£3* ,>-* • t«» J5 BULLETIN DD MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE vù\A*> BULLETIN DU MUSEUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE REUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM TOME QUINZIÈME 1909 L1BRARY NEW YORK 90TAN1CAL ÛARDEN. PARIS IMPRIMERIE NATIONALE MDGGGCIX BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM ANNÉE 1909 N° 1 PARIS IMPRIMERIE NATIONALE MDCCCC1X AVIS. Les auteurs sont priés de vouloir bien se rappeler que l'étendue des notes insérées dans le Bulletin ne saurait dépasser 5 pages d'impression. Les auteurs sont également priés de donner des ma- nuscrits mis au net qui puissent permettre la composi- tion rapide du Bulletin. Les auteurs sont instamment priés de remettre les cli- chés des figures qui accompagnent leurs notes en môme temps que leurs manuscrits. SOCIETE DES AMIS DI MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE (extrait des statuts). I. But et composition de la Société. Article premier. L'Association dite Société des Amis du Muséum national d'histoire natu- relle, fondée en 1907. a pour but 'de donner son appui moral el financier à cel établissement, d'enrichir ses collections , ménageries, laboratoires, serres, jardins et bibliothèques et de favoriser les travaux scientifiques et l'enseignement qui s'y rattachent. Elle a son sièe-e à Paris. h Article 3, L'Association se compose de Membres titulaires, de Membres donateurs et de Membres bienfaiteurs, qui doivent rire agrées par le Conseil d'administration. Pour être membre titulaire, il faut payer une cotisation annuelle d'au < moins 1 0 francs. La cotisation peut être rachetée en versant une somme lixc de i5o francs. , Pour être Membre donateur, il faut avoir donné une somme d'au moins 5oo francs, ou avoir versé pendant dix ans une cotisation d'au moins 60 francs par an. Pour être Membre bienfaiteur, il faut avoir donné au Muséum, ou à la Société, soit une somme de 10.000 francs, soit des collections scientifiques ou des objets, meubles ou immeubles ayant une valeur équivalente, soit, pendant dix ans, une cotisation annuelle d'au moins 1,200 francs {1). (,; S'adresser pour les versements à M. Pierre Masson, trésorier de l'Associa- tion. BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE. ANNÉE 1909. — N° 1. *><8»*- : — 107e réunion des naturalistes du muséum. i»<> JANVIER I9OI). PRÉSIDENCE DE M. EDMOND PERR1ER, DIRECTEUR DU SIISKLM. ACTES ADMINISTRATIFS. M. le Président annonce que le fascicule 7 et dernier du Bulletin du Muséum de l'année 1908 est en distribution. M. L. Vaillant, Professeur au Muséum, a été nommé Assesseur du Directeur du Muséum pour Tannée 1909. (Arrêté ministériel du 9 janvier 1909.) MM. J. Poisson et Mocquart, Assistants au Muséum, en retraite, ont été nommés Assistants honoraires. (Arrêté ministériel du 9 jan- vier 1 909.) M. Jacques Pellegrin, Préparateur de la Chaire d'Herpétologie . a été nommé Assistant de cette Chaire à dater du ier décem- bre 1908. M. Le Cerf, délégué dans les fonctions de Préparateur de la Chaire d'Entomologie, a été nommé titulaire de cet emploi, à dater du 1" décembre 1908. (Arrêté ministériel du ie,> décembre 1908.) M. Gravier, Assistant au Muséum, a été nommé Membre du Conseil supérieur des Pèches maritimes, en remplacement de M. le Professeur Giard, décédé. (Décret du 21 décembre 1908.) MuSKUM. XX. I M. Caille, Chef de Carré au Muséum, a été mis en congé, à dater du icr février, pour trois mois, afin d'entreprendre des expé- riences de cultures dans la Baie du Lévrier (Port-Etienne). M. Demoussy, Assistant de la Chaire de Phjsique végétale. MmePmsALix, Chef adjoint des travaux de Pathologie au Laboratoire colonial, ont été nommée Officiers de l'Instruction publique. (Arrêté ministériel du i3 juillet 1908 et du a5 janvier 1909.) Le R. P. Sacleux, le Sergent Louis Girard, \Ie Simard, MM. Ar- feuil, de Seyssel, Portevin, Terrier , ayant rendu des services au Muséum à titres divers, ont été nommés Officiers d'Académie. (Arrêtés des 1 3 juillet 1908 et du s 5 janvier 1909.) MM. Gallois, Interprète de l'Ambassade de France à Tokio. Gasartelli, Naturaliste à Bordeaux, Rouys, Jardinier au Muséum, ont été nommes Chevaliers du Mérite agricole pour services rendus au Muséum. (Arrêté ministériel du 3 0 janvier 1909.) MM. Victor Berthier, Secrétaire de la Société des Sciences natu- relles d'Autun, Fernand Prieur, Professeur au lycée Henri IV, Krempf, Chef de la Station biologique de Saigon (Cochinchine), Georges Favarel, Agent des Affaires indigènes du Gouvernemenl général du Congo, à Brazzaville (Assemblée du 17 décembre 1908), M. Jean Bouyssome, à Cublac (Corrèze), ont été nommés Corres- pondants du Muséum. (Assemblée du 21 janvier 1909.) M. le Président annonce que l'Académie des Sciences dans s;i séance du i3 décembre 1908 a distingué trois Assistant du Muséum et son Bibliothécaire, en accordant à M. P. Lbsnb, l«' prix Savigny, à M. Tissot un prix Montyon , à M. Gaubert un prix Saintour, à M. .1. Deniker un prix Montyon. PRESENTATION D'OUVRAGES. M. le Professeur le Dr E.-L. Trouessart présente et olfre à la Bibliothèque du Muséum l'ensemble des articles qu'il a publiés dans la Revue des Idées (i5 décembre 1908 et i5 janvier 1909) inti- tulés : Cuvier et Geo/fmi/ Saint-Hilaire d'après les Naturalistes allemands. Pl. I. Fig. i. — Hyliride (le Pintade . ( Travail du Laboratoire de Mammalogie et d'Ornithologie, i Sm le nid des Fourni ers (Furnarits Vieii.i..). par M. A. Mrnegaox. La Mission de Créqui Monlforl a rapportd de S;ilta. dans la Province de ce nom située dans la région Nord de la République Argentine, quatre nids de Fonrniers en très bon état. Malheureusement, la Mission, à son envoi, n'a pas joint les Oiseaux, en sorte ce n'est qu'avec doute que je crois pouvoir les rapporter à la forme typique [Fvmarius ru/us rtifvs (Gm.)] com- mun à l'Est des Andes boliviennes. Les Fonrniers, rangés dans la famille des Dendrocolaptidés. sont communément appelés Joào de llarro (Jean de filaise), Hornero (boulanger) au Brésil; (lasero (fabricant de cases) à Santa-Fé; Oven-bird en anglais, et Lehmhans en allemand. L'arcliilecte et le constructeur d'un aussi remarquable édifice n'est pas plus gros qu'un Etourneau. Sa longueur totale n'est que de 20 centi- mètres. Ses ailes et sa queue sont médiocres, ses pattes plutôt faibles, ses doigts longs avec des ongles peu allongés. Son corps roux en dessus est plus pâle en dessous. La tète porte des plumes acuminées et est marquée d'un trait sourciller blanc: elle va se terminer par un bec long, un peu arqué et qui parait peu approprié à un pareil travail. Gel Oiseau aime la société de l'iiomme et est même très familier. Ce qui le rend intéressant, c'est qu'il ne se trouve jamais à l'intérieur de la foret vierge, ou éloigné des eaux. 11 habite toujours les soi-disanl Campus dés Provinces centrales du Brésil, ainsi que les pampas et les sa- vfeies des Etats voisins. Dans les montagnes, il ne s'élève jamais au delà de 1,000 mètres au-dessus du niveau de la mer. II accompagne toujours les cultures et, dès qu'on a obtenu, par le feu, une clairière cultivable, le (l) Ce fait a déjà été Mjjnalé par Te/jelme\er (t'n litteris), cité par Darwin, Variation» des Animaux et des Plante*, traduction française de Barbier, ïHyi). t. I, p. Dr Jacques Pei.lecrin, Characinidés américains nouveaux. Bull. Mus. Hisl. nat., 1907, p. a5, et 1908, p. 3^2. (2) Dr Jacques Pellegiun, Note sur les Poissons recueillis par M. F. Geay dan1- l'Apuré et ses affluents. Bull. Mus. Uist. nat.. 1899, p. 1 56. — 13 — médianes et latéralement d'une raugée de petites dents à pointe dirigée vers l'intérieur de la bouche. On compte 10 branchiospines à la base du premier arc branchial. Les écailles à bord libre plus ou moins festonné sont au nombre de 55 en ligue longitudinale, de u '^'^ 1/a en ligne trans- versale, 7 entre la ligne latérale et la ventrale, 20 autour du pédicule caudal. La dorsale commence un peu plus près de l'origine de la caudale que du bout du museau et est composée de 11 rayons, dont 9 branchus; elle est séparée de l'adipeuse par une distance faisant 1 fois 3/4 la longueur de sa base. L'anale comprend a5 ou 26 rayons, dont 22 ou 23 branchus. La pectorale fait les 2/3 environ de la longueur de la tête et n'atteint pas la ventrale : celle-ci commence à peine en avant de l'aplomb de la dorsale. Le pédicule caudal est environ aussi long que haut. La caudale est peu fourchue, simplement émarginée. La coloration est olivâtre ou bleuâtre sur le dos avec des reflets argentés ou dorés sur les côtés. La base de l'anale est marquée de violet dans ses 2/0 postérieurs. Une grande maculature violette s'étend sur le pédicule caudal et obliquement sur le lobe supérieur de la nageoire, le lobe inférieur res- tant clair. Une tache foncée peu distincte existe au-dessus de l'origine de la ligne latérale. D.11; A. 25-26; P. 1 3- 1 5 ; V. 8: L. long. 55. N° 87-746 à 748. Coll. Mus. — Oréuoque : Chaflanjon. Longueur : 1 i6 + 3o= i46, 1 i.'i -f 28 = lia, i-i4'-J- a5*= i3tj millimètres. Cette espèce se distingue de Brycon falcatus Millier et Troschel par ses écailles notablement plus petites; elle se rapproche surtout de Brycon Stuebeli Steindachner (1) du Rio Amazonas (Iquitos), au corps un peu plus allongé , à la tête relativement plus courte , à la livrée différente. Cynopotamus bipunctatus no\. sp. La hauteur du corps est contenue 2 fois 3/4 dans la longueur, sans la caudale: la longueur de la tête 3 fois i/4. Le profil de la tête d'abord concave se relève au delà des yeux et devient fortement convexe. Le dia- mètre de l'œil est compris h fois dans la longueur de la tête, 1 fois i/3 dans la longueur du museau, 1 fois 1/2 dans l'espace interorbitaire à convexité très accentuée. H y a deux séries de dents sur l'intermaxillaire : l'externe, composée de petites dents pointues; l'interne, de grandes dents 1res aiguës, espacées, parmi lesquelles h principales en forme de canines. Le maxillaire est bordé d'une rangée de très petites dents coniques; il dépasse en arrière le bord postérieur de l'œil. La mandibule porte 6 canines acérées et fort espacées en dedans desquelles se trouve antérieurement une W Dmks. IL Wia. Wien, i883, XLVI, p. iï, pi. I, lig. 1. — \k — série de petites dents coniques très clairsemées ; de chaque côté se trouve une rangée plus régulière dune vingtaine de petites dents coniques. Le premier sous-orbitaire est étroit et n'atteint pas l'extrémité du maxillaire: le second est fort large, couvre presque toute la joue et dépasse en largeur le diamètre de l'œil ; le troisième est également fort développé. Les bran- chiospines sont au nombre de 6 à la base du premier arc branchial, la supérieure faisant les 3/4 du diamètre de l'œil. Les écailles, portant 4 ou 5 rangs de denticulations sur leur surface libre, sont au nombre de q5 le long de la ligne latérale, de || en ligne transversale, 20 entre la ligne laté- rale et la ventrale, 34 autour du pédicule caudal. La dorsale est composée de 1 1 rayons, dont 9 branchus; elle est séparée de l'adipeuse par un espace double de sa base. L'anale, qui débute un peu en arrière de l'aplomb de l'origine de la caudale, comprend 54 rayons, dont 5o branchus. La pecto- rale fait les 2/3 de la léte et arrive environ au milieu de la ventrale, qui atteint l'anus. Le pédicule caudal est à peu près aussi haut que long. La coloration est olivâtre sur le dos, grisâtre sur les côtés. Une large bande argentée s'étend tout le long du corps immédiatement au-dessus de la ligne latérale. Une tache noire de la dimension de l'œil existe antérieure- ment au-dessus de la ligne latérale, un point noir se voit à la base des rayons médians de la caudale. Les nageoires sont grisâtres. D. ii; A. 54; P. i4; V. 8; L. long. 95. JN° 98-21. Coll. Mus. — Embouchure du Suripa (Venezuela) : F. Geay. Longueur : 91-}- 13 (caudale mutilée) = îofl millimètres. Celle espèce offre certaines affinités avec le Cynopotamus humeralis Valeu- ciennes et le Cynopotamus argenteus Val. de Buenos-Ayres , mais elle se rapproche surtout du Cynopotamus Magdalerue Sleindachner (1) du Rio Magdalena. dont elle se distingue cependant par son corps plus élevé, sa lèle relativement plus longue, ses écailles un peu moins nombreuses eu ligne longitudinale, la présence d'une tache numérale. Suji LA RBGBWÊRATIOS DES EXTREMITES DU CORPS CHEZ LE ChÉTOPTÈRE ET CHEZ LA MaRPHYSE 8ANGU1ME, par M. Ch. Gravier. La régénération des parties mutilées dans la nature ou amputées expé- rimentalement a été été étudiée beaucoup plus chez les Oligochètes que chez les Pol vehètes ; ces derniers animaux possèdent cependant aussi à un (•) Denks. 1/,. WUs. Wim, 1879, \X\I\, p. 77, pi. XII, fig; j. — 15 — très haut degré la faculté de reconstituer les segments perdus, tant chez les formes errantes que chez les Sédentaires les plus typiques, ainsi qu'en témoignent, avec beaucoup d'autre*, les deux cas mentionnés dans la pré- sente note. I. Chktoptekls variopedatcs Renier. — Le corps du Chétoptère pré- sente trois régions bien distinctes : 1 ° la région antérieure en forme de plaque rectangulaire convexe sur la face ventrale, un peu concave sur la face dorsale, portant sur ses bords latéraux amincis des mamelons séti- gères et percée en avant d'un large orifice buccal ; 9° la région moyenne composée de cinq segments caractérisés par leurs ventouses ventrales, par les deux grands appendices aliformes du premier segment, par la ventouse dorsale du second segment et par les grandes palettes des trois derniers segments; 3° enfin la région postérieure, plus normale, compte un nombre variable de segments qui sont tous pourvus d'une rame dorsale et d'une double rame ventrale de chaque côté. Bien qu'ils soient étroitement adaptés à leur existence spéciale à l'inté- rieur de leur tube parcheminé, qu'ils paraissent, par suite, à l'abri de tout danger, les Chéloptères s'autotomisent très facilement lorsqu'on veut les saisir par la partie antérieure du corps, ou lorsqu'on les excite assez forte- ment. La rupture se fait entre le premier et le second segment de la région moyenne : il y a sans doute là un lieu de moindre résistance que ne dé- cèlent aucun caractère externe ni aucun trait analomique. On n'observe ici aucune disposition favorisant l'autotomie et rappelant ce que l'on a constaté chez les Crabes, chez les Insectes et chez les Araignées (Frédéricq, de Va- rigny, Bordage, Godelmann. P. Friedrich, etc.). La même particularité biologique qui se retrouve chez d'autres Amélides sédentaires (Poltjcirrus Grube, Anisocirrus Gravier) a donné lieu à de singulières méprises. Le tronçon antérieur peut reproduire tout le reste: le fait est connu depuis longtemps. Quant au tronçon postérieur, les uns, comme Joyeux- Laffuie, lui ont reconnu le même pouvoir régénérateur, les autres, comme S. Jourdain, pensent qu'il est impuissant à reformer la partie antérieure. Or, M. A. E. Malard a recueilli à Saint-Yaast-la-Hougue un fragment pos- térieur de Chœtopterus variopedatus Renier portant en avant un bourgeou de régénération très net et déjà différencié malgré ses faibles dimensions. Cet individu incomplet, fortement contracté, mesure 8 centimètres de lon- gueur, xk millimètres dans sa plus grande largeur; il se compose des quatre derniers segments de la région moyenne et des 97 segments de la région postérieure. Grâce à la contraction des fibres circulaires des muscles pariétaux, l'orifice déterminé par la rupture est complètement fermé en avant, et il s'est développé tout près de la face ventrale une petite languette ayant k millim. 8 de longueur, où se retrouvent en miniature toutes les parties à récupérer. En avant, s'ouvre le large entonnoir buccal ; de chaque *:u - m* ii. fark l 4e i*. Or. ht •■ ■•;- t:. PI Ht 1 - I ■L - *W - .;■— : ~ ~ - ■osn a > n - ' - ~ - . ... ! •~ — ■ •' — - ; !- > :■ :■.- - 'zl.. ■'-•'. .- z< v s > "-_.:. .-tt; : -; :t- -^ "■: :- :.ri l£ ir.^r rr'Li'it ::•:_..- ; e nia r: : — - ~«r> :t- -i. • : . '-" tn. su'jit. m miilwBi ini jjHÎBfc raHÉsanK ... " . ■ .*r - :.: .:■ m ï Tiamug ■» !UIWML 'SOS ZtKsaOL lUHBMIIffg!. pr - aumrè *art - *t HMsaÉBaKa II bn**- :> > < — ;: ^ ' --1 _1 — II'- ' - te- je J»t #■ — 18 La faune que nous allons signaler s'observe sur les îlots rocheux de Lton ESgenn Hir, Laon Egenn Hond, Ruolh, Men Coè, Men Lion, rochers situés li' plus ;hi Sud de l'archipel. Lee affleurements rocheux de Laon Bgenn llir noua serviront de type pour cette description. Ils forment un ensemble «le roches approximativement disposées en cercle, entourant un Itassin central où l'eau es! toujours heaucoup plus calme qu'à la périphérie. Ce bassin central communique avec la haute nier par plusieurs passes inégalement larges el profondes, celles du Sud étant d'étroits couloirs, à sec pendant les plus basses mers. Le long de ces couloirs le ressac est très fort; on ne peut y aborder que par temps absolument calme et encore en évitant que la barque soit projetée sur les parois abruptes des rochers. Les roches les plus au Sud de l.aon Lgonn llir ont une hauteur de 7 à Q mètres au-dessus des plus basses eau\. On \ distingue nettement quatre zones «pie nous décrirons successivement Tout en haut, une mince bande grise représente la zone sublittorale; elle n'est jamais recouverte. La roche y est a on el montre de grands cristaux d'orthose mues dans une roche à structure granitoide. De place en place, elle est recouverte d'exrrenienl- des oiseaux de mer (tioélands. Mouettes) qui viennent s'v poser et qui, peu farouches, se laissent approcher jusqu'à une distance de quelques mètres. \u dessous, une asseï large bande blanchâtre s'étend de la limite des plus hautes mers à celle des hautes mer- de morte eau. Elle est couverte de Balanes (Cktkmnahu steUatus Poli) parmi lesquelles apparaissent vers le bas quelques petites Patelles , Patetta vulgata Lin. et /'. tarentina Lam.) à Coquille épaisse et a sole ventrale grise et très musclée. Plus lias. .>ntre la zone îles Malanes et celle des Laminaires, la falaise a un aspect plus SOmbre; elle est couverte de Pouce-pieds [PollidftS lornti- copim Leach | ei de Moules, ces dernières occupant seules la partie la plus basse de cette zone. Ces moules sont Irecpieinmoni de grande taille et atteignent jusqu'à i -J et i o" centimètres de long; leur coquille est fort épaisse el l'animal maigre et coriace. Les Po&cipu sont fort abondants. Cruvel a signale leur présence -sur quelques rochers aii\ environs de Moscou* ' et sur les pointes les plus saillantes à l'Ouest du Finistère, la pointe du Kaz. le cap de la Chèvre, etc. l'.nlin. dans le golfe de Gascogne, sur les rochers de Biarritz. Saint-Jean-de-Lu/ . /arauz. , etc.-. Plus récem- ment, Jouhin en a signalé un gisement sur la côte Ouest de la presqu'île de Ouiheron. Mais ils n'avaient pas encore été indiqués, croyons-nous , \. 1.1,1 mi . Révision dos Cirrhipèdèe appartenant à la collection du Muséum d'Histoire naturelle. No*». Arch. :i7. Tetbapooon tbjangclaris (Hochst.) lîeulli. et llook. — Laga Harba, 1,187 mètres, septembre. 106. Ei.i:isi\k 1 i.occifoi.i \ Spr. ■ Continent de r Vouacbe et de l'Akaki. 1,676 mètres, août. Ei.kisim. mm.tii i,or,\ Hochst. Diroulioria. i.3i(i mètres, août. ~2~)1 . Ei. ki sim:. s|>. — Diroulioria. 1.016 mètres, août. 309. Dactïxoctbnidm Egyptiacum Willd. — Bords du lac Metaara, septembre. 39. Eragrotis Ar.vssiMi.A Janj. Poa \h>sm\i<;v Lamk. — Laga Ilardine. 1.V10 mètres, avril. Tkf, sert à confectionner une farine dont on failles galettes ingéra. — I'l8. Tomber. a,i5a mètres, août. 342. Eii\(.i;ostis mi i.Tii i.or.v (Korsk.) Aschers. = E. WBfiASTACHYA l.ink. — Eaga Harba. 1,13-7 inètres, septembre. 338. Eraorostis sp. — Laga Harba, 1,137 mètres, septembre. VI. LlSTK DES GM PTOliWIES \ \SOI I.URKS. ."»."). 6-2. Liieimmiiks PABJN08A Fourn. — Bords du petit Akaki, 2,209 mètres, juillet. — 84. \bou, 2.0/18 mètres, juillet. 152. Peu.kv basïATA Fée. — Uomber-, 2,i52 mètres, août. I9.r). Aspi.kmi m KiRc.vTiM Tliuub. — Sommet du mont Ziqual, 3,oio mètres, août. 34. Actimopteris radiât v Link. — Laga Ilardine. i,4/io mètres, août. — '2û'2. Bograt. i,83o mètres, août. — 27 Sur les Ison.undra des Indes orientales, par M. Marcel Dubard. Le genre Isonandra, créé par Wightfl), pour des espèces des Indes orien- tales, est très bien défini par les caractères floraux. La fleur est construite sur le type k et le nombre des pièces des verticilles offre une constance presque parfaite. Le calice comprend h sépales soudés à la base , disposés en 2 paires dé- caissées: la corolle est formée de h pétales soudés en un tube très court surmonté de lobes bien développés. L'androcée comprend 8 étamines soudées à la base avec le tube de la corolle et se détachant au même niveau (unisériées). h sont superposées aux sépales, les h autres aux lobes de la corolle. Les anthères sont extrorses, hastées, portées par des filets bien distincts, élargis à la base. L'ovaire est généralement à h loges opposées aux lobes du calice , quoique ce nombre s'élève parfois à 5. Le fruit est une baie monosperme, à graiue abondam- ment albuminée. 22 espèces sont actuellement décrites, appartenant à la Malaisie, aux Indes orientales et à Ceylan. J'ai pu analyser la plupart des formes de ces deux dernières régions, bien représentées dans l'herbier du Muséum et particulièrement dans les documents de L. Pierre; c'est à ce sujet que je crois utile de faire ici quelques remarques : i° L'espèce la plus répandue est 17. lanceolala Wight, qu'on trouve depuis le Dekkan jusqu'à Ceylan; elle a servi de type pour la description du genre. Les feuilles sont glabres, lancéolées, avec un acumen générale- ment bien développé; les nervures secondaires sont courbes, assez espa- cées et séparées par une nervation tertiaire fine et transversale. Les fleurs sont brièvement pédonculées et forment à l'aisselle des feuilles des bouquets pauciflores. De Candolle (2) décrit les sépales comme glabres; c'est certainement une erreur : le calice est glabre intérieurement, mais présente à l'extérieur un revêtement soyeux de nuance fauve. L'J. Wightiana A. D. G., de Ceylan, me parait être une forme à peine différente de l'espèce précédente ; la description du prodrome n'offre guère de ressource pour les distinguer. Il n'y a pas lieu de tenir compte de faibles différences dans la forme des feuilles, le mode de nervation restant parfai- tement identique; la villosité du calice est bien la même départ et d'autre, M Icônes jjliinlariiiii Indice Oftentalif, , T. 35<)-36o. ') h Prod., pais VIII, p. 187. — n — maigre L'erreur de de Candolle, au sujet de 1'/. lanceolata; l'opinion de Glarke(1) sur retraite affinité des formes précédentes doit donc prévaloir, el je pense qu'il faut sans hésiter supprimer 17. Wightiana de la nomencla- ture; oo serait même une variété tellement peu accentuée qu'on peut douter de son existence réelle. Kxaminons maintenant les variétés indiquées par Clarke !) à la suite de VI. H ifflitiana. La variété acuminala Gardn. est selon toute probabilité 17. lanceolata lui- méme. La variété angustata Tlnv., de Ceylan, se distingue par dos fouilles plus étroites, à terminaison obtuse; les anthères sont nettement lancéolées et la pointe du eonnectif porte quelques poils (3) : c'est coites une forme bien voisine de 17 lanceolata, mais qu'on peut maintenir comme variété. La variété Montana Thw., de Ceylân, est mieux caractérisée: les feuilles sont coriaces, elliptiques ou obovales, à terminaison brusque et obtuse: le- nervures tertiaires sont plus Baillantes que dans les cas précédents et certaines Boni descendantes et s'intercalent parallèlement aux costales. Les anthères sont de forme moins élancée et comme tronquées à l'extrémité, où le- poils sont abondants; a la base, chaque loge porte une touffe do poils; je n.' Berais pas éloigné de considérer cette forme (•01111111" un hybride entre VI. lanceolata et la variété Compta do Thwaites qui niorite. à mon avis, d'être élevée au rang d'espèce. •) I. Compta Imbard /. Wightiana var. Compta T h\\.. (.o\ lan. Fouille- elliptique-, légèrement atténuées s la base, à terminaison obtuse, non lancéolées, coriaces (Dim. moy. ; pétiole. - niillim., limbe, 5o millim. •>."> înilliinJ: ti paires de nervures secondaire-, peu -aillanlos. presque rectilignes; nervation tertiaire transversale, légèrement descendante vers la côte; la face inférieure de la fouille est recouverte de poils roux, courts el serrés. Fleurs se--iles, disposées en glomérules axillairos. mesurant à peine g mil limèlres; sépales externes beaucoup plus grands que Les internes, lousforle- nieiii concaves , glabres intérieurement, velus à l'extérieur. Corolle à tube court, surmontée de k lobes légèrement émarginés; 8 étamines unisériées, les épipétales un peu plus courtes et moins développées que les épisépales; anthères cordiformes. élargies à la base, terminées par une touffe de poils. W h Uookor. Flora ofbriL India, III. W Loc. cit. W Dan- les échantillons rapportés à 17. Wightiana que j';ii pu examiner, il en était de même. Wight représente les anthères de 17. lanceolata complètement glabres, mais je ne pense pas que cette figuration soit parfaitement exacte; il n'y a qu'une \illosilé plus ou moins accentuée de l'extrémité du eonnectif, suivant In- formes considérées. — 29 — portant également une toufîe de poils sous chaque loge; filets très dilates à la base; ovaire velu , ovoïde, à 5 loges (dans les Heurs analysées) , surmonte: d'un style glabre, exsert. 3U J. Perrotletiana A. 1). G. Monts Nilghiriss. Cette espèce possède des feuilles elliptiques, obtuses, en coin à la base, à nervation tout à fait con- forme à 17. lanccolata; les fleurs sont subsessiles et plus grandes que dans les formes précédentes; les étamines, d'après de Gandolle Çl), portent une touffe de poils à l'extrémité du conneclif et l'ovaire est à 5 loges. Celte description correspond bien à 17. Perroltetiana A. D. C. décrit dans le Prodrome; la pilosité des anthères ne permet pas de s'y tromper; elle correspond également a 17. Candolleana figuré par Wigbt (le. t. 1220), de sorte qu'il faut bien admettre l'identité de ces deux espèces. Dans le même ouvrage, Wight décrit sous le nom d7. Perrotletiana (t. 1219) une fornn- très voisine, provenant de la même région, présentant des caractères sen- siblement identiques, niais dont les anthères sont glabres. Clarke (,) fait remarquer que Wight a dû dédoubler l'espèce du Prodrome, ce qui semble justifié, mais alors la forme à étamines glabres doit constituer une nouvelle espèce sous un nom spécial, nous l'appellerons I. Alphonseana. Nous pose- rons donc : J. Perrottetiana A. D. C. = 7. Candolleana Wight. /. Alphonseana Dub. = /. Perrotletiana Wight. k° I. Villosa Wight: Dekkan du Sud. Cette espèce se distingue facilement par ses feuilles à limbe presque orbiculaire, à nervures secondaires nombreuses, reclilignes et très rappro- chées; le limbe présente un revêlement rougeàtre sur sa face inférieure, à l'état jeune, et disparaissant ensuite; les anthères sont complètement glabres avec des loges non dilatées et convergentes à la base. 5° /. Stoclcsii Clarke; Concan. Je n'ai pas eu entre les mains d'échantil- lons de cette espèce; d'après Clarke (3), elle se rapproche beaucoup de 17. villosa, mais en diffère par une nervation plus lâche. 6° J. diplostemon Clarke= Diospyros obooata Wight. (le. t. 1226); Dekkan. Celle espèce, sur laquelle les renseignements sont insuffisants, possède i5 à 18 étamines et une corolle à 6 lobes, d'après la description de Clarke et le tableau de Wight. C'est donc ou bien une forme anormale d'une autre espèce (Beddone la rapporte à 17. Wighliana), ou plutôt une espèce d'un M InProd., loc. cit. M Loc. cit. O Loc. cit. — 30 — autre genre, peut-être un Palaquium; dans tous les cas. celte tonne ne doit pas être maintenue à titre d'espèce dans le genre Isonandra. Les Isonandra des Indes et de Geylan peuvent donc se ramener à 6 espèces (pie nous grouperons de la manière suivante : a. I. lanceolata Wight=I. Wightiana A. D. ('-. , avec a yariéïés angustata et montana. h. I. Compta J)ub = /. Wightiana var Compta Thw. c. I. Perrotletiana A. D. . C.=/. CandoUèana Wighl et /. ilphohsèahû Dub^/. Perrottcliana Wigbt. d. I. oillosa Wighl H I. Stoeksii Clarke. Considérations sur l'origine dv Sbsamb. Son introductioh et si répartitiok /.\ Indo-Chi»* PAB M. Pu. KbkIUI\RDT. INSPECTEUR DE l'aGRICULTORE EN FnDO-GhINÊ. Doit-on donner connue pays d'origine au Sésame l'Afrique ou l'Asie? Parmi ceux qui considèrent l'Asie comme réunissant le plus de certitudes à cet égard, Fliickiger, Ifauburg et Beuthey prétendent qu'il est originaire des Indes; de Candolle, au contraire, regarde l'archipel de la Sonde comme le point de départ de l'extension géographique de ce végétal. Sans avoir la prétention de solutionner une fois pour toutes la question, ii< tus pensons pouvoir, autant par les documents qu'il nous a été donne de recueillir, que par nos observations personnelles, apporter tout au moins quelque éclaircissement sur le sujet. Tout d'abord il nous paraît logique d'abandonner complètement l'hypo- thèse d'une origine africaine qui compte d'ailleurs, reconnaissons-le, des défenseurs de moins en moins nombreux <'l <|ue rien ne permet de jus- tifier. Certes, en Afrique, l'existence de cette plante est connue depuis des temps fort anciens, et l'on peut évoquer les descriptions de Théophraste et de Dioscorides mentionnant le fait «que les Egyptiens cultivaient une plante nommée Sésame, pour l'huile que contenaient ses graines*; mais Pline ne fait-il point remarquer que rcette plante venait de l'Inde* ! Si. d'autre part, nous nous adressons aux monuments de l'ancienne Egypte, rien, dans les dessins qui revêtent l'intérieur de leurs salles, ne vient nous rappeler la plante; seul, le tombeau de Rhamsès III montre dans un de ses dessins intérieurs la coutume bien connue qu'avaient les Egyptiens de mélanger, dans la pâtisserie, de petites graines à la pâte qui la composait. D'aucuns ont affirmé reconnaître dans ce dessin primitif des graines de — 31 — Sésame; est-ce une preuve à laquelle ou puisse réellement s'arrêter? Evi- demment non, nous savons bien qu'aujourd'hui ce sont, dans ces pays, les graines de ce végétal que l'on métange le plus souvent à la farine dont on fait les gâteaux, mais il en est d'autres également, comme les graines de pavot par exemple, dont les dimensions sont aussi et même plus réduites et qui servent aux mêmes usages. En conséquence , les raisons évoquées ne nous paraissent pas avoir une valeur suffisante pour admettre une origine africaine. Cartt* indiquant ia dispersion du Sésame à partir de son centre d'origine. Au contraire, pour ce qui est de l'origine asiatique, nous nous trouvons en présence de raisons sérieuses et valables, car les plus anciens ouvrages sanscrits nous montrent le Sésame cultivé pour l'huile qu'on en retire, et servant à la fois dans l'alimentation et les pratiques religieuses. Certains auteurs ont désigné comme patrie originelle « l'Iran et les ré- gions voisines-! : cet avis, pas plus que le précédent, ne s'appuie sur des bases solides, c'est une hypothèse gratuite arguant simplement de ce fait que. rde nos jours, presque toute l'huile dont se servent les habitants est de l'huile de Sésame-. L'huile de ricin également y est d'une consommation courante, mais ni l'une ni l'autre de ces plantes ne semblent devoir et in- considérées comme originaires de ces régions ; elles ont du , néanmoins . y être introduites de très boune heure, car une inscription du palais royal de Persépolis cite l'huile de Sésame, et, de son côté, Hérodote nous parle de la culture de cette plante chez les Parthes. — 32 — Quaut à l'Inde proprement dite, les plus anciens ouvrages de ce pays nous révèlent le nom sanscrit de la plante et de l'huile qu'on en retire. Ce produit fut évidemment l'une des premières huiles dont on se servit. II en est question dans lVAtharva veda» sous le nom de Tila. Cette huile était préparée probablement de la même façon qu'elle le fut plus tard chez les Égyptiens et les Sémites de l'Asie Mineure; les habitants la conservaient ensuite en vases clos. Une des causes qui la fit rechercher dès les temps les plus reculés est la propriété qu'elle possède de se conserver pendant des années sans prendre ni goût ni odeur, ce qui en lit, dès l'origine, un pro- duit d'exportation hors pair: aussi la voyous-nous au premier siècle de uotre ère, et elle y était sans doute bien avant déjà, figurer au premier rang parmi les produits que l'Inde exportait en Egypte. Si les habitants de l'Inde exportaient l'huile et les graines de Sésame, ils les utilisaient également sur place pour l'alimentation quotidienne et pour la confection des gâteaux. D'après le Mahàbhàrala , ces produits : huile, graines , tourteaux , constituaient l'aliment principal des classes inférieures; ils nVlaient point d'ailleurs, pour cela, dédaignés des classes plus élevées: «dans la graiue et dans l'huile de Sésame, dit un poète, réside le charme du manger». De Candolle, s'appuyant sur ces faits que, d'une part, Blume a ren- contré à Java quelques exemplaires d'un Sésame qu'il a considérés comme spontanés; que, d'autre part, Tila est un mot dont on retrouve la trace dans plusieurs dialectes modernes de l'Inde et notamment à Geylan; qu'enfin Rumphius donne pour les iles de la Sonde trois noms différents entre eux (qu'il ne cite pas), considère qu'ils concourent à appuyer l'idée d'une existence plus ancienne dans l'Archipel que sur le continent, et que l'on doit regarder les iles de la Sonde comme la patrie d'origine du Sésame. Nous ne pouvons nous ranger à cet avis, car : i° Le fait de la découverte de Blume à Java doit-il être regardé comme une preuve irrécusable et ces échantillons étaient-ils bien spontanés? La chose n'a pas été contrôlée. Combien souvent n'arrive-l-il pas de considérer au premier abord un échantillon botanique comme spontané, alors que tout autour de vous semble confirmer cette opinion : les lieux, l'altitude, l'éloignement de toute culture, etc. Nous avons nous-même, il y a deux ans, rencontré à i,5oo mètres d'altitude, dans la chaîne montagneuse du Sud-Annam, en des lieux extrêmement sauvages et en dehors de toute trace humaine, quelques pieds d'un Sésame à fleurs plus petites que celles du Scsamum indicuin, mais de coloration plus vive et à feuilles de moindres dimensions. Nous avons été tenté, vu les conditions où ils se développaient, d'admettre leur spontanéité; il nous a fallu néanmoins nous convaincre, en rencontrant ce même Sésame cultivé à quelque vingt kilomètres de là, que nous n'avions à faire qu'à des échantillons subsponlanés, provenant de quelques graines abandonnées par des oiseaux ou bien emportées par — 33 — mégarde dans les plis d'un manteau par un sauvage égaré flans ces lieux. D'un autre côté , le Sésame a été également signalé à plusieurs reprises comme spontané dans divers endroits des Indes. Nous sommes d'ailleurs aussi sceptique à l'égard de cette spontanéité que dans le cas précité, la plante faisant dans les Indes l'objet d'une culture suivie depuis de trop longs siècles. 2° Il faut tenir compte de ce que les plus anciens ouvrages sanscrits sont unanimes à désigner la plante, la graine et son huile sous le même nom Tila, qui est du sanskrit le plus pur et nullement altéré. Quoi d'étonnant, par conséquent , à ce que ce mot se soit conservé intact dans la langue du pays? En quoi ce fait qu'on le retrouve à Geylan implique-t-il que c'est par là que le Sésame est arrivé aux Indes; ne peut-il, au contraire, en être parti , et c'est justement , ainsi que nous allons le voir, ce qui est arrivé. De Candolle ignorait alors, il est vrai, l'histoire du peuple cham sur laquelle, ces dernières années, un noyau de savants (1), et je suis heu- reux de pouvoir faire ici allusion à l'une des belles séries de travaux des membres de l'Ecole française d'Extrême-Orient, ont jeté une éclatante lumière. Ce que nous savons maintenant de l'histoire de ce peuple nous permettra désormais de comprendre bien des choses, obscures jusqu'alors, même du genre de celle qui nous occupe ici : qu'il nous soit permis d'ex- poser en quelques mots ce qu'étaient les Chamsj celte digression étant indispensable pour la suite de notre raisonnement. Quelques siècles avant notre ère, une colonie bouddhique, partant des Indes, traversant Geylan, vint se fixer dans l'archipel malais et se répandil sur les îles de Java et de Bornéo qu'elle couvrit de monuments superbes . dont les ruines sont, à travers les âges, parvenues jusqu'à nous(2). En 4io après J.-G. , le grand voyageur chinois Fa-hien trouva toute l'île de Java couverte de monuments indous remontant à plusieurs siècles , beaucoup d'entre eux n'étant plus que des ruines. Ce sont les descendants de ces mêmes Indous qui, abandonnant Java et Bornéo vers le commencement de l'ère chrétienne, vinrent édifier sur les côtes d'Annam d'une part et le bas- Mékong d'autre part , le royaume cham qui nous a , au Cambodge et du Nord de la Gochinchine jusqu'au Nord-Annam, laissé de si nombreux mo- numents. Après des luttes sanglantes et qui durèrent fort longtemps , les Annamites refoulés d'abord par les envihasseurs reprirent le dessus, repoussèrent peu à peu les Chams, les exterminèrent en grande partie, et forcèrent les survivants à chercher refuge dans la chaîne annami tique où, depuis, ils se sont, suivant les lieux, plus ou moins fusionnés avec les races aborigènes. MM. 4ymonnier, Finot, Parmentier, P. Durand, P. Gadière, etc. ' Ptolémée, on parlant de lava, signale, déjà l'existence de ces monuments. Muséum. — xv. 3 u — Ojç en malais, à pari à Sumatra où nous trouvons le mot nidjin servant parfois à de'signer le Sésame, ce dernier est dénommé indifféremment sous les noms de lefya, loiio, laho. (les mots ne peuvent-ils être regardés "omrae une corruption très déformée de notre racine sanscrite til devenant successivement à travers les pays parcourus : tila, -ila, -ilnu , -llna; lena, lono, lune n'étant évidemment que des variantes d'un même mot. En tout cas, il nous est impossible d'entrevoir cpielles transformations ces mots auraient pu subir en sens inverse pour arriver à donner celle vielle racine sanscrite qui, par une coïucidence exlraordinairement heu- reuse, a justement de tous temps dans l'Inde désigné l'huile de Sésame. Aujourd'hui encore d'ailleurs, ce sont ces mêmes mois Ipiïu , loua ou luno qui, dans Ions les villages chams persistant en Annam , servent à dénom- mer le Sésame. Aussi croyons-nous pouvoir, de ce qui précède, tirer la conclusion sui- vante : c'est que le Sésame es! venu non pas de l'Archipel malais dans les Indes, mais des Indes dans les Iles, de la Sonde importé par la colonie bouddhique dont nous parlions plus haut. \ existait-il avanl son arrivée, cela est possible; ce nom de nidjin qui le désigne à Sumatra pourrait compter comme un facteur de probabilité, mais pas absolu cependant, car la piaule aurait pu être importée avant l'arrivée de cette colonie indoue et désignée par les Malais sous celle dénomination peut-être alors créée pour elle. b. Pour ce qui est de la presqu'île indo-chinoise, le Sésame n'y existait vraisemblablement pas à l'état spontané; en tout cas, son utilisation y était ignorée; son introduction date certainement de notre ère; ses différentes dénominations vont nous renseigner à cet égard. Dans toutes les régions où l'élément cham persiste, les noms du Sésame sont, comme nous l'indi- quions plus haut, leno, lano, lenù. Eu siamois, il est désigné par le mol nu , simplification des mots pré- cédents; celle dernière appellation se retrouve chez les Thaïs du Tonkin qui furent en relations étroites avec les Siamois. Au Laos, conquis plus lard par les Thaïs, nous le retrouverons encore. Dans le reste du Tonkin. depuis la frontière chinoise jusque dans le sud, dans i'Annam et dans tout le delta cochinchinois, le Sésame, au contraire, est désigné sous le nom de me. Me qui n'a plus aucun rapport avec notre racine til esl lout simplement une déformation locale *\t\ mol chinois ma qui désigne le Sésame. Nous sommes donc amenés a considérer que celle plante fut introduite en Indo-Chine par deux voies différentes, au Sud par les Chams, au [Nord par les Chinois. Ceux-ci ne connaissaient pas non plus celle plante à l'état indigène: sa désignation même hoti-ma or chanvre des pays du Nordn que nous trou- vons, pour la première fois, dans un des plus anciens documents cbi- — 35 nois(1) nous indique son origine : elle fut iulroduile en Chine par les cara- vanes turques qui venaient y apporter les produits de l'Inde favorisée par une civilisation plus avancée, et ces caravanes pénétraient alors en Chine par la partie nord, c'est-à-dire par la Mongolie actuelle. En résumé, il résnlte de tout ceci, nous serable-t-il , que le point de départ du Sésame fut le nord des Indes et peut-être même les provinces chaudes de l'Asie situées au nord de celles-ci. Partant de là, le Sésame a suivi trois grandes voies d'expansion : Une première le répandit d'abord sur les Indes et le prolongement de celle-ci le conduisit jusqu'à Java, Bornéo, pour, plus tard, l'amener sur le sud et le centre de l'Indo-Chine; « Une autre est celle de l'Ouest; elle le porta par l'Iran en Asie Mineure et jusqu'en Egypte; Une troisième enfin, par les caravanes turques, lii connaître sa culture en Chine, d'où elle s'est peu à peu répandue sur tout le nord de l' Indo- Chine. La carte ci-jointe permettra de suivie plus facilement les itinéraires que nous venons d'indiquer. Traces fossiles d'Aototomie, par M. H. Legenbre. En 18S2, Frédéricq a démontré que la rupture des pattes chez les Crustacés vivants n'est pas un accident dû à la fragilité de celles-ci, mais bien un phénomène actif, auquel il a donné le nom cYanlolomie. Tandis que, si l'on arrache une patte chez un Cruslacé mort, elle se détache entre le céphalothorax et le premier article, ou entre le premier article et le secoud. l'autotomie se produit toujours entre le basipodite et l'ischiopo- dite, par une contraction musculaire énergique de l'animal. Cette auto- tomie a été signalée depuis chez un grand nombre d'animaux, et Piéron t2) a publié récemment une longue énumération des espèces qui présentent ce phénomène. Parmi celles-ci, se trouve une espèce de Crustacé Décapode Macroure, (Àdlianassa subterranea , qui autotomise très facilement ses pattes et surtout ses pinces. En visitant la galerie de Paléontologie du Muséum, j'ai remarqué qu'une (1) Le Chm-gim-tch'men publié sous la dynastie des Hau (celte deruièrc dura de i5o avant J.-G. à 900 après J.-C. ). W H. Piéron, Le problème de l'aulotomie. Bull. Scient, de la France et de la Belgique, t. XLII, igo8. 36 espèce voisine du même genre, Callianassa Faujasi, n'était représentée dans les vitrines que par des pinces. Grâce à l'obligeance de M. Théveniu, Assistant de paléontologie, j'ai pu examiner les divers échantillons de la collection du Muséum, et j'ai constaté que tous les exemplaires de celte espèce fossile ne sont constitués que par des pinces-, et que la plupart des échantillons s'arrêtent à l'ischiopodile, les autres étant cassés au troisième article. L'absence du corps de l'animal, l'abondance des pinces et surtout la pro- portion élevée du nombre de celles limitées au point d'autolomie m'ont amené à penser qu'il ne s'agit pas là d'un hasard de fossilisation, mais bien de la trace d'un phénomène physiologique très fréquent chez cette espèce, et j'ai communiqué ce fait à la Société de Biologie (,). Depuis cette communication, j'ai recherché d'autres exemplaires de pinces de Callianassa Faujasi, et j'en ai trouvé un à l'Ecole des Mines, deux dans la collection de la Faculté des Sciences , un autre chez un natu- raliste, limités au point d'autolomie. Faujas de Saint-Fond (2), qui le premier signala et figura ces pinces qu'il attribuait à un Bernard l'Ermite, déclare que ce sont les seuls débris de cet animal que l'on rencontre et les représente arrêtés à l'ischiopodite. Desmarets donne à l'animal dont ces pinces proviennent le nom de l'agure de Faujas. Il indique quelles sont les seuls restes connus et les ligure également limitées au point d'autotomie. Il me paraît intéressant de signaler ces faits qui semblent démontrer que l'aulotomie existait déjà chez les Crustacés de l'époque secondaire, puisque Callianassa Faujasi est un fossile de la craie tulfeau de Maëstrichl , couche de l'étage dauien, du système supracrétacé. C'est un rare exemple de trace fossile d'un phénomène physiologique chez une espèce disparue. De plus, cette observation donne vraisemblablement l'explication du fait que, seules, les pinces isolées de cet animal sont très abondantes. (,) R. Legendhe, Traces fossiles d'autotomie. C. H. Soc. HioL, t. LXV, 1908. Faujas de Sai.\t-Fo.\d, Histoire naturelle de la Montagne Saint-Pierre de Maëstrichl. An vu (1799), p. 179, pi. XXXII, lig. 5 et 6. W BnoNGNiART et Desmarets, Histoire naturelle des Crustacés fossiles. Paris, 1822, p. 126, pi. XI, fig. 2. 37 Nouveaux Insectes di Stéphanie? de Comhestry^K { Cinquième note i par M. Fernand Meunier. (Laboratoire de M. le Professeur M. Boule.) Parmi le très grand nombre d'Insectes primaires, du Laboratoire de Paléontologie du Muséum de Paris, j'ai rencontré deux nouveaux fossiles. non décrits dans les travaux de feu Ch. Brongniart. L'un d'eux est un Protodonate présentant des traits de ressemblance, pour ce qui concerne les nervures cubitales, avec les Meganeuridue. Ce fossile s'écarte toutefois de ces Articulés non seulement par la taille, notablement plus petite et se l'approchant davantage de Prolagrion Audouini, mais aussi par le champ précoslal, seulement bien distinct à la base de l'aile. L'autre fossile est un Protorthoplère se classant irrécusablement parmi les Oedischidae et dont la nervation est plus voisine de Acridiles Germar que des genres Oedischia et Sthenaropoda Brongniart. Gilsonia titana nov. gen. nov. sp. Est une des plus curieuses formes d'Arliculés du Stéphanien de Com- mentry (lig. i). L'aile (antérieure) de ce fossile ain millimètres de longueur, l'extrême hase en a i o , le milieu a 2 et l'extrémité a 1 U millimètres. Le bord antérieur est presque droit, le postérieur bien distinctement concave. Le champ précostal n'est guère plus développé que chez Prota- grion Audouini Brongniart. On sait que chez les Meganeuvidae, il s'écarte, assez notablement, de la base de l'aile. Le bord costal est distinctemenl épaissi à la base. La sous-costale . d'abord bien éloignée du bord costal , s'en rapproche insensiblement et s'anostomose à l'extrémité de l'aile. (Cette partie est un peu altérée.) Au bout de l'aile, la sous-costale et le radius sont rapprochés. Le secteur du radius comprend trois nervures : les deux premières sont assez rapprochées , la troisième part non loin du milieu du champ de l'aile. La médiane semble sortir du radius à peu près au même point que le secteur du radius (ce caractère, il est vrai, n'est pas très net- tement indiqué); elle comprend quelques nervures dont la plupart sont fourchues. Le champ du cubitus comprend deux nervures : la première nervure cubitale est concave à la base de l'aile: elle devient, ensuite con- -' Pour les notes précédentes, voir Itnll. du Muséum de Paris, n" 5 , y. ahU (19081. -•: - 38 2 ^ — 39 — vexe, puis derechef concave; elle est de nouveau convexe dans le restant de son étendue; la deuxième nervure du cubitus est d'abord presque droite, puis convexe jusqu'au bord postérieur de l'aile (cette deuxième nervure comprend un réseau de cellules donnant l'illusion de nervules)1'1. La nervure anale part du cubitus à quelque distance de la base de l'aile; elle est entourée d'un tissu bien nettement réticulé. Il est prématuré de préciser plus rigoureusement la place systématique que doit occuper cette aile d'insecte. C'est en me basant sur le peu de longueur du champ précostat et en considérant les caractères généraux de l'aile que je suis enclin à la ranger avec les Protagrionidae. L'avenir nous apprendras!, malgré sa taille, relativement petite, elle doit être groupée avec les Meganearidae. Gilsonia titana est représenté, en Amérique, par une forme offrant avec elle plusieurs traits communs. Toutefois, Paràlogus aeschnoides a une taille inférieure à celle de Gilsonia. Sa morphologie voisine ne semble d'ailleurs être qu'apparente, car, chez Paràlogus, le champ précostal est plus long et le bord antérieur de l'aile n'est pas à peu près droit, comme c'est le cas chez Gilsonia titana. Je dédie cette espèce à M. Gustave Gilson, Professeur à l'Université de Louvain. II. l'i'otortlioptèrc. La nouvelle espèce décrite ici se place irrécusablement parmi les Oedis- chidac. Au premier aspect, elle ressemble à Acridites carbonarim Germai* : elle s'écarte bien de Sthenaropoda Brongniart. Morphologiquement parlant , elle est beaucoup plus éloignée de Genentomum Sembler (Oedischia valida Brongniart) (2). Archaeacridites Bruesi nov. gen. nov. sp. (lig. a |. Sur l'aile, très bien conservée, on distingue netttement le champ pré- costal. La sous-costale, très éloignée de la costale, s'anastomose au delà du milieu du bord costal et comprend quelques nervules transversales obliques bien visibles. Le radius aussi éloigné de la sous-costale se compose de quatre nervures : la première est fourchue, la deuxième simple, la troi- sième moins longuement fourchue que la première, la quatrième est simple. Au secteur du radius s'anastomose une nervure qui est fourchue. Assez près de l'extrémité de l'aile, le radius et son secteur sont réunis par deux petites nervules. De la médiane partent quatre nervures : la première O Lors de la fossilisa ti un, cette aile a été légèrement surélevée sur la vase houillère de Commenlry (Ailier). -i Les ailes de Sthenaropoda et Ocdischia n'ont été qu'assez sommairement décrites par Charles Brongniart. — 'lO est simple, la deuxième longuement fourchue, la troisième simple, la qua- trième est deux fois fourchue avant le milieu de l'aile; la nervure médiane est réunie au cubitus par une nervure transversale très distincte, délimi- tant une longue cellule losangique. Au cubitus s'anastomosent quatre nervures simples. Le champ anal comprend d'abord une nervure partant du cubitus à la base de l'aile et de laquelle partent deux nervures, dont l'une est fourchue, l'autre simple; la deuxième nervure anale présente une fourche; à la troisième, assez convexe, prennent naissance trois nervures: la première et la deuxième sont formées de deux fourches: la troisième, assez oblique, est simple. Longueur de l'aile, h 7 millimètres; largeur, ik millimètres. Par l'ensemble de la topographie des nervures du champ de l'aile, ce nom eau Protorlhoptère doit être rangé à côté de Acridites carbotiarius Germar. Il s'écarte, assez notablement, des Oedischia ' et des Sthenaropodo primaires. Le laboratoire du Muséum possède trois ailes remarquablement con- servées de cette curieuse espèce dédiée ;i M. (lh. Rrues , des Etats-Unis. , liïSBCTBS 1)1' StÉPJIA\1E\ DE CoMMESTRY^, \ Sixième \<>tr) PAR M. PeRNAND Mki NIER. (LlBOBATOIRE DE M. LE PbOFESSEUH M. lioni. Dans celte note, je décris plusieurs nouveaux insectes on imparfaitement connus de ce remarquable borizon géologique. D'abord, un Paléodictyoplère qui a des traits de ressemblance avec Compsoneura formosa Brongniarl, mais s'en distingue par le réseau des ner- vures des ailes: ensuite, un nouveau Stcnodicti/o se rapprochant de Si. lohala lîrgt: puis, plusieurs Protorthoptères Oedischidae, tels que Sthe.no- ropoda (Oedischia) Fischeri Hrgt. et une superbe espèce de Archaeacridites voisine de A. liruesi Meun. Homaiophlebia Perrieri nov. sp. s'éloigne de H. Finoti Brongniart par plusieurs caractères du réseau des ailes. Dans le groupe des Protoblattinae , je signale un nouveau Nomoneure, Protoblattina Bouvieri, dont la nervation des ailes offre encore de nom- ' La nervation de quelques Oedischidae de Comnienti y fera l'objet d'une note spéciale. Elle sera accompagnée de nouveaux dessins restaurés. (a) Pour les notes précédentes, voir Bull, du Muséum de Paris, n° 5, p. a/16 (1908), et note 5 du même recueil 1909, p. S7. — Al — breux traits de parenté avec celle dos Paléodictyoplères. À première vue, il s'éloigne de Fayoliella ehngataUeim. parla distribution des nervures alaires. I. Pal«'*nfli«*lyo|»*èreM. Archaecompsoneura superba uov. sp. Ce nouveau genre se sépare immédiatement de tous les Paléodiclyoptères ( Platyptérides Brgt.) non seulement par les nervures de l'aile, mais aussi par la très fine réticulation transversale garnissant tout le champ de cet organe. Je n'ai trouvé qu'une aile ( postérieure ) de cet intéressant fossile, bien élargie à la base comme c'est aussi le cas chez les Compsoneura. La sous-costale n'est pas indiquée (elle atteignait vraisemblablement le bord apieal de l'aile). Du radius part un secteur comprenant quatre nervures : Fig. t. - - Archœcompêoneura superba Fera. Menu. la première est fourchue , la deuxième simple . la troisième aussi longue- ment fourchue que la quatrième. Les deux premières nervures de la mé- diane sont plus rapprochées de la base de l'aile, la troisième part un peu avant son milieu. Le cubitus se compose de deux nervures : la première a trois fourches, dont la première courte", la deuxième assez longue et la troisième très longue : la seconde nervure du cubitus est simple. Le champ anal, très développé, est orné de plusieurs nervures dont les unes sont fourchues, les autres simples. A n'envisager que la réticulation de l'aile, toute particulière, on remarque que ce fossile a de la ressemblance avec Rhabdoptilus Edœardsi Brgt. Toutefois il s'en écarte, au premier examen, par la taille sensiblement plus forte et aussi par la réticulation transversale qui est moins dense. Longueur de l'aile postérieure, 53 millimètres; largeur à la base, 3 0 millimètres; à l'extrémité, 10 millimètres. 42 Genre Stenodictya Rrongniarl. Stenodictya Gaudryi nov. sp. (lio. 9). 1) "8 « •r. te dette espèee se rapproche de Stenodictya Thevenini Meun. Eile s'en écarte par les caractères suivants : le secteur du radins comprend trois nervures. — /«3 — dent les deux premières sont simples, la troisième fourchue ; l'extrémité du secteur du radius est aussi fourchue. La médiane est fourchue comme chez S. Thevenini; le rameau postérieur du cubitus est fourchu (il est simple chez S. lobata Brongniarl). Le champ anal offre trois nervures dont la première fourchue, les autres simples. Aux ailes postérieures, les nervures médianes et cubitales sont fourchues. La -première nervure du champ anal a une fourche, les deux autres sont simples ''. Les ailes de la seconde paire sont un peu plus larges que celles de la première. Tout le champ des ailes antérieures et postérieures est pourvu d'un tissu gaufré très appré- ciable. Sur les appendices prothoraciques, on voit quelques nervules dont deux sont fourchues, les autres simples. L'aile antérieure a 72 millimètres de longueur et 28 millimètres de largeur; la postérieure en a 25 de large. Stenodictya lobata Brgt el S.Gaudryi nov.sp. sont deux très intéressantes formes de Paléodictyoptères (Sténodictyoptères Brgt) des schistes houillers do Commentrv. tJ Je dédie cette belle espèce à feu M. Albert Gaudry, l'illustre Paléonto- logiste du Muséum. h II. Protorthoptères. 1. Oedischidae. Avec A. Handlirsch, j'estime cpie Oedischia Fischeri Brgt. doit être rangé dans le genre Sthenaropoda Brongniarl. Malheureusement, ce savant n'a donné qu'un dessin restauré, assez imparfait, des ailes de cette belle espèce. La découverte d'une empreinte et d'une superbe contre-empreinte m'autorise à donner une nouvelle restauration de cet Insecte, basée sur des photographies agrandies assez notablement. Sthenaropoda Fischeri Brongniart. La sous-costale est bien éloignée de la costale, le radius est aussi bien distant de la sous-costale. Le secteur du radius part un peu avant le milieu de l'aile: il est fourchu à son extrémité. La médiane est largement fourchue : son rameau supérieur est simple: l'inférieur offre deux nervures : celle du dessus et celle du dessous sont d'égale longueur. Le secteur du radius est réuni à la médiane par une nervule obliquement dirigée vers la base de l'aile. Le cubitus présente deux nervures : la pre- mière (elle est réunie à la médiane par une nervule oblique allant vers l'extrémité de l'aile) est fourchue: il en est de même de son rameau 1 La fossilisation no permet |>a» d'indiquer le nombre des nervures partant du secteur du radius. _ àà — supérieur et inférieur (1> : la seconde nervure du cubitus pari de la pre- mière près de la base de l'aile. Le champ anal comprend aussi deux ner- vures ornées de quelques nervules, dont les unes sont simples, les autres fourchues. Le bord costal est orné d'un assez grand nombre de nervules obliques: le restant du champ de l'aile est garni de nervures transversales formant à certains endroits un lacis cellulaire. eu 6. S. Fie. 3 ei l\. — Empreinte eA contre-empreinle de Slhenaropoda Fischeri Krgt. Les formes à'Oedischidae étant assez rapprochées les unes des autres, le dessin de Bronguiart peut induire le paléontologiste en erreur [ÎK Il n'est pas inutile de dire que, sur certains fossiles, il est parfois très ditlicile de débrouiller exactement ce qu'il faut considérer comme nervure ou ce qui, en réalité, fait seulement partie du réseau de l'aile (3>. M Sur une aile (fier. 3), ce dernier caractère n'est pas visible. (2) Cette remarque n'enlève rien de la valeur du magistral mémoire de feu Ch. Brongniart, qui n'a pu reproduire que les ailes qu'il a eues sous les yeux. <3> Cette remarque s'applique au grand groupe des Protorlhoplères. 45 Genre Archaeacridite* Meim. Archaeacridites elegantissima nov. sp. (fig. 5). Cette espèce a de grands rapports avec Archaeacridites Bntesi Meun. Elle s'en sépare par la largeur des ailes qui est moindre et par la topogra- — 46 — pliie des nervures. La sous-costale s "insère au delà du milieu du bord costal. On y remarque une série de nervures obliques. Un peu avant le dessous de l'extrémité de la sous-costale, le radius envoie aussi plusieurs petites ner- vules au bord costal, dont les unes sont simples, les autres fourchues. Du secteur du radius (aile a) parlent trois nervures, dont la deuxième est très courtement fourchue. La nervure, médiane est largement fourchue; son rameau supérieur offre quatre fourches, les deux rameaux de l'inférieur ont chacun une fourche. La médiane est réunie au cubitus par une ncr- vule oblique dirigée vers la base de l'aile et formant une longue cellule lo- saogique de laquelle part à l'extrémité' trois nervures : les deux premières sont delà médiane, la troisième est la première nervure du cubitus (l). 11 existe deux nervures cubitales : la première est courtement fourchue, la se- conde part de la première, à peu de distance de la base de l'aile et semble avoir une ou deux nervules. Le champ anal est orné d'une nervure à la- quelle aboutissent plusieurs nervures, dont 1rs unes sont simples, les autres fourchues. L'aile (b) a une morphologie un peu différente (î). Sur le dessin { lig. (i i. cette partie est indiquée en pointillé, le fossile étant assez altéré à sa base antérieure. L'aile postérieure est peu indiquée sur le schiste; le cubitus est orné' de (tins de nervures que sur l'aile antérieure. Archaeacridites elegantissima nov. sp. Est voisin de Sthenaropoda Fischeri et de leridites carboanarius Germar. '2. Hohalophlebidaë. Le fossile décrit plus loin se rapproche de Homalopklebià Finoli Gh. Brongoiart. Il présente les caractères suivants : la sous-costale est très lies éloignée du bord costal à la partie antérieure de l'aile. Longueur de l'élylre (aile antérieure), 'iô millimètres; largeur, 12 millimètres. Le radius s'anastomose au bord costal à quelque distance de l'extrémité de l'aile-, son secteur part environ au milieu de cet organe. Près de sa base, on remarque une nervure à laquelle aboutissent trois nervures qui ont cha- cune une fourche au bord apical alaire. La médiane a deux petites fourches au bord postérieur de l'aile. Le cubitus sort de la médiane non loin de la base de l'aile; il comprend quelques nervures fourchues posté- es Chez Sthenaropoda Fischeri Brgt. , il n\ ;i que . i3.7, |>l. Mil, li;f. 40. - 48 III. Blattfdae. Protoblàttinak. Protoblattina Bouvieri nov. gen. nov. np. L'élytre (aile antérieure) de ce îiomoneure est large et assez allongée. Elle présente les caractères suivants : la sous-costale, d'abord assez bien éloignée du bord costal, s'en rapproche insensiblement et aboutit au delà de son milieu. » c. se. méd. ra. ngj Fi ii- /• - l'iiilohloiiuitt Bouvieri Kern. Vfeun. Le radius atteint le boul de l'aile; de son secteur, partent deux ner- vures. La médiane est fourchue à peu de distance de la base de l'aile; le rameau supérieur a une seule fourche, l'inférieur en a une à pétiole extra- ordinairement courte. Le cubitus est orné de trois fourches à l'extrémité; le champ anal comprend trois nervures simples. Le thorax est arrondi et orné d'une striation transversale très appréciable (voir le dessin). Lon- gueur de l'élytre, 26 millimètres; largeur, 8 millimètres. — 49 — Palaeoblattina Bouvieri nov. sp. (1). Se rapproche de Palmoblatla paueinervis Scudder des gisements améri- cains. Il s'éloigne davantage des Aphtkoroblatiina Handlirsch et pins encore des Oryctoblatlina Scudder. Je dédie ce fossile à M. le Professeur Bouvier, du Muséum. Itinéraire de l'expédition archéologique de l'Asie centrale, par M. le Dr Louis Vaillant, médecin-major des troupes coloniales, VOYAGEUR DU MuSEUM ATTACHE A LA MISSION. Le 1 5 juin 1906, la mission archéologique pour l'exploration de l'Asie centrale quittait la France : elle était composée de M. P. Pelliot, du docteur Louis Vaillant et de M. Nouelte. Après onze jours de chemin de fer, elle parvenait à Taschkent, capitale du Turkestan russe; quelques formalités à remplir auprès des autorités provinciales, l'attente des gros bagages la retinrent dans cette ville environ un mois. Puis elle gagnait Osch où s'organisa la caravane pour se rendre à Kaschgar. La route de Osch à Kaschgar franchit les monts Alai par le col du Taldyk, vient rejoindre la vallée du Qyzyl-Sou, d'où elle redescend rapi- dement vers la Kaschgarie. La saison était favorable, le sentier facile: aussi la route fut-elle rapidement faite. Ce sont d'ailleurs là des régions bien connues , très fréquentées par les Russes et où déjà M. Edouard Blanc , la mission Bonvalot et Gapus sont passés. Quelques plantes, ainsi que les coquilles fossiles que l'on trouve dans les couches calcaires de Qyzyl- Kourgan et d'Irkeschtam, formèrent le premier noyau des collections d'Histoire naturelle. Le ier septembre, la mission arrivait à Kaschgar; la saison était déjà un peu avancée; cependant un certain nombre de plantes utiles de la région purent être recueillies. Grâce à lobligeance de M. le Pasteur Eugberg, des missions suédoises, le docteur Vaillant, mis en rapport avec un médecin sarte , put obtenir quelques renseignements sur les théories et les pratiques médicales de ces populations. Au cours des différentes excursions faites dans l'oasis , des Oiseaux , en particulier les petites espèces qui volent le long des canaux d'irrigations, et des Poissons sont pris et préparés. W Ce n'est qu'à titre provisoire que j'établis ce genre pour ce curieux Prolo- blatinae. Malgré les louables efforts de Handlirsch , de Vienne , la classification des Nomoneures primaires reste encore très embrouillée. Par la suite, il est probable que ces Orthoptères seront placés dans un nombre de genres plus restreints que ceux proposés actuellement. L'étude des formes de Gommentry semble justifier cette manière de voir. Muséum — xv — 50 — Le 17 octobre, la mission commençait sou itinéraire à travers l'Asie en s'engageant sur la route de koutchar. C'est une roule relativement facile, tous les transports s'y font en voiture ; comme elle longe le versant sud des monts Célestes, elle est en général peu accidentée, mais, en revanche, elle est peu variée. Pour aller d'une oasis à une au Ire, elle traverse de longs dé- serts. Si elle passe près des montagnes, ce sont d'interminables plaines de cailloux roulés que les fleuves et les torrents y ont déposés aux époques géologiques; on reconnaît parfois le lit de ces anciens cours d'eau qui maintenant sont presque toujours à ne : les indigènes appellent ce genre de désert un crSaÏT). Si l'on s'écarte des montagnes, on trouve de vastes espaces de terre salée où vient s'évaporer l'eau des rares fleuves et des quelques ruisseaux qui descendent encore du Tien-Clian. Dans ces terrains, le Tamaris est à peu près la seule plante qui puisse pousser. Parfois, la terre étant moins salée, l'eau plus abondante, des Peupliers se développent, mais ces Peupliers eux-mêmes oui plutôt l'air des restes d'une ancienne végétation : dans les forêts qu'ils forment, il n'y a que de gros troncs plus ou moins tordus; quelques-uns sont couverts encore de feuilles, d'autres n'ont plus que quelques rameaux qui en portent, beaucoup ne sont plus que des Ironcs noircis et à moitié pourris: on n'aperçoit pour ainsi dire jamais une jeune pousse qui puisse faire espérer de voir ces forêts subsister encore longtemps. Le dessèchement général du centre asiatique est la cause principale de cette disparition de la végétation. Une autre cause peut par- fois intervenir : les vents violents qui souillent dans ces régions viennent souvent accumuler des dunes de sable à l'intérieur de ces forêts si clair- semées; petit à petit, les troncs sont enterrés et les arbres meurent. Dans les oasis, la végétation est en général belle , mais c'est grâce aux efforts in- cessants des indigènes qu'elle peut être conservée : des canalisations très habilement faites viennent répandre l'eau dans tous les champs. Ces ca- naux (aryk) sont d'ailleurs l'objet d'uni' préoccupation continuelle pour les autorités chinoises. Il est même intéressant de voir dans ces régions l'ad- ministration chinoise faire un effort colonisateur et travailler au bien-être des populations. Tel est d'une façon très générale l'aspect des régions que la mission eut à traverser jusqu'à sou arrivée en Chine proprement dite. Avant d'atteindre koutchar, un premier arrêt d'un mois et demi fut fait à Toumchouq. Si les fouilles qui mirent au jour tout un temple bouddhique furent fructueuses au point de vue archéologique, elles ne furent pas in- utiles au point de vue des sciences naturelles. Elles permirent de mettre à découvert une série de tombes musulmanes et de réunir ainsi une collec- tion d'une dizaine de crânes. Dans la province de koutchar, la mission séjourne de janvier à sep- tembre 1907. En raison des travaux topographiques, l'oasis est parcourue; dans tous les sens; dès que la saison devient favorable, des Plantes, des Insectes, des Larves et des Vers vivant dans les cours d'eau sont recueillis. — 51 — Une pointe poussée jusqu'au Tarim permet de se rendre compte des modifi- cations subies par ce fleuve depuis le voyage de Swen-Hedin dans la région de Cha-Yar : les sables ont poussé le lit principal vers le Sud d'environ U kilomètres. Le Muséum a déjà été mis au courant de l'excursion faite aux mines de cuivre et aux exploitations de charbon des environs du Zamutch- tagb. En poursuivant sa route vers les hauts sommets du Tien-Chan du côté de la vallée de Qaïr, le docteur Vaillant s'éleva sur un plateau s'éten- dant jusqu'aux pieds des montagnes sur une longueur d'environ 20 kilo- mètres. L'altitude de ce plateau est l'altitude moyenne des montagnes du Tchôl-Tagh qui dominent le désert. Ce plateau est couvert de cailloux roulés, et de larges lits d'ancien storrents, maintenant à sec, y sont creusés. Dans un seul on rencontra un petit ruisseau qui , depuis sa source jusqu'au moment où il se perd dans les cailloux , ne mesure pas plus de 2 kilomètres de long; malgré son peu d'étendue, on put y "pêcher une quantité de petits Poissons dont la taille variait de 5 centimètres à i5 centimètres; d'après les indigènes, il n'y aurait jamais beaucoup plus d'eau dans cet endroit. Entre Koutchar et Karachar, la région est toujours aussi désertique. Un arrêt de quelques jours dans cette dernière ville permit d'étudier le lac du Bagratch-koul. Quelques Poissons dont certains atteignent plus d'un mètre de long furent péchés. En circulant dans les roseaux qui entourent le lac pour rechercher des plantes aquatiques , un crâne mongol put être ramassé, les tribus nomades environnantes ayant l'habitude d'abandonner les morts sur la terre et de les laisser manger par les chiens. La route qui, de Karachar va à Ouroumtchi, traverse les monts Célestes en passant par la cuvette de Tourfan. Le versant nord de ces montagnes est beaucoup plus humide que le versant sud. Dès le i5 octobre, la neige couvre le sol. En décembre, quand le docteur Vaillant se rendit à Manas, il en trouva la route tout encombrée. Le gros de la mission se rendait directement à Tourfan; le docteur Vaillaut la rejoignit en suivant le versant nord des monts Célestes jusqu'à Tsimousa , puis en traversant le massif du Bogdo Ola. La neige qui couvrait malheureusement toutes ces régions ne permit pas de faire de nombreuses observations. Les forêts de sapins sont nombreuses sur tout ce versant , mais quand , après avoir passé un col à 3,8oo mètres, on descend dans la dépression de Tourfan, au niveau de la mer, on ne voit plus que des roches dénudées. De Tourfan à Hami, la route est beaucoup plus accidentée; malgré un hiver rigoureux, la neige était peu abondante; le pays est d'ailleurs telle- ment sec, que la neige elle-même s'évapore; aussi fut-il possible de re- cueillir un grand nombre d'échantillons de roches. De Hami à Touen-Houang , la route traverse une large bande de désert; c'est là que la mission eut à supporter les plus grands froids et les plus fortes intempéries; heureusement , dès le 12 février, elle arrivait dans l'oasis de Touen-Houang. Autrefois, cette oasis s'appelait Cha-tcheou, ville des — fî2 — sables; ce uom lui convient encore très bien : à 5 kilomètres au Sud se trouve une large bande de dunes d'environ 90 kilomètres d'épaisseur, qui s'appuient sur les premiers contreforts des monts de Humbolt. Ces dunes sont très élevées : d'après quelques mesures qui onl été prises, le sommet d'un grand nombre dépasserait 35o mètres. A l'intérieur de la première bande de dunes, qui a environ 5o mètres de haut, se trouve le lac de la Demi-Lune. C'est un lac d'eau douce, à peu près d'un hectare de superficie: bien qu'entouré par des murailles de sables de tous côtés, il a cependant, depuis les temps historiques, toujours conservé celte forme en croissant; beaucoup de Poissons y vivent et les Plantes aquatiques y abondent. Au milieu du printemps 1908, une pointe faite vers les Monls-de-Humbolt permit de visiter les tribus mongoles qui vivent dans ces grands pâturages montagneux. Les quelques plantes recueillies dans celte région viennent compléter la collection beaucoup plus importante que le docteur Vaillant réunit quand il se sépara de ses compagnons pour se rendre de Kan-tcheou à Si-Ning. La route qu'il suivit est un sentier qui traverse le Nan-chan par des vallées plus ou moins larges, dont l'altitude varie entre â,5oo mètres et 3,5oo mètres. Aussi trouve-t-on à ces différentes hauteurs un certain nombre de variétés des mêmes espèces de Plantes. Les Poissons sont nom- breux dans les aflluents du Hoang-ho qui coulent dans les vallées que suit le sentier; c'est d'ailleurs une source de bénéfices pour les indigènes de la région. Les échantillons de roches recueillis tout le long de cette route, avec les indications d'inclinaison et de direction, pourront permettre, une fois déterminés, de dresser une coupe géologique du Nan-chan. Par un sentier qui suit la rivière de Si-Ning, on rejoint le Hoang-ho et la ville de Lan-tcheou. Après avoir traversé des collines calcaires, puis gré- seuses , on arrive dans des formations de lœss. Celles-ci sont beaucoup plus importantes entre Lan-tcheou et Si-Ngan-fou ; on y trouve un grand nombre de coquilles parois déposées par banc et toujours en très bon état de con- servation: toutes ont l'apparence de coquilles terrestres. Au commencement d'octobre, quinze jours après avoir quitté Si-Ngan. la mission arrivait au chemin de fer à Tseng-tcheou. Son itinéraire était terminé et, sans aucun incident, les collections avaient pu être amenées jusqu'à des moyens de transport plus civilisés que la charrette chinoise. SOMMAIRE. Pag.'S. Actes administratifs. — Nominations de M. le Professeur L. Vaillant comme Assesseur du Directeur du Muséum , de MM. J. Poisson et F. Mocquard comme Assistants honoraires, de M. Jacques Pellegrin comme Assis- tant de la Chaire d'Herpétologie, de M. Le Cerf comme préparateur de la Chaire d'Entomologie, de M. Gravier comme Membre du Conseil supérieur des Pèches maritimes. Mise en congé de M. Caille. Nomina- tions de M. Demoussy et de Mm0 Phisalix comme Officiers de l'Instruc- tion publique; du R. P. Sacleux, de M0 Simart, de MM. Arfeuil,d" Seyssel, Portevin, Terrier, comme Officiers d'Académie; de MM. Gallois, Casartelli, Rouys, comme Chevaliers du Mérite agricole. Nomination-; de MM. Berthiër, Prieur, Krempf, Favarel, Bouyssonie, comme Cor- respondants du Muséum. Prix décernés par l'Académie des Sciences à MM. P. Lesne , Tissot, Gaubcrt et Deniker 1 et Présentation d'ouvrages par MM. Trouessart, Joubin et Hua a et Communications .- F. Guyer. La livrée du plumage chez les Hybrides de Pintade et de Poule. PL I, %. 1 et 2 :; A. Menegacx. Sur le nid des Fourniers (Fumarius Vieil!.). Fig. 1 et pi. II, %. a et 3 6 Jacques Pellegrin. Characinidés américains nouveaux de la Collection du Muséum 1:' Ch. Grayier. Sur la régénération des extrémités du corps chez le Chitopière et chez la Marphyse sanguine i 'i J. Guérin-Gamyet et R. Legendre. Sur la faune des roches exposées au large de l'archipel des Glénans 17 H. Lecomte. Une Asclépiadacce à caoutchouc de Mos^amédès 20 R. P. Sacleux. Sur l'herbier de M. Maurice de Rothschild. Collections faites en 1906 dans l'Ethiopie méridionale 22 M. Dcbard. Sur les Isonandra des Indes orientales 27 Piî. Eeeruardt. Considérations sur l'origine du Sésame. Carie de sa disper- sion 3o R. Legendre. Traces fossiles d'Autotomie 35 F. Meunier. Nouveaux Insectes du Stéphanien de Commentry. (Cinquième note. ) Fig J 7 — Insectes du Stéphanien de Commentry. (Sixième note.) Fig -10 L. Vaillant. Itinéraire de l'expédition archéologique de l'Asie centrale 5fg BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM ANNEE 1909 N° 2 PARIS IMPRIMERIE NATIONALE MDGCGGIX AVIS. Les auteurs sont priés de vouloir bien se rappeler que l'étendue des notes insérées dans le Bulletin ne saurait dépasser 5 pages d'impression. Les auteurs sont également priés de donner des ma- nuscrits mis au net qui puissent permettre la composi- tion rapide du Bulletin. Les auteurs sont instamment priés de remettre les cli- chés des figures gui accompagnent leurs notes en même temps que leurs manuscrits. SOCIETE DES AMIS DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE (extrait des statuts). J. But et composition de la Société. Article premier. L'Association dite Société des Amis du Muséum national d'histoire natu- relle, fondée on 1907, a pou:- but de donner son appui moral et financier à cet établissement, d'enrichir ses collections, ménageries, laboratoires, serres, jardins et bibliothèques et de favoriser les travaux scientifiques et l'enseignement qui s'y rattachent. Elle a son siège à Paris. Article 3. 1/ Association se compose de Membres titulaires, de Membres donateurs et de Membres bienfaiteurs , qui doivent être agréés par le Conseil d'administration. Pour être membre titulaire, il faut payer une cotisation annuelle d'au moins 10 francs. La cotisation peut être rachetée en versant une somme tixe de i5o francs. Pour être Membre donateur, il faut avoir donné une somme d'au moins 5oo francs, ou avoir versé pendant dix. ans une cotisation d'au moins 60 francs par an. Pour être Membre bienfaiteur, il faut avoir donné au Muséum, ou à la Société, soit une somme de 10,000 francs, soit des collections scientifiques ou des objets, meubles ou immeubles ayant une valeur équivalente, soit, pendant dix ans, une cotisation annuelle d'au moins 1,200 francs (1). (1) S'adresser pour los versements à M. Pierre Masson, trésorier de l'Associa- tion. BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE. ANNÉE 1909. — N° 2. 108B RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM. 22 FÉVRIER 1909. PRÉSIDENCE DE M. EDMOND PERRIER, DIRECTEUR DU MUSEUM. «OTAMCaL ACTES ADMINISTRATIFS. M. le Président annonce que le fascicule 1 du Bulletin du Muséum de l'année 1909 est mis en distribution. M. le Président fait part à la Réunion de la mort imprévue et tragique de M. A. Bonhoure, Gouverneur des Colonies, Correspon- dant du Muséum: «Dans tous les postes qu'il avait occupés, ajoute- l-il , M. Bonhoure s'était montré un ami des Sciences naturelles. Membre à vie de la Société Enlomologique de France, il avait un goût tout particulier pour les choses de la nature; si ses fonctions l'empêchaient de s'adonner à ses goûts en toute liberté, il se plaisait à se retrouver dans la société de ses collègues lors de ses séjours à Paris, et c'était avec le plus grand dévouement qu'il accordait son concours aux Naturalistes venus pour s'occuper de recherches zoologiques sur les territoires relevant de son administration. La notice nécrologique que M. Ch. Gravier lui a consacrée et qu'on lira plus loin, en faisant l'éloge du caractère de A. Bonhoure, est en même temps le témoignage des services qu'il a rendus à la Science et au Muséum.» M. le Président donne ensuite lecture d'une lettre de M. Louis Gentil l'informant en termes émus de la mort de son confrère Muséum. — xv. 5 — 54 — M. Gaston Buchet, Chef de Mission au Maroc, survenue à Tanger, le i3 février. «■ Il est regrettable à tous égards, dit-il, que ce zélé missionnaire n'ait pu surmonter la neurasthénie qui le hantait, car personne n'ignore avec quelle activité il collaborait à l'œuvre scientifique du Muséum, en faisant de précieux apports à ses collections. r> M. Gagnepàin, Préparateur de la Chaire de Botanique (Phomé- rogamie), a été nomme Assistant de cette Chaire, en remplacement de M. J. Poisson, admis à la retraite. (Arrêté ministe'riel du i5 fé- vrier 1909.) M. Angel a été délégué dans les fonctions de Préparateur de la Chaire d'Herpétologie, en remplacement de M. Jacques Pellegrin, nommé Assistant à la même Chaire. (Arrêté ministériel du 9 fé- vrier 1909.) M. Arnaud de Gramont, Docteur es sciences, a été nommé Correspondant du Muséum. (Assemblée du 1 1 février 1909.) M. Botcazo, Docteur en médecine, a été délégué dans les fonc- tions de Préparateur à la Chaire de Pathologie comparée, en rem- placement de M, Mansion, appelé à d'autres fonctions. (Arrêté mi- nistériel du 19 février 1909.) M. Gérome, Jardinier en chef du Muséum, Secrétaire de la Section de Botanique de la Société nationale d'Acclimatation, a été nommé OHicier de l'Instruction publique. (Décret du février M. Hua, Directeur-Adjoint à l'Ecole des Hautes-Etudes, Secré- taire du Conseil de la Société nationale d'Acclimatation, a été nommé Officier d'Académie. (Décret du février 1909.) PRESENTATION D'OUVRAGES. M. le Professeur S. Meunier présente et offre pour la Biblio- thèque du Muséum les articles qu'il a publiés dans la Bévue des Deux-Mondes ayant pour titres, Les Tremblements de terre. — 55 — M. le Professeur Joobin présente et offre pour la Bibliothèque deux nouvelles feuilles des Caries indiquant les Giiements de Coquilles comestibles de nos cotes. COMMUNICATIONS. Le Jardin du Roi en i8aa, DIAPRES VNE FACETIE RARE ET PEU CONNUE, par M. Ed. Bonnet. Le hasard, qui favorise quelquefois les collectionneurs, m'a permis d'acquérir récemment une petite brochure rare et peu connue, dont je me propose de donner ici une brève analyse et de transcrire quelques extraits. Assurément, cette Notice n'aura ni l'importance ni l'intérêt scienti- fiques des communications qui sont habituellement insérées dans ce Bulletin ; mais mon excuse sera dans le précepte médical, imité de l'Ecole de Salerne : Interpone tuis, aliquando gaudia curis. Cette brochure, de format in-12, ne contient que i5 pages, y compris le titre : La description du Jardin du Roi, j| en vaudevilles. ! Ouvrage destiné à charmer la capitivité de Martin. '| Par Boniface Le Flâneur, Membre de plusieurs Sociétés de Bêtes. || A Paris. Chez l'Auteur, rue aux Ours, 1822. Au milieu de la quinzième et dernière page , en grande partie restée blanche, on trouve le nom de l'auteur, caché sous le pseudonyme assez transparent de (tRebi a- qu'il suffit de lire de droite à gauche pour obtenir : Aober. Quel était cet Auber? c'est ce que je n'ai pu élucider, le titre de sa bro- chure, aussi bien que son nom et ses pseudonymes, ne figurant ni dans le Dictionnaire de Barbier, ni dans les Supercheries littéraires de-Quérard. Quant à Martin, dont il est question dans le litre, il s'agit de l'Ours, premier de ce nom, dont les gambades et les grâces un peu lourdes fai- saient alors la joie des badauds et des enfants. Dans cette facétie, fauteur, après un court préambule, nous promène successivement à travers les différentes parties du Jardin du Roi en consa- crant à chacune et aux différentes collections qu'elles renferment, une description rimée, sous forme de couplet, adapté à l'un des airs en vogue à cette époque. 5. — 56 — Voici d'abord l'Ecole de Botanique, le carré des plantes utiles et le Jardin fruitier, avec un mot galant pour les dames : Ce Jardin est fort beau, mais Quelque chose me tourmente, Pourquoi l'Arbuste ou la Plante N'ont-ils pas des noms français? Là l'Oignon, la Ciboulette, Le Persil et la Sarriette, Le Cerfeuil et la Civette, La Barbe de Capucin, Le Chou-fleur et la Salade, L'Artichaut à la poivrade, Le Mouron et le Plantin, Ont tous des noms en latin'1'. On y cultive avec soin Mille Graines étrangères, Ici le Seigle, le Foin, Là des Plantes potagères; Les simples pour les malades, Puis tout comme dans nos camps. Les Lauriers et les Grenades, Tout ça pousse en môme tems. Ah! que la Pomme est commune Dans ces jolis vergers là : Paris sur le mont Ida , Entre la Blonde et la Brune, N'en a pu présenter qu'une; Ici, dit un Jardinier, En emplissant son panier, Ce fruit, malgré l'abondance, Serait bientôt récolté, Si la Pomme étoit en France Le seul prix de la beauté. De là nous passons dans la Ménagerie qui abrite un Lion, une Hyène, un Couguard, un Léopard, un Jaguar, des Ours blancs, un Tigre léger Venant d'Alger, erreur de géographie zoologique nécessitée par la rime , à moins , cepen- dant, qu'il ne s'agisse de l'un des grands carnassiers à pelage tigré et M On lit au bas de la p. k la Note suivante : a Cette remarque n'est plus exacte, beaucoup de plantes ont maintenant (i8aa) leurs noms en latin et en français». — 57 — moucheté auxquels on a donné quelquefois, à tort, le nom de Tigre, et l'auteur s'adressant à ces fauves leur dit : En voyant votre résidence , Au moins vous avez pu juger Qu'en France on traite l'Etranger Avec magnificence. A l'époque où Auber rimait ses couplets , la Ménagerie possédait deux Ours bruns, Martin, le plus ancien et le plus célèbre, et Colin, beaucoup moins connu. Contemplez donc la triste mine Que nous fait ce pauvre Martin, On voit que le chagrin le mine, Et je lui trouve un mauvais teint; Vraiment il faut être de marbre, Pour ne pas déplorer son sort, J'aimerais autant qu'il fût mort, Puisqu'il ne monte plus à l'arbre. 11 parait qu'en 1822, comme au temps du bon Lafontaine, les bêtes parlaient, car Martin, s'adressant à son collègue Colin, lui explique en ces termes les causes de sa tristesse : 0 le meilleur de tous mes camarades , Te souvient-il de mon bonheur passé ! Te souvient-il des nombreuses cascades Que je fesais jadis en mon fossé : Et quand parfois je cessais mes bamboches, Pour ranimer mon courage abattu, En pleuvait-il des gâteaux, des brioches, Dis-moi Colin, dis-moi, t'en souviens-tu? Et Colin lui répond sur le même air : Toi qui souvent lassa la patience De cent badauds, témoins de tes ébats, N'as-tu jamais chargé ta conscience De petits pains que tu ne gagnais pas? Te souviens-tu des nombreuses victimes Que tu croquas jadis à l'impromptu , Et du plus noir, du dernier de tes crimes, Dis-moi, Martin, dis-moi, t'en souviens-tu? Une autre curiosité était alors un tout jeune Éléphant que la Ménagerie venait de recevoir : On sait que depuis peu de tems , Il est débarqué dans la France , Qu'il est encore dans son printems, De plus, orphelin sans défente, — 58 — Si vous aimez un bel enfant. Venez, venez voir l'Eléphant. Je passe sous silence la description des parcs des ruminants, des chiens de Terre-Neuve, de la Volière, de la Singerie et du Cabinet d'Anatomie dont La porle-cochère est pleine Des débris d'une Baleine. Laissons l'auteur monter seul au Labyrinthe, mais suivons-le à l'Amphi- théâtre et dans l'Orangerie : Ne vois-je pas l'Amphithéâtre, Le beau bâtiment que voilà! Comme à la porte d'un théâtre , On affiche ce qu'on voit là. Lundi, mardi, cours de Physique, Mercredi, cours de minéraux, Jeudi, les serpens, les oiseaux, Vendredi, cours de Botanique, Samedi, l'on disséquera J'aperçois l'Orangerie, Ah! quel coup-d'œil enchanteur; Ici la Datte mûrie, Plus loin , l'Orange est en fleur. Oue d'arbres de chaque espèce, Voici des Citrons sans jus, Qui, dit-on, coulent la pièce Environ deux mille écus. Avec peine tout végète, Et sous ces riches abris, Le jeune Arbrisseau regrette Le soleil de son pays. Le dernier couplet, qui, par sa longueur, constitue à lui seul un petit poème, énumère les diverses collections de zoologie, minéralogie, géologie et paléontologie réunies dans ce qu'on appelait alors le Cabinet, c'est-à-dire le bâtiment en bordure de la rue Geoffroy-Saint-Hilaire, aujourd'hui désaffecté, et Auber termine sa description par ces deux vers qui servent d'épigraphe à sa brochure : Pour classer autant de bêles, Mon Dieu qu'il fallait d'esprit! — 59 — Notice sur A. Bonhoure, Gouverneur des Colonies, Correspondant du Muséum d'Histoire naturelle, par M. Ch. Gravier. Le 3o janvier dernier, une courte noie parue dans le Temps annonçait la mort si douloureusement imprévue de M. Bonhoure, Lieutenant-Gou- verneur de la Cochinchine , Correspondant du Muséum d'histoire naturelle , décédé à Saïgon, quelques jours à peine, hélas! avant son retour en Europe. Alphonse Bonhoure était né à Nîmes le 2 juillet i864. Après avoir fait d'excellentes études au lycée de Versailles, il entra à l'Ecole de Droit. Tout jeune encore, — n'ayant pas vingt ans, — il devint Secrétaire à la Confé- rence des Avocats. Son stage au barreau fut de courte durée, mais marqué par un véritable coup d'éclat. Doué d'un rare talent de parole, d'une force de persuasion entraînante, il remporta dès son début un succès retentis- sant dans une affaire de faux-monnayeur. Dans sa grande modestie, il s'excusait presque de cette victoire qu'il cherchait à expliquer par un ensemble de circonstances fortuites et heureuses. En 1891 , M. de Lanessan, nommé Gouverneur général de l'Indo-Chine, l'emmena avec lui et lui confia la direction de son Secrétariat particulier. C'est là que Bonhoure apprit à connaître cet Extrême-Orient auquel il était si attaché et qui devait le tuer! Il en parlait toujours avec enthousiasme : l'Indo-Chine , qu'il parcourut alors entièrement, était restée sa colonie de prédilection. Revenu en France en 189/1, il fut appelé quelque temps après au Secré- tariat général de la Côte d'Ivoire. On l'envoya bientôt en mission auprès de Samory; il était déjà fort loin dans la brousse, à deux jours du point où se tenait le fils du terrible sultan , lorsqu'il apprend qu'une colonne mili- taire est en marche derrière lui pour attaquer le redouté chef noir. Sa mission, dans ces conditions, devenait sans objet; il revient presque seul à Grand-Bassani, accompagné seulement d'un jeune commis aux affaires indigènes. Une aussi inexplicable incohérence dans la conduite de nos affaires coloniales aurait dû lui coûter la vie; lorsqu'il parlait de cette aven- ture, sans en tirer aucunement vanité, il s'étonnait lui-même d'avoir pu revenir sain et sauf à la côte. Il prend alors le gouvernement intérimaire de la Côte d'Ivoire; c'est là qu'il fut atteint , pour la première fois , d'une crise grave de fièvre bilieuse hématurique. M. de Lanessan, qui avait apprécié ses rares qualités au Tonkiu, le fait revenir de l'Afrique occidentale et le nomme Chef de son Cabinet au Ministère de la Marine. Bonhoure avait pour son « Patron * utie véritable vénération, une affection toute filiale , un dévouement sans bornes. — 60 - Après avoir rempli ces délicates fonctions avec un tact parfait et une activité exemplaire, il reprend sa carrière coloniale et devient Gouverneur de la Côte française des Somalis , où la construction de la ligne de chemin de fer de Djibouti à Dirédaouah, à travers le désert, soulevait de grosses difficultés chez ces nomades indomptables, insaisissables, toujours prêts à user du poignard ou de la lance. C'est là que j'ai eu le bonheur de vivre dans l'intimité de Bonhoure , pendant plusieurs mois, et je les compte parmi les meilleurs de ma vie. Le Gouvernement, reconnaissant les mérites de ce haut adminis- trateur, l'avait décoré et, peu après, promu à la seconde classe de sou grade. En 190/i, après la catastrophe épouvantable de la Montagne Pelée, la situation très troublée de la Martinique donne des inquiétudes à la Métro- pole. H faut un Gouverneur habile et ferme pour redonner la quiétude aux sinistrés. On prie instamment Bonhoure de quitter ses farouches Somalis, à qui il avait su inspirer confiance, pour se rendre à Fort-de-France. Sa loyauté en impose aux partis politiques acharnés les uns contre les autres; il laisse là-bas, comme partout, de vives sympathies. Entre temps, la Guyane en effervescence réclame une intervention immédiate; des incidents électoraux ont surexcité les esprits. C'est encore à Bonhoure qu'on s'adresse. Bientôt, il parvient à ramener le calme dans la colonie sud-américaine. Le Ministère des Colonies, en récompense de ses services éminents, lui avait donné la rosette d'Officier de la Légion d'honneur et l'avait élevé au rang de Gouverneur de 1 " classe. Trois ans plus tard, en 1907, après un repos bien gagné, il est envoyé eu Indo-Chine et il est désigné pour administrer la Cochinchine. Quand M. Beau quitta notre colonie d'Extrême-Orient, on chargea Bonhoure de l'intérim au Gouvernement général. Les événements sont trop récents pour qu'il soit utile de rappeler ici les grandes difficultés en face desquelles il se trouva : troubles graves en Annam ," attaques continuelles des réguliers et des rélbrmistes chinois au Tonkin , partout la révolte sourde de l'élément indigène exaspéré par des fautes antérieures et notamment par de regret- tables mesures fiscales , tentative d'empoisonnement collectif des troupes d'Hanoï, affolement d'une partie de la population européenne, etc. Lorsque le nouveau titulaire, M. Klobukowski, arriva en Indo-Chine, la situation était déjà meilleure, quoiqu'il y ait encore des points noirs à l'horizon. Rentré à Saigon, surmené par ses lourdes fonctions, fortement éprouvé par le climat meurtrier de la Cochinchine, Bonhoure s'apprêtait à venir jouir d'un congé bien mérité lorsque la mort vint nous le ravir le 3o jan- vier dernier. Au Conseil des Ministres, il avait été désigné pour un pro- chain Gouvernement général. — 61 — De taille élevée, de manières distinguées, d'une correction toute diplo- matique, Bonkoure avait, avec des dehors graves et un peu sévères, un abord bienveillant qui inspirait la confiance et attirait la sympathie. Les visiteurs , quand il les connaissait et les estimait , il savait les recevoir d'une façon extrêmement affable. Sa conversation était pleine de charmes et d'une originalité savoureuse ; il avait beaucoup vu et beaucoup retenu et il con- naissait si bien les hommes et les choses ! Il était rapidement parvenu, grâce à sa valeur personnelle, à une très haute situation. Au Ministère de la Marine , au Gouvernement général à Hanoï, dans ses résidences de Djibouti et de Fort-de-France, il avait cou- doyé les puissants du jour, les plus éminentes personnalités appartenant à toutes les administrations, à tous les milieux, à toutes les nations; il avait reçu comme Gouverneur, soit à bord des navires français ou étrangers , soit en parcourant les pays qu'il administrait, des honneurs quasi royaux. Tout jeune encore , ayant à peine atteint la quarantaine , il était Gouver- neur de 1" classe des Colonies et Officier de la Légion d'honneur; il pou- vait avoir confiance dans son étoile et aspirer aux plus brillantes destinées. Néanmoins, il avait conservé une grande simplicité, parce que c'était une âme d'élite; il semblait même que sa modestie si sincère s'accentuait à mesure qu'il s'élevait aux plus hauts sommets de la hiérarchie. Dans l'une de ses dernières lettres, au retour d'une de ses tournées dans les provinces de Ha-tien et de Bac-Lieu, de la Cocln'nchine qu'il aimait tant, il m'écri- vait : et Ce serait charmant si on pouvait voyager en simple touriste; mais les obligations administratives gâtent beaucoup le pittoresque et le charme des paysages. J'ai hâte de retrouver Paris pour payer ma place dans les omnibus et débarquer du bateau-mouche sans qu'on pavoise le ponton. * Oh! le brave cœur, si droit, si loyal, si humain 1 L'excellent homme, d'esprit si clair et si avisé; comme il savait, tout en restant toujours par- faitement digne, oublier sa position élevée! Comme il ignorait ce dédain imbécile, cette morgue odieuse et ridicule vis-à-vis des humbles, dont usent les médiocres pour masquer leur insuffisance! Et naturellement, il ne se laissait pas impressionner a priori par les situations acquises, par les valeurs estampillées; il estimait un homme pour ce qu'il valait et non pour ce qu'il était. 11 avait vu de près trop de non-valeurs occuper des postes supérieurs pour admettre d'emblée que chacun mérite le rang qu'il occupe. Il n'acceptait pas volontiers les jugements tout faits; il cherchait à se faire lui-même sur toute chose une opinion personnelle ; ce Français si affectionné à son pays fut, dans le sens le plus entier du mot, un homme : il fut quelqu'un. Le fond de son caractère était certainement une indulgente bonté qui s'alliait chez lui à une grande fermeté de caractère, à une nature réfléchie et des mieux pondérées. Il était un administrateur dans le meilleur sens du mot. Il savait écouter les gens avec une patience inlassable, même lors- — 62 — qu'ils lui présentaient des requêtes inadmissibles. Souvent, hélas! obligé de refuser, il enveloppait son refus de tant de bienveillance, il l'expliquait par de si justes raisons, qu'il renvoyait le solliciteur sans le mécontenter, en le corrigeant peut-être même un peu. Donnant l'exemple d'une vie laborieuse et presque austère, il était fort estimé par ses administrés, hautement apprécié par son personnel qu'il savait s'attacher, profondément aimé par ceux qui vivaient dans son inti- mité et qui pouvaient jouir des ressources de cette nature délicate, géné- reuse, si heureusement douée, ouverte à tant de choses. Il montrait surtout une patience touchante envers les indigènes dont il voulait le bien, mais dont il ne rêvait pas de faire des «• citoyens électeurs «. Tous ceux qui ont vécu parmi les noirs savent par quels longs détours ils s'engagent pour dire ce qu'ils veulent, comme ils dissimulent longtemps leur pensée avant de l'exprimer. Bonhoure les connaissait admirablement: il savait d'avance pourquoi ils venaient le trouver; il les écoutait toujours avec un calme imperturbable : c'était le métier, et il le faisait jusqu'au bout; c'était le devoir, et il l'accomplissait avec une patience souriante. C'est ainsi que je l'ai vu à l'œuvre bien des fois et dans des situations fort curieuses, à Djibouti et surtout à Obock. Tenant à venir explorer avec moi les récifs coralliens d'Obock, Bonhoure dut recevoir là-bas une délégation des principaux chefs de tribus de la région; la conversation se faisait par l'intermédiaire de trois langues : dankali , arabe et français. Pendant plus de deux heures, ces noirs lui racontèrent les choses les plus futiles, les plus étrangères au motif de leur démarche qui se termina naturellement par la demande du trbakchiche» traditionnel. Pas le moindre signe de las- situde ne se lisait sur le. visage du Gouverneur, [tendant ces interminables palabres dont il devinait parfaitement l'objet et dont il prévoyait le dénoue- ment. A l'occasion, il savait parler de devoirs et d'obligations à ces terribles indigènes, tour à tour pasteurs et bandits, qui portaient tous au biceps le bracelet de fer gagné par quelque meurtre. Grâce à sa loyauté et à sa bienveillance à l'égard des indigènes, il s'était acquis une renommée qui dépassait de beaucoup les frontières, — toutes conventionnelles, du reste, chez ces nomades, — de la Somalie française. On n'a jamais su ici que le rrMad Mullah » , — ce chef très avisé , moins fou que ne l'ont prétendu ses adversaires, — qui harcela si longtemps les Anglais, avait offert à diverses reprises à Bonhoure les vastes territoires sur lesquels s'étendait son influence. Loyal toujours et très habile, le Gouver- neur français sut montrer en ces conjonctures une grande circonspection devant l'insistance du Mullah qui lui envoya des émissaires porteurs d'épîlres enflammées écrites dans celte langue arabe si riche en expressions imagées. Pauvre et cher ami! pourquoi être parti sans nous avoir laissé un livre dans lequel nous aurions pu le retrouver; retrouver toute sa pensée si riche et si originale; c'eût été un beau livre, sincère et instructif, sur la — 63 — vie coloniale, un livre utile à son pays, précieux au cœur de tous ceux qui l'ont approche'. Faisant allusion aux malheureux e'vénements de l'Indo-Chine qui ont rendu son inte'rim si pénible, il me faisait part, en septembre 1908, des angoisses de sa conscience : rr Quand on n'a contribué, m'écrivait-il, par aucun de ses actes à la pré- paration d'événements de ce genre (qu'au contraire on a toujours préconisé d'autres politiques que celles qui en sont plus ou moins responsables), il est cruel d'être soudain obligé d'y faire rigoureusement face. J'ai accompli mon devoir de mon mieux, je crois que tout ce que j'ai fait était juste, nécessaire, indispensable; mais, malgré tout, ce sang versé en Annam et au Tonkin m'assombrit. r> A Djibouti, où s'arrêtent tant de navires parcourant l'Océan Indien, l'Extrême-Orient ou l'Océanie, où passent tant de missions s'acheminant vers l'Abyssinie ou vers quelque autre contrée plus éloignée, le Gouver- neur a souvent à résoudre de délicates questions diplomatiques. Ce fut sur- tout au cours de la guerre russo-japonaise , durant le séjour de la flotte de l'amiral Wirenius dans le golfe de Tadjourah, que la sagacité de Bonhoure fut fréquemment mise à l'épreuve. Il s'en tira toujours avec un tact accom- pli qui faisait l'admiration de ses hôtes et une cordialité qui les touchait. Il me semble encore le voir à un moment tragique, à la réception des pre- miers télégrammes si tendancieux de l'agence Reuter, relatifs à la surprise de Port-Arthur, qu'il communiquait aux officiers russes; je le vois conso- lant affectueusement le Commandant du Dmilri Donskoï, un doux géant qui pleurait à chaudes larmes en balbutiant un langage incompréhensible où se mêlaient les noms de ses camarades morts dans le désastre, les mots du télégramme anglais et des paroles françaises de remerciements. Partout où Bonhoure est passé, il n'a fait que du bien; partout il a apporté la paix et la concorde. C'était un esprit très cultivé, nourri des lectures les plus diverses et les plus fortes, doué d'une mémoire des mieux ordonnées. Il avait en particulier cette somme de connaissances si variées , si sincères , si on peut dire , que possèdent les voyageurs intelligents et attentifs qui ont parcouru le monde, qu'on n'acquiert jamais , même en travaillant assidûment dans le labora- toire ou dans le cabinet de travail. Avide de connaître toujours davantage, il s'intéressait à toutes les grandes questions scientifiques. Tl avait d'ailleurs de la science, en général, une conception plus large et plus juste que bien des chercheurs de laboratoire. Je me rappellerai toujours l'étonnement amusé de mon ami Henri Chaumat, le savant sous-directeur de l'Ecole supérieure d'électricité, quand, un soir que nous étions entre intimes , il se vit interrogé par le Gouverneur sur — 64 ~— diverses questions de Thermodynamique, notamment sur l'entropie : e'clios chez lui de lectures philosophiques récentes et témoignage d'un esprit curieux , toujours en éveil. Il avait eu de très bonne heure le goût le plus vif pour les sciences natu- relles et en particulier pour l'Entomologie. Il faut se souvenir qu'il a publié dans les Annales de la Société Entomo- logique de France un très intéressant mémoire, accompagné d'excellentes figures qu'il avait dessinées avec le plus grand soin, sur le Platypsijllus Casloris^, ce singulier parasite découvert par Ritsema sur le Castor du Canada (1869) et rencontré par lui sur le Castor du Rhône ( 1 8 8 3 ) ; on peut y lire un exposé très complet des opinions diverses qui ont été émises par les naturalistes sur les rapports que cet être aberrant peut avoir avec tel ou tel ordre d'Insectes. Lorsqu'il était en France, il assistait fidèlement aux déjeuners tradi- tionnels du mardi qui réunissent chez le docteur Marmottan, l'ancien maire de Passy, les plus fameux naturalistes que passionne l'étude des Articulés ou Arthropodes, notamment Eugène Simon, Louis Bedel, Maurice Maindron qui, dans un langage élevé, a adressé un adieu ému à son ami, notre grand et malheureux Colonial. Des diverses régions du globe où il avait résidé, Bonhoure avait rapporté d'importantes collections d'Insectes qu'il avait enrichies par voie d'échanges avec ses correspondants. «Quand sonnera, me disait-il quelquefois , l'heure tranquille de la retraite, je quitterai sans regret les honneurs olliciels pour devenir un bon vieux naturaliste." Bénies soient nos études d'histoire natu- relle qui l'intéressèrent toujours, l'amusèrent quelquefois et lui donnèrent au moins du bonheur en perspective. Il déplorait bien souvent, depuis qu'il était en Indo-Chine surtout, de n'avoir plus jamais un moment à consacrer à la Zoologie. Dans sa résidence de Djibouti, où il avait l'hospitalité si large et si cor- diale, il réservait une place de faveur aux naturalistes. Je n'oublierai jamais, quant à moi, la façon touchante dont il m'accueillit. Il fit prendre mes ba- gages à bord du Djemnah par un employé indigène des travaux publics, les fit transporter au Palais du Gouvernement , m'expliquant par un mot très aimable qu'il m'était impossible de chercher ailleurs un logement. Il m'offrit toute une partie de ses appartements pour m'installer et y établir un laboratoire provisoire. Comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire au retour de ma mission (S\ si j'ai pu rapporter de là-bas d'importantes collections, recueillir tant de types nouveaux dans les groupes les plus variés , c'est en (1) Alphonse Bonhodre, Note sur le Platypsyllus Casloris Ritsema et sa capture en France. Ann. de la Soc. Eut. de Fr., 6e sér., t. IV, i884, p. 1/17, PI. 0 , fig. 1 à 8. W Cf. Bull, du Muséum d'Hist. nat., t. X, 190/1, p. a63. — 65 — grande partie à Bonhoure que je le dois. Si j'avais été réduit aux seules res- sources de ma tr mission gratuite n, s'il n'avait pas mis à ma disposition les bateaux et les équipages du Gouvernement chaque fois qu'il le put, il m'eût été impossible d'explorer aussi fructueusement que je l'ai fait les récifs de la baie de Djibouti , des îles Musha et d'Obock. Il s'intéressait très vivement à mes trouvailles et à mes recherches et, quand il avait une minute de liberté, il venait s'enquérir des récoltes de la veille. Après déjeuner, au lieu de faire la sieste à laquelle invite d'une façon si pressante le soleil de plomb de ces pays , il étudiait à la loupe ou au microscope les animaux vivants du laboratoire qui avaient attiré particulièrement son attention. Lorsqu'à mon départ de la Côte des Somalis,tout confus de tant de bonté , je voulus lui exprimer ma profonde reconnaissance pour l'accueil qu'il m'avait fait , pour le généreux concours qu'il m'avait prêté , il préten- dait , avec une exquise délicatesse , — que j'eusse prise pour de l'ironie si je ne l'avais pas bien connu , — que c'était lui qui était mon obligé , à cause des choses que je lui avais fait connaître dans les récifs coralliens et dont il ne soupçonnait pas l'existence et que, selon lui, la découverte la plus importante de notre campagne d'exploration, c'était notre mutuelle amitié. Et, en effet, les sentiments de vive sympathie que nous avions, dès le dé- but, éprouvés l'un pour l'autre, n'avaient fait que se fortifier avec le temps. Le souvenir des trois mois que j'ai passés auprès de cet homme éminent, dont la belle santé morale était si réconfortante, restera à tout jamais gravé dans ma mémoire. Le Muséum d'histoire naturelle, qu'il aimait beaucoup , perd en lui l'un de ses meilleurs Correspondants, l'un de ses plus fidèles soutiens. Il ne manquait jamais une occasion de lui être utile. Lorsque M. A. Lacroix poursuivait ses études pétrographiques après l'éruption de la Martinique, Bonhoure fit de son mieux pour lui procurer les matériaux dont il avait besoin. Tout récemment encore, lorsque les nécessités budgétaires for- cèrent à diminuer les crédits affectés à la Mission scientifique permanente en Indo-Chine, il chercha la solution la plus favorable à notre grand établissement national. Tel m'est apparu l'homme qui vient de s'en aller si prématurément, en pleine possession des facultés intellectuelles et morales les plus riches , de tout ce qui fait la vie belle et enviable. Pourquoi faut-il donc que celte noble car- rière s'interrompe brusquement, alors qu'elle offrait encore tant de promesses et d'espoir? Cruelle question, douloureuse angoisse. Ses amis n'oublieront jamais cet excellent cœur si bon et si généreux , et le pays ne saura peut- être point la perte qu'il fait en ce serviteur si intelligent et si consciencieux , qui lui avait rendu tant de services et qui pouvait lui en rendre tant en- core. 11 faut pleurer de telles natures si précieuses et si rares , qui passent dans la vie, charmantes et utiles à tous, et qui réconcilient l'homme avec — 66 — lui-même. Puisse au moins l'unanimité des regrets que notre ami si cher laisse après lui adoucir la douleur de ceux qui viennent de perdre en lui le frère le plus tendre et le fils le plus dévoué! Collections becueillies par M. E. Haug, dans l'Ogôoué. Poissons. par M. le Dr Jacques Pellegrin. (Troisième note.) Un nouveau petit envoi provenant de récoltes faites d'août à décembre 1908 par M. le pasteur Ernest Haug aux environs de Ngomo (Ogôoué) et complétant les collections de Poissons dont j'ai donné déjà la liste (1) ne peut être passé sous silence. Sur 16 espèces qu'il contient en effet, 9 , parmi lesquelles plusieurs extrêmement intéressantes , n'avaient pas encore été recueillies par ce zélé correspondant du Muséum. Deux sont nouvelles pour la science, ce sont des Siluridés appartenant au genre Amphilius et Auchc- noglanis, dont on trouvera ci-dessous la description. LcpidoNircnidœ . . . Protopterus Dolloi Boulenger. fi„i ni > 1 i.i:t- Mormyrop6 zanclirostris Gunther. Clinracinida» BryconjEthiops microstoma Gunther var. Mocquar- diana Thominot. Nannocharax parvus Pellegrin. < ; |.i ini.i:. Labeo annectens Boulenger. Barbus Batesi Boulenger. — trispilomimus Boulenger. Siluridie Amphilius nigricaudatus nov. sp. Auchenauglanis macrostom nov. sp. Microsynodontis Batesi Boulenger. ^iur:« niii:. Ophichtiiys (Sphagebranchcs) Buettikoferi Stein- dachner. Opliioeephalidsr.. . OpilIOCEPHALCS OBSCURUS Gunther. AnaltaïKida? Anabas nigropannosus Beiclienow. \andidsF PoLYCENTROPSIS ABBREVIATA Boulenger. Cichlida? Pelmatochromis nigrofasciatus Pellegrin. — Guentheri Sauvage m. M Bull. Mus. Hist. nat., 1906, p. 467 et 1908, p. 3&7- M A cette liste de Poissons doit être joint un curieux Reptile fouisseur de la famille des Amphisbœnidés que je rapporte au Monopeltis Dumerili Strauch , var. unirostralis Mocquard. — 67 — Amphilius nigricaudatus nov. sp. La hauteur du corps est comprise 6 fois à 6 fois i/a dans la longueur, sans la caudale, la longueur de la tête 3 fois 3/6. Le museau arrondi est contenu 2 fois 1/2 dans la longueur de la tête. L'œil est petit, compris deux fois environ dans l'espace interorbitaire, 3 fois dans la longueur du museau. Le barbillon maxillaire, plus long que la tête, atteint le milieu de la pectorale; le mandibulaire externe s'étend presque aussi loin; le mandibu- laire interne fait environ la moitié de la longueur de la tête. La dorsale est située un peu plus près du bout du museau que de la base de la caudale; l'adipeuse, deux fois aussi longue environ que la dorsale rayonnée, est sé- parée de celle-ci par un espace égalant 1 fois 1/2 la longueur de la base de cette dernière. La pectorale un peu plus longue que la ventrale, fait les 2/3 ou les 3/4 de la longueur de la tête. La ventrale commence sous l'aplomb du dernier ou de l'a van t-der nier rayon de la dorsale. Le pédicide caudal est environ aussi haut que long. La caudale est faiblement émarginée. La teinte générale du corps est chocolat tantôt uniforme (3 spécimens), tantôt marqué de nombreuses petites taches noires (1 spécimen 9 var. mullipimctata var. nov.). Le ventre est jaunâtre, les nageoires grisâtres. La taudale blanche à la base et à la pointe des lobes est presque entièrement couverte par une large maculature noire. D. 16; A. 11 5; P. i8;V. i5. N° 09-13 à 16. Coll. Mus. — Ngomo (Ogôoué) : Haug. Longueur, 59 + 11 = 70, 57 + 12 = 69, 57 + 11 = 68, 56+11 = 67 milli- mètres. Cette petite espèce est très voisine de Y Amphilius brevis Boulenger(1) de la rivière Lindi, affluent du Congo. Elle semble cependant pouvoir en être séparée à cause de sa dorsale placée un peu moins en arrière et de ses barbillons sensiblement plus longs. Deux des spécimens, l'un à coloration uniforme, l'autre type de la variété mulliponctuée, sont des femelles remplies d'oeufs murs très volu- mineux. Le diamètre de ceux-ci atteint souvent 2 millimètres. Auchenoglanis macrostoma nov. sp. La hauteur du corps est contenue k fois 1/2 dans la longueur sans la caudale, la longueur de la tête 3 fois i/3. La tête est nue, couverte d'une peau mince, un peu plus longue que large. Le processus occipital est petit. Le museau, nettement arrondi, est contenu 1 fois i/3 dans l'espace inter- orbitaire. Les yeux , dirigés en haut , sont situés un peu plus près du bout du museau que de la fin de l'opercule ; leur diamètre est contenu 3 fois dans l'espace interorbitaire, 9 fois dans la longueur de la tête. La largeur M Pr. Zool. Soc, 1902, p. 268, pi. XXIX, tig. 3. — 68 — de la Couche fait les deux tiers de celle de la tête. A la mâchoire supérieure existe une vaste bande semi-lunaire de dents villiformes, dont la largeur transversale égale la longueur du museau. A la mandibule, les dents, éga- lement villiformes, constituent de chaque côté deux bandes très allon- gées s'étendant en arrière jusqu'au niveau de la commissure labiale et presque en contact antérieurement. Le barbillon maxillaire atteint le milieu de la pectorale; le mandibulaire externe va jusqu'au niveau de l'extrémité de cette nageoire; le mandibulaire interne fait près des 4/5 de la longueur de la tête. L'épine de la dorsale est forte et lisse et est con- tenue deux fois 1/2 dans la longueur de la tête. L'adipeuse, h fois aussi longue que haute, est séparée de la dorsale par un espace égal aux 2/3 de la base de celle-ci. L'épine de la pectorale, plus forle et plus longue . Tous ces Crustacés remplacent dans la riche colonie portugaise, au point de vue culinaire, les Lcrevisses de nos ruisseaux. Un des jeunes exemplaires de ce Paidemon Olfersi a ses deux antennes du côté gauche en voie de régénération. La hampe des antennes internes ou antennules a perdu ses deux articles terminaux et ne les a point régé- nérés; elle est réduite à son article basilaire; la cassure s'est produite au niveau de l'épine que cet article basilaire présente sur sa face externe. Le bord un peu irrégulier de la cassure est marqué par un liséré chitineux de couleur foncée. La petite branche du fouet bifurqué n'est pas enroulée, mais simplement recourbée à son extrémité distale ; la grande branche forme une seule boucle dans sa région terminale; elle est presque rectiligne dans ses deux tiers inférieurs. Quant au troisième fouet, il est enroulé en spirale conique à pointe tournée vers le bas et un peu de côté; les trois tours de spire ne sont pas conligus; mais l'enroulement de ce fouet est ce- pendant beaucoup plus avancé que celui des deux autres. Quanta l'antenne externe ou antenne proprement dite, elle a été brisée au niveau de son insertion sur l'article basilaire. Le niveau de la rupture est indiqué comme sur l'antenne par une petite. bordure chilineuse noire. Le bourgeon de réparation a la forme d'une spirale conique à six tours serrés, presque contigus, dont l'axe est orienté vers la face ventrale, c'est- à-dire presque normalement à la direction future de l'antenne. On constate que les enroulements des spires dans les deux antennes sont en sens in- verse l'un de l'autre; je ne sais si c'est là une disposition constante chez les Crustacés qui offrent le même mode de régénération des antennes, avec enroulement spiral. La grande écaille bordée sur ses bords antérieur et interne de longues soies rigides, qui recouvre la partie proximale de l'antenne en la séparant de l'anlennule et qui s'étend bien au delà des points où se sont produites m E.-L. Bouvier, Sur une petite collection de Crustacés (Décapodes et Sto- matopodes) recueillis par M. Charles Gravier à l'île San Thomé (Afrique occiden- tale), Bull, du Mus. d'hitt. nat. , t. Xll, 1906, p. Ityi-llQQ. — 79 — les ruptures de ces appendices, est absolument intacte. D'autre part, bien que la réparation ne semble pas être exactement au même point poul- ies deux antennes, il ne paraît pas douteux que les deux accidents se sont produits en même temps. L'intégrité de l'écaillé anlennaire écarte l'hypo- thèse d'une mutilation causée par un ennemi. En suivant les phénomènes de la mue chez les Phasmes , Edmond Bor- dage (1) a constaté les efforts considérables que doivent faire ces Insectes pour se dépouiller de leur fourreau de chitine. Ils n'y parviennent d'ailleurs pas toujours et ils en meurent. Quelquefois , ils sont condamnés à sacrifier une ou pluiseurs pattes. Celle-ci se rompent très généralement au niveau du sillon fémoro-trochantérien et sont rejetés avec l'enveloppe qui les retient: c'est ce que Bordage a appelé la mutilation exuviale (de exuviœ, dé- pouilles). Au moment des mues, le tégument des Crustacés Décapodes devient re- lativement très mou; des appendices aussi grêles que les antennes devien- nent très fragiles et doivent se détacher facilement; il est très vraisemblable qu'il s'agit, dans le cas qui nous occupe, d'un accident survenu au mo- ment où l'animal cherche à se débarasser de son enveloppe de chitine. D'après F. H. Herrick (î), la régénération des antennes du Homard amé- ricain peut se faire à chaque articulation, dans le llagellum ou dans la tige. Chez le jeune, le flagellum de la seconde antenne peut être complètement restauré sans l'intervention d'une mue, tandis que, chez l'adulte, la mue semble être nécessaire pour une restauration. Le flagellum apparaît d'abord comme un bourgeon ou une papille qui prend la forme de faucille et fina- lement s'enroule. La figure 1 oo, planche 2 3 du Mémoire de Herrick, rela- tive à un Homard de 18 millimètres de longueur qui perdit son fouet antennaire droit en muant, montre l'état atteint par cet appendice à la mue qui a suivi la mutilation, deux semaines après celle-ci. Le flagellum ressemble à un petit m-at de cave a enroulé en spirale. D'ailleurs, Przibram(!) a pratiqué, chez le Palœmon serratus, des sec- tions transversales, tant dans l'antennule que dans l'antenne, à la base du fouet et à quelque distance au delà (Taf. III, fig. 37) et a constaté que, dans tous les cas, la régénération se faisait normalement. Edmond Bordage (communication verbale) a observé le même mode de régénération des antennes que chez le Palémon et le Homard chez plu- W Edmond Bordage, Recherches analomiques et hiologiques sur l'anatoniie et la régénération chez divers Arthropodes, Bull, scient, de la France et de la Bel- gique, t. XXXIX, 1905, p. 3o7-454 , pi. vi, 22 fig. dans le texte. W F. H. Herrick , The american Lobster : a study of its habits and develop- ment, Bull, of the TU. S. Fish Comm., vol. XV, i8g5, p. 1-252, 54 pi. M H. Przibram, Die Régénération bei den Crustaccen, Arb. Zool. Inst. Wie», 1 1er Band, 32 p., h pi. — 80 — sieurs types de la famille des Atyidee et notamment chez les genres Atya el Ortmannia. Les recherches de divers zoologistes, notamment d'Ost(1) sur YOniscus murarius, celles de Klintz(2) sur le Porcellio scaber Latr. ont montré que, chez ces Isopodes, la régénération des antennes se fait tout autrement; jamais l'un de ces appendices en voie de réfection ne s'enroule eu spirale conique. En oulre, il semble, d'après les expériences d'Ost, que la régéné- ration serait localisée chez YOniscus murarius. Ce naturaliste a constaté que lorsqu'on coupe l'antenne dans le second article, et que plus de la moitié de ce dernier est supprimé, il se produit un fait d'autolomie; le tronçon proximal se détache consécutivement au sectionnement et la régénération commence à l'articulation entre le premier et le second article. Tropisme et sensibilité différentielle (à propos des comvoluta), par G. BonN. Dans une note parue dans le dernier numéro du Bulletin du Muséum (1908, p. 393), M. Henri Piéron laisse croire à ses lecteurs que mes expé- riences sur les Conroluta contredisent celles de Geddes, de Haberlaudt, de l'ei ronnière, alors qu'elles ne font que les compléter; il s'est donné la peine de répéter les observations de ces auteurs, et il a pu s'assurer de leur exactitude. M. Piéron a, en effet, refait quelques observations que je n'ai jamais con- testées, à savoir, celles relatives à un prétendu phototropisme positif 1 Gomme ceux qui ont décrit celui-ci, dans les conditions où ils se sont placés, j'ai constaté que les Convoluta s'accumulent dans les régions éclairées; ce que j'ai critiqué, c'est la rubrique sous laquelle on place ces faits. Pour moi, il ne s'agit pas d'un tropisme, mais d'un phénomène de sensibilité différentielle , auquel s'applique le mécanisme bien connu dit des pièges. Dans mes travaux, j'ai à maintes reprises insisté sur la distinction entre tropisme et sensibilité différentielle (3), distinction que, désormais, d'après °> J. Ost, Zur Kenntniss der Régénération der Extremitàten bei den Arthro- poden, Arehiv.fur Entwickl., 22" Bd. , p. 289-826, 8 fig. im Text, Taf. XXII. (2) J. H. Klintz, Régénération der Antenne bei der Kellerassel (Porcellio scaber Latr.), Arehiv.fur Entwickl., a3" Bd., 1907, p. 552-559, Taf. XXIV. M Dans le tropisme, les mouvements de l'animal sont dirigés par une des forces du milieu extérieur, de façon qu'à chaque instant les deux côtés du corps reçoivent une égale excitation; dans la sensibilité différentielle, certains mouve- ments (reculs, rotations, etc.) sont déclanchés par la variation brusque d'une des forces du milieu extérieur. — 81 — Loeb (Journ. oj experim. Zoôlogy, vol. IV), lous ceux qui s'occupent des réactions des animaux inférieurs doivent tenir en considération. Klle appa- raîtra comme fondamentale dans un livre : La Naissance de l'intelligence, que je publierai prochainement dans la Bibliothèque de Philosophie scienti- fique dirigée par le Dr G. Le Bon(,). Je ne supposerai pas que M. Piéron ait besoin de lire mon livre pour comprendre celte distinction. Après avoir rédigé mon mémoire sur les Conwluta, j'avais soupçonné qu'un jour ou l'autre, dans le but de brouiller les choses ou tout simplement par ignorance, on commettrait la confusion que je reproche maintenant à M. Piéron. Aussi j'ai pris la bonne précaution de publier une note à l'Académie des sciences (28 décembre 1903) où je déclare que, malgré les résultats auxquels je suis arrivé «rappelant étrangement» ceux de Gamble, Keeble et Ferronnière, je me refuse à em- ployer le terme de «phototropisme*). J'ai eu toujours une véritable répugnance à employer les mots à tort et à travers: je me suis toujours montré aussi sévère, qu'il s'agisse du mot tropisme ou du mot volonté. Quand on parle du phototropisme négatif des Actrices, on est bien loin du sens donné au mot tropisme par les botanistes, et M. Piéron a certainement bien tort de croire (p. 39 4, note 3) que ceux-ci ne le critiqueront pas quand il désigne par le mot tropisme le grou- pement dans un piège. Bien entendu, M. Piéron, dont les bibliographies sont très incomplètes, a omis de citer ma note à l'Académie des sciences du 28 décembre 1903. Il ne signale pas non plus les notes plus récentes où j'étudie les divers facteurs actuels qui interviennent, comme causes premières ou facteurs perturbateurs, dans les rythmes des marées, et en particulier le facteur pression , sur lequel j'avais attiré tout spécialement l'attention de M. Piéron. Récemment, le grand promoteur de la psychologie animale en Amérique , R. M. Yerkes, déclarait : «En France, Bohn et un certain nombre de psychologues zoologistes qui se sont groupés autour de lui à l'Institut général psychologique ont publié un grand nombre de travaux excessivement intéressants et précieux sur les problèmes du comportement et du psychisme des animaux. «Outre la description de plusieurs formes nouvelles de réactions chez les animaux, Bohn a révélé ce fait, que l'influence sur le comportement de l'animal d'un facteur particulier du milieu extérieur dépend de la présence et des intensités relatives d'autres facteurs qui agissent simultanément ou successivement. . . (A cette place, il cite comme exemple le rythme des M Cette distinction a paru si importante aux psychologues , que les organisa- teurs du prochain congrès de Genève (août 1909) m'ont chargé, concurremment avec J. Loeb, Jennings, F. Darwin, d'y présenter un rapport sur les tropisines et la sensibilité différentielle. — 82 — marées.) Nous sommes donc redevables à Bolm de la démonstration con- vaincante de ce fait que, pour comprendre une réaction de l'organisme, nous devons connaître les relations entre les divers facteurs du milieu exté- rieur qui ont influencé l'organisme dans le passé et qui agissent sur lui actuellement. En d'autres termes, l'expérience antérieure de l'organisme ne peut pas être négligée . . . (t L'importance pratique d'études sur le comportement telles que celles de Jennings et de Bohn apparaît donc nettement.. . » (Journal of Abnormal Psychology, 1908.) On voit que M. Piéron aurait quelque peine à faire croire que je n'ai pas tenu compte des facteurs externes dans la question du rythme des marées. Quand il aura poussé l'analyse aussi bien que moi, nous pourrons dis- cuter utilement. VARIATIO.VS PUI'SICO-CUIMIQUES DE L ' EAU DE MER LITTORALE À CoUCARNEAU, par M. R. Legendre. La région littorale est une des plus intéressantes pour le biologiste , tant par la richesse que par la diversité de sa faune et de sa flore. De plus, de- puis quelques années, les animaux qui l'habitent ont été l'objet d'un grand nombre d'observations sur les variations de leurs réactions physiologiques. Enfin la zone littorale a encore une grande importance au point de vue pratique, puisqu'elle est la région de pèche la plus exploitée. Cependant les données physico-chimiques sur cette zone sont très peu nombreuses , la plupart des recherches de température , de densité , de gaz dissous ayant eu lieu au large, et n'ayant porté le plus souvent que sur les variations en profondeur. Pendant deux étés consécutifs , j'ai étudié les variations de température , de densité et de teneur en oxygène dissous de l'eau de la côte à Concar- neau. Sans entrer ici dans le détail de ces observations (1), j'énoncerai seule- ment les résultats les plus généraux que j'ai obtenus. Bien entendu, ces résultats ne sont valables que pour la région et la saison que j'ai étudiées, tout au moins jusqu'à ce que des recherches plus étendues aient permis de distinguer parmi eux ceux qui sont généraux de ceux qui sont particuliers à la baie de Concarneau et à l'été. W On trouvera l'exposé des méthodes employées et des résultats obtenus dans le n° j 11 (21 février 1908) du Bulletin de l'Institut Océanographique et dans un autre qui paraîtra prochainement. — 83 — 1 . Variations de température. — La température varie pendant la journée ; son maximum a lieu de a à 5 heures de l'après-midi , son minimum un peu avant le lever du jour. Le maximum de température a lieu à une heure différente suivant la marée : pendant les marées de morte-eau (basse mer vers 6 heures), il a lieu vers 5 heures de l'après-midi; pendant les grandes marées (basse mer vers midH, il a lieu vers 2 heures. Ce déplacement de l'heure du maximum a déjà été signalé par Pouchet et Chabry. La comparaison des températures prises alternativement à l'entrée du port (port formé par l'estuaire de la rivière du Moro) et sur la côte montre que le maximum a lieu environ deux heures plus tôt dans le port pendant les grandes marées et deux heures plus tard pendant les mortes-eaux. Ces différences peuvent s'expliquer, ainsi que les déplacements de l'heure du maximum , par le fait que l'eau littorale est plus chaude que celle du large. Il semble donc que la marée influe plus sur l'heure du maximum de tem- pérature dans l'estuaire que sur la côte. 2. Variations de densité. — La densité varie avec la marée : les plus faibles densités s'observent peu après la mer basse, les plus fortes peu après la haute mer. Cependant les variations de densité sont loin d'être aussi régulières que celles de température; divers facteurs atmosphériques (in- solation, pluie), océaniques (courants) ou géographiques (ruissellement et infiltrations d'eau douce) peuvent les modifier. La comparaison des den- sités prises alternativement à l'entrée du port et sur la côte permet de constater que les deux eaux sont presque également salées après une pé- riode de beau temps, très inégalement au contraire après une pluie abondante. Après la pluie, l'eau du port présente des variations de den- sité assez grandes et rythmiques comme celles de la marée; après une période de sécheresse au contraire , ses oscillations sont plus faibles et l'on n'observe plus de différence avec l'eau de la côte qu'au moment de la mer basse; à ce moment, la baisse de densité est faible pendant les mortes- eaux , plus forte pendant les très basses mère. 3. Variations d'oxygénation. — La teneur en oxygène de l'eau de la côte varie pendant la journée; son maximum a lieu vers 2 heures à 3 heures, au moment du plus grand éclairement, son minimum un peu avant le lever du jour. Les variations sont plus grandes par les jours ensoleillés que par temps de brume ou de pluie. La comparaison des teneurs obtenues à l'entrée du port et sur la côte montre peu de différences. Toutefois l'eau du port semble un peu plus oxygénée que celle de la côte quand sa densité est plus faible. L'étude de l'oxygène dissous soulève de nombreuses questions intéres- santes. Il pourrait sembler que l'agitation (vagues, houle) facilite la disso- lution de l'oxygène de l'air dans l'eau. Toutefois, d'après mes recherches, — 84 — il n'en est rieu; l'eau est généralement à peu près saturée d'oxygène, que la mer soit calme ou agitée. D'après les recherches récentes de divers physi- ciens, on sait que la solubilité des gaz diminue quand la densité aug- mente; les légères variations de densité que j'ai observées influent fort peu sur la teneur en oxygène. Le point le plus remarquable de mes observa- lions est la constante augmentation de la teneur en oxygène pendant le jour, variation à peu près synchrone de celle de la température (1). Or, d'après les lois physiques de solubilité des gaz , la teneur eu oygène devrait varier inversement de la température. Les variations que j'ai observées, les teneurs considérables (jusqu'à 1 2 et même 1 k milligrammes par litre) que j'ai constamment obtenues l'après-midi, teneurs dépassant souvent le coeffi- cient de solubilité, semblent évidemment liées à l'activité chlorophyllienne des algues tapissant le fond sous une faible épaisseur d'eau. Je ne sais en- core expliquer leur apparente contradiction avec les lois physiques. Les fortes teneurs en oxygène de l'eau sont-elles dues à une suspension en bulles microscopiques dans l'eau sursaturée (?), à un état physique parti- culier de l'oxygène produit par les plantes, à une combinaison chimique facilement dissociable (?) ou encore à ce fait que j'ai dosé l'eau non filtrée et que le plankton qu'elle contenait pouvait renfermer plus d'oxygène que l'eau de mer? Quelle que soit la cause de ce phénomène, il n'en est pas moins constant. Celle élude, que je compte poursuivre en d'autres saisons et en d'autres points du littoral, permettra peut-être, quand elle aura fourni des rensei- gnements plus nombreux, d'expliquer les variations d'activité des espèces littorales, variations intéressant le biologiste et le pêcheur. collections recueillies par m. a. cllevalier au congo français. Les Champignons de la région Ciiari-Tciiad, par MM. P. Hariot et N. Patouillard. M. A. Chevalier a rapporté de son exploration de la région Chari-Tchad une importante collection de Champignons dont nous avons entrepris l'étude. Nous présentons aujourd'hui une première note qui nous per- mettra de donner les descriptions de dix-neuf espèces nouvelles (a). O Morren (i844) et Lewy (1866) avaient observé ce fait à une époque où l'on ne connaissait pas les lois de solubilité des gaz dans l'eau de mer. M Nous n'indiquons les localités que pour les espèces nouvelles, nous réser- vant de les faire connaître dans un travail d'ensemble- qui sera publié ulté- rieurement. — 85 — BASIDIOMYCÈTES. Hétérobasidiés. Africularia sambucina Martius. Puccinia Sibutiana nov. sp. Maculis amphigenis , orbicularibus , sparsis, usque ad 8 millim. diam., brunneis ; soris hypophyllis compactis , pulvinatis , minutis , dense grega- rius; probasidiis subcylindraceis, pallide-brunneolis, medio leniter con- strictis, apice rotundatis acutiusculisve, non incrassatis, deorsum attenuatis, laevibus, 3o-4ofxxia-i6f*; stipite hyalino brevi 1 5 pt longo. In fol. Gonvolvnlaceae cnjusdam. — Cbari, Fort-Sibut, 10 oct. 1902, n° 3683. P. LippiicoLA Pat. et Har. P. Dactvloctenii Pat. et Har. Schizospora Anthocleistae Henn. Œcidium Hexalobi nov. sp. Maculis amphigenis, rufo-brunneis , carnoso-incrassatis , orbicularibus, 2-3 centim. diam. , areola fusca cinctis ; œcidiis hypophyllis dense gre- gariis, profunde immersis, margine dentato dein integro, cire. i5o fx altis, 125 fxlatis; pseudoperidiis tubuliformibus, flavescentibus, cellulis elongato-hexagonis , tabulaeformibus, minute verrucosis, tenuiter tunicatis, 3a-35 fx x 16 fx, compositis; œcidiosporis globosis, i/ifxdiam. , paili- de-luteis, tenuiter tunicatis (1 fx cire), heviusculis, 5-6 sphserulas globo- sas, hyalinas, distantes, fere éequatorialiter dispositas, 2 pt latas geren- tibus, longissime et copiose catenulatis; spermogoniis numerosissimis epiphyllis. In foliis Hexalobi grandiflori. — Ghari : poste de la Nana, 16-19, nov. 1902 , n° 6209. Espèce remarquable, très distincte par la pre'sence de 5 à 6 sphérules disposées le long de l'équateur des écidispores, dont la paroi est très mince et à peu près lisse. Teemella fuciformis Berk. Angiocarpes. Cvathls Montagnex Tul. forma lerrestris. Cyatus Chevalieri nov. sp. Peridio obeonico usque ad 2 centim. alto, undique hirto-leproso , corona brevissirna pilosa donato, intus glabro, striato-plicato, nitenti Muséum. — xv. 7 — 86 — pallide ferrugineo, sursum obscuriori subplumbeo: sporangiolis tenui- bus, vix 1 millim. lalis, orbicularibus , margine tumidulo prgeditis; sporis hyalinis, numerosis, ovoideis, 8 fx x 5 (x. Ad truncos pulridos. — Oubangui : plateau des Ungourras, nov. 1902, n° 11/198. Espèce alline aux Cyathus microsporus , Berkeleyanus et Lesueurii, mais suflisamment distiucte. Podaxon egyptiacus Mont. : P. axatus (Bosc) Desv. ; P. çarcinomalis (L. ) LéV. ; P. loandensis W. et C; P. mossamedensis W. et G. Tulostoma squamosum (Gmel.) Fr. (sensu lato). Geaster mirabilis Mont.; G. slriatus Fr. Galvatia cyatiiiformis (Bosc) Morgan. Lycoperdon mammosum nov. sp. Pusillum, 5-8 millim. allum, globoso-ovoideum, in sicco albido- rufulum, la3ve, apicc ostiolo mammiformi centro régularité/ pertuso donatum; basi sterili nulla ; gleba rufa, pulveracea; capillilio pallide rulidulo, 4-5 fi, ex byphis longissimis flexuosis; sporis ovoideis, Isevibus, fuscis, 6 (i x h (i. Ad lerram. — Kaga Pangourou, Pays lialidja , Dar Banda, 7 déc. 1902, n° n5o6. Lycoperdon oubanguiense nov. sp. Peridio turbinato, i5-3o millim. diametro , superne rotundato, lœvi, inferne plicato-scrobiculato, in radicem ramosam attenualo, papyraceo, velulino, albide-ochraceo ; vélo submembranaceo, fragili, dense aculeato; ostiolo apicali irregulariter lacerato : gleba ochracea; capillilio ex byphis longissimis , gracililms , olivaceis, parce ramosis, 4-6 [J- crassis; sporis globosis, concoloribus, verruculosis, 4 fx crassis: basi sterili alba 1ère lacunosa. Ad terram. — Oubangui : de la Haute Tomi à la Haute Ourbella, oct. 1902, n° n484. Catastoma africanum nov. S[). Globoso-depressum , 2-3 cenlim. lalnm; exoperidio fragili, lirnn- neolo, tenui, inferne persistenti: endoperidio sub lente velutino, undique pallide-castaneo ; ostiolo leviter prominuto; gleba pallide-fusca ; capillitio ex byphis fuscidulis, lœvibus, 5 (i latis formato; sporis globosis, concoloribus, verruculosis, 4 1/2 - 5 (x. Ad terram. — Baguirmi, août-sept 1903 , n° 1 i3o9 ; Ghari : région du Iro, 20-25 juin 1903, n° 9105. Aiïinit C. circumscisso Berk. quoad sporas. — 87 — Catastoma maculatum nov. sp. Globoso depressum, 2--3 centim. latum; exoperidio membranaceo omnino secernibili, intus albido-fusco , extus villosulo; endoperidio sub lente velu- tino, papyraceo, eastaneo, superae pallidiori; ostiolo piano orbiculari; peridio externo delapso, macula orbiculari cum ostiolo analogua in peridio interno remanenti; gleba olivaceo-fusca ; capillitio ex hyphis brunneolis, lœvibus, k - fx latis formato ; sporis globosis, concoloribus, subbevibus, papilla minuta auctis , k - 5 fx. In arena. — Baguirmi, août-sept. 1903, n° n35o. Espèce affine à C. circumscissum Berk. mais bien caractérisée par son péridium interne blancbâtre autour de l'ostiole , ainsi que par son cortex, qui tombe entière- ment , laissant à la face inférieure la trace de son insertion sous l'aspect d'une macule ovale simulant un ostiole. Sclerodemra dictvosporum Pat. (S. Zenkeri Henn.); S. leptopodium Pat. et Har. : S. sinnamariense Mont, forma africana. Phellorina Delestrei (Dur. et Mont.) E. Fiscber. Lycogalopsis africana nov. sp. Peridio albido, globoso, 3-6 millim. lato, farinaceo, astomo, demum irregulariter rupto, e mycelio superficiali concolori, membranaceo, plus minus evoluto, nascenti; gleba pallide-ochracea , filamentis capillitii hya- linis, tennuissimis , gregariis, erectis percursa; sporis globosis vel ovoi- deis, laevibùs, pallidis, 2 fx cire, latis. In ligno corrupto gregaria. — Haut Oubangui, Fort Sibut, 8 sept. 1902, n° 11398. Species L. Dussii (ex Ànlillis) valde affinis. Hémiangiocarpes* Boletus sudanicus nov. sp. Pileo e convexo piano, centro depresso, luteo-fusco, sœpe diffracto, ko cent, et ultra diam. , carne crassa albo-citrinula , mollissima, dulci, immutabili sed prope bymenium vix viridescenti ; stipite sœpius excen- trico, inferne inflato , laavi vel minute squamosulo, flavo-brunneolo, apice citrino, 12-1 k cent, alto, intus concolori, sub aère brunnescenti ; hyrae- nio vivide citrino , tubulis i5-2 0 millim. longis, margine centroque bre- vioribus, tactu brunnescentibus ; sporis ellipsoideis, ilavocitrinis , lœvibus, 8-9 fx X 5 (x. Ad terram ai'enosam, locis umbrosis : Volta supérieure, Oubangui moyen et septentrional, Gbari oriental et central, mai-juin 1903. Espèce gigantesque très appréciée des indigènes , déjà signalée par Le- prieur au Sénégal et au Soudan par Scbweinfurtb. Elle est connue sous le nom de Hegba mboddo (Tabouret de Crapaud). — 88 — PANUS EtGRAMMUS (Moiît.) Fl\ , Lentinus annulifer de Seynes; L. baguirmiensis Pat. et Har. ; L. villosiis Klotzsch ; L. Woermanni Colin et Schroet. Lentinus Courtetianus nov. sp. Pileo convexo, centro depresso , explanalo dein infundibuliformi , or- bicuiari, raargine integro, alutaceo, ad centrum minute furfuraceo, caete- rum glabro, ï'avî, carnosulo, i-3 cent. diam. ; lamellis pallidioribus , inaequalibus . decurrentibus, strictis, non confertis, acie intégra; stipite subcentrali, brevi, 5-i2 miliîm. longo, 3 niillim. crasso, cylindraceo, minute furfuraceo, basi subglobosa tuberculi usque ad 1 cent. diam. instar. Ad terrain. ■ — Haut-Oubaugui, Griko, 23-25 sept. 1902, n° \\k\U. Species aflinis L. omphaïomorpho Mont, et Berk. Lentinus gogoensis nov. sp. Pileo flaccido, convexo, orbiculari, glabro, fuscescenli, primitus urnbi- licato dein infundibuliformi, 8-25 niillim. diam., margine involuto, in- tegro, pilis paucis brcvibus. rigidis, aculis. pallidioribus cilialo; lamellis strictis inaequalibus, acie inlegris, decurrentibus, alutaceis; stipite gracili, subcentrali, concolori, exannulalo, laevi, lignoso, glabro, io-i5 millim. longo, 1-9 millim. crasso, e basi suborbiefilari tomenlella oriundo. Ad terram. — Baguirmi, marais de Bata-Lairi pr. Gogo, G sept. 1903, u°n345. Species aflinis L. tcnero Kl. Lentinus ramosipes nov. sp. Pileo flaccido. convexo, glabro, orbiculari. albido, centro umbilicalo, margine su bintegro, inflexo, usque ad 6 cent, diam.; lamellis subdistan- tibus, inaequalibus, strictis, decurrentibus, eximie crenulatis, pallide alu- taceis ; stipite subcentrali, albo, glabro, exannulalo, lignoso , saepissime ramoso, 10 cent. cire, longo, /1-8 millim. crasso. Ad lignum, caespitose crescens. — Gbari : région du Iro, 20-3o juin 1903, n" 9163, 9178: Pays de Snoussi, mars 1902, n° 11537; Ba- guirmi : Fort Lamy, août-septembre 1903, n" 1 1 4 A 8 . Species L. flaccido, pergameno, claudopodi allinis, sed lamellis evidenter crenulatis distincla. Favolus agariceus Berk.; F. tenniculus Pal. Beauv. Androsaceus haematocephauîs (Mont.) Pal. Crinipemjs bipendensis (Hcnn.) Pal. ScilIZOPIlVMJIM ALNEUM (L.) ScllI'Oet. Amanita ( Amanitopsis) Chevalleri nov. sp. Pileo campanulalo, albido-rufescenti , cire. 3 cent. diam.. laevi, mar- — 89 — gine (in sicco) vix striato ; stipite gracili, albido, 6-8 cent, aito, exannu- lato ; volva alba , vagiuata , membranacea ; sporis sub lente dilnte ochra- ceis, ovoideis, lœvibus, 12 px 7 fx. Ad terram. — Baguirmi : Tjecna, 10-20 août iqo3 , n° ii34i. Leucocoprinus procerus (Fries) Pat. Guinée française : Kamayen, juin 1902, n° 11 565; Konakry, id., n°n455. Les spécimens peu nombreux que nous avons étudiés ont le chapeau plus petit que' ceux d"Europe. Les spores sont aussi plus petites, 10- 1 2 (x X 6 fi. Leucocoprinus Gandour nov. sp. Pileo subgloboso dein campanulato-expanso (10-1 5 cent. lato),umbo- nato, a stipite distincto, albo, in squamas latas (5-io millim.) concen- trice subimbricatas griseas diffracto, margiue lœvi ; stipite albo, cylindra- ceo,6-io cent, longo, 12 millim. crasso, basi bulboso, superne cavo ; annulo albo membranaceo, ad médium adfixo, persistenti; lamellis pri- mitus albis, dein pallide flavidis, in sicco subumbrinis, liberis, latis, pos- tice attenuatis. confertis; contextu albo; sporis in cumulo et sub lente flavidis, fcevibus, globoso-ovatis , 6-8 fx X 6 fx guttulam magnam inclu- dentibus. Ad terram in hortis. — Chari, Fort Arcbambault, juin 1908, n° 11/129; Kindja, à l'ouest du lac Iro, 22 juin 1903. Species L. nijmpharum Xalchb. affinis. Le L. Gandour est un excellent comestible connu sous les noms verna- culaires : Dé(Kaba), Gandour (Arabe), Kopi mbala (Foulbé), Goko (Banda). Gymnocarpes. Pterula tenuissima Lév. Clavaria inaequalis Mùller. Cla varia sibutiana nov. sp. Terrestris; simplicissima , undique rufula, 1-2 cent, alta ; clavula oblonga,vix 1 millim. lata, apice attenuata, glabra, seepe canaliculata ; stipite circiter 2 millim. longo, 1/2 millim. crasso, glabro, cylintlrico. Ad terram. — Haut Oubangui, Fort Sibut, n° 1 1383. Species C. falcatae affinis sed colore diversa. Pqdoscypha elegans (Meyen) Pat.; P. radicaux (Berk.) Pat. Stereim papyrinum Mont. Leucoporus arcularius (Fr.) Quélet. Microporus sanguineds (L.) Pat.; M. xanthopus (Fr.) Pat. — 90 — Lenzites repanda (Mont.) Fr. Hexagona concinxa Pat. et Har.; IL discopoda Pat. et Har. ; //. Dy- bowskii Pat.; //. hirta Pal. Beauv. ; H. hysirix (Gooke); H. Saclcuxiï Har. Trametes cinnacarina (Jacq.) Fr. ; T. lanala Fr. ; T. nubila (Fr.) Pat.; T. vaporaria (Fr.) Pat.; T. vulgaris (Fr.) Pat. GoRiouis caperatus (Berk.) Pal.; G. cotoneus Pal. et Har. Coriolus Decorsei nov. sp. Subsessilis, suborbicularis, poslice infra adnatus vel dimidiatus, concbi- formis, rigidus, 4-6 cent, latus, 3-4 millim. crassus; pileo supra appla- nato vel leniter depresso, minute velulino, lutescenli, zouis brunueis concenlricis notato , margine obluso , recto , oblusiusculo ; hymenio con- vexo, ocbraceo, poris rotundatis, dissepimentis inlegris, crassiusculis ; tubulis brevibus; contextu floccoso concolori. Ad ligna. — Baguirmi el région du lac Filtri, sept. igo3,n° 1 1 855. Species C. lutesccnti allinis. Coriolus parthenius nov. sp. Sessilis, subdimidiatus, concbiformis, 1-2 cent, diam., 1-9 millim. crassus; pileo coriaceo, applanato, albo, nitenti, minutissime velutino, longitudinaliter radiato-plicalulo, concentrice sulcalulo: bymeuio albido- ochraceo, poris miuutis, angulalis, integris, posticis laceratnlis; tubulis albidis ; contextu floccoso, candido. Ad ligna. — Gabon : Gap Lopez , 1 1 juillet 1 909, n° 1 1 678 ; Dabomey : Gotonou, 2 juillet 1902, n° 1 1 5 (i A ; Dar Banda, 8 dé'c. 1902, n° 1 1 553. Species C. virgineo valde aflinis. FCNAUA LEONINA (Klolzscll) Pal. Phei.linus GiLVus (Scbw.) Pat.-. P. tropicaîis (Gonke)Pal. Phellinus microcyatideus nov. sp. Sessilis, dimidiatus, ungulil'ormis ; pileo 12 cent, lalo, 8 cent, longo, G cent, postice crasso, durisssiino, supra convexo, concentrice sulcalo, infra plano-convexo , obscure fulvo, crusla tonui rigida, gilvo-nigricanli, postice rimosa albido pruinosa, tecto; margine palenti obluso, fulvo, mi- nute velutino; poris tolani inferiorem parlem occupanlibus, minulis, ro- tundis, stipatis, dissepimentis integris obtusis; tubulis fulvis substralosis, 2 cent. 5 postice longis; contextu durissimo, fulvo, radianti; cyslidiis ru- biginosis, lageniformibus , 8-12 fx longis; conidiis sporilorniilius albis, ovoideis, laevibus, 6 f* x 4 jti, inlus guttulatis, in crusta juniori pilei copiose conspersis. Ad truncos. — Congo français, Moyen Oubangui, dans la Grande forêt, n° 11 43 1. -M - Hymenochaete dura B. el G.; H. Kunzei Massée. Xanthochroijs pachyphloeus Pat.; X. senex (N. et M.) Pat.; X. peennis (Fr.) Pat., forma compacta. Ganoderma australe (Fr.) Pat.; G. obocl.cnse Pat.; G. Curtisii (B. et G.) Pat.; G. rûgosum (Nées) Pat. var. guincense, forma stipite gracili. Ptychogaster Lycoperdon Pal. Mycoleptodon chariensis nov. sp. Omnino resupinatus , secernibilis, albidus, A-5 cent, latus, indetermi- natus; aculeis simplicibus, gracilibus, 1 miliim. cire, longis, strictis. Ad truncos. — Pays de Snoussi, mars 1900, n° 1 1692. Species M. lae- licolori alTinis. ASCOMYCÈTES. Tryblidiella rufula (Spreug.) Sacc. Dimerosporium Berliniae Pat. et Har. Meliola draccenicola Pat. et Har. Hypoxylon annulatum (Schw.) Mont„; H. haematostroma Mont.; //. ru- biginosmn (Pers.) Fr. Daldinia concentrica (Boit.) Ces. et de Not. Epichloe Schumanniana Henn. CHAMPIGNONS IMPARFAITS. Dotmorella Daniellae Pat. et Har. Melanconium sphaerospermim (Pers.) Link, forma Andropogonis. Gercospora Amorpiiophalli Pat. et Har.; C. inconspicua Pat. et Har.; C. peronosporoidea Pat. et Har. Comodictyum Giievalieri Har. et Pat. Observations géologiques faites dans une partie du Baoulé (Côte d'Ivoire), par M. Paul Combes fils, Attaché au Muséum'1'. «•La région qui s'étend entre Angouakoukro , Abli, N'Zakroo, par Tou- modietKomébo, est certainement l'une des plus minéralisées de l'Afrique oc- cidentale française : on y observe, en premier lieu, des phénomènes éner- giques de plissements dus à des poussées orientées du Sud au Nord , et ayant (1' Actuellement en Mission d'étude à la Côte d'Ivoire (Lettre datée du 6 jan- vier 1909, adressée à M. G. Ramond, Assistant de la Chaire de Géologie). — 92 — eu pour résultat de produire des chaînons parallèles, orientés généralement Est-Ouest. Les roches que Ton rencontre sur le parcours de l'itinéraire réunissant les localités ci-dessus indiquées, sont» toutes des roches anciennes ou d'origine profonde : schistes ardoisiers , micaschistes , gneiss schistoïdes , qui paraissent être des granités laminés ou pressés; roches vertes avec ou sans enclaves, etc. Lorsque les roches ainsi plissées ont eu assez d'élasticité pour former des synclinaux et des anticlinaux sans se rompre , on ne trouve pas trace de filons quartzeux , mais le cas contraire a été très fréquent ; des cassures orientées, pour la plupart, dans le sens des plissements se sont formées et, sous l'action des phénomènes hydrothermaux , se sont remplies de quartz d'abord et quelquefois de quartz absolument imprégné de sub- stances métalliques : c'est ce qui a lieu pour la région de N'Zakroo que nous avons spécialement étudiée; il y a là plusieurs liions encaissés dans des schistes ardoisiers, très altérés en surface, et plongeant de quelques degrés vers le Nord ; tous les filons sont absolument imprégnés de sulfure de fer (pyrite) , de cuivre et de fer (chalcopyrite), ayant donné lieu, par décomposition, à des sulfures de cuivre (covelline, chalcosine), à des hydro-carbonates (malachite); il y a du sulfure de plomb (galène), de l'hydroxyde et du sesquioxyde de fer (limonite et oligiste), des traces de tellurure, et enfin de l'or. Le filon principal (main reef) plonge de quelques degrés en sens inverse des schistes; cela n'a rien d'extraordinaire, puisqu'il s'agit du rem- plissage d'une cassure par la fonction bathydrique. Nous avons consulté les travaux synthétiques les plus récents (1), et nous ne croyons pas que l'on ait jamais signalé de région plus minéralisée et plus riche en métaux, et notamment en or, que la Côte d'Ivoire et la Gold Coast attenante, dans l'Afrique occidentale. Ceci n'est, d'ailleurs, qu'une vue d'ensemble limitée à une petite région; aucune étude considérable n'a été élaborée, croyons- nous, sur la géologie et la minéralogie de la Côte d'Ivoire, et nous espérons combler cette lacune dans la mesure de nos moyens. » (1) A. Lachoix, Résultats minéralogiques et géologiques de récentes explorations dans l'Afrique occidentale française et dans la région du Tchad (11 mars 1905, Revue coloniale). — J. Cuautard, Matériaux pour la géologie et la minéralogie de l'Afrique occidentale française. *5~ SOMMAIRE. Actes administratifs. — Allocution prononcée par M. Edmond Perrier, Pré- sident, en annonçant la mort de M. A. Bonhoure, Gouverneur des Colonies, Correspondant du Muséum. Paroles prononcées par M. le Président en annonçant la mort de M. Gaston Buchet, Chef de Mission au Maroc. Nominations de M. Gagnepain comme Assistant de la Chaire de Botanique (Phanérogamie), de M. Angel comme Préparateur de la Chaire d'Herpétologie , de M. Botcazo comme Délégué aux fonctions de Préparateur de la Chaire de Pathologie comparée. Nomination de M. Arnaud de Gramont comme Correspondant du Muséum. Nomina- tion de M. Gérome, Jardinier en chef du Muséum, comme Officier de l'Instruction publique, de M. Hua, Directeur- Adjoint à l'Ecole des Hautes-Études, comme Officier d'Académie 53 et 54 ■Présentation d'ouvrages par MM. Stanislas Meunier et Joubin 54 et 55 Communications : Ed. Bonnet. Le Jardin du Roi en 1822, d'après une facétie rare et peu connue 55 Ch. Gravier. Notice sur A. Bonhoure, Gouverneur des Colonies, Corres- pondant du Muséum 5o, Jacques Pellegrin. Collections recueillies par M. E. Haug dans l'Ogôoué. Poissons 66 Mary J. Rathbdn. Description d'une nouvelle espèce de Crustacé , Pinnotheres Serrei, de Porto-Rico ; fig 68 J. Kûnckel d'Herculais. Collections recueillies par M. Maurice de Rothschild dans l'Afrique orientale anglaise. Coléoptères Cétonides 70 C. J. Gauan. Collections recueillies par M. Maurice de Rothschild en Abyssi- nie et clans l'Afrique orientale anglaise. Coléoptères Cérambycides et Lamiides 72 Ch. Gravier. Sur la Régénération des antennes chez le Palœmon Olfersi Wiegmann 78 G. Bohn. Tropisme et sensibilité différentielle (à propos du Convoluta). ... 80 P. Hariot et N. Patouillard. Collections recueillies par M. A. Chevalier au Congo français. Les Champignons de la région Chari-Tchad 84 Paul Combes fils. Observations géologiques faites dans une partie du Baoulé ( Côte d'Ivoire) 91 BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM ANNÉE 1909 N° 3 PARIS IMPRIMERIE NATIONALE MDCCGC1X AVIS. Les auteurs sont priés de vouloir bien se rappeler que l'étendue des notes insérées dans le Bulletin ne saurait dépasser 5 pages d'impression. Les auteurs sont également priés de donner des ma- nuscrits mis au net qui puissent permettre la composi- tion rapide du Bulletin. Les auteurs sont instamment priés de remettre les cli- chés des figures qui accompagnent leurs notes en même temps que leurs manuscrits. SOCIETE DES AMIS DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE (EXTRAIT DES STATUTS). I. But et composition de la Société. Article premier. L'Association dite Société des Amis du Muséum national d'histoire natu- relle, fondée en 1907, a pour but de donner son appui moral et financier à cet établissement, d'enrichir ses collections, ménageries, laboratoires, serres, jardins et bibliothèques et de favoriser les travaux scientifiques et l'enseignement qui s'y rattachent. Elle a son siège à Paris. Article 3. L'Association se compose de Membres titulaires, de Membres donateurs et de Membres bienfaiteurs , qui doivent être agréés par le Conseil d'administration. Pour être membre titulaire, il faut payer une cotisation annuelle d'au moins 10 francs. La cotisation peut être rachetée en versant une somme fixe de i5o francs. Pour être Membre donateur, il faut avoir donné une somme d'au moins 5oo francs, ou avoir versé pendant dix ans une cotisation d'au moins 60 francs par an. Pour être Membre bienfaiteur, il faut avoir donné au Muséum, ou à la Société, soit une somme de 10,000 francs, soit des collections scientifiques ou des objets, meubles ou immeubles ayant une valeur équivalente, soit, pendant dix ans, une cotisation annuelle d'au moins 1,200 francs (1). (1' S'adresser pour les versements à M. Pierre Masson, trésorier de l'Association. BULLETIN DU MUSEUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE. ANNEE 1909. N° 3. -0ç~ 109e REUNION DES NATURALISTES OU MUSEUM. 