-pilosi ; femore sul)tus elevato et apophysi submedia, valida, compressa, subrecta sed apice sat abrupte rétro uncata et subacuta, instructo; tibia patella multo breviore, apopbysi exteriore parva styliformi et arcuata, apopbysique inferiore subrecta sed apice intus minute uncata, armala; tarso longe ovato; bulbo magno , intus ad basin promi- nulo et subacute dentato, ad apicem parum attenuato, profimde emarginato cuni angulo exteriore breviter conîco, interiore in stylo longo sat gracili et subrecto producto. Se rapproche un peu de H. hamifer E. Sim., du Mozambique et de Ma- dagascar, en diffère par la taille plus forte, par l'apophyse fémorale plus étroite d<\s la base moins triangulaire, l'apophyse libiale exlerne plus petite et non dirige'e en bas, l'absence de bordure blanche au céphalothorax de dessins blancs à l'abdomen et de squamules blanches sur les pâlies ei les pattes-mâchoires. Heliophanus Didieri, nov. sp., d*; long., 4 mm. Cephalotliorax ni/fer. subtiiilcr coriaceus, obscure fulvo-olivaceo-pubescens baud albo-marginatus. Pili oculorum sordide albidi, uniseriati. Clypeus parcissime albido-pilosus. Vbdomeu oiger, supra omnino crebre flavido-cinereo-pubescens , subtus parce albo-pilosura. Chelœ, transversim rugalœ, parles oris, sternumque nigra. Pedes obscure fusco-olivacei, femoribus anticis fere aigris, paleliis posticis dilutioribus, libns posticis utrinqne Guea albo-pilosà oroatis, metatarsis larsisque fulvis posticis apice fusni-ammlaiis, tibiis melaiarsisque anlicis pilis longis el teouibus led parum densis subtui munitis, aculeis ul tu praecedenti ordinal». — àâS — Pedes maxillares nigricanles, nigro cinereoque pilosi: femore subtus compresso cl carinalo, apophysi subapicali longissima (arliculo non multo breviorc) simplici et acuta , poslice valde indexa et arcuata , armato ; tibia patella multo breviore, apo- physi apicali parva et acuta nigra extus munita; tarso longe ovalo; bulbo magno, intus valde convexo et obtusissimo, apice oblique et sinuose truncato cum angulo exteriore in apophysi longissima lata et lanceolata seil apice acutissima insigniter producto. Se rapproche un peu de //. decoratus L. koch, d'Egypte et d'Arabie; en diffère par le fémur de la patte-mâchoire dépourvu de saillie interne, pourvu d'une apophyse plus grêle et mieux séparée à la base du sommet de l'article, par la pointe du bulbe beaucoup plus longue et lancéolée, par l'apophyse libiale beaucoup plus petite, non dirigée en bas, par l'absence de bordure au céphalothorax et de dessins blancs à l'abdomen , enfin par la taille plus forte. Partona africana, nov. sp. , d; long., 3 mm. Céphalothorax niger, parte cephalica valdissime rugoso-clatlirata, squamulis lon- gis albidis et viridi-micantibus mixlis ornala , parte thoracica pilis simplicibus et longis albis munita. Pili oculorum brèves, albidi. Clypeus angustus, pilis albis clavalis paucis sub oculis munilus. Abdomen breviter oblongum, nigrum, supra anlice squamulis micantibus veslitum et prope médium squamulis similibus, lineam tranversam designantibus , notatum , subtus simpliciter et crebre albido- pilosum. Chelœ brèves, fusco-castaneae , leviler eoriaceœ, parce alho-pilosœ. Ster- num nigrum parce albo-pilosum. Pedes i' paris nigro-caslaneî, metatarso tarsoque fulvis intus nigrodineatis; femore late clavilormi; patella longa et convexa, pilis aigris brevibus sed crassis etobtusis, cristam designantibus, extus munita; tibia compressa et lata, 1ère disciformi, et supra et subtus longe el dense nigro-fimbriala et utrinque, in parte apicali, aculeis binis validis et longis fere ensiformibus instructa; metatarso gracili supra depressiusculo subtus aculeis pronis longissimis 2-1 armato. Pedes poslici fulvo-rufuli, valde nigro-lineati, tibia a' paris aculeo inferiore, metatarso aculeis biais munitis, pedes quatuor postici mutici. Pedes- maxillares fulvo-rufuli, albo nigroque hirsuti el squamulis nilidis ornati. Area genitatis simplex. A sp. americana (P. euchirus E. Sim.) prœserlim differt cepbalotboracc paulo latiore et breviore, oculis par\is ser. 2ae vix anle médium sitis, pedum 1' paris tibia multo breviore, etc. Suit QUELQUES COCHENILLES NOUVELLES, pus M. Paul Marchal. l'i'uliiif in a clastica nov. gen. , nov. sp. dette Cochenille, très remarquable par les caractères qu'elle présente et par les propriétés élastiques de son enveloppe (coque ou ovisac), a été — 449 — découverte par M. le D' Trabut, professeur à l'Ecole de médecine d'Alger sur le Tamarix articulala , dans l'extrême Sud algérien. Les rameaux de Tamarix que M. Trabut m'a communiqués étaient abon- damment garnis des représentants de cette intéressante espèce. Les Insectes étaient si nombreux qu'ils formaient par places, à la surface du rameau, un revêtement continu et qu'ils chevauchaient même les nus sur les autres. La Cocheuille qui nous occupe peut être considérée comme appartenant b la sous-famille des Coceinœ et au groupe des Dactylopiini. Par les carac- tères de son anneau anal, elle paraît présenter quelques affinités avec le genre Lachnodius Maskell; mais elle en diffère par la remarquable coque dont elle est entourée, par ses antennes de six articles, par son mentmn Inarticulé, par la structure de son revêlement culiculaire et par les carac- tères larvaires. J'ai donc cru devoir former pour elle, en le dédiant au Dr Trabut, un genre nouveau, dont la diagnose sera la suivante : Traliulina nov. gen. Femelle adulte pourvue de pattes et d'antennes. Antennes de six articles. Orifice anal entouré de soies fortes et nombreuses disposées en une couronne formée de deux groupes latéraux. Pas de tubercules préanaux sétifères distincts. Téguments abondamment pourvus de filières cylindriques non saillantes et de filières discoïdales ou punctiformes. Coque épaisse, enve- loppant entièrement l'Insecte et ne présentant qu'un orifice rosirai (an- téro-inférieur) et un orifice proctal (supérieur). Larve avec tubercules sétifères préanaux bien développés et six soies anales. Pas de tubercules dorsaux ou latéraux semblables à ceux des larves d'Eriococcines. Trabutina elastica nov. sp. Femelle. — Longueur, h millim. 5 à 5 millim. 5; largeur, .'! millim. 5 à h millim. h : hauteur, 3 à k millimètres. Coque. — Blanche, ovoïde ou irrégulièrement spbérique, le plus sou- vent saillante en forme de dôme du côté opposé au rameau, tandis que la face en rapport avec ce dernier est plus ou moins déprimée. Forme générale, du reste, 1res variable et essentiellement modifiable parla pression «pic déterminent les individus adjacents ou les parties de 1a piaule avoisi- oantes. La face inférieure en rapport avec le rameau présente a l'une 'le ms extrémités un orifice destiné à laisser passer le rostre par lequel l'Insecte est fixé; les lèvres de cet orifice rosirai, irrégulièrement circulaires, sont solidement collées contre le rameau, et ce point d'adhésion se trouve le plus souvent correspondre à l'aisselle d'une feuille ou à un bourgeon. Sur Muséum. — x. 3o — 450 — cette lace inférieure, on remarque en outre une ligne de suture axiale qui prend naissance un peu au delà de la marge de l'orifice rostral et remonte sur la face opposée, en suivant une crête médiane plus ou moins saillante, jusqu'à la partie la plus proéminente de la coque pour y aboutir à un petit orifice de forme variable correspondant à la région anale de l'Insecte. Cet orifice proctal sert à la fois à l'évacuation des produits d'excrétion et à la sortie des larves; chez les femelles jeunes, il est très petit, en forme d'arc de cercle transversal avec les lèvres rapprochées; cbez les femelles âgées, ~rès la parlurition , l'orifice est plus élargi, irrégulièrement circulaire. Fig. 1. -- Trabutina elastica sur un rameau de Tamarix (vue de profil et vue dorsale). — A droite, un exemplaire détaché du rameau et vu pas sa face ventrale. — Gr. = h i ■•■ La forme de la coque et la disposition des orifices varient suivant l'âge de l'Insecte. Lorsque, la femelle étant encore jeune, la coque qui l'enve- loppe ne mesure pas plus de s millimètres de long, elle est alors assez régulièrement ovoïde avec la grosse extrémité (antérieure) du côté du point d'insertion et la petite extrémité (postérieure) tournée du côté opposé; cette dernière extrémité porte l'orifice proctal, qui se présente sous la forme d'une très petite boutonnière transversale occupant la marge supérieure d'une petite dépression ovalaire. L'orifice inférieur (rostral) correspondant à l'insertion de Pïnsecte est, au contraire, large et circulaire. — 451 — Celte disposition, d'une façon générale, rappelle alors assez bien celle que présentent certains Oursins irréguliers. A mesure que l'Insecte grossit, sa surface ventrale prend un développement de plus en plus grand; d'autre part, la face dorsale ne s'accroissant pas d'une façon proportionnelle et l'ex- trémité céphalique restant lixée, il en résulte que l'extrémité anale se relève de plus en plus jusqu'à devenir dorsale. La coque subit une modification corrélative; elle devient de plus en plus bombée à sa partie supérieure, l'orifice proctal avance du côté dorsal et devient supérieur en même temps que la ligne de suture se dessine et s'allonge de plus en plus; cette der- nière paraît déterminée par les places successives occupées par l'anus dans sa migration. Fig. a. — Trabulina elastica. Extrémité postérieure de la femelle vue par la l'ace dorsale. Insecte. — La femelle adulte, contenue à l'intérieur de la coque qui vient d'être décrite, est conformée de la façon suivante : Insecte ovalaire, plus élargi vers l'extrémité postérieure qu'en avant. Antennes et pattes relativement bien développées pour un Insecte lixi; et immobilisé dans un sac. Antennes de 6 articles; le 3L plus long que chacun des précédents, et un peu plus long que le k° et le 5° réunis; le h' le plus court, le 6e le plus long ou à peu près égal au 3e, présentant à son som- met des poils assez nombreux. — Yeux distincts, ovalaires, placés sur la face ventrale en dehors de chaque antenne. — Pattes normalement con- formées, cachées sous le corps; digitules des tarses très grêles: ceux des grilles paraissent absents. Rostre bien développé; lèvre inférieure courte, Inarticulée, la ligne de jonction des deux articles étant faiblement tracée; l'article inférieur brièvement conique, notablement plus étroit, même à la base, que l'article supérieur. — Boucle des soies dépassant l'insertion de la 2° paire de pattes. — Quatre stigmates bien développes. — Segmen- tation du corps distincte: un très grand nombre de filières cylindriques 3o. — £52 — débouchant à la surface des téguments , sans former de tubes saillants , sont disséminées sur la face dorsale et sur la face ventrale; d'autres filières, se présentant sous la forme de petits disques à double contour, s'observent aussi en assez grande abondance; ces derniers sont particulièrement nom- breux et de plus grande taille qu'ailleurs sur les anneaux abdominaux pré- cédant l'anneau anal: ils y sont accompagnés de petites filières puncli- formes se présentant sous la forme de très petits cercles d'un diamètre un peu inférieur à celui des tubercules d'insertion des soies; ces dernières, très courtes, sont assez régulièrement espacées sur les téguments. Sept segments abdominaux bien distincts. Le dernier est placé dorsale- menl sur une aire quadrangulaire formée par le précédent ; il fait saillie sous la forme d'un gros tubercule cylindrique dont l'extrémité plus ou moins invoginée porte l'anus; il parait, en réalité, formé par la réunion du ye et du 8e segment (segment préanal et segment anal). L'anus est entouré de longues et fortes soies beaucoup plus nombreuses que chez la plupart des Goccincs. Elles sont distribuées en une couronne terminale formée de deux groupes latéraux en forme de croissants; ces deux groupes se relient généralement entre eux sur la ligne médiane dorsale, mais laissent un in- tervalle sur la ligne médiane ventrale. Chaque groupe latéral est formé de 12 à i5 fortes soies, soit ik à 3o pour toute la couronne anale. Au-dessous de cette couronne, on rencontre d'autres soies disposées sur plusieurs rangs, dont deux plus longues et plus fortes que les autres doivent appar- tenir au segment préanal. La disposition de l'Insecte dans sa coque est la suivante : l'extrémité céphalique est tournée du côté du rameau, le rostre passant par l'orifice rostral; l'extrémité postérieure relevée est tournée du côté opposé au ra- meau et doit, sur les individus vivants, se mettre en rapport avec l'orifice supérieur ou proctal: la ligne médiane ventrale de l'Insecte correspond à la ligne suturale de la coque; la face dorsale de l'Insecte correspond à la partie de la coque qui se trouve en avant de l'orifice proctal. Les coques entièrement développées contiennent, outre la femelle dessé- chée et formant une masse noire et opaque, une matière cireuse blanche et pulvérulente, dans laquelle se trouvent de nombreuses larves ou des œufs contenant des larves à leur intérieur. Larves. — Les larves, après léclosion, et telles qu'elles se trouvent dans la coque de la femelle, présentent les caractères suivants : Antennes de G articles , le dernier le plus long, irrégulièrement mame- lonné et portant des poils à son extrémité; veux fortement saillants ; tarses avec deux digitules très longs et grêles; les deux digitules des griffes sont très courts et difficilement visibles; segment préanal terminé par deux tuber- cules sétifères, l'une des soies sur chaque tubercule étant plus longue que les autres ; segment anal avec trois fortes soies de chaque côté. Lèvre infé- — 453 — Heure bi-articulée ; boucle des soies rostrales, très longue et atteignant la limite de l'extrémité postérieure du corps (individus desséchés). Poils assez courts espacés à la surface et sur les bords du corps. Observations. — La substance qui constitue la coque de cette Cochenille est très remarquable par sa nature élastique ; elle s'étire à la traction comme du caoutchouc et revient ensuite sur elle-même; elle colle fortement au rameau au niveau de l'insertion, et en tirant la coque pour la détacher, on voit le col d'insertion s'étirer avant de se séparer ou de se rompre. Elle est au moins partiellement soluble dans l'alcool bouillant et celui-ci abandonne par refroidissement un précipité floconneux et amorphe ; plusieurs traite- ments successifs par l'alcool bouillant donnent un résultat semblable; mais le précipité qui se forme par refroidissement parait de moins en moins abondant; après ces lavages successifs , la coque est souple, ramollie, gom- meuse et élastique à un plus haut degré. Enfin la substance dont nous nous occupons est entièrement et facilement soluble dans la potasse à chaud, inso- luble, au contraire, dans les huiles, l'éther, le sulfure de carbone. Le xylol paraît n'en dissoudre qu'une très faible partie. Si elle contient des principes semblables à ceux de la cire, il semble donc que ce n'est qu'eu assez faible proportion et elle parait être plutôt formée d'une substance analogue au grès de la soie. Chionaspis (Phenacaspis) ceratoniae nov. sp. Bouclier de la femelle adulte, blanc mat et opaque, mytiliforme avec stries concentriques faiblement indiquées ou nulles. Dépouille larvaire nue, de teinte jaune. Dépouille nymphale ne dépassant guère la sécrétion blanche en avant, occupant en moyenne le tiers du puparium, ovaiaire, jaune, recouverte d'une fine sécrétion blanche transparente. Longueur, de •:>. à 9 millim. 3. Largeur, de i à î millim. a. Femelle oblongue , élargie en arrière. Pygidium : Les deux lobes médians écartés l'un de l'autre des la base, séparés par un espace presque égal à leur largeur et placés sur les parties latérales d'une échancrure peu profonde en forme d'arche ; leurs bords in- ternes sont divergents et à peine ondulés ou dentés. Le deuxième lobe est double, son lobule externe étant beaucoup moins développé que le lobule interne. Le troisième lobe est absent ou tout à fait rudimenlaiïe. — Les filières spiniformes sont disposées de la façon suivante : une sur la première aire pygidiale, c'est-à-dire entre le lobe médian et le deuxième lobe: une deuxième sur la deuxième aire pygidiale, c'est-à-dire après le deuxième lobe; une troisième et une quatrième également espacées et se trouvanl chacune respectivement sur la troisième et la quatrième aire pygidiales; enfin une paire de filières spiniformes, placées Tune à côté de l'autre, larges à leur — 454 — base, mais plus courtes que les précédentes, correspond à la cinquième aire pygidiale ou aire basilaire. — Orifice génital en arrière de l'anus. Cinq groupes de glandes ciripares circumgénitales; groupe médian, n-i4; groupe latéro-antérieur, 16-20: groupe laléro-postérieur, 2.3-3 1. — Glandes séricipares dorsales très nombreuses, semées d'une façon assez irrégulière ; on reconnaît néanmoins la disposition en trois arcs sur le pygi- Fig. 3. — Chionaspis ceratoniee. Pygidium de la femelle. dium : le premier arc correspond à la troisième aire pygidiale; il occupe, du côté dorsal, la même situation que celle occupée parle groupe de glandes circumgénitales latéro-postérieur du coté ventral: il est formé d'environ huit glandes. Le deuxième arc correspond à la quatrième aire pygidiale et est formé de deux groupes, l'un antéro-interne, l'autre postéro-externe, ce der- nier étant le plus considérable ; dans chaque groupe, les glandes et leurs pores dorsaux sont semés assez irrégulièrement sur deux ou trois rangs. Le troisième arc correspond à la cinquième aire pygidiale (aire basilaire) et est formé de deux groupes ayant une disposition analogue à ceux de l'arc précédent; le groupe postéro-externe est de beaucoup le plus considérable et se dédouble en deux arcs parallèles. Sur la limite du pygidium, mais fai- sant déjà pailie du troisième anneau abdominal, se trouve un quatrième an- analogue aux précédents. Ce qui caractérise la disposition des glandes dorsales dont il vient d'être question, c'est que leurs groupes ne constituent pas — 455 — des séries sur un seul rang, mais quelles sont espacées sur une largeur assez grande du segment auquel elles correspondent. - (ilandes séri- cipares marginales à conduit excréteur étroit, nombreuses et disposées par groupes; un premier groupe correspondant à la deuxième aire pygi- diale; un deuxième groupe à la troisième aire pygidiale et un troisième groupe à la quatrième aire pygidiale. Quelques soies peu apparentes sur la marge du pvgidium et sur sa face ventrale occupent leur position habituelle. Les segments du corps (thoraciques et abdominaux) autres que ceux du pvgidium présentent dans le voisinage de leur bord libre un groupe de glandes séricipares dorsales, surtout nombreuses au niveau des anneaux abdominaux. On remarque, en outre, occupant une position analogue, mais du côté ventral, un groupe de libères spiniformes assez courtes et élargies à leur base sur les anneaux libres de l'abdomen (premier, deuxième et troisième); ces filières ne forment pas saillie sur le bord libre des pré- parations, comme celles du pygidium. Antennes formées par un mamelon portant une grosse soie incurvée et une plus petite rectiligne. Glandes parastigmatiques bien développées, chaque groupe comprenant quatre ou cinq glandes. Puparium du mâle blanc, à carènes faiblement indiquées; dépouille lar- vaire jaune-pâle. Longueur, 1 millim. 5. Habitat. — L'espèce qui vient d'être décrite a été découverte en 190^ par M. le D' Trabut, sur le Caroubier (Ceratonia siliqiia) , aux environs d'Alger et, d'après ce savant, elle parait assez envahissante. Chionaspis (Phenacaspis) Bupleuri nov. sp. Espèce voisine de Chionaspis ceratonia. Elle en diffère surtout par les caractères suivants : Bouclier de la femelle piriforme, élargi postérieurement, d'un blanc pur. à éclat soyeux, brillant, presque nacré, avec nombreuses stries concen- triques fines et bien marquées; dépouille larvaire jaune roiigeâtre, dé- pouille nymphale dépassant de toute sa moitié antérieure la sécrétion blanche en avant, de coloration rougeàtre surtout à sa partie postérieure. Longueur, 9. millim. 1 à 3 millim. 5; largeur, 1 millim. A à ?. millim. 1. Lobes médians du pvgidium 1res faiblement saillants au delà des bords de l'échanerure qui les confient, prolongés intérieurement en épaississe- inents cunéiformes convergeant légèrement vers la ligne médiane. Deuxièmes lobes présentant un lobule interne assez développé, étroit, qui se prolonge intérieurement en un fort épaississeinent chitineux en forme de baguette divergeant de la ligne médiane. Le lobule externe du deuxième lobe o'esl pas apparent ou réduit à un processus en forme d'épine. Filières spiniformes moins apparentes el moins développées que chez C. eeratomœ. — 456 — Glandes circnmgénilales moins nombreuses, les deux groupes latéro- antérieur et latéro-postérieur étant formés généralement d'un nombre à peu près égal de glandes; groupe médian, 8-10: groupe latéro-antérieur, i5- 21; groupe latéro-postérieur, i5-2 2. Premier arc de glandes séricipares dorsales formé seulement de h ou 5 glandes. Les glandes séricipares marginales sont beaucoup moins nombreuses et non disposées par groupes comme chez G. ceratoniœ; leurs tubes chitineiix sont en outre, pour la plupart, beaucoup plus larges et du même type que ceux des glandes dorsales. Les antennes sont notablement plus développées et en forme de cornes incurvées. Les glandes ciripares parasligmatiques sont très peu apparentes, et chaque groupe ne présente que 2 ou 3 glandes. Puparium du mâle presque lisse. Longueur, 1 millim. 2. Habitat. — En abondance, à Oran (Algérie), sur les feuilles de Bwpleiir rum gibrallaricum, Ombellifère qui croit spontanément dans le pays; découvert et récolté en mars 1 oo'i , par le Dr Trabut. Asterolecanium Greeni nov. sp. Bouclier de la femelle adulte: 1 millim. 6 à 1 millim. 8. — Translucide, lar- gement ovalaire . brièvement atténué en arrière , faiblement saillant au-dessus de la surface de la feuille; extrémité postérieure présentant une petite échan- crure et paraissant ainsi se terminer par deux pointes courtes. En dessous de cette extrémité postérieure, l'orifice proctal transversal, ouvert en forme de gousset; surface ventrale aplatie; couleur d'un jaune citrin. Après la par- turition, l'Insecte ayant une coloration foncée, desséché et rétracté vers la partie antérieure, fait à ce niveau une tache brun rouge visible par transpa- rence. La fîmbriature qui borde le bouclier est très remarquable et formée de plusieurs rangs de filaments. Chez la femelle, après parturition, le plan inférieur est formé de longues baguettes jaunes disposées d'une façon très élégante, atteignant plus du cinquième de la largeur du bouclier, constituant une frange continue et bien fournie; chaque baguette est formée de 2 fila- ments accolés qui divergent souvent un peu l'un de l'autre en forme dl à leur extrémité pour venir s'accoler à leurs voisins; le deuxième rang se confond presque avec le précédent et ne semble pas présenter une grande constance dans sa composition: il est formé d'éléments moins longs que le premier, plus espacés les uns des autres; chacun de ces éléments est égale- ment formé de deux filaments: tantôt ceux-ci divergent l'un de l'autre très près de la base, de façon à former un \ dont les branches sont relativement longues et se recourbent symétriquement de chaque coté : tantôt , au contraire, ils restent accolés sur toute leur longueur: leur teinte, par transparence, est d'un jaune légèrement rosé: ceux qui divergent en \ sont assez régu- — 457 iièrement espacés et flanqués généralement, de chaque côté, d'un ou de deux éléments à filaments accolés et non ou peu divergents. Enfin la 3e rangée, d'une disposition très caractéristique et bien constante est nettement indé- pendante îles précédentes et est ainsi constituée : en remontant le bord du bouclier de l'extrémité anale vers l'extrémité antérieure de Taxe médian, on trouve, le long du tiers postérieur, des baguettes simples régulière- ment espacées et enroulées en crosse, de façon que cette dernière regarde vers l'extrémité anale: elles sont au nombre de 6, lorsqu'elles sont au complet, de teinte jaune pâle, et elles alternent régulièrement avec des petites baguettes droites courtes assez épaisses, dont la longueur est fort inférieure à celle des baguettes du plan inférieur: ces petites baguettes courtes sont elles-mêmes formées de deux filaments accolés ne divergeant pas à leurs extrémités: elles sont d'une teinte rosée assez accentuée. Les deux tiers antérieurs du bord du bouclier présentent une disposition ana- logue à celle du tiers postérieur, avec cette différence que chaque crosse simple est remplacée par une crosse double dont les deux filaments divergent et s'enroulent en sens inverse l'un de l'autre; ces crosses doubles sont au nombre de 8 de chaque côté. r i;r. 'i. Asterolecanium Gréent. Fimbriature du bouclier de la femelle, représentée vers l'union du tiers postérieur et des deux tiers antérieurs. L'extrémité postérieure serait sur la jj.niclie de la figure, tandis que l'extrémité antérieure se trouverait sur la droite. Chez la femelle contenant encore des œufs sous son bouclier, et un peu moins âgée que la forme précédente, la disposition diffère par ce fait que les éléments les plus inférieurs sont beaucoup plus courts et très pâles; — 458 — ils sont fortement dépassas par ceux du 28 rang qui semblent notablement plus nombreux que chez la femelle après parturition. Chez la femelle non adulte, la première rangée inférieure fait entière- ment défaut. Il esl vraisemblable que les 2 rangs inférieurs de baguetles ne sont que les productions émises à deux époques successives des mêmes organes glan- dulaires, la rangée la plus externe étant celle de formation la plus récente. Au contraire, le rang supérieur ou le plus éloigné du bord, formé de crosses et de baguettes courtes existe semblable à lui-même aux différents âges et doit être considéré comme formé par une série d'organes glandulaires indé- pendante. Outre les baguettes marginales, le bouclier présente de très courtes baguettes dorsales disposées par petits groupes qui sont eux-mêmes distribués en trois bandes longitudinales, dont une médiane et deux latérales; ces baguettes sont jaune foncé, à peu près semblables aux baguettes courtes qui alternent avec les crosses marginales; très souvent elles sont tombées ou réduites à leur nodule basilaire en forme de 8 ; elles passent inaperçues à un faible grossissement. Femelle adulte. — D'un jaune cilrin, plus large que longue; antenne réduite à un mamelon muni de deux petites soies, l'une plus forte que l'autre et recourbée; mentum arrondi à son extrémité, bien développé; soies rostrales longues, boucle très réduite ne paraissant pas atteindre l'ex- trémité du mentum. Anneau anal portant 6 soies qui ne dépassent pas l'extrémité postérieure du corps. Lobes préanaux très peu saillants au delà de l'extrémité postérieure, mais terminés par une forte et longue soie et portant en outre en dehors une autre soie très petite. Le bord qui s'étend entre les deux lobes préanaux présente de chaque côté de la ligne médiane un petit mamelon terminé par une courte soie spiniforme. Filières margi- nales en forme de 8 formant deux séries : l'une est composée de filières très rapprochées les unes des autres et forme autour du corps une bordure interrompue seulement par l'extrémité anale; l'autre placée dorsalement par rapport à la précédente est formée de filières en 8 beaucoup plus espa- cées les unes des autres (6 à 8 de la première rangée contre 2 de la seconde). En dehors de cette bordure, du côté ventral, se trouve une rangée uni- sériée de petites filières circulaires, régulièrement espacées (fi ou 7 de ces filières pour 5 de la rangée voisine de filières eu 8). De nombreuses filières tubulaires sont disséminées sur la partie dorsale, et il existe en outre des filières en 8 en assez grand nombre sur la face dorsale. Un groupe trans- versal de petites filières circulaires punctiformes s'étend entre chaque stig- mate et le bord externe de l'Insecte. Enfin, sur la face ventrale de la partie postérieure du corps, on voit encore des filières circulaires, assez nom- breuses, un peu plus grandes que les autres et disposées en séries trans- versales irrégulières. Habitat. — J'ai trouvé celte Cochenille en abondance dans les serres du — A 59 — Muséum de Paris, sur Bhceilin laterijlora, leGiroyer clos Antilles, qui pro- duit un latex d'apparence cireuse et donne des baies comestibles. D'après M. Grée î à qui mes échantillons ont été communiqués par l'obligeant inter- médiaire de M. Newstead, Y Asterolecanium Greeni existerait à Geylan. La Collection Lamarck, par M. L. Joubin. J'ai l'honneur de porter à la connaissance des auditeurs de cette réunion que les échantillons étudiés et étiquetés par l'illustre Lamarck et qui jus- qu'ici étaient disséminés dans les collections et locaux divers de mon ser- vice, sont maintenant réunis dans une pièce unique à laquelle je compte donner le nom de Salle Lamarck. J'ai ainsi rassemblé une collection d'objets absolument précieux, de types historiques d'une inestimable valeur scien- tifique, d'un intérêt de tout premier ordre, puisque c'est en grande partie avec ces matériaux que mon illustre prédécesseur a composé son grand ouvrage Les Animaux sans vertèbres. Les recherches des naturalistes spéci- ficateurs se trouveront ainsi grandement facilitées. Nous n'avons, malheureusement pas ici toute la collection Lamarck, puisque, après des vicissitudes compliquées que j'aurai un jour l'occasion de raconter, une grande partie de sa collection rnalacologique est à Genève. Mais il n'y a pas qu'une seule collection de coquilles de Lamarck; il y en a deux, et l'une d'elles est ici, et je puis dire que si elle n'est pas la plus complète, ce n'est pas la moins intéressante. Nous avons la plus grande partie des Bivalves, une faible partie des Gastéropodes, à peu près tous les Echninodermes, une portion très importante des Gorgonidés, des Hydi aires et des Coraux; quelques Brachiopodes et Annélides, des fossiles divers. Mais ce qu'il y a peut-être de plus important et de plus intéressant, c'est la collection des Eponges. Les Eponges de Lamarck n'ont jamais été figurées, et leur description consiste en de courtes diagnoses pour chaque espèce, de sorte qu'il est actuellement à peu près impossible de savoir ce que l'auteur avait voulu indiquer. Vous savez , en ellet, que les Eponges ne peuvent être déterminées avec certitude qu'à l'aide des éléments microscopiques de leurs tissus; or Lamarck ne les connaissait pas. Il s'ensuit que les zoologues qui, depuis bientôt un siècle, écrivent sur les Eponges en s'appuyant sur les diagnoses de Lamarck interprétées par chacun à sa façon, ont échafaudé le plus for- midable chaos que Ton puisse imaginer. J'ai confié à M. Topsent, le plus qualifié des -qiongologues actuels, l'élude des Éponges de Lamarck. Ce travail, très long et très minutieux, n'est pas — 460 — encore terminé; mais je puis vous dire qu'il a révélé les faits les plus inattendus. M. Topsenl a pu identifier les types de Lamarck, débrouiller la synonymie des anciens auteurs, savoir enfin de quoi chacun d'eux a voulu parler et, chose qui paraîtra extraordinaire, y trouver des espèces nouvelles. M. Topsent a exécuté une série d'admirables photographies, de sorte que nous aurons là un catalogue illustré et critique de toute première impor- tance. Les autres parties de la collection Lamarck feront l'objet de cata- logues semblables; j'espère pouvoir prochainement terminer celui des Lamellibranches. J'aurais été heureux d'ouvrir dès maintenant au public scientifique cette salle Lamarck; malheureusement, elle n'est pas dans l'état où je voudrais l'amener pour être sûr qu'il n'arrivera rien de fâcheux à aucun de ces pré- cieux échantillons. Je suis arrêté par une considération très vulgaire, le manque absolu des quelques billets bleus qui seraient nécessaires pour mener à bon port cette entreprise. Je compte réunir dans la même salle les souvenirs du grand philosophe naturaliste, ses ouvrages, des autographes, des portraits. Je serais infini- ment reconnaissant aux personnes qui seraient en possession de quelques- uns de ces objets et qui consentiraient à s'en dessaisir au profit du Muséum; elles contribueraient à accroître l'intérêt de la Salle Lamarck et à l'hommage rendu à notre glorieux savant. Sur veux genres nouveaux d'Lmomd.e provenanT'de la Sénegambie, PAR M. LE Dr A.-T. DE RoCHEBHUISE. L'étude des Naïades de la Collection du Muséum, que nous poursui- vons, nous a permis jusqu'ici d'éclaircir certains faits, litigieux, et de rectifier des données que nous avons considérées conimes fausses, bien que certaines nous fussent personnelles; elle nous a conduit également à faire connaître des types remarquables, dont l'existence n'avait pas encore été signalée. Dans ce dernier ordre d'idées, nous apportons aujourd'hui des docu- ments nouveaux. Les nombreux spécimens à'Unionidœ, particulièrement ceux de Y ancienne collection, qui n'avaient pas encore été étudiés, viennent de nous fournir quelques exemplaires présentant des caractères tels qu'il est nécessaire de les différencier de tous les types actuellement connus. Les diagnoses suivantes montreront, nous l'espérons, l'opportunité de la création des deux genres (pie nous proposons. — 461 — Genus Arlliropteron Rochbr.^. Coucha ovoidea, rrassluscula, sat lumida, antice abrupte rolundala. postice subelongata, edentula; umbones subcontigui, parvi; ligamentum longum, cur- vatum, subobtectum; regio retro-umbonalis, catami scriploris reclus, conca\us, elougatus, longitudinaliler minute striatus, striis passim interruptis, simulans: — ■ impressiones musculares supêruciales. Ce genre se caractérise : par une sorte d'area située en arrière des cro- chets, en forme de plume à écrire, longuement elliptique, creusée en gouttière très profonde, subanguleuse, ornée longiludinalement de fines striées interrompues par place, area dont la plus grande largeur part des crochets, et s'étend en arrière en se rétrécissant pour devenir aiguë à son point de contact avec le sommet du bord postérieur. Pour le moment, ce genre ne comprend qu'une seule forme, dont la place nous parait indiquée, au moins provisoirement, dans le voisinage des Brazzœa de Bourguignal. Fig. i . — Coquille vue de dos. \. Area calamiforme. G. N. Arthropteron Ouassouloui Roch.br. Coucha ovoidea, inœquilalera , crassiuscula, interne posliceque su!) hians; pallide olivaceo lutea, irregularifer striata, postice sulcis subfoliaceis indula; margo dorsalis aille convexus, postice reclus; anlicus sublatus, obtusus; poslerior rotundalus, panlulum angustus; umbones contigui, parvi, obtusi, erosi, ad j/3 longiludinis sili, area vix conspii-ua ; ligamentum longum, proniinuluiu; pagina interna margaritacea , alba, passim roseo cierulea. Long., 0,069; — kat. max- > o,o4i; — Crass. , o,oa5. Habitat. — — Région du Ouassoulou (Soudan français). — Provieul de la collection du D' Fras; donné au Muséum par l'ancien Musée . Goncha inœquilatera, ovato rolundala, vel subelongala, crassiuscula, anticc subangnlata, postice subattenuata, parum producta, fere alata, hians; urnbones contigui, vix prominuli, transversim plus minus ve plicali; ligamentum angus- tum, abbrevialum, recte lineare, internum; regio cardinalis cum in valva dcxtra tœnioiam rectam in canaiiculum valva; sinislrae insertam; impressiones rauscu- lares : antice sat profundœ, postice superficîales. Les caractères dominants de ce genre consistent dans une lamelle obtuse, en sorte de bourrelet e'troit, régnant sur toute la longueur de la région cardinale delà valve droite , bourrelet peu proéminent, simulant une petite corde et s'insérant dans une rainure correspondante située sur la région cardinale de la valve gauche; par son ligament étroit, court, tout à fait interne, qui ne peut être comparé à celui de certains Unio et Anodonla où il est dit subobtectum ou obteclum. Ce genre nous semble pouvoir être placé dans le voisinage des Leptos- patha; il comprend les trois formes suivantes : D Fig. 2. — Disposiltion de la charnière. D. valve droite. — G. valve gauche. G. N. Mitriodon Martini Rochbr. Concha solida, elliptice rolundala, inaequilalera, postice hians; marginibus intense luteo prasina, nitidissima, ad regionem umbonum albida, perpolita, circuiariter minutissime slriata; margo dorsalis fere rectus, obliquas; anlerior rotundus; postérior abrupte descendens, coinpressus, subalalus; inferior con- vexiusculus; mnbones contigui, niinutissinii , transversim plicati, ad fere 1/2 lon- gitudinis siti ; area subcompressa, sidco bifido sat distincte marginata; ligamentum brève, minutum, internum; pagina interna margaritacea, pallide albo lulca. Long.. o,oo38: — Lat. max., 0.027: — Crass. , 0.01 5. Habitat. — Fleuve Bafing, affluent du Sénégal, donné par le Dr Mar- tin-Dupont, auquel nous le dédions. (1> De (inplov diminutif de phpx «bandeau, ceinture?!, et oêovs, oèoviot «dent':. — 463 — Mitriodon Falemeensis Kochbr. Coucha stibsolida, elliptica, inœquilatcra, antice posticeque sub hians; l'ulvo rosoo nilida, margine posteriore olivaceo brunnea, undique perpolita , circulariter minute sulcata: margo dorsalis reclus, obtiquus; anterior rotundus, subangulatus; posterior obliquas, subçompressus, satlalus; inferior convexus; umbones contigui, obtusi, laie transvorsim plicali, ad i/3 loiigiludinis siti; area compressa, profunde slriata, sulco squamoso-marginala; ligamentum brève, minulissimum , iiiternum ; pagina interna margaritacea , albo cœrulea. Long., o,o4i; — Lai., max. , 0,0-26; — Grass., 0,008. Habitat. — Rivière Falèmé, affluent du Sénégal, donné par le 1)' Mar- liu-Dupont. Mitriodon Heudeloti Kochbr. Concha elliptica, inœquilalera , postice vix hians; sordide griseo hiteola, passim suberosa, cretacea; circulariter obtuse striata; margo dorsalis rectus, inclinatus; anterior rotundus, subangulatus; posterior elongato obtusus, unduiatus; inferior late convexus; — umbones contigui, parvissimi, erosi ad fere \jh longitudinis siti; area parva, subcompressa, sulcata, sulcis squamosis, sulco parvo margi- nal; ligamentum parvum, internum; pagina interna albida, submargaritacea. Long., o,o&3; — Lat. max., o,oa3; — Grass., 0,009. Habitat. — Fleuve Bakoy, affluent du Sénégal. Provient de Heudelot (i836). Essai monographique suit le Genre Chamberlainia Simpson, 1>AR M. LE Dr A.-T. DE RoCHEBRUNE. Le genre Chamberlainia a été créé en 1900 par Simpson'1', pour un petit groupe dVnionidœ asiatiques, dont YUnio Hainesianus Lea est le t\ pe. Sous ce vocable sont inscrites les trois formes suivantes : Chamberlainia Hainesiana Simps. Chamberlainia Hainesiana Simps. Sytl. ofNai. Lot: cit., /». 58a. Unio Hainesianus Lea, Pi: le. N. Se. I >li 1 lad. VIII. l856, />. [)•>,. Nous nous bornons à signaler' ce type bien connu. Chamberlainia Pavici Simps. Chamberlainia Paviei Simps. Loc. cit., }>. ''>8a. Unio Paviei Mortel, Journ. Concli., A A XIX, i8q 1 , p. ■-<. '1 1 , pi. VII. fin: -J. t1) Nt/r». n/' tin' Stàaàm in l'rocii'il. I ml. Si. Nul. )Ins. I Snnllisonmn Institut). \ \//, igo3. — rm — On peut affirmer avec certitude que cette forme représente un jeune exemplaire deYUnio Hainesianus; les spécimens des Collections du Muséum sont concluents. Morlet la dit voisine de Vilnio gravidus Lea, type du genre Physunio de Simpson -; elle en diffère dune façon complète notammenl par son faciès général et surtout par sa dentition. A la suite du nom de Paviei, Simpson écrit MoreJet, attribuant ainsi la paternité du mollusque au savant conchyliologiste de Dijon. Ce n'est nulle- ment lui qui l'a créé, mais bien le Commandant Morlet, ancien attaché au Laboratoire de Paléontologie du Muséum de Paris. Chamberlainia Duclerci Simps. Chamberlainia Duclerci Simps. hoc. cit., p. 38 s. Unio Duclerci Rochebnme, Bull. Soc. Philom. Paris, VII, 1882, p. aj. pi. I,fig. 2. Simpson émet quelques restrictions sur la place que doit occuper cette forme; nous y reviendrons tout à l'heure; nous avons avant à décrire quelques exemplaires d'un Chamberlainia que nous croyons nouveau. Chamberlainia pavonina Hocbbr. Concha crassa, ponderosa, snbtrigona, inœquilateralis, paululum compressa, suhliians; olivacco-fusa, subnitida , concentrice profunde sulcala, sulcis passim subfoliaccis; margo dorsaiis oblique ascendens ; anterior rotundus, obtuse sub- rostratus; posterior abrupte truncatus, subalatus, obscure triangulatus; inferior laie convexus; umboncs erosi, subcontigui, rotundali, ad 1ère i/5 longitudinis siti; area compressa, sub divaricatim plicala, plicis latis, undulatis: ligamentum crassum, abbreviatum, curvatum, subobtecum ; pagina interna albido-cœrulea , plus minusve margaritacea, poslice intense cuprea et iridina. Long.. 0,0170; Lat. niax., 0,01 34; Crass. , o,o65. Habitat. — Battambang, province de Salabury (Siam). Plusieurs spé- cimens ont été donnés par M. de Montigny en 1860; d'autres proviennent de la Mission Bocourt, 1862 (2). Celle forme, voisine du Chamberlainia Hainesiana, en diffère cependant par son galbe moins trapézoïdal, plus ovoïde, par son bord antérieur plus arrondi, par son bord inférieur à convexité plus large, moins brusquement courbée, par son bord postérieur à expansion aliforme plus triangulaire et moins arrondie, par ses crochets portés bien plus en avant, moins aigus, ") hoc. cit., p. 83o. W Quelques-uns de ces spécimens ont été vus par Valenciennes et portent son étiquette manuscrite : Unio pavoninus! Nous ne pensons pas que ce nom ait été publié; nous le conservons néanmoins, on souvenir du Savant Professeur du Muséum de Paris. — 'Hia - par ses dents pseudocardinaleg plus fortes, plus massives, toute proportion de taille gardée, plus profondément sillonnées, enfin, par des lamelles plus longues, plus tranchantes. Notre Unio Duclerci n'a été que provisoirement classé par Simpson dans le genre Chamberlainiû. Il est tout à fait probable, dit-il (1), qu'il doit élre considéré comme le type d'un groupe à part, mais le seul spécimen que j'ai vu. consistant en deux valves fortement érodées, me permet difficile- ment d'établir une séparation : «rit is quite probable that ibis should form the type ofa separate group, bul (lie only spécimens i hâve seen, l\vo baclly eroded valves, hardly justify me in sepa- rating it.» Nos Collections Nationales possédant quelques exemplaires de cet Unio, et les caractères qu'ils présentent, différant notablement de ceux des Cltam- berfoinia, nous proposons la création d'un groupe sous le nom de Simpsonia, comme hommage au Savant auteur du Synopsis des Naïades. Le genre (Ihambevlainia est ainsi caractérisé par son auteur : Gi.M - Chamberlain!» Sinips. Shell large, very solid in front, thinner behind, round or round obovate, without posterior ridge, alate on the uost dorsal part uhen young; beaks full , sculpture not seen; surface wilhoul sculpture excepting a few slightly pustulous corrugations on the posterior slope; epidermis dull, not rayed ; lange curved; pseudocardinals rallier small, stuinpy, two in lest valve and one in the righl : lalerals short, remole, the intervening liinge plate rounded, one latéral in the righl valve and two in Ihe lesl . the upper ihe smaller, and ail curved upward along tbeir inner edges; beak (•avilies not dcep: dorsal muscle scars, numerous, deep extending from the cavily downward and forward, area outside the palleal line very wide; nacre lurid bronzy. Notre genre Simpsonia présente les caractères suivants : mm- Simpsonia liorhhr. (ioncba ovoideo elongata, crassissima, ponderosa, ad regionein posticani paulu- lumalata: intense salcata; umbones crassi, oblusi, subcnntigui: eawun siilnini- bunale sat profundum ; ligamentiim abbrevialuin, latuni, suboblusum; pseudp cardinales 2 in valva sinistra, paruin |)roiniiientes, compressa, intervallo lato, concavo, sex dentato separali, 1 in vajva dextra, niaxiinus, < jnadratus , profunde bisulcatus, lamina? crassissimœ , brèves, 1 in valva dextra , lalissima, alta, superne rotundata, 2 in valva sinistra, œquales, brevissiinœ, aculœ, in speciem liltera: X dispositif; impressiones musculares profundu», rugato Buleatae; impressio pallealis profunda, antice lalissima. Loc. '■''• , /'. 