30 MARS 1909. PRESIDENCE DE M. EDMOND PERRIER, DIRECTEUR DU MUSEUM. LIBRARY NEW YORK BOTAN1CAL QARDEN. ACTES ADMINISTRATIFS. M. le Président présente le fascicule n° 2 du Bulletin du Muséum de Tannée 1909 et annonce qu'il est mis en distribution. M. Jean Becquerel, Assistant de la Chaire de Physique appli- quée, a été nommé Professeur de ladite Chaire, en remplacement de M. Henri Becquerel, décédé. (Décret du 11 mars 1909.) Un congé portant sur la moitié de son enseignement, pendant Tannée scolaire 1908-1909, a été accordé sur sa demande à M. Chauveau, Professeur de Pathologie comparée au Muséum. M. le Dr Tissot, Assistant de la Chaire, a été nommé Professeur intérimaire pendant la durée du congé accordé à M. Chauveau (Arrêté ministériel du 5 mars 1909.) M. Pettit, Préparateur de la Chaire d'Anatomie comparée, pas- sant à l'Institut Pasteur, a donné sa démission à dater du 3i mars courant (Acceptation ministérielle par dépêche du 17 mars-). M. \isto, Préparateur de la Chaire d'Anatomie comparée, a été admis, sur sa demande et pour ancienneté d'âge et de services, à Muséum. — xv. S — 94 — faire valoir ses droits à une pension de retraite, à dater du 1er mois 1909. (Arrêté ministériel du a5 février.) M. le Président annonce que, par suite de vices clans les construc- tions provisoires des bâtiments de l'Orangerie, un incendie s'est déclaré dans la nuit du 28 au 29 janvier dernier; signalé immé- diatement par le garde Biiémont, il a été rapidement éteint, grâce à son intervention et à celle de MM. Gkrôme, Jardinier chef, et Poupion, Sous-Chef des Serres; M. le Directeur, en rendant compte ;m Ministre de cet accident qui aurait pu causer de graves dom- mages, a signalé à son attention ses dévoués employés du Muséum. Conformément à cette proposition du Directeur du Muséum, M. le Ministre de l'Instruction publique l'a chargé de transmettre ses félicitations à MM. Brémonl , (Jérôme et Poupion. (Dépêche ministérielle du 20 février 1909.) Xori; sir, les Palmiers de Loris \l\. PAR M. .1. COSTANTIN. Le commencement d'incendie qui s'esl déclaré en janvier der- nier dans l'Orangerie a eu des conséquences fâcheuses pour un certain nombre de plantes d'un grand intérêt, notammentpour un des Palmiers de Louis \IV, dont les feuilles ont, été grillées. Cet arbre historique n'est pas mort, mais il est certainement très atteint et, s'il survit, il faut compter au moins quatre ou cinq ans avant de pouvoir le sortir dehors. Parmi les autres grandes plantes qui ont également souffert de la même cause, je mentionnerai les espèces dont les noms suivent : Olea glandulifera , iraucaria Cookii, Dammara robuste , Sophora telraplcra . Eucahfi/ias mminalis . lier canarieiisis , Evonyitwë /lut brut lus . Fii- us macrophyUa. 95 CORRESPONDANCE. Le Secrétaire de la Réunion, M. J. Kungkel d'Herculàis, donne Lecture des lettres qui, dans ces derniers temps, ont été adressées par différents voyageurs, notamment par M. R. Rallier du Ratv, Capitaine au long cours, par M. Charles Alluaud, Correspondant du Muséum, dont on trouvera ci-après les extraits les plus inté- ressants. Baie Royale (Iles Kerguelen), le 10 novembre 1908. Monsieur le Directeur, Après douze mois d'absence, une occasion inespérée nous est offerte de communiquer avec le continent par le steamer norvégien Jeanne-d'Arc. Je m'empresse de vous donner des nouvelles de la petite expédition du J.-B. Charcot que j'ai organisée à mes frais et que vous avez bien voulu honorer d'une subvention. Je réserve pour le rapport que je compte vous adresser à mon retour les notes détaillées sur Kerguelen recueillies au cours de nos nombreuses ex- cursions. Je veux seulement vous donner ici un simple aperçu de nos travaux. Veuillez croire, Monsieur le Directeur, que mon frère et moi nous nous sentons étroitement engagés par la confiance que vous avez bien voulu nous témoigner. Depuis bientôt dix mois, nos observations et nos excursions se pour- suivent. Nous sommes six en tout à bord du J.-B. Charcot; le navire est minus- cule et notre installation au point de vue rr instruments » à peu près nulle. Mon frère et moi, en plus des travaux manuels auxquels nous astreint notre faiblesse numérique, nous nous partageons toutes les occupations ayant quelque caractère scientifique. Il faut bien l'avouer, les difficultés sont grandes sinon insurmontables. Nous nous efforçons de suivre aveuglément les instructions qui nous ont été données par MM. les Professeurs du Muséum, nous pliant à la tâche souvent pénible de nous transformer en clichés ou en instruments enre- gistreurs. D'autres, nous n'en doutons pas, sauront lire dans les notes et les échantillons recueillis par nous un peu au hasard. Nos excursions ont été faites à pied et en embarcation ; mais le mauvais temps qui règne ici presque en permanence eu a bien diminué le fruit. L'intérieur de l'île, où nous avons pénétré les premiers, est difficile d'accès et désolé. La végétation, très développée sur les rivages et sur les 8. s — 1)6 — pentes bien abritées, cesse presque entièrement dès qu'on s'en éloigne de quelques kilomètres. Les côtes sont au contraire très intéressantes et ressemblent, parait-il, à celles de Norvège, découpées d'innombrables fjords au fond desquels viennent se jeter des cascades. Ce sont ces cascades, faisant ici l'office de mineurs, qui nous ont fait faire bien des découvertes. Plusieurs nouveaux gisements de charbon ont été découverts par nous: mais, en dehors des bois pétrifiés, nous n'avons encore trouvé aucun fossile. Près du bassin de la Gazelle, il existe des couches d'une sorte de poudingue dans lesquelles nous espérions faire des trouvailles, mais c'est eu vain que nous avons pioché en divers endroits. Partout le fer abonde sous toutes les formes; au fond de la baie <\u Centre, on trouve de belles pyrites martiales. Nous avons aussi trouvé la pyrite cuivreuse et divers gisements de minerais dont nous ne pouvons déterminer la nature, faute d'expérience et de produits nécessaires à l'ana- l\se. Nous savons seulement être en présence de carbonates. • Les glaciers qui avoisinenl le fond de la Baie Irlandaise m'ont paru par- ticulièrement intéressants. Les moraines ont environ 8 kilomètres; ce sont de vrais boulevards découpés par des ruisseaux. D'énormes blocs détachés du iront sont en voie de fusion et abandonnent lentement le sable et les blocs dont ils sont chargés. En cet endroit, le travail séculaire des glaces apparaît aux yeux les plus profanes. L'étude approfondie de ces glaciers par des personnes compétentes serait, je crois, très à recommander. Permettez-moi, Monsieur le Directeur, d'attirer eu terminant votre bienveillante attention sur le caractère désintéressé de mon entreprise, bien qu'en réalité son but soit commercial en même temps (pie scientifique. La cargaison d'huile et de peaux de phoques démon petit navire, qui jauge à peine i6 tonneaux, suffira à rétribuer mon équipage, mais sera loin de me faire rentrer dans les frais de celle petite expédition, frais qui ont englouti jusqu'au dernier sou et même au delà ma très modeste fortune. Je me considérerai comme suffisamment récompensé de ce sacrifice si, pour ma modeste part, je puis être utile a l'industrie en même temps qu'à la science; deux choses qui se touchent, peut-être par la raison qu'elles sont les deux extrêmes. R. Rallier dd Bâti , Capitaine au Ion;; cours. — 97 — Camp de Buamha (Monts de Ruwenzori), 3,5oo mèlres d'altitude. 2 h janvier 1909. Monsieur et cher Maître Je viens d'arriver au point extrême de ma mission après six mois de voyage. Je me suis attardé eu Afrique orientale pour compléter les maté- riaux que j'avais recueillis en iqo3-iqo/i. Je suis revenu au Kilimandjaro, où j'ai recueilli de nouveaux éléments sur les faune et flore alpines de cette intéressante montagne, à une époque différente de mes précédentes ascen- sions. Puis, songeant à avoir un ensemble de données sur les trois seules montagnes d'Afrique tropicale couvertes de neiges éternelles, je me suis rendu au Kénia en novembre. Là, je me suis heurté à des difficultés très grandes dues au temps exécrable et à l'absence de sentiers et de guides. Pour les vaincre, il m'eut fallu beaucoup de temps et un sacrifice d'argent: or je ne devais pas perdre de vue que le but de ma mission était le Ku- wenzori , où il me faudrait être en janvier pour profiter de la saison la plus propice. \pivs plus d'un mois passé à 2,000 mètres, sur la lisière inférieure des forêts du Nord du Kénia avec la pluie et le brouillard perpétuels, je me suis, à mon grand regret, vu contraint de rentrer à Nairobi. J'ai aperçu le sommet neigeux du Kénia le 16 novembre pendant 10 minutes — pour la seule et unique fois! Ce voyage pénible, s'il ne m'a pas permis de recueillir des matériaux sur les faune et llore alpines de cette montagne encore peu connue, ne m'en a pas moins procuré des récoltes intéressantes sur la zone inférieure. Au commencement de décembre , j'ai continué mes recherches dans la baie de Kavirondo (Vfetoria Nyanza). Je n'ai pas vu une seule Méduse, alors qu'en seplembre 1903 elle était si abondante. Ayant traversé le Victoria Nyanza, j'arrivai le 1 3 décembre à Entebbe, capitale de l'Ouganda. Là , malgré les mesures sévères prises par le Gouver- nement pour enrayer la maladie du sommeil , j'ai pu faire quelques pêches et dragages. Enfin , le a 1 décembre , ma caravane était prête pour la longue et pénible traversée de l'Ouganda que j'ai pu effectuer en 17 jours, en évitant les nombreuses maladies qui guettent le voyageur dans ce pays peu enchan- teur et désespérément marécageux : paludisme dû aux Moustiques , maladie du sommeil due aux Glossina, rrSpirillum fève m , nouvelle maladie due à une espèce de Tique, dysenterie due aux eaux infectes qu'il faut boire, etc. Le 7 janvier, j'étais enfin à Forl-Porlal et installé près de Kasagama , roi du Toro, qui me prêtait le concours le plus effectif pour mon ascension au Ruwenzori. En quatre étapes je franchis la distance de Fort-Portal à la vallée de Mo- buko — rivière qui descend du glacier le plus important du massif — et 98 — rue rendis auprès du chef korokoro qui devait me procurer les porteurs do race Bakonjo habitués à la montagne et au froid. Je pus, sans difficultés, organiser cette caravane alpine et assurer son ravitaillement, et, par une journée radieuse, le 18 janvier, je commençai l'ascension. En quatre journées, très dures mais bien intéressantes, après avoir campé successivement à 1,900 mètres, 2,25o mètres et 2,65o mètres, j'arrivai au camp de base que j'ai établi à 3,5oo mètres. Je suis dans un vallon marécageux, entouré de hautes murailles de micashisle aux tons gris argentés de l'aluminium, au milieu de la flore la plus fantastique (pie l'on puisse imaginer. C'est là que je vais pouvoir chasser et herboriser pendant au moins une semaine, ayant fort à faire, car, par un bonheur que je n'osais espérer, toutes les grandes plantes intéressantes : Senecio, Lobelia, Helichrysum , etc. sont en pleine floraison. Toutes les nuits, le thermomètre tombe au-dessous de zéro (minimum : — h degrés G.). Grâce aux abris sous roches et aux grands feux A'Ericaar- borea, j'espère conserver mon personnel en bonne santé. Pendant l'ascension, je n'ai eu à déplorer qu'un accident : un de mes porteurs a fait une chute grave et s'est brisé plusieurs côtes. Je ne vous donnerai pas ici de détails sur la différence géologique consi- dérable entre le Kénia et le Ruwenzori, me réservant d'en entretenir à mon retour la Réunion des Naturalistes du Muséum. Je tenais seulement à vous informer que, dès à présent, j'ai la satisfaction d'entrevoir une ample moisson de matériaux importants et nouveaux pour les divers services du Muséum. En quittant le Ruwenzori, j'irai recueillir des spécimens de la faune aquatique du lac Albert Nyanza et rentrerai au commencement de l'été à Paris, par Hoima, Enlebbe et Mombasa. Veuillez agréer, Monsieur et cher Maître, pour vous et tous les Profes- seurs du Muséum, la nouvelle assurance de mon entier dévouement. Charles Ali.i add. D'autre part, dans une lettre datée de Sokolo, 7 février 1909, le Sergent télégraphiste Girard annonce son arrivée clans celle localité, en attendant qu'il puisse être détaché dans un poste situé sur le cours du Niger où il puisse élever un couple de Lamantins qu'il ramènerait en France et installerait au Muséum. Enfin M. Henry Boissikre, dans une lettre datée du 20 lé- vrier 1909, annonce son heureux atterrissage aux îles Kerguelen (Port Jeanne-d'Arc). — 99 — PRESENTATION D'OUVRAGES. AI. le Professeur Stanislas Meunier dépose sur le bureau une nou- velle édition du Guide dans les Collections des Météorites avec le Cata- logue des Chutes représentées au Muséum. On y trouve, après un court résumé de nos connaissances sur l'histoire des roches tombées du ciel, la liste des localités avec le poids des échantillons, et Ton constate les accroissements de nos richesses. Une particularité in- téressante de cette nouvelle édition, c'est que les frais en ont été supportés entièrement par un ami des plus dévoués du Muséum, M. le Dr Labat, qui n'en est d'ailleurs pas à ses premiers bienfaits et que nous nous faisons un agréable devoir de remercier très vivement. M. le Professeur Joubin présente à l'Assemblée un ouvrage de M. Louis Germain, Préparateur au Muséum, intilulé : Becherches sur la Faune malacologique de l'Afrique éijuatoriale. Ce mémoire a valu à M. Germain le titre de Docteur es sciences avec la mention ff Très honorable». M. Germain a utilisé pour ce travail les très riches matériaux que renferment les Collections du Muséum et toutes les séries ma- lacologiques rapportées depuis dix ans par les missions scienti- fiques en Afrique dont il a publié les monographies. Cet ouvrage touche non seulement à la malacologie proprement dite, mais aux questions les plus intéressantes relatives à la faune africaine, à ses relations avec les faunes de l'Inde , de Madagascar, de l'Australie , de l'Amérique du Sud et aux rapports géologiques anciens du con- tinent africain avec les autres région du globe. Ce mémoire, qui fait le plus grand honneur à son auteur et au Muséum, peut être proposé comme modèle à suivre aux natura- listes qui fréquentent cet établissement ; ils y trouveront les maté- riaux suffisants pour mener à bien, dans toutes les branches de l'histoire naturelle, des recherches analogues. La première partie de ce travail est entièrement anatomique et morphologique. Elle renferme une monographie du genre Chelido- nopsis, dont l'organisation était entièrement inconnue, et une étude sur l'évolution de la charnière chez les types africains de la famille des Mutelidae. La seconde partie est un essai de coordination embrassant toute — 100 — la l'aune malacologique de l'Afrique tropicale. Au point de vue ter- restre, cette faune est caractérisée par l'absence des Limaeidae et des Helicidae , la localisation dos Ci/chstomidae et des Pupidae dans les régions orientales et le magnifique développement des Eunaeidae, des Streptanidae et des Ackatinidae. La forme fluvio-lacustre est re- marquable par sa grande homogénéité, tous les Puhuonés, d'une part», les Mutelidae et les jEtheridae, d'autre part, étant répandus dans tout le domaine équatorial. Les Prosobranches présentent une dispersion moins générale , certains genres à faciès marin (Chytra, Pardmelania, Tiphobia, etc.) étant étroitement localisés dans le lac Tanganyika. Celte faune si spéciale de ce lac est due à un phéno- mène de convergence et n'est pas, comme le voulait Moore, une forme résiduelle remontant à l'époque jurassique. Les analogies de la faune équatoriale africaine s'établissent très nettement, d'une part avec l'Inde péninsulaire , d'autre part et sur- tout avec l'Amérique équinoxiale. Il faut en conclure à l'existence des masses continentales qui ont autrefois réuni l'Afrique à Mada- gascar, à l'Inde et à l'Australie vers l'Est, à l'Amérique du Sud vers l'Ouest. De bonne heure , du reste , et fort probablement dès l'époque de la grande transgression sénonienne, l'Afrique forma un continent absolument individualisé. Des migrations récentes ont alors ajouté de nouveaux éléments à sa faune autochtone- Tandis qu'à l'Ouest, mais surtout à l'Est, une série de migrations peuplent d'espèces eurasiatiques une partie du domaine tropical, d'autres éléments, plus anciennement émigrés des régions indo-malgaches, ont essaimé le long des cotes de l'océan Indien, atteignant le Choa au Nord, la Colonie du Cap au Sud. Inversement, quelques Mol- lusques africains se sont dispersées vers les régions voisines : sys- tème paléarclique au Nord , Madagascar à l'Est. Ces dernières mi- grations apportent de nouvelles preuves de l'existence de relations terrestres récentes entre l'Afrique continentale et la grande Ile de l'océan Indien. M. le Professeur Joubim présente et offre également pour la Bi- bliothèque une nouvelle feuille de sa Carte des gisements de Coquilles comestibles des cotes de In Fronce. M. le Professeur L. Vaillant présente et offre pour la Biblio- thèque du Muséum le volume publié à l'occasion du Congrès natio- — 101 — nal des pêches maritimes, lenu à Bordeaux pendant l' Exposition mari- time internationale , volume contenant les Mémoires et les Comptes rendus des séances, publiés par M. J. Pérard, Secrétaire général du Congrès, et M. Ma.nley-Bendall, Secrétaire adjoint. M. Robert du Buysson présente et offre pour la Bibliothèque du Muséum l'ouvrage de son père, le Comte François du Buysson, ayant pour litre : L'Orchidopkile, traité théorique et pratique sur la cul- ture des Orchidées, 1878, ouvrage n'existant pas au Muséum. II offre ensuite le premier fascicule des Mémoires de la Société entomo- logique d'Egypte, contenant un travail de lui intitulé : Revision des Chrysides de l'Egypte, 10,08. M. J. Kûnckel d'Herculais pre'seute et offre pour la Bibliothèque du Muséum le discours qu'il a prononcé en prenant la Présidence de la Société entomologique, et ayant pour sujet : Lamarck et Buffon : leurs conceptions des facultés sensorielles chez les Insectes. COMMUNICATIONS. Collections recueillies par M. Maurice t>e Rothschild dans l'Afrique orientale anglaise. Crabes «l'eau douce nouveaux . ' par Mary J. Rathbln. La région orientale de l'Afrique, entre i'Abyssinie et le Mozambique, est fie la plus grande richesse en Crabes d'eau douce et d'une plus grande va- riété qu'aucune autre partie du monde. On y a trouvé plus de sept des douze genres et sous-genres de Potamo- nidae connus dans l'hémisphère oriental. La partie septentrionale de cette région partage largement aux carac- tères de la faune égyptienne; dans la partie centrale nous trouvons non seulement un grand nombre d'espèces de Potamon , mais les Deckeniinae qui sont anormaux; et dans le voisinage du lac Tanganyika, les uniques espèces de Plutythelplnisa et Limnothelphusa. Aux a5 espèces (et sous-espèces) précédemment connues, la Collection — 102 — de M. de Rothschild ajoute deux espèces (jui appartiennent à des sections différentes du sous-genre Polamonautes. Potamon (Geotiielimii sa i i.MiM Hilgendorf Rathbun. Vouv. arch. Mus. ///.s/, liai., Paris, VI, pi. XVIII, fig. 9, 1904; VII, p. 909, 1900. — Vbyssinie : Makannissa et Kounhi. Potamon (Potamonautes) rodolphianus nov. sp. Localité. — Afrique orientale anglaise : au Snd du lac Piodolplie, entre le chemin de fer et le lac, 1 905. Deux jeunes mâles. Type au Muséum de Paris. Type. — La carapace a une longueur égale à un peu plus des trois quarts de sa largeur: pour la plus grande part aplatie en arrière de la crête post-frontale; région frontale s'arroudissanl fortement en has; région post-orbitaire concave. ' Surface couverte de granulations de microscopiques qui tendent à dispa- raître sur la partie médiane postérieure. Les plus gros granules se trouvent immédiatement en arrière de la crête post-frontale, le Jong de la suture cervicale et le long ries bourrelets latéraux fortement obliques. Le bourrelet postérieur est le plus long et le plus fort. Points nombreux et de taille va- ria ble. Le sillon qui sépare la région mésogastriqne des régions cardiaque et branchiale est très profond. Région cardiaque séparée de la région intesti- nale par une dépression de chaque côté du milieu. Une aire parfaitement bien définie à l'angle interne de la région branchiale; de celte aire naît un sillon Iransverse qui divise le reste de la région branchiale en deux parties. La partie étroite de la région mésogaslrique est bien définie et légère- ment en forme de toit; mais la partie large est très indistinctement séparée des aires prologastriques. La crête post-frontale s'incline en arrière en une ligne presque droite allant de la ligne médiane au bord; elle est divisée au milieu par une 'pro- fonde et étroite fissure médiane qui, de la région mésogastrique, se conti- nue vers le bas jusqu'au milieu de la surface frontale. La crête est moniliforme sur le bord antérieur et, vue de front, chacune de ses moitiés est légèrement arquée. H n'y a pas de dent à la jonction de la crête avec le bord latéral; ce der- nier, linement denticidé, se prolonge sur la face supérieure et se termine en avant du niveau de la suture gastro-cardiaque. Bord du front mince, crénelé, légèrement bilobé. Bord supérieur de l'orbite transverse, faiblement sinué, créuelé; dent externe sub-rectangu- laire. Bord inférieur moniliforme. L'œil remplit l'orbite. Surface inférieure de la carapace pauvrement granuleuse, ses trois sons- régions indiquées par des lignes de granules. — 103 — La pince droite est absente, n'ayant pas été reproduite après la deruière mue. La pince gauche est de taille moyenne ; surface externe traversée par de courtes lignes de granules; face inférieure du bras bordée de granules, avec une épine peu éloignée du milieu du bord supérieur. L'épine du carpe est acuminée et accompagnée d'une petite épine en arrière. Les doigts sont horizontaux, profondément sillonnés, et étroitement écartés dans leur moitié basilaire. Les doigts des pattes ambulatoires sont très aplatis. Dimensions. — Type (le plus grand spécimen) : longueur de la cara- pace, 9 millimètres; largeur de la carapace, 1 1 millim.5: distance entre les angles externes des orbites, 8 millim. 5; largeur du front en dessous. )> millim. 8. Dans le plus petit spécimen les pinces sont égales, comme d'ordinaire chez les individus très jeunes. Cette espèce appartient au groupe du sous-genre Potamonautes dans lequel le bord latéral est peu arqué et ne porte pas de dent, excepté celle de l'angle externe des orbites; la crête post-frontale est avancée au milieu au delà de la ligne postérieure de l'orbite. Elle est surtout voisine du Potamon (Potamonautes) Sidneyi Rathbun (1) dans lequel la carapace est plus cordiforme, la crête post-frontole plus près de l'orbite, le bord latéral continué plus loin en arrière. Dans le Potamon (Potamonautes) margaritarius^, les bords latéraux sont profondément incisés; dans le Potamon (Potamonautes) anchietœ (Gapello) (3), la crête post-frontale est beaucoup plus transverse; le Potamon {Potamo- nautes) perlaliis (4) a le front plus large, tandis, que daus le Potamon (Pota- monautes) Regnieri'^, la crête post-frontale s'approche beaucoup plus près des orbites. Potamon (Potamonautes) Rothschildi nov. sp. Localité. — Afrique orientale anglaise, 1900; 1 mâle, spécimen sec. Type au Muséum de Paris. Tadle moyenne. Largeur égalant une fois et demie la longueur. Cara- pace arquée d'un côté à l'autre, le tiers antérieur fortement défléchi. Sur- W Nouv. Arch. Mus. Hist. Nat. Paris (II), Vf, pi. XIV, fig. 5, 190/4; VII, p. i65, texte fig. 38, tgo5. M Op. rit. (4), VI, pi. XIV, fig. 10. Journ. Soi. Lisboa, III, p. i32, pi. II, fig. 11, 1870. 1 \nU>: Arch. Mus. Paris (4), VI, pi. XIV, fig. 4, 190/1; VII, p. iG3, Igo5. W Op. cit. (4), VI, pi. XIV, fig. 3, 190/1; VII, p. 168, fig. 'iu, texte; 1 go5. — m — (ace inicroscepiquemenl granuleuse, marquée de petits points placés irré- gulièrement et de fins sillons courts. Moitié antérieure de la suture cervicale large, peu profonde et mal dé- finie, se terminant à quelque distance en arrière de la crête post-frontale. Partie médiane de la suture ou bord postérieur de la région mésogastri<|ii<\ profonde. La large partie postérieure de la région mésogastrique n*est pas très distinctement séparée du reste de la région gastrique; parfce anté- rieure très étroite, mais s'élargissant un peu avant la pointe, c'est-à-dire en forme de toit. La région cardiaque est bien définie antérieurement, mais se cou fond postérieurement avec la région inlestinale. La partie externe de la face su- périeure delà région branchiale est traversée dans toute sa longueur par de fines lignes obliques de granules. La région esl divisée en deux parties subégales par un sillon se dirigeant en dehors et en arrière jusqu'à moitié de sa longueur. Une petite aire se voit aussi marquée en dehors de l'angle interne de la région branchiale. En avant des bases des deux dernières pattes et en avant aussi de la carène marginale ordinaire de la carapace, il y a un bourrelet plus large, subparallèle au bord. La surface en avant de la créle post-frontale est beaucoup plus basse qu'en arrière de celle-ci. La crête elle-même est plus avancée à ses extré- mités externes, mais seulement légèrement plus qu'au milieu: elle esl divisée par une large et profonde entaille médiane et un sinus qui se pro- longe au delà de l'extrémité de la région mésogastrique mais n'atteint pas le bord du front. La crête est arquée en avant dans son tiers médian et, au delà de celui-ci, se dirige en dehors et en avant, en une ligne légère- menl sinueuse. Elle forme un angle obtus avec le bord externe de la région branchiale qui est élégamment arqué, pourvu de très fines denticulations obtuses et, dépassant en arrière la plus large partie de la carapace, s'unil à une des lignes granuleuses obliques de la surface supérieure. Le bord du front et le bord supérieur des orbites forment une ligne saillante crénelée. Bord inférieur du front égal à un quart de la largeur de la carapace, bilobé vue de face ou en dessus, arrondi pour gagner le bord latéral du front. Le bord supérieur de l'orbite est sinueux, dirigé en de- hors et en avant: il se termine par une dent aiguë à l'angle externe de l'orbite. Vu de côté, le bord externe de celte dent est courbé fortement vers le bas. Bord inférieur de l'orbite marqué par des granules pisiformes, dimi- nuant \eis le dehors. La suture qui^ de la dépression suborbitaire conduit en dessous à la région ptérygostomienne, est très large. La forme des maxillipèdes externes se comprend très bien d'après la figure. Le sillon de l'ischium est très faible et près du milieu de l'article. Chélipèdes très inégaux, le droit étant le plus grand. La surface externe, le bord supérieur et la partie proximale de la face interne du bras sonl — 105 — traversés par de courtes lignes granuleuses; bord externe granuleux , bord interne armé d'un petit nombre de tubercules et près de l'extrémité dis- taie , d'une courte et robuste e'pine. Carpe large, sa surface exposée partiellement ornée de courtes lignes granuleuses; à l'angle interne est une épine conique aiguë, et une épine semblable, plus petite, se voit en dessous; le bord, en arrière de cette épine, porte une rangée de granules. Grande main massive, région palmaire plus élevée que sa longueur supérieure, sa surface couverte d'une réticulu- limi de fins sillons et de granules; la région palmaire s'élargit distalemenl . son bord supérieur est presque droit, son bord inférieur convexe; les bords sont épais et non marqués par une ligne distincte, quoique sur la moitié proximale du bord supérieur se trouve un petit nombre de courtes rangées de granules. Doigts subcylindriques, arqués, largement béants, marqués de lignes longitudinales de points. Bords préhensiles armés de dents obtuses irrégu- lières. La description ci-dessus s'applique aussi à la pince gauche qui, toutefois, est beaucoup plus petite, sa partie palmaire proportionnellement plus étroite , les doigts étant plus horizontaux. Pattes ambulatoires de taille moyenne, articles du mérus denticulés sur les bords, les articles suivants épineux. Dimensions. — Longueur de la carapace, 28 millimètres; largeur de la carapace, k\ millimètres; distance entre les angles externes des orbites, a5 millim. h\ largeur du front en dessous, 10 millim. 7; longueur extrême du propodus du grand diélipède, ho millimètres; hauteur maximum du même, 17 millim. 7; longueur du daclylus de la plus grande pince, •2 k millim. 6. Cette espèce, comme la précédente, n'a pas de dent latérale en arrière de la dent orbiculaire, mais le bord latéral est fortement arqué et la crête post-frontale n'est pas avancée au milieu aussi loin que la ligne des orbites. Elle est voisine du Potamon (Potamonautcs) ambiguus Rathbun ' , mais, dans celui-ci, la crête post-frontale est plus avancée au milieu et s'incline assez régulièrement en arrière aux extrémités ; le sillon de l'ischium des maxillipèdes externes est plus profond, les chélipèdes sont plus égaux, les doigts de la plus grande pince plus horizontaux et légèrement bâillants, le sixième somile de l'abdomen est plus allongé. M Nouv. Arch. Mi/s. IJist. nat. Paris (4), VI, pi. XIV, iijf. 7, hjo'i; \1I, p. 171, texte, fig. k-2, 1900. 1 or» Collections recueillies parM. Maurice m: Rothschild, i>4\s l'Afrique Orientale inglaise. l «■!•«■«. : Lniiicllicm-iM'*» .%pli<> dans l'Afrique orientale anglaise. Insectes : Diptères nouveaux. par M. Tn. Becker, de Liegmtz. II. ORTHORRHAPHA BRACHYGERA. Odontomyia azurea nov. sp. cf. Un seul individu de l'Ethiopie méridionale : lac Marguerite, mai 1905. cf. Azurea, caput tkorace Indus; fade, Jlavo-fusca, anlennis nigris. Segmenta abdominis azurei secundum , tertium et quarlum maculis lateralibus flaw-griseis , quint um fascia apicali grisea; venter flavo-griseus. Pedesnigri. Alae kyalinaé, basi nigrofuscae. — Long, corp., io,a5; lat. capilis, 4,75. ' Oncodes clavatus nov. sp. cf. Yn individu de l'Afrique orientale anglaise, Sud du lac Rodolphe. cf. Flavus nitidus ; thorax nigro-tristriatus , halleribus squamisque sordide albis, fusco limbatis. Caput fuscum, anlennis nigris. Abdomen in omnibus segmenlis in medio maculis tribus fuscis separatis vel unitis; ventre jîavo , marginibus auterioribus fuscis. Pedes jlavo-fusci, femorum basi tarmque nigricantibus; libiis poslitis valde clavatis. Alae albido-flavescentes , venis fuscis, — Long, corp., 6,5. — 114 — Neoitamus armatua nov. sp. d* 9. Deu\ individus de, l'Afrique orientale anglaise. Voï, 1906. . C?. Niger / thorax polline griseo-Jlaeido teclus, vitta inlermedia et maculis tribut lateralibus atris; fronte et facie griseis , mystace pilis albis nigrisque mi.rto, frontis et antenntirum pilis maxima ex parte nigris. Abdomen griseum maculis magnis nigro-brunneis , selis aliquot distinclioribus pallidis in laleribus segmenli (juinti; se.rlum segmentum diminuatum , hypopygiunt magnum , rltuatum. Pedes badii, femoribtis nigro-striatis , posticis sublus breviter sed dense albido-pilosis ; libiis apice infuscatis, intermediis spina nigra valida obtusa laterali armatis; tarsis, metatorso excepta, nigris, ultimis tluobus artieulis anticis albidis, apice nigro. Alae hyalinac, apice grisescentes. — Long. corp. , i6,5. 9. Sexto, septimo et octavo abdominis segmentis cum terebra nigro- nitidis , elongatis ; pedes simpîici. — Long, corp., 17,5. Protophanea nigrotinctus nov. sp. cf. lin individu, qui par le troisième article des antennes mince et allonge doil prendre place dans ce genre, dont on ne connaissait jusqu'à présent qu'un seul représentant en Afrique : Pr. eottalit v. d. Wulp, Tram. Ent. Sac, Lond. ( 1899), 81. cf. Niger; thorax polline griseo-fiavo tectus, vitta intermedia et maculis tribus lateralibu» fusco-nigrit , pilis longioribus nigris in una série utque ad humeras; f 'route fusca nigro pilota, facie griseo-Jlara ; aiilennis nigris , tertio articula longo et aeque lato, duobut pritnit artieulis nigro-pilotis ; mystace nigro. sublus Jlaio ; barba /tara. Abdomen nigro fnscitm , parunt >>rtsescens, parce nigro-piloso; hypopygio nigro-nilido, maxima ex parle nigro-piloso. Pedes nigri picei , femoribus libiisiptc anlicis pilis longioribus Jlacis . tibiis tartitque reliquit nigro-pilotis et tetotit. Uae fere hyalinac , apice et marginc anteriore ae potteriore distincte nigretcentibut, — Long, corp., 1 3 millimètres. Neolaparus (Laparus) lugubris nov. sp 9. Un individu de l'Afrique orientale anglaise; Voï, 1906. Par sa couleur sombre, il se rapproche de Lap. funettut , v, Dipteren-fauna Lw.-S. Afrika. 04, 1 36 (1860) et à Lap. limbiikorax Macq.. Dipt. exot. Suppl. 1, Go, 3A(i 846). Thorax scutellumijue titra , limbo laterali jlaco; capul uigrum, selis myslacints concoloribus , antennisfuscis. Abdomen nigro-coeruleuui , nilidum. Pales loti nigri. Alae concolores. — Long, corp., ai mi Ni mètres: alar., 1 o millimètres. — 115 — Bombylius rufo-antennatus nov. sp c?9. Deux individus de l'Afrique orientale anglaise; Voï, 1906. ■ d*9. Caput cum antennis palpisijue testaceum , pilis flavis nigrisque mixtis , mît m supero occiputs margine brèves; rostro nigro; stylo in anîennarum «pire nigro, brevi , obtuso. Thorax scutellumque nigra opaca, longe et jtavo- pilosa, nigro-setosa ; halteribus palliais. Abdomen nigrum Jlaro-pilosiuu , mai ginibus segmenlorum pilis nigris. Pedes testacei, setis nigris. Mae subhyalinae, basi mediocriter infuscatae, punchs duobus brunneis suh basi areolae discoidalis. — Long. corp. , 9 millimètres. Bombylius terminatus nov. sp. d*. Un spécimen de l'Afrique orientale anglaise; Nairobi, août 1906. d. Niger, fusco hirsutus ; vertice , fronte, duobus antennarum nigrarum arlieulis et mystacis lateribus pilis nigris. Abdomen segmentis setis lateralibm perlongis nigris vestitum. Pedes lutei. Aine parte basali nigro-brunneo tmctae. — Long, corp., sine rostro, 9,5. Thereva seminitida nov. sp. 9, Un individu de l'Afrique orientale anglaise; Escarpment, septembre 1905, bien caractérisé par la couleur de l'abdomen. 9. Nigra; thorace polline brunneo tecto, pilis flavis adcumbentibus et pilis longioribus nigris erectis. Frons brunnea, callis minutis, aegre perspiciendis ; a a tennis nigris, grisescentibus , nigro-pilosis. Abdomen nigrum nitidmn, apice rufum , segmentis postice flavo marginatis pilis nigris erectis; halteribus ni- gris. Pedes rufi, femoribus tarsorumque articulis ultimis nigro fuscis. Alae infuscatae. — Long, corp., 8,5. Elaphropeza antennata nov. sp. d*. Un spécimen d'Ethiopie méridionale; Karssa, 28 mars 1904, dans l'alcool (tuben0 1). Remarquable par sa couleur pâle et voisine de El. fulvithora.r W ulp , Természetr. Fiïcet. XX i38, 7 (1897), de Geylan; mais cette espèce a l'écusson jaune et diffère par les soies des tibias postérieurs. d*. Thorax luteus, nitidus, pubescentia tenuissima alba; scutello cum metanoto nigris, setis duobus pallidis. Caput Jlavum , fronte cum occipite gn- scis, antennis flavis, tertio articulo infuscato etelongato, seta nigra hngissnna , crassa, palpis halteribusque pallidis. Abdomen fuscum, basi pro pari" flavescente, hypopygio nigro nitido. Pedes lutei, tibiis postiris shnplicibus. Alae cum nervis pallide jlavae , nervis lenissime curvatae. — Long, corp., i,5. — 116 — Drapetis flavicollis nov. sp. d*9. Trois individus d'Ethiopie méridionale: Tchafianassi , 18 août io,o4, dans l'alcool (tube n° 23). Voisine de Dr. ciliatocosta Bezzi, Ann. Mus. Nat. Hangar. ,11, 855 (190^), de la région Indo-Australienne, mais différente par les ailes; voisine aussi de Dr.flavida Willist. , Trans. Ent. Soc. London (1896), 3o8, qui diffère par une soie courbe aux tibias postérieurs et des fémurs antérieurs épaissis. (S~Q. Thorax luteus nitidus, pubescentia tenuissitna alba; scutello cum metanoto nigris, -se/As duabus pallidis. Caput flavum, fronte cum occipite griseis; antennis fleuris, tertio articula brevi, apice infuscato, seta longa terni; palpis halteribusque pallidis. Abdomen clongatum fiavum , segment !s mediis supra infuscatis ; hypopygîo flavo nitido, lamellarum apice infuscato. Pales lutei, ultimo tarsorum articulo infuscato, tibiis posticis simplicibus. Alae flavescentes, margine antico seiulis longiusculis non peclinato, quarto ucrvo in basi evaneseente, tertio et quarto fere parallelis. — Long, corp., i,5. Hilara lucidifrons nov. sp. (5*9. Plusieurs individus d'KtInopie méridionale; Lago Hardinc, 92 août 1906. (59. Nigra uilida , lenissime nigro^pilosa , plcuris griseis; occipite alro opaco, fronte tlitida, antennis, palpis halteribusque aigris, [bdomen vigro- picruin uilidum , subtus basi palliduin. Pedrs lutei, tibiis basi excepta cum tarsis lotis nigris; metatarso antico inrrassalo, tibiis anticis et mediis cum tarsis anticis nigro pilosis. Alae infuscatae. — Long, corp., 9,5. Rhamphomyia empidiformis nov. sp. 9. I 11 individu d'Kthiopie méridionale: Sédèue, août. 9. Tota nigro-grisca opaca , nigro-hirsula ; haustello capile duplo longiore ; halteribus nigris. Pedes nigri, aequaliter nigro pilosi. Alae albescentes nervis pallidis, stigmate obsolelo; cellula discoidali in basaient alae partent rétracta. — Long, corp., 3 millimètres. Asarcina angustata , nov. sp. C?9. Deux individus de l'Afrique orientale anglaise; Voï et Naiaobi, août 1906. d*9. Flava; capile longe conice proiluclo; anleniiarum arliculi primiis cl secundus longiludiiir subaequales, lerliiis luteus supra infuscatus ; faciès cariiiala . omiiiuo luira, rillu nigra nulla : oculx maris iu f roule appro.rimali , — 117 — non linea cohaercnlcs ; thoracis dorsn nisi lalcribus acnco nilido; abdominis segmenta secundum , tertium et quartum postice angustissimc nigro-fasciata , fere lineata, quintum in marc non fasciatnm , in femino fascia abbreviota. Alae levissiinc grisco tinctac , nervi ut in A. ericetorum Fbr. direct! . — Long. corp., 10-11 millimètres. Simoides descendens nov. sp. 9. Un seul individu de l'Afrique orientale anglaise; Escarpment, août 1906. 9. Oculis antennarumque nigrarum sela midis; faciès modice tuberculata, longe descendens. Thorax niger, fusco-tomentosus et pilosus, scutcllo flaco. Abdomen mgro-fuscum, secundo segmenta fascia flava trigona inlerrupta flavoque marginato; tertio et quarto segmentis antice griseo-postice nigro fasciatim pilosis; quinto nigro nitido; venter nigro-nitidus. Pcdcs nigri, geniculis tibiarumque basi fui vis , femoribus posticis inerassalis. Alaelrmpidac, — Long, corp., 11 millimètres. Melanostoma infuscatum nov. sp. d*9. Quatre individus de l'Afrique orientale anglaise: Escarpment. août et septembre 1906. C$Q. Nigrum; j route, facie antennisque roncoloribus ; thorace cum scutcllo nigroaeneis. Abdomen in mare segmentis tertio et quarto maculis ru fis latera- libus clongatis , in femina segmentis secundo et quinto maculis parvis rotun- datis, segmentis tertio et quarto maculis clongatis fateralibus. — Long, corp., 7-7,5. Phorocera metallica nov. sp. 9. Un spécimen de l'Afrique orientale anglaise; Escarpment, août 1900. Diffère par sa couleur me'tallique des espèces connues, mais, hormis cette coloration , je ne vois pas de différences génériques. 9. Thorace, orbitis abdomineque aeneo-viridibus, polline grisco levissime tectis; caput griseo-Jlavum , linea frontal! média rufo-brunnea ; antennis longis, nigris, palpis concoloribus ; squamis favis , halteribus fuscis. Abdominis seg- menta secundum et tertium macrochetis discalibus et marginalibus praedila. Pedes nigri. Alaefuscae, basi flavidac. Pssudophorocera brunnescens nov. sp. d*. Un individu de l'Afrique orientale anglaise; Escarpment, août 1905. Ressemble beaucoup h Ph. nigrita v. d. Wulp, Biolog. (lenlr. Amer. If. 77 . q (1888), de Costa-Rica; elle en diffère par la couleur des cuillerons, — 118 — des iules et par la largeur du front, qui, chez notn1 individu (d*), est aussi large que chez Ph. nigrita 9. d*. Nigra, thoracc abdomineque polline nlbido levissime lecta. Caput ni- grum, stria frontall média rubra; genis, orbitis clypeoque griseis ; antennis longis nigris; squamae sordide Mae, halteribus fiiscis. Abdominis segmenta secundum et tertium macrochetis discalibus et tnarginaîibus praedita, Pedes aigri. Alae sordide fuscae. — Long. corp., 9 millimètres. Rhinia tristriata nov. sp. 9. Un individu de l'Afrique orientale anglaise; Lumbwa, septembre. 9. Caput nigrum nitidum , facie valde producta , frontis stria média opaca ; antennis brunneis, palpis jlaris. Thorax nigro-riridis , oparus, punctulatus, nigro-pilosus ; pleuris jlaro-pilosis etpollinosis, squamis Jlaris. ibdomen Jla- rum , in mcdin et lateribus nigro-striatiim , pilië nigris; rentre jlaro. Pedes rn/i : tibiis tarsisque nigris. Alae costa apieequt brunescentes , basijlavac. — Long, corp., 8 millimètres. Coenosia gigas nov. sp. d* 9. Deux individus de l'Afrique orientale anglaise: Lumbwa; Nairobi, août il septembre. (S 9. Cincrca, thorace Jusco tristrioto; rapite griseo , fronte média nigra , antennis roneoloribns , scia longa distincte pilosa , palpis nigro-fuscis. Abdomen einercum, segmentis quatuor postiris fuseo-birittatis. Pedes jlari ; femorilms apice (d*) nigro-maculatis, in 9 nigro Striatis vel totis nigris; tarsts in mare lotis nigris, in fenùna fuseescentibus. Une levissime grisescentes, — Long. corp., 5-6 millimètres. Campylocera unicolor nov. sp. cf. Un individu d'Afrique orientale anglaise; Nairobi. d*. Tota lutea hicida, thoracis dorso minime infuscato et nigro piloso; seu- tello setis quatuor. Frons opara , ocellis indistinctis ; antennae elongatae. seta nuila brunnea; palpi magni. Alae apice infuscalae et macula tac. Megaglossa nervosa nov. sp. d*. Uu individu de l'Afrique orientale anglaise, Voi; remarquable par la courbure des nervures, par la villosité du chète antennaire, par les quatre soies du scutellum et les fémurs antérieurs épineux. ■ — Il ne se rap- porte ni aux cinq espèces africaines : asphallina Wied., Falkensteini Karsch., stictica Wied., albolineata Macq. , trdinoata Macq. , ni aux vingt* cini| espèces de l'Asie, décrites par Fabricius Macquart et Walker. — 119 — cf. Thorax nigro-grisro-granulatus, laleribus nitidus: scutettum quadr'tsc- tosum. Abdomen nigro-cocrulcum, nitidum, primo segmento pubescentia grisea , squamis albis. Caput jlacum, fronte genisque rujis; antennarum articulum ter- tium fuscum, seta plumosula ; palpis apice nigris. Pedes nigri , tibiis basi plus minus.ee rubidis, tarsis posterioribu* Jluvis , jemoribus anticis spinosis. Alae aigrn-brunneo tinclae , macidis albis variegatis, linea long a alba apicali ; se- cundo et tertio noria longitudinalibus undulalis et arcuatis. — Long', corp. , 9 millimètres; alar. , 7.5; lalit. alar. , 3,5. Aciura sexfissata nov. sp. cf. «- Un individu de l'Afrique orientale anglaise; Nairobi, août. Voisin de Trypeta ternaria Lw., Berl. Ent. Zeilschr. 1861-273, parla configuration des ailes et les quatre épines de l'écusson. (S. Thorax griseus opacus, pilis brevibus pallidis; scutello quadrisetoso. Caput cum anlcnnis palpisque rufum. Abdomen nigrescens, pallide hirsutum, h altérions albis. Pedes lutei. Alae nigro-fnscac , basi albidae, marginc anle- riore duabus, margine posteriore quattuor maculis trigonis albis jUssatis. — Long, corp., 3,5 millim. ; alar., 3,25. Acidia alata nov. sp. 9. Une femelle de l'Afrique orientale anglaise: Lumbvva, septembre. 9. Tota fulva nilida, maxima, thoracis disco nigro sexpunciato, scutello tri- punclato. Caput opacum, antennis pallidioribus , tertio arliculo subacuminalo , scia pilosa; lerebra segmentis tribus ultimis longiludine aequali, apice infus- calo, pilis brevibus nigris. Alae magnae hyalinae, margine antico Jlavo- bru nneo fasciatae vcl pundalae etfascia inconspicuabrunnea obliqua ornatac.- — Long, corp., 8 millimètres: alar,, 8 millimètres ; latit. alar., 3 millimètres. ELACHIPTEREICUS. Novum gencs Chloropinarum. DE ELACHIPTERA ET SlX(i)S SEMBLABLE. Definitio GENERIS. Corpus nudum; oculi ovales midi; tertio antennarum articula fere orbicu- lari, seta nigra, croisa , villosa ; triangulo front ali conspicuo. Thoracis (for- suni nitidum macrochaetis dorsocenlralibus duabus. Abdomen elongatum , seg- mentis quinque. Pedes simplices. Alae clongatae , nervo marginali tisque ad tertii m-rvi longitudinalis apicem excurrente ; nervi transversales caJdc appro- ximati. — 1-20 — Elachiptereicus bistriatus nov. sp. d. Deux individus de l'Ethiopie méridionale : Tchafianani, 18 août 190/1. d1. Totus Jlacus sublucidus, nudiusculus, elongatus, antennis generi Ela- cliiptera aequalibus. Thoracis dorso striis duabus nigris. Pedes simplices. Alae hyalinae ut in generi» diagnosa. — Long. corp. , 3,5-3 millimètres. Oscinella deflciens nov. sp. [ Oscinis olim]. Un individu trouvé sur un daman (II. abyssiniens) à Goro-fiomolou (Ethiopie méridionale), 16 août 190/1: dans l'alcool, tube n° 3. d Minuta grisea, opaca, scutello bispinosa. Caput jlaw-gri&eum , fro.ite Initi , triangulo déficiente, seriebus pilorum triangulnm imitantibus; sein an- tennarum nuda; halieribus pallidis. ibdomen latuin , Jlavum , segmentis fasciis fnscis. Pedes jlavi, tibiis lursisque ma.riina ex parte nigris. Mue lerissinie infusratae, nervis fnscis. — Long. corp. 1,5. Hydrellia punctum nov. sp. d1. Un individu d'Ethiopie méridionale; Kounhi, avril. d1. Mgra-fusca, opaca, lunula alba, fade alba-grisea , antennis aigris, seta jiilis quinque tel sex, palpis Jlaris. Abdomen nigro-fuseum opacum, ni- gro-pilosnm , ulthno segmenta nègre longiore penultimo. Pedes toti nigri. Mae grisescenies , iecunda nervi marginalis abscissa tertia aeque longa. — Long. corp., i,5. Brachydeutera nov. sp. Un individu sans tête de l'Afrique orientale anglaise; Ouanda septen- trional. Parages du lac Rodolphe. Cet individu représente certainement une nouvelle espèce de ce genre intéressant, dont nous ne connaissons jusqu'à présent qu'une seule espèce : argentata Walk. Le dos du thorax est noir luisant, ainsi que l'abdomen : c'est donc une forme bien distincte de Br. argentata. 11 est regrettable que l'état de ce sujet ne permette pas d'en donner une description complète. Borborus fuscanus nov. sp. d. Un individu de Harrar dans l'alcool , tube n" 46. d1. Fuscanus, thoracis dorsum subopacum , setis dorsoeentralibus qualtuar subtilibus; setis acrosticalibus in séries duas positif, setis frontorbitalibus sn- perioribus duabus; triangulo frontali pallidiore ; antennarum articula ullimo nigro, seta breri pubescente. Haltères pullidi. Pedes pallide fusci , feniaruiii apice iinfusculo, tibiis posticis spinula incurva. Mac subhalinae . neren secundo ehngato. — Long, corp., 1 millim. 5. — 121 — CONOPROSOPA. Novum GENLs Phorîdariim. Frons porrecta, cmwexa, nuira abscissa, setis validioribus deficientibtts , ocellis distinctis; facie ulrinque excavata nuda; oculis oblongis midis ; anten- nis triaiiiculalis , tertio articulo cilriniformi , seta nuda longissima apicali: palpis porrectis midis, dilalalis. Thorax et seutellutn ntidiuscula. Abdomen s"gmentis sra; midis. Pedes midi, tibiis posterioribus unicalcaratis. Alae ma- gnae nervis complet is, tertio et secundo nervis longitudinalibus non separalis, nervo marginal) fere mi'lo. Celle Mouche est bien reconnaissable par la forme de la tête, par la ner- vation des ailes et la nudité de l'ensemble, caractère lout à l'ait nouveau dans celle famille. Conoprosopa scutellata nov. sp. cf. Un individu de l'Ethiopie méridionale: Diré-Daoua, 2 mars io,o/»,dans l'alcool, tube n° 2. C?. Thorax et scutcllum luiea nitida; capul rujo-nilidum , ocellis laie dis- (antibus, fronte convexa piinctulala , nonselosa; antennispalpisquc flavis , seta anlennarum pcrlonga nuda, temiissima. Abdomen nigrum opacum nudnm , secundo segmenlo rufo, griseopollinoso. Pedes lulei, setis pilisquc deftcicnlibus. Alae hi/alinae, nervis marginalibus usque ad médium alarum pcrliwnlibus , nervo maginali j'erc nudo. — Long. corp. , 2,75. EcHINODERMES RECUEILLIS DANS LES MERS ARCTIQUES par la Mission arctique française, commandée par M. Bé\ard PAR R. KOEHLER, PROFESSEUR DE ZOOLOGIE A L'UNIVERSITE DE LYON , CORRESPONDANT DU MUSEUM. M. le professeur Joubin a bien voulu me confier l'étude des Echino- dermes recueillis, en 1908, par la Mission arctique française. J'ai éprouvé une grande déception en examinant la collection qui m'a été rémise, dé- ception causée non seulement par le pelit nombre d'espèces recueillies, mais aussi par le faible intérêt que celles-ci présentent. La plus grande partie des bocaux ne renfermaient que des Asterias rubeiis, espèce qui, on le sait, est 1res abondante sur nos cotes de la Manche, mais peut remonter — 133 — jusqu'à des latitudes très élevées. Les autres formes recueillies sont à peu près toutes très communes dans les mers arctiques. La collection que j'ai étudiée ne renferme que des Astéries, des Ophiures et des Éclnnides; les Crinoïdes et les Holothuries n'y figurent pas. Les espèces se répartissent de la manière suivante : Astéries : 8 ; Ophiures : 6 ; Eclnnides : 9. J'en donne ci-dessous rénumération détaillée. Asti-ries. Ctenodiscis corniculatus (Linck). Quelques échantillons de laille plutôt petite. Mer de Barentz. Pteraster militaris (0. F. Millier). In échantillon. Station 37 (Lat. N. 700 38'. Long. E. ai0 7'). Cribrella ocdlata. Quelques échantillons, la plupart de très petite taille. Station 37 et station h\ (océan Glacial). Crossaster papposis (Linck). Un échantillon. Mer de Barentz à l'entrée de la mer Blanche. L'exemplaire est de petite taille : H = 3a, r= l5 millimètres; les hras, au nombre de dix, sont courts et assez larges. Cet individu est conforme à ceux qu'on trouve habituellement sur les côtes de Norvège et il n'apppar- tient pas à la var. Arclica. Stichaster rosei s (0. F. Millier). Deux petits échantillons. Mer de Ba- rentz à rentrée de la mer Blanche. Napster w.bulus (Stimpson). Un petit échantillon. Nouvelle-Zemble. Asterias rubens(0. F. Millier). Plusieurs échantillons portant les indi- cations de localités suivantes : Puddefjord; ile Haaien; océan Glacial, près du cap Nord ; mer du Nord (le reste de l'indication est illisible). Asterias cisoem.amuca (Stcenslrup). Deux échantillons, l'un de taille moyenne, l'antre 1res petit. Nouvelle-Zemble. 0|»liini*us. Ophioglypba Sarsi (Lûtken). Quelques petits échantillons. Mer de Barentz. Opiuoglvpha nodosa (Liitken). Nouvelle-Zemble. Ophiopiious acileata (Linné). Plusieurs échantillons. Océan Glacial, mer de Barentz et station 37. Amimiiira Chia.iei. Un échantillon. Feiefjord (Station 17). Amphiura Snisr>E\ m.i.i (Miiller et Troschel). Un échantillon, kostin- Charr, Nouvelle-Zemble. — m — Ophiacantha bidkntata (Retzius). Plusieurs échantillons de taille plutôt petite. Mer de Barenlz en l'ace île kanin. Station 36. Station hk : nier de Barents. Ëcliinidcs» Strongylocentrotls dhobachiensis (0. F. Millier). Quelques petits échau lillons. Station 37. Spatanges purpureis (0. F. Millier). Un exemplaire de taille au-dessous de la moyenne et un autre très petit. Presque tous les exemplaires qui m'ont été remis étaient dans le formol qui est un fort mauvais liquide conservateur pour les Echinodermes, parce qu'il attaque le calcaire; les pédicellaires , en particulier, sont très rapide- ment altérés. Les étiquettes souffrent aussi de Faction de ce liquide : le papier se dissocie et se déchire; c'est pourquoi je n'ai pas pu reconnaître les noms de certaines localités. Aussi je renouvelle ici le v Ed. Bornet, Les Algues de P. K. Schousboc récoltées au Maroc et dans la Méditerranée , 1899. — 129 — quiste ne peut manquer de se trouver au Maroc». Ses prévisions se sont réalisées. Chlorophyeécs. Ulua Lactuca L. Trentepohlia aurea (L.)Martius. — Espèce ubiquiste et polymorphe. Gaulerpa proliféra Lamrx. — Espèce de la Méditerranée, de Cadix, des Canaries, des Antilles. Codium Bursa Ag. CoDIUM ELONGATUM Ag. Cvmopolia barbata Lamrx. — Espèce des Antilles, Cuba, Floride, Cana- ries, Cadix. Halimeda Opuntia Lamrx. — Espèce de l'Atlantique chaud , de l'Océan indien, de la mer Ronge, des Philippines, Australie, Tahiti. Phéophycées. Zonaria Toi rnefortii Mont. Stypocaulon scoparium Kùtz. Phyllaria reniformis Rostaf. Fucus platycarpus Thuret. M. Ed. Bornet fait remarquer que les échantillons recueillis à Tanger par Schousboe sont tous remarquables par leur petite taille. Ils appartiennent à la forme Hmitaneus (Fticus limilaneus Mont.). La plante que M. Bûche t a ramassée sur la plage de Tanger présente de grandes dimensions et rappelle de tous points celle qu'on trouve sur les côtes de France. Cystosira ericoides Ag. — Forme présentant des vésicules. Cystosira discors (L.) Ag. — Schousboe a recueilli à Tanger un C. humilis qui, d'après M. Bornet. ne serait probablement qu'une variété naine du C. discors. D'ailleurs, des formes semblables au C. humilis se retrouvent aux Canaries, à Madère, à Biarritz. Sargassum linifolium Ag. var. salicifolium J. Ag. Floridccs. Galaxaiiu laimdescens (Sol.) Lamrx. — ■ Espèce de l'Atlantique chaud, Canaries, Amérique, Pacifique, mer Rouge, Océan indien. Galaxaura rugosa (Sol.) Lamrx. — Espèce de F Atlantique chaud, Antilles, Pacifique. Gelidium sesquipedale Bornet. Pterocladia capillacea Born. — Un échantillon en très bon état de fructification. Plocamium coccineum Lyngb. — 130 — Laurencia papillosa (Forsk.) Grev. — Espèce recueillie à Cadix et dont la présence au Maroc est très probable. Peyssonnelia atropurpurea Grouan. Lithophyllum tortuosum (Esp.) Foslie et/, crassa Foslie. — incrustans Philippi et/, anguluta Foslie. DENTATLM (Kùtz) Foslie. — africanum Foslie. Corallina rubens L. (Jania rubens Lmrx.). Corallina longifurca Zanard. (Jania longifurca Zanard.) La liste ci-dessus, en dehors des espèces recueillies sur la plage, donne 6 algues nouvelles pour le Maroc : Nostoc commune; Trentepohlia aurea; Lithophyllum tortuosum, incrustons, clentatum et africanum. \OTE PRELIMINAIRE SUR LA COMPOSITION UINERALOGIQUE d^un Grès n w/jïjv, par M. Paul Gaubert. Les grès étant formés par des sables, dont les grains de quartz plus ou moins réunis entre eux par un ciment, peuvent contenir les minéraux durs ou lourds provenant de la destruction des diverses roches qui ont contribué à les former, mais ils sont la plupart du temps pauvres en espèces minérales. Il n'en est pas de même d'un grès tunisien, probable- ment Iriasique, que j'ai eu l'occasion d'examiner. Les grains de quartz de ce grès sont en général de faibles dimensions, beaucoup ne dépassent pas ■?. millimètres de diamètre et sont cimentés par iln calcaire, par de l'argile ou par de la limonite, mais le ciment peut être composé à la fois par ces trois substances en proportion variable d'où dépend la couleur du grès. Les grains de quartz sont généralement arrondis , cependant j'ai observé Maurice Maixdros. Description d'une nouvelle espèce de Cicindèle du Congo (Cicindela Kerandeh) 1 "s Maurice Pic. Coléoptère Hétéromère. Pédilide nouveau du Bengale 109 — Coléoptères Hylophilides recueillis en Bolivie par Germain 111 Ta. Becker. Collections recueillies par M. M. de Rothschild dans l'Afrique orientale anglaise. Insectes : Diptères nouveaux 1 1 3 B. Koehler. Echinodermes recueillis dans les mers arctiques par la Mission arctique française, commandée par M. Bénard 121 A. Guillacmis. Les Biophijtum de l'Herbier du Muséum 120 P. Hariot. Sur une Collection d'Algues recueillies au Maroc par M. Buchet. 128 Paul Gaubert. Note préliminaire sur la composition minéralogique du Grès tunisien - 1 3o M'"e M. Phisalix. Immunité naturelle des Serpents contre les venins des Batraciens et en particulier contre la Salamandre i3a BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM ANNEE 1909 N° 4 PARIS IMPRIMERIE NATIONALE MDCCCC1X AVIS. Les auteurs sont priés de vouloir bien se rappeler que l'étendue des notes insérées dans le Bulletin ne saurait dépasser 5 pages d'impression. Les auteurs sont également priés de donner des ma- nuscrits mis au net qui puissent permettre la composi- tion rapide du Bulletin. Les auteurs sont instamment priés de remettre les cli- chés des figures qui accompagnent leurs notes en même temps que leurs manuscrits. SOCIÉTÉ DES AMIS DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE (EXTRAIT DES STATUTS). 1. But et composition de la Société. Article premier. L'Association dite Société des Amis du Muséum national d'histoire natu- relle, fondée en 1907, a pour but de donner son appui moral et financier à cet établissement, d'enrichir ses collections, ménageries, laboratoires, serres , jardins et bibliothèques et de favoriser les travaux scientifiques et renseignement qui s'y rattachent. Elle a son siège à Paris. Article 3. L'Association se compose de Membres titulaires , de Membres donateurs et de Membres bienfaiteurs, qui doivent être agréés par le Conseil d'administration. Pour être membre titulaire, il l'aut payer une cotisation annuelle d'au moins 10 francs. La cotisation peut être rachetée en versant une somme fixe de i5o francs. Pour être Membre donateur, il faut avoir donné une somme, d'au moins 5oo francs, ou avoir versé pendant dix ans une cotisation d'au moins 60 francs par an. , Pour être Membre bienfaiteur, il faut avoir donné au Muséum , ou à la Société, soit une somme de 10,000 francs, soit des collections scientifiques ou des objets, meubles ou immeubles ayant une valeur équivalente, soit, pendant dix ans, une cotisation annuelle d'au moins 1,200 francs (1). ( 'î S'adresser pour les versements à M. Pierre Masson, trésorier de l'Association. BULLETIN DU MUSEUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE. ANNÉE 1909. — 0<§rtî — N° 4. 110e REUNION DES NATURALISTES DU MUSEUM. 27 AVRIL 1909. PRESIDENCE DE M. EDMOND PERRIER, DIRECTEUR DD MUSEUM. LIBRARY NEW YORK uNICaL CJAKDEN. ACTES ADMINISTRATIFS. M. le Président présente le fascicule n° 3 du Bulletin du Muséum de l'année 1909 et annonce qu'il est mis en distribution. M. Louis-René Matout, Préparateur de la Chaire de Physique appliquée, a été nommé Assistant à cette Chaire, en remplacement de M. Jean Becquerel, nommé Professeur. (Arrêté ministériel du 18 avril 1909.) MM. de Gregorio, Bavay, L. Bedel, M. et Mme QEhlert, MM. A. Fauvel, Ant. Grouvelle ont été nommés Correspondants du Muséum. CORRESPONDANCE. M. J. KiïiNCKEL d'Herculais, Secrétaire de la Réunion, donne lec- ture des lettres suivantes , l'une adressée à l'Académie des Sciences par M. J.-B. Charcot, en la priant de la communiquer au Muséum, dans laquelle il donne des nouvelles de l'Expédition antarctique ^ qu'il dirige, l'autre envoyée à M. le Directeur du Muséum par Muséum. — xv. 1 1 — 138 M. Le Petit, Voyageur naturaliste, renfermant des renseignements sur l'anatomie de l'Éléphant d'Afrique. A He Déception (Shetlands du Sud), 2/1 décembre 1908. J'ai l'honneur d'informer l'Académie des Sciences que le Pourquoi pas?, navire de l'Expédition au Pôle Sud, est arrivé le 22 décembre, à 10 heures du soir, à l'île Déception, faisant partie du groupe des Shetlands du Sud, tout allant très bien à bord. Partis de Punta-Arenas le 16 décembre, à 9 heures du soir, nous avons pris la mer parle canal de Murray, le 19. Par le travers du cap Horn , nous avons rencontré le trois-mâts barque français Micheïet du port de Nantes, avec lequel nous avons échangé des signaux. Le 19 décembre, calme et temps clair avec très grosse houle fatigante de l'Ouest. Le 20 décembre, fort coup de vent de N.-E. avec neige. Le 21, belle brise de l'Est, thermomètre a 0 degré et temps clair. Le 22 , par très beau temps, nous atterrissons sur l'île Smith où nous voyons notre premier iceberg, et, à 10 heures du soir, nous rencontrons le baleinier norvégien Ravn qui nous accompagne dans l'intérieur de l'île Déception au mouillage, où se trouvent actuellement trois compagnies de baleiniers, une chilienne et deux norvégiennes. La Sociedtul Ballenera Magcllones nous avait remis aimablement une lettre pour \1. Andresen, Directeur de la fonderie, le priant de nous donner notre plein de charbon. Nous apportions à ces braves gens leur courrier. Admirablement reçus, il est entendu que demain matin on nous apportera les 3o tonnes de charbon brûlées depuis Punta-Arenas. Nous avons pu nous-mêmes rendre un important service aux baleiniers en donnant nos soins à Madame Andresen légèrement indisposée et en opé- rant un malheureux Norvégien dont quatre doigts venaient d'être sectionnés par un couperet circulaire. Notre médecin le docteur Liouville a pratiqué très habilement l'amputation des quatre doigts de ce blessé qui, sans ses soins, risquait fort de mourir de gangrène. Nous sommes mouillés à l'en- trée de ce qui fut autrefois Pendidum Cove, car, ainsi que l'a signalé l'Uru- guay en 1905, cette anse est actuellement en grande partie comblée par des éboulements. Nos travaux ont commencé aussitôt et , tandis que les naturalistes MM. Gain et Liouville, le géologue M. Gourdon recueillaient dans l'île des échantillons d'une nature nouvelle, M. Bongrain observait le deuxième contact de l'éclipsé de soleil du 2.3 décembre et faisait une série d'observa- tions pendulaires commencées à la Plata et à Punta-Arenas au point même dps observations de Foster de 1829 et réglait les chronomètres. M. Rouch elfectuait des sondages et des dragages et créait une station d'observations d'électricité atmosphérique: il continuait les observations météorologiques entreprises depuis le départ de France. M. Godlïoy dressait un plan de la - 139 - baie avec observations marimélriques. Enfin M. Seuouque faisait, ainsi qu'à Punta-Arenas , une série d'observations magnétiques, des observations actinométriques pendant l'éclipsé de soleil et le relevé de la baie au théodo- lite photographique. Je me permets de rappeler à l'Académie que l'île Déception est une île volcanique circulaire dont le cratère forme une vaste et magnifique rade très profonde, où l'on pénètre par une coupure étroite entre deux falaises à peine visibles du large. Le capitaine phoquier américain Pendleton fut vraisemblablement le premier à pénétrer dans cette rade qui fut très fré- quentée par les baleiniers et phoquiers à voile, puis totalement délaissée pendant plus d'un siècle. L'Anglais Foster à bord du CAanlcclere séjourna à Pende! uni Gove du 9 janvier au k mars 1829, pour y pratiquer de nom- breuses observations pendulaires. C'est au même endroit que M. Bongrain vient de faire une série d'observations et de régler ses chronomètres. L'île Déception est devenue un important centre de chasse à la baleine; l'escadrille actuellement au travail, qni séjourne dans une anse très favo- rable où elle trouve en abondance eau douce et eau chaude 370 degrés, se compose de. deux vapeurs de 3, 000 à 6,000 tonnes et de deux trois-màls servant de pontons à charbon et de fonderie; huit petits baleiniers à vapeur munis de canons porte-harpons sortent et rentrent fréquemment, remor- quant les haleinoptères capturés. Deux cents Norvégiens sont occupés à cette industrie des plus produc- tives. Nous avons pu donner des renseignements aux capitaines norvégiens sur Porl-Lockroy et leur communiquer les cartes relevées par M. Matha lors de notre dernière expédition antarctique 1908-1905; les baleiniers vont immédiatement partir pour ces régions. Je ne puis m'empêcher de faire remarquer, eu même temps que je m'applaudis de voir une expédition scientifique donner déjà des résultats pratiques, combien il est regrettable que nos compatriotes qui furent autre- fois les premiers baleiniers du monde ne veuillent pas rentrer dans une voie éminemment profitable et qui apporterait plus que le bien-être à nos populations côtières si durement éprouvées. Nous avons trouvé à Pendulum-Cove un cairn laissé par la corvette argentine L'Uruguay venue si généreusement à la recherche du Français en janvier 1905. Ce cairn contenait une bouteille renfermant une liste déjà effacée des matelots de la corvette et un document en parfait état , dont voici la teneur: Jsta Decepcion, Enero 8 de 1906. En la fecha ho estado en esta bahia con la corbeta Uruguay con objeto do tencs notifias de la expédition que dirige cl Dr Cliarcot y no habiendo enconlrado ninguno, me dirigo à la isla Wieneke adondo, dejare mis noticias. Signé : Ismaël F. Galixdez. 1 1 . — uo — Dans ce même cairn nous avons déposé un rapport sur notre expédition. Depuis notre arrivée , nous avons été favorisés par un temps magnifique. Nous partirons le 2 5 décembre au soir pour Port-Lockroy d'où, après une courte visite à Port-Charcot , nous nous dirigerons vers le Sud en effectuant le plus de stations possibles à terre. Les baleiniers qui travaillent ici depuis trois ans sont d'accord pour affir- mer que jamais ces régions n'ont été aussi dépourvues déglaces; je veux considérer ce fait comme de bon augure; il pourrait être dû à un non- décollement des glaces qui nous empêcherait ainsi d'avancer comme nous le désirons, mais cependant les rapports des longs courriers rencontrés à Rio-de-Janeiro et Buenos-Aires et Punta-Arenas affirment que les glaces s'élèveront cette année à des latitudes inaccoutumées, ce qui nous permet d'espérer un dégagement inattendu. L'enthousiasme règne à bord et l'équipage aide avec bonne humeur et ontrain aux travaux de l'élat-major. J'espère que l'Académie des Sciences, qui a déjà témoigné tant d'intérêt à notre expédition, approuvera notre programme et son commencement d'exécution ; je me permets de lui présenter l'assurance de mon très sin- cère et respectueux dévouement. Le chef de l'Expédition , J.-B. Charcot. Monsieur le Directeur, Rentrant d'Afrique, je m'empresse de venir vous renouveler tous mes remerciments pour la recommandation (auprès du Gouverneur du Congo belge) que vous avez bien voulu m'accorder en juin 1907. Depuis cette époque, je suis retourné au Soudan égyptien et au Congo; mais j'ai éprouvé les plus grandes difficultés dans mes entreprises de chasse par suite de la crise sur les caoutchoucs, les épidémies (de peste hindoue et maladie du sommeil, et d'autres regrettables circonstances d'ordre moins général) qui m'ont affecté personnellement. Je puis toutefois vous renseigner positivement sur ce que vous m'aviez demandé d'étudier, quant au phénomène d'adhérence de la plèvre au pou- mon de l'Eléphant : C'est là un phénomène sinon normal, du moins fréquent, et s'il est « pathologique » , il ne résutte pas d'une maladie contractée en Europe par ce pachyderme. Mes constatations ont porté sur quatre échantillons de l'espèce (trois mâles et une femelle). Je n'ai malheureusement pas de documents à vous fournir pour appuyer mes dires, mes photographies s'étant perdues (au cours des traverses — 141 — inouïes que j'ai subies) et n'ayant pas eu sous la main d'autorité compé- tente pour les certifier. La grande faiblesse de mes ressources a été la principale cause de mon échec , en cette dernière campagne , au cours de laquelle il m'eût été pos- sible de recueillir des spécimens très intéressants, si j'avais pu les conserver et les transporter. J'ai été, je le répète, très mal servi par les circonstances, ayant eu trop exclusivement à compter sur moi seul. Cependant je ne suis nullement découragé et je tire en ce moment des plans pour pouvoir repartir dans de meilleures conditions. Permettez-moi de vous assurer, Monsieur, que, pour différée qu'elle soit . ma reconnaissance envers le Muséum subsiste entière , et que je saisirai , avec le plus grand empressement, l'occasion de la manifester, sitôt que cela sera en mon pouvoir. ! Agréez , etc. Charles Le Petit. PRÉSENTATION D'OUVRAGES. M. le Président présente et offre, au nom de M. H. Gadeau de Kerville : i° son ouvrage intitulé: Voyage zoologique en Khroumirie (Tunisie), mai-juin 1898, illustré avec le plus grand soin et dont les mémoires spéciaux relatifs à la zoologie, accompagnés de planches fort bien rendues, sont l'œuvre de M. le comte Carie Attemps, de M. Ign. Bolivar, du Dr R. Blanchard et de M. Louis Germain; 20 un ensemble de ses travaux de zoologie, réunis sous le titre de : Miscellanées zoologiques, 2e fascicule, dont l'impression et les planches se distinguent par leur exécution. COMMUNICATIONS. Etude dwn Monstre artificiellement fabrique PROVENANT DE lExTREME-OrIENT, par M. Léon Vaillant. L'objet que j'ai l'honneur de mettre sous les yeux des membres de la Réunion des Naturalistes du Muséum n'est pas de ceux qui lui sont habi- tuellement présentés et qui puisse figurer dans nos collections. Il serait plus à sa place dans ces cabinets de curiosités, là où la rareté, la bizarrerie même des objets exposés en sont le principal attrait. Cependant, comme — 1/ii> — au point de vue ethnographique il peut offrir quelque intérêt, que dans sa composition entrent pour une large part des emprunts faits à des êtres animés, dont l'assemblage imite assez bien la nature pour pouvoir induire en erreur les personnes étrangères aux éludes d'histoire naturelle, il mérite à ce litre d'attirer un instant l'attention. L'ensemble, comme on le voit, reproduit l'apparence de ces êtres fantas- tiques de l'ancienne mythologie, moitié Homme, moitié Poisson, les Tri- tons, les Sirènes, et n'est pas sans être réalisé avec un certain art. L'étude des éléments constituants peut donc être intéressante, ce qui m'a donné l'idée, ayant pu acquérir celui-ci pour le laboratoire, d'en faire l'examen dont je désire ici exposer le résultat. C'est toujours de l'Extrême-Orient qu'arrivent ces objets: d'après ce qui m'a été dit, celui-ci a été rapporté du Cambodge, sans désignation plus précise: ils ne sont pas absolument rares , el personnellement j'ai eu l'occasion d'en examiner peut-être une dizaine tant à Montpellier qu'à Saint-Malo, et ici à Paris où on en présente de temps à autre dans le service. Les capitaines au long cours en possèdent assez fréquemment, et il est assez vraisemblable que. depuis de longues années, ils étaient connus en Europe, car il est possible, sinon probable, que plusieurs ligures données par les anciens auteurs en ont été inspirées; telles sont en particulier celles do Triton marinas, du Monstrum marinant, que l'on trouve dans l'ouvrage de (iessner paru au \vic siècle. Pour mettre un certain ordre dans l'étude de la confection de cet objet, il me parait utile de distinguer ce que j'appellerai les éléments composants artificiel» de ceui qu'on peut caractériser par l'expression de naturels, la première désignation s'appliquant à ce qui est exécuté- de main d'homme, la seconde à ce qui est emprunté au règne organique sans modification notable. La forme générale permet de reconnaître : une portion céphalo-thora- cique, une portion abdomino-caudale, enfin des membres. La portion céphalo-thoracique doit seule être rapportée à la confection artificielle, étant faite de bois sculpté ad hoc. Elle se compose d'une tète grimaçante ;i laquelle, par différents artifices, on s'est efforcé de donner un aspect aussi horrible que l'on a pu. Ainsi se voient des rides profondes , exagérées, des arcades sourcilières démesurément saillantes, y\\\e protubérance nasale tourmentée de telle sorte que les orifices des narines se trouvent dirigées presque en avant, avec cette difformité que l'une d'elles, celle de droite, est très élargie, béante et relevée, tandis que la narine gauche est notablement plus petite et dirigée d'une manière à peu près normale, le tout cependant entraînant pour l'ensemble une inclinaison de haut en bas et de droite à gauche pour la partie inférieure de cet appendice. Le tronc ou plus exactement le thorax est conique, ayant dans son ensemble une forme normale et régulière. La ligne médio-dorsale présente une série de douze petites sphères d'environ 10 millimètres de diamètre, régulière- — 143 — mon l placées comme le seraient des apophyses épineuses neuro-vertébrales. Au-dessous de chacune d'elles partent symétriquement, à droite et à gauche, autant de paires de tiges saillant en demi-bosse qui représentent les côtes. Les premières sont simplement courbées à concavité postérieure: plus en arrière, à partir de la cinquième ou septième, elles se continuent en une seconde courbure à concavité antérieure, sans toutefois se prolonger jusqu'à s'unir aux parties homologues du côté opposé; ce sont en quelque sorte des fausses côtes, laissant sur la face ventrale un espace triangulaire libre. Tout cela montre assez, dans la direction du travail, une certaine justesse générale de vues sur la disposition anatomiquedu squelette des Vertébrés. Toute cette portion céphalo-thoracique a une teinte brun marron el , à la face de la tête surtout , présente des saillies vermiculaires irrégulièrement enchevêtrées. Sur un fragment détaché d'une côte, on constate que le bois est recouvert à sa surface d'une fine couche membraneuse composée, d'après l'examen microscopique, de faisceaux plus ou moins épais et inti- mement feutrés, ayant assez l'aspect du tissu lamineux animal. Il me paraît probable que cela indique la présence sur le bois d'une sorte de baudruche tantôt appliquée d'une manière très exacte , comme sur la portion thora- cique costale, tantôt plus lâchement, comme sur la face, la dessiccation y ayant alors produit les saillies vermiculaires dont il vient d'être question. J'ajouterai, pour être complet, que, à la partie postérieure et supérieure de la tête, sur une ligne médiane occipito-sagittale , se voient cinq sphères semblables à celles de la ligne médio-dorsale, continuant la série, inter- rompue toutefois à la région cervicale; une paire de boutons mammaires sont également sculptés à la partie inférieure et postérieure du thorax, dans l'espace triangulaire où les côtes ne se prolongent pas, cet espace étant aussi couvert de saillies vermiculaires. La bouche, largement et carrément ouverte, présente au fond une saillie pour simuler la langue et est garnie de dents, mais celles-ci rentrent dans les éléments de construction que je désigne sous le nom de naturels. Elles sont, en effet, empruntées à un animal dont la détermination peut être établie d'assez près, et bien visibles, surtout à la mâchoire inférieure. En avant se voient, à l'une et l'autre mâchoire et de chaque côté, deux ou trois dents médianes coniques , légèrement courbes , longues de U ou 5 mil- limètres, véritables canines, immédiatement derrière lesquelles on en distingue d'autres nombreuses, de même forme mais très petites, réunies en amas, serrées les unes contre les autres, disposition des dents dites en carde ou en velours chez les Poissons. Sur la partie postérieure des branches mandibulaires, les dents, d'une forme graduellement toute différente, se disposent en série d'abord simple; il y en a ainsi 5 ou 6 obtusément coniques et droites, en continuité avec l'amas des dents postérieures en carde, dont il vient d'être question; la série se dédouble ensuite et l'on voit trois ou quatre paires de dents hémisphériques ou — \àà — plutôt ea boutons convexes, formant ainsi deux rangées terminales; cette disposition se distingue particulièrement bien à la mâchoire inférieure droite, où l'examen est le plus facile. Quoi qu'il en soit, il n'y a aucun doute que l'on n'ait sous les yeux la mâchoire d'un Poisson de la famille des Sparidae, appartenant au genre Pagrus. Le sillon gingivo-malaire est bourré de la même baudruche qui recouvre la face, ce qui donne com- plètement l'illusion de la continuité entre le tégument cutané et la mu- queuse buccale. La portion abdomino-caudale est presque complètement empruntée au règue organique; cependant la partie postérieure de la portion en bois sculpté doit être regardée comme la formant tout d'abord. Elle est consti- tuée par la dépouille d'un Poisson dont les écailles sont parfaitement re- connaissables ainsi que les nageoires , bien que les situations de ces dernières aient été modifiées. On trouve d'abord une dorsale, qui court antérieurement tout le long du bord supérieur du corps , en occupant plus de la moitié, et présente douze épines formant une première portion dure avec membrane iuter-épineuse; ces épines vont en décroissant d'une manière régulière de- puis la troisième, qui est la plus longue et mesure encore actuellement, car l'extrémité libre n'est pas intacte, 4a millimètres, à la dernière, qui n'en mesure guère que 3o; les deux premières épines sont intimement accollées l'une à l'autre et, avec la troisième, elles mesurent respectivement i3 et a3 millimètres et sont relativement grêles et faibles. Cette portion dure devait être suivie d'une portion molle, mais celle-ci a été supprimée et remplacée par une nageoire composée de trois épines beaucoup plus robustes que les précédentes, moins courbées, plus régulièrement coni- ques, mesurant respectivement 8, 26 et 29 millimètres, puis on compte quatre rayons, mais d'une toute autre nature; ils sont ramifiés et arti- culés, c'est-à-dire rayons mous, suivant l'expression consacrée, bien que, au moins le premier, dans sa portion basilaire, soit nettement et fortement calcifié. Il est de toute évidence que cette nageoire n'est pas à sa place; c'est une hypoptère ou nageoire anale, celle vraisemblablement du même individu , laquelle a été transportée de la partie inférieure à la partie supé- rieure du pédoncule caudal. Les nageoires paires ont été traitées de la même façon. Les pleuropes (nageoires pectorales), auxquelles on compte 16 à 18 rayons, ont été in- sérées dans deux fentes verticales pratiquées à quelques centimètres en arrière de leur position normale, juste au milieu de la hauteur, à quelque distance au-dessous de la ligne latérale; elles étaient longues, mesurant encore 77 millimètres, et l'extrémité en est brisée. Les catopes (nageoires ventrales), ayant la formule i,5, sont placés en avant des précédentes, ce qui n'est pas leur situation normale, sur le point de raccordement entre la peau du Poisson et la partie postérieure de la pièce céphalo-thoracique. L'uroptère (nageoire caudale) est en situation normale, après toute- — 145 — fois avoir été fixée sur un bout de planchette, pour augmenter sans doute la solidité, ce qui ue Ta pas empêchée dans les transports de se détacher, et on a dû la recoller; on y compte 18 rayons. La formule des écailles peut être établie de la manière suivante : 7/62/15, mais il manque quelques écailles en avant à la ligne latérale. Les membres antérieurs ont une toute autre origine et se composent dune ceinture scapulaire, d'un segment humerai, d'un segment brachial, enfin d'une portion terminale ou main , avec cinq doigts armés d'ongles robustes. Le segment humerai est long de 120 millimètres environ, le segment suivant de 53 millimètres, la main de 110 millimètres. Dans cette dernière on distingue un carpe, des métacarpiens et les doigts. Toutes ces parties étant recouvertes d'une sorte de papier-carton d'une certaine épaisseur ne se voient qu'imparfaitement , et l'examen détaillé en est difficile. Cependant on constate avec certitude à la main que le doigt médian est à cinq phalanges. Ce dernier détail ne laisse aucun doute que ces membres ne soient empruntés à un Lacertieu ; on peut même aller plus loin et affirmer que le genre Varanus est seul capable de fournir des sujets d'une taille suffisante pour avoir des membres d'une pareille dimen- sion et qu'il s'agit snns doute du Varanus salvator (Varan à deux bandes de Duméril et Bibron), dont la taille peut dépasser 3 mètres; l'espèce n'est pas rare dans ces régions. En résumé, cet objet étrange est constitué : 1° par une portion artifi- ciellement sculptée en bois; 20 de portions empruntées à un Poisson et, en admettant, ce qui est vraisemblable , que c'est le même individu qui a fourni les dents et la portion abdomino-caudale , on peut dans ce cas, avec toutes raisons, le déterminer comme étant le Pagrus spinifer Forskall, Poisson de la mer des Indes; les formules des nageoires, des écailles, l'as- pect général, parlent en faveur de ce rapprochement; 3° les membres an- térieurs sont sans doute empruntés au Varranus salvator Laurenti. Ces différents éléments sont réunis avec beaucoup d'art et les points d'union généralement dissimulés avec une adresse indiquant une habileté taxidermique peu commune; ainsi pour l'union delà portion céphalo-thora- cique avec la portion abdomino-caudale, on parait avoir employé une sorte de mastic, rappelant, autant qu'on en peut juger, le mastic à l'arcanson des mouleurs et qui a été étendu sur le joint en sorte de glacis. La même substance a été employée pour masquer l'ouverture faite à la peau pour enlever la nageoire anale transportée pour prolonger la nageoire dorsale. Enfin, à la base de ces nageoires du dos, sur le point d'union du thorax à la partie abdominale, le long de la série des sphères dorsales, sur la tête, le cou, les lèvres, les membres antérieurs, ont été collés des poils d'un — U6 — Mammifère, poils roussâtres et blanc pur, autant qu'on on en peut juger, qui dissimulent encore certains raccordements. Il est difficile de dire à quelle espèce ces poils peuvent bien être empruntés , l'examen microsco- pique n'y montre qu'une structure très répandue dans la Classe des Mammifères; ce sont des poils ayant une écorce transparente et une moelle, qui, par la lumière transmise, paraît coupée de parties transver- sales obscures , entre lesquelles sont des points réfringents, brillants, dus à des masses gazeuses incluses, d'où résulte l'aspect d'une succession de par- lies sombres et claires alternatives , aspect qui , dans les poils de petite di- mension, rappelle, jusqu'à un certain point, celui des libres musculaires de la vie de relation, bien qu'il n'y ait là aucun rapport réel de structure, mais simplement une grossière ressemblance, puisqu'un ce sont des masses gazeuses vues par Kble (1) et Dujardin (2) ; ce dernier les a dé- signées sous le nom de lacunes aérifères, admettant que ces masses sont sé- parées par des sortes de diaphragmes partageant l'ensemble de la cavité médullaire centrale en espèces de cellules. Il semble que la fabrication de ces monstres artificiels se fasse habituel- lement dans les pays ultra-orientaux, et une photographie que nous pos- sédons au laboratoire depuis 1888 et envoyée par un M. Pierre Dubost, de Saint-Etienne, tendrait à faire croire que le modèle mis sous vos yeux est d'un type courant, car il y a entre l'un et l'autre nombre de détails communs qui les rapprochent et peuvent induire à penser qu'ils sortent d'un même atelier. Quant à savoir l'usage qu'on en fait dans le pays, nous sommes jusqu'ici dans l'ignorance la plus complète; on pense bien que ce sont des espèces de dieux-lares, de génies prolecteurs, destinés à mettre en fuite, à écarter du logis les esprits malfaisants, mais personne ne peut en donner l'assurance. Ne serait-ce pas là tout aussi bien des pièces con- sidérées simplement comme des curiosités (3)? Parfois cependant la confection peut être toute autre, comme le témoignent les photographies que je puis vous présenter, lesquelles ont été faites au laboratoire d'après un objet non moins singulier, ni moins intéressant que les précédents, bien que plus simplement fabriqué. Il est constitué , en effet, par le bouclier de Sclérites en mosaïque serrée qu'on connaît chez une Raie de la mer des Indes. VHypolophus sephen, duquel se tire un «les (') Eble, 1 8 3 1 , Die Lehre von der Haaren in der gesammlen organischen Natur., pi. VIII, tig. 7A, 76. (2) Dojardin, i8&3, Nouveau manuel complet de l'observateur au microscope ( 1 vol. petit in-8°, collection Roret). Voir également Y Atlas, passim, et en parti- culier, pi. IX, fig. i3. W M. Fauve! , si autorisé sur ces questions, après un long séjour dans les pays orientaux, confirme cette dernière opinion en ce qui concerne la Chine, où il a eu l'occasion de voir des objets de ce genre chez tliH'érentes personnes du pays. — 147 — galuchats les plus estimés. Ce bouclier a été enroulé sur lui-même pour former une sorte de long fuseau. A l'une des extrémités se voit la queue ilagelliforme caractéristique des Hypotrèmes de la famille des Trvgonidae. A l'autre extrémité, pour dessiner une tète, on a obturé l'orifice béant laissé en cet endroit au moyen du bec dentaire d'un de ces gros Tetraodon, qu'on trouve dans ces mêmes parages, et on a ainsi obtenu l'apparence d'un animal, non moins frappante que pour notre Triton; si bien qu'ayant cherché à faire comprendre à son possesseur la manière dont des pièces différentes et sans liens réels étaient rassemblées dans cet objet monstrueu- sement composé, je n'oserais assurer y être parvenu et l'avoir convaincu qu'il y avait, là supercherie. Characinidés bu Brésil rapportés par M. Jobert, par M. le Dr Jacques Pellegrin. Les importantes collections ichtyologiques recueillies au Brésil en 1878 par M. le Dr Jobert, sous les auspices du gouvernement brésilien, ont déjà fait l'objet d'une note de ma part en ce qui concerne les espèces se rapportant à la famille des Cichlidés (1). Le présent mémoire a trait aux Gharacinidés , Poissons malacopléry- giens qui constituent également l'une des familles les mieux représentées dans les eaux douces sud -américaines et dont on connaît, à l'heure ac- tuelle, tant en Amérique qu'en Afrique, environ 5oo espèces. Les envois de Gharacinidés du Brésil de M. le Dr Jobert, dont je donne ici la détermination, sont tout à fait remarquables par le nombre et la va- riété des lormes qu'ils contiennent. Ils ne renferment pas moins, on effet, de 112 espèces, chiffre considérable, puisqu'il ne s'agit exclusivement que de spécimens récoltés au Brésil et qu'il constitue, comme on voit, près du quart des espèces aujourd'hui connues de la famille. Plusieurs genres et bon nombre d'espèces signalés ici ne figuraient pas encore dans les collec- tions du Muséum d'Histoire naturelle. En outre, deux espèces et une va- riété sont nouvelles pour la science. La provenance de tous les exemplaires est rigoureusement indiquée. La majeure partie de ces Poissons vient de l'Amazone ou de ses affluents , de l'ile de Marajo ou de Para, à l'embouchure, puis en remontant le cours du fleuve du rio Xingu, de Santarem, de Manaos et de la barre du rio Négro, de Teffé, de la villa des Tonnantins sur la rive gauche du (1) Dr J. Pellkgrin, Cichlidés du Brésil rapportés par M. Jobert. Bull. Mus. But. ual., 1902, p. »8t. — H8 — rio Solimœns, de Tabatinga à la limite du Brésil et au Pérou. Quelques spécimeus seulement ont été capturés dans les Provinces méridionales au rio Grande. Enfin deux ou trois espèces ont été récoltées au pied de la sierra d'Eslrello : Macrodon malabaricus Bloch. — Marajo , Para, Tonnantins. Erythrinus unit^niatus Spix. — Para. — erythrinus Bloch Schneider. — Para. Pyrrhulina semifasciata Steindachner. — Teffé, Tonnantins. — guttata Steindachner. — Téfïé, Tonnantins. Anodds elongatus Spix. — Tonnantins. Potamorhina pristigaster Steindachner. — Teffé, Tabatinga. Psectrogaster ciliata Millier et Troschel. — Manaos, Tonnantins, Ta- batinga. Curimatoi'sis microlepis Eigenmaun et Eigenmann. — Tonnantins. Curimatus (Curimatella) Serpe Eigenmann et Eigenmann. — Sanlarem. — (Curimatella) alburnos Muller et Troschel. — Rio Negro, Teffé. — (Curimatella) alburncs var. caudimaculala var. nov. — Santarem , Tonnantins. — spilurus Gùnther. — Tonuantins, Serra d'Estrello. — bimaculatus Steindachner. — Tonnantins. — dobula Gùnther. — Teffé. — Gilberti Quoy et Gaimard. — Hio Grande. — plumbeus Eigenmann et Eigenmann. — Tonnantins. — leucisccs Gùnther. — Tonnantins. — vittatus Kner. — Rio Negro, Tonnantins. — cyprinoïdes Linné. — Manaos , Tonnantins , Tabatinga. — Schojiburgki Gùnther. — Para. — (semitapicis) planirostris Gronovius. — Santarem. — (semitapicis) laticeps Guvier et Valenciennes. — Para. — (semitapicis) latior. — Tonnantins, Tabatinga. Prochilodus vimboïdes Kner. — Rio Grande. — ortoniands Gope. — Manaos, Rio Négro, Teffé, Tonnantins, Taba- tinga. — cephalotes Gope. — Tabatinga. — amazonensis Fowler. — Santarem, Teffé, Tonnantins, Tabatinga. — t^niurus Valenciennes. — Santarem, Tonnantins. Cenotropis labvrinthicds Kner. — Santarem, Teffé, Tonnantins. — punctatus Mùller et Troschel. — Teffé, Tonnantins. Hemiodds notatus Schomburgk. — Teffé. — gracilis Gùnther. — Santarem, Teffé, Tonnantins, Tabatinga. — semit^niatus Kner. — Tonnantins. — immaculatus Kner. — Santarem. — U9 — Hemiodus longiceps Kner. — Tonnantins. — microlepis Kner. — Manaos, Teffé, Tabatinga. Anostomcs vittatus Cuvier et Valenciennes. — Manaos, Tonnantins, Ta- batinga. — trimaculatus Kner. — Manaos, Tonnantins. — fasciatds Spix. — Santarem . Teffé, Tonnantins. * — t^niatls Kner. — Tonnantins. Rhytiodus microleçis Kner. — Rio Negro, Tonnantins. Leporinus Fredericii Bloch. — Manaos, Tonnantins, Rio Grande. — obtusidens Valenciennes. — Rio Negro. — fasciatls Bioch. — Rio Negro. — affinis Gïintber. — Tabatinga. — conirostris Sleindachner. — Rio Grande. — bahiensis Steindachner. — Tonnantins. — Agassizi Steindachner. — Teffé. — Milleri Steindachner. — Teffé , Tabatinga. — hypselonotcs Gunther. — Tonnantins. Characidium fasciatum Reinhardt. — Rio Grande. — (Jorertina) interrcptum sub gen. nov. sp. nov. — Serra d'Estrello. Nanostromis unifasciatus Steindachner. — Teffé. Tonnantins. Tetragonopterds spilcrus Cuvier et Valenciennes. — Santarem, Teffé, Tonnantins. — gibbicervix sp. nov. — Teffé , Tonnantins , Tabatinga. — melancrds Rloch. — Para, Tonnantins. — abramis Jenyns. — Tonnantins. — maculatus Linné. — Rio Grande. — chalceus Agassiz. — Manaos, Tonnantins, Tabatinga. — gibbosds Steindachner. — Teffé, Tonnantins. — ipanqdianls Gope. — Tabatinga. — Cordov* Giinther. — Teffé. — pterds rutilds Jenyns. — Serra d'Estrello. — - grandisquamis Mùller et Troschel. — Teffé , Tonnantins. — Colletti Steindachner. — Tonnantins. — Agassizi Steindachner. — Tabatinga. — santaremensis Ulrey. — Santarem. — fasciatcs Cuvier. — Rio Grande. — ocellifer Steindachner. — Serra d'Estrello. Stethaprion chryseum Cope. — Teffé. Aphyocharax alburnds Gunther. — Teffé, Tonnantins. — Agassizi Steindachner. — Tonnantins. Chalceus macrolepidotcs Cuvier. — Rio Xingu, Manaos, Tabatinga. Brycon falcatus Mùller et Troschel. — Rio Grande. — Stïbeli Steindachner. — Tonnantins. — 150 — Brvcon Hilarii Guvier et Valenciennes. — Santarem. Piabuca spilurus Gùnther. — Para, Teiïé, Tonnantins. Lïtkenia insigms Steindachner. — Tonnantins. Chalcinus angulatds Spix. — Teffé. — elongatus Giinther. — Teffé. Gastropelecus stellatus Kner. — Teffé. Paragomates Mijlleri Steindachner. — Serra d'Estrello. Anacvrtus gibbosus Linné. — Tabatinga. — (Roeboides) microlepis Reinhardt. — Santarem, Tabatinga. — (Roeboides) affinis Ghnther. — Manaos, Teffé, Tonnantins. Cynopotamus lim-esquamis Gope. — Teffé, Tonnantins. — Kneri Steindachner. — Tonnantins. Xiphoramphus falcirostris Cuvier. — Para, Tonnantins. — falcatiis Bloch. — Tonnantins. — ferox Giinther. — Manaos. — pericoptes Millier et Troschel. — Rio Grande. Xipiiostoma Ci vieri Spix. — Para Santarem. — maculatum Cnvier et Valenciennes. — Manaos, Tonnantins, Taba- tinga. Gynodon pectoralis Gùnther. — Teffé. — vulpinus Spix. — Santarem, Rio Negro, Tabatinga. — gibrus Spix. — Tonnantins. Serrasalmo (Pygopristis) denticclatus Guvier. — Para. — (Pygocentrus) piraya Guvier. — Santarem. — (Pygocentrus) scapularis Giinther. — Tabatinga. — (Pygocentrus) Nattereri Kner. — Tonnantins. — RiioMBEi s Linné. — Teffé. — iiuMERAMs Guvier et Valenciennes. — Manaos, Teffé. — macilatijs Kner. — Santarem, Rio Negro, Teffé. — elongati s Kner. — Teffé. Myietes asterias Millier et Troschel. — Manaos. — rhomboidaus Guvier. — Tabatinga. — macropomds Guvier. — Tonnantins. — uDRivENTRis Guvier. — Santarem, Teffé. — divaricatus Cuvier et Valenciennes. — Santarem. — hypsauchen Millier et Troschel. — Teffé. — nigripinms Gope. — Teffé, Tonnantins, Tabatinga. — (Myleus) lippincottianus Cope. — Santarem. Curimatus (Gdrimatei.la) alburnus Miiller et Troschel vax.caudimaculata var. nov. La hauteur du corps est contenue 2 l'ois 1/2 dans la longueur (sans la caudale), la longueur de la tête 3 fois i/3 à 3 fois 2/3. La région pré- — 151 — dorsale n'est pas distinctement carénée. On compte 5 écailles entre la ligne latérale et la ventrale. La caudale est très nettement écailleuse. La colo- ration est olivâtre sur le dos , argentée sur les flancs , avec une ligne lon- gitudinale médiane plus claire, terminée à la fin du pédicule caudal par une tache noire circulaire ayant environ la grandeur de la pupille. D. 11; A. 9; P. i5; V. 9; Sq. 5^/n-3bfîV\ N° 09-57. — Coll. Mus.-Santarem : Dr Jobert. Longueur : 754-19 = 9/1 millimètres. N° 09-227-228. — Coll. Mus. — Tonnantins : Dr Jobert. Longueur : 69 -j- 1 7 = 86 et 58 + 1 7 = 75 millimètres. La présence d'une tache noire sur la terminaison du pédicule caudal distingue facilement cette variété du Curimatus alburnus Millier et Troschel, dont plusieurs exemplaires, d'ailleurs, ont été également rapportés par M. le Dr Jobert. Characidium (Jobertina) interruptum nov. subgen. nov. sp. La hauteur du corps égale la longueur de la tête et est contenue 3 fois 1/2 dans la longueur sans la caudale. Le diamètre de l'œil dépasse la longueur du museau et celle de l'espace interorbitaire et est contenu 3 fois dans la lon- gueur de la tête. Les narines sont nettement séparées. Le maxillaire atteint juste le bord antérieur de l'œil. La bouche est petite, les dents inter- maxillaires et mandibulaires sont unisériées et en général légèrement tri- cuspides. La lente branchiale assez large s'étend en avant jusqu'au-dessous du centre de la pupille. Le dos est arrondi ainsi que l'abdomen. La ligne latérale , interrompue au niveau de l'origine de la dorsale, ne s'étend que sur 9 écailles. Les" écailles du corps cycloïdes portent plusieurs stries parallèles. On compte 32 écailles en ligne longitudinale, \^Â_ en ligne transversale, 3 entre la rangée correspondant à la ligne latérale et l'origine de la ventrale, 10 en avant de la dorsale, îh autour du pédicule caudal qui est un peu plus long que haut. La dorsale comprend 11 rayons, dont 9 branchus, les plus longs faisant les 4/5 de la longueur de la tête; son premier rayon est situé plus près du museau que de l'origine de la cau- dale ; elle est séparée de l'adipeuse par un espace égal à sa base. L'anale a 8 rayons, dont 6 branchus. La pectorale, un peu plus longue que la tête, atteint l'origine de la ventrale. Celte dernière nageoire commence sous l'aplomb du 5e rayon de la dorsale et atteint l'anale. La caudale est nette- ment fourchue. La teinte générale est brun olivâtre, jaunâtre à la partie inférieure. Une douzaine de fasciatures foncées, moins nettes postérieurement, s'étendent sur le dos et les côtés. Une ligne foncée va du bout du museau à la partie supérieure de la fente branchiale. La dorsale est barrée par trois lignes — 152 — transversales noires. Deux lignes moins nettes existent sur l'anale , les autres nageoires sont grisâtres. D. 11: A. 8; P. 12; V. 9; Sq, 5 1/*/3 s/5 ^ N° 09-309. Coll. Mus. — Serra d'Estrello (Brésil) : Dr Jobert. Longueur: 33-{-8 = 4i millimètres. Cette curieuse petite espèce se distingue nettement des autres formes du genre Characidium par sa ligne latérale incomplète, caractère qui permet d'en faire le type d'un sous-genre distinct, pour lequel je propose le nom de Jobertina. Tetragonopterus gibbicervix nov. sp. La hauteur du corps est comprise 1 fois 3/4 à 1 fois 4/5 dans la lon- gueur (sans la caudale); la longueur de la tête, 4 fois à 4 fois 3/4. Le profd supérieur est très concave, la nuque s'élevant brusquement. Le maxillaire s'étend jusque sous le bord antérieur de l'œil, dont le diamètre, très inférieur à la longueur du museau et égal à l'espace interorbitaire, est contenu 2 fois 1/2 dans la longueur de la tète. Chacune des 3 rangées de dents prémaxillaires comprend une dizaine de dents. Il existe une dent rudimentaire à l'articulation du maxillaire. On compte une quinzaine de dents à la mandibule, les antérieures grandes, quinquécuspides. Les bran- chiospines sont au nombre de 1 5 à la base du premier arc branchial. Le dos est légèrement tranchant en avant de la dorsale, arrondi en arrière. La région préventrale est arrondie, sans carènes latérales, la région post- ventrale très courte est légèrement tranchante. La ligne latérale est conti- nue, à tubes droits, non ramifiés. Les écailles cycloïdes sont au nombre de 5o à 54 en ligne longitudinale, \\ ]'* I \\ \f* en ligne transversale, 1 1 entre la ligne latérale et l'origine de la ventrale, i5 à 17 entre la ligne latérale et l'origine de l'anale, 18 autour du pédicule caudal qui est plus haut que long. La dorsale comprend 1 1 rayons, dont 9 branchus, les plus longs faisant le double de sa base ; elle commence environ à égale distance du bout du museau et de l'origine de la caudale; elle est séparée de l'adi- peuse par un espace égal au double de sa base. L'anale comprend 47 à 5i rayons, dont 44 â 48 branchus; elle débute légèrement en avant de l'aplomb du premier rayon de la dorsale. La pectorale, à peine plus longue que la tête , atteint le milieu de la ventrale. Celle-ci arrive à l'anale. La cau- dale est fourchue. La coloration est brun olivâtre sur le dos, plus claire sur les côtés avec des reflets bleu acier. Il existe une bande longitudinale argentée, une tache numérale foncée peu distincte, et une tache noire très nette à la fin du pédicule caudal. Les nageoires sont jaunâtres. D. 11; A.47-5i; P. 12; V. 8; Sq. i3,/ï-i5I/,/5o-54/ii,/î- 12'/*. — 153 — N" 09-182. Coll. Mus. — Tabatinga : Dr Johert. Longueur : yo -j- 16 = 106 millimètres. N° 09-320. Coll. Mus. — Tonnantins : Dr Jobert. Longueur : 68 -f i5 = 83 millimètres. N° 09-321. Coll. Mus. — Tefle : Dr Jobert. Longueur : 60 -|- 1 3 = 73 et 5g -f 1 2 = 71 millimètres. Cette espèce semble flevoir être rapprochée de Tctragonoptcrus (Aslyanax) spirulus Cnvier et Valenciennes. Elle s'en distingue par son profil beaucoup plus élevé, ses écailles bien plus nombreuses transversalement au-dessus de la ligne latérale, son anale un peu plus longue (1). Sur le Prochilodus insignis Schomburgk, par M. le Dr Jacques Pellegrin. Robert H. Schomburgk, en 1861, dans son livre sur les Poissons de la Guyane, publié sous la direction de William Jardine, a donné la description et la figure d'un Characinidé du Rio Branco , le Prochilodus insignis (2) (Beautiful Salmon-Carp). Sa description est malheureusement assez peu complète; il ne fournit guère de détails précis qu'en ce qui concerne la co- loration et n'indique pas même le nombre des écailles en ligne longitudi- nale, se bornant à dire : rrThe scalingis large, strialed, elliptical , adhesive, and slightly fringedn. Sur la figure également assez peu nette, on compte cependant 35 écailles en ligne longitudinale. Les formules des nageoires données par Schomburgk sont les suivantes : D. 9; P. 16; V. 8; A. 9; G. 22. Rudolf Kner(3), en 1859, prétend que le Prochilodus insignis avait déjà élé trouvé au Rio Négro, par Natterer, dès l'année 1827. 11 donne certains renseignements sur ce nouveau Poisson , dont voici la formule : D. 9; A. 10; P. 16; V. 9; Sq. 10/66/10. Albert Gûnther (4), un peu plus tard, en 1866, dans son catalogue des Poissons du Musée britannique, rapporte avec raison à la précédente espèce deux spécimens provenant de Santarem sur l'Amazone et ayant pour formule : D. 10; A. 10; Sq. 9-10/66/10-1 1. 11 n'assimile ceux-ci qu'avec doute au Prochilodus insignis Schomburgk. W Chez les 2 spécimens types de Tetragonopterus spilurus Cuvier et Valen- ciennes, provenant de Surinam, par le Musée de Leyde (n° 536i, Coll. Mus.), le nombre des rayons à l'anale est de 6 a et 66. M R. Schomburgk, Fishes of Guiana, 1861, Part. I, p. a6i, pi. XXX, in The Natuialist's Libvavy,hy W. Jardine, lchtbyology, vol. III. <3< R. Kner, Denkschr. Akad. Wiss. Wien. i85g, XVII, p. 167. W A. Gunther, Cat. Fishes Rrit. Mus., V, 1866, p. 296. Muséum. — sv. 12 — I5/i — Copell), en 1871, détermine toujours comme Prochilodus insignis un exemplaire provenant de la rivière Ambyiacu (Equateur), que Fowler (3), en 1906, considère comme le type d'une espèce nouvelle, à laquelle il donne le nom de Prochilodns theraponura, accompagnant sa description des con- sidérations suivantes: rFormerly identified by Cope with Prochilodus insi- gnis Kner, the species may at least provisionally be regarded as distinct. This is in view of the identity of Prochilodus insignis Jardine and P. itisi- gnis of Kner, and later of Dr Giïnther, not yet having been proved. ». Le Prochilodus theraponura Fowler a pour formules : D. III 9 ; A. 1118; P. II 11?; V. II 8; Sq. 4o? + 5. En outre, à la suite de celte espèce, Fowler décrit une forme qu'il dit très voisine du Pr. insignis Schomburgk, le Prochilodus amazonensis du Bas-Amazone , dont les nombres sont les suivants : D. III 9; A. III 8: P. I 16; V. 18; Sq. 63 + 5. Comme on le voit, la synonymie du Prochilodus insignis Schomburgk in Jardine est passablement embrouillée. Or, dans les riches matériaux con- cernant la famille des Gharacinidés possédés par le Muséum d'Histoire na- turelle et dont j'ai entrepris la revision, je crois avoir trouvé les éléments de la solution de cette question. Un spécimen de la Guyane française, du à M. Mélinon, représente, sui- vant moi, l'espèce typique de Schombrugk caractérisée par la grandeur de ses écailles et la coloration très particulière de sa nageoire caudale. Le Prochilodus insignis de Kner et de Giïnther mérite alors de constituer une espèce distincte, pour laquelle je propose le nom nouveau de Pr.Kneri et à laquelle je rapporte certains spécimens de l'Orénoque dus à M. Chal- fanjon. Enfin le Pr. theraponura Fowler et le Pr. amazonensis Fowler peuvent également être considérés comme des espèces valables , cette dernière repré- sentée dans les collections du Muséum par de nombreux exemplaires de Sjmtarem, de Teffé, de Tonnantins et de Tabatinga, dus au Dr Jobert. On trouvera ci-dessous la description du Poisson que je rapporte à l'es- pèce typique de Schomburgk , ainsi que celle des exemplaires que je consi- dère comme devant rentrer dans l'espèce distincte de Kner et Giïnther. PaocHiLODis insignis Schomburgk. La hauteur du corps est contenue 2 fois i/3 dans la longueur, sans la caudale; la longueur de la tête, 3 fois 1/2. Le diamètre de l'œil est compris i fois dans la longueur de la tête, 2 fois î/h dans l'espace interorbitaire , 1 fois 2/3 dans la longueur du museau. Celui-ci est arrondi. L'espace inter- W Cope, Proc. Acad. Nat. Sci. Phtladelplna , 1871, p. a85. (s' HbnrïW. Fowler, op. cit. Phîladelphia , 1906, p. 3i3, fig. i&. — 155 — orbi taire est convexe. Le profil s'élève doucement. L'opercule est légèrement strié. La largeur de la bouche est contenue 9 fois 1/2 dans la longueur de la tête. La région prédorsale est très légèrement carénée, ainsi que la région postventrale: la région posldorsale et le ventre sont arrondis. La ligne latérale est droite, à tubes généralement ramifiés. Les écailles cycloïdes, à bords légèrement frangés, sont plus ou moins striées. On en compte 38 en ligne longitudinale, |-^| en ligne transversale, 8 entre la ligne latérale et la ventrale , 12 en avant de la dorsale, 16 autour du pédicule caudal. La dorsale, qui comprend 11 rayons, dont 9 branchus , commence à égale dis- tance du bout du museau et de l'origine de la caudale; ses plus longs rayons n'atteignent pas la longueur de la tête; elle est séparée de l'adipeuse par un espace égal à 1 fois 1/2 sa base. L'anale est composée de 1 o rayons , dont 8 branchus. La pectorale fait les 2/3 environ de la longueur de la tête et n'atteint pas la ventrale. Celle-ci débute sous le 3e rayon de la dor- sale et se termine bien avant l'anus. Le pédicule caudal est plus haut que long. La caudale est fourchue. La teinte générale est dorée. La caudale est marquée d'une ligne hori- zontale médiane noire, avec 5 lignes noires obliques sur chaque lobe. D. 11; A. 10; P. i4; V. 9; Sq. 8^8/^/'. N° A. 9778. Coll. Mus. — Guyane française : Méiinon. Longueur : 280 + 60 = 3/io millimètres. Prochilodus Kneri nom. nov. La hauteur du corps est contenue 2 fois 1/2 à 2 fois 2/3 dans la lon- gueur (sans la caudale); la longueur de la tête, 3 fois i/3 à 3 fois 2/3. Le diamètre de l'œil égale environ la longueur du museau et est compris 3 fois i/3 à 3 fois 2/3 dans la longueur de la tête, 1 fois i/3 à 1 fois 4/5 dans l'espace interorbitaire. L'opercule est légèrement strié. La largeur de la bouche est comprise 3 fois environ daus la longueur de la tête. La région prédorsale est très légèrement carénée, ainsi que la région postventrale; la région postdorsale et la région préventrale sont arrondies. La ligne laté- rale est droite à tubes généralement non ramifiés , sauf sur les écailles anté- rieures. Les écailles cycloïdes, à bord légèrement frangé, sont plus ou moins striées. On en compte 46 à 48 en ligne longitudinale, ^ en ligne transversale , 8 entre la ligne latérale et la ventrale , 1 3 en avant de la dor- sale, 18 autour du pédicule caudal. La dorsale, composée de 11 rayons, dont 8 branchus, commence un peu plus près du bout du museau que de l'origine de la caudale; ses rayons antérieurs, parfois très prolongés, peu- vent atteindre, couchés, la terminaison de l'adipeuse; elle est séparée de l'adipeuse par un espace égal à 1 fois 1/2 environ sa base. L'anale a 1 1 ou 19 rayons, dont 8 ou 9 branchus. La pectorale fait les 2/3 environ de la longueur de la tête et n'atteint pas la ventrale qui débute sous le 5e rayon 12. — 156 — de la dorsale et se termine loin de l'anus. Le pédicule caudal esl aussi long que haut. La caudale est fourchue. La couleur générale est argentée , avec sur le dos d'étroites lignes longi- tudinales, brunes, parallèles; la caudale est ornée d'une ligne longitudi- nale médiane noire, et chaque lobe est traversé par 3 ou h lignes noires obliques; 3 lignes noires semblables barrent l'anale. D. n; A. 11-12; P. 16; V. 9; Sq. 8* 746-4 8/9 u\ N° 87.708 a 710. Coll. Mus. — Orénoque : Chaffanjon. Longueur : 205+65 = 270, i55-f 3g =196, 86 -f ai =110 millimètres. Cette espèce se distingue facilement de la précédente par ses écailles plus nombreuses en ligne longitudinale, sa dorsale prolongée commençant plus en avant, son corps plus allongé et sa coloration. Elle se sépare de Pro- chilodm amazonensis Fowler(1) principalement par ses écailles un peu moins nombreuses transversalement ( 8 entre la ligne latérale et la ventrale, au lieu de 10). Collections recueillies par M. Maurice de Rothschild dans l'Afrique orientale anglaise. Isopodcs terrestres nouveaux , par Mlle Harriet Richardson. Les matériaux de cette collection, qui esl au Muséum d'Histoire naturelle de Paris, m'ont été envoyés pour la détermination par M. le Professeur E.-L. Bouvier; ils comprennent un nouveau genre et cinq nouvelles espèces appartenant à la famille des Eubelidae. Tableau analytique des genres iïEurelidae de l'Afrique orientale. a. Flagellum des antennes composé de deux articles. b. Épimères du premier segment thoracique, épais, séparés en dessus de la partie médiane du segment par un sillon longitudinal. Bords laté- raux non sillonnés, entiers postérieurement : Genre Htallum. b'. Epimères du premier segment thoracique non séparés du segment : Genre Hiullides nov. gen. a'. Flagellum des antennes composé de trois articles. Epimères du premier segment du thorax, épais, séparés en dessus de W Fowler, op. ctl. Philadelphia, 1906, p. 3l6, fig. 1 5. — 157 — la partie médiane du segment par un sillon longitudinal. Bords late'raux non sillonnés, incisés postérieurement : Genre Memrmadillo. Genre Hiallum Budde-Lund. Hiallum Budde-Lund.A Revision of Crustacea hopoda Terreslria, p. 29-28, 1899- Flagellum des antennes de la seconde paire composé de deux articles. Épimères ou coxopodites du premier segment thoracique, épais, séparés en dessus de la partie médiane par un sillon longitudinal. Bord latéral non sillonné, entier postérieurement. Segment terminal de l'abdomen triangu- laire à la base, avec le sommet allongé en un processus s'étendant entre les articles basilaires des uropodes. Branche externe des uropodes insérée vers le milieu du bord postérieur du grand article basilaire, qui est quadran- gulaire. 4 Hiallum Rothschildi nov. sp. Corps ovale oblong, convexe et contractile en boule. Surface lisse. Cou- leur d'un brun rougeàtre clair avec une bande longitudinale médiane de taches jaunes, sur chaque côté de laquelle se voient deux bandes longitu- dinales de lignes jaunes ondulées». Uropodes nettement jaunes. Tête beaucoup plus large que longue ( 3 millim.-6 millim.) , avec le front droit et non bordé. Yeux petits , composés et situés vers les bords latéraux. Les antennes de la première paire sont petites ; celles de la deuxième paire ont le premier article court; deuxième article deux fois aussi long que le premier, troisième légèrement plus court que le deuxième, quatrième deux fois aussi long que le troisième, cinquième une fois et demie plus long que le quatrième. Le flagellum est composé de deux articles , dont le premier est presque deux fois aussi long que le second. Le premier segment du thorax est à peu près une fois et demie plus long que chacun des segments suivants, qui sont subégaux. Les épimères sont représentés par un bourrelet le long du bord latéral du segment; ce bourrelet est plus large antérieurement que postérieurement et séparé de la partie dorsale par un sillon. Les bords latéraux ne sont pas sillonnés et sont entiers postérieurement. Les épimères ne sont indiqués sur aucun des segments suivants. Les cinq premiers segments de l'abdomen sont de longueur égale, mais les parties latérales des deux premiers sont couvertes par le septième seg- ment theracique. Les parties latérales des trois segments suivants sont bien développées et recourbées , avec les angles latéraux postérieurs aigus. La partie basilaire du segment terminal est sub-triangulaire avec le sommet allongé en un long processus assez aigu à l'extrémité. Le pédoncule des — 158 — uropodes est grand , presque aussi long que large , avec les angles posté- rieurs allongés de chaque côté d'une excavation médiane. Dans cette exca- vation est placée la très petite branche externe, qui ne s'étend pas au delà des angles latéraux du pédoncule. Le pédoncule occupe tout l'espace com- pris entre les parties latérales saillantes du cinquième segment abdominal et le processus apical du segment terminal; il s'étend au delà de ces deux parties. La branche interne des uropodes atteint l'extrémité du processus apical du segment terminal, mais n'est pas visible en dessus; elle n'atteint pas l'angle interne postlatéral du pédoncule. L'espèce est facilement reconnaissable à ses uropodes jaunes. Elle diffère des espèces précédentes par la petite branche externe des uropodes, par le pédoncule plus grand, par le processus plus aigu du segment ter- minal de l'abdomen, par les épimères légèrement plus larges et par la différence de couleur. De nombreux individus du pays Somali, région de Daouenlé. Iliéka, rivière fîolba, Kounhi et Gadjia (Ethiopie méridionale). Le type est au Muséum d'Histoire naturelle de Paris. Le co-type est à l'U. S. National Muséum, cat. n° 3859g. Hiallum affine nov. sp. Corps ovale oblong, très convexe, contractile en boule. Surface lisse. Couleur d'un brun rougeàtre, avec des lignes ondulées brun clair de chaque côté de la bande longitudinale médiane, qui est de couleur brun rougeàtre. Les parties latérales du corps sont d'un brun clair avec une bande de brun plus sombre en dedans, mais extérieurement par rapport aux bandes ondulées brun clair. Tête beaucoup plus large que longue (3 millini. — 7 millim. ), avec le Iront droit et nofmarginé. Yeux petits, composés et situés sur les bords latéraux. Epistome lisse. Antennes de la première paire presque imperceptibles, composées de deux très petits articles. Antennes de la deuxième paire avec le premier article court, le deuxième article deux fois aussi long que le premier, le troisième un peu plus court que le second et plus étroit, le quatrième envi- ron deux fois aussi long que le troisième , le cinquième environ une fois et demie plus long que le quatrième. Le ilagellum se compose de deux ar- ticles, dont le premier est plus long que le second. Le premier segment du thorax est une fois et demie plus long que cha- cun des segments suivants, qui sont subégaux. Ses angles latéraux posté- rieurs sont légèrement allongés et arrondis. Epimères représentés par un bourrelet étroit, un peu épaissi, notable sur la moitié intérieure du bord latéral et séparé de la partie dorsale du segment par un sillon longitudinal. Bord latéral non sillonné, entier postérieurement. Les épimères ne sont distincts sur aucun des autres segments. — 159 — Les cinq premiers segments de l'abdomen sont presque de longueur égale. Les parties latérales des deux premiers segments sont recouvertes par le dernier segment thoracique. Les parties latérales des trois segments suivants sont bien développées et recourbées , avec les angles latéraux pos- térieurs aigus: celles du cinquième segment s'étendent presque jusqu'à l'extrémité du segment terminal. Dernier segment avec la partie médiane sub-triangulaire et le sommet très allongé en un étroit processus, arrondi à l'extrémité. Les uropodes ont le pédoncule grand , presque aussi long que large , remplissant complètement l'espace compris entre les parties latérales du cinquième segment et la partie saillante du segment terminal. Les angles internes et externes du bord postérieur sont allongés de chaque côté d'une excavation profonde, dans laquelle la branche externe est insérée. La branche externe est grêle, conique, et s'étend un peu au delà des angles latéraux du pédoncule et de la partie saillante du segment terminal de l'abdomen. La branche interne est courte, n'atteint pas tout à fait l'extré- mité de l'angle interne postlatéral du pédoncule ou l'extrémité du seg- ment terminal. Cette espèce diffère de Hiallum Hilgendorjii , dont elle est très voisine, par l'endopodite plus court des uropodes et par les épimères plus étroits du premier segment thoracique. De nombreux individus venant de Bourka, Ourbon, Karssa, rivière Golba, Ethiopie méridionale, et d'autres individus de Baltchi (Afrique orientale anglaise). Un individu imparfait, appartenant peut-être à cette espèce , vient de Harrar. Le type est au Muséum d'Histoire naturelle de Paris. Le co-type est à l'U. S. Nat. Mus., cat. n° 3853o. Hiallum post-flavum nov. sp. Corps ovale oblong. Surface lisse. Couleur brun rougeâtre, avec une bande de lignes ondulées jaunes de chaque côté de la bande dorsale qui est d'un brun rougeâtre. Les bords latéraux de tous les segments sont de couleur plus claire, mais cependant d'un brun rougeâtre. Les uropodes sont d'un jaune clair. La tête est plus large que longue avec le bord antérieur droit. Les yeux sont petits, composés et placés très près des bords latéraux. Les antennes de la première paire sont rudimentaires et imperceptibles. Les antennes de la seconde paire ont le premier article court , le second deux fois aussi long que le premier, le troisième de longueur égale au second, le quatrième presque deux fois aussi long que le troisième; le cinquième égale en longueur le troisième et le quatrième pris ensemble. Le flagel- lum se compose de deux articles, dont le premier est une fois et demie aussi long que le second. — 160 — Le premier segment du thorax est une fois et demie plus long que chacun des segments suivants, qui sont subégaux. Les épimères ou coxo- podites sont à peine visibles, e'tant représentés seulement par un bourrelet excessivement étroit longeant la partie antérieure du bord latéral du seg- ment. Les coxopodites n'existent sur aucun des autres segments. Les deux premiers segments de l'abdomen sont partiellement couverts latéralement par le septième segment thoracique. Les trois segments sui- vants ont les parties latérales bien développées. Les cinq segments sont tous presque de longueur égale. Le sixième, ou segment terminal, est triangulaire à la base, avec le sommet allongé en un long et étroit pro- cessus dont les côtés sont parallèles , l'extrémité étant arrondie. Le pédoncule des uropodes est grand, obscurément jaune et occupe tout l'espace compris entre le processus apical du segment terminal et les angles latéraux postérieurs du cinquième segment. Il ne s'étend pas au delà du sommet du sixième segment ou des angles latéraux postérieurs du cin- quième. Les angles latéraux postérieurs de l'article basilaire des uropodes sont allongés de chaque côté; l'angle interne forme un grand lobe arrondi, l'angle externe un petit lobe plus aigu que le lobe interne. La branche externe des uropodes est grande, s'étend de moitié de sa longueur au delà du lobe interne de l'article basilaire. La branche interne s'étend jusqu'au sommet du processus apical du dernier segment abdominal. Un seul individu a été récolté à Dallo, en Ethiopie méridionale. Le type est au Muséum d'Histoire naturelle de Paris. Hiallides nov. gen. Flagellum des antennes de la deuxième paire composé de deux articles. Epimères ou coxopodites du premier segment thoracique non séparés du segment. Coxopodites non séparés sur aucun des segments suivants. Segment terminal de l'abdomen triangulaire à la base avec le sommet allongé en un processus s'étendant entre les articles basilaires des uropodes. Branche externe des uropodes insérée presque au milieu du bord posté- rieur du grand article basai qui est quadrangulaire. Le type du genre est Hiallides minutas. Hiallides minutus nov. sp. Corps ovale oblong. Couleur brune, avec des lignes ondulées jaunes sur la tête et deux bandes de chaque côté de la bande médiane dorsale jaune. Tête grande, presque deux fois aussi large que longue. Yeux petits, composés, situés très près des bords latéraux. Devant de la tête avancé en un lobe médian arrondi. — 161 — Premier article du pédoncule des antennes de la deuxième paire court, deuxième article un peu plus long que le premier, troisième article à peu près aussi long que le second , quatrième article un peu plus long que le troisième, cinquième article environ une fois et demie aussi long que le quatrième. Le flagellum est composé de deux articles , dont le second est environ deux fois aussi long que le premier. Le premier segment du thorax est à peu près une fois et demie aussi long que chacun des six segments suivants qui sont subégaux. Les coxopo- dites ne sont distinctement séparés sur aucun des segments. L'abdomen n'est pas plus étroit que le thorax. Les deux premiers seg- ments ont les parties latérales couvertes par le septième segment thora- cique. Les parties latérales des trois segments suivants sont bien dévelop- pées. Les segments sont à peu près de longueur égale. Sixième segment, ou segment terminal , triangulaire à la base avec le sommet allongé en un processus qui s'atténue en une extrémité arrondie. Article basilaire des uropodes grand, s'étendant au delà des parties latérales du cinquième segment abdominal, mais n'atteignant pas le som- met du processus apical du sixième segment. Le bord postérieur est excavé , avec les angles latéraux saillants de chaque côté en forme de lobes. Branche externe des uropodes longue, dépassant un peu le sommet du segment ter- minal de l'abdomen. La branche interne s'étend presque jusqu'au sommet de ce dernier segment. Deux individus et l'extrémité postérieure d'un troisième ont été trouvés à Ourbon (Ethiopie méridionale). Le type est au Muséum d'Histoire naturelle de Paris. Genre Mesamardillo Dollfus. Mesamardillo Dollfus, Ann. Soc. Ent. France, LXI, p. 385-386, 1899. — Budde-Lund, A Bevision of Crustacea hopoda Terresiria, p. 10-11, ^99. Mesarmadillo Buddelundi nov. sp. Corps ovale oblong, très convexe, contractile en boule. Surface couverte de fines granulations. Coloration d'un brun grisâtre ou d'un brun rou- geâtre, avec une bande. de lignes ondulées jaunes de chaque côté de la bande longitudinale médiane , qui est de la couleur du corps. Les parties latérales des segments sont d'un jaune clair. La tête est beaucoup plus large que longue ( 2 millimètres — 7 milli- mètres), avec le front droit et marginé. Les yeux sont petits, composés et situés vers les bords latéraux. L'épistome forme un écusson triangulaire en dessus. Les antennes de la première paire sont petites. Dans celles de la — 162 — deuxième paire, le premier article est court: le deuxième article, environ deux fois aussi long que le premier: le troisième est un peu plus court que le second, le quatrième un peu plus long que le second; le cinquième est de longueur égale au quatrième. Le flngellum est composé de trois articles, dont le premier est un peu plus court que les deux autres. Le premier segment du thorax est une fois deux tiers plus long que le second, lequel est environ de même longueur que les segments suivants. Les épimères sont représentés de chaque côté par un large bourrelet s'étendant sur toute la longueur du bord latéral. Ce bourrelet est séparé de la partie dorsale par un sillon distinct. Le premier segment n'est pas sillonné sur le bord latéral , mais il y a une fissure postérieure dans laquelle le deuxième segment s'avance lorsque le corps est enroulé. Les épimères ne sont indiqués sur aucun des autres segments, si ce n'est par un léger épaississement sur la partie antérieure du côté externe du second et du troisième segments. Les cinq premiers segments de l'abdomen sont sub- égaux en longueur, mais les parties latérales du premier et du second sont rouvertes par le septième segment thoracique. Parties latérales des trois segments suivants bien développées et recourbées. Segment terminal sub- Iriangulaire à la base avec le sommet allongé en un large processus ayant les côtés parallèles et l'extrémité tronquée. Ce processus est deux fois aussi large que le pédoncule des uropodes. Ce pédoncule occupe tout l'espace compris entre les parties latérales courbes du cinquième segment abdo- minal et la partie saillante du sixième segment. Il est un peu plus long que large, avec le bord postérieur droit et les angles internes post-latéraux arrondis. La branche externe est petite et insérée à l'angle interne post- latéral du pédoncule, mais ne s'étend pas au delà du bord postérieur de ce dernier. La branche interne n'atteint pas le bord postérieur du pédon- cule, qui est de même longueur que la partie saillante du dernier segment abdominal. Cete espèce diffère de Memrmadillo albicornis Budde-Lund et de M. qua- drimaeulatus Budde-Lund par la forme du segment terminal de l'abdomen, par la longueur des branches des uropodes et la différence de forme du pédoncule des uropodes. Elle diffère de M. tuberculalus Dollfus et de M. marginalus Dollfus par les mêmes caractères, ainsi que par les épimères qui sont différents. De nombreux individus trouvés à Kounhi, Hieka, Dallo, Bourka ( Kthiopie méridionale). Le type est au Muséum d'Histoire naturelle de Paris. Le co-type est à l'U. S. Nat. Muséum, cat. n° 3853 1. Mesarmadillo flavescens nov. sp. Corps ovale oblong, convexe , contractile en boide. Surface lisse. Couleur d'un brun rougeétre, avec une bande de lignes ondulées jaunes de chaque — 163 — côté de la bande longitudinale médiane , qui est de même couleur que le corps. Parties latérales du corps jaunes. Uropodes jaunes. Epimères du premier segment distinctement jaunes. Tête beaucoup plus large que longue (3 millimètres — 7 millimètres), avec le front droit et marginé. Yeux petits, composés et situés aux bords latéraux. Épistome légèrement convexe au centre. Antennes de la première paire très petites, presque imperceptibles. La seconde paire d'antennes manque dans le spécimen, qui est unique. Le premier segment du thorax est plus long que chacun des segments suivants, qui sont à peu près subégaux en longueur. Epimères indiqués par un bourrelet épaissi, plus large antérieurement que postérieurement, qui s'étend sur toute la longueur du bord latéral et est séparé de la partie dorsale du segment par un profond sillon. Il n'y a pas de sillon latéral, mais il y a une fissure postérieure pas très profonde, dans laquelle le deuxième segment vient s'ajuster quand le corps est roulé en boule. Epi- mères du second segment indiqués à la partie antérieure par un pro- cessus dentiforme; epimères du troisième segment représentés à la partie antérieure par un bourrelet épaissi. Les cinq premiers segments de l'abdomen sont à peu près de longueur égale. Les deux premiers ont les parties latérales couvertes par le septième segment thoracique. Les parties latérales des trois segments suivants sont bien développées et recourbées. Le sixième segment , ou segment terminal , est subtriangulaire à la base avec le sommet allongé en un large et long processus dont les côtés sont légèrement convergents et l'extrémité posté- rieure tronquée; les angles latéraux postérieurs sont arrondis. Le pédon- cule des uropodes est grand , remplissant complètement l'espace compris entre les parties latérales du cinquième segment thoracique et la partie apicale saillante du segment terminal. Il est plus long que large et à peu près de même largeur que le processus apical de ce dernier segment. L'angle externe post-latéral est largement arrondi; l'angle interne, plus aigu. Branche externe très petite, située dans une échancrure à l'angle interne post-latéral du pédoncule et non étendue au delà du bord postérieur du pédoncule. Branche interne courte n'atteignant ni le bord postérieur du pédoncule, ni l'extrémité du processus apical du sixième segment abdo- minal. Un seul individu de cette espèce; il a été trouvé au mont Loroghi (Afrique orientale anglaise). Le type est au Muséum d'Histoire naturelle de Paris. — 164 — Description d'une espèce nouvelle de Coleoptere du genre Lyc.us, RECUEILLIE DANS LE CoNGO FRANÇAIS PAR M. LE Dr J. KeRANDEL, par M. J. Bourgeois, Correspondant du Muséum. Lycus (insp.) Kerandeli nov. sp. d*. Oblongo-obovatus, nitidiusculus , glaber, fusco-niger, thorace ely- Irisque flavis, iilo disco fere toto, his macula scutellari magna, subqua- drata limboque marginal] pone bumeros incipiente et apicem ambiente ai- gris ; capite rostroque nitidis , boc longo, subcyiindrico, medio paululum coarctato, antenuarum articulo 3'' tribus sequentibus simul sumptis fore aequali; prolhorace subquadralo , latitudine basali paulo breviori, apicem versus vix angustalo, antice subrotundalo , margine ])osteriori in medio subrecto, prope anguios iitrinque sinuato, lateribus reflexo-marginatis, Lycus Kerandeli Bourg, c?» v« de trois quarts, en dessus. rugulosis, dense sed brevissime sericeo-pubescentibus, medio baud coarc- tatis, subparallelis , disco longiludinaliter subcanaliculato, angulis anticis rotundatis, posticis subrectis; scutello quadrato; elylris reticulato-punctatis, obsolète ^-coslatis , basi latitudine prothoracis, pone bumeros paulum in- llalos usque ante médium ampliatis, dein apicem versus sensim attenuatis, margine auguste rellexo, fimbriato, costa prima baud longe pone basim spinam magnam, erectam, apice curvatam, nigram praebente (ita ut oly- tra bicornuta appareant); corpore subtus nitidiore ; abdomine segmentis 8 conspicuis, penultimo poslice integro, ultimo clongalo-triangulari ; for- cipe apice acuminato, haud mucronato. 9. A mare differt elytris minus dilatatis, elongato-subeilipticis, costa prima spinam baud praebente, ad basim iucrassata, quarta bene distincla; abdomine segmentis 7 conspicuis , ultimo ogivali. Long. : 20-22 miliim.; elylr. lat. hum. : h millim. ; elytr. lat. max. : d\ i& millim.; 9, 9 millim. Congo français : Carnot (Haute-Sangba). Dr J. Kerandel, 1908 (1 d1, 1 9). Muséum de Paris. — Î65 — Cette remarquable espèce participe à la fois du L. Kolbei Bourg. [Ann. Soc. ont. Fr., 1889, p. 226 (c?) et Ann. Soc. eut. Belg., 1900, p. i43 (9) du Transvaal et du L. cornipennis Bourg. [Ann. Soc. eut. Fr., 1899, p. 65g, d*, 9] de Sierra-Leone , tout en étant plus voisine de ce dernier. Elle présente, comme lui, un corselet presque carré, à peine transversal , des élytres à côtes presque obsolètes, largement releve's latéralement en gouttière chez le d\ avec un forceps acuminé et droit à 1 extrémité (chez L. Kolbei, le forceps est fortement recourbé au bout en un mucro aigu); mais les appendices élytraux (cf), au lieu d'être lamelliformes et de naître de la suture comme chez pornipennis , sont spiniformes et naissent de la première côte, comme chez L. Kolbei, en un point toutefois plus rapproché de la base. Elle a été découverte par M. le Dr J. Kerandel, médecin-major des troupes coloniales , membre de la mission du Haul-Logone (Commandant Lenfant). Je me fais un devoir de la lui dédier. Cinq nouveaux Hylophilides d'Afrique [Col. j , par M. Pic, Correspondant du Muséum. Les cinq espèces de Hylophilides que je décris ici font partie des riches Collections du Muséum de Paris; la première a été recueillie au mois de mars par l'infatigable Voyageur naturaliste Ch. Alluaud, lors de son voyage dans l'Afrique orientale allemande, à Kiboscho, dans la zone des forêts (1,700 m. ait.) du Kilimandjaro; les autres sont entrées au Laboratoire d'Entomologie avec la très importante Collection Fairmaire. Parmi les quatre espèces de cette dernière, trois sont originaires de Madagascar, dont deux ont été recueillies par Perrier de la Bathie; une provient de l'île Bourbon; c'est la première espèce connue de cette île. Hylophilus Caroli nov. sp. Oblongus, nilidus, griseo pubescens et hirsutus, leslaccus, oculis nigï îs. Oblong, brillant, orné d'une pubescence grise en partie soulevée, entiè- rement testacé, un peu roussàtre sur la tête, avec les yeux noirs. Tête pas plus large que le prothorax, tronquée en arrière, à ponctuation très forte et rapprochée; yeux foncés, moyens, écartés entre eux et distants du bord postérieur de la tête; antennes longues, progressivement épaissies, à deuxième article plus gros et plus court que le troisième; dernier, court, obli- — 166 — queutent tronqué au sommet; prolhorax transversal, très arrondi aux angles antérieurs , fortement et densément ponctué; écusson distinct; élytres bien plus larges que le prothorax , peu longs , distinctement rétrécis en ar- rière, fortement impressionnés à la base avec les bossettes très nettes, à ponctuation très forte et rapprochée; pattes moyennes. Long., a millimètres environ. Afrique orientale allemande : Kilimandjaro (Ch. Alluaud). Voisin de Y H. infasciatus Pic , mais ponctuation plus fine et plus rap- prochée sur les élytres, pubescence moins nette, yeux plus petits, etc. Hylophilus Perrieri nov. sp. Brevis et latus. subnitidus, griseo holosericeo pubescens, uiger, antennis pedibusque testaceis. Court et large, peu brillant, orné d'une pubescence grisâtre soyeuse, line et couchée, noir avec les yeux parfois roussàlres et les membres tes- tacés. Tête large, plus large que le prothorax, subtronquée en arrière, modérément ponctuée: yeux très grands, rapprochés entre eux et touchant le bord postérieur delà tête; antennes testacées, un peu rembrunies et épaissies vers l'extrémité, à deuxième article plus court que le troisième; prothorax presque carré, convexe, à faible dépression près de la base et angles antérieurs arrondis, densément ponctué; écusson assez distinct; élytres bien plus larges que le prothorax, relativement courts, faiblement impressionnés près de la base, à ponctuation forte et rapprochée; pattes assez robustes. Long. , près de 2 millimètres. Madagascar (H. Perrier). Aussi in coll. Pic. Par sa forme rappelle YH. minutas Pic; il eu est bien distinct par son prothorax dépourvu d'impressions basales très nettes et la coloration géné- rale noire du dessus du corps. Hylophilus basi thorax nov. sp. Robustus, subnitidus, griseo holosericeo pubescens, niger, thorace ad basinelytrisque antice et lateraliter rufo notatis. antennis pedibusque pro majore parte testaceis. Robuste, large, peu brillant, orné d'une pubescence grisâtre soyeuse couchée, noir avec le prothorax bordé de roux et les élytres ornés d'une macule latérale antérieure rousse, membres en majeure partie testacés. Tête large, subtronquée en arrière; yeux gros mais assez distants entre eux et touchant le bord postérieur de la tête; antennes rembrunies à base tes- lacée, un peu épaissies vers l'extrémité , 2e article à peu près de la lon- gueur du 3* et du 4e, dernier à peine plus long que le précédent; prolho- rax à peu près de la largeur de la tête, transversal, à angles antérieurs — 167 — arrondis, densément ponctué: écusson assez distinct; élytres bien plus larges que le prothorax, assez courts, faiblement impressionnés près de la base, à ponctuation pas très forte et rapprochée; ces organes sont noirs et ornés d'une macule antérieure externe subtriangulaire rougeâtre , qui ne touche ni à la base ni au bord externe: h pattes antérieures grêles et testacées, postérieures un peu épaissies et en partie rembrunies. Long. , 9 millim. environ. Madagascar. Cette espèce, voisine de la précédente, s'en distingue par son prothorax plus transversal , les élytres maculés de roux , etc. De coloration elle rap- pelle un peu Y H. DecorseiVic , mais sa macule n'atteint pas la base des élytres et la pubescence est tout autre. Hylophilus madecassus nov. sp. Oblongus, subnitidus, griseo pultescens, rufo-testaceus , oculis nigris, elytris ad médium bruneo fasciatis. Obloug, un peu brillant , orné d'une pubescence grise en partie soyeuse et couchée, en partie courtement soulevée, roux testacé avec les yeux noirs, les élytres à l'ascie médiane brunâtre étroite et sinuée, membres testacés. Tète plus large que le prothorax, subarquée en arrière, yeux gros cepen- dant éloignés entre eux, mais touchant le bord postérieur de la tète; an- tennes assez longues . épaissies à l'extrémité ; à 2 e article un peu plus épais , et à peu près de la longueur du 3e et du h\ dernier peu plus long que le précédent, subtronqué au sommet; prothorax presque carré, faiblement rétréci en avant, orné d'une impression transversale médiane: écusson peu marqué; élytres bien plus larges que le prothorax, pas très longs, assez fortement rétrécis vers l'extrémité, fortement ponctués, ornés d'une fascie médiane brune sinuée, parfois peu nette, et d'une petite macule, égale- ment brune, près de l'écusson, macule qui peut s'oblitérer: pattes tes- tacées, assez grêles, postérieures comprises. Long., moins de a milli- mètres. Madagascar (H. Perrier). Cette espèce, qui ressemble un peu à Y H. macularis Pic, est plus rétrécie en arrière, les yeux sont moins gros et plus écartés et ses antennes plus grêles, etc. Hylophilus superbus nov. sp. Oblongus, fere opacus , griseo pubescens, niger, elytris ad humeros, ad et post médium luteo maculatis aut fasciatis; pedibus pro parte testaceis. Oblong, presque opaque, orné d'une pubescence grise, en partie soyeuse et couchée , en partie courtement soulevée , noir avec les élytres maculés — 168 — et fasciés de jaune; pâlies en partie noires, en partie teslacées. Tête à peine plus large que le prothorax , tronquée en arrière ; yeux gros , assez rapprochés entre eux et touchant le hord postérieur de la tête; prothorax presque carré, à angles antérieurs arrondis, à faible impression basale, densément ponctuée; écusson grand, pubescent de gris; élytres bien plus larges que le prothorax, longs, en ovale allongé, courlement rétrécis en arrière, subruguleusement ponctués, faiblement impressionnés près de la base, chacun de ces organes orné des dessins jaunes suivants : une macule numérale, une fascie antérieure sinuée, échancrée en avant et longuement prolongée en arrière sur le disque, une fascie postmédiane arquée, la pointe dirigée en bas du côté de la suture; pattes grêles, postérieures com- prises. Long., 2-3 millimètres. Ile Bourbon. Cette espèce des plus distinctes par ses dessins élytraux peut se placer, ainsi que la précédente , dans le voisinage de Y H. macularis Pic. Deux nouveaux Pthnid/e des collections du Muséum de Paris, par Maurice Pic, Correspondant du Muséum. Les deux espèces nouvelles décrites ici font partie de la très intéressante et précieuse Collection Fairmaire; elles sont représentées malheureusement chacune par un seul exemplaire. Le genre Micropùnus n'était pas encore connu d'Asie; au point de vue géographique, c'est donc une découverte intéressante. Le Ptinus pourrait bien être le c? inconnu de P. clegansSo\.Qt mais ce n'est pas certain; dans tous les cas, ce dernier, par sa coloration différente, ne peul pas êtrfi identifié complètement avec P. clegmis et mérite au moins d'être regardé comme une variété de celle espèce. Microptinus longicornis nov. sp. Brevis, apice attenuatus, nitidus, nigromelallicus, giiseo aul luteo pi- losus et hirsutus; antennis nigris, longissimis; pedibus satis gracilibus, rufescentibus. Asia meridionalis. Court, atténué en arrière, brillant, orné d'une pubescence grise ou jau- nâtre plus ou moins redressée et assez longue, noir métallique (extrémité des élytres et partie de l'abdomen vaguement roussâtres), avec les pattes roussâtres. Tête moyenne, un peu inclinée, avec les yeux, ceux-ci assez saillants, aussi large que le prothorax, densément et ruguleusement ponctuée; antennes noires, filiformes, très longues, un peu plus longues — 169 — que le corps, à articles tous allongés, les derniers surtout, terminal à peine plus long que le précédent; prothorax bien plus étroit que les élytres, un peu plus long que large, étranglé près de la base puis élargi ensuite, subglobuleux en avant, orné d'une ponctuation forte et peu écartée sur cette partie, presque lisse sur la base; écusson petit mais visible; élytres peu plus longs que larges, un peu élargis vers le milieu, fortement rétrécis en arrière, à épaules nulles, faiblement strié-ponctués avec les interstries assez larges; pattes assez grêles, roussâtres. Long., à peine 2 millimètres. Singapore. Cette nouveauté se reconnaît à première vue dans tout le genre par ses longues antennes , en même temps que par la forme des élytres qui est courte et très atténuée postérieurement ; peut se placer près de VM. nobilis Reitt. Ptinus posticatus nov. sp. d. Elongatus, subparallelus , nitidus, griseo-pubescens, rufo-testaceus. capite brunnescente, elytris ad apicem brunnescentibus , his albo-fasciatis; antennis pedibusque rufo-testaceis , gracilibus. America meridionalis. Allongé, subparallèle, brillant, pubescent de gris, roux-testacé , membres compris (ceux-ci grêles) avec la tête un peu rembrunie et les élytres brunâtres au sommet, ceux-ci fasciés de blanc. Tête avec les yeux qui sont gris , large , plus large que le prothorax ; antennes longues et grêles, à a* article bien plus court que le 3e, dernier peu plus long que le précédent; prothorax étroit, plus long que large, sinué latéralement, un peu étranglé près de la base et sillonné transversalement sur cette partie avec une fovéole médiane faible , partie basale un peu relevée en bourrelet, orné de quelques points forts épars sur la portion antérieure qui est à peine élargie; écusson grand et large; élytres bien plus larges que le prothorax, longs, subparallèles, courtement rétrécis au sommet, à stries faibles ponc- tuées de points larges, interstries très étroits, ces organes, d'un roux- testacé, sont brunâtres sur leur tiers apical et ornés, avant et après le milieu, de courtes et peu distinctes fascies faites de poils squamuleux blancs: dessous du corps roux-testacé; pattes grêles. Long., h millimètres environ. Chili, Cordillière de Santiago, en janvier (Fernando Paulsen). Cette espèce est très différente de toutes les espèces connues de l'Amé- rique méridionale, soit par sa forme , soit par sa coloration , et devra prendre place près de YP. elegans Sol. Musé ;kum. — xv. 170 Catalogue des Ascalâphides des Collections du Muséum PAR M. H. VAN DER WeELE. Ce catalogue est dressé d'après la détermination de M. H. van der Weele, quia bien voulu étudier les Ascalâphides du Muséum. La systé- matique est celle adoptée récemment par M. Van der Weele dans son importante monographie, publiée à Bruxelles par les soins de Messieurs les lils du Baron E. de Selys-Longchamps. Sous- famille : Holophthalminae. Bias llambur. B. ai.bistigma Walker. — Honduras, San Pedro Soula (H. van der Weole, IL MicnocKRi's llambur. — Antille (Maugé, Type!). Amoea Lefebvre. A. chlorops Blanchard. — Brésil, Montagnes des Orgues, environs de la Tijuca, 500-900 mètres d'altitude (E. B. Wagner, 1902). Episperches Gerstaecker. E. vaculs Gerstaecker. — Honduras (van der Weele, 1907). Haploglenius Burmeister. il. CO8TATD8 Burm. — Brésil, montagnes des Orgues, environs de la Tijuca. 500-900 mètres d'altitude (E. B. Wagner 1902); Minas Geraes, envi- rons de Passa quatro, 1,000 mètres d'altitude (E. B. Wagner, 1903); Theresopolis (van der Weele, 1907). H. flwicorms Mac Lachlan. — Mexique (Salle, i856). H. r.LTEus Walker. — Pérou (van der Weele, 1907). Protidricerus van der Weele. P. evilis Mac L. — Chine, Mou-pin (A. David, 1870). P. japonicis Mac L. — Nippon moyen, environ de Tokyo (J. Haimand , 1906). Idricerus Mac Lachlan. L sogdianus Mac L. — Turkestan, Kohistan (Capus et Bonvalot, 1882). Ailocormodes Mac Lachlan. A. intractabilis Walker. — Ogooué, Lambaréné (E. Haug, 1896). A. Lefebvrei van der Weele. — Congo (Lecomte, 189^, Type!): Ogooué, iN'gomo (Ellenberger, 1906). A. maci'lipennis Taschenberg. — Fernando-Po (L. Conradt, 1901). Campylophlebia Mac Lachlan. G. MAGMFicA Mac L. — Congo , Ogooué, N'gomo (E. Haug, 1906). - 171 — Neocampylophlebia van der Weele. N. sparsa van der Weele. — Madagascar : côte Est (A. Grandidier, 1871, ' Type!); région du Sud-Est , vallée du Faujahira, Isaka (Ch. Alluaud, 1901, Type!): Madagascar (Coll. G. Fallou , 1895). Cormodophlebia van der Weele. C. pi lchra van der Weele. — Madagascar, région du Sud-Est, vallée d'Ambolo, forêt de Fitana (Ch. Alluaud 1901, Type!). Amaeridops Karsch. A. auglr Kar.-ch. — Madagascar, Icongo (G. Grandidier, 1902). A. Grandiuieri van der Weele. — Madagascar, côte Est (A. Grandidier, 1877, Type!). Tmesibasis Mac Lacblan. T. lacerata Hagen. — Mozambique, vallée du Revoué, environs d'An- drada (G. Vasse, 1905). T. Rothschildi van der Weele. — Afrique orientale anglaise, Sud du lac Rodolphe (M. de Rothschild, 1 905, Type !). Sous-fahille : Schizoplil liai minae. Ululodes Currie. U. Ricor.oH Banks. — Basse-Californie (L. Diguet, 1895). U. cajennensis Fabricius. — Guyane française, Les Roches de Kourou (E. Le Moult, 1907); environs deCayenne, Mahnry (F. Geay, 1902); Venezuela (Chaper, i885): République Argentine, Corrientes (J. Kiinckel, 1907); Dahomey (E. Poisson, 1901). U. mexicana Mac Lach. — Mexique (Giesbreght, îShlx: Salle, i856). U. veti la Rambur. — (Ulula vendu Rambur). — Brésil, Campos ( Type !) : Bio (de Castelnau, i844); Bogota ( 1862) ; Antilles (Maugé); Répu- blique Argentine, Chaco de Santa-Fé, bords du rio Las Garzas, 2 5 kilo- mètres à l'Ouest d'Ocampo (E. R. Wagner, 1903). Colobopterus Rambur. C. sepiltus Walker. — Rives de l'Amazone (Stevens, i855). C. versicoi.or Burmeister. — Brésil ( i835) : Capitainerie de Rio Grande; Minas Geraes, Caraca (Gounelle, i885); Sud de la Capitainerie des Mines. Cordulecerus Rambur. C. alopecinus Burm. — Brésil (Coll. Bosc, 1828); Saint-Paul (Ch. Al- luaud, 1906). C. elegans van der Weele ( C. villosus M. L. nec Palis.) — Brésil, Para (B. Oberthur, 1906: van der Weele, 1907). C. praecellens Gerst. — Colombie, Santa-Fé de Bogota (B. du Buvsson, 1908). C. subiratis Walker. — Honduras (van der Weele, 1907). i3. — 172 — Suphalacsa Lefebvre. S. abdominalis Mac L. — Congo (Dybowski, 1896). S. caledon Mac. L. — Nouvelle-Calédonie. S. dietrichiae Brauer. — Australie. S. flavipes Leach. — Australie (Gory, i835). S. moesta Gerst. — Australie (Deyrolle, 185s). Helicomitus Mac Lachlan. H. barbarus Linné. — Algérie, La Calle (Coll. H. Lucas, 18/19). H. dicax Walker. — Chine, Kiang-si (A. David, 1869). H. festivus Rambur. — Afrique, Egypte (Reicbe, 1 8 5 5 ) ; Djibouti (Maindron, 1893); Kondoa (Bloyet, i885): Assinie (Ch. Alluaud, 1906); Congo français, région du N'ten (Mission Sud Cameroun, Dr Gravot, 1907); Moyen Chari, fort Archambault (Dr J. Decorse, 190Û); Dar Banda méridional, Krébedjé (Mission Chari-Tchad, Dr J. Decorse, 190&) ; Soudan français, Si Kasso (A. Chevalier, 1900); Madagascar, côte Est (A. Grandidier, 1871 ) ; forêt d'Ambre et Maevata- nana (Cervoni, 1907). Suphalomitus van der Weele. S. argvropterus Tascbenberg. — Sierra Leone (E. Boullet, 1906). S. Buyssoni van der Weele. — Afrique orientale anglaise, Voi (Ch. Alluaud 190/1, Type!). S. cephalotes Mac L. — Madagascar, entre Manadoa et Mahabo (A. Gran- didier); Tamatave (lieutenant Trémolet, 1907); Côte Est de Mada- gascar (A. Grandidier, 1871). S. Harmandi van der Weele. — Siam, Lakhon (J. Harmand, 1878. Type!). Disparomitus van der Weele. D. bacillus Gerst. — Sierra Leone (E. Boullet, 1906); Côte d'Ivoire, Haut Cavally (Mission Woelfiel, Ch. van Cassel, 1900). Stephanolasca van der Weele. S. Waterhousei van der Weele? — Bas Chari, fort Lamy (Mission Chari- Tchad, Dr J. Decorse, 190 4). Proctarrelabris Lefebvre. P. capensis Thunberg. — Cap de Bonne-Espérance (Verreaux, 1 835 ). P. involvens Walker. — Delagoa bay (van der Weele, 1907). Nephoneura Mac Lachlan. N. costa lis van der Weele. — Kondoa (Bloyet, 1 885 , Type!). Acheron Lefebvre. \. trux Walker. — Bouthan anglais, Maria Basti (R. Oberthùr, 1900); Siam, Lakhon (J. Harmand, 1878); Chine, Kiang-si (A. David, 1875): Dardjeeling; Sikkim (van der Weele, 1907). Hybris Lefebvre. H. angulata Westwood. — Inde, Silhet (Deyrolle, i85a). — 173 — H. borneensis van der Weele. — Bornéo (Gh. Alluaud, 1906; R. Ober- thûr, 1899). H. flavicans van der Weele. — Bengkalis (M. Maindron, i885; Sumatra (van der Weele, 1907). H. javana Burra. — Java ( Type ! ; Gh. Alluaud, 1906; van der Weele, 1907) ; Batavia (P. Serre, 190^). H. sdbjacens Walker. — Chine, Kiang-si (A. David, 1869 et 1875); Japon (Ch. Alluaud, 1906) ; environs de Tokyo (J. Harmand, 1906). Encyoposis Mac Lachlan. E. hemistigma van der Weele. — Congo (Thollon, 1896, Type /). Ogcogaster Wertwood. 0. Kirbyi van der Weele. — Cambodge (J. Harmand, 1875, Type!). Phalascusa Kolbe. Fh. Hildebrandti Kobbe. — Abyssinie, provinces équatoriales , pays de Dimé (Mission du Bourg de Bozas, 1903). Ph. Vassei van der Weele. — Mozambique, vallée du Revoué (G. Vasse, i9o5, Type!). Dicolpus Gerstaecker. D. Sjôstedti van der Weele. — Bas Ogooué , entre Lambaréné et la mer (E. Haug, 1901, Type!). D. volccris Gerst. — Congo (Thollon, 1893); Ogooué, N'gomo (P. El- lenberger et E. Haug, 1906). Protobubopsis van der Weele. BRAUERivan der Weele. — Somalie, Ouarsangueles (Révoil, 1881). Bubopsis Mac Lachlan. B. agrioides Rambur. — Pyrénées-Orientales, Vinca Guarrigues (R. Ober- thùr, 1906). B. hamatus Klug. — Rhodes; Dardanelles; Egypte (Bové, i833). Puer Lefebvre. P. maculatos Olivier. — Nîmes (coll. Guéri n-Méneville, 1871). Deleproctophylla Lefebvre. D. australis Fabricius. — Alpes-Maritimes, Cannes (A. Finot, 1897). Ascalapbus Fabricius. A. hispanicus Ramb. — Pyrénées-Orientales, Vernet-les-Rains (R. Ober- thiir, 1906); Pau (Jaudet); Espagne, La Granja (R. Oberthùr, 1880). A. ictericcs Charpentier. — France, Pyrénées-Orientales (Ch. Alluaud, 1906). Algérie : lac Houbera; La Calle; Constantine ; Mila (coll. H. Lucas, 1869); Ouled Messelem (P. Lesne, 1897): Teniet-el-Haad (J. Kùnckel, 1898); Atlas de Rlida (J. de Joannis, 1907); Oran (Ch. Alluaud, 1906); Barbarie (Guyon, 1839). Maroc occidental, de Cuba Hamra à Ksar-el-Kébir (G. Buchet, 1901). A. libelluloides Schâffer. — A. coccajus Schifferm. — France méridionale (coll. Bosc, 1828); Bagnères-de-Bigorre ; Pyrénés-Orientales (P. Lesne, — 174 — 1906), Le Vernet-ies-Bains (Ch. Ailuaud, 1906): Hautes-Pyrénées, Gèdre (G. Bénard, 1907); Barèges; Luz; Gavarnie (coll. L. Pendellé, 1906). Provence (Ch. Ailuaud, 1907): Digne (A. Poujade, 1903); Cannes (A. Finot, 1897). Savoie; Andalousie (coll. G. Fallou, 1895). Sicile (Bibrou, i83&). A. longicorms Linné. — Fontainebleau (A. Finol, 1897) : Chartres : Ani- boise (Ch. Ailuaud, 1906); France (Roger, i835); Celles-les-Bains , Ardèche: Auvergne (coll. G. Fallou, 1895): Bodez(J. Kiinckel, 1901); Digne (B. Oberthùr, 1906); Pyrénées-Orientales, Py (P. Lesne, 1906): Vernet-les-Bains (R. Oberthùr, 1906); Prades (Ch. Ailuaud. 1906): Bordeaux (Ch. Perroud. 1 835) ; Toulon (Mittre, i835). Toscane (Pas- serini, 1860). A. macaronius Scopoli , var. Kolywanensis Laxmann. — France ( Boger, 1 835), Alpes-Maritimes, Cannes (A. Finot, 1 89 7 ) ; Turkestan . kohislan (Capus ri Bonvalot, 1882): Turkestan (Ch. Ailuaud, 1906): région des nionls Amanus, Akbès (B. Oberthiir, 1906). A. ottomanls Germar.. - - A. laeteus Brullé. - - Morée (.1. lacteus Brullé type, A. Biullé): Mont Ventoux (Ch. Ailuaud, 1906): Alpes Politiques (Deyrolles. 1869). A. ottomanis Germar, subspecies kxi>ansijs Gerstaecker. — Région des monts Amanus, Akbès (A. David, 188/4). A. Bambiri Mac Lachlan. — Nippon moyen, environs de Tokyo (J. Har- mand, 1906). \. rhomboideus Stein. — B(:gioii des inouïs Amanus, Akbès ( Ch. Ailuaud, 1906). A. sibiricis Kversmanu. — Mandjourie. Ourga (J. Chaffanjon, 1906). A. sibiricis Kvers, subspecies chinensis van der Weele. — Chine, région au Nord de Pékin (A. David, i865, Type'.). Takamdes nouveau j de Madagascar, par M. Jacques Surcouf, CHEF DES TRAVA1 \ DE ZOOLOGIE AU LABORATOIRE COLONIAL DU MUSEUM. Tabams IIaimoyitcii e 9. Type : un exemplaire femelle recueilli par M. Ch. Ailuaud à Diégo- Suarez, en 1901 : une autre femelle de même origine. Longueur : 10 milli- mètres. Nous dédions cetle espèce nouvelle à M"e le Dr Haimovitch, qui, au cours d'études antérieures, a bien voulu traduire a notre intention de nombreux travaux russes. — 175 — Tête : face, joues et occiput d'un blanc brillant: face et joues recouvertes dune pilosité blanche : triangle frontal couvert d'une pollinosité jaune : callosité frontale brune, tangente aux yeux, rectangulaire, arrondie à la partie supérieure et à la partie inférieure, prolongée par une ligne à peine visible qui se dilate vers le milieu de la bande frontale en une deuxième callosité lenticulaire presque de la largeur de la bande frontale qui est recouverte d'une pubescence blanche, visible entre les deux callosités, autour et au-dessus de la callosité médiane, vertex un peu obscurci portant une callosité plus ou moins cachée sous la pubescence. Palpes : dernier article renflé , terminé par une pointe arrondie , d'un blanc jaunâtre, recouvert de poils blancs mélangés sur le côté externe de quelques poils noirs , plus nombreux vers la région apicale. Antennes : premier article renflé, ferrugineux, recouvert de quelques poils noirs, courts, plus denses vers la partie supérieure de l'apex; ce pre- mier article examiné de profil se montre terminé obliquement par une ligne droite ; deuxième article très petit , ferrugineux , cilié de courts poils noirs ; le troisième article manque. Thorax d'un brun rougeàtre portant une bande médiane et deux bandes latérales blanchâtres à pubescence concolore. Flancs et pectus d'un gris cendré à pilosité blanchâtre. Scutellum recouvert d'une tomentosité blan- châtre. Abdomen d'un brun noirâtre : premier segment abdominal échancré en son milieu, au-dessous du scutellum et portant deux taches blanchâtres, arrondies, peu visibles. Second segment sinué à son bord supérieur qui affecte très exactement la forme d'une accolade ; marginé de blanc au bord supérieur et au bord inférieur, il porte deux taches blanches, qui re- posent sur le bord postérieur du segment et atteignent les trois quarts de la hauteur de celui-ci; il y a en outre une faible et courte fascie blanche au milieu du bord postérieur. Troisième , quatrième , cinquième segments étroitement marginés de blanc portant au milieu de leur bord postérieur un triangle blanc . atteignant la hauteur du segment et sur la région latérale une tache blanche de chaque côté disposée au-dessous de celle correspondante du deuxième segment et établissant ainsi une ligne discontinue. Sixième segment marginé de blanc. Septième et huitième segments jau- nâtres. Pubescence de l'abdomen concolore. Flancs plus clairs portant des poils grisâtres. Ventre grisâtre, segments étroitement bordés de blanc à puhescence blanche; l'intérieur des segments ventraux porte une courte pubescence noire, plus dense sur les segments anaux. Ailes hyalines. Deuxième abscisse de la nervure transverse - discoïdale deux fois plus longue que la première abcisse. Stigma jaune brunâtre, allongé, rectangulaire , non diffus. Cuillerons un peu rembrunis, bordés de poils jaunâtres. — 176 — Balanciers: tige brune, massue globuleuse, blanchâtre à sa partie apicale. Pattes : fémurs rougeâtres à pubescence blanchâtre , les antérieurs plus sombres ; tibias rougeâtres à pubescence mélangée de poils jaunâtres et de poils noirs; moitié de l'extrémité apicale des tibias antérieurs, extrémité apicale des tibias médians et postérieurs, noirâtres; tarses bruns. Le Tabanus Haimovilchœ est assez voisin du Tabanus velutinus 9 Surcoût', d'Abyssinio. BoCVIERELLA. A côté de la famille des Tabanidœ, représentée ici par peu d'espèces, se place la famille des Pangoninae caractérisée par la présence habituelle de trois ocelles au vertex et de deux éperons à la base des tibias postérieurs. Ce groupe est divisé en deux grandes sections fondées sur le nombre des divisions du 3* article antennaire. La première section dont nous donnons le tableau dichotomique comprend les Pangoninae, dont l'article terminal se subdivise en cinq segments et dont la trompe est courte. Nous dédions le genre Bouvievella à notre maître, M. le Professeur Bou- vier, Membre de l'Institut. Ce genre nouveau se compose de sept espèces dont six nouvelles et une démembrée du genre Scione. TABLEAU DICHOTOMIQUE DES GENRES. Premier et second articles anten- naires courts a Premier et second articles anten- naires longs 6 Second segment abdominal exception- nellement grand, éperons des ti- bias postérieurs petits, yeux velus, première et quatrième cellules mar- ginales postérieures non rétrécies. Pronopes Lœw. Second segment abdominal normal, éperons des tibias postérieurs nor- maux. Yeux glabres 3 Face concave au milieu (vue de profil). Hhinomyza Wied. Face non concave au milieu h Ailes à première cellule marginale postérieure ouverte Silvius Meigen. Ailes à première cellule marginale postérieure fermée 5 Première cellule marginale postérieure fermée, quatrième cellule ouverte. Esbnbecku Rond. 5 . / Première cellule marginale posté- rieure fermée, quatrième cellule fermée Bouvierella Surrouf. — 177 — Troisième article antennaire avec une épine aiguë sur ia troisième 6 . / segmentation Gastroxides Saunders. Troisième article antennaire sans épine 7 Second article antennaire aussi long ou presque aussi long que le pre- mier article. Ailes habituellement à dessin noir ou brun. Palpes al- longés, minces Ghrysops Meigen. Palpes très épais, en forme de crois- sant Hinea Adams. Les caractéristiques du genre Bouvierella sont les suivantes : i° Antennes de trois articles, le dernier subdivisé en quatre parties dans sa moitié apicale; ce caractère rapproche le genre Bouvierella du genre Tabanus; 2° Trois ocelles au vertex , comme dans le plus grand nombre de Pan- goniuae; 3° Deux éperons aux tibias de la troisième paire de pattes, caractère com- mun à tous les Pangoninœ; k° Première et quatrième cellules marginales postérieures fermées ; 5° Stigmate métalhoracique toujours de grande dimension. Les cellules fermées du bord de l'aile se retrouvent dans un groupe de Pangoninœ, le genre Scione Walker, mais celui-ci se distingue du genre Bouvierella parle nombre des segments (7) du troisième article anten- naire, l'absence de toute saillie sur cet organe et la villosité des yeux. Il est intéressant de remarquer que jusqu'ici rien n'a été décrit sur le groupe Bouvierella qui paraît être le plus important parmi les Tabanides de Madagascar. BoDVIERELLA NOTATA 9 SuTCOuf. Type : un exemplaire femelle provenant de Fénérive, Madagascar, recueilli par M. R. Oberthùr en 1897; un autre exemplaire a été pris par M. Grandidier entre Maroantsetra et Antalaha (21 février 1899). Teie : face, joues et occiput d'un gris clair; face et joues recouvertes d'une pilosité d'un blanc argenté, triangle frontal blanchâtre. Bande fron- tale étroite un peu élargie au vertex, de couleur blanchâtre vers la base, à pubescence noire augmentant de densité vers le vertex qui est noir. Cette bande porte une ligne saillante médiane, occupant toute sa longueur et à peine plus large à la base qu'au sommet où elle s'arrête avant les trois ocelles. Palpes allongés, bruns, terminés par une partie présentant l'aspect d'un — 178 — fourreau de sabre, portant une pubescence noire, courte et raide, alignée sur les bords supérieurs et inférieurs. Antennes : premier article à bord apical concave, noir brunâtre, à poils noirs; deuxième article plus petit et de même forme; troisième article portant une saillie dentiforme à sa base et prolongé par une partie apicale quadrisegmentée. Cette disposition des antennes est absolument semblable à celle du genre Tabanus. Trompe de la hauteur de la tête, formée de pièces chitineuses, jaunes et portant des paraglosses renflés, de couleur noire, hérissés de poils tactdes. Thorax d'un brun rougeàtre portant une large bande médiane grisâtre à pubescence noire; cette bande est estompée de noirâtre dans son milieu; le thorax porte en outre deux autres bandes latérales blanchâtres qui se subdivisent après la suture trausverse et se rejoignent avant d'atteindre le scutellum. Le thorax est bordé de nombreux poils noirs, pectus d'un gris cendré à poils blanchâtres. On distingue sous le thorax deux larges stigmates corres- pondant aux pattes antérieures et aux pattes postérieures. Scutellum de la couleur du thorax, bordé de blanchâtre. Abdomen d'un rouge brunâtre; premier article jaunâtre portant une tache médiane noirâtre qui s'étend et s'élargit sur le second segment et une fascie brunâtre élargie sur le flanc du segment qui se raccorde à la tache médiane par un liait étroit; deuxième segment jaunâtre portant sur sa partie médiane une tache noire qui s'élargit et s'arrondil avant le bord postérieur du segment, et une fascie latérale brunâtre; troisième et qua- trième articles d'un brun noir brillant, portant un obscurcissement médian et marginés de blanc à leur bord postérieur et sur le flanc; les articles suivants sont noirâtres. La pubescence de l'abdomen est noire, sauf aux bordures claires des segments où elle est blanche. Ventre noirâtre à pubescence noire, une tache blanchâtre au milieu des deux premiers segments ventraux . segments 2 , 3 , h , marginés de blanc; pubescence comme celle du dessus. Segments anaux noirâtres en entier. Ailes longues (17 millimètres) teintées de brun clair, première et qua- trième cellules marginales postérieures fermées avant le bord de l'aile ainsi que la cellule anale. Cellules costale, sous-costale, radiale (sauf en son milieu), cubitale, teintées de brun jaune; nervures transverses et nervure sous-médiane estompées de brun jaune. (juillerons un peu rembrunis, petits. Balanciers : tige jaunâtre , massue brune. Pattes : noires en entier à pubescence noire: tibias médians et postérieurs portant deux éperons à leur base. — 179 — Boi'VIERELLA PROXIMA 9 SlirOOllf. Type : un exemplaire femelle provenant de Madagascar, Fort-Dauphin, recueilli par M. Gh. Alluaud en 1901 ; trois autres exemplaires femelles : Madagascar (M. Grandidier i855-qi); région de Sararami (Maurice de Rothschild, igoS); région du Sud-Est, Fort-Dauphin (Ch. Alluaud, 1901) [longueur : i4 millimètres]. Tête : face, joues et occiput d'un gris jaunâtre clair, face et joues recouvertes d'une pilosité grise; triangle frontal jaunâtre. Bande frontale étroite à bords sensiblement parallèles, de couleur jaunâtre, mélangée d'une courte pubescence noirâtre qui l'assombrit presque partout, sauf vers la base: le long de la callosité médiane, vertex noirâtre. La callosité frontale est médiane, étroite, canaliculée ; elle occupe toute la longueur de la bande et se termine contre l'ocelle médian; vers la base, elle s'élargit un peu. Palpes allongés, bruns, à courte pubescence noire, très serrée sur le côté externe, plus rare sur la face interne; la partie basilaire du palpe porte un épaississement en arc assez notable sur l'un de nos spécimens. Antennes : premier article à bord apical lectiligne, abstraction faite des deux bouquets de courts poils noirs qui le terminent, rouge ferrugineux, portant de courts poils noir brillant, assez gros, plus serrés vers l'apex; deuxième article d'un rouge ferrugineux, très petit, de même forme que le premier; troisième article brun, portant un large épaississement vers sa base, mais sans présenter de dent: cette partie basilaire est prolongée par une partie apicale quadrisegmentée , un peu plus claire. ïromje de la longeur de la tête, constituée de pièces chilineuses d'un jaune clair et de paraglosses de même aspect que ceux de Bouvierclla notata Surcouf. Thorax d'un brun rougeâtre portant une large bande médiane grisâtre à pubescence noire et deux bandes latérales blanchâtres. Scutellum bordé de poils clairs. Flancs et pectus jaunâtres à poils jaunes. Stigmate de la troisième paire de pattes formant une boutonnière considérable, ciliée de poils noirs. Mésosternum portant de chaque côté de la ligne médiane une tache triangulaire noirâtre. Abdomen d'un brun jaunâtre portant une tache peu visible ou nulle de pubescence noirâtre vers le milieu des deux premiers segments abdomi- naux ; le bord de chacun des anneaux est étroitement éclairci et cilié de courts poils jaunes; la partie médiane de chacun d'eux est revêtue d'une courte et fine pubescence noirâtre. Flancs semblables. Ventre jaune bru- nâtre clair, à pubescence noire assez longue et peu dense. Derniers seg- ments anaux rembrunis. Ailes longues de i3 millimètres, teintées de brun clair, dans la ré- gion costale , première et quatrième cellules marginales postérieures fermées avant le bord de l'aile ainsi que la cellule anale. Cellules costale, sous-cos- — 180 — laie, radiale (sauf on son milieu), cubitale, teintées de jaunâtre: sligma diffus. Caillerons un peu rembrunis, petits. Balanciers brunâtres, massue noire. Pattes noires en entier à pubeseence noire, tibias médians et postérieurs portant deux éperons à leur base. Le Bouvierella vroœima se distingue du Bouvierella notala par sa taille moindre, les niles plus claires, l'absence de dessins évidents sur l'abdomen et l'absence d'une saillie dentiforme au troisième article antennaire. Bouvierella brlnnea d* 9 Surcouf. Type (S ■• un exemplaire provenant de la forêt d'Andrangoloaka , dans rimerina (^Sikora, 1 8 y 1 ) , longueur: i5 millimètres; un second exemplaire femelle de même provenance, un spécimen femelle recueilli par M. G. Grandidier en 1899, à Andampy par Vohémar. Le caractère le plus remarquable de celte espèce réside dans son dimor- [iliisme antennaire sexuel. La femelle du Bouvierella brunnea a les antennes normales du genre; le mâle, an contraire, présente cette anomalie extrême d'avoir des antennes dont le troisième article, absolument conique, ne présente aucun rende- ment à la base. Lorsque des recherches nouvelles permettront de recueillir des exemplaires mâles, il est probable que nous retrouverons chez eux ce caractère dans toutes les espèces du genre Bouvierella. Mâle. — Tête : face, joues el occiput d'un jaune fauve; face et joues recouvertes d'une pilosité dorée; triangle frontal fauve, portant un bour- relet peu saillant, délimitant une zone médiane de forme ogivale. Bande frontale nulle, sauf au vertex, où elle présente un petit triangle qui sup- porte trois ocelles, les deux postérieurs allongés suivant le grand axe, le troisième transverse. Yeux glabres, formés de deux zones de cornéules; la région des plus grosses comprend toute la surface médiane el supérieure; la bande des petites cornéules nettement séparée de la pré- cédente occupe la partie inférieure des yeux et prend naissance un peu au-dessous de la pointe apicale du triangle frontal; celle zone s'étend aussitôt vers les côtés et contourne la tête dont elle occupe le bord externe, sur une très faible largeur. Çalpes allongés, minces, non renflés, portant quelques poils concolores. Antennes d'un fauve rougeàtre brillant; premier article à bord apical légèrement échancré, portant quelques cotirts poils jaune sombre; deuxième arlicle, de même forme que le premier, mais de moitié plus petit, cilié de poils jaunes-, troisième article composé d'une partie basilaire dilatée, ne portant dent ni saillie dentiforme, mais seulement une légère sinuosité au bord externe et d'une partie apicale aiguë constituée par quatre segments — 181 — (Je grosseur décroissante, jaunes, à courte pubescence d'un jauue doré; le segment apical ayant une longueur égale à celle des trois premiers réunis. Pièces buccales réduites, n'atteignant pas la base des antennes. Thorax fauve brunâtre clair, portant une bande médiane grise et deux bandes latérales, celles-ci prenant naissance à la suture transverse et s'étendant jusqu'au bord postérieur du thorax. Pubescence rougeètre mélangée de poils noirâtres. Flancs et pectus jaunâtres à poils jaunes, stigmate des pattes postérieures très ouvert. Scutellum de la couleur du thorax , à longue pilosité jaune sur les bords. Abdomen d'un brun rouge vif, couvert d'une longue pubescence fauve. Envers brun rouge à pubescence plus rare, bord postérieur de chaque segment cilié de poils d'un jaune doré. Ailes : i5 millimètres de longueur, grandes, amples, teintées de jaune, plus colorées vers le bord costal , première et quatrième cellules marginales postérieures fermées avant le bord de l'aile ainsi que la cellule anale. Caillerons un peu rembrunis, orbiculaires. Balanciers à tige fauve et massue brune. Pattes fauve rougeâtre à pubescence jaune doré, fémurs antérieurs plus sombres à longue frange jaune au bord externe. Femelle. — Identique au mâle dans l'aspect général. Même coloration, même taille. La bande frontale intraoculaire, étroite, sept fois aussi haute que large à la base, brun jaune, porte une callosité médiane linéaire, qui s'étend de la base à l'ocelle apical. Antennes : les deux premiers articles semblables à ceux correspondants du mâle portent des poils noirs nombreux vers le bord apical; troisième article élargi et aplati vers la base, mais n'offrant pas de saillie dentiforme. Le reste du corps est semblable à celui du mâle. BoUVIERELLA VARIEGATA 9 Sui'COuf. Type : un exemplaire femelle recueilli par M. Ch. AHuaud et portant la mention suivante : Madagascar. Région du Sud. Pays Androy. Behara (septembre 1901). Quatre autres exemplaires femelles provenant de: Isaha, vallée du Fanjahira, région du Sud-Est (décembre 1901); Behara, recueillis tous par M. Ch. AHuaud, du mois de septembre au mois de décembre 1901. Longueur moyenne : 1 a millimètres. Aspect général du Bouvierella notata 9 Surcoût", mais de taille beaucoup moindre. Ailes tachetées ou ombrées aux nervures transverses. Tête : face, joues et occiput d'un gris clair, face et joues recouvertes d'une pilosité d'un blanc argenté; triangle frontal blanchâtre saillant, regardé de proûl. Bande frontale cinq fois plus haute que large à la base — 182 — à bords parallèles: de couleur blanche dans sa moitié postérieure; la région du vertex est de couleur brune; cette coloration descend en une pointe plus ou moins accentuée jusque vers la région médiane de la bande frontale. Callosité médiane, linéaire, étroite, de couleur brune, s'étendant depuis le sommet du triangle ou plus exactement du trapèze frontal jusqu'au premier ocelle. Palpes: dernier article allongé, incurvé à pointe arrondie, de couleur jaune fauve, portant quelques courts poils noirs sur la face exlerne. Antennes : premier article à bord apical rectiligne, fauve clair, portant quelques courts poils noirs, plus nombreux à l'angle supérieur et au bord exlerne: second article plus petit, de la forme du premier, cilié de courtes soies noires; troisième article à base élargie, mais ne présentant pas de saillie dentilorme, plus sombre: région apicale du troisième article divisée en quatre segmentations, dont les trois premières sont subégales entre elles et dont la quatrième a une longueur égale à deux d'entre elles. Trompe et pièces buccales environ de la hauteur de la tête, paraglosses brunâtres. Thorax brun rouge, portant une large bande médiane d'un gris clair, qui s'étend jusqu'au scutellum: cette bande a en son milieu une large tache brune prolongée vers le scutellum par un trait de même couleur qui la sépare en deux moitiés longitudinales; il y a en outre, de chaque coté, une bande latérale blanchâtre qui, dans la partie postérieure du thorax, entre la suture transverse et le scutellum, laisse apparaître un Ilot allongé de la coloration brune du fond. La pubesceuce est généralement blanche et devient brune sur les régions de même couleur. Flancs et pectus gris cendré à longs poils blanchâtres. Scutellum gris blanchâtre, portant une tache médiane brune et de longs poils blanchâtres sur tout son pourtour. \bdomen d'un brun rouge brillant, bord postérieur des segments mar- giné de blanchâtre; premier article clair portant à la partie médiane une lâche brun noirâtre qui s'étend du sommet du scutellum au bord postérieur du segment; deuxième segment de teinte générale claire, portant une tache médiane noire allongée et arrondie, tangente au bord antérieur de l'anneau et se terminant avant le bord postérieur auquel elle n'atteint pas; en outre, il y a de chaque côté une tache brun clair, arrondie, tangente au bord antérieur du segment; les suivants sont plus bruns et portent tous, jusqu'au cinquième inclus, une tache médiane noire. La pubescence du dessus de l'abdomen est brune sur la partie médiane de chaque anneau et blanche au bord postérieur et sur les régions claires. Ventre brunâtre, chaque segment largement marginé de jaune clair. Ailes claires, estampées de brun le long des nervures transverses; pre- mière et quatrième cellules marginales postérieures fermées avant le bord de l'aile ainsi que la cellule anale. Cuillerons jaunâtres. — 183 — Balanciers à tige brune et massue noire. Pattes brun rougeâtre clair, cuisses à pubescence blancbe, tibias et tarses à poils noirs. Bol vterella cincta 9 Surcouf. Type : un exemplaire femelle recueilli à Nossi-Bé par M. le D' Joly (1900). — Longueur : 9 millimètres. Gris fer, segments abdominaux bordés de blanc , ailes hyalines. Tête : face, joues et occiput gris cendré, face et joues recouvertes d'une pilosité blancbe, triangle frontal blanchâtre. Bande frontale environ quatre fois aussi haute que large à la base à courte pubescence gris jaunâtre, un peu assombrie au vertex dans la région des ocelles; cette bande porte une callosité médiane, saillanle, noire, arrondie à sa base, occupant la moitié de la largeur de la bande dans sa partie médiane, puis terminée en pointe vers les deux tiers de la hauteur. Palpes allongés, rectilignes, très minces, bruns, à courte pubescence blanche. Antennes: premier article brun clair à bord apical concave, portant quelques poils noirs du côté apical et aux angles supérieur et inférieur: deuxième article à bord subrectiligne de même coloration que le premier: troisième article noirâtre, à base élargie sans saillie distincte, terminé par une partie apicale quadrisegmentée, moiuliforme, sauf la dernière segmen- tation , pointue et subégale aux deux précédentes. Pièces vulnérantes de la hauteur de la tête, formées de parties chitineuses, jaunes, paraglosses noirs. Thorax noir, portant au milieu une large bande grise qui s'étend jus- qu'au scutellum et de chaque côté une bande latérale qui se bifurque après la suture transverse puis se réunit. Scutellum grisâtre: flancs et pectus gris cendré, à pubescence blanche, stigmate de la troisième paire de pattes largement ouvert. Abdomen presque noir à pubescence noir verdàtre; chaque segment mar- giné de blanc à son bord postérieur. Cette bordure blancbe porte une pubescence blanche; les segments 2, 3, k laissent voir au milieu de leur bord postérieur la trace d'une petite tache triangulaire blanchâtre. Ventre semblable au-dessus comme dessin et comme coloration. Ailes hyalines à stigma brun, première et quatrième cellules marginales postérieures fermées avant le bord de l'aile ainsi que la cellule anale; cuil- lerons assez grands , elliptiques , jaunâtres. Balanciers à tige brune, et massue noire. Pattes brun noirâtre en entier, à pubescence brune, sauf sur les fémurs où elle est blanche. Tibias médians et postérieurs portant deux fortes épines à leur base. — 184 — Bot'VIERELLA FLAVA C?9 SurCOuf. Type d* : un exemplaire recueilli par M. Gh. Alluaud, en 1901, à Fort- Dauphin, région du Sud-Est de Madagascar, au mois de décembre. Type 9 : un exemplaire pris à Madagascar par M. Grandidier ( 1 8 5 A - 90- La collection du Muséum possède en outre quatre spécimens provenant de Tsivikiviky, cote Ouest de Madagascar (A. Grandidier, 1897), et un cinquième individu pris dans les plaines du Fiherena par M. F. Geay (i9o5). Mâle. — Longueur: 10 millimètres. Jaune en entier. Tête: yeux confluents, glabres, région centrale composée de corneilles plus grosses que celles delà périphérie; la séparation de ces deux zones est graduelle et non brusque comme dans d'autres espèces; triangle ocellifère au verlex. Triangle frontal jaune, joues et partie inférieure de la tête jaunes, surmontées d'une longue pilosité jaune. Occiput portant des poils jaunes, redressés, dans la partie médiane. Palpes petits, jaunes, vésiculeux. Antennes : premier article jaune, portant à l'angle externe un court bouquet de poils jaunes: deuxième article petit, arrondi, avec quelques courts poils bruns au bord externe; troisième article jaunâtre, dilalé dans sa partie médiane, formé dans sa partie apicale de quatre segments moni- liformes. Thorax et sculellum recouverts d'une pollinosité jaune et d'une épaisse pubescence jaune doré, longue et hérissée: flancs et pectus semblables. Abdomen : d'un jaune vif, portant une pubescence jaune, qui est pins longue au bord postérieur de chacun des segments. Ventre semblable. Pattes jaunes à pubescence noire, l'extrémité apicale des articles tarsiens légèrement rembrunie. Ailes à nervures jaunes, complètement hyalines, sauf au bord costal, première et quatrième cellules marginales postérieures fermées; la nervure qui sépare la seconde et la troisième cellule marginale postérieure est brusquement interrompue à un millimètre environ avant le bord de l'aile. Balanciers jaunes. Cuillerons hyalins. Femelle. — Longueur, îa millimètres. Tête : yeux glabres; bande frontale trois fois aussi haute que large, à bords parallèles, jaune à pubescence jaune, portant au vertex trois ocelles presque invisibles sous la pubescence; cette bande porte aussi une callosité médiane réduite à un simple trait longitudinal, occupant le quart de la hauteur totale. Joues et face recouvertes d'une pollinosité jaunâtre et d'une pubescence jaune. Occiput à longs poils jaunes , hérissés. Palpes allongés, non renflés, jaunes avec quelques poils bruuâlres au côté externe. — 185 — intetmes : premier article jaune, portant à l'angle externe un court bou- quet de poils jaunes; deuxième article moniliforme, jaune, avec quelques courts poils noirs au bord externe; troisième article jaunâtre, arrondi, di- laté dans sa partie médiane , constitué dans sa partie apicale de quatre seg- ments jaunes dans le type femelle, conservé à sec, et brunâtres chez les autres exemplaires qui avaient été mis dans l'alcool. Thorax, scutellum, flancs et pectus jaunes à longue pubescence dorée comme chez le mâle. Abdomen jaune à pubescence jaune d'or mélangée sur les côtés de quelques poils uoirs. Ventre d'un jaune uni. Ailes hyalines, première et quatrième cellules marginales postérieures fermées; la nervure qui sépare la seconde et la troisième cellule margi- nale postérieure est brusquement terminée à un millimètre environ du bord de l'aile , nervures brunes. Pattes jaunes, fémurs jaunes à pubescence jaune hérissée, tibias rem- brunis à leur extrémité apicale, tarses jaunâtres à pubescence noire, dense. Le Bouvierella flava diffère du reste du groupe par la callosité médiane réduite, la coloration, et l'interruption d'une nervure. Elle s'en rapproche par les caractères généraux du groupe. En outre, la collection du Muséum possède trois exemplaires [dus petits à antennes jaunes en entier, très voisins du Bouvierella flava . Ces Insectes sont indiqués de Madagascar avec doute; ils ont été recueillis par M. Grandidier en 1899. La collection comprend aussi deux Bouvierella qui appartiennent peut-être à une espèce nouvelle, mais dont l'état défraîchi ne nous permet pas actuel- lement la description. Rhinomyza Wiedemann. Ce genre est caractérisé par la présence d'une très longue saillie anten- naire et par la concavité du milieu de la face , vue de profil. Les ailes sont analogues comme nervation à celle du genre Tabanus. Ce groupe se compose de cinq espèces dont une de Java et quatre du Cap de Bonne-Espérance ; parmi celles-ci , une d'elles , B. pusilla Schiner. doit être démembrée et rattachée au groupe des Silvius, après avoir été comprise dans le genre Eriodorhynchus de Macquart. Nous avons été assez heureux pour rencontrer, dans la collection du Mu- séum de Paris, deux nouvelles espèces de Rhinomyza appartenant l'une et l'autre à Madagascar. 1 Rhinomyza alveolata 9 Surcouf. Type : une femelle prise dans les plaines du Fiherena à Madagascar par M. F. Geay, 1905. La collection du Muséum comprend une autre femelle Muséum. — xv. ti — 180 prise au même lieu et uu troisième spécimen recueilli par M. G. Grandidier à Jkongo (Madagascar) en 1902; ce dernier exemplaire est un peu défloré: les deux premiers sont absolument intacts. — Longueur, i3 millimètres. Tête : yeux glabres à cornéules égales, de couleur bronzée: face, joues et occiput avec une pollinosilé jaune grise, claire: triangle frontal de même couleur, joues couvertes d'une pubescence jaunâtre; côtés de la bande frontale légèrement convergents vers le vertex ; cette bande est cinq fois plus liante que large à la base, couverte d'une pollinosilé jaunâtre clair et porte une callosité médiane, longitudinale, saillante, linéaire et terminée en une pointe aiguë. Palpes minces, longs, jaunes avec quelques courts poils noirs au côté externe, extrémité apicale brune. Antennes : premier article plus allongé que chez les Taons, jaune clair à pubescence noire; deuxième article petit, de même couleur que le précédent; troisième article composé d'une partie basilaire faine clair, et d'une partie apicale constituée par quatre segments, les trois premiers moniliformes, lapical aigu et éga- lant en longueur les deux précédents; la partie basilaire porte à la partie supérieure un prolongement dentiforme recourbé et s' étendant jusqu'à la seconde segmentation de la région apicale; la partie inférieure de cette région montre une légère saillie anguleuse sur son contour. Thorax brun portant au milieu une large bande blanchâtre qui s'étend jusqu'au milieu; elle est divisée en deux longiludinalement par une fini' ligne brune, et ebacune des moitiés ainsi obtenues comprend dans sa ré- gion médiane une tache brunâtre, plus claire que la couleur du fond; en outre, le thorax porte de chaque côté une bande latérale qui s'étend jus- qu'au scutellum où elle se continue, n'y laissant apparaître la couleur brune que sous la forme d'une tache triangulaire médiane, surmontée sur le méla- thorax par deux petites taches blanches. Callus préalaires, bruns à pubes- cence noire. Flancs et pectus d'un blanc jaunâtre. Abdomen jaune isabelle portant une très étroite bande longitudinale brune, chargée d'un petit triangle blanc au bord postérieur de chaque seg- ment. Cette bande brune s'étend le long du bord de chacun d'eux et s'élar- git en un triangle latéral; dans les segments apicaux, elle s'étend sur chaque bord et la partie claire se trouve ainsi entourée d'un liséré brun. Pubescence concolore. Cette division de l'abdomen en taches régulièrement disposées nous a fait choisir pour cette espèce le nom de alveolata (en da- mier) qui en caractérise l'aspect. Ventre blanc à line pubescence blanche, couchée. Ailes. A nervation normale, hyalines dans la plus grande partie; cellule marginale rembrunie depuis la nervure transverse basilaire, stigma brun» allongé: les cellules radiale et cubitale portent une tache brune peu visible qui constitue une bande avec la partie estompée de l'extrémité distale de la cellule discoïdale; il y a en outre une fascie à l'extrémité de la cellule ra- diale et une tache arrondie à la base de la cellule apicale ; toutes les ner- 187 — vures trausverses et la nervure anale sont estompées de brun. La côte porte de nombreux poils jusqu'à son extrémité apicale. Balancier jaune blanchâtre , à massue brune dans sa moitié supérieure. Pattes jaunâtres à fine pubescence, pâle, tarses un peu rembrunis, extré- mité apicale des fémurs antérieurs et postérieurs portant une tache brune. Rhinomyza maculata 9 Surcoût". Tijpe: une femelle prise par M. Ch. Alluand dans la forêt d'Isaka, vallée du Fanjahira, région du sud-est de Madagascar, en décembre 1901; une autre femelle de même origine. — Longueur, 8 millimètres 1/2. Tête : yeux glabres à corneilles égales de couleur bronzée; face, joues et occiput jaunes avec une pollinosité jaune sur les joues, triangle frontal jaune. Côtés de la bande frontale légèrement convergents vers le verlex : cette bande est quatre fois plus haute que large à la base, couverte d'une pollinosité jaune fauve et porte une callosité médiane, linéaire, saillante et recouverte par la pubescence. Palpes minces, longs, jaune clair, portant quelques poils noirs e'pars au bord externe, extrémité apicale concolore. Antennes : premier article , jaune clair avec quelques poils noirs ; deuxième article, plus petit, de même couleur que le précédent; troisième article, composé d'une partie basilaire jaune clair et d'une partie apicale constituée par quatre segments, les trois premiers un peu moniliformes ; l'apical aigu égalant en longueur les deux précédents est rembruni à l'extrémité; la par- tie basilaire porte à sa partie supérieure un prolongement dentiforme, re- courbé et se terminant avant la partie apicale; le bord inférieur de cette région basilaire est nettement bisinué. Thorax- fauve portant une bande médiane claire et deux bandes latérales de chaque côté, callus préalaires bruns à pubescence noire, flancs et pectus fauves à pubescence fauve, scutellum fauve. Abdomen fauve ; premier article portant sur chaque côté une large tache brunâtre, deuxième segment clair sur sa plus grande part, orné d'une tache latérale brunâtre occupant la hauteur du flanc et se terminant en triangle au bord postérieur du segment; troisième, presque entièrement brun avec un triangle médian clair; quatrième, avec un large triangle mé- dian clair et une tache triangulaire latérale au bord antérieur de chaque côté; cinquième, semblable, mais avec le triangle médian clair moins étendu ; les segments apicaux brunâtres , pubescence concolore suivant la région. Ventre jaune à pubescence jaune ; celle-ci se mélange de nombreux poils noirs aux segments apicaux. . Ailes à nervation normale, hyalines, coupées par quatre séries de taches brunes, en outre de la cellule costale. La première tache s'étend le long de la nervure transverse radiale du côté apical et comprend la base des cellules radiale, basilaire supérieure , basilaire inférieure et anale; la deuxième tache — 188 comprend l'extrémité de la cellule basilaire supérieure et s'étend en les es- tompant le long des nervures transverse inférieure et sous-médiane : la troisième tache prend l'apex de la cellule costale, le stigma, la partie médiane des cellules radiale et cubitale, puis se dirige obliquement en arrière par le milieu de la cellule marginale postérieure, l'extrémité des cellules discoïdale, 2" et 3e marginales postérieures ; la dernière macule s'étend depuis la pointe de la cellule apicale, couvre l'apex des cellules radiale et cubitale et la moitié supérieure de la cellule apicale. Balanciers bruns. Pattes fauves à pubescence concolore mélangée de poils noirs qui les remplacent dans la moitié apicale des tibias antérieurs et dans les tarses qui sont rembrunis. Le Rhinomyza maculata diffère du lîhynomyza alveolata par la bande frontale plus large, les palpes à apex clair, le prolongement de la saillie an- tennaire moindre, le dessin différent de l'abdomen et du thorax, la taille beaucoup moindre. Là LOTTK CONTRE LES FOURMIS À CuBA, par M. Paul Serre. Dans la grande Antille, comme dans tous les pays où la température hivernale ne cause ni bien aux gens, ni mal aux insectes , l'horticulteur vil dans la crainte perpétuelle des pestes insectiferes. Les hacendadox qui pos- sèdent des plantations d'Orangers, de Citronniers, de Pamplemousses, de Caféiers, etc., doivent, notamment, lutter sans trêve ni merci contre une petite Fourmi brune (Solenopsis gcminata Fabr.) que les pionniers espa- gnols, dans leur simplicité naïve, mais positive, dotèrent du nom de Hor- mîga brava (Fourmi belliqueuse) que justifie d'ailleurs sa pétulante agres- sivité. Les Anglo-Saxons qui n'acceptent pas volontiers les dénominations d'au- trui, préférèrent désigner cet hyménoptère, muni d'un appareil vénéni- (ique, et dont la piqûre cause une vive démangeaison, sous le nom de Fire ant (Fourmi de feu). Les insectes en question vivent en colonies de 5, 000 à i5,ooo indi- vidus, et leur nid situé au pied d'un arbre, à une profondeur de i5 centi- mètres environ , possède trois ouvertures. C'est dans ce phalanstère que la Fourmi brava naît et travaille pendant toute son existence, qui n'excède pas une année, à fossoyer, à emmagasiner les petites graines, les insectes morts, la cire sécrétée par les gales, etc. Dans chaque colonie, une douzaine de reines sont occupées à déposer un grand nombre d'oeufs à proximité des poternes. — 189 — Les travailleuses, accompagnées des soldats, reconnaissables à leurs puis- saules mandibules, partent chaque jour à la recherche de butin. Herbivores autant que carnivores, elles n'hésitent pas, en temps de disette, à ronger l'écorce des arbres pour amener un flux de gomme dont elles sont très friandes. Ces blessures agrandies constamment, notamment en bas du tronc, grâce à un travail constant, finissent par faire le tour de l'arbre et par atteindre une largeur de plusieurs centimètres. L'exposition du bois amène alors, par évaporation, une perte sensible de sève, et, s'emmagasi- nant dans les interstices, l'eau de pluie engendre la pourriture. Les fleurs, les jeunes fruits, les bourgeons, voire même les jeunes feuilles et les brindilles, ne sont pas à l'abri des attaques de ces Fourmis déprédatrices. Aussi faut-il mettre un terme à leurs incursions, dans une plantation bien tenue. A cet effet, on emploie à Cuba le goudron de houille qui a l'inconvé- nient, lorsqu'il est appliqué au pinceau, de sécher trop vite et d'être par- fois préjudiciable aux arbres, ou bien un mélange de sucre et de borax; le cyanure de potassium, d'un emploi dangereux, dont on place un morceau de la grosseur d'un grain de riz sur le passage des Fourmis, mais sans lui faire toucher l'arbre ; l'acide phénique , les poudres de naphtaline , de py- rètre, de sublimé corrosif, le savon d'huile de baleine, etc. On entoure également le tronc des arbres avec une peau de lapin dont on couche le poil vers la terre , afin que les Fourmis ne puissent l'escalader. A Puerto-Rico , on recommande l'emploi d'un enduit gluant et hydrofuge qui oppose une barrière aux rongeuses en même temps qu'il cautérise les blessures des arbres. On l'obtient en faisant fondre sur un feu doux et bouillir pendant dix minutes environ, k parties de résine commune, 3 parties d'huile de lin brute et non adultérée avec un peu de suif. Dès que celte préparation est retirée du feu , on y verse doucement d'une main , en agitant constamment de l'autre avec un bâton, une infusion froide de tabac (1 partie). Ce mélange est ensuite appliqué, avec un pinceau neuf, sur les parties de l'aubier mises à nu, afin de les mettre à l'abri des injures de l'air et de l'eau, puis on entoure le tronc de l'arbre envahi par les Fourmis, à 3 cen- timètres du sol, d'une couche d'enduit de 5 centimètres de large. De crainte que ces intelligents insectes, fort étonnés qu'un obstacle leur soit ainsi opposé tout à coup, n'établissent immédiatement un pont de terre et de brindilles pour le franchir, on peint une seconde bague à 25 centimè- tres au-dessus de la première. Il va sans dire que les branches et les feuilles qui touchent le sol doivent être préalablement coupées. Sous peine d'avoir à répéter l'opération tous les trois ou quatre jours, il faut immédiatement détruire les Fourmis, ou tout au moins faire émigrer la colonie. A cet effet, on lance dans leurs galeries souterraines, avec une seringue à grosse canule, une bouillie composée de résine (2 parties), de — 190 — sel de soude (1 partie), d'infusion de tabac (1 partie), dont le mode de préparation qui semblera tiré du Manuel de la parfaite cuisinière, ligure ci-après : ^Maintenir la résine sur uu feu doux pendant quinze minutes environ en la mélangeant au sel de soude, puis ajouter l'infusion nicotineuse ou un peu d'acide phénique. Cette mixture doit être servie froide, après avoir été diluée dans i5 parties de thé de tabac." Afin de conserver l'état liquide pour aller détruire à une certaine pro- fondeur, grâce à son action caustique, les œufs et les Reines, voire même la partie molle des adultes, cette préparation doit contenir suffisamment d'alcali; mais on ne saurait forcer la dose de soude sans que les petites racines des arbres qui passent à proximité des galeries n'en souffrissent. Par contre, elle doit avoir une certaine consistance afin de former sur les parois des conduits souterrains un enduit poisseux et imperméable à l'air qui permette de luer par l'asphyxie, en bouchant les ouvertures, les insectes qui n'ont pas été détruits autrement. On trouve également à Cuba la Fourmi blanche [Eutermes Mario). Cette grande dévoreuse des tropiques vit par agglomérations de 10,000 à 5o,ooo individus et contrairement aux abeilles qui n'admettent qu'une seule Reine dans leur ruche, elles en entretiennent de quatre à huit selon l'importance de la colonie. Ces Fourmis attaquent également uu grand nombre d'arbres, et de préférence, les Manguiers. Les rares essences épar- gnées par elles sont celles dont le grain est fin et serré ou l'odeur par trop insupportable. On se débarrasse d'ailleurs assez facilement de celte peste en arrosant les nids avec de la kérosène. La plus commune, notamment dans les terres rouges, et la plus des- Iructrice de toutes les Fourmis de l'île est encore la Bibijagua (prononcer hagoua) Uia insularis. Travailleuse acharnée, elle creuse dans le sol, et jusqu'à une profondeur de 5 pieds, de longues et larges galeries qui font communiquer entre elles des chambretles ovales ou cylindriques dont le diamètre atteint parfois 3o centimètres, pour aboutir ensuite à de nom- breuses ouvertures. Chaque colonie possède une Reine et un grand nombre de travailleuses de huit tailles et structures différentes, ce ^ui les rend propres à des fonctions diverses et spéciales. Les plus robustes d'entre elles sont incorporées dans le corps de la maréchaussée et se bornent à faire la police dans la fourmilière. Les ouvrières de tailles intermédiaires sont chargées de tracer une route de chasse, parfois fort longue, indispensable pour les transport des far- deaux et faisant communiquer les orifices de galeries avec l'arbre sur lequel elles ont jeté leur dévolu — oranger ou caféier — de préférence. Arrivées à pied d'oeuvre, elles grimpent aussitôt sur le tronc pour aller exercer leurs mâchoires en cisaille sur la verdure. Parfois, aussi, le travail est di- — 191 — • visé : les plus vaillantes de'coupeuses vont trancher le pédoncule des leuilles que leurs camarades reçoivent et déchiquettent sur le sol. Rien n'est plus curieux que de voir défiler ensuite, en longues théories, ces insectes herboristes lorsqu'ils rentrent au logis tenant haut sur la tête, entre leurs mandibules, un fragment de feuille. Aussi les a-t-on appelés fourmis à parasols et fourmis porte-étendards. Le butin, séché à l'entrée de la fourmilière s'il est trop humide, est ensuite descendu dans les chambres souterraines où il doit servir à l'établis- sement d'une champignonnière. A cet effet, les Atta prélèvent sur une couche déjà en plein rapport un fongus mère, ayant l'apparence d'une pe- tite éponge grise , et le transportent dans un caveau voisin pour le recou- vrir ensuite de feuilles préalablement hachées en menus morceaux, afin de faciliter leur fermentation. Les plus petites fourmis, condamnées à une réclusion absolue, soignent les couches et. . . couvent de l'œil la croissance des champignons destinés à l'alimentation de la colonie, tout en prenant soin des œufs, des larves, et en éduquant la jeune progéniture. La ventilation est assurée au moyen de galeries qui sont ouvertes ou murées avec de la terre selon le degré d'humidité nécessaire dans les cham- brettes. Fort heureusement pour les horticulteurs de nos régions, les Reines fort nombreuses au moment des premières pluies jonchent le sol après un orage et y sont la proie des oiseaux et de différents insectes. En effet, dès qu'elle a perdu des ailes qui lui ont permis d'émigrer pour chercher un endroit où planter sa bêche, chaque Reine fonde une nouvelle colonie. Un arbre âgé de 3 ou h ans pouvant être débarrassé de toutes ses feuilles, par ces Atta dans l'espace d'une nuit, car elles travaillent volon- tiers au clair de lune, ou a dû engager avec elles une lutte acharnée malgré l'admiration que l'on peut avoir pour leurs mœurs et leur indus- trie qui n'ont d'égales en intérêt que celles des fourmies agricoles, les- quelles cultivent la graminée Aristida slricta comme le ferait un agricul- teur entendu, puis moissonnent, battent le grain, le font sécher et l'empêchent de germer dans leurs magasins. Les poudres arsenicales répandues à l'entrée des galeries, l'inondation des habitations souterraines avec de l'eau chlorée, puis avec une solution aqueuse d'acide sulfurique, voire même i'introduction, dans le sous-sol, de bisulfure de carbone que l'on fait ensuite exploser, ne donnent pas d'aussi bons résultats que les fumigations sulfureuses employées depuis longtemps au Brésil, et depuis quelques années à PuerLo-Rico et à Cuba, grâce à l'arrivée de novateurs américains. L'appareil fumigatoire dont on se sert daqs les Antilles est aussi simple qu'ingénieux. Il se compose d'un gros tube \\e fer ou d'un tuyau de tôle (transformé en fourneau à grille) que l'on filtre dans le sol à l'endroit où i — 19-2 — aboutit un important tunnel de la fourmilière. La grille ayant été recou- verte de charbon de bois allumé, on jette sur ce brasero quelques poignées de fleur de soufre, avant de clore avec un couvercle. Un soufflet relié à la tuyère du fourneau par un tube de caoutchouc permet de refouler les gaz asphyxiants dans les galeries et les chambres souterraines où ils occasion- nent de grands ravages, avant de s'échapper, parfois fort loin, par diverses ouvertures. Ainsi, l'histoire des fourmis se trouve être , encore plus que ne le suppo- sait Brehm, l'histoire des hommes. Les Bibijaguas disparaissent en effet sans avoir eu le temps d'exercer leur instinct de conservation, dans un cataclysme inattendu que nous suscitons le plus naturellement du monde, sans montrer la moindre sensi- bilité, tellement il semble aux grands mammifères que les articulés de petite taille ignorent la souffrance et doivent accepter tel traitement qu'il nous convient de leur réserver dans notre seul intérêt. Nous pensons différemment , d'ailleurs, quand nos propres colonies sont annihilées plus facilement encore, comme à Saint-Pierre et à Messine. Bien que placés ici-bas au premier rang des êtres organisés, nous sommes, en effet, aussi impuissants que les hyménoptères sociaux contre les désastres de grande envergure; mais entêtés et oublieux comme eux, nous roulons notre rocher de sisyphe en rétablissant toujours nos quartiers là où tant de nos congénères trouvèrent une horrible mort, dans des contrées bénies el déshérités toul à la fois, dans des régions de splendeurs et de cendres, de grâce et d'horribles visions, de vicissitudes perpétuelles et de ruines, où des enchantements paradisiaques ont d'ailleurs vile lait de remplacer les dévastations infernales. Happobt des Insectes, notamment dbs Lépidoptères, avbc u-:s fleurs DES AsCLBPIADÉBS ET EN PARTICULIER AVEC CELLES DE l'aHAUJIA SERI- COFERA BROTERO. LeOR CAPTURE : SON MÉCANISME, SES C(>y SE- QUENCES, PAR M. J. KÙNCKEL d'HeRCULAIS. Les observations sur le rôle que les insectes paraissent jouer dans la fécondation des Asclépiadées sont fort nombreuses; les botanistes ont ap- pelé l'attention sur la faculté qu'ont les Hyménoptères , les Lépidoptères . les Diptères visitant leurs fleurs d'emporter les pollinies, et, certains d'entre eux, s'appuyant sur ces observations, ont fait ressortir l'importance de leur intervention dans la fécondation en général ou croisée en particulier (Gosse, 1880; Fried. Hildebrandt, 1867; Delpino, 1867 et 1873-, Gorry, 188Û; Cl. Bobertson, 1887; Ule, 1897); il en est qui ont signalé les insectes qu'ils avaient trouvés portant des pollinies sur leurs pièces buccales et prin- — 193 — cipalement sur leurs pattes (Morren, i836; Fritz Mùller, 1868; Hermann Miïller, 1872 et 1881; Mansel Weale, 1878; Corry, i884; Knuth, 1898); toutefois, quelques botanistes et entomologistes ont été frappés du fait que, souvent, les insectes sont retenus captifs par les fleurs visitées (Sprengel, 1798; Legget. 1870; John Mooney et Everett A. Thomson d'après Packard, 1880; C.-J. Sprague, 1880; Parona, 1880; Smith, 1882; Stearns, 1887; Giard et Houssaye, 1890: Eug. Simon. i8g3; de Luslrac, 1896; Marchand et Bonjour, 1899; P. Dop, 190A), celles-ci ayant la faculté de les retenir en général par les pièces buccales, souvent par les pattes, quelquefois par les antennes; aussi les Asclépiadées ont- elles reçu les appellations caractéristiques déplantes cruelles ou déplantes souricières. Les opinions émises sur la manière dont s'opère la capture des insectes, sur la force que ceux-ci doivent déployer pour enlever les pollinies,sur les causes déterminant la mort de ceux qui demeurent captifs , étant fort con- tradictoires ; d'autre part , on se demandait si les plantes ne se compor- taient pas autrement dans leur pays d'origine que dans les contrées au cli- mat plus froid où elles étaient cultivées; enfin, l'action réciproque des fleurs de chaque espèce d' Asclépiadées et de chaque sorte d'Insectes n'était pas déterminée avec la précision désirable ; nous avons pensé que ces diverses questions méritaient de nouvelles observations. Au cours de la mission que nous avons remplie dans la République Argentine (1898-1900), nous avons rencontré, aussi bien dans les jardins des environs de Buenos-Ayres que dans la campagne de la Province, au milieu des bois et parmi les haies , une Asclépiadée , YAraujia sericofera Brotero; eu pleine floraison, pendant les mois de décembre et de janvier, le parfum suave et vanillé qu'exhalent ses nombreuses et grandes fleurs d'un blanc rosé décelait de fort loin sa présence. Nous avons donc eu . à maintes reprises, l'occasion de suivre les manœuvres des insectes, notam- ment celle des Lépidoptères fréquentant ces fleurs pour y puiser le nectar aromatique et sucré dont elles sont gorgées; ce qui me frappa surtout, ce fut le spectacle qu'offrait leur capture: si quelques-uns, mais rarement, réussissaient à s'échapper, le plus grand nombre, malgré tous leurs efforts, ne pouvaient se dégager; pendus par la trompe, ces suppliciés étaient con- damnés, après une longue agonie à mourir misérablement. En visitant journellement les Araujia, j'ai pu faire une récolle de fleurs portant sus- pendus un ou plusieurs Papillons et réunir ainsi une collection de Lépi- doptères de la province de Buenos-Ayres : Piérides, Nymphalides, Hespé- rides. Sphingides, Nocluélides, Géométrides, Pyralides. Comment la fleur de ï Araujia et des Asclépiadées en général opéra- l-elle la capture des Insectes ? Les observateurs sont loin d'être d'accord. Les uns ont admis que les Insectes étaient retenus par leurs pièces buccales ou leurs pattes, voir — 194 — même leurs antennes, au moyen d'une matière glutineuse que sécréteraient certaines parties de la fleur, notamment le rétinacle (Braconnot, 1 833 : Brown, 1 833 ; Bickford, 18G9; Manuel Weale, 1873; Asa Gray, 1880; W. G.Smith, 1882 et i885 ; F. Heim, 1893); cette opinion se base sur la dé- finition même du rétinaclc donné par la plupart des auteurs qui le considèrent comme un corps glanduleux et visqueux. D'autres ont prétendu que le rétinacle possédait un pouvoir sensitif et contractile (Kolreuter, 177^; Springel, 1793; Potls, 1878 et 1879). lien est qui ont attribué la capture à une action mécanique qui résulterait d'une disposition spéciale de la fleur, admettant même que les expansions lamellaires de deux étamines voisines se comportaient comme * des pinces ne lâchant pas prise" (Arthur Harvey, 1890: Brandicourt, 189Û): pour quelques-uns, l'action méca- nique résultant du dispositif des organes floraux serait indépendante de tout mouvement (l)elpino, i865; Hildehrandt, 18G6; Corry, 1 88/4 ; Stearns, 1887; de Luslrac, 1896; E. Marchand et S. Bonjour, 1899); mais, pour les uns, l'appareil de capture est constitué exclusivement par la coulisse interslaminale; pour les autres, il est constitué exclusivement par le rétinacle. Nos observations et études, en précisant le rôle des expansions staminales et celui du rétinacle, nous permettent d'assurer tout d'abord que la préhension s'effectue par une action mécanique statique. Voici exactement comment fonctionne l'appareil de capture des fleurs des Asclépiadées. Les expansions lamellaires de deux étamines voisines recouvrant les nectaires laissent entre elles un espace libre, élargi à la hase, mais se rétrécissant bientôt étroitement jusqu'à la partie supérieure; ces expansions staminales ne sont pas seulement coriacées, mais elles ont la consistance du bois le plus dense, la submersion prolongée ne les amolis- sant pas , de telle sorte que leurs bords rigides limitant l'espace libre con- stituent une coulisse des mieux établies. A l'extrémité de celte coulisse se trouve placé le rétinacle (Corpusculum des Anglais; Schwarzkorper ou Klemmkorper des Allemands); celui-ci , de coloration noire, également de consistance xyloïde, a la forme d'une sorte de gouttière dont les bords supérieurs très rapprochés laissent entre eux une fente étroite, élargie à la partie inférieure, plus rétrécie à la partie supérieure; cette fente est axée sur la coulisse slaminale. Étant donnée la constitution florale des Asclé- piadées, chaque fleur possède donc cinq coulisses staminales et cinq réti- nacles; ce qui met à sa disposition cinq appareils propres à la capture des Insectes. Lorsqu'une fleur vient de s'épanouir et que ses nectaires sont gorgés, le Papillon peut introduire aisément sa trompe jusqu'à la cavité nectarifère: mais quand il veut la retirer, la partie moins grosse, qui suit l'extrémité renflée, s'engage dans la coulisse interslaminale; au fur et à mesure qu'elle gagne la région supérieure de plus en plus étroite , elle s'y trouve déplus en plus resserrée et finit par être absolument immobilisée; le Papillon est alors à jamais capturé. Lorsque la fleur est épanouie depuis — 195 — quelque temps et que le nectar est moins abondant, le Papillon qui tente de s'échapper peut engager sa trompe non seulement dans la coulisse sta- minale, mais encore dans la fente du rétinacle, lequel opère le serrage par son élasticité propre, est alors doublement capturé. Lorsque la fleur est arri- vée à sa maturité, le Papillon peut dégager sa trompe sans péril et enlever alors les rélinacles avec leurs pollinies. Il est à remarquer que c'est à cette période de la floraison que les visites des Lépidoptères et autres Insectes sont les moins fréquentes. D'après une opinion généralement accréditée, les Insectes de petite et moyenne taille demeuraient seuls captifs parce qu'ils ne peuvent faire un effort suffisant pour se délivrer (Kirpatrick, 1870; Mansel Weale, 1873-, Avery, 1880; N. E. Brown, i885; A. Rogenhofer, 1890; Arthur Harvey, 1890; Armstrong, 1890; Giard, 1898; de Lustrac, i8g5: Dop, 190/1); on admet par contre que les Insectes de forte taille sont capables de se libérer; il n'en est rien; on s'étonnera que les puissants Sphingides, soit américains, comme le Celerio Euphorbiarum Guér. et Perch., le Proloparce sexta Johansson, le P. cestri Blanchard et surtout le grand Pliolus labruscœ Lin. , dont l'envergure mesure près de 1 2 cen- timètres (observations personnelles), soit africains, comme YHippotion celerio Lin et le Theretra capensis Lin (Eug. Simon, 1890), soit européens , comme le Macroglossa stellatarum Lin. et le Sphinx (Herse) convoi vuli Lin. (Marchand et Bonjour, 1899), qui sont doués d'une grande force muscu- laire et ont un vol planant soutenu, soient incapables de vaincre toutes les résistances ; on supposait même que leur capture n'était que temporaire (Giard, 1893); elle est réellement permanente et définitive dans les condi- tions que nous avons exposées ci-dessus. Plusieurs opinions ont cours sur les causes de la mort des Insectes saisis par leurs pièces buccales; suivant les uns, ils périssent d'inanition; suivant les autres, ils succombent par épuisement ou à la fois par épuisement et inanition; on a prétendu qu'ils mourraient par suite de l'absorption des sucs vénéneux contenus dans les laticifères ou des celluloses spéciales , les insectes en se débattant déchirant les tissus floraux. Nous avons constaté que, dans leurs efforts pour s'échapper, les Papillons demeurés captifs imprimaient à leur corps des mouvements de giration; ces mouvements avaient pour conséquence de provoquer la torsion delà trompe et la disjonc- tion des deux maxilles qui la constituent , en entraînant des lésions muscu- laires et nerveuses. Cherchant à nous rendre compte de la façon dont la trompe est fixée dans la coulisse interstaminale, nous avons vu qu'elle était engagée de manière que tout mouvement de son extrémité était rendu impossible et que, par conséquent, la dilacération des tissus floraux ne pouvait être opérée. D'ailleurs, il est à remarquer que c'est seulement par hypothèse que Darwin (1869) et Muller (1873) ont admis que les Papil- lons sont susceptibles de perforer les tissus qui tapissent les nectaires ; — 196 — seuls les Ophidérides, comme nous avons été le première le constater (187 5), et, comme on l'a observé depuis, les Ophiusides [Sphingomorpha , Achœa, Serrodes (Barrett, 1900; G. W. Molly, 1900)] ont la trompe transformée en un instrument de perforation capable de percer la peau des fruits et même de tarauder les Oranges ( Ophideres ) dans les régions chaudes du globe. En réalité, les Insectes capturés, Papillons, Abeilles, etc., meurent d'épuisement et de faim devant une table bien servie. D'autre part, comme les Insectes sont sacrifiés en très grand nombre, parfois par centaines par les fleurs (YAraujia (Bonnier, 1879; Parona, 1880; Stearns, 1887; Gauneille, 1896; Giard, 1899; Kïmckel d'Her- culais, 1899-1900), on ne saurait admettre d'une façon absolue qu'ils jouent un rôle utile dans la fécondation (1). Une conclusion d'ordre général à tirer de ces observations , c'est que le rôle des Insectes dans la fécondation chez les Asclépiadées est infiniment moins important que celui que lui attribuent la plupart des naturalistes. Collections recueillies par M. A. Chevalier au Congo français. Les Champignons de la région Chari-Tchad. par MM. P. Hariot et N. Patouillard. Deuxième note. Dans cette seconde note nous donnerons la liste des Ustilagacées et Lirédinales rapportées par M. Ghevalier, au nombre de 4i, dont 1 1 espèces et une forme nouvelles. Ustilagacées. Ustilago heterospora Hennings. In ovariis Panici maœimi — Congo français: Oubangui moyen; Besson, 3 oct. 190a, n° 5.S/17. Ustimgo Pamci-miliacei (Pers.) Win ter. In ovar. Panici — Baguirmi : entre Massenia et Abougher, a5-3i août, ^908, n° 9868. Ustilago trichophora (Link) Kunze. In ovar. Panici fluitantis — Gabon : Cap Lopez, juillet 1 90/1, n° &3o2. (I> Il est à noter que si les Abeilles sont prises en grand nombre par les fleurs de YAraujia sericofera, celles-ci peuvent visiter sans danger les fleurs du Vi?icetoxi- cum officinale; de là, la nécessité d'apporter la plus grande précision dans les observations et de se garder d'une hâtive généralisation. — 197 — Ustilago tumefaciens Heunings. In ovar. Andropogonis rufi — Ghari central : entre Bousso et Fort Archam- baut, 5-i 5 novembre 1903, n° io488. Sphacelotheca Sorghi (Link) Clinton. In ovar. Andropogonis Sorghi — Ghari : Dar Banda, pays Balidja, (j déc. 1902, n° 6682; Ndellé. 28-27 ^vr- 190^, n° 7663; Iro, Koulfé, 26-3o juin 1903, n° 9187. Sphacelotheca furcata Pat. et Har. (sub Ustilagine). In ovar. Tschaemi Tallani — Chari : Ndellé, 18-22 fe'v. 1903, n° 7553. Tolvposporium Penicillariae Brefeld. In ovar. Penicillariae spicatae — Ghari : Dar Banda, abords du Bahr Tété, 27-30 déc. 1902, n° 7060. Tolyposporium Decorsei nov. sp. In ovariis-. ovariis pulvere granuloso atro-fusco repletis; gloraerulis sporarum magnitudine et forma variis, 2 0-5of*; sporis arcte adglutinatis, globosis ellipsoideis-ve, olivaceo-fuscis , 8-12 fz, subtiliter punctatis. In ovar. Tr.ichoptertjgis (T. giganteae affinis) — Chari : pays Ndonko à Kouti Tété, 2-18 mai 1903, n° 8276. Species Beat. Doctori Decorse dicata. Tilletia Courtetiana nov. sp. In ovariis hypertrophiée deformatis et massam sporarum subcom- pactam brunneo-olivaceam includenlibus; sporis exacte globosis, primitus flavescentibus, dein brunneo fuseis, 18-22 (i diam., episporio crassiusculo eximie reticulato, alveolis subpentagoniis circiter k (i diam. In ovar. Panici proliferi var. longijubati — Baguirmi : Abougher, 25-3 1 août 1903, n° 9636. Entyloma ma jus nov. sp. Soris bullaceis, i-3 m. m. longis, 1/2-2 m. m. latis, griseo-plumbeis, démuni epidermide fissa cinctis, intus nigenïmis, aliquando in lineas striiformes usque ad 1 cent, longas confluentibus; sporis densissime gre- gariis saepius ovoideis, nonnumquam globosis, plus minus angulosis, fuscobrunneis, crasse dilule que tunicatis, laevibus, 8-1 5 fxx8-io ju. In fol. Sporoboli spicati — Iles du Tchad, entre Modou et Bérirem, oct. igo3, n° 10106. Colore et magnitudine sororum inter Entylomata graminacearum dis- tincta species. — 198 — Mycosyrinx Gissi (D. G.) Beck. In partibus floralibus abortivis Cissi cujusdam. — Oubangui, entre le poste fie la Nana et Fort Sibut, 5-io déc. iÇ)oo , n° 10726; Ghari : Dar Banda, vallée du Boro, 97-30 déc. 1902, n° 7059. Gum lypo Ameiïcano consimilis. UREDINALES. Uromyces Scillabum (Grev.) Winter. In fol. Drimiopsidis — Ghari : Iro, Kendegué, 8 juillet 1903, n° 8770. Uromyces Gommelynae Gooke. In fol. Commelynae — Ghari : Fort Sibut, 3 oct. 1902, n° 2806. In fol. ineilematis sinici — Ghari : entre Bousso et Fort Archambaut, 5-l5 nov. 1903, n° 10696. Les échantillons sur Aneilema présentent outre les probasides des uré- dospores globuleuses, fauves, ûnement verruqiicuses, à épispore assez épaisse et mesurant 26 fx. Pi CCINIA IIETEROSPRA B. et G. In fol. Sidae urentis — Oubangui : Onaka, 20 oct. 1902, n° 5772. Pcccima iî\koyana Pal. et Har. In fol. Spcrmacoccs — Congo : Pays des Bondjos, 1G août 1909, n° 5a 16; Spcrmacoccs Ruclliœ — Chari : entre Bousso et Fort Archam- baut, 5-io rfbv. 1903, n° io5oi ; Diodiœ rugosœ — Gabon : Gap Lopez, Mandgi, 11 juillet 1909, n° n46i. Pdccinia iiolosericea Cooke. In fol. lpomcœ — Oubangui : Bassin de la Tonii, La Mpokou, 5-io déc. 1903, n° io6o3. Pi ccinia Tm nrergiae Gooke. In fol. Thunbergiae — Ghari : Krebedje, 18 sept. 1902 , n° hkk 1 . Pdccinia lippiicola Pat et Har. In fol. Lippiac — Ghari : Dar Banda, entre Ndé et Ndélé, U janv. 1903, n° 7121. Pdccinia Kraussiana Cooke. In fol. Smilacis Kraussianae — Ghari : Fort Sibut, 3 oct. 1902, n° 5643. Pi ccinia Bottboelliae Sydow. In fol. Rottboelliae exaltalac — Oubangui, bassin de la Haute-Ombella, entre le poste de Diouma et la Yambéré, 2 fév. 1902 , n° 5990. — 199 — Puccinia Aristidae Tracy. In fol. Aristidae stipoidis — Chari : kanem, iles du Tchad entre Modou et Bérirem, oct. 1903, n° 10102 ter. Puccinia pirpurea Cooke. In loi. Aitdropogonis Sorghi — Brazzaville, juillet 1902 , n° liioà. Puccinia andropogonicola nov. sp. Maculis amphigenis, fuscis, elongatis; soris uredosporiferis linearibus, pulverulentis, cinnamomeis, epidermide circumdatis, vix 1 m. m.; ure- dosporis globoso- ellipsoideis, caslaneis, ecbinulatis, 28 ft x 16 -9 4 ft, ; paraphysibus numerosis, clavatis, sursum rotundatis, dilute castaneis, 4o-5o (x x 16-30 ft, apice usque ad 8 ft incrassatis; soris teleutosporiferis atris, compactis, i/3 m. m. latis, saepius approximatis et in lineas usque ad 1 cent, longas conlluentibus, aparaphysatis ; teleutosporis brunneis, vix conslrictis, superne rotundatis vel obtuse raucronatis incrassatis que (usque ad 19 ft), 4o-5o (x x a4-98 (x; pedicello liyalino usque ad i5o ;x longo, œqualiter, crasso (6-8 fx.) persistenti. In fol. Androppgonis — Oubangui : Dar Banda, i5-3o de'c. 1902, n05 6882 bis, 6835 bis; Kaga Balidja, Pays de Snoussi, déc. 1902, n° 6697 ter. Differt a P. erytkraensi Pazschke colore et pedicellis longissimis. Puccinia apoda nov. sp. Maculis amphigenis, rufûlis, minutis, vix 1 m. m. , numerosis , undique sparsis; soiis uredosporiferis pro more epiphyllis, eruinpentibus, ellipsoideis, usque ad 2 5o pt; paraphysibus clavatis, sursum oblusis, crasse tunicatis, ad centrum incurvis, fuscis, 4o f* x 12 ft, circumcinctis; uredosporis fuscis, ellipsoideis, minute verrucosis, 20-2/1 ft x 16 [x : soris teleutos- poriferishypophyllis, atris, densissime congeslis, minutis, 80-100 ftxôo ft subcuticularibus; teleutosporis dense agglomeratis et substantia hyalina, gelatinosa circumdatis, biformibus, 20 ftxi6ft, aliis unicellularibus (mesosporis), ovato-cuneatis, laîvibus, apice rotundatis incrassatis que, sessilibus vel brevissime pedicellatis, numerosissimis, alteris bicellularibus, parcioribus, ovalo-elongatis , medio constrictis , hevibus, subsessilibus. In fol. Penniseti setosi — Chari: Baguirmi, entre Fort-Lamy et Mand- jafa, n° 1 1334. Species teleutosporis fere senilibus et in substantia gelatinosa quasi nidulantibus praedistincta. Spii^RopiiRAGMiuM Chevalieri Haï", et Pat. In fol. Anonaceae (verisimiliter Monodorœ) — Chari: Dar Banda , Mbélé, 21 janv. 1903, n° 7824. — 200 OEcidium Garckeanum Henniugs. In fol. Hibisci — Oubangui : Besson, n° 532Q. OEcidium Salaciab Hennings, f. n. africana. A typo praecipue differt soris minoribus, sparsis — Spermogonia adsunt. In fol. Salaciae — Oubangui: Besson, a sept. 1902, n° 53/io. OEcidium Vignae Bresadola. In fol. Vignae — Oubangui : Besson, 2 sept. 1902, n° 5335. OEcidii m Passiflorae Hennings. In fol. Passijloraceae — Congo : Pays des Bondjos, village Ndri de Ndéré, 16 août 1902, n° 5206. OEcidium sp. In fol. Asclepiadaceae? — Cap Lopez, Mandji, 1 1 juillet 1902. Species ob matricem ignotam indeterminda. Œcidium Daemiae nov. sp. Maculis amphigenis, supra brunneo rufis, infra pallidis, 1-9 cent, diam.: soris hvpopbyllis: pseudoperidiis numerosissimis, sparsis, pallidis, primitus clausis convexisque dein cupulatis e cellulis ovatis, verruculosis , pallidis, 2orax 12 ni, eflbrmatis, œcidiosporis pallidis, laevibus, gioboso- angulosis, lenuiter tunicatis, 12 (i. diam. , contentu granuloso pallide fusco: sperniogoniis minutis, brunneis, peripbericis. In fol. Asclepiadaceae (Dœmiae cxtensae verisimiliter) — Oubangui: Bangui, 18 août 1902, n° 525 1. Œcidium acanthinum nov. sp. Maculis amphigenis. 1-2 cent, diam., fiiscis, sepae saturate-brunneo cinctis; soris hypophyllis; pseudoperidiis numerosis, albidis, fimbrialis, e cellulis ovato-subquadratis verruculosis, 28-32 p x 16-20 fi, pallidis, efformatis; œcidiosporis pallide luteolis, laevibus, globoso-an^ulosis. 12 fi, lenuiter tunicatis, contentu subachroo; spermogonia desunt. In fol. Acanthacearum e grege Ruclliearum : Mimulopsidis violaceae , Oubangui : La Mpokou. 5-io déc. 1903, n° 10602 ; Phaylopsidis Barteri, id., n° 10601 : Chari : Krebedge, Fort Sibut, 11 oct. 1902, n° 5691 ; Phaylopsidis micranthi, Chari: Gribingui, 3o nov. 1902, n° 6W10. Œcidium Blepharidis nov. sp. Maculis sparsis, fuscis, orbicularibus, amphigenis, 6-10 m. m. diam.: soris hypophyllis : pseudoperidiis tectis dein cupulatis, pallidis, e cellulis polygoniis, verruculosis, 28^x26 p., efformalis; œcidiosporis pallidis, — 201 — lœvibus, globoso-angulosis, tenuiter tunicatis, contentu granuloso, 16-20 (t.. diam. In fol. Blepharidis boerhaaviaefoliae — Baguirmi : entre Mandjafa et Bousso, 6 nov. 1903, n° n3â3. OEcidium Phyllanthi Hennings. In fol. Phyllanthi cujusdam — Oubangui : Fort Sibut, 5- 10 déc. i<)o3, n° 10610. Œcidium Chlorophyti nov. sp. Maculis amphigenis, pallidis, circiter, 1 cent, diam.; soris hypophyllis orbicularite centro praecipue macularnm sitis; psendoperidiis albidis, den- latis, e cellulis subquadratis minute verruculosis, 36 fi x 2 4 fi, effor- matis; œcidiosporis pallidis sublaevibus, globoso-ovatis, tenuiter tunicatis, 2^-28 fi X 20-25 ft, contenta granuloso; spermogouiis amphigenis, cen- tralibus, minutis, pallidis. In fol. Chlorophyti cujusdam — Ghari : Iro, Kendégué, 8 juillet 1900, n° 8773. Œcidium Dipcadi nov. sp. Deformans; maculis amphigenis, latissimis usque ad h cent, diam.; soris amphigenis; pseudoperidiis densissime congestis, numerosissimis , ilavescentibus , cupulato-tubulosis, margine erosis, e cellulis polyedricis crasse aequaliler que tunicatis, plicatulo-muricatis . 2 5 fi X 16 fi, effor- matis; œcidiosporis lutescentibus , laeviusculis, tenuiter tunicatis, contentu llavido granuloso , 1 4-2 o fi x 1 2 - 1 6 fi. In fol. Dipcadi ndellcnsis — Chari : Iro , 1 -5 juillet 1 go3 , n° 88 1 7. Ab œcidio Pucciniac Liliacearum Duby, soris deformantibus latissime congestis et sporis minoribus differt. Œcidium Stylochitonis nov. sp. Maculis pallidis amphigenis, vk 1 cent, diam.; soris amphigenis, pallide fuscis; pseudoperidiis dense congestis, pallidis, cupulato-den- tatis, e cellulis subquadralo-cuneiformibus, muricatis, crasse tunicatis, 25-32 fi x 2 0-2 h [i effbrmatis; œcidiosporis subachrois, laeviusculis , subglobosis, tenuiter tunicatis, 16-20 fi, contentu granuloso; spermo- goniis subcentralibus , minutis, fuscis. In fol. Stylochitonis — Ghari : Iro, Balbidgia, 2 0-2 5 juin 1903, n° 9132. Uredo Vigme Bresadola. In fol. Vignae — Chari : entre Diouma et la Yambe'ré, n° 6o46. Muséum. — xv. lu 202 Uredo cyperigola Hennings. In fol. Cyperi (e grege C. hngi) — Ghari: Iro, 20-a5 juin 1900, n° 9120 bis. Les sores sont habituellement envahis par le Darluca Fihim (Biv.). Il est très probable que YUromyces Cyperi Hennings doit être mini à Y Uredo cypericola. Les figures données dans les Fungi aethiopico-arabici , 1, t. 5 , f. 1, ne paraissent laisser aucun doute à ce sujet. Uredo Imperat \e Magnus. In fol. lmperatiie cylindricae — Ghari : de Diouma à la Yainbéré, -j nov. 1902, n° 5996. Egalement parasité par le Darluca Filum (Biv.). Uredo Setariae-italicae Dietel. In fol. Setariae verticillatae — Entre Ségou et Bammako; Baguirmi, entre Fort Lamy et Mandjafa, oct. 1903, n° 1 1 333. Grotte et souterrals-refuge de la Bosse, COMMUNE DE MoREE (LoIR-ET-ChEr), par MM. Armand Viré et André Piédallu. En 190-.!, M. le Dr Piédallu, père de l'un de nous, faisait, avec l'aide de ses voisins et pour alimenter le village en eau potable, creuser un puits dans un de ses champs, à la Bosse, commune de Morée (Loir-et-Cher). A 1 5 mètres de profondeur, les ouvriers rencontrèrent une première ou- verture donnant accès dans une petite cavité artificielle. A 3o mètres, une nouvelle cavité, naturelle celle-là, fut atteinte. Enfin l'eau se montra à la profondeur de 33 mètres. C'est cet ensemble que nous sommes allés étudier ces jours derniers. Le sol est en ce point, sous les argiles à silex, la craie de l'étage turo- nien. Cette craie s'étend sous un grand plateau à peu près horizontal, sil- lonné d'un réseau de minuscules ravins qui aboutissent, par l'intermédiaire d'un vallon assez important, à la vallée du Loir, éloignée d'environ 3 kilo- mètres. Ce réseau, aujourd'hui complètement desséché, fut parcouru, à une époque difficile à préciser, par une série de petits ruisseaux. Ceux-ci, comme dans tous les terrains calcaires , ont été soutirés et desséchés par les fissures de la craie, se sont enfouis dans le sol et ne reparaissent au jour qu'au bord du Loir sous forme de résurgences. L'étude directe des conduits souterrains où circule l'eau absorbée à la surface du sol est relativement facile dans les calcaires jurassiques ou créta- — 203 — ces inférieurs qui forment le soldes Causses du Gévaudan ou du Quercy, du Jura ou du Karst autrichien. Là, le phénomène de cavernement souterrain a pris une très grande am- pleur, et il n'est pas rare de trouver des cavite's atteignant 60 ou même 90 mètres de haut ( Han-s-Lesse, Lacave, Padirac, etc.) et parfois plusieurs kilomètres de long. Il en est tout autrement dans les calcaires du Crétacé supérieur, tendres, facilement délitables, où il semble jusqu'ici que de vastes cavités ne puissent se former. Aussi les études de ce genre de phénomènes souterrains sont elles parti- culièrement rares dans la craie. A part la grotte de Miremont (Dordogne), dont cependant la hauteur reste toujours assez faible , nous ne connaissons guère que la très curieuse caverne de Trépail, près de Reims, explorée par ÎVL E. A. Martel (Bull, carte géol, n° 88, t. XIII, 1902, et C. R. Ac. Se, 16 juin 1902), les petites ri- vières souterraines de la craie sénonienne signalées par M. Ferray dans le bassin de l'Iton (Eure) et par MM. Le Couppey de la Forest et Bourdon dans le bassin de la Vanne (Bull, et mém. de la Soc. de Spêléogie , t. IV, n° 2 5 , janvier 1901 ) et les petits abîmes que l'un de nous (A. Viré) a si- gnalés dans la vallée du Lunain (Seine-et-Marne) [Bull, du Muséum, 1897, n° 6, p. 23y, Bull, et mém. de la Soc. de Spêléogie, janvier-juin 1897; La Nature, n° 895, juillet 1890]. Il nous a donc paru intéressant d'étudier en détail l'exemple qui nous était offert, et voici ce que nous avons pu observer : Le puits creusé en 1902 a rencontré tout à fait par hasard la cavité ar- tificielle et les galeries naturelles; ce n'est même qu'en entendant la paroi rrsonner creux n, que le puisatier eut l'idée de faire un sondage qui, en quelques minutes, le conduisit aux galeries naturelles. Le puits se trouve précisément aboutir au carrefour de trois galeries qui vont, l'une au nord , la seconde à l'est, la troisième à l'ouest. Celle du nord, étroite (1 m. 90), se termine au bout de 7 mètres seule- ment. De petites fissures se remarquent à la voûte, au point terminal. La branche de l'ouest se ramifie bientôt elle-même en une série de gale- ries d'un développement total de 78 mètres. Enfin la branche de l'est se coude à 1 o mètres de son origine et prend une direction générale au sud, avec un développement de i3o mètres et 2 5 mètres de petites galeries latérales. Le tout donne une longueur totale de 2^0 mètres. Au point final , nous avons été arrêtés par des éboulis dont le déblai per- mettrait peut-être de pousser plus avant l'exploration. La hauteur moyenne de toutes ces cavités ne dépasse pas o m. 5o à o m. 70, ce qui, on le conçoit, en rend le parcours particulièrement pé- nible. La largeur varie de 1 à 6 mètres. i5. — 204 — En certains points senlemeuls, là où des fissures remontant vers le sol ont amené an courant d'eau, les parois ont été érodées en forme de dômes réguliers ou allongés et atteignant 1 m. 5o à 3 mètres de hauteur. © pa -a © t- bD o> O-, En deux points aussi, dans la galerie du sud, de petits éboulements de la voûte ont donné une hauteur de 2 mètres environ. D'un bout à l'autre des galeries, les parois de ce calcaire tendre ont été puissamment corrodées par l'action chimique de l'eau. Des cupules en cônes plus ou moins allongés, de 10 à i5 mètres c!e diamètre, de 2 à i5 centi- — 205 — mètres de profondeur, ont e'té creusées et se réunissent par leurs bords en arêtes très tranchantes. Par places, les fossiles, plus résistants, n'ont pas été dissous par les eaux et restent en saillie sur la paroi. Tout ceci, joint à la dénivellation des galeries, indique qu'il coula en cet endroit un ruisseau souterrain d'allures calmes, aux eaux relativement chargées d'acide carbonique et circulant peut-être sous pression. A l'heure actuelle, ce courant a complètement disparu. Les parois sont aussi sèches que peuvent l'être les parois d'une cavité souterraine. Le sol est recouvert d'une argile très brune (argile de décalcification déposée jadis par le courant et argile de la formation supérieure entraînée par les fissures). Cette argile est également sèche et toute fendillée en petits fragments rec- tangulaires. Son aspect indique bien qu'il n'y a plus circulation d'eau même aux époques de grandes pluies et que cet état dure depuis longtemps. Les traces d'humidité dues à un cours d'eau souterrain se voient, en effet, de longues années encore après le passage de l'eau. La disparition des eaux a dû s'opérer par enfouissement en profondeur, par capture dans des fissures d'un niveau inférieur. En trois points, mais tout particulièrement vers la fin de la, galerie du sud, ou constate la présence de fissures descendantes assez importantes, sans toutefois qu'elles puissent laisser passage à l'homme. Leurs parois sont fortement érodées et leur aspect ne laisse aueun doute sur leur fonction. C'est par là qu'a été peu à peu soutiré le courant primitif et qu'il est descendu , d'au moins trois mètres , au niveau indiqué actuellement par l'eau du puits. Comme on le voit, celte grotte minuscule nous apporte plus d'un ensei- gnement, et ce que nous y avons constaté cadre bien avec les faits observés ailleurs par M. Martel et ses élèves et que l'on peut résumer ainsi : i° Les eaux souterraines circulent dans les masses crayeuses absolument comme dans les calcaires plus anciens. Elles profitent de l'état de fissuration du sous-sol pour se creuser des canaux et des lits souterrains qui rappellent, avec des dimensions généralement plus réduites, les grandes cavernes des calcaires jurassiques. Il ne saurait être question dans ces terrains de nappes aquifères , mais seulement de canaux aquifères. Ce qui a pu donner nais- sance à la notion erronnée des nappes, c'est que, étant donnée^ la grande fissuration de la masse, les puits qu'on y creuse recoupent, à peu près toujours, de veinules aquifères capables d'alimenter les puits. 2° Les eaux souterraines tendent à se rapprocher de leur niveau de base, en un mot à se mettre en équilibre avec le fond de la vallée aérienne où elles se déversent, et par conséquent à descendre de plus en plus dans les profondeurs du sol. C'est là un fait général dans tous les calcaires, et qui s'explique fort bien par le travail d'érosion et de corrosion que les eaux effectuent sans cesse. Ajoutons que, sauf dans le puits, sur les parois duquel nous avons — 206 — trouvé un Arachnide, nulle part dans les galeries nous ne vîmes trace d'être vivant. Le souterrain artificiel a été rencontré à 1 5 mètres de profondeur. Il est complètement bouché par des déblais à 1 m. 5o de son orifice sur le puits. Sa hauteur est de 2 mètres sur une égale largeur. La question se pose de savoir si nous avons affaire à une simple exploi- tation de marne pour l'amendement des terres ou à un souterrain-refuge. Nous n'hésitons pas à lui attribuer celte dernière destination. En effet, toutes les marnières que nous avons pu voir dans le pays et ailleurs sont toutes à section plus large et toujours irrégulière. Là, au contraire, la section est parfaitement rectangulaire; les parois sont bien dressées et on y remarque une série de coups de pic les uns en trapèze isocèle de 2 centimètres et demi en haut, 1 centimètre en bas, les autres demi-cylindriques, de 9 à 1 0 millimètres de diamètre. Cette dernière section rappelle fort les traces qu'aurait pu laisser certain outil observé par M. Marcel Baudoin dans les souterrains-refuges de Vendée. Enfin l'on constate que, au moins au point abordé, les hommes qui ont creusé ce souterrain ont respecté au sommet une large table horizontale de silex qui consolide la voûte. Quant à l'époque du creusement de ce souterrain . nous n'avons jusqu'ici aucune donnée pour l'établir. REMARQl US SUR LA D1SPARITIOM DES FORETS EXTRE KaCIIGAR ET R.OURLAC ( Turkesta y en m 01 s), PAR LE DOCTEUR LoUIS VAILLANT, MEDECIN-MAJOR DE I/ARMEE COEOMALE , VOYAGEUR DU MUSEUM (MISSION PELLIOT-VÀILLANT). Sur la route de Kacbgar à Kourla, ou rencontre en certains points des forêts formées par des Peupliers qui appartiennent en général au genre treuphratica». Les Chinois et les indigènes l'appellent le «Peuplier à deux feuilles» ; il offre, en effet, cette particularité d'avoir, à la fois, des feuilles allongées et régulières , analogues à celles des Saules, et d'autres feuilles larges, dont les bords sont en dent de scie, affectant souvent dans leurs contours les formes les plus irrégulières. Les feuilles allongées se rencontrent surtout chez les arbres jeunes et sur les rameaux inférieurs des sujets bien développés, les autres forment la tête des gros arbres et la majorité de leur feuillage. La végétation de ces forêts est extrêmement clairsemée et l'on s'aperçoit très bien qu'elle a dû, il n'y a pas longtemps encore, être plus vigoureuse. A côté de l'assèchement de l'Asie centrale, fait qui do- — 207 — mine tous les phénomènes biologiques et physiques de celte région, il y a des causes secondaires qui peuvent contribuera cette disparition de la végé- tation. Deux sont surtout sensibles : le sable poussé par le vent et la sursa- turation de la terre par le sel. Le sable peut agir directement; des dunes peuvent, par exemple, enterrer des portions de forêts. Ou bien des vents violents poussent ces mêmes dunes contre les montagnes en des points où débouchent des ruisseaux. Ceux-ci ont de l'eau toute l'année ou seulement d'une façon intermittente : dans le premier cas, leur lit s'encombre, une partie de l'eau est absorbée en pure perte par la dune, et parfois ils peuvent être complètement comblés et suivre un autre cours ; dans le deuxième cas les ruisseaux , finissent par suivre les mouvements des dunes qui tantôt barrent leur ancien lit, tantôt le laissent libre. Quelle que soit la façon d'agir de cette cause, la forêt pâtit toujours de ces intermittences d'irrigation et de sécheresse, selon que le ruisseau suit un ancien lit ou un nouveau. Les arbres deviennent naturellement de moins en moins nombreux, les jeunes pousses, plus fragiles, ne peuvent plus se dé- velopper, remplacer les vieux arbres, et bientôt il ne reste plus que les troncs morts. La sursaturation de la terre par le sel aboutit au même résultat : les ri- vières une fois parvenues dans la plaine n'ont plus de pente, elles s'étalent, forment de vastes marécages qui, grâce à l'extrême sécheresse de l'atmosphère , ne tardent pas à se dessécher, mais l'eau en s'évaporant dépose les sels qu'elle tenait en dissolution. Au bout de peu d'années, la terre est sursaturée, les arbres sont comme empoisonnés et ne peuvent plus se développer et se multiplier. Ces quelques considérations permettent de penser que ces forêts complè- tement abandonnées à elles-mêmes sont destinées à disparaître et que le pays deviendra encore plus désertique. Le pays dr Tyipelongo (AyaoLA Sud) et ses environs, par l'Abbé Ch. Bellet, MISSIONNAIRE DU SaINT-EspRIT O. Le pays appelé en langue indigène Tyipelongo (terre nouvelle) se trouve au sud de l'Angola, à 5oo kilomètres environ au sud-est de Mossamédès M A plusieurs reprises, M. P. Mallet, de Montargis, a échangé avec le Muséum ou offert libéralement à cet établissement des Coléoptères provenant de la région de Tyipelongo, qu'il tenait de son correspondant, M. (lli. Bellet , missionnaire de — 208 — et à la même distance à l'est de Porto-Alexandre , sur l'Océan Atlantique. Il est sur la rive droite de Caculovar, affluent du Gunène, rive droite, à 5o kilomètres nord-ouest de la localité appelée Humbe, qu'on trouve mar- quée sur toutes les bonnes cartes d'Afrique. Le pays lui-même n'est pas très étendu; il mesure 2 5 kilomètres dans la plus grande longueur et 3 à h kilomètres dans sa plus grande largeur ; mais il fait partie d'un en- semble de vastes plaines, s'élendant depuis les montagnes de la Ghella, au nord-ouest, jusqu'au Cunène, à l'est et vers le sud. Dans ces plaines on peut distinguer 3 zones différentes de terrains : la vallée même, au milieu de laquelle, coule le Caculovar, vallée très peu encaissée d'ailleurs, formée d'argile noire; les terrains cultivés ou cultivables, formés de terrains d'ai- luvions et peu étendus, les terrains incultes, couverts de broussailles, d'épi- niers ou de forêts peu profondes , ces terrains-là sont immenses; beaucoup seraient propres à la culture, s'ils étaient habitables. Ici, au Tyipelongo, nous sommes pour ainsi dire établis sur ces terrains ; je dirai brièvement quelques mots de chacun d'eux — tout en regrettant de ne pouvoir donner des détails plus précis, faute de connaissances suffisantes en géologie, his- toire naturelle et zoologie, etc. J'ajouterai quelques mots sur le climat, heureux si, dans ces quelques lignes, j'ai tiré de l'inconnu un petit coin de l'immense continent noir. L'argile noire s'étend de chaque côté de la rivière, et presque sur tout son parcours , mais elle ne forme qu'une bande très étroite ; elle est très dure et se crevasse pendant le temps sec ; elle est très collante à la saison des pluies. Elle paraît excellente pour la confection des briques et tuiles cuites, mais jusqu'ici n'a guère été exploitée dans ce but. Au Humbe, siège d'un petit fort portugais et résidence de quelques négociants, il y a quelques maisons couvertes et pavées en tuiles et briques cuites, mais l'ar- gile qui a servi à les confectionner a été apportée du Cunène, qui coule à h ou 5 kilomètres de celte localité ; elle diffère peu d'ailleurs de l'argile du Caculovar; les briques et tuiles sont excellentes. On la retrouve hors de la \allée, par petites plaques, qui à la saison des pluies restent couvertes d'eau; il en résulte, surtout dans les environs, un grande quantité de petites maies; quelques-unes sont assez étendues et assez profondes pour garder l'eau pendant deux ou trois mois après la saison des pluies, .le ne sais rien de l'épaisseur de cette couche d'argile ; elle doit varier beaucoup, mais elle parait avoir au minimum 5 mètres. la congrégation du Saint-Esprit. Un certain nombre des espèces que nous a ainsi procurées M. Mallet n'étaient pas encore représentées dans les Collections du Muséum : Onthophagus insignis Péringuey, Pycnoschema nov. sp., Myoderma sp. , etc. , et attestaient la présence d'une faune assez spéciale en ce point de l'Afrique sud-occidentale. Il a paru intéressant, dans ces conditions, de publier ici la notice que M. Bellet a bien voulu rédiger sur le désir (pie nous en avons exprimé à M. Mallet — Note de M. P. Lesne. — 209 — Le terrain cultivé ou cultivable est formé d une terre légère, jaunâtre, ou rougeâtre, parfois grise blanchâtre, mélangée de sable en notable pro- portion; elle commence là où finit l'argile noire, forme une petite élévation de chaque côté de la rivière, en pente très douce, à peine perceptible, et puis s'étend à l'infini, à peine accidentée, coupée de temps à autre par des petits ruisseaux qui ont de l'eau pendant les averses et charrient beau- coup de sable fin. La zone inculte est formée des mêmes terrains, mais ils sont encore plus sablonneux la plupart du temps. La pierre est inconnue dans ces différents terrains ; pour la trouver, il faut remonter vers le Nord-Ouest, dans les montagnes de la Chella formées d'amoncellements de rochers, de composition diverse. Çà et là, néanmoins, une espèce de grès molasse vient effleurer le sol ; il est peu propre pour la construction ; il se laisse pénétrer et désagréger par la pioche. On trouve aussi par places un terrain blanchâtre, paraissant formé de chaux et semé de petites pierres blanches, ressemblant à la craie, mais plus dures; c'est à peine s'il produit quelques mauvaises herbes. La flore de ces différents terrains est relativement pauvre. L'argile noire est couverte d'un arbre épineux dont j'ai su le nom par hasard, Acacia Kirkii. Il produit une gomme semblable à la gomme arabique, peu appré- ciée sur les marchés d'Europe , où on a essayé de la vendre. En certains endroits, cet arbre forme de vrais fourrés ; il est généralement petit; quel- ques sujets atteignent des proportions plus grandes. Dans les fourrés formés par cet arbre, aucune herbe ne pousse; mais si on vient à couper les arbres, le sol se couvre de gazon à la saison des pluies ; à la place des Epiniers croissent des Graminées , excellentes pour le bétail. Depuis l'établissement de la Mission dans le pays , les indigènes s'attaquent à ces fourrés d'Epi- niers, et sèment à leur place du Maïs, dont les missionnaires ont apporté la semence et qu'ils ont appris à cultiver. Le Maïs donne bien dans l'argile noire, et en peu de temps (quatre mois à peine). On trouve encore, surtout au bord même de la rivière, un bel arbre qui ressemble quelque peu au Chêne d'Europe et que les indigènes appellent Mugnandè (u=ou français). Il produit un fruit comestible et donne un bois qui serait excellent pour la construction s'il n'était pas si recherché par un Coléoptère , dont j'ai déjà envoyé des exemplaires ; une pièce quelconque de ce bois , dès qu'elle est parfaitement desséchée, est vermoulue en très peu de temps. On trouve encore dans l'argile noire quelques autres essences d'arbres, mais peu de plantes. La région cultivée est ici couverte de Baobabs ; dans les environs de la Mission , c'est une vraie forêt de cet arbre , et dans tout l'ensemble de plaines, dont j'ai parlé plus haut, c'est peut-être l'endroit où le Baobab abonde le plus. Le Baobab paraît être l'habitat de prédilection d'un Longicorne gris, dont j'ai envoyé des exemplaires. J'ai trouvé, il n'y a pas longtemps , une — 210 — larve de ce Longicornc dans les fibres en putréfaction d'un Baobab que nous avons fail abattre l'an dernier. On trouve encore deux autres arbres assez- intéressants et estimés des indigènes, parce qu'ils donnent, l'un, un fruil dont ils l'ont un espèce de cidre, et l'autre, un fruit doux, petit, oblong . jaunâtre quand il est mûr. Le premier, ils l'appellent Omungongo ; le second, Omube. (Dans la languie indigène, presque tous les noms d'arbres com- mencent par Otnu.) Les plantes cultivées sont le Millet, une espèce de Sorglio à grain rond; les Citrouilles, dont les indigènes cultivent trois es- pèces; les Calebasses. l'Arachide (peu cultivée) et la Patate douce, qui donne bien dans les terrains très sablonneux. La terre est relativement fer- tile el . quand les pluies sont abondantes, les récoltes sont vraiment ma- gnifiques. L'indigène ne connaît pas l'engrais; il va toujours selon la loi du moindre effort; mais nous, Européens, si nous voulons avoir de beaux légumes d'Europe : choux, salades, etc., nous devons fumer la terre; elle est insuffisante, quoique vierge, pour les plantes de jardinage. De quelques essais faits à la Mission et à la ferme agricole d'Ediva , appartenant à la Compagnie de Mossamédès, il résulte que le Cotonnier donnerait magnifi- quement dans ces terrains: les quelques mois de pluie sulliraient à établir une plantation ; les Cotonniers bien enracinés résistent a la sécheresse. Le tabac donne aussi, mais il faut fumer le terrain si on veut avoir de beaux plants. Quant aux plantes sauvages, elles sont peu variées. Néanmoins il y a beaucoup d'Abeilles dans le pays; elles se logent surtout dans les creux • le Baobabs: elles produisent un miel qu'on est heureux de se procurer, mais de qualité inférieure. De la zone inculte, il n'y a rien de particulier à dire; elle est couverte de forêts, où deux ou trois espèces de bois dominent, ou bien de broussailles épineuses impénétrables. On trouve de beaux bois de construction , mais il faut aller les chercher au loin. H me reste à dire un mot du climat : il est chaud el sec. Pendant les mois qui vont de septembre à mars, le thermomètre atteint souvent el dé- passe parfois + ko degrés à l'ombre; les minima pendant cette même pé- riode oscillent entre 4-i5 et +20 degrés; les mois les plus chauds sont octobre , novembre et décembre. Pendant le temps froid , le thermomètre monte rarement au-dessus de + 3o degrés à l'ombre, et les minima sont rarement au-dessous de + 6 degrés. Ici, il n'atteint jamais 0 degré, mais dans certaines dépressions légères de terrain, plus sablonneuses et dont le sous-sol renferme de l'eau, il y a parfois de la gelée, et l'eau se congèle. L'atmosphère est très sèche; l'humidité n'existe que pendant la saison des pluies, et même alors, si le temps reste au beau pendant une semaine, il lait de nouveau très sec. Les instruments en caoutchouc se détérorient très vile, surtout si on les laisse exposés à l'air libre; le caoutchouc se dessèche, se fendille, perd son élasticité, et cela en très peu de temps. Les pluies régulières commencent en décembre cl finissent en mars, — 211 — parfois en février. Ce sont presque toujours des pluies d'orage ; les averses sont parfois torrentielles. Les meilleures pluies et les plus abondantes sont celles qui viennent de l'Est ou du Sud-Est; elles viennent toujours dans l'après-midi ou dans la nuit, rarement dans la matinée. Nous avons une espèce de pluviomètre, mais sans éprouvette correspondante; il recueille parfois plus d'un litre d'eau d'une seule averse, ce qui correspond h là ou I 5 centimètres environ de hauteur d'eau. Bien qu'il pleuve trois ou quatre mois seulement, je suis porté à croire qu'il tombe plus d'eau ici pendant ce court espace de temps qu'en France toute une année. Néanmoins, on chercherait vainement des sources daus ces vastes plaines. II est probable cependant que, si l'on creusait à une certaine profondeur, on trouverait des nappes d'eau , car la majeure partie des eaux de pluie doit s'infiltrer dans le sol. Les indigènes creusent des puits peu profonds, k ou 5 mètres en général; l'eau y est peu abondante, et dès les mois d'août ou septembre ils sont taris Ici, nous avons fait un sondage de 12 mètres environ qui n'a amené aucun résultat; le matériel que nous avons ne permet pas d'aller plus profondément ; nous nous proposons de faire d'autres sondages en d'autres endroits dès que nous le pourrons. Quant à la faune, j'en dirai peu de chose, ne connaissant pas le nom vrai de la majeure partie des animaux qu'on rencontre. Les Bœufs, les Moutons à poils ras , les Chèvres , sont le principal produit du pays et la richesse des indigènes ; les Anes , Mulets et Chevaux importés d'Europe ou d'ailleurs vivent assez bien dans ces pays ; mais tous ces animaux domes- tiques sont sujets à certaines maladies qui font beaucoup de ravages. La péripneumonie infectieuse attaque surtout les Bœufs; une espèce de dartre furfuracée, qu'on appelle ici la gale, tue les Chèvres, surtout pendant le temps sec. Les Moutons meurent d'une maladie du cerveau , qui est pro- bablement le tournis ; les Chevaux eux-mêmes sont sujets à une maladie , dont on ignore la nature, mais qui les immunise contre toute rechute ulté- rieure s'ils échappent. Parmi les animaux sauvages, on trouve une espèce de Hyène et des Re- nards très communs, de nombreuses variétés d'Antilopes. Dans les grandes forêts inhabitées, on trouve des troupeaux de Zébus, des Eléphants, des Autruches et une espèce de Bœuf sauvage qui doit être le Buffle ou le Bison. Le Lion est rare ; il habite de préférence les régions montagneuses. Parmi les Oiseaux, k ou 5 espèces de Tourterelles, 2 espèces de la famille des Per- roquets, le Loriot, 1 ou 2 espèces de Merles au plumage brillant métal- lique, de nombreuses variétés de Canards venant du Cunène où ils abon- dent, la Grue huppée, rare, et de nombreuses variétés d'Echassiers. Le Scorpion existe, mais il n'est pas des plus grands et on le rencontre peu. Il y a de nombreuses variétés de Serpents ; le Boa doit exister, puisque les indigènes le nomment, mais il est extrêmement rare. La classe des Insectes est également peu nombreuse et représentée par 212 des variétés qui paraissent fort restreintes. Us apparaissent surtout pendant la saison des pluies. Les grandes Sauterelles, qui voyagent par nuées, font aussi leur apparition de temps en temps, mais ne font guère que passer; elles vont exercer leurs ravages ailleurs. En résumé, le pays où je me trouve en ce moment et que j'ai essayé de décrire est une région demi-désertique, d'une fertilité relative, sulli- sammenl habitable pour l'Européen qui veut et sait vivre raisonnablement, mais privée d'eau. L'eau est un élément capital de vie; il suffirait de l'avoir en assez grande abondance pour créer de splendides oasis dans ces vastes solitudes que seules peuplent les bêtes fauves ou les troupeaux de Bœufs ou Cbèvres des indigènes. Ceux-ci arrivent à vivre facilement dans ces contrées, grâce à leur excessive sobriété et à leur régime tout à fait primitif. Des Européens y sont venus depuis longtemps pour les besoins de leur commerce, mais il est peu probable que ces pays soient jamais bien peuplés el ouverts à la vie intense de la civilisation européenne. Ail- leurs, il y a dans la vaste Afrique des ressources plus nombreuses, plus faciles, et des ricbesses moins coûteuses à acquérir. Note sue les gisements nv. pétrole de l'Asie centrale, pak M. Edouard Blanc. La communication que j'ai l'honneur de faire a trait à la question, encore très problématique jusqu'à présent, des gisements de pétrole de l'Asie centrale. Des faits tout récents y apportent des documents nouveaux, intéressants au point de vue géologique. Les gisements dont je vais parler sont ceux qui se trouvent au Ferganali . dans l'Asie russe, au Nord du massif montagneux du Pamir. Le Ferganali, qui formait la Province la plus riche et le principal noyau du Kbanatde Kokan, jusqu'à la conquête russe (1875), est un pays d'une grande fertilité, très peuplé, situé à l'extrémité Sud-Est du Turkestan russe et constitué topograpbiquement par le bassin supérieur du fleuve Syr-Daria. (l'est une sorte d'immense cirque, entouré par de hautes mon- tagnes comptant parmi les plus élevées du globe (leurs sommets princi- paux atteignent 7,000 mètres d'altitude), et complètement fermé par cette ceinture montagneuse qui délimite nettement et isole le pays. L'enceinte formée par les lignes de faîte est presque ronde et son diamètre moyen est de hoo kilomètres. Le fond du cirque est ovale et Je diamètre de la plaine babitée et cultivée qui l'occupe mesure environ 3oo kilomètres de l'Est à l'Ouest et i.r)o du Nord au Sud. — '213 — Le Syr-Daria, formé par la réunion d'affluents qui convergent de tous côtés, et qui atteindraient tous ie fond de son thalweg si l'intervention de l'homme ne les en empêchait pas, sort de cette enceinte par une seule brèche, où se trouve la ville de Khodjent. Actuellement, un chemin de fer, qui se rattache au Transcaspien , pénètre dans le Ferganah par la même ouverture. H s'y termine en impasse, à Andidjan. La population du Ferganah est d'environ trois millions d'habitants. On y trouve plusieurs grandes villes, dont Kokan(l), Andidjan (2) et Marghelan sont les principales. C'est un des pays les plus riches de l'Asie. Le coton y est cultivé en très grande abondance, et les arbres fruitiers y sont innombrables. Leurs fruits, séchés et exportés, approvisionnent une partie de l'Asie. Tous les cours d'eau qui des montagnes ruissellent du périmètre de ce cirque sont, dès leur débouché en plaine, captés et utilisés entièrement pour l'irrigation, en donnant lieu à de vastes oasis, oasis qui, par leur jonction, constituent un anneau complet. Le centre de l'anneau est occupé par un désert assez curieux , où errent des dunes mobiles que Middendorf, et moi plus tard, avons étudiées. Deux cours d'eau seulement, les plus forts , poursuivent leur route sans être épuisés, le Kara-Daria et le Naryn. C'est leur confluent qui forme le Syr-Daria. Le Kara-Daria, qui a une ramure d'affluents très touffue, est un grand cours d'eau, impétueux mais navigable sur 100 à i5o kilomètres, qui arrose toute la partie orientale du Ferganah. H descend de l'Alaï et sa lon- gueur totale est d'environ 2 5o kilomètres. Il vient directement de l'Est et reçoit des affluents venant du Sud-Est. Le Naryn, qui vient du Nord-Est, est beaucoup plus long. Ses sources sont situées à 85 o -kilomètres de là, hors du Ferganah , dont il franchit la ceinture par des gorges inexplorées et inabordables. Il prend naissance dans les monts Célestes, au Sud de l'extrémité orientale du lac Issyk-Koul et plus à l'Est que Kachgar, capitale du Turkestan chinois. Il coule sur tout son parcours à travers des mon- tagnes énormes et il est coupé de cascades et de rapides. Sa pente générale est très forte; il n'est navigable nulle part, sauf tout près de son embou- chure, sur quelques kilomètres, avant de contribuer à former le Syr-Daria. (1) Kokan , ancienne capitale da royaume de ce nom , capitale du pays jusqu'à la conquête russe (1875), a compté plus de 100,000 habitants. Elle en a encore 60 à 80,000. Ce n'est plus même ie chef-lieu administratif du Ferganah. Mais c'est encore une ville très commerçante. (s) Andidjan, terminus du chemin de fer actuel. La ville indigène compte à elle seule plus de 60,000 habitants. Elle est le siège d'un grand commerce. (3) Marghelan se compose de deux villes , distantes d'une dizaine de kilomètres. L'une, le Vieux-Marghelan, importante ville indigène, l'autre, Novi-Marghelan, créée de toutes pièces par les Russes et chef-lieu de la province russe de Ferganah. Elles ont respectivement Ao,ooo et 30,000 habitants. — 214 — Depuis longtemps l'on se doutait que la grande taille qui longe le pied méridional du Caucase et qui est jalonnée en Europe par des sources de pétrole, dont celles de Bakou sont les principales, ne s'arrêtait pas à la mer Caspienne mais se prolongeait assez loin vers l'Est, à travers le conti- nent asiatique. On connaît de longue date les éruptions de naphte sous- marines qui se produisent fréquemment dans la mer Caspienne , aux abords de la presqu'île d'Apchéron. Vers l'autre bord de cette mer, une île, voisine du rivage oriental et située sur le prolongement de la ligne du Caucase , l'île de Tcheleken , présente des imprégnations de naphte. Des forages, qui y ont été faits au cours des dernières années par la société suédoise Nobel . donnent maintenant du pétrole en abondance. 11 est spécia- lement utilisé pour la fabrication de la paraffine. Plus à l'Est, à i,5oo kilo- mètres plus loin, au Sud de Samarkande, dans la vallée du kaachka-Daria et près des sources de cette rivière, non loin de Kitab, on a relevé la pré- sence de suintements de naphte et de gisements de matières bitumineuses. Enfin, plus à l'Est encore, à 5oo kilomètres à l'Orient de Samarkande cl exactement par la même latitude se trouvent, dans le Ferganah, les gise- ments dont il s'agit aujourd'hui et qui étaient révélés à la surface du sol par des épanchemenls de bitume et par des gîtes remplis de cire fossile. C'est là qu'oui été forés, par le Prince Hilkolï cl par ses collaborateurs, deux puits, très voisins l'un de l'autre, et qui ont donné les résultats dont je viens rendre compte. Le point exact où ils se trouvent se nomme Ma- lissaï. C'est un endroit inhabité, situé sur la rive droite du Naryn, à i ."> kilomètres de celte rivière, nu peu en amont du point où elle se joint au Kara-Daria. Le terrain est formé de collines à faible relief, intermé- diaires entre la plaine et les monts Sousamir, par une brèche desquelles arrive le Naryn. L'emplacement des puits est à une altitude de i,45o pieds environ, à une faible hauteur au-dessus du fond de la vallée. La latitude Nord est de 6i° io'\ la longitude Est 6i°4i' en prenant pour méridien initial l'obser- vatoire russe de Poulkovo (environ 710 46' à l'Est du méridien de (Jreeuwich). De longue date et bien avant l'arrivée des Européens au Ferganah, les indigènes venaient à Malissaï recueillir l'ozokérite en fouillant les crevasses du terrain. Ils l'utilisaient pour leurs industries, notamment pour la pré- paration des cuirs. Ils faisaient peu d'usage du naphte, mais ils connaissaient son existence. Celui-ci s'accumulait en petite quantité dans des cavités naturelles ou arti- ficielles en communication avec des fissures de la roche, ou s'épanchait dans le sable en y formant un ciment bitumineux (1). (1) On admet généralement que l'ozokéi'ite se forme lorsque le naphte s'épanche dans l'eau et s'y épaissit à l'abri du contact de l'air. Quand il s'évapore au con> — 215 — Non loin de ces puits se trouve uue source de uaplite qui, mélangé d'eau , jaillit par intermittences. Cette source sort d'une crevasse où l'on peut reconnaître les traces anciennes de la main de l'homme , et on lui donne le nom de Puits d'Alexandre-le-Grand. Du reste, on trouve, dans tout le Ferganah , mais surtout dans cette partie, des souvenirs légendaires, motivés ou non par de véritables traditions, du passage d'Alexandre. Il est possible que Marghelan , ou plutôt Andidjan , la ville qui juste- ment est la plus voisine de Malissaï, soit l'antique Alexandrin eschata, la plus lointaine des treize villes fondées par Alexandre et auxquelles il donna son nom. A Andidjau même on m'a montré, en 1889, un drapeau représenté par une loque quadrangulaire extrêmement usée et déteinte, mais qui a été rouge, et que l'on prétend être un étendard macédonien. Elle est pré- cieusement conservée comme relique dans une mosquée qui lui est consacrée. L'origine de cette relique paraît apocryphe : peu d'étoffes ont duré deux mille deux cents ans. Mais, après tout, elle ne serait pas beau- coup plus ancienne qu'une autre relique, parfaitement authentique celle- là, le fameux étendard des Sassanides, le tablier de cuir du forgeron Sassan, fondateur de la dynastie, qui fut porté daus les guéries pendant six siècles, et qui ne disparut qu'à la bataille de Kadésia. 11 est possible aussi qu'Alexandre le Grand n'ait, historiquement, rien à voir ici, caries Arabes (qui conquirent le Ferganah au vmc siècle) l'ont, en Asie et en Afrique, considéré comme n'ayant pas été seulement un conquérant, mais aussi une sorte de personnage surnaturel et un magicien, lui attribuant une foule d'exploits miraculeux. Pour eux. Iskander Dzoul-Kourneïn (Alexandre aux deux cornes), dont ils ont trouvé, sur les monnaies grecques, le portrait orné des cornes de bélier symbolisant sa parenté avec Jupiter Ammon, partage avec le roi Salomon le privilège d'avoir commandé aux forces de la nature et aux génies, en même temps qu'aux hommes. Seulement, d'après eux, Iskander Dzoul-Kourneïn n'est pas pour Mahomet un des prophètes précurseurs de l'Islam ; il est le magicien profane et mystérieux , tenant son pouvoir de puissances inconnues, tandis que Salomon (Seidna-Sliman) est un des grands prophètes, tenant sou pouvoir surnaturel de la bénédiction de Dieu. Les musulmans attribuent donc volontiers à Alexandre le Grand — comme l'ont fait d'ailleurs les gnostiques d'Alexandrie et les auteurs du fabuleux et très scientifique ouvrage intitulé Les Merveilles d'Alexandre — tous les phénomènes naturels qu'ils ne comprennent pas, ou toutes les constructions qui leur semblent avoir été irréalisables par les moyens tact de l'air, il donne comme résidu du bitume. Nous avons sur la formation de l'ozokérite une autre théorie , que nous exposerons en d'autres circonstances avec échantillons à l'appui. — 216 — humains. Au Ferganah comme en Afghanistan, le souvenir du passage réel du conquérant macédonien s'ajoute aux mythes importés par les \rabes. En 1 883 , le Gouvernement russe, conquérant du pays depuis 1875, donna, à l'endroit- où sont aujourd'hui les puits qui nous occupent, des concessions minières et des autorisations de recherches à des particuliers. L'un de ceux-ci, un négociant russe, M. D. P. Petroff, essaya d'exploiter l'ozokérite et le naphte, dont il entreprit d'augmenter le rendement en agrandissant les crevasses et les trous préexistants, ou en creusant des excavations plus ou moins profondes. Il poussa celles-ci jusqu'à plus de 3oo pieds. Mais il n'obtint aucun résultat industriel. Les suintements de naphte, un moment augmentés, revinrent bientôt, comme débit, à ce qu'ils étaient auparavant. On n'avait d'ailleurs fait aucun forage artésien. En 1891, le géologue Michenkoff, dans une étude officielle faite par ordre du Gouverneur général du Turkestan, signala avec précision la position des gisements pétrolifères de cette région. Il en dressa la carte. Mais il conclut à l'impossibilité de rien affirmer de certain quant à leur importance, tant que des sondages artésiens n'auraient pas été exécutés. Malgré les pronostics défavorables de la plupart des géologues, les recherches furent reprises par le prince Hilkoff, Péminent ministre qui, pendant douze années, de i8q3 à iqo5, donna aux travaux publics de Russie une impulsion inconnue avant lui, et qui couronna son œuvre, durant la guerre japonaise , par des opérations d'une importance et d'une audace qui ont rendu son nom populaire même en Europe. Durant son long ministère, qui fut marqué par la construction du Transsibérien, par la création de la plus grande partie du réseau des chemins de fer russes, par la construction des grandes lignes du Turkestan, par la pénétration, la repopulation et la remise en valeur du nord de la Russie d'Europe, par l'expédition de ITénisséï, etc., le prince Hilkoff eut pour principe de faire appliquer par la puissante et inerte main-d'œuvre des moujiks russes les méthodes américaines, qu'il avait étudiées sur place et auxquelles il initia lui-même les ouvriers. H se distingua par l'extraordinaire et froide har- diesse de ses conceptions et par la prodigieuse rapidité de leur exécution. En 1905, le prince Hilkoff, alors encore ministre des Voies et Commu- nications, obtint de M. Yermoloff, Ministre des Domaines, une subvention de t> 5,ooo roubles pour faire tenter, à Malissaï, un forage artésien. Ce fut l'origine du premier puits, qui atteignit le pétrole il y a deux ans. Le prince Hilkoff, n'étant plus Ministre , bien qu'étant toujours l'un des membres les plus actifs des plus hauts corps de l'Etat, utilisa alors ses loisirs relatifs pour se mettre à la tête des sondages dont il prit personnel- ment la direction. Il commença le forage d'un second puits de plus fort calibre, établi dans les meilleures conditions, d'après les indications qu'avait fournies le premier sondage. Les travaux furent faits aux frais du — 217 — prince Hilkoli' el de quelques- uns de ses amis, dont deux Fiançais, MM. Ernest Garnot et Arbel. Le premier puits, le plus ancien, a atteint le naph le jaillissant à une profondeur de 82 sagènes (17a m.). Il est du calibre de 6 pouces (1) de diamètre, et donne 2,000 pouds (3a, 000 kilogr.) par 24 heures. Il pré- sente actuellement des obstructions d'où résultent des intermittences que l'on ne cherche pas à faire cesser tant que l'on n'aura pas de réservoirs pour recueillir le pétrole , ni de moyens de l'expédier. Le second puits , d'un dia- mètre de i4 pouces, a une profondeur de 98 sagènes (206 m.). 11 donne, depuis le i5 janvier 1909, un jet de naphte qui s'élève à une hauteur de •2k mètres et qui, à cette hauteur, débite 7,000 pouds (112,000 kilogr.) par 2 4 heures. On n'a malheureusement pas pu parvenir à maîtriser l'éruption. Le prince Hilkoff, avisé par un télégramme, le 1 5 janvier, quittait aussitôt Saint-Pétersbourg, effectuait un voyage au Ferganah avec la célé- rité qui lui était propre, était de retour le 1 5 février après avoir pris sur place les mesures les plus urgentes, et me remettait les documents que je présente ici aujourd'hui. Au point de vue géologique , les nouveaux sondages de Malissaï apportent un élément très nouveau à l'étude de l'origine si controversée du pétrole , du moins quant à la place que doivent tenir les gisements de naphte dans l'échelle des terrains; jusqu'à présent on ne savait pas bien à quel étage géologique appartiennent les sources de pétrole exploitées dans les divers pays où on rencontre cette substance. Les géologues ne sont même pas d'accord sur le point de savoir comment se forme le pétrole dans l'intérieur du sol. Ils ne savent pas s'il résulte de la distillation des houilles ou d'autres matières organiques fossiles , animales ou végétales . soit sous l'influence de la chaleur centrale du globe , soit sous des influences volcaniques , soit par suite d'autres phénomènes régénérateurs de chaleur, ou bien s'il y a au contraire combinaison directe et inorganique des corps simples constitutifs , sous des influences volcaniques ou par suite de réactions chimiques. En d'autres termes , le pétrole est-il d'origine organique ou non ? Se reproduit-il indéfiniment ou bien est-il limité par la quantité des matières organiques qui ont été jadis enfouies ? On n'en sait rien. Et les actions physiques qui ont produit cette formation de pétrole continuent-elles encore à s'exercer, ou bien sont-elles éteintes ? On ne le sait pas davantage. Voilà pourtant deux questions dont l'importance économique, pour les exploitants, est évidente, qui demanderaient à être étudiées. Mais , ce qu'on savait encore moins . ou plutôt ce qu'on ne savait pas du tout , c'est à quel étage géologique appartiennent les poches dans lesquelles se trouve le pétrole. Certains géologues ont bien placé l'origine des sources (I- Le pouce russe est égai au pouce anglais, soit 0 m. otôlx. Muséum. — xv. 16 — 218 — de Bakou dans les terrains tertiaires, mais ce n'est qu'une hypothèse. Les terrains voisins de Bakou ont subi un tel métamorphisme, ils pa- raissent avoir été tellement broyés , tellement cuits , par des compressions résultant du formidable soulèvement du Caucase, que leur stratigraphie primitive n'est plus reconnaissable. En outre, les fossiles y manquent ou ont disparu. Or, dans les nouveaux sondages du Ferganah, on a traversé des terrains nettement stratifiés, en rapport avec l'éruption actuelle, et dont l'identifi- cation est possible à la faveur des fossiles qu'ils renferment. Immédiatement avant d'atteindre la couche pétrolifère, la sonde a tra- versé un banc de calcaire dur, d'un gris clair, contenant en abondance des Mollusques bien conservés et de grande taille. J'en ai rapporté des échan- tillons dont j'ai l'honneur de faire hommage au Muséum et que je remets au Laboratoire de géologie: je les considère comme des Gryphées. Elles sont remarquables par leur crochet très prononcé, et présentent, notam- ment dans la contexture de leur test très épais, cannelé et un peu fibreux, certaines particularités intéressantes (I;. Cette couche calcaire fossilifère pourrait peut-être appartenir à l'étage oxfordien. Ce serait un faciès rocheux de l'oxfordien, très différent de l'apparence argileuse sous laquelle il se présente dans les Alpes, mais qui ne serait pas sans analogie avec l'oxfordien blanc, calcaire du Sud de la Tunisie. D'autres interprétations sont possibles , notamment celle d'après laquelle cette couche serait du lias supérieur, et dans ce cas, les marnes bleues, (,) Grâce à l'obligeance de M. Stanislas Meunier, j'ai pu examiner ces échan- tillons qui s'identifient parfaitement avec les figures de la Gryphœa Kaufmanni Romanowski ''K Cet auteur attribuait au Crétacé supérieur l'étage du Ferganah dans lequel abonde ce fossile , mais les recherches de M. Kock , d'après M. Dou- villé (,), ont montré l'identification de cette Gryphée avec Ostrea Esterhazyi de l'Eocène moyen. D'autre part, nous connaissons la présence d'une zone à Scutellina (Porpitella) Alexati Cottreau M au-dessous de la couche à Gryphœa; or, jusqu'à présent, toutes les Scutellines connues appartiennent à TÉocène. Il est donc probable que la couche à Gryphœa Kaujfmanni fait partie de l'Eocène. M. Blanc a promis de faire parvenir au Muséum la coupe du sondage du puits de pétrole de Malissaî, avec des échantillons à l'appui; il sera donc bientôt possible de préciser la stratigraphie du Ferganah si mal connue encore. — Note de M. Paul Jodot. (,) Romanowski, L'étage de Ferganab et ses caractères paléontologiques ( Verh. B. K. Mn. Ge*. [a], t. XVII, 1889, en russe). (k) E. D. Levât, Notices géologiques sur les richesses minérales de la Boukharie et du Turkestan. Observations de MM. G. Dollfus, Boule, H. Douvillé (B. S. G. F., 4* sér. , t. II, 1902 , p. 439-458). , non sans garder cependant une haute originalité. Si le buste d'Henri Milne-Edwards ne se dresse pas aujourd'hui à côté de celui d'Alphonse, ce n'est pas — soyez en bien assurés — que celui qui fut si longtemps le maître inconlesl<: de la Zoologie française soit oublié au Muséum. Lui aussi reparaîtra bientôt dans ce palais où, grâce à la gé- aérosité de l'Administration des beaux-arts, il se retrouvera parmi les /* _ 228 — grands hommes dont il fut l'émule, parmi les disciples qu'il a formes : les de Quatrefages, les Blanchard, les de Lacaze-Duthiers, d'autres encore qui ont comme eux et comme lui ouvert à la Science des voies nouvelles. Mais Alphonse Milne-Edwards devait avoir ici une place particulière. C'est à lui que l'on doit l'admirable agencement de ces belles collections de Mammifères et d'Oiseaux qui émerveillent chaque semaine plus de dix mille \isiteurs, et dans lesquelles, grâce à lui, les animaux ont été pré- seules non plus dans la monotone attitude où on les ligeait jadis, mais avec toutes les allures de la vie et de la passion, en groupes dignes d'un Barye, d'un Gain ou d'un Frémiet. Alphonse Milne-Edwards cachait, en effet, de charmantes qualités d'ar- tiste et de poète sous ses calmes dehors de savant de race et de tradition, d'administrateur correct et avisé. Nous l'avons connu tout entier dans ces belles campagnes du Travailleur et du Talisman, toujours d'humeur égale et enjouée, malgré le mal do mer, qu'il savait maîtriser, conteur exquis, homme du monde accompli, prévenant et dénouant, avec un tact que rien ne mettait en défaut, les menus froissements que la vie en commun du bord et la longueur de la roule aiguisent si facilement entre des hommes d'origine et d'éducation différentes quand le commerce habituel avec des esprits d'élile ne leur a pas appris l'art difficile et précieux de se contenir assez pour ne jamais blesser personne. Nous avons pu voir alors ce qu'il y avait, dans ce corps si frêle en apparence, de courage, de volonté, de ré- sistance à la fatigue, d'enthousiasme pour tout ce qui était grand et beau. Il avail , durant ces campagnes, galvanisé par sa tranquille, mais inlassable ardeur, tous ceux qui l'entouraient : marins, olliciers et savants, et c'est le secret du brillant succès qui les couronna. Nul plus que lui ne payait, de sa personne. A son retour de fi,ooo mètres de profondeur, le chalut sem- blait il menacé de retomber dans L'abîme, au cours de quelque manœuvre difficile; nous l'avons vu plus d'une fois courir sur le bordage, grimper dans les haubans comme un agile gabier, pour aider de son mieux à con- jurer le péril. A Ténériffe, prolitant d'une courte relâche, nous avions voulu aller ad- mirer cette manifique vallée d'Orotava, la plus belle du monde, dit-on, où vivent encore des dragonuiers aussi vieux que l'histoire. Quand il se vit au pied du grandiose pic de Teyde, il jugea indigne d'une mission scientilique de paraître se désintéresser du géant des Canaries. Aucun de nous n'était préparé à une pareille ascension; ce fut en bottines vernies qu'il gravit les 15,711 mètres qui nous séparaient du cratère. Aux iles du Cap-Vert, une \isite à l'îlot Branco, rocher isolé dans l'Océan, était sur son programme: il y avait là des Lézards qu'on ne trouve pas ailleurs et peut-être un petit ude spécial. Les vagues déferlaient sur l'îlot en volutes de 2 mètres ou I) mètres de haut: un lieutenant de vaisseau envoyé en reconnaissance ré- uni en déclarant tout débarquement à peu près impossible. Alphonse — 229 — Mil ne-Edward s déclara qu'il voulait aller se rendre compte par lui-même des difficultés. Quelques instants après, il sautait hors du canot et gagnait l'ilot à la nage. Ce n'étaient pas ses premières hardiesses; pendant le siège de Paris, lorsque les obus prussiens pleuvaient sur le Muséum, il força plus d'une fois l'admiration par le calme avec lequel il dirigeait de dange- reux sauvetages. Ce calme, il le portait dans toutes ses fonctions. Je ne crois pas que du- rant sa longue carrière au Muséum comme aide-naturaliste, professeur ou directeur, on l'ait jamais vu laisser paraître quelque violence. Sa parole courtoise et toujours mesurée comme ses actes, même dans les discussions où il était le plus directement intéressé, empruntait, à la façon même dont elle était contenue, un caractère de réflexion mûrie qui l'imposait: elle sa- vait se faire enveloppante et pressante avec les humbles, persuasive et péné- trante avec ses collègues. Aussi son autorité s'exerçait-elle sans effort; il paraissait à lous l'administrateur infaillible, toujours exactement informé, toujours sûr de ses raisons et partout écouté. Toutes les rares qualités, il les avait mises au service du Muséum, vers lequel, peut-on dire, se tournaient toutes ses pensées et qu'il aimait de cette tendresse filiale qu'on éprouve pour lui, si peu qu'on y ait vécu, non seulement parce qu'on sait quelles richesses y sont accumulées, mais surtout parce qu'on y est entouré et comme pénétré des souvenirs de ce qu'il y a de plus grand et de plus pur parmi les gloires scientifiques fran- çaises et que ces souvenirs y ont créé une saine atmosphère de travail, de désintéressement et de progrès. Alphonse Milue-Edwards fut introduit tout jeune dans ce Jardin des Plantes où il devait passer toute son existence. Il n'avait guère que 6 ans quand son père succéda à Audouin dans la Chaire d'Entomologie et vint habiter la maison de Cuvier. A a5 ans, il était Aide-Naturaliste de cette chaire et passa à celle de Mammalogie et Ornithologie, où Henri Milne- Edwards avait demandé à être transféré en 1862, après la mort d'Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire. Agrégé, puis Professeur d'Histoire naturelle à l'Ecole de Pharmacie, il devint, à son tour, en 1876, Professeur au Muséum, son père s' étant exclusivement consacré à cette époque à ses fonctions de doyen de la Faculté des Sciences. Il succédait enfin, en 1891 , comme Directeur du Muséum, dans des circonstances presque dramati- ques, à l'éminent chimiste Frémy, malheureuse vict ime de son dévouement au Muséum , de sa bouté et de son généreux optimisme. Successivement membre de la Société de Biologie, de la Société nationale d'Agriculture, de l'Aca- démie de Médecine, de l'Académie des Sciences, du Conseil supérieur de l'Instruction publique. Président de l'Association scientifique qui précéda l'Association française pour l'Avancement des Sciences, du Comité des Travaux historiques, de la Commission des Missions, plusieurs fois Prési- dent de la Société de Géographie, attaché h une foule d'autres Sociétés — 230 — scientifiques qui se disputaient l'honneur de se parer de son nom, membre du Conseil de la Société d'Acclimatation, il s'ingéniait à faire tourner toute l'influence qu'il tenait de ces dignités au profit de la Science et de nos Collections nationales. C'est lui qui établit entre la puissante Société de Géographie, la Commission des Missions et le Muséum les relations cor- diales qui n'ont jamais cessé et qui ont été si fécondes pour l'organisation des heureuses missions grâce auxquelles le drapeau français a flotté un peu partout dans le monde el tant de documents précieux ont été recueillis. Tous les corps auxquels appartenait Alphonse Milne-Edwards se sont fait représenter ici; ions auraient tenu à dire quelle place il avait occupé dans leur sein: par un sentiment de discrétion devant lequel il n'y avait qu'à s'incliner, M"10 Milne-Edwanls-Dumas, qui porte deux noms également illustres et que nous saluons ici avec le plus profond respect, a tenu à ce • pie cette cérémonie lui aussi simple el aussi brève que possible. Le projet de perpétuer au Muséum, par un monument, le souvenir d'Alphonse Milne-Edwards lut d'ailleurs toul d'abord conçu par un groupe de ses admirateurs et de ses élèves. \<>us devons remercier M. le Ministre de l'Instruction publique el M. le Sous-Secrétaire d'Étal des Beaux-Arts d'avoir revendiqué cette pensée et de nous avoir donné la belle-œuvre d'art <|ue nous admirons aujourd'hui. Les premières recherches scientifiques d'Alphonse Milne-Edwards remon- tent aux environs de 1860. Presque simultanément il publie, vers celle époque, des éludes sur la composition des os. s'engage dans des travaux de longue haleine sur l'analomie des Ciseaux . sur le placenta y\>^ Mammi- fères, s'occupe de préparer une longue monographie de Crabes, si abon- dants partout el si varies, et appelle l'attention sur la présence flans les grandes profondeurs de la Méditerranée, de Polypiers, de Bryozoaires el de Mollusques vivant entre 3,000 mètres et 2,800 mètres au-dessous de la surface. 11 ouvrait ainsi d'un seul coup toutes les voies dans lesquelles devait s'exercer son activité scientifique. Bientôt, dans ces directions si diverses, se succèdent des Mémoires nombreux, tous également remar- quables par leur extrême précision, leur exactitude inattaquable el aussi l'extrême prudence avec laquelle leur auteur se garde des généralisations hàlives, des conclusions prématurées. A ce moment, le livre de Darwin sur l'Origine des espèces venait de susciter dans le monde entier la plus vive émotion. La bataille élail partout , les uns défendant le rigide édifice construit par Linné et Guvier pour y disposer dans un ordre savant, mais glacial, toutes les productions de ce qu'il y a de plus mouvant et de plus actif dans le monde : la vie; les autres s'eflbrçanl de le jeter bas, d'en disloquer toutes les parties, de rendre à la liberté tous ces êtres si méticuleusement enchaînés, montrant leur activité vertigineuse à se ruer les uns contre les autres pour la con- quête de la vie, s'essayant à faire jaillir de cette lutte sans merci et tnmul- — 231 — tueuse l'explication de l'ordre apparent que nous croyons voir dans un monde immobile, parce que notre courte vie ne nous permet de l'aper- cevoir que dans une durée pareille à celle d'un e'clair et nous laisse igno- rants des mouvements accomplis dans la nuit qui nous précède et dans celle qui nous suit. A cette mêlée, Alphonse Mil ne-Edwards se garde bien de prendre part: il observe les combattants, marque silencieusement les coups, mais réunit avec patience les faits positifs qui le mettront plus tard en .situation d'éprouver la solidité des arguments. Les recherches sur les Oiseaux fossiles commencées à Sansons, poursuivies à Saint-Gérand-le-Puy, lui montrent d'abord un fait inattendu qui aurait pu un moment décourager un zoolo- giste débutant, mais dont l'importance au point de vue de l'histoire de la vie est très grande. Tandis que, durant la période tertiaire, les Mammi- fères sont en pleine évolution et, après avoir fourni à Cuvier les matériaux de ses retentissantes découvertes sur les fossiles du gypse de Montmartre, ont mis entre les mains de ses successeurs et notamment de nos regrettés collègues Albert Gaudry et Filhol, de notre vaillant Professeur actuel de Paléontologie M. Boule, tous les éléments qui ont permis d'entrevoir la généalogie des espèces actuelles, les Oiseaux ont, à cette époque, achevé la leur. Les types constitués à l'époque tertiaire se sont conservés sans changements importants jusqu'à nos jours; beaucoup se sont, à la vérité, déplacés vers le Sud, mais d'autres n'ont même pas effectué ce voyage; à peine a-t-il fallu créer quelques genres nouveaux. Les modifications ne s'accomplissent donc pas avec une égale vitesse dans le règne animal. L'évolution des Oiseaux, peut-être rapide durant la période secondaire, quand ils apprenaient à voler, semble être arrivée à une sorte d'état d'équi- libre durant la période suivante, et Lamarck en avait, semble-t-il, donné d'avance la raison : rrQui ne sent, dit-il, que les Oiseaux qui peuvent si aisément se déplacer et choisir les lieux qui leur conviennent sont moins assujettis que bien d'autres animaux aux variations des circonstances locales et par là moins contrariés dans leurs habitudes », habitudes dont les changements sont, suivant lui, les causes principales des modifications des animaux. En revanche, si la faculté de voler a conservé si longtemps tant d'espèces d'Oiseaux, sa perte a été fatale à bien d'autres. Le grand Pingouin du Nord a disparu au cours du xixe siècle; pour peu que les expéditions antarctiques se multiplient, le xx° verra sans doute la disparition des Manchots qui les représentent dans le Sud; Alphonse Milne-Edwards s'est appliqué à nous faire connaître dans le détail les diverses espèces d'Oiseaux quasiment ap- tères qui ont ainsi disparu durant la période historique: le Dronte, le Soli- taire, l'Aphanapteryx, le Foulque, le Perroquet que Léguât avait encore vus à l'île Maurice, l'.Epyornis de Madagascar, les Dinornis géauts de la Nouvelle-Zélande, etc. C'est principalement dans des îles isolées et peu visi- — 232 — tées que, vivant dans une tranquillité profonde, ces Oiseaux, devenus, peut-on dire, paresseux de leurs ailes, se sont peu à peu dégradés. Mais comment y étaient-ils parvenus? La découverte de toule une faune disparue de l'île Rodrigue amène Alphonse Milne-Edwards à une conclusion d'une réelle grandeur et dont les géologues ont fait depuis plus d'une fois leur profil : ces îles, aujourd'hui isolées, qui furent autrefois habitées par une faune dont les accidents de naufrage ne suffisent pas à expliquer la variété, n'élaient-elles pas reliées jadis à des continents voisins? Ainsi, à l'occasion de ses travaux de détail, Alphonse Milne-Edwards pose une question de l'ordre le plus général. C'est le trait caractéristique des esprits supérieurs. Dans ses travaux monographiques qui paraissent le plus limités, les problèmes les plus hauts ne cessent de le préoccuper. Il ne néglige jamais de rechercher les rapports précis des animaux dont il révèle l'organisation avec ceux dont l'organisme est mieux connu. C'est ainsi que le Mesits, le Coua, le Phodilus et autres Oiseaux singuliers sont ramenés dans leur véritable famille comme le Dronte, dont on avait fait un Vautour et qu'il démontre n'être qu'un Pigeon colossal et grotesque. Cette déter- mination exacte des allinilés n'était-elle pas la préface nécessaire de celte œuvre supérieure qui consiste à rechercher de quelles variations un type organique donné est susceptible et quelles influences sont capables de les produire? Les mêmes programmes se retrouvent dans ses travaux sur les Mammi- fères, mais ici c'est à des formes vivantes qu'il s'adresse. Von Baër, Henri Milne-Edwards avaient jadis attiré l'attention sur la persistance des carac- tères que. dans un même ordre, présente le placenta: tous les Insectivores, tous les Rongeurs, tous les Singes, tous les Carnassiers, tous les Lémuriers, lous les Pachydermes, tous les Cétacés, les Sirénides ont la même forme de placenta; chacun de ces ordres constitue donc, à ce point de vue. un groupement naturel; et l'on peut penser qu'ils sont parents; il en est de même des quatre derniers. Mais, à ce compte, voilà de singulières parentés: les Eléphants, les Oryctéropes . les Damans ont la même forme de placenta que les Carnassiers. Qu'est-ce que cela signifie ? Pour éprouver la valeur des rapprochements indiqués par le placenta, Alphonse Edwards cherche à déterminer, en s' adressant à lui, les affinités douteuses. On savait déjà ipie les Chameaux avaient un placenta de Pachyderme; il découvre que dans la famille des Ruminants, la plus ancienne après la leur, celle des Chevrotains. les Ih/.rmnschus et les Tragvlw ont aussi uu tel placenta. tandis que les Muscs ont acquis déjà le placenta colylédonnaire, caracté- ristique des autres Ruminants. On peut donc admettre que les Ruminants descendent des Pachydermes et notamment des Porcins, et un rameau généalogique intéressant se trouve ainsi construit. En revanche, les Lému- riens ou Maques de Madagascar, placés par Iheckel sur l'arbre généalogique des Singes et de l'Homme, ont un placenta de Pachyderme, et le rameau — 233 — généalogique construit par Haeckel se trouve remis en question. . . à moins (lue les diverses formes de placenta ne puissent se muer les unes dans les autres. Les Edentés viennent encore compliquer le problème : en étudiant leur placenta, Alphonse Edwards espère découvrir d'où ils viennent; mais ici. à sa grande surprise, chaque genre, pour ainsi dire, a sa placentation particulière, et Ton peut se demander si cet ordre n'est pas placé à une sorte de carrefour où se seraient croisés les Mammifères venant de points divers et n'ayant en commun qu'une sorte de sénilité congénitale. Plus d'une fois, les zoologistes ont ainsi réuni sur des ressemblances superlicielles des animaux au fond très différents, souvent modifiés dans le même sens par un genre de vie commun. Dans ses belles études sur les Mammifères de Madagascar, publiées dans le splendide ouvrage consacré à la grande ile par M. Alfred Grandidier, dans ses recherches sur les Mam- mifères recueillis en Chine par M. Fonlanier et surtout par le missionnaire explorateur Armand David, Alphonse Milne-Edwards en signale d'autres exemples : si les Lémuriens ne sont que de faux Singes , quelque chose comme les Pachydermes arboricoles, des Rongeurs très divers ont pris, en fouissant la terre, une singulière ressemblance avec des Taupes. Il signale d'autre part, à diverses reprises, combien il est dangerenx de juger des Oiseaux sur leur extérieur. Dans ces recherches sur la faune chinoise ressort encore un conseil de prudence à l'adresse du géologue qui, prenant les êtres \ivants pour ther- momètres, disserte sur les modifications subies par les climats durant les périodes géologiques. Le premier essai de ce genre, tenté par Cuvier, fut singulièrement malheureux : de ce que des Eléphants, en chair, avaient été trouvés gelés et admirablement conservés dans les glaces de la Sibérie, il avait cru pouvoir conclure que la Sibérie avait instantanément passé d'un climat torride à un climat glacial; ce fut l'origine de la légende des révolu- lions du globe et des cataclysmes universels, présentée avec une éloquence ci désastreuse pour les progrès de la Géologie par le grand naturaliste. Ces Eléphants, les Mammouths, étaient, on le sait aujourd'hui, simplement protégés contre le froid par une épaisse et douillette fourrure. La tempé- rature, en effet, ne règle pas, autant qu'on le croit d'ordinaire, la distri- bution géographique des organismes. Dans les froides montagnes situées à l'Est de la province de Tché-Li vivent côte à côte avec des sortes de Mar- mottes, les Spermophiles , un Singe, de grandes Panthères, un Tigre iden- tique à celui du Bengale. C'est un assemblage analogue à celui qui, dans les temps quaternaires, mélangeait dans la vallée de la Vézèreles animaux actuels des tropiques et ceux des pôles. A ses savantes Recherches sur la faune des régions australes, qui obtin- rent de l'Académie des Sciences le grand prix de Sciences physiques, A. Milne-Edwards a donné pour épigraphe cet aphorisme : «Dans les Sciences naturelles, l'examen comparatif des faits fournis par l'observation est — 234 — préférable aux vues de l'esprit». Buffon avait dit autrefois : . Mi.MocicHLA rdbbjpes (Tem.), 99. 27. Vereosylvia Gurdlacbi Lemb. , d, 9. 28. — calidris (L.), d. 29. Helhinthotherd8 vermivoiîos (Gm.), d, 9. 30. Parula americana (L.), 9. 31. Dendroeca Gundlachi Baird, d, 9. 32. — domimca (L.), d, 9. 33. — discolor (Vieil!.), d, 9. 34. COERlLi:sCK\S (Glll.), d, 9. 35. — tigrina (Gm.), d, 9. 36. SeTOPIIAGA BOTICILLA (L.), d, 9. 37. Geothlypis trichas (L.), d, 9. 38. Tebetistris fornsi Gundl. . d, 9. 39. PoLTOPTILA COERI LEA (L.). 9. 40. PlT ARGUS CAUDIFASCIATUS (d'Orb.), 9. 41. Mviargius sagrae Gundl., 99. 42. Spirdalis petrei (Len.), d, d* juv., 9. 43. Melopyrbha nigra (L.), d, 9. 44. EuETIIEIA OUVACEA (Glll.), d\ 9. 45. CANORA (Glll.), d. 9. 46. Cyarospiza ciris (L.), d. 47. Geotrygon mortara (L), d, d juv., 9. '18. — chrysia Bp., 9. 49. Zeraïda zeraïda (Bp.), 9. 50. Ze>AÏI)URA MACROURA (Lu), d, 9. 51. CbAHEPELIA PàSSERIRA (L.). dd. 52. COLIMJS VIRG1NIAMS CCRA\E\SJS (Gould) , d. 53. PoRPHYRIOLA MART1MCA (L.), dd. — 239 5'l. ACTODROMUS MACI I.ATA (Vicill.), 9. 55. Hktkropvgia Bairdii (Cous.). 9. 50. PoDICEPS DOMINICENSIS (L.), d. Description bVv Barbus novveav du Sahara, par M. le D1' Jacques Pellegrin. Le genre Barbus est largement représenté dans toute l'Afrique où on en compte près de i5o espèces. Celle qui est décrite ici est surtout remar- quable par sa provenance. Elle a été recueillie, en efi'et, par le capitaine Corder le 3 novembre 1908, dans l'extrême Sud-Algérien, en plein Sahara, au Rédir de Sfédil (Tassili des Azdjers). On ne s'attendait pas à trouver des Poissons dans celte région désertique et où les eaux sont si rares, au moins aujourd'hui. Le petit envoi adressé au Muséum comprenait eu dehors de cette forme nouvelle pour la science quelques spécimens du Barbus callcnsis C. V., espèce fort commune dans les eaux douces de l'Algérie, du Maroc et de la Tunisie. Barbus deserti nov. sp. La hauteur du corps égale ou un peu inférieure à la longueur de la tète est contenue 3 fois 1/9 à 4 fois dans la longueur sans la caudale. Le museau est arrondi, il égale la largeur interorbitaire et est contenu 3 fois à 3 lois i/4 dans la longueur de la tête. Le diamètre de l'œil est compris 3 fois i/4à 3 fois 1/2 dans la longueur de la tête. La bouche est terminale, sa largeur égale la longueur du museau; les lèvres sont bien développées. Les barbillons sont au nombre de 2 de chaque côté, l'antérieur fait le i/3 environ du diamètre de l'œil, le postérieur la 1/2 ou les 3/4. Les écailles sont nues. On en compte 20 à 26 le long de la ligne latérale, 777! en ligne transversale, 2-2 1/2 entre la ligne latérale et la ventrale, 10-12 autour du pédicule caudal. Celui-ci est 1 fois î/a à 2 fois aussi long que haut. La dorsale comprend 3 rayons simples et 8 rayons branchus; le dernier rayon simple est mince, flexible, non ossifié et égale la longueur de la tête; le bord supérieur de la nageoire est légèrement émarginé; l'origine de la dorsale est plus rapprochée du bout du museau que du début de la cau- dale. L'anale est composée de 3 rayons simples et de 5 rayons branchus, les plus longs faisant les 2/3 environ de la longueur de la tète. La pec- torale pointue mesure les 3/4 ou les 4/5 de la longueur de la tète et arrive à la ventrale oxi presque. La ventrale débute un peu en arrière de l'origine de la dorsale , est aussi longue que la pectorale et atteint généralement l'anale. La caudale est bien fourchue. Muskum, XV. lS — MO — La coloration est jaunâtre, plus foncée sur le dos, claire sous le ventre. L'extrémité supérieure de la dorsale est noire. Une ligne longitudinale foncée peu nette se dessine de chaque côté sur la moitié postérieure du corps. D. m 8 ; A. m 5 ; P. i G ; V. 8 ; Sq. 3 ' 2/a3 - q5/3 ^. N° 09-457-458. Coll. Mus. — h exemplaires. Hedir de Sfédil (Tassili des Azdjers) : Cn" Cortier. Longueur : '17-f- ti = 6i, 46-f-i5 = 6 1 , ûa-f là = 56, 35-|- 10 = A5 mil- limètres. Cette espèce qui appartient au groupe dont le Barbus périnée Riippell est le type se rapproche du B. ablubcs Bleeker de Guinée dont les barbillons sont plus développés. Poissons de la Komadougou et du lac Tchad récoltés PAR LA MlSSIOll TlLHO-GilLLARD, par M. le Dr Jacques Pellegrin. Les Poissons du lac Tchad ne sont connus que depuis peu d'années. Le Dr Fournial, attaché à la Mission Foureau-Lami , n'ayant recueilli que quelques notes et dessins, c'est au regretté D' Decorse, de la Mission Auguste Chevalier, que revienl l'honneur d'avoir rapporté les premiers exemplaires du Tchad et du Chari. J'en ai donné ici-même (1), en ioo4, une liste comprenant ko espèces. Parmi celles-ci, trois seulement étaient spé- ciales au Tchad : un Mormyridé ÏHyperopisus tenuicauda Pellegrin, un Cyprinidé le Labco chariensis Pellegr. , un Siluridé décrit postérieurement ('! le Synodontis Courleli Pellegr. M. Boulenger(3) publia peu après une petite liste de Poissons récoltés également dans le Tchad et le Chari et offerts au Biitish Muséum par le Capitaine Gosling. Sur les 23 espèces citées, une dizaine figurent déjà dans les collections Ghevalier-Decorse. Les matériaux étudiés ici augmentent très heureusement nos connais- sances concernant la faune ichtyologique de la légion du Tchad. C'est le D" Gaillard, attaché à la Mission du Capitaine Jean Tilho qui a recueilli, en 10,08, tous les exemplaires qui viennent d'enrichir les collections du n' D' J. Pellegrin, Poissons du Chari et du lac Tchad récollés par la mission Chevalier-Decorse. Bull. Mus. Uist. nat., iqo'i, p. 3oq et C. 7?. 6' Congr. Zool., Berne, 190/1 , p. 60 5. (2) Op. cit. 1906, p. 673. W P>: Zool. Soc. Lond., 1905, p. 1 5 1 . — 241 — Muséum d'iiistoire naturelle et dont on trouvera pins loin la lisle. Ces l'ois- sons proviennent pour moitié environ des localités de Bol et de Marakou sur le lac Tchad même (N'Gui Boul du Sud), pour moitié de Turban Guida qui se trouve sur le bas cours de la komadougou , rivière tributaire du Tchad se jetant sur la rive ouest du N'Gui Boul du Nord(l). On remar- quera que ces points sont assez différents de ceux où ont été eflécluées les premières récoltes du D' Decorse. Sur les 87 formes mentionnées ci-dessous, avec leur provenance, trois seulement sont nouvelles pour la science : un Mormyiidé le Marcusenius Gaillardi que j'ai dédié avec beaucoup de plaisir au D' Gaillard qui a ras- semhlé ces belles collections, deux Siluridés le Gepkyroglanis Tilhoi (jui portera le nom du Chef de l'expédition, et une variété de Y Auchonoglanis occidentalis C. V. paraissant spéciale au Tchad, d'où son épithète de Icha- diensis. Pol.ypteridae PoLYPTERUS SENEGALUS Clivier. Bol. Norni.Yi-idac Marcusenius Gaillardi nov. sp. — Bol. Gnathonemus senegalensis Steindachner. — Turban- Guida. Morhyrus Hasselquisti Cuvier et Valenciennes. — Turhan-Guida. Mormvris Jubemni Cuvier et Valenciennes. — Turban-Guida. Hyperopisus bebe Lacépède. — Bol. Gymnarchus niloticus Cuvier. — Bol. Osieoglossidïic . . . . Heterotis niloticcs Cuvier. — Marakou. (haracinidac Hydrocyon Forskali Cuvier. — Turban-Guida, Bol. Hydrocyon brevis Gùnther. — Turban-Guida. Alestes baremose Joannis. — Turban-Guida, Bol. Alestes dentex Linné. — Turhan-Guida, Bol. Alestes nurse Rùppell. — Turban-Guida, Bol. Distichodus brevipinnis Gùnther. — Turban-Guida. Distichodus rostratus Gùnther. — Turhan-Guida. Citharinus citharinus Geoffroy. — Turhan-Guida. 4 !yprlnidae Labeo coubie Bùppell. — Turban-Guida. Labeo senegalensis Cuvier et Valenciennes. — Turban-Guida, Bol. Siluridac Clamas lazera Cuvier et Valenciennes. — Bol. Clarias anguill\ris Linné. — Turban-Guida. Heterobranchus bidorsalis I. Geoffroy. — Turban- Guida. (" Trois espèces, en outre, ont été recueillies dans in région de Zinder : Prolopli'vus anneclPiw Owon , Clarias lawra C. V. et Ilcmiclnomis bimaculalus Gill. 18. — 242 — Siluridac Eutropics niloticus Biïppell. — Bol. Schilbe mystus Linné. — Turl)an-Guida. Bagrus bayad Forskâl. — Bol. Chrvsiciithys auratds I. Geoffroy. — Bol. Gephyroglanis Tilhoi nov. sp. — Bol. Auchenoglanis occidentales Cuvier et Valenciennes var. tchadiensis var. nov. — Bol. Svnodontis schall Bloch Schneider. — Turban- Gnida, Bol. Svnodontis sorex Giinlher. — Turban-Guida. Synodontis ci.arias Linné. — Turban-Guida. Synodontis batensoda Rùppell. — Turban-Guida. Malopterirus ELECTRicusGmelin. — Bol. Vri.uiiii.ic Lates mloticus Hasselquist. — Turban-Guida, Bol. t'iohiidae Astatotii.apia Desfontainesi Lacépède. — Bol. Tii.apia nilotica Linné. — Marakou, Bol. Til\pia galii./ea Artédi. — Turban-Guida , Bol. Tflapia Zillei Gervais. — Bol. Marcusenius Gaillardi nov. sp. La bailleur du corps est contenue 3 fois à 3 fois 1/2 dans la longueur sans la caudale, la longueur de la tête 3 fois 1/2 à h fois. La tête est légè- remenl plus longue que haute. Le museau est arrondi, égal ou un peu su- périeur au diamètre de l'œil. Le diamètre de l'œil est compris k fois 1/2 environ dans la longueur de la tète, 2 fois dans l'espace intcrorbilaire qui est fortement convexe. La bouche, est petite, située au-dessous du niveau du bord inférieur de l'œil; sa largeur est contenue environ A fois dans la longueur «le la lèle; les dénis fortement échancrées sont au nombre de 7 généralement, à chaque mâchoire. La narine antérieure est au niveau du centre de l'œil, la narine postérieure un peu plus bas et 1res rapprochée de l'œil. On compte 68 à 00 écailles le long de la ligne latérale, -j— en ligue transversale, t^- entre la dorsale et l'anale, 16 autour du pédicule caudal qui esl a fois 1/2 aussi long que haut. La dorsale à 18 à 20 rayons commence au-dessus du 2e au 5*rayon de l'anale; sa base égale la longueur du pédicule caudal. L'anale à 22 à 25 rayons est également distante de l'origine de la ventrale et de celle de la caudale. La pectorale pointue est égale environ à la longueur de la tête el atteint généralement l'extrémité de la ventrale. La caudale écailieuse à sa hase est fourchue; ses lobes sont plus ou moins arrondis. La teinte générale est gris-jaunâtre, avec une multitude de petits points noirs minuscules. D. 18-20; A. 2 2-25; P. 10-11; V. G; Sq. io-i2//»8-5o/i5-i7. — 243 — N° 09-395 à 398. Coll. Mus. — ib exemplaires. Bol (Lac Tchad); Tilho- Gaillard. Longueur : de 55 -f- i3 = 68 à 68 -\- i5 = 83 millimètres. Celle petite espèce se distingue du Marcusenius Lhuysi Sleindachner, du Sénégal, par ses écailles plus nombreuses autour du pédicule caudal (16 au lieu de 12), son pédicule caudal plus allongé, sa dorsale plus courte (D. 22-25 au lieu de D. 28.) Elle se rapproche surtout de M. Isidori C. V. du Nil , mais ses écailles sont un peu moins nombreuses en ligne longitudinale (Sq. 48-5o au lieu de Sq. 53-6o). Gephyroglanis Tilhoi nov. sp. La hauteur du corps est contenue 5 fois dans la longueur (sans la cau- dale), la longueur de la lête 3 t'ois i/3. La tête est déprimée, légèrement sti-iée sur l'occiput et le prolongement occipital ainsi que sur l'opercule. Le museau égale le grand diamètre de l'œil et est contenu à peiné plus de 3 fois dans la longueur de la tête. L'espace inlerorbitaire est un peu moins long que le grand diamètre de l'œil; celui-ci est de forme ovale. Le pro- longement occipital est plus long que large et en contact avec le bouclier de i'inlerépineux. Le barbillon nasal est minuscule, tout à fait rudimen- laire; le barbillon maxillaire atteint l'origine de la pectorale; le mandibu- laire externe fait près de la moitié de la longueur de la tète; le mandibulaire interne est un peu plus court. La bouche fait environ la moitié de la lar- geur de la tête. Les dents des mâchoires sont villiformes, bien développées; on ne dislingue pas de dentition palatine. Les ramifications de la ligue latérale ne sont pas très prononcées. La nageoire dorsale possède G rayons mous, l'épine fait les 3/5 de la longueur delà tête; le premier rayon mou, filamenteux, beaucoup plus long que la tête, atteint couché le milieu de l'adipeuse. Celle-ci est séparée de la dorsale rayonnée par un espace égal à 1 fois 3/4 sa base. L'anale possède 1 1 rayons dont 8 branchus. La pec- torale se termine à une bonne distance de la ventrale; son épine est un peu plus courte que celle de la dorsale; elle est très forte eL porte à son bord postérieur 8 dents réclinées très accusées. La ventrale finit bien avant l'anale. Le pédicule caudal est un peu plus long que haut. La caudale est franchement fourchue, à lobes pointus. D. iG; A. m 8; P. 110; V. i5. N° 09-424. Coll. Mus. — Bol (Lac Tchad): Tillio-Gaillard. Longueur : 88 -f- 3o = 1 18 millimètres. Le type de celle espèce ne parait pas être encore arrivé à l'état adulte. Il se rapproche surtout de Gephyroglmiis longiphinis Bouleuger1'', mais s'en [»] Ann. Mus. Congo, Zool., I. (1899), !'• 109> !''• ^1, lîg. d. distingue surtout par son barbillon maxillaire un peu plus court, ses ven- trales n'atteignant pas l'anale, son prolongement occipital plus long que large. Auciienoglanis occidentale Cuvier et Valencienues , var. tchadieinsis nov. var. La hauteur du corps est contenue k fois à h fois 1/2 dans la longueur sans la caudale, la longueur de la tête 2 fois 3/A à 3 fois. La tête est 1 fois 1/2 aussi longue que large. Le museau conique lait un peu plus de la moitié" delà longueur de la tête. Le diamètre de l'œil est contenu h fois à h fois 1/2 dans la longueur de la tête, 2 fois ou un peu plus de 2 fois dans la longueur du museau, 1 fois 1/2 dans l'espace inlerorbilaire. Les lèvres sont épaisses, papilleuses. Le barbillon maxillaire arrive au bord pos- Lérieur de l'œil; le barbillon mandibulaire externe atteint parfois l'épine de la pectorale; le mandibulaire interne est moitié moins long que l'externe. Les dents prémaxillaires sont réunies en une petite masse unique; les dents mandibulaires forment une bande interrompue sur la ligne médiane. Le processus occipital triangulaire est en contact avec le bouclier interneural, en forme de V à pointe pas très élargie. Le processus humerai est très pointu. La dorsale comprend une épine à bord postérieur denticulé, con- tenue 2 fois 1/9 à 2 fois 3/A dans la longueur de la tête et 7 rayons mous. L'adipeuse s'élève graduellement: sa longueur est égale à 1 fois 2/3 ou 2 fois celle de la dorsale rayonnée, dont elle est très rapprochée. L'a- nale comprend 1 1 rayons dont 7 brauchus. L'épine de la pectorale fine- ment denliculée antérieurement et fortement postérieurement est aussi longue que celle de la dorsale. La ventrale se termine bien avant l'anale. La caudale est faiblement émarginée. La teinte générale en alcool est grisâtre avec, sur le dos et les côtés, 9 rangées superposées composées chacune de 7 ou 8 larges taches noires arrondies. Le ventre est uniformément blanchâtre. Une ligne foncée va du museau à l'œil et s'étend même au delà. De petites taches noires existent souvent sur la dorsale rayonnée et sur la caudale. D. 1 7; A. iv 7; P. 1 9; V. 1 5. N° 09425420. Coll. Mus. — 7 exemplaires. Dol (Lac Tchad) : Tilho-Gail- lard. Longueur : de 38 -\- 10 = 48 ;'i Gi -f- 17 = 78 millimètres. UAuckenoglanis occidentalis C. V. habite le Nil, le Niger, le Sénégal et le Congo. Celte variété se rapproche de celle du Tanganyika, décrite parBoulen- ger" sous le nom d'il, occidentalis var. langanicunus. Sa coloration est ca- (i) TV. /.oui. Soc. Lond., XVII, i()o(i, p. 553 i pi. XXXIII. — 245 — ractéristique. Toutefois il s'agit déjeunes spécimens, et chez les Siluridés, la livrée subit de grandes variations avec l'âge. Le processus occipital trian- gulaire, non arrondi postérieurement, permettra alors de la distinguer. Si Ton ajoute aux résultats obtenus par la Mission Tilho-G ailla rd les don- nées fournies par les deux envois précédents : celui de la Mission Cheva- lier-Deçorse au Muséum de Paris, celui du Capitaine Gosling au British Muséum, on peut se faire maintenant une idée générale assez exacte de la faune ichlyologique du lac Tchad. C'est ainsi qu'on voit que sur les 65 Poissons différents actuellement signalés dans le Tchad et ses affluents, 43 se rencontrent également dans le Nil, Ao dans le Niger, 07 dans le Sénégal, 19 dans le Congo, 5 dans le Zambèze ou l'Afrique australe; G seulement lui sont particuliers. Les conclusions qu'on en peut tirer c'est que la faune ichtyologique du Tchad offre des affinités très considérables et à peu près égales avec celles des grands bassins environnants: Nil, Niger, Sénégal; qu'elle présente dé- jà des rapports moins marqués avec celle du Congo, qu'enfin elle possède très peu de formes communes avec le Zambèze et l'Afrique australe, d'ail- leurs remarquables par leur pauvreté. Ces faits s'expliquent facilement par les communications nombreuses de date récente et même existant encore actuellement entre le Tchad ou ses tributaires et les bassins voisins11'. De plus, l'absence de grandes profon- deurs dans ce vaste marigot a empêché également la spécialisation sur place, à l'inverse de ce qui s'est produit dans des lacs extrêmement pro- fonds et depuis très longtemps isolés, comme le Tanganyika, par exemple (2). DeSCMPTION D'UN LaTHRWIDE MEXICAIN NOUVEAU , PAR M. A. CïROUVELLE. Corticaria ( Melanophthalma ) nidicola nov. sp. Ovato-olongata , convexa, subnitida, testacea, capile prothonicpqite subruja, pilis cinereis in copilr sat dongatis cl stratis, in eîytris haud elongatis, (1) Voir au sujet des communications entre les bassins des grands fleuves afri- cains équatoriaux, l'intéressante note de M. Ghavieu parue ici même. La Méduse du Tanganyika et du Victoria Nyanza; sa dispersion en Afrique. Bull. Mus. Hist. nul., 1907, p. 221. w Dans une liste récente de Poissons du Tanganyika donnée par Boulenger (Tr. Zool. Sur. Lond., XVII (6), 1906, p. 087) et comprenant 1 15 espèces répar- ties en 48 genres, il n'y a pas moins de 99 espèces et 21 genres exclusivement propres à ce lac. II en est loin d'être ainsi pour le Tchad, comme on peut s'en rendre compte par les chiffres mentionnés ici. s — 246 — oblique ercctis et in lineas alternatim longiores dispositis vestita. Antennae subelongatae ; clava triarticulata , arliculis 1, a subquadratis , uliimo longwre n paulo îatiorr. Caput transversum, subparce punctatum; oculis magnis, inter se remous : temporibus indicatis , subelongatis. Prothoraa: antice arcuatus , lateribus subangulosus , ad basin ri.r constrictus, fere in nui. rima latudine duplo latior quam longior, dense punc talus. Scutellum tranèversissimum , apice laie rotundatum. Elytra ad basin prothorace latiora, oblonga, mugis duplo longiora quam simul in ma. rima latudine latiora, punctato-lineata ; lineis punctalis remotis , ad basin substriatis, ad apicem evanescenlibus. Ultimum ar- ticulum tarsorum anlicormn apul marem infra dentatospinosum, — Long., 2,1 millim. Ovale, allongé, convexe, on peu brillant, testacé, très légèrement rou- geâtre sur La tête el le prothorax. Antennes modérément allongées; ic' ar- ticle épais, arrondi en dedans, plus long- que large; a* moins épais, un peu plus long que large; 3" el 6" subégaux, plus de deux fois plus longs que larges; 5' e1 6' subégaux, environ une luis el un tiers aussi longs '( V Coi.