58a . \<>ie '/. Moséum. X. 01 — 466 — Ces caractères différentiels ainsi présentés, notre genre Simpsonia devra comprendre YUnio Duclerci Type et nue seconde forme remarquable faisant partie, depuis peu. des collections do Muséum. On aura ainsi : Simpsonia Duclerci Rochbr. Unio Duclerci Rochbr. Bull. Soc. Phil. Paris. Lot: cit. Chamberlainia Duclerci Simps. Loc. cit. Habitat. — Fleuve Mékong; donné par le Dr Harmand, alors Consul à Bangkok (188a). Simpsonia Demangei Rochbr. Concha crassissima, compressa, ovalo elongata, in;r:quilalera , antice liians, postice subalata, concentrice sulcala, sulcis laminosis, profunde erosa, sordide nigrobmnnea passim radialim costata, costis latis, plains, interruptis; margo dor- salis fere reclus, subobliquus; anterior rotandus, pan us, subnasulus; posterior sublriangularis, cotupressissimus ; inferior longissimus, ferc rectus, subundulatus; umbones parvi, compressi subconligui, ad 1/7 tongitudinis si ti ; area parva; liga- menlum longissimum , crassum , a terri mu ni ; pagina interna margaritacea , suaviter pallide rosea. Long., 0,2/10; Lat.,max. 0,1(19; Grass. , 0,070. Habitat. — Rivière Glaire entre Vietri et Tuyen-Quas (Tonkin). Donné par M. Victor Démange à Hanoï (190Û). Inutile de faire observer que cette forme remarquable diffère totalement du Simpsonia Duclerci. W/>. PRÉLIMINAIRE SUR LES MOLLUSQUES RECUEILLIS PAR LES MEMBRES de la Mission A. Chevalier, dans la région du Tchad et le rassin di Chari, par M. Louis Germain. MM. A. Chevalier, Courtet, Decorse et Martret, qui ont parcouru, en 1902 et 1903, les environs du lac Tchad et les régions traversées par le Chari. ont recueilli de très nombreux matériaux, fort importants au point de vue de l'histoire malacologique , encore à peu près inconnue, de ces vastes contrées. Je remercie bien sincèrement M. A. Chevalier d'avoir eu l'amabilité de m'en confier l'étude. Je me bornerai aujourd'hui, en atten- dant la publication du mémoire qui doit renfermer les résultats malacolo- giques complets du voyage, à donner quelques indications sur les espèces nouvelles rapportées par les explorateurs. — 467 — Limicolaria centralis Germain nov. sp. Cette espèce appartient à la série des grands Limicolaires du groupe du L. tuiriformis Martens(1), mais se distingue de cette dernière coquille : Par son galbe plus élargi à la base, relativement moins haut pour une une égale largeur maximum, par sa spire à croissance plus rapide, com- posée seulement de 9 tours bien moins convexes (le profil en étant presque plan), dont le dernier, relativement plus développé, atteint les ^ de la hau- teur totale (chez L.turriformis, le dernier tour n'est que les ^ de la hauteur); par ses sutures moins profondes, quoique très nettement accusées: par son ouverture relativement plus grande (elle atteint 37 millimètres pour une coquille de 7 h millimètres de hauteur, tandis qu'un L. turriformis de 9,4 millimètres de longueur n'a qu'une ouverture de 38 millimètres); par sa columelle plus fortement plissée; par son ombilic plus large, entouré d'une angulosité plus accentuée. Cette espèce est particulièrement remarquable par son aspect glandini- lorme. Elle atteiut les dimensions suivantes : Longueur, 79 millimètres; épaisseur maximum, 33 millim. 1/2; hau- teur de l'ouverture, 37 millimètres; largeur, 18 millimètres. Le Soudan fiançais, à travers la Boucle du Niger. (Général de Trentinian, 1898.) Limma undussum/E Marlens. \\cc le type de celte espèce, recueilli abondamment par M. Chevalier, vit la variété Courteti nov. form. qui en diffère : par sa spire plus allongée, à tours plus convexes séparés par des sutures plus profondes, et par son ouverture plus oblique, moins régulièrement ovalaire. Long., 17 millimètres; larg., 8 millim. 5; long, de Pouv., 19 milli- mètres; larg. , 5 millimètres. Cours d'eau du pays de Mamoun, mars 1903. Planorbis tetragonostoma Germain nov. sp. Cette espèce appartient au groupe du PI. sudanicus M art. ("> ; c'est évi- demment avec celte dernière coquille et avec le PI. tanganihanus l5ourg. (3), qu'elle a le plus d'affinités; on l'en distinguera cependant : Par sa croissance spirale très régulière, à concavité supérieure tout à l'ait cenfrale, n'intéressant que les tours embryonnaires; par son ouverture, non pas « sensiblement ascendante et semi-arrondie <■> comme chez le P. fan- ganikanus ou médiocrement oblique, semi-arrondie comme chez le P. suda- <» Mabtens (E.), BeschaUe Weirhthiw OsUAfrikas ; vol. IV des l) Smith (Ed.), Proceed. Zool. Soc. London; 1881, p. 296, pi. XXXIV, %. 3o, 3o", 3o\ [Segmentina (Planorbula) Ale.randrina, var. Tanganyicemis.] — 469 — Ampullaria Chevalieri Germain nov. sp. Cette Ampollaire, qrue je considère comme l'espèce représentative de Y Ampullaria speciosa dans le bassin du Chari, se distingue de la vraie Ampull. speciosa : Par son galbe plus élevé, avec un dernier tour relativement plus haut et plus développé en largeur à la partie supérieure; par son ouverture plus grande et plus régulièrement ovalaire; etc. — Haut., 1 00-107 milli- mètres; diam., 91-97 millimètres; haut, de l'ouv., 78-80 millimètres; diam. , 5o millimètres. Le caractère le plus intéressant de V Ampull. Chevalieri est l'allure du dernier tour de spire, dont le développement maximum est très voisin de la partie supérieure. Ce dernier tour conserve une grande largeur sur la presque totalité de son développement, ce qui fait que la partie opposée à l'ouverture présente un profil d'abord presque rectiligne, qui s'atténue seulement à la hauteur de la naissance de l'ombilic, rappelant ainsi l'aspect si caractéristique de YAmpullaria dolium Phil. de la Guyane. Territoire du Gbari, cercle de Krébedjé. Octobre 1902. Bithynia Martreti Germain nov. sp. Celle espèce, voisine du Bithynia J Gabbia] Seumanni Mart. ", s'en dis- tingue : Par son galbe peu élevé à tours plus convexes, séparés par des sutures beaucoup plus profondes: par son ouverture plus petite, très régulièrement circulaire, à peine anguleuse en haut; par son ombilic liés étroit, presque entièrement recouvert. Haut., ."> millimètres; épaiss., 3 million. i/4; haut. de l'ouv., 1 millim. 5; diam., 1 niillim. 5. Par les caractères de son ouverture, celte espèce se rapproche également du Bithynia Stanleiji Smith-, mais s'en distingue : par ses tours plus con- vexes, à croissance plus régulière, séparés par des sutures plus profondes; par sa spire relativement plus haute; par son ouverture plus détachée du dernier tour et, proportionnellement, plus petite. Pays de Mamoun. Spatha ( Leptospatha ) Decorsei Germain nov. sp. Celte espèce ne peut se rapprocher que du Spatha [Leptospatha) Stuhl- manni Martens^, mais s'en dislingue essentiellement : Par son galbe subreetangulaire allongé, avec les bords supérieure! in- 1 \l mitens (E.), hc. cit., 1897, p. 191, Taf. VI, lijf. 33. W Smith (E.), Proc I Zool Sur. London, 1S77. p. 717. pi. LXXV, fig. ai il.). Martens (E.), foc. cit., 1897, P- '-••""'' ''<'?• a '•' m'''n"' PaÇe- — 470 — férieur presque parallèles; par sa région antérieure moins brièvement tronquée; par sa région postérieure plus allongée, mais se terminant par un rostre beaucoup moins effilé et non pas médian et nettement tronqué comme chez le Sp. Stuhlmanni, mais très nettement basai et largement con- vexe; par son bord supérieur plus horizontal; par son bord inférieur, non pas convexe-relevé vers la région postérieure, mais descendant et très nettement sinueux dans sa partie médiane. Long., 87 millimètres; haut, niax., hi millimètres à .°><) millimètres des sommets; épaiss. max., 34 milli- mètres. A côté du type se trouve une variété sinuata qui en diffère : Par son galbe plus développé en hauteur vers la région postérieure (max. de hauteur à 33 millimètres des sommets); par sa région postérieure bien plus déclive, se terminant en un rostre très fortement écourté, largement convexe et placé très bas; par son bord inférieur bien plus fortement si- nueux; par son épaisseur maximum plus voisine du bord supérieur. Long. , 7/i millimètres; haut, max., 3o, millimètres à 33 millimètres des sommets; épaiss., 29 millimètres. Territoire du Chari, Mamoun (Pays des Snoussi). Mars 1903. Mutela Chevalieri Germain nov. sp. Cette espèce, qui se rapproche du Mutela truncata Mart. (1), s'en distin- guera toujours : Par sa région antérieure bien moins haute, moins développée en lon- gueur, terminée en pointe, ce qui n'a lieu ni dans le type M. Bourguignati , ni dans le type M. truncata; par sa région postérieure beaucoup plus dé- veloppée, s'élargissant progressivement, de telle sorte que la hauteur maximum est très voisine de l'extrémité postérieure; par ses sommets moins saillants; par son bord inférieur, non pas régulièrement et largement con- vexe, mais sinueux dans sa partie médiane; par son rostre encore plus largement tronqué; etc.. — Long., îkj millimètres; haut, max., 65 millim. 5 à 54 millimètres des sommets; épaiss. max., 4o millimètres. Haut-Oubanghi. Mutelina Joubini Germain nov. sp. Cette très intéressante espèce ne peut se comparer qu'au Mutelina pli- c/tta Sowerby [3). Elle s'en distinguera : Par sa région postérieure encore plus allongée, non tronquée à l'exlré- W Martrns (E.), /oc. cit., 1897, P- 9^> pb VH>%- '7- [Mutela Bourgui- gnati Ancey, var. truncata Martens. | (i) Sowkrbv in Rebve, Iconogr., 1868, vol. XVI, pi. Il, fig. :}. [ Mi/rciopus jili- CflIllS. | — 471 — mité, mais bien régulièrement ovalaire-arrondie ; par sa hauteur maximum plus voisine des sommets: par ses sommets notablement moins gros et moins proéminents; elc. — Long., 1 17 millimètres; haut. max., 3g milli- mètres à 55 millim. 5 des sommets; épaiss. max., 18 millimètres. Haut-Oubanghi. Il est probable que le Mutelina plicata Sowerby, dont l'habitat est inconnu" , provient des mêmes régions. Sphaerium Gourtati Germain nov. sp. Espèce voisine du Spk. Stuhhnauni Mart. (2), mais qui en diffère : par sa région antérieure plus développée et sa région postérieure régulièrement arrondie et non tronquée; par ses sommets absolument médians; par son épaisseur bien plus faible (7 millim. \/h pour i5 millimètres de longueur; pour une même longueur de coquille, un échantillon de Sph. Stuhlmanni aurait au moins 10 millimètres d'épaisseur); par son test orné de stries plus saillantes, etc. — Longueur, ia-i5 millimètres: hauteur, 9-19 milli- mètres; épaisseur, 6-7 millimètres x/k. Assez abondant. — Pays de Mamoun. Mars 1903. Fischeria centralis Germain nov. sp, Cette espèce diffère du Fischeria Delesserti : par son galbe plus régulière- ment elliptique et plus allongé; par sa région postérieure beaucoup moins rostrée: par ses sommets beaucoup plus obtus: enfin par sa charnière bien moins forte. Rapprochée du Fischeria Lenzi Dautzenberg (3), notre espèce s'en dis- lingue surtout par sa taille plus forte; son galbe plus ovulaire, moins haut : son bord inférieur plus régulièrement arrondi: ses sommets plus sail- lants: etc.. — Longueur, 3o millim. 1/2; hauteur, 20 millim. 1/2; épais- seur, \!\ millimètres. Le Soudan français : dans le moyen Niger et le Barri (général de Tren- tinian, 1899). La forme malacologupie de la région du lac Tchad présente des affinités assez étroites avec celles de la Haute-Egypte et de l'Abyssinie. Nombre d'es- pèces se retrouvent depuis le Nil jusqu'au lac Tchad : telles sont, parmi les Gastéropodes, les Limicolaria rectisirigata E. Smith, L. turriformis Mari.: (l> Simpson [Synopsis of Naïades, in Proceed. lu. State* Vot. Muséum, Mil. XXII, 1900, p. 90.")] croit, avec raison, cette espèce africaine -' Mabteks (E.), foc. cit., 1897, p. a6i, Taf. VII, fig. 8. '" Daotzrhbcbg ( P.), Ihtll. Icad. roy. Belgique, 3e sér., t. XX, 1890, p. 578 III. fig. 5-8. — 472 — Planorbis Adoivensis Bourg., PL Sudaniciis Mat t. , PL Bridouai Bourg.; Cleopatra cyclostomoides Oliv., CL bulimoides Oliv.; Vivipara unicofor Oliv.: AmpuUaria Wernei Phil.: etc. Il en est de même parmi les \cé- phales, et nous retrouvons, du Nil au Sénégal, le Mutela anguslata Sow., simple variété du Mm. nilohca; les Spatha rubens Caill., Sp. Siuhlmanni Mark; etc. (1). Ces caractères, sur lesquels nous aurons à revenir en détail, ne sont pas particuliers aux Mollusques : M. le D' Pellegrin (2 a déjà montré que la l'aune ichtyologique du Tchad .'-lait, dans ses grandes lignes, identique à celle du bassin du Nil. iScrR LES AnNELIDES PoLYCHETES DE LA MER BoOOE, (Nepiitiiidiens GlycÉmens) par M. (1h. Gravier <3). I. Famille des NEPHTHYDIENS Grube. Genre Xeplith;»* Cuvier. Nephthys palatii nov. sp. Prostomium pentagonal encastré dans le premier segment , avec deux paires de courtes antennes coniques. Dans le parapode, raines très espacées l'une de l'autre; leur distance est égale au double de la largeur de la rame inférieure. A la rame supérieure, bulbe sétigère en cône très saillant compris entre deux languettes fort peu développées. Cirre dorsal en pointe émoussée, très court, à la base d'une branchie de taille considérable: deux faisceaux de soies simples en éventail; celles du faisceau postérieur plus nombreuses , plus saillantes , avec une ciliation sur le bord convexe beau- coup mieux marquée que sur celles du faisceau antérieur. A la rame infé- rieure, bulbe sétigère conique, également très saillant, situé entre deux membranes, dont l'antérieure est fort en retrait par rapport au bulbe, tandis que la postérieure, moins rudimentaire, s'avance jusqu'au niveau de ce dernier. Cirre ventral aussi réduit que le dorsal. W La faune du Tchad présente aussi, et cela était évident à priori . des affi- nités avec celle du Sénégal : c'est ainsi, par exemple, que les Pln/sa (lsodora i Guemei Dautz. et P. Jousseaumei Dautz. sont communes aux deux faunes. (2> Pellegmn (Dr .t.), Cyprionodontidés nouv. Congo, Oubanghi, in Bull. \liis. hist. uot. Paris, X, n° 5, iQo4, p. 321. ; La description détaillée accompagnée de figures et l'étude de la position systématique des Polychètes mentionnés dans celte note et dans celles qui la sui- vront seront publiées prochainement dans la troisième partie de mon mémoire sur les Annélides Polychètes de la nier Rouge [Nouv. Arcli. du Muséum). — 473 — Gaine de la trompe avec 22 rangées longitudinales de papilles: chaque rangée est composée de 5 ou 6 papilles coniques de taille croissant d'arrière en avant dans la trompe dévaginée. Une longue papille médiane dorsale et une ventrale moins longue. Deux mâchoires peu saillantes. Cirre anal aussi long que les 3 derniers segments. Une dizaine d'exemplaires recueillis en février 1906 dans les sables vaseux situés au pied même du palais du Gouverneur, à Djibouti. Coloration chez l'animal vivant : blanc rosé. Dimensions du type adulte étudié : longueur, 28 millimètres; largeur (maxima), 1 millim. 60. Nombre des segments : 70. Se rapproche du Nephihys nudipes Ehlers(l). II. Famille dks GLYCÉRIENS Grube. Genrk Glyeera Sav. Grube char, emend. Glvcera afbigana Arwidsson. Ivar Arwidsson, «Zur Kenntniss der Gallungen Glycera und Goniada», Bihang till K. Svenska Vct.-Akad. Handlingar, Bd. -7.3, Afd. VI, n° 6, 1897, Go p., 2 pi. L'auteur n'indique aucun lieu de provenance. Un exemplaire de celte espèce a été rapporté de Djibouti par M. H. Coutière en 1897; j'en ai moi-même recueilli un autre dans le récif situé ,iu nord d'Ambouli. près de la mte, à l'ouest de la Résidons. Glycera Edwardsi nov. sp. Prostomium long et ellilé, divisé en anneaux peu marqués; h au- tennes grêles. Premiers segments simples, les autres régulièrement bi- annelés, l'anneau postérieur portant le parapode. Cirre dorsal en forme de grosse papille, inséré au-dessus du niveau où se détache le parapode. Aucune trace de branchie. Chaque rame composée de deux languettes : l'une antérieure, terminée brusquement en pointe, l'autre postérieiu-e , à contour arrondi , fort en retrait par rapport à celle-ci. A la rame supérieure, soies simples coudées, dont l'un des bords présente des festons excessive- ment ténus. A la rame inférieure, soies composées hétérogomphes , dont l'arête terminale, longuement étirée en pointe, a l'un de ses bords façonnés comme dans les soies simples. Cirre ventral en forme de mamelon arrondi. court et large. Dans la région postérieure, les languettes antérieures et le cirre ventral s'aliongenl considérablement <'t se terminent eu pointe. M E.EatBn9,DieBQWlenwùrmer, Leiprig, i864-i868, p. 635-687, pi. XXIII. - Ma — Pièce de soutien de chaque mâchoire formée de deux chevrons de lon- gueur inégale reliés par une courte traverse. Gaine de la trompe couverte de papilles de formes variées mais non localisées, les unes grêles, en cône à pointe mousse ou en ovoïde allongé, les autres de même hauteur, mais beaucoup plus larges. Cirres anaux assez longs. Cinq exemplaires de cette espèce ont été rapportés eu 1897 de Djibouti par M. H. Coutière. Coloration : brun rouille, la teinte s'assombrissant d'avant en arrière. Longueur du type étudié : 95 millimètres. Largeur (maxima). 2 millim. 1, sans les parapodes; 3 millimètres avec les para- podes. — 190 segments environ. Appartient au même groupe que le Glycera tesselaia Grube (1). Genre Glyeinde Fi\ MùHer Arwidsson char, emend. Glycinde Bonhourei nov. sp. Prostomium assez court, divisé en 8 anneaux; k antennes courtes, épaisses, se rétrécissant brusquement dans leur partie terminale; deux yeux sur l'anneau basilaire. Deux régions distinctes par la longueur des segments et par le développement des parapodes. Daus la première, 61 segments dont les 3o premiers sont uniramés. Dans ces parapodes uniramés : cirre dorsal en languette arrondie au sommet, à base large; des deux languettes encadrant le bulbe sétigère, l'antérieure est la plus longue; cirre ventral de même forme que le cirre dorsal, mais beaucoup plus développé. Du 3ir au /11e segment, apparition de la rame dorsale qui n'atteint son complet développement qu'à partir du Ai" segment. Dans cette rame dorsale , languette antérieure semblable au cirre dorsal; dans le bulbe, 3 soies aciculaires non saillantes au dehors. A la rame ventrale, mêmes soies composées que dans la première région du corps. Cirre anal s'effilant graduellement à partir de sa base aplatie. Gaine de la trompe présentant de chaque côté de la ligne médiane dor- sale une bande de papilles disposées en séries transversales et en rangées longitudinales. De chaque côté de la ligne médiane dorsale et dans chaque série : i° une très grande papille surbaissée en forme de marteau: 20 une grande papille à large base , à sommet bifide recourbé vers la ligne mé- diane; 3° une autre papille de même type que la précédente, mais plus petite. En outre, de chaque côté de la trompe, une rangée latérale de hautes papilles à sommet en pointe arrondie; sur la face ventrale, très petites papilles tronconiques en séries longitudinales. Mâchoires à quatre dents courbes et à région basilaire bifide. Para- gnathes peu nombreux, très petits, terminés à leur extrémité libre par deux ou trois pointes. (l> Ed. Grube, Bemerkungen liber die Familie der Glycereen, Jahrps-Iirr. d<>r schh'x. Gesellsch. fur Vaterl, Cultur, '17e' Bd, 1870, p. (if). — 475 — J'ai recueilli, eu lévrier 190/i, deux exemplaires de cette espèee que je suis heureux de dédier à mou émineut ami, M. le Gouverneur Bonhourè, tout prés de la Résidence, dans les mêmes sables vaseux que le Nephthys palatii. Coloration de l'animal vivant : jaune brun; une grosse tache brun foncé à chaque segment, sur la face dorsale, de chaque côté. Dimensions du type étudié : longueur, 38 millimètres; largeur (maxima), 1 rnillim. 2 sans les parapodes; •> millimètres, y compris ces appendices. Nombre de segments : 1-26. Espèce voisine : Glycinde Wireni Arwidsson (1), [Goniada Swdmanni Wirenjm. Glycinde Maskallensis nov. sp. Prostomium relativement court, divisé en 11 segments; h antennes de dimensions moyennes. Segments divisés en deux anneaux dans la partie antérieure du corps; ceux de la partie postérieure divisés incomplètement en trois anneaux. Face ventrale peu bombée; face dorsale très fortement convexe, les parapodes s'insérant très bas. Les deux parties du corps ne sont nettement séparées ni en longueur, ni en hauteur. Jusque vers le tren- tième segment, parapodes uniramés. Cirre dorsal renflé, plus large que long; bulbe sétigère compris entre deux languettes à peu près également saillantes , en lobes arrondis ; cirre ventral très épais , bien plus développé que le dorsal. Soies hétérogomphes avec une serpe analogue à celle des soies à serpe courte des Néréidiens. Vers le trentième segment, apparition d'un rudiment de rame dorsale. Celle-ci est complètement réalisée à partir du quarante-seplième segment. Languette antérieure de même taille que le cirre dorsal. Soies aciculaires droites ou un peu arquées conservant sensi- blement la même largeur dans toute leur étendue. A la rame ventrale, aux soies en serpes, se mélangent des soies à arête longue qui ressemblent aussi aux soies de Néréidiens. Le cirre ventral, qui prend un développement for- midable du trentième au quarante-septième segment, diminue ensuite de largeur et se termine en pointe mousse. Gaine de la trompe couverte de papilles très basses, assez serrées les nues contre les autres, de forme et de dimensions variables. Mâchoires à quatre «lents recourbées de taille inégale; la partie basilaire recouchée de façon à constituer une rigole. Paragnathes presque tous dorsaux, en une seul.' rangée, avec de grosses dents divergentes et des saillies plus ou moins sphériques. J'ai trouvé un seul exemplaire, malheureusement incomplet de cette espèce très curieuse dans les fentes des rochers de l'île Maskalle (îles (1) Ivvn AnwiDssoN, loc. cit. 1 A. Wirkn, Ghaotopod.T Iran sibiriska bhafvet och Bebring liai'. Vega- Exped. velensk. iakttag. 11,1. a, Stockholm, 188."». (». 383-4a8, pi. \\\ll-\\\ll — 476 — Musha). Coloration, brun uniforme. Dimensions : longueur, 55 millimètres; largeur (maxima), 1 millim. 6 sans les parapodes: 9. millim. h avec ces appendices; nombre de segments : îao. A une place à part dans le genre Glycinde. Genre Goniada And. et Edw. Ehiers rev. GoxiADA MULTIDENTATA Arwif.lsson. IvAR ArWIDSSOIV, loC. Cit. Cette espèce n'a été oigualée jusqu'ici que sur la côte occidentale d'Afrique : Libéria, Fernando -Po, Sette Cama (Congo français). Il est intéressant de la retrouver sur la côte orientale : j'en ai recueilli un exem- plaire dans les matériaux d'un dragage effectué par 20 mètres de fond entre les récifs du Pingouin et du Météore dans la baie de Djibouti. Sur les Sipunculides nouveaux rapportés de la mer Rouai:. par M. Cn. Gravier (note préliminaire), par Marcel A. Hérurel. M. Charles Gravier (I) a étudié avec grand détail le golfe de Tadjourah, c'est-à-dire toute la région comprise entre Djibouti et Obock. Je vais d'abord m'occuper des espèces nouvelles de Sipunculides. Dans une seconde note, je donnerai la liste de tous les individus et de leurs gisements. I. Genre Pliymosoma. Nous avons à considérer une variété et une espèce nouvelles. a. Phymosoma scolops adenticulatum nov. var. Localité. — Baie de Djibouti, à l'intérieur des cavités creusées dans la masse des Porites. 1 exemplaire (fig. I). Fig. 1. — Crochet de P. Scolops adenticulatum (vu de profil ). Il me paraît inutile de décrire l'espèce P. scolops Sel. et de Man. Je ren- voie à cet effet le lecteur à l'excellente monographie de Selenka, de Man et (1) Je remercie bien vivement M. le D' Ch. Gravier de m'avoir confié sa collec- tion de Gépliyriens et j'adresse l'expression de ma reconnaissance a M. le profes- seur L. Joiihin f|iii, depuis un an, m'a ouvert son laboratoire. — Ml — lîiïlow l). La variété nomelle est établie sur un caractère négatif, savoir : l'absence de denticulations à la base des crochets de Pintrovert (fig. I) et sur la longueur moindre des muscles rétracleurs. On sait que, die/ P, sqq- lops, les denticulations s'étendent suivant le prolongement de la base \ I! i lig. I). Les crochets ressemblent de la sorte à ceux de P. lurco. Ii. Phymosoma Meteori nov. sp. Localités. — Golfe de Tadjourah; récif du Météore, dragage 18 mètres et 20 mètres. Récif du Pingouin, dragage 18 mètres et 20 mètres dans du sable au pied des récifs; baie de Djibouti, dans les canaux de Hircinia; récif des Messageries, au Mord-Ouest du plateau du Héron, dans les vaisseaux sillonnant la base des Pontes; Ambouli, dans des polypiers vivants ou morts. Nombreux exemplaires (fig. II et III). ïO" u «S-' mfê Fig. IL — Papille (milieu du corps) Fig. III.— Papille (région anale) de de P. Meteori, vue par le sommet. P. Meteori, vue par le sommet. Caractères. — Pas de crochets, lnlrovert plus court que le corps. Deux paires inégales de rétracteurs. Papilles brunâtres très nombreuses, surtout à la base de l'introvert et à l'extrémité postérieure. Les papilles de l'intro- vert sont coniques; celles du milieu du corps (fig. II), à base circulaire ou elliptique sont formées de six à sept rangées concentriques de plaques />/, sensiblement égales en dimension dans toutes les rangées. Les plaques pi' des papules dans la région anale (fig. III) sont, beaucoup plus grandes et plus épaisses, mais moins nombreuses. Elles sont semblables à celles des papilles postérieures. Dans ces trois catégories, il y a toujours une hampe axiale 0 et 0'. La forme générale des deux dernières est un tronc de cône. Un canal tenlaculaiie de Poli dorsal sans ramifications latérales. Couronne incomplète de treize tentacules digitiformes, courts et trapus avec une gouttière médiane, comme taillés dans une même membrane. Dix-neuf muscles tégumentaires longitudinaux, s'aaastomosanl Ann. h. A. HiifinuH.. V Bd., ibigo. (2) Voir Pictkt, Rev. Suisse ZooL, vol. I, 1898. — >i81 — 1. BoUGAINVILLLA MUSCUS Alluiail (''. Les échantillons examinés ne dépassent pas 1 centiin. 5 et ne portent aucun bourgeon médusoïde. Ils sont fixés sur des ( lirrhipèdes ( Scalpellum) et sur une branche d'Antipathaire. 11 est probable que cette espèce n'est qu'une simple variété du B. ramosa Bened.f2). Djibouti, récifs du Pingouin et du Météore; dragage : 20 mètres (i5 mars 1 Qo4). ± Làfoea calcarata Ai. Agassiz. i 865. Lafoèa calcarata Al. Agassiz, Mem. Mas. Harvard, p. 132. 1 886. Lafoèa cylindrica von Lendenfeld, Proc. Linn. Soc. N. S. Vraies, \ol. IX, p. 912. 1888. Lafoèa $ca)idens Bale, ibid., vol. III [2J, p. 708. i.St)o. Hebella cylindrala Marktanner-Torneretscher, hm. /.. /.. Hofmus., Wien, V Bd., p. a 16. 1890. Hebella contorla Marctanner-Turneretscher , ibid. , p. 31 5. i8g3. Hebella cylindrica v. Lend. , Pictet, Rer. Suisse Z00L, Vil, p. Ai. J'ai rencontré cette espèce sur le Thujaria tubuliformis Markt. et je crois pouvoir l'attribuer à l'espèce d'Al. Agassiz dont elle présente les caractères. On trouve parfois la trace de deux Iiydrotlièques emboîtées l'une dans l'autre. Pictet a montré que les Lafoëa cylindrica \. Lend., L. scandens Bale, Hebella cylindrala Markt. , U.contorta Markt. , doivent être considérés comme une seule et même espèce, tout en faisant quelques réserves pour le L. scandens, à cause de sesgonophorei un peu différents. Toutes ces formes offrant les mêmes caractères que le L. calcarata Al. Agassiz, c'est à ce nom qu'on doit réserver la priorité. Gomme Pictet le fait remarquer, on ne pourra être complètement fixé sur leur idendité que lorsqu'on aura trouvé et comparé leurs gonosomes. J'ai attribué celte espèce au genre Lafoëa , car il n'v a [tas lieu, comme l'a établi Scbneider(3) en s'appuyanl sur les observations de Levinsen ('1', de conserver le genre Hebella Allman. Obock, récif de la Clocbellerie à marée basse (3 mars mjo'i 1. 1 Voir, pour la synonymie, IIincks, British Htj- -joli. — 483 — on deux paires d'hydrothèques , plus une impaire, comme l'a indiqué Mark- tauner-Turneretscher. Je dois signaler une variole chez laquelle la partie libre des hydrothèques est plus allongée et égale à la partie soudée (6g. a). De plus, les hydro- Ihêques sont toutes serrées les unes contre les autres. Je donne à cette forme le nom de T. tubuliformis var. obokensis. Un des exemplaires montrait un gonange répondant à la description qu'en donne Nulting. A cause delà l'orme de ce gonange, il n'est p;is poa- iible, comme le fait Pictet, de rattacher l'espèce de Marktaancrau Tkujaria I egœ Thompson d'Arcy, dont les gonanges sont différants. Obock, récif de la Clockellerie, à marée basse I 3 mars iqo4 l. — m — 7. Plumularia catharina Jolinston(1), var. articulala nov. var. Cette variété, dont les stolons courent sur la tunique d'Ascidies simples, est très petite , sa taille ne dépasse pas 2 millim. 5. Les hydroclades ponant au minimum cinq hydranlhes se détachent directement du stolon, parli- cularilé qui a été d'ailleurs signalée par Ilincks. Souvent l'hydroclade débule par un article basai allongé ( k 1 0 fx) supporté par une courte apophyse (4o à 5o fx). Cet article basai porte parfois une dactylolhèque vers son milieu. Il peut y avoir aussi deux articles basaux dont le premier est court (5o fx) et le deuxième plus long (270 fx) avec parfois une dactylolhèque. Dans certains cas, l'article long a été rompu vers le milieu de sa longueur et a été réparé. On trouve alors, au-dessus de la ligne de rupture, un court article de réparation (20 fx) suivi d'un petit article (3o fx), puis un nouvel article plus long (220 fx) avec deux daclylolhèques. Ce qui distingue cette variété de l'espèce type, c'est que, entre les articles Indrothécaux , il existe deux articles intermédiaires; le premier (fig, 3 , a. ix), très court (ko fx), est manifestement formé aux dépens de la partie supé- rieure de l'article hydrothécal; parfois même la ligne d'articulation qui le sépare de l'article hydrothécal est pau marquée ou ne se voit pas. Dans un cas, à un article hydrothécal faisaient suite trois petits articles successifs. L'article intermédiaire suivant (a. /., | est plus long (260 à 270 a) et cor- respond à l'article unique de l'espèce type; il porte en général deux dacty- lolhèques; parfois la supérieure est absente, soit parce qu'elle est tombée, soit parce qu'elle ne s'est pas formée. L'article hydrothécal mesure en- viron 23 O fX. Dans un cas, un article intermédiaire, rompu au-dessous de l'insertion de la dactylolhèque supérieure, était suivi d'un article de réparation et d'un article supplémentaire (2) pourvu d'une dactylolhèque (1). Le plus souvent les gonolhèques sont portés par des hydroclades ne comptant qu'un seul article hydrothécal. Obock, récif de la Clochelterie, à marée basse (3 mars 190/1). 8. Plumularia alternata Nultiug{4). La taille de l'unique échantillon que j'ai eu en ma possession est de 1 centimètre environ el sur près de la moitié de la longueur, les hydro- ;i Voir pour la synonymie : Nutting, Smithson. Instit. U. S. \lus. Spécial Bul- letin, 1900, p. Go. ' A. BiLLAnn, Contribution à l'élude des Hydroides, p. 18/1 (Ami. Se. Nat. Zool., vol. XX, 1906). '' L'espèce décrite par Torbei (Univ. California Publicat., vol. 1, 190-2) sous le nom il Intenella avalonia, ne me parail être qu'une simple variété — Environ dix ans pins lard, Harrînglon ' décrivait une forme nouvelle. Nereis cycîurus, ayant des mœurs analogues à la N.fucàtd fithquiUna; cette espèce américaine vit dans les coquilles de Pterénôius, Nutica, etc., habi- tées par Eiipagurits armalus, E. termimanus, etc. Hamngton n'a jamais rencontré cette forme à l'état libre et fait les mêmes remarques (pie Wiren en ce qui concerne la réduclion des muscles cl do la cuticule de la partie postérieure du corps; mais, en revanche, il a trouvé dans la coquille la forme hétéronéréidienne bien développée et vivant en compagnie de VEu- pagurus. Tous les exemplaires recueillis par lui, Heteronereis ou Nereis possédant des éléments génitaux, sont exclusivement femelles. Or, au dire de Wiren, il en serait de même pour JV. fucala (2 inquilina, tandis que la iV. jkcata (str. s.), c'est-à-dire la forme libre, serait exclusivement mâle. Réunissant tous ces faits, Harringlon émet aussitôt celte hypothèse séduisante : la N.fitcata (3 inquilina est la forme femelle de la N. fucala, le maie est libre et la femelle est sédentaire; il en est de même pour N. cycîurus, la seule forme que l'on connaisse est la forme femelle et elle est sédentaire, le mâle doit être pélagique. Hamngton va plus loin et, se basant sur cer- taines observations de Wheeler (i), se demande si le sexe toujours femelle de la forme sédentaire ne serait pas dû précisément à la façon de vivre de celle-ci et à la grande abondance de nourriture que son commensal lui procure. Or, il n'en est rien : la Nereis fucala fi inquilina, obéissant à la loi com- mune, se transforme en Heteronereis, aussi bien mâle que femelle, dans les coquilles de Buccin, où je l'ai trouvée assez abondamment au mois d'avril. Et tout porte à croire que l'on trouvera de même des exemplaires mâles sédentaires de N. cycîurus. Donc, contrairement à ce que pensait Wiren, dans ce cas l'habitat n'est pas un obstacle à l'apparition de l'épiloquie et, puisque les deux sexes sont représentés, l'hypothèse d'Harrington est mal fondée. Mais il convient d'examiner avec quelques détails ces Heteronereis , afin de voir la valeur qu'on doit attribuer à la variété créée par l'auteur suédois. V Ihteronereis femelle que j'ai entre les mains provient de Sainl-Vaast-la- Hougue. Elle est longue de 8 cenlim. 5. La partie antérieure, où les para- podes ne sont pas encore transformés, compte à elle seule 28 segments et mesure près de 2 centimètres: elle est large de h millimètres sans compter les parapodes; la largeur de la partie moyenne est de 6 millimètres. (1' On Nereis commensal with Hermit-crabs , Tram, of llw N. V. Acad. of. Se, 1897. (2) Cet auteur a étudié le rôle des facteurs physiologiques dans la détermina- tion des sexes chez les Annélides et principalement chez les Myzostomes. Mitteil. uns Zoôl. Slnt. Napl. Rd 1 •_>. 1897. — 487 — La tête ( lift, t) accuse toutes les transformations caractéristiques des formes épitoques; les veux sont très volumineux, le prostomiurn eil réduit, plus arrondi, et les palpes sont plus courts. L'armature buccale est remarquable par le nombre élevé des paragnalhes qui la composent. A la partie maxillaire dorsale de la trompe extro versée on \nit le groupe I(,) formé de 2 paragna thés placés l'un sur l'autre, le plus petit se trouvant en avant, et le groupe II comprenant à droite 1 2 pa- ragnathes et 1 k à gauche répartis sur trois rangs. A la partie maxillaire ventrale, le groupe III se montre formé de 1 5 paragnalhes disposés en lo- sange, l'inférieur étant seul d'assez grande (aille. Le groupe IV est aussi très nombreux, il compte i5 paragnalhes à gauche et i4 à droite formant deux rangées irrégulières. Y la partie basilaire dorsale, le groupe VI comprend 8 paragnathes à droite et 9 à gauche. A la partie basilaire ven- trale, les groupes VII et VIII se réunissent en une ceinture de 9 para- gnathes volumineux accompagnés chacun d'un grand nombre de plus petits. Y\\\. 1. - - Tôle de Nereis jiicata, forme hétéro-* oéréidienne 9. Figi a. — Parapode du a6' sé- tigère de Nereisfucata . [orme hétéronéréidienne $ . Rien que le nombre des paragnalhes entrant dans la constitution de chaque groupe ne soit pas fixe, et que seul le nombre des groupes soit constant, il est permis de faire remarquer que, chez la forme atoque de V. fiualâ fiitiquilina, les groupes II, IV et \l dépassent rarement les W Désignation de Kinberg, Annuîata nova (Ofvers. aj K. vet. Akad. Forh., Stockholm, l865). 488 nombres de 8, 10 et 5 paragnathes, alors qu'ici nous comptons ih, i5 et 9 paragnathes pour les mêmes groupes. Les parapodes de la partie antérieure du corps répondent à la description qu'en donne le baron de Saint-Joseph (l) pour la N. fucata (3 inquilina. Les deux premiers séligères n'ont de soies et d'acicule qu'à la rame ventrale. Les soies sont en arête homogomphe et en serpe courte hétérogomphe , et, au faisceau inférieur, se joignent quelques soies en serpe longue et amincie hétérogomphe. A partir du troisième sétigère, les parapodes ont leurs deux rames bien développées (fig. 2), ayant chacune un acicule. Les soies sont réparties en trois faisceaux : un dorsal, composé de soies en arête homogomphe, et deux ventraux, le supérieur formé de soies en arête homogomphe, au milieu desquelles on peut distinguer quelques soies en serpe hétéro- gomphe. et l'inférieur possédant uniquement des soies en serpe hétérogomphe, mais plus allongée et plus mince. Un exemplaire atoque, dragué par Adr. Dollfus, possède à tous les parapodes des soies en arête hétéro- gomphe (fig. 3). Je ne les rencontre chez l'Hétéro- néréis qu'à partir du vingtième sétigère; elles sont du reste peu nombreuses et situées à la rame inférieure. La languette dorsale des parapodes, arrondie aux premiers segments, devient peu à peu triangulaire, puis se développe beaucoup en hauteur, distendue par- les œufs dont elle est bourrée. Dans la partie postérieure du corps, les parapodes (fig. h) se présentent de la façon suivante : la lèvre su- périeure de la rame dorsale se divise en deux lobes par une échancrure située au point d'attache du cirre dor- sal: le lobe inférieur triangulaire prend une position ho- rizontale, tandis que le lobe supérieur arrondi offre l'aspect d'une lame foliacée. Tout se passe comme si la languette dorsale, que nous avons vu dans les seg- ments précédents prendre un grand développement en hauteur, s'incurvait vers l'extérieur, entraînant le cirre Soie en avec e]ie La ]evre inférieure devient également bilo- bée, très mince, transparente à l'extrémité et portant à sa base de petites éebancrures. Le cirre est allongé et nettement cylindrique. Du voisinage de facicule part un abondant fais- ceau de soies, composé d'une dizaine de soies en arête homogomphe et d'un arête hétérojjom- m Les Annclides clos rôtes de France, Ami. des Se. nat., 8e série p 3qo, 1898. 'i89 grand nombre de larges soies natatoires en palette, (les soies natatoires sont absolument semblables à celles décrites et figurées par Wiren pour l'Hétéronéréis mâle pélagique de N. fucata. Fig. I\. — Parapode du 60e séligère de Nereis fucata , forme hétéronéréidienne $ . La rame ventrale, possédant également un acicule, se compose d'une lèvre supérieure large et plus courte se continuant par un lobe foliacé bien développé. De là sort un grand nombre de soies de toutes formes; les plus nombreuses sont les soies natatoires en palette, puis les soies en arête bomo- gompbe: on en trouve aussi quelques-unes en arête bétérogomphe , en serpe courte et massive hétérogomphe ; et enfin trois ou quatre en serpe longue et amincie bétérogomphe. La lèvre inférieure est réduite à une lan- guette étroite mais aplatie. Le cirre ventral, plus petit que le cirre dorsal, porte à sa base deux lames foliacées, l'inférieure beaucoup plus développée. L'Hétéronéréis mâle, provenant également de Saint-Vaasi-la-Hougue , se distingue au premier abord de l'Hétéronéréis femelle par sa moindre taille, sa forme plus trapue et sa section plus tétragonale due au rappro- chement des deux rames pédieuses. Elle ne mesure que 6 centimètres de longueur au lieu de 8; la largeur est la même; la partie antérieure, longue de 2 centimètres, n'a que vingt-quatre segments; à la partie postérieure, les segments sont plus serrés les uns contre les antres. La tête, dans ses traits généraux, rappelle celle de la femelle avec le prostomium un peu moins arrondi et les palpes légèrement plus allongés; les yeux sont toujours volumineux. L'armature buccale montre une diminution el plus grande régularité — 490 — dans le nombre dos paragflalhes qtli Composent chaque groupe. Le groupe ] n'a qu'un paragnathe. eflCOfe esl-il difficile à voir; le groupe II a huit para- gnathes de chaque côté: le groupe III en possède doux, l'afltériêttf très réduit; le groupe IV a dix paragnathes à gauche et onze à droite, disposés sur deux rangs; le groupe V manque; le groupe VI, comme le groupe II qui lui correspond à la partie maxillaire, compte huit paragnathes de chaque côté; les groupes VII et VIII comprennent à eux deux huit para- gnathes, ayant chacun quelques satellites plus petits d'un nombre variant entre quatre et sept. En ce qui concerne les parapodes, ceux de la partie antérieure du corps sont en tout point semblables à ceux que nous avons trouvés chez la forme femelle; aussi bien pour les deux premiers sétigères que pour les suivants, la forme des mamelons, la disposition et la nature des soies sont identiques. Fjg. 5. -- Parnpode du 5oe stHifjèrp de Nerpis fucata a forme hétéronéréidienne cf. Dans les deux tiers postérieurs du corps , nous relevons quelques diffé- rences. Le cirre est plus gros, nettement variqueux; le lobe supérieur foliacé de la rame dorsale est beaucoup plus individualisé (fig. 5), mais la rame dorsale elle-même est moins haute. Les spermatozoïdes, en effet, bien qu'ils pénètrent également dans le parapode, en distendent moins sa paroi que ne le font, chez la femelle, les œufs volumineux. A la rame ven- trale, le lobe foliacé a pris de même un plus grand développement. Pour les soies, nous n'avons rien à ajouter h ce que nous avons dit précédem- ment, et toutes les formes que nous avons signalées chez la femelle se retrouvent ici aux mêmes places. — 491 — \insi donc, malgré les ressemblances nombreuses qui existent entre les deux formes épiioques de N.fucàiâ |3 tnquilina, le dimorpbisme sexuel est très apparent, caractérisé chez le mâle principalement par la présence de cirres variqueux à la partie dorsale et par le rapprochement des lames pédieuses plus foliacées, alors que les cirres dorsaux de la femelle so:il lissesel cylindriques, et que la rame dorsale a pris un grand développement en hauteur, changeanl sensiblement l'allure générale du corps. 11 est facile de se rendre compte, par ce que nous venons de dire, que les modifications qui ont décidé Wiren à créer la variété @ inqniliiia sont loin d'avoir l'importance que cet auteur y attache : i° La forme bétéronéréidienne se rencontre aussi bien chez le mâle que chez la femelle; 2° Le grand développement du lobe supérieur de la rame dorsale du pied ne nous apparaît que comme étant le résultat d'un dimnrphisme sexuel, vraisemblablement causé par l' accumulation des cents dans celte région ; 3° La réduction de la cuticule et des muscles de la partie postérieure du corps est évidente. Mais nous n'avons observé , comme Wiren , que des exemplaires possédant déjà des éléments génitaux. El c'est un fait bien connu que, dans ce c:is, la réduction des muscles marche de pair avec le développement des cellules sexuelles. Dans ces conditions, il semble inutile de conserver la dénomination de Wiren; la variété (S inquilinâ doit être rejetée, et il nous faut à la fois comprendre sous le nom de Nerek fucata la forme libre et le commensal du Pagure. Sur un nouveau caractère distinctif entre i.e vem\ des ViPÊRinès Et CELUI DES Coi! 111 DES. par M.