ÊOPTÈRE H) LOPllILUS ET DE CINQ CoLBOPTBBBS [nTBICTDBS EXOTIQUES \Cor.. HÈtÉHOMBBBS], par Maurice Pic, Correspondant do Muséum. Les Insectes décrits ici font partie de la collection Léon Fairmaire acquise par le Muséum el proviennent : le Hylopbilus, des chasses de Flohr au Mexique; l'Anthicomorphus et les Tomoderus, de Singaporé(l): enfin l 'Anlhiciis. île L'Afrique australe. Hylophilus peregrinus nov. sp. Satis clongatus, rabnitidus, griseo-pubeseens, supra rnfo-teslaceus, ca- pite posticc scutelloque aigropieeis, elytris ad médium late fusco fascialis, in Ira eorpore nigro; antennis pedibusque lestaceis et gracilihus. Celle espèce un peu brillante esl revêtue d'une pubescence grisâtre non soulevée, peu distincte: elle est noire en-dessous et presque entièrement teslacée-roussfttre en-dessus: la tète, un peu plus large que le prothorax, esl rousse en avant, noirâtre en arrière, subtronquée postérieurement; les yeux gris moyens sont très éloignés enlrc eux et ne touchent pas le bord postérieur de la tète: les antennes teslacées sont assez longues, grêles à la base, un peu épaissies à l'extrémité: le 2° article est plus court que le 3' et le dernier à peine plus long que le précédent; le prothorax teslacé est en carré long, fortement et densément ponctué, les élvlres sont larges, pas lus longs, fortement ponctués, dépourvus de dépression nette, teslacés- ronssâlres et ornés d'une large fascie médiane d'un brun noirâtre sinuée, plus large vers la suture; les pattes sont teslacées et grêles. — Longueur. 9 millim. 5. Mexique : Real del Monte. Parait voisin de VU. fragilis Champ, (ex description); en dillérerail au moins par les élytres fasciés et les yeux moins grands. t" Peut-être ces espèces provionnent-olles dos chasses do RafTray. — 251 — Anthicomorphus rufithorax nov. sp. Elongatus, rufo-testaceus, nitidus, luteo-pubescens et griseo-hirsulus , oculis nigris, elytris rufo-testaceis anterius in disco et ad suturam longilu- dinaliler nigro nolatis; antennis, palpis pedibusque testaceis. Celte espèce offre les principaux caractères suivants : tête grosse , rétrécie derrière les yeux et légèrement impressionnée sur le vertex en arrière; pro- thorax assez robuste, modérément long, densément et fortement ponctué , élytres bien plus larges que le prothorax, subparallèles, ornés d'une bande suturale noire qui commence en-dessous de l'écusson et se termine bien avant le sommet; dessus du corps hérissé de quelques poils dressés, clairs. — Longueur, 5 millimètres. Singapore. Espèce voisine de YA.suturalis Lewis, très distincte à première vue par la coloration de son avant-corps et la bande suturale noire des élytres plus réduite. Tomoderus tuberculatus nov. sp. Salis brevis et lalus, nitidus, rufo-testaceus, griseo-pilosus, anlennis brevibus pedibusque testaceis; thorace robusto, haud sulcato, lobis apice subdentatis; elytris brevibus, apice subrotundatis, humeris prominulis et callosis. forliler et irregulariler punctalis. Espèce de coloration concolore avec les yeux gris, robuste et large, à lête faiblement ponctuée, grosse et large, à prolhorax très large, cependant un peu plus long que large, celui-ci de forme particulière, fortement en- taillé entre les lobes, qui sont munis chacun, et de chaque côté, d'une sorte de dent foncée latérale, le lobe antérieur postérieurement, le lobe postérieur antérieurement, ce qui donne à ce dernier une forme très trans- versale; le prolhorax est fortement ponctué sur son étranglement et faible- ment sur sa portion antérieure; élytres bien caractérisés par leurs épaules qui présentent une saillie tuberculeuse; antennes courtes, très épaissies presque dès la base. — Longueur, 3 millimètres. Singapore. Par sa forme se rapproche de T. Biroi Pic , mais le prolhorax n'est pas sillonné et de structure très particulière; les élytres sont tout autres : par les épaules offrant une saillie tuberculeuse et la forme de sou prothorax, celte espèce est facile à reconnaître entre toutes. Tomoderus rugulosus nov. sp. Satis brevis et lalus, nitidus, rufo-testaceus, griseo pilosus; anlennis rufo-testaceis, apice pallidis, pedibus rufo-testaceis; thorace robusto, haud sulcato, ruguloso; elytris satis brevibus, apice attenuatis et subrotundatis, humeris prominulis, fortiter sat dense punctatis. — 252 — Cette espèce présente les principaux caractères suivants : tête grosse, subarquée postérieurement, à ponctuation forte et peu écartée, yeux gris: antennes assez longues, robustes, plus épaisses à l'extrémité, roussàlres avec la base plus claire et les trois derniers articles pâles; prothorax forte- ment, densément et ruguleusement ponctué, à lobe antérieur fortement dilaté-arrondi, et postérieur élargi en arrière; élytres assez courts et larges, atténués postérieurement, à épaules marquées mais un peu arron- dies, ornés d'une ponctuation irrégulière forte et plus rapprochée en avant surtout derrière l'écusson; dessus du corps hérissé de poils dressés assez nombreux. — Longueur, 3 millim. 3. Singapore. Par sa forme, voisin du précédent, mais élytres moins courts et non tubercules aux épaules, pro thorax de structure ordinaire, c'est-à-dire à lobes non anguleux, ponctuation différente, plus ou moins rugueuse sur L'avant-corps. Tomoderus singaporensis nov. sp. Subovatus, nitidus, rufo-testaceus, griseo-pilosus: antennis nigris, ad basin rufîs, articulo ultimo pallido: tborace elongato. haud sulcato; elytris oblongo-ovatis . apice subtrunclatis , humeris paulum prominalis et subro- tundatis, modice et sparse punctatis; pedibus teslaceis. Celte espèce offre les principaux caractères suivants : tête plus large que lr prothorax, subtronquée postérieurement, indistinctement ponctuée, yeux gris, prolborax long, indistinctement ponctué, sauf sur l'étranglement qui est ruguleux, à lobe antérieur fortement dilaté-arrondi, postérieur élargi en arrière, antennes assez épaisses, noires avec la base roussûlrc et le dernier article pâle; élytres assez longs, bien plus larges que le pro- lborax, à ponctuation forte et disposée ('parsèment sans ordre, dessus du corps hérissé de quelques poils dressés; pattes peu robustes. — Longueur, près de h millimètres. Singapore. De forme plus allongée que les espèces précédentes; peut prendre place près de T.pallidus Pic, en diffère par un prolborax différent, les antennes presque entièrement noires, etc. Anthicus lineaticeps nov. sp. Elongalus, subdepressus, griseo-pubescens,capile thoraeeque densissime punctatis, subopacis, nigro piceis. elytris nilidis, rufescentibus , laleraliler nigro-nolalis, infra corpore nigro, antennis pedibusque teslaceis, femoribus brunnescentibus. Espèce de coloration plus ou moins foncée, avec les membres plus ou moins testacés el les él\ très d'un roussâlre clair marqués de foncé latérale- — 253 — ment. Tête grosse, subtronquée postérieurement, deusément ponctuée avec une ligne médiane lisse brillante; antennes moyennes; prothorax un peu plus long que large, densément ponctué, assez largement dilalé, arrondi en avant, presque droit sur la base: élytres à ponctuation forte et peu écartée, presque parallèles, subtronqués au sommet, à très faible dépression posthumérale , d'un roussàtre clair et ornés d'une sorte de bor- dure latérale foncée irrégulière, qui se dilate en dedans un peu au-dessous du milieu et n'ai teint pas l'extrémité de ces organes; pattes grêles. — Longueur, 3 millimètres environ. Cap de Bonne-Espérance. Ressemble à VA. hifilialis Pic, mais l'avanl-corps est plus foncé et plus densément ponctué. (jOlÊoPTERES DE LA FAMILLE DES AyTHICIDES RECUEILLIS PAR M. GERMAIN EN BOLIVIE, par M. Maurice Pic, Correspondait du Muséum. Les espèces et variétés décrites dans le présent article , toutes originaires de Cochabamba où elles ont été recueillies par M. Germain, ont été acquises par le Muséum de Paris avec la riche et précieuse collection Léon Fairmaire: elles font partie des Collections du Muséum (1). Tomoderus (Pseudotomoderus) Germaini nov. sp. Robustus, nilidus, rufo-brunneus, capile thoraeeque plus minusve obscu- rioribus, antennis validis, nigris. ad basin et apice testaceis; thorace haud sulcato. Robuste, brillant, roux brunâtre avec la tête et le prolhorax d'ordinaire et variablement obscurcis, orné de quelques longs poils clairs épars; an- tennes robustes, foncées au milieu, plus ou moins testacées à la base et à l'extrémité; tête presque lisse, grosse, un peu plus large que le prothorax, rétrécie derrière les yeux qui sont foncés; prolhorax plus long que large, presque lisse, à lobe antérieur large, non sillonné, lobe postérieur assez long, élargi en arrière et un peu impressionné sur son milieu; écusson petit, élytres bien plus larges que le prolhorax, subovalaires, un peu ré- trécis h l'extrémité , à épaules marquées mais arrondies, sans dépression antérieure marquée, à ponctuation large, écartée et irrégulièrement dis- posée; pattes peu robustes, testacées. — Longueur, 3 millim. 2-3 millim. 5. (l) Toutes les espèces et variétés nouvelles décrites ici font également partie de la Collection Maurice Pic, à l'exception de YAnth. iiidiUincHu. — 254 — Grande espèce pouvant prendre place près de interruptus Laf. , mais élytres de coloration uniforme, à ponctuation plus large, etc. Tomoderus (Pseudotomoderus) boliviensis nov. sp. Satis robustus, nitidus, rufo-teslaceus, anlennis gracilibus, nigris, ad basin et apice testaceis, tborace haud sulcalo. Assez robuste, brillant, roux testacé, orné d'une pubescence grise longue cl écartée; antennes grêles et longues, foncées au milieu, plus ou moins teslacées à la base et à l'extrémité; tête plus large que le prothorax, celui-ci presque lisse, à lobe antérieur assez large, non sillonné, postérieur assez long, élargi à la base et également non sillonné; éensson petit; élytres bien plus larges que le protborax, subovalaires. rétrécis à l'extrémité, à épaules marquées mais arrondies, sans dépression antérieure marquée, à ponctua- lion médiocre écartée, en partie disposée en rangées sur le disque; pattes assez grêles, teslacées. — Longueur, 2 millim. 5. Très voisin de T.punctatus Pic, du Brésil, mais tête plus rétrécie en arrière, ponctuation élylrale moins forte, etc.; diffère, en outre, de l'espèce précè- dent par la ponctuation moins large et plus régulière des élylres elles antennes non épaissies. Anthicus Germaini nov. sp. Modice clongatus, rufescens, capite tboraeeque plus minusve dense punclalis aul pubescenlibus, elylris nilidis, bruneo maculalis et fascialis, anlennis pedibusque leslaceis. Modérément allongé, roussàtre, avant-corps densément pondue, d'où peu brillant et, à l'état frais, prolborax surtout, revêtu d'une pubescence soyeuse jaunâtre; élylres brillants, ornés de macules ou fascies brunes va- riables, antennes et pâlies teslacées: têle un peu rétrécie derrière les yeux, yeux foncés; antennes longues et grêles, peu épaissies à l'extrémité; pro- lborax long, sinué sur les côtés, fortement dilaté-arrondi <'ii avant, un peu élargi en arrière sur la base; écusson pelit; élylres bien plus larges que le prothorax, atténués à l'extrémité, à dépression antérieure nette et bosselles saillantes, finement et éparsement ponctués, ornés de macules ou fascies brunes près des épaules, vers le milieu et près de L'extrémité, ces dessins bruns variables, parfois en partie oblitérés; pâlies assez grêles et longues. Parfois les dessins des élytres sont plus distincts et plus foncés et dessinent une sorte de grande ou double croix médiane, tandis que l'avant-corps devient noirâtre (var. bicrucialus). — Longueur, 3 millim. 5-Zi milli- mètres. Ressemble a Inthicus 5-tnaculatus Laf., bien distinct par son prolborax pubesçent, les élytres plus brillants, la laille plus avantageuse. Peut-être la place de celte espèce serait-elle dans le s. g. Acaiithinus Laf. — 255 — Anthicus Bruchi var. nov. boliviensis. Élytres foncés à la base, ornés d'une macule posthuméraie rousse 1res pubescente de gris et d'une fascie postmédiane grise un peu oblique: an- tennes enlièrement testacées, ou un peu rembrunies à l'extrémité. Anthicus indistinctus nov. sp. Oblongus. satis an gu status, nitidissimus. rufo-testaceus, capile obseu- riore, antennis pedibusque testaceis. Oblong, assez étroit, très brillant, orné d'une pubescence grise clair- semée, roux-testacé avec la tête un peu obscurcie, membres testacés; tête grosse et large, obscurcie, tronquée postérieurement, à ponctuation fine, espacée; antennes courtes, un peu élargies à l'extrémité: prothorax un peu plus long que large, fortement dilaté et subarrondi en avant et presque de la largeur de la tête, a ponctuation iiue, écartée; écusson peu visible; élytres en ovale allongé, à épaules marquées mais arrondies, un peu ré- trécis à l'extrémité, à ponctuation forte et écartée; pattes testacées, assez robustes. — Longueur, près de 2 millimètres. Très voisin de Grourcllei Pic, de Sumatra, forme analogue mais tête plus grosse et obscurcie , ponctuation élytrale moins profonde. Outre les nouveautés ci-dessus décrites, M. Germain a recueilli un certain nombre d'espèces qui ne diffèrent pas sensiblement de celles déjà connues, ou qui doivent être rapportées à des formes anciennement dé- crites; parmi celles-ci, je mentionnerai : Tomodenis impressipennis Pic et var. , Anthicus (Leplaleus) gibbicollis Laf. , Anthicus deceplor Pic et var. ;l), A. apicicornis Laf., Anthicus (Acanthiiws) striatopunctatus Laf. et var., aequinoclialis Laf., lucumanensis Pic, Anthicus (Isclujropalpus) mapirianus Pic et var., Anthicus (Lappus) amplilhorax Pic. Tabamdes nouveaux de Madagascar, par M. Jacques Surcouf, Chef de travaux, de zoologie au Laboratoire colonial du Muséum. Deuxième note W. L'espèce la plus répandue parmi les Diptères piqueurs de Madagascar avait été décrite sous le nom de Pangonia zigzag par Maequart en 1 855 , (1) Cette espèce varie un peu par les élytres plus ou moins longs. Chez cette espèce , l'avant-corps est parfois roussàtre. M Première note, Bull, du Mus., 1909, n° 4,' p. 17k. Muséum. — \\ . 1 y — 256 — depuis Miss G. Ricardo a cru devoir ranger cette espèce dans le groupe des Diatomineura et le sous-groupe Corizoneura créés par Rondani en 1800 et différant l'un de l'autre par la villosité des yeux, le sous-groupe Corizo- neura étant composé des espèces à yeux glabres. Grâce au grand nombre d'exemplaires que possède la collection du Muséum, nous avons pu con- stater que la Pangonia zigzag n'appartient pas au genre Pangonia. En fait, c'est un insecte de ce groupe des Pangoninœ qui est caractérisé par la pré- sence d'éperons aux tibias postérieurs et d'ocelles au sommet de la tète. Re- marquons que cette division n'est pas absolument justifiée , car les éperons sont parfois très réduits et les ocelles manquent quelquefois. Ce groupe des Pangoninœ est séparé en deux sous-groupes par le nombre des divisions du troisième article antennaire, suivant qu'il y a cinq divisions (genres Silvius et voisins) ou sept à huit divisions (genres Pangonia Latreille, Dicrania Macq. , Cadicera Macq. , etc.). Le premier groupe des Pangoninœ à article antennaire terminal formé- de cinq subdivisions comprend huit genres auxquels il convient d'en ajouter un nouveau que nous constituons sous le nom de Metiioria pour l'espèce; connue sous le nom de Pangonia zigzag Macquart. Les caractéristiques du genre Methoria sonl les suivantes : Antennes fortement velues, troisième article présentant une partie très élargie, plate, sillonnée du côté interne, présentant du côté externe un profil nettement découpé et terminé par une partie quadrisegmentée très rélrécie, ailes à première et quatrième cellules marginales postérieures rétrécies. T\BLEM DICHOTOMIQUB DBS GENRES DO GROUPE DES PANGONINŒ A ARTICLE INTBNNAIRE TERMINAL FORME DE CINQ SUBDIVISIONS. I Premier et second articles antennairee \ courts par rapport au troisième ar- 1 . licle. — Deuxième article beaucoup ! plus petit que le premier -i. Premier et second articles longs 6. Second segment de l'abdomen beaucoup plus large que les autres segments, éperons des tibias postérieurs très petits, yeux velus. — ■ Afrique Pronopcs Loew. Second segment abdominal subégal aux segments voisins, éperons des tibias postérieurs normaux — yeux glabres '6. Face concave au milieu (vue de profil) — Afrique, Madagascar, Java Illunomyia Wiedcmann. Face non concave au milieu h. 5. — 257 — Ailos à première cellule marginale pos- térieure largement ouverte. Saillie du troisième article antennaire faible ou nulle. — Genre mondial SiU'ius Meigeii. Ailes à première et quatrième cellules h. { marginales postérieures très resser- rées. Saillie du 3e article antennaire formant une large expansion plane. — Madagascar ■ Methoria nov. gcn. Ailes à première cellule marginale pos- térieure fermée 5. / Première cellule marginale postérieure fermée, quatrième cellule marginale postérieure ouverte. — Brésil Esenbaclàa Romlani. Première et quatrième cellules margi- nales postérieures fermées. — Mada- gascar Bouvierella Surcoût. Troisième article antennaire avec une épine aiguë sur la première segmen- tation Gastroxides Saunders. Troisième article antennaire sans épine 7. 1 Second article antennaire égal ou sub- i égal au premier. Ailes habituellement „ ] à dessin noir ou brun. Palpes allon- j gés, minces. — Mondial Chrysops Meigen. / Palpes très épais , en forme de croissant. \ — Rhodesia Hinea Adams. Methoria zigzag = Pangonia zigzag 9 Macquarl. = Corizoneura zigzag (Ilicardo). Le Muséum de Paris possède de nombreux spécimens femelles prove- nant de: Madagascar (Grandidier, 1 854). Ikongo (G. Grandidier, 1909) : région de l'Androy, Ambovambé (Dr J. Decorse, janvier 1901); Diego- Suarez (Gb. Alluaud, 1893, 189.3); Ankazaabo (J. Bastard, 1902): Vallée du Maudraré, Ampasimpolaka (Ch. Alluaud. 1901); forêt d'Ambre et Maevatauana (Gervoni, 1907): Nossi-Bé (Dr Joly, 1900); Majunga (E. Dorr, 1897); Tsivory (Fauchère, 1906). — Longueur, \k à 1 7 millimètres. Tête noire; yeux bronzés à corneilles égales; occiput gris cendré à courte pubescence noire, joues noires, portant quelques poils jaunâtres; triangle frontal d'un noir brillant, bande frontale large à bords convergents vers le verlex, d'un blanc d'argent, portant une large callosité noire, brillante, nié- — 258 — diane, de la longueur de la bande et eu occupant presque toute la largeur, la zone blanche est ainsi réduite à une ligne de chaque coté de la callosité. Antennes noires, hérissées de poils de même couleur, premier article noir à bord terminal recliligne, très velu, six fois plus long que le second article, étroit, falciforme, rougeàtre, bordé de longs poils noirs: troi- sième article formant une large expansion plane sillonnée au côté interne et terminée par une partie apicale quadrisegmenlée, mince, jaunâtre clair, portant quelques poils noirs. Palpes allongés, noirs à pubescence noire. Pièces buccales de la longueur de la tète. Thorax d'un noir brillant portant à sa partie supérieure trois fins traits blancs, l'un médian traversant tout le thorax, les deux latéraux dispa- raissant un peu avant le bord postérieur. Callus anlé-alaire à poils noirs, callus sous-alaire portant un pinceau de poils blancs: lianes et peclus brun noirâtre à pubescence concolore. Scutellum d'un noir brillant. Abdomen entièrement noir à pubescence noire. Pâlies : paire antérieure à fémurs bruns et pubescence noire, tibias rouges à pubescence rouge, taises à premier article rouge dans sa partie basilaire puis s'obscurcissent dans sa moitié apicale. les autres articles des tarses sont noirâtres et cordiformes. sauf le dernier qui est rectangulaire et élargi; pattes médianes et postérieures à fémurs rougeàtres à pubes- cence rouge, tibias rouges à pubescence rouge, tarses rouges à pubescence rouge, sauf les deux derniers articles. Ailes : première et quatrième cellules marginales postérieures resserrées au bord de l'aile qui est presque entièrement brune, sauf à l'extrémité api- cale. On rencontre une tache claire, triangulaire, très petite, en arrière de la nervure transverse radicale; une seconde tache claire, arrondie, est située près de l'extrémité apicale de la cellule basilaire supérieure et s'étend un peu sur la cellule basilaire inférieure; la région de la cellule anale et de la cellule axillaire est éclaircie ainsi que l'extrême base de la cellule basilaire supérieure (1 millimètre) et la région médiane de la cellule sous-costale. En outre, il existe : i° Une tache hyaline, triangulaire, ayant sa base sur le bord costal dans la partie apicale de la cellule radiale, traversant la cellule cubitale cl se terminant à la fourche de la nervure cubitale; a° Une seconde tache hyaline, triangulaire, ayant sa base au bord pos- térieur de l'aile dans les deuxième et troisième cellules marginales pos- térieures et se terminant dans la région médiane de la première cellule marginale postérieure à hauteur de la première abscisse de la nervure Iransverso-discoïdale ; 3° Tache apicale hyaline comprenant les deux tiers apicaux delà cellule apicale. Guillerons brunâtres. Balancier brunâtre clair. — 250 — BIBLIOGRAPHIE. Panconia zigzag 9 Macquart. — Diptères exotiques, suppl. V, 30-61, tab. 1, 6g. 56, i85. — Karscli : Berlin, EiUom. Zeitschr., 38-171 (188A) = Corizo- nkura zigzag. Ricard" : innah. Ma»: Nàt. Eût.', sér. 7, V, 10I) (1900). Genre Bouvicrella Surcouf. TABLEAU DICHOTOMIQUE. Deuxième nervure postérieure attei- gnant ie bord inférieur de l'aile.. . . 2. Deuxième nervure postérieure s'arrè- 1. / tant avant d'atteindre le bord infé- rieur de l'aile. Espèce jaune à pattes jaunes. — Madagascar, d1, 10 mil- limètres; 9, 12 millimètres B.jlava La détermination des Pélécypodes étant beaucoup moins facile, notamment faute de monographies récentes pour plusieurs familles , l'étude de ceux recueillis par M. Diguet fera l'objet d'un travail plus complet, avec références bibliogra- phiques, qui paraîtra prochainement dans le Journal de Conchyliologie. — 265 — Bulla penctulata A. Adams (non punctata). Bulla Gouldinia Pilsbry = B. ncbulosa Gould. — L'appellation de B. nebulosa ayant été employée par Schroeler (180 h) antérieurement à Gould (1800). cette espèce a été nommée B. Gouldiana par M. Pilsbry (1893, in Tryon, Mon. Conch., XV, p. 3io). Fissur.ELLA (Grvphis) inaeoualis Sowerby = F. (Cremides) pluridentata Mabille, et var. pica = F. ( Cremides ) Digueti Mabille. — Gomme le dit Carpenter (i855-i85y, Catal. Mazatlan MolL, p. 920), le F. inœqualis est une espèce très polymorphe, qui offre des termes extrêmes fort dissem- blables. Les spécimens représentant la forme typique sont très inéquilatéraux avec une longue perforation trilobée, pourvue d'une callosité interne brus- quement tronquée et bicuspide. D'autres exemples sont subéquilaléraux avec un orifice presque circulaire à callosité non tronquée : ceux-ci corres- pondent plus spécialement à la variété pica. Or Mabille (loc. cit., p. 55) a créé pour les Fissurelles récoltées par M. Diguet deux espèces nouvelles, qui, d'après l'examen des types, me paraissent simplement, l'une, F. pluri- dentata, avec «fissura angustissima , obscure dentatam , être X inœqualis ty- pique, et l'autre, F. Digueti , avec « fissura ovata , mediocri* , s'identifiera la variété pica. Haliotis fulgens Philippi = H. splendens Reeve. — Le nom de Philippi (i8/i5) a la priorité sur celui de Beeve (18/16). Turbo (Callopoma) fluctuosus Wood. AsTRALIUM OLIVACEUM Wood. Trochts (Ciilorostoma) rugosus A. Adams var. rufotinctus Carpenter. Nerita scarricosta Lamarck= N. ornata Sowerby = N. Deshaijesi Récluz. Neritina picta Sowerby. Patella (Ancistromesus) mexicana Broderip et Sowerby. Scurria mesoledca Menke = Patella diaphana (Nuttall) Beeve = P. striala Beeve (non Quoy et Gaimard). Acmaev discors Philippi = Patella œnigmatica Mabille. — La coquille. que Mabille (loc. cit., p. 56) désigne sous le nom de P. aenigmalica, me semble, bien qu'encroûtée de corps étrangers, identique au P. discors Phi- lippi (Abbild. Conch., pi. II, fig. 5) par tous ses caractères : forme ovale, couleur externe verdâtre, sculpture consistant en très nombreuses slries rayonnantes, intérieur blanc avec taches brunes, bord interne finement crénelé et rayé de brun noirâtre. Littorina (Melaraphe) PiiiLippii Carpenter, et var. pemcillata Carpenter. — Les nombreuses Littorines recueillies par M. Diguet correspondent, par leur coloration formée de lignes brunes en zig zag, plutôt au L, Phi- lippii et à sa var. penicillala qu'au L. conspersa Phil., auquel Mabille les a rapportées; ces trois formes sont d'ailleurs très voisines et rattachées par Tryon (Man. Conch., IX, p. 2^9) comme simples variétésau L. aspera Phil. , Modulusmsculus Philippi. — Mabille a donné le nom de M. lenticularis — 266 — Cliemnitz, espèce des Indes occidentales, à des coquilles qui sont en réalité des M. disculus. Modulus cerodes A. Adams. Cerithtum ocellatum Bruguière. Cerithidm adistum Kiener = C. maculosum Kiener (non Martyn)= G »c- bulosum Sowerby. Potamides (Cerithidea) Montagnei d'Orbigny. Potamides (Cerithidea) varicosa Sowerby. Potamides (Cerithidea) sacrata Gould. Strombus galeatus Swainson = S. crenatus Sowerby =S. galea Wood. Strombus gracilior Sowerby. Strombus granulatus Cray. Strombus (Monodactylus) peiuvianus Swainson. Crépi di: la onyx Sowerby. Crepidi la Lessoni Broderip = C. squama Brod. = C. slriolala Menke = C. nivea C. B. Adams — C. nebulata Mabille. — Sous le nom de C. nebulata, Mnbille (loc. cit., p. 67) a réuni deux coquilles différentes : l'une est un C. unguiformis Lmk; l'autre est le type dont il donne les dimensions dans sa diagnose : par ses sillons transversaux, bien que peu marqués, et par sa coloration, interne comme externe, blanche avec lâches d'un roux- jaunâtre, ce spécimen ne me parait pas pouvoir être séparé du C. Lessoni. Crepidula (Janacus) unguiformis Lamarck. Crepidula (Garnotia) excavata Broderip. Crepidula (Crypta) aculeata Gmelin. Crucibulum ihbbicatdh Sowerby = C. scuiellalum Cray = C. rugosutn Lesson = C. comtgatum Carpenler. Crucibulum spinosum Sowerby = C. tubifrrinn Lesson. — Tryon (Ma». Conch., VIII, p. 1 18) rattache cette forme de la côte Pacifique américaine au C. sculellatum Gr. (—imbricatum Sovv.) comme var. iubifera Lesson, et il réserve le nom de var. auriculata Cliemn. à une coquille de la mer des vn tilles; Sowerby (Thés. Conch., V, p. 60, pi. A/17, lig. 7-1 A) réunit, an contraire, les deux variétés, sous le nom de C. auriculatum, en une espèce distincte du C. scutellatum. Mitri laria cepacea Broderip var. cornea Broderip. — Tryon (Mon. (lunch., VIII, p. 137) fait celte forme synonyme du M.equestris L. Hipponyx cranioides Carpenler = //. lumens Carpenler. Hipponyx (Amaltmea) Grayanus Menke = 11. radialus Cray (non Quoy et Gaimard, nec Deshayes). \knophora trochiformis Born. = Phorus onustns Beeve. — P. Fiscber (•mi Kiener. Spéc. coq. vie, Trockus, p. 148, pi. 6) indique celte espèce uniquement de la mer des Antilles. Vermetus (Aletes) centiquadrus Valenciennes. Vermetus (Siphonium) margaritarim Valenciennes. — 207 — Natica unikasciata Lamarck = JV. Pritchardi Forbes = N. Chemniizi G. B. Adams = N. maroccana Carpenler (non Chemnitz). — M. J. G. Hidalgo (1897, Doser. Mol. Viaj. Pacif. , Obras Maine, III, p. 6o5) regarde celle espèce de la côte Pacifique américaine comme bien distincte du N. maroc- cuna Ghemu. (—marocltiensis Gmel.), des mers d'Afrique. Natica (Neverita) glauca Humboldt. Natica(Mamma) bifasciata Gray. Sigaretus Martinianus Philippi. — Les récolles de M. Diguet renferment un exemplaire de cette espèce des Indes occidentales. Torinia variegata Gmelin. Solarium granulatum Lamarck el var. quadriceps Hinds. — • Le 5. qua- driceps est rattaché par Carpenler ( 1 866 , Suppl. Rep. Moll. West Coasi Norlh America, p. 5&i, 62/1, 667) comme variété au S. granulatum; pour Tryon (Man. Conch., IX, p. 10), il serait, au contraire, probablement identique au 5. maximum Phil. Janthixa globosa Swainson — J. decollata Carpenler. Gypraea exanthema Linné var. cervinetta Kiener. — M. J. G. Hidalgo (1907, Monog. g. Cypraea, p. 3o3) regarde le C. cervinetta comme une espèce bien distincte de la côte Pacifique américaine, tandis que le C. exanthema appartiendrait à la côte Atlantique. Mais, selon M. Wnî. H. Dali. (1909, Nautilus, XXVI, p. iq5), la forme typique exanthema et sa variété cervinetta se rencontrent à la fois des deux côtés de l'isthme de Panama. Cypraea Annettae Dali = C. Sowerbyi Kiener (non Anton, nec Gray) = C. ferruginosa Kiener. — Le nom de C. Sowerbyi ayant été employé , antérieurement à Kiener (i845), par Anton (1889) et par Gray (1802), M. Dali (1909, Nautilus, XXVI, p. 125) propose de la remplacer par celui de C. Annettœ. Cypraea alruginosa Mawe. Trivia radians Lamarck. Trivia pullus Gaskoin. Columbella fuscata Sowerby = C. meleagris Duclos. — Cette espèce est celle qui est désignée par Mabille sous l'appellation erronée de C. merca- toriaL.', c'est également la forme nommée par Sowerby ((Jen. ofShells, lig. 3) (/'. rustica (non Linné). Collmbella haemastoma Sowerby. Columbella (Mitrella) cribraria Lamarck. Columbella (Meta) cedo-nulli Reeve. Columbella (Meta) dubia Sowerby. Triton (Simpulum) vestitus Hinds. — D'après Carpenter (1857, Hep. Moll. West Coast Norlh America, p. 36û), cette espèce du Pacifique a pour analogue aux Indes occidentales le T. pilearis L.; c'est ce dernier nom que lui a donné Mabille. Triton (Simpulum) costatus Born — T. olearius auct. (non Linné) = — 268 — T. succincliis Lamarck. — - Quant à la coquille appelée T. vestitus Hinds par Mabille, elle ne se distingue eu rien de l'espèce nommée généralement par les auteurs T. olearius L., dont l'aire de dispersion considérable em- brasse, outre la Méditerranée, les mers inlertropicales, et qui a été signalée, en particulier, des lies Galapagos, par M. R. Stearns (1893, Proc. U. S. Nat. Mus, XVI, p. 3g 4). Mais, comme Hanley affirme que le Murex olearius de Linné est en réalité le Runella gigantea Lmk., M. R. I>. Walson (188O, Rcp. * Challenger* Gasterop., p. 3oo) estd'avis d'attribuer au Triton en question le nom spécifique de Murex coslatus, qui lui a été donné par Born (1780, Test. Mus. Caes. I ind., p. 297). Triton (Simpilim) nodosus Cbemnitz = T. Chemnitzi Gray — T. Wieg- inanni Anton. Cassis (Cvpraecassis) tenus Gray = C. Massem Kiener. Cassis (Skmicassis) abbreviata Lamarck = C. îaciea Kiener — C. inflala var. jS Reeve. — Mabille a nommé C. coronulata Sow. un échantillon sem- blable à la ligure 18 b de Reeve (Conck. Icon., V, Cassis, pi. VIII), qui représente en réalité uu C. abbreviata, et il a appelé C. injlata Shaw des spécimens conformes aux figures 22 a-b (pi. IX), qui, pour Reeve, corres- pondaient à une variété /3, réunie par Tryon {M an. Conch., VII, p. 275) également au C. abbreviata. Dolilm (Malea) ringens Swainson = M. laùlabris Valenc. — 1/. crassi- lubris Val. I'ibi la vbntrigosa Sowerby = -- P. decussata Wood. Transi RoniJSTA Hinds var. ungualis Hinds T. msignis Desliayes. — Un exemplaire conforme à la figure i3 b de Reeve (Conch. Icon.. XII, Terebra, pi. IV), qui, d'après cet auteur, peut être rapportée au T. lin- guaUs, ratlacbé par Tryon (Man. Conch., VII, p. 11) comme variélé au T. robusta. TrasBRi 8TRIGAW Sowerby = T. tebra Kiener. Tbrbbra (Myubblla) varikgata Gray et var. amsocincta Garpenter. — Tryon (Man. Conch., VII, p. i4) réunit le T. albocincta au T. variegata comme variété minor. Pleurotoma (Surcula) kuniculata Valencienties. — Mabille a décrit en 1898 (Bull. Soc Philomath. Paris, 3e sér., t. IX, p. 78) un. Surcula Digueti, qu'il compare au S. olivacea Sow., mais dont les caractères distinctil's ne paraissent pas suffisants pour le séparer du S.fumcvîala, simple synonyme d'ailleurs pour Tryon (Man. Conch., VI, p. 2S7) du S. olivacea. Co\us brl'nneus Wood var. TivRATis Broderip. — Lu spécimen iden- tique à la figure donnée par Kiener (Spéc. coq. viv., Cône, p. hk, pi. ih , fig. 1 c) pour une variélé du C.minimus L., qu'il reconnaît lui-même très voisine de la var. (3 de Reeve (Conch. hou. , I . Conus , pi. \\ VI , lig. 1 i3 /») : or celui-ci a attribué cette qualification au C. liaralus Brod., qui, ilu reste, — 269 — doit, d'après M. R. Stearns (1890, Proc. il. S. Nat. Mus., XVI, p. 385 1. être rattaché, non pas au C. miniums auct. , rmiis au C. brunneus VVood. Conus mx Broderip. Conus Fergusoxi Sowerby. — Bien que celle espèce, indiquée de Panama par Sowerby (1873, Proc. Zool. Soc. London, p. i65, pi. XV, fig. 1: 1887, Thés. Conch., V, p. a56, pi. 5o8, fig. 076), soit regardée comme douteuse par Trvon ( 1 8 8 4 , Man. Conch., VI, p. i5), je crois pou- voir y rapporter plusieurs Cônes de grandes dimensions (long., 170 niillim. ; diam.. maxim. 90 milhm.), couverts d'un épais épiderme noirâtre, qui sont peut-être les coquilles mentionnées par Mabille sous le nom de C. distans Hwass. Conus PRiNCEPs = C. regius Chemnitz. Concs purpurascens Broderip. Conus momlifer Broderip = C. tornalus Brod. = £ iiUerruptus Brod. et Sovv. , 1829 (nonMawe, 1828) = C. Mahogani Beeve. Lvria (Exaeta) Cumingi Broderip. Margixella (Volvarina) varia Sowerby. — D'après Tryon (Man. Conch., V, p. 55), le M. varia Sow. comprendrait deux formes distinctes : le M. albolineata d'Orb., qui se rencontrerait à la fois en Basse-Californie et dans la mer des Antilles, et le M. arena Valenc. , qui ne se trouverait que dans cette dernière région. Olivella dama Mawe. Olivella gracilis Broderip et Sowerby. Oliyaxcillaria (Agaroxia) testacea Lamarck. Oliva araneosa Lamarck = O.fuscata Marrât, et var. venulata Lamarck = 0. punctata Marrât. Oliva angulata Lamarck = 0. incrassata Dillwyn. Oliva porphyria Linné. Hari'A crenata Swainson [non Gray, nec Beeve). — Ce sont des exem- plaires de cette espèce que Mabille a nommés , les uns H. conoîdalis , et les au Ires//, rosca Lk. Comme le fait remarquer M. B. Stearns (1 896, Proc. U.S. Nat. Mus.^ XXII, p. 1 9 G ) , le véritable H. rosea est une coquille africaine. Meloxgexa pallida Broderip et Sowerby = Pijrula lignaria Beeve. Meuongena patcla Broderip et Sowerin . Fcscs Dupetit-Thouarsi Kiener. Austrofusus àlternatls Philippi. — Bien qu'elle soit indiquée par .Mabille, je n'ai pas retrouvé cette espèce daus les collections de M. Diguel. Fasciolaria princeps Sowerby. Murex plicatus Sowerby. Murex (Phylloxotus) regius Swainson = M. tricolor Valenc. Murex (Phvulonotus) ricolor Valenciennes = M. erytkrostoma Swains. Murex (Piivlloxotus) mgritus Philippi = 1/. ambiguus Beeve. — D'après — 270 — Tryon ( Man. Conc, II, p. io5), cette espèce aurait pour forme jeune le M. nitidus Broderip. Murex (Piiyllonoti;s) princeps Broderip. Murex (Muricidea) dubius Sowerby = M. aculeatus Wood. Vitularia salerrosa king = Murex vilulitius Gray (non Lamarck). Eupleura muriciformis Broderip. Purpura patula Linné. Purpura (Stramomta) biserialis Blainville = P. bicostalis Reeve (non Lamarck). — Garpenter (1 855-57, Cal. Mazatlan Moll, p. 677) réserve le nom de P. bicostalis Lk. pour une forme des Indes orientales, tandis qu'il applique celui de biserialis à la coquille ouest-américaine. CCMA KIOSQUIFOR.MIS DucloS. Monoceros muricatum Broderip. Mitra (scarricola) lens Wood = M. Dupont! kiener. Mitra (Cancilla) lineata Swainson. — D'après Tryon ( Man. Coneh., IV, p. 139), c'est peut-être une variété du M. sulcala Svvains. Nassa (Phrontis) tegula Beeve. — Celte espèce a été confondue par Mahille avec le N. complanata Powis. Elle est regardée par Tryon (Man. Coneh., IV, p. i3o) comme pouvant être synonyme du N. glauca G. B. Adams, tandis que M. J. G. Hidalgo (1893, Calai. Casier, mar. Americ. Merid., Obras Malac, III, p. 367) lient les deux espèces pour distinctes, Cancellaria obesa Sowerby = C. ovata Sow. — C. acuminata Sou. Cancellaria CA88ID1FORMIS Sowerbv. Contributions i là Faunb maucologiqve de l'Afrique êquatoriale, par Louis Germain. XVII Son qdelqi es Mollusques de l'Est africain APPARTENANT AI MlSKLSI I)'ll ISTOIP.E NATURELLE DE GÊNES. G'està M. 15. Gestro, Directeur du Muséum d'histoire naturelle de Gênes, que je dois communication des matériaux dont il est question dans cette note. Presque tous proviennent de l'archipel Sesse , dans la région Nord- Ouest du Vicloria-Nyanza, où ils ont été recueillis, pendant l'année 1908, par le Docteur E. Bayon. Les autres ont été rapportés des bords du lac Tsana ( Abyssinie) par les membres de l'expédition Tancredi. A côté d'espèces déjà connues, mais intéressantes parce qu'elles constituent de nouveaux documents au point de vue zoogeographique, je signalerai plus spéciale- — 271 — ment le Limicolaria Geslroi Germain , espèce nouvelle remarquable par son faciès achatinoide. Limicolaria rectistrigvta Smith (1). 1880. Achatina (Limicolaria) rectistrigata Smith, Proceed. Zool. Society London; p. 346 , pi. XXXI, fig. a (seul.). 1906. Limicolaria rectistrigata Germain, Bulletin Muséum hist. natur. Paris; XII, p. 167. 1907. Limicolaria rectistrigati Germain, Mollusques tcrr. et Jluv. Afrique centrale française; p. h 79. 1908. Limicolaria rectistrigata Germain, Mollusques Foà lac Tanganyil.a ; p. 633. Cette espèce, très répandue dans l'Ouest africain, y a une aire de dis- persion fort e'tendue. J'ai déjà, à différentes reprises, insisté sur son poly- morphisme qui permet de distinguer, au point de vue de la forme générale, des variétés elongata et ventricosa. Les mesures suivantes, qui sont celles de quelques-uns des exemplaires du Muséum de Gênes, soulignent parfaite- ment l'importance de ces variations : Hauteur 3o { 37 37 38 3g million. Diamètre maximum i5 16 17 i5- 17 Diamètre minimum \k 1 5 { 16 i5 16^ Hauteur de l'ouverture 12 i5 i5 1 5 1 5 { Diamètre de l'ouverture. ... 8 7 8 8 9 La coloration du lest est également fort variable. A côté des exemplaires typiques, ornés, sur un fond corné pâle, de flammules rougeàtres plus ou moins brillantes et diversement disposées, il existe des échantillons, d'un coloris absolument uniforme, jaune pâle, quelquefois rougeàtre ou brun très clair, que j'ai autrefois décrits (2) sous le nom de variété cornea{3). Une autre variété ex colore est particulièrement intéressante. Variété melanomphalus Germain, nov. var. Coquille de même forme que le type, quelquefois plus globuleuse; test jaune clair uniforme, présentant, à la base du dernier tour, une étroite bande brune entourant l'ombilic: columelle bleuâtre, brillante. (1) Comme dans mes notes pre'cédenles, je ne répète pas la synonymie des espèces dont j'ai déjà eu l'occasion de parler. Je prie le lecteur de se reporter à la page du Bulletin qui est indiquée à chaque espèce; il y trouvera les indications bibliographiques indispensables. <2' Germain (Louis), Étude sur les Mollusques recueillis par M. le Lieutenant Lacoin, dans la région du lac Tchad; Mémoires de la Société zoologique de France, XIX, 1906, p. 221. (3' Dans la variété cornea, la columelle est d'un blanc brillant, très légèrement teinté de jaune clair. Muséum. — \v. 2() — 272 — J'avais d'abord été tenté de considérer cette forme, très facile à distin- guer, comme constituant une espèce spéciale; mais un examen plus appro- fondi m'a permis de la rattacher, à titre de variété, au Limicolaria rectistri- crata Smith. 11 existe, en effet, entre la variété cornea et le type à coloration normale, toute une série de spécimens qui, sur un fond corné ou jaune pâle, présentent soit des traces, soit des restes plus ou moins accentués de llammules rougeàtres. La variété melanomphalus est justement l'une de ces formes de passage ayant complètement perdu ses llammules, mais ayant, par contre, conservé la tache brune qui existe à la base du dernier tour dans beaucoup d'exemplaires de Limicolaria recùslrigata à coloration normale^. Victoria-Nyanza; île de Buvuma, archipel Sesse | Dr. E. Bavon, août Kjo8 ). Echantillons jeunes. Victoria-Nyanza; île de lhigala, archipel Sesse | Dr. E. Bavon, novembre 1908]. Très nombreux exemplaires du type, et des variétés. LniicoLAïuA Martensi Smith. 1880. Achntina (Limicolaria) Martrnsiana Smith, Proceed. Zool. Society London; p. 345, pi. XXXI, fig. i-i\ igo6. Limicolaria Martensi Germain, Bulletin Muséum hist. nat.nr. Pari»; XII, p. A97. 1008. Limicolaria Martensi Germain, Mollusques Voit lac Tanganyika; p. 634. îqog. Limicolaria Marte mi ana Dautzeniikiig, Journal de Conchyliologie; L\ I , p. i3. Un seul exemplaire, en excellent état. Il mesure 33 millimètres de hau- teur, i5 millimètres de diamètre maximum et 1 4 millimètres de diamètre minimum. Son ouverturea i3 millim. 1/2 de diamètre pour 6 millimètres de hauteur. Cette espèce est certainement très voisine du Limicolaria rectistrigala Smith, dont elle se distingue surtout par sa forme moins allongée cl son ornementation picturale diirérente. Victoria-Nyanza. île Kome, archipel Sesse [Dr E. Bavon, août 1908J. Limicolaria Gestroi Germain, nov. sp. Coquille de taille moyenne, de forme générale ovoïdo-globuleuse, étroitement perforée (ombilic presque entièrement recouvert par le bord columellaire); spire courte, composée de 7 tours assez convexes, séparées ") Il se passe ici quelque chose d'analogue à ce que l'on observe, en France, chez niche nemorati» Linné, on certains exemplaires, dépourvus de bandes tado- rées, conservent néanmoins liés nettement leur laclie rolumellaire. — 273 — par dos sutures bien marquées el un peu profondes; sommet très obtus ; dernier tour très grand, bien ovalaire, formant plus des a/3 de la coquille; ouverture oblique, subpyriforme, très anguleuse eu haut, arrondie eu bas où elle présente un angle émoussé à la base du bord columellaire; pé- ristoine droit el aigu; bord columellaire subrectiligne, nettement réfléchi sur l'ombilic, d'un bleu violacé brillant. Longueur maximum: 56 millim. 1/2; largeur maximum : 29 milli- mètres; largeur minimum : 26 millimètres; hauteur de l'ouverture : 3i millimètres; diamètre de l'ouverture : i5 millim. 1/2. Test assez épais, solide; premiers tours presque lisses, les autres ornés de stries longitudinales irrégulières, onduleuses, assez fortes, coupées, au Fig. 36. — Ldmicolaria Gestroi Germain. Bords du lac Tsana (Abyssinio). Grandeur naturelle. voisinage de la suture, de stries spirales plus fines donnant à la coquille un aspect treillissé qui cesse brusquement vers le milieu du dernier tour. Le fond est d'un brun jaunâtre assez vif sur lequel se détachent très nettement des ilammules longitudinales fauves, rougeâtres sur leurs bords, à peine atténuées aux environs immédiats de l'ombilic. Ce nouveau Limicolaria est absolument distinct de tous ceux connus jusqu'à ce jour. Il rappelle, tant par sa lorme générale que par son mode de coloration, les Achatines de la série de VAchatina zébra Bruguière. Il a été trouvé, sur les bords du lac Tsana (Abyssinie), par M. Tancredi. Je suis heureux de dédier cette espèce si particulière à M. R. Gestro , Direc- teur du Musée de Gênes, qui a eu l'amabilité de me la communiquer. Le type fait partie des collections du Muséum d'histoire naturelle de Gènes. ao. 274 Ampullaria gradata Smilh. 1881. Ampullaria gradata Smith, Prnceed. Zoolog. Society London ; p. 289, pi. XXXII , fifj. 12-13 a. 1906. Ampullaria gradata Germain, Bulletin Muséum hist. natur. Paris; XII, p. 998, fig. 7. 1907. Ampullaria gradata Germain, Mollusques terrestres jluvialiles Afrique centrale française ; p. 528. 1908. Ampullaria gradata Germain, Mollusques Fou lac Tanganyika; p. 670. Deux échantillons, correspondant très exactement à la figuration donnée par E.-A. Smith. Hauteur: 32-/io millimètres; diamètre maximum: 3Q-35 millimètres; diamètre minimum : 26-29 millimètres ; hauteur de l'ouver- ture : 26-33 millimètres; diamètre de l'ouverture : 18-21 millimètres. Victoria-Nyanza , île Bugala , archipel Sesse (Dr E. Bavon, novemhre 1908). ViVIPARA META iMaileilS. 1898. Vivipara meta Mabtons, Beschalte Weichth. Ost-lfiil..; j>. 179, Taf. VI, Bg. 27. 1906. Vivipara meta Germain, Bulletin Muséum hist. nui. Puits; Ml, p. 299. Un spécimen d'assez forte taille (hauteur : 33 millimètres, bien (pie réduit aux 3 derniers tours de spire; diamètre maximum : 22 millimètres; diamètre minimum : 20 millimètres; hauteur de l'ouverture : 17 milli- mètres; diamètre de l'ouverture : 12 millimètres). Test vert olive brillant, orné de stries très obliques, un peu onduh'uses, assez fines et légèrement irrégulières. Victoria-Nyanza , île Bugala, archipel Sesse (DrE. Bavon, novembre 1908). Vivipara constricta Martens. 1886. Paludina constricta Martens, Conchologische Mitlheilungen ; III, liv. I, p. 16, Taf. XLI, fig. 7. 1892. Viviparus Victoria: Smith, Ann. and Magaz. natural history ; (>e s., X, p. l'j'i. 1898. Vivipara constricta Martens, Beschalte Weichth. Ost-AJrilt ; p. 180. Deux exemplaires jeunes. Le test, mince, mais peu fragile, est d'un vert olive brillant, finement mais irrégulièrement strié; le sommet est jaune rougeàlre. Les tours de spire, très convexes, sont séparés par des sutures profondes. Victoria-Nyanza, Rumbwa (l)r E. Bavon, octobre 1908). L'expédition a également recueilli la variété suivante : — 275 — Variété trochlearis Martens. 1899. Vivipara trochlearis Martens, Sitzungsb. d. Gesellsch. natur. Freunde Berlin; p. 18. 1899. Viciparus Victoria? var. a, Smith, Ann. and Magaz. natur. historij; G" série, \, p. 12^, pi. XII, fig. 10. 1 8 1| ^ . Yiriparus trochlearis Smith, loc. cit.; XII, p. 38l, n° h. iSg'i. Paludina Victoria? Sturanv in Baumann, Durch Massait and zur Nilquelle) p. 3o3, Taf. XXIV, fig. 5. 1898. Vivipara constricta Maktbns var. trochlearis Martens, Beschalte Weichth. Ost-Afrih.; p. 181, Taf. VI, Og. 19-21. Les 1res exactes figurations données par K. A. Smith, E. von Martens et R. Sturanv permettent de déterminer sans difficulté et avec une rigoureuse certitude cette variété si caractéristique. Les exemplaires du Musée de Gênes sont, d'ailleurs, tout à fait typiques. L'un d'eux notamment, par- faitement intact, ne mesure pas moins de 33 millimètres de hauteur (1), 18 millimètres et demi de diamètre maximum et 16 millimètres et demi de diamètre minimum ;2). Le test, d'un vert olive pâle, assez brillant, est fortement strié, les stries étant irrégulières, très obliques et bien ondu- leuses. L'opercule est d'un jaune brillant, orné de stries concentriques très fines, assez irrégulières. Victoria-Nyanza , île Bugala, archipel Sesse (Dr E. Bayon, novembre 1908). Melania tuberculata Millier. 177^. Nerita tuberculata Miller, Verm. terr. et jluv. histor. ; II, p. 191. 1906. Melania tuberculata Germain, Bulletin Muséum hist. nat. Paris; XII, p. 55. 1907. Melania tuberculata Germain, Mollusques terrestres et jluviatiles Afrique centrale française ; p. 537. 1908. Melania tuberculata Germain, Mollusques Foà lac Tanganyika; p. 6/19. 1909. Melania tuberculata Dautzenrerg, Journal de Conchyliologie; LVI, p. a3. A côté d'exemplaires de cette espèce, si répandue dans l'Afrique équa- toriale, recueillis dans l'archipel Sesse (ile Bugala), le Dr E. Bayon a récollé une dizaine d'échantillons de la variété Victoria, récemment dé- crite par Pli. Dadtzenberg'3'. Cette variété est caractérisée par ses tours très convexes et surtout par sa sculpture particulièrement accentuée , no- W E. von Martens (Beschalte Weichth. Ost-Afrih:, 1898, p. 181) donne comme dimensions de ses gros individus : hauteur, 28 millimètres; diamètre, 19 millimètres. M L'ouverture a 10 millimètres de hauteur sur 10 millimètres de largeur. M Dautzenrerg (Ph.), Récolle malacologique de M. Ch. Allinud en Afrique orientale (1903-190^1); Journal de Conchyliologie ; LVI, p. ^3, pi. Il, fig. &-5. — 270 — lammenl sur le dernier four où les cordons, peu nombreux, sont très saillants. Le sommet est toujours érodé et le lest d'un fauve marron teinté d'olivâtre. Victoria-Nyaiua: Rumbwa (Dr E. Bayon, octobre 1908). Umo Ri ellani Bourguignat. 1 883. Umo Ruellani Bodbguignat, Mollusques Jluviatiles Nyanza;p. 10, fig. 1 6-18. 1906. Umo Ruellani Gkbvain, Bulletin Muséum liist. natur. Paris; XII, p. 3o5. i()0(S. Unio (Parreysia) Ruellani Dautzekbebg, Journal de Conchyliologie ; LVI, p. 2<>. Bien que VUnio Ruellani soit une espèce commune dans le Vicloria- Nyanza, le D' E. Bayon n'a pas recueilli le type, mais la variété suivante (l'I. III. li;;. 36) qui eu diffère par un certain nombre de caractères (1). Je la dédie à M. le Dr E. Bayon qui en a fait la découverte. Variété Bayoni Germain, nov. var. Coquille de forme plus ovalaire-allongée, proportionnellement moins globuleuse; région antérieure plus développée, par suite de la position moins antérieure des sommets: test différemment coloré. Longueur maximum : 33-35 millimètres; liauteur maximum: 9.1-9/1 mil- liinèlres; épaisseur maximum : i5-iA millimètres. La charnière présente les mêmes caractères que chez VUnio Ruellani typique: seules, les dents antérieures sont légèrement plus allongées, par suite du plus grand développement pris par la région antérieure de la coquille. Test peu épais, solide, largement excorié près des sommets, d'un jaune marron clair assez brillant ; stries d'accroissement irrégulières. Nacre bleuâtre et irisée. Vicloria-Nvanza. Ile Bugala, archipel Sesse (Dr E. Bayon, novembre 1908). Etiikiua elliptica de Lamarck. 1807. Mtheria elliptica de Lamarck, Annales Muséum Pari.*; \, p. A01, pi. XXIX et pi. XXX , fig. 1. 11)07. dEtheria elliptica Germain, Mollusques terr. et Jluv. Afrique centrale fran- çaise; p. 067. iyoS. Htheria elliptica Dautzenberg, Journal de Conchyliologie ; LVI, p. 3o Les .Etheries se fixent le plus souvent sur les rochers. Le Dr E. Bayon a recueilli, dans le Victoria-Nyanza , un bel échantillon ft Mtheria elliptica en- ll) On ne peut cependant pas considérer cette coquille comme une espèce distincte; pour la caractériser en quelques mots, je dirai que c'est une variété île 17 nio Ruellani présentant, à In fois, les modes elongata et compressa. Pl. III. Fig. 3ô. — jËtheria elliptica de Lamarck. Victoria-Nyanza. Échantillon fixe sur un bloc de rocher. Grandeur naturelle. Fig. 36. — Unio Rue'Uani Bonrguignat, variété Bayoni Germain. Lac Vicloria-Nyanza. Grandeur naturelle. Pl. IV. p\„. 3^. — jEthena élliptica de Lamarck. Victoria-Nynnza. Échantillon fixé sur un bloc de rocher. Grandeur naturelle. Fig. A. — Pecten (Chlamys) radiatus Hutton. île Stewart, Nouvelle Zéiande. — 277 — core adhérent au bloc sur lequel il vivait. Je le figure ici (fig. 35 et 37) pour montrer le mode de soudure de la valve fixée avec son support et la l'orme globuleuse prise, dans ce cas particulier, par la valve libre. Les exemplaires recueillis dans le lac Tsana (Abyssinie) sont de forme subarrondie [longueur maximum : 75-8o-84 millimètres; diamètre maxi- mum : 71-70-79 millimètres]-, seul, l'un deux est franchement ovalaire- allongé (longueur maximum : 107 millimètres; diamètre maximum : 70 millimètres). Leur test est épais, solide, d'un brun verdàtre; la nacre est plombée, fortement irisée. Yictoria-Nyanza (Dr E. Bayon, octobre 1 908 ). Lac Tsana : Abbai (Abys- sinie) [Expédition Tancredi, 1908]. Quatre échantillons. PECTEN MDLTISQL'AMATIS DUNKER ET PecTES RADIATUS HuTTON , par M. Bavay. Correspondant du Muséum. Dans un article du Journal de Conchyliologie , vol. LUI, n° 1, 1905, p. 18, intitulé : irSur quelques espèces mal connues ou faisant double emploi dans le genre Pec ton », je disais au sujet du Pecten multisquamatus Dunker, que le Muséum de Paris possédait des exemplaires de celte espèce provenant de la Nouvelle-Zélande, où ils avaient été recueillis à l'île Stewart par feu le Professeur Filhol; et je faisais remarquer combien il était étrange que celte espèce, dont le type provient des Antilles, eût une aire de dispersion aussi vaste. Il me parait utile, ajoutai-je, de signaler le fait pour attirer sur ce point l'attention et les recherches des malaco- logistes. Cet appel a-t-il été entendu? Je ne sais; mais, pour ma part, je n'avais point perdu de vue la solution possible de ce problème; et, tout récemment, une note et une figure publiées par M. C. Heddley, de l'Australian Muséum de Sydney, sont venues me donner cette solution. Ce problème reposait en effet sur une erreur et celle-ci m'est imputable, mais non sans des circonstances atténuantes. Quoi qu'il en soit de ce dernier point , il semble qu'il me revient bien , comme un devoir, de' rectifier celte erreur et aussi, comme un droit, d'essayer d'empêcher qu'elle puisse se reproduire. Le Professeur F. W. Hutton a publié en 1873 dans son Catalogue of marine Molluscafrom New-Zeeland et plus tard en 1878 dans un mémoire du Journal de Conchyliologie (traduit par Alice Crosse) et intitulé : tr Révi- sion des coquilles de la Nouvelle-Zélande et des îles Chattam* , une fort courte et assez vague diagnose d'un Pecten radiatus. Cette courte diagnose n'étant accompagnée d'aucune figure, la plupart des Malacologistes ignorèrent ce que pouvait être ce Pecten radiatus, et ils — 278 — miraient pu rester longtemps dans cette ignorance. Pour ma part, je consi- dérais ce rare Pecten, d'après sa description brève mais inexacte et l'indi- cation de son habitat, comme une forme à côtes plus égales et plus nombreuses du P. Diejfenbachi Gray, espèce qui vit dans les mêmes mers australes. M. G. Heddley ayant pu emprunter de M. EJ. R. Waite, Curator du Musée de Christchurch , deux spécimens imparfaits du Pecten radiatus étiquetés par le Professeur Hutton lui-même et provenant des îles Gbattam, saisit cette occasion de les dessiner et de publier de l'un d'eux une excellente ligure, accompagnée d'une description brève encore mais fort e\acle(,). Celles-ci lèvent tous les doutes. P. radiatus est une espèce authentique, à laquelle appartiennent les bons exemplaires de l'île Stewart (pie possède le Muséum de Paris, et cette espèce est différente du Pecten mullisquamatus Dunkerqui habite les Antilles, bien que la ligure de Dunkcr ressemble beaucoup à certain spécimen de P. radiatus de notre Muséum. 11 me parait utile, pour éviter désormais toute confusion, de donner de celte belle espèce des mers du Sud une diagnose complétée! précise, ainsi qu'une ligure (PI. IV. fig. A) qui en fixent d'une façon formelle les carac- tères et qui permettent de la distinguer de ses congénères habitantes de la mer Caraïbe, de la côte d'Afrique ou d'ailleurs. Tout d'abord , le nom de Pecten radiatus doit-il tomber en synonymie? Il y eut jadis une Ostrea radiata Gmelin qui est le Pecten (CJilamijs) opercuîaris Linné; c'est vrai, mais ce nom de radiatus n'a été, à ma connaissance, appliqué à un Pecten par personne, depuis que le genre Pecten a été séparé du geurr Ostrea. Nous pensons donc que le nom donné par Hutton doit être maintenu et nous donnerons ainsi qu'il suit les diagnoses de celte espèce. Pkcten (Ghlamvs) radiatus Hutton, Cat. mar. Mol. A'. Zeel. , p. 82. Pecten (Chlamys) radiatcs Hutton. Heddley, Studies on Austral. Mol., part. X, p. £72, pi. X, fig. 28. Testa rolundata , haud crassa, perparum injlata, subœquilateralis , ituequi- ralris, valva de.rlra paulo convexior ; vahœ duœ coslulalw. costulœ al) apice radiante*, inœqualea, semel, bis et sœpius bipartites vel tripartitœ , numerom- simœ, fjuo 7nat<>is excentrice irupeetae eo mugis uumcrosa> videntur; too-iëo numéro, quorum dreiter ùo majores; omnes squamulis transversis , breribus, inetis, confertisque ornalœ. Auriculœ inœquales, anticœ majores , posticœ obliquœ , omnes sicut valves costulalœ , coslulis in auriculis anticis aassioribus. Sinulus denticulatus , irrégularité)- quadrangularig. (1' Studies on Australian Mollusra, part X, p. 17^, pi. X, Cg. 28. (Frtfft. Prtic. of the Linnean Soc. nf New South Walex , i()oH, vol. \X\III, part. III, July .9«\) — 279 — Color testée pur pur eus , vel ochraceus , invalva dexlra pallidior , in umbonibus interdum pallescens , interdum saturalus , interdum albomaculatus. Dim. : testée majoris ait. : 6j millim.; lai.: 63 millim. Dim. : auricularum ht. : s8 millim. Habitat maria Novee Zelandùe ad Stewart , Chattam insulas , insufarumque Tonga preejacentia. Coquille peu e'paisse, à limbe assez arrrondi, très peu renflée, presque équilalérale, inéquivalve, la valve droite un peu plus convexe que la gauche: le limbe des valves est costulé; les cotes rayonnent du sommet en se divi- sant en deux ou trois autres, une ou plusieurs fois, devenant ainsi plus nombreuses à mesure qu'on les compte plus loin des sommets. Il en exisie de 100 à i5o, suivant la taille des individus considérés et parmi elles une vingtaine environ plus fortes que les autres. Ces côtes sont partout ornées, sauf au voisinage des sommets, de petites écailles, transverses, courtes, dressées et serrées. Les oreillettes sont inégales, les antérieures plus grandes, les posté- rieures ont leur bord latéral oblique, chacune d'elles porte des costules semblables à celles des valves, plus fortes sur les oreillettes antérieures. Sinus denté, irrégulièrement quadrangulaire. Couleur pourprée ou ocracée, plus pâle sur la valve droite; les régions umbonales sont tantôt d'une teinte plus pâle, tantôt d'une teinte plus foncée, tantôt elles sont tachées de blanc. Habite les mers qui baignent la Nouvelle-Zélande. Les spécimens du Muséum de Paris proviennent de l'île Stewart et aussi des iles Tonga. La sculpture des valves du P. radiatus a beaucoup d'analogie avec celle du P. Diejenbrachi Gray. Celui-ci a ses valves beaucoup plus convexes, leurs costules sont moins nombreuses et plus inégales. Cette sculpture est du même genre que celle de Chiamys islandicus Millier, de Chiamys rubidus Hinds (qui n'est peut-être qu'une forme du Chiamys islandicus). C'est la sculpture caractéristique de la section Chiamys à laquelle appartient bien P. radiatus. Le Pecten multisqvamatus Dunker, dont j'ai pu, grâce à l'extrême obli- geance de M. Edgar Smith, revoir un exemplaire appartenant au British Muséum et dragué, d'après l'étiquette, par i3y brasses au Sud de la Gua- deloupe, ce P. multisquamatus a certainement quelque analogie avec le P. radiatus. La forme générale est la même , à en juger d'après le spécimen actuellement sous mes yeux, qui est incontestablement un jeune individu, assez frais pour montrer nettement conservée la microsculpture des valves; mais ici les costules sont à peu près égales entre elles, assez fines; elles ne naissent pas les unes des autres par bifurcation ou trifurcalion, comme la plupart de celles du P. radiatus, seules les 9 ou 10 côtes principales don- nent naissance sur leurs côtés à des costules secondaires. Ces côtes prin- — 280 — cipales, sensiblement plus larges que les costules, découpent le limbe de chaque valve en une dizaiue de rayons contenant chacun de 7 à 10 cos- tales, tandis que, dans P. radiatus, il y a une vingtaine de côtes princi- pales, les rayons qu'elles déterminent sur le limbe sont assez vagues, in- égaux , et les costules qui les ornent sont elles-mêmes fort inégales entre elles (1). Chez P. multisqua malus , Taire umbouale des valves, qui renferme l'ori- gine des costules, ne porte aucune écaille, mais montre sur les deux valves une microsculpture camptonectique bien visible, formée de lignes vermiculées, obliques et anastomosées, qui s'étend sur toute la surface de l'aire, dans les intervalles des costules et sur les costules elles-mêmes, visible surtout sur les 9 ou 10 côtes principales et plus visible encore sur les parties latérales du lest. La microsculpture dans /\ radiatus est tout autre et ne se voit que sous un fort grossissement. Le Peclcn (Chlamys) Gilchrisli Sowerby (Marine Investigations of Souih Africa. — Mollusca, Pelecypoda, p. 1, pi. VI, fig. 6, 1904) me paraît assez voisin du P. multisquamatus , les oreillettes seraient moins inégales et autrement costulées. . . . Ne connaissant de cette espèce de l'Afrique australe que la description et la ligure, établies Tune et l'autre d'après un seul individu, il m'est difficile de faire plus que signaler cette ressemblance avec le jeune exemplaire du llrilish .Muséum, ressemblance qui frappe surtout si on ne considère que le limbe des valves. La Mission d'Ollone dahs la Chine Occi vestale , LE Tibet DlonD-EsT ET LA MoSGOLIE ( 1 gofj- 1 CjO()) , par M. le Lieutenant des Prades de Fleirelle. Membre de la Mission. (avec projections.) Monsieur le Directeur, Messieurs, Je tiens à vous renouveler dès l'abord l'expression de tous mes remer- ciements pour le grand honneur que vous nie faites en me conviant à parler devant une aussi docte assemblée; j'en suis indigne vraiment, et si 1 Hulton les décrit comme égales entre elles. Voici, d'ailleurs, le texte complet de sa diagnose, d'après le mémoire précité, traduit dans le Journal de Conchylio- logie : «Coquille orhiculaire, équivalve, comprimée et munie d'environ Xo stries rayonnantes égales entre elles et rugueuses, oreillettes inégales, bord crénelé, lest mince et de coloration rouge ocracée ou d'un pourpre jaunâtre. «Hauteur, î pouce 8/io; longueur, î pouce 7/10.5; — 281 — vous me permettez d'employer les expressions familières aux rites de la politesse chinoise, je vous solliciterai de vouloir bien excuser le ff tout petit* que je suis d'oser prononcer devant ses grands frères aines , très sages et très éclairés, des paroles oiseuses et malhabiles. Ma science est imparfaite et j'aurai besoin de toute votre indulgence po ut- un profane comme moi. Mais vos instants sont comptés, et je vais tacher, avec l'aide des projec- tions , de vous donner quelque idée de l'aspect d'une partie des pays tra- versés par la Mission d'Ollone. Je ne reviendrai pas sur les travaux des hommes éminents qui étudièrent la formation des pays chinois et tibétains. Les noms des Richthofen, des Lockzy, plus récemment de M. l'Ingénieur en chef Leclère, du D'Tafel, élève de Richthofen et de bien d'autres, sont trop connus pour qu'il soit besoin de rappeler leurs travaux auxquels je vous renvoie pour l'histo- rique de la formation du puissant massif tibétain et de son émerj-ion au début de l'ère secondaire. Je ne vous parlerai pas du Tonkin, que nous quittions à Laokay, pour entrer en Chine, ni du Nam Ti, qui, malgré les études préliminaires qui précédèrent la construction du chemin de fer du Yunnau, devait réserver de si amères déceptions aux ingénieurs de la compagnie de construction. Les coolies furent décimés par les fièvres, la main-d'œuvre faillit manquer, et quand , au prix de terribles difficultés le long du ravin étroit qu'est le Nam Ti, la voie paraissait définitivement praticable, les calcaires et les chistes détrempés glissaient sur celle-ci aux premières grandes pluies, obligeant de recommencer presque tout le travail. Nous ne décrirons pas les magnifiques canions creusés dans les alluvions qui bordent au Sud la plaine lacustre du lac de Yunnan Sen, rappelant en petit ceux célèbres du Colorado ; nous ne parlerons que pour mémoire des magnifiques grottes comme celle des Hirondelles, près de Lingan Fou, qui provoque chez les Chinois un respect religieux et d'où sort, au pied des jolies pagodes édifiées par leur zèle, une claire rivière à l'onde pure. Le Commandant d'Ollone a dit à la Sorbonne combien ces grottes ren- dent difficile la tâche du topographe. Celui-ci s'écartant peu d'un itinéraire étroit, parfois sans s'en douter, traverse sur une montagne un grand cours d'eau qui circule avec aisance à 4oo ou 5oo mètres au-dessous de la route, pour ressortir loin de là, laissant en panne le pauvre géographe aussi dérouté sans sa rivière que Soubise sans son armée: «Elle aurait dû être là pourtant! » et souvent, trompé malgré de consciencieux interroga- toires par ses guides (les renseignements chinois sont généralement aux trois quarts faux quand ils ne le sont pas entièrement), c'est une autre rivière qu'il prendra pour celle qui s'est clandestinement dérobée. Ces grottes sont nombreuses au Yunnan et au Kouei Tcheou ; l'une d'elles, à Heou Tchang, servait habituellement d'abri à de miséreuses popu- — 282 — lations, lorsqu'un jour, il y a quelque cinquante ans, sans prévenir, elle donna passage à une jolie, mais impétueuse rivière à laquelle il fallut bien faire place. Ainsi en maintes régions le sol chaotique fut protégé contre l'érosion par l'engouffrement des eaux à travers des formations calcaires souter- raines. Si nous quittons Yunnan Fou vers l'Est, nous trouvons d'abord au vil- lage du délicieux lac de Tang Tche, auprès duquel on compte faire une station sanitaire pour les coloniaux anémiés, des sources d'eaux chaudes dont les effets thérapeutiques sont connus et depuis longtemps utilisés par les Chinois. Après Yléang Jlien. dont la large vallée d'alluvions est devenue trop large pour le Pa Ta Ho, pourtant respectable, qui y déroule ses méandres, nous pénétrons dans le massif montagneux de Lou Nan, dont les plateaux désolés ont un aspect particulièrement curieux, par les aligne- ments de calcaires ruiniloimes dont il sont parsemés; c'est du côté de Tien Sen kouan qu'ont été prises les vues des archipels «le petits pilons rocheux qui' vous montreront tout à l'heure deux vues photographiques. Laissons de côté, faute de temps, les galeries de mines, les salines: les houillères de Toudza déjà décrites par M. l'Ingénieur Leclère et par M. de Vaulserre. Il est dillicile de ne pas évoquer d'un mot les rizières de montagnes, travail merveilleux qui transforme les vallées les plus banales en séries de petits bassins aux contours harmonieux, épousant les formes de la colline, charmant la vue de leurs multiples miroirs en gradins qui donnent l'im- pression féerique des terrasses artistiquement étagées d'un parc princier ; (pie de siècles de travail persistant pour cette transformation du sol ! Mais ne nous y arrêtons pas; qui n'a entendu parler cent fois des rizières de Chine? Un curieux et beau spectacle est celui qui se déroule sous les yeux du voyageur qui, monté jusqu'auprès du rocher, en forme de dent, qu'est le Pela Chan, voit se dérouler devant lui, de l'autre côté de la large vallée lacustre de Lo Ping Tchéou — le mot plaine serait plus exact, tant elle est vaste — une forêt de pitons rocheux, aigus, menaçants, d'un aspect vrai- ment fantastique. C'est une vision extraordinaire, c'est une magnilique baie d'Along dont la surface de la mer par un coup de baguette magique se serait durcie en une lande rocailleuse. Les cuvettes étagées. — Une des causes de richesses du Kouei Tcheou réside certainement dans la multiplicité curieuse des terrasses successives par lesquelles s'écoulent les eaux. Tandis qu'en nos pays il est relativement rare que la vallée soit barrée par la résistance à l'érosion d'une roche trop dure, il semble au Sud-Ouest du Kouei Tcheou (pie les sauts brusques de cuvette en cuvette soient la règle générale. — 283 — Pendant des étapes entières, le régime de la route, la grand'roule - - si tant est qu'un sentier de chèvres mérite ce nom — est le suivant: hori- zontal à peu près pour contourner toute une cuvette lacustre aux rizières doucement étagées, le sentier tout à coup grimpe pour en sortir, gravissant un des bords jusqu'au seuil, limite d'une nouvelle cuvette de niveau supé- rieur; horizontalité encore pour contourner celle-ci, puis saut brusque jusqu'à la suivante. Quand on arrive au seuil le plus élevé, on redescend de même, par saccades. Cette configuration du terrain est si remarqua- blement favorable à la culture de ces rizières, qui s'étagent gracieusement en élégants petits lacs allongés suivant les lignes de niveau, que Ton serait, sans la notion de la lenteur extrême avec laquelle se produisent les phé- nomènes physiques, presque tenté de croire que c'est l'homme, dont le labeur quotidien travaille à retenir depuis tant de siècles l'eau nécessaire à l'irrigation méthodique de ces lacs minuscules, qui réussit en favorisant une puissante évaporation, à empêcher l'érosion régulatrice, nivelatrice, et que sans lui ces eaux torrentueuses auraient emporté vers les plaines basses, avec la boue fertile qui est pour tous la source de vie, les seuils si utiles auxiliaires. Aux approches des failles parallèles du bassin du Hoa-Kiang, les vallées reprennent une formation naturelle, régulière, que nous ne rencontrons ni chez les affluents du Fleuve Bleu, ni dans la région extrême du Sud- Ouest. La vallée à l'envers. — Un autre spectacle un peu anormal se rencontre fréquemment dans ces pays où l'homme, par sa patience inlassable, arrive à bouleverser les effets de la nature. La route suit une grande vallée, large, vallée à l'européenne, le lit de la rivière bien marqué au milieu; mais pas d'eau. Nous remontons la vallée, et nous voyons apparaître un filet d'eau ; nous remontons encore, et le ruis- seau grossit; quelques kilomètres plus loin, à côté de nous coule une belle rivière, calme, large, une vraie rivière que l'on ne traverse que par un gué sérieux ; quoi de plus contraire au simple bon sens ! C'est que la vallée haute était peu large et les coteaux assez abrupts pour empêcher la formation de nombreuses rizières ; l'eau allait à la ri- vière dans celte vallée haute. Mais en descendant elle s'est, après un con- fluent , élargie ; des rizières se sont sans mesure étagées, étalées à droite, à gauche; la rivière est captée de ci de là; l'eau pompée par une évapora- tion semblable à celle des marais salants a méconnu ce principe qu elle au- rait dû retourner à la rivière, et le lit bientôt reste à sec; les rizières elles- mêmes n'étant plus alimentées devront plus bas cesser d'exister, laissant une large vallée déserte et stérile. Si, rentrés à Yunnan Sen où se fait la jonction des deux groupes mo- mentanément séparés de la mission d'Ollone, nous reprenons la route qui — 284 - de la capitale du Vunnan nous conduit vers le .Nord, ia grande roule d'Ou- ling Icheou . nous ne retrouvons plus les curieux aspects des cuvettes en escalier, ni l'originale conlradition des rivières qui se dessèchent à mesure qu'elles reçoivent des affluents; mais nous avons l'occasion d'enregistrer le phénomène tout particulier sur lequel le commandant d'Ollone a insisté dans la conférence du iq mai. Je ne pourrais .espérer faire mieux que lui ressortir ce contraste entre les pentes douces des vallées près de la source et les ravages que présentent les vallées ravinées près du continent ; je me bornerai à rappeler que tout le pays entre Yunnan Sen et la plaine de Tcben Tou est caractérisé par ce fait : aux altitudes élevées, les cours d'eau coulent doucement dans des val- lées larges; plus ils se rapprochent du grand lleuve, plus il semble qu'ils so-it happés, qu'ils se précipitent, ils se hâtent, rongent la montagne, et aboutissent par de profonds ravins à pic à un fleuve dont les rapides dan- gereux rendent périlleuse la navigation, resserré qu'il est dans des gorges étroites entre des falaises de 5oo à 1,000 mètres de hauteur. Le grand fleuve lui-même paresseux dans les larges vallées molles et ma- récageuses où il ne pouvait se décider à quitter l'altitude de h, 000 mètres, passe ensuite dans ces fissures effroyables où les sentiers de mules ne peu- vent même pas le suivre et où la vie n'est plus, jusqu'à ce qu'il se repose dans une plaine comme celle de Tchen Tou. pénètre une fois encore au travers des derniers contreforts qui prolongent le masssif tibétain, pour se traîner ensuit»1 pendant des centaines de kilomètres presque au niveau de la mer. .1// ) along. -- C'est ainsi que nous éprouvâmes, le maréchal des logis de Boyve et moi, des difficultés presque insurmontables à suivre avec des chevaux les sentiers de porteurs, seules communications que l'on trouve sur la haute chaîne granitique qui sépare le Kin Ho ou Va long du Fleuve Bleu. Bien que. dans la reconnaissance que nous étions chargés de pousser jusqu'au Yalong. notre caravane eût été à dessein réduite à sa plus simple expression, le sentier infiniment étroit taillé dans la roche dure constam- ment nous arrêtait: il ne permettait à un tournant dangereux de laisser passer que les chevaux nus ; il fallait débâter, transporter les charges à dos d'homme, rebuter, et il n'était pas rare en une heure de perdre quarante minutes à ce manège. Certain jour, à l'approche de la nuit, la cantine qui contenait tous les effets de mon compagnon et les miens, tous nos lingots d'argent, plaques photographiques et une partie des ustensiles de cuisine, dévala en bondissant, avec un bruit lugubre, de 3oo mètres de haut, au fond d'une cascade où nous pûmes, le lendemain seulement, retrouver une partie de nos affaires »•( de notre fortune. C'est sur cette arête aussi que, bloqués tout à coup par une neige épaisse tombant jour el nuit, nous ne pûmes trouver dans le |>etil village lolo oit nous étions réfugiés un seul — 285 — guide pour nous conduire: lous les hommes proférèrent faire grève eu s' éclipsant; nous ne pûmes partir que grâce à la bonne volonté qu'y mit ton L notre personnel, au petit bonheur, en marchant dans une direction probable Il n'est pas sans intérêt de savoir ce que veulent dire ces noms de Kin Ho, fleuve d'or, Kin Cha Kiang, fleuve au sable d'or, donnés dans le pays aux deux plus puissants cours d'eau de la région. Ils charrient eu effet en assez grande quantité des parcelles de quartz aurifère que les Chinois ont exploitées de tous temps et dont ils savent parfaitement extraire l'or avec leurs primitifs procédés ; c'est une pauvre profession, d'ailleurs, que celle des chercheurs d'or, une des plus misérables; les laveurs d'or gagnent avec peine par un travail acharné o fr. ooào fr. do par jour! Nous ne nous étendrons pas sur la description de cette plaine de Tchen Tou , d'une richesse incomparable, qui fait contraste avec les montagnes escarpées aux sentiers presque inaccessibles. Cette plaine presque absolument hori- zontale n'est qu'un immense jardin où pas un pouce de terrain n'est perdu , où l'on ne laisse aux routes que juste la place nécessaire aux brouettes qui transportent les charges et les Chinois aisés (il n'y a presque pas de che- vaux dans le pays) , jardin dont les multiples canaux répartissent l'irriga- tion dans toute la plaine. Loin d'être un régal pour l'œil qui regardait de haut les rizières de montagnes, ces rizières de plaine sont insupportables au voyageur dont le cheval est obligé de marcher en équilibre instable sur le mur glissant qui sépare deux rizières ; c'est là toute la route. Enfin je ne citerai que pour mémoire ces bordures de calcaire et de grès friable au sud de la plaine de Tchen Tou, qui ont permis dans les collines qui bordent le Ya et le Min l'éclosion de milliers et milliers de grottes, se prêtant facilement à un art habile à ciseler, soit des ornements d'architec- ture d'un goût étonnant, presque grec, soit des statues colossales comme celles de Kiang Keou, élevées à la gloire des divinités, de dimensions telles que l'on en rencontre rarement dans aucun pays. Le plateau tibétain. — 11 semble qu'il y ait eu autrefois des formations glaciaires dans ces hautes régions du Tibet nord-est que nous avons réussi à traverser, il semble que certaines dorsales puissent être d'anciennes mo- raines; mais on n'y trouve plus de glaciers, tant la sécheresse de l'air est grande. «Les cours d'eau sont gelés pendant une grande partie de l'année : en été, ils ne dégèlent que pendant le jour, de sorte que si l'écoulement des eaux peut se faire normalement, elles ne peuvent néanmoins acquérir assez de vitesse et de force pour accomplir des effets sérieux d'érosion ; les rides montagneuses apparaissent ainsi suivant l'expression très juste de Lappa- rent, rcomme ensevelies sous leurs propres débris: les vallées s'aplatissent et s'élèvent par l'accumulation constante dos matériaux provenant des ver- sants »; les vallées ont ainsi un profil adouci qui caractérise les pamirs du grand massif de l'Asie centrale.?) — 1>86 — C'est ainsi que ies plateaux d'une altitude moyenne supérieure à 4,ooo mètres rappellent les formes du plateau de Miïlevache et n'ont au- cune ressemblance même lointaine avec les crêtes des Alpes et les aiguilles des Pyrénées. Mieux que l'on ne pourrait l'exprimer, quelques photogra- phies prises sur les plateaux libétains vous montreront ces formes molles des pamirs. Le Lœss. — Une des caractéristiques les plus frappantes des pays de lœss est la résistance presque nulle à l'érosion, avec toutes les consé- quences qu'elle comporté. Par Les, grandes pluies, on voit vraiment fondra ces terres qui, de jaune à peine rongeât re à l'étal sec, passent à la couleur brune dès qu'elles sont chargées d'eau. On conçoit facilement les formes classiques que doit prendre un terrain qui fond avec une telle facilité. La moindre assure s'élargit, s'approfondit et devient crevasse; les croupes prennent vite l'aspect ti/pr d'un pays montagneux uniformément rongé par les eaux. Comme on ne voit aucune végétation, aucun arbre, ces immenses plis de terrain aride font l'elfel de l'amplification dune carte en relief. L'aridité n'est pas absolue, car ces régions désolées sont habitées; soit dans des petites cuvelles, soit sur des petites croupes formant comme des presqu'îles isolées par un isthme des torrents destructeurs de la masse principale, on peut apercevoir des champs de froment qui peuvent retenir l'eau du ciel et sont à peu près la seide culture que l'on rencontre hors des grandes vallées. Comme l'eau elle-même ne peut trouver aucun point d'arrêt, aucun refuge le long des pentes, les villages n'en ont point, et il n'est pas rare que leurs habitants soient obligés d'aller chercher l'eau indis- pensable à 5-6 kilomètres de là. Ces terres de lœss donnent naissance fréquemment à des formes archi- tecturales curieuses, d'un pittoresque remarquable : certaines surfaces plus dures sans doute ont protégé la terre abritée directement au-dessous: le lœss est rongé suivant des lignes verticales épousant des formes cylin- driques, qui prennent volontiers l'aspect soit «le grandes orgues, soit d une chapelle, d'un vieux château, d'un fort avec ses bastions menaçants. Tout le pays voisins de Lan Tcheou, au Sud comme au Nord, présente de nombreux exemples de cet aspect architectural. Un autre effet de la ûuidité du lu-ss est la diiliculté souvent considé- rable après des pluies de circuler dans, un pareil pays. Les vallées secondaires, dans ces régions désolées, déboisées, sont à sec quand il ne pleut pas. torrentueuses à la première averse. Ces torrents Ion- gueux renversent sans peine les ponts branlants Construits par les Chinois: aussi ceux-ci onl-il trouvé plus simple de n'en plus construire. On peul des lors voir à la traversée d'un cours d'eau la magnifique inscription rap- pelant la générosité des donateurs qui contribuèrent à la construction du pont, mais de pont il n'en est point, et on passe si l'on peul ! — 287 — Il faut donc passer sans pont le torrent vaseux: le lœss entraîné forme une boue traîtresse sur laquelle il n'est pas prudent de s'aventurer; un cheval, deux chevaux passent, le troisième y reste, et ce n'est pas chose fncile de l'en tirer. Après de fortes pluies nous avons eu ainsi pendant plusieurs jours deux chevaux en moyenne quotidiennement enlises malgré les précautions prises; il fallait recourir à de nombreux Chinois désireux de gagner quelques sapèques pour les ramener à grand'peine avec l'aide de cordes. 11 nous a fallu à plusieurs reprises — certain jour m'est resté mémo- rable, car j'y pris par ma témérité un bain complet dans l'eau boueuse — passer deux fois à gué une large et profonde rivière pour franchir un petit estuaire de vase qui avait bien 1 m. 5o de large. Le lit des rivières en les plaines chinoises est essentiellement variable , et son déplacement cause les plus grands déboires aux compagnies des chemins de fer dont la voie les suit; je citerai par exemple le cas de la ri- vière suivie longtemps par la ligne de T'ai Yun Fou. Quand survient une crue, le fond de la vallée est complètement recou- vert par les eaux et le lit ordinaire complètement remanié. Les eaux bais- sent, un nouveau lit se creuse, distant souvent en certains endroits de 200 à 3oo mètres de l'ancien lit. Dès lors, la plupart des travaux de consolida- tion sont à recommencer : telle muraille , élevée à grands frais pour former digue à un tournant du courant, se trouve à 100 mètres maintenant du lit de la rivière; plus loin, en un point autrefois éloigné du lit. la voie s'est trouvée arrachée, la paroi de la montagne entamée, et il faut refaire tout un remblai fort coûteux. 11 est bon de rappeler à ce sujet que , si la grande Compagnie Han-Keou- Pékin est franco-belge, celle de Tai Yuan Fou est bien française, et que ce fut une joie toute particulière pour nous, eu reprenant contact avec la civilisation, d'être chaudement accueillis par les 00 ingénieurs français, vaillants pionniers dont la petite colonie coquette, élégante, témoignait de la prospérité de l'entreprise à laquelle ils se sont dévoués. Gobi. — Peut-être me restera-t-il quelques instants encore pour dire un mot des pays désertiques, aux eaux saumàtres, que nous avons dû tra- verser sous la chaleur de juillet au sud du Gobi. Des dunes, toujours des dunes, du sable fin qui glisse sur le sol; parfois des arbustes étriqués, sortes de tamaris rabougris. Des puits rares, dont l'eau empestée est hor- rible à boire. Une étude qui n'est pas sans intérêt est celle de l'influence qu'ont eue et qu'ont encore ces dunes mouvantes sur la vie des nomades du pays, les Mongols. Sans parler des champs d'ossements enfouis à l'origine sous la dune, qui par la marche régulière de celle-ci se trouvent au bout de quelque temps à nu au niveau du sol, et des autres transformations dues au MosÉom. XV. 21 — 288 — déplacement des dunes, rappelons que les villes mêmes n'ont pas toujours pu lutter contre l'envahissement des sables. Le Bullefiii de la Géographie du d 5 février dernier relate l'exploration du Dr Koslov en Mongolie, et la description qu'il t'ait des ruines remar- quables appelées Khara-Khoto, où il passa avec ses compagnons cinq jours à faire des fouilles. ffCes ruines, lisons-nous, couvrent un carré de 5oo mètres environ de coté, entouré de murailles avec neuf bastions. Ce mur est percé de deux portes à l'Est et à l'Ouest. Les vents d'Ouest, dominants, ont entassé le sable contre la muraille, et l'ont même poussé par-dessus, jusque dans l'intérieur de l'enceinte, où il forme des dunes qui recouvrent les ruines. Actuellement, seuls, émergent au-dessus de ces dépôts arénacés de rares édifices et un grand soubourgan, monument fu- néraire contenant des reliques, connu également sous le nom de stoupa; il se rencontre près de l'angle sud-ouest de l'enceinte et abritait jadis une énorme statue de Boudha.r Le Commandant d'OUone, qni a fait un séjour lui aussi dansl'Ala Chan pour poursuivre des fouilles dont il a rapporté quantité de choses cu- rieuses, aura l'occasion de traitera fond cette question historique; mais j'ai voulu montrer dans une photographie saisissante une ville qui, comme Khara Khoto, est près de périr, envahie par le sable. Elle lutte désespéré- ment, cette petite ville de Nieou ïeou liang où se tient fréquemment un marché de chevaux fort fréquenté par les Mongols; la dune implacable s'est élevée déjà à hauteur des murs extérieurs et ne tardera pas sans doute a renverser les barrières que l'on cherche à élever contre sou envahisse- ment. Et ce sera une ruine de plus, en ce pays de Mongolie où on ne les compte plus! La Mongolie laissée en arrière, nous rentrions dans le Lœss, voyageant de nuit pour laisser reposer nos bêtes pendant les chaleurs du jour; nous traversions une troisième fois le Fleuve Jaune eu un un tournant où les habiles bateliers chinois utilisent la force même de l'impétueux courant pour faire échouer la barque au point de débarquement, et nous arrivions enfin à Tai Yuan Fou, où nous revoyions, pour la première fois depuis vingt mois, un chemin de fer, et un chemin de fer français! Puis c'est Pékin. Tien Tsin, et le retour en France de la Mission d'01- lone. après ilenx ans d'études géographiques, ethnographiques, archéolo- giques et historiques qui nous demanderont des mois encore de travail pour mettre sur pied l'œuvre delà Mission. SOMMAIRE. Pages. Actes administratifs. — Nomination do M. le Dr Verneau comme Pro- fesseur de la Chaire d'Anthropologie. Nominations de M. Perrin comme Préparateur de la Chaire de Paléontologie, de M. Kollmann . comme Préparateur de la Chaire de Mammalogie. Délégation de M. Jeanson dans les fonctions de Préparateur de la Chaire de Phy- sique. Nomination de M. Finet comme Correspondant du Muséum. Désignation de M. Stanislas Meunier pour représenter le Muséum aux fêtes du Jubilé de l'Université de Genève. Don par la Maison Masson et Cie de cinq cuivres représentant en héliogravure les por- traits de MM. Ourtalet, Rouget, Dehérain, Cornu, Filhol, anciens Professeurs au Muséum. Don par \lm0 Dubard-Hamy pour le Musée historique du Muséum d'une bonbonnière et d'un fer à repasser sur lesquels est, représentée la Girafe donnée au roi Charles X par le Vice-Roi d'Egypte en 1827 228 et 22^ Correspondance. — Lettres de M. de Gironcourt et de M.Ch. Alluaud ss'i à 226 Présentation d'ouvrages de M. le D1' Gillot et de M. Jean Friedel. 226 Inauguration du buste d'Alphonse Mil ne-Edwards. — Compte rendu de la cérémonie. Discours de M. Edmond Perricr 227 a 287 Communications : A Menegaux. Collection d'Oiseaux de Cuba acquise par le Laboratoire d'Or- nilhologie du Muséum. ' 287 J. Pellegrin, Description d'un Barbus nouveau du Sahara 289 — Poissons de la Komadougou et du lac Tchad récoltés par la Mission Tilho-Gaillard a4o A. Grocvelle. Description d'un Coléoptère Lathridide mexicain nouveau. . 2^5 E. Olivier. Coléoptères Lampyrides rapportés de Kong-Tchéou, région de Pin-Fa (Chine), par les P. Cavalerie et Fortunat 2^7 M. Pic. Diagnoses d'un Coléoptère Hvlophilus et de cinq Coléoptères Anthi- cides exotiques 2-)0 — Coléoptères de la famille des Anlhicides recueillis par M. Germain en Rolivie 2">:'» J. Surcouf. Tabanides nouveaux de Madagascar 2)5 Ed. Lamy. Sur l'altération des Coquilles dans les collections 261 — Gastéropodes recueillis par M. L. Diguet dans le golfe de Californie.. . 2(34 L. Germain. Contributions à la Faune malacolflgique de l'Afrique équato- riale , XV11 270 Bavât. Pecten mullisquamatus Dunker et Pecten radiatus Hullon 277 L1 de Prades de Flelrelle. La Mission d'Ollone dans la Chine occidentale, le Tibet Nord-Est et la Mongolie (1906-1909) 280 BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM ANNÉE 1909 N° 6 PARIS IMPRIMERIE NATIONALE MDCCCCIX AVIS. Les auteurs sont priés de vouloir bien se rappeler que l'étendue des notes insérées dans le Bulletin ne saurait dépasser 5 pages d'impression. Les auteurs sont également priés de donner des ma- nuscrits mis au net qui puissent permettre la composi- tion rapide du Bulletin. Les auteurs sont instamment priés de remettre les cli- chés des figures qui accompagnent leurs notes en même temps que leurs manuscrits. SOCIÉTÉ DES AMIS DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE (EXTRAIT DES STATUTS). 1. But et composition de la Société. Article premier. L'Association dite Société des Amis du Muséum national d'histoire natu- relle, fondée en 1907, a pour but de donner son appui moral et financier à cet établissement, d'en richir ses collections, ménageries, laboratoires, serres, jardins et bibliothèques et de favoriser les travaux scientifiques et l'enseignement qui s'y rattachent. Elle a son siège à Paris. Article 3. L'Association se compose de Membres titulaires , de Membres donateurs et de Membres bienfaiteurs, qui doivent être agréés par le Conseil d'administration. Pour être membre titulaire, il faut payer une cotisation annuelle d'au moins 1 o francs. La cotisation peut être rachetée en versant une somme fixe de i5o francs. Pour être Membre donateur, il faut avoir donné une somme d'au moins 5oo francs, ou avoir versé pendant dix ans une cotisation d'au moins 60 francs par an. Pour être Membre bienfaiteur, il faut avoir donné au Muséum, ou à la Société, soit une somme de 10,000 francs, soit des collections scientifiques ■ ou des objets, meubles ou immeubles ayant une valeur équivaleute, soit, pendant dix ans, une cotisation annuelle d'au moins 1,200 francs (1). W S'adresser pour les versements à M. Pierre Massun, trésorier de l' Association. PORTRAIT DE LAMARCK D'APRÈS THÉVENIN AN IV DE LA RÉPUBLIQUE (1796) BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE. LIBRARY NEW YORK ANNÉE 1909. — N° (5. botanical GARDEN. o &o~ 112e REUNION DES NATURALISTES DU MUSEUM. 29 JUIN 1909. PRESIDENCE DE M. EDMOND PERRIER, DIRECTEUR DU MUSEUM. ACTES ADMINISTRATIFS. M. le Président présente le fascicule n° 5 du Bulletin du Muséum de Tannée 1909 et fait savoir qu'il est mis en distribution. M. le Président rappelle que le mois de juin a e'té marqué par deux cérémonies destinées à glorifier, Tune la science française dans les personnes de Buffon, qui le premier osa parler de l'évolu- tion delà Terre, et de Lamarck, qui introduisit en biologie la même idée d'évolution; l'autre, la science anglaise dans la personne de Cbarles Darwin, qui, par ses travaux et ses livres pleins de faits et de vues ingénieuses, souvent géniales, imposa l'idée de la varia- bilité des espèces, que Lamarck n'avait pu faire triompher-, il annonce que le compte rendu des cérémonies sera imprimé dans le Bulletin du Muséum. Il appelle également l'attention sur le remarquable succès de la fête donnée par la Société des amis du Muséum et du Jardin des Plantes. La Me'nagerie et le Jardin avaient été brillamment illuminés par la maison Paz et Silva; des scènes inédites et des plus intéressantes de la vie des animaux avaient été représentées par le cinémato- graphe Gaumont; la charmante pièce, 77 était une bergère, de Muséum. — xv. 22 — 290 — M. André Rivoire, a été jouée par M,,rs Gabrielle Robinne et Berthe Rovy et M. Grandval, du Théâtre Français; l'orchestre et le corps de ballet de l'Opéra-Comique ont donné le divertissement de Mignon et le ballet d'Orphée de Gluck, exécutés par Mllc Regina Badet et les danseuses de ce théâtre. M. Rivet, Docteur eu médecine, a été nommé Assistant de la Chaire d'Anthropologie, en remplacement de M. Verneau, promu Professeur. (Arrêté ministériel du 28 mai 1909.) M. Legerdbe, Délégué dans les fonctions de Préparateur de la Chaire de Physiologie générale, a été nommé Préparateur de celte Chaire. (Arrêté minislériel du 26 juin 1909.) A l'occasion de l'inauguration du monument de Lamarck : MM. L. von Graff, Recteur de l'Université de Gratz; Bedot, Directeur du Musée de Genève; Yung, Professeur à l'Université de Genève; Berakeck, Professeur à l'Université de Neulchàtel; Issel, Professeur à l'Université de Gênes; Monticelli, Professeur à l'Uni- versité de Naples; de Wettstein, Directeur du Jardin botanique de Vienne; Hoewath, Directeur du Muséum national hongrois à Buda- Pesth; IIou'akd, Directeur du Service entomologique des Etats- Unis, à Washington; Guillaume Grandidier, à Paris, ont été nom- més Correspondants du Muséum. r t MM. Paciion, de l'Ecole pratique des Hautes Etudes, Neuville, Préparateur à la Chaire d'Anatomie comparée, Convers, Commis du Secrétariat, ont été nommés Officiers de l'Instruction publique. (Arrêté ministériel du i3 juillet 1909.) MM. Fritel, Guérir, Hasenfratz, Préparateurs, Labboy, Jardi- nier Chef des Serres, Plaghe, Garçon de Laboratoire, ont été nommés Officiera d'Académie. (Arrêté ministériel du t'i juillet 1909 ■').) M. le Président signale la naissance à la Ménagerie d'un poulain de VEquus PrejewaUki, Cheval sauvage de la Dzongarie, et celle d'un jeune Bubalus boselaphus, grande Antilope d'Algérie; il mentionne l'entrée à la Ménagerie d'un Fourmilier venant de la Guyane, le Tamandua tetradactyla, et celle d'un Oiseau des Mers du Sud, ll) Renseignements parvenus en cours d'impression. — 291 — rapporté des îles Kerguelen par M. Bossière, le Ckionarchus minor, nommé vulgairement Bec-en-Fourreau. M. le Président appelle également l'attention sur les installa- tions nouvelles faites dans la Galerie de Paléontologie. Dans les passages devenus pourtant si étroits depuis l'installation du Diplodocus, on a placé tout récemment : Un squelette de Plésiosaure , — l'un des premiers qui, complète- ment dégagé de sa gangue, ait été monté dans un musée européen, — provenant de l'Oxfordien de Peterborough ; Un squelette de Machairodus, ce curieux et robuste Félin aux énormes canines tranchantes, du quaternaire de l'Amérique du Nord ; Un squelette à'Hippidium, sorte de Cheval trapu, dont les osse- ments se trouvent dans les terrains pampéens; Des moulages de crânes des ancêtres des Proboscidiens trouvés en Egypte qui éclairent l'histoire de l'Eléphant; Une grande plaque couverte de plusieurs centaines de calices de crinoïdes ayant vécu à l'époque crétacée, magnifique pièce offerte par M. le Professeur F. Priem, membre de la Société des Amis du Muséum. PRESENTATION D OUVRAGES. M. le Professeur N. Gréhant présente et offre pour la Biblio- thèque du Muséum son Rapport sur l'Ankylostomiase , le Grisou, l'Oxyde de Carbone, accompagné de 9 planches. Paris, 190g. r M. Edouard Blanc, Explorateur de l'Asie centrale, présente et offre pour la Bibliothèque du Muséum les ouvrages suivants, pu- bliés en langue russe, dont voici les litres : Service de la Colonisation. Bureau central de l'Organisation territoriale et des Affaires agraires. Compte rendu préliminaire des Travaux d'organisation et d'exécution pour la reconnaissance du terrain de la Russie d'Asie durant l'année 190H, rédigé par le Chef des Tra- vaux de reconnaissance du Service de la colonisation, le Professeur K. D. Glinka, d'après les données recueillies sur le terrain par MM. L. V. Aboutnoff, A. I. Bezsonoff, M. F. Kolokonoff, F. I. Lev- as. — 292 — Ichenko, A. P. Levilsky, S. S. Neoustrouieff, A. M. PalkofT, B. B. Polinofï', L. ï. Prasoloif, N. ï. Prokhorolï', A. la. Raïkine, V. P. Smir- nofï', A. V. Stasseïtch, G. M. Toumine, MM. Phélatoff. G. Y. Z. et Z. (Administration centrale de l'Organisation terri- toriale et des Alïaires agraires.) Service de la Golonisation. Compte rendu de la Reconnaissance botanique en Sibérie et en Turkestan pendant Vannée igoH. re'digé par A. Th. FlérolT, chargé des éludes bota- niques à l'Administration coloniale. STATUE DE LAMARCK OEUVRE DU SCULPTEUR FAGEL INAUGURÉE LE 13 JUIN 1909 — 203 — INAUGURATION DU MONUMENT ÉLEVÉ À JEAN DE LAMARCK M MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE LE DIMANCHE 13 JUIN 1909. C'est en présence de Monsieur le Président de la République, de S. A. S. le Prince de Monaco , des membres du Corps diploma- tique, de MM. les Présidents du Sénat et de la Chambre des Dé- putés, des délégués de l'Institut ainsi que des Socie'te's savantes de la France et du monde entier qu'a été inauguré, sous la pre'sidence de M. le Ministre de l'Instruction publique, le monument élevé à la mémoire de Jean de Lamarck, l'auteur aujourd'hui célèbre de la Philosophie zoologique, mais non moins illustre par l'ensemble de ses travaux taxonomiques sur la Botanique et la Zoologie; aussi ne faut-il pas s'étonner si trente-sept pays aient pris part à la sou- scription organisée par le Muséum : savants, professeurs, étudiants, tous unis dans une même pensée ont tenu à apporter leur obole. Le monument qui s'élève dans le Jardin des Plantes, devant l'en- trée de la place Walhubert, se compose d'un piédestal en pierre surmonté de la statue en bronze de Jean de Lamarck; le savant est représenté assis sur un banc, les bras croisés, la tête légèrement appuyée sur la main gauche, dans l'attitude de la méditation. Sur le devant du piédestal est gravée cette inscription : au fondateur de la doctrine de l'Évolution souscription universelle 1908. Sur les côtés sont rappelés les dates et les titres des principales études de Lamarck. La face postérieure porte un haut-relief en bronze d'un bel effet : la fille du savant, Cornélie, console le vieil- lard aveugle par ces paroles : la postérité vous admirera et vous ven- gern , mon père. La partie sculpturale du monument est l'œuvre du statuaire Fagel; la partie architecturale est due à M. Blavette, architecte du Muséum. M. Fallières, arrivé à trois heures à la porte de la place Walhu- bert, accompagné de MM. Mollard, Directeur du Protocole, de — 294 — M. Marc Varenne, Secrétaire particulier, et d'un Officier d'ordon- nance, est accueilli chaleureusement par une l'ouïe très nombreuse, groupée sur la place Walhubert et aux abords du pont d'Austerlitz; reçu par MM. Doumergue, Ministre de l'Instruction publique; Edmond Perrier, Directeur du Muséum; le Professeur Joubin, Secrétaire ge'néral du Comité' chargé de l'édification du monument, il est immédiatement conduit à l'estrade placée devant la statue pour y occuper le fauteuil présidentiel; il avait à sa droite S. A. le Prince de Monaco, MM. Doumergue, l'Ambassadeur des Etats-Unis, le Ministre de Portugal et le Ministre de Bulgarie; à sa gauche avaient pris place MM. Antonin Dubost, Président du Sénat; Brisson, Pré- sident de la Chambre des Députés; Charles Dupuy, Sénateur, an- cien Président du Conseil des xMinistrcs; Léon Bourgeois, Sénateur, ancien Président du Conseil des Ministres, membre du Conseil du Muséum, Président de la Société des Amis du Muséum; Edmond Perrier, Fleurot, représentant le Président du Conseil municipal; Bouchard, Président de l'Académie des sciences; Y. Delage et Cuignard, Membres de l'Institut, délégués par l'Académie des sciences; .1. Ilarmand, ancien Ambassadeur; Lainpué, ancien Pré- sident du Conseil municipal; Desplas, Député, etc. En mémoire du roi Carlos, correspondant du Muséum, le Boi de Portugal s'était fait représenter officiellement par M. de Souza- Bosa, son Ministre à Paris. Le Tsar des Bulgares avait également ebargé M. Stanciof de le représenter officiellement. L'Institut et, en particulier, l'Académie des sciences, le Collège de France, l'Université de Paris, comptaient un grand nombre de membres; le personnel du Muséum : professeurs, assistants, pré- parateurs, etc., assistait, au grand complet, à la manifestation faite en l'honneur de Lamarck. Les délégués étrangers étaient venus très nombreux; on remar- quait notamment ceux de l'Académie des sciences de Vienne, du Muséum de Budapest, des Universités de Genève, de Lausanne, de Gràtz,de Neuchâtel, de Gènes, de Florence, de Bologne, de Naples, de New-York (Columbia University), du Musée de Bruxelles, le Directeur du Service entomologique de Wasbington, etc. Un très grand nombre de sociétés savantes de France avaient également envoyé des délégués. La famille était représentée par M*"" de Lamarck, veuve d'un ingénieur de la Marine qui était petit-fils de l'illustre savant, — 295 — ainsi que par les parents les plus proches. La musique d'un régi- ment de ligne prêtait son concours à la cérémonie. M. le Ministre a donné d'abord la parole à M. Edmond Pkrrier, qui s'est exprimé en ces termes : Monsieur le Président de la République , Messieurs, Pour avoir rendu vraisemblable, à force d'argments patiemment et ha- bilement rassemblés , l'idée que les ressources de forces et de substances de notre Globe ont été suffisantes pour créer l'infinie variété des formes vivantes et maintenir séparées leurs lignées durant de longues suites de générations, Charles Darwin eut, en Angleterre, des funérailles nationales et fut inhumé à Westminster; dans quelques jours, l'Université de Cam- bridge fêtera en grande pompe le centième anniversaire de la naissance de son glorieux élève. Par une remarquable coïncidence, cette même année 1909 est aussi le centième anniversaire de la publication d'une œuvre capitale : la Philosophie zoologique, où Jean de Lamarck proclame que les êtres vivants sont l'œuvre graduelle de la Nature ; qu'après avoir formé les plus simples d'entre eux, elle a su les modifier, les compliquer, suivant les temps et les lieux , et que le corps humain lui-même , en tant que forme matérielle, a été soumis aux lois qui ont dominé cette grandiose évolution. Déjà il appuie sur des arguments particulièrement pénétrants, et qui sont demeurés debout après cent ans écoulés, cette doctrine, si neuve, si puissante , si haute , désormais si magnifiquement victorieuse ; malheureu- sement , les esprits ne sont pas encore prêts pour de telles audaces. Sans doute, au siècle suivant, l'œuvre analogue de Darwin ne triom- phera pas d'un seul coup; à côté d'un indescriptible enthousiasme, elle suscitera d'ardentes critiques, mais elle ne laissera personne indifférent : chacun voudra la connaître, la discuter; elle pénétrera jusque dans les masses , elle s'emparera de la politique , créera des formes de langage par- ticulières; quelques-uns tenteront même d'édifier sur ses principes une théorie nouvelle du progrès et d'en dégager une sorte de morale scienti- fique. L'œuvre de Lamarck ne s'est pas développée au milieu de ces bruits de bataille, et presque tous ses contemporains l'ont ignorée; si quelques- uns prirent la peine de la lire, ce fut dans un sentiment d'ironique curio- sité, et pour la couvrir de sarcasmes; les plus indulgents la considéraient comme un égarement qu'il fallait pardonner à un savant solitaire, à un in- corrigible rêveur, en raison de ses grands travaux de détail et du nombre inouï des espèces, inconnues avant lui, qu'il avait nommées. Cette œuvre de folie était l'ombre fâcheuse qui venait assombrir l'auréole de celui qu'on croyait tlatter en l'appelant le Linné français, et, jusqu'à l'âge de quatre- — 296 — vingt-cinq ans, Lamarck veillit découragé, aveugle, abandonné, sauf de quelques amis, comme Geoffroy Saint-Hilaire, de sa famille directe, dont nous saluons ici les descendants, et surtout de sa fille Cornélie, touchante consolatrice qui berçait le vieillard désenchanté en évoquant pour lui le rêve d'une postérité admiratrice et reconnaissante. Le rêve se réalise aujourd'hui. Avec un admirable talent, le maître sculp- teur Fagel a fixé dans le bronze la légende contée par Geoffroy Saiul- Hilaire, et la statue qui va se dresser devant l'entrée principale du Mu- séum est uu témoignage enthousiaste de l'admiration des savants des deux mondes. La plupart ont répondu à l'iippel du Muséum par des lettres vibrantes, accompagnant l'offrande qu'ils adressaient à M. le Professeur Joubin, auquel on ne saurait être trop reconnaissant du zèle qu'il a dé- ployé pour le succès de cette œuvre de réparation : beaucoup, — et à leur tête S. A. S. le prince Albert de Monaco, Associé étranger de l'Académie des sciences, — ont tenu à ajouter parleur présence au prix d'une manifestation, qui se double, pour notre pays , d'un mouvement de sympathie dont nous sommes à la fois très fiers et très touchés. Je les remercie au nom de l'In- stitut de France, auquel Lamarck avait appartenu pendant près de qua- rante ans, au nom du Muséum, au nom des savants français qui nous ont apporté leur concours. Ku acceptant de présider cette cérémonie, vous avez, Monsieur le Prési- sidenl de la République, donné à la Science française et au Muséum une marque nouvelle et inoubliable de cette incessante bienveillance à laquelle se complaît votre esprit si hautement libéral, et nous prions les Souverains, dont les représentants vous entourent, MM. les Membres du Gouverne- ment, du Parlement, du Conseil municipal de Paris et du Conseil général de la Seine, M. le Préfet de la Somme et les compatriotes de Lamarck qui sont ici, d'être assurés que nous attachons toute sa valeur à ce témoignage d'intérêt pour des Sciences dont les découvertes ont transformé les idées de l'Homme sur sa place dans la Nature, son rôle dans le monde, ses devoirs envers lui-même, et fourni des bases nouvelles à ses conceptions sociales. Les progrès de la mentalité humaine ne s'accomplissent pas avec la lenteur uniforme et méthodique chère aux philosophes de l'harmonie et de l'ordre universel. A de longues somnolences succèdent de brusques réveils durant lesquels une sorte de tumultueuse fermentation agile les esprits les plus divers. La seconde moitié du xvnf siècle a été une de ces périodes d'efforts pour la conquête de foi-mules nouvelles. Tandis qu'en politique le droit de tous les hommes à une égale indé- pendance s'oppose au droit divin d'un seul à la domination, une armée de philosophes scrute les dogmes intangibles; les littérateurs secouent le volontaire esclavage dans lequel leurs prédécesseurs du \vnc siècle tenaient enchaînée leur fantaisie; pendant que se prépare la chule du trône de — 297 — France, Lavoisier crée une chimie nouvelle, Laplace publie son Exposition du système du monde, Carnot pose les bases de la Théorie mécanique de lu chaleur qui va faire crouler la vieille théorie des fluides subtils : l'électri- cité fait son entrée dans la Science, et, au Jardin des Plantes même, Du Fay appelle l'attention sur sa double nature. Les Sciences naturelles participent superbement à ce renouveau de la pensée humaine. Depuis 1627, un édit de Louis XIII a créé sur la rive gauche de la Seine, presque dans la banlieue de Paris, un établissement ayant pour rôle essentiel de substituer à l'étude des livres celle des choses. Nulle part on n'est mieux préparé à ouvrir des voies nouvelles , à embrasser de vastes horizons. C'est là qu'apparaît Buffon, non pas le Bufïbn styliste, réduit à l'usage de la jeunesse par les professeurs de rhétorique, mais le puissant et profond penseur qui demande à la Terre elle-même l'histoire de sa formation, la devine issue du Soleil, duquel l'aurait détachée, toute lumineuse et bouillonnante, quelque astre errant; la suit dans son refroidissement, puis, lorsqu'en elle le feu a achevé son œuvre, la met aux prises avec cette autre puissance formidable de transformation , l'Océan ; calcule l'immensité des érosions produites par les vagues, démontre l'éten- due des déplacements de la masse des eaux qui, jadis, submergeaient les montagnes, et, devant l'énormité des dépôts manifestement formés dans ses abîmes, affirme que les jours de la Genèse n'ont pu suffire à une telle édification, que ces jours ont été de longues périodes, les Epoques delà nature, au cours desquelles est apparue la Vie; son apparition a du être luxuriante, comme l'atteste l'épaisseur des amas de débris végétaux charriés par les cours d'eau et dont l'accumulation a formé la houille. Celte œuvre, où tant de grands problèmes ont été agités et souvent ré- solus, qui fondait une science nouvelle, la Géologie, en prévoyait une autre, la Paléontologie, qui dotait la première d'une méthode à laquelle elle est revenue après un long détour, cette œuvre aurait dû laisser une trace profonde : éclipsée par l'étincelante Histoire naturelle des Animaux qu'elle encadrait en quelque sorte, elle fut engloutie avec l'ancien régime. Nous devions la rappeler aujourd'hui, parce qu'elle éclaire une partie de celle de Lamarck, et parce que le deux-centième anniversaire de la nais- sance de Buffon est encore tout proche. Ses admirateurs avaient espéré célé- brer glorieusement cet événement {l); les circonstances ne l'ont pas permis; tout au moins en même temps que celle de Lamarck, va être livrée à la vénération publique, dans ce Jardin des Plantes qui lui doit son essor, une statue de Buffon, chef-d'œuvre du sculpteur Carius qui nous a conservé l'impressionnante majesté des traits du grand naturaliste. (1) lî faut faire honneur de cette idée à M. de Lanessan, ancien Ministre de la marine, et à M. Honnorat, Sous-Directeur de la marine marchande. — 298 — Avec la Révolution commence une ère nouvelle. Les choses ont changé de nom. Le vieux Jardin des Plantes médicinales est devenu le Muséum national d'histoire naturelle, où tous les professeurs considèrent comme un devoir de reconnaissance de faire hommage à la France renouvelée de quelque découverte, et il n'est pas de branche de la Science où ils n'aient apporté, eux aussi, leur révolution. La méthode naturelle des De Jussieu a déjà supplanté le système de Linné ; Haiiy fixe les lois de la formation des cristaux, et, si Lacépède se borne à imiter de loin l'Histoire des animaux de Buffon, Lamarck et Geoffroy Saint-Hilaire abordent le grand problème de la naissance de la vie et des transformations des êtres; auprès d'eux, Guvier, par sa reconstitution des animaux fossiles, fondée sur ses connais- sances précises et étendues d'Anatomie comparée, crée la Paléontologie rêvée par Imlfon. De ces grands hommes, le plus illustre, après Darwin, des naturalistes anglais, Huxley, a dit : rrEn France, on considère généralement Geoffroy Saint-Hilaire comme le premier des naturalistes philosophes, mais Buffon et Lamarck sont des géants ; Cuvier ne vient qu'après eux. n Les découvertes de Guvier sont effectivement des découvertes de faits; ses principes philoso- pliiques sont ceux d'Aristote; sa cosmogonie celle de la Genèse; il garde jalousement le trésor d'idées générales acquises avant lui. Geoffroy, du moins, défend une idée philosophique si féconde , qu'elle donne aux disciples mêmes de Guvier leur méthode de travail; devant une charge à fond de Guvier, il doit abandonner quelques-unes de ses positions, mais sa retraite est toute semée de brillantes découvertes; l'unité de plan qu'il avait cru apercevoir dans l'organisation des animaux, il la retrouve dans leur déve- loppement embryogénique. Ge développement commence toujours de même, mais il s'arrête plus ou moins tôt; les animaux inférieurs sont sim- plement ceux qui n'ont pas poursuivi jusqu'au bout révolution qui n'a atteint sa complète réalisation que chez l'Homme. Les diverses étapes de l'évolution embryogénique des animaux supérieurs reproduisent donc les formes défi- nitives des animaux inférieurs. C'est encore la loi fondamentale de l'Em- bryogénie. Lamarck. comme Buffon, échappe tout à la fois aux philosophes et aux théologiens, d'est un savant qui travaille exclusivement sur son propre fonds; ses idées générales ne doivent rien à autrui; elles résultent de ses observations et de ses raisonnements personnels. Sa préoccupation constante est la découverte des causes. Le néant éternel étant plus facile à imaginer que l'existence même de l'Univers, il ne considère pas comme absolument nécessaire de refuser un nom à la cause première, impénétrable et inconnue de tout ce qui existe, ce qui est au fond la seule originalité de l'athéisme, mais il n'admet pas d'intervention capricieuse et personnelle de celte cause. S'il s'incline, suivant une expression qui lui est familière, devant le Sublime — 299 — auteur de toutes choses, ce «• Sublime ailleurs est, avant tout, le créateur des substances, des forces et des lois immuables suivant lesquelles s'accom- plissent les phénomènes. Ces lois dominent l'évolution du monde sans qu'aucune perturbation soit jamais possible; elles sont les mêmes pour les corps inertes et pour les êtres vivants, qui, malgré leurs propriétés parti- culières, ne sauraient leur échapper; c'est strictement le déterminisme rigoureux sur lequel la Science moderne s'enorgueillit d'avoir assis toutes ses doctrines. Les substances, les forces, les lois, constituent ce que Lamarck appelle aussi la Nature; cette nature impersonnelle et inconsciente n'est, en défi- nitive, que le monde, ou plutôt toutes ses puissances en activité, et dans ce sens il peut dire que tous les êtres vivants sont des œuvres de la Nature, de cette nature que d'autres ont qualifiée de Nalura naturans. Gomment, de ces puissances aveugles, la Vie, avec ses conséquences ultimes, l'intelli- gence et la raison, a-t-elle pu surgir? Lamarck repousse l'idée, si long- temps admise encore après lui, d\u\ Jlnide vital particulier. Sans doute, les corps vivants, essentiellement formés de substances souples, spéciales, et de liquides qui les pénètrent, demeureraient inertes si quelque ressort ne leur apportait le mouvement ! Mais pourquoi imaginer un tluide nouveau quand la Physique dispose déjà de tant de fluides subtils, plus nombreux peut-être qu'on ne suppose et d'une si grande mobilité? La chaleur, en particulier, ne suffit-elle pas à entretenir les substances capables de vie dans un état de tension que l'électricité, sous forme de fluide nerveux, vient ensuite, par instants, modifier pour produire le mouvement? La ma- tière vivante a la même origine que toute autre; la chaleur, l'électricité sont partout présentes ; un acte de création spécial n'a donc pas été néces- saire pour faire uaître la Vie, et rien ne s'oppose à ce que les conditions qui lui ont donné naissance puissent être réunies autour de nous. Les premiers organismes ont été fort simples ; ils se sont ensuite graduellement compliqués par l'exercice même de la Vie dans les conditions diverses qui ont été réalisées sur le globe. L'état et l'ordre de choses que produit en eux la Vie met les forces et les lois auxquelles tous les corps obéissent dans des conditions d'action spéciales, dont les effets ne sauraient être les mêmes que pour les corps inertes; ainsi, les corps vivants se régénèrent sans cesse et créent des substances qui ne se retrouvent pas ailleurs et qui viennent accroître leur niasse. Précurseur de Claude Bernard, Lamarck ne voit aucune différence essentielle entre les animaux et les végétaux, au point de vue des facultés caractéristiques de la Vie; seulement les végétaux ne se nourrissent que île substances fluides, à l'aide desquelles ils préparent les matières compo- sées dont les animaux font leurs aliments exclusifs, et qu'ils élaborent de manière à constituer les substances plus complexes qui leur sont propres. — 300 — Les êtres vivants n'atteignent jamais qu'à des dimensions limitées ; quand ils les ont atteintes, l'excédent de la nutrition est employé à former une partie qui se sépare de leur corps et constitue peu à peu un nouvel individu semblable à celui d'où il s'est détaché ; ces gemmes ou bourgeons ne se produisent que chez les organismes très simples. Mais, en général, les matériaux préparés pour la nutrition , et qui sont d'autant de sortes qu'il y a de parties différentes dans un corps, contribuent, en abandonnant chacun quelques particules, à la formation d'un liés petit corps organisé, spécia- lement destiné à devenir un organisme nouveau. Darwin, Haeckel, Weis- mann, de Vries n'ont pas trouvé de meilleure explication de la transmission des caractères des parents à leurs descendants. La substance qui forme le corps toul entier des organismes inférieurs est un tissu cellulaire identique à lui-même dans toutes les parties de ce corps, comme on peut l'observer chez les Algues submergées. Les mouvements des fluides de la racine aux feuilles cl des feuilles à la racine creusent, dans le tissu des végétaux terrestres, des canaux parallèles fort simples, tandis que 1rs frottements, les compressions, les chocs auxquels le végétal est exposé, transforment, à sa surface, le tissu cellulaire en écorce. C'est là toute l'œuvre de la Vie chez les végétaux ; celte œuvre est autrement compliquée clic/, les animaux, en raison de la consistance autre de leur substance fon- damentale et des mouvements plus variés des fluides qu'elle contient; les compressions plus ou moins énergiques et en sens divers qu'ils exercent sur les différents points du tissu cellulaire y construisent les organes et, parmi ceux-ci, le système nerveux. Tant que le système nerveux n'existe pas, l'organisation des animaux ne s'élève guère au-dessus de celle des végétaux. Avec lui apparaissent le sen- timent, puis l'intelligence; des lors, l'animal devient maiti-e de ses organes: il les emploie à son gré, en raison des besoins que font naître chez lui les circonstances dans lesquelles il se trouve placé. La persistance des mêmes besoins détermine le fonctionnement habituel de certains organes, le repos de certains autres. Chaque organe acquiert un degré de développement proportionné à son degré d'activité; ceux qui n'agissent pas s'atrophient et disparaissent. La diversité des circonstances extérieures entraîne donc la diver- sité dans l'organisation, qui change peu à peu quand ces circonstances se mo- difient, et demeure tixe tant qu'elles persistent. Après un temps suffisamment long, les modifications, liées d'abord aux circonstances , finissent par se per- pétuer spontanément de génération en génération : elles sont devenues héréditaires. A mesure que le système nerveux se développe, que d'apathiques les ani- maux deviennent sensibles, puis intelligents, les besoins ressentis sont plus variés, les actes qu'ils provoquent plus multipliés; l'organisme va se compli- quant, et tousses progrès s'accomplissent sans que jamais puisse être brisée l'harmonie entre la structure des animaux , les actes qu'ils sont capables d'exé- — 301 — culerel le milieu dans lequel ils vivent. Façonnés par ce milieu, ils semblent faits pour lui. Si on les suppose immuables et passifs, ils ne peuvent être que l'œuvre délicate d'une Providence miraculeusement prévoyante et sou- cieuse de distribuer à chacun son rôle dans un univers admirablement machiné d'avance jusque dans les moindres détails. Dans l'hypothèse de Lamarck, au contraire, un ordre merveilleux s'établit et se maintient spon- tanément dans le monde, parce que rien n'y est livré au hasard, parce que tout s'y régularise mathématiquement, parce que les forces sout dirigées par des lois jamais transgressées, parce que leurs effets se produisent lente- ment, mais sûrement, et que rien ne se produit que conformément à ces lois. 11 n'y a donc jamais eu de catastrophe universelle, de destruction générale des êtres vivants , comme le pensait Cuvier. Sans doute, il se fait sur la Terre une ellroyable consommation d'exis- tences ; les animaux ne vivent que par le sacrifice de plantes innombrables ; les plus petits d'entre eux sont, en outre, dévorés par les plus gros; mais leur multiplication est tellement rapide que, sans cet écrasement, le monde finirait par leur appartenir; ce sont des victimes nécessaires pour que chaque espèce conserve dans l'ordre général la place qui lui revient, pour qu'aucune d'elles ne disparaisse. Les individus meurent, les lignées aux- quelles ils appartiennent ne s'éteignent pas. Les espèces que l'on croit perdues se retrouveront sans doute dans quelque région de la Terre actuel- lement inaccessible, ou dans les abîmes immuables et tranquilles de la mer; mais la plupart se sont modifiées peu à peu, de manière à devenir méconnaissables. Elles se transforment encore; si nous ne constatons pas actuellement leurs modifications, c'est que, par rapport au temps qu'elles mettent à se produire, la durée de chacun de nous n'est qu'un éclair entre la nuit sans commencement qui le précède et la nuit sans fin qui le suit. Tout au plus peut-on admettre qu'en raison de l'exceptionnelle puissance de destruction qu'il possède, l'Homme ait fait disparaître quelques grandes espèces, comme les Palœotherium, Anoplotherium , Mcgalomjx , Megatherium, Mastodon. Nous voilà loin de la doctrine de Darwin et aussi, il faut bien le dire . de la cruelle réalité. La Nature n'est pas aussi maternelle que le pen- sait Lamarck, et Darwin a de bonnes et frappantes raisons de penser que c'est par le combat et par la mort qu'un ordre apparent s'établit dans le monde. H y a entre les espèces actuelles des vides profonds. Ces vides marquent la place des victimes de la bataille universelle et sans merci qui est l'inéluc- table loi du monde et dans laquelle il faut vaincre pour vivre. Les orga- nismes se modifient sans cesse sous l'action de mille circonstances fortuites, si bien que leurs modifications peuvent être aussi bien en accord qu'en désaccord avec les conditions d'existence qui leur sont imposées. La lutte — 302 — pour la vie fait disparaître tous les individus mal outillas pour user de ces conditions; seids se multiplient et transmettent par hérédité leurs carac- tères les individus qui ont en la bonne fortune de se trouver organisés pour le succès. C'est par de tels succès, si chèrement achetés, qu'une harmonie violente finit par s'établir entre le monde inanimé et le monde vivant; le progrès est le résultat d'une sélection sans pitié entre individus qui ont usé, pour vaincre, de tous leurs moyens : la force, la ruse, l'audace, la timidité, le courage, l'agilité favorable à la fuite, l'amour maternel, le dévouement, l'égoïsme féroce, la dissimulation, la violence, le poisou même, tout ce que nous nommons qualités ou défauts , vices ou vertus , a trouvé son emploi dans cette effroyable mêlée, dans cette grandiose épopée de la Vie, dont nos luttes humaines ont trop souvent et trop fidèlement reproduit l'image. A cette ressemblance la doctrine de Darwin emprunte peut-être une part du caractère île vérité et de profondeur qui lui a si vile valu tant d'as- sentiments. L'application brutale à nos sociétés d'une pareille théorie du progrès serait la justification de l'individualisme le plus égoïste, la faillite de cette morale scientifique tant prônée. Heureusement, une étude plus profonde des conditions de développement des organismes supérieurs montre qu'à L'origine de leur formation se trouve toujours l'association de parties semblables, que les règles île leur perfectionnement sont la division du travail, L'adaptation réciproque, Il solidarité, c'est-à-dire justement Lès règles (pie nous avons instinctivement appliquées nous-mêmes à notre dé- veloppemenl moral, et que le progrès consiste surtout à rendre chaque individu plus apte à remplir spontanément les devoirs que lui impose, vis- à-vis de ses semblables, sa qualité de membre d'une société. La doctrine de Lamarck ne crée pas au moraliste de telles inquiétudes : c'est la glorification sereine du travail et de l'intelligence: aucune part n'y est faite au désordre ; le progrès s'accomplit méthodiquement, sans à-coups, sans meurtres inutiles, chacun jouant un rôle pour lequel il s'est formé lui-même, en tenant compte de toutes les circonstances ambiantes, en évitant autant que possible tout froissement: sans les nécessités de l'ali- mentation, ce serait essentiellement la doctrine de l'ordre et delà paix. Aussi, tandis qu'il a fallu émonder dans le Darwinisme tout ce qu'y avaient ajouté des enthousiasmes irréfléchis, les bases de la doctrine de Lamarck se sont graduellement élargies: elle a ouvert à la science délicate des ana- lomisles les plus vastes champs de recherches, et, reliant les formes des animaux à leurs attitudes habituelles, elle a donné la seule explication fournie jusqu'ici de ces plans d'organisation, supposés surnaturels, suivant lesquels serait établi, d'après Guvier, chacun des embranchements du Règne animal. La doctrine anglaise et la doctrine française sont d'ailleurs demeurées debout, se prêtant un mutuel appui, comme si la collaboration de deux — 303 — esprits différents, caractéristiques chacun d'un grand peuple, avait été nécessaire pour résoudre le plus angoissant des problèmes que se pose l'humanité, celui dont elle a demandé la solution tantôt à des révélations surnaturelles, tantôt aux visions des poètes, tantôt aux efforts des plus grands génies, le problème des origines du monde, de sa propre origine, de sa destinée et de l'avenir de l'Univers. Après Buffon , Lamarck est un des hommes qui se sont lancés avec la plus inlassable ardeur à la poursuite des solutions, jugées chimériques de son temps, que pouvait comporter ce problème. 11 dut à cette ardeur même une partie des mécomptes de sa vie. A ceux que tourmentent de telles énigmes , la lente accumulation des faits ne suffit pas ; ils les ras- semblent sans relâche, — el Lamarck, sous ce rapport, fut bon ouvrier, — mais, comme disait BuBon, pour en tirer des idées: et c'est là l'oeuvre de l'imagination , de l'imagination qui fait mauvais ménage avec beaucoup de savants, tenue par eux en piètre estime, sinon traitée en ennemie. Lamarck n'avait pas contre elle tant de préventions : a C'est, dit-il, une des plus belles facultés de l'homme; elle ennoblit toutes ses pensées, les élève, . . . et lorsqu'elle atteint un degré trôs éminent, en fait un être su- périeur. Or, le génie n'est autre chose qu'une grande imagination dirigée par un goût exquis, . . . rectifiée, nourrie et éclairée par une vaste étendue de connaissances, enfin limitée dans ses actes par un haut degré de raison. ■» Si la littérature ne peut exister sans elle , si elle lui doit le don de nous émouvoir, de nous charmer, de bercer nos douleurs , de nous transporter dans ce monde de choix que rêve chacun de nous et d'où toute laideur est bannie, elle est, par cela même, pense Lamarck, redoutable dans les Sciences, où tout doit être vérité, si elle n'est pas dominée par une forte raison; alliée à cette raison, elle est la mère féconde de tous les progrès. Dans l'éloge historique qu'il a consacré à Lamarck lui-même , Cuvier ne délinit pas autrement l'homme de génie, mais il y a pour lui «des génies sans pairs, dont les immortels écrits brillent sur la route des sciences comme autant de flambeaux destinés à l'éclairer aussi longtemps que le monde sera gouverné par les mêmes lois ; d'autres d'un esprit non moins vif, non moins propre à saisir des aperçus nouveaux, qui ont eu moins de sévérité dans le discernement de l'évidence. Aux découvertes véritables dont ils ont enrichi le système de nos connaissances, ils n'ont pu s'em- pêcher de mêler des conceptions fantastiques; croyant pouvoir devancer l'expérience et le calcul, ils ont construit de vastes édifices sur des bases imaginaires, semblables à ces palais enchantés de nos vieux romans que l'on faisait évanouir en brisant le talisman dont dépendait leur existence.^ Telle est, pour lui, l'œuvre de Lamarck, et il l'étudié pour apprendre aux hommes laborieux qui cherchent à servir la Science sans être capables de la renouveler, ira distinguer par de notables exemples les sujets accessibles — 304 — à nos efforts et les écueils qui peuvent empêcher d'y atteindre ». Toute la grandeur de l'œuvre fie Lamarck réside pour lui dans ses travaux de Bota- nique, dans ses Mémoires descriptifs de Zoologie et surtout dans son Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, en un mot, dans celte série de travaux que Geoffroy Saint-Hilaire caractérisa sur la tombe de l'éminent zoologiste descripteur, en lui décernant le titre de Linné, français. Le petit soldat de 17 ans qui, à Villiogshausen, avait répondu : ffJe n'ai pas d'ordres* aux vieux troupiers qui l'engageaient à fuir, avait envisagé de bien autres horizons. Laxoisier venait d'introduire dans la Chimie la précision de ses comptes de fermier général; il avait dressé le bilan des opérations chimiques et étaltli (pie l'opération devait toujours se solder par une exacte balance des éléments en présence. En allirmant que la ma- tière était indestructible, incréable par nos moyens, douée de propriétés inaltérables, la Chimie nouvelle fermait la voie à toute recherche sur ses origines. Or, c'était là , pour l'ardent esprit de Lamarck, le problème inté- ressant. Pourquoi certains corps mis en présence les uns des autres sem- blent-ils se détruire réciproquement pour former un corps nom eau qui ne possède les propriétés ni des uns ni des autres? Pourquoi y a-t-il des corps combustibles et des corps corrosifs? Quelle est la nature des saveurs, des odeurs, des couleurs, du son, de la chaleur, delà lumière, de l'élec- tricité? Hien (!<• tout cela n'est dans la chimie de Lavoisier. que Cuvier reproche à Lamarck de ne pas connaître. Questions insolubles, dira-t-on, et qu'il vaut mieux, pour un homme de science prudent, laisser sans réponse I Mais quel philosophe s'est jamais astreint à une pareille pru- dence, et que serait la Science elle-même si elle s'interdisait d'aborder jamais les questions réputées insolubles ou seulement celles dont la solu- tion peut paraître redoutable pour les préjugés courants? Lamarck croit avoir découvert une cause commune à tous ces phénomènes: pour désigner celle cause, il emprunte à la vieille chimie el au langage courant le nom àefeu. Le feu est polymorphe, sans cesse en mouvement; c'est lui qui anime le monde, qui est l'agent de toutes les métamorphoses. Qu'il pénètre les corps et s'accumule dans leur substance, il les rend, suivant sa quantité, combustibles ou corrosifs: qu'il s'en dégage, il les échauffe, les dilate, les liquéfie, les volatilise, les brûle, les calcine, devient sensible sous forme de chaleur ou fait apparaître la lumière avec son prestigieux collège de couleurs. Celle-ci le domine à son tour; fille du Soleil, elle le refoule dans les corps et régénère la chaleur dont les conflits avec l'électri- cité déterminent finalement tous les mouvements de la Vie. La Vie n'est pas seulement la créatrice des végétaux et des animaux: les êtres qu'elle anime s'emparent de toutes les substances, les élaborent dans leurs tissus, se décomposent quand elle les abandonne, laissant comme résidus les diverses sortes de minéraux qui forment la croûte terrestre. Les eaux interviennent, à leur tour, pour remanier celte croûte et en — 305 — façonner les reliefs. Agitées par les marées que produit l'action lunaire, les mers approfondissent sans cesse leur lit; en conséquence, leur niveau s'abaisse, leur surface se rétrécit, la terre ferme apparaît et s'élève; mais aussitôt les eaux pluviales s'abattent sur elle, l'usent, la déchirent, la découpent en vallées que dominent les montagnes, tandis qu'un dernier effort de la chaleur fait surgir les volcans. Les montagnes les plus hautes ont fait jadis partie de plaines submergées: les eaux cou- lantes qui les sillonnent de toutes parts portent leurs matériaux dans le bassin des mers, d'où ils sont rejetés sur quelque côte; de là un déplace- ment constant de l'Océan qui a peut-être déjà fait plusieurs fois le tour du Globe. Cette transposition ne peut se faire sans que le centre de gravité, et peut-être même Taxe de rotation de la Terre, ne se déplacent, ce qui ne peut manquer de modifier les différents climats. crLe temps, s'écrie Cuvier, après avoir exposé ce système, est un facteur nécessaire de toutes ces choses , le temps sans bornes , qui joue un si grand rôle dans la religion des Mages et sur lequel M. de Lamarck se repose pour calmer ses propres doutes et répondre aux objections de ses lecteurs, n La Lune, par son action sur les mers, est donc la principale ouvrière des transformations du Globe. Les croyances populaires sont-elles de simples illusions lorsqu'elles mettent également l'atmosphère sous sa domination? L'atmosphère n'est-elle pas une mer plus fluide, plus mobile, avec des cou- rants, des vagues, des marées, et ses propres tempêtes ne soulèvent-elles pas celles de l'Océan? Dès sa jeunesse, dès l'époque où il demeurait si haut, dans une rue si étroite de la montagne Sainte-Geneviève qu'il ne pouvait avoir d'autre distraction que de contempler le ciel , ce problème avait tenté Lamarck. Après avoir classé les diverses formes de nuages et leur avoir donné les noms qu'ils gardent encore, il essaye de fixer les lois des vents, des orages et des tempêtes, de rattacher les mouvements de l'atmosphère, non pas tant, comme le vulgaire, aux phases de la Lune qu'aux positions relatives de la Terre et delà Lune sur leurs orbites respectives. Finalement, il prend une telle confiance dans ses calculs , sans cesse remaniés et perfec- tionnés , qu'il s'aventure à prédire le temps : il n'est pas le seul à qui cette tentative hardie ait apporté quelque mécompte. Cuvier en profite pour donner à l'auteur de ce vaste système , de ce prodigieux effort qui porte sur la Nature entière, une dernière leçon : rr Chaque année, dit-il, lui ap- porte quelque nouveau désappointement, lui apprenant que notre atmo- sphère est soumise à des influences beaucoup trop compliquées pour qu'il soit encore au pouvoir de l'homme d'en calculer les phénomènes ; mais il finit par renoncer à ces ingrates spéculations, en revenant aux études qu'il n'aurait jamais dû négliger. » Si Lamarck s'était borné aux études auxquelles Cuvier le renvoyait si doctement, il n'aurait pas été le penseur profond, le créateur d'idées neuves, MUSKUM. XV. 2à — 306 — le grand homme enfin auquel nous élevons aujourd'hui du monument. La classification des plantes, celle même des animaux sans vertèbres, si fparaites qu'on les suppose, n'auraient pas eu le don d'émouvoir une humanité frissonnante du désir de connaître le monde, de se connaître elle-même; tout se tient dans l'œuvre puissante que nous venons d'ana- lyser: c'est pour avoir médité sur la nature des forces et sur l'évolution delà terre que Lamarck est arrivé à la notion de révolution des êtres vivants. Au surplus, si la météorologie a donné quelques leçons de prudence à Lamarck, les progrès de la science moderne, l'état d'esprit de ceux qui la mènent à ses grandes conquêtes, apprendraient à Cuvier qu'il n'appar- tient pas au génie lui-même de faire la leçon au génie. Quand deux voya- geurs, abandonnant les roules tracées, s'aventurent dans des régions in- connues, comment celui qui, sous les ardeurs torrides du soleil, explore, le long de fleuves majestueux, les luxuriantes forêts de l'Afrique, pour- rait-il conseiller celui qui escalade les pentes désolées des montagnes glacées des Pamirs ou du Tibet? Tout a changé depuis Cuvier : quel crédit possède encore le principe, aristotélique des muscs finales, dont il faisait le principe fondamental de l'Histoire naturelle? A côté de cette splendide galerie de Paléontologie, créée par le maître éminent qu'était Albert (iaudry, si pieusement déve- loppée par son élève préféré, M. le professeur Houle, quel naluralisle ose- rait appliquer ce principe de la corrélation des formes, qui lui servit à re- constituer les animaux fossiles, à la grande admiration de ses contemporains.' N'est-elle pas brisée pour jamais cette baguette enchantée qui évoluait dans l'imagination de ses disciples l'écroulement stihit des mondes et leur ré- surrection, l'anéantissement de tous les êtres vivants et leur remplacement par des êtres nouveaux ou par des étrangers venus de réserves établies, par précaution, en divers points du globe, comme autant d'arches de rW? Qui croit encore à la fixité des espèces, ou à la présence dans les œuft d'embryons minuscules, qui n'auraient qu'à grandir pour devenir identi- ques à leurs parents? Tout cela est tombé, et la Science moderne n'a pas craint d'aborder har- diment les problèmes réputés périlleux sur lesquels a peiné le grand esprit de Lamarck. Elle aussi a cherché à savoir ce (pie sont les forces, quelle est la cause des propriétés des corps et quelle est l'essence de la matière. Mlle a vu les fluides subtils de l'ancienne Physique, l'électricité, le magnétisme, la chaleur, la lumière, se transformer les uns dans les autres, ou naître simultanément, comme s'ils n'étaient qu'une même substance éminemment polymorphe, ainsi que Lamark concevait le feu; elle en a découvert d'au- tres qu'il soupçonnait; elle a placé leur cause commune dans les tressaille- ments intimes, rapides et périodiques d'une substance unique, l'éther, remplissant tout l'espace, et dans laquelle sont, pour ainsi dire, taillés les éléments matériels eux-mêmes; ceux-ci sont également vibrants, commu- — 307 — niquent leurs vibrations à l'éther et sont iulluencés par les siennes: cVsl pourquoi les prétendus lluides subtils les combinent ou les séparent, et accompagnent de leurs manifestations toutes les réactions qui se produisent entre eux. Depuis Lavoisier, on les croyait immuables et indestructibles , et voilà que sous les effluves du radium ils semblent se transformer et pour- raient même disparaître; la matière ne serait plus éternelle; en revanche, elle serait une et ne serait pas distincte de la force. Lamarck n'aurait jamais osé aller si loin. La durée du temps dont Guvier contestait le bénéfice à son collègue s'est indéfiniment allongée de par les constatations des géologues; il a fallu certainement des milliers et des milliers de siècles pour former les puissantes assises de l'écorce terrestre , dont les plus anciennes , déposées sous les eaux , dépassent dix mille mètres d'épaisseur, et on doit reculer jusqu'à ces époques lointaines l'apparition de la Vie; les êtres vivants n'ont pas créé les matériaux de ces assises, mais ils ont pris réellement une part importante à leur accumulation. La Terre a sans doute fait partie d'un même astre que le Soleil, comme le pensait Buflbn, et, depuis qu'elle s'est consolidée , les eaux ont bien été les grandes ouvrières des re- maniements de sa surface; l'Océan a promené ses vagues, comme le pen- sait Lamark, sur toutes les parties du globe; non seulement il a occupé l'emplacement des plus hautes chaînes de montagnes, mais leurs lignes de faite ont autrefois formé ses parties les plus profondes. Les climats ont changé; celui de notre pays a été tour à tour tropical ou glacial, etl'ou ne sait encore quelle part revient de ces changements aux modifications de forme et de position de l'orbite de la Terre, au déplacement de son axe de rotation , au mode de répartition des continents et des mers, ou même au rétrécissement du Soleil. Enfin, toute une organisation météorologique s'évertue à démêler ces lois des mouvements de l'atmosphère que Lamarck a essayé de saisir; elle n'a évité ses mécomptes qu'en se bornant jusqu'ici à prédire le temps qu'il fait. Les êtres vivants se transformaient à mesure que se transformait la surface du Globe qu'ils habitaient. Non seulement d'innombrables formes qu'on ne connaît plus aujourd'hui, infiniment petits ou monstres stupé- fiants, ont été exhumées, mais souvent leur filiation a pu être établie, comme l'a fait Albert Gaudry dans ses poétiques Enchaînements du. Monde animal; c'est en abandonnant Cuvier et en faisant le plus large usage des principes de Lamarck que l'Anatomie comparée et l'Embryogénie sont parvenues à donner les lois de ces transformations et à en déterminer les causes, auxquelles l'Homme lui-même ne parait pas avoir échappé. Devant ce renversement général des idées que l'opinion commune con- sidérait comme inébranlables du temps de Guvier, on peut se prendre à douter de tout ce que la Science croit avoir établi de vérités. Les mathé- a3. — 308 — maticiens n'y a oient aucun inconvénient; si, demain, les lois du inonde ve- naient à changer, ils ont des formules toutes prêtes pour expliquer ce qui arriverait, ou toul au moins en rendre compte après coup. Penchés sur la matière, plus étroitement liés à ses contingences, les autres savants se ré- signeraient moins facilement, et ils espèrent que l'œuvre édifiée par leur patience et leur courage, à travers tant de vicissitudes, n'est pas de celles que l'anéantissement d'un talisman fait disparaître. Sans doute, les hommes de génie qui Tout construite n'en ont pas fa- çonné d'un seul coup les matériaux : tous se sont trompés, môme les «génies sans pairs- de Guvier, et tous se tromperont toujours parce que tous ont une imagination puissante el qu'une telle imagination entraîne toujours trop loin dans le domaine *\\\ rêve; mais tous ont agrandi le do- maine de la science, parce qu'ils disposaient d'une ample provision de faits, amassée avant en\ ou par eux, el d'une forte raison pour en tirer le meil- leur parti, C'est aux modestes que nous sommes à dégager de leurs écrits, avec une respectueuse admiration , les vérités définitives qu'ils contiennent, et notre reconnaissance doit aller tantôt à leur imagination, tantôt à leur raison. En parlant de l'œuvre philosophique de Lamarck, Cuvier disait : rrlln pareil système appuyé sur de pareilles hases peut amuser l'imagination d un poète; iih métaphysicien peut en dériver toute une génération de systèmes, mais il ne peut soutenir l'examen de quiconque a disséqué une main, un viscère OU seulement nue plume.- Le grand analomisle, le savant qui s'enorgueillissait de son espril positif se trompait, et encore une fois, c'était [epêcheur de lune qui avait raison. M. ^\es Delâge, au nom de l'Académie des sciences, Section de Zoologie, prend ensuite la parole. Monsiei ii le Président de i.v IU:im bliqi b, Messiei rs. Lamarck ! Darwin ! De ces deux hommes on a fait les deux termes d'une antithèse. On est pour celui-ci ou pour celui-là. Se prononcer pour le premier, c'est se dé- clarer contre le second. On les oppose l'un à l'autre, on les compare comme deux athlètes qui sont descendus dans l'arène aux jeux olympiques et entre lesquels il faut choisir pour décerner la palme. 11 serait plus juste de voir en eux des champions delà même cause, ayant combattu pour le triomphe de la même cause, ayant acquis le? mêmes droits ii notre reconnaissance. \\anl Lamarck, on croyait, — conception enfantine, — que chaque espèce devait son origine à un acte spécial d'un dieu créateur: on admettait cela sans discussion , sans même entrevoir la possibilité d'une explication — 309 — plus scientifique. Dans le domaine de la biologie, la pensée humaine se traînait dans une ornière profonde. Lamarck l'en dégage et lui donne son essor, en proclamanl que les espèces dérivent les unes des autres par les voies ordinaires de la génération sans cesse modelées sous la pression des conditions ambiantes. Celte idée lumineuse est, pour lui, si évidente, qu'il lui parait presque superflu de la démontrer. S'il cite des faits, c'est plutôt à titre d'exemples qu'à titre d'arguments : il ne croit pas utile de forger un système complet, inattaquable, tenant compte de toutes les circonstances, répondant à toutes les objections. Darwin n'a pas à créer l'idée transformiste; mais il la travaille, la pré- cise, lui fournit l'appui d'une documentation formidable, où ses observa- tions personnelles tiennent la plus grande place ; il la fait presque sienne en découvrant la sélection, voie nouvelle par où les conditions ambiantes peuvent se frayer accès jusqu'aux espèces existantes pour les façonner et les transformer en espèces nouvelles. Sans lui, l'idée Lamarckienne n'aurait sans doute aujourd'hui pour adeptes qu'une petite élite de penseurs. Grâce à lui , toutes les résistances ont été vaincues : il n'y a plus de réfractaires, Le combat est terminé entre transformistes et non-transformistes. S'il y a encore lutte entre Néo-Lamarckiens et Néo-Darwiniens, que ces diver- gences secondaires ne nous fassent pas oublier la concordance fondamentale des idées. Si Lamarck eût vécu, il eût peut-être accepté l'explication Darwinienne du transformisme, et cela n'eût en rien diminué la grandeur de son rôle. Au-dessus des débats entre transformistes, il y a l'idée transformiste elle-même. Cette idée, c'est l'œuvre de Lamarck, et elle est si grande , qu'elle éclipse tout le reste. La solution Lamarckienne du problème du transformisme ne contient pas toute la vérité. Il en est de même de la solution Darwinienne. D'autres explications ont été proposées, d'autres le seront encore, qui auront leur jour de gloire et sans doute leur déclin. Mais de chacune d'elles, une parcelle survivra et de ces parcelles se con- stituera la vérité finale. Qu'importent ces espèces*? Sur toutes ces fluctuations surnage, impérissable, la grande idée de Lamarck , et se dresse, immortelle, la grande figure de Darwin. Cessons donc d'opposer l'un à l'autre ces deux génies ! Cessons de rapetisser ces deux colosses en les faisant passer sous la toise! Lamarck n'est-il pas assez grand par lui-même, et faut-il, pour le gran- dir encore, humilier devant sa statue ceux dont les noms méritent de figurer auprès du sien dans l'histoire de la biologie ! — 310 — Laissons à chacun sa gloire ! Mais, disons-le bien haut : Jamais ia pensée humaine ne s'est, par un sublime effort, affranchie des entraves de la routine et du préjugé, jamais elle ne s'est élevée plus haut dans les légions sereines du Vrai et du Beau, que le jour où ie cerveau de Lamarck enfanta ridée transformiste. M. Guiginard, au nom de l'Académie des Sciences, Section de Botanique prononce le discours suivant : Monsieur le Président de la République, Messieurs, L'Académie des Sciences . à laquelle Lamarck a appartenu en qualité de botaniste, ne pouvait manquer de se faire représenter à celte cérémonie, et, en l'absence de 1 eminent doyen de sa Section de Botanique, elle m'a chargé d'apporter son hommage a l'un des plus grands naturalistes dont la France s'honore. L'œuvre de Lamarck embrasse l'Histoire naturelle presque tout entière. Cependant, quel qu'ait été l'intérêt de ses travaux dans le domaine de la Botanique, son principal litre de gloire, celui qui l'illustrera à jamais, c'est d'avoir, le premier, donné à l'hypothèse de la descendance la valeur d'une théorie scientifique, et de l'avoir prise pour base de l'étude des êtres vivants. Ce n'est pas, il est vrai, dans les connaissances que l'on possédait, en son temps, sur le monde végétal, que Lamarck aurait pu trouver ses argu- ments les meilleurs à l'appui de ses idées sur l'évolution ; mais, à d'autres points de vue. son œuvre botanique n'en olfrc pas moins une haute importance. Au commencement du xvnr siècle, Tournefort avait rendu la Botanique populaire, et par le système relativement simple qu'il fonda sur la fleur, et parla création des genres, pour la première fois scientifiquement décrits el distingués par d'exactes figures. Une trentaine d'années après, l'élude des plantes était rendue moins artificielle et tout aussi accessible à la multitude par l'ingénieux système sexuel de Linné, dont la nomenclature avait en outre l'inestimable avantage de fournir une langue commune aux savants de tous les pays. Dans le cadre artificiel innnaginé par l'immortel Suédois, il avait paru d'abord que toutes les plantes dussent se ranger aisément, d'après un petit nombre de caractères empruntés à la fleur el judicieuse- ment choisis. Mais, à mesure qu'augmentait le nombre des plantes connues, les cadres trop étroits qui servaient de base au système laissaient aperce- voir de plus en plus leur insuffisance. A cette époque, la Botanique française, quelque peu laissée dans l'ombre par l'éclatante renommée de Linné, paraissait se recueillir, comme pour la production de quelque œuvre magistrale, et grandissait obscuré- ment dans deux foyers que l'Kurope eut pu considérer comme éteints. L'un — 311 — d'eux était le Jardin du Roi , presque silencieux après que Tournefort eût cessé de parier, et où travaillaient cependant Sébastien Vaillant , Fagon , Lemonnier, que l'on peut considérer cotnme les précurseurs de la race des Jussieu. L'autre , plus jeune en renommée . était ce petit parterre de Tria- non, dont la création semble avoir été le caprice d'un roi désœuvré, mais où devait se révéler la dynastie des Jussieu , et qu'on s'est plu à considérer comme le berceau de ce qu'on appelle la méthode naturelle. Lamarck , qui s'était passionné pour l'étude des plantes en assistant aux démonstrations de Bernard et d'Antoine-Laurent de Jussieu, se révéla tout à coup comme un maître , en publiant , en 1 778 , la première Flore française véritablement digne de ce nom. Là, tout était nouveau : classification d'un emploi plus facile et plus sur que tous les systèmes antérieurs ; nomenclature binaire à la fois française et latine; descriptions claires et précises, différenciant nettement les genres et les espèces. Mais ce qui constitue la caractéristique de cet ouvrage, c'est moins peut-être la valeur des descriptions que l'originalité de la méthode inau- gurée par l'auteur. Cette méthode nouvelle, que l'on désigne sous le nom de clé dichotomique, allait devenir désormais l'indispensable complément des flores de tous les pays. L'ouvrage de Lamarck répondait à l'un des besoins les plus vivement et les plus généralement sentis ; aussi eut-il un succès immense. Il paraissait d'ailleurs au moment où d'exemple de J.-J. Rousseau et l'enthousiasme qu'inspirait cet homme extraordinaire avait fait de la Botanique une science à la mode. Grâce à Buiïon , alors iuteudant du Jardin du Roi, la Flore française fut imprimée aux frais de l'Etat , qui en concéda même la vente à l'auteur. Un an après , Lamarck entrait à l'Académie des Sciences dans la Section de Botanique; il avait alors 38 ans. L'estime de Butfon lui valut ensuite l'avantage d'obtenir du roi la mis- sion de visiter les Jardins botaniques et les collections les plus célèbres de l'Europe, et d'acquérir pour le Jardin des Plantes les objets curieux ou rares qu'il pourrait rencontrer. Il parcourut ainsi, pendant deux ans, la Hollande, le Hanovre, l'Allemagne et la Hongris, et noua des relations avec les savants les plus en renom des pays étrangers. De retour en France , Lamarck assume la lourde charge de la publica- tion du Dictionnaire de Botanique de l'Encyclopédie commencée par Diderot et d'Alemberl ; pui il lui donne comme complément cette remarquable Illustration des genres, comprenant la description de a, 000 genres de plantes, accompagnée de 900 planches, que les botanistes ne cessent de citer et de consulter encore de nos jours. Commencé en 1783, continué jusqu'en 180/1, puis repris par Poiret, qui le termina en 1837, ce^ ouvrage , avec les illustrations qui l'ont rendu si précieux , est le seul qui _ 312 — ait donné une description exacte, souvent très élégante, consciencieuse toujours, de tous les végétaux découverts à cette époque, et, sans lui, les plantes exotiques de nos collections eussent été a peine connues. Ce recen- sement descriptif de tontes les richesses botaniques, alors rassemblées dans tes collections vivantes ou sèches, est certainement l'un des plus grands services que Lamarck ait rendus à la science, et l'on s'étonne presque qu'il ait osé l'entreprendre. La France tenait alors en Europe le sceptre de la Botanique. Pendant les années qui suivirent la publication de ces grands ouvrages , tous les bota- nistes du inonde concouraient par leurs envois à enrichir les collections du Jardin des Plantes de Paris, véritable foyer central de l'Histoire naturelle en Europe. • C'était l'époque où la constitution des familles naturelles et leur grou- pement, en un cadre susceptible d'en montrer les affinités, préoccupaient au plus haut point les esprits. Lamarck, d'abord absorbé par l'éta- blissement de sa clé dichotomique, puis par tant de travaux descriptifs, négligea-t-il ce côté philosophique delà Science, qui convenait si bien à son esprit? A lire les chapitres afférents ans classifications dans nombre des Traités didactiques ou de Dictionnaires d'Histoire naturelle, on serait presque tenté de le croire, mais à tort. Pouvait-il rester indifférent aux innovations dont il était le témoin, lui. li> contemporain d'Adanson, qui publiait ses Familles naturelles en i y63: de Bernard de Jussieu, qui établissait les siennes au Jardin de Trianon vers la même époque; d'Antoine-Laurent de Jussieu, qui énonçait pour la première fois ses principes en 177^4, dans son Expo- sition d'un nouvel ordre de plantes adoptr dans les démonstrations du Jardin royal; puis, en 1789, dans le célèbre Gênera plantarum, dont l'apparition allait révolutionner la Botanique, et qui, dit-on, curieuse coïncidence, sortait des presses de l'imprimerie le jour même de la prise de la Bastille? Loin de rester étranger au mouvement qui se dessinait de toutes parts en faveur de la méthode naturelle, Lamarck exposait à l'Académie des Sciences, en 1785, et, l'année suivante, dans le premier volume du Dictionnaire, un arrangement «les familles tel, dit-il, que e la République, Messieurs, Délégué par l'Union zoologique italienne pour représenter les naturalistes d'Italie à l'inauguration de la statue de Lamarck, je prends la parole au nom des étrangers délégués par toutes les nations pour prendre part à cette manifestation scientifique. Nous félicitons les Professeurs du Muséum d'Histoire naturelle de Paris de l'initiative qu'ils ont prise de rendre un solennel hommage au natura- liste philosophe, à Lamarck, le fondateur du transformisme. — 315 — Je suis chargé personnellement par le Recteur de représenter ici l'Uni- versité de Naples. Nous tenons à rappeler aujourd'hui en cette fête les anciens liens de la Chaire de Zoologie de Naples avec le Muséum de Paris et en particulier avec Lamarck. Au commencement du siècle dernier, un jeune médecin napolitain Sangiovanni, exilé politique, fut accueilli par les Professeurs du Muséum. Pendant plusieurs années, il fut l'élève très cher de Lamarck qui, estimant sa science, le proposa au gouvernement de Naples pour occuper la Chaire de Zoologie réorganisée en 1806. Sangiovanni, imbu des idées transformistes du maître, les répandit avec clarté et une conviction sincère parmi les zoologistes de l'école napolitaine qui, très librement, ont professé dans leurs cours les principes transfor- mistes , tandis qu'ailleurs on les oubliait ou on les méconnaissait. Successeur de Sangiovanni dans la Chaire de Zoologie que j'ai l'honneur d'occuper à l'Université de Naples, je tiens à raffermir en cette occasion solennelle les liens si anciens qui depuis un siècle unissent le Muséum de Paris et notre Université , en venant personnellement apporter à la mémoire du maître les hommages de son disciple, des savants italiens et de tous les savants étrangers au nom desquels j'ai pris la parole. M. Paul Flkurot, Secrétaire du Conseil municipal, représen- tant le Bureau du Conseil, a prononcé le discours suivant: Monsieur le Président de la République, Messieurs, A cette cérémonie, consacrée tout entière à la glorification d'un des plus illustres parmi les savants français, la Ville de Paris ne pouvait rester indifférente. C'est pourquoi, aux côtés de M. le Président de la République, de MM. les Présidents du Parlement, de M. le Ministre de l'Instruction publique; aux côtés des savants qui, par leurs travaux et leurs titres scientifiques, étaient qualifiés pour évoquer la grande figure de Lamarck, le représentant de Paris avait sa place marquée. Paris, Messieurs, fut de tout temps le pôle attractif des intelligences et des génies. Si d'autres régions de notre terre de France, si des nations étrangères peuvent se glorifier de leur avoir donné le jour, c'est à Paris qu'ils sont venus, c'est à Paris qu'ils ont vécu, qu'ils ont lutté, que beau- coup ont souffert; c'est à Paris que la plupart d'entre eux ont créé leurs chefs-dYeuvre ou fait sortir du mystère leurs découvertes géniales. Lamarck n'a pas échappé à la règle commune. Originaire de Picardie , il devint, après son passage aux armées, un des enfants d'adoption de la grande cité parisienne, qu'il ne devait plus quitter. — 316 — C'est dans ce Jardin des Plantes, qui était alors le Jardin du Roi, qu'il chercha, qu'il étudia, qu'il enseigna, qu'il écrivit aussi les œuvres magis- trales qui devaient avoir un jour, dans les sociétés biologiques, un reten- tissemenl considérable. Aujourd'hui, sa statue se dresse dans ce coin si populaire de notre grand Paris, auprès de ce Muséum où son empreinte est restée si profonde. Que ceux qui ont pris l'initiative de l'érection de ce monument, que tous ceux qui ont contribué à celle ouvre soient remerciés. Us ont accompli un acte de justice. Comme la plupart des savants, des Mais savants, Lamarck ne connut guère, de son vivant, la gloire et les honneurs. Pour un Pasteur et un Berthelot disparus dans une magnifique apo- théose, combien de Lamarcks méconnus auxquels, plus tard, bien long- temps après, la postérité' parvient enfin à rendre l'hommage qui leur est dû ! On peut donc dire «pie la belle manifestation scientifî<|ue d'aujourd'hui «si en quelque sorte une cérémonie de réparation. Elle consacre définitivement la glorieuse mémoire de celui qui fut le disciple de Bullon et le précurseur de Darwin, du savant consciencieux qui, sans se préoccuper des conséquences, n'hésita pas à attaquer de front les préjugés et les croyances de son époque. Grâce à elle, les savants des i\cu\ mondes, unis dans un même senti- ment de reconnaissance, sont venus célébrer avec nous Lamarck. le grand transformiste qui, un des premiers, déchira le voile obscur derrière lequel l'Erreur luttait contre la Vérité. Aussi, Messieurs, est-ce avec une joie et une émotion bien sincères que le Conseil municipal de Paris a voulu s'associer à celte grandiose manifes- tation. En son nom. au nom de la Mlle de Paris, je m'incline respectueuse- ment (levant la statue de Lamarck et je salue ce bronze qui évoquera désormais devant nos yeux l'image d'un grand artisan, d'un sublime ouvrier de l^ogrès et de Vérité, en même temps qu'il évoquera la Science qui a fait les hommes plus puissants que les dieux. M. Doumeroue, Ministre de l'Instruction publique, prend ensuite la parole : Monsieur le Président de la République, Messieurs, C'est tout près d'ici, dans la maison de Buffon, aujourd'hui un peu vieille et délabrée, que s'éteignait, en i8->o. à l'Age de 85 ans, le cheva- lier Jean de Lamarck. HAUT-RELIEF DU MONUMENT DE LAMARCK LAMARCK AVEUGLE ET SA FILLE CORNELIE «La postérité vous admirera; elle vous vengera, mon père.« MMMMÉ — 317 — Sa vie avait été dure et difficile. Sa vieillesse fut douloureuse et pleine d'amertume. Il était de\enu aveugle, mais ce qui l'affligeait et le déses- pérait beaucoup plus que la perte de sa vue, c'était l'aveuglement obstiné et de parti pris de ses contemporains à l'égard de son oeuvre. Le vide s'était fait autour de lui. 11 vivait solitaire et délaissé de tous, sauf de Geoffroy Saint-Hilaire, dont les travaux et les recherches avaient , eux aussi, soulevé l'hostilité des savants de son lemps, et de sa fdle Cor- nélie que l'injustice du présent fortifiait dans sa foi enthousiaste en le génie de son père et dans le jugement équitable et vengeur de la posté- rité. La conspiration du silence organisée autour de Lamarck avait succédé aux sarcasmes, aux quolibets et aux injures qui avaient salué la publica- tion de sa Philosophie zoologique et de son immortelle et géniale Histoire naturelle des animaux sans vertèbres. Les plus bienveillants parmi les savants de son temps le considéraient comme un rêveur. Mais aucun d'eux ne ten- tait de discuter sérieusement en vue d'une réfutation scientifique et rai- sonnée les idées qu'il avait émises, les principes qu'il avait formulés, la philosophie nouvelle du monde et de la vie que son esprit avait conçue par une intuition de génie. C'est que ces idées, ces principes, celle philosophie apparaissaient comme sacrilèges. Us heurtaient si violemment de Iront loutes les idées admises jusqu'à ce jour au sujet de l'apparition et de l'évolution de la vie et des êtres vivants sur le globe , qu'ils les faisaient s'effondrer et tomber en poussière et a\ec elles les assises que l'on croyait inébranlables et éter- nelles parce qu'elles étaient sacrées, sur lesquelles depuis des siècles s'ap- puyaient les éludes et les travaux des hommes de science, des savants et des philosophes. Us détruisaient la vieille croyance, si commode pour l'intelligence timo- rée et la raison routinière en la création miraculeuse du monde , et sapaient du même coup l'autorité de la Bible jusqu'alors sur ce point incontestée. C'était une entreprise révolutionnaire que Lamarck proposait à ses contemporains, en affirmant, eu apprenant, en démontrant qu'il n'y avait pas eu de grandes révolutions du globe, pas de grands cataclysmes a la suite desquels la vie aurait momentanément disparu pour reparaître plus tard, mais que, au contraire, depuis le moment où la vie avait fait son appa- rition sur l'écorce terrestre, elle s'y était développée, avait évolué sans in- terruption, sans éclipse, d'un façon normale, régulière, méthodique, sui- vant des lois immuables, qu'aucune volonté arbitraire et supérieure n'était jamais venue influencer, ni contrarier, ni détruire. Lamarck abattait ainsi devant les regards des hommes, indignés, apeu- rés ou troublés de son audace sacrilège des portes et des barrières que l'on croyait closes depuis l'origine des temps et qu'on affirmait devoir demeurer telles éternellement, découvrant derrière elles un champ infini de recherches — 318 — et d'hypothèses qui pouvaient permettre à l'intelligence et à la raison humaines devenues plus libres, plus hardies et plus audacieuses de grandir et de tenter de se hausser jusqu'à une connaissance complète des choses. L'orgueil des uns, de ceux qui ne pouvaient point admettre que le fon- dement de leur savoir n'avait pas la solidité du roc, la timidité des autres, de ceux à qui tout nouvel effort répugnait, les préjugés, l'esprit de routine et l'ignorance devaient s'unir et se coaliser, — c'était naturel, — pour barrer la route aux idées de Lamarck et à cette doctrine révolutionnaire du transformisme, qui, dans le domaine de la science, de la morale et de la politique, était de nature à changer l'aspect de tant de choses et l'orien- tation de tant d'esprits. Que ces idées et cette doctrine nouvelles fussent méconnues, tournées en dérision et laissées dans un volontaire oubli, le chevalier de Lamarck, tout en s'en alfligeant, n'était pas homme à s'en étonner. N'était-ce pas lui qui avait écrit : rrLes hommes qui s'efforcent par leurs travaux de reculer les limites des connaissances humaines savent assez qu'il ne sullil pas de découvrir et de montrer une vérité utile qu'on ignorait et qu'il faut encore la répandre et la faire reconnaître. Or la raison individuelle et la raison politique qui se trouvent dans le cas d'en éprouver quelque changement y mettent en général un obstacle tel, qu'il est souvent plus difficile de faire reconnaître une vérité que de la découvrir. » Mais l'heure de la vérité sonne toujours. Lamarck ne l'ignorait pas, et il ne doutait point quelle ne vint à sonner pour lui et pour sa doctrine. Peut- être, cependant, celle heure aurait-elle été plus lente à venir, tant la cons- piration du silence avait été bien organisée autour de ses idées par la science officielle de son temps et par les partis qu'épouvantaient les con- clusions qu'on en pouvait tirer contre eux et contre leur autorité, si, en 18Ô0, Darwin n'avait pas publié sou immortel ouvrage sur l'Origine des espèces par voie de sélection naturelle. Certes Darwin ne se réclamait point de Lamarck. 11 l'ignorait ou n'ac- cordait aucune importance à sou œuvre, mais le retentissement que pro- duisait dans le monde sa théorie de l'évolution et de la lutte pour la vie, les discussions passionnées qui s'engageaient autour d'elle, conduisaient nécessairement à l'étude des idées et des ouvrages de notre compatriote. L'école des Lamarckiens ne lardait pas à se dresser en face de l'école des Darwiniens, celle-ci mettant en doute le génie du chef de l'autre école à qui l'on reprochait de trouver la nature trop maternelle et de laire dépendre l'évolution des êtres vivants et loul le progrès en somme, de l'effort continu, régulier et ordonné de ces êtres et de leur réaction patiente au milieu, celle-là accusant Darwin de montrer la nature moins bienveillante qu'elle ne l'est en réalité et de faire de la bataille constante — 319 — des êtres et de l'élimination violente des plus faibles par les plus forts la loi exclusive et fondamentale de l'évolution et la condition nécessaire de la survivance des espèces. Ces querelles et ces controverses entre les tenants de Lamarck et ceux de Darwin, ainsi que la part de vérité qui se trouve dans les idées de l'un et de l'autre, l'éminent Directeur du Muséum, M. Edmond Perrier, vient de vous les exposer avec une élévation de pensée , une largeur de vues , une éloquence vivante et chaleureuse parce qu'elle venait d'une conviction profonde, après lesquelles il n'y avait plus qu'à applaudir. Aujourd'hui, la paix est à peu près faite entre Lamarckiens et Darwiniens. Le génie des deux hommes n'est plus contesté, ni par les uns ni par les autres. On s'accorde à reconnaître que leurs idées, au lieu de s'opposer, se complètent et s'étayent en quelque sorte mutuellement, et c'est presque en même temps, presque à la même heure, que les deux pays qui les virent naitre commémorent leur grande mémoire et glorifient leurs travaux immortels. A la glorification de Lamarck dont les Professeurs du Muséum ont pris l'initiative dans un sentiment de reconnaissance pour celui qui ouvrit aux savants une voie si large vers des connaissances nouvelles et aussi, pour- quoi ne pas le dire, dans un esprit patriotique très élevé, qui n'exclut point chez eux l'amour de l'humanité ni l'admiration pour les gloires scientifiques étrangères, le Gouvernement de la République voulait et devait s'associer. C'est son hommage qu'est venu apporter M. le Président de la République et c'est sa reconnaissance et son admiration pour l'homme de génie dont les idées servent d'assise à notre théorie gouvernementale et à la doctrine de la solidarité, dont elle s'inspire, que je suis venu exprimer au pied de cette statue, œuvre d'un sculpteur de talent. C'est aussi au nom du Gouvernement de la République française que je remercie les savants du dehors qui ont apporté en si grand nombre leur concours effectif et enthousiaste à l'initiative prise par les Professeurs du Muséum , et plus particulièrement à ceux d'entre eux qui ont tenu à venir s'associer personnellement à la soleunité qui nous réunit ici. Je n'aurais garde d'oublier dans mes remerciements les Gouvernements étrangers qui nous ont fait l'honneur de s'y faire représenter. La présence de leurs délégués à côté de M. le Président de la République et celle de tant d'hommes éminents ou illustres venus d'un peu tous les pays du monde, l'hommage qu'ils rendent ainsi à la mémoire d'un savant français de génie dont les doctrines intéressent toute l'humanité, soulignent et amplifient le caractère de cette glorification, en même temps qu'ils réjouissent les amis de la paix qui attendent la réalisation de leurs espé- rances de l'évolution continue des idées morales et d'une généreuse ému- lation entre les nations dans tout ce qui touche au progrès de ces idées et au progrès de la science qui ne leur est point opposé. — 320 — Mlle Maille, do ia Comédie-Française, a dit avec beaucoup de talent, avec beaucoup de charme et avec beaucoup de succès, un poème de M. Emile Blémont : LA M ARC K. On voit presque toujours la foule inaltenlive Aux plus grands serviteurs du vrai, du liien, du beau; La gloire la plus pure est une fleur tardive Dont l'immortalité fleurit sur un tombeau. 11 a fallu Fardent effort de tout un âge Pour qu'enfin Ton comprit le sens et la valeur De ton oeuvre, ô Lamarck, et pour que ton image Fût dressée au soleil par le bon modeleur. Devant le chimérique aspect des choses neuves L'humanité se trouble, et le destin jaloux Impose obstinément d'accablantes épreuves Aux inventeurs naïfs que l'ignorant croit fous. Né chevalier mais pauvre, et cadet de trois frères, Plutôt que d'être abbé Lamarck se lit soldat, Il brava le péril, eut des paroles fières Et se couvrit d'honneur dans un sanglant combat. Pour sa santé trop faible, il dut quitter les armes. Ya\an( pli^ le pouvoir de lutter en héros, A la science austère il trouva de tels charmes Qu'il se prit à bénir son studieux repos. C'était servir aussi sa patrie et son rêve, Avec moins de fracas mais non moins de ferveur; El pendant soixante ans il travailla sans trêve, Se haussant chaque jour \ers un nouveau labeur. Alors, pour figurer ce mystère ineffable: L'être, son origine et ses règnes divers, On en était réduit à l'enfantine fable Qui d'un lin réseau d'or entoura l'univers. Le premier, il lixa le merveilleux mirage Où flottaient et fuyaient les transformations, Devina leur secret, pressentit leur ouvrage Et dégagea leurs lois des vieilles fictions. Son courage amical, sa candeur familière Scandalisaient souvent le pédantisme étroit; Dans l'Ecole, à la Cour, la secte routinière Le ridiculisait et le montrait du doigt. Cuvier l'attaquait fort. Napoléon lui-même, Se jugeant sur ce point suffisamment expert, Lui reprocha très haut, en raillant son système, D'écrire un ahnanach comme Mathieu Ltcnsberg. — 321 — Observez donc la vie en toutes ses nuances, Criblez donc de clartés la ténébreuse erreur, Soyez donc un génie et créez des sciences, Pour avoir cet accueil auprès d'un empereur! Sous l'ironie injuste il perdit contenance; Il pleura, malheureux vieillard au front chenu. Puis, aveugle et pillé par la basse finance, A quatre-vingt-cinq ans il mourut méconnu. Sombre fin ! Mais l'idée était debout encore ; Et cmand Darwin en eut révélé la grandeur, Brilla dans les esprits un vrai lever d'aurore Auquel on acclama le nom du novateur. La réparation s'est fait longtemps attendre. Elle est définitive et complète aujourd'hui ; Et si de son vivant, le sort lui fut peu tendre, Une flamme à jamais rayonnera sur lui. Ce qu'il a voulu dire en son généreux zèle , Ce qu'il a démontré pour les plus exigeants, C'est la fraternité profonde , universelle , Du sol, des végétaux, des bêtes et des gens. Voyant de toute part la moindre créature Unie au inonde entier par un souple lien. 11 sut associer les Droits de la Nature Avec les Droits de l'Homme et ceux du Citoyen. Gloire à Lamarck! Et gloire à notre chère France Qui rend pleine justice au vénérable aïeul, Et qui , d'un souvenir faisant une espérance , En manteau de lumière a changé son linceul! Emile Blémont. LE CENTENAIRE DE CHARLES DARWIN. Par une heureuse concordance, en même temps que l'on glori- fiai! en France la mémoire de Jean de Lamarck, on célébrait en Angleterre le cenlenaire de Charles Darwin, et l'on associait dans une même pensée de reconnaissance les savants que leurs multiples et patientes études avaient conduits en écrivant, l'un la Philosophie zoologique, l'autre V Origine des espèces,4 a rechercher une explication rationnelle de la création. Nous ne pouvons décrire ïa pompe qui, suivant une tradition séculaire, a donné à la cérémonie de Cambridge un caractère de Muséum. — xv. ati — 322 — grandeur exceptionnel, ni reproduire les beaux discours prononcés par lord Raleigh et par les Délégués étrangers, qui étaient venus nombreux de tous les points du monde pour attester que la pensée de Darwin s'était répandue sur l'univers entier; nous rappellerons seulement que l'Académie des sciences avait délégué deux de ses Membres, le Prince Roland Bonaparte et M. Edmond Perrier, ce dernier représentant également le Muséum national d'Histoire na- turelle; que l'Institut Pasteur avait délégué M. E. Metschnikoff; l'Université de Paris, MM. Le Dantec et Lapicque; l'Ecole des mines, M. Zeiller; la Société géologique, M. de Margerie; la So- ciété d'anthropologie, M. Manouvrier; l'Ecole d'anthropologie, M. le Dr Papillault. L'Académie des sciences avait tenu à manifester ses sentiments d'admiration pour son illustre Correspondant en offrant à l'Uni- versité de Cambridge une adresse, magnifiquement imprimée et luxueusement refiée à l'Imprimerie nationale, dont voici la teneur : Messieurs, L'Académie des sciences de l'Institut de France s'associe à l'Université de Cambridge pour fêter le centième anniversaire de son illustre Correspon- dant dans sa Section de Botanique. Elle prend sa part dans l'admiration universelle du vaste esprit qui sut embrasser à la fois toutes les branches des Sciences naturelles et tirer de l'observation rigoureuse des détails une des plus grandioses synthèses qui aient jamais été construites. Elle se félicite que la même année 1809 ayant vu la publication de la Philologie zoologiqlk de Lamarck et la naissance de l'illustre auteur de I'Origine des espèces par la sélection naturelle, la Fiance et la Grande- Bretagne aient eu un motif de fêter en commun une œuvre scientifique à laquelle chacune des deux Nations a apporté une contribution conforme à son génie. Charles Bouchard, Emile Picard, Président. Vice-Président. Gaston Darboux, Philipe Vax Tieghem, Secrétaire perpétuel Secrétaire perpétuel pour les Sciences mathématiques. pour les Sciences physiques. Edmond Perrier, Prince Roland Bonaparte. Délégués. — 323 — L'adresse du Muséum, dont l'impression et la reliure étaient analogues à celle de l'adresse de l'Académie des sciences, était rédigée en ces termes : Messieurs, Le Muséum national français d'histoire naturelle, qui vient de fêter le centième anniversaire de la publication de la Philosophie :oologique de Lamarck, s'unit de cœur avec l'Université de Cambridge et le Peuple anglais pour lêter le centième anniversaire de la naissance de Charles Darwin. Il se félicite de l'heureuse coïncidence qui permet de rapprocher dans une même solennité les noms des deux fondateurs de la doctrine de I'kvolution, des savants illustres qui ont écrit les deux chapitres principaux de l'histoire des Formes vivantes et ont construit les deux piliers de soutien d'un édifice commun. La Pensée anglaise et la Pensée française, se complétant, l'une par l'autre, se sont une fois de plus retrouvées sur un terrain de cordiale en- tente. Les Professeurs du Muséum : Edmond Perrier, Directeur. Lecomte. Secrétaire. Ph. Van Tieghem. J. Costantin. A. Chauveau. Marcellin Boule. A. Arnaud. L. Joubin. Stanislas Meunier. Louis Mange*. A. Lacroix. E. Trouessart. Nestor Gréhant. Jean Becquerel. L.-E. Bouvier. Verneau. L. Maquenne. Parmi les savants français qui assistaient à la cérémonie, MM. le Prince Roland Bonaparte, Edmond Perrier et Zeiller ont été nommés Docteurs de l'Université de Cambridge. 2& . — 32/i — COMMUNICATIONS. Description de cinq Lézards nouveaux des Hauts-Plateau a du Péiwii et de la Bolivie, appartenant au <;e*re Liol.emus, par M. le D' Jacques Pellegmn. Les Lioltemm sont de jolis petits Lézards de la famille des Iguanidés, , qui habile aussi les rives boliviennes du Lac ïiticaca. Elle s'en sépare cependant entre autres caractères par ses écailles un peu plus nombreuses autour du corps (84-q/j au lieu de 7^-86). Liolaemus bolivianus nov. sp. Narines supéro-latérales. Ecailles du dessus de la tête, petites, nues, irrégulières; deux frontales azygos; interpariétale irrégulière égale ou plus grande que les pariétales ; f> supra-oculaires élargies transversalement : une seule série d'écaillés entre les labiales et la sous-oculaire: écailles tem- porales nues; bord antérieur de l'oreille avec 3 écailles plus volumineuses surplombantes. Côtés de la nuque granuleux, fortement plissés. Ecailles du dos très petites, hexagonales, imbriquées, carénées ; ('cailles du ventre beaucoup plus grandes que les dorsales, arrondies, nues; écailles des côtés légèrement plus petites que celles du dos, non granuleuses. 81 à 8S séries d'écaillés autour du milieu du corps. Couchées le long du corps, les pattes postérieures sont loin d'atteindre L'épaule ; derrière des cuisses gra- nuleux, sans aucune écaille agrandie. Queue faisant un peu plus d'une fois à 1 fois i/3 environ la longueur de la tète et du corps; écailles cau- dales bien plus grandes que les dorsales, carénées en dessus. (,) J. Koslowsky, Revista Museo LaPlata, Mil, 1898, p. 180, distingue quatre variétés de cette espèce habitant les Andes argentines. M Zool. Ara., 1891, XIV, p. Uh. — 329 — Dessus de la tête bronzé avec parfois quelques taches ou traits bruns ; dos bronzé, bleuâtre, ou jaunâtre avec quatre rangées longitudinales de maculât ures foncées, plus ou moins quadrangulaires s'atténuant sur la queue; dessous du corps blanc jaunâtre, plus ou moins maculé de vert foncé ; taches et marbrures beaucoup plus accentuées sous la gorge ; géné- ralement de petites taches foncées sur la face inférieure1 des membres; derrière des cuisses ponctué ou linéolé. N° 05-3-45 à 347. Coll. Mus. — Hauts-Plateaux péruviens et boliviens : Gréqui et Maréchal (récoltés par le Dr Neveu-Lemaire). Longueur : 65 -f 78 = t43, 64 + 86= i5o, 75 -f 85 = 160 millimètres. Cette espèce est assez proche delà précédente; elle s'en distingue tou- tefois par la présence de deux plaques impaires entre les orbites ainsi que par ses membres postérieurs plus courts. Les Crevettes d'eau douce de la famille des AtvidÉs oui se trouvent dans l'Île de Cura, par M. E.-L. Bouvier. Les matériaux qui font l'objet de la présente note ont été recueillis ei donnés au Muséum par M. Paul Serre, vice-consul de France à La Ha- vane. Ils sont pour la plupart très précieux et pour la plupart aussi repré- sentent des espèces inconnues ou douteuses , qui n'existaient pas dans nos Collections nationales. Je tiens à les faire connaître pour augmenter le con- tingent de nos connaissances sur la faune de la grande île, mais aussi pour bien mettre en lumière le rôle fécond du dévoué correspondant auquel nous devons ces richesses. M. Paul Serre doit passer à bon droit pour le modèle du représentant de la France à l'étranger; dans tous les pays où l'appellent ses fonctions, il multiplie les efforts pour se rendre utile à ses compatriotes , et l'on ne compte plus les services qu'il a rendus, en dehors de son domaine propre, aux industriels, aux agriculteurs et aux hommes de science. Je saisis cette occasion , favorable entre toutes , pour lui témoi- gner, en ce qui me concerne, mon affectueuse et vive gratitude. Les Atyidés de l'île de Cuha appartiennent aux trois genres Xiphocaris, Ortmannia etAtya, qui sont, avec les Syncaris californiens, les seules formes de la famille représentées en Amérique. Ils paraissent plus nombreux dans l'île que partout ailleurs dans les eaux américaines, mais beaucoup étaient restés jusqu'ici fort peu connus ou douteux, et certains même, comme on le verra plus loin, n'avaient pas encore été découverts. Grâce à notre dévoué correspondant, toutes ces lacunes se trouvent désormais comblées, ce qui ne sera pas sans profit pour la science, car les Atyidés sont des types — 330 — curieux entre tous, et c'est à leur étude minutieuse que je dois la révéla- lion des mutations évolutives qui jettent un jour si particulier sur le méca- nisme de révolution en biologie. Au surplus, la présente note sera très sommaire, mon but étant de faire simplement connaître les espèces capturées par M. Serre et certaines parti- cularités qu'elles présentent. 1. Genre Xiphocaris v. Martens. Le genre Xiphocaris est représenté en Amérique (Antilles) par la \ . elongota Guérin, dont le long rostre est denté à la Itase du côté dorsal, sur toute la longueur du côté ventral. Cette espèce n'existait pas dans les collections du Muséum, où elle compte aujourd'hui de très nombreux spécimens de toutes tailles, les plus grandes pouvant mesurer 6f> millimètres de la pointe du rostre à l'extrémité du telson. La X. elongala occupe une place à part dans le genre et dans la famille : elle rattache étroitement les Atyidés (d'eau douce) aux Acanthéphyridés (marins) et l'on peut rigoureusement la définir en disant que c'est unAcan- théphyridé où le palpe mandibulaire a disparu. C'est, par excellence, le type primitif de la Famille, celui qui marque la première étape de l'adap- tation des Acanthéphyridés ;mx eaux douces. On n'y trouve pas encore les modifications des pattes des deux panes antérieures qui sont peut-être le cachet le plus frappant de la famille : nulle excavation distale au carpe de ces pattes, pas le moindre déplacement latéral de la ligne suivant laquelle s'articulent les pinces et aucun faisceau de longs poils à l'extrémité libre des doigts de ces derniers; on ne saurait imaginer des cbélipèdes plus normaux. 2. Gbnbb Xiplioearidina E.-L. Bouv. Ainsi que j'ai pu le constater sur plusieurs exemplaires, il n'en est pas de même dans les Xiphocaridina , qu'on rangeait jusqu'ici dans le même genre : la X. compressa de Haan et la Ï.Jluviatilis présentent à ces divers points de vue tous les caractères des Atyidés typiques et se rapprochent par la des Synçaris californiens, tels que les a fait connaître M. Holmes. On ne saurait contester les affinités étroites qui relient la Xiphocaris elongata à la Xiphocaridina compressa et à la \. jluiiatilis ; il semble bien cpie ces deux dernières espèces se rattachent à la première ou à quelques formes très voisines, dont elles se distinguent par les caractères atyidiens de leurs chélipèdes et, comme j'ai pu le constater chez la X. compressa, par la disparition des arthrobranchies situées à la base des pattes(1). Les M E.-L. Bouvier, Sur l'origine et l'évolution des Crevettes d'eau douce de la Famille des Atyidés. Compte rendu Acad. des sciences, t. CXLVIII, 1909, p. 1727-1781. — 331 — Xiphocarirlines sont propres aux terres baignées par le Paeifique, comme d'ailleurs les Syncarts qui sont des Xiphocaridina dépourvues d'exo- podites à la base des pattes postérieures; elles conduisent aux Caridina où les exopodites ont disparu à la base de toutes les pattes. 3. Genre Ortmannia M. Rathbun. Les Caridiues sont inconnues sur le continent américain et pourtant elles sont les ancêtres manifestes des Ortmannia, qui en sont issues, comme je l'ai montré ailleurs, par mutation évolutive, au moins dans la région indo-pacifique. Pourtant, le genre Ortmannia compte d'assez nombreuses espèces américaines dont la présence soulève un problème qui n'est pas en- core résolu. Ces Ortmannia dérivent-elles, comme les autres, de Garidines qui auraient totalement ou presque totalement achevé leur évolution ortmanienne? ou bien auraient-elles pour origine des Atydidés plus pri- mitifs tels que les Uphocaridina ou les Syncaris, sans intermédiaire caridi- nien? De ces deux hypothèses, la première me parait la plus probable, d'autant que les Xiphocaridines et les Syncaris sont, comme nous l'avons dit, propres aux terres baignées par le Pacifique. Des recherches minu- tieuses dans les eaux douces américaines permettent presque sûrement de trancher cette question. Quoi qu'il en soit, les Ortmannia d'Amérique me paraissent très notable- ment différentes des espèces indo-pacifiques, tant parleurs pinces plus lar- gement fendues que par la longueur plus grande du carpe qui porte ces pinces; leur taille est plus réduite, leurs formes sont moins lourdes, leur rostre est souvent bien plus long; bref, elles présentent un mélange de ca- ractères atyiens et caridiniens qui leur donne une physionomie spéciale et qui justifie une enquête sur leurs origines. On connaissait jusqu'ici trois espèce à' Ortmannia américaine : YO. ame- ricana Guér. de Cuba , YO. potimirim F. Millier de l'Amérique du Sud et YO. mexicana de Saussure qui se trouve au Mexique et au Venezuela (1). M. Paul Serre a trouvé dans les eaux douces cubaines une espèce nou- velle qui est sans contredit la forme la plus intéressante du genre à cause de ses caractères singulièrement primitifs. Cette espèce se distingue de toutes les autres par son rostre légèrement relevé qui atteint ou dépasse un peu l'extrémité distale des pédoncules anlennulaires, par le carpe de ses pattes antérieures presque aussi long que la pince et par celui des pattes posté- rieures qui est légèrement plus long que celle-ci ; ce sont là des caractères de Caridiues et même de Caridines longirostres , mais les pinces sont très longuement fendues et les carpes qui les portent ressemblent à ceux des (l) VAtyoidea glabra Kingsley (1878), de Nicaragua, qui est insuffisamment connue, semble appartenir au même genre. — 332 — Troglocaris et des Atyaephyra, car ils présentent une légère échancrure distale. J'ajoute que le rostre est inerme en dessus, mais arme' en dessous de 4-q denticules spiniformes, qu'une rangée de 8-10 denticules occupe le bord supérieur de l'orbite, (pie l'épine inl'ra-orbitaire est très forte, (pie l'angle antéro-inférieur de la carapace est arrondi et que les doigts des pattes postérieures égalent au plus le cinquième de la longueur du propodite. Cette espèce si bien caractérisée recevra le nom d'O.Serrci, en souvenir du zélé chercheur qui l'a découverte; comme les Caridines, elle présente des épipodites à la base des pattes des quatre paires antérieures ; elle semble dériver d'une Caridine à évolution peu avancée, la longueur du carpe des chélipèdes et celle du rostre étant un caractère primitif chez tous les Atyi- dés. Cette espèce doit être rare à Cuba; j'en possède six exemplaires, tous pris aux environs de la Havane; ils mesurent i5 à 20 millimètres; le plus grand est une femelle dont les œufs ovalaires ont à peu près un demi-milli- mètre de longueur. I/O. amcricmia est beaucoup plus répandue à Cuba que l'espèce pré- cédente; M. Serre en a capturé pour le Muséum d'assez nombreux exem- plaires dans les cours d'eau près de la Havane, mais auparavant nous n'en possédions qu'un spécimen capturé jadis par Peters. Cette espèce semble moins primitive que la précédente, encore qu'elle possède, comme elle, des épipodites sur les pattes des quatre paires antérieures; mais elle a un ventre infléchi et bien plus court qui dépasse rarement un peu le premier article des pédoncules antennulaires; en outre, le carpe de ses chélipèdes est beaucoup moins long relativement aux pinces. Il ne sera pas inutile de relever ici, en le complétant et le modifiant, le tableau des espèces à'Ortmannia américaines que j'ai donné dans mon tra- vail de i()o5 ". Ce tableau renferme quelques lapsus fâcheux et il ne com- prend pas, cela va sans dire, notre espère nouvelle, VO. Serin. 1. Des épipodites à la base despattes des quatre paires antérieures. — Angle antéro-inférieur de la carapace arrondi ou obtus, sans pointe. Rostre au moins aussi Ion;; que les pédoncules antennulaires, légère- ment relevé à la pointe; bord orbilaire supérieur denticulé; le carpe des pattes I presque aussi long que la pince, celui des pattes 11 un peu plus [ong; J.. 0. Serrei sp. nov. (Cubai. Rostre fortement infléchi, dépassant rarement un peu le premier article des pédoncules antennulaires: bord orbilaire supérieur inerme: carpe des pattes l beaucoup plus court que la pince, celui des pattes II un peu plus court; — . 0. americana Guér. Men., 1 8 f> 7 (Cuba). (') E.-L. Bouvieh, Observations sur les Crevettes de la famille des Al \ ides, Huit, scient. France et Belgique, t. SX XIX, p. loi, 1905. — 333 — II. Pas d'épipodites à la base des pal tes l\ . — Carpes des patles plus courts que les pinces. Augle antéro-inférieur de la carapace arrondi ou obtus, sans pointe, au moins chez le mâle; rostre relevé à son extrémité, qui se termine près de la partie distale du deuxième article des pédoncules antennulaires ; sa ca- rène peu saillante: ^. frpotimirim F. Miiller, i883 (Brésil, Venezuela et Porto-Rico?). Angle antéro-infériour de la carapace en pointe aiguë, au moins chez la femelle; rostre un peu voûté dans sa partie médiane, dépassant le pre- mier ou le deuxième article des pédoncules antennulaires, sa carène ven- trale fort saillante; 0-f4- 0. mexicana de Sauss. , i858 (Mexique, Venezuela). Les deux premières espèces ont conservé la formule branchiale des Cari- dines, les deux autres, ayant perdu l'épipodile des pattes l\ . sont à un stade évolutif plus avancé. à. Ge:nre At.y» Loacli. Les Alya sont issues des Ortmannia dont elles se distinguent par leurs chélipèdes dont le carpe très court présente une échancrure profonde en demi-cercle et dont les pinces sont fendues jusqu'à la base. Certaines se produisent actuellement par mutation évolutive : ainsi Y Alya serrata S. B. aux dépens de YOrtmannia Alluaudi Bouvier, et Y Atya bisulcata Randall aux dépens de YO. Henshawi Rathb. Les femelles de ces deux espèces donnent encore des individus de l'un ou l'autre genre, en proportion variable sui- vant les lieux. Dans toutes les autres espèces du genre Atya, l'évolution a pris fin et la forme ortmannienne qui leur a donné naissance n'existe plus. Chez quelques-unes d'entre elles, Y Alya moluccensis de Haan et VA. spi- nipes Newport, cette évolution doit être relativement récente, car la taille est encore réduite . beaucoup moins toutefois que dans les espèces mutantes ; dans les autres, par contre, la taille est grande et la lin de l'évolution re- monte sans doute bien plus haut. Parmi ces dernières se rangent les deux espèces américaines, les seules qui soient connues sur le Nouveau Continent, VA. occidentalis Newport et VA. scabra Leach, qui est cosmopolite sous les tropiques et qu'on trouve à Cuba, où M. Serre l'a capturée. Les Atya dérivent des Ortmannia du type indo-pacitique et non point des Ortmannia américaines telles qu'on les con- naît actuellement. 11 résulte de là que les deux sortes (YOrtmannia ont dû coexister en Amérique, mais que les premières y ont depuis longtemps achevé leur mutation . comme les Caridines qui en sont très certainement la souche. — 334 — 5. Genre (almania K.-L. Bouvier. La considération précédente acquiert une réelle importance quand on étudie la quatrième espèce récoltée à Cuba par M. Serre. Cette espèce l'ut décrite en 1807, par Guérin-Méneville , sous le nom d'Alija Poeyi , et on ne semble pas l'avoir retrouvée depuis lors ; fort insuffisamment connue, on pou- vait toutefois la supposer curieuse d'après l'étude trop succincte de Guérin. J'ai prié M. Serre de me la procurer et, après de longues recherches, mon patient collaborateur a fini par la découvrir. C'est une belle et importante trouvaille. Les pinces sont bien celles des Atya, mais avec leurs deux branches plus grêles et d'ailleurs à peu près identiquement semblables; les carpes qui portent ces pinces sont également du type itya le plus net, c'est-à- dire profondément excavées en demi-cercle, siexcavées que leur épaisseur au niveau de l'articulation méropodiale est des plus faibles; au bout supérieur, ce grêle arceau carpien présente une pointe; au bout opposé, il se dilate très notablement pour s'articuler avec la pince à l'extrémité du quart basai de celle dernière. La taille, toutefois, est minuscule, i5 à 20 millimètres, taudis (jue les Atya sont grandes et parfois très grandes; quant à la for- mule appcndiculaire, elle est absolument différente. PATTES-MACHOIRES. 3. 2. 1. Pleurobranchies . o 1 1 1 1 1 o o Arthrobranchies . 00 0 0 01 (rud.) o 0 etépipodites.j ° ° EP' EP' EP* EP" Ep-+H- Jïp-rai. Exopodites 00000 1 1 1 Cette formule diffère de celle des Caridina, Ortmamùa et itya par la dis- parition totale de la pleurobranchie postérieure et de l'épipodite des pattes IV: mais elle est identique à celle des Caridella et des Atyrlla, formes cu- rieuses que M. Caïman a fait récemment connaître et qui appartiennent à la faune du lac Tanganyika1'1. M. Caïman ajustement fait observer que les Caridella sont des Caridina à formule branchiale réduite et que les Atyella •IJ VV. T. Calmas, Zoological Results of the third Tanganyika Expédition, con- ducled l>y Dr. W. A. Cunninglon, 190/J-1905. Report on Ihe Macrurous Crus- taiea Proc. Zool. Soc., London, vol. I, p. 187-206, pi. XI-X1V, 1906. Il y a quelques légères diH'érences entre la formule branchiale ci-dessus et celle donnée par M. Caïman, mais cet auteur observe lui-même que certaines parties ont pu lui échapper, à cause de la petite taille des exemplaires. — 335 — présentent avec elles les mêmes relations que les Atya . ou plutôt les Ortmannia . avec les Caridina. En fait, les Atyetta sont des Ortmannia à for- mule branchiale réduite et dérivent certainement, sans doute par muta- tion, des CarideUa. Elles diffèrent de VAtya Poeyi de la même manière que les Ortmannia diffèrent des Atya : par le carpe encore assez long de leurs chélipèdes (au moins aussi long que large depuis le fond de l'échancrure jusqu'au méropodite, tandis qu'il est fort étroit en ce point dans Poeyi) et par les fortes dimensions du doigt propodial des pinces (tandis que les deux doigts sont grêles et identiques dans Poeyi). Ainsi l'espèce cubaine redécouverte par M. Serre se distingue des Atya par sa formule branchiale réduite ef appartient pour ce fait à la série Car'ubdla- Atyella où elle occupe la même place terminale que les Atya dans la série Caridina-Ortmannia. 11 convient donc d'en faire le tvpe d'un nou- veau genre auquel j'ai attribué le nom de Calmania en l'honneur de M. Caï- man qui a fait connaître les deux types primordiaux de la série où elle doit prendre place. La Calmania Poeyi ressemble d'ailleurs aux CarideUa et Atyelta par sa petite taille, sa forte épine infra-orbitaire , son angle branchiostégial ar- rondi et surtout par l'armature de son rostre qui présente de nombreuses épines en dessus et très peu en dessous ' . On ne peut guère douter que les Calmania dérivent des Atyella de la même manière que les Atya des Ortmannia, et dès lors, nous sommes amenés à conclure que les CarideUa et les Atyella ont dû exister sur le terri- toire américain, comme les Caridina et les Ortmannia du type indo- pacifique, qui ont donné naissance aux Atya. On connaît encore très mal la faune carcinologique des eaux douces américaines et je ne serais pas étonné qu'on y trouvât quelque jour les formes primitives des deux séries : Caridina et Ortmannia du type indo-pacifique dans la série à formule branchiale complète: CarideUa et Atyella dans la série à formule bran- chiale réduite; en tout cas. on ne saurait douter que ies deux séries aient eu des représentants et évolué de la même manière dans toutes les régious tropicales du globe et l'on en doit dire autant des formes ancestrales de la famille, c'est-à-dire des Xiphocaria et des types voisins d'où sont issues les deux séries. Ceci revient à dire que la famille n'a pas eu de centre de formation lo- cal, et qu'à part certains rameaux accessoires [Troglocaris adaptés aux ca- vernes. Limniocaridina à formule appendiculaire très réduite, Atyaephyra w Dans la Cabnaniu Poeyi , le rostre est plus court que dans les CarideUa et Uijrlla. se terminant à peu près au niveau de l'extrémité distale du premier ar- ticle des pédoncules antennulaires; il s'infléchit asspz fortement vers le bas et a pour formule — , les épines supérieures éiant plus nombreuses et souvent bifurquées au sommet chez les adultes. — 336 — qui ont conservé les épines sus-orbitaire des Xiphocaridina) elle a évolué de la même manière dans toutes les régions qu'elle occupe actuellement à la surface du globe. Rapport suit le Diaspis pentagona, Cochenille polypiiave, qui s'attaque au MÛmeb en Italie, par M. E.-L. Bouvier'1). C'est à juste litre que nos sériciculteurs se sont émus de la présence, dans l'Italie septentrionale, d'une Cocbenilte polypbage, le Diaspis penta- gona Targ. , qui s'attaque surtout là-bas aux plantations de Mûrier et les met en grave péril (S). Au cri d'alarme poussé par nos compatriotes on doit répondre par des mesures efficaces et rapides, car le redoutable ennemi est à nos portes; il a des moyens multiples pour pénétrer chez nous, et des exemples trop nom- breux nous montrent que les remèdes les plus énergiques ne lui font pas làcber prise une fois établi dans quelque nouveau domicile. Le parasite nous menace, mais on peut encore l'éviter en lui fermant notre pays par des mesures préventives et, s'il y a lieu, en l'extirpant des centres où il aurait pu s'introduire d'une manière insidieuse sans prendre jusqu ici un sérieux développement. Pour trouver les moyens d'entreprendre cette défense et cette lutte, il est nécessaire de connaître, dans ses détails, l'histoire du redoutable ennemi. 1. DlSTlUBlTION DU PARASITE. Elle ne remonte pas très haut, cette histoire, mais l'ampleur et l'intérêt n'en sont pas moindres, tant a soulevé d'émotion le minuscule Insecte qui en est le triste héros. (1) Ce rapport ;i été publié p;ir les soins du Ministère de l'Agriculture et large- ment répandu en France. Pour en liàier la publication, qui était urgente, les épreuves ne me furent pas soumises. île sorte que des fautes d'impression y ont été laissées en grand nomlire. C'est dans le but de corriger ces fautes, et aussi pour faire mieux connaître un ennemi nouveau, que je fais reproduire ce rapport dans le Bulletin du Muséum. Je profile de l'occasion pour remercier chau- dement mon élève, M. Marié, ainsi que MM. Maréchal et Silveslri qui m'ont pro- curé beaucoup de documents propres à la rédaction de ce rapport. E.-L. B. (2) Voir à ce sujet un rapport intéressant de M. Georges Coitagne, Le nou- veau parasite du Mûrier (Diaspis pentagona) [Lab. d'études — 338 — Sur le continent européen, le parasite semble localisé dans l'Italie septentrionale oîi il s'est établi à demeure et se dissémine très vite en dépit de l'effort vigoureux tenté par le Gouvernement italien et la science. JNous sommes loin, en effet, de l'époque oii M. Targioni-Tozzetti signalait le Diaspis dans quelques rares localités de la province de Côme. 11 y a six ans, 2 5o communes de celte province avaient à combattre le fléau, qui sévissait avec une intensité non moins grande dans toute la Lombardie, surtout dans les provinces de Milan, de Bergame et de Brescia; on con- naissait également le parasite en de nombreux points de la Vénétie et du Trenlin, depuis Udine. sur la frontière d'Autriche . jusque dans le pays de Manloue et de Vérone; au sud, il s'était répandu à travers la Marche de Fermo jusque dans la province d'Ascoli; à l'est , il était signalé à Albenga et à Voltri dans la province de Gênes, à Torre-Ratli dans la province d'Alexandrie, à Cunéo et à Savigliano dans le Piémont du sud-ouest. J'em- prunte ces détails à une étude intéressante de M. Leonardi, La Gocciniglia del Gelso ( Holl. Lab. :uul. se. .su/;, d'agr. diPortici, sér. II, n° 8, 1908); mais ce travail date de 1903 et depuis lors, bien certainement, le déplo- rable fléau s'est étendu encore vers le sud. M. Sil\estri l'a reconnu dans la province de Caserte frappant surtout les Mûriers qu'il ruine plus ou moins vite. Faut-il s'étonner, dès lors, des craintes éprouvées par nos sériciculteurs? Distribution botanique. — Un autre caractère non moins typique du Diaspis est son extrême facilité à se nourrir des plantes les plus diverses, ce qui le rend plus dangereux encore et d'une dissémination singulière- ment facile. Les végétaux sur lesquels on l'a reconnu sont très nombreux et appar- tiennent aux familles des Phanérogames les plus variées, depuis les Cycas et les Zamia qui sont des Gymnospermes voisins des Cryptogames, jusqu'aux Angiospermes qui constituent son aliment de prédilection : Ro- sacées à noyau du genre Prunier'1*, Mûriers de toutes les espèces, Plantes ornementales telles que Géranium, Fuchsia, Jasmin, Paulownia et quantité d'autres plantes cultivées ou sauvages : Saule, Laurier-rose, Polygala, Eleagnus, etc. On l'a signalé sur la Vigne au Japon et à la Jamaïque, mais le précieux végétal déjà victime de tant de parasites, reste jusqu'ici indemne eu Europe et il nous reste l'espoir que ce fléau lui sera épargné. En Italie, pourtant, les espèces de plantes contaminées sont déjà au nombre de 26 : Mûrier, Pêcher, Amandier, Groseiller, Lilas, Jasmin, Fusain, Orme, etc. Je crois utile de relever ci-dessous, d'après M. Leo- (') D'après les expériences de Ritey et Howard (lnsect. Life, VI, p. 291), le parasite semble ne pas s'attaquer au Rosier. — 339 — nardi m, la lisle des plantes sur lesquelles on a constaté, jusqu'ici, la pré- sence du parasite. Nous ajoutons que cette lisle pourrait être singulièrement augmentée, mais qu'il est ditlicile de la rendre complète, tant sont nombreuses les notes éparses publiées sur le Diaspis depuis l'époque où il fut décrit par M. Targioni-Tozzetti. On sait, par rliley et Howard, (pie le parasite dé- daigne les Rosiers, et par M. Lounsbury (1898), qu'il ne s'attaque pas aux Pommiers dans la colonie du Cap , où , d'ailleurs , il est rare sur le Poirier. Cette liste est de nature à faciliter la surveillance qui doit nous préserver du lléau, mais ce serait une erreur de la croire complète, tant paraît accen- tuée la polyphagie de l'insecte. Pays d'origine. — Dans le même but, nous croyons utile de relever, avec détails, les cas trop rares où l'on a pu fixer nettement l'origine et l'époque O G. Leonardi, Altre Notizie intorno alla Diaspis pentagona Targ, ed at modo di combatterla (Bail. Lab. Zool. délie Se. sup. d'agric. di Portici, vol. III, p. 1 3-31 , 1908). Voici la liste des plantes indiquées dans ce mémoire : Italie: Celtis australis L., Bignonia Catalpa L., Evonymus europa;us L. ; Morus aiba L. , M. nigra L., Broussonetia papyrilera L. , Jasminum officinale L.; Gle- ditschia ferox Desf. et triacantlios L. ; jEsculus hippocastanum L., Prunus lauro- cerasus L. , Bibes rubrum L. et var. , Syringa vulgaris L. ; Sophora japonica L. ; Bibes uva crispa L. ; Ulmus campestris L. ; Amygdalus communis L. et persica L. , Juglans regia L. ; Fraxinus excelsior L.; Styplmolobium japonicum S., Bhyn- ehospermum sp. , Salix sp., Pelargonium sp. ; Haricot et ses var.; Citrouille. Japon : Pœonia montana, Stercuba platanifolia , Bambusa, Carica papaya, Prunus paniculata, pseudocerasus et sa var. Sieboidi Prunus, pendula, mume, subbirtella, buergeriana, Persica vulgaris, Cerisier, Poirier, Vigne, Juglans sieboldiana, Ulmus sp.; Paulownia imperialis, Zanthoxylum piperitum, Diospi- ros Kaki, Morus, Broussonetia Kasinoki, Pterocarya rhoifolia, Orixa japonica, Eleagnus macropbylla. Indes et Ceylan : Callicarpa lanata, Tylophora astbmatica, Erythrina sp. ; Pbaseolus sp. ; Géranium sp. Martinique : Cycas circinalis, Zamia mexicana. Jamaïque : Gossypium barbadense , Pelargonium sp. ; Vitis vinifera, Amygda- lus persica; Bryophyllum calicinum, Passitlora, Diospyros, Jasminum, Nerium oleander, Argyreia speciosa , Capsicum, Guazuma ulmifolia, Sedum. Amérique continentale : Mûrier, Pêcber, Prunier, Abricotier, Cerisier, Melon, Hibiscus esculentus, Acanthus, Cycas média, Eleagnus. Colonie du Cap : Mûrier, Pêcher, Prunier, Abricotier, Poirier, Cerisier, Myoporum nisulan, Jasminum, Passiflora edulis, Polygala myrtifolia, Ipomœa sp.: Fuchsia, Pelargonium. Australie : Persica vulgaris, Melia azedarach , Solanum sodomaeum, gigan- teum et aculeastrum , Melon, Poirier. Angleterre : Calotropis procera , Prunus pseudocerasus. 25. — :uo — d'introduction du parasite. Les premières notions relatives à ce sujet sem- blent dues à M. Coquillett. entomologiste des Etals-Unis, qui reconnut le Diaspis de Tryon à Los Angeles (Californie), sur des Amandiers nains apportés du Japon. Riley et Howard (Ins. Life, VI, 290, i8q4), ont relevé cette observation et en concluent que le parasite doit être d'origine japo- naise; mais il est certain que l'insecte avait antérieurement déjà élu domi- cile en Californie, car les mêmes auteurs rapportent que M. llarvey, de Molino, et M. Johnson, de Bainbridge, en 1888, trouvèrent le Diaspis lanatus sur des Pêchers et des Pruniers provenant de la région californienne. C'était l'époque où l'on croyait différents le D. amygdali de Tryon et le I). lanalus de Morgan et Cockerell. Quoi qu'il en soit, M. Cocke- rell a signalé le parasite, en 1890 (Canadian entom. ado, 189.^), sur des Pêchers et des Cerisiers nains apportés du Japon en Amérique, M. Cooley sur des Prunus munie et Prunus pseudocerasus de même origine (ibid., p. 23a) el M. Websler (même recueil, 70, 1808) sur des Prunus pseudo- cerasus également introduits du Japon. C'est aussi sur des Prunus pseudoce- rasus envoyés du Japon au Jardin botanique de Kew que le parasite fut introduit en Angleterre où il s'acclimatait fort bien. Heureusement, des branches contaminées furent soumises à M. Newstead qui, ayant reconnu le Diaspis, s'empressa de le faire détruire; le badigeonnage à la paraffine chaude s'élant montré sans effet, tous les arbres furent mis au feu, ce qui réclama une surveillance! minutieuse, car on les comptait par centaines et ils avaient été répandus en des points nombreux de l'Angleterre (Monog. Cocc. Brit., vol. 1, 26, 25). Il semble donc bien que le Diapsis se trouve être d'origine japonaise et qu'il fut importé de ce pays sur des arbres de la tribu des l'runées. Mais celte constatation n'a plus aujourd'hui qu'un intérêt historique, car le fâcheux parasite se trouve maintenant presque partout et sur les plantes les plus diverses. Ce qu'il faut retenir de l'étude précédente, c'est que le Diaspis peniagona s'exporte et s'acclimate avec la plus grande facilité, qu'il se dissémine très vite dans les pays où on ne l'a pas aperçu tout d'abord, et qu'il disparaît sans traces, comme en Angleterre, quand on n'bésile pas à le détruire, dès l'introduction, par des moyens énergiques. Pour terminer ce chapitre, notons que le parasite peut avoir pour véhi- cule des plantes de taille 1res modeste; à Ceylan, il se plaît de préférence sur les Géranium et, d'après M. Maskell (Traits. New-Zéaland Insi. , 299, 1896), c'est sur des végétaux de ce genre qu'il fut introduit de Hong- Kong en .Nouvelle-Zélande. II. HlSTOIUE ZOOI.OGIQUE. Il ne saurait être question, dans ce rapport, de décrire en détail l'orga- nisation et le développement de notre Diaspis; on trouvera sur ces points — M\ — d'amples et précises indications dans ies travaux de Targioni-Tozzetti et Franceschini (1), de Riley et Howard (2), de Green (3), de Newstead ';,,) et de Leonardi (5). Nous voulons donner aux agriculteurs les movens de recon- naître leur ennemi, avec des idées claires sur sa multiplication, et il suffit, pour cela , de mettre en relief les caractères essentiels de l'insecte. Adultes. — Comme tous les Diaspides, notre parasite sécrète une écaille (puparium) en forme de bouclier qui le recouvre et le dissimule complète- ment. Cette écaille est essentiellement formée d'un exsudât cireux produit par de nombreuses glandes qui s'ouvrent en pores sur les téguments de l'insecte. L'écaillé varie suivant le sexe. Dans le mâle, elle est beaucoup plus longue que large (longueur de 1 millimètre à 1 millim. 5), fixée en avant par son bout étroit, progressivement plus large à partir de ce bout et arrondie en arrière. En fait, elle se compose de deux moitiés : l'une dorsale très apparente et plus ou moins carénée longitudinalement , l'autre ventrale tournée contre le support. Sa couleur est dun blanc neigeux, car elle n'est formée que de la sécrétion cireuse , sauf en avant , du côté dorsal , où se trouve incluse, mais apparente, une petite pellicule jaunâtre qui représente la première exuvie larvaire. L'écaillé de la femelle se compose également de deux moitiés; sa partie ventrale, fort mince, reste adhérente au support, irrégulièrement circulaire comme la partie dorsale qui est assez fortement convexe, avec un sommet plus ou moins excentrique où apparaissent deux exuvies larvaires superposées. Ces exuvies sont d'un brun rougeâtre et entourées par l'écaillé dont la sécrétion cireuse est rendue grisâtre par les débris de cuticule végétale englobée dans sa masse. Le diamètre de l'écaillé varie entre 2 millimètres et 2 millim. 5; naturellement, la dimension est plus faible dans les jeunes écailles qui, d'ailleurs, sont parfois ostréiformes.. Les écailles se trouvent sur les rameaux, occupant d'abord les plus petits, d'après M. Tryon ( 1899), puis se répandant plus bas à mesure que se multiplie l'insecte. Au Japon, écrit M. Kuwana (1902), l'insecte (" A. Targioni-Tozzictti et F. Franceschini, rrLa nuova cocciniglia del gelsN, (Bull. Soc. entom. ital., vol. XXI, p. 57-68. pi. I, 1890) [sous le nom do Diaspis pentagona], W C.-V. Riley et L.-O. Howard, A new and destructive Peach-lree Scale (Diaspis lanatus, Morg. and Ckll), Iusect. Life, VI, 287-390, 1896; avec de très bonnes figures dans le texte. '3) E.-E. Green, The Coccidae of Ceijlon, part. I, p. 87-90, pi. XXIV, XXV. 189G, sous le nom de Diaspis amygdali; 8 très jolies ligures. w R. Newstead, Monograph ofthe Coccidœ of the Brîstish Isles, vol. I , p. a/j-9 5, 178-176, fig. 19, 90, 1901; sous le nom à1 Aulacaspis (Diaspis) pentagotiQ. '■'' G. Leonardi, La Cocciniglia del (lelso (Diaspis pentagona Targ. ), Boll. Lab. :ool. se. sup. d'Agi: di Participa), n° 8, 1908, avec ligures. — 342 — attaque généralement les parties inférieures du tronc, près du sol, quoique souvent il recouvre la surface entière des feuilles et des branches aussi bien que du tronc. Les écailles deviennent ordinairement si nom- breuses, qu'elles se pressent et souvent même se superposent, le rostre étant assez long- pour que l'insecte suceur puisse atteindre l'écorce parmi les strates multiples. Ces considérations s'appliquent exclusivement aux écailles femelles, qui forment une croûte grisâtre et friable à la surface du végétal. Les écailles mâles, plus apparentes en raison de leur couleur blanche, se tiennent sur l'écorce, mais simplement fixées par leur bout antérieur; elles sont obliquement relevées en arrière et formenl des groupes compacts au milieu de la croûte féminine, ou, parfois, comme l'ont observé Riley et Howard (loc. cit., p. 292 et fig. 12°), au-dessous du niveau occupé par celle-ci. Les femelles sont appliquées sous le bouclier dorsal, largement ovalaires, d'ailleurs dilatées et arrondies en avant: leur dimensions varient autour de 1 millimètre et leur teinte entre le jaune très pâle et le ronge ou l'orangé. Les segments y sont très distincts, sauf en arrière, dans la région abdominale postérieure ou pygidium, qui se distingue d'ailleurs par sa coloration rouge brunâtre. Du côté ventral , on voit sur la première moitié du corps de la femelle les deux brèves saillies antennaires terminées par une soie, le rostre démesurément long qui s'enfonce à demeure dans le végétal pour en aspirer les sucs, et les deux paires de stigmates ou orifices respiratoires; un peu avant l'extrémité postérieure, sur lepygidium, s'ouvre l'orifice sexuel qui correspond exactement â l'anus dorsal et qui présente sur son pourtour cinq groupes de pores glandulaires (un impair en avant, deux pairs sur les côtés). On trouve un groupe de pores analogues près des stigmates antérieurs, et, sur les deux faces du corps, notamment en arrière, des tubules cylindriques ou filières, qui servent d'issues aux sécré- tions cireuses. Le pygidium se termine par deux lobes triangulaires et pré- sente sur chaque bord quelques autres lobes plus petits, entre lesquels font saillie des lames terminées en pointe et munies d'un pore. Tandis que la femelle reste jusqu'à la mort dans son écaille, fixée à l'écorce par son rostre, le mâle quitte son abri, dès la maturité, pour la fécondation des jeunes femelles. Dépourvu de bouche et de rostre, il a la forme ordinaire des insectes : une tête bien distincte avec de longues antennes à dix articles et quatre ocelles arrondis de couleur noire, un thorax muni de pattes avec les ailes antérieures fort grandes et les posté- rieures réduites à des balanciers, un abdomen à segmentation parfaite et muni d'un long style terminal. Sa longueur est de 760 fx. Malgré ses ailes, il semble incapable de voler. Développement. — La femelle dépose sa ponte, qui comprend 100 à 200 œufs, au-dessous du bouclier. L'éclosion se produit plus ou moins — 343 — vite suivant la température, donnant naissance à des larves agiles qui abandonnent aussitôt leur abri et, durant h ou 5 jours, errent sur la plante avant de se fixer par leur rostre. Ces larves sont rougeâtres , assez longue- ment ovalaires, avec des antennes de 6 articles, des yeux pourpres, des pattes et un abdomen parfaitement segmenté; elles émettent des filaments cireux qui, bientôt, se constituent en un commencement d'écaillé. Après une quinzaine environ , elles subissent une première mue et leur exuvie s'incorpore, sans être recouverte, à récaille déjà formée. Au deuxième stade, les larves présentent, dans les deux sexes, une forme intermédiaire entre l'état du premier stade et celui de la femelle adulte , mais on peut y distinguer déjà maies et femelles d'après la structure de l'écaillé. Chez les femelles , la forme adulte est acquise après une seconde mue dont l'exuvie s'applique contre la première; chez les mâles, cette exuvie est rejetée en arrière, laissant à nu un petit être immobile appelé pupe où la bouche et le rostre ont disparu , qui présente les fourreaux des appendices définitifs et qui donne le mâle après une troisième mue. Ce mâle sort de l'écaillé en arrière et va féconder la jeune femelle avant que celle-ci procède à l'élar- gissement de son bouclier. Comme nous l'avons dit plus haut, la durée du développement varie avec la température et diminue quand celle-ci s'élève, de sorte que le nombre des générations annuelles est variable suivant les pays et les années, plus grand dans les régions chaudes que sous les climats moins tièdes. Il est de deux au Japon, en Italie, et sûrement aussi dans beaucoup de points de l'Amérique du Nord; encore que Riley et Howard, dans leurs premières études (loc. cit., p. 291 ), aient observé quatre générations annuelles à Washington0', M. Lounsbury signale trois ou quatre générations annuelles au Cap. Dans le nord de la péninsule italienne, d'après Leonardi (loc. cit., p. 5 et 6), les femelles qui ont passé l'hiver pondent au début de mai et l'éclosion se produit quatre ou cinq semaines plus tard; les femelles issues de cette première génération atteignent la maturité au cours du mois de juillet ; vers le milieu d'août, elles déposent leurs œufs qui éclosent i5 jours plus tard. D'après le même auteur, une troisième génération fut obtenue par M. Fran- ceschini, durant le mois d'octobre 1893, à cause des conditions très favo- rables de la température. Ces larves automnales furent-elles détruites par les rigueurs de la saison? c'est possible; mais, observe M. Leonardi, on peut craindre que le fait anormal de trois générations annuelles ne devienne la règle dans l'Italie du Sud, au cas où le parasite viendrait à s'y répandre; et cette perspective semble bien faite pour porter à la vigilance les sérici- culteurs transalpins. M ire ponte, 5 mai; éclosion, i3 mai; 1" mue, fin mai; ae mue, i5 juin; 2e ponte , fin juin : femelles adultes, i5 août; 3e ponte, lin août; 4e ponte, fin octobre. — 344 — En résumé, dans nos régions, l'insecte passe l'hiver bien protégé par son écaille; il se dissémine deux fois chaque année, vers la fin de mai et à la fin d'août, par le moyen de ses larves errantes qui, heureusement, sont alors très vulnérables. La sagesse exige qu'on le détruise avant qu'ait eu lieu cette dissémination et, si les résultats ne sont pas suffisants, qu'on s'attaque aux larves errantes. Comme le dit justement M. Marlatt(1), la lutte estivale contre le Diaspis est rendue relativement facile par ce fait que les larves apparaissent à peu près toutes en une fois , au lieu d'éclore durant une longue période, comme on l'observe chez beaucoup de Coccides et notamment chez l' Aspidiolus perniciosus. C'est, hélas! le seul avantage que nous laisse, dans la lutte engagée contre lui, le plus prolifique et le moins délicat de tous les Coccides! III. Les ravages do parasite. Il suffit de jeter un coup doeil sur quelque rameau de plante bien conta- minée pour concevoir les ravages que peut produire le Diaspis; ces larves et femelles adultes, réunies en croûte par myriades, représentent autant de suçoirs (jui. sans trêve, jusqu'à la mort, appauvrissent le végétal. D'après M. Tryon , le parasite semblait peu dangereux en Australie à l'époque où il fut signalé, mais, partout ailleurs, on le redoute comme un fléau el on le traite en conséquence. Au Cap, M. Lounsbury le considère comme l'insecte le plus nuisible aux vergers, après la trop célèbre mouche des fruits, Ceratitis capitata. Là-bas, le Pêcher lui plaît mieux que toute autre plante, et l'arbre, bien que très vigoureux sous ce climat, y est fréquemment frappé de mort, encore que plus souvent atteint dans ses branches qui périssent l'une après l'autre, et dans ses fruits qui deviennent chétifs ou mal formés. Il en est de même aux États-Unis où l'insecte, comme nous l'avons vu, affecte également les plantes de la tribu des Prunées (surtout le Pêcher, d'après M. Howard); la vigoureuse lutte entamée contre le parasite dans ce pavs indique la mesure des ravages qu'il peut produire. Au Japon, d'après M. Kuwana " , le Diaspis est le pire fléau des Mûriers, des arbres à fruits et des arbres d'ornement; dans beaucoup d'endroits, il fait périr les Mûriers. En Italie, où il attaque surtout ces derniers, son premier effet se mani- feste par un trouble dans l'épanouissement des bourgeons et dans la matu- ration des feuilles; ultérieurement, si l'infection augmente, les rameaux sont frappés en même temps que leurs bourgeons et, peu à peu, avec une M C.-L. Marlatt, Notes on applications of Insecticides. Insect. Life, VII, 119, i895. (s) S.-I. Kuwana, (loccidae (Scale insectes) of Japon, California Acad. of sciences (3)ZooL, vol. III, p. 72, 1902, sous le nom de Diaspis pentagona. — 34f> — rapidité toujours croissante, la vie du Mûrier finit par être mise en péril M, En somme presque partout, mais surtout à nos portes, le fléau parait des plus redoutables; et ce n'est pas le seul Mûrier qu'il menace ! IV. La lutte contre le parasite. La lutte contre le Diaspis pentagona réclame des mesures préventives et des mesures curalives. Les premières sont de la plus haute impor- tance, parce quelles doivent nous mettre à l'abri d'un fléau qui, semble- t-il, n'a pas encore pénétré sur le sol de France; mais il peut se faire que nous soyons dans l'erreur sur ce point et , par précaution , il ne sera pas inutile de signaler brièvement les secondes. Les unes et les autres, d'ailleurs, nous seront indiquées par nos voisins d'Italie qui, avec une entente admirable, ont engagé chaudement la lutte et mis en pratique les meilleures méthodes des Américains. Dès que l'insecte fut signalé, le Gouvernement italien nomma une Commission chargée du choix d'une méthode et de l'or- ganisation de la lutte; il établit des inspecteurs spéciaux dans chaque terri- toire contaminé et leur attribua le pouvoir d'agir avec vigueur, même contre le gré des propriétaires ; des pénalités menacèrent les récalcitrants et une réglementation précise fixa l'attribution des dépenses entre l'Etat, les pro- priétaires et les Sociétés locales. A cet effet, un décret fut publié avec des instructions, le 17 décembre 1891, dans le Notizie Agrarie del R. Mitas- tero di Agricoltura (ann. XIII, n° 57). Mesures préventives. — Le Diaspis pentagona peut se disséminer par des voies naturelles et par des moyens artificiels : par des voies naturelles , au moyen de ses larves que le vent entraîne, que les animaux arboricoles emportent et qui même peuvent tomber sur le sol et contaminer la terre; par des procédés artificiels, au moyen du transport des plantes ou des par- ties de plantes attaquées. Contre les procédés naturels de dissémination nous sommes absolument sans défense , mais il n'en est pas de même contre les seconds , puisque ces derniers, les plus importants du reste, sont l'œuvre exclusive de l'homme. La règle parait simple, étant donné qu'elle consiste à empêcher l'introduc- tion des plantes atteintes; mais les plantes et les pays soumis à l'influence du parasite sont en si grand nombre , qu'on se trouve réellement en pré- sence d'une tâche des plus difficiles. Un seul moyen s'offre à nous, à peu près sûr, la désinfection par le sulfure de carbone (3oo grammes par mètre cube et durant trois heures) de toutes les plantes et de tous les rameaux de plantes •provenant des pays contaminés; on pourra aussi recourir à la (1) G. Leonardi. — Loc. cit., p. 7. — 346 — méthode cyanhydrique. En Italie, la loi du 9 juillet 1891, article 7 (Bollet. Notize Agrarie, ann. XIII, n° 3i), * prohibe l'exportation des plantes ou parties de plantes » provenant des zones infestées et durant la période séri- eicole, qui est justement celle où les larves sont errantes, rrle transport des feuilles de mûrier d'une localité à l'autre». Mesures ciratives. — Gomme on l'a vu précédemment à propos de l'in- troduction du Diaspis en Angleterre, des mesures énergiques permettent de détruire complètement le parasite au moment de son arrivée et avant sa dissémination par les larves. Il conviendra donc de surveiller avec soin, surtout dans la région du Sud-Est, les serres et plantations où le parasite peut être introduit sur des plantes d'origine étrangère. On ne saurait trop recommander aux professeurs d'agriculture d'être attentifs sur ce point et de soumettre aux spécialistes de Paris les rameaux suspects , comme on le fit en Angleterre. L'attention devra se porter de préférence sur les arbres et arbustes exotiques, récemment introduits, de la tribu des Primées; mais il va sans dire que L'examen devra porter également sur les autres plantes. Si l'on trouve des végétaux contaminés, le plus sage sera de les détruire complètement par le feu. Au cas où le mal aurait pris déjà une certaine ex- tension, il faudra recourir sans tarder aux méthodes suivantes : i° En hiver : Badigeonner les rameaux parasités avec du pétrole pur ou avec l'émulsion savonneuse de pétrole non diluée: l'un et l'autre insecti- cides, d'après Marlatt (loc. cit., p. 116-120), détruisent totalement les Cochenilles sans nuire au végétal. On pourra encore asperger celui-ci, par le moyen d'une pompe, avec la mixture aqueuse de chaux vive et de soufre, procédé que l'on doit aussi à M. Marlatt et que M. Silvestri a recommandé en Italie. Ces traitements devront être copieux et, au besoin, répétés une seconde fois avant le départ des bourgeons; 9.0 Pendant la belle saison : Recourir à l'émulsion de pétrole au 1/10 pour ne pas attaquer le végétal et l'employer à l'époque de l'éclosion des larves , c'est-à-dire vers la fin des mois de mai et d'août. Ce procédé, d'après M. Mariait, donne d'excellents résultats. M. Targioni-Tozzetti a également recommandé la friction énergique, au moyen de laines rudes ou de brosses rigides, des rameaux recouverts par le Diaspis. La méthode peut être excellente, mais elle a l'inconvénient de laisser tomber sur le sol des parasites restés intacts; on évitera ce danger en imprégnant le drap ou la brosse d'une émulsion de pétrole. Nous n'insistons pas sur ces procédés qui suffiront, il y a lieu de le croire, pour détruire le parasite au cas où il aurait déjà pris gite dans notre pays. Dans le cas où, par malheur, il viendrait, à s'y répandre, ofi sera dans l'obligation d'étendre à la France les mesures rigoureuses édictées par le Gouvernement italien, de revenir sur ces méthodes et d'en rechercher — 347 — d'autres, peut-êlre même de recourir à l'introduction des parasites du Diaspis , comme le fait actuellement de l'autre côté des Alpes , sur les con- seils de M. Howard, M. le professeur Filippo Silvestri. A cet e'gard, nous dirons cpie les ennemis du Diaspis pentagona semblent jusqu'ici peu nombreux; quelques Coccinelles reconnues au Gap et au Japon et deux Hyménoptères chalcidiens, YAspidiophorus citrinus Green trouvé par M. Green à Geylan, et le Prospalla Berlesei How. que M. Sil- vestri cultive actuellement (l). Mais les mesures préventives adopte'es par le Gouvernement nous dis- penseront sans doute de revenir sur ces méthodes curatives. CONCLUSIONS. En résumé, la France pourra se protéger efficacement contre l'introduc- tion du Diaspis pentagona en faisant subir une désinfection parfaite aux plantes ou rameaux de plantes provenant des pays contaminés. En sou- mettant à l'examen attentif des spécialistes les portions suspectes de plantes récemment importées, elle pourra, le cas échéant, couper le mal dans sa racine par l'emploi de mesures curatives énergiques. De toute ma- nière il paraît sage, d'ores et déjà, de surveiller spécialement la région du Sud-Est, de recommander une grande vigilance aux Professeurs d'agricul- ture et d'attirer l'attention du public sur le fléau menaçant. N(>TF,fi SUR LES COLEOPTERES TÉrÉdILES , PAR P. LESNE. 3. Les Lyctides et Bostrvchides des archipels Atlantiques. Dans son ouvrage sur la faune coléoptérologique des îles du Gap Vert (2), Wollaston a fait connaître trois espèces de Lyctides, dont deux, au moins, sont considérées par lui comme étant propres à cet archipel. Son assertion ne paraît pas avoir été jusqu'ici contestée; cependant le caractère général (1) Au sujet des parasites du D. pentagona, il convient de consulter L. 0. Howahd , On the parasites of Diaspis pentagona (Entom. Netvs, 1906, p. 291-293, et Redia, 1906, p. 089-392); E. Silvestri, Notizie e descrizioni preliminari di insetti parassiti délia Diaspis pentagona (Re ah Ace. dei Lincei, vol. XVIII, sér. 5", p. 489-692 et 563-565, 1909). • (2) y> Wollaston, Coleoptera Hesperidurn. Londres, 1867. — 348 — peu individualisé de la faune caboverdienne et la tendance très marquée qu'offrent les Lyctides à se répandre sur de vastes étendues à la surface du globe ou même à devenir cosmopolites pouvait faire naître des doutes sur son exactitude. Nous nous sommes proposé, dans la présente note, de rechercher si ces Insectes appartiennent réellement à des espèces distinctes de celles peuplant le continent voisin, de rapprocher nos consta- lations des données fournies sur le même sujet par l'étude des Boslry- chides. et de comparer ces résultats à ceux que donne l'étude des Téré- diles habitant les autres archipels atlantiques, Canaries et Madère. 1. Lyctis squalis Woliaston, 1867. Trouvé par Woliaston à San Antâo et à San Thiago dans le bois d'un Finis, ce Li/ctus est nettement caractérise par ses élytres confusément ponctués, privés de stries et couverts d'une pubescence apprimée, longue, uniformément répartie et nullement disposée en files longitudinales. Sou aire de dispersion géographique est, en réalité, très étendue et comprend une grande partie de l'Afrique occidentale. C'est ainsi qu'il a été rencontré par M. L.-G. Seurai dans certains bois attaqués provenant de la Guinée française et envoyés à l'Exposition universelle de Paris en 1900, et que M. A. Baudon l'a trouvé avec ses larves et ses nymphes dans le bois du Bauhinia rufesceru provenant de la même colonie et figurant à l'Exposition coloniale de Marseille eu 190G. Antérieurement, nous en avions recueilli un spécimen imparfaitement développé dans des patates desséchées en- voyées aussi de la Guinée française et qui nous avaient été communiquées par M. Fleutiaux. D'autre part, M. le Dr J. Kérandel, membre de la Mis- sion du Haut-Logone, a capturé récemment le même Lyctus dans le bassin du Congo, à Carnot, sur la Ilaule-Sangha. Cette espèce est, par conséquent, largement répandue dans L'Afrique guinéenne. Klle se rencontre, de plus, en Amérique : Mexique (notamment dans le Vucatan). Cuba. Saint-Domingue. Bahia(l), habitant ainsi les terres tournées vers l'Atlantique, comme si elle avait été transportée par l'Homme d'un continent à l'autre à travers l'Océan. 11 est vraisemblable qu'elle fait partie de cette série d'espèces xylophages importées en Amérique, selon toute probabilité', ;■ l'époque de la traite des Noirs ' '. Ce que l'on sait de la patrie d'origine des Bostrychides dont la dispersion géographique est analogue vient à l'appui de cette hypo- thèse. M D'après les matériaux consenés au Muséum d'histoire naturelle et prove- nant pour la plupart de la riche collection de M. Ant. Grouvelle. (If. P. Lesne, La distribution géo<;r;ijp|iiquc des Coléoptères hostrychides clans ses rapports avec le régime alimentaire de ces Insectes. Rôle probable des grandes migrations humaines [Compte» rendus îles séances rlr l'Académie des sciences, i3 juillet iQo3). — 349 — 2. Lyctis jaïroph.e Wollaston, 18G7. Celte espèce, recueillie à San Antâo dans le bois dune Euphorbiacée, le Jatroplia Curcas L. , a élé décrite par Wollaston sur un spécimen unique , immature, mal conformé et, en outre, mutilé, en sorte que son identifica- tion est assez délicate-1'. Cependant les proportions du corps, la striation particulière des élytres et le développement relativement grand des yeux permettent de le rapporter au Lyctus brunnew Steph. (i83o), espèce cos- mopolite dans les régions chaudes. Le pro thorax du type du L.jatrophœ, est asymétrique et n'offre pas d'impression transverse à l'avant du pro- noluni ; mais ce dernier caractère n'est pas d'une constance absolue chez le L. brunneus. o. Lyctus obsitus Wollaston, 1867. Ce Lyctide, découvert dans l'intérieur de l'île de San Thiago sous i'écorce morte d'un Ficus, doit prendre place dans le genre Minthea Pascoe''. 11 se distingue de ses congénères par la largeur relativement faible des poils squamiformes dressés de la face dorsale du corps, par la sculpture du disque du prouotum formée de gros points arrondis superficiels assez écartés, par la striation des élytres parfaitement distincte dans toute l'étendue de ces organes. Comme celle des espèces précédentes, l'aire de dispersion du Minthea ubsita est très étendue ; elle comprend probablement toute l'Afrique tropi- cale. Nous avons obtenu cet Insecte de fragments de branches de Y Acacia albicans Delile rapportés de Sansanding (Moyen Niger), par M. A. Cheva- lier; il se développait dans cette essence en compagnie du Lyctus africanus Lesne et d'un Bostrvchide, le Xylopertha picea 01. La collection de M. A. Grouvelle contient un exemplaire de M. obsila du Gabon , et un autre trouvé à Salisbury (Rhodésia méridionale). Enfin le Dr Eichelbaum en a capturé un spécimen à Dar-es-Salaam, dans l'Afrique orientale allemande. En dehors de l'Afrique, l'espèce n'a pas encore été rencontrée, au moins à notre connaissance. On voit que les Lyctides dont il vient d'être question ne sont aucune- ment caractéristiques de la faune caboverdienne. On peut en dire autant des Bostrychides. L'ouvrage de Wollaston mentionne deux espèces de cette dernière famille, M Nous avons examiné ce type ainsi que ceux de toutes les autres espèces de Wollaston mentionnées ici. (2) F. -P. Pascoe, List of the Colydiidœ collected in the Amazons Valley by H. W. Bâtes and descriptions of new species (Journal of Entomology, II, 1866). Pascoe considérait par erreur le genre Minthea comme appartenant à la famille des Colydiidœ. — 350 — dont une, le Bostrychus Grayanus Woil. (= Heterobostrychus brunneus Mur- ray), est considérée par l'entomologiste anglais comme étant propre aux îles du Gap Vert, taudis que l'indigénéité de la seconde espèce, Rhizopertha bi/breolata Woll. (= Dinoderus bifoveolatus Woll.), lui parait douteuse. Nous avons montré (,) que ce dernier est cosmopolite dans les régions chaudes; quant k Y Heterobostrychus, c'est une forme de toute l'Afrique tropicale et australe (2). Les autres espèces trouvées antérieurement dans l'archipel, comme le Xylopertha picea 01. (3), ou capturées depuis dans les mêmes îles par le voyageur naturaliste L. Fea (Xylopertha picea 01., Enneadesmus for- fieuîa Fairm., Apalc monachus Fabr.)(1), sont toutes très répandues dans l'Afrique tropicale et ne contribuent pas non plus à caractériser la faune de l'archipel. Ainsi les Coléoptères térédiles appartenant aux familles des Lyctides et des Bostrychides, qui toutes se développent normalement dans le bois mort, ne fournissent aucune forme propre à la faune des îles qui nous occupent. Parmi les 8 espèces caboverdiennes, 2 sont cosmopolites dans les régions chaudes (Lyctus brunneus, Dinoderus bijbreolulus), 3 paraissent cantonnées en Afrique (Minthca obsita, Heterobostrychus brunneus , Ennea- desmus forficula), 3 existent à la fois en Afrique et dans les parties occiden- tales de l'Amérique (Lyctus œqualis, Xylopertha picea, Apale monachus). Selon toute vraisemblance, l'Homme a été l'agent de disséminatiou de ces divers Térédiles à travers l'Océan. Les ustensiles en bois qu'il transporte d'ordinaire avec lui recèlent, dans bien des cas, de nombreux Bostrychides et Lyctides sous leurs différents états. Ces Coléoptères , capables de s'accom- moder pour leur nourriture des essences les plus variées, peuvent facile- ment s'acclimater dans une contrée nouvelle. Si la faune des Térédiles xylophages des îles du Cap Vert n'offre aucun élément caractéristique, il n'en est pas de même de celle des Canaries. Ces îles ne possèdent que 3 espèces de Bostrychides, mais ces espèces leur appartiennent en propre. Ce sont: les Slephanopachys brunneus Wollaston, Scobicia barbifrons Wollaston et Scobicia jicicola Wollaston, formes respec- tivement très voisines de 3 espèces méditerranéennes, Slephanopachys qua- dricollis Marseul, Scobicia pustulata Fabricius, Scobicia Chevrieri Villa. Les Lyctides ne sont représentés aux Canaries que par l'espèce cosmopolite Lyctus brunneus Steph. Madère a un caractère analogue à celui des Canaries, avec une faune W P. Lesnk, Révision des Coléoptères de la famille des Bostrychides, 2e mé- moire (Annales de la Société entomologique de France, 1897, p. 329). W P. Lesni;, \b\d., 3" mémoire (Annales de la Société entomologique de France , 1898, p. 565). W Olivieh, Encyclopédie méthodique, Insectes, V (1790), p. 110. <4' P. Lesne, Viaggio di Leonardo Fea nell' Africa occidentale, Bostrychida; (Amudi del Museo Civico di Storia naturelle di Genova, sér. 3, vol. Il, 1906). — 351 — encore appauvrie, car il semble hors de doute que le Lycttu brunnew et le Dinoderus bifoveolatus sont adventices dans cette ile. La seule espèce vraiment autochtone est le Scobicia barbaia Wollaston, forme étroi- tement apparentée au Scob. puslulata Fabr., de la région méditerranéenne. Quant au Lyctus leacocianus Wollaston, c'est, selon toute probabilité, une forme nord-américaine capturée accidentellement à Madère ; il a de grandes affinités avec le L. planicoïlis Leconte, des Etats-Unis, et est peut-être identique à celle espèce. La faune des Açores ne comprend aucun Bostrychide ni aucun Lyctide. Comme on le voit, l'étude des Térédiles des archipels atlantiques, pour- suivie à l'aide de matériaux plus complets que ceux dont disposait Wol- laston, contribue à accentuer le remarquable contraste existant entre la faune des îles du Cap Vert, d'une part, et celles de Madère et des Canaries, d'autre part, quant au caractère propre et à l'origine de ces faunes. Aux espèces purement tropico-africaines des îles du Cap Vert s'opposent, aux Canaries et à Madère, des représentants spéciaux de genres uniquement paléaictiqui's et néarcliques. Ces constatations viennent à l'encontre des conclusions de Wollaston, puis de Wallace ,qui attribuent à la faune eabo- verdienne un caractère paléarctique prédominant. Le tableau suivant résume les faits que nous venons d'exposer. ARCHIPELS. lies du Cap Vert Canaries Madère Açores ESPECES ENDEMIQUES. AFRICAINES. COSMOPOLITES (1 6 2 3 0 1 i 0 2 0 0 0 TàB AN IDES SOUVEAUX DE l' AFRIQUE OCCIDENTALE , par M. Jacques Surcouf, CHEF DE TRAVAUX DE ZOOLOGIE AU LABORATOIRE COLOMAL DU MUSEUM. Tabanus MARMOROSIS. .Nous avions déjà désigné cet insecte sous le nom in litteris de Tabanus marmoratus, mais il existait un Dichelacera marmoralus Bigot qui doit être rapporté au genre Tabanus. Le type femelle provient de l'Afrique occidentale (L. Conradt, 1890) et fait partie de la Collection du Musée de Madrid. Deux autres femelles de la Collection du Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique proviennent des Beni-Bendi, Sankourou (L. Cloetens, 1895) et Congo (Deleval). — . 352 — Grande espèce à ailes presque hyalines, 1res voisine du Tabanus quadri- tpitlatus Ricardo. Tête plus large que le thorax, face rougeàtre pâle, entièrement recou- verte d'une pubescence jaunâtre mélangée de longs poils blancs sur les joues. Palpes assez longs, cylindriques, brusquement terminés, de couleur noirâtre et à pubescence noire. Antennes noires à pubescence noire. Bande frontale environ cinq fois aussi longue que large à la base, de couleur brune, ornée d'une callosité allongée, brun rougeàtre, qui est tangente aux yeux dans sa partie la plus large et se continue par une ligne élevée jus- qu'au \ertex. Yeux sans bandes colorées. Thorax rouge brunâtre à courte pubescence noire, éparse, sans lignes distinctes, pubescence des côtés mélangée de blanc, origine des ailes portant des touffes de poils blancs. Scutellum couvert d'une pubescence blanche. Vbdomen assez long et noir en général : premier segment complètement blanchâtre; deuxième segment couvert d'une pubescence blanc d'argent, portant à la partie supérieure une tache médiane triangulaire d'un brun rougeàtre; les cinq suivants sont noirs à pubescence noire; les troisième, quatrième et cinquième portent sur leur bord postérieur une tache mé- diane blanche atteignant la hauteur du segment. Flancs des premier, deuxième et quatrième segments marqués de blanc. Ventre noir, le bord postérieur de tous les segments largement bordé de blanc; une bande longitudinale médiane noire parcourt tout l'abdomen en interrompant la bordure blanche et se compose de taches semi-circulaires ayant leur base au bord antérieur de chaque segment. Pattes brun noirâtre foncé, fémurs à pubescence blanche, tibias anté- rieurs blanchâtres sur leur plus grande partie et ayant une pubescence blanche; les autres tibias et les tarses ont une pubescence foncée. Ailes plus longues que l'abdomen, hyalines, brunes à la base et le long du bord costal, portant une petite bande trausverse brune à hauteur de l'extrémité apicale des cellules basilaires et une seconde bande à extrémité apicale de la cellule discoïdale, apex clair. Balanciers bruns à lige sombre. Tabam.s pluto d*. 9 décrite par Walker, puis par \an der Wulp, sous le nom de T. leu- caspis. cf. Un exemplaire rapporté de Brazzaville par M. Boubaud. (Collection du Muséum.) Longueur, 22 millimètres. Yeux très gros, bronzés, glabres, constituant par leur ensemble la tête presque entière; corneules de deux dimensions différentes: celles des parties supérieures, médianes et antérieures sont très grandes, celles de la partie inférieure sont très petites; la réunion de ces deux systèmes de corneules s'effectue sur une ligne droite située à hauteur des antennes. — 353 — Épislome à pubescence courte et brune. Antennes : premier article d'un noir rougeatre à pubescence noire, obliquement tronqué du haut vers le bas; second article plus court, débordant latéralement en deux pointes; troisième article plus long que les deux premiers ensemble, sinué en dessous, surmonté d'une dent basilaire peu saillante et arrondie; palpes blancs à pubescence blanche. Thorax brun noir à tomentosité cendrée portant des bandes longitudi- nales au bord antérieur. Peelus à touffes de poils blancs. Abdomen bru- nâtre, recouvert sur les trois premiers segments d'une large bande dorée éclaircie au milieu et d'une tache médiane, ogivale, blanc jaunâtre , au bord extérieur du troisième et du quatrième segment. Cette tache ne s'étend pas jusqu'au bord postérieur. Ventre brun sombre à tomentosité grisâtre et à pubescence blanche éparse, chaque segment bordé antérieurement de courts poils blancs. Ailes brunes à nervures brunes, cellule discoïdale éclaircie, première cellule postérieure légèrement rétréci»» à son extrémité. Pattes d'un noir rougeatre, tibias antérieurs rougeàtres; pubescence des pattes blanche; balanciers à tige brune, sommet du disque jaune. Cuille- rons bruns. Tabanus canescens 9. Le type 9 a été pris dans le Chari, à Beira, par M. le D' Kerandel qui, par l'intermédiaire de l'Institut Pasteur, en a fait don au Muséum. Un autre exemplaire appartenant au Musée d'Histoire naturelle de Belgique, et provenant du Congo belge, nous a été communiqué. Longueur, 17818 millimètres. Blanchâtre, offrant l'aspect général d'un Tabanus canus Karsch, de petite taille. La tomentosité est d'un blanc grisâtre et est moins dense que l'épaisse pubescence blanche et feutrée de T. canus. En outre, les pattes sont discolores, les tarses des trois paires de pattes et la moitié apicale de la première paire sont noirs. Tabanus Roubaudi 9. 9 3 spécimens : 11 millim. 5 à 12 milh 5. Collection du Muséum de Paris. Caractères généraux du groupe : taches dorées, ailes un peu enfumées. Tête brune, bande frontale portant une callosité noirâtre , rectangulaire, tangente aux yeux et prolongée par une courte saillie de même couleur; la bande frontale est revêtue d'une pilosité blanc argenté jusqu'à l'extrémité du prolongement de la callosité frontale; au-dessus, elle est couverte d'une pilosité brune mélangée de quelques poils noirs; région située au-dessous de la callosité, saillante et noirâtre: face, joues et occiput à pollinosité grise, joues et face recouvertes d'une toison blanche. Palpes jaunâtres, clairs, peu renflés, amincis à l'extrémité, revêtus d'une pubescence blanche, Muséum. — xv. 2G — 354 — mélangée de poils noirs vers l'extrémité et sur le côté externe. Premier et second articles des antennes brun sombre; le premier article est revêtu de poils gris; troisième , brun noir, recouvert d'un très fin duvet argenté jusqu'à la partie apicale. Thorax brun portant quatre bandes dorsales de pilosité jaune d'or; les deux médianes se terminent brusquement à la suture transverse, les deux extérieures aboutissent à la racine de l'aile; l'espace compris entre les bandes est couvert d'une pilosité noire mélangée de quelques poils dorés; le reste du thorax a une pubescence noirâtre. La bande postérieure trans- verse du thorax, qui comprend les callus sous-alaires, est d'un blanc d'argent et est mélangée de poils dorés. Scutellum en entier recouvert de poils dorés. Flancs et peclus à pollinosité cendrée et pûbescence d'un blanc jaunâtre. Abdomen brun sombre sur la partie dorsale et couvert d'une pubescence noirâtre , angles postérieurs de chacun des quatre premiers segments éclaircis et porlant des poils dorés, troisième et quatrième segments portant chacun sur leur ségion médiane un triangle étroit, arrondi au sommet, de pilosité dorée: le triangle du troisième anneau n'atteint pas la hauteur du segment. Ventre plus clair; les cinq premiers segments sont étroitement marginés de blanc jaunâtre et ont une pilosité blanc jaunâtre; le dernier est hérissé de longs poils noirs. Ailes teintées de brunâtre, stigma très allongé, brun. Alulae brunes. Balanciers brun marron à massue renllée unicolore. Pattes noirâtres, cuisses revêtues d'une longue pilosité argentée, tibias clairs à pubescence blanclie et dorée; les tibias antérieurs sont noirâtres à leur extrémité apicale; tarses brun noirâtre à pubescence sombre; les tarses antérieurs sont fortement dilatés. Le type et les deux autres exemplaires 9 proviennent du poste de Pan- gala (Boulé N'Tangou), au nord de Brazzaville. Ils ont été envoyés par M. Baudon, administrateur, sur l'avis de notre ami M. Boubaud, docteur es sciences, à qui nous sommes heureux de dédier celte nouvelle espèce en souvenir des nombreuses découvertes dont il a enrichi la collection de Di- ptères du Muséum. Ces taons ont été recueillis à la fin de la saison sècbe, en octobre KJ07. Tabaxi s vaiuans 9 Surcouf. 9 un spécimen. Collection du Muséum. Très voisin du T, variubilis 9 Lœw, mais plus grand, ailes hyalines, second segment abdominal laissant voir en son milieu la teinte foncière de L'abdomen, mais ne portant, pas de macules latérales. Longueur, i3 millimètres. Tête brune, bande frontale portant une callosité noirâtre, rectangulaire, tangente aux yeux cl prolongée par une ligue étroite, non dilatée, jus- — 355 — qu'aux deux tiers de la hauteur du verlex; ia bande frontale est blanchâtre el porte une macule brune vers son milieu ainsi qu'aux vertex: les poils occipitaux sont noirs. Triangle frontal jaune pale, joues biancb.es , hérissées de poils d'un blanc brillant. Palpes renflés, d'un jaunâtre pâle, couverts d'une pttbescence régulière et peu serrée, noire. Antennes foncées, premier article un peu renflé, portant des poils noirs gros et peu nombreux: second article avec un pinceau de poils noirs à sa partie supérieure ; troi- sième article normal, couvert d'une pollinosité grisâtre qui s'arrête à l'origine de la région segmentée apicale. Thorax brun noirâtre un peu brillant, recouvert d'une lomentosilé jaune grisâtre formant cinq lignes peu marquées; lapubescence du côté supérieur du thorax semble être, pour la plus grande part, blanc jaunâtre, mais on y rencontre aussi des poils bruns près de l'origine des ailes. Flancs et pectus à pollinosité grisâtre et longue pubescence blanche. Scuteilum noirâtre (dénudé). Abdomen : premier segment brunâtre, marginé de blanc, portant une touffe de poils jaunes à la base du scuteilum; second segment envahi par une tache blanchâtre qui se prolonge le long du bord postérieur du seg- ment el se dilate en un triangle blanchâtre au milieu de l'arceau; la cou- leur du fond n'apparait qu'au milieu du segment sous la forme d'une tache carrée diminuée du triangle blanc; la pubescence de ce second segment est jaune sur la partie claire, son bord marginal antérieur porte quelques poils bruns; les segments suivants sont noirs et le bord postérieur de chacun d'eux est blanc grisâtre; chacun des segments 3, h, 5 porte une minus- cule tache médiane et deux latérales formées de poils dorés. Ventre grisâtre à pubescence blanche, portant une bande médiane noire à poils noirs, seg- ment anal hérissé de poils noirs. Ailes presque hyalines, un peu colorées dans la région stigmatique el dans la cellule basilaire supérieure. Alulse brunes. Balanciers bruns à massue brune dans sa région la plus externe. Pattes : cuisses brunes à pubescence mélangée de blanc et de noir; tibias blancs à pubescence blanche sur leur partie antérieure, la région posté- rieure n'est blanche que sur la moitié du tibia; tarses brun foncé. L'exemplaire qui nous sert de type a été recueilli aux environs de Brazzaville-Congo par M. Boubaud. Tabanvs irroratus 9 Surcouf. Cette espèce est très voisine de Tabanus mactdatissimus 9 Macquart; le type provient de Lastourville (Congo) et a été recueilli par M. Vachel en 1905. (Collection du Muséum.) Bande et triangle frontaux entièrement marrons, callosité brune , quadran- gulaire. Veux sous bandes. Premier article antennaire testacé. Les trois 26. ,_ 350 — derniers segments abdominaux à bord postérieur noir rougeâlre, bordé de poils noirs. Ventre à derniers segments rougeâtres, ciliés de noir. Ailes à extrémité apicale noire. Le reste comme chez Tabanus maculatissimus 9 Macquarl. Le Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique possède deux spécimens de celle espèce; ils proviennent de Beni-Bendi, Sankourou (Congo) et ont été recueillis par le Lieutenant Cloetens (1.95). Quelques Geophilides nouveaux des collections du museum û' histoire naturelle, par H. \V. Brolemann. I. Geophilus aujarum et Geophilus kucorum. Il existe, dans la Collection du Muséum, un échantillon de Géophilide du littoral normand qui a été autrefois déterminé par un savant expert en la matière comme Geophilus gracilis Meinert. Un examen attentif de cet échantillon a démontré qu'il y avait lieu de le considérer comme le type d'une espèce distincte, pour le motif qu'il est pourvu d'une griffe à l'extré- mité des pattes anales, alors que l'espèce de Meinert en est dépourvue. Nous la décrivons ci-après sous le nom de Geophilus algarum. Peut-être faudra-l-il considérer comme G. gracilis des échantillons re- cueillis dans le cordon de varech de notre littoral méditerranéen; mais ceux-ci sont également pourvus d'une griffe aux pattes anales, rudimen- taire, il est vrai. Nous avons donc pensé que, dans l'ignorance où nous sommes encore des détails de structure du G. gracilis africain (l'original estdeBône), il convenait de décrire la forme française et d'en fixer les caractères. Jusqu'à plus ample informé, elle portera le nom de Geophilus fucorum. Celle espèce est en tout cas bien distincte de la première, malgré la similitude de leurs habitats. Il est bon d'ajouter que, chez l'une et l'autre forme, la griffe forcipulaire est crénelée, caractère dont il n'est pas fait mention dans la diagnose de G. gracilis. Geophilus algarum nov. sp. Longueur, environ 35 millimètres; largeur, 0 millim. 70 a 0 millim. 80. 55 à 57 paires de pattes. Coloration jaune pale avec la tête fauve. Corps grêle , à peu près de même diamètre jusqu'au voisinage de l'extrémité postérieure , qui est faiblement ellilée. — 357 — Segment céphàlique. — Antennes médiocrement longues, environ 1/1 3 de la longueur du corps, non contiguës à la base, filiformes. Écusson eé- phalique un peu plus long que large (dans la proportion de 37 à 3a), à bord antérieur subsinueux, à bord postérieur rectiligne, à bords latéraux convexes, à angles postérieurs subarrondis. Sillon frontal obsolète. La sur- face est dépourvue de ponctuations ou de pilosité spéciales. Zone prélabiale ornée de deux soies. Labre de trois pièces, dont la médiane est armée de deux dents tuberculeuses paraissant porter une sétule à leur extrémité; les pièces latérales sont frangées de lanières peu nombreuses (5 à 6), non contiguës à la base, graduellement effilées et semblant terminées en pointe Fig. 1 . — Geophilus algarum. Labre. fine. Premières mâchoires à coxosternum d'une setde pièce; tous les articles sont distincts, le deuxième est arrondi; les deux paires de palpes existent, les palpes coxaux sont très grêles, courts, acuminés, les autres sont bien développés. Le coxosternum fies deuxièmes mâchoires est très court, large- ment échancré au bord antérieur, sans traces de division sur la ligne mé- diane; le dernier article est muni d'une griffe longue et droite. Segment forcipulaire à tergite très large; sa partie visible égale les 4/5 de la longueur du tergite suivant; ses bords latéraux sont convergents, sa surface unie. Coxosternum assez large, sa longueur égalant moins des 3/4 de sa largeur; médiocrement dégagé, les pleures couvrant largement les angles postéro-externes. Son bord anlérieur est inerme; il forme, entre les deux articulations des fémoroïdes, deux courbes convexes, dont la jonc- lion constitue une très faible encoche. Les lignes chitinisées sont presque entières. Pas de ponctuations ni de pilosité spéciales. Les articles suivants sontinermes, hormis la griffe qui présente une minuscule dentelure à la base ; la concavité de la griffe est crénelée. Tergites bi-sillonnés à partir du deuxième, sans ponctuations. Sternites percés de pores du premier à l'avant-dernier; ces pores, dans le tiers antérieur du corps environ, sont réunis en un groupe sur un espace lisse triangulaire dont la pointe est tournée vers l'arrière; ensuite ils sont répartis en deux amas. Premier sternile envahi sur plus de la moitié anlé- — 358 — rieure par la réticulation forte. Les- sternites 2 à 17 (environ) présentent plusieurs particularités; ils sont marqués de trois sillons larges et profonds, dont les latéraux s'effacent rapidement vers l'arrière, le médian, mieux marqué que les autres, persistant seul sur les derniers sternites; ils sont Fi{[. 2. — Grnphilus algarum. Sternite du 11e somite. pourvus de structure carpophagienne, la fosse antérieure occupant les 2/8 de la largeur du sternite, et le bouton postérieur étant h peine indiqué; enfin, sur ces mêmes sternites, la réticulation forte ne couvre que le tiers antérieur et le quart postérieur; elle est très effacée sur la partie médiane sans disparaître complètement. L'eupleurium comporte, entre la rangée du sligmatifère et les pattes, deux rangées de sclérites dont la supérieure seule est complète: le sclérite antérieur manque dans la rangée inférieure. Fig, '.]. — Geophilu» algarum. Téguments «'"talés du 38e somite. Dernier segment pédigère, — Tergite court, moins long que le tergite précédent et son prélergite pris ensemble, à bords latéraux convergents, a bord postérieur à peine convexe. Pleuriles soudés au prélergite. Sternite court, sa longueur égale environ la moitié de sa largeur à la base; côtés très convergente, bord postérieur tronqué. Présteroile les large, non divisé, Hanckee courtes, n atteignant pas le niveau du bord postérieur du tergite, percées de quatre porcs: deux gros pores s'ouvrent sur la face ven- — 359 — traie à proximité de l'angle postérieur du slernite; un gros pore s'ouvre sur la face dorsale sous l'angle antérieur du tergite; enfin une quatrième glande est visible au sommet de la hanche , lorsque celle-ci a été préparée Fig. A et 5. — Geophilus algarum. Extrémité postérieure. Faces ventrale et dorsale. à la potasse. Pattes de 7 articles , un peu plus longues que les précédentes ; le dernier article est pourvu d'une griffe bien conformée. 1 + 1 pores anaux. Cette espèce a été recueillie sur la grande île Chausey (Manche), par M. Gadeau de Kerville, et à Piriac (Loire-Inférieure), par M. Alluaud. Geophilus fucorum nov. sp. Pour éviter les redites, nous nous bornerons à signaler les points sur lesquels cette seconde espèce diffère de G. algarum; sur tous les autres points , ïes deux formes sont semblables. Longueur, environ 29 millimètres; largeur, 0 millim. 70. &9 à 55 paires de pattes. Antennes longues, atteignant 1/10 de la longueur du corps. La pièce médiane du labre est armée de cinq dentelures. Des deux paires de palpes des deuxièmes mâchoires , la paire coxale est en forme de bourgeon large et tronqué, la suivante est normalement déve- loppée. Les pleures du segment forcipulaire sont repoussés dans les côtés et leur boni interne est presque parallèle à l'axe de corps sur leurs deux tiers an- — 360 — teneurs. Le bord antérieur du coxosternUm est à peine sinué, il est inerme; les lignes chitinisées sont complètes. Comme chez G. algarum, les sternites antérieurs présentent la structure carpophagienne ; mais, ici, la fosse antérieure n'occupe guère que la moitié de la largeur du sternite. Eu outre, sur l'espace compris entre les deux — fftâfc Fif{. 6. — Geophilus fucorum. Sternite du 9' somile. bandes de réticulation forte, on distingue des ondulations ou strioles ondu- lées extrêmement lines, toutes orientées longitudinalemenl; cette structure est plus sensible dans les côtés qu'au milieu du sternite. Fig. 7. — Geophilus fucorum. Extrémité postérieure, face ventrale. Le sternite du dernier segment pédigère est très court, deux fois plus large à la base que long; ses bords latéraux sont médiocrement conver- gents: son bord postérieur est rectilignc Les hanches ne sont percées que — 361 — «le trois pores; deux de ces pores sont gros et s'ouvrent sous les bords latéraux du sternite, le troisième est très petit et se trouve situé en arrière et en dehors du pore postérieur, par conséquent à découvert. Pattes anales un peu plus longues que les précédentes. Chez la 9 , les trois articles terminaux sont un peu plus grêles que ceux de la base; chez le d* , les pattes sont un peu épaisses. Le dernier article porte, à son extré- mité, une griffe rudimentaire mue par un tendon. Celte espèce est commune dans le cordon littoral de varechs qui borde le promontoire de Cannes-Croisette et la côte des îles de Lérins. Un Trematode parasite des Pétoncles des enviro\s d'Alger, par L.-G. Seurat, CHEF DES TRAVAUX À LA STATION ZOOLOGIQUE D'ALGER. Les travaux relatifs aux Trématodes parasites des Mollusques marins , en particulier des Lamellibranches, sont peu nombreux; P. Pelseneer a fait connaître récemment (1907) un certain nombre de Cercaires parasites des Mollusques du Boulonnais, quelques-unes de ces Cercaires ayant déjà été rencontrées dans la Méditerranée. A notre connaissance, aucun Trematode parasite n'a été signalé jusqu'ici chez les Pétoncles. Or, en examinant, en mai et juin derniers, les branchies du Pectunculîis violacescens Lamk., Mollusque extrêmement commun dans les fonds de sables de Sidi Ferruch et d'Alger, connu sur le marché sous le nom de «Clovisse rouge», nous avons observé, chez tous les exemplaires, des kystes assez nombreux sur ces organes. Ces kystes, généralement isolés sur un même filament branchial, plus rarement réunis par deux ou par trois, rappellent absolument, par leur forme, ceux que nous avons décrits chez l'Huître perlière d'Océanie. Ces derniers sont dus , comme on le sait , à l'irritation déterminée dans les tis- sus des Méléagrines par un scolex de Ceslode (Tylocephalum margaritiferœ Seurat), qui joue un rôle très important dans la formation des perle*. Les kystes branchiaux du Pétoncle sontovoïdes ou sphériques, mesurant om. k de diamètre; quand ils sont réunis par deux ou par trois, ils sont disposés en chapelet. Chacun d'eux renferme un Distome immature, d'environ 1 millim. 5 de longueur sur o millim. 5 de largeur, dont les caractères sont les suivants : 1 eiilouse buccale terminale ; chez l'animal vivant et placé dans l'eau de mer. elle s'ouvre et se ferme très activement ; à la suite , un pharynx suivi d'un œsophage assez court; caecums intestinaux simples, allongés, s'éten- — 362 — dant jusqu'au niveau du tiers postérieur du corps, en arrière de la ventouse ventale. Ventouse ventrale beaucoup plus grande que la ventouse orale. Les organes génitaux ne sont pas encore développés, sauf les deux vitel- logènes situés latéralement, un peu en arrière de la ventouse ventrale, et qui tranchent par leur couleur blanche. L'appareil excréteur est très nettement visible; il est formé de deux ca- naux longitudinaux qui remontent jusqu'au tiers antérieur de la longueur du corps et se réunissent à l'extrémité postérieure en une vésicule qui dé- bouche à l'extérieur par un pore très visible. L'animal, extrait de son kyste (l) et placé dans l'eau de mer, s'agite très vivement et se déplace par des mouvements d'allongement et de contraction de la partie antérieure du corps située entre les deux ventouses. Nous ne connaissons pas la forme sexuée de ce Distome, qui appartient au sous-genre Dicrocœîium Dujardin ; il est très vraisemblable qu'on la trouvera dans le tube digestif d'un Poisson (2) qui se nourrit de Pé- toncles. Nous ne croyons pas devoir imposer un nom à cette forme, avant que ce point ne soit précisé. Nous pensons pouvoir également déterminer l'évolution de ce parasite, avant son enkistement dans les branchies d'un Lamelli branche. Si II LA PliÉSENCE DU CrOSSODERA (DlSTOMA) BXCISUM RlJl)., DANS LA HUE d'ÂLGEB, par L.-G. Seurat. On pfche actuellement (mai, juin), dans la baie d'Alger, déjeunes Ma- quereaux (Scomber scomber) qui passent par bandes nombreuses: l'estomac de '«us ces Poissons héberge sept à dix Trématodes d'assez grande taille ( 10 à 12 millimètres); ce Distome parasite, le Crossndera excisum Hud.. trouvé à Naples et décrit par Rudolphi, a été signalé depuis dans l'Adria- tique (Trieste). Ces Trématodes, si fréquents chez les jeunes Maquereaux, sont, au con- W II est assez difficile de sortir intact le Distome de son kyste; on arrive, au contraire, à obtenir assez facilement \c Trématode vivant en opérant sur des kystes qui ont macéré quelque temps dans l'eau de mer, l'enveloppe externe ayant alors été détruite par des Infusoires. W Les Daurades, poissons assez communs sur le marché d'Aller, se nourrissent de Mollusques et plus particulièrement de Pétoncles. — 363 — traire, assez rares chez les adultes, où on les trouve généralement isolés dans l'intestin. En terminant , nous ferons remarquer que l'estomac de ces jeunes Pois- sons renferme presque toujours des Siphonophores (Diphyes), plus rare- ment de petites Sardines; les adultes, au contraire, se nourrissent surtout de Sardines. Sir. UX NOUVEAU POBITES DE SâN ThOME (GoLFE DE GiIXÊf), par Ch. Gravier. En 1906, au cours de ma Mission scientifique à San Thomé, j'ai recueilli à la Praia Inhame, à la pointe sud de l'île, deux exemplaires vivants de Po- ntes. Ces Madréporaires étaient tixés à la paroi d'une cavité creusée dans le basalte qui constitue toute la côte dans cette région de la riche colonie por- tugaise. La cuvette peu profonde où s'étaient développés ces Polypiers est située dans la zone découvrant à presque toutes les marées et constamment battue parle Ilot à mer basse; l'eau très pure et très agitée qui la remplis- sait était constamment renouvelée. L'une de ces colonies a la forme d'une masse excavée d'un côté, de sorte que vue d'en haut, par la partie vivante, elle se présente comme un crois- sant de lune. C'est par le côté concave qu'elle adhérait à la paroi du rocher : elle était de couleur ocre brun foncé au moment où je la récoltai. La partie vivante forme une couche superficielle très mince. L'autre colonie forme aussi une mince couche encroûtante sur des algues calcaires mortes et a été conservée avec les parties vivantes dans l'alcool. Malheureusement, les Polypes sont rétractés complètement, de sorte qu'il est impossible de discerner même la couronne de tentacules. La couleur ocre de ces Polypes à l'état vivant est demeurée sans changement apparent dans l'alcool. Les calices sont polygonaux et irréguliers; ceux du bord ont la même forme et la même structure que ceux de la région médiane : la plus longue diagonale du plus grand d'entre eux a, au maximum, 1 millim. k. La mu- raille a la même minceur que les septes ; elle est un peu ondulée dans certains calices; les contours de ces derniers sont nettement dessinés à l'œil nu, grâce à la légère saillie du bord mural externe. Les septes sont soudés suivant le mode typique des Porites , de façon à former quatre couples latérales et le rrventral tripletn de H. -M. Bernard (1). W H.-M. Bernard, The family Poritidae. II The Genus Porites. Part I, Porites of the Indo-Pacilic région; Catalogue of the Madreporarian Corals in the Brilish Muséum (Natural history), 1900. — Part II, Porites of the Atlantic and West Indies, with the European fossil forms. The Genus Goniopora, a Supplément l<> vol. IV, ibid., vol. VI, 1006. — 364 — Les lignes de soudure sont renflées à leur extrémité libre, de sorte qu'elles constituent un cercle de cinq palis peu saillants. Daus certains calices, l'une des cloisons latérales du « ventral triplet * n'est pas soudée aux autres. Le septe primaire isolé est moins développé que les autres; généralement, il n'est pas dilaté au sommet de son bord libre, vers le centre du calice; il présente cependant, dans certains calices, un renflement qui constitue une sorte de pâli réduit, en dehors du cercle des cinq autres. Les septes sont normaux; leur bord est hérissé de fines épines, de même que les palis. Très exception- nellement, on aperçoit une petite éminence centrale, à peine discernable, qui correspond à la columefle. La fosse centrale est donc profonde. Dans son ensemble, le squelette est évidé, lâche. L'épitlièqne est épaisse et ridée. Dans la collection des Polypiers du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, il existe trois échantillons d'un Porites provenant du Gabon qui est sensiblement à la même latitude que San Thomé. Le socle sur lequel ils sont fixés, porte la mention : Du Gabon, par M. Aubry Lecomte, i853; dans le catalogue des Polypiere, ils sont inscrits sous la rubrique, Z 197 bis. Ce Porites a été décrit par II. M. Bernard (190G) sous le nom de Pontes Il est Africa 1. [Parités africana occidentalis prima.) LePorites que j'ai trouvé à San Thomé parait appartenir exactement à la même espèce, ou plutôt, pour employer le langage de H. -M. Bernard, à la même forme locale que celui du Gabon. Les calices et leurs éléments con- stitutifs (muraille, septes, etc.) présentent exactement les mêmes carac- tères chez l'exemplaire de San Tliomé et chez ceux du Gabon. Mais ceux-ci ont un faciès un peu différent de ceux de San Thomé : tandis que ces der- niers ont une forme plutôt massive, les autres sont plus minces, plus net- tement encroûtants, à surface bosselée; deux des exemplaires creusés à leur face inférieure ressemblent à des sortes de conques irrégulières. Chez les deux exemplaires de San Thomé, tous les calices ont la même grandeur moyenne: chez les autres, ceux des parties convexes sont plus grands (pie ceux qui tapissent le fond des dépressions; les dimensions varient même du simple au double. H.-M. Bernard fait remarquer que la surface inférieure aplatie ou même concave des échantillons du Gabon suggère l'idée qu'ils reposaient sur quelque sol peu consistant, peut-être boueux. Mais en examinant avec at- tention la face inférieure de chacun des échantillons, j'ai trouvé en divers points des débris d'épongés intimement appliqués sur le polypier et bourrés de spicules, parmi lesquels j'ai reconnu des axes et des tylostyles. C'est là, assurément, un habitat très spécial, presque aussi peu consistant qu'un sol boueux, tout à fait singulier pour des Polypes coralliaires qui, très géné- ralement, n'édifient leurs colonies que sur des supports solides : un caillou , une coquille, un débris de Polypier mort, etc. Le même auteur fait obser- ver en outre que la localité et l'habitat ne sont pas les spuIcs particularités — ^65 — intéressantes présentées par ce Parités. Sa muraille très mince , ses faibles palis indiquent un plus grand développement des éléments horizontaux du squelette que des trabécules. Ces caractères ne permettent pas de réunir le Porites du golfe de Guinée avec ceux de l'Atlantique oriental et des Indes occidentales , ni avec ceux de la région Indo-Pacifique , y compris le spécimen du cap de Bonne-Espérance (des Collections du British Muséum de Londres), avec sa muraille haute et trabéculaire. Nous sommes redevables à H. -M. Bernard d'une élude magistrale des espèces du genre Porites, si difficiles à discerner les unes des autres. Pour des raisons très plausibles qu'il a exposées d'une manière très documentée , cet auteur a abandonné la nomenclature binaire habituelle et a simplement classé et numéroté les différentes formes connues par régions géographi- ques. Néanmoins, dans le langage ordinaire, U est plus facile de faire usage d'un nom générique et d'un nom spécifique. Il y aura sans doute lieu, plus tard, de réunir bien des espèces en une seule, la plupart des formes considérées comme autonomes n'étant, en réalité, que les divers faciès encore mal connus d'espèces dont le nombre est probablement assez réduit. Sous ces réserves, nous désignerons ce Porites du golfe de Guinée sous le nom de Porites Bernardi que nous dédions à notre excellent ami H.-M. Bernard. On connaît maintenant quatre espèces de Porites dans l'Atlantique oriental décrites par cet auteur sous les noms de : Porites Cape Verde Islands 1. [Porites Insularum Arsinarii prima = Porites Guadalupensis Duchassaing et Micheloti, d'après Quelch'1']: Porites Cape Verde Islands 2. (Porites Insularum Arsinarii secunda = Porites superftciaUs Duchassaing et Micheloti, d'après Quelch ) ; Porites Cape Verde Islands 3. [Porites Insularum Arsinarii tcrlia): Porites West Africaï. (Porites a/ricana occidenlalis prima.) Ce dernier est celui que j'ai trouvé à San Thomé et auquel j'ai donné le nom de Porites Bernardi. Les trois premières espèces ont une structure nettement différente de celle du Porites de San Thomé et du Gabon qui parait s'éloigner beaucoup moins du Porites Cape of Good Hope 1 . (Porites Capensis prima, de H.-M. Bernard.) Sur l'habitat et le polymorphisme du Siderastrea radians (Pallas), ■ par Ch,* Gravier. Le Siderastrea radians (Pallas) est un Madréporaire commun dans les Indes occidentales; on le trouve dans les récifs de la Floride, aux Ber- mudes et jusque sur les côtes de l'Amérique du Sud, à Colon sur le conti- W J. J. Qdelcu, Repnrt on the Reef Corals. The Voyage of H. M S. «Chal- lenger». Part. XLVI, 1886. — 366 — nent. < iregory le signale comme fossile dans les récifs des Barbades et dans les récifs pléistocènes des Bahamas. Aux Bermudes, oii il abonde, on le trouve à la lois, d'après Verrill(I) dans les récifs et sur les parties plates, dans l'eau peu profonde, près du rivage. C'est une espèce beaucoup plus résistante que la plupart de ses congénères, car elle peut vivre et croître dans les eaux des flaques à marée basse, sur des surfaces boueuses, où elle reste à nu presque à chaque reflux, oii beaucoup d'autres coraux seraient asphyxiés par les particules vaseuses en suspension; cependant, le Sider- astrea siderea (Ellis et Solander) et Ylsophyllia fragilis Dana se trouvent fréquemment avec les colonies de l'espèce décrite par Pallas, dans les mêmes conditions. Le Siderastrea radians forme dans ce milieu des plaques encroûtantes, ou encore des masses assez larges, irrégulières, plus ou moins globuleuses, libres sur le fond, avec des calices développés de tous côtés, ayant au plus 19 à i3 centimètres de diamètre. Les exemplaires qui vivent dans le récif sont en masses sphériques ou hémisphériques ayanl jusqu'à ho et 5o centimètres de diamètre. D'après Duerden(2), à Kingston Harbor (Jamaïque), ce Madréporaire vil dans les eaux du rivage souvent boueuses, à cause de l'agitation produite par tic fortes brises diurnes; à de certains moments, les Polypes vivants sont couverts de sable et de vase. Dans la partie nord de l'ile, où les marées ont beaucoup plus d'amplitude, Pourtalès et Verrill ont trouvé des spéci- mens qui sont fréquemment exposés aux rayons directs du soleil. C'est dans des conditions analogues quej'ai recueilli de nombreux exem- plaires de la même espèce à Bella Vista, au nord de San Thomé, en 190G. 1^ plage de Bella Vista, qui découvre à toutes les marées basses et desceiul en pente douce vers la mer, est recouverte sur une grande partie de sou étendue d'une vase grise, assez consistante, épaisse en certains points de 5o à 60 centimètres, dans laquelle pullulent des Crustacés fouisseurs. Au fond des cavités creusées ça et là dans cette couche boueuse , sur les galets de basalte du sous-sol, se fixent des colonies de Siderastrea radian* de plus en plus nombreuses , au fur et à mesure qu'on s'avance vers la pleine mer : au moment du flux et du reflux, une certaine quantité de vase est entraînée par li's vagues et l'eau contenue dans les dépressions devient trouble. Un grand nombre de colonies s'adaptent à ces conditions défavorables; quel- ques-unes semblent même bien s'en accommoder et paraissent assez pros- pères. Une partie de ces colonies édiliées sur des cailloux restent exposées O A. E. Vekhill, Variations and Nomenclature of Bermudién, West Indian and Brazilian Reef Gorats, with Notes on various Indo-Pacilic Corais, Iran», of Ihc Connect. Acad. nj Arts and Sciences, 1901-1903. Vol. XI, part. I. — The Bermudian Islands; Coral R^efs, ibid. , vol. XII, 1907. . <2> J. E. Duerden, The Coral Sidcrastrea radians and its Postlarval Develop- ment, Carnegie Institution, Washington, publ. n° ao, ujoi. — 367 — chaque jour, pendant plusieurs heures, aux radiations du soleil équalorial: mais leur base, en contacL avec la boue qui les entoure, resle toujours baignée par l'eau de mer, ce qui leur permet sans doute de résister à une insolation prolongée. A Porto Alegre, au sud de San Thomé, j'ai trouvé aussi une colonie de la même espèce qui vivait dans les mêmes conditions que le Maeandra cerc- brum (Ellis et Solander) et le Parités Bernardi Gravier, c'est-à-dire dans une petite cuvette creusée par la mer dans le basalte, isolée aux marées basses ordinaires, mais recevant de temps en temps de grosses lames apportées par le Ilot. Le milieu est, par conséquent, tout autre qu'à Bella Vista. J'ai conservé dans l'alcool, avec les parties vivantes, les fragments de cette colonie que je n'ai pu recueillir intacte, fixée solidement qu'elle était au basalte compact de la côte. Dans les récifs des Antilles et des Bermudes, on rencontre les deux espèces de Siderastrea : Siderastrea radians et Siderastrea siderea vivant côte à côte dans la même ambiance. T. W. Vaughan'1' a donné les caractères suivants comme distiuctifs entre ces deux espèces : Siderastrea radians. 1. Calices déformés, parfois subhexa- gonaux ou arrondis. 2. Diamètre des calices : de 3 milli- mètres à 2 millimètres , ou 2 iml- lim. 5 et même moins. 3. Columelle solide. h. Bords des septes perpendiculaires au fond du calice. 5. he cycle incomplet. Siderastrea siderea . 1. Calices subliexagonaux. 2. Diamètre des calices : 5 milli- mètres: k millimètres; à mil- lim. 5 ; parfois 3 millimètres ou 3 millim. 5. 3. Columelle papilleuse. h. Bords des septes inclinés sur le fond du calice. 5. 4e cycle presque toujours complet. L'examen attentif des exemplaires que j'ai rapportés de San Thomé montre combien il est difficile de séparer les deux espèces. Certaines colonies possèdent des calices de toute forme et d'autres presque régulièrement hexagonaux; la couliguration des calices parait intimement liée aux conditions de l'ambiance. Lorsque le Siderastrea se développe dans un milieu favorable, dans des eaux pures, il semble que les calices aient tendance à prendre la forme hexagonale, avec les bords internes des septes inclinés sur le fond; quand le même Madréporaire se fixe dans un milieu où l'eau est chargée de sédiments, toute régularité disparaît dans le con- tour des calices , dont les bords des septes deviennent perpendiculaires au disque basiiaire. Les diamètres des calices ne fournissent pas non plus un (,; T. \V. \augija\, The Slony Corals of the Porto-liican VVaters, Bull, of ihe i. S. Fish Commission, 1899, *• XX*p. 289-820, 38 pi. — 368 — caractère distinctif très net, car ou constate fréquemment de frappantes inégalités à l'intérieur d'une même colonie. La columelle n'offre guère plus de constance : à l'intérieur d'une même colonie, elle se montre tantôt solide et lisse au sommet, tantôt couverte de grosses papilles ou de fines et nom- breuses granulations. Le nombre des septes parait fournir un critérium plus sur pour la séparation de Siderastrea radians et de Siderasirea siderea : cependant, dans une colonie où la plupart des calices avaient trente et quelques septes, un calice de grande taille en comptait 4q; un autre calice un peu plus petit en avait 67; un calice pourvu de quatre premiers cycles complets de septes était, dans une autre colonie, entouré d'autres calices qui n'avaient que de 3o à 4o septes. Étant donné la plasticité remarquable des colonies de Polypes coralliaires et la surprenante faculté d'adaptation de certaines formes du genre Side- rasirea , on peut se demander si le Sidcrastri'a radiaux et le Siderasirea siderea ne sont pas simplement deux faciès d'une même espèce. Di\g\oses de Coquilles mu velles recveillibs par M. F. Geay 1 Madagascar (igo5), i>Ait M. Ed. Lamy. M. F. Geay a recueilli, en 1905, à Madagascar, sur la côte de Tuléar, un grand nombre de Mollusques. Une partie très intéressante de ces ré- coltes consistait en sable coquillier qui provenait de la localité de Sarodrano et qui renfermait beaucoup d'espèces de taille minuscule : quelques-unes n'avaient pas encore été décrites, et en voici les diagnoses(1). Cerithiopsis Blandi (Deshayes niss. 1 Yignal. M. L. Vignal, le spécialiste si compétent dans l'étude des CerithMae, a reconnu que l'un des représentants de cette famille rapportés par M. Geay était absolument semblable h des spécimens provenant de Saint Pierre, ile de la Réunion . qui , actuellement en sa possession , étaient . dans la collection Eudel, étiquetés ; Cerithium Blandi Desbayes (m litt.); cette forme, qui était restée jusqu'ici sans description, doit, à son avis, être rangée dans le genre Cerithiopsis, dont elle possède incontestablement l'aspect général; il a bien voulu m'en communiquer la diagnose suivante : «Testa minima , pupœformis , up'ne. . . (ignoto). Anfr. eirciter S, sutura paulo perspicua séparait, cingulis duobus granulosis ornah, quœ in prunis M Ces formes nouvelles seront figurées dans un mémoire ultérieur compre- nant l'élude de toutes les Coquilles marines qui ont été récoltées par M. Geay à Madagascar et qui appartiennent à plus de 200 espèces. — 369 — anfractibus œqualia inter se sunt, in sequentibus autern anfractibus cingu- lum posterius priori ma jus videtur ; ultimus anfraclus constriclus, antice atlenualus, cingulis tribus minoribus ornatus. Apertura ovata, canali au- gusto, paulo 'recurvo [?), labro tenui (?). — Color albidus, fasciolis aul lineis bruneis transversis depicius. — Ait., a millim. j5 ; diam. max., 1 millim. a5.n [L. VlGNAL.] Caecum clarum de Folin mss. Un Cœcum recueilli par M. Geay me parait être identique à une espèce dont la collection du marquis de Folin. actuellement au Muséum, ren- ferme une cinquantaine d'individus, provenant de Nossi-Bé; ils sont éti- quetés : Cœcum clarum de Foliu; ce nom étant, à ma connaissance , demeuré manuscrit , je donne ici la diagnose de cette Coquille : Testa minima, paulo arcuata, nitida, annuiis a 4 validis , prominentibus , subacutis cincta, interstitiis lotis, œqualibus, subconcavis. Apertura paulo dc- clivi, via; contracta. Septum prominens, mamillatum, apice globuloso dextrorso. — Color albus. — Long., a millim. j5; diam. max., o millim. j5. Par sa sculpture, ce Cœcum rappelle beaucoup une espèce de la Gua- deloupe, le C.jucundum de Folin (1867, Fonds de la mer, p. 20, pi. II, %. 6-7). Fenella Geayi nov. sp. Testa minima, lurrita, imperforata. Av.fr. 7, sutura impressa juncti; api- cales 3 : primus lœvis , sequentes a carinati; normales 4 , funieuhs trans- versis (primo 3, deinde à, et in anfr. ultimo numerosis humilioribusque) ac costis longitudinalibus (in anfr. ultimo Jlexuosis) regulariler quadratim can- ccllati et, ubifuniculi costœque commitiuntur, tuberculati. Apertura ovata. — Color albus, apice fusco. — Alt., a millim. 5 ; diam. max., 1 millimètre. Tandis (pie, chez le F. ceritltina Philippi (= Dunkeria scabra A. Adam. = D. rcticulata A. Ad.), les côtes noduleuses longitudinales sont plus mar- quées que les cordons transversaux . ici elles sont d'égale importance. Eulima tulearensis nov. sp. Testa minima, lœvis, nitidissima. Spira arcuata, apice acuminata. Anfr. j, sutura baud impressa, sed conspicua juncti. Apertura ovata, superne subangu- lala, basi rotundata. - — Color albus, liijalinus, structurant internant pelluci- ditate ostendens. — Alt., a millimètres; diam. maxim., 0 millim. jd. Cette espèce ressemble à Y Eulima curva Jeffreys var. elongata Bucquoy, Daulzenberg, Dolltus (1 883 , Moll. du Boussillon, I, p. 192, pi. XXI, lig. i5), de la Méditerranée. Muséum. — xv. 27 — 370 — Pyrgulina Vignali nov. sp. Testa minutissima, nitidula, imperforata, conoideo-ovata. Spira mcdiocris. Anfr. apicoles lielerostrophi immersi; normales 3 gradati, sutura impressa juncti, superne complanati, costis longitudinal ibus remous ac funiculis trans- versis duobus laxe prominenterque cancellati et , ubi costœ foniculique commii- lunlur, tuberrulati; prœterea, inter costas transversim lenuissime striai i. Ipertura rotundata, basi producta et subangulala ; columella arcuata plicam spiralem oslendit; labrum e.vtus a funiculis transversis fimbriatum. — Color albus. — Alt. , 1 millim. ab ; diam. max., o millim. j5. La sculpture de ce Pyrgulina, que je suis heureux de dédier à M. L. Vignal, rappelle celle de VAIcania Boutani Daulzenberg el H. Fischer (1906, Joum. de Conch., LIV, p. 168, pi. VI, lig. 1), de l'Anuam. Assiminea Geayi nov. sp. Tfsla mi ni ma, tcnuiscula , glahra , nitidiuscula , naticœformis, auguste sed satU profonde umbiliraïa. Spira brevis. Anfr. 'i . sutura impressa juncti , ultimus permagnus , rotundatus. Ipertura ovata, superne subangulata , mjerne rattmdata, feristeonate continuo. — Color hiteo-fuhidus , apice rufo. — Alt., / millim. j5} diam. mar., 1 millim. 5. Les Assiminea parrula A. Morelet (1877, Journ. deConch., XXV, p. 343, pi. XII, fig. 6), d'Anjouan, A. granum A. Mor. (1882, /. de C, XXX, p. io5 et p. 198, pi. IV, fig. 8), de l'île Maurice, et A. punctum A. Mor. (ibid., p. 190,, pi. X, lig. 18), de Mayotte, ont une forme conique et, par suite, plus allongée : notre espèce, d'aspect naticoïde, ressemble donc plutôt à Y A. obtusa Wattebled (i886% /. de G, XXXIV, p. 05, pi. V, lig. i),de l'Annam, et surtout à l'.l. Kttorina d. Chiaje, d'Europe. Cyclostrema Gravieri nov. sp. Testa minutissima , turbinalo-depressa, laie ejt profonde umbilicata. Anfr. 3 t/a , gradati , sutura conspira a juncti. Anfr. ultimus superne complanatus, funiculo transverso primo ac costis longitudinalibus , infuniculo tubercula procreantibus , ornatus; in parle superna, duœ carinee altérée, leeves, eminenles, observantur, inferior peripherialis ; in basi, umbilicusjùniculo, costis foramen intus ornanlibus luhenulaln , eireunidaliir. — Color superne roseus, upire nihido, funiruln enriuisipie albidis ; iuferue alhiilus. duabus Jasais ruseis funiculo ulhido separalis. — . 1//., g millim. j5 ; diam. ma»., 1 millim. •>■>. Je prie M. Ch. Gravier d'accepter la dédicace de cette nouvelle espèce, . Le jeune est d'une forme bien conique, avec un sommet mamelonné; son dernier tour est nettement caréné, la carène se faisant sentir jusqu'à (1) Cet ombilic est entouré d'une vague aiignlosité très émoussée. W L'ouverture est, de plus, intérieurement bordée d'une Imnde exlrémem'iit brillante d'un bleu très foncé. — 379 — l'ouverture; cette dernière est anguleuse en bas; enfin, l'ombilic n'est pas entièrement recouvert et l'angulosité ombilicale, si émoussée chez l'adulte, est ici très sensible. Cette magnifique espèce, que je figurerai prochainement, ne peut être rapprochée d'aucune autre Limicolaire connue. Elle n'a que de lointains rapports avec le Limicolaria saturata Smith (1), qui vit sur les pentes boisées du Kilima Nd'jaro. Elle s'en distingue d'ailleurs très facilement : à sa forme plus conique, plus élancée; à son sommet beaucoup moins obtus; à ses tours de spire moins convexes, dont le dernier est, de plus, moins déve- loppé en hauteur; enfin, à sa sculpture et à sa coloration différentes. Je suis heureux de dédier cette espèce à M. Ch. Alllaud, le naturaliste- explorateur bien connu, qui l'a recueillie dans la zone des forêts du Ruvenzori [1909]. Note sur les Palaquium des Philippines, par M. Marcel Dubard. En procédant à une revision du genre Palaquium , d'après les documents réunis au Muséum dans l'herbier Pierre, nous avons trouvé un certain nombre d'échantillons des Philippines correspondant à des espèces peu connues ou même vraisemblablement inédites; mais ces documents étant très imparfaits, il était nécessaire, pour se faire une opinion, de les comparer directement aux types des nombreuses espèces créées par M. Merrill. Celui- ci ayant eu l'extrême obligeance de nous communiquer la plus grande partie du matériel de l'herbier du Bureau of Science de Manille, nous pou- vons aujourd'hui dresser une liste raisonnée des Palaquium philippins, d'après des échantillons bien authentiques. Nous avons pu ainsi nommer quelques-uns des échantillons de Pierre; mais l'état de ceux-ci laissant beaucoup à désirer, il n'a été possible de caractériser parmi eux qu'une seule espèce nouvelle. Les résultats de cette étude font l'objet de la présente note; nous avons indiqué pour chaque espèce les références soit de l'herbier de Manille (pour les échantillons que nous avons eus sous les yeux), soit de l'herbier du Muséum. I. Section EUPALAQUIUM. Androcée formé de 12 étamines, la série supérieure étant épipétale, la série inférieure épisépale. (1> Smith (E. A.), On a small collection of land-shells from Central Africa, Pfoceed, Malacol. Society London; I, 1 S 9 5 , j>. 3a3, fifj. 1, — 380 — A. — Espèces dont les feuilles possèdent une nervation tertiaire TRANSVERSALE PAR R U'PORT AUX COSTULES. 1. P. celebicum Burck (Ann. .lard. bot. Buytenzorg, V, 1886). Espèce répandue aux Célèbes et très voisine du P. argentatum. Exs. : Dist. de Coltabatto (Mindanao), Ahern 83q. 2. P. mindanaense Merrill (Philip. Gov. Lab. Bur. Bull,, VI). Espèce incomplètement connue, comme d'ailleurs la précédente, dont elle est très voisine; les pétales et les étamines n'ont pas été observés: elle se distingue du P. celebicum par des feuilles plus petites, à pétioles compa- rativement plus longs et quelques autres caractères assez ténus. Exs : Dist. de Cottabatto (Mindanao), Ahern 837, Sherman. 3. P. lizomknsi; Vidal (Revit. PI. Vasc.Filip, 1886). Synonymie : P. lalifolium Naves ex Villar in Blanco (FI. Pltil. Ed., 111, nov. App. is5). Exs : Lamao River, prov. Bataan (Luzou), liâmes, 179, 486 de TH. de Manille; même région, Mont Mari vêles, Withford 1016, Williams 527; prov. de Bataan, Curran 5456 de i'H. de Manille: Tayabas (Luzou), llagger 32io de l'H. de Man.; Bongabong River (Mindoro), Merritt, 4o38 et 9901 de l'H. de Man. h. P. bataneense Merrill ( loc. cil., XVII). Espèce très voisine de la précédente; les feuilles sont entièrement glabres, avec un nombre moindre de costules et un pétiole comparative- ment plus court; de plus, la corolle est longtemps persistante, tandis qu'elle est promptement caduque chez toutes les autres espèces actuellement connues des Philippines. Exs : Lamao River, prov. Bataan (Luzou), Barnes, 169 de l'H. de Man.: Camihguin (Babuyanes), Fenix 4ioi de l'H. de Man. 5. P. Whitfobdii Merrill (loc. cit., XXXV). Cette espèce est très proche de la précédente; les feuilles sont sensible- ment identiques, mais les dimensions des organes floraux sont beaucoup plus petites chez le P. Whitfordii. 6. P. obovatdm? Hngl.: Syn. : Dichopsjs obovata Clarke in Eïook (FI. 0/ Br. ïnd.): Isonandra obovata GrifF. — 381 — Exs : Lamao River, Mont Mariveles, prov. Bataan (Luzon), Whitford 120/I. Les échantillons de l'herbier de Manille ne portent que des boulons llo- raux, de sorte que la détermination spécifique ne peut être tout à fait cer- taine; mais la feuille présente des caractères absolument identiques à celle du P. obovatum. L'aire d'extension de cette espèce et de ses formes affines est très considérable et comprend les Indes orientales, une partie de l'Indo- Chine, la presqu'île de Malacca, Sumatra, Banka, etc.: il n'y a donc rien de bien étonnant de retrouver cette Sapotacée aux Philippines. Exs : Negros, Danao 5o2Q de l'H. de Man., Everett 7825 de l'H. de Man. 7. P. Vidalii Pierre mss. T Folia elliptica, oblonga, 16 cent, longa, 6 cent. 5 lala, supra glabra, infra puberula, coriacea, >5-3o costulis, nervis transversaliter dispositis. Sepala G, biseriata, 3 millim. 5-4 millim. alta, deltoidea, acuta, intus glabra, dorso squamuloso-puberula. Gorolla adulta, extus sericeo-pilosa, intus glabra, tubo k millim. altojobis 8 millim. lougis, reflexis, stamini- bus subaequilongis, crassis. Stamina 1 2 , biseriata , exteriora paululo lougiora epipetala , filamentis 5 millim. longis, interiora episepala filamentis k millim. longis. Antherae k millim. 5 altae, extrorsae, profunde cordatae, oblongae, lanceolatae , con- nectivo brevi denticulato vel apice biscrurio, utrinque pilosae. Ovarium 6 loculare pyramidale, 2 millim. altum, basi disco pulvinato suffultum, cum stylo exserto, glabro, subulato, 18 millim. longo. Cette espèce se rapproche nettement du P. obovatum; elle est surtout caractérisée par ses sépales squameux pubérulents , par sa corolle velue au dehors, par le connectif émarginé de ses étamines et son ovaire pyra- midal. Exs : Philippines, Vidal n° 9 (Herb. Pierre). ^> 8. P. Merrillii nov. sp. ^ Sous le nom de P. lanceolatum Blanco, figurent dans l'herbier du Bureau of Science de Manille quelques échantillons qui ne peuvent, à mon avis, rentrer dans cette espèce; car le type de Blanco possède 18 étamines en 2 séries , l'une de 1 2 étamines épipétales , l'autre de 6 étamines épisépales , et les échantillons en question n'ont que des fleurs à 1 2 étamines du type Eupalaquium. Ces échantillons correspondent donc à une espèce distincte, qu'il est malheureusement difficile de caractériser d'une manière bien nette, car les documents précités ne portent que des fleurs en bouton. L'organisation florale rappelle de très près le P. oboialum; la feuille possède — 382 — à peu près la même forme que chez cette espèce et aussi la même nerva- tion, mais elle est notablement plus petite. Exs : Dalupaoncl), Pasacao, prov. Gamarines (Luzon), Ahern /12; Gui- nayangan(1>, prov. Tayabas (Luzon), Merrill 2062 ; Prov. Laguna (Luzon), Robinson 60/12 H. de Man. Dans un dernier échantillon (Mindoro, Merritt 8716 H. de Man.), la nervation de la feuille est assez différente et en partie descendante; le limbe étant atténué en coin à la base, la feuille rappelle donc beaucoup celle du P. cuneatum et ses dimensions sont à peu près les mêmes que chez cette espèce; c'est le type d'une variété intermédiaire: peut-être même après examen des fleurs adultes et des fruits pourrait-on en faire une espèce dis- tincte. 9. P. tenuipetiolatcm Merrill (loc. cit., XVII). D'après la description princeps, l'androcée comprend de 9 a 12 éta- mines; cette forme se rapproche beaucoup de la précédente; elle en diffère par la dimension et la forme de ses feuilles, la plus grande longueur et la gracilité des pétioles, par l'absence de nervures nettes à la base du limbe, par la coloration foncée des rameaux, par ses fleurs en groupes plus denses et plus brièvement pédonculées, par la composition du latex, etc. Exs : Lamao River, Mont Mariveles, prov. Rataan (Luzon), Williams. 38y; Rarnes i56 H. de Man. R. — Espèce dont les feuilles présentent une nervation tertiaire DESCENDANTE PAR RAPPORT AUX COSTULES. 10. P. cdneâtdm Vidal Synops. t6s: syn. Dichopsis cuneata F. Vill, uov. App. 126. Cette espèce, contrairement à l'indication de Y Index de Kew, est tout à fait distincte du Bassia cuneala Rlume, dont nous avons fait dans un pré- cédent travail'2' le Kakosmanthus cumulus. Elle se rapproche beaucoup de deux espèces des îles Fidji, le P. Ilornei Hartog et le P. fidjiensc Pierre. Exs : Ananug (Philippines), Vidal /i<>8 (Herb. Pierre); Mindoro, Mer- ritt 9866 II. de Man. ; Botolan. prov. Zambales (Luzon), Merrill 299/»; Bosnboso. prov. Rizal (Luzon), Ahern 199/1 H. de Man.; Guimaras island, Gammill ;?38 H. de Man. M Ces deux échantillons ont été cités comme se rapportant au P. lanceolatum de BtancofPfcfl. Gov. Lab. Bur. Bul, VI). (s> Marcel Duuard, Les Sapotacées du groupe des Ulipéées (Rev. gén. de Bot., t. XX, iyo8). 383 II. Section PALAQUIOIDES. Les étamines sont au nombre au moins de 18; la série épipétale com- prend 12 étamines; la série épisépale tantôt reste simple, tantôt se dédouble aussi plus ou moins complètement. A. — Andp.ocke du type 12 Ep + 6 Es + .,' 11. P. oleiferum Blanco (FI. Filip.). L'androcée se compose de 12 étamines épipétales et de 6 épisépales presque unisériées. Exs. : Lamao River, prov. Bataan (Luzon), Barnes 168 H. de Man.: même provenance, mont Mariveles, Whitford 22; San Mateo, prov. Rizal (Luzon), Ahern 1109 H. de Man.; Bosoboso, prov. Rizal (Luzon), Ahern i853 H. de Man.; Mindoro, Merritt 9683 H. de Man.; Philip- pines, Vidal 11 (Herb. Pierre). Je pense qu'il est impossible de séparer de l'espèce précédente le P. lati- folium Blanco (FI. Filip.): en comparant les descriptions de Blanco pour les deux espèces, on ne peut relever aucun caractère différentiel de quelque poids. Chez le P. latifolium, les feuilles sont dites lancéolées obtuses, les îleurs pourvues de longs pédoncules, le fruit est oblong et un peu bombé; chez le P. oleiferum, les feuilles sont dites lancéolées, s'élargissant du milieu vers l'extrémité , les pédoncules sont plus courts, le fruit est ovale; chez l'une et l'autre espèce, d'ailleurs, le limbe est glabre en dessus et pourvu d'un tomentum ferrugineux en dessous. Mais si l'on passe à l'examen des échantillons, l'imprécision de ces caractères apparaît complète et l'on est conduit, me semble-t-il, tout naturellement à identifier les deux espèces. Exs. : Goncepcion, prov. Tarlac (Luzon), Merrill 3617; prov. Rizal (Luzon), Ahern 335o H. de Man.; Lamao River, prov. Bataan (Luzon), Merrill 3785, Barnes 171 H. de Man., Gurran 546i H. de Man.; San Matteo, prov. Rizal (Luzon), Vidal 671 (Herb. Pierre); Bavinad, Vidal 75 (Herb. Pierre). 1 '2. P. eloxgatum Merrill. L'analyse de boutons floraux montre que les étamines sont au nombre de 18 et unisériées , de telle sorte qu'à chaque pétale correspondent -2 éta- mines et à chaque sépale une seule; il est possible que par la suite, lors- que le tube s'allonge, les deux séries staminales s'écartent l'une de l'autre; cette espèce semble très proche de la précédente. Exs. : prov. Tayabas (Luzon), Celestino Reyes 6620 H. de Man. 13. P. Barnesii Merrill (loc. cit., VI). Je range ici cette espèce à cause d'une analogie daspect avec le P. olei- — 38/i — ferum; cependant, comme la corolle n'a pas die observée, il est impossible de connaître le nombre et la disposition des étamines; les atlinités demeu- rent incertaines et la détermination générique elle-même pourrait être mise eu doute. 14. P. lanceolatum Blanco (FI. Filip., éd. I); syn. Diciiopsis lanceolata F. Vill., in Blanco (FI. Filip., éd. III). Exs. : Philippines, Vidal 7 (Herb. Pierre). B. — Androcée du type 12 Ep + 12 Es + .,' OU PRÉSENTANT MEME UNE MERISTEMONIE PLUS ACCENTUEE. 15. P. gigantifolium Merrill (loc. cit., VI). Androcée formé de 21 à 2 4 étamines en 2 séries peu distinctes; la supé- rieure, épipélale, est formée de 12 étamines, disposées régulièrement par couples vis-à-vis des pétales: l'inférieure, épisépale, comprend 9-12 pièces; théoriquement, il y a 2 étamines \ is-à-vis de chaque sépale, mais le dédou- blement des épisépales est irrégulier. Kx. : Alagoa Biver (Mindoro), Merrill 5767; Pagbilao, prov. Tayabas (Luzon), Merrill 2845; prov. Tayabas, Whitford 797. 16. P. bbti si m Merrill. L'analyse de l'androcée, pratiquée sur des boutons, montre 26 étamines en 2 séries dédoublées, peu distinctes d'ailleurs l'une de l'autre à cet état de la fleur. Exs. : Baguio, prov. Benguet (Luzon), Curran 5og5 H. de Man. 17. P. polyandri m Bobinsou (Alab. philipp. ex Phil. Journ. of. Se, vol. VIII, 1908). Cette espèce est remarquable par le grand nombre de ses étamines, 2 4-33, résultant de la multiplication simultanée des épipélales el des épisépales. Exs. : Camp Keithley, Lake Lanao (Mindanao), Mary Strong Clemens 11 54; Sax Biver, dist. Zamboanga (Mindanao), Williams 2 3o8. C. — Espèce de place incertaine. 18. P. Ahernianum Merrill (Philipp. Forcst Bur. Bul. 1). Cette espèce est mal connue, car ni la corolle, ni l'androcée n'ont été observés; la nervation est du type Illipe; l'examen des échantillons ne révèle aucune affinité bien nette. Exs. : Dist. Zamboanga (Mindanao), Tarrosa 3432 H. de Man. Pl. y. Analyse du Dalbergia Hupeana var. lacciferx Eberh. et Dub. 1. Sommet de la grappe florale, 1 gr. — 2. Feuille, | gr. — 3. Galice étalé. 2 gr. i/4. — ti. Étendard vu de face, 2 gr. — 5. Coupe de l'étendard , 2 gr. — 6. Aile, {• gr. — 7, 8. Carène, } gr. — 9. Les deux phalanges staminales, f gr. — 10. Étamines et ovaire, f gr. — 11. Une étamine ouverte, 5 gr. — 12. Anthère, 10 gr. — i3, th. Ovaire jeune et adulte, f gr- — 385 — D. — Espèce excluse. P. angustifolium Merrill (loc. cit., WII). Cette espèce, conside're'e d'abord comme un Palaquium par son auteur, d'après des échantillons incomplets, a été rapportée ensuite par lui au genre Sideroxylon, lorsque l'androcée a été connu; il renferme en elï'et des staminodes (loc. cit., XXXA ). Sur l'origine de la gomme laque du Laos et du Toyki\ , PAR MM. Pli. EliEHHARDT ET M. DlJBARD. L'insecte qui sécrète le stick-lake du Laos et du Tonkin est le même qui donne ce produit dans toute l'Asie méridionale. C'est le Carteria lacca Signoret ou Cocciis lacca Ken*. Ce sont les individus femelles, qui, après fécondation, s'enveloppent de la matière résineuse qu'ils sécrètent; celle-ci est fournie par deux glandes tuberculeuses, situées au voisinage de l'orifice anal; elle est parcourue par des trabécules de nature cireuse, qui mettent en relation les cavités occupées par les insectes avec l'extérieur et semblent jouer un rôle particulier dans leur respiration. Le Carteria lacca est, d'une manière générale , l'hôte d'un grand nombre de plantes. Watt en signale 43 espèces (1) appartenant aux familles les plus variées, principalement aux Légumineuses (Acacia, Butea, Ceratonia, Dalbergia, Erythrina), aux Artocarpées (plusieurs espèces de Ficus), aux Sapindacées, Combretacées , etc. La composition du produit ne dépend guère que de l'insecte et varie dans des limites certainement très étroites , suivant le végétal que celui-ci fréquente. L'examen botanique de la plante qui héberge au Laos et au Tonkin le Carteria nous a montré qu'il s'agit d'un Dalbergia, ne correspondant pas «I ailleurs aux espèces signalées jusqu'à ce jour comme fréquentées par cet insecte. Celles-ci sont le D. paniculata Piobx. et le D. latifolia Roxb. des Indes orientales, indiquées par Walt, et une espèce cochinchinoise nommée laccifera dans rr Les Piaules utiles des colonies françaises ^-n. Mais cette forme, qui , d'ailleurs, n'est pas décrite dans cet ouvrage, n'a été l'objet, croyons- nous, d'aucune diagnose sous ce nom et doit se confondre avec l'une des espèces signalées par Pierre dans sa llore forestière de Cochinchine ; il n'y a donc pas lieu d'en tenir compte, puisqu'elle n'a pas été définie. La disposition des étamines en deux séries latérales chez la plante qui 1 Watt, Dictionary of the économie products of India. 'V De Lanessan, Les plantes utiles des colonies françaises , i88G. Muséum. — xv. ^8 — 38G nous occupe exclut la possibilité d'une identification avec le D. latifolià, et la constitution du calice montre qu'il s'agit d'une forme différente du D. j)aniculata. Voici , d'ailleurs , les caractères précis de ce végétal : C'est un arbre atteignant une hauteur de 10 à 12 mètres, avec une ramure lâche et étalée. Les feuilles (fîg. 2) sont isolées, imparipennées et portent le plus souvent 9 folioles, dont une terminale; les folioles sont relativement grandes, de forme elliptique , légèrement émarginées à l'extré- mité; les nervures secondaires sont assez nombreuses, très peu saillantes et à courbure accentuée. Dimensions moyennes (longueur de la feuille, 18 centimètres; folioles, 55 millimètres X 35 millimètres, courts pélio- lules, 2 millim. 5); le limbe, les pétioles et les pétiolules à l'état adulte paraissent glabres à l'œil nu, mais à la loupe on dislingue sur leur surface de petits poils simples, droits, blanchâtres et très clairsemés. Les lleurs (fig. 1) sont disposées on grappes lâches et s'insèrent sur de petits gradins des axes d'inflorescence; ceux-ci sont velus ainsi que les pédoncules et les calices des lleurs. Le calice (fig. 3) porte de nombreux poils extérieurement, surtout sur sa moitié supérieure et sur le bord des lobes, mais il est glabre intérieu- rement; il est fortement gamosépale et campanule: il se termine par cinq lobes dont l'antérieur dépasse longuement les autres et forme une pointe très aiguë, tandis que ceux-ci sont arrondis et à peine saillants. Dimension moyenne (hauteur du calice, 3 millimètres; saillie de la dent médiane, 2 millimètres; largeur du calice étalé sur un plan, 6 millimètres). La corolle, d'un blanc verdàtre, est complètement glabre; elle est con- stituée : i° par un étendard dressé (fig. 6) fortement cambré en arrière, de forme suborbiculaire, émarginé à l'extrémité, plié suivant sa ligne mé- diane, mesurant environ 1 centimètre suivant son plus grand diamètre; la base de ce pétale porte une callosité très accentuée qui fait suite à l'onglet; celle-ci est très nettement visible sur la fig. 5, qui montre en même temps le profil et la courbure de l'étendard; a" par deux ailes (fig. 6) de forme asymétrique, légèrement hastées à la base, longues de 7 millim. 5, larges de 3 millimètres et présentant vers leur bord supérieur des replis épider- miques parallèles; 3° par une carène (fig. 7 et 8) courbée sensiblement en demi-cercle, fortement concave, avec l'extrémité légèrement déjetée vers l'extérieur, mesurant 7 millimètres de long, avec une profondeur de 2 mil- lim. 5. L'androcée (lig. 9 et 10) est glabre, constitué par 10 élamines. associées en deux phalanges latérales, reliées entre elles par leur extrême base, c'est-à-dire presque complètement indépendantes; chacune d'elles est formée par une lame plane résultant de la soudure des filets sur les a/3 environ de leur longueur; la partie libre des filets est inégale d'une étamine à l'autre, de telle sorte qu'il y a 5 élamines plus longues et 5 étamines plus courtes, alternaut régulièrement entre elles; une des phalanges coin- - 387 — prend donc 3 étamines longues et 2 courtes et l'autre s étamines longues et 3 courtes. La longueur totale d'une phalange est d'environ 6 miliim. i/a. Les anthères sont didymes, formées de 2 loges globuleuses adjacentes (fig. 11 et 12) reliées entre elles par un connectif basilaire peu développé ; elles s'ouvrent par de petites fentes longitudinales. Le pistil est complètement velu à l'état jeune (tig. i3), mais dans la Heur adulte le style est devenu glabre (lig. ik); il forme dans son en- semble une courbe accentuée en demi-cercle, comprise entre les deux pha- langes staminales (fig. 10); l'ovaire est stipité, il renferme k ovules hypo- nastes , pendants ; le style est un peu plus court que la partie fertile , légè- rement conique et se termine par un stigmate capité. Les caractères précédents, et particulièrement ceux de l'androcée, mon- trent que la forme considérée doit être rangée dans la section Dalbergaria : ils conviennent dans une très large mesure au D. Hupeana, qui appartient au sud de la Chine , mais ils définissent sans nid doute une variété du type chinois. Les principales différences par l'apport à celui-ci sont les suivantes : folioles plus grandes, à limbe plus épais; lobes latéraux du calice beaucoup moins saillants ; étendard à callosité plus accentuée ; étamines en phalanges plus nettement distinctes ; dans les fleurs du D. Hupeana que nous avons pu examiner (éch. provenant du Su-tchuen oriental, district de Tchen- Keou-Tin; R. P. Farges [Herb. mus. |, dét. Prain), les deux phalanges staminales sont , en effet , soudées presque toujours sur une certaine longueur à partir de la base du côté de la carène, tandis qu'elles sont constamment indépendantes, dès le bouton, dans la forme du Tonkin et du Laos ; pilosité de l'ovaire persistant bien plus longtemps. Ces différences justifient pleinement la création d'une variété que nous appellerons laccifera, en raison de son envahissement par l'insecte à laque. Dans la section Dalbergaria, les espèces les plus voisines de cette forme sont le D. Balansœ, qui en diffère surtout par son feuillage velu et son calice à dents aiguës; le D. dongnaiensk, qui se distingue par ses feuilles lancéolées, son calice à lobes mieux séparés, son ovaire généralement bïovulé ; le D. assamica, qui a des feuilles mucronées , les dents supérieures du calice réfléchies; le D. sericea, dont les folioles sont plus petites, plus nombreuses, velues. Signalons enfin une analogie d'apparence assez frappante avec le D. fusca, var. tonkinensis Pierre, résultant d'une similitude presque parfaite dans la forme de la feuille; mais c'est là une affinité plus apparente que réelle, car l'androcée ne présente pas l'organisation en deux phalanges chez cette espèce, qui appartient à la section Podiopelahtm. Le D. Hupeana, var. laccifera, se rencontre au Tonkin, dans l'ouest de la province de Soula (1) et dans la partie nord et centrale du Laos ; en (1) La province de Soula occupe le sud-ouest du Tonkin. 