-C. Phisalix. Dans diverses communications antérieures, j'ai montré que les venins de Vipère et de Cobra diffèrent complètement l'un de l'autre par leurs propriétés physiologiques, à tel point que, d'après les symptômes de l'en- veniniation. on peut reconnaître là nature diî venin inoculé. Ces venins diffèrent-ils aussi par leurs propriétés vaccinantes? Ortie question n'a pas été étudiée jusqu'ici , et, pour la résoudre, il fallait savoir si un animal vacciné avec l'un de ces venins l'était également contre l'autre. L'expérience répond négativement; des Cobayes immunisés contre le venin de Cobra ont été éprouvés avec du venin de Vipère el réciproque- ment; or. dans Ions les cas, les animaux ont succombé à l'inoculation d'épreuve. — V.)'2 — Mais comme il est difficile d'obtenir sur ces Rongeurs une immunisation intensive, il eût été prématuré de conclure de ces expériences que le venin de la Vipère n'a aucune propriété vaccinante contre le venin de Cobra ou inversement. C'est pourquoi j'ai voulu compléter ces premières notions en choisissant comme sujet d'expériences un animal dont l'immunisation est toute réalisée, c'est-à-dire la Vipère, elle-même, dont l'immunité naturelle est bien supérieure à celle que nous pouvons conférer aux animaux de laboratoire. On sait que ce Reptile est pour ainsi dire insensible à son propre venin, à tel point qu'il peut, sans inconvénient, en supporter une dose capable de tuer 80 à 100 Cobayes. 11 est évident que s'il existait entre le venin de Vipère et celui de Cobra quelque similitude de composition, la Vipère devrait résister, au moins dans une certaine mesure, au venin de Cobra. Or les expériences suivantes montrent qu'elle n'a pas d'immunité pour ce venin. U O w POIDS DOSE es 5 *w -S îles DE VENIN SURVIE. 0 li S E R VA T I ON S. 1= ANIMAUX DE COBBA. S1 animes milligrammes. 1 ' 1 4o o,i3 Totale. 2 1 5o o,5 Totale Symptômes d'intoxication. 3 1 1 20 1,0 h heures. à ' Vipères. < 20 1,0 5 à 8 lieu res. 5 1 1 70 1,0 5 lieures. c> ' | 5o 1,75 5 à 8 heures. Cette vipère inoculée en fé- 7 1 * 7° 1 ,0 Totale. vrier étsîl en inanition depuis 6 mois. 8 Cobaye. . . 800 0,5 t\ heures. 9 Raiia temp. Ao 0,28/1 12 a i5h"\ j Los expériences 9, 10 cl 1 1 ont été laites avec du 10 Rana temp. '10 0,1 A 2 /|8 heures. \enin de virulence deux fois plus forte que celui 11 Cohave . . . 600 0,2.5 s h. 3o. ' des expériences précé- dentes. Si l'on calcule, d'après les expériences précédentes, la résistance rela- tive de la Vipère, de la Grenouille et du Cobaye au venin de Cobra pour l'unité de poids de 1 kilogramme, on trouve qu'elle est représentée par 7,1 chez la Vipère, par 7 chez la Grenouille, et par o,/t chez le Cobaye, de telle façon qu'une Vipère n'a pas plus d'immunité qu'une Grenouille pour le venin île Cobra. — 493 — Resle à savoir s'il existe dans Le sang de ce Reptile des substances anti- oxiques capables de neutraliser l'activité du venin de Cobra. C'est peu probable à priori. Pour s'en assurer, il sutlit de mélanger du sérum de Vipère à du venin de Cobra, de chauffer le mélange à la température de bo degrés pendant 1 T> à -io minutes et de l'inoculer au Cobaye. Dans ces conditions, l'activité du venio de Cobra devrait être détruite ou atténuée, si ce venin avait la moindre analogie avec le venin de Vipère. L'expérience démontre qu'il n'en est rien. CJ se l'Oins DOSES DE SÉRUM — S '~ v— et SURVIE. OBSERVATIONS. «c — _ * ^ :J m COBAÏE. - DK VENIS. — Q grammes. (> c. cubes sérum, f 1 1 0 20 -\- o milligr. 33 venin. b lieures. '_) (lyO o milligr. 33 venin seul. 2 heures. Témoin. . . à c. cultes sérum . r 1 0 J7S -\- o milligr. 36 venin. 'o heures. 'l 57r> o milligr. 36 venin seul. 2 II. 3o. Tcuioin. La survie de quelques beures chez les Cobayes inoculés avec le mélange de sérum et de venin ne doit pas être attribuée à une action antitoxique du sérum, mais à une influence physique qui retarde l'absorption du venin. Le sérum de Cobra, ainsi que je l'ai démontré dans un travail précé- dent1', ne possède pas non plus vis-a-vis du venin de Vipère la moindre propriété antitoxique. 11 ressort de tous les faits précédents que les \enins de Vipère et de Cobra différent l'un de l'autre par tous leurs caractères physiologiques et • pie leurs principes actifs appartiennent à des espèces chimiques différentes. Ces résultats concordent dune façon parfaite avec ceux que les carac- tères anatomiques ont fourni aux zoologistes. Aussi l'analyse physiolo- gique des venins peut-elle, comme je l'ai montré pour les Opisthoglypb.es, rendre les plus grands services dans la classification des Ophidiens . où la place de certains groupes est douteuse et difficile à déterminer d'après les seuls caractères anatomiques. ' />■///. du Mu». d'Ilisl. liai., 1003, II. 'ii'l. — 'i9/i — Sun LES ACCROISSEMENTS REGENTS DES COLLECTIONS BOTANIQUES nr MvsÉi M, par M. Ed. Bureau. Ce n'est pas de l'entrée de quelques échantillons plus ou moins intéres- sants dont je viens vous parler, mais d'une série de dons faits depuis peu de temps au département botanique du Muséum, dons tellement impor- tants, que je ne pense pas qu'on ait eu à signaler rien de semblable dans les établissements d'histoire naturelle que nous connaissons. Cette série a commencé, eu janvier 1900, par le don fait à notre labo- ratoire , par M. Riocreux , du magnifique ouvrage dont il avait dirigé l'exécu- tion des nombreuses planches : The North American silva (îi vol. in-8"), ouvrage d'un prix très élevé. Puis vint, le 3 mars de la même année, le don de l'herbier de M. Au- guste de La Fontaine de Coincy . don fait par ses frères. Ce botaniste avait fait en Espagne de nombreux voyages qui lui avaient fourni le sujet de belles publications. Notre herbier est désormais un des plus riches en plantes de la péninsule Ibérique. Mais bientôt, ce furent des musées botaniques tout entiers qui vinrent se joindre au nôtre. Le docteur Cosson, membre de l'Institut, connu de tous les botanistes par sa Flore des environs de Paris et ses travaux sur l'Al- gérie, avait rassemblé des collections et une bibliothèque considérables. Elles furent laissées par lui à son petit-fils, M. Ernest Durand, pour le cas où celui-ci se sentirait une vocation de botaniste. M. Durand restait libre de les garder ou de les transmettre au Muséum. Le petit -tils a respectueuse- ment suivi le plan de vie que son grand-père lui avait tracé : il s'est fait recevoir docteur en médecine et licencié es sciences naturelles; mais on ne commande pas à ses goûts, et, entraîné vers des études d'un autre ordre, il a songé, a\ec un louable sentiment de piété filiale, à accomplir les désirs de son aïeul. Le musée botanique fondé par M. Cosson, et qui nous a été donné par M. Durand, occupait deux étages d'une maison rue de la lioélie. 11 se com- pose, comme je l'ai dit, d'un herbier et d'une bibliothèque. L'herbier a eu pour base les collections de l'Afrique du Nord qui ont servi à la rédaction de la partie publiée de la Flore d'Algérie, et qui sont toutes prêtes à servir à la continuation de cette œuvre considérable. A cette partie fondamentale ont été ajoutées une quantité d'autres séries, rassem- blées surtout pour permet tic les comparaisons et les déterminations. Le tout forme aujourd'hui un herbier général et un certain nombre d'herbiers particuliers. L'herbier général si' composait : En i(S(j(), de plus de 1,200 paquets, contenant 5o,ooo espèces: — 495 — Eu 187.3, il y avait 1 ,700 paquets et 60,000 espèces. \ la fin de 1903, lorsque M. Durand l'offrit au Muse'um, il y avait dans cet herbier 2,o55 paquets, et je ne pense pas qu'où puisse ëvaluer les espèces à moins de 70,000, ce qui peut nous donner un terme de compa- raison avec l'herbier générai du Muséum. Celui-ci, en 1803, se composait de i65 cartons, contenant de 10,000 à 13,000 espèces. En i833, avant le transport dans les galeries actuelles, l'herbier général du Muséum occupait 364 cases et pouvait être évalué de 20,000 à 3o,ooo espèces. En 1 858 , il occupait 1,738 cases et comptait environ 100,000 espèces. En 1867. il occupait a. 983 cases et était évalué à io5,ooo espèces. Aujourd'hui, on ne se trompera pas beaucoup en évaluant à i5o,ooo les espèces de notre herbier général, c'est-à-dire que le chiffre des espèces de l'herbier général Cosson ne semble pas très inférieur à la moitié du chiffre des espèces contenues dans l'herbier général du Muséum. Mais , dans le musée Cosson , il y a aussi de nombreux herbiers en dehors rie l'herbier général. Tels sont : l'herbier du nord de l'Afrique : 4 10 pa- quets; l'herbier des environs de Paris, formé des types de sa flore : 65 paquets; les Salsolacées de l'herbier Moquin-Tandon. tvpes de celte famille dans le Prodromui : 11 paquets: les cryptogames cellulaires : 60 paquets; les plantes à inlercaler : 38o paquets; les doubles : kh pa- quets. Eu tout, y compris l'herbier générai, 3,19/1 paquets. L'herbier du nord de l'Afrique est énormément plus riche que celui des mêmes régions au Muséum. H est impossible d'étudier la végétation de l'Algérie ou de la Tunisie sans y avoir recours. C'est désormais au Muséum que sera rédigée la flore de ces pays, comme celle de nos autres possessions coloniales. La nécessité des comparaisons a conduit Cosson à rassembler la flore de toutes les parties froides ou tempérées du Globe. Mais les pays à tempé- rature plus élevée n'en sont pas exclus; ainsi l'Egypte, l'Abyssiaie, le Cap. \ sont représentés avec une richesse exceptionnelle. Pour le Maroc, qu'un Européen ne peut explorer sans danger, Cosson a fait venir à Paris, à ses frais, un indigène, le rabbin Mardochée, l'a formé à la préparation des plantes, l'a renvoyé ensuite clans son pays el lui a payé des voyages dans l'intérieur. L'herbier Cosson doit contenir tout ce qu'on connaît sur la végétation du Maroc. Ed. dehors des plantes recueillies par lui-même dans ses voyages en Afrique et des nombreux exsieeata qu'il a achetés. Cosson a pu faire entrer dans son herbier des collections de haute valeur. C'est ainsi qu'il a reçu de M. de Franqueville la série complète des piaules recueillies en U>yssinie par Quartin-Dillon et Petit, et de M. .le fcbiliatclieff des spécimens de toutes les espèces trouvées par ce voyageur — 496 — dans l'Asie Mineure et l'Altaï , plantes qui, ayant été déterminées par Meyer, Fischer et Boissier, sont autant de types précieux. Le Muséum ne possédait rien des voyages de Tchihatcheff. L'herbier Moquin-Tandon, après la mort de ce botaniste, a été donné tout entier à Gosson. Il renferme les types des familles publiées par Mo- quin-Tandon dans le Prodromus systematis naturalis Regni vegetalis, et une autre série inappréciable : ce sont les types de la partie botanique de l'En- cyclopédie méthodique rédigée par Poiret, à partir du moment où de La- marck fut nommé professeur de zoologie. Comme les types de Lamarck nous sont revenus d'Allemagne avec son herbier, ce sont tous les types végétaux décrits dans l'Encyclopédie méthodique qui vont se trouver main- tenant au Muséum. Les herbiers de Maille, de Maire, de Dunant de Genève ont surtout fourni à Cossou des plantes tropicales. En 1869, il fit l'acquisition de l'herbier spécial des Composées formé par Schultz Bipontinus, œuvre de plus de trente années de recherches du consciencieux monographe. Cet herbier renferme l'ensemble presque com- plet des espèces appartenant à ce groupe immense, qui est considéré comme faisant la dixième partie du Règne végétal. Grâce aux types très nom- breux de Schultz qui nous entrent ainsi, ce sera toujours à l'herbier du Muséum qu'il faudra venir lorsqu'on voudra faire un travail sérieux sur les Composées. Une acquisition non moins importante pour Cosson et plus importante peut-être pour nous fut celle de l'herbier d'Al. de Bunge, professeur à l'Université de Dorpat, auteur du Flora altaica avec Ledebour et A. Meyer, ainsi que de publications estimées sur la flore de la Mongolie et de la Chine. Le musée de Paris, vous le savez, est le plus riche en plantes de l'Ex- trême-Orient, et particulièrement de Chiue. Je n'ai pas à rappeler ici les belles publications du regretté Franchet sur cette flore ; mais je puis dire aujourd'hui avec satisfaction que deux botanistes attachés à mon labora- toire des Hautes-Etudes, MM. Finel et Gagnepain, ont repris courageuse- ment ces études, et que tout danger de voir nos importants matériaux inoccupés est maintenant écarté. Mais ces matériaux sont relativement récents , et le travail de Franchet , de même que celui de ses successeurs, était rendu difficile, par l'absence, au Muséum , des types antérieurement publiés. Quelle n'est donc pas notre satisfaction de les y voir entrer presque tous avec l'herbier de Bunge ! Cet herbier renferme en eflet la série des plantes récoltées par de Bunge dans ses grands voyages, qui ont compris le midi de la Russie, la Songarie, l'Altaï, la Chine, la Perse el une partie de l'Afghanistan, ainsi que les (liantes recueillies par la plupart des botanistes qui ont exploré l'Asie cen- trale et l'Extrême-Orient. Les types y abondent, et il faut y joindre presque tous ceux du grand ouvrage de Boissier : Flora orientales. A peu près lou> — 497 — les termes de comparaison qui nous faisaient défaut nous arrivent donc à la fois, et la supériorité' du Muséum de Paris, en ce qui concerne la végé- tation asiatique extra-tropicale, est désormais solidement établie. Fée, ancien professeur à la Faculté de médecine de Strasbourg-, qui, à plus de 80 ans, quitta l'Alsace pour rester Français, a passé une grande partie de sa vie à étudier le groupe des Fougères, et ses travaux font auto- rité. L'herbier de Fougères de Fée, contenant tous ses types, fait partie de l'herbier Gosson. Je pourrais citer bien d'autres collections et bien d'autres noms de col- lectionneurs et de botanisles; mais je m'arrête, n'ayant pas pour but de dresser un inventaire, et cherchant simplement à vous donner une idée des richesses scientifiques qui ont été rassemblées par Cosson et qui nous sont généreusement données par M. Durand, son pelit-fils. M. Durand a bien voulu me confier le catalogue de la bibliothèque. (l'est un exemplaire interfolié du Thésaurus literaturœ botan icœ de Prilzel, dans lequel les ouvrages existant dans la bibliothèque sont soulignés à l'encre rouge. J'ai dépouillé en entier ce catalogue de 736 pages, et je suis arrivé au chiffre de 0.081 volumes de botanique. Je n'ai pas compté les brochures, qui remplissent un grand casier et sont dans un ordre parfait. La bibliothèque est composée presque en entier d'ouvrages descriptifs, et les ouvrages correspondant aux parties les plus richement représentées dans l'herbier y sont plus particulièrement nombreux. Les Flores se rapportant à l'Europe, à l'Asie tempérée, au Nord de l'Afrique, y sont à peu près au complet ; mais les livres sur la botanique tropicale n'y font pas défaut. On est frappé aussi du nombre des ouvrages sur toutes les branches de la cryplogamie cellulaire, et cela répond bien à l'importance de cette partie des collections, qui, comme nous l'avons vu, ne forme pas moins de soixante paquets. Il y avait peu de temps que la généreuse donation de M. Durand était faite lorsqu'un malheur inattendu frappa la botanique. Au mois de mai dernier, nous apprîmes que M. Emmanuel Drake del Castillo venait d'être enlevé en quelques jours par une maladie qui, à son début, ne présentait rien de menaçant. M. Drake avait puisé toute son instruction botanique au Muséum et s'était toujours montré pour notre établissement un ami des plus dévoués. Après avoir écrit une More de la Polynésie française et un mémoire de Géographie botanique qui lui valut un prix de l'Académie des sciences, il avait consenti, sur la demande de M. Grandidier, à continuer la Flore de Madagascar, arrêtée par la mort de Bâillon, et il en avait publié un fasci- cule de texte et i3o planches, Sa fortune était considérable et il avait pu, comme Delesserl, comme Gosson, former un musée botanique très important, composé d'un herbier et d'une bibliothèque. Muséum. — x. .;.'. — 'i98 — Au mois de juillet, sou frère, député d'Indre-et-Loire, veuait anuoncer à notre directeur que Mme Drake del Gaslillo faisait don de ce magnifique ensemble au Muséum d'histoire naturelle. Ces richesses ne font pas double emploi avec celles provenant de Cossou; car celui-ci rassemblait surtout les plantes et les flores des pays extra-tropicaux, tandis que M. Drake, en raison de la nature de ses travaux , recherchait les herbiers des parties les plus chaudes du globe et les livres qui en traitent. Voici de quels éléments se compose son herbier général : En 1880, il acheta l'herbier de Franchet, qui contenait les plantes du Dr Savatier (Japon, Mongolie et Chine). Vers 1891, il fit l'acquisition de l'herbier de Frauqueville , lequel était formé des herbiers de Louis-Claude et d'Achille Richard, de l'herbier de Steudel et de très nombreuses adjonctions. Il trouva dans ce fonds la végé- tation de Ceylan, de l'Inde, de Formose, de l'Egypte, de la Nubie, de l'Afrique du nord , du Mexique , du Texas , de Saint-Domingue , de Cuba , etc. Pour ses études sur la Polynésie, il acheta l'herbier de Tahiti, de Nadeaud. En 1891, ses collections s'augmentèrent de l'herbier de Vésian, qui lui apporta les plantes publiées par Ba^nilz et celles recueillies par Lojiacono en Sicile. Vers i8g5, il acquit l'herbier de Lenormand de Vire, qui lui fournit, entre autres, de nombreuses plantes de la Nouvelle-Calédonie. Et l'on peut ajouter que, de 1880 à 190/1, il acheta tous les exsiccala, tous les résultats de voyages botaniques dont il put avoir connaissance. Enfin, son parent, M. Guillaume Grandidier, lui remit, pour qu'il les publiât , toutes les plantes qu'il avait recueillies dans ses voyages à Mada- gascar. L'herbier Drake est évalué à 3, 000 paquets ; mais ils sont peut-être un peu moins épais que ceux de l'herbier Cosson. En somme, ces deux her- biers considérables paraissent avoir à peu près la même importance. La bibliothèque est admirable. Elle renferme la plupart des grands ou- vrages sur la tlore tropicale et doit se composer d'au moins 3, 000 volumes, peut-être beaucoup plus. M. Drake s'occupait constamment de la compléter et de la classer. Le catalogue est entièrement son œuvre. Un don que nous avons en perspective, mais qui est certain, est celui que se propose de nous faire M. Glaziou, ancien directeur du jardin public de Rio-de-Janeiro et inspecteur des forêts du Brésil. Cet herbier, dont M. Glaziou a refusé des sommes considérables pour le donner à la France , son pays natal , est le plus important qui ait été fait dans l'Amérique du Sud. Il comprend 26,000 numéros et il est accompagné d'une bibliothèque spéciale. Enfin, nous savons de source sûre que M. Roche d'Autun, ami et colla- borateur de Renault, a l'intention de laisser au Muséum, par testament, sa belle collection de plantes fossiles silicifiées. — 499 — Ces dons répétés augmentent brusquement d a peu près moitié ce que nous possédions déjà et font, sans conteste, de notre Musée botanique, le plus important qui soit au monde. Tant de richesses seraient dignes d'un palais. Hélas ! la réalité est bien différente et bien Iriste. Le rudiment de galerie qui nous est affecté ne s'est pas allongé depuis i83/i. Il y a au moins cinquante ans que l'encom- brement a commencé. Il dépasse tout ce qu'on peut imaginer. Notre di- recteur, que cet état de choses préoccupe comme nous, a dû prier Mmc Drake del Gastillo de garder quelques années son don princier. Quant à l'herbier et à la bibliothèque Cosson, qu'il fallait absolument déménager, on n'a pu les placer, ou plutôt les entasser, qu'au rez-de-cbaussée des anciennes gale- ries de zoologie, où l'humidité est telle qu'à la fin de l'hiver tout sera gra- vement altéré. Nous n'avons même pas la ressource de monter au premier étage les herbiers et les livres, car la toiture laisse passer la pluie. C'est une situation désolante qui, comme l'a déclaré à la tribune M. le Rappor- teur du budget de l'Instruction publique, ne permet plus d'atermoiement. Sur us Nipadites de l'éocese d'Egypte, par M. Edm. Bonnet. Les collections de Paléontologie végétale ont reçu, il y a quelque temps, de M. R. Fourteau, ingénieur des chemins de fer égyptiens, un fruit fos- sile extrait d'une pierre de taille provenant des carrières du Djebel el Giouchy, promontoire avancé de la chaîne du Mokaltam, à l'Est du Caire. La pierre du Djebel el Giouchy est un calcaire tendre, ferrugineux, ap- partenant aux assises du lutétien (éocène moyen) el formant des couches d'environ 5o mètres d'épaisseur avec dents de squales et A ummulites gizehen- sis; en outre, d'après l'enquête conduite par M. Fourteau, on aurait trouvé quelquefois, dans cette même carrière, des empreintes de feuilles de Palmier. Un second fruit, ayant une semblable origine, mais beaucoup moins bien conservé que le précédent, nous est parvenu plus récemment. Bien que dans ces fruits, réduits à l'état de moule interne, la structure ne soit pas conservée , les éléments calcaires s'étanl complètement substitués ;ni\ élénn-nls organiques, la forme el les contours extérieurs de l'un doux sont si parfaitement nets que je n'hésite pas à le rapporter au Sipadites, genre de Palmiers fossiles lus \oisins des Nipa actuels. Les Nipa sont de petite Palmiers cantonnés aux bords des estuaires des Meuves de l'Asie tropicale, des Philippines, de la Nouvelle-Guinée cl de l'Australie tropicale: mais leurs ancêtres géologiques, les Nipadites de 33 — 500 - l'époque tertiaire, avaient une aire d'extension beaucoup plus septentrio- nale et on en a retrouvé d'assez nombreux spécimens dans les terrains éocènes de l'Italie du Nord, des environs de Paris, de Belgique et d'An- gleterre; ils apparaissent dans l'éoeène inférieur, remontent jusque dans l'éocène supérieur et disparaissent a\ec lui. Les fruits de Nipadites présentent, comme ceux des Nipa, des variations dues à leur état plus ou moins parfait de maturité et à la position qu'ils occupaient dans le syncarpe, ce qui explique la multiplicité des espèces — 501 — établies, sur des caractères peu concluants, par Bowerbank créateur et pre- mier monographe du genre'11: mais, dans une Revision publiée en i8q5, Rendle(S) a réduit à 7 les 12 espèces admises par Bowerbank, en y ajou- tant le iV. Heberti Wat. du Bassin Parisien, ce qui porte à 8 le nombre des espèces aujourd'hui connues (8); enfin, l'année dernière, MM. Seward et Arber ont décrit et figuré, dans une étude très documentée (,1), les diverses variations du N. Burlini ' Brongn. A l'aide des monographies précitées , j'ai pu constater d'abord qu'aucun Nipadites n'avait été, jusqu'à ce jour, signalé en Egypte et, en second lieu, que le fruit du Djebel el Giouchy ne se rapporterait à aucune des espèces décrites; ces premières constatations ont été, en outre, confirmées par l'examen des nombreux spécimens de Nipadites conservés dans les collec- tions du Muséum; enfin, grâce à l'obligeance de M. Zeiller, membre de L'Institut, je me suis assuré qu'il n'existait aucun fruit semblable dans les collections de l'Ecole des Mines. Je me crois donc autorisé à décrire cette espèce comme nouvelle et, pour déférer au désir de M. Fourleau, je la dédie à la mémoire d'Ernest Sickeu- (') Fussil Fruits ami Seeds of the London, Clàï; i84o, 20 pages et 6 planches. f'1 Révision of (lie geim- \ipadite» [Journ. Linn. Soc. bot., XXX, p. i£3, tab. VI-VII). (•1) Les V. provincialis Sap. el V curtus Sap. en sont exclus comme apparte- nant à un antre geDre de Palmiers. (*) Les Nipadites des couches éocènes de la Belgique ( '/""■ Mus. hitt. liât. Belg., Il, 1903, 16 pages et 3 planches). — 502 — berger, en son vivant professeur à l'École de médecine de Kars-el-Aïn (Le Caire) el auteur de plusieurs mémoires sur la llore et la géolologie de l'Égype'1'. Nipadites Sickenbergeri nov. sp. Drupa, déficiente epicarpio, salis magna, 10 cent, longa, 8-9 cent, lata, in parte média 5-5 1/2 cent, crassa, latè obovata, ptano-convexa; apice acumiuata, sub apice depressa; basi truncata, concava , bilum lalum gerente; margine ob- tuse 1-2 angulata; facie convexa subœqualiter 9-to costato-sulcata, costis parum prominulis; mosocarpium 3-6 million crassum, in endocarpio arctè impositum. flnl, — In saxis calcareis, eocenicis montisGioucliy jngi Mokattamensis prope Cabiram in iEgypto. Par ses dimensions , cette espèce se rapproche du N. Burlini Brongn. , mais elle s'en distingue par ses contours moins anguleux, plus arrondis et par sa face convexe, munie de 9 à 10 cotes; le fruit adulte et non dé- formé du N. Burlini est h 3 ou k faces inégales, plus ou moins planes, limitées par des carènes saillantes avec 2 ou 3 autres arêtes moins accusées; la coupe d'un fruit de N. Sickenbergeri serait demi-cylindrique à bord circulaire ondulé. Le N. ParJcinsonis Bowerb. présente souvent, comme le N. Sickenber- geri, des côtes et des sillons assez régulièrement disposés, mais il s'en sépare par ses dimensions de moitié ou d'un tiers plus petites, sa forme plus arrondie et son sommet plus brusquement acuminé. Les deux figures, de grandeur naturelle, représentent : la première, le N. Sickenbergeri vu par sa face convexe, la seconde, le même fruit vu par sa base montrant l'impression pédonculaire et le hile obturé par un bouchon calcaire. L'appareil sécréteur de z'jV(Taxus), par M. G. Chauveaud. Les recherches qui nous ont conduit à découvrir un nouvel appareil sé- créteur (2), chez les Conifères, étaient particulièrement intéressantes à pour- suivre chez les Ifs (Taœus) qui se distinguent, comme on sait, des autres Conifères par l'absence de canaux sécréteurs. Nous avons d'abord étudié l'embryon et nous n'avons point réussi à y W Cf. Deflers, Notice sur la vie et les travaux d'Ernest Sickenberger (Exlr. de la Bei'. d'Egypte, Le Caire, 1897). ' G. Chauveaud, Un nouvel appareil sécréteur chez les Conifères (Comptes Rendus, Acad. des Se, h mai 1903). — 503 — déceler la présence d'éléments sécréteurs différenciés, même à l'aide des réactifs, tels que la potasse, l'ammoniaque , etc. Ces résultats négatifs com- parés aux résultats si probants que donnent ces réactifs pour l'embryon des Cèdies(l), par exemple, nous portaient donc à conclure que, dans les Ifs, le nouvel appareil sécréteur n'est pas davantage représenté. Toutefois, en continuant nos recberclies sur des coupes minces , débarrassées de leur contenu cellulaire, nous avons pu constater la présence de cellules sous- épidermiques qui rappellent, par leur forme et par leur situation , les tubes sécréteurs sous-épidermiques des autres Conifères. Cependant ce n'était là encore qu'une présomption. Pour obtenir la certitude, il nous fallut attendre les premières phases de la germination. En effet, pendant la germination, l'appareil sécréteur se différencie et, lors de l'épanouissement des cotylédons , il a acquis un grand développe- ment qui peut être mis en évidence avec la plus grande netteté. Sur des plantules conservées dans l'alcool , on peut même constater sa présence, par un simple examen superficiel, fait à l'œil nu, ou mieux encore à la loupe. Ces plantules, dans leur partie supérieure, présentent de nombreuses lignes foncées disposées parallèlement à l'axe et également réparties sur tout son pourtour. Ces lignes , qui donnent au premier abord l'apparence d'une striation très fine, sont les cellules sécrétrices elles-mêmes, situées sous l'épidémie et vues par transparence. Ces cellules sont amincies à leurs extrémités et ont une longueur variable qui peut dépasser le tiers de la longueur de l'hypocotyle. C'est de la base- même de l'hypocotyle que partent les premières de ces cellules , pour se terminer à des hauteurs différentes. D'autres cellules semblables partent de ces différents niveaux , et les unes s'intercalent un peu entre les premières, sans les toucher, tandis que d'autres s'accolent sur une portion de leur longueur aux cellules inférieures qu'elles semblent continuer directement. Quant ces secondes cellules se terminent un peu plus haut, de nouvelles cellules leur succèdent de la même façon, et ainsi de suite, jusqu'à l'extré- mité des cotylédons. C'est dans la région supérieure de l'hypocotyle que ces cellules se distinguent avec le plus de netteté, et l'on peut constater que la plupart des cellules de cette région se continuent directement dans les cotylédons. La présence de ces cellules sécrétrices sous-épidermiques donne à ces plantules uu aspect tout à fait caractéristique. Comme cet aspect se retrouve chez toutes les plantules du groupe des Conifères, un simple examen super- ficiel permet de reconnaître une planlulede cette famille. Sur les plantes fraîches, les cellules sécrétrices se voient beaucoup moins: C'est l'alcool qui, précipitant leur contenu et dissolvant les matières colo- M G. Cii.uveali), Disposition du nouvel appareil sécréteur dans lf Cèdre de l'Himalaya (Cetlrus Deodarâ), Bull, du Mus.), leur contenu est très abondant; il est incolore, il est vrai, mais par la potasse il se colore en noir et devient ainsi très apparent. Plus tard , ce contenu, en se concrétant, prend naturellement une coloration brun- jaunâtre, et c'est à celte période, où le tube est déjà en voie d<- dégénéres- cence, que son caractère d'élément sécréteur est le plus facile à constater, grâce à cette coloration caractéristique. C'est précisément cet é!al que représente la <-«»n [><" figurée par Strasburger. — 506 — dans la dernière édition de son Botanische Practicum (1). Les cellules à résine qu'il indique sont probablement les tubes dont nous parlons, en voie de résorption. Il n'y a d'ailleurs que certaines de ces cellules représentées dans la coupe, les autres ayant sans doule complètement disparu déjà, ou ayant passé inaperçues en raison de leur atropine plus avancée. Fig. 3 ■ Taxus baccata. Coupe transversale de l'hypocotyle menée dans sa région supérieure. S. Tubes sécréteurs situés eu dehors du liber précurseur L. Ilypocolyle. — Les mêmes éléments sécréteurs se continuent de la ra- dicule dans l'hypocotyle où ils se terminent à des hauteurs différentes. Puis, de nouveaux éléments à peu près semblables, par leur forme et par leur situation, leur succèdent et occupent la plus grande longueur de l'axe. Ces tubes tantôt s'accolent, par une portion de leur longueur, à ceux qui les précèdent ou à ceux qui les suivent, tantôt se terminent isolément. Ils ont toujours la même forme tubulaire, très allongée, avec leurs extrémités ar- rondies et plus ou moins effilées. La différence de taille qu'ils présentent, Ed. Stiusiu'rger, Das Botanische Practicum, lena 1902, p. 260. — 507 — en coupe transversale (S, lig. 3), tient surtout à ce que la coupe les ren- contre à des distances inégales de leur extrémité. Outre ce système de tubes, disposés en deux arcs à la face externe du liber précurseur (L, fig. 3), on trouve encore les tubes sous-épidermiques dont nous avons déjà parlé. Ces tubes présentent souvent une section qua- drangulaire, avec l'angle interne plus aigu que les autres (S0, fig. 3). Cotylédons. — Les cotylédons sont aussi abondamment pourvus d'élé- ments sécréteurs qui, d'après leur situation, doivent être distingués ainsi : tubes sous-épidermiques, tubes infra-libériens et tubes supra-ligneux. Les tubes sous-épidermiques (S0, fig. k) continuent, pour la plupart, les tubes sous-épidermiques de l'hypocotyle, ainsi que nous l'avons déjà vu. Us sont localisés à la face externe ou inférieure des cotylédons , et on les retrouve jusqu'à leur extrémité. La forme de ces tubes et leur longueur sont à peu près semblables à ceux de l'bypocotyle , toutefois leur section est plus fréquemment circulaire. Fig. h. - - Tii.vux baccata. Portion do coupe transversale d'un cotylédon, menée dans sa région moyenne. S". Tubes sécréteurs sous-épidermiques. — S. Tubes sécréteurs infra libériens. S'. Tubes sécréteurs supra-ligneux. Les tubes infra-libériens (S, Qg. h) sonl aussi la continuation des lubes extra-libériens de Phypocotyle. Us sont de même disposés en un arc irré- gulier, au-dessous du liber précurseur, se montrant toutefois un peu plus rapprochés les uns des autres; ils ont aussi un diamètre plu- faible et accompagnent le hber jusqu'à l'extrémité du faisceau. — 508 — Les tubes supra-ligneux (S', fig. h) appartiennent en propre aux coty- lédons. Us sont disposés en un arc irrégulier, au nombre de cinq à sept, séparés des vaisseaux par une ou deux assises de conjonclif. Us partent de la base du cotylédon et se continuent jusqu'à son extrémité. Comme pour les autres groupes, ce ne sont pas les mêmes cellules qui vont de la base du cotylédon jusqu'à son extrémité, mais il y a plusieurs de ces tubes, disposés bouta bout, dans cette longueur, et se raccordant entre eux plus ou moins directement. Fig. 5. — Taxus baccata. Coupe transversale de lige âgée de moins d'un an. S. Tubes sécréteurs exlra-libériens. Le bois et le liber ont été see.ls indiqués, de façon schématique, pour simplifier le dessin. D'après ce qui précède, on voit que c'est dans la radicule que les tubes atteignent la plus grande taille, tandis que c'est dans les cotylédons qu'ils présentent la répartition la plus compliquée. Connaissant la disposition de l'appareil sécréteur dans la planlule, il nous suffira de quelques mots pour le décrire dans les différentes parties de la plante adulte. Racine. — Ce que nous avons dit de la radicule s'applique à une — 509 — •adicelle d'ordre quelconque, par conséquent , il n'y a rien à ajouter pour i la racine Tige. — Au-dessus des cotylédons, on ne retrouve plus les tubes sons- opidermiques qui caractérisent, par suite, exclusivement l'hypocotyle el les cotylédons, car on ne les retrouve pas davantage dans les feuilles. Par contre, ou retrouve les tubes extra-libériens, non seulement au-dessus des cotylédons, dans le premier entre-nœud, mais aussi dans un rameau quel- conque et partout leur développement et leur disposition sont semblables. La seule différence qu'il y ait à indiquer est celle-ci : tandis que, au-dessous des cotylédons, les tubes sécréteurs sont appliqués au liber précurseur qui les séparait ainsi du liber proprement dit; au-dessus, ils sont appliqués directement à ce dernier, le liber précurseur ayant disparu. Fig. (i. — Tonis baccata. Portion de coupe transversale menée dans la région moyenne «Tune feuille, peu après son épanouissement. S. Tubes sécréteurs infra-libériens. — S . Tubes sécréteurs supra-ligneux. Pour observer facilement les éléments sécréteurs de la tige, il faut choisir de préférence un rameau très jeune. A l'aide de coupes transversales el longitudinales, on constate que les cellules sécrétrices voisines du sommet de la tige, dès qu'elles deviennent reconnaissantes comme telles, sont l'u-i- formes, puis elles s'allongent progressivement devenant de véritables tubes, très longs, conservant d'ordinaire leurs extrémités arrondies el plus od moins effilées, (les tubes (S, fig. 5 ) sonl disposés en un cercle irrégulier, en dehors du liber. Quand un faisceau se sépare du cercle libéro- ligneux — 510 — pour se rendre vers les feuilles, les lubes sécréteurs qui correspondent à ce faisceau s'incurvent comme lui, pour l'accompagner dans cette fouille où nous allons les retrouver. Feuille. — On retrouve dans la feuille la même disposition que dans les cotylédons, en ce qui concerne les tubes infra-libériens et les lubes supra- ligneux. Les tubes sous-épidermiques n'existent pas, ainsi que nous l'avons déjà dit. :S' '5 FJg. n — Portion île coupe longitudinale médiane d'une feuille, peu après son épanouissement. S. Tubes sécréteurs infra-libériens. — S'. Tubes sécréteurs supra-ligneux dont l'un présente un mode particulier de terminaison. Les tubes infra-libériens (S, fig. 6 et 7) sont groupés en un arc assez régulier, au-dessous du liber auquel ils sont accolés direclement, tandis que les tubes supra-ligneux (S', fig. 6 et 7) sont disposés irrégulièrement au-dessus du bois et se trouvent séparés des vaisseaux, quelquefois par deux assises de conjonctif. Sur les coupes longitudinales, il n'est pas rare de pouvoir suivre deux lubes supra-ligneux, situés l'un au-dessus de l'autre, soit au contact, soit séparés par une assise de conjonctif. En gé- néral, le tube supérieur a un plus grand diamètre que l'autre, de même que lés tubes supra-ligneux (S', fig. 7) sont plus gros que les tubes infra- libéiiens (S, fig. 7). Vers l'extrémité delà feuille, on trouve des tubes peu allongés et plus ou moins renflé»; ailleurs, les tubes sont plus longs et peuvent dépasser la moitié de la longueur de la feuille. Assez souvent, surtout dans la région moyenne de cette feuille, on peut voir un tube — 511 — supra-ligneux s'écarter du faisceau, pour se terminer au contact du pa- renchyme lacuneux, ainsi que cela a été représenté (fig. 7). Pour constater la disposition de l'appareil sécréteur telle que nous venons de la décrire, il convient de s'adresser à des feuilles très jeunes, encore recouvertes par les écailles du bourgeon. A ce moment, les tubes sont dans leur phase la plus active et on les met aisément en évidence à l'aide des réactifs. Si, au contraire, on étudie des feuilles de l'année pré- cédente, ou même des feuilles récoltées à la fin de l'été, on les retrouve plus de tubes sécréteurs. Il est donc indispensable de les suivre dans les diverses phases de leur développement, pour savoir ce qu'ils deviennent. .S* pj,,_ g, — Taxtis baceata. Portion de coupe transversale médiane d'une feuille récoltée à l'automne. S. Cellules proveu ml fies tubes sécréteurs infra-libériens. — S'. Cellules provenant des tubes sécréteurs supra-ligneux. Après avoir joué, dans la formation des parties nouvelles, un rôle actif, témoigné par l'abondance du produit dont ils sont gorgés, ces tubes se vident peu à peu par résorption du produit sécrélé, el leur contenu devient hyalin, comme le contenu des cellules non différenciées. Ensuite, leur noyau entre en division et il se produit, entre les deux noyaux nés de cette ili\isioii, une cloison transversale. Dans chaque moitié du tube ainsi 0 12 — partagé, le nouveau noyau se divise, à son tour, et une autre cloison se produit. Ce cloisonnement peut se répéter un nombre de fois, variable avec la longueur du tube considéré et aussi avec la région où il se trouve. En définitive, le tube sécréteur, primitivement continu, se trouve transformé en une file de cellules. Comme ces cellules sont semblables aux cellules du conjonctif qui les touchent, il en résulte que toute trace d'appareil sécréteur paraît avoir disparu. Cette transformation des tubes en file de cellules ne se fait pas au même moment, pour tous les tubes de la feuille. Elle atteint d'abord les tubes courts et renllés situés à l'extrémité, qui se cloisonnent déjà en mai; les autres poursuivent leur cloisonnement pendant l'été, de telle sorte que la transformation de tous est accomplie à l'automne. La même transformation que nous venons de décrire, à propos de la feuille, s'accomplit aussi pour les tubes de la tige. En général, les cellules provenant du cloisonnement des tubes sécréteurs ne se distinguent des cellules voisines, ni par leur forme, ni par leur con- tenu. En dehors de leur mode de formation si particulier, à l'état adulte, on ne saurait donc les décrire autrement que les cellules du conjonctif. ( )u comprend ainsi pourquoi l'appareil sécréleur de l'If peut passer inaperçu , malgré son grand développement dans les parties en voie de formation. Outre l'intérêt spécial que présente l'évolution de cet appareil sécréteur, il offre encore un intérêt d'ordre général, parce que la transformation d'un tube sécréleur en cellules de parenchyme est un fait nouveau dans l'histoire du tissu sécréteur des végétaux. Nous devons ajouter que parfois la transformation de l'appareil sécréteur est moins complète. Ainsi, dans les cotylédons âgés, certains tubes persistent avec leurs caractères primitifs, certains autres ne prenant qu'un petit nombre de cloisons transversales, ou se cloisonnant complètement, trahissent cependant leur origine primitive, par le contenu brun jaunâtre que pré- sentent leurs cellules. On observe aussi une transformation incomplète, dans i'hypocotyle. Ces derniers faits montrent que, dans les parties primitives de la plante , l'appareil sécréteur subit une évolution moins complète et conserve lui- même ses caractères primitifs. PRÉSENTATION DU PÉ-TSAI OU C.HOU DE ClllSE (Brassica CUINENSIS L.), PAR M. D. HoiS. ASSISTANT DE LA CHAIRE de culture. J'ai l'honneur de mettre sous les yeux de l'Assemblée des naturalistes un pied de Pé-lsaï. — 513 — Celle plante est cultivée en Extrême-Orient du Muséum, el elle est recherchée comme légume, non seulement en Chine et au Japon . mais aussi dans toute l'Indo-Chine où. il en est fait une très grande consommation. Les missionnaires qui ont visité ces pays ont appelé l'attention sur elle il y a plus d'un siècle, et des essais de culture en ont été tentés en France, au Muséum notamment, grâce aux graines qu'ils en avaient envoyées. C'est en 1 838 que Pépin, alors chef de l'Ecole de botanique, entreprit des expériences ayant une certaine importance. Les résultats forent assez satisfaisants et ont été relatés dans des notes publiées en 1 838 et en 18A0 dans le Journal de la Société centrale d'Horticulture de France. Cependant la plante montait à graines, sans pommer, lorsque Pépin la cultivait au printemps ou dans le cours de l'été. Ce n'est qu'à l'automne qu'il obtenait des plantes bien développées. Il considérait alors que les légumes étaient suffisamment abondants dans les jardins à cette époque de l'année, et qu'il n'était pas nécessaire d'en introduire un nouveau. 