28. — 388 — réalité, c'est surtout uue espèce laotienne. Élanl donnée l'existence d'un grand courant d'air, qui, partant des Philippines, traverse le nord du Tonkin, du Laos et de la Birmanie pour aller finalement se briser sur les contreforts de l'Himalaya et qui tend à rendre homogène la flore de cette large surface, il y a peu de chance pour que cette espèce se propage d'elle- même en sens inverse, c'est-à-dire sur le Tonkin, si la main de l'homme n'aide la nature ; des efforts dans ce sens sont tentés par le résident de la province de Soula, sur son territoire même, et par M. Hautefeuille, sur les bords de la Rivière noire, à La-Pho. Le résident de Soula a essayé d'obtenir quelques arbres autour de la résidence, au chef-lieu de la province, et d'y faire développer le Carteria; les résultats, faute d'une direction scientifique indispensable, sont mé- diocres. Quanta M. Hautefeuille, il a îvussi à amener jusqu'à La-Pho, c'est-à-dire jusque sur les confins du delta tonkinois, au pied du mont Bavi , quelques graines de Dalbergia dont il suit le développement et quelques insectes qu'il a essayé d'acclimater sur des pieds de Cajanu* indicus. Les Coccus, lors du dernier passage de l'un de nous à la station de La-Pho. présentaient quelques belles productions de stick-lake sur des branches dont le diamètre variait de 2 à 3 centim. 1/2. Malhcureusemcnl , les colonies de Coccus s'épuisent peu à peu et dispa- raissent, faute de la surface nécessaire à leur développement. La plupart d'entre elles, d'ailleurs, avaient fort difficilement supporté la longueur du voyage; beaucoup même étaient mortes en route et les sui- vants, très fatiguées, se trouvaient dans de mauvaises conditions pour continuer leur évolution. Malgré cet ensemble de causes défavorables, les résultats obtenus à La-Pho nous apportent la preuve certaine de la possibilité d'acclimater le Carteria dans cette région. A notre avis, il faut éviter de faire faire à l'insecte des trajets aussi longs d'un seul coup ; il faudra l'amener peu à peu des frontières du Laos, dans le sud du Tonkin, par étapes successives, distribuées sur le parcours de la Rivière noire, en commençant par y répandre tous les trente kilomètres, par exemple, l'espèce végétale que nous venons de décrire; on ne rencon- trerait pas dans cette opération de dillicultés réelles. Le produit fourni par l'insecte sur le D. Hupeana, var. laccifera, est de tout premier ordre, bien plus beau que son similaire des Indes an- glaises: tandis que ce dernier se présente presque toujours entourant de petites branches de faible diamètre (7 à 10 millimètres pour une épaisseur de résine de 3 ou 4 millimètres), il n'est pas rare de voir celui du Laos offrir des morceaux de 3o à 35 centimètres de long sur 7 à 8 centimètres de large, avec une épaisseur de 8 à 9 millimètres, ce qui laisse supposer qu'ds entouraient des branches île 5 à 6 centimètres de dia- mètre. — 389 — Le stick-lake, tel qu'il est apporté au Tonkin(1) par les Laotiens, est acheté en moyenne de 9.0 à 3o piastres le picul (2); les prix d'achat, en raison de la concurrence, ont été inconsidérément exagérés il y a deux ou trois ans, on les a poussés jusqu'à 60 piastres le picul, mais ils sont, depuis, retombés jusqu'à 18 piastres, ce qui devrait être le prix normal, très satisfaisant pour l'indigène. C'est avec cette matière première qu'on fabrique la gomme-laque; jusqu'à ces dernières années, le ttick-lake était simplement exporté, tel qu'il est récolté et traité en Europe; mais le produit fabriqué en France se voyait préférer son similaire obtenu directement aux Indes anglaises. Depuis quatre ans, grâce à l'habileté et à l'opiniâtreté de M. Hautefeuille . qui fut aux Indes étudier le procédé de fabrication , qui installa une usine à La-Pho et dressa à celte industrie, sous la direction d'une équipe d'Indous ramenés par lui, les indigènes des villages environnants, le stick-lake in- do-clûnois est traité au Tonkin même. Les produits (3) sortis de La-Pho ont été reconnus excellents, au moins équivalents à ceux que fournissent les Anglais et cotés même à un prix supérieur. D'après ce qui précède, il est facile de comprendre l'intérêt primordial qu'il y a, pour l'avenir économique de la colonie, à propager au Tonkin l'insecte sécréteur de stick-lake et, dans ce but, à répandre l'espèce végé- tale indigène sur laquelle il prospère naturellement. La vallée de la rivière Noire de même que celles de ses affluents sont tout indiquées pour canaliser cette introduction; de plus, celle-ci pourrait être sans doute rendue plus facile par ce fait qu'il existe dans toute cette région, jusque sur la chaîne du Mont Bavi, où la découvrit Balansa, c'est-à-dire en face de La-Pho, une espèce de Dalbergia, le D. Balansœ , qui, vu les affinités qu'elle présente avec la forme que nous venons de décrire, serait probablement susceptible de devenir un hôte excellent pour le Carteria. Des expériences sont à entreprendre scientifiquement sur place, qui donne- raient à ce sujet les indications nécessaires, et nous souhaitons vivement que la Direction de l'Agriculture et des forêts veuille bien en assumer l'ini- tiative. (1) Le point principal de cet apport au Tonkin est Su-Yut. ^ Le picul vaut 6a kilogr. 3 00. (3) Les indigènes n'utilisaient pas autrefois la matière première ; il est à noter cependant que, depuis que celle-ci est traitée au Tonkin, ils emploient les eaux résultant du lavage du stick-lake comme colorant pour leurs étoiles; ils obtien- nent ainsi une belle couleur violet carminé, assez fixe. — 390 — Les Effo\tdjîements de la plaine de Noisy-le-Sec , par Maurice Morin. (Laboratoire de M. Stanislas Meunier.) Le 27 juillet 1903, M. G.-F. Dollfus signalait clans le Compte rendu de r Académie des Sciences, des effondrements , sorte de puits naturels, rem- plis d'eau, dont un venait de s'ouvrir dans la plaine de Serrant. Il attri- buait, comme origine à ces puits, l'entraînement des sables moyens ou de l'eau champ par le cours souterrain d'une ancienne rivière. Cette rivière, la Beuvronne, déviée de son cours probablement vers le Pléistocène moyen, se serait maintenue en profondeur, par suite des inlil- trations dans les affleurements de sable. L'année 1908, parles importants travaux entrepris par la Compagnie des chemins de fer de l'Est à Noisy-le-Sec, est venue apporter dans le même ordre d'ide'e plusieurs constatations intéressantes. La plaine de Noisy-le-Sec est formée superficiellement par la partie supérieure de l'étage Batonien (Mariuésien de M. Dollfus); les marnes à Pboladomyes et les sables infra-gypseux y sont bien développés, la qua- trième niasse du gypse parait manquer. Tout cet ensemble est parfois recouvert par des lambeaux d'alluvions épais de 1 ou 2 mètres au plus. Comme j'ai décrit ici même la géologie de ce point (1), je n'y reviendrai pas plus. Les couches de la plaine de Noisy-le-Sec sont extrêmement accidentées el présentent des ondulations quelquefois très profondes, qui peuvent être considérées comme des effondrements. On y remarque également des puils naturels; ce sont ces accidents que j'ai entrepris de décrire dans cette note. Les puits naturels, contrairement h ce qu'on pourrait croire, ne sont pas situés dans le fond des vallonnements des couches, mais au contraire plus souvent sur les pentes ou à la partie supérieure des bombements. L'un d'eux, particulièrement typique, est situé sous les voies du chemin de 1er au kilomètre 8 . Les parois de ce puits sont presque rigoureu- sement verticales; aussi profond que j'ai pu L'observer, son diamètre est de ,r» m. 5o; il est rempli d'alluvions argilo-sableuses. Il est indiscutable que ce puils s'est formé de la même manière que celui décrit par M. Dollfus, c'est-à-dire par effondrement, ses parois verti- cales ne ressemblant en aucune façon à celles des puits de dissolution chimique, qui sont toujours plus ou moins sinueuses et corrodées. Les eaux d'infiltration s'y écoulent et l'absorption est assez rapide. Les ondulations sont relativement profondes et peuvent atteindre plu» O Maurice Morin, Géologie du tunnel de Noisy-le-Ser , Bull. Mus. Jlisl. uni. . ii)nS. — 391 — sieurs mètres; malgré ces contournements , les couches ne sont aucunement disloquées. Les sables sont ordinairement plus épais dans les parties basses que dans les parties hautes ; il en est de mène des marnes présen- tant uue plasticité quelconque. A quoi sont dus ces vallonnements? Pour moi, je les attribue à des disso- lutions dans les sables infra-gypreux et le calcaire de Saint-Ouen, sous- jacent. Toutes ces couches ont, en effet, contenu de nombreuses lentilles de gypse qui sout entièrement dissoutes en beaucoup d'endroits, et n'ont laissé qu'un résidu peu épais de quartz carié et de rognons pseudomor- phisés. Les petites couches de quartz sont rares dans les bombements et, au contraire , très abondantes dans le fond des vallonnements. La dissolution des gypses ne parait pas s'être faite régulièrement sur toute la surface de la plaine, mais au contraire par bandes, grossièrement parallèles, ce qui a formé une quantité de petites « vallées souterraines * plus ou moins sinueuses et dont le thalweg est orienté Nord-Sud , dans la ligne de plus grande pente de la plaine. Toutes ces « vallées » sont remplies d'eau, retenue par la couche d'argile qui forme la base des sables infra- gypseux. Si on s'éloigne de 800 mètres vers le Nord, on observe toujours ces vallonnements, mais ils ne contiennent plus d'eau, sauf pourtant dans la partie Ouest. Ce fait s'explique par l'observation des nombreuses fouilles que les travaux actuels nécessitent dans la plaine. On peut remarquer en effet que le calcaire de Saint-Ouen se relève entre les deux points cités, et forme un barrage en travers qui dévie les eaux vers l'Ouest dans le lit d'un ancien ruisseau, asséché en surface aujourd'hui, mais dont le cours ?e continue souterrainnement. Quant aux puits naturels, l'hypothèse de M. Dollfus, faisant intervenir la circulation d'un cours d'eau souterrain, me paraît également pouvoir s'appliquer à leur formation; mais je ne serais pas éloigné de croire que la dissolution du gypse y est également pour une grande part. Sur le niveau st impies fossilifère de Villejuif, La position strathirapiiique des sables de Fontenây, par MM. Lucien Hamelin et Maurice Morin. En i835, Guvier et Brongniart signalent dans leur description géolo- gique des environs de Paris la présence, en différentes localités, de sables ou grès fossilifères; entre autre ils citent Piomainviile et Montmartre (1). W Cuvier et Brongniikt, Description géologique des environs de Paris, p. io3 et 696. — 392 — Ces auteurs trompés en certaines localités par l'allure des sables de Beau- champs indiquent la présence de sables stampiens en des lieux où ils avaient affaire aux sables sartoniens. Il s'ensuivit un mélange de faune qui fit rapporter les conditions de vie des Mollusques stampiens à celles des Mollusques du Lutétien supérieur et du Bartonien. Depuis , de nombreux auteurs ont apporté par des faits nouveaux un grand éclaircissement sur la question des sables stampiens; et, à ce sujet, il nous semble utile de citer quelques-uns de ces travaux, qui, par l'accu- mulation de documents et de faits nouveaux qu'ils apportèrent, ont con- tribué à amener la détermination de la position des assises stampiennes, au point de relative précision où elle en est. Tout d'abord, nous ne pouvons passer sous silence les recherches de fossiles faites à Montmartre et Bomainville par d'Orbigny, qui en publia les résultats dans son tableau des assises tertiaires du bassin de Paris. Depuis, M. F. Dollfus (1) indiqua avec doute la position des sables dits de Fontenay , ainsi que celles des marnes et des mollasses à huîtres. Cet auteur place la mollasse de Montmartre au niveau de la mollasse d'Etréchv, et même avec incertitude il attribue les sables de Fontenay au niveau de Jeurs. Les ouvrages publiés par MM. Cossmann et Lambert par MM. Stanis- las Meunier et Lambert (3) semblent en certains points contredire l'opinion de M. Dollfus. C'est précisément la contradiction entre les divers auteurs qui se sont occupés du stampien des environs immédiats de Paris qui nous amena à essayer de préciser le niveau de certaines couches de ces assises critiques, essai où nousavons été devances parMunier-ChahnaB qui, dans son cours, signalait comme parfaitement inconnaissables aux environs de Paris les divers niveaux du terrain d'Étampes et se basait, pour cette reconnaissance , sur la couleur diverse des sables. Tout récemment M. Courty ("> a indiqué sommairement les sables argileux dits de Fontenay, comme synchroniques des sables de Jeurs. Or, il se trouve que la découverte d'une argile fossilifère à Villejuif, à la partie inférieure et moyenne des sables de Fontenay nous amène à con- lirmer pleinement l'opinion qui a été émise par G. Courty. Les sables do Fontenay sont bien, au moins dans leur partie inférieure, con- temporains an niveau de Jeurs. W Dollfus, Notice sur vnc nouvelle carte géologique des environs de Pans. ]). 7E IMMUNITÉ DES SeEPENTS CONTEE 7.1 SaLÂMANDEINE , PAU Mme M. PlIISALIX, CHEF ADJOINT AI LABORATOIRE COLONIAL DU MUSEUM. En montrant dans une communication précédente (1) la grande immu- nité des serpents (Vipera aspis, Coluber lœvis, Tropidonotus natrix et Vipe- rinus) pour la Salamandrine, je n'ai fait qu'indiquer le rôle protecteur de leur sérum qui détruit l'effet convulsivanl et mortel du poison spécifique de la Salamandre. C'est le mécanisme intime de celte immunité que j'ai recherché et qui fait l'objet de cette note. I. Action protectrice du sérum de Serpents contre la Salamandrine. Pour protéger une Vipère de ko à Go grammes ou un Cobaye de 4oo à 65o grammes contre la dose de 1 milligramme de Salamandrine, qui est mortelle pour chacun d'eux , il faut environ 2 centimètres cubes de sérum de Vipère ou de Couleuvre. Or, cette quantité de sérum qui, injectée seule, n'a pas d'eflet immédiat sur les Serpents, tue au contraire le Cobaye, avec les symptômes de l'envc- nimation vipérique. 11 est donc curieux de constater que, par le simple mélange des doses respectivement mortelles de sérum et de Salamandrine, on prévienne la mort de l'animal inoculé. Les expériences suivantes comparées à celles que j'ai exposées dans la première note et on. la Salamandrine est employée seule, montrent à la fois (,) Immunité naturelle des Serpents contre les venins des Batraciens et en par- ticulier contre la Salamandrine. C. H. Ac. de* Se, 29 mars 1909. 397 l'action protectrice de ce sérum, et le parallélisme de cette action chez les animaux résistants comme la Vipère et les animaux sensibles comme le Cobaye. Expérience I. Une Vipère Aspic pesant 43 grammes reçoit sous la peau du dos le mélange de 2 centimètres cubes de sang frais de couleuvre à collier et de 1 milli- gramme de chlorhydrate de Salamandrine. Elle ne manifeste qu'un peu d'agitation au moment de la piqûre: puis bientôt on la voit arpenter rapidement sa cage on faisant vibrer la langue, s'arrêter en ondulant sur place, prendre des allures tout à fait agressives, se précipitant avec fureur vers l'observateur au moindre déplacement de celui-ci. Elle manifeste en un mot une tonicité plus grande qu'à l'ordinaire et qui se prolonge pendant une heure et demie, sans qu'il apparaisse à aucun moment d'état spasmodique ni de symptômes convulsifs. Elle n'a rien présenté d'anormal par la suite pendant plus d'un mois d'observation suivie. Expérience II. Un Cobaye pesant ioo grammes reçoit sous la peau de l'aine un mélange de 2 centimètres cubes de sérum de Couleuvre à collier et de 1 milli- gramme de chlorhydrate de Salamandrine. L'animal aussitôt reste immobile dans la position où on le place, court norma- lement si on l'arrête, pour reprendre ensuite sa tranquillité ; mais la température, suivie régulièrement, montre une hypothermie moyenne et passagère : au bout de 3o minutes, la température s'était abaissée de 38°9 à 37°a , ce qui est un effet du sérum de Couleuvre, pour remonter ensuite progressivement à la normale. Le lendemain, l'animal ne présentait plus qu'une escharre cutanée au point d'ino- culation. Et, fait important à signaler, si on chauffe le sérum à 58 degrés pendant io minutes, c'est-à-dire dans les conditions qui en altèrent la substance toxique, on détruit par là même son pouvoir prolecteur contre la Sala- mandrine. Ce pouvoir est donc du à la substance toxique du sérum : quelle est-elle? M. G. Phisali.x a montré (1} que la toxicité du sang des Batraciens et des (,) Recherches sur la toxicité du sang du Crapaud commun (en coll. avec G. Bertrand). Arch.de Physiol., 5e série, p. 5n-5i7- Toxicité comparée du sang et du venin du Crapaud, considérée au point de vue de la sécrétion interne des glandes cutane'es de cet animal (en coll. avec G. Bertrand). C. R. BioL, t8g3. Toxicité comparée du sang et du venin de la Vipère (en coll. avec G. Bertrand). Arch. de Physiol., janvier 1 8g6. Remarques sur la toxicité du sang de Cobra Capello (en coll. avec G. Bertrand). C.R.BioL, juillet 1896. Sur la présence du venin en nature dans le sang de Cobra. Bull, du Muséum , 1902, p. 20&. Recherches expérimentales sur le venin de Scorpion. Bull, du Muséum, 1896, n° 2. — 398 — Serpents el même «les Arachnides comme le Scorpion est spécifique, et que, employe's à doses convenables, le sang ou le sérum de ces animaux tue les animaux sensibles avec les mêmes symptômes que leur venin; en particulier, le sang de la Vipère et de la Couleuvre contient de l'échidiio- loxine, aussi toxique que celle du venin. J'ai vu de même qu'on peut déceler la présence dans le sang de la Salamandre des deux poisons cutanés à effets opposés, si on emploie des réactifs physiologiques sensibles'1'. II. Action protectrice du venin de Vipère contre la Salamandrine. Si l'échidno-toxine est bien la substance du sérum qui empêche la con- \ ulsion salamandrique , on devra obtenir les mêmes effets en lui substituant une quantité équivalente de venin de Vipère. Or, c'est précisément ce qu'on observe : o milligr. 75 de venin de Vipère (pesé sec) préviennent la mort et éteignent, aussi bien chez la Vipère que chez le Cobaye, la con- vulsion salamandrique : la Vipère reste dans son état normal et le Cobaye ne manifeste qu'une hypothermie passagère et une action locale digestive. comme avec le sérum de Couleuvre. De même encore que pour le sérum, si on chauffe la solution de venin dans les conditions qui atténuent l'échidno-toxine (80 degrés pendant i5 minutes, par exemple), on lui fait perdre son pouvoir protecteur, cl d'autant plus complètement (pie l'atténuation a été poussée plus loin. Les expériences suivantes montrent encore ce fait et le parallélisme d'action chez les animaux résistants et les animaux sensibles. Eu'Êmence III. Une Vipère Aspic pesant 61 grammes reçoit sous la peau du dos te mélange de 1 milligramme de venin chauffé et de l milligramme de chlor- hydrate de Salamandrine. Les effets se déroulent identiquement comme avec la Salamandrine injectée seule : phénomènes spasmodiques au début, crise tétanique au bout de 20 minutes '•I mort en paralysie flasque au bout de 3o minutes; cœur dont le ventricule est arrêté en systole. ExpfcuEHCB IV. Un cobaye pesant 3ao grammes reçoit dans l'abdomen le mé- lange de o milligr. 76 de venin de vipère et de 1 gr. 12 de chlorhydrate de Sala- inaudrinc. Aussilùl il est pris d'agitation, babille, tremble, est secoué de petites convul- sions cloniqm s, puis la crise tétanique édite au bout de 7 minutes el se pro- longe jusqu'il la mort du sujet, qui survient au bout de 20 minutes pendant la phase ciinvulsive, et le laisse en état de rigidité cadavérique. (,) Thèse. Paris, 1900. — 399 III. Antagonisme physiologique de l'Échidno-toxine ET DE LA SALAMANDRINE. Pour que le sérum ou le venin exercent leur action protectrice, il est nécessaire qu'ils soient mélange's à la solution de Salainandrinc avant l'ino- culation . ou inoculés au même endroit : c'est ainsi qu'une Vipère ou un Cobaye qui ont reçu des doses respectivement toxiques de venin dans l'ab- domen et de Salamandrine sous la peau , soit en même temps, soit à inter- valle, ne sont nullement protégés. D'après cette condition , on pourrait penser à une action chimique détrui- sant les deux substances toxiques ou les immobilisant en composés inso- lubles ou moins diffusibles. Mais il est aisé de montrer qu'elles conservent leur individualité et ne se neutralisent pas réciproquement par action chi- mique : effectivement, dans le mélange non chauffé, l'échid no- toxine se manifeste par l'un de ses symptômes caractéristiques, Y hypothermie; quant à la Salamandrine qui, chauffée seule, résiste à l'ébullition, elle se manifeste dans le mélange chauffé à la température d'atténuation de l'échidno-toxine , tout comme si on avait chauffé séparément le sérum ou le venin. Si le mélange est nécessaire c'est que l'action des deux substances em- ployées à doses si fortement mortelles doit s'exercer au même moment sur les cellules sensibles pour éteindre suffisamment leur action. Or, quand on injecte séparément leurs deux solutions, la Salamandrine (alcaloïde qui forme des sels cristallisables ) est plus rapidement absorbée que l'échidno- toxine , substance albuminoïde ; de plus , l'action convulsivante de la Sala- mandiine est, sur la plupart des animaux, plus précoce que la paralysie échidnique. Par le mélange, l'absorption est régularisée; les principes antagonistes parviennent en temps utile aux cellules pour que leurs effets opposés s'annulent. Et ce qui confirme cette interprétation , c'est que chez les animaux, comme la Grenouille, où le symptôme initial salamandrique. au lieu d'être la convulsion, est la paralysie, le sérum ou le venin ne font qu'ajouter leur paralysie propre à celle du second poison; la mort survient rapide, avec ou sans convulsions, suivant les doses respectives de venins mélangés. Dans toutes ces expériences, j'ai employé à dessein des doses toujours égales ou supérieures aux doses minima mortelles , afin de montrer plus nettement l'effet antagoniste des poisons; mais il faudrait modifier les doses pour passer du domaine loxicologique dans le domaine thérapeutique. Car, s'il s'agissait par exemple non plus de protéger un Serpent contre un repas trop copieux de Salamandres, mais un animal sensible contre les effets d'une morsure de Vipère, il serait nécessaire d'abaisser notahlement la dose du convulsivant, et il suffirait d'arriver à temps, comme d'ailleurs avec toutes les médications antitoxiques ou autivenimeuses. La Salamandrine , qui a de grandes analogies avec la Strychnine, s'en rapproche encore par son action anti-paralysante et pourrait donc être employée comme elle pour combattre la paralysie vipéïique. On sait en effet que Muelleren Australie a, en 1888, découvert celte propriété intéressante delà Strychnine, qu'il Inappliquée et quelle a été, sur- les conseils de Fayrer, également employée aux Indes anglaises vers 1893. Si les résultats de celte méthode n'ont pas été aussi concluants que l'espérait l'auteur, c'est que la Strychnine ne combat qu'un symptôme et que le mécanisme de la mort n'est pas le même avec tous les venins; mais il n'en conserve pas moins son intérêt théorique au point de vue général des phénomènes de l'immunité. De l'ensemble de cette étude, on peut tirer les conclusions suivantes : i° Le sérum et le venin de la Vipère et des Couleuvres, mélangés à doses mortelles avec une dose également mortelle de chlorhydrate de Sala- mandrine, empêchent la mort et la convulsion caractéristique duc à celle substance, et cela, aussi bien chez les animaux doués d'immunité naturelle | Serpents) que chez les animaux sensibles (Cobaye). 20 C'est à l'antagonisme physiologique entre la substance paralysante du sérum et du venin de Vipère, Y échidna- toxine, et la substance con- vulsivanleda venin de Salamandre, \a Salamandrine, qu'est duc la haute immunité des Serpents, et non à une neutralisation chimique des poisons. 3° La Salamandrine pourrait, comme la Strychnine, être employée à la dose médicamenteuse pour combattre la paralysie consécutive aux morsures des Vipères. SOMMAIRE. Pages. Actes administratifs. — Cérémonies d'inauguration des statues de Buflbn et de Lamarck : Préambule. Fêle donnée par la Société des Amis du Muséum et du Jardin des Plantes. Nomination de M. le Dr Rivet comme Assistant à la Chaire d'Anthropologie. Délégation de M. Le- gendre dans les fonctions de Préparateur à la Chaire de Physiologie générale. Nomination, à l'occasion du monument de Lamarck, de savants étrangers comme Correspondants du Muséum. Nominations de MM. Pachon, Neuville, Convers, comme Officiers de l'Instruction publique. Nominations de MM. Fritel, Guérin, Hasenfratz, Labroy, Plagne, comme Officiers d'Académie. Naissances et entrées d'ani- maux à la Ménagerie. Installations nouvelles dans la Galerie de Paléontologie 389 à 29 1 Présentation d'ouvrages par M. N. Gréhant et Edouard Blanc 291 et 292 Inauguration du monument élevé à Jean de Lamarck : Cérémonie ; Discours de M. Edmond Perrier, de M. Yves Delage, de M. Guignard, de M. Monticelli, de M. Fleurot, de M. Doumergue ; poème de M. Emile Blémont 393 à 32 1 Le Centenaire de Charles Darwin : Compte rendu de la Cérémonie ; Adresses de l'Académie des sciences et du Muséum national d'Histoire natu- relle 32i â 323 Communications : Jacques Pellegrin. Description de cinq Lézards nouveaux des Hauts-Pla- teaux du Pérou et de la Bolivie, appartenant au genre Liolemus. . . 32 1 E.-L. Bouvier. Les Crevettes d'eau douce de la famille des Atyidés qui se trouvent dans Pile de Cuba 3ag — Rapport sur le Diaspis pentagona, Cochenille polyphage qui s'attaque au Mûrier en Italie 336 P. Lesne. Note sur les Coléoptères Térédiles. — 3. Les Lyctides et Bostry- chides des Archipels Atlantiques 3^7 Jacques Surcouf. Tabanides nouveaux de l'Afrique occidentale 35i H. VV. BnoLEMANN. Quelques Géophilides nouveaux des Collections du Muséum (lig.) 356 L.-G. Seurat. Un Trématode parasite des Pétoncles des environs d'Alger.. 36i — Sur la présence du Crossodera (Distoma) excisum Rud. , dans la baie d'Alger 362 Ch. Gravier. Sur un nouveau Porites de San ïhomé (Golfe de Guinée). . 363 — Sur l'habitat et le polymorphisme du Siderastrea radians (Pallas) 365 Ed. Lamy. Diagnoses de Coquilles nouvelles recueillies par M. Geay à Ma- dagascar (1905) 368 ( Voir la suite à la paye â de la couverture. ) L. Germain. Contribution à la faune malacologique de l'Afrique équaloriale. XVIII. Mollusques fluvialiles recueillis dans l'Azaouad 371 XIX. Mollusques nouveaux de l'Afrique tropicale 875 Marcel Dubard. Note sur les Palaquium des Philippines 379 Ph. Eberhardt et M. Dobard. Sur l'origine de la Gomme laque du Laos et du Tonkin. (PI. V.) 385 Maurice Morin. Les Effondrementsde la plaine de Noisy-le-Sec 3go Lucien Hamelin et Maurice Morin. Sur le niveau stampien fossilifère de Villejuif. La position statigraphique des sables de Fontenay 3(ji R. Gharpiat. Sur les deux Cérites de l'Éocène 3g3 M"" Phisilix. Mécanisme de l'immunité des Serpents contre la Salaman- drine 396 BULLETIN DU MUSEUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM -ŒS-3-S ANNEE 1909 N° 7 PARIS IMPRIMERIE NATIONALE MDCCCCIX dép AVIS. Les auteurs sont priés de vouloir bien se rappeler que l'étendue des notes insérées dans le Bulletin ne saurait asser 5 pages d'impression. Les auteurs sont également priés de donner des ma- nuscrits mis au net qui puissent permettre la composi- tion rapide du Bulletin. Les auteurs sont instamment priés de remettre les cli- chés des figures qui accompagnent leurs notes en même temps que leurs manuscrits. SOCIETE DES AMIS DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE (EXTRAIT DF.S STATUTS). I. But et composition de la Société. AbTICLE l'BEHIER. L'Association dite Société des Amis du Muséum national d'histoire natu- relle, fondée en 1907, a pour but de donner son appui moral et financier à cet établissement, d'enrichir ses collections, ménageries, laboratoires, serres, jardins et bibliothèques et de favoriser les travaux scientifiques et renseignement qui s'y rattachent. Elle a son siège à Paris. W.ticle 3. L'Association se compose de Membres titulaires, deMcmbres donateurs cl de Membres bienfaiteurs, qui doivent être agréés par le Conseil d'administration. Pour être membre titulaire, il faut payer une cotisation annuelle d'au moins 10 francs. La cotisation peut être rachetée en versant une somme fixe de i5o francs. Pour être Membre donateur, il faut avoir donné une somme d'au moins 5oo francs, ou avoir versé pendant dix ans une cotisation d'au moins 60 francs par an. Pour être Membre bienfaiteur, il faut avoir donné au Muséum, ou à la Société, soit une somme de 10,000 francs, soit des collections scientifiques ou des objets, meubles ou immeubles ayant une valeur équivalente, soit, pendant dix ans, une cotisation annuelle d'au moins i,qoo francs (1). ^ S'adresser pour les versements à M. Pierre Masson, trésorier de l'Association. BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE. LIBRARY NEW Y<> ANNÉE 1909. — N° 7. botank QARDI -33 <§»Q- 113e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM. 30 NOVEMBRE 1909. PRÉSIDENCE DE M. EDMOND PERRIER, DIRECTEUR Dt MUSEUM. ACTES ADMINISTRATIFS. M. le Président présente le fascicule n° 6 du Bulletin du Muséum de l'année 1909. M. le Président fait un exposé des conséquences heureuses qu'ont eu pour le Muséum la célébration du centenaire de Lamarck et les fêtes données à cette occasion; il insiste particulièrement sur l'accueil bienveillant qui a été fait par les Pouvoirs publics à sa demande d'une promotion spéciale dans la Légion d'honneur et se félicite, avec tout le monde savant, que la Promotion Lamarck ait permis de reconnaître non seulement les mérites des natura- listes du Muséum, mais ceux des naturalistes notables de la France entière. Il rappelle avec des paroles aimables pour chacun, mais en s'oubliant lui-même, que par de'cret en date du 8 octobre 1909 ont été nommés : Commandeurs de la Légion d'honneur : MM. Edmond Perrier, Membre de l'Institut, Directeur du Muséum, et Van Tieghem, Secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences, Professeur au Muséum. Officiers : MM. Boule, Stanislas Meunier et Léon Vaillant, Pro- fesseurs au Muséum. Chevaliers : MM. Costantin et Trouessart, Professeurs au Mu- Muséum. — x?. 39 — 402 — séum; MM. Gravier et Kunckel d'Herculais, Assistants au Muséum; M. Demker , Bibliothécaire au Muséum ; M. Durand , Docteur en méde- cine, donateur de l'Herbier et de la Bibliothèque de feu Cosson(I). Il annonce ensuite que M. le Professeur Joubin a reçu de M. le Ministre de l'Instruction publique des félications pour le précieux concours qu'il a prêté à l'œuvre du monument de Lamarck. M. le Président l'ait connaître que M. Jules Bourgeois, Correspon- dant du Muséum, a été promu Officier de l'Instruction publique et que M. Eugène Simon, Correspondant du Muséum, Pre'sident d'honneur de la Société entomologique de France, a été élu, le 29 novembre 10,09, Membre correspondant de l'Institut (Académie des Sciences). M. le Président se lait un plaisir de porter à la connaissance de la Kéunion les résolutions prises dans l'intérêt de la Science par la Société des Amis du Muséum, et dont on ne saurait être trop lui savoir gré; en effet, par décision de son Conseil, en date du 1 1 no- vembre 1909, elle a lait au Muséum deux dons intéressants. Le premier, destiné au service de Paléontologie, est un Ichîhyo- sauve, découvert à Hol/.maden en Wurtemberg, dans un état de conservation tout à fait exceptionnelle, qu'a su faire admirablement ressortir son préparateur, M. Haulf. auquel en a été faite l'acquisi- tion. La persistance des parties molles permet de constater les véritables formes de l'animal, et notamment l'existence de deux W La Promotion Laman k comprenait, en outre, les naturalistes suivants : Officiers : MM. Félix Hewmji y. Membre de l'Institut, Professeur au Collège de France; T.-H.-M. Fi.ahait, Correspondant de l'Institut, Professeur à la Faculté des Sciences de II Diversité de Montpellier. Chevaliers : MM. Darsbahd, Chargé de cours à la Faculté des Sciences de l'Uni- versité de Paris; Haug, Professeur de Géologie à la Faculté des Sciences de l'Université de Paris; Kii.ian, Professeur de Minéralogie à la Faculté des Sciences de l'Université de Paris: Roeiiler, Professeur de Zoologie à la Faculté des Sciences de l'Université de Lyon; Le Dantec, Chargé d'un cours de Biologie gé- nérale à la Faculté des Sciences de l'Université de Paris; Manoivrier, Directeur du Laboratoire d'Anthropologie de l'École des Hautes Ktudes: Nicklès, Profes- seur de Géologie à la Faculté des Sciences de l'Université de Nancy; Pecuouthe, Professeur de Sciences naturelles au Lycée Louis-le-Grand; Remy Périmer, Chargé d'un cours de Zoologie à la Faculté des Sciences de l'Université de Paris; Roule, Professeur d'Histoire naturelle à la Faculté des Sciences de l'Université de Tou- louse; Trahit, Professeur d'Histoire naturelle à l'Ecole de Médecine et de Phar- macie d'Alger: Chosmeii de Vaiugnt, Ancien Préparateur au Muséum, Lauréat de la faculté de Médecine et de l'Institut, Puhlicisle scientili()ue. — 403 — Fortes nageoires, Tune dorsale, l'autre caudale, insoupçonnées jusqu'ici; ainsi est-on assuré que les Ichthyosaures étaient des habi- tants de la haute mer. Pour doter la Galerie de Paléontologie de cette pièce très belle, très rare et d'un intérêt scientifique de premier ordre, la Société' a joint à ses disponibilités les dons généreux faits séance tenante par deux membres du Conseil, MM. le Dr E. Durand et Van Brock. D'autre part, les Amis du Muséum ont acquis pour la Biblio- thèque la remarquable série de dessins originaux exécute's par Mlle du Moustier de Marsilly pour ['Histoire des Insectes, de Réaumur. Ces dessins faisaient partie de la bibliothèque du regretté Poujatle. qui fut si longtemps collaborateur dévoué des services d'Entomologie. et dont la mort soudaine en pleine chasse dans la forêt de Fon- tainebleau, par un temps orageux, a douloureusement ému tous ceux qui l'ont connu, c'est-à-dire tous les familiers du Muséum. M. le Président prononce à ce sujet quelques paroles sympa- thiques, rappelant que feu Poujade n'avait pas été seulement un fonctionnaire dévoué du Muséum, mais aussi un naturaliste avisé et un peintre d'Histoire naturelle d'une grande habileté, dont les aquarelles resteront des modèles. M. le Président se fait l'interprète de la Réunion en exprimant les regrets que lui inspire la mort d'un de ses fidèles assistants, M. A.-A. Fauvel, Inspecteur des Services de la Cle des Messageries maritimes. M. Lambour, Préparateur de la Chaire d'Herpétologie , a été admis, sur sa demande, pour raisons d'âge et d'ancienneté de services, à faire valoir ses droits à une pension de retraite. (Arrêté ministériel du 6 octobre 1907.) M. Albertini, Donateur d'un grand nombre d'échantillons de roches et de fossiles; M. Vayssières, Professeur de Zoologie à la Faculté des Sciences de Marseille, Donateur de nombreux objets, ont-été nommés Correspondants du Muséum. (Assemblée des Pro- fesseurs du 18 novembre 1909.) MM. Bresson, Mazières, Papin, Schaeffeb (renouvellement); MM. Lévy, Tournois, Benoist et Philippe ont été nommés Boursiers du Muséum pour l'année scolaire 1909-1910. (Assemblée des Professeurs du 18 novembre 190a.) 39. — /iO.'i PRESENTATION D'OUVRAGES. M. le Professeur Stanislas Meunier dépose sur le bureau la deuxième e'dition qui vient de paraître de son ouvrage intitule La Géologie générale W, véritable mémoire original dont l'auteur a fait peu à peu une théorie de la Terre. Des innombrables faits condensés dans cet ouvrage, une con- clusion découle, c'est que le milieu géologique est en état d'activité continue. On doit comparer le globe à un organisme, où des appa- reils harmonieusement associés poursuivent la réalisation de fonc- tions dont l'ensemble se traduit par les progrès d'une évolution planétaire sans arrêt. Chacune de ces fonctions a d'ailleurs été pour l'auteur l'objet de recherches originales, et il lui est arrivé très souvent d'être en désaccord avec la majorité ou même avec l'unanimité des géologues. Il en voit la cause dans son souci dominant de n'admettre pour l'interprétation d'une catégorie donnée de phénomènes qu'une théorie s'accordant ave;- les ihéories concernant les phénomènes différents. Ordinairement, on se laisse dominer par un point de vue plus restreint, et telle doctrine relative aux volcans, par exemple, laisse de côté et comme non avenue l'existence des gla- ciers ou l'activité sédimentaire de l'Océan. D'ailleurs, les cas sont si fréquents où l'unanimité des géologues a donné son appui à des opinions reconnues fausses par la suite, comme les Révolutions du globe ou le réseau pentagonal, qu'on peut à la rigueur ne pas se sentir trop ému de son verdict. C'est une occasion de se féliciter que les vérités scientifiques ne soient pas soumises à la ratification d'un suffrage universel des savants. L'auteur constate d'ailleurs avec une satisfaction que l'on com- prendra la multiplicité de3 cas où son opinion, d'abord repoussée comme hétérodoxe, a peu à peu reçu un accueil moins hostile pour se faire admettre à la fin. Des exemples seraient fournis quant au mode do creusement des vallées, compris maintenant d'une façon diamétralement contraire à celle que défendait Relgrand , quant à l'origine du diluvium, quant à l'origine des galets striés, quant au rôle des alluvions verticales, quant à la sédimentation souterraine, quant à l'évolution et à la capture des glaciers, etc. On admettra qu'ils sont singulièrement encourageants. (1) Un vol. in-8° de fa Bibliothèque scientifique internationale (khan , édit.), 1909. — 405 — La deuxième édition de la Géologie générale , complètement refondue et notamment augmentée, constitue d'ailleurs une œuvre nouvelle. M. Stanislas Meunier présente et offre également pour la Biblio- thèque l'ouvrage suivant : Guide dans la Collection des Météorites avec le Catalogue des chutes représentées au Muséum (publication effectuée grâce aux libéralités de M. A. Labat). M. le Professeur Trouessart présente et offre pour la Biblio- thèque son ouvrage ayant pour titre : Les Hommes et les Idées. Cuvier et Geoffroi/ Saint-Hilaire d'après les Naturalistes allemands. M. le Dr R. Anthony présente et offre pour la Bibliothèque son mémoire intitulé : Recherches analomiques sur les Dradijpes arboricoles, ainsi qu'une note ayant pour titre : Le Mesoplodon de la Hougue (2 novembre 1908). M. le Professeur Bouvier présente et offre pour la Bibliothèque les publications de M. Jacques Surcouf, intitulées : Etude monogra- phique sur les Tabanides d'Afrique : groupe des Tabanus, avec le con- cours de Miss G. Ricardo (pi. I à III, fig. dans le texte), publié par les soins de l'Institut Pasteur, et Insectes piqueurs de Mada- gascar : Tabanides. M. le Professeur Costantin présente et offre pour la Bibliothèque, de la part des auteurs, les ouvrages suivants : D. Bois, Une nouvelle plante potagère : l'Ansérine amarante (Cheno- podium amaranticolor). D. Bois et C. Gerber, Quelques maladies parasitaires du Cannelier de Ceylan. M. le Secrétaire présente et offre pour la Bibliothèque, de la part de M. le Dr Jousseaume, son ouvrage ayant pour titre : Referions sur les volcans et les tremblements de terre. COMMUNICATIONS. Le Mesoplodon de la Hougue (a novembre igoS). par R. Antbony. Le 2 novembre 1908, M. Ch. Liot, mécanicien du Laboratoire mari- time de Saint-Vaast-la-Hougue , trouva échoué, vivant, à marée basse, — 406 — dans les rochers < ji i î bordent à l'Est et au Suri-Est la presqu'île de la Hougue, un Cétacé zipbioïde appartenant au genre Mesoplodon et, 1res probablement, à l'espèce Mesopbdon bidens Sow. , la seule qui ait été si- gnalée jusqu'à ce jour sur nos côtes. Une étude anatomique complète de cet animal, qui doit être faite ultérieurement, permettra sa détermination spécifique précise et certaine pour laquelle est nécessaire l'examen du sque- lette , plus particulièrement du crâne et du racbis. Ce Mesoplodon était un mâle adulte; il atteignait une longueur totale de 5 mètres environ. Sa couleur était uniformément noire et il présentait à la surface de son corps, comme l'exemplaire, mâle également, étudié par Grieg, en 1906, comme aussi un autre exemplaire mâle échoué en Dane- mark et dont le professeur H. Jungersen a bien voulu me communiquer des photographies, un ensemble de lignes blanches très étroites s'entre- coupanl et dues probablement à des érosions sur le sable et les rochers. Il présentait en outre les deu\ grandes dents triangulaires caractéristiques I (lacées au milieu de la mâchoire. L'estomac ne contenait aucune matière alimentaire. Le Mesoplodon bidens Sow. est un délacé de haute mer, Localisé, semble- L- il-, dans la région Nord-Atlantique. On ne l'a d'ailleurs rencontré que très rarement. Le premier exemplaire observé est celui qui échoua en 1800 en Ecosse (Elginshire) e! qui fut décrit par Sowerby en 180&. Depuis 1800 jusqu'à 1906, d'après la statistique récemment établie par Allen, et si l'on écarte l'individu dont le crâne existe au musée de Caen, et qui fut nommé' Mesoplodon europaeus Gerv. par P. Gervais, qui y voyait un animal spécifiquement distinct du bidens, le nombre total des spécimens observés dans le monde ne serait que de ??6. Le vingt-septième serait un exemplaire femelle échoué à Saint-Andrews en mai 1908, et le vingt-huitième, l'exem- plaire mâle de la Hougue. Ce dernier serait seulement le quatrième ob- servé sur les côtes de France. Dans sa révision des délacés du Musée d'Histoire naturelle de Caen (1909), M. L. Brasil fait, au sujet des mœurs de cet animal rarissime et peu connu, la remarque suivante : «Mesoplodon bidens Sow., dit-il, est un Cétacé qui \ienl très rarement à la côte sur le littoral français. Les plus anciens exemplaires connus correspondent précisément à l'échouage de l'individu de Salenelles et à celui d'une femelle qui se perdit au Ihnrele 9 septembre 1 S -> 5 . Le rapprochement des dates (Salenelles, été i8a5) et la rareté de l'apparition du Mesoplodon dans nos eaux tendent à faire penser que ces deux animaux étaient réunis; peut-être faisaient-ils partie d'une bande plus nombreuse.* Si l'on remarque que l'individu de Sale- nelles était un mâle, tandis que celui du Havre était une femelle, si l'on lient compte eu outre de ce que les deux exemplaires échoués à Karmô (Norvège), le 20 et le -i\) août i8qf>. étaient également une femelle et un mâle, on peut supposer que ces animaux voyagent d'ordinaire par couple. Le rapprochement del'échouagede le femelle de Saint-Andrews (mai 1908) 51! eu -eu H o o o d EU O o eu o eu to 3 o m eu T3 3 C o eu C3 — 407 — de celai du mâle de la Hougue (a novembre 1908) vient eucore fournir un nouvel argument en faveur de cette manière de voir. La tête de l'individu femelle du Havre (i8:?5) existe dans les Collec- tions du Muséum (Analomie comparée) où elle porte le numéro A. 35'u. .Mais elle s'écarte par un certain nombre de différences paraissant à pre- mière vue ne pas tenir seulement à l'âge et au sexe de celle de l'exem- plaire de la Hougue (1909). Ce dernier parait être, autant que peut permettre de l'affirmer une macé- ration encore inachevée, du même type que l'exemplaire décrit par Sowerby. Ce type, avant l'échouage de la Hougue, n'était pas représenté dans les Collections d'Anatomie comparée du Muséum. Une étude anatomique détaillée des animaux du groupe des Ziphioïdes pourra seule permettre de déterminer les relations existant entre les trop rares individus qui le représentent actuellement. Jusqu'à ce jour, cette étude n"a pu être faite, faute de matériaux suffisants. Ayant conservé la totalité des organes viscéraux du Mesoplodon de la Hougue. j'espère être en mesure de contribuer à combler cette lacune. Les parties somatiques et organes, dont l'énumération suit, ont été moulées au Laboratoire d'Anatomie par les soins de M. Jondet : i" Tête: 9° Extrémité antérieure de la tête montrant l'intérieur de la bouche; 3° Nageoire dorsale; h° Nageoire pectorale avec les muscles de la région sus-scapnlaire: 5° Nageoire caudale; 6° Région de l'oreille moyenne : 70 Langue et orifice d'entrée du larynx: -8° Foie; 90 Rein: 10° Cœur: it° Organes génitaux externes et anus. En outre, sous ma direction, à l'aide des mesures prises et des croquis exécutés par M. Ch. Liot, et ayant de plus sous les yeux un ensemble de photographies des parties somatiques précitées elles-mêmes s'élevaut à plus de 60, M. Jondet, qui est un sculpteur de grand talent, a fait une reconstitution de l'animal réduit au tiers (PL VI). Cette œuvre, remar- quable à la fois par son caractère éminemment artistique et sa vérité scien- tifique, constitue une pièce du plus grand intérêt, et l'ensemble (mou- lages et modelage) représente, nous croyons pouvoir l'affirmer, une collection unique dans les musées du monde. Ces différentes piè- es figurent dans les Collections d'Anatomie comparée sous les numéros : À. 1 309/1 à A. i36o'i et A. i36'i8. Le squelette est destiné à y figurer également. _ 408 — Le poids ve /'Encéphale dans les diffébents croupes d'Oiseaux, par M. Louis Lapigque. Depuis plusieurs années, j'étudie au point de vue quantitatif l'encéphale des Vertébrés; j'ai eu souvent recours pour cette étude aux ressources du Muséum , et je profite de l'occasion pour remercier M. le Professeur Perrier et M. le Professeur Trouessart. Ma curiosité était tournée d'abord vers les lois générales que l'on peut établir dans cette question: mais, chemin fai- sant , j'ai trouvé qu'il y avait aussi intérêt à étendre la série des documenls et à les utiliser dans le sens de l'Histoire naturelle descriptive. Pour une espèce donnée, le développement plus ou moins considérable de l'encéphale est un caractère non négligeable; ce devient même un caractère très im- portant si nous savons exprimer ce développement de telle sorte qu'il mesure, en une certaine manière, les capacités intellectuelles de l'espèce. Ce sont des résultats de ce genre, relatifs à la classe des Oiseaux, que je présente aujourd'hui. J'ai déterminé, par des pesées personnelles, les coefficients céphalit/ucs de 70 espèces d'oiseaux. Il s'agit uniquement d'ani- maux sauvages, tués à l'état de liberté. Je n'utiliserai pas en ce moment les animaux morts en captivité, dont le corps est généralement émacié, ni les animaux domestiques, dont l'encéphale a subi une réduction adapta- tive1^. On ne trouvera donc, dans le tableau ci-dessous, que des espèces de France et d'Algérie. En général, le chiffre donné pour une espèce est la moyenne de déterminations individuelles assez nombreuses: les espèces dont j'ai eu un ou deux individus seulement n'ont été admises que lorsque le chiffre ainsi obtenu était corroboré par un chiffre analogue fourni par une espèce voisine. H est nécessaire de rappeler quelques considérations générales pour indi- quer la signification du coefficient céphalique, en quoi se résume la donnée quantitative caractéristique. Pour obtenir un poids relatif, Guvier divisait le poids de l'encéphale par le poids du corps. Cette façon de calculer conduit au résultat inadmissible et sur lequel on a beaucoup discuté , que les petits animaux auraient rela- tivement plus d'encéphale que les grands; ceci est manifestement ce qu'on appelle en Physique une erreur systématique; une telle erreur indique que la relation est mal posée. Nous devons une relation correcte, pour les Mammifères, à Eugène Dubois (2). Si on écrit, pour l'encéphale E en fonc- tion du poids du corps P, E = k P°<5li, on trouve, conformément à la seule M Louis Lapicqub, Bulletins et Mémoires de la Société d'Anthropologie de Paris, 1907, p. 33 1. W Société d'Anthropologie de Paris, 1897, \>. 363. — -409 — hypothèse anatomiquement et physiologiquement acceptable, que k est indépendant de ia taille dans un groupe naturel homogène; qu'il est le même, par exemple, pour le Chat, la Panthère et le Tigre. Ce facteur k, appelé par Dubois coefficient de céphalisation, est la mesure de la grandeur relative de l'encéphale. Avec mon élève Pierre Girard , j'ai démontré que la même relation est valable pour les oiseaux (1). Connaissant expérimentale- ment E et P dans une espèce, on calcule facilement h par les logarithmes. C'est cette valeur que je donne dans le tableau (en la multipliant par 100 pour la commodité des chiffres). Il faut remarquer encore ceci : un poids relatif de l'encéphale, même correct, ne peut exprimer, par la grandeur de l'organe, la puissance de la fonction intellectuelle, que si les animaux comparés sont par ailleurs sem- blables : or, il n'eu est pas toujours ainsi , même approximativement ; no- tamment la grandeur relative de l'œil est variable et elle influe manifeste- ment sur la grandeur de l'encéphale; une puissance sensorielle n'est pas directement une puissance intellectuelle , il y a donc parfois une correction à introduire de ce chef2). Pour les Oiseaux, je n'ai pas des chiffres pour toutes les espèces, mon attention n'ayant été attirée sur ce point que depuis deux ans; en outre, je Aesais pas exactement calculer cette correc- tion, ni même la grandeur relative de l'œil, je me suis donc contenté, comme première approximation, d'indiquer par des initiales placées à la dernière colonne si l'œil est P, petit; M, moyen; ou G, grand. Si deux espèces ont même coellicient céphalique, et des yeux inégalement grands, celle qui a les yeux les plus grands doit être considérée comme intellec- tuellement au-dessous de l'autre, et réciproquement. Comme base de l'ordonnance du tableau et des dénominations spécifiques , j'ai pris le Synopsis Avium de Alphonse Dubois (Bruxelles, 1902-190/1); mais j'ai rétabli comme nom spécifique celui de Linné quand ce nom spé- cifique a été pris plus tard pour désigner un genre. COEFFICIENT ORDRE OD FAMILLE. NOM VULGAIRE. ESPECE. CÉPHALIQDB. OEIL. SCANSOKES Coucou Cuculus canorus L 10.9 G. Pic-Vert Gecinus viridis (L) 23.0 M. Torcol Yunx torquilla L 1 3.5 M. ANISODACTYL-Œ . Huppe Upupa epops L 12.8 M. macrochires. . . Engoulevent Caprimulgus européens L. 9.0 PASSERES Hirondelle de cheminée. Hirundo rustica L 10. 5 Hirondelle de rocher.. Cotyle rupestris (Scop.). . . 9.8 M. Sylviadse Fauvette Sylvia atricapilla (L) . . . . 12.8 Pouillot Phylloscopns rufus (Bech.). 9.7 M. M Société de Biologie, 1905, t. I, p. 665. '2> Louis Lapicque, Comptes rendus de l'Académie des sciences, 90 juillet 1908 — à\0 — ordre on famille. nom vulgaire. ESPECE. CC EFFICIENT CKPIUJ.IQOR. ŒIL. Sylviadse. I urdirfa- . >lol.i< illi■-«■«!:<- . . . I riil^illid;.' COLUMB^E.. GALLINjŒ . . * illdilid;.- . i :il«-oiii M. M. M. P. P. P. M. G. G. G M. G. M. — â\\ ordre ou famille. HERODIONES . . . GRALLATORES. . CharailHidar. . . Scolopacidn*. . . NOM VULGAIRE. HÉRON CRABIER GaRDE-ROEUFS Glaréole Vanneau Pluvier a collier . . . Courlis Chevalier gambette. Chevalier guignette. ToUIîNEPIERHE Fuli<*:iriH». ...... Râle de genêts Foulque noir. ANSERES I. a ri «la- . Canard sauvage Sarcelle Sterne Pierre Garin. Goéland brun COEFFICIENT ESPÈCE. CRPHALIQUg. OEIL. Ardeola valloides (Scop.). 11.8 M. Bubulcus lucidus (Raff.). . i3.'i M. Glareola pratincola (L). . . 10.0 G. Vaneîlus vanellus (L). . . . 10.0 G. Artfialitis h intitula (L). . . 10. ft G. \iintenias arcuatus (L). . . 11.7 M. Totanus calidris (L) 10. 5 M. Actitis hypoieuca (L) 8.1 M. Arenaria interpres (L). . . 11.6 M. Crex crex (L) 9.9 M. Fulica atra (L) 8.5 I'. Anas boscas (L) i3.i P. Querquedula crecca (L). . . 11.9 P. Sterna hirundo L i3.9 M. Larus J'usais L 1 4.5 M. La signification d'un travail comme celui-ci est tout entière dans les chiffres; j'ajouterai néanmoins quelques brèves remarques pour souligner certains de ces chiffres. Les plus hautes valeurs ici données sont celles des Corvidœ; ces valeurs, 9.6 à 28, seraient dépassées , mais assez légèrement, par les Perroquets par- leurs, qui atteignent environ 3o. Elles concordent avec l'intelligence évi- dente de ces espèces. Les valeurs les plus fréquentes sont au voisinage de \h: c'est cela qu'il faut considérer comme le coefficient céphalique moyen chez les Oiseaux. Les Rapaces diurnes, avec un coefficient d'environ 19, mais aussi un œil très grand, ne paraissent pas d'un niveau notablement supérieur. Certains Rapaces nocturnes, au contraire, s'élèvent remarquablement plus haut: Les Mésanges ont un coefficient nettement supérieur à la masse des Pas- sereaux , tels que Fringillidéjs ou oiseaux chanteurs. Des observations systé- matiques m'ont fait voir que les Mésanges ont, en effet, une intelligence au-dessus de la moyenne. Certaines différences, dans une famille, comme entre la Sitelle et le Grimpereau, me paraissent montrer que le rapprochement des espèces est artificiel. Les Êchassiers sont, en général, bas, surtout si on tient compte de leur grand œil. On peut les égaler sensiblement au niveau des Pigeons et des Gallinacés , qui offrent les chiffres les plus bas, mais avec un œil relativement petit. Les Canards atteignent au moins le niveau moyen. A titre de comparaison, nullement rigoureuse, avec les Mammifères, je — 412 rappelle que le bas de l'échelle des Oiseaux, 7 ou 8, est le niveau du Rat; le haut, 3o. est très légèrement au-dessous du niveau des Félins. Le coeffi- cient de l'Homme (Européen moyen) atteint 287. Si n l'habitat du Barbus drserti Pellegbin. Lettre de M. le Capitaine Cortieb i 1/. le D' J. PbllbgbIn. M. le Dr Jacques Pellegrin donne lecture des extraits suivants d'une lettre, en date du 18 juillet 1909, qui lui a été écrite de Gao (Haut-Niger), par M. le Capitaine Cortier, au sujet de l'habitat du Barbus dosait Pellegrin, Poisson nouveau du Sahara décrit dans le bulletin de mai 1909. irll n'y a, à ma connaissance, que deux points dans le Sahara où l'on trouve des Poissons. Ces deux points sont dans le Tassili des Azdjers. Les Poissons que je vous ai envoyés proviennent de la mare d'Ifédil. . «Le Tassili des Azdjers est un immense massif de grès où les eaux, à des époques très lointaines, se sont creusées de véritables canons, des gorges encaissées, Utuellemenl tout cela esl à sec mais parfois, sur quelques cen- taines de mètres, l'eau affleure dans le fond de la gorge. "La mare d'Ifédil se trouve ainsi au fond d'une gorge du Tassili: elle a bien q5 mètres de long et 10 mètres de large et est pleine de Poissons. Cette mare est alimentée par une petite source et. contrairement à Ions les autres points du Sahara, elle ne tarit jamais, ce qui a permis aux Pois- sons de subsister. ffLa mare d'Ifédil se trouve dans l'oued Tidjoudjell, au confluent dp l'oued Ifédil: elle est, à environ i5 kilomètres en aval du centre habité de Arharhar, sur la bordure de l'Adrar Fednoun et à environ 100 kilomètres an sud de Fort-Polignac (Ilezy). "La position astronomique de la mare d'Ifédil serait approximativement la suivante : Longitude 6° E. , latitude 260 N. crll me serait difficile de vous donner des détails sur la composition des eaux de la mare d'Ifédil. Ce sont des eaux courantes. Un»1 petite source ali- mente la mare qui perd son eau vers l'aval dans le sable. L'eau m'a pan» excellente à boire, ni salée, ni magnésiennne : d'ailleurs, toutes les eaux du Tassili sont excellentes, contrairement aux sources des régions plus seplen trionales qui sont magnésiennes. n — 4Î3.— Reptiles nu Soudan récoltés par la mission Tilho-Gaillard. Description d'une espèce nouvelle, par M. le D1 Jacques Pellegrin. La Mission française qui, sous la direction du Capitaine Jean Tilho, fut chargée de délimiter la frontière franco-anglaise entre le Niger et le Tchad . a rapporté au Muséum une importante collection de Poissons contenant deux espèces et une variété nouvelles pour la science et qui a fait déjà l'objet ici même d'un premier travail de ma part (1). Le Dr Gaillard , attaché à cette expédition et qui s'est occupé plus spécia- lement des récoltes d'histoire naturelle, a recueilli également au Soudan , en 1907 et 1908. un certain nombre de Reptiles qui seront étudiés dans la présente note. T5es exemplaires proviennent de localités échelonnées sur la route du Niger au Tchad, le long de la frontière limitant l'Afrique occidentale fran- çaise et le Nord de la Nigeria britannique. C'est d'abord en allant de l'Ouest à l'Est, Bebeye et Matankari, à 100 kilomètres environ à l'Est de Say sur le Niger; puis Sokoto, en territoire anglais, et Birni N'Konni,à une soixan- taine de kilomètres au Nord; ensuite Zinder et, un peu au Sud, Dungass: enfin sur les bords du lac Tchad ou dans son voisinage Nguigmi, Kimbou- loua et Woudi au Nord-Ouest, Bilchem au Sud-Est, Bol sur la rive Est et à une certaine dislance dans les terres Mao et N'Gouri dans le Kanem. Les espèces capturées et dont on trouvera ci-dessous la liste complète avec la provenance exacte sont au nombre de 17 : 16 Reptiles et 1 Batra- cien: plusieurs sont fort intéressantes, une même décrite plus loin est nou- elle. C'est un Ophidien très venimeux de la famille des Viperidés. appar- tenant au genre Alractaspis dont on connaît, à l'heure actuelle , une vingtaine d'espèces répandues dans l'Afrique tropicale et méridionale et le Sud de l'Arabie. Trionychidsc Trionyx triunguis Forskâl. — Bilchem. Geckonidse Hemidactylis Brooku Gray. — Matankari. Agamida» Agama colonorum Daud. — Zinder, Dungass. Lacertida» AcANTHODACTYLUS VULGARIS D. B. Sokoto. — Boskianus Daud. — Woudi. Latastia longicaudata Reuss. — Dungass. Scincidae M arma quinqieteniata Licht. — Matankari, Zin- der, Dungass. M Dr J. Pellegrin, Poissons de la Komadougou el du lac Tchad récoltés par la mission Tilho-Gaillard. Bull. Mus. Hisc. mt., 1909, p. 260. \ — 414 — Seincidse SciNCUS 0FFIC1NALIS Laur. — Bol. Gualcides Dklislei Lataste. — Dungass, Mao. Chamselcontidse. . Chameleon basiliscis Cope. — Dungass, Bol, N'Gomi. Typhlopidae TïPHLOPS PDNCTATUS Lech. var. NIGRO-LENEATA Hal- low. — Bii'iii Ykoiiiii. Colubridee Leptodira HotamrjEIA Laur. — Bebeye, Bhni N'Konni. vi|»ei'ids«> Bitis AniETANs Merr. — Kimbouloua. Cérastes corndtus L. — Dungass, Nguigmi. Echis garinatus Schueid. — Bebeye. Atractaspis nigra DOV. sp. — Birilî \ Koniii. Itllloilidia' Bt KO PeNTONI Ail» ItTSOll. KaillMII. Atractaspis nigra no\. sp. Le museau esl court, large, légèrement poiulu. La plaque rostrale csl plus large que haute; la partie triangulaire qui se rabat sur la face anté- rieure du museau mesure environ la moitié' de la distance qui la sépare de la Frontale; les internasales et préfrontales sont égales eu longueur, mais ces dernières font 1 fois 1/2 la largeur des premières, la suture entre les Flg. i. — Tête d'Atractaspi» nigra nov. sp. — (Dessus, dessous, profil.) internasales égalant environ la suture entre les préfrontales. La frontale grande, hexagonale, est aussi longue que large et un peu plus longue que les pariétales, notablement plus longue que la distance qui la sépare du bout du museau. La sus-oculaire est un peu plus grande que la post-ocu- laire et beaucoup plus grande que la préoculaire, qui esl aussi unique. I /œil est très petit, à peine supérieur à la préoculaire. La narine est percée entre 2 plaques nasales, la postérieure plus grande. Les plaques labiales supérieures sont au nombre de 6, la quatrième, très grande , arrivant seule à l'œil. Une temporale moyenne est bordée en haut par la post-oculaire, en avant par le bord postérieur de la quatrième labiale supérieure, en bas par le bord supérieur de la cinquième labiale et dune petite partie de la sixième; elle est surmontée d une seconde temporale en contact en haut et en axant avec la post-oculaire et la pariétale. La première labiale inférieure seule s'unit à celle du côté opposé par une suture médiane derrière la s\ m- — 415 — pbysiale;la deuxième labiale esl 1res petite, la troisième déjà plus grande; la quatrième est la plus étendue sans être très allongée; elle ne correspond guère qua la quatrième labiale supérieure: elle est suivie d'une autre plaque assez petite et de 3 écailles bordant la bouche. On distingue seule- ment une paire de grandes plaques mentales unies sur la ligne médiane par une longue suture et eu contact en avant avec les premières labiales, sur les côtés externes avec les deuxièmes et troisièmes labiales. On compte ■2 9 écailles autour de la région antérieure du corps , 2 U autour de la région médiane, 221 plaques ventrales, 23 sous-caudales simples; l'anale esl en- tière. La coloration est uniformément noire. N° 09-122. — Birni Ykonni (Sokotoj : mission Tillio et Gaillard. Longueur totale : 'i'io millimètres (queue, 35 millimètres). Celte espèce, que sa livrée rapproche à'Atraelaspis aterrima Gûnther, des mêmes régions, s'en distingue facilement par son museau Légèrement pointu, ses ventrales moins nombreuses (V. 221 au lieu de V. 25i.-3oo), sa"Voisième labiale intérieure non allongée, enfin sa temporale moyenne formant passage aux espèces à petites temporales comme VA. micropkolis Gûnther, du cap Vert, par exemple, à frontale beaucoup plus longue que les pariétales, à sous-caudales plus nombreuses. Oie loues GÉophiudes des collections bu museum dhistouie naturelle, par H.-^ . Brôlemann. a Pau. ( Suite. ) II. Thalthybius ( Prionothalthybius ) Perrieri , uov. sp. Longueur, environ 17 millimètres: largeur derrière la tête, o inillim. 3o; au 35e somite, 0 millim. 60. <3 : 61 paires de pattes. Corps très aminci antérieurement vun peu moins postérieurement, grêle el pâle, probablement par suite de l'état peu avancé de sou développe- ment. Segment céphalique. — Antennes non contiguës, médiocrement allon- gées, un peu claviformes; articles courts à l'exception du dernier, qui est presque aussi long que les trois précédents réunis. Ecusson céphalique snb- circulaire, aussi large que long, faiblement anguleux au indieu du bord — M6 — antérieur, recouvrant complètement les pièces de la bouche. Labre rudi- mentadre (tig. 8), composé d'un repli faiblement chitinisé, dépourvu de dénis ou de lanières; zone prélabiale avec 6 soies en deux rangées, dont Fig. 8. — Prionolhalthybius Perrieri , nov. sp. — Labre. l'une, antérieure, de 6 soies et L'autre de a. Mandibules (fig. 9) pourvues d'une seule lame peclinée e! d'une laine dentelée; celle dernière est com- plètement distincte du tronc, connue elle l'esl chez les Himantariniens, son Fig. (|. — Prtonothalthybius Perrieri, nov. sp. -- Mandibule. bord esl armé de 1 1 dénis robustes. Les pièces médianes des premières mâchoires sont soudées au coxosternum; les articles sont soudés entre eux, mais sont distincts du coxosternum; pas de palpes latéraux. Le coxoster- num des deuxièmes mâchoires ne montre aucune trace de division; sa grille est pectinée. Segment forcipulaire. — Tergite court et pins large que l'écusson cé- phalique el que le tergite suivant. Coxosternum très court et très large, — 417 — éeliancré au bord antérieur, à Lignes cliilinisées incomplètes; le bord in- terne des pleines est oblique et sinueux; les articles sont iuermes, mais la griffe présente, sur les deuxième et troisième quarts de sa concavité, une scie de 7 dents de dimensions décroissantes de la base à la pointe (iig\ 10). Tcrgites non sillonnés, rugueux; les rugosités forment de fines crêtes transversales, dont une sur le prétergite et trois sur les tergites; à ces crêtes correspondent des rangées desoies: la rangée médiane des tergites est généralement incomplète. pig. 10. — Prtonothalthybius Perrieri, nov. sp. — Griffe forcipulaire. Sternites rugueux sur leur tiers antérieur; sur la partie postérieure on remarque un espace lisse, surélevé, limité de cbaque côté par un sillon bien marqué: l'espace lisse renferme le champ poreux ovale-transversal, criblé de nombreux pores. Les champs poreux se rencontrent d'un bout à l'autre du corps. La surface des sternites est en outre ornée de quatre ran- gées de soies longues; les deux rangées antérieures sont formées de quatre soies; les deux postérieures , qui sont arquées à l'inverse l'une de l'autre et forment une ceinture au champ poreux , sont composées chacune de six soies. Comme chez son congénère T. microcephalus , ïeupleurium comporte, entre la rangée du stigmatifère et les pattes, trois rangées complètes de scléritcs. Dernier segment pédigère. — Tergite en ogive arrondie. Prétergite très large et aussi long que la moitié de son tergite. Sternite en trapèze, large de base; sa surface est semée de sétides courtes et clairsemées. Son pré- tergite n'est pas divisé, il porte une rangée de sétules. Pattes anales de 7 ar- ticles, épaissies chez le ê. Les hanches, un peu obliques par rapport à l'axe du corps, ne sont pas plus larges que les articles suivants; elles abri- tent chacune deux grandes glandes. Chaque glande, rayonne autour d'une cavité à parois chitinisés, qui s'ouvre à l'extérieur par un méat allongé: la glande postérieure se trouve au niveau de la moitié du sternite et. la glande antérieure à la base de la hanche sous l'angle antérieur du sternite. Muséum. — xv. 3o — 418 — Les articles sont plus larges 7 paires de pattes: 9 adultes 171 à 79 paires; 9 jeunes : 05 paires. Fisr. 11. — Thalthybiut microcephaius, nov. sp. Extrémité antérieure, face dorsale. Corps allongé, graduellement rétréci du milieu du corps jusqu'à la tète, dont le diamètre n'atteint pas la moitié de la plus grande largeur du corps : beaucoup moins étroit dans la partie postérieure. Cette l'orme rappelle celle du DigMthodm microcTplialum. Coloration jaune pâle. Les téguments paraissent avoir porté une pilosité' qui a disparu entièrement. — 419 — Segment céphalique. — Antennes courtes, nettement claviformes; seuls les articles 3, '\ . 5 et iU sont aussi longs ou plus longs que larges. Tête (lig. n) subpyriforme , pins large en arrière qu'en ;iv;mt, à côtés conver- Fig. ia. — Thalthy/jius microceplialus , nov. sp. — Labre. gents, à bord postérieur convexe, dépourvue de sillon (ioulal, couvraul entièrement les pièces . r v»>* Fig. 9.0. — Ribautia Rouvieri , nov. sp. — Labre. ou dents (la forme n'a pu en être précisée); pièces latérales larges, frangées de lanières peu nombreuses; leur extrémité interne forme un lobe saillant Fig. at. — Ribautia Bouvieri, nov. sp. — Crête de la mandibule. en arrière, qui recouvre les cotés de la pièce médiane ; ces lobes sont ornés chacun de deux lanières. Mandibules munies, en outre de la lame pectinée, Fig. 99. — Ribautia Bouvieri, nov. sp. — Mâchoires. d'un épanouissement triangulaire développé dans un plan perpendiculaire à celui de la lame pectinée, et dont la crête (lig. 21) est garnie de papilles — an — et (le bâtonnets disposés sans ordre apparent. Premières mâchoires (fig. 92) à coxosterunm non divisé, portant des membres de deux articles distincts et des pièces internes coniques; pas de palpes latéraux. Deuxièmes mâ- choires robustes: les coxoïdes sont complètement divisés et réunis seule- ment par une étroite bride à la hauteur des pores glandulaires : le bord externe est long; l'angle antéro-interne porte un prolongement digitiforme assez allongé; le dernier article est armé d'une griffe longue et grêle. Segment for cipulaire. — Tergïte moins large que le tergite suivant, à bords latéraux convergents, à bord antérieur moins large que l'écusson cé- Fig. 23. — Ribautia Bouvieri, nov. sp. — Forcipules. phalique, sous le bord postérieur duquel il s'engage. Coxostcrnum (lîg. 23) très découvert , les pleures étanl fortement chassés dans les angles postéro- externes: son bord antérieur est à peine échaneré au milieu et armé de OO ou Fig. 9^. — Ribautia Bouvieri, nov. sp. — Téguments étalés du 5oe segment. deux faibles dentelures; les lignes chitinisées sont peu écourtées; l'article suivant est très long, son extrémité distale atteint ou dépasse le bord anté- rieur de l'écusson céphalique, son bord interne est accompagné d'un fort tubercule en son milieu et armé d'une robuste dent émoussée à l'angle antérieur; les articles 3 et h sont très courts, inermes, mais ornés, comme — 425 — aussi le précédent article, do soies longues et fortes dirigées intérieure- ment; grille assez longue, grêle, à concavité lisse , armée d'une petite dent à la base. Tergiles bi-sillonnés, avec deux rangées transversales de sétules. Stérilités à pilosité très clairsemée. Du premier à l'avant-dernier, tous sont pourvus d'un champ poreux médian subcirculaire. Veupleimum (lig. a 4) comporte, entre la rangée du stigmatifère et les pattes , deux rangées de 2 sclérites seulement. Dernier segment pédigère. — Tergite (fig. 25) grand, les bords laté- raux sont convergents , le bord postérieur est faiblement convexe , les angles sont arrondis. Sternile (fig. 26) en trapèze arrondi, large de base, peu rétréci en arrière; presternite divisé. Pattes anales de 7 articles, beaucoup Ribautia Boiivieri, nov. sp. Fig. 36. — Ribautta Bolivien, nov. sp. Extrémité postérieure , face dorsale. Extrémité postérieure , face ventrale. Fig. a5. plus longues cme les précédentes; hanches boursouflées , aussi longues que le tergite, percées au bord interne de trois gros pores plus ou moins dissi- mulés sous le sternite et, latéralement, de h ou 5 pores plus petits, dont trois visibles par la face inférieure et un ou deux autres, voisins des pre- miers, mais visibles seulement par la face dorsale; les autres articles sont longs ; pas de griffe terminale. 1 + 1 pores anaux. rcHaut-Carsévène. Geay, 1897.1 Cette espèce est dédiée à M. E.-L. Bouvier, Professeur d'Entomologie au Muséum d'histoire naturelle. V. Trematorya sternalis, nov. sp. Longueur, environ 78 millimètres ; largeur au 2e segment, 1 millim. 25; au milieu du corps, 1 millim. ko. — 426 — (S. 117 paires de pattes. Corps allongé, à bonis -presque parallèles, très chitinisé, à coloration foncée. Les téguments sont couverts de crins extrêmement courts et médio- crement denses, en général peu visibles. Segment céphalique. — Écusson céphalique (%. 97) à peine aussi long que large, rétréci au bord antérieur qui est rectiligne et au bord postérieur qui est échancré : il est largement débordé par les pièces buccales. Antennes Vl/ |.",,r. 97. — Trematorya iternalis, nov. sp. - Extrémité antérieure, face dorsale. courtes | 3 millim. 5o ), peu épaisses et très faiblement effilées de la base à la pointe; elles sont couvertes d'une pilosité très courte el serrée; le dernier article porte quelques bâtonnets sensoriels courts, réunis en deux groupes. Labre (fig. 38) d'une seule pièce, court au milieu et épanoui dans les Fif{. a8. — Tretnatarya sternalis, nov. sp. — Labre. côtés ; il est soudé en avant à la zone prélabiale dont la réliculation est faible. La figure 28 présente des traits qu'on serait tenté de prendre pour les contours du labre ; mais ces traits semblent n'être que des plis superfi- ciels el n'ont pas de continuité les uns avec les autres. Le bord postérieur du labre est presque rectiligne; il est dentelé au milieu. Par transparence de la chitine on aperçoit une division longitudinale médiane qui affecte la face dorsale du labre. La zone prélabiale (fig. 29) porte de nombreuses soies distribuées sans ordre apparent ; elle est soudée aux pleures cépha- liques ; ceux-ci sont plus fortement chilinisés sur la partie qui se trouve en contact avec les fitlcri du labre. — 427 - Mandibule i lift. 3o) couronnée de 5 lames poclinées (sans lame den- telée): les dents dos peignes sont tuberculiformes , courtes, sublriangu- laires. Premières mâchoires (fin. Si) à coxosternum très étroit, pas plus Fig. 29. — Trematorya sternalis, nov. sp. — Zone prélabiale. large que l'espace compris entre la base des fémoroïdes des deuxièmes mâ- choires; pièces médianes (prolongements coxaux) distinctes, en forme de bourgeons, plantées de quelques (4 ou 5) soies courtes; fémoroïdes dis- tincts, très courts, pourvus de palpes latéraux rudimentaires ; dernier ar- Fig. 3o. — Trematorya sternalis, nov. sp. — Mandibule. ticle plus large que long, arrondi, planté de nombreuses soies. Deuxièmes mâchoires plantées de nombreuses soies courtes, plus longues sur la face interne des membres. Le coxosternum est sillonné sur la ligne médiane, — 428 — mais sans offrir «le traces de division: son bord antérieur est peu profon- dément échancré en angle très ouvert; les coxoïdes sont insérés dans les angles mêmes, qui sont tronqués obliquement : l'ongle terminal est simple, court et robuste. Fijf. 3i. — Trematorya sternalis, nov. sp. - Mâchoires, l'ace dorsale. Segment forcipulaire. — Le tergite forcipulaire est aussi large que le premier tergite suivant, grand, à bords latéraux convexes et médiocre- ment convergents; le tergite maxillaire (lame prébasale) est visible sur toute sa largeur. Les pleures recouvrent entièrement les coxoïdes sur la face dorsale. Le coxoslernum est large, sa largeur égale environ une fois et demie sa longueur ; son bord antérieur est inerme ; pas de lignes clûtinisées. Les articles 2, 3 et h sont très courts, notamment les deux derniers. La griffe est proportionnellement faible, peu arquée, lisse dans sa concavité, inerme •1 la base; le chanfrein est dorsal, à surface plane. Tergites et prétergites sont parcourus, d'une extrémité du corps à l'autre, par deux sillons longitudinaux; sur les 45 premiers tergites, ces sillons sonl très rapprochés et l'espace qui les sépare n'est guère supérieur à deux ou trois fois la largeur d'un des sillons: peu à peu les sillons s'écartent jusqu'à diviser le tergite en trois parties presque égales. La surface des téguments est à peu près unie au milieu , entre les sillons : elle est inégale dans les côtés, en dehors des sillons et surtout sur les prétergites. Ceux-ci sont très courts. Sternites rectangulaires, beaucoup plus larges que longs. Tous, à l'ex- ception des sternites 26 à 3i inclusivement, sont parcourus en leur milieu par un sillon ; faible sur les 6 ou 8 premiers sternites, il devient peu à peu étroit et très profond; il n'intéresse ni le bord antérieur ni le bord posté- rieur des sternites. Ce sillon détermine sur la face interne des sternites un bourrelet (bit., lig. 33) qui rappelle celui des Mecistocephalus ; il en diffère toutefois sur trois points : il est creux, il n'est pas bifurqué et il disparaît — 429 — avant d'atteindre les bords du stérilité, qui sont rectilignes. Sur les ster- nites an à 3i, le sillon est remplacé par un organe très particulier; le centre de l'éeusson présente une dépression subcirculaire en entonnoir for- tement chitinisée et, au centre de cette zone, s'ouvre un pore dont les bords, plus fortement cbitinisés encore que le pourtour, affectent la forme d'un bolet sectionné perpendiculairement (lig. 3-i). En raison de celle forme, nous désignons ces pores sous le nom de rc pores en champignon». iïig. 02. — Trematorya sternalis, nov. sp. — Tiers médian du ac/ slernile. Ce pore est bordé intérieurement d'un bourrelet membraneux; il semble correspondre à une poche membraneuse dans le fond de laquelle nous n'avons pas su distinguer de pores glandulaires. Nous ignorons le rôle de cet organe. La surface des sternitcs apparaît finement ponctuée ; elle est plantée de nombreuses sétules très courtes, entre lesquelles s'ouvrent des Fig. 33. Trematorya sternalis, nov. sp. Téguments étalés des 68e et 69e somites, face interne. bit = bourrelet chitineux correspondant au sillon externe. pores très petits qui semblent plus nombreux près du bord postérieur. On distingue également des pores sur les sclérites environnants. Sur les pre- miers segments, les presterniles n'existent que sous forme de petits ilols situés en avant de l'angle antérieur du sternite ; entre deux sternites con- tigus il existe un repli formé en partie par une membrane et en partie par — /i30 — un prolongement du bord postérieur du sternile antérieur, sorte de ban- deau étroit qui prend moins la safranine que le steruite auquel il est adhérent. Les pleures comportent une rangée de deux paratergites ; les rangées 1, 3 et k de l'eupleurium sont complètes; à la rangée a manque le pré- sclérite 2a;il existe par contre la trace d'une cinquième rangée, représentée par le srlérite 5^. Kig. 34»— Trematorya sternalis, nov. sp. - Extrémité postérieure, lace dorsale. x = dévaginatioa du tul)e digestif. Dernier segment pédigère. — Tergite large, en trapèze , à angles arrondis. Prétergite à peine visible, non soudé aux sclériles pleuraux. Sternile étroit , pas plus large à la base que le sternile précédent, à bords latéraux diver- gents, à bord postérieur profondément échancré, paraissant en quelque sorte bifurqué. Le preslernite est divise en deux sclériles triangulaires qui suiil repoussés dans les côtés entre la base du slernite et celle des hanches des pattes anales. Pattes anales de 7 articles, terminées par une griffe. Han- ches allongées mais non boursoullées: elles abritent chacune deux groupes de glandes qui débouchent dans des poches creusées dans le bord interne de l'organe, savoir : Tune à la base, sous le presternite; l'autre, plus grande, sous le bord latéral du sternite. Les articles suivants sont grêles et allongés. La pilosité sur tout ce segment et sur les pattes est courte, comme sur le reste du corps. Pas de pores anaux distincts. Chili, Cerros de Valparaiso ; Lataste. septembre 189/j. Cette espèce appartient sans aucun doute à la sous-famille des (Jri/inœ par son labre non différencie, par sa mandibule munie seulement de lames peclinées toutes semblables, par l'existence de paratergites, etc. Klle ollre toutefois des particularités remarquables; la présence des itpores en champignon» sur les sternites 26 à 3i en est une. Chez aucun (îéo- philide nous ne connaissons l'équivalent de cette poche, maintenue tou- jours ouverte par la chilinisation intense du pourtour de son ouverture. Faut-il voir dans ces poches des organes semblables aux fossettes que — 431 — présentent sur différents points de leurs sternites certaines espèces à'Himan- tariinœ , ou l'homologue de ces fosses qui font partie de la structure car- pophagienne des Geophilus (s. s.)? Nous nous bornons à poser la ques- tion sans la résoudre. Peut-être convient-il de faire un rapprochement entre ces poches et les sillons ou rainures profondes qui partagent les antres sternites. Un lecteur non prévenu pourrait considérer ces rainures comme le résultat d'une essiccation par l'alcool; nous-mêmes avons cru, de prime abord, être le jouet de ce phénomène, qui est si fréquent sur les échan- tillons ayant longtemps séjourné dans un liquide conservateur trop con- centré. Nous avons dû renoncer à cette explication en présence du fait que ces rainures n'affectent, comme nous l'avons dit, ni le bord antérieur ni Le bord postérieur du sternite. 11 ne peut pas non plus être question de Fig. 35. — Tremalorya sternalis, nov. sp. — Extrémité postérieure, face ventrale. x = dévaginalion du tube digestif. traces de division des sternites, car le fond de la rainure est aussi chiti- nisé que le pourtour. En sorte que, si on ne peut voir dans cette struc- ture un accident ou les vestiges d'un caractère archaïque, on est contraint d'admettre qu'on se trouve eu présence d'une adaptation spéciale due à l'évolution ; et on est en droit de se demander si cette spécialisation , bien que différente sous certains rapports de celle des sternites des Mecistoce- phalus, n'est pas de même essence qu'elle, et s'il n'y aurait pas là un motif à — 432 — rapprochement entre ce groupe et celui des Oryinœ, groupes qui ont déjà eu commun une structure identique des mandibules. Une autre particularité qui frappe également l'attention est la présence de glandes dans les hanches des pattes anales. 11 n'a jamais été signalé, que nous sachions, de glandes coxales chez d'autres Oryinœ, et le [dus surprenant est que ces glandes se présentent, non pas disséminées, connue le sont les glandes ventrales, mais avec un commencement de condensa- tion. Lorsqu'il s'agit de formes chez lesquelles les glandes coxales sont de règle, comme les autres groupes de Géophilomorphes , il n'y a pas lien de se montrer surpris d'une semblable apparition ; mais, dans le cas présent, nous considérons qu'elle mérite d'être soulignée par la création d'une tribu spéciale à laquelle nous avons donné le nom de Trematoryiiii. Collections recueillies dans le Sahara et régions voisines, par M. René Chudeau W. Coléoptères : Lamellicornes coprophaces, par Joseph J.-E. Gillet. \ la demande du regretté Alfred Giard, Professeur à la Sorhonne, j'ai été heureux d'accepter l'étude des Coléoptères coprophages rapportés (\u Sahara par M. Chudeau et du Soudan français par M. Keisser. Ces inté- ressantes captures se répartissent dans les i5 genres et les 33 espècesqui suivent, et, à part quelques exemplaires (pie les explorateurs m'ont géné- reusement cédés, elles sont destinées aux Collections du Muséum de Paris. 1. Scababaeos Lahargki Me. L. , Horœ Entom., I, a, 1821. p. ^igo. — Tondikeboro (Chudeau, 3 vu 06). '2. S. subaeneus Har. , C.oleopt. Hefie, V, 1869, p. 56. — Koulikoro (keisser). 3. S. gangeticus Lap. de Gast. , Hist. Nul. Ins., II. 18A0, p. (\'\. — Air N. (Chudeau, ix o5). 4. S. horbillosds Fab. , Entom. syst. , I, 179/1, P- 63. — Tessaoua (Chudeau, 21 v 06). 5. Gvmnoplkuuus splodens Lap. deCast., Ilist. Nat. Ins., 11, 18/10; p. 71. — Koulikoro (Keisser). 6. G. Olivieri Lap. de Cast.. Hist. Nat. Ins., II, 18/10, p. 72. — Kou- likoro (Keisser). 7. G. puncticollis Gillel , nov. sp. (voir ci-après). — Koulikoro (Keisser). 1 A cette liste a été jointe celle des Coléoptères coprophages récoltés dans le Soudan français par M. Keisser. — 433 — 8. Sisvphus crispatus Gory, Monogr. gen. Sisyphe, i833, p. i3; t. I. fig. 9. ■ — Koulikoro (Keisser). 9. S. Goryi Har., Berl. Entom. Zeil., i85(), p. 226. — Koulikoro (Keisser). 10. Anachalcos Hopei Kolbe. Stcttin. Entom. Zeit., LV, i8g4, p. 175. — Koulikoro (Keisser). 11. Pedaria criberrima Waierh. , Ann. Mag. Nat. llist. (6), V, 1890, p. 377. — Koulikoro (Keisser). 12. Saproecius setosus Gillet, nov. sp. (voir ci-après). — Koulikoro (Keisser). 13. Heliocopris Antenor Oliv. , Entom., I, Scarab.. 1789,1». 97; t. VI, t'. /t2. — Koulikoro (Keisser). \h. Copris pluridens Gillet , Mém. Soc. Entom. Bclg., XVI, 1908, p. 70. — Koulikoro (Keisser). 15. Gatharsios Phidias Oliv., Entom., I, Scarab., 1789, p. 106: t. XVII, f. i53. — Air N. (Ghudeau). 15. C. Sesostris Waterh. , Proc. Zool. Soc. London, 1886, p. 86. — Koulikoro (Keisser). 17. C. Peleus Oliv., Entom., I, Scarab., 1789, p. 186; t. XXVIII, f. 2/19. — Koulikoro (Keisser). 18. G. abortivcs Fairm., Ann. Soc. Entom. France, 1891, p. 237. — Koulikoro (Keisser). 19. Chironitis asbenicus Gillet, uov. sp. (voir ci-après). — Air S. (Chudeau). 20. Onitis africanus Gillet, nom. uov. (voir ci-après). — Koulikoro (Keisser). 21. 0. Violaceus Lansbg., Ann. soc. Entom. Belg. , XVIII, 1870, p. 84. — Koulikoro (Keisser). 22. Aphodius(1) marginicollis Har., Berln. Entom. Zeit., i85g, p. ao4. — Koulikoro (Keisser). 23. A. lividus Oliv., Entom., I, Scarab., 1789, p. 80 ; tab. XXVI, f. 222. — Koulikoro (Keisser). 24. A. (?) granarujs L. , Syst. Nat., I, 2, 1767, p. 547. — Kouloua (Chudeau, \i o5). 25. A. amoenus var. vestitus Bohein., Insecta Cajfr., II, 1857, p. 35g. — Koulikoro (Keisser). W M. A. Selimidt a 011 l'amabilité do revoir la détermination des Aphodidcs. Muséum. — xv. 3i — 434 — 26. A. amoenus var. pallidicormis Walker, Ann. Mag. Nat. Hisl. (3), II, 1 858, p, no-]. — Koulikoro (Keisser). 27. A. Peringueyi Schmidt, Noies Leijden Mus., XXXI, 1901), p. 106. — Koulikoro (Keisser). 28. A. connexls Klug, Monalsber. Berlin. Acad., 1 855 , p. 656. — Kou- likoro (Keisser). 29. A. Hu.Mius Roth, Wiegm. Archiv. Naturg., 1 8 5 1 , I,p. 1 3a. — Kou- likoro (Keisser). 30. A. nicoLORATis Schmidt, Ann. Soc. Eut. Belg., LU, 1908, p. 38. — Koulikoro (Keisser). 31. A. adustus Klug, Monalsber. Berlin. Acad., i855, |>. 656. — Kou- likoro (Keisser). 32. AïAEMis insolitds Schmidt , Notes Leyden Mus., XXXI, 1909, p. i 16. — Koulikoro (Keisser). 33. CoRYTHODERUS LORIPES Klug, Si/mb. plnjs.. V, l8'l5;lal). XXII, f. 11. — Koulikoro (Keisser). Parmi ces espèces-, i! \ en a trois nouvelles que je vais décrire; puis j'ajouterai quelques mois pour justifier l'introduction du nom nouveau Onitis ajricanus. Gymnopleurus puncticollis QOV. sp. La description de G.plicatulus Fairm. (Ann. Soc Enl. Fr. (6),X, 1890, |). 5'iy i s'applique a celte espèce, à pari les caractères suivants : La ponctuation «lu prothorax esl beaucoup plus forte el moins serrée, surtout dans le voisinage des fovéoles latérales où elle esl entrecoupée d'espaces lisses: par contre, le métasternum esl presque lisse e1 les seg- ments de l'abdomen ne présentent pas la moindre trace de granulation: enfin, et ce caractère permettra de distinguer à coup sur la nouvelle espèce, la déni (les cuisses antérieures esl beaucoup pins éloignée de I ex- trémité. Long. : 8 à to millimètres 1 '1 exemplaires). Uab. : Soudan français I Koulikoro, Keisser). Ma collection renferme de celle espèce des exemplaires de l'Oubanglii et du Soudan (Siguiri, Lallier 1893). Saproecius setosus nov. sp. Espère très semblable à S. oplatus Péring ( 7V. S. Afr. Phil. Soc, XII. 1900 |i()oi]. p. 3o8) décrit de Rhodesia méridionale, mais de taille beaucoup plus réduite. Elle esl d'un bronzé cuivreux brillant sur la tête et le prothorax, d'un — 435 — brun noir mat sur les élytres. La partie centrale du clypeus est relevée mais ne porte pas trace de carène, pas plus d'ailleurs que le vertex; les joues sont dilatées sur les côtés . mais leur bord antérieur fait suite sans interruption au bord du clypeus. Le pfothorax est rebordé sur tout son pourtour; il est couvert d'une ponctuation assez grosse mais non serrée. Les élytres sont étroits, allongés, à stries distinctement ponctuées, à interstices à peu près plans. irrégulièrement et grossièrement ponctués. Cet insecte a cinq articles distincts à tous les tarses et le dessus du corps est couvert de poils clairs issus de la ponctuation «lu prothorax et des élytres. Long-. : U millimètres (un seul exemplaire). llab. : Soudan français (Koulikoro. Keisser). Chironitis asbenicus nov. sp. Corps allongé, d'un bronzé cuivreux à reflets verts sur le dessous, la tête et le prothorax. d*. Clypeus largement mais peu profondément émarginé au bord anté- rieur, rujueusemeut granulé, muni d'une petite carène transversale; carène frontale < omposée de deux arcs convexes en avant reliés par un tubercule qui se prolonge eu arrière en une légère élévation longitudinale: vertex à bord postérieur relevé et bisinué, couvert dune granulation régulière et éparse; joues légèrement arrondies, saillantes en avant, presque lisses. Protborax bronzé verdàtre, de teinte plus claire sur les côtés; à disque couvert de granules Uns et brillants entremêlés de dessins irréguliers en relief; le; côtés et la partie antérieure marqués d'une ponctuation gros- sière; la base, presque droite, arrondie entre les fossettes qui sont allongées et peu prononcées; bords latéraux subcrénelés, dilatés en leur milieu, à peine siuués eu arrière; angles postérieurs nuls. Ecusson triangulaire, aigu, légèrement sillonné dans sa moitié antérieure. Elytres allongés, sinués latéralement, à stries légères très faiblement ponctuées; interstices lisses, mats, ornés chacun de granules d'un vert foncé brillant, disposés en série longitudinale; extrémité des élytres cou- verte de longs poils blancs peu touffus. Pygidium un peu relevé eu son milieu, avec quelques traces de ponctuation peu profonde. Dessous du corps brillant, finement granulé et couvert de lougs poils fauves; cuisses éparsement ponctuées. Saillie prosteinale eu forme de fourche à dents émoussées. Mésosternum peu développé. Métasternum , bi- impressionné au bord postérieur, couvert de rugosités très saillantes sur un espace triangulaire compris entre le bord poslérieur et le milieu du bord antérieur; Imite sa surface est en outre parsemée de granulations Bues et brillantes. Abdomen vert foncé, à segments carénés transversale- ment et ponctués au bord antérieur. 3i. — A36 — Cuisses antérieures fortement dentées vers l'extrémité au bord interne; tibias très arqués à l'extrémité, quadridentés au bord externe, à bord in- terne subcréuelé, armé dans sa moitié postérieure d'un fort tubercule en forme de T à branches supérieures obliques, inégales, fortement acu- minées; la plus grande, en avant, dirigée vers le haut en dedans, et l'autre vers le bas en dehors. Cuisses intermédiaires dilatées postérieurement, vers l'extrémité, en forme de triangle à sommet arrondi; tibias éebancrés à l'extrémité. Pattes postérieures de forme normale. Long. : 19 millim. 5; un seul exemplaire mâle. Uab. : Sahara (Sud de l'oasis d'Air, Chudeau, x. o5). Celle espèce vient se placer près de C. scabrosus Fait. (Gen. hiscct. Moiil., 1776, p. 209) d'Afrique australe et de C. socolranus Caban (Bull. Liverpool Mus. , 111, 1900, p. 10), décrit de Socotra. Elle diffère de l'espèce de Fabricius par la teinte plus foncée et plus fran- chement métallique, par la carène clypéale plus rapprochée du Iront, par le bord postérieur du prothorax arrondi entre les fossettes, par la dilata- tion m triangle des cuisses intermédiaires et surtout par l'armature des tibias antérieurs qui est très caractéristique. Onitis africanus nom. nov. Le British Muséum (collect. Banks) possède les Onitis d 9 décrits primi- tivement sous le nom de Scarabaeus sphinx Fab. (Syst. Entom., 177-3, p. îû), indiqués plus tard comme Scarabaeus Inuus Fab. (Spec. Insecl., I, 1781, p. i5), puis redécrits et ligures sous ce dernier nom par Olivier (Entom., 1, S.arak, p. i38; pi. XIV, lig. 1 35). D'après M. Waterhouse (Ann. Mag. Nat. Hist. (6), XIV, 189Û, p. 9), la femelle est un Onitis confusus Boh. et le mâle constitue une espèce dis- tincte, différente de celle décrite par Van Lausberge sous le nom de 0. sphinx ( Inn. Soc. Entom. Belg., W 111, 1875, p. 88). Celle dernière espèce, qui étend son habitat sur tout le continent africain, que Ton re- trouve en Syrie et même dans le midi de l'Europe, doit donc changer de 11,1m: je propose de l'appeler 0. africain/s. On aura, d'après cela : Omtis si'iiixv Fab., Syst. Entom., 177."), p. \k (d). - Inuus Fab. . Spec. Insect. , 1, 1781, p. 1 5 (cf); Oli\ . , Entom. , I , Scarab. , 1 789 . p. 1 38 ; 1. \IV, f. 1 35 (d1); Waterh. . 1//». Mag. Nat. Hist. (6), XIV, iN./i, p. 9 (dredécril), Onitis confcsus Bob., O/oers. I etensk. Uead. Forh. Stockholm, XVII, 1860, p. ni. ^SjiIiiiix Fab., foc. cit., 1775 (9). - Inuus Fab., foc. cit., 1781 (9): 01i\., loc. cit., 1789 (9). — 437 — Onitis africanus nom. nov. = sphinx Lansbg. (>icc Fab.), Ami. Soc Eut. Belg., WIII, 1875, p. 88. Je ferai remarquer que le mâle de celle dernière espèce a parfois les trochanters postérieurs plus ou moins tubercules à l'extrémité, et le bord intérieur des fémurs correspondants obtusément denté à la base (Var. Tl BERCILATUS VOT. 110V.). Collections recueillies dans la région du lac Rodolphe par M. Maurice de Rothschild en igo5. Coléoptères Buprestides , par André Théry. Les collections de Coléoptères faites par M. Maurice de Rotschild dans la région du lac Rodolphe ne comprennent qu'un petit nombre de Bupres- tides; quelques-uns cependant, parmi ceux-ci, offrent un grand intérêt entomologique et nous font connaître des formes absolument nouvelles et extrêmement intéressantes. 11 serait à souhaiter que tous les explorateurs , à l'exemple de M. de Rothschild, mettent le même zèle à faire connaître la faune des régions qu'ils parcourent. LISTE DES ESPECES RECOLTEES. Sternocera Boicardi Saund. — Parages du lac Rodolphe. 2 exemplaires. — — var. Rothschildi nov. var. — syriaca Saund. — Haut Aouache. 1 exemplaire. — castaxea var. Druryi Waterh. — Parages du lac Rodolphe. 2 exemplaires. Neojulodis Rothschildi nov. sp. Acmeodera grandis Guér. — Sud du lac Rodolphe. 1 exemplaire. — slbprasina Mars. — Sud du lac Rodolphe; Addis-Abbeba. 9 exemplaires. Agelia Ragazzii Gestro. — Région de Daouenlé (Somali). 1 exemplaire d*. Sterasims spec.ios\ var. fastuosa Gersl. — Parages du lac Rodolphe. 1 exemplaire. Asamia nov. gen. insolita nov. sp. Lampetis confossipennis var. microsticta nov. var. — mgritoroi C. et G. — Voï (Air. or. ang.). 1 exemplaire. Damarsila cupricollis Kerr. — Parages du lac Rodolphe, i exemplaire. — Gestroï Kerr. — Sud du lac Rodolphe. 1 exemplaire. — placida Boh. — Région de Daouenlé (Somali). 1 exemplaire. — 438 — Damarsila albomarginata Herbst. — Escarpement (Afr. or. ang.). 1 exem- plaire. Sphenoptera abyssinica ïhonis. — Sud du lac Rodolphe. 1 exemplaire. — (s. g. Hoplistura) Rothschildi nov. sp. Agrilomorpha nov. gen. Eothschildi nov. sp. Diplolophotds pi p.i'i iiATUs Klug. — Filoa-Tchoba (Ethiopie mer.). 1 exem- plaire. Janthe l.evjs Kerr. — Sud du lac Rodolphe. 1 exemplaire. DESCRIPTION DES ESPECES ET VAR1ETKS NOUVELLES. Sternocera BouCARBl var. Rothschildi no\. var. Forme du type : noir, à peine verdàtre, taches ély traies très nettes, ély 1res largement bordés de marron clair, cette teinte remontant le long de la suture. Patrie : Sud du lac Rodolphe. Trois exemplaires des collections du Muséum de Paris et un de la mienne. Cette variété est très intéressante et peut être assimilée à la variété Revoili Fairm. du Sternocera syriaea Saund. Neojulodis Rothschildi nov. sp. Long., 17 millimètres; larg., 7 millimètres. Subovalaire, robuste, pubescent, le lobe postérieur du prothorax portant une petite carène très nette, les élylres sans impressions distinctes, les tibias et les tarses fauves. Patrie : Eesanunise liandnlé (Afr« or. ang). 9 exemplaires, dont un de ma collection. Celle espèce est voisine de N. semiimpressa Fairm. el il n'y a en réa- lité qu'un seul caractère qui permette de l'en séparer, c'est une petite carène lisse, nette, longitudinale, située sur la pointe du lobe médian du prothorax, et qui n'existe pas chez l'espèce de Fairmaire. Son faciès est différent, la ponctuation est plus régulière, plus forte et plus serrée, le prothorax est plus globuleux, plus bombé, les élytres plus saillants à l'épaule cl plus bombés à la hase, le quatrième article des antennes est plus anguleux. Cette espèce offre tout à fait l'aspect de certaines Julodiella, entre autres de ./. Kaufmanni Bal. et ./. ibeillei Thérv. el ressemble plus aux espèces de ce genre qu'à celles du genre auquH elle appartient en réalité. Toutefois, comme je le dis plus haut, le seul caractère qui me per- mette de séparer celte espèce de V. semiimpressa Fairm. est extrêmement peu important, mais dans le groupe de Julodides on peut dire que la presque totalité des espèces a été établie sans qu'il existe réellement de — 439 — caractères spécifiques. Ce groupe sans doute d'apparition récente, sa répar- tition géographique le prouve, est une anomalie dans la famille des Buprestides. Il est le seul de la famille adapté à vivre aux dépens «l'un Aégélal à l'intérieur duquel il ne se loge pas: de ce l'ait, sa taille n'étant plus limitée par le volume du végétal qui le nourrit a pu prendre des propor- tions qui permettent de le ranger parmi les Buprestides de grande taille. Asamia nov. gen. Tête convexe sur le vertex. Iront déprimé, épislome assez large et échancré, cavités anlenuaires trigones, antennes à premier article grand , en massue arquée; deuxième court subglobaire; troisième en cône allongé, deux fois plus long «pie le deuxième et notablement plus court que le premier; quatrième triangulaire très large; cinquième à onzième très transversaux; anguleux à leur extrémité, sauf le dernier qui est arrondi, porifères sur les deux faces à partir du quatrième: pronotum notablement plus liant que large, sublrapézoïdal, tronqué antérieurement, bisinué à la base avec un large sillon médian, abaissé vers la base des élytres, bombé sur le disque et déprimé en dessus, rebordé partiellement sur les côtés, avec la carène marginale invisible en dessus. Écusson nul et remplacé par un trou. Élytres oblongs, tronqués très obliquement à la base et à peine lobés, dentés à l'extrémité et denticulés sur leur bord postérieur; saillie pro- sternale plane, légèrement incurvée; métasternum bombé; hanches posté- rieures presque contiguës avec la marge antérieure sinueuse et la posté- rieure oblique et droite, les segments abdominaux subégaux, le premier et le deuxième paraissant nettement séparés, le sommet du dernier seg- ment légèrement échancré chez tous les exemplaires que j'ai vus; jambes peu robustes, fémurs antérieurs et médians fusiformes, tous les tibias à peu près droits, les (aises peu allongés, le premier article n'ayant pas tout à l'ait deux fois la longueur du second; tout le dessous du corps très bombé. Asamia insolita no\. sp. Long., 20 à -j3 millimètres: larg., G millim. 5 à 7 milliin. 5. Dessus vert arec les reliefs élytraux noirâtres, le pronotnm arec une lunule bleue foncée se prolongeant sur le vertex, la suture des élytres étroitement bleue ; dessous cuivreux. Front excavé, un peu rétréci dans le haut avec l'épistome peu élargi, subanguleusement échancré , à ponctuation rugueuse , finement strié sur le vertex, la strie située sur un empâtement et s'arrètant brus- quement dans une impression de la partie supérieure du front; an- tennes avec les trois premiers articles verdàlres, les suivants noirs. Pro — MO — thorax très fortement pondue, surtout sur les bords où les points deviennent confluents et forment des rides transversales assez accusées, avec les angles antérieurs marqués seulement par un empâtement lisse qui remplace la carène sensible seulement vers la base, les angles postérieurs obtus et arrondis au sommet, le lobe médian bordé d'un empâtement lisse et sillonné derrière cet empâtement; ce lobe et la base des élytres sont déprimés et forment une large dépression aux alentours de remplacement de l'écusson. Elytres en ovale allongé assez régulier, portant quatre cotes nettes et des côtes intermédiaires beaucoup moins prononcées; dessous liés finement ponctué, sauf le bord postérieur des segments abdominaux et la saillie prosternale qui sont lisses; celle-ci concave, très brillante, porte seulement quelques points; le bord antérieur du prosternum forme un double bourrelet séparé de celui-ci par un sillon assez profond. Patrie : Haut Aouache. Endessa. Trois exemplaires des Collections du Muséum et un de la mienne. Lampetis confossipennis var. microsticta nov. var. Cette variété est intéressante en ce qu'elle peut être considérée comme la forme réunissant le type au Lampetis Rugosa Pall.; ses macules ély- trales sont à peine plus grandes que dans cette dernière espèce. Un exemplaire provenant de la région de Daouenlé(Somali). Damarsila placida Bob. Les chasses de M. Maurice de lîolsrhild comprennent un Lampetis que je ne puis rapporter qu'à cette espèce. H est remarquable par la pulvéru- lence qui est rouge sur le prothorax et l'abdomen, jaune le long des élytres et blanche sur les côtés du sternum. Les empalements discaux Boni réunis à ceux des angles antérieures du prothorax, comme dans la variété Boucardi <\u D. amautotica Klug. Damarsila albomarginata Herbst. L'exemplaire récolté est assez différent du type, je ne crois pas cepen- dant pouvoir l'en séparer: il est complètement dépourvu d'impressions sur les élytres à l'exception du sillon marginal. Sphenoptera (Hoplistura) Rothschildi nov. sp. Long., îA millimètres; largeur, h millimètres. Allongé , étroit , atténué aux deux extrémités, plus fortement eu arrière, assez convexe; dessus bronzé cuivreux ; dessous plus brillant et arec des reflets pourprés, le frire quelquefois vert, antennes noires. — m — Tête piano, irrégulière, vaguement sillonnée au milieu, le front sail- lant de chaque côté au-dessus des cavités antennaires, séparé de l'épislome par un bourrelet très finement ponctué, épistome échancré en arc de cercle, l'échancrure bordée d'une fine carène lisse, labre échancré. Ponctuation du front éparse et irrégulière; yeux normaux; antennes atteignant l'ouverture des cavités cotyloïdes antérieures, à premier article épais, seul cuivreux; le deuxième très court, globuleux; troisième un peu plus long; quatrième plus long que deux et trois réunis et de beaucoup le plus long que tous, les suivants subégaux. Prothorax subparallèle un peu atténué en avant, légèrement arrondi sur les côtés avec les angles postérieurs saillants, rebordé jusqu'aux trois quarts de sa longueur par une fine carène lisse complètement invisible du dessus, les angles postérieurs très aigus , la marge antérieure largement bisinuée et ciliée, et longés d'une fine strie entière, la marge postérieure quadrisi- nuée (un petit sinus contre l'angle postérieur) avec le lobe médian tronqué droit contre l'écusson surface unie , avec un sillon médian peu profond , assez irrégulièrement ponctuée mais plus densément sur les bords et au fond du sillon. Ecusson cordiforme, large et court. Élytres de la même largeur à la base que le prothorax, un peu moins de trois fois aussi longs que lui, cunéiformes, garnis à l'extrémité de trois dents aiguës, la médiane plus forte et plus saillante que les autres, entiè- rement rebordés , unis sur le disque , les stries remplacées par des lignes de petits traits placés les uns à la suite des autres, avec une ponctuation du fond extrêmement fine et visible seulement avec une forte loupe; vers l'apex, il y a des côtes saillantes bien marquées, qui se prolongent sur les épines apicales, la suture relevée en carène sur la plus grande partie de sa longueur; la base est légèrement déprimée et le calcul humerai peu saillant. Prosternum tronqué en avant, bordé d'un bourrelet lisse, avec la saillie étroite, rétrécie au milieu, profondément sillonnée dans sa longueur, le sillon se continuant sur le métasternum jusqu'aux hanches postérieures, assez grossièrement ponctué au milieu, les points rares et espacés, et beau- coup plus finement sur les côtés qui sont densément pubescents, ainsi que les côtés du métasternum et de l'abdomen où la pubescence est beaucoup plus dense qu'au milieu: hanches postérieures larges parallèles, dilatées intérieurement, saillie intercoxale du premier segment abdominal excessi- vement aiguë, non sillonnée, segments abdominaux assez régulièrement ponctués, mais un peu plus densément sur les bords, avant-dernier seg- ment et dernier avec un espace lisse triangulaire à la base, le dernier seg- ment fortement concave transversalement, l'avant-dernier à peine; l'extré- mité du dernier segment est densément ciliée et parait avoir une petite échancrure : cuisses renflées et aplaties , tibias antérieurs arqués en dedans , — 442 — les intermédiaires droits, ies postérieurs un peu arqués en dehors, les tibias fortement ciliés, tarses bronzés. Un exemplaire des Collections du Muséum de Paris provenant de l'Afrique orientale anglaise, Sud du lac Rodolphe, un autre de ma collection absolu- ment identique en tous points et provenant de Umhugwé. Agrilomorpha nov. gen. Tète rugueuse, inégale, tuberculée sur le Iront et ('levée en crête le long des yeux: épistome séparé du front par une carène, échancré au milieu, lobé sur les côtés; joues inermes; antennes courtes dentées à partir du quatrième article, iea articles i à h à peu prés égaux, les suivants un peu plus courts, à dents très accentuées et de forme ogivale; yeux grands, ellip- tiques, un peu rapprochés au sommet. Prolhorax transversal et inégal, portant des tubercules couverts de stries concentriques et, vers les ongles postérieurs, uu tubercule surmonté d'une carène lisse très saillante; les côtés aplanis ci entièrement rebordés par une carène double divisée en deux branches divergentes en avant et réunies à la base, non crénelées; les Fif;. 1. — Agrilomorpha Rothschildi nov. sp. 4 angles antérieurs tronques au sommet, les postérieurs très obtus; la base fortement bisinuée avec le lobe médian légèrement sinué lui-même. Ëcus- son très grand, Bubcordiforme , sillonne dans sa longueur et surmonté' d'une carène cm forme d'accent circonflexe renversé, derrière laquelle se trouve un lin sillon. El y très modérément convexes, dilatés légèrement au tiers postérieur, fortement atténués et caudés à l'extrémité, présentant une cide médiane sur leur moitié antérieure, des élévations garnies de stries concentriques et des taches pubescentes: ils sont finement (lenticules a l'extrémité et la denliculation remonte jusqu'à l'épaule, mais elle est plus Une et beaucoup plus espacée en avant. Marge antérieure du proslernum munie d'une très grande mentonnière entière et non échancrée en avant, séparée du prosternum par un sillon profond et bien marqué", proslernum — 443 — large on avant avec la saillie plane et large: métasternum échancré en avanl : hanches postérieures fortement dilatées en avant, au coté externe; saillie intercoxale très courte et fortement obtuse; suture des premier et deuxième segments abdominaux à peine visible, le premier et le deuxième plus longs ensemble que les trois suivants réunis, le dernier segment très allonge denticulé à l'extrémité, sinué et portant une carène lisse dans sa longueur; l'abdomen plus large que les élytres est visible du dessus; le pygidium esl muni d'une longue épine visible entre l'extrémité des élytres:. pattes peu robustes, fémurs normaux, fusiformes, tibias antérieurs un peu arqués, légèrement ciliés en dedans , les postérieurs ciliés en dehors; tarses nor- maux, à premier article à peu près aussi long que les deux suivants réunis., à crochets bifides, l'une des branches étant de moitié plus petite que faillie. Ce genre se rapproche des Amorphosoma G. et G. par le faciès: il offre aussi avec les Discoderes Ghvl., les Cryplodactijlus H. Deyr et les Paradora Kerr., un caractère commun, celui d'avoir le pygidium surmonté d'une forte épine prolongée en arrière; les tubercules du prothorax et des élytres sont, comme chez les Paradora Kerr., surmontés de stries concentriques. Je considère que la classification actuelle des Agrilites devra être rema- niée; aussi je place provisoirement ce nouveau genre à côté des Amorphosoma dont il se rapproche par le faciès, mais dont il diffère cependant par ses élytres non fascicules, ses joues inermes, les carènes latérales du prothorax non crénelées et l'épine du pygidium. Agrilomorpha Rothschildi nov. sp. Long.. 10 millimètres. Allongé, très atténué en arrière, d'un noir violacé arec des taches pubes- centes en dessus; dessous entièrement pubescent, la pubescence moins serrée au milieu et sur les trois derniers segments abdominaux; élytres coudées. Tête fortement excavée, sillonnée sur le vertex, couverte d'une pubes- cence laineuse entremêlée, quadiïluberculée en avant, les deux tubercules du milieu du front très accentués, les deux autres situés contre les cavités antennaires peu marqués: antennes d'un rouge violet métallique. Prothorax avec la marge antérieure munie d'un fin bourrelet lisse, les côtés arrondis, le disque très inégal, surmonté, le long de la marge anté- rieure, de cinq tubercules ou empâtements, le médian ayant à peu près la largeur de la distance entre les yeux en dessus, mal limité et semblant formé de deux empâtements soudés; un autre un peu en retrait, derrière les yeux, assez accentué: un autre plus petit à hauteur du milieu des yeux sur le disque, de chaque côté de la ligne médiane, un gros tubercule allongé et oblique, et enfin dans les angles postérieurs, mais à une certaine distance du sommet de l'angle, un tubercule portant une carène lisse, éle- — Ixhh — vée, formant une sorte d'oreillette; les tubercules couverts des tries con- centriques très accentuées et le reste du prothorax densément pubesceut. Écusson subcordiforme, avec une carène en forme d'accent circonflexe renversé, longé postérieurement par un sillon. Élytres impressionnés fortement à la base et le long de la suture, cou- verts de fortes rides transversales à la base et d'une ponctuation écailleuse très accentuée et râpeuse sur le reste de la surface, ornés de taches pubes- centes irrégulières et déchiquetées, situées contre la base, au tiers anté- rieur et au tiers postérieur, ainsi que d'une tache allongée antéapicale, placée le loug de la suture. Le dernier segment abdominal sinué à l'extré- mité , sillonné dans son pourtour et denticulé , lépine du pygidium visible du dessous et également eutre l'extrémité des élytres. Patrie: Haut-Aouache (Ethiopie méridionale). Un exemplaire pris en avril 1905. Collections du Muséum de. Paris. Janthe lakvis Kerr. J'ai réuni, avec doute, à cette espèce l'unique exemplaire capturé'. Ma collection ne renferme qu'un seul individu de l'espèce de Kcrrenians. dé- terminé par lui, et les deux sont un peu différents. COLBOPTBBES : BiPIlESTIDES NOUVEAUX DE MaDAGASCAB des Collections di' Musbûm, PAR AnDRÉ ThÉRY. Lampetis Vacheri nov. sp. Long., 31 millimètres; larg. , 7 millini. 75. Ovalaire atténué en avant et fortement en arrière, peu convexe, d'un bronzé verdâtre avec des taches bleu d'acier sur les empâtements , les angles inférieurs du prothorax avec un tubercule aplati et arrondi, lisse, d'un bleu d'acier très brillant, les épaules teintées de pourpre ; le dessous rugueux, rouge carminé sur le milieu du prosternum, du métasternum et la saillie intercoxale; le pre- mier segment abdominal arec une petite tache lisse, bleu d'acier dans les angles postérieurs, le dernier segment abdominal arec un empâtement de forme ngi- vale, nettement limite sur les bords, lisse, très brillant, d'un bleu d'acier, à la base et n'atteignant pas le sommet du segment; tarses verts. Tête couverte de reliefs vermicides, avec un sillon pubesceut le long des veux, l'épistome excessivement réduit et largement échancré. — 445 — Prothorax en trapèze, peu bombé, grossièrement et irrégulièrement ponctué, sillonué au milieu avec la carène médiane réduite à un petit rudi- ment basai. Élytres courts, les bords formant une courbe régulière de la base au sommet, couverts de stries ponctuées dont les intervalles porlent des petites bandes longitudinales bleu d'acier, alternant avec des impressions finement ponctuées de même couleur que le restant de l'elytre. Prosternum grossièrement ponctué sur les côtés avec la saillie lisse et très brillante, la partie lisse se continuant jusqu'à la marge antérieure et la touchant. Cette saillie bordée postérieurement d'une strie profonde interrompue en arrière; saillie intercoxale sillonnée profondément; dernier segment abdominal fortement impressionné dans tout son pourtour avec celte impression fortement pubescente; hanches postérieures avec une petite plaque lisse bleu d'acier; pattes grossièrement ponctuées; tarses assez courts. Patrie : Imanombo Androy septentrional. Un exemplaire des Collections du Muséum (Capitaine Vacher). * Cette espèce est voisine de L. curtula Kerr.; elle en diffère par son pro- thorax sans carène et sans empâtements longitudinaux, son prosternum entièrement lisse au milieu, même en avant, le deuxième segment abdo- minal sans empâtement et le dernier avec une plaque lisse. Polybothris Bouvieri nov. sp. Longueur, kk millimètres; largeur, 16 millim. 5. Très robuste, subparallèle , très atténué en arrière. Dessus noir avec 1rs impressions et la ponctuation bronzé-verddtre ; dessous teinté de verdâtre, sauj les plaques lisses de l'abdomen qui sont d'un bleu d'acier très foncé. Tête rugueuse, à surface irrégulière, sillonnée sur le vertex et le long des yeux. Prothorax dilaté antérieurement, entièrement rebordé sur les côtés, ayant exactement la forme de celui de P. dilatata 01., mais à surface beau- coup plus rugueuse et avec les angles postérieurs un peu plus saillants et un peu plus aigus. Elytres à peine plus larges que le prothorax à la base, très irrégulière- ment couverts de larges impressions et excessivement rugueux, ayant, comme le P. dilatata 01., un fort calus sur les bords à hauteur du tiers postérieur, mais ce calus n'est pas caréné ; l'extrémité forme un angle très aigu à l'angle suturai , mais n'est pas prolongée en pointe. Le dessous est très rugueux, la saillie prosternale est large, plane, très rugueuse et bordée d'une carène; l'extrémité de l'abdomen porte une grande plaque lisse très brillante occupant la moitié du troisième segment, — m — la totalité du quatrième et du cinquième, mais interrompue sur la moitié postérieure du cinquième par une tache transversale très finement ponc- tuée, verte dans le fond et couverte d'une très fine pubescence rousse manquant en grande partie sur l'insecte que j'ai en mains. Patrie : Ambovombé Région de l'Androy. Collections du Muséum, un exemplaire provenant des chasses de Decorse. ' lette superbe espèce est intermédiaire entre P. Lelieuri Buq et P. dila- tata 01., mais elle se rapproche surtout de celle dernière. Je suis heureux de la dédier à M. le Professeur Bouvier, à qui j'en dois la communication. Trachys Mathiauxi nov. sp. Longueur, 3 millimètres. Obloiiff, ovalaire tisse: large, très brillant: tête et prothorax dorés ; ély- Ires bleus; dessous d'un noir verdâtre ; orné sur les élytres d'une fascie npi- cale droite, transversale, ne touchant ni la suture ni les bords latéraux. Tête large, un peu excavée sur le front, avec le bord interne des yeu\ un pou saillant, le front plus large en haut qu'en bas, lisse. Prothorax large et court, avec les côtés arrondis, les bords aplanis, les angles posté-rieurs presque droits, la base bisinuée ave: le lobe médian tronqué, avec une profonde fossette arrondie dans les angles antérieurs, et les postérieurs impressionnés; lisse, bordé postérieurement de petits points et avec quelques gros points espacés sur le disque. Ëcussod relativement grand, lisse. Klytrcs un peu plus larges que le prothorax à la base, atténués en courbe régulière jusqu'à l'extrémité où ils sont conjointement arrondis; avec le calus humerai saillant et donnant naissance à une petite carène peu distincte et qui atteint à peine le milieu de l'élylre; ils sont assez fortement impressionnés au-dessus et au-dessous du calus humerai; le disque est orné" de séries assez régulières de gros points superficiels, moins marqués sur les côtés et au sommet. Dessous imponctué, au moins autant que j'ai pu m'en rendre compte sans décoller cet exemplaire unique. Patrie : Andevoranle (Madagascar). Un exemplaire des Collections" du Muséum d'histoire naturelle de Paris, par Matinaux. Cette espèce rentre dans le sous-genre Habroloma, bien que sa carène élytrale soit incomplète; elle est très voisine de T. Hova Théry; elle s'en distingue par sa taille plus grande, sa forme moins large, son écusson plus petit, ses élytres plus grossièrement ponctués, dépourvus de pubes- cence, et par sa carène latérale raccourcie. — hhl — Sicardia tristis nov. sp. Longueur, 2 millim. 5. Allongé, subparallèle, un peu rétréci au milieu, d'un bronzé obscur et 1res finement pubescent en dessus; dessons obscur. Tête bombée, fortement et régulièrement ponctuée, avec une impres- sion sur le sommet du front; antenues plus longues que le prothorax, à articles allongés et longuement pubescents. Prothorax régulièrement bombé, ayant sa plus grande largeur un peu après le milieu, rétréci en avant, avec la marge antérieure presque droite cl sans stries distinctes, les angles antérieurs aigus, les côtés régulièrement ii rondis et bordés de deux carènes réunies en avant et en arrière et assez distantes au milieu, l'inférieure cachée par-dessous, les angles postérieurs légèrement obtus, la base droite, la surface à ponctuation fine, serrée et très régulière. Écusson subtriangulaire, allongé, lisse, brillant. Élytres pas plus larges que le prothorax à la base, ayant leur plus grande largeur au quart postérieur, très peu atténués postérieurement, conjointement arrondis au sommet avec l'angle suturai droit bien marqué, finement rebordés latéralement, relevés eu fin et étroit bourrelet à la base, impressionnés derrière l'épaule à surface un peu irrégulière et avec une forte impression triangulaire sur la suture à l'apex; ils ne portent aucune trace de stries, sont très finement ponctués et couverts d'une pubes- cenec rousse très courte, dense et excessivement fine, visible surtout en regardant l'insecte de côté. Patrie : Ambovombé (Madagascar). Un exemplaire des collections du Muséum d'histoire naturelle de Paris et un dans la mienne. (Decorse.) Je n'ai pas décollé ces minuscules insectes et je n'en ai pas observé le dessous, me réservant de le faire plus tard en décrivant plus longuement le genre Sicardia qui est voisin des Ankareus, mais s'en distingue à première vue par ses antennes beaucoup plus longues que le prothorax , à articles allongés: sa forme parallèle et rappelant celle des Altagenus, enfin par l'aspect du corps vu de côté, celui-ci offrant une courbe des élytres à peine distincte de la courbe du prothorax, taudis que, chez les Ankareus, les ély- tres et le prothorax étant très bombés, les deux courbes sont nettement distinctes l'une de l'autre. La description complète de ce genre paraîtra dans un travail que j'ai actuellement en préparation. — 448 — DiPLACANTHODA BoUMERl , NOUVEAU GENUE DE CoPEOGNATBES (PsOCIN.e) de Madagascar, PAR GlJNTHER EnDERLEIN, StETTIN. La pièce originale ayant servi à cette description appartient au Musée d'Histoire naturelle de Paris; j'en suis redevable à M. le Professeur Bouvier, qui me l'a communiquée avec d'autres matériaux. Diplacanthoda nov. gen. Genre de la sous-famille des Psocinae. La branche radiale et la nervure médiane de l'aile antérieure sont unies par une nervure transversale. La nervure radiale a deux branches, la médiane trois. Le pterostigma est étroit. A renia postica haute, à sommet fusionné sur un certain espace avec la nervure médiane, laquelle est fortement brisée à cette place. Les ni t- vures de l'aile antérieure, sauf quelques exceptions, sont pubescenles en deux séries. Le bord sans pubescence, ainsi que toute l'aile postérieure. Le inilit'u du postdorsum du mésothorax (scutellum) et du métathorax (postscutellum) avec une épine longue, grêle et dressée. Les pieds manquent à la pièce présente; mais on peut supposer, non sans raison, qu'il y a deux articles aux tarses. Reste à savoir si les ongles sont dentés ou non; les Psocinae possèdent en général des ongles dentés, mais le genre \fateumuraiella Enderl. 190G, avec l'espèce M. radiopida Enderl. 1906, du Japon , possède des ongles non dentés, et celle-ci semble être voisine de Diplacanthoda. Diplacanthoda Bouvieri nov. sp. 9 La tête est d'un jaune brunâtre pâle. Le labrum au milieu est gris. Le dypeolus immaculé, à la base, avec un grêle bord brun. Le clypeus presque hémisphéroïde avec une grande tache noire triangulaire, dont la base remplit celle du clypeus entre les deux antennes, la pointe Unissant ; îilieu du boni antérieur du clypeus. La base «les ocelles noire; sur le front, une bande aussi large va jusqu'à la base du clypeus. Le somme! avec deux séries droites de six lacbes situées au bord interne de l'œil; les mêmes deux séries se trouvent sur chaque côté de la suture médiane qui est assez tranchante : il ne reste ainsi qu'une raie étroite et blanchâtre au milieu de chaque coté. Les yeux assez petits, noirs, hémisphéroïdes, pelés. ( Les antennes manquent.) Le thorax d'un jaune brunâtre pâle, le inésnnoluni et le iiiélanolum d'un brun obscur avec des sutures pâles. L'épine du milieu du posldorsuin «In mésothorax (scutellum | assez longue el mince, droite el verticale, d'une longueur de i/o de millimètre (lig. l).L'épinedu milieu (\u postdorsum du — 449 — mélalhorax (postscutellum) est uu peu infléchie eu avant et un peu plus longue (1/2 millimètre). Les hanches sont d'un jaune brunâtre sale et immaculées. (Les pieds manquent.) Abdomen avec le milieu du dernier tergite noir au-dessus et à côté des gonopodes. Le telsou et l'appareil génital jaunes. Le sternite 7 et 8 porte en arrière un appendice très long et étroit (d'une longueur de 7/10 millimètre), qui se trouve entre les gonopodes. Ces derniers sont très longs; ceux du huitième segment en forme d'une aiguille; sur le neuvième segment : le gonopnde médian très long, épais el lainelleux, au bout avec une pubesceuce courte, le gonopode latéral ovale et densément velu. Les trois pièces du telsou, surtout les pièces laté- rales, sout taillées eu pointe, mais les pointes sont arrondies. Fig. 1 . — Diplacanthoda Bolivien nov. sp. Les ailes sout hyalines, à nervure allant du brun à un brun jaunâtre; la première nervure cubitale ascendante; presque hyaline. Une tache bru- nâtre se trouve au sac du stigma, au uodulus et à la deuxième nervure cubi- tale ; entre le sac du stigma et le sommet de l'areola postica et au milieu de la deuxième aréole cubitale se trouve une tache jaunâtre très pâle. Areola postica très escarpée, à sommet fortement asceudaut dans sa partie distale. La fourche radiale très étroite, trois fois aussi longue que la queue. La nervure anale et la branche première de la nervure radiale sont pelées. La pubesceuce des nervures de la moitié basale est très longue et perpendi- culaire . celle de la moitié apicale brève et appliquée. Le bord est pelé. Longueur du corps (eu alcool), 5 millimètres. Longueur de l'aile antérieure, 5 millimètres. Madagascar, côte Ouest. 1 9. (Grandidier.) Le type se trouve dans le Musée d'Histoire naturelle de Paris. Celle espèce est dédiée à M. le Professeur E.-L. Bouvier. Muséum. xv. — 450 — Catalogue des Rhaphidiides des collections du Muséum, par M. L. Navas. Ce catalogue est drossé d'après la détermination de M. Longiu Navas, qui a bien voulu étudier les Rhaphidiides du Muséum. Rhaphidia notvta F. — Seine-et-Oise : Rambouillet (D* J. Villeneuve, 1900), Saint-Nom-la-Rretèche ((-h. Delval, 1900), Maisons-Lafitle (J. de Gaulle, 1906); Fontainebleau ( 1 901 ); Vosges (Collection G.Fallou, 1895); Orne : Vimoutier (Collection G. Fallou, 1895); Le Mont-Dore (1873); Hautes-Pyrénées : Arrens (Collection L. Pandellé. 1906); Suisse : Rérisal (J. de Gaulle, 1907). R. major Burmeister. — Fontainebleau (1876): Seine-cl-Oise : Sénart (R.du Buysson, 1899); Nancy(J. de Gaulle, 190b); Hautes-Pyrénées: Arrens (Collection L. Pandellé'. 1906). R. cognata Rambur. — Seine-et-Oise : Chaville (G. Bénard, iqo3; 9 16 \l R. du Buysson, 1901), Ville-Evrard (E. Cordier, 1908). Maisons- Lalilte( .1. de Gaulle. 1906); Fontainebleau (1901); Vannes (J. de Gaulle, 1901): Orne : Vimoutier ( Collection G. Fallou. 1895); \ niais : Rérisal (Collection Noualhier, 1898). R. flavipes Stein. — Suisse. Valais : Sierre (Collection Noualhier, 1898). R. HACDLICOLLI6 Steph. — Algérie, Teniet-el^Haad (J. Kiinckel, 1898): Turkestan oriental (Chaffanjon. 1895). R. ai>\m\n\ Albarda. — Asie Mineure, Akbes (A. David, l8q4). R. Harhandi Navas. — Nipon moyen, environs de Tokyo et Alpes de Nikko (J. Harmand, 1901 et 190G), types! lî. wvtiiosticma Schumniel. — Région du Baïkal, Jelan (Paul Labbé, 190a). R. AssiuiLis Albarda. — Mexique (Salle, 1 856). Inocelua crassicornis Schumniel. — Syrie : Akbes (leg. Ch. Delagrange, Ch. Alluaud, 1907): Japon : enviions de Tokio (J. Harmand, 190b). — 451 — Observations sur les habitudes du Bkmrex Borrei Hasdlirsgh W (Hyménoptères). Lettre adressée de Batavia À M. le Profbssbur Bouvier, par M. Edward Jacorson. Cher Monsieur, Par la présente je vous adresse quelques observations que j'ai faites sur les Bembex de cette contrée. Peut-être y trouverez-vous quelque chose à mettre dans une publication. Votre monographie biologique des habitudes des Bembex m'a indiqué le chemin pour entreprendre mes observations. La côte nord de Pile de Java est presque partout bordée par des marais à végétation de Rhizophores, là où les marais ne sont pas transformés en piscines. En beaucoup d'endroits, ces marais sont séparés de la mer par une étroit»1 plage sablonneuse, formée par les débris de coquilles et les bancs de corail. Sur cette plage, on trouve de nombreuses colonies de Bembe.r Borrei Handl. J'ai observé ces Hyméuoptères au bord de la mer, dans les marais de Mou ara Antjol, situés entre Batavia et Fandjong Priok. Je vous envoie toutes les Bembex que j'ai capturées et vous pourrez donc déterminer l'espèce dont il s'agit. Il faut observer que la couleur jaune est beaucoup plus claire et plus vive au vivant des Insectes qu'après la mort. Le jaune est blanchâtre avec une nuance verte. Ce qui m'a frappé tout de suite, c'est la grande diversité dans le dessin des bandes et taches jaunes et noires; il n'y a presque pas d'individus mar- qués identiquement. Je ne suis pas assez entomologiste pour distinguer les femelles des mâles; j'ai cependant observé que la plupart des Bembex présentent sur le côté ventral un tubercule se terminant en pointe, tandis que, chez d'autres individus, ce tubercule est très plat; je crois que les premiers sont les mâles et les derniers les femelles (ce qui est exact, en effet). On voit les Bembex butiner sur les fleurs qui poussent sur la plage et au bord du marais. Presque toujours ils sont réunis en colonies sur des espaces plus ou moins limités, et sur le même terrain au beau milieu de Cl) La détermination de cette espèce et relie du Stizus signalé plus loin ont été laites au laboratoire d'entomologie du Muséum par M. Robert du Buysson. 3a. — /i52 — ces colonies se trouvent aussi les nids dune autre espèce de Guêpe (Stizus prismaticus Smith) fouisseuse, de taille beaucoup plus petite, mais qui semble avoir les mêmes habitudes. Je vous envoie un individu de cette petite espèce sous le numéro 1 38. Chaque femelle de Bembex creuse un nid pour elle-même; ces Insecles ne chassent point par bandes. Quoiqu'ils aient des instincts sociaux, l'harmonie ne règne pas toujours dans leurs colonies; à chaque moment on voit une (iuêpe fondre sur une autre, mais pour la quitter tout de suite ; je ne les ai pas vues une seule fois se débattre sur le sable en se querellant. Souvent une Guêpe pénètre dans le nid d'une voisine, mais pour le quitter tout de suite. Pour le mode dont elles creusent leurs trous, je peux me rapporter à la description que vous avez donnée pour le Bembex rostrata dans votre mo- nographie des -Habitudes des Bembex*. Les Guêpes que j'ai observées se comportaient exactement de la même façon. Quand ces Insectes quittent leur nid, d'ordinaire ils ne le ferment pas; deux ou trois fois seulement, j'ai vu une Guêpe se retourner en sortant et lancer un jet de sable sur l'orifice (elles sortent du terrier à reculons), ba- layant ensuite l'endroit pour faire disparaître toute trace. Je n'ai pas pu déterrer un seul nid. Le sable était entassé si légèrement que tout s'effondrait à la moindre tentative et, en creusant plus loin, je per- dais chaque fois la piste. De même je n'ai pas réussi à prendre un seul Bembex avec sa proie; ainsi je ne peux pas dire quelles sont les proies qu'ils apportent pour approvisionner leurs nids. Mes observations ont été trop peu nombreuses et de trop courte durée pour élucider ce point. Quant aux parasites des Bembex, j'en ai observé deux espèces qui sont des Diptères. Je les ai envoyées à M. le Docteur J.-G.-H. de Meyere, conser- vateur au Muséum de irNatura Artis Magistra», à Amsterdam. Ces Diptères rodent en grand nombre sur le sable où il y a des colonies de Bembex. Les Bembex ne s'en soucient guère. Aussil<>t qu'un Bembex commence à creuser son nid, ces Diptères s'approchent nombreux et guet- tent à l'entrée du nid, redoutant peu le jet de sable que les Bembex lancent de leur terrier. Au moment où la (iuêpe sort du terrier, les petits Diptères tâchent d'y pénétrer; je les ai même vu marcher entre les jambes des Guêpes pour atteindre plus vile l'entrée du nid. Les Guêpes ne les chassaient jamais et semblaient les ignorer totalement. Les Bembex ne s'effarouchaient pas du tout de ma présence aussi long- temps que je me tenais immobile. Assis au milieu d'une colonie, je les observais autour de moi et ils venaient creuser leurs trous près de mes mains ou sous mes jambes. Quoique mes observations soient un peu superficielles et beaucoup trop — 453 — incomplètes . je n'hésite pas à vous les communiquer, espérant qu'elles con- tiendront quelque chose de nouveau. Agréez, cher Monsieur, mes salutations sincères. Edward Jacobsow. }<>TE PRBLIMIXA1BE SUB H SYSTEMATIQUE DE GEMtE ChRYSOZONA. Descf.iptiox de t>Ei\ gbxêies nouveaux , par M. Jacques Surcouf. CHEF DE TRAVAUX DE ZOOLOGIE AU LABORATOIRE COLONIAL DU. MUSÉUM. Le genre de Diptères piqueurs connu sous le nom de Hœmatopota a été créé par Meigen en i8o3: il se compose de formes petites variant de - ài-i millimètres, qui offrent une grande ressemblance entre elles. H v a quelques années, les recherches de Bigot avaient amené le nombre des espèces décrites à 29. y compris deux variétés. Récemment, les travaux de MM. Austen. Grùnberg, Newstead. de miss G. Ricardo et les nôtres ont pu différencier 100 formes, mais nous devons remarquer que de nombreuses coupures s'imposent dans ce genre trop vaste où ont été réunis parfois des êtres très divers. Déjà, en 1891. Bigot hésitait à comprendre daus les Hœmatopota un certain nombre d'espèces décrites par lui. Le Dr Kertetz de Budapesth, qui s'est voué à l'aride tâche de faire le catalogue des Diptères, fait remarquer que Meigen avait déjà donné aux Hœmatopota le nom de Chrysozona, en 1800. Il semble donc qu'au nom des lois de la priorité . cette dernière appellation soit celle qui doive être employée, mais le nom de Hœmatopota est passé dans les habitudes et a du reste été le seul utilisé: d'autre part, les auteurs anglais se refusent à l'adopter. Le premier essai de classification fut fait par M. Grùnberg. de Berlin, qui créa les deux genres de Holcoceria et de Porahœmatopota. Le premier se distingue par l'absence des dessins caractéristiques des ailes, qui dans le cas de la seule espèce décrite sont entièrement noires (H. cognata Grùnberg). Le second genre se différencie par la forme du troisième article anten- naire qui. au lieu d'être plus ou moins mince et étroit, se dilate a sa base en une large expansion plane , discoïdale ; d'assez nombreuses espèces appartiennent à ce nouveau groupe. M. E.-E. Austen, du British Muséum, a formé le genre Hippoeeatmm pour quelques espèces à bande intraoculaire glabre, à dernier article des — 454 — palpes de grande dimension et qui sont, comme les Holcoceria, dépourvus des dessins clairs caractéristiques formés de traits courts et de points par- fois réunis en rosettes qui caractérisent les lieematopota. L'espèce nouvelle H. versicolor, sur laquelle M. Austen constitue son nou- veau genre, est bien voisine de YHeematopota strigipennis Karsch. En outre, nous croyons nécessaire de créer deux nouveaux genres qui aideront à subdiviser ce groupe de i5o espèces : Austenia nov. gen. Nous dédions ce genre à M. E.-E. Austen, Assistant d'Entomologie au Rritish Muséum, qui par ses nombreuses recherches, extrêmement minu- tieuses, a su séparer de multiples espèces, très affines, très voisines les unes des autres. Celle sur laquelle nous appuyons notre genre a été dé- crite par lui sous le nom de Hœmutopota bullatifrons, Ce groupe se caractérise par la présence d'une callosité frontale, inter- oculaire, extrêmement saillante, conique vue par-dessus, non divisée par un sillon médian, losangique vue de face et n'atteignant pas les yeux. En outre, les fémurs portent deux, longues franges de poils et les tibias posté- rieurs sont plats et fortement dilatés. La Collection du Muséum possède un très bel exemplaire de lustenia bullaljfrQns recueilli par le Dr Bouet à Kouliala,en Guinée; les exemplaires de la Collection du Brilish Muséum proviennent du Nord de la Nigeria. Potisa nov. gen. Ce genre est établi sur une espèce décrite par Bigot sous le nom de Hamatopata pachycera ; lexemplaire-tvpe, qui se trouve dans la Collection du Muséum de Paris , porte de la main de Bigot la mention suivante : Hamatopata pachycera 9 nov. sp., nov. gen. Type unique. I. Bigot, mai îHyo. — Cambodge La Collection du Muséum comprend un second exemplaire de même origine. Le genre se caractérise par la forme des antennes , qui ont été inexacte- ment décrites par Bigot. Premier article antennaire de la longueur de la tête, renflé depuis la base, presque cylindrique; second article extrêmement réduit, en forme de croissant; troisième article formé d'une partie basilaire ovoïde, renflée et légèrement atténuée vers sa partie apieale, où elle se termine subitement par un appendice trois fois moins large et près de cinq fois moins long, qui est constitue par les trois dernières segmentations, étroitement emboîtées les unes contre les autres. A ce genre doit appartenir Hœmatopata rubida Bicardo, de Birmanie; Hfematopala eilipee Bigot, qui possède des antennes du même genre, 455 — quoique le troisième article soit moins renflé , peut être rangé soit dans Potisa, soit dans un groupe voisin non encore décrit. L'exemplaire-type de Bigot, dans la Collection du Muséum, a été re- cueilli par la Mission Pavie, en 1886. dans le Siam; il diffère encore de Potisa pachycera par les longues franges de ses tibias. ESPECES XOT "VELI.ES D'AFRIQUE. Chrysozona vulnerans. 9. Longueur du corps. 8 millim. a à 10 millimètres (fi spécimens); longueur de l'aile, de 9 à i5 millimètres. Brunâtre clair, dessus du thorax avec un dessin blanchâtre arrondi au bord antérieur, abdomen clair portant une trace triangulaire médiane sur les premiers segments et symétriquement placée, une tache blanc jaunâtre arrondie de chaque col '■; bord postérieur de chacun des anneaux jaunâtre clair: antennes et pattes brunâtre clair; tarses et tibias antérieurs bruns, ceux-ci seulement dans les deux tiers distaux; tibias médians et postérieurs brunâtre clair avec deux anneaux jaunâtres. Callosité frontale brun jaune clair, brillante. Tête : bande frontale brun fauve clair à pubescence composée de courts poils noirs, sauf aux angles inférieurs où ces poils sont blancs: tar-hes latérales frontales d"un brun velouté cerclées de jaune clair, tangentes aux yeux; la zone claire qui les entoure se prolonge au-dessous de chacune de ces taches dans l'angle intérieur formé par le bord de l'œil et la partie supérieure de la callosité frontale; tache frontale impaire delà couleur des deux autres, très petite, cerclée de clair et surmontée vers le verlex par une zone un peu assombrie qui porte au sommet de la concavité du vertex une petite tache vaguement triangulaire, blanche. Callosité frontale atteignant les deux yeux, bord supérieur presque horizontal, bord inférieur sinueux au milieu ; la callosité porte un enfoncement médian et est conti- nuée en dessous, entre les antennes, par une saillie couverte par m\o double tache noire séparée par le sillon médian. Antennes : premier article renflé, brun jaunâtre, à pubescence composée sur la région externe de gros poils noirs, courts: second article très petit, de même couleur que le précédent, cilié de courts poils noirâtres à son bord apical ; troisième article à segment basilaire développé, brun très clair, glabre, suivi de trois annulations, dont Tapicale est brune, couverte de poils noirs et plus longue que les deux précédentes ensemble. Palpes allongés, le second article légèrement renflé à son point de courbure, ter- miné en une pointe obtuse, jaunâtre clair, portant de nombreux poils hérissés, blanchâtres, sur le premier article et le commencement du second, puis une pubescence régulière, noire, assez dense au côté externe; le côté interne reste glabre. — 456 — Région contiguë aux anlennes d'un blanc brunâtre, portant quelques petites taches brunes très peu nombreuses, le reste de la face et les joues d'un blanc pur à longue pubescence concolore. Thorax portant trois lignes médianes blanches; la médiane lili forme se continue jusque vers le bord postérieur; les deux latérales se rejoignent en forme d'arc au bord antérieur du thorax et se prolongent jusqu'à la suture transverse où elles se terminent par un point; de là, part de chaque côté une ligne blanchâtre assez élargie qui vient se mettre en contact vers les trois quarts de la longueur du thorax, constituant ainsi une zone blanche assez large qui se termine au bord postérieur en s'élargissant par un crois- sant de chaque côté; ces croissants se relient à la ligne blanchâtre qui, élargie au-dessus du calus alaire, fait le tour du thorax. Pubescence concolore; flancs jaune clair à pubescence blanche, longue et molle ; pectus gris cendré. Sculellum de la couleur du thorax portant en son milieu une large zone cendrée. [bdomen : châtain brunâtre recouvert d'une courte pubescence jaunâtre et portant à partir du deuxième segment, sur chaque côté, une tache arrondie, jaunâtre, située à égale distance de chacun des bords du seg- ment; en outre, les quatre premiers présentent une tache obtuse, vague- ment triangulaire, située au milieu et qui est constituée par une extension de la bordure postérieure claire que l'on retrouve sur chacun des segments, le dernier compris; celui-ci porte en outre de nombreux poils noirs. Dessous de l'abdomen cendré, chacun des anneaux étroitement bordé de jaunâtre à son bord postérieur; les deux derniers segments ont quelques longs poils noirs. Ailes : brun jaunâtre clair, à dessins nombreux peu distincts, ne passant pas d'une cellule à l'autre. Stigma roussâlre, allongé, bien délimité. Cel- lule radiale hyaline depuis son origine jusqu'au trait blanc qui précède la tache sligmatique; celle-ci est suivie d'une boucle blanche allongée dont le bord supérieur longe la nervure costale après le stigma. Cellule cubi- tale présentant un obscurcissement le long du premier segment de la ner- vure transverse supérieure et autour du rameau divergenl de la nervure cubitale; cette cellule possède en outre un gros point blanc à son extrémité distale suivi un peu plus loin d'un Irait courbe qui la traverse; un second trait de la hauteur de la cellule est situé immédiatement au-dessous de la boucle de la cellule radiale, un point blanc près d'un rameau appendicu- laire, dans la portion apicale de la cellule, un trait formé de deux petites taches allongées et près de l'extrémité un Irait en forme de C et disposé comme lui. Cellule apicale portant deux points blancs situés l'un au-dessus de l'autre, l'inférieur peu distinct, un arc et près de l'apex un trait per- pendiculaire à la nervure cubitale, puis formant après une légère courbe un angle droit, prend fin contre la nervure inféro-cubitale. Les cinq cel- — 457 — Iules marginales postérieures présentent toutes un même dessin, plus ou moins rassemblé ; celui de la troisième a la forme d'un X, très distinct chez le type, moins net chez d'autres spécimens. Balanciers d*un brun jaunâtre clair, tige pâle. Ecailles brunâtres. Pattes : Fémurs brun clair, couverts d'une pruinosité cendrée , assez fugace, articulation claire. Pubescence composée de longs poils d'un blanc argenté, mélangés à des poils noirs; tibias antérieurs portant près de la base un anneau blanc à poils blancs; la pubescence du reste du tibia et du tarse est noirâtre; tibias médians et postérieurs à deux anneaux blancs à pubescence concolore, métatarses médians et postérieurs blancs sur leurs trois quarts basilaires , pubescence noire. Tarses bruns. Collection du Muséum de Paris. Quatre exemplaires femelles recueillis par M. Ch. Alluaud. en novembre 190 4, à Nairobi, plaine Masai, en Afrique orientale anglaise. Chrysozona pellucida. 9. Longueur du corps, 9 millimètres à 9 millim. 5 (•?. spécimens); longueur de l'aile, 8 millim. a à 8 millim. 3. Brun clair, dessus du thorax portant une bande médiane gris brunâtre, nettement blanche au milieu et sur chacun des côtés, donnant ainsi l'im- pression de trois lignes longitudinales blanches, entre lesquelles se serait déposée une pruinosité un peu plus grisâtre ; en outre , une bande latérale peu visible contourne le thorax, colore en clair les calus alaires et se con- tinue sur le scutellum qui paraît grisâtre sur sa plus grande partie. Abdo- men brun tabac. Antennes ocracées. Pattes claires sans anneaux aux tibias médians et postérieurs. Callosité frontale noire, brillante. Ailes peu tachetées. Tête : Bande frontale brun jaunâtre clair dans sa partie médiane, taches latérales frontales grandes, un peu réniformes, non tangentes aux yeux, d'un noir de velours, cerclées de blanc; une zone blanche assez large s'étend au-dessous de chaque tache dans l'angle inférieur formé par l'œil et la callosité frontale et porte une pubescence courte et blanche ; au-dessus de la tache subréniforme s'étend vers le vertex une zone blanchâtre. Tache frontale impaire nulle ou très petite. Callosité frontale s'étendant comme un bourrelet noir et luisant d'un œil à l'autre, se recourbant vers le bas contre les veux, bord supérieur arrondi se relevant en une pointe d'accolade au milieu, bord inférieur régulièrement arrondi; sous la callosité *se voit au- dessus des antennes et entre elles une tache quadrangulaire brune. An- tennes : premier article moindre que la demi-longueur de la tète, jaune rougeâtre clair sous la pruinosité grise qui le couvre, cylindrique, portant quelques rares courts poils noirs; second article globuleux de même cou- — 458 — leur; troisième article rouge fauve à la base, peu dilaté, terminé par une partie apicale brun noirâtre à pubescence blanchâtre. Palpes: premier article petit: second long, jaunâtre, régulièrement arqué , couvert d'une pruino- sité cendrée portant des poils jaunâtres mélangés de quelques noirs, côté interne glabre. Joues et partie inférieure de la tète blanches, à pubescence concolore. Armature buccale jaune brunâtre. Thorax à pubescence concolore, lianes et pectus couverts d'une pruino- sité gris cendré et portant de longs poils blancs, faibles, peu nombreux. Abdomen d'un brun tabac, portant au bord postérieur de chacun des segments une étroite bande claire: le milieu de chacun d'eux est éclairci par les traces d'une bande médiane rudimentaire — pas de taches laté- rales. — Ventre grisâtre, orné de poils jaunes, bord postérieur des seg- ments très étroitement éclairci. iiles roussâtres, enfumées, ne laissant apparaître le fond hyalin qu'en deux endroits : i° dans la cellule apicale sous la forme d'une traînée hya- line sans contours arrêtés; 2° dans la cellule radiale qui l'est depuis son extrémité distale jusqu'au stigma; ce dernier est allongé, roussâlre et bien défini. Les cellules basilaire supérieure, basilaire inférieure et discoïdale sont d'un roussâtre uniforme très pâle sans mouchetures ni traits blancs visibles à l'œil nu. Vues par transparence avec une forte loupe (Zeiss-iti), on \ voit des dessins peu nombreux et mal délimités. Cellule apicale portant à sa partie distale un gros point blanc et. vers l'apex, deux traits flexueux blancs réunis 6ur la nervure inféro-cubitale. Balanciers blanc jaunâtre à massue brunâtre sur les côtés. Ecailles claires, bordées de jaunâtre. Pattes: Fémurs brun noirâtre, recouverts d'une pruinosité grisâtre, por- tant quelques poils clairs: tibias antérieurs jaunâtres dans leur quart distal: les trois quarts apicaux el le tarse sont brun sombre; tibias médiane cl postérieurs jaune brunâtre clair, à pubescence concolore — sans an- neaux — tarses clairs à pubescence noire. Collection du Muséum (le Paris, deux exemplaires pris à Léopoldville par le D' llroden, en 190/1. Le Hrilish Muséum possède un exemplaire de cette espèce. Chrysozona vellucida appartient à un groupe très homogène qui com- prend des Insectes à ailes peu tachetées et qui n'ont pas les pattes annelées. Les principales espèces sont : Chrysozona Laverani Surcouf, C. similis Ri- cardo, C. dyahamii Austen, C. vertinens \usten, C. copemanii Austen. /i59 Descriptions DE FORMES NOUVELLES d' HÉlICONIDES [LÉPIDOPTÈRES RhOPALOCERES j DE LA COLLECTION DU MUSEUM , PAR E. BOULLET ET F. Le CeRF. (Première note.) En procédant récemment an classement des Héliconides de la Collection du Muséum , — augmentée de celle de l'un de nous , — nous nous sommes trouvés en présence d'un certain nombre de spécimens impossibles à rap- porter aux formes déjà décrites. M. Stichel, qui voulut bien en examiner la plus grande partie, y recon- nut plusieurs variétés inédites dont nous commençons aujourd'hui la pu- blication. Dans cette première note nous décrivons les formes nouvelles apparte- nant au genre Heliconius; une autre note qui paraîtra dans le Bulletin de janvier 1910 comprendra celles du genre Eneides. A cette dernière note seront jointes, sur une planche, les ligures de la plupart des variétés faisant l'objet des deux parties du présent travail. Heliconius numatus-isabellim s Bâtes forma intermedia n. f. Diffère de H. numatus-isabeîlinus par l'absence totale de jaune aux quatre ailes en dessus ; tous les dessins sont ceux àHsabellinus mais se détachent sur un fond fauve très vif uniforme. En dessous-, on observe la même particularité avec, en plus, la dispari- tion des petites taches blanches antémarginales entre les nervures. 1 cf 1 9 Guyane française: (dTiourdon ville; 9 Guatimala), août 1908, E. Le Moult (Coll. E. Boullet). Heliconius numatus-isabellinus Bâtes aberration fusca u. ab. L'espace extracellulaire compris entre la nervure 3 (M2), l'apex et la côte, normalement jaune dans le type et la variété isabellinus, est ici un peu plus étendu et d'une teinte enfumée fuligineuse un peu translucide. Cet espace forme, ainsi teinté, une sorte de macule à contours plus régu- liers que chez le type et la variété isabellinus, car les nervures sont conco- lores et non indiquées en noir. L'aberration atteint également toutes les autres taches claires , c'est-à-dire les taches apicales des ailes supérieures, la surface androconiale des ailes — 460 - inférieures eu dessus et la partie correspondante du dessous des ailes supé- rieures. 1 d* Guyane française : Saint-Laurent duMaroni. décembre 1908, E. Le Moult (Coll. E. Bouîlet). Nota. — L'aberration de couleur présentée par cet individu n'est pas pu- rement tératologique; comme tant d'autres variations, elle parait obéir a une loi; nous l'avons, en effet, constatée chez d'autres papillons des mêmes contrées présentant le même système de coloration, en particulier chez un Hymenitis mimétique faisant partie de la collection Boullet. Heliconids Sylvana-Sylvana Cr. forma Sticheli n. f. L'extension du noir aux quatre ailes modifie ainsi chez cette nouvelle forme le dessin du type : \ux supérieures, la côte est noire depuis la base jusqu'au-dessus de la tache noire disco-cellulaire; les taches jaunes comprises dans les espaces inlernervuraux 3-4 (M2-R3) et 5-6 (R/-R1) au delà de la cellule n'existent pas non plus que les taches jaunes apicales; on voit seulement quatre taches jaunes petites et arrondies groupées par deux au bord externe entre k et (i (R'-R1) et deux à la cote dans les intervalles 6-7 et 8-9 (R'-SC5, SC*-SG3). La tache noire oblique du ni i lieu de la cellule est grosse et rectangu- laire; elle limite à cet endroit l'espace jaune du milieu de l'aile qui se con- tinue entre les nervures 2-3 (M2-M') jusqu'à 5 millimètres du bord ex- terne et remonte directement à la côte en passant derrière la tache disn>-cellulaire noire dont les prolongements la coupent au niveau des nervures 5 et sous-costale (R^SC); cette surface jaune médiane prend ainsi un aspect triangulaire caractéristique qu'on ne retrouve dans aucune autre forme de l'espèce. \ux ailes inférieures, le noir s'étend depuis le tiers du bord interne près de la base jusqu'au milieu de l'espace 6-7 (R'-SC) pour remonter de là à la côte, effaçant les autres dessins, sauf les taches apicales jaunes qui sont seulement réduites. l'as de trace de raie noire dans l'espace internervural 7-8 (SC— C). Le dessous est semblable au dessus, mais au bord des quatre ailes on retrouve, très atténuées, les taches blanches internervurales. 1 9 Guyane française, 1 854 , Caterneau. Nota. — L'analogie apparente de cette forme avec lleliconius anderiàa- melicerta Bâtes nous l'aurait fait rattacher à cette dernière espèce si nous n'avions eu à son sujet l'avis autorisé de M. Stichel à qui nous sommes heureux de la dédier. — 461 — Heliconius ethilla-metaulis Butler forma depuncta n. I. Caractérisée par l'absence, au\ ailes inférieures en dessus, des points jaunes marginaux internervuraux, et aussi par les dessins noirs qui sont plus largement écrits , un peu comme dans la forme mentor Weym. En dessous de ces mêmes ailes, les points blancs marginaux sont faible- ment indiqués et décroissent rapidement entre îaet 4 (SMa— M3); la bande noire qui remplit, de la base au bord externe, l'espace 7-8 (SG-G) est absolument entière, sans trace de la tache jaune transverse qui, chez le type et d'autres variétés, la divise en son milieu. 1 d\ Trinité, 1908, Ern. Swinhoe (coll. E. Boullet). Heliconids anderida-fornarina Hewitson forma Bouvieri 11. f. Aux ailes supérieures, une teinte d'un beau roux cannelle vif couvre la base jusqu'au milieu de la cellule, d'où elle descend obliquement de la côte jusqu'à la bordure noire externe entre les nervures 2-3 (M'-M2). Sur ce fond brun s'inscrivent deux dessins noirs : le premier, dans la cellule, est constitué par un trait noir cunéiforme à sommet largement dilaté et oblique , dont la pointe atteint presque la base de l'aile; l'autre est une large bande noire courant sur la nervure 1 (SIM), sous laquelle elle commence près de la base. Le reste des dessins est comme dans la \av. fornarina Hevvits. avec le noir un peu plus développé; les taches apicales sont réduites et les points discaux des intervalles 3-4 (M2-R3) et 4-5 (R3-R2) sont réunis et étendus jusqu'à la cellule par un large trait venant de la bordure noire le long de la ner- vure 3 (M2). La couleur jaune du disque est plus vive que chez fornarina; à l'angle interne, les deux taches claires eu croissant qui sont jaunes chez fornarina sont ici fauve vif. Les ailes inférieures sont du même brun vif que les supérieures avec une large bordure noire et une bande transverse de même couleur qui part au tiers du bord interne près de la base de l'aile, touche la cellule intérieurement et rejoint la bordure noire dans l'intervalle 6-7 (R'-SG); à cet endroit se trouve un point clair de même nuance que les deux taches en croissant des ailes supérieures. La surface androconiale du bord antérieur est d'un gris enfumé assez particulier. Le dessous des ailes présente les mêmes dessins avec des nuances atté- nuées; aux ailes inférieures, tout l'espace compris entre la nervure 7 (SG1), la cellule (nerv. SG) et la côte est noir, sauf près de la base — qui est rousse — et un point blanc entre 7 et 8 (SG'-G) près de l'angle externe ; il y a aussi des points blancs marginaux comme chez anderida-fornarina. — 462 — La surface androconiale du bord antérieur des ailes postérieures et la partie correspondante du dessous des ailes antérieures sont gris foncé. Cette forme magnifique rappelle un peu H. pardalinus-lucescens Wey- mer dont elle a le coloris chaud et velouté ; nous la dédions à notre émi- nent maître M. le Professeur E.-L. Bouvier. 1 d Guatemala (environs de Chiquimula) 1908, René Guériu. Heliconils Buunevi Hiïbner forma Oberthùri n. f. Grande et belle forme albine ayant les marnes dessins que le type , mais chez laquelle toutes les taches jaunes sont devenues d'un blanc pur. Dédiée en témoignage de haute et respectueuse estime à notre émineul confrère M. Ch. Oberthùr. 1 9 Rio Napo, haut Amazone (1875). Sarkady. Helicomus Birxeyi Hiibner var. Jeanneae n. v. Forme voisine de H. Burneyi var. Huebneri Stgr. dont elle se distingue par l'extension du jaune aux ailes supérieures. La tache intracellulaire est d'un tiers plus développée que chez Huebneri et celles des intervalles 2-3 et 3-4 (M'-\l\ Rs-R*) presque deux fois plus grandes; la dernière surtout se développe jusqu'il l'angle formé par la mé- diane et la nervure 2 (M-M1). Au-dessous de ces trois lâches habituelles, s'en trouve une quatrième giande et placée dans l'intervalle 1-9 (S.M-M1), où elle s'appuie sur la couleur rouge qui couvre toute la partie basilaire de l'aile. » Cette tache est très caractéristique et augmente de beaucoup à elle seule l'aire jaune discale. Les taches apicales sont au nombre de quatre chez l'individu le plus caractérisé. Comme chez le type, les ailes inférieures portent des rayons rouges très développés. Nous dédions à M"c Jeanne Jacquot cette belle variété. 2 d Guyane française (Cayenne) : Musée des Colonies ( 1900); Bolivie, Province del Sara ( 1908) , W. Rosenberg (coll. E. Boullet). Heliconius BuBNEn-JEANNEAE E. B et F. L. forma reducta n. f. Nous nommons ainsi une forme de la variété Jcamieœ chez laquelle les taches apicales jaunes ont totalement disparu en dessus et en dessous. 1 d Bolivie : province del Sara (1908). W. Rosenberg (coll. E. Boullet). Heliconius doris-dei.ila Hùbner forma albinan. f. Cette variété est à //. dork-dcida ce qu'est la forme Obertkâri à H. Bur- — 463 — neyi-Burneyi Hb.: c'est-à-dire que toutes les taches jaunes du corps et des ailes, atteintes d'albinisme, sont devenues blanches. 1 9 Rio Napo, haut Amazone (1875), Sarkady. Nota. — On remarquera que nos deux dernières varie'te's albinos sont du même sexe, de la même région, et ont été prises la même année (et sans doute au même lieu) par le même chasseur. Application de l'Eau de Javel au traitement des piqures de guepes , PAR M. Andrk Piedallu. Dans le courant de l'été, je fus, avec un ami, attaqué par un essaim de Guêpes, qui ayant leur nid sur le bord d'un chemin avaient été quelques minutes auparavant agacées par des passants. En un instant nous étions enveloppés par l'essaim et piqués à plus de vingt endroits : dans les cheveux et la barbe, sur la figure, au cou, aux bras, aux jambes et même dans le dos, à travers nos vêtements. Nous uous trouvions à cinq minutes de la maison où j'avais de l'eau de Javel. Je savais que le chlorure de chaux avait été employé contre les morsures de Serpents (1), et j'ai pensé à appliquer d'urgence Veau de Javel à notre cas. Ces piqûres étaient très douloureuses et, étant donné leur nombre, pou- vaient être dangereuses. J'ai fait alors une solution d'eau de Javel au quart et l'ai appliquée eu compresses à mon compagnon et à moi. En quelques minutes les douleurs ont cessé , et aucune inflammation ne s'est manifestée ni sur mon compa- gnon ni sur moi. J'ai pensé que cette application d'un liquide commun dans tous les ménages pouvait rendre service ; c'est pourquoi j'ai voulu la signaler ici. D ailleurs, cette dose massive au quart n'est pas, je pense, nécessaire, et la dose au dixième et même au vingtième serait , je crois , suffisante. Calmette, dans sou livre Venins et animaux venimeux, parle de l'appli- cation qu'il a faite de solutions de chlorure de chaux aux piqûres des Hyménoptères. (1) Calmette, C. R., 189/1, CXVIII, p. 720. Ann. Inst. Pasteur, 189/1, p. 283 à 286; C. Phisalix et G. Bertrand, Archives dp Physiologie, n° 3, juil- let i8g5, p. 523. — 464 — Liste de Coquilles mamnes recueillies par M. P. Serbe À Java (igo3-igo6), par M. Ed. Lamy. De 190.3 à 1906, M. Paul Serre, Correspondant du Muséum et alors Vice-Consul de France à Batavia, a fait au Laboratoire 0(i. pi. LVIII, fig. 3. G. HEBRAEDS L. , kiener. ibid., |t. 'l ! 5 . pi. I\ . fig. 2. C. HEBBAEIS L. \ar. \ ERMICl I. VI l s llwass. Kiener, ibid. , p. 46, pi. Mil, fig. 3. (1. GENERAXIS L. , Kiener. ibid., |». 122, pi. \\\. Gg. 1. C. vexiu.i u Martini, Kiener. ibid., |>. 79. pi. \\\l\. lig. 1. (1. miles L., Kiener, ibid., p. 9/1, pi. XXXV1II, fig. 2. C. CAPITANEU8 L., Kiener. ibid., p. 8i), pi. XX, lij}'. l C. ii.widis Lk., Kiener. ibid., p. 96, pi. XXVI, fig. h. C. BRMINEl S Bom=C.LITHOGLyPHI s Meuscll.. Kiener, ibid., p. 1 ->7, pi. \\l\, %■ 1- C. ttAGUS L. , Kiener. ibid., p. 283, pi. LXVII, fig. 1. (1. SPECTRDM L.. Kiener, ibid., p. 2(ja . pi. XLIV, fig. 5. C. achatimis Chemn. , Kiener, ibid., p. 188. pi. XL. fig. 1. C. glans llwass, Kiener, ibid., p. 3oo, pi. LXXX, fig. 1. G. sti'.iatus L. . Kiener, ibid., p. :>8o, pi. XLVII , fig. 1. C. ti mpa L., Kiener. ibid., p. 346, pi. \II, fig. 9. C. textile L., Kiener. ibid., |». 328, pi. \C, fig. 1. C. OHARIA llwass, Kiener, ibid., |>. 342, pi. L\\l\. fig. 1. — 465 — Scrcula javana L. = S. nodifera Lk. , Reeve , Conch. Icon., I, Pleurotoma, pi. IV, fig. 28. Oliva flnebralis Lk. = 0. labradorensis Bolten, Marrai, in Sowerby, Thés. Conch., IV, Oliva, p. i4, pi. XI, fig\ i46-i/i8. 0. elegans Lk. , Marrât, ibid., p. i5, pi. XI, fig. i58-i6o. 0. elegans Lk. var. tricolor Lk. = 0. guttula Martini , Marrât , ibid. , p. 16, pi. XII, fig. i65-i68. 0. tessellata Lk. = 0. tigrina Meusch. , Marrât, ibid., p. 19, pi. XV, fig. 222-224. 0. madra Lk. = 0. mauritiana Martini, Marrât, ibid., p. i4, pi. X, fig. 1 33 et i35. 0. textilina Lk. = 0. sericea Bolten, Marrât, ibid., p. i3 , pi. X, fig. i3i . 0. ervthrostoma Lk. = 0. porphyritica Martini, Marrai, ibid., p. 12, pi. VII, fig. io5. Harpa conoidalis Lk., Reeve, Conch. Icon., I, Harpa, pi. III, fig. 7. II. minor Lk., Reeve, ibid., pi. III. fig. 6. Marginella quinqdeplicata Lk. , Reeve, ibid., XV, Marginella, pi. X, fig. 10. Voleta vespertilio L. , Reeve, ibid., VI, Voluta, pi. V, fig. 11. Mitra puncticdlata Lk., Reeve, ibid. , II, Mitra, pi. III. fig. 19. M. adusta Lk. , Reeve, ibid., pi. IV, fig. 20. Turricula saxgiisuga L. , Reeve, ibid., pi. XIV, fig. 99. T. costellaris Lk. , Reeve, ibid., pi. IX, p. 58. T. vllpecula L., Reeve, ibid., pi. VIII, fig. 55. Latiris turritls Gmel. , Reeve, ibid., IV, Turbineîla, pi. XI, fig. 57. Vasum tdrbinella L. = Turbinella cornigera Lk., Reeve, ibid., pi. VIII, fig. 4o. Melongena pugilina Born, Reeve, ibid., IV, Pynda, pi. I, fig. 1. M. galeodes Lk., Reeve , ibid., pi. VII, fig. 22-23. Phos sknticosus L. , Sowerby, Thés Conch., III, Phos , p. 89, pi. GGXX1, fig. 8-11. Nassa stolata Gmel., Kiïster, Mari. u. Chemn. Conch. Cab., Buccinum, p. 16, pi. 4, fig. 1 1-1 3. N. Kieneri Desh. =N. marginolata Reeve (non Lmk.), Conch. Icon., VIII, Nassa, pi. VII, fig. 43, et pi. VIII, fig. 5o-5i. Mdrex ternlspina L. , Reeve, ibid., III, Murex, pi. XVIII, fig. 73, et pi. XIX, fig. 76. M. haustelldm L. , Reeve, ibid., pi. XXIII, fig. 95. M. addstus Lk. , Reeve, ibid., pi. VIII, fig. 29. Plrpuua persica L. , Kiener, Spec. Coq. vie., Purpura, p. 90, pi. 25, fig. 67. P. javanica Phil. , Kïister, Mart. u. Chemn. Conch. Cab., Purpura, p. 171, pl. 28, fig. 10-11. Muséum. — xv. 33 — 466 — P. (Io-pas) serta Brug,, Kiener, Spec. Coq. vie, Purpura, p. i33, pi. Ai, %• *96- Pentadactylus undatus Ghemn. =• Purpura muricina Rlainv. , kieuer, ibid., p. 33, pi. 6,%. i3, et pi. 7,%. i5. Triton pii.earis L. , Ree\e, Conck.Icon., II, Triton, pi. VU, %. a 3. T. (distorsio) cancellinus Roissy, Reeve, ibid., pi. XII, fig. 65. Ranella lampas L., Reeve, ibid., pi. IX, %. 3o a, et pi. X, fig. 3o b. R. granifera Lk. , Reeve , ibid., II, Ranella, pi. VI, fig. 3o. Cassis pila Reeve, ibid., V, Cassis, pi. I\, fig. 21. G. areola L. , Reeve, ibid., pi. IX, fig. nli. G. erinaceus L. = C. vibfa L. , Reeve, ibid., pi. VII, fig. i5. Dolium oLEARiiiu Rrug. . Reeve, ibid., V, DoHum, pi. VIII, fig. xh. D. fimbriatum Sow. , Reeve, ibid., pi. III , fig. 3. 1). perdix L. , Reeve, ibid., pi. VI, fig. 9. D. (malea) pomum L., Reeve, ibid., pi. I\ , fig. 6. PiRULA RETictLATA Lk. , Reeve, ibid., IV, Ficula, pi. I, lig. 1. Ovi DAOVÇM L. , Reeve, ibid., XV, Ovulum, pi. I, fig. 3. 0. (Gali'i unis) vebbdcosa L., Reeve, ibid., pi. I, fig. 2. CvpRKA argus L. , Reeve , //>/V/. , III. CypfQU, pi III, fig. & G. isabella L. Reeve, ibid., pi. XII, fig. 5i. C. carneola L. , Reeve , ibid., pi. \J, fig. 19. C. talpa L., Reeve, i"6id., pi. II, fig. Bi G. MAURiTiANA L., Reeve. ibid., pi. I, iig. 1. G. caput-serpentis L. , Reeve, i"6»V/. . pi. XI, fig. hlx. C. arvbica L. , Reeve, i&ûZ., pi. I, fig. a. G. moneta L., Reeve, ibid., pi. X.V, fig. 7A. G. annulus L., Reeve, ibid., pi. XV, fig. 71. (1. tigris L., Reeve, l'Wd., pi. IV, fig. 12. G. vitellus L., Reeve, ibid., pi. V. fig. \h. G. lynx L. , Reeve, /W. , pi. IX, lig. 33. C. brronbs L., Reeve, ibid., pi. Xlll, fig. 56. G. erosa L., Reeve, ibid., pi. XI, fig. 43. Strombos canarii m L., Reeve, ibid., VI. Strombu», pi. XVIII, fig. Ao. S. LENTiGiHostJfi U , Reeve, //. sultsp. rotabilis Hidalgo, Reeve, Conch. Icon., XIV, Circe, pi. VII. fig. a8 d; Hidalgo, Fauna malac. Filipinas, Obras Malac, part, i, t. Il, p. ai3. Circe scripta L. , Reeve, Conch. hou., XIV, Circe, pi. I, fig. î. Cabyatis siiuata Gray. — Reeve (Conch. lcon., XIV, Dione) a figuré sous le nom de Dione striata deux coquilles différentes : l'une (pi. V. fig. 5) i-si le véritable Chione striata Gray, voisin du Cytherea citrina Lmk. ; l'autre (pi. \, lig. hk) est une espèce distincte, nommée Caryatis ïlec- veana, par M. J.-G. Hidalgo [Canna malac. Filipinas, Obras \lafac, part. i. t. II, p. 200). Vends (Ghione) scabra Hanl.. Reeve, Conch. Icon., XIV, Venus, pi. XXI, fig- (J7- V. (Anaitis) anadvomene Anton, Pfeiffer, Mort. n. Chemn. Conch. Cab., I eneracea, p. i54, pi. XIII, fig. 5-6. Tapes litteratis L., Reeve, Conch. Icon., XIV, Tapes, pi. I, lig. 9. T. LiTTEJiATi s L. var. nocturnus Clicnui., Rômer, Monogr. Venus, II, p. 3g, pi. XII, fig. î d. T. pi nctatus Chemn., Rômer, ibid., p. /io, pi. XIII , lig. a, et pi. \1V, fig. i. T. radiâtes Chemn., Reeve, Conch. Icon., XI V, Tapes, pi. IV, fig. 16. — 469 _ T. quadriradiatus Desh. , Reeve, ibid., pi. II, fig. 6. Hemitapes pingdis Chemn. var. cevlonensis, Sow., Reeve, ibid., pi. VII, fig. 3o. H. hiantinls Lmk., Reeve, ibid., pi. VI, fig. 28. H. striatis Chemn., Reeve, ibid., pi. IX, fig, 45. DosmiA subtrigona Gheran., Sovverby, Thés. Conch., II. irtemis, p. 660, pi. CXLI,fig. ai. Donax faba Chemu. , Rômer, Mart. u. Chemn. Conch. Cab., Donacidœ, p. 88, pi. II, fig. 12-17. Asaphis deflorata L. , Reeve, Conch. Icon., X, Capsa, pi. I, fig. i« Solen regularis Dunker, Clessin, Mari. u. Chemn. Conch. Cab., Solenacm, p. 22, pi. IX, fig. 2. Cultellus suBELLiPTicus Diuik. , Clessiu, ibid., p. 62, pi. XVI, fig. 3. Siliqua radiât a L. , Sowerby, in Reeve, Conch. Icon., XIX, Cultellus, pi. IV, fig. i3. Mesodesma (Davila) crassula Desh., Reeve, ibid., VIII , Mesodesma, pi. 1\, fig. 26. Mactra lurida Ph il. , Weinkauff. Mart. u. Chemn. Conch. Cab., Maelra, p. 29, pi. IX, fig. 5, et pi. XVIII, fig. 2. M. radiolata Desh., Weinkauff, ibid., p. 5i, pi. XVII, fig. 6. Tellïna virgata L., Reeve, Conch. Icon., XVII, Tellina, pi. XIII, fig. 5a. T. (Phylloda) foliacea L. , Reeve, ibid., pi. III, fig. 11. Lucina punctata L. , Reeve, ibid., VI, Lucina, pi. I, dg. 2. L. interrdpta Lk. , Reeve, ibid., pi. II, fig. 5. Corbis fimbriata L. , Sowerby, in Reeve, ibid., XVIII, Corbis, pi. I, fig. 1. Contributions â la faune malacologique de l'Afrique équatoriale , par Louis Germain. XX Mollusques fluviatiles recueillis près de Kabarah (Sud de Tombouctou). M. Paul Lemoine, Chef de travaux de Géologie au Laboratoire colonial, a eu l'amabilité de me communiquer une petite collection de Mollusques qui lui ont été envoyés par M. Paul Hucherv, Commis des affaires indigènes — 470 — à Tomboucton. Ces coquilles ont été recueillies un peu au sud du village de Kabarah, le long d'un chenal nommé chenal d'Askia et qui fait commu- niquer Tissa Bei'. bras du Niger, avec le marigot de Kabarah. Nous sommes ici dans la zone d'inondation du Niger. La carte ci-jointe (fig. 38) précise le point où les Mollusques furent recueillis et montre ses relations avec le célèbre gisement de Kabarah où A. Chevalier et R. Chudeau ont rencontré des Marginelles et des Colombelles qui sont, m'a dit Chudeau, parfaitement Fig. 38. — Croquis de ia région entre Tombouctou et Kabarah. en place dans une roche argileuse pétrie de coquilles. 11 sérail du plus baul intérêt d'avoir des renseignements très précis sur ce gisemenl de Kabarah et, notai eut, sur son altitude par rapport an chenal d'Askia. J'espère que M. HucHEitv voudra bien me communiquer de nouveaux documents permettant de solutionner définitivement le problème. Quoi qu'il en soit, les Mollusques qu'il vient de recueillir appartiennent tous à la faune lacustre actuelle du pays. Voici, en effet , l'énumération des espèces d'Askia. — 471 — Cleopatra cyclostomoides Kiïster Variété tchadiensis Germain. igo5. Cleopatra tchadiensis Germain, Bulletin Muséum hist. nat.; Xi, p. 3a8 (en note, sans descript.) 1907. Cleopatra cyclostomoides Kister, variété tchadiensis Germain, Mollusques Afrique centrale française ; p. 519. Un exemplaire bien typique , mais à spire érodée , de cette espèce très commune dans le Tchad. Melania tobercolata Miïller. 1776. Nerita tuberculata Mi'ller, Verm. terr. etfluv. kîstor.; II, p. 191. 1909. Melania tuberculata Germain, Bulletin Muséum hist. natur.; XV, p. 375. Les échantillons recueillis dans le chenal d'Askia sont assez nombreux, mais tons de petite taille, le plus grand d'entre eux n'atteignant que xk millimètres de longueur. Leur test présente une sculpture très accen- tuée, les sillons de la base du dernier tour étant, notamment, fortement saillants. Unio (Nodularia) Lacoini Germain. igoS. Unio (Nodularia) Lacoini Germain, Bulletin Mu*&m hist. natur. Paris; XI, p. /189 (sans description). 190g. Unio (Nodularia) Lacoini Germain. Bulletin Muséum hist. natur. Paris; XV, p. 375. Bien qu'en fort mauvais état, les échantillons récoltés par M. Hdcherv peuvent être déterminés avec certitude. Tous de petite taille., ils ont perdu leur épidémie et laissent voir une nacre blanchâtre très irisée, surtout au voisinage des sommets. Corbicula Lacoini Germain. igo5. Corbicula Lacoini Germain, Bulletin Muséum hist. natur. Paris; XI, n° 6, p. ^87; — et XII (1906), p. 55. 1906. Corbicula Lacoini Germain, Mémoires soc. zoolog. France; XIX, p. 2^1, pi. IV, fig. 18-1/4. 1907. Corbicula Lacoini Germain, Mollusques Afrique centrale française; p. 579. Cette espèce paraît très répandue dans les régions du Tchad. Les échan- tillons du chenal d'Askia sont de taille moyenne (largeur maximum : 7-8 millimètres; hauteur, 8-9 millimètres); les sommets sont gros et proéminents; la charnière est aussi robuste que dans les exemplaires du — 472 — Tchad; enfin le test est moins finement sdïé. La sculpture présente ici, sur quelques spécimens notamment , des stries plus espacées et plus fortes que dans le type; on observe d'ailleurs de nombreuses formes intermédiaires. Si l'on compare cette petite faunuleà celle que j'ai dernièrement signalée dans l'Azaouad (1) et à la faune du Tchad (2), on observe les plus grandes analogies : ESPÈCES. LAC TCHAD. AZAODAD. CHENAL D'ASKIA. + + + + + + + -f + + + + + + + + + + + + + + + Limnœa africana Rup. var. azaouadensis Germain . Cleopatra cyclostomoides Kùster, var. tcliadicnsis (|] Germain (Louis), Contributions à la faune malacologique do l'Afrique équa- tnriale; XVIII : Mollusques fluvialiles recueillis dans l'Azaouad (nord-est de Tomltouctou); Bulletin Muséum hist. natur. Paru; XV, iQ<»(), p. 371-.}"."). (s) M. le professeur A. Lacroix, membre de l'Institut, a bien voulu me com- muniquer une petite série de Mollusques recueillis par M. le sergent Lacombe, dans le nord du Tchad. Je donne ici, à titre de comparaison, la liste des espèces en notant l'abondance du Vivipara unicolor Olivier, et contrairement à ce que l'on observe dans beaucoup d'autres régions du Tchad, la rareté des Physes et des Bythinies. Limicolaria connectons Martens, peu commun, bords du lac Tchad. Physa (Isidora) ttrigosa Martens. Un exemplaire. Vivipara unicolor Olivier. Très commun. Viripara unicolor Olivier, variété bianeulata Kïster. Assez rare. Cleopatra cyclostomoides Kïster. Un exemplaire. Bythinia {Gabbia) Neumanni Martens. Un exemplaire. Melania tuberculata Mi ller. Assez commun. Mutela angustata Sowerhy. Assez commun. Quelques échantillons atteignent une grande taille (i/i5 millimètres de longueur sur 63 millimètres de hauteur maxi- — 473 — Il s'agit bien évidemment de la même faune lacustre et les différences observées tiennent à des localisations d'espèces dont j'aurai prochainement à citer de nombreux exemples. Le Corbicuîa Lacoini Germain constitue l'espèce dominante du chenal d'Askia, comme le Planorbis Bridouxi Bour- guignat paraît être le Mollusque le plus commun dans l'Azaouad. Les matériaux récoltés par M. G. Garde, de la mission Tilho, viennent à l'appui de ces constatations : ici , c'est le Cleopatra cyclostomoides Kùster qui domine; ailleurs, le Planorbis Brklouxi Bourguignat ; pins loin encore, les Gorbi- cules , tandis que certaines eaux ne donnent asile qu'à l'inévitable Melania tuberculata Muller. Je donnerai, dans le mémoire que je consacre aux Mollusques de la mission Tilho, de nombreux détails sur ces localisations si curieuses, qui, d'ailleurs, ne rompent nullement la monotonie de la faune fluviatile soudanaise. Contributions à la faune malacologique de l'Afrique équatoriale, par Louis Germain. XXI MOLLUSQUES NOUVEAUX DD SOUDAN FRANÇAIS RECUEILLIS PAR M. G. GARDE. Parmi les nombreux matériaux recueillis par M. G. Garde, Membre de la Mission de délimitation du Niger au Tchad (Mission Tilho), il existe un certain nombre d'espèces nouvelles dont je vais donner une sommaire des- cription. Les récoltes les plus intéressantes sont évidemment celles faites dans l'Egueï, vaste contrée située au nord-est du lac Tchad, et véritable terra ignota pour les naturalistes. J'ai déjà, dans une Note précédente, dé- crit le Valcata Tilhoi et le Cleopatra Poutrini^. J'y ajoute aujourd'hui le Corbicuîa Audoini et le Pisidium (Eupera) Laiideroini. Les rapports de la faune malacologique de l'Egueï s'établissent très nette- ment avec le bassin du Nil d'une part, avec le lac Tchad d'autre part. Quant aux Mollusques nouveaux, ce sont des formes représentatives des mura et 35 millimètres d'épaisseur maximum); d'autres ont le test épais, pesant, et rentrent dans la variété que j'ai décrite sous le nom de variété ponderosa (Germain, Bulletin Muséum hist. nntur. Paris; XI, igo5, p. 89; et XII, 1906, p. 56, fig. 1, et p. 09). W Germain (Louis), Contributions à la faune malacologique de l'Afrique équa- toriale, XIX. Mollusques nouveaux de l'Afrique tropicale; Bulletin Muséum hist. natur. Paris; XV, 1909, p. 376. — hllx — espèces correspondantes de la vallée du Nil. Ce fait vient apporter une nou- velle confirmation à l'existence probable de communications fluviatiles entre le Nil et le Tcbad par l'intermédiaire du Bahr-el-Ghazal. La suppo- sition des anciens géographes et la "tradition constante des Nigritiens»^ admettant l'existence d'une voie d'eau ininterrompue entre le Nil et le Niger, à travers tout le continent africain, s'affirme ainsi de plus en plus à mesure que se précisent nos connaissances sur la faune soudanaise. Succinea Lauzannei Germain , nov. sp. (2) Coquille très allongée, ovalaire, presque subungui forme; spire com- posée de trois tours, le premier extrêmement petit, formant un apex glo- buleux; le second 1res petit, globuleux-convexe; le dernier énorme, for- mant presque toute la coquille, globuleux-convexe: sutures obliques, bien marquées; ouverture très grande, occupant à peu près les 8/9 de la hau- teur totale de la coquille, anguleuse en haut, un peu élargie et bien arrondie en bas: columelle subtordue; péristome mince et tranchant. Hauteur: •> millimètres; diamètre maximum : G millimètres; diamètre minimum: h millimètres; hauteur de l'ouverture : 11 millimètres; dia- mètre de l'ouverture : 5 millimètres. Test subpellucide , mince, fragile, d'un brun jaunâtre assez clair; strias irrégulières, bien marquées, très obliques et fortement onduleuses. Bords du lac Tchad, à N'Guigmi. Bords du lac Tchad, à Koulon.i. Cette espère rappelant, par sa forme générale, le Succinea haliotidea Bourguignal(1), tel qu'il a été figuré par \. Locabd(4\ se rapproche surtout du Succinea pseudo malonyx Dupuis et Putzeys('' du bassin du Congo. Mlle s'en dislingue par sa forme plus ovalaire, ses tours de spire plus nombreux et plus élevés, son ouverture proportionnellement moins grande et les caractères différents de sa columelle. M Reclus (E.), Nouvelle géographie universelle} vol. XII; Y Afrique occidentale; 1887, p. 5i 1, fig. 85. <*) Je me suis fait un véritable plaisir de dédier les espèces nouvelles aux membres de la Mission Niger-Tchad (mission Tilho) : MM. Tilho, Gabdk, Ai- doin, Guu.uid, Landbroin, Laizannk, Richabd et Vignon. '3> Bouguignat (J.-R.), Aperçu sur les espèces françaises du genre Succinea; 1877, p. 23. W Locaiid (A.), Conchyliologie française : les Coquille* terrestres de France; 189/1, p. aa, fig. 20. <5) Dupuis (P.) et Putzeys (S.), Diagnoses de quelques espèces do coquilles nouvelles provenant de l'État indépendant ilu Congo, suivies de quelques observa- tions sur dos espèces déjà connues; Annales (Bulletin îles séances) Société royale malacologique Belgique; t. XXXVI (1901), 1902, p. liv, fig. 25-26. — 475 — Le Succinea Lauzannei s'éloigne encore davantage du Succinea tehadiensis Germain (1; dont on le séparera : par sa forme générale différente; par sa spire beaucoup plus courte; par son ouverture bien plus grande et sa colu- melle moins tordue. Iiimnaea Vignoni Germain, nov. sp. Coquille de forme globuleuse-ovoïde, étroitement ombiliquée; spire aiguë, composée de 4-5 tours très convexes, à croissance très rapide, sépa- rés par des sutures profondes; dernier tour très grand, convexe-ventru, notablement arrondi dans le bas et à profil bien arrondi; ouverture grande, peu oblique, subpyriforme allongée, très anguleuse en haut, largement convexe en bas et extérieurement; ombilic étroit, réduit à une longue fente bordée d'une angidosité mousse analogue à celle que j'ai signalée chez le Phjsa ( Tsidora ) tehadiensis Germain ('2) : bord columellaire bien tordu , réfléchi sur l'ombilic ; péristome mince et tranchant ; bords margi- naux réunis par une callosité blanchâtre. Hauteur : 16 millimètres: diamètre maximum : 11 millimètres; dia- mètre minimum : 6 millim. 3/4; hauteur de l'ouverture : 1 1 millimètres; diamètre de l'ouverture : 7 millimètres. Test médiocrement épais, un peu solide, d'un jaune ambré légèrement brillant; stries irrégulières , très obliques, onduleuses, un peu crispées près des sutures , ce qui donne à ces dernières un aspect sensiblement mar- giné. Intérieur du Tchad , à 2 5 kilomètres du bord Ouest. 8 kilomètres à l'Est de Kamba , dans le Tchad. Kouloua , dans le Tchad. Planorbis Gardei Germain, nov. sp. Coquille petite, bien déprimée, légèrement subconvexe en dessus, con- vexe en dessous, avec une dépression ombilicale régulière et assez large; spire composée de h 1/2 à 5 tours à croissance rapide, le dernier très grand, nettement dilaté à l'extrémité, à peu près aussi convexe en dessus qu'en dessous, orné d'une carène absolument médiane et assez aiguë; sutures très accentuées, plus profondes en dessus qu'en dessous; ouverture très oblique, presque régulièrement elliptique, à bords marginaux extrê- mement rapprochés et très convergents: péristome simple et aigu. M Germain (Louis), Contributions à la faune malacologique de l'Afrique équalo- riale; X, Mollusques nouveaux du lac Tchad; Bulletin Muséum hist. natur. Paris; XIII, 1907, p. 971, fig. 19. (2) Germain (Louis), Bulletin Muséum hist. natur. Paris; XI, igo5, p. 485; et Mollusques terr. jluv. Afrique centrale française , p. ^97, pi. V, iig. 6. — 476 — Diamètre maximum : 5 millimètres; diamètre minimum : h millimètres: épaisseur : 1 millim. i/4 ; hauteur de l'ouverture : s millimètres; dia- mètre de l'ouverture : 1 millim. o/k. Test un peu mince, relativement solide, d'un jaune ambré à peine bril- lant; stries bien marquées, très serrées et fort obliques en dessus, plus fines et beaucoup moins obliques en dessous. Le lac Tchad à N'Guigmi. Le lac Tchad à Bossa (exemplaires plus petits, parmi lesquels se trouve un individu subscalaire). Corbicula Audoini Germain, dov. sp. Coquille assez petite, médiocrement comprimée, ovalaire-subtrigone; régions antérieure et postérieure subégales; bord inférieur régulièrement convexe, mais à convexité peu accentuée; sommets bien proéminents, for- tement incurvés: ligament court et médiocre; charnière relativement ro- buste comprenant, sur la valve droite : 3 cardinales très faibles bien conver- gentes en haut: U lamelles latérales assez, élevées, les antérieures à peine plus courtes; sur la région antérieure, aussi bien ipie sur la région posté- rieure, la lamelle supérieure est moins élevée et, surtout, beaucoup moins longue; sur la valve gauche : il cardinales faibles et deux lamelles Latérales hautes, tranchantes, très légèrement serrulées; impressions musculaires très faibles. Longueur maximum : 7 millimètres; bailleur : 6 millimètres; épais- seur maximum : 5 millimètres. Test assez mince, fragile, corné blanchâtre très clair avec, parfois, une tache violacée qui, partant des sommets, se dirige en rayonnant vers le bord inférieur, mais sans atteindre ce dernier; stries irrégulières assez espa- cées, un peu élevées, à peine atténuées antérieurement et postérieurement ; intérieur des valves blanchâtre ou violacé. Puits Agringa, dans PEgueï; très commun. Puits Koukourdei. dans l'Kgueï; très commun. Pisidium (Eupera) Landeroini Germain, nov. sp. Coquille très petite, subliigone. peu ventrue; région antérieure arrondie; région postérieure nettement descendante, plus longue que l'antérieure; bord antérieur subconvexe; bord postérieur subrecliligne dans une direction descendante: bord inférieur régulièrement convexe; sommets très petits et peu proéminents; ligament court et étroit; charnière relativement robuste montrant . sur la valve droite : 1 cardinale assez forte et h lamelles latérales robustes , bien arquées et limitant un espace ovoïde, les antérieures presque — 477 — aussi développées que les postérieures; sur la valve gauche : 2 cardinales obliques et triangulaires et deux lamelles latérales tranchantes, un peu élevées et légèrement arquées ; impressions musculaires presque nulles. Longueur maximum : 2 millim. î/k ; hauteur maximum: 2 millimètres; épaisseur maximum : 1-1 \jk millimètre. Test mince, fragile, blanchâtre; stries extrêmement fines, à peine vi- sibles, irrégulières et très atténuées antérieurement et postérieurement. Très commun entre Ouani et Hangara, dans l'Egueï. Mutelina Mabillei de Rochebrune. 1886. Mutelina Mabillei de Rochebrune, Bull. soc. malacologique France; II, p. 7. 1886. Mutelina paludicola de Rochebrune, loc. supra cit.; II, p. 8, 1900. Mutelina Mabillei Simpson, Synops. of Naïades; Proceed. unit. st. nation. Muséum; XXII, p. 906 (inc. sedis). 1900. Mutelina paludicola Simpson, loc. supra cit.; XXII, p. 906 (inc. sedis). 1907. Mutelina Mabillei Germain, Mollusques terr. Jluv. Afrique centrale fran- çaise; p. 56g. Variété Gaillardi Germain, nov. var. Coquille de taille médiocre, étroite-allongée, un peu siliquiforme, assez comprimée; valves bien bâillantes antérieurement, très bâillantes postérieu- rement; bord supérieur et inférieur subparallèles-, bord supérieur recti- ligne; bord inférieur subrectiligne, très légèrement subsinueux en son milieu; angle antéro-dorsal aigu; région antérieure très courte, subco- nique, arrondie, bien décurrente à la base; région postérieure extrêmement longue, quatre fois aussi longue que L'antérieure, terminée par un rostre obliquement tronqué et subarrondi; sommets petits, peu saillants, in- curvés, érosés; crête dorsale très émoussée; ligament long de 3i milli- mètres, peu saillant, brunâtre; charnière filiforme; impressions muscu- laires : antérieures profondes; postérieures assez profondes; palléale très fortement marquée. Longueur maximum : 58 (59 1/2) millimètres; bauteur maximum : 21 1/2 [21 1/2] millimètres, à 2 4 (2/1 1/2) millimètres des sommets; hau- teur sous les sommets : i5 3/4 (17) millimètres; longueur de la région antérieure : 11 (11 1/2) millimètres; longueur de la région postérieure : 48 (4g) millimètres; épaisseur maximum : 12 1/2 (i3) milimètres. Test assez solide, marron jaunâtre passant au brun plus foncé à la région antérieure , un peu grisâtre près des sommets ; stries d'accroissement irré- gulières , serrées , plus fortes et légèrement lamelleuses sur la région posté- rieure; intérieur des valves orné d'une nacre bleuâtre, un peu rougeâtre sous les sommets , bien irisée. — 478 — Comparée au Muteltna Mabillei Rochebrune, variété Frasi Germain (1), celte coquille s'en dislingue : Par sa forme générale différente; par ses bords supérieur et inférieur parallèles et non divergents; par la forme si spéciale de sa région antérieure qui est, en outre, beaucoup plus courte: par sa région postérieure plus arrondie; enfin par son test un peu épais et bien plus pesant. L'intérieur du lac Tcbad, à 3o kilomètres du bord Ouest. L'intérieur du lac Tchad, à 4o kilomètres du bord Ouest. observations sub les scalid^e des expeditions scientifiques du Travailleur et du Talisman , par e. de boury. M. Locard, en 1897, a passé en revue les Scalidœ rapportes dans ces deux expéditions scientifiques ( Locard, E.rpéd. scientij, du Travailleur et du Talisman. Mollusques, t. 1. p. 897 et suiv.). Un certain nombre d'erreurs de détermination s'étant glissées dans ce travail, nous croyons utile de vérifier la liste de tous les Scalidés cités (2). <Ù Germain (Louis), Les Mollusques terrestres et fluviatiles de l'Afrique cen- trale française: in : Chbvalikh (A.), L'Afrique centrale française; 1907, p. 570, ûg. 97- <2> M. de Boury, le spécialiste bien connu par ses importants travaux sur les Mollusques Gastéropodes du genre SeaUuia, avait bien voulu vne première fois, eu 1887, déterminer les espèces de ce groupe que possédait le Muséum. Il vient de reprendre, en juin 1909, le classement de toutes ces Coquilles, tant vivantes que fossiles: et il s'est, de plus, proposé d'établir une collection complète et typique de toutes les Scalaires connues, où, à défaut des Coquilles elles-mêmes, les espèces rarissimes figureraient tout au moins sous forme de représentations iconographiques. 11 a commencé par donner lui-même un très grand nombre de lithographies, d'héliogravures, de photographies et de calques, réunis par ses soins pour ses belles recherches personnelles sur les Scalidés. Il a reçu .'gaiement de M. Dautzenherg et de M. Sacco des planches lithogra- phiques extraites de leurs publications. Il a, d'autre part, multiplié les démarches pour solliciter le concours de ses nombreux correspondants et il a pn obtenir ainsi communication de spécimens d'espèces rares ou même connues seulement par leur type resté unique et il en a fait, prendre des photographies destinées à être intercalées dans nos collections. De nombreux dons de coquilles ont été faits par MM. Sacco, Degrange-Touzin, (lossmann, Bossiter, l'allarv et par M. de Boury lui-même. MM. Chaux, l'anta- nelli, M'"e la comtesse Lecoinlre ont également promis d'intéressants envois. M. Dautzenherg, notamment, a agi avec un désintéressement tout scientifique : — 479 — 1. Scilaria pacuya Locard. — Seal, pachya Locard, loc. cit., p. 397, pi. XVIII, fig. 2 3, 26. Cette belle espèce appartient au sous-genre Brin, de Grégorio. Elle a élé retrouvée par Y Hirondelle dans les mêmes parages (Dautzenberg, De Boury, 1897). Campagnes se. Pr. Monaco. Scalidœ : Mém. Soc. wol.jr., p. 73, pi. '2-2, %. 10. Localité : Talisman. Drag. 127, 1,208 mètres. Pico (Açores). Locard cite sept exemplaires : 1" le type : coll. Travailleur et Talisman, Seal., n" 126; 20 Coll. Scalid. Mus., n° ia5, exemplaire incomplet; 3" Coll. Locard. Nous ignorons ce que sont devenus les autres. Même région (Coll. du Prince de Monaco) et un jeune (Coll. Dautzenberg, n° 2o3). 2. Scalaria mirifica P. Fiscber. — Seal, mirifica Fiscber, in Locard, loc. cit., p. 399, pi. XVIII, fig. 27-30. Il nous reste quelques doutes sur la place subgénérique de cette forme qui semple appartenir au s.-g. Acrilla et présente quelques rapports éloi- gnés avec Y A, augusia. Desh. de l'éocène du bassin de Paris. Localité : Travailleur, Drag. 43, 2,o3o mètres à l'ouest du Maroc. Coll. Seal. Mus., n° 109. — Talisman Dr. 43, 2,075 mètres ouest du Maroc. Type. Coll. spéciale Travailleur, Talisman, Seal., n° 110. ■ 3. Scalaria torulosa Broccbi. — Seal, torulosa Brocc, Locard, loc. cit., p. 4oo. Cette magnifique coquille recueillie vivante, et qui présente encore l'opercule, n'est pas du tout l'espèce de Broccbi, mais le Claviscala Huhardi, Dautzenberg et de Boury (loc. cit., p. 68, pi. 22 , fig. 5). Elle est jeune. Localité: Talisman. Dr. 129, Coll. spéciale Muséum, n° 11 3. Hirondelle St. 63, i,i35 mètres; St. 78, 861 mètres \ Princesse- Alice (1896), St. 46, i,385 mètres; St. 71, 1,1 65 mètres; St. 111, 1,1 43 mètres. Collections du Prince de Monaco (type figuré) et Dautzenberg, n° 125. il a confié à M. de Boury l'examen des Scalaires de sa collection, l'autorisant à disposer, en faveur du Muséum, de toutes les espèces utiles, même de celles qui n'étaient représentées que par deux exemplaires. Ce travail, qui n'est d'ailleurs pas encore fini, nous a déjà procuré une quantité importante de spécimens, quelques-uns d'une excessive rareté. Le nombre des entrées dues ainsi à l'intervention de M. de Boury s'élève déjà à 3oo numéros, comprenant probablement plus d'un millier d'échantillons, et on wiit par là combien précieuse pour le Muséum est la collaboration que ce savant veut bien lui apporter et qu'elle va permettre au Laboratoire de malacologie de de s'enrichir d'une collection unique en son genre. L. Joubin. — 480 — 4. Scalâria pachygyra, Fischer. — Seal, pachygyra, Fischer, in Locard, loc. cit., p. 4oi. Le Muséum possède dans l'alcool (Seal. n° 608) un magnifique exem- plaire ramené vivant et qui appartient incontestablement au sous-genre Cirsotrema. Talisman, i883. Drag. 107; prof., ioo-3i8 mètres. Saint-Vincent (cap Verd). C'est bien celui que Locard a eu entre les mains. Malgré les affirma- tions de Locard, l'exemplaire est en parfait état. 5. Scalâria c.ommutata Monts. — Seal, commutata Monterosato. Locard, loc. cit., p. ko '2. Un seul individu médiocre, mais bien typique, appartenant au sous- genre Gyroscala. Saint-Vincent (littoral). Coll. spéciale, Talisman, Seal. n° 386. (i. ScALABU longissima Seguenza ; Seal. longmima Seguenza. Locard, loc. cit., p. ào>. Nous avons examiné autrefois au Brit. mus. la coquille assimilée par Jeffre\s ,-i l'espèce fossile (pie nous n'avons jamais vue. La figure donnée par Jeflreys nous a semblé une restauration assez fantaisiste d'une coquille m mauvais état, mais qui. en toul étal de cause, est bien distincte du .S. paehya. Nous n'avons jamais vu l'exemplaire du Talisman simplement cité sur la foi de Jeflreys : Talisman, Scores, par 1,2/10 mètres. 7. Scalaiua polycyrella Fischer. — Seal. polygyrellaV. Fischer, in Locard, loc. cil., p. 4o3, pi. XV1IL lig. 3i, 33. Magnifique espèce, qui appartient incontestablement à notre sous-genre Crebriseala représenté dans les faluns de Pont-Levoy par une forme beau- coup pi us petite : .S. crebri coslrllata Maver-Eymar. Le fragment dont parle Locard et que nous avons pu examiner est tout différent et ne semble* même pas appartenir aux Scalidae. Localité : Talisman, i883. Drag. i3G, prof. 'i,255 mètres entre les Açores et l'Europe. Coll. spéciale Talisman, Seal. n° 3o2. 8. Scalaiua «kmculata Br. , Seal, geniculata Brocchi. Locard. loc. cit., p. koli. Nous axons pu examiner autrefois plusieurs jeunes recueillis par nous au large d'Arcachon , parfois même à l'état vivant. Nous venons tout ré- cemment d'étudier un individu plus adulte de la collection Locard ; nous n'avons pu observer aucun des exemplaires cités par Locard , mais qui — 481 — rentrent presque certainement dans la même espèce.- Cette forme est dif- férente de la coquille pliocène et nous proposons pour elle le nom de S. Lamyi, de Boury, nov. sp. Elle appartient au groupe des Acrilloscala Sacco. • La coquille actuelle se dislingue du S. geniculata . par : i° Le nombre des tours. Pour deux individus de même (aille, on trouve huit tours chez la coquille fossile et sept chez la forme vivante; 2° Le S. Lamyi a des côtes plus nombreuses : 26 au lieu de i3, bien que l'exemplaire fossile que j'ai examiné soit plus adulte. Un autre encore plus adulte n'en montre que 1 5 ; 3° Enfin les cordons décurrents de la coquille vivante sont plus serrés. Nous sommes heureux de témoigner notre reconnaissance à M. Lamy, attaché au Laboratoire de Malacologie, dont le concours dévoué nous a été si précieux pour la formation de la collection de Scalidac du Muséum. 9. Scalaria vittata Jeffreys Seal, vittata Jeflreys. — Locard, loc. cil., p. 4o5. Nous n'avons pas vu l'exemplaire du Talisman simplement cité d'après Jeffreys. Celte coquille se distingue du S. Canlrainei, dont il est très voisin par la présence de cordons décurrents. 10. Scalaria Cantrainei Weink. — Seal. Canlrainei Weinkauff Locard, loc. cit., p. 4o5, Nous n'avons vu au Muséum (coll. Travailleur, Seal. n° 37 k) que l'exemplaire du dragage n° 2. Ce n'est pas du lout l'espèce de Weinkauff, mais un jeune Scalaria (Spiniscala) Trevelyana, Leach, identique aux jeunes assez nombreux que nous avons obtenu au large d'Arcachon. Celle coquille esl complètement dépourvue de cordons décurrents. 11. Scalaria naka Jeffreys. — Seal, nana Jeffreys Locard, loc. cit., p. 606. Nous n'avons pas vu l'exemplaire du Travailleur, indiqué d'après Jeffreys. 11 est probable qu'ici la détermination est exacte. Appartient au sous-genre Minuliscala. Cetle coquille porte des cordons décuiTents que Jeffreys indique dans sa description, mais qui ne sont pas indiqués sur la figure. 12. Scalaria semidisji necta Jeffreys. Même observation pour celte forme très spéciale que pour la précé- dente. Nous ne sommes pas encore fixé sur la position subgénérique de cette coquille, qui devra sans doute rentrer dans un groupe à part : les Muséum. — xv. oh — 482 — Soluliscala, de Boury, uov. subg. , ayant pour type le S. dissolula Fischer, qui va suivre et les S. vermetiformis , Watson et S. reeoluta, Hedley. 13. Scalaria dissolota Jeffreys. — Seal, dissoluta Jeffreys Locard, loc. cit., p. h 07, pi. XIX, fig. i, 3. Voir ce que nous venons de dire pour l'espèce précédente. Le Muséum possède bien les deux exemplaires cités par Locnrd. Le type Travailleur, 1881. Drag. 3, Prof., 3, 307 mètres, à l'ouest du Portugal est dans la col- lection géuérale des Scalidœ (n° 662): le second exemplaire, type ligure, est dans la collection spéciale du Travailleur et du Talisman (Seal, n" 64 1). 14. Scalaru clathratcla, Adams. — Seal, clathratula Adams Locard, loc. cit., p. h 08. i° Travailleur, 1880. Drag. 2, 1019 mètres, golfe de Gascogne; •2° Travailleur, 1880. Drag. 6, 1 353 mètres au nord de l'Espagne ; 3° Travailleur, 1880. Drag. 9, 1190 mètres au nord de l'Espagne; h" Travailleur, 1881. Drag. 4 2 , 89G mètres au nord de l'Espagne. Nous n'avons vu au Muséum que les n"' 2 et k. Le premier est le S. problematica, Dautz, de Boury. Quant au n° /i, il appartient à un jeune S. Trevelgana, Leach. 15. Scalaria spiRTLLA Moiiterosalo. — Seal, spirilla Monterosato Locard , loc. cit., p. /109, pi. XXII, fig. 1, 3. D'après la figure donnée par Locard, il s'agit bien de cette espèce, mais je n'ai pas vu l'exemplaire cité: Travailleur, 1881. Drag. 3o, prof., i,2o5 mètres au sud du Portugal. 16. Scalaria frondosa Sowerby. — Seal . frondosa I, et I. D. G. Sowerby Locard, loc. cit., p. k 10. Nous n'avons vu aucun des échantillons rapportés par le Travailleur, mais les indications très précises de Locard donnent la presque certitude qu'il s'agit du S. ('elesli, Aradas. A ce propos, nous dirons qu'une étude toute récente de la question nous permet d'élucider un point assez difficile relatif aux formes décrites par Aradas, Tiberi et Weinkauff. i° Scalaria Celcsli, Aradas qui est le type du sous-genre Sphœroscala , Muiilerosato. C'est leS.soluta Tiberi 1868 (non i863). 20 Scalaria algeriana, Weinkauff, type du sous-genre Parviscala, de Boury. C'est le S. soluta, Tiberi i863, S. algeriana, Weinkauff 1866 et S. Tiberii , de Boury 1890. Comme il existe un S. solula, Adams 1862, le nom de Tiberi ne pouvait être conservé et nous avions proposé celui de — 483 — S. Tiberii. Or nous venons de nous convaincre que cette forme n'est autre que le jeune de la coquille décrite par Weinkauiï sous le nom de S. alge- riana. C'est ce nom, le premier en date, après celui de S. soluta Tibéri, qu'il faut adopter définitivement. Cette espèce est absolument distincte du S. Celesti. 17. Scalaria Trevelvana Leach. — Seal. Trevelyana Leach. Locard, loc. cit., p. 4 12. Outre les exemplaires cités plus haut et nommés S. Canirainei et S. eiathratula par Locard, cet auteur a déterminé exactement deux autres co- quilles plus adultes : Travailleur, drag. q, 1,190 mètres, au nord de l'Espagne, et Talisman, drag. 97, 2,82/1 mètres, à l'ouest du Sahara. (Coll. du Travailleur, Seal. n° 075 et du Talisman, n° 370). Locard con- sidère ce dernier comme une variété convexa, mais il est impossible de constater les différences indiquées par Locard. L'individu esl parfaitement typique. 18. Scalaria acus Watson. — Seal. rte//s Watson. Locard, loc. cil. , p. 4 12. Nous n'avons pas vu la coquille draguée aux Açores par le Talisman et citée d'après Jeffreys. Il existe plusieurs formes qui. à défaut d'une étude attentive, présentent une grande ressemblance avec l'espèce de Watson. MM. Dautzenberg et nous, sommes tombés dans la même erreur que Lo- card. Nous avons pu examiner à nouveau un des deux exemplaires, celui de la Princesse Alice, drag. 71, 1,1 65 mètres, et nous avons pu nous con- vaincre que c'était une forme toute différente : S. Julgens, de Boury, nov. sp., absolument dépourvue des stries spirales (with faint spiral markings) indiquées par Watson pour le type, p. i4o. Il est possible et même pro- bable que Watson ait confondu deux formes et que celle des Açores ne soit pas la même que celle de file Culebra, aux Antilles. Il y a quelque vrais- semblance que la coquille des Açores doive se rapporter a notre 5. fulgens. 19. Scalaria Dalliana Verril et Smith. — Seal. Dalliana, Verril et Smith. Locard, loc. cit., p. 4i3. Nous avons vu plus haut que la coquille assimilée par Locard à cette espèce n'était autre qu'un S. problemalica, Dautz. de Boury. 20. Scalaria formosissima Jeffr. — Seal, formosissima Jelfr. , Locard, loc. cit., p. 116. Il est probable que la coquille draguée par le Talisman aux Açores (62 1 à 2,770 mètres), d'après le témoignage de Jeffreys, est bien déterminée 34. — IxU — C'est, en efl'el, une forme très spéciale qui rentre dans le sous-genre Fora- tiscala Nob. Nous rappellerons seulement que le nom de S. strialissima Mouterosalo doit être substitué à celui donné par Jeffreys, six années plus tard , à la même coquille. 21. Se al aria helleniga Forbes. — Seal, hcllenica Forbes. Locard, loc. cit., p. Ai h. Espèce rencontrée par le Talisman el citée d'après Jeffreys. H y a lien de faire des réserves au sujet de ce Nodiscala. Les formes des Antilles et de la Floride sont distinctes. De même, il existe une autre forme nouvelle aux îles du Cap-Vert. Ce sous-genre Nodiscala est du reste encore fort mal connu et renferme beaucoup de nouveautés. En résumé, les Scalidœ des expéditions du Travailleur et du Talisman sont les suivants : 1° 5. pachya Locard (Zd. Locard); 2" .S. mirifica P. Fiscber (Zd. Locard); 3° S. Richardi Dautzenberg el de Bonn (S. torulosa Locard); /»° S. pachygyra P. Fiscber (Zd. Locard); .r>" .S. commutata Monterosato (Zd. Locard); 6° .S. longissima Seguenza (pas vu; détermination très douteuse); 7" S. poli/gi/rella P. Fischer (Zd. Locard); 8° S. Lamyi de Boury (S. geniculata Locard. Pas vu, mais très pro- bable); 9° S. Vittata Jeffreys (pas vu); i o" S. Trevelyana Leach (S. Trevelyana , .S. Cantrcànd et .S. clathratula | pars | Locard); î î" S. nana Jeffreys (pas vu, mais très probable); 13° S. semidisjuncta Jeffreys (pas vu mais très probable); i :'.' S. dissoluta P. Fiscber (Zd. Locard); i4° S. problcmatica Dautzenberg el de Boury (S. clathratula [pars], S. Dalliana Locard); i5° S. spirilla Monterosato (Zd. Locard, d'après la figure); iG° S. Celesli Aradas (pas vu; presque certainement 5. Celesù Aradas, S. jrondosa Loca rd ) ; 170 S.fulgens de Boury (pas vu; probablement cette espèce S. acus Locard) ; 180 .S. strialissima Monterosato (pas vu, mais très probable, S. j'ormo- sissima Locard); 1 g " S. Iiellenica Forbes (pas vu). — 485 — Sur le Quassia africana H. Bn., par M. Henri Lecomte. C'est en 1867 que pour la première fois II. Bâillon signala à la Société linnéeune de Paris (1) la présence au Gabon d'une Simaroubacée qu'il crut devoir tout d'abord rapporter au genre Simaba, sous le nom de S. afri- cana H. Bn. Peu de temps après, une discussion plus complète des carac- tères qui distinguent les Simaba d'une part et les Quassia d'autre part dé- terminait Bâillon à nommer définitivement la plante du Père Duparquet Quassia africana H. Bn. (2). Une étude complémentaire de cette plante a été donnée par L. Claudel dans les Annales de l'Institut colonial de Marseille (,), du moins en ce qui concerne le fruit et la graine. Au moment où paraissait cette étude, la plante n'était connue qu'au Gabon et dans une aire très restreinte. Ayant eu nous-mème l'occasion de récolter le Quassia africana H. Bn. , successivement au voisinage du fleuve Kouilou et dans la régïou du Fer- nand-Vaz, nous avons eu sous les yeux ces matériaux, au cours d'une étude récente des Simaroubacées, et nous croyons devoir ajouter un certain nombre de faits à ceux qui sont déjà connus. Du genre Quassia nous séparerons d'abord, sans aucune hésitation, les plantes du Gabon rapportées provisoirement par Pierre au genre Quassia sous les noms de Q. Klaineana Pierre et Q. Gabonensis Pierre, car ces dernières plantes, outre qu'elles possèdent des feuilles très différentes de celles des Quassia, ont des Heurs construites habituellement sur le type k au lieu de 5 ; les 8 étamines ne présentent pas les différences constatées chez les Quassia; mais surtout les quatre carpelles glabres possèdent des styles juxtaposés et non soudés en une colonne unique comme chez les Quassia. La création d'un nouveau genre, envisagée et même réalisée par Pierre, répond donc à des différences réelles, et nous laisserons de côté, dans le genre Odyendea (Pierre) Engl., ces plantes qui ne peuvent rentrer dans le genre Quassia. En ce qui concerne l'appareil' végétatif, il convient tout d'abord de si- gnaler, chez les divers représentants du Quassia africana II. Bn. , l'existence d'une sorte de boulon saillant sur la face supérieure de l'acumen des fo- lioles, non loin de l'extrémité. L'examen de ce petit rendement nous a fait voir qu'il s'agit de stomates aquifères localisés dans cette région. Des formations absolument identiques peuvent se voir, à la même place, chez M Bâillon, Adansonia, 7, p. 38 1. ,2' Bâillon, Adansonia, 8, p. 88. (3) L. Claudel, Sur le Q. africana et sur etc. Ami. de VI. C. du Marseille, 1895. — 486 — le Quassia amara L. (1). Les bractées oblongues et enroule'es en dehors, à l'aisselle desquelles naissent les pédoncules secondaires de l'inflorescence , portent des organes identiques. Les folioles ne se présentent pas toujours ni en même nombre ni exac- tement avec la même forme. Le Q. africana IL Bn. décrit par Bâillon (et toutes les formes qu'on peut retrouver au Gabon) présente des folioles forte- ment atténuées à la base et au sommet, tandis qu'elles sont arrondies chez le Q. africana IL Bn. récolté par nous au voisinage du Kouilou (Congo). La plante est pourvue d'une racine pivotante 1res développée, s'enfonçant profondément dans le sol meuble où on rencontre le plus soin (Mil le Q. afri- cana II. Bn. Ces racines sont très recherchées des indigènes; dans le pays Loango, où elles sont appréciées pour leurs usages médicinaux, la plante est connue sous le nom de Simabikali (2). Les différences qu'offrent le calice et la corolle chez les divers échan- tillons examinés ne tiennent qu'à une pilosité plus ou moins prononcée de la face interne des pétales. Le pédicelle est toujours articulé près de sa base. Au sujet de l'androcée, il est absolument nécessaire de compléter la des- cription donnée par Bâillon. En effet, les étamines sont situées sur deux cycles alternes et elles ne sont pas de longueur égale pour ces deux cycles. Les 5 étamines superposées aux pétales sont les plus courtes et la diffé- rence de longueur atteint souvent i millim. 5 et même un peu plus. Mais les étamines ne diffèrent pas seulement par leur longueur; elles différent surtout par l'écaillé velue de leur partie inférieure. Chez les étamines les plus longues, l'écaillé est assez large, déborde nettement le filet à droite et à gauche et, de plus , ses deux extrémités se rejoignent en bas et en de- hors: la partie inférieure du filet se montre assez large. Chez les étamines les plus rouîtes, l'écaillé est étroite et insérée plus haut; elle déborde à peine de part et d'autre du filet qui est. près de son insertion, beaucoup plus grêle que chez les premières étamines. H convient donc de compléter, en ce ipii concerne les étamines , ladiagnose donnée par Bâillon, en y ajou- tant les deux faits signalés ci-dessus, c'est-à-dire l'inégale longueur des deux cycles d'étamine&et, d'autre part , l'inégal développement des écailles fixées à la face interne et inférieure des filets slaminaux. Le fruit, récollé par le Père Klaine, de Libreville (n" ii et 45), se composé typiquement de cimj drupes libres Insérées sur le sommet et même î drupe. Le calice est persistant à la base du disque portant le fruit. M En ce qui concerne tes sclérites de la feuille, très abondants chez le Q. ajri- cana H. Bn. , ils n'ont pas été rencontrés chez Q. amara L. par Claudel {loc. cit., p. 3a): en réalité, ils y sont très abondants, et, si on ne les a pas observés, c'est «pie la feuille étudiée n'appartenait pas au Q. amara L. probablement. (a) C'est-à-dire, plus amer que tout. Les Batékés l'appellent Okinkâli. — 487 — Chaque drupe , mesurant de 1 ceutim. 9 à 2 centim. 5 de longueur, est portée par une sorte de pe'doucule de 5-6 millimètres de longueur se continuant directement en haut par la drupe de forme générale ovoïde, avec une arête longitudinale très nette commençant à la base pour se ter- miner au sommet. Cette arête correspond à la partie de la drupe tournée vers l'axe delà Heur. La paroi externe est brunâtre, brillante et laisse voir à la loupe des poils courts épars ; elle se compose de deux parties : une région extérieure parenchymateuse, confinant à l'épidémie', et une région interne formant un noyau peu épais, parcheminé plutôt que lignifié ou osseux. La portion correspondant à l'arête longitudinale présente un épais- sissement local du noyau. L'ovule, qui était suspendu près du sommet par un court fimicule, donne une graine suspendue de la même façon, le point d'attache se trouvant à la face interne de l'arête longitudinale. Celte graine possède un tégument assez épais avec une amande constituée uniquement par l'embryon sans albumen. Les deux cotylédons sont plan-convexes, leur plan de suture se trouve dans le plan de symétrie du carpelle et ils sont amincis vers la partie supérieure, de chaque côté d'une radicule su- père, de forme générale conique. Dans une note du Père Klaine , accompagnant la plante envoyée sous le n° 11, avec le nom indigène Odjendjé, on trouve l'observation suivante : «Les graines , après préparation , donnent une matière grasse. » J'ai , en effet , constaté la présence de cette matière grasse en proportion paraissant no- table dans les cotylédons. Elle existe aussi dans la graine de Quassia amara L. et nous l'avons retrouvée dans les graines d'une autre Simarou- bacée , YEurycoma longifolia Jacq. Bâillon n'avait reçu son Q. afvicana que des environs de Libreville et Claudel ne possédait non plus que des matériaux de cette provenance. En réalité , l'aire de dispersion est assez grande , puisque Zenker a récolté la même plante dans le Cameroun, Thollon sur l'Alima et à Brazzaville, nous- même au voisinage de Kouilou par k degrés de latitude Sud et plus tard dans une plaine sableuse du Fernand-Vaz. Le Q. (ifricana décrit par Bâillon possède des folioles assez atténuées aux deux extrémités avec des inflorescences courtes et serrées. La plante que nous avons récoltée au voisinage du Kouilou (C. 20 et C. \oh) présente des fo- lioles arrondies à la base et au sommet, avec un acumen assez large; de plus , elle possède des inflorescences beaucoup plus longues et plus lâches que les premières. Mais, comme l'organisation florale est identique, nous rangerons toutes ces plantes dans l'espèce Q. africana H. Bn. , en créant la variété longeracemosa H. Lee. pour la plante du Kouilou. Au pays Loango , comme au Fernand-Vaz et comme aux environs de Libreville, la plante est partout recherchée par les indigènes pour les pro- priétés médicinales qu'on attribue à ses longues et épaisses racines pivo- tantes. Elle n'existe pas ou ne se trouve plus à Loango même, mais à quel- — 488 — ques jours de marche de cette station, sur le sentier de Brazzaville, et on a vu plus haut que nous l'avons récoltée sur les bords de la Loukhamba, affluent de gauche du Kouilou. Récemment elle a été découverte par M. Le Testu dans la région de Mayomba avec les caractères de la variété trouvée au Kouilou. H résulte donc de ce que nous venons de dire que le Q. Afri- cana H. Bn. est répandu non seulement sur la plus grande partie du Congo français, puisque Thollon l'a trouvé dans le bassin de l'Alima, mais jus- qu'au Cameroun , où il a été recueilli par Zenker : Cameroun : Forêt de Bipinde, Zenker, nos 881, i65a et 2662. Libreville : Duparquet, n° 68; Klaine, nns 45, 68, 34i, 484 ; JolJy, sans numéro (sous le nom de N'fâ); Trilles, n° 107 rr fleurs jaunes, étamines blanches?). Ogoué : Thollon, 11° 190. Fernand-Vaz : Dybowski, n° 178; Lecomte, n° F. 64. Brazzaville : Thollon, n0' 6027, 4o3o. Alima : Thollon, n° q5o. Var. longent cemosa II. Lee. à feuilles possédant un limbe ovale, non lan- céolé, inflorescence allongée, atteignant la longueur des feuilles. Mayomba à Moabitsàko : Le Testu, n° 1 258. Région du Kouilou : Lecomte, n0' C. 20 et C. 10A. Sedvm nouveaux de l'Hicriiier no Muséum , par M. Raymond Hamet. // Sedum Bergeri('' Raymond Hamet nov. sp. (specim. aulh. in Hcrb. Mus. Paris). <* Planta perennis stériles caules edens. Radiées fibratœ. Caules floriferi erecli, crassiusculi , simplices, glabri. Caulium slerilium folia verlicillata , scssilia, infra insertionem in calcar producta, glabra ; calcar inlegrum, ob- tusum; lamina lineari-spathulala vel lineari-oblonga, intégra, vix apicu- lala, subacuta. Caulium florileroruni folia alterna, sessilia, infra insertionem in calcar producta, glabra; calcar inlegrum, obtusum; lamina lineari- oblonga vel linearis, intégra, vix apiculala, subacuta. Inflorescentia coryni- biformis, densa. Pediceili quaui calyx breviores. Rracteae sessiles, oblongo- lineares vel ovato-oblongœ, vix apiculatui, subacutae. Flores numerosi. (1> Cette espèce est dédiée à M. le Professeur Dr Alwin Berger, Directeur du Jardin Hambury à la Mortola, qui a bien voulu mettre à ma disposition un nombre considérable de Crassulacées vivantes. Je le prie ici d'agréer mes meil- leurs remerciements. — 489 — Calyx glaber, 5 segmentis quam tubus longioribus , basi non productis, obiongis, marginibus integris, late apiculatis, obtusiusculis, longioribus quam latioribus. Corolla glabra , quam calyx longior, 5 segmentis quam tubus longioribus, ovato-oblongis , in inferiorem partem leviter coarctatis, marginibus integris. acutiusculis , mucronatis, mucrone petali apicem leviter superante, longioribus quauv^latioribus. 10 stamina; lilamenta op- positipetala infra corrolla3 médium inserta ; antberae corollas médium supe- rantes. 5 carpella multiovulata, glabra, oblonga, in stylos quam carpella breviores atténua ta. 5 squamae quadratae, obtusae, paulum latiores quam longiores. 5 follicnli multiseminati , erecti, lateribus internis non gibbosis. Semina obovata, testa mamillata, nucleum duabus extremitatibns non superante. Caules stériles : a 5-3 5 millim. longi. Gaules floriferi : 9-19 centim.longi. Caulium sterilium foliorum calcar : 0,8-1,1 millim. longum ; lamina: 12- 35 millim. longa, 1,7-3,8 millim. lala. Caulium lloriferorum foliorum calcar: 1 millim. longum; lamina: 7-10 millim. longa, i,a5-i,4 millim. lata. Bractearum calcar: 0,7 millim. longum; lamina : 6-7 millim. longa, 1 ,1-1 , 4 millim. lata. Inllorescentia : 3,5~7 centim. longa , 6-5 centim. lata. Pedicelli: 0,6-1, 25 millim. longi. Calycis pars concreta : 0,8-1,1 millim. longa; pars libéra : 4-5,2 millim longa, 0,9-1,6 millim. lata. Corollœ pars concreta: o,25-o,5 millim. longa; pars libéra : 7-8,5 millim. longa, i,5-2 millim. lata. Staminum alternipetalorum filamentorum pars con- creta: o,25-o,5 millim. longa; pars libéra : 5,25-7 nùflim. longa. Stami- num oppositipetalorum filamentorum pars concreta : 2-3,2 millim. longa; pars libéra : 3,75-4,6 millim. longa. Antherœ : o,5-o,6 millim. longae, o,65-o,8 millim. lata;. Carpellorum pars concrela: 1,6-2,2 millim. longa; pars libéra: 2,7-3,5 millim. longa. Styli: 1,75-2,6 millim. longi. Squame : o,5-o,6 millim. longae , o,55-o,65 millim. latae. Semina : 1 millim. longa, o,55 millim. lata. Chine : Yun-nan : environs de Yun-nan-sen : interstices des roches, dans la montagne, fleurs jaunes, 28 octobre 1903 [F. Ducloux, n° 2 2 65. — Échantillon authentique dans l'Herbier du Muséum de Paris!]; dans les rochers de la montagne près de la pagode Kioug-tchou-se , fleurs jaunes, 8 novembre 1899 [F. Ducloux, n° 536. — Échantillon authentique dans l'Herbier du Muséum de Paris! ]. Observation. — Notre plante, quoique très voisine des Sedum leucocar- pum Francbet(1), obtusipetalum Franchet P) et platysepalum Franchet w, s'en distingue aisément. M Franchet (A.), Saxifrag., Crassul. et Combret. nov. e FI. sin., in Journ. de Bot., t. X,p. 988 et 989(1896). W Franchet, loc. cit., p. 289 et 290. <3' Franchbt, loc. cit., p. 289. s — 490 — Du Sedum Icucocarpum elle diffère : 1° par les feuilles moins larges, apiculées, subaiguës, et nou obtuses, non apiculées; 2' par les sépales obtusiuseules, largement apiculés, uon point obtus, non apiculés; 3° par . les pétales ovés-oblongs, rétrécis dans leur partie inférieure, et nonovés, non rétrécis dans leur partie inférieure; ha par les follicules érigés , à bords internes non gibbeux, non point étalés, à bords internes gibbeux. Elle se distingue du Sedum obtusipetalum : i° par les sépales non pro- longés au-dessous de leur insertion; 2" par les pétales mucronés, à mucron dépassant le sommet du pétale, et non à peine mucronés, à mucron ne dépassant pas le sommet du pétale; 3° par 1rs écailles quadrangulaires, obtuses, non point onguiculées, à limbe suborbiculaire, émarginé. 1° Ses feuilles obtuses, et non acuminées; 20 ses sépales non prolongés au-dessous de leur insertion, obtusiuseules, largement apiculés, non point prolongés au-dessous de leur insertion, acuminés; 3° ses écailles quadran- gulaires, ei non linéaires, rétrécies vers le milieu, l'éloignenl «lu Sedum plati/sepalum. Sedum Costantini l1' Raymond Ilamel no\. sp. (specim. aulli. in Herb, Mus. Paris.). Piaula annua, stériles caules non edens. Radiées fibratœ. Gaules floriferi erecti, graciles. Iiasi cainosi, glalui. Folia alterna, sessilia, infra inser- liouem in calcar producta, glatira : calcar laliiiu. Iiilolialum: lamina liuearis, basi ililalata. intégra, oblusa. Inlloresceutia subcorj inbiforniis, paruni densa. Pedicelli quam calyx breviores. Flores paruni numerosi ( i-3 pro una caule florifero). Bracteœ foliis Buniles. Calyx glaber, 5 segmentis quam tubus longioribus, infra insertionem in calcar obtusum vel emargi- natum productis, ovato-dinearibus , marginibus integris, obtusis, longio- ribus quam latioribus. GoroUa glabra, quam calyx longior, .r> segmentis quam tubus longioribus, obovato-linearibus , marginibus integris, obtu- sissimis, mucronatis, mucrone petali apicem superante, longioribus quam latioribus. to stamina; filamenta oppositipetala paulum infra corollœ médium inserla; anlliera- corollœ médium superaules. ô carpella inullio- vulata, glabra, ovato-oblonga, in stylos quam carpella breviores attenuata. 5 squamae lineari-spatbulatœ , oblusa1, longiores quam latiores. 5 folli- culi inulliseiuinali. erecti. lateribus inlernis non gibbosis. Seuiina obo- vata, lesta uiamillala iiucleuiu duabus exlreiuilalibus non superante. Planta: a5-^5 millim. Longa. Foh'orum el bractearum calcar: 0,8-1 millim. longuin: lamina: 3,2-4,8 millim. longa. 1,1-1,8 millim. lala. Inllores- ceutia: 8-12 millim. longa. 7-17 millim. lala. Pedicelli : 1 ,25— 1 /i millim. (l1 M. Coslantin, Professeur au Muséum, m'a, à plusieurs reprises, témoigné sa bienveillance. Puisse cette dédicace lui cire une preuve de mon profond res- pect et de ma bien sincère reconnaissance. — 491 — longi. Calyeis segmentorum calcar : 1-1,6 millim. longum: lamina : 4-5,9 inillim. longa, 1,6-1,9 millim. lata. Corolke pars concrète : 0,6-0,8 millim. longa; pars libéra: 7,3-7,6 millim. longa, 2-2,1 millim. lata. Staminum alternipetalorum filamentorum pars concreta : 0,6-0,8 millim. longa; pars libéra: 5,4-5,6 millim. longa. Staminum oppositipetalorum filamentorum pars concreta : 3,2-3,6 millim. longa; pars libéra : 2-2,3 millim. Innga. Antherœ : 0,9-1 millim iongœ, o,6-o,65 millim. latae. Carpellorum pars concreta : o,5-o,8 millim. longa; pars libéra : 3,5-4 millim. longa. Styli : i,2-i,5 millim. longi. Squamae : o,65-i millim. longa3, o,i5-o,2 millim. latae. Semiua : i,i5-i,20 inillim. longa, o,45-o,5 millim. lata. Thibet oriental, Principauté «le Kiala : Ta tsien Ion [R. P. Mussot, n°i5i. Échantillon authentique dans l'herbier duMuséum.I]; octobre 1906 (E. H. Wilson, n° 3634. Échantillon authentique dans l'herbier du Muséum ! ) Observation. — Les affinités- naturelles rapprochent le Sedum Coslantini des Sedum glaciale Franrhet"5 et Oreades Hamet <2), mais il est impossible de le confondre avec ces deux derniers. En effet, il diffère du Sedum glaciale : i° par ses feuilles à éperon plus large; 20 par ses sépales ovis-linéaires , et non obovés-oblongs ; 3° par ses pétales obovés-linéaires, très obtus, nmcronés, à mucron dépassant le sommet du pétale, non poinl ovés-oblongs , rétrécis dans la partie infé- rieure, subaigus, non mucrones. Du Sedum Oreades il s'éloigne : i° par ses feuilles obtuses et non aiguës; 2° par ses sépales obtus, non point aigus; 3° par ses pétales moins soudés, à bords entiers, mucrones, à mucron dépassant le sommet du pétale, et non abords érodés, légèrement mucrones, à mucron ne dépassant pas le sommet du pétale. Sedum Moroti (3) Raymond Hamet nov. sp. (specim. auth. in Herb. Mus. Paris.). ')< Planta perennis? stériles caules edens?. Radiées fibratae. Folia alterna, sessilia, infra insertionem in calcar producta, glabra; calcar integrum, obtusum; lamina obovata vel obovato-oblonga, marginibus integris, ma- millatis, obtusa. Inilorescentia corymbiformis , densa. Ped.icelli quam calyx breviores. Bracteae sessiles, obovato-oblongœ , marginibus integris, ma- millosis, obtusae. Flores numerosi. Calyx glaber, 5 segmentis quam tubus W Franchet, loc. cit., p. 290 et 291 (1896). W Raymond Hamet, Sedum Praini, S. Levii, S. Liciae sp. novae, in Bull. Soc. bot. Fr.,t. LVl(i9<>9). M Cette espèce porte le nom de M. Morot, Assistant au Muséum, Directeur du Journal de Botanique, qui a encouragé les débuts de mes recherches et à qui je suis heureux de témoigner aujourd'hui ma vive gratitude. — 492 — longioribus, infra insertionem in calcar integrum, obLusum, productis, obovalis, vel obovato-oblongis, marginibus integris. obtusis, longioribus quam latioribus. Corolla glabra, quam calyx paulum longior, 5 segmentis quain tubus longioribus, oblongo-linearibus , marginibus integris , acutis, mucronatis, mucronc petali apicem superante, longioribus quam latioribus. 10 stamina: lilamenta oppositipetala infra corollœ médium inserta ; anthera superiores corolla; médium superantes. 5 carpella multiovulala, glabra, oblonga, in stylos quam carpella breviores atteuuata. 5 squamae teretes, apice dilatatœ, concavae, longiores quam latiores. 5 folliculi multiseminali, erecti, lateribus internis non gibbosis. Semina obovata, testa leviter ma- millala, nucleum dnabus exlremilalibus non superante. Planta : i3-i5 centim. longa. Foliorum calcar : 0,9 millim. longum; lamina: it-16 millim. longa, 6,75-6,75 millim. lata. Braclearum calcar: o,55-o,65 millim. longum; lamina : 2,8-6 millim. longa, 1 ,6—3 millim. lata. Inilorescenlia : i2-3o millim. longa, 25-35 millim. lata. Pedicelli : o,/i-o,8 millim. longî. Galycîs segmentorum calcar, 0,75-0,85 millim. longum; lamina : 2,9-6 millim. longa, 1,1-1,.') millim. lata. Gorollse pars concreta, o,i5-o,25 millim. longa: pars libéra : 5,25-5,8 millim. longa, i,o5-i,2 millim. lata. Staminum alternipetalorum filamentorum pars con- creta : o,i5-o,25 millim. longa; pars libéra: 3,75-4 millim. longa. Sîa- minum oppositi])etalorum filamentorum pars concreta: 1,2-1/1 millim. longa; pars libéra: 2,8-3, 1 millim. longa. Anthère : 0,6-0,7 millim. longae, o,5-o,6 millim. latae. Garpellorum pars concreta : 1-1,1 5 millim. longa: pars libéra : 3-3,25 millim. longa. Styli : i,s5-l,35 millim loogi. Squamae : o,5-o,6 millim. longa', o,25-o,35 millim. latae. Semina : 0,6 millim. longa, o,3 millim. lata. ïbibet oriental, Principauté de Kiala : Ta-tsien-lou, septembre 1890 : [ J. A. Soulié, n" 60. Echantillon authentique dans l'herbier du Muséum! | Onsiîiu \tio\. — Le Sn/iuii Mnrnli trouve sa place à coté des Sedum leuro- carpum Franchet (1), obtusipelalum Franchet {s el Bergeri flamet. Du Sedum leucocarpum il diffère : i° par ses S(;pales prolongés au-des- sous de leur insertion; a0 par ses pétales plus étroits; 3° par ses follicules érigés, y bords internes non gibbeux, et non étalés, à bords internes gib- beux; 4° par ses écailles cylindriques, dilatées au sommet, concaves, plus longues que larges, non poinl planes, quadrangulaires-obovées, émargi- nées, plus larges que longues. 1° Ses feuilles obovées, et non oblongues; 30 ses sépales obovés, non point ovés-oblongs; 3° ses pétales aigus, mucronés, à mucron dépassant le sommet du pétale el non obtus, à peine mucronés, à mucron ne dépassant (1) Franchet, loc. cit., p. 988 et 9N9. W Franghkt, loc. cit., p. 289 et 290. — 493 — pas le sommet du pe'tale; k" ses écailles cylindriques, dilatées au -sommet, concaves, non point planes, obovées, rétrécies dans la partie inférieure, émarginées; 5° ses graines plus nombreuses, à test mamilleux, et non presque lisse, l'éloignent du Sedum obtusipetalum. Enfin il se distingue du Sedum Bergeri : i° par ses feuilles obovées, et non linéaires-oblongues ; 9° par ses sépales prolongés au-dessous de leur insertion, oblongs, obtusiuscules , largement apiculés, non point pro- longés au-dessous de leur insertion, obovés, très obtus, non apiculés; 3° par ses carpelles soudés sur une moindre longueur; h" par ses écailles cylindriques, dilatées au sommet, concaves, plus longues que larges, et non quadrangulaires , obtuses, plus larges que longues. Sur le Sarcocephalus annamensis Dub. et Eber. PLANTE TINCTORIALE ET TANNANTE DE lAnNAM, par MM. Marcel Dubard et Philippe Eberhardt. Cette plante, qui constitue une espèce nouvelle comme nous le verrons plus loin, paraît abondamment répandue en Annam, d'autant plus qu'on s'avance davantage vers le Sud; nous ne l'avons pas rencontrée, en effet, dans les provinces du Nord-Annam, non plus que dans les forêts du Tonkin. Elle est traitée par les Annamites pour l'obtention d'une teinture noire, employée surtout pour la soie. Les feuilles sont recollées comme celles du Badamier (Terminalia Catappa), c'est-à-dire au moment où elles tombent, après avoir pris une teinte jaunâtre. La teinture obtenue dans ces condi- tions est d'un noir plus intense que celle retirée des feuilles vertes; les Annamites prétendent en outre qu'elle se lixe mieux sur les tissus. Les feuilles sont entassées au nombre d'une centaine dans une grande marmite, d'une contenance d'environ 10 litres, à moitié pleine d'eau et trai- tées d'abord par macération; parfois les Annamites accélèrent la formation de la matière colorante en pilant les feuilles et en les mélangeant avec de la boue ou avec des cendres de charbon de bois. Quoi qu'il en soit, l'eau prend peu à peu une teinte foncée et devient même complètement noire. Les indigènes activent souvent cette opération en plaçant , le troisième ou le quatrième jour, la marmite sur un feu doux pendant trois ou quatre heures. Après cela, quand le liquide est devenu d'un beau noir, on le verse dans des baquets à large surface et ou le laisse évaporer, de manière à aug- menter sa consistance ; les feuilles ont été retirées au préalable et sont sou- vent employées comme engrais. On obtient, en définitive, par ces manipulations très simples le bain de — â9â — teinture, utilisé directement pour teindre la soie. Les tissus de t^ile doivent être au préalable plongés à plusieurs reprises dans la teinture de Cu-nao (Dioscorea ou Smilaœ), qui est d'un brun foncé, ce qui facilite la fixation du noir de Sarcocepltalus. Le peu d'acidité de celui-ci le fait rechercher pour teindre les étoffes les plus fines, qui ne sont pas ainsi le moindrement attaquées. Les feuilles se vendent sur les marchés par petits paquets d'une cin- quantaine, enfilées sur uu bâtonnet de bambou, au prix de o$ o3 à of o.r). Ce procédé de teinture, non plus que tout autre d'ailleurs, ne fait l'objet d'aucune industrie en Annam1''; il est employé isolément par les indigènes, qui préparent chaque année la quantité de produit nécessaire à leurs besoins particuliers. L'écorce de cette espèce paraît, en outre, très riche en tannin; elle mé- rite d'être étudiée à ce point de vue et nous entreprendrons sous peu les analyses et les essais nécessaires. Malgré son abondance, ce Sarcocephalus ne semble pas avoir été décrit jusqu'à présent. C'est un arbre de grande taille, pouvant atteindre jusqu'à i5 à îfi mè- tres de haut-, ses rameaux, à l'état jeune, sont cylindriques el recouverts d'un liège rougeàtre. Les feuilles sont opposées et complètement glabres: le pétiole est assez coiiri et canalioulé. Le limbe est elliptique-oblong, arrondi à l'extrémité, atténué a la base et légèrement déeurrent. Il présente six à sept paires de nervures secondaires, saillantes sur la face inférieure seulemenl , se recour- bant près du bord de la feuille pour décrire une courbe à peu près paral- lèle à ce bord et se jeter finalement dans la nervure marginale. Les stipules sont interpétiolaires et caduques. Dimension moyenne : limbe, 16' cenlim. X7cenlim. 1/2; pétiole, 3 centimètres. Les inflorescences sont terminales, disposées en têtes sphériques; elles sont portées par un pédoncule de 3 centimètres et demi présentant vers son quart inférieur deux petites bractées opposées. Le diamètre de l'inflorescence jusqu'à l'extrémité des corolles est d'en- viron :> centimètres; le réceptacle commun est ovale et mesure 1 centi- mètre de haut sur J the Tribe Naucleœ. Journ. Linn. Soc, XXXI II. PI. VII. Inflorescence et fleur du Sarcocephalus annamensts. 1. Fleur, vue d'ensemble, 4 gr. ; 2. Corolle, 4 gr.; 3. Style et stigmate, 4 gr.; 4. Un pilier calycinal, îogr.; 5. Corolle étalée montrant les élamines, i4 gr. ; 6. Coupe axiale de L'inflorescence, 8 gr. ; 7. Coupe axiale du fruit, 2 î/a gr.; 8. Aspect de la surface du fruit; 9. Insertion des graines sur le placenta, 5 gr.: 10. Graine pen- dante avec son funicule, 8 gr.; 11. Graine dressée avec son funicule, 8 gr. — 497 — La culture des Champignons en Extrême-Orient, PAR M. CoSTANTIN. L'homme ne doit négliger aucun des produits spontanés du sol, cela parait tout naturel au colonisateur quand il s'agit de l'exploitation de pays non encore conquis à la civilisation; le jour où des cultures régulières peuvent s'établir, le régime agricole est évidemment préférable. Pour quelques plantes cependant, et les Champignons sont du nombre, les pro- cédés de culture sont ou très imparfaits ou presque complètement inconnus; force est alors de recourir aux richesses spontanées du sol et des forêts. Les anciens d'une part, les Japonais et les Chinois de l'autre, paraissent avoir eu ou ont encore dans ce domaine des sciences agricoles des maîtrises et des techniques que nous ne possédons point en Occident. Culture des anciens. — On sait par Dioscoride que les anciens culti- vaient, sans doute d'une façon grossière, un certain nombre d'espèces ligni- coles. Cet écrivain s'exprime de la manière suivante : rrOn dit que l'écorce du Peuplier blanc et du Peuplier noir, coupée en morceaux et placée dans des fossés remplis de fumier produit en toutes saisons des Champignons comes- tibles. » De quelle espèce s'agissait-il? Les modernes ont pensé , mais sans en avoir la preuve certaine, au Pltoliota œgerila{1). Selon Ménandre, un des procédés mis en usage chez les Grecs consistait à couvrir de fumier une souche de Figuier et à l'arroser fréquemment pour avoir des Champignons. D'après Tarentinus, on obtenait un résultat semblable en maintenant constamment humides les cendres de végétaux exposées en plein air. Ces cultures des Champignons lignicoles des anciens ont-elles été trans- mises à travers les âges en Extrême-Orient, ou bien les procédés culturaux O Au milieu du \ix° siècle, Desvaux répéta l'expérience ancienne : ayant frotté avec les iames du Pholiata aegerita des rondelles de bois de Peuplier, qui avaient été enfouies dans la terre, il obtint des Champignons identiques au bout d'un certain temps (Mém. encyçïop., n" 109, janvier, i84o-i845). Tarentinus disait qu'au moyen d'un mélange de vin et d'eau chaude dont on arrose les souches de Peuplier noir et blanc, ou obtient très promptement ie Champignon appelé aegerita. Suivant Auguste Saint-Hilaire, l'Agaric, appelé Pivoulade par les Languedo- ciens (Agaricus aegerita), peut être cultivé et obtenu en toutes saisons de l'année. 11 suffit de recouvrir d'une couche de terre des tranches de Peuplier qu'on arrose de temps en temps. Muséum. — xv. 35 — 498 — de l'antiquité cl ceux des Chinois ou des Japonais ont-ils la même origine? C'est là une question qu'il est assez difficile de trancher. Cependant une ressemblance assez accusée se manifeste entre les techniques signalées plus haut chez les anciens et celles qui sont décrites comme usitées par les Chinois selon Cordier(l). Culture ai ^ dhnah et en Chine. — A coté de ces traditions déjà an- ciennes, nous avons à mentionner quelques documents d'origine plus ré- cente dont les renseignements plus précis présentent un certain accord avec 1rs méthodes de cultures si curieures décrites dans ces derniers temps au Japon. Ils se rapportent à la culture d'un Champignon appelé le crcœur parfumé* au Yunnan. M. Beauvais , Chancelier interprète à la Légation de France à Yunnan- sen , capitale du Yunnan , nous a fourni , il y a quelques années, des rensei- gnements intéressants sur la culture de certains Champignons en Chine (9). Le Cœur parfumé, Héong-sain en dialecte de Canton. Hiang-sin en dialecte mandarin, est l'objet d'une culture considérable dans les forêts des massifs calcaires de diverses régions montagneuses de la (mine méridionale. Celle culture est faite par une peuplade aborigène, hostile aux Chinois propre- ment dits, les Miao-tsen , dont les mœurs et les traditions religieuses in- diquent la haute antiquité. Ces peuplades vivent, en effet, à l'état nomade dans les régions forestières élevées. Ces Miao-tsen sont des cultivateurs de rii de montagne el ils pratiquent cette culture à la manière des populations primitives qui font cette culture dans les Indes britanniques. Ces populations sans demeure fixe sont en proie à des terreurs superstitieuses, torturées par les maladies, exposées à des attaques d'ennemis, aussi sont-elles victimes de l'état inférieur de leur étal de non-civilisation. Quand les Miao-tsen arrivent dans une contrée nouvelle, ils commencent par raser une vaste étendue «le forêts pour \ établir une culture de riz. A la limite de ces cultures, ils abattent, ébranchenl el laissent à terre des troncs d'un arbre que M. Beauvais croit être une espèce de Frêne. Ces arbres abandonnés dans des conditions que nous ignorons, mais qui évidemment doivent favoriser l'ensemencement du Champignon', donnent, dès- la troi- sième année, une récolte de Cœur parfumé. On continue à récolter pendant la troisième, la quatrième el la cinquième année; au bout de ce temps, l'arbre est à peu près pourri el ne donne plus rien. Dans les Indes britanniques (3), on ne paraît pas récolter un tel Champi- (1> Gommer, Les Champignon», p. 10S. (2) Costanths et Matrochot, Sur la culture du Champignon comestible dit «pied bleus ( Tricholoma uadvm ), Rev. génér. de bot., t. XI11, 1901, p. A/19. (3' Van Someran Rand, Lm grandes cultures, p. 7. — 499 — gnon, et c'est exclusivement le Riz qui préoccupe les peuplades primitives de ces régions. Ils abattent, défrichent au nouvel an et consultent la divi- nité en célébrant une fête. Le bois est sans valeur, aussi , une fois les arbres abattus, ils fout brûler le tout : ce qui est sec s'enflamme, le reste est seu- lement à peine léché par le feu. C'est vraisemblablement ainsi que procèdent les Miao-tsen, mais ils savent utiliser le bois pour la culture des Champignons. Les Champignons récoltés par les Miao-tsen sont séchés au soleil, en- fermés ensuite dans des paniers de bambou et expédiés en gros ballots dans toutes les provinces de la Chine (Kouangtong, Kouangsi, Vunnau et peut- être aussi Koueitcheou) où il s'en fait une grande consommation, ainsi qu'au Tonkin où le Cœur parfumé est utilisé fréquemment comme condi- ment. Le Champignon comestible des Miao-tsen n'est pas encore déterminé à notre connaissance. La description que nous pouvons en donner résulte seulement des souvenirs que M. Beauvais a pu nous fournir. L'espèce croit en touffes. Son pied est lisse, fibreux, de couleur brun-chocolat clair de 8 centimètres de haut sur 1 centimètre d'épaisseur. Le chapeau a 10 centi- mètres de diamètre environ; il est relativement mince et sa surface est bossuée; sa teinte est la même que celle du pied mais un peu plus foncée. Les lames assez espacées sont aussi brun-chocolat, de nuance intermédiaire entre celle du pied et celle du chapeau; les feuillets sont échancrés et libres. On n'observe ni volve, ni anneau, ni cortine sur ce Champignon. Ces derniers caractères n'offrent pas , il est vrai , toute la certitude des pre- miers, car M. Beauvais n'a pas fait sur place une étude du Champignon, et c'est d'après ses souvenirs qu'il a essayé de reconstituer sa diagnose. La phosphorescence du mycélium est, au contraire, un document très précis qui , certes , ne permet pas de déterminer l'espèce , mais qui indique peut-être quelques alîinités. Ce caractère de la phosphorescence a été signalé chez quelques espèces ; on l'observe pour le chapeau de divers Pleurolus, mais c'était dans le genre Armillaria jusqu'ici que la phosphorescence du my- célium avait été signalée. Le Champignon appelé le Cœur parfumé est pVobablement connu depuis longtemps en Chine, et déjà au xviuc siècle il a été signalé par les Jésuites qui ont eu l'occasion d'en observer l'usage à Pékin. L'examen que nous venons de faire des cultures chinoises nous amène à envisager la question plus importante encore du rôle des Champignons au Japon. Le merveilleux développement de la civilisation européenne dans ce dernier pays donne à cette dernière étude une grande importance : l'essor extraordinaire de toutes les industries japonaises nous laisse entrevoir le jour prochain où un grand nombre de produits des Nippons figureront dans nos usages journaliers et apparaîtront sur toutes nos tables. Les Cham- pignons lignicoles cultivés au Japon seront peut-être au nombre de ces derniers. 35. — 500 — Plusieurs espèces jouent uu rôle important aussi bien dans l'alimentation des Japonais que dans la cuisine chinoise; citons notamment le Champignon désigné par les Japonais sous le nom de Shiitaké. Nous allons en parler plus longuement, car cette espèce est l'objet d'une culture du plus haut in- térêt. Elle est d'ailleurs connue en Chine. Shiitaké en Chine(1). — En Chine, on appelle le Japon To-yo (Orient) et les Japonais s'appellent To-yo-jin (Orientaux). On y dénomme le Shii- také Ko-Kô et le Shiitaké d'origine japonaise To-yo-Koko. Si nous en croyons M. Tanaka, Kb-Kb voudrait dire Champignon par- fumé; ceci nous laisserait donc entrevoir que peut-être le Shiitaké des Japo- nais serait analogue, identique, peut-être, au cœur parfumé du ïunnan. C'est là évidemment un point qu'il y aurait à vérifier. La dispersion géographique du Kb-Kb semble s'accorder avec l'inter- prétation précédente, car, selon M. Tanaka, les provinces qui en con- somment le plus sont : Canton, le Kiang-sou, le Tsé-Kiang, le ïchoué-sen , le Hou-nan, le Hou-peh, le Kiang-si. Ces remarques s'ajoutent à ce que nous avons dil plus haut do cœur parfumé d'après M. Béarnais, accroît singulièrement l'importance de ce produit qui se trouve ainsi disséminé et consommé sur des surfaces beaucoup plus vastes. La période dé grande activité commerciale, au point de vue du Kb-Kb, a lieu surtout en février et mars; plus tard, les pluies étant trop grandes, l'humidité trop forte est défavorable aux Champignons, aussi se vendent- ils moins abondamment; cependant le commerce peut se maintenir à toutes les époques de l'année. On peut voir apparaître ce mets tous les jours aux tables des riches, mais les pauvres s'en régalent les jours de fête. C'est donc un aliment délicat et d'un prix élevé pour les petites bourses. L'élévation du prix tient aux difficultés de la production, au temps assez long que nécessite l'évolution des chapeaux fructifères et aux frais de trans- port, car les régions qui produisent surtoul le Kb-Kb sont celles de Ken- nën-pou dans le Fo-Kien et Hi-Kon-Zan dans la province de,Canton. L'identité probable des Champignons japonais et de ceux des régions montagneuses du \ unnan donne à cette question une assez grande impor- tance. Peut-être même cette question pourrait-elle prendre de l'intérêt pour notre colonie du Tonkin si l'on arrivait à introduire, dans les régions chi- noises el indo-chinoises, les règles techniques qui l'ont de celte culture une source de richesse appréciable du Japon. Le rôle capital (pie joue ce Shiitaké nous amène à rechercher à préciser ses caractères scientifiques. M Tanaka, Règles -sur la culture , 1889, p. 107-1.59. M Gartenflora, 1886. W Hennings, Fungi japonici (Engler's Botanischer Jahrbùcher, 28, 1 900 , p. 979). Voir aussi Smiui, Cryptogames japonicae, vol. II, Tokio, 1900. <5> Berkeley, Mushrooms ii .lapon (Grevillea, n° 35, 1875). pensait que le Shiitake appartenait au groupe des irmillaria. — 502 — reste d'ordinaire très visible, parce qu'elle se Irouve poudrée par les spores qui, eu tombant sur elle, lui donnent leur couleur ronsseàtre, teiute qui se détache d'ordinaire si nettement sur le pied qui est, en général, d'une autre nuance. Ici, la cortine n'est pas visible sur l'adulte, parce qu'elle se trouve poudrée par des spores blanches ou incolores et transparentes ovoïdes, mesuranl o f*. Celte couleur des organes reproducteurs se mani- feste d'ailleurs par l'étude des lames qui, au-dessous du chapeau, sont blanches et indépendantes du pied (1>. Maintenant que nous connaissons les caractères de celle espèce, il nous faut examiner pourquoi elle est si intéressant»'. Importance commerciale. — En 1875, un rapport du Consul anglais au Japon'2 révélait l'importance de la culture et de l'exportation des champi- gnons de ce pays. Voici, d'après celle source, quelle avait été L'importance des exportations de celle marchandise pendant les années 1873, 1876 et 1875. QUANTITÉ. VALEUR. piculs catties dollars 1873 1218 6g 34i7o 1874 i6o3 3i 6i656 1875 1A61 77 5aoa4 Divers autres documents sur l'importance commerciale du Shiilaké ont élé fournis par M. Shirai qui estimait l'exportation à 100,000 vens et qui affirmait qu'elle allait en augmentant. M. Hennings évalue seulement le commerce des champignons avec la Chine à 100,000 marks. Des chiffres beaucoup plus élevés ont été cependant indiqués, notamment par M. Du- pont, ingénieur de la marine qui a passé plusieurs années au .lapon, qui donne comme valeur de l'exportation en 1876 la somme de 1 million 200,000 francs " . A côté de ces renseignements fournis par des Européens, nous devons mentionner des documents d'origine japonaise, fournis par M. Tanaka, qui ont un caractère beaucoup plus grand de précision et d'authenticité : en m La description précédente semble différer notablenienl de celle donnée par M. Béarnais des Champignons cultivés dans le Yunnan. La couleur violacée n'existe [ias dans les champignons de celle dernière région. Vus/nom m .Inpiui (lirevillea 1 877, mars n" 35 , p. 1 <>.'>. Report of H. M. Con- sul in Japan, 1870). P) Hebnincs, Engler't Bot. Jahrb., 1900. (*) Dupont, Culture d'un Champignon comestible au Japon | Rev. mycoloe., t. Il, p. 18a, année 1880). M. Ducharlre avait communiqué ce travail à la Société centrale d'Horticulture de France; il a été reproduit en partie par le Gardner's Chronicle (10 juillet 1X80). — 503 — 1891, l'exportation a été «le 509, 853 yens (un yen vaut 2 fr. 60), c'est- à-dire 655, 617 fr. 80. Ce sont là, comme on le voit, des chiffres élo- quents qui indiquent une industrie extrêmement prospère, en plein déve- loppement; aussi M. Tanaka n'hésitait-il pas, en 1896, à prédire que d'ici peu l'exportation atteindrait a, 600, 000 francs (1 million de yens). Quelques mots d'histoire. — Une pareille industrie prospère ne peut pas naître du jour au lendemain , surtout si Ion se souvient qu'elle repose sur une culture très délicate, essentiellement aléatoire, qui n'a pas dû arriver très certainement du premier coup à son état de perfection actuel. Nous savons que la culture du Champignon de couche se faisait du temps de Louis XIV, ainsi que l'a publié Tourneforta) en 1707, à peu près exacte- ment et suivant les pratiques employées actuellement, ce qui parait indi- quer une découverte beaucoup plus ancienne. Selon M. Tanaka, la date de la découverte de la culture du Shiitaké remonterait à 1712 (2) ; jusqu'à cette époque, on récoltait sur le bois des Chênes (Shii) en train de pourrir le Champignon lignicole; ce serait un inconnu de la province d'Izou qui, au début du \vme siècle, aurait imaginé le procédé qui permet d'en ré- gler la production. La révolution japonaise de 1868 qui marque le début de l'ère actuelle (du Mei-ji) a eu une influence trop profonde sur toute la civilisation du pays pour que la culture des Champignons Shiitaké n'en ait pas été modi- fiée. Elle a pris un vigoureux essor : des documents anciens qui étaient à l'état de manuscrit ont été publiés '3; ; divers opuscules japonais ont vu le jour ';; enfin le mémoire de M. Tanaka a été traduit en français grâce à M. Harmand, Ministre plénipotentiaire de la République française au Japon, par les soins de M. R. André, Vice-Consul, deuxième Interprète de la Légation de France au Japon (5). "' Tournefort, Mémoire s de l'Académie des Sciences, 1707, p. 58. '2' Le premier ouvrage japonais où il est question du Shiitaké remonte à 1712 (ère de Shoto-kou). Une mission d'étude du commerce extérieur du Japon avec la Chine, organisée en 1786, a laissé une liste des produits exportés en Chine; le Shiitaké s'y trouve. M Les Annales d'Izou (district important de culture) remontant à i8o5, publiées en 1895. W Sato-Shingoro, Mode de culture du Shiitaké dans la province d'Izou, i8g6 (en japonais). Hirosiiige (d'Izou), Guide du cultivateur de Shiitaké, 1879, rapport publié en vue de l'exposition de \ienne. Tanaka, planches représentant la culture dans l'arrondissement de Kita-Sbitara (Province de Mikawa). (5> Harmand, Le Shiitaké, Champignon comestible du Japon [Bulletin de la Soc. d'Acclimatation, 190A, p. 106 et 1 38). — 504 — Culture du Shiitake. — Le document précédent constitue une contribu- tion de la plus haute importance pour fixer nos connaissances sur les pro- cédés de culture des Japonais: ils complètent amplement les renseigne- ments qui avaient été antérieurement publiés par le consul d'Angleterre au Japon en 1875 (1), par M. le comte de Castillon en 1879 e25, et Par M. Du- pont, Ingénieur de la marine, eu 1880 (3). Ayant eu la bonne fortune d'entretenir, il y a un certain temps, des relations fréquentes avec M. Yuzo Hoshino, Professeur adjoint à l'Ecole impériale d'Agriculture de Sappora (Japon), j'ai pu compléter un certain nombre de points intéressants sur le problème qui nous occupe, sur la nature des arbres qui servent de substratum nourriciers aux Champignons, sur la signification de certains termes japonais employés dans la traduction de l'ouvrage de M. Tanaka. Arbres nourriciers des champignons. — Selon le Consul anglais, le meil- leur des arbres nourriciers est le Shii ; ceci se conçoit aisément, puisque c'est cette Amen lacée qui a donné son nom au Cryptogame (daké signifie Champignon en japonais; Sliiirlaké veut donc dire Champignon du Shii). Selon M. de Castillon, rrla seule espèce que les Japonais obtiennent arti- ficiellement esl le Shiitake, c'est-à-dire le Champignon du Sii ou Quercus cuspidatan. Hennings dit de même que le Corùnellns Shiitake pousse sur les tiges de Quercus cuspidata 1 Shirai). Mais ce n'est pas seulement sur cet arbre (pie pousse le Cortinellus, il se développe sur d'autres Chênes : Quercus dentata (Kashiwa, Kasiwa) (d'après le consul d'Angleterre, comte de Castillon), le Quercus actita (Kasi, Kashi)(4) (comte de Castillon, Hoshino). Le -Kounougi- que M. Tanaka cite comme un arbre fondamental au point de vue de la culture, le deuxième au point de vue de l'importance, travail pas été signalé par les autres au- teurs; quant à sa spécification botanique, M. Tanaka n'en avait point parlé ; c'est, d'après M. Hoshino, le Quercus serrata Thunb. Bien que le Shiitake soit dénommé le Champignon du Shii(Q. cuspi- data), ce n'esl cependant pas celui qui est préféré pour la culture : le pre- mier par ordre de préférence, d'après M. Tanaka, est le «Nara* dont la spécification était restée inconnue; grâce à M. Hoshino. nous savons main- tenant que cette espèce est le Quercus glnndulifera (5) Bl. <» GreviHea n° 35. '2' Comte de Castillon, de la Société des études japonaises (Rev. mycolog., t. I, 1879, p. 5). W Dupont (Rev. mycolog., t. II, p. i83, 1880). W D'après M. ï nso Hoshino, k;ishi s'applique au Quercus dentata Thunb. et Q. acuta Thunl>. 5 Selon Tanaka, c'est un Chêne toujours vert; d'après Shirai, ses feuilles ne sont pas persistantes. — 505 — D'ailleurs, ce ne sont pas seulement des représentants du genre Quercus qui hébergent les filaments du parasite : il peut y avoir des Charmes et des Châtaigniers (Kuri), des*Hêtres, des Magnolia (Side). M. de Castillon désigne comme hôte du Cortiuellus les Soro (Carpinm sp.); M. Tanaka mentionne les Sono (Sono?). D'après le témoignage de M. Hoshino, les Soro ou Sono (Sono?) sont des représentants du Carpinm yedoensis Maxim. La spécification des Castanea ni des Magnolia n'a pas été faite jusqu'ici : ni le consul d'Angleterre au Japon , ni M. de Castillon ne parlent des Châtaigniers; M. Dupont d'une part, M. Tanaka de l'autre, se bornent à citer ces plantes comme pouvant produire à leur surface des Cortinellus après invasion. Le Bou-na (ou Buna) est un Hêtre sur lequel le Champignon peut s'installer ; c'est , d'après M. Hoshino , le Fagus sylvalica var. Sieboldii Maxim. Marche de la culture. — Maintenant que nous avons ainsi précisé les espèces qui hébergent le parasite, il nous faut résumer brièvement la marche de la culture. Nous serons assez bref sur cette partie, qui est déve- loppée avec une grande précision et un grand luxe de détails dans le mé- moire de M. Tanaka. Les seules espèces cultivées sont le Cbêne toujours vert ou Nara et le kounougi. Ils ne doivent être coupés qu'entre quinze et trente ans. Cette coupe doit se faire à des époques déterminées, légèrement variables suivant les' climats; dans le territoire d'Izou, elle a lieu du 25 novembre au ier dé- cembre. Selon M. de Castillon, octobre est l'époque de l'abalage des arbres; d'après le consul d'Angleterre, c'est l'automne. Pour les espèces non cultivées (Sono, Shii, Kashi), on coupe du 21 janvier au 6 février (territoire d'Izou) et il faut attendre que les arbres aient au moins cin- quante ans. C'est évidemment à cause de celte particularité que l'on renonce à cul- tiver ces Amentacées pour l'exploitation du Champignon. Dessiccation (iboshik : hi = soleil ; boshi, hoshi= desséché; desséché par le soleil). — Les arbres une fois abattus sont desséchés au soleil pendant trente ou quarante jours sur un terrain d'exposition favorable, donnant au midi et sur un sol gras. Sciage des morceaux (kogiri: ko— petit; giri = couper). — On coupe au bout de ce temps les bois en morceaux de 1 m. 20 à 1 m. 5o de long (de Castillon) ou de 5 à 6 pouces de diamètre et U à 5 pieds de long (consul d'Angleterre); puis, avec une hachette, on fait des entailles de fecorce perpendiculairement à l'axe du billot et à 18 centimètres de dis- tance. — 506 — Coit.hage des bois (nésékomi : néché = coucher ; komi = arrangement). — Se fait sur des chantiers ou néséba (nésé = coucher; ba — place, endroit) qui doivent être choisisse telle façon que la pourriture du bois s'opère avec régularité. Le néséba doit être exposé au sud-est et la pente de la colline de ho à 5o degrés (limites extrêmes, 1 5 et 70 degrés). Les autres expositions sont moins bonnes. Ouand on s'aperçoit que les chantiers ne sont pas bons, on transporte les bûches sur un autre néséba. Les soins à prodiguer aux morceaux consistent à les couvrir de brandies et de feuil lages pendant la sécheresse ou, au contraire, si la saison est humide, à laissée arriver le soleil en élaguant les arbres du voisinage. Ensemencement m Mvcki.ii m. — Comment se fait l'ensemencement? Aucun auteur ne donne de renseignements sur ce point qui semble cepen- dant assez important. Selon M. Tanaka, le Mycélium (kin-sbi = (il du Champignon) existe naturellement au pied des arbres et sur les feuilles morles dans les endroits tièdes. Il Be trouve à l'état naturel et pénétrerait dans le bois par les parties couchées au contact de la terre. Cette hypo- thèse suppose évidemment . n'atteignait pas -2 p. 100 et que les cocons de la race * Blanc école professionnelle», éduquee dans la pièce 3, n'en renfermaient pas plus de 2.5 p. 100 : la transmissioii de la maladie avail donc été nulle. A l'éducation de février IQO.Q, dans la magnanerie n° fi. trois familles occupant chacune la claie supérieure de trois étagères lurent complètement infectées. Les Papillons de ces trois lamilles étaient corpusculeux dans la proportion de 90 a 9.5 p. 100. Les Papillons sortis des cocons récollés dans la même magnanerie , mais appartenant aux autres familles, ne contenaient que 5 ù (> p. 100 de sujets corpusculeux. foules les conditions étaient cependant réunies pour que la contagion put se produire : les familles malades étaient «m avance de plusieurs jours sur les autres el elles occupaient le haut des étagères, ce qui rendait impossible l'enlèvement des litières, sans que des poussières tombassent sur les claies inférieures. \u début du mois d'avril dernier, dans la chambre n° 2, j'observai deux familles de Vers paraissant atteintes de pébrine; l'examen microscopique permit de constater l'existence d'innombrables corpuscules dans tous les vers examinés. Les Vers de cette chambre étaient alors à la lin du deuxième âge. Les familles malades furent éliminées et les autres laissées en place. M. Bollot, qui dirige en mon ahscm-e la station séricicole de Tananarive, m'écrivit au mois de juin dernier que lu proportion de Papillons malades. s — 511 — dans les cocons recollés dans nos magnaneries d'expérience, n'atteignait pas 2 p. 100. Il résulte donc bien de ces observations, confirmées à plusieurs re- luises, que le mode de transmission de la pébrine diffère de celui généra- lement admis. En tout cas, les conséquences pratiques qui découlent de nos observa- lions sont très importantes; et notre modeste station séricicole de Tanana- rive pourra revendiquer l'honneur d'avoir doté la sériciculture tropicale d'une méthode d'éducation qui permet de limiter presque complètement la contamination des Vers à soie par la pébrine et de produire sûrement des lois de cocons dans lesquels la proportion de chrysalides malades ne dé- passe pas h à 5 p. ioo. C'est un résultai qui sera tort apprécié par tous ceux qui doivent produire de la graine des Vers à soie polyvottins. En se plaçant à un point de vue plus spéculatif, les observations qui viennent d'être relatées ouvrent le champ à certaines hypothèses : les fa- milles de Vers infectées ont-elles contracté la pébrine en cours d'éducation, ou la maladie existait-elle à l'état de germes dans les œufs ? Il reste plusieurs points qui ne sont pas élucidés dans la biologie de la pébrine. Ainsi il arrive souvent que jusqu'au moment où ils se transfor- ment en chrysalides, les Vers d'une magnanerie paraissent sains. L'examen microscopique ne décèle chez aucun des traces de corpuscules. Cependant 5o, 6o et quelquefois plus de 8o p. ioo des Papillons sortant de ces cocons sont corpusculeux. La pébrine existait donc indiscutablement dans les Vers sous une forme inconnue ou invisible au microscope. N'est-il pas possible d'admettre que le même fait puisse se produire chez le Papillon et que des Papillons paraissant sains contiennent des germes invisibles de maladie, dont la transmission aux œufs s'opérerait dans les mêmes con- ditions que la pébrine à l'état de corpuscules? 11 y a là, semble-t-il, un sujet de recherches scientifiques de nature à tenter les personnes s'occupanltde microbiologie. Le Météorite de Dores de Campo (Brésil) [Dos de M. le Dr Labat], par M. Stanislas Meunier. M. le Professeur Stanislas Meunier met sous les yeux de la Réunion des Naturalistes un échantillon dont vient de s'augmenter la Collection des Météorites ou roches tombées du ciel. Celle-ci provient de Dorés de Campo Formoso, à quelques kilomètres — 512 — de ia ville d'Uberaba, au Brésil (Province de Minas Geraes). La chute date du 29 juin 1908, à 10 heures du matin. L'échantillon, du poids de 5o8 grammes, est d'une grande fraîcheur; il montre d'un côté la croule noire dont les météorites s'enveloppent du- rant leur traversée atmosphérique en conséquence de réchauffement super- ficiel qu'elles éprouvent. Sur les autm faces, la substauce se montre sous l'aspect d'une roche d'un gris très clairet presque blanc. Le contraste de ces deux nuances est des plus frappants. On sait qu'il suffit de sou- mettre la roche blanche à ia chaleur rouge pendant un temps très court pour la rendre absolument noire, et ce fait a des conséquences multiples au point de vue de la géologie des météorites. 11 montre aussi que réchauffe- ment qui a déterminé la production de la croûte a dû être limité a l'ex- Irême surface, ce qui ne va pas sans provoquer des difficultés par la théorie du phénomène météoritique. Les physiciens ont souvent admis que réchauffement des masses météoriliques est dû à la chaleur provenant de la destruction de leur force vive : alors les parties internes devraient né- cesssairemenl être aussi fortement échauffées (pie les parties superficielles. Comme cela n'a pas Heu, il faut chercher autre chose, cl l'un des Corres- pondants du Muséum auquel notre établissement doit le plus de preuve de dé\ Muni , M. le marquis de Mauroy, a cru le trouver en admettant (pie la force vive se transforme moins en chaleur qu'en électricité. Ses dé- ductions, ;i cet égard, sont des plus ingénieuses, et je suis bien aise de signaler son travail à la Réunion. D'ailleurs, si j'ai présenté le météorite d'Uberaba, c'est qu'il m'a semblé que c'est un véritable devoir «pie de vous dire comment nous le possédons. Il se trouve en effet que j'ai pu employer à son acquisition une somme d'argent qui m'a été spontanément adressée par M. le Dr Labat, Corres- pondant du Muséum, qui saisit Ions les prétextes pour nous témoigner ses généreuses dispositions. M. Labal n'en est d'ailleurs plus à ses débuts comme bienfaiteur. 11 y a bien peu de mois, il prenait à sa charge, pour une grosse somme, les Irais d'impression de notre Catalogue de la Collec- tion des météorites; et il y a deux ans, c'est grâce encore à une de ses libéralités que le Laboratoire de Géologie a été mis en possession d'un appareil qui lui manquait. Vous me permettrez d'adresser nos remercie- ments collectifs à notre zélé correspondant. — 513 — Note sur des Échantillons géologiques recueillis en Guinée, par M. le Lieutenant Roeckel. Dans un voyage récent, j'ai parcouru la partie sud de la Guinée, limi- trophe du Sierra Leone et de la Libéria. Mes observations géologiques ont porté sur un itinéraire d'environ 600 à 700 kilomètres de développement depuis Guecké jusqu'à Timbo, à tra- vers les cercles de Beyla , de Kissidougou et de Faranab. J'ai, en particulier, étudié la région de la ligne de séparation des eaux se dirigeant sur le Niger et de celles se jetant dans le golfe de Guinée. Le pays, très montagneux ou plus exactement très tourmenté, quoique les sommets n'atteignent généralement pas 1,000 mètres d'altitude, est con- stitué par des gneiss qui apparaissent décomposés sur la plupart des som- mets. Les flancs des monticules et les vallées basses sont constitués par des latérites. Des filons de quartz, de diabases et de diorites (pour ces deux dernières roches peut-être aussi de petits massifs) ont été rencontrés tout le long de la route. Voici le détail de l'itinéraire suivi, avec l'indication des échantillons recueillis : De Guecké à Beyla se trouvent les monts Minian, haut plateau gneis- sique formant comme un îlot abrupt surélevé de 200 à 3oo mètres au- dessus de la plaine. Ils ont de 10 à 25 kilomètres du Nord au Sud et 60 kilomètres du N.-E. au S.-O. Parallèlement, au Nord et au Sud, courent des chaînons analogues. C'est un nœud hydrographique d'où partent des rivières dirigées vers le Niger, la Libéria et la Gôte-d'lvoire (gneiss à bio- tite à grain fin, presque granulitique , avec échantillons de diorite, pegma- tite et quartz, qui y forment des filonnets). De Beyla à Diorodougou courent des collines avec la direction N. E.-S.O. Les sommets sont constitués par une roche très décomposée (gneiss à bio- tite probablement) en boules arrondies, accompagnée de filons de quartz. Entre Diorodougou et Sampouyara , mamelons à orientation mal définie, de gneiss à biotite, accompagné d'enclaves basiques à amphibole. De Sampouyara à kissidougou , chaînons parallèles de gneiss orientés N. E.-S.O., sur lesquels j'ai recueilli, aux environs deKoroukoussoro. des gneiss ceillés à éléments à finesse variable, mais à nodules feldspathiques volumineux. Plus loin apparaissent de nouveau les gneiss ordinaires plus ou moins décomposés et accompagnés de filons de diorite et de quartz, ces derniers étant parfois répartis très régulièrement dans les diaclases de la roche. Plus loin encore, des gneiss à Liotite à assez gros éléments, avec des blocs de diabase épars et des filons de quartz. A Broadon, gneiss avec roches schistoïdes plus ou moins sicilifiées. Muséum. — xv. 36 — 514 — De Kissidougou à Faranah, plaines latéritiques d'où le gneiss n'émerge qu'accidentellement. De Faranah à Timbo, en rentrant dans la zone montagneuse, se retrouvent les gneiss à biotite accompagnés de filons de quartz (et peut-être aussi de pegmatite). Vers Fodéaforé, à 3o kilomètres au N. 0. de Kaba, j'ai observé dos gneiss œillés accompagnés de gneiss à grain fin. Un gneiss à grain très fin, presque aplitique, a été recueilli 10 kilomètres plus loin. En résumé, l'itinéraire s'est fait sur un terrain exclusivement gneissique. la latérite recouvrant les pentes des hauteurs et les vallées et les plaines basses. Ed. Lamï. Liste des Coquilles marines recueillies par M. P. Serres à Java (1903-190Ô) 464 Louis Germain. Contributions à la Faune malacologique de l'Afrique équa- toriale : XX. Mollusques fluviatiles recueillis près de Kabarali -'169 XXL Mollusques nouveaux du Soudan français recueillis par M. Garde ''73 E. de Bolrt. Observations sur les Scalidœ des Expéditions du Travailleur et du Talisman ^78 Henri Lecomte. Sur le Quassia africana H. Bn 485 Raymond Hamet. Sedum nouveaux de l'Herbier du Muséum 488 Marcel Dubard et Philippe Eberuardt. Sur le Sarcocephalus annamensis Dub. et Eberh. Plante tinctoriale et tannante de l'Annam '493 Costa*™. La culture des Champignons en Extrême-Orient £97 R. Roland-Gosselin. Note sur les Opuntia cochenillicoles 007 Fauchère. Observations faites à Madagascar sur la transmission de la pé- brine chez le Ver à soie du Mûrier ^09 Stanislas Meunier. La Météorite de Dorés de Campo (Brésil) 5n Lieutenant Roeckel. Xote sur des échantillons géologiques recueillis en Guinée ^ 1 *» SOMMAIRE. Pages. Actes administratifs. — Nominations clans la Légion d'honneur, Promotion Lamarck : Commandeurs, MM. Edmond Perrier et Van Tieghem; Officiers, MM. Boule, Stanislas Meunier et Léon Vaillant: Chevaliers, MM. Costantin, Trouessart, Gravier, Kùnckel d'Herculais, Deniker et Durand. Félicitations ministérielles adressées à M. le Professeur Joubin. Acquisitions faites pour les Collections et la Bibliothèque du Muséum, grâce au concours de la Société des Amis du Muséum, d'un Ichthyosaure et de dessins originaux de {'Histoire des Insectes de Béaumur. Décès de M. Poujnde et de M. A.-A. Fauvei; paroles de regret prononcées par le Président. -Mise à la retraite de M. Lam- hour. Préparateur. Nominations de MM. Alhertini et Vayssières comme Correspondants du Muséum. Nominations de MM. Bresson, Ma- zières, Papin, Srhaeffer, Lévy, Tournois, Benoist et Philippe comme Boursiers du Muséum 4oi à io3 Présentation d'ouvrages par MM. Stanislas Meunier, Trouessart, Anthony, Jacques Surcouf, Bois, Bois et Gerher, le Dr Jousseaume 4o4 Communications : R. Anthony. Le Mesoplodon de la llonguc 4o5 Louis Laimcoue. Le poids de l'Encéphale dans les différents groupes d'Oi- seaux /108 Capitaine Cortier. Sur l'habitat du Barbus deserti Pellegrin 4ia Jacques Pellbgbm. Reptiles du Soudan récoltés par la Mission Tilho- Gaillard. Description d'une espèce nouvelle 4i3 11. -W. Bbôlehahm. Quelques Géophilides des Colleclions du Muséum 4i5 Joseph-E. Gillet. Colleclions recueillies dans le Sahara et régions voisines par M. Chudeau. Coléoptères : Lamellicornes coprophages /i3a André Théry. Collections recueillies dans la région du Lac Rodolphe par M. Maurice de Rothschild en igo5. Coléoptères : Ruprestidcs '107 — Coléoplères : Rupreslidcs nouveaux de Madagascar des Collections du M uséum 444 Gîntiier Ebf.rleim. Diplacanlhoda Bouvieri, nomeau genre de Copeognalhes (Psocinœ) de Madagascar 448 L. Navas. Catalogue des Raphidides des Collections du Muséum 4âo Edward Jacobson. Observations sur les habitudes des Bembex Borni de Rata via 4 5 1 Jacques Surcouf. Note préliminaire sur la systématique du genre Chrysu- gona. Description de deux genres nouveaux 453 E. Bouu.et et E. Lecerf. Description de formes nouvelles d'Héliconides (Lépidoptères Bhopalocèrcs de la Collection du Muséum) 45g André Piedaj.lu. Application de l'Eau de Javel au traitement des piqûres de Guêpes 463 (Voir la suite à la page fi de la couverture.) BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM ANNÉE 1909 N° 8 et dernier PARIS IMPRIMERIE NATIONALE MDCGGGIX AVIS. Les auteurs sont priés de vouloir bien se rappeler que l'étendue des notes insérées dans le Bulletin ne saurait dépasser 5 pages d'impression. Les auteurs sont également priés de donner des ma- nuscrits mis au net qui puissent permettre la composi- tion rapide du Bulletin. Les auteurs sont instamment priés de remettre les cli- chés des figures qui accompagnent leurs notes en même temps que leurs manuscrits. SOCIÉTÉ DES AMIS DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE (EXTRAIT DES STATUTS). I. But et composition de la Société. Article premier. L'Association dite Société des Amis du Muséum national d'histoire natu- relle, fondée en 1907, a pour but de donner son appui moral et financier à cet établissement, d'enrichir ses collections , ménageries, laboratoires, serres, jardins et bibliothèques et de favoriser les travaux scientifiques et l'enseignement qui s'y rattachent. Elle a son siège à Paris. Article 3. L'Association se compose de Membres titulaires, de Membres donateurs et de Membres bienfaiteurs, qui doivent être agréés par le Conseil d'administration. Pour être membre titulaire, il faut payer une cotisation annuelle d'au moins to francs. La cotisation peut être rachetée en versant une somme fixe de i5o francs. Pour être Membre donateur, il faut avoir donné une somme d'au moins 5oo francs, ou avoir versé pendant dix ans une cotisation d'au moins 60 francs par an. Pour être Membre bienfaiteur, il faut avoir donné au Muséum, ou à la Société, soit une somme de 10,000 francs, soit des collections scientifiques ou des objets, meubles ou immeubles ayant une valeur équivalente, soit, pendant dix ans, une cotisation annuelle d'au moins 1,200 francs (I). (1' S'adresser pour les versements à M. Pierre Massor, trésorier de l'Association. BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE. ANNÉE 1909. - N° 8. 0 <£>G- 11V REUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM. 21 DÉCEMBRE 1909. PRESIDENCE DE M. EDMOND PERRIER, DIRECTEUR DU MUSEUM. ACTES ADMINISTPiATIFS. M. le Président annonce que le fascicule 7 du Bulletin du Muséum de l'année 1909 va être mis en distribution. M. le Président rappelle que si la Promotion Lamarck a permis de reconnaître les mérites d'un certain nombre de naturalistes du Muséum, il est juste de fiiire remarquer que, dans les nominations laites à l'occasion du 1 k juillet, un des Assistants du Muséum, M. le Dr Jules Tissot, Assistant de la Chaire de Pathologie comparée, Professeur intérimaire, a été nommé Chevalier de la Légion d'hon- neur par M. le Ministre des Travaux publics; celui-ci a tenu à dis- tinguer tout particulièrement le savant qui s'était attaché à inventer un appareil permettant d'assurer la respiration des sauveteurs obligés de pénétrer dans des milieux remplis de gaz délétères (i3 juillet 1909). M. le Président annonce que l'Académie des Sciences a décerné à M. A. Thévenin . Assistant de la Chaire , le Grand Prix des Sciences physiques, et à M. Piobert du Buysson, Préparateur de la Chaire d'Entomologie, le Prix de Savigny. Il fait connaître également que M. Dupouy, Chef des Services Muséum. — xv. %n — 516 — chimiques de llndo-Chine, et M. de Kenesse de Duiwenbode, Do- nateurs du Muséum, ont été nommés Correspondants du Muséum. (Assemblée du 16 décembre 1909.) PRESENTATION D'OUVRAGES. M. ie Professeur Vaillant présente et offre pour la Bibliothèque du Muséum les ouvrages suivants : Mission scientifique au Mexique et ihms /' [mérique centrale. Recherches zoologiques, publiées sous la direction de M. H.Milne Edwards, Membre de l'Institut, et Léon Vaillant, Professeur au Muséum. Troisième partie. Etudes sur les Reptiles, par MM. A. I)u- niéril, Bocourt et Mocquard ('? fascicules. 1908 et 1909; PI. 69 à 7&; PI. 75 à 77). F. Mocqcard. Synopsis des /«milles, genres et espèces des Reptiles écailkux et des Batraciens de Madagascar. .Nouvelles Archives du Muséum, 5e -«''rie. 1909. M. le Professeur (Iostantin présentée! offre pour la Bibliothèque du Muséum, de la part de MM. D. Bois etE. Gadeceau, leur ouvrage intitulé: Les Végétaux, leurrôle dons la rie quotidienne. Paris. 1909. Il l'ail en ces termes l'exposé du plan de l'ouvrage : Ce livre esl une euc\ : (l.-H. Eigenm vnn , Inn. Carnegie Muséum . 1\ , 1907, |>. 1 ».H. 37. — 518 — Chaetostomus aequinoctialis nov. sp. La liauteur du corps est comprise six fois environ dans la longueur sans la caudale, la longueur de la tète près de trois fois. La tête est aussi large que longue et deux fois et demie aussi longue que haute. Le diamètre de l'œil est contenu huit fois dans la longueur de la tête , la largeur de l'espace interorbitaire trois fois un quart , la longueur du museau une fois deux tiers. La longueur de chaque branche mandibulaire égale l'espace interorbitaire. L* interopercule esl armé d'une vingtaine d'épines, les postérieures fort déve- loppées, faisant une fois et demie le grand diamèlre de l'œil. On compte 9.k boucliers en série longitudinale. 10 entre l'anale et la caudale. La dor- sale est composée d'une épine faible et de 8 rayons mous . le dernier égalant presque la longueur de l'épine qui ne fait que les deux cinquièmes de la longueur de la tète; la longueur de la base de la dorsale égale les trois quarts de sa distance à la caudale. L'anale comprend une épine très faible et cinq rayons mous. L'épine de l'adipeuse est bien développée. L'épine de la pec- torale est forte et atteint l'origine de la ventrale; celle-ci sï'tend en arrière un peu au delà de l'anale. Le pédicule caudal est (\ou\ fois plus long- que haut. La caudale est très obliquement tronquée. La teinte est olivâtre avec quelques points bruns sur les rayons de la dorsale. D. i 8; \. i :>: P. i 6; Y. i 5; L long. aA. N° 04-17. Coll. Mus. RioPove,Santo Domingo de losColorados(56o mètres). Equateur : l>' Rivet. Longueur: 72 |- as =gû millimètres. Celle espèce se rapproche surtout de Chtetoslomus anomalus Regan, de Mérida (Venezuela) et de Chœtostomus Thomsoni Regan(1), deVilléta (Colombie). Elle s'en distingue principalement par ses épines interoper- culaires plus nombreuses et plus longues , sa dorsal*' plus basse. Arges Regani nov. sp. La hauteur du corps esl contenue cinq fois à cinq fois et demie dans la longueur sans la caudale, la longueur de la tète quatre fois à quatre fois un tiers. La tète est ans>i large que longue ou presque. Les yeux sont très petits, leur diamètre est compris deux fois à deux fois et demie dans l'espace inter- orbitaire qui esl contenu deux fois un quart (jeunes) à trois fois (adultes) dans la longueur du museau. La feule buccale fait un peu moins de la moitié de la largeur de la tête. Les lèvres sont très développées et granuleuses. Le barbillon maxillaire est étendu aux trois cinquièmes de la distance de sa base Tate Regan, A Monograph of the Fislies ol'the Familj Loricariida?. Tr. Zoal. Soc. Uni., XVIII 1 III I, 190/i. p. 25o, pi. MIL fig. -i et pi. XIV, Gg. ?.. — 510 — à la fente branchiale. Le repli valvulaire des narines est très développe', mais non prolongé en ve'ritable barbillon. Les dents de la rangée externe des prémaxillaires sont habituellement unicuspides, coniques, à pointe peu aiguë. Les dents mandibulaires sont bicuspides. La dorsale rayonnée est située plus près du bout du museau que de l'origine de la caudale; elle comprend un rayon simple un peu supérieur à la moitié de la longueur de la tète et six rayons branchus. La nageoire adipeuse est longue, formant un repli assez bien marqué jusqu'à la caudale et contient une petite épine complètement cachée chez l'adulte. L'anale est formée d'un rayon simple et de six rayons branchus; la distance du dernier rayon à la caudale est con- tenue cinq fois ou un peu plus de cinq fois dans la longueur du corps. La pectorale est composée d'une épine atteignant la racine ou au plus le pre- mier tiers de la ventrale et de neuf rayons mous. Les ventrales s'insèrent sous l'origine de la dorsale et s'étendent presque jusqu'à l'orifice anal (mâles) ou aux trois quarts de la distance de leur base à l'orifice anal (femelles). Le pédicule caudal est une fois et demie environ plus long que haut. La cau- dale est échancrée à rayons externes légèrement prolongés. Tout le corps est recouvert d'un enduit muqueux grisâtre masquant une teinte sombre uniforme, avec parfois quelques taches plus foncées; le ventre est jaunâtre. D. 16; A.16; P. 19: V. 1 h. N" 03-108 à 110. Coll. Mus. — Rio Cariyacu(3,ioo mètres). Equateur : Dr Rivet. 3 exemplaires mâles. Longueur : 1 15 -|- 28 = i43, 107+ 28 = 1 35, 72 -)- 16 = 88 millimètres. 3 exemplaires femelles. Longueur : 128 + 32 = 160, ia4-{-98 = i52, 61 -f- 12 =73 millimètres. Celte espèce, que je dédie avec plaisir à M. Tate Regan du British Muséum de Londres, qui a publié une importante monographie de la famille des Loricariidés , vient se placer auprès de YArges 11 hymperi Bou- lenger(1), de Milligalli, dans les Andes de l'Equateur, et de VA. Eigenmanni Regan (S) de Cayambe et Machachi (Equateur). Elle s'en distingue par son adipeuse plus développée, ses barbillons plus courts. Elle offre aussi cer- tains rapports avec YArges Vaillanti Regan (3) représenté au Muséum de Paris par une belle série rapportée par M. Ch. Wiener, du col de Huamani (3,3oo mètres), près de Pappalacta (Equateur). W iV. Zool. Soc Lond., i8i)o, p. 45i, pi. \Ll , iig. a. W Tr. Zool. Soc. Lond., ii)"/i, p. 3i2, pi. XXI, tig. ii. Op. cit., p. 3 12. .vJO Mission gÉodÉsique de l'Equateur. Insectes recueillis par M. le Dr Rivet. Coléoptères. Cieridxe, PAR P. LeSNE. Les Clérides recueillis par M. le D' Rivet au cours des opérations de la Mission géodésique de l'Equateur sont très peu nombreux. Ils se rapportent aux deux espèces suivantes qui étaient encore inconnues. 1. Pelonium Riveti DOV. sp. Long. : (i-8 millimètres. Corps allongé, parallèle, peu brillant, entièrement hérissé en dessus de soies lines, blondes, assez longues et assez denses. Tête et protborax bruns, roussàtres en dessous; pronotum marginé de brun clair au bord antérieur. Elytres d'un roux pâle, marqués de plusieurs lardes brunes, savoir : i° une tache commune scutellaire triangulaire, un (un moins large que la base du prothorax ; a" une tache numérale bran coup plus petite ; 3' une tache discoïdale assez large, à contour irrégulier, également écartée du bord externe et de la suture, située un peu en avant du milieu, quelquefois réunie à la tache scutellaire par une bande arquée longeant la suture (9); k" une large lâche commune fasciiforme située en arrière du milieu, n'atteignant pas le bord externe, sinuée-dentée sur ses bords antérieur et postérieur, rectiligneau bord externe. Poitrine d'un roux brunâtre. Abdomen d'un roux clair, au moins à la base, quelquefois brun dans la moitié apicale(cf). Antennes d'un roux brunâtre. Pattes d'un lestacé pâle avec l'articulation fémoro-tibiale marquée de brun et les tarses bru- nâtres. Télé (yeux compris) un peu moins large que le prothorax. Front forte- ment et très densément ponctué, à peine plus étroit chez le d* que chez la 9; vertex ponctué comme le front. Veux fortement granules. Labre fai- blement échancré. Dernier article des palpes maxillaires et labiaux lar- gement triangulaire. Antennes de 11 articles; articles 3-5 allongés, li-8 transverses; massue atteignant à peine la longueur du funicule (9) nu plus longue que celui-ci (cf.), ses deux premiers articles simplement triangulaires (9) ou échancrés au bord apical et lobés au côté interne | '); dernier article moins de 9 fois aussi long que large (9) ou a fois aussi long (pie large (d*). Prothorax un peu plus Ion;; que large, faiblement et graduellement élargi depuis le bord antérieur jusqu'au tiers postérieur, où les côtés forment une saillie obtuse en arrière de laquelle ils sont obliquement rétrécis, en — 521 - formant un léger sinus derrière la saillie latérale: bord postérieur un peu inoins large que l'antérieur. Pronotum déprimé au milieu dans toute sa longueur et sur plus de la moitié de sa largeur, fortement, très densément et subpolygonalement ponctué dans toute son étendue. Suture latérale ré- gulièrement arquée, subangulée au niveau de la saillie latérale. Elytres parallèles, nullement élargis en arrière, seulement un peu plus larges que le prothorax et environ 2 fois et demie aussi longs que celui- ci, marqués chacun, sur plus de leur moitié antérieure, de 9 séries striales formées de gros points circulaires assez rapprochés; intervalles lisses et brillants sans pubescence apprimée. Sur le tiers postérieur les stries sont à peine distinctes et la ponctuation éparse. Elytres conjointement arrondis au bout : leur pilosité double. Cuisses antérieures épaissies. Bord externe des tibias antérieurs inerme. Les trois premiers articles des tarses densément et très finement villeux en dessous, portant chacun une lame plantaire apicale membraneuse, simple. Ongles simples. d 5e sternite abdominal apparent simple. Le sternite suivant également simple , arrondi en demi-cercle à son bord postérieur. Cette espèce, que je suis heureux de dédier à mon sympathique collègue, le Dr P. Puvet, a été recueillie par lui au nombre de 3 individus (2 d\ 1 9) aux environs de Païta (Pérou), dans la région désertique qui s'étend au bord de la mer, à une altitude de 5o à 80 mètres. Elle est d'un type tout particulier et se distingue aisément de ses congénères par son corps parallèle, par la forme et la sculpture de son prothorax et par le sys- tème de coloration des élytres. Son faciès rappelle assez bien celui de notre Opilo domesticus L. 2. Pelonium lobaticolle nov. sp. Long. : 3,7-4 millimètres. Corps allongé, élargi en arrière. Tête et prothorax presque mats; élytres brillants. Faciès du P. variipennis Spin. Tête d'un roux brun. Pronotum noir avec une bande médiane d'un roux brun, ou bien unicolore et entièrement brun. Ecusson lestacé. Elytres tes- tacés, marqués de taches et de bandes noires, savoir: i° une tache juxta- scutellaire arrondie ou allongée, située à égale distance du bord basilaire et de la suture et parfois accompagnée d'une seconde tache à son côté ex- terne ; a" une bande humorale comprenant le calus humerai et se pour- suivant d'une part le long de la base jusqu'à l'écusson. et d'autre part le long du bord latéral jusqu'au delà du tiers antérieur ; 3° une bande trans- verse antémédiane mince, en zig-zag, ne touchant pas la suture, atteignant ou non la bande marginale externe, et formée de 3 taches souciées par les angles, ou discontinue: 4° une large bande transverse antéapicale commune, lunuliforme, à contour simple ou sinué-denté. à concavité antérieure ei — 522 — ne louchant ni le boni apical des éiytres ni leurs bords latéraux. Dessous du corps brillant, brun, ou avec la poitrine et l'abdomen d'un roux brunâtre. Les deux premiers articles des antennes d'un testacé pâle, les six suivants testacés ou bruns marqués de testacé ; massue brune. Hanches d'un roux brun ; cuisses et tibias d'un testacé pâle avec l'apex des premières et la base des seconds bruns ; tarses brunâtres. Dessus du corps hérissé de soies assez longues. Tête marquée en dessus d'un lin reticulum formé de carinules anasto- mosées, et couverte de soies grisâtres, rabattues vers le haut. Yeux forte- ment granulés. Echancrure du labre faible. Antennes de 11 articles, les 3" H -' allongés, assez grêles, le 8" n'étant pas plus long que large, les 9e à 11* grands, formant la massue, graduellement élargis et convexes sur leurs deux faces , 9e et 10e triangulaires, 11e ellipsoïdal, plus long que chacun des deux précédents. Prothorax plus large que long, également large aux bords antérieur el postérieur, ses bords latéraux fortement lobés au milieu. Pronotum entiè- rement couvert, comme la tète, d'un tin reticulum formé de carinules anasto- mosées; sa région discoïdale inégale et présentant de chaque côté de la ligne médiane 3 faibles reliefs peu distincts, indiques chacun par un bou- quet desoies grises, à demi couchées, convergentes au sommet. Ces bou- quets de poils sont disposés suivant deux lignes un peu obliques divergeant légèrement en arrière. Éiytres environ 3 fois aussi longs que le prothorax et un peu moins de 9 lois aussi larges que celui-ci , légèrement élargis en arrière el conjointe- ment arrondis ,111 bout, marqués chacun, jusqu'au delà du tiers postérieur, de 9 séries striales de gros points circulaires enfoncés, assez ('cariés : inter- valles lisses; déclivité apicale ponctuée de même, mais éparsement et con- fusément. Pilosité «les éiytres uniforme. Derniers segments abdominaux simples (chez, les individus examinés). Tibias antérieurs mutiques au bord externe. Ongles simples, épaissis à la base. Cette espèce doit prendre place auprès <\u Pel. variipennis Spinola dont eHe est très voisine. Elle s'en dislingue cependant au premier coup d'oeil par son corps plus court et par ses éiytres bien moins fortement el moins densémenl sculptés, et dont la fascie postérieure n'atteint pas les bords latéraux. Elle a été recueillie , comme la précédente, aux environs de Païta (Pérou), dans la région désertique littorale, et aussi à Loja (Equateur), par M. le Dr Hivet(l>. M Des figures coloriées de l'une et l'autre espère seront ultérieurement pu- bliées. 523 — Collections recueillies da.ss le Sahara et les rÉ(;io\s voisines par M. René Chudeau '>]L Coléoptères : Cicindélides (déterminés par M. Fleutiai \ |. I. Récoltes de M. Chudeau (Sahara). &C1NDELA HELANCHOLICA Fabr. (3 Spéc). Taniailghassel. Auùl l(|0.r). II. Récoltes de M. Keisskh (Soudan). CiCINDELA MELANCHOLICA Fabr. (l S])éc). Koulikoro. Cicindela vtcina Dej. (1 spéc). — Koulikoro. Mbgacephala senegalensis Latr. (3 spéc). — Koulikoro. Staphylinides (déterminés par M. A. Faovel). Récoltes de M. Keisseb (Soudan). Philontos cupbeonitens Epp. (1 spéc). — Koulikoro. Philontus maritimls Mots. (1 spéc). — Koulikoro. Ztbas triangulatus d* Fvl. (t spéc). — Koulikoro. Bledius specdlicollis Fvl. (i spéc). — Koulikoro. Bledius rofiventris Fvl. (2 spéc). — Koulikoro. Oxytelos dilutipennis Fvl. (6 spéc). — Koulikoro. Nitidulides (déterminés par M. A. Grodvelle). Récoltes de M. Keisseb (Soudan). Lasiodactvlcs sibproductus Reitt. (1 spéc). — Koulikoro. Fthinopa fulyovestita Reitt. (9 spéc). — Koulikoro. /ËTHINOPA FOLVOVE8T1TA Reitt. VOT. MINOR (l Spéc ). Koulikoro. Coccinellides (déterminés par M. le Dr Sicard). I. Récoltes de M. Chudeau (Sahara). Epilxchna chrysomelina Fabr. (5 spéc). — Oued Kademallet. Sep- tembre 1906. . EPILACHNA CHRYSOMELINA VOT. RETICCLATA 01. (l3 Spéc ). KaOliaia . N' Guigmi, Sud de l'Air, igo5, et Ségou, octobre 1906. W Aux listes ci-dessous , ont été jointes celles des Coléoptères récoltés dans le Soudan français par M. Keisser. Les itinéraires de M. Chudeau ont paru en 2 feuilles à 1/1,200,000* dans La Géographie, 1907. ,r)2/i — \uo\n variegata Sajo (3 spéc). — Tamanghasset. Août 1905. ExocnoMus nigbipennis Er. (2 spéc). — Tagama. Novembre kjoB. II. Récoltes de M. Keisser ( Soudan ). Cydonia lunata Fabr. (3 spéc). — Koulikoro. Cydosia vicina Muls. (5 spéc). — Koulikoro. Aoonia variegata Sajo var. confluens Sajo (1 spéc). — Koulikoro. EïOCHOMUS NIGROMACOLATUS Sajo VW. Troberti Muls. (l spéc). — Kouli- koro. GhnOOTRIBA assimilis Muls. (1 spéc). — Koulikoro. Malacodermes (déterminés par M. Bourgeois). 1. Récoltes de M. Chudeau. Ldciola tetrasticty d* Fairm. (1 spéc). — Koulikoro, novembre 10,00. La puissance lumineuse de cette espèce est très développée. Voici ceque dil M. Chudeau à ce sujet : «Quand l'insecte est enfermé dans une boîte à parois minces, dans une boîte a allumettes suédoises par exemple, la lu- mière intense qu'il produit est visible à travers les parois. Cette lumière esl verte. 1 11. lîécoltes de. M. KsiSSEB (Soudan). Silis senegàlensis d1 Cast. (Hhl. Ins., 1, p. 571) [1 spéc.]. — Kouli- koro. MelYRIS ABDOMINALI8 Fabr. (l9 spéc). — Koulikoro. Melybis klongata Pic (Le Naturaliste, 1897, P- ,9M l3 SP^-]' — Koulikoro. Psilotiirix pldmbbds Schilsky (D. E. /., 189B. p. i64) [a spéc.]. — Koulikoro. Elatérides (déterminés par M. Fuujtiaux). I. Récoltes de M. Chudeau (Sahara). Tf.traloriis natalensis Garni (i spéc). — Sahara; sans désignation de localité'. \orypnos notodosta Latr. (1 spéc). — Kaouara, 29 mai 1906. Vgrypnds pallàciosos Fairm. (1 spéc). — Imonkay, 28 mai 1906. Melanotijs umbilicatus Gyil. (1 spéc.). — Amonkay, 98 mai 1906. II. Récoltes de M. Keisseb (Soudan). \grypnus puber Cand. (5 spéc). — Koulikoro. Dicronychus serraticornis Cast. ( 1 spéc.). — Koulikoro. Psephds gcineensis Cand. (9 spéc. ). — Koulikoro. 525 Melanotus umbilicatds Gvll. (9 spéc). — Koulikoro. Lacon foedcs ( 1 spéc). — Koulikoro. Hkteroderes sp. sp.? (3 spéc). — Koulikoro. Psepiius sp.? ( 1 spéc.). — Koulikoro. Buprestides (déterminés par M.Kerremans). I. Récoltes de M. Ghcdeau (Sahara). Sternocera castanea Olivier (2 spéc). — Otied Zazir, novembre 1900; Agadès, 3o octobre 1905. Sternocera interrupta Olivier (Cette espèce se tient ordinairement sur une Gombrétacée dont le nom local est Golobaï et dont les feudles sont utilisées eu infusion contre la fièvre bilieuse hématiuïque. ) (2 spéc). — Tagaina, 2 décembre 1906. Jllodis fimbriata Klug. (6 spéc). — Oued Igbarghar (celui du Sud), 5 septembre 1906; Tassili de l'Oued Tagrira. septembre 1900: \gadès, octobre 1906. Julodis ^quinoctialis Olivier (6 spéc). — Tamaugbasscl . aodl Hjoiî: Tit, août 1900; Oued Kademallet. septembre 1905. Steraspis speciosa Klug. ( 1 spéc). — Djadjidouna, novembre 190.S. Sphenoptera dongalensis Klug. (2 spéc). — Bouza. juin 190G. II. Récoltes de M. Keisser (Soudan). Sternocera interrupta Olivier (1 spéc). — Koulikoro. Onthophagides (déterminés par M. H. d'Orbigny ). I. Récoltes de M. Chudeau (Sahara). Onthophagus viridicatus d'Orb. (1 spéc). — Matankari, juin 1906. Onthophagus bituberculatus 01. (spéc). — Tessaoua, 21 mai 1906. Ontiiophagus transcaspicus Kœnig. (1 spéc). — Tamanghassel . août 1 906. II. Récoltes de M. Keisser (Koulikoro-Soudan). Onthophagus gazet.la Fabr. (1 spéc). — Koulikoro. Ontiiophagus (Ph\lops) barbicornis Lansb. — Koulikoro. Gaccobids signaticollis d'Orb. (1 spéc). — Koulikoro. — 526 — Voyage de M. René Chudeav dans le Sahara. Description d'une espèce nouvelle de Bre\ski:a ( Coléoptères Melolonthides) , par M. Kdm. Reitter. Brenskea(l Chudeaui QOV. s|>. Br. coronatae valde similis, sed pauliominor, magisoblonga, elytris p. j*. \ fond noie: sont rouges : le scape. le dessous du l'unicule. l'écaillelle , le dessus de toutes les cuisses, le dessous de la cuisse 3 . les éperons pos- térieurs, le prototarse 3 el les segments ventraux presque en entier. Sont jaunes : la mandibule, la face, l'orbite postérieure, le calus. la bordure des angles antérieurs <\u mésonotum. les pteromata, une bordure interrompue du bord postérieur du scutellum, le surplus des pattes, une macule de chaque côté des segments dorsaux 1-6 (les macules de plus en plus rapprochées en arrière), le segment dorsal 7, moins la ligne noire sur les (U'u\ tiers de sa longueur. Mandibules gonflées; chaperon à bord apical droit, à cinq sinus, par suite tridenticulé ; scutellum à bord postérieur en demi-cercle: segment — 531 — dorsal 7 entier, à angles postérieurs un peu arrondis, son bord postérieur un peu relevé, presque tronqué, ayant au milieu une petite apophyse dont le diamètre supéro-inférieur est plus grand que l'épaisseur horizon- tale. Aile enfumée. Longueur de la face au boni du segment -j dorsal : 7 millini. 5; aile : 8 millimètres. 1 d* du sud du lac Rodolphe. Gœlioxys rhombifrons nov. sp. 9. Voisin de C. obtusa Pérez; en diffère par le ventre noir, une macule d'écaillés blanches sur chaque côté du segment dorsal G, le front offrant un carré surélevé dont les deux branches de l'angle supérieur tenaillent l'ocelle impair et l'angle inférieur émet une carinule vers le bas du front; le chaperon bombé, la face et le sternum couverts d'un duvet soyeux blanchâtre, les fascies des segments ventraux 2-5 larges, échancrées à leur bord basai, la valve anale dorsale assez courte, tronquée, chargée de trois lignes élevées, les deux latérales très courtes; la valve anale ventrale à peine plus longue, ayant sa partie apicale comprimée et par suite en carène tranchante, son bout tronqué, mais à peine aussi large que la moitié de la troncature de la valve dorsale; l'aile grise et rembrunie au bout. Longueur : 10 millimètres: aile : 7 millimètres. 1 9 de Nairobi, vm. Xylocopa média nov. sp.? 9. Intermédiaire entre X. calens Lep. et X. senior Vach. Face n'ayant de poils blancs que sous les antennes, tempes n'ayant quelques petits poils blancs que dans la moitié inférieure; nervure récur- rente 9 aboutissant au moins à la limite du troisième tiers de la cellule cubitale 3. Face anale du segment médiaire presque glabre. Longueur : 16 millimètres; aile : i5 millimètres. > 9 de Lumbwa, ix-oG. Ceratina Rothschildiana nov. sp. 9. Noire avec une large macule jaune sur le chaperon ; celui-ci est aplati et offre uu bord apical presque perpendiculaire à sa surface épais, lisse, noir, dont la ligne supérieure est à peine arquée-surabaissée. Le mésouotum entre les parapsides ('parsèment ponctué, les intervalles, au moins aussi larges que les points, aplanis, lisses, brillants. L'aire dorsale du segment médiaire très courte, très finement et irrégulière- ment crénelée, l'aire anale presque verticale, lisse et assez brillante; les aires pleurales très finement chagrinées, d'un noir absolument mat. MtJSÉliM. — xv. • 38 — 532 — Ecaillettes finement ponctuées en avant. Ailes également grisâtre enfumé. Eperons testacé brunâtre. Poils des pattes gris blanc, un peu jaunâtres sous le prototarse 3. Les segments >i-k offrant de chaque côté une petite fascie de petits poils gris, épais, occupant la dépression apicale et non, comme chez C. Mœrenhouli et C. lineola, une rangée absolument apicale de soies courtes et raides non contiguës. Le segment li sans carinuie mais ayant le milieu de son bord apical comme comprimé par lis côtés et terminé en pointe aiguë. Le ventre longuement mais non densément velu-duveteu\. Longueur : 7 millim. 5-8 millimètres; aile : .r> niillini. 5. 1 9 du monl Loroghi, dans l'Ouganda. Ceratina Harrarensis nov. sp. c? 9. \oisin de C. lineola Vach. ; eu diffère par les points suivants : 9 La macule du chaperon non dilatée au bout inférieur, le mésonotum plus densément et moins grossement ponctué dans son milieu, les pleures du segment niédiaire plus distinctement et plus fortement pointillés, la striole du tibia 1 très raccourcie, les tarses noirs, les franges ventrales à soies moins épaisses, plus aiguës, moins raides. Longueur : 7 millimètres: aile : 5 miuimètres. c? diffère de C. lineola d Vach. (C libialis Fr. née Moraw.) par le c-ilus humera) el la base du laine noirs: par les pâlies encore moins marquées de jaune que sur 9: par la ponctuation de la tête el du tronc plus grossière el moins serrée; le boul du segment dorsal 7 ayant son milieu prolongé en dent, el par suite tridenté, le segment ventral 5aya*nt une large fossette plus élargie en arrière (le segment ventral 6 presque entièrement .caché ne permet pas de comparaison): le pinceau interne du tibia 3 esi presque apical au lieu d'être presque basai. Long. : 0 millimètres: aile : à millim. 5. 1 9 et 1 d* du llarrar, m-io,o5. Allodape leptozonia no\ . sp.'.' 9. N'a de teinté en jaune que le calus humerai et une macule du chaperon formée de deux rectangles contigus, le supérieur horizontal, l'inférieur vertical descendant jusqu'au bord du chaperon ; l'extrême bord des seg- ments dorsaux est lestacé. La face est imponctuée, brillante, les tempes un peu irrégulièrement très finement ponctuées, moins brillantes; la partie antérieure du mésono- tum brillante, la partie postérieure, le scutellum, le postscutellum et l'aire dorsale du segment médiaire un peu mats, par l'effet d'une très fine sculpture. Ailes presque hyalines à nervures fauves. Brosse blanc argenté. Tergite 1 déprimé au milieu, ce qui détermine un bouton saillant de chaque côté; — 533 — tergiles 2-3 assez briilauts, presque lisses, 4-6 ayant de petits points sail- lants moins brillants. Long-. : 5 millimètres; aile : 3 millim. 5. î 9 de Lumbwa (ix-1906), Afrique orientale anglaise. Parait différer de A.facialis Gerst. surtout par la sculpture de son scu- tellum où la ponctuation est indistincte, même avec un grossissement de ao diamètres. Anthophora padiola nov. sp. d. Diffère de .4. torrida Sm. par l'article 3 des antennes pas plus Ion;; (pic l'article 5; par son chaperon tout jaune; par la base du prototarse 3 en dehors avec un bouquet de poils gris jaunâtre. Long. : ii-11 millim. 5: aile : 8 millimètres. •2 d de Nairobi et du sud du lac Rodolphe (vin), Afrique orientale an- glaise. Antophora hastula nov. sp. 9 d\ La 9 ne diffère de -4. albîgena Lep. que par l'article 3 des antennes, un peu plus long, et le reste du funicule proportionnellement plus court, par la taille un peu plus grande et en outre par la plus grande longueur de la strie longitudinale de poils bruns qui part de la patella et sépare en deux la brosse tibiale par le bord des slernites a-4 lestacé et cilié de blanc, mais faiblement. Le d1 n'a pas le mufle autrement ni plus coloré que la 9 ; l'article 3 des antennes presque aussi long que 4-5, longueur rare dans ce groupe dWntophora que M. Friese a désigné sous le nom ftAmegilla, auquel appartient aussi l'espèce précédente. 9 long. : n-ia millimètres: aile : 8 millim. 5-q millim. 5; d 11 millimètres; aile : 8 millimètres. 1 d et 1 9 de Tchafianani, Ethiopie méridionale, viii-iqo5. (J'ai un couple de cette espèce de l'Asmara, Abyssinie italienne.) Halictus Rothschildianus nov. sp. d. Noir, à segments basaux de l'abdomen en dessus et en dessous plus ou moins teintés de rouge. Ailes d'un hyalin bronzé à nervures brunâtres. Antennes et pattes noires ou brun foncé. Face ovale, les orbites un peu convergents vers le bas: tronc et bases de l'abdomen à poils longs pâles. Aire dorsale du segment médiaire non ou à peine sculptée. Eperons posté- rieurs pâles. 9 Poils de la face roussâlres; brunâtres sur le vertex, noirâtres sur les segments 3-6 dorsaux, sur la partie extérieure des tibias 2 et 3 et de leurs prototarses, pâles sous la brosse et sous le ventre. Long. : 0 millim. 5: aile : 7 millim. 5. Le d a le chaperon déprimé dans \o milieu du bord apical, les antennes 38. — 534 — assez courtes et n'a de poils noirs que quelques soies sur les segments 5-7 dorsaux. Aile : 6 millim. 7. 1 9 et 1 c? d'Escarpment. Afrique orientale anglaise, vm-oG. Halictus bellulus nov. sp. 9. D'un vert sombre, les pattes noires à éperons postérieurs pâles, la dé- pression apicale des segments dorsaux , a-4, des segments ventraux et du dessous du funicule, testacé. Presque absolument glabre; dessous cl pattes à petits poils gris blanc. Face ovale , les antennes presque plus éloignées de l'ocelle impair que du bout du ebaperon. Presque lisse, assez brillant; le segment médiaire un peu rétréci et ar- rondi en arrière; son aire dorsale trapézoïde presque deux fois aussi longue que le post-scutellum est très finement râpeuse et par suite mate. Ailes d'un hyalin à peine grisâtre à nervures miel. Long. : 5-5 millim. 5 ; aile : h millimètres. 1 cf d'Kscarpiueut, i\-iqo(J. Colletés Rothschildi nov. sp. 9. Noir, avec le milieu des mandibules, le dessous du bout du funicule, l'écaiilette, les nervures de l'aile (moins la sous-costale), le dessous des cuisses, les genoux, le bout des tibias, les éperons postérieurs, les arti- cles 2-5 des tarses, le bord apical des segments i-5 très largement, l'extrême bord apical des segments ventraux \-h décolorés, rougeâtres. Tous les poils blanchâtres ou gris blanchâtre, très blancs sur le méla- notum (postscutellum). Labre avec un fort sillon; intervalle oculo-mandibulaire très court; chaperon tinement sculpté, peu brillant, son bord apical au milieu avec un faible bourrelet convexe en avant; article 3 des antennes égal à 5; mé- sonotum tinement râpeux, scutellum à ponctuation plus grosse, mais aussi lieuse. Espace cordi forme brillant, presque entièrement lisse, ayant seule- ment ses angles latéraux striés obliquement, les stries en bas un peu di- vergentes en dehors; la partie basale un peu inclinée en arrière et limitée par un angle dièdre transversal rectiligne. L'abdomen très tinement et faiblement uniforme et sculpté. Le pygidium noir, glabre, sillonné entre des lignes élevées. Le segment ventral k sinué largement au bout; 5 avec une frange apicale noire. Long. : <) millimètres: aile : 7 millimètres. 1 9 du sud du lac Rodolphe. — 535 — Collections recueillies en Perse par M. J. de Morgan. Lépidoptères. Description d'espèces nouvelles des genres Lycoena et Phlyctoenodes, par F. Le Cerf. Lycœna Morgani nov. sp. Groupe de L. Dolus Hb. , Hopfferi H. S. , etc. d. Argenté jaunâtre terne, avec à la base des quatre ailes, une teinte bleu pâle diffuse; le bord externe densément sablé d'écaillés brun noirâtre, surtout aux supérieures où elles forment une bordure plus large que chez Epidolus H. S. Les nervures 1, 2 (SM-M1), la médiane et la cellule sont largement garnies de poils à peine plus sombres que le fond , mais la sous-costale et les nervures qui en sont issues n'en possèdent pas trace; c'est là uu caractère très important séparant a priori cette nouvelle espèce de toutes celles du groupe Dolus Hb. Un autre non moins remarquable donne à cette espèce un faciès parti- eu lier : Toutes les nervures sont écrites en brun noirâtre dans toute leur étendue; on peut même distinguer depuis leur origine les nervures 1, 2 (SM. M1) et médiane dont la base est revêtue des poils plus haut signalés. Seule la discocellulaire des ailes inférieures n'est pas indiquée contraire- ment à ce qui a lieu chez Epidolus qui est l'espèce dont elle se rapproche le plus. Aux ailes inférieures, la moitié externe de l'espace internervural 7-8 (SG-G) est de la même teinte fuligineuse que la marge des supérieures. Le dessous des quatre ailes est jaunâtre pâle uniforme avec le disque et le bord interne des supérieures un peu plus clair. Sur ce fond uni se détachent des points noirâtres cerclés de clair placés comme chez Epidolus , c'est-à-dire : Aux supérieures une ligne post-médiane courbe de six points noirâtres cerclés de clair, irréguliers et placés entre les nervures 1 à 7 (SM-SC5); ces points croissent rapidement de dimension de la côte vers le bord interne le plus gros étant placé daus l'intervalle 2-3 (M'-M2) et manifestant, comme celui qui le précède, une tendance à s'allonger obliquement. Le point de l'intervalle 1-2 (SM-M1) placé uu peu en dehors de la courbe formée par les autres points est en réalité constitué par deux petites taches inégales plus ou moins confluentes. Aux ailes inférieures, les points sont infimes et placés : deux dans l'in- tervalle 7-8 (SG-G) dont 1 près de la base; quatre autres très petits (et :>:if> — même presque effacés chez un S) disposés en une courbe régulière entre 2 et 6 ( M'-R1). puis un peu plus lias vers le bord abdominal, deux autres [diiiils. entre ib-2 et i" ib; ce dernier assez bien écrit a la forme d'un petil trait transversal Il n'\ a pas trace d'autre dessin. La tète, les pattes, le dessous du thorax et de l'abdomen sont blanc jau- nâtre: les palpes sont à la même nuance avec le dernier article noir et tout li' (|r<>us du corps est garni de poils gris bleu très pâle. Franges par moitié gris foncé et gris clair en dessus, concolores en des- sous. 9. Dessus d'un brun noirâtre fuligineux uniforme avec, les oeryures nettement plus foncées et bien visibles. I ne ? présente quelques écailles roussâtres diffuses à l'angle anal des ailes postérieures. Dessous îles quatre ailes argileux roussàtre clair uniforme, un peu éclairci sur le disque et le bord interne des supérieures avec les mêmes points (pie chez le c?. On distingue confusément aux quatre ailes une ligne antémarginale de lunules à peine indiquées par une teinte légèrement plus foncée que le fond. (les lunules paraissent simples chez une 9 el douilles chez l'autre. h d* (envergure. : 34-37 millim.): •>. 9 (envergure 3o-3> millim.). Perse : Deh Tcheshma, 3i-vh-i8q8, Mission .1. île Morgan. Phlyctœnodes sinuosalis nov. sp. D'une teinte jaunâtre un peu translucide et nacrée avec tout l'espace basilaire violacé, éclairé de jaunâtre vers la baseel limite obliquemenl par une ligne siiiuée violet brun. Tout l'espace terminal de l'aile est violacé depuis le bord externe jusqu'à la ligne postmédiane; celle-ci commence aux trois quarts de la côte vers l'apex pour aboutir aux dois quarts du bord interne vers l'angle, après un parcours un peu sinueux. I ne tache discocellulaire de même nuance se détache sur le fond près de la cèle. Les ailes inférieures sonl presque transparentes avec tout l'espace termi- nal violacé luisant . plus pâle qu'aux supérieures et limité par une ligne nu peu courbe, coupanl tout le tiers ,|(. ['aile pour finir entre i et a (ib-M1). I.e dessous présente les mêmes dessins mais 1res pâles: aux quatre ailes. la côte est jaunâtre de part et d'autre. Yeux bruns; antennes, corps et pattes blanc jaunâtre luisant. 1 d. Perse : Vb-e-bid, 21-VH-1898, mission J. de Morgan. — 537 — Descriptios de Tabânides WOPI EAUX, PAR M. J. SuRCOUF. CHEF DE TRAVAUX DE ZOOLOGIE AU LABORATOIRE COLONIAL DU MUSÉUM. Tabanus fasciatus var. mgripes. Nous devons k la libéralité du Directeur du Musée du Cougo belge un exemplaire d'une variété nouvelle de Tabanus fasciatus Fabricius. Cette variété, à laquelle nous donnons le nom de var. mgripes, se distingue à première vue du type par la coloration noire des tibias et des tarses. Le petit groupe de T. fasciatus se décompose donc comme suit : Tibias antérieurs noirs à poils noirs, les autres tibias jaunâtres : T. fas- ciatus Fabr. Tibias antérieurs brun sombre à poils dorés, les autres tibias jaunâtres, var. niloticus Austen. Tibias et tarses noirs : var. nigripes Surcouf. Toutes les pattes noires en entier : T. alripes Y. de W. Chrysozona rufula 9. Longueur (12 spécimens) : 8 millimètres. Roussàtre; antennes à troisième segment dilaté à la base; tborax à dessin très réduit. Abdomen ayant une double ligne de points plus clairs. Ailes de la couleur du corps, portant deux traits clairs, parallèles, vers le milieu de la cellule discoïdale. Deux anneaux clairs aux tibias posté- rieurs. Tête d'un testacé roussàtre; bande frontale égale au quart de la largeur de la tête, d'un roussàtre clair, à rare pilosité noire, éclaircie le long des yeux, portant deux tacbes frontales latérales d'un brun très sombre, voisines des yeux mais ne les atteignant pas, entourées d'un petit cercle estompé brun rougeâtre; pas de tache frontale médiane, la place en est indiquée par un endroit éclairci; callosité frontale d'un jaune-rougeâtre, translucide, brillante, tangente aux yeux, abord supérieur très arqué, se prolongeant en outre au centre en une pointe peu marquée ; l'ensemble de cet arc convexe s'étend jusqu'à la hauteur du milieu des taches frontales latérales ; bord in- férieur de la callosité régulièrement arqué. Pas de taches intra ou sous-an- tennaires. Parties inférieures et latérales de la face d'un gris cendré à pubescence noire éparse. Antennes : premier article peu rentlé, testacé, tronqué, portant quel- ques poils noirs plus denses sur la partie supérieure et à l'apex ; second article petit, irrégulier, de même coloration, à angle supérieur prolongé, — 538 — courtement cilié de poils noirs un peu en arrière de son sommet ; troisième article plus brun , à partie basilaire dilate'e, aplatie, portant quelques courts poils noirs ; cet article se termine subitement par une partie apicale formée de trois segments très distincts, testacés, le médian très court, l'apical rembruni à son sommet. Palpes testacés à pubescence noire au côté externe, assez longue, un peu hérissée, côté interne glabre ; second article renflé à la base, prolongé par une pointe arrondie à l'apex. Thorax roussàtre portant trois étroites lignes blanches se continuant jusqu'au bord postérieur où elles se réunissent aux deux bandes latérales blanchâtres qui entourent le thorax, courte et rare pubescence noire. Callus préalaire et sous-alaire à poils noirs mélangés de roussâtres. Flancs et pectus gris cendré à pubescence mélangée. Scutellum de la couleur du thorax mais portant le prolongement des trois lignes médianes blanches de celui-ci. Abdomen d'un testacé clair qui s'assombrit vers l'apex: pas de bande dor- sale ni d'éclaircissement médian; bord postérieur de chaque segment, jus- qu'au dernier inclus, étroitement marginé de testacé jaunâtre clair. Chaque segment porte symétriquement placé par rapport à l'axe du corps une tache testacé clair perceptible dès le premier segment, mal délimitée, peu visible, olïrant l'aspect d'une macule arrondie, plus claire que le fond, l'nliescence jaunâtre sur le bord et le flanc des segments, brun noirâtre sur la surface, noire à l'apex. Ventre d'un jaunâtre pâle, étroitement éclairci de testacé clair au bord postérieur de chacun des segments, derniers segments rembrunis; pubes- cence analogue à celle du dessus mais plus fine. Ailes roussâtres à dessins petits et relativement peu visibles; ligne api- cale simple commençant à l'angle formé par le bord costal et la nervure radiale, se continuant à travers la cellule cubitale jusqu'au milieu de la cellule apicale. Cellule cubitale portant une tache claire située contre le rameau appendiculaire au-dessous de la tache circulaire qui suit le stigma. Première cellule marginale postérieure avec un grand arc blanchâtre au- dessus de la nervure transverso-discoïdale. Bahncieri à tige blanche et massue roussàtre. Cuilleroiis blanchâtres cerclés d'une très fine pubescence jaunâtre. Pattes : fémurs d'un brunâtre clair, recouvert d'une pruinosité gris cendré, pubescence jaunâtre avec quelques poils noirs vers l'apex. Tibias brunâtre clair à deux anneaux d'un testacé pâle, pilosité concolore. Tarses clairs à nombreux poils noirs, les tarses antérieurs un peu rembrunis. Collection du Muséum de Paris. Les 12 exemplaires femelles ont été recueillis dans la Haute Sangha par le Dr Ouzilleal; d'autres proviennent de la vallée M'biro, ligne de partage des eaux de Beli et M'Boré. — 539 — Contributions À la Faune malacologiqve de l'Afrique équatoriale , par Loiis Germain. \XII Description de Mollusques nouveaux de l'Afrique équinoïiale. Les espèces dont je donne ici la description ont presque toutes été re- cueillies, au cours de ces dernières années , par quatre voyageurs français : MM. Ch. Alluaud, Aig. Chevalier, R. Chddeau et E. Roubaud. Elles pro- viennent de localités, souvent fort éloignées, du domaine équatorial. J'ai ajouté à ces matériaux la description d'un nouvel Unio, appartenant au sous-genre Nodularia, autrefois recueillie par Verreaux dans les eaux du Sénégal. Hélicarion RoUbaudi Germain, nov. sp. Coquille assez grande, très aplatie; spire à peuples plane, compilée de U tours à croissance extrêmement rapide , séparés par des sutures bien marquées; sommet saillant; dernier tour énorme, dilaté à l'extrémité', bien plus convexe dessous que dessus, fortement caréné à sa partie médiane; carène légèrement atténuée près de l'ouverture; ouverture très ample, oblique , semi-elliptitique , à bords minces et tranchants. Yig. 3g. _ Hélicarion Roubaudi Germain. Environs de Brazzaville (Congo français). Grandeur naturelle. Diamètre maximum : 27 millimètres; diamètre minimum: 19 milli- mètres; hauteur maximum: 10 millimètres; diamètre de l'ouverture: 18 millimètres; hauteur de l'ouverture : \k millimètre. Test fragile, très mince, subtransparent, jaune ambré peu brillant en dessus, jaune citron bien brillant en dessous; stries irrrégulières , bien obliques, onduleuses et un peu fortes en dessus, plus fines et plus régu- lières en dessous. Cette espèce, si nettement caractérisée par son sommet saillant et son dernier tour fortement caréné, a été découverte, aux environs de Brazza- — 5/.0 — ville (Congo français), par M. E. Roubaud à qui je suis heureux de la dédier. Unio (Nodularia) nguigraiensis Germain, nov. sp. Coquille de petite taille, de forme générale ovalaire-arrondie , vague- ment subpentagonale. médiocrement comprimée: valves brillantes anté- rieurement et postérieurement; bord supérieur recliligne, bord inférieur tics convexe; angles antéro-dorsal et postéro-dorsal subaigus; région an- térieure arrondie, un peu décurrente à la base; région postérieure 1 luis 1/2 aussi longue que l'antérieure, très haute; sommets petits, légè- rement incurvés, fortemenl tuberculeux: crête dorsale émoussée; ligament long de h millim. 