11 y a une vingtaine d'années, nous avons repris, M. Paillieux et moi, des essais de culture du Pé-tsaï 'qui nous montrèrent que cette plante pré- sentait un grand intérêt. C'est l'opinion que nous avons émise dans le livre que nous publiâmes en 1 885 sous le titre Le Potager d'un curieux. Cependant, la plante est restée à l'état de curiosité dans les jardins botaniques et chez quelque rares particuliers, amateurs d'horticulture. Dans le cours du voyage que j'ai entrepris il y a deux ans. j'ai eu l'occa- sion de voir et de consommer sur place cet excellent légume, dont la saveur est douce, très agréable, et d'autant plus précieux qu'il est d'une digestion facile. De retour en France, j'ai voulu reprendre une fois encore des expériences de culture du Pé-tsaï, dans le but de le faire connaître. Pour cela, je me suis adressé à un très habile cultivateur, M. Curé, secrétaire du syndical des maraîchers de la région parisienne qui s\ est vivement intéressé. La plante que je mets sous vos yeux, aujourd'hui, a été obtenue par lui. Llle présente un développement déjà satisfaisant, mais non comparable cependant à celui des spécimens exposés, le mois dernier, dans les séances de la Société nationale d'Horticulture de France. L'une de ces plantes pesait, en elfel, 3 kiloyr. ôoo après trois mois de culture seulement; aussi peut-on dire qu il est peu de plantes dont la croissance soit aussi rapide. Nous sommes convaincus, M. Curé et moi, que Le Pé-tsaï deviendra un jour un légume précieux pour notre pays; mais il foui pour cela qu'il suit adopté par les maraîchers el sélectionné avec soin pour obtenir des races il rendement régulier. Tontes les personnes qui en ont mangé s'accordent à le déclarer d excellente qualité : l'opinion est unanime à ce sujet. Qu'il me suffise de citer ici celle de l'abbé Armand David, qui a ?i longtemps voyagé en Chine el dont les observation-, sonl si appréciées dans le monde 9avant. Dans une Muséum, — \. :; ', — 5U — noie intitulée : Productions de la Chine, parue dans le Bulletin de la Société d'Acclimatation, 2 e série, t. II, p. 287, il dit à propos de cette plante : rOn trouve dans les jardins le Pé-tsaï, dont les Chinois consomment une énorme quantité et qui vaut plus que tous les autres légumes réunis; les Européens le trouvent aussi fort bon et de meilleure digestion que les divers choux d'Occident. « La partie pommée, blanche, tendre, très délicate, peut être consommée crue, en salade, ou mieux cuite au jus de viande, à la crème ou à la sauce blanche. Les feuilles extérieures, plus fermes, se préparent comme l'Epi- nard. La côte médiane de ces feuilles est très développée et peut être utilisée comme la Poirée et le Cardon. La culture du Pé-tsaï est la même que celle des Choux ordinaires lorsque les graines en sont semées de juillet à la lîu du mois d'août. Les plantes issues de graines semées d'avril à juillet exigent, au contraire , certains soins, pour ne pas monter à graine sans pommer. Pour obtenir le légume bien développé dans cette période de l'année, il est nécessaire de le soumettre au traitement que les maraîchers appliquent à la Chicorée frisée, dans le même but : les semis doivent être faits sous châssis, sur couche chaude, et les jeunes plants repiqués sur couche chaude avant leur mise en place définitive, en plein air. Les jeunes Pé-tsaï cultivés sous châssis exigent des arrosages fréquents ; de plus, il faut, à l'aide de claies, les abriter des rayons trop ardents du soleil lorsque cela est nécessaire, et les aérer, en soulevant les châssis, chaque fois que la température de l'air extérieur le permet. J'ajouterai que la culture du Pé-tsaï, dans les pays chauds, réussit beau- coup mieux que celle des autres Choux et de la plupart des légumes des 11;; ions tempérées. A ce point de vue, la plante mérite d'être tout particu- lièrement recommandée aux habitants de nos colonies intertropicales. Le laboratoire d'essais de semences de Svalôf (Suède), par M. L. Blaringhem. Sur le conseil de mon maître, M. Costantin, professeur de culture au Muséum d'histoire naturelle, et à la demande de M. Kreiss, président de la Société d'encouragement de la Culture des Orges de brasserie en France , j'ai fait, cet hiver, un séjour au Laboratoire d'essais de semences de Svalof (Suède), dont la renommée commence à être universellement établie dans le monde agricole. J'ai cru devoir entretenir l'assemblée des naturalistes du Muséum de l'importance que peut avoir pour notre pays la solution des problèmes scientifiques qui y sont étudiés. Le savant directeur de la station , M. le professeur N. Hjalmar Nilsson m'a fait un accueil extrêmement bien- — 515 — veillant. Après m'avoir montré les différentes parties du Laboratoire et expliqué le mode de fonctionnement des appareils qui y sont en usage , M. Nilsson a bien voulu m'exposer, en des leçons faites en français, les principes scientifiques qui constituent la base de sa méthode de recherches et les difficullés qu'il a rencontrées dans leur application. Enfin il m'a permis de rechercher dans ses collections, dans les livres du Laboratoire, tous les renseignements dont j'avais besoin pour une application de sa mé- thode de travail à l'amélioration des Orges françaises. Qu'il me permette de lui adresser, à l'occasion de cette note, aiusi qu'aux savants éminents qui l'aiilent dans son entreprise, mes remerciements les plus sincères pour l'amitié et le dévouement qu'ils n'ont cessé de me témoigner. Le but poursuivi par le Laboratoire de Svalôf est de fournir à l'agriculture des semences nouvelles et meilleures en partant des plantes cultivées du pays. Il n'est pas sans intérêt de remonter aux origines de la création de cet établissement pour comprendre l'importance des travaux scientifiques et agricoles qui y sont faits. Une expérience de Schiibeler avait montré que les Blés de l'Europe cen- trale cultivés pendant quelques années dans les régions du Nord et intro- duits à nouveau dans leur pays d'origine y produisent une moisson plus vigoureuse, plus hâtive et plus riche. Dès 1 860 , on avait créé dans les pa\ s Scandinaves un système d'exportation de graines de semences qui ne donna pas les résultats attendus. C'est que l'on avait introduit, en Scanie princi- palement, de nombreuses variétés étrangères sans contrôle de leur valeur, et surtout sans les précautions qui permettent d'éviter des mélanges. En quelques années, les Blés de la Suède méridionale perdaient leur régularité et n'offraient plus à l'acheteur aucune garantie. Pour remédier à cet inconvénient, les Suédois fondaient des sociétés locales dans le but de retrouver les types purs et aussi de les améliorer par une sélection continue. Le Laboratoire d,e Svalof a été organisé dans ce but en 1880 par le baron F. Gyllenkrook et M.Bing*er Welinder. Sous la direc- tion de l'ingénieur agronome Th. Bruun de Neergard (1880-1890), les plantes de choix furent l'objet d'une élude attentive qui amena la décou- verte dans toutes les céréales de [wlites espèces, comparables aux espèces jordaniennes de Draba renia , Viola iricolor, etc. La précision apportée dans la classification des céréales, sur laquelle nous reviendrons, fut le point de départ de nouveaux progrès, et permit de fournir à la grande culture des types plus purs et plus réguliers, mais sans qualités réellement nouvelles. M. le professeur \. Hj.Nilsson, en prenant la direction du laboratoire en 1 * u<>. adopta pour quelques individus aberrants la méthode de culture pedigree (1 et ne tarda pas à découvrir dans les céréales suédoises l'existence de (1) Culture faite en partant d'une Beule plante dont on Isole la descendance pendant les générations successives. 34. 51 G — variations brusques ' donnant naissance à des formes nouvelles, complète- ment héréditaires, en un mot, de véritables cas de mutation (i). Parmi les nombreuses formes nées spontanément , certaines présentent, dès l'origine, des qualités stables qui ont été en vain recherchées par d'autres méthodes. Ces formes multipliées sont le point de départ de sortes (subdivisions de petites espèces i de céréales réellement nouvelles introduites dans la grande culture depuis une dizaine d'années. Ces découvertes ont eu un énorme retentissement dans le monde agricole suédois. Les sociétés locales d'amé- lioration de semences qui pouvaient être considérées comme rivales de Svalôf onl complètement disparu; les dons de l'Etat, les contributions des agriculteurs se sont réunis aux crédits de la station dirigée par M. Mlsson. (! race à ces subventions, le laboratoire suédois muni de tous les moyens perfectionnés de travail scientifique et professionnel est devenu un éta- blissement unique au monde. Il est unique au monde non seulement par ses ressources financières (le budget de l'association dépasse /io,ooo couronnes, soit 56,ooo francs), mais aussi par la méthode employée qui est une méthode de botanique pure: elle est l'application aux plantes cultivées de la classification poussée jusque dans ses extrêmes limites. Je vais vous en donner un aperçu rapide : i'i.Ks. — Dans chacune des deux séries: blés d'aulomni et blrs de printemps , scpl types importants sont distingués par l'épi : i" Épi court à section carrée (type Kubb : a" Epi en massue (voisin du Sqvarehead) ; :'>" Épi en navette (voisin AuTopp-Squarehead) ; \" Épi ovoïde court (voisin du SliireJJ ) ; [>" Epi cylindrique (voisin du Grenadier): G" Épi large et aplati (voisin du blé anglais de Svalôf); y" Épi allongé, effilé en pointe (type de froment de pays). Avoimis. — D i\ séries parallèles, l'une comprenant les avoines à grains blancs (blanc, jaune, gris), l'autre les arômes à grains noirs (noir, marron, roux), sont divisées en cinq groupes d'après la forme dupanicule : i° Unilatéral, long, à rameaux dressés et raides (Plymvippc): 2° 1 nilatéral, court et large, à rameaux obliques (Styjvippe); 3° Pyraminal, long et large ( Yfvippe); h" Ovale de contour, axe irrégulièrement arqué (Spiirrvippe); 5° Lâche, allongé, à rameaux pendants et faibles (Slakrippe). Y llj. NiLSSON, Sveriges Utsâdesfôrenings Tidskrift, 1902, p. 178-182. Résumé dans le Botanisches CenlralblaU, vol. XGIII, iqo3, |>. i3'i. Au sens défini par De Vries. Die Mulationstheorie. I. Leipzig, 1901. .» i ; Orges. — Les caractères sont plus précis et sont visibles sur le grain. Les Orges cultivées appartiennent aux trois grandes espèces : i° Hordeum tetrastichum pallidum, Orge à six rangs doul le grain esl dépourvu de plan de symétrie : 2° Hordeum distichum erectum, Orge à deux rangs à épi dresse; le grain est symétrique par rapport à un plan et a une base d'attache couper per- pendiculairement par rapport à ce plan et munie d'un bourrelet; 3° Hordeum distichum milans, Orge à 2 rangs à épi arqué; le grain a un plan de symétrie, et sa base d'attache, coupée obliquement par rapport à ce plan, s'amincit en biseau. Pour chacune des trois espèces précédentes, existent 'i petites espèces, définies parla nature des poils de l'axe de l'épillet qui reste attaché an grain d'orge battu et par la présence ou l'absence de dents sur les nervures dorsales latérales (glumcHe inférieure); ces caractères ne sont visibles qu'à la loupe. Leur groupement est figuré au tableau suivant : NERVURES DORSALES LATÉRALES. POILS DE L'AXE DE L'ÉPILLET KAIDES, BKILL4KTS, SIMP ES TIBE-BODCHON, COTONNEUX ET RAMIFIES. a. (3. y- S. Cette classification (1) montre l'existence dans les céréales de petites esp( nettement défîmes, ayant subi depuis près de vingl ans le contrôle du laboratoire et l'épreuve plus probante encore de la grande culture. De pins, dans chacune de ces espèces, on trouve des centaii formes qui cor- respondent aux noms de variétés, de races et pour lesquelles on adopte, pour ne rien préjuger, le terme de sortes. Elles ne sonl plus définies par des caractères absolus, comme l'absence ou la présence de dénis sur les nervures des glumelles, mais par des caractères moy( u ; susceptibles de W M. V Hjalmar Nilsson, en dehors de travaux que nécessite la direction du Laboratoire s'occupe plus spécialement des céréali rtoul de l'avoine collaborateurs MM. P. Bolin, V. Elofson, li. N Ehie, H. Tedin, H. Witt... sont spécialiséi dans les recherches sur le blé, l'avoine, l'orge, les pois, les vesces, les graminées des prairies el les pommes de terre. Je n'insisterai pas sur les caractères de types de \»>\- ■ •! de vesecs dont la description détaillée .i été résumée dans le Botanisches Centralblatt. , igot,vol. I.WWI. |>. i 77-1 x -^ el dans le Botanisches Centralblalt. , 1901, vol. I.WWII. p. 19Ï — 518 — mesure. Ce sont, pour les plantes entières, le nombre de tiges par pied, la hauteur des tiges, le poids et surtout la compacité des épis. L'emploi de ce dernier caractère constitue ce qu'il y a de plus important et de plus original dans la méthode de Svalôf. Le nombre des grains dans les épillets, la taille des grains déterminée par des cribles donnant la séparation au î/A de millimètre près sont autant de caractères précis dont l'étude pour une sorte pure permet la construction de courbes à un sommet, dites encore courbes de variation de Galton. Le caractère moyen est défini par la position du sommet de cette courbe; la régularité de la sorte est fonction du rapprochement des extrémités de la courbe de variation; enfin, le mé- lange de deux sortes donne naissance à des courbes à deux sommets. Le succès du Laboratoire de Svalof s'explique par la découverte d'appa- reils permettant la mesure rapide et précise des caractères morphologiques héréditaires, et aussi par le soin apporté dans l'étude des variations brus- ques, qui fournissent le matériel nécessaire pour un choix de sortes réelle- ment meilleures et stables. La découverte de cas de mutation exige la connaissance complète des formes parentes. Aussi la conservation des échantillons de graines, d'épis, de plantes entières par séries généalogiques établies depuis les débuts du laboratoire parallèlement à la culture pedigree, constitue avec la détermi- nation des caractères le travail de tout l'hiver. La collection, unique par l'abondance des matériaux, nécessite actuellement la construction de nou- veaux bâtiments. Elle est accompagnée d'un livre de Généalogie (Slamm- book des cultures) où sont consignées toutes les observations relatives à la régularité de la levée, de la floraison, de la maturité des sortes, à leur degré de résistance à l'hiver, à la verse, aux maladies, etc. L'étude de la corrélation des caractères morphologiques avec les qualités ou propriétés physiologiques des sortes a donné lieu à de nombreuses pu- blications dont l'ensemble constitue le journal du Laboratoire. Le Sveriges Utsudesforenings Tidshrifl, publié en suédois, parait chaque trimestre depuis 1891. J'aurai l'occasion de revenir sur les questions importantes scientifiques et agricoles qui y sont traitées. Toute plante nouvelle introduite au Laboratoire y est cultivée dans des conditions aussi voisines que possible de celles de la grande culture. Ou n'y fait pas usage des méthodes employées en sélection, telles que l'écarte- ment considérable des pieds, la forte fumure, etc., mais on place à l'aide d'instruments appropriés toutes les graines d'un individu dans des condi- tions identiques: les grains sont plantée à la même profvuleur et à des intervalles égaux (1 5 centimètres sur 5 centimètres); les parcelles, séparées par des cultures de plantes de même port, mais d'une autre nature pour éviter le croisement ou le mélange accidentel, se succèdent sans avoir entre elles d'espace non cultivé. L'observation en culture pedigree (Inradling) des caractères morphologiques héréditaires et des qualités physiologiques des — 519 — descendants d'une piante unique se fait sur des parcelles de très faible superficie (1 m. 5o x o m. 75). L'année suivante, la sorte homogène passe à la série de contrJ'e (kontroll) dont les parcelles sont plus grandes. Les plantes qui y sont observées doivent montrer la persistance des carac- tères constatés l'année précédente. Elles sont cultivées plusieurs années dans ces mêmes conditions. Ensuite, s'il y a intérêt à introduire ces sortes dans la pratique, elles sont semées dans les parcelles de multiplication (forokning) d'une superficie de 1 à 10 ares. Enfin elles sont l'objet dé cultures comparées (Jemforande forsôk) avec variations de sol, d'exposition, d'assolements . . . A la suite de la découverte des mutations et seulement depuis quelques années, 5oo sortes complètement nouvelles ont été obtenues par le Labora- toire. Dans la seule année iqo4, 111 sortes pures stables et meilleures ont été créées. Si l'on songe que ces sortes sont, par suite de l'étude minu- tieuse dont elles ont été l'objet, assez distinctes entre elles pour être déter- minées par le seul aspect des graines et des épis , on ne peut nier que l'on se trouve eu présence d'une création de types presque aussi bien définis que nos espèces. En résumé , le Laboratoire d'essai de semences de Svalôf est un établis- sement scientifique de premier ordre. Gréé par l'initiative privée , et dans un but d'intérêt local , il a réussi à provoquer l'adhésion de tous les culti- vateurs d'un pays. Pourvu de ressources considérables et muni des moyens les plus perfectionnés de travail, il est une source de richesse pour l'agri- culture de l'Europe, puisqu'il est à même de créer chaque année plus de 100 sortes nouvelles et stables. Son succès est le résultat de l'étude appro- fondie et rigoureuse des lois de la descendance , mais surtout de l'applica- tion aux plantés cultivées des méthodes de classification fine, employées pour la première fois en France par Jordan, il y a plus d'un demi-siècle. Note sur un essai de culture en plein air de /,'Euryale ferox, par M. O. Caille. L'Euryale ferox. Salisb. , syn. Euryale indien Planchon. — AflKESLEA 8P1NOS1 And. Ce nom d'Iuiryalo est tiré de la mythologie, nom d'une des Gorgones, par allusion à l'aspect menaçant donné à la plante par ses nombreux aiguillons; elle est la seule espèce du genre; c'est une superbe piaule aqua- tique qui, avec la Victoria irgin . a été jusqu'à ce jour un des |j|us beaux ornements des bassina de serres chaudes; ses fleurs sonl bleu violel fonce, le calice et le pédoncule sont chargés d'épines raides el SOnl peu — 5-20 - ornementales, par contre ses feuilles 1res grandes nageantes, orbiculaires, peltécs, d'un beau verl foncé en dessus, marquées de 1res fortes ner- vures, sont d'un très bel effet, elles sont \iolet foncé au-dessous et les nervures très prononcés se détachent en rouge vineux. Jusqu'à ce jour, j'avais toujours vu considérer MEuryale feroœ , plante du Coromandel, de l'Inde et de la Chine, comme une plante de serre chaude ne pouvant arriver à fleurir et à donner des graines qu'à la condition d'être cultivée sous verre. Mottet clans sa traduction de Nitholson, vol. II. p. 357, lm attribue la culture des Nymphœa de serres chaudes. Jacques. Herincq et Duchartre, vol. I, p. 5g, donnent égale- ment la culture en serre chaude comme le Nelumbo. Pendant quelques années passées au jardin botanique de Bordeaux , j'avais vu cultiver par M. A. Caille, jardinier en chef, YEury/ile ferox d'une façon tout autre : la plante semée en châssis sur couche chaude était, après sa germination, rempotée en bac et livrée à la pleine eau dans le bassin situé devant le jardin botanique où la [liante lleurissait parfaitement. Cette année, j'ai voulu faire un essai de culture en m'inspirant de ce que j'avais déjà vu. J'ai donc semé, le 22 mars 190/i, huit graines iïEunjale fero.r, sur une couche chaude donnant une température de 20 degrés centigrades; 3 graines germèrent en 36 heures, 2 autres en /12 heures et enfin les 3 autres eu 48 heures; ces jeunes germinations ont été rempotées en godets, puis replacées sur la même couche pendant quelque temps, puis successivement placées sur une couche de moins eu moins chaude. En lin mai, 3 de ces dernières furent mises directement en pleine eau dans un des bassins de l'École de botanique du Muséum, cl recouvertes seulement de 6 à 8 centimètres d'eau. Durant quelque temps, ces plantes boudèrent, les feuilles jaunirent, puis de nouvelles feuilles tirent leur apparition; les plantes se fortifièrent et finalement prirent le dessus, devinrent de belles plantes qui ont fleuri abondamment et donné des graines parfaitement constituées qui, à leur tour, j'espère, donneront naissance à de beaux spécimens fan prochain. J'avais mis. \<>rs la même époque, un pied <> G. Bancs de sables et graviers; cette couche est fossilifère et contient une faune fluvio-marine, surtout des Cardium.. 1/ 5. Banc d'argile grisâtre, peu compacte, avec gypse o 00 à. Premier niveau de tourbe fossilifère. On trouve fréquemment, outre les Mollusques fiuviatiles vivants encore presque tous dans la rivière, des Mollusques terrestres, et en particulier des Hélix, qui forment presque, dans la partie moyenne de cette tourbe, un petit lit. Celte tourbe est plus on moins compacte et traversée de nombreux filets de cal- caire précipité; les coquilles sont en assea bon état de conservation ô 00 a à 5o O Voir Bulletin du Muséum, 190^, n° 8, p. '122; — et Feuille '/<•* Jeunes iNiturnlistrs, octobre 1 90 '1. — 524 — 3. Argile verdàtre, contenant quelques coquilles lluvialiles el en abondance des coquilles terrestres (Alexia Micheli Mittre) 2"00 2. Deuxième lit de tourbe , fossilifère comme le premier. om3o à 1 oo 1. Lit d'argile grisâtre, \isible sur i oo En réalité, la couche 6 est le substratum sur lequel repose les couches de î à 5 , qui ne sont que des plaquages plus récents. Ici nous ouvrons une parenthèse pour indiquer un phénomène des plus intéressants, qui est celui-ci: les couches les plus inférieures de tourbes el argiles sont les plus récentes. A première vue, on suppose le contraire: cependant, si on a soin de bien examiner les petites excavations perpendiculaires au lit de l'oued , dans le ravin, on a l'explication de ce semblant d'anomalie. En effet, lors du creusement du premier lit par l'oued, il s'est déposé une première série de couches, composée de la tourbe n° k , puis recouverte ensuite par l'argile n° 5; or le régime des eaux étant excessivement va- riable et les oueds coulant dans un terrain sans consistance, il en résulle qu'ils se déplacent tout en creusant leur lit. Notre rivière s'est donc déplacée successivement vers le Sud, puis est revenue vers le Nord tout en laissant des témoins de son passage en certains points de sa rive. Au point de l'oued que nous signalons , celui-ci n'étant pas revenu complètement à sa place première, a laissé des vestiges de son occupation antérieure sous la forme des couches h et 5 , qui sont plaquées sur la couche 6. Puis le même phé- nomène s'étant reproduit de nouveau, il s'est déposé successivement les couches d'argile î et 8 avec inlercalation de la couche de tourbe 2. L'ordre de succession du dépôt s'est donc effectué dans ce sens : 6 le substratum , puis k, 5, — 1, 2, 3. Toutes les couches sont fossilifères; nous y avons recueilli : Hélix (Macularia) constentinensis Forbes, var. F!euroti, B. — (Eipakypha) pisana Muller, var. — Vafella L. B. — MfiZANICA L.B. Vlexia Miciielli Mittre. Palidestrina Duyeïrieri li. Amnicola similis Drpd. — Dlpoteti Forbes. LiMN/Eâ Bedei Pallarv. Dans la couche 4, nous avons, on outre, recueilli •> valves de : SCP.OBICDLAIUA PIPER AT A. La couche n° 6 est visible avec un graud développeraenl . à 1 kilom. 5oo à l'Ouest de la roule de Tuuis à Gabès, sur la rive gauche de l'oued. La faune de ce point est composée de : Carmcm tdbercdlatom Linné'. — edule Linné. Alexia Micheli Miltre. Dans la même direction, à 100 mètres environ en aval de ce point, sur la même rive, on peut observer un autre dépôt fluviatile, quaternaire. Il n'est visible que sur 30 mètres de longueur, à la partie supérieure du ravin. C'est une série de couches argileuses, sableuses et gréseuses, qui alternent entre elles sur une épaisseur de 1 m. 00 environ. Le subslralum est un calcaire gypseux. Les couches plongent vers le Sud et sous une inclinaison de 3o degrés environ. Le banc de calcaire inférieur est grisâtre et très chargé de particules ténues de gypse. De toutes ces couches, le banc supérieur est le plus riche en coquilles; il a une épaisseur de o m. 5o; il est entièrement pétri de Bivalves. Les coquilles que Ton y trouve sont (ïuviatiles ou terrestres; nous y recueillons : Paludestrina Duveyrieri B. Ammcola similis Drpd. Alexia Micheli Miltre. ScRORICULARIA I'II'ERATA. On ne peut établir de rapports entre celle coupe et la précédente. En effectuant des dragages dans le lit même de l'oued, nous y recueil- lons, parmi la tourbe, les espèces suivantes : Melania tlrerculata Muller. Melanopsis tunetana Morlet. Hammamensis Gassies. Neritixa kldviatilis Muller. La 3e espèce, Melonopsis hammamensis Gassies, ne vit plus actuellement dans l'oued. Telles sont les quelques notes que nous avons recueillies: nous termine- rons en remerciant M. Pallory ,1e conchyliologisle bien connuVTOran , qui a bien voulu se charger d'examiner nos récoltes et nous dédier une nouvelle espèce de Limnœe. Hemiptsre Sguteliàhide xouveau de Madagascar, l'Ait M. Joanny Martin. Hyperoncus Decorsei nov. sp. Longueur. S à ») millimètres; largeur prolboracique, ô millim. 5 à 6 millimètres. — 526 — Corps hémisphérique, rappelant la forme el la grandeur de Sphaerocoris iestudo-grisea , couvert de petites taches punctiformes , arrondies, roii- geâtres ou brun noirâtre à reflets violacés parfois, ces petites taches souvent confluentes formant de courtes traînées d'aspect vermiculaire; à tête et por- tion antérieure du prothorax rougeâtre, à partie postérieure jaunâtre; à partie basilaire médiane de l'écusson rougeâtre, luisante, le reste d'un gris jaunâtre; une tache d'un brun noirâtre, ocellée, de chaque côté de l'écusson près de l'angle basilaire. Partie antérieure du corps (tête et thorax) vue de côté régulièrement arrondie, en quart de cercle, partie postérieure moins fortement arrondie, plus droite. Tête convexe, courte, transverse, moins densément ponctuée que le reste du corps; à côtés sinués en avant des yeux. Tylus dépas- sant à peine les joues, ses côtés bisinués. Ocelles trois fois plus éloignés entre eux que des yeux; ceux-ci d'un brun rougeâtre bordés de pâle. Rostre llave avec une ligne d'un brun noirâtre en dessus et en dessous , à extré- mité noire, atteignant le quatrième segment abdominal; second article comprimé latéralement, de la longueur du troisième, quatrième plus court. Antennes flaves à premier article taché de noir, deuxième, troisième articles avec une ligne longitudinale en dessus et eu dessous noire, quatrième et cinquième noirs, à base pâle. Dessous du corps flave, à taches punctiformes rougeâtres , plus espacées sous la tête et le pronotum. Orifice odorifique prolongé en un canal étroit allongé, atteignant presque le bord latéral du métathorax. Abdomen sil- lonné ; segment antégénital deux fois plus large au milieu que ses côtés latéraux. Pattes courtes tachées de noir, à cuisses épaissies ciliées eu dedans, tibias à côtés latéraux garnis de poils en dessous. Tarses pâles à troisième article égal aux deux premiers réunis, le deuxième le plus court. Cette espèce est intéressante à tous égards. C'est la première de ce genre signalée de Madagascar. Les espèces à'Hy- peroncm sont, en effet, toutes connues de la région indo-malaise. Elle a été donnée au Muséum par M. le docteur Decorse, à qui je me lais un plaisir de la dédier. Trois exemplaires 9 été recueillis en 1901 au Sud de Madagascar, ré- gion de l'Androy : Ambovombe et Analavondrove (Befeno),le 22 décembre. Cette espèce sera (igurée dans le Gemra lnsectomm, Scutellériens, par H. Schiiiiteden. Sur la présence de celli les fu si formes da\s le saxg DES IcUTHVOPSIDES COysÉcVTH E\IE\T A l'âBLATIOX DE LA RATE, pau M. Auguste Pettit. Les éléments visés dans cette noie ont été désignés sous une foule d'ap- pellations dont la concordance n'est pas toujours aisée à établir et parmi — 527 — lesquelles j'adopte la plus explicite, celle de cellules fusiformes, re'cemmenl proposée par J. Jolly(1). Les observations, résumées ici, oui Irait à deux espèces seulement : un Téléostéen, YAnguilla anguilla L. , et un Sélacien, le Scyllium canir.ula L. Chez l'Anguille, les cellules fusiformes rappellent très exactement l'aspect des mêmes éléments des Batraciens; elles ont une forme de fuseau à extré- mités émoussées, el leur longueur demeure toujours sensiblement inférieure au grand axe des hématies. Le cytoplasma , peu développé, est extrêmement réduit au niveau du noyau qui occupe, à lui seul, à peu près toute la lar- geur de l'élément. Le contour nucléaire est celui d'un ovale très allongé; la chromatine , enfin , est disposée en bandes rameuses , dirigées longitudina- lement. Chez le Scyllium, la forme des cellules fusiformes est différente; on ne retrouve plus la forme en fuseau typique; le cytoplosma y est plus renflé, mais le noyau est ici encore caractérisé par la présence de bandes longitu- dinales de chromatine. Le sang des Anguilles et des Scylliums, conservés en aquarium, utilisés pour les présentes recherches, était toujours extrêmement pauvre en cel- lules fusiformes; cependant, sur de tels Poissons, l'ablation de la rate était suivie de l'apparition, dans le torrent circulatoire, des éléments en ques- tion, en proportion notablement supérieure à celle constatée avant la splé- necmoi'e ou chez les animaux témoins. Cette augmentation du nombre des cellules fusiformes varie dans d'assez larges limites suivant les animaux, la durée de la survie (,), etc.; toutefois il est à remarquer que leur nombre semble être en rapport avec l'intensité de la régénération sanguine et que leur présence en quantité notable dans le sang circulant coïncide avec une prolifération active du tissu lyin- phoïde(3). Chez l'Anguille, celle-ci a pour siège les éléments lymphoïdes du rein; chez le Scyllium, l'organe de Leydig. (1) Los mémoires de J. Jolly (Archives d'anatomie microscopique, A55-ti3a, I90&)etde Giglio-Tos (Memorie délia Reale Accademia délie Scienze di Torino , 1898) renferment une synonymie très complète. ' Les animaux ont été sacrifiés de quatre à quinze jours après l'ablation de la rate. ) Sur les hypertrophies organiques consécutives à l'ablation de la rate, voir la note qui sera présentée prochainement ici même. — 528 — Suii LA l'YK^OSE DU SSOl'AU DES HEMATIES, par M. Auguste Pettit. Le Scyllium canicula L. , qui fait l'objet de la présente observation, avait été spléneclomisé quatre jours auparavant; comme il présentait des signes de souffrance (eccbymoses, décoloration légère, etc.), il fut sacrifié immé- diatement; mais, à ce moment, il était encore vif et assez vigoureux. Le sang de ce Scyllium renferme, à côté d'hématies normales, jeunes et adultes, une proportion extrêmement considérable d'hématies à noyaux pyknotiques. Les phénomènes de pyknose en question évoluent suivant le schéma ha- bituel: la chromaline se condense, devient de plus en pins réfringente et cesse bientôt de présenter toute trace de structure; mais, ce qui leur im- prime un cachet spécial, c'est la précocité et l'intensité delà fragmentation de la substance chromatique. En effet, il est fréquent de voir des noyaux, relativement encore peu atteints, émettre de petits globes de chromatine, qui vont se loger à quelque distance dans le cytoplasma, où ils figurent des parasomes; mais bientôt la désagrégation du noyau s'accomplit et ce der- nier est remplacé par un nombre variable de massaltes irrégulières et for- tement réfringentes, qui s'effritent à leur tour, de telle sorte que certaines hématies ne renferment finalement «pie quelques granulations éparses de chromatine, faiblement basophile. En regard de ces altérations des cellules sanguines, je signalerai les lé- sions de f organe de Leydig; toute trace d'activité fait défaut et la majeure pailie des noyaux ont subi la dégénérescence pyknolique. MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE BULLETIN DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE ANNÉE 1904 N° 8 PARIS IMPRIMERIE NATIONALE MDCCCCIV SOMMAIRE. Pogej. Nomination de M. Lebrun comme Correspondant du Muséum 029 Correspondance. Présentation de document par M. Debreuil ; dons et envois de MM. de Rothschild et Henry; présentations d'ouvrages, par MM. Oustalet, Gréhant et Ramond $29 E.-T. Hamy. L'âge de pierre à la Côte de l'Ivoire 534 E. Oustalet. Catalogue des Oiseaux rapportés par la Mission Chari-Lac Tchad 536 J. Pellegrin. Poissons recueillis par M. Ch. Gravier à Djibouti et à Obock. 543 M. Hagedobn. Enumeratio Scolytidarum e Venezuela, Guyana et Columbia natarum Musei historico-naturalis Parisiorum, etc 545 E. Ventrillon. Description de Culicides de Madagascar 55o L. Seuichon. La formation des réserves dans le corps adipeux des Mellifères solitaires 555 Ch. Gravier. Sur un type nouveau de la famille des Capitelliens : Scypho- proctus nov. gen. djiboutiensis nov. sp J. . . ■ 557 A. Billard. Haleremita parvula, nouvelle espèce d'Hydroïde marin 56i M. A. Hérdbel. Liste dès Sipunculides et des Echiurides rapportés par M. Ch. Gravier du golfe de Tadjourah (mer Rouge) 562 Anthony et Calvet. Note sur un Balœnoptera physalus L. capturé à Cette le 7 octobre ^ go4 / 566 Maurice Nicloux. Sur un procédé d'isolement du cytoplasma 567 — Action lipolytique du cytoplasma de la graine de ricin. Étude des lois qui régissent cette action 56g — L'agent lipolytique du cytoplasma : la lipaséidine, n'est pas un fer- ment soluble 571 — Mécanisme d'action du cytoplasma (lipaséidine) dans la graine oléagi- neuse en voie de germination. Réalisation synthétique in vitro de ce mécanisme 573 Ed. Bureau. Deuxième étude sur les Bambusées. Le Phyllostachys aurea Rivière 575 P. Combes fils. Sur les couches sparnaciennes inférieures d'Auteuil 583 Tables des matières du volume X ( 1 go4 ) 587 BULLETIN DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE. ANNEE 1904. - N° 8. 5o~ 79e réunion des naturalistes du muséum. 27 DÉCEMBRE iCjOÙ. PRÉSIDENCE DE M. EDMOND PERRIER, DIRECTEUR DU MUSEUM. M. le Président dépose sur le bureau le septième fascicule du Bulletin pour l'année 190&, contenant les communications faites dans la réunion du 29 novembre 190/1. Dans sa séance du 22 novembre 190^, l'Assemblée des Profes- seurs a décerné le titre de Correspondant du Muséum à M. Lebrun (Edouard- Adolphe), ancien Préparateur de Malacologie. CORRESPONDANCE. M. Debreuil (Ch.) communique un ancien prospectus donnant la description de la couveuse invcnte'e par Vallée (J.-H.-V.), gardien des Reptiles du Jardin des plantes. Cette couveuse doit remonter au moins à l'anne'e 1867. Js.-G. Saint- Hilaire en parle dans Acclimatation et domestication des Animaux utiles. L'invention de Vallée prouve une fois de plus que le Muséum ne s'occupe pas seulement de sciences pures, mais s'est toujours intéressé aux sciences appliquées. La couveuse de Vallée, avec quelques modifications, est une de celles dont on se sert le plus aujourd'hui. Muséum. — x. 35 — 530 — Dons et envois récemment parvenus au Muséum : Importantes collections provenant de la mission de M. Maurice de Rothschild en Abyssinie et données par ce dernier au Muséum par l'inter- médiaire de M. Neuville, préparateur, membre de ladite mission. M. Henbv. correspondant du Muséum, a fait don de 72 espèces de graines qu'il a reçues du Thibet oriental, graines récoltées sur sa demande par le R. P. Soulié, missionnaire, à Jargong, principauté de Bathang. M. Léon Vaillant, Professeur délégué pour la publication des Nouvelles archives du Muséum d'Histoire naturelle, annonce que le second fascicule du t. VI de la 6e série a été présenté à la dernière assem- blée des professeurs. Il contient : Revision des Girrhipèdes appartenant à la Collection du Muséum d'His- toire naturelle (troisième et dernière partie), par A. Grcvel. Les Crabes d'eau douce Potamonidœ [première partie], par Miss Marv, J. Rathbun (10 planches). — Charles Rouget. Notice nécrologique, par M. Nestor Gréhant. — Liste des Ouvrages et Mémoires publiés par Ch. Rouget (Portrait). M. Oustalet (E.) présente trois ouvrages à la Bibliothèque du Muséum. Je suis chargé, dit-il, par mon savant collègue, M. le D' Trouessart, de déposer sur le bureau le -2' fascicule du Supplément à son Calalogus Mam- malinm, partie consacrée aux Rongeurs. Vous connaissez tous l'importance de l'œuvre entreprise par M. le D' Trouessart, vous savez que son Catalogue renfermera, quand il sera terminé, ce qui arrivera à bref délai, l'inventaire, aussi complet que pos- sible , de toutes les espèces de Mammifères actuellement connus , tant vivants que fosssiles. Tous ceux qui s'occupent de l'étude des Mammifères ont re- cours à chaque instant à cet ouvrage qui leur rend les plus grands services et leur épargne des recherches longues et fastidieuses. Mon excellent ami M. le D' Victor Fatio , de Genève , m'a chargé éga- lement de présenter à la réunion des Naturalistes, pour être offert ensuite à la bibliothèque du Muséum, la seconde partie du tome II de la Faune des I erlébrés de la Suisse. Cette seconde partie renferme l'histoire naturelle des Oiseaux appartenant aux anciens ordres des Gallinacés, des Echassiers et des Palmipèdes: elle forme un gros volume de ()4o pages, accompagné de 1 ao figures originales dans le texte, d'une planche en couleurs et de 28 ta- bleaux. Avec ce volume se trouve terminée l'œuvre considérable où — 531 — M. Victor Fatio avait entrepris de faire connaître lous les Animaux ver- tébrés d'un pays" dont la faune offre tant de points de contact avec celle de l'Est de la France, et présente par conséquent pour nous un intérêt tout particulier. L'ouvrage de M. Victor Fatio, avec ses tableaux dichotomiques, ses descriptions claires et précises sera d'un grand secours à ceux qui s'oc- cupent de l'e'tude des Animaux supérieurs de l'Europe occidentale. Enfin, je dépose en mon nom personnel le n° h de Y Omis, Bulletin du Comité ornitbologique international, publié jusqu'à ce jour sous ma direction. Ce fascicule contient de nombreux mémoires sur les mœars, les migrations et la distribution géographique des Oiseaux. M. Gréhant (N.) de'pose sur le bureau un Extrait des Nouvelles Archives du Muséum (ke se'rie, VI), contenant une notice nécro- logique, dont il est l'auteur, sur Charles Rouget, Professeur au Muséum d'histoire naturelle, membre de la Société de biologie, correspondant de l'Académie de médecine de Paris (1824-190/1). M. Ramond G. dépose sur le bureau diverses publications de M. M. Cossmann : i° Les Essais de Paléoconchologie comparée sont destinés à former une monographie complète des Familles de Mollusques Gastropodes. Chaque Famille est étudiée en détail, et les Genres. Sous-Genres et Sections sont chacun l'objet d'un chapitre comprenant : la nomenclature et la synonymie établies d'après les sources les plus authentiques; la diagnos?, énoncée d'après un plan uniforme; une ou plusieurs figures photolvpées d'après nature, et souvent du croquis grossissant certains détails, notamment la proloconquo; des observations, s'il y a lieu, sur la nomenclature et le clas- sement du genre, des rapports et différences justifiant la séparation du genre en question davec ceux de la même Famille, d'après des critériums génériques, sous-génériques et sectionnels ; enfin, la répartition stratigra- phique des espèces connues de ce Genre, c'est-à-dire l'indication, étage par étage, depuis les plus anciens jusqu'à l'époque actuelle, des espèces figurées ou existant dans les collections de l'auteur, ou dans d'autres collections : en un mot, dans celles que l'auteur a pu contrôler quant à leur classement générique. Chaque Famille comprend , outre la diaguose et les rapporta et différences avec les Familles voisines, un court aperçu phylogénitique dans lequel l'auteur a essayé d'en retracer l'origine et la filiation: puis un tableau — 532 — synoptique de la classification des Genres de la Famille , même ceux de l'époque actuelle. Chaque volume comprend un certain nombre de Familles et est terminé par deux tables alphabétiques : Tune relative aux noms génériques avec- synonymes ; l'autre, aux noms d'espèces citées, soit comme types ouplésio- types, soit dans les listes de répartition stratigraphique , de telle sorte que le lecteur qui connaît le nom d'une espèce peut toujours retrouver, par cette table, dans quel Genre elle doit être classée désormais. Sans insister sur la typographie employée par l'auteur, dans le but d'augmenter la clarté et de faciliter les recherches pour les lecteurs, il y a lieu de considérer que, en dépit de son titre, l'ouvrage en question peut être recommandé non seulement aux Paléontologistes, mais également aux amateurs de Conchyliologie actuelle, qui peuvent y trouver des indications utiles, même relativement aux Coquilles non fossiles , puisque les tableaux de Familles contiennent tous les Genres connus, anciens et nouveaux. A cet égard , il n'est pas inutile de dissiper une légende qui s'est formée au sujet de cet Ouvrage, auquel on reprochait, paraît-il, de multiplier, dune manière excessive, les noms génériques. Il suffit de feuilleter les six volumes, déjà publiés, des Essais de Paléoconchologie co?nparée, pour faire justice de cette critique : le nombre des noms réellement nouveaux est infime, en regard de ceux qui sont déjà connus, et il est certainement infé- rieur de beaucoup au nombre des noms que l'auteur a cru nécessaire de sup- primer. Si, dans quelques Familles, il y a insuffisance réelle de subdivisions, il y a pléthore, au contraire, dans d'autres cas; et le mérite de l'auteur a pré- cisément consisté à mettre un peu d'équilibre dans celle répartition, à l'épurer pour ainsi dire; le plus souvent, il se borne à faire connaître à ses Confrères ce qui est connu et usage depuis longtemps, à l'étranger. Chaque nouveau volume tient à jour les matières étudiées dans les Fascicules précédents. 2° La Bévue critique de P a léo zoologie , fondée en 1897 par M. Cossmanu et rédigée, sous sa direction, par divers spécialistes (1), est à peu près le seul organe publié en France qui donne actuellement l'analyse de presque (1> M. le D' E.-L. Trouessart est chargé des Mammifères, M. le Dr H.-E. Sau- vage, des Reptifes, Batraciens et Poissons, M. M. Cossmans, de la Conchyliologie (Gastropodes et Pélécypodes [moins les Rudistes] et des Bracbiopodes, ainsi que des Ouvrages généraux de Paléontologie); M. E. Haug et M. G. Say>, des Cépha- lopodes; M. il. Dol ville s'est réservé les Rudistes; M. A. Agnis, les Insectes: M. G. Ramond, les Crustacés; M. J. Lamuert, les Ecliinodermes; M. G.-F. Dollfus, les Polypiers, Foraminil'ères, Spongiaires et autres Animaux inférieurs. Les tables analytiques annuelles ont été élaborées d'abord par M. G. Ramond, et elles sont continuées par M. P. Bédé. — 533 — tous les travaux de Paléontologie animale, paraissant en France et a l'étranger. Les analyses sont faites sous la forme critique, c'est-à-dire qu'elles ne se bornent pas à une sèche énuméralion des nouveautés contenues dans les ouvrages dont il est rendu compte, mais qu'elles portent un jugement sur la matière, avec les conceptions qui se rattachent à la théorie évolution- niste. Des tables annuelles des Matières eont élaborées de manière à faciliter les recherches et à former un recueil de noms nouveaux dans le même esprit que celui qui préside à la publication périodique Zoological Record, en Angleterre. Enfin les questions de Nomenclature y sont examinées et débattues dans l'ordre d'idées des Congrès de Zoologie et de Géologie; la solution en est indiquée par une sorte de résumé des opinions qui ont été enregistrées à la suite d'une enquête à laquelle les colonnes de cette Revue restent ouvertes en permanence. En résumé, la Revue critique de Paléozoologie n'est pas seulement un organe bibliographique , mais une tribune du haut de laquelle , — bien qu'elle n'insère pas d'articles originaux, — les idées les plus nouvelles peuvent être défendues à l'occasion de l'analyse des ouvrages les plus divers. 3° L' Iconographie complète des Coquilles fossiles de l'Ëocène des environs de Paris, par MM. M. Cossmann et G. Pissarro. La Faune éocénique du Bassin de Paris se recommande aux Savants et aux Collectionneurs parla merveilleuse conservation des Coquilles, parla variété de leurs formes et par le grand nombre des espèces qui la com- posent. Dans une excursion d'une journée, et dans un rayon de 5o à 80 kilomètres de la Capitale, un chercheur expérimenté peut rapporter une récolte de près de 3oo espèces, dont un grand nombre sont repré- sentées par d'abondants échantillons, atteignant fréquemment une grande taille; en quelques jours d'excursions consacrées aux différents horizons, si richement représentés dans nos environs, il peut se faire une collection de près de 2,000 espèces. La connaissance de cette faune n'est pas seulement utile aux Géologues et Paléontologistes parisiens, mais elle intéresse encore tous ceux qui s'adonnent à l'élude de l'Eccène et, d'une manière plus générale, à l'étude de la Paléoconchologie tertiaire; qu'il s'agisse de la faune des environs de Nantes, de celle du Contenlin ou même du Midi de la France, de la Bel- gique, de la Haute-Italie, de l'Angleterre, etc., on a constamment besoin d'avoir sous les yeux les fossiles du Bassin de Paris, ou les Ouvrages dans lesquels ils ont été décrits, afin de comparer les formes qui s'en rapprochent, si elles ne sont pas absolument identiques. — 534 — On s'explique donc que l'histoire de celte région privilégiée ait donné lieu à de nombreuses publications, comme celles de Lamarck, puis celles de Deshayes (Description des Coquilles fossiles des environs de Paris, 182 4- 1837, 3 vol. avec atlas de 166 pi.), reprise trente ans après par lui-même (Description des Animaux sans vertèbres découverts dans le Bassin de Paris, i857-i865, 3 vol. de texte et 2 atlas de 196 pi.). Le premier de ces deux derniers Ouvrages est devenu rare ; l'autre est non moins coûteux à cause de ses dimensions et, d'ailleurs, il ne reproduit pas tous les types primitifs. Quant au Catalogue illustré des Coquilles fossiles de lÉocene des environs de Paris (1886-1 90a, Bruxelles), par M. Cossmann, outre qu'il commence à s'épuiser, l'auteur a dû se borner, dans les 5o planches qui accompagnent le texte, à ne figurer que certaines espèces critiques de Deshayes, ainsi que celles postérieures à la publication du second Ouvrage de ce savant. D'autre part, comme ce Catalogue a été commencé et publié jusqu'au pre- mier appendice à une époque où la phototypie n'était pas encore passée à l'état de procédé d'industrie courante , les planches des 5 premiers volumes ont été lithographiées d'après les dessins de l'Auteur, dont les origi- naux sont déposés par lui à la Bibliothèque de la Société Géologique de France; ces 43 planches sont donc loin d'avoir la rigoureuse exactitude des 7 dernières. 11 était d'une utilité incontestable pour les amateurs, d'entreprendre la publication d'un Atlas reproduisant, en phototypie, toutes les espèces parisiennes de Mollusques et de Brachiopodes, actuellement connues, représentées par une ou plusieurs figures , selon le cas , avec une simple légende en regard, donnant les références nécessaires (,). COMMUNICATIONS. L'Âge de pierre 1 la Côte de l'Ivoire, par M. E.-T. Hamy. Tandis que les régions qui s'étendent de la mer au cours moyen du Niger commencent à nousj révéler les secrets d'un passé déjà lointain et que de Nioro et de Senoudegou, de Konakry etdeTimbo, deGoundam et . \i;ii-.\<;vi). ' Loc. cit. . p. 1 55 , n. 1 . — 536 — convexes de ia pièce par des plans obliques enlevés avec une certaine net- teté. C'est une variété nouvelle à ajouter à la nomenclature des celts à côtés aplatis de Sir John Evans (1). Catalogue des Oiseaux rapportes par la Mission Chari-Lag Tchad, PAR M. E. OuSTALET. (Deuxième partie.) 34. Nectarinia pclchella L. H. Gadow, Cal. Birds Brit. Muséum, i884 , t. IX, p. 7. Sept individus, dont quatre mâles, une femelle et un jeune mâle, tués à Kousri le 6 avril 1903 et à d'autres dates du même mois, et une femelle tuée à Sao le i3 août 1903. 35 GlNNYRIS SPLENDIDA ShaW. H. Gadow, op cit., p. 5o. Sept individus dont cinq mâles adultes et en plumage de transition, une femelle et un jeune provenant, pour la plupart, de Krébédjé. 36. Ginnyris Decorsei nov. sp. Un Soui-Manga , malheureusement sans indication précise de localité, rapporté par M. le Dr Decorse, m'a paru ne pouvoir être attribué à aucune des espèces de Ginnyridés que je connais. Ses aflinités les plus étroites ne sont pas même avec les Ginnyridés africains tels que les Cinnyris bifasciala et microrhyncha , mais avec le Cinnyris osea de Palestine, qu'il rappelle par les couleurs de son plumage. Mêmes teintes vertes métalliques très brillantes sur les parties supérieures du corps , passant au bleuâtre sur les sus-caudales et au bleu pourpré sur le front; même teinte pourprée mé- langée de vert sur la gorge, même couleur noir vert de l'abdomen , même teinte brune des ailes , même couleur noire avec des lisérés verts des pennes caudales, mais les touffes axillaires sont ici d'un rouge vermillon encore plus vif et à peine nuancé de jaune, et la taille ainsi que les proportions des diverses parties du corps sont notablement plus faibles, la longueur totale du corps étant de 100 millimètres; la longueur de l'aile de 55 mil- limèlres; celle de ia queue de 38 millimètres; celle du bec (culmen) de 1 5 millimètres , et celle du tarse de 1 5 millimètres. (1' J. Evans, les Âges de la ■pierre, etc., trad. Barbier. Paris, 1878, p. 1 1 1 et suiv., et Qg. 53-59. — 537 - 37. Cinnyris cuprea Shavv. H. Gadow, op. cit., p. 55. Un spécimen sans indication de localité. 38. Cinnyris verticalis Lath. H. Gadow, op. cit., p. 8o. Un spécimen. 39. Cinnyris senegalensis L. Cinq individus , savoir : deux mâles tués à Kousri le 6 et à une autre date du mois d'avril 1903, un mâle tué à Meltem le 1 3 septembre 1908, un mâle pris sur les bords de la rivière Gribingui en décembre 1908, et un individu sans indication exacte de provenance. 40. Cinnyris fuliginosa Shaw? J'attribue, avec quelque doute, à cette espèce un jeune individu pris à Kousri le 6 août 1903. 41. Crateropus Kirki R. B. Sharpe. Cratcropus plebeius (Cretzscbm.) R. B. Sharpe, op. cit., t. VII, p. k^b. — Crateropus Kirki A. C. Stark, The Birds of South Africa, 1901, t. II, p. 57, n° si 3. Un spécimen tué par M. le D1 Decorse, à Sao, en septembre 1903, me paraît se rapporter à la description du Crateropus plebeius de Kirk [Ibis, i864, p. 3 18) que R. B. Sharpe a cru pouvoir assimiler au Crateropus ple- beius de Cretzschmar (Atlas zu der Reise in N. Africa von Eduard Buppell , Vogel , pi. XXIII), mais que M. Stark dislingue de cette dernière espèce. En tout cas, qu'il s'agise du Crateropus Kirki du Zambèze et de l'Afrique australe ou du C. plebeius du Kordofan, nous avons ici le représentant d'une forme orientale dont les domaines doivent être prolongés vers l'Ouest. 42. Pycnonotus babbatus Desf. R. R. Sharpe, Cat. Birds Brit. Muséum, 1881, t. VI, p. i46. Deux spécimens, dont un tué à Kousri le 5 août 1903. Ces Oiseaux ont Ions deux les sous-caudales blanches. D'après une note de M. le Dr Decorse, l'espèce est désiguée en arabe sous le nom de Khabrou. 43. Phylloscopus trochilus L. H. Seebohm, Cat. Birds Brit. Muséum, 1881, t. V, p. 56; A. C. Stark, The Birds of South Africa, 1901, t. II. p. 84. n° 234. — 540 — 53. GlSTICOLA MARGINALIS Hengl. R. B. Sharpe, op. cit., t. VIÏ, p. 258. Quatre spécimens de Fort-Archambault, février 1 9<>3 et une de Djimtiio , septembre 1903. Ces exemplaires sont identiques à une Cisticoh envoyée d'Abyssinie au Muséum par MM. Petit et Quartin-Dillon, en février 18 44, et à l'Oiseau figuré par Heuglin sons le nom de Drymoica jluveola (Ibis, 1 869 , p. g4, et pi. I, fig. 1) et assimilé par Sharpe à la Drymoica ou Cisticola marginalis du même auteur. La Cisticola marginalis n'est donc pas canton- née en Abyssinie et dans la région du Haut-Nil, comme on le supposait, mais s'avance vers l'Ouest jusque dans le bassin du Chari et jusqu'au lac Tchad. 54. Cisticola Strangei Fras. R. B. Sharpe, op. cit., t. VII, p. 276. Un individu tué à Brazzaville, en août 1903, par M. le D' Decorse, avait les yeux noirs et les pattes jaunâtres; il ne diffère point de deux spé- cimens obtenus l'un par M. de Brazza, à Franceville , en 1886, l'autre par M. J. Dybowski au poste de la Mission , sur les bords de la Haute-Kemo , en 1891. La Cisticola Strangei est donc répandue non seulement dans l'Ouest de l'Afrique , entre la Côte-d'Or et le Congo , mais dans tout le bassin de ce dernier fleuve. 55. Motacilla vidua Sund. Reichenow, Die Vôgel Ajrikas , t. III, part. 1, p. 296, n° i63o. Une femelle tuée à Brazzaville. Pattes et yeux noirs. 56. BUDYTER CAMPESTRIS Pall. Reichenow, op. cit., t. III, part. 1, p. 3o6, n° i64i. Deux spécimens, dont un vient de Krébédjé, se rapportent à cette espèce qui niche dans l'Europe occidentale et orientale et dans l'Asie cen- trale et qui visite dans ses migrations l'Est et l'Ouest du continent africain. 57. HlRUNDO RUSTICA L. Reichenow, op. cit., t. II, part. 2, p. 4o6, n° 936. Un spécimen. On sait que l'Hirondelle de cheminées va passer l'hiver en Afrique. Des individus semblables à celui qui a été rapporté par M. le Dr Decorse ont été obtenus dans cette partie du monde par divers voyageurs français, et notamment à Konakry par M. le Dr Maclaud et à Brazzaville par M. J. Dybowski. — 541 — 58. HlRDNDO LUCIDA VeiT. Reichenow, op. cit., t. II, part. 2 , p. 4o8, n° 967. Un exemplaire provenant de Goulfei, i5 septembre 1903, appartient à cette espèce qui a sans doute été confondue souvent avec YHirundo rustica et à laquelle se rapportent probablement diverses observations attribuées à l'Hirondelle de clieminées. 59. Hirundo Gordoni Jard. Reichenow, op. cit., t. II, part. 2, p. 4i8, n° 966. Un individu semblable à un spécimen obtenu par M. J. Dybowski au poste de la Mission, dans le bassin de la Haute-Kemo, en 189t. 60. Bradyorms pallidus var. modestus (Shell). Bradyomis pallidus modestus Reichenow, op. cit., t. II, part. 2, p. 437, nn 989 b. Un individu tué à Brazzaville en août 1902. Bec et pieds noirs. 61. Dioptrornis sp. J'attribue à une espèce du genre Dioptrornis un jeune Oiseau (mâle), tué par M. le D' Decorse à Bangui, en septembre 1902, et offrant l'aspect général du jeune Dioptrornis Fischcri Reichenow, décrit et figuré par cet auteur dans le Journal fur Ornithologie (1 884 , p. 83, et 1 886 , pi. I , fig. 3), tout en ayant des couleurs différentes. Ici, en effet, la teinte du fond des parties supérieures du corps et de la queue, au lieu d'être roussâtre et grise, est d'un brun roux tirant au brun foncé en arrière. Sur ce fond s'enlèvent de nombreuses taches rousses occupant l'extrémité des plumes. La gorge est elle-même fortement maculée de roux. Les proportions diffèrent de celles des Dioptrornis connus jusqu'à ce jour et mentionnés dans l'ouvrage de Al. Reichenow (Die Vogel Ajrikas, t. Il, part. 2, p. 439 a ^0- 'ja ^on" gueur totale est de 0 m. i35; la longueur de l'aile de 0 m. 070, celle de la queue de 0 m. 075, celle du bec (culmen) o m. 010, celle du tarse o m. 020. D'après les nuances et le dessin du plumage qui rap- pelle aussi, chose curieuse , celui des jeunes d'une espèce asiatique, la Siplna bamjumas, je suis porté à croire que l'adulte a, soit la livrée brune et blanche du Dioptrornis brunneus, soit un costume teinté de bleu sur les parties supérieures. 62. Alseonax aquaticus Hengl. Reichenow, op. cit., t. II, part. 2, |>. 456, n° 1017. Ouatre spécimens, dont un de Fort-Archanibaull , janvier 1903. — 542 — 63. Mel-eornis pommelaena Stanl. Reichenow, op. cit., t. II, part. 2 , p. 64 1, n° 997. Un spécimen (mâle) de Fort-Archambanlt, janvier 1908, el un de Finda, décembre 190)3. Yeux marrons, paltes noires, 6/i. Hyliota flavigastra Sw. Reichenow, op. cit., t. Il, part. 2 , p. àj'à, n° 10&0. Un exemplaire de Finda, décembre 1903. 65. Ratis senegalensis L. Reichenow, op. cit., t. II, part. 2, p. 48o, n° io5o. Trois individus, dont un a été tué à Fort-Archambault en février 1903, un autre sur les bords de la rivière Gribiugué en décembre 1903 , le troi- sième ne portant pas d'indication précise de localité. Ce dernier est un mâle en livrée de noces presque complète, la bande pectorale offrant cepen- dant encore un peu de rouge sur les côtés. La même espèce avait déjà été observée à Rrazza ville par M. Dybovvski. 66. Platysteira cyanea St. Mùll. Reichenow, op. cit., t. II, part. 2, p. hSS. n" 1069. Un spécimen ( mâle bien adulte) de Fort-Archambault, février 1903. 67. Elminia Schwebischi Oust. Elminia longicmida (Sw.) Reichenow, op. cit., t. II, part. 2 , p. 696, n° 1071. In individu tue à Fort-Archambault, en février 1903, est semblable au type de l'espèce et à un spécimen obtenu par M. Ferrière dans le bassin de la Haute-Sangha. Tous les individus de celte espèce que j'ai eus entre les mains, comme toutes les Elminia à queue bleue que M. Reichenow a exa- minées et qui provenaient les unes de l'Ouganda , les autres de l'Afrique occi- dentale, avaient l'espace compris entre l'œil et le bec de couleur noire el non de couleur blanche comme dans l'Oiseau décrit par Swainson sous le nom d' Elminia longicmida. 68. TCHITREA VIRIDIS St. Midi. Reichenow, op. cit., t. II, part, s, p. 5oA, n° io83. Quatre spécimens, dont un (femelle), de Krébédjé, novembre 1902, deux (femelles), des bords de la rivière Gribingué, décembre 1903, et un (mâle), de Fort-Archambault. février 1903. — 543 — Poissons recueillis imr M. Cn. Gravier 1 Djirouti et a Orock, par M. le Dr Jacques Pellegrin. Les collections de Poissons rassemblées par M. Ch. Gravier lors de son voyage à Djibouti et à Obock méritent une étude particulière. Sans doute , la faune ichtyologique de ces localités, placées au fond du golfe d'Aden, dans la baie de Tadjourali, à l'entrée de la mer Rouge, commence à être bien connue, grâce aux importants travaux consacrés par Riippel, Kiun- zinger, Day et plusieurs autres aux Poissons de ces régions : aussi n'y a-t-il pas lieu de s'étonner de l'absence de formes nouvelles parmi les nombreux échantillons récoltés par M. Gravier, mais les espèces rencontrées n'en sont pas moins, pour la plupart, des plus curieuses et des plus intéressantes. M. Gravier, en effet, s'est tout spécialement attaché à recueillir des in- dividus de taille souvent minime, composant cette faune si remarquable des Coraux et des Polypiers, ces petits Poissons de forme parfois bizarre et d'une coloration souvent éclatante, qui vivent au milieu des récifs ma- dréporiques si abondants dans la baie de Tadjourali. Il a pu ainsi mettre la main sur quelques espèces excessivement rares et dont quelques-unes n'étaient pas encore représentées dans les collections du Muséum. Voici la liste par familles de toutes les espèces rapportées , avec l'indi- cation de la provenance. Syngnathida' Syngnathus r.oxsinciLLATUs Jenyns. — Djibouti. Acentronura graciluma Schlegel. — Djibouti. Mtirivnida* Ophichthvs colubrinus Boddaert var. fasciata Giin- ther. — Obock. Mkrena uNDUi-ATA Lacépède. — Djibouti. — afra Blocli. — Djibouti. Cypriiiodontida». . . CvPRIXODOV DISPAR Riippel. Djibouti. Ophidiiflsv- Kv:hk! l'ipius vERMrcuLARis Millier. — Djibouti. Fh'uronecfidsv .... Rhomboidiciithys pantherinus Riippel. — Djibouti. AciiiRns livuiiATis Lacépède. — Djibouti. l.ahrîdse Duymeria ENNEACANTHCs Blecker. — Obock, Dji- bouti. pLA'm.l .06908 SCAPCLARIS Beillietl . \ai'. C.ERULEOV1T- tata Riippel. — Djibouti. Blenniidae Salarias fi scds Riippel. — Djibouti. — lineaïis Cuvicr et Valenciennes. Djibouti. «.ohiitlu; Goiill s SEMIDOLIATDS Guvier et Val'-nneillies. — Djihouli. — ECHiNocEPiiALi s Riippel. — Djibouti. — album vcuLATiis Riippel. — Djibouti. — 5M — Gohiidse Gobiodon citrjnes Rùppel. — Djibouti. — rivulatus Rùppel. — Djibouti. AsTERROPTERYX SEMIPUNCTATUS Rïippel. Djibouti. Carangidse Garanx hippos Linné. — Djibouti. Scombridse EcHENEIS NADCRATES Linné. Obock. Pseudochromidav . PsElDOCHROMlS olivaceus Rùppel. — Djibouti. Scorpsenidse Scorp^ena erythr^a Guvier et Vaienciennes. — Obock. Djibouti. — chilioprista Rùppel. — Djibouti. Pomacentridse .... Dascyllus aruanus Bloch. — Djibouti. — marginatus Rùppel. — Djibouti. Pomacentri s trilineatus Cuvier et Vaienciennes. — Djibouti. Heliastes lepidurus Cuvier et Vaienciennes. — Djibouti. Apogonidœ Apogon auritds Cuvier et Vaienciennes. — Djibouti. — endekat/EMA Bleeker. — Djibouti. Serranidœ Epinephelus Stoliczk* Day. — Obock. Leptocardii Branchiostoma lanceolatdm Pallas. — Djibouti. Tous ces Poissons sont marins, à l'exception des Cyprinodon dispar Rïippel, dont M. Gravier a recueilli de très nombreux spécimens, jeunes et adultes, dans les puits obscurs de la Doudab, à 6 kilomètres de Djibouti. Cette espèce est remarquable par son dimorphisme sexuel qui lui a valu son nom. La coloration , les dimensions des nageoires sont fort différentes chez le mâle et la femelle , si bien qu'au premier abord on serait tenté de les considérer comme des individus appartenant à deux espèces distinctes. Il convient d'ajouter à la liste donnée ci-dessus deux utérus gravides pris sur deux Requins différents (n. Dans l'un, provenant d'un spécimen capturé à Obock , se trouvaient trois fœtus qui semblent pouvoir être rapportés au Carcharias melanopterus Quoy et Gaimard. Dans l'autre , il n'y avait qu'un seul petit, à museau plus allongé et qui pourrait bien être le Carcharias acutus Rùppel. Ces pièces sont intéressantes; on sait, en effet, que, chez les Carcharias, il n'y a pas seulement ovoviviparité, mais qu'il existe chez les foetus un cordon et un placenta qui rappellent assez ce qui se passe chez les formes les plus élevées de l'embranchement des Vertébrés. (1) M. Gbavier a rapporté également quelques exemplaires d'une curieuse petite espèce, provenant de Chine et remise par M. Bastianello, le Bettn pugiiax Cantor de la famille des Labyrinthicés. Ils appartiennent à la variété domestique, dont l'humeur agressive est exploitée, principalement au Siam, dans des joutes mi- nuscules. Les Siamois, au dire de Cantor, sont aussi friands du spectacle de la lutte de ces petits Poissons que les Malais des combats de Coqs. — 545 — Parmi les espèces les plus remarquables, il y a lieu de citer eu ouliv deux spécimens d'Encheliophis vermicularis Millier; ce sont de petits Poissons» plus ou moins vermiformes, assez voisins des Fierasfer, qui furent recueillis au milieu des ramifications de Madrépores. Cette espèce, dont les types provenaient du Japon, ne doit pas être très rare à Djibouti, car M. Cou- lière, lors de son voyage, en avait rapporté aussi de cette localité un exem- plaire, qu'il indiquait comme probablement parasite des Holothuries (1). D'après M. Gravier, la teinte générale de ces Poissons est claire, rosée à la partie antérieure, verte en arrière. Comme Poissons de Polypiers, il y a lieu de citer pins particulièrement les Salarias, tous les Gobiidés, les Pseudocliromis , les Dascyllus ou Tetra- drachmum, déjeunes Héliastes et de jeunes Apogon. M. Gravier a capturé à Obock, sur le récif de la Clochetterie, un jeune spécimen d1 Epinephelus Stoliczkœ, espèce décrite par Day, il y a relati- vement peu d'années. Les Branchiostoma ou Amphioxus proviennent d'un dragage fait à Dji- bouti, à une profondeur de 6 mètres, dans les herbiers et dans le sable à l'embouchure de la rivière Ambouli (2). E.yUMSRATIO SvOLYTIUARUU E GuYANA, VENEZUELA ET (JoLUMBIA NA- TARUM MlJSEI IlISTORWO-yATURALIS PiRISIORIJM , DBSCRIPTION1BUS SPECIEBUM yOVARUM ADJBCTIS , auctore D' Max Hagedorn, Hamburgbnsi. PARS PRIMA. Scolytus productus nov. sp. 1 spécimen d*. — Patria : San Esteban Venezuela? (E. Simon). Cahptocerus aeneipennis Fabricius , Systema Eleutheralorum , t. Il, p. 892. Gompluria specimina. — Patria : Guyane française, Camopi. irDans le bois d'une Euphorbiacée (Mapa)n (F. Geay). Guyane française (D' E. Rech). 1 11. Godtikrb. Observations sur quelques animaux des récifs inadréporiques de Djibouti, Bull. Mus. Hist. Nat., 1898, p. :>7io. W Quelques Reptiles et Batraciens ont <;té aussi recueillis par M. Gravier; ce sont, d'après la détermination de M. Mocquard : Pristunu rupettrit, Blanford; Eremiai mucronata Blanford-. Bufo Blanfordii Boulenger; Bufo Dodsonu Boulenger; en outre, une forme de Batracien associée du groupe des Firmislnrnia , qui paraîl nouvelle el sera décrite ultérieurement. \ll SKDM. — \. — 516 — C.uii-TocEius auricomis BJandford, Biologia Cmtrali-Amerioana , vol. 1\, pt. 6. 189.5. h specimina. — Patria : Camopi Guyanœ (F.Geay). — niger Fabr., /. e — Patria : Camopi Guyanœ (F. Geay). 1 spécimen. — striatulus nov. sp. 3 specimina ? . - Patria : Camopi Guyanœ (F.Geay). Bothrosternus TRUNCATiis Eichholï, Berl. eut., 1868, p. i5o. 3 specimina. Patria : San Esteban (E. Simon) et Puerto Cabello Venezuela (E. Simon). Eipagioceris dentipes Bldfd. , /. e, i spécimen. — Patria : Colonia Tovar Venezuela1 (E. Simon). Meringopalpus fallax nov. gen., nov. sp. 1 spécimen. — -Palria : Colonia Tovar Venezuela (E. Simon). I'iiloeoborus rudis Erichs., Wiegmmm Arehiv, j836, t. I. 1 spécimen. — Palria : Guyana, rivière Lunier (F. Geay). — elongatus Chapuis , Synopsis des Scolytides , p. -jai. 1 spécimen. — Patria : Guyana (Mélinon). rugatus Bldfd., Le, 3 specimina. — Patria : La Mana Guyana) (Mélinon). Phloeotribus setulosls Klug, Cbapuis. Le, h specimina. — Patria : Sarare Venezuela3 (F. Geay). — armatus Bldfd., Le, 3 specimina. — Patria : Colonia Tovar Vene- zuela (E. Simon) et Cayenna (Baudouin d'Aulne). Dryotomus fiberulis Chap. , /. c, 1 magno sofido, 36. — 548 — uvali, spongioso, \illis dual>us obscuris notato; protboraeis superficies el inferior pars marginœ acuto distincto sejunctœ sunt; prosternum processu nullo. Coxae anteriores subcontiguae , mediœ late distantes, posteriores approximatae. Tibia.1 anleriores ad apicem dilatatœ, extus spinis duabus ornalae, ceterum intégra;, ad tarsos recipiendos sulcatœ, mediœ et posticœ vaide dilatatœ compressa; extus serratœ. Tarsi recepli articuîis i°, 20, 3° subsequalibus. Corpus ovale elytra declivia, stria su tu rai i impressa. Meringopalpus fallax nov. sp. Oblongo-ovaiis , piceo-brunneus, opacus, antennis tarsisque dilutioribus , prothorace transverso, latitudine breviore, basi truncato, angulis posticis redis rotundatis, lateraliter forliter arcu aequali subcircinato ad apicem angustato rotundato, marginœ apicali elevato crenulalo, intervalle, médiane, in partes ;equales diviso; supra eievato-gibbo , anterius l.uberculis versus apicem majo- ribus exasperato, postice dense punctato, linea mediana lœvi a marginis apicalis intervaiio ad gibbum extensa; nigro-piceo, limbo postiro rufescente. Meringopalpus fallax Hagedovn. 1. Anlenna. — 2. Menluiu et ligula. — 3. Maxilla. Capite nigro, dense punctato, roslro medio carinato apice impresso. Scutello triangulari minimo opaco, brunneo. Eh tris a medio ad apicem vaide declivibus, latitudine thoracis et eo dimidio longioribus, basi truncalis, bumeris redis sabrotundatis, lateribus subredis paralJelis, apice conjunclim rotundatis; supra cylindrice convexis, piceo-brunneis, opacis, striato-punctatis, interstitiis latis. — 549 — planis, ad basin ruguiosis, pilis longLoribus sparsim ornatis, declivilate densius pubescente, stria suturai! impressa. Long., 3 millim. 5. — Patria : Colonia Tovar Venezuela?, î spec. Xyleborus conifer nov. sp. Elongatus, cylindricus, castaneus, nitidus, pallide rufescenti-villosus , tho- race elongato , cyliadrico , anterius granulato, posterius parce subtiliter punctato, pronoto a prosterno margine rotundato distincto; elytris thorace dimidio lon- gioribus, striato-punctatis , interstitiis planis uniseriatini punctatis, apice den- sius et longius pilosis, oblique excavato-truncatis , singulo interstitio 2° tribus ronis vaiidis, nigris, aequalibus armato, lundi) deciivitatis opaco, irregulariter punctato, ambitu elliptico et sutura tuberculis obsoletis notatis. Long., 5 millim. 5. — Patria : Rivière Limier Guyanae, 1 $ . Notabilis ille Xyleborus attinet ad turmam *** * monographite tomicinorum et babeat locum suum post A. procerem Eichh. Xyleborus camopinus nov. sp. Brevis, ovalis, niger, nitidus, anteiinis ferrugineis, pedibus brunneis, fronte longiludinaliter rugulosa, transverse impressa, linea mediana elevata; protborace subgloboso, medio valde gibbo, apice luberculis prominulis submucronato, basi immarginalo antice tuberculis minoribus majoribusque scabrato, postice subtiliter punctulalo; elytris latudine tboracis et illo tertia parte longioribus, subtilissime lineatoqmndatis, interstitiis planis integris, declivilate mtilto ante médium inci- piente, ovali excavata, opaca, irregulariter punctata, dentibus duobns, apice unica seta flava ornatis, sat magnis aculis, callo elevato conjunctis, sutura in ea elevata intégra , ambitu tuberculosis acustiusculis numerosis armato. X. sj)lendido Scbauf. (Berlin Ent. , 1^97, p. 111) valde similis et aflinis, sed tboracis basi non marginata, elytris non striato-punctalis, interstitiis lœvibus, et sculptura deciivitatis posticœ elytrorum dignosc.endus. Compluria specimina corpore toto pallide testaceo, excepta truncatura obscu- riore, variant, prout individium plus vel minus perfecte coloratum est. Long., 5 millim. — Patria : Camopi Guyanœ. Habeat locum suum ad X. insignem Eichh. Phthorius edentatus nov. sp. Linearis, cylindricus pallide testaceus, exceptis capite, dimidio anteriore tbo- racis, meso et metasterno et margine externo elytrorum nigro-piceis, glaber, nitidus; Ironie concava, opaca, prolunde punctata, linea mediana lœvi ornata; protborace oblongo, laleribus parallelis apice crenulato, basi truncalo, supra con- vexo, anterius tuberculis concenlrice positis armalo, posterius subtibssime punc- tulato; elytris cylindricis, latitudine tboracis et illi 1ère dimidio longioribus, lateribus rectis parallelis, apice singulalim obtuse rotundatis, adeo ut ad angu- lum suturalcm emarginato-sinuata lateque divaricala exbibeantur, supra irrc gulariter punctulalis, apice oblique at determinate excavato-truacato, ambitu- l'ormam cordis inversi exhibente, acute elevato, subtilissime crenulato, luiulo subnilido, ciebre punctato; pedibus pallide testaceis. Long., 3 millim. — Patria : Colonia Tovar Venezuela-, — 550 — Pterocyclon dimidiatum nov. sp. Elongatum, pallide tcstaceum nitidum, capite globoso, frnnte punctata cun- vexa; prothorace dimidio longitudinis corporis, elongato cylindrico, basi margi- nato, apice obtuse rolundato, subtilissime creaulalo, supra rylindrice ronvexo, anterius rugulis imbricatis exaspeiato, posterius subtilissime punctulato; elytiis longitudine et latitudine tboracis, cvlindricis, lateribus rectis parallelis, supra irregulariler subtilissime pundatis, apice snbrecte ac determinale Iruncato, de- pressioue apicali 1ère vertirali retusa, fundo retusiouis convexiusculo, cirrulari dense punctato, opaco, sutura in eo elevala intégra, in ulroque elytro intcr su- turam et ambitum lateralem superius callo elevato tuberculiformi notato, ambitu retusionem totam circumcludente acule elevato integro, margine apicali in singulo elylro rotundalo, medio communiter profunde emarginalo-sinuato; pedos pallide testacei. Long., 2 millim. — Patria : Camopi Guyanae. Amphicranus Lesnei nov. sp. Elongatus, nitidus glaber, niger, capite et pronoto sanguineis, tarsis fusco- rufis, capite in thorace recondito oculis, uiandibulis et antennis nigris: protho- race inagno, oblongo basi truncato, angulis posticis rectis, lateribus subparallelis, margine apicali Irisinuato, supra toto sanguineo, exceplo margine basali nigro, cylindrice convexo , anlice tuberculis majoribus transversim ordinatis, postice rugis transversis, disco subtilioribus ornato; elytris cvlindricis, latitudine tboracis el illo fere dimidio longioribus, lateribus rectis parallelis; margine apicali singulatin ad angulum suturalem oblique rolundato, supra nigris, nitidis, glabris, tenuiter sub- seriatim punctulatis, posterius oblique truncalis, excavato-retusis, truncatura prope basin incipiente, ambitu subacute elevato, in singulo elylro subaequaliler Irisinuato, dentibus duobus armato, uno minore prope suluram in medio, altero majore integro postmedium elytri positis; fundo excavationis parce subliliter, in limbo apicali tamen creberrime rugulose punctato ibique longius tenua pubes- centi; carinula transversa acuta a dente poslico sejuncla inter suturam et mar- ginem lateralem limbo apicali valde dilalalo produclo, sutura elevata usquo apicem applicata, elytra itaque apice non divaricata; corpus sublus punclulatum , abdomine nigro, pedibus nigris, tarsis fusco rufis. Long., 7 millim. 5 et 8 millim. 5. — Palria : Vallée de Cauca, Golumbia. Statura e. Alegantis Eichb. et forte aller sexus ejusdem, sed colore ab eo di versus, a specimina. Description de Culigides de Madagascar, PAR M. E. VeNTRILLON, PHARMACIEN DES TROUPES COLONIALES A MADAGASCAR. Culex flavus n. sp. d". Longueur, trompe comprise, G millim. 5. La tête est couverte d'écaillés en fourchette jaunes: les yeux sont noirs: — 551 tes antennes sont jaune pâle, excepté les doux longs articles de l'apex, qui sont noirs avec des petits poils blancs ; les poils des autres articles sont longs avec ceux du côté de la hase jaunes, les autres sont noirâtres; le clypeus est jaune; les palpes sont formés de trois articles : celui de la base est jaune, nu, avec l'apex noir en dessus et jaune en dessous: celui du milieu est jaune avec le i/3 apical noir; il est couvert de poils longs, jaunes à leur base et noirs à leur extrémité apicale ; le dernier article est noir et recouvert de poils noirs; la trompe est jaune avec la base et l'apex noirs; les palpes dépassent la trompe de la moitié seulement de l'article apical; le thorax est jaune, couvert d'écaillés fauves: le sculellum est nu et jaune blanchâtre; le métanotum est nu, jaune au milieu et noir sur les bords: l'abdomen est jaune; les deux segments de la base sont entière- ment jaunes, les autres ont une petite touffe d'écaillés noires sur le milieu de l'apex. Les deux lobes génitaux sont jaunes à la base et noirs à l'apex. Tout l'abdomen, y compris les lobes génitaux, est recouvert d'écaillés jaunes, plates et de long poils jaunes, surtout vers l'extrémité. Vu à la face ventrale, l'abdomen est tout jaune, mais avec une bande latérale noire sur 6 segments; les 7e et 8e segments n'ont pas cette bande noire, mais ils ont une tache noire au milieu de l'apex. Le 9e segment est tout jaune ainsi que les deux lobes génitaux. Les ailes sont jaunes avec une ligne d'écaillés noires sur la costa et des écailles noires sur les autres nervures. Les écailles qui bordent l'apex sont noires, tandis que celles des franges sont blanches. Les cellules en fourchettes sont presque de la même longueur. Les nervures surnuméraire et médiane se touchent et forment un angle obtus ouvert du côté de la base. La nervure transversale posté- rieure est éloignée de 2 fois 1/2 sa longueur de la nervure transversale médiane. Patle antérieure. — Fémur jaune avec de très nombreuses écailles noires sur la moitié apicale; tibia jaune avec la moitié basale couverte d'écaillés noires, le reste en partie recouvert d'écaillés jaunes et noires, surtout au sommet; le métatarse jaune, couvert en partie d'écaillés noires; le 1" tarse 1; à moilié basale jaune, le reste noir: les trois autres tarses noirs, avec quel- ques écailles blanches; 2 griffes, dont une dentée plus longue que l'autre. Putle médiane. — Fémur jaune tout couvert d'écaillés noires, excepté à la base qui reste jaune; tibia jaune, tout couvert d'écaillés noires: le mé- tatarse a les 4/5 du côté de la base jaunes, le reste est noir; le 1" tarse a M La nomenclature adopté»' par M. Ventrillon est celle généralement en usage pour la description d<'s Cnlicides. Dans cette nomenclature, métatarse est employé pour premier article du tarse, iM, î>", H" et h* tarses pour -i", 3', d' et 5* articles du tarse. 11 est très fâcheux que des appellations BUS»! Impropres se soient intro- duites dans le langage scientifique. (Note de M. le Professeur Bourier.) — 552 — les 3/A basilaires jaunes, le reste est noir; le 26 tarse a la moitié basale jaune, l'autre moitié noire; les deux autres tarses sont noirs avec quelques écailles blanches; 9 griffes, dont une dentée plus longue que l'autre. Patte postérieure. — Le fémur est semblable au fémur de la patte anté- rieure: le tibia est jaune et couvert d'écaillés noires dans la partie médiane et au sommet: le métatarse et le ie' tarse sont semblables aux parties cor- respondantes de la patte antérieure; le 2 e tarse a la moitié basilaire jaune, le reste est noir; les deux autres tarses sont noirs; 2 griffes simples égales. — Formule générale des griffes : 1 .0-1.0-0.0. 9. La femelle a une longueur de 7 millimètres. Les antennes ont les trois articles de la base jaunes, les autres sont noirs. Palpes courts, jaunes, avec le sommet noir. Trompe jaune avec la base et le sommet noirs. Le thorax , l'abdomen et les ailes sont semblables à ceux du mâle. Patte antérieure. — Fémur jaune avec deux lignes minces d'écaillcs noires; tibia, métatarse, les ter et 2e tarses jaunes avec le sommet noir: 3" et ke tarses tout noirs. Patte médiane. — Le fémur est tout jaune, le reste comme la patte antérieure. Patte postérieure. — Le fémur est jaune avec l'apex un peu noir; le tibia est jaune avec une tache noire au milieu et à l'apex; le métatarse a les 3/4 basais jaunes, le reste noir; les ier et 2e tarses à moitié basilaire jaune, le reste noir: les 3e et h' tarses sont tout noirs. — Formule générale des griffes : 0.0-0.0-0.0. Habitat: Ankazobé, à l'Ouest de Tananarive. Stegomyia Lamberti nov. sp. Habitat. — Ce Moustique nous est parvenu eu petit nombre d' Ankazobé et de Diégo-Suarez. C'est de Majunga que nous en avons eu le plus grand nombre, grâce à l'obligeance de M. Lambert, pharmacien des troupes coloniales. Un vase avec de l'eau ayant été placé sur la fenêtre de la phar- macie de l'hôpital militaire de Majunga, des Moustiques ne tardèrent pas à venir y pondre et, un mois après (juillet), M. Lambert nous envoyait plus de 5o spécimens de ce Moustique. d*. Longueur du mâle, trompe comprise, (i millimètres. Tête. — La tête est noire; de chaque côté de l'occiput se trouvent des écailles noires plates; au milieu, les écailles sont blanches et plates. 11 y a aussi quelques écailles en fourchettes noires. La base des antennes et le bord des yeux sont entourés d'écaillés blanches. Clypeus noir et couvert — 553 — d'écaillés blanches plaies. Antennes à articles léger menl jaunâtres avec de longs poils noirs; article apical avec quelques poils légèrement jaunâtres. Palpes noirs et composés de 5 articles; les articles sont recouverts d'écaillés noires plates, mais leur base porte une couronne d'écaillés blanches. Celle couronne ne fait pas le tour «les deux articles de l'extrémité apicale. La trompe n'est pas rayée et est couverte d'écaillés noires, plates et denses. Quelques écailles paraissent moins noires que les autres. La trompe est presque aussi longue que les palpes. Thorax. — Le front du mésothorax porte de chaque côté une petite touffe faite d'écaillés blanches et noires, plates. Le mésolhorax est noir, avec une ligne médiane d'écaillés blanches fnsi- formes et une petite tache blanche du côté du scutellum. Le sculellum porte sur son lobe central une forte plaque d'écaillés blanches , plates. Les lobes latéraux ont aussi des écailles blanches plates, mais en petit nombre. Le métanotum est jaunâtre et nu. Le pleura porte de nombreuses écailles blanches formant 10 à 19 petites taches. Abdomen. — Vus en dessous, les segments ont une bande d'écaillés blan- ches, plates à leur base. Tout le reste des segments est recouvert d'écaillés noires plates. L'apex de segments porte quelques poils fauves. La ligne blanche du ier segment est très large et forme comme une grosse touffe d'écaillés blanches. Vus de côté, les segments portent une tache blanche à leur base. Vus en dessus, les segments ont une ligne d'écaillés blanches plates à leur base, mais cette ligne ne va pas d'un bord à l'autre. Les deux derniers segments n'ont pas cette ligne blanche. Chaque segment présente en outre une tache blanche latérale à leur apex. Cette tache s'étend jusqu'au milieu des bords des segments. Tout le reste des segments est recouvert d'écaillés noires plates. La vrille des organes génitaux est moins large à la base (pie vers l'extré- mité et ressemble beaucoup à un yatagan. Les haltères sont jaunâtres avec quelques écailles blanches plates. Ailes. — Les écailles des veines sont noires et sont de deux sortes : plates-tordues et longues-étroites. L'apex de la sous-costale se trouve à la hauteur de la nervure transversale médiane. Les cellules en fourchettes sous-marginale et 9° postérieure sont presque de même longueur, néan- moins la base de la î" est plus près de la base de l'aile que celle de la 2e. La î" est un peu plus étroite que la a8; Le tronc de ces deux cellules est presque égal à leur longueur. La nervure transversale surnuméraire est courte et plus près de la base de l'aile que la nervure transversale médiane. La nervure transversale postérieure est la [dus longue des trois et est distante de la nervure transversale médiane de près de deux l'ois sa propre longueur. Les franges ne sont constituées que par deux étages d'écaillés. — 554 — Patte antérieure. — Le coxa possède une forte ligne d'écaillés blanches dans le sens de sa longueur. Le fémur est recouvert d'écaillés noires plates avec une ligne d'écaillés blanches tout le long du fémur. 11 y a une petite tache blanche à l'apex. Le tibia est tout noir avec une légère teinte jaune à l'apex. Le métatarse et le i" tarse sont noirs avec une petite tache blanche à la base. Les autres tarses sont tout noirs, a ongles très longs et inégaux , dont 1 denté. Patte médiane. — Toute pareille à la précédente, seulement les 3" et hc tarses ont des écailles jaune sale; a ongles très longs et inégaux, dont î denté. Patte postérieure. — Le fémur est couvert d'écaillés blanches sur toute le moitié basale et d'écaillés noires sur la partie apicale, seulement cette partie noire est partagée en deux par une ligne d'écaillés blanches. L'apex porte une petite plaque blanche. Le tibia est tout noir. Le métatarse est tout noir, avec une belle bande blanche à la base. Les ier et 2e tarses sont semblables au métatatarse, niais la bande blanche est plus petite. Le 3e tarse est tout blanc avec une petite tache noire à l'apex. Le 4e tarse est tout blanc; 2 ongles courts, égaux, non dentés. — Formule générale des griffes : î .o-i .o-o.o. 9. Longueur, 5 millim. 5. f^e. — La tète est semblable à celle du mâle. Les antennes ont i h ar- ticles, mais l'apical est assez long et étranglé au milieu par une dépression. Les articles sont blanc sale et portent des poils noirs. L'article basai est entouré d'écaillés blanches. Les palpes ont k articles : les a de la base sont courts, le 3e est plus long que les deux précédents réunis, enfin le he est le plus long des k. La moitié apicale de ce dernier article est recouverte d'écaillés blanches plaies; tout le reste des palpes est recouvert d'écaillés noires. Le clypeus est volumineux et forme comme une boule entre les palpes. Il est noir et possède une ligne transversale d'écaillés blanches plates. La trompe est non rayée et noire. Thorax. — Semblable à celui du mâle. Abdomen. — Semblable à celui du mâle. Ailes. — Semblables à celles du mâle avec les différences suivantes : la nervure transversale postérieure est éloignée de près de trois fois sa propre longueur de la nervure transmédiane; l'apex de la sous-costale se trouve à la hauteur entre la nervure transsurnuméraire et la base delà i™ cellule sous-marginale; les franges sont composées de trois étages d'écaillés. — 555 — Patte antérieure. — Semblable à celle du mâle, seulement les écailles des tarses ne sont pas aussi noires et ont une teinte jaune. Les deux autres pattes sont semblables à celles correspondantes du mâle. — Formule géné- rale des grilles : 1 . 1-1 .1-0.0. La eormatios des réserves DAiïS LE COItPS ADIPEUX DES MeI.LIFÈRES SOLITAIRES, par M. L. Semichon. Les observations qui suivent concernent cinq espèces de Meilifères appar- tenant à des familles différentes : Anthophora personata 11%; Dasypoda plumipes Pzr; Halictus quadricinctus F.; Osmia cornula Lalr. ; Megachilc argentata F. On possède sur cette question et pour plusieurs Hyménoptères les résul- tats de différents auteurs ; mais aucune recherebe n'est consacrée spéciale- ment aux Meilifères solitaires. L'apparition des globes de réserve est signalée par Berlese et Pérez cbez des larves très jeunes de Fourmis. Ceux-ci ne sont signalés que dans les larves de grande taille de Vespa, par Anglas, et de Y Apis meUiftca, par Anglas, koschewnikow et Berlese; ce dernier auteur ajoute que la Chali- codoma muraria el Y Osmia sp. (Meilifères) ne se comportent pas autrement, Il y aurait, d'après Berlese, une relation entre la sécrétion de la soie et la formation des globes, celle-ci étant tardive chez lesTentrèdes et précoce chez les Fourmis. Les globes sont appelés par koschewnikow fr granules sphériquesn et par Anglas «granules homogènes et sphériques formés de substances de réserves. Les affinités colorantes des globes de la Formica rufa ont été étudiées par Pérez, qui les considère comme eosinophiles. Dans mes recherebes j'ai étudié les variations morphologiques et les modifications d'affinités colorantes, qui coïncident dans le cytoplasme cl dans les globes, avec la formation et la diflérencialion de ces derniers. L'apparition des globes est plus précoce que ne l'indique l'examen des coupes. Le rouge neutre en solution physiologique très faible, dans le sérum artificiel, les colore électivement chez les larves très jeunes. Le mo- ment où les globes sont volumineux et nets sur les coupes correspond probablement à celui où ils ont été vus c\\mY Apis mellijica L.; mais il n'est pas le même pour toutes les larves que j'ai étudiées et il est plus précoce chez la Megachile argentata et Y Osmia cornuta , espèces qui filent un cocon épais, que chez la Dasypoda plumipes, qui ne fait pas de cocon et émet peu ou point de salive au moment où elle cesse de manger. Le Halictus quudricinclus et Y Anthophora personata ne font pas de cocon, mais émettent une bave assez abondante; il sont aussi plus précoce- — 55C — que la Dasypoda pour la formation de leurs globes. Le rapport indiqué par Berlese, entre la fonction séricipare et la formation tardive des globes, ne s'étend donc pas à tous les Hyménoptères. Pour les espèces que j'ai étudiées, il est inverse; mais le petit nombre de celles-ci exclut, à l'heure actuelle, toute conclusion générale en ce qui concerne les Mellifères. Chez les larves dont les globes, encore indistincts sur les coupes, sont mis en évidence par coloration vitale . le cytoplasme est réparti en tractus rayonnant autour du noyau et interposés entre les gouttes de graisse. Il se colore par l'hématéine et conserve l'hématoxyline au fer de Heidenhain avec autant d'énergie que le noyau lui-même. Dans les larves dont les globes n'ont pas atteint tout le développement, les tractus minces conser- vent cette basophilie, tandis que les globes sont acidophiles. Pendant celte période, les globes sont situés au voisinage du noyau, tandis que les gouttes de graisse sont périphériques. Lorsque les globes semblent avoir acquis leur dimension définitive, le cytoplasme devient acidophile comme ceux-ci. Mais, chez des larves un peu plus avancées, une modification se pro- duit dans les globes: une même cellule renferme à la fois des globes gra- nuleux et des globes homogènes. Les globes granuleux contiennent des granules réfringents, presque basophiles et métachromatiques (bleu Unna, thionine), tandis que les globes homogènes sont acidophiles. La position des globes et des gouttes de graisse est irrégulière à l'intérieur des cellules. La distinction entre les globes et les gouttes de graisse est très tranchée. Les globes ne peuvent se souder entre eux par compression, comme le font les gouttes de graisse, et ils ne se colorent pas non plus par le soudan ou l'orcanette, qui teignent fortement les gouttes de graisse. La meilleure manière de différencier ces diverses formations consiste à faire agir sur les cellules un mélange de soudan III et de bleu de Unna. Celui-ci colore en bleu violet les granules des globes granuleux et en bleu vert les globes homogènes. Ces propriétés des globes peuvent être constatées sur le tissu frais. Elles ne sont pas toujours bien conservées par tous les fixateurs, et je pense que si elles n'ont pas été signalées chez d'autres Hyménoptères par des auteurs précédents, c'est parce que ceux-ci, examinant des tissus fixés, pouvaient redouter, avec raison, de prendre un précipité artificiel pour une réalité. Anglas, par exemple, a représenté, dans ses figures, des globes homogènes et des globes confusément granuleux, sans les distinguer dans son texte. Les faits qui précèdent, relatifs à l'accroissement et à la différenciation des globes , sont communs aux espèces étudiées. Mais, au point de vue du nombre, de la grosseur des globes et de l'à^e auquel ils affectent un volume considérable, on observe des différences suivant les types étudiés, tandis que les variations des affinités chromati- ques du cytoplasme et de globes s'elfectuent dans un ordre constant. Les globes de réserve se présentent, au moment où va commencer la métamorphose, sous deux formes différentes, dans une même cellule, et la forniation de ces globes est accompagnée dune basophilie temporaire qui rappelle celle présentée par l'ergastoplasma des cellules glandulaires en activité. BIBLIOGRAPHIE. Anglas, Thèse de Paris, 1900, dans ie Bulletin Se. de la France cl, de lu Bel- gique. Berlese, Rivista di Patologia végétale, VIII, IX, X, 1899-1900-1901. Koschewmkow, Zool. , Anzeiger, 1900. Perez (Charles), Thèse de Paris, 1902, dans le Bulletin Se. de la France et de la Belgique. Sur un type nouveau de la famille des Capitelliens : scypiioproctus nov. gen. djiboutiensis nov. sp.. par M. Ch. Gravier. Un dragage pratiqué le 26 février 190/1, entre les récifs du Pingouin et du Météore, dans la haie de Djibouti, par 20 mètres de fond environ, m'a procuré deux exemplaires de ce type nouveau. Le seul exemplaire complet mesure a3 millimètres de longueur, o millim. 