3/4; charnière comprenant, sur la valve droite : deux Ii"ig_ ',0- — Uni,, (Nodularia) nguigmiemis Germain. Exemplaire type recueilli dans le lac Tchad à N'Guigmi. cardinales fortes, bien allongées (longues de h millimètres), très robustes, subégales et bien arquées; et une lamelle latérale longue, d'abord recli- ligne, puis arquée sur son dernier tiers, haute et tranchante; — sur la valve gauche : une dent cardinale très forte, nettement déboublée sous le somme! ll), el deux lamelles latérales longues, saillantes, l'inférieure plus forte; impressions musculaires : l'antérieure irrégulièrement ovalaire, très profonde, surtout près de son bord interne; la postérieure médiocre, la palléale faible. Longueur maximum : 18 millim. 1/2; hauteur maximum : xh millim. 1/9. : épaisseur maximum : 9 millim. 5. Test solide, un peu épais, légèrement brillant, d'un café au l.til deve- nant marron jaunâtre près du bord inférieur; si lies d'accroissement fines, assez régulières, subégales; quelques clie\rons et des tubercules bien ar- rondis et saillants près des sommets; nacre blanchâtre, un peu lactescente , bien irisée. Le lac Tchad, à N'Guigmi (R. Ciiudeau). M La partie dédoublée a la forme d'une dent triangulaire constituée par h denticules en forme de prismes triangulaires juxtaposés par leur base. — 541 — Cette petite espèce es! bien distincte de VUnio (Nodularia) Lacoini Germain, et de ses nombreuses variétés. On l'en distinguera facilement à sa forme subpentagonale arrondie, à ses sommets plus médians, ;mx ca- ractères spéciaux de sa charnière et, enfin, à son test plus solide. Unio (Nodulakia) Lacoini Germain. i ()<-..">. Unio (Nodularia) Lacoini Germain, Bulletin Muséum hist. natur. Pari»; XI, p. /189 (sans descript.). 1909. Unio (Nodularia) Lacoini Germain, Bulletin Muséum hist. natur. Paiis : XV, p. 375. Variété Chudeaui Germain, nov. var. Coquille de forme générale irrégulièrement elliptique-aUongee, Mrs ventrue-globuleuse (1) ; bord supérieur légèrement convexe dans une direc- tion très peu ascendante ; bord inférieur irrégulièrement convexe: région antérieure courte, subarrondie, bien décurrente à la base: région posté- rieure un peu plus de deux fois aussi longue que l'antérieure, terminée par un rostre effilé placé un peu haut: sommets très gros, très saillants, tuberculeux; crête dorsale émoussée; charnière comprenant, sur la valve gauche : une dent cardinale très forte, saillante, dédoublée sous le sommet, et deux lamelles latérales longues et subégales : impressions musculaires : antérieure très profonde, postérieure bien marquée, palléale superficielle. Longueur maximum : lia millimètres; hauteur maximum : 96 millim. 1/2 ; épaisseur maximum : 26 millimètres. Test épais, un peu crétacé, solide, orné de stries très grossières, fort irrégulières . saillantes.et très inégales; gros tubercules ridés sur les som- mets; nacre extrêmement irisée, légèrement saumonée. Cette très belle coquille, que je rattache comme variété 0) à VUnio (Nodularia) Lacoini Germain, s'en distingue surtout par sou aspect légè- rement cunéiforme, ses sommets extrêmement proéminents et sa forme particulièrement ventrue-globuleuse. Elle a été recueillie à N'Guigmi, dans le lac Tchad, par M. R. Chudeai . à qui je suis heureux de la dédier. Unio (Nodularia) Kœhleri Germain, nov. sp.(S). PL Vin, fig. A3, hlx et h 7. Coquille assez grande, de forme générale subovalaire allongée, bien globuleuse ; valves à peine brillantes postérieurement, très bombées et à W Le bombement maximum des valves est assez voisin des sommets. (2' Je figurerai cette variété dans mon mémoire sur les Mollusques recueillis par M. R. Chcdeac. (3) Je dédie cette espèce à M. le Dr René Koehler, Professeur à la Faculté des Sciences de Lyon , bien connu par ses nombreux travaux sur les Echinodermes. — 542 — convexité maximum voisine delà crête dorsale: bord supérieur rectiligne; bord inférieur régulièrement convexe dans une direction légèrement ascen- dante, presque parallèle au bord supérieur; angles anléro-dorsal et postéro- dorsal bien marqués ; région antérieure courte et arrondie ; région postérieure un peu plus de deux fois aussi longue que l'antérieure ; sommets gros , proéminents , incurvés et fortement chevronnés ; crête dorsale émoussée ; ligament long de 12 millim. 1/2; charnières comprenant, sur la valve droite : deux cardinales fortes, l'inférieure plus élevée et plus tranchante que la supérieure , et une lamelle latérale très longue, rectiligne, tran- chante; sur la valve gauche : une forte dent cardinale vaguement subser- n ilée et deux lamelles latérales subégales, longues, minces et tranchantes; impressions musculaires : antérieure profonde, postérieure superficielle, palléaletrès faiblement indiquée. Longueur maximum : 60 millimètres; hauteur maximum : 36 milli- mètres; épaisseur maximum : 21 millimètres. Test médiocrement épais, liés solide, d'un marron sombre, verdâtre près des sommets, avec une zone jaunâtre, plus claire, près du bord infé- rieur. Ornementation sculpturale comprenant des stries d'accroissement très irrégulières, saillantes, plissées, et. dans les régions des sommets, des chevrons saillants, tuberculeux et très irrégoliers. Nacre bleue de prusse, bien irisée, quelquefois saumonée vers le bord inférieur. Cette liés belle espèce ne peut être rapprochée d'aucun Unio africain connu actuellement. Klle rappelle un peu. par sa forme globuleuse el son test chevronné, les Unio* du lac Victoria-Nyanza (1). Sa sculpture pré- sente, d'ailleurs, les plus grandes analogies avec celles du Spatha (Aspa- tharia) Vignoni Rernardi ':). Etangs de Kollangui, dans la Guinée Française (mars 1905). [A. CHE- VALIER.] Unio (Nodularia) Gaillardi Germain, nov. sp.(5). PI. VIII, fig. k\ et /.a. Coquille assez petite, de forme générale elliptique très allongée, bien comprimée; valves minces, légères, à peine baillantes postérieurement; bord supérieur subconvexe dans une direction légèrement ascendante; W Comme les Unio hypsiprymnus Martens [Beschalte Weichth. (ht- Afrik.; 1898, p. :'3o, ïaf. Ml, lig. 1] et Unie Hauttecœuri Bourguignat [Mollusques fluv. Nyanza-Oukéréwé; 1 883 , p. 5, pi. I, fig. i-3]. Bernardi. — Description d'espèces nouvelles; Journal de Conchyliologie ; VII, i858, p. 3oa, pi. X, fig. 1 (Margaritana Vignoniana). (3) Espèce dédiée à M. le D' C. Gaillard, Conservateur du Muséum d'Histoire naturelle de Lyon, auteur do 1res beaux travaux sur la faune momifiée de l'an- cienne Kgypte. — 543 — bord inférieur régulièrement arrondi , à peu près parraiièle au bord supé- rieur; angle antéro-dorsal bien indiqué; angle postéro-dorsal peu mar- qué; région antérieure courte, arrondie, décurrente à la base; région postérieure très développée, au moins trois fois aussi longue que l'anté- rieure , terminée par un rostre allongé , submédian et un peu pointu ; som- mets très petits, non saillants; crête dorsale très émoussée; ligament mince, long de i5 millimètres; charnière peu puissante présentant, sur la valve droite : deux cardinales courtes, assez haules, comme crénelées, l'inférieure notablement plus haute et plus forte, «'tune lamelle latérale longue, subconvexe, très mince; sur la valve gauche : une cardinale liés faible, peu saillante, et deux lamelles latérales subégales, faibles et minces; impressions musculaires peu marquées. Longueur : 62 millimètres; hauteur maximum : 20 millim. 1/9, à q millim. 1/2 des sommets; épaisseur maximum : 10 millimètres. Test mince, un peu fragile, léger, d'un marron clair légèrement gri- sâtre; stries d'accroissement unes et irrégulières; nacre violacée , bien irisée. Cette intéressante espèce, recueillie par Verreaux en i8/»5, habite le Sénégal. La localité exacte où elle a été découverte m'est inconnue. Spatha (Leptospatiia) Protchei de Rochebrune. 1886. Spathclla Protchei de Rochebrunne, Bulletins Soc. mdacologique France; III (juillet), p. 8,n° 7. 1889. Spathclla Protchei Bourgukjnat, Mollusques Afrique équatonale; (mars), P- x9^- 1900. Fpathella Protchei Simpsox, Synopsis of Naïades; Proceed. Unit. St. Nalton. Muséum; XXII, p. 902 (inc. sedis). M. E. Rolbaid a recueilli, à Bounji, dans la Moyenne Alima (affluent .lu Congo), un petit Spatha que je rapporte en Spalka Protchei de Roche- brune. Il ne diffère, en effet, du type de l'auteur, déposé dans les collections du Muséum d'Histoire naturelle de Paris «, que par sa taille un peu plus petite et sa nacre beaucoup plus irisée, d'un magnifique vio- let à reflets rougeâtres. Le test de la coquille récoltée par M. E. Rolbaid est marron, excorié près des sommets, orné de stries assez fortes, comme lamelleuses. , . Longueur : 53 millimètres; hauteur maximum : 95 millimètres ; épais- seur maximum : 10 millimètres (2). ' Ce type a été recueilli à Mokaka, dans le Congo, par M. Protche. 11 n'a jamais été figuré. Je compte le reproduire clans mon travail sur les Mollusques recueillis au Congo par M. E. Roi rai n. M Le type mesure : 61 millimètres de longueur maximum; 38 millimètres de hauteur maximum, et 1A millimètres d'épaisseur maximum. — 5M — Je donne ici la reproduction de ce Spatha (PL VIII, fig. 46). On voit que le Spatha (Leptospatha) Prolchei de Rochebmne se rapproche surtout du Spalha (Leptospatha) cryptoradiata Putzeys (1). dont il se sépare : Par sa forme plus comprimée, plus régulièrement subquadrangulaire- allongée; par ses sommets plus médians et par le parallélisme de ses bords supérieur et inférieur. Mutela Aliuaudi Germain, nov. sp. PI. VIII, fig. 45. Coquille de taille assez grande, de forme générale subrectangulaire- allongée, extrêmement ventrue-globuleuse; valves très convexes, à bombe- ment maximum voisin du bord supérieur, baillantes antérieurement et i ultérieurement sur une grande longueur, très largement baillantes posté- rieurement; bord supérieur rectiligne ; bord inférieur ivctiligne, un peu subsinueux vers le milieu de son développement, parallèle au bord supé- rieur; région antérieur»! arrondie: région postérieure presque régulière- ment rectangulaire, près de deux lois aussi Longue que l'antérieure, obli- quement el brusquement tronquée à L'extrémité; crête dorsale émoussée: sommets un peu recourbés , bien proéminents, excoriés et laissant voir nue nacre extrêmement irisée; ligament saillant, robuste, atteignant io milli- mètres de longueur, d'un 1res beau marron brillant; charnière filiforme; Impressions musculaires : l'antérieure arrondie et bien marquée, la posté- rieure plus grande et plus profonde, la palléale nettement indiquée. Longueur maximum : 8A milumètres; longueur de la région antérieure : i'x) millimètres; longueur de la région postérieure: 56 millimètres; hau- teur maximum : 87 millimètres; épaisseur maximum : 3i millimètres. Test épais, solide, assez brillant, d'un marron vineux un peu doré, plus clair près des sommets; stries d'accroissement très fines et légèrement in- égales, à peine plus fortesà la région postérieure; nacre extrêmement irisée, à rellets cuivrés pies du bord intérieur. Cette • magnifique coquille rappelle, par sa coloration, les espèces des genres Pseudospatha e\ Brazzea <\u lac Tanganyika. Je suis heureux de la dédier à M. Ch. Alli ai i> qui l'a draguée, dans le lac Alberl-Nyanza. au cours de sa dernière expédition dans l'Esl africain. O Putzbis (Dr. S.). — Diagnoses de quelques coquilles nouvelles provenant de l'Ktal indépendant du Congo; Bullet. Soc. royale malacologique Belgique; XXXIII, 1898, p. xxiv, fig. K-y. Pl. VIII. Ai 43 A3 44 45 46 A7 Fie. Ai-Aa. Uni» (Nodularia) GaUlardi Germain. Le Sénégal. Grandeur naturelle. - Fig 43 44 et 47. Unio (Nodularia) Kœhleri Germain. Etangs de Kollangui (Guinée française). Grandeur naturelle. - Fig. 45. Mutela Uluaudi Germain. Lac Albert- Nyanza. Grandeur naturelle. — Fig. 46. Spatha (Leptospatha) Protcha de Rochebrune. L'Alima à Bounji (Congo français). Grandeur naturelle — 545 — Sur les Mansoniées de la forêt vierge de l'Afrique tropicale, par M. Aug. Chevalier. On a découvert ces dernières années, dans deux régions très éloignées du globe, deux arbres nouveaux appartenant à la classe des Malvaks, très rapprochés par les caractères floraux , mais différant complètement de toutes les séries botaniques de cette classe importante. L'un , provenant de Birmanie, a reçu le nom de Mansonia Gagei. J.-R. Drummond, l'autre, originaire du Cameroun, a été nommé Triplochiton scleroxijlon K. Schumann. Ce dernier auteur considéra le genre qu'il avait créé comme formant une tribu aberrante de la famille des Malvacées (1). D. Prain, qui a pu examiner dans l'Herbier de Kew le Mansonia ainsi qu'un Triplochiton de la Gold- Coast considéré comme nouvelle espèce (T. Joknsoni C. H. Wright), a fait passer la tribu des Mansoniées dans la famille des Sterculiacées (2). En 1907, nous avons eu l'occasion d'observer le Triplochiton Joknsoni dans la forêt de la Côte d'Ivoire où il est abondant. Il a été reconnu qu'il était identique au T. scleroxylon, et c'est ce nom plus ancien qui doit pré- valoir. Tout récemment, nous avons publié de nouveaux renseignements sur ce remarquable végétal. Les caractères de l'appareil végétatif et des organes floraux ont été précisés. Nous avons en outre montré l'étendue de son aire de distribution géographique , et nous avons fait connaître que cette essence constituait un des géants du règne végétal, sa taille étant conqio- rable à celles des Adansonia ou des Eriodendron africains. Enfin le bois extrêmement léger (densité, 0,28 à l'état sec) et de très bel aspect est sus- ceptible de nombreuses applications dans l'industrie européenne (3'. Au cours de l'exploration que nous accomplissons actuellement en Afrique tropicale, nous avons pu rassembler encore de nouvelles données sur la distribution géographique du Triplochiton: en outre, nous avons étudié son fruit qui n'était pas encore décrit. Enfin un nouveau genre vient s'ajouter à la même tribu et est décrit ci-après. Nous nous proposons à notre retour de faire l'étude anatomique de ces plantes , mais toutes les observations que nous avons pu faire permettent dès maintenant de considérer les Mansoniées comme une famille à part, pré- sentant des affinités avec les Sterculiacées , les Malvacées et les Tiliacées, mais possédant aussi des caractères propres. Nous résumons ci-après nos observations relatives à ce groupe. M Botan. Jahrb. Engler, XXVIII (1900), p. 33o-33i. ^ Journ. liiiu. Soc, XXXVII (igo5), p. 95o-26a. (3> Végél. utiles, Afrique trop., V (1909), p. a55-a5g. — 546 — Genre Triplochitoii K. Schum. Caractères génériques. — Fleurs hermaphrodites ; calice s'ouvrant eu 5 lobes triangulaires, libres presque jusqu'à la base, pubesceuts sur les deux faces. Corolle à 5-6 pétales imbriqués obovales, rétuse, sans glande à la base. Androgynophore penlagonal, pubescent, court. Etamiues 3o insérées presque au haut de l'androgymophore, rapprochées a à a, à filets libres, soudés 2 à 2 seulement à la base; anthères à 2 loges. Périgyne(1) formé de 5 écailles pétaloïdes (Staminodes?) ovales, pubescentes au dehors, im- briquées cl cachant le gynécée. Pistil formé de carpelles libres, rapprochés côte à côte et semblant soudés: terminés chacun par un style court, les styles (Uanl agglutinés ensemble au sommet. Chaque carpelle renferme 6 à 8 ovules insérés suivant deux lignes sur un placenta dorsal. Fruit formé d'un seul carpelle (toujours ?) par suite de l'avorlemenl des autres, devenant une samare oblongue, renfermant dans l'unique loge tapissée d'une courte pubescence une seule graine elliptique -aplatie, fixée par un court funicule H suspendue dans la loge du fruit. Tégument roussâtre très adhérent. Albumen nul. Embryon verdâtre avec deux grands cotylédons foliacés plissés et enroulés autour d'une longue radicule. Très gros arbre avec épaississemeuts aliformes à la base du tronc. Bois entièrement blanc, 1res tendre, feuilles alternes palmalilobées et stipulées. Inlloresceuces en petites panicules pauciflores latérales, insérées sur les I Hanches déjà âgées, à l'aisselle des cicatrices foliaires. Une seule espèce : T. Sclcro.njlon K. Schum. (= T. Joknsoni G. 11. W i-ight). A la description publiée précédemment (1 égét. ut. Afr. trop., V, p. a56) joindre les caractères du fruit et de la graine : samares oblongues, ar- rondies à l'extrémité de l'aile, droites et <;|>.*iissies sur le côté dorsal. convexes ondulées et très aplaties sur l'autre côté, longues de 5 centimètres à li cent. 5 sur 16 à 9.2 millimètres de large, renflées et obliques, iégè- renient pubescentes dans la partie inférieure qui contient la graine. Celle- ci est elliptique, un peu comprimée, de 12 à \h millimètres de long sur 0 à H millimètres de large, à tégument roussâtre fortement adhérent. Distribution géographique. — Cameroum (K. Schumann). Nous l'avons observé au Lagos et à la Gold-Coast. Très commun dans la forêt vierge de la Côte d'Ivoire. Apparaît à 70 kilomètres du littoral et existe jusqu'à la lisière nord de la forêt. Existe aussi hors de la forêt dans les bouquets de bois entourant les villages des cercles de Touba et de Mankono. Manque dans le Baoulé, sauf dans l'extrême sud. W Nous donnons ce nom au périantlie spécial , qui entoure les organes femelles de la fleur, constituant ainsi une troisième enveloppe florale ; d'où le nom de Tri- plochiton. Ce périgyne est cnra^téristiriue de In femeHe. — 547 — Guinée française : Assez abondant au sud du neuvième parallèle, depuis les sources du .Niger jusqu'au Kissi , çà et là dans les pays boisés des pays Tomas et Guerzés au sud et au sud-ouest de Beyla. \om& vernaculaires. — A ceux déjà cités dans notre étude précédente il faut ajouter les suivants : Koriyo (Hissi), Don (Dyola et Mandé-dioula ) , Pataboué (Agni). Genre Achantia A. Chev. (gen. nov.). Achanli est le nom d'une importante peuplade qui \it au N. 0. de la Gold-Coast et à l'est de la Côte d'Ivoire, dans uue région où la plante que nous décrivons est commune. Caractères génériques. — Fleurs hermaphrodites ; calice spathacé, se fen- dant longitudinalement jusqu'à la base au moment de l'authèse. ensuite réfléchi et promptement caduc. Corolle à 5 pétales imbriqués oblnn'j-s. portant à leur base un petil appendice glanduleux (nectaire). Androgy- nophore grêle, allongé. Etamines 10, insérées presque au sommet de l'androgynophore , à blets courts et entièrement libres, à anthères à une loge (?). Périgyne formé de 10 écailles pétaloïdes (staminodes ?) linéaires. ohlongues, glabres, imbriquées et cachant le gynécée. Pistil formé de 5 carpelles libres dressés et pressés les uns confie les autres, terminés chacun par un style court sans stigmates différenciés. Chaque carpelle renferme 8 à î a ovules insérés suivant deux lignes. Fruit comprenant le plus souvent un carpelle, les quatre autres avor- tant, mais parfois â, 3 ou k carpelles se développenl en autant de samares oblongues dressées sur l'androgynophore rayonnant vers le centre, la commissure dorsale (correspondant au placenta) étant eu dedans. Chaque samare renferme toujours uue seule graine obovoïde, dont le hile est silné au tiers de la hauteur de la graine à partir de son sommet, les deux tiers étant pendants dans la cavité ovarienne. Tégument membraneux mince. blanchâtre. Albumen réduit à un mince tissu entourant l'embryon. Celui- ci est vert et comprend deux grands cotylédons foliacés dès plissés, appli- qués l'un sur l'autre et enroulés en spirale de manière à constituer un manchon autour d'une longue radicule droite tournée vers la base de la graine. Arbre élevé, à tronc élancé, cylindrique , avec des épaississements faibles à la base. Bois assez dur, à aubier blanc et à duramen coloré en brun: feuilles alternes grandes, stipulées, elliptiques ou ovales, à base oblique- ment cordée et à bords légèrement dentés, mais non palmatilobées. Inflo- rescences eu grandes panicules à l'extrémité des rameaux. Une seule espèce : A. altissima A. Che\ . Muséum. — xv. :>o — 548 Description. - Arbre de a5 à ko mètres de haut, à tronc ordinaire- ment très droit, s'élevaut jusqu'à 20 ou 3o mètres, sans rameaux pubes- cents- ferrugineux, recouverts, ainsi que toutes les parties velues de la plante, de poils blancs simples entremêlés de poils étoiles ferrugineux. Feuilles à limbe cordiforme elliptique ou cordiforme ovale, brièvement ,icii miné, obtus au sommet, obliquement cordé à la base, la nervure mé- diane la partageant en deux parts très inégales, long de 10 à a5 centi- mètres sur 8 à 16 centimètres de large, à texture papyracée; sinus de la base étroil et profond; oreillettes arrondies et bords légèrement érodés- dentés. Surface supérieure très pubesceute, surtout sur les nervures, l'in- férieure glabre à l'état adulte. Nervures principales au nombre de 7 paires, se détachant du sommet du pétiole, saillantes et pubesceutes sur les deux faces, la médiane recevant 6 paires de nervures secondaires subopposées, nervilles se terminant par de petites glandes situées dans l'échancrure des dents. Pétiole pubescent, cylindrique, reullé aux deux extrémités, long de 2 cent. 5 à h centimètres. Stipules ovales acuminées longues de 7 milli- mètres, pubescentes sur les deux faces, caduques, insérées à l'opposé du pétiole suivant une ligne formant un anneau presque complet autour de la tige. Inflorescences en cymes corymbiformes très rameuses, insérées à l'aisselle des feuilles supérieures plus petites, l'ensemble formant une grande panicule terminale feuilléeà la base, longue et largede 10 à 3o cen- timètres. Pédoncules longs de 5 à 7 centimètres, un peu comprimés, couverts ainsi que tous les rameaux de l'inflorescence de poils ferrugi- neux étoiles formant un tomentum dense. Pédicelles de 3 à 8 millimètres de long. Bractées ovales ou oblongues, longues de 3 à k millimètres, to- menteuses, tombant avanl l'épanouissement des fleurs. Fleurs grandes blanches, de a5 millimètres de diamètre quand elles sont épanouies, à odeur de fffleur de Tilleul». Calice spathacé-ovoïde, long de 10 à 12 mil- limètres, obtus au sommet, pubescent glanduleux à l'extérieur, prompte- ment caduc. Pétales oblongs ou ovales, longs de 12 à 16 millimètres sur 5 à 7 millimètres de large, arrondis au sommet; base rétrécie et ciliée sur les bords; appendice uectarifère largement ovale bifide, long de5 mil- limètres. Androgynophore long de 6 à 7 millimètres, hérissé de quelques poils étalés. Étamines à filets libres, dressés, glabres, longs de 2 milli- mètres et à anthères oblongues de 2 millim. 5 à 3 millimètres de long. Périgyne à 10 lobes linéaires oblongs, longs de 3 millimètres, d'un blanc verdâtre, glabres, dépassant légèrement les étamines. Carpelles dressés à ovaires oblongs pubescents, couverts de poils étoiles, longs de 2 millimètres , larges de 0 millim. 5, surmontés chacun d'un style grêle dépassant les étamines de 1 millimètre environ. Fruits pendants composés de 1 à h carpelles (le plus souvent 1 ou 2) formant autant de samares de 5 cent. 5 à 7 cent. 5 de long sur 18 à 25 millimètres de large, d'un ver jaunâtre à maturité, à aile oblongue foliacée présentant un bord dor- — 549 — sal épaissi et uue partie ventrale membraneuse; le nucleus est obovoïde très reallé, long de i5 millimètres sur 12 millimètres de large, parsemé de quelques poils étoiles à l'extérieur, à cavité ovarienne tapissée de poils blancs apprîmes. Graine obovoïde, longue de 10 à 12 millimètres sur 6 à 8 millimètres de large; cotylédons très développés, entourés de mucilage: radicule verte, de 3 à k millimètres de long. — Floraison au commence- ment d'août; fruits murs en novembre Distribution géographique. — Côte d'Ivoire dans la partie N. E. de la forêt vierge ; sud-est du Baoulé sur les bords du Nzi; Morénou; Indénié: abords du chemin de fer depuis le kilomètre i3o jusqu'aux environs du Nzi. Noms vernacuîaires et usages. — Bolioua (baoulé). Les Agnis emploient le bois, qui se travaille facilement, dans la construction des cases. A Zara- nou, nous l'avons vu employer au poste comme bois de charpente. Mission de M. Auguste Chevalier en Guinée et À m Côte d'Ivoire. Observations orograpiiioles; observations d'Économie botanique; résumé fait d'apres sa correspondance, par m. courtet. En déposant sur le bureau une note de M. Auguste Chevalier, en mis- sion scientilique sur la Côte d'Ivoire, sur les Mansonia, M. Gourtet, son correspondant en France, rendit compte de la manière suivante des travaux de M. Chevalier, en Guinée et à la Côte d'Ivoire : En t()07, à la Côte d'Ivoire, l'attention de M. Chevalier avait été appe- lée sur une région formant un important centre hydrographique et oro- graphique dans lequel prenaient naissance le Nuon ou Rio Gertos, le Gavally et une certaine quantité d'atlluents du Sassandra. Il avait été si- gnalé dans cette région le massif du mont Nimba, dont on estimait de i,3oo à 2,000 mètres l'altitude, cl les monts de Drouplé, auxquels on attribuait une altitude de plus de 3, 000 mètres. N'ayant pu atteindre celte région en 1 0,07, M. Chevalier put l'atteindre en 1909, mais en partant de la Guinée. Quittant la voie ferrée à la station de Mamou, il se dirigea sur Farana et, de là, remonta vers les sources du Niger. Il se dirigea ensuite sur Kissidougou pour gagner Beyla. 11 par- courut ainsi sur plus de 4oo kilomètres à vol d'oiseau les chaînes qui forment la ligne de partage des eaux entre le bassin du Niger et les bassins côtiers de Sierra-Leone et de Libéria. 39. — 550 — Dans ce trajet, sur tout le parcours, M. Chevalier rencontra des affleure- ments de roches granitiques d'aspects habituels. De Beyla, se dirigeant vers Nzo, il atteignit enfin les montagnes de l'Ouest de la Haute-Côte d'Ivoire formées par deux massifs. Lu premier massif, le massif habité par les Guerzès, ayant une consti- tution géologique particulière , sépare la Guinée de la Côte d'Ivoire , c'est le massif contenant le mont Nimba. Le second massif, habité par les Dans ou Dyolas , est formé d'un en- semble de monts séparés parfois les uns des autres par des vallées pro- fondes et contient les monts de Drouplé; il s'avance vers l'Est au cœur même du bassin de Sassandra. L'altitude relevée du mont Nimba (massif des Guerzès) est de 1,644 mètres au-dessus du niveau de la mer et le massif tout entier est formé de quartzites avec abondance extraordinaire de magnétite plongeant à 45° alignés Esl-Ouest comme la chaîne et repo- sant sur des roches granitiques. Les altitudes du massif granitique des Dans varient de 8oo à i,4oo mètres au-dessus du niveau de la mer. Les principales altitudes relevées sont : les monts Don, i,33q mètres, Goué- kouma, 1,026 mètres, etSoulou, 1,121 mètres. De Drouplé, M. Chevalier se dirigea sur Danané et par Ma n toujours dans le pays des Dans, il gagna Séguela. Skfankono et Bouaké dans le llaul-Baoulé. Dans le Haut-Baoulé et le Baoulé ensuite, il rencontra encore des roches granitiques de forme et de constitution ordinaires. Le point important de ce long parcours reste donc la région constituée par les massifs des Guerzès et des Dans. Dans son long parcours tant en Guinée qu'à la Côte d'Ivoire, les études économiques de M. Chevalier portèrent sur le Colalier, dont il détermina un certain nombre dépeuplements et l'intensité de certains marchés; sur le Clitandra orientait» qu'il découvrit un peu partout non exploité et qui fournit un caoutchouc noir qui vient immédiatement comme qualité après le Para; sur des peuplements importants de Funlumia elastica; puis quit- tant la foret son attention se porta sur la culture du maïs, qui pourrait donner d'heureux résultats quand le rail atteindra le Baoulé. 11 a re- marqué en outre des graines oléagineuses dont la graisse est en ce moment à l'étude en France. Enfin, à la Côte, c'est-à-dire à Bingerville, il met la dernière main à l'examen d'un fascicule sur les cultures maraîchères indigènes. Ces cultures faites plus méthodiquement pourraient, dans une large mesure, augmenter le bien-être de l'indigène en le rendant prévoyant. Il prépare un second mémoire sur les bois de la Côte d'Ivoire et un fascicule sur le Palmier à huile, qui existe non seulement le long du littoral , mais encore dans 1 inté- rieur par groupements parfois nombreux selon que le terrain est plus ou moins favorable. Le Palmier à huile a été rencontré par M. Chevalier jusque — 551 — dans le Kouli (centre africain) et on peut dire que cette essence, à la hau- teur du Congo , traverse l'Afrique de l'Ouest à l'Est. Dans ses précédentes missions, M. Chevalier avait organisé un jardin expérimental à Dalaba et il voudrait que ce Dalaba devienne une sorte de lhiitenzorg qui rendrait certainement autant de services que ce dernier en a rendu à Java. Aussi va-t-il spécialement s'en occuper dès que la mission qu'il remplit actuellement sera terminée. D faut souhaiter la réalisation rapide de la conception de Dalaba, car il y a là un intérêt d'ordre général qui ne saurait échapper aux coloniaux clairvoyants et pré- voyants. Remarques au svjet de là comme nication faite au nom de M. A. Chevalier, PRÉSENTÉES PAR M. DE GlRONCOURT M. De retour de la mission dont j'ai été chargé en Afrique occidentale, j'ai pu, au cours de mon voyage à travers le Togo, la Côte de l'Or et celle de l'Ivoire, recouper par le Sud la grande foret, où j'ai observé aussi celte continuité du Palmier à huile. A propos des vœux d'aménagement si justement exprimés par M. Che- valier, quelque intérêt peut se déduire des constatations assez diverses qu'il a pu faire lui-même sur ce que devient cette forêt , suivant que les essences précieuses — de croissance généralement lente — en sont exportées, que les chemins de fer y découpent leurs tranchées , ou que les défrichements culturaux des indigènes y déterminent des coupes temporaires. L'étude de ce qu'il oserait presque appeler crie transformisme i de la forêt lui a semblé très intéressante. C'est ainsi, par exemple, que l'on voit apparaître avec une exubérance insoupçonnée les rrMusanga* de repousse, sur des lieux où leur peuplement paraissait faire défaut. Une application immédiate des plus utiles de ce rf transformisme » pourra se déduire de la facilité relative avec laquelle, en certains points, peut être obtenue la prédominance, dans la repousse, du Palmier à huile, cette res- source économique incomparable. Il semble hors de doute que sur certaines parties de la zone forestière, les peuplements de Palmier à huile, que l'on observe très denses et exclusifs (1) M. de Gironcourt rapporte au Muséum, entre autres documents, Insectes, Mouches piquantes du Niger, etc., d'importantes séries de mensurations prises sur des Touareg de sang pur, des Sonraïs de Gao, des Peuls du Dahomey, des Baribas de Nikki, des Pilas Pilas de Djouzou et desFons d'Abomey, et un herbier du 10e parallèle, au sec et au formol, récolté dans le Haut-Dahomey. — 552 - aujourd'hui, ont succédé à la forêl par une intervention simplement pro- tectrice de l'Homme, lors du recroît, Au cours des enquêtes agricoles en colonies étrangères que ma mission avait aussi pour objet, je fus frappé par le souci qu'apporte le Gouverne- ment du Togo à ce croit du Palmier à huile en vue de la constitution de peuplements nouveaux. < i'est là, peut-être, une des évolutions les plus heureuses que pourront subir quelques portions littorales de la forêt, où, les essences précieuses disparaissant, il y aurait lieu de craindre, avec la prédominance par re- pousse d'espèces de moindre qualité, telle que les Fromagers irEriodendronn, une diminution de valeur de ces précieuses réserves de richesse: réserves considérables, mais non indéfiniment inépuisables de l'Afrique occidentale française. RÉPARTITION I>l LlTHOTHUINIUM CALCAREUM ( VABRIi) l'.T DE SUS VARIÉTÉS THV.s i.a REG/OA />/•: CoNCABVEAU, par M Paul Lbhoine. Le Lithothamnium calcareum est l'Algue calcaire si fréquente sur nos côtes de France où elle est exploitée comme Maërï. Celte espèce a quelquefois élé dénommée Lithothamnium corallioides Crouan; mais la dénomination calca- reum Pallas ^7<)G ) étant plus ancienne que celle de Crouan (1867), il esl nécessaire de lui donner la préférence. Cette espèce esl extrêmement variable et, à cause de sa variabilité, il était intéressant de l'étudier: c'est ce que j'ai fait au Laboratoire de Con- carueau. Dans celte région, le Lith. calcareum existe sous trois formes très diffé- rentes les unes des autres : Forma crasta Philippi, qui se présente sous l'aspect de boules arrondies de 2 à 3 centimètres de diamètre formées de branches divergeant à partir d'un centre; /'. squarrulosa Foslie: celte forme est constituée par des branches Cnes en petit nombre divergeant ;i partir d'un point mais ne formant pas de boules ; F. major nova ;i). J'ai cru utile de donner un nom à cette forme qui conslitue des thalles de G à 8 centimètres de long, formés de branches vigou- reuses, épaisses, divergentes, s'étendant surtout dans le sens horizontal, et très peu ramifiées dans le sens vertical. 1 Cette forme ainsi que les deux autres étudiées à Concarneau sera figurée dans un mémoire à l'impression t Annales de l'Institut océanographique). — 553 — Ces trois formes, si différentes au premier abord qu'on pu ferait facilement trois espèces, présentent cependant des intermédiaires: on trouve des spé- cimens à ramifications plus serrées que dans F. squarrulosa et ne formant cependant pas de vraies boules comme dans F. crassa; de même certains spécimens très développés de F. squarrulosa se rapprochent de F. major. \n point de vue de l'aspect extérieur, ces trois formes peuvent donc à la rigueur être réunies dans une même espèce. , Si on étudie les caractères de structure et les organes reproducteurs . on acquiert la certitude de l'identité spécifique de ces formes. Les organes reproducteurs sont à peine connus; les auteurs mêmes qui . comme M. Foslie. avaient basé leur classification sur les organes repro I lic- teurs, les ont vus rarement. J'ai observé à Concarneau des conceptacles eu grande abondance, mais ne contenant pas de spores: celles-ci sont encore inconnues chez cette espèce; elles sont probablement expulsées très rapide- ment des conceptacles. J'ai constaté que les conceptacles ont les mêmes dimensions chez les trois formes du L. calcareum, et ces dimensions Mint les mêmes que celles que M. Foslie a données pour les conceptacles d'antres formes du L. calcareum . c'est-à-dire 200 à 5oo \l de diamètre. Pour définir cette espèce, j'ai étudié la structure anatomique qui m'avait déjà permis de donner des caractères différentiels des genres Lithotham lium et Lithophyllum. Elle permet également de définir le L. calcareum. En effet, les trois formes ont montré une même structure. Le tissu du L. calcareum est formé de files de petites cellules ovoïdes qui se colorent mal par les réactifs , et qui sont peu nettes : leurs dimensions sont de 8 a 1 o fi de lon- queur et 4 à 5 u de largeur. Dans son ensemble . le tissu est traversé par des lignes concentriques ; la présence de lignes ou de zones concentriques, dans des coupes transversales ou longitudinales de branches, ou dans des coupes perpendiculaires des croûtes, caractérise les espèces du genre Litho- thamniuiii. Ces caractèi*es anatomiques permettent aussi de différencier le L. calca- reum des espèces voisines avec lesquelles il y a eu. à plusieurs reprises, diverses confusions. L'espèce étant ainsi caractérisée, il est intéressant d'étudier son mode de vie. J'ai pu constater, ainsi qu'on l'avait déjà signalé pour un grand nombre d'espèces, que tous les individus reposent librement sur le fond de la mer. Ils sont groupés en petites touffes sur un fond de sable constitué en partie par leurs débris. Mais, d'autre part, je les ai dragués plusieurs fois et en différents points, dans des fonds de vase; ils étaient vivants, en grand nombre, et en parfait état de conservation. Le fait est curieux, et je crois nouveau, mais on peut le considérer comme acquis. Ces fonds de vase existent dans la baie de Concarneau et au large des Glénans. L. calcareum ne se trouve pas tout près des côtes, ni autour des iles et de- — 554 - îlots, parce qu'il ne peut vivre que dans des fonds d'une profondeur supé- rieure à 5 mètres et sur un substratum non rocheux; ces fonds rocheux servent d'ailleurs de substratum aux Laminaires au milieu desquels je n'ai jamais trouvé le L. calcareum. Mais on ne le trouve pas forcément dans toutes les localités qui pré- sentent ces deux conditions de profondeur et de nature lithologique, indis- pensables à sa vie. Dans la baie de Goncarneau, il est très abondant à quelque distance de la côte et des ilôts jusqu'à hauteur de la Pointe-de-la-Jument , c'est-à-dire dans toute la baie. Je n'ai trouvé jusqu'à présent que les deux formes crassa et squarrulosa. Les fonds sur lesquels ells vivent sont, soit du sable, soit de la vase , et ce qui est particulièrement curieux , c'est la localisation de la forme squarrulosa dans les fonds de vase; la forme crassa ne se trouve au contraire que sur le sable; on peut supposer que les formes crassa ont tendance à acquérir leur forme arrondie par le mouvement con- tinuel des vagues, tandis que les individus de la forme squarrulosa englobés dans la vase peuvent conserver leurs branches fines et peu denses. Il serait très prématuré de généraliser ce fait pour tous les autres Litho- iliamnion présentant des analogies d'aspect avec ces deux formes, mais le fait est intéressant à noter. Dans l'archipel des Glénans . le L. calcareum ne vit pas au milieu des îles mais seulement en dehors de l'archipel; il est surtout abondant dans une région située au Nord des îles Glénan , et par suite relativement protégée. Les sondages effectués en pleine mer, loin de l'archipel , n'ont pas rencontré de Lilhothamnium. Les trois formes de /,. calcareum vivent dans cette région des Glénans. soit réunies, soit séparées; parmi ces trois Formes, seule la forme squarrulosa a été rencontrée dans la vase, comme dans la baie deGoncarneau.il faut remarquer, d'autre part, que la forme major n'a été observée jusqu'à présent qu'aux îles Glénans et qu'on peut la considérer comme une forme du large. D'une manière générale on peut dire que le L. calcareum \it aux envi- rons de Goncarneau dans deux régions protégées : d'une part , la baie de Goncarneau, et d'autre part, dans une région située au Nord de l'Archipel des Glénans, également très protégée, où viennent s'abriter les navires par gros temps. Entre la côte et les Glénans se trouve l'Ue-aux-Moutous qui est, au dire de tous, très exposée; de nombreux sondages effectués à hauteur des Moutons et au Sud vers les Pourceaux n'ont pas rencontré de Lithotham- ii m m. Il semble résulter de mes observations à Goncarneau que les diverses [ormes de L. calcareum vivent dans des habitats un peu dilférents, et on peul même penser que c'est cette diversité d'habitat qui amène la diversité des formes. D'autre part, il est curieux de constater que le L. calcareum allée- — 555 lionne à Goncarneau les régions abritées , tandis que . dans les mers chaudes . les Lithothamnium ramifiés ont surtout été signalés jusqu'à présent flans des endroits à forts courants. Variations physico-chimiques de leac de mer iittobale 1 4bcachon, par M. R. Legendre. J'ai déjà publié ici-même (1) les résultats de mes recherches sur l'eau de la côte à Concarneau. Désirant distinguer dans ces résultats ce qui est gé- néral de ce qui est particulier à la région étudiée, j'ai été conduit à re- prendre les mêmes recherches en un autre point du littoral et j'ai choisi, pour ce faire, Arcachon, à cause des nombreuses conditions différentes qu'il présente : côte sablonneuse, régime saumàtre des eaux, nature de sa flore et de sa faune. Sans entrer ici dans le détail de ces recherches, qu'on trouvera exposé dans un autre travail plus étendu (2), j'indiquerai seulement les résultats que j'ai obtenus soit de l'observation de l'eau d' Arcachon, soit de la compa- raison de ces observations avec celles faites à Concarneau les années pré- cédentes pendant la même saison. a. Variations de température. — A Arcachon, la température de l'eau de la côte varie pendant la journée : son maximum a lieu de 2 à 3 heures de l'après-midi; son minimum un peu avant le lever du jour. Ses variations sont beaucoup plus grandes qu'à Concarneau. Ce fait est vraisemblablement dû à la nature delà côte : tandis que la côte rocheuse de Concarneau absorbe lentement la chaleur solaire et la perd de même , la côte sableuse d'Arcachon subit rapidement les variations de température, s'échauffe très brusque- ment sous l'influence de l'insolation et se refroidit de même quand la nuit est venue. Celte différence de nature du sol de la côte n'influe pas seule- ment sur la température de l'eau, mais aussi sur l'intensité et la direction des vents solaires. L'heure de la marée ne semble pas avoir d'influence sur l'heure du maximum de température, contrairement à ce qui se passe à Concarneau. Cette différence peut être due également à la nature de la côte. Contrairement à ce qu'à signalé Thoulet , je n'ai pas observé de varia- W R. Legendre, Variations physico-chimiques de l'eau de mer littorale à Con- carneau. Bull, du Muséum d'histoire naturelle, 1909, n° 9 , p. 8a. <2> R. Legendre, Recherches sur les variations de température, de deusité et de teneur en oxygène de l'eau de la côte à Arcachon. Bull, de lu Station biologique d'Arcachon, 1909. 556 — lions thermiques corrélatives de la \itesse du courant. Mais j'ai constaté que les variations journalières de température sont plus grandes pendant les grandes marées que pendant les moites eaux. De plus, les courbes thermométriques sont très différentes dans les deux cas : tandis que celles des jours de grande marée ont des angles aigus indiquant des variations rapides au voisinage du maximum et du minimum, celles des jours de morte eau ont des angles émoussés traduisant des variations moins brusques au moment des températures extrêmes. Ces faits s'expliquent par le plus grand apport d'eau froide du large et surtout par la plus grande surface soumise à l'insolation ou au rayonnement pendant les grandes marées. Outre ces variations, il en est d'autres saisonnières considérables, signa- lées par Ilautreux. L'étude de divers points du bassin indique que la température de l'eau est plus basse et ses variations plus faibles au cap Ferret qu'A Arcachon et que la température augmente irrégulièrement depuis l'entrée jusqu'au fond du bassin. Il Variations de densité. — La densité' varie avec la marée, les plus faibles s'observanl à marée basse, les plus fortes à mer haute. Ces faits ont déjà été signalés par Ilautreux et par Rodier. L'écart entre les extrêmes est considérable, beaucoup plus grand que celui observé à Concarneau, même dans l'estuaire du Mon». Il est dû à ce que, à marée descendante, l'eau douce du bassin et de l'embouchure des rivières qui s'y jettent est appelée \ers le large et vient se mêler à l'eau saumâtre en abaissant sa densité, tandis qu'à mer montante, elle est refoulée vers le fond par l'eau *\[\ large iiui se mélangeant à l'eau du bassin augmente sa densité. La densité minima est plus faible le jour que la nuit; celte différence est due à la différence de température, la même eau devenant moins dense quand elle s'écliaulle. Les variations de densité sont moindres pendant les mortes eaux que pendant les grandes marées. Outre ces variations rythmiques, il en est d'autres beaucoup moins régulières dont les plus importantes sont dues aux pluies, ainsi que l'ont signalé Ilautreux et Rodier. Les différences de densité- des divers points du bassin présentent un grand intérêt, parce que, précisées, elles permettraient de connaître la direction ef la force des courants qui le parcourent. Ilautreux a déjà étudié les différences de régime de la côte des Landes, de la rade d'Eyrac à Arca (bon, de la villa Algérienne et de la pointe de l'Aiguillon. Mes observa- lions, bien que peu nombreuses, m'ont permis de savoir que les varia- lions de densité sont bien moindres au cap Ferret qu'à Arcachon; qu'à marée basse, on ne trouve pas encore l'eau de mer pure au delà des passes du bassin et qu'à marée haute on ne rencontre l'eau complètement donc' que dans la Leyre en deçà de son embouchure. De plus, les densités de — 557 — l'eau du bassin ne sont |»;is réguiièremenl croissantes, même dans les che- naux que suivent les eaux de la Leyre, depuis son embouchure jusqu'à celle du bassin. On observe, au contraire, des zones où la densité varie faiblement, séparées d'autres semblables par des régions où les variations sont plus rapides; ces régions à densité très variables sont justement celles où le diamètre des chenaux varie et celles où la direction des courants change. c. Variations d'oxygénation. — La teneur en oxygène de l'eau de la côte à \riacbon présente des variations journalières. Elle est maxima vers midi . reste élevée pendant une partie fie l'après-midi el de> ienl minium un peu avant le lever du jour. Toutefois, ces variations sont loin d'atteindre l'amplitude qu'elles ont à Goncarneau et, de plus, la moyenne journalière des teneurs en oxygène de l'eau d'Arcachon est moindre que celle de l'eau de Goncarneau. Ces différences s'expliquent ainsi : Le jour, sous l'influence solaire, et surtout au moment du plus grand éclaùement, les algues tapis- sant le fond, sous une faible épaisseur d'eau, ont une assimilation chloro- phyllienne intense; la nuit, au contraire, les plantes et les animaux con- somment l'oxygène de l'eau, lequel n'est remplacé que lentement par dissolution à la surface de celui de l'air. Les variations d'oxygène de l'eau île la côte sont donc en rapport avec la richesse de la flore et de la faune. ( >r, Arcachon est loin d'avoir les riches faune et flore de Concarneau et celle pauvreté relative suffit vraisemblablement a expliquer les faibles variations d'oxygénation de son eau littorale. Toutes mes observations ayant eu lieu par beau temps, je n'ai pu remar- quer la variation d'oxygénation due à l'agitation que j'avais observée à Concarneau. Le clapotis, fréquent l'après-midi sur le bassin, ne semble pas avoir d'influence sur la teneur en oxygène, non plus que les marées et les variations de densité qu elles produisent. Les variations diurnes d'oxygène de l'eau de la côte à Arcachon. bien que moins intenses que celles observées à Concarneau , soulèvent cependant le même problème relatif à leur discordance avec les lois physiques de solu- bilité. Je l'ai déjà indiqué dans ma précédente note, mais n'ai pu encore le résoudre. En résumé, l'ensemble des observations faites celle année à bcachon, comparées à celles faites antérieurement à Concarneau pendant la même saison, nous apprennent les trois fails suivants relatifs à l'eau littorale : i° La grandeur des variations journalières de température est influencée par la nature de la cote: 2° L'amplitude des variations de densité est en rapport avec le régime plus ou moins saumâtre de l'eau: 3° La grandeur des variations diurnes d'oxygénation est en rapport avec la richesse de la faune et de la flore littorales. LISTE DES CORRESPONDANTS DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE (1798-1909). OHDRE CHRONOLOGIQUE. Humboldt (Alexandre de). Membre Associé de l'Institut (t) 1798 Bonpland (Aimé). Médecin et naturaliste. Explorateur de l'Amé- rique du Sud (t) 1?98 Boby de Saint-Vincent. Voyageur naturaliste. Membre Correspon- dant de l'Académie des Sciences (t) 1 800 Pichon (de Boulogne-sur-Mer). Zoologiste (t) 1802 Faijas de Saint-Fond (Alexandre), fils du Géologue. Professeur. Envoi de fossiles de la Guadeloupe (t) mars 1803 Bâillon (Emmanuel) [d'Abbeville]. Naturaliste (Ornithologiste) [t]. 1804 Leonhard (Cari). Professeur de Minéralogie et de Géologie à Hei- delberg (t) • l4 seP*- 1808 Serres (P.-M.-T. Marcel de). Professeur de Géologie et Minéralogie à la Faculté des Sciences de Montpellier (t) i :'> sept. 180'J Troost (Gérard). Chirurgien de la Marine hollandaise (t) 21 mars 1810 Courea de Serra (Joseph-François). Secrétaire perpétuel de l'Aca- démie des Sciences de Lisbonne (t) 1 1 déc. 1811 L'Hermimer (Dr Félix-Louis). Chimiste. Pharmacien Naturaliste du roi à la Guadeloupe (t) « 8 janv- ' 8 ' 5 Tadnay. Directeur de l'Académie des Beaux-Arts de Rio-Janeiro. Donateur de Collections d'Oiseaux (t) » •"> noV- '815 Diard. Voyageur naturaliste (t) »° mars 1817 Saint-Yves (Paris). Chirurgien de la Marine (t) il fév. 1818 Leach (William-Eli'ord). Conservateur au British Muséum (t) . . . 21 oct. 1818 Milbert. Peintre naturaliste. Dessinateur, attaché à l'Expédition de l'Amiral Baudin (t) l5 fév- 1,S'20 Wallicu. Surintendant du Jardin Botanique de Calcutta. Dona- teur de Collections (t) • • • Janv- ' 821 Mac-Leay (William Sharp). Entomologiste. Membre de la Société Linnéenne de Londres (t) <* avril 1821 Blckland ( William). Professeur de Géologie à l'Université d'< )xford , Membre de la Société royale de Londres (t) ïmn ' 82 1 Mittchell (S. L.) [de New- York]. Naturaliste et Géologue (t). . . janv- 1 821 Orbignï (Alcide Dessalines d'). Voyageur naturaliste, depuii Pro- fesseur de Paléontologie au Muséum (t) l7 avril 1821 Villagogue (Durand de). Donateur (Envoi de plantes vivantes de la Martinique) [t] 10iu111 1821 — 560 — Maiiasghini (Scliio) [Italie] (t) fi août 1822 Silveira Caldeira (Rio-Janeiro) [f] ig nov. 1829 Uisuquerque (d1). [Lisbonne] (t) \.l\ janv. 1823 Zipsh. Professeur de Minéralogie à Neushol (Hongrie) [t] ao fév. 1823 Greenough. Géologue. Membre de la Société royale de Londres (t). a5 mars 1823 Geslin (Bertrand) [Nantes] (f) aa juill. 1823 IIolm. Minéralogiste. Directeur des Mines à Arendal (Norvège) [t] ao janv. 1824 Gaimard (Jean- Paul). Voyageur naturaliste (Voyage autour du monde des Corvettes YUranie et la Physicienne sous les ordres L. Cb. Desaulses de Freycinet et du voyage do V Astrolabe sous le commandement de Dumont d'Urville) [t] 7 juin 1825 liiooRD (Dr R. -Alexandre). Chirurgien de la Marine (t) a5 sept. 1827 l)i ssimier-Fonbrdne. Négociant ;i Bordeaux. Donateur de Collec- tions des Philippines (f) 0.3 oct. 1827 Botta (Paul -Emile). Consul général de France à Djedda. Voyageur naturaliste du Muséum. Collections provenant des rôles de la Mer Rouge et de l'Océan Indien (t) ar> nov. 1829 Dk la Sagra (Ramon). Directeur du Jardin Botanique de la Ha- vane (t) 1 5 avril 1 830 Gaddichaïïd (Charles). Voyageur naturaliste e1 Botaniste. (Voyage autour du monde de la frégate la Vénus, commandée par Du- petit-Thouars ; voyage autour du monde des corvettes l'Urémie et la Physicienne commandée par Louis de Freycinet; voyage autour du monde de la corvette La Bonite commandée par Vaillant) [tj. 7 sept. 1 830 Caï (Claude). Membre de l'Institut. Voyageur naturaliste au Chili (t) 18 janv. 1831 Lorei (I)' Félix) [de Dijon]. Entomologiste (t) a 5 janv. 1 fév. 1832 I)oma\do (t) 1/1 janv. 1 83 /i Bf.rnieb. Voyageur naturaliste (Madagascar) [t] 9 déc. 183/) \aitiiier. Peintre d'Histoire naturelle. Voyageur naturaliste au Brésil. Entomologiste (t) 3 nov. 1835 Picard (t) 17 nov. 1835 Barrot. \ovageur aux Philippines (f) 8 déc. 1835 Pentlahd. Consul général de la Grande-Bretagne en Bolivie (t) . . 98 juin I83(i IL ot (J.-J. Nicolas). Membre de la Société géologique. Géologue et paléontologue. Voyageur en Russie (avec Anatole Demidoff) [f]. 1 8 avril 1 837 Sander-Rang (Alex.). Naturaliste (Malacologiste) [i] 39 août 1837 Castelnau (F. de Laporte de). Consul de France. Entomologiste et Voyageur naturaliste (f) 1 ;. déc. 1 837 — 561 — Lartet (Edouard). Archéologue et Préhistorien (t) juin 1838 Leeebvre (Alexandre). Secrétaire de la Société entomologique de France. Voyageur naturaliste (Egypte, Nubie, Sicile, etc.) [t]. l4 sept. 1838 Petit (f) 3o oct. 1 838 Dillon (Quarlin) [t] ' i déc. 1838 Barthelemy-Lypommerayk. Conservateur du Musée d'Histoire na- turelle de Marseille (t) 17 mars 1 840 Krehintille (de). Capitaine de Frégate, llerpétologiste (t) 12 niai 1840 Eydocx (F.). Voyageur naturaliste. (Voyage autour du monde de la corvette La Bonite commandée par Vaillant, do la corvette La Favorite commandée par Laplace) [t] -'-9 sept 1840 Mkdkr (Batavia) [t]. . aa déc. 1840 Cailliadd ( Frédéric). Voyageur en Egypte et en Nuhie. Directeur du Musée de Nantes (t) 26 janv. 184 1 mai 1 N42 Delessebt (Ad.). Voyageur naturaliste (Inde) [t] ai janv. 1843 Quoy (Jean-Bené-Constantin). Voyageur naturaliste. (Voyage de l'Astrolabe sous le commandement de Dumont d'irville; voyage aulour du monde des corvettes l'Uranie et la Physicienne sous le commandement de L. de Freycinet). Inspecteur général du Ser- v ice de la Santé de la Marine (t) 1 •' oct. 1 84 '1 Michel (t) -!1 °cl- 1845 V.SSE (t) 3 a0Ul ' 'S''7 Lewï (B.). Chimiste (t) 2 nov- ,8/»7 Eeprieur (F.-B.-M.). Pharmacien principal de 1 rr classe de la Ma- rine. Voyageur naturaliste. Entomologiste et Botaniste (f ) . . . a 3 avril 1850 Ducbassaing (P.). Naturaliste (t) : :! ;m,lt ' 852 Vauvert de Mean (f) »6 avril 18.">:i Delaporte (t) l8 octl 1853 Auiiry-Lecomte. Directeur du Musée des Colonies (t) 8 nov. 1853 •Boursier de la Bivière. Vice-Consul de France en Californie. Do- nateur de collections (f) *1 J,ml ' ,sVl MnvnuNY (de). Consul de France en Chine (t) 3 août I 854 Cochet (Abbé) [f] 21 Q0V- l854 Dui-ossÉ. Chirurgien de la Marine. Donateur de collections ento- mologiqi.es (f) l3 févr- 1855 Fontahibb (Victor). Voyageur naturaliste. Exploration des côtes de Chine (t) ,<; °ct 1855 Bleeker (P.). Naturaliste Ichtyologiste (t) ^ «"■ ' 8j>6 M u-Arthur. Sidney (Nouvelle-Galles du Sud) ag juin 1856 Loche (Commandant). Naturaliste. (Exploration scientifique de T Ugérie). Conservateur du Musée d'Alger (t) »6 avril 1859 StEKNSTRA-ToUSSAIHT (A.-J.-D.) [f] 3° V"1 |8^ Pompe Van Meer der Woot. Nagasaki (Japon ) i3 août 1861 Mi eller (Baron Fred). Directeur du Jardin botanique de Mel- 1 \ 1 r »Q i-M «3 mai 1862 bourne. Naturaliste (1) — 562 — Morelet (Arthur). Voyageur naturaliste. Malaeologiste (t) 20 juil. 1862 Suquet (Noël). Directeur du Jardin zoologique de Marseille (t) . . 3o sept. 1862 Larnaudie (Le Père). [Siam] 12 déc. 1862 Lespixe (Jules). Pharmacien de la Marine à Pondichéry (f) a5 févr. 1863 Vesco (Dr). Chirurgien de la Marine 2.5 févr. 1863 Blaize (Cayeux, Somme) [t] g juin 1863 Williams. Bahia (Brésil) [f] 17 mai 1864 Duhamel. Buenos-Ayres (f) 12 juil. 1864 Germain (Paul). Médecin Vétérinaire. Voyageur naturaliste. An- cien Directeur du Jardin botanique de Saigon (t) 2.5 oct. 1864 Le Mesle. Géologue (f ) 1 4 nov. 1 86.5 Buscheytal. Montevideo (t) 2 oct. 1866 David (Abbé Armand). Voyageur naturaliste. Correspondant de l'Institut (t) 1 866 Pierre. Botaniste. Ancien Directeur du Jardin botanique de Sai- gon (t) 1 6 juil. 1867 Crandidier (Alfred). Membre de l'Inslilut. Voyageur naturaliste (Exploration de Madagascar) 19 nov. 1867 Hahmbbschhidt (Carl.-Ed.) dit Abdollah-Bbt. Directeur du Musée d'Histoire naturelle de Constantinople (t) 3 déc. 1867 RiEDEL. Résident hollandais aux Célèlies 29 déc. Iezan (Dr Paul). Paléontologiste 1 5 avril 1890 Jardins (f) i5 avril 1890 Taub (t) 16 déc. 1890 Thomas. Vétérinaire principal de ire classe. Membre de la Coin- mission d'Exploration de la Tunisie. Géologue et Paléonto- logiste (t) 20 janv. 1890 Frrington de la Croix. Ingénieur des Mines. Voyageur naturaliste. (Presqu'île de Malacca) [t] 5 juill. 1892 Muséum. — xv. ho — 564 — > Le Myre de Villers. Ancien Gouverneur de la Gochinchine 5 juill. 1892 Heurtée. Capitaine de frégate. Donateur de Collections d'Invertébrés marins a h déc. 1 892 Hue (Abbé). Botaniste Lichénologue 3/4 déc. 1892 Baron (L.). Agent des Services maritimes postaux a5 avril 1893 Bonaparte (Prince Roland). Membre de l'Institut 16 mai 1893 l'ioNYAEOT ( Gabriel). Voyageur explorateur du Pamir 16 mai 1893 Capds (Guillaume). Directeur de l'Agriculture et du Commerce en Indo-Cbine. Voyageur naturaliste : Explorateur du Pamir. . 16 mai 1893 Ciiaper (Maurice). Ingénieur des Mines. Voyageur naturaliste (t). 16 mai 1893 Dybowski (Jean). Ancien Inspecteur d'Agriculture au Ministère des Colonies. Explorateur : Congo français i(i mai 1893 Harmand (Jules). Ambassadeur honoraire. Voyageur naturalisa. Explorateur de Plndo-Cbine 1 G mai 1 893 Joussbadmb (Dr F.). Naturaliste. Malacologiste 16 mai 1893 <)iii.i;\\s | Prince Henri d' ). Voyageur explorateur du Pamir et de l'indo-Chine (t) 16 mai 1893 Patib 1 i.). Ministre plénipotentiaire. Explorateur. Donateur de Collections 16 mai 1 893 Weii» Ancien Directeur du Jardin zoologique de Marseille. Cliel de service au Jardin d'Acclimatiou 17 oct. 1893 Deflers. Le Caire (Egypte) 16 juin 1894 BoDClBD (Ad.). Voyageur naturaliste : Mexique; Equateur (t). . . . 19 mars I.S95 Hlanc (Edouard). Ancien Inspecteur des Forêts en Tunisie. Voya- geur naturaliste : toie centrale 19 mars 1895 Pasteur (J. D.). Inspecteur des Services postaux et télégraphiques aux Indes néerlandaises (Batavia). Naturaliste r';) 19 mars 1895 Maunoir (CIi.j. Secrétaire général honoraire de la Société de Géographie (t) a3 avril 1 895 ' 1 mkivgi;. Ingénieur en chef des Mines (t) 19 nov. 1895 Simon i Eugène). Correspondant de l'Institut. Président honoraire de la Société entomologique de franc*!. Naturaliste (Arachno- l";;iste, Ornithologiste) 1/1 janv. 1896 Lennier. Conservateur du Musée d'histoire naturelle du Havre (t). 3o avril 1 896 Pobegulb (H.). Administrateur colonial. Donateur de collections.. a(i avril 1897 Maclaud (Dr). Administrateur en chef des Colonies 36 oct. 1897 Marc Bel (J.). Ingénieur civil 16 nov. 1897 Marc Bel (M"" I.) 16 nov. 1897 Obebthûr ( René). Entomologiste 3 mai 1898 (iiiKvnEux | Ed. ). Carcinologiste 3 mai 1898 Mu Ror (Marquis de). Minéralogiste i4 juin 1898 Dollfus (Adrien). Naturaliste. Biologiste i4 mars 1899 \athorst. Professeur à l'Académie des sciences de Stockholm.. . . 16 janv. 1900 Dollot (Aug.). Ingénieur i3 févr. 19(10 Iîimirez (José). Professeur de Botanique à l'Institut médical de Mexico aa janv. 1901 Puton (Dr Auguste). Membre honoraire de la Société Entomo- logique de France. Entomologiste îa févr. 1901 — 565 — Errington de ia Croix (Mran). Naturaliste. Voyageur : presqu'île de Malacca 13 févr. 1901 André (Ernest). Notaire honoraire. Hy ménopterologiste 23 juill. 1901 Wii.lialme (Maxime). Ollicier d'Administration de irc classe d'Artillerie coloniale en retraite (Madagascar) ai janv. 1902 Brôlemann (Henry W.). Directeur du Comptoir d'escompte à Pau (Basses-Pyrénées). Zoologiste i5 avril 1902 Kunz (Geo. F.). Minéralogiste 1 5 juill. 1902 Joly (Dr). Médecin de la Marine 22 déc. 1903 Poisson (Eugène). Explorateur colonial : Brésil, Dahomey 23 dér. 1903 Serre (Paul). Vice-Consul de France : Batavia, Cuba. Donateur de collections 32 déc. 1903 Henry (Louis). Ancien Jardinier en chef du Muséum. Professeur à l'École nationale d'Horticulture de Versailles 22 déc. 1903 Fodrtao (Bené). Ingénieur civil au Caire. i5 mars 1904 Bonhocre (L.-Alphonse). Gouverneur des Colonies (t) 19 avril 190/» Wagner (Emile). Voyageur naturaliste : Brésil et Bépublique Argentine. Donateur de collections iq avril 190 A Lebrun (Edouard-Adolphe). Ancien préparateur au Muséum. Voyageur naturaliste : Patagonie (Expédition du Volagv) .... 32 nov. 1904 DinuET (Léon). Voyageur naturaliste : Mexique 16 mars 1905 Patouillard (Dr Ph. -Narcisse). Botaniste. Cryptogamiste 6 avril 1905 Camus (Fernand). Docteur en médecine 6 avril 1905 Baer (G. A.). Voyageur naturaliste : Philippines, Brésil, Pérou, Bépublique Argentine ti avril 1905 Labbé (Paid). Secrétaire général de la Société de Géographie commerciale. Explorateur de l'Asie septentrionale 18 mai 1905 Charles Ier ( S. M. ). Boi de Portugal (t) 3o nov. 1905 Gillot (Dr François-Xavier). Président de la Société d'histoire naturelle d'Autun 17 déc. 1 905 Koehler (Bené). Professem de Zoologie à la Faculté des sciences de l'Université de Lyon 18 janv. 1906 Labat (D1 Aug.). Hydrologiste 1 4 juin 1900 Robin (Auguste) 8 nov. 1906 La Mlle (Fernand). Docteur es sciences. Directeur du Service de Zoologie appliquée au Ministère de l'Agriculture de la Bépu- blique Argentine 8 no\ . 1 900 Vives (Gaston). Maire de la Paz (Basse-Californie) 8 nov. 1900 Mayet (Valéry). Professeur de Zoologie à l'Ecole d'Agriculture de Montpellier (f) 1 5 nov. 1906 Topsent (E.). Chargé de cours à la Faculté des sciences de Caen.. iô nov. 1900 Boullet (Eugène). Banquier. Lépidoptérologiste i5 nov. 1906 Petit (Charles-Paul-Michel). Pharmacien 1 5 nov. 1906 Thorel (Dr). Médecin de la Marine en retraite. Botaniste. Explo- rateur de l'Indo-Chine 21 févr- iyo7 Sacleox (Abbé). Botaniste 21 févr. 1907 Cantacuzène (Prince Georges) ai févr. 1 907 '40. — 566 — Gadeau de Ker ville (Henri). Zoologiste. Voyageur naturaliste : Khroumirie, Syrie.. ai févr. 1907 Hacg (Ernest). Missionnaire évangélique. Voyageur naturaliste : Congo français 18 avril 1907 Mingaud (Galion). Conservateur du Musée de Niines 11 juin 1907 Fauchèbe. Inspecteur de l'Agriculture à Madagascar 27 juin 1907 Geikie (Sir Archibald). Président de la Royal Society de Londres. Correspondant de l'Institut 27 juin 1907 Raspail ( Xavier). Ornithologiste 2^1 oct. 1907 Roule (Louis). Professeur à la Faculté des Sciences de l'Univer- sité de Toulouse s4 oct. 1 907 Areghavaleta. Directeur du Musée d'Histoire naturelle de Mon- tevideo (République de l'Uruguay) y 4 oct. 1907 Corbière (Louis). Professeur de Sciences naturelles au Lycée de Cherbourg 1 sa déc. 1 907 Bourgeois (Jules). Entomologiste i(i janv. 190 TuonEi, (Dr). Médecin de la Marine eu retraite. Botaniste. Explo- rateur de l'Indo-Cbine. Place Victo-Hugo, 1, à Paris 21 fé\. 1907 Topsent 1 E. ). Chargé de cours à la Faculté des Sciences de Caen . 1 5 nov. 1906 \ ltssibbe 1 A.). Professeur de Zoologie à la Faculté de Sciences de Marseille, Rue Regnard, 73, à Marseille (Bouches-du- Bhône) 18 nov. 1909 Vesco ( I)' 1. Chirurgien de la Marine :>"> fév. 1863 Vives. Maire de La Paz ( Basse-Californie. Mexique 1 S nov 1906 Wagner i Emile ). Voyageur naturaliste : Brésil el RépubUque Ar- gentine. Donateur de collections. Villemonhle (Seine) 19 avril 1904 Weil. Ancien Directeur du Jardin zoologique de Marseille. Chef de service au Jardin d'Acclimatation de Paris 17 oct. 1893 W i.ttstein (De). Directeur du Jardin botanique de Vienne (Au- triche) ta juin 1909 Wilmauhe (Maxime). Officier d'Administration de 1" classe d'Artillerie coloniale en retraite. Madagascar. Vincennes (Seine), ai juin 1902 \ 1 ne. Professeur à l'Université de Genève 13 juin 1909 TABLE DES MATIERES CONTENUES DANS CE VOLUME. TABLE ALPHABETIQUE DES AUTEURS ET DES PERSONNES CITÉS. Pages. Albertini. Donateur de collections. Nomination de Correspondant du Mu- séum (18 novembre 1909) 4o3 Aeluaud (Charles). Lettre adressée du Camp de Buamba (Monts du Rowenzori) [3 4 janvier 1909] 97 — Lettre adressée de Marseille annonçant sou retour en France et l'expé- dition de quatre caisses de collections 2->(i — Collections recueillies au Ruvvenzori (1909). Description d'une espèce nouvelle par M. L. Germain 378 ■ — Mollusques dragués dans le lac Albert-Nyanza (1909). Description par M. L. Germain (PL VIII, fig. 45).. ' 544 \nc,el. Délégation dans les fonctions de Préparateur de la Chaire d'Herpé- lologie ( 9 février 1909) 54 Anthony (Dr R.), Directeur adjoint du Laboratoire maritime du Muséum, à Tatihou (Manche). Présentation et don à la Ribliothèque de son mémoire intitulé : Reclierches anatomiques sur les Bradypes arbo- ricoles 4o5 — Note présentée à l'Institut ayant pour titre : Le Mesoplodon de la Hougue (2 novembre 1908) 4o5 — Le Mesoplodon de la Hougue (2 novembre 1908). [PI. VI.] 4o5 Arfewl. Nomination d'Officier d'Académie (a5 janvier 1909) 2 Arnaud de Gramont, Docteur es sciences. Nomination de Correspondant du Muséum ( 1 1 février 1909 ) 54 Bavay. Nomination comme Correspondant du Muséum (avril 1909) 187 — Pecten multisquamatus Dunker, Pecten radiatus Hutton 277 Becker (Th.), de Liegnitz. Collections recueillies par M. M. de Rothschild dans l'Afrique orientale anglaise. Insectes : Diptères nouveaux 1 1 3 Becquerel (Jean). Nomination de Professeur à la Chaire de Physique ap- pliquée ( 1 1 mars 1909) 93 Bedel (Louis). Nomination comme Correspondant du Muséum (avril 1909). 1 37 — 574 — Bedot, Directeur du Musée de Genève. Nomination do Correspondant du Muséum (Promotion Lamarck) 290 Bellet (Gh.). Le pays de Tipelongo (Angola sud) et ses environs 207 Bknoist. Nomination de Boursier du Muséum 4o3 Bkiuneck, Professeur à l'Université de Neufchàtel. Nomination de Corres- pondant île l'Institut (Promotion Lamarck) 990 Bertiiier (Victor), Secrétaire de la Société des Sciences naturelles d'Autun. Nomination de Correspondant du Muséum (ai janvier 1909) a Blanc (Edouard). Note sur les gisements de pétrole de l'Asie centrale.. . . ai a — Don à la Bibliothèque d'ouvrages publiés en langue russe sur la Géo- logie de la Bussie d'Asie et sur la Botanique de la Sibérie et du Tur- kestan 391 et 399 Blbmoht (Emile). Bécitation par Mllc Maille, de la Comédie française, d'un poème composé en l'honneur de Lamarck, par M. Emile Blémont . . 32n Boun (G.). Tropisme et sensibilité différentielle (à propos du Convoîuta). . 80 Bois (I).), Assistant au Muséum. Présente et offre à la Bibliothèque le mémoire suivant : Une nouvelle plante potagère : WÂnsérine amarante (Chenopoàtum amaranticolor) 4o5 Bois (D.) et Gadkckau (E.). Présentation et don à la Bibliothèque de l'ou- vrage suivant : Les Végétaux, leur rôle dam la vie quotidienne. Paris, 1 909 5i6 Bois (D.) et Geriieb (C). Présentation et don à la Bibliothèque du mé- moire ayant pour titre : Quelque» maladie» parasitaires du Camélia de Ceylan 4o5 Bonhoubb (Alphonse), Officier de la Légion d'honneur. Gouverneur des Colonies, Correspondant du Muséum (Décès de janvier 1909). Paroles prononcées par M. Edmond Perrier en annonçant sa mort. — Notice nécrologique par M. Charles Gravier 53 et 5g Bonnet (Dr Ed.), Assistant au Muséum. Le Jardin du Boi en 1822, d'après une facétie rare et peu connue 55 Bussière (Henry). Lettre relative aux Iles Kerguelen (Port Jeanne-dArc), en date du 20 février 1909 98 Botcazo (Dr). Délégation dans les fonctions de Préparateur de la Chaire de Pathologie comparée (19 février 1909) 54 Boule (Marcelin), Professeur an Muséum. Nomination d'Officier de la Légion d'honneur (Promotion Lamarck) 601 BotLLET (E.) et Lecerf (F.). Description de formes nouvelles d'Héliconides (Lépidoptères Bhopalocères) de la Collection du Muséum 459 Bourgeois (Jules), Correspondant du Muséum. Description d'une espèce de Coléoptère du genre Lycus, recueillie au Congo par M. le Dr J. Kerandel 1 64 — Collections recueillies dans le Sahara et régions voisines par M. B. Chu- deau (Coléoptères Malacodemies) 5a4 — Nomination d'Officier de l'Instruction publique 4oa Boiiry (E. de). Observations sur les Scalidee des Expéditions scientifiques du Travailleur et du Talisman 4 7 8 Bouvier (E.-L.), Professeur au Muséum. Les Crevettes d'eau douce de la famille des Atyidés qui se trouvent dans l'île de Cuba 39g — 575 — Boivier (E.-L.). Rapport sur le Diaspia pentagona, Cochenille polyphage qui s'attaque au Mûrier en Italie 336 BourssoNiE (Jean), Paléontologiste, à Gublac (Corrèze). Nomination de Correspondant du Muséum (21 janvier 1909) a Bréuoxd, Garde. Félicitations adressées par le Ministre de l'Instruction publique , sur la demande du Directeur, pour son intervention • dévouée lors de l'incendie qui s'était déclarée dans l'Orangerie du Muséum nd Bresson. Nomination de Boursier du Muséum fto3 Brôlemaw (H.-W.). Quelques Géophilides nouveaux des Collections du Muséum. (Fig.) 356 et 4i5 Buchet (Gaston), Chef de Mission au Maroc. Lettre de M. Louis Gentil annonçant sa mort 53 Biffon (Le Clerc de). Inauguration de sa statue. Allocution et discours de M. Edmond Perrier, Membre de l'Institut, Directeur du Mu- séum 289 et 297 Caille, Jardinier, Chef de Carré au Muséum. Mise en congé pour création de culture dans la baie du Lévrier (Port-Etienne, Côte occidentale d'Afrique ) 2 Casartelli, Naturaliste. Nomination de Chevalier du Mérite agricole ( 3o janvier 1909) a Chaffanjon, Naturaliste voyageur. Collection de Poissons recueillie dans l'Orénoque. Description d'un Characinidé nouveau (Cynopotamu» bipimctattis) par M. le Dr J. Pellegrin ta — Description d'un Characinidé distingué des espèces voisines (Prochiludus knpri) par M. le Dr J. Pellegrin 1 55 Charcot (J.-B.). Lettre adressée de l'Ile Déception (Shetlands du Sud) le a4 décembre 1908, donnant des nouvelles de l'Expédition antarc- tique qu'il dirige 1 37 et 1 38 Charpiat (R.). Sur les deux Cérites de l'Éocène 393 Chauveac, Professeur de Pathologie comparée, en congé temporaire, rem- placé par M. le Dr Tissot. Assistant de la Chaire, nommé Professeur intérimaire 9 3 Chevalier (Auguste). Naturaliste Voyageur. Collections recueillies au Congo français. Les Champignons de la région Chari-Tchad par MM. P. Hariot et N. Patouillard 84 - Sur les Mansoniés de la Foret vierge de l'Afrique tropicale 545 — Mission en Guinée et sur la Cote d'Ivoire. Observations orographiques; observations d'économie botanique. (Résumé lait par M. C. '.'' Courtet, d'après sa correspondance.) > '19 — Mollusques recueillis dans la Guinée française (1905). Description par M. L. Germain (PI. VIII, fig. 63, 44 et ft7) 54 1 Chldeau (René). Collections recueillies dans le Sabara et régions voisines. Liste et Description des espèces nouvelles de Coléoptères : Lamelli- cornes coprophages, par M. Joseph J. E. Gdlet 43a — — Coléoptères : Cicindelides. Liste par M. Fleutiaux ôa3 — — Coléoptères : Staphylinides. Liste par M. Fauvel 5a3 — 576 — Chudeau (René). Collections recueillies dans le Sahara et régions voisines. Liste et description des espèces nouvelles de Coléoptères (Suite). — — Coléoptères : Nitidulides. Liste par M. A. Grouvelle 5a3 — — Coléoptères : Coccinellides. Liste par M. le Dr Sicard 5a3 — — Coléoptères : Malacodermes. Liste par M. J. Bourgeois 5a& — — Coléoptères : Elatérides. Liste par M. Fleutiaux 5 2 h — — Coléoptères : Buprestides. Liste par M. Kerremans 53 5 — — Coléoptères : Onthophagides. Liste par M. H. d'Orbigny 5 2 5 Coléoptères : Mélolonthides. Description d'une espèce nouvelle (Bremkea Chvdeaui) par M. Edm. Reilter 5 2 6 — Mollusques recueillis dans l'Azaouad (nord-est de Tombouctou). Des- cription par M. L. Germain H7 1 — Mollusques recueillis dans le lac Tchad. Description par M. L. Ger- main (iig. lio) 5fto et 5/ii Combes fils (Paul). Observations géologiques faites dans une partie du Baoulé (Cote d'Ivoire) Il 1 CnwEii- (Narcisse), Commisdu Secrétariat du Muséum. Nomination comme Ollicier de l'Instruction publique ( i3 juillet 1909) 390 Cobmd (Feu Maxime), Professeur au Muséum. Portrait; cuivre gravé dé- posé aux Archives du Muséum ... aai CoiiTiEi» (Capitaine). Poisson nouveau (Harbus deserti) recueilli dans le Sahara (Rcdir de Sfédil, Tassili des Azdjers). Description par M. le l)r .1. Pellegrin ;>.i<.l Costamin (3.), Professeur au Muséum. Note sur les Palmiers de Louis XIV. ■ — Liste des Plantes qui ont souffert lors d<- l'incendie qui s'était déclaré dans l'Orangerie pendant la nuit du 28 au 29 janvier 1909. 9°8) a — Lettre adressée deSokoto (Soudan), le 7 février 1 909 ■)* Girorcodbt (De). Lettre adressée de Gao relative au\ récoltes faites dans - . * la Boucle du Niger 2 .> 5 — Remarques au sujet des observations d'économie botanique faites par M. Auguste Chevalier, en Guinée et sur la Côte d'Ivoire 55 1 Graff (L. von). Recteur de l'Université de Gratz. Nomination de Corres- pondant du Muséum (Promotion Lamarck) l><)o Grandisier (Guillaume), Voyageur naturaliste. Nomination comme Corres- pondant du Muséum (Promotion Lamarck) 290 Gravier (Ch.), Assistant au Muséum. Nomination comme Membre du Conseil supérieur des Pèches maritimes (21 décembre 1908) 1 — Sur la régénération des extrémités du corps chez le Chéloplère et chez la Marphyse sanguine 1 '1 — ■ Notice sur A. Ronhoure, Gouverneur des Colonies, Correspondant du Muséum ^ "xi — Sur la Régénération des antennes chez le Paltemon Olferti Wiegmann. 78 — — Nomination de Chevalier de la Légion d'honneur ( Promotion Lamarck) ûoa Gregorio (De). Nomination comme Correspondant du Muséum (avril 19°9) "S? G rehaut (Nestor), Professeur de la Chaire de Physiologie générale. Don à la Bibliothèque de l'ouvrage ayant pour titre : Rapport siii- VAnky- lottemiàse, le Grisou. V Oxyde de car/mue 1 9 pi.). [Paris, 1909]. . . 991 Giîodvelle (Antoine), Directeur honoraire des Manufactures de l'Etat. Nomination de Correspondant du Muséum (avril 1909) i3y — Description d'un Coléoptère Lathridide mexicain nouveau a45 — Collections recueillies dans le Sahara et régions voisines, par M. R. Chudeau. Coléoptères : Nitidulides .")a3 GoÉRifl (J.-E.-D.), Préparateur à la Chaire de Malacologie. Nomination d'Officier d'Académie ( 1 h juillet 1909) 290 Muséum. — xv. Ui I — 580 — Guékin-Ganivet (G.) et Legendre (R.). Sur la faune des roches exposées au large de l'Archipel des Glénans Giïer (F.), de l'Université de Cincinnati. La livrée du plumage chez les Hybrides de Pintade et de Poule 3 Hahelin (Lucien)et Morin (Maurice). Sur le niveau stampien fossilifère de Villejuif. La position statigraphique des sables de Kontenay. ... 3qi Hamet (Raymond). Sedum nouveaux de l'Herbier du Muséum 188 IhviY (Feu Dr), Membre de l'Institut. Professeur au Muséum. Notice biographique par le Dr Gillot 2a(i IIuiiot (P.) et Patouillard (N.). Collections recueillies par M. A. Che- valier au Congo français. Les Champignons de la région Chari- Tchad Sh Hasenkhatz (Victor), Préparateur à la Chaire de Chimie. Nomination d'I Ifficier d'Académie i i4 juillet 1909) 290 Hotto (Mission). Mollusques recueillis dans l'Egueï (1,000 kilomètres au nord du Fort-LamyJ, par M. le I)1 Poutrin. Description d'une espèce aouvelle, par M. L. Germain ;>77 Hauff. Acquisition par la Société des Amis du Muséum pour la Galerie de Paléontologie d'un Ichthyosaure préparé par lui '102 Bobwath, Directeur du Muséum national hongrois à Buda-Pest. Nomina- tion de Correspondant du Muséum Promotion Lamarck) 390 Howard, Directeur du Service entomologique des Etats-Unis, à Washing- ton. Nomination de Correspondant du Muséum 1 Promotion La- marck) • ^9° Hua (Henri), Directeur-Adjoint à L'École pratique des Saules Etudes, Secrétaire du Conseil de la Société nationale d'Acclimatation. Pré- sentation de sa brochure intitulée : Instruction» générales pour la récolte ei f envoi 3 Jobebi (Dr), Professeur à la Faculté des sciences de Dijon. Collection de Poissons rapportée du Rrésil. Listes et description d'espèces nou- velles, par M. le Dr J. Pellegrin 1^7 Joubin (L.), Professeur au Muséum. Présentation de Cartes indiquant les Gisements K — Description d'un Coléoptère du genre Lycus, par M. J. Bourgeois ... tfi'i Roehleb (R.), Professeur de Géologie à la Faculté des Sciences de l'Uni- versité de Lyon, Correspondant du Muséum. Echinodernes recueillis dans les mers arctiques par la Mission arctique française commandée par M. Bénard i -i i — Nomination de Chevalier de la Légion d'honneur (Promotion Lamarck). ioa Rolxmann. Nomination comme Délégué dans les fonctions de Préparateur de la Chaire de Mammalogie (22 mai 1909) a 2. '5 Khempk, Chef de la Station biologique de Saigon (Cochinchine). Nomina- tion comme Correspondant du Muséum (21 janvier 1909I a Ri nckel d'Herculais (Jules), Assistant au Muséum. Collections recueillies par M. M. de Rothschild en Abyssinie et dans l'Afrique orientale anglaise. Coléoptères : Célonides 70 — Don à la Bibliothèque du Muséum du discours qu'il a prononcé en prenant la Présidence de la Société Enlomologique de France en janvier 1909, ayant pour sujet : Lamarck ri Buffon : leurs concep- tions des facultés sensorielles chez les Insecles 101 Rapport des Insectes, notamment des Lépidoptères, avec les Heurs des Asclépiadées et en particulier avec celle deïAraujia sericofera, Bro- tero. — Leur capture : son mécauisme, ses conséquences iga — Nomination de Chevalier de la Légion d'honneur (Promotion La- marck) ^'03 Laiut (Dr), Donateur du Muséum. Publication à ses frais du Guide dan» les Collections de Météorites .> — Don de la Météorite do D»rès de Campo (Brésil) )i 1 Lamarck (Jean de). Inauguration de sa statue. Allocution de M. Edmond Perrier, Membre de l'Institut, Directeur du Muséum 28g — Compte Rendu de la Cérémonie 29. > — Discours de M. Edmond Perrier ?9-' de M. Yves Delagc, Membre de l'Institut, au nom de l'Académie des Sciences (Section de Zoologie) 3o8 de M. Guignard, au nom de l'Académie des Sciences (Section de Botanique) ^ 1 0 de M. Monticefli, Professeur à l'Université de Naples,au nom des Délégués étrangers •' ' ' de M. Paul Fleurot, Secrétaire du Conseil Municipal, au nom du ' Conseil :i ' 5 de M. Doumergue, Ministre de l'Instruction publique, au nom du Gouvernement "* * " — Récitation d'une poésie de M. Emile Biéraont, par \l"c Maille, de la Comédie française ^ao il. — 582 — Lambouii, Préparateur de la Chaire d'Herpétologie. Admission à la retraite (C octobre 190g) ho'i Lapicque ( D' Louis), Professeur à la Faculté des Sciences. Le poids de l'En- céphale dans les différents groupes d'Oiseaux &08 Lauroï, Jardinier Chef de Serres. Nomination d'Officier d'Académie ( 1 4 juil- let 1909). . . . . . 290 Le Cerf(K.). Nomination comme Préparateur de la Chaire d'Entomologie ( 1 " décembre 1908) 1 Le Cerf (en collaboration avec M. E. Boullet). Description de formes nouvelles d'Héliconides (Lépidoptères, Rhopalocères) de la Collection du Muséum 45g Collections recueillies en Perse par M. de Morgan. Lépidoptères. De- scription d'espèces nouvelles de genres Lycœna et Phlyctœnodet 535 I.koomte (IL), Professeur au Muséum. Une Asclépiadacée à caoutchouc de Mosamedès yo — ■ Sur le Quatsia africana H. Bn 685 Legendbe (11.), Préparateur au Muséum. Traces fossiles d'Autotomie ( Crus- tacées) 35 — Variation physico-chimiques de l'eau de mer littorale à Concarneau . . 8a Leuendre (11.) [en collaboration avec M. J. Gokrin-Garrivet]. Sur la Faune des roches exposées au large de l'Archipel des Clénans 17 — Nomination comme Préparateur titulaire de la Chaire de Physiologie générale »<)ao Lkvy. Nomination de Boursier du Muséum &o3 Maille iMio), de la Comédie française, Récitation d'un poème composé en l'honneur de Lamarck par M. Emile Blémont 3ao M aindron (Maurice). Description d'une nouvelle espèce de Gicindèle du Congo ( Cicindela Kerandeli ) 108 Mazières. Nomination de Boursier du Muséum io3 Matoit (Louis-René). Nomination comme Assistant de la Chaire de Phy- sique appliquée (18 avril 1909) i3y Menegaux ( A.), Assistant au Muséum. Sur le nid des l'ourniers (Furnarius Vieil) 6 — Collection d'Oiseaux de Cuba acquise par le Laboratoire d'Ornithologie du Muséum 287 — 583 — Meunier (Fernand), Conservateur du Musée d'Histoire naturelle d'Anvers. Nouveaux Insectes du Stéphamen de Commentry (Protooilonate ot Protoorthoptères i. [ Fig.] 3„ — Insectes du Stéphanien de Commentry (Paléodictyoptères et Proto- orthoptères) [Fig.] [fQ Meunier (Stanislas), Professeur au Muséum. Délégation de l'Assemblée des Professeurs du Muséum pour la représenter au Jubilé de l'Université de Genève 224 — Nomination d'Officier de la Légion d'honneur (Promotion Lamarck). . /loi — Présentation et don à la Bibliothèque des articles publiées dans la Revue des Deux-Mondes ayant pour titres : Les Tremblements de terre 5'i — Présentation et don à la Bibliothèque de l'ouvrage suivant : Guide dans les Collections de Météorites du Muséum 1 ti Monticelli , Professeur à l'Université de Naples. Nomination de Correspon- dant du Muséum (Promotion Lamarck) 990 Morgan (J. de). Collections recueillies en Perse. Insectes Lépidoptères. Description d'espèces nouvelles, par M. F. Le Cerf 535 Morin (Maurice). Les Effondrements de la plaine de Noisy-le-Sec 390 Morin (Maurice) et Hahelin (Lucien). Sur le niveau Starapien fossilifère de Villejuif. La Position stratigraphique des sables de Fontenay. . 3g 1 Moustier de Marsilly (Mlle). Acquisition pour la Société des Amis du Muséum, d'une série de dessins pour la Bibliothèque, exécutés par elle pour V Histoire des Insectes de Réaumur 603 Navas (Longinos). Catalogue des Panorpides des Collections du Muséum. . 5a6 — Catalogue des Baphidides des Collections du Muséum 'i5o Neuville, Préparateur à la Chaire d'Anatomie comparée. Nomination d'Officier de l'Instruction publique (i3 juillet 1909) 290 OEhlebt (M. et Mme). Nomination comme Correspondants du Muséum (avril 1909) i3"7 Olivier (Ernest). Coléoptères Lampyrides rapportés de Kong-Tchéou (Chine) , par les P. Cavalerie et Fortunat 2^7 Oustvlet (Feu), Professeur au Muséum. Portrait; cuivre gravé déposé anv Archives du Muséum - * '4 — b84 — Pacuok, dr l'École pratique des Hautes Études. Nomination d'Officier de l'Instruction publique (j3 juillet 1909) goo Papin. Nomination comme Boursier du Muséum /io.'{ Pkllf.orin (Dr Jacques). Nomination comme Assistant de la Chaire d'Her- pétologie (1er décembre 1908 ) 1 Cliaracinidés américains nouveaux de la Collection du Muséum d'His- toire naturelle 1 a Collections recueillies par M. E. Haug dans l'Ogôoué. Poissons (Descrip- tion d'espèces nouvelles) (1(1 — Characinidés du Brésil rapportés par M. le D' Jobert 1/17 — Description d'un Barbus nouveau du Sahara ( Envoi du Capitaine Cortier). 289 Sur l'habitat du liarbus rfpsprti Pellegrin. Lettre du Capitaine Cortier. . ft 1 2 - Poissons de la Komadougou et du lac Tchad récoltés par la Mission Tilho-Gaillard 2^0 — Description de cinq Lézards nouveaux des Hauts-Plateaux du Pérou et de la Bolivie, appartenant au genre Liolemus 32 1 — Mission géodésique de l'Equateur. Collections recueillies par M. le D'Bivet. Description de deux Poissons Loricariidés nouveaux 517 Pebribb (Edmond), Membre de l'Institut. Directeur du Muséum. Allocu- tion au sujet de la mort de M. Alphonse Bonhourc, Gouverneur des Colonies, Correspondant du Muséum f)/i Allocution au sujet de la mort de M. Gaston Buchel, Chef de Mis- sion au Miiroc 54 et 55 — Allocution au sujet de la Promotion Lamark (Légion d'honneur) .... 4oi - Allocution au sujet de la mort de Poujade, Préparateur honoraire du Muséum (Entomologie) et de M. A. A. Fauve! , Inspecteur des Ser- vices de la Compagnie des Messageries Maritimes, Correspondant du Muséum /10.I — Discours prononcé à l'inauguration de la statue de Jean de Lamarck le 1 3 juin «909 ag5 Nomination de Commandeur de la Légion d'honneur (Promotion La- marck) 'loi Représentant de l'Académie des Sciences et du Muséum au Centenaire de Charles Darwin : nomination de Docteur de l'Université de Cam- luidge 3a3 Pkrrin. Nomination comme Délégué dans les fonctions de Préparateur de la Chaire de Paléontologie (i5 mai 1909) 2 2. '5 Pettit (Auguste), Préparateur de la (maire d'Anatornie comparée, passant à l'Institut Pasteur, donne sa démission (Acceptation 17 mars 1909). g3 Philippe. Nomination de Boursier du Muséum W> Piiisalix (M"'e M.) Chef adjoint des Travaux au Laboratoire colonial du Muséum. Nomination d'Oflicier de l'Instruction publique (a5 jan- vier 1909) 2 Immunité naturelle des Serpents contre les venins des Batraciens et en particulier contre la Salamandre 1 .'{;> — Mécanisme de l'immunité des Serpents contre la Salamandrine 3p6 Pic (Maurice). Coléoptères de la famille des Anthicides recueillis par M. L. Germain a53 — 58;> — Pic (Maurice). Coléoptères Hylophilides recueillis in Bolivie par M. (ii-r- main itl — Cinq nouveaux Hylophilides d'Afrique 1 6.r> — Diagnoses d'un Coléoptère Hylophilus et de cinq Coléoptères Anthi- cides exotiques 25o — Cole'optère Hétéromère. Pédilide nouveau du Bengale ioq — Deux nouveaux Ptinides des Collections du Muséum 17G Piedallo (André), Préparateur au Muséum. Application de l'Eau de Javel au traitement des piqûres de Guêpes Zi6a Pikdallu (André) et Viré (Armand). Grotte et souterrain refuge de La Bosse, commune de Morée (Loir-et-Cher) 002 Plagne. Garçon de Laboratoire. Nomination d'Officier d'Académie (1 /1 juillet !9°9) • 290 Poisson (Jules), Assistant en retraite. Nomination comme Assistant hono- raire (9 janvier 1909) 1 Portevin ( Gaston), Entomologiste. Nomination d'Oliicier d'Académie (a5 jan- vier 1 909 ) 9 Poujade (G. A.), Préparateur honoraire au Muséum (Entomologie). Allo- cution de M. Edmond Perrier, au sujet de sa mort 4o3 — Acquisition par la Société des Amis du Muséum pour la Bibliothèque de dessins originaux exécutés par M"° Moustier de Marsilly pour Y Histoire dru Insectes de Réaumiiv fto3 P01 pion, Jardinier Sous-Chef des Serres. Félicitations adressées par le Mi- nistre de l'instruction publique, sur la demande du Directeur, pour son intervention dévouée lors de l'incendie qui s'était déclarée dans l'Orangerie du Muséum 9 h Poutrin (Dr), de la Mission Hotto. Mollusques recueillis dans l'Egueï (1,000 kilomètres au nord du FortLamy). Description d'une espèce ' nouvelle , par M. L. Germain 377 Prades de Fleurelle (Lieutenant de). La Mission d'Ollone dans la Chine occidentale, le Tibet et la Mongolie (1906-1909) 280 Priem (Fernand), Professeur au Lycée Henri-IV. Nomination comme Correspondant du Muséum (21 janvier 1909) a — Don à la Galerie de Paléontologie d'une grande plaque couverte de centaines de calices de Crinoïdes 291 Ballier de Baty (B.), Capitaine au long cours. Lettre relative aux lies Kerguelen, en date du 10 novembre 1908 9& Bathrun (Mary J.). Description d'une nouvelle espèce de Crabes, Pinno- theres , de Porto-Rico 68 — Collections recueillies par M. M. de Rothschild dans l'Afrique orien- tale anglaise. Crabes d'eau douce nouveaux 101 Beitter (Edmund). Collections recueillies dans le Sahara et régions voi- sines, par M. B. Chudeau. Description d'une espèce nouvelle de Mélolonthides , Branskoa Chudraui ;)5*> Bknesse de Duivenbode (De). Donateur du Muséum (Animaux vivants; collection de perles) [ 18 novembre 1909] :»' '» Bicap.do (Miss G.) et Sircouf (Jacques). Présentation et don à la Biblio- — 586 — Ihèque de leur ouvrage intitulé : Etude monographique sur les Tabanideê d'Afrique, groupe des Tabanus /to5 RiCHARDSon (M"e Harriet). Collections recueillies par M. M. de Rothschild dans l'Afrique orientale anglaise : lsopodes terrestres nouveaux t r>G RivfcT (Dr). Nomination comme Assistant de la Chaire d'Anthropologie, 290 Mission géodésique de l'Equateur. Deux Poissons nouveaux (Lorica- riidés). Description par M. le Dr J. Pellegrin 517 Insectes. Coléoptères : Clérides. Description de deux espèces nou- velles, par M. P. Lesne 520 Roeckbl (Lieutenant). Note sur des échantillons géologiques recueillis en Guinée 5 1 3 Roland-Gossklin (R.). Note sur les Opuntia cochenillicoles 007 Roubaod (E.), Membre de la Mission d'étude de la maladie du sommeil. Mollusques recueillis au Congo. Description par M. L. Germain (% 39) ■ 539 Rouget (Feu), Professeur au Muséum. Portrait; cuivra gravé déposé aux \rcliives du Muséum 22/1 Rocïs, Jardinier au Muséum. Nomination de Chevalier du Mérite agricole ( 3o janvier 1 909 ) 2 Saclkux (L.-R.-IV), Botaniste, nomination d'Officier d'Académie (i3 juil- let 1 908 ) 9 — Sur l'Herbier de M. M. de Rothschild (Collections faites en 190S dans l'Ethiopie méridionale) 22 Sui epfer. Nomination de Boursier du Muséum fio3 Serre (Paul). Consul de France à Cuba, Correspondant du Muséum. La lutte contre les Fourmis à Cuba 188 — Coquilles marines recueillis à Ja\a (1903-1906). Liste dressée par M. Ed. Lamy Ai» '1 Si 1 iut ( L.-G.), Chef des travaux à la Station zoologique d'Alger. Un Tré- matode parasite des Pétoncles d<^ environs d'Alger 36 1 — Sur la présence du Crossodnra [Distoma) excisum Rud., dans la baie d'Alger 3(J2 Setssel (Db). Nomination d'Ollicier d'Académie (a5 janvier 1909) SiGABD (Dr). Collections recueillies dans le Sahara et régions voisines par \l. R. Cbudeau. Coléoptères : Coccinellides 5a3 Simars (Mn"), Donatrice de l'Herbier Glaziou. Nomination comme Officier d'Académie ( 1 3 juillet 1 90K ) 2 Simon (Eugène), Correspondant du Muséum, Président d'honneur de la Société cntomologique de France. Nomination de Membre correspon- dant de l'Institut (Académie des sciences) 'm:> Sukcouf (Jacques). Note sur les Tabanides du Muséum de Francforl-sur- le-Mein 7C — Tabanides nouveaux de Madagascar (1" et 2' années) 176 et 2.r>.r> — Tabanides nouveaux de l'Afrique occidentale 35i Note préliminaire sur la systématique du genre Chrysozona. Descrip- tion de deux genres nouveaux '1 >i! Présentation et don ;'i la Bibliothèque du Muséum par M. Surcoût' (J.) — 587 — île son mémoire intitulé : Insectes piqueurs de Madagascar ( Taba- m'des) 'io5 Surcouf (Jacques). Description de Tabanides nouveaux '>'.)- Siircouf (Jacques) et Ricardo (Miss G.). Présentation et don à la Biblio- thèque de leur ouvrage intitulé : Etude monographique sur les Tnba- nides d'Afrique, groupe des Tabanus 'io."> Terrier , Chef des travaux taxidermiques. Nomination d'Officier d'Académie (a5 janvier 1909) 2 Tiiérï (A). Collections recueillies dans la région du Lac Rodolphe par M. M. de Rothschild. Coléoptères Buprestides 437 — Coléoptères Buprestides nouveaux de Madagascar hhh Thévenin (Armand), Assistant de la Chaire de Paléontologie, Lauréat de l'Institut (Académie des Sciences), Grand Prix des Sciences phy- siques ( 2 1 décembre 1 909 ) 5i5 Tilho-Gaillard (Mission de délimitation de la frontière franco-anglaise entre le Niger et le Tchad). Collections de Poissons récollées dans la Komadougou et le lac Tchad. Liste et description d'espèces nou- velles par M. le Dr J. Pellegrin 2/10 — Collection de Reptiles récoltée dans le Soudan. Liste et description d'une espèce nouvelle de Vipéridée par M. le Dr J. Pellegrin Ai 3 — Mollusques recueillis dans l'Egueï par M. le Dr Poutrin. Description d'une espèce nouvelle par M. L. Germain 37O — Mollusques recueillis au lac Tchad et dans l'Egueï par M. G. Garde. Description des espèces nouvelles par M. L. Germain '173 Tissor (Jules), Assistant de la Chaire de Pathologie comparée. Lauréat de l'Académie des Sciences : Prix Monthyon (i3 décemhre 1908).. . . 2 — Nomination de Professeur intérimaire pondant le congé accordé à M. le Professeur Chauveau, 9^ — Nomination de Chevalier de la Légion d'honneur ( i3 juillet 1909). . . 5i5 Tournois. Nomination de Boursier du Muséum 4o3 Trouessart (Dr E.-L.), Professeur au Muséum. Présentation et don à la Bibliothèque de l'ensemble de ses articles intitulés : Cuvier et Geoffroy Saint-Hilaire d'après les Naturalistes allemands a — Présentation et don à la Bibliothèque de son ouvrage intitulé : Les Hommes et les Idées. Cuvier et Geoffroy Saint-Hilaire d'après les },atu- ralistes allemands I0,) — Nomination de Chevalier de la Légion d'honneur (Promotion Lamarck). 4oi Vachal (J.). Collections recueillies par M. le Baron Maurice de Rothschild dans l'Afrique orientale. Insectes Hyménoptères : Mellifères ")->o Vaillant (Léon), Professeur au Muséum. Nomination comme Assesseur du Directeur pour l'année 1909 (9 janvier 1909) 1 — Présentation et don à la Bibliothèque du Muséum de deux fascicules de l'ouvrage intitulé : Mission scientifique au Mexique et dans l'Amé- rique centrale. — Troisième partie : Etudes sur les Reptile» par MM. Duméril, Bocourt et Mocquard (1908 et 1909) [PI. 69 à 7/k; PI. 75 à 77] 5l6 588 — Vaillant (Léon). Présentation et don à In Bibliothèque du Muséum de l'ou- vrage de M. F. Ylocquard intitulé : Synopsis des familles, genres cl espèces des Reptiles écailleux ei ries Batraciens île Madagascar 5i<» Vaillant (Dr Louis), Médecin-major, Naturaliste-voyageur. Itinéraire de l'Expédition archéologique de l'Asie centrale ( Mission PelHot-Vaillant ) Au, Remarques sur la disparition des forêts entre Kachgar et Kourlac (Tur- kestan chinois) 20G Van Broce. Donateur du Muséum ûo3 Van der Weele. Catalogue des Ascalaphides des Collections du Muséum. ... 176 Van Tiechem, Secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences, Professeur au Muséum. Nomination de Commandeur dans la Légion d'honneur (Promotion Lamarck) '1.11 Vatssiibes, Professeur de Zoologie à la Faculté des Sciences de Marseille. Donateur de collections. Nomination de Correspondant du Muséum ( 18 novembre 1900) /io3 Verseau (B.). Nomination de Professeur de la Chaire d'Anthropologie (3o avril 1909) 2 93 Viré (Armand) et Piédallu (André). Grotte el souterrain-refuge de La Bosse, Commune de Morée (Loir-et-Cher) 202 Vi-to, Préparateur de la Chaire d'Analomie comparée. Admission à la retraite (2 fi février 1909) 93 W KTTSTEiN (De), Directeur du Jardin Botanique de Vienne. Nomination de Correspondant du Muséum (Promotion Lamarck) 390 \\\>., Professeur à l'Université de Genève. Nomination do Correspondant du Muséum | Promotion Lamarck) 290 — 589 TABLE PAR ORDRE MÉTHODIQUE. ACTES ET HISTOIRE DU MUSÉUM. Pi g<>S. Admission à la retraite de M. Lambour, Préparateur de la Chaire d'Herpé- tologie ( 6 octobre 1 909 ) 4o3 — de M. Visto, Préparateur de ia Cbaire d'Anatomie comparée q3 Congé accordé à M. Caille, Jardinier, Chef de Carré au Muséum. — Créa- lion de cultures dans la Baie du Lévrier 1 Port-Etienne, Côte occi- dentale d'Afrique) a Délégation donnée à M. Meunier (Stanislas) pour représenter le Muséum au Jubilé de l'Université de Genève j.j '1 Démission de M. Pettit (Auguste), Préparateur de la Chaire d'Anatomie comparée, passant à l'Institut Pasteur (Acceptation, 17 mars 1909). g3 Don à la Bibliothèque du Muséum par M. le D' B. Anthony des Mémoires suivants : Recherches anatomiques sur les Hradypes arboricoles io5 — — de la note présentée à l'Institut ayant pour titre : Le Mesoplodon de la Hougue (2 novembre 1908) 4o5 par M. Edouard Blanc, Explorateur de l'Asie centrale, d'ouvrages publiés en langue russe sur la Géologie de la Bussie d'Asie et la Bo- tanique de la Sibérie et du Turkestan 291 et 992 — — par M. Bois (D.) de son mémoire ayant pour titre : L'Ansérine amarante | Chenopodium amaranticolor) 'm.> - — par MM. Bois (D.) et Gadeceau (E.) de leur ouvrage intitulé . Les I égétaux, leur rôle dans la rie quotidienne. Paris, 1909 5i6 — par MM. Bois (D.) et Gerber de leur mémoire ayant pour titre : Quelques maladies parasitaires du Cannelier de Ceylan Aof) au Musée historique du Muséum, par M"" Dubard-Hamy d'une Bon- bonnière en faïence de Délit avec décor représentant une Girafe et d'un fer à repasser sur lequel se trouve également représentée une Girafe 2 2 '1 à la Bibliothèque du Muséum, par M. Du Buysson (François), de son ouvrage intitulé : L'Orchidophile, Traité théorique et pratique sur lu Culture des Orchidées, 1878 101 — — par M. Friedel (Jean) de sa brochure ayant pour titre : L'Idée de Dieu chez Lamarck 226 par M. Gadeau de Kerville (H.) de -on ouvrage intitulé : Voyage zoologique en Khroumirie ( Tunisie) 1 '1 1 — par M. Germain (Louis), de son ouvrage intitulé : Voyage loologique m Khroumirie de M. H. Gadeau de Kerville. - Etudes sur les Mol- lusques recueillis pendant ce voyage 3 — 590 — Don à la Bibliothèque du Muséum par M. Germain (Louis), de son ouvrage intitulé : Recherches sur ta Faune malacologique de l'Afrique équato- riale ( Thèse de Doctorat) 99 — — par M. le D' Gillot d'Autan des ouvrages suivants : i° Notice biographique sur Albert Gaudry ; 20 Notice biographique sur le IV Ilamy; 'V Note sur les Graines trouvées dans les Foyers - de son ouvrage ayant pour litre : La Géologie générale, Paris, 1909. 'ioft à la Galerie de Paléontologie par M. Fernand Priera, d'une grandi' plaque couverte de centaines de calices de Crinoïdes 291 — A la Bibliothèque du Muséum par M. F. Mocquard de son ouvrage inti- tulé' .- Synopsis des familles, genres et espères dis Reptiles écaïlleux et des Batraciens de Madagascar 5l6 - à la Bibliothèque du Muséum par M. Surcourf (J.) de son mémoire intitulé : Insectes piqueurs de Madagascar : Tabanides So5 — — par M. Surcouf (J.) et Miss G. Boeardo de leur ouvrage intitulé : Etude monographique sur les Tabanides d' [frique, groupe des la- bonus '1 0 ■"> par M. Trouessart (E.-L.) de l'ensemble de ses articles intitulés : Cuvierel Geoffroy Saint-Hilaire d'après les Naturalistes allemands. 2 et io5 par M. Léon Vaillant, du volume publié à l'occasion du Congrès na- tional des pèches maritimes : Mémoires et Comptes rendus des Séances par M. J. Pérard et Manley-Bendall 1 01 — 591 — Don par M. Léon Vaillant de a fascicules de l'ouvrage intitulé : Mission scientifique au Mexique cl dans V Imérique centrale... Troisième partie. Etudes sur les Reptiles par MM. Duméril. Bocourt et Mocquard, 1908 et 1909, PI. 69 à 7/1; PI. 70 à 77 5,(î Entrée à la Ménagerie d'animaux intéressants 9qo Envoi par M. AHuaud (Charles) de quatre caisses des Collections prove- nant de l'Afrique orientale et en particulier du Ruwenzori 220' Félicitations adressées par le Ministre de l'Instruction publique, sur la de- mande du Directeur, au garde Brémond, à M. Géromc, Jardinier en chef et Poupion, Sous-chef Jardinier des Serres pour loin- inter- vention dévouée dans la nuit du 28 au 29 janvier 1909, qui a saute de l'incendie total l'Orangerie du Muséum (20 février 1 909) ) '1 Inauguration dans la Galerie de Zoologie du Buste d'Alphonse Milne Ed- wards, Membre de l'Institut, Directeur du Muséum. — Discours de M. Edmond Perrier, Membre de l'Institut, Directeur du Muséum. . 2^7 — des Statues de Le Clerc de Bufl'on et de Jean de Lamarck. (V<>irce dernier nom pour les détails de la Cérémonie et les discours.) . 289 et ao3 Installation dans la Galerie de Paléontologie de Squelettes de Plésiosaure, de Machairodus, (THippidium, d'une grande plaque couverte de cen- taines de calices des Crinoïdes ;>A)i — — d'un Ichtyosaure /102 Jardin (Le) du Boi en 1822, d'après une facétie rare et peu connue par le Dr Ed. Bonnet ."».'» Lauréat de l'Académie des Sciences. M. Deniker (Joseph) : Prix Monlyon ( 1 3 décembre 1 908 ) 2 — Du Buysson (Bobert) : Prix de Savigny (21 décembre 1909) 5 1 T> — Gaubert (P.) : Prix Saintour (i3 décembre 1908) a — Lesne (Pierre) : Prix de Savigny ( i3 décembre 1908) 2 — Thévenin (Armand) : Grand Prix des Sciences physiques (21 décembre i9°9) 5i 5 Tissot (Jules) : Prix Montyon) ( i3 décembre 1 908) 2 Légion d'honneur. Promotion Lamarck (8 octobre 1909). Liste des Natu- ralistes du Muséum, des Universités et des Écoles promus Comman- deurs, Oiliciers et Clievaliers 4oi et 4oa Lettre de M. Charcot (J.-B.) adressée de l'Ile Déception (Shetlands du Sud), le 2 4 décembre 1908, donnant des nouvelles de l'Expédition antarctique qu'il dirige 1 37 et 1 08 — de M. Le Petit (Charles) adressée au retour d'un Voyage au Soudan Égyptien et au Congo, donnant des renseignements sur l'Analomie de l'Éléphant d'Afrique 1 '. — de M. Arnaud de Gramont, Docteur es sciences, roini ne Correspondant du Muséum (11 février 1909 1 .Vi de M. Bavay, Pharmacien en chef de la Marine, comme Correspondant du Muséum 1 avril 1909) 1 ">7 de M. Becquerel (Jean) comme Professeur de la Chaire de Physique appliquée [ 1 1 mars 1 909) g3 — de M. Bedel (Louis), Membre honoraire de la Société Entemologique de France, comme Correspondant du Muséum (avril 190g) 107 — de M. Bedot, Directeui du Musée delà ville de Genève, comme Corres- pondant du Muséum 1 Pr otion Lamarck) 290 — d«' \l. Benoist comme Boursier du Muséum io3 — ■ de M. Beranek, Professeur à rUniversité de Nenchâtel, comme Corres- pondant du Muséum | Promotion Lamarck ) 390 — de M. Berthier (Victor), Secrétaire de la Société des Sciences natu- relle- d'An (un, comme Correspondant du Muséum 1 2 1 janvier 1 909 i. a — de M. Botcaxo, comme Délégué dan- les fonctions de Préparateur de la Chaire de Pathologie comparer (g févriei 190g) 54 — de M. Boule (Marcelin), Professeur au Muséum, comme Officier de la Légion d'honneur ( Promotion Lamarck 1 4oi — de M. Bouyssonie (Jean), Paléontologiste à Cublac (Corrèse), comme Correspondant du Muséum (91 janvier igog) 9 — de M. Bresson cou • Boursier du Muséum 'io3 — de M. Casartelli, Naturaliste, connue Chevalier du Mérite agricole (3o janvier 190;) a — de M. Convcrs (Narcisse), Commis du Secrétariat du Muséum, comme Officier de l'Instruction publique 1 i3 juillet 1909) 990 de M. Demoussy, Usislant de la Chaire de Physique végétale, comme Officier de l'Instruction publique 1 i3 juillet 190H) 2 — de M. Deniker (Joseph), Docteur ès sciences. Bibliothécaire du Muséum, comme Chevalier de la Légion d'honneur ( Promotion Lamarck). . . . ioa — de M. Dupouy, Docteur ès lejeneee. Chef des Services chimiijues d'Indo-Chine, Donateur du Muséum (Matériaux minéralogiques), comme Correspondant du Muséum (18 novembre 1909) 5i5 — «le M. Durand fie D' , Donateur du .Muséum, coi e Chevalier de la Légion d'honneur (Promotion Lamarck | Ioa — de M. Fauve! Mbert), de Caen, comme Correspoodanl du .Muséum (avril 1909) « 137 — ' — \mâmaâàm de M. Farard v —h Cmmsfmmàami. èm Maw.'— ■ * si janvier i 9.-. > - ■ — ie M. Fmsi. Hil—lil . cmmk C t ■■■■■! 4a Vbmc «6 mu — de M. Fritoi. Pryntar à h Cfaire de Mkéralagic, «— e Ofcier » fc-sier 4. M«aê-m *<* — 594 — Nomination de M. Meunier (Stanislas), Professeur au Muséum, comme Officier do la Légion d'honneur (Promotion Lamarck) /loi — de M. Mocquard (F.) comme Assistant honoraire (9 janvier 1909). . . 1 — de M. Monticelli, Professeur à l'Université de Naples comme corres- pondant du Muséum ( Promotion Lamarck) a 90 de M. Neuville, Préparateur à la Chaire d'Anatomie comparée, comme Olficior de l'Instruction publique (1 3 juillet 1909) 390 de M. et M'"c OEhlert, Géologues, comme Correspondants du Muséum, de M. Pachon, de l'École pratique des Hautes Etudes, comme Officier de l'Instruction publique (i3 juillet 1909) 290 - de M. Papin comme Boursier du Muséum l\o'.\ - de M. Pellogrin (Jacques) comme Assistant de la Chaire d'Herpélologie (1" décembre 1908) 1 — de M. Pcrrin comme Délégué dans les fonctions de Préparateur de la Chaire de Paléontologie (i5 mai 1909) ""•"> - de M. Philippe comme Boursier du Muséum fio3 de M"" Phisalix, comme Officier de l'Instruction publique ( a5 jan- vier 1909) 2 - de M. Plagne, Garçon de Laboratoire, comme Officier d'Académie (\h juillet 1909) '-'[)" de M. Poisson (Jules) comme Assistant honoraire (9 janvier 1909).. . 1 de M. l'ortevin (Gaston) comme Officier d'Académie (25 janvier 1909). a de M. Priem (Fernand) comme Correspondant du Muséum (ai jan- vier 1 909 ) a — de M. de Henesse de Duivenbode, Donateur du Muséum (Animaux vivants; collection de perles) [18 novembre 1909] 5i6 de M. Bouvs comme Chevalier du Mérite agricole (3o janvier 1909). 3 du B. P. Sacleux comme Officier d'Académie (i3 juillet 1908) a de M. Schaelfer comme Boursier du Muséum /i«».'5 de M. de Seysscl comme Officier d'Académie (a5 janvier 1909) a de M"" Simard connue Officier d'Académie (i3 juillet 1908) 2 — de M. Simon (Eugène). Correspondant du Muséum, Président hono- raire de la Société Entomologiquc de France, comme Correspondant de l'Institut (Académie des Sciences) | 23 novembre 1909] /103 de M. Terrier comme Officier d'Académie (a5 janvier 1909) s de M. Tissot (Dr) comme Professeur intérimaire pendant le congé ac- cordé à M. le Professeur Chauveau 9;5 comme Chevalier de la Légion d'honneur (i3 juillet 1909) 5 1 5 de M. Tournois comme Boursier du Muséum Ûo3 de M. Troucssart (l)r E.-L.), Professeur au Muséum comme Chevalier de la Légion d'honneur ( Promotion Lamarck) Û01 de M. Vaillant (Léon ) comme Assesseur du Directeur pour l'année 1909 (9 janvier 1909) 1 de M. Vaillant (Léon), Professeur au Muséum comme Olficier de la Légion d'honneur (Promotion Lamarck) 4oi — de M. Van Tieghem, Secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences, Professeur au Muséum, comme Commandeur de la Légion d'hon- neur ( Promotion Lamarck ) 'nu — 595 — Nomination de M. Vayssières, Professeur de Zoologie à la Faculté des Sciences de Marseille, comme Correspondant du Muséum (18 no- vembre 1909) io3 — de M. Verneau (R. ) comme Professeur de la Chaire d'Anthropologie (3o avril 1909) -j-<:\ — de M. de Wettstein, Directeur du Jardin botanique de Vienne, comme Correspondant du Muséum (Promotion Laïuarck 1 2911 - de M. Yung, Professeur à l'Université de Genève, comme Correspon- dant du Muséum ( Promotion Lamarck) 290 * Présentation par M. Du Buysson (Robert) et don pour la bibliothèque du Muséum de l'ouvrage de son père, le Comte François Du Buysson, intitulé : L'Orchidophile. Traité théorique et pratique sur In culture des Orchidées (1878) 101 Société des Amis du Muséum et du Jardin des Plantes. Fête donnée le îi juin 1907. Programme et Compte rendu sommaire 990 Dons d'un Ichtyosaure à la galerie de Paléontologie et des dessins ori- ginaux exécutés par M"e du Moustier de Marcilly pour l'Histoire de» Insectes de Réaumur 4o3 ZOOLOGIE ET AJSATOMIh. VERTEBRES. MAMMIFERES. Antilope d'Algérie [Bubalus boselaphus); naissance d'un jeune à la Ména- gerie 290 Cheval sauvage de la Dzongarie [Equus Prejewalskii) ; naissance d'un Pou- lain à la Ménagerie Fourmilier { Tamawlua tetradactyla) , provenant de la Guyane, entré à la Ménagerie -''.)" Hippidiniii; Squelette installé à la Galerie de Paléontologie 291 Machairodus ; Squelette installé à la Galerie de Paléontologie 291 Le Mesoplodon de la Hougue (2 novembre 1908), par M. R. Anthony (pi. VII) ! ^'o5 OISEAUX. La livrée du plumage chez les Hybrides de Pintade et de Poule, par M. I . Guyer, de l'Université de Cincinnati (PI. 1) 3 Sur le nid des Fourniers (Furnarius YVieilL), par A. Menegaux (PI- H. fig. 1 , 2 et 3 ) Collection d'Oiseaux de Cuba acquise par le Laboratoire d'Ornithologie du Muséum; liste dressée par M. A. Menegaux •■7 Mosbuii. — xv. ^2 — 596 — Oiseaux des Mers du Sud ( Ckionarchus minor) rapportés des îles Ker- guelen, par M. Boissière 290 Le poids de l'Encéphale dans les différents groupes d'Oiseaux, par M. Louis Lapicque 4o8 REPTILES. Description de cinq Lézards nouveaux des Hauts-Plateaux du Pérou et de la Bolivie appartenant au genre Liolemtu, par M. le Dr J. Pellegrin. -Wi Reptiles du Soudan récoltés par la Mission Tilho -Gaillard. Description d'une espèce nouvelle (Atractaspis aigra), par M. le Dr J. Pellegrin. A 1 3 POISSONS. Characinidés américains nouveaux de la Collection du Muséum d'histoire naturelle, par M. le Dr Jacques Pellegrin 13 Collections recueillies par M. E. Haug dans POgôoué. Poissons (Description d'espèces nouvelles), par M. le Dr .1. Pellegrin 66 Characinidés du Brésil rapportés par M. le Dr Jobert ( Description d'es- pèces nouvelles), par M. le Dr J. Pellegrin 1 i 7 Description d'un Barbus nouveau du Sahara (Barbus deserti) [envoi du Capitaine Cortier], par M. le Dr .1. Pellegrin a3g Sur l'habitat du Barbus ileserh Pellegrin. — Lettre du capitaine Cortier. . ûia Poissons de la Knmadougnu et du lac Tchad récoltés par la Mission Tilho- Gaillard (Liste et description d'espèces nouvelles), par M. le l)r I. Pellegrin a4o Mission géodésique de l'Equateur. Collections recueillies par M. le Dr Rivet. Description de deux Poissons Loricariidés nouveaux, par M. le Dr J. Pellegrin 017 INVERTEBRES. CRUSTACÉS. Traces fossiles d'Auto tomie (chez le Callianassa Faujasi), par M. R. Le- gendre 35 Description d'une nouvelle espèce de Crabe, Pinnotheres , de Porto-Riro, par Mary Rathbun 68 Collections recueillies par M. M. de Rothschild dans l'Afrique orientale anglaise. Crabes d'eau douce nouveaux , par Mary Rathbun 101 Les Crevettes d'eau douce de la famille des Atyidés qui se trouvent dans l'île de Cuba , par M. E.-L. Bouvier 329 Collections recueillies par M. M. de Rothschild dans l'Afrique orientale an- glaise. Isopodes terrestres nouveaux, par Mlle Harriet Richardson. . . i56 Régénération des Antennes chez les PaUemon Olfersi Wieg. , par M. Ch. Gravier 78 — 597 — INSECTES. Coléoptères. Coléoptères de la famille des Anthicides recueillies par M. P. Germain en Bolivie, par M. M. Pic a53 Collections recueillies dans la région du lac Rodolphe par M. M. de Roths- child. Coléoptères : Lamellicornes Aphodiides, par M. G. Renard. . . 106 — Coléoptères : Buprestides, par M. André Théry 437 Coléoptères : Buprestides nouveaux de Madagascar, par M. A. Théry ti'\h Collections recueillies par M. M. de Rothschild en Abyssinie et dans l'Afrique orientale anglaise. Coléoptères : Cérambycides et Lamiides, par M. C. G. Gahan -■}. — Coléoptères : Cétonides, par M. J. Kiinckel d'HercuIais 70 Description d'une nouvelle espèce de Cicindélide du Congo (Cicindeln Keraiideli ) , par M. M. Maindron 108 Mission géodésique de l'Equateur. Insectes recueillis par M . le D' Rivet. Coléoptères : Clérides , par M. P. Lesne Coléoptères Hylophilides recueillis en Bolivie par P. Germain, par M. M. Pic. 1 1 <> Cinq nouveaux Hylophilides d'Afrique, par M. M. Pic ilio Diagnose d'un Coléoptère Hylophihis et de cinq Coléoptères Anthicides exotiques, par M. M. Pic a5o Coléoptères : Lampyrides rapportées de Kong-Tchéou, région de Pin-Fa (Clune), parles PP. Cavalerie et Fortunat, par AI. E. Olivier 357 Description d'un Coléoptère Lathridide mexicain nouveau, par M. A. Grouvelle ! ' :' Note sur les Coléoptères Térédiles. — 3. Les Lyctides et Bostrychides des Archipels Atlantiques, par M. P. Lesne 3«7 Description d'une espèce de Coléoptère du genre Lycus (L. Kerandeli) re- cueillie au Congo par le Dr J. Kerandel, par M. J. Bourgeois l'i'i Coléoptère Hétéromère, Pédilide nouveau du Bengale, par M. M. Pic 109 Deux nouveaux Ptinidœ des Collections du Muséum, par M. M. Pic i<>s Collections recueillies dans le Sahara et les régions voisines par M. R. Chudeau. Liste et description des espèces nouvelles de Coléoptères : Cicindélides , par M. Fleutiaux ;):! ■' — Lamellicornes coprophages, par M. Joseph J. E. Gillet 43a — Staphylinides, par AI. Fauvel »'3% — Nitidulides, par M. A. Grouvelle -):>^ — Coccinellides, par M. le Dr Sicard 59Û — Malacodermes, par M. J. Bourgeois 5a4 — Elatérides , par M. Fleutiaux — Buprestides , par M. Kerremans " " '_' — Onthophagides, par M. H. d'Urbigny ; • 5'j5 — Mélolonthides. Description d'une espèce nouvelle (Brenska Ckudeaui), par M. Edm. Reitter 526 Orthoptères. Diplaranthoda Bouvieri, nouveau genre de Coprognath.'s (Ptocm*) de Ma- dagascar, par M. Gûnther Eberlcin ' |S — 598 — Nouveaux Insectes du Stéphanien de Commentry (Protodonate et Protortho- ptères) , par M. Fernand Meunier (fig.) 37 Insectes du Stéphanien de Commentry (Paléodictyoptères et Protortho- ptères), par M. Fernand Meunier (fig.) 60 Névroptères. Calalogue des Ascalaphides des Collections du Muséum, par M. H. van der Weele 170 Catalogue des Panorpides des Collections du Muséum, par M. L. Navas. . . 5a6 Catalogue des Rhapidides des Collections du Muséum, par M. L. Navas.. . A5o Hyménoptères. Observations sur les habitudes du Bembex Borrei Handlirsch , par M. Ed- ward Jacobson (Lettre adressée de Batavia) 4.r)i La lutte contre les Fourmis à Cuba, par M. Paul Serre 188 Traitement des piqûres de Guêpes, par M. André Piedallu 463 Collections recueillies par M. M. de Rothschild dans l'Afrique orientale anglaise. Insectes Hyménoptères : Mellifères, par M. G. Vachal. . . . 539 Lépidoptères. Happort des Insectes, notamment des Lépidoptères, avec les fleurs des Asclépiadées et, en particulier, avec celle de VAraujia sericofera Brotero. — Leur capture : son mécanisme, ses conséquences; par M. J. Kûnckel d'Herculais , . 19a Description de formes nouvelles d'Héliconides (Lépidoptères Rhopalocères) delà Collection du Muséum, par MM. E. Boullet et F. Le Cerf. . . . A5g Collections recueillies en Perse par M. I. de Morgan. Lépidoptères : Description d'espèces nouvelles des genres Lycœna et Phi ijctœnndes , par M. F. Le Cerf Observations faites à Madagascar sur la transmission de la Pébrine chez le Ver à soie du Mûrier, par M. Faucbère 509 Hémiptères. Rapport sur le Dùispis peutagona, Cochenille polyphage qui s'attaque au Mûrier en Italie, par M. E.-L. Bouvier -i 3 6 Sur l'Origine de la Gomme laque du Laos et du Tonkin (pi. \ ) 38T> Les Ojmnttacochenillicoles, par M. R. Roland Gosselin £07 Diptères. Collections recueillies par M. M. de Rothschild dans l'Afrique orientale an- glaise. Insectes : Diptères nouveaux par M. Th. Becker 1 1 •"> Note sur les Tabanides du Muséum de Franrfort-sur-le-Mein , par M. .1. Surcouf 7'» Tabanides nouveaux de Madagascar, par M. .1. Surcouf, i'° note 17/1 — a' note a55 Tabanides nouveaux de l'Afrique occidentale, par M. J. Surcouf 35l — 599 — Noie préliminaire sur la systématique du genre Chysazona. Description de deux genres nouveaux, par M. J. Surcouf 453 Description de Tabanides nouveaux, par M. J. Surcouf 537 Myriapode S. Quelques Géophiiides nouveaux des Collections du Muséum (fig.), Par M. H. W. Brôlemann 350 et h 1 5 VERS. Annélides. Sur la régénération des extrémités du corps chez le Chétoptère et chez la Marphyse sanguine, par M. Gh. Gravier î k Plathelminthes. Un Trématode parasite des Pétoncles des environs d'Alger, par M. L. G. Seurat 36i Sur la présence du Crossodora (Disloma excisum) Rend, dans la baie d'Alger, par M. L.-G. Seurat 36a Tropisme et sensibilité différentielle (à propos du Convoliita) par M. G. Bohn. 8o MOLLUSQUES. Sur l'altération des Coquilles dans les collections, par M. Ed. Lamy u6i Diagnoses de Coquilles nouvelles recueillies par M. F. Geay à Madagascar (1905), par M. Ed. Lamy 368 Liste des Coquilles marines recueillies par M. P. Serre à Java (1903-1906), par M. Ed. Lamy *64 Contribution à la Faune malacologique de l'Afrique équatoriale par M. L. Germain : XVII. Sur quelques Mollusques de l'Est africain appartenant au • Muséum d'Histoire naturelle de Gênes 270 XVIII. Mollusques fluviatiles recueillis dans l'Azaouad (nord-est de Tombouctou) par M. R. Chudeau 371 XIX. Mollusques nouveaux de l'Afrique tropicale ( Missions Tilho , Dr Poutrin, Alluaud) ^5 XX. Mollusques fluviatiles recueillis près de Kabarah (Sud de Tombouctou) par M. Paul Huchery ''0y XXL Mollusques nouveaux du Soudan recueillis par M. Gardes. ^3 XXII. Description de Mollusques nouveaux recueillis par M. Ch. Alluaud, Aug. Chevalier, R. Chudeau et E. Roubaud.. 53g Gastéropodes recueillis par M. L. Diguel dans le golfe de Californie. Liste dressée par M. Ed. Lamy a6^ Pecten *quamatits Dunker et Pecten radiatm Hutton, par M. Bavay 277 Observations sur les Scalidœ des Expéditions scientifiques du Travailleur et du Talisman, par M. E. de Roury ^78 600 ECIIINOIMÎKMKS. Échinodermes recueillis dans les mers arctiques par la Mission arctique commandée par M. Bénard , par M. R. Krehler 5 91 Plaque couverte de centaines de calices de Crinoïdes du Crétacé (Don de M. le Professeur Priem) agi COELENTÉRÉS. Anthozoaires. Sur un nouveau Poritex de San Thomé (Golfe de Guinée), par Gh. Gravier. 363 Sur l'habitat et le polymorphisme du Siderastra radians, Pallas, par Ch. Gravier , Bfif, BOTANIQUE. Une Asclépiadacée à caoutchouc de Mossamédès, par M. H. Lecomte 20 Collections recueillies par M. A. Chevalier au Congo français. Les Champi- gnons de la région Chari-Tchad, par If. P. Hariot et N. Patouil- lard 84 et iq(i La culture des Champignons en Extrême-Orient par M. Costantin kan Sur l'origine de la Gomme laque du Laos et du Tonkin (Dalbergia Ihipmna var. laccifera), par MM. Ph. Eherhardl et M. Dubard 385 Remarques sur la disparition des Forêts entre Kachgar et Kourlac (Tur- kestan chinois), par M. le Dr Louis Vaillant 3o(i Sur l'Herbier de M. M. de Rothschild (Collection faite en iqo5 dans l'Ethiopie méridionale), par le IL P. Sacleux 22 xfSur les honandra des Indes orientales, par M. M. Dubard >>,n Répartition du Lithothamnium calcareum Marri el ^es \ariétés dans la région de Concarneau , par M",e Paul Lemoine , . 55-? Sur les Mansoniées de la Forêt vierge de l'Afrique tropicale, par Aug. Chevalier r,^ 5 Note sur les Opuntia cochenillicoles . par M. R. Roland-Cosselin 5o- ^■Note sur les Palaquium des Philippines, par M. M. Dubard 379 Sur le Quassia africana H. Bn., par M. H. Lecomte ZJ85 /'Sur le Sarcocephaltu armamentu Duh. et Eberh., par M. M. Dubard et Th. Eherhardl /,93 y Sedum nouveau de l'Herbier du Muséum, par M. Raymond llamet 188 PALÉONTOLOGIE, GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE. PALEONTOLOGIE. Traces fossiles d'Autotomie, par M. R. Legendre 35 Sur les deux Cérites de l'Éocène par M. R. Charpial 3o,3 — 601 — Nouveaux Insectes du Stéphanien de Commentry (.">" note), V\t'. , par M. Fernand Meunier 3- Insectes du Stéphanien de Commentry ( li'* note). Fig. , par M. Fernand Meunier fj0 Sur le niveau stampien fossilifère de Villejuif. La position stratigraphiqne des sables de Fontenay, par MM. Lucien Hamelin et Maurice Morin 3gj GEOLOGIE. » La Géologie générale (Paris 1909), par M. Stanislas Meunier flou Guide dans les Collections de Météorites du Muséum, par M. Stanislas Meunier 99 et 4b5 La Météorite de Dorés de Campo (Brésil), par M. Stanislas Meunier 5i 1 Les Tremblements de terre, par M. Stanislas Meunier 54 Observations géologiques faites dans une partie du Baoulé ( Côte d'Ivoire ) , par M. Paul Combes fils (j 1 Note sur les Gisements de Pétrole de l'Asie centrale , par M. Edouard Blanc. 212 Grotte et souterrain-refuge de La Bosse, Commune de Morée (Loir-et-Cher), par MM. Armand Viré et André Piedallu aoa Les effondrements de la plaine de Noisy-le-Sec, par M. Maurice Morin. . . 3go Note sur des échantillons géologiques recueillis en Guinée par le Lieute- nant Bceckel 5 1 3 MINÉRALOGIE. Note préliminaire sur la composition minéralogique du Grès tunisien, par M. Paul Gaubert i3o PHYSIOLOGIE. Immunité naturelle des Serpents contre les venins des Batraciens et en particulier contre la Salamandrine, par Mme M. Phisalix t3a Mécanisme de l'immunité des Serpents contre la Salamandrine par Mma M. Phisalix 396 PHYSIQUE BIOLOGIQUE. Variations physico-chimiques de l'Eau de mer littorale à Concarneau , par M. B. Legendre 8a Variations physico-chimiques de l'Eau de mer littorale à Arcachon|par M. B. Legendre 555 GEOGRAPHIE. Itinéraire de l'Expédition archéologique de l'Asie centrale, par M. le Dr Louis Vaillant, Voyageur du Muséum, attaché à la Mission '19 Le pays de Tyipelongo (Angola Sud) et sos environs, par Ch. Bellet 907 — 602 — La Mission d'Ollone dans la Chine occidentale, Ici Tibet Nord-Est et la Mongolie (1906-1909), par le Lieutenant de Prades de Fleurelle, Membre de la Mission a30 Iles Kerguelen. Lettre de M. 15. rîallier du Baty, Capitaine au long cours. Description sommaire q5 — Lettre de M. Henri Boissière annonçant son arrivée 98 Monts Ruwenzori. Lettre adressée par M. Cb. Alluaud, le ah janvier 1909, du Camp de Basmila q- SÎietlands du Sud. Ile Déception. Lettre de M. Charcot (J.-B.), en date du ah décembre 1908, donnant des nouvelles de l'Expédition antarc- tique qu'il dirige i37 et 1 38 Soudan : Sokoto. Lettre adressée par le Sergent télégraphiste Girard. ... 98 — 603 — TABLE PAR ORDRE GÉOGRAPHIQUE. EUROPE, Angleterre. Pnges. Zoologie : Reptiles. Installation à la Galerie de Paléontologie d'un squelette de Plésiosaure de l'Oxfordien de Peterborough 2q0 France. Zoologie : Mammifères. Le Mesoplodon de la Hougue (2 novembre 1908), par M. R. Anthony. (PL VII.) ' /lo5 — Sur la Faune des roches exposées au large de l'Archipel dos Glénans, par MM. J. Guérin Ganivet et R. Legendre . 17 — Oiseaux. Le poids de l'Encéphale dans les différents groupes d'Oiseaux, par M. Louis Lapicque /, 0g — Insectes. Nouveaux insectes du Stéphanien de Commentry Protodo- nates et Protorthoptères , par M. Fernand Meunier. (Fig.) 37 — Insectes du Stéphanien de Commentry Paléodictyoptères et Protor- thoptères, par M. Fernand Meunier (Fig.) 4o — Application de l'Eau de Javel aux piqûres de Guêpes, par M. André Piédallu 463 — Myriopodes. Quelques Géophilides nouveaux des Collections du Muséum (Geophilus algarum et fucorum) , par M. H. W. Rrôlemann 356 — Vers. Annélides. Sur la régénération des extrémités du corps chez le Chétoptère et la Marphyse sanguine , par M. Ch. Gravier 1 h — — Plathelminthe. Tropisme et sensibilité différentielle (à propos du Convoluta) , par M. G. Rohn 80 Botanique : Répartition du Lithotamnium caleareum Maërl et ses variétés dans la région de Concarneau, par Mme Paul Lemoine 55:! Paléontologie : Sur les deux Cérites de l'Eocène, par M. R. Charpiat 3g3 — Nouveaux Insectes du Stéphanien de Commentry (5e note) [Fig.], par M. Fernand Meunier 37 — Insectes du Stéphanien de Commentry (Fig.), par M. Fernand Meu- nier '10 — Sur le niveau stampien fossilifère de Villejuif. La position statigra- phique des sables de Fontenay, par MM. Lucien Hamelin et Mau- rice Morin 3gi Géologie : Grotte et souterrain refuge de La Bosse, commune de Morée (Loir-et-Cher), par MM. Armand Viré et André Piédallu aoa — Les effondrements de la plaine de Noisy-le-Sec , par M. Maurice Morin 890 60/i — Physique biologique : Variations physico-chimiques de l'Eau de mer litto- rale à Concarneau, par M. R. Legendre 82 Variations pbyisico-chimiques de l'Eau de mer littorale à Arcachon, par M. R. Legendre 555 Italie. Zoologie : Insectes. Rapport sur le Diaspix paitagona , Cochenille polyphage qui s'attaque au Mûrier en Italie, par M. E. L. fiouvier 336 ASIE. Asie centrale. Géologie : Note sur les Gisements de Pétrole de l'Asie centrale ai :> Géographie : Itinéraire de l'Expédition archéologique de l'Asie centrale, par M. le Dr Louis Vaillant 6g \siK OCCIDENTALE. Géographie : La Mission d'OUone dans la Chine occidentale, le Tibet Nord- Esl et la Mongolie (1906-1909), par le Lieutenant des Prades de Fleurelle. Membre de la Mission a8<» Annam. Botanique : Sur le Sarcocephalut anncmensiê Dub. et Eberh., Plante tinc- toriale et tannante de l'Annam, par MM. Marcel Dubard et Philippe Eberhardt. (PI. VII.) /i93 Rengalr. Zoologie : Insectes. Coléoptère Hétéromère Pédilide du Rengale, par M. M. Pic ' ,09 Chine (Région de Pin-Fa). Zoologie : Insectes. Coléoptères Lampyrides rapportés de Koug-Théou , ré- gion de Pin-Fa, par les P.P. Cavalerie et Fortunat nommés et dé- crits par Ernest Olivier a& 7 (iuiNE (Yonnan). Botanique : Sedtim nouveaux de l'herbier du Muséum, par M. Raymond Hamet * 488 La culture des Champignons en Extrême-Orient, par M. Costantin.. . /198 Indes orientales. Botanique : Sur les honandra des Indes orientales, par M. Marcel Dubard. "7 Japon. Botanique : La culture des Champignons mi K\tr<''ine-Oiient, par M. Cos- tantin 5(n — 605 Java. Zoologie : Observations sur les habitudes du Bembcx Serrei Handlirsch (Hy- ménoptères). Lettre adressée de Batavia à M. le Professeur Bou- vier ? 45 1 — Mollusques. Liste des Coquilles marines recueillies par M. P. Serre à Java ( 1903-1906), par M. Ed. Lamy Zi6/i Laos et Tonkin. Botanique : Sur l'origine de la Gomme laque du Laos et du Tonkin (PI. V), par MM. Pb. Eberhardt et Dubartl 385 Mongolie. Géographie : (Voir Asie occidentale.) Philippines. Botanique : Note sur les Palaquium des Pblippines, par M. Marcel Dnbard. 379 Singapour. Zoologie : Insectes. Deux nouveaux Ptinides des Collections du Muséum de Paris, par M. M. Pic 168 Diagnoses de Coléoptères Anthicides exotiques (Col. Hétéromères), par M. M. Pic 2.r>i llBKT. Botanique : Sedum nouveaux de l'Herbier du Muséum, par M. Raymond Hamet '191 Géographie : (Voir Asie occidentale.) TuRKESTAN CHINOIS. Botanique : Remarques sur la disparition des Forêts entre Kachgar et Kour- lac , par le Dr Louis Vaillant 206 AFRIQUE. VfRIQUE ÉQUATOR1ALE. Zoologie : Poissons de la Komadougou et du lac Tchad récoltés parla Mis- sion Tilho-Gaillard. Liste et description, par le Dr J. Pellegrin. ... 9/10 Mollusques. Contributions à la Faune malacologique de l'Afrique équa- toriale, par M. Louis Germain : XVII. Sur quelques Mollusques de l'Est-Africain appartenant au Muséum d'Histoire naturelle de Gènes, Fig. 34 ; PI. III, Fig. 35 et 36; PI. IV, Fig. 37 370 XVIII. Mollusques fluviatiles recueillis dans l'Azaouad (Nord-Est de Tombouctou), par M. R. Chudeau 371 XIX. Mollusques nouveaux de l'Afrique tropicale ( Missions Tilho , Dr Poutrin, Alluaud) 375 — 606 — Zoologie : Mollusques. Contributions à la Faune malacologique tic l'Afrique équatoriale, par M. Louis Germain (Suite) : XX. Mollusques fluviatiles recueillis près de kabarah (Sud de Tombeuctou), par M. Paul Huchery, Fig. 38 Z169 \\l. Mollusques nouveaux du Soudan recueillis par M. Garde. ^178 WII. Description de Mollusques nouveaux recueillis par MM. Gh. Alluaud, Aug. Chevalier, 11. Cluideau et R. Roubaud, Fig. 3o et &o; PI. VIII, Fig. k\ à 47. . . r>39 Afrique dd Nord (Algérie, Sahara, Tunisie). Zoologie : Mammifères. Antilopes d'Algérie (Rubalus boselaphus). Naissance d'une jeune à la ménagerie .>(|o — Poissons. Description d'un Barbus nouveau du Sahara (llarbus deserh) provenant du Tassili des Adjers [envoi du Capitaine Cortier], par M. le Dr J. Pellegrin a3o — Sur l'habitat du Barbu» ileserti Pellegrin. Lettre du Capitaine Cor- tier /, , a Vers. Plathelminthes. Un Trématode parasite des Pétoncles des envi- rons d'Alger, par M. L. G. Seurat .Wii Sur la présence du Grosiodera (Distoma) excisum Rud. dans la baie d'Alger, par M. L. G. Seurat 36:? Sahara et régions voisines. Zoologie : Insectes. Collections recueillies par M. R. Chudeau. Coléoptères. Listes par famille dressées par divers Kntomologistes. (Voir R. Chu- deau à la table alphabétique.) /i3a et 5a3 Tunisie. Minéralogie : Noie préliminaire sur la composition minéralogique du Grès tunisien, par M. Paul Gaubert i3o Afrique orientale allemande. Zoologie : Diptères. Notes sur les Tabanides du Muséum de Francfort-sur- le-Mein , par M. J. Surcouf. nQ Afriqub orientale anglaise. Zoologie : Collections recueillies par M. M. de Rothschild. — Crustacés. Crabes d'eau douce nouveaux, par Miss Mary Rathbun. ... nu Insectes. Coléoptères Lamellicornes Aphodiides, par M. G. Renard. . . . 106 Coléoptères Cérambvcides et Lamiides, par M. C. J. Gahan 79 — — Cétonides, par M. J. Kùnckel d'Herculais 70 — — Hyménoptères Mellifères, par M. J. Vachal 529 — — Diptères nouveaux, par M. Th. Recker 1 1 3 — Diptères. Notes préliminaires sur la systématique du genre Chryso- zona, par M. J. Surcouf 455 Géographie : Monts-Ruwensori. Lettre adressée par M. Ch. Alluaud du camp de Ruamba, le 2/1 janvier 1909 97 — 607 — Afrique tropicale. Botanique : Sur les Mansoniées de la Forêt vierge de l'Afrique tropicale , par Aug. Chevalier 565 AisïssiNiE et Ethiopie. Zoologie : Diptères. Notes sur les Tabanides du Muséum de Francfort-sur- le Mein, par M. J. Surcoût 7O Botanique : Sur l'Herbier de M. M. de Rothschild (Collection faite en iqo5 dans l'Ethiopie méridionale), par le R. P. Sacleux 32 Angola. Botonique : Une Asclépiadée à caoutchouc de Mossamédès, par M. H. Le- comte a 0 Géographio : Le pays de Tyipelongo (Angola Sud) et ses environs, par Ch. Bellet 207 Cap de Bonne-Espérance. Zoologie : Insectes. Diagnose d'un Anthicus (A. l 7 neaticeps) , par M. M. Pic. •!•">•> Congo helge. Zoologie : Diptères. Tabanides nouveaux de l'Afrique occidentale, par M. J. Surcouf 35t et 355 Congo français. Zoulngie : Insectes Coléoptères. Description d'une nouvelle espèce de Cicin- délides du Congo (Cicindela Keraiideli), par M. M. Maindron 108 Description d'un Coléoptère du genre Lycus (L. Kerandeli) recueilli au Congo par le Dr J. Kerandel, par M. J. Bourgeois 1 l't'i — — Diptères. Tabanides nouveaux de l'Afrique occidentale, par M. J. Surcouf 35a , 353 et \>~> '1 — — Notice préliminaire sur la systématique du genre Chrysozona , par M. J. Surcouf. 4&7 — — Description de Tabanides nouveaux, par M. J. Surcouf. 537 Botanique : Collections recueillies par M. A. Chevalier au Congo français. Les Champignons de la région Chari Tchad, par M. P. Hariot et N. Patouillard 8& et 19G Côte d'Ivoire. Géologie : Observations géologiques faites dai s une partie du Baoulé (Côte d'Ivoire), par M. Paul Combes fils. y 1 Côte d'Ivoire et Gdinée : Botanique : Mission de M. Auguste Chevalier en Guinée et à la Côte d'Ivoire. Observations orographiques; observations d'économie bota- nique; résumé fait d'après sa correspondance, par M. Courtet. . . . 069 — Bemarques au sujet de la communication faite au nom de M. A. Che- valier présentées par M. de Gironcourt 551 — 608 — GuiNÉB. Géologie : Notes sur des échantillons géologiques recueillis en Guinée par le Lieutenant Rœckel 5i3 Madagascar. Zoologie : Insectes : Coléoptères Buprestides nouveaux, par M. A. Théry. . Wxh — — Coléoptères Hylophilides nouveaux, par M. M. Pic 166 et 167 — — Orthoptères Diplacanthoda Bouvier! , nouveau genre de Coprognathes (Procinœ), par M. Gùnther Eberlein '1 48 — — Lépidoptères. Observations faites à Madagascar sur la transmission de la Pébrine chez le Ver à Soie du Mûrier, par M. Fauclière 5og Diptères. Tabanides nouveaux de Madagascar, par M. J. Surcoût'. . 35l — Mollusques. Diagnoses de Coquilles nouvelles recueillies par M. F. Geay à Madagascar ( i<)o5) , par M. Ed. Lamy 368 I Réunion (Jle de la). [Bourbon.] Zoologie : Coléoptère Hylophilide (//. xuperbus) nouveau, par M. M. Pic. 107 San Thomk. Zoologie : Crustacés. Régénération des antennes chez le l'alwmon Olfersi Wit'g, par M. Ch. Gravier -S Cœlentérés. Anthozoaires. Sur un nouveau Poritex de S;m Thomé (Golfe de fini née), par M. Ch. Gravier ■><);> - — Sur l'habitat et le polymorphisme du Siderastra radiaux Pallas, par M. Ch. Gravier 365 Soi DAN. Zoologie : Reptiles du Soudan récoltés par la Mission Tilho-Gaillard. Des- cription d'une espèce nouvelle (Atractaspix nigra), par M. le Dr J. l'ellegrin liiS Mollusques nouveaux du Soudan recueillis par M. Garde. Liste et des- cription par M. L. Germain /17H — Lettre adressée de Sokoto par le Sergent télégraphiste Girard.. . . 98 AMERIQUE. AmÉRIOI K Dli Noil II. Zoologie : Mammifères. Installation à la Galerie de Paléontologie d'un squelette de Marhairodux ao,i Antilles. Zoologie : Oiseaux. Collections d'Oiseaux de Cuba acquises par le Labora- toire d'Ornithologie du Muséum. Liste dressée par M. A. Menegaux. 387 — Crustacés. Les Crevettes d'eau douce de la famille des Atyidés qui se trouvant dans l'île de Cuba, par M. E.-L. Bouvier 3aQ — 609 — Zoologie : Crustacés. Description d'une nouvelle espèce de Crabe, Pin- notheres, de Porto-Rico , par Mary Rathbun 68 — Insectes. La lutte contre les Fourmis à Cuba, par M. Paul Serre. ... 188 — Mollusques. Pecten multutriatus Dunker, de la Guadeloupe, par M. Bavay. 977 Argentine. Zoologie : Mammifères. Installation à la Galerie de Paléontologie d'un squelette àîRippidium des Terrains pampéens yno Insectes. Rapport des Insectes, notamment des Lépidoptères, avec les fleurs des Asclépiadées , et, en particulier, avec celles de YAraujia sericofera Brotero. Leur capture : son mécanisme , ses con- séquences, par J. Kiinckel d'Herculais iga Bolivie et Pérou. Zoologie : Reptiles. Description de cinq Lézards nouveaux des Hauts- Plateaux du Pérou et de la Bolivie, appartenant au genre Liolemus, par M. le Dr J. Pellegrin 3a'i — Insectes. Coléoptères de la famille des Anthicides recueillis par M. P. Germain en Bolivie , par M. M. Pic. 2 53 — — Coléoptères Hylophilides recueillis en Bolivie pir M. P. Germain.. 110 — Description de formes nouvelles d'Héliconides (Lépidoptères Bliopalo- cères) de la Collection du Muséum, par E. Boullet et V. Le Cerf. . . 'iicer\ i v l\-l- legr. qov. sp i5a IWKRTKBIiKS. CRUSTACES. Décapodes macroures. Alya bisulcata Randall Atya moliiccensis de Haan Atya occidentalis Newport Atya scaLra Leacli Atya spinipes Newport Callianassa Faujasi Desmarest . . Callianassa subterranea Mont. . . Calmania E.-L. Bouviernov.gen. Calmania Poeyi Guer. Men . 334 ( Irlmannia americana Guér. 33 1 Ortmannia mexicana De Sauss. . Ortmannia potimirim F. Mnller. < >rtmannia Serrei E.-L. Bouvier nov. sp 3 3 1 Palœmon Olfersi Wiegmann. . . . Xipbocaridina compressa de llaan Xiphocaridina fluviatilis Xiphocaris elongata Guér. Mon. . Décapodes braehyoures. Pinnolheres Serrei Mary Rallibun nov. sp Potamon (Potamonaules) rodol- phianus Mary Rallibun nov. sp . Potamon (Potamonautes) Roths- childi Mary Rathbun nov. sp. Isopodes. Hiallides minutus Harr. Richard- son nov. sp 333 333 333 333 333 3 G 35 334 , 33.") ,333 333 333 , 33i 78 33o 33o 33o 68 1 02 io3 t()0 rliaJlum affine llarr. Richardson nov. sp Iliallum post-flavum Harr. Ri- cliardson nov. sp Iliallum Rothschild] llarr. Ri- Hiardson nov. sp Mesamardillo llavescens Harr. Ri- chardson nov. sp Mesamardillo Buddelundi llarr. Rirhardson nov. sp INSECTES. Coléoptères. Agrilomorpha Théry nov. gen. . . Agrilomorpha Rothscbildi Théry nov. sp Anthicomorphus rufithorax l'ic nov. sp Anthicus Bruchi botiviensis Pic nov. var Anthicus Germaini Pic. nov. sp. Anthicus indistinctus Pic. nov. sp . Anthicus lineaticeps Pic n<<\ . sp. . Asamia Ther. nov. gen Asamia insolila Théry nov. sp. . . Brenskea Cliudeaui Heitter nov. sp. Ghironitis ashenicus Gillet nov. SP • ......... Cicindcla Kerandeli Maindron nov. sp Corticaria (Melanophtahua) ni- dicola A. Grouv. nov. sp 1 58 i5g 1 57 162 iGi 44a 'i'i:; a .") 1 a55 2 ."> '1 a 5 5 43i) '.:;,, 5afi 435 10? a45 43. — 614 Damarsilia albomarginata Ilerbst. Damarsilia placida Boh Eurygenius abdominalis Pic. nov. sp ."•;*• Gyranopleurus puncticollis Gillct nov. sp Hylophiius basithorax Pic. nov. SP-; •• Ihlopbilus Caroli Pic. nov. sp . . Hylophiius Germaini Pic. nov. sp. Hylophiius madecassus Pic. nov. SP Hylophiius nigripcs Pic. nov. sp. Hylophiius Perrieri Pic. nov. sp. Hylophiius subcœruleus Pic. nov. SP Ilvl(i[iliilus suporbus Pic. nov. sp. Janlhc lavis Kcrr Larapetes confossipcnnis \ar. mi- crosticta Théry nov. var Larnpetes Vacheri Théry nov. sp. Lamprophorusmorator Ernt. Oliv. Laniprophrus Yunnanus Fairm. . Liste des Lamellicornes copro- phages recueillis dans le Sa- hara et régions voisines par \l. R. Chudeau, dressée par \l. Joseph-J.-E. Gillet Liste des Ruprestides recueillis dans la région du lac Rodolphe par M. M. de Rothschild, dressée par M. André Théry. . Liste des Coléoptères recueillis dans le Sahara et régions voi- sines, par M. R. Chudeau : Ruprestides par M. kerremanns. Cicindélides par M. Fleutiaux . . Coccinellides par M. le Dr Sicard . Elatérides par M. Fleutiaux. . . . MalacodermesparM.J.Rourgeois. Nitidulides par M. A. Grouvelle.. Onthophagides par M. II. d'Or- bigny V»o Zi/io 109 434 166 i65 112 167 113 l66 1 1 1 167 hhk 14o A4'. 248 63a 437 5a3 5a3 5a4 5a 4 ;.■>:; 5 a 5 Staphylinides par M. A. Fauvel . Lucernuta amplissima Ernt. Oliv. Luciola Ancevi Ern. Oliv J Luciola chinensis L Luciola ficta Ern. Oliv. nov. sp. . Luciola ovalis Hope Lyctus aequalis Wollaston Lyctus jatrophae Wolleston Lyctus obsitus Wollaston Lycus Kerandeli G Bourgeois nov. SP Microptinus longicornis Pic. nov. SP Ncojulodis Rothschildi Théry nov. sp Onitis africanus Gillet nov. nom. 436, Pelonium lobaticollis Lesne nov. SI> Pelonium Rivcti Lesne nov. sp.. Polybothris Rouvieri Théry nov. SP Plinus poslicatus Pic. nov. sp.. . Rhyssemus Rothschildi G. Renard nov. >p. (fig.) Saprœciua setosus Gillet nov. sp. Sicardia tristis Théry nov. sp, . . Sphenoptera (Hoplislura) Roths- childi Théry nov. sp Sternocera Roucardi var. Roths- childi Théry nov. var Tomoderus Germaini Pic. nov. 5a3 2/18 a Ac) a/ig 3 4 9 349 348 34g 34g 1G/1 168 438 437 Ô21 sp. Tomoderus rulithorax Pic. nov. SP Tomoderus rugulosus Pic. nov. SP Tomoderus singaporensis Pic. nov. sp Tomoderus tuberculatus Pic. nov. 1C9 106 434 A '17 4'|U 438 353 a ."> 1 sp. Trachys Mathiauxi Théry nov. sp . Vesta enervis Olivier nov. sp . . . i5a 446 248 — 615 Vesla impressicollis Fairm 3A7 Vesta ruliventris Mostch 267 Orthoptères. Arcba;acridites Fern. Meunier nov. gen 3g ArchwacriditesBruesi Fern. Meun. fig. nov. sp 38, 3o Archœacridi les olegantissima Fern. Meun. fig. nov. sp 45 Arcluecompsonoura superba Fern. Meun. fig. nov. sp Ai Diplacanllioda Bouvieri Giintli. Eberlein fig. nov. sp.. . . 448, /i A 9 Gilsonia Fern. Meun. nov. gen.. 37 Gilsonia titana Fern. Meun. fig. nov. sp 37, 38 Homalopblebia Perrieri Fern. Meun. fig. nov. sp A 7 Proloblattina Fern. Meun. nov. gen 48 Protoblattina Bouvieri Fern. Meun. fig. nov. sp 4g Stenodictya Gaudryi Fern. Meun. fig. nov. sp 4a Stlienaropoda Fischeri Brong- niart fig 43, 4 '1 Névroptèrcs. Catalogue des Ascalapbides des Collections du Muséum (avec indications des types). . 170 à 1 7 '1 Catalogue des Panorpidcs des Col- lections du Muséum (avec indi- cation des types) >a6 Catalogue des Bhapliidides des Collections du Muséum (avec indication des types) 45o Hyménoptères. Allodape leptozonia Vachal nov.sp. 533 Antbidium Botbschildi Vacbal nov. sp 53o Anthopliora bastula Vacbal nov. SP Antbopbora padiola Vacbal nov. SP Ccratina Harrarensis Vacbal nov. sp 533 533 53 a Ceratina Bolbscbildiana Vacbal nov. sp Cœlioxys rbombifrons Vacbal nov. sp. Colletés Bothscbildi Vacbal nov. SP Eriadesmacrognatlius Vacbal nov. •r)3i 534 sp Halictus bellulus Vacbal nov. sp . Haliclus Bothschildianus Vaclial nov. sp Mejïacliile attenuata Vacbal nov. sp Megacbile bracbiata Vacbal nov. SP Xylocopa média Vacbal nov. sp . . Lépidoptères. Cclerio Euphorbiarum Guér. (Cap- ture par Araujia) Heliconius anderida - fornarina Hewitson forma Bouvieri E. B. et F. L. nov. form Heliconius Burneyi Hubn. var. Jeannea» E. B. et F. L. nov. 53o 534 533 5ag 5ag var. Heliconius Burneyi Hubn. forma Obertburi E. B. et F. L. nov. form Heliconius Burneyi-Jeannea; E. B. et F. L. nov. form Heliconius doris delila Hubn. forma albina L. B. et F. L. nov. form Heliconius etbilla-mctalilis Butler forma depunctala E. B. cl F. L. nov. form 195 4 61 i6a 4G-J 46a 46a i6i 616 — Heliconius numatus - isabcllinus Bâtes aberration fusca E. B. et F. L. nov. aber 65g. Heliconius mumatus forma inter- media E. B. et F. L. nov. form 65q Heliconius sylvana-sylvana Cr. forma Sticheli E. B. et F. L. nov. form fiôo Hippotion celerio Lin. (capturé par Araujia) 190 Lyccena Morgani F. L. nov. sp. . 535 Mai Toglossa stellatarum Lin. (capturé par Araujia) iq5 Phlyctœnodes sinuosalisF. L. nov. sp 536 IMiolus labruscie Lin. (capturé par Araujia) i(|5 Protoparce ceslri Blanchard ( cap- turé par Araujia) 1 ()5 Protoparce sexta Johansson (cap- turé par Araujia) 1 p;5 Sphinx (Herse) convolvuli Lin. (capturé par Araujia) ig5 Therelra capensis Lin. (capturé par Araujia) 1 q5 Hémiptères. Carteria lacca Signoret (Distri- bution géographique; habi- tat) 385 Diaspis pentagona Targ. Ta». (Biologie, ravages, destruc- tion) X'i6 Diptè Vf s. Acidia alata Becker m>\ . sp Aciura sexlissata Beck. nov. sp. . Asarcioa anguslata Beck. nov. sp. Austenia Surcouf nov. gen Austenia pacbyrera Bigot 1 l9 "9 1 if. 656 656 Bombylius rufo-anlennatus Beck. nov. sp Bombylius terminatus Beck. nov. SP Borburus fuscanus Beck. nov. sp. Bouvierella brunnea Sure. nov. SP Bouvierella cincta Sure. nov. sp. Bouvierella flava Sure. nov. sp. . Bouvierella notala Sure. nov. sp. Bouvierella proxima Sure. nov. sp. Bouvierella variegata Sure. nov. SP Brachydeutera Becker nov. sp. . Campylocera unicolor Bcch. nov. SP Chrysozena pcllucida Sure. nov. SP Chrysozena rufuia Sure. nov. sp. Chrysozena vnlncrans Sure. nov. SP Gœnosiagigas lieck. nov. sp.. . . Conoprosopa scutellata Beck. nov. 6P Drapetis Qavicollis Beck. nov. sp. Elachiptereicus bistriatus Beck. nov. sp Eiaphropeza antonnata Beck. nov. SP Ililara luridifrons Beck. nov. sp. Sydrellia punctum Beck. nov. sp. Liste des Tabanides du Musée du Muséum de Francfort Megaglossa nervosa Beck. no\. sp. Melanostoma infuscalum Beck. nov. sp Metboria Sure. nov. gen Methoria zigzag Maequarl Neoitamus armai us Beck. nov. SP ; Neolaparus (Laparus) lugubris Beck. nov. sp Oncodes elavalus Beck. nov. sp. . 1 ii> 1 20 180 i83 186 »77 «79 181 1 20 118 'ir.7 537 65 5 118 12 1 116 120 116 1 20 118 M7 3 56 257 I .'1 n3 /17 s Spath a (Leptospatha) Protchei deRochb. (pi. VIII, fig. 46). 543 Succinea Lauzannei Germ. nov. sp 474 Unio(Modularia) Gaillardi Germ. nov. sp. (pi. VIII, fig. 4i et 43) 542 Unio Kœhleri Germ. nov. sp. (pi. VIII, fig. 43, 44 et 47). 5/m Unio Lacoini Germ 37.5, /171 Unio Lacoini var. Chudeauxi Germ. nov. var 54i Unio nguimiensis Germ. nov. sp. (fig. 4o) 54o Unio Ruollani Bonrg. var. Rayoni Germ. nov. var. (pi. III, fig. 36). 27<; Valvala Tilhoi Germ. nov. sp. . . . 376 \ ivipara constricta Marlens 27 '1 Vivipare constricta Marions var. trocblearis Marlens '75 Vivipare meta Marions >7'i ECHINODERMES. Liste d'Astéries, d'Ophiures et d'Erhinides des Mors arcli(pies 19 1 à 128 Crinoidos lossiles du Crétacé. . . 2qi COELENTERES. Anlhozoairrs. Porilos Rernardi Gravier nov. sp. 365 Sideraslrea radians Pallas 305 Siderastrea Biderea 3f>(> PALEONTOLOGIE VERTÉBRÉS. Mammifères. Hippidium •• 3 t Machairodus 281 Proboscidiens (Ancêtres des). . . a3i Reptiles. chthyosaure (Don de la Sociétr des Amis du Muséum) 4o2 — 619 — 35 Crustacés. Callianassa Faujasi Desmarest. . ■ Insectes. ORTHOPTÈRES. Archœacridites Bruesi Fern. Meun. (fig.) nov. sp 38 , 3g Arcluecompsoneura superba Fern. Meun. (fig.) nov. sp 4i Gilsonia titana Fern. Meun. (fig.) nov. sp 37 , 38 Homalophlebia Perrieri Fern. Meun. (fig.) nov. sp 4 7 INVERTEBRES. Paheoblattina Bouvieri Fern. Meun. (fig.) nov. sp Stenodictya Gaudryi Fern. Meun. (fig-) ni,v- SP ;•• Stenaropoda Fischeri Brongniart (fig.) 43,44 4a ues. Mollusq Cerites Brocchii Desli :>•'" Isonandra Alpbonseana Dub. (I. Petrottetiana Wigbt) 29, 3o Isonandra compta Dub. (I.Wigh- tianaA.D. C.) 28, 3o Isonandra diplosternon Clarke (Diospiros obovata Wight). 2 9 Isonandra Perrottetiana A. D. C. ( I. Candolleana Wight ).. . 29 Isonandra Stocksii Clarke. . . 29 Isonandra villosa Wight. ... ag Lentinus Courtetianus P. Har. et N. Pat. nov. sp Lentinus gogoensis P. Har. et N. Pat. nov. sp Lentinus ramosipes P. Har. et N . Pat. nov. sp Leucocoprinus Gandour P. Har. et N. Pat. nov. sp Liste (iv°) des Plantes apétales et gymnospermes recueillis par M. M. de Rothschild dans l'Ethiopie méridionale Liste des Algues recueillies par M. Buchet au Maroc 128 3o 3o 3o 3o 88 88 88 «9 :'.:! 620 — Liste des Biophytum de l'Herbier du Muséum 1 a3 Liste et description des espèces nouvelles de Champignons re- cueillies par M. A. Chevalier dans la région Chari-Tchad. . 84 Liste des Palaquium des Philip- pines 38o Lithothamnium calcareum Maërl et ses variétés 55a hvcogalopsis africana P. Har. et N. Pat. nov. sp 87 Lycoperdon oubanguiense P. Har. et N. Pat. nov. sp 86 Mycoleptodon chariensis P. Har. et N. Pat. nov. sp 91 OEcidium Hexalobi P. Har. et N. Pat. nov. sp 85 Opuntia Ficus indica Miller var. splendida de Weber. . . . 5o8, 5<>9 Opuntia Hernandezii P. D. C. et var 5o8 Palaquium Merrillii Dubard nov. sp :s«i I *.i I .n 1 11 î 1 1 11 1 Vidali Dubard nov. sp. 38 1 Phellimus micron stideus P. Har. et N. Pat. nov. sp 90 Puccinia andropogonicola P. Har. et N. Pat. nov. sp 1 99 Puccinia apoda P. Har. et N. Pat. nov. sp 199 Puccinia Sibutiana P. Har. et N. Pat. nov. sp 85 Quassia africana H. Bn 485 Raphionacme utilis Brown et Stapf. 20 à as Sarcocephalus annainensis Duh. et Eber.(pl. VU) 493 Sedum Bergeri Ray. Hamet nov. sp 488 Sedum Costanlini Ray. Hamet nov. sp 689 Sedum Moroti Ray. Hamet nov.sp. 4 90 Sésame (Origine du) 3o Tilletia Courtetiana P. Har. «-t N. Pat. nov. sp 197 Tolyposporium Decorsei P. Har. et N. Pat. nov. sp 197 Triplochilon scleroxylon A. Che- valier 546 — 621 — TABLE DES FIGURES CONTENUES DANS CE VOLUME. Pages. Portrait de Lamarck d'après Thévenin, an iv de la République (1796).. . 289 Statue de Lamarck, œuvre du sculpteur Fagel, inaugurée au Muséum le i3 juin 1909 992 Haut-relief du monument de Lamarck. Lamarck et sa fille Cornélie. («La postérité vous admirera; elle vous vengera, mon père.») 016 ZOOLOGIE. Mammifères. Mesoplodon bidens Sowerby (Mesoplodon de la Hougue). (PL VI.) h 06 Oiseau, c. Agelastes meleagrides Temminck. (PI. I, fig. 2 ) Hybride de Pintade d" et de Poule. (PI. 1 , fig. 1 ) 3 Nids des Fourniers. (PL II, fig. 1 et 2 ) Nid de Fournier. (Fig. 3) Reptiles. ItractaspU nigra Pellegrin. (Fig. 1 ). Tête tiili Crustacés. Pinnotheres Serrei J. Rathbun. Maxillipède '".) Insectes. Archœacridites Bruesi Fern. Meun. (Fig. 2). Aile Archœacridites elegantissima Fern. Meun. (Fig. 5). Ailes 45 Archeecompsoneura superba Fern. Meun. (Fig. 1 ) 41 Diplacantha Bouvieri Gùnth. Enderlein. Thorax 449 Gilsonia titana Fern. Meun. (Fig. 1 ). Aile : i8 Homalophelia Perrieri Fern. Meun. (Fig. 7). Aile tll Protoblattina Bouvieri Fern. Meun. ( Fig. 7 ). Ailes Rhyssemus Rothschildi G. Renard. Pronotum ' °7 Stenodictya Gaudryi Fern. Meun. (Fig. 2). Empreinte »J Sthenoropoda Fischer! Fern. Meun. (Fig. 3 et 4). Empreinte — 622 Myriapode s. Geophihm algarum H. W. Brôl. (Fig. 1 à 5) 357 à 359 GeophUus fucorum H. W. Brôl. (Fig. 6 et 7) 36o Prionathàlthybnts Perrieri H. W. Brôl. (Fig. 8, 9 et 10) 4i6, 4i7 Thathybius microcophalns H. W. Brôl. (Fig. 11, 19, i3, i4, i5, 16, 17 et 18) 4i8 à 42i Bibautia Bouvirri H. W. Brôl. (Fig. 19, 90, 91, 93, 93, 24, g5 et 26). 422 à 4g5 Trematorya sterncdis H. W. Brôl. (Fig. 97, 98, 29, 3o, Si, 32, 33, 34 et 35) Aa6 à 43i Mollusques. Croquis de la région enlre Tombouctou et Kabarah (Fig. 38) £70 /Etheria dliptica Lmk (PI. III, fig. 35 et pi. IV, fig. 37) 276 Helicarion Roubaudi Germ. (Fig. 3g) 539 Limicolaria Gestroï Germ. (Fig. 34) 273 Mutela Alluaudi Germ. (PI. VIII, fig. 45) 544 Pecion radiatui Hutlon (PI. IV, fig. A) 276 Spatha Protchei de Roch. (PI. VIII, fig. 46) 543 Unir, Gcùllardi Germ. (PI. VIII. fig. '1 1 et 4a) 542 Unio Kœhlm Germ. | PI. VIII. lig. 43, 44 et 67) 54i l nio ngvignietuië Germ. (Fig. 4o ) 54o Unin Rueïlani 1 PI. III, fig. 3(5) 276 BOTANIQUE. Dalbri-jria Hupeana, var. laccifera Kberli. et Dub. (PI. V) 384 Sarcoccphahts annamensi» Dub. et Kborli. (Inflorescence et fleur du) [PI. VII] 496 PALÉONTOLOGIE. Archœacridilcs Bruesi Fern. Meun. (Fig. 2). Aile 38 Archœacridites elegantisxima Fern. Meun. (Fig. 5). Ailes 45 Archwcnmpsoneura supcrba Fern. Meun. (Fig. 1 ). Aile 4i Gihona titnna Fern. Meun. (Fig. 1 ). Aile 38 Homalophlebia Perrieri Fern. Meun. (Fig. 6). Aile 47 Protoblatlina Bouvieri Fern. Meun. (Fig. 7). Ailes 48 Stenodiclji'i Gaudryi Fern. Meun. (Fig. :>). Empreinte 42 Sthenaropoda Fixcheri Fern. Meun. (Fig. 3 et 4). Empreinle 44 GÉOLOGIE. Plan et coupe de la grotte de La Brosse 3o4 SOMMAIRE. Pagps. Actes administratifs. — Nomination de M. J. Tissot comme Chevalier de la Légion d'honneur. Prix décernés par l'Académie des Sciences: Grand Prix des Sciences physiques à M. A. Thévenin; Prix de Savi- gny à M. R. du Buysson. Nomination de M. Dupouy et de M. de Kenesse de Duiwenbode comme Correspondants du Muséum 5i5 Présentation d'ouvrages par MM. Vaillant, Mocquard, Costantin, Bois et Gadeceau 5i6 Communications : J. Pellegrin. Mission géodésique de l'Equateur. Collections recueillies par M. le Dr Rivet. Description de deux poissons nouveaux de la famille des Loricariidés f> i - P. Lesne. Mission géodésique de l'Equateur. Insectes recueillis par M. le Dr Rivet. Coléoptères Clérides 5ao R. Chudeau. Collections recueillies dans le Sahara et régions voisines. Liste des Coléoptères dressée par MM. Fleutiaux, A. Fauvel, A. Grouvelle, Sicard, Bourgeois, Kerremans, d'Orbigny. Description d'une espèce nouvelle de Èrenskea par M. Edm. Reitter 5a3 à 5a6 Loxginos Navas. Catalogue de Panorpides des Collections du Muséum. . . . 5a6 J. Vachal. Collections recueillies par M. M. de Rothschild dans l'Afrique orientale. Insectes Hyménoptères : Mellifères 029 F. Le Cerf. Collections recueillies en Perse par M. de Morgan. Lépidop- tères. Descriptions d'espèces nouvelles des genres Lycœna et Plilyc- tœnodes 535 J. Surcouf. Description de Tabanides nouveaux 537 Louis Germain. Contribution à la Faune malacologique de l'Afrique équa- toriale. XXIII. Description de Mollusques nouveaux (fig. et PI. VIII). . . . 53g Ans. Chevalier. Sur les Mansoniées de la Forêt vierge de l'Afrique tropi- cale 545 Courtet. Mission Aug. Chevalier en Guinée et à la Côte d'Ivoire. Observa- tions orographiques; observations d'économie botanique; résumé fait d'après sa correspondance 54g De Girontocrt. Remarques au sujet de la communication faite au nom de M. A. Chevalier 55 1 M™' Paul Lemoine. Répartition du Lithothamnion calcareum et de ses va- riétés dans la région de Concarneau 55a R. Legendre. Variations physico-chimiques de l'eau de mer littorale à Arca- chon 555 New York Botanical Garden Librar 3 5185 00259 4255 JMïj ia PHMi - ... _ toB !tW£ **w :