65 de largeur; celle-ci varie fort peu d'une extrémité à l'autre du corps, dont la forme est grêle. Le j ■>. segmenl thoracique il 1rs .'! premiers segments abdominaux vus dorsale- lllrnl. 'arlio antérieure du corps vue sétigères; la partie postérieure ou abdomen e 1 compte 71. 558 — Le prostomium (fig. 1) consiste en une petite languette épaisse à bord antérieur arrondi, qui ne porte ni yeux, ni appendices; les organes nucaux non apparents sont vraisemblablement invaginés et cache's par le bord antérieur du premier segment sous lequel le prostomium peut se rétracter en partie. Le premier segment, dorsalement plus déve- loppé que les autres, circonscrit, sur la face ventrale, l'orifice buccal par où sort une trompe globuleuse dont la surface n'est ornée d'aucune papille (fig. 1). Il ne porte ni appendices ni soies, pas plus que le second segment, dont les dimensions sont sensiblement les mêmes que celles des séligères suivants. Les 12 segments suivants qui constituent le reste du thorax sont pourvus chacun de deux paires de faisceaux de soies toutes semblables entre elles. Ces soies capillaires (fig. 3) très grêles, plus ou moins arquées, sans limbe dis- tinct, se terminent en une longue pointe acérée. Les deux faisceaux de chaque côté d'un même segment, sans mamelon sétigère saillant, ni aucun autre appendice, se composent chacun de 7310 soies. Un sillon peu profond correspon- dant au niveau d'insertion des faisceaux de soies capillaires subdivise en deux anneaux les seg- ments thoraciques , qui sont nettement séparés les uns des autres. On ne discerne sur le thorax ni pores génitaux, ni organes latéraux. Les segments abdominaux sont munis chacun de deux tores ventraux et de deux tores dorsaux de crochets encapuchonnés. A part le change- ment de soies , il n'y a aucune trace de sépara- tion entre le thorax et l'abdomen ( fig. 2 ). Dans la partie antérieure de l'abdomen tout au moins , ces rangées de soies , à peu près à égale distance les unes des autres sur un même segment, ne correspondent à aucune saillie du tégument; elles comptent de 10 à ik crochets chacune. En arrière, elles sont situées sur des tores graduel- lement plus saillants et plus courts. Les crochets (Gg. 4), qui ont la même physionomie d'un bout à l'autre du corps dans les deux rames, ont une longueur moyenne de 8ofz. La partie distale présente une grosse dent arquée surmontée de quatre autres 3. Suie capillaire thora- cii|ue. — 4. Croche! abdominal vu de prolil. — 5. Le même vu de face. — 6. Soie du py- gidium. - 559 — de taille graduellement décroissante à partir de celle-ci dans la vue de profil; des stries longitudinales très marquées sillonnent cette région. Vus de face (fig. 5), les crochets montrent, au-dessus de la grosse dent terminale, une rangée transversale de dents plus petites, parmi lesquelles la médiane pré- domine. Le capuchon, très développé, est largement ouvert du côté de la grosse dent. La partie proximale du crochet, séparée par un étranglement de la partie dislale, s'ellile peu à peu a partir de celui-ci jusqu'à son extré- mité un peu coudée. Dans la région postérieure du corps, les tores dorsaux se rapprochent graduellement de la ligne médiane pour venir finalement se fusionner au dernier segment normal (fig. 7); ces tores dorsaux ne sont plus formés que de 6 ou 7 soies chacun. K \l rémité postérieure. Le pygidiuiu a une physionomie toute spéciale: il se présente comme une sorte de pavillon ou de coupe allongée dont le grand axe est un peu oblique sur le plan frontal. Une rangée de 16 soies aciculaires contiguës limitent dorsalement la coupe (fig. 7). Ces soies épaisses, terminées en pointe légèrement recourbée (fig. G), paraissent correspondre aux tores dorsaux fusionnés du dernier segment dont les tores ventraux sont nor- maux. Les bords évasés et légèrement festonnés de cette coupe pygidiale portent de chaque côté 1 1 groupes de soies aciculaires, composes respecti- vement de 4, h, 3, 3, 3, 2, 2, a, 1, 1, 1 soies. Celles-ci, fixées obli- quement dans la paroi, font légèrement saillie, dans leur partie libre, sur le bord du pavillon termiual. Au-dessous de l'orifice du lulie digestif situé — 500 — dans l'axe d'un bourrelet assez saillant, on voit deux cirres anaux de Faible longueur. Les soies correspondent vraisemblablement à des parapodes ru- dimentaires qui participent à la formation de ce pavillon terminal. Nulle part on n'aperçoit d'orifices génitaux, ni d'organes latéraux, ni de branchies. Par la forme de son prostomium, sans tentacules et si réduit, par l'ab- sence d'appendices et de soies au iei segment métastomial, par la division de son corps en deux régions dont l'antérieure possède 1 2 séligères por- teurs de soies simples seulement, et dont la postérieure n'est pourvue que de crochets encapuchonnés, enfin par sa trompe courte et globuleuse, le Polychète dont la description précède se classe incontestablement parmi les Capitelliens. Les 1 2 séligères thoraciques avec leurs soies capillaires seules et les parapodes abdominaux armés uniquement de crochets le rapprochent du genre Notomastus Sars(1) et particulièrement du sous-genre Clistomastus Eisig(2), dont les pores génitaux sont absents ou rudimentaires. Mais, chez les Notomastus, les parapodes abdominaux possèdent des languettes bran- chiales; les tores ventraux des premiers segments de l'abdomen s'élèvent très haut dans la région dorsale et les tores dorsaux sont si voisins l'un de l'autre, qu'ils se fusionnent presque complètement. Dans le Capitellien de Djibouti, il n'y a pas trace de branchie, et les tores dorsaux et ventraux sont bien séparés dans chaque segment, L'absence de branchies et d'organes latéraux, la similitude du thorax et de l'abdomen sont des caractères qui se retrouvent chez le genre Capitella de Blainville(3). Mais, chez ce dernier, il n'y a que neuf segments thoraciques, dont les six premiers seuls n'ont que des soies capillaires, le 7e ayant à la fois des soies capillaires et des crochets , les 8e et 9e , des crochets seule- ment. En outre , on n'observe pas chez le type décrit ici , ni les orifices génitaux, ni l'armature copulatrice caractéristique des Capitella. Les mêmes caractères négatifs : absence de séparation entre le thorax et l'abdomen, d'appareil copulateur, de branchies, d'organes latéraux, la ré- duction des orifices génitaux, ont été signalés chez le genre Eisigella Gra- vier(4), qui n'a que 11 segments sétigères thoraciques, avec des soies très différentes de celles qui sont représentées ici par la figure 3. Le Capitellien de Djibouti se distingue très nettement de tous les autres genres de la même famille par l'absence de sculptures sur le tégument du thorax et surtout par la coupe pygidiale, dont la paroi est renforcée par une (1' M. Sars, Fauna littoralis Norwegiœ, 2e partie, Sars, Koren et Danielssen, i85G, p. 12, pi. II, lig. 8-17. (2) H. Eisic, Die Capitelliden des Golfes von Neapel, 1 S S 7 , p. S 10. w De Blainville, Dictionnaire des Sciences naturelles, p. hk'à. (,) Ch. Gravier, Sur trois nom eaux Polychètes d'eau douce de la Guyane Française, Bull, de lu Soc. d'hist. nui. d'Autan . I. \IY. p. 366-371, fig. i8-a6. — 561 — armature de soies aciculaires spéciales, et qui rappelle la spatule anale du Petaloproclus terricola de Quatrefages (1) et l'extrémité' postérieure de cer- tains Ophéliens. Ce nouveau genre, pour lequel nous proposons le nom de Scypko- proctusm, peut être ainsi caractérisé: Thorax de 1J1 segments, dont les deux premiers sont dépourvus de soies; les 12 sétigères avec des soies capillaires seulement; abdomen avec crochets en- capuchonnés uniquement ; ni branchies, ni organes latéraux; pores génitaux absents ou rudimentaires. A la partie postérieure du corps, sorte de coupe à paroi soutenue par des faisceaux de soies aciculaires et entourant l'anus; deux cirres anaux. L'espèce décrite ci-dessus sera le Scyphoproctus djiboutiensis nov. sp. HALEREMITA PARVULA, yOUVELLE ESPECE d' HyDROÏDB MARIN, par M. Armand Billard. Je signale dans celle note un petit Hydroïde rencontré dans un aqua- rium d'eau de mer que j'ai installé au laboratoire de zoologie de la Faculté des sciences (annexe P. G. N.). L'eau de mer provenait du laboratoire maritime de Saint- Vaast-la-Hougue ; cette nouvelle espèce doit donc être ajoutée à la faune de celte région (3). Les petits hydrantbes nus, dressés de place en place sur des stolons dis- posés en réseau, ont 200 fi de longueur et 5o fi de largeur à l'état d'ex- tension (fig. 1). Ils possèdent quatre ou cinq longs tentacules pleins (000 ft) qui se détachent par une large base du tiers inférieur de l'hy- dranthe; ils sont pourvus de gros cnidoblastes qui leur donnent un aspect verruqueux. Je n'ai pas trouvé d'individus sexués. J'attribue cette espèce au genre Haleremita Schaudinn (1), car c'est une forme très voisine de Y Haleremita cumulons Schaudinu, mais elle en diffère par certains caractères. Au lieu d'être solitaire comme cette dernière, elle est coloniale, les différents individus étant unis entre eux par les sto- A. de QcATBEFAGBS, Histoire naturelle de» Aimrlidex . (. II, p. 2/16. (2) De ohvZos, coupe, et Tspcàinos, anus. (:" A. Billard, Contribution à l'étude des Hydroïdes (Thèses, Paris, 1 9 0 '1 . el Ann. Se. nat. [8] t. X \). (4) Sitz., lier. (les. naturf. Freunde zu Berlin, 180/4, p. âs6-a3â. Muséum. — x. 3"] — 562 — Ions. Elle est plus petite que l'espèce de Schaudinn, qui atteint 1 millimètre. Enfin elle possède a un moindre degré la faculté d'agglutiner les corps étrangers. Fig. i . Haleremita parvula. Je ferai remarquer que Schaudinn a observé son espèce dans un aqua- rium d'eau de mer installé à l'Institut zoologique de Berlin. Ce naturaliste a pu suivre la multiplication de Y Haleremita cumulons : il se développe de petits bourgeons, et ceux-ci se détachent avant d'avoir acquis des tentacules. Schaudinn n'a pas observé d'individus sexués. Liste des Sipunculides et des Echiurides RAPPORTES PAR M. Cil. GRAVIER DV GOLFE DE TaDJOURAH (MER PiOUGe) , par M. Marcel-A. Hérubel. (Notes préliminaires.) J'ai consacré une première note, parue dans ce même Bulletin le mois dernier, à la description des espèces nouvelles de Sipunculides provenant de la mission Gravier. Je me propose aujourd'hui (1) de dresser une table méthodique de tous les Géphyriens du golfe de Tadjourah. Les Sipunculides comptent quatre genres (Phascolosoma , Phymosoma, W Travail fait au laboratoire de M. le professeur L. Joubin. — 563 — Sipunculus, Aspidosiphon) et dix-huit espèces (l); les Echiurides, un seul genre (Thalassema) et deux espèces. I. Sipiinciilides. Phascolosoma vulgare de Blainville, 1827. — Djibouti : récif au Nord de la rivière d'Arabouli. Dragage, 6 mètres; 1 individu. Phascolosoma Semperi Sel. et de Man, i883. — Obock : dans le port, dragage. i5 mètres; Djibouti : récif au Nord de la rivière d'Ambouli, dans les Polypiers vivants ou morts; 2 individus. Phymosoma nigrescens Keferstein, i865. — Djibouti : récif au Nord de la rivière d'Ambouli, dans les Polypiers vivants ou morts. Iles Massaha, sable. Dragage, 20 mètres; Obock : dans le sable à Balanaglossus ; 3 indi- vidus. Phymosoma Scolops Sel. et de Man, i883. — Récif du Météore. Dra- gage, 18 mètres; 1 individu. Phymosoma Scolops adenticulatum nov. var. , 190/1. — Baie de Djibouti : à l'intérieur des cavités creusées dans la masse compacte des Poriles; 1 individu. Phymosoma Meteori nov. sp., 190/1. — Récif du Météore : dans du sable, au pied du récif; quelques-uns dans des colonies de Tuniciers, un dans des Spongodes; port de Djibouti: dans les canaux de Hirciniu; récif des Messageries : dans les vaisseaux sillonnant la base des Porites ; récifs au Nord de la rivière d'Ambouli : dans les Polypiers, vivants ou morts; récif du Pingouin : dans dii sable. Dragage, 20 mètres; très nombreux individus. Sipunculus nudus Linné, 1766. — Récif du Météore : sur des Spongodes. Dragage, 20 mètres; 1 individu. (Notons que cet individu, quoiqu'il pa- raisse adulte, est d'une extrême petitesse. Longueur du corps, 3 centim.: de l'introvert, 1 centim. 2; de la circonférence du corps, 1 centim. 3.) Sipunculus cumanensis semirugosus (?)Grube, 1867. — Baie de Djibouti : sur une touffe de Madrépores; 2 individus. Sipunculus Gravieri nov. sp., 190/1. — Obock: sable vaseux, au bout de la jetée construite en face de la factorerie Mesnicr (basses eaux): 3 individus. (1) Dont une variété. 37. — 56/i — Sipunculus Bonhourei nov. sp. , 1906. — Iles Massaha: dans les fentes des rochers à mer basse, à l'île Maskailé; 1 individu. Aspidosiphon Cumingii Baird, 1868. — Baie de Djibouti : dans les cavités creusées dans la masse compacte des Porites; 1 individu. Aspidosiphon Klunzingeri Sel. et Biïlow, i883. — Baie de Djibouti: cavités creusées dans la masse compacte des Porites; récif au Nord de la rivière d'Ambouli; 3 individus. Aspidosiphon Steenstrupii Diesing, 1869. — Djibouti : au Sud du pla- teau du Serpent, sous les pierres à marée basse; 1 individu. Aspidosiphon truncatos Keferstein, 18G6. — Récif au nord de la rivière d'Ambouli : dans les cavités des Polypiers, vivants ou morts; Djibouti : au sud du plateau du Serpent, sous les pierres à marée basse; 3 individus. Aspidosipuon tortus Sel. et Bïilow, i883. — Djibouti : au sud du pla- teau du Serpent, sous les pierres à marée basse; 1 individu. Aspidosiphon Mùlleri Diesing, i85i. — Djibouti : au sud du plateau du Serpent, sous les pierres à marée basse; 2 individus. Aspidosiphon gracilis Baird, 1868. — Iles Massaha : à l'intérieur d'un Stylophora ; baie de Djibouti : dans les cavités des polypiers vivants ou morts; 3 individus. Aspidosiphon elegans Gham. et Eysenh. , 1821. — Récif au Nord de la rivière d'Ambouli : dans les cavités des Porites; 2 individus. II. Kc*liiui-idcs» Thalassema erythrogrammon M. Miiller, i85a. — Iles Massaha : dans les fentes des rochers à l'île Maskailé: très nombreux individus; Djibouti : au sud du plateau du Serpent, sous une pierre à marée basse; 1 individu seulement. Thalassema Baromi (?) Greef, 1872. — Iles Massaha : dans les perfo- rations d'un Pocillopore vivant; 1 individu. Quoique ce travail ne soit qu'une note préliminaire, je tiens, dès à pré- sent, à dégager quelques données de cette énumération fastidieuse. Les (léphyriens du golfe de Tadjourah sont, certes, fort nombreux et fort mélangés. Néanmoins il est possible de discerner des zoues, peu nettes, il est vrai, mais réelles. Les Phascolosomes habitent les deux extrémités du golfe. Les Phymosomes, les Siponcles et les Thalassèmes vivent surtout le — 565 — long des îlots, au large, et dans les rochers exposés au choc des vagues. Les Aspidosiphons, à l'exception d'un seul (A. gracilis), sont littoraux : ils se réfugient en grand nombre dans l'anse du plateau du Serpent. Mais tous ces Géphyriens n'ont pas une égale distribution. Il n'y a qu'à parcourir notre liste pour se convaincre que les êtres propres à la région étudiée, c'est-à-dire ceux qui prospèrent et font nombre, sont les Thalas- sèmes, les Phymosomes et les Aspidosiphons. Viennent ensuite les Siponcles et enfin les Phascolosomes. 11 est évident que les deux espèces de Phasco- losomes et le Thalassema Baronii(l) ne comptent pas pour qui veut donner une caractéristique d'ensemble du golfe de Tadjourah. Si nous sérions, d'un côté, les genres en allant des plus riches en espèces aux moins riches, et, de l'autre côté , les espèces en partant des plus fortes en individus, nous obtenons un ordre interverti : Richesse en espèces: Aspidosiphon , Sipunculus, Phipnosoma, Thalassema. Richesse en individus : Thalassema, Phymosoma, Sipunculus, Aspido- siphon . Dans une région donnée, les espèces sont donc d'autant plus nombreuses qu'elles comptent moins d'individus. (Cf. les observations de Herdman dans la baie de Liverpool.) Une dernière question se pose : Quelles sont les affinités du golfe de Tadjourah, au point de vue des Géphyriens? La longue bibliographie à laquelle je me suis livré m'a permis de répartir ces êtres en quatre groupes : i° Sipunculides et Echiurides, se trouvant en grande quantité aux Philippines, à Java, Batavia, Billiton, etc (Phascolosoma Semperi; Plnpnosoma scolops ; P. nigrescens; Aspidosiphon Cumingii ; A.Steenstruppii; A. torius; A. gracilis ; A. elegans; Thalassema erythrogrammon); 9° Sipunculides se trouvant dans la zone malgache (Sipunculus cuma- nensis semirugosus [Mozambique]; Aspidosiphon iruncatus [île Maurice]); 3° Sipunculides méditerranéens (Aspidosiphon Miilleri); h" Sipunculides à large distribution (Sipunculus nudus ; Phascolosoma vulga re). Je me défends d'ajouter une cinquième catégorie : celle qui compren- drait les Sipunculides nouveaux que j'ai décrits. Jusqu'à plus ample in- formé, il serait, en effet, téméraire de les considérer comme autochtones. Cette simple classification montre que, pour ce qui a trait à notre sujet, le golfe de Tadjourah est une dépendance presque immédiate des îles ma- laises. Beaucoup de types (Sipunculus cumanensis semirugosus; Phymosoma scolops; P. nigrescens; /{pidosiphon elegans ; A. Klunzingeri ) ont été rencontrés dans le Nord de la mer llouge, notamment à Koseir. On peu! donc admettre qu'ils remontent le long des cotes. V Aspidosiphon Miilleri semble être dans un cas contraire : il n'est pas douteux (pie sa descente mis le Sud a été possible par le creusement du canal de Suez. — 566 — Note sur f/v Balaenoptera physalus Linné, capture À Cette le 7 octobre igoâ, par MM. Anthony et Calvet. (Première Note). Le Cétacé capturé à Cette , le 7 octobre 1906, était ranimai bien connu sous le nom de Rorqual et qu'on désigne le plus souvent en systématique sous le nom de Balœuoptera muscuks Linné. Successivement, appelé Balœna physalus Linné , Balœna boops Linné, Physalus antiquorum Gray, Balœuop- tera muscuks Linné, le Burqual doit, pour se conformer aux règles habi- tuelles de la nomenclature, d'après M. F.-W. True qui vient de faire der- nièrement une revision très soignée des Mysticètes(1), être désigné sous le nom de Balœuoptera physalus Linné, la dénomination de Balœuoptera mus- cidus Linné devant être appliquée à l'animal connu sous le nom de Balœ- uoptera Sibbaldii Gray. Le Balœuoptera physalus Linné est le seul Mysticète rencontré jusqu'à ce jour dans les eaux méditerranéennes. Le nôtre, qui était une jeune femelle, présentait les caractères ordinaires des animaux de cette espèce, et, chacun de notre côté, nous avons pris sur lui un certain nombre de mensurations dont voici les résultats : M. Anthony. M. Calvet. Longueur totale (de l'extrémité du rostre à la partie médiane de la nageoire caudale. Mensurations faites en suivant la ligne mé- dia-dorsale) 12.99 12.25 Distance de l'extrémité du rostre à la nais- sance de la nageoire caudale 8.72 8.70 Distance de la partie médiane de la nageoire caudale à la terminaison de la nageoire dor- sale .- 3.22 3.20 Longueur de la base de la nageoire dorsale. . . o.34 0.35 Hauteur de la nageoire dorsale 0.25 0.25 Longueur de la nageoire pectorale w (en ar- rière, partie libre).. . 1.20 1.20 Longueur de la nageoire pectorale ( en avant depuis l'angle scapulo-huméral) // 1.60 Longueur approximative de la mandibule.. . . 2.'i-> 2.A0 Largeur de la nageoire caudale (d'une extré- mité à l'autre) 2.3o 2.3o W F.-W. True, On the nom. ofthe Whole-bone whols. Proceed ofthe U.S. Mus., vol. XXI , 1899. (2> Toutes les dimensions ayant trait à la nageoire pectorale ont été prises du côté gauche. — 567 — Les parties anatomiques prélevées en vue d'une étude ultérieure de la part de MM. Gervais et Anthony ont été les suivantes : I " Les deux yeux avec leurs muscles moteurs et les parois orbitaires. 2° Le larynx avec l'os hyoïde. 3° La rate. h" Le sternum avec l'articulation costo-sternale. 5° La nageoire pectorale gauche détachée à l'articulation scapulo-humé- rale. 6° Une tranche transversale du rostre épaisse de 10 centimètres environ et prélevée dans la région située immédiatement en avant des évents. 7° Un échantillon de la peau prélevé dans la région ventrale, où elle se trouve plissée longitudinalement. 8° Un échantillon du poumon. 9° Un échantillon du rein. î o° Un échantillon du muscle cardiaque. 1 1° Quelques parasites qui feront l'objet d'une étude ultérieure spéciale. II eût été très désirable que l'encéphale pût être recueilli ; mais au mo- ment de la désarticulation alto-occipitale, ce dernier parut complètement liquéfié. Malgré la diligence de l'Administration de la Marine et du Muséum , quatre jours s'étaient écoulés entre la capture de l'animal et son dépe- çage. Ce temps avait suffi pour que l'encéphale soit devenu complètement inutilisable. Sur un procédé d'isolement du cytoplasma , par M. Maurice Nicloux. Ce procédé s'adresse jusqu'ici aux cellules végétales; il s'applique par- ticulièrement bien aux cellules de l'albumen des graines contenant comme substances de réserve : de l'aleurone, de l'huile, de l'amidon. Je prendrai comme exemple la semence de Ricin , dans laquelle l'albumen est constitué par de grandes cellules polyédriques gorgées de grains d'aleu- rone accompagnés de l'huile et d'un cytoplasma finement granuleux. Pour arriver à dissocier ces différentes parties constitutives de la cellule, nous avons opéré ainsi : la graine de Ricin, de préférence décortiquée, est broyée; on ajoute à la masse de l'huile de Ricin, ou mieux de l'huile de Coton plus fluide, ce qui facilite les manipulations. Le mélange, rendu bien homogène, est filtré d'abord sur un tissu à mailles lâches, puis sur une toile fine. A cette première opération correspond déjà une séparation grossière : sur le lissu se trouvent, en effet, réunis la plus grande partie des téguments, des parois cel- lulaires, des grains d'aleurone et une certaine quantité de cytoplasma avec ses noyaux. — 568 — L'huile filtrée qui s'écoule est trouble; elle contient en suspension un mélange de grains d'aleurone et de cytoplasma , avec quelques fins débris des membranes cellulaires. Reste à séparer ces composants de la cellule. Voici une méthode qui permet d'atteindre ce but : On centrifuge l'huile additionnée ou non d'un dissolvant au moyen d'un appareil de grande puissance, et l'on obtient dans les tubes du centrifugeur, après un certain temps variable avec la fluidité du mélange et la vitesse de l'appareil, deux couches bien distinctes. L'examen microscopique de celles-ci permet de faire les constatations suivantes : la couche inférieure blanchâtre est constituée par les grains d'aleurone accompagnés par quelques débris de membranes cellulaires ; la couche supérieure grisâtre n'en renferme plus ou à peu près, la vitesse de l'appareil et la différence de densité ayant pour effet de réunir au fond du tube les grains d'aleurone petits ou gros. Cette couche supérieure est alors presque uniquement constituée par le cytoplasma, un certain nombre des noyaux, fort petits dans le cas actuel (1), et quelques-uns des grains d'aleurone ayant pu échapper à la iiltration et à la centrifugation. On peut débarrasser le cytoplasma ainsi préparé de l'huile qu'il contient en- core en forte proportion en ayant recours à un solvant; en centrifugeant à nouveau , on l'obtient alors à l'état sec. Ainsi se trouvent réalisées par un procédé très simple, purement méca- nique, qui n'altère nullement les substances mises en expérience : i° la séparation des grains d'aleurone pratiquement exempts de cytoplasma ; 2° la séparation des substances cytoplasmiques. En partant de grains d'orge décortiqués (orge perlé), je suis arrivé aux mêmes résultats; l'amidon tient lieu et place de l'aleurone, la différen- ciation des deux couches est extrêmement nette. Tels sont les résultats obtenus par cette méthode qui peut , je crois , pré- senter un certain intérêt, d'une part au point de vue clinique, en four- nissant pour la première fois comme matériel d'étude les substances pro- toplasmiques de la cellule à peu près pures ; d'autre part au point de vue physiologique, en donnant la possibilité d'observer in vitro certains phéno- mènes dont le cytoplasma est le siège pendant la vie. M La grosseur des noyaux, uniques dans chaque cellule, est bien inférieure à celle de la plupart des graines d'aleurone, et si petite par rapport aux dimensious de la cellule qu'il n'y a, pour ainsi dire, pas lieu d'en tenir compte dans le cas actuel. — 569 Action lipolytiqve du cytoplasma de la g/uzne de ricin. Étude des lois qui régissent cette actio\ , par M. Maurice Nicloux, Le fait que les graines oléagineuses contiennent une substance capable de provoquer le dédoublement de leur propre huile est un fait connu depuis longtemps. J. Pelouze(1) l'avait signalé en i855. Après lui, E. Maillot W, J.-R. Green« W. Siegmund« ont tenté l'ex- traction de la substance active, qu'ils croyaient être un ferment soluble; mais ils n'ont réussi à préparer que des produits d'une activité très faible. Tout récemment, W. Gonnstein, G. Hoyer et H. Wartenberg (,) ont montré que l'huile de Ricin ou toute autre huile triturée avec la graine de Ricin ou le tourteau est le siège d'une saponification intense, si l'on a soin d'opérer en présence d'une petite quantité d'acide minéral ou organique. Ces auteurs, comme les précédents, ont conclu à la présence d'une diastase, sans toutefois tenter son isolement. L'étude histologique permettait, au contraire, d'aborder indirectement le problème en cherchant quel est, dans la graine, l'élément doué du pouvoir saponifiant; la préparation du cytoplasma, telle que je l'ai décrite dans la précédente communication , m'a permis de résoudre la question. On reconnaît bien vite, en effet, que la propriété lipolytique si remar- quable de la graine de Ricin est exclusivement réservée au cytoplasma, à l'exclusion de toutes les autres parties de la graine. Voici comment on peut le démontrer : Un procédé de dosage très simple et sullisamment exact, basé sur la délermi- nation de la proportion d'huilo saponifiée, en se plaçant dans des conditions expé- rimentales identiques, permet d'évaluer la quantité de cytoplasma contenue dans la graine. Cette quantité est variable avec l'origine. Elle est environ de a à 3 pour 100 (cytoplasma pesé à l'état sec) de la graine entière pour le Ricin com- mun, graines de tout venant et non choisies. Or, la séparation du cytoplasma, d'après le procédé indiqué plus haut, montre (!) J. Pelouze, Sur la saponification des huiles sous l'injluence des matières qui les accompagnent dans les graines (Comptes rendus, t. XL, 1 8 5 5 , p. 6o5-6i î). ('-> Ed. Maillot, Etude comparée du pignon et du ricin de l'Inde ( Thèse de Phar macie, 1 vol., 108 pages, 3 plancher Nancy, 1880. (3) J.-R. Green, On thc germination of the castor oil plant (Rictnvs communs) (Proceedings of the Royal Societij o/London, t. XLVIII, 1890, p. 370-892). ('') W. Siegmui), Ueber fettspaltcnde Fermente im i'/lameurciche (Monatshcfl J'iir Chemie, t. XI, 1890, 27:2-376). W W. Connstein, E. Hoyer et II. Wabtbnbbbo, Ueber fermentative Fettspaltung (Berritche de,- deutschench, (lest., t. XXXV, 1903, p. 3988-6007). — 570 — qu'un premier épuisement par l'huile peut fournir 5o à Go p. 100 du cytoplasma total , un second épuisement dans les mêmes conditions, 3o p. 100 environ. En même temps et tout naturellement le pouvoir lipolylique disparaît quasi com- plètement des tourteaux restants, constitués presque uniquement, lorsqu'il s'agit de graines décortiquées, par les grains d'aleurone. Ou comprend alors aisément que le cytoplasma ainsi isolé présente un pouvoir saponifiant considérable. Les deux expériences suivantes peuvent en donner une idée : Le cytoplasma considéré à l'état sec W, nus en suspension dans 5o fois son poids d'buile de coton en présence d'acide très dilué (acide acétique à 6 p. 1000; /i parties pour 10 parties d'huile), saponifie cette huile dans la proportion de 80 p. 100 environ en 3o minutes, et ceci à la température de 20 degrés. En répétant la même expérience en prenant 5oo fois le poids d'huile de coton, le même résultai est ohtenu en i5 heures. De ces expériences ont peut conclure que la substance active douée de propriétés lipoly tiques existante dans la semence du Ricin est le cytoplasma, à l'exclusion de tous les autres éléments de la graine. Nous allons maintenant étudier cette action , et voici les différents points qui ont fait l'objet de cette étude. Nous n'en donnerons ici que le résumé : i° Action de la température. — Desséché ou en suspension dans l'huile, le cyto- plasma peut résister à l'action d'une température de 100 degrés et même à la température de 1 1 0 degrés pendant 1 0 minutes. Si le cytoplasma effectue une saponification, c'est-à-dire agit sur l'huile en pré- sence de l'eau, la température de 55 degrés est mortelle; à 35 degrés, l'acti- vité est maxima; 20 Etude de la vitesse de saponification. — On reconnaît que : a. Le cytoplasma reste comparable à lui-même pendant toute la durée de la saponification; b. Les produits de la réaction glycérine et acides gras exercent une action retar- datrice ; c. Que la vitesse de saponification pour de petites quantités de cytoplasma agissant en un temps très court est proportionnelle à la quantité de cytoplasma; d. Que la loi des actions diastasiques formulée par Victor Henri au cours de ses études sur l'invertine , l'émulsine, l'amylase exprimée par la formule : ( u a — x s'applique également au cytoplasma. (l) En réalité, étant données les difficultés que l'on a pour remettre en suspension dans l'huile le cytoplasma amené à l'état sec, mieux vaut toujours s'adresser au produit qui, dans la préparation décrite dans la communication précédente, pro- vient de la centrifugation et renferme encore une certaine proportion d'huile. — 571 — Conclusions. — Ainsi donc, l'action de la température, la constance d'action du cytopïasma, l'action des produits de la réaction, la proportion- nalité entre la quantité de cyloplasma et la quantité d'huile saponifiée, la loi qui exprime la vitesse de saponification (1), montrent qu'il y a parallé- lisme complet entre le cyloplasma et les diastases (invertiue, émulsine, amylase, trypsine, maltase). Mais nous allons voir qu'une propriété tout à fait inattendue (action de l'eau) distingue le cytopïasma de toutes les diastases connues. L'agent lipolytique du cytoplasma : la lipasÉidi\e , n'est pas us ferment soluble. par M. Maurice Nicloux, Nous venons de démontrer le parallélisme complet entre l'action du cyloplasma et l'action d'une diastase en ce qui concerne l'hydrolyse des substances grasses. Connaissant alors le mode de préparation générale des diastases, et avant à ma disposition le cytoplasma, présentant, comme je l'ai démontré, une activité lipolytique considérable (je rappelle que, dans la proportion de i/5oe, l'huile de coton est saponifiée dans la proportion de 80 p. 100 en 3o minutes, à la température ordinaire), j'essayai de préparer le fer- ment soluble. A cet effet, le cytoplasma, amené à l'état sec(2), est traité simplement par l'eau. On reconnaît alors immédiatement : i° que le filtrat est inactif, 20 que le résidu sur filtre encore humide est également inactif. Dès lors, toute propriété lipolytique ayant disparu, il est inutile de pousser plus loin les opérations. L'eau très légèrement acide (acide acétique à G p. 1.000) donne le même résultat; il en est de même pour la glycérine pure, l'alcool absolu ou étendu, les solutions de NaCl comprises entre 7 et 20 p. î.oop, les solu- tions de saccharose à 5 et 5o p. too. Celte action particulière de l'eau ou de l'eau très légèrement acidifiée (1> On pourrait ajouter à ces cinq caractères déjà si nets un sixième, à savoir : le chloroforme, l'arsénite de soucie sont sans action ou à peu près sur le pouvoir saponifiant. On se débarrasse, à cel effet, de l'huile qui tient en suspension le cytoplasma par un dissolvant approprié, de préférence la benzine ou l'éther de pétrole. On évitera avec soin la présence de l'humidité; à cet effet, avanl toute opération, on maintiendra à l'étuve a 100 degrés, pendant plusieurs heures, le mélange «le cytoplasma -j- huile. — 572 — peut être mise en évidence par les deux expériences suivantes très faciles à réaliser : On pèse des quantités absolument égales de cytoplasma, d'huile, d'acide acé- tique étendu (N/io), et l'on fait, dans deux petits mortiers, les mélanges flans les deux ordres suivants : a. Cytoplasma -j- huile -\- eau acidifiée; //. Cytoplasma -)- eau acidifiée -j- huile. On constate alors que le mélange a est le siège d'une saponification régulière; lo second mélange b ne présente pas la moindre trace de saponification (". Cette expérience comparative absolument nette montre que l'action de l'eau enlève à l'agent lipoly tique , et cela instantanément, son pouvoir hvdrolysant dès qu'il n'est plus protégé par l'huile. Comment alors la saponification qui correspond à une fixation d'eau et qui exige la présence de l'eau peut-elle avoir lieu? On pourrait penser que celle action de l'eau pure ou légèrement acidifiée sur le cytoplasma est trop artificielle, trop brutale, et l'on peut faire l'hypolhèse que c'est au cours de la saponification, par le fait de la présence de l'huile, que le ferment soluble, s'il existe, serait mis en liberté par le cytoplasma en activité. Pour s'en rendre compte, on fait l'expérience suivante : On met en train une saponification d'huile de coton et, lorsque 35 p. 100 en- viron de l'huile est dédoublée, on centrifuge la masse dans deux tubes, à une température voisine de 3o-35 degrés; on obtient trois couches : i° Une couche inférieure d'eau glycérineuse acide claire; 2° Une couche intermédiaire formée par une émulsion semi-solide plus riche en acide gras que la couche supérieure; 3° Une couche supérieure d'huile et d'acide gras clairs. Si l'on mélange intimement de nouveau les trois couches de l'un des tubes, la saponification reprend; donc, la substance active n'est pas détruite. Dès lors, on doit retrouver celle-ci dans l'une des trois couches de l'autre tube. A la première couche (glycérine -f- eau -|- acide), on ajoute de l'huile; il n'y a pas saponification; à la troisième (acide gras -(- huile), l'addition d'eau acide ne provoque pas la saponification; quant à la seconde (émulsion), après addition d'huile et d'eau acide, elle devient le siège d'une saponification régulière. Celte expérience démontre donc très nettement qu'il n'y a pas , au cours de la saponification, production d'un ferment qui pourrait se dissoudre dans l'eau, pas plus d'ailleurs que d'un principe actif soluble dans l'huile ou les acides gras. (l' Il en est de même si dans la formule b, avant (rajouter l'huile, on dessèche le mélange cytoplasma et eau dans le vide sur l'acide sulfurique à la température ordinaire; le cytoplasma prend alors une forme cornée, et il est impossible de le remettre en suspension dans l'huile. — 573 — Conclusions. — En définitive, ces expériences répétées un grand nombre de fois, d'une simplicité telle qu'elles ne peuvent laisser dans l'esprit aucune équivoque, entraînent les conclusions suivantes : i° L'agent lipoly tique (dont le cytoplasma n'est vraisemblablement que le support) n'est pas un ferment soluble dans l'eau; il se différencie par là des lipases actuellement connues; je propose de lui donner le nom de lipa- séidine; 2" L'eau enlève à la lipaséidine, et cela instantanément, son pouvoir hydrolysant dès que celui-ci n'est plus protégé par l'huile. Enfin j'ajoulerai que si les travaux de Bùchner ont comme conséquence, quand on les généralise, de conférer aux agents cbimiques cellulaires un caractère de solubilité dans l'eau que l'on peut considérer comme essentiel . l'étude des propriétés du cytoplasma montre qu'il n'en est pas ainsi et que ce caractère n'est pas spécifique. MÉCANISME DICTION DU CYTOPLASMA (lIPAsÉIDIN e) DA\S LA GRAME OLEAGINEUSE EN VOIE DE GERMINATION. RÉALISATION SYNTHETIQUE IN VITRO DE CE MÉCANISME. pau M. Maurice Nicloux. Le contenu des graines oléagineuses devient acide au cours de la germi- nation, comme l'ont démontré un certain nombre d'auteurs et en particulier Mùntz. Quel est le mécanisme de cette décomposition? Nous venons de démontrer la propriété lipolytique tout à fait remar- quable du cytoplasma de la graine de Ricin, qui, à l'exclusion de tous les autres éléments cellulaires (dans ce cas, ces éléments sont représentés par les grains d'aleurone), est seul doué du pouvoir saponifiant. D'autre part, la lipaséidine, agent lipolytique du cytoplasma, ne peut fonctionner qu'en présence d'une petite quantité d'acide minéral ou orga- nique, acides gras proprement dits compris. Si donc on fait l'hypothèse, tout à fait rationnelle, de l'intervention du cytoplasma pendant la germination qui doit provoquer le dédoublement des corps gras de réserve, il reste cependant à poser un point d'interroga- tion au sujet de l'acide qui, avec l'eau, provoquera l'émulsion, puis la saponification intracellulaire. A défaut des acides minéraux à l'état libre, on pourrait penser que l'acidité est due aux acides gras, mais, même avec cette hypothèse, il serait encore nécessaire de fixer l'origine des acides gras au début. En réalité, le phénomène doit se passer plus simplement. En effet, la — 574 — graine en germination dégage de l'acide carbonique; il en existe alors dans l'intérieur delà cellule; or le cytoplasma (lipaséidine) de la graine de Ricin isolé, en présence d'huile et d'anhydride carbonique, saponifie les subs- tances grasses et, dès lors, il n'est plus nécessaire de faire intervenir une acidité étrangère. Voici quelques expériences qui démontrent la réalité de ce fait : Expérience I. — Huile de coton 5o grammes, cytoplasma (considéré à l'état sec) o gr. 1, eau saturée de GO2 20 centimètres cubes, atmosphère de CO2 au- dessus du mélange : Après 26 heures : huile saponifiée pour 100 81 Expérience II. — Huile de coton (autre origine) 5o grammes, mêmes condi- tions que précédemment : Après kS heures : huile saponifiée pour îoo 90 Expériences III, IV, V, VI. — Les expériences sont faites dans les mêmes con- ditions que précédemment avec les huiles suivantes : lin, ricin, sésame, coprah neutralisé. On trouve, après 2 h heures, huile saponifiée pour 100 : Lin 59.5 Ricin 37.8 Sésame 71 Coprah 5o Expériences VII, VIII. — On mesure les vitesses de saponification comparalbe- N ment avec l'anhydride carbonique et l'acide acétique (acide — : ocmVi par gramme d'huile). On trouve, toutes les conditions restant les mêmes que précé- demment : proportion saponifiée pour 100. HDU.E DE COTON. HtTtLE DE SESAME. temps. CO2. CH3. CO-H. CO2. CH3. CO-JI. 3o minutes 5.7 8.25 5.8 8 60 minutes (S. '1 18 1 o.h 1 5 3 heures 35.g 4t.5 3i 36.3 5 heures 52 56.5 /17.5 5 1.5 22 heures 85 85.5 81 81.7 Conclusion. — Le mécanisme de l'acidification des graines oléagineuses pendant la germination nous apparaît tout à fait clairement ; l'acidité est due aux acides gras provenant de la saponification de la matière grasse intracellulaire, grâce au concours du proloplasma, de l'anhydride car- — 575 — bonique(1) et de leau, ces deux derniers présents à ce moment dans la cellule. Les expériences qui viennent d'être exposées montrent que celte même réaction peut s'effectuer synthétiquement in vitro à partir des éléments dis- sociés : le cytoplasma (agissant par son principe actif : la lipaséidine) séparé par les moyens mécaniques que j'ai fait connaître; l'anhydride carbonique et l'eau provenant d'une source quelconque. Deuxième étude sur les Bànblsées : Le Phyllostachys aurea Rivière, par M. Ed. Bureau. A tous les botanistes herborisants, il est arrivé l'aventure suivante. On est à la recherche d'une petite plante qui peut facilement se dissimuler parmi les autres, on est certain d'être sur la localité, et cependant on cherche pendant un quart d'heure, vingt minutes, une demi-heure; on ne voit rien. Tout à coup on en trouve un exemplaire. A partir de ce moment- là, on n'a plus aucune peine à recueillir autant d'échantillons que Ton veut; on a vu comment cette espèce se présente au milieu du gazon; on connaît son aspect , son port ; suivant l'expression habituelle , ou a la plante dans l'œil. La même chose vient de m'arriver avec les Bambusées ; non pas que ce soit des végétaux de petite taille : il y en a de 3o mètres de haut; mais, si l'on se borne aux espèces de pleine terre dans les climats tempérés, elles ont un port si analogue, leurs feuilles se ressemblent tant , leurs caractères distinctifs sont souvent tellement transitoires, qu'il faut examiner ces plantes de très près et suivre leur végétation, pour arriver à une détermi- nation spécifique. J'ai été longtemps sans pouvoir reconnaître le Phyllos- iachys aurea Riv. , malgré le caractère que m'avait signalé M. G. Rivière en m'en voyant un jeune pied : les nodosités de la base de la tige; mais, un beau jour, l'ayant constaté facilement sur diverses tiges d'une touffe vieille d'une quinzaine d'années, je l'ai retrouvé sur bien d'autres, et j'ai lini par voir que je possédais le Phyllostachys aurea de cinq provenances différentes, sous divers noms. Mais, avec ce caractère , j'en ai remarqué plusieurs autres, qui viennent s'y joindre, et j'ai observé quelques détails de structure. Je vais essayer de (" Tout récemmenl M. Urbain (C. Il, 1 9 o 'i . t. C\\\l\, p. 606) a montre que l'origine de l'acide cophonique sérail due, pour une partie, à l'hydrolyse de la matière albuminoïde de la graine. — 576 — les décrire ici, comme complément à l'excellent article que MM. Rivière ont consacré à cette espèce (I). D'abord , si l'on compare le Phyllostachys aurea vrai à une espèce dont on pourra voir, au Muséum, de beaux pieds mêlés à Y Arundinaria Simoni Riv., près de l'Acacia de Robin, espèce que j'ai indiquée, dans une note précédente, sous le nom de Phyllostachys mitis Riv., mais qu'il me reste à séparer nettement, si je le puis, du Phyllostachys jle.vuosa Riv., on pourra saisir des différences dans le port. Le rhizome du Phyllostachys mitis rampe à quelques centimètres sous la surface du sol. Il est beaucoup plus traçant que celui des autres espèces; j'en ai mesuré un dont le bourgeon terminal venait sortir à k m. 35 de la tige la plus voisine. Les tiges ne sont donc pas serrées les unes contre les autres, mais plus ou moins lâchement groupées, ou plutôt éparses; elles forment une sorte de taillis plutôt qu'une touffe, et, comme leur ramifica- tion ne se fait pas dès la base, mais à une certaine hauteur (de o m. 25 à o m. 70), la vue s'étend librement entre les tiges, dans leur partie infé- rieure. Ces tiges ne sont pas parallèles : elles se dirigent eu divers sens, d'une façon peu régulière; celles du milieu s'élancent assez droit, mais sans raideur, et leur sommet est presque toujours incliné; toutes les tiges du pourtour sont d'autant plus penchées et arquées qu'elles sont plus exté- rieures. Le rhizome du Phyllostachys aurea ne me paraît ni aussi superficiel, ni aussi horizontal. Les tiges sont droites, serrées les unes contre les autres, celles du milieu dressées, celles de la périphérie s'élevant obliquement, mais sans s'infléchir. L'ensemble forme une sorte de gerbe, qui est tou- jours bien garnie du pied , la plupart des tiges émettant des rameaux très bas ou même rez-terre. Le rhizome, par sa disposition plus ou moins rampante ou resserrée, influe, comme nous venons de le dire, sur le groupement ou l'écartement des tiges aériennes des Rambusées , et , par conséquent , sur le port ; mais , il doit être examiné aussi dans sa forme extérieure et dans sa structure. Les rhizomes du Phyllostachys mitis sont étalés dans un plan horizontal et naissent les uns des autres sous un angle de 70 à 80 degrés. Très minces à leur point d'origine, ils prennent tout de suite une forme en appa- rence cylindrique et une épaisseur de 0 m. 006 à o m. 008. Leurs premiers entre-nœuds sont très courts, les suivants s'allongent jusqu'à o m. oA5. Au-dessus de chaque nœud est un bourgeon largement ovale aplati, à écailles extérieures coriaces, lisses, presque obtuses. Ce bourgeon peut se développer en tige, et alors les écailles intérieures, qui se montrent les unes au-dessus des autres, sont aiguës et striées longitudinalement. A la (l) A. et C. Rivière, Les Bambous, ouvrage publié par la Société d'Acclimata- tion, gr. in-8°, Paris, 1878, p. 262-268. — 577 - même hauteur que le bourgeon, naissent G à 7 racines de o m. 001 à o m. 002 de diamètre, qui émettent latéralement et assez irrégulièrement plus ou moins de radicelles latérales filiformes. Bien que l'apparence générale soit cylindrique, en regardant attentive- ment chaque entre-nœud , on voit qu'il se dilate légèrement et graduelle- ment vers le haut et vers le bas. Comme sur les tiges, les entre-nœuds sont parcourus par un sillon longitudinal, et ce sillon s'étend au-dessus du hourgeon dans toute la hauteur de l'entre-nœud: mais il n'est pas suhdivisé en deux cannelures. L'ensemble des sillons de tout le système du rhizome est dans un même plan, c'est-à-dire que ces sillons sont à droite et à gauche des différentes branches du rhizome, et non au-dessus et au-dessous. Ils alternent de ma- nière que si, sur un entre-nœud, le sillon est à droite, il sera à gauche sur l'entre-nœud précédent et sur l'entre-nœud suivant. Les rhizomes sont fistuleux. La cavité centrale n'a guère qu'un millimètre de diamètre. Les liges latérales sont très rétrécies à la base; mais elles se renflent tout de suite et se portent brusquement en haut. Les terminales décrivent un arc de cercle en se dressant et se renflent peu à peu. Toutes, une fois ren- flées, sont plus grosses que le rhizome qui les porte. Les 6-5 nœuds inférieurs sont garnis d'une verlicille de racines. Celles des nœuds les plus bas sont grosses et peu nombreuses; mais, sur le plus élevé de ces nœuds radicifères, j'ai compté jusqu'à 18 racines, naissant sur un seul cercle et rayonnant autour de la tige. Les radicelles, nombreuses, étaient surtout dirigées horizontalement. Au-dessus de ce dernier nœud radicifère on voit souvent, mais pas tou- jours, de 3 à 5 nœuds dépourvus de bourgeons et surmontés d'un entre- nœuds sans cannelure. La tige, dans cette région, est absolument cylin- drique, comme celle des Arundinaria. Au-dessus, tous les entre-nœuds sont cannelés et à cannelures subdivisées longitudinalement. L'une des canne- lures répond au bourgeon ou au rameau principal, axillaire, l'autre (la plus étroite) au premier bourgeon latéral que le bourgeon principal émet dès sa base, ou au rameau latéral qui résulte de ce bourgeon. Ainsi, le nœud n'est pas surmonté de deux rameaux de même ordre, deuv rameaux secondaires: il n'y a, à l'aisselle de chaque feuille portée par la tige principale , qu'un seul bourgeon ou rameau axillaire. lequel porte lui-même un bourgeon ou un rameau naissant tellement bas qu'on a cru voir, à chaque aisselle, deux rameaux géminés : un grand et un petit. Les entre-nœuds sont graduellement de plus en plus longs à mesure qu'on les considère plus haut sur la tige (j'en ai mesuré de o m. 20), puis, à partir d'une certaine hauteur, leur longueur cesse d'augmen ter, et, en approchant de la cime, ils décroissent. J'ai dit (pie les tiges du Phyllostachys aurea étaient serrées les ânes contre les autres et formaient en quelque sorte une gerbe. Mais cette MUSKIM. X. .'?N — 578 — gerbe est un centre autour duquel rayonnent quelques ramifications des rhizomes, qui finissent par se terminer en une tige aérienne. Celle lige s'élève tantôt fort près de la toufïe, tantôt à environ o ni. 10; je ne l'ai vue qu'une fois sortir de terre à o m. 5o. L'espèce n'est donc que fort peu traçante, et elle l'est d'une façon bien différente de ce que nous avons vu dans le Phyllostachys mitis. Dans les deux espèces, les tiges (qui sont des chaumes, comme dans les autres Graminées) se montrent d'abord sous la forme d'un gros bourgeon conique revêtu d'écaillés embrassantes qui se dessèchent l'une après l'autre. On leur a donné le nom de gaines spathiformes, et, en effet, ce sont les gaines des premières feuilles. Les plus inférieures sont surmontées d'une petite poinle, qui est un limbe rudimentaire. Plus haut, ce limbe se déve- loppe et se différencie: dans le Phyllostachys mitis, il est étroit , lancéolé, un peu rigide, légèrement ilexueux, étalé , et, aux écailles inférieures, par- fois brusquement réfléchi sur la gaine. Dans le Phyllostachys aurea, il est long, rubané, dressé, puis arqué la pointe en bas, par l'effet de son propre poids. Celte végélation, en Algérie, a lieu au printemps, d'après MM. Rivière, qui se servent de ce caractère pour former un groupe de Bambusées à végétation vernale. Je puis assurer que, sous le climat de Paris et sous celui de la Bretagne, l'époque d'apparition des Unions est beaucoup moins fixe dans ce groupe. J'ai vu, en effet, les bourgeons percer la terre au prin- temps dans le Phyllostachys mitis du Muséum: mais j'en ai vu aussi naître en septembre el octobre sur cinq Phyllostachys aurea de diverses prove- nances, entre autres du Hamma, sur un pied de Phyllostachys Jlexuosa Riv. et un de Phyllostachys viridi-glaucescens Riv. , aussi du Hamma. sur un pied de Phyllostachys mitis Riv., de chez M. Bécigneul, horticulteur à Nantes, et sur une magnifique touffe de Phyllostachys nidularia croissant chez M. Lefièvre, également horticulteur à Nantes. Une touffe détachée de celle-ci, et transplantée depuis quatre ou cinq ans à Cop-Ghoux (Loire- Inférieure), a donné des bourgeons au printemps. Ces faits justifient bien la réponse d'un habile horticulteur de l'Ouest que j'interrogeais précisé- ment sur l'époque de végétation de nos Bambusées de pleine terre : «Les Bambous, ça pousse tout le temps." Je dois dire cependant que je n'ai pas vu de tarions se montrer pendant les périodes de sécheresse et de grande chaleur. Tandis (pie, dans le Phyllostachys mitis, le chaume terminal est plus gros que le rhizome qui lui a donné naissance, dans le Phyllostachys aurea. la grosseur est la même, et l'extrémité du rhizome se relève en formant un arc de cercle et se transforme graduellement en chaume sans changer de diamètre. Chaume et rhizomes paraissent donc cylindriques; mais ici, [dus encore que dans le Phyllostachys mitis , l'cntre-nœud se dilate graduelle- ment en haut et eu bas , de sorte que , vu de profil , il est légèrement concave. — 579 — Comme dans le Phyllostachjs mitis, il y a sur le rhizome un cercle de racines au-dessus de chaque nœud; mais elles sont plus grosses (o m. 002 à o m. oo3, au lieu de o m. 00 1 à 0 m. 002), et à radicules éparses et beaucoup plus rares. Les 2-3 nœuds les plus près de la lige aérienne ont, à la place des racines, des mamelons qui ne se sont pas développés. Au- dessus de chaque namd est aussi un bourgeon aplati , semblable à celui du Phyllostachys mitis, et une cannelure non subdivisée. La subdivision longitudinale se montre plus ou moins haut sur le chaume. Le rhizome est plein, sauf dans ses 4-5 derniers entre-nœuds, où il présente, comme la tige, une cavité centrale interrompue à chaque nœud. Cette cavité est d'abord très courte, comme les entre-nœuds où elle se trouve: mais, en l'examinant plus haut, on la voit acquérir bien vile le diamètre qu'elle aura dans la tige, et s'allonger comme l'entre-nœud cor- respondant. Chacune de ces cavités parait avoir été remplie par un tissu cellulaire qui se serait résorbé ou déchiré au milieu, de sorte que mainte- nant elle n'est plus tapissée que par une mince couche ou une sorte de membrane de tissu cellulaire. Sur des entre-nœuds de o m. 012 de dia- mètre, la cavité n'est guère large que de 0 m. oo3. Je n'ai jamais vu le sillon latéral manquer, comme au bas de certaines tiges du Phyllostachys mitis; mais, ainsi que dans ce dernier, les entre- nœuds vont en s' allongeant jusqu'à une certaine hauteur. J'en ai vu qui mesuraient 0 m. 018. J'arrive aux nodosités que MM. Rivière considèrent comme caractéris- tique de cette espèce, et qui, en effet, n'ont été jusqu'ici trouvées sur aucune aulre. Elles n'existent pas sur tous les chaumes d'une même touffe, mais sur quelques-uns seulement, rarement près de la moitié; toutefois, sur les chaumes où elles manquent, il reste un autre caractère que j'indi- querai plus loin. F.r-s chaumes à nodosités ont des entre-nœuds longs et des entre-nœuds courts. Ce sont les entre-nœuds courts qui peuvent devenir noueux; mais tous ne le sont pas; ceux qui font suite au rhizome ne présentent d'ordinaire aucun renllement, ils ont la même longueur et la même forme que ceux du rhizome qu'ils continuent. Ce n'est pas toujours à la base de la tige que se trouvent les entre- nœuds courts, bien que ce soit le cas le plus ordinaire. Sur un chaume, j'en ai compté treize de 0 m. 02 de hauteur environ, suivis immédiate- ment d'eutre-nœuds très longs, n'ayant pas moins de 0 m. 20. Sur un second, après trois entre-nœuds courts (à la base), dont l'infé- rieur avait o m. 008 et les deux autres o m. 01 5, venait un entre-nœud long :!<>. l'antre de o m. 020, trois entre-nœuds longs de 0 m. og, <> m. 11.0 m. i3, trois entre-nœuds courts de o m. o3, o m. 025 et o m. 02-!, puis tous les autres entre-nœuds longs de o m. 075. 0 m. io5 et o m. 1 15. 38. — 580 — Sur un troisième, qui avait , comme le premier, à la base, treize entre- nœuds courts, mais la plupart très déformes, il y avait au-dessus trois entre-nœuds longs: o m. o65, o m. 08 et o m. 09; trois entre-nœuds courts : 0 m. o35. o m. o5 et 0 m. o'i5 ; puis tous les autres entre- nœuds longs : 0 m. 09. 0 m. 11, o m. 12, etc. Il semble, d'après cette interruption de la série des entre-nœuds longs par des entre-nœuds courts , que , sur la tige aérienne , les caractères exté- rieurs du rhizome se remontrent de distance en distance, qu'il y ait comme un retour des caractères souterrains: mais il y a quelque chose de plus. Les entre-nœuds courts les plus inférieurs du chaume ont, nous l'avons dit. la forme de ceux du rhizome, c'est-à-dire qu'ils sont graduellement et légèrement évasés en haut et en bas, de telle sorte que, vus de profil, ils montrent une légère concavité: mais les entre-nœuds courts situés plus haut que ceux-là, soit qu'ils leur fassent suite, soit qu'ils en soient séparés par des entre-nœuds longs, sont non plus évasés, mais renflés dans leur partie supérieure et forment ainsi sur la tige une série de nodosités. Ces nodosités sont encore bien plus marquées lorsque le renflement a fini par envahir l'entre-nœud tout entier. Elles ne sont plus séparées alors que par le nœud , qui se présente comme un étranglement. Ce ne sont pas, cependant, ces portions de la tige très déformées qu'il faut observer quand on veut étudier la marche du phénomène. Si, laissant de côté ces entre-nœuds courts entièrement rrnllés, on regarde la partie supérieure d' entre-nœuds d'une certaine longueur, même des plus longs, on voit que l'entre-nœud y devient brusquement plus épais, tout en gar- dant sa forme cylindrique. On dirait celte partie supérieure ceinte par un anneau blanchâtre, et , en effet, elle est entièrement couverte par une efflo- rescence cireuse, qui s'efface sur les tiges âgées. Cet épaississement annu- laire se termine, sous l'insertion de la gaine qui le surmonte, par un très léger évasement, un peu comme le font les chapiteaux des colonnes égyp- tiennes. L'observation montre que le renflement que nous signalons se trouve non seulement sur toutes les tiges d'une même touffe, mais au sommet de tous les enlre-no'iids d'une même lige, sur tous les rameaux, même les plus fins. Sur les gros chaumes , il peut avoir o m. 009 à o m. 008 de haut, 0 m. 006 à o m. oo5 sur les rameaux, o m. oo3, o m. 002, et même o m. 001 sur les derniers. En fendant les chaumes longiludinalcmenl, on trouve la cause de celte dilatation annulaire. Sur le PhijUoslachys milis où elle n'existe pas, on voit, à chaque nœud, les faisceaux fibro-vasculaires se partager en deux systèmes : les uns, les moins nombreux, s'entrecroisent dans le diaphragme; les autres conti- nuent leur course longitudinale et occupent loule l'épaisseur de l'étui ligneux qui entoure la cavité sous-jacenle au nœud, passent autour du diaphragme en y envoyant quelques faisceaux, et reprennent autour de la cavité de — 581 - l'entre-nœud supérieur la même place qu'ils avaient clans l'entre-nœud in- férieur. Ce trajet, cependant, ne se fait pas sans une légère déviation. Dès un peu au-dessous de la cicatrice foliaire, ou plutôt vaginale, les faisceaux, sauf les plus intérieurs, se penchent d'autant plus en dehors qu'ils sont plus extérieurs. Le sommet de l'arc à convexité extérieure que décrit ainsi le système ligneux correspond non pas à la cicatrice laissée par la gaine, mais au bourrelet situé au-dessus, bourrelet sur lequel naît le bourgeon, et qui, de plus, donne naissance aux racines dans la partie souterraine de la tige. Au delà du bourrelet, les faisceaux déviés se rapprochent gra- duellement des plus intérieurs, et tous reprennent ensemble leur marche parallèle. Sur le Phyllostacltys aurea, le trajet des faisceaux, dans la longueur des entre-nœuds, est le même; mais ce n'est plus un peu au-dessus de la cica- trice vaginale, ni graduellement, que les faisceaux se portent en dehors; c'est à l'endroit où commence le renflement annulaire, à la base de cet an- neau et par un pli brusque qu'ils se déjetleut. 11 semble même que, sauf ceux qui entrent dans la formation du diaphragme, aucun n'échappe à cette déviation. Lorsque l'anneau est peu épais et bien cylindrique, on peut le* voir, après avoir exécuté ce mouvement, s'élever de suite pour reprendre leur place dans les parois de l'enlre-nœud supérieur; mais d'autres fois ils repoussent plus fortement en dehors la base de l'anneau dans laquelle ils se sont portés brusquement, et se réfléchissent non moins brusquement en dedans avant de reprendre leur marche longitudinale. On dirait que les faisceaux sont trop longs et ont de la peine à se loger : j'en ai vu se détacher des autres et se tortiller dans la cavité médullaire. Mais c'est dans les successions d' entre-nœuds renflés que les sinuosités des faisceaux sont remarquables, et qu'il devient évident que c'est le trajet même des faisceaux qui produit ces renflements. Chacun de ces entre-nœuds raccourcis devient presque globuleux, légè- rement atténué cependant par le bas, et ayant sa plus grande largeur en haut, peu au-dessous de la cicatrice vaginale. Il en résulte qu'aucune partie des entre-nœuds n'a la forme cylindrique; leur forme est plutôt très large- ment obovale et tronquée par en bas, et l'aspect général de celle succession de nodules i appelle plutôt, en très gros, la succession d'articles qui forme la sonnette d'une queue de Crotale. Les faisceaux fibro-vasculaires du système extérieur sont tous serrés sous l'épiderne et la couche herbacée, à la périphérie de l'enlre-nœud, dont ils suivent les contours. Comme ils se touchent tous, ils forment une sorte de coup»! ligneuse qui s'évase de bas en haut. Los faisceaux n'ont donc ici aucun trajet cylindrique. Le dedans de la coupe est rempli i\\n\ abon- dant tissu cellulaire, au milieu duquel se trouve la cavité centrale, qui en occupe, en largeur, le tiers environ. Arrivés près du sommet de l'entre-nœud, à l'endroit le plus large, les — 582 — faisceaux fibro-vasculaires changent brusquement de direction. Les plus in- térieurs se désagrègent, se réfléchissent à angle aigu et se portent en bas et en dedans, séparés les uns des autres, au milieu du tissu cellulaire. Quelques-uns y restent peut-être: mais on voit la plupart former un nouvel angle en se portant en haut, et se rassembler pour venir se joindre aux faisceaux les plus extérieurs, qui se sont simplement portés en dedans et se sont moins dissociés que les intérieurs. Tous ces faisceaux, réunis de nou- veau, traversent le nœud à son pourtour et, formant encore une couche ligneuse compacte, se disposent, dans rentre-noeud où ils viennent d'entrer, en une sorte de coupe semblable à celle qu'ils constituaient dans l'entre- nœud d'où ils sortent. Dans ce trajet, ils passent sans se réfléchir devant le bourrelet saillant sur lequel nait le bourgeon. Ainsi le point où les faisceaux sont portés le plus en dehors n'est pas le même que dans le Phyllolachys mitis Riv. Dans cette dernière espèce, il est au-dessus de l'inserliondela gaine; dans le Pli. aurea , il est au-dessous. Les bases de tiges à entre-nœuds courts sont très pesantes. Ce poids . dû à un épaississement de la tige dans celte région, est surtout remar- quable dans une déformation particulière des entre-nœuds, qui ne paraît pas rare, mais que je n'ai jamais vue que dans la partie inférieure des tiges, non pas tout à fait à la base: car les 2-3 entre-nœuds inférieurs n'en paraissent pas affectés ; mais les k-rj qui font suite le sont tous. Cette déformation consiste en ce que chacun de ces entre -nœuds est beau- coup plus long d'un côté que de l'autre, de telle sorte que les nœuds ne sont plus transversaux, mais très obliques par rapport à la direction de la tige. Dans une que j'ai sous les yeux, la déformation se fait sentir au-dessus du second nœud et se montre sur neuf entre-nœuds consécutifs. C'est sur les entre-nœuds du milieu de cette série que la déformation est la plus considérable. Le côté le plus court esl toujours celui à la base duquel est le bourgeon. Comme la disposition est distique, en regardant latérale- ment la tige, on voit alterner les côtés courts avec bourgeon et les côtés longs sans bourgeon. Les côtés courts peuvent n'avoir que o m. 008 à o m. 012 de hauteur, pas beaucoup plus que la hauteur du bourgeon. Les côtés longs vont jusqu'à o m. o4o et même 0 m. 0/17. Ils sont plus ou moins convexes de bas en haut. La forme cylindrique du chaume est donc complètement altérée dans cette région. Enfin il est un caractère qui mérite de ne pas être négligé : c'est l'angle sous lequel naissent les rameaux et la direction qu'ils prennent. Cet angle est de 60 degrés dans le Phyllostachys mitis, et les rameaux sont diffus. Il n'est que de 20 à 3o degrés dans le Pli. aurea, et les rameaux y sont plus ou moins dressés, de sorte que le chaume pourvu de sa ramification affecte un port à peu près en quenouille. — 583 — De cet examen analytique, nous pouvons extraire les caractères princi- paux du Phyllostachys aurca Rivière et les résumer ainsi : Plante peu traçante, croissant en gerbe, mais pouvant envoyer autour de la touffe quelques rhizomes peu allongés; turions à gaines supérieures portant des limbes rabanes, réfléchis en arc; chaumes rameux très bas, droits, mais non parallèles, les latéraux divergeant de bas en haut; rameaux naissant sous un angle de 20 à 3o degrés, ascendants, nulle- ment diffus; un épaississement annulaire sous chaque nœud de la tige et des rameaux; sur une partie des chaumes de chaque touffe, entre-nœuds raccourcis, souvent renflés, en plus ou moins grand nombre, tantôt à la base de la tige, tantôt plus haut, au milieu d'entre-nœuds longs: faisceaux vasculaires changeant de direction au-dessous du nœud, et non au-dessus. Floraison inconnue. Pour distinguer les unes des autres, les espèces de Bambusées, si nom- breuses, dont on ne connaît pas les fleurs, on est réduit aux organes de végétation, et l'on se trouve à peu près dans la situation du paléobota- niste, qui est obligé de baser ses déterminations sur des empreintes de feuilles ou de rameaux. Il y arrive cependant, par une analyse plus rigou- reuse de ces organes, et en tenant compte de caractères moins étudiés jusque-là, parce que Ton n'avait pas besoin, pour la plante vivante, d'y avoir recours. Si regrettable que soit l'absence de fleurs pour un grand nombre de Bambusées, on est encore, pour les étudier, dans une situation plus favorable que celle d'un paléobolaniste devant des empreintes, puis- qu'on a affaire à des plantes pleines de vie, qu'on peut suivre dans les différentes périodes de leur développement. EXPLICATION DE LA PLANCHE. Phyllostachys uurea Rivière. t. Tige et rameaux montrant le renflement annulaire qui occupe le haut des entre- nœuds. '2. Entre-nœuds longs surmontés d'entre-nœuds courts à nodosités. Surface externe. :». Échantillon précédent coupé longitudinalement et vu par sa face intérieure, pour montrer le trajet des faisceaux fibfo-vasculaires. h. Partie inférieure d'une tige à nœuds obliques. Sur les couches sparnaciennbs inférieures d'Autbuil. par M. Paul Combes fils. Il existe, sous Auteuil, une succession de couches d'argiles sparna- ciennesqui obligent, chaque fois que l'on édilie un bâtimeat, à établir des puits qui descendent jusqu'à la roche solide sous-ineombante. Ces puits c; 584 — sont ensuite remplis de béton et servent de supports stables à la construc- tion. C'est dans quinze de ces puits, creusés pour l'érection d'une maison, a L'intersection des rues Lafontaine et Ribéra, a Auleuil, qu'ont été faites les observations qui vont suivre. Voici d'abord la coupe relevée dans trois mètres de fondations et sept mètres de puits : Remblais urbains, en moyenne omoo sableuse bigarrée stratifiée. . 2 /10 plastique panacbée rouge et blanche 3 90 Argile / grise à particules calcaires 2 10 noire avec lignites et succin ) 11 . • 1 00 noire avec nodules et rognons calcaires ) Total 10 00 A celte profondeur, une infiltration aqueuse, provenant sans doute delà Seine, a constamment interrompu le travail, ce qui m'a empêché d'obser- ver la couche solide sous-jacente destinée à soutenir la colonne de béton. 11 est fort probable que celte couche n'est autre qu'une des marnes mon- tiennes dont la présence à ce niveau a été constatée par deux sondages pratiqués à Passy à l'époque des travaux du chemin de fer Courcelles- Ghamp-de-Mars (1). La couche visible la plus inférieure, atteinte dans la fouille que j'ai observée, est une argile noire que les ouvriers appellent cendrier. Ce cendrier offre à sa partie inférieure l'aspect d'un véritable conglomé- rat; en effet, il contient une quantité considérable de nodules calcaires roulés pouvant atteindre la grosseur du poing. A sa partie supérieure, il empâte des nodules plus petits, ainsi que des lignites intacts ou pyritisés et du succin. Enfin, à son point de contact avec la couche supérieure, l'argile noire ne contient plus que des particules végétales carbonisées qui lui donnent sa couleur. Le faciès de cette superposition de couches semble indiquer que nous nous trouvons en présence d'un fond lacustre, ayant servi de point d'abou- tissement à des produits de charriage, déposés dans des eaux tranquilles, suivant cet ordre : d'abord les rognons et les nodules calcaires, puis les lignites, enfin l'argile noire à particules végétales. Lu-dessus, s'est déposée une argile d'un gris bleuâtre, dont la princi- pale particularité est de faire effervescence au contact des acides. 1J G. Ramond et Aug. Dollot, Etudes géologiques dans Paris et sa banlieue. — II. Chemin dp fer de Courcelles au Champ-de-Mars , p. ,r>. — 585 — Gela tient à de petites particules calcaires submicroscopiques, dont cette argile est abondamment mélangée. Par ce caractère, elle semble marquer un slade intermédiaire entre la craie blanche et l'argile plastique, dans le processus de décalcification par lequel cette dernière s'est constituée, sui- vant le mécanisme si complètement révélé par les expériences de M. Slani- las Meunier (l). Au-dessus de celte couche, se développe l'argile plastique panachée ordinaire n'oHrant comme caractère particulier que l'absence complète de cristaux de gypse d'ordinaire assez communs dans ce dépôt. O Stanilas Mkumer, Géologie expérimentale, 9e édition, p. 170. TABLE DES MATIERES CONTENUES DANS CE VOLUME. TABLE ALPHABETIQUE DES AUTEURS ET DES PERSONNES CITÉS. Auxaud (Ch.). Lettres a , i58 — Envoi de coller tions 210 Andiu:. Don à la Ménagerie «20 Annkt (Comm* A. -A.). Nommé Surveillant général du Muséum Ai 7 Aistiiony et Calvkt 1" note sur un Balœnoptera physalus capturé à Colle. 566 Bastard. Envoi d'animaux vivants 210 — Note au sujet des échantillons non déterminés du genre Peclen com- muniqués par le musée d'Amster.lam 363 Bavay. Don d'une collection de Coléoptères A 20 Bédé ( Paul). Nouveau gisement quaternaire au Bas-Meudon, près Paris. . :?A Contribution à la géologie de la Tunisie &o5 Excursion géologique dans l'Oued-Akarit (Tunisie) 52a Bédé (P.) et Vinchon (A.). Contribution à l'élude du gisement quaternaire d'Arrest (Somme) 79 Bernard. Nommé peintre à l'atelier do moulage A 18 Bikhiu. Nommé Boursier de doctoral '118 HiLi.AiiT) (A.). Hydroïdes récoltés par M. Ch. Gravier dans le golfe de Tad- jourah A 80 — Haleremita parvula, nouv. esp. d'Hydroïde marin 5bi Blaringhem (L.). Production par traumatisme d'anomalies florales dont certaines sont héréditaires 399 — Le laboratoire d'essais de semences de SvalôlT (Suède) 5iA Bois (D.). Don de son ouvrage sur les Diatomées récollées en Cochin- chine AaA — Présentation du Pé-tsiu ou Gbou de Chine (Brassica chinensis L.) 5i:> Boniioure (L.-A.). Nommé correspondant du Muséum 107 Bonnet ( Edm.). Sur un Nepadites do PEocène d'Egypte '199 Bo8tock. Don du squelette du Chimpanzé Consul «H> Boucabt (Ad.). Envoi d'une partie d«- ses collections ornithologiques 910 — 588 — Bouvier (E.-L.). Sur les Péripates des Guyanes 52 — Peripatu» Belli (espèce nouvelle de l'Equateur) 56 — Crevettes de la famille des Atyidés : espèces qui l'ont partie des collec- tions du Muséum d'histoire naturelle 129 Bouzaud. Don à la Ménagerie 'I!0 Brongniart (J.-D.-M.). Nommé Boursier de docloral 4 1 N Biiot (Cl).). Nommé Officier d'Académie 9 Buchet (G.). Lettre 4l9 Bureau (Ed.). Sur les accroissements récents des collections botaniques du Muséum • • 49,J — Deuxième élude sur les Bambusées : le Phyllostachys aurea Bivière. . . Buïsson (B. du). Nommé Officier d'Académie '119 Caille (0.). Note sur des formes diamétralement opposées apparues sur un Chelidonium majus et un Ranunculus aconitijolius 4o3 — Nommé Chevalier du Mérite agricole 619 Note sur un essai de culture en plein air de YEuryaleferox 5io Carme (Mgr). Décès li*h Charbonnier. Nommé Officier d'Académie Charcot. Lettre annonçant le départ de sa mission 93 Chauveaud (G.). De la continuité de l'évolution foliaire dans le Sapin Pinsapo (Abies Pinsapo) 28u — L'appareil sécréteur de l'If ( Taxus) 5oa Chevalier (Aug.). Lettres ,xi *J — Nommé Chevalier de la Légion d'honneur 4 1 8 Clavel (Comm1). Décès l57 Clément (A.-J.). Don d'ouvrages • • 3, 1G0 Combes fds (Paul). Sur les couches sparnaciennes inférieures d'Auteuil. . . 583 Cordier. Don au laboratoire d'Anthropologie ai8 Cossmann. Don d'ouvrages °3 1 Courtet. Nommé Chevalier de la Légion d'honneur &18 Coutière (H.). Note sur le commensalisme de Y Arête dorsal is var. Paci- fiais H. Coutière, d'après les notes de M. Senral, naturaliste, à Bikitea (Iles Gambier) • • ■ 58 Courty (G.). Itinéraire et observations géologiques à Iravers l'Amérique méridionale ' "° Couyat (J.-P.). Nommé Boursier de Doctorat '" ' S Crépin. Don à la Ménagerie ^ao Créoui-Montfort (de). Don de collections 4 20 Danguy. Nommé Officier de l'Instruction publique '119 Dary (Gaétan). Don à la Ménagerie /l,3° Debreuil. Communication à propos d'une couveuse ancienne 029 Decorse (Dr). Nommé Chevalier de la Légion d'honneur h 18 Delavallée. Don à la Ménagerie • • /|!" Demoussy (E.). Sur la végétation dans des atmosphères riches en acide carbonique 1 7 Descaves. Don à la Ménagerie /|ao — 589 — Desiiaves (L. ). Don à la Ménagerie 4a8 Desplagnes (Lient1). Lotlre 990 Diguet (Léon). Lettre 0/1 Dollfuss (G.-F.). Don d'ouvrage 4a a DoixFirss (Ad.). Isopode terrestre nouveau recueilli par la mission Foureau- Lamy 3a5 Dit ire del Castillo. Décès 9i3 Duri'Au. Don à la Ménagerie 4a3 Durand (E.-A.). Donation des collections el livres do feu le D' Cosson, et de 5o,ooo francs &kj Fage (Louis). Sur la forme épilo(|ue de Nereisfucata Sav 485 Fatio (V.). Don d'ouvrage 53o Feklus. Don d'animaux et de collections gG Formant (Célestin). Décès -.>og Fouiitau (René). Nommé Correspondant du Muséum g3 Fritel (P.-H. ). Don d'ouvrage 3 Gaudert (Paul). Sur les produils de déshydratation de la chalcopbyllile ei de l'uranocirtite 2 6 — Sur les anomalies de forme des cristaux d'acide picrique '111 Gayet. Don de la Momie de Myritis ->g Germain. Sur quelques Mollusques terrestres et fluviatiles rapporté- par \I. Gh. Gravier du désert Somali 344 — Note préliminaire sur les Mollusques recueillis par les membres de la mission A. Chevalier, dans la région du Tchad et le bassin du Chari. 466 Glkï (E.). Recherches sur le sang des Sélaciens. — Action toxique du sérum de Torpille ( Torpédo marmorata ) 289 Goissaud (Antony). Lettre h 1 9 Gouvernement de l'Etat indépendant du Congo. Don d'un squelette el dune |>eau d'Okapi gG Goveit et Rewick. Don de minéraux 'i'U> Giiandidier (Guillaume). Un nouveau Lémurien fossile de France, le Pro- nycticpbiis Gaudryi g — Note sur les Potamogales du Muséum de Paris 45 Gravier (Ch.). Lettre g'i Compte rendu d'une mission scientifique à la côte française des So- malis a63 — Sur les Annélides Polyclièles de la Mer Rouge (Nephtydiens Glycé- riens) /179 — Sur un type nouveau de la famille des Capilelliens : Scyphoproctvs n. g. djiboutiensis , n. sp h'.i~ Gréiiant ("S.). Dépôt d'une notice nécrologique sur M. Rougsl 53 1 - Emploi du grisoumètre simplifié du professeur Grélianl : ap|ilications physiologiques 378 — Présentation d'ouvrages ai3, 397 Grkhaht i El.-J.-C). Nommé Boursier de Doctoral 4i8 (ii érin (.l.-E.-l). ). Nommé Préparateur de la chaire de Malacologie '118 — 590 — Guillaume (L.). Don d'ouvrage ^2 1 Uahkdorn (D1 Max). Enumeratio Scolytidarum e Sikkim cl Japan natarum Mmei historico-naturalis Parisiorum, qnas domina* J. Harmand, annis i8go et îgoi collegit, etc 5A5 Hamt (E.-T.). Sur la mission Chevalier /1 , 3i, 122 — Congé accordé sur sa demande 29 — Communique des lettres du capitaine Lenl'ant, de MM. Toutain et Despla;;nes 3o , 289 , 290 — Note sur un Axis humain de la grotte des Fées, à Anv-sur-Cute Ai — Installa-tion de la collection Prunières bah — Urbain Baudineau, sieur de Mêle, démonstrateur au Jardin du Roi (1635-1669) /|3'' — Sur une hache en limonite trouvée aux environs de Konakry (Cuinée française ) ^ û 7 — L'ailée couverte des carrières de Roylaie, à Saint-Etienne (Oise) A28 — L'âge de pierre à la Côte de l'Ivoire 53 h Haiuot (P.-A.-J.). Nommé Préparateur de la chaire de Cryptogamie /118 Hknry. Don de graines 53o Hérubel (M.-A.). Sur les Sipunculides nouveaux rapportés de la Mer Rouge, par M. Ch. Gravier (note préliminaire) A76 — Liste des Sipunculides et des Échiurides rapportés par M. Ch. Gravier du golfe de Tadjourah ( Mer Rouge) 562 Hubert (H.) Sur une série de Roches du Tonkin 83 — Le gîte de contact de Trong-Loc et les amphibolites de la province de Qua!ig-Nam (Annam) i5i — Sur les Minéraux associés à l'Emeraude dans le gisement de Muso (Nouvelle-Grenade) 2&3 — Sur quelques Roches du centre africain (Mission Lenfant) h 1 2 Iciies. Don d'ouvrage '■ ait Jolï (Dr). Nommé correspondant du Muséum 1 Jolcin (L.). Élu Secrétaire de l'Assemblée des Professeurs 1 — Note sur quelques Némertes recueillies par M. Ch. Gravier dans le Golfe de Tadjourah 326 — La collection Lamarck 'i-Ml Kahb (A.-A.). Nommé Boursier de doctorat '118 K alt. Don d'ouvrage ûa 1 Kroeplin (K.). Catalogue des Scolapendricles des collections du Muséum d'histoire naturelle de Paris 2 'i3, o 1 6 Kuntz (G.). Don d'un échantillon de kuntzite 3o Labbé (Paul). Don d'ouvrages &2/1 Labbetoigne du Mazel. Don à la Ménagerie A20 Lacroix (Alfred). Nommé Membre de l'Académie des Sciences 1 — 591 — Lamy (Ed.). Liste des Arches recueillies par M. Ch. Gravier à Djibouti (190/1) 269 — Félicitations adressées par M. le Directeur du Muséum 4ig Lapicqle (Louis). Sur les Bambous employés comme sarbacanes par les sauvages de l'Inde <>t de la Péninsule malaise 201 Lassalle. Don à la Ménagerie 4 20 Laporte. Don à la Ménagerie 'im> Laurent (M.-H.-A.). Nommé Boursier d'agrégation. 4K Layé. Nommé Chevalier du Mérite agricole 4ig Lebrun. Nommé Correspondant du Muséum 5ag Leclerc. Don à la Ménagerie '1-20 Lecomte (H.). Nommé Chevalier de la Légion d'Honneur a Legros (R.). Dons à la Ménagerie ai3, 420 Lenfant (Capitaine). Lettre 3o Lesesne (6.). Nommé' Boursier de voyage 4i8 Lyonnet (A.). Don à la Ménagerie 4-îo Mabille. Décès 209 Maclaud (Dr). Sur l'habitat singulier d'un Batracien anoure (Mrgnli.vnlus leptosomus Peters) de l'Afrique tropicale ouest 436 Mangin (L.-Al.). Nommé Professeur de Cryptogamie au Muséum 4 1 7 Marchai. (P.). Sur quelques Cochenilles nouvelles 448 Martel. Don d'ouvrage 422 Martin (Joanny). Un nouveau genre du groupe des Natalicolaria (Tessara- tominœ) de l'Inde méridionale (Hémiptères) 3i4 — Hémiptère Scutelléride nouveau de Madagascar 525 Martret (Vincent). Nommé chevalier du Mérite agricole. Décès 4i8, '119 Mataut. Nommé Officier d'Académie 4 1 g Megy. Don à la Ménagerie 2 1 3 M en EGAUX (A.). Catalogue des Oiseaux rapportés par M. Geay de la Guyane française et du Contesté franco-brésilien 107, 174 — Don d'ouvrage 1 60 MlCHADD Marioni. Don à la Ménagerie 4a0 Ministère de l'Instruction publique. Dons 29, 3o M iron: (Fr.). Don de Serpents 4 20 Mocquard (F.). Description de quelques Reptiles et d'un Batracien nou- veaux de la collection du Muséum 3oi Modest ( Cap. ). Don à la Ménagerie 3 MoNTKitELLO (Marquis de). Don à la Ménagerie 4 20 Morgan (J. de). Don de collections 4ao Neuville (Voy. Don Rothschild) 53o Nicloux (Maurice). Sur un procédé d'isolement du cytuplosma 567 — Action Lipolytique du cytoplasme de la graine de ricin, elc 5Gg — L'agent lipolyti(|ue du cytoplasme : la lipaséidine n'est pas un ferment soluble '171 — Mécanisme d'action du cytoplasma (Lipaséidine) dans la graine oléagi- neuse en voie de germination, etc 5^3 — 592 — Nouii.i (Dr G.). Description d'une nouvelle espèce de Pseudothelphusa recueillie par M. F. Geay dans la Guyane française 127 — Diagnoses préliminaires sur vingt-huit espèces nouvelles de Stomato- podes et Décapodes Macroures de la mer Rouge 2 a 8 Nussac (Louis de). La question des chevaux de Napoléon Ier au Muséum . 291 Obalski (T.). Communications sur son voyage en Amérique septentrionale (Yukon, Alaska, Canada) 5 , 36, 99, 1 63 , 2 1 4 , ag/i Osmoxd (Mn,c d). Don à la Ménagerie '120 Oudry (Général). Don de minéraux de Madagascar 3o Oustalet (E.). Description d'espèces nouvelles d'Oiseaux rapportés par M. G.-A. Baer du Tucuman (République Argentine) '10 — Présentation d'ouvrages 1 5g, 53 0 — Catalogue des Oiseaux rapportés par la Mission Chari-Lac Tchad. 43 1, 536 Pakeman. Don de minéraux 4 20 Pasteur (J.-D.). Décès i&7 Pellegrin (J.). Characinidés nouveaux de la Casamance 218 ■ — Cyprinodontidés nouveaux du Congo et de l'Ouhanghi 221 — Don d'ouvrage -M)1' — Poisson du Chari et du lac Tchad récoltés par la Mission Chevalier- Decorse 3og — Mormyridés nouveaux de la collection du Muséum 438 — Poissons recueillis par M. Ch. Gra\ier à Djibouti et Obock 543 Péroz (Lieutenant-colonel). Nommé Surveillant général du Muséum 20g Perrier (Rémy). Holothuries du cap Horn 1 3 — Nouvelle contribution à l'étude des Holothuries de la Nouvelle-Zélande. 376 — Sur une nouvelle espèce de Chiridota 370 Pettit (Dr Auguste). Remarques anatomiques sur le foie de l'Alligator Lucius Cuv «G — Sur la production expérimentale de la pyknose 27g — Sur un cas de leucoplasie vaginale chez la Guenon mone ( Cercoccbus mona Schreb. ) 9 ^ > — Sur la présence de cellules fusiformes dans le sang des Ichthyopsides consécutivement à l'ablation de la rate 5a6 — Sur la pyknose du noyau des hématies 528 Phisalix (C). Recherches sur les causes de l'immunité naturelle des Vipères et des Couleuvres 38o — Sur un nouveau caractère distinctif entre le venin des Vipéridés et celui des Cobridés 4g 1 Pic (Maurice). Anthicides nouveaux des collections du Muséum de Paris. . 11g — Description de deux Ptinides et d'un Notoxus faisant partie des col- lections du Muséum de Paris 226 Picard. Don d'animaux 4 90 Piedallu. Application du chloroforme à la conservation des peaux et des animaux $ Poirmeur (Lieutenant). Envoi de collections. — Lettre 210 Poisson (Eugène). Nommé correspondant du Muséum 1 — 593 — Poisson (Eugène). Nommé Officier d'Académie j Potron. Legs pour l'érection d'ime statue à Bernardin de Saint-Pierre. . . 209 Prinières. Installation de sa collection au Muséum ig/S Quinton. Don d'ouvrage; présentation 96 Ramond (G.). Don et présentation d'ouvrages 297, '121, 53 1 Ramond (G.) et Dollet (A.). Don d'ouvrage 42 1 Raveret-Wattel. Don d'ouvrage 424 Régimisart (D1' Maurice). Dysticides et Gyrinides recueillis au Venezuela et à la Guyane par M. F. Geay, etc aa4 Renault ( Bernard). Décès 4 1 8 Richard. Nommé Officier de l'Instruction publique 4 1 9 Rivet (Dr). Envoi de Collections 3, A19 Rouget (Cil.). Décès 1 57 Rochebrine ( Dr A.-T. de). Observations sur le genre Bartlettia 60 — Monographie du genre Harmandia 2 54 — Sur une collection de Limneeidœ du département de la Charente .... 190 - Recherches sur la validité de certains genres iVUnionidw africains. ... a54 — Recherches sur quelques types de la famille des Mutelidee 33a — Sur deux genres nouveaux iVUnionidœ provenant de la Sénégambie. . . 46o — Essai monographique sur le genre Chamberlainia Simpson 463 Rocherrune (A.-T. de) et Germain (L.) Diagnoses de Mollusques nouveaux provenant de la mission du Bourg de Bozas 1 4 1 Roland-Gosselin ( R. ). OEuvres posthumes de M. le Dr Weher 382 Rothschild (Maurice de). Don de collections provenant de sa mission en Abyssinie 53o Rouget (Ch.). Notice nécrologique par M. N. Gréhant 53 1 Roux ( E. ). Don d'ouvrage 4 Semiciion (L.). La formation de réserve dans le corps adipeux des Mellifères solitaires 535 Serre (Paul). Nommé Correspondant du Muséum 1 ■ — Lettre, documents, notes et renseignements ai3 — Envoi de collections 4 1 9 Seurat (L.-G.). Lettres et envois 94, A19 — Observations biologiques sur les Cénobites ( Cenobita perlât a Edwards). a38 — Sur le rôle des Algues vertes dans l'é\ olution des jeunes Margaritifera, etc. •'>•"><> Simon (E.). Eludes sur les Arachnides recueillis au cours de la mission du Bourg de Bozas en Afrique 4 '1 2 Sirodot (Mme). Don de deux portraits 4 Société centrale d'Apiculture. Don de son lîullelin 3 Soulié (R.-P.) Récolte de graines du Thibet oriental. — Lettre 2, 53o Stévenin. Don au laboratoire d'Anthropologie 3 Stourdza (Prince Michel). Don à la Ménagerie 4s Taur. Don de minéraux 3o Tautain (Dr). Lettre a8g Muséum. — ■ x. 3g — 594 — Tibuhem (Ph. van). Structure de la tige des Calycanthacées 68 — Sur le genre Wallacée, considéré comme type d'une famille nouvelle, les Wallacéacées * 45 — Don de son Mémoire sur les Luxembourgiacées 2i3 Topsent ( E. ). Notes sur les Éponges du Travailleur et du Talisman. 62 , 195,379 Trouessart (Dr). Don d'ouvrage i5o, 53o Turquet. Lettre 9^ Uzès (Duchesse d'). Don à la Ménagerie i5o, Vachal (J.). Halictus et Sphecodes provenant des chasses de M. le Dr G. Ri- vet à Riobamba , Ecuador 3 1 3 Vaillant (Léon). Nommé Assesseur du Muséum pour 190/1 1 — Présentations d'ouvrages 3 , 296 , 53o — Notice nécrologique sur F. Rocourt 3 a — Observations sur les Poissons rouges 290 — La livrée néotésique de la Tortue sillonnée ( Testudo calcarata Schnei- der). . »86 — Sur un Cyprinoïde nouveau de Tunisie, le Leuciscas (Phaxinellus) Chaignoni * °" — Le Grand Serpent de mer observé de nouveau dans la baie d'Along. . 217 — Quelques Reptiles, Ratraciens et Poissons du Haut-Tonkin 297 Vallé. Couveuse ancienne • &29 Vasse. Lettre 4l9 \ extrillon (H.). Description des Culicides de Madagascar 55o Verseau (D1). Nommé Professeur intérimaire de la chaire d'Anthropologie. 29 VreNAL (L.). Liste des Coquilles de la famille des Cérithidés recueillies par M. Ch. Gravier aux environs de Djibouti et d'Obock (1906) 354 Vïgoieb (R.-A.-L.-J.). Nommé Préparateur de la Chaire de Rotanique (Organographie) *\o — Nommé Officier de l'Instruction publique Vincent (Dr). Décès 21^ Viré (A.). Recherches spéléologiques sur le Causse de Gramat, en 190/1.. 52 1 Wagner (Emile). Lettre, envoi de collections 9^ — Nommé Correspondant du Muséum 107 595 TABLE PAR ORDRE METHODIQUE. ACTES ET HISTOIRE DU MUSEUM. Pages. Acquisitions faites par la Ménagerie ai 3, kit Autorisation pour le Muséum d'accepter la donation de M. E.-A. Durand. . h 1 9 Collection Prunières (Anthropologie préhistorique) installée au Muséum. . hsli Communication sur les Chevaux de Napoléon Ier au Muséum, par M. L. de Nussac a9J Compte rendu de Voyage, par M. Obalski ("Yukon, Alaska, Canada). 5, 36, 99, 1 63, ai h, 29/1 — par M. G. Courty (Amérique méridionale) t6o Congé accordé sur sa demande à M. le Dr T.-J.-E. Haniy 39 Décès de M. Ch. Rouget, de M. le Commandant Clavel, de M. Pasteur. . . 1.^7 — de M. Formant et de M. Mabille 209 — de M. Drake del Castillo et de M. le Dr Vincent 2 1 3 — de M. Bernard Renault et de M. Martret ( Vincent) 4iH Diplôme d'honneur obtenu par le Muséum à l'Exposition internationale de Pêche et de Pisciculture de Saint-Pétersbourg 93 Don par M. le Marquis de Monlebello de deux Sangliers (Ménagerie). ... 3 — par M. Slévenin d'un squelette de Niam-Niam 3 — par M"'e Sirodot de deux portraits 3 — par M. Fritel de son Traité de Paléobotanique 3 — par la Société centrale d'Apiculture et de Zoologie agricole de ses publications « — par M. E. Roux de sa thèse de doctorat ^ — par le Ministère de l'Instruction publique de la momie de Myritis et de son mobilier funéraire :''.l — parle Ministère de l'Instruction publique d'un tableau de Coeylas. ... 3o ■ — par M. kuntz d'un échantillon de Kuutzito — par M. Taub d'un échantillon d'or natif cristallisé 3o — parla Société *Great Boulder Proprietary Gold Mines?> de trois échan- tillons de tellurure d'or — par M. le Général Oudry d'une collection de minéraux de Madagascar. 3o — par le Gouvernement de l'Étal indépendant du Congo, à Bruxelles, d'un squelette et d'une peau d'Okapi 'Jh — par M. Ferlus de collections et d'animaux vivants '.t1' — par M. Quinton de son livre : L'eau de mm' comme milieu organique. • ■ 90 3q. — 596 — Don par Mm° la Duchesse d'Uzès de deux Cerfs et d'une Biche (Ménagerie). 1 59 — par M. le D' Trouessart du Supplément au Catalogus Manmalium, etc. i5g - par M. Clément de la (5e édition de son livre : L'Apiculture moderne. 160 - par M. Mencgaux des fascicules 10, 11, 12 et 1 3 de sou ouvrage sur les Mammifères 1 (>o — par M. Megy d'un Cercopithèque erythrogastre 210 - par M. Legros d'un Chat Tigre 2 1 3 - par M. Ph. von Tieghem de son Mémoire sur les Luxembourgiacées. . 310 - par M. J. Pellegrin de sa thèse sur les Poissons de la famille des Cichlidés 296 par AI. E.-A. Durand des collections et livres de feu M. le D' Cosson et de 5o,ooo francs /1 1 9 — par M. le D' Bavay d'une collection de Coléoptères /120 par M. J. de Morgan de ses collections recueillies en Perse 4 20 - par MM. Govett et Bewick d'une collection de tellurures d'or 620 - par M. Fr. Miron d'une collection de Serpents Itno par M. Picard d'un Paca et d'une Tortue 4 20 — par M. de Créqui-Montfort de collections recueillies dans l'Amérique du Sud & 2 o - par M. Pakeman de minerais d'argent /120 - par M. Guillaume de deux ouvrages anciens sur les Carex Z121 - par M. G. Bamond de plusieurs notes sur la géologie de Paris et ses environs , /121 par M. Bois de son ouvrage sur les Diatomées récoltées en Cochinchine . . k%U par M. Iches de son ouvrage sur Y Abeille domestique , etc hih par M. P. Labhé de ses deux livres : Les Russes en Extrême-Orient et Sur les grandes routes de Bussie /12/1 ■ — par M. Baveret-Wattel de son ouvrage : La Pisciculture h%k Envoi par M. le D1 Bivet de collections zoologiques 3 par M. Gravier de six caisses de collections 9/1 par M. Wagner (Emile) de collections recueillies au Chaco (Brésil). . . 96 - par M. Alluaud de collections diverses 210 par M. Bastard de Serpents et de Lémuriens (Ménagerie) 210 par M. Boucard d'une partie de ses collections ornilliologiques 210 - par M. Cordier d'une tète d'Arabe 210 - par le Lieutenant Poirmeur de roches et fossiles 210 - par M. Paul Serre de noies, documents et collections 2 1 3 , h 1 g — par M. Coissaud (A.) de Reptiles (Ménagerie) h 1 9 — par M. Seurat de douze caisses de collections £19 - par M. le D' Ri\et de collections do l'Equateur h 19 Félicitations adressées à M. Lamy h 1 9 Legs de M. Potron pour l'érection d'une statue à Bernardin de Saint-Pierre . 209 Lettre de M. J. Soulié, missionnaire apostolique du Thihet, sur ses re- cherches botaniques a — 597 — Lettre de M. Alluaud sur son voyage en Afrique orientale 3 — de M. Chevalier sur son voyage au Tchad h , 3 1 — de M. ie capitaine Lenfant annonçant la réussite de son entreprise. ... 3o — de M. Charcot annonçant son prochain départ d'Oshuaia 93 — de M. Diguet donnant des renseignements sur ses récoltes q4 — de M. Gravier annonçant des envois ainsi que son prochain retour. ... o,4 — de M. Seurat sur les travaux du laboratoire de Rikilea i)'i — de M. Turquet sur les débuts de son voyage 95 — de M. Alluaud sur la deuxième partie de son voyage i58 ■ — de M. le lieutenant Poirmeur donnant des renseignements géologiques sur son dernier voyage 310 — de M. le D' Tautain sur le Nagana 289 — ■ de M. le lieutenant Desplagnes sur son voyage au Niger 290 — de M. Vasse sur son voyage en Afrique orientale ^19 — de M. Buchet donnant des renseignements sur ses recherches Ai 9 Ménagerie. — Animaux entrés depuis le 1" mars 1906 2 1 3 — Naissances 2 1 3 , A 2 1 Nomination de M. L. Vaillant comme Assesseur du Directeur du Muséum pour 1 90A 1 — de M. Joubin comme Secrétaire de l'assemblée des Professeurs pour 190 h i — de M. Lacroix (Alfred) comme Membre de l'Académie des sciences.. . . 1 — de M. Lecomte (Henri) comme Chevalier de la Légion d'honneur.. . . 2 — de M. le Dr Vincent comme Officier de l'Instruction publique 2 — de M. Brot (Chr.) comme Officier d'Académie •->■ — de M. Poisson (Eugène) comme Officier d'Académie 2 — de M. le D' Verneau comme Professeur intérimaire de la chaire d'An- thropologie pour l'année scolaire 1903-1 90 h ag — de M. Fourtau (René) comme correspondant du Muséum 98 - — de M. Bonhoure (L. A.) comme Correspondant du Muséum 1 58 — de M. Wagner (Emile) comme Correspondant du Muséum i58 — de M. le lieutenant-colonel Péroz comme Surveillant général du Mu- séum 209 — de M. L.-A. Mangin comme Professeur de Botanique au Muséum. ... 4 1 7 — de M. le commandant Annet (A.-A.) comme Surveillant général du Mu- séum ' ' 7 — de M. Guérin (J.-E.-D.) comme Préparateur de la chaire de Malaco- logie '" y — de M. Hariot (P.-A.-J.) comme Préparateur de la chaire de Crypto- garnie ' ' « — de M. Viguier (R.-A.-L.-.L) comme Préparateur de la chaire de Bota- nique (Organographie) "" , '1 1 3 de M. Bernard (G.) comme peintre à l'atelier de moulage. — de MM. Bien-y, Brongniart et Couvât comme boursiers de doctorat ( 1" année) '' ' s — de MM. Gréhant et Kalin en qualité de hoursiers tle doctoral ( a' année i. h 1 8 — 598 — Nomination de M. Laurent en qualité de boursier d'agrégation (1" année). 4 18 — de M. Lesesne en qualité de boursier de voyage h 18 — de MM. A. Chevalier, Courtet et le D' Decorse comme Chevaliers de la Légion d'honneur 4 1 8 — de MM. Caille, Layé et Martret comme Chevaliers du Mérite agricole. 4 1 9 — de MM. Danguy, Lambour et Richard comme Officiers de l'Instruction publique &19 — de MM. du Buysson et Mataut comme Officiers d'Académie 419 Notice nécrologique sur F. Bocourt, par M. Léon Vaillant 3 a — nécrologique sur Ch. Rouget , par M. N. Gréhant 53 1 Observation de M. Vaillant sur les Poissons rouges comme destructeurs de Moustiques 290 Présentation par M. Vaillant (Léon) du Traité de Paléobotanique de M. P. H. Fritel 3 — par M. Clément des publications de la Société centrale d'apiculture et île zoologie agricole 3 — par M. Oustalet (Emile) du Supplément au catalogue de Mammifères de M. le Dr Trouessarl 169 — par M. N. Gréhant d'un mémoire de M. H. Chapman sur le Tupaia . . 91 3 — par M. Léon Vaillant du ier fascicule du tome VII, 4e série, des Nou- velles archives du Muséum d'histoire naturelle 296 — par M. Gréhant de la thèse du Dr Bianchi sur l'ivresse alcoolique. . . . 297 — par M. Ramond du Catalogue do la 4e série des Expositions temporaires des actualités géologiques 297 — par M. le D' Petlit de l'ouvrage de M. Kalt : Anatomie et physiologie comparées de l'appareil oculaire 4 2 1 — par M. G. Ramond des publications de la Société de Spéléologie 422 Transformation de la Chaire de Physiologie végétale 417 ANTHROPOLOGIE, ZOOLOGIE ET ANATOMIE. Application du chloroforme à la conservation des peaux et des animaux, par M. A. Piedallu 8 Un nouveau Lémurien fossile de France, le Pronycticebus Gaudryi, par M. Guillaume Grandidier 9 Holothuries du Cap Horn , par M. Bémy Perrier 1 3 Note sur un Axis humain de la grotte des Fées, à Arcy-sur-Cure, par M. E.-T. Hamy 4 1 Descriptions d'espèces nouvelles d'Oiseaux rapportés par M. G. -A. Baer du Tucuman (République Argentine), par M. E. Oustalet 43 Note sur les Potamogalcs du Muséum de Paris, par M. Guillaume Grandi- dier 45 Sur les Péripales des Guyanes, par M. E.-L. Rouvier 5a — 599 — Peripatua Relli (Espèce nouvelle de l'Equateur), par M. E.-L. Bouvier. . . 50 Note sur le Commeusalisme de V Arête dormit* var. Pacifient, 11. Coutière, d'après les notes de M. L. Seurat, naturaliste, à Bikilea (lies Gam- bier) , par M. H. Coutière 58 Observations sur le genre Bartlettia, par M. le Dr A.-T. do Boobebnine. . 6o Notes sur les éponges du Travailleur et du Talisman, par M. E. Topsent, 62 Remarques anatomiques sur le foie de V Alligator Lucius Cuv., par M. Au- guste Pettit 06 Gatalogue des Oiseaux rapportés par M. Geay de la Guyane française et du Contesté franco-brésilien (1™ note) par A. Menegaux 107 Antliicides nouveaux des collections du Muséum de Paris, pur M. Maurice Pic 119 Enumeratio Scolylidarum e Sikkim et Japon nalarum Musei liistorico- naturalis Parisiorum, quas dominos J. Hannnnd annis 1890 et 1901 collegit, descriptionibus specierum novarum adjectis, auctore Dr Max rlagedorn, Hamburgen^i 122 Description d'une nouvelle espèce de Pseudolhelpuusa recueillie par M. F. Geay dans la Guyane française, par M. le Dr G. Nobili 127 Crevettes de la famille des Atyidés, espèces qui font partie des collections du Muséum d'bistoire naturelle, par M. E.-L. Bouvier 129 Monograpbie du genre Harmandia, par le D* A.-T. de Bocbebrune i38 Diagnoses de Mollusques nouveaux, provenant de la mission Du Bourg de Bozas, par MM. le Dr A.-T. de Bocbebrune et L. Germain \h 1 Catalogue des Oiseaux rapportés par M. Geay de la Guyane française et du Contesté franco-brésilien ( 9e note), par A. Menegaux 1 7 '1 La livrée néotésique de la Tortue sillonnée ( Testudo calcavala Schneider), par M. Léon Vaillant 1 80 Sur un Cyprinoïde nouveau de Tunisie, le Leuciscus ( Phoxinellus) Chaigwmi , par M. Léon Vaillant 1 88 Sur une collection de Limneeidœ du déparlement de la Charente, par M. le I)r A.-T. de Bocbebrune «90 Notes sur les Eponges du Travailleur et du Talisman, — 11. Ilexactinclla Grimaldii Topsent, Malacosaccus ungnivulatu» F. E. Schulze, lirgra- della phœnix 0. Schmidt, par M. E. Topsent 195 Le Grand Serpent de mer observé de nouveau dans la baie d'Along, par M. Léon Vaillant 217 Characinidés nouveaux de la Casamance, par M. le D1 Jacques Pellegrin. . 218 Cyprinodontidés nouveaux du Congo et de l'Oubanghi , par M. le D' Jacques Pellegrin gai Dyliscidcs et Gyrinides recueillis au Venezuela et à la Guyane par M. Y. Geay et faisant partie des collections du Muséum d'Histoire natu- relle, par M. le Dr Maurice Bégimbart ■ '1 Description de deux Ptinides et d'un Notoxut faisan) partie i\e> collections du Muséum de Paris, par M. Maurice Pic aaO Diagnoses préliminaires de vingt-huit espèces nouvelles de Slomapodos et Drapodes Macroures de la mer Bouge, par M. le Dr J. Nobili •>2 5 /"i Compte rendu d'une mission scientifique à la côte française des Somalis, par M. Charles Gravier 2 63 Liste des Arches recueillies par M. Ch. Gravier à Djibouti (190^1), par M. Ed. Lamy 2G9 Quelques Reptiles, Batraciens et Poissons du Haul-Tonkin, par M. Léon Vaillant 297 Description de quelques Reptiles et d'un Batracien nouveaux de la collection du Muséum, par M. F. Mocquard 3oi Poissons du Chari et du lac Tchad, récoltés par la mission Chevalier- Decorse, par M. le Dr Jacques Pellegrin 309 Haîictus et Sphecodes provenant des chasses de M. le D1 G. Rivet, à Rio- hamba , Ecuador, par M. .1. Vachal 3 1 3 Un nouveau genre du groupe des Natalicolaria ( Tessaratominœ) de l'Inde méridionale (Hémiptères), par M. Joanny Martin 3 i h Catalogue des Scolopendrides des collections du Muséum d'histoire natu- relle de Paris (Collection du Muséum déterminée par M. le professeur K. Krœplin, et collection H. W. Brolemann). 2e partie, genre Scolo- pendra 3 1 6 lsopode terrestre nouveau recueilli par la mission Foureau-Lamy, par M. Adrien Dollfus 32Ô Note sur quelques Némertes recueillies par M. Ch. Gravier dans le golfe de Tadjourah, par M. L. Joubin 3a6 Recherches sur quelques types de la famille des Mutelidœ, par M. le D1' A.-T. de Rochebrune 332 Sur quelques Mollusques terrestres et fluviatiles rapportés par M. Ch. Gra- vier du désert Somali, par M. Louis Germain %kk Liste des Coquilles de la famille des Cérithidés recueillies par M. Ch. Gra- vier aux environs de Djibouti et d'Obock (190A), par M. L. Vi- gnal 354 Sur le rôle des Algues vertes dans l'évolution des jeunes MargaritiJ'era (M. Margaritefero var. Cumingi Reeve et M. Panasesœ Jam.), par M. L.-G. Seurat 35g Note au sujet des échantillons non déterminés du genre Pectcn communiqués par le Musée d'Amsterdam, par M. Bavay 363 Nouvelle contribution à l'étude des Holothuries de la Nouvelle-Zélande, par M. Rémy Perrier 367 Sur une nouvelle espèce de Chiridota, par M. Rémy Perrier 370 Notes sur les Éponges du Travailleur et du Talisman. III. Leucopsacus sco- liodocns Ij. var. retroscissus ; Sarostcgia oculata Tops., par M. E. Top- sent 372 Emploi du grisoumètre simplifié du professeur Gréhant : applications phy- siologiques, par M. N. Gréhant 371s — 601 — Urbain Baudineau, sieur de Mêle, démonstrateur au Jardin du Roy (i(i3.r>- 1669), par M. E.-T. Hamy '.>A Sur une hache en limonite trouvée aux environs de Konakry (Guinée fran- çaise), par M. E.-T. Hamy '\->-j l/iillée couverte des carrières de Roylaie, à Saint-Etienne (Oise), par M. E.-T. Hamy 4a8 Catalogue de9 Oiseaux rapportés par la Mission Chari-Lac Tchad, par M. E. Oustalet 63i Sur l'habit singulier d'un Batracien anoure (Megalixalu$ leptosomus Peters) de l'Afrique tropicale ouest, par M. le DrMaclaud 430 Mormyridés nouveaux de la collection du Muséum, par M. le D' Jacques Peilegrin A3S Etude sur les Arachnides recueillis au cours de la Mission Du Bourg de Bozas en Afrique, par M. Simon '1 '1 a Sur quelques Cochenilles nouvelles, par M. Paul Marchai 448 La Collection Lamarck, par M. L. Jouhiu 459 Sur deux genres nouveaux ô'Unionidœ provenant de la Sénégambie, par M. le Dr A-T. de Rochebrune '160 Note préliminaire sur les Mollusques recueillis parles membres de la Mission A. Chevalier, dans la région du Tchad et le bassin du Chari, par M. Louis Germain 466 Sur les Annélides Polychètes de la mer Rouge (Nepbthydiens Glycériens), par M. Ch. Gravier 4 7 2 Sur les Sipunculides nouveaux rapportés de la mer Rouge par M. Ch. Gra- vier (Note préliminaire), par M. Marcel-A. Hérubel '17G Hydroïdes récoltés par M. Ch. Gravier dans le golfe de Tadjourah, par M. Armand Billard '180 Sur la forme épiloque de Nereis Jucata Sav. , par M. Louis Fage 485 Hémiptère Sculeliéride nouveau de Madagascar, par M. Joanny Martin. . . 5a5 PHYSIOLOGIE ET PATHOLOGIE. Sur la production expériementale delà pyknose, par M. Auguste Pettit. . . 279 Sur un cas de leucoplasie vaginale chez la Guenon mono ( Cercocebus mono Schreib.), par M. Auguste Pettit 281 Recherches sur le sang des Sélaciens. Action toxique du sérum de Tor- pille (Torpédo marmorata), par M. E. Gley 282 Recherches sur les causes de l'immunité naturelle des \ [pères et des Cou- leuvres, par M. C. l'hisalix 38o Sur un nouveau caractère distinclif entre le venin des Vipéridcs et celui des Cobridés, par M. Phisalix igi Sur la présence de cellules fusilonnes dans le sang des Ichthyopsidcs consé- culivementà l'ablation de la rate, par M. Auguste Pellit 5a6 Sur la pyknose du noyau des hématies, par M. Auguste Pellil 5a8 BOTANIQUE. Sur la végétation dans des atmosphères riches en aride carbonique, par M. E. Demoussy 17 — 602 — Structure de Ja tige des Calyeanlhacées, par M. Ph. Van Tieghem 68 Sur le genre Wallacée, considéré comme type d'une famille nouvelle, les Wallacéacées, par M. Ph. Van Tieghem i45 Sur les Bambous employés comme sarbacanes par les sauvages de l'Inde et de la péninsule Malaise, par M. Louis Lapieque aoi De la continuité de révolution foliaire dans le Sapin Pinsapo ( ibies l'in- sapo), par M. G. Chauveaud a8/( OEuvres posthumes de M. le Dr YVeber, médecin inspecteur de l'armée, publiées par \1. R. Holand-Gosselin 38a Production par traumatisme d'anomalies floral* s dont certaines sont héré- ditaires, par M. L. Blaringhem 3aç) Note sur des formes diamétralement opposées apparues sur un Chelidonium majus et on Ranunculus aconitifolius , par M. Caille /io3 Sur les accroissements récents des collections botaniques du Muséum , par M. Ed. Bureau 4o/i Sur un Nipadites de l'Eocène d'Egypte, par M. Edm. Bonnet ^199 L'appareil sécréteur de l'If (Taxus), par M. G. Chauveaud 5oa Présentation du Pé-ts;i ou Chou de Chine (Brassica chinensis L.) , par M. D. Bois 5i9 Le laboratoire d'essais de semences de Svaloff (Suède), par M. L. Bla- ringhem 5 1 4 Note sur un essai de culture en plein air de l'Euryale ferox, par M. 0. Caille 5 1 9 PALÉONTOLOGIE, GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE. Nouveau gisement quaternaire au Bas-Meudon, près Paris, par M. P. Bédé a'i Sur les produits de déshydratation de la chnlcophyllite et de l'uranocirtitc, par M. Paul Gaubert 26 Contribution à l'étude du gisement quaternaire d'Arrest (Somme), par MM. P. Bédé et A. Vincbon 79 Sur une série de roches du Tonkin, par M. H. Hubert 83 Le gite de contact de Trong-Loc et les amphibolites de la province de Quang- Nam (Annam), par M. H. Hubert 101 Sur les minéraux associés à l'éméraude dans le gisement de Muso (Nou- velle-Grenade), par M. H. Hubert 202 Contribution à la géologie de la Tunisie, par M. Bédé Ao5 Sur les anomalies de forme des cristaux d'acide picrique, par M. Paul Gaubert 4 1 1 Sur quelques roches du centre africain (mission de M. le capitaine Lenfant), par M. H. Hubert h 1 a Becherches spéléologiques sur le Causse de Gramat, en 190Ï, par M. Ar- mand Viré 52i Excursion géologique dans l'Oued-Akaril (Tunisie), par M. P. Bédé .... 5a •?. — 603 — TABLE PAR ORDRE GÉOGRAPHIQUE. EUROPE. Fiunce. Présentation du Traité de Paléobotanique (Histoire naturelle de la France) de M. P.-H. Fritel 3 — Pronycticebus Gaudryi, nouveau Lémuricn fossile de France g — Nouveau gisement quaternaire au Bas-Meudon, 2/1 — Axis humain de la grotte des Fées, à Arcy- sur-Cure 4 1 — Gisement quaternaire d'Arrest (Somme) 79 — Limnœidœ du département de la Charente 190 — Dons d'ouvrages sur la géologie de Paris et de la région parisienne. ... 'mi — L'allée couverte de Roylaie, à Sainl-Élienne (Oise) fi 28 — Asterolecanium Grepni nov. sp. (récoltée au Muséum) fif>6 — \erei» fucata (forme épitoque) fi85 — Culture en plein air de YEu.njale ferox Sic, — Recherches spéléogiques sur le Causse de Gramat (190^) 5a 1 Iconographie des Coquilles fossiles de l'Éocène des environs de Paris par MM. Cossmann et Pissarro (don) >->:> — Ualeremita parvula nov. sp. (Sainl-Waast-la-Hougue) ">(5i — Balœnoptera phytalus, capturé à Cette le 7 octohre 190/1 566 — Couches sparnaciennes inférieures d'Auteuil >83 Si ède. Laboratoire d'essais de semences de Svaloff. 5l4 ASIE. Sïrie. Caridina tyriaea nov. sp 1 3 9 Inde. Empysaurus depressus nov. gen. et nov. sp 3 1 5 - — Caridina Simoni nov. sp. (Ceylan) i3i — Bambous à sarbacanes de l'Inde et de la Péninsule malaise aoi Chine. Envoi de graines par M. Henry (Thibet oriental) 53o — Bratsica chinensis L. (Pé-tsai ou Chou de Chine) i 1 2 — Caridina Davidi nov. sp. (Cliensi méridional) 1 33 Japon. Scolytides de Sikkim et du .lapon iaa iNDO-CniNE. Roches du Tonkin ^3 — 604 — Indo-Chine. Le Grand Serpent de mer de la baie d'Along 917 — Reptiles, Batraciens et Poissons du haut Tonkin 297 — Minéraux de l'Annan) • ' *** — Harmandia gen. (Cochinchine et Cambodge) l'° AMÉRIQUE. Alaska et Canada. Voyage de M. Obalski 5, 36, 99, 1 63, 2 1 h , 29/1 Californie. Envoi d'un échantillon de Kuntizte 3o Mexique. Lettre de M. Diguet • 9'1 — Cactées nouvelles ^°2 Amérique méridionale. Observations géologiques 160 — Cactées nouvelles ^° 9. Venezuela, Gcïanes. Dysticides et Gyrinides du Venezuela et de la Guyane. 22/1 — Scolytides du Venezuela et de la Guyane 5A5 — Péripates ( Guyanes) • • 5a — Oiseaux de la Guyane française et du Contesté franco-brésilien ... 1 07, 1 7/1 — Anthicus guyanensis nov. sp. (Guyane française) 121 — Pseudothelphusa Geayi nov. sp. (Guyane française) 127 — Atroctus Micheli nov. sp. (Guyane française) 3oi Colombie. Minéraux du gisement de Mnso 201 — Ctenophryne Geayi nov. sp 3o8 Equateur. Envoi de collections par M. le Dr Rivet 3, ai 9 — Peripatus Belli nov. sp J6 — Halictus et Sphecodes de Riobamba 3 1 3 Pérou. Notoxus peruvianus nov. sp 228 Brésil. Observations sur le genre Bartlettia 60 — Envoi de collections du Chaco 96 — Wallacea (gen. ) * ^5 République argentine, Paraguay, Uruguay. Oiseaux du Tucuman 'i3 — Cactées nouvelles 3»2 Patagonie. Holothuries du cap Horn i3 — Lettre de MM. Charcot et Turquet (mission Charcol) 93 , 96 - Chiridota Marenzelleri nov. sp 370 605 AFRIQUE. Afrique. Eponges du Travailleur et du Talisman 195 — Recherches sur la validité d'Unionidae africain"! •>."> '1 Egypte. Nipadites Sickenbergeri nov. sp. (Eocène d'Egypte) (199 Tunisie. Leuciscus (Phoxindlus) Chaignoni 188 — Contribution à la géologie de la Tunisie io5 — Excursion géologique dans l'Oucd-Akarit 52a Algérie. Cochenilles nouvelles 4 '• 8 — Envoi déroches et de fossiles de Saoura (bassin du Gur) a 10 Maroc. Lettre de M. G. Buchet (Tanger) h 19 Sahara. Porcellio hirtipes nov. sp. (El Biotb, région de l'Air) 3a5 Senégamrie. Unionidae nouveaux (2 genres) '160 Casamance. Characinidés nouveaux 2 1 3 '• Dahomey. Dons de M. Ferlus 96 Ciiari , Lac Tchad. Lettres de M. A. Chevalier '1 , 3 1 — Lettre de M. le Capitaine Lenfant 3o — Caridina Togoemis var. Decorsei nov. var i3i — Poissons du Chari et du lac Tchad (mission A. Chevalier-Decorse). . . • 3o9 Roches du Centre africain (mission Lenfant) '1 • ■'■ - Oiseaux rapportés par la mission Chari-Lac Tchad '1 '• 1 , 536 Mollusques rapportés par la mission Chari-Lac Tchad Û66 Congo. Amphisbeena Uaugi nov. sp *oi — Âtya «[ricana nov. sp '38 — Atya intermedia nov. sp ' '7 — Cyprinodontidés nouveaux (Congo et Oubanghi) >a* — Mormyru» curvifrom nov. sp iog — 606 — Congo. Gnathonemus Fritelî nov. sp iûo — Guathonemm Lambouri nov sp '189 — Don d'un squelette et d'une peau d'Okapi 96 Mozambique. Lettre de M. G. Vasse (Massi-Kessc ) 4ig Madagascar. Envoi de minéraux 3o — Anlhieides nouveaux de Madagascar 119 — Caridina Grandidieri nov. sp l33 — Caridina madagascariensis nov. sp i34 — - Caridana edulis nov. sp 1 35 - Envoi de Serpents et de Lémuriens 910 — Ptinus multimaculatus nov. sp 926 — Ptinus Decorsei nov. sp 928 — Liopholidophis Grandidieri nov. gen. et nov. sp 3o5 — Pseudoxyrhopus dubius nov. sp 3o5 — Lettre de M. A. Goissaud ( Fort Dauphin ) 4ig — Hyperoncus Decorsei nov. sp 595 — Culicides nouveaux de Madagascar 55o Seychelles. Cardina apiocheles nov. sp 1 34 Afrique orientale anglaise. Lettre de M. Ailuaud 2 , i58 — Envoi de collections par M. Ailuaud 910 — Mollusques nouveaux de la mission du Bourg de Bozas 1A1 — Arachnides de la mission du Bourg de Bozas 4/12 Abyssinie, Somal, Obock. Envoi de M. Stévenin 3 — Formicomus Potteri nov. sp 1 90 — Testudo calcarata nov. sp 186 — Lamprophis Rogcri nov. sp 307 — Don de collections par M. Maurice de Rothschild 53o — Lettre de M. Gravier (Ch.), de Djibouti 9'i — Crustacés Stomatopodes et Décapodes Macroures de la mer Rouge. ... 298 — Compte rendu par M. Ch. Gravier de sa mission à la Côte française des Somalis s63 — Némertes du golfe de Tadjourah (mission Ch. Gravier) :î-j() — Arches de Djibouti (mission Ch. Gravier) 2(19 — Mollusques terrestres et fluviatiles du Désert Somali (mission Ch. Gra- vier) 3 '1 '1 — Cérithidés de Djibouti et d'Obock (mission Ch. Gravier) 3.Vi — Annélides Polychètes de la mer Rouge 672 — Sipunculides nouveaux de la mer Rouge (mission Ch. Gravier) 676 — Hydroides du golfe de Tadjourah (mission Ch. Gravier) 4 80 — Poissons recueillis à Djibouti et à Obock (mission Ch. Gravier) 543 - Scyphoproctus Djiboutiensis nov. sp. (mission Ch. Gravier) 55- — Sipunculides et Echiurides du golfe de Tadjourah (mission Ch. Gra- vier) 562 — 607 — OCÉAN1E. Batavia. Envoi de renseignements et de documents 2i3, Ai 9 Australie. Envoi d'un échantillon d'or natif cristallise 3o Iles du Pacifique. Gommensalisme de Y Arête dortalis var. Pacificus 58 — Travaux du Laboratoire de Rikitea 9,5 — Cenobita perlata (Obs. biologiques) 238 — Margaritifèra (Rôle des Algues vertes dans leur évolution) 35g — Envoi de collections par M. Seurat A 19 - Holotburies de la Nouvelle-Zélande :><>7 — 608 — TABLE ALPHABÉTIQUE DES ESPÈCES ET DES PRINCIPAUX GENRES. Pages. Abics Pinsapo 284 Accipitres(Miss. A. Chevalier). 43i Agyrlria niveipectus (hab. nouv.) 11 li Alcédinidés (Guyane française et Contesté franco-brésilien) 1 1 2 Alcédinidés (Mission A. Che- valier) h oh Alligator Lucius (foie) 66 Auiphicrauus Lesnei nov. sp. . 55o Amphisbœna Haugi nov. sp. . 3oi Ampullaria Chevalieri nov. sp. 4 69 Anabantidœ (mission Chevalier) 3 1 1 Anabita unifasciata nov. sp.. . 466 Anthicus Chevalieri nov. sp . . 121 Anthicus guyanensis nov. sp . . 1 a 1 Apogonidae (de Djibouti). . . . bhh Arachnides (mission du Bourg de Bozas) . l\h-2 Arca (Esp. rec. à Djibouti par M. Ch. Gravier) 269 Ardéidés (Guyane française et Contesté franco-brésilien ). . i85 Ardetta exilis (habit, nouv.). . 186 Arête dors;ilis var. Pacifiais.. 58 Arthropteron Ouassouloui n.g. et nov. sp 4 61 Asterolecanium Greeni nov. sp. 456 Atractus Micheli nov. sp 3oi Atya africana nov. sp 1 38 Alya intermedia nov. sp 137 Atyidès du Muséum 1 99 Automolusturdinus(hab. nouv.) 178 Axiospis sethiopica nov. sp... 235 Pages. Balaenoptera Pbysalus 566 Barbus (Mission A. Chevaner). A3a Bartlettia. . . . 60 Batraciens et reptiles du Haul- Tonkin 298 Bithynia Alarlreli, nov. sp . . . 46g Blenniidœ (de Djibouti) 5'i3 Brassica chinensis 5 1 3 Buarremon Baeri nov. sp... . A3 Bucconidés (espèces de la Guyane française et du Con- testé franco-brésilien 110 Bncco Smainsom (hab. nouv.). 1 10 Bucérotidés (Mission A. Che- valier) 634 Buliminus Meunieri nov. sp. . 82 Bulimus Ilgi (hab. nouv.)... . 345 Bulimus Sennaaricus 346 Butorides virescens (hab. nouv.) 1 85 Cactées 382 Calianassa (Trypaea) Bouvier! nov. sp 237 Calianassa (Cheramus) Calma- ni nov. sp 237 Calianassa (Callichirus) Cou- tieri nov. sp 287 Calianassa (Cheramus) Jous- seaumei nov. sp 236 Calianassa (Callichirus) Bosrc nov. sp 238 Calvcantlius 7/1 Campanularia Gravieri nov. sp. 682 Camptocerus striatulus nov. sp. 5 '1 7 Canthydns n. sp 226 — 609 — Capitonidés (Guyane française et Contesté franco - brési - lien Caprimulgidés (espèces de la Guyane française et du Con- testé franco-brésilien) Carangidae (de Djibouti). . . . ( iœrébidés (espèces de la G uyane française et du Contesté fran- co-brésilien) Caridina apiocheles nov. sp... Caridina Davidi nov. sp Caridina edulis nov. sp Caridina Grandidieri nov. sp. . Caridina madagascariensis nov. SP •• Caridina similis nov. sp Caridina Simoni nov. sp. . . . Caridina syriaca nov. sp Carinella aurea nov. sp Cnudina pigmenlosa nov. sp. . Caudina rugosa nov. sp Cenobita perlata Cercbneipicus torqualus (liait. nouv.) Cercocebus mona ( Leucoplaiie vaginale) Cerebratulus Krempfi nov. sp. Cereus Malletianus (floraison inédite) Cereus Sirul nov. sp Cereus Donkelaerii (floraison inédite) Cereus Dusenii nov. sp Cereus huitcholensis nov. sp. . Cereus longicaudatus nov. sp. Cereus viperinus nov. sp. . . . Ccrilhiiim (espèces des en- trons de Djibouti et d'O- bock) Chamberlainia Characinidés (espèces delà Ca- samance, au Muséum). . . . Muséum. — \. t 1 1 i3 44 ya i iG i34 i.33 i35 i33 i34 i35 i3i i3a 327 16 iG a38 1 og 281 33 1 394 384 3, s 3 383 38 4 385 354 465 ai8 Characinidés (mission Chari- Lac Tcli ad) 3 10, Chelidonium majus (deux formes) Chimonanlhus Cbionaspis (Pbenacaspis) Bu- pleuri nov. sp Cliionaspis (Phr-nacaspis)eera- tonia? nov. sp Cbiridota contorta Cliiridota Marenzelleri Cbiridota Pisanii Cbiromachaeris gutturosa (bab. nouv.) Cbrysotis farinosa (bab. nouv.) Cichlida? (mission Cbari-Lac Tchad) Cichlidés (thèse de M. .1. Pel- legrin) Cinnyris Decorsei no\. sp. . . . Cirrhipèdes du Muséum (par M. Gruvel) Clitotrema Zellneri , nov. gen. et nov. sp Colombins péristéridés (Guyane française) Contingidés (espèces de la Guyane française et du Con- testé franco-brésilien) Copelatus n. sp Copelalus Geay i nov. sp Coraciadés (Mission A. Cheva- lier) Coralliocaris hecale nov. sp. . . Coralliocaris (Onycocaris) ana- lilica nov. sp Coralliocaris (Onycocaris) rbo- dope nov. sp Coralliocrangon Perrieri nov. ;;rn. et nov. sp Corbicula Doulilei nov. sp. . . . Ctenophryne Geayi nov. gen. el nov. sp 3n 4o3 69 '1 .") 5 453 '7 370 J7 180 1 07 :>i 1 296 53ti 296 V'i5 18 1 1 So 2 25 2 20 634 9 3 9 a33 2 33 3o8 — 610 Cuculidés (espèces de la Guyane française et du Con- testé franco-brésili n ) lia Cuculidés (Mission \. Cheva- lier) 433 Cucumaria (trois espèces) i4, i5 Cucumaria tabulifera nov. sp. i5 Culex'flavus nov. sp 54o Cyprinidés (Mission Chari-Lac Tchad) 3io Cyprinodontida? (de Dji- bouti) 3io, 543 Dendornis multigultata (hab. nouv.) 178 Dendornis nana (hab. nouv.). 178 Dendornis rostripalleus Sororia (hab. nouv.) 178 Dcndrobales affinis (hab. nouv.) 109 Dendrobates Cœcilia? (hab. nouv.) 109 Demlrocincla lurdina (hab. "ou*-) 179 Dendrocolaples plagosus (hab. nouv. ) 179 Dendrocolaples certhia (hab. nouv.) 179 Dendrocolaptidés (espèces de la Guyane française et du Contesté franco-brésilien).. 177 Dendroplex picus ( hab. nouv.) . 179 Desmopachria n. sp 22 4 Doleromyia fallax ( hab.nou v. ). 1 1 4 Donacohi: s atricapillus (hab. nouv.) n5 Urepanophorus Gravieri nov. sp 3a8 Dyslicidœ (Espèces du Vene- zuela et de la Guyane) .... 2 2 4 Echinocactus elachisanthusnov. sp 387 Fchinopsis deminula nov. sp. 386 Fchinopsis Schickendantzii (flor. inéd.) 3f)5 Echiurides (du golfe de Tad- jourah) 502 Elanoidesfurcatus(hab. nouv.). 108 Empysarus depressus nov. gen. et nov. sp 3 1 5 Eunemertes Bonhourei nov. sp. 329 Euryale ferox (Culture en plein air) 5ig Falconidés ( espèces de la Guyane française et du Contesté franco-brésilien). . 108 Fischeria cenlralis nov. sp. . . 67 1 Forniicaridés ( espèces de la Guyane française et Contesté franco-brésilien) 17 k Formicomus armipes nov. sp. 120 Formicomus Decorsei nov. sp. 120 Formicomus Potteri nov. sp. . 120 Fringillidés ( espèces de la Guyane française et du Con- testé franco-brésilien) .... 1 83 Galbula albirostris (hab. nouv.) 111 Galbulidés ( espèces de la Guyane française et du Con- testé franco-brésilien) .... 111 Glycera Edwardsi nov. sp. . . . 473 Glycériens (de la mer Rouge). 478 Glycinde Bonhourei nov. sp. . 67 A Glycinde Maskallensis nov. sp. 4 7 5 Gnathonemus Bruyeri nov. sp 4 4 1 Gnathonemus Friteli nov. sp. 44o Gnathonemus Lambouri nov. sp 439 Gobiidaj (de Djibouti). . . . 543 Goniada multidentata (hab. nouv.) 476 Grandidiera (Gen.) 260 Gyrinidœ (espèces de la Guyane et du Venezuela) 226 Gyrites Geayi nov. sp 226 Haleremita parvula nov. sp. . . 56i 611 Halictus anlarius nov. sp. ... 3 1 3 Halictus Joannisi nov. sp. . . . 3 1 h Halictus (Augocbl.) notares nov. sp 3 1 'i Halictus Riveti nov. sp 3 1 3 Haplochilus Chevalieri nov. sp. aaa Haplochilus Dccorsei nov. sp. 9a3 Harmanclia (a esp. au Mu- séum) 1 38 Heliophanus Didieri nov. sp. 6/17 Helinphanus Dubourgi nov. sp. 446 Héliornilbidés (espèces de la Guyane française et du Con- teste franco-brésilien) .... i8fl Hirundinidès ( Mission A. Cbe- valier ) r>'io lldix Cossmanni nov. sp. ... 8:î Heterocentrotus mamillatus . . 58 Hexactinella Filboli nov. sp. . 62 Hexactinella Grimaldii r. ... 10,5 llippolysinata multiscissa nov. sj> a3a Hirundinidès ( espèces de la Guyane française et du Con- testé franco-brésilien) 116 Hololhuria("?j patajjonica nov. sp 1 û Hololhuridi's (de la Nouvelle- Zélande) 367 llydroïdes (du golfe de Tad- jourab) '180 Hyclropbilidœ (de la Guyane et du Venezuela) 396 Hyperoncus Decorsei nov. sp. 5a5 Hypeiopisus tenuicauda nov. sp 3 1 2 lbidés (Espèces de la Guyane française et du Contesté franco-brésilien) i85 lliycteramcricanus 108 lcléridés (de la Gu\ane fran- çaise et du Contesté franco- brésilien) 1 83 lrrisoridés (Mission \. Cbeva- lier) i36 Labeo ebariensis nov. sp 3 1 1 Labridœ (de Djibouti et d'O- bock) ô43 Laccopbilus flaviventris nov. sp 2 2 & Lamprophis Rogeri nov. sp. . 307 Latreutes Gravieri nov. sp. .. u3i Latreiites pygmœus nov. sp. . . 23 1 Lepidosirenidae (de la mission Chari-Lac Tcbad) 3io Leptocardii (De Djibouti; . . . Ti'i '1 Leuciscus (Phoxinellus) Cliai- gnoni nov. sp 188 Leucopsacus scoliodocus var, retroscissus n. var 372 Limax Sidamoensis nov. sp. . 1 43 Limicolc-n (de la Guyane fran- çaise et du Contesté franco- brésilien) 1 85 Limicolaria centralis no\. sp. ^107 Limicolaria Joubini nov. sp. . îûa Limnœa africana (hab. nouv.). 346 Limnrca Nimoulensis nov. sp. 1 '1 1 Limnaea Rochobruni nov. sp. 191 Limnœa truncatula 3/17 Limnaea undassumae var, Courteti n. var '107 Limneid.e de la Charente (Coll. du Muséum) 190 Liopbolidophis Grandidieri nov. gen. et nov. sp 3o£ Luciocyprinus Lang-Soni .... uyo Luxembourgiarées ( Mémoire de M. van Tiegbem ) 212 Lysiosquilla vicina nov. sp. .. ssg Macratia Decorsei no», sp. . . . 1 in Mais | déformations expérimen- tales) Malacosaccus onguiculalus ( r.). 1 is Mainillaiia senilis Mr. Di- gUCliï 11. var tio. — 612 — Margaritifera (rôle des Algues vertes dans leur évolution). Mastacembelidae (mission Cba- ri-Lac Tchad ) Mecocerculus leucophrys (hab. nouv.) Megalixalus leplosomus (hab. singulier) Melampus Siamensis Melania luberculnta Méliphagidés (Mission A. Che- valier) Meriugopalpus l'allax nov. gen. et nov. sp Metapemeus cognatus nov. sp. . Méropidés (Mission A. Cheva- lier) Metapenaeus consobrinus nov. SP • • • Motapenams Slebhingi nov. SP • Metapemeus Vaillanti nov. sp.. Milriodon Eakmeensis nov. gen. et nov. sp Mitriodon Heudeloti nov. gen. et nov. sp Mitiiodon Martini nov. gen. et nov. sp Momotidés (1 esp.de la Guyane française) Mormyrida? ( Mission Chari- Lac Tchad ) Mormyrus curvitrons nov. sp. Motacillidés (Mission A. Che- valier) Muraenidœ (de Djibouti et d'Obock) Muscicapidés (Mission A. Che- valier) Musophagidés (Mission A. Che- valier) Mulela Chevalieri nov. sp. . . . Mulclida? (Rech.surq. q. types). 359 3n 45 436 354 354 536 548 a3o 435 a3o 239 2 3o 463 463 462 1 12 3n 438 54o 543 54i 433 470 332 Mulelina Joubini nov. sp. . . . Myiobius sulphureipygius. . . . Myiodynasles solitarius (hab. nouv.) Nannocharax dimidiatus nov. sp. Némertes (du golfe de Tad- jourah) Neoborus quadrilineatus nov. SP ; Nephtys palatii nov. sp Nereis fucala (forme épi- toque, n.) Mpadites Sickenbergeri (foss.) nov. sp Nodularia (g.) Noloxus peruvianus nov. sp. . Onycocaris nov. sub. gen. . . . Onycophores (OEufs) Ophidiidœ (de Djibouti) Ophiocephalidœ (Mission Chari- Lac Tchad) Opuntia aulacolhele nov. sp. . Opuntia australis (floraison inéd.) Opuntia caraeasana(flor. inéd.). Opuntia Chapistle nov. sp . ... Opuntia Darrahiana nov. sp. . Opuntia elata var. Dalaetiana 11. var Opuntia Grosseiana nov. sp. . Opuntia leptarthra nov. sp. . . Opuntia pes cor\i (flor. inéd.). Opuntia pilifera ( flor. inéd.) . Opuntia Scheerii ( flor. inéd.). Opuntia testudinis crus (fleur et fruit) Opuntia velutina nov. sp. ... Opuntia Wagneri nov. sp. . . . Oxypes Dubourgi nov. sp. . . . Palœmonella aberrans nov. sp. Pah-emonella biunguiculala no\. sp 470 118 118 220 326 919 472 48.". 2.54 238 a33 296 543 3n 393 398 396 388 388 392 391 393 397 397 398 389 389 393 446 334 234 613 — Parreysia (gen. ) a 58 Partona ai'ricana nov. sp. . . . 448 Pecten 363 Periclimenes soror nov. sp. . . a3a Peripatus (6 espèces des Guyanes) 52 Peripatus Belli nov. sp 56 Plitorius edentatus nov. sp. . . 5/19 Phymosonia Meteori nov. sp. . 563 Phymosoma Scolops adenticu- latum nov. var 563 Picidés (Espèces do la Guyane française et du Contesté franco-brésilien) 109 Picidés (Mission A. Chevalier). 432 Picummusniinutus (hab. nouv.) 1 10 Pilocereus Fouachianus nov. sp 386 Pionus fuscus (hab. nouv.) . . 108 Pionus menstruus 107 Pipridés (de la Guyane fran- çaise et du Contesté franco- brésilien) 180 Pisenor bicalcaratus nov. sp. 445 Pitangus derbianus (hab. nouv.) 1 j 8 Pharaonia (G.) 206 Phylloslachys aurea 575 Phymosoma scolops adenticula- tum n. var /176 Phymosoma Meteori nov. sp.. /177 Physopsis Didieri nov. sp. .. i42 Planorbis ( Esp. du désert Somali) 3 '17 Planorbis Abyssin icus var. Gravieri n. var 353 Planorbis Bozasi nov. sp 1 4 1 Planorbis letragonostoma nov. sp A67 Planorbula Tchadiensisnov. sp. '168 Pleuronectid.e (de Djibouti).. 543 Phnnularia catharina var. nti- culata n. \ar 484 Poissons du Haut-Tonkin . . . . 998 Polypteridœ (Mission Chari- Lac Tchad) Pomacentridœ (do Djibouti). . PorcelUo hirtipes nov. sp. . . . Potamogales Potamides(2 esp. des env. de Djibouti et Obock) Processa Cou lier i nov. sp. . . . Pronoterus (nov. sp. ?) Pronycticebus Gaudryi Pseudochromidie (de Djibouti). Pseudotbelphusa Geayi nov.sp. Pseudoxyrhopus dubius nov. sp. Psittacidés (de la Guyane française et du Contesté franco-brésilien) Psittacidés (Mission A. Cheva- lier) Psolidium convergens Psolidium dorsipes Psolus antarticus Psolus squamatus Psophiidés (de la Guyane française et du Contesté franco-brésilien) Plerocyclon dimidiatum nov. sp. Ptinus Decorsei nov. sp Ptinus multimaculatus nov. sp. Pygmornis striigularis (bah. nouv.) Pyrrhua picla (bah. nouv.) . . Rallidés (de la Guyane fran- çaise et du Contesté franco- brésilien) Ranunculusaconitifolius (a fuî- mes ) Regradella pbœnix r Reneus (gen. ) Reptiles et Batraciens du Haut-Tonkin Rbamphastidés (de la Guyane française et du Contesté franco-brésilien) 3io 54'. 3a5 45 359 234 224 9 544 127 3r,5 107 43 1 i5 16 16 16 i84 55o 227 226 11 4 107 i84 ',,,;; 200 a57 998 1 1 1 — 614 Rhamphocœlus dimidiatus (hab. nouv. ) 182 Sarostegia oculata 878 Scolopendra (Esp. du Mu- séum) 3i6à3a5 Scolopendrides ( Coll. du Mus.). 948, 3l6 Scolylidae (Guyane, Venezuela, Colombie) 545 Scolytoplatypus roinimus nov. 9p 195 Scolytoplatypus muticus nov. sp 1 2 4 Scombridœ (d'Obock) 544 Scorpcnidœ (de Djibouti et d'Obock) 544 Scolytoplatypus pubescens nov. sp 12 3 Scolyptus productus nov. sp. . 547 Scyphoproctus djiboutiensis nov. gen. et nov. sp 557 Segmentina Chevalieri nov. sp. 468 Serranidse (d'Obock) 544 Siluridœ (Mission Cbari-Lac Tchad) Sio Simpsonia nov. gen 665 Simpsonia Demangei nov. gen. et nov. sp 466 Simpsonia Duclerci nov. gen. et nov. sp 466 Siptornis Hilereti nov. sp. . . . 44 Siptornis Lilloi nov. sp 44 Sipunculides (du golfe de Tad- jourah) 062 Sipunculus Bonhourei nov. sp 479, 564 Sipunculus Gravieri nov. sp. /178, 563 Spatba (Leptospatha) Decorsei nov. sp 469 Spathella Bozasi nov. sp i44 Spatbella Brumpti nov. sp. . . i44 Sphecodes equator nov. sp. . . . 3 1 4 Sphœrium Courte ti nov. sp. . . 471 Stegomyia Lambcrti nov. sp. . 552 Stenopsis ruficervix (hab. n.). 1 1 3 Slriges (Mission A. Chevalier). 432 Subulina Kassaïana nov. sp.. . i4a Succinea Brumpti nov. sp. . . . i42 Succinea rugulosa 344 Sylviidés (Mission A. Cheva- lier) 537 Synallactes Moseleyi 1 3 Synallaxisalbescens (hab. nov.) 1 77 Syngnathidae (de Djibouti).. . 543 Tanagridés (de la Guyane fran- çaise et du Contesté franco- brésilien) 181 Taxus (appareil sécréteur) . . . 5o2 Testudo calcarata 186 Telrodontidœ (Mission Chari- Lac Tchad) 3io Thalurania furcata (hab. n.).. n3 Thamnopbilus ambiguus (hab. nouv.) 174 Thamnopbilus Camopiensi* nov. sp 175 Thyone Lechleri 1 5 Thyone spectabilis 1 5 Tigrisoma brasiliense (hab. n.) 1 85 Timélidés (de la Guyane fran- çaise et du Contesté franco- brésilien) 1 1 5 Timéliidés (Mission A. Cheva- lier) 537 Tinamidés (2 esp. de la Guyane française et du Contesté franco-brésilien) i84 Todirostrum pictum (hab. n.) 116 Todirostrum signatum (hab. nouv.) 117 Torpédo marmorata ( action toxique du sang) 282 Tozeuma erythrœum nov. sp. 23 1 Trabutina elastica nov. gen. el nov. sp 449 — 615 — Trochilidés (de la Guyane française et du Contesté franco-brésilien ) I i 3 Trochodota purpurea Trochonanina Bonbourei nov. sp. 17 i43 1 1 2 iiS 1 1 r> Trochonanina Zeltneri nov. sp. Troglodytes slrialulus(hab. n.) Trogonidés (Guyane et Con- testé franco-brésilien) .... Turdus phaeopygus (bab. n.) Turdus fumigatus (bab. n.). . Turdidés (Guyane française et Conlesté franco-brésilien). . Tyrannidés (Guyane française et Contesté franco-brésilien) Typton Bouvieri nov. sp 2 33 Unionidae (validité de certains genres africains) 2 5fi 116 Upogebia (Gebiopsis) oclo- ceras nov. sp Upogebia Osiridis nov. sp. . . . Upogebia (Gebiopsis) rbada- nus nov. sp Upucerthia Baeri nov. sp. . . . Viola tricolor var. maxima (anomalies expérimentales). Virbius (?) jactans nov. sp. . . Viréonidés (Guyane française et Conlesté franco-brésilien) Vireosylvia Chivi (bab. nouv.). Vitrina Bozasi nov. sp Wallacea Xyleborus camopinus nov. sp. Xyleborus camopinus nov. sp. Xyleborus geminatus nov. sp. Xyleborus birtus nov. sp. . . . Zairia (gen.) 236 a36 336 43 399 23o J 80 180 i&3 1/1 5 549 5'io 122 122 2f)7 — 616 — TABLE DES FIGURES ET DES CARTES CONTENUES DANS CE VOLUME. Pa;;es. Crânes de Nycticebus tardigraduè et de Pronycticebu» Gaudryi 10 Crâne de Pronycticebus Gaudryi (profil) 11 Denis de Pronycticebus Gaudryi 11 Jeunes Barilettia 6 a Foie de V Alligator lucius Cuv 67 Scolytoplatypus pubescens Hagedorn 1 23 Scolytoplatypus muticus Hagedorn ist\ Scolytoplatypus minimus Hagedorn i 25 Pseudothelphusa Geayi nov. sp. (Maxillipède externe) 137 Carte de la région de l'Amiante dans la province de Québec (dressée par M. Obalski) 1 63 Carte de la région du Clirome dans la province de Québec (dressée par M. Obalski) 169 Test.udo cakarata Schneider (jeune âge). Dossière 187 Limnœa Rocltebruni Germain. G. N 192 Arca plicata Chemn. — • Arca reticulata Chemn 270 Abies Pinsapo, portion de la coupe transversale d'une feuille définitive, état 1res jeune 285 Ibies Pinsapo, portion de la coupe transversale d'une feuille définitive, état plus âgé que le précédent 286 Abies Pinsapo, portion de la coupe transversale d'une feuille définitive, état plus avancé montrant le grand développement pris par les forma- tions secondaires 2 8 G Abies Pinsapo, portion de la coupe transversale d'une feuille définitive, état plus âgé que les trois précédents 387 Porcellio hirtipes nova species (j1) [parties séparées] 325 Drepanophorus Gravieri, vue dorsale et lête vue de face 328 Eunemertes Bonhourei, ensemble et tète grossie 329 Cerebratulus Krempft, face dorsale, grandeur naturelle, et tète grossie.. . . 33 1 Planorbis Herbini. — PL Monceti. — PL Adowensis 35 2 Jeune Margaritifera panasesœ Jam., grossie (2 figures) 36 1 Jeune Margaritifera margaritifera var. Cumingi. Reeve (a ligures) 3Ga Cucumaria ocnoides ( Dendy) Ludwig 369 Chiridota Marenzelleri n. sp 371 Diagrammes de Pensées doubles (montrant des duplicatures accidentelle et expérimentale) 4oo Pisenor bicalcaratus , 1" paire de pattes hh§ Heliopbanus Dubourgi, 1™ paire de pattes hh^ Trabutina elaslica , vue dorsale et de profil 45o — 617 — Trabutina elastica, extrémité postérieure de la $ , tare dorsale 45 J Chionaspis ceratoniœ, pygidium de la Ç 454 Asterolecanium Greeni, (imbriature du bouclier de la $ 'i>7 Arthropteron Ouassouloui Rochbr. , coquille vue de dos '1G1 Mitriodon Martini Rochbr., disposition de la charnière 'i(ia Crochet de Phymosoma Scolops adenticulatum (profil) ^7,-> Papille (milieu du corps) de Phymosoma Meteori ''77 Papille (région anale) de Phymosoma Meteori • • • '177 Organisation de Sipunculus Gravieri A78 Campanuîaria Gravieri n. sp. — Thujaria tvbuliformis var. obokemis. — Plumularia catharina var. articulala. — Plumularia alternata 483 Tête de Nereisfucata, forme hétéronéréidienne Ç ^87 Parapodedu 36e sétigère de Nereisfucata, forme hétéronéréidienne $ . . '187 Soie en arête hétérogomphe 4°8 Parapode du Goe sétigère de Nereisfucata, forme hétéronéréidienne Ç ... £89 Parapode du 5oe sétigère de Nereisfucata, forme hétéronéréidienne J . . '190 Nipadites Sickenbergeri n. sp. (a figures) 5oo , 5oi Taxas baccata, coupe transversale menée au voisinage des initiales de la radicule ^°" Taxas baccata , coupe transversale de la radicule menée un peu au-dessus de la précédente ,)0° Tu rus baccata, coupe transversale de l'hypocotyle menée dans sa région supérieure Taxas baccata , portion de coupe transversale d'un cotylédon, menée dans sa région moyenne )U7 Taxas baccata, coupe transversale de lige âgée de moin* d'un an joS Taxas baccata, portion de coupe transversale menée dans la région moyenne d'une feuille, peu après son épanouissement ^09 Taxas baccata, portion de coupe longitudinale médiane d'une feuille, peu après son épanouissement " ° Taxas baccata, portion de coupe transversale médiane d'une feuille récoltée à l'automne ;IU Meringopalpus fallax nov. sp. (parties séparées) >'"8 Scyphoproctus djiboutiemis nov. sp. (parties séparées) 557 Scyphoproctus djiboutiemis nov. sp. (soies et crochet abdominal) >58 Scyphoproctus djiboutiemis nov. sp. (extrémité postérieure) >-'9 Haleremita parvula nov. sp ")*>a Phyllostachys aurea Rivière (Fragments de liges) ^8a iob 618 — ERRATA. Page 3o, 5e ligne, à partir du haut. Lire : G. Kuntz, au lieu de le général kunlz. Page 48, 26e ligne, à partir du haut. Lire : bourre, au lieu de bourse. Page 1 5i , 22e ligne, à partir du haut. Lire : m (010), au lieu de m (0T0). Page 179, 32e ligne, à partir du haut. Lire : Dendrocolaptes , au lieu de Dendrco- îaptes. Page ao'-i, 2/1" ligne, à partir